1 - DGDR

MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE,
DU REDRESSEMENT PRODUCTIF
ET DU NUMÉRIQUE
MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION
NATIONALE, DE L’ENSEIGNEMENT
SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE
COMMISSARIAT GÉNÉRAL À L’INVESTISSEMENT
PROGRAMME
D’INVESTISSEMENTS
D’AVENIR
SITUATION ET PERSPECTIVES
2014
SITUATION 2014
ETPERSCPECTIVES
Ce rapport annuel a été remis au Premier ministre par mon prédécesseur
Louis Gallois à la veille de quitter ses fonctions de Commissaire général à
l’investissement. Il s’agit du premier rapport que je transmets au Parlement,
conformément à l’article 8 de la loi de finances rectificatives du 9 mars
2010. Trait d’union entre deux commissaires généraux, il constitue
l’occasion de souligner combien la continuité marque l’histoire du
programme d’investissements d’avenir. Sur les 35 milliards du premier
programme voté en 2010, 29 milliards sont d’ores et déjà engagés. Sur le second programme de
12 milliards, 10,5 milliards restent à engager.
Louis Gallois a poursuivi le travail initié par René Ricol. Je souhaite rendre hommage à leur compétence
et à leur engagement. C’est dans cette lignée que je souhaite m’inscrire.
La constitution d’un gouvernement resserré a conduit le Premier ministre à placer le Commissariat
général à l’investissement sous l’autorité du ministre de l'Économie, du Redressement productif et du
Numérique, Arnaud Montebourg, conjointement avec le ministre de l'Éducation nationale, de
l'Enseignement supérieur et de la Recherche Benoit Hamon pour ce qui concerne les programmes
relevant de la mission interministérielle « Recherche et enseignement supérieur ». Cette nouvelle
configuration ne remet pas en cause les principes directeurs qui caractérisent depuis l’origine le
programme d’investissements d’avenir, et notamment le recours à des procédures garantissant un appel
ouvert à manifestations d’intérêt et à projets, une expertise objective et indépendante des projets et une
exigence forte d’interministérialité, au service de la modernisation du pays, de la transition
écologique et du renouveau industriel.
Louis Schweitzer
Commissaire général à l’investissement
depuis le 23 avril 2014
3
SITUATION 2014
ETPERSCPECTIVES
D’AVENIR
S
T
N
E
M
E
S
S
I
T
S
E
V
N
I
EN QUOI LES
DONNE ?
A
L
É
G
N
A
H
C
S
L
I
T
ON
Cette question devient chaque jour plus centrale dans l’action du Commissariat
général à l’investissement. Il devient essentiel de montrer aux français
les fruits de ce programme de 35 Md€ lancé en 2010 – auquel s’est
ajouté en 2013 un deuxième programme de 12 Md€ – et de rappeler combien
ces investissements de long terme sont nécessaires dans le contexte
économique difficile que nous traversons. S’il est prématuré de dresser une
analyse globale de son impact sur notre système d’enseignement supérieur
et de recherche ou sur notre tissu industriel, il est clair qu’une vraie dynamique est à l’œuvre. Elle se
traduit par des résultats concrets, mesurables, vérifiables, et ce sur l’ensemble du territoire.
Les investissements d’avenir constituent par définition une dépense exceptionnelle. Ils ne doivent pas se
substituer aux budgets récurrents des ministères. Ils n’ont qu’un seul but : élever le niveau de croissance
potentielle de la France, c’est-à-dire accélérer la transition vers un nouveau modèle de croissance, plus durable, mieux armé face à la concurrence internationale, clairement tourné vers l’innovation, qu’elle soit technologique ou non. De ce point de vue, les investissements d’avenir ont d’ores et
déjà rempli un premier objectif : sur le plan scientifique, ils constituent un label d’excellence désormais reconnu au niveau international, qui a considérablement renforcé l’attractivité de notre pays pour les
chercheurs étrangers et les doctorants. Un deuxième objectif est en passe d’être rempli, même s’il doit
encore se consolider à long terme, c’est celui du décloisonnement, qu’il soit disciplinaire, institutionnel, territorial, au sein et entre les secteurs public et privé… Sur ce plan, l’impact des investissements
d’avenir est réel. Il est d’autant plus remarquable que ce sont aussi les mentalités qui évoluent et non
seulement les structures.
Le programme d’investissements d’avenir (PIA) est devenu un outil essentiel de la politique technologique
et industrielle du gouvernement, telle qu’elle s’est exprimée depuis 2012 à travers les mesures du « Pacte
national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi ». À ce titre, il soutient à travers ses actions les
34 plans pour la « Nouvelle France Industrielle » ou encore le Concours mondial d’innovation.
Le présent rapport annuel est ainsi l’occasion de mettre en perspective l’impact du PIA dans les trois
secteurs stratégiques ciblés par le gouvernement : la transition énergétique et écologique, l’économie
numérique et les technologies génériques, la santé et l’économie du vivant. C’est là en effet que se situent
les principaux vecteurs de progrès pour nos concitoyens et que se trouvent par conséquent les relais
de croissance pour l’économie de demain.
Louis Gallois
Commissaire général à l’investissement
de juin 2012 à avril 2014
5
SOMMAIRE
LES INVESTISSEMENTS
D’AVENIR
ACCOMPAGNER
L’INNOVATION
DE LA RECHERCHE
FONDAMENTALE
JUSQU’À LA MISE
SUR LE MARCHÉ
1
Excellence
scientifique
3 SECTEURS D’AVENIR
transition énergétique
Économie numérique
Santé et biotechnologie
Un programme à long terme
47M€ d’investissements
30,7 Md€ engagés
7,4 Md€ décaissés
+ de 1 400 projets
6
2
Valorisation
de la recherche
et innovation
3
Compétitivité
de l’industrie
et des services
SITUATION 2014
ETPERSCPECTIVES
1 CHIFFRES
CLEFS
ET GOUVERNANCE
1. Deux programmes d’investissement pour 47Mds € de financements
. . . . . . . . . . . . . . p. 11
2. Chiffres clés et avancement du programme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 12
3. Une gouvernance simplifiée et exemplaire
4. Rétrospective 2013
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 15
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 16
2 IMPACT
STRUCTUREL DES INVESTISSEMENTS
D’AVENIR :ATTRACTIVITÉ INTERNATIONALE
ET DÉCLOISONNEMENTS DURABLES
1. Un label international d’excellence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 19
2. Un atout pour mieux valoriser la recherche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 27
3. Un levier décisif du pacte de compétitivité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 30
3 IMPACT
SECTORIEL DES INVESTISSEMENTS
D’AVENIR : DES PROJETS QUI CONSTRUISENT
LA CROISSANCE DE DEMAIN
1. Relever le défi de la transition énergétique et écologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 39
2. Accompagner l’essor de l’économie numérique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 45
3. Stimuler le secteur de la santé et des biotechnologies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 52
7
SITUATION 2014
ETPERSCPECTIVES
1 Partie
re
CHIFFRES CLEFS
ET GOUVERNANCE
1. Deux programmes d’investissement
pour 47Mds € de financements
..........................
2. Chiffres clefs et avancement du programme
........
p. 12
...........
p. 15
.............................................
p. 16
3. Une gouvernance simplifiée et exemplaire
4. Rétrospective 2013
p. 11
9
SITUATION 2014
ETPERSCPECTIVES
CHIFFRES CLEFS
ET GOUVERNANCE
1
DEUX PROGRAMMES D’INVESTISSEMENTS
POUR 47MDS € DE FINANCEMENTS
Un nouveau Programme d’investissements
d’avenir voté dans le cadre de la loi
de finances 2014
Un nouveau programme plus orienté vers
l’aval et marqué par une forte proportion
de financements en fonds propres
À la suite de l’annonce par le Premier ministre du plan
« Investir pour la France », le 9 juillet 2013, le Gouvernement
a proposé dans le cadre du projet de loi de finances
pour 2014 le financement d’un deuxième programme
d’investissements d’avenir (ou « PIA 2 ») d’un montant
de 12 milliards d’euros. Ce programme, désormais
approuvé par le Parlement, s’ajoute aux 35 milliards
d’euros du premier programme voté en 2010 : le PIA
représente donc désormais un programme d’investissement public de 47 milliards d’euros au total.
Compte tenu, d’une part, de l’exigence de redressement
de nos finances publiques et, d’autre part, de la volonté
d’axer ce nouveau programme d’investissements vers
des projets plus en aval de la chaîne de valeur et donc
susceptibles de donner lieu à des retours financiers,
seule une minorité de ces crédits (moins d’un tiers) seront
versés sous forme de subvention (ces subventions étant,
dès que possible, assorties d’intéressement pour l’État sous
forme de redevances sur chiffre d’affaire par exemple).
1 Md € sera investi sous forme de prêts, et plus d’1,7 Md €
sous formes de prises de participations. Enfin, plus de
2,1 Mds € seront investis sous formes d’avances remboursables, tandis que 3,3 Mds € seront placés sous formes
de dotations non consommables, générant des intérêts
pour les bénéficiaires. L’enseignement et la recherche
bénéficieront par ailleurs d’une enveloppe de 3 milliards
d’euros pour des appels à projets Idex et Isite (cf. infra,
partie 2.1).
Dans le respect de la trajectoire de finances publiques,
le nouveau programme vise, dans le prolongement du
redéploiement de 2,2 milliards d’euros lancé en janvier 2013,
à atteindre les objectifs principaux que sont le
rétablissement de la compétitivité et la transition
écologique sur l’ensemble des territoires. Pour ce faire,
le nouveau PIA permettra le financement de projets
innovants conduisant à la création de valeur pour la
collectivité et la création d’emplois dans des filières
d’avenir. En orientant la dépense publique vers des
investissements à haut rendement socio-économique,
il doit contribuer au renforcement de la croissance
potentielle.
Afin d’assurer la sélection des meilleurs dossiers, les
différents appels à projets liés au nouveau programme
seront lancés progressivement et prendront le relais du
premier programme d’investissements d’avenir. Ainsi,
en dehors du programme « excellence technologique
des industries de défense », le PIA 2 n’entraînera aucun
décaissement significatif en 2014.
Au-delà des priorités du programme,
le PIA 2 est fortement marqué par la prise
en compte de la transition écologique
et énergétique
En effet, au-delà de la part très significative des investissements qui seront directement consacrés à la transition
écologique, le nouveau programme comportera des
critères d’éco-conditionnalité dans la majorité de ses
domaines d’intervention.
11
2. La capacité de l’État, des opérateurs et des experts
à analyser les informations fournies par les porteurs
de projet à l’appui de leur projet.
PIA 2 et transition énergétique
3. Enfin, une contribution effective à l’évaluation ex post
du PIA : l’éco-conditionnalité doit pouvoir se traduire
in fine dans l’évaluation des actions ex post du PIA.
Plus de 50% des projets soumis
à une écoconditionalité
Plus de 2,3 Mds € directement consacré
à la transition énergétique et écologique
Ces critères seront régis par trois grands principes :
1. La simplicité et la lisibilité pour les porteurs de projet
qui doivent pouvoir remplir les informations relatives
à ces critères à un niveau de détail à la fois proportionné
et nécessaire.
2
CHIFFRES CLÉS ET AVANCEMENT DU PROGRAMME
L’année 2013 a été marquée par des redéploiements du
programme, mettant en œuvre les décisions de
réorientation en ligne avec le pacte de compétitivité
annoncées par le Premier ministre le 21 janvier 2013. Ces
redéploiements ont conduits à certains désengagements.
Chiffres clés
Par ailleurs, l’année a également été marquée par les
premières décisions conduisant à des arrêts de projet ou
à des diminutions de dotations. Ainsi, les engagements
bruts sur le PIA 1 ont progressé de 527 M€ par rapport
aux chiffres du deuxième trimestre 2013 présentés dans le
précédent rapport annuel. Cependant, cette progression
a été compensée par les désengagements et les redéploiements intervenus, comme le montre le graphique
ci-dessous.
À ces engagements sur le PIA 1, il convient d’ajouter les
1,5 Md € déjà engagés au cours du premier trimestre
2014 sur le PIA 2 dans le cadre de l’action « excellence
technologique des industries de défense ».
47 Mds € de crédits
dont 35 du PIA 1 et 12 du PIA 2
30,5 Mds € engagés
Plus de 27 Mds € contractualisés
Plus de 7,4 Mds € décaissés
Progression des engagements sur le PIA 1
sur la période de 9 mois entre le 30 juin 2013 et le 31 mars 2014
(chiffres 2014 non audités)
12
En nombre réduit (de deux à trois maximum par appel à
projets), ces critères auront pour effet soit d’exclure de
la sélection des dossiers aboutissant à une dégradation
significative et non compensée de l’environnement, soit
d’être un critère de sélection des projets en complément
des critères habituels du programme des investissements
d’avenir. La méthodologie retenue sera précisée dans
un rapport au Parlement qui sera rendu d’ici la fin du
mois de juin 2014, conformément aux exigences de la
loi de finances pour 2014.
Actions (M€)
Opérateurs
Enveloppe
Engagements
Contractualisation
Décaissements
1540
1300
1975
850
1866
7069
1000
50
1539
1300
1972
850
1866
6969
769
50
1539
40
1972
850
1866
6969
736
45
266
73
137
188
189
611
35
4
Fonds national de valorisation
Équipements d’excellence
Instituts Carnot
Instituts pour la transition énergétique
ANR
ANR
ANR
ANR
ANR
ANR
ANR
ANR
ANR/C
DC
ANR
ANR
ANR
911
813
600
889
907
813
189
877
779
800
189
575
241
353
17
32
Ville de demain
Fonds national d’amorçage
Financement de l’économie sociale et solidaire
Développement réseaux à très haut débit
Soutien aux usages, services et contenus
numériques innovants
Pôles de compétitivité plateformes
Formation professionnelle en alternance
France Brevets
Capital risque-Capital développement technologique
CDC
CDC
CDC
CDC
CDC/BP
I
CDC
CDC
CDC
CDC
750
600
100
1770
315
600
67
726
256
303
43
58
38
61
43
36
1516
37
450
50
594
1178
17
337
50
0
838
7
181
25
0
296
4
45
25
0
Refinancement OSEO
États généraux de l’industrie :Aide à la réindustrialisation
États généraux de l’industrie :Prêt vert
Recapitalisation OSEO
Pôles de compétitivité R&D
États généraux de l’industrie:Filières
Prêt numérique
Prêt à l’industrialisation des pôles de compétitivité
Programme de soutien à l’innovation majeure
BPI
BPI
BPI
BPI
BPI
BPI
BPI
BPI
BPI
1000
320
380
505
280
583
76
30
150
1000
154
380
505
159
387
65
0
0
1000
122
380
505
106
363
24
0
0
1000
74
380
505
36
326
24
0
0
Démonstrateurs énergies renouvelables et décarbonées
Véhicule du futur
Smart grids
Économie circulaire
1037
920
149
194
546
412
83
62
324
250
57
31
98
84
16
5
Fonds Écotechnologie
ADEME
ADEME
ADEME
ADEME
ADEME
/CDC
150
150
22
22
Internats d’excellence et égalité des chances
Réacteur Jules Horowitz
Réacteur de 4e génération
Recherche dans le domaine aéronautique
Espace
Traitement et stockage des déchets
Rénovation thermique des logements
Rénovation thermique des logements-prime exceptionnelle
ANRU
CEA
CEA
ONERA
CNES
ANDRA
ANAH
ASP
500
248
627
1685
500
75
365
135
459
248
627
1466
500
20
178
4
304
248
384
1148
280
20
178
4
201
129
208
654
172
0
64
4
34 639
28 795
23 822
6 694
Santé et biotechnologies
Opération campus
Instituts de recherche technologique (IRT)
Institut hospitalo -universitaire (IHU)
Laboratoires d’excellence
Initiatives d’excellence
Saclay
Sûreté nucléaire
Total
CHIFFRES CLEFS
ET GOUVERNANCE
Ainsi, au 31 mars 2014, l’état d’avancement par action du PIA était le suivant :
13
Opérateurs
Enveloppe
ADEME
ADEME
300
800
EQUIPEX
IDEX
Fonds KETS
Recherche hospitalo-universitaire en santé
ANR
ANR
ANR
ANR
365
3100
150
400
Ville durable
Favoriser des politiques de jeunesse intégrées,
à l’échelle d’un territoire
Internats de la réussite
ANRU
335
ANRU
ANRU
100
150
Prêts à la robotisation
Filières - volet Pôles (PSPC)
Fonds national d’innovation
Prêts à l’industrialisation
Projets industriels d’avenir
Innovation de rupture
Usages et technologies du numérique
Projets industriels d’avenir pour la transition énergétique
Prêts verts
BPI
BPI
BPI
BPI
BPI
BPI
BPI
BPI
BPI
360
300
240
300
330
150
400
400
410
Quartiers Numériques
Partenariats territoriaux pour l’emploi et la formation
Projets territoriaux intégrés pour la transition énergétique
Modernisation de l’État
CDC
CDC
CDC
CDC
215
150
75
150
Calcul intensif
CEA
50
CEA / CNES
CNES
1500
50
ONERA
1220
PIA2
Véhicule du futur
Démonstrateurs de la transition écologique et énergétique
Excellence technologiques des industries de défense
Satellites
Aeronautique
Total
12000
Engagements
Contractualisation
Décaissements
1500
782
782
1500
782
782
Chiffres au 31 mars 2014 non audités
Concernant les décaissements, ceux-ci ont représentés
2,2 Mds € en 2013, et 1,6 Md € sur les 9 mois écoulés
entre le 30 juin 2013 et le 31 mars 2014. Ce rythme de
décaissement a été inférieur au rythme prévisionnel. Les
raisons de ce décalage sont pour l’essentiel du à des
retards significatifs sur le volet « FSN – Subvention
14
avances remboursables » ainsi que sur les 4 actions
opérées par l’ADEME. Concernant le FSN, son transfert
à Bpifrance à compter du 1er janvier 2014 a permis une
augmentation du rythme de décaissement. Enfin,
concernant l’ADEME, des mesures ambitieuses de
simplification sont en cours de mise en place.
UNE GOUVERNANCE SIMPLIFIÉE ET EXEMPLAIRE
L’efficacité du PIA passe par une sélectivité rigoureuse
des projets qui y sont éligibles. C’est pourquoi les
principes mis en place dès 2010 ont été conservés pour
le nouveau Programme d’investissements d’avenir.
Ainsi, celui-ci continue à reposer sur des opérateurs, qui
ont recours à des appels à projets (AAP) ou à des appels
à manifestations d’intérêt (AMI) pour sélectionner des
projets innovants et exemplaires. Ces projets, sélectionnés
au terme d’une analyse indépendante, doivent
rechercher le co-investissement avec effet de levier sur
l’investissement privé, pour permettre l’optimisation du
retour sur investissement pour l’État et la collectivité en
termes d’activité, d’environnement, d’emplois.
Le retour d’expérience accumulée sur les trois premières
années du Programme d’investissement d’avenir doit
néanmoins permettre d’améliorer la simplicité et la
rapidité de son fonctionnement. À ce titre, et dans le
cadre du projet de loi de finances pour 2014, le
Gouvernement avait annoncé que des réflexions sur la
simplification et la performance des procédures seraient
engagées, notamment par le biais d’évaluations externes.
Ainsi, le CGI a fait réaliser une évaluation externe de son
fonctionnement sous l’égide du Secrétariat général de la
modernisation de l’action publique (SGMAP).
Cette évaluation a confirmé la pertinence de l’action et
du fonctionnement du CGI et notamment son rôle
interministériel et ainsi que sa capacité à remettre en
question des projets pour en améliorer la valeur ajoutée.
Par ailleurs, du point de vue institutionnel, l’évaluation a
insisté sur le caractère positif du rattachement du CGI
auprès du Premier ministre, et l’efficacité permise par une
organisation de taille très réduite mais aux compétences
pointues.
Cette évaluation a également dégagé des axes
d’amélioration. D’une part, une clarification en amont du
lancement des appels à projets des objectifs
stratégiques doit être recherchée, pour permettre une
sélection plus efficace et pour faciliter la lisibilité des
grandes priorités nationales d’investissement. D’autre
part, le rôle des différents acteurs (CGI, ministères et
opérateurs) dans le processus de suivi et d’évaluation
doit être clarifié. Enfin, la gestion des ressources
humaines du CGI doit également être consolidée pour
permettre de rendre son fonctionnement plus robuste.
À la suite de cette évaluation, des audits ciblés de
certaines procédures ont été lancées, afin de permettre
d’améliorer leur rapidité et leur efficacité.
CHIFFRES CLEFS
ET GOUVERNANCE
3
Ainsi, à l’issue d’un travail mené avec Bpifrance, la
procédure d’instruction des Projets structurants pour la
compétitivité (PSPC, projets collaboratifs innovants) a
été repensée afin d’offrir aux porteurs de projet la
possibilité dans le cadre d’un dossier standardisé de
voir leur dossier traité en trois mois du dépôt du dossier
complet jusqu’au premier versement.
De même comme indiqué ci dessus, une évaluation
approfondie des procédures du PIA dans le domaine
des énergies renouvelables, de la chimie verte, des
réseaux intelligents, de l’économie circulaire et des
transports a été engagée en décembre 2013. Celle-ci a
permis d’établir un diagnostic clair et partagé avec
l’ADEME des « goulets d’étranglements » de ces
procédures, et de proposer un plan d’action afin de les
réduire. Celui-ci doit être validé avant la fin du mois
d’avril avec les ministères concernés. Il reposera
notamment sur une meilleure adaptation de l’instruction
aux enjeux des projets, et devrait permettre une
réduction très significative des délais de traitement des
projets d’au moins 50%.
D’autres procédures du PIA sont déjà soumises à la
même démarche, et des travaux ont d’ores et déjà débuté
avec l’Agence nationale de la recherche ainsi qu’avec la
Caisse des dépôts et consignations. Ainsi, l’ensemble des
procédures les plus significatives en termes de crédits
restant à engager aura fait l’objet d’un travail d’analyse et
de simplification approfondie avant la fin de l’année 2014.
Par ailleurs, les nouvelles actions mises en œuvre depuis
la fin de l’année 2013 à la suite de la réorientation du
premier PIA intègrent pleinement ce retour d’expérience
en matière de simplification et de raccourcissement des
délais. Ainsi, le processus mis en place pour le « Concours
mondial de l’innovation » à la suite du rapport de la
commission présidée par Anne Lauvergeon permet de
traiter les dossiers en moins de dix semaines entre leur
dépôt et le premier versement.
15
4
RÉTROSPECTIVE 2013
18/01 : Lancement d’un AMI « infrastructures de recharge pour véhicules électriques et hybrides »
21/01 : Visite de l’IRT Jules Verne par le Premier ministre
21/01 : Annonce par le Premier ministre d’une réorientation de 2,2 Mds € du PIA
21/01 : Lancement d’un AAP « Auto-construction et habitat coopératif, Santé et services sociaux, Mobilité durable,
Numérique » dans le cadre de l’action « Économie sociale et solidaire »
20/02 : Annonce par le Premier ministre de la stratégie gouvernementale en matière de Très Haut Débit
21/02 : Inauguration de l’IRT SystemX, à Palaiseau
25/03 : Résultats du 2e AAP « e-Santé » : 23 M€ pour 14 projets
05/04 : Résultats de l’AAP « Big Data » : 11,5 M€ pour 7 projets
14/05 : Lancement d’un AMI « Énergies Marines Renouvelables – Briques technologiques »
03/06 : Résultats de l’AAP « Services numériques innovants pour l’e-éducation » : 18,8 M€ pour 17 projets de démonstrateurs
05/06 : Résultats de l’AMI « Réseaux électriques intelligents » : 55 M€ pour 8 projets innovants
06/06 et 13/06 : Signature de l’ITE PIVERT et de l’ITE IDEEL
16/06 : Lancement de l’AAP « véhicules routiers du futur : tecnhologies, systèmes et mobilités »
02/07 : Signature d’un accord entre France-Brevet et les SATT
09/07 : Annonce par le Premier ministre d’un nouveau plan « Investir pour la France », doté de 12 Mds €
17/07 : Lancement des AAP « Logiciel embarqué et objets connectés » et « Sécurité numérique »
12/09 : Présentation des 34 plans de la « Nouvelle France Industrielle »
01/10 : Lancement de l’AMI « Fermes pilotes hydroliennes » à Cherbourg, par le Président de la République
07/10 : Inauguration de l’IRT Saint Exupéry à Toulouse
10/10 : 1er Forum des IRT organisé par l’IRT B-Com à Rennes
14/10 : Lancement de l’AAP « navire du futur - édition 2013 »
29/10 : Lancement de 4 Instituts pour la Transition Énergétique : IPVF, PSEE, Efficacity et INEF4
27/11 : Lancement de la « French Tech »
02/12 : Lancement du concours mondial d’innovation
03/12 : Lancement de l’AAP « Territoires de soins numériques »
09/12 : Colloque sur les « Initiatives d’excellence en formation innovante » organisé par le ministère de l’Enseignement
supérieur et de la recherche
17/12 : Lancement d’un AMI « Stockage et conversion de l’énergie »
18/12 : Lancement de l’ITE IFMAS et de l’ITE INES 2
16
SITUATION 2014
ETPERSCPECTIVES
2 Partie
e
IMPACT STRUCTUREL
DES INVESTISSEMENTS D’AVENIR :
ATTRACTIVITÉ INTERNATIONALE
ET DÉCLOISONNEMENTS DURABLES
1. Un label international d’excellence
......................
p. 19
2. Un atout pour mieux valoriser la recherche
..........
p. 27
3. Un levier décisif du pacte de compétitivité
...........
p. 30
17
« La qualité et le dynamisme de nos meilleurs
établissements d’enseignement supérieur et de
recherche constituent un élément important
d’attractivité et de visibilité à l’étranger. Or leur
évaluation et l’impact global des travaux de
recherche français ne sont pas à la hauteur de nos
ambitions, malgré quelques domaines d’excellence.
[…] La France souffre en outre d’une insuffisante
culture de la valorisation des résultats de sa
recherche et de la trop faible place accordée à la
recherche partenariale public-privé. Les pays les plus
dynamiques savent déposer des brevets en nombre
important et réunir des compétences interdisciplinaires de haut niveau sur un même site, en
alliant enseignement supérieur, recherche et
développement industriel. »
(Rapport Juppé-Rocard, Investir pour l’avenir, p. 27-28)
Développer l’économie de la connaissance, du savoir,
de l’innovation constituait la première priorité fixée au
programme d’investissements d’avenir par la Commission
Juppé Rocard. À cette fin, de nombreuses actions ont
été menées depuis 2010 pour, d’une part, promouvoir
l’excellence scientifique (actions Idex, Labex, Equipex,
Idéfi) et, d’autre part, accélérer le transfert de technologies
de la recherche fondamentale vers l’industrie (actions
SATT, IRT, ITE, IHU). Quatre ans après le vote de la loi, on
constate sur le terrain les premiers effets directement liés
aux financements de ce programme : une attractivité
internationale accrue, un décloisonnement disciplinaire
1
SITUATION 2014
ETPERSCPECTIVES
IMPACT STRUCTUREL TS D’AVENIR :
DES INVESTISSEMEN RNATIONALE
ATTRACTIVITÉ INTE TS DURABLES
ET DÉCLOISONNEMEN
prometteur dans la recherche fondamentale, une valorisation économique facilitée du potentiel d’innovation et
des partenariats durables entre acteurs académiques et
acteurs économiques. Les investissements d’avenir
représentent aujourd’hui un véritable label d’excellence
scientifique (partie 1) et ont fortement contribué à une
prise de conscience collective autour des enjeux de
valorisation de la recherche (partie 2). Ils constituent enfin
un levier décisif du pacte pour la compétitivité, la croissance
et l’emploi mis en œuvre par le gouvernement depuis
novembre 2012 (partie 3).
UN LABEL INTERNATIONAL D’EXCELLENCE
La méthodologie propre aux investissements d’avenir,
qui repose notamment sur des appels à projet ciblés et
une sélection par des jurys d’experts internationaux, a
permis de donner une visibilité nouvelle aux équipes ou
aux sites engagés dans une démarche d’excellence
scientifique.
8 Idex (« Initiatives d’excellence »), rassemblant sur un
site donné, universités, grandes écoles et organismes
de recherche, se sont engagés dans des dynamiques
de transformation profonde. Unis par l’ambition
commune de constituer des universités de recherche de
rang mondial, ces projets présentent des spécificités
que le PIA a su reconnaître au moment de la sélection et
qui présagent, en cas de réussite, d’une meilleure
structuration du système dans son ensemble en
favorisant l’émergence de champions universitaires à
tous les niveaux de la compétition internationale. La
puissance scientifique des établissements réunis dans
la future Université de Paris Saclay n’est pas comparable
à celle de l’université de Bordeaux, ce qui n’empêche
pas cette dernière de développer de très grandes
19
ambitions à la mesure de son potentiel. De même, les
enjeux de gouvernance et de structuration sont plus
forts et plus difficiles sur certains sites (Saclay, Sorbonne
Universités, Sorbonne Paris Cité, Toulouse ou PSL) que
dans des universités déjà fusionnées (Bordeaux,
Strasbourg, Marseille) et conditionnent la réussite de
ces projets. Il est toutefois encourageant de constater
que chaque IDEX témoigne déjà d’un grand dynamisme
sur le plan des actions conduites : nouveaux modèles
de formation, écoles doctorales unifiées et cohérentes,
politique scientifique et de recrutement commune au
sein de l’IDEX, etc. pour lesquels les financements PIA
ont donné une capacité à agir sans précédent.
Les 171 Labex (« Laboratoires d’excellence »), dont
77 sont inclus dans des initiatives d’excellence, se caractérisent par des projets de recherche innovants inscrits
dans le long terme puisque les investissements d’avenir
assurent leur financement pendant dix ans. La grande
majorité des Labex a démarré de manière satisfaisante.
L’ensemble des Labex fait déjà état de recrutements
massifs de doctorants ou postdoctorants de très bon
niveaux, de publications originales dans des revues
scientifiques internationales ou d’actions de formations
au niveau Master ou Doctorat qui contribuent à faire de ces
filières des voies d’excellence. À titre d’exemple, en 2013,
un quart des thèses en cours en France étaient préparées
dans des Labex. Les premiers dépôts de brevet tendent
à montrer par ailleurs que les Labex sont soucieux de la
valorisation de leur recherche, conformément à l’objectif
explicite des investissements d’avenir en la matière.
L’action Equipex (« Équipements d’excellence ») a
permis de doter l’ensemble des secteurs scientifiques
d’équipements mi-lourds (1 à 20M€), de pointe, structurants au niveau national, capables d’offrir aux chercheurs
un environnement de travail répondant aux critères
internationaux de qualité les plus exigeants. Les
93 Equipex financés ont d’ores et déjà acquis près de
250 équipements de recherche. Quatre projets constituent
des plateformes nationales en économie statistique,
calcul intensif, image satellitaire, écologie contribuent à
structurer et rassembler des équipes de recherche sur
tout le territoire. Dès 2013, 350 doctorants travaillaient
déjà directement sur des projets de recherche utilisant
directement les « Equipex », 370 Master se sont adossés
à ces équipements pour leur programme de formation.
37 Idefi (« Initiatives d’excellence en formations innovantes ») se positionnent comme des démonstrateurs
pédagogiques qui doivent préfigurer les formations
universitaires de demain (nouveaux dispositifs, nouveaux
contenus, nouvelles méthodes). Ces projets très innovants
constituent un terreau d’expérimentation à petite échelle
que le Ministère de l’enseignement supérieur et de la
recherche pourrait utiliser pour réformer en profondeur
les cursus universitaires. L’Idefi FINMINA, qui offre une
plateforme de test industriel au niveau national, est un
bon exemple de mutualisation des moyens qui permet
de proposer des équipements de pointe utilisés pour la
formation d’ingénieurs et techniciens en nanotechnologies
et micro-électronique.
Excellence scientifique et investissements d’avenir : les chiffres clefs
8 Initiatives d’excellence (IDEX) - sélectionnées en deux vagues - qui reçoivent chacune entre 25 et 33 M€ par an pour créer de grands campus
de rang international. Ces financements sont issus d’intérêts de dotations non consommables pour un montant total de 6,35 Mds€, dotations
qui seront attribuées définitivement en cas de succès des IDEX. Deux autres projets (1 à Paris et 1 sur le site Lyon-Saint Étienne) – non
sélectionnés IDEX, mais distingués par le jury international - bénéficient sur trois ans de 45 M€ ;
41 projets immobiliers sur les campus universitaires en Île-de-France pour 933 M€ ;
100 projets de laboratoires d’excellence pour 2,95 Mds € (dont 100 M€ de fonds consommables et 2,85 Mds € de dotations en capital)
pour la 1re vague et 71 projets pour la 2e vague pour 535 M€ ;
52 projets d’équipements d’excellence pour un financement de 345 M€ auxquels s’ajoutent 41 projets sélectionnés en 2e vague pour 237 M€ ;
37 initiatives d’excellence en formations innovantes pour 186 M€ ;
1 bibliothèque numérique scientifique commune pour les universitaires françaises (projet ISTEX) pour 60 M€ ;
Un projet de flotte océanographique pour 13 M€ ;
45 internats d’excellence pour 397 M€
Perspectives
De nouvelles actions Idex et Equipex sont prévues dans le 2e Programme d’investissements d’avenir :
Idex II : une enveloppe de 3,1 Mds € est destinée à promouvoir des initiatives d’excellence plus diversifiées. Les deux tiers permettront de
financer un appel à projets Idex pour sélectionner de nouveaux sites universitaires alliant excellence scientifique, visibilité internationale et
qualité de la gouvernance. Il sera complété pour un tiers du volume financier par un appel à projet Isite (« Initiatives Science Territoires – Innovation –
Économie ») destiné à des projets disposants d’atouts scientifiques ciblés sur un nombre plus restreint de thématiques et nouant des
partenariats forts et efficaces avec le monde économique.
Equipex II : les consortiums associant directement une ou plusieurs entreprises seront favorisés, afin d’offrir des perspectives de
cofinancement et de valorisation plus importantes.
20
Des Labex et des Equipex attractifs pour « dépasser
les frontières »
Exemple de Strasbourg :
un idex accélérateur d’excellence
L’Université de Strasbourg a été labellisée « Initiative
d’excellence » en juillet 2011 pour son projet « Par-delà
les frontières, l’Université de Strasbourg ». L’université
associe le CNRS et l’INSERM dans une gouvernance
intégrée qui permet de fédérer toutes les forces du site au
service de son développement dans tous les domaines.
Situé sur un site transfrontalier déjà attractif, l’IDEX
s’adresse potentiellement à près de 42 000 étudiants et
2 400 chercheurs ou enseignants-chercheurs sur des
domaines variés tels que la santé, les sciences de la vie,
la physique, la chimie, les mathématiques, les matériaux
et les nanosciences ou encore les sciences humaines et
sociales dans lesquels l’université possède une recherche
de tout premier rang.
Le PIA apporte ainsi à l’université des moyens financiers
très importants et cohérents avec son ambition de figurer
parmi les meilleures universités de recherche mondiale En
2013, l’université de Strasbourg a d’ailleurs intégré le « top
100 » du classement de Shanghai (97e), ce qui témoigne
de son dynamisme que le PIA ne pourra que renforcer.
Pour en savoir plus : www.unistra.fr
Avec 17 Labex dont 11 sur site, le PIA a permis à ces
structures de disposer de moyens significatifs leur
permettant d’affronter la compétition mondiale et de
développer des projets innovants, en attirant les
meilleurs chercheurs, qu’ils soient confirmés et
reconnus sur le plan mondial ou au début d’une carrière
prometteuse sur des chaires d’attractivité seniors ou
juniors. Les Labex portés par des acteurs locaux
couvrent différents secteurs de recherche, celui des
Sciences de la vie et de la santé, des Nanotechnologies
et des Sciences de la matière et de l’énergie, des
Mathématiques, des Sciences humaines et sociales et
des Sciences du système Terre-Écologie-Environnement.
L’université a la charge de constituer une politique
intégrée de recherche, de formation, de valorisation et
de diffusion des connaissances à partir de ces laboratoires
mais aussi de favoriser l’émergence de nouvelles équipes
grâce à une politique scientifique interne dynamique,
s’appuyant sur des appels à projet internes et une
sélection indépendante.
3 Equipex constituent par ailleurs une brique essentielle
à l’activité des équipes de recherche, sans compter les
8 Equipex en réseau pour lesquels l’Unistra est partie
prenante. En étant mis à disposition à la fois de la
communauté scientifique et des industriels et fonctionnant
en synergie avec d’autres opérations soutenues par le
PIA (Labex, IRT ou IHU), ces Équipex sont pleinement
intégrés à l’écosystème local et participent au rayonnement
international du territoire.
IMPACT STRUCTUREL
DES INVESTISSEMENTS D’AVENIR :
ATTRACTIVITÉ INTERNATIONALE
ET DÉCLOISONNEMENTS DURABLES
Les Labex et les Equipex constituent les fleurons de la
politique scientifique de l’Idex. À Strasbourg, ils rassemblent
des équipes de recherche dans tous les grands domaines
scientifiques.
En mettant en œuvre un ensemble d’instruments confortant
l’action des LabEx et des Equipex (chaires, institut d’études
avancées, collège doctoral européen, équipements et
infrastructures, parcours et programmes d’excellence
sur le plan de la formation), l’Université de Strasbourg,
et ses partenaires s’engagent également à accroître la
visibilité du campus, sa réputation et l’attractivité des
activités de recherche sur le site au plan international,
ainsi qu’à consolider les partenariats avec les universités
voisines Suisses et Allemande (Université de Fribourg et
KIT à Karlsruhe). L’accueil de jeunes talents à fort potentiel,
de « Principal Investigators » confirmés et le développement
de thèmes de recherche interdisciplinaires, sont les points
majeurs de mesure de la réussite de cette mise en œuvre.
NovaTris, un Idefi alsacienne,
en pointe sur la formation transfrontalière
Véritable centre de compétences transfrontalières, il
développe des modules d’enseignements sur des
compétences interculturelles originales et nécessaires
à l’exercice d’activités économiques dans des zones
21
Les Labex portés par l’Unistra
CSC, le centre de Chimie des Systèmes Complexes : Chimie moléculaire utilisant les propriétés d’auto-organisation et d’auto-assemblage
de la matière afin de développer des architectures chimiques qui vont pouvoir détecter, manipuler ou véhiculer des informations.
G-Eau-Thermie Profonde : Développement d’un projet de géothermie profonde en rapprochant compétences académiques et industrielles
nationales en collaboration avec des partenaires allemands.
GREAM : Recherches sur la création et la performance musicale à travers les siècles jusqu’à aujourd’hui.
Hepsys : Recherches sur les différents aspects de l’infection chronique par le virus de l’hépatite C.
INRT : Recherches sur l’expression génique et développement de nouveaux domaines de recherche.
IRMIA : Projet de centre international pour les mathématiques et encourageant leurs interactions avec la société et l’industrie pour promouvoir
les collaborations entre mathématiciens et acteurs du monde socio-économique.
MEDIALIS : Centre de recherche du médicament dans le domaine du cancer et de l’inflammation.
MitoCross : Développement d’outils thérapeutiques nouveaux grâce à une meilleure compréhension du fonctionnement des mitochondries.
NetRNA : Recherche de nouveaux concepts et de nouveaux mécanismes de régulation de l’expression des gènes.
NIE : Recherches sur les nanostructures et la conception de nouveaux matériaux grâce à la synergie entre physiciens et chimistes.
Transplantex : Recherches sur les mécanismes moléculaires impliqués dans les processus de rejet des greffes de reins ou de cellules souches à
l’origine de toutes les cellules sanguines.
Les Equipex portés par l’Unistra
I2MC : Plateforme expérimentale de type animalerie de haute technologie pour étudier en toute sécurité les maladies dont la transmission est
assurée par les moustiques.
UTEM : Microscope électronique à transmission avec ultra-haute résolution temporelle pour étudier le comportement dynamique de nano-objets
afin d’avoir une meilleure compréhension de leurs propriétés et de leurs applications potentielles dans la santé.
«
Union : Plateforme expérimentale dédiée aux études temporelles et spectrales de nanostructures magnétiques et plasmoniques.
Avec la situation géographique qui
est la nôtre, l’Idefi NovaTris était
une nécessité pour notre territoire.
Le PIA a permis de développer et de
structurer à l’échelle du site Alsace,
en conformité avec le contrat de site,
une stratégie d’ensemble pour le
développement des compétences
transfrontalières des acteurs
moteurs du développement régional
et européen qui jusque-là était
le fruit d’initiatives intéressantes
mais individuelles.
»
Florence Duchêne-Lacroix responsable
scientifique et technique (RST) de l’Idefi.
transfrontalières : histoire et de la situation sociopolitique des zones frontalières, connaissance des
institutions et des entreprises existantes dans la zone
et de la palette des métiers que les étudiants peuvent
envisager à travers leurs cursus, gestion de la diversité,
organisation de réunions internationales, transformation
de conflits, etc. dans des formations initiales, continues
ou en apprentissage. Il permet ainsi à l’Université de
haute Alsace (UHA) de se positionner aujourd’hui
comme un acteur clé de la formation transfrontalière.
Les liens entre l’Unistra, l’UHA et le réseau EUCOR des
universités du Rhin supérieur sont ainsi renforcés.
22
Le PIA a ainsi répondu à une réelle nécessité pour l’économie régionale : un tiers du commerce extérieur alsacien
s’effectue avec l’Allemagne, plus de 60 000 Alsaciens
passent chaque jour la frontière suisse ou allemande
pour aller travailler alors même que le développement
économique était depuis quelques années freiné par un
manque de cadres français aptes à travailler sur les
marchés suisses et allemands.
Pour en savoir plus : www.uha.fr/novatris
L’Université de Bordeaux fonde sa politique scientifique sur
7 clusters d’excellence dont 5 émanent directement des
Labex, 2 autres ayant été sélectionnés par la gouvernance
de l’Université. Ces clusters regroupent des équipes dont
l’excellence est incontestablement reconnue à l’aune des
standards applicables à la discipline et disposant d’une
forte visibilité internationale. En leur sein, une très grande
activité scientifique s’est développée grâce aux financements du PIA : « summer schools », séminaires autour de
professeurs invités prestigieux, appels à projets internes,
campagne de recrutement doctoral ou post-doctoral à
l’international, etc. 30 brevets ont déjà été déposés
auxquels il faut ajouter les 52 brevets des équipes locales
de l’Inserm, associées aux projets d’excellence de
l’Université. L’Institut Hospitalo-Universitaire Liryc,
également sélectionné dans le cadre des investissements
d’avenir constitue à lui seul un facteur d’attractivité très
important pour le site bordelais (cf. infra troisième partie).
Un Idex structurant pour un site universitaire
de plus en plus international
L’Université de Bordeaux, tout comme celle de Strasbourg,
a fait partie des trois premières IDEX sélectionnées en
2010. Le PIA a eu un effet structurant : la fusion de trois
des quatre universités de Bordeaux, effective depuis
début 2014, a été appréhendée comme un moyen de
gagner en visibilité et en attractivité. Elle constitue ainsi
une étape clef du développement de l’Idex.
L’Université s’est doté d’une gouvernance à hauteur des
meilleurs standards internationaux grâce à un comité
stratégique, composé de personnalités internationales
de haut niveau, qui joue un véritable rôle « d’aiguillon »
indépendant destiné à maintenir la dynamique d’excellence.
Il est particulièrement vigilant à la concentration des
ressources sur un faible nombre de priorités scientifiques,
à la qualité du recrutement et de l’intégration des
scientifiques étrangers de haut niveau, à l’existence
d’une stratégie claire pour la mise en place de partenariats
avec le secteur privé dont il souhaite voir rapidement les
premiers résultats, etc.
Labex porté par l’université de Bordeaux
AMADEus : Recherche et innovation sur 3 axes : l’électronique
organique imprimable et flexible, les méta matériaux actifs dans
le domaine visible et les matériaux bioactifs.
BRAIN : Répondre aux défis les plus importants de la recherche
en neurosciences, par exemple : physiologie et comportements
des synapses, étude des troubles (moteurs, du sommeil,
de la mémoire, etc.)
COTE : Le projet vise à étudier les principaux écosystèmes
européens afin de comprendre et prédire la réponse
de ces écosystèmes aux changements environnementaux.
LaScArBx : Rassembler les multiples disciplines de l’Archéologie
dans un échange de connaissances et de méthodes inter
et pluridisciplinaires.
TRAIL : Le projet vise à faciliter la recherche inter
et multidisciplinaire en bio-imagerie, en proposant
des innovations diagnostiques et des nouvelles stratégies
pour évaluer les traitements, développer la thérapeutique
guidée par l’image et la délivrance de médicaments.
IMPACT STRUCTUREL
DES INVESTISSEMENTS D’AVENIR :
ATTRACTIVITÉ INTERNATIONALE
ET DÉCLOISONNEMENTS DURABLES
Exemple de Bordeaux :
une visibilité internationale nouvelle
Equipex porté par l’université de Bordeaux
ELORPrinTec : Le projet vise le développement d’une plateforme
originale etunique en France dédiée aux dispositifs et systèmes
organiques imprimables.
OptoPath : Développement d’une plateforme d’innovations
instrumentales et procédurales en psychopathologie expérimentale
chez le rongeur.
PETAL+ : Intallation de diagnostique plasma sur la ligne laser
PETAL.
Phenovirt : Réalisation d’une plateforme d’étude des troubles de
l’attention et des effets de la fatigue dans des conditions virtuelles.
Xyloforest : Développement d’une plateforme de recherche
multidisciplinaire sur les ressources forestières dans tous
leurs aspects.
Pour en savoir plus :
http://www.idex-univ-bordeaux.fr
23
La future Université Paris-Saclay se constitue sous la
forme d’une fédération d’établissements qui assumera
en commun des compétences clefs (diplomation, politique
scientifique et internationale, numérique, immobilier, etc.)
Elle sera organisée en 8 « schools » inter-établissement et
10 départements en charge de l’organisation de la
formation et de la recherche (Sciences fondamentales,
Science de l’Ingénierie et des TIC, Sciences de la vie,
de la médecine, de l’économie et des sciences sociales
et du management). Elle aura dès sa création la capacité
à délivrer des diplômes (Licence, Master, et Doctorat).
Recherche multidisciplinaire et décloisonnée
Université Paris-Saclay : une dynamique
de rassemblement exemplaire
La sélection de l’Idex Paris-Saclay constitue le point de
départ d’un profond changement dans l’histoire scientifique
du Plateau de Saclay. L’Université Paris-Saclay (UPS),
dont la création sera effective à la rentrée de septembre
2014, fédère 22 universités, grandes écoles et organismes
présents sur le site, ce qui doit lui permettre de se classer
parmi les dix meilleures universités mondiales. Sur ce
site, le maillage dense entre la formation, la recherche et
l’entreprise ainsi que la convergence entre les sciences
fondamentales et les sciences humaines seront des
atouts incontestables pour atteindre cet objectif.
Aujourd’hui, près de 48 500 étudiants et 10 500 chercheurs
sont présents sur le site ainsi que 11 Labex et 2 Idefi qui
bénéficient d’une dotation de 950 M€ pour l’ensemble
de l’Idex.
La stratégie de recherche de l’université Paris Saclay se
manifeste par la création d’Instituts de recherche à forte
visibilité internationale, structurants, pluridisciplinaires,
autonomes, qui constitueront la vitrine d’excellence de
l’université. 7 instituts ont démarré en 2013, 5 le feront en
2014, après un processus de sélection particulièrement
intéressant associant un jury extérieur et une insertion
volontariste dans la stratégie de recherche de l’Université.
Ces instituts regroupent des équipes provenant de
différentes structures constituant l’Idex. La plupart sont
adossées à des Laboratoires d’excellence, mais la
gouvernance en place a également réussi à faire émerger
des projets complémentaires et stratégiques pour le site.
D’autres projets devront retravailler avant de représenter
leurs candidatures, ce qui témoigne à la fois de la qualité
du processus de sélection et de l’effet d’entraînement
que génèrent les financements IDEX.
Une gouvernance unifiée
L’idex associe plusieurs organismes de nature différente qui
font de Saclay un projet hors norme. Au total, le projet
associe 2 universités (l’Université Paris-Sud et l’Université
de Versailles St-Quentin), 10 grandes écoles prestigieuses
(École polytechnique, École Centrale Paris, Agro Paris
Tech, Supelec, École des hautes études commerciales,
ENS Cachan, Institut d’optique, Institut Mines-Telecom,
École supérieure d’électricité, École nationale supérieure
des techniques avancées et ENSAE), 7 organismes de
recherche (dont le CNRS, CEA, l’INRIA, l’INRA et l’INSERM)
et le pôle de compétitivité Systematic Paris-Région. Ces
22 partenaires travaillent ensemble avec le soutien de
l’État à travers le PIA mais également celui des
collectivités territoriales et de différentes entreprises
dans le cadre d’une gouvernance unifiée.
24
Formation
L’Université Paris-Saclay offrira dès la rentrée 2014 une
gamme complète de formation dans les six « Schools »
aux niveaux Licence, Master et Doctorat, ce dernier
étant le diplôme phare de l’Université.
Au niveau doctoral, l’Idex s’est fixé comme objectif de
réorganiser et de rassembler toutes les écoles doctorales
actuelles dans un Collège doctoral unique qui délivrera
le doctorat de l’université de Paris Saclay, commun à
tous les établissements. 4 objectifs président à une telle
Renforcement du continuum entre la recherche
et la formation
La valorisation de la recherche sur le site s’organise
autour de la SATT, des incubateurs, ainsi que des
réseaux thématiques (ingénierie-TIC, énergie, matériaux,
biologie végétale, etc.) en associant tous les acteurs
concernés par la thématique (organismes nationaux,
Labex, Instituts Carnot, IRT, pôles de compétitivité et
entreprises). La SATT sera constituée en filiale directe
de l’université. De ce modèle original, qui correspond
aux spécificités de Saclay, il est beaucoup attendu en
matière de maturation et de valorisation de projets de
recherche. Un club des financeurs privés et publics,
associé aux sociétés de financement des partenaires,
de l’État, des collectivités territoriales sera mis en place.
Tous les étudiants pourront accéder à des formations
spécifiques grâce au Pôle de l’Entreprenariat étudiant
de Paris-Saclay (PEEPS) qui constitue une grande
interface entre le monde académique et l’entreprise.
Des cours théoriques et pratiques qui couvriront tous
les aspects de l’entreprise et de son environnement ou
encore la mise en place d’un concours de création
d’entreprises renforceront encore ce continuum.
l’Université. L’Idex propose un « package » attractif qui
permettra au chercheur recruté de constituer une équipe
très rapidement opérationnelle. L’Idex de recevoir
aujourd’hui 10 candidatures de haut niveau en cours
d’évaluation et pour lesquelles une rude compétition
internationale est en cours. Ce package est basé sur
une politique salariale, d’accueil et de support en
matière d’environnement scientifique et administratif
audacieuse pour recruter au meilleur niveau scientifique
international tout en maintenant les talents déjà
présents sur le site.
En regroupant sur un même territoire un potentiel scientifique qui va de l’amont à l’aval de la recherche scientifique,
en associant cultures de formation académiques et
traditions pédagogiques plus ouvertes sur le monde
économique, l’Université Paris-Saclay saisit aujourd’hui
sous l’impulsion des investissements d’avenir une opportunité exceptionnelle d’acquérir une visibilité mondiale.
L’accélération des partenariats existant avec les meilleures
universités du monde, la multiplication des cursus
internationaux, le développement des capacités et la
représentation unique de l’Université participeront également à une meilleure visibilité de celle-ci à l’international.
Perspectives de vie sur le plateau de Saclay
Les principaux enjeux pour l’avenir de Saclay restent la
création d’un campus attractif et ouvert sur la société,
accessible, où il fait bon vivre, travailler, habiter et se
distraire. Le programme d’investissements d’avenir
finance actuellement la construction de lieux de vie
adaptés (restauration, salles de sports), de laboratoires
mutualisés ou encore de bâtiments destinés à accueillir
les écoles désireuses de s’installer sur ce campus.
IMPACT STRUCTUREL
DES INVESTISSEMENTS D’AVENIR :
ATTRACTIVITÉ INTERNATIONALE
ET DÉCLOISONNEMENTS DURABLES
politique : attirer les meilleurs étudiants vers le doctorat,
offrir des conditions de recherches de niveau international,
donner les moyens de construire un projet professionnel
attractif en proposant une formation de qualité et mettre en
œuvre tous les moyens possibles pour que l’Université
Paris-Saclay accroisse sa réputation mondiale et son
attractivité. Au total, 20 écoles doctorales intègreront le
Collège Doctoral réunissant environ 5 900 doctorants.
Au niveau Licence et Master, l’Université a l’ambition d’offrir
une offre de formation complète et coordonnée. D’ores et
déjà, après un travail très important au sein des « schools »,
80% des diplômes de Master des établissements sera
délivré par l’Université Paris Saclay à la rentrée 2015 (à
l’exclusion notable du diplôme d’ingénieur). L’objectif de
l’UPS est désormais d’achever totalement ce travail au
niveau « M » et de le conduire au niveau « L ». Par ailleurs,
des appels à projets transversaux doivent renouveler les
pratiques
Attractivité internationale
En 2013, des bourses de vie Masters « entrantes » ont
été mises en places avec l’objectif d’attirer des candidats
(notamment étrangers) de haut niveau dès le Master 1 et
de les garder jusqu’au Doctorat. Au total, près de 69
candidats ont été soutenus pour un montant de 12k€
par an. L’effort devrait s’accentuer en 2014 et s’élargir
aux bourses de vie Masters « sortantes » et Licences 3
« sortantes » pour soutenir l’ouverture internationale des
étudiants et des équipes de recherche.
Également lancé en 2013, l’appel à projets « Chaires
Idex » doit permettre de fédérer et de soutenir les efforts
de recrutement de haut niveau autour de thématiques
identifiées comme des enjeux stratégiques par
25
Labex inclus dans le périmètre de l’Idex Paris-Saclay
LASIPS : Une vision pluridisciplinaire et une approche « systèmes » en ingénierie appliquée à trois secteurs clef : le développement durable,
l’énergie et la santé.
LERMIT : Un rassemblement de biologistes, médecins et chimistes pour concevoir et réaliser des médicaments du futur.
NanoSaclay : Des projets phares en nanoscience et nanotechnologie (électronique du futur, nano-médicaments, contrôle de l’énergie).
LPALM : Physique fondamentale et appliquée (matière condensée, physique atomique et moléculaire, optique, lasers et lumière extrême).
P2IO : Une réponse aux grandes questions, de l’infiniment petit (physique des particules) à l’infiniment grand (cosmologie).
SPS : La biologie végétale appliquée à des problèmes scientifiques stratégiques tels que la compréhension des mécanismes à l’œuvre dans
les végétaux.
CHARMMMAT : La chimie, physique et informatique au service des attentes de la société en matière de traitement du CO2 et de polluants.
BASC : L’étude de l’impact des activités humaines sur les écosystèmes.
LMH : L’ouverture thématique notamment autour des sciences de la vie et de l’ingénierie.
ECODEC : La régulation de l’économie au service de la société.
DigiCosme : Les grandes thématiques qui sont au cœur de la conception des grands systèmes d’information et de communication de demain.
Equipex
CILEX : Recherches sur les lasers à ultra haute puissance et leurs applications.
THOMX : Développer une source de rayons X accordable innovante pour différents usages (imagerie et thérapie, ingénierie, analyse de matériaux,
nanotechnologie).
CASD : Donner aux chercheurs en sciences humaines et sociales l’accès à des données très détaillées sur la population ou les acteurs économiques,
tout en préservant leur anonymat et un usage intensif de ces données quantitatives.
Digiscope : Réseau pour l’interaction collaborative distante avec des données complexes.
MATMECA : Réponse aux problématiques d’élaboration et de caractérisation des matériaux destinés aux secteurs de l’énergie, des transports,
de l’espace, des nanotechnologies et des biomatériaux.
TEMPOS : Développement d’instruments aux frontières des possibilités actuelles pour anticiper les futurs développements en s’appuyant sur
la microscopie électronique à transmission et des laboratoires de renommée internationale.
ANDROMEDE : Construction d’un nouvel instrument pour l’analyse par spectrométrie de masse de nano-domaines et nano-objets présents
sur une surface.
MORPHOSCOPE2 : Projet d’infrastructure intégrant développements technologiques en imagerie microscopique, stockage et analyse
algorithmique de données pour progresser dans la compréhension des processus biologiques.
ATTOLAB : Centre expérimental, dédié aux études de dynamique électronique ultrarapide dans divers domaines : atomique et moléculaire,
chimique, physique du solide et physique des plasmas.
NANOIMAGESX : Construction exploitation sur le synchrotron Soleil d’une ligne d’imagerie 3D de la matière dédiée aux études structurale et
fonctionnelle dans de nombreux domaines de recherche.
GENESIS : Plateforme de caractérisation des matériaux ayant pour objectif de développer l’analyse expérimentale à l’échelle nanométrique
des matériaux irradiés pour améliorer les études de sureté et de vieillissement de nouveaux matériaux utilisés.
Pour en savoir plus : http://www.campus-paris-saclay.fr
26
2
UN ATOUT POUR MIEUX VALORISER LA RECHERCHE
IMPACT STRUCTUREL
DES INVESTISSEMENTS D’AVENIR :
ATTRACTIVITÉ INTERNATIONALE
ET DÉCLOISONNEMENTS DURABLES
« Pourquoi sommes-nous si bons dans la recherche
et si faibles dans sa valorisation ? » s’interrogeaient
en 2010 MM. Juppé et Rocard dans l’introduction
de leur rapport. Le programme d’investissements
d’avenir a donc consacré des moyens très importants
pour combler notre retard en la matière, essentiellement dus à l’émiettement des structures de
valorisation et à la difficulté de faire travailler
ensemble acteurs académiques et industriels. Dans
ce domaine, des structures spécifiquement
adaptées ont été créées, notamment en substitution
et regroupement de structures préexistantes, afin
de pallier ces difficultés et de simplifier le paysage
qui était d’une grande complexité. Elles sont
dorénavant, pour la plupart, opérationnelles sur le
terrain. Au-delà de leur impact direct, leur implémentation grâce aux investissements d’avenir a
fortement contribué à une prise de conscience
générale des enjeux liée à la propriété intellectuelle, présents dès les phases de recherche
amont et de plus en plus cruciaux au fur et à
mesure du processus de valorisation vers l’aval.
La création des 14 Sociétés d’Accélération du Transfert
de Technologies (SATT), conçues comme des sociétés
privées aux capitaux publics, est une première réponse.
Présentes sur l’ensemble du territoire, elles accompagnent
les chercheurs sur leurs stratégies de protection de la
propriété intellectuelle, rationalisent les portefeuilles de
titres, permettent une gestion maîtrisée des risques, et
proposent aux entreprises des innovations validées sur
un plan technologique et économique. Les premiers
résultats sont déjà visibles sur le terrain, qu’ils s’agissent
de projets détectés et analysés, de dépôts de brevets
ou de création de start-ups. Parmi les principaux enjeux
des années à venir, on peut citer le renforcement des
compétences des équipes, l’approfondissement de
l’affectio societatis entre les membres, la réflexion
stratégique autour de la gestion des risques ou encore
l’articulation avec les incubateurs, qui fait l’objet
actuellement d’une réflexion menée sous l’égide du
ministère en charge afin de déterminer les modalités de
collaboration les plus adaptées.
27
Le programme d’investissements d’avenir a investi par
ailleurs dans la création de France Brevets, un fonds
d’investissement public spécialisé dans les brevets,
dont l’activité consiste à rassembler des titres de
propriété intellectuelle de toutes origines issus de la
recherche publique ou privée dans des domaines précis
et ciblés, en raison de leur fort potentiel économique,
pour constituer des « grappes » technologiques et les
commercialiser sous forme de licences auprès des
entreprises européennes ou mondiales.
Des financements importants ont été consacrés par
ailleurs au développement de la recherche partenariale,
dans le domaine technologique avec les Instituts de
Recherche Technologique (IRT), dans le domaine de
l’énergie avec les Instituts pour la Transition Énergétiques
(ITE), ou encore dans le domaine biomédical avec les
Instituts Hospitalo-Universitaires (IHU). Ces projets
associent de manière très étroite recherche publique,
grands groupes et PME dans des programmes de R&D
structurant pour les filières (cf. infra, « impact sectoriel
des investissements d’avenir »). Les investissements
d’avenir contribuent par ailleurs au développement des
Instituts Carnot afin de les porter au niveau des
meilleurs standards internationaux. Un nouvel appel à
projets sera lancé dans le courant de l’année 2014 afin
d’encourager leur regroupement en consortiums thématiques, pour permettre une mutualisation par filière de
leurs offres de technologies et de services. Le rapport de
la « Mission sur les dispositifs de soutien à la recherche
partenariale », rendu en février 2013, évalue à 1Md€
l’apport des investissements en la matière, soit une
hausse de 25%.
Valorisation de la recherche
et investissements d’avenir :
les chiffres clefs
Un accord cadre a été signé en juillet 2013 entre France
Brevets et les SATT, pour faciliter les échanges
d’informations entre chacune des parties et rechercher
de manière collaborative les meilleures solutions de
valorisation économique des brevets issus de la
recherche française. Concrètement, l’intervention de
France Brevets se traduira par l’intégration de certains
brevets gérés par les SATT dans des « grappes », offrant
aux entreprises une plus forte valeur ajoutée pour le
développement de leur activité et ainsi une meilleure
voie de valorisation. Cet accord de partenariat vise à
renforcer l’impact socio-économique de leur mission
pour optimiser le cycle de vie de l’innovation.
Pour en savoir plus : http://www.satt.fr
http://www.francebrevets.com
28
14 sociétés de valorisation qui sont dotées
de 856 M€ et 6 consortiums de valorisation
pour 49 M€ ;
7 M€ accordés aux instituts Carnot pour
renforcer les coopérations entre entreprises
et laboratoires publics ;
4 projets sélectionnés dans le cadre des
appels à projets Carnot PME et Carnot
International visant à augmenter les
performances de ces instituts en matière
de recherche partenariale pour 182 M€ ;
8 instituts de recherche technologique
pour 2 Md€ (dont 1,5 Md€ de dotations
non consommables) ;
Création de France Brevets doté de 100 M€
apporté à 50% par le PIA et 50% par la CDC.
détecté 160 inventions dont la moitié ont débouché sur
de nouveaux brevets ou logiciels dans 4 domaines : le
numérique et ses usages, les ressources et les technologies marines, la biothérapie et l’imagerie médicale, la
chimie et les matériaux innovants.
La SATT Ouest Valorisation dispose d’un capital de
1 million d’euros réparti à 67% pour les établissements
de recherche en régions et à 33% pour la CDC pour le
compte de l’État. La SAS a été dotée d’un apport de
70 M€ sur 10 ans pour investir des programmes de
maturation et la propriété intellectuelle. Elle compte
comme actionnaires la CDC et des actionnaires académiques (l’université européenne de Bretagne ; les
universités de Nantes, d’Angers, du Mans ; le CNRS,
l’Inserm et l’IRD). Les actionnaires académiques et les
établissements qu’ils représentent mandatent Ouest
Valorisation comme opérateur pour négocier la
valorisation de leurs résultats de recherche. Les
établissements restent propriétaires de leur propriété
intellectuelle et des titres de propriété industrielle tels
que les brevets et la SATT dispose de licences
exclusives sur ces titres avec un droit de sous-licencier.
Lors de sa première année de fonctionnement, la SATT
Ouest Valorisation s’est employé à renforcer les
partenariats de recherche et à accélérer le transfert de
technologies des laboratoires de recherche au sein de
l’écosystème interrégional regroupant la Bretagne et les
Pays de la Loire. La SATT a permis de rapprocher au
sein d’une même entité des compétences autrefois
émiettées et permet aujourd’hui d’intervenir globalement
à l’échelle des deux régions, de proposer aux entreprises
locales des ressources d’innovation attractives, validées,
sécurisées et un accès facile et rapide aux unités de
recherche. Les capacités financières importantes de la
SATT lui permettent d’être un acteur moteur de l’économie
de la connaissance, capable de prendre des risques
d’investissement en appui de la recherche publique.
Une SATT pleinement opérationnelle
Fin 2013, après la phase intense de recrutement, l’équipe
est composée de 36 permanents, 12 techniciens et
ingénieurs recrutés sur les projets de R&D soutenus par
la SATT à Brest, à Rennes, au Mans, à Angers, à Nantes, à
Lorient et à Vannes. Près de 500 contrats de partenariat
impliquant des laboratoires de recherche publique avec
le monde socio-économique ont été signés. La SATT a
Des résultats visibles
Le continuum recherche-entreprise se trouve renforcé
et promet déjà de belles perspectives puisque l’année
2013 a vu naitre 5 start-ups (2 en 2012) qui ont bénéficié
d’un véritable accompagnement de la SATT : Excense
(dispositif numérique de dialogue), HPC Pharma (industrie
pharmaceutique), Oceanswing (Énergies marines),
Sedisor (identification des polluants), Xlans (valorisation
des déchets industriels). L’année 2013 a également
connu le transfert de 11 licences vers des entreprises en
majorité régionales. La SATT est aujourd’hui l’opérateur
de référence entre la recherche publique et le secteur
industriel en Bretagne et en Pays de la Loire.
Pour de nombreux projets, la SATT Ouest Valorisation a
déjà connecté recherche et le marché en élaborant et
finançant des programmes de maturation ambitieux issus
de la recherche publique à plusieurs niveau, de la
recherche fondamentale, de preuve de faisabilité jusqu’aux
démonstrateurs opérationnels et aux prototypes industriels
pour les transférer rapidement vers le marché.
IMPACT STRUCTUREL
DES INVESTISSEMENTS D’AVENIR :
ATTRACTIVITÉ INTERNATIONALE
ET DÉCLOISONNEMENTS DURABLES
SATT Ouest Valorisation :
un changement d’échelle
2 M€ ont été investis dans 29 programmes montés
entre la SATT, des chercheurs et des partenaires économiques. Ces investissements devraient s’intensifier en
2014 avec le soutien des collectivités territoriales pour
atteindre 5 M€ sur des projets de maturation plus
nombreux, qui rencontraient des difficultés faute de
financement adaptés avant la création de la SATT. Elle
s’est largement engagée dans un travail de conventionnement systématique avec l’écosystème de l’innovation
pour assurer sa mission initiale de transfert et de renforcement des partenariats vers des acteurs économiques.
Une SATT structurant un écosystème interrégional
La SATT Ouest Valorisation s’investit fortement pour tisser
un écosystème innovant et pertinent en identifiant les
partenaires industriels territoriaux. Elle travaille avec les
11 Technopôles et les 2 Incubateurs régionaux pour
renforcer et démultiplier les créations d’entreprises. Les
CRITT et Centres Techniques apportent une expertise de
proximité importante aux projets de maturation de la SATT.
Plusieurs conventions ont été finalisées avec 5 Pôles de
compétitivité (Images et réseaux, Mer, EMC2, S2E2,
Elastopole) et la proximité de la SATT avec les IRT Jules
Verne à Nantes et B<>Com à Rennes est un atout
déterminant pour la valorisation des innovations
publiques. Au niveau national, cet écosystème
interrégional s’organise avec les autres établissements
au sein du club des SATT. Les pouvoirs publics et
notamment les deux régions Bretagne et Pays de la
Loire participent pleinement au rayonnement de la SATT
en siégeant au CA, aujourd’hui en tant qu’invité, ou en
soutenant financièrement les actions de la SATT.
29
Le Pacte pour la compétitivité, la croissance
et l’emploi, lancé par le Premier ministre le 6
novembre 2012, a marqué une étape nouvelle
pour le programme d’investissements d’avenir. Si
la compétitivité industrielle constitue depuis
l’origine l’un de ses principaux objectifs, le rapport
Juppé-Rocard avait mis l’accent avant tout sur la
partie amont du processus d’innovation, à savoir
essentiellement l’excellence de la recherche
scientifique et sa valorisation. Depuis novembre
2012, la partie aval de ce processus est devenue
centrale. La réorientation du premier programme
d’investissements d’avenir en janvier 2013, et plus
encore les actions prévues dans le cadre du second
programme lancé en juillet 2013 visent ainsi à accompagner la montée en gamme des entreprises en
stimulant le plus efficacement possible leur innovation.
Le programme d’investissements d’avenir constitue
à ce titre un levier décisif, à la fois du point de vue
des sommes mobilisées mais également au regard
de l’expertise et de l’expérience accumulée dans ce
cadre par le Commissariat général à l’investissement
depuis 2010.
3
UN LEVIER DÉCISIF DU PACTE DE COMPÉTITIVITÉ
34 plans de « reconquête industrielle » ont été
présentés au Président de la République par le ministère
du Redressement productif en septembre dernier. Ces
plans ambitionnent d’« unir les acteurs économiques et
industriels autour d’un objectif commun, d’aligner pour
plus d’efficacité les outils de l’État au service de cette
ambition et de mobiliser les écosystèmes autour de la
construction d’une offre industrielle nouvelle et compétitive,
capable de gagner des parts de marché en France et à
l’international et de créer ainsi des emplois nouveaux ».
Les premières feuilles de route établies pour chacun des
plans ont été présentées au Premier ministre il y a
quelques semaines. Elles ont notamment pour vocation
à faire émerger des projets innovants, ayant vocation à
bénéficier des investissements d’avenir. Parmi ces 34
plans, une vingtaine a d’ores et déjà fait l’objet d’appel
à projets ciblés. On peut citer par exemple les énergies
renouvelables, les logiciels et systèmes embarqués, la
chimie verte et biocarburants…
Le pacte de compétitivité ambitionnait en outre de
« rénover et renforcer la politique de soutien à l’innovation
au sein des entreprises ». Conformément aux préconisations formulées par la Commission « Innovation 2030 »,
présidée par Anne Lauvergeon, un « Concours mondial
d’innovation », financé dans le cadre du programme
d’investissement d’avenir, a été lancé le 2 décembre 2013
autour de sept ambitions considérées comme stratégiques
pour l’économie française. Une première vague d’appels
30
à projets a été clôturée le 30 janvier 2014. Les premiers
projets sélectionnés ont été annoncés en mars, avant le
lancement d’une seconde vague d’appels à projets.
Chaque lauréat bénéficie d’un accompagnement et d’un
financement progressif de son projet en fonction de
l’avancement et de la maturité qu’il manifestera au fur et
à mesure des années.
L’action Projets Structurants des Pôles de Compétitivité
(PSPC), lancé en 2010 et doté initialement de 300M€,
montre que la compétitivité industrielle est un objectif
original des investissements d’avenir. Cette action permet
de financer des projets de recherche collaborative laissant
espérer des retombées industrielles significatives. Une
nouvelle procédure, dite « accélérée », a été mise en
place depuis début 2014. Elle repose notamment sur une
procédure standardisée, plus réactive, d’instruction des
dossiers. Pour les projets répondant aux critères de cette
procédure, elle permet une décision et un premier
versement d’aides dans un délai de trois mois à partir du
dépôt du dossier complet. Le nouveau cahier des charges
formalisant cette procédure est parue le 31 mars 2014.
Aujourd’hui, 14 projets de R&D ont ainsi été décidés, pour
un montant total d’aides de 160M€. Afin de permettre le
renforcement de cette action, le PIA2 a prévu une enveloppe
complémentaire de 280M€. Les projets concernent des
innovations majeures sur des thématiques aussi larges que
la cuisine intelligente (projet « Open Food System », porté par
SEB), le développement de traitements par neurostimulation
de l’obésité ou d’affections cardiaques (projet « Intense »
porté par Sorin), la roue motorisée (projet « Fivime », porté
par Michelin), la conception d’un robot humanoïde d’1m80
pour développer l’assistance à domicile (projet « Romeo2 »,
porté par Aldebaran robotics) ou le développement de
l’usage du lin dans les matériaux composites pour
l’industrie automobile ou l’aéronautique (projet « Fiabilin »,
porté par Arkema).
Les investissements d’avenir constituent également un
facteur essentiel de modernisation de l’offre de formation,
qu’il s’agisse de l’apprentissage ou de contrats de
professionalisation, afin de la rendre toujours plus
adaptée et associée aux besoins des entreprises. Le
pacte de compétitivité fixe à cet égard un objectif
ambitieux de 500 000 apprentis en 2017. À travers
l’action « formation par alternance », dotée de 450M€,
une dynamique remarquable est déjà engagée avec des
sites ayant fait le choix d’une vraie spécialisation : des
pôles de référence (associant de nouvelles pédagogies
et solutions d’hébergement pour les apprentis)
apparaissent, permettant de renforcer en parallèle
l’attractivité de l’apprentissage. 83 projets innovants –
comportant un partenariat renforcé entre industriels,
acteurs de la formation, établissements de recherche et
collectivités – ont été sélectionnés, permettant l’ouverture
de 17 000 places d’apprentis supplémentaires et de
6 000 places d’hébergement pour un montant de
330M€. De nombreuses filières ont ainsi pu, en
anticipant leurs besoins de compétences, bénéficier
d’un soutien de l’État pour disposer des qualifications
nécessaires à leur compétitivité.
Compétitivité industrielle et investissements d’avenir : les chiffres clefs
8 projets aéronautiques pour 1,46 Md€ (dont hélicoptère du futur, A350, Moteur de nouvelle génération, avionique modulaire étendue, gestion
optimisée de l’énergie, avion composite) ;
3 projets de satellites retenus sous l’égide du CNES pour un montant total de 250 M€ (prochaine génération de satellites de télécommunications,
plateforme de microsatellites d’observation terrestre de nouvelle génération, satellite d’altimétrie océanographique en collaboration avec la Nasa ;
334 M€ sur 44 projets de véhicules du futur ;
4 projets de transport ferroviaire sélectionnés pour 28 M€ dont un métro du futur pour 15 M€ ;
7 projets de navires du futur pour 48 M€ ;
Plus de 1 800 contrats de développement signés par OSEO avec des PME et des ETI pour 1 Mrd€ ;
Prêts verts accordés à 453 PME ou ETI pour 300 M€ ;
FNA : 16 fonds financés pour 300 M€ ;
14 projets structurants de R+D des pôles de compétitivité sélectionnés pour 158 M€ ;
3 plateformes mutualisées d’innovation sélectionnées pour un investissement de 15 M€ ;
54 aides à la réindustrialisation pour 154 M€ ;
IMPACT STRUCTUREL
DES INVESTISSEMENTS D’AVENIR :
ATTRACTIVITÉ INTERNATIONALE
ET DÉCLOISONNEMENTS DURABLES
financement des premières études pour Ariane 6 pour 220 M€ et recapitalisation d’ARIANESPACE à hauteur de 28 M€ ;
29 projets pour le renforcement de la compétitivité des PMI et des filières industrielles stratégiques pour 87 M€ et 300 M€ de garantie pour
17 695 entreprises à fin juillet ;
83 projets innovants dans la formation professionnelle et l’hébergement des apprentis pour 334 M€ ;
25 projets sélectionnés pour le développement de la culture scientifique, technique et industrielle pour 61 M€ ;
Deux dispositifs OSEO d’aide à l’industrie : prêts verts (300 M€), contrats de développement participatif (1 Md€) ;
Un dispositif pour le financement de fonds d’amorçage (600 M€) ;
45 M€ investis dans l’économie sociale et solidaire pour 32 partenaires financiers et 78 bénéficiaires finaux ;
19 M€ pour 9 projets de l’appel à projets économie sociale et solidaire portant sur les secteurs auto-construction et habitat coopératif, santé
et services sociaux, mobilité durable et numérique.
Filière automobile : l’effet structurant
des investissements d’avenir
Avec les premiers appels à manifestation d’intérêt « Véhicule
du futur », le PIA a joué un rôle fédérateur, structurant pour
la filière. Le PIA a conduit les acteurs de la filière à élaborer
des projets de R&D collaboratifs et a initié un dialogue
entres les grands acteurs de la filière (constructeurs,
équipementiers, fournisseurs, organisations professionnelles, pouvoirs publics) qui a donné une pertinence
nouvelle à la Plateforme de la Filière Automobile (PFA)
créée en 2009. L’aspect fédérateur du programme d’investissements d’avenir, son exigence de retours financiers
et de perspectives marchés ont modifié durablement le
comportement de la filière vis-à-vis de l’État, dans le
sens d’une plus grande cohérence et d’une meilleure
visibilité de leurs objectifs stratégiques.
31
L’AMI « Véhicule routier du futur », lancé en juin 2013 a
conforté cette logique en consolidant la dynamique
d’innovation au sein de la filière et la collaboration entre
entreprises de la filière automobile.
Le Véhicule 2l/100, un plan emblématique fédérateur
Le plan 2l/100km, qui figure parmi les 34 plan industriels
pilotés par le ministère du redressement productif et qui
est soutenu par les investissements d’avenir, est le
premier grand programme fédérateur de la filière
automobile. Il a pour but de construire en France des
véhicules écologiques, économiques, accessibles à tous
et consommant moins de 2l/100km. Ces véhicules plus
légers doivent permettre de concilier à la fois la lutte
contre l’effet de serre et la réduction de la consommation
de carburants d’origine fossile. La filière automobile s’est
collectivement mobilisée pour développer les nouvelles
technologies économes en carburant en associant
l’hybridation des moteurs, l’allègement des véhicules, la
réduction des pertes mécaniques et de roulement ainsi
que la connectivité des véhicules qui amélioreront
demain la conduite et la sécurité au volant.
Les constructeurs Renault, PSA, les équipementiers
Valeo, Faurecia, Plastic Omnium, Michelin, en lien avec
de nombreuses PME, ont décidé de mettre en commun
leurs savoir-faire complémentaires sur la base de la
feuille de route élaborée au sein de la PFA avec d’autres
PMI, PME et en association avec de nombreux laboratoires
publics.
ressources est aujourd’hui une nécessité pour que la
France puisse attendre ses objectifs de réduction des
émissions de gaz à effet de serre. Les recherches dans
ce domaine visent à améliorer l’éco-compatibilité des
produits fabriqués, pour atteindre de nouveaux marchés
et ainsi créer des emplois dans les secteurs agricoles et
industriels.
Dans le cadre des investissements d’avenir, plusieurs
programmes de soutien à la filière ont été mis en place
pour faire aboutir les projets les plus matures. Le PIA a
contribué en particulier à la dynamique de spécialisation
et d’excellence des régions Picardie et ChampagneArdenne dans le domaine de la chimie verte et plus
particulièrement de la valorisation des végétaux.
Valorisation des agro-ressources :
un écosystème industriel de pointe
« Avec le plan chimie verte et biocarburants, nous
construisons la France des molécules vertes où la chimie
anticipe l’après-pétrole » 34 plans de la nouvelle France
industrielle.
Le développement des biocarburants, des biocombustibles
et des bioproduits issus de la valorisation des agro-
32
En s’appuyant sur un réseau préexistant constitué
d’industriels, d’établissements de recherche, d’universités
et de collectivités intéressés par cette question, il a
permis la structuration d’un véritable écosystème interrégional innovant qui a su tirer profit de la complémentarité
de ses acteurs et faire valoir les atouts de son territoire.
Le renforcement de ce pôle de compétitivité interrégional s’est opéré autour du soutien du PIA à plusieurs
projets, notamment l’institut PIVERT, la plateforme
mutualisée d’innovation IMPROVE et le projet SINFONI.
Installé sur l’Agglomération de la Région de Compiègne
(60) et possédant une antenne à Troyes (10), l’Institut
pour la Transition Énergétique P.I.V.E.R.T. est un centre
de recherche, d’innovation, d’expérimentation et de
formation dans la chimie du végétal à base de biomasse
oléagineuse (colza, tournesol, etc.). L’objectif de l’institut
est de développer une chimie renouvelable utilisant des
matières premières d’origine agricole en remplacement
des matières premières d’origine fossile. L’institut P.I.V.E.R.T.
est le premier centre européen du genre visant à valoriser la
plante oléagineuse dans son intégralité.
Sur dix ans, l’institut doit accueillir plus de 150 chercheurs,
ingénieurs ou enseignants qui travailleront dans différents
laboratoires avec de fortes interactions. Un véritable
éco-système industriel s’est formé autour de P.I.V.E.R.T,
les sous-produits peu valorisés de certaines activités
forment aujourd’hui la matière première d’autres activités.
La bioraffinerie pourra également utiliser les fortes
ressources agricoles et forestières locales.
«
La sélection du projet P.I.V.E.R.T.
par le PIA a notamment permis
d’accélérer sa réalisation, mais
également de démultiplier l’ampleur
de ce projet dès sa première année
d’existence en lui donnant de
la visibilité et de la crédibilité au
niveau national et international.
Christelle Lorenzo,
Responsable juridique de PIVERT
»
Les bénéfices pour l’enseignement supérieur et la
recherche sont importants puisque l’Université Technologique de Compiègne, l’École Supérieur de Chimie
Organique et Minérale de Compiègne et l’Université
Technologique de Troyes qui accueille une antenne du
projet bénéficient par ce biais du rayonnement de
l’institut P.I.V.E.R.T.
Comme prévu dans l’accord de consortium cadre
GENESYS, 5 brevets ont été déposés en copropriétés
avec les partenaires impliqués dans l’obtention des
résultats. Ces 5 brevets portent sur des procédés
catalytiques permettant de produire des intermédiaires
de synthèse pour la chimie à partir de ressources
végétales donc renouvelables. Ces nouvelles technologies
catalytiques devraient permettre d’accélérer l’industrialisation de procédés de transformation de matières
premières oléagineuses en produits chimiques.
La dynamique a également impulsé le développement des
activités de recherche et de développement de groupes
industriels tels que NOVANCE (60) et CLARIANT (60).
L’environnement crée autour de la structure est
favorable aux PME innovantes, aux sous-traitants de la
chimie et aux équipementiers qui viennent renforcer le
tissu industriel des deux régions et rapprocher le tissu
agricole picard et champardennais. À terme, le projet
devrait directement ou indirectement (par le biais de ses
recherches) générer près de 5 000 emplois sur le
territoire.
Pour en savoir plus : www.institut-pivert.com
IMPACT STRUCTUREL
DES INVESTISSEMENTS D’AVENIR :
ATTRACTIVITÉ INTERNATIONALE
ET DÉCLOISONNEMENTS DURABLES
P.I.V.E.R.T. Picardie Innovations Végétales, Enseignements
et Recherches Technologiques
partenaires industriels viendront compléter le programme
Génésys en valorisant les résultats issus de ses recherches.
En parallèle, l’institut a vocation à créer de nouvelles
offres de formation (licences professionnelles, masters,
formations en continue, e-learning, etc….) garantissant
la compétitivité économique de la filière et un transfert de
connaissances technologiques indispensable à sa pérennité. En 2013, le volet recherche du programme Génésys
a donné lieu au recrutement de 15 doctorants, de 28 postdoctorants, à la signature de 22 CDD et de 35 stagiaires.
IMPROVE (Institut Mutualisé pour les Protéines
Végétales), plateforme mutualisée d’innovation
La candidature d’Improve a été portée par une communauté d’intérêts constituée de quatre grands partenaires
industriels qui souhaitaient mutualiser leur recherche
dans le domaine de la valorisation des protéines
végétales en s’appuyant sur les compétences de
l’Université de Picardie Jules Verne (UPJV), sur le Centre
de Valorisation de Glucides et de produits naturels (CVG)
et sur l’Institut National de Recherche Agronomique
(INRA).
Le programme de recherche Génésys de l’institut a pour
but de déterminer les bases de la bioraffinerie de
demain et de développer la bioraffinerie de 3e génération
à l’horizon 2020. Des démonstrateurs développés avec les
33
«
SINFONI, projet structurant du pôle de compétitivité
Le PIA a joué un rôle essentiel
dans le rapprochement
des 12 autres partenaires durant
la phase projet qui permet
aujourd’hui de faire travailler
ensemble des acteurs très différents
du monde académique,
industriel et financier .
»
Denis CHEREAU pilote du programme
Situé près d’Amiens (80) avec le support de l’UPJV et
disposant d’une antenne près de Reims (51), la plateforme Improve a été lancée en février 2013. Elle a
vocation à devenir le leader européen de la valorisation
des protéines végétales (de blé, maïs, colza, pois,
luzerne, lupin, pomme de terre, etc…) en développant
de nouvelles applications industrielles de ces dernières
issues de l’agriculture française et européenne que ce
soit pour le secteur traditionnel de l’alimentation
(humaine ou animale) ou pour les nouveaux secteurs
émergents (matériaux biosourcés, cosmétique, chimie…).
La plateforme permettra de constituer un circuit court
entre la recherche et l’industrialisation en rassemblant
d’une part de grands acteurs français de la transformation
agricole et d’autre part des grands acteurs de la
recherche et du transfert de technologies pour la
valorisation des végétaux. Cet éco-système inédit dans
ce secteur laisse imaginer des perspectives d’avenir
intéressantes. La plateforme devrait évidement permettre
de mieux valoriser les protéines végétales issues de nos
cultures, d’améliorer la compétitivité de l’agriculture
française de manière générale à travers sa filière de
transformation agricole ainsi qu’à développer de nouveaux
marchés dans des secteurs stratégiques de croissance.
Via la recherche en propre, la recherche collaborative et
les prestations de services pour les entreprises, la
plateforme prévoit un chiffre d’affaire annuel de près de
3M€ et l’emploi d’une vingtaine de salariés qualifiés
pour travailler sur la plateforme.
Pour en savoir plus : www.improve-innov.com
34
Si les fibres végétales possèdent des propriétés
remarquables (renfort, thermique, acoustique), leur
utilisation reste encore marginale. Le projet Sinfoni vise
à structurer la filière des fibres techniques d’origine
végétale (Lin et Chanvre) utilisées en tant que matériaux
avec comme objectif de maîtriser les performances des
fibres et des préformes végétales pour diverses applications (bâtiment, transports terrestres, maritime ou
aérien).
À travers ce soutien financier du PIA, l’État favorise
l’émergence des conditions d’utilisation à grande
échelle des fibres d’origine végétale et rassemble des
acteurs industriels et académiques dotés de savoir-faire
complémentaires pour atteindre cet objectif.
Le projet prévoit également la création d’un pool
d’innovation sur l’amélioration des performances des
fibres végétales et la valorisation de ces innovations
dans le cadre d’applications industrialisables dans
différents domaines (isolation, béton, composites, etc.)
et la création d’une plateforme de compétences favorisant le transfert de ces innovations vers leurs applications
industrielles.
À travers le soutien aux projets P.I.V.E.R.T. (valorisation
de la biomasse oléagineuse), IMPROVE (valorisation
industrielle des protéines végétales) et Sinfoni (développement des fibres végétales), le PIA a mobilisé des
universités, des centres de recherche, des universités,
des groupes industriels privés et des collectivités
locales autour d’une dynamique globale et structurante.
La dynamique impulsée par cet écosystème interrégional participe non seulement à l’attractivité du
territoire picard et champardennais mais elle s’inscrit
dans un dispositif français plus global de recherche,
lequel est indispensable au développement de la
bioraffinerie et de la bio-économie en synergie avec
d’autres plateformes sur le territoire nationale telles que
B.R.I ou OSIRIS.
Le renforcement de ces filières en Picardie et en
Champagne-Ardenne participe au rayonnement national
de la filière dans son ensemble, les projets labélisés
donnent à la chimie verte française les moyens de
rayonner en Europe et d’affronter la concurrence mondiale.
Avec ces projets financés par le PIA, la valorisation du
végétal devrait connaitre une nouvelle dynamique dans
les années à venir et une nette accélération de son
développement en termes d’applications industrielles.
InnovENT-E est un Institut de formations ouvertes
destinées au développement de PME-PMI innovantes à
l’export, lauréat de l’appel à projet IDEFI du programme
d’investissements d’avenir.
Cette structure collaborative à cheval entre l’enseignement
supérieur et le milieu économique contribue au décloisonnement et au rapprochement de ces deux mondes.
InnovENT-E représente aujourd’hui un réseau de 12 partenaires, le groupe INSA (Rouen, Lyon, Rennes, Strasbourg,
Toulouse), l’ENSCI Limoges et l’ENSCI Bourges, le groupe
des Universités Technologiques UT et le groupe des
Universités Technologiques UT (Compiègne, Troyes,
Belfort-Montbéliard), le CESI et l’Université de Lorraine.
InnovENT-E a pour ambition principale d’engager un
réseau national de composantes d’excellence de
l’enseignement supérieur aux côtés des PME-PMI pour
concevoir ensemble une offre multiforme de développement de compétences centrée sur la capacité
d’innovation et d’exportation.
Pour cela, les partenaires engagés dans InnovENT-E
proposent de :
Créer, par coopération étroite entre PME-PMI et
établissements, un référentiel national de compétences
liées à l’innovation et à l’export pour les PME-PMI.
Développer et labelliser, à partir du référentiel, des
formations (diplômantes, qualifiantes ou non) orientées
compétences, de tous niveaux, destinées à plusieurs
types de public (formations initiale et continue),
accessibles sous des formes variées (présentiel,
hybride, à distance).
Mettre en place un Institut national de formations
ouvert InnovENT-E permettant la promotion et la
diffusion des dispositifs créés ainsi que leur développement dans un processus d’amélioration continue
La première promotion a été recrutée en 2013-14. Elle
se compose de 100 apprenants en parcours de
« sensibilisation » pour la formation ingénieur/master,
80 en parcours « sensibilisation » pour la formation
doctorale et 100 en formation tout au long de la vie pour
les PME/PMI, soit au total 280 apprenants. Il est prévu,
par une croissance régulière des effectifs, d’atteindre un
flux de 7000 apprenants par an à l’horizon 2018-2019.
Pour en savoir plus : http://www.innovent-e.com
IMPACT STRUCTUREL
DES INVESTISSEMENTS D’AVENIR :
ATTRACTIVITÉ INTERNATIONALE
ET DÉCLOISONNEMENTS DURABLES
Un Idéfi au service de la compétitivité :
InnovENT-E
35
Des apprentis pour l’usine du futur :
l’Académie du Manufacturing
L’entrée de plus en plus massive de robots et automates
au sein des usines nécessitera de la part des ouvriers,
des opérateurs et des équipes d’encadrement une
connaissance affinée des technologies, des systèmes
et de leurs interactions. Les formations, notamment par
alternance, doivent impérativement moderniser leur offre
d’enseignement et leur pédagogie afin de répondre de
manière adaptée à ce besoin.
36
Le programme des investissements d’avenir a ainsi
soutenu à hauteur de 12M€ l’Académie Jules Verne du
Manufacturing. Cette « Académie », qui bénéficie de
l’effet d’image et d’entrainement de l’Institut de Recherche
Technologique (IRT) Jules Verne, ambitionne de devenir
un centre de référence sur l’usine du Futur en France en
délivrant des formations aux meilleurs standards, à la
fois académiques et pratiques. Elle a mis en place une
gouvernance qui associe PME et grands groupes, aux
côtés des organismes de formation, pour un pilotage
des qualifications au plus près du terrain.
Des équipements de pointe seront ainsi mutualisés afin de
permettre une formation en prise directe avec les outils et
les machines utilisés par l’IRT, pour mieux appréhender
leur fonctionnement mais également pour pouvoir
observer en temps réel la production industrielle, voire
proposer des évolutions. Une plateforme de prototypage
rapide d’objets physiques et un centre de ressources sur
l’innovation seront également mis à disposition de
l’Académie. Près de 500 alternants et environ 1 000 à
1 500 étudiants y seront accueillis annuellement.
SITUATION 2014
ETPERSCPECTIVES
3 Partie
e
IMPACT SECTORIEL
DES INVESTISSEMENTS D’AVENIR :
DES PROJETS QUI CONSTRUISENT
LA CROISSANCE DE DEMAIN
1. Relever le défi de la transition
énergétique et écologique
.......................................
2. Accompagner l’essor de l’économie numérique
p. 39
...
p. 45
............................................
p. 52
3. Stimuler le secteur de la santé
et des biotechnologies
37
«
L’évolution tendancielle insoutenable
des émissions mondiales de CO2
impose une transition énergétique
pour diviser par deux les émissions
d’ici à 2050 à l’échelle mondiale et
par quatre dans les pays développés,
afin de contenir le réchauffement
climatique. […] Pour y parvenir,
les comportements doivent évoluer
vers une gestion plus économe
des ressources et des solutions
technologiques nouvelles doivent
être inventées en agissant sur tous
les leviers : croissance des énergies
renouvelables, amélioration de
l’efficacité énergétique des bâtiments,
maîtrise de la mobilité,
développement du nucléaire…
SITUATION 2014
ETPERSCPECTIVES
IMPACT SECTORIEL S D’AVENIR :
DES INVESTISSEMENT NSTRUISENT
DES PROJETS QUI CO
DEMAIN
LA CROISSANCE DE
»
(Rapport Juppé-Rocard, Investir pour l’avenir, p. 35)
1
RELEVER LE DÉFI DE LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE
ET ÉCOLOGIQUE
La création d’une dizaine d’Instituts pour la Transition
Énergétique (ITE) représente dans ce domaine l’action
la plus structurante des investissements d’avenir. Ces
instituts ambitionnent de devenir à terme des campus
d’excellence à visibilité internationale dans le domaine
de l’énergie. Construits autour de programmes de R&D
structurants et fédérateurs, leur dynamisme reste
aujourd’hui relatif et dépend fortement de la filière à
laquelle ils sont adossés. Chimie verte, gestion de l’énergie
ou efficacité énergétique des bâtiments sont des secteurs
dans lequel les ITE connaissent des débuts prometteurs,
qu’il s’agisse par exemple de PIVERT à Amiens, de
PSEE à Saclay ou d’INEF4 à Bordeaux.
Les investissements d’avenir financent par ailleurs des
démonstrateurs en énergie renouvelables, chimie verte,
réseaux électriques intelligents et économie circulaire
ou encore ville durable afin d’amener à maturité les
nouvelles technologies dans ces différents domaines,
via des plates formes collaboratives permettant de les
tester, de les valider mais également d’anticiper les
perspectives de développement à l’international.
Réseaux électriques intelligents – Conçus pour
combiner de la manière la plus efficace possible la
variabilité de la demande et l’intermittence irréductible
des énergies renouvelables, ils sont développés aujourd’hui
dans le cadre des investissements d’avenir par le biais
de démonstrateurs ciblés (briques technologiques en
amont compteur, gestion de la demande en électricité,
etc.), afin de contribuer à la définition des technologies
et des standards de ce secteur.
Développement des énergies renouvelables et de
l’efficacité énergétique – Les projets financés à ce jour
se caractérisent par une grande diversité de la maturité,
39
liée à la proximité des produits et services visés avec le
marché et dépendante des risques technologiques
encourus.
Économie circulaire – recyclage – Si l’accroissement
de la valorisation des déchets constitue une composante
essentielle de la transition énergétique et écologique,
elle reste encore marginale dans les réflexions stratégiques des industriels, qui ont montré peu d’appétence
pour les financements du programme d’investissements
d’avenir consacrés à cette thématique. Sans une
utilisation forte du levier réglementaire, il est probable
que le pourcentage de matières premières recyclées
reste donc constant, malgré quelques développements
technologiques ponctuels.
Ville durable – 30% des projets sont consacrés aux
réseaux- énergie- économie de la ressource (système
de surveillance et de gestion des risques, gestion
innovante de l’eau pluviale dans les projets urbains,
centrale de production d’énergie renouvelable, réutilisation
des eaux traitées pour un usage industriel), 23% au bâti
(équipement public à énergie positive, ilot à énergie
positive), 17% à l’espace public (parc urbain, éclairage
public intelligent, monitoring urbain), 16% à la mobilité
(système d’information voyageurs en temps réel,
système de billettique pour les usagers occasionnels
des transports, infrastructures de bornes électriques,
parking mutualisé, auto-partage de véhicule électrique)
et 14% au financement d’études et d’ingénierie pour la
maturation des projets.
Investissements d’avenir et énergie nucléaire
Maintenir l’excellence scientifique française, améliorer la gestion des déchets radioactifs, développer les nouvelles générations de réacteurs,
mais également accroître la recherche pour améliorer la sécurité, tels sont les objectifs poursuivis en matière d’énergie nucléaire
par le programme d’investissements d’avenir.
Le projet Jules Horowitz se traduit par la construction d’un réacteur de recherche, destiné principalement aux études de comportement des
combustibles sous irradiation mais qui permettra également de produire des radionucléides pour le secteur médical, à fort enjeu économique
pour la valorisation du projet. À ce jour, le chantier de construction est fortement engagé (génie-civil avancé à 80%). Il mobilise 250M€ ;
Le programme Astrid vise à concevoir et étudier la faisabilité d’un prototype industriel de réacteur utilisant des techniques nouvelles de
refroidissement. Les travaux de recherche ont permis à ce stade de stabiliser plusieurs concepts-clefs. 12 industriels participent à ce projet
pour lequel l’État investit 625M€, mais des partenariats tournés vers l’international sont aujourd’hui à l’étude, susceptibles d’ouvrir des
perspectives de marché à plus long terme ;
De nombreux projets destinés à améliorer la sûreté nucléaire sont également financés (interventions robotisées, surveillance de l’enceinte de
confinement…).
Investissements d’avenir et transition énergétique et écologique : les chiffres clefs
40
12 projets de transport en commun dans 9 éco-cités (un métro,
3 projets de pile à combustible pour 28 M€ ;
11 tramway et 8 lignes de bus) pour 200 M€ ;
99 M€ pour les projets de la ville durable des 13 écocités
et des autres agglomérations ;
135 M€ de financement pour 6 projets dans les énergies
renouvelables marines ;
Réacteurs nucléaires Jules Horowitz et ASTRID (4e génération)
en cours de réalisation pour 875 M€ ;
21 projets pour la sûreté nucléaire pour 50 M€ ;
7 projets en solaire et 9 projets solaire photovoltaïque pour 158 M€ ;
9 projets de bâtiments et îlots à énergie positive pour 31 M€ ;
11 instituts pour la transition énergétique labellisés pour une
enveloppe de 835 M€ ;
3 projets chimie du végétal sélectionné pour 26 M€ ;
2 projets de biens et services éco-conçus pour 3 M€ ;
12 projets de collecte, tri, recyclage et valorisation des déchets
pour 53 M€ ;
3 projets de solutions innovantes de dépollution pour 6 M€ ;
6 projets Grand éolien pour 19 M€ ;
4 projets de stockage de l’énergie pour 59 M€ ;
Un projet biocarburant pour 6 M€ ;
2 projets de systèmes de production éco-efficients
dans l’agriculture et l’industrie pour 5 M€ ;
2 projets de géothermie pour 39 M€ ;
1 projet de développement d’un nouveau procédé de vitrification /
incinération de déchets mixtes pour 20 M€ ;
5 projets de PME innovantes en cleantech, ecotech pour 18 M€ ;
52 349 aides versées pour la rénovation thermique des logements
privés pour 156 M€ ;
1 dispositif pour le financement d’un FCPR « le fonds
écotechnologies » doté de 150 M€ pour investir en fonds propres
dans les PME innovantes en cleantech, ecotech ;
1 dispositif de l’ANAH sur l’aide à la rénovation thermique des
propriétaires à faible revenu (365 M€).
Les énergies marines forment un ensemble assez
disparate. Elles recouvrent des technologies situés à
des niveaux de maturité différents : hydrolien marin,
houlomoteur, énergie thermique des mers et éolien
offshore posé et flottant. Si l’éolien offshore posé est
aujourd’hui au stade commercial, l’hydrolien et l’éolien
flottant devraient atteindre leur stade de maturité vers
2020. Le houlomoteur et l’énergie thermique des mers
restent des technologies à horizon beaucoup plus
lointain. Le programme des Investissements d’Avenir
utilise par conséquent différents outils, positionnés de
l’amont à l’aval du développement industriel, afin de
soutenir ces filières de manière adaptée : démonstrateurs
technologiques, centres d’excellence (ITE et IRT) ou
fonds d’investissement Écotechnologies.
Concernant la filière la plus mature, à savoir l’éolien
offshore posé, l’ADEME est intervenu dans le cadre des
investissements d’avenir comme co-investisseur avec
l’industriel ALSTOM dans la création d’une SPV « ALSTOM
OFFSHORE France ». Cette société de projet a pour
objectif de porter le développement industriel d’éoliennes
en mer de grande puissance, l’Haliade 150 TM-6MW.
Cette nouvelle génération d’éoliennes sera industrialisée
à travers 3 usines :
une
usine d’assemblage de nacelles qui sera localisée
sur le domaine portuaire de Saint-Nazaire ;
une usine d’assemblage et de fabrication d’alternateurs
à aimants permanents qui sera localisée sur le même
site que l’usine de nacelles ;
une
usine de fabrication de pales qui sera localisée sur
le port de Cherbourg.
Les autres filières bénéficient quant à elles d’un soutien
modulé suivant leur niveau de maturité. Les projets du
fonds démonstrateur recouvrent des projets de démonstrateurs hydroliens (SABELLA, ORCA) et éolien flottant
(VERTIWIND, WINFLO). En 2013, deux AMI structurants
ont été lancés. Le premier dit « briques technologiques »
Stockage de l’hydrogène
et efficacité énergétique
L’hydrogène n’est pas en soi une source d’énergie
primaire comme le sont le charbon, le pétrole ou
l’énergie nucléaire, mais il peut constituer un vecteur
énergétique, c’est-à-dire un stockage intermédiaire
entre la source primaire d’énergie et la forme finale dont
a besoin l’utilisateur. Il permet ainsi de réguler la
production des sources intermittentes (comme l’éolien),
et de limiter l’appel aux énergies fossiles lors des pics
de demande. On peut le produire dans des installations
centralisées qui limitent les émissions de CO2.
Son énergie spécifique massique est supérieure à celle
de tout autre combustible classique. Sa transformation
énergétique en électricité et chaleur est particulièrement
efficace dans une pile à combustible. En revanche, des
obstacles à sa mise en œuvre demeurent. La très faible
densité de l’hydrogène rend son stockage difficile tant
au plan technique qu’économique, d’autant plus qu’il
faut garantir à son stockage un haut niveau de sécurité
en raison du risque d’explosion que présentent les fuites
d’hydrogène au contact de l’air. Enfin, les technologies
pour le produire et l’utiliser sont encore très onéreuses.
Le mode de production industrielle d’hydrogène
actuellement la plus largement répandu est le vaporéformage de gaz naturel ou de naphta. À cet égard,
l’hydrogène demeure une technologie émergente du
stockage et de la valorisation de l’énergie intermittente
car fortement dépendante de la capacité à transformer
des énergies renouvelables intermittente en molécules.
Le programme des investissements d’avenir est intervenu
dans ce domaine en investissant dans deux entreprises
aux choix technologiques différents (hydrolyse de l’eau
et membrane à échanges de protons). L’une de ces
IMPACT SECTORIEL
DES INVESTISSEMENTS D’AVENIR :
DES PROJETS QUI CONSTRUISENT
LA CROISSANCE DE DEMAIN
Énergies marines : vers l’hydrolien français
est en cours d’instruction. En termes de périmètre, il
recouvre les briques technologiques qui contribuent de
façon significative à la baisse du coût des énergies marines
telles que des connecteurs, des flotteurs, des ancrages
pour toutes les énergies marines mais également une
partie « démonstrateur technologique » ciblée sur la
filière houlomoteur. Le deuxième AMI « fermes pilotes
hydroliennes » est également en cours d’instruction, il
constitue l’étape clé avant le déploiement de la filière et
la constitution de fermes commerciales. Les projets en
cours d’instruction seront localisés sur la zone du Raz
Blanchard ou du Fromveur et comporteront entre 4 et
10 machines pour une production de 2 500 MWh/an/
machine. Enfin, l’ITE France Énergies Marines, en cours
d’instruction, se caractérise par un programme de R&D
orientés vers la baisse des coûts à moyen long terme,
avec des thématiques telles que le développement de
matériaux haute performance adaptés aux conditions
marines, le développement d’équipements de mesures
en mer ou encore l’étude des évolutions juridiques
nécessaires au déploiement de ces filières.
41
deux entreprises a récemment été introduite en Bourse
(McPhy). Le programme des investissements d’avenir,
en investissant il y a un an et demi dans cette entreprise,
lui a permis de consolider ses atouts technologique et
sa base industrielle à une phase critique de son
développement, et lui a donné l’opportunité d’accéder
dans des bonnes conditions aux marchés financiers.
Aujourd’hui, deux types principaux d’usage de l’hydrogène se dégagent :
la
mobilité hydrogène ; elle demeure encore très prospective. L’enjeu est de trouver des premières expérimentations, souvent locales, permettant de tester des
flottes captives.
l’injection
dans les réseaux de gaz naturel de l’hydrogène produit.
Cette double problématique se retrouve dans le projet
GRHYD, soutenu à hauteur de 5 M€ sur 15 M€ de
dépenses par le programme des investissements d’avenir,
ce projet doit permettre d’expérimenter à Dunkerque sur
deux cents foyers et sur le réseau de transports en
commun de la ville l’utilisation de l’hydrogène comme
combustible.
Dans le cadre des plans industriels du ministre du
redressement productif, celui consacré au stockage de
l’énergie a identifié l’hydrogène comme vecteur d’avenir
structurant de la transition énergétique avec le stockage
électrochimique. Des développements dans le cadre du
programme des investissements d’avenir seront sans
doute encore nécessaires pour permettre d’atteindre,
pour cette technologie, un optimum économique en
coûts de production ainsi que de stockage. En amont,
la recherche fondamentale est soutenue, notamment via
l’institut pour la transition énergétique PS2E situé à
Saclay, et qui travaille dans un premier temps sur les sites
et utilisations industrielles de ce vecteur énergétique.
McPhy Energy
McPhy Energy, le spécialiste des solutions hydrogène
dédiées au stockage d’énergie et aux applications
industrielles a été créé en 2008 à La Motte Fanjas dans
la Drôme. Fort de sa technologie exclusive de stockage
d’hydrogène sous forme solide et de sa longue
expertise dans la production d’hydrogène par électrolyse
de l’eau, McPhy Energy conçoit et fabrique des équipements
flexibles de stockage et de production. Ces solutions
respectueuses de l’environnement offrent des avantages
uniques de sécurité, d’indépendance et de simplicité
d’utilisation, elles s’adressent aux secteurs des énergies
renouvelables, de la mobilité et de l’industrie où McPhy
Energy compte aujourd’hui plus de 1 000 clients.
Le 17 janvier 2013, le Fonds Écotechnologies, géré par
CDC Entreprises pour le compte de l’État dans le cadre
des actions du PIA a réalisé son deuxième investissement
dans la société McPhy Energy. Cet investissement de
5 millions d’euros a eu pour objectif d’accompagner le
développement commercial de la société suite au rachat
d’une unité de production d’électrolyseurs ainsi que ses
développements technologiques. L’investissement a été
réalisé à l’occasion d’une augmentation de capital d’un
montant total de 10 millions d’euros aux côtés d’investisseurs historiques (Emertec Gestion, Sofinnova Partners,
Gimv, Arevadelfi et Clipperton Finance). Cette intervention
du programme des investissements d’avenir a permis
de consolider le modèle économique et les acquis
technologiques de l’entreprise à un moment critique de
son développement.
Fort de cette consolidation de ses acquis, McPhy Energy
a pu s’introduire en Bourse avec un vif succès. Grâce à
cette opération, McPhy Energy a levé 32 M€ qui lui permettront de mettre en œuvre son plan de développement
stratégique en accélérant son déploiement commercial
sur les territoires-clés d’Amérique du Nord, de l’Asie, de
l’Europe de l’Est et de la Russie, ainsi que du MoyenOrient et de l’Afrique, en renforçant ses infrastructures
de fabrication industrielle d’équipements de production
et de stockage d’hydrogène et en intensifiant le
déploiement industriel de sa technologie exclusive de
stockage de l’hydrogène sous forme solide, et le
développement de sa gamme d’électrolyseurs à
destination des marchés de l’énergie, de la mobilité
automobile décarbonée et de l’industrie.
Gryhd
Mené par GDF SUEZ au sein d’un groupement de 12 partenaires, ce projet permet la transformation en hydrogène
de l’électricité issue d’énergies renouvelables et produite
en dehors des périodes de consommation, pour la
valoriser via les usages du gaz naturel (chauffage, eau
chaude, carburant, etc). Les producteurs d’énergies
renouvelables intermittentes disposeront ainsi d’un
nouveau vecteur de valorisation de leur électricité et de
réduction des émissions de gaz à effet de serre.
42
La France s’est donné un objectif de 23 % d’énergies
renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie
à horizon 2020. Or, l’éolien et le solaire produisent de
l’électricité de façon intermittente à des moments où les
consommateurs n’en ont pas forcément besoin. Il est
donc nécessaire de trouver des moyens de stockage ou
de valorisation de cette énergie.
Le projet GRHYD propose de transformer en hydrogène
cette électricité non utilisée. Injecter de l’hydrogène
dans les réseaux de gaz naturel permet d’ouvrir de
nouvelles voies de valorisation dans l’ensemble des
utilisations du gaz naturel. Ce projet permettra ainsi
d’apporter au système énergétique une solution de
flexibilité couplant l’électricité et le gaz naturel à travers
la production d’hydrogène, et de maximiser la part
d’énergies renouvelables intégrées dans la consommation
d’énergie française.
Un projet de carburant Hythane à échelle industrielle.
Une station de bus GNV (gaz naturel pour véhicules)
sera adaptée au mélange hydrogène-gaz naturel, à
hauteur de 6 % d’hydrogène, puis jusqu’à 20% ;
Un projet d’injection d’hydrogène dans un réseau de
distribution de gaz naturel. Un nouveau quartier
d’environ 200 logements sera alimenté par un mélange
d’hydrogène et de gaz naturel, dans des proportions
d’hydrogène variables et inférieures à 20 % en volume.
Ces deux pilotes permettront d’évaluer la pertinence
technique, économique et environnementale de cette
nouvelle filière énergétique et de travailler en
concertation avec les collectivités et les habitants du
quartier. Les résultats de ces deux démonstrations
permettront de mesurer la pertinence du stockage des
ENR sous forme d’hydrogène pour optimiser la valeur
des énergies renouvelables, produire et commercialiser
un gaz encore moins carboné et offrir un nouveau
carburant moins carboné à des flottes de bus et/ou
véhicules de collectivités.
«
Le PIA a eu un rôle fédérateur
pour notre projet, nous avons pu
développer dans une autre dimension
et avec d’autres innovations
(notamment sur les mobilités)
ce que nous avions fait
dans l’éco-quartier de Bonne.
Xavier Normand (Chargé de mission
« Ville durable » à la Ville de Grenoble).
»
Ville de demain : le cas de Grenoble
L’Éco-quartier de la presqu’île scientifique de Grenoble
Parmi les 19 projets d’éco-cités retenus dans le cadre du
programme d’investissements d’avenir, l’Éco-quartier de
la presqu’île scientifique de Grenoble constitue un modèle
de développement durable qui concilie développement
économique, technologique et qualité de vie. Avec
1,3 milliard d’euros d’investissements sur 15 ans, au sein
d’une ZAC de 250 hectares, Grenoble Presqu’île fait
partie des plus importants investissements public-privé
en France. Le projet s’appuie sur l’expérience des écoquartiers de Bonne et Bouchayer Viallet et sur les actions
innovantes engagées sur les projets urbains au nord
comme au sud de la ville ainsi que sur l’expertise du pôle
scientifique grenoblois.
Le projet urbain intégré de la presqu’île scientifique de
Grenoble constitue aujourd’hui un centre majeur
d’innovation, un lieu de partage interactif de l’Écocité et
un concentré d’innovations en termes de nouvelles
mobilités, de réseaux électriques intelligents, de systèmes
urbains intégrés ou de réseaux thermiques mutualisés.
En termes de conception urbaine, L’îlot démonstrateur
Cambridge propose une offre de logements intergénérationnels, flexibles et pourvus de technologies intégrées
pour la gestion des consommations, l’assistance aux
personnes dépendantes ainsi que des services de santé
accessibles.
L’installation d’un réseau mutualisé d’eau tiède sur
l’ensemble du site, alimenté par les sources renouvelables basse température et par la récupération de chaleur
fatale issue des bâtiments ou des sites industriels par
l’intermédiaire de pompes à chaleur permettra d’assurer
le chauffage en hiver et le rafraichissement en été des
bâtiments de la Presqu’île. La centrale biomasse intégrée
dans l’éco-quartier permettra également la production de
IMPACT SECTORIEL
DES INVESTISSEMENTS D’AVENIR :
DES PROJETS QUI CONSTRUISENT
LA CROISSANCE DE DEMAIN
Ce projet est composé de deux projets de démonstration :
43
chaud et de froid. Le projet d’éclairage public intelligent
interactif avec délestage des pics de consommation
sera accompagné d’une micro-centrale raccordée au
réseau et dont les turbines de production hydroélectrique
installées sur le cours du Drac permettent la valorisation
de la chute d’eau. La couverture photovoltaïque du
Synchrotron devrait largement contribuer à l’équilibre
énergétique de la presqu’île.
L’îlot constituera également un démonstrateur important
en terme de mobilité grâce à son agence de la mobilité et
ses services innovants proposés en « kiosque mobilité »
(information intermodale en temps réel pour le voyageur,
marketing personnalisé encourageant le recours aux
mobilités alternatives, etc). En synergie avec l’agence, le
« pavillon des mobilités » constituera un pôle d’échange
entre les différents modes de déplacements possibles et
la mise à disposition des habitants et travailleurs de la
presqu’île d’un « pass mobilité » permettront l’usage des
nouvelles mobilités (stationnement mutualisé, transports
collectifs, locations de vélos, autopartage, covoiturage.
Investissements d’avenir et rénovation thermique des logements
Mis en place avec l’ANAH, le programme « habiter mieux » répond à des attentes à la fois sociales, économiques et environnementales. Le programme
améliore le confort thermique des logements et permet la réduction des charges qui pèsent sur les ménages, notamment les plus modestes.
Il permet également de réduire les consommations énergétiques pour lutter contre le dérèglement climatique et enfin, il a rôle structurant et
renforçant pour la filière de la rénovation thermique.
Sur l’ensemble du territoire, le programme « Habiter mieux » prévoit la réhabilitation de 120 000 logements de propriétaires occupants modestes
et très modestes en situation de forte précarité énergétique sur la période 2010-2017. Après la réhabilitation de 50 000 logements depuis 2011,
le programme s’est accéléré en 2013 avec puisque 31 000 logements ont été rénovés en une seule année permettant un gain moyen d’économie
d’énergie de 39%.
44
« Le secteur numérique est au cœur du progrès
économique et technologique : il représente plus
du quart de la croissance et 40 % des gains de
productivité de l’économie. En plus de constituer
un secteur porteur de croissance et d’emplois, le
numérique a un impact diffusant sur le reste de
l’économie, en contribuant à améliorer la compétitivité globale de l’industrie et des services et en
étant le support d’offres innovantes dans tous les
secteurs. »
Investir pour l’avenir (p41)
ACCOMPAGNER L’ESSOR DE L’ÉCONOMIE NUMÉRIQUE
Le soutien du programme d’investissements d’avenir au
numérique porte d’une part sur le déploiement d’infrastructures très haut débit sur l’ensemble du territoire et
d’autre part sur le soutien aux technologies, services et
usages du numérique.
S’agissant des infrastructures très haut débit, l’appel
à projets « réseaux d’initiative publique » du PIA s’intègre
pleinement dans le plan « France Très Haut Débit », lancé
par le Président de la République en février 2013. Il a
déjà permis de recevoir 49 dossiers couvrant 59
départements. Les projets financés sur fonds publics
qui ont fait l’objet d’un accord de principe de l’État
permettront, d’ici 5 ans, de couvrir 4 millions de foyers
supplémentaires, situés dans les zones les moins
denses du territoire, qui s’ajouteront aux 10 millions de
foyers déjà raccordés.
Trois IRT sont centrés sur les technologies numériques.
En complément de ces nouvelles entités, qui permettent
de structurer des coopérations technologiques dans la
durée, des appels à projets thématiques ont été menés
dans le cadre du Fonds national pour la Société
Numérique (FSN), afin de sélectionner des projets collaboratifs innovants. En 2013, ces appels à projets ont été
focalisés sur quatre thématiques du « cœur de filière
numérique » présentant de forts enjeux tant pour les
acteurs du numérique que pour les industriels de secteurs
industriels utilisateurs :
Logiciel embarqué et objets connectés.
Calcul intensif et simulation numérique.
Sécurité numérique.
Cloud computing et big data.
À ce jour, 172 projets rassemblant au total 932 bénéficiaires (entreprises et laboratoires) ont été sélectionnés,
pour un investissement global de l’ordre de 1,6 milliards
d’euros, dont 700M€ d’aides du PIA, dont 40% à destination de PME ou ETI. Les projets rassemblent en moyenne
5 partenaires, avec des écarts assez importants entre
certains projets visant à structurer un domaine autour
d’un consortium rassemblant tous les acteurs-clés et
des projets plus ciblés à fort caractère innovant.
L’innovation numérique, du fait de caractère disruptif
pour de nombreux modèles économiques, offrent de
nombreuses opportunités pour des acteurs innovants
de type start-ups. À cet égard, les nouvelles entreprises
du numérique sont parmi les premières visées par le
Fond national d’amorçage. Afin d’accompagner leur
développement un fonds dédié au numérique, le fonds
FSN PME « ambition numérique » a été créé. Ce fonds,
géré par la BPI, destiné à soutenir le développement de
l’économie numérique, couvrant à la fois les technologies
et les services, sur quelques thématiques prioritaires :
cloud computing (30% des investissements à ce jour),
usages scientifiques, éducatifs, culturels, sanitaires (25%),
composants et systèmes (20%), objets connectés (13%),
cybersécurité (7%). Ses interventions, sous forme de
co-financement avec des investisseurs privés, vient
dynamiser et consolider le secteur du capital risque
français.
IMPACT SECTORIEL
DES INVESTISSEMENTS D’AVENIR :
DES PROJETS QUI CONSTRUISENT
LA CROISSANCE DE DEMAIN
2
45
Investissements d’avenir et French Tech
La « French Tech » vise à fédérer les écosystèmes de start-ups dans les territoires, afin d’encourager leur dynamique, de leur donner une visibilité
internationale et d’attirer les meilleurs talents mondiaux. Ses objectifs s’inscrivent pleinement dans le programme d’investissements d’avenir :
Faire émerger des acteurs au meilleur niveau international ;
Miser sur l’innovation et la création de valeur par les acteurs les plus dynamiques ;
Créer une dynamique et donner une visibilité à la « La French Tech » ;
Mettre en réseau et animer l’ensemble des acteurs des écosystèmes d’innovation ;
Cette action permettra de décliner de nouveaux modes d’intervention de l’État, par exemple l’investissement dans des « accélérateurs »,
qui visent à accompagner le développement des start-ups.
Pour en savoir plus : http://www.lafrenchtech.com
Économie numérique et investissements d’avenir : les chiffres clefs
2,4 M€ pour 6 projets pilote pour le déploiement des réseaux à très haut débit ;
19 projets de l’Auvergne, la Manche, la Bretagne, la Haute Marne, le Calvados, le Vaucluse, la Vendée, la Haute Savoie, le Loiret,
les Yvelines, le Cher, le Gers, PACA, Loire, Doubs, Mayenne, Eure et Loir, l’Oise et la Seine et Marne pour 648 M€ dans le cadre du
cofinancement des projets de déploiement de réseaux à haut débit et très haut débit d’initiative publique des collectivités territoriales ;
17 projets de nanoélectronique pour 358 M€ ;
17 projets de réseaux électriques intelligents pour 83 M€ ;
17 projets dans la numérisation et valorisation des contenus culturels, scientifiques et éducatifs pour 29 M€ en 1re vague et 16 projets
pour 23 M€ en 2e vague ;
9 projets de numérisation et valorisation des contenus (BNF, Centre Pompidou, INA, Gaumont, RMN, Idenum..) ont été sélectionnés pour 50 M€ ;
6 projets de logiciel embarqué pour 32 M€ en 1re vague, 4 projets sélectionnés en 2e vague pour 23 M€ et 6 projets en 3e vague pour 21 M€ ;
5 projets de cloud computing pour 19 M€ de la 1re vague et 3 projets sélectionnés en 2e vague pour 29 M€, 11 projets pour 27 M€
en 3e vague sur le Big Data.
3 projets de sécurité et résilience des réseaux pour 2,5 M€ en 1re vague et 5 projets en 2e vague pour 7 M€ ;
10 projets dans l’e-éducation pour 8 M€ en 1re vague et 17 projets sélectionnés pour 19 M€ en 2e vague ;
15 projets d’e-santé pour 11 M€ en 1re vague et 15 projets pour 24 M€ en 2e vague ;
4 projets de systèmes de transports intelligents pour 5 M€ ;
4 projets de ville numérique pour 5,5 M€ en 1re vague et 15 projets pour 26 M€ en 2e vague ;
70 M€ pour une nouvelle génération de satellites très haut débit dédiés à l’accès Internet avec le CNES ;
2 projets investisseur avisé de cloud computing sélectionnés :Thalès-Orange , SFR-BULL pour 75 M€ chacun ;
1 dispositif pour la réalisation d’investissements dans l’économie numérique (1,4 Md€) ;
1 dispositif de projets de déploiement de réseaux à haut débit et très haut débit d’initiative publique des collectivités territoriales (900 M€) ;
1 dispositif pour le financement d’un Fonds Commun de Placement à Risque (FCPR) le « FSN PME », doté de 300 M€ pour investir
en fonds propres dans les PME innovantes du secteur du numérique.
46
soutien des collectivités concernées par l’activité du
Plateau de Saclay et l’engagement de plusieurs
partenaires industriels et d’établissements de recherche.
Un an après sa création, l’IRT est pleinement opérationnel
et a déjà lancé 10 projets de recherche qui accéléreront la
transformation numérique dans ses 4 marchés cibles qui
marquent le lancement opérationnel des deux programmes
de recherche « Systèmes de Systèmes » et « Technologies
Outils ». Ces 10 projets représentent un engagement
financier total de 16M€, mobilise 111 personnes pour une
durée de 3 ans afin d’apporter des réponses aux défis que
rencontrent les industriels dans les phases de conception,
de modélisation, de simulation et d’expérimentation de
produits futurs qui utilisent et intègrent de plus en plus les
technologies numériques. Aujourd’hui, 15 ingénieurs de
recherche et chercheurs, 25 doctorants, 80 personnes
mises à disposition par les partenaires industriels et 50
chercheurs détachés par les partenaires académiques
travaillent à la réussite de ces projets qui couvrent un large
spectre : algorithmique parallèle et technologie d’accès à
distance, électronique et logiciel automobile, intégration
multimédia multilingue, etc.
Créés par le PIA, les IRT sont des instituts thématiques
interdisciplinaires qui rassemblent les compétences de
l’industrie et de la recherche publique dans une logique
de co-investissement public-privé et de collaboration
étroite entre tous les acteurs, installés au sein des
écosystèmes constitués par les pôles de compétitivité.
En complétement, le programme « systèmes, modélisation,
complexité » vise à soutenir la formation auprès des
organismes d’ESR en accord avec les besoins industriels
tout en associant les projets de recherche se déroulant
au sein de SystemX.
«
L’activité des IRT couvre l’ensemble du processus
d’innovation jusqu’à la démonstration et au prototypage
industriel via des programmes de recherche, des platesformes technologiques, des travaux de R&D expérimentaux
et une politique de valorisation économique de ces travaux.
Les IRT permettent aujourd’hui d’assurer la visibilité
internationale de thématiques d’excellence positionnées
sur de nouveaux marchés et concernent presque tous
les domaines d’activité.
Dans le domaine du numérique et des sciences et
technologies de l’information et de la communication,
trois IRT ont été financés par les investissements d’avenir :
l’IRT System X à Saclay, l’IRT NanoÉlectronique à
Grenoble et l’IRT B-Com à Rennes.
En structurant nos compétences
autour de 4 axes de recherche,
nous nous donnons les moyens
de répondre aux défis technologiques
associés aux plans de la Nouvelle
France Industrielle […] Notamment
l’Usine du futur, le Véhicule à Pilotage
automatique, les Logiciels et systèmes
embarqués, la Cyber sécurité,
le Cloud Computing
et le Big Data.
»
Éric Perrin-Pelletier, Directeur Général de l’IRT
System X
System X
L’IRT System X est dédié à l’ingénierie numérique des
systèmes du futur et joue un rôle moteur dans l’accélération de la transformation numérique de 4 filières
(transports et mobilité, télécommunications, sécurité
numérique et énergie) et dans le renforcement du
continuum recherche-entreprise exigé par le PIA.
L’IRT a reçu une dotation de 130M€ du PIA et bénéficie
également de la labélisation principale du pôle de
compétitivité Systematic Paris-Région ainsi que du
Tout au long de l’année 2013, l’IRT a établi des liens très
étroits avec les acteurs clés du futur département STIC
de l’Université de Paris-Saclay et du pôle de compétitivité
Systematic Paris-Région. Ces liens renforcent ainsi son
ancrage sur le Plateau et au sein de l’écosystème impulsé
en partie par le PIA.
Pour en savoir plus : www.system-x.fr
IMPACT SECTORIEL
DES INVESTISSEMENTS D’AVENIR :
DES PROJETS QUI CONSTRUISENT
LA CROISSANCE DE DEMAIN
Trois Instituts de Recherche Technologique
dédiés à l’économie numérique
47
NanoÉlectronique
L’IRT NanoÉlectronique financé par le PIA permet à
Grenoble (fortement marqué par les micro et nano
technologies avec Minatec depuis 2005) d’accélérer la
réalisation de son objectif de figurer parmi les 3 grands
écosystèmes mondiaux pour les micro-nanotechnologies.
Le projet a été porté par une communauté constituée
du pôle de compétitivité mondial Minalogic, de l’institut
de recherche CEA-Leti ainsi que le fabricant de semiconducteurs STMicroelectronics et avec la contribution
de collectivités locales, des établissements de recherche
et des acteurs industriels majeurs.
L’IRT a reçu une dotation de 160M€ du PIA et représente
un investissement total de 160M€ sur 10 ans comprenant
50% de financements privés et marque ainsi une
nouvelle avancée dans la coopération « public-privé »
pour une innovation ouverte sur l’avenir.
L’IRT offre aujourd’hui à ses membres les moyens d’accéder
à un leadership international dans le développement de
micro et nanotechnologies ainsi que leur diffusion dans de
nombreux domaines applicatifs tels que l’électronique,
l’automobile, l’e-santé, l’habitat, l’énergie et les matériaux
avancés.
L’effet structurant du PIA pour Grenoble est important
puisque l’IRT participe à la densification et au renforcement
du tissu économique de la filière électronique en
favorisant l’émergence de PME et le développement
d’ETI à rayonnement international. L’IRT Nanoélectronique
permet également d’attirer des leaders mondiaux sur le
site et accompagne les besoins de la filière grâce à une
formation à différents niveaux.
En 2013, plusieurs programmes ont déjà été lancés et
présentent des résultats intéressants. Dans le cadre du
programme « Easytech » destiné à faciliter l’utilisation par
les PME des nouvelles technologies de la micro et de la
nanoélectronique, 33 projets ont été labelisés non seulement en Isère mais également sur le reste du territoire
national et 2 brevets ont été déposés par des PME. Le
programme « technologie de liaison » a permis le dépôt
de 6 brevets en 2013 et le programme « Intégration 3D » a
pris 9 brevets et publiés 16 articles tandis que plusieurs
partenariats ont été tissés dans le cadre du programme
« Photonique ».
B<>Com
Situé en Bretagne, l’IRT B<>com a été labellisé en 2012. Il
a reçu une dotation de 60M€ du PIA et d’un engagement
remarquable de ses membres fondateurs industriels. Il a
pour mission d’accélérer le développement et la mise sur
le marché d’outils, de produits et de services améliorant la
vie quotidienne, grâce à la recherche et l’innovation dans
les technologies du numérique.
48
B<>com innove au plus haut niveau dans les domaines de
l’hypermédia (images ultra haute définition, 3D, contenus
intelligents, réalités virtuelle et augmentée…), des réseaux
ultra haut débit et de la e-santé comme premier domaine
d’application. Son campus principal est à Rennes,
complété par des sites à Lannion et Brest. En complément
de la labélisation et du soutien financier du PIA, B<>Com
a été labellisé par le pôle de compétitivité mondial Images
& Réseaux et est soutenu par la Région Bretagne, Rennes
Métropole, Lannion Trégor Agglomération et Brest Métropole
Océane.
En 2013, la montée en charge des équipes s’est accélérée
pour atteindre 55 salariés et 65 personnes mises à
dispositions de l’IRT par les membres. 9 projets ont été
lancés au sein de 3 programmes de R&D distincts : le
programme Images (I-Cube), Réseaux (N-Cube) et esanté (Health). L’IRT a également signé des accords avec
l’INSERM et le CHU de Rennes, renforçant ainsi ses
compétences et ses ambitions dans le champ des
technologies pour la santé. Son activité devrait fortement
s’intensifier jusqu’à la fin de l’année 2014.
Pour en savoir plus : www.b-com.org/wp/
« L’exploitation des données massives dont disposent les entreprises et les pouvoirs publics sont
porteuses d’applications nouvelles de gains de
compétitivité considérables dans des domaines
aussi variés que la santé, l’environnement, l’agriculture, le secteur de la banque/assurance, la culture,
le tourisme, la publicité en ligne, le marketing, la
recherche, les études économiques ou démographiques, la relation client… »
Rapport Lauvergeon, (Un principe et sept ambitions pour
l’innovation).
Big Data : développement de briques
technologiques innovantes
Avec l’usage de plus en plus intensif des réseaux sociaux,
de l’internet mobile et des objets connectés, les
informations sont en effet plus abondantes que jamais
et leur production est en constante augmentation.
La faculté d’extraire, de stocker, de visualiser, de traiter
ou d’interpréter des données constitue aujourd’hui un
défi technologique. La mise en œuvre de ces technologies
dans des domaines applicatifs variés permet de mettre
en place des approches particulièrement innovantes et
représente des enjeux économiques majeurs.
François Bancilhon CEO de Data Publica
et porteur du projet X-Data
»
C’est pour aider les acteurs économiques à relever ce
défi que le PIA a mis en œuvre à partir de 2012 des
appels à projets de R&D dédiés à cette thématique.
D’ores et déjà, ont pu être financés 10 projets de R&D,
ainsi que la plateforme Teralab, qui met à la disposition
de l’ensemble des acteurs – laboratoires publics, PME
et grandes entreprises – des moyens matériels et
logiciels adaptés aux problématiques exigeants des
grandes masses de données. Un deuxième appel à
projets sera clos en juin 2014.
En outre, un appel à manifestation d’intérêt destiné à
faire émerger des « projets challenges » initiés par de
grands groupes détenteurs de jeux de données, à
destination de start-ups maîtrisant les technologies du
Big data, a été lancé en 2014.
Enfin, le Big data constitue l’un des sept axes prioritaires
du Concours mondial d’innovation lancé dans le cadre du
PIA. 15 premiers projets « Big data » ont été sélectionnés en
mars 2014 au titre de la phase d’amorçage du Concours.
L’ambition affichée du PIA est ainsi de faire émerger en
France un véritable écosystème leader sur cette thématique en pleine éclosion, porteur d’innovation et de
création de valeur tant pour des start-ups du numérique
que pour des grands groupes issus de secteurs
économiques extrêmement divers.
Le projet X-Data, croiser les données pour créer
de la valeur et démultiplier les usages
Le PIA a financé le projet XData qui réunit plusieurs
organisations et entreprises
françaises en pointe dans le
domaine de la recherche, de
la production, du traitement
et de l’analyse des données.
La start-up Data Publica a
été chef de file du projet aux
côtés des Start-up Hurence,
Cinequant, mais également
de grands groupes tels que Orange, La Poste, EDF, ou
les instituts de recherche INRIA et l’Institut Télécom
Paris Tech.
Lancé en avril 2013, le projet est prévu sur deux ans
pendant lesquels ces différents partenaires pourront
partager leur technologie ainsi que certaines données
anonymisées après consultation de la CNIL.
L’objectif de X-Data est de croiser ces données avec
celles issues de l’open data et des réseaux sociaux afin
de démontrer l’intérêt du recueil et de l’utilisation de jeux
de données de sources diverses pour résoudre des
problèmes concrets et explorer des champs d’utilisation
pratiques du Big Data (tableaux de bord, outils d’analyse
et de planification, des visualisations de données, etc.).
Le projet X-data doit notamment développer un modèle
de la densité de population en France, de ses déplacements et de la consommation en énergie et services des
particuliers et des entreprises avec plusieurs échelles
de temps et d’espace. En novembre 2013, les porteurs
du projet ont présenté les premières applications
développées à partir des travaux de la plateforme.
À travers le financement de ce projet, le PIA souhaite
faire la démonstration des intérêts techniques et des
débouchés économiques de l’échange et de l’analyse
croisée de telles données.
Durant les deux prochaines années, le système a
vocation à s’ouvrir à de nouvelles données, de nouveaux
fournisseurs et sera orienté vers de nouvelles utilisations.
Dans ce sens, la plateforme accueille aujourd’hui de
nouveaux partenaires tels que Veolia et Esri France qui
viennent encore renforcer la base de données et l’intérêt
d’un tel projet.
Pour en savoir plus : www.xdata.fr
IMPACT SECTORIEL
DES INVESTISSEMENTS D’AVENIR :
DES PROJETS QUI CONSTRUISENT
LA CROISSANCE DE DEMAIN
«
« Le PIA a permis un rapprochement
considérable entre divers acteurs
qui travaillent ensemble aujourd’hui
au sein du projet X-Data. L’esprit
d’ouverture initialement imaginé
pour la plateforme permet désormais
la participation de nouveaux
partenaires tels que Veolia ou
Esri France. Les retombées du projet
seront une place de marché
réunissant des données nouvelles,
et la démonstration de nouvelles
applications et de nouveaux
usages »
49
La plateforme TeraLab
Le PIA a financé le projet de plateforme TeraLab lancé
le 4 février 2014. Grâce à cette plateforme, l’Institut
Mines-Télécom et le Groupe des Écoles nationales
d’économie et de statistique (GENES) en collaboration
avec l’INSEE apportent désormais à la communauté
nationale des chercheurs et enseignants, mais aussi aux
entreprises, un environnement de recherche et d’expérimentation pour leurs applications innovantes ou pilotes
industriels.
La plateforme comporte des moyens matériels
importants (une capacité de traitement de plusieurs
téraoctets, des corpus de données, des applications,
des outils innovants, etc.) et est assortie de services
s’appuyant sur des compétences spécialisées dédiées.
Aussi, les utilisateurs pourront se servir d’outils et de
services de statistiques, d’analyse, de visualisation, mais
également d’interfaces utilisateurs ou d’outils collaboratifs
avancés. Les porteurs de projets disposeront ainsi d’un
environnement optimal pour se consacrer au traitement
applicatif des données massives.
En 2015, et jusqu’en 2018, TeraLab sera accessible de
façon généralisée aux acteurs de la recherche académique et industriel (PME et ETI) via des projets collaboratifs
ou bilatéraux, pour développer des innovations applicatives
et tester des pilotes industriels.
La plateforme matérielle, hébergée en France est
construite de façon itérative. La mise à disposition sera
effective dès le premier semestre 2014 pour une
sélection de projets dont le suivi permettra de spécifier
en détail et d’optimiser cet environnement.
L’Institut Mines-Télécom complète, grâce à TeraLab, sa
panoplie d’instruments nécessaires à la recherche, à
l’enseignement et à l’innovation dans les Big Data.
Le PIA soutient cette filière en finançant plusieurs projets
de silver economy, principalement ceux concernant les
technologies et les services favorisant l’autonomie des
personnes dépendantes, comme le projet I-CARE mais
également des projets de recherche médicale qui visent
à réduire l’impact, les complications ou le caractère
invalidant de certaines pathologies.
Un projet de développement de services numériques
pour la santé et l’autonomie
e-santé et silver economy,
l’exemple I-CARE
Lancé par la ministre chargée des personnes âgée et de
l’autonomie, le plan de soutien à la silver economy
concerne les filières industrielles positionnées sur les
services et les produits destinées aux personnes âgées
(équipements paramédicaux, services à la personne pour
seniors dépendants, équipements de gérontologie, etc…).
Compte tenu du vieillissement de la population en France
et dans l’ensemble des sociétés « occidentales », le marché
lié à ces filières est amené à croitre significativement
dans les années à venir.
50
Le projet Icare, soutenu financièrement dans le cadre du
PIA à travers l’appel à projet e-santé n°2 (« Développement
de Services Numériques pour la Santé et l’Autonomie »)
est un projet unique de démonstrateur industriel.
Icare vise à évaluer à grande échelle pendant 24 mois,
sur 2 048 foyers de la Corrèze, la Creuse, la Haute-Vienne
et le Loir-et-Cher, l’impact de solutions technologiques,
organisationnelles et médico-sociales innovantes pour
le maintien à domicile des personnes en perte d’autonomie.
Porté par l’industriel Legrand, ce projet se structure
autour d’un consortium important réunissant des
partenaires de la santé, de la recherche, de la formation,
du social, des collectivités locales, des entités privées...
Les compétences de chacun et leur expérience opérationnelle dans le déploiement de solutions technologiques
représentent un véritable atout pour la réussite du projet
I-CARE. Le démonstrateur I-CARE s’organise autour de
2 types de déploiements qui proposent des niveaux de
solutions technologiques complémentaires.
La première phase de déploiement concerne 2 000 foyers
de la Corrèze, de la Creuse et de la Haute-Vienne qui
vont être équipés de solutions domotiques (parcours
lumineux, détecteurs de chute et de fumée…) associées
à un service de téléassistance avancée. Le déploiement
va s’opérer par phases et donnera lieu à une évaluation
économique qui permettra d’analyser les impacts de
ces solutions sur l’économie générale de la santé.
Le terminal tactile « Visiovox » grâce à son écran
tactile, permet de maintenir le lien social entre l’utilisateur
et ses proches (envoi de SMS, courriels, visiophonie). Il
permet aussi d’établir une communication en visiophonie
avec la plateforme de téléassistance, et de procéder à
la levée du doute visuel en cas d’appel d’urgence. Des
mémos peuvent également être enregistrés pour avertir
automatiquement la personne des RDV et des gestes
quotidiens à ne pas oublier (la prise de médicaments
par exemple).
Le « parcours lumineux » primée au Trophée du Grand
Âge en 2010 permet de prévenir le risque de chutes.
Cette solution comprend des détecteurs de présence
placés sur le trajet chambre/toilettes qui permettent
d’allumer automatiquement les éclairages lors des
déplacements nocturnes. Lors de précédentes expérimentations, ce dispositif a mis en évidence une diminution
des chutes de 30 %.
Le cahier de liaison dématérialisé et consultable via le
terminal « Visiovox » assure une prise en charge optimisée
et de qualité des personnes à leur domicile. Ce cahier
de liaison garantit la traçabilité en temps réel et en toute
confidentialité des actes réalisés par chaque professionnel
et peut être consulté par les aidants professionnels pour
une meilleure coordination et les aidants naturels qui
peuvent suivre les différentes interventions.
Des détecteurs de chute et de fumée permettent de
déclencher un appel d’urgence vers un centre de
téléassistance avancée ouvert 24h/24 et 7j/7 via un
médaillon d’appel d’urgence ou des périphériques sans
fil (poire d’appel, tirette de douche, détecteur de fumée,
de gaz, etc.)
Le service de télégestion également intégré au terminal
« Visiovox » et permet aux aidants professionnels de
renseigner leurs interventions, directement au domicile
de la personne pour faciliter la traçabilité des actes
réalisés.
Un terminal de téléassistance Quiatil Easy assure à
tout moment, la liaison entre l’ensemble des capteurs
installés dans le logement, l’utilisateur et le centre de
téléassistance avancée. Un centre de téléassistance
avancée reçoit les appels téléphoniques ou les alertes
des équipements reliés au terminal Quiatil Easy et
assure ainsi un contact de premier niveau avec les
bénéficiaires. Si la situation le justifie, les opérateurs sont
habilités à prévenir les aidants, le médecin personnel ou
les services de secours. Cette téléassistance est qualifiée
d’avancée parce qu’elle se double d’appels de convivialité
personnalisés émanant de la plateforme qui par participent à la lutte contre la solitude et l’isolement.
L’objectif principal de ce 1er chantier est de réaliser une
projection coûts/bénéfices pour chaque solution technologique déployée et de démontrer la possibilité de
reproduire le modèle économique et son impact sur le
financement national de la dépendance, avec l’ambition,
à terme, d’un déploiement au niveau national.
Deuxième phase
La deuxième phase de déploiement concerne 293 foyers
de la Corrèze, Creuse, Haute-Vienne et Loir-et-Cher. Les
foyers seront équipés du socle de base du premier
chantier et complétés avec un terminal tactile, un cahier
de liaison dématérialisé, un service de télégestion et un
service de télésurveillance clinique à domicile.
Les capteurs biométriques, sous la forme d’une
balance ou d’un tensiomètre par exemple… ces capteurs
biométriques vont être reliés aux applications des suivis
des maladies chroniques. Ces solutions permettront
ainsi d’optimiser l’intervention du médecin traitant, au
profit de son activité d’expertise et de coordination, tout
en optimisant l’acte paramédical de surveillance clinique
au domicile.
Le service de télésurveillance clinique à domicile va
permettre d’améliorer le suivi des personnes atteintes de
maladies chroniques, de prévenir de leur hospitalisation
ou réhospitalisation et préserver leur autonomie après
retour au domicile. Un logiciel a été spécialement développé
pour le projet Icare pour collecter les données médicoadministratives du patient à domicile. La sécurité et la
confidentialité des données seront traitées à travers des
portails spécifiques pour différents profils d’utilisateurs,
et une gestion des habilitations. L’utilisateur n’accèdera
qu’aux seules données autorisées pour son profil.
L’hébergement des applicatifs sera réalisé par Orange
sur un mode totalement sécurisé du fait des contenus
de données personnelles de santé.
L’objectif de ce 2e déploiement est de réaliser une double
évaluation : médico-sociale et organisationnelle. Les 2
études vont être conduites sur les départements de la
Corrèze, Creuse, Haute-Vienne et Loir-et-Cher, afin de
vérifier l’adaptation des solutions, d’apprécier le service
rendu, de vérifier l’acceptabilité et l’ergonomie des dispositifs, ainsi que l’impact sur l’organisation des aidants.
IMPACT SECTORIEL
DES INVESTISSEMENTS D’AVENIR :
DES PROJETS QUI CONSTRUISENT
LA CROISSANCE DE DEMAIN
Première phase
51
« L’allongement de la durée de vie, l’aspiration à
une amélioration continue du bien-être, l’évolution
des modes de vie et de consommation et l’exigence
d’une alimentation saine et sécurisée sont autant
d’enjeux sociaux qui appellent une progression de
la connaissance et le développement de solutions
nouvelles. Les biotechnologies et les sciences du
vivant recouvrent plusieurs secteurs d’activité
innovants, qui peuvent avoir un impact considérable
sur la santé et l’alimentation de nos concitoyens et
ouvrent des opportunités de développement industriel considérables. »
Rapport Juppé-Rocard, (Investir pour l’avenir p. 33)
3
STIMULER LE SECTEUR DE LA SANTÉ
ET DES BIOTECHNOLOGIES
Le financement des Instituts Hospitalo-Universitaires
constitue l’action la plus structurante des investissements
d’avenir dans le domaine de la santé et des biotechnologies. Pour nombre d’entre eux, les objectifs sont en
passe d’être remplis. Pôles d’excellence en matière de
recherche, de soin, de formation et de transfert de
technologies dans le domaine de la santé, ils ont acquis
en peu de temps une vraie attractivité internationale
pour les chercheurs comme pour les industriels de la
pharmacie, des biotechnologies et des technologies
pour la santé et montrent un potentiel important de
valorisation et de transfert des résultats de la recherche
vers le patient. On constate globalement une augmentation
significative du nombre de publications (30 à 40%) et
un recrutement de leaders scientifiques et médicaux
d’envergure mondiale. Le nombre de brevets déposés a
également significativement augmenté (80%) et près
d’une dizaine de start-ups ont été créées.
Plus d’1,5Md€ ont par ailleurs été engagés sur des
projets de recherche collaborative dans le domaine
de la santé et des biotechnologies afin de favoriser
l’émergence d’une véritable bio-économie, basée sur
une meilleure utilisation des ressources informatiques
pour la connaissance du vivant et sur une valorisation
ambitieuse des ressources biologiques et de la recherche
dans ce domaines.
Investissements d’avenir dans la santé et les biotechnologies : les chiffres clefs
52
6 projets d’Instituts-Hospitalo-Universitaires et 6 chaires d’excellences CHU se partageront 388 M€ ;
10 projets de cohortes pour un financement de 74 M€ ;
9 projets d’infrastructures nationales de biotechnologies retenus pour un financement de 220 M€ en 1re vague et 14 projets pour
277 M€ en 2e vague ;
2 projets de démonstrateurs en biotechnologies pour un financement de 40 M€ en 1re vague et 2 projets pour 38 M€ en 2e vague ;
13 projets en bio-informatique et nano-biotechnologies pour 25 M€ en 1re vague et 5 projets en bio-informatique et 2 projets en
nano-biotechnologies pour 11 M€ en 2e vague ;
5 projets de bioressources pour 250 M€ en 1re vague et 8 projets en 2e vague pour 54,5 M€ ;
2 pôles hospitalo-universitaires en cancérologie sélectionnés pour 20 M€.
Un système unique en France se met en place avec des
thèses mixtes et un comité de surveillance et de détection
des maladies contagieuses en commun avec le CESPA.
Ce système qui fonctionne en extension de la cohorte
EPIMIL concernera à terme tous les laboratoires de
microbiologie de la région PACA à l’image de ce qui se
fait déjà en Angleterre ou au Pays de Galle afin de
détecter très rapidement la diffusion de clones nouveaux.
Une cohorte est un groupe de patients,
traités et surveillés suivant des critères
ciblés, dans un protocole d’utilisation
thérapeutique ou de recherche biomédicale.
IHU en maladie infectieuses de Marseille
La sélection du projet d’Institut Hospitalo-Universitaire a
permis de doter Marseille d’un centre unique en matière
de recherche et de lutte contre les maladies infectieuses.
Créée en 2012, Méditerranée Infection est le seul IHU
dévolu spécifiquement à la recherche en maladies
infectieuses et tropicales et à la microbiologie clinique
en France.
L’IHU est parti d’une conviction forte : l’avancée dans le
domaine des maladies infectieuses requiert la coordination de la recherche, de la surveillance épidémiologique,
du diagnostic et du soin sur un même site.
Un regroupement géographique de compétences
L’IHU mène des réflexions communes avec le service
santé des armées qui a relocalisé son Centre d’épidémiologie et de santé publique (CESPA) à Marseille. Les
recherches en cours sur les circuits destinés à éviter la
contagion donnent déjà des résultats qui feront sans nul
doute évoluer la gestion et l’enseignement de l’hygiène
à l’hôpital.
L’association de l’IHU avec l’Institut de Recherche pour le
Développement (IRD) amène à réfléchir au groupement
à Marseille de l’ensemble des forces de surveillance
pour les maladies transmissibles avec l’Institut de veille
sanitaire comme le Pr Raoult l’avait proposé dans son
rapport sur le bioterrorisme en 2003 remis au ministère
de la santé, de la famille et des personnes handicapées.
Au total, le regroupement des forces autour des maladies
infectieuses à Marseille aux côtés de la recherche en
microbiologie fondamentale de l’institut Pasteur et de
celle portant sur la microbiologie industrielle à Lyon
constitue un réseau prometteur de recherche français.
Le développement de l’excellence
de la microbiologie à Marseille
Les résultats des recherches de l’IHU attestent aujourd’hui
de son excellence. Marseille est désormais positionnée
comme l’endroit le plus performant du monde permettant
une culture de virus géants, de nouvelles bactéries ou
d’Archae. Pour exemple, 300 des 1000 bactéries trouvées
au moins une seule fois dans le tube digestif ont été
identifiées pour la première fois à Marseille, de même
pour 2 des 3 familles de virus géants et 3 des 6 Archae
retrouvés chez l’homme. Cet ensemble constitue
aujourd’hui la première collection mondiale de microbes
isolés au moins une fois chez l’homme et l’IHU envisage
de créer une biobanque autorisant la collection de
l’ensemble de ces microbes qui sera ainsi mise à
disposition de toute la communauté scientifique, tout en
y associant une stratégie de microbiogénomique (qui
consiste à séquencer systématiquement les génomes
de bactéries nouvelles et les présenter comme étant des
espèces à reconnaitre dans la littérature internationale).
Les 26 cohortes ont permis d’inclure à cette collection
des prélèvements de près de 1 000 patients. L’IHU
prépare également la réalisation d’un contrat avec
l’Arabie Saoudite pour tester systématiquement les
pèlerins de la Mecque et détecter les risques infectieux.
IMPACT SECTORIEL
DES INVESTISSEMENTS D’AVENIR :
DES PROJETS QUI CONSTRUISENT
LA CROISSANCE DE DEMAIN
Marseille : un pôle d’excellence
dans le domaine de l’immunologie
53
Des conditions matérielles de travail optimales
La construction d’un bâtiment dévolu à la gestion des
maladies infectieuse poursuit son cours. Ce bâtiment
dont les travaux seront terminés fin 2015 permettra de
gérer en toute sécurité les malades les plus contagieux,
d’organiser une véritable filière de soin, d’améliorer la
prévention des épidémies intra hospitalières et de publier
des recommandations qui pourraient être généralisées
à l’international.
Au total, le bâtiment abritera près de 700 salariés et sera
constitué de 9 589m² dédiés au diagnostic, à la recherche
et à l’enseignement dont 470m² de bureaux à disposition
des partenaires industriels. 3 113m² seront dédiés aux
soins avec environ 75 lits d’hospitalisation.
Un IHU tourné vers l’industrie
La présence physique des partenaires industriels au
sein de l’IHU pour faciliter le transfert vers l’industrie
sera un atout certain pour l’Institut. Un espace dédié à
l’incubation de startups et de spin-offs, ainsi que la mise
en place d’une gestion explicite des conflits d’intérêt
seront mis en place.
Un lien très fort s’est déjà noué avec le CEA pour mettre
au point des outils intermédiaires permettant d’aller du
proof of concept artisanal à la réalisation d’outils prêts
à être développés sur le plan industriel. L’IHU est
également en relation étroite avec Biomérieux et avec
la CMA CGM.
Un Infectiopôle attractif
Développé en collaboration avec Montpellier, Nîmes et
Nice, l’Infectiopôle a permis d’attirer de nombreux médecins
et scientifiques du sud. En effet, depuis sa création en
2007, La Fondation Infectiopôle Sud s’est attachée à
promouvoir les échanges Nord-Sud dans le domaine de
la recherche scientifique et clinique sur les maladies
infectieuses. Pour cela, elle agit en complément des
aides et structures déjà existantes pour favoriser la
coordination de projets scientifiques, notamment en
facilitant la venue de chercheurs des pays du Sud. À ce
jour, 162 boursiers ont déjà été accueillis et financés par
l’Infectiopôle Sud, dont un quart issu d’Afrique SubSaharienne, un tiers venu d’Asie et un tiers provenant
du Maghreb et du Moyen Orient.
Le démonstrateur préindustriel
en biotechnologies CIMTECH
Le projet CIMTECH vise à créer une plateforme d’immunotechnologie au Centre d’Immunologie de Marseille-Luminy
(CIML). Construit autour d’une recherche académique de
niveau mondial et de réussites industrielles (Immunotech,
Innate Pharma, etc.) le démonstrateur CIMTECH doit
valider des approches de diagnostic ou thérapeutiques
à partir d’anticorps. Ce projet de démonstrateur dispose
de 19 M€ de subvention du PIA pour un total de coûts
de 40 M€ et viendra consolider un pôle d’excellence en
immunologie en rassemblant autour des équipes de
recherche publique de renommée mondiale, des
compagnies biotechnologiques et pharmaceutiques.
Le projet va permettre de progresser dans la compréhension des mécanismes naturels de production des
anticorps et le développement de techniques innovantes
pour la génération d’anticorps recombinants humains.
CIMTECH permettra de mettre au point de nouveaux
tests de diagnostics ou de nouveaux traitements à partir
d’anticorps, pour des maladies aujourd’hui sans
traitements adaptés mais aussi de faire la preuve à la
fois de leur efficacité et de la possibilité de leur
industrialisation.
Il permettra également de combler dans son domaine
le fossé entre les découvertes fondamentales par les
laboratoires académiques et le développement de
médicaments par l’industrie biopharmaceutique.
CIMTECH offrira à la France une opportunité unique
d’avoir une position de premier plan au niveau
international dans la production d’anticorps monoclonaux
thérapeutiques.
L’Equipex PHENOMIX
Doté de 1,5 M€, l’Equipex devrait participer à la montée la
montée en puissance du Centre d’Immunophénotypage
(CIPHE) en cours d’installation à l’Université de Luminy.
Ce centre permettra l’étude de centaines de mutants de
souris présentant notamment des déficits immunitaires
et ayant été infectés par différents pathogènes.
Le projet apporte une innovation importante en ce qu’il
permettra de mener ces recherches sur des organismes
vivants et non in vitro comme c’est en général le cas
actuellement.
Ce projet très important en termes de santé publique,
qui fédère plusieurs acteurs au niveau régional et
national, permettra à la France d’être l’un des pays
leader dans ce domaine.
54
Infectiologie et investissements d’avenir : une ambition nationale
2 infrastructures de recherche
Hidden : Le laboratoire BSL4 Inserm-Jean Mérieux, situé à Lyon est actuellement le seul laboratoire en France destiné à l’étude
des micro-organismes hautement pathogènes de niveau 4. Le projet est destinée à augmenter les capacités d’accueil actuelle
de l’infrastructure en développant la zone dédiée aux activités de recherche, et une zone utilisée pour le diagnostic et l’organisation
des collections de ces micro-organismes.
Idmit : Idmit une infrastructure de recherche pour la modélisation des maladies infectieuses et des thérapies innovantes composée
de plateformes technologiques et d’animaleries. Le projet va permettre de disposer de données qui vont se traduire par une avancée
des connaissances dans les mécanismes infectieux et la façon de les traiter. Il sera un lieu de développement de modèles et de réalisation
d’études de faisabilité de nouveaux vaccins par exemple. Il sera également un site de formation et d’enseignement en recherche
préclinique.
1 projet de bioinformatique :
Mihmes : Le projet vise à produire des connaissances scientifiques et des méthodes pour aider à la gestion des maladies animales
infectieuses endémiques et des risques de santé publique vétérinaire. Pour optimiser les programmes de contrôle, une
compréhension fine des mécanismes sous-jacents au processus d’infection et à l’allocation des ressources pour les actions de
contrôle est nécessaire. MIHMES repose sur un partenariat entre 5 équipes françaises et une équipe suédoise, avec deux objectifs
principaux : développer un cadre conceptuel de modélisation multi-échelle pour représenter les relations complexes entre de
nombreux processus biologiques et de gestion du système; développer des outils d’aide à la décision pour évaluer l’efficacité
épidémio-économique de stratégies de prévention et de contrôle à l’échelle du troupeau, de la région et de la filière de production
primaire
1 IRT
Bioaster : L’IRT LyonBioTech a pour ambition d’offrir des compétences, des services et des technologies de haut niveau pour une prise
en charge globale, intégrée et personnalisée des pathologies d’origine infectieuse. Ce nouvel opérateur de recherche technologique
confortera la position internationale de la France grâce à 5 plates-formes technologiques de haut niveau et 3 programmes structurants
de R&D sur les nouvelles thérapies et vaccins, le diagnostic en temps réel et le microbiote.
2 autres Equipex :
Hepater : Il s’agit de mettre en place un équipement pour réaliser une cohorte à l’échelle nationale de 25 000 patients atteints
d’hépatites virales chroniques B et C afin d’évaluer l’efficacité et l’innocuité de nouveaux traitements.
Aninfimip : d’une plateforme d’imagerie et d’exploration fonctionnelle du petit animal pour analyser les mécanismes de maladies
infectieuses telles la diarrhée, les maladies respiratoires (tuberculose), neurologiques (encéphalite), les MST et les maladies nosocomiales.
La plateforme sera constituée d’une combinaison d’équipements extrêmement originale car ces équipements permettront l’analyse
globale et multi-paramétrique de processus infectieux en milieu hautement confiné et sécurisé avec comme objectif de définir
de nouvelles cibles thérapeutiques.
IMPACT SECTORIEL
DES INVESTISSEMENTS D’AVENIR :
DES PROJETS QUI CONSTRUISENT
LA CROISSANCE DE DEMAIN
5 Labex :
VRI : Création d’un centre et réseau de recherche entièrement dédiés au développement de vaccins efficaces contre le VIH et le VHC
(Hépatite C).
Milieu intérieur : Le projet permet de regrouper l’expertise multidisciplinaire dans les domaines de l’immunologie, l’infectiologie,
la microbiologie, la virologie, la génétique humaine, la biologie évolutive et systémique, pour comprendre et définir la variabilité
de la réponse du système immunitaire dans la population, et de déterminer les facteurs génétiques et environnementaux contribuant
à l’hétérogénéité des phénotypes immunitaires.
Lermit : Le LERMIT rassemble des biologistes, médecins, chimistes et physico-chimistes dans le but de concevoir et réaliser
des médicaments du futur. Le projet est ciblé sur trois classes majeures de maladies : le cancer, les maladies cardiovasculaires
et les maladies infectieuses et du système immunitaire. Les recherches vont concerner les mécanismes moléculaires responsables,
de nouvelles cibles thérapeutiques, la conception et le développement de nouveaux médicaments et stratégies thérapeutiques.
Ibeid : Ce projet a pour but de créer à Paris un centre de biologie intégrative des maladies infectieuses émergentes (IBEID)
qui associera des groupes scientifiques et des plateformes technologiques de très haut niveau.
ParaFrab : ParaFrap vise à créer un réseau national pour coordonner les activités de recherches et cliniques sur les infections
parasitaires qui demeurent une des principales causes de mortalité dans le monde (e.g. malaria, toxoplasmose).
55
transverses et longitudinales allant de la molécule au
patient. Cette particularité unique au monde dans ce
domaine de recherche lui donne une attractivité internationale qui se traduit aujourd’hui par la présence régulière
de chercheurs de haut niveau venus du Canada, des
États-Unis, de Belgique, d’Inde, du Royaume-Unis, des
Pays-Bas, d’Espagne ou encore de Chine. Depuis 2010,
les travaux obtenus dans le cadre de l’IHU ont également
ont fait l’objet de près de 130 publications au total dans
des revues nationales ou internationales de rang A ou
A+. Cette renommée internationale se traduit aussi par
le rang de premier contributeur pour l’IHU Liryc au
dernier congrès mondial de cardiologie.
Bordeaux : la montée en puissance
du pôle de cardiologie
L’IHU Liryc, un institut qui accueille des chercheurs
de renommée mondiale
L’arythmie cardiaque, un enjeu sociétal important
– Près de 15 millions d’individus sont concernés par ces
arythmies en Europe
– On compte près de 350 000 décès annuels par « mort
subite »
– Les dépenses afférentes à ces pathologies sont estimés
à 110 Md€.
L’IHU Liryc est également impliqué dans d’autres projets
financés par le PIA (Tacit, Tempo, l’Equipex Music), il
intègre une réelle logique partenariale public/privé avec
un objectif de valorisation, de transfert de technologie et
de création de start-up. L’impact des recherches de
l’IHU sur les soins est déjà perceptible notamment par la
mise au point d’une nouvelle stratégie de traitement des
fibrillations atriales persistantes, ainsi que l’intégration
d’imagerie multimodale 3D haute définition pour guider
les interventions les plus complexes. La construction d’un
nouveau bâtiment, dont la première pierre a été posée
début 2014, assurera une unité de lieu de 6000 m2 et
abritera plus de 150 chercheurs dès 2015 ; sa localisation
sur le même site que la Plateforme Technologique
d’Innovation Biomédicale (PTIB) permettra de disposer de
ressources mutualisées.
Pour en savoir plus : www.ihu-liryc.fr
La cohorte CKD-REIN :
améliorer le suivi des insuffisances rénales
L’Institut de RYthmologie et modélisation Cardiaque a
été l’un des 6 IHU lauréats du PIA (cf. infra). Le projet a
été porté par l’Université et le CHU de Bordeaux en
association avec plusieurs partenaires scientifiques tels
que l’INSERM, le CNRS et l’INRIA. Le domaine de
recherche de l’IHU Liryc porte sur la compréhension, la
modélisation et le traitement des causes d’arythmie
cardiaque.
L’appréhension de ces pathologies nécessitant de
conduire des recherches transdisciplinaires, le PIA a
donné les moyens à l’IHU de rassembler une concentration unique de compétences de rang international en
cardiologie, imagerie médicale, analyse d’image et
modélisation.
Liryc mobilise des compétences complémentaires qui
permettent aujourd’hui de développer des approches
56
Aujourd’hui en France, plus de 68 000 personnes sont
suivies pour une insuffisance rénale chronique terminale,
et malgré des dépenses médicales liées estimés à plus
de 4 milliards d’euros annuels, les facteurs d’évolution
d’une pathologie chronique du rein vers une insuffisance
terminale, restent encore méconnus. Le projet CKDREIN devrait permettre une optimisation des soins, et
réduction des complications et des coûts de la prise en
charge des maladies rénales.
Cette cohorte de patients porteurs d’une maladie
chronique du rein est destinée à explorer les causes de
l’apparition d’une insuffisance rénale, en étudiant en
particulier les facteurs sociaux, environnementaux,
comportementaux, génétiques et les biomarqueurs
(caractéristiques biologiques spécifiques) prédictifs de
l’évolution de la maladie, et d’observer la survenue des
diverses complications. Cette cohorte permettra également
d’évaluer les pratiques médicales et leur coût dans
différentes institutions de soins. Ce projet participe à un
La cohorte vise à inclure 3600 patients à partir de
46 consultations de néphrologie représentatives à
l’échelon national et de les suivre pendant au moins 5 ans.
Aujourd’hui la cohorte a atteint plusieurs objectifs
opérationnels :
L’ensemble des autorisations nécessaires ont été
obtenues ; 80 conventions ont été signées avec les
divers partenaires du projet (consortium, relais régionaux
pour l’emploi des 20 attachés de recherche clinique,
sites investigateurs, centres de ressources biologiques).
Sept industriels ont signé une convention les engageant
sur 3 ans selon des modalités de partenariat élaborées
par Inserm-Transfert. Le Système d’information et la
logistique pour la constitution de la collection biologique
sont opérationnels. Les ARCs ont été recrutés et
formés, l’étude pilote a eu lieu au 2nd semestre de 2013,
et la phase de recensement a identifié 10 374 patients
éligibles sur les 28 premiers sites participants. Au total,
350 patients ont été inclus et la vitesse des inclusions ne
cesse d’augmenter.
IMPACT SECTORIEL
DES INVESTISSEMENTS D’AVENIR :
DES PROJETS QUI CONSTRUISENT
LA CROISSANCE DE DEMAIN
programme international destiné à identifier les meilleures
pratiques de prise en charge pour les patients porteurs
de maladies chroniques du rein.
57
CONCLUSION :
QUELLE FRANCE EN 2020 ?
Après la mise en œuvre au cours des quinze dernières années d’un certain nombre de réformes
importantes, après la mise en place d’un plan ayant un poids financier significatif pour appuyer ces
réformes, le PIA, le système français de recherche et d’innovation a sensiblement amélioré sa capacité
à répondre aux défis économiques et sociétaux actuels dans un contexte technologique et global
nouveau. Le système a gagné en ouverture et en flexibilité. Il s’est toutefois heurté à des limites
d’autant plus apparentes alors que la compétitivité de l’économie française se dégradait au cours des
années 2000. Au moment de la mise en place du PIA, en 2010, le système français de recherche et
d’innovation avait déjà engagé sa mue. Cependant le caractère incomplet et parfois peu cohérent des
réformes et le manque de soutien à celles-ci du côté des financements tendait à réduire la capacité du
système à remplir ses missions : produire à la fois de l’innovation radicale pour les domaines de pointe
et de l’innovation incrémentale dans les autres domaines où la France par ailleurs excelle sans qu’ils
soient nécessairement fondés sur la haute technologie.
« L’enjeu à l’horizon 2020 est de finaliser la mue du système français de recherche et d’innovation, en
sélectionnant parmi les mesures en place celles qui accroissent l’ouverture et la flexibilité du système,
tout en supprimant ou en réorientant les autres afin de simplifier et de donner une plus grande cohérence
aux politiques de recherche et d’innovation. La poursuite du PIA au service de ces objectifs devrait
accompagner efficacement le renforcement de la compétitivité des entreprises à travers les mesures
économiques plus larges qui sont engagées (réduction des déficits publics et de la pression fiscale,
assouplissement et ouverture des marchés des produits et du travail.) Les conditions seront alors en
place pour que les acteurs économiques accroissent leur investissement dans les activités d’innovation,
pour que de nouvelles entreprises innovantes renouvellent le tissu productif français, et pour que
l’innovation aide à la satisfaction des besoins sociétaux et environnementaux. Le PIA doit contribuer à
donner les modèles politiques et l’assise financière nécessaire à la poursuite de cet agenda. À l’inverse,
un retour vers le système français de recherche et d’innovation « ancienne manières aboutirait à stériliser
les investissements publics engagés dans la recherche et l’innovation, avec un impact direct sur la
position compétitive de la France en 2020. »
OCDE, Examens des politiques d’innovation de la France, Juin 2014, p. 33
58
SITUATION 2014
ETPERSCPECTIVES
ANNEXE :
GLOSSAIRE
AAP : Appel à projets
ACSE : Agence pour la cohésion sociale et l’égalité des chances
AERES : Agence d’évaluation et de la recherche de l’enseignement supérieur
AMI : Appel à manifestation d’intérêt
ANDRA : Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) APD : Avant projet détaillé
ARI : Aide à la ré industrialisation
AVP : Avant projet sommaire
CDP : Contrats de développement participatifs
CGI : Commissariat Général à l’Investissement
CHU : Centre Hospitalier Universitaire
CIALA : Commission interministérielle d’aide à la localisation d’activités
CIS : Community Innovation Survey
CNA : Commission nationale des aides
CNAF : Caisse nationale des allocations familiales
CNAV : Caisse nationale d’assurance vieillesse
CORAC : Conseil pour la recherche aéronautique civile
CORICAN : Conseil d’orientation de la recherche et de l’innovation pour la construction navale
CPU : Conférence des présidents d’universités
CSTI : Culture scientifique et technique
DGA : Direction générale de l’armement
59
DGAC : Direction générale de l’aviation civile
DGCIS : Direction générale de la compétitivité, de l’industrie et des services
DGEC : Direction générale de l’énergie et du climat
DGRI : Direction générale pour la recherche et l’innovation
DPIB : Démonstrateurs préindustriels en biotechnologies
ESA : Agence spatiale européenne
ESS : Économie sociale et solidaire
ETP : Équivalent temps plein
Equipex : Équipements d’excellence
FCPR : Fonds commun de placements à risques
FEI : Fonds européen d’investissement
FNA : Fonds national d’amorçage
FSN : Fonds national pour la société numérique
IDEX : Initiatives d’excellence
GPRH : gestion prévisionnelle des ressources humaines
IEED : Institut d’excellence en énergies décarbonées
IHU : Institut hospitalo-universitaire
INBS : Infrastructures nationales en biologie et santé
IRT : Instituts de recherche technologique
ITE : Institut pour la Transition Énergétique
LABEX : Laboratoires d’excellence
MEDDTL : Ministère de l’Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement
MEN : Ministère de l’Éducation nationale
MESR : Ministère de l’Enseignement et de la Recherche
OAT TEC 10 : Obligations assimilables du Trésor Taux de l’échéance constante à 10 ans
ONZUS : Observatoire national des zones urbaines sensibles
PCRD : programme cadre de recherche et développement
PFMI : Plateformes mutualisées d’innovation
PIA : Programme d’Investissements d’Avenir
PI : Propriété intellectuelle
PNTHD : Plan national très haut débit
PRES : Pôle de recherche et d’enseignement supérieur
R&D : Recherche et développement
SAS : Société par actions simplifiée
SATT : Sociétés d’accélération du transfert de technologies
SCOP : Société coopérative et participative
SGAR : Secrétariat général pour les affaires régionales
60
SITUATION 2014
ETPERSCPECTIVES
TABLE DES MATIÈRES
Le mot de Louis Schweitzer, Commissaire général à l’investissment
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .3
Le mot de Louis Gallois, Commissaire général à l’investissement entre juin 2012 et avril 2014
. . . . . . . .5
1 CHIFFRES
CLEFS
ET GOUVERNANCE
1. Deux programmes d’investissements pour 47Mds € de financements
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .11
2. Chiffres clés et avancement du programme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .12
3. Une gouvernance simplifiée et exemplaire
4. Rétrospective 2013
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .15
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .16
2 IMPACT
STRUCTUREL DES INVESTISSEMENTS
D’AVENIR :ATTRACTIVITÉ INTERNATIONALE
ET DÉCLOISONNEMENTS DURABLES
1. Un label international d’excellence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .19
Strasbourg : un Idex accélérateur d’excellence
......................................................................
Bordeaux : une visibilité internationale nouvelle
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .23
Université de Paris-Saclay : une dynamique de rassemblement exemplaire
.........................................
2. Un atout pour mieux valoriser la recherche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .27
La SATT Ouest Valorisation : un changement d’échelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .29
3. Un levier décisif du Pacte de compétitivité
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .30
Filière automobile : l’effet structurant des investissements d’avenir
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .31
Valorisation des agroressources : un écosystème industriel de pointe
Un Idéfi au service de la compétitivité : InnovENT-E
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .32
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .35
Des apprentis pour l’usine du futur : l’Académie du Manufacturing . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .36
61
3 IMPACT
SECTORIEL DES INVESTISSEMENTS
D’AVENIR : DES PROJETS QUI CONSTRUISENT
LA CROISSANCE DE DEMAIN
1. Relever le défi de la transition énergétique et écologique
Énergies marines : vers l’hydrolien français
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .39
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .41
Stockage de l’hydrogène et efficacité énergétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .41
Ville de demain : le cas de Grenoble
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .43
2. Accompagner l’essor de l’économie numérique
Trois IRT dédiés à l’économie numérique
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .45
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .47
Big Data : développement de briques technologiques innovantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .48
E-santé et silver economy, l’exemple d’I-CARE
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .50
3. Stimuler le secteur de la santé et des biotechnologies
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .52
Marseille, un pôle d’excellence dans le domaine de l’immunologie
Bordeaux, la montée en puissance du pôle de cardiologie
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .56
La cohorte CKD-REIN : améliorer le suivi des insuffisances rénales
62
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .53
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .56
Maquette et impression : Pôle Conception graphique-Fabrication – DSAF – 04/2014