THIS IS NOT A DREAM Lanterne Magique pour Satie/Cage

CREATION 2014/15
THIS IS NOT A DREAM
Lanterne Magique pour Satie/Cage
!
Louise MOATY, Conception et Projections
Alexeï LUBIMOV, Pianos
!
Production déléguée I Fondation Royaumont
Co-production I Théâtre de l’incrédule, IMEC Abbaye d’Ardenne - Caen, Théâtre de Caen,
Maison de la Musique Nanterrre
Résidences l Abbaye de Noirlac CCR, Scène nationale d’Orléans
avec le précieux concours
de la Compagnie Les Rémouleurs, de l’équipe technique du Théâtre de Caen,
des élèves de l’école FormaTTec – Porrentruy (Suisse)
CONCERT OPTIQUE
Dans sa fabrique singulière, Louise Moaty réinvente le
dialogue entre musique et images. Liés au pré-cinéma, au
théâtre d’objets, à l’art cinétique, les jeux d’ombres et de
projections de sa lanterne magique interagissent avec les
pianos d’Erik Satie et de John Cage pour composer sur un
mode onirique les esquisses d’un paysage musical, et ouvrir
de nouvelles dimensions pleines de surprises…
Contact production / diffusion : Compagnie Louise Moaty
Elisabeth Le Coënt [email protected] / +33 6 10 77 20 25
De Satie à Cage…
Erik Satie, John Cage : deux compositeurs-arpenteurs du champ des possibles.
Entre eux se dessine l’horizon d’un paysage musical dont Satie, en père de la
musique moderne, dégage les perspectives : c’est sur ses traces que le
compositeur et plasticien américain John Cage partira à son tour en exploration,
vouant à son aîné une admiration sans borne, et revendiquant leur filiation
artistique.
Dans cette école de la libre-pensée, le clavier prend les allures d’un terrain de
jeux et d’expérimentations. Tour à tour ludique, ésotérique, méditative ou
absurde, provocatrice, tendre, explosive, mais toujours poétique, leur musique jouée ici sur piano, piano préparé, toy piano - semble nous entraîner aux
hasards d’une drôle et mystérieuse mécanique, conçue pour se rêver elle-même.
Entre art et science, les images animées de la lanterne magique - plaques
de verre peintes à la main et mécanismes miniatures conçus pour le
spectacle, théâtre d’ombres ou d’objets infiniment petits - sont projetées
sur un écran rond comme une lune, flottant au-dessus des pianos. Elles
dessinent, au diapason de cette mécanique sonore, les mouvements
étranges d’un univers qui serait jeu, respiration, science du hasard ou
divagations de rêveur.
Intentions
C’est par le biais de la Fondation et de Sylvie Brély qu’Alexeï Lubimov et moi avons fait
connaissance, et l’enthousiasme et la profondeur du dialogue artistique qui s’est établi
entre nous depuis notre rencontre a confirmé la justesse de cette intuition.
Alors que j’avais toujours rêvé d’allier la lanterne magique aux pianos jouets ou
préparés de John Cage, c’est Alexeï, que je contactai pour un concert-optique Satie, qui
m’a suggéré d’y ajouter du Cage, mettant à jour leur lien de filiation et la proximité de
leurs univers ! Nous avons travaillé ensemble à l’élaboration du programme musical,
passant librement de l’un à l’autre compositeur, selon une dramaturgie ludique, liée au
rêve et à la poésie.
La maturité d’Alexeï, la profondeur et l’intensité de son jeu ne lui ont pas fait perdre son
ouverture d’esprit et sa curiosité d’enfant. Je crois que c’est une grande chance pour le
spectacle d’être nourri par cette magnifique personnalité.
La précision extrême des mécanismes animant les images de la lanterne magique m’a
amenée à solliciter un partenariat auprès d’une école d’horlogerie et microtechniques à
Porrentruy (Suisse), dont les élèves ont réalisé les mécanismes tournants. En nous
faisant bénéficier de leur haute compétence technique, ils profiteront ainsi d’une
occasion inédite d’appliquer leur savoir-faire dans le domaine artistique.
Enfin, c’est avec l’aide de la compagnie les Rémouleurs que j’ai conçu la lanterne ellemême. Olivier de Logivière et Olivier Vallet, spécialiste du « Grand Art de la Lumière et
de l’Ombre » - pour reprendre le titre du livre dans lequel Anathasius Kircher, en 1646,
décrit la première lanterne magique – ont réalisé une machine sur-mesure, s’adaptant
parfaitement à mes besoins en termes de distance et diamètre de projection,
fonctionnalité des passe-vues etc… Une lanterne singulière, rêvée par le XXe siècle.
De multiples collaborations, donc pour enrichir ce projet dans ses dimensions à la fois
artistiques et techniques !
Louise Moaty
Francis Picabia Réveil matin 1914
Images
Entre peinture et volume, figuration et abstraction, notre univers plastique puise
son inspiration dans la longue traversée que propose le programme musical du
spectacle.
Erik Satie se produisit à ses débuts au cabaret du Chat Noir, célèbre pour ses
spectacles d’ombres, où il fit la rencontre des peintres symbolistes et nabis.
Caran d’Ache, le Cabaret du Chat Noir, 1889
Mais très vite, il s’intéresse à des formes plus explosives : les recherches
cubistes de son grand ami Georges Braque, ou celles de Pablo Picasso, qui
signe les décors du ballet Parade en 1917.
Très proche du mouvement dada, il fréquente Tzara, Man Ray, Picabia ou
encore Marcel Duchamp.
Marcel Duchamp et ses Rotoreliefs
Ce dernier fait office de passeur entre les deux compositeurs : après avoir
collaboré avec Satie pour Entr’acte de René Clair en 1924, il se lie avec John
Cage qui lui écrira en 1947 Music for Marcel Duchamp.
Sa série Rotoreliefs, créée en 1935, témoigne de sa passion pour les jeux
optiques et semble s’inspirer directement des chromatropes créés pour la
lanterne magique au 19ème siècle.
Duchamp, Rotoreliefs, 1935
Langenheim, Chromatropes 1875
Enfin, un autre frère d’image : le sculpteur Alexander Calder, qui concevra en
1936 une scénographie-mobile pour Socrate d'Erik Satie, et pour lequel John
Cage compose en 1950 Works of Calder. Son Cirque offre une magnifique
source d’inspiration pour notre propre théâtre miniature.
Calder, Elephant, 1928
Calder, le Cirque, 1925
Evoluant librement de la figuration à l’abstraction cherchant à explorer, réinventer, détourner le langage particulier du pré-cinéma et des ombres animées,
nous n’aurons qu’un seul objectif, sur le modèle de Satie et Cage : repousser
perpétuellement les limites de notre écriture visuelle, jusqu’à faire exploser les
deux dimensions de l’écran.
A travers la multiplicité des matières, des procédés narratifs et techniques,
mécaniques sonores et lumineuses entreront en résonance pour esquisser
les volutes de rêveries formelles infinies.
Musique !
Programme musical
Erik SATIE – John CAGE
Four Walls extrait (Cage)
Sur une lanterne (Satie)
The Seasons extrait (Cage)
Sur un vaisseau (Satie)
Sports et Divertissements extraits (Satie)
Petite ouverture à danser (Satie)
Les Pantins Dansent (Satie)
Cinéma extrait (Satie)
Suite for Toy piano (Cage)
A Room (Cage)
The Perilous Night 2 (Cage)
Music for Marcel Duchamp (Cage)
Prélude pour Méditation (Cage)
Avant-dernières pensées (3 pièces) (Satie)
Four Walls extrait (Cage)
Dream (Cage)
Four Walls extrait (Cage)
The wonderful widow of eighteen springs (Cage)
The Perilous Night 4, 5 (Cage)
Gnossienne n°5 (Satie)
Louise Moaty
Metteure en scène, comédienne,
conception et réalisation de la lanterne magique
En 2013-2014 elle met en scène der Kaiser von Atlantis, opéra de Viktor Ullmann, au
Théâtre de l’Athénée, Maison de la Musique à Nanterre, Opéra de Reims, Scène
Nationale de Niort, TAP Poitiers, Opéra de Massy, Théâtre de Saint Quentin (avec
l'Arcal et l’ensemble Ars Nova, dir. P. Nahon).
Fascinée par le lien entre musique et théâtre, elle crée également en 2014 This is not a
dream, lanterne magique pour Satie/Cage, avec le pianiste russe Alexei Lubimov, un
dialogue entre trois pianos (dont un préparé et un toy) et les images qu'elle fabrique et
projette en direct avec une lanterne magique réinventée, entre science et poésie
(représentations notamment à la Cité de la Musique, Festival Automne en Normandie,
Abbayes de Royaumont et de Noirlac, MCA Amiens, Scène Nationale d'Orléans, Théâtre de Caen, Maastricht, Gent,
Genève..). En 2012-2013 elle met en scène Venus and Adonis de John Blow avec les Musiciens du Paradis (dir. B. Cuiller) à
Caen, Lille, Luxembourg, Grenoble, Opéra Comique, Angers-Nantes Opéra. Elle signe également la mise en
espace du show de la jeune chanteuse brésilienne Dom la Nena (2013).
En 2011 Mille et Une Nuits qu’elle adapte, met en scène et joue aux côtés de l’ensemble la Rêveuse ; en 2010 la
Lanterne magique de M. Couperin avec Bertrand Cuiller, toujours en tournée avec Violaine Cochard (décembre
2014 au TNP Villeurbanne).
Son Rinaldo de Haendel, créé en 2009 avec Collegium 1704 (dir. V. Luks) s’est joué à Prague, Caen, Rennes,
Luxembourg, Versailles et Lausanne (repris ici avec l’Orchestre de Chambre dirigé par D. Fasolis). Les dernières
représentations ont eu lieu au Théâtre National de Prague en juin 2014. Actrice, elle joue avec Jordi Savall dans ses programmes Jeanne d’Arc et l’Eloge de la Folie, qu’elle a enregistrés
pour Alia Vox. Elle a également travaillé pour Perrine Mornay, Clément Postec, Alexandra Rübner ou Benjamin
Lazar, auprès de qui elle a souvent collaboré à la mise en scène : Pyrame et Thisbé de Théophile de Viau au Théâtre
de l'Athénée, dans lequel elle joue également le rôle de Thisbé, le Bourgeois Gentilhomme où elle est
Lucile, Cadmus et Hermione avec le Poème Harmonique (V. Dumestre), Cendrillon de Massenet avec les Musiciens
du Louvre (M. Minkowski), Il Sant'Alessio avec les Arts Florissants (W. Christie), l'Autre Monde ou les Etats et
empires de la Lune avec la Rêveuse (B. Perrot/F.Bolton), Comment Wang-Fô fut sauvé avec le Quatuor
Habanera, La la la, Opéra en chansons avec les Cris de Paris (G. Jourdain) dans lequel elle joue la Blonde, Ma
Mère Musicienne… Leur fraternité théâtrale la conduira à interpréter Leah dans sa mise en scène du Dybbuk d'AnSki, en 2015 au Printemps des Comédiens Montpellier.
Alexei Lubimov
Pianiste et claveciniste russe (Moscou 1944)
De John Cage et Terry Riley créés à Moscou en 1968, du Moscow
baroque Quartet des années 70s, du festival avant-gardiste
«Alternativa» créé en 1988, à Schubert sur des instruments
historiques à Haarlem en 2009, à une classe sur instruments
historiques et modernes au Conservatoire de Moscou ainsi qu’une
classe de pianoforte au Mozarteum de Salzbourg, l’histoire avec un
grand H traverse sa vie : celle du rideau de fer, de l’isolement
artistique, du KGB, de la perestroïka, d’aujourd’hui...
Quelques éléments biographiques
Dès sa jeunesse Alexei Lubimov, élève de Heinrich Neuhaus au
Conservatoire de Moscou, abordait la musique sous toutes ses facettes. Il
travaillait le répertoire pianistique traditionnel tout en côtoyant les compositeurs d’avant-garde russes ;
Denisov, Schnittke, Volkonsky. Avec ce dernier, il explorait la beauté des œuvres de Machaut ou
Ockeghem... Effet du destin, le compositeur Denisov avait invité Alexei Lubimov à Bruxelles en 1968 (il
avait alors 24 ans) comme interprète des compositeurs russes d’avant-garde ; il y rencontre les frères
Kuijken qu’il devait retrouver 20 ans plus tard dans le monde baroque.
Clavecin
Le premier contact d’Alexei Lubimov avec un clavecin fut sur un clavecin Ruckers en kit fait par
Zuckerman/Ducornet au début des années 80... « Puni» par le régime pour avoir soutenu la musique
d’avant-garde, les voyages à l’étranger lui étant interdits, il décida alors de circuler dans toute l’URSS
auprès de ses amis compositeurs à Tbilissi, Erevan, Riga, Tallinn... pour y jouer du Bach et de la
musique baroque sur ce clavecin en kit avec Tatyana Grindenko, violon, Anatoly Grindenko viole de
gambe, Oleg Khudyakov, traverso (Moscow Baroque quartet) Ensuite, au gré des rencontres et des
disques trouvés ici et là, il notait scrupuleusement les lieux et les instruments des musées inscrits sur les
pochettes de disques sur lesquels Gustav Leonhardt enregistrait ses disques...
Pianoforte
Il n’y en avait pas en URSS... il fallut attendre la chute du mur pour en trouver des jouables et de qualité.
L’invitation d’Erato en 1991 permit à Alexei Lubimov de s’installer en France et d’enregistrer l’intégrale
des sonates de W.A. Mozart sur des pianofortes de Christopher Clarke... et depuis la recherche de la
perle rare obsède Alexei Lubimov. C’est finalement chez Edwin Beunk à Enschede aux Pays-Bas qu’il
découvre ses perles.
Culture russe et musique classique viennoise
Cette culture pianistique russe héritée de Heinrich Neuhaus dont il fut un des derniers élèves éblouit par
la virtuosité bien sûr et aussi par l’âme, le cœur qui vous donne la chair de poule ou vous prend aux
tripes. De plus, Alexei Lubimov apporte son expérience des pianos historiques, sa connaissance de leur
fonctionnement et fabrication et la rencontre de ces deux cultures est un choc esthétique !
Classe de « claviers modernes et historiques » au Conservatoire de Moscou
Alexei Lubimov y est actuellement professeur et prépare une nouvelle génération de pianistes qui aborde
tous les répertoires.
Alexei Lubimov poursuit sa double carrière « moderne » et « historique », il joue avec de
nombreux chefs à travers le monde (Vladimir Ashkenazy, Neeme Järvi, Esa-Pekka Salonen, Marek
Janowski, Christopher Hogwood, Sir Roger Norrington, Frans Brüggen, David Robertson, Andrey
Boreyko, Ivan Fischer, Yan Pascal Tortelier...et bien d’autres) et avec des artistes de premiers
plans tels Natalia Gutman, Christian Tetzlaff, et Andreas Staier.
Samuel Gonzalez / Niusic - Artist & Communication Agency
[email protected] / Tel. : + 33 (0) 6 17 61 60 90
Contact production / diffusion : Compagnie Louise Moaty
Elisabeth Le Coënt [email protected] / +33 6 10 77 20 25
Louise Moaty et Alexei Lubimov
« This is not a dream ! »
Magique, la lanterne !
!
Louise Moaty et Alexei Lubimov. Photographie © Fondation
Royaumont.
Théâtre de Caen, 26 mars 2015, par Alain Lambert ——
John Cage écrivait de Satie, Erik, contre tous les fâcheux : il ne
s'agit pas de savoir si Satie est valable. Il est indispensable. C'est
bien ce que pensent les deux protagonistes du spectacle magique,
This is not a dream, sur le principe magrittien du Ceci n'est pas une
pipe.
Tout ici n'est qu'illusion d'optique ou théâtre d'ombres, bien avant le
cinéma et le numérique, même si la lanterne est très moderne, et
ses dispositifs complexes animés par des horlogers, loin de
l'artisanat d'autrefois.
Mais la magie fonctionne à merveille, donnant à la musique d'Erik
Satie et de John Cage une résonance plus profonde encore, dans
la dimension des champs magnétiques surréalistes plus que dans
l'anti art dada.
C'est d'autant plus troublant qu'Alexei Lubimov ressemble un peu
au maître d'Honfleur, tel que Man Ray l'a photographié en 1922.
Magnifique pianiste, très à l'aise sur les trois pianos, le normal, le
préparé, et le jouet, il passe sans se troubler des uns aux autres, et
de l'un à l'autre, avec sa lumière frontale allumée, pour ne pas se
perdre au royaume des ombres, celles du lion affamé ou des
chasseurs maladroits.
Pendant que sa complice tourne autour de sa machine, glisse ses
plaques, les anime, jouant avec le titre, l'ambiance, puis préparant
la séquence suivante pendant chaque interlude.
Le premier morceau illustré est « Sur une lanterne », deuxième
moment des Descriptions automatiques. Le premier suivra plus tard,
« Sur un vaisseau ». On imagine Satie, au « Chat noir », rêvassant
et improvisant pendant le spectacle d'ombres du cabaret. Les
images, naïves et humoristiques se succèdent, pleines de chats, de
sirènes, de poissons... Elles éclatent en couleur comme « Le feu
d'artifice » des Sports et divertissements. Dessinées, peintes,
collées, bricolées, toutes s'adaptent avec précision au rythme du
piano en balançant, ou tournicotant comme dans un praxinoscope
animé par Méliès.
Sur les airs de piano préparé, dont Cinéma de Satie, qui sonne très
bien, les images sont plus abstraites, kaléidoscopiques, en
hommage aux Rotoreliefs de Marcel Duchamp, pour qui Cage avait
composé une suite.
Puis après Dream, light show surréaliste d'huiles colorées injectées
les unes sur les autres, Louise Moaty ferme sa lanterne, allume une
bougie, et entonne d'une voix nette et claire un avant-dernier air de
Cage, The wonderful widow of eighteen spring, accompagnée par
des percussions sur le couvercle du clavier.
Avant de réapparaître, sur The Perilous Night, juchée sur l'écran
géant, fabriqué par l'équipe technique du théâtre de Caen,
coproduction oblige, qui est en fait cerclé de barreaux, et derrière
lequel elle se glisse, ombre à son tour ou aiguille d'horloge, dans un
dernier hommage au temps de l'avant cinéma, quand nous
pouvions nous émerveiller loin des milliards de l'industrie des
images et des rêves éveillés.
Louise Moaty retourne dans les airs pour le rappel sur la
Gnossienne no 5, retrouvant le chat de Satie, avant de tracer le mot
« Fin » au pinceau.
Un superbe spectacle, original, poétique, surmusical,
« indispensable » comme disait Cage.
!
Alain Lambert
26 mars 2015
ARTE Y CULTURA
CLÁSICA
InicioMúsicaClásica
Esto no es un sueño, pero
creerás que sí. Alexeï
Lubimov en el Cervantino
23 OCTUBRE, 2015
DANIELA URIBE CLÁSICA, ESCÉNICAS, FESTIVALES, MÚSICA,
TEATRO 0 COMENTARIOS
GUANAJUATO, México.- ¿Cómo resulta la fusión entre lo clásico y
lo contemporáneo en un escenario? Fácil, o por lo menos así lo
hace ver el pianista ruso Alexeï Lubimov, el primer músico en
haber tocado piezas de John Cage, Stockhausen y Ligeti, entre
otros artistas vanguardistas de la Rusa soviética.
This is (not) a dream. Magic Lantern, puesta en escena que se
presentó en el Teatro Juárez de Guanajuato como parte del
Festival Internacional Cervantino y estará el domingo 25 en el
Centro Nacional de las Artes, surge de la obra de John Cage
titulada Dream (1948), donde Lubimov maniobra con un juego de
palabras y explica que el not en el titulo se utiliza de acuerdo con la
percepción del público, al decidir si lo que ven es como un sueño o
no. A la música de Cage se unirán las melodías del músico Erik
Satie, quien fue una gran influencia para Cage, según relata
Lubimov. La obra está acompañada por la artista visual, cantante y
actriz Louise Moaty, quien proyectará imágenes elaboradas sobre
vidrio, a través de una pantalla circular, la cual interpreta la linterna
mágica.
“Ambos fueron personajes sumamente importantes en la música,
pues los dos influenciaron bastante en las próximas generaciones
después de ellos. Por eso y por mi gusto eterno por su música, es
que decidí utilizar sus composiciones para esta pieza”, comentó.
El dialogo, creado entre los fragmentos de las obras de Satie y
Cage interpretadas por Alexeï Lubimov, y las proyecciones de
Moaty, hacen de This is (not) a dream. Magic Lantern una
propuesta teatral multimedia que rompe con los esquemas del
teatro convencional, al mezclar varias disciplinas en el mismo
escenario.
“Aquí yo dejo las tradiciones de los pianistas clásicos a un lado, en
algún punto de la obra dejo de ser músico para convertirme en
actor, y Louise deja la actuación para encantarnos con su bella voz”
explicó el pianista.
Después de esta magnífica propuesta, al día siguiente Alexeï
Lubimov interpretó en el mismo recinto guanajuatense el Concierto
para piano y orquesta No. 1, Op. 15 de Brahms. Lo que fue
pensado ser una sinfonía originalmente, se convirtió en una fusión
de emociones mórbidas y sumamente intensas, con la
majestuosidad de la segunda parte de la pieza.
ふらんす2015年9月号立ち読み「アート&スペクタクル」岡田Victoria朋子 - 白水社
3/12/2015
Paru dans le journal « La France »
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2015
9
Victoria
2015 9
Victoria
0
2015
9
Victoria
おとぎの世界
独創性あふれる演出で独自の世界を紡ぎだす女優兼演出家のルイーズ モアティが、2作目の幻灯ショーで現在フランス内外を公
演中だ。This is not a dream という題ながら、夢とアイデアがいっぱいのちょっと昔風の出し物。2011年5月号でも紹介したが、幻
灯機 lanterne magique は映写機の祖先で、絵が描かれたガラス板と光を組み合わせていろいろなイメージを投影する機械。今回の
公演では、スイスの時計製作工による特別製の機械を使用。1作目よりさらに表現の幅を増が広がった。ロシアのピアニスト、ア
レクセイ
ルビモフが、ピアノ、プレパード ピアノ(弦に異物などを挟んで音質や音量を変化させたもの)、トイピアノを駆
使してサティとケージの作品を奏でる中、19世紀末パリのキャバレー「シャ
ア、マン
ノワール」の影絵ショーや、ピカソ、ピカビ
レイ、カルダーのモビール彫刻などにヒントを得たイメージが、舞台中央に備え付けられた円形のスクリーンに次々
と映し出される。それぞれのイメージは数秒から1分くらいの短いものだが、モアティが舞台の前でガラスやプラスチックのプ
レートを操作する様子を見ることができて楽しい。最後には彼女自身がスクリーンの中に入って、影に変身してしまうというサ
プライズが。昔ながらの手作業と、サティとケージの少々皮肉っぽい音楽が交わって、ノスタルジックなひとときを存分に楽し
める。7月15日 サント音楽祭 Festival de Saintes, Gallia Théâtre.
もうひとつのおとぎ話は、サン リキエ Saint­Riquier 音楽祭の「日本の昔話」。語り部ヤニク
ジョランが、フランス西部ポワ
トヴァンの地方語を交えて、蛇女(メリュジーヌ)の話、雨を振らせなくした仙人の話、現実の冒険が夢に見たとおりだったと
いう若者の話を、琴の吉原佐知子と尺八の神令(じん れい)の音楽で語る。脚色が面白く、フェスティバルの関係者(特に音
楽監督のエルヴェ
ニケなど)も脇役として登場させ、さらに開催地近郊のソム湾(ヨーロッパ有数の野鳥の生息地として有
名)の雨が多い気候なども物語の要素として取り入れるなど、「語り部」芸術を存分に発揮する絶妙の語り口が見事だった。音
楽はすべて伝統的な邦楽で、まず尺八、次いで琴、そして両者の共演で、物語に彩りを添えると同時に、観客が邦楽に親しめる
よい機会ともなった。7月7
12日。
This is not a dream
http://www.hakusuisha.co.jp/news/n12557.html
1/4
ふらんす2015年9月号立ち読み「アート&スペクタクル」岡田Victoria朋子 - 白水社
3/12/2015
@Benoît Labourdette
http://www.louisemoaty.com/_docs/2015_this_is_not_a_dream/img/gif/this_is_not_a_dream_etoile.gif
http://www.louisemoaty.com/_docs/2015_this_is_not_a_dream/img/gif/this_is_not_a_dream_traineau.gif
http://www.louisemoaty.com/_docs/2015_this_is_not_a_dream/img/gif/this_is_not_a_dream_sirene.gif
http://www.louisemoaty.com/_docs/2015_this_is_not_a_dream/img/gif/this_is_not_a_dream_double_trame.gif
幻灯ショー This is not a dream 幻想的なイメージの数々
This is not a dream
…
@Benoît Labourdette
サント音楽祭
上記のサント音楽祭は、質の高い演奏に定評があり、毎年訪れる固定ファンも多い。7月14日夜には、フィリップ
がコレギウム
ヴォカーレ
ヘレヴェッへ
ヘントを指揮してバッハのロ短調ミサ曲を演奏したが、その出来映えの深さと荘厳さは、並みいる
専門家、評論家、愛好家をうならせる最高峰ともいえるものだった。彼は1982年から2002年まで20年にわたってサント音楽祭の
前身「サント音楽アカデミー」の音楽監督を努めたこともあり、場所を知り尽くしての演奏だったと言える。コレギウム
カーレ
ヴォ
ヘントは16日にスキップ サンペの指揮で同じくバッハのカンタータ3曲を演奏し、ソリスト陣では現在急上昇中のフラ
ンスのカウンターテナー、ダミアン ギヨンが目の覚めるような歌声を披露。15日午後には、アンサンブル
ンティックが「ヴェネツィア
バロック
アトラ
テデスカ」と銘打って、ドイツからの影響を受けたヴェネツィアのソナタを、17世紀半ばから18
世紀半ばまで時代を追って紹介。夜には、期待の若手指揮者ラファエル
ピション率いるアンサンブル
ピグマリオンが、「ラ
インの乙女」と題して、ブラームス、シューマン、シューベルト、ワグナーの作品を取り合わせた興味深いテーマコンサートを
開催。若手シリーズでは、14日にチューバ四重奏団 Tub’à l’image を聞いた。リヨン音楽院出身の若手チューバ奏者4人がクラシ
ックのヒット曲を独自の編曲で奏でる。そのテクニックたるや、驚きに次ぐ驚きだ。無声映画や演劇とのコラボレーションも行
う、活躍がおおいに期待される団体。
サント音楽祭は、音楽的な完成度だけでなく、趣向をこらしたプログラムも至極興味深い。7月10日
(おかだ
ヴィクトリア
18日。
ともこ)
© DR
http://www.hakusuisha.co.jp/news/n12557.html
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