Inquinamento con moria di pesci accertato nella Roggia Scairolo in

Fabio Pusterla
UN PROGETTO SEMPRE IN DIVENIRE
La traduzione del testo poetico
Testi
Bellinzona, settembre 2014
LA TRADUZIONE DEL TESTO LETTERARIO:UN CASO SINGOLARE
1. da Philippe Jaccottet, Autriche, l’Age d’Homme, Lausanne 1994 (ma il passo proviene da
Robert Musil, L’homme sans qualité, trad. de P.Jaccottet, Seuil, Paris, 1956, II, 98):
Qu’on s’imagine un chat-huant qui ne sait pas s’il est chat
ou hibou, un être qui n’a aucune idée de lui-même, et l’on
comprendra que ses propres ailes, en certaines
circonstances, puissent lui inspirer une angoisse sans
remède.
2. da R.Musil, L’uomo senza qualità, trad. di Anita Rho, Einaudi, Torino, 1972:
Ci si immagini un roditore che non sa se è uno scoiattolo o un
ghiro, un essere che non ha un chiaro concetto di sé, e si capirà
che in certe circostanze gli può venire una tremenda paura della
propria coda.
3.
da R. Musil, L’uomo senza qualità, trad. di Ada Vigliani, Mondadori, Milano, 1998:
Ci si immagini uno scoiattolo che non sa se è una lepre o un
gatto delle querce, un essere che non ha alcun concetto di sé, e
si capirà che in certi casi può assalirlo una terribile paura della
propria coda.
4. DA Robert Musil, Der Mann ohne Eigenschaften
Man stelle sich ein Eichhörnchen vor, das nicht weiss, ob es
ein Eichhorn oder eine Eichkatze ist, ein Wesen, das keinen
Begriff von sich hat, so wird man verstehn, dass es unter
Umständen vor seinem eigenen Schwanz eine heillose Angst
bekommen kann (…)
2
PHILIPPE JACCOTTET
Portovenere
La mer est de nouveau oscure. Tu comprends,
c’est la dernière nuit. Mais qui vais-je appelant?
Hors l’écho, je ne parle à persone, à persone.
Où s’écroulent les rocs, la mer est noire, et tonne
dans sa cloche de pluie. Une chauve-souris
cogne aux barreaux de l’air d’un vol comme surpris,
tous ces jours sono perdus, déchirés par ses ailes
noires, la majesté de ces eaux trop fidéles
me lasse froid, puisque je ne parle toujours
ni à toi, ni à rien. Qu’il sombrent, ces “beaux jours”!
Je pars, je continue à vieillir, peu m’importe,
sur qui s’en va la mer saura claquer la porte.
Portovenere
Di nuovo cupo il mare. Tu capisci,
è l’ultima notte. Ma chi chiamo? A nessuno
parlo, all’infuori dell’eco, a nessuno.
Dove strapiomba la roccia il mare è nero, e rimbomba
in una campana di pioggia. Un pipistrello
urta come stupito sbarre d’aria,
e tutti questi giorni sono persi, lacerati
dalle sue ali nere, a questa gloria
d’acque fedeli resto indifferente,
se ancora non parlo né a te né a niente. Svaniscano
questi “bei giorni”! Parto, invecchio, che importa,
il mare dietro a chi va sbatte la porta.
CHARLES BAUDELAIRE
Spleen
- Et de longs corbillards, sans tambour ni musique,
Défilent lentement dans mon âme; l’Espoir,
Vaincu, pleure, et l’Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.
Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que l’horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits;
Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l’Espérance, comme une chauve-souris,
S’en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris;
Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D’une vaste prison imite les barreaux,
Et qu’un peuple muet d’infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,
Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.
3
Tu est ici, l’oiseau du vent tournoie,
toi ma douceur, ma blessure, mon bien.
De vieilles tours de lumière se noient
et la tendresse entrouve ses chemins.
La terre est maintenant notre patrie.
Nous avançons entre l’herbe et les eaux,
de ce lavoir où nos baisers scintillent
à cet espace où foudroiera la faux.
« Où sommes nous ? » Perdus dans le cœur de
la paix. Ici, plus rien ne parle que,
sous notre peau, sous l’écorce et la boue,
avec sa force de taureau, le sang
fuyant qui nous emmêle, et nous secoue
comme ces cloches mûres sur les champs.
Sei qui, volteggia l’uccello del vento,
tu mia dolcezza e ferita, mio bene.
Sfuma la luce di antichi torrioni,
la tenerezza schiude i suoi sentieri.
La terra ora ci è patria. E ci inoltriamo
tra l’erba e tra le acque, dentro il bosco,
dal luccichio dei baci in questa vasca
a quello spazio in cui cadrà la lama.
« Dove siamo ? » Perduti dentro il cuore
della pace. Qui, più nessun rumore.
Ma sotto scorza e fango, sotto pelle,
il sange con la sua forza di toro,
che fugge, che ci rimescola e scrolla,
come sui campi i rintocchi sonori.
4
Sois tranquille, cela viendra! Tu te rapproches,
tu brûles! Car le mot qui sera à la fin
du poème, plus que le premier sera proche
de ta mort, qui ne s’arrêt pas en chemin.
Ne crois pas qu’elle aille s’endormir sous des branches
ou reprendre souffle pendant que tu écris.
Même quand tu bois à la bouche qui étanche
la pire soif, la douce bouche avec ses cris
doux, même quand tu serre avec force le nœud
de vos quatre bras pour être bien immobiles
dans la brûlante obscurité de vos cheveux,
elle vient, Dieu sait par quels détours, vers vous deux,
de très loin où déjà tout près, mais sois tranquille,
elle vient : d’un à l’autre mot tu est plus vieux.
Stai tranquillo, verrà! Fuoco, ti accosti!
Perché l’ultimo verso più vicino
sarà dell’iniziale alla tua morte
che non conosce soste sul cammino.
Credi che s’addormenti tra le foglie
o che riprenda fiato mentre scrivi ?
Anche se bevi alla bocca che toglie
ogni arsura, dolce bocca dai brividi
dolci, e se tieni con forza ben stretto
il nodo delle braccia, e siete immobili
nel buio bruciante dei vostri capelli,
viene per vie traverse, ed è invisibile
o già qui presso; viene, stai tranquillo:
da una parola all’altra sei più vecchio.
5
HEDI KADDOUR
SUPERMARCHE'
Chocolats, bière, pâtés, whisky,
gâteaux, elle les regarde se gaver
et la fille déjà saoule, un rouge
vif, l'insulte, veut lui casser
sa guele de vioque, ils rient,
ils crient voleuse, les gardes
arrivent, la touchent, les autres rient
plus fort; elle lâche: Pas moi! C'est eux!
Les gardes fouillent, la fille lui saute
dessus, les gardes tapent et les flics
tapent, ça tape encore dans le bureau
du directeur, les gars menacent, la fille
la griffe, elle fuit, le directeur la suit,
lui crie: Madame, vous oubliez la prime!
SUPERMERCATO
Cioccolatini, birra, paté, whisky,
e torte, lei li guarda rimpinzarsi
e la ragazza già ubriaca, rosso
vivo, l'insulta, che vuole spaccarle
il muso da vecchiaccia, loro ridono,
gridano ladra, le guardie,
arrivano, la toccano, e gli altri ridono
più forte; e grida, lei: Non io! Loro!
Le guardie frugano, le salta la ragazza
sopra, le guardie picchiano e i caramba
picchiano, piovono colpi ancora nell'ufficio
del direttore, i tipi la minacciano, la graffia
la ragazza, lei scappa, il direttore la segue,
grida: Signora, dimentica il suo premio!
6
LA DEMANDE
Tu travailles pour le fric ou pour
la baise, demande à l'infirmière
une femme que les policiers amènent,
prise dans une colère qui n'est déjà
plus à elle. Elle crie: les poules
du haut finissent toujours par salir
celles d'en bas, et s'en va
vers le lit bancal où la chère
innocence se fait une fois encore
recoudre le pucellage. Vous ne voulez
jamais sauver, ajoute-t-elle,
que ce qui est perdu. La télévision,
écrit l'interne sur le formulaire,
semble avoir cessé de l'intéresser.
LA DOMANDA
Lavori per la grana o per scopare
domanda all'infermiera
una donna portata dagli agenti,
in preda ad una collera che già
non è più sua. Grida: le pollastrelle
di sopra finiscono poi sempre per sporcare
quelle di sotto, e se ne va
verso il letto sbilenco in cui la cara
innocenza si fa un volta ancora ricucire
una verginità. Voi non volete,
aggiunge, mai salvare
che quello che è già perso. La TV,
scrive sul formulario l'internista,
sembra che ormai non le interessi più.
7
JACQUES DARRAS
41.
Terrasses, dit Magrelli, vous n'avez en français
Pas le mot qu'italienne notre langue aux toits donne,
Terrasses, vous c'est café, verrière parisienne,
Empiétant au pavé d'où les piétons vous voient
Les passer assis, debout eux sous la pluie
Epaules couchées à même la marche du mouvement,
Terrasses vous c'est la terre à quoi la gravité
Tend sur quoi l'on réfléchit dans la fumée du
Marc, nous, terrasses c'est le ciel de Saint-Marc,
Plumes blanches les Evangiles ces pattes de colombe
Que les anges déléguèrent pour dire qu'ils sont là,
Et les linges de la Vierge qu'on a mis à sécher
En attendant l'amant, l'allure alcménienne,
-Italiens, est-ce à dire que vous marchiez sur l'air?
41.
Terrazze, fa Magrelli, a voi Francesi manca
il termine italiano che vive in mezzo ai tetti,
terrazze per voi è bar, veranda parigina,
che scavalca il selciato dove i pedoni ritti
vi vedono vederli passare, sotto l'acqua,
spalle addossate al senso stesso del movimento,
terrazze per voi è terra, a cui la gravità
tende, su cui riflettere dentro i fumi del marc,
per noi, invece, terrazza è il cielo di San Marco,
piume bianche i Vangeli le zampe dei colombi
che gli angeli si scelsero per dire siamo qua,
e i panni della Vergine messi a seccare al vento
aspettando l'amante dall'andatura alcmania,
-Italiani, vuol dire che camminate in aria?
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