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C’est parti pour la Coupe du monde
Brasiiiiil !
Un tiers de la population
mondiale aura les yeux
rivés sur l'Itaquerao.
Les Verts ont une mission
sacrée, celle de défendre
les couleurs nationales.
Les poulains de Halilo ont
rendez-vous avec l'histoire.
> Lire pages 2, 3 et 4
Quotidien national - Jeudi 12 juin 2014 - N°2040 - Prix : 10 DZD - 1 EURO - ISSN 1112-7406
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LE LIEN
Yanis Ramy
Fennecs,
droit au but
Ils ont une mission sacrée,
celle de défendre les
couleurs nationales. Les
Fennecs devront bouffer du
lion pour affronter des
adversaires qui ont mouillé
leurs maillots pour arriver
aux finales de la plus grande
rencontre footballistique au
monde . Ils doivent se
surpasser pour passer au
second tour. Tant attendu,
ce jour est arrivé.
Aujourd’hui, c’est la
cérémonie d’ouverture dans
les rues de Rio la et dans le
stade qui se parera
officiellement de ses plus
beaux atouts bien que ses
entrailles grondent de colère
des Favelas, car Rio ce n’est
pas uniquement la Samba et
la Saleçao. Ce sont aussi ces
taudis de misère où la
prostitution, la drogue et la
violence y trouvent refuge.
Nation du foot par
excellence, le Brésil aura à
relever plusieurs défis, tels
que l’organisation, la
sécurité et le plus important,
celui des dividendes
commerciaux. C’est pour la
deuxième fois de l'histoire
de la compétition que le
Brésil s'apprête à accueillir
le sport le plus populaire de
la planète. Entre dépenses,
travaux et sécurité, ce
Mondial 2014 est sans
conteste celui de la
démesure. Avec un total de
8 milliards d'euros investis,
le Brésil a en effet placé la
barre très haut, loin devant
l'Afrique du Sud, qui avait
dépensé 3,5 milliards
d'euros pour la Coupe du
monde de 2010. A tel point
que les Brésiliens,
longtemps heureux
d'accueillir l'événement, ont
multiplié manifestations et
mouvements sociaux pour
protester contre le Mondial.
La balle ronde rend fous les
inconditionnels, mais elle
procure aussi la joie, la folie
et la liesse. Les poulains de
Halilhodzic n’ont pas
rendez-vous avec une
compétition sportive, mais
avec l’histoire qu’accompagnent les cœurs de millions
d’Algériens.
Les Verts à l’assaut de Rio
Objectif, le deuxième tour
C’est aujourd’hui que sera donné le coup de starter de la Coupe du monde à Sao Paulo, avec
le match d'ouverture Brésil-Croatie.
B
résiliens et Croates auront ainsi le
grand honneur d'annoncer la couleur
d'un Mondial au cours duquel 32
nations tenteront à leur tour d'entrer
dans l'histoire du sport le plus prisé au monde,
et qui se déroulera de surcroît dans un pays où
le ballon rond a de tout temps été une forte
passion, voire une religion.
L’équipe algérienne de football, qui s’apprête à aborder sa quatrième participation à
une Coupe du monde, tentera de franchir le
cap du premier tour au Brésil, ce qui constituera un exploit historique pour les Verts. Un
cap qui reste possible pour les Fennecs, qui
affronteront les Diables rouges de Belgique
pour le compte de la première journée du premier tour dans cinq jours. Un bon résultat
contre la Belgique, une équipe redoutable,
ouvrirait les portes aux camarades de Sofiane
Feghouli, pour réaliser le rêve le plus attendu
des milliers de supporters algériens en particulier et ceux du monde arabe en général, qui
auront les yeux braqués sur la prestation de
notre équipe nationale.
Halilhodzic très optimiste
Sous la houlette du sélectionneur bosnien,
Vahid Halilhodzic, l'Algérie, qui rencontrera
dans le groupe H, la Belgique, la Russie, et la
Corée du Sud, aura à cœur de réaliser le miracle au pays de la Samba. Même si la mission
semble a priori difficile, elle est néanmoins réalisable. « Nous irons au Brésil pour défendre
crânement nos chances, et essayer de passer au
deuxième tour de la compétition, qui reste
notre principal objectif. Je ne promets pas de
miracle au peuple algérien, mais nous tâcherons d'être à la hauteur », avait indiqué
Halilhodzic dans l'une de ses sorties médiatiques. Ce dernier n’a pas caché sa satisfaction,
lors de la dernière sortie amicale de notre
équipe nationale contre la Roumanie qui a été
le meilleur match de l'équipe nationale depuis
qu'il est en poste, a-t-il déclaré. Il a estimé qu'il
s'agit du match référence pour l'équipe nationale, d'autant plus, a-t-il dit, que le match était
« d'un assez haut niveau ». Halilhodzic évoque
notamment la deuxième mi-temps au cours de
laquelle le rendement de l'équipe s'est amélioré. Des déclarations qui donnent de l’espoir
aux fans des Verts, ces derniers qui seront corps
et âme avec leurs protégés lors de ce grand rendez-vous footballistique. La Belgique sera le
premier adversaire des Verts lors du Mondial.
Le match est prévu le 17 juin à Belo Horizonte.
Les Fennecs auront fort à faire face à cette
équipe, qui effectue son retour au Mondial
après douze ans d’absence. Sur papier, elle est
considérée comme le favori numéro un du
groupe H, en compagnie de la Russie, dirigée
par le rusé Fabio Capello et le géant asiatique,
la Corée du Sud. L’Algérie fait clairement figure
d’épouvantail dans la poule, selon les observateurs de la balle ronde. Les Algériens ne partent
pas avec les faveurs des pronostics, eux dont la
dernière victoire au Mondial remonte à la
Coupe du monde de l’Espagne 1982. En
somme, en dépit de la difficulté de la tâche qui
attend les joueurs de Vahid Halilhodzic, il n'en
demeure pas moins qu'ils n'auront rien à perdre mais tout à gagner dans une compétition
qui devrait tenir toutes ses promesses. Le sélectionneur de l'équipe algérienne de football, a
estimé dimanche dernier, que les Verts « sont
prêts » à aborder la Coupe du monde 2014 au
Brésil tout en nourrissant le secret espoir d'aller le plus loin possible dans cette compétition.
« Nous attendons ce moment depuis trois ans,
nous sommes aujourd'hui au Brésil. Nous
avons beaucoup travaillé pour y arriver. Toutes
les dispositions affichées jusque-là par l'équipe
montrent qu'elle est prête à disputer la Coupe
du monde», a affirmé le coach national, juste
après l'arrivée des Verts au Brésil. Evoquant le
premier adversaire de l'Algérie au tournoi, la
Belgique, Halilhodzic refuse de se mettre dans
la peau d’une victime expiatoire. « Nous ne
pouvons pas dire que la Belgique est plus forte
que nous, mais dans un match tout peut arriver. Si nous voulons vraiment surprendre la
Belgique, il faudra réaliser un match d'exception », a-t-il conclu.
ALGERIE NEWS
Jeudi 12 juin 2014
Les joueurs plus que déterminés
Pour ce faire, l’entraîneur de l’équipe
nationale s’est beaucoup axé ces derniers
jours sur la concentration de ses poulains qui
sont actuellement en conclave à Sorocaba, à
100 km de Sao Paolo.
Ayant disputé déjà deux joutes amicales en
Suisse, les camarades de Abdelmoumen
Djabou ne veulent rien laisser au hasard.
C'est avec un moral au beau fixe que les
Algériens préparent ce grand rendez-vous au
pays de la Samba. En faisant tourner l'effectif
pendant les joutes amicales, le coach bosnien
Vahid Halilhodzic s'est montré optimiste,
même si à ses yeux, des rectificatifs sont à
apporter pendant cette période qui précède la
compétition officielle. Ils sont sur une courbe
ascendante.
Les Brahimi, Ghilas, Djabou, Bentaleb et
consorts sont plus que jamais déterminés à
aller jusqu'au bout de leur rêve, à savoir
atteindre le second tour qui reste réalisable.
Une ambition qui est devenue au fil des journées possible grâce notamment à l'état d'esprit qui anime actuellement le groupe. Aussi,
les trois dernières victoires consécutives en
amical et les sept buts marqués semblent
donner des ailes aux Fennecs pour réaliser un
parcours positif au Brésil.
Les joueurs donnent tous l'impression de
se concentrer entièrement à leur préparation,
afin d’être au rendez-vous dans cinq jours. Le
coach Halilhodzic, qui sait que ses poulains
baignent encore dans l'euphorie des trois belles victoires consécutives en amical, veut les
sensibiliser sur la difficulté de leur mission
lors de ce rendez- vous qui réunira les meilleures sélections du monde entier. Une
manière de leur faire prendre conscience que
le plus dur reste à faire. En attendant, tous les
yeux sont braqués ces jours-ci sur les guerriers du désert. Tous les fans pensent que les
chances de l’équipe nationale de passer au
deuxième tour, sont grandes et intactes au
même titre que leurs adversaires.
Mohammed Zerrouki
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En colère contre lui-même
Le Brésil accueille la Coupe du monde
L'événement devait être une consécration. Pour le Brésil et pour Dilma Rousseff, sa porte-voix. Une fête planétaire
de la paix et du ballon rond avec près d'un tiers de la population mondiale les yeux rivés sur le stade flambant neuf
de l'Itaquerao, dans la banlieue est de la grande Sao Paulo.
A
la tribune d'honneur, pas
moins de onze chefs
d'Etat s'apprêtent à prendre place, aujourd’hui,
aux côtés de la présidente brésilienne pour l'ouverture de la vingtième Coupe du monde.
L'occasion pour l'héritière de Luiz
Inacio Lula da Silva d'affirmer un
leadership que beaucoup lui
contestaient à l'orée de son mandat. Mais Dilma Rousseff a signalé
qu'elle ne prendrait pas la parole.
Contrairement à ses homologues sud-africain, allemand ou
même sud-coréen lors des précédentes éditions, elle ne profitera
pas de cette tribune, par crainte
d'un concert de sifflets de réprobation. L'image de la bronca au stade
de Brasilia lors du coup d'envoi de
la Coupe des Confédérations de
juin 2013 semble avoir laissé des
traces. L'événement avait alors été
marqué par les débuts de la fronde
sociale qui, depuis, n'a eu de cesse
de traverser le pays. Chose impensable jusque-là, dans un pays où le
football est roi, voilà la plus grande
fête sportive au monde fragilisée
avant même d'avoir commencé.
Pour le journaliste et cinéaste
Arnaldo Jabor, c'est le pays qui est
« en colère contre lui-même ».
Moins de 48 heures avant le
coup d'envoi de la Coupe du
monde de football au Brésil, la présidente Dilma est contre la corruption et exhorte ses compatriotes à
réserver le meilleur accueil aux
fans du ballon rond.
Roussef a défendu le coût
induit par l'organisation d'un tel
évènement, se disant au passage
déterminée à lutter. Elle réagissait
ainsi à ceux qui, depuis un an, estiment que les 11 milliards de dollars dépensés par le Brésil pour la
Coupe du monde auraient dû être
consacrés au financement de services élémentaires auxquels une
frange importante de la population n'a pas accès. Dilma Roussef,
qui brigue un second mandat lors
des élections présidentielles d'octobre prochain, a déclaré lors
d'une allocution télévisée que les
investissements consentis dans les
stades, les terminaux aéroportuaires et autres infrastructures
seraient bénéfiques sur le long
terme pour le pays. « Nous avons
fait ceci, avant tout, pour les
Brésiliens », a-t-elle dit, reprenant
sa formule selon laquelle les travaux publics lancés pour le tournoi ne « repartiront pas dans les
valises des touristes ». La Coupe du
monde 2014, qui commencera
jeudi avec le match entre le Brésil
et la Croatie jeudi à Sao Paulo, est
la plus coûteuse depuis le lancement de cette compétition il y a 84
ans. Alors que nombre d'habitants
des 12 villes hôtes de la compétition se plaignent que nombre des
projets de développement ont été
reportés, voire abandonnés, Dilma
Rousseff a tenu à souligner ce qui
avait été accompli. Elle a également rejeté l'idée qui voudrait que
les dépenses liées à la Coupe du
monde ait, d'une manière ou d'une
autre, diminué les investissements
dans le secteur de la santé, celui de
l'éducation et autre service public.
Dilma Roussef, favorite pour le
scrutin du 5 octobre, a déclaré que
les dépenses publiques consacrées
à la santé et à l'éducation figuraient parmi les lignes de budget
qui avaient enregistré la progression la plus marquée pendant sa
présidence. En raison des soupçons de scandales qui entourent la
Fifa, les instances dirigeantes du
football international, et des pratiques de corruption ancrées depuis
longtemps au Brésil, bon nombre
de Brésiliens partent du principe
que le coût élevé de l'organisation
du tournoi, les retards et les promesses non tenues sont le fait de
pratiques répréhensibles. Dilma
Rousseff a déclaré que le gouvernement passe en revue toutes les
dépenses, ajoutant que toute
forme de corruption serait punie.
(Eduardo Simoes, Benoît Van
Overstraeten pour le service français).
Mohamed B.
A propos de la qualification au second tour : ce qu’en pensent les professionnels
Megharia Fodil, ancien joueur de l’EN
Mustapha Kouici, ancien défenseur
de l'équipe nationale
«La clef de qualification se jouera
«Nous pouvons passer
au premier match»
le deuxième tour mais...»
Pour l’ancien défenseur de l’EN, les chances des Fennecs de
passer au deuxième tour sont intactes. « Les quatre équipes
ont les mêmes chances. Mais je pense que notre équipe
nationale a bien préparé ce Mondial, et les deux derniers
matchs amicaux ont démontré que nous avons une équipe
très soudée. Mais je pense que le premier match face à la
Belgique sera la clef de qualification au deuxième tour. Nous
ne devons pas perdre ce match, sinon la mission deviendra
très compliquée. Mais je pense que les deux derniers
matches amicaux ont été très bénéfiques pour l’EN, car cela
leur a permis de combler les lacunes. Enfin, je vous rappelle
que la qualification au deuxième tour se jouera au premier
match » insiste-t-il.
Lakhdar Belloumi, ancienne gloire de l’EN
«Nos chances sont égales par
rapport aux autres équipes»
L’ancienne vedette de notre équipe nationale s’est montrée
très optimiste. « Les chances de se qualifier au deuxième tour
sont égales, le groupe est très équilibré. Mais pour notre EN,
je pense que le match le plus important, et que nous ne
devons pas perdre, c’est celui face à la Belgique. Si nous
gagnons ce match, je pense que la suite sera facile, et nous
pouvons ainsi assurer notre qualification dès le premier
match. Cependant, je pense que notre équipe nationale,
manque un peu de préparation, ce qui pourrait se répercuter
sur son rendement, mais vu le dernier match disputé face à la
Roumanie, je pense que nous avons quand même une équipe
soudée, qui peut créer la surprise au Mondial. Les nouveaux
éléments tels que Bentaleb et Mahrez ont su facilement
comment intégrer le groupe et ont même créé la différence
lors des matches amicaux qu’ils ont disputés. Mais jouer un
troisième match amical sera bénéfique pour le groupe »
décortique-t-il. Pour les points faibles de l’EN, notre
interlocuteur évoque l’axe, qui est selon lui très lourd.
Pour cet ancien défenseur de l’équipe nationale, les chances
des Fennecs sont intactes. « Je pense que nous avons une
très bonne équipe qui peut relever le défi, la preuve, lors des
deux derniers matches amicaux, les joueurs ont démontré
beaucoup de potentiel et de qualité de jeu.
Alors je vous dirais que je suis très optimiste, et je crois que
nous allons passer ce deuxième tour, mais à la condition que
les joueurs doivent avoir le même état d’esprit que celui
démontré lors des matches amicaux, ainsi que beaucoup de
combattivité. Alors je vous dirais, que nous avons les mêmes
chances que les trois autres équipes, mais dans tous les cas
c’est sur le terrain que les joueurs doivent faire la différence.
Cependant, je pense que les compartiments les plus faibles
restent le côté droit et l’axe. Bouguerra n’est plus celui de
2010, sinon, les autres lignes sont bien en place »,
nuance-t-il.
Younès Ifticen, entraîneur
«Gagner le premier match
sera déterminant»
Notre interlocuteur s’est voulu très optimiste, il croit dur
comme fer aux chances de l’EN.
« Notre équipe nationale possède des individualités de très
haut niveau, ce qui est un grand atout pour le groupe. En
plus, nous constatons qu’il existe une cohésion au sein du
groupe, en dépit de l’arrivée des nouveaux joueurs. Mais le
coach a bien su comment enrôler 95% de son effectif lors des
matches amicaux disputés récemment.
Certes, il existe des lacunes notamment au niveau de la
défense, mais je suis persuadé que ce problème sera pris en
charge. Alors pour revenir à nos chances, je vous dirais que
tout dépend du résultat du premier match, faire un bon
résultat devant la Belgique sera déterminant » analyse-t-il.
ALGERIE NEWS
Jeudi 12 juin 2014
Mustapha Hedane, entraîneur
«L’EN a bien préparé ce Mondial»
L’équipe nationale a bien réussi sa préparation, estime
Mustapha Hedane. « Je pense que l’entraîneur national a bien
réussi la préparation de son équipe, la preuve, les deux
derniers matches amicaux, les joueurs étaient à la hauteur
notamment sur les plans physique et technique.
Néanmoins, il existe certaines lacunes, notamment dans la
défense, qui était à l’époque notre point fort, mais je pense
que le coach prendra en charge ce côté. Alors je vous dirais
que notre équipe est presque prête, la qualification est
jouable, il suffit d’avoir cette confiance en soi » prône-t-il.
Mounir Zeghdoud, ancien défenseur
de l’EN
« Il faut être confiant »
« Certes il s’agit de la Coupe du monde, mais je crois en les
chances de notre EN, et je dirais même que la qualification au
deuxième tour est jouable, nous avons toutes les chances de
passer. Mais il faut avoir de la confiance, et jouer match par
match, et j’espère que nos joueurs seront à la hauteur le
jour J. »
Cherif El Ouazzani, ancien joueur
de l’EN et entraîneur
« Nous avons une bonne équipe
qui peut créer des surprises au
Mondial »
Pour cet ancien joueur de l’EN, les deux matches amicaux ont
été très bénéfiques pour les coéquipiers de Bouguerra.
« C’était une bonne chose, c’est une occasion pour faire
enrôler le groupe et les joueurs qui manquent de
compétition. Les joueurs étaient à la hauteur, certes nous
avons affronté de grandes équipes, mais nous avons aussi
une bonne équipe qui peut relever le défi » estime-t-il.
Propos recueillis par Yahia Maouchi
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Des joueurs et des chiffres
236 joueurs de Brésil 2014 ont déjà
participé au moins une fois à la Coupe
du monde. L'Espagne est l'équipe la
plus expérimentée en la matière, avec
16 joueurs, devant l'Uruguay (15) et le
Cameroun (13). Faryd Mondragon, qui
a découvert le tournoi dès 1994 aux
États-Unis, affiche quant à lui la plus
grande longévité. Le gardien de but
colombien était également présent
lors de France 1998, aux côtés de
Samuel Eto'o et Gianluigi Buffon. Ce
dernier est seulement le troisième
joueur de l'histoire – après le
Mexicain Antonio Carbajal et
l'Allemand Lothar Matthäus – à être
sélectionné pour une cinquième
Coupe du monde. Ses deux
prédécesseurs ont en revanche joué à
chaque fois, alors que le gardien
italien n'a pas disputé la moindre
minute de France 1998. Il devrait
néanmoins prendre part au Brésil à sa
quatrième édition. Une performance
que visent également DaMarcus
Beasley (États-Unis), Iker Casillas et
Xavi (Espagne), Samuel Eto'o
(Cameroun), Miroslav Klose
(Allemagne) et Rafael
Marquez(Mexique). Eto'o a déjà égalé
un record africain en étant appelé
pour sa quatrième Coupe du monde,
comme Jacques Songo'o et Rigobert
Song avant lui.
Sur la Toile
Les Brésiliens
toujours divisés
«La Coupe du monde aura lieu, bien sûr, et elle va coûter cher.
Et que restera t-il après ? Rien, sauf si l'on gagne la compétition.»
A
la veille de l'ouverture du Mondial, les
Brésiliens n'économisent pas leurs critiques liées aux dépenses excessives et aux
problèmes d'infrastructures et d'organisation dans le pays. Mais à l'approche de la compétition, un contre-mouvement veut aussi faire
croire que, malgré les difficultés, la Coupe du
monde sera une réussite. Un jour avant le match
d'ouverture de la Coupe du monde de football
entre l'équipe brésilienne et la Croatie, la fronde
sociale ne cède pas au Brésil. Les critiques contre
les dépenses liées au Mondial déferlent sur les
réseaux sociaux et des manifestations sont prévues
durant tout le mois de juin.
Les réseaux, vitrines de la contestation brésilienne sur Facebook, plusieurs mouvements
sociaux se mobilisent dans le but de transformer
cet événement planétaire en plateforme revendicative. Sur une page créée par les protestataires, plus
de 7 000 personnes ont confirmé leur participation à une manifestation prévue pour ce jeudi. La
grève des fonctionnaires du métro à São Paulo, qui
a provoqué des embouteillages gigantesques dans
la ville, en est un exemple. De retour au travail ce
mardi, les employés n'ont pas exclu une nouvelle
mobilisation demain. Sur les réseaux sociaux, la
Coupe du monde des mécontents est représentée
par le mot-dièse #NaoVaiTerCopa ( « Il n'y aura
pas de Coupe du monde », en français). Utilisé
pour la première fois au mois de janvier, il a déjà
été mentionné 60 000 sur Twitter et Instagram, le
réseau de photos acheté par Facebook très prisé
par les Brésiliens. « Cette campagne a 'capturé' le
sentiment de frustration des Brésiliens et ne seraitce que pour cela, elle a été victorieuse. Le
#NãoVaiTerCopa a réussi à dépasser le populisme,
a exposé les fragilités, la corruption et a généré des
doutes », a résumé une internaute brésilienne sur
Facebook.
Critique de l'organisation
du Mondial
En référence au mot-dièse #NaoVaiTerCopa, le
publicitaire brésilien Raphael Evangelista, 26 ans, a
inventé, en février, la campagne #VaiTerCopaSim
(« Oui, la Coupe du monde aura lieu », en français). Plus de 80 000 personnes ont adhéré au
mouvement, une façon apolitique de critiquer
l'organisation du Mondial, qui a renforcé, selon
lui, quelques clichés sur le pays « du foot et du
Carnaval ».
« La Coupe du monde aura lieu, bien sûr, et elle
va coûter cher. Et que restera-t-il après ? Rien, sauf
si l'on gagne la compétition. On aime le foot et la
Coupe du monde, bien sûr. Mais on sait aussi qu'il
s'agit d'un cirque qui a mis le Brésil au devant de
la scène », a déclaré le publicitaire au site brésilien
UOL. La décision de la présidente Dilma Rousseff
de ne pas faire de discours à l'ouverture du
Mondial illustre bien l'ambiance plutôt tiède qui
règne dans le pays. L'année dernière, à l'occasion
de la Coupe des Confédérations, la chef d'Etat brésilienne avait été huée par les supporters à Brasília.
La politique et le sport font-ils
bon ménage
« Vous pouvez dire ce que vous voulez. J'aime la
Coupe du monde. Aujourd’hui, je vois mon quartier pulser. C'est là que la Coupe du monde va
commencer et que le monde va s'arrêter », a écrit
sur sa page Facebook Marcos Sergio Silva, un journaliste brésilien qui a grandi dans le quartier
d'Itaquera, où aura lieu le match d'ouverture à São
Paulo. Ce quartier est aussi situé dans l'une des
zones plus pauvres de la capitale. Le ministre brésilien du Sport, Aldo Rebello, défend lui aussi
l'idée qu'il faut séparer le sport de la politique.
« Au Brésil, le football aide à insérer la population
la plus pauvre. La Coupe du monde est une compétition sportive, pas une institution chargée de
régler les problèmes du pays », a t-il déclaré au
magazine Epoca. « Les manifestations sont nécessaires, mais le mouvement 'Não Vai Ter Copa' est
exagéré. La Coupe du monde aura lieu et essayer
d'empêcher cela est ridicule. Il ne s'agit pas d’arrêter de protester pendant le Mondial, mais utiliser
la visibilité de la compétition pour mettre en évidence le mécontentement social », conclut le journaliste sportif Paulo Armando, dans une tribune
publiée par le site Brasil Post.
M. B.
ALGERIE NEWS
100% des joueurs de la sélection
de Russie pour Brésil 2014 évoluent
dans leur championnat national.
L'Angleterre arrive juste derrière, avec
95,6% de joueurs de Premier League,
soit 22 sur 23. Le gardien de but du
Celtic Fraser Forster est le seul
«expatrié». Seuls 4,3 % des joueurs
(1 sur 23) de la Bosnie-Herzégovine,
de la Côte d'Ivoire, du Ghana et de
l'Uruguay jouent en revanche dans le
pays qu'ils représentent.
68
comme le nombre de bougies
que Fabio Capello, doyen des
sélectionneurs de Brésil 2014,
soufflera pendant la compétition. En
charge de la Russie, l'Italien
deviendra par ailleurs le quatrième
entraîneur le plus âgé de l'histoire de
la Coupe du monde. Une liste
dominée par Otto Rehhagel, qui avait
71 ans en 2010 avec la Grèce.
L'Uruguayen Oscar Tabarez (67 ans et
3 mois) et le successeur de Capello
sur le banc anglais, Roy Hodgson (66
ans et 10 mois), seront les deux
autres plus vieux sélectionneurs au
Brésil.
58 joueurs célébreront leur
anniversaire au cours de Brésil 2014.
Le Chilien Mauricio Isla (26 ans) et
l'Australien Eugene Galekovic (33
ans) seront les deux premiers à
souffler leurs bougies, le 12 juin, pour
l'ouverture de la compétition. Le
doyen de la Coupe du monde, Faryd
Mondragon, fêtera quant à lui ses
43 ans le 23 juin, la veille du 27e
anniversaire de Lionel Messi. Le
Ghanéen John Mensah et le
MexicainGuillermo Ochoa rêveront
sans doute de s'offrir une finale le
jour de leur anniversaire, le 13 juillet
prochain.
52championnats différents seront
représentés lors du tournoi.
L'Angleterre est celui qui fournira le
plus gros contingent, avec 114 des
736 joueurs (15,4 %) issus de la
Premier League ou des divisions
inférieures. L'Allemagne et
l'Italiecomplètent le podium, avec
respectivement 81 et 78 joueurs.
Parmi les 297 clubs représentés, 28
sont par ailleurs situés en Angleterre,
contre 21 pour l'Allemagne. Le Bayern
Munich est le club à compter le plus
d'internationaux au Brésil. Avec 15
joueurs, le champion d'Allemagne
Jeudi 12 juin 2014
devance Manchester United d'une
unité. La Turquie mène la danse des
pays non qualifiés pour la Coupe du
Mmonde, avec 26 joueurs de son
championnat appelés dans les
différentes sélections. L'Europe est de
loin le plus gros fournisseur de la
compétition. 76 % des joueurs
engagés au Brésil évoluent en effet
sur le Vieux Continent. L'Algérie est
par ailleurs la deuxième équipe de
l'histoire, après la Serbie il y a quatre
ans, à présenter des joueurs issus de
23 clubs différents.
29 ans,
c'est la moyenne d'âge
de l'Argentine, la sélection la plus
âgée de Brésil 2014. Le Honduras,
l'Iran, le Portugal et l'Uruguay sont
sur les talons de l'Albiceleste, avec
seulement cinq mois de moins. Le
Ghana (25 ans et 6 mois de moyenne
d'âge) est en revanche l'équipe la
plus jeune de la compétition, devant
l'un de ses rivaux africains, le Nigeria
(25 ans et 10 mois), et la Belgique (25
ans et 11 mois).
27 ans et 5 mois est l'âge moyen de
l'ensemble des joueurs observé lors
des trois dernières éditions de la
Coupe du monde. Ce chiffre n'a
presque pas bougé au cours des deux
dernières décennies. États-Unis 1994
présentait en effet la même moyenne
d'âge que les millésimes 2006, 2010
et 2014. Les joueurs étaient en
moyenne plus âgés de deux mois lors
de France 1998, avant de redescendre
légèrement à 27 ans et demi pour
Corée/Japon 2002.
20
anciens vainqueurs de la Coupe
du monde tenteront de soulever une
nouvelle fois le trophée au Brésil.
Sans surprise, l'Espagne fournit le
plus gros de ce contingent, avec 16
joueurs titrés en 2010, auxquels
s'ajoutent les rescapés italiens de
l'édition 2006 : Andrea Barzagli,
Gianluigi Buffon, Daniele De Rossi
etAndrea Pirlo. Aucun des champions
du monde brésiliens de 2002 ne sera
en revanche représenté, Kaka et
Ronaldinho n'ayant pas été retenus
dans la liste des 23 de Luiz Felipe
Scolari. Avec 16 joueurs sacrés lors de
l'édition précédente, l'Espagne établit
un nouveau record en la matière,
devant la France de 2002 et ses 13
champions du monde en titre.
18 ans et 1 mois,
Tel est
l'âge du plus jeune joueur de Brésil
2014, Fabrice Olinga. S'il rentrait en
jeu, le Camerounais deviendrait le
neuvième joueur le plus précoce de
l'histoire de la compétition. Trois de
ses compatriotes le devanceraient
malgré tout dans ce classement :
Samuel Eto'o (deuxième à l'âge de
17 ans et 3 mois), Salomon Olembe
(quatrième à 17 ans et 6 mois) et
Rigobert Song (septième à 17 ans et
11 mois). Le plus jeune joueur à avoir
jamais évolué en Coupe du monde est
le Nord-Irlandais Norman Whiteside,
seulement 41 jours après son 17e
anniversaire, lors d'Espagne 1982. Le
latéral gauche anglais de 19 ans Luke
Shaw et l'Américain Julian Green, d'un
mois son aîné, compléteront le
podium au Brésil derrière Olinga.
14 buts en Coupe du
monde, c'est le total que
Miroslav Klose, joueur le plus
prolifique de l'histoire du tournoi à
participer à Brésil 2014, tentera
d'améliorer pendant la compétition.
L'attaquant allemand n'est qu'à une
longueur du record établi en 2006 par
le Brésilien Ronaldo. Il peut
également devenir le troisième joueur
de l'histoire à marquer lors de quatre
éditions différentes, après son
compatriote Uwe Seeleret le grand
Pelé.
> A C T U
5
11 recommandations sanctionnent la Conférence nationale de transition
Un document sera proposé au pouvoir
Un organisme de concertation et de suivi sera constitué par la Coordination nationale pour les libertés et la transition
démocratique. Telle est la principale des 11 résolutions de la conférence nationale de transition, tenue mardi à Zeralda.
«
L
a CNLTD se charge de poursuivre les consultations avec
les partis et personnalités afin
de garantir le maintien de la
coordination et du travail commun avec les
participants », annonce un communiqué
sanctionnant les travaux de la Conférence
nationale de transition. La CNLTD relève
que les interventions ayant marqué cette
rencontre étaient «concentrées». « Un
débat libre, riche et transparent » a caractérisé les travaux de la conférence, considérée
par tous les participants comme « une rencontre nationale historique et un évènement important dans l’histoire de l’Algérie
indépendante », ajoute-t-on dans le même
document. Cette rencontre, estime la
CNLTD, « est fondatrice d’une nouvelle
étape du combat pour un consensus autour
de la transition, ses étapes et ses mécanismes ». Après avoir établi le diagnostic de la
« crise » que vit l’Algérie et « le blocage qui
mènera à l’effondrement de l’Etat », expliquent les rédacteurs du document final, la
conférence a adopté onze recommandations qui constitueront la feuille de route à
adopter pour l’avenir. Ainsi, outre « l’organisme de concertation et de suivi », il y a
lieu de « poursuivre le combat pour une
véritable transition, de façon à concrétiser
la souveraineté du peuple qui aura à choisir
ses représentants et son droit à les interpeller ou les destituer », « approfondir le dialogue, enrichir la plateforme de la première
conférence avec les interventions et les propositions et préparer un document consensuel qui sera proposé au pouvoir et à la
société ». Aussi, les participants qui « appel-
lent le pouvoir à ne pas rater l’occasion historique » de la conférence pour s’associer
au processus de transition, ont résolu de
communiquer continuellement avec toutes
les composantes du peuple algérien, le
mobiliser pour lui inculquer la démocratie,
les libertés et les droits, à travers des activités, des conférences et autres rencontre
politiques. La première conférence de transition recommande, entre autres, de « faire
participer les jeunes et la femme » dans le
processus de transition, comme elle compte
« élargir le front des partis et personnalités
convaincus du changement et de la transition». Par ailleurs, la CNLTD n’a pas manqué d’insister sur « une réconciliation
nationale fondée sur la vérité et la justice »,
prenant acte de l’intervention de Me Ali
Yahia Abdenour, militant des droits de
l’homme et ancien président de la LADDH.
Hanoune a-t-elle choisi son
camp ?
Ce sont toutes les interventions et les
propositions des uns et des autres qui ont
trouvé, pour ainsi dire, leur place dans le
document final de cette première conférence, à laquelle ont pris part presque tous
les partis et personnalités politiques de
l’opposition, après de longues années de
division. Un pari réussi pour les ex-boycotteurs de la présidentielle que sont le MSP, le
RCD, le FJD, Jil Jadid, Ennahdha et Ahmed
Benbitour, ancien Chef de gouvernement.
Ces six membres de la CNLTD ont eu ce
long souffle pour aller jusqu’au bout de
leur initiative et sont parvenus à tenir et
réussir cette conférence, malgré les intimi-
dations, les entraves et les obstacles orchestrés par l’administration. Seuls grands
absents, peut-être, à relever lors de cette
rencontre, Liamine Zeroual et Sid-Ahmed
Ghozali. L’ancien président n’a pas été au
rendez-vous bien qu’il « partage la démarche de la CNLTD », nous confie Soufiane
Sekhri, porte-parole de Jil Jadid. Ce dernier
garde l’espère de voir Zeroual rejoindre la
coordination ou, le moins, « envoyer un
message de soutien ». Autre absent à la
Les ordures inondent les trottoirs
Alger « la blanche » a noirci
L
e ramassage des ordures à Alger
fait grandement défaut, sans
perspectives d’amélioration. De
jour en jour Alger « la Blanche » perd
de cette qualité « identitaire » ressemblant de plus en plus à une vaste poubelle à ciel ouvert. Il faut voir ces rues,
impasses et périphéries devenues de
véritables dépotoirs enlaidissant une
capitale qui se paupérise chaque jour
un peu plus. Les sacs-poubelles éventrés laissent apparaître les restes de
repas et détritus divers, étalés à même le
sol et libérant des odeurs nauséabondes
de putréfaction, la voilà la nouvelle
image de la capitale de l’Algérie ! En
effet, désormais il faut regarder où mettre les pieds et se boucher le nez.
Pourquoi les autorités publiques ne
font-elles rien pour mettre un terme à
cette situation pour redonner à Alger
son lustre d’antan ? Et les habitants,
dont l’incivisme s’est accentué ne font
rien pour respecter un minimum de
règles de propreté par le simple geste de
se conformer aux normes de convenance. Les APC font-elles convenablement leur travail consistant au nettoyage des rues et avenues et maintenir
l’image de marque de la première ville
du pays ? Certes, les autorités ne font
pas toujours ce qui était attendu d’elles,
mais ils faut également relever, hélas, la
disparition du civisme citoyen de la vie
quotidienne des Algériens dans les villes et villages en général et dans les
grandes cités en particulier. Si les adultes balancent des sacs poubelle par les
fenêtres, que voulez-vous obtenir de
leurs enfants ? Chacun de nous peut
faire un geste de civisme et jeter les
ordures durant la nuit dans un sac hermétiquement fermé et surtout dans des
endroits prévus à cet effet.
Malheureusement, c’est toujours
après le passage du camion de ramassage des ordures que les habitants sortent leurs sachets d’ordures.
Les communes d’Alger
submergées par les
ordures
Les habitants ont du mal à comprendre le sens du civisme. C’est rare de
trouver une cité populaire qui ne soit
pas « ornée » de poubelles ou des
détritus jetés en vrac sur la chaussée. La
cité sur le haut du boulevard Bougara à
El Biar, connue sous le nom de
«l’Africana » est l’exemple concret de
l’incivisme citadin. Ces derniers sont
entourés d’un tas de poubelles qui exaspèrent les visiteurs. Un autre phénomène qui caractérise les Algériens, c’est
le jet de poubelles et de bouteilles vides
par les fenêtres. Donc, les citoyens ne
facilitent pas la tâche aux agents de la
société de nettoyage et d’hygiène
Netcom, rendant leur mission plus difficile. Selon les éboueurs, certains habitants d’Alger jettent leurs ordures à tout
moment de la journée, mais aussi la
nuit. En effet, la majorité des citoyens se
débarrassent de leurs ordures à toute
heure et ne se donnent même pas la
peine de les mettre dans des sacs poubelle fermés pour faciliter la tâche aux
éboueurs qui ne peuvent pas, à eux
seuls, faire face à ces montagnes d’ordures.
Il est à rappeler que 30 000 bacs sont
mis à chaque coin de rue et à chaque
entrée d’immeuble, et des endroits spéciaux ont été aménagés pour le dépôt
des déchets domestiques. Toutefois, un
grand nombre de citoyens ne respectent
pas cette pratique et continue de jeter
de grandes quantités de déchets sur les
trottoirs, aux entrées des immeubles et
devant les murs. Selon l’enquête internationale Mercer, publiée l’année dernière, Alger a été classée à la 179e place
sur 221 dans son classement sur la qualité de la vie, faisant d’elle l’une des villes les plus sales dans le monde.
L’Algérie avait été mal notée sur ses
infrastructures, sa propreté, ses transports, ou son approvisionnement en
eau et en électricité.
Khalil Merdaci Khaled
ALGERIE NEWS
Jeudi 12 juin 2014
conférence, Louisa Hanoune. Il paraît que
la première dame du PT a définitivement
signé son divorce avec l’opposition et choisi
son camp. Absente d’un tel rendez-vous, il
ne reste plus rien à Hanoune de quoi crier
son opposition au pouvoir. Elle qui s’est
distinguée ces dernières années par ses attaques contre les islamistes et autres adversaires de Bouteflika, évitant à ce dernier la
moindre critique.
Aïssa Moussi
Accident de circulation
13 morts et 14 blessés
en 24 heures
Plusieurs accidents de la circulation ont été
enregistrés par les éléments de la Protection civile,
durant les dernières 24 heures, dont dix les plus
mortelles ayant causé le décès de 13 personnes
sur les lieux de l’accident et 14 autres blessés,
traités et évacués vers les structures hospitalières.
Le bilan le plus lourd a été enregistré dans la
wilaya d’El-Bayadh avec quatre personnes
décédées et une autre blessée, suite à une
collision entre deux camions survenue sur la route
nationale n° 6 dans la commune de Heither.
Durant la même période, les unités de la
Protection civile ont enregistré 2 819 interventions,
dans les différents types d’intervention pour
répondre aux appels de secours pour des
accidents de la circulation, domestiques ou
évacuations sanitaires. En outre, les secours de la
protection civile sont intervenus pour l’extinction
d’un incendie urbain dans la wilaya Khenchela. Cet
incendie a causé des gênes respiratoire à trois
personnes évacuées vers l’hôpital local. À Alger,
les secours sont intervenus, avant-hier soir, suite à
un effondrement partiel d’une vieille bâtisse dans
la rue Abdelkader Ben M'Barek à la place 1er-Mai.
Cet effondrement a causé des fractures à un vieux
âgé de 83 ans, au niveau de la jambe et des
ecchymoses au niveau du visage. Quelque 1 033
interventions ont été effectuées suite à la mise en
place, depuis le 1er juin, du dispositif de la
surveillance des plages et des baignades à travers
les wilayas côtières où 563 personnes ont été
secourues et sauvées de noyade. Cinq personnes
sont décédées, dont quatre, en dehors des
horaires de surveillance et une personne dans les
plages interdites à la baignade. S’agissant des
personnes noyées dans les réserves d’eau, les
unités de la Protection civile ont enregistré le
décès de six personnes dont deux cas dans les
mares d’eau et retenues collinaires. Une personne
a trouvé la mort dans les barrages, deux dans les
oueds et une autre dans un lac.
Mohammed Zerrouki
6
> A C T U
Distribution de l'eau
Le gouvernement renonce
à la gestion déléguée
Le gouvernement a décidé de renoncer à la gestion déléguée des services publics de l'eau dans les grandes
métropoles, confiée depuis 2005 à des entreprises internationales, en optant pour une nouvelle formule d'assistance
technique, a annoncé mercredi le ministre des Ressources en eau, Houcine Necib.
«
N
ous avons décidé
avec l'accord du
gouvernement
d'aller vers une
nouvelle formule de gestion de
l'eau où l'intervention des opérateurs étrangers devra s'opérer
selon une nouvelle formule du
contrat d'assistance technique», a
déclaré Necib dans un entretien
accordé à l'APS. Afin d'améliorer
la distribution de l'eau dans les
grandes villes, l'Etat avait délégué
sa gestion en 2005 à des opérateurs internationaux. Le Français
Suez Environnement s'est vu
confier la gestion de l'eau dans la
capitale et Tipasa. En plus de Suez
environnement l'Etat avait signé
des contrats de gestion des services publics de l'eau avec la Société
des eaux de Marseille pour
Constantine et aussi avec
l'Espagnol Agbar pour la wilaya
d'Oran. La distribution de l'eau
dans les wilayas d’Annaba et d'El
Taref a été confiée à l'Allemand
Gelssen Wasser. Les entreprises
qui seront reconduites à la fin de
leur contrat de gestion déléguée
seront retenues comme des partenaires techniques qui vont assister
les filiales de distribution algériennes dans des domaines bien
précis, selon les explications du
ministre. « Actuellement nous
nous orientons vers une autre
forme de partenariat, celle de l'assistance technique, nous estimons
que
nos
filiales
peuvent
aujourd'hui se suffire d'un encadrement décisionnel exclusivement algérien qui sera soutenu
par une expertise internationale
choisie et ciblant les domaines où
le déficit est encore présent», indiqué Necib. Les domaines enregistrant toujours des déficits et
nécessitant l'expertise étrangère
ont été déjà définis selon une évaluation objective, a enchaîné le
ministre, citant en cela le domaine
de la relation avec les clients qui
n'est pas encore maîtrisé par les
entreprises algériennes. « On va
aller vers une reconduction aménagée, nous allons gérer avec l'objectif de préserver les acquis pour
Blida
Les étudiants de
l’université «Saâd
Dahlab» mécontents
L
es étudiants de l’université « Saâd
Dahlab » de Blida comptent recourir à la protestation. A l’origine, un
retard dans l’affichage des résultats du
deuxième semestre. Pis encore, l’administration décide de tenir les examens de
rattrapage lundi prochain. Ce qui rajoute
l’huile sur le feu, c’est la programmation
des soutenances de mémoire de fin d’année pour les étudiants de troisième année
et ce dans plusieurs départements.
Les étudiants sont mécontents et ne
savent pas quoi faire et comment réagir. «
Ma soutenance est programmée ce jeudi,
alors que je n’ai aucune idée sur mes
notes des examens du deuxième semestre
(…) nous sommes dans un doute terrible
devant le silence de l’administration »,
confie une étudiante.
Selon notre interlocutrice, les étudiants sont désemparés et veulent exprimer leur colère. Ils demandent notamment de reporter les examens de rattrapage jusqu’après l’affichage des résultats.
Les étudiants de l’université de Blida
réclament également le droit à la consul-
tation des copies des examens, estimant
que les professeurs font plusieurs fois des
erreurs dans la correction des copies.
« La consultation nous permet de
confirmer que la note qui nous a été donnée est la bonne. Personnellement j’ai
corrigé ma note à maintes reprises (…) il
faut dire que des étudiants refont parfois
pour un ou deux points, donc c’est primordial d’organiser cette année encore
les consultations », explique un autre étudiant. Les étudiants expliquent la décision de l’administration par l’approche
du mois de ramadhan qui est prévu pour
la fin du mois de juin. Ils af- firment que
l’administration veut se débarrasser de
tous les examens à cause des vacances.
Devant le mécontentement des étudiants
et leur menace de protester, le rectorat de
l’université Saâd Dahlab préfère garder le
silence pour ne pas dégénérer la situation. Il faut dire que ce problème est également vécu, chaque année à cette
période, dans de nombreuses universités
du pays.
H.Z.
ALGERIE NEWS
ne pas reculer, voire même les
améliorer, a souligné Necib.
Evaluant l'ancienne formule de
gestion de l'eau, le ministre a
relevé qu'à l'exception de l'expérience d’Annaba et d'El Taref qui
s'est avérée non concluante et
pour laquelle les actionnaires,
l'Algérienne des eaux (ADE) et
l'Office national de l'assainissement (ONA) ont pris à temps les
dispositions nécessaires en résiliant le contrat, les autres partenariats ont été globalement positifs.
Ces contrats ont permis particulièrement d'améliorer la distribution de l'eau en H24, la réparation
des fuites ainsi que le rapprochement des usagers et le transfert du
savoir-faire. L'Espagnol Agbar qui
gère la distribution de l'eau à
Oran sera reconduit comme
accompagnateur technique, selon
la nouvelle formule de gestion.
Les négociations entre le ministère des Ressources en Eau et
Agbar qui avait obtenu les meilleures performances avec l'ancienne formule ont été bouclées
dans ce sens. Interrogé par ailleurs
sur l'avancée de l'arbitrage international opposant l'Algérie à
l'Allemand Gelssen Wasser après
la résiliation de son contrat à
Annaba, le ministre a indiqué que
la procédure de l'arbitrage a été
momentanément
suspendue.
Pour le différend avec « Gelssen
Wasser on est à l'aise, la procédure
d'arbitrage a été momentanément
suspendue, ils veulent un rapprochement, un règlement à l'amiable », a -t-il répondu. « C'est une
résiliation au tort exclusif, on leur
a fait supporter toute la responsabilité de toutes les défaillances,
avec payement de préjudices», a
ajouté le ministre.
Yanis Ramy
Sommet mondial sur la société
de l'information (SMSI)
Une entreprise
algérienne en TIC
récompensée
L’
Union internationale des télécommunications (UIT) a annoncé,
mardi soir, les noms des lauréats
des prix récompensant des projets liés au
SMSI pour 2014, à l'occasion de la
Manifestation de haut niveau SMSI+10, qui
s'est ouverte avant-hier à Genève. L'édition
2014 du concours récompensant des projets
en rapport avec le SMSI offre l'occasion
d'identifier et de présenter des exemples et
modèles de réussite facilement reproductibles et qui donnent aux populations locales
des moyens d'agir, compte tenu des efforts
déployés par les parties prenantes pour
atteindre les objectifs du SMSI.
Dix-sept projets ont été récompensés
pour leur contribution remarquable au renforcement de la mise en œuvre des résultats
du Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI). En effet, le premier prix est
revenu au ministère des Technologies de
l'information et des communications de la
Colombie, suivi du Fonds d'investissement
du Ghana pour les communications électroniques (Ghana). Ainsi, le troisième prix
Jeudi 12 juin 2014
revient à une entreprise algérienne «GEOSYS». Cette rencontre est centrée sur le bilan
sur dix ans de la mise en œuvre des résultats
du Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI), qui s'était déroulé à Genève
en 2003 et à Tunis en 2005. Le SMSI+10
fixera de nouvelles priorités en vue de renforcer le rôle de catalyseur joué par les TIC
dans le programme de développement pour
l'après-2015.
Un nombre croissant d'entités, dont des
gouvernements, des organisations internationales, le secteur privé, la société civile, des
établissements universitaires et d'autres
représentants de différents secteurs, participent au concours récompensant des projets
en rapport avec le SMSI, afin d'échanger de
bonnes pratiques quant à la mise en œuvre
des résultats de ce Sommet. Cet engagement
met en valeur le caractère inclusif et l’efficacité du processus du SMSI dans l'optique de
l'édification de la société de l'information.
Plus de 140 projets ont été retenus pour
l'édition 2014 de ce concours.
H.Z.
> C A P I T A L
CRASH
BOOM
Le moral des dirigeants de
petites et moyennes
entreprises américaines a
atteint en mai son plus haut
niveau depuis plus de six ans
et demi, un nouveau signe
suggérant une accélération de
la croissance de la première
économie mondiale. La National federation of independent
business (NFIB) a annoncé que son « indice de l'optimisme
des PME » avait progressé de 1,4 point, le mois dernier, à
96,6, le chiffre le plus élevé enregistré depuis septembre
2007. Cet indicateur, considéré comme un bon baromètre de
la santé de l'économie, est en hausse pour le troisième
mois consécutif. Cinq des dix composantes de l'indice ont
progressé en mai, parmi lesquelles les ventes et les
prévisions de bénéfices, et les PME se déclarent
majoritairement très optimistes pour les six mois à venir. La
proportion d'entreprises prévoyant d'augmenter leurs
effectifs a également augmenté.
LE CHIFFRE
La chaîne américaine de
magasins d'électronique
grand public RadioShack a
annoncé avoir creusé ses
pertes au premier trimestre
en raison notamment des
remises consenties sur les
prix des tablettes et des
smartphones et de ventes décevantes dans
l'électroménager. L'action du distributeur chutait d'environ
22% dans les transactions d'avant Bourse. Affaibli par le
départ de plusieurs de ses dirigeants et par une
concurrence de plus en plus vive de groupes comme Best
Buy, Amazon et Wal-Mart, RadioShack a vu ses ventes
reculer depuis 2010 et vient d'enchaîner neuf trimestres
consécutifs de pertes. En mars, il a annoncé prévoir de
fermer jusqu'à 1 100 points de ventes jugés insuffisamment
rentables. Il a toutefois annoncé en mai avoir trouvé des
accords avec des créanciers qui vont lui permettre de
conserver certains d'entre eux.
Micro-entreprises
De nouvelles modalités
introduites
Un arrêté interministériel vient d’être publié au J ournal officiel et fixant
les modalités d'octroi préférentiel de la commande publique aux microentreprises.
C
et arrêté précise que lorsque
certains besoins des services
contractants, dans le cadre
de marchés de travaux,
fournitures, études ou services, peuvent être satisfaits par des microentreprises, le service contractant,
sauf exception dûment justifiée, doit
leur réserver, exclusivement, les prestations y afférentes, dans la limite du
seuil de
20 %, au maximum, de
la commande publique, prévu à l'article 55 du décret présidentiel n°10236 du 7octobre 2010.
L'exception suscitée doit être justifiée dans le rapport de présentation
du projet de marché ou de contrat.
Aussi, les besoins qui peuvent être
satisfaits par des micro-entreprises
sont identifiés par les services
contractants, préalablement au lancement de toute procédure de passation de commande, dans la limite du
seuil précité. Ils sont arrêtés pour les
marchés de travaux en fonction de la
valeur globale des besoins relatifs à
une même opération de travaux, et
pour les marchés de fournitures,
études et services en fonction de leur
homogénéité.
Ces besoins font l'objet, soit d'un
cahier des charges distinct, concernant uniquement les commandes à
confier aux micro-entreprises, soit
d'un ou de plusieurs lots dans le
cadre d'un cahier des charges alloti.
Dans tous les cas, le cahier des charges doit prévoir un système d'évaluation des offres et des conditions
d'éligibilité adaptées aux microentreprises.
Les services contractants se référent, dans le cadre de la mise en
œuvre de cette loi, aux listes des
micro-entreprises tenues par les services territorialement compétents de
l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej), la Caisse
nationale
d'assurance-chômage
(Cnac) et l'Agence nationale de
développement de l'investissement
(Andi).
Les organismes précités doivent
tenir à jour et publier la liste des
micro-entreprises par tous moyens
appropriés. Les commandes confiées
dans le cadre du dispositif mis en
place par cet arrêté ne peuvent être
réalisées que par les micro-entreprises auxquelles elles ont été attribuées. Lorsque le service contractant
recourt au mode d'appel d'offres, il
retient l'appel d'offres restreint destiné aux micro-entreprises activant
dans le domaine considéré. Il publie
l'avis d'appel d'offres dans les conditions fixées à l'article 49 du décret
présidentiel n°10-236 du 7 octobre
2010.
Le taux maximum de 20 % de la
commande publique est calculé,
pour chaque service contractant, par
référence au montant de la commande publique annuelle.
Le service contractant n'est pas
tenu d'appliquer systématiquement
ce taux à chaque commande. Par ailleurs, le service contractant est tenu
d'informer trimestriellement, selon
le cas, les services territorialement
compétents de l'Ansej, la Cnac ou
l'Andi des marchés attribués aux
micro-entreprises.
F.A.A.
ALGERIE NEWS
7
Jeudi 12 juin 2014
500
La Société de gestion des participations « productions
animales » (SGP-Proda) ouvrira quelque 500 points de
vente de viande durant le mois de Ramadhan.
Saison estivale
L’ONA actionne
son dispositif
d’alerte
A
la veille de l’ouverture
de la « saison estivale
», l’Office national de
l’assainissement actionne
son dispositif habituel
d’intervention et d’alerte,
afin d’assurer un
fonctionnement normal des
systèmes d’assainissement
dans les communes côtières
gérées par l’ONA.
Ce dispositif a pour objet la
protection des plages
autorisées à la baignade
contre la pollution des eaux
usées. Il permet aussi le
maintien du bon
fonctionnement des
ouvrages d’assainissement
et, particulièrement, la
surveillance et le curage des
points noirs. Ce dispositif
permet également la prise
en charge des
dysfonctionnements pouvant
survenir dans ces ouvrages
et la sécurisation des
stations de relevage et des
stations d’épuration. Il
importe de sensibiliser les
citoyens des zones côtières
sur l’importance de
l’éradication des rejets
sauvages en mer et de
veiller à respecter
l’obligation d’être branchés
au réseau public
d’assainissement afin de
préserver les zones de
baignade.
A ce titre, selon la loi 05-12,
dans le chapitre
« Dispositions spécifiques à
l’assainissement », il est
stipulé respectivement à
l’article 118 et 121 : « En
zone agglomérée, est
obligatoire le branchement
au réseau public
d’assainissement de toute
habitation ou établissement
» et « dans les zones à
habitat dispersé ou dans les
centres ne disposant pas
d’un système
d’assainissement collectif,
l’évacuation des eaux usées
doit se faire au moyen
d’installations autonomes
agréées et contrôlées par
l’administration chargée des
ressources en eau. »
8
> A C T U
Taux de croissance de
La promesse de Sellal
La future
bataille de la
relance
économique
de l’Algérie
et notre
place dans la
compétition
mondiale se
gagneront
grâce à une
bonne
gouvernance
et à notre
capacité à
innover au
sein du
grand
Maghreb, tel
est l’objet de
cette
contribution
Bilan socioéconomique au
1er janvier 2014
En cette année 2014, l’Algérie
est toujours, après plus de 50 ans
d’indépendance politique, une
économie rentière où tant la
société (70% du pouvoir d’achat
des Algériens) que l’économie
dépendent de la rente des hydrocarbures. Je m’en tiendrai à l’indice du produit intérieur brutPIB- bien que l’indice de développement humain (IRH) soit plus
significatif. L’IRH combine l’éducation, l’espérance de vie à la naissance et le RNB/par habitant
(PPA) où l’Algérie est passée de la
position 96e au niveau mondial,
en 2012, à la 93e, en 2013. Mais cet
indice est artificiellement gonflé
par les transferts sociaux et les
subventions généralisées sans
ciblage. Ainsi, le produit intérieur
brut PIB a évolué de 2005 à 2013,
passant de 42 milliards de dollars
à prix courants (devant déflater
par l’indice des prix à la production pour avoir des prix
constants) à 220,6 milliards de
dollars. Certes, selon un calcul
statique, les hydrocarbures dans le
PIB varient de 40% et que hors
hydrocarbures, nous avons environ 60%. Mais ces derniers segments sont induits par la dépense
publique directement ou indirectement. Avec la technique de la
triangularisation, l’on peut
démontrer qu’à peine 20% de la
valeur ajoutée provient des entreprises publiques et privées, dont
le taux d’intégration ne dépasse
pas 15%, 80% étant l’effet de la
dépense publique, via la rente des
hydrocarbures. Pour preuve, selon
les statistiques officielles, les services marchands représentent
35% du PIB, les services non marchands 28%, le BTPH 16%, soit,
au total, 79%, et l’agriculture qui
connait une nette amélioration,
bien que les prix soient élevés
(fruits/ légumes, viande), contribue pour 14%, en 2013. Selon
l’organe officiel de la statistique,
ONS, la superficie économique
globale est représentée par plus de
83% de petits commerce-services.L’industrie représente environ
5% du PIB mais est constituée à
95% de petites PMI-PME peu initiées au management stratégique.
Les réserves de change ont clôturé
à 194 milliards de dollars fin 2013
non compris les 173 tonnes d’or
ayant rapporté entre 4 et 4,5 milliards de dollars d’intérêts. Entre
83/86% sont placées à l’étranger,
en grande partie en bons de trésor
américains et en obligations européennes, à un taux fixe 2,5 à 3% et
une fraction dans des banques
privées cotées, dites AAA, à un
taux supérieur mais avec plus de
risques. Le taux de chômage est
estimé à 10% mais gonflé par les
emplois
administratifs,
les
emplois rentes temporaires et la
sphère informelle représente 53%
des actifs qui approchent les 12
millions selon l’ONS, sous estimant d’ailleurs l’emploi féminin.
Le taux d’inflation fluctuerait
entre 4/5% ( 8,9% en 2012 du au
versements de salaires en partie)
mais compressé artificiellement
par les subventions généralisées
représentant plus de 12% du PIB.
Qu’en sera t-il donc en cas d’épuisement des recettes d’hydrocarbures traditionnels et de la prévision
d’une chute des recettes entre
2017/2020, en cas de non découALGERIE NEWS
Jeudi 12 juin 2014
vertes substantielles avec un cout
compétitif du fait de la forte
concurrence internationale, pouvant découvrir des milliers de
gisements non rentables. L’Algérie
a environ 12 milliards de barils de
pétrole de réserve. Avec une
exportation prévue de 2 millions
de barils jour et une consommation intérieure de pétrole entre
6/8 millions de barils/jour avec les
nouvelles raffineries, la durée
serait entre 10/15 ans. Pour le gaz,
les exportations qui peinent
actuellement à atteindre 55 milliards de m3, une chute par rapport aux années précédentes, il est
prévu 85 milliards de m3, les partenaires étrangers demandant une
baisse de prix. Avec une consommation intérieure en 2017, estimée à environ 70/75 milliards de
m3 (doublement de la production
d’électricité à partir de turbines
de gaz) allant à 100 milliards de
m3, horizon 2025/2030, pour des
réserves variant ente 2500/3000
milliards de m3 (non pas de
4,500, données de BP, année 1999,
non réactualisées), le pic serait
atteint entre 2025/2030, comme
l’a annoncé le Premier ministre en
juin 2014, au moment où la population algérienne tendra vers 50
millions d’habitants. D’où l’urgence, pour la sécurité nationale,
d’aller vers une transition énergétique reposant sur un Mix énergétique.
Après
l ’ i mportation
massive pour
403 milliards
de dollars en
2005/2013,
que faire ?
Lorsque le gouvernement
invoque comme secteur dynamisant entre 2015/2020 pour atteindre un taux de croissance de 7%,
notamment le tourisme, l’industrie, l’agriculture, les services, l’on
doit avoir une vision précise, projet par projet, et s’inscrire dans le
cadre de filières internationalisées
selon les normes coût-qualité, en
rapport avec les nouvelles mutations mondiales et non parler de
secteur globalement. Comme doivent être pris en compte en dynamique les accords de libre échange
passés avec l’ Europe depuis le 1er
septembre 2005, un dégrèvement
tarifaire progressif zéro, horizon
2020, étant prévu, sans compter
les contraintes de l’OMC en cas
d’adhésion. Aurons-nous à cette
période courte des entreprises
compétitives ? La politique de
substitution à l’importation pour
alléger la facture d’importation
doit reposer sur une analyse
minutieuse de la rubrique importation, produit par produit, à
> A C T U
9
7% entre 2017/2020
sera-t-elle tenue ?
partir des grandes masses. Je m’en
teindrai aux statistiques officielles
en prenant la période 2005/2013,
la réalité est que la valeur monétaire est supérieure, en prenant en
compte les importations de la
sphère informelle non déclarées
qui contrôle plus de 40% de la
masse monétaire en circulation et
65% des produits de première
nécessité (voir mon étude à ce
sujet à l’Institut français des relations internationales-Ifri- Paris décembre 2013). Les masses globales étant peu significatives pour
une action opératoire, il faut donc
appliquer le
théorème des
20/80%, c’est-à-dire, prendre les
rubriques essentielles d’importation et voir si à l’intérieur de ces
rubriques peuvent se réaliser
certaines substitutions pour une
balance devises, technologique et
managériale positive. Ainsi, pour
l e s
b i e n s
industriels, en prenant les deux
dernières années 2012/2013, nous
avons des importations de voitures de tourisme en 2012 pour 3
909 millions de dollars et 3724
millions, en 2013, plus les voitures
de transport avec, respectivement,
2206 et 2223 millions, donnant
un montant de 6115 millions de
dollars pour 2012 et 5947 pour
2013. Ces importations entre
2005/2013 pour les deux rubriques ont été de 30 428 millions de
dollars. Vient ensuite l’importation des turbines à gaz, après la
décision de doubler la capacité
d’électricité à partir du gaz, où
nous avons 512 pour 2012 et 1
213 millions de dollars pour 2013.
En quatrième positon, les articles
de robinetterie pour 365 millions
de dollars en 2012 et 392 en 2013.
Le total de la rubrique biens
d’équipement, entre 2005/2013, a
été de 59353 millions de dollars.
Concernant les demi-produits,
nous avons les tubes, travaux profilés, barres en acier- produits
laminés en fer et en acier pour 3
323, en 2012, et 30 635, en 2013,
avec un cumul entre 2005/2013 de
28 763 millions de dollars.
Paradoxe pour un pays doté d’hydrocarbures, l’importation du
gas-oil a été de 954 millions de
dollars en 2012 et 2 223, en 2013,
et du super 413millions de dollars
en 2012 et 1 251 millions de dollars, en 2013. Vient ensuite l’importation du bois et dérivés, avec
605 millions de dollars en 2012 et
565, en 2013. Le total de cette
rubrique entre 2005/2013 a été de
42 336 millions de dollars. Pour
les produits alimentaires, nous
avons le blé, avec 2 129 millions
de dollars en 2012 et 2121, en
2013, donnant un total
cumulé
entre
2005/2013 de 8
671 millions
de dollars.
Le lait en
poudre
a été
d e
363 millions de dollars en 2012 et
345 en 2013. La rubrique biens
non alimentaires totalise 18 421
millions de dollars entre
2005/2013.
Globalement, les importations
de biens sont passées de 20 357
millions de dollars en 2005, à 21
456 en 2006, 27 631 en 2007, 39
479 en 2008, 39 294 en 2009, 40
472 en 2010, 46 453 en 2011, 47
490 en 2011 et 54 852 en 2013, ce
qui nous donne un total cumulé
entre 2005/2013 d’environ 340
milliards de dollars. Si l’on ajoute
les services au niveau de la
balance des paiements, qui ont été
uniquement pour les deux dernières années 2012/2013 de 12
milliards de dollars, et en prenant
une moyenne annuelle de 7 milliards de dollars, cela donne 63
milliards de dollars. Le total de
transfert de devises entre
2005/2013 a été d’environ 403
milliards de dollars. Pour
2000/2013, selon les données de
la Banque mondiale, correspondant à celles de la Banque
d’Algérie pour la période 20002013, l’Algérie a exporté 707,250
milliards de dollars et a importé
pour 491,200 milliards. La différence est de 216 milliards et si on
enlève le remboursement anticipé
1091,
en 2012,
et 1 072,
en
2013,
donnant
un
total cumulé entre
2005/2013 de 8 671
millions
de
dollars.
L’importation du sucre a été de
961 en 2012 et 881 en 2013 donnant un total cumulé entre
2005/2013 de 5 680 millions de
dollars. L’huile de soja a été de 572
millions de dollars en 2012 et 6
373 en 2013, donnant un total
cumulé entre 2005/2013 de 3 559
millions de dollars. Au total, cette
rubrique a engendré une importation entre 2005/2013 de
45
790
millions
de
dollars.
Concernant les biens non alimentaires, le poste le plus important
est celui du médicament (produits pharmaceutiques et autres),
avec 2 303 millions de dollars en
2012 et 2 348 en 2013, donnant un
cumul entre 2005/2013 de 15 747
millions de dollars. La rubrique
pièces détachées a été de 360 en
2012
et
374
en
2013.
L’importation du tabac a été de
de la dette, on retombe sur le chiffre des réserves actuelles fin 2013.
Pour sa part, le magazine Jeune
Afrique dans son hebdomadaire
du 10 avril 2014 citant également
la BM parle de 800 milliards de
dollars de recettes
entre
1999/2013. En étant réaliste, en
prenant seulement 40% de substitution, en référence à l’année
2013 où les importations de biens
et servies sont évaluées à 67 milliards de dollars, les économies de
devises serait de 27 milliards de
dollars de quoi créer des milliers
d’emplois productifs et dynamiser l’économie nationale sur des
bases durables. Si on avait préparé
la base de développement, reposant sur la bonne gouvernance la
ressource humaine et le management stratégique l’Algérie aurait
pu économiser entre 2005/2013
plus de 160 milliards de dollars
soit 84% des réserves de change
actuel et entre 2000/2013 un
montant supérieur aux réserves
de change de 2014. Si l’on prend
en compte la non maturation des
projets avec les différentes réévaluations et les surcoûts qui ont
été parfois entre 25/30% selon le
rapport de la banque mondiale,
ALGERIE NEWS
Jeudi 12 juin 2014
(dépenser sans compter), le montant représenterait 130% des
réserves de change. La dépense
publique entre 2000/2013 (budget
d’équipement et de fonctionnement) a été environ 630 milliards
de dollars pour un taux de croissance moyen de 3% alors qu’il
aurait du dépasser les 10%,
l’Algérie selon les normes internationales dépensant deux fois plus
pour avoir deux fois moins de
résultats par rapport aux pays
similaires de la région MENA.
4.- Investir dans
des segments à
avantages
comparatifs
En cette ère de mondialisation,
il me semble erroné de parler de
stratégie industrielle, ce qui supposerait une autonomie totale de
la décision économique surtout
pour un micro-Etat comme
l'Algérie, alors que la tendance est
aux grands ensembles, d'où l'importance d'espaces économiques
fiables maghrébin, euro-méditerranéen et africain, espace naturel
de l'Algérie. En ce XXIe siècle, on
assiste à l'évolution d'une accumulation passée, se fondant sur
une vision purement matérielle,
caractérisée par des organisations
hiérarchiques rigides et un nouveau mode d'accumulation fondé
sur la maîtrise des connaissances
et de nouvelles technologies et des
organisations souples en réseaux
comme une toile d'araignée à travers le monde, avec des chaînes
mondiales segmentées de production où l'investissement, en avantages comparatifs, se réalise au
sein de sous-segments au sein de
ces chaînes. Or, l'assainissement
des entreprises publiques a coûté
au Trésor public plus de 60 milliards de dollars entre 1971 et
2013, dont la majorité sont revenues à la case de départ. Les banques publiques sont malades de
leurs clients, à savoir les entreprises publiques, ce qui explique également, couplé avec l'inefficacité
des dépenses publiques, que ce
n'est pas une question de finances
mais renvoie à l'urgence d'un réajustement de la politique économique et sociale algérienne. Cela
renvoie aux contraintes d'environnement : bureaucratie et corruption posant la problématique
de la gouvernance, système financier sclérosé, absence d'un marché
foncier libre, d'un marché de travail et d'une main d'œuvre adaptée et surtout aux changements
perpétuels du cadre juridique.
Rappelons que de 1965 à 1980,
nous avons de grandes sociétés
nationales et de 1980 à 1988, nous
assistons à une première restructuration découpant les grandes
sociétés nationales. Avec la crise
de 1986 l'Etat crée 8 fonds de participation qui étaient chargés de
gérer les portefeuilles de l'Etat.
Comme conséquence de la cessation de paiement en 1994, avec le
rééchelonnement, en 1996, l'Etat
crée 11 holdings en plus des 5
régionaux avec un Conseil national des privatisations ; en 2000,
nous assistons à leur fusion en 5
mégaholdings et la suppression
du Conseil national des privatisations ; en 2001, nouvelle organisation avec la création de 28 sociétés
de gestion des participations
(SGP) de l'Etat. Tâtonnement
depuis 2009 où les SGP devraient
être progressivement dissoutes et
remplacées par des groupes
industriels avec des zones intégrées. Le risque n’est-il pas de
revenir à l'ancienne organisation
administrative des années 1970 de
tutelle de chaque département
ministériel ? Par ailleurs récemment en reconnaissant l'échec
dans l'attrait de l'investissement
direct étranger, l’on avance l’assouplissement de la règle des
49/51%. Or, l’erreur est d’avoir
codifié cette règle dans une loi ne
laissant plus de marges de
manœuvre et créant des polémiques inutiles au niveau international, nuisibles à l’image de
l’Algérie. Comme cette illusion
de croire qu’un nouveau code
d’investissement dynamiserait
l’investissement productif alors
que l’Algérie manque de vision
stratégique pour s’adapter aux
nouvelles mutations. Ces changements d'organisation périodiques
démobilisent les cadres du secteur
économique public, les investisseurs privés locaux et étrangers
montrant clairement la dominance de la démarche bureaucratique au détriment de la démarche opérationnelle économique.
En résumé, on ne crée pas des
groupes industriels par décret.
C'est le marché local et mondial
qui est l'élément déterminant.
Cela suppose de relever le défi du
XXIe siècle, à savoir l’Etat de
Droit, la bonne gouvernance, la
valorisation du savoir sur lesquels
doivent s'appuyer des entreprises
dynamiques ouvertes à la concurrence internationale. Faute de
quoi la production et les exportations hors hydrocarbures et le
taux de croissance de 7% entre
2017/2020 sans réformes structurelles et management stratégique
ne seront qu'un vœu pieux. Car la
vision bureaucratique administrative ne peut que conduire le
pays à l'impasse, faute de vision
stratégique, et ce au moment où
l'industrie au niveau mondial,
devrait connaitre d’importantes
reconfigurations à l'horizon
2015/2020. Aussi, les différents
documents disponibles actuellement au niveau du gouvernement, portant stratégie industrielle en Algérie, pour être opérationnels et cohérents, ont besoin
d’une quantification précise et
datée. L’Algérie, si elle veut devenir un pays émergent, elle en a les
capacités, n’a pas besoin d’une
stratégie non industrielle, vision
des années 1970/1980, mais d’une
stratégie d’entreprises dans le
cadre de filières internationalisées
si l’on veut dynamiser les exportations hors hydrocarbures.
A.M.
dclg
é
A n a l y s e s
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e
D é c r y p t a g e s
La rédaction d'Algérie News propose une
nouvelle rubrique dédiée à l'analyse et au
décryptage de l'actualité qui nous concerne
et qui nous entoure.
Nous lançons un appel à tous ceux et toutes
celles qui veulent y contribuer à travers des
articles ou des propositions. Vos contributions
seront les bienvenues.
Contact : [email protected]
Al-Qods pèlerinage
La
normalisation
par la
théologie
Par René Naba
Le patriarche de la communauté maronite libanaise, Mgr
Béchara Ar Rahi et une fraction des dignitaires musulmans
sunnites des grands pays arabes ont entrepris des
démarches dont le synchronisme apparaît comme devant
aboutir à une normalisation de facto des pays arabes avec
Israël, sous couvert de théologie..
> Suite pages 12 - 13
L’œil du bijoutier
Vu de Paris : la
France conduite par
un chauffeur de taxi
Par K. Derraz
Paris mou, Paris flou. C’est la tradition
du journaliste étranger : discuter avec le
chauffeur de taxi, première agence de
presse dans le monde, source d’avis et
de moukhabarate, thermomètre
d’opinions et fontaine de clichés. A
Paris, les chauffeurs de taxi ne sont pas tous français ni tous
algériens, non plus. Le métier est le sas d’entrée pour ceux
qui ont choisi l’exil ou qui veulent vivre en Occident et
gagner le pain halal. Du coup, l’avis sur la France est plus
étudié car le chauffeur est un homme « intégré » mais pas
dissout dans la francité. En gros, il lit les journaux mais ne
les croit pas, il vote mais ne choisit pas. Il a le scepticisme de
son pays d’origine mais la correction professionnelle acquise
au pays d’accueil et du pain. Le sujet classique balance entre
trois thèmes dont l’un est discret : la nostalgie ou la terre
d’origine. Les deux autres sont la météo et François
Hollande. Le ciel, pour le Parisien, chauffeur de taxi ou vieux
maraudeur, est un objet de litige et de dégustation : beau, il
reflète la terre, gris, il a l’air d’une humeur. Le second thème
est plus vaste : la Hollandland, terre mentale du Français
moyen. « On ne savait pas qu’il était aussi mauvais », se
justifie le chauffeur.
L’explication est que
« c’était un vote-sanction
contre Sarkozy, mais,
maintenant, je regrette
Sarkozy ! » L’hommeparlent
canaille d’autrefois est
aujourd’hui de
devenu presque un objet
Sarko comme
de nostalgie face à
d’un
l’homme mou
« homme
d’aujourd’hui. Beaucoup
volontaire,
parlent aujourd’hui de
manipulateur,
Sarko comme d’un
mais fort, qui a du
« homme volontaire,
caractère, de la
manipulateur, mais fort,
poigne ».
qui a du caractère, de la
poigne ». La France rêve
d’un gaullisme musclé et
d’un Messie sous forme
d’un parrain face à Hollande. « Il a fait pire que Sarko et
Sarko m’a l’air d’un ange, aujourd’hui », théorise le chauffeur
de taxi pendant que le compteur avalait les euros du touriste
algérien. En gros, les Français, de souche ou de couche,
vivent le syndrome Bush. Celui qui a frappé l’Amérique, qui a
voté pour un idiot pour se protéger des méchants et qui a
découvert que l’idiot était tout aussi méchant. « Tout le
monde a voté pour Bush mais chacun dit que c’est l’autre »,
avait expliqué un journaliste américain à l’auteur de ces
lignes, en 2005. Le trauma est frenchy pour cette fois. Face
au désastre Hollande, tous disent avoir voté contre Sarkozy,
seulement. Et Marine Le Pen ? « Elle ne pourra pas
gouverner. C’est facile de faire de l’opposition mais, si elle
prend le pouvoir, elle va arrondir les angles et changer de ton
et de convictions », jure le politologue assis au volant. «Faire
quoi ? Chasser quatre millions d’Algériens ? Et les Chinois ?
Les Blacks ? Les autres ? La France va s’effondrer si elle le
faisait », conclut, ferme, l’homme du taxi. Français ?
«
Oui, par mes papiers seulement », confie-t-il, après analyse
du faciès du client à l’arrière. Et donc ? « On va voir, mais je
ne suis pas angoissé. Pour Hollande ? Il est fini l’homme.
Moi, je crois que c’est lui qui a filé les photos du scooter à la
presse. Il voulait se débarrasser de son ex-compagne. » C’est
tordu ? On le croit. Hollande est affabulé de tous les maux,
aujourd’hui. Paris semble être mieux conduite par un
chauffeur de taxi que par son actuel président. Il y a un antihollandisme en France qui unit la France. Mais autour d’un
vide. 20 euros, après, le taxi nous quitte. Les rues de la ville
sont belles. Mais la France n’a pas gagné de guerre depuis
longtemps. Ni de grands matches. C’est le temps du roi sans
Os !
Beaucoup
ALGERIE NEWS
Jeudi 12 juin 2014
11
12
a a e Décryptage
dclg
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A n a l y s e s
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D é c r y p t a g e s
Al-Qods-Pèlerinage
La normalisation par la th
D
ans une décision qui fera date dans
l’histoire, le prélat libanais s’est porté
volontaire pour accompagner le Pape
François dans sa visite officielle en
Terre sainte, les 24-26 mai 2014, sans la
moindre obligation pastorale, rompant ainsi avec
une position de principe du Liban, et de l’ensemble
de la chrétienté arabe, au-delà du patriarcat maronite, de ne pas reconnaître l’existence d’Israël. Mgr
Rahi a justifié ce déplacement par son souci de rendre visite aux communautés maronites de Palestine.
Mais son argumentation n’a pas convaincu bon
nombre de Libanais et de chrétiens arabes, en ce
qu’elle tranche avec celle d’autres dignitaires chrétiens arabes, notamment Mgr Hilarion Capucci,
archevêque grec catholique de Jérusalem, incarcéré
par les autorités israéliennes pour son soutien à la
résistance palestinienne, de même que le patriarche
copte d’Egypte, le Pape Chenouda, qui s’était engagé
comme soldat de 1re classe dans les rangs de l’armée
égyptienne pour participer aux combats pour la
reconquête du Sinaï, en 1973, et avait interdit à ses
fidèles de se rendre à Jérusalem avant la création
d’un Etat palestinien, avec Jérusalem pour capitale.
Cette décision controversée du patriarche maronite intervient au pire moment, alors qu’Israël envisage d’obliger les «chrétiens israéliens» - en fait des
Palestiniens de confession chrétienne porteurs de la
nationalité israélienne-, à servir dans l’armée israélienne, dans une tentative de diviser les Palestiniens
entre chrétiens et musulmans. Les Palestiniens chrétiens de nationalité israélienne seraient de l’ordre de
130 000. Tout comme les juifs orthodoxes (20 pour
cent de la population, 1,5 million d’habitants), ils
étaient jusqu’à présent exemptés du service militaire.
Elle pourrait raviver la sourde suspicion qui pèse
sur cette communauté, du fait de son tropisme israélien et, partant, fragiliser considérablement le sort
des chrétiens arabes, particulièrement à une période
marquée par la montée en puissance du djihadisme
takfirste, d’inspiration pétro-monarchique. La
convergence souterraine israélo-maronite s’est
matérialisée par un «pacte secret», conclu, le 30 mai
1946, entre l’Agence juive et l’Eglise maronite (1).
Elle s’est transformée en connivence ouverte lors de
la guerre civile libanaise (1975-1990), avec l’alliance
des milices chrétiennes avec l’Etat hébreu. Elle a culminé avec l’élection du chef phalangiste Bachir
Gemayel à la présidence libanaise, dans la foulée de
l’invasion israélienne de Beyrouth, en juin 1982,
puis par le traité de paix entre Israël et le Liban, sous
la présidence de son frère Amine Gemayel.
Le voyage du dignitaire religieux à Jérusalem
pourrait réduire à néant les bénéfices du fait d’armes
glorieux du Liban, seul pays arabe à avoir obtenu le
dégagement militaire israélien sans négociation ni
traité de paix, et le placer en porte-à-faux, en ce que
la rituelle pastorale du patriarche aura eu raison de
ce qu’Israël n’aura pas réussi par les armes.
Beyrouth-Ouest (à majorité sunnite), a payé son
tribut de sang face aux Israéliens, en 1982,
Beyrouth-Sud (chiite) a repris le flambeau d’une
manière identiquement admirable, vingt-quatre ans
plus tard, en 2006. Le jour où Beyrouth-Est (chrétien) prendra la relève, un avenir radieux se profilera
pour le Liban. Mais, pour ce faire, il importera au
préalable de balayer la scène des scories de la politique, de ces nouveaux «bourgeois de Calais» libanais,
dont l’un, Samy Gemayel (maronite du Mont
Liban), meurt d’envie de signer un nouveau traité de
paix avec Israël, en un pitoyable remake du chefd’œuvre de son père, feignant d’ignorer le traitement de laquais qu’ont réservé les Israéliens à son
père et à son oncle, Bachir. Ah, le fameux entretien
houleux de Menahem Begin avec Bachir Gemayel, à
Herzliya, dans la foulée de l’invasion israélienne du
Liban ! Ah, quelle humiliation ! A vous vacciner à
jamais contre le syndrome de la trahison.
Ce patriarche, accueilli à son élection comme un
héros salvateur d’une communauté traumatisée par
l’alliance de ses chefs miliciens avec Israël, durant la
guerre civile libanaise, a désormais une «image
brouillée dans tout l’Orient», a estimé le commentaALGERIE NEWS
Jeudi 12 juin 2014
teur de l’influent journal
n’est pas exclusivement un
justifier son déplacement p
Il porte la croix, en même
rique. Il est un symbole na
semble du Moyen-Orient,
face aux bourreaux et aux
un message. Qu’il commen
Maâloula, la bourgade chré
par les djihadistes, a conc
de «patriarche de la norm
«Vers un retournement
Rahi? » « Péché historique
titrait dans ce contexte, sa
quotidien nationaliste ara
malisation » avec « l’occup
du patriarche des maronite
important en Orient, dan
niens occupés [...], ne sert
des Libanais, ni ceux
Palestiniens, ni ceux des
nisme », explique le journ
du prélat maronite comm
reux ». Le Centre catholiq
précisé que le patriarche u
passeport diplomatique é
rencontrera aucun respons
sa visite. En revanche, il re
l’Autorité palestinienne M
sa grande nervosité, le pr
studios à Amman, lors d’u
chaîne française «France 2
en Terre Sainte. Le Liban
d’armistice avec Israël de
traité de paix avec Israël, e
président Amine Gemay
Mais ce traité n’a jamais ét
Il a été aboli, un an plus ta
vement généralisé de la f
population libanaise. Les M
tante minorité des minori
dispose de la présidence d
du système confessionnel
ce pays pluriconfessionnel
Le positionnemen
sunnite : la fatwa
La démarche du patria
avec une décision similaire
taires religieux de l’islam
Décryptage 13
théologie
libanais Al Akhbar. «Rahi
n homme de religion pour
par une mission pastorale.
temps qu’un espoir histoational, libanais, pour l’en, arabes chrétiens ou non,
x oppresseurs. Sa visite est
nce, donc, par se rendre à
étienne de Syrie » dévastée
lu le journal, le qualifiant
malisation». Cf. à ce propos
politique de Béchara Ar
e : Rahi se rend en Israël »,
amedi 3 mai, As-Safir, un
abe qui évoque « une norpant israélien ». « La visite
es, le poste spirituel le plus
ns les Territoires palestit ni les intérêts du Liban et
de la Palestine et des
chrétiens et du christianal, qui décrit la démarche
me un « précédent dangeque d’information (CCI) a
utilisera pour ce voyage un
émis par le Vatican et ne
sable israélien au cours de
encontrera le président de
Mahmoud Abbas. Indice de
rélat a claqué la porte des
un entretien effectué par la
24», à la veille de sa visite
n, lié par une convention
puis 1948, avait signé un
en 1983, sous le mandat du
yel (milices chrétiennes).
té ratifié par le Parlement.
ard, sous l’effet d’un soulèfraction progressiste de la
Maronites, la plus imporités chrétiennes du Liban,
de la République en vertu
libanais, en vigueur dans
l.
nt de l’islam
de la discorde
arche maronite a coïncidé
e d’une fraction des dignim sunnite, rendant licite,
sous certaines conditions, le pèlerinage à Jérusalem.
Cette décision, elle aussi controversée, parait devoir
constituer, par excellence, la fatwa de la discorde, en
ce qu’elle apparait comme une normalisation par la
théologie avec Israël. En vertu de cette fatwa par un
congrès des Oulémas, tenu le 1er mai 2014 à
Amman, le pèlerinage sera possible à toutes les personnes d’origine palestinienne et à tous les musulmans des pays non arabes ou musulmans, c’est à
dire aux musulmans du continent américain, dans
ses deux versants, d’Europe et d’Océanie, soit un
total de 450 millions de personnes. La double décision du prélat libanais et des dignitaires sunnites de
lever l’interdit pour des motifs pastoraux ou pour
des raisons religieuses à un voyage à Jérusalem
apporte une caution rétrospective à la thèse du
Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu,
visant à occulter la dimension palestinienne, éminemment politique, du conflit israélo-arabe, en le
réduisant à son strict aspect religieux. Une querelle
de voisinage judéo-musulmane des religions abrahamiques qui pourrait trouver sa résolution par
l’aménagement d’une co-existence, sinon une contiguïté, entre Israël et l’Arabie saoudite, les deux partenaires majeurs des Etats-Unis au Moyen-Orient,
parallèlement à la mise en quarantaine des takfiristes, c’est-à-dire les chiites et l’ensemble des dissidents, tous les contestataires de l’ordre capitaliste
des néo-conservateurs israélo-occidentaux et de la
pétro-dynastie wahhabite. Israël a procédé à l’annexion de la totalité de Jérusalem, en 1980, faisant
de la ville sainte la capitale éternelle de l’Etat juif, en
y englobant le secteur arabe, y compris la mosquée
Al-Aqsa, 3e haut lieu de l’islam, occupée depuis 1967
par les Israéliens.
Reflet du clivage idéologique du monde arabe, le
mufti de Jérusalem, Dr Mohamad Hussein, le mufti
saoudien Mohamad Al Arfi, ainsi que le mufti
d’Egypte, Dr Ali Joundi, se sont prononcés en faveur
de la levée de l’interdit, l’assortissant de certaines
conditions. Le mufti d’Egypte, dont le pays a signé
un traité de paix avec Israël, a effectué dernièrement
le pèlerinage à Al-Qods, à l’invitation du gouvernement…jordanien, ancien tuteur des Lieux saints
musulmans de Jérusalem. Et l’Arabie Saoudite, sous
couvert de guerre contre le terrorisme, notamment
la criminalisation de la confrérie des Frères musulmans, a engagé une normalisation de facto avec
Israël, confiant à une société israélienne la charge de
la sécurité de l‘aéroport de Djeddah, porte d’entrée
des pèlerins du monde entier du pèlerinage à la
Mecque. La folle équipée milicienne leur a valu un
déclassement de leurs prérogatives constitutionnelles dans le pacte de Taêf (1989-Arabie saoudite),
portant fondation de la 2e République libanaise qui
mit fin à la guerre civile.
La surprenante position de
Mahmoud Abbas
La position de Mahmoud Abbas peut surprendre.
L’influent journaliste palestinien, Abdel Bari
Atwane, fondateur du journal trans-arabe Al- Qods
Al Arabi et propriétaire d’Ar Rai Al Yom, a ironisé
sur cette forme de normalisation déguisée par la
théologie : «Mahmoud Abbas, chef de l’Autorité
palestinienne, s’est prononcé en faveur de la levée du
boycott alors que, résidant lui-même à Ramallah, en
Cisjordanie occupée, à quelques dizaines de km de
Jérusalem, il n’est pas autorisé par les Israéliens à se
recueillir sur l’esplanade de la mosquée, encore
moins à prier à Al-Aqsa», écrit-il, le 2 mai, commentant cette fatwa sur son site en ligne Ar Rai al
Yom. Faisant concession sur concession, sans
contrepartie, Mahmoud Abbas a admis, en mai
2014, que le génocide hitlérien à l’encontre des juifs
était la pire vilénie de l’histoire contemporaine, sans
même mentionner le sociocide dont est victime son
propre peuple, le peuple palestinien. Une déclaration hautement contre-productive en ce qu’elle a
laissé de marbre les Israéliens, tout en lui aliénant
une fraction de l’opinion arabe pour sa reptilité
devant les oukases israélo-américains.
Le grand écart de Youssef
Qaradawi
Par contre, cheikh Youssef Al-Qaradawi, président de la Confédération mondiale des oulémas,
s’est prononcé pour le maintien du boycott, de
même que son allié, le mouvement palestinien du
Hamas. Qaradawi et le Hamas, situés dans la mouvance de la confrérie des Frères musulmans, sont des
alliés majeurs du Qatar, un des plus actifs soutiens à
la stratégie atlantiste dans le monde arabe, particulièrement contre les régimes républicains arabes.
Pour sa crédibilité, le duo devrait purger sa contradiction, dont le soutien au Qatar, un des meilleurs
alliés d’Israël, principal protecteur d’Israël, lui a
aliéné la sympathie d’une large fraction de l’opinion
arabe. A l’origine de la grave crise entre le Qatar et
l’Arabie Saoudite, par ses prêches incendiaires, ce
ALGERIE NEWS
Jeudi 12 juin 2014
téléprédicateur est désigné, par dérision, mufti de
l’Otan, pour ses suppliques répétées en faveur d’une
intervention militaire contre la Syrie, de la part des
pays occidentaux, anciens colonisateurs des pays
arabes, alors que le Hamas, lui, pâtit d’un discrédit à
la suite de l’installation de son chef politique,
Khaled Mech’al, à Doha, à une trentaine de km de la
base d’Aydid, du Centcom, la plus importante base
américaine du tiers-monde. «Al-Qods et Al-Aqsa
ont été protégés depuis des décennies par la résistance opiniâtre et quotidienne des habitants de
Jérusalem qui supportent seuls le poids de l’occupation. Ce n’est pas l’achat de quelques souvenirs dans
les échoppes de la vieille ville qui va soutenir la résistance du peuple palestinien. Il serait plus sain que
tous les oulémas, les Arabes et musulmans, fassent
pression sur leurs dirigeants en vue de les inciter à
s’engager sérieusement dans des actions énergiques
pour mettre un terme à une telle situation et non de
financer, à grands frais, des guerres inter-arabes»,
conclut Atwane. Selon les estimations les plus généralement admises, près de 10 milliards de dollars ont
été dilapidés par les pétro-monarchies du Golfe
pour financer la contre-révolution arabe en Libye,
en Tunisie, en Egypte, au Yémen, au Bahreïn et en
Syrie. L’incendie de la Mosquée «Al-Aqsa», le 21
août 1969, survenu deux ans après la défaite de juin
1967, avait été d’emblée perçu comme le prélude à la
judaïsation rampante du secteur arabe de Jérusalem.
Elle mettra en ébullition le monde arabe et musulman et favorisera leur jonction symbolique, donnant lieu à la tenue du premier Sommet islamique
contemporain, le 1er septembre 1969, à Rabat, sous
l’égide des monarques arabes pro-américains, Fayçal
d’Arabie et Hassan II du Maroc, épaulés en la circonstance par le chah d’Iran Reza Pahlévi et le
Pakistan, plus grand Etat islamique après l’Indonésie
et une des grandes puissances militaires d’Asie. A ce
titre, l’incendie du troisième haut Lieu saint de l’islam apparaît rétrospectivement comme l’acte de
naissance de l’islamisme politique, une date fondatrice de l’histoire de la sphère arabo-musulmane,
devenue, au fil des jours, un des défis majeurs de
l’histoire contemporaine. Israël, puissance occupante, s’est empressé d’imputer la responsabilité de
cet acte sacrilège à un illuminé, un Australien de
confession juive, Michael Rosen, diagnostiqué
comme atteint de troubles mentaux. Le même diagnostic sera porté, 24 ans plus tard, à l’encontre d’un
autre illuminé, Baruch Goldstein, militant intégriste
juif, auteur d’une fusillade contre la mosquée
d’Hébron, en 1994, faisant plusieurs dizaines de victimes. A croire que la démence est un argument
commode pour s’exonérer de toute responsabilité et
se dispenser de toute remise en cause de sa propre
politique. L’homme, Michael Rosen, son forfait
accompli, est tombé depuis lors dans l’oubli, mais
les conséquences de son acte se font sentir encore de
nos jours, confirmant non seulement le rôle détonateur de Jérusalem, comme en témoigne la provocation d’Ariel Sharon sur l’esplanade de la mosquée en
septembre 2000, déclenchant la seconde Intifada
palestinienne, mais également la prépondérance
prise par l’équation islamique dans la radicalisation
du conflit israélo-arabe.
A noter, pour l’histoire, qu’aucun dignitaire religieux chiite n’a participé au colloque d’Amman,
dégageant ainsi la responsabilité de la branche rivale
du sunnisme dans cette forme de normalisation
déguisée par la théologie avec Israël. L’Iran chiite et
le Hezbollah libanais constituent les deux seules
entités à proclamer leur attachement à la célébration de la Journée mondiale d’«Al-Qods», commémorée chaque année, le dernier vendredi du ramadhan, en l’absence de la moindre participation sunnite, alors que la Palestine est dans sa très grande
majorité peuplée de sunnites et d’une minorité
chrétienne arabe, dont la population ne comporte
aucun chiite et que la responsabilité de la défense
des Lieux saints musulmans incombe aux vingt pays
arabes se réclamant du sunnisme, branche majoritaire de l’islam.
R. N.
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LES TATARS CRIMÉENS
La vie dans un nouveau
contexte
Par La Voix de la Russie |
Les Tatars de
Crimée avaient des
craintes avant le
référendum sur la
réunification de la
presqu'île avec la
Russie. C’est un
phénomène
logique dû à
l’isolement
informationnel
prolongé de la
communauté des
Tatars de Crimée.
P
rès de trois mois se sont
écoulés depuis le référendum sur la réunification
de la presqu’île de Crimée
avec la Russie. Les médias ukrainiens informent sans cesse tout le
monde sur une vie difficile des
Criméens en général et des Tatars
de Crimée, en particulier. Certaines
difficultés décrites avec satisfaction
par la presse kiévienne existent en
réalité. Cependant, elles ont été
créées par les autorités ukrainiennes qui voulaient « punir » leurs
anciens compatriotes. Les difficul-
tés dans le système bancaire en
Crimée ont suivi l’interdiction par
la Banque nationale d’Ukraine aux
banques du pays de fonctionner
dans la péninsule. Les banques ont,
d’ailleurs, essuyé des pertes sérieuses. Le problème lié au brusque «
dessèchement » du Canal de
Crimée du Nord est le résultat des
actes de Kiev qui a fermé les écluses. Les problèmes économiques ne
sont qu’une partie de l’héritage
ukrainien en Crimée. Les autorités
ukrainiennes n’ont pas réglé pendant vingt ans de leur séjour au
pouvoir les problèmes de la
presqu’île. Selon le doyen de la
chaire de sciences politiques de la
faculté de philosophie de
l’Université nationale de Tauride
Andrei Nikiforov, le Centre ukrainien d’études économiques et politiques Alexandre Razoumkov étudie dès 2011 les problèmes auxquels se heurtent les Criméens.
Tous les habitants de Crimée «
étaient sérieusement préoccupés
par les problèmes de la garantie de
l’emploi, du logement, de l’octroi
de lots de terre aux représentants
des peuples déportés, par un taux
élevé du chômage, les prix, un bas
salaire, l’impossibilité de développer la culture nationale et d’assurer
l’enseignement en langue maternelle ». Selon le leader du mouvement des Tatars de Crimée «
Renaissance » Chevket Moustafaev,
les Tatars criméens avaient des
craintes avant le référendum sur la
réunification de la Crimée avec la
Russie. C’est un phénomène logique dû à l’isolement informationnel prolongé de la communauté
des Tatars de Crimée. « Pour les
Tatars de Crimée, la Russie est la
suite
de
l’Union soviétique.
IlsneconnaissentpaslanouvelleRuss
ie. La peur intérieure leur empêchait de faire des pas décisifs. Or,
ayant compris que l’Ukraine n’avait
pas édité pendant 25 ans un décret
approprié, les Tatars de Crimée se
sont convaincus de l’absence de
perspectives en Ukraine et ont fini
par adopter une attitude neutre.
D’aucuns insistent : « nous serons
avec l’Ukraine » et essaient de
démontrer leur position par des
provocations. Or, aujourd’hui les
Tatars de Crimée reçoivent activement les passeports russes. C’est un
fait incontestable qui traduit leur
choix. » Les Tatars de Crimée sont
aujourd’hui à même de régler tous
leurs problèmes, et les craintes sont
graduellement dissipées. Les opinions exprimées dans ce contenu
n'engagent que la responsabilité de
l'auteur.
Sissi mis au défi de stopper les violences
sexuelles contre les femmes
Par l’Orient Le Jour
«
L
es agressions sexuelles et
les viols par des groupes
d'hommes sont désormais monnaie courante. Jusqu'où
vont aller les choses? Il s'agit de
terrorisme sexuel ».
La vidéo d'une étudiante
agressée sexuellement par un
groupe d'hommes pendant les
célébrations d'investiture du président Sissi a mis en lumière le
problème endémique des violences faites aux femmes en Egypte,
les militants dénonçant l'insuffisance des mesures prises par les
autorités. Diffusés sur internet,
ces images, qui semblent avoir été
filmées avec un téléphone portable, montrent une jeune femme
nue portant des traces de sang et
des ecchymoses, escortée par des
policiers et une ambulance, alors
que des dizaines d'hommes continuent à se masser autour d'elle.
La scène se déroule au milieu
d'une foule réunie place Tahrir au
Caire pour fêter l'investiture du
nouveau président égyptien,
Abdel Fatah Al-Sissi.Des militants
ont appelé à manifester samedi
pour dénoncer le fléau des violences sexuelles dans le pays, tandis
que le quotidien pro-gouvernemental Al-Watan réclamait en
une mardi l'exécution des agresseurs de la jeune femme.
« Les agressions sexuelles et les
viols par des groupes d'hommes
sont désormais monnaie courante. Jusqu'où vont aller les choses? Il s'agit de terrorisme sexuel
», dénonce Zeinab Sabet, militante au sein du groupe « dignité
sans frontières », qui se bat contre
les violences sexuelles. « Cela se
produit depuis 2012 (...) Le fait
qu'une telle agression ait eu lieu à
nouveau (dimanche) montre que
les autorités ne se soucient même
pas de nous », souligne-t-elle. Au
moins neuf agressions sexuelles
se sont produites la semaine passée au cours de manifestations
célébrant la victoire de M. Sissi à
la présidentielle, selon des militants. Une femme a notamment
été brûlée à l'eau bouillante sur
Tahrir par trois assaillants qui
l'ont déshabillée avant de s'en
prendre à sa fille, a indiqué le
bureau du procureur. Au total, les
autorités ont indiqué avoir procédé à une dizaine d'arrestations
pour ces différentes agressions.
Première législation
spécifique
L'Egypte a adopté ce mois-ci
sa toute première législation
punissant spécifiquement le harcèlement sexuel, avec une série de
sanctions allant de l'amende à la
prison ferme. Mardi, M. Sissi a
enjoint son ministre de l'Intérieur
à appliquer la loi "avec fermeté".
Mais ces amendements ont été
jugés "insuffisants" par un groupe
de 25 associations de défense des
droits de l'Homme, qui ont
appelé à une "stratégie globale"
pour lutter contre ce phénomène
dont 99% des femmes affirment
avoir été victimes, qu'elles soient
vêtues « à l'occidentale » ou voilées, selon une étude de l'ONU
parue en 2013.
Des experts affirment que la
hausse du chômage, le coût exorbitant des mariages ou encore le
tabou du sexe avant le mariage
contribuent à la hausse de ces
violences, devenues de plus en
plus fréquentes depuis la révolution de 2011 ayant renversé Hosni
Moubarak. Entre novembre 2012
et juin 2013, environ 250 cas de
harcèlements,
d'agressions
sexuelles ou de viols sous la
menace d'armes ont ainsi eu lieu
lors de manifestations au Caire,
selon des militants.
Tests de virginité
L'ONG Human Rights Watch
ALGERIE NEWS
Jeudi 12 juin 2014
a affirmé dans un rapport publié
mardi que les femmes égyptiennes faisaient face à des "niveaux
endémiques" de violences, déplorant le peu d'actions entreprises
par les autorités pour traduire les
agresseurs en justice.
Les militants doutent que le
nouveau pouvoir, qui a pourtant
tendu la main à l'électorat féminin durant la campagne, soit à
même d'endiguer ces violences.
"Pendant sa campagne, les discours de M. Sissi sur les questions
concernant les femmes étaient
grotesques et vagues", affirme
Fathi Farid, du groupe "I saw
Harassment" (J'ai vu du harcèlement). "Il n'a pas évoqué de questions controversées (...) et n'a pas
abordé l'émancipation politique,
économique et sociale des femmes".
Mi-2011, alors chef du renseignement militaire, M. Sissi avait
justifié les tests de virginité pratiqués par l'armée sur des manifestantes arrêtées, en soulignant
qu'ils permettaient de se prémunir contre d'éventuelles accusations de viols par des militaires en
détention.
"Je ne peux pas faire confiance
à un président qui a justifié ces
tests", souligne Zeinab Sabet. "Je
ne pense pas que les droits des
femmes ou la lutte contre les
agressions sexuelles par des groupes d'hommes et les viols figurent
dans ses projets", dit-elle.
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VU D’HAÏTI
Le football n'existe qu'à
la télévision
D
epuis leur unique participation à un Mondial,
en 1974, l'Etat permet
aux Haïtiens de suivre
les grands matchs à la télévision.
Paradoxalement, cela ne profite ni
à la fédération ni aux clubs du pays
: en Haïti, on regarde le foot sans
pouvoir y jouer, déplore l'éditorialiste. A l'heure où vous lirez ces
lignes, nous serons plongés dans la
Coupe du monde de football. La
fièvre bat déjà son plein. Il faut ne
pas être en bonne santé pour ne
pas acheter son drapeau, chercher
son calendrier de la compétition
ou dégager de tout rendez-vous
l'heure des matchs de son équipe
favorite. Equipe ou équipes au
pluriel, car à aimer des formations
qui ne se savent pas aimées de
vous, on aime au pluriel. Et, ainsi,
comme au casino, on répartit ses
chances de jubiler. On aime une
équipe par habitude, une autre
pour son style de jeu ou pour son
joueur vedette. On finira aussi par
aimer une sélection en cours de
route pour un match épique ou
une réplique cinglante contre le
honni de toujours. Le football,
jusqu'à mi-juillet, va focaliser toutes les attentions. Nous allons vivre
football plus que jamais. Il se dit,
rien n'est officiel, que c'est finalement l'Etat haïtien qui va acquérir,
pour près de 100 millions de gourdes [1,6 million d'euros], les droits
de retransmission de la compétition. Faire plaisir aux fous de foot
n'a pas de prix. Depuis 1974 que
les téléspectateurs haïtiens ont pris
l'habitude de regarder en direct
toutes les rencontres, ce serait un
crime de ne pas mettre la main à la
poche pour garantir ce petit plaisir
au plus grand nombre.
Retransmission
gratuite
1974 est une année charnière
dans l'histoire du football et de
l'audiovisuel en Haïti. Le gouvernement de Jean-Claude Duvalier
fut le premier, et le seul jusqu'à présent, à avoir vécu l'aventure de la
participation d'une équipe haïtienne à la phase finale de la Coupe
du monde de football. En 1974,
nous faisions partie de l'élite de ce
sport. Parmi les 16 équipes présentes en Allemagne, le drapeau haïtien flotta. 1974 est aussi le début
de la diffusion des matchs des équipes étrangères sur nos petits
écrans. Après la Coupe du monde,
la Coupe de l'indépendance américaine en 1976, les matchs du championnat allemand, Télé-Haïti, la
seule chaîne de télévision de l'époque, se mit à faire de plus en plus de
coups avec le foot. Les amoureux
du ballon rond, depuis, se régalent
de matchs joués ailleurs. L'arrivée
de la Télévision nationale d'Haïti
accentua l'appétit du public pour le
foot étranger. Le championnat
d'Italie au début, puis, trente ans
plus tard, avec la démocratisation
des ondes, tous les championnats
de la Terre sont devenus des rendez-vous banals de la télévision en
Haïti. Le tout sans que le téléspectateur paie une gourde.
Spectacle
Paradoxalement, l'invasion des
matchs étrangers s'accompagna de
la déchéance des championnats
locaux.
Coupe
Pradel
et
Interrégional dépérirent. Le foot
interscolaire mourut. Il n'y a plus
de grandes équipes à la capitale.
N'était la province, le sport roi
serait en deuil de spectacle. Pour
preuve, une capitale de 3 millions
d'habitants n'arrive à remplir son
seul stade que pour la sélection
nationale. Et pas à chaque match.
En Haïti comme toujours, nous
avons détraqué le modèle qui fait la
force des autres pays. Ailleurs, le
foot à la télévision, comme tous les
autres sports, enrichit les fédérations, les équipes, les joueurs et les
capitalistes qui misent sur toute la
chaîne de valeurs du football. Il y a
un modèle économique bien établi.
Il roule des milliards. En Haïti, personne du monde du football ne
gagne une gourde sur les matchs
diffusés à la télévision. Tant que cela
sera en vigueur, nous n'aurons
d'autre choix que de regarder les
vedettes d'ailleurs, de pleurer la
défaite des autres et de resquiller les
joies d'autrui. Ici, l'important c'est
de regarder. Délicieux spectacle. Pas
de participer. Triste sort.
Hollande, ennemi de la Finance, chevaliers
de banques
Par Woodward Et Newton :
Bakchich
A
u point où il en est de ses
reniements, François II le
Mou-Tout-Flou devrait
instaurer le 5 juin, fête des banques… C’était donc le 5 juin,
dans un resto’ chic de la capitale.
Le chef de l’Etat dînait en comité
très restreint en compagnie de
Barack Obama invité le lendemain à la soixante dixième édition du pèlerinage d’Omaha
Beach. Au menu, l’affaire BNP
PARIBAS et la sanction de 10 milliards de dollars qui plane au dessus de la tête de la banque pour
s’être délibérément et pendant
plusieurs années, assise sur les
mesures d’embargo US visant
notamment l’Iran, le Soudan et la
Syrie. A en juger côté français,
par les démarches épistolaires et
téléphoniques suscitées depuis
avril par la possible condamnation, on pourrait croire que
l’anathème lancé il y a peu contre
la finance ennemie excluait la
banque tricolore : Pensez-donc,
une sanction si « disproportionnée » injuste et étrange s’agissant
de transaction opérées, certes en
dollars, la monnaie de référence
en matière d’échanges internationaux, de plus en plus contestée
d’ailleurs, mais à partir de la
Suisse !
Amende vs Tafta?
Sapin pour sa part, a laissé
entendre dans l’interview accordé
au confrère Le Monde, qu’une
telle mesure serait de nature à
compromettre les discussions sur
le partenariat transatlantique déjà
mal barré après les révélations
quotidiennes des agissements de
la NSA envers les partenaires
européens des Etats Unis. Un
chantage mezza vocce qui a singulièrement agacé les Verts lesquels se sont fendus d’un communiqué furibard : « c’est avec
stupeur qu’EELV apprend que le
Président de la République souhaite conditionner la signature du
traité de libre-échange à l’abandon des poursuites de la justice
américaine contre la BNP » avant
de poursuivre et de conclure par
un magistral pied de nez à l’adversaire auto proclamé de la
finance : « EELV se félicite que le
président envisage enfin ce traité
avec circonspection, mais tient à
rappeler que s’il faut refuser le
traité transatlantique actuellement négocié dans le plus grand
secret entre la Commission et le
Département d’Etat américain, ce
n’est donc pas pour favoriser telle
ou telle entreprise, mais bien
pour protéger l’intérêt général
des citoyens français et européens… ». Directement concerné,
Fabius s’y est aussi collé sur
France 2 : « S’il y a une faute, il est
normal qu’il y ait sanction, mais
la sanction doit être proportionnée et raisonnable. Ces chiffres là
ne sont pas raisonnables… ». Des
propos relayés par Jeroen
Djisselbloem dont pas un lecteur
de Bakchich n’ignore qu’il est le
président de l’Eurogroupe, et qui
a craint publiquement qu’une
telle sanction « n’affecte la zone
euro »… Côté hexagonal c’est –
pour l’instant – l’impayable
Montebourg qui a clos sur
Europe 1 le festival de surenchères en affirmant « …qu’il est
parfaitement normal que nous
demandions le retour à la raison
car, quelles que soient les fautes,
la peine de mort n’est acceptable
sur aucune entreprise quelle
qu’elle soit… ».
Une pas si grosse
amende
Il va sans dire que le garçon n’a
probablement jamais jeté un œil
au bilan de la banque verte et
noire pour proférer une telle
bêtise. Si une prune de 10 milliards de dollars était susceptible
de signer l’arrêt de mort l’une des
prime banks mondiales, ça se saurait. Et le ministère de la justice
US cesserait d’ailleurs de racketter
les banksters opérant sur son territoire au sens large, comme il le
fait pour donner le change sur les
protections bien réelles qu’il leur
prodiguent plus discrètement.
Des amendes oui, des condamnations pénales pour leurs dirigeants : jamais ; en tous cas pas
sous l’administration Obama. De
plus l’Homme à la Marinière
aurait aussi pu se faire communiquer pour mémoire le montant
(4,9 milliards de dollars – certes
loin derrière la Société Générale
avec 11,9 milliards de dollars)
dont la même banque a bénéficié
de la part de la Réserve Fédérale
US, (programme dit TARP) au
moment où l’Internationale des
Banksters avait mis son existence
en danger en s’encanaillant par
exemple avec AIG et ses Credit
Default Swaps merdiques ayant
donné lieu à 182 milliards de dollars de réparations fédérales.« Les
marchés interbancaires restent
congestionnées » confessait le 26
septembre 2008 d’une plume mal
assurée et dans un doux euphémisme un certain Eric Vergnaud
du Département des Etudes
Economiques du groupe BNP
PARIBAS, pour concéder que les
ALGERIE NEWS
Jeudi 12 juin 2014
banksters n’avaient plus du tout
confiance les uns dans les autres
aux pires moments de la crise
financière. On ne garde étrangement aucun souvenir des protestations des autorités françaises de
l’époque contre le gaspillage des
deniers du contribuable yankee
pour venir en aide aux banques
tricolores ayant fauté outre
Atlantique…Séparation des pouvoirs, la belle blague d'Obama
Comme l’on pouvait s’y attendre, la requête du président français a été reçue comme il se doit
de la part de son homologue américain. Sans prompteur pour une
fois, Barack y est allé de bon cœur
dans l’enflure démagogique : « La
tradition américaine c’est que le
président n’interfère pas dans les
poursuites judiciaires. Je ne
décroche pas mon téléphone pour
dire au Ministre de la Justice
comment il doit conduire les
plaintes dont il a la charge. Ce
sont des décisions prises par un
ministère de la justice indépendant ». Si les exploits d’Eric
Holder ne nous étaient pas familiers, on aurait presque pu y croire
… Bref, à la fête le 5 juin la banque française a eu un avant goût
de la grande considération dont
elle jouit au même titre que ses
collègues, de la part de la Banque
Centrale Européenne dont le
Conseil des Gouverneurs s’est
réuni la veille. A l’unanimité, avec
l’approbation pour cette fois du
turbulent Jens Weidmann président de la Bundesbank, les grosses
têtes de la banque centrale ont
décidé de réduire à 0,15% son
taux directeur qui était de 0,25%
depuis novembre 2013. Une
mesure prise pour soit disant
maintenir aux environs de 2%
l’inflation à l’intérieur de la zone
euro, alors qu’elle flirte dangereusement dit-on à l’envi, avec les
0,5%. Mieux, ou pire, l’avenir
nous le dira, la BCE a pris la décision d’entrer dans la zone inconnue du taux d’intérêt négatif (0,1%) pour rémunérer les dépôts
que les banques européennes y
déposent paisiblement aux lieu de
les prêter à des chômeurs insolvables et des entreprises agonisantes
auxquelles elles font la sourde
oreille.
La BCE essaie le
yoyo
Plus à une connerie près,
comme aurait dit les Guignols de
Canal singeant le divin chauve
Barthez, François Hollande s’est
félicité de la mesure : « Réduire les
taux d’intérêt ne suffit pas. Il fallait améliorer l’accès au crédit et
c’est ce que la Banque Centrale a
compris en ne se contentant pas
de réduire ses taux mais en facilitant l’accès au crédit des banques,
et donc de l’économie ». Si l’on en
croit la version des banquiers, la
baisse des concours bancaires
d’une année sur l’autre depuis la
crise financière, s’explique moins
par une politique délibérée de
restriction, que par une baisse de
la demande de financements de la
part de l’économie réelle qui,
faute de commandes ou en mal de
délocalisation à cause d’un coût
nominal excessif du travail at
home, persiste à licencier et à
réduire la voilure. Une perspective que ne risque pas de modifier
sensiblement à court terme la
hausse de l’Euro sur les marchés
qui a salué la décision de la BCE.
La hausse de l’Euro ? Ce n’est pas
ce que critiquait les mêmes avec
force ?
16 >
N O T R E
V I S I O N
Sur le fil
Etats-Unis
Barack Obama a appelé
hier les Américains à un
«examen de conscience»
sur les armes à feu, qui
ont encore tué plus tôt
dans la journée deux
personnes dans un lycée
et dont le Congrès peine à
contrôler la circulation. «
Le pays doit faire un
examen de conscience.
Cela devient la norme et
nous prenons ces faits
pour acquis d'une
manière que je trouve
terrifiante en tant que
parent », a déploré M.
Obama, qui répondait à
des utilisateurs du réseau
social Tumblr. La
fréquence des fusillades
atteint un niveau « jamais
vu », a estimé le président
américain. Selon le centre
Brady, qui lutte contre la
violence par armes à feu,
32 Américains sont tués
chaque jour par arme à
feu.
Espagne
Les députés espagnols
ont voté massivement,
mercredi, la loi
permettant l'abdication
du roi Juan Carlos, ouvrant
la voie à l'arrivée sur le
trône, le 19 juin, du prince
héritier Felipe, selon un
scénario inédit depuis le
retour à la démocratie en
1978.Par 299 voix pour,
essentiellement celles du
Parti populaire, au
pouvoir, et de l'opposition
socialiste, 19 contre et 23
abstentions, le Congrès a
voté cette loi qui doit être
approuvée par le Sénat le
17 juin, après avoir rejeté
les amendements de
petits partis qui
réclamaient un
référendum.
Inde
Les exportations depuis
l'Inde ont atteint en mai
leur plus haut niveau
depuis six mois, un signe
"encourageant" pour
l'économie, a indiqué
mercredi le gouvernement
du nouveau Premier
ministre Narendra Modi.
Elles ont progressé de
12,40% sur un an à 28
milliards de dollars en
mai, profitant d'une
demande accrue des pays
occidentaux et d'une
roupie faible, selon des
statistiques officielles. Les
importations ont reculé de
11,4% à 39,2 milliards de
dollars sur un an, en
particulier grâce à la
chute de 72% des
importations d'or suite à
des restrictions prises l'an
dernier à l'importation du
métal jaune pour réduire
le déficit courant. Le
déficit commercial
s'établit à 11,2 milliards
de dollars, supérieur à
celui du mois précédent
(10 milliards) mais
moindre qu'en mai 2013
où il avait atteint 19,4
milliards.
France
Un train sur trois en
moyenne en région
parisienne, un TGV sur
deux ou trois selon les
axes: le trafic était
perturbé mercredi en
France par une grève
reconductible à l'appel de
plusieurs syndicats. A
cette grève démarrée
mardi soir, s'ajoutait un
mouvement européen des
taxis contre la
concurrence des voitures
avec chauffeurs (VTC).
Plusieurs centaines de
taxis ont notamment
bloqué dans la matinée
les aéroports parisiens
d'Orly et de Roissy.
Concernant les trains, sur
les dessertes
européennes, trois Thalys
sur quatre circulent, et un
train sur deux vers
l'Espagne. En revanche,
les trains Eurostar vers
l'Angleterre roulent
normalement, ainsi que
ceux vers l'Allemagne,
selon la Société nationale
des chemins de fer
(SNCF).
LES GENS
Pinar Selek
D U
M O N D E
Irak
Les jihadistes
contrôlent Mossoul
Les jihadistes contrôlent mercredi la deuxième ville d'Irak, Mossoul, après s'en
être emparés la veille comme d'autres secteurs du nord du pays, patrouillant
dans les rues de la ville, dont 500.000 habitants ont fui les combats de ces
derniers jours.
L
es Etats-Unis, qui avaient
envahi l'Irak en 2003 et en
étaient partis fin 2011, ont
qualifié l'Etat islamique en
Irak et au Levant (EIIL), qui a pris
Mossoul avec d'autres groupes jihadistes, de "menace pour la stabilité de
toute la région". L'ONU s'est également inquiétée des avancées jihadistes.Les Etats-Unis, qui avaient envahi
l'Irak en 2003 et en étaient partis fin
2011, ont qualifié l'Etat islamique en
Irak et au Levant (EIIL), qui a pris
Mossoul avec d'autres groupes jihadistes, de « menace pour la stabilité de
toute la région ». L'ONU s'est également inquiétée des avancées jihadistes.L'EIIL, qui contrôle déjà avec d'autres combattants anti-gouvernementaux de larges secteurs de la province
d'al-Anbar (ouest), veut installer un
Etat islamique dans une région située
entre la Syrie, où il est également très
présent, et l'Irak.
Les jihadistes ont pris mardi coup
sur coup la province de Ninive, dont
Mossoul est la capitale, et de secteurs
de deux autres provinces proches,
Kirkouk et Salaheddine, une progression devant laquelle les autorités semblaient impuissantes. Vêtus d'uniformes militaires pour certains ou de
tenues noires pour d'autres, les combattants, qui opèrent à visage découvert se sont positionnés mercredi à
Mossoul près des banques et des administrations publiques, ont indiqué des
témoins par téléphone à un journaliste
de l'AFP se trouvant à Bashiqa, une
ville à l'est de Mossoul. Ils ont pris
également position au siège du conseil
provincial, abandonné. Le calme
régnait dans la matinée dans la ville
selon des témoins. D'après Hassan alJobouri, 45 ans, qui habite dans le sud
de Mossoul, les jihadistes sillonnent la
ville à bord de véhicules et appellent
par haut-parleurs les fonctionnaires à
rejoindre leur poste.
Exode massif
« Je n'ai pas ouvert la porte du
magasin depuis jeudi dernier en raison
des problèmes de sécurité", a indiqué
pour sa part Abou Ahmed, 30 ans, le
propriétaire d'un magasin de la ville,
où des combats avaient éclaté jeudi
entre insurgés et forces de sécurité. Les
violences de ces derniers jours ont
entraîné « le déplacement de plus de
500.000 personnes à l'intérieur et
autour de la ville », qui compte habituellement deux millions d'habitants,
a indiqué hier l'Organisation internationale pour les migrations (OIM)
dans un communiqué. L'OIM a fait
état d' « un nombre important de victimes parmi les civils », soulignant que
le centre de soins principal de la ville
constitué de quatre hôpitaux avait été
« inaccessible car situé en plein dans
une zone des combats ». L'usage des
voitures est interdit dans la ville et les
habitants fuient à pied, l'eau potable
manque aux alentours de Mossoul et
les réserves de vivres sont maigres,
précise l'organisation. Selon l'OMI, les
habitants fuient à l'intérieur de
Mossoul de la rive ouest du Tigre vers
la rive est, vers d'autres régions du
gouvernorat de Ninive et vers la région
autonome du Kurdistan.
Peur pour les libertés
Bassam Mohammed, un étudiant
de 25 ans, dit vouloir rester à Mossoul.
« Mais j'ai peur au sujet des libertés, et
j'ai tout spécialement peur qu'ils nous
imposent de nouvelles lois ». En Syrie,
dans la guerre qui oppose depuis trois
ans le régime syrien et les rebelles,
l'EIIL avait été initialement bien
accueilli par les insurgés mais les abus
qui lui sont attribués, notamment
l'enlèvement et l'exécution de civils et
de rebelles, ont poussé les autres groupes rebelles à retourner leurs armes
contre lui. Le gouvernement irakien,
impuissant et miné par des clivages
confessionnels entre chiites et sunnites, a annoncé qu'il fournirait des
armes à tous les citoyens qui se porteraient volontaires pour combattre les
insurgés. Il a aussi appelé le Parlement
à "annoncer l'état d'urgence". « Nous
sommes en contact avec les dirigeants
irakiens mais au bout du compte, c'est
au gouvernement et aux forces irakiennes de faire face » à cette situation,
a déclaré le porte-parole du
Pentagone, le contre-amiral John
Kirby.
R. I.
Egypte
La Cour de cassation
turque a annulé mercredi
la condamnation
controversée à la prison à
perpétuité infligée en
2013 à la sociologue
turque réfugiée en France
Pinar Selek pour sa
participation à un attentat
en 1998 à Istanbul qu'elle
a toujours niée.Mme
Selek sera jugée une
nouvelle fois par un
tribunal à Istanbul à une
date qui reste à fixer, a-ton appris auprès de la
Cour. « La lutte continue,
car ils ont annulé
seulement la
condamnation (...) je dois
attendre mon
acquittement définitif », at-elle réagi à l'AFP, jointe
par téléphone depuis
Strasbourg (est de la
France), où elle vit
aujourd'hui.
Un célèbre militant de gauche
condamné à 15 ans de prison
U
n
tribunal
égyptien
a
condamné mercredi à 15 ans
de prison le célèbre militant de
gauche ainsi que 24 autres personnes
reconnues coupables d'avoir participé
à des manifestations illégales, a indiqué à l'AFP son avocat.Juste après l'annonce du verdict, M. Abdel Fattah et
deux autres militants ont été arrêtés
alors qu'ils se trouvaient à l'extérieur
du tribunal, a indiqué à l'AFP l'avocat
Ahmed Seif.Un des leaders de la
ALGERIE NEWS
révolte qui a chassé du pouvoir le président Hosni Moubarak début 2011,
Alaa Abdel Fattah, avait été arrêté en
novembre pour violences lors d'une
manifestation non autorisée avant
d'être libéré sous caution en mars. Il
était poursuivi pour avoir enfreint une
loi controversée limitant le droit de
manifester. Après la destitution en
juillet 2013 du premier président élu
démocratiquement du pays, l'islamiste
Mohamed Morsi, les autorités dirigées
Jeudi 12 juin 2014
par l'armée s'en étaient pris aux islamistes mais aussi aux mouvements de
jeunesse, fer de lance de la révolte antiMoubarak. En avril, un tribunal égyptien avait confirmé les peines de trois
ans de prison ferme infligées à Ahmed
Maher, fondateur du mouvement du
6-Avril, fer de lance de la révolte de
2011, à Mohamed Adel et à Ahmed
Douma. Ils étaient eux aussi poursuivis pour avoir enfreint la loi limitant le
droit de manifester.
> N O T R E
V I S I O N
D U
M A G H R E B
17
Libye
L’instabilité se poursuit !
La Libye est en plein chaos, en proie à l'instabilité institutionnelle et aux affrontements entre militaires et djihadistes.
V
ingt mois après la mort
de Mouammar Kadhafi,
le pays est au bord de
l’éclatement.
Au point d’imaginer qu’une
nouvelle guerre puisse s’y dérouler
? Les signes inquiétants, en tout
cas, se multiplient. Récemment,
les ambassades des États-Unis, du
Canada et des Philippines ont
demandé à leurs ressortissants de
quitter le pays. Le HCR (Haut
Commissariat aux réfugiés) envisage de rouvrir les camps à la frontière tunisienne, pour prévenir un
exode de la population libyenne.
Depuis la mi-mai, le navire d’assaut amphibie américain USS
Bataan sillonne la Méditerranée
avec 1 000 marines à son bord en
cas d’évacuation d’urgence.
L’heure n’est pas à la fuite mais…
"Nous avons tous un sac d’urgence
prêt au cas où", confie un diplomate européen.
Moins de 200 000 b/ j
La Libye produit actuellement
moins de 200 000 barils par jour, a
admis hier à Vienne, dans une
déclaration à la presse, le ministre
libyen du Pétrole par intérim,
Omar Chakmak.
Omar Chakmak, indique l'AFP,
qui a rapporté l'information, doit
prendre part demain, dans la capitale autrichienne, à la l65e réunion
de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Les
capacités de production pétrolière
de la Libye sont estimées à 1,5 million de barils par jour (mbj). La
division par au moins sept de sa
production est due à des mouvements de protestation sur les lieux
de production de brut mais surtout au niveau des ports pétroliers.
Ces mouvements ont pour principal théâtre la Cyrénaïque, grande
province orientale riche en hydrocarbures, où il existe un fort mouvement autonomiste. Ils sont
menés par des milices armées, ce
qui rend difficile pour le gouvernement d'y mettre un terme.
Selon le directeur des marchés à la
Banque centrale de Libye (BCL),
Musbah Al-Akari, les pertes de la
Libye en raison de ces mouvements de protestation sont estimées à 30 milliards de dollars
américains.
Les
pays
membres
de
l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) sont arrivés à un "consensus" sur le maintien du plafond de production, a
déclaré mercredi le ministre vénézuélien du Pétrole Rafael Ramirez.
« Il y a un consensus pour ne pas
changer la production (fixée à 30
millions de barils par jour depuis
fin 2011). Le marché est stable, les
prix sont à un bon niveau», a-t-il
indiqué quelques minutes avant le
début de la 165e réunion de
l'Opep. « Je pense qu'il y a aura
une nouvelle reconduction » du
plafond, a de son côté déclaré le
secrétaire général de l'Opep, le
Libyen Abdallah El-Badri, avant le
commencement de la réunion. «
Tout est à sa place, l'offre est
bonne, la demande est bonne, les
prix sont bons », a appuyé le
ministre saoudien du Pétrole, Ali
al-Nouaïmi. Depuis la dernière
réunion de l'Opep en décembre
2013, les cours du pétrole ont évolué dans une fourchette étroite, le
Brent oscillant entre 105 et 110
dollars le baril, un niveau jugé
idéal par l'Arabie Saoudite, chef de
file et plus important producteur
du cartel. De son côté, la ministre
nigériane du Pétrole, Diezani
Alison-Madueke, a refusé de
confirmer qu'elle était candidate à
la succession de M. El-Badri, qui
est en poste depuis janvier 2007 et
a été reconduit en décembre dernier pour un an faute d'accord
entre l'Arabie Saoudite, l'Iran et
l'Irak.
Y. R.
Tunisie
Nouvelle aide de la BM
Coronavirus
Le Maroc prend ses
dispositions
L
a Banque mondiale (BM) vient
d'octroyer à la Tunisie, une nouvelle aide d'environ 43,30 millions
de dinars (MDT) (26,2 millions de dollars), pour la modernisation des infrastructures et des services de l'approvisionnement en eau dans le Grand Tunis et
d'autres villes.
Le projet vient, en général, « optimiser
le fonctionnement de la Sonede, compléter les initiatives pour la conservation de
l'eau et financer la remise en état et l'expansion de capacité de l'usine de traitement du Grand Tunis de Ghdir-el- Gollah
ainsi que celle de Belli, qui alimente tout
le littoral oriental du pays pour éviter des
pénuries d'eau à court et moyen termes »,
a indiqué un communiqué de la BM. Ces
deux installations, qui font partie des cinq
plus importantes centrales administrées
par la Sonede, jouent également un rôle
essentiel pour répondre aux besoins de la
population et à ceux de l'industrie.
D'après l'institution mondiale, ce financement fait partie du Programme national
d'investissement dans la sécurité de l'eau
élaboré par la Sonede et le gouvernement
tunisien pour s'assurer que les villes tunisiennes continuent de recevoir un approvisionnement en eau sans perturbation de
service (24 heures sur 24, 7 jours sur 7) au
cours de la prochaine décennie, en dépit
d'une demande qui augmente rapidement
et de l'impact négatif du changement climatique. En fait, quelque 5 millions de
Tunisiens, soit pratiquement la moitié des
ALGERIE NEWS
11 millions d'habitants du pays, devraient
bénéficier de ce financement additionnel
de la Banque mondiale, selon la même
source. La BM a rappelé qu'elle a développé un partenariat stratégique avec la
Sonede, dont une assistance technique
pour une étude afin d'assurer la viabilité
financière de la compagnie sur le moyen
terme.
Ce partenariat inclue également le
jumelage avec d'autres services publics
performants dans la région, et ce afin de
renforcer la gestion des ressources en eau.
La Sonede dessert l'ensemble des citadins
dans 500 villes du pays et la moitié environ des habitants de 659 villages et communautés rurales.
R. M.
Jeudi 12 juin 2014
Le ministère de la santé a assuré, mercredi,
qu’aucun cas du Syndrome respiratoire du
Moyen-Orient (coronavirus MERS) n’a été
enregistré jusqu’à présent au Maroc, formulant
des recommandations à l’endroit des
Marocains désirant effectuer le pèlerinage ou
la Omra en vue d’éviter de contracter le virus.
Dans un communiqué, le ministère invite les
citoyens marocains désireux de se rendre aux
lieux saints pour accomplir le pèlerinage ou la
Omra à observer une série de
recommandations, afin de préserver leur
santé, les appelant à se conformer aux
informations sanitaires destinées à éviter une
propagation des infections respiratoires
contagieuses en général, dont celles dues au
coronavirus, et ce en suivant les conseils et les
informations mis à leur disposition dans les
dépliants qui leurs sont remis avant leur
départ du territoire national.
Le ministère les invite également à utiliser
dans les lieux publics les masques de
protection qui leur sont délivrés par les
services du ministère de la santé dans les
aéroports et qui aident grandement à éviter la
maladie, et à prendre les précautions
nécessaires liées aux conditions de propreté et
d’hygiène publiques et personnelles qui
contribuent largement à prévenir les maladies.
> M E D I A N E T
Il rachète rachète la totalité d'UCWeb
Alibaba s’introduit
en Bourse
Le géant chinois du commerce électronique Alibaba Group Holding, sur le point de
s'introduire en Bourse à New York, a annoncé mercredi la prise de contrôle du navigateur
pour mobiles UCWeb, une opération présentée comme la plus importante de l'histoire
d'internet en Chine.
«C
ette intégration
représente la
plus
importante
fusion
dans l'histoire d'internet en
Chine», a déclaré sur son blog
Alibaba, qui détenait déjà 66%
du capital d'UCWeb selon le
prospectus
de
son
IPO.
L'opération pourrait dépasser le
rachat en 2013 pour 1,9 milliard
de dollars de 91 Wireless par le
portail Baidu. Alibaba et UCWeb
donneront naissance au UCWeb
Mobile Business Group, chargé
des navigateurs, moteurs de
recherche, services de localisation, plate-formes de jeux, services de librairie et de la distribution d'applications mobiles,
selon
un
communiqué
d'UCWeb. UCWeb revendique
une part de marché de plus de
20% avec son moteur de recherches pour mobiles. Alibaba, en
pleine frénésie d'achats, a déjà
consacré plus de 4,8 milliards de
dollars à des acquisitions depuis
le début de l'année.
Le rachat des participations
Satellites Skybox
Google acquiert
la société
Le géant de l'internet américain
Google poursuit sa boulimie
d'achats, avec l'acquisition de la
société d'imagerie satellite
Skybox Imaging pour 500 millions
de dollars, a-t-elle annoncé mardi.
«Nous avons conclu un accord
pour acquérir Skybox Imaging et
nous sommes impatients de les
accueillir dans la famille Google»,
se réjouit le groupe de Mountain
View (Californie), qui a avalé en
avril dernier les drones de Titan
Aerospace. Fondée en 2009 dans
la Silicon Valley, Skybox fabrique
de petits satellites d'observation
de la Terre qui sont capables de
prendre des photos et des vidéos
en haute résolution. Pour
l'instant, la société ne dispose
que d'un seul satellite
opérationnel mais elle espère en
déployer une dizaine d'ici fin
2016. Skybox permettrait à
Google de mettre à jour ses bases
d'images incluses dans les
applications Google Earth et
Google Maps et d'en améliorer la
qualité. «Leurs satellites vont
nous aider à actualiser nos cartes
pour qu'elles soient les plus
précises possible. Par la suite,
nous espérons que l'équipe de
Skybox et sa technologie nous
aideront à améliorer l'accès à
internet et l'appel à l'aide en cas
de catastrophe, deux domaines
auxquels Google s'intéresse
depuis longtemps», explique le
groupe. L'opération, qui se fait en
numéraire, doit encore recevoir le
feu vert des autorités de la
régulation.
minoritaires d'UCWeb illustre la
volonté du spécialiste chinois de
l'e-commerce de se renforcer
dans les mobiles en Chine, premier marché mondial pour les
smartphones. Son concurrent
Tencent Holdings, première
société chinoise cotée en termes
de capitalisation, domine le marché chinois des applications pour
smartphones avec sa très populaire messagerie WeChat. Alibaba
prépare actuellement son introduction en Bourse à New York et,
selon plusieurs analystes, l'opération pourrait conférer à Alibaba
une valeur de marché de plus de
150 milliards de dollars.
R. T.
Produits électroniques
Des mini-drones pilotés
par téléphone intelligent
E
n attendant les drones
personnels ou de livraison
de colis, le groupe français
Parrot va commercialiser cet été
deux mini-drones, des jouets
connectés qui se commandent
depuis un appareil mobile. «On
a voulu créer des robots connectés pour la génération des smartphones et des tablettes», explique à l'AFP la porte-parole
Vanessa Loury lors d'une présentation mardi à New York. Le
«Rolling Spider», doté de quatre
hélices et pouvant s'adapter sur
deux roues latérales, vole ou
roule sur le sol ou les murs. Le
«Jumping Sumo» roule aussi,
mais peut aussi sauter jusqu'à 80
centimètres en hauteur ou en
longueur. Tous les deux se commandent depuis une application
mobile compatible avec les systèmes d'exploitation iOS (iPhone,
iPad) et Android, avec une version pour Windows annoncée
pour septembre. Le premier
communique en Bluetooth, soit
dans un rayon d'une vingtaine
de mètres, et permet de prendre
quelques photos en vol. Le
second utilise une connexion
wifi, qui permet de le contrôler
également depuis la pièce voisine
et de regarder en direct sur son
téléphone les images qu'il filme
avec sa caméra embarquée.
19
Armée chinoise
Des pirates
visent l'industrie
spatiale
Une unité de l'armée chinoise a
lancé une campagne de piratage
informatique pour intercepter les
communications des satellites
occidentaux et percer les secrets de
leur industrie spatiale, a rapporté
mardi une société américaine de
sécurité informatique. Ce piratage
s'est développé après l'inculpation
par les États-Unis en mai de cinq
militaires chinois pour «piratage
informatique» et «espionnage
économique», a précisé
Crowdstrike. Cette unité basée à
Shanghai (est de la Chine) est un
«groupe ennemi déterminé» qui
opère depuis au moins 2007, en
envoyant des courriels visant la
messagerie Microsoft Outlook, le
programme Adobe Reader et
d'autres logiciels, a précisé
Crowdstrike. Sa stratégie consiste à
envoyer des messages à partir
d'une adresse apparemment
inoffensive, [email protected] par exemple, avec
de fausses invitations, dans
l'espoir que les utilisateurs
cliquent dessus par inadvertance,
ce qui permet alors aux pirates
d'accéder au contenu de
l'ordinateur. Une pièce jointe
envoyée ainsi au centre spatial de
Toulouse en France faisait de la
publicité pour un cours de yoga
promouvant une «méthode
universelle pour mieux se connaître
(...) et connaître l'Univers et les
Dieux, comme le recommandait
Socrate!». Il s'agit pour les
militaires chinois «d'obtenir des
secrets économiques ou de brevets
liés aux technologies du secteur de
la défense» dans le but de
«surveiller l'espace, de détecter et
d'intercepter les communications
par satellite». Crowdstrike est
parvenu, via ces fausses adresses
de courriel, à remonter jusqu'au
blogue d'un homme de 35 ans,
nommé Chen Ping, qui affirme
travailler pour «l'armée/la police»
et qui publie sur son blogue des
photos apparemment de lui,
participant à des exercices
militaires ou vêtu d'un uniforme en
train de célébrer un anniversaire
arrosé.
La société a relié ses activités à
l'unité chinoise 61486, localisée
dans un immeuble du nord-ouest
de Shanghai.
Lancement
de la plate-forme
de services
de proximité
L'autonomie de la batterie
rechargeable est en revanche
assez courte: 8 minutes et 20
minutes respectivement. Les
deux appareils seront vendus à
partir de mi-juillet en France et
en août aux États-Unis. À côté
des jouets, Parrot investit aussi
beaucoup dans les drones civils
et professionnels, avec par exemple son aile eBee, réalisée en partenariat avec la société suisse
Sensefly et utilisée à des fins de
cartographie par des géomètres
par exemple, ou dans l'agriculture pour surveiller les récoltes.
Les drones reçoivent actuellement beaucoup d'attention aux
États-Unis, avec de multiples
usages évoqués. Google vient
ALGERIE NEWS
d'acheter un fabricant de drones
solaires qui pourraient servir de
relais internet, et Amazon a envisagé leur possible utilisation un
jour pour livrer des petits colis.
«Nous sommes sur le marché des
drones depuis presque cinq ans,
nous en avons vendus trois
quarts de million dans le
monde» dont «environ la moitié
aux États-Unis», a commenté
Peter George, vice-président de
Parrot chargé des ventes sur le
continent américain. Pour lui,
l'essentiel du marché pour l'instant repose sur des jouets, ou de
plus en plus «des appareils photo
dans le ciel». Les drones de
livraisons en revanche, «je ne
vois pas ça avant 20 ans», dit-il.
Jeudi 12 juin 2014
La nouveauté
chez
Amazon.com
Amazon.com a l'intention de lancer
dans le courant de l'année une
plate-forme de services de
proximité, qui proposera une large
palette de prestations allant du
babysitting au bricolage, apprendon de plusieurs sources proches du
dossier. Cette plate-forme vise à
concurrencer directement les sites
de consommateurs comme Yelp et
Angie's List, ainsi que les chaînes
de bricolage comme Home Depot et
Lowe's Companies qui ont toutes
deux investi à leur façon pour
mettre leurs clients en contact avec
des plombiers et autres peintres.
Amazon a refusé de commenter ces
informations.
22
> C U L T U R E
Festival international du court-métrage de Berne
Escale en Egypte et
en Afrique du Sud
Le Caire, capitale égyptienne, et la ville sud-africaine du Cap, accueilleront cette année encore le Festival
international du cours métrage de Berne en Suisse.
’est devenu une tradition. Le Caire
en sera à sa 3e fois. Le Cap est sollicité pour la 5e fois. En 2014, le festival, qui en est à sa 12e édition, se
tiendra du 8 au 12 octobre. En même temps
que l’évènement se déroulera en Egypte et
en Afrique, celui-ci aura lieu à Berne en
Suisse, à San José au Costa Rica, à Buenos
Aires en Argentine, à Tokyo au Japon et à
Bangkok en Thaïlande. Le festival sera en
ligne du 13 au 17 octobre. La grande finale
mondiale aura lieu à New-York aux EtatsUnis, le 19 octobre.
Le Festival international du court
métrage de Berne, en Suisse, a la particularité de se dérouler simultanément dans huit
villes à travers les cinq continents. Dans chaque pays, il y a une compétition locale, avec
jury local. Mais certaines productions sont
enregistrées pour le concours international.
Les villes hôtes, appelés
« terrains
de jeu », sont d’ailleurs projetées dans la
compétition internationale.
Les publics locaux peuvent voter pour un
film afin que celui-ci remporte le prix de la
meilleure audience. Pour les quatre autres
catégories, un jury décide. Une distinction
peut rapporter jusqu’à 100 000 dollars US.
Le festival se veut une plateforme de ren-
C
contre entre les réalisateurs, les scénaristes et
les producteurs. Démarré en 2003, l’évènement s’est internationalisé progressivement,
intégrant une diversité de courts métrages.
Le programme du festival s’est également
étoffé avec, hormis les projections, des ate-
Festival international du film indépendant
La Tunisie invitée d’honneur en 2015
P
réparant les 40 ans du Festival
international du film indépendant (FIFI) de Bruxelles
(Belgique) en 2015 "nous envisageons
un programme exceptionnel: La
Tunisie sera à l'honneur pour l'Afrique,
la France pour l'Europe, pour l'Asie les
Philippines et également le Mexique
pour l'Amérique" a déclaré Salvatore
Leocata le directeur du FIFI dans une
interview accordée à l'agence TAP en
marge de la 67e édition du Festival de
Cannes.
La Tunisie a été choisie pour mettre
en avant sa création cinématographique et dévoiler ainsi son univers artistique afin de faire découvrir au public le
cinéma et la culture de ce pays aux
multiples facettes.
Débordant d'énergie pour faire
avancer les choses Salvatore confie:
"nous essayons avec les autorités belges
de relancer les tournages en Tunisie".
Aussi, la Belgique dispose de la politique du "tax shelter": "C'est un mécanisme financier", similaire à un bouclier anti-taxe spécialement conçu pour
encourager la production et la création
cinématographique.
En parlant du programme relatif à
la Tunisie, Salvatore Leocata a émis l'espoir d'organiser une soirée consacrée à
la Tunisie qui sera marquée éventuellement par la projection d'un long et
d'un court-métrages qui seront des
premières en Belgique.
"On envisage également d'organiser
une table ronde entre des cinéastes belges et des producteurs tunisiens pour
rappeler qu'il est possible de tourner en
Tunisie d'autant plus que les plages et
les lumières tunisiennes sont très intéressantes pour ceux qui veulent investir
dans le tournage" a-t-il relevé.
Cette initiative a-t-il dit est une
manière de renforcer l'amitié entre les
deux pays qui sont déjà très proches
grâce à une communauté belge très
active en Tunisie, surtout dans le
domaine culturel.
Il rappelle "il y a deux ans, envisager
un projet de film en Tunisie n'était pas
possible, mais maintenant il existe une
nouvelle politique pour promouvoir le
tourisme culturel et rassurer les investisseurs étrangers. C'est ce que nous
avons notamment perçu lors de la visite
du Président tunisien à Bruxelles au
mois d'avril dernier à l'occasion du
sommet UE-Afrique".
"Nous avons eu beaucoup d'expériences de co-production auparavant
avec le Maroc et le Liban et maintenant
est venu le tour de la Tunisie." A ce
sujet, il estime que "L'Europe a un droit
moral envers la Tunisie celui de l'aider
notamment à travers le cinéma et le
ciné-tourisme".
Depuis quelques temps "on parle
beaucoup de la Tunisie grâce à "Star
wars" et le mouvement "Sauver
Tataouine" a crée le buzz sur les réseaux
sociaux, mais il n'y a pas que ce lieu de
tournage en Tunisie. Plusieurs endroits
sont à découvrir, notamment les maisons d'hôtes dont l'image de charme
qu'ils véhiculent peut être merveilleusement exploitée".
"Je pense qu'il faut aujourd'hui
recommencer à zéro tout le travail de
promotion dans la culture en général:
les livres, les festivals de cinéma, la
musique et toutes les autres expressions
artistiques", conclu-t-il.
Devenu un rendez-vous incontournable du cinéma belge et international,
le FIFI présente une compétition nationale et internationale qui essaie de mettre en avant un cinéma riche mais souvent méconnu, des quatre coins du
monde.
ALGERIE NEWS
Jeudi 12 juin 2014
liers et des conférences publiques sur le
cinéma. Au moins 200 productions sont
désormais attendues.
Tétouan
e
17 Fête
des livres
L
a direction régionale de la Culture de TangerTétouan organise, du 13 au 20 juin, la 17e édition
de la Fête du livre de Tétouan, placée sous le
thème “L'écriture et le voyage”.
La conférence inaugurale de cette édition verra la
participation des écrivains Mehdi Akhrif, Chouaib
Halifi et Azeddine Tazi, aux côtés de plusieurs chercheurs et intellectuels.
Cette Fête du livre sera aussi marquée par le vernissage d'une exposition de photographies anciennes sur
le thème de la mémoire maroco-andalouse. La cérémonie d'ouverture se tiendra dans le site historique de
Bab El Oqla avec la participation de maisons d'édition,
de centres culturels étrangers et d'institutions publiques et académiques, notamment l'université
Abdelmalek Essaâdi.
Également au programme de cette manifestation
culturelle, la présentation d'œuvres récentes par leurs
auteurs, la présentation de deux pièces de théâtre : La
porte et la tête de Redouane Hdadou et L'homme du
Pain Nu de Zoubir Ben Bouchta.
Par ailleurs, l'École des arts et métiers de Tétouan
accueillera les cérémonies de présentation d'œuvres
dédiées à la critique littéraire.
> C U L T U R E
« Yemma » clôture le Festival maghrébin
23
Féminisme précautionneux !
Célèbre acteur de comédies populaires au Maroc, Rachid El Ouali se met derrière la caméra et vient présenter son
premier-long-métrage en compétition officielle au 2e Festival d’Alger du film maghrébin. « Yemma » coécrit par le
réalisateur et Hicham Lasri (C’est eux les chiens) est une ode quelque peu aseptisée à la femme.
R
éalisateur et premier-rôle
dans le film, Rachid El Ouali
incarne Boujemaâ, alias Bob,
jeune concepteur de publicités qui, malgré une vie aisée et un succès auprès des femmes de son milieu,
est un homme solitaire, timide et taciturne qui vit en reclus avec un hamster. Seule détail « palpitant » de sa vie
: ses longues discussions virtuelles
avec une internaute dont il ne connaît
ni le visage ni le nom. Lorsque son
père le convoque pour le mariage de sa
s?ur dans leur village isolé du Rif
marocain, Bob, le citadin, va très vite
suffoquer : sa très jeune s?urse marie
avec un homme qu’elle ne connaît pas,
son père est polygame, sa mère qu’il
décrit comme un esprit émancipé
mais ayant échoué à s’imposer dans
une société machiste, est malade et vit
en ascète dans une petite piaule. «
Yemma » plante donc les décors d’un
paradigme social moult fois traité au
cinéma, souvent avec des accents
misérabilistes. Il y a cependant cette
interprétation juste et efficace du
comédien, la mise en scène souvent
sobre même si certains plans vont
abuser du mélo avec les indispensables
violons et ralentis... Bob, fuyant son
village, va croiser un jeune adolescent
qui le supplie de l’emmener en ville :
scène touchante mais toujours collé à
cette représentation dualiste entre
mythe citadin et misère rurale. Puis il
dépanne Leila (Yasmine Meriem
Guerlach), une germano-marocaine et
sa s?ur attardée mentale qui vont en
Corse, là où sa dulcinée virtuelle
habite justement.
Le personnage décide donc de
prendre le bateau pour l’île de beauté
avec la ferme intention d’y chercher
l’inconnue d’Internet. Arrivé là-bas, il
fera des rencontres plus ou moins fantasques : le bon samaritain corse qui
aide une immigrée clandestine marocaine, le vieux couple qui l’adopte
pendant quelques jours en souvenir de
leur fils Julien, la punk qui le dévalise,
le mari jaloux de Leila, la communauté marocaine dans l’île…
On est donc face à un voyage initiatique où le désir de retrouver l’incon-
nue s’estompe peu à peu, notamment
face à une Leila qui commence à
incarner l’idéal féminin de Bob. Il est
important à ce propos de souligner
que Rachid El Ouali que l’on peut
qualifier de féministe-conservateur,
prodigue à petites doses un discours
assez équivoque : en stigmatisant les
jeunes filles hyper-libérées gravitant
dans le monde de la pub (présentées
comme très entreprenantes, voire frivoles et sans cervelles) et en dénonçant explicitement (à travers une voixoff encombrante) les violences faites
aux femmes rurales, et enfin, en sublimant Leila qui n’est ni « pute ni soumise », le réalisateur ramène le féminisme dans un giron moral acceptable
de tous et semble dire à son grand
public qu’il n’est pas là pour le bousculer ou décrier sa mentalité, mais
seulement pour l’aider à comprendre
que le respect de la femme ne va pas à
l’encontre des traditions ; d’où le titre
du film et la figure discrète mais symbolique de la mère.
Certes « Yemma » est loin d’être
aussi insipide que « La source des femmes » (Radu Mihaileanu, 2011) mais
la prudence du propos et les amalgames traversant le film de bout en bout
jettent une ombre sur la beauté de certaines situations et la fantaisie rafraichissante du scénario.
On retiendra néanmoins la fluidité
salutaire du récit et le rythme énergique du montage qui parviennent à
minimiser la pesanteur de certaines
séquences tout à fait mélodramatiques
et à maintenir le film dans un équilibre correct.
« Yemma » est le dernier longmétrage projeté dans le cadre de la
compétition officielle du festival
maghrébin clôturé hier soir. A l’heure
où nous mettons sous presse, le palmarès n’a pas encore été annoncé mais
il est clair que parmi les favoris, «
Révolution Zendj » de Tariq Teguia
figure en tête de liste, suivi de «
Challat de Tunis » de Kaouther
Benhania, « C’est eux les chiens » de
Hicham Lasri et « Les terrasses » de
Merzak Allouache.
S. H.
Compétition documentaire
« Mémoire noire » très applaudi
L
e film documentaire "La mémoire
noire, témoignages contre l’oubli",
consacré aux tortures subies par des
militants de gauche tunisiens dans les prisons de la Sûreté d’Etat sous le régime de
Habib Bourguiba (1957-1987), a fait sensation lundi lors de sa projection à Alger.
Réalisé par le Tunisien Hichem Ben
Ameur, ce documentaire de 52 mn, en compétition officielle du 2e Festival du cinéma
maghrébin, propose une réflexion profonde
sur les séquelles psychologiques de la torture, le pardon et le rapport entre tortionnaires et leurs victimes, en se basant sur les
témoignages de membres du mouvement
progressiste "Perspectives", emprisonnés
dans les années 1970.
Malgré des avancées non négligeables au
plan socio-économique et des efforts louables pour la modernisation du pays, le long
règne de l'ex-président Bourguiba, "père de
l'indépendance de la Tunisie", a été jalonné
de nombreux épisodes de répression massive dirigée contre les opposants tunisiens,
de gauche mais aussi d'obédience islamiste,
jetés par dizaines dans les prisons tunisiennes.
Dans la première partie de son documentaire construit sur le récit poignant de quatre militants, des reconstitutions et des
extraits de correspondances, Hichem Ben
Ameur met l’accent sur la barbarie des geôliers, en s’attardant sur les sévices subis par
les prisonniers.
Grâce aux témoignages, cette première
partie permet, également, de donner un
aperçu sur les relations "étranges et absurdes" qui peuvent se nouer entre bourreaux
"formés à la torture méthodique", et victimes déployant mille et une ressources psychologiques pour survivre à la douleur et
aux sévices. La deuxième partie est consaALGERIE NEWS
crée aux conditions inhumaines (exiguïté et
insalubrité des lieux) de détention des militants, transférés des locaux de la Sûreté
d’Etat à des prisons civiles où ils sont séparés des prisonniers de droits commun.
Ce "travail de mémoire", sur une réalité
"peu abordée" en Tunisie s’illustre également par une écriture et une esthétiques
"épurées", ainsi qualifiées par le réalisateur
lui-même, et qui confère au documentaire
une vision "universelle", sur les séquelles
morales de la torture et le travail de reconstruction nécessaire après la délivrance, ont
estimé des spectateurs à travers des propos
livrés à chaud au sortir de la projection.
Inauguré mercredi, le 2e Festival d’Alger
du cinéma maghrébin se poursuivra
jusqu’au 11 juin à la salle El Mouggar et à la
cinémathèque d’Alger avec 38 ?uvres maghrébines en compétition dans trois catégories.
R. C.
Jeudi 12 juin 2014
l
K
Les ettres du mont
oukou
Fabulations pour un vieux bedeau
(Fin)
Par Nadir Bacha
L
Les larmes du chauffeur ne disaient rien qui
vaille à Martin Varel, qui voulait avant de se
lancer sur la route du nord, faire un tour
vers l’ouest, toujours sur la côte, pour aller
voir les lieux de sa naissance, dans un faubourg de Port-de-Bouc, à moins de cinquante bornes.
Ses parents lui avaient raconté que c’était un endroit
paradisiaque, et que tout petit enfant qu’il était, il
aimait courir sur le bord de la mer, les mains levées au
ciel pour cueillir les hirondelles.
Mais le visage affligé de son ange gardien au volant
de la Simca lui dicta de remettre cette villégiature pour
le retour, avant de prendre de nouveau le paquebot
pour rentrer à Alger. « La guerre est l’événement
humain le plus perfide dans la vie des hommes et des
peuples, Félicien, la mort, la déchirure et la haine
envers autrui, sont ses lots quotidiens, ce ne sont pas
les êtres de la vie simple qui la provoquent mais les
esprits qui gouvernent et qui croient que c’est toujours
par la force que les sociétés rentrent dans la logique de
l’ordre, mais ils ont tort, mon ami, c’est par le langage
de l’amour et du pardon que la raison trouve sa
mesure, mais en fin de compte il appartient à l’Eternel
de décider de notre existence, lorsque nous faisons en
sorte d’être à la hauteur de nos légitimes et honnêtes
espérances ; tu conduis ce véhicule, n’est-ce pas, et tu
nous emmènes à notre bonne destination, si tu fais la
chose comme il faut le faire selon l’entendement, nous
y arriverons au bout de notre peine sans difficulté, par
contre si tu fais selon les désirs propres à toi, Félicien,
ta façon de voir la route, nous pourrons mourir tous
les deux avant d’arriver même dans les environs de
Lyon ! Mais tout ça n’oblige en rien que nous ne fassions pas tous les deux une prière pour la paix en
Algérie et le retour sain et sauf de ton cher frère, pour
le bonheur de toute la famille et pour celui de sa fiancée ! »
Le conducteur avait sourit à tous les mots prononcés par le bedeau en lui faisant, avec beaucoup de respect, remarquer que Félicien c’était son frère parti en
guerre en Algérie, et que lui c’était Herbert, Herbert
Halilhodzic, que la famille était bosniaque depuis des
siècles, ayant fui le régime du maréchal Tito, « qui était
un bon dirigeant mais qui voyait mal une partie de ses
citoyens pratiquer l’islam. Le prénom de Félicien était
Ferhudin et le mien Hajrudin, nous avons un demifrère, par notre père, de l’âge de Félicien qui joue à
l’Olympique de Marseille ! » Martin Varel esquissa un
large sourire, à son tour, et dit sèchement : « Donc,
Herbert, vous venez en France pour rester musulmans! » Le chauffeur répondit en relevant les sourcils
et les bras, la tête tirée vers l’arrière.
Célestine avait été conviée à déjeuner chez sa cousine, au sortir de la classe – il s’agissait du premier
cours de son existence, une leçon pour les cours
moyens première année, sur la voie passive. C’était le
retour de l’école après les vacances de Noël. Elle venait
de poster, le matin à l’ouverture du bureau, sa lettre
pour son bien-aimé ; dans laquelle elle lui disait qu’elle
avait hâte que la guerre finisse et qu’ils puissent enfin
se retrouver et être heureux ensemble. Elle lui expliqua
qu’elle avait fini par être acceptée de donner des cours
dans une école pastorale à quelques kilomètres de
Fontainebleau, entre Villeneuve-la-Guyard et
Champigny, à quelques pas de la maison de sa tante
maternelle. Il avait plu toute la nuit, un peu le matin,
jusqu’à vers la récréation et la température était assez
fraîche. Nora-Célestine avait mis son manteau de flanelle mauve, avec son col, les bouts des manches et le
tour des basques, en fourrure ; pour cette première
journée d’enseignement, pour elle comme nouvelle et
pour l’ensemble de l’école finissant les fêtes de la
Nativité et de la Saint-Sylvestre, elle avait choisi de se
faire belle et d’aller chez la coiffeuse pour une permanente, malgré sa chevelure, lisse et noire de jais brillant,
qui lui arrivait jusqu’à la moitié des assises. Afin de
bien célébrer l’évènement, elle insista pour que sa cousine fasse aussi une coupe ; sa cousine, Solange, plus
jeune qu’elle de deux années, atteinte de poliomyélite à
la jambe droite, était presque aussi belle que Célestine
et elle exerçait comme infirmière dans un asile de vieillards à Champigny. Elle devait reprendre la classe à
quinze heures et Solange était dans sa journée de récupération.
La tante avait fait rapprocher la table au plus près de
la cheminée pour entendre le bois crépiter et les étin-
C’est par le langage de l’amour et du
pardon que la raison trouve sa mesure, mais
en fin de compte il appartient à l’Eternel de
décider de notre existence, lorsque nous faisons en sorte d’être à la hauteur de nos légitimes et honnêtes espérances.
celles des braises voltiger. Elle avait préparé des
pommes au four piquées à l’ail, avec du veau et de
la volaille, assortis dans une sauce rouge pleine
d’épices. Il y avait des marrons pour le dessert et de
la tarte au chocolat. Elles déjeunèrent tendrement
en se racontant les dernières anecdotes dans les
environnements respectives en même temps que les
souvenirs, des plus récents au plus lointains ; et la
pauvre tante, comme à son habitude, elle parla de
son défunt mari, mort dans un déraillement de
train, au retour d’un voyage de travail en Bretagne
où il devait présenter des produit de pêche ; quant
à Solange, la gorge serrée, elle regardait dans la
béance rougeoyante de l’âtre en essayant de se souvenir combien elle étaient heureuses et comblées
avec lui. Mais elles ne disent mot sur le papa de
Célestine, emprisonné dans la prison de
Barberousse à Alger et condamnée à la peine de
mort – son épouse et maman de Célestine, était
quelque part dans un des quartiers lettrés de Paris,
occupée à faire intervenir des militants internationaux et des intellectuels de renom pour s’exprimer
et agir dans l’intention du révolutionnaire indigène
très actif, dirigeant fort craint du FLN, pour le faire
libérer, sinon de suspendre la peine. Une fois seulement la tante demanda des nouvelles de Mahfoud,
parti en Egypte rejoindre des étudiants et des universitaires proche de Nasser.
Martin Varel et Herbert, pour leur part, cassèrent la croûte avant de quitter Dijon dans la nationale 5. Ils mangèrent des saucisses, du fromage et
du pain de mie ; le bedeau ne laissa pas son chauffeur toucher au vin sur la table, posé par le tavernier, il lui commanda du cidre de Bretagne sans
alcool, tandis que lui, il ne se priva pas déguster
deux bières blondes, l’une derrière l’autre. Herbert
avait jusqu’alors conduit comme un maître, précautionneux et fidèle aux normes de la circulation
dans la route, il respectait les priorités et ne chercha
pas, ne serait-ce qu’une seule fois, de tenter de
dépasser sans raison forcée. « Votre fiancée doit languir d’impatience de vous attendre, monsieur
Martin ! Je suis certain qu’elle n’a pas dormi depuis
que vous avez annoncé votre visite en plein hiver et
après les fêtes ! » Le bedeau ne fait que sourire dans
la direction des mains de Hebert en train de manipuler dans le volant et les manettes, évitant de lui
avouer qu’il faisait une visite surprise à sa bienaimée.
Vers les coups de quatorze heures trente, la
Simca ne s’arrêta pas à Champigny, mais quelques
bornes plus loin, avant l’agglomération de
Villeneuve-la-Guyard, Martin Varel eut une insoutenable envie d’uriner. Le jeune bedeau n’avait pas
le tempérament frustre de demander à son conducteur de s’arrêter pour aller dans quelques frondaison se soulager, « Fontainebleau est juste devant, il
faut tenir le coup, mon vieux ! » dit Martin in petto.
Mais le Bosniaque ne manqua pas de remarquer le
moindre geste de son respectable et respectueux
client, manifestant la douleur irradiant partout
dans son entité physique. Juste après le virage, il ya
une grande forêt, monsieur Varela, j’ai de l’eau dans
la malle, vous allez dans la nature, sans gêner personne et vous faites votre devoir avec la dignité qu’il
faut, le bon Dieu en vous sera reconnaissant pour la
paix que vous donnez à votre âme ! » Le bedeau
resta stupéfait, il serra se genoux avant de mettre
une jambe sur l’autre, puis les sépara, mais il vira sa
tête sur son chauffeur et lui demanda de trouver un
bon accotement pour s’arrêter.
Devant eux, à une quarantaine de mètres, roulait
une Citroën 2CV bleu ciel, à très petite vitesse. «
Nous allons dépasser vite fait cette tortue, monsieur
Varel, un instant seulement, et vous choisirez le
coin dans le bois qu’il vous plait ! » Herbert passa à
une vitesse supérieure avant d’accélérer, mais en
même temps qu’il alla déboiter pour saisir la ligne
du dépassement qu’un éclair cisailla le ciel, commençant à s’ennuager. Il n’y eut pas de grondement
de tonnerre mais la Citroën freina soudain sec à
deux mères d’un baudet surgissant d’on ne sut où
pour lancer des pas sur la chaussée. Herbert était
désarçonné d’autant qu’une voiture arrivait derrière à une incroyable vitesse ; le Bosniaque reprit
magistralement sa droite en procédant ensuite au
freinage moteur pour éviter de percuter la 2CV.
Mais le bolide était déjà à la gauche de Herbert, le
baudet en plein milieu de la chassée. Martin eut
juste le temps d’entamer l’ave maria, que le satané
véhicule frappa de son aile une partie de la croupe
de la bête asinienne qui se mit à courir vers la forêt
en brayant. « C’est une Facel Vega, un merveilleux
moteur, monsieur Varel, il roule à 200 à l’heure sans
aucun problème ! » dit Herbert, après avoir dépassé
la Citroën. Mais deux secondes après un extraordinaire bruit de fracas retentit devant eux, en même
temps que de la fumée qui s’élevait dans le ciel dans
l’endroit de la collision - contre un arbre. Les gendarmes arrivèrent en moins de cinq minutes. Le
brigadier reconnut le passager à côté du chauffeur,
mort sur le coup, c’était Albert Camus. Célestine
resta dans sa 2CV, assez loin de l’affreux spectacle,
attendant qu’un badaud venant de la direction
opposée, la renseigne de ce qui se fut passé.