INSECTES NUISIBLES PROVINCE de QUEBEC

INSECTES NUISIBLES
= = ==
=
DE LA ==~~=
PROVINCE de QUEBEC
LES
INSECTES NUISIBLES
DE LA
PROVINCE de QUEBEC
PAR
GERMAIN BEAULIEU.
AnciCt'l t'ntOTtlologilh: au Mlm.ftCt' dt: rAgricultuTI:, OrfdWG,
GEORGES MAHEUX.
Entomo!ogi~ ' I:ll'chef
de 101 Provmcc cIt:
~uibec,
Professwt d'tntomo!oglc Ii rUl1ItlCYSIti Laval.
Imprimerie
CHARRIER.
QUEBEC.
u
D UGAL, LIMITE;!.,
CANADA.
MDCCCCXXIX
DROiTS REsERvEs, OTTAWA, 1929
TABLE des MATIERES
LISTE DES GRA YURES .
Xl
CHAPlTRE I
_ N.otions gen&ales stir les insedes
MET _.t,._,\_ 1 0R PH OSES .
<Eu! -
2
_
Larve -
Nympbe -
Chrysalide -
TnBecte
parfait.
INsECTES BROYEURS £'1' IN SECTES SUCEURS . .
Leur boucbe -
5
Comment iJs mangent - Comment les com-
battre.
6
HIBERNATION DES INSEC'l'ES . .
Fa~on d'hivemer -
Aide pour leur destruction.
NOCU ITE DES INS E CTES.
1 0 ~ur nambre - eo Leur puissance de muJtiplication _ 5°
Leur petite taille - 4° Leur structure - 5° Leur aetivit6 et
7
leur tena.citk
CHENILLES ET P APILLONS Description - Croissance -
Li pidopter.. . .
Mues -
11
M<EUIS.
Coleopteres.
H.-\NNETONS, C HRYSOMELES, B .u{ BEAUX -
16
Cara.cteres - Nocuite desla.rves - Barbeaux utiles.
Di pter.. .
A STI COT S ET MO U eRES -
Description -
Larves
OU 88tiCOts -
17
Dipteres nuiaibles et dip-
t:bea UtileB.
PUN ArSES,
Co CHENILLES
ET P UCERONS -
Hem.ipteres.
19
Ca.raeteres - Mmurs des pucerODs - D6gAts.
SAUTERELLES, BLATTES ET GRILLONS -
Description -
~veloppem ent
Orthopteres.
- NocuiM - Mante religieU8e.
v
23
~PHtMERES -
DEMO[SELLES ET
Nevroptercs, etc..
en
Ca.r&eteres - Subdivision
Fourmilion.
groupe! -
Hymtnopteres.
ABErLLEs, FOURAUS , MO UCHES-A-ScrE -
IUBectcs 80ciaux -
-
Mceurs -
25
Mceurs - Utiliik -
Apiculture -
26
Fa.\l88e8 cheuiUes
Description - Nocuite.
CHAPITRE II
Insectes nuisibles aux jaTdins
PAPILLOK nu CHO U,
NO CT UELLES,
P ieris rapf£ Linn .
31
VeTs gris .
34
Euxoa ochrogasler Gn. - Agrotis ypBilon Roth. - Peridroma
soucia Hbn . - Euxoo scandens Riley - Noctua clandestina
Har. - Nod.ua c-nigrum Linn.
Plulella maculipeml,is
FAUSSE PI ERro!!:,
C UT .
Ph;yUotf'eta Iliuata Fab. TEIGNE DU CHOU,
Epitrix cu.cumeris Ra.r.
Phorbia (Pegomyia ) brassica) Bouche .
TEIGNE DE L'OJGNO!\,
P UCERO~' DU CHOU,
Phorbia ceparu:m Me ..
Aphis brass/ca3 L .
eRR YSDMELE 8ARREE D U CON CD MBRE,
CRIOc:E:RE DE L' AS PERGE ,
BRUCHE DU POlS,
Dz'abl'ot-t"ca vittata Fab.
A P.4. T ATE,
Lachnosterna spp.
Bruchus pisorum Linn . .
MOUCH E ET YER DES C.!ROTTES,
42
45
48
Crioceris asparagi Linn . .
H ANNETONS, BARBEAUX , VERS BLANCS,
BtTE
38
39
ALTISES. . .
P sila rosa3 Fab. .
L eptinotarsa decemlineata Say .
50
53
55
58
61
64
CHAPITRE III
Insedes nuisibles de nos champs
SAUTERELLES,
Melanoplus spp. et autre• ... .
70
BLE, M ayetiola destructor Say .
74
MOUCH E RON DU
VI
MOUCRE DE LA GRAINE DU TREFLE I
Dasyneura legumini-
cola Lint.
76
HyZastinu8 obscurus Marsh .
RONGE UR DU TREFLE,
LtGIOr.,,"NAIRE I
77
78
HANNETONS ET TA U PIN"S .
L euc.ania unipunctata Haw .
80
Pyrausia nubilalis Rhn .
82
PYRALE DO MAIS ,
CHAPITRE IV
Insedes nuisibles aux arlrres fruitiers
88
LES ENNEMIS DU POMMIER .
SAPERDE DU POMMIER ,
Saperda cand'1:da Say . .
Chrysobothris femorata Say .
BUPRESTE DU POMMIER,
PUCERON LANIGERE,
Schizoneura lanigera Harm .
CSERMES, L ep~dosaphes
P UCE1WN D U PO&fMIER ,
ulmi Linn , . '
.4..phis pomi De G..
C HENILLES ARPENTE'LSES .,
... , . . . . . . .
89
92
94
95
98
100
Paleacrita vernal.a· P. - A18Qphila 1xnnelaria H.
LIVREE n' AM:ERIQ{;E, .M alaco8oma americana Fab . . . . .
101
Hyphantria textor Harr .
102
CHARANgON DU POMMIER ,
A nthon01nU8 quadrigibbus Say.
104
C RA.RANQON DU PR UNIER,
Conotrachelus nenuphar Hbst.
106
C HENILLE A TENTE D ' ACTO!lo!NE,
PYRALE DU POMMIER ,
VER DE LA POMME,
Carpocapsa pomonella Linn . . .
Rhagoletis pomonella Walsh ..
108
III
LES ENNEMIS DU PRUNIER ..
113
CHARAN~ON DU PRUNIER ,
113
Conotrachelu s nenuphar Hbst . .
CHAPITRE V
Insedes nuisibles aux petits fruits
LES ENNEMIS DES GROSEILLIERS ET GADELLlERS. .
VER DU GADELLIER J
PteranU8 ribesii Scop .. .
VII
115
115
CHENILLE ARPENTE USE
bu
GADELLIER ,
Cymalophora ribea-
ria Fitch .
117
VER DES GROSEn..LES,
Epochra cana.densis Lrew .
CHENILLE nONGEUSE DU GADELLJER,
P OCERON DU GADELLTER,
SeS1:a ti pul1jormis Cl..
Myzus ribis Linn . .
LES ENNEMIS DES FRAISIERS .
CHARA.N~ON D U FRAIBIER,
118
119
120
121
Anthonomus signotus Say..
121
LES ENNEMIS DES FRAMBOISIERS.
123
RONGEURS DES ;FRAMBOISIERS.
123
Agrilus rujicQUis Fab. -
Oberea bimaculata 01.
CHAPITRE VI
Insectes nuisibles aux arbres d'ornement et des forets
CHENILLES QUI RONGENT LES FEUILLES DES ARBRES. . . .
MalacosoTlUl a'fner1cana Fa.b. -
127
Malacosoma di88tria Rbn.Vanessa antiopa L .
Hernerocampa leucoBtigma S. et A. -
RONGEURS DES BCOReES OU SCOLYTES.
135
RONGEURS DU "BOIS OU XYLOPHAG ES .
136
Plagiorwtus
8pecWSU8
Say - Cryplothynchus lapathi L.
CHAPITRE VII
Insectes Iluisibles aux fleurs
TORDEUSE DES FEUILLES,
Phlyctamia rub':galis On..
ENROULEUSE DU ROSIER,
Cacrecia rosaceana Harr . .
FAUSSE LIMACE DU ROSIER,
Caliroa '"thiops
Fab.
THRIPS, PLUSIEUllSESPECES.
g,"a L..
143
144
144
MOUCHERON' DES CRTIVSANTKEa.lES,
Co CHENILLES
143
. . . . . .. . . .
DiorthroTtQmyia hypo145
A COQUILLE DURE .
Co CHENILLES SANS COQUrLLE . . . .
P.eudo<o<cu. cilri Risso.
VIII
147
149
M01JClIE BLANCHE DES SERllES,
Triau';rodes vaporariorum
. Wesl
151
PUCERONS, PLUSIEURS ESPECES.
153
PUNAISES DES JA.RDINS .
153
L ygm ptatem'ill L. - Pacilocapsu8lineatw Fab.
CRAPITRE VIII
Insettes l1uisibles de nos maisons
LES PARASITES DE L·1I0MME.
PUNA1SE,
161
Cimex ledu.l.arius L.
161
PrrcE, Pulex irrita.ns L .. etc. .
163
k/useQ, domestiea L., et autres .
MOUCHES,
167
L1J.CI.lia Ca?sar L. - Fannia ca.nicularis L. - Stomorys cal.c~
tram L. - Jf1.l.scina slabula1l8 Fall. - Drosophila ampelophila.
law.
Poux, Pediculus capitis De Geer at autres.
174
Pediculus tJe8timenti Leach - Phthirius pum Leach.
M ARINGOUINS, Culex pipiens L. et au tres moustiques .
176
LES PARASITES DES DE:-IRllES ALIMENTAIRES .
178
BLATTE ,
Ectobia ger'manica L ..
Tenebr£o rnolitor L .
MEUNIER,
nu
LARD,
182
Dermesteslardarius L.
183
MOUCHE DE LA VIAN DE ,
FOURMIS,
181
Pyra.lisfarinaUs L.
PYRALE DE LA FARINE,
DERMESTE
CaZhphora vomitaria L.
M onomorium ph-araonis L., et autres.
LES PARASITES DES VETEMENTS ..
MITES,
178
Tinea spp . . . ...........
184
185
187
187
Ti1W.l peUionella L. - Tinea biaelli€Ua H urn.
ANTHRENES DES PARQUETS ET MUSEES.
189
Anthrenm 8CTOphularia: L. - Auagenus piuU8 Olivo
LEP]S&£E, Lepisma saccharinum L.
IX
191
CHAPITRE IX
Insectes nuisibles aux animaux domestiques
194
ENNEltflS DU CHEVAL ..
Gastrophilus equi Fab.
196
ENNEMIS DES B:f:TES A CORNES .
Hypoderma lil1eafa Villers -
Hypoderma boviB De Geer.
MOueHE DES CORNES, Lype.1"os£a (H f1n natob'ia ) i rrilans
Linn.
201
CHAPITRE X
Les ennemis des insettes
INSECTES PARASITES, INSECTES DE PRorE, ANlMA{;X UTILES .
205
CRAPITRE XI
Insecticides
PREPARATION ET MODE D ' EMPLOI .
211
POUR L.E S I NSECTES BROYEURS .
214
.o\rseni&te de plomb - ~niate de calcium - Piite de SOD empoisonnee - Pyretbre - Hellebore - Bichlorure de mercure
- Bouillie bordelaiee empoiaonnee.
218
POUR LES INSECTES SUCE URS .
Nicotine - Decoction de tabac - Emulsion de vetrole - Sa.von
Al'huile de baleine ou de poissoD - Bouillie soufree empoisonde.
P UL VERISATEURS , VAPORISATEURS, SAUPOUDRE USE6.
Pour lea liquides -
223
Pour lea poudree.
PROCEOES DE FUMIGATION .
Soufre - Acide cya.nbydrique -
X
,
Bisulfure de carbone.
228
LISTE des GRA VURES
Figure
Figure
Figure
Figure
Fivure
Figure
Figure
Figure
Figure
Figure
Fi{lUre
Figure
Figure
Figure
Figure
Figure
Figure
Figure
Figure
Ft'gure
Figure
Figure
Figttre
Fig ure
Figure
Figure
Figure
1.
S.
4.
6.
6.
7.
B.
b.
10.
11.
1£.
19.
14.
16.
16.
17.
l B.
19.
to.
fl.
ft.
!S.
t4.
to.
to.
f7.
Figure tB.
Figure
Figure
Fi gure
Figure
Figure
Figure
Structure d' UD ineecte coleoptere .
. XIV
3
4
Met.a.morpbosc8 incompU:tes d' un Mmiptere .
Une cbrysomele, t ype d'inaecte broyeur .
5
Un puceron, type d'illsccte s uceur .
6
8
<Eula du papillon de Ie. chenille Ii ten te, (D 'apres de Gryee). .
Hanncton et sea transformations. (D'apres Chittenden).
10
NoctueUc, adulte et la.rve .
12
13
Chenille verita.ble. (D 'apres Hutchings) .
Type de coIeoptCre. (Carabide) ..
16
17
Cantba.ride commune .
18
Type de diptere .
18
Mouche ..
20
Type d'bemiptere ........ .. ......•.
21
Puceron ail6 .
Puce ron sans ailes .
22
Sautercllc, typed'orthoptere .
24
Demoiselle, type de nevroptere .
25
Guepe, type d' bymenoptere .
27
28
Fausae chenille. (D '8opres de Gryse).
Larve de 180 pieride du chou . (D 'apres Gibson ).
33
Travail des vcrs griB. (D 'apres Gibson) .
35
36
T ypes de vers gris oommuns. (D 'apres Gibson) .
Fausse piCride du chou. (D 'aprt)s Riley) ..
38
Principales eepeccs d '&lti.ses. (D'8opres Gibson) .
4()
Travail des altises. (D 'apres Gibson). .
41
Protecteur pour plant de chou . . . .
44
Dignon attaque par La teigne .
45
48
Puceron du chou . .
51
Chrysomele ba.rrie du ooncombre. (D 'apres Chittenden) .
Criocere de l'asperge . . . ..... ... . , . . .
53
Hanneton et ver blanc .
...........
56
Vc.r blane mangeaot des racines. (D 'apres Gibson) .
58
Bruche du pois et pais endomm~. (D 'apres Chittenden). 60
Mouche de la C&l'otte .
.. . ... . .. .. ..
62
t. M6tamorphoses completes d'un papillon . . .
$9.
SO.
Sl .
St.
53.
54.
Figure 36.
XI
Figure 36.
Figure 1i1.
Figure 38.
Figure 59.
Figure 40.
Figure 41.
Figure,4£.
Figure 43,
Figure M.
Figure 45.
Figure 46.
Figure 47.
Figure 48.
Figl4re 49.
Figure 50.
Figure 51.
Figure 5f,
Figure 55.
Figure 54.
Figure 55.
Figure 56.
Figure 57.
Figure 58.
Figure 59.
Figure 60.
Figure 61,
Figure 6f.
Figure 6S.
Figure 64.
Figure 65.
F1:gure 66.
Pi gure 67.
Figure 68.
Figure 69.
Figure 70.
Figure 71.
Figure 7!.
Pigure 75.
Figure 71,..
Figure 70.
Pigure 76.
Figure 77.
Fi(J1.J.re 78.
Figure 79,
Figure 80.
Figure 81,
Carotte attaquee par des asticots .
63
~re ~
65
pat&re. (D'.pres Riley). .
Chrysomele de Is. pomme de terre. (D'apres Gibson) .
Sauterelle commune. (D'apres Gibson) .
Moucheron du b16. (D 'aprt)s Riley).
Moucbe de la gra.ine du t re.tle. (D'apres Riley) .
Rongeur du trefie. (D'aprea Webster).
Taupin adulte et larve. (D'llpri.'S Hudson ) .
PyraJe du mals. (D'apres Bur. Ent. Ottawa) .
Pyrale du maTs, dCguts. ( D ' apr~ Caffrey ) .
Saperde du pommier. (D 'apres Brooks et Rumsey).
Travail de la saperde du pommier. (D 'apresRiley).
Bupreste du pommier. (D 'apres Chittenden).
Puceron lanigc.re. (D 'apres Gilletteet Taylor).
Chermes coquille d'huttre. (D'apres H oward).
Chermes coquille sur ecorce de pommier. (D'aprea Ross)
Puceron vert du pommier. (D'apr~ Baker).
(Euvrr- du pUOOl'on vert du pommier. .
Arpenteuac du printemps. ( D 'apr~ Riley).
Arpenteuse d'automne. (D'apres Slingerla.nd et Crosby)
Toile de chenille a tent.e d'automue. (D'apres Gibson) .
Chenille a tente d'automne. (D'aprea Howard ). .
Charanc;on du pommier. (D'apTes Riley) .
Pomme piquec par Ie charan~oD. (D'apres Crandall).
CharanQon du pruuif'r. (D 'aprcs Chittenden ).
Larve de 1& pyrale de 1& pomme et SOil oouvre. .
Papillon de 10. pyrale du pommier.
Mouche de III pommc. (D 'apres Quaint.a.nce).
Mouche de la pomme pendant sur une pomme .
Ch& ran~on du prunier.
(D'apres Quaintan ce).
Verdugadellier... ... ....... ......... ... .
Chenille arpenteu6e du gadellier .
Pureron du gadeUier .
Jeune ver blanc . .
CEuvre du rongeur du framboisier, (D'apres Gibson).
Papillon de nos chenilles! tente. (D'apres Gibson).
Chenilles a. tente. (D 'apres Swaine) .
Chenille a. houppes blanches. (D 'apres Sta. Exp. Geneva) .
Chenille epineuse de l'orme. (D 'apres de Grysc).
·Ravageur de t'er-able. (D 'aprCs Hutchings).
DegAts du ravageur de I'crable. CD'apree Hutchings) .
Tordeuse desfeuillea de plantes d'interieur. (D'ap~ Gibson)
Thrips adulte et SOD ceuvre. (D 'apres Gibson et Ross).
Travail du moucheron des chrysanthCme8. (D'aprlls Gibson).
CochenillesA OOQuilledu rosier. (DapresGibson). .
Cochenilles blanches, sans coquille. (D 'apres Gibson)..
Xli
67
71
75
76
77
79
83
85
90
91
93
94
96
97
98
99
100
101
102
103
104
105
106
109
110
112
113
114
116
118
120
121
124
127
131
133
134
137
138
14.2
145
146
148
150
Figure
Figu,rc
Figure
Figure
Figllre
Pigl4 re
Figure
Fv;urp-
81.
8S.
PucerOlls sur feuilles de rosier. (D'spres Gibson).
Punaise t.erne des jaroins. (D'apres Gibson et R088).
84. Punaise verte dee jardine . .
85.
86.
Feuilles piquCee p8J' la pUDa.ise verte. (D 'apres Gibson).
Punaise dee lits ..
. . .... .. . ... . .. .
Puce commuue ..
Mouche deB maiSODs. .
89. (Eurs. Is.rves et pur'CS de Is. mouche domestique. (D 'apres
GibsoD et Twinn).
.............
. . . . . ..
Figure 90. Berceau des mouches domestiques. (D 'apres Gibson et
Twinn )..
P'igure 91. Pou de tete . .
Figure. 92. CoquereUe commUDe. .
JI'igure 93. Mite ou teignc des v~tcmcnt8 .
Figure 94. Anthr~ne des parquets ..
f'1'g I4T(' Wi. CEetre du bamf, adult.e .
l" igllTe 96. (Eetre du bamf, larve.
Figure. 97. CEBtre du mouton ..
Pigure 98. Mouche des cornes .
Figure 99. Larve de coccincUe . (D 'apres ltoos).
Fi gll'N! 100. CoccineUe d 'Australic ..
Figure 101 . Insectesde proie. (D' apres Bur. Ent. Washington).
Figl4 re 102. Mouches paro.sites. (D 'apree Fiske et Weed).
. ...
F1'ouTtl IDS. Pompe s'adaptant sur un seau. ( D ' apr~ de Gryse).
Figure 104. P etit pulv~risa.teur cylindrique .
Figure 105. Pulv~nsat-eurn.press.ion ..
Figure 106. Pulverisateur havresac.
Fi gure 107. Pompe-brouette .
Fig ure 108. Pompe Bur banI. (D'a.pr&! de Gryse).. .. ... .. .. ...
Figure 109. Pompe A doub le action. (D'apres Bur. Ent. Ottawa) .. ....
Figu.re 110. Pulverisateur Bur roues .
Figure. 111 , Pulvc.risa.teur A roues motrice.s .
Figure 1U. Pulverisateur A moteur . . .
Figure 113. Saupoudreuse A manivclle.
F i gure 114. Saul)Qudrcu8e A traction .
. .... . , . . ..•..... , . • . • . . .
Figure 115. Saupoudreuae A moteur ..
'"
Figl4re 116. Saupoudreu8C A t raction . ..
. .••. . ... • ,.
S7.
88.
XIII
152
154
155
156
161
164
167
170
171
175
179
188
190
197
197
199
201
205
206
207
209
214
215
218
219
221
222
223
224
225
226
227
228
229
230
INSECTES NUISIBLES
===DELA===
PROVINCE de QUEBEC
Figure 1. Struoture d'un insccte coieoptere vu du dessous; a, antcno<'s i
b,
yeu.~
composhi i c, malldibules i d, maxillaires au mAchoirt>s i
e, f, paJpes ; g, hancbc8; h, cuiaaes ou femurs; ':, jambes
au tibias; j . troebante1"8 ; k. pieds ou tal'8e8.
CHAPITRE PREMIER
NOTIONS GENERALES SUR LES INSECTES
Il serait supertlu de donner ici la definition du mot
insecte. Si tout Ie monde ne saurait scientifiquement
definir ces petits animalL"I: et dire que: " tout litre compose d'une t.ete portant des antennes, d'un corselet
portant toujours trois paires de pattes et generalement
une ou deux paires d'ailes, enfin d'un abdomen compose
d'anneaux ", est un insecte, il est certain que nul
n'ignore que les insectes existent, que les uns sont utiles,
comme l'abeille, Ie ver it soie, etc., et que les autres
sont nuisibles, comme les poux, les maringouins ou les
" betes a patates " . Inutile de dire aussi que les insectes offrent une tres grande variete de formes, de
couleurs, de taille et d'habitudes. Les uns sont des
geants, compares aux autres : il y a des papillons qui
ont plus de SLX pouces d'envergure ; d'autre part, il y
a des pucerons si petits, qu 'un e seule feuille de pommier
en pourrait loger des centaines.
Il y a toutefois deux choses qu'il importe de savoir :
leurs transformations successives ou " metamorphoses"
et les diverses conformations de leur bouche, car souvent de ces differences de conformation depend Ie
remMe a appliquer.
INSECTES NUISIBLES DU QU1!:BEC
MtTAMORPHOSES
Au sortir de l'ceuf Ie poussin a la forme de l'oiseau ;
cette form e ne changera pas; elle ne sera que legerement modifiee par la croissance. II n'en est pas ainsi
des insectes : ils eprouvent dans Ie cours de leur existence des changements parfois tellement radicaux, que,
souvent, il ne semble y avoir aucun rapport entre les
diverses formes par lesquelles ils passent. Ainsi, qui
pourrait. deviner Ie meme individu, dans cette repoussante chenille d'aujourd'hui qui sera demain Ie papilIon attrayant? Et pourtant, il n'y a pas it se tromper,
l'un et I'autre ne sont que Ie meme insecte it des phases
differentes de son existence.
Si donc, avec un peu d'observation, nous suivons
la serie de ces transformations, nous voyons que de
l'ceuf eclot, selon I'espece, une petite chenille, ou un
petit vel', qui , par un effet tout naturel de sa voracite,
grandit en tres peu de temps. Cette chenille, ou ce
ver, constitue ce qu'on appelle la larve.
C'est it
la periode de larve que I'insecte acquiert sa croissance.
Et, generalement, c'est dans cette partie de son existence que I'insecte nuisible est Ie plus redoutable.
Ainsi, dans les champs de pommes de terre, il est facile
de constater que la larve est toujours beaucoup plus
nombreuse et plus vorace que I'adulte. La duree
de la vie de I'insecte it I'etat larvaire varie selon les
especes ; en general, elle ne depasse guere une saison.
Cependant il y en a qui prendront deux aIlS, et meme
plus, avant leur transformation finale.
A la peri ode de larve succede generalement une
periode d'immobilite de plus ou moins longue duree.
La peau de I'insecte se transforme, se racornit, prend
NOTIONS GENERALES
une teinte plus ou moins brunlitre ; cette transformation se fait assez sou vent, selon les 'especes, dans
une enveloppe que la larve s'est preparee d'avance.
"" H i! ~
~~i~-g
;;J'; ~ ~
!~i-8~
~ ii~ ~
• m",
m
,!;"
:!~ ~ ~]
? g_ .~~
~
iHh
-E.~~s~tao
... "C
m
110
e~.g~~
~.!!~_g::l
~ §~ ~ .
~:- .FbII~
~
C1)
t,)
0«
Z
.~{~ "C- !i . ~
:t ~ ~- ,; ~ f
I
~~lli
Pour cela ~'instinct pousse l'insecte a se choisir une retraite ou il sera a l'abri de ses ennemis et des intemperies. C'est alors la periode pendant laquelle s'ela-
/NS ECTES NV / S IBLES DV QV1':BEC
bore Ie plus merveilleux changement. De cette enveloppe etrange, de cette "chrysalide" presque inform e, de cette " nyrnphe" presque sans mouvement,
va eclore I'insecte
parfait. Le voila
donc au terme de
.',
s a croissance;
maintenant il ne
changera plus. Sa
vie elle-meme ne
semble avoir d 'autre but que la continuation de I' espece. Aussi, generalement, Ie male
meurt apres I'accouplement, et la
fem elle survit a
peine a la ponte
\ /
des mufs, qu'elle
,
placera instincti../
vement, ou plutOt,
automatiquement,
de fa<;on a assurer
l' existence aux peFiuure'S,. M6t.arnorphoses incompletes d'UD
tits qui nalt ront.
Mmipt~re i a, <euf en caisse dans une feuille ; b, c,
d, e, j, devoioppement progressif de la nymphe
Telle est, en
apres chaque mne ; g, adulte ou insecte parfait i
peu de mots, I'hish, struc¥ure des ailes.
toire des transformations des insectes. Nous savons donc maintenant
que 'S'iJ est important de t ravailler a la destruction des
larves qui rongent les plantes, il est, jusqu'a un certain point, encore plus important de faire la guerre aux
~
~
~
.
NOT IO NS G£NE:RA~ES
adultes afin d'empecher la ponte des ceufs. Nous
savons aussi qu'en detruisant lea ceufs, on empeche
l'eclosion de larves dangereuses. Ainsi Ie cultivateur
soigneux n'attendra pas l'apparition des larves dans
son champ de pommes de terre (patates) ; il commencera, des Ie jour oil. les feuilles perceront Ie sol, ales
debarrasser des insectes qu'il y verra roder ; il visitera
Ie dessous des feuilles, et chaque fois qu'il y trouvera
des amas de petits ceufs jaunes, il les bl'lilera, ou les
detruira par tout autre moyen aussi sur. Par la, il
s'eyjtera bien des travaux et bien des depenses.
INSECTES BROYEURS ET INSECTES SUCEURS
Si l'on s'eu tient it la conformation de la bouche
des insectes, on peut les diviser en deux grandes categories. Les uns sont armes de mandibules et de mdchaires au moyen desquelles ils machent leurs aliments;
ce sout les insectes broyeurs. Les autres sont armes
d'un bec, qu'ils enfoncent dans les tissus de la plante
afin d'en aspirer les sucs ; ce sont les insectes suceurs.
Les uns et les autres ont donc une maniere tout a fait
differente d 'attaquer la plante. Les premiers la rongent plus ou moins, quelquefois totalement ; les seconds en boivent seulement la seve.
Dans un cas comme dans l'autre, ]a
plante est en danger de mourir si on ne
la protege contre ses ennemis.
Selon donc que l'ennemi est un
broyeur ou un suceur, Ie remMe a
apporter sera different. Les poisons
Figure 4. UDE
insecticides, tel que Ie vert de Paris, l'arou bar·
sliniate de plomb, I'arseniate de chaux, chrysoml':le
beau. type d'inseoetc., dont on couvre les parties de la te broyeur.
INS ECTES N UI S IBLES DU QUEBEC
plante, sont les plus s(lrs remedes contre les broyeurs, qui les
absorbent en rongeant les feuiJJes
ou les tiges ; on con90it que ces
poisons ne sauraient atteindre
les suceurs puisqu'ils vont chercher leur nourriture en dessous
Fiuu" 6. lin pu ceron, typ" destissus, ou. cespoisonsnepened'inaectc succur .
trent point. II faudra contre
les suceurs appliquer des substances qui tuent par Ieill' contact ou qui asphyxient : nicotine, emulsion de petrole, solutions de
savon, badigeonnages de cham" de souire, etc. Avant
donc que de se servir d'un remede, on doit s'assurer
a quel genre d'ennemi on a a faire face.
HIBERNATION DES INSECTES
Les insectes sont ranges dans la categorie des animaux a sang froid , et, comme tels, ils peuvent supporter
sans mourir des temperatures excessivement basses.
Cependant, chaque espece a, pour ainsi dire, sa maniere
a elle de passer I'hiver. Les unes, les sauterelles, par
exemple, hiverneront 11 I'etat rudimentaire d'reufs
pondus par les femelles en automne et qui n'ecloront
qu 'avec les beaux jours du printemps. Les autres
hivernent 11 I'etat de larves, ou a l'etat de chrysalides.
Entin UJ;l certain nombre passent l'hiver 11 l'etat
d'adultes. Toutefois, les insectes ne se departissent
pas de leurs habitudes ; et, generalement, un changement dans leur fa'(on de passer l'hiver entralne leur
mort. On a su utiliser cette connaissance du mode
d'hibernation dans la lutte contre certaines espilces
nuisibles ; ainsi, Ul) labour profond, tard en automne,
NOTIONS G£NBRALES
fera penr un grand nombre de " betes a patates"
ou de larves d 'Elater (taupins ou vers " ill de fer ")
en les ramenant a la surface du sol, qu'elles avaient
fuie en s'enfon<;ant sous terre. N ous en reparlerons
en traitant de ces especes. Mais, no us insisterons des
main tenant sur la necessite de faire, immeruatement
apres les moissons et les recoltes, un nettoyage complet
des jardins et des champs; les dechets de toute nature
sont les meilleurs abris pour I'hibernation des insectes ;
en les brlllant ou en les enterrant profondement, on
detruit par Ie fait meme une quantite d'insectes qui
n'attendent que la belle saison pour se jeter sur les
plan tes et les ro nger.
NOCUITE DES INSECTES
Les degats enormes que l'on met au compte des
insectes nui'libles ne sont pas Ie resultat du caprice ou
du hasard . L'insecte s'attaque aux plantes que nous
cultivons pour notre utilite par necessite. Co=e
l'ho=e et les animaux superieurs , il doit satisfaire sa
faim et, Ie plus souvent, sa voracite. On comprendra
davantage pOUl·quoi J'insecte se pose constamment en
ennemi de l'ho=e, en eturuant les facteurs qui amenent forcement ces petits etres a detruire les plan41s
cuJtivees.
1. - Le nombre des insectes est immense.
De tous les groupes d'animaux de toutes sortes et
de toutes tailles qui vivent actuellement a la surface
de la terre, les insectes forment par leur nombre, Ie
plus important. 11 y a aujourd'hui pres de 500,000
especes connues et il en reste probablement autant a
decouvrir. Par comparaison avec les autres groupes
INSECTES NUISIBLES DU QUJl:BEC
zoologiques, les insectes sont 100 fois plus nombreux
que les mammiferes, 30 fois plus nombreux que les
oiseaux et les poissons, 45 fois plus nombreux que les
protozoaires, 100 fois plus nOmOrelL\: que les vers ou les
reptiles et depassent plus de deux fois en nombre tous
les autres animaux mis ensemble. Mais iJ ne s'agit lit
que ' des especes. Si nous en venons main tenant it
considerer Ie nombre des individus de chaque espece
tout calcul devient impossible. Pour certaines especes, telles que mouches, pucerons, maringouins, fourmis, iJ faut ajouter~es millions aux millions, les milliards
aux milliards et encore, avec chances de rester en der;a
de la realite. On peut affirmer sans exageration qu'il
y a un milliard rl'insectes pour chaque etre humain.
2. - Leur puissance
de multiplication est phenonwnale.
II n'est pas facile de
se f aire une idee exacte de
la puissance reproductrice
des insectes. Reprenant
I'experience de Reaumur,
Slingerland a calcule que
la descendance d 'une senle
femelle de puceron, en une
• Clic~ Bur. J':nt. Ottawa.
saison, atteint Ie chifIre
Fivure 6. Bagues d'ceufs du papillon de 1& chenille A tenw ; chaque incroyable de 222 seAiiIa.nneau est forme de 350 A 400 reufe ; lions d'individus (exacte{emelle faisant 88 ponte a droite.
ment 222,759,913,969,(D'.pres de Gry8P).
923,898,212). Detruisez
95 mouches de maison sur c !nt et il en restera assez
pour engendrer un nombre aussi considerable de mouches
NOTIONS G£Nfm.1iES
9
I'annee suivante. Songez qu'une reine d'abeilles peut
pondre en une jOUl'nee de 2,000 it 3,000 ceufs, " quatre
fois son propre poids d'ceufs ", et cela pendant plusieurs
semaines successives. Bien d'etonnant si, apres cela,
la lutte contre les especes nuisibles soit SIWS cesse it
recommencer !
Leur petite taille est une force.
Le gros des insectes est compose d'etres minuscules, voire rnicroscopiques. Or, cette caracteristique
bien loin de nuire a l'insecte lui est d'un precieux avantage. II peut alOl's passer inaperyu, se tapir SOllS Ie
moindre objet, circuler dans les fentes des parquets,
les cr~vasses des ecorces, entre les diverses parties des
plantes, sans que ses ennemis puissent I'aperc ~v oir.
Consequemment leur petite taille est une force et une
sauvegarde qui garantit la secUl'ite du plus grand
nombre.
3. -
4. - Leur structure est merveillruse.
Si VOllS ouvrez un insecte vous constatez immediatement qu'il n'y a pas d'os it l'interieUl'. Le squelette
est externe et protege les organes delicats qui remplissent la cavite centrale. IIs peuvent done, beaucoup
mieux que nous, se defendre et resister aux coups
de leurs ennemis. Bien plus, cette carapace exterieUl'e
est faite d'une substance tres solide que les acides et les
alkalis sont impuissants it attaquer. Enfin, Ie squelette de I'insecte est divise en anneaux cyJindriques
agences les uns dans les autres donnant ainsi une force
maximum et une souplesse de mouvements absolument inconnues aux animaux supEirieurs. Sans Ie
moindre inconvenient l'insecte peut prendre les attitudes les plus etonnantes et choir sans se blesser.
10
lNSEcrES NU1S1BLES DU QUEBEC
oc
d
~
'
b
~
CJicM Bur. Ent. Ottaw• .
FigUTC i
Hanllcton au \ 'Ct blanc ct sea transformations j c, ceuf gl"Ossi ;
d, jeune Yer blaDc de premiere &nnee ; e, vel' blanc A son complet devcioppement ; h, chrysalide ; fl , adul te au hanuetoll ; j, extremite de I'abdomen du
vcr blanc. (D'apres Chittenden).
5. - Leu,r activit.e et leur t.enacit.e decuplent leu'/'
pu,issance destructive.
II semble que la plupart des insectes nuisibles ne
peuvent renoncer, sans s'exposer it momir, it certaines
plantes, it certains aliments prefen\s . Qui n'a remarque, par exemple, que la chrysomele de la pomme de
terre revient chaque annee s'attaquer aux champs de
pommes de terre ; que la teiglle du chou reviellt au
chou et la t eigne de l'oignon it ]'oignon, Qu'importent les ennuis que l'ho=e leur suscite, les poisons
qu'il seme sur leur chemin! Elles n'en continuent pas
moins de persister it gruger les plantes de leur choix :
l'instinct est plus fort que tout et l'insecte s'acharne
malgre les obstacles. P areille tenacite vaut it l'insecte
de lutter avec succes contre les jardiniers, les horticulteurs, les cultivateul's negligents ; leur nombre finit
par l'emporter et la victoire leur reste. La mouche
cent fois chassee revient cent fois; Ie maringouin
econduit parait se faire un malin plaisir de lasser la
patience de J'ho=e.
NOTIONS G&NJ!;RALES
II
En resume, l'bomme trouve cbez l' insecte un ennemi fort nombreux , magnifiquement arme pour la
lutte et d'une tenacite etonnante. La guerre que Ie
cultivateur est force d'entreprendre contre un tel
ennemi doit consequemmgnt etre incessante.
CHENILLES ET PAPILLONS
Avant d'entreprendre la revue des especes nuisibles qui appartiennent au.x insectes conn us sous Ie
nom de papillons, il est bon que nous sachions bien
certaines caracteristiques qui leur sont propres. La
parfaite connaissance d'un ennemi facilite les moyens
de combat.
Les elltomologistes desigllellt sous Ie nom de
Lepidopwres les insectes appeles vulgairement papilIons. On les reconnalt aux caracteres suivants: quatre
ailes generalement beaucoup plus grandes que Ie corps,
recouvertes sur leW's deux faces de petites ecailles
coloriees semblables a une poussiere farineuse; une
t rompe plus ou moins longue enroulee en spirale entre
delLx palpes plus ou moins releves ; deux alltennes de
forme variable, composees d'un grand nombre d'articles ; six pattes plus ou moins greles et courtes.
Tous les Iepidopteres, sans exception, proviennent
de larves appelees chenilles, qui e distinguent de toutes
les autres larves en ce qu'elles n'ont jamais moins de
dix, ni plus de seize pattes. Arrivees au terme de leur
croissance, ces chenilles se cbangent en chrysalides,
desquelles, apres un temps plus ou moins long, sortent
des insectes parfaits en tout semblables a leurs parents.
A l'etat parfait les papillons ne font aucun mal aux
cult ures; ils voltigent autour des plantes, se posent
1£
I .vSECTES N U IS /BL ES DU QUJ!:BEC
sur les £leurs pour se nourrir du nectar qu'a l'aide de
leur trompe ils puisent dans les corolles. II n'en est pas
de meme a l'etat de cbenille ; sous cette forme ils causent de tres grands ravages et deviennent les ennemis
acbarnes de I'borticult eur.
Les petites chenilles, a la sortie de l'ami, ont une
form e plus ou morns allongee et cylindrique ; leur
corps se compose de douze anneaux ou segments, d'une
tete luisante , ecailleuse, presque cordiforme au t riangulaire, jamais arrondie
comme un bouton , armee de deux mandibules tranchantes et de
deux m:'l,choires laterales.
Leur corps ofire de chaque cote, Ie long des pattes, une ran gee de petites
b
ouvert ures respiratoires
appelees stigmates, et ressemblant a de micros1&~:::ec:~nj~:~::!~I~U~l~::::P~~l: copiques boutonnieres.
ver gns.
Les pattes des chenilles
aussi bien que des fausses-cbenilles, dont nous parleroDS en traitant des Hymenopteres, sont de deux sortes: les trois premieres
paires sont dites ecaillellses, Oll vrrues pattes ; celles
qui suiv'ent Bont appeIees pattes membraneuses au
fausses pattes ; c'est au moyen de ces dernieres qu'elles
peuvent se cramponner sur les feuilles et sur les tiges
avec taut de force , qu'il semble parfois 'impossible de
les en detacher sans briser l'insecte.
Les chenilles sont plus ou mains vives, selon les
esp€lces ; il y en a de tres paresseuses et d'autres qui
NOTIONS GENf: R.H;ES
courent avec une extreme vitesse. Generalement
elles vont d'arriere en avant; cependant il y en a
appartenant a certains groupes qui marchent a recuIons avec une grande rapidite, lorsqu'on les inquiete
et qu 'on veut les saisir. Quant a leur vestiture, les
unes sont totalement glabres, d'autres plus ou moins
densement poilues ou duveteuses. Elles affectent un
peu t~utes les couleurs, quelques-unes etant d'un beau
vert tendre, d'autres rayees sm la longu -ur ou meme
sur la largeur de nuances des plus variees.
C1id~ Bur. Em. D Cts"'II.
Pi gure 9. Chenille veri t.a.ble ; corps divise en anneaux, trois paires de
pattee pres de la U!te. quatre pa.~8 de fausses pat.tes au centre et unc ciD qui~
me paire u. I'cxt.-remite. (D 'apres Hutchings).
Avant de se transformer en chrysalides, les chenilles subissent plusieurs changements de peau appeles
mues. La peau d'une chenille est en effet une sorte de
membrane qui n 'est douee que d'une certaine elasticite ; on con<;oit done facilement que I'animal ne pourrait rester enferme dans cette enveloppe jusqu'au terme
de sa croissance. Lorsqu' une chenille est avertie par
son instinct que Ie temps de la mue est arrive, elle se
prepare par la diete a supporter cette crise. A mesme
que celle-ci s'approche, les coulems s'affaiblissent, deviennent ternes ou livides ; I'ancienne peau se fletrit
I,
lNSECTES N U TSTBLES DU QU£BEC
et se fend sur Ie dos, au-dessus du second anneau. Cette
operation, toute penible qu'eIle est, est souvent terminee en moins d'une minute. La depouille est teIlement complete qu'on la prendrait pour la chenille
elJe-meme.
Les chenilles se nourrissent des differentes parties
des vegetaux ; generalement elJes devorent les feuilles,
mais il y en a qui ne mangent que des Beurs, d'autres
que des racines ; quelques-unes habitent dans les fruits
ou dans les capsules de certaines plantes. n y en a
d'autres qui vivent dans les feuilles entre les deux
lames de l'epiderme, ou dans l'inMrieur des tiges, ou
meme dans Ie tronc des arbres ; enfin il y en a qui se
nourrissent de substances animales et qui devorent
les fourrures, les vetements, etc.
La plupart des chenilles sont solitaires sur differentes plantes ; mais quelques especes vivent en societe
ou en families nombreuses, soit pendant leur jeunesse,
soit pendant toute leur existence. Ces del'nieres proviennent des reufs d'un meme papillon deposes les uns
pres des autres ou les uns sur les autres, pour leur former une sorte de nid. Les petites chenilles eclosent
presque toutes en meme temps et continuent de vivre
ensemble aussi longtemps que leur instinct Ie leur prescrit. Les unes filent une tente commune qu'elJes
habitent jusqu'a leur derniere mue ; d'autres ne se
sepal'ent jamais et restent sous Ie meme toit jusqu'a
l'eclosion de I'adulte.
Quand les chenilles sont parvenues a leur entier
developpement, elJes cessent de manger, comme aux
approches d'une mue ; elles se decolorent plus ou
moins, et apres avoir choisi un endroit convenable ou
elJes seront plus a l'abri des attei..ntes de leurs ennemis,
NOTIONS a2N£RAL"ES
15
elles se disposent a subir leur seconde metamorphose;
alors les unes se suspendent a l' air libre par leurs pattes
posterieures, a prt)s s'etre assujeties a I'aide d'une petite
pelotte de soie ; puis elles se raccoursissent et au bout
de deux ou trois jours, elles se depouillent, et l'operation est accomplie. Les autres ne se contentent pas
de se suspendre ainsi avant de se transformer en chrysalides, elles passent un lien en forme de ceint ure autour
de leur corps. Ge n 'est que chez les papiUons de jour
que l'on voit ces deux genres de metamorphoses.
Les chenilles des papillons de nui t, avant de se
changer en chrysalides, filent des coques plus ou moins
riches en soie, ou s'enfoncent en terre pour s'y construire une petite loge. Elles y restent trois ou quatre
jours a l'etat de larve et passent ensuite a celui de
nymphe.
Dans ce stade intermediaire entre la chenille et Ie
papillon, la forme est entierement changee : l'individu
ne ressemble plus en rien a ce qu'il etait auparavant.
G' est un etre qui respire a peine, depourvu de tout organe a prendre de la nourriture, et immobile dans son
linceul jusqu'au moment de la resurrection. Le sommeil de l'insecte, a cette phase de sa vie, dure plus ou
moins longtemps ; certaines especes eclosent au bout
d'une quinzaine de jours, tandis que d'autres restent
huit ou dix mois avant de reprendre l'existence.
Au sortir de la chrysalide, le papillon est tres
faible ; toutes ses parties sont moUes, sans consistance et impregnees d'humidite ; ses ailes sont pendantes, tres courtes et offrent en petit tout Ie dessin
qU'elles auront dans quelques instants. n etend successivement tous ses organes, en imprimant de temps
en temps un leger fr6missement a ses ailes. Gelles-ci
16
INS ECTEiS NUISIBLES DU QUEBEC
croissent en tout sens et poussent pour ainsi dire comme
une feuilJe; en moins d'une heure elles deviennent
aptes a remplir leurs fonctions.
Peu apres lew- naissance, les papillons s'accouplent ; Ie male perit au bout de six a di" jours et la
fem elle ne lui sw-vit que le t emps necessaire it l'accomplissement de sa ponte.
Connaissant ces generalites sur la vie des papilIons Ie cultivateur comprendra mieu.'I: l'importance
de diltruire les larves et les reufs de ces insectes par
tous les moyens dont il dispose.
HANNETONS, CHRYSOMtLES, BARBEAUX
Les insectes que les entomologistes designent sous
Ie nom de Coleopteres - et que Ie peuple appelle generalement barbeaux - sont caracterises par une premiere
paire d'ailes dures, cornees, recouvrant entierement
Ie dos et abritant les ailes membraneuses qui seules
servellt au vol. Le corps est tant6t lourd et trapu,
tant6t cylilldrique, tant6t MmispMrique. Les CoJeopteres volent peu et
ne se deplacent d'ordinaire que powaller se fixer sur les plantes de leur choix.
Le plus grand nombre ruverne a
l'etat de larn enfouie dans la terre, ou
cacMe dans Ie bois. Comme il est de
regIe chez la plupart des insectes nuisibles ce sont les larves qui causent Ie
Fi{Jure 10. Type
d. Colooptete; 1.. plus de dommages. Les unes grugent
ailee 8u~rieures ou les feuilJes des legumes et autres vege~lytTc, sont cornees.
taux, et portent Ie nom de chrysomeCe e&rabide Be
les ; les autres vivent dans Ie sol oil '
oourrit d'in.aectea.
.~·OT/oNS GJ<NJ<RA.bES
17
eUes se now-rissent de racines : ce sont les vers blancs
ou larves des hannetons. II en est qui s'attaquent aux
frwts (charan90ns) et un quatrieme groupe creuse des
galeries dans l' ecorce ou Ie bois des
arbres frwtiers et forestiers (longicornes , buprestes, scolytes).
Sou vent les lal-ves des co](\opteres
nuisibles prennent une, delL'" meme
Fig-u.Te 11. Can·
troi, annees avant d'arriver au terme
t.baride commune,
de Jeur croissance, C 'est Je cas pour autre
type de C~
Ie ver blanc qui passe deux annees looptere.
com pletes dans Ie sol et n' en sort sous
forme de han neton qu ' au co=eneement de la troisieme
annee , II en va de meme pour bon nombre de larves
qui vivent dans Je trone des arbres.
A cote des especes nuisibles, les coleopteres 1'enferment des groupes d'insectes utiles et d'autres qw
sont indifferents. Dans la premiere categorie logent
les cicindeles qui se nour1'issent d'insectes, les necrophores qw hatent la decomposition des cadavres ; it
la seconde categorie appartiennent les lucioles ou
" mouches it feu ".
:I
ASTICOTS ET MOUCHES
Les entomologistes ont donne Ie nom de Dipwres
.aux insectes qw n'ont que deux ailes, tels que la mouche
co=une, Ie maringouin, Ie taon (ne pas confondre
avec bow'don), etc. La bouche de ces insectes est
·constituee par un SU90ir servant, dans certaines especes, de siphon ou de pompe aspirante. Ces insectes
sont facilement reconnaissables de tous les autres, et
il l3erait inutile d'en donner nne description detaillee,
l!
18
INSECTES NUISIBLES DU Qu15BEC
tout Ie monde ne connaissant que trop la fameuse
moucbe qui fait Ie desespoir de nos bonnes menageres.
Les larves sont moins connues, aussi allons-nous
en parler plus longuement. Elles portent generalement, en France, les noms d'asticots , de vers, ou de
guillots. Elles se nourrissent Ie plus
ordinairement de substances orgaDiques en decomposition. Elles
sont apodes, c'est-a-dil'e sans pattes, mumes d'une tete armee d'UD
ou de deux crochets retractiles, leur
servant a entamer les substances
alimentaires i elles respil'ent par
Figure 12. Type d'indes tracMes placees sw' Ie dernier
~ct.e a deux ailc5 ou
Diptere.
anneau, ou reunies en un faisceau
formant UDe queue a I'extremite
du corps, quand eJJes sont destinees a vivl'e dans
les matieres fluides ; leur marche en avant ou en arriere est UDe sorte de reptation qu 'elles executent en
contractant les anneaux de leur corps; elles sont
d'une consistance molle, d'UDe couleur blancbatre,
jaunatre ou d' UD gris sale. Lorsqu'elles ont atteint
toute leur croissance, ce qui , pour beaucoup d'especes, est l'affaire de trois ou
quatre .iours, elles se changent en nymFigu,. 13. Autre
pbes dans leur propre peau qui se contracte, 'se durcit et prend l'apparence <."1'" de Dipte....
d'une graine ovojde; lorsque Ie moment de I'eclosion est arrive, l'insecte sort en faisant
sauter Ia partie anterieure de cette enveloppe, qu'il
pousse et souleve avec sa tete comme un couvel'cle.
La duree de I'existence, chez les mouches, est en
general a&,_"I'Z cow·te ; souvent elle ne s'etend pas au-
NOTIONS Of!:Nt>RALES
1G
dela de huit a quinze jours, a partir du moment ou elles
sortent de l'reuf, comme cela a lieu pour la mouche
des viandes.
Les dipteres fournissent de nombreux ennemis,
non seulement aux plantes des jardins et des champs,
mais aussi aux animaux et a l'homme. A cette famille, avons-nous dit, appartiennent les maringouins,
ces buveurs de sang; a cette famille aussi, la mouche
des etables (Stomoxys calcitrans Linn.), les restres,
les taons et autres bourreaux trop a red outer pour nos
troupeaux.
PUNAISES, COCHENILLES ET PUCERONS
Au groupe des insectes suceurs dont nous avons
deja parle se rattachent un grand nombl'e d'insectes
nuisibles. Les plus conn us ont J'e9u les noms de
punaises, de cochenilles et. de pu.ce1'Ons. Ils forment
l'ordre des Hbnipteres caracrerises par nne bouche
transformee en un bec assez long pour sucer les sucs
des plantes ou Ie sang de l'homme et des animaux.
Leurs ailes, au nombre de quatre, sont tantOt membraneuses, tantilt la premiere paire est coriace a la
base. Chez certains individus les ailes font defaut.
Au sortir de l'reuf les Mmipteres ressemblent it leurs
parents quant a la forme du corps, mais ils sont depourvus d'ailes. Ils subissent plusieurs mues au cours
desquelles les ailes croissent progressivement et, avec
la derniere mue, ils acquierent toutes les prerogatives
des adultes.
A cause de ses mreurs toutes speciales Ie groupe:
des pucerons mente de reten:ir quelques instants notre·
attention. Les cultivateurs, et principalement les
INSECTFjS NUI S IBLES DU QUEBEC
horticul teurs ne connaissent que trop bien ces insectes
qui vivent en familles nombreuses sur presq ue tous les
vegetaux. Ces petits animalL" dont les uns sont ailes
et Ie autres apteres, c'est-a-dire sans ailes, ont pour
caracteres : une tete tres petite avec des yeux saillants, deux anten nes de cinq it six articles, de longueur
variable selon les especes, un bee en SU90ir paraissant
sortir de la poitrine, des ailes transparentes (chez ceux
qui en possedent) parcourues par des nervures, un
abdom en mou, termine Ie plus souvent par une petite
queue et pourvu presque toujours de
deux cornicul es plu ou moins longues.
Ce groupe est l'un des plus nombrem:; il y a peu de plantes qui n 'en
nourrissent un e ou meme plusieurs
especes. D 'autres vivent indifferemment sur des plantes de famille t res
eloignees.
La coulem des pucerons est freque=ent verte ou d'un vert jaun§,tre, souvent encore d'un brun plus
Figure 14. Type
ou moins noir, quelques fois roussad ' H~miptcre du grou·
pe deB punaises.
tre ou ferrugineuse, plus rarement
blanche. Ces differentes teintes, dans
certains cas, sont voilees par une villosite ou une
efflorescence blanchatre ou pruineuse, qui les fait
paraitrll co=e couverts de farine ou de laine.
L'histoire des pucerons est l'une des plus interessantes et des plus compliquees. Nous allons essayer
de l'esquisser Ie plus brievemeut possible. l ei, co=e
chez les autres insectes, les males et les femelles s'accouplent, mais ce qu'il y a d 'extraordinaire dans ces
petits etres c'est que, d'un premier accouplement, il
tl
ne nait que des femelle apteres (sans ailes) lesquelles
sont fecondees pour toutes les generations jusqu'a la
fin de la belle saison. Les pucerons provenant de ces
generations sont, en general, vivipares, c'est-a-di.re que
l'eclosion des ceuis se fait dans la femelle elle-meme.
Aussitot qu'il est ne, Ie petit vient se placer a cote de
ses samrs et de ses cousines, puisqu'il n'y a pas de males
dans ces naissances. Lorsq ue les femelles apteres ont
mis au monde tous leurs petits, ce qui a lieu dans I'espace de q uelques joms, elles cbangent de couleur et
F'ivure 15.
PU(''Cfon aile, insecte SllCCur de:l'ordre
des Hemipttkcs.
perissent. Les jeunes subissent plusieurs mues, et
au bout d' une dizaine de jours, elles accouchent a leur
tom . On peut s'imaginer, avec une si prodigieuse
fecondite, l'innombrable quantite de pucerons qui nous
envahiraient de toute part, s'ils n'avaient a cote d'eux
un nombre considerable d'ennemis.
n arrive assez souvent, lorsque Ie temps est chaud
et humide, que la troisieme ou la quatrieme generation
produise des individus ailes, mais toujours des femelles.
Ces dernieres profitent de leurs ailes, quand la societe
IN SECTES NUISIBLES DU QUJlJBEC
devient trop nombreuse, pour aller creer sur d'autres
arbres, de nouvelles colonies.
A I'automne, vers la mi-septembre, la derniere
generation donne naissance a des individus pourvus
d'ailes pour la plupart, mais dont la moitie est composee
de males. Ceux-ci, s'accouplent immediatement avec
des femelles aiJees ou non, et perissent peu de jours
apres.[jLes femeUes, au lieu de faire des petits vivants,
pondent alors des mufs qu'elles enduisent d'une matiere gommeuse et qU'elles ,deposent et collent sur les
Figure 16. Fuceron! sans &ilea ou apteres.
tiges dans Ie voisin age des bow·geons. Ces mufs,
d'abord jaunatres, noircissent au bout de quelques
jours, et renferment la fecondation d'une douzaine de
generations. Ds passent l'hiver dans cet etat sans
eprouver la moindre atteinte des froids les plus rigoureux. Dans les serres chaudes ou temperees, ou les
generations se succedent presque sans interruption, les
choses se passent autrement : les <:eufs pondus apres
l'epuisement de la fecondation des femelles, favorises
par une temperature chaude et humide, eclosent au
milieu de l'hlver.
NOTIONS GENERALES
IS
Les pucerons ne '>1vent jamais isoles, sauf accidentellement ; ils se tiennent en nombreuses societes,
serres les uns contre les autres, la tete clirigee du meme
cote. TIs enfoncent leur bee dans les jeunes pousses,
dans les feuilles tendres, les ecorces de differents vegetalL" dont ils pompent la seve pour se nourrir. Ils
sont tres prejucliciables a presque toutes les cultul'es ;
ils crispent, roulent et recoquillent les feuilles et determinent quelquefois des chancres ou des galles qui rendent les plantes languissantes. En outre, ils deposent
sur les feuilles une substance qui les ren d gluantes et
nuit considerablement a leur respiration. Les fourrrus
sont tres friandes de cette matiere sucree, ce qui explique la frequence de ces insectes partout OU se rencon trent des pucet·ons.
SAUTERELLES, BLATTES ET CRILLONS
Les naturalistes designent sous Ie nom d'OTthopteres mYerS insectes que Ie peuple appelle sauterelles,
criquets, grillons, blaUes ou coquerelles. Le corps est
allonge ou aplati ; la bouche est magnifiquement 01'ganisee pour broyer les aliments; les quatre ailes sont
de consistance differente : la premiere paire est semicoriace et semi-membraneuse et sert simplement d'etui
aux ailes posterieures membraneuses repIiees en eventail en dessous. Les reufs ne sont pas deposes un a
un , mais ils sortent de I'abdomen de la femelle au
nombre de trente au plus, enveloppes dans une capsule
dont I'interieur, clivise en chambrettes, renferme un
reuf par compartiment. La ponte se fait done d'un
seul bloc et parfois, co=e chez les blattes ou coquerelies la capsule d'reufs ne tombe de l'abdomen de la
femelle qu'a la veille de I'eclosion des petits.
INSECTES NU 1S 1BLES DU QUEBEC
A leur naissance ces derniers ne sont ni vel'S, ni
cbeniJles, mais de petits insectes semblables a leurs
parents, salli qu'ils n'ont pas d'ailes. Comme chez
les Hemipteres, les ailes pousseront peu a peu et atteindront leur plein developpement apres la derniere mue.
Les Orthopteres renferm ent des musiciens (sauterelles et grillons), des sauteurs (criquets et sauterelies), des cOUl'eurs (blattes) . Les especes nuisibles
se rattacbent principaJement aux groupes des sauterelIes et des blattes. Les premieres endomm agent
les moi sons et sont considerees comme fUll des plus
terribles Beaux de l'agriculture depuis les temps les
Fi gure J7. Lasautcrelle reprC9CDte Jegroupe des Ortbopteres, insectes
broyeurs t~1)c8 . Lea a.ites sup6rieures De servent pas au vol.
, plus recules ; les seconde envarussent les habitations
et constit uent un serieux ennui pour l'bumanite.
Un des types les plus interessants de ce groupe
est la M ante religieuse dont Ie celebre entomologiste
J .-H. F abre a decrit les mreurs a la suite de patientes
observations et dans un style inimitable. Rappelons
seuJement que la Mante religieuse doit son nom a
l'attitude recueillie qu'elle prend lorsqu'elle guette sa
proie. Vorace a l'exces, la femelle va jusqu'a devorer
Ie male pendant l'accouplement. "!'\os lecteurs trouveront grand plaisir a lire ce qu 'en dit Fabre dans ses
" Souvenirs ento!Dologiques ".
NOT I ONS G£~'£RA Lis
tli
DEMOISELLES ET EPHEMtRES
Les natmaligtes groupaient autrefois sous Ie nom
de N evropteres tou. les insectes possedant quatre ailes
membraneuses et tra versees d' un reseau tres serre de
fin es nervures. Ce groupe a ete subdivise en plusieurs
ordres distincts a mesw-e que l'anatomie et les moours
de ces insectes etaient miem: connues. Ce sont tous
des etres utiles ou indifferents vivant generalement
dans l'eau pendant la periode larvaire et se nourrissant
de petits animalLx aquatiques. Les larves sont mumes
Figure 18.
T:,>1>C de N6vroptere : une demoiselle &ux
ailes finc ment. rcticu}ees.
de longues pinces acerees qui sont d'une grande utilite
pour faire la chasse aux animal cules qui leur servent
de proie.
Apres un stage, de longueur variable selon les
especes, passe dans l'eau l'insecte adulte appara!t mum
d'ailes bien developpees et il contin ue dans I'air a
chasser ses ennemis. Tout le monde connatt les plus
gros types de ce groupe, les demoiselles aux longues
ailes presques rectangulaires et au corps long et mince,
qui voltigent au-dessus des cours d'eau en faisant un
INSECTES NCi l S/ BLES DU QUEBEC
bruit caractel'istique ; elles ressemblent a des avions
minuscules tant par la forme que par Ie bruissement
de leurs ailes. Les ephemeres portent un nom qui leur
convient paifaitement, car ces i.nsectes tres deli cats ne
vivent que quelques heures apres leur t ransformation
en adultes. Le plus feroce de tous ces carnassiers est
sans contredit Ie fourmilion . En depit de sa petite
taille, qui ne depasse pas un tiers de pouce de longueur,
la larve de cette espece fait une chasse acharnee aux
pucerons. Elle les sai it avec ses longues pinces et
les vid e de leur contenu liquide en un instant.
Presque tous les nenopteres ont des yeux garnissant presque tout Ie so=et de la tete et un cou tres
flexible; ainsi l~ tete d'une demoiselle peut tourner
de 180 degres.
ABEILLES, FOURMIS, MOUCHES-A-SCIE
Les insectes les plus perfectionnes appartiennent
a l'ordre des Hymenopteres ; Ie peuple les designe
co=unement sous Ie nom de "mouches a quatre
ailes ". Abeilles, fourmis, guepes, bourdons, mouchesa-scie constituent les pri.ncipam: types d~ ce groupe
important du moude des insectes. De nombreux naturalistes ont observe dans les plus minimes details les
mmurs et l'anatomie des abeilles et des fourmis ; en
lisant leUl"s muvres on comprend mieux a quel degre de
perfection ces insectes sont parvenus dans l'organisation
de leur vie.
On les appelle insectes sociaux parce qu'ils vivent
en groupe, en societe. n y aurait be.aucoup de choses
interessantes a dire a ce sujet, mais le cadre et l'objet
de oe livre ne Ie permett3nt pas. Rappelons simple-
NOTIONS G£NEII.ALES
t7
ment quelques points de I'organisation politique de
la "republique" des abeilles. Les abeilJes domestiquees vivent dans des ruches; chaque ruche forme
une republique ou un royaume independant de ses
V015108.
L'ordre Ie plus parfait rllgne dans la ruche et
chaque habitant semble rempill un role particulier, la SOO1me de travail fourni par chaque
individu assurant la prosperite
de l'ensemble.
Dans une colonie on disFigure 19. t ne guape, type
tingue trois Bortes d' abeilles : d' Hy mcnopwn!. insecte8 A 4
une reine, des m§.les et des ou- ailes membraneu8('s.
vrieres. La reine est la seule
femelle completement developpee. Dne fois fecondee
elle pond des milliers d'reufs par jour et cela pendant
tout Fete. Les males sont peu nombreux. On les
voit au c'J=encement de i'ete, mais UD e fois la reine
fecondee ils sont expulses ou extermines CO= 3 etant
des etres inutiles ou nuisibles. Les ouvrieres forment Ie gros des troupes de la ruche. Elles remplissent 'toutes les besognes tant a I'interieur qu'a
l'exterieur. Les unes "ont chercher dans les fieurs Ie
nectar et Ie pollen ; les autres fabriquent des cellules
pour recevoir Ie miel et les reufs de la reine. II y a
des equipes de policiers, de nettoyeurs, de nourrices
pour les jeunes larves, etc. Co=e Ie nombre d'abeilles dans une ruche est d'environ 40,000 on peut se faire
une idee de I'activite qui y regne au temps de la miellee.
L'elevage des abeilles ou apiculture est une industrie agricole remuneratrice et qui devrait ctlmpter dans
notre province un beaucoup plus grand nombre
£8
INS ECTES NU I S IBLES DU QUEBEC
d'adeptes. Outre les abeilles, qui fournissent Ie miel
et la eire, il yachez les Hymenopteres un grand nombre
d'insectes utiles. Ceux qui visitent les fl eurs aSSUl·ent
la fecondation de ces derni eres et valent a nos verger"
de bell es recoltes de pommes; I'armee des parasites
utiles a I'homm e est for t nombreuse dans cet ordre.
C'est la en efTet que !lOUS trouvons ces millions d'insectes qui vivent aux depends des
insectes nuisibles et empechent
un e trop forte multiplication.
Les especes nuisibles sont
rares et forment deux groupes :
les mouches-a-scie dont les larves,
appelees aus i fauss es chenilles se
nourrissent dll feuillage des plantes cultivees, et les gallinsectes
qui yi vent dans les excroissances
et difTormites dont ils provoqllent
Ie developpement sur difTerents
organes des vegetaux.
Le corps des hymenopteres
CIi, ", B. E.
est a la fois elegant, souple et
Figure 20. Faus.se chc
fort. Les quatre ailes membranilJe ayaut 8 pa.ires de fausneuses, tra versee.~ de nervures
sca po.twa. (D'spres de
assez grosses et peu nombreuses ,
Gt'yse).
servies par des faisceaux de muscles puissants permettent de longues heures de vol.
Les ailes d'une abeille au vol vibrent 190 fois · en une
seconde et l'insecte peut transporter une charge egale
aux trois-quarts de son propre poids. Les femelles
disposent d'outils fort commodes pour placer leurs
reufs a l'endroit de leur ChOLX: soit une scie pour
decouper les feuilles, soit une tariere pour percer Ie
0".....
NOTIONS GJ':NJ':RALES
en
bois, les organes vegetaux ou la carapace des insectes
ennemis. L'aiguillon est une arme defensive fort
efficace et dont seule la femelle dispose.
Les larves sont Ie plus souvent de petits vers informes et depourvus de pattes ; toutefois les mouchesa-scie donnent des larves muni ~s de trois paires de
pattes et de huit paires de fausses pattes ; co=e elles
devorent les feuilles on les confond aisement avec les
larves des papillons et c'est pourquoi on les appelle
" fausses chenilles" . Le ver qui devore les feuilles
des gadelliers, la larve de la mouche-a-scie du meJi\ze
sont des exomples de fausses chenilles fort nuisibles aux
vegetaux utiles a I'homme.
CHAJ'ITRE DEUXIEME
INSECTES NVISIBLES AVX JARDINS
La cultme maraichere a pris depuis un quart de
siecle autour de nos gran des villes une expansion considerable. On compte auj ourd'hui sur l'ile de Montreal
et alL" environs de la ~1etropole plus de deux mille cultivatew's se livrant presque exclusivement a la culture
des legumes. Qui dit culture maraicbere dit culture intensive. Sur Wle aire restreinte se trouvent concentrees des millions de plantes de meme espece qui fournissent aux insectes nuisibles un milieu ideal pour s'y
multiplier. Les entomoJogistes s'accordent it dire
que toute cultme intensive s'accompagne fatalem ent
d'epidemies, de fieaux redoutables et que ceux qui s'y
livrent doivent se prepareI' en consequence i1 defendre
leurs cultures.
De toutes les sections de l'Entomologie Appliquee,
celie qui se preoccupe d'e;'{terminer les insectes nuisibles
aux plantes des jardins est sans contredit la plus ancienne, la plus parfaite dans son organisation et la plus
fructueuse ~n resultats. Les reuvI'es de Pline Ie Jeune,
de Varron et de Columelie, prouvent a j'evidence que
Jes Romains se preoccupaient de protegeI' leurs arbres
fruitiers et leurs legumes contre plusieurs especes d'inao
LEGUMES
31
sectes nuisibles. Pendant Ie dernier quart de siecIe
les moyens de lutte se sont beau coup perfectionnes grace
aux recherches entreprises par toute nne pleiade de
naturalistes tant en Amerique qu'en Europe. Connaissant mieux les habitudes de vie des insectes nuisibles nous pouvons maintenant en avoir plus facilement raison, mais il reste toutefois quelques especes
contre lesquelles on emploie encore aujourd'hui des
moyens de destruction empiriques.
La valeur de la recolte annuelle des legumes, dans
la province de Quebec s 'eh~ve a environ $30,000,000.
On estime que la perte moyenne attribuable aux insectes nuisibles est de dix pour cent de la valeur de la
recolte, Boit pres de $3,000 ,000. II est donc irnperieux que Ie maralcher sache exactement comment
guerroyel' contre les ravageW's de ses cultures. Nous
nous bornerons, dans ce chapitre aux principales especes nuisibles. Puisqu'il est plus facile de combattre
un ennemi lorsqu 'on connait son mode d'attaque nous
indiquerons sommairement poW' chaque espece son
mode de vie et les moyens de destruction les plus
efficaces.
PAPILLON DU CHOU
Pieris rap:e Linn.
Tous Ies jardiniers connaissent ce papillon appele
aussi " pieride " ou " vel' du chou" 10rsqu'iI s'agit de
la larve ; iI vole dans les jardins, des Ie commencement
du printemps jusqu'a I'automne. Les deux sexes sont
assez semblables: bIancs avec Ie sommet des aiIes
superieures saupoudre de gris. La f3melle porte en
outre sur ses aiIes exterieW'es deux taches noires a peu
Sf
INS ECl 'ES NUISIBLES /) U QUEBEC
pres rondes. La chenill e est d'un vert tendre, couverte
de tres petits poils cow-ts qui la font paraitre veloutee ;
eUe n'a pour t.out dessin que trois lignes jaunes longitudinales, dont une sur Ie dos et une de chaque cote,
sit uer au-dessus des pattes. La chr~·salide est d'un
cendnje plus ou moins pale, quelquefois baI'I'ee d'inearn at et ponctuee de noir.
Cette chenille, si Fon n'y fait attention, peut
causer de gr9.nds ravages dans les cham ps de cholLx en
rongeant les feuilJes. Outre les cboux de toutes SOltes,
ell e s'attaque aussi alLX navets, aux radis et aut res
plantes alliees (famille des Cruciferes).
La fem elle pond ses <:eufs sur les feuilles. Les <:eufs
eclosent au bout de quatre ou cinq jours et donnent
nais ance alLx pet ites chenilles, qui commencent par
ron gel' Ie bord des feuilles, mais qui, graduellement se
font un chemin vel'S Ie centre de la po=e du chou.
Les jarcliniers doi vent, de bonne heure au printemps,
sUl'veiller leurs plantes et sitOt que ces petites chenilles font lem apparition, sans tarder appliquer Ie
I'emMe ; car lorsque les chenilles ont grandi, elles deviennent plus clifficiles a combattre, sans compteI'
qu'elles ont considerablement endo=age la plante.
Moyens de destruction
Les feuilles des choux et choux-fleurs sont recouvertes d 'une substance semblable a de la eire qui empeche qu'elles ne soient mouillees par les solutions
aqueuses. II faut done avoir recours a un remede qui
adhere aisement aux feuilles , lea recouvre et assure
l'empoisonnement des chenilles. Ce remMe DOUS est
{ourni par \'arseniate de plomb ou l'arseniate de chalLx
L-P:OUMES
melange avec de la chaux , de la farin e ou du phltre.
Une livre de poison intimement mi;Ie II 5 livres de
Ctich~
Figure t1.
Bur.
"~Ill. OUI!."'. ,
Larves de Is pi6ride a J' reuvre !lur un(' feuiU(' dC' chou.
(D1a.pres Gibson).
l'une ou J'autre de ces substances pulverulentes form e
une excellente preparation qu'on saupoudre avec un
4
INSECTES NUISIBLES DU QU~BEC
appareil special. Dans les jardins de petite etendue
on distribue la poudre en la pl~ant dans un sac de
coton a fromage que I'on secoue au-dessus des choux.
Dans les quinze jours qill precedent la recolte il
est preferable de rem placer les arseniates par de Ia
poudre de pyrethre ou d'helIebore selon les memes
proportions. Ces prodillts, bien que toxiques pour les
chenilles, sont inoffensifs pour les humains apres
quelques heul'es d'exposition a I'air. II est egalement
important de detrill]'e tous les decbets apl'es la recolte,
car ils peuvent heberger des insectes nillsibles. Le
maralcber consciencieux brlilera donc tout ce qill est
sans valeur et sans utilite ; la proprete du jardin est
Ie premier, Ie meilJ eur des presel'\'a.tifs.
NOCTUELLES
Vcrs Gri.
Les noctuelles sont des papillons de nillt, generalement de taille moyenne et de coul eur n'ofIrant rien
de bien p]'ecis. II s'en rencontre till grand nombre
d'especes dans tous les pays. Quelques-wleS de ces
especes sont tl'es nillsibles aux plantes des jardins.
Leurs larves sont connues sous les noms de " Vers
gris ", etc. Ce sont les Cutworms des Anglais, qill leur
ont donne ce nom il. cause de lew' habitude de couper
les tiges un peu en dessus de la racine. Le nom de
" noctuelle" (derive du mot nillt) leur vient de leurs
habitudes nocturnes; generalement les vers gl'is se
nourrissent pendant la nillt et se tiennent caches et
immobiles pendant Ie jour.
Assez souvent les larves sont de la couleu]' du sol,
ce qill les rend assez difficiles a decouvrir. Elles sont
LP:GU MES
de forme cylindrique et mesurent jusqu'a un pouce et
demi en longueur dans Jeur pleine croissance. L'esp~ce
la plus repandue est Je " vel" gris it dos rouge" (Euxoa
."
ochrogaster Gn.) ainsi nommee a cause de la couleur du
dessus de son corps ; viennent ensuite Ie "ver gris noir"
(Agrotis ypsilon Roth.), qui est de couleur gris noir ou
Sf;
I NS EC1'BS NU I 8 IBLES DU QUE BEC
lloiratre uniform", Je ,. vel' gl'is panal'he" (P el'idl'omo
saucia H lI v.), qui varie du gris pliJe au brun sombre et
qui port.e des points ja um,s au dos de quelques segm ents .
Ie " vel' gris bl anc"
lE'uxoa scondens Ri ley).
de couleur blanche uniforn)!' sans a ueune taclw ,
III " chenillp noct.uellP
V,, " (N o('tuo clandestill{/
H 01',.i 8) uinsi nommce
it cause d 'une tache de
F i (IrI T(, lM. Quelqucs typ<'sd{' \'('r~gri s .
cette form e au dos, et
tD'IlJ)[,(·f: Gi bson) ,
enfin Ie "vpr gris ta eh e1(> " ( A grfJ/i., ('-?l'ignal/ L im, . ) qui est remarquabl e
par UIH' range" de tac hes noires triangul aires sur les
cotes. cdlps d' r n arriere et.an t les plus distin ctes.
C'es chenillrs sont susceptibles de s'attaq uer :'t
pre"que 10utcs les plantE's des potagcrs prin cipalement
a ux tomMes, choux, tabac,;; eUcs s'at ta quen t a ussi
aux cham ps dt' mais (ble d 'Inde). Leurs habitudes
sonl generaJ ement Ips memes pour toutes les especes :
]a, nuit ('li es sortent de terre , rampen t aupres des jeunes
tiges qu 'elles coupent soit un peu au-dessus, soit un pell
au-dessous de la surface du sol , selon les especes.
II n'est pas rare d(' les trouver, Ie matin , enroulees en
spirale en dessous de la tige tombee. La plan te :lillsi
c oup~e consti tue une perte irremediabl e.
Les Cl!lUS qui donnent naissance a ces chenilles
sont deposes par la femelle au commencem ent ou vers Ie
milieu de l'ete, en amas sur les herbes, les plantes ou
les n\sidus des recoltes. Consequemment il est bon
de faire de bonne heure, en automne, un labour PI'Ofond des champs. Ce labolO' aide it la destruction d'ul1
LJ!;Gl'.IJES
grand nombre d'CI"ufs et df' ieun es larvesen hibernation,
aussi bien que d'autres insectes qu.i passent I'hiver sous
les planteR tomhees, les dechets, les herhes mortes, etc.
Moyen s de iutte
On parvient il protegeI' les chou.x , les choux-Hems,
les navets et autres legumes analogues, a u moyen d'une
bande de fer blanc t res mince ou de papier solide que
ron enroule autour de In tig<' ; iI faut avoil" soin d'enfonce r Fun des cotes de cette bande i1 au moins un pouce
sous terre. Le remede Ie plus effi cace et Ie se ul pratique dans la culture en grand consiste dans la prom pte
application d'une com positi on de son et de poison
(voir chap. XI ) , aussitOt que I'on CODst'lte la presenc e
de ces chenilles. II faut avoir soin de De deposer cet
appat qu'apres Ie coucher du soleil , de fac;on qu'it ne se
desseche pas ava nt la nuit ; les chenilles de noctueUes,
friandes de cette composition , en mangent de preference [lUX plantes et ne tardent guere it s'empoisonner.
II suffit de 20 it 30 livres de cett,e composition par acre
de terre, scion que les plautes sont plus ou moins compactes. U n enfant peut rapidement repandre sous
les plantes Ie melange empoisonne ; it cet effet, il se
munit d' UD sac qu'il sllspend a son cou et, en marchant
le long des sillons, il n'a qu'it jeter Ie son de chaque
cote de lui.
Un autre moyen recommande pour attirer les
Vel'S gris et en tuer de gran des quanti tes, est de tremper
des paquets de trefies ou d'herbe fraiches dans un
deJayage de vert de Paris (un once par seau d'eau) et
de placer ces herbes de distance en distance entre les
sillons.
38
I NSEC1'l>"'S NVISIBLES DU QUllBEC
Dans les petits jardins, des que l'on s'apergoit de
la presence des vel's gris (on n 'a generalement pas de
peine a trouver ces insectes, a environ un pouce de la
surface et dans un rayon de quelques pouces de la
plante) on peut les detruire a la main. On doit toujours avoir recours a ce moyen des que l'on constate
qu' une plante a eM coupee. Dans les serres, oil. certaines especes, co=e Ie vel' gris panache, causent des
degats considerables, cette simple methode de recherche
et de destruction a toujours eM efficace.
Les volailles sont t res utiles dans les invasions de
vers gris ; laissees en liherte dans les cham ps ou dans les
jardins infesMs, elles devorent un grand nombre de ces
insectes, aussi bien a l'etat de chrysalide qu'a l'etat de
chenille.
FAUSSE PIERIDE
Plutella maculipe111l:is Curt.
Voici encore un des nomhreux ennemis du chou.
C'est run petit papillon qui donne naissance a une larve
_,
plus petite, mais
aussi plus active
que celie de la pieride. On la reconnalt aisement a
l'habitude qu'elle
a, etant derangee,
de se rejeter en
arriere et de se
laisser glisser sur
Clich~ Bur. Ent. Otta~...
Figu. re S4- FaUSBe pieride du chou i a,
Ie sol au moyen
chenille; d, chrysalide; e, cocon ; I. papiUon
d'un fil qu'elle se
grossi ; h, papillon vu d~ cdte j g, ailes. (D 'a•
tisse a cette fin .
pres Riley ),
LSGUMES
39
Cette petite chenille, qui est veTte et qui, dans toute sa
croissance, mesure a peine un denli-pouce de longueur,
ronge la pomme du chou et la rendrait hientOt sans
valeur si on la laissait faire. L'etat de Ia temperature
influe beaucoup sw· Ie developpement de cet insecte :
une saison cbaude et seche Ie voit se multiplier de fayon
inquietante ; au contraire, une temperatm e bumide
ne lui est pas favorable.
Moyens de destru c tion
On emploie pour detruire ce rongeur de feuilles
une poudre a base d'a rseniate de plomb ou de chaux,
comme dans Ie cas de la chenille du chou. II faut
aussi avoir soin de bruler, dans les champs ou l'epidenlie s'est fait sentu· davantage, les feuilles et les
dechets, afin de reduire Ie plus possible les chances
d'hibernation .
ALTISES
Plus£eurs especes
Ces insectes sont de tres petits coleopteres qui ont
la faculte, quand on veut l es saisir, de sauter aussi
lestement que l es puces, ce qui leur a valu leur nom
vulgaire de " puces de terre". Ils ne vivent que de
feuilles de vegetau.x. Les larves sont lineaires, d'une
couleur blanchatre ou jaunatre, pourvues de six pattes
ecailleuses et de deux machoires cornees. Elles vi vent
dans les fieurs et dans les tissus des feuilles, ou elles
creusent des galeries en tous sens. Lorsqu'elles sont
arrivees au terme de lem croissance, elles se metamorphosent dans Ie sol. Vinsecte parfait eclat au bout
d'une quinzaine de jours. Vaccouplement a lieu au _
IS.~ E('TE+i
40
SL'18IBLES DC QU £BEC
printempo, et les femelles deposent leurs U'ufs sur la
face infcrieure des feuilles it la maniere des chr~'someles
(dp Ia. pomnw de terre). La plupart des especes ont
L
delL, generations par an. La derniere generation passe
l'hiver sous des feuilles seches ou sous les ecorces des
arbres, pour propager l'espece au commencemen t de mai.
LEG u.UE '
41
Les a,]tises sont tnls communes dans les jardins et
font beaucoup de mal aux plantes potageres, surtout
a celles de la famill e des solamie (pommes de terre,
tomates) et des cruciferes (choux, radis , etc) . Elles
ne dtidaignent pas
non plus certaines
legumineuses et diverses plantes d 'agrcmenlo II y en a de
nombreuses especes
dont les principales
, ont l'a1tise des navets et I'alt.ise des
tomates,
L'altise des navets (Phyllotl'eta vittala Fab. ) est, ii, l'etat
ad ul te, un petit insecte mesurant environ une ligne, d' un
noir brillant, portant
de chaque cote du
dos, une bandejaun e
onduJee, L'altise des
tomates (Epi tl'ix cuClit-he Bur. Ent. Ottawa.
cume1'is H arr.) est
Pigu,.e. 26. Fcuil\CB criblees pa.r lee
altises montrant Ill. ra~olJ doni. cUes grugcnt
encore plus petite,
lea f(,lIi lles. (D'apm Gibson ).
c' est it peine si elle
mesure twe demiligne; eUe est noiratre, couverte de petits poils cendres.
Ces insectes til'ent leur nourriture des feuilles qu'ils
percent de petits trOllS innombrables. L'altise des
tomates, qui s'attaque a ussi bien aux pomm es de
INSECTES NIJIS IB LES DU QntBEc
terre (patates), est d'autant plus nuisible qu'elle recherche de preference les jeunes pousses et qu'elle
accomplit ses ravages ii, I'epoque meme ou la plante,
sortant de terre, n'a pas encore la force de les supporter. L'insccte crihle les feuilles Ii, un tel po;nt que,
sou vent, il n'en reste que les nen"Ures,
Moyens de destru ction
On combat assez faciJement les altises en arrosant
les plantes infestees avec de la bouiJlie bordelaise ordinaire additionnee d'arseniate de chaux ou de plomb
(voir chap, XI ) . La bouillie bordelaise ala propriete
d'eloigner les altises et, si eUes persistent, Ie poison
fiDit par en avoil" raison.
TEIGNE OU CHOU
Phorbia (Pegorny ia) brassiere
Bouch~
La mouche du chou est un petit insecte que l'on
designe comm unement sous Ie nom de " t eigne du
chou " ou " t eigne des raciues",
Ce n'est plus aux feuilles ou aux tiges que s'attaquent ces vel'S, c'est aIL" raciues et, par Ie fait, ils
sont plus difficiles Ii, decouvrir : on ne peut guere constater leur presence que par les dommages qui en resultent. On en compte plusieurs especes, appartenant
toutes Ii, ce groupe des dipteres, Les unes s'attaquent
aux raciues des choux, des choux-fleurs, aux racines
des navets ; d 'autres aux oignons, d'autres, enfiu, aIL"
haricots (feves) et au mals (ble-d'Inde). lis sont
comme leurs congeneres, de couleur blanchitre, et, Ii,
leur complet developpement, c' est Ii, peine s'ils mesurent
un tiers de pouce. .
L2GUMES
Les adultes sont de petites mouches ayant un peu
l'apparence de nos mouches domestiques, mais beaucoup plus freles. On peut les voir au printemps voltiger au ras de terre, au moment de la plantation des
choux et autres legumes, ou lorsqu 'apparaissent les
jeunes pousses des r'l.dis, des oignons, des haricots.
BientOt les femelles deposent sur les jeunes tiges ou a
proximite, de petits (Eufs blancs, alJonges , qui eclosent
quelques jours apres, donnant passage am; petits vel'S.
Ces vers se dirigent immediatement vers les racines
et commencent leurs ravages, qu'ils pe uyent continuer sans interruption pendant tout I'He.
C'est generalement dans les derniers jours de mai
et pendant tout Ie mois de juin que ces petits etres
majfrusants sont a red outer. Le remede e t d'alltant
plus difficile a appliquer, que ces larves agissent sous
Ie sol. Dne fois la plante infestee, il devient presque
impossible de la sauver. L'important est done de
chercher a prevenir les attaques et, nour cela, It empecher la femelle de deposer ses (Eufs. Le jardinier soign 311x y pourra quelque chose, s'il surveille attentivement 8es plantes ; il lui sera assez facile de constater
la presence des (Eufs et des jeunes larves a la base de
chaque plante, en remuant un peu la terre, et iln'aura
qu'a detruire les vers en les ecrasant. Cette methode
est sans doute fort laborieuse, et elle n'est pas praticable pour ceux qui culti.v 3nt sur une grande echelle;
toutefois nombre de jardiniers l'emploient avec succes.
Moyen. de lutte
En agriculture comme en toute chose, Ie vieux
proverbe est toujours vrai : il vaut mieux prevenir
q ue guerir. Aussi conseillons-nous d'employer dans
44
ISSECTES NU I SIBLES IJ U Qt'PBEC
les petits jarelins des disq ues e1 e papier goudronne
e10nt se sprvent avec tan t d 'ava ntag? certains jareliniers qui ont a CU'ur Ie succes e1e leur culture. Ces
eli q ues sont pell couteux et ils preservent les plants
presque it perfection. lls sont ell' form e hexagoLla]p et
faits dl' pa pi er goudron ne ; ilg ont trois pOlices de
diametre et porten t sur un cote un ~ entaille qui se
prolonge jusqu'au c~ntre leq ucl est decoupe en forme
e1 'etoile, de manierp iJ. CP qU 'OIl puisse ." faire pass~r la
tige e1 ~ la plante it proteger. II fuut voir :1 ce que ce
e1i~(]ue enSClTC hien ]a tige pt qu 'il soit bi en app u~'p Sill'
Ie sol. aut remrnt il perelrait de son
dlicacite.
Pour les grandes ex pl oitations Ic
rpmeele pa r excellence nous est fourni
par Ie hi ch lorure dp mercm e (SUblime
corrosif). Des e1ecou ,'ertes e1e elate
assez rece nte ont prouv€' que I' empl oi
dufi~~:u~; ;'Il~~~'~~ de ce poison violent permet d'exterd'tlTl prn/('c/pur con· miner presque tOllS les petits Vel'S de la
tn' lit tl'i,l:!IH' .
teignc au moment ou ils cherchent a
penetrer dans la racine. On l'emploie
it la dose e1'U1w once pour eli" gallons d'eau, ou e1e e1ix
compl'imes (pastille;; ou ., tablettes ") pour un gallon
e1 'eau. La premiere appli cation se fait dan s lesdelLxou
trois jours qui suivent la tra nsplantation et on ajoute
delLx autl'es a ppli cations it e1ix jours d'interva ll e. Le
jardinier doi t faire en sorte que Ie liquide s'ecoul e Ie
long de la racine et en verser au pied de chaque plant
une quantite suffisante (environ deux cuill erees asoupe).
Ce proeluit chimique attaque les met9.ux; Oil devradonc
eviterde Ie mettrp dan des recipients metalliques. Le
bichlorure de mercure semble posseder certaines pro-
L£Gl"ME.'
prietes fertilisantes puisqlle les plants de chom, ainsi
trai tes croissent avec plus de vigu elU'.
TElGNE DE L'OIGNON
Phorb ia reparum
2\ {(' .
L'adulte de la teigne de I'oignon est une mouche
qui ressemb le etroitement it. la mouche de la t~i gne du
chou . La larve cause d ~s dCgats cO llsidel'ables aux
cham ps d'oignOlls ill) peu partollt d a n ~ la provin ce et
plus specialement dans la region de
1\1ontreal. Les oignons attaquc pal'
l 'asticot de la teigne cessent tout. de"('Ioppement et pOll rrissent en pell de
temps . ("est d')nc ill) insectc tres
dOll1mageable que les jardiniers doi,'ent combattrf' cbaque annce; sans
une Ilitte vigilante la culture de I'oignol)
Figure ~8. .lmUle
d ev i ~nt impossible, carla teigne reduit
IlLLll q lie l1ar
sou vent les rendemen!.s de moitie ou oignon
ill teigllt'; bullw en
des trois-quarts.
decomposition.
Les mouches de la teignesortentde
leur enveloppe dechrysalide vers la fin de mai ~t Ie commencement de juin, c'est-a.-dire un e ou deux semaines
apres les semis et alors que les ieunes plants ont envir6n
1 pouce it. 1).;2 pouce de hauteur . La femell e depose ses
<:eufs surles feuilles ou sur la terre Pl'~s des oignons.
Trois ou quatre JOUl'S plus tard la larv~ eclat et penetre
dans les feuilles pour descendl'e dans la racine ou se dirige
dil'ectement vel'S Ie bu lbe. La la.rve creuse activement
la partie souterraine de I'oignon pendant environ quatre
semaines. Plusiew'S asticots habitent generalement
Ie merne bulbe. Apres delL" sernaines de travail on
46
IN SEC TES NL"lSIB LES DU QU!;BEC
voit les feuilles de l'oignon se f!tner et commencer il.
jaunir par Ie bout. C'est un signe evident que la
teigne accomplit son ceuvre destructive dans Ie sol.
Si on tente d'arracher les oignons offrant ces symptomes, les feuilles se separent aisement de la racine et
elles sont pourries It la base. L'oignon est egalement
dans un etat de pourriture plus ou moins avancee et il
succombera avant peu.
n y a deux ou trois generations par annee, mais la
premiere est la plus dommageable pwsqu 'elle s'attaque
a des plantes ayant tres peu de resistance et qu'elle
fournit les suj ets des generations subsequentes. L'insecte hiverne dans la terre ou dans les tuniques des
oignons sous forme de chrysalide.
Moyen. de iutte
La lutte contre la teigne de l'oignon est exclusivement d 'ordre preventif. En effet, co=e il n'est
guere facile d'atteindre les asticots une fois installes
dans les hulbes, il ne reste plus qu'a empecher les femelles de pondre. On parvient a ce resultat en employant l'une ou I'autre des methodes suivantes selon
l'etendue en cult ure.
Appilt a /'arsenite de sodium.
Ce preventif convient sw·tout aux petites exploitations, aux jardins de famiJJe. On prepare un sirop
empoisonne compose d'un gallon d'eau chaude et d' un
pot de melasse avec addition de Yz once d'arsenite de
sodium. Cet appAt est verse dans des ecuelles (assiettes non metalliques de preference) que I'on depose
enswte sur Ia. terre entre les rangs d'oignons a raison
de 20 a l'acre. L 'installation des assiettes se fait
LEGUMES
quand les jeunes oignons ont un pouce de hauteur
hors de terre; elles doivent etre constamment remplies
de wop empoisonne pendwt quatre ou cinq semaines ;
on aura soin d'en renouveler Ie contenu apres les pluies
qui diluent la preparation et la rendent inoffensive.
Cette methode preventive se complete par des
oignons-pieges places dans des caisses de bois que I'on
dispose ici et la parmi les semis. Pour ces fins on emploiera les oignons hi vernes en pleine terre et qui se
developpent de bonne heure. Lems feuilles sout deja
bien formees quand les jeunes oignona semes ne mesurent que un a deux pouces de hauteur. Les mouches echappees a I'empoisonnement iront de preference
pondre sur ces plantes robustes. Des cantaines d'asticots en feront leur d 3meure et il suffira de les jeter
au feu a la fin de juin.
Emulsion d' huile et bouiUie bordelaise.
La seule methode pratique pour les gt·andes etendues consiste It pulveriser sur les jeunes plants d'oignons vne emulsion d'huile obtenue av~c I'aide de la
bouillie bordelaise. P euvent etre utili.sees dans ce but
toutes les huiles Jegeres qui ont une densite de 87-93 Il.
20 degres centigrades ; une viscosite de 90-200 secondes
a 100 degres Fahrenheit et une volatiliM ne depassant
pas 2 pour cent.
Dans lID gallon d'huile on verse un gallon de
bouillie bordelaise obtenue en faisant dissoudre deux
onces de sulfate de cuivre (couperose bleue) dans un
gallon d'eau, puis en ajouhnt 2 onces de ch!tux hydratee. A l'aide d' une pompe ou d'un pulverisateur ce
melange est pompe et l·ejette sur lui-meme jusqu'll. ce
que I'emulsion soit parfaite, ce qui prend environ cinq
1i\·SE('TE' ,. ·(' /SI/JLBS DL' QUeBEC
minutes, L'emulsion est prete quand clle se melang,
intimement il I'cau sa ns hisser surnager de goutte
lett-es d 'huil c. Ces deux gallons d'crnulsion sont en
suite melanges aVec 38 gallons d'eau avant de Fappli
quer SUI' I c~ oignons. La premiere application se fai ·
lorsque les jPunes oignons ant em·iron un pouce hal',
de t'"f1'(' ct on en fait t rois l1utJ'es it huit jours d'inter·
ntll e. Pour oht.cnir les rneiJleurs resul tats Ie, oignom
et I::t terr(' entre les rungs doi,'ent H rE' bien humectes, Ct
qui necessite un e depense de 75 it 100 gallons pal' aCrE
<'t pal' traitement. A I'automn e taus les debris d'oi·
gnons seront recueillis et brule, afin d'extermin er le,
insectes qui s,-," hl ott isSf'nt pour I'hi\"€'r.
PUCERON DU CHOU
A ph is bras,'{irce L .
Les puccrons de ccttr espece s'attaquent au'x cholL';
Its se fixent sous les feuiJles et causent beaucoup de dcgats pal' t.emps sec et chaud , prmcipalement
au:>; jeunes plantes qui, bien fomrues de seve offrent
" ces legions de suceurs (In alim ent recherch e, IIs
sont parfois t ellernent abondants
qu' il s sont capabl es, malgre leur
peti te taiUe, de ravager serieusement
des champs entiers
en quelques jours.
Si Ie Heau est a ref igure 29. Pu<:~ roLJ riu chou : fcmeUf<
douter Ie cultivaail(-e c L fem eUI" apt~re (grossics et grandeur
teur ne devra recuIllltureUc).
ct, navets.
LBGUMES
ler devan t aUClme mesure pour proteger ses champs de
chow" choux-fJeurs et navets. Les remedes appliques
des Ie debut de I'apparition de ces ravageurs donneront des resultats immediats en ext,erminant quelques
centaines d'inclividus qui , en peu de temps. se multiplieraient it millions.
Moyens de destruction
L'agent Ie plus effi cace pour exterminer les pucerons (parfois appeJes poux des plantes) c'est la nicotine appliquee soit en solution 'oit en poudre.
Su!fal.e de m·cotine.
La nicotine liquide du commerce se presente so us
I'aspect d'tll1e sorte de sirop noir et epais contenant
40% de nicotine utilisable. On I'emploie en pulverisation a la dose de une livre ou une cbopin e pour 40
gall ons d 'eau ou de bouillie bordelaise. Le pulverisateur servant it clistribuer la nicotine doit etre muni de
bees clisposes de ma niere it lancer un jet sous les
feuilies. En effet , les pucerons ne succombent que si
la solution vient en contact avec leur corps. A cause
de la difficulte d'atteindre Ie dessous des feuilles on
utilise de preference les poudres cont enant de la
nicotine.
Chaux
a la
nicotine.
La nicotine incorporee it la chaux hydratee est
d 'un emploi de plus en plus general dans les cultures
maraicheres 11 cause de son efficacite et de la rapidite
avec Jaquelle on peut I'appliquer. On se procure la
poudre prete it Hre employee chez les marchands d'insecticides. II en faut environ 10 livres par applica-
5
50
INSECTES NUISIBLES DU QU1i:BEC
tion par acre. La saupoudreuse a maruvelle convient
aux petites exploitations tandis que la saupoudreuse
automatique pour trois ou quatre rangs convient aux
grandes etendues. Lancee avec force , la poudre forme
des nuages qui penetrent toutes les parties des plantes
et atteignent plus stirement les pucerons. Le succes
est encore plus complet si on a soin d'installer un rideau
qui traine a l'arriere des becs et tient les nuees de poudre
en contact plus immediat avec les plantes. Dans les
cas ordinaires une seule application suffit, a10rs que
deux ou trois traitements sont de rigueur en temps
d'epidemie.
Comme ces insectes hivernent a l'etat d'ceuf, il
faut avoir grand soin de faire a I'automne un labour
profond pour recouvrir les restes des recoltes, a moins
qu'on ne prefere les bruler. Les moyens de destruction
preconises contre Ie puceron du chou s'appliquent a
toutes les eSIleces de pucerons nuisibles aux plantes
cultivees.
CHRYSOMUE BARRt.E DU CONCOMBRE
Diabrolica viUala Fab.
C'est une jolie petite bete, bien connue des jardiniers i elle mesure environ deux lignes et demie et
est remarquable par sa couleur iaune agrementee de
t rois !ignes .noires sur Ie dos i la tete est noire ainsi
que Ie dessous du corps i les pattes sont jaunes avec
taches noires aux genoux.
Cette espece passe I'hiver a I'etat adulte, cacMe
sous les dechets, les ecorces, les pierres, partout ou
elle trouve un abri propice. Elle est une des premieres
a apparaftre au printemps. La femelle pond de petits
LEGUMES
61
·(Bufs jaunes, qu'elle depose par groupe sous les feuilJes
ala maniere de la " bete a patate ". Ges (Bufs dorment
naissance a de petites larves
blanchAtres a tete brune,
qui se mettent sans tarder a
se creuser un passage vers
les racines qu'elles maltraitent serieusement.
La ehrysomele barree
est Ie plus serieux ennemi
des plantes de la famille des
eueurbitacees: melons, ooncombres, citrouilles ont toutes ses affections. De plus,
Fi(/llrc 50. ChrysomtHe ba.rr6e
elle est autant a redouter a
du concombre , adulte et larve.
(D'apres
Chittenden).
I'etat adulte par ses attaques aIL'" feuilJes et am:
fleurs qu'elle ronge, qu'a I'etat de larve ou elle recherche de preference les raeines. 11 eonvient done de la
surveiJler attentivement et surtout d'empeeher l'eclosion des reufs.
Moyen. de lutte
Dans les petits jardins Ie meilleur preventif est
sans contredit I'emploi d'un isolateur fabrique avec
du coton a fromage et dont on recouvre les plants
isoles que I'on veut proteger. Les couches remplies.
de concombres et de melons peuvent egaiement etre·
protegees de cette f~on.
Les maralchers qui cultivent Ie concombre sur de·
grandes etendues ne sauraient se contenter de. ces preventifs. Du reste, la rapidite de croissance rend ne-
INSECTE" ,' ·U ISIBDES DU QUEBEC
ceo saiTt' l'applic!lti on d 'insecticides quand La cllrysomele se montre nombreuse. Mais ici une clifficulte
se presente. Bien qu 'elles aient bon appetit les chr:vsomeles Bont difficiles a empoisonner car elies evitent
soigneu ement les pla.n tes ou parties de feuilles couvertes de poison. Consequemment tout traitement
a uquel on a reco urs doit ctre fait de maniere a recouvrir
toutes les plantes.
Dne poudre composeI' d'une livre d 'arseniat e de
chaux et de 20 livres de pllltre. liberalement epan due
sur les concom bres et melons, constitue un excellent
remede. La bouillie bordelaise empoiso nnee a I'avantage d'eloigner les insectes et d'empoisonner ceux qui
persistent It grignoter les feuilles. Certains producteurs ont obtenu de bons resultats avec La chaux nicotinee. Le nombre d'appLications varie selon i'etat de
la temperature, L'activite des chrysomeles, Ie developpement des plantes et Ie degre de perfection des
application. En general il ne faut pas moins d'une
application par semain e.
A dMallt d 'autres l'emedes on peut aussi employer
l'arseniate de chaux ou Ie vert de Paris melange avec
de la chatL" , des cendres de bois, ou mem e avec de la
ponssiere de route, dans la pl'Oportion d'une livre par
vingt livres et en saupolldrer les pI antes aussi sou vent
que Ie besoin s'en fait sentiI'.
Un des aliments prefen)s des chrysomeles barf(\es
est la citl'ouille commune. On conseille fonement aux.
horticulteurs qui cultivent de preference les concombres et les melons, de semel', quelques jours a l'avance,
tout autour de leur champ de melons on de concombres,
un rang assez compact de ces citrouilles co=unes,
qui servil'ont de pieges et attireront ces petits insectes.
LEGUMES
5S
En soumettant ces citrouilles it de frequ ents saupoudrages, on arrivera it en tuer un grand nombre. Puis,
au bout de quelques semaines, en arrachant et brwant
les tiges et les racines, on aura fait peril' les lal'ves
qu'elles compol'tent. Enfin, puisque cette espece hiverne it l't~tat adulte, il ne faut pas llegliger de faire
disparattre et de bruler tout ce qui pO\l.l'rait lui donner
abri. Dalls sa lutte contre les insectes nuisibles, Ie
cultivateur ne doit jamais oublier que chaque individu
represente parfois des centaines de larves ; la proprete du jardin est aussi necessaire que la proprete de la
maison.
CRIOCtRE DE L'ASPERGE
Ctiocert:s (lSl)(U'o.gi Linn.
Cet insecte qui, conune Ie precedent, appal'tient
au groupe des chrysomeles, c'est-it-dire " mangeurs
de plantes ", est bien connu par les ennuis qu'il cause
a celL\: qui s'occupent de 1a culture des asperges. II
mesure it peu pres dem; lignes ; il a la
tete et les antennes d' un bleu verdatre; Ie corselet est rouge; 1e dos est
bleu avec une large bordure d'un jaune
fauve, s'allongeant de favon a former
trois taches sur chaque elytre (on nomFigltTe ~ J. Criome ainsi les deux ailes coriaces qui cou- cere de I'aaperge.
adulte, reufa ct lar·
vrent le dos de I'insecte) . L'insecte larve.
passe l'hiver dans Ie sol a I'etat de nymphe; l'eclosion des nympbes se fait assez tot au printemps. Apres la fecondation, la femell e depose ses
(Eufs, d'abord SUI' les pousse , puis, plus tard sur les
ieunes tiges. Les petites larves sortent des reufs au
INSECTES NUISIBLES DU QUEBEC
bout de quelques jours et s'attaquent aux feuilles ; elles
sont grisiUres ou olivatres avec la tete d'unnoir brillant.
Moyen. de iutte
La culture de l'asperge est susceptible de grands
developpements dans notre province. A mesure que
cette culture se fera plus intensive la criocere se multipliera proportionnellement et les horticulteurs devront
alOl1l se preparer a lui faire la lutte.
Les specialistes de I'asperge aux Etats-Unis ont
I'habitude de faire la cueillette des nouvelles pousses
tous les jours, ou tous les deux jours par temps chaud,
atin de deyancer les mangeurs de feuilles de quelques
jOW1l. Toutefois, pour empecher les femelles de deposer leurs ceufs sur les tiges il n'y a qu'un moyen, c'est
de les exterminer. On y reussit en arrosant copieusement les tiges survivantes avec une solution de trois
livres d'arseniate de plomb dans 40 gallons d'eau, avec
addition de 3 livres de savon. Quand les feuilles sont
etall~es on emploie la meme solution en diminuant
d ' une livre la quantite de poison. II y a, en outre,
differentes mesures utiles auxquelles on peut avoir
recours poW" tenir en echec ces insectes.
1 0 Saupoudrer de chaux.
Peut-litre Ie moyen Ie plus efficace est de detruire
les larves en 'saupoudrant les plantes a courts intervalles, tous les trois ou quatre jours, avec de la chaux
recemment eteinte a l'air, laquelle adhere a leur corps
gluant et fait rapidement perir toutes celles qu'elles
atteint. Le meilleur moment pour I'application est
de bonne heure Ie matin, lorsque la rosee est sur lea
plantes.
LEGUMES
56
2° Battues .
On peut faire tomber les adultes et un grand
nombre de larves, en battant les plantes au-dessus de
larges casserolles contenant de I'eau et du petrole
(huile a lampe) .
3° ApptUs.
Pendant la saison de la rtlcolte des asperges on
tient les tiges bien coupees, et on n'en laisse que
quelques-unes pour attirer les femelles qui y viennent
pondre. Au bout d'une semaine environ on coupe ces
tiges et on les detruit, laissant d'autres prendre leur
place. Si les pI antes sont trop jeunes pour qu'on y recolte des pousses, on doit les tenir saupoudrees de chaux.
4° Volailles.
Les poules et les canards, quand on en a, sont tres
utiles pour devorer les adultes a leur premiere apparition au printemps et on pretend qu'ils ne font pas de
mal aux plantes.
En certains endroits, outre la criocere que DOUS
venODS de decrire, iJ s' en rencontre une seconde espece
80ppelee cnocere a douze points (Crioceris 12-punctata
Linn. ) a cause des taches noires qu'elle porte sur Ie
fond rouge orange de son corps. Vus de loin ces
insectes ressemblent, a s'y meprendre, aux baies presque
mfues de 180 plante. Les deux especes se tr80itent de
180 meme m8oniere.
HANNETONS, BARBEAUX. VERS BLANCS
Lach1Wsterna 8pp.
Tout Ie monde connatt ces insectes communement
appeJes hannetons ou "barbeaux ". Ils sont parti-
56
INS EC7'ES NU IS IBLES DU QU£BEC
culierement nombreux au commencement de I'et,e et
vi"mnent jusque dans nos demeures, avec un vol
bruyant, attires par I'eclat des lam pes. Ils causent
les plus grands degats dans les jardins, les champs et
les prairies, it I'etat adulte comrne it I'etat de larve ;
dans Ie premi er etat ils depouill ent les arbres et les
arbrisseaux de leurs feuilles ; dans Ie second , ils devorent les racines des plantes herbacees dans les
prairies et les fraisi eres et les font perir.
Les larves sont
counues sous Ie nom
de " vel'S blancs"
(White grubs). EUes
eclosent des amfs que
pondent les fem eJJes
dans Ie sol a une profon deur variant de 1
a 2 pouees. Elies ont
alOl"S en miniature la
Ji'igllrl' .'12. Hanneton Ildultt' 1.'1 Ia.rve OU
form e qu 'elles auront
Vt-!r blan c.
it leur cornplet developpement ; eUes sont blanchatres, lew- peau est riMe,
gonflee de graisse et leur e)l:tremite parait bleuatre par
l'amas des excrements. Les degatsqu'eUes occasionnent
alors ne sont pas encore tres s.ensibles, elIes ne rongent
guere que les radicelles des plantes herbacees. A la fin
de I'automne. eUes s'enfoneent assez profondement en
terre pour se mettre it l'abri des fortes gelees. Au printemps suivant ell es se dispersent dans les cultures,
attaquent presque tous les vegetalD:, se creusent des
galeries assez rapprochees de la. surface de la tel'fe,
devorent les racines de toutes les plantes basses qu'eUes
rencontrent C'est alors que cornmencent de graves
L1!:GUAfES
degats qui ne cessent qu'avec les premiers froids. A
cette epoque elles sont a moitie de leur grosseur ;
elJes s'enfoncent de nouveau a une certaine profonJeul'
pour reparaitre avec Ie printemps ; les vegetaux qu'elles
attaquent en nombre se fanent et perissent promptement comme Ie cas est frequent dans les fraisieres.
Ce n'est que dans une an nee encore qU 'elles seront
pretes a se transformer en nymphes ; it cet effet elles
s'enfoncent encore plus profondement dans Ie sol, parfois a plus de trois pieds ; la , ell es se construisent une
coque ovolde dans laquelle elles subissent leW' deuxieme
transformation. La. nymphe est d'une teinte roussatre.
L'insecte parfait eclat en mai et juiu , mais ne sort de
terre que lorsque la temperature lui parait cOllvenable.
Moyen. de lutte
Le deperissPJDent, iei et la , des plantes dans les
cham p ' et les jardins est I'indice de la presence des vel'S
blancs. Un simple examen du sol au-dessous de ces
plante permett ra de decouvrir la larve. Comme ces
larves vivent sou terre il n'est pas toujours facile de
les attei.ndre. Aussi, 10rsqu 'eUes sont trop nombreuses ne peut-on en venir it bout que par un bOil
syst eme de rotation. Les labours d'automne aideront
dans une grande mesw'e, surtout si on a Ie soin d'appeIeI' a son aide l es oiseaux de la basse-cour, qui sont
tres friands de ces larves et qui les cueilleront avec
plaisir aussitot que la charrue les aura amenees a la
surface du sol. Les cochons laisses en libeI'M dans les
champs gravement infestes par ces larves, en font aussi
une enorme consommation.
Les vers blancs se multiplient a loisir dans les
vieilles prairies et les vieilles fraisieres. C'est la qu'ils
68
INS ECTES N U I S IBLES Dr; QUEBEC
augrnentent leurs effectus pour ravager plus surement les plantes succulentes qu'on y semera
ensuite : po=es de terre, ble-d'Inde, betteraves ,
fraisiers . Le grand remede reside done dans l'adoption de methodes culturales appropriees, d'un
systeme de rotation. Les
rotations courtes sont
Cliche BUl'. Ent. Otta wa.
toutes indiquees. La duFigure 33. Vee blanc mangeant
ree des prairies ne doi t des racines
de plan tes herha.cees dans
pas depasser deux annees Ie sol. (D·.pres Gibson).
car les femelles preferent
deposer leurs ceufs dans la tOUJ·be epaisse. Sur un retour
de prairie semer une JegUJllimineuse, puisque ces plantes sont moins exposees aux attaques des vers blancs.
Ce qui· est vrai pour la grande culture I'est egaleroent pour Ie jardin de famille. Vne rotation de quatre
annees doit y etre en honneur. Si les memes cultures
occupent toujours Ie meme espace il y a chance que les
hannetons s'y installent. Les dommages qu'ils causent dans les fraisieres prouvent it I'evidence la necessite de les renouveler au moins tous les trois ans.
BRUCHE OU POlS
Bruchus pisorum Linn.
Les bruches sont des insectes intermediaires entre
les chrysomeles et les charanc;:ons ; elles vivent particulierement ;"ux depens des Ieg~ineuses, co=e les
MOUMES
59
haricots (feves) et les pois. Elles sont de taiUe petIte.
A l'etat parfait, elles frequ entent les !leurs sur lesquelles
se fait l'accouplement des sexes. Des que Ia femelle
est fecondee, eile se met en quete d'une gousse pour y
placer Ie berceau de sa famille. Imrnediatement apres
son eclosion, la petite larve penetrent dans la partie
farin euse de la graine. Elle y grossit peu a peu, en se
creusant une cellule dont elle augmente successivement
la dimension, sans que l'on trouve pour ainsi dire la
trace de ses excrements. A l'epoque de la maturite
de ces plantes, les petites larves ont atteint leur entier
developpement. Elles restent presque engo urdies jusqu 'au printemps, alors qu'eiles se transforment en
nymphes; l'insecte parfait se montre en maj et juin,
apres etre reste quelquefois pres d'un mois avant de se
decider a sortir de sa cellule. La larve a la precaution
de ronger la grame jusqu'a l'epiderme, de sorte que Ia
bruche, pour sortir de sa prison, n'a qu= ce faible
obstacle a vaincre . Apres l'eclosion, l'insecte parfait
laisse sa porte ouverte sur les pois ou les feves sous
forme d 'un trou arrondi.
Les Iarves sont proportionneilement assez grosses,
renfJees au milieu, courtes, arquees, avec une petite
tete cornee mume de fOl"tes machoires ; elles rappellent
d'assez pres par la forme, mais plus petites, bien entendu , celles des betes a patates.
La bruche du pois est noiratre, couverte d'un leger
duvet blancM.tre qui lui donne une couleu! grise ; les
eiytres sont marbrees de blanc; l'e>.."tremite de I'abdomen est a decouvert, d'une couleur blanchatre et
marque de deux points noirs. Les pattes sont noires.
Tout Ie monde ne connait pas l'insecte, sans doute,
mais tout Ie moude connalt les pois vereux. Ceux-ci
80
INS E CTES NUIS IBLE S DU QUtBEC
ne perdent pas pour cela leur prupriete germinatrice,
11 moins, ce qui est plutOt rare , que la larva n'ait devore
I'embryon. II arrive souvent que I'on seme de bonne
heure des pois precoces que I'on croit t res sains, mais
en les observant avec attention , on aper90it une
petite tache alTondie, d' une couleur terne, qui i.ndique
que la bruche n'a pas encore ouvert la porte de sa demeure. Les insectes ainsi enterres avec les grains ne
pfrissent pas, ils eclosent t res bien et sortent de terre
a u lieu de naitre dans Je grenier.
Figurr ,j4.
Hornell{' du poisl.'t 1'Oi!=- crtns&! par 11:\. la.rvc .
( D'apres Chittenden) .
II n 'y a aucun dangel' a redouter lorsque l'on seme
les pois perces, dont l'insecte est sorti ; mais on peut
parfaitement bien naturaliser les bruches dans un
jardin ou elles n'existent pas, si 1'01l emploie ceux qui
sont marques du petit cerne en question.
Quant a la bruche des feves, elle ne se trouve pas
ellCOre en nombre dans notre province. D'aiUeurs Ie
remede pour Fune at pOUl' I'autre est 11 peu pres Ie meme.
61
Moyen. de iutte
Avant tout , on vient de Ie VOL!', il importe de semer
des pois sains. Le tri age peut Be faire aisement. Si
VallS constatcz que votre champ de pois est atta<1 ue,
cueiUez-Ies (sans en rien laisser) avant leW' parfaite
maturite, alOl's que les bruches y sont encore; soumettez-les ensuite a une bonne fumigation au bisulphme de carbone (chapitre XI). Brwez tous les dechets. Quant aux pois impropres pOW' Ie commerce,
faites-les boui Uir et d:)fillez-Ies aux an imaux ; si non,
brulez-Ies a ussi.
Entendez-vous avec vos voisins pour cooperer a
la destruction de ces insectes, et faites-les beneiicier
de vos connaissances et de votre experience: vous
serez les premiers a en recolter les fruits.
MOUCHE ET VER DES CAROTTES
Psila
TOS,"
Fab.
Petite mouche originaire d'Europe, cause de grands
degats dans les champs de carottes, particuJierement
dans Ie district de Montreal. EUe est maintenant
repandue dans beaucoup d 'endroits de I'est du Canada.
Cette petite mouche, a laquelle les entomologistes
ont donne Ie nom latin de Psila r08fE, et que nous
appel1erons simplement " mouche des carottes ", mesW'e
environ deux !ignes; elle est d'un noir luisant un peu
verditre, Iegerement velue, ou d' un gris metallique ;
sa tete est d'un jaune rougeatre ; ses pattes sont jauuitres ; les ailes sont transparentes, a nervures legerement lavees de jaune.
8B
INSECTES NUI S IBLES DU QUEBEC
De bonne heure au printemps, la femelle depose
ses ceufs sur les tiges, Ie plus pres possible des racines ;
bientOt apres en sortent de petits vers jaunatres,
pointus en avant, avec la tete noire, retractile; ces
vel'S prennent un peu la couleur de leur nourriture.
11 y a deux eclos'ons par
annee; les vers de la premiere epoque eclosent au
milieu de l'ete; ceux de
l'automne passent l'hiver
en terre, et I'insecte parfait se montre au milieu
du printemps de I'annee
suivante.
Les cocons
Figure 35. Mauch, de I. carotte, sont en barillets comme
groas;e . t grandeur n.tu'!'lle,
ceux des autres especes
de mouches.
Un cultivateur soigneux aura vite decouvert I'infection, Les carottes attaqutles cessent de crottre,
leurs feuilles jaunissent et les parties malades se presentent sous la forme d'excavations d'une teinte ferrugineuse, appeIee " rouille " par les maraichers. Ces
carottes aJterees Bont impropres a l'usage de la table,
et sont sans valeur sur Ie marche.
Moyen. de lutte
La mouche de la carotte est un des insectes contre
lequel on ne connait encore aucun moyen de repression d'une efficacite absolue. Des recherches se poursuivent un peu partout en Amerique en vue de decouvrir Ie remMe ai ardemment desire par les maraichers.
Jusqu 'a ce que lea investigateurs aient reussi dans
LEGUMES
83
leurs recherches nous devons nous contenter de moyens
preventifs plut,)t alleatoires quoique donnant en general
des resultats satisfaisants.
Partout oil la mouche de la carotte cause des
degats il est de bonne politique de faire un semis
hatif, precedant d'une dizaine de jours Ie semis regulier.
C'est un moyen facile d'attirer les femelles qui pre£ereront deposer leurs amfs sur des plantes plus developpees. Ces carottes seront recoltees de bOIllle heure
et immuniseront dans une bonne mesure Ie gros de la
recolte. Les carottes semees tard, soit vers Ie milieu
de juin, sont d'ordinaire a I'abri des attaques de ces
insectes.
Les maraichers qui cultivent les carottes sur de
gran des superficies peuvent avoir recours aux arrosages a I'emulsion de petrole (voir chapitre XI) . La
premiere application se fait immed.iatement
apres l' eclaircissage et les trois ou quatre
applications subsequentes tous les huit ou
dix jours.
Dans les petits jardins on peut se servir de sable impregne de petrole repandu Ie
long des sillons, dans la proportion d'une
Figure S6.
demi-chopine de petrole par seau de sable. Carotte creoCe moyen a pour but d 'eloigner des plantes see par 1a larvedelamQules mouohes dangereuses et de les emptioher che
de Is. cad'y deposer leurs ceufs, vu qu'elles suppor- rotte.
tent difficilement l'odeur du petrole. L'eloignement et l'empoisonnement des femelles peut
etre obtenu, dans une oertaine mesure, en aspergeant
les oarottes aveo Ie sirop a l'arsenite de sodium reoommande oontre la teigne de l'oignon.
IX"EeTES A'FlSIBLES DC QUeBEC
BETE A PATATE
Le1Jlino/an.:o r/n'emIineata Say
Que!que bizarre qu'i! soit , nous garderons ce nom
pour designer la chrysomele de la pomm e de terre,
vu que c'est sous oe nom que eet insecte est Ie plus
connu de nos eultivateurs. Cet insecte n'a pas existe
de tout temps dans notre pays: nos vieux ont connu
les beaux jours OU ils n'avaient a s'occuper de leurs
champs de pommes de terre que pour biner et rechausseI'. Les ent,omologistes I'admettaient alors dans
leurs collections comme rarete.
Cet insecte cst originaire du Colorado, dans
les :8tats-Unis. Say, celebre naturaliste americain,
Ie decouvrit yer 1820 et lui donna Ie nom de Doryph ora decernlineata (ce nom de Doryphora est remplace de nos jours par celui de L eptinotarsa). ElJe
vivait a lOl-S sur une plante indigene propre aux Montagnes Rocheuses, la Solanum rostraturn, apparentee
it notre pomme de terre (patate), qui porte Ie nom
1.tin de Solanum tuberosum. Ce fleau etait. donc,
a cette epoque, a I'etat latent, pour ainsi dire, et
n'attendait qu'\me occasion de se developper. Cette
occasion fut les premiel-S essais de culture de la pomme
de terre dans ces controos ; c'est alOl-S qU 'envahissant
les champs ensemences, cette terrible chrysomele se
multiplia d'une maniere alamlante. Bienwt ne trouvant plus suffisamment de nourriture d'lJl.s son pays
d 'origine, elle dirigea sa marche vel'S nos contnlcs. Il
ne lui fallut relativement que peu de temps pour
arriver a nollS : en 1859, on constatait sa presence
dans Ie Nebraska, puis dans l'Iowa en 1861 ; trois
ailS plu tad, eIle apparaissait dans I'Illinois. Rien
LeGUMES
65
ne fut capable de l'arreter ; elle savait dejouer la vigilance des gouvernements alarmes qui auraient voulu
enrayer ses progres en suspendant sa marche. En
1872, elle faisait s) n apparit ion chez nos yoisins de
l'Ontari.o, et en.1 875, elle commenyait ses r!lvages dans
la province de Quebec.
Deja, en 1878, elle s'etait tell ement multipliee, que
nos cultivateurs ne savaient trop comment proteger
Figltre Si.
BCte n! patat.e : n, wufs
j
b. larv('s ; d, adulte.
(D'aprcs Riley),
leurs champs de pommes de terre. C'est vel'S cette
epoque qu'on imagina de la combattre avec Ie vert de
Paris. Aujourd' hui ses degats sont moms grands,
parce que Je cultivateur sait Je remede a appliquer.
C'est surtout a l'etat de larve que la bete a patate
est Ie plus dommageable. II est donc important de
bien connaitre la vie et les mceurs de cet insecte. Les
voici en quelques lignes. Les betes a patates hivernent dans Ie sol, les unes a l'etat adulte, les autres a
66
IN8 ECTE8 NUIS1BLES DC QL"1MEC
I'etat de nymphe. Elles quittent leurs retraites au
printemps. Sitot que les plante. sortent de terre, ces
insectes commeocent hur travail de destruction. Bientot apres, les femelles pondent leurs mufs, qu'elles
deposent par groupe de 20 a 30 sous les jeunes feuilles
de pommes de terre et qu'elles ne se sont pas genees
d'entamer d'abord largement.
Chaque femelle peut produire de 500 a 800 mufs
et meme davantage. Ces mufs eclosent au bout d'une
semaine et donnent passage a une armee de larves d'une
voracite egale a la rapidite extraordinaire de leur
croissance. Apres avoir englouti une quantite enorme
de llowTitme, elles arrivent a leur entier developpement au bout de quatre ou cinq semaines. Elles se
laissent alors tomber sur Ie sol, s'enfoncent a une profondem de plusieurs pouces, et se transforment en
nymphes. Elles restent dans cet etat environ une
quinzaine de joms, quelquefois un mois , si la temperature leur est favorable, puis arrivent a l'etat adulte.
C' est la seconde generation. L'histoire de cette seconde generation ne differe de la premiere que par la
rapidite des phases. Puis vient la troisieme generation de l' annee qui , celie-la, hivernera dans Ie sol et
n'en sortira que Ie printemps suivant.
Moyens de destruction
Ce que nous venons d'en dire demontre I'importance, pour Ie cultivateur, d'empecher tout d'abord
l'eclosion des nymphes. Pour cela on ne saurait trop
recommander les laboms d'automne les plua tardifs
possible. Du meme coup on atteindra les adultes en
hibernation. Les nymphes seront dans l'impossibilite
LEGUMES
B1
de rentrer sous terre et ell es periront. Il en sera de
m~me pour nombre d'adultes que Ie froid auraengourdis.
11 est facile aussi de compl'endre I'importance pour
Ie cultivateur de visiter soigneusement ses champs de
pommes de terre, tous les jours aussit6t que les jeunes
plantes ont paru. Tout insecte tue represente, si c'est
une femelle, 500 ou 600 larves de moins. 11 faut donc
ecraser ou brfiler sans pitie tout insecte adulte que I'on
trouve. II y a plus, ril faut faire aussi la chasse aux
Clicll~
Bur. Ent. Ottawa.
Figure 38. ChrY80mele de la pomme de terre, (adulte grossi),
montrant les dessins noil'S 8ur Ie dOH.
(D'apres Gibson).
ceufs. En retournant Iegerement les plantes, ces mufs
frappent I'mil , car leur couleur jaune forme contraste
avec Ie vert des feuilles . Couper]a feuille et la brUler
est encore autant d'ennuis de moins pour plus tard.
Enfin, lorsque les larves apparaissent, leur nombre
est deja tellement reduit qu'il devient facil e de les
combattre par les moyens ordinaires connus aujourd'hui de tous les cultivateurs et que nous indiquons
au chapitre des insecticides. Ajoutons seulement
68
/f·;SECT ES NVISI BLES D U (J UJi;HEt'
que les doses de poisons doivent augmenter avec I'age
des larves, cal' elles deviennent plus resistantes en
vieillissant. On devra eviter ces melanges d'msecticides qui paraissent avou' la faveW' de quelques cultivateurs. MelangeI', pal' exemple, Ie vert de Paris
avec l'arseniate de pl omb est une pratique ridicule et
qui coute eber. L'insecticide pal' excell ence pour
controlcl' les betes it patutes c'est l'al'seniate de calcium
ou de cbaux. II est tres effi cace et coute trois et quatre
fois meill eur rnarcM que Ie vert de Pal~s . Ut ilisons
done l'al'Selliate de calcium et si deux livres pal' 40
gall ons ne suffisent pas, augrnentons la dose d'une
livre ou deux. Le succes depend des arrosages bien
faits et une surcbarge d' insecticide peut en comprornettre les bons effets au lieu de les accent uer.
CHAPITRE TROISIEME
INSECTES NUlSIBLES DE NOS
~HAMPS
Les recoltes de grande culture, graminees et
plantes fourrageres , sont susceptibles d'etre attaquees
par de nombreuses especes d 'insectes dont quelquesunes sont particulierement a redouter. J usqu'ici,
cependant, les fleaux de nos champs se sont montrea
fort irreguliers dans leurs apparitions et c'est hew-eme
pour la prosperite agricole. Ell certaines annees les
sauterelles ont ruine completement les champs d'avoine
dans certaines regions ; nollS avons egalement emegistre quelques epidemies restreintes de legionnaires
et de vers gris; un nouveau venu, precede d'une
facheuse renommee, vient d'envahir la province et
menace une de nos plus importantes cultures fourrageres : c'est la pyrale du mals.
A cause des gl'andes etendues de terrain couvertes
par ces cultures, les moyens de controle et les remedes
deviennent d'application plus difficile. C'est ici surtout qu 'il faut qu'il y ait entente entre les cultivateurs
dans la lutte contre les silencieux envahisseurs de leurs
champs. L'effort d'un seul est de peu d'utilite puisque
l'invasion ne serait pas repoussee : c'est I'effort commUll, c'est la cooperation de tous qui assul'era Ie succes.
69
70
INSECTES NUISIBLES DU QUBBEC
Le cultivateur qui laisse ses champs en pature
aux insectes est coupable envers lui-meme d'abord,
puisque, par negligence ou pal' paresse, il expose sa
famille a la misere, si la recolte a manque; il est coupable aussi envers ses confreres, car ses champs seront
Ie point de depart d'une invasion plus violente I'annile
suivante.
SA UTERELLES
Melanoplus .pp. et autres
Voici un genre d'insectes a juste titre tnls redoutes
de tous les cultivateurs. II serait superBu d'en donner
une description , vu que personne ne les ignore. Leur
mode de vie est peut-litre moins connu ; Ie voici en
quelques mots: les femelles deposent leurs ceufs dans
Ie sol a une profondeur d'a peu pres un pouce ; les
ceufs sont pondus a I'automne et ce n'est que tard au
printemps suivant, qu'ils ecloJ'ont ; les jeunes n'apparaissent qu 'au commencement de ['ete ; ils ne different des adultes que par leur taille et leur manque
d'ailes ; grace a leur voracite, ils croissent avec une
ra pidite extraordinaire et atteignent I'etat adulte vers
Ie milieu de l'ete ou un peu plus tard. Alors a lieu
l'accouplement. Puis, en automne, nouvelle ponte
des femelles. Et Ie cycle recommence.
Bien que.pal'fois en Dombre excessif donnant lieu a
des degats considerables, les sauterelles n'offrent pas,
dans notre province, Ie danger qU'elles apportent dans
d'autres pays de l'Amerique. Et Ia encore, il ne saurait y avoir de comparaison avec ce qui se passe en
Algerie, par exemple. Les sauterelles y constituent
de veri tables IlUages pouvant intercepter les rayons du
CH.4MPS
71
soleil. Pousses par les vents, ces nuages franchissent
parfois la Mediterrannee et viennent s'abattre sw' Ia
France. Pour en donner une faible idee, voici quelques
chiffres : en 1832, on recueillit aux seuls environs de
Cliche Bur. EDt. Ottawa.
Figure 39. Sauterelle commune, ell criquet ~erin, a. divetse8 phases de
SOD d~veloppeme nt : a, mAle adulte; b, femelle adulte ;
c ct d, jeunes sauterellcs n'ayant pas encore d'ailcs.
(D'apres Gibson).
Marseille, en France. 244,000 livres de sauterelles et
24,000 livres d'oeufs. On peut juger des ravages
epouvantables causes par cette innombrable invasion.
Moyen. de lutte
L'extension de I'agriculture jointe it une lutte.method.ique de la part des cultivateurs, finiront par avoir
raison de cet ennemi. II est evident qu'il n'est pas
possible d'appliquer contre les sauterelles les moyens
de defense employes contre les ennemis de nos jard.ins.
Consequemment, ici plus que partout aillew'S, il s'agit
de recourir aux preventifs. Le meilleur est un labour
profond d'automne, qui aura pour effet d'enterrer les
reufs de telle sorte, que l'eclosion des ieunes sauterelles
INSECTES NUISIBLES DU QUEBEC
ne pourra avoir lieu au printemps suivant. Si Ie labour
d'automne est impossible, un hersage soigneux fera du
bien en brisant les masses d'reufs et en exposant celiX-ci
aux oiseaux ainsi qu'a des conditions climateriques
defavorables. Si tous les cultivateurs s'entendaient
pour Ie labow', il est certain que Ie nombre des sauterelles baisserait rapidement.
Le labour Ie plus soigne ne saurait detrurre tous
les crufs ; d'autre part, il n'est pas possible de labourer
partout. Un grand nombre de sauterelles echapperont
a ce hbour. Quand Ies sauterelles deviennent menayantes on peut les ' detruire en gI'andes quantites en se
servant d'un appat empoisonne epandu iI travers les
champs. Sit6t que Ie cultivateur voit de nombreuses
sauterelles dans ses champs il fera bien d'examiner les
tiges des graminees, tout specialement de l'avoine.
Il constatera que les feuilles et les epis sont gruges et
c'est Iii Ie signal de commencer la Iutte avant que Ies
ravageurs se soient d6veloppes et aient cause des degats
irreparables. Le meilleur moyen de destruction noliS
est foumi par Ie son empoisonne. La preparation de cet
appal, est indiquee en detail au chapitredesinsecticides.
La composition de I'appat pour sa uterelles met a
profit lem voracite et leur gout pour les substances
sucrees. La melasse fournit I'element attrayallt qui
fait passer in aperc;u Ie vert de Paris; Ie SOIl 8ert simplement de medium potu' absorber la melasse et porter
les particule8 de poison, en mem e temps qu'il fonne
till aliment facil e a macher. Aussi les sauterelles en
m!tngent-elles de gran des qu!tntites et s'empoisonnent
par milliers. K ous avons deja etabli par des statistiques precises que 44 sauterelles etaient mortes au
pied carre iI la suite d'essais faits avec Ie SOD empoi-
CH AMPS
sonne, soit une mortalite s'elevant au chiffre formidable de 1,800,000 sauterelles par acre.
C'est entre cinq et huit heures du rnati n que Ie
son doit etre epandu dans les champs, et touj ours par
beau temps. Le. sauterelles se mettent it I'oouvre
apres avoir ete rechauffees par Ie soleil et elles ont alors
une faim incroyable a satisfaire. La preparation
fraiche et succulent.e que Ie cultivateur vient de semer
it la volee Ie lon g des clotures et des rigoles les attire
immediatement. E ll es 5e gavent en peu de temps et
au bout de 24 it 48 heures elles ·uccombent. Pendant
les 20 ou 30 hew-es au cours desquelles Ie poison fait
SO D oou vrf> les insectes mangen t t res peu et causent
conseque= ent des dommages insignifiants aLL" plantes. La quantite de son a appliq uer par acre est de 8
it 10 liVl'es et Ie cout du truitement ne depasse pas
irente centins par acre. DeLL, applications faites a
deux jours d'interv911e suffisent generalement a controler les epidemies les plus graves.
Si Ie cout du t raitement parait t rop cleve i1 est
possibl e de l'ah aisser notablement sans que son effi caeire 8'en trouve trop fortement amoindrie. D 'll18 ce
but on substitue au son de la sciure de bois t res fi ne,
preferablemeni celIe qui provient des bois francs. Au
Wisconsin, lors d'une grande campagne pour la dest ruction des sauterelles la formule suivante a ere employee avec de bons resultats et au cout de 8 sous
l'acre seulement : 100 !ivres de sciure de bois, 1 pinte
d'arsenite de sodium , 5 1ivres de s~l , 1 gallon de melasse et 10 gallons d'eau . A ce prix i1 n'est guere de
cuJtivateurs qui puissent pretencire n 'avoir pas Jes
moyens de lutter contre les sauterelles, surtout quand
la valeur de leur recolte est en jeu.
TNSECTES NUTSTBLES DU QUEBEC
Enlin , puisque l'efficacite de la lutte depend de la
cooperation de tous , rappelons que les conseils municipaux ont le pouvoir de dec!'tlter par !'eglement la
destruction obligatoire des sauterelles. Plusieurs municipalites ont obtenu de rnerveilleux resultats en
obligeant tous les cont!'ibuables a entre!' en lice.
Dans les regions regulierem ent visitees par les
sauterelles on a imagine un e trappe mobile (" hopperdozer ") que l'on trouve fort commode pour la destruction de ces insectes 'lUX diverses periodes de leur
croissance. Cette trappe consiste en un bassin en tole
de 15 pieds de long par 20 pouces de largeur, ayant
4 pouces de profondeur, monte Sill' des patins et portant par derriere une etoile afin d'empecher les sauterelles de sauter en arriere par-dessus Ie bassin. L'interieur du bassin est divise en cinq ou six sections et
on Ie remplit d'eau sur la surface de laquelle on repand
du petrole ou de l'huile crue. Traine par un cheval
I' appareil circule a travers les champs et les sauterelles
bondissent pour tomber dans Ie bassin ou elles se
noient.
MOUCHERON DU BLE
M ayetiola destructor Say
La culture du ble autrefois prospere dans la province de QuebeQ a ete peu a peu abandonnee pour deux
raisons principales : ]a concurrence des bles de l'Ouest
et les ravages d'un petit. dipt.ere appele mouche de
Hesse, cecidomye du bIe, etc. C'est Ie plus terrible
ennemi du ble. A I'etat adulte cet insecte, importe
d'Europe, est une petite mouche brune de II. de pouee
aux ailes enfumees; les pattes sont longues co=e
CHAMPS
76
celles des maringouins. Au printemps la femelle depose
sea mufs sur les feuilles du ble et les jeunes larves gagnent la tige immediatement apres I'eclosion. Ces
vers apodes atteignent leur
pleine croissance en quatre semaines aI'interieur des tiges du
ble. Les tiges evidees se rompent et l'on voit a la base des
plantes de petites taches sombres ressemblant a des graines
de lin. L'insecte hiverne dans
cet etat et la liberation des
adultes se fait au printemps
suivant.
C'est en 1779 sur Ie Long
Island, aux Etats-Unis que I'on
a remarque pour la premiere
Pigure. 40. Moucheron du
a, reuf; h, larve; c,
fois les degats occasionnes par hIe:
graine de tin
d, nymphe j
ce petit ravageur. II sembla e, adul~ ponda.nt sur une
rester stationnaire pendant un feuille ; i, remelle; fJ, mAle;
tige de bIe attaqu~; i.
certain temps. Toutefois, il h,pataaite
, ennemi naturet du
prit bienwt son essor et, en moucheron . (D'apres Riley).
peu de temps, couvrit les
Etats-Unis et Ie Canada.
On Ie signalait en
Californie en 1884; en Angleterre en 1886, et il exer9Rit ses ravages en Nouvelle-Ulande en 1888.
II
J' ;
Moyen. de lutte
II est impossible de combattre directement cet
ennemi ; nous ne pouvons done que recommander des
moyens preventifs.
iNS ECTES NVi S iBLES DU QUE:BEC
76
MOUCHE DE LA GRAIN E DU TRULE
Dusyneura (Cecidomyio ) /eguminicola Lint.
Cette petite mouche est une parente de la mouche
de bIe. Elle a la forme d'un tout petit maringouin.
Les femelles pondent leurs (l'ufs dans les fleurs du tre£le
et les petites larves qui en eclosent, jolis petits vers d'un
Figure 4J.
MOllCbf> de la grainc du t.retle i a. adulte ; b, larve, tres
grossis. (O'apres Riley ).
rose tendre, ,rivent aux depens des graines naissantes
qu'elles detruisent totalement. II y a une eclosion
de ces insectes it chaque I"()colte de graine de trefle.
Moyen de destruction
Le meilleur moyen de destruction consiste a faire
brouter les animam: domestiques, ou bien a faucher
vers la mi-juin la pr9miere recolte de t refie, ce qui a
pour resultat de detruire la premiere generation de
mouches ; la seconde recolte est alors generalement a
l'abri de ces insectes.
CHAMPS
77
RONGEUR OU TREFLE
Hyiostinu8 o6scuI'us !\Iarsh
A I'etat parfait, ce petit insecte coleoptere mesure
moins d'une ligne de longueur; il est de forme cylindrique, noil', possedant des mandibules petites, mais
tres fortes. Les femelles emergent Ie printemps des
racines du treBe dans lesquelJes elJes ont passe I'hiver,
Figure. 4!. Rongeur du trefle : adult.e tres grossi et grandeur naturelle
et racine creusee pa.t Ie rongeur. (D 'a.pres We bster).
et elles pondent lems ceufs dans de petites entailles
qU'elies font sur les c6tes des racines. Les larves qui
en eclosent sont blanches, apodes ; elles rongent Ie
collet de la racine des trMles rouges et mammoth, et
finissent par tuer les plantes. Ces larves se transforment vers la fin de I'ete ; l'eclosion des pupes se fait
78
INS ECTES N U IS IBLES DU QUEBEC
a l'automne, roais les inseetes attendent generalement
au printerops pour emerger.
Moyen. de Lutte
Par Ie fait que ces insectes vivent dans les !'aeines,
ils se trouvent a I'abri de tout poison. Si done un
champ de trefie est growement infeste il n'y a qu'une
chose a faire : enlever la premiere recolte de trefie et,
peu apnls, travaillel' la terre a la surface au moyen du
cultivateur a dents a ressort. Faite peu ~pres la coupe
du trefie, cette operation tue la plus grande partie des
larves en les exposant au soleil.
HANNET ONS ET TAUPINS
Nous connaissons les hannetons et leurs larves
par ce que nous en avons dit au chapitre deuxieme
de cette etude. Les taupins, connus sous Ie nom
d'Elaters, sont reroarquables par la propriete qu'ils
possedent de se retourner, etant sur Ie dos, par un
brusque mouvement de leur thorax. Leurs larves sont
minces, allongees , plus ou moins cylindriques, jaunes
ou brwles, ii, peau coriace ; on les designe sous Ie nom
de " vers fiJ de fer ". Elles ont trois paires de pattes
situees pres de la tete.
Co=e Jes vers blancs des hannetons, ces larves
attaquent les racines de diverses plantes, bien qu' elles
vivent ordinairement dans les prairies. C'est surtout
dans les prairies nouvellement relevees que les unes et
II'S autres causent de forts dommages.
Moyen. de lutte
Co=e, ainsi que nous l'avons dit, ces larves
abondent generalement dans les prairies, il est prete-
CHAMPS
rable de ne semel' dans line prairie nouvellement 1abouree que des plantes auxquelles ces insectes ne
s'attaquent pas ; parm i celles-Ia, Ie sarrasin est la plus
sure, de sorte que la plus grande partie de ces larves
mOlln'ont de faim; un labollr profond au commencement
Cliche Bur. Ent. Ot.tA1fL
Figure 43.
Ta.upin adulte et B8.larve, ou ver fil de fer, attaqu8.nt
une racine. (D'apres Hudson).
de I'automne, suivi de hersages chaquesemainependant
un mois, aura pour effet de fail'e perir nombre de
chrysalides et de jeun es a dultes, On recommande
aussi comme tres utile, une bonne couche de nitrate
de soude immediatement avant de semel' ou de planter.
so
INSEC1"I!J!i ,\"U I S IBLE.~ Ot} QU.[I;BEC
L'important, c'est de ne semel' dans une prairie
nouvellement relevCe, ni mais (ble-<l'Inde), ni cereales,
ni legumes d'aucune sOlte, qui sel'aient vite la proie de
ces larves voraces. Entin, autant que possible, laissez
les pores et les volailles en liberte dans les champE infestes ; ils detruiront des quantites in cl'oyables de
ces insectes.
LECIONNAIRE
L ru('oni(1 unipun.cta Haw.
Cet insecte appartient au groupe des chenilles
noctuelles ou vel'S gris dont il a la conformation et les
mmurs. Les cheniUes de cette espece se montrent
tous les ans, en quantite plus ou moins grandes ; mais
si certaines conditions favorisent leur dheloppement,
eUes devienn ent extn'!mement nornbreuses et de,"orent
tout ce qui se trouve a lew' portee. Quand elles ont
tout ronge dans un en droit, eUes se mettent en ligne
de marcbe, comrne une arrnee - c'est a cause de cette
habitude qu'on leur a donne Ie nom de " Iegionnail'es " - et s'en vont en quete d'un nouveau champ
a conquerir et a detruire. Poussees pal' la faim, eUes
voyagent a.ussi bien Ie jour que la. nuit, bien que, d'ordinail'e, eUes n 'agissent que dans les tenebres.
A l'etat adulte, cet insecte est un papillon d'el1viron un pouce et delli. Les ailes superieill"es sont
d'un gris rougeatre, avec une marque blanche tres
visible Ii peu pres au cen tre de chacune. Les wes
inferiew-es sont brunes, plus foncees aux bords exterieurs. La chenille est hrune ou noiratre, Ii trois rates
apparentes, jaunatres ou pales, l'une Sill" Ie milieu du
dos, les delLx autres de chaque cote ; il y a ::m ssi de
CH A MPS
81
chaque cote dll dos une large bande nou'e bordee par
dessus d 'UD!' ligne jaune ; en-dessous, Ie corps est
verd:1tre, eclabousse de bruno
Les chenilles s'attaquent it l'avoine et au mil,
mais Ie mais, Ie seigle, I'orge et Ie ble ne sont jamais a
l'abri de leurs incursions ; dans les annees de gmnde
abondance, eUes se porteront mcme vel'S les legum es des
jardins, pois, feves, lait lles, etc.
Arri vees au terme de leur croissa nce, les Iegionnail'es s'enfoncent. dans ]a terre, a llne profond eur d' w)
pouce environ. et se changent en chrysalides bnm
rougeatre, d'envlron t rois quarts de pouce de long;
de u:, semaines plus tard , ou it peu pres, emergent les
papilions. Ces dernicrs se cachent pendant Ie jour,
mais sont t rElS actifs penda nt la nui t.
Moyen. de lutte
II est possible d'el11'ayer un!' invasion de legionnaires avant que les chenilles aient quitte les endroits
ou elles naissellt. On Ie fait en tra<;an t it la cilarl'ue,
a utoul' de ces endl'oits, quelques sillons profonds, et
lor que les chenill es se n lSs!'mblent dans les silions, on
les y detruit en lea ecrasant. Les cotes opposes du
sillon doivent etre tailles perpendiculairement au moyen
d 'une beche pour qu'il soit plus difficile aux chenilles
d'en sartiI'. Le long de chaque sillon, on creuse une
serie de trollS d'envil'on un pied de profondeur, et a
environ dix pieds d'intervalle. Quand les chenilles
entl'ent dans ces sillons, elles y errent et tombent dans
un de ces trous, ou elles peuvent etre tuees au moyen
d 'UD piquet, ou au moyen de petrole que l'on verse
sur elies.
8£
INSECTES NUISIBLES D~' QUPlBEC
L'automne qui suit une grave invasion de la legionnaire dans une localite, il est bon de bnller Ie
chaume et Ja vieille herbe, puis de labourer profondement ; on detruit ainsi les jeunes chenilles en etat
d'hibernation ; de plus, les champs laboures n'attirent plus les papillons de cette espece ou des autres
especes de vers gris en quete d'endroits pour pondre.
Les mesmes prom ptes et vigoureuses sont aussi
essentielles dans la lutte contre la legionnaire que contre
les vers gris, si l'on veut protegeI' les n\coltes.
PYRALE DU MAIS
Pyrausta 71ub"'(lli;-; Him .
Ce fleau, importe d'Emope aux Etats-Unis vers
1909, a envahi Ie Canada par Ie sud de la province
d'Ontario en 1920. Cinq ans plus tard il aneantissait
les champs de mais sur une superficie de 1,200 milles
canes dans les comtes de Kent et d'Essex, causant
une perte de plusieurs millions de piastres. Depuis
lors la pyrale n'a cesse de se repandre dans toutes les
directions. Elle faisait son apparit ion dans la province
de Quebec en 1926 et des 1928 une vingtaine de comtes
de la region de Montreal eto'tient envabis. C'est Ie
plus redoutable ennemi du ble-d'lnde sucre et fourrageI'; s'il n'est pas promptement arrete dans son
envahissement si e:>rtraordinairement rapide, nos cultivatem'S devront enregistrer de lourdes pertes. Olmme
Ie mais est une somce importante de revenus pour leg
maralehers et une des plantes fourrageres les plus riches
pour I'alimentation des troupeaux laitiers, il importe
que les cultivateurs ne negligent aucun des moyens
suseeptiblcs de leur aider a eeraser cet ennemi.
CHA .IIPS
88
L'adulte de Ill. pyrale est un petit pupil Ion mei;urant
pouee de longueur, de eouleur jaumHre Oll Jegerement brunatre chez Ie male, et qui ne yole que Ill.
mnt. Les papilJons sortent de
leurs chrysalides pendant Ill.
derniere quinzaine de juin et
les femelles se mettent aussiEggs on I#!af
tot it Ill. recherche des champs
de mals pow- y deposer leurs
cetUS blanc perle. Ceux-ci
CererpillarorBorer
sont places sur lell feuilles des
plants les pIns developpes en
Pup.
paquets de 2 ou 3 jusqu'a 60
et 70. Ils sont disposes a. la
fa<;on des bardeaux sm un
toit. Ces ceufs eclosent en
moins d'une semaine par
temps chaud et les petites
chenilles qui en sortent grignottent un peu les feuilles.
puis eUes se dirigent vers la
t ige ou elles penetrent.
Le support de la £leur est
generalement Ie premier organe affecte; une ou deux larves
Cliclie Bur. Ent. Ottawa..
en grugent!a moe!1 e et, lorsque
Figure 44. Pyralc du maYs.
Ill. £leur se degage des feuilles De ha.ut ell Las : wUrSt Jarve,
papillon male! pa.pilqui I'enveloppent, eUe se brise chrysalid!!,
Jon femelle. (D'apCL'8 Gibson).
sons Ill. force des vents et pend
sur Ie coM. C'est Ie premier symptome de la presence
de la pyraJe dans un champ. LOl'sque Ja saison est pIns
avancee, d'ordinaire dans la derniere moitie du mois ,
d'aollt, on constate que les larves ont envabi Ill. tige·
H
8,
INSEtTER N(' ISIBLES DU QUEB EC
sur presq ue toute sa longueur et meme les epis. Les
dechets de la galerie de la larve sont projetes 'l U dehors
/ligurc J,.5. Py raic du mais: G, aduJtt.'; b, reurs sur "envers d'une
feuille; c, Re ur rompue a la sui te dll lrovail de 18 larve d, eprscndommages ;
e, o.ma$ de vcrmoulu re Il l'aissclle des fc uillcs; f. larve creusant une tige j
J/, laTves dans leurs gilierics i h, larve {'t. chrysalide. (D'apres CalIn>.").
et pendent en chapelets Ie long de la tige s'accumulant
Cette sorte de vermouJul'e faite
a l'aisselle des feujlles.
CHA.MPS
85
de la moeUe du plant de mais est d'abord blanche
et luisante, pws elle brunit et est tres facile a reCOllnaftre.
Si on ouvre une tige portant ces symptomes on
constate que Ie centre est parcourll de couloirs irreguliers. Plusieurs douzaines de larves peuvent vivre
dans tIDe meme tige et l'evider presque entierement ;
dans ce cas la tige se brise en un Oll plusieurs poi.nts et
pend miserablement sur Ie cote. Les la rves sont tres
actives et courent rapidement qlla nd elles sont derangees. Elle meSlirent un pOlice de longueur au terme
de leur croissance, Bont de couleur gris sale et portent
sur Ie dOBde petits points noirs ; la tete est brun fonce.
A l'a utomne, Ie chenilles descpndent VPJ"S Ie bas de
la tige ou eUes hiverneront. Elles reprennent leur
activite avec les premiers beaux jours du printemps et
se t ransforment en chrysalides, dans la plante meme,
vers la fin de maio Vile quinzaine de jours plus tard
les premiers papillons a ppa raissent et Ie cycle recommence.
Les mals les plus endommages n 'appartiennent
pas a tOl e variete particuliere, car toutes les varietes
lui sont indifferentes, mais eUe s'att aquera tout d'abord
alL, plantes les pllL~ developpees au m oment de la
ponte. Puisque les mals sucres sont d'ordinaire les
plus precoces c'est Ie maralcher qw aura a ubir les
plus grands dommages. Les mats fourragers et a
grain ne sont pas a l'abri des ravages de la pyrale;
leurs tiges presentent toutefois plus de resistance et
l'utilisation des tiges par les bestiam: contribue dans
une large mesUJ"e a assurer la destruction des larves qw
s'y logent.
86
/SSECTES NU1S1BLES VU QUli:BEC
Moyens de destruction
N ous venons de Ie voir, la larve habite les tiges et
autres parties des plants de mais depuis Ie commencement de juiJlet jusqu'au mois de juin de I'annee suivante. C'est donc au cours de cette periode que Ie
cultivateur devra s'efforcer de l'eJrterminer en detruisant avant Ie premier juin toute Ia recolte de I'annee
precedente. II serait inutile de vouloir empecher Ie
papillon de pondre ses reufs sur les feuilles , puisqu'il
ne se montre que la nuit. Tenter d'empoisonner les
Iarves ne vaudrait pas mieux car elles se cachent a
l'interieur des tissus du mals : Ie seul moyen de controle reside consequemment dans Ia destruction des
larves par Ia destruction des tiges qu'elles habitent.
Dans la pratique ces moyens de destruction vraiment efficaces se resument comme suit:
1. - Couper Ie ble-d'lnde aussi pres de terre que
possible. Ce conseil a une grande importance, les
larves ayant l'habitude de descendre vers Ie bru; de ]a
tige a l'approcbe de l'automne. On a calcule que dans
des champs serieusement infcstes on laissait 4,000
larves par acre en coupant les tiges a 2 pouces de terre
alors qu'il en restait 20,000 en les coupant a 6 pouces
du sol.
2. - Utiliser pour l'alimentation des troupeaux
ou brUler tputes les tiges recoltees. L'ensilage du
mais est une excellente chose. Presque tous les vers
succombent sous Ie couteau et les rares survivants ne
ne resistent pas a la fermentation interne du silo. Les
cultivateurs qui n'ont pas de silo feront bien de passer
Ie bIe-d'Inde au hache-tige avant de Ie donner aux
animaux ; ils en augmentent ainsi ]a saveur et exter-
CHAMPS
B7
minent du meme COUp grand nombre de larves. Les
specialistes en malS sucre doivent deraciner et br11ler
apres Ill, recolte toutes les tiges aussitOt qu'eIles sont
suffisamment dessecMes.
3. - Avant Ie premier juin, et de prefennce a
l'autornne, enfouir par un profond ll!.bour les chaumes,
" cotons " ou racines, de teIle sorte que Ja ·terre les recouvre entierement. En procedant ainsi les larves
sont forcees par un exces d'hurnidite de remonter sur
Ie sol ou eIles rampent en quete d'un glte. Si rien ne
tratne a Ill, surface du champ eIles perissent de faim
et de froid. Au contraire, lorsque des tiges ou debris
quelconques se trouvent sur leur chemin eIles y penetrent, s· y transforment et en sortent sous form e de
papillons au debut de Pete suivant.
-4. - Enfin, on doit recueillir avec soin tous les
dechets de mais q'Je l'on trouve dans les champs, autour des bAtiments de ferme, et les brfiler avant Ie
premier juin, car ils peuvent renfermer des vers de Ill,
pyrale.
CHAJ'ITRE QUATRIEME
INSECTES NUISIBLES AUX ARBRES FRUITIERS
Ceus qui s'oceupent splleialement de la cultme
des fruits ne savent que trop les diffieultks que lem
suscitent les ennemis rencontres dans Ie monde des
petits etres. 11 doivent donner a leurs arbres des
soins de tous les instants, sous peine de voir la recolte
des fruits sinon manquer totalement, du moins etre
gravement compromise. Aussi se tiennent-ils constamment au courant des meilleures methodes preconisees dans la lutte contre les insectes. A proprement
parler, ce n'est pas a ceux-lit que s'adressent les quelques pages que nous consacrons a ee sujet, mais
plutot aus cultivateurs qui ne s'adonnent a la culture
des fruits qu'ineid ;mment et pow' oeeuper leurs loisirs.
PoW" les lLutres, ils savent se renseigner en temps opportun sw' les moyens de eontroler les inseetes nuisibles
aID; vergers dont ils tirent de fort revenus. NOllS nollS
contenterons done de parler assez brievement des especes qui causent Ie plus de dommages aux arbres f ruitiers.
LES
EN~~MIS
DU POMMIER
S'il fallait dresser la liste de tollS les insectes qui
s'attaquent a eet arbre, nollS couvririons des pages et
VERGERS
89
des pages ; nous n'en comptons pas moins de t rois
cents. Heureusement qu 'ils ne sont pas tous dommageables au meme degJ·e. Les uns s'attaquent aux
racines, les autres it I'ecorce ou au bois du tron c et des
branches, quelques-uns aux feuilles et aux £leurs,
d'autres, entin, am.: fruits. Nous passerons sous silence les insectes qui s'attaquent aux racines, vu que,
dans not re province, ou bien ces insectes n'existent
pas, ou bien les clommages qu' ils cau,ent sont p'}ur
ainsi dire insignifiants.
Voici tout cI 'abord quelques especes qui s'attaquent au bois de l'arbre :
SAPERDE DU POMMIER
Saperdl1 candida Say
La larve de cet insecte ou vel' tal'iere, est un
ennemi it redoutel' clans les vergers.
Les Saperdes appartiennent ii. un groupe de beaux
insectes caracterises par la longueur de leurs antennes,
ce qui leUl' a valu Ie nom de longicornes. Ces insectes
sont tres repandus sur toute la surface du globe. :!\"otre
fatlU3 en contient de nombreuses especes. Presque
toutes, eUes sont do=ageables aux arbres et aux
plalltes. Les larves sont apodes, c'est-it-dil'e depourvues de pattes, ou n'ell ont que de t res petits rudiments ; leur corps est mou, blanchatre, ou d 'une teinte
tlU peu jaunatre, renfle en avant, avec une tete ecailleuse armee de fort es mandibules; eUes vivent dans la
fibre ligneuse des arbres ou des arbustes qu'eUes perforent et labourent en differents sens ; certaines especes
vivent dans les racines et les tiges de certains vegetaux.
La saperde du pommier est un bel insecte mesurant
environ trois quarts de pouce ; Ie dessous estd'un blanc
90
INSBCTBS
.'i~-ISIBLES
DC: QUEBEC
mat ; Ie dessus est d'un beau brun, avec deux larges
ban des blanches s'etendant de la tete jusqu'it l'extremite du corps; les antenne et les pattes sont grisAtres.
On reconnait les femelles a leur plus forte taille, et surtout it leurs an tennes , qui sont plus courtes. Les
adultes ont des habitudes nocturnes ; i1s se tiennent
caches durant Ie jour, ce qui fait qu 'on ne les voit que
tres rarement. Les femelles fecondees font leur ponte
tard en juin, en juillet et meme au commencement du
Figure
4.6. Se.perde du pommier, adulte pondaot sur Ie troDe d'un ponunier
et la.rves vues de dos et de cote. (D'apres Rumsey et Brooks).
mois d'aout. Elles deposent leurs (!lufs, un par un,
dans des incisions qu 'elles font dans l'ecorce du troDc,
pres de la base. Aussit6t nees, les petites larves, au
moyen de leurs fortes mandibules, commencent it se
ronger un passage vers l'interieur de l'arbre.
A leur pleine maturite, les larves ne mesurent pas
tout a fait un pouce de longueur. Elles sont blanchatres, ont Ie corps compose de onze anneaux, termine
par une tete arrondie, armee de fortes mandibules en
forme de tenailles. Elles sont apodes, mais elles se
VERGERS
91
meuvent assez facilement en contractant leurs segments. Elles croissent assez lentement et passent
deux ans a l'etat de larves. Durant cette 10ngu'.l
periode, elles emploient leur t emps a creuser des galeries, qui ont pour effet de considerablement affaiblir
l'arbre et meme finissent par Ie tuer. Elles font
leur transformation dans l'une de ces
galeries ou elles passent leur dernier
hiver a l'etat de nymphe, pour eclore
en juin au printemps suivant .
Moyen. de iutte
La larve trahit sa presence dans
la base du tronc en pratiquant des
trous a travers l'ecorce par OU elle
viendra rejeter la vermoulure qui encombre sa galerie. Ces trous sont de
dimensions variables mais generalement arrondis. La vermoulure d'un
rouge-brunatre descend de cet orifice, s'accroche aux rugosites de l'ecorFig ure 1,.7. Dee-gj_n montrant en 4,
ce et s'etale sur Ie sol. Les dejections
l'incisioD' faite par
de la larve sont abondantes au com- 14 saperde pour de.
poser un a uf ct en
mencement de i'eM, en juin et juiliet.
e le trou de sortie
C'est un signe important a observer, de
r.dulte. (D·.puisqu'en retra<;ant l'endroitd'ou propres Riley J.
vient la vermoulure on decouvre l'entree de la galerie et on peut alors tenter d'exterminer la
larve. A l'aide d'une broche semi-flexible on reussit
souvent a ecraser Ie ver tariere au fond de sa galerie,
et c'est un moyen primitif il. la disposition de tous.
Cependant, cette methode exige beaucoup de
travail et Ie succes n'est pas toujours assure. Depuis
.9$
IA"SECTES XU 181BLES DU QUEBEC
deux ans, it la suite des recherches d'un entornologiste
de cette province, M. C.-E. Petch, du Lqboratoire
federal d'Entornologie situe a H ernrningford, les porniculteurs ernploient avec d'excellents resultats Ie
cyanure de calcium. On sait que c'est lit un produit
chimique qui degage un gaz violent, appele aeide
cyanhydrique, par simple expositiJn it I'air. Pour
ext'lrminer les vers tarieres on emploie du cyanure de
c!1lcium en pOlldre que l'on melange avec de l'buile de
lin crue de maruere 3, former une pAte epaisse pouvant
s'appliquer avec un pinceau. En pn\parant cette pate
il faut avoir soin de se placer dehors ou dans un
endroit bien aere car Ie gaz degage par la poudre pourrait in commoder serieusement l'operateur. Le mode
d'emploi est des plus f!teiles : il suffi t d'appliquer avec
un pinceau un pell de eette pate sur les points de I'ecorce
d'ou prO\ient la \'ermoulu re.
Les emanations gazeuses penetrent dans la galerie,
en quelques hew-es. Si Oil a soin de reperer exactement
les orifices des galeries avant d'appliquer Ie traiternent
il de,ient facile d'exterminer tous les vel'S rongew-s
loges dans Ie tronc d'ull pommier. Pour plus d'efficacite, I'application de hl pate au cyanure de calcium
doit etre faite entre Ie 15 et Ie 30 juin. Inutile d'ajouter
que Ie pomiculteur sOll cielL" de conserver son verger en
bonetatdevmfaire chaqlle annee l'inspection rrunutiellse de ses arbres . et traiter cem: qui en auraient besoin.
BUPRESTE DU POMMIER
ChrY$olJolfl,.is femoralo Say
La larve de eette espece est connue par les Anglais
sous Ie nom de " Flat-Headed Apple tree Borer"
ou " Ver du Pommier a tete plate " it cause de la confor-
VERGERS
98
mation de sa tete. Cet insecte appa rtient it un groupe
dont les larves vivent dans Ie bois qu'elles rongent.
A l'etat adulte, il rnesure entre t rois et cinq !ignes;
son corps est aplati , de couleur noir bronze luisant et
a teguments rugueux. Voici en peu de mots son histoire. Les femelles fecondees pondent leurs CFufs
qu 'elles fixent dans les crevasses de l'ecorce au moyen
d'wle SubstaJlce gomrneuse ; les jeun es la n'es eclosent
et se creusent, en mangeant, des galeries it travers
l'Elcorce ; elles derneurent generalement dan l'aubier ou elles
continuent it Cl'oitre, en se faisant des canaux Iarges et
aplatis ; a l'approche de leur
maturite, elles penetrent plus
profondernent dans Ie bois;
d Ies se t ransforrnent alOJ's en
nymphes et l'eclosion se fera
Ie printemps suivant , apres
Figure 4lJ. Buprcst.e du pomune vie larvaire d'environ mier : a, Illrve remarquable par
sa tete apiat.ie et. b, adulte, tous
un e couple d'annees.
deu.\: grossis deux rois. (D'aLa larve du bupreste du pres Chittenden ).
pommier ressernble passablement a celle de la saperde ; elle s'en distingue cependant par sa tete comparativem ent plus large et
aplatie, par ses rnandibules moins fortes et par son
corps plus grele. Cornrne I'autre elle est apode et ne
peut se mouvoir que par contraction de ses segments.
Moyens de lutte
Il n'est pall toujours facile de decouvrir cette larve
dans sa retraite. On peut toutefois, par un examen
94
INSECTES NUISIBLES DU QUEBEC
soigneux du tronc et de la partie superieme des grosses
branches de l'arbre, en automne, constater la presence
de l'insecte, soit par un e decoloration de l'ecorce qui a
souvent alors une apparence aplatie et sechee, soit par
une legere e);udation de la she tout Ie long de la blessure. 11 suffit dans ce cas d'enfoncer la lame d'un
couteau Ie long de cette blessme, pour atteindre
l'ennemi et Ie tuer. Le cyanure de calcium donnera
egalement de bons resultats. (Voir la Saperde du
pommier pour details).
PUCERON LANIGERE
Schizoneura. lanigera Haus.
Ce puceron est assez commun dans nos vergers,
et nos pepinieres. Au lieu de s'attaquer aux feuilles,
comme ses congeneres, c'est pluwt au tronc et aux
branches; plus au sud, c'est meme un ennemi redoutable des mcines. Son nom de " Ianigere" lui vient
du fait qu'il porte It I'extremite de son abdomen des
filaments blancs laineux, tnls caracteristiques. Si vous remarquez sur vos pommiers
des masses blanches et
du veteuses, regardez
attentivement, vous decouvrirez aisement les
insectes.
Figur~ 49. Puceron lanigere. A gauche femelle sa.ns s.iles porta.nt une toutle
de laine blanche j a. droit.e un jeune puceron. (D'aprl)s Gillet.te 6t Taylor),
Remedes
Le meilleur remede est sans contredit
VERGERS
95
une forte pulverisation de nicotine ou d'emulsion de
petrole. Les solutions de saYon sont parfois utiles.
Les jeunes pommiers en pepiniere exigent des soins
immecliats quand ils sont attaques par Ie puceron
lanigere qui s'installe sur les blessures et provoque ]a
formation de plaies cancereuses sou vent incurables.
CHERMts
Ce groupe, aussi redoutable que celui des pucerons, appartient aussi a I'ordre des Hemipteres ou punaises. Toutefois, les petits etres qui Ie composent
ressemblent bien peu alL, autres insectes. En France,
les jardiniers les (lesignent so us Ie nom de pou, de
punaise ou de teigne des ecorces. En raison de leur
forme qui imite de petites galles ou excroissances,
Reaumur leur a donne Ie nom de " gallinsectes n . Ce
sont les co chenilles ou insectes a bouclier.
II n'y a pas d'arboricult.eurs qui n'aient remarque
sur I'ecorce de certains pommiers ces petites ecailles
brumltres affectant la forme de coquilles d'hultres en
miniature. Ces ecailles sont parfois en nombre tel,
que I'arbre en est couvert, et a moins qu'un r"mede
efficace ne soit promptement apporte, cet arbre ne
tarde pas a mourir. Ces ecailles sont formees par les
chermes.
Les chermes sont moins connus que les pucerons
et jusqu'ici on ne leur a pas porte I'attention qu'ils
meritent. Aussi certaines especes se sont propagees a
I'exces et ont cause des dommages inappreciables.
Les males sont si petits et semblent si peu nombreux
relativement aux femelles, qu'ils echappent souvent a
notre vue. Les femelles sont plus caracteristiques.
ISSECTES :\T/SIBLES DC QUEBEC
D'ailleW"s , voici en peu de mots leur histoire . Lorsque
ces insectes sont jeulles, ils COl1J"ent avec agilitk Sill' les
tiges et les feuill es et ressemblent it de petit cloportes
blancs microscopiques qui auraient SLX pattes ; mais
au bout ele quelque tem ps, Ie chermes se fixe Ii ltn endroit de l'a rbre ou elr la plante sm lequel il "it; il
reste dans ce mcme
endroit et devient
immobile; bientot
son corps se gonfle,
sa peau se tend, ele"ient lisse, elle se seehe. les anne'1UX s'e ffacent et disparaiss ~ nt.; en un mot, il
pNel tout a fait ]a
fOl"me primitive el 'un
insecte, pGUI" prendre
celle d'une petite
ecaille. Ainsi sechee,
In peau elu cMrmes
a
ne sert plus que de
FI:{/Ilre 50. Chermes coqui lle d'huitrt :
coque ou de COllvera, ramcs.u couvcrl de coquiUcs fernelles ; b,
t ure, sous laquelle
utle coC') uille tres grossie i c, la m{ome coq uille
sont renfermes plus
rotournee mon tran t les reufs qu'elle n"COU\'n';
d, cbcnnes mule grossi . (D'8.Jlres Howard ). tard les mufs de cet
etrange petit etre.
Co=e poW" les pucerons, on pOUl'rait dire que
<!haque arbre a son espece de chermes. La plus commune dans nos vergers est sans contredit Ie chermes
coquille d'huitre Lepidosaphes ulmi L. ainsi no=e a
cause de sa forme qui rappelle en miniatme Ie mol]usque bien COIlDU des goW"mets. Ce chermes DOllS
VERGERS
97
a ete envoye d'E urope. n s'est multipJie d'une fayon
incroyable.
Cette espece est si aisement reconnaissable, qu'il
est inutile d 'en faire une longue description j 1'e.3
mreurs aussi s'eloignent si peu de ce que noilS en avons
dit plus haut, qu'il serait superflu
de S'y etendre davantage.
Moyens de destruction
On constate sou vent que ces
insectes sont tres rares dans les
vergers qui r~oivent chaque
printemps des pulverisations regulieres. Par contre, c'est Ie fl eau
par excellence des vergers negliges. Pour debarrasser les pommiers infestes on devra faire au
printemps, avant l'eveil de la vegetation, une abondante pulverisation a la bouillie soufree en
employant une forte dose, soit
Clio", Bu<. Eu'. 0,.....
4 a 5 gallons de bouillie concen- Fig"T.51. 1!;corce de porn·
mier enUcrcment rccouverte
tree du co=erce pour 40 gallons de cherme. coquille d'hultre.
d'eau. Cette application speciale, (D'.pre. R088) .
repet.ee deux ou trois annees consecutives, a pour.
effet d'exterminer d'enormes quantites de chermea_
Ceux qui survivent succombent aUX pulverisations qui
se font normalement dans les vergers avant et aprea:
la floraison. Les applications d'huiles miscibles, que
Fon trouve maintenant dans Ie co=erce, SJnt aussi
de puissants agents de destruction de ces poux de
l'ecorce. S'il s'agit de vieux arbres, il n'est pas superflu
Sl
98
INSECTES NUISIBLES DL· QUEBEC
de gratter et de brosser l't\corce puis de badigeonuer it
la chaux. Les vieilles ecorces recouvertes d'insectes
sont ramassees et jetees au feu.
Les especes suivantes s'attaquent aux feuilles :
PUCERON DU POMMIER
Aphis pom i De G.
Les moours de cet espece sont iuteress9.ntes ; de
plus, leur connaissance aidera It la lutte c:mtre ces
ennemis de nos vergers. A ce que nous avons dit
d'une mamiire generale concernant les pucerons, au
chapitre premier, nous ajouterons ceci : les femelles
de la derniere generation pondent leurs ooufs qU'elies
deposent dans les fentes et les crevasses
de I'ecorce, aussi bien des branches que
du tronc de I'arbre. Jauniitres ou verdiitres etant frais pondus, ces ooufs tournent bient6t au brun, puis au noir. Ces
petits ooufs eclosent Ie printemps suivant, avec la naissance des bourgeollS,
F;gu" 5!.
et les pucerons montent irnmediatement
Puceron vert
It I'assaut des jeunes feuilles. Cette gedu pommier.
neration n'est composee que de femelles,
(D'a.pres Ba.qui atteindront leur maturite en douze ou
ker).
q~ze jours, alors qu'elles co=enceront
a produire des petits; elles en mettent au monde rllguliiirement chacune une couple par jour, pendant deux
{)U trois semaines, puis elles mdurent.
La nouvelle
generation, comporee aussi de femelles, se compmtera
a peu pres de la meme maniere que ]a precedente.
Aussi I'accroissement de la population est tel que, sur
chaque arbre, chaque nouvelle feuille trouve une co-
VERGERS
99
lonie de pucerons prete a I'occuper. Vel's la fin de
l'ete, apparaitront des femelles ailees qui iront, sur
d'autres arbres etablir d'autres colonies. Ces femelles
seront aptes a produire des males. Les femeliBs de la
derniere generation fecondeoo par les males, au lieu
d'etre vivipares, c'est-a-dire de produire leurs petits
vivants, pondront des ceufs comme les dernieres femelles de I'annee preciidente. Et Ie cycle recommence
indefiniment.
Figure 6S.
Feuille1!. e.nmu1ees pa:r
l~
puceron vert du pommier.
Il n'y a guere de cultivateurs qui ne connaissent
les degats causes aux arbres par ces petits etres ; les
feuilJes se tordent, se recroquevillent, et forment un
abri aux colonies de pucerons qu' elJes protegent contre
Ie vent et la pluie ; les fruits eux-memes sont diiformes
par leurs piqfues. Cet insecte nous vient de l'Europe ;
il aura bientOt envahi tout Ie Canada et les Btats-Unis.
100
g 'SECTES NUI S IBLES DU QUBBEC
Moyens de destruction
Aux premiers jours de la belle saison, ne manquez
pas d'examiner vos arbres avec soin. Si vous decouvrez de jeunes pucerons, appliquez irnmeruatement
une bonne pulverisation a la mcotin e ou au sulfate de
nicotin e melange it la bouillie soufree. Les epidemies
parfois tres tenaces du mHieu de l'ete necessitent des
saupoudrages a la cham; nicotinee ; c'est Ie seul moyen
de maitriser les cas rebelles aux autres traitements.
CHENILLES ARPENTEUSES
P almcrita vernata P. et Alsoph ila 1}Ometaria H.
On donne ce nom a un groupe de chenilles qui
progres ent d 'etrange fa~on a cause de I'absence de
fausses pattes au milieu du corps : poW' avancer
elles replient lew' corps en cercle et r9.pprochent leurs
Figure ii4. Arpc nteuse du printemps : a, papiUon mille; b, (emelle adul t.e ; c, chenille dans une pose caracleristique
che~ lea a.rpenteuses. (D 'apres Riley) .
fausses pattes de derriere des pattes anterieures ; elles
allongent ensmte leur corps qu 'elles replient de nouveau pour executer la meme manOlUVTe. A l'etat
parfait, ce sont de tres jolis petits P9.pillOllS de Dlilt a
aiJes minces et fragiles ; ces chenilles sont tres voraces ;
VERGERS
101
nombreuses , elles peuvent, bien que de petite taille,
depouiller entierement les pommiers et causer alllSI
de forts dommages ; toutefois elles se montrent ra rement a l'etat epidemique.
Le meilleur remMe consiste
a surveiller les arbres et a appliquer, aussitOt que les chenilles
apparaissent et quand elles sont
encore jelmes, une pulverisation
d'arseniate de plomb. On en a
aisement raison en sui vant Ie
calendrier d'arrosages pour les
vergers.
LIVREE D' AMERIQUE
A1 alacosoma am,en:cona Fab.
Pour la description et l'histoire de cette espece, appelee
aussi " chenille a tent9 du pommier", nous rpnvoyons Ie lect eur
au chapitn des " Insectes nuiClil;:hc Bur. EDt. Ottawa.
Pigure 55. Arpcnteuac8
sibles aux arbres d'ornement "
d'automne sur un raweau
ou il en est longuement parle.
de l>ommier. ( D ' 8.pr~Slin·
Les remedes que nous y indi- gcrland et Crosby),
quons peuvent naturellement
etre utilises 9.ussi bien pour les pommiers que pour
les autres arbres. Nous insisterons fortement aupres
de tous les cultivateurs pour qu'ils fassent une chasse
minutieuse aux annealL... d'ooufs, Ie printemps, want
l'eclosion. n est certain qu' une quantiM d'anneau.x
restera quand meme inaper9ue. Aussit6t que vous
remarquerez 1a confection d'une tente, enlevez-la,
10$
I NSE f:TES NU I SIBtES DU QU£BEC
ou bien arrosez la bran che infestee avec de l'arseniate
de plomb . Comme ces chenilles paraissent a l'epoque
des arrosages reguliers des vergers il est rare que ceux
qw les observent aient besoin de faire des applications suppJementaires ;
l'arseniate de plomb ou
de calcium pulverise en
meme temps que Ja bouillie soufree les exterminera
a u fur et 11 mesure qu'elles ecloront. A mesure
que les chenilles vieillissent augmentez la dose
de poison.
CHENILLE A TENTE
D'AUTOMNE
HY1)hantria textor H an.
Clicb~
Figure 65.
Bur . EDt. Ottawa.
Toile de cbenille utente
d 'automnc., rec:luite. (D'apres Qibson).
La Iivree americaine
fil e sa tente au printemps ;
celle-ci au contraire, n'en
commence la construction
que tard dans I'ete: on
ne saurait donc les confondre. La IivTee d'automne est aussi plus
petite, brunatre et couverte de long poils soyeux. Comme l'autre elle
s'attaque aux arbresd'ornement et aux arbres des
forets, mais elle est 5ur-
VERGEIlS
l OS
tout friande des feuilles des cerisiel's sauvages qui bordent les routes.
Il y 8, plusieurs autres especes de chenilles qui
vivent aux depans du pommiel' i il serait inutlJe de les
emunerer toutes d'autant plus que les moyens de les
combattre sont it peu pres les memes.
Figure 57. Chenille a tente d 'automll€ : (I , cilt'nill(' ; b, papillon. Lcs !ignes
noires n'preseoteut 19. grandeur natureUe. (D'aprcs Howard).
En effet les pulvel'isations d'arseniate de plomb
ou de chau:..: peuvent les e:>.-terminer facil~m ent si on les
fait des l'apparition des chenilles. Il est inutile d'insister sur 1a necessite de detruire les nids de chenilles,
comme pour I'espece precedente, en coupant les branches trop gravement infestees et en les brwant.
N ous traiterons maintllnant des especes qui s'attaquent aux fruits.
10.
INS ECTES NUISIBLES DU QUEBEC
CHARANCON DU POMMIER
A nthonamus quadr-igibbus Say
Cet inseete appartient au groupe nombreux des
charanyons, remarquables par leur bouche placee it
l'extnlmiM d'un rostre ou bee plus ou moins long, d'ou
leur vient leW' nom de " Rhynchophores " . Les larves
de ces insectes sout privees de pattes ; elles Ollt
tout au plus quelques mamelons qui
entiennentlieu; eUes
sont ell general d' Ull
blanc jaunatre avec
la tete brune ou
rouss:1tre; eUes ne
vivent jamais it decouvert, eUes craiFigure fjB. C h &rall~'on du pommier:
gnent Ia Iumiere et
rI , adult.c, gra.ndeur natun'll(" ct grossi ; b.
laI'Ve gross.ie. A noter k long bee de radultc se tiennent cachees.
ct Is. forme recourbee dt· In Itlrvc . (D 'apres
EUes attaquent touRiley).
tes les parties des
vegetaux ; les unes vivent dans l'inMrieur des graines ou des fruits, les autres rongent Ie tissu des
feuilles, dont eUes ont forme des roulealLx ou des cornets ; d'autres se tiennent dans la terre et mangent
les racine ou Ie collet des plantes basses ; d' autres
dlivorent l'inMrieur des fieurs, et enfin il y en a qui
vivent dans l'interieur des tiges de certaines plantes.
C'est it l'etat de larves que les charangons sont
generalement Ie plus nuisibles it I'agriculture et it
l'horticulture ; it l'litat adulte, ils font beaucoup moins
de mal , bien que parfois ils ne soient pas it dlidaigner.
Le charanl,(on du pommier est un petit insecte de
couleill' brun terne, mesurant it peine une ligne et demie,
VERGERS
100
et bien remarquable par son rostre ou bee presque aussi
long que tout Ie corps, chez la fem elle ; chez Ie mAle,
ce rostre est un peu plus court. En outre, I'insecte est
m uni de quatre petites protuberances sur la partie
posterieure de son dos, d'ou lui vient Ie nom latin que
les entomologistes lui ont donne: quadrigibbus c'esta-dire a quatre bosses. Cet
insecte apparatt de bonne
heure au printemps; de son
long rostre, il perce un petit
t rou dans les jeunes pornmes,
d'abord dans Ie but de se
nourrir, ensuite dans Ie but
d'y deposer ses mufs. Ces
mufs excessivement petits,
de forme ovale et de couleur
jauntltre, donnent au bout de
Fi gure 59. Pomme piqu&! par
quelques jours naissance a de
Ie c haran ~on de Is. pommc pour
y
deposer
sea reufs au se nourpetites larves qui se mettent
rir. (D 'apres Crandall),
sans tarder a se creuser un
passage au cmur de la pomme. Leur pleine croissance se fait dans I'espace de
quatre semaines environ. Ces larves se transforment en
nymphes dans les pornmes, et les nymphes eclosent a u
bout d'une couple de sllm'1ines. Les insectes sortent
de leurs retraites en se creusant une ouverture vers la
surface du fruit.
Le charanQon de la pomme, jusqu'ici du moins,
n'a pas fait de degats appreciables dans la province
de Quebec, sauf en certains cas isoles. Dne autre
espece autrement redoutable' est Ie charangoD du
prunier dont DOUS allons mainten'lnt. parler et qui, en
depit de'son nom , est un serieux ennemi du pommier.
J06
INSECTES NUIS IBLES
D~'
QUS BEC
CHARAN!;ON DU PRUNIER
Conotrachelus nenuphar Hbst.
Comme son nom l'indique c'est aux prunes que ce
rhynchophore s'attaque de preference, mais il est loin
de dedaigner les pommes ; it defaut de prunes, il en
fait sa noun-iture de predilection. C'est un petit
charan<;lon se rapprochant par la forme du precedent,
mais un peu plus gros, plus trapu, avec un rostre plus
court; son corps est tres rugueux, passant du brunatre
au noiritre ; au lieu des quatre protuberances de son
camarade, il offre stu' son dos une bosse assez prononcee,
en arriere de laquelle est une tache jaunat re plus ou moins apparente. La femelle depose ses ceufs
dans des ou vertures en form e de
croissant, qu 'ell e creusesurlecote
du fruit. Ces blessmes causent
les difformites que l'on remarque
sur tant de pommes. Les reufs
eclosent au bout de t rois ou quatre
Figure flO. Chamn~'o n du
jom's, si la t emperattu'e est favopnmier : a, nduiL(> gross! ;
rable, et donnent naissance it de
Ij, adulte grandeur natupetites larves tres voraces, qui,
n>lIe. (D 'sprt..' s Chittenden).
tout en mangeant, se creusent
des gaJeries plus ou moins tortueuses vers Ie centre du
fruit . Elles atteignent lem entier developpement dans
l'espace de quatre ou cinq semaines.
Le ' fruit devenu difforme, affaibli, tombe prematmement de l'arbre; nous avons vu qu'au contraire
Ie charan<;lQn du pommier n'occasiolme pas Ia chute du
fruit dans lequel il se transforme. La chute du
fruit 5e produit generalement au temps ou I'insecte
VERGERS
107
est sur Ie point de se transformer en nympbe. Pour
cela, la larve sort de cette demeure destinee it pourri.r
trop tot, et elle s'enfonce de quatre it six pouces en
terre, ou elle se batit une petite cellul e, apres quoi a
lieu la transformation des nyrnphes. Les nyrnphes
restent immobiles environ quatre semaines, parfois
moins, parfois plus, selon les conditions climateriques. Une fois nes, les adultes sortent de terre
et se mettent it la recherche d'un abri pour I'hiver ; i1s utilisent a cette fin tout ce qui leur semble
con venable. Le printemps venu, ils recommenceront
leurs degats qui ont pour but la conservation de leur
espece. II arrive souvent aussi que les adultes, apres
leur eclosion, attaquent les fruits nnlrs non encore
cueillis ; ils les percent de leur rostre et occasionnent
des taches brunes qui facilitent la pourriture du fruit.
Moyen. de lutte
Nous avons vu que la femelle depose ses ooufs dans
Ie fruit meme ; il n'est done pas possible d'atteindre
les larves. L'effort du cultivatew' doit tendre vers la
destruction des insectes parfaits, afin de les empecher
de pondre. Les pulverisations empoi.sonnees peuvent avoir du succes, si eUes sont appliquees en temps
propice. K ous conseillons donc de suivre a la lettr'e
les indications du "calendrier d'arrosage" publie
par Ie ministere de I'agriculture chaque annee. n
importe que les arbres soient bien couverts de poison a mesure que les feuilles se d6veloppent. De cette
fayon , les adultes seront empoisonnes quand ils viendront grignoter les fruits.
Les fruits millis prematurement et tomMs de
l'arbre indiquent que les larves vivent en eux ; si I'on
108
I NSECTES NU I S IBLES DU QUBBEC
veut eviter la grande multiplication des insectes, il est
important de detl'uil'e ees fruits Ie plus tot possible,
avant que les larves ne les quittent pour s'enfoneer
dans Ie sol. Kous eonseillons une tournee dans Ie
verger, tous les matins, et la recolte immediate de tous
les fruits tombes. Ces fruits doivent etre ou brilled
ou donnes aux poureeaux.
Dans les grands vergers Ie nettoyage des fruits
wmMs peut se faire par I'intermediaire des poureeaux
qu'on laisse en liberte dans Ie verger. Trois ou quatre
pores de taille lUoyenne par acre font nne excelJ.ente
besogne. Avec des clotures mobiles, deplacees au
besoin, un petit nombre de ces animau.x peuvent parCOUl'ir un verger de moyenne etendue en peu de temps.
Un moyen facile de detruire de grandes quantiMs
de charanyons, c'est de les cueillir de la fa<;on suivante :
on etend tm e grande toile blanche au-dessous de I'arbre, ensuite on frappe assez fortement Ie tronc et les
gros. es branches avec un maillet rembourre. Inquietes,
les charan<;ons se Jaissent tomber. On n 'a qu'it les
recueillir et it les jeter dans un vase eontenant du
petrole. II est preferable de battre les a rb res de bon
matin, a lors que les insectes sont encore engourdis.
II faut frapper les arbres et non les secouer ; Ie brusque
mouvement aura pour effet d'effrayer les insectes.
Les memes remerles s'appliquent au charan90n de
la pomme.
PYRALE DU POM MI ER
CarpOCal)SU pomonella Linn.
Avec Ie charanyon du pommier, voici bien l'insecte
qui cause Je pl.US d'ef\Jmis a CetL" qui s'occupent de la
VERGERS
lOY
culture des fruits dans notre province. nest generalement connu sous Ie nom de pyt'ale ou verde la pomme. A l'etat adulte, c'est un petit papillon mesurant tout au plus cinq ou SLX lignes d'envergure ;
les ailes sup6rieures sont d'un gris plus ou moins
cendre, striees transversalement de brun et marquees sur l'angle interne d'une tache semi-lunaire
d 'un brun rOlLx , cerclee de rouge dore ; les ailes inferieures sont entierement noiratres.
La larve de ce petit
papillon vit exclusivement
dans les pommes et dans
les poires, ou, d'abord,
1'011 ne soupconne millementsa presence. Apres
la fecondation , la femelle
depose un muf ordinairement dans l' reil, quelquefois sur Ie core du fruit
naissant. Chaque femelle
peut pondre une cinquanFigure 61. Larve de Is. pyrale de
taine d'ceufs. Aussitot
pomme (grossie) et Bon reuvre dans
eclose, la petite chenille,
une pommc. (Sta. Exp. Montana.),
qui estmoinsgrossequ' un
iiI et qui ne mesure meme pas une ligne, penetre peu
a peu jusque dans l'inrel'ieur, et ment s'etablir autour
des cloisons renfermant les pepins ; puis, lorsqu'elle
est devenue plus forte , elle elargit sa demeure, creuse
une galerie larerale, plus ou moins tortueuse, allant
du centre a la circonference, co=uniquant avec Ie
dehors, et lui servant a rejeter l'excedent de ses excrements, et a laisser entrer un peu d'air. Les fruits
attaques par cette petite chenille continuent de grossir,
1/0
lNS ECTES N U1S 1BLES VU QUEBEC
malgl'e leur vel' rongelU', et offl'ent souvent l'aspect
d'une maturiM precoce ; en les ouvrant, on voit qu'une
grande partie de la pulpe a eM devoree et que les galeries sont remplies de dejections sous forme d'une
matiere rougeittre ou brunittre.
En general , les fruits vereux ne tiennent pas a
l'arbre ; lorsque la chenille est arrivee au terme de
sa croissance, ils se detachent et tombent. Alors celleci elargit l'ouverture dont il a eM question , et dont
l'entree forme une petite tache noirittre ou d'un brun
rouge§.tre, et elle sort de sa demeure pour se preparer
a subir la metamorphose. Lorsque se produit la chu'te
du fruit, la larve a generalement deja quitM ce dernier ;
elle se laisse tomber en se suspendant a
un fil qu'elle secrete a volonM, ou bien
elle rampe de tige en tige jusqu'au tronc .
Dans un cas comme dans l'autre, c'est
Figure 6f.
sous les asreriMs de l'ecorce, dans les
Papillon de Iii
fentes et dans les crevasses qU'elle se
pyrale du pommier.
cache pour filer son cocon dont la soie
a un peu l'aspect du papier. C'est a
l'inMrieur de cette nouvelle demeure qu'elle se transform e en chrysalide, d'ou elle sortira papillon, une
quinzaine de jOlU'S plus tard. La generation de septembre, cependant, passe l'hiver dans Ie cocon Ii. l'etat
de larve et la transformation en chrysalide ne se fait
qu'au printemps suivant, l'eclosion ayant lieu a peu
pres a l'epoque de la floraison des vergers.
Moyen. de lutte
L'experience demontre que dans les vergers ou il
n'est pas fait de pulverisations d'insecticides, Ie vel'
de la pomme attaque au moins la moitie et jusqu'aux
VERGERS
111
quatre-cinquiemes des fruits. Avec un peu de perseverance et de travail, nos cultivateurs ont facilement
raison de cette peste des vergers; il ne suflit pour cela
que de faire un arrosage 11 la bouillie sou free empoisonnee, immediatement apres la chute des petales des £leurs. Il faut faire une pulverisation distribuee avec force et bien appliquee; et co=e la
plupart des larves penetrent dans Ie fruit par Ie calice,
ou reil, il faut veiller a ce que Ie liquide penetre bien
dans cette partie du fruit naissant. On y arrivera
plus facilement en faisant cette pulverisation avant
que les calices ne se ferment et lorsque la po=e
naissante est encore dans une position verticale. En
se refermant, les lobes du calice retiennent assez de
poison pour tuer les jeunes larves apres leur eclosion.
Faite avec soin, cette pulverisation aura pour resultat
de diminuer considerablement les pertes causees par
les pyraJes. Une seconde pulverisation, quinze jours
apres la premiere, sera tres bonne pour obtenir de
beaux fruits.
VER DE LA POMME
Rhagoleti8 pomonella Walsb
Ce ver est produit par un petit diptere ayant un
peu la forme de la mouche des maisons, mais plus petit
et aussi plus joli ; la tete et les pattes sont couleur de
rouille ; Ie corps est noir plus ou moins tache de
blanchatre ; les ailes sont marquees de larges bandes
noires en zig-zag. La larve, mieux connue, sans doute,
mesure dans toute sa croissance il. peu pres deux lignes ;
elle a la forme de la generalite des larves des dipteres :
apode, brusquement coupOO en arriere, une tete presque
IU
INSECTES NU I S IBLES DU QUEBEC
in'.isible se terminant en pointe; elle est blanche,
teintee de verdatre, avec, en dessous, deux legers
tubercules bruniUres.
Les femelles apparaiss"lnt vel's la fin de juillet et,
apres leur fecondation , pondent leurs ceufs en les inserant dans la chair du fruit au moyen de leur ovipositeur ; on pretend qU 'elles attaquent de preference
les pommes ou logent deja des larves de pyrale, vu que
la chair de ces pommes est plus tendre et que l'insertion
Figure OS. Moucbe de 18 pomme; a, 1a mOllche grossie et b,
section d 'une pomme montrant lee vers ct le urs
gaieries,
(D 's.pres Quaintance).
des cetUS s'y fait plus facilement ; la chose n 'est pas
prouvee. Quoiqu'il en soit, les pommes saines ne
sont nullement a l'abri de leurs attaques.
Le verde la pomme est bien reconnaissable des
autres larves qui vivent dans ce fruit, d'abord, par sa
forme, ensuite par sa maniere de creuser des galeries.
Tandis que Jes autres larves afIectionnent de preference Ie cceur du fruit, ce ver travaille dans Ja chair,
un peu en tout sens> allant ici et la, selon son ,caprice
VERGERS
l1S
du moment, laissant apres lui un petit tunnel arrondi
aux parois brunatres. C'est Ie seul aussi dont la ~te
ne soit pas distincte.
Moyen. de lutte
Une application d'arseniate de plomb, a raison
de 2livres pour 40 gallons d'eau, faite apres I'apparition
des premieres mouches suffit generalement a proteger
Figure 64 .
l\I ouche de 1& pomme faisant sa ponte
sur un fruit .
les fruits. On peut aussi, dans les petits vergers recueiIlir promptement tous les fruits tombes de I'arbre l
ils ne sont guere bODS qu'a etre donnes au betail.
LES ENNEMIS DU PRUNIER
Le plus funeste ennemi de cet arbre fruitier est
Ie charanyon du prunier (Conotrachelusnenuphar Hbst. )
qui, comme nous l'avoDS vu, s'attaque tout aussi bien
114
INS ECTES NUISIBLES DU QU£BEC
aux pommes. Nous n'avons pas a repeter ici ce que
nous en avons dit : nous referons donc Ie Iecteur a la
premiere partie de ce chapitre. Nous croyons cependant devoir insister fortement sur
Ia necessite de detruire sans tarder tous
les fruits tombes de I'arbre, car ces
fruits renferment des larves qui contribueront a la multiplication de ces
Figure 65.
Charan ~'on du
insectes dans des proportions dangereuprunier, a.dulses. Quant aux moyens de lutte contre
te. ( D 'apres
Quaintance).
cet insecte, ils restent les memes, qu'il
s'agisse d'un fruit ou d'un autre.
Pucerons, chermes, chenilles etc., qui ravagent Ie
prunier sont contr6Jes aussi comme ceux qui s' attaquent au pommier. n serait donc inutile d'en parler
plus longuement.
CHAPITRE CIN QUIEME
INSECTES NUISIBLES AUX PETITS FRUITS
La culture des gadelles, des groseilles, des framboises et des fraises est parfois rendue difficile a cause des
insectes qui les ravagent. Nous croyons rendre service
en faisant une rapide revue de ces insectes.
LES ENNEMIS DES GROSEILLIERS
ET GADELLIERS
VER DU GADELLIER
Pteronus ribesii Scop.
Cet insecte est trop connu pour qu'il soit necessaire d'en donner la description. L'adulte est un hyrnenoptere appele generalement Nemate du groseillier.
Les nemates forment parmi les hyrnenopteres un groupe
d'insectes tres nuisibies, appeles aussi mouches~a­
scie a cause d'une tariere en forme de Bcie, logee a
l'extreroiM inferieure de l'abdomen des femelles, dans
une coulisse ou sorte de gaine constituee par deux lames
cornees. Ce sont des insectes de taille moyenne, portant
une tete carree pourvue de deux fortes mandibules,
deux paires d'ailes hyalines, enfumees et comme chiffonnees, et trois paires de pattes assez greJ.es et tongues.
115
INS ECTES Nr.;ISIBLES DU QUEBEC
116
Les larves des nemates vivent en plein air, comme
les chenilles des papillons, auxquelles d'ailleurs elles
ressemblent et avec lesquelles elles sont sou vent confondues. Cette ressemblance dans la forme et dans les
mffiurs leur a valu Ie nom de "fausses chenilles". Cependant elles se distinguent aisement des chenilles
par Ie nombre de leurs pattes (de 18 it 22) et leur tete
arrondie comme un bouton, munie de deux yeux, tandis que les veritables chenilles, ou larves des papillons,
n'ont jamais plus de seize pattes, ont en outre la tete
un peu triangulaire et sont depourvues d'yeux.
Les larves des nemates devorent les
feuilles des vegetalLx et vivent quelquefois dans les tiges ou dans les jeunes pousses de certaines plantes ; il y en a aussi
d-~
- ,-I
qui vivent dans les fruits. Lorsque les
larves
sout arrivees au terme de leur
\(F0croissance, elles descendent generalement
Figure 66.
et entrent en terre it peu de profondeur
Ver du gadelpour se metamorphoser dans une petite
lier rongeant
une feuille.
coque d'un tissu soyeux tres solide. Certaines especes ne quittent pas la plante:
elles attachent leurs cocons sur la feuille ou elle~ ont
"ecu. Cellea qui habitent dans lea tiges )' subissent
leurs transformations.
Rarement les fausses chenilles vivent isoJees ; Ie
plus ordinairemeut on lea voit par petits groupes sur
les feuilles ; il y en a aussi qui vi vent en famille sous
une tente, un peu it la maniere de la Livree d' Amerique.
La nemate du groseillier est un insecte introduit
d'Europe. Elle passe I'hiver en cocon. L'adulte eclot
tOt au printemps. Apres I'accouplement, les femelles
deposent leurs reufs sous les feuilles, par rangees de
~ ~
-
PET ITS FRUITS
111
chaque cote des grosses nervures. Les amfs eclosent
au bout de dix ou douze jours et donnent passage aux
petites larves, qui mesurent a10l-S moins d'une ligne ;
elles sont blanchatres avec Wle grosse tete ronde.
Elles sont tres voraces et en peu de temps, si on les
laisse faire , elles auront compJetement depouille les
arbustes de leurs feuilles. Cette premiere generation
se complete vers la fin de juin, et dans les premiers
jours de juillet, les feme!les pondent les ceufs de la
deuxieme generation.
Moyen. de lutte
II faut surveiller attentivement les arbustes ; aussitOt que I'on s'aper<;oit de la presence de ces insectes,
une bonne pulverisation a I'arseniate de plomb en aura
vite raison. Quand Ie fruit est a moitie forme, il vaut
mieux employer la poudre de pyrethre dans la proportion d'une once par trois gallons d'eau, ou a sec;
dans ce cas, a une partie de cette poudre, on melange
avec soin quatre parties de farine, et I'on conserve Ie
tout pendant 24 heures dans une boite de fer blanc
fermant Ie mieux possible. On saupoudre les plantes
infestees avec un fusil a insecte, ou avec un sac de
toile grossiere. II ne faut pas oublier que cette poudre
devient sans valeur si elle n' est pas conservee dans
des vases bien c1os.
CHENILLE ARPENTEUSE DU GADELLIER
Cymatophora ribearia Fitch
Cette chenille se distingue aisement des fausseschenilles de nemates par la forme de sa tete et par Ie
nombre de ses pattes. En outre elle a un mode de
118
INSECTES NUISIBLES DU QU1!:BEC
locomotion propre aces sortes de chenilles, qui la fait
aussiMt reconnaitre. Dans sa pleine croissance, elle
mesure un peu plus d'un pouce. Quand elle apprebende un danger, elle se laisse glisser
par terre suspendue it un fil qU'elle
tisse it cette fin. Elle fait sa cbrysalide
sous terre. II n'y a qu'une generation
par annee.
Figure 87. Che.nille arpenteuse du
gadellier.
Moyen. de lutte
On reco=ande les memes que
pour les larves des nemates. Toutefois,
co=e ces insectes sont plus difficiles it tuer, il faut
appliquer soigneusement l'insecticide, et meme Ie renouveler au besoin en augmentant la dose.
VER DES CROSE ILLES
Epochra canademt"s L<:ew
Groseilles et gadelles sont sou vent attaquees par
de petits vers qui se rencontrent, parfois en grand
nombre, it l'interiew- de ces fruits qu'ils rongent. Ce
sont les Iarves d'une trt!S jolie petite moucbe, de Ia meme
famille que celle qui fait des ravages dans les po=es.
Les fruits attaques tombent ordinairement sur Ie sol ;
les larves sortent, s'enfoncent sous terre et y subissent
leurs transformations, pour eclore a l'etat adulte Ie
printemps suivant.
Moyen. de lutte
On con90it qu'iI n'est pas possible de recourir ici
aux insecticides. n faut surveiller les fruits et detruire
PETITS FRUITS
119
Ie plus tOt possible ceux qui sont attaques et ceux
que l'on trouve au pied des plantes. En automne, il
faut enlever et bnller tous les debris qui s'accumulent
sous les arbustes, afin de detruire les insectes qui s'y
cachent pour hiverner. Les vol.ailles mises dans la pl9.ntation en automne devorent un grand nombre de pupes.
Si l'infection est grave, il est necessaire d' a voir
recours a un remede energique, qui consiste a detruire
toute la recolte avant que les larves soient sorties des
fruits. Ce sacrifice assurera 111. disparition de ces
mouches et, pour l'annee suivante, un rendement sain
et plus considerable.
CHENILLE RONGEUSE DU GADELLIER
Sesia tipuliJormis Cl.
Generalement les chenilles rongent les feuilles des
plantes ; celle-ci au contraire, ronge I'interieur de la
tige. A maturite elle mesure environ un pouce de
long; elle est de couleur jaunatre. La femelle adulte,
joti petit papillon bleu fonce , aux ailes transparentes,
portant une bande jaune sur l'abdomen, depose ses
ceufs sur les tiges des gadelliers vers Ie milieu de I'ete.
Les petites chenilles se creusent un passage vers Ie
centre; elies passent l'hiver pres de la base, et reprennent leur travail de destruction des les premiers
jours du printemps. Parvenues a maturite vers la
fin de mai, eIIes se metamorphosent et les adultes, eclos
en juin, sortent par un trou qu'ils percent dans la tige.
Moyen. de lutte
n n'y en a qu'un, qui consiste a couper et a brlller
les tiges attaquees, des qu'elies commencent a se des-
ltO
INSECTES NU / S IBLES DU QUEBEC
seeber. Ordinairement on peut les distinguer, en mai,
au moins une quinzaine de jours avant l'apparition des
papillons. Desseehees ou non, on peut reeonnaltre
ees tiges p'1r les trous que les larves y ont fait avant la
metamorphose. Les arbustes sans valeur, affaiblis et
languissants doivent litre arraches et briiIes.
PUCERON DU CROSEILLJER
Jfyzus ribis Linn.
Comme presque toutes les plantes, Ie groseillier
a son puceron, qui s'attaque '1ussi bien au gadellier.
Ce puceron, tres petit, vit en colonies innombrables
sur les feuilles dont il boit la seve; il occasionne une
deformation: les feuiJJes s'emoulent et deviennent
inutiles. Privee d'un trop grand nombre de ses feuilies,
la plante perd de sa force et s'etiole.
Le puceron du groseillier mesure a
peine un douzieme de pouce ; il est remarquable par ses yeux rouges contrastant
avec Ie vert de son corps. Co=e la
plupart des autres especes, il passe I'hiver
a I'Hat d'ceuf colie a la tige. Les ceufs
Figur6 6B. Pueclosent de bonne heure au printemps.
ceron du gaII y a plusieurs generations par saison.
deUier.
Mo yen s de controle
Surveiller attentivement l'eclosion des pucerons.
Des qu'on remarque leur presence, et avant que les
feuiJJes s' enroulent, faire une application de nicotine
liquide ou de chaux nicotinee. II faut avoir soin
d 'atteindre ]a face inferieure des feuilles, oilles pucerons
se tiennent de preference.
PET ITS FRUITS
Jtl
LES ENKEMIS DES FRAISIERS
Les principaux ennemis des fraisiers dans notre
province sont les vel'S blancs et les charanyons. La
larve du hanneton, mieux connue sous Ie nom de " vel'
blanc " tient Ie premier rang parce qu'elle se trouve
partout et cause sou\'ent des degats serieux. N ous en
avons longuement trait';; au chapitre des Insectes Nuisibles aux Jardins. Aux moyens de lutte que nous y
donnons, nous ajout el'ons ceux-ci.
Si les Vel'S blanes sont abondants dans la region
on ne doit planter de fraisiers dans une terre engazonnee
que si elle est laboun\e depuis trois ans . Dans les
terres infestees de vel'S blanes, la dW'ee des fraisieres
ne doit pas depasser trois ans. La plantation est renouvelee par tiers chaque
annee SW' des sols bien prepares et bien
._
nettoyes, et de ceUe fayon les vel'S blancs
n 'ont guere de chance de se multiplier. ,'igu" 60. JeuPorcs et volailles sont de precieux auxi- ne ver blanc.
liaires dans la lutte contre ces insectes ;
il faut donc leur laisser libre acces aux champs infestes.
Une culture de sarrazin precedant l'installation d 'une
fraisiere, contribuera a diminuer, sinon a faire toUjJement disparattre, les vers blancs et on poW'ra ensuite
planter en toute sillete.
11
CHARAN~ON
DU FRAISIER
A nthonomus 8ignotus Say
Ce petit coJeoptere a long bec se multiplie rapidement dans nos fraisieres et depuis quelques annees plusieurs champs ont connu sa puissance destructrice.
1S2
INSECTES NUISIBL ES DU QU£BEC
Dans certains cas la rec01te a ete climinuee de moitie
et meme des deux tiers. 11 importe done que ceux qui
se livrent a la cult ure si remuneratrice de ce petit fruit
sachent exactement quel ennemi ils ont a combattre et
comment ils peuvent lutter avantageusement contre lui.
L'adulte ne mesure guere qu'un dixieme de pouce
de longueur j il ressemble a une petite boule noire ou
rouge fonce, portant une tache plus sombre sur chaque
elytre. La tete se termine par un long bee, mince, recourbe. Tout Ie mal est cause aux fraisiers par Ia
feme lle au moment ou elle fait sa ponte. Au print emps celle-ci depose ses ceufs dans les boutons a peine
formes. Aussit6t qu'un ceuf a ete place dans un bouton la femelle descend environ un demi-pouce plus
bas et grignote Ie pedoncule (ou support du bouton)
en forme d'anneau. La seve ne pouvant plus monter
jusqu'au bouton, tout developpement cesse, la tige
seche, se rompt a l'endroit de la blessure annulaire et
Ie bouton tombe sur Ie sol. Sur une grappe de !leurd
parfois plus de Ia moitie des boutons sont coupes de Ia
sorte et l'on comprend que cela influe directement sur
I!J. recolte. La larve vit dans Ie bouton et passe partoutes
ses transformations en moins de deux mois. L'adulte
hiverne d!J.llS la terre et en sort Ie printemps suivant.
Moyen. de lutte
L'unique moyen pratique d'empecher Ie charan90n d'endommager les fr!J.isiers consiste a tenir les
plants constamment couverts de poison depuis Ie moment de ]a formation des boutons jusqu'au nouement
des fruits. On empoisonnera alors 1es mlUes et femelles qui grignotent les feuilles et les boutons a !leurs.
Les applications de poudre, fai~ une fois la semaine.
PETITS FRUITS
113
sont preferables aux solutions liquides parce qu'elles
distribuent beaucoup mieux les particules de poison
et s'executent plus rapidement. Un mel!mge de
soufre et d'arseruate de plomb (80 parties du premier
pour 20 parties du second) donne d'excellents resultats. Bien que moins efficaces, les arrosages a la
bouillie bordelaise empoisonnee, repetes tous les huit
jours, contribuent a maintenir les charan90ns en echec.
LES ENNEMIS DES FRAMBOISIERS
II y a peu d'insectes reellement do=ageables dans
dans les framboisieres ; cependant quelques-uns s'attaquent aux tiges et ruinent parfois des plantations.
Ces cas sont plutOt rares, mais il n'est pas douteux
qu'avec la multiplication des framboisieres ces rav&geurs vont se multiplier et exiger de la part du culcivateur une surveillance attentive. Ajoutons que les
plantations soumises a des soins d'entretien constants
ne laissent pas prise aux rongeurs de tiges.
RONGEURS DES FRAMBOISIERS
Diverses especelJ
Au moins deux especes d'insectes se rencontrent
de temps a autre dans les framboisieres : l' Agrile il.
cou rouge (Agrilus ru.ficollis F ab.) et Ie Longicorne il.
deux taches (Oberea bimaculata 01.). Le premier est
un petit coIeoptere noir, au corps long et mince et 1\
tete bronzee. II depose ses mufs sur les jeunes tiges
en juillet. Lea jeunes Iarves creusent de petites gaIeries dans l'aubier et determinent parfois la formation
d'excroissances ou gaUes. Le seul moyen de combattre
1E4
INSECTES NVIS IBLES DU QU!:B EC
cet insecte consiste Ii couper et brUler les tiges affecMes ,
de bonne heure au printemps, afin de detruire les insectes qu'elles contiennent avant qu 'ils
se transforment en
adultes.
L'adulte de la
deuxieme espece est
un bel insecte noir et
jalme, portant deux
ou trois taches noires
sur Ie corselet. La
femelle depose ses
amfs dans la moelle
des tiges nouvelles,
apres quoi elle gruge
dans l'ecorce deux
cercles complets, l'un
au-dessliS, l'autre audessous de l'endroit
OU l' ceuf a eM place.
La larve mange la
Bur. Bnt. OtLllwa .
moelle, et les tiges
Figure ')'0. <EUyte du r ongE'Uf du ha.maffaiblies par les deux
boisier, ObcTea bimacu/ala; position de la
blessures en forme
pa.rtie su~ri eure de III tige ala suite du tra.vail du ver dans J8. tige. (D 'apres Gibson).
de cercle se fanent en
juillet et aollt. II faut
enlever completement et br11ler les t iges fanees des
qu'on s'en aper90it ; sms cette precaution une generation plus nombreuse montera Ii l'assaut des framboisiers I'annee suivante.
Clieh~
CHAPITRE SIXIEME
INSECTES NUISIBLES AUX ARBRES D'ORNEMENT
ET DES FORETS
En general, nos cuitivatew's, nous Ie constatons
avec regret, n'ont pas assez l'amour des arbres. Sans
parler de leur valeur commerciale, it laquelle on ne
porte pas touj oW's une assez grande attention, les
arbres sont d'une grande utilite. lis servent de maisons aux oiseaux, ces gardiens des moissons ; ils donnent leur abri alLX animaux et les protegent contre un
soleil trop ardent; ils repandent de la fra!cheur, de la
beaute, et de la sante dans Ie paysage. Ils meritent
donc notre protection. Loin de les abattre sans pitie,
comme font nombre de paysans, on devrait veiller A
leur conservation.
Les arbres trouvent chez les insectes des ennemis
nombreux, varies et mechants ; il n'est pas rare de voir
ces colosses tomber sous les coups repetes de ces nains
de la vie animale. C'est surtout IA que I'on peut comprendre ce que peut Ie nombre quand la force individuelle fait defaut. Prenons i'orme par exemple ; Ie
plus puissant, Ie plus vigourelLx, ne resisterait pas deux
saisons de suite aux piqiires des pucerons si, a leur tour,
celLx-ci ne voyaient leur prodigieuse fecondite rester
125
JiG
INSECTES NUISIBLES DU QUBBEC
vaine SOUll I'assaut de leurs ennemis natW'els qui vivent de leur multitude. Et il n'y a pa.s que les pucerons. Tous les genres d'insectes, pOW' ainsi dire, offrent
des ennemis a nos arbres. A lui seul, Ie chene donne
la noW'riture et Ie logement a plus de cinq cents especes ;
les unes vivent de ses racines, les autres de son bois ;
celles-ci preferent I'ecorce, celles-Ia I'aubier ; les feuilles
Bont l'aJiment d'un certain nombre ; toutes se noW'rissent a leur maniere et sayent trouyer leurs met. preferes. Toutes, sans doute, ne sont pas nuisibles au
m~me degre, mais toutes elles contribuent a l'affaiblissement du geant. Et il en est ainsi pour tous nos
arbres, qu'ils ornent les pares ou croissent en foret.
N ous avons repete plusieurs fois, que la lutte c~ntre
les insectes requiert la bonne volonte de tous, YU que
tous sont interesses dans cette lutte. Nous ne saUl·ions
trop redire cette verite pourtant bien simple, que les
cultiyateurs, de toutes categories, et non seulement
les cultiYateurs, mais tous ceux qui habitent la campagne, devraient se tenir intimement unis en face de
ces ennemis microscopiques. Cela importe peut-etre
davantage p~ur la defense des arbres de toutes sortes.
C'est en vain qu'un particulier s'efforce de proteger ses
arbres, si ses voisins laissent les mauyais insectes se
multiplier chez eux. Nous en aV')ns un exemple tres
frappant dans Je Beau des ch'.lnilles, qui font, presque
chaque annee, de si terribles ravages; combien y en
a-t-il qui restent insouciants pendant que leurs voisins
luttent desesperement !
Et puisque nous en so=es sur ce sujet des chenilles, nous allons i=ediatement Ie developper davantage.
ARB RES D'ORNEMENT
CHEN ILLES QUI RONGENT LES FEUILLES DES ARBRES
Parmi les chenilles qui rongent les feuilles des
arbres, il y en a deux especes (que l'on confond generalernent a cause d'une certaine ressemblance) qui, en
certaines annees surtout, depouillent litteralement no.
arbres de leurs feuilles. Par ce fait, elles sont bien
COllDues et il serait inutile d'en donner une longue
Clich~
Bur. Ent. Ottawa.
PapilloDB de nos cheniUes a. tente. En ha.ut: Livree des fo~t8
aux ailes trave~ de bandes pAles; en bas : Livroo d' Amhique
porlant des be.ndes sombres sur lea ailes. Lea mUes sont 1\
gauche, les femellcs A droite. (D'apree Swaine).
Figure 71.
description; il s'agit de ces chenilles qui se tissent un
nid, espece de tente oil elles viennent s'abriter pendant
la nuit ou dans les intemperies. Elles portent en
fran~ Ie nom de Livree ; la premiere est Ia Lime
d'Amerique (Malacosoma americana Fab.) et I'autre Ia
Lime des forets (Malacosoma disstria Hbn) . Cette
derniere differe de Ia premiere par Ie fait qU'elle ne
Jl8
INSECTES NUISIBLES DU QUl!:BEC
construit pas de nid soyeux. On peut aussi les distinguer facilement l'une de I'autre : ]a Lime d'Amerique porte sur son dos une ligne pale ininterrompue ;
chez la Livree des fon~ts cette ligne n'est plus qu' une
serie de petites taches pales.
La Livree d' Amerique recherche surtout les arb res
fruitiers, Ie merisier et l'aubepine (senellier); mais
quand elle devient trop nombreuse, elle ne dedaigne
pas plusieurs sortes d'arbres d'ornement. La LiVJ'ee
des forets prefere Ie peuplier, Ie betre, l'orme, Ie chene,
l'erable, et tous les autres arbres de forets, mais on la
trouve egalement dans les vergers, surtout dans les
annees de grande abondance. On se rappelle encore
en quelle prodigieuse quantiM elle s'est montree en
1912-14 et les ravages terribles qu'elle a causes un peu
partout dans la province. En certains endroits meme,
des trains de chemin de fer ont ete arreMs par des
myriades de ces chenilles, dont les corps ecrases recouvraient les rails d'une telle couche de graisse, que
les roues glissaient sans pouvoir avancer.
Bien des pages ont eM ecrites sur Ie compte de ces
deux especes. Leurs momrs sont connues. Et bien
des moyens ont eM preconises pour leur destruction.
Qu'il suffise de dire que les femelles fecondees , de
I'une et de l'autre espece, deposent en eM leurs <Eufs
en amas epais qui entourent les petites branches a la
fayon d'anneaux. Chaque anneau renferme de 150 a
400 <Eufs solidement pris dans une substance gommeuse
qui les recouvre et qui, en durcissant, les fait adherer
a la branche. L'anneau forme par la femelle adulte
de la Lime d'Amerique est arrondi sur les bords,
tandis que celui de la Livree desforets est plus anguleux.
Les petites chenilles eclosent au printemps en meme
.4RBRES D'OH.NEMENT
119
temps que les bourgeonsetatteignentleurpleinecroissance en 4 semaines. On sait Ie reste. (Voir figure 16).
Moyen. de lutte
II n' est pas possible de com battre ces insectes
partout ou i!s exercent leur ravages, mais si nos cultivateurs voulaient se donner la peine de travailler a
ex terminer ceux qui devorent leurs arbres fruitiers ou
les arbres d'agrement qui entourent leurs maisons, il
est certain que les ennemis naturels, oiseaux, petits
mammiferes, parasites, maladies, etc., faisant leur part
de travail, ces insectes finiraient, sinon par disparaitre,
du moins par ne jamais revenir en legions innombrables.
L'appJication des meilleurs moyens de lutte qui
suivent, permettra d'arriver it ce resultat.
10 Destruction des (BUfs.
On sait que chaque anneau contient de 150 il. 400
ooufs. Un jardinier soigneux qui, au.x premiers jours
du print 3mps, avant que Ie solei! ait eu la force de faire
Ie travail d'eclosion, irait visiter ses arbres et ferait la
recolte des ~eaux, pourrait de la sorte detruire dans
leur germe des milliers et des milIiers de chenilles ...
Songez que DIX anneaux seulement representent une
moyenne de DEUX MILLE CINQ CENTS CHENILLES. Cent anneaux recueillis et brliles, c'est
25,000 chenilles de moins. La destruction des ooufs Ii.
une epoque de I'annee ou Ie cultivateur a encore beaucoup de loisirs, constitue une economie de temps, de
travail et d'argent. En s'en donnant la peine, chaque
cultivateur peut facilement trouver et detruire dans son
jardin et sur sa terre, en se faisant aider de ses enfants,
une moyenne de 2,000 anne'1UX d'ooufs. Dans une
1{\
I .~·S ECTES
130
NUIS IBLES DU QUEBEC
seule paroisse de 100 cultivatew's, ce serait done 200,000
anneaux de detruits representant une moyenne de
50,000,000 de chenilles. Que I'on fasse ainsi dans
chaque paroisse de la province, se figW'e-t-on Ie nombre
efiroyable d'ennemis dont on aW'a debarrasse nos
arbres? C'est done Ie cas de dire: iJ faut combattre
Ie mal dans sa racine. D 'autant plus que la destruction
des ceufs est plus facile que celie des chenilles (1).
2° Destruction des chcm:llcs.
Contre cet ennemi tous les moyens sont bon5.
Chacun peut donc s'y prendre de la fayon qui lui semble
Ie plus propice, I'important c'est, d'en t.uer Ie plus
grand nombre possible.
Daus ct' r oyauIlH.' dC's I"IIHits Ct.rt'8. iC8 Ilombrcs pcuvent t.oucher a.u
A simplf' tit,.... d(' curiositc, ('0 "oici au ha.sard deux exemples.
f:<' su jet des ctwlliJlf's!\ tcntcs, supposant.
:\ r haqllc cornte rural UTII:' moyenm' de 25 patoisses. voill\ done 1.250.000,000
de clwnillps d('lruit('s dans I'cl'uf . Si main tcn8.nt noW! comptolls une moyenne
d£' 25 romt(·s tutaux. 1I01lS IlrrjvClIlR au nnmbre colossal de 3 1,250,000,000,
soil. en let.trcs. TRE!\"TE ET t ·!\' MILLIARDS DEtTX CENT Cf NQUAKT E !\HLL I ON~ de chenilles. -"otre imagi nat.ion nc peut saisi r ee nombre
QU'il.H·C I'ai de d'un moyc."l de comparaison.
Eh bien , donnan! A chaque
chcniUe une longucur moycllne de deux pouces et Quart, mises bout i\ bout
toutcs ces chenilles h~raicn! un ru ban d 'line longueur de 70.312,500,000 ~lOu ee8,
qui, reduits en mille-s. en fait 1,109,730. Ce ruban d{' chenilles serait Ilssez
long pour relier pres de Q[ 7ATRE fois Ia terre it. la June, au bien pour faire
.Q DARANTE QLT..\TRE fois 1(' lour d e Ja ter re.
E n voici un autre exemple : Le puceron du houblon compte treize ge'Derations par an. Supposant que La descendance d'une seule femelle ne rut
:arrf!t('C d'aucune fa~(m , A 180 fin de l'auuoo cctte femelle aurait doune naisaauoe
"Par clle-mame et par ses descendants a DIX SEXTILLIONS de puceroos.
Les moyens de comparaison fOllt dCfaut pour noUB faire une juste idee de ce
nombre gigantesqtle. Essa."ons cependant. La lumiere parcourt A 1& seconde
)'enorme distance de 186,000 miles. Supposant que ces dix sextillions de
pucerons seraient mis bout Ii bout. en une seule ligoe, pillanl du premier
puec.roll, un rayon lumineulC prcndrait 2,690 ans pour a:rriver au dernier.
C 'eet-A-dire Que ce ruban dE' puceroos irait Be perore au dela des limitee qui
borneoL lea dcrru~ros 6toiles dont lee rayons parvienncot jusqu'A noUB, U y
a de Quoi donner Ie vertigc r.. notre imagination.
(1)
fahuieux.
Aillsi. pour corH.iHlH·I'IC'8 ta]('ul s avf'('
·1 RBRES D'ORNEMENT
lSI
Dans certains cas, s'il s'agit d'arbres fruitiers
gf'l.vement infestes ou d'arbres d'ornementation que
1'on veut preserver, Ie moyen Ie plus simple et Ie plus
facile, lorsqu'on a un appareil it pulveriser, est d'appliquer, au moment OU les chenilles sont encore petites,
de l'arseniate de plomb ou de chaux, 11 raison de deux
it trois livres par 40 gallons d'eau. D 'ailleurs les pul-
-
•
p
..
..
..
-
-
-
~
..
z
Clil!M Out . Ent. OtUlVo'''.
F1'gttre re. Cbenilles a tcnt~: I, chenille it tente du pommier ou Livn!e
d'Amerique avec sa baude blancbe sur Ie dos ; t et 3, Livr6e des
foret,s avec taches bla.nches lillr Ie dos. (O'apres Swaine),
verisations sont generalement necessaires dans les
vergers pour proteger les fruits contre les attaques de
plusieurs autres especes d 'insectes, ainsi qu 'on I'a vu
en parlant des arb res fruitiers. Le meillew' temps est
done au commencement de la saison, du commencement
de la floraison au moment des fruits.
n faut se garer non seulement des cbenilles qui
eclosent dans I'arbre que I'on veut protegeI', mais aussi
13t
INSECTES NUISIBLES DU QUP:BEC
contre celles qui voyagent a la recherche de nourriture.
Le meilleur moyen d'empecher ces vagabondes de
grimper sur les arbres est d'entourer ceux-ci a cinq ou six
pieds du sol, d'une ban de de jute ou, ce qui est plus
efficace, d'une gomme visqueuse, appelee Tree Tanglefoot dans Ie commerce. On peut facilement prepareI'
soi-meme cet enduit, si on Ie prefere. On se sert, a cet
effet, de bandes de papier d'emballage solide et epais,
d'une largeur d'un pied ou plus, que l'on attache autour
du tronc a la distance indiquee du sol, et que l'on recouvre enRuite abondamment de graisse d'essieu, de
saindoux, de soufre ou de "raupenplein". II faut
renouveler cette substance collante, quand elle se seche
ou qu 'elle est couverte de chenilles.
Un jardinier soignelDt ne laissera jamais dans Ie
voisinage de son verger des arbres inutiles et parfois
dangereux, cerisiers sauvages, m erisiers, aubepines
(senelliers) qui aident a la propagation de tant d'especes nuisibles d'insectes. 8'il croit avantageux d'en
laisser quelques-uns, il doit les surveiller et leur donner
autant de bons soins qu'aux autres.
D eux autres especes de chenilles meriten t une
mention speciale, car elles sont de celles qui tres souvent reviennent dMeuiller Ies arbres des parcs et des
avenues. La plus connue est Ia chenille a houppes
blanches (H emerocarnpa leucostigma 8. & A.) ainsi
nommee parce qu'elle porte sur Ie dos quatre touffes de
poils blancs. C'est une des plus jolies chenilles qui
soient avec sa tete rouge, ses houppes blanches, ses
aigrettes noires si delicates surplombant la tete et l'extremite de J 'ab dom~n, ses flancs garnis de bandes noires
et jaunes. Elle mange les feuilles des peupliers, des
saules, des 0=e8, dE',s pommiers, entre Ie commencement
3
Cficb~
Bur. El1f.. Ottawa.
Figure 75. Chenille A. houppce blanches : t , amas d 'CEuJS sur 6corooj B, chenille mangea.nt une feuilJe ; 5, femelle &ptere pondant sur un s.rbre ;
4, papilloe mMe. (D'apres BulL 312, Station Exp6riment.a.le Agricole de Geneva).
134
I .VSECTES NUISIBLES DU QUEBEC
de juillet et Ie milieu d'aout.. Les cocons sont fixes sur
l'ecorce des arbres et l'adulte en sort deux semaines
plus tard. Vne particuliarite interessante de cette
espec~, c'est que la femelle est depomvue d'ailes. EIle
reste accrocbee a son cocon sur lequel eIle depose ensuite es (pufs qu 'elle recouvre d'une mousse blanche.
L'biver se passe sous cette forme et il est facile de faire Ia
cueiJIette des <Eufs pendant
cette saison. Les moyens de
lutte sont les memes que pour
la chenille a tente. Au lieu
de les ramasser on peut sterilisel" les plaques d'ceufs en les
badigeonnant a la creosote.
La cbenille de]a Vanessa
ctntiopa, L. appelee cbenille
epineuse de I'orme, est tres friande du feuillage des ormes.
L'adulte est un des premiers
papilJons qui se montrent immecliatement apres Ia Fonte
des neiges. II biverne comme
tel, blott,i dans quelque caClieh~ Bur. Bllt. Ottllwa .
chette. Aux premiers beaux
S(' ~;~~;~(>~'lar~:~:ii!C l~!~:~:~
jours du printernps on voit cir-
euler ce papillon aux ailes
presque noires, bordees de
creme, cherchant a deposer ses <:eufs sur Ies petits rameau" des ormes et parfois aussi des saules. La larve
est noire, marquee sur Ie dos de points rouge marron
et porte une armature d'epines acerees. A maturite
eUe meSUl'e lY2 pouce de longueur. Vers Ie .milieu
."/;01'6.
(D 'ap'"" de 0 ,.",,,,).
ARBRES D·ORNE.1IENT
Is.;
d 'aout elle se transforme en chrysa,lide sans tisser de
eoeon, dans une simpl e enveloppe violaeee, de forme
eonique, qui l'habille etroitemen t . La liberation de
l'adulte, environ quinze jours plus tard, s'aecompagne
d 'un pbenomene qui a dOIUle naissance i\ la Jegende de
la " pluie de sang " . En elIet , en brisant son enveloppe Ie papillon laisse tomber quelques gouttes d'un
liquide roussatre ressemblant it du sang. liquide qui
degoutte parfois de l'insecte pendant ses premiers
essais de vol. En temp' d'epidemie de cet inseete
beaucoup de papillons emergent en meme temps et les
gouttelettes rouges t.ombant de l'ai1' font croire aux
personnes nOll averties qu'il s'agit d'llne pluie de sang
dont l'origine rest e m:vsterieuse. On rapporte qu'un
evenement df ce genre se produisit en grand vel'S le
16eme sieele et jeta dans la terreur la population d'une
ville de France. Apres enquete, un naturaliste trouva
l'explication du pMnomene mais a.ussi beaucoup d'incredllles. On combat la Vanesse de l'orme avec les
memes a rmes que la chenille it tente.
RONGEURS DES ECORCES OU SCOL YTIDES
Voici bien les plus terribles ennemis de nos forets.
Les Anglais Jes appeUent " Bark beetles" par ce fait
qu 'i\, l'etat adulte eomme it l'etat de Ja rves, c'est surtout it l'ecoree qu 'ils s'attaquent ; la plupart vivent
dans la partie interne de l'ecorce qu'ils ron gent en se
creusant des galeries affeetant les plus eurieux dessins.
Les uns attaquent de preference lea coniferes, les autres
choisissent les arbres durs ; pour ainsi dire, chaque
arbre a ses especes qui lui sont propl·es. Ce sont de
petits insectes llSsez trapus, plus ou moins eylindriques,
136
INSECTES NUIS IBLES DU QURBEC
a elytres couvexes, deprimes, a mandibules tres fortes;
les pattes sout courtes et robustes, plus ou moins
fortement dentees.
C'est a la fin de mai ou en juin qu'a lieu l'eclosion
de ces insectes. Des qu'ils sentent leurs teguments
assez raffermis , ils percent les ecorces pom se mettre
en liberte et faire usage de leurs ailes. Apres la fecondation, la femelle fait it l'aide de ses machoires un
petit trou it l'ecorce de l'arbre qu'elle a choisi, et se
creuse nne galerie verticale ou transversale dans lalaquelle elle depose nne cinquantaine d'reufs . Des
qu'elles sont sorties de I'reuf, les petites larves pratiquent des boyaux circulaires dont eUes augmentent Ie
diametre it mesure qu'elles grossissent. Elles continuent de ronger la partie la plus tendre des ecorces
jusqu'a lem complet developpement, apres quoi elles
se transforment en uymphes pour eclore peu apres.
RONCEURS DU BOIS OU XYLOPHACES
Ces insectes, pour la plupart appartenant a l'ordre
des Coleopteres, deposent leurs reufs dans I'ecorce des
arbres. Les larves qui en eclosent creusent des galeries sinueuses, d'abord dans l'aubier, puis dans Ie bois.
Elles sont d' une croissance plutOt lente, quelques especes n'arrivant. a lew· complet developpement qu'au
bout de trois et n&me quatre annees. Elles se transforment dans leurs galeries meme, de sorte que ces
larves n'ont jamais V11 la clarte du jour.
Parmi les especes de xylophages les plus nuisibles,
cel1es qui suivent meritent nne mentio.n speciale.
Le ravageur de I'erable, Plagionotus speciosus
Say, est nn dangerew: ennemi de nos erablieres. La
ARBRES D'ORNEMENT
137
larve creuse, sous I'ecorce du tronc et des grosses
branches, des galeries qui en font parfois Ie tour.
L'ecorce situee au-dessus du tunnel de la larve, seche,
se fendille et leve par plaques laissant it nu I'aubiel'.
La circulation de la seve se tl'ouve gE!nee et les champignons des pourritures s'intl'oduisent dans Ie bois par
Clicb~
Figure 75.
Bur. Ellt. Ottawa.
Ravageur de l/ctable, adult.e du PlagiO'OOtU8 Ifpecio8U8
lee dessitlB nairs sont aur fond iauDe dore.
j
(D" pre. Hutchings).
cette porte d 'entree. L'adulte est un magnifique longicorne jaune dore, marque de dessins noirs du plus
joJi effet.
Nos peupJiers et nos saules sont souvent creuses
par un charanyon blanc et noir, au corps tres dur et it
surface tres rugueuse, Ie Cryptorhynchus lapathi L .,
qui endommage principalement les jeunes arbres et les
188
ISSECTES NUISIBLES DU QUEBEC
bra.nches. Les galeries des larves aboutissent a un
t rou irregulierement creuse a travers l'ecorce et d'ou
s'ecbappent des fibres grossierement dechiquetees.
Moyens de lutte
Dans les endroits gravement infestes par les scolytides, ou rongeurs des ecorces, on doit abattre, pendant l'hiver a.utant que possible, les arbres attaques que
l'on peut facil ement distinguer. Ce n'est pas tout que
Clich(i Bur. Ent. Ott.a. WIl.
Figure 76. Degats du ravageur de l'erable sur un traDe j une plaie
"cante met 1\ nllla galerie de Is. larve. (D 'apres Hutchings),
d'abattre les arbres, il faut detruire les insectes qu'ils
logent ; on y arrive aisement en ecor<;ant ces arbres
et en brulant les ecorces, ou encore, s'il y a possibilite,
en mettaJlt ces arbres a l'eau, assez tot au printemps
pour lJo~'er les larves II vant la sortie des adultes.
Les scolytides s'attaquent de preference aux
arbres affaiblis ou deja malades. Donc, si, au printemps, on choisit quelques arbres sams, ici et la, que
I'on endommage en enlevant circulairement leur eeorce
au bas du trone, ce arbres ainsi .affa iblis deviennent , en
.4 RBRES
D'ORNEME~-7'
1~9
eM, autBJlt de pieges qui attirent les insectes pour la
reproduction , et que l'on pourra ensuite abattre durant l' hiver et brUler ou immerger.
En general tout ce qui tend it la protection des
oiseaux insectivores, atMnue par lit meme les ravages
des insectes. Il faut don c aimer les oiseaux ; il faut
empecher qu 'on les massacre inutilement, comme cela
se fait cbaque printemps par les desU'uvres , sw-tout aux
abords de vi lles.
Enfin , Ie cultivateur peut eviter Ulle grande partie
des degats causes par les insectes des forets, en prenant
soin d'enlever et de brUler tout Ie bois mort ou mow-ant
qui se t rouve sur sa propriete, avant que les insectes
que ce bois renferme n 'en sortent au printemps. II
faut faire pOUl' les bois, les erablieres, les bosquets, ce
que l'on fait pour Ie jardin : nettoyer const amment,
bruler tout ce qui est inutile, abattre les arb res trop
viem, ou malades, couper les rameaux dessecMs et les
bruler.
La lutte contre les vel'S qui creusent Ie bois des
arb res d'ornement ou des erablieres peut etre faite
avec avantage it l'aide du cyanw-e de calcium, selon la
metbode indiquee pour la Saperde du pommier.
L'application de la pate aspbyxiante doit se faire des
qu' on se rend compte de la presence de larves dans
I'ecorce pour diminuer Ie plus possible les dommages
a ux arbres.
CHAPlTRE SEPTIEME
INSECTES NUISIBLES AUX FLEURS
Le jardin fleuriste, les plantes de serre et d'appartement comptent chez les insectes un grand nombre
d'ennemis. C'est que les conditions artificielles, dans lesqueUes croissent ces plantes, forment illl milieu ideal
pour Ie developpement et Ie maintien de certaines
especes nuisibles toute I'annee durant. Lew- nocuit.e
s'accentue en hiveI', alors que la chalew- et I'humidite
constantes accelerent la vie des insectes, hatent lewmetamorphoses et, indirectement, favorisent les degats
rapides.
Les fl eurs de plein air ne sout pas, loin de la, a
l'abri des attaques des insectes nuisibles. TOllS ceux
qui se preoccupent de conserver leurs cultw-es ornementales dans un etat aussi parfait que possible savent
ce qu'il en colite de vigilance, de soins, de traitements.
Insectes broyeul's et insectes suceurs se donnent rendez-vous sur les tiges et les feuilles des vegetaux a
fleurs. Les uns grugent les boutons sur Ie point d'ec!ore,
les autres les font avorter a peine fo rmes. Pucerons
et cochenilles affaiblisseut certaines plantes au point
de les faire mourir, alors que d'autres his rendent telle1.0
FLEURS
141
ment meconnaissables et laides qu'il vaut mieux les
detruire.
Nous avons pense rendre service it tous les amatems de fiem s en traitant, dans un chapitre special,
des insectes qu'ils ont a combattre et en leur indiquant
les meillems moyens d'en debarrasser les plantes d'ornement. La culture ornementale reste encore Ie souci
du petit nombre ; elle devrait etre en honneur partout et particulierement autour des habitations. Avec
quelques arbrissealLx decoratifs et quelques massifs
de fieurs , distribues avec art autour des maisons, tant
dans les villes que dans les campagnes, l'aspect de
notre province changerait totalement. Nos campagnes surtout y gagneraient en beauM et en pittoresque ;
il serait plus agreable d'y vivre dans un decor enchant.em et les touristes, qui circulent en grand nombre
un peu partout, seraient agreablement frappes par
I'aspect reposant de la verdme et des fieurs parsemant
notre pays de taches de heaute. Dans une faibl e
mesure, nous voulons faciliter la tache a ceux et celles
qui desirent travailler a I'embellissement de notre
patrie.
Les insectes nuisibles aux fi ew"S etant fort nombreux nous n'6tudierons que les principaux. Du reste,
beau coup d'especes frequentent egalement bien Ie
jardin de legwnes et Ie jardin de fieurs. n a eM
question des premieres au chapitre second de ce livre
et nous n'y reviendrons pas, convaIDcus qu'il est facile
de les reconnaitre et de leur appliquer les moyens de
lutte preconises pour proteger les Iegwnes.
Nous verrons tout d'abord les insectes broyeurs,
c'est-a-dire ceux qui mangent les organes des plantes.
14£
Figure 77.
I NSECT ES NU IS IBLES DU QUEBEC
Cliche Bur. Ent..
O~Wl W ••
d~ts
qu'eUe
Tordeuse des feuilles des plantes d'interieur et les
cause. (D'apres Gibson).
FLEURS
143
TORDEUSE DES fEUILLES
Phlyctam;a rubigali. Gn.
Cet insecte est surtout dommageable dans les
serres et dans les jardins avoisinants. II defeuille les
mufliers, les pivoines, les dahlias, les begonias et plusieurs autres plantes. La larve a l'habitude de lier
ensemble quelques feuilles afin de se faire un nid dans
lequel elle est a l'aise pom manger. C'est une petite
chenille verdl1tre, mesmant au plus %: de pouce de
longuem. Les applications de poisons, arseniate de
plomb generalement, en solution ou en poudre, doivent
etre co=encees des les premieres manifestations de
la presence de la tordeuse. Attendre plus longtemps
serait courir Ie risque que la larve s'enveloppe de feuilles
et soit inaccessible am.: poisons; dans ce cas la lutte
devient tres difficile et les resultats Bont t oujours
aleatoires.
ENROULEUSE DU ROSIER
Cacreda rosaceona Harr.
L'enrouleuse des feuilles du rosier se rencontre
egalement sm l'reillet, l'aster et autres plantes. Elle
devore les feuilles, grignote les boutons a ileurs, cacMe
dans une feuille enroulee par ses soins et maintenue
dans cette position par quelques fils de soie. La larve
est verte et mesme a matmiM environ t rois quarts de
pouce.
Les arrosages a I'arseniate de plomb sont de rigueur dans les cas d'epidemie. Ordinairement il
suffira de recueillir et de jeter au feu les feuilles enrouIees.
144
INSECTES NU I S IBLES DU QUPBEC
Toutes les autres enrouleuses de feuilles que I'on
trouve dans Ie jardin fieuriste, et eiles sont nombreuses,
se combattent de la melle fayon .
FAUSSE LIMACE OU ROSIER
Caliroa :Eth1:0pS Fab.
Cette fausse limace (ou fausse chenille) est la
larve d'un Hyrnenoptere, de couleur verte, atteignant une longueur d'un demi-pouce, qui mange umquement l'epiderme superieur des feuilles, sans toucher
aux nervures et a la partie inferieure. Eile se cache
sous les feuilles pendant Ie jour et se met a l'reuvre la
nuit venue. Plusieurs autres especes de fausses chenilles
se nourrissent du feuillage des rosiers et autres plantes
fioriferes, mais toutes se controlent de la meme fal,lon.
On lutte facilement contre ces larves au moyen
d'application d'arsemate de plomb ; les preparations
sons forme de pondre sont generalement preferables.
THRIPS
P~u8 ieurs
especes
Les tlu·ips sont de tout petits insectes dont la longueur ne depasse pas 'I. de pouce. II en existe un grand
nombre d'especes dont quelques-unes sont surtout
do=ageables dans les serres. Lem bouche, moitie
broyeuse et moitie suceuse, leur permet de percer ou
de gruger les tissus delicats des ·plantes. On les voit
en dessous des feuilles, dans les boutons et sur les fieursl
Les organes affectes sont marques de surfaces blancMtres. Leur petite taille, leur cprps presque lineaire
et leurs minuscules ailes plumeuses les rendent faciles
3. reconnattre.
nEURS
On contr6le ces insectes par des applications de
nicotine et de savon ; cependant, la methode la plus
efficace, dans les serres, c'est la fumigation a l'acide
cyanhydrique. Dans leur ouvrage sur les insectes
nuisibles aux plantes de serre, Gibson et Ross recom-
ClitM Bur. En t. 01.Ul.WQ.
Figure i'B. Thrips adulte a.u (,"Clltre (grossi); de chaquc cOte, boutons de
rosier endommages par 1('6 t.hrips. (D'aprCs Gibson ct Ross).
mandent une preparation composee de deux cuillerees
a soupe de vert de Paris et de deux livres desucrebrun ,
dissout dans trois gallons d ' eau , comme etant efficace
contre les thrips. La chalL"I: nicotinee est egalement,
recommandable.
MOUCHERON DES CHRYSANTHtMES
DiarthronQmyia hypog:£a L.
Cet insecte, de provenance europilenne assez recente, est une petite mouche tres delicate, de couleur
orangee, qui mesure environ 'II< de pouce de longueur.
11
/!, ,s ECTE8 "U ISIB LES DU QUEBEC
Malgre sa petitesse, elle cause un tort incalculable aux
jardiniers. Les mufs sont deposes sur les chrysanthemes et les jeunes larves penetrent dans les tissus pro-
C1icl~
BUT. Eot. Ottawa.
"Figure 79. Excroissances sur feuilles de chrY88lltbemes OU logent lea
larves du moucheron des chryaantMmes. (D'apres Gibson).
voquant la formation d'excroissances qui deparent
considerablement les pI antes et amenent leur deperissement.
FLEeRS
Les moyens de lutte consistent. en applications
repetees de nicotine en poudre et dans la destruction
des feuilles et meme des plantes gravement affectees.
Les solutions de nicotine et de savon sont excellentes
et, pour obtenir les meilleurs resultats, elles doivent
etre appliquees sur la fin de I'apres-midi afin de tuer
les adultes sortis Ie matin meme et plusieurs de ceux
qui emergeront Ie matin suivant.
Les insectes suceurs nuisibles am: plantes a fleurs
sont peut-etre les pU'es ennemis du jardinier. Les
especes sont nombreuses, prolifiques, tenaces et sou vent
on ne se rend compte de leur presence que lorsqu'elles
sont bien fixees sur les tiges ou les feuilles. On les
voit aussi bien dans les serres que dans les maisons ;
a I'e>.-terieur, les degats sont moindres mais it faut
quand meme veiller sans cesse pour proteger les plantes
contre ces minimes destructeurs. Voici les principaux.
COCHENILLES A COQUILLE DURE
Plusieurs espece::s
Nous avons deja cxplique que les cochenilles sont
des insectes suceurs qui se recouvrent d'une sorte de
coquille de forme variable, Ie plus sou vent allongee ou
MmispMrique. Vne fois fixes, ils ne se deplacent plus,
se contentant de sucer sur place les sucs des plantes.
Les plus co=uns se rencontrent sur les fougeres et
les coleus. n est tres difficile de les deloger une fois
qu'ils sont definitivement etablis sous leur carapace
resistante.
Pour etre couronnee de SliCCes, la lutte contre les
cochenilles doit etre entreprise des les premiers signes
de leur presence. On traite les plantes de serre et
IJ,8
INSECTES NUISIBLES DU QUeBEC
d'appartement avec des solutions de savon d'huile de
baleine ou d'huile de poisson. Bien souvent il faudra
Clieb6 Bur. Ent. Ottawa.
F1:gure 80. Cochenilles il coquilles du rosier; Ia tige centrale cst
rceoUVCtte de cochenilles m{IJes. (D 'apres Gibson).
detruire les plantes ou parties de plantes trop fortement
infestees. S'il s'agit de plantes a ecorce resistante
COIJ1I))e les palmillrs, on fera bien de les laver, .deux fois
FLE URS
149
I'an, Ii. I'eau savOlUleuse en se servant d'wle eponge ou
d'une brosse molle afin de detacher u mtes les coquilles
de cochenilles. Les plantes de plein a ir Ii. t iges ligneuses, comme les rosiers, peuvent etre arrosees au
printemps, avant I'ouveriure des bow'goons, avec une
solution de bouillie soufree ou d' huile miscible tel que
recommande pour Ie Chermes coquille d'hult re du
pommier, (chapit re des insectes nuisible aux arbres
fruitiers) .
COCHENILLES SANS COQUILLE
Plus/eur s
CS]JeCC8
Ces proches parents des cochenilles ne portent
pas de bouclier, mills se recouvrent , en en tier ou en
partie, de petites masses fioconneuses, blanches ou
teintees de rose. L'espece la plus commune dans les
serres et les maisons est Ie P seudococcus citri Risso, qui
vit sur un tres grand nombre de plantes. Elle se multiplie rapidement et ses secretions bla nchatres trahissent sa presence. La femelle a Ie corps alTondi et
borde, sur tout Ie pourtour, de petites pointes. Les
coleus, et autres pl!l.l1tes Ii. tige succul~nte, ont ses preferences. Si on n'a pas l'reil ouveri, en peu de temps
ces plantes sont litteralement couvertes et deperissent
rapidement ; leurs tiges etant t res sensibles, il ne reste
plus qu'li les jet er au feu. On devra donc veiller Ii.
detruire les premieres cochenilles des leur apparition
et s'eviter de 1'1 sorte beaucoup d 'ennuis.
Les moyens de lutte les plus satisfaisants sont les
suivants. Dans les serres, on debarrasse facilement
les plantes de ces insectes en les arrosant Ii. I'eau cou-
160
INSECTES NUI SIBLES DU QUEBEC
rante lancee avec forte pression ; on peut faire la meme
chose dans Jes maisons en traitant un petit nombre de
pJantes Ii Ja fois. Le remede par excellence nous est
fourni par une huile de citron, que I'on trouve dans _Ie
Cliche Bur. Ent. Ott.awfl.
Figure 81. Cochenil1es blanches sans coquilles. En haut: cochenillcs
blanches communes i cn bas: cochenilles A longue queue,
grosaies environ 10 fois. (D'apree Gibson ),
commerce, spfcialement preparee pour s'emulsifier
instantanement dans I'eau. L'huile de citron est
preal.ablement diluee dans de J'eau chaude et l'emulsion
est appliquee aussi chaude que possible, en ten'Ult
FLEURS
16/
compte de la resistance des plantes. Plus forte est
la pression, meilleurs sont les resultats. Cette huile
nettoie parfaitement les feuilles et les tiges, mais iJ
faut avoir soin de les laver a grande eau trois ou quatre
heures apres l'application. I =erger dans cette emulsion les plantes affectees a.mime la mort d 'un grand
nombre de cochenilles. Comme les ooufs restent
indeumes, on doit repeter Ie traitement apres l'eclosion
des jeunes. A noter qu'il s'agit d'une preparation
brevetee sous Ie nom. de " L emon Oil " et non pas d'une
veritable hui le de citron .
MOUCHE BLANCHE DES SERRES
T rial.euror/rs w]Jornrioru.m \\'pst.
Voici un des fiealLx les plus frequents des serres.
Ces mouches minuscules ne sont pas des dipteres, mais
des insectes suceurs de I'ordre des Hemipteres, presentant quelque ressemblance avec les veritables
insectes a deux ailes ou mouches. Elles visitent egalement les plantes de plein air dont elles endo=ag~nt
Ie feuillage. La li..ste de leurs victirnes est longue.
L'adulte est un petit Mmiptere a quatre ailes d 'un
blanc trllS pur, et mesnrant un sei2ieme de ponce de
longueur. CacMes sous les feuilles, elles les sucent
avidement, les font jaunir et tomber prematurement.
L' abondance des secretions de ces microscopiques ravageurs est telle, que les feuilles inferieures en sont litteralement couvertes, ce qui nuit a leur apparence.
Les fumigations a I'acide cyanhydrique constituent
Ie remMe Ie plus sUr, parlout ou il est possible d'y
avoir recours. Les fumigations au tabac sont egale-
INSECTES NU IS IBLES DU QUEBEC
ment efficaces lorsque repet,ees Tt\gulierement. Les
arrosages abondants compJetent Ie traitemellt, car la
fumee du tabac stupeiie plutot qu'elle ne tue. En fait
de solutions, l'emulsion d'huile de citron, telle que re-
CU(';h~
Bur. Ent. Ott......
Pucerolls sur feuillc et tige de rosier; ils Be logent pnncipalemcJlt BOllS les fcuilles. (D 'apres Gibson).
Figure BE.
commandee pour l'insecte precedent, est la plus efficace.
Les applications de nicotine liquide sont aussi recommandables, avec addition d'une bOI\]1e quantite de
savon d'huile de poisson, pourvu qu'elles soient suivies
peu apres d'IID copieux arrosage Ii l' eau claire.
FLEURS
153
PUCERONS
N om.breuses espe.ces
Nous avons dit precedemment, au chapitre des
insectes des jardins, que les pucerons sont les insectes
suceurs qui, de fa90n generale, font Ie plus de tort aux
pJantes cultivees. Les especes que I'on rencontre sur
les plantes floriferes sont tres nombreuses. Il en est
de vertes, de rouges, de noires. Leurs habitudes et
leur mode de reproduction 30nt sensiblement identiques : nous en avons parle en detail et n'y reviendrons
pas. Ajoutons simplement que Ie puceron des chrysantbemes est le plus nocif de tous ceux qui vivent
dans les serres.
Les moyens de lutte sont : l'emulsion de petrole,
Ie savon d'huile de baleine, la nicotine, les fumigations.
Quel que soit I'insectici.de employe, il faut ne jamais
oublier que seuls les pucerons qui en sont directement
frappes succombent. A remarquer que la nicotine
liquide n'est vraiment eflicace contre les pucerons que
si on ajoute it I'eau du savon, et, de preference, du
savon d'huile de poisson.
PUNAISES DES JAlWlNS
Lygus pratensis L. et PrecilocapSU8 lin.eatus Fab.
Les punaises horticoles sont des Mmipteres types :
bec segmenM et ailes superieures coriaces sur une partie
seulement. La premiere et la plus commune est jaune
brun avec taches noires et mesure un quart de pouce
de longueur. La seconde est remarquable par sa couleur verte marquee sur Ie dos de quatre bandes noires.
INSE CTES NUISIBLES DU QUeBEC
154
Toutes deux se voient chaque ete dans nos jardins, mais
en nombre variable, et elles causent des degats identiques. Les feuilles piquees presentent des taches
d'abord translucides, puis jaunatres qui , si elles sont
nombreuses arretent tout developpement. Les piqu.res
fon t avorter les boutons, arretent les !leurs dans leur
epanouissement, affaiblissent et deforment les jeunes
Clieht; Bur. Ellt. Ottawa.
P unaisr terlH~ des jardins, L ygus pralensi8. AduJtes grossis
cnviroll trois {ois. Le specimen de droi t.e est plaoo. de maniere a
montrer son long bee au-dcssU8 des pattee. (D 'apree
Gibson t't Ross) .
FI:gUT6 83.
tiges. Dahlias, zinnias, reines-marguerites, immortelles, mufliers, balzamines sont les plus affectes.
Les a,d ultes font autant de mal que les nympbes
et il est bien difficile de les exterminer parce qu'ils
s'enfuient vivement a la moindre alerte. La guerre
aux nympbes s'impose done et elle doit commencer
avec Ie debut de l'ete et se poursuivre. regulierement.
On reco=ande diverses preparations pour tuer les
jeunes punaises qui n ''()nt pas encore d'ailes : la chaux
PLEURS
155
hydratee, la chaux nicotim\e, tUle mixture con tenant
2 livres de sulfate de cuivre, 2 li vres de soufre, 3 livres
de poussiere de tabac et 3 li vres de chaux. Plusieurs
elich' Bur. Enl. Ottawa.
Figure 84. D ~gAt.s eaU3?s au" feuilLes par 1& punaise verl ~ ; chaque tache
correspond i\ une piqfirc de l'insectR. ( D ' apr~ Gibson ),
de ces remedes eloigneront les adultes pendant un certain temps; nous conseillons toutefois, pour ces fins,
l'emp]oi d'une forte emulsion de petrole (1 dans 6)
168
INSE CTES A'U ISIBLES DU QUEBEC
et des arrosages avec une preparation commerciale
connue sous Ie nom de "Clensel " qui a donne satisfaction en plus d'un endroit. On devra renouveler
les traitements toutes les semaines et faire disparaitre
du jardin et des environs, tous les debri yegetaux qui
servent de refuge a ces insectes.
Figure 85.
Puoaise verte, grandeur 118turelle
ct grossi('.
C HAPITRE HUITI E ME
INSECTES NUiSIBLES DE NOS MAl SONS
II semble superflu de demontrer que les insectes
habitent en nombre et en variete nos demeures. L'expilrience quot idienne enseigne it chacun de nous
l'evidence de cette cohabitation, puisque bien souvent
il nous faut faire la guerre it certains insectes nuisihles,
tels que mouches, punaises, blattes, puces. C'est plus
qu 'il n'est besoin pour admettre que ces bestioles travaillent sans repit it diminuer Ie bien-etre que chacun
accumule autour de soi. Mais il est un autre aspect
de la question qui merite quelque consideration et
auquel il convient de s'arreter quelques instants, a
savoir : queUe repercussion sur la sante publique cette
promiscuite peutreUe exercer ?
II y a a peine une trentaine d'annees que Ie monde
savant a co=ence a souP90nner l'insecte parasite
de t ransmettre it l'homme des maladies parfois terri hIes.
Les recherches perseverantes qui ont ete poursuivies
depuis lors par une pIeiade d'entomologistes, medecins,
hygienistes et biologist es, eclaire.n t maintenant cette
question et mettent en lumiere certains faits indubitables. On sait que les maladies epidemiques sont
causees par des organismes parasitaires qui, transmis
J57
158
I NSECTES NUISIBLES DU QUEBEC
d'une personne malade a une autre personne en sante,
sont capables de determiner chez cette derniere les
memes symptomes et les memes troubles physiologiques. Pour ne citer qu'un exemple, les germes de la
tuberculose provenant des expectorations dessecMes
d'un malade peuvent penetrer avec d'autres poussieres
dans les voies respiratoires d'individus parfaitement
sains, s'y installer et y declencher Ie meme mal. Mais
la transmission de la maladie ne se fait pas toujours
directement. Nos maisons fourmillent d 'etres capables
de porter a ceux qui y habitent ces organismes microscopiques qui sont a l' origine des maladies contagieuses.
Songeons-nous sou vent que les milliers de mouches
qui , chaque jour d'ete, envahissent nos demeures sont
les plus ind6sirables des hotes? Or, il est prouv6
que les simples mouches domestiques peuvent porter,
attaches a leurs poils, des millions de germes qu'elles
d6posent soit sur les personn es, soit sur les aliments.
Et c'est ainsi que les mouches sont des agents actus
de dissemination de maladies contagieuses telles que Ia
fievre typholde et Ia diarrhee infantile.
Cette methode d'infection si repandue partout
explique dans une large mesure pourquoi les mois d'ete
sont marques chez nous par de veritables hecatombes
d'enfants au berceau. Alors qu'il faudrait veiller jalousement sur Ia sante de ces etres freles, trop souvent,
les plus 61ementaires principes d 'hygiene sont ignores;
Ie Iait, I'aliment par excellence des hehes, reste des
jours entiers expose a une chaleur torride et aux incursions des mouches malpropres; et l'on voit des
petits etres sans defense la figure couverte de mouches
chargees de microbes qu'elles distribuent genereusement sur leur passage.
MAISONS
159
L'habitude, plus forte que la raison, nous porte
generalement a considerer les mouches comme des etres
inoffensifs quoique ennuyeux. Pour peu que I'on se
renseigne, on comprendra que la plus e16mentaire prudence nous fait un devoir imperieux de defendre nos
foyers contre ces dangereux envamsseurs. Nous aurons I'occasion d'indiquer plus loin co=ent en diminuer Ie nombre et, conseque=ent, en eloigner Ie
danger.
Dans la lutte contre les insectes nuisibles qui voltigent ou se cachent dans nos demeures, deux facteurs
sont de primordiale importance: proprete meticuleuse
et perseverance. Proprete de la maison et des perBonnes est a la base meme de l'hygi~me, mais il s'agit
ici d'une proprete touj ours en eveil, qui n'oublie aucun
recoin et j amais ne se lasse. 11 est vrai que la menagere la plus scrupuleuse sur cet article peut etre prise
en defaut, car certains insectes co=e les punaises,
coquerelles, poux, voyagent aisement et savent s'introduire subrepticement dans les logis les rnieux tenus.
Toutefois, aucun de ces parasites ne saurait resister a
des soins intelligents et constants.
Perseverance et tenacite sont indispensables dans
la lutte contre les insectes de l'habitation. Certains
moyens de destruction, peu nombreux et d'application
delicate, possedent une puissance exterminatrice quasi
parfaite, mais la plupart des insecticides que tout Ie
monde peut utiliser sans danger co=e sans ennui
perdent vite de leur toxicite et ne tuent pour ainsi
parler " qu'en detail". Des applications repetees
compensent ces defauts apparents sans inco=oder
Ie moins du monde les hotes de la maison.
1(10
I NSECTES NUISIBLES DU QUEBEC
Vne experience de plusieurs annees nous enseigne
qu'en cette matiere les perseverants arrivent toujours
au succes. Souvent it a fallu une guerre acharnee de
deux mois contre ces ennemis si difficites it atteindre,
que sont les cafards, avant de pouvoir affirmer qu'il
n'en restait plus un seul representant vivant. Il est
donc parfaitement inutile de pretendre pouvoir debarrasser une maison de certains insectes nuisibles d' nn
coup, it moins d'avoir recours au gaz cyanhydrique.
Ce dernier moyen est generalement infaillible
(quoiqu'il n'affecte pas toujours les amfs) ; il est Ie
plus efficace it la fois et Ie plus pratique contre quelques
parasites qui resistent a tous les autres traitements.
Tou tefois, son emploi n'est pas generalise it cause de
sa haute toxicite. En effet , ce gaz peut asphyxier
non seul ement les betes qui se gltent dans les maisons,
mais aussi bien les personnes qui Ie respirent. Si nous
Ie mentionnons ici, c'est precisement pour faire connaitre a u public qu 'il n'y a pas de cas desesperes et
que, si les autres methodes d'extermination n'ont donne
que de piet.res resultats, on peut toujours avoir recours,
en dernier ressort, a ce gaz puissant et ilTesistible.
Du reste, it se trouve main tenant un peu partout
des personnes (medecins, hygienistes, pharmaciens,
natm alistes, biologistes, cbirnistes) capables de manipuler cet engin de mort sans danger pour qui que ce soit.
Dans les villes de quelque importance fonctionne un
bureau d'hygiime dont les inspecteurs pratiquent couramment la desinfection des maisons parasitees.
Ces remarques generales nous pre parent a passer
en revue les insectes nuisibles, ennuyeux ou dangereux
qui ont pris l'habitude de Vlvre en compagnie rip.
I'homme.
MA/SONS
161
LES PARASITES DE L'HOMME
Les insectes qui s'attaquent directement a l'homme
ou constituent un danger poW' sa vie sont: les punaises,
les mouches, les POlLX et les maringouins.
PUNAISE
Cimex leclularius L.
On croit a tort que la presence do punaises dans
une maison est un in dice non equivoque de malproprete; c'est une grosse erreur, car les punaises peuvent
penetrer et s'installer par accident dans les maisons les
mieux tenues. Elles voyagent sur les habits du riche
oo=e sur ceux du pauvre ; on les yoit partout en chernin de fer, en tramway, dans les
gares, les grands hoteLs, les restaurants, etc. A vrai dire, cet
insecte n'a aucune preference
poW' les logements insalubres ;
une seule condition sufEt a sa
sW'Vivance, c'est de trouver du
sang pour se noun·ir.
F;gure 86. Punaise des
L'adulte est un insecte rou!its (grossie).
ge-brun, au corps apiati, particularite qui lui permet de circuler dans lesfentes des parquets, deslits, etc. La taille est
variable; certains adultes parvenus aleur parfaitdeveloppement mesurent un huitieme de pouce alors que
d'autres atteignent un tiers de pouce de longueur. Comme tous les Hemipteres, cet insecte est pourvu d'un bec
court et fort, capable de percer I'epiderme de I'ho=e.
Parasite d'habitudes nocturnes, la punaise se cache Ie
12
16£
INSECTES NUISIBLES DU QUJlJBEC
jour dans les fissures des planchers, derriere les papierstentures ou dans les meubles. Comme les adultes se
nourrissent uniquement de sang, ils quittent leur retraite pendant la nuit, avertis par leur instinct, escaladent les !its et se gorgent de sang it meme Ie dormeur
sans defiance. L'introduction du bec dans l'epiderme
laisse une douleur aigue, cuisante.
La femelle depose ses mufs aux endroits 011 elle se
blottit et ils eclosent apres une periode de longueur fort
variable, selon la temperature. Les jeunes punaises
deviennent adultes au bout de trois mois et, comme ces
derniers , se nourrissent de sang. La persistance des
punaises dans une maison inhabitee pendant plusieurs
mois s'explique par leur frugalite incroyable: elles
peuvent jellner totalement pendant six mois.
Moyen. de lutte
Quatre categories de moyens de destruction offrent
un choix assez vaste et une efficacite variable selon la
nature meme de I'ingredient utilise et Ie degre de tenacite que I'on met dans la lutte.
a) Les liquides, benzine, gazoline, petrole, eau
bouillante verses it I'etat pur sur les nids de punaises
tuent bon nombre des occupants.
On emplo~e aussi avec succes certaines huiles insecticides, qui viennent de faire leur apparition dans Ie
commerce, et que l'on applique sans aucun inconvenient it l'aide d'un petit vaporisateur. C'est une
methode fort commode et qui a I'avantage de faire
penetrer un peu partout Ie liquide insecticide. (Noms
de commerce de ces produits : "Flit ", "Flytox ",
"Tanglefoot ", etc.),
MAISONS
1811
b) Les poisons : Ie plus efficace est Ie bichlorure
de mercure (sublim~ corrosif) que I'on peut utiliser en
dissolution dans l'eau, sous forme de poudre, ou d'apres
la formule suivante :
Bichlorure de mercure ..
Camphre pu!verise ..
Alcoo! .. 90 degres .. ..
Essence de terebenthine .... .
5
12
700
25
gr.
gr.
gr.
gr.
N. B. N'ajouter l'essence qu'apres dissolution des
autres ingredients dans l'alcool. Cette preparation
s'applique avec un pinceau dans les fentes des meubles,
les fissures des lits et autres endroits oil on soupgonne
la pr~sence des punaises.
c) La chaleur: une cbambre bermetiquement fermee est surcbauffee de telle sorte que la temperature
atteigne de 125 a 150 degres F. ; maintenir cette cbaleur pendant 4 ou 6 beures et les punaises succombent.
d) Le gaz : les fumees sulfureuses produites par la
combustion du soufre ou Ie gaz qui se degage soit du
bisulfure de carbone ou de l'acide cyanbydrique. A
la fin de cette etude on trouvera un cbapitre special
consacre aux fumigations oil tous les d~tails de procedure sont c1airement expJiques.
PUCE
Pulex irrif.ans L., etc.
Plusieurs especes de puces se rencontrent dans les
maisons ; la puce de l'bomme (Pulex irritans L .) , ]a
puce du chien (Ctenocephalus canis Curtis) , qui est generalement la plus commune, et la puce du cbat (C. felis
C.) . Toutes sont fort ennuyeuses par les piqfues
INSECTES NUISIBLES DU QUEBEC
repeMes qu'eiles pratiquent sur les personnes; eiles
sont parfois assez nombreuses dans les residences pour
en rendre Ie sejour insupportable.
La puce est un etre minuscule, depourvu d'ailes,
mum par contre de longues et fortes pattes qui lui permettent d'executer des bonds prodigieux. Le corps
est com prime lateralement et garni d'epines projetant
vers I'arriere, ce qui lui permet de glisser aisement
entre les doigts qui la saisissent. La plupart des puces
vivent en parasites sur
les animalL,[ domestiques
(chats, chiens, oiseaux,
rats, souris) qui les COIDmuniquent a l'homme.
Les <Eufs sont depoFigure 87. Puce commune (grossie). ses sur I'animal sur lequel
glte la femelle; plusieurs
tombent parterre a l'endroit OU chiens et chats se
couchent (tapis, sofas, fentes des parquets, coussins, etc.). La larve ecl6t au bout de 2 a 12 jours,
selon que les conditions de milieu sout favor abIes ou
defavorables; c'est un petit vel' poilu qui se nourrit
de dechets quelconques et n'inco=ode personne.
Apres une ou plusieurs semaines de vie larvaire,
l'insecte se tisse une enveloppe dans laqueile il vit
environ une semaine avant la transformation finale
en adulte. La puce qui sort de ce cocon ne se nourrit que de sang et tyrannise les b6tes de Ia maison. Sa
piq\ire laisse une tres vive sensation de bn1lure. Eile se
deplace en sautant; un entomologiste curieux a calcule
qu'une puce peut faire unsaut en hauteur de 7U pouces!
Les puces connaissent des periodes d'abondance,
eM et automlle, et des periodes de depression, hiver et
AlAlSONS
185
printemps. L'hurnidite favorise leur multiplication
et les etes pluvieux sont d'ordinaire "forts en puces".
Dans beaucoup de maisons la cave est Ie foyer de propagation des parasites, parce que Iii. Iogent souvent Ies
animaux domestiques. On a remarque que les puces
ont une preference prononcee pour les caves de sable.
Les puces sont les agents de dissemination de Ia peste
bubonique.
Moyens de lutte
La connaissance des mrew's des puces suggere
plusieurs methodes d'extermination tant directes qu 'indirectes ; voici les principales :
a) En debarrasser les animaux domestiques. A
cette fin baigner Ies chiens smtout dans une solution
de creoline a 3 pour cent , pendant 5 ii. 10 minutes, ou
les laver au savon phenique (carbolique) ; l'avantage
est double, ces substances tuent les puces et cicatrisent
les blessw·es.
Pour les chats, animalL\: ii. peau tendre, une solution
de 2 pour cent est suffisante ; la poudre de pyrethre
ou de naphtaline introduite a plusieurs reprises dans
la fourrure de ces betes donne aussi de bons resultats
et n'irrite pas la peau.
b) Les prendre au piege. Le plus simple, et non
Ie moins original nous est fourni par Ie papier collant
utilise c~ntre les mouches et que l'on distribue a
proximite des endroits frequentes par les puces. Cellesci sont attirees par les couleurs claires ; eJles sautent
sur Ie papier et restent emprisonnees dans la couche
visqueuse qui Ie recouvre.
166
INSECTES NUISIBLES DU QUEBEC
c) Tuer les larves et les r:cufs. Nons avons vu que
les larves vivent sons les tapis, dans les fentes des
planchers et aux endroits oil logent chiens et chats.
Enlever les tapis, les balayer avec soin et brftler les
balayures, car eIles contiennent des ceufs et des larves.
Avant de les remettre en place apres battage, garnir
Ie plancher de poudre de pyrethre ou de petits cristaux
de naphtaline. On procedera de meme pour les autres
bercealL'c des puces.
d) Exterminer les rats, grands fournisseurs de
puces, au moyen de pieges mecaniques, de poisons, etc.
Traitement des piqures
La salive que laisse la puce dans la peau au moment ou elle suce Ie sang determine un gonflement des
tissns et une douleur caracteristique fort incommodante. Certains individns dotes d'une grande sensibilite et piques plusieurs fois dans la meme region
souffrent beaucoup. Sionse gratte,l'enflure augmente
et est suivie d'ulceration. Les medicaments qui suivent ont pour effet d'attenuer la douleur.
Solution d'acide phenique (carbolique) a 3%
dans J'eau.
Vaseline (pMniquee).
Menthol ou camphre.
La teinture d'iode enleve I'irritation, mais on doit
eviter d'en badigeonner les personnes afilig6es d'eczema.
ou la peau tendre des jeunes enfall.ts, eela pourrait
faire plus de mal que de bien et provoquer des boursouflures.
MAISONS
167
MOUCHES
~l1U8ca
domcstica L., et autres
De tous les insectes qui se rencontrent dans les
habitations, les plus repandus, les plus familiers, les
plus dangereux sont sans contredit les mouches. Non
seulement leurs legions sans cesse renouvelees incommodent les habitants des villes et des campagnes, mais
elles les exposent aux plus terribles maiadies. II est
aujourd'hui scientifiquement etabli que la mouche
domestique est Ie vehicule des germes de diverses maladies contagieuses, germes qui adherent aux poils
dont son corps est revetu, germes qui se comptent parfois par millions sur un meme insecte.
Quelles sont ces redoutables maladies transmises par I'intermediaire
des mouches? Jusqu'li present, la liste
Figure 58. Moucomprend la fievre typholde, la diarrhee tbe dee maisons.
infantile, la tubercuLose, la septicemie, De gauche il droite; Chrysalide. larI'anthrax, Ie trachome (maladie de La ve, adulte.
vue). Du fait de ses habitudes, la
mouche est eminemment apte it recoLter, puis Ii transporter les germes de ces fleaux. Ainsi, cette espece
natt dans les dechets, fumiers , ordures ; elle y passe
sa vie larvaire ; elle y retourne pour y deposer ses
<Eufs. Au cours de frequentes visites les pattes et Ie
corps de l'insecte se chargent des microbes qui foisonnent en pareil milieu; quelques instants plus tard,
et sans transition presque, la mouche ainsi souillee va
secouer ces saletes, ces microbes sur les aliments que
consommeront tout Ii I'heure les membres de la famille.
Les plus exposes au danger de contamination sont
les petits etres sans defense qui vagissent dans leurs
108
/NSECTES NU/SIBLES DU QUEBEC
berceaux. Ceux-Ia ne se nourrissent que de lait, mais
par suite de la negligence, malheureusement trop frequente, des parents, trop sou vent cette nourriture est
infectee par les mouches qui y nagent en liberte.
Qu'une mouche portant des germes de typholde tombe
dans un recipient contenant du lait, on s'empresse de
repecher l'insecte indiscret, mais les microbes restes
nombreux dans Ie li quide sont absorbes par les enfants
avec grandes cha.nces de se multiplier dans leur orgamsme et de determiner une fi!nrre fata.le.
La moucbe domestique est trop connue pour qu'il
soit necessaire d'en donner ici une description detaillee.
A premiere vue, on se rend compte que c'est un insecte
a deux ailes et dont Ie corps, apel',u il. travers Ie verre
grossissant d'une loupe, est densement pubescent.
Notons, en passant, qu'il se trouve toujours dans une
maison plusieurs especes de moucbes, 111usca domestica
L ., L~,cilia cresar L., Fannia canicularis L. , qui sont
propl'ement domestiques ; on y voit, en outre, des
moucbes piquantes venant de l'etable voisine (Stomoxys calcitrans L ., Muscina stabu.lan.s Fall.), et parfois aussi la petite moucbe des fruits (Drosophila
am.pelophila Loew.) attiree par. des fruits en decomposition . Toutes ces especes, ou a peu pres, participent des memes mreurs et nous exposent aux memes
dangers.
La femelle pond dans les fumiers frais, les dechets
de cuisine, les excrements animaux ou hurnains, les
gadoues, avec preference pour les matieres bumides et
en fermentation. Chaque mouehe femelle pond de
120 a 150 reufs en une fois. Si Ie temps est cbaud, les
larves au asticots, blanes et de forme cylindrique, eelosent au bout de 24 heures. A vee les ebaleurs extremes
M.HSONS
169
de nos etes, ces larves se developpent en cinq jours ;
elles se transforment ensuite en adultes dans une sorte
de cylindre brun fonce OU elles passent trois jours de
Jethargie ou davantage. L'insecte devenu adulte brise
cette enveloppe, seche ses ailes et prend son essor.
Tous les dix ou douze iours llle nouvelle generation
apparait ; a la fin de l'ete la progeniture d 'une seule
paire de moucbes atteint Ie cbiffre phenomenal de trois
sextillions. L'automn e venu, ne subsistent plus que
quelques individus qui bivernent accidentellement
et perpetuent l'espece au printemps suivant.
Ne l'oublions pas! Les vilJes et les villages propres, c'est-a-dire debarrasses des fumiers , dechets
vegetaux, malpropretes, n'hebergent que de rares
mouches. Au contraire, un seul tas de fumier laisse
a decouvert suffit a la propagation de milliards de
moucbes capables d'infester tout un quartier. C'est
la qu'est la source du mal ; c'est done de ce cote que
la lutte doit porter.
Moyen. de lutte
Le moyen Ie plus simple et Ie plus sUr de controler
Ie fleau des mouebes consiste a empecher leur multiplication, a faire disparaitre les foyers ou elles se propagent. Les mesures que nOlIS conseillons ci-apres sont
a la fois preventives et curatives et en les appliquant
partout et avec perseverance, Ie fleau des mouches sera
tOt reduit a un factenr insignifiant, ainsi que I'enseigne
I'experience de plnsiew'S villes.
a) TraiiR:ment des fumiers.
Dans toute region habitee on ne devrait jamais
laisser des amas de fumier, de dechets de matieres
170
INS ECTES NUISIBLES DU QUEBEC
organiques it proximite des habitations, puisque ce sont
les berceaux preferes des mouches.
Dans les villes, chaque etable, chaque ecurie doit
etre munie d'une bolte a fumier fermant hermeti-
quement et communiquant avec l'interieur par une
Cette borte
doit etl'e videe toutes les semaines et son contenu 00porte pleine ou en treillis metallique.
MAISONS
171
tribue dans les champs a au moins un demi mille des
maisollS.
Dans les campagnes, on peut mettre a profit
l'horreur de ces insectes pour ce qui est sec, car les
larves ne vivront qu'en milieu humide. Dans ce but,
on construit a proximite de l'etable une plate-forme a
Figure 90. Endroit ideal pour Is multiplication des mouches de maison et
cause du fMau des mouches dam notre pays.
(D'&.pres Gibson et TWinD).
claire-voie au-dessus d'un reservoir a purin. Le fumier
est chaque jour depose sur la plate-forme i les liquides
s'egouttent rapidement vers la fosse et ainsi se conservent tous les elements fertilisants des engrais de ferme.
Si des larves eclosent dans Ie fumier elles manquent
d'humidite, descendent vers Ie fond et tombent dans
172
INS ECTES NU I SIBLES D U QUEBEC
Ie purin OU eiles se noient. Chaque semaine on transporte ce fumier dans les champs OU il est immediatement epandu.
Potu" tou.s les autres cas aU, le fumier s'accumule Ii
l'air li bre et sans systeme d'egouttement, il faut l'arroser
liberalement deux fois la semaine, soit avec du chlorure
de chaux, soit avec une emulsion de petrole (1 dans 10),
Le borax melange au fumier tue beau coup de larves ;
on l'emploie it la dose de .)Ai livre par 8 minots, puis on
arrose a l'eau pour que la poudre penetre it I'interieur
de la masse.
Si l'on conserve les fumiers en amas considerables,
ceux-ci doivent etre place a au moins un quart de
mille des habitations,
b) Traitement des dechets ,
Les mouches pondent facilement dans les dechets
de cuisine qui se decomposent. La plus elementaire proprete nous co= ande de ne pas jeter ces dechets autour des maisons. D est de necessite absolue de les
placer dans des chaudieres it fermeture hermetique,
puis, de les brUler ou de les enfouir dans la terre. Ne
jamais les laissel' 11 l'air libre, car les mouches s'y instaileront 11 loisir. Au besoin, les traiter au borax ou
au chlorure de chalL"\: tel que specifie au paragraphe
precedent.
c) Dans les maisons.
Si tous les habitants d'une meme ville ou d'un
meme village mettent en pratique les precautions que
nous venons d'indiquer, bien peu de mouches penetreront dans les maisons ; mais il s' ecoulera encore quelques annees avan~ que cette habitude devienne .gene-
MMSONS
173
rale. En attendant, quelques palliatifs seront utiles
pour empecher les mouches d'envahir les demeures ou
pour les eJ..-terminer :
- Garnir portes et fenetres de treillis metallique
ou de coton moustiquaire.
- Par tous les moyens defendre aux mouches l'acces du garde-manger.
- CouvriI' les aliments, Ie lait surtout, de coton
a fromage ou de cages metalliques comme il s'en trouve
chez les quincailliel's.
- Se servir des poisons a mouches, des papiers
collants que vendent tous les mal'chands ou vaporiser
des huiles it mouches (Flit, Flytox, etc.).
- Recouvrir de mousseline, ou autre tissu a
larges mailles, les berceaux; proteger au moins la
figure des nourrissons.
- N e pas toIerer une seule mouche dans les chambres des malades, surtout s'il s'agit de maladies contagieuses.
- N ettoyer frequemment les crachoirs a cause du
danger de la tuberculose -clont les mouches vehiculent
les germes.
- ChasseI' les mouches en procedant ainsi : baisser
les stores (toiles), ouvrir la porte exterieure et br(t!er
de la poudre de pyrethre au-dessus d'une lampe ou
faiI'e evaporer sur surface chau1lee une cuiller8e a the
d'acide phenique (carbolique).
- Employer la formaline a titre d'insecticide,
comme suit: melanger deux cuiller8es a soupe de formaline avec une chopine d'eau et de lait a parties
egales. Verser un peu de cette mixture dans une
assiette plate au milieu de laquelle on place un morceau de pain. Les mouches viennent s'y abreuver
1 ~4
INSECTES NUISIBLES DU QU1!:BEC
et ciles s'empoisonnent. Balayer et jeter au feu les
mouches mortes.
- Les autorites municipales vraiment soucieuses
de la sante publique ne sauraient trop s'occuper de
cette importante question. Eiles devraient Iegiferer
pour faire dispara!tre les sources d'infection et maintenir severement la proprete des rues, cours, ecuries,
vacheries, etc. Toute somme depensee a cette fin contribue a assurer Ie bien-etre de la population en ameliorant les conditions de vie, en eloign ant Ie danger des
maladies contagieuses. On ne doit donc rien negliger
en ce sens et se montrer genereux dans l'octroi des
argents necessaires Ii l'enseignement et a I'application
de l'hygiene.
POUX
Pediculis capitis De Geer et Butres
Ces parasites vivent sur l'homme et les animaux et
se communiquent aisement d'un sujet a l'autre. Les
enfants qui jouent avec des camarades contamines
sont exposes a ce danger.
Chez I'homme plusieurs especes se rencontrent
qui n' ont pas entre eiles de differences bien prononcees,
si ce n'est dans la forme plus ou moins ramassee du
corps, selon la .region parasitee. Les plus communes
sont: Ie pou de tete (Pediculus capitis De Geer), les
poux de corps (Pediculus vestimenti Leach) et (Phthirius
pubis Leach).
L'insecte est de taille mediocre et depourvu d'ailes
qui seraient du reste inutiles dans Ie milieu ou il vito
n est muni d'un bec pour Slicer et de pattes Bolides
terminees par de fortes pinces qui lui permetten~ de se
MAISONS
175
fixer a la base des poils. L'espece la plus co=une
habite la region capillaire de la tete, perce l'epiderme
a la base des cheveux et se nourrit de sang.
Les <Eufs sont colles aux cheveux et y adherent
etroitement ; c'est ce qu'on appelle vulgairement des
" lentes ". lis eclosent six jours apres la ponte et
donnent des adultes en trois semaines. On en peut
prendre un peu partout en voyageant et un seul accident de ce genre suffit parfois poW" contaminer en peu
de temps toutes les personnes qui habitent sous un
meme toit.
Moyen. de lutte
Le plus sage est encore de prevenir : par une proprete meticuleuse des vetements et du corps, par une
surveillance toujours en eveil pendant les voyages,
par les soins attentifs dont on entourera les enfants qui
ne choisissent pas toujours cOl;rune il convient leurs
camarades de jeux.
Pour detruirelespouxdetete: laver,
peigner, puis appliquer une po=ade
a base de vaseline qui etouffe les parasites en obstruant leurs voies respiratoires. Renouveler 1'application jusqu'a extermination complete.
Pour detruire les poux de corps:
Figure 91. Pou
espece principalement abondante dans de ~te, t .... grosai.
les camps militaires et partout OU regnent des conditions identiques. Le parasite loge
dans les coutures des vetements et y depose ses
<Eufs. Appliquer une po=ade mercurielle (onguent
gris), de l'huile camphree ou de l'eau de Cologne.
Faire bouillir les vetements infestes ; changer sou vent
176
INSECTES NU IS IBLES DU QUEBEC
de vetements. Qu'on soit sur ses gardes! Au bout
de 40 jours une seule fem elle peut compter 4,160 descendants aussi proli.fiques qu'elle-meme. Cette espece
transporte la fievre typhoYde. II faut parfois avoir
recours aux onguents mercuri.els ou onguents sulfureux,
suivis de bains chauds 24 heures plus tard.
MARINGOUINS
Culex pipim. L. et autre. moustique.
Ces hotes incommodes qui repondent au nom de
" maringouins " infestent litteralement maintes campagnes et gatent Ie charme de plusieW's villegiatures.
Les regions marecageuses sont tres pl'opices au developpement de ces dipteres.
Le maringouin est un insecte d'apparence frtlle,
muni de longues pattes et d'ailes sonores. Les reufs
sont deposes dans I'eau, ou, pour Ie moins, dans une
substance hurnide. Les larves vivent exclusivement
dans l'eau stagnante : marecages, ornieres, reservoirs
d'eau de pluie, recipients quelconques ou s'accurnule
un peu d'eau ; elies viennent respirer it la surface en
tournant sur elles-memes, d'ou Ie nom de " culbuton "
que Ie peuple leur applique. Leur nourriture est faite
de matieres organiques diverses. L'adulte parait une
semaine plus tard et alors la femelie se nourrit de sang
en perc;ant la peau de ses victirnes de son bec acere.
Cette espece hiverne sous forme d'insecte parfait.
Moyen. de lutte
a) Decouvrir tout d'abord les foyers de multiplication et les elirniner par Ie remplissage, l'irri.gation,
Ie nivellement, Ie drainage, etc.
ftfAISONS
177
b) Recouvrir d'huile (petrole brut generalement)
les endroits qu'on ne peut drainer ou que l'on veut
traiter sans retard. U ne mince pellicule de petrole
a la surface de l'eau empeche les larves de venir respirer et les fait mourir par milliers en tres peu de temps.
Grll.ce a ces methodes des pays entiers ont reussi a se
debarrasser du fleau qui tyrannisait les populations.
c) Pour circuler sans inconvenients dans les bois,
se protegeI' la tete avec les filets specialement fabriques
a ;cette fin ; comme c'est un article encombrant, il est
preferable d'avoir recours aux huiles a moustiques dont
on s'enduit les mains, Ie cou et Ie visage. On en trouve
dans Ie co=erce qui donnent de bons resultats. Par
ailleurs, les preparations dont nous don nons ici la
composition sont fort utiles.
Formule I-Goudl'on vegetal.....
Hulle de ricin .
Huile de pennyroyal (hedeoma)..
Faites mijoter sur feu doux pour
mement les 3 elements.
Formule 2-Huile de citronelle ...
Alcool camphre . .. " .
Huile de cedre ..
Preparation facile ,
3 oz.
2 oz.
1 oz.
lUtHer inti·
1 oz.
1 oz.
Y2
tr~s
oz.
reCOffilllandable
et
efficace.
Formule 3-Huile
Acide
Huile
Huile
d'eucalyptus . ....
ph6nique liquide
de citronelle ...
de ricin ..
Formule 4-Huile d 'olive ..
Citronelle. ..
.............. ...... .. .
Hulle de pennyroyaL .. .
Huilo do cedre . ..
Alcool cam phre ...... ... .
2
4
2
3
oz.
gouttos.
oz.
oz.
3 oz.
3 oz.
Y2 oz.
Y2 oz.
Y2 oz.
178
I.YS ECT ES NU l S IBLES DU QUB BEC
Toutes les peam: ne sont pas egalement sensibles
et clJ es reagissent differe=ent, vis-ii-vis ces preparations. Apres quelques essais on se rend compte que
l'une ou l'autre de ces formules donnera Ie maximum
de protection et Ie minimum d 'irritation de la peau.
Pour chasser les moustiques d 'une tente ou d'un
camp , on conseille de faire bruler de la poudre de
pyreth re sm' une plaque de tole. Les builes insecticides du commerce (" Flit ", " Fl ytox ", " Tanglefoot " , etc. ) vaporisees dans les tentes ou camps que
I'on tient fermes pendant 20 ou 30 minutes sont tres
efficaces contre t.Olltes les SOltes de mOllstiques.
LES PARASITES DES DENREES
ALIMENT AIRES
Les insect.es qui s'attaqllent alL" denrees alimentaires eto que l'on deCOllVre assez freque=ent dans
les rna-isons sont les blattes, Ie tenebrion meunier, les
pyrales de la brine, Ie derrneste du lard, la mouche
de III ,·-innde et les fow·mis.
BLATTE
Ectobia germanica L,
Les blattes, (coquerelJes, cafards oli eancrelats),
causent dans les pays tropicaux de terribles ravages.
Certes, elJes ne sont pas inconnues sous notre climat ;
les constructions contigues des vilJes, aux murs disjoints, favorisent leur developpernent en leur fournissant les refuges chauds' et obscurs qu 'elles affectionnent, tOllt en lew- procumnt la facilite de changer
presternent de locallorsqu'on leur fait la guerre. Les
M.4ISONS
179
dommages reels qu'elles peuvent causer sont en somme
negligeables ; mais leur habitude de frequenter les
aliments et de laisser sur leur passage une odeur caracteristique suffit a les classer au nombre des hOtes
repugnants et indesirables.
Retablissons les faits. On peut
rencontrer les coquerelles dans les 10calix les pIllS propres, mais elles fourmilJent volontiers dans les logis maJpropres parce que la personne ne les
incommode d'drdinaire. Quant a 1'0dellr que seme Ie cafard au cours de ses
incursions, il faut ilistinguer entre la
coquerelle ou blatte germaruque, la
plus largement repandue dans la proPigure 9£. Covince de Quebec, et la blatte americaine querelle
commune,
qui ne se rencontre que par accident. adulte.
La premiere degage tres peu d' odeur
alors que la seconde sent fort mauvais. Peu importe
l'espece a laquelle elles appartiennent, ces visiteuses
incessantes des garde-manger doivent etre l'objet
d'une guerre sans merci.
L'espece la plus commune, Ectobia germanica, L _
mesure de 72 a %:; de pouee de longueur ; Ie corps est,
aplati et de couleur jaune-brun. La blatte orientale,
Blatta orientalis Fol. est beau coup plus rare et de plus
forte taille (%:; a 1 pouce de longueur) et de couleur
noiratre. Quelques specimens d'une autre espece,
Periplaneta americana L. se montrent parfois dans Ie sud
de la province; en grosseur elle depasse les deux autres
especes (1~ a I%:; pouce) et est de couleur brun fonce.
Toutes trois vivent a l'obscurite et a la chaleur.
Le voisin age des cheminees et des poeles, les entre-
180
[ ,V SECTES I,U[SIBLES DU QUEBEC
planchers, dessous de tapis et linoleums, Ie dos des
plinthes leur conviennent parfaitement. D'habitudes
nocturnes, elles ne sortent que la nuit et envahissent
vivement les armoires, eviers, garde-manger, etc.
Elles se deplacent avec rapidite, courent, sautent, mais
ne volent presque jamais en depit de leurs ailes bien
formees. Les ceufs, au nombre d'une trentaine, sont
enfermes dans un sac cylindrique et brun que la femelle ne laisse choir qu'a la veille de leur eclosion.
Les petites coquerelles qui en sortent sont tres actives
et rapides a la course; Ie corps est alors noir et blanc.
Elles muent plusieurs fois avant d'avoir des ailes et
deviennent ariliites au bout de trois mois. Les blattes
ne se multiplient donc pas aussi vite qu'on Ie croit et
c'est bien a tort que Ie peuple assimile leur fecondite a
celle des pOUX ou des mOllcbes.
MoyenB de destruction
C'est ici Ie lieu de repeter que la lutte c~ntre les
cafards est une affaire de perseverance et de longue
baleine. On ne reussit a s'en dMaire qu'apres avoir
utilise bon nombre de fois l'insecticide choisi. N ous
pouvons cependant affirmer que si une persoune applique deux fois la semaine et pendant un mois de bonnes
poudres insectipides aux endroits voulus, les blattes
seront exterminees ou dispara!tront pour de bon.
Suit la liste des remedes dont nous reco=andons
l'emploi.
a) Pyrethre. - Poudre jaune et de forte odeur a
distribuer avec un souffiet dans les fentes, fissures,
craques, refuges, etc. Elle stupe fie et engourdit les
blattes ; ses emanations les obligent a quitter , leurs
ltIAISONS
lSI
retraites, ce qui pel'met d'en tuer plusieurs apres cbaque
application. Repeter la dose 2 ou 3 fois la semaine
car la poudre perd son efficacite apres 24 beures d'exposition It 1'air.
b) Borax. - Poudre blanche que l'on applique
de meme fac;on et qui tue par absorption. Coute peu
et donne de bons resultats.
c) Fluorure de sodium. - Excellente preparation
qui se presente sous forme de poudre blanche et que
1'on applique pure ou en melange avec de la farine.
C'est un poison que I'on ne doit pas mettre It proximite
des aliments; il est sans inconvenient pour les personnes si on Ie distribue autour des cheminees, eviers,
sur les planchers et les murs. Le fluorure de sodium
empoisonne rapidement les blattes qui en mangent.
d) Les builes It moustiques du commerce vaporisees regulierement dans les cachettes des blattes
finissent par en avoir raison.
e) Fumigation. - Lorsque ces remooes ne donnent pas, par impossible, les resultats attendus, il faut
proceder It la fumigation soit d'une piece soit de tolite
une maison. On procedera de la maniere decrite au
cbapitre des fumigations. Dne fumigation It J'acide
cyanhydrique a raison de n'importe quelle armee de
cafards.
MEUNIER
Tenebrio moli to1' L .
Le " gros verde la farine " est la larve d 'un coJeoptere brun fonce meSUl'ant ;li de pouce de longueur ;
Ie corps est un peu apJati. n s'attaque It toutes sortes
de farines et de produits des cereales.
IS!
INSEC1'ES NUISIBLES DU QUJl:BEC
Les ceufs sont deposes dans la farine ou Ie gruau.
La larve cylindrique, longue et mince, de couleu!"
jaune luisant, atteint jusqu'a un pouce de longueur.
Son developpement complet se fait en trois mois. L'adulte voyage au printemps et c'est alors qu'on Ie surprend dans les maisons qu'il veut envahir.
Moyena de destruc tion
a) Veiller a ce que l'epicie!" ne fournisse que des
produits non infectes.
b) Conserver les farines dans des recipients qui
ferment hermetiquement et qu'on lavera avant de les
remplir a nouveau (pour tuer les ceufs du meunier s'il
y a lieu).
c) Exposer les recipients infestes a une forte chaleur (120 a 125 degres F .) pendant 6 heures.
d) Avant d 'utiliser les farines envahies par les
larves du meunier les passer au tamis et bruler les residus qui contiennent generalement des larves et des
ceufs.
e) Dansleseasepidemiquesfumiger (voir chap. XJ).
C'est Ie procede en honneur dans les meuneries et minoteries ou cet insecte se developpe principalement.
Partant de ces entrepots infestes, il subit une serie d~
manutentions avant d'aboutir dans nos maisons.
PYRALE DE LA FARIN"E
Pyra17·s .farina!?:. L .
On designe sous ce nom de pyrale de lao farine
l'espece Pyralis farinalis et quelques autres dont les
larves vivent dans les farines et constituent u"n veri-
M.4TSON S
183
table fleau des meuneries. Toutes appartienn ent au
groupe des microlepidopteres ou papiUons de petite
taiUe. Farines, gruaux en paquets sceUes sont parfois
fort trompeurs ; ces produits sont quelquefois vend us
au consommateur dans un etat deplorable. Comme
les larves tissent des toiles ou des tubes avec la soie
qu'eUes secretent et que, d'autre part, eUes sont generalement nombrellses, toute la masse fari..neuse se trouve
emprisonnee dans ces filets et Ie produit est i..nutili~able.
Les amfs sont pond us dans la farine libre ou mise
en sacs de jute. Les larves blanch:itres, au dos parseme de points noirs, mesurent Y2 pouce et se developpent pendant 40 jours. C'est la periode pendant laqueUe la farine , qui leur sert de nourriture. s'entremiHe
d'un reseau de fils inextricable. L'adulte est un petit
papillon grisatre -de 7/ s de pouce.
Moyens de destruction
Proprete, soin des produits, recipients fermes ,
exposition a la chaleur Oll fumigation comme daIL~ Ie
cas du meunier.
DERMESTE DU LARD
Dermestes la.Tria ri 11.8 L.
Parasite du lard, des graisses, saindoux, suifs,
laisses sans protection dans des armoires mal fermees,
surchauffees, sans aeration. Ces conditions reunies
favorisent la multiplication des dermestes.
L'adulte est illl petit coleoptere grisfttre, long de
Y2 pouce, appele par quelques-UllS " petit castor".
On Ie voit vol tiger dans les maisons au commencement
184
INSECTES NUISIBLES DU QUEBEC
de l'ete, epoque de ses migrations, et se poser sur les
rideaux et sur les carreaux des fenetres. La femelle
pond dans les matieres grasses i les larves brunatres,
velues, tnls actives, devorent les viandes, jambons, fromages, graisses, peam: et se creusent des galeries dans
ces substances i elles subissent plusieurs mues avant
de se transformer en insectes parfaits. Dne seule
generation par annee.
Moyens de destruction
a) Entretenir Ie garde-manger dans un Hat de
proprete parfaite i Y maintenir la fraicheur et une bon-
ne aeration (Ie carreau qui pennet I'arrivee de I'air
doit etre mlUli d'un moustiquaire).
h) YIettre en recipient fenne ou envelopper de
papier paraffine les matieres grasses, jambons et bacons.
c) Prendre au piege les adultes sous une tranche
de jambon disposee it plat sur une tablette i les dermestes viennent se blottir en nombre sous ce plat da
choix et de si facile acces. Tous les deux ou trois
jours, soulever Ie piege et tuer les insectes qui y sont
rassem bIes.
MOUCHE DE LA VIANDE
Ca.lli phora vomitQ1'ia L.
Avec d'autres especes de mouches celle-ci est
attiree par les viandes avancees et y pond ses reufs.
C'est une grosse mouche noire it abdomen bleu
roetallique i la femelle pond dans les viandes et sur
les animaux morts. Chaque femelle peut pondre, de
400 a 600 reufs·qui eclosent en peu de temps. En moins
MAISUNS
185
d'un mois l'insecte passe par tous les stades de son
developpemen t. La larve ou ver vit dans la viande et
la rend impropre it la conso=ation. La mouche
bleue prefere les viandes avancees et degageant une
forte odeur. II semble que son role consiste it hater
la decomposition des matieres organiques, mais ce
n'est pas it I'avantage de la menagere econome.
Moyena de destruction
On doit disposer d'armoires it provisions et de
garde-manger it l'epreuve des mouches et couvrir les
viandes. II faut egalement eviter de laisser des aliments vieillir et se corrompre, puisque I'odeur qui s'en
degage attire puissamment les mouches.
FOURMIS
III onomorium. pharaonis L. ct aut.res
Ces insectes s'introduisent parfois dans les maisons
et frequentent les cuisines, armoires, garde-manger.
Leur presence ennuie considerablement les menageres
qui eprouvent beaucoup de difficulte it les chasser.
Toute colonie de fourmis comprend des ouvrieres
neutres, des males et des femelles ailees , des femelles
sans ailes et une reine. La reine pond d'enormes
quantites d'mufs blanchatres que gardent jalousement
les ouvrieres. Ces dernieres sont aussi chargees de
nourrir les larves. Les pupes sont blanches et cylindriques ; si Ie nid est menace ou bouleverse les ouvrieres
saisissent ces cylindres blancs par leurs mandibules et
les transportent ailleurs ; on dit it tort que ce sont des
" mufs de fourmis ". L'histoire naturelle de ces petits
186
INS ECTES N U I 8 1BLES DU QUJ':BEC
etres actifs et remuants tient du merveilleux. BeauCOUp d'entomologistes ont ecrit sur les mCEurs des
fourmis. Nous renvoyons nos lecteurs aces ouvrages
du plus vif interet.
Moyens de destruction
a) Verser de I'eau bouillante en abondance ou du
petrole dans les fourmillieres.
b) Les empoisonner avec du fluorure de sodium
en poudl'e, seul ou additionne de sucre, que l'on distribue ici et la, Sill' les sen tiers parcou rus par les fourmis. On se sert aussi d'eau sucree arseniatee que I'on
prepare d'apres la formule suivante :
Sucre. _
Arsenite de soude. .
1 livre.
125 grains.
Eau. .
I pinto.
Faire bouillir ensemble 'puis agiLe!".
La formul e suivante donne un simp-poison qui
attire les fourmi~ et les empoisonne :
Sucre granule..
Eau .. ...
Acide tartrique (cristaux) ..
Benzoate de soda . .
4
I
_3
3
li vres.
pot.
grammes.
grammes.
Faire bouillir ensemble ces ingredien ts pendant
une demi-helire. Dans un autre recipient on fera
dissoudre dans I'eau chaude de l'arsenite de sodium
comme suit: Arsenite de sodium (C. P .) >i oz., eau
chaude, 3 onces fluides. Quand ces deux solutions
sout refroidies, ajouter la premiere a la seconde et
Il,giter fortement. Aioutel' ensuite deux-tiers de livre
de rniel collie et melanger Ie tout. Impregner de ce
MAISONS
187
sirop de petits can'es de pain ou des morceaux d'eponge
qui seront places aux endroits les plus accessibles aux
fourmis. Le poison n'agit que Jentementsur l'insecte,
mais en l'espace de trois semaines toute la colonie
est exterminee.
Ce remede peut etre utilise avec profit pour debarrasser les gazons et jardins des fourmis qui les endommagent.
c) Les eloigner avec du poivre de Cayenne, des
tampons de ouate impregnes de benzine, des morceaux
de sucre sur Jesquels on verse une ou deux gouttes de
terebenthine.
LES PARASITES DES VBTEMENTS
Les especes d'insectes susceptibles de deteriorer
les lain ages et les fourrmes, les articles de musees, les
livres, etc., sont : les mites dont on rencontre deux
especes distinctes et de mreurs differentes, les anthrenes
des parquets et musees et Ie h\pisme.
MITES
Tinea 8pp.
Vers Ie mois de juin chaque annee on voit souvent
Ie soil' vol tiger dans les maisons de minuscules papilIons gris argent : ce sont les adultes de ces insectes
bien connus des menageres et qu 'on appelle " mites".
Les larves causent des degi1ts considerables aux fourrures, lainages, etc.
Le petit papillon femelle pond sur les tissus laineux ou sur les pelleteries. Les reufs eclosent 7 a 10
188
I NSECTES NUISIBLES DU QUEBEC
jours plus tard. La larve a des habitudes particulieres
selon l'espece a laqueJle elle appartient.
La mi te ou teigne des vetements (Tinea pellionella
L .), au sortir de I'reuf, se construit un fourreau a meme
la laine, poils, plumes, fourreau qui lui sert de demeure
et qu'elle tmine partout OU elle va. On trouve de ces
vermisseaux jusque sur les tapis. II y a une generation
par annee.
La mite fripiere Tinea biselliella Hum . est plus
commune au pays que la mite des vetements. Elle
se multiplie rapidement puisqu'elle compte au moins deux
generations par an. L'adulte est
de couleur jaune pale. Les reufs
eclosent au bout de sept jours.
Le vermisseau ne fabrique pas de
fourreau, mais secrete un fil dont
il construit un sen tier soyeux a
Figure 93. Mite ou te.imesure qu 'il a,vance. Toute l'angnc des vetements : pa.nee durant il travaille a endompillOD et larve dans SOD
etui de laine, (groasis).
mager lainages et fourrures.
Moyen. de destruction
Plusieurs mesures preventives nous aident a protegeI' les vetements, fourrures et autres articles de
valeur contre ces parasites tenaces. Et c'est en
somme Ie seul moyen satisfaisant que celui qui consiste
a emp6cher des degats trop souvent irreparables.
a) Exposer a l'air et au soleil les objets susceptibles d'etre gates par les mites. Battre, brosser,
peigner puis mettre en sacs scelles, ou a basse temperature, les fourrures et vetements qui ne servent que
MAISONS
/89
l'hiver. On trouve dans Ie commerce des sacs de ce
genre; leur valeur depend beaucoup moins de I'epaisseur du papier que de leur fermeture hermetique;
sans cette condition ils deviennent d'utiliM douteuse.
b) Les coffrets de cedre rouge (Ju.niperus Vi7'giniana) sont trElS utiles pour l'emmagasinage des vetements, etc. L'odeur que degage ce bois tue les larves
des mites; bien aerer et battre les articles avant de les
mettre en coffre puis fermer hermetiquement. On
peut employer des coffrets faits avec d'autres sortes
de bois; ils rendent service s'ils ferment hermetiquement et si l'on a soin de saupoudrer les habits et fourrures de flocons de naphtaline (nne ou deu:x livres).
c) La naphtaline dans les armoires eloigne les
mites et les vaporisations d'builes insecticides les
asphyxient.
d) Pour preserver les lainages, on doit les laver
puis les envelop per dans un bon papier qui ne laisse
aucune issue pour les mites; ajouter de la naphtaline.
L'odeur penetrante de ce produit dispara!t tOt apres
aeration et eJ.:position au soleil.
e) Remedes. - Si, en depit de toutes ces precautions les mites envahissent les armoires et causent des
deg'J.ts, on les detruit par nne fumigation au soufre
dans nne chambre ou au bisulfure de carbone dans un
coffre (voir chap. XI) .
ANTHRtNES DES PARQUETS ET MUSEES
A n/,hTenu8 8CTophuiarire L.
Les antbrenes sont de petits coleopteres de la
meme famille que Ie Dermeste du lard etudie precedemment, et dont les larves endommagent les tissus
190
lNSECTES NUlSlBLES DU QUEBEC
de laine, les tapis fixes aux parquets, les collections
d'animaux et d'insectes des musees.
II y a deux especes bien tranchees. L'anthrene
des parquets (Anthrenus scrophularire L. ), de forme
ovalaire, robuste, alL,{ elytres marquees de blanc, de
rouge et de noir. Elle affecte particulierement les
lainages quoique en Europe, d'ou ce parasite a ere
importe, elle soit surtout un Ileau des collections
d'histoire naturelle. C'est sur la laine des tapis et des
vetements que I'adulte depose ses ceufs qui eclosent au
bout de quelques jours. La larve est assez grosse,
meSill'ant ;!i de pouce de longuem et
porte des soies brunes sur les cores et
it l'extreroiM de I'abdomen. Tres
active, elle ronge les tapis et, autres
articles, se developpe vite et compte
deux generations par annee. On voit
Fi gure 94 . Anrarement les adultes dans les maisons ;
thrcne des parquets, adulte et larc'est sur les £leurs de certains arbrisve (grossis) .
seaux qu'on les trouve nombreux, au
commencement de i'ere.
L'anthrene des musees (Attagenus piceus Oliv.)
est entierement noire. Sa larve qui est surtout un £leau
des musees, endommage aussi tapis , lainages, plumes.
Les collections d'insectes sont souvent reduites en poussiere par ces vermisseaux quand on n'y prend garde.
Moyens de destruction
EnJever les tapis, les battre, les arroser de gazoline
ou de benzine. Laver les planchers au savon et it I'eau ;
les arroser de gazoline ou benzine; remplir le~ fentes
MAISONS
191
des parquets avec du mastic, cal' c'est lit que se cachent,
les larves,
Mettre d 'lS cristaux de napbtaline SOllS les tapis, et
dans des collections d'histoire naturelle pour prevenir
J'invasion.
Les precautions prescrites con tre les mites proMgeront egal )ment les lainages et plumes contre les
anthrenes,
En cas d'epidemie serieuse recourir it la fumigation ,
tel qu'explique it la fin de ce travail.
LEPISME
Lepisma saccharinum L.
Cette espec) se rattach ) it l'ordre des insectes
primitifs, depourvus d'ailes, qui ne possedent comme
caractere specifique de la classe des Hexapodes que les
t rois paires de pattes.
Le Iepisme, appele aussi " petit poisson d'argent ",
est un insecte minuscule, aptere, au corps termine par
trois appendices filiformes. Le corps mesure un tiers
de pouce de IOll'gueur, il est recouvert d 'ecailles gris
d'argent et luisantes ; les pattes aptes it la course permettent it cet insecte nocturne les deplacements rapides.
Les lepismes eridommageut les livres, les papierstentures, les etiquettes gommees, les denrees et la
lingerie, en un mot tout ce qui contient de l'empois.
Ces insectes se llourrissellt de la colle et de l'amidon
que renferment ces objets. lis sont surtout lluisibles
dans les bibliotheques ou ils brisent les reliures. Les
dommages sont proportionnels a u nombre des destructeurs.
JUt
INS ECTES NUISIBLES DU QUEBEC
Moyens de destruction
Les empoisonner soit avec de la poudre de pyrethre
fraiche appliquee plusieurs fois de suite, soit avec du
fluorure de sodium.
Une excellente methode de les e,,:terminer consiste
a disposer aux endroits qu'ils frequentent des petits
morceaux de papier ou de carton portant une couche
de poison ainsi prepare.
.. .. .. .. .... 1 chopine.
Glu tres mince ...
Arseniate de plomb en poudre ou
vert de Paris ....
1 cuilleree a the.
Ajouter du sucre, pour plus d'efficacite.
INSECTES NUISIBLES AUX ANIMAUX DOMESTIQUES
Les animaux de la ferme ne sont pas a I'abri des
attaques des insectes ; ceux-ci peuvent meme, dans
certains cas, amener la mort de leur victime. Un
cultivateur soigneux doit apprendre ales connaitre
pour les mieux combattre. N e doit-i1 pas sa protection
aux amis qui lui aident dans ses travaux, qui contribuent a son bien-etre ou qu'i1 sacrifie a son alimentation?
Notre province, sous ce rapport, est mieux favorisee que bien des pays, ou les animaux sont exposes
aux attaques d'une foule de parasites. Cependant,
ici aussi, iI s' en rencontre qui ne sont pas a dedaigner
et qui, s'ils ne causent pas fatalement la mort de l'animal, peuvent du moins l'affaiblir beaucoup.
Chose etrange, ce sont en apparence les insectes
les plus freles qui sont les plus terribles ennemis des
animaux ; en effet its se recrutent presque tous parmi
les mouches. Les unes ne sont a craindre que par
leurs piqfues ; d'autres non seulement piquent, mais
vivent a l'etat de larves sous Ie cuir, dans l'estomac ou
dans les intestins. Ce sont les CEstres dont on rencontre plusieurs especes.
193
194
INSECTES NU IS IBLES DU QUPBEC
LES ENNEMIS DU CHEVAL
Le plus dangereux est celui auquel on a donne Ie
nom d'ffistre du Cheval (Gastrophilus equi Fab).
A l'etat parfait, c'est une mouche assez grande mesurant quatre ou cinq !ignes de long, couverte d'un long
duvet, ce qui lui donne un peu de ressemblance avec
une abeille (mouche it miel). C'est surtout en juillet
et aout que cette mouche se montre Ie plus active,
surtout sur Ie haut du jour, quand la chaleur est plus
forte. Souvent on peut voir Ies femelles voler en
bourdonnant autour des chevaux a qui elles inspirent
une grande frayeur. Lorsqu'elles en trouvent Ja
chance, elles mennent pondre leurs reufs, qu'elles attachent sur les poils du cheval a I'endroit de son corps
Ie plus a portee de sa langue. Ces (pufs donnent
bientOt naissance a de petits vers qui, en rampant sur
Ie cuir de I'animal causent une demangeaison qui porte
celui-ci a se lecher. Il arrive aussi que les reufs soient
avales et, dans ce cas, l'eclosion se fait dans l'estomac.
D 'une maniere ou d'une autre, les larves penetrent
jusqu'a I'estomac du cheval, et c'est la qu'elles se
developpent, attacMes a la paroi stomacale a u moyen
des crochets de la tete. La blessure causee par ces
crochets a pour effet d'enfiammer la muqueuse et de
provoquer une secretion dont se nourrissent les larves, qui s'y trouvent parfois par centaines.
La periode de croissance de ces larves est d'environ
ilix mois. Quand Ie temps de la transformation est
venu, elles se detachent d'elles-memes et sont expulsees
avec les excrements. Elles penetrent ensuite dans
Ie sol, a une faible profondeur, oil elles se changent en
nymphes selon Ia maniere propre aux dipte~ et que
ANIMAUX
195
nO\l6avons vue precedemment. Encore un mois, et elles
naitront enfin a la vraie vie, celie qui, cette fois, leur
permettra de s'envoler dans la lumiere et dans Ie vent.
Mo yen. de lutte
On conc;oit facilement qu'une larve capable de
vivre dans l'estomac d'un animal aussi robuste que Ie
cheval et que n'inquiete nullement la force des sues
gastriques, ne soit pas facile it tuer ou a deloger. Aussi,
une fois qu'elle y est, vaut-il aussi bien se resigner a
l'y laisser, puisque enfin elle s'en ira d'elle-meme au
bout d'un certain temps. La seule chose, en ce cas,
est de donner a I'animal une forte alimentation, des
breuvages tres sains et, de temps en temps, certaines
potions clamantes que suggerera Ie veterinaire. C'est
encore une fois Ie cas de dire : mieux vaut prevenir
qu'avoir a guerir.
Nous avons vu que Ie cheval a une terreill' invincible de son ennemi dont il connalt tres bien Ie cri de
guerre, c'est-a-dire Ie bourdonnement. n cherchera
a I'eloigner it grands coups de queue. C'est ici qu'il
convient d'appuyer sur la cruaute de ces cultivateurs
qui, soit par un motif de vanite, soit par tout autre
motif, privent leurs chevaux de ce moyen de defense
en leur coupant la queue ou en en nouant les crins. lis
exposent ces pauvres betes a d'inutiles souffrances,
souvent meme a la mort.
Mais il peut arriver que l'ennemi a trompe ]a
vigilance du cheval et qu'il a reussi a pondre ses
reufs. Ceux-ci sont facilement decouverts : examinez
attentivement les poils du poitrail, du cou, de la face,
des membres, vous les y trouverez sous forme de tout
196
INSECTES NUISIBLES DU QUEBEC
petites vesicules blanches ou jaunatres, longues d's
peine une demi-ligne, solidement colMes aux poils, un
peu it la maniere des lentes sur des cbeveux. lIs sont
si bien colles, qu'ils resistent meme au meilleur etrillage.
II s'agit de les detruire par n'importe quel moyen;
Ie meilleur peut-etre, qui requiert cependant de 18
patience, c'est de les gratter avec une lame bien
tranchante, et un par un. Si vous n'avez pas cette
patience - et vous auriez peut-etre it Ie regretterservez-vous d'un peu de petrole, de terebenthine, ou
d'acide pbenique (carbolique) dans la propOltion d'une
partie pour 30 parties d'eau.
II va de soi que la grande proprete est Ie meilleur
des preventifs; n'epargnez pas vos soins, si VOllS
voulez vous eviter des ennuis.
LES ENNEMIS DES B£TES A CORNES
Les ennemis les plus redoutables de ces animaux
domestiques sont les hypodermes (H ypoderma lineata
Villers et H. bovis De Geer) , dipteres ressemblant un
peu aux abeilles, dont on constate assez souvent la
presence en ete dans les paturages. On les appelle, en
France, taons des tanneurs, it cause des perforations
que les larves pratiquent dans Ie cuir des betes bovines,
et qui occasionnent a celui-ci une perte considerable au
point de vue de la vente.
L'apparition des mouches hypodermes a lieu Ofdinairement de la mi-juin au co=encement de
septembre. Les femelles ne poursuivent les bestiaux
que pour effectuer leur ponte sur les poils de leur peau,
soit sur Ie dos, soit sur les membres posterieures. On
pretend que ces insectes ne volent pas au-de~llS de
.4NTM.4 UX
197
l'eau, et, par consequent, ne poursuivent pas Ie Mtail,
quand ilse refugie dans les etangs ; on assure egalement
qu'ils ne penetrent ni dans les batiments, ni sous les
hangars, et cessent meme de troubler les animaux qui
prennent BOin de se mettre a l'ombre.
Les reufs Bont lecMs par I'animal et
la pression de la langue provoque l'eclosion des larves, qui Bont de couleur blanchatre, renfiees aleur extremite anterieure.
Ces larves ne penetrent pas dans I'estoF'igure 95.
mac, comme celles de 1'(Estre du cheval, <Estre du boouf,
mais se cramponnent dans l'resophage, ou adulte.
a l'entree de la panse, ou elles subissent
une premiere mue. Elles traversent ensuite la muqueuse de ces organes et se tracent petit a petit un
chemin a travers les tissus, pour aller se loger de preference sur Ie dos, les reins, la croupe, les epaules, les
ciltes et les flancs de l' animal.
Elles provoquent alors une inflammation circonscrite, aboutissant a la suppuration. C'est ainsi
que se developpent ces tumeurs bien connues dont les dimensions vont croissant
avec Ie developpement de Ill. larve. Le
nombre de ces tumeurs varie de 15 a 100
et meme davantage. Leur volume est
naturellement inegal en rapport avec l'age
des larves nees de pontes successives;
Fi9ure96. CEotre mais les plus grosses ne depassent guere
du bum!, larve.
Ie volume d'une noix. Elles se montrent
bientilt percees d'un orifice d'abord peu apparent, mais
finissant par atteindre un diametre d'une a trois lignes.
Chacuned'elles represente une sorte de petit abces. La
larve, qui absorbe sansdoute unecertaine quantite de pus,
198
INSECTES NUISIBLES DU QU£BEC
mais qui se nourrit surtout de sang, s'y trouve logee
dans une cavite tres etroite, la tete situee vers la profondeur, tandis que l'eJ.:tremite posterieure, beaucoup
plus epaisse, est dirigee vers l'exterieur pour permettre l'expulsion des excrements.
La perforation de la peau parait etre Ie resultat
de la compression exercee d'une f8.(,lon continue par
cette e,,1;remite posterieure. Pendant qu'elle se produit, ou peu de temps apres, la larve subit une mue et
passe au troisieme stade qui a une duree d'un mois
environ, apnls quoi une autre mue l'amene au quatrieme
stade qui se prolonge deux mois et demi.
Lorsque la larve a acbeve son developpement, elle
agrandit alors I'orifice, puis en s'etirant elle s'ecbappe
de la tumeur. Si elle tombe dans un endroit convenable, comme une terre meuble, du fumier, des feuilles,
elle ne tarde pas a s'enfoncer a quelques centimetres
de profondeur et a se transformer en nympbe, etat
dans lequel elle demeure environ un mois.
Apres Ie depart de la larve, la formation du pus
cesse assez rapidement ; J' abces parasitaire se ferme
mais la cicatrisation de la plaie est lente, difficile et
imparfaite. Cette plaie, ou mieux, ce trou est it bords
nets comme s'iI avait ete fait avec un instrument
tranchant. IT en resulte une perte assez forte dans Ie
commerce des cuirs.
On a remarque que les betes agees, aussi bien que
les veaux, sont generalement epargnees par les hypodermes. Au contraire ce parasite se presente avec
une frequence remarquabIe chez les betes en pIeine
periode de developpement et en particulier sur celles
de dem: it quatre ans.
ANIMAUX
199
L'attaque des hypodermes n'est pas sans offrir de
serieux inconvenients pour Ie betail. Les dommages
sont constitues, 1 0 par un deficit dans Ia production
de Ia viande et du lait, 2 0 par la depreciation des cuirs.
Moyen. de lutte
Les moyens de lutte sont de deux ordres : d'abord
chercher a empecher Ie depot des ooufs sur Ie corps des
animaux ; ensuite detruire les larves quand elles sont
parvenues sous la peau.
Pour empecher la ponte, on conseille d'appliquer
sur la peau des substances gluantes, grasses ou Ii odeur
persistante. Miss Ormerod a donne Ii cet egard des
formules diverses dans lesquelles figurent notamment :
•
Figure 97.
(Estre
.
.
du mouton, adulte et lane.
goudron, soufre, acide pMnique, l'huile de lin et surtout l'huile de baleine. Si un examen attentif des poils
du poitrail, du cou, de Ia face, des membres, etc., revele
la presence d'reufs, agissez comme dans Ie cas des ooufs
de l'restre du cheval. Les femeUes des hypodermes ne
se risquent que rarement dans l'ombre ; si les paturages
manquent d'arbres, construisez de vastes abris pour
que les troupeaux puissent s'y refugier.
BOO
INSECTES NUISIBLES DU QUEBEC
Malgre toutes les precautions, il arrive souvent
que les larves penetrent dans l'animal. Co=e nous
l'avons dit, au bout d'un certain temps, elles vont se
loger de preference sur Ie dos, les reins, la croupe, les
epaules, les cotes et les £lanes. II convient done de
veiller attentivement, afin de detruire les larves des
que se forment les tumeurs. Le seul mode eflicace,
inoffensif et reellement pratique consiste a enlever les
larves par une operation simple, a la portee de tout Ie
monde. La personne qui en est chargee, passant la
main a la surface du corps, peryoit aisement les abces
parasitaires. A l'aide d'un instrument tranchant, elle
en pratique l'incision, apres quoi, grace a une legere
pression, elle en fait sortir la larve, qu'elle ecrase aussitOt. La blessme legere ainsi produite se cicatrise
beau coup plus vite que la perforation determinee par
la larve elle-meme, pourvu qu'on ait soin de la laver
avec une eau claire faiblement additionnee d'acide
pbenique (carbolique).
Pour donner tous ses fruits, J'elarvement doit etre
naturellement etendu a l'ensemble des animaux d' une
meme region ; ici encore, en presence de ce £l6au, il
faut la c<Hlperation de tous (1) ; d'autre part, il doit
etre pratique en premier lieu avant de mettre lea
animaux en paturage ; enfin il doit etre renouvele tant
qu'il subsiste des larves, au moins tous lea quinze jours.
Dans certains pays, l'elarvement est obligatoire.
Sans demander dans notre province l'application d'une
loi semblable, il serait bon que l'on fit comprendre aux
cultivateurs et eleveurs de bestiaux Ie prejudice que
(1 ) Pendantl'annee 1902, six bommcs d€tiignes pa.r l'a.ssociation agrioole
de Skjmrum (Jutland) ont extrait 22,394 laTVe6 j la d~pense totale 8'6tait
A SSO.OO ce qui repreeente A peine ~eux 8OU8 par ~te de Mi4il.
mo.o ~
ANIMAUX
Mil
les larves hypodermes peuvent causer, et les engager
a les detruire Ie plus soigneusement possible. Le developpement de l'agriculture, et surtout de l'elevage,
aura pour eflet de multiplier ces insectes a un tel point
qu'ils finiront par constituer un vrai fleau, si l'on n'y
prend garde des main tenant.
LA MOUCHE DES CORNES
L yperosia (H ,,,mawbia) irri!ans Linn.
II ya une quarantaine d'annees, tout au plus, que
cette mouche originaire d'Europe a fait son apparition
dans la province. En 1892, elle s'etait deja a..'lSez multipJiee pour causer de grands ravages. Les betes,
piquees et mordues par un ennemi innombrable, devenaient affoJees ; elles maigrissaient a vue d'ceil et
ne donnaient presque plus delait.
Voici en quelques mots Ie mode
de vie et les mceurs de cet insecte,
qui , a l'etat adulte, a beaucoup
la forme ordinaire de la mouche
des maisons, ou mouche domestique (Musea domestica), mais qui
Figure 98. Mouche des
est plus petite, n'en ayant guere comes, grossie et grandeur
que Ie tiers de longueur. Ces naturelle.
mouches s'accumulent sur un
espace de deux ou trois pouces a partir de la base
des comes, quand elles sont en grande abondance;
mais ce n'est pas sur les comes, ou elles ne font que
stationner, qu'elles font du mal aux bestiaux; elles
s'attaquent surtout au cou et a la base de la queue.
Pendant que l'animal palt, la mouche se glisse entre les
SOt
INSECTES NUISIBLES DU QUgBEC
poils, pique la peau de sa victime, et s'envole rapidement des qu'elle est derangee; l'animal pique par
l'insecte se frotte contre les arb res ou les cl6tures et
s'ecorche, ou bien il avive la plaie en se lechant, surtout
aux pattes et it la mamelle.
Cette mouche fait son apparition des Ie commencement du printemps ; il y a un grand nombre de ge.nerations successives pendant l'ete. Elle prend une
quinzaine de jours pom completer son evolution de
l'reuf a l'etat adulte ; les mois oil. elle se montre Ie
plus active sont de juin it septembre.
La femelle depose ses reufs separement dans la
fiente fralche du betail, surtout pendant Ie jour et
aux heures de]a plus forte chaleur. Les larves eclosent
en moins de vingt quatre heures et s'enfoncent un peu
au-dessous de la surface, OU elles restent jusqu'a leur
complet developpement, se nourrissant des parties
liquides de l'excrement. Elles completent leur developpement en une huitaine de jours, atteignant une
longueur de pres de trois lignes (9 it 10 mm) . Leur
couleur est alors d 'un blanc sale. Elles penetrent
ensuite dans la terre pour se transformer, et les coques
des nymphes, d'un brun fonce, ont moins d'une ligne
de long (environ 3 mm) . Dans les chaleurs de l'ete,
]a nymphose ne dure que quatre ou cinq jours ; mais
]a derniere generation passe l'hiver a l'etat de pupe
un peu au-dessous de ]a surface du sol, et les mouches
sortent Ie printemps suivant.
Les races de betes a cornes ne sont pas toutes
egalement sujettes aux attaques de cette mouche;
tout depend du temperament et de ]a contexture de
la peau de ces races. Le betail ainsi tou':ffiente,
ANIMAUX
maigrit et Ie rendement du Iait est reduit d'un tiers ou
de moitie.
Moyen. de lutte
,Nous avons vu que les larves vivent dans les
excrements des betes a comes. Le meilleur moyen de
tuer ces Iarves et d'empecher la multiplication des
moucbes, serait de prendre soin de ramasser chaque jour
ces excrements et de les jeter dans une fosse assez
profonde que I'on recouvre ensuite de terre. Cela
demande un peu de patience, mais iI ya ample compensation. On arrivera a peu pres au meme resultat en
dessechant les excrements avant que les larves n'aient
atteint leur complet devdoppement ; pour cela on les
recouvre sur place de chaux, de plAtre, ou encore mieux
de cendre de bois : cette derniere matiere, grace a ses
grandes qualites alcalines, agit a la fois comme fertilisant et comme insecticide; de plus, la cendre ne
coftte presque rien au cultivateur. On peut meme, a
defaut de cendre, se servir de ]a poussiere des routes ;
repandue sur les excrements, elle aura ]a propriete de les
dessecher en absorbant I'humidite necessaire a la
vie des larves.
Si les mouches a comes sont en nombre tel, qu'il
en resulte amaigrissement des animaux et diminution
dans Ie rendement en lait, il faut de toute necessite
proteger les betes contre les attaques de leurs mechants
petits bourreaux. Le moyen Ie plus simple est de
soumettre les animaux a une pulverisation d'emulsion
de petrole. A defaut d'un appareiJ pulverisateur,
on applique Ie melange au moyen d'une eponge.
L'emulsion de petrole sur les animaux tue les in-
so.
INSECTES NUISIBLES DU QUBBEC
sectes qu'elle touche et previent une autre attaque
tant que son odeur persiste, c'est-it-mre pendant cinq
it sept jours. II faut renouveler aussi souvent qu'il est
necessaire.
Si tous les cultivateurs voulaient s'en donner la
peine, ce Beau des mouches it comes serait bien vite
extermine. Comme nous l'avons dit plus haut, les
mouches se groupent it la base des cornes, mais c'est
par tout Ie corps qu'elles tourmentent l'animal ; l'habitude qu'ont certains fermiers d'enduire les comes de
goudron ne previent nullement les attaques de cet insecte ; il se tiendra eloigne des comes, mais recherchera
davantage les autres parties du corps de la bete.
CHAPITRE DrxrEME
LES ENNEMIS DES INSECTES
Tout s'entretue et tout s'entremange dans la
nature. L'homme n'echappe pas a cette loi. Les
insectes non plus. C'est d'aiUeurs cette loi de compensation qui rend la vie possible it la surface du monde.
Si rien ne venait mettre obstacle au developpement des
pucerons ou des sauterelles, il n'y aurait pas de vegetation possible. Les insectes 'ont
done leurs ennemis qui, mieux que
l'homme lui-meme, internennent pour
mettre des limites a leur multiplication.
Ces ennemis sont leurs semblables d'abord, ensuite leurs superieurs en organisation, puis leurs inferieurs.
Les insectes se font la guerre entre
eux, tout comme des hommes, avec cette
difference qu'ils agissent par instinct,
par besoin, et nous par passion. Ils ne elich6 B. Eot. {hta......
99. l.ar.
sont donc pas tous nuisibles, et c'est veFigure
de coecinelle
une grave erreur de croire qu'ils doivent (grosaie), exoellent
tous etre impitoyablement exterruines. deatruct.eur de puceronB et d'rew.
Dans ce fourmillement des petits etres, d'inBectes. (D'&il est important pour Ie cultivateur de pres Roes).
205
INSECTES NUISIBLES DU QUEBEC
savoir reconnaitre ses amis et les proteger au besoin.
Ce serait bien mal reconnaitre leurs services que d' exercer
contre tous les insectes indistinctement cet instinct
deplorable, acquis dans la luttede l'existence - instinct
qui se manifeste chez tous les etres, de l'infusoire i usqu'a
l'homme, - celui de regarder comme ennemi et de tuer
tout animal qui ne se met pas directement sous notre
domination.
Coccinelle d'Australie (Novita cardinali!) l'cnnemi de Is. cochenille flutOO en Californie: a. !arves mangea.nt une cochenille femelle;
b, chrysalide i c, adulte j d, rameau d'oranger couvert de
oocbenillcs et cocciuelles A ]'reuvre.
Figure 100,
~ Dans tous les ordres d'insectes, il se rencontre des
especes utiles ; .il ne serait pas possible, dans Ie cadre de
ce travail, de les passer en revue ; l'experience, d'ailleurs, apprend assez vite ales conna!tre. Ce 'que nous en
disons est pour mettre Ie cultivateur sur ses gardes, pour
qu'il n'aille pas ecraser tous les insectes qu'il rencontre
sur sa route. Qu'il accorde une amitie et une protection toutes speciales a ces petits insectes aux elytres
rouges avec taches noires, de forme plus ou moins 9vale,
ENNEMIS DES INSECTES
=
les coccinelles, connues dans nos campagnes sous les
noms de "bete a bon Dieu " , "petits soldats " , etc.
Ce sont les plus hardis destructeurs de pucerons.
Mais les ennemis les plus redoutables pour les
insectes, ce sont les petits animaux superieurs en force
tOB
INSECTES NU ISIBLES DU QUf:BEC
et en organisation, oiseaux, reptiles, mammiferes, etc.
Parmi ces derniers, mentionnons tout particulierement
la taupe et la chauve-souris.
La taupe est un petit animal qui est loin d'avoir
les egards de nos cultivateurs. Dans nos campagnes,
ou en certains endroits elle est assez co=une, on lui
fait une guerre acharnee, et cependant elle ne cesse de
rendre les plus grands services. Elle se tient cachee
tout Ie jour dans des galeries qu 'elle se creuse sous
terre; mais que vienne la nuit, elle se met it I'reuvre
et malheur aux larves, aux vers, aux chrysalides qu'elle
rencontre sur son passage. Epargnons donc ce petit
mammifere ; c'est un ami precieux ; loin de chercher
it jle detruire, proMgeons-le : Ie nombre d'insectes dont
il nous delivre vaut bien les petits monticules qu'il
eleve dans les champs et les galeries qu'il y creuse (1).
La chauve-souris est generalement connue dans
nos campagnes sous Ie nom de " souris-chaude " ; elle
inspire une terreur irraisonnee. On la voit dans la
chl1te du jour se livrer it une chasse incessante, qui se
continue tard dans la nuit. Elle vit uniquement d 'insectes qu'elle saisit au vol et qu'elle pourchasse meme
que1quefois jusque dans nos maisons ou, generalement,
elle trouve ]a mort, en punition de I'effroi qU'elle cause.
C'est plus qu'un meurtre inutile, c'est un malheur :
une chauve-sOliris tuee represente la liberM pour des
milliers et des milliers d'insectes nuisibles. N e craignez
rien ; ce petit animal n'est pas mechant: laissez-Ie
(1) llnefautpasconfondrelat.&upes.vec le roulot., qui est un rongeur et
qui Be nourrit de ratines. 1J est facile de Jes distinguer run de rautre, lea
taupes ayant 1e muaeau allonge, parfoie pourvu A l' extremi ~ de lanieres en
{onne d'une etoile, tanrus que Ie mulot a tout l'apparenoe d'une 8OUriS.
ENNEMIS DES I NSECTES
B09
s'en retourner en paix continuer la chasse qu'il fait
aux ennemis des jardins et des champs.
EI!fi'.
Un autre pauvre desMrite de la nature sur qui
s'acharne la haine inconsciente des enfants, et qui
pourtant est un ami bien precieux, c'est Ie crapaud.
210
INSE CTES NVISIBLES D U QUBBEC
II est Ie protecteur des jardins. II faut enseigner
aux enfants Ii. Ie connaitre et Ii. l'estimer. Loin de Ie
martyriser, faites qu'ils Ie protegent pour les services
qu'il rend.
C'est dans la classe des oiseamt, surtout, que
l'agriculteur trouve de precieux amilliaires. Sans la
guerre acharnee que les oiseaux font aux insectes, la
terre serait bientOt la proie de ce monde innombrable
des petits etres ; t.out serait devast.e, aneanti ; il n'y
aurait pas de recolte possible; l'homme Jui-meme ne
saurait se defendre longt.emps contre leurs attaques.
Et cependant, quel plaisir feroce ne prend-on pas Ii.
tuer ces pauvres oiseaux qui, autour des villes surtout,
ne trouvent Dulle part un abri sur contre les coups de
fusil des desceuvres qui leur font la chasse, pour Ie
simple plaisir de les tuer! Quoi qu'il en soit, que les
cultivateurs, eux qui sont les plus int.eresses, protegent
les oisealLx et qu 'ils ne permettent pas que l'on aille les
pOill'chasser Sill' leurs terres ou ils se sont refugies.
Qu'ils les y attirent plutat et leur facilitent, par l'entretien de quelques arbres, des abris sUrs pour elLx et
leurs nicMes.
CHAPITRE ONZIEME
INSECTICIDES
Preparation et mode d 'em plo i
Les ennemis naturels des insectes sont impuissants,
dans certains cas, it enrayer Ie developpement de
certaines especes. II faut alors avoil' recours, a des
moyens de lutte d'une efficaciM reconnue. Il ne faut
pas oublier que Ie developpement constant de l'agriculture dans un pays a pour effet de developper et augmentel' dans les memes proportions Ie fleau des insectes
nuisibles. Un pays neuf est moins expose aux ravages
des insectes qu'un pays longtemps cultive ; dans ce
derruer, outre les especes nuisibles propres a ce pays,
nne fonle d'autres sont imporMes avec les plantes, les
grames, les divers produits agricoles. D'autre part,.
certaines especes indigenes peuvent devenir nuisibles.
en changeant on en modifiant leur nouITiture, comme
par exemple, la b&te it patate, qui vivait originairement.
sur une plante voisine de la pomme de terre. C'est.
pourquoi un gonvernement soucieux des inMrets des:
cultivateurs ne devrait pas reculer devant les depenses
qu'entralne l'organisation d'un bureau d'entomologie
et de laborat.()ires regionaux, charges de faire une etude
211
flf
TA'SECTES NUISIBLES DU QUEBEC
speciale des insectes nuisibles ou qui peuvent Ie devenir.
Une depense de quelques milliers de dollars sauve en
realiM des sommes autrement grandes et protege contre
bien des ruines. II en est de meme des insecticides ;
la depense qu'ils occasionnent est amplement compensee par les resultats obtenus. Que deviendrait un
champ de pommes de terre abandonne aux insectes?
Si la culture remuneratrice des fruits a eM longtemps
difficile, n'est-ce pas uniquement parce que I'on a craint
de risquer son argent dans I'achat de pulverisateurs et
d'insecticides? Depuis que les arrosages sont en vogue,
nos pomiculteurs ne connaissent guere les mauvaises
annees. Nous sommes entres dans une phase de lutte
a outrance contre Ie monde des petits etres ; seuls les
courageux et les perseverants peuvent esperer Ie
triomphe. Que ceIL" qui n'ont pas foi aIL" poisons en
agriculture, abandonnent plutOt lems terres : en cultivant comme cultivaient leurs peres, ils perdent leur
temps et leur argent, et de plus, leurs champs seront
des foyers d'infection d'ou les insectes nuisibles, se
multi pliant en toute liberte, se repandront par milliers
dans toute la con tree environnante.
Le commerce des insecticides est devenu une
veritable industrie, du reste controIee par I' .I1:tat ; il ne
s'agit pom Ie cultivateur que de savoir appliquer Ie
bon remede en temps voulu. L'experience et aussi
les revues agricoles, les ouvrages de vulgarisation publies par les gouvernements, l'aideront puissamment
en cela. Le cultivateur, comme Ie medecin, comme
l'avocat, doit se tenir au comant des methodes nouvelles. Pour cela il doit lire. II ne manque pas de
bonnes revues qui s'adressent specialement Ii lui:
qu'i! en fasse un choix judicieux et qu'il lise. Les
lNSECTl ClDES
$ IS
bulletins distribues gratuitement par les ministeres de
l'Agriculture sont nombl'eux : qu'il sache en profiter.
Nous donnons ci-dessous quelques formules qui
pourront lui etre utiles. Les produits qui y sont mentionnes peuvent etre obtenus des cooperatives, des
marchands de graines et d'outils agricoles, comme il
en existe dans tous les grands centres.
Plusieurs de ces insecticides ne peuvent etre appliques qu'au moyen d' un vaporisateur special. Il y en
a de simples et il y en a de plus compliques. Le maniernent du vaporisateur est facile; lUl peu d'experience en donne une parfaite mattrise. Chaque cultivateur devrait en avoir parmi ses instrlUllents de
lutte contre les insectes : cet instrlUllent est aujourd'hui indispensable. Si , it la rigueur, Ie proprietaire
d'un petit jardin peut s'en passer, Ie maratcher, Ie
jardinier doivent y avoir constamment recours; Ie
pulverisateur et la saupoudreuse font partie des instrlUllents aratoires indispensables it toute culture raisonnee: c'est avec leur aide que les profits sont assures.
Au cours de cette etude, nous avons eu plusieurs
fois l'occasion de faire remarquer que les insectes nuisibles reclament des moyens de lutte differents selon
la fa'(on dont ils se nounissent et les organes des
vegetaux auxquels ils s'attaquent. Au point de vue
de leur extermination les insectes forment deux grandes
categories: 1° Ceux qui vivent it I'ail'; 2° Ceux
qui vivent sous terre ou enferrnes dans les tissus des
plantes. Dans chaclUle de ces deux grandes divisions
prennent place des groupements alL" habitudes differentes necessitant des moyens differents. Chez les
insectes vivant it I'air libre il y a deux grandes classes
partagees d'apres la disposition des pieces de la bouche :
IKSECTES NU ISIBLES DU QUJl:BEC
ce ~ont les broyeurs et les sucew"S dont il a ete question
au chapitre premier. Pour plus de clarte, les insecticides dont nous donnons ci-apres Ie mode de preparation et I'emploi seront divises en trois categories, it
savoir : 1° Insecticides pour les insectes broyew-s
(chenilles, chrysomeles, barbeaux, fausses-chenilles) ;
2° Insecticides pour les insectes suceUl"S (pucerons, cocbenilles, punaises horticoles) ; 3° Insecticides pour asphyxier diverses sortes d 'insectes ou procedes de fUlDigation.
POUR LES INSECTES BROYEURS
Arseniate de plomb
Cet insecticide se presente SOliS la forme d ' une
poudre blanche tnls fine, renfermant environ 30% d'oxide arsenieux et 0.50% de residu soluble dans l'eall. II
possede l'avantage de ne pas endommager les feuilles
les plus delicates et d'y adherer longtemps. nest
d'un emploi general dans Ie jardin
Jegumier, Ie jardin fl euriste et Ie
verger et se melange parfaitement
avec la bouillie soufree et la bouillie
bordelaise.
Le mode de preparation est des
plus facile: il suffit de detremper lenc
tement la poudre insecticide, comme
une pate it crepe, avant de la meier it
I'eau ou aux bouillies. La dose
optimum varieavecle degre de resistance des insectes it combattre; elle
va de 1.Y:l it 3 livres pour 40 gallons
ClicM B. E. Ottawa .
Figure 10. Petite
d'eau. En petites quantites on empompe poUT arbuat.efl
ploie de 5 a 10 cuillerees it the pour
s'adaptant sur un sPAU.
1 gallon d 'eau.
(D'apre. de Gryse).
INSECTICIDES
~[5
L'arseniate de plomb melange avec 5
ou 10 parties de farine , de cham.: ou de
platre, fait un excellent produit a saupoudrer sur les plantes a fe uilles ci reuses
(choux, chotLx-fieurs, etc.) et SW' les plantes a fleurs .
Arseniate de calcium
L' arseniate de chaux ou de calcium
est plus toxique que l'arseniate de plomb
puisqu'il contient 40% d 'oxide arsenieux ,
Figllre 104 .
mais il a aussi une plus forte proportion Petit puJvcrisadert)sidus, soit en moyenne 0.75% . C'est teur cylindriquc
pression }lour
l'insecticide qui se vend auj ourd'hui Ie il.jardinet
meilleur marche et poW' cette raison son
emploi est presque general chez les maralchers et les
pomicuJteurs. Dans la lutte contre la bete a patates
il permet de realiser de fortes economies tout en dOllnant de tres bOllS resuJtats. Comme Ie precedent, c'est
une poudre blallch:ltre qui se prepare de la meme fa9011 .
Etant plus toxique il s'emploie a des doses plus
faibles que I'arseniate de plomb, soit, en moyenne, de
1 a 2 livres poW' 40 gallons d'eau ; ou de 2 a 5 cuillerees a the poW' 1 gallon. Les preparations pour
saupoudrage qu'offre maintenant Ie commerce sont
pour la plupart enpoisonnees avec l'arseniate de chaux.
Pate de 80n empoiaonne
Cette mixture a un emploi restreint : elle sert ii
empoisonner les vers gris et les sauterelles. On lao
prepare en melangeant a sec 25 livres de SOIl et une livre
de vert de P aris; dans un autre recipient on mele intimement 1 pot de melasse et 2Yz gallons d 'eau ; Ie
f 16
INS ECTES N UI S IBLES DU QUE BEC
sirop a insi obtenu est ensuite verse lentement sur Ie
son-vert de P aris que I'on agite constamment avec une
palette afin que toute la masse soit parfaitement humectee. La p{tte doit etre epaisse, sans exces d 'eau.
S'il y a trop d'eau on ajoute un peu de son ; au contraire, on ajoute de l'eau si Ie melange est trop sec.
L'addition du jus et de la pulpe de quelques citrons augmente sensiblement la puissance d'attraction de cet appat vis-a.-vis les vers gris. Les sauterelies sont plus alJechees par l'additioll d 'une livre de
sel. Pour combattre les vers gris la pate doit H re
semee a. la voJee Ie soir ; quand il s'agit de sauterelies
I'epandage se fait Ie matin. Toujours employer un
appat fraicbement prepare.
Pyrethre
II faut avoir soin de conserver cette poudre jaune
en vase bien clos ; autrement, son principe actif etant
t res votatil, elie perdrait vite ses proprietes. On l'emploie en pulverisation a. raison d 'une once pour trois
gallons d'eau. Pour employer a. sec, on melange avec
soin une partie de cette poudre et quatre parties de
farine et l' on conserve Ie tout pendant 24 heures dans
une bolte de fer blanc fermant hermetiquement. On
applique ce melange a u moyen d 'un instrument special a. saupoudrer, ou au moyen d 'un sac de toile
grossiere que I'on frappe avec un baton. La paudre
de pyrethre pure est aussi employee contre certains
insectes des habitations.
Hellebore
On trouve cet insecticide dans les pharmacies.
Repandu sur les plantes encore humides, il tue parfai-
U7
INS ECTICIDES
tement les vers des choux et les chenilles des gadelliers.
On peut l'employer pur ou meM a cinq ou dix parties
de chaux en poudre, farine, etc. Pour les memes fins
on s'en sert en pulverisations a raison d'une once dans
un gallon d'eau. II est peu toxique et perd toute
efficacite apres une couple de jours d'exposition a l'air.
Bichlorure de mercure
Poison mortel , ce produit chimique doit etre manipule avec grand soin. II sert a proteger les choux
contre les vers de la teigne. On l'emploie en solution
d'une once dans dix gallons d'eau s'il s'agit du bichlorure en poudre ; quand on se sert des pastilles (comprimes) il en faut lO pour chaque gallon d'eau. Comme
Ie bichlorure attaque les metaux, les recipients en bois,
en verre ou en terre sont tout indiques.
Bouillie bordelaise empoiaonnee
Voici la formule de cette bouillie bordelaise empoisonnee, qu'il est facile et moins couteux de faire
soi-meme.
Vitriol bleu (CuS04). .. .
4 livre.
Chaux vivo, meilleure qualite.... 4 livre.
Eau ...
.... 40 gallons
Arseniate de plom b.....
2 A 3 livres
On peut aussi employer la meme formule dans les
proportions suivantes :
Vitriol bleu (CuS04 ) .
Chaux
ViV£'1
meilleure Qualite. ,.
Eau ..
Arseniate de plomb ...
4 livre.
6 livre.
40 gallons
2 11 3 livre.
~ 18
IN S ECTES NUISIBLES DU QUE BEC
Preparation: Faire dissoudre Ie vitriol bleu dans
25 gallons d 'eau, en Ie suspendant immediatement
au-dessous de la surface du liquide dans un sac de
grosse toile. Faire eteindre lenteroent la chaux et
ajouter de l'eau pour fau'e 25 gallons. Verser les
deux solutions ensemble dans Ie tonneau d'arrosage.
Ajouter l'arseniate de plomb.
Pour les pruniers et cerisiers, il est plus sur d'employer trois livres seulement de vitriol bleu, au lieu de
quatre livres, tel que dit dans la forroule ci-dessus.
Le meme produit sous form e de poudre se trouve chez
les marchands Boit pour pulverisations, soit pour
saupoudrages.
POUR LES INSECTES SUCEURS
Nicotine
On peut. se procurer la nicotule liquide ou en poudre. La premiere 5e vend sous Ie nom de sulfate de
rucotule it 400/,; ; la seconde est de la ni cotrne liquide
rncorporee it une certarne quantiM
de chalL". Dans II's delL" cas elle
t ue les insectes suceurs pal' contact.
C'est Ull produit tres volatil qui
perd ses proprietes si on ne Ie conserve pas dans des recipients hermetiquement fermes. La dose normale est d 'une chopine dans 40
gallonsd'eau ou Ulle cuilleree it the
dans Ull gallon. La poudre nicotinee s'emploie telle qu'on la re90it
des fabricants. Les bons effets de
Figure 105. Pulverisateu:- a pression pour jardiu la nicotllie sur les ulSectes suceurs
ne sont atte.ints que si les applid'nms.teur.
INSECTICIDES
cations sont tres bien
faites ; c'est-a-dire que
Ie liquide ou la poudre
doit toucher am: insectes, venir en contact
direet avec leur corps.
On devra done lancer
Ie jet a l'endroit meme
ou logent les insectes
suceurs, generalement
sous les feuilles, sans
quoi les applications
F1"gure 106. Pulverisateur havrcsac
sont de nul eifet. L'ad- re(:omrtlsndIlLI(' pour leI> ex-ploitations de
moycnnt'
etcnduc.
dition d' une a d eux
livres de savon, prealablement dissout it l'eau chaude, par 40 gallons de solut ion, augmente l'efIicacite des traitements a la ni cotine.
Decoction de ta bac
A defaut de la nicotine du commerce on peut
utiliser les dechets de tabae, pow· en extraire la nicotine ; toutefois Ie produit obtenu n 'a jamais une
ofIicacite aussi prononcee que Ie produit commercial.
Faire macerer pendant 48 heures 2 livres de tabac de
rebut dans 5 gallons d 'eau, decanter et employer
ensuite. Dans les serres on emploie avec succes en
fumigation les tiges et les dechets de tabac principalement pour exterminer les pucerons.
Emulsion de petroJe
L'emulsion de petrole est depuis longtemps employee contre les insectes suceurs et, lorsqu'elle est
INSEC1'ES NUISIBLES DU QUJ!:BE C
220
bien faite, en extermine un grand nombre. En pratique, ce melange possede un gros desavantage ; s'il
est mal fait et que des gouttes d 'buile flottent a l'etat
Iibre, les feuilles peuvent etre bn1lees. On ne sa'\lrait
conseque=ent prendre trop de precautions afin que
l'emulsion soit parfaite SOllS tous rapports.
Dans un gallon d'eau de pluie cbaude faire dissoudre Yz livre de savon a I'buile de poisson ou autre ;
ajouter ensuite deux gallons de petrole brut et agiter
violemment ou pomper Ie Iiquide sur lui-meme, jusqu'a
ce qu 'on obtienne une emulsion epaisse et cremeuse.
II faut envi.ron cinq minutes de travail pour a rriver a
ce resultat. C'est la solution concentree qui, en se
refroidissant, se durcit et form e une masse gelatineuse.
Pour I'employer, il faut y a jouter au moins neuf fois
son volume d 'eau, cbaude autant que possible. En
d 'autres termes, trois gallons de solution mere (ou concentree) donneront trente gallons pOUl' pulverisation.
Gardee a I'abri de I'air, toute solution concentree
faite avec soin est susceptible de se conserver pendant
plusieurs semaines.
Dans Ies cas ou on a beSOllJ llnmediatement d'une
petite quantiM d 'emulsion, comme par exemple dans
les petits jardins, nous recommandons Ie mode de preparation suivant : meIer intimement 8 onces de farine
et un pot de petrole ; ajoutez ensuite 2 gallons d'eau
chaude et bra~sez energiquement pendant au moins
cinq minutes. On doit I'employer immediatement
car elle ne se conserve pas.
Savon
a J'huile
de baleine ou de poisson
Ce savon, qui a l'inconvenient de degager une forte
odem et de couter un peu cber, est excellent contre
INSECTICIDES
les pucerons, les cochenilles sans coquille, et, en general,
comme insecticide de contact. Sa preparation est des
plus faciles : il suffit de Ie faire dissoudre dans une
certaine quantite d'eau chaude.
Pour les pucerons verts, les jeunes chermes, les
moucherons des feuilles, les thrips, on I'emploie it la
dose d'une livre dans 6 gallons d'eau chaude. Les
pucerons bruns et noirs etant plus resistants, on diminue it 4 gallons la quantite d'eau requise pour faire
dissoudre une livre de savon. Ce moyen de lutte est
it conseiller principalement pour les plantes d'appartement et de serre. L'odeur desagreable du savon
disparatt au bout de quelques heures et ne devrait pas
etre une raison suffisante de I'eliminer.
Bouillie soufree empoisonnee
La bouillie soufre ~ est avant tout un fongicide ,
c'est-it-dire une preparation capable d'empecher Ie
developpement des maladies. On l'emploie cOUJ·amment dans les vergers afin
de prevenir ]a tache des
pommes ou tavelure. Toutefois, elle a quelques proprietes insecticides importantes: c'est, par exempie, un excellent moyen de
detruire Ie chermes coquille
(pou de l'ecorce) sur les
arbres fruitiers; elle a en
outre une certaine valeur
contre les insectes en hiberFigurf' 107. Pompe-brouette pour
nation. Nous avons dit,
cultures roaratcheres.
INSECTES NUISIBLES DU QUJiJBEC
en temps et lieu, quelles doses il fallait utiliseI' dans
ces cas.
La preparation de la bouillie soufrE)e it la mmson
n'est pas it conseiller. n est rare qu'on reussisse it
fabriquer un produit desirable, parce que trop charge
d'impureMs qui cndommagent les feuilles. La fabrication commerciale de la bouillie soufree est aujourd'hui
it ce point perfectiollnee qu'elle permet d'acheter un
ClicM Bur. FouL Ottawa
Figu.re 108 .
Pompe sur baril pour petits vergers.
(D 'apres de Gryse).
produit uniforme, sans impurews, facile it diluer en
suivant les directions des calendriers d'arrosage, et
sallS inconvenient pour les feuilles et les fruits.
Les ingredients qui entrent dans la composition
de la bouillie soufree sont la chaux, Ie soufre et l'eau.
Le produit fongicide utilisable est obtenu apres plusieurs heures d'ebullition, et de nombreux tamisages.
L'audition de poison (arseniate de plomb ou de chaux)
INSECTI CIDES
donne la bouillie soufree empoisonnee qw tue les
insectes et previent les mahdies.
PULVERISATEURS. VAPORISATEURS. SAUPOUDREUSES
La lutte victorieuse contre les insectes nwsibles
n'exige pas uni quement de bons insecticides ; ~e plus
sou vent on ne peut les appliquer efficacement que si
Cliebll Bur. Em. Ottawa
Pompe il.double action susccpible de donner une bonne
pression sans fatigue pour I'operateur. (D 'apres de Gryse).
Figure. 109.
on dispose d'un appareil servant exclusivement a
cette fin. Ces machines sp(lciales ont re«;u les noms de
pulverisateurs, vaporisateurs et saupoudreuses. Le marcM est bien pourvu d'appareils de dimensions et de
prix tres varies. II est facil e a tout cultivateur, jardinier, maraicher, pOnllculteur de faire choix d'une
machine correspondant a ses besoins. L'amateur qw
ne possede que quelques touffes de fieurs ou ne cultive
t£4
lNSECTES NUISIBLES DU QUP;BEC
que quelques pieds carn~s de legumes peut t rouver a
peu de frais ce qu'il lui faut.
Bon nombre d'insecticides peuvent etre employes
dilues dans l'eau ou a l'etat de poudre. II existe des
partisans acharnes de l'une et de l'autre methode.
Nons n 'avons pas a prendre partie pour les uns ou les
autres. Toutes deux ont leurs avantages et leurs inconveruents. L'arrosage est d'emploi plus general,
parait converur a rme plus grande variet6 de situations
Fif/ure 1LO.
Pulv6rifmteur sur roues pour legumes e n glmeral.
et donne d'exceIJents resultats; roais il possede Ie
desavantage de prendre pins de temps, d'exiger un bon
approvisionnement en e'l,U, choses que Ie proprietaire
d'un grand verger ou de grandes etendues en culture
maralchere doit prendre en consideration. D'autre
part, Ie saupoudrage prend deux lois moins de temps,
mais Ie cOllt des mat6riaux est plus eleve. Tout cela
revient a une question de prix de revient que chaque
producteur doit apprecier pour son propre cas, en de-
INSECTICIDES
!t5
mandant au besoin l'avis des experts des differents
ministeres de l'agriculture et des professeurs de nos
colleges d'agriculture.
~ Cette question de prix de revient ne preoccupe
pas l'amatelU' de flew'S et Ie jardinier d'occasion ; it
ehoisit done ce qui est Ie plus commode tout en etant
efficace. NollS DOUS contenterons de presenter au
lecteur les divel'Ses sortes de machines qu'offre Ie
commerce et, selon les exigences de ses cultures, il
sera ensuite en mesW'e de faire un choix judicieux.
f'igun J J J.
P\\lvcrisateur a engrenage
SUT
roues motriccs pout lea
grandes superficies.
Pour lea liquides
Pour les petits jardins, les flew'S de serre et d'appartement on peut se procW'er un vaporisateur ou une
petite pompe qui s'adapte 11 un seau. Le cout en est
tres peu eleve. Pour une piastre ou deux il est facile
d 'aeheter un de ees appareils.
Les cultures ne depassant pas 3 acres en superficie
exigent I'emploi d' un pulverisateur de trois a quatre
11l
£16
INSECTES NUISIBLES DU QUJI;BEC
gallons: c'est Ie havresac qui se porte sur Ie dos de
l'operateur ; la pression est donnee par une pompe Ii
roouvement constant ou par une pompe a mouvement
intermittent. La premiere donne un jet regulier et
uniforme ; Ia seeonde, agissant sous I'effet d'une pression emmagasinee de temps Ii autre, fournit un jet
variable.
Figure 1 teo Pulverisatcur A moteur servant
all
traitemE'nt des vergers
commerciatLx.
Les eultivateurs de legumes et de pomroes de terre
ont Ie choix entre des pompes roontees sur baril et actionnees Ii la main et des pulverisateurs aetionnes par
les roues du cbarriot qui les porte. Le eOllt varie avec
Ie degre de perfectionnement. Le plus souvent les
jets sont arranges de roaniere Ii arroser trois ou quatre
fangs a la fois.
INSECTICIDES
117
Enfin, dans les grands vergers on emploi des pulverisateurs a moteurs capables de lancer un ou plusieurs jets a grande hauteur. Le prix de ces appareils
est d'environ $500.
Pour les poudre&
La variete est moins grande ici. On distingue
quatre sortes de saupoudreuses. Tout d'abol'd, il y a
Cliche Kiagara Spraye.r Co., Middleport. N .-Y.
Fi gure 11 3.
Saupoudreuse n manivelle traitant deux rangs iI. la fois.
les souffiets a main, commodes dans les petits jardins
et les maisons. Puis viennent les saupoudreuses a
manivelle ou a grand souffiet qui s'adaptent aux cultures ne depassant pas 4 acres en superficie.
Les gros appareils Bont munis d'un moteur ou mis
en mouvement par un syswme d'engrenage adapte
IA'SECTES NU IBIBLES DU QUEBEC
aux roues motrices du ychicuJe. Dans Jes deux cas
on peut ajouter un appareil de distribution pour trois
ou quatre rangs. Le prix va de $300. a $500. environ.
Ce type est tnls populaire parmi Jes maraichers et meme
dans Jes "ergers pour Jes applicat.ions d'et.e.
ClieM Kiagara Sprayer Co., Middlel)ort, N ,. Y.
Figure 1/4.
Saupoudreus(' H t.rl) ction, modele rccommande pou r
cul tures maral chcrcs.
PROCEDES DE FUMIGATION
Dans Ie bilt d'exterminer Jes insectes nuisibles, par
voie de fumigation , trois substances chimiques sont
utilisees. Toutes ne participent pas de la mem~
efficacit.e et leur toxicit.e vis-a-vis les insectes a detruire
est variable. Belon les cas, on emploie les vapeurs
sulfureuses, Ie gaz acide cyanhydrique et les vapeurs
degagees par Je bisulfure de carbone.
IN SECTICIDES
Soufre
A proprement parler Ie soufre n'est pas un insecticide. Beaucoup de personlles tombellt dans cette
erreur lorsqu'ellesepandent ici et la dans leurs residences
du soufre puJverise destine a empoisonner les insectes.
D 'autre part, les insectes sont des etres qlli respirent et dont les voies respiratoires peuvent absorber
des substances deleteres i et , a I'instar de I'homme,
l'insecte peut mOUl'ir asphyxie. Les fumees sulfureuses
Cliche Niagara Sprayer Co., MiddlepOrt,
Figure 115.
~.- Y.
SaUpoudreuse Ii motcur, modele pour vergers.
ont aussi cette propriete et c'est un des moyens de
destruction des insectes nuisibles aux habitations les
plus employes.
Si, dans un local, on bnlle une quantite suffisante
de soufre la plupart des insectes domestiques seront
extermines. Malbeureusement, on se montre trop
parcimonieux sur la quantite a employer et Ie remede
donne des resultats incomplets qui obligent a recommencer souvent. Dans une piece parfaitement etancbe, ou les fllites de vapeurs sulfureuses ne se produi-
INSE CTES N UI S IBLES DU QUeBEC
130
raient pas, une dose d'une livre par cent pieds cubes
serait suffisante ; mais Ie plus souvent il faut fumiger
des locaux aux murs disjoints ce qui compromet
l'efficacite du traitement a moins que l'on n'applique
une forte dose.
L'emploi du soufre com porte toutefois ses inconvenients. La fumee sulfureuse a une action decisive
C lieM Niagara Sprayer Co., Middleport, N.-Y.
Figure J 16.
Le plus recent modele de saupoudreuse 1\ tra ction pour
cultures maratchpres.
sur certaines couleurs : papiers-tentures, draperies,
toiles changent de teinte s'ils sejournent dans une
atmosphere saturee de soufre pendant quelques heures ;
de plus, differentes sortes de metaux ternissent et
s'oxydent sous I'influence du m8me facteur. Pour
eviter ces ennuis, il est bon, avant de fumiger une chambre, d'en enlever Ie linge et les objets metalliques
qU'elle contient .
INSECT ICI DES
M aniere de proceder :
n y a quatre points essentiels a considerer quand
on emploie Ie soufre pour fins de fumigation; nous
allons les exposer brievement.
a) II fout des locaux etanches . - Pour cela inspecter soigneusement fenetres, portes, fentes des murs
et planchers et recouvrir toutes les fissures de bandes
de papier collant ou les calfeutrer. De cette fali0n,
la fumee ne s'echappera point et Ie succes sera assure.
II faudra preparer la chambre de maruere que la fumee
penetre facilement partout. A cette fin , on ouvrira
les garde-robes, placards, tiroirs des meubles, on defera
les tits et on enlevera tout ce qui pOUl'rait mettre obstacle a la circulation de la fumee.
b) Une abondante quantile de soufre. - Mesquiner
sur ce point amene fatalement l'insucces. Meme pour
une chambre de petites dimensions une livre de soufre
est rarement quantiM suffisante. Selon Ie degJ'e d'etancMite des chambres, on emploiera de deux a 5 livres
par 500 pieds cubes. On trouve chez les pharmaciens
des chandelles de soufre de toutes grosseurs, mais on
ne se fiera pas trop aveuglement aux directions donnees
par Ie fabricant Quant a la quantite de soufre a ~m­
ployer. Jugez de l'etat des locaux et mettez une dose
genereuse afin de compenser pour les fuites qui peuvent
se produiI·e.
c) Une cuvette d'eau. - Pour eviter tout danger
d'incendie, installer la chandelle de soufre sur une
brique reposant dans une cuvette contenant de l'eau.
De la sorte, si la chandelle vient a tomber eUe s'eteindra aussit6t. Cette installation terminee, I'orerateur
~Sl
INSECTES NUIS IBLES DU QUEBEC
allumera la chandelle et quittera'la piecedontil fermera
la porte aussi bermetiquement que possible.
d) Duree de la fu.migation. - Pas moins de trois
heures ou, ce qui est encore mieux, pendant toute une
mut, si la chose est possible. Le traitement termine,
aerer pendant quelques heures jusqu'a ce que l'odeur
caracteristique du souire soit disparue.
Ref/larque. On calcule Ie volume d' une piece en
multipliant ensemble les trois dimensions: hauteur,
longueur, largeur. Ainsi une piece de 12 pieds de
longueur, de 10 pieds de largeur et de 9 pieds de hauteur a 1,080 pieds cubes, puisque 12 x 10 x 9 egalent
1,080, soit deu.x fois 500 pieds cubes. Si la chambre
est bien etanche il y faudra bruler entre 4 et 5 livres
de soufre.
Comme Ie soufre n'affecte pas les (I'ufs des insectes,
une seconde fumigation sera probablement necessaire
une quinzaine de jours plus tard, parce qu'alors les
reufs seront eclos. Aillsi Ie traitement sera complet.
Acide cyanhydrique
Cet acide degage un gaz mortel, un des plus
toxiques qui soient. Le gaz resulte soit de l' action de
l'acide sulfurique dilue sur Ie. cyanure de potassium
ou de sodium, soit de I'exposition du cyanure de calcium it l'air. .
On ne doit jamais oublier que ce gaz est fort subti!
et qu'il est fatal: en respirer quelques bouffees suffit
pour indisposer et une quantite minin1e peut donner
Ia mort. C'est dire que cet agent de destruction ne
doit pas etre manipuIe par des mains inexpertes. On
trouvera partout des personn~s capabIes d'executer
INSECTICIDES
I'operation sans danger pour qui que ce soit. Dans les
villes les inspectem s des bureaux d 'hygiime sont tout
designes pour surveiller la fumigation; dans les campagnes, les medecins se chargent souvent de ces besognes et les executent en toute securite. La plupart des
jardiniers s'en servent dans les serres et les pepinieristes
desinfectent, grace il. lui, les produits qu'ils Iivrent au
commerce.
A) Methode classiqu e. - Dans cette methode on
obtient Ie gaz par reaction de l'acide sulfurique sur Ie
cyanure de potassium ou de sodium.
}IfaniiJre de proceder :
a) Charger de l'operation une personne com.petente.
b) Rendre Ie local it traiter aussi etanche que
possible. Les fuites de gaz enlevent au traitement de
son efficacite, sans compter qu'elles pourraient incommoder gravement l'operateur et les personnes qui
se trouveraient it proximite.
c) Calculer la quantite d'ingredients a em ployer.
Ceci est tres important. L'unite choisie est Ie bloc de
100 pieds cubes. Pour fumiger une piece mesurant
100 pieds cubes il faudra :
Cyanure de potassium (en poids)
1 once.
Acide sulfurique du commerce (vol). ..
1 once,
Eau Cen volume) .. . ............. .................... 3 oneeB.
Exem.ple : QueUe quantite d'ingredients faudra-t-il pour fumiger un local mesurant 20 pieds delongueur, 15 pieds de largeur et 10 pieds de hauteurt
Multiplier ensemble les trois dimensions 20 x 15 x lOr
ee qui donne 3,000 pie-ds cubes, ou trente fois J'unite.
On devra done se procurer 30 onces de cyanure de
potassium, 30 onces d'acide sulfurique et 90 onces d'eau.
£34
INSECTES tYU ISIBLES DU Quf:BeC
d) Disposer avec precaution ces trois elements.Voici la meilleure fayon de proceder.
Mettre sur Ie plancher plusieurs journalLx grand
ouverts.
Installer dessus soit un pot de terre, soit une jarre
de gres, soit une cuvette (bassin) en pierre. Pas de
recipients en metal ou en bois qui ne rt\sisteraient pas
it I'acide suUurique.
Verser dans ce recipient la quantite d'eau requise
d'apres Ie caleul fait prElcede=ent.
Ajouter ensuite la quantite d'acide sulfurique
requise. Get acide melange a I'eau ne degage aueun
gaz en sorte qu'il n'y a aucun danger pour I'operateur.
Le gaz ne se degage que lorsque Ie cyanure de
potasSiunl vient en contact avec Ie liquide, mais alors
le degagement est rapide et, si on ne procedait avec
precaution, il y aUl·ait danger. Pour eviter tout ennui
de ce genre, on met la quantite necessaire de cyanure
de potassium, exactement mesuree, dans lill sac de
papier. Ce sac est attache a une longue corde passant
par une vis a ceil fixee au plafond .et aboutissant it
I'exterieur par une petite ouverture. On fixe la corde
de telie sorte que Ie sac reste suspendu a 6 pouces environ au-dessus du bassin contenant I'acide suUmique.
Ces preparatifs termines, quitter Ie local, en fermer soigneusement la porte (qui, au besoin, sera caUeutree),
-puis decrocher la corde qui retient Ie sac. Celui-ci
tombera dans I'acide sulfurique et Ie gaz se degagera
.aussitOt sans danger pom l'operateur ou ses aides.
Laisser Ie local hermetiquement ferme pendant au
moins une heure, mais il est preferable que la fumigation
se pl·olonge davantage, soit 2 ou 3 heures.
H,SECT Ie I DES
eS5
Par dehors , ouvrir ensuite une !en,elre ou une porte
et s' eloigner immediatement pour ne pas aspirer Ie gaz.
L'aeration se fera assez rapidement, mais on ne devra
pas penetrer dans la chambre avant qu'une demi-heUl'e
se soit ecoulee. Apres quoi on pourra ouvrir d'autres
fenetres, s'il y en a, pour completer l'aeration. Au
bout d'une couple d'beures la chambre peut etre occupee de nouveau sans inconvenient.
Remarques. - Verser toujours l'acide dans l'eau,
si l'on verse l'eau sur l'acide Ie liquide bout avec force
et se rtlpand bors du recipient. Lorsque la quantite
de cyanure a employer depasse une livre, i1 vaut mieux
se seryir de deux recipients parce que la generation du
gaz prendrait trop de temps a se produire avec de trop
fortes quantites.
Lorsque l'on t raite toutes les pieces d' une maison
en meme temps, chaque piece doit etre mesuree separement et recevoir son installation particuliere pour
la production du gaz. Comme Ie gaz est leger et monte
tout d'abord dans l'air, on commencera par les etages
superieurs.
L'acide cyanhydrique n'affecte ni les couleurs, ni
les tissus, ni les metaux. On peut donc traiter toute une
maison sans en deranger l'ameublement ou la lingerie.
Pour ce qui est des produits alimentaires, i1 faut
distinguer entre ceux qui contiennent de l'eau, tels que
lait, viandes fraiches et ceux qui Bont secs, tels que
farines, P'l.in, epices; l'humidite absorbe un ·peu de
gaz et c'est pourquoi on mettra a l'ecart les denrees
dont ]a teneur en eau est plus ou moins prononcee.
Dne fumigation de ce genre tue tous les insectes,
sauf peut-iltre les mufs de punaises. Rats et souris
exposes au gaz, succombent aussitot.
136
INSECTES NU I S IBLES DU QUI:BEC
B. - Nouvelle methode. - La decouverte recente
du cyanure de calcium comme gentJrateur du gaz
cyanhydrique est en train de revolutionner les proc6des
connus de fumigation. Elle determine aussi une simplification fort appreciable dans Ie mode de preparation
et d'execution. En effet, Ie cyanure de calcium reduit
en poudre degage Ie gaz par simple exposition it l'air.
A condition de l'employer it dose suffisante, sa toxiciM
egale celie du gaz produit par reaction de I'acide sulfurique sur Ie cyanure de potassium ou de sodium. Les
IocalL,( sont prepares comme dans Ie cas precedent, sauf
qu'il n'est ici question ni de recipient, ni de sac, ni de
corde. On etend en mince couche, sur plusieurs
epaisseurs de journalL,( deposes par terre, Ie cyanure de
calcium pulverise. La dose susceptible de donner de
bons resultats, meme avec quelques fuites possibles,
est d'environ 1 livre par 1,000 pieds cubes. Duree de
fumigation: de six it huit heures. Aerer ensuite parfaitement ; une odeur particuliere restera pendant
quelques jours, mais elle n'offre aucun inconvenient.
Le gaz ainsi produit est tout aussi mortel que celui dont
nous avons dit tout it I'heme la puissance et Ie danger.
On Ie manipulera donc avec precaution et on evitera
de Ie respirer.
Bisulfure de carbone
Le bisulfure de carbone est un produit chimique
liquide degageant une odeur excessivement desagreable.
Mis brusquement au contact de l'air, il est facilement
inflammable. Ce liquide degage un gaz carbonique
qui est capable d'exterrniner les insectes, s'il se trouve
concentre en quantiM suffisante dans un local parfai-
INSECTICIDES
tement etancbe. On ne s'en sert que pour traiter des
objets qui peuvent loger dans des boftes, jarres, valises
ou coffres.
L'inhalation de ce gaz par I'ho=e donne des
nausees, provoque des vomissements ; on doit donc
eviter de Ie respirer. A cause de son infammabiliM
il faut en eloigner Ie fau sous toutes ses formes ; pipe,
cigare, allumette enfiammee, lampe, etc.
M aniere de proceder :
Choisir une botte, valise, coffre ou jarre pouvant
ferm er bermetiquement. Y deposer les objets a traiter,
tels que farines, pois, haricots secs, vetements endommages par les mites, etc.
Installer sur ces articles une assiette et y verser Ie
liquide a raison de 2 onces par 100 pieds cubes et fermer immediatement Ie couvercle. Aucune fissure ne
doit permettre au gaz de s'ecbapper.
Le traitement doit durer au moins 48 heures pour
donner de bons resultats.
Ce gaz n'endo=age pas les tissus, ni les metaux
mais son i.nfla=abiliM requiert qu'on ne l'emploie
qu'avec precaution. A cause de sa faciliM de manipulation, Ie soufre est peuiAltre preferable s'il n'est
pas tout it fait aussi efficace. n faut aussi rappeler
que quelques compagnies d'assurance s'opposent a
l'emploi du bisulfure de carbone parce que trop inflammable.
INDEX ALPHABETIQUE
Arseniate de plomb .
Arsenite de sodium.
Arsenite de soude .
Asticots .. .
A
Abeilles.
Acide pbWique .
Acide carbolique . .
Acide eyanhydrique. , .
Acide ~ulfurique.
Acide tartrique .
Activitk des in.aectes,
Asgeria tipuliformiIJ . ..
Agrile A cou rouge .
A grilWl rufo;ollis .
Agrotu ypsilon .
Agrotis c-nigrum .
..ucool camphre .
Algerie ..
A lsophila pDmetaria .
Altises .
Altises a. ~te rouge . . .
Altise du chou.
Altiae des Il9.vets .
AJtise des pommee de terre . .
Altise des tomatea .
Angleterre . ..
AnthoMmlU quadriUibbus .
-
Anthonomu.s lignatua . .
Anthrenm scrophulariz ..
Anthrenes des parquets et mu-
....
A. phit brauicz .
Aphis pomi ..
ArpenteWlOS .....
Ara6niate de ehaux . .
Ar9tiniate de calcium.
26
166
166
232
233
186
10
119
123
123
35
36
177
70
100
39
40
40
41
40
41
75
104
121
190
A Uagenus pice us.
214
. . . . 46, 186
186
17
. . 190
B
161 55
135
55
162
186
soda. .
207
~te 11. bon Dieu .
64
Bcte a patates . .
Bete A comes (Ennemis des) . 196
BicWorure de mercure . .. 44, 217
236
BieuHure de carbone .
179
Blalta orienlalis .
23, 178
Blatte6 ..
179
Bla.tte orientale .
172, 181
Borax . .
217
Bouillie bordelaise .
221
Ilouillie ooufree.
. .. 5, 214
BroyeuTS.
Barbcaux.
Bark beetles .
Battues . .
Benzine.
Benzoa.te de
.....
Brucbe du haricot . .
Bruche du pais . ..
Bruchm pisorum . ..
Bupreste du pommier .
189
48
98
100
.. 215
215
60
58
58
92
C
Cacacia rosaceana.
Ca(ards.
239
143
178
INSECTES NUISIBLES DU QU£BEC
~40
CoquereUes .
Californie .
Caliroa :zthiops.
CaUiphora vomilaria . .
Camphrc .
144
Crapaud.
184
166
Crioc~re i'l.
Cancrel8,ts.
178
Cantharide.
17
108
74
163
CaT'{KJcopsa lx)1Iumella .
Cecidomyia lieIJtrllclor . ..
Chaleur.
Charan~:on
du J>ommicr .
Ch aran~on du prunier .
Charan!;,oll du fra.isier.
Charnn~1l du peuplicr .
Cha uve-souril' .
75
[04
[06
121
137
208
54
Chaux a 1& nicotinf' .
49
Chenilles.
11 , 12
[00
Chenilles arpt'nteuses .
Chenille a.rpeDt~usc dll gadellier 11 9
Chenille it hou ppes blanches. 132
Chenille i'l. t.ente dll pommier . . 101
Chenille a tente d'automne .
102
Chenille epineuse de I'onne . .. 134
Chenilles qui rongent lea reuilles 127
Chenille rongeuse du gadeJlier . 119
Cherm{)s .
95
Chermes coquille d'huttre ..
96
Cheval (Ennemis du) . .
194
Chlorure de cham;: .
[72
Chrysalide .
4
Chrysobothris femhrata . .
92
ChrysomeIes .
16
Chry80mCle barree du concombre .
50
Chrysomele de Ja pomme de
Chaux . .
terre . .
Cimex lectulariu8 :.
Cleuse! .
Cocbenilles . . . .
Cocbenilles iL coquille dure..
Cocheuilles sana ooquille ..
CofIreta de cedre rouge ..
ColeoptAll"C8 . ..
Colorado .
64
[6[
[56
[9
[47
149
189
16
M
Columelle .. .
30
(JonotraMua nenuphar . . . 106, 113
CriO(~re
23, 178
209
douze points .
de I'aaperge .
Grioceris asparagi.
Crioceris 1£-pulldala .
Criquets .
Cruciferes .
CryplurhytlChus lapath i .
C1CflOC€phalu8 canis .
Ct.cflQcepltalu8 feUs . .
Culu pipien.•. .
Cuftcorms.
Cyanurc de calcium .
Cyanure de pota.ss.ium . .
Cyanure de sodium.
Cy m.atophora ribroria.
55
33
33
55
23
32
[37
[63
[63
[76
34
92, 236
233
233
[77
0
D asYlleura lcguminicola . .
Demoiselles .
Dermeate du lard .
Dcrmesles lardariu& . .
Destruction des chenilles.
Destruction des mufa .
Diahrotica lIiltata.
Diarlhrotlomyia. hypogea . .
Dipteres . .
Doryphora (Ux:emlinMta . .
Drosophila am:pelophila .
76
25
[83
[83
[30
[29
50
[45
17
64
[68
E
Eau chaude .
Eau de 88.von . .
Ectobia germanica . .
~later . .
:li;lytre .
f;mulsion d'buile.
~mulsion de ~trole . .
EnrouleU8e du rosier.
:li;pMm~.... .
[62
148
178
7, 78
83
47
2[9
[ 43
25
Epitriz 'cucu~ .
4[
Euzoa~rer .
118
35
.
E poch,.. canadenm .
BII::r.oa
3CUnMn3 .
36
.... .
INDEX .4LPHABETIQUE
F
Fabre, J .-H ...
24
168
181. 182
F'ant11a ca'~icI41aris . .
Farine . . .
FSU8Sf'8-cheuillcs .
Fau8S('-pieride . . .
Faus"e-limacedurosier..
nat-headed apple tree borer. .
/t~z,jl ..
. .•. 162,
Fluorure de sodium .
FLylox .
162,
Formaline .
Fourmilion.
Fourmis .
26,
Fraisil"r (Eunemis du),.
France .
Framboisier (Ennemis du) .
Framboisicr (Rongeur dea) . .
Fumigation (ProoCdes de).
28
38
144
92
178
18 1
64
214
205
193
Juniperus I1irg·iniatKl .
189
228
95
194
Grillons .
23
Groseilliers et gadelliers (Ellnernie des).
. ... ... ..... 115
Guillota .
18
H
]6, 55. 78
20[
Remcocompa lelJ.costigma .
Hem;pteros .
H.ibernation des
Hflpperdout .
iU8CCtes • •
R ypodermes .
H !/podermn OOI'iiJ.
77
26
Illinois.
111.6C('tes broycurs .
5,
InsccLes (Ennem.is des)..
]nsect.es lIuisibles n.ux flnimalLx
lnsectes nuisibles
arbres
fruitiers ...... . . ..... .
Tnsectes nuisibles !lUX arbres
d'orncmcut .
Inscctcs Iluisiblcs aux champs .
Tnsectcs nuisibles aux fl eurs . .
Insectes nuisiblcs fLUX jardins..
In8ectes nllisibles des maisons.
ITlRCct.es nuisibles
pe tits
fruitl3 .
1nsecte8 sociaux .
Insect.es BUceurs.
19,
Insecticides ..
lowa .
163
232
162
145
192
177
Hell~ooro.
102
196
196
196
177
177
177
177
121
71
123
123
Ga.1. .
Gaz acide c:ysnhydrique. .
Gazoline . .
Gibson ct Ross . . .
GIll .
<3oudron vegCtal .
HtWeoma .
HI/1Jhalltria lex/or ..
177
H yp<Kiermll lillf!ota
(;aslrophiluff equi .
Hannetons .
Fl Zf1U1UJbio irrita,nJt .
J77
178
173
26
185
G
Gallifl8(!ctes .
Huile de oodre .
Huile de citronelle..
Buile d'eucalyptlls.
Huile d'olive.
Ruile de pennyroyal .
H uile de ricin .
Hylalltinwt (Ibscurus .
H ymenoptcres ..
177
2 16
[32
[9
6
74
88
125
69
140
30
157
ll5
26
2[8
2[[
64
K
Kermes, (vo.\'ez Cbermes) ..
L
Lach-nmderna 3pp. .
Larve ..
55
2
INSECTES NUISIBLES DU QUEBEC
Legionnaire .
80
151
175
Lemon oil ..
Lentcs. _ .
.upidopt.eres ,
Lepidosaphes 'Ulm1~.
11
96
191
191
64
80
Lepisooe ..
Lepis'mll saccharinum .
Leptinolarstl decemli71eafa .
Leucania uniputt<:UIt.a .
Mouche des etables . .
Moucheron du bIe .
Moucheron des cbrysantMmes
MuelL
Multiplication dea iIl8ectes .
M usca domestica.
MU8cina .. tabulana .
M YZll8 ribis .
168
74
145
13
8
167
168
120
Ljvr~
d' Amenqu('.
101, 127
Livr6e des for~ts .
127
Longicorne Ii deux taches..
123
Lucilia
c:tl~ar. .
168
153
201
Lygus pralemis _
Lyperosia ,:rrifans .
M
M (lchoire ..
M aiacosomn americana . . 101 , 127
MalacosomLJ disstria.
127
M ala.dies transmises pa.r Jea
ISS, 167
mouches ..
Mandibules.
5
Mante religieuse.
M aringouins .
24
17, 176
74
70
166
Matletiola destructor.
M elancplus 8pp .. _.
Menthol .
Metamorphoses.
Meunier . _ .
Mites ..
Mi te fripiere .
Mi te des vHements .
Monomori:um pharcwnis..
Mouches. . .
17,
Mouches a scie . . .
Mouehes a feu .
Mouchcs blanches de serres .
Mauehe de Hesse.
Mauche des cornes .
181
187
188
188
185
}67
26
16
151
74
201
Mauche des carottes.
61
Mouche de 1& viande. .
184
Mouchede la.graincdu trefl.e .. 76
Mauche de la vomme. . ...
III
Mouche domestiquc. ... . ..
167
~aphtali ne.
Nebraska .
N emate du groseillier ..
N evropteres ..
Nicotine (Sulfate de).
Kicotine (Chaux A la) ..
Nitrate de BOude.
N Qct1ta clandestina .
Noctuelles .
~ocuite des insectes .
~ ombre des insectes .
Nouvelle-Ulande .
166, 189
64
liS
25
218
218
79
36
12, 34
7
7
75
~ymphe.
o
Obcrea. bim.a.culaia.
<Batre du cheval.
ffistre du bamf, (voir H ypodenncs).
Oiscaux. .
Onguent mercuriel .
On~rio .
Ormerod (MiBS) .
Orthopteros .
123
194
196
210
176
M
199
23
p
Paleacrita vernata .
100
Papillons .
Papillo!); du chou ..
Parasite de l'homme ..
Parasite des v~tements . .
Para.si te dee aliments .
21
161
187
178
II
INDEX ALPHABETIQUE
PAte de son empoisonn~ . 371 72,
Pediculm capiti6.
Pediculu.8 ve31imenl1~.
Peridroma stlucio. .
Periplaru:ta AmeriOO1lG.
Petcb , C.-E. .
P~tr61e.
162,
PhlycJ.cenia rubigali8 .
Phorbia bro.ssica; .
Phorbia ceparum .
Phthiri'us pubis .
Phyllofrcta viUaUl .
Picride du chou.
Pieris rapal,
PiqOres (Traitement des) .
Plagionotus SpeCiOS'U8 .
Pline Ie Jeune.
Pluie de sang.
Plutella macltlipennis .
Pa:cilocapslUl lineatus.
Pommier (Ennemis du ).
Paux .. .
Pou du corps .
Poux deB ecorce8 .
Pou du pubis .
POll de tete. .
Poudre de pyrethrc .
Poudre d'helleborc .
Protecteur .
Prunier (Ennemis clu)..
PSe1J,d()C()CCus citri .
Psila rOSle .
PteronWl riberii . ..
Pucerons .
Puccron du chou .
Puccran du groseillier .
Puceron du pommier.
Puceran lanigere . .
Puces .
Puce de I'homme.
Puce du chat .
Puce du chien .
PUCC8 de terre .
Pulex irritam .
Pulvfuisateurs .
Puna.ises ..
215
174
174
36
179
92
219
143
42
45
174
41
31
31
166
Puuaises des jardins . .
Punaise des tits .
Pyrale de la f&riDe . .
P yrale du mais .
Pyrale du pommier.
Pvralis farinalis . .
153
161
182
82
108
182
Pyraulfta. nubilal1·S.
82
Pyrethre. .
. ...... 180, 216
Q
Quebec .
136
30
R.atB .
135
38
153
88
Reaumur . .
174
174
95
174
174
216
216
44
113
149
61
1I5
8, 19, 153
48
98
98
94
163
163
163
163
39
163
.... . 223
19, 161
65
R
Ravageur de I'crable .
235
136
8
Recolt.e des legumes (Valeur
31
de 10) .
Rhllgoleti8 pomonella.
111
RhynchopboTCS .
104
RollgCurs du bois .
136
Rongeurs des ecorccs .
135
Rongeur dll trefie . .
77
RouiUc des carottes. .
62
s
Saperda candida . .
89
Saperde du pommier ..
89
Saupoudreuses.
223
SautereUes.
. . 23, 70
Savon u.l'huile de baleine .
220
Savan a. l'huile de poisson.
220
SavOD phenique .
165
Schizoneura lanigcra. , .
94
Scolytidcs .
135
12
Segment .
801. ..
72
Sesia tipuliformis .
119
Slingerland.
8
Solanum tuber-olum.
64
Solanum r08tratum . . .
64
Son empoisonne . . . ... 37, 72, 215
Soulre . . . . . ... .. .. ... .
229
INSECTES NUISIBLES DU QUEBEC
8tigma.ws.
Structure des inscctcs.
Stom.oxYiJ calc£trans ..
SUCClil'S.
Sublime corrosif
Sulfate de nicotin(, .
12
9
19, 168
5
44
49
T
Tabac .
Taille des insectes .
Tanglejool .
Tann des tanncurs _.
Taupe.
Taupins
Teignc dll cbou ..
T eigne des ecorcc!l
Tcigne de l'oignon .
Teigne des racincs .
Teftebrio moli/or_
219
9
162, 178
196
208
78
42
95
45
42
181
Thrips .
144
Tillea spl' ..
187
188
188
143
169
172
r 'i nea lwllioTU'lla.
'Tinea biseUiella_
Tordeuae des feuillcs . .
Traitement dcs fumicrs .
Traitement des dechets.
Transformations des insectes . .
13Z
Tree tallgle/ool.
151
TrialeurQde8 ooporariarum .
V
I ra IlCHSO antiolJlJ..
VIl.porisateurs.
Varron .
\ "a.selinc pheniquCe .
YI:t blanc .
. . . . 10, 55,
\ -cr de 18 pornmc .
Vcr des carottes ..
\'f~r des groseiJles.
Yer du chou ._
\-cr ciu glldellier .
\ -cr fil de fer .
Yer ~ris . .
Ver tariere il. ~te plate .
Ver tarier(' il rete ronde (voyer.
Supt.'1'da candida).
Vert de Paris .
'~itriol bleu .
134
223
30
166
121
III
61
liS
31
115
78
34
92
215
217
\y
Wh ile grubs .
Wisconsin ..
50
73
X
Xylophages.
136