Grine «chargé d`assainir le secteur de l`audiovisuel dans

32 970 projets économiques inscrits au cours des cinq dernières années
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N° 6386 Prix 10 DA France 1 C
Quotidien national d'information
Mardi 24 mai 2016
LE PREMIER MINISTRE, ABDELMALEK SELLAL, DÉCLARE :
Grine «chargé d’assainir le secteur
de l’audiovisuel dans les meilleurs délais»
Par
LE PREMIER ministre,
Abdelmalek Sellal, a déclaré, hier,
que «l’informel a envahi certains
secteur notamment l’audiovisuel».
A cet effet, «le gouvernement a
chargé le ministre de la Communication d’assainir la situation, dans
les meilleurs délais, en attendant la
mise en place de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel qui interviendra dans les prochaines
semaines». M. Sellal qui a présidé
une opération de destruction de
deux millions de supports audiovisuels piratés organisée par l’Office
des droits d’auteurs de droits
connexes (Onda), a souligné qu’«un
dispositif d’agrément pour les opérateurs désirant offrir un service de
communication télévisuel et radiophonique a été mis en place sur la
base d’un cahier des charges qui
vient d’être finalisé et qui fixe clairement les droits et obligations dans
ce domaine d’activité». Il a déclaré,
à ce propos, que «toutes les télévisions qui se conformeront au dit
cahier des charges seront agréées
en tant que chaines algériennes
bénéficiant de toutes les mesures de
Photo : DR
Fatiha Ouidir
soutien et d’encouragement prévues
par la loi». Quant à celles qui y
dérogeront, «elles se verront interdire l’activité en Algérie». Il a
LA MISE EN EXPLOITATION EST PRÉVUE FIN
2016 AU PLUS TARD
expliqué, à cet effet, qu’il «ne s’agit
pas d’une remise en cause de l’ouverture du paysage audiovisuel,
mais d’une réglementation d’un
domaine d’activité comme il en
existe dans tous les pays du monde
et pour préserver la santé morale
du pays». Le Premier ministre a
ACTUALITÉ
LES ATTAQUES ONT VISÉ DEUX VILLES
DE LA CÔTE SYRIENNE
Attribution provisoire des licences
4G à Mobilis, Djezzy et Ooredoo
ENTREPRISE
Syrie : près de 150 morts
dans sept attentats de l’EI
„ Bedoui : «Le gouvernement
soutient l'investissement
productif et lutte contre
le monopole» .....................p2
Par
Par
LE DÉPLOIEMENT à des fins
commerciales des premiers réseaux
publics de télécommunications
mobiles de quatrième génération
(4G) est attendu pour la fin de cette
année. Cela est rendu possible suite
à l’attribution provisoire par
l’Autorité de régulation de la poste
et des télécommunications (Arpt)
des licences d’exploitation de la 4G
aux trois opérateurs de téléphonie
mobile opérant en Algérie, Mobilis,
Djezzy et Ooredoo.
Suite en page 3
COOPÉRATION
UNE série d’attentats à la
bombe a frappé, hier matin, les
villes syriennes de Tartous et
Jableh, dans la province de
Lattaquié, sur la côte méditerranéenne, faisant 148 morts, selon
un bilan de l’Observatoire syrien
des droits de l’Homme (Osdh). Ces
attaques revendiquées par l’organisation terroriste Etat islamique
(EI), dans des zones contrôlées par
les forces gouvernementales, ont
également fait une centaine de
blessés.
Suite en page 15
„ Rencontre d'affaires
algéro-italienne à Milan
pour intensifier des projets
de partenariat..................p3
PROCÈS
Photo : DR
Photo : DR
Hassan Gherab
Ziad Abdelhadi
regretté que «certains vecteurs
audiovisuels versent plus dans la
publicité mensongère, la violation
de la vie privée, l’atteinte à la
dignité des personnes, la désinformation et plus grave encore, les
attaques contre la cohésion de la
société algérienne avec des appels à
la haine, au régionalisme et à la
fitna». M. Sellal a également assuré
que «les efforts du gouvernement se
poursuivent pour le développement
de l’audiovisuel en Algérie loin de
l’invective, la diffamation et l’insulte qui portent atteinte et défigurent l’image du paysage audiovisuel
en Algérie».
Il a souligné dans le même sens
que «sur une soixante de médias
concernés, cinq seulement sont
réglementairement accrédités, tout
le reste relève de l’informel». «Nous
avons chargé le ministre de la
Communication d’assainir le plus
tôt possible la situation. Nous
sommes pour la pluralité médiatique, nous sommes pour la liberté
de la presse mais contre l’insulte, la
diffamation et l’invective», a déclaré
le Premier ministre.
Suite en page 2
Supplément international
Amérique :
pivot vers
l'Asie ?
Lire pp 11 à 14
„ Affaire Cnan : des peines
de 2 à 10 ans de prison
ferme requises ...............p5
2
L ’ É V É N E M E N T
Mardi 24 mai 2016
LE MINISTRE DE L’INTÉRIEUR ET DES COLLECTIVITÉS LOCALES, NOUREDDINE BEDOUI :
«Le gouvernement soutient l’investissement
productif et lutte contre le monopole»
Par
Bahia Aliouche
e ministre de l’Intérieur et
des Collectivités locales,
Noureddine Bedoui, a
affirmé, dimanche soir dernier à
Khenchela que «le gouvernement
encourage toutes les entreprises
qui investissent en soutien à l’économie nationale, même petites», et
«lutte contre toute forme de monopole qui ne sert pas l’économie
nationale», rappelant que la
Constitution amendée met en avant
l’importance de la diversification
économique.
M. Bedoui effectuait une visite
d’inspection de plusieurs sociétés
de production dans la zone industrielle de la ville de Khenchela.
Lors de cette visite, il a insisté sur
l’importance d’encourager la maind’œuvre jeune et d’exploiter les
ressources humaines et les moyens
matériels dont dispose le pays.
Après avoir inspecté le projet
de construction de 1 920 logements
publics locatifs (LPL) à Kais dont
les travaux ont atteint 70%,
M. Bedoui a déclaré à l’APS
concernant le développement dans
la wilaya de Khenchela que cette
Photo : Archives
L
dernière a réalisé de «grands
acquis» dans différents domaines.
Il a, dans ce sens, rappelé les
agglomérations, les chantiers
ouverts ainsi que le taux de raccordement au réseau du gaz naturel
qui a atteint 80% outre les 4 000
places pédagogiques prévus à
l’université, estimant que ceci
constituait un «grand progrès» sur
la voie de la concrétisation des
programmes initiés par le président
de la République Abdelaziz
Bouteflika. En dépit de toutes ces
réalisations, le ministre a tenu à
relever les lacunes existantes que le
gouvernement œuvre à combler en
vue d’améliorer le niveau de vie
des citoyens. Quant au mouvement
associatif, M. Bedoui a indiqué que
la nouvelle Constitution consacre
cet aspect à travers de nouvelles
lois organiques, qui sont venues
consolidées d’autres lois existantes, pour une meilleure organisation des associations.
Auparavant, le ministre avait
inspecté le service des documents
biométriques dans la commune de
Khenchela où il a déclaré que le
gouvernement est décidé à poursuivre le processus de modernisation, de numérisation et
d’humanisation de l’administration, soulignant des manœuvres
visant de la part de certains à maintenir le statu quo. Cette modernisation a pour objectif d’éliminer le
népotisme, a estimé M. Bedoui,
affirmant que «le gouvernement ne
cessera d’aller de l’avant dans
cette entreprise pour atteindre un
taux de 100% dans la gestion du
pays». Le ministre a ensuite inspecté, au niveau de la commune
d’Ansigha, l’unité 206 de maintien
de l’ordre, composée de 182 éléments et chargée de plusieurs missions, tant à l’intérieur qu’à
l’extérieur de son champ d’action.
B. A./APS
Grine «chargé d’assainir le secteur de l’audiovisuel dans les meilleurs délais»
Suite de la page 1
«Depuis la promulgation de la loi sur
l’audiovisuel, l’Autorité publique a toléré un
démarrage désordonné en espérant une
autorégulation et une décantation qui ne
sont pas hélas, venues», dira-t-il, ajoutant
qu’il «est temps que nos concitoyens sachent
la vérité et que la loi s’applique à tous dans
l’équité et la transparence». «L’informel a
envahi certains secteurs en touchant aux
fondements moraux des Algériens», déplorera-t-il regrettant qu’on «vulgarise l’insulte
et l’invective». Le Premier ministre se désolera de voir «les efforts, louables et courageux, de la majorité des acteurs pour une
télévision à l’Algérienne, plurielle, diverse,
créative et critique, sont malheureusement
pollués et dévoyés par une minorité mue par
l’appât du gain ou des desseins encore plus
vils». Aussi, réaffirmera-t-il la volonté du
gouvernement «entière et sincère pour le
développement du paysage audiovisuel
national pour peu que cela se fasse dans un
environnement sain et dans le respect de la
loi et des règles de déontologie». A ce
propos, il affirmera que «le gouvernement
prendra des mesures décisives contre les
médias qui exercent le chantage et la pression sur les cadres de l’Etat».
Il a appelé dans ce sens à «une généralisation de la culture citoyenne et religieuse,
mais non à la fitna et aux discours de violence». Le Premier ministre a mis en garde
«ceux qui veulent utiliser les nobles métiers
de l’audiovisuel pour servir des intérêts personnels ou nuire à l’Algérie». «Leur adversaire n’est pas seulement le gouvernement,
mais le peuple algérien», ajoutera-t-il. «Oui
à la liberté de la presse, mais non au transfert illicite de devises pour louer des fuseaux
satellites. Oui à la pluralité médiatique, mais
non au travail au noir de jeunes journalistes
sans couverture sociale ni droits à la
retraite», affirme le Premier ministre qui
réitérera l’engagement de l’Etat «à préserver
leur avenir». «Oui à la rentabilité de l’activité média, mais non au maquillage de
revenus publicitaires dans des boîtes de
communication et à la fraude fiscale. Oui au
droit d’enquête et à l’information, mais non
au chantage, à la diffamation, à la violation
du secret de l’instruction judiciaire et à la
pression sur les cadres de l’Etat», a plaidé le
Premier ministre. «A partir de ce jour,
aucun dépassement ne sera plus toléré et
force restera à la loi dans toute sa rigueur et
en toute circonstance», avertit le Premier
ministre qui ne manquera pas de préciser que
«ces impératifs en matière de communication valent aussi pour tous les agents de
l’Etat, quel que soit leur niveau de responsabilité». Revenant à l’événement du jour,
M. Sellal dira que «le gouvernement poursuivra sa lutte contre la fraude dans tous les
domaines», estimant que l’opération de destruction des CD et DVD piratés était «très
importante», notamment en cette conjoncture économique difficile.
F. O.
zzz AU FIL DES JOURS
Les télés «1 000 collines»
Par
A. Samil
POUR ceux qui ne connaissent pas, la
«Radiotélévision libre des mille collines» est, et
restera à jamais, la parfaite illustration de ce
que le déchainement raciste et haineux d’un
média audiovisuel peut provoquer de tragique et barbare. On a tous en mémoire l’épisode peu glorieux, et pour l’humanité et
pour le pays livré à une guerre civile d’une
rare sauvagerie, vécu par le Rwanda entre
avril et juillet 1994. Ce très beau pays éternellement verdoyant de la région des
Grands Lacs, entre l’Afrique australe et
l’Afrique centrale, eut le malheur de laisser
émettre une radiotélévision qui commença
soft, avec des programmes de divertissement et une information d’abord modérée.
Dans la réalité, elle était un Cheval de Troie
soigneusement mis en place par des «idéologues» du régime -ou s’en réclamant- pour
préparer l’un des plus grands génocides de
tous les temps. Nous sommes à l’été 1993,
soit moins d’un an avant que les machettes,
comparables à de sinistres petites guillotines
qui font voler les têtes, n’entament un rituel
de sang et de dépècement. Au jour J, à
l’heure H, voici le genre d’appel (archives
sonores) qu’on pouvait entendre sur cette
radiotélévision : «Le peuple doit apporter
machettes, lances, flèches, houes, pelles,
râteaux, clous, bâtons, fers électriques, fils de
fers barbelés, pierres, et dans l’amour, dans
l’ordre, chers auditeurs, pour tuer les Tutsis
rwandais.» «Chers auditeurs, mesdames et
messieurs : ouvrez grand vos yeux. Ceux
d’entre vous qui vivez le long des routes, sautez
sur ceux qui ont de longs nez, qui sont grands
et minces (Ndlr, les Tutsis) et qui veulent vous
dominer.» Les Hutus, l’autre ethnie, majoritaire, du Rwanda étaient chauffés à blanc
par des speakers à la voix parfois douce et
mélodieuse, d’après des témoignages.
En prenant connaissance hier des mesures
que Abdelmalek Sellal a instruit le ministre
de la Communication de préparer à
l’encontre d’une kyrielle de chaines
«algériennes off-shore», c’est-à-dire semiclandestines, on pouvait enfin pousser un ouf
de soulagement. La réaction du Premier
ministre est certes tardive, néanmoins elle
vient à point nommé prémunir définitivement, nous l’espérons, l’Algérie de médias
de l’horreur comparables à «Radiotélévision
des mille collines». Exagéré ? A suivre certains programmes de télévisions bricolées
dans la médiocrité, on peut se dire qu’il est
vraiment temps de mettre la bride. La dynamique de la montée du péril et de la fitna
était bel et bien insidieusement enclenchée.
Et ce n’est pas Mme Benghebrit, compétente
et courageuse ministre de l’Education nationale, qui démentira. Les porte-paroles
médiatiques de l’islamo-bâathisme rétrograde lui font pratiquement tous les jours
l’honneur de leurs colonnes et de leur
lucarne. Sellal le reconnaît presque, certaines de ces télévisions bloquées au stade
de l’infantilisme font du chantage à la publicité, diffament et injurient de hauts responsables qui s’aviseraient de les ignorer,
rabaissent la religion séculaire du peuple à
des rites incantatoires dignes de la sorcellerie…Sous couvert de vulgarisation de
l’islam, elles se font en toute impunité les
défenseurs et porte-voix des pire courants
de l’intégrisme et des Frères musulmans du
Moyen-Orient. Où est le «référent» national
dans de pareils choix programmatiques ?
Hamid Grine, le ministre de la
Communication, qui a trop fermé l’œil sur
ce dossier explosif a désormais sur son
bureau les «fiches signalétiques» -puisqu’elles
ne sont pas légales- de quelque cinquantecinq chaines qui ont engrangé de l’argent
sans payer le fisc, transféré des devises sans
passer par les banques, vendu de la publicité
sans s’acquitter de la TVA, pillé la propriété
intellectuelle et artistique sans être trainées
devant les tribunaux… En un mot, la tâche
est celle d’un assainissement. Encore que,
une mise à plat qui garantisse les mêmes
chances à tous les candidats à la création
d’une chaine de télévision serait mieux
indiquée.
Dans la foulée de ce retour à la loi, il en est
précisément une que le gouvernement
devrait «actualiser» sans tarder, surtout
après l’interminable polémique soulevée par
l’affaire dite «El Khabar-Rebrab». Hamid
Grine sait parfaitement quel vide juridique a
laissé le «gel» d’une disposition de la loi sur
l’information de 2012. Autorité de régulation de la presse écrite ou ministère de la
Communication ? L’un des deux est de trop.
Aux parlementaires de dire lequel.
A. S.
L ’ É V É N E M E N T
Mardi 24 mai 2016
SELON LE DERNIER BILAN DE L’ONS
LE CONTEXTE ÉCONOMIQUE IMPOSE AUX DEUX PAYS DE BOOSTER
LEUR COOPÉRATION
Le rythme d’inflation en légère
hausse en avril dernier
Rencontre d’affaires algéro-italienne à Milan
pour intensifier des projets de partenariat
Synthèse de
Smaïl Boughazi
Par
Bahia Aliouche
ne rencontre d’affaires
algéro-italienne sur les
opportunités d’investissement et de partenariat aura
lieu aujourd’hui à Milan, avec
la participation d’un grand
nombre d’opérateurs économiques des deux pays. Organisée par le consulat général
d’Algérie à Milan, cette rencontre regroupera une centaine
d’opérateurs économiques algériens des secteurs public et
privé et les représentants d’une
cinquantaine d’entreprises italiennes.
La wilaya d’Alger participera également à ce rendezvous d’affaires dans le cadre de
la mise en oeuvre de l’Accord
de coopération, signé en avril
dernier à Alger à l’occasion de
la visite du maire de Milan,
Juliano Pisapia. A cet égard,
plusieurs projets seront examinés avec les entreprises
italiennes qui exercent sous la
tutelle de la mairie de Milan, et
ce, dans les domaines de la
gestion des déchets ménagers,
de la restauration du vieux bâti,
de la gestion du transport urbain
et de l’entretien des espaces
verts.
Tenue après celle de mars
2015 dans cette même ville qui
représente le coeur industriel de
l’Italie, cette rencontre sera
une occasion propice pour les
opérateurs économiques des
deux pays, appartenant aux sec-
Photo : DR
U
teurs hors hydrocarbures, d’intensifier des projets de partenariat gagnant-gagnant.
Elle devra aussi permettre
d’inciter les hommes d’affaires
italiens à s’intéresser davantage
au marché algérien qui recèle
d’énormes potentialités d’investissement. Outre une session
plénière, la rencontre comprendra la tenue d’ateliers business to government (B to G) et
business to business (B to B).
L’organisation d’une telle
rencontre intervient dans un
contexte particulier qui impose
aux deux pays d’intensifier leur
coopération
économique,
explique à l’APS le consulat
général d’Algérie à Milan. Pour
l’Algérie, la chute drastique des
prix des hydrocarbures et son
impact néfaste sur les équilibres
macroéconomiques du pays ont
conduit le gouvernement «à
s’engager sur d’autres voies
pour réduire sa forte dépendance envers ce secteur, si
volatil, tout en permettant l’émergence d’une économie
diversifiée», poursuit-il. S’agissant de l’Italie, la persistance de
la crise économique a amené de
nombreuses entreprises italiennes à chercher à se développer, voire à se délocaliser à
l’international, «ce qui pourrait
constituer une opportunité
pour l’Algérie en vue d’attirer
ces investissements», relève la
3
même source. Dans cette perspective, plusieurs secteurs hors
hydrocarbures sont ciblés par le
gouvernement algérien comme
l’industrie, l’agriculture, la
santé, le tourisme, la construction, les travaux publics et l’environnement.
Il est à rappeler que sur le
plan des échanges commerciaux
pour l’année 2015, l’Italie avait
été le 2e client de l’Algérie
(6,16 milliards de dollars) et
son 3 e fournisseur (4,82 milliards de dollars). Les deux pays
sont liés par le gazoduc Enrico
Mattei (Transmed) qui fournit
l’Italie, via la Tunisie, en gaz
algérien.
B. A./APS
LE RYTHME d’inflation en glissement
annuel a enregistré une légère hausse s’établissant à 4,8% en avril 2016 contre 4,7% en mars
dernier. C’est ce qu’a indiqué l’Office national
des statistiques (ONS) dans un bilan relayé par
l’APS. Selon le même organisme, le rythme
d’inflation en glissement annuel d’avril 2016
représente l’évolution de l’indice des prix à la
consommation sur la période mai 2015-avril
2016 par rapport à mai 2014-avril 2015. S’agissant de la variation annuelle des prix à la
consommation pour avril 2016 par rapport à avril
2015, celle-ci a enregistré une hausse de 6,7%.
Pour l’évolution mensuelle, l’ONS précise que
l’indice brut des prix à la consommation en avril
2016 a augmenté de 1% par rapport à mars 2016
contre 1,9% en mars 2016 par rapport à février
2016). Selon les explications du même organisme, cette évolution mensuelle a résulté essentiellement d’une hausse des prix de l’ordre de
1,7% pour les biens alimentaires qui ont
continué d’augmenter pour le deuxième mois
consécutif. Il s’agit d’une évolution de 2% en
mars 2016 par rapport à février 2016. Pour la
catégorie de produits, le même organisme précise que les produits agricoles frais ont affiché
une croissance de 3,5% tandis que les produits
agroalimentaires sont restés presque stables se
stabilisant à 0,01%. Pour l’augmentation des prix
des produits frais, l’ONS indique qu’elle a été
induite par les hausses des prix de la pomme de
terre avec 18,9%, des fruits avec 10,4% et des
légumes avec une hausse de 9,4%. Pour ce qui
concerne les baisses, elles ont été enregistrées
pour d’autres produits notamment les viandes de
poulet avec une baisse de 3,8%, la viande de
mouton avec une baisse de -0,5%, et la viande de
bœuf avec 0,2%, le poisson frais et pour les œufs
ont enregistré des baisses respectives de 2,7% et
1,8%. Par ailleurs, l’ONS signale que les prix
des biens manufacturés ont affiché une hausse
modérée de 0,4% en avril dernier par rapport au
mois de mars, tandis que ceux des services ont
augmenté de 0,2%. L’organisme des statistiques
rappelle enfin qu’en 2015, le taux d’inflation s’était établi à 4,8% contre des prévisions de 3% par
la loi de Finances initiale 2015 et de 4% par la
loi de Finances complémentaire 2015. Le taux
d’inflation prévu pour l’année en cours dans la
loi de Finances est estimé à 4%.
S. B. / APS
Attribution provisoire des licences 4G à Mobilis, Djezzy et Ooredoo
Suite de la page 1
Selon le président de l’Arpt,
Bessaï M’hamed Tewfik qui s’exprimait,
hier, lors d’une séance publique tenue à l’auditorium de la Radio nationale, l’ordre d’attribution des licences provisoires
d’établissement et d’exploitation de réseaux
publics de télécommunications mobiles 4G
est le suivant : Algérie Télécom mobile
(ATM, Mobilis), Optimum Télécom Algérie
(OTA, Djezzy) et Watania Télécom Algérie
(WTA, Ooredoo). Les trois opérateurs
retenus pour l’appel d’offres lancé en janvier
dernier, disposeront, selon le président de
l’Arpt, de trois mois pour la commercialisation de ce service «dont la mise en exploitation est prévue, au plus tard, pour le dernier
trimestre de l’année en cours», a indiqué
M. Bessaï. Ce dernier a, par ailleurs, tenu à
préciser que contrairement à la 3G, lancée en
Algérie en décembre 2013, aucun plafonnement n’est à prévoir pour ce qui est de la
couverture 4G et les opérateurs auront la latitude de choisir le débit qui leur convient
selon les moyens techniques et financiers
dont ils disposent, avec pour seuil un taux de
couverture de 10% dans les wilayas choisies
durant les quatre premières années. Selon
l’Arpt, cette formule a été adoptée pour permettre aux opérateurs d’assurer, en même
temps, les communications GSM, la 3G et la
4G. Au registre du déploiement du réseau
4G tel qu’exigé dans le cahier des charges,
les trois opérateurs doivent assurer un seuil
minimum de couverture de 10% au cours des
quatre premières années dans les wilayas de
leur choix et à élargir ce service aux régions
du Sud dans un délai de trois ans. Toujours
au sujet du déploiement du réseau 4G il faut
savoir que le règlement d’appel à la concurrence prévoit la répartition des 48 wilayas du
pays en deux catégories. La première est
composée de 15 wilayas à caractère prioritaire et la deuxième compte 33 wilayas.
D’après un membre de l’Arpt rencontré lors
de la séance publique, le mécanisme de
déploiement est progressif, le principe étant
que les deux catégories de wilayas soient
concernées à chacune des étapes du déploiement jusqu’à la couverture totale des 48
wilayas. Ce responsable nous a aussi indiqué
qu’au terme de la quatrième année, chacune
des 48 wilayas du pays aura été objet d’un
déploiement d’au moins un réseau 4G et de
lancement de service 4G et chacun des attributaires aura eu 16 wilayas comme obligation minimale de couverture.
En plus des wilayas qui lui sont affectées
comme obligation, le titulaire peut se
déployer dans une ou plusieurs autres
wilayas dites supplémentaires où le lancement commercial des services 4G reste,
cependant, soumis à l’approbation de l’Arpt.
En tout état de cause, le titulaire doit, au
terme de la 8e année, avoir au moins entamé
les déploiements dans chacune des 48
wilayas et atteint des taux de couverture d’au
moins 65% pour les wilayas de la première
catégorie et d’au moins 55% pour celles de
la deuxième catégorie, précise l’Arpt.
A retenir également que les trois opérateurs, dont les premiers responsables étaient
présents à la cérémonie d’annonce de ces
résultats, ont été invités à se présenter au
siège de l’Arpt dès demain mercredi aux fins
d’exercer, selon l’ordre de priorité que leur
donne leur classement, le choix des wilayas
d’obligations de leur déploiement de la première jusqu’à la quatrième année. Ils ont été
aussi invités à se présenter au siège de l’Arpt
dans un délai de 5 jours ouvrables à compter
de la date de notification qui leur sera faite
par l’Autorité de régulation de l’avis d’attribution provisoire de la licence aux fins de
finaliser leur cahier des charges. Il est utile
de rappeler enfin que pour recevoir de l’Internet très haut débit en 4G mobile, il faut
nécessairement disposer d’un appareil acceptant cette nouvelle technologie. Or, «la
majorité des Smartphones et autres tablettes
acquis par les Algériens ne sont pas adaptables à la 4G», nous a expliqué un spécialiste des TIC rencontré sur place.
Z. A.
Avis des P-dg sur les résultats de l’appel à la concurrence et leur plan d’action
Mohamed Habib, P-dg par intérim de Moblis :
Nous nous attendions à occuper la première place au vu de nos capacités de déploiement. C’est d’ailleurs pourquoi
je peux annoncer dès à présent que notre choix des wilayas obligatoires portera sur deux wilayas dans le nord du
pays et une autre dans le Sud. En outre ATM pourra, dès la première année, dépasser les 25% de couverture
d’une wilaya au lieu des 10% prévues. A propos des prix, ils seront les mêmes que ceux en vigueur pour la 3G.
Vincenzo (Djezzy) :
Je suis heureux d’avoir obtenu la seconde place. Comme je tiens à annoncer que nous allons nous atteler à nous
déployer sur le terrain pour pouvoir offrir la meilleure technologie en matière de 4G et d’améliorer davantage ses
services en donnant la priorité au contenu local. En ce qui concerne le prix d’accès il sera pratiquement le même
que celui de la 3G.
Joseph Ged (Ooredoo) :
A propos du classement je dirai qu’il n’a guère d’importance pour nous puisque nous visons à être présents dans le
plus grand nombre de wilayas dès la première année en fournissant une meilleure qualité de service.
Commercialement parlant nous allons être très agressif puisque nous n’allons pas faire de distinction entre le résidentiel et les entreprises. Tous seront inscrits à la même enseigne. Nous voulons être à la hauteur de l’attente de
notre clientèle. Rendez-vous est donc pris dans quelques mois.
L ’ É V É N E M E N T
Mardi 24 mai 2016
5
LES AVOCATS ONT TENTÉ DE DÉMONTER LES ACCUSATIONS ÉVOQUANT L’ABSENCE DE PREUVE
Par
Hasna Yacoub
ier, au quatrième jour du
procès de l’affaire Cnan,
les peines de 2 à 10 années
de prison ferme requises par le
procureur de la République sont
tombées comme un coup de
massue sur la tête des 19 accusés.
Il a ainsi requis 10 et 8 années de
prison ferme à l’encontre des deux
ex-P-dg de la Cnan à savoir, respectivement, Bombar Ali et Koudil
Ali. A l’encontre de Senoussi
Mohamed (ex-président de la SGP
Gestramar) et Ammour M’hand
(ex- directeur central de l’armement et des affaires techniques)
7 ans de prison ferme ont été
requises. A l’encontre de tous les
autres cadres de la Cnan, à
l’exception de Belhadj et Bouzidi,
le procureur a demandé une peine
de 5 ans de prison ferme. Belhadj
(ex-cadre de la Cnan, employé de
Sarl Safina) risque une peine de
3 ans de prison ferme, alors que
Bouzidi (directeur général adjoint
chargé du suivi de la flotte)
encoure la peine de deux années de
prison ferme. Les peines requises
ont été assorties d’une amende
d’un million de dinars pour chacun
des accusés. A l’encontre des deux
accusés en fuite, à savoir Feraoun
Ghaït et Djoudi Mohamed Tahar
(un intermédiaire), le procureur a
demandé une peine de 10 ans de
prison ferme et un mandat d’arrêt
international. Accablés, les accusés
seront un peu plus rassurés en
voyant défiler leurs avocats qui,
dans leurs plaidoiries, ont démantelé les charges retenues contre
leurs clients. Ainsi donc et après la
plaidoirie des avocats de la partie
civile qui ne se sont constitués que
contre l’accusé Feraoun Ghaïth
Rached, l’un des propriétaires
de la société étrangère
Feraoun/Laradji/CTI, demandant
un dédommagement total de
32,4 millions de dollars des deux
victimes, à savoir le groupe Cnan
et la société IBC, le procureur de la
République a pris la parole.
H
«Il y a là une intention
délibérée de dilapider
l’argent public. D’une
mise à mort de la Cnan»
Ce dernier a commencé son
réquisitoire en se disant «très chagriné» par le fait que le fleuron de
la flotte maritime de l’Afrique se
retrouve aujourd’hui dans une
situation chaotique. «Que s’est-il
passé ? Comment on est-en arrivé
là ? L’Algérie avait une flotte de
75 navires, un chiffre d’affaires à
la hausse et une bonne part du
marché international. Elle est
réduite aujourd’hui à voir ses
navires saisis ! La cause est évidente : ses dirigeants n’ont servi
que leurs propres intérêts et nullement ceux du groupe Cnan», s’est
demandé le représentant du
ministère public, qui a décidé de
scinder son intervention en deux
parties, l’une relative à la gouvernance de l’accusé Koudil Ali et la
seconde à celle de Bombar Ali.
Avant de parler de la gestion de
l’ex-P-dg Koudil, le procureur va
rappeler que l’accusé a été «très
évasif dans ses réponses. Ce qui
confirme une gestion catastrophique, aléatoire, au cas par cas et
au jour le jour». Pour appuyer les
charges retenues contre cet accusé
et d’autres cadres qui ont travaillé
sous sa gouvernance, le procureur
est revenu dans le détail sur la
location de certains navires et leur
coût de réparation. Il citera alors la
location du navire Arielle auprès
de la société française Safina où un
ex- cadre de la Cnan, employé de
Safina, a joué les intermédiaires.
«Arielle était une épave. Un navire
interdit d’accès dans les ports
étrangers. Il a été affréter en violation totale de la procédure et les
accusés ont défilé devant le tribunal pour lui faire croire que l’intermédiaire, l’accusé Belhadj
Amara, leur a rendu service !
Cette opération a été une perte
totale puisque la location a été
payée et le navire n’a jamais pu
servir». Le procureur ne s’arrête
pas là, il rappelle aussi la location
pour 14 200 dollars/jour du navire
Millinium Express pour une durée
de 12 mois, prolongée une dizaine
de mois encore. Dans ce cas également, il affirme que l’opération a
été une perte totale puisque il n’y a
eu aucune exploitation du navire.
Ne mâchant pas ses mots, le procureur va lâcher : «Il y a là une
intention délibérée de dilapider
l’argent public. D’une mise à mort
de la Cnan». Convaincu, le procureur ajoute que «les dirigeants de
la Cnan ont choisi la société Progess comme partenaire exclusif.
Son patron avait un quasi- monopole sur les affrètements de la
flotte. Avec leurs navires et leur
longue expérience dans le domaine
maritime, les accusés ont défilé
devant nous pour tenter d’expliquer que ce partenaire leur rendait
service. Est-ce la raison pour
laquelle, ils lui ont offert des marchés de plus de 38 millions de dollars !», et d’ajouter que ce qui le
laisse sans voix est sûrement le fait
que ces responsables ont affrété les
navires de la Cnan à Progress pour
une longue durée avant d’affréter
leur propre navires auprès de Progess à chaque voyage. «Et ils nous
expliquent que c’est Progress qui a
rendu service à la Cnan ! Qu’ils
nous expliquent alors pourquoi estce que leur bienfaiteur a saisi les
bateaux de la Cnan dans des ports
éloignés et où l’entreprise maritime n’avait pas de consignation, si
ce n’est pour l’obliger à payer le
prix fort», a souligné le procureur
avant de s’attaquer aux factures
«salées» de réparation des navires.
Il citera des exemples de certaines
factures de réparation dont les avenants finissent toujours par faire
«exploser» le coût de réparation
avant d’affirmer que le but était
«de faire profiter les chantier et
eux avec !». Le procureur va
expliquer la violation des procédures dans la création des représentations Cnan à Paris et Marseille,
de même que dans la prise de décision de leur fermeture. Il ne manquera pas de souligner que le
produit de la vente de la billetterie,
en devises, n’a jamais été rapatrié
en Algérie en violation de la loi sur
le transfert des capitaux. Il parlera
également du contrat de travail
accordé par Koudil à Bombar
comme directeur général de la
Photo : Archives
Affaire CNAN : des peines de 2 à 10 ans
de prison ferme requises
filiale ISA Anvers en Belgique, en
disant que «c’était un contrat de
travail ferme et irrévocable pour
un salaire de 4900 euros par mois
d’une durée de 5 ans alors que
Bombar percevait un salaire
comme étant cadre à la Cnan.
Quand le contrat a été rompu pour
raison d’absence, Bombar a
intenté un procès contre la
Cnan en Belgique et a pu
obtenir un dédommagement de
200 000 euros».
«Feraoun a dupé les
responsables de la Cnan,
il les a piégés.
Mais pourquoi ? Parce
qu’il a pris conscience
du laisser-aller total
dans la gestion»
Dans la période de gouvernance
de Bombar Ali, le fait le plus
important à citer selon le procureur
est sans aucun doute le partenariat
avec Feraoun/Laradji/CTI.
«Feraoun a dupé les responsables
de la Cnan, il les a piégés. Mais
pourquoi ? Parce qu’il a pris
conscience du laisser-aller total
dans la gestion. Et les mis en cause
ne peuvent pas venir nous expliquer aujourd’hui que c’est le
Conseil de participations de l’Etat
qui a pris la décision d’accepter les
clauses du contrat avec ce partenaire étranger, parce que nous
savons tous que le CPE a pris cette
décision sur la base d’un dossier
préparé et présenté par les gestionnaires de la Cnan», a insisté le procureur qui a ensuite expliqué que
Cnan Groupe a sciemment décidé
de dissoudre sa filiale Cnan Bulk,
créée avec un capital de
250 millions de dinars en partenariat avec la société Onab (Office
national de l’alimentation du
bétail), pour se permettre de créer
ensuite la société IBC avec
Feraoun/Laradji/CTI et reprendre
les navires de Cnan Bulk. Les
accusés ont voulu faire croire au
tribunal, selon le procureur, que la
flotte du groupe Cnan était désuète
raison pour laquelle elle a été
affrétée pour une longue durée à un
prix fixe. «Si c’était le cas et que la
prise en charge de la flotte était
coûteuse pourquoi alors Feraoun
a-t-il accepté de l’affréter et de la
récupérer deux mois avant même la
signature du contrat ? N’est-ce pas
une filiale du partenaire étranger,
une société offshore domiciliée au
panama et d’un capital de 1000
dollars qui a affrété les navires ?
N’est ce pas une autre filiale du
partenaire étranger qui a pris en
charge la réparation des navires
avant de les saisir, exigeant aujourd’hui la somme de 17 millions
d’euros pour libérer la flotte ! ».
Le réquisitoire du procureur de la
République va se poursuivre durant
toute la matinée, il citera l’affaire
de la société française Navimed qui
a repris l’activité de la représentation Cnan Marseille alors que
Bombar Ali était membre de son
conseil d’administration ou encore
l’affaire Navitrans Algérie, représentation de l’agent maritime
français, qui était gérée par le
neveu de l’accusé Bombar et qui a
également repris l’activité de la
filiale Nashco de la Cnan en ce qui
concerne la consignation. Pour
chacun des 19 accusés, le procureur va établir les faits délictuels et
affirmer qu’il s’agissait d’un acte
délibéré. Il dira, à titre d’exemple,
qu’une personne normale «ne paye
pas 50 dinars pour réparer une
pièce de 20 DA. Or, c’est ce qui est
arrivé dans le cas du navire El
Hadjar, évalué à 6,8 millions de
dollars et réparé à plus de 11 millions de dollars». Il se demandera
aussi pour quelle raison le navire
Bouira a été cédé à 500 000 dollars à la société Seif qui l’a
revendu à 800 000 dollars. Une
fois les faits cités et les charges
fondées, le procureur de la République va annoncer les peines
requises.
Les avocats s’indignent
de la «gestion judiciaire
de l’économie nationale»
Une fois le réquisitoire terminé, les avocats ont défilé devant
le juge. Chacun d’eux a tenté de
démonter les accusations qui
pèsent sur son client affirmant que
devant un tribunal délictuel, seules
les preuves doivent être examinées
et que le procureur de la
République n’en a pas produit.
M e Miloud Brahimi, qui a été le
premier à s’avancer à la barre pour
défendre ses clients Bombar et
Bou Abbes, a affirmé tout de go :
«Cette affaire n’aurait jamais du
venir en justice. C’est une affaire
d’actes de gestion et ce n’est pas au
tribunal de se prononcer sur la gestion. Je suis tenté de dire que nous
sommes face à une gestion judiciaire de l’économie nationale.»
L’avocat a insisté sur le fait que le
Groupe Cnan ne s’est constitué que
contre la personne de Feraoun
Ghaït, «ce qui prouve que la Cnan
ne reproche rien à ces cadres présents devant vous». Il a ensuite
évoqué l’article 6 bis de la nouvelle loi de procédure pénale qui
exige le dépôt de plainte dans les
actes de gestion avant de citer un
autre article de loi où il est clairement stipulé que «nul ne peut s’immiscer dans la gestion d’une
entreprise publique économique en
dehors des organes (…) ». «Ce qui
veut dire que même la justice n’a
pas à se prononcer sur des actes de
gestion. En plus, ces cadres ont
bénéficié d’un non lieu pour le
détournement, ce ne sont donc pas
des voleurs. Un non lieu pour l’association de malfaiteurs, ce ne sont
donc pas des mafieux et un non
lieu pour le trafic d’influence. Ils
ne sont pas des trafiquants. Que
font-ils alors devant-vous ? »,
s’est demandé l’avocat qui n’a pas
manqué d’évoquer «les dérives
auxquelles nous sommes parvenus
lorsque la loi n’est pas appliquée».
En parlant de dérives, l’avocat est
revenu sur la détention arbitraire de
Bombar pendant plus de 4 ans en
prison en violation des lois. Il a
cité ensuite le cas de Koudil Ali,
condamné à 15 ans de réclusion
dans l’affaire Béchar avant de
bénéficier de l’acquittement, après
avoir passé 6 ans en prison. Il s’est
alors demandé si «le juge a le
droit à l’erreur mais pas le
gestionnaire ?». Me Miloud ne terminera pas sa plaidoirie avant de se
demander pour quelle raison les
membres du CPE qui ont pris la
décision de vendre la flotte de la
Cnan n’ont pas été convoqués par
le tribunal. Plusieurs autres avocats
vont suivre, dont Me Faïlla, Bentaouine, Bourayou, Belloula et
Khemkhem. Chacun d’eux va
expliquer au juge que son client
n’a pas à se trouver devant le tribunal. Certains vont affirmer que
le réquisitoire du procureur n’est
pas fondé et qu’aucune preuve n’a
été avancée. D’autres vont expliquer les procédures appliquées au
sein de la Cnan pour prouver leur
respect par les mis en cause. Des
avocats vont insister sur la responsabilité entière du CPE quand à la
prise de décision expliquant qu’il y
a une différence entre la prise de
décision politique de céder la flotte
et la signature de l’acte de cession
par l’accusé Bombar. La signature
de ce dernier n’est intervenue
qu’après toutes les autorisations
accordées par le CPE et l’acte de
cession a été élaboré par le
ministère de l’Industrie et de la
Promotion des investissements
conformément au code de commerce avant d’être approuvé et
autorisé par le CPE, ont insisté les
avocats. Les plaidoiries se sont
poursuivies jusqu’à une heure tardive hier soir. Le juge va mettre
l’affaire en délibéré, une fois les
plaidoiries terminées. Le verdict
est attendu pour la semaine
prochaine.
H. Y.
6
L ’ É V É N E M E N T
Mardi 24 mai 2016
ÉDITORIAL
Enfin, on s’est décidé à mettre fin
au capharnaüm des télés offshore !
Par
Noureddine Khelassi
LES FRANÇAIS disent «vaut mieux tard que jamais» et les
Anglais «attendons un peu pour finir plus vite». Le Premier ministre
algérien semble être dans ces deux cas de figure. Abdelmalek Sellal a en
effet enjoint au ministre de la Communication de mettre fin à l’anarchie qui règne dans l’Audiovisuel et ce avant même la promulgation du
Code y afférent en mars 2014. Il lui a ordonné expressément de fermer
les chaînes privées non agréées. Dans un récent discours au Palais de la
Culture à Alger, le numéro deux de l’Exécutif a précisé à ce sujet que
sur 60 chaînes de télévision offshore qui diffusent en Algérie, seules
cinq sont autorisées par les pouvoirs publics. Il a de même affirmé que
la loi sera appliquée dans toute sa rigueur. Prenons-en donc les bons
augures et au mot le Premier ministre en espérant qu’il ne s’agisse pas
en le cas d’espèce de simples bons mots ! Force doit après tout rester à
la loi aussi imparfaite soit-elle. L’exemple de KBC, télé de droit
étranger faisant partie du groupe El Khabar dont la vente au
milliardaire Issad Rebrab est contestée devant la Justice, a éclairé sous
un nouveau jour la situation des télés offshore en Algérie. On a
redécouvert alors que le magnat du sucre et du beurre aura acquis une
télé dont l’existence est une bizarrerie, voire même une monstruosité
juridique ! A l’image de toutes les autres, voilà une télé étrangère qui
émet à partir d’Algérie où toutes ses structures techniques, éditoriales et
administratives sont installées. Du point de vue du droit, ces télés sont
dans l’illégalité parfaite ou à peine relative. Illégalité relative pour seulement cinq d’entre elles accréditée en qualité de bureau de presse
étranger dont tous les membres devraient être dûment autorisés à
exercer. Ces schmilblicks télévisuels exercent totalement ou partiellement dans l’illégalité, au vu et au su d’autorités complaisantes ou
indulgentes, c’est selon. Même les cinq autorisées à émettre ne sont pas
tout à fait conformes aux énoncés du Code de l’audiovisuel. Aucune de
ces aberrations juridiques n’a signé avec l’autorité de régulation de
l’Audiovisuel ou avec l’Etat en qualité de substitut de fait et de droit,
une convention en bonne et due forme. Un contrat qui fixe les
conditions d’exploitation de l’autorisation d’émettre notamment en ce
qui concerne les fréquences et le cahier des charges. Donc, et sans
attendre la décision finale du tribunal de Bir Mourad Raïs qui doit statuer sur le sort de la cession du groupe El Khabar au consortium
Cevital, le gouvernement devait, au vu de la loi, décider la fermeture de
toutes les chaînes offshores. Et s’il devait appliquer la loi sans
concessions, toutes ces télés et même les cinq autorisées (Ennahar,
Echourouk, Hoggar, Djazaïria et Dzaïr TV) devraient être fermées. Et,
pour pouvoir émettre de nouveau, elles devraient toutes se conformer à
la loi «Loi n°14-04 du 24 février 2014 relative l’activité audiovisuelle»
qui ne prévoit aucune dérogation spécifique au profit de qui que ce soit.
Les stipulations relatives aux autorisations d’émettre et aux conditions
de leur utilisation, aux cahiers des charges, à l’actionnariat et aux
critères inhérents, ainsi qu’aux financements sont claires et précis. Il
suffit de lire ou de relire la loi. Et surtout de l’appliquer d’une main
ferme et juste.
N. K.
LE MINISTRE DE L’AGRICULTURE, SID AHMED FERROUKHI :
«Il faut bien orienter les investissements
privés pour un sursaut qualitatif»
De notre correspondant à Constantine
Nasser Hannachi
rendre en considération les potentialités réelles
ainsi que tout ce qui a été réalisé depuis 15 ans,
et trouver des substituts pour maintenir le taux
de croissance de la production de 10% généré depuis
cinq années dans le domaine de l’agriculture dans
quelques-uns de ses segments. C’est le défi dressé
devant les pouvoirs publics pour revoir la copie du
secteur dans une conjoncture assez critique. Lors de
l’ouverture, hier, à l’université des frères Mentouri de
Constantine, de la journée de sensibilisation d’orientation et de promotion de l’investissement agricole, le
ministre de l’Agriculture, du Développement rural et
de la Pêche, Sid Ahmed Ferroukhi, a précisé que ces
rencontres périodiques ont pour objet de faire le point
au niveau local étant donné l’abondance d’informations. «Ces informations sont qualitatives et quantitatives, ce qui permettra de pouvoir programmer et
orienter des investissements privés qui restent un pari
pour aboutir à un saut qualitatif attendu pour l’agriculture algérienne», dira-t-il. Il soulignera l’importance d’un «investissement programmé d’une manière
collective regroupant des filières organisées et structurées prenant en compte des spécialisations de
chaque territoire». En clair, un investissement intégré.
Afin de concrétiser ce modèle, M. Ferroukhi évoquera les 100 pôles agricoles créés qui, selon lui, restent très dynamiques au niveau de toute l’Algérie.
«C’est autour de ceux-ci, outre de nouvelles perspectives, qu’il faut identifier les investissements touchant
à la production, à la transformation, à la logistique
pour le marché national et international», recommande le ministre. Pour ce qui est du paramètre rendement, il a insisté sur la contribution d’une élite qui
puisse porter la performance et la compétitivité. «Les
compétences doivent émerger de l’existant, mais aussi
dans ce qu’on va réaliser comme investissement dans
l’innovation, dans la recherche/développement, dans
la formation pour accroitre des projets aux normes
internationales en terme d’efficience».
Abordant le foncier le responsable a annoncé que
600 000 hectares ont été attribués pour des filières
P
A L’INVITATION DU MINISTRE QATARI DE L’ENERGIE ET DE L’INDUSTRIE
Bouchouareb à Doha pour l’examen
des projets qataris en Algérie
Par
Quotidien national d’information
Algérie presse service
Edité par la SARL Omnium maghrébin de presse
au capital de 100 000 DA
LE MINISTRE de l’Industrie et des Mines,
Abdesselam Bouchouareb, sera, aujourd’hui et
demain, en visite à Doha (Qatar), à l’invitation du
ministre qatari de l’Energie et de l’industrie,
M. Mohamed Bensalah El Sada. Entrant dans le cadre
du renforcement de la coopération et du partenariat
économiques entre les deux pays, cette visite permettra
non seulement de faire le point sur les projets industriels qataris en Algérie, à l’instar du complexe sidérurgique de Bellara, mais aussi d’examiner les
perspectives de développement de partenariat dans les
domaines de l’industrie et des mines.
Au cours de sa visite, M. Bouchouareb devra rencontrer le Premier ministre et ministre qatari de l’Intérieur, Cheikh Abdallah Ben Nasser Ben Khalifa Al
Thani, le ministre de l’Energie et de l’industrie,
Mohamed Bensalah El Sada, et le vice-président du
conseil d’administration de la Chambre de Commerce
et d’Industrie du Qatar, Mohamed Benahmed El
Kouari. La visite de M. Bouchouareb devrait marquer
un nouveau jalon dans la consolidation et le renforcement des relations économiques entre les deux pays
notamment dans le domaine de l’industrie.
Le complexe sidérurgique de Bellara (Jijel), dont
la première pierre de réalisation avait été déposée en
mars 2015 par le Premier ministre, Abdelmalek
Sellal, en compagnie de M. Abdallah Ben Nasser Ben
Khalifa Al Thani, est considéré comme le plus important projet d’investissement réalisé en partenariat
entre l’Algérie et le Qatar. D’un coût avoisinant les
deux milliards de dollars, le capital social de ce complexe est détenu à hauteur de 51% par l’entreprise
publique Sider et le Fonds national d’investissement
(FNI), et à 49% par Qatar international (joint-venture
entre Qatar Steel et Qatar mining). Doté de deux
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Hassen Bachir-Cherif, Baya Gacemi, Djamel Djerad
Tous les documents remis au journal ne peuvent faire l'objet d'aucune
réclamation, sauf accord préalable avec la direction.
stratégiques. «Nous utilisons trop de ressources qui
permettent un développement extensif. Il est temps de
passer au stade de développement intensif», dira-t-il.
Et de clarifier l’utilisation des terres. Le foncier ceinturant les villes a été exploité dans divers domaines
publics. Il est un autre en voie de récupération avoisinant les 160 000 hectares et qui sera injecté pour le
perfectionnement des filières stratégiques. En
revanche, la superficie disponible devra obéir à des
formules de partenariat pour mieux la rentabiliser.
Cela passera par des coopérations entre les
exploitations agricoles collectives ou individuelles
(EAC, EAI).
Dans le même sillage, Hamid Hamdani, directeur
de l’organisation foncière et la protection des patrimoines au niveau du ministère de l’Agriculture, soulignera l’importance du foncier agricole qui reste «une
ressource non renouvelable» et qui est préservée en
application de la réglementation en vigueur. «C’est un
fondement de la nation et la constitution en a prévu la
dimension», a-t-il lancé. Et d’expliquer : «La stratégie
de protection repose des mécanismes. La mise en
valeur au niveau des Hauts-Plateaux et des wilayas du
sud avec un dispositif de concession de terre et la promotion et le pilotage des grands investissements structurants et innovants actionnés directement par le
ministère de l’agriculture.» Au plan chiffré,
500 000 hectares ont fait l’objet d’attribution. «Les
jeunes investisseurs ont bénéficié chacun de 10 hectares et moins. Les 80% étaient destinés aux grands
projets. Dans les années à venir la valeur des investissements atteindra les 600 MDA dans les régions du
Sud en terme de projets d’investissements qui touchent
en particulier les filières stratégiques (céréales,
lait,…)», précisera M. Hamdani.
Enfin, l’état du marché, à quelques jours du mois
sacré, aura soulevé des questions sur la disponibilité
des produits de large consommation. M. Ferroukhi rassure : «Nous allons suivre toutes les filières pour que
l’offre soit disponible. Avec les autres collègues, on se
penche également sur la régulation. Mais il faut qu’il
y ait un travail sur le terrain pour que ça se passe
dans les meilleures conditions.»
N. H.
aciéries et de trois laminoirs, ce projet devra produire, dans une première étape, deux millions de
tonnes d’acier par an à partir de l’année 2017. Sa
production devrait augmenter progressivement pour
atteindre cinq millions de tonnes à l’horizon 2019.
Outre la création de 1 500 emplois directs et quelque
15 000 emplois indirects, le complexe sidérurgique
de Bellara contribuera à la réduction de la facture
d’importation des produits d’aciérie laquelle est
estimée à 10 milliards de dollars/an, soit 20% du total
des importations du pays. La réalisation de ce méga
complexe intervient au moment où le gouvernement a
opté pour l’instauration d’une base industrielle solide
capable d’une large diversification de l’économie et
d’une croissance forte et durable du PIB.
Dans le secteur du tourisme, les deux pays sont liés
par un mémorandum d’entente portant sur des investissements dans l’immobilier touristique, qui avait été
signé en 2015 entre l’Agence nationale de développement du tourisme (Andt) et le groupe qatari Diar. Le
Qatar est aussi présent en Algérie dans le domaine de
la téléphonie mobile à travers Wataniya Telecom
Algérie (WTA), opérateur téléphonique connu sous la
marque commerciale Ooredoo.
A la faveur de la 5e session de la Grande commission mixte algéro-qatarie, tenue en 2014 à Doha,
13 documents (convention, mémorandums d’entente et
programmes exécutifs) relevant de plusieurs secteurs
(pêche, tourisme, sport, enseignement supérieur...) ont
été signés. Concernant les ressources halieutiques, les
deux parties ont paraphé un programme exécutif de
coopération dans le domaine de la pêche et de l’aquaculture. Au volet administratif et douanier, l’Algérie et
le Qatar ont signé une convention bilatérale sur l’assistance administrative mutuelle pour une application
idoine du code des Douanes et la lutte contre les
infractions douanières.
APS
L ’ É V É N E M E N T
Mardi 24 mai 2016
7
LA FAMILLE DU DÉFUNT APPELLE AU CALME POUR ÉVITER TOUT DÉBORDEMENT
Rassemblement à Boukhalfa suite à l’assassinat
du jeune Idir Mouffok
De notre Correspondant à Tizi Ouzou
Malik Boumati
es habitants de quatre cités situées
dans la localité de Boukhalfa, à
quelque 5 kilomètres à l’ouest du
chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou ont
organisé, hier, un rassemblement pour
dénoncer l’insécurité qui règne dans leur
région et réclamer justice après l’assassinat
jeudi dernier d’un jeune habitant par des
délinquants connus de tous. Le jeune Idir
Mouffok, 22 ans, a été assassiné par trois
délinquants de la localité, alors que son
affaire avec ses trois agresseurs était
en justice pour une agression à l’arme
blanche commise par ses assassins à son
encontre deux mois auparavant.
Environ cent personnes étaient présentes
à ce rassemblement auquel ont assisté également des étudiantes et des étudiants, le site
étant situé face à la porte d’accès de la cité
universitaire. Les initiateurs de cette action
ont rédigé une requête destinée au wali de
Tizi Ouzou et l’ont remise aux journalistes
présents. «Des violations de domiciles,
agressions physiques, vols de voitures et
crimes tout court sont le quotidien amer des
résidents de ces quartiers, sans omettre que
le même calvaire est vécu par nos étudiantes
et nos étudiants», affirment les initiateurs de
l’action, auxquels s’ajoutent «les différents
fléaux sociaux tels la vente de drogue, de
stupéfiants et de boissons alcoolisées à ciel
ouvert, au vu et au su de tous, de jour
comme de nuit et, plus grave encore, à
proximité d’une école primaire».
Les rédacteurs de la requête ont aussi
exprimé leur colère à l’égard des pouvoirs
publics. Ils estiment que «le laxisme affiché
par les différentes autorités civiles et poli-
Photo : DR
L
cières constitue un autre crime à l’encontre
de ces mêmes citoyens», qualifiant cette
situation de «non assistance à personnes en
danger». «Le dernier crime qui vient d’être
perpétré jeudi 19 mai est l’aboutissement de
ce qui précède. Idir, un jeune de 22 ans, a
payé le prix de sa vie en plein jour alors
qu’il attendait que justice soit faite suite à
son agression à coups d’armes blanches
déjà subie, il y a presque deux mois, commise par ceux-là même qui l’ont achevé».
Les initiateurs de l’action appellent les différents responsables à considérer la gravité de
cet acte odieux et à prendre en toute urgence
les mesures adéquates pour éradiquer ces
phénomènes, citant «l’installation d’un poste
de police permanent et durable à la hauteur
d’intervenir devant les situations d’urgences». Sa famille appelle au calme pour
éviter une exploitation malveillante du
drame
Lors de ce rassemblement organisé sous
le mot d’ordre «justice et sécurité», la colère
était visible sur les visages mais aussi dans
les mots des présents qui ont pris la parole.
Mais le frère de la jeune victime a tenu à être
présent et à intervenir pour appeler au calme.
«Nous devons faire très attention. Il y a des
gens qui veulent exploiter le drame pour
allumer le feu, pour causer des troubles. Les
trois auteurs de l’assassinat ont été arrêtés
par la police. Si les gens doivent se déplacer
vers le commissariat de police, ils doivent
être deux ou trois, et non un grand groupe,
sinon, cela peut se transformer en attaques
contre ces institutions. Attention aussi de
s’approcher des familles des assassins. Il
n’est pas question de venger mon frère mais
de demander que justice soit faite. Que ses
assassins écopent de perpétuité, oui, mais
s’attaquer à leurs familles non», a affirmé le
frère d’Idir Mouffok, un jeune habitant de
cette bourgade de la commune de Tizi
Ouzou et originaire du village Zaknoun, dans
la région de Ouacif, précisant que sa famille,
a réussi difficilement à empêcher les villageois de faire le déplacement pour éviter tout
débordement.
M. B.
LES HABITANTS D’UN BIDONVILLE À OUED AÏSSI EXIGENT LEUR RELOGEMENT
La RN12 fermée par des manifestants près de Tizi Ouzou
De notre correspondant à Tizi Ouzou
Malik Boumati
LES HABITANTS d’un bidonville situé
dans la localité de Oued Aïssi, à quelque sept
kilomètres à l’est du chef-lieu de la wilaya
de Tizi Ouzou, ont fermé tôt hier la Route
nationale N°12, au niveau de l’EHS en psychiatrie Fernane-Hanafi, pour exiger leur
relogement que les autorités ont promis
depuis quelques années.
La circulation automobile a été sérieusement perturbée par les quelques dizaines de
jeunes qui ont jeté à même la chaussée toutes
sortes de détritus et de pneumatiques
enflammés, provoquant des bouchons de
plusieurs kilomètres.
Des bouchons qui ont contraint les automobilistes à faire des détours de plusieurs
kilomètres, notamment par Larba Nat Iraten,
pour rejoindre leurs lieux de travail ou même
les centres d’examen, pour ceux qui ont des
enfants inscrits à l’examen de cinquième.
Plus grave encore, des dizaines, voire des
centaines de véhicules étaient carrément bloqués dans les bouchons, dans la mesure où
ils n’avaient même pas la possibilité de
rebrousser chemin pour faire un éventuel
détour ou même pour rentrer à la maison, les
habitants de ces bidonvilles, originaires de
différentes localités de la wilaya de Msila,
n’ayant pas pensé aux cas d’urgences
comme les évacuations médicales ou les candidats à l’examen de cinquième. Jusqu’en
milieu de journée, aucune autorité n’a fait le
déplacement vers le lieu de la protestation.
Mais cette action semble incompréhensible
dans la mesure où un programme conséquent
de logements est en cours de réalisation au
niveau du lieudit Zone des dépôts, et ce,
dans le cadre de la résorption de l’habitat
précaire (RHP).
Selon des indiscrétions, certains habitants
de ce bidonville, le plus grand de la wilaya
de Tizi Ouzou, ne veulent pas de cette formule de recasement. Ils réclament le droit de
construire sur le site même du bidonville,
situé à proximité d’un oued.
Ce qui est rejeté catégoriquement par les
pouvoirs publics qui procèdent systématiquement à la démolition des lieux dans
l’heure qui suit le déménagement des
familles recasées. Les concessions faites par
l’Etat dans certaines situations, comme pour
le projet du barrage de Souk n Tleta, ont
encouragé certains citoyens à formuler des
exigences à la limite de l’insolite. L’Etat est-
il prêt à cesser d’être laxiste devant de telles
situations ?
M. B.
Publicité
Un smartphone offert avec le Pack smartphone Maxy de Ooredoo
La Tribune du 24/05/2016/ANEP n°417 758
Ooredoo poursuit sa stratégie de généralisation de l’accès à l’Internet mobile en Algérie et lance sa nouvelle offre permanente «le Pack smartphone Maxy», qui permet de bénéficier d’un smartphone
Lenovo A1000 offert et de 7 990 DA de crédit d’appels, SMS et Internet valables deux mois. Les clients reçoivent le jour de la souscription 2 000 DA de crédit vers le national et l’international fixe et
mobile, ainsi que 1 Go d’Internet, valables 30 jours. Le même crédit et le même volume Internet seront reconduits les 30 jours suivants. Les clients bénéficieront d’un Smartphone 3G double SIM,
Lenovo A1000 offert, riche en fonctionnalités doté d’un écran 4 pouces, d’un appareil photo 5 méga Pixels et d’une technologie Dolby+ qui leur permettra de profiter pleinement des avantages de
l’Internet mobile. Pratique, complet et accessible à tout moment, le Pack Smartphone Maxy est dédié à tous les clients à travers les wilayas couvertes par le réseau 3G de Ooredoo. Pour profiter de
ce pack, les clients peuvent se présenter au niveau des Espaces Ooredoo, City-shops, Espaces Services Ooredoo et des points de vente agréés répartis à travers l’ensemble des wilayas 3G. Les clients
pourront, après les deux mois d’appels, de SMS et d’Internet inclus dans le pack, profiter de l’option Maxy : pour tout rechargement de 1 000 DA, les clients profiteront de 2 000 DA vers le national
et l’international fixe et mobile ainsi que 1Go d’Internet offerts à tout moment ; pour tout rechargement de 2 000 DA, les clients profiteront de 4 000 DA vers le national et l’international fixe et
mobile ainsi que 3Go d’Internet offerts à tout moment. Par sa démarche de proximité, d’écoute et sa volonté de simplifier l’utilisation de ses services, Ooredoo continue d’améliorer l’expérience de
ses clients dans l’Internet mobile en leur proposant des solutions mieux adaptées.
8
F O C U S
Mardi 24 mai 2016
IL MANIE AUSSI BIEN LA CAROTTE QUE LE BÂTON ENVERS ATHÈNES
Le trouble jeu du FMI dans la crise grecque
Par
Marie Charrel
e Fonds monétaire
international (FMI)
prendra-t-il part au
troisième plan d’aide
(86 milliards d’euros) à la
Grèce ? La question est sur la
table depuis près d’un an. Elle le
sera encore mardi 24 mai, lors de
la prochaine réunion de
l’Eurogroupe. Ce jour-là, les
ministres des Finances de la zone
euro détermineront si Athènes a
adopté les réformes exigées
contre le versement d’une
nouvelle tranche d’aide, de 5 à
10 milliards d’euros. Une somme
dont le pays a besoin d’urgence.
«Un accord est à portée de
main», a déclaré Pierre
Moscovici, le commissaire
européen aux affaires
économiques, vendredi 20 mai.
Il ne s’agirait pourtant que
d’une étape. Derrière le plan
d’aide se joue en effet un autre
dossier, bien plus épineux. A
savoir, celui du traitement de la
colossale dette publique hellène,
qui dépasse les 180% du produit
intérieur brut (PIB). Selon le
Wall Street Journal du 17 mai, le
FMI aurait proposé de geler les
remboursements de la dette
jusqu’en 2040, puis de
rééchelonner celle-ci jusqu’en
2080. D’autres rumeurs
évoquent un possible rachat des
prêts accordés par le FMI (il en
reste 14 milliards d’euros) par le
Mécanisme européen de stabilité
(MES).
drastiques. Plutôt complexe.
Pour ne pas dire kafkaïen.
Car le FMI, lui, refuse de
participer à ce programme tant
que la dette ne sera allégée…
Soit précisément ce que réclame
Athènes depuis des années.
«Paradoxalement, l’institution
est aujourd’hui le meilleur allié
du premier ministre grec Alexis
Tsipras, résume Wolfango
Piccoli, spécialiste du pays chez
Teneo Intelligence. Mais il est
impossible pour ce dernier de
l’admettre, tant elle incarne, à
juste titre, la douloureuse cure
de rigueur qui a tant fait souffrir
son peuple…»
A quel jeu joue donc le FMI
avec la Grèce ? Tantôt exaspéré
par l’inconstance de Syriza, la
gauche radicale au pouvoir,
tantôt agacé par les exigences
allemandes, il manie aussi bien
la carotte que le bâton envers
Athènes. Quitte à dérouter ses
partenaires. Il faut dire que
l’institution joue gros dans le
dossier grec. Jamais, depuis sa
création en 1944, elle n’avait
prêté autant d’argent à un seul
Etat (32 milliards d’euros au
que, sans cela, la zone euro ne
plonge dans une crise menaçant
son existence même.
total). En outre, son aide était
jusque-là réservée aux pays en
voie de développement ou
émergents, comme le Mexique
en 1994 ou la Russie, en 1998.
Depuis qu’elle intervient à
Athènes, sa crédibilité comme sa
légitimité sont mises à mal. En
particulier en interne. «Les pays
membres du Fonds tels que la
Russie ou le Brésil supportent
mal de voir la Grèce bénéficier
d’un tel traitement de faveur, et
ce, uniquement parce qu’elle fait
partie du camp des économies
occidentales», décrypte Jésus
Castillo, économiste spécialiste
du pays chez Natixis.
D’autant que s’il avait suivi
ses propres règles, le FMI
n’aurait jamais dû mettre les
pieds à Athènes. En théorie, il ne
prête de l’argent à un pays que
lorsqu’il est convaincu que sa
dette a une sérieuse chance de
suivre une trajectoire soutenable.
Ce qui n’était pas le cas de la
Grèce en 2010. A l’époque dirigé
par Dominique Strauss-Kahn, le
Fonds a néanmoins pris part au
premier plan d’aide au pays (110
milliards d’euros), de crainte
Des erreurs en partie
reconnues
Photo : DR
Le Fonds joue gros
Dans tous les cas, une chose
est sûre : l’institution dirigée par
Christine Lagarde multiplie les
pressions sur ses partenaires
européens pour obtenir l’allégement du fardeau grec, qu’elle
juge insoutenable. Une option
que les Allemands, attachés à
l’implication du Fonds dans le
programme d’aide adopté à l’été
2015, refusent d’envisager – à
moins qu’elle ne soit accompagnée de nouvelles conditions
Photo : DR
L
Surtout : la chancelière allemande, Angela Merkel, a insisté.
Lourdement. Seul le FMI,
jugeait-elle déjà, disposait de
l’autorité pour imposer les
réformes nécessaires à Athènes.
Un rôle de «bad cop», de
«méchant flic» que les autres
créanciers, la Banque centrale
européenne et surtout la
Commission européenne, trop
politique, lui semblaient
incapables de jouer…
Bon gré mal gré, l’institution
de Washington a pris sa mission
à bras-le-corps. Elle administra à
Athènes son habituelle potion
d’austérité, censée redresser les
finances publiques : coupe dans
les traitements publics, baisse du
salaire minimum, réduction du
nombre de fonctionnaires…
Aujourd’hui, le Fonds est
lassé de jouer les méchants flics.
Il ne surestime plus la croissance
grecque.
Mais le FMI a commis des
erreurs, en partie reconnues
depuis. A plusieurs reprises, il a
tablé sur des prévisions de croissance trop optimistes. «De plus,
il a largement sous-estimé les
effets récessifs des mesures
exigées du pays», rappelle Mark
Blyth, spécialiste du FMI à
l’université Brown, aux
Etats-Unis. Nombre d’économistes lui reprochent également
d’avoir négligé la construction
d’un modèle économique viable
pour la Grèce, dont l’industrie,
déjà bien faible, a été laminée
par la récession (– 9,1% en
2011).
Résultat : en 2012, un
deuxième plan d’aide
(130 milliards d’euros) fut monté
en catastrophe. Mais cette fois, il
fut assorti d’une restructuration
de la dette publique, ainsi
ramenée de 171,6% à 158,9% du
PIB. «En vérité, le FMI était
convaincu qu’une telle opération
aurait dû avoir lieu dès 2010
pour être efficace», confie Diego
Iscaro, économiste chez IHS
Global Insight. De fait, l’économie grecque a continué de
sombrer. Aujourd’hui, le Fonds
est lassé de jouer les méchants
flics. Il ne surestime plus la
croissance grecque. Bien au
contraire, il doute que le pays
parvienne à dégager un excédent
primaire (hors charge de la dette)
de 3,5% du PIB en 2018, tel que
l’exigent les Européens.
«Nous discutons de tous
les instruments»
En outre, les pays émergents
membres de l’institution
internationale pressent Mme
Lagarde de se sortir au plus vite
du guêpier grec – non sans avoir
récupéré l’argent prêté à
Athènes, bien sûr. C’est aussi le
vœu de l’ancienne ministre de
l’économie française. A condition, néanmoins, que les choses
se passent bien. Elle qui vient de
rempiler pour un deuxième
mandat de directrice générale du
FMI ne souhaite guère porter la
responsabilité d’une nouvelle
crise en zone euro…
Quelles sont ses marges de
manœuvre ? Selon la plupart des
experts, la réunion du 24 mai
aboutira probablement au
déblocage d’une nouvelle
tranche d’aide. Mais les négociations techniques sur un éventuel
rééchelonnement de la dette,
timidement ouvertes lors de
l’Eurogroupe du 9 mai, seront
certainement reportées à plus
tard.
«Nous discutons de tous les
instruments», a assuré vendredi
20 mai Jeroen Dijsselbloem, le
président de l’Eurogroupe. Mais
Wolfgang Schäuble, le puissant
ministre allemand des Finances,
est réticent : il désire que la
question soit reportée après les
élections législatives allemandes,
à l’automne 2017.
Le FMI n’attendra
probablement pas jusque-là. A
moins que les Européens lui
proposent de troquer son statut
de créancier d’Athènes contre
celui de simple conseiller
technique au sein du plan
d’aide…
M. C.
In latribune.fr
C O N J O N C T U R E
Mardi 24 mai 2016
9
TOMBÉ SOUS LES 30 DOLLARS (26,76 EUROS) LE 20 JANVIER
Le prix du baril frôle les 50 dollars
Par
Khaled Al-Faleh, le nouveau
ministre de l’Energie d’Arabie
saoudite et véritable chef de file de
l’organisation, a annoncé dès sa
nomination que le premier exportateur mondial de brut ne resserrerait
pas les vannes et laisserait jouer les
forces du marché. Les grands
producteurs de brut réunis le
17 avril, à Doha (Qatar), avaient
été incapables de s’entendre sur un
gel de la production ; les cours ne
se sont pas effondrés.
Jean-Michel Bezat
e gigantesque incendie dans
la province pétrolière de
l’Alberta (Canada), les
troubles au Nigeria, le recul de la
production d’huiles de schiste aux
Etats-Unis, une demande de brut
plus soutenue et les accès de
faiblesse du dollar : depuis
quelques semaines, tous ces
phénomènes se sont conjugués
pour donner un regain de vigueur
au cours de l’or noir. Tombé sous
les 30 dollars (26,76 euros) le
20 janvier, le prix du baril frôle
désormais les 50 dollars, soit une
progression de 80% en quatre
mois. Patrons de compagnie, analystes et économistes jugent que le
marché a commencé à se rééquilibrer, tout en prévenant que le baril
ne retrouvera pas avant longtemps
les sommets à 100-115 dollars des
années 2011-2014.
La reprise actuelle doit beaucoup à l’inquiétude suscitée par
plusieurs pays. Le Venezuela est
en plein chaos politique et économique, faisant peser une
hypothèque sur le détenteur des
premières réserves mondiales.
En Libye, un accord de principe
sur la gestion du pétrole est intervenu le 17 mai entre les factions
rivales, mais la production est au
plus bas et les exportations
entravées. Le Canada a dû réduire
sa production de sables bitumineux
d’environ 1 million de barils par
jour (sur 2,9 millions) en raison de
l’incendie qui a dévasté la région
de Fort McMurray.
Quant au Nigeria, premier producteur d’Afrique, sa production
est tombée à 1,4 million de barils
par jour alors qu’il a un potentiel
de 2,5 millions de barils. Les
attaques des infrastructures ont
repris, comme en 2006-2009,
depuis que le président Muhammadu Buhari a décidé de renoncer
à la stratégie de ses deux prédécesseurs, qui avaient acheté la paix
avec les rebelles en décrétant une
L
Photo : DR
L’éclairage :
le nouveau ministre
saoudien du pétrole
maintient la politique
de vannes ouvertes
amnistie et en intégrant certains de
leurs chefs dans les sociétés
chargées de sécuriser les oléoducs.
L’excédent mondial a permis de
compenser ces 2 millions de barils
perdus au Canada et au Nigeria.
Parier à la baisse
devient risqué
La sensibilité retrouvée des
investisseurs aux aléas politiques,
sociaux ou climatiques montre
qu’ils anticipent désormais un
changement à moyen terme des
fondamentaux : une offre insuffisante pour répondre à la demande.
Parier à la baisse devient plus
risqué. Influente sur les marchés et
active dans le trading des hydrocarbures, la banque d’affaires
Goldman Sachs estime que «le rééquilibrage physique du marché a
enfin commencé», alors qu’elle ne
l’attendait qu’au second semestre.
La surproduction était de
1,4 million de barils par jour jusqu’en avril, ajoute-t-elle dans une
note récente, «nous pensons que le
marché est probablement devenu
déficitaire en mai». La surproduction va peu à peu se résorber mais
on ignore à quel rythme. Si l’Iran
et l’Irak ont affiché une activité
pétrolière plus forte que prévu, les
compagnies américaines pompent
de moins en moins d’huiles de
schiste, même si elles affichent une
belle résilience aux prix bas. Le
redressement des cours a aussi été
alimenté par les conclusions optimistes sur la reprise de la demande
d’institutions de référence comme
le Département américain de l’énergie (DoE), l’Organisation des
pays exportateurs de pétrole
(Opep) et l’Agence internationale
de l’énergie (AIE).
Dans son dernier rapport
mensuel, l’AIE prévoit une hausse
de la consommation de 1,2 million
de barils par jour en 2016.
«Mes équipes me disent plutôt
1,4 million, c’est-à-dire que la
demande restera forte, donc ça
veut dire que le marché se rééquilibre», a récemment indiqué
Patrick Pouyanné, P-dg de Total,
devant la commission des affaires
économiques du Sénat. «Il ne sera
pas totalement rééquilibré à la fin
de l’année», a-t-il nuancé, mais ce
rapprochement entre production et
consommation «soutient une
reprise du prix».
Jusqu’à quel niveau ? «Je ne
vais pas vous dire quel va être le
prix du pétrole demain, j’en serais
incapable, a-t-il répondu aux sénateurs. Je ne suis pas sûr qu’il augmente, il va peut-être redescendre
aussi vite qu’il est monté.» De
nombreux analystes soulignent que
le marché pétrolier est sujet à de
brusques revirements qui pourraient réorienter les cours vers les
40 dollars.
«Un manque
d’offre dans les années
2019-2020»
Les lois du marché vont continuer de dominer dans les prochains
mois. Il n’y a en effet rien à
attendre de la réunion semestrielle
de l’OPEP, le 2 juin, à Vienne.
Il semble inévitable que les prix
remontent sensiblement. La capacité excédentaire mondiale en cas
de rupture d’approvisionnement
d’un pays majeur n’est que de
2,8 millions de barils par jour, dont
2 millions pour la seule Arabie
saoudite. Il y a plus important : en
deux ans, les dépenses mondiales
d’exploration-production d’hydrocarbures sont tombées de plus de
700 milliards de dollars en 2014 à
400 milliards en 2016. Du jamais
vu, notent les pétroliers, même
dans les années 1980 du contrechoc pétrolier.
Les compagnies privées et
étatiques devront relancer leurs
investissements et découvrir de
nouvelles ressources pour répondre
à la hausse de la demande et plus
encore à la déplétion naturelle des
gisements matures (mer du Nord,
Moyen-Orient…), qui produisent
5% en moins chaque année. Or «on
ne prépare pas la production dont
on a besoin pour les années 20192020, prévient M. Pouyanné. Au
rythme où on va, il y aura un
manque d’offre dans les années
2019-2020, et donc un contrechoc». Et s’il manque 5 millions de
barils, comme il l’estime, les prix
flamberont à nouveau.
J.-M. B.
In lemonde.fr
PÉTROLE
La chute des prix affecte (aussi) les Emirats arabes unis
ADNOC, la principale
compagnie pétrolière des Emirats
arabes unis, envisage de supprimer
plusieurs milliers d’emplois en
raison de la chute des cours.
Les Emirats arabes unis,
cinquième pays producteur de
pétrole de l’Opep n’échappe pas
aux conséquences de la surproduction de brut. La société d’état
ADNOC (pour Abu Dhabi
National Oil Company) a engagé
un plan de restructuration avec une
suppression de postes, a rapporté
dimanche une source en interne à
l’AFP. «Ils ont déjà envoyé des
lettres à des personnes de plus de
60 ans, leur annonçant que leur
emploi serait supprimé d’ici la fin
de l’année», a indiqué la source
industrielle, en précisant que cela
concernait «ADNOC et toutes ses
filiales». Cette même source
indique que la direction a demandé
aux 21 filiales du groupe de
«baisser leurs coûts» opératoires,
dont «plus de la moitié» sont «des
coûts de personnel». «Même si les
prix remontent, je ne suis pas sûr
qu’ils reviennent en arrière», a-telle expliqué. Un avocat d’Abou
Dhabi a de son côté précisé que
plus de 5 000 postes seraient
concernés, touchant notamment
des expatriés. ADNOC parle d’une
restructuration, sans confirmer les
suppressions de postes. Dans un
communiqué publié dimanche et
présentant sa stratégie alliant «efficacité, performance et rentabilité»,
ADNOC, qui produit 3,1 millions
de barils de pétrole par jour et
compte 21 filiales et coentreprises,
affirme avoir pris des «mesures
significatives» pour «faire plus
avec moins», sans autre précision.
«ADNOC est constamment à la
recherche des moyens d’être plus
efficace et plus rentable, en particulier dans le contexte actuel du
marché», a déclaré un porte-parole
de la compagnie. Depuis mi-2014,
le prix du baril a chuté de plus de
50%. Les monarchies du Golfe, alimentées par les rentes pétrolières
sont contraintes d’adopter des
mesures d’austérité, à l’instar de
l’Arabie Saoudite qui a réduit ses
subventions fin 2015. Ce ralentissement affecte d’autres secteurs
comme le BTP. Ryad doit revoir
ses prétentions à la baisse en
matière d’infrastructures. Faute de
chantiers suffisants, le groupe
Saudi Binladin (SBG) - fondé par
le père d’Oussama Ben Laden - a
annoncé le licenciement de
77 000 employés étrangers, et très
certainement de 12 000 à
17 000 salariés saoudiens sur
200 000 travailleurs.
Japon : les exportations en baisse
LES EXPORTATIONS du
Japon ont chuté en avril pour
le septième mois consécutif, pénalisées par l’appréciation du yen et
une demande extérieure freinée par
le ralentissement des économies
émergentes notamment chinoise.
Selon les statistiques publiées
hier par le ministère japonais
des Finances, les exportations
ont baissé de 10% sur un an à
5 889,2 milliards de yens
(53,5 milliards de dollars). Elles
ont reflué de 4,6% en volume.
Il s’agit de la baisse la plus
importante en trois mois à cause
notamment d’une moindredemande
provenant de Chine, dont l’activité
s’est ralentie, envers laquelle a
néanmoins été enregistré un déficit
commercial. Les analystes soulignent également que l’appréciation
de la devise japonaise pesait sur les
exportations : si le récent regain du
yen contribue à diminuer les coûts
des marchandises importées, il est
un facteur perçu comme négatif.
Les exportations ont aussi été
freinées par l’arrêt de plusieurs
usines notamment dans le secteur
de l’automobile, dans la préfecture
de Kumamoto (Sud-ouest), frappée
mi-avril par une série de séismes
destructeurs. Le ministère cite
aussi la baisse des expéditions à
l’étranger de fer et acier et de
matériaux organiques comme responsable du recul des exportations.
Le Japon a dégagé un excédent
commercial de 823,5 milliards de
yens (7,5 milliards de dollars) en
avril, supérieur aux attentes des
économistes qui s’attendaient à
un solde positif de seulement
540 milliards de yens. Signant son
troisième excédent mensuel d’affilée et du plus important depuis
six ans, le surplus des comptes
commerciaux résulte notamment
de la baisse de 23,3% des importations à 5 065,7 milliards de yens
(46 milliards de dollars), du fait du
fort recul des factures de pétrole et
produits dérivés ainsi que du gaz
naturel, précise le ministère.
Le commerce extérieur japonais
a connu une embellie récemment
grâce au pétrole bon marché, après
quatre années catastrophiques
consécutives à l’accident nucléaire
de Fukushima qui l’a contraint à
recourir massivement aux importations d’énergies fossiles pour compenser l’arrêt des réacteurs
nucléaires. Seules deux tranches
sur un parc de 42 sont actuellement
en service.
APS
10
F O C U S
Mardi 24 mai 2016
L’INTELLIGENCE SOUS TOUTES SES FORMES
Le grand chantier de Google
L
Google Now, ou la quête
du résultat de recherche
parfait
Si Google (ou plutôt, Alphabet,
sa maison mère), est une pieuvre
aux multiples bras, son cœur de
métier reste la recherche en ligne,
moteur de la croissance du groupe
et source de l’essentiel de ses
revenus. Pour la rendre plus intuitive, plus efficace, la firme a
décidé d’offrir un sérieux lifting à
son assistant personnel, Google
Now, qui devient Google Assistant.
L’objectif est clair : améliorer
la pertinence des résultats grâce à
l’analyse des données, ce qui
permet de prendre en compte le
contexte de la requête. Google
Assistant améliore aussi la fonction
vocale, qui plaît visiblement aux
utilisateurs puisqu’une requête sur
cinq est formulée oralement. A
partir d’une requête exprimée à
Google Home,
ou comment Google
compte s’approprier
la maison
Toujours dans l’optique de
simplifier la vie de ses utilisateurs,
Google s’apprête à lancer Home,
un appareil domotique aux multiples fonctionnalités. Doté d’une
intelligence artificielle, cet appareil
cylindrique, comme un petit vase,
se pose sur une table. Il intègre le
puissant moteur de recherche de
Google et ses dernières
applications pour reconnaître la
voix et effectuer une requête
pendant que l’utilisateur reste assis
sur son canapé.
Home permet surtout de
contrôler tous les objets connectés
de la maison (téléviseur, réveil,
appareils ménagers, enceintes...),
pour peu qu’ils soient compatibles,
ce qui devrait être rapidement le
cas pour la plupart des objets
connectés puisque Google a incité
les développeurs à plancher sur le
sujet.
Grâce à l’intelligence
artificielle (qui apprend au fur et à
mesure, comme il se doit), une
simple commande vocale à Google
Home permet donc d’allumer sa
cafetière connectée, d’envoyer un
courriel ou encore de consulter son
agenda électronique tout en
s’habillant le matin. Si les «centralisateurs» d’objets connectés sont
nombreux à voir le jour, Google
Home marche surtout sur les
plates-bandes d’Echo, le service
similaire proposé par un autre
géant du Net, Amazon. Qui
gagnera la bataille de la domotique
et de l’Internet des objets ?
Allo et Duo, ou comment
Google veut dominer
les communications
Si Google est le champion de la
recherche en ligne et veut devenir
celui de la maison connectée, il
Photo : DR
ors de sa traditionnelle
c o n f é r e n c e d e s
développeurs, Google a
annoncé une série de nouveaux
projets dans l’intelligence
artificielle, la messagerie
instantanée, le mobile, la réalité
virtuelle ou encore la maison
connectée. L’objectif : créer des
produits et des services
interconnectés, auto apprenants et
intelligents, pour asseoir sa
domination sur l’internet mondial.
A chaque printemps, c’est le
même rituel. Pendant trois jours
(du 18 au 20 mai cette année),
Google réunit à San Francisco la
crème des développeurs pour leur
en mettre plein la vue avec ses
nouveaux projets, services et
produits qui seront lancés dans les
semaines et les mois à venir.
L’édition 2016 n’a pas fait
exception à la règle. Elle est même
particulièrement prolixe en
annonces : une dizaine. Celles-ci
laissent entrevoir les orientations
stratégiques du géant de l’Internet.
Avec un credo : l’intelligence, sous
toutes ses formes. Qu’il s’agisse
d’améliorer les services existants à
l’aide d’algorithmes de plus en
plus perfectionnés, de les faire évoluer pour prendre en compte les
nouveaux usages (requêtes orales,
objets connectés, mobile) ou,
carrément, d’inventer des
nouveaux services comme dans la
réalité virtuelle ou la voiture
autonome.
haute voix, l’assistant personnel est
capable de saisir le contexte et de
lier la demande à d’autres requêtes
similaires ou sur le même sujet,
pour apporter une réponse plus
personnalisée.
Par exemple, si vous demandez
«qu’est-ce que c’est ?» en
référence à une photo sur votre
écran, l’outil va comprendre que
vous voulez en savoir plus sur
l’objet de la photo. Evidemment,
Google Now fonctionne sous tous
les supports, du PC fixe au smartphone, en passant par les tablettes.
reste à la traîne dans la messagerie
instantanée, de plus en plus populaire et dominée par Facebook
(Messenger, WhatsApp), Apple
(iMessage), Microsoft (Skype) ou
encore le système de messagerie de
Twitter. D’autant plus que la
plateforme de messagerie et de
visioconférence Hangouts, lancée
en 2013, ne rencontre pas le succès
espéré. Google compte revenir
dans la course grâce à Allo et Duo,
toutes deux disponibles cet été sur
iOS et Android. Avec la stratégie
suivante : prendre le meilleur de la
concurrence, et ajouter la touche
maison, à savoir l’intelligence
artificielle ou une fonctionnalité
supplémentaire.
A première vue, Allo est une
messagerie instantanée classique,
comme Messenger ou iMessage.
Sauf qu’elle propose aussi des
«réponses automatiques» en
fonction du contexte de la
discussion, pour «vous faire gagner
du temps». Plus le temps passe,
plus l’intelligence artificielle
connaît votre manière d’écrire et de
réagir et vous proposera des
suggestions de réponses de plus en
plus appropriées. Comme son
concurrent WhatsApp, Allo
pratiquera aussi le chiffrement de
bout en bout, pour garantir la
confidentialité.
La deuxième application, Duo,
se veut le FaceTime ou le Skype de
Google. Cette appli d’appels
vidéos propose la même chose que
les concurrents (des appels gratuits
partout dans le monde), mais se
distingue avec deux particularités.
D’abord, son logiciel adaptera la
qualité de la vidéo en fonction de
votre bande-passante (Skype et
Viber pourraient s’en inspirer).
Ensuite, la fonctionnalité «Knock
knock» permettra de voir le visage
de celui qui appelle avant de
décrocher.
Daydream, ou comment
Google veut préempter
la réalité virtuelle
Photo : DR
Par
Sylvain Rolland
Comme ses concurrents
Facebook ou encore Microsoft,
Google se positionne depuis
plusieurs années sur le secteur
porteur de la réalité virtuelle,
appelé à révolutionner les
communications et le divertissement dans les cinq ou dix années à
venir. Mais jusqu’à présent, la
firme proposait uniquement le
Cardboard, un casque de réalité
virtuelle en carton, lancé il y a
deux ans. Une entrée en douceur et
un produit un peu «cheap», loin
des véritables ambitions de Google
dans ce domaine. A partir de
septembre, Google passera aux
choses sérieuses avec Daydream. Il
s’agit ni plus ni moins que d’une
plateforme dédiée à la réalité
virtuelle, dont le but non avoué est
de cannibaliser le marché en faisant en sorte que le maximum
d’applications de réalité virtuelle
passent par l’écosystème Google,
en l’occurrence Android, qui
équipe actuellement environ
80% des smartphones aux
Etats-Unis et en Europe.
Concrètement, Daydream est
d’abord un projet de casque de
réalité virtuelle, accompagné d’une
manette. Dans la guerre actuelle
entre les géants du Net pour
fabriquer le meilleur casque, celui
qui convaincra le grand public de
sortir le portefeuille, Google
aimerait gagner cette bataille de
l’équipement et en appelle à
l’inventivité des développeurs.
Surtout, Daydream est une
plateforme destinée à accueillir des
applications de réalité virtuelle
conçues par les autres, qui
fonctionneront donc sous Android
N, la nouvelle version du système
d’exploitation mobile de Google.
Les fabricants de smartphones
Samsung, LG, Xuawei, Xiaomi,
Asus, Alcatel et ZTE, qui fonctionnent sous Android, sont d’ores et
déjà compatibles avec Daydream.
Domination
de l’internet mondial
Plus que jamais, Google est sur
tous les fronts pour créer un
environnement toujours plus large
de produits, de services et
d’applications, qui s’appliquent à
toutes les facettes de la vie numérique au XXIe siècle. De quoi lui
permettre de récolter, et
d’exploiter, toujours plus de
données personnelles, pour affiner
sans cesse sa connaissance de
l’humanité et lui proposer toujours
plus de nouveaux services.
La firme de Mountain View a
également annoncé des améliorations pour sa montre connectée,
Android Wear, qui pourra, comme
la nouvelle version de l’Apple
Watch, fonctionner sans avoir
besoin de garder son smartphone à
proximité. Le système
d’exploitation Android va aussi
subir quelques changements. En
plus de la nouvelle version qui
porte, pour l’instant, le nom de N
(Google a invité le public à lui
trouver une meilleure appellation),
la fonctionnalité Instant Apps
permettra de lancer des
applications Android sans avoir à
les installer. Pratique pour
économiser de la data ou que l’on
n’a pas une bonne connectivité. Au
moment de cliquer sur un lien, par
exemple, Instant Apps permettra de
voir la page dans son environnement mobile, sans avoir besoin de
télécharger l’application.
Preuve du succès de ce business
model, le chiffre d’affaires
d’Alphabet, la maison-mère de
Google, progresse toujours de
manière insolente trimestre après
trimestre, comme Facebook qui se
dote des mêmes ambitions. Depuis
février, Google joue même au chat
et à la souris avec Apple pour la
place de première capitalisation
mondiale. Au 19 mai, Apple, qui a
perdu deux fois son titre, avait
réussi à repasser (provisoirement ?)
devant.
S. R.
In latribune.fr
INTERNATIONALE
SUPPLÉMENT
HEBDOMADAIRE
P12
P14
Irak
La coalition démocrate est de taille plus
modeste que celle républicaine
Quels sont les enjeux
de la bataille
de Fallouja ?
Pourquoi Donald Trump
peut gagner les élections
américaines
HANOI, HIROSHIMA, OBAMA EN TOURNÉE SYMBOLIQUE
Amérique : pivot vers l’Asie ?
Pour Pékin les conditions du rapprochement entre Hanoï et Washington sont tout sauf anodines.
Dénonçant régulièrement l’interventionnisme des Etats-Unis dans un dossier territorial et régional
stratégique pour la Chine, Pékin avait déjà fermement demandé à Washington de cesser les «vols de
reconnaissance» près de la Chine qui frisent la provocation, après l’interception par deux chasseurs
chinois d’un appareil américain au-dessus de la mer de Chine méridionale.
Par
Moumene Belghoul
e Proche-Orient compliqué est-il en
train de perdre de son intérêt pour
l’hyperpuissance, notamment dans la
perspective de la décroissance des sources
d’énergie ? Les Etats-Unis semblent de
plus en plus se tourner vers d’autres zones
d’influence comme l’Asie en y montrant un
intérêt de plus en plus croissant. C’est dans
ce sens que Barack Obama en fin de
mandat entame une virée asiatique sous le
signe de la symbolique. A Hanoï d’abord,
pour une visite de trois jours au Vietnam, le
président américain Barack Obama forcera
sur la symbolique. En faisant escale dans la
modeste maison sur pilotis ou vivait jusqu’à
son décès en 1969 Hô Chi Minh, la figure
révolutionnaire du Vietnam, six ans avant
la chute de Saigon et la victoire sur les
Etats-Unis. Le président américain a
annoncé en cette occasion la fin de l’un des
derniers vestiges de la guerre entre les deux
pays. Une des plus meurtrières restée
comme un véritable traumatisme pour
l’Amérique.
Aujourd’hui Washington semble vouloir
encourager l’émergence d’une alliance forte
entre les deux anciens adversaires. C’est la
fin d’une époque. Depuis le rétablissement
des relations diplomatiques en 1995 entre
Hanoï et Washington, deux autres présidents américains étaient déjà venus dans le
pays célébrer la réconciliation sans pour
autant pousser avec autant d’intensité en
faveur d’un rapprochement stratégique et
militaire. Cette fois Obama annonce la
levée de l’embargo sur les armes qu’impose
de façon arbitraire depuis des décennies
Washington à Hanoï. Mais il est évident
que les sollicitations de Washington envers
le Vietnam ne sont pas sans rapport avec les
problématiques territoriales dans l’Asie du
Sud-est. Pour la Chine les conditions du
rapprochement entre Hanoï et Washington
sont tout sauf anodines. Dénonçant régulièrement l’interventionnisme des Etats-Unis
dans un dossier territorial et régional stratégique pour la Chine, Pékin avait déjà fermement demandé la semaine dernière à
Washington de cesser les «vols de reconnaissance» près de la Chine qui frisent la
provocation, après l’interception par deux
chasseurs chinois d’un appareil américain
au-dessus de la mer de Chine méridionale.
Des navires de guerre américains avaient
également pénétré dans les eaux revendiquées par les Chinois trois fois depuis
octobre dernier, sous le prétexte de
Photo : DR
L
défendre la «liberté de navigation» dans
cette mer stratégique, qui abrite l’une des
plus grandes routes commerciales du
monde, et dont la Chine dépend fortement
pour ses importations et exportations.
Interventionnisme US
Vendredi le président américain devrait
effectuer la première visite d’un président
américain en exercice dans la ville de
Hiroshima. L’étape hautement symbolique
de Hiroshima, sur laquelle les Américains
ont largué la première bombe atomique de
l’histoire en août 1945 (la seconde fut à
Nagasaki quelques jours plus tard) marquera sans aucun doute les esprits des deux
côtés du Pacifique. Les effets de la bombe
atomique sont toujours vivaces jusqu’à
aujourd’hui et l’événement reste comme
l’un des moments traumatisants de l’his-
toire de l’humanité. Le président américain
entend profiter de son dixième voyage dans
cette région, dont les Etats-Unis semblent
avoir fait une priorité, pour vanter l’accord
de libre-échange transpacifique (TPP).
Après Bill Clinton en 2000 et George
W. Bush en 2006, il est le troisième président américain à se rendre sur place depuis
la fin de la guerre du Vietnam en 1975.
Obama a déjà annoncé qu’il ne fera pas
repentance au nom de l’Amérique pour
avoir fait usage de la destructrice arme
nucléaire en 1945, le président américain se
recueillera seulement en mémoire des victimes massacrées, dont le nombre est
estimé à au moins 150 000, sans compter
les 75 000 morts de Nagasaki l’autre ville
nipponne bombardée. L’usage de l’arme de
destruction massive sur le peuple japonais
n’a pas empêché que les Etats-Unis et le
Japon soient aujourd’hui alliés. Il est évident que la doctrine du «pivot vers l’Asie»,
initiée par Hillary Clinton en 2009 puis renforcée par le président Obama en 2011, a
comme objectif de venir grappiller des
zones d’influences dans une zone que la
Chine considère comme faisant partie de
son univers stratégique. De quoi faire faire
monter la tension.
Les États-Unis semblent vouloir renforcer leur présence militaire dans le
Pacifique et en mer de Chine mais également intensifier leur coopération avec leurs
alliés traditionnels comme le Japon, la
Corée du Sud ou les Philippines. Cependant
la Chine, devenue en 2014 la première puissance économique de la planète ne semble
pas disposée à laisser la superpuissance
venir imposer son dictat dans la région.
M. B.
12
INTERNATIONALE
Mardi 24 mai 2016
Mardi 24 mai 2016
13
APPELANT À UNE CONFÉRENCE INTERNATIONALE POUR RELANCER LE PROCESSUS DE PAIX
La France peut-elle faire la paix
au Moyen-Orient ?
Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies plus l’Allemagne ont été capables de
travailler ensemble pour conclure l’accord iranien sur le nucléaire. Le même succès peut être obtenu au
Moyen-Orient, à condition que toutes les parties privilégient l’émergence d’une solution, et ne laissent pas les plus
forts – les Israéliens – imposer leurs vues aux plus faibles – les Palestiniens
Par
Daoud Kuttab*
epuis le début de l’année, le
gouvernement français appelle à la
réunion d’une conférence internationale
pour relancer le processus de paix entre Israël et
la Palestine. La France mérite qu’on loue cet
effort courageux susceptible de ranimer un
processus qui depuis près de dix ans ne va plus
nulle part. Mais pour réussir, le courage ne suffit
pas. Pour résoudre le problème de la Palestine,
le succès d’une tentative internationale dépend
de six facteurs.
Le premier de ces facteurs est la sincérité.
Lorsque la France a rendu public son projet, au
mois de janvier, beaucoup en ont écarté l’idée,
n’y voyant qu’une habile manœuvre diplomatique. L’initiative a d’abord suscité la méfiance
des dirigeants palestiniens, qui craignaient
qu’elle n’ait d’autre conséquence que de donner
aux Israéliens l’occasion d’une photo
supplémentaire : après les poignées de mains,
les Palestiniens ordinaires continueraient à souffrir sous l’occupation.
Lorsqu’il devint clair que la tentative
française était sincère, et qu’une date fut
annoncée pour des discussions préparatoires, le
30 mai, la lisibilité du calendrier encouragea les
dirigeants palestiniens à souscrire au processus.
Quels que soient les obstacles qui surviendront,
il ne faudra pas déroger à cette bonne foi.
Le multilatéralisme constitue le deuxième
élément clé. Israël, qui est la plus forte partie du
conflit, préfère les discussions bilatérales, qui le
mettent en position plus favorable pour poser ses
conditions. La partie la plus faible dans ce type
de négociations dispose, bien sûr, d’une sorte de
pouvoir, celui de dire non, mais son usage se
paie généralement au prix fort.
Les cinq membres permanents du Conseil de
sécurité des Nations unies plus l’Allemagne ont
été capables de travailler ensemble pour
conclure l’accord iranien sur le nucléaire.
Le même succès peut être obtenu au
Moyen-Orient, à condition que toutes les parties
privilégient l’émergence d’une solution, et ne
laissent pas les plus forts – les Israéliens –
imposer leurs vues aux plus faibles – les
Palestiniens. Le troisième facteur essentiel est
un calendrier précis. Pour les Israéliens comme
Quels sont les enjeux
de la bataille de Fallouja ?
Les Américains, dont le soutien aérien est indispensable, ne voient pas la libération de Fallouja comme un objectif stratégique,
et préféreraient concentrer tous les efforts sur Mossoul, la «capitale» de l'EI. C'est en revanche une priorité pour Bagdad, qui veut
écarter la menace des attentats-suicides dans la capitale, à seulement 65 kilomètres de là, et les villes saintes chiites
D
50 000 à 100 000 habitants leur servant de
boucliers humains. Même si la population
parvient à fuir à la faveur des combats, les
experts prédisent que l’offensive
gouvernementale sera ralentie par les mines
posées par les djihadistes en deux ans et demi
de présence.
Jalousie des cheikhs locaux
Cela fait plusieurs semaines que le
sous-préfet d’Amriyat Al-Fallouja se prépare à
la bataille. Il a déserté sa villa cossue pour les
lignes de front. Une kalachnikov en
bandoulière et un chapelet noir à la main, le
théologien de 42 ans devenu chef de guerre a
troqué sa dichdacha marron – la longue tunique
traditionnelle – et son keffieh rouge pour un
treillis beige, ses petites lunettes rectangulaires
coincées sous le casque.
Lui, dont la tribu des Albou Eissa
combattait déjà Al-Qaida en Irak à Fallouja en
2007, s’est imposé à la tête de la plus
importante force combattante tribale sunnite de
la province d’Anbar : 1 700 hommes mobilisés
sur son seul nom et sa fortune. Orateur habile et
homme posé, il a obtenu des autorités ira-
kiennes leur intégration au sein de la MP et
deux chars Abrams. Ses relations privilégiées
avec Bagdad et les Américains suscitent la
jalousie des cheikhs locaux.
Ses multiples allers-retours à Bagdad n’ont
pas suffi à convaincre les autorités irakiennes
d’avancer l’offensive. Il est allé jusqu’à
proposer de prendre seul Fallouja avec ses
hommes. «On ne peut plus attendre. Après des
mois de siège, la situation humanitaire est
catastrophique. Le moral des combattants de
Daech (acronyme arabe de l’EI) est au plus
bas. Les combattants tribaux ont gagné en
expérience et en puissance de feu, et ils travaillent en collaboration étroite avec la coalition. Si on me dit de lancer l’offensive, je
reprends Fallouja ce soir !», assurait-il au
Monde début mai. Le chef sunnite est persuadé
qu’il sera accueilli en libérateur, même s’il
craint que certains dans ses rangs mènent des
représailles contre les habitants ayant collaboré
avec l’EI. Plus de cinquante hommes de son
clan, dont quatre de ses frères, ont été tués par
les sicaires djihadistes. «Les combattants sunnites d’Amriyat Al-Fallouja et de Fallouja doivent être la force principale de l’offensive», lui
a assuré le général Rachid Fleikh, commandant
de la MP dans l’Anbar. Mais les forces
fédérales tiennent à garder la main sur la
bataille. L’armée a donné à la libération de
Ramadi, Hit puis Routba, trois autres bastions
djihadistes dans l’Anbar, avant de s’attaquer à
Fallouja. Pendant des mois, elle a renforcé son
siège sur la ville, pour affaiblir les combattants
de l’EI.
Dissensions entre Bagdad
et Washington
Photo : DR
Par
Hélène Sallon
u haut du talus de sable qui marque la
ligne de front, les premières lignes
défensives de l’organisation Etat
islamique (EI) autour de Fallouja, son principal
fief dans la province sunnite de l’Anbar, ne
sont qu’à une centaine de mètres, derrière les
bâtisses et les palmiers qui se dessinent à
l’horizon. Des marais parsemés de roseaux
séparent les positions des combattants sunnites
d’Amriyat Al-Fallouja de celles des djihadistes.
La grande bataille est enfin arrivée pour le
cheikh Fayçal Al-Essaoui, sous-préfet
d’Amriyat Al-Fallouja, 30 000 habitants, et ses
combattants tribaux. L’occasion pour eux de
prendre leur revanche. Pendant deux ans et
demi, les 2 000 hommes ont résisté aux assauts
de l’EI contre leur bourgade, située à une
quinzaine de kilomètres au sud de Fallouja,
première grande ville d’Irak à être tombée aux
mains des djihadistes en janvier 2014.
Dans la nuit de dimanche 22 à lundi 23 mai,
le premier ministre Haïder Al-Abadi a annoncé
le début de l’offensive contre Fallouja.
Préparée par des frappes aériennes de la
coalition internationale contre l’EI dirigée par
les Etats-Unis, elle a débuté par un feu nourri
de l’artillerie. Les unités d’élite de l’armée irakienne ont commencé leur avancée vers la ville.
Plus tôt, ses habitants avaient été appelés à fuir
les combats ou à mettre des drapeaux blancs sur
les toits pour éviter d’être pris pour cible. Vingt
mille policiers fédéraux ont rejoint, sur le front,
l’unité antiterroriste, les 8e et 9e divisions
armées et les miliciens de la force paragouvernementale de la mobilisation populaire (MP).
«Après les frappes de l’aviation, les unités
avanceront et les familles viendront à nous»,
assure le cheikh Fayçal Al-Essaoui, dont les
combattants appuient l’armée sur le front Sud.
«L’offensive va avancer à grande vitesse»,
prédit Rajaa Al-Essaoui, un membre du conseil
provincial de l’Anbar, à la tête d’une unité de la
MP composée d’exilés de Fallouja. Il assure
que le commandement de l’EI a quitté la ville.
Selon les estimations, entre 500 et 700 combattants, venus de tout l’Irak et de pays arabes,
étaient encore en ville avant la bataille, parmi
Fallouja a mauvaise réputation. Sa libération
est jugée ardue. Les Etats-Unis y ont déjà livré
deux batailles difficiles, en avril puis en
novembre 2004, contre Al-Qaida en Irak :
80 soldats américains y avaient été tués, ainsi
que 2 000 insurgés, et des milliers d’immeubles
avaient été détruits. Dix ans plus tard, en
janvier 2014, les djihadistes, cette fois-ci de
l’EI, prenaient la ville de 250 000 habitants,
sans combattre, tant le ressentiment y est fort
contre le gouvernement de Bagdad, contrôlé
par les partis chiites.
Ali Alaaq, un député chiite proche du
premier ministre Abadi, justifie les «délais et
hésitations» dans l’offensive contre Fallouja
par les «craintes que l’attaque n’affecte les
populations civiles, et pour leur donner le
temps de quitter les zones de guerre». Pour les
chefs sunnites, les dissensions entre Bagdad et
Washington ont retardé la bataille. Les
Américains, dont le soutien aérien est indispensable, ne voient pas la libération de Fallouja
comme un objectif stratégique, et préféreraient
concentrer tous les efforts sur Mossoul, la
«capitale» de l’EI. C’est en revanche une
priorité pour Bagdad, qui veut écarter la
menace des attentats-suicides dans la capitale, à
seulement 65 kilomètres de là, et les villes
saintes chiites. Il a aussi fallu trancher la
question du rôle des milices chiites de la MP,
détestées et craintes par la population sunnite
de l’Anbar. «Nous voulons que la libération
soit commune aux sunnites et aux chiites, même
si ces derniers resteront hors de la ville», a
assuré le général Rachid Fleikh, sans
convaincre les sunnites.
H. S.
In lemonde.fr
Photo : DR
IRAK
pour les Palestiniens, des décennies de négociations sans date butoir n’ont presque rien donné.
Si les Français veulent que ce processus aboutisse, ils doivent fixer des échéances claires, et
une date à laquelle les discussions doivent produire des résultats. Après tout, ce qui permettrait
de parvenir à un accord est, dans ses grandes
lignes, assez connu. Ce qui manque, c’est une
volonté de paix. A partir du moment où l’on fixe
une date butoir, l’ajournement cesse de faire
partie des tactiques de négociation.
Et lorsque le calendrier est fixé, ce que
coûterait un échec doit être clairement établi.
C’est le quatrième ingrédient indispensable.
N’importe quel négociateur sait que les parties
en conflit repousseront les compromis si l’échec
des discussions ne se paie pas d’une façon ou
d’une autre. Lorsqu’il annonça l’initiative
française, Laurent Fabius, qui était alors
ministre des Affaires étrangères, avait averti que
si les pourparlers étaient interrompus, la France
reconnaîtrait la Palestine (quoique son
successeur, Jean-Marc Ayrault soit revenu sur
cet engagement en ajoutant que la reconnaissance ne serait pas automatique).
La reconnaissance de la Palestine par un
membre permanent du Conseil de sécurité de
l’ONU, la France en l’occurrence, pèserait d’un
poids considérable. Les pressions sur Israël
s’accentueraient s’il devenait clair, d’ici
novembre ou décembre qu’il n’a pas négocié de
bonne foi. L’administration du président Barack
Obama, qui vivrait alors ses dernières semaines,
pourrait jouer là un rôle décisif en faisant comprendre à Israël le coût de son intransigeance.
La cinquième condition du succès, c’est qu’on
Photo : DR
Photo : DR
D
puisse voir que la justice est à l’œuvre.
Même s’il est possible de persuader aux
Israéliens et aux Palestiniens de signer quelque
sorte de pacte, il ne résistera pas à l’épreuve
du temps s’il n’est pas considéré comme juste
par les uns et les autres. Les pactes nécessitent
des compromis, mais aucun pacte ne tiendra
si les compromis concédés par une des
parties semblent tellement disproportionnés
que l’accord qui en résulte est perçu
comme injuste.
Il y a un consensus très large, international et
régional, sur ce qui serait considéré comme une
solution juste : un Etat palestinien indépendant,
délimité, à peu de chose près, par les frontières
de 1967 ; la résolution du problème
des réfugiés ; une entente sur le partage de
Jérusalem. En outre, il est impossible que les
négociations puissent être perçues comme équitables si Israël maintient son occupation brutale
et continue d’implanter des colonies sur le
territoire palestinien.
Enfin, le succès des discussions nécessite le
soutien de l’opinion publique, qui ne peut être
acquis que si les dirigeants donnent
véritablement sa chance à la paix. Le Palestinien
moyen – comme l’Israélien moyen – doit croire
que la paix est possible. Ce qui demande des
changements dans la politique militaire
israélienne, dans les restrictions à la circulation
des personnes et d’une manière générale dans
les attitudes politiques ; les deux parties doivent
cesser les surenchères.
Pierre Vimont, l’envoyé spécial de la France,
a été chargé par son gouvernement d’une tâche
énorme, qu’il ne peut pas seul mener à bien. Il
aura besoin d’un effort multilatéral sérieux et
sincère, d’échéances claires, d’un engagement
de toutes les parties en faveur de la justice – et
peut-être d’un miracle.
D. K.
(Traduction François Boisivon)
Ancien professeur à l’Université de
Princeton et fondateur et ancien directeur de
l’Institut des médias modernes à l’Université
d’El Qods à Ramallah. Militant de premier
plan pour la liberté des médias au
Moyen-Orient.
In project-syndicate.org
14
Mardi 24 mai 2016
INTERNATIONALE
LA COALITION DÉMOCRATE EST DE TAILLE PLUS MODESTE QUE CELLE RÉPUBLICAINE
Pourquoi Donald Trump peut gagner
les élections américaines
Par
Christopher Caldwell*
uand le promoteur Donald Trump
s’est fait connaître, au milieu de l’ère
Reagan, certains Américains le
considéraient comme le personnage public le
moins authentique qui fût. Ces Américains
avaient raison. Une génération plus tard,
Trump s’est emparé, malgré une opposition
féroce, du parti majoritaire au Congrès et a
décroché la nomination présidentielle, en
convainquant certains Américains qu’il est
bien la personne la plus authentique de la vie
publique. Ces Américains ont eux aussi
raison. Trump incarne le paradoxe qui hante
les Etats-Unis depuis la révolution
contre-culturelle des années 1960. Il a une
bonne chance de devenir le prochain
président.
Pour l’émergence de Trump, nous
pouvons remercier un changement dans les
«rapports de production», comme aurait dit
Marx. Les Etats-Unis se sont presque
totalement désindustrialisés. Leur économie
repose désormais sur différentes technologies de l’information subventionnées par le
gouvernement et développées dans les
universités. L’essai dont on a le plus parlé
depuis un an est The rise and fall of american growth (Princeton University Press,
784 pages, 39,95 dollars), de l’économiste
Robert J. Gordon. L’auteur jette un regard
sombre sur nos dernières innovations. Des
fortunes sans précédent ont été bâties
sur la cannibalisation (au travers des
licenciements), la sous-tarification (par
l’immigration) et le contournement (par le
libre-échange) de l’ancienne économie. Mais
cela ressemble à un jeu à somme nulle. Nous
sommes aux tout premiers stades d’une
insurrection contre ce jeu. Trump est
probablement la forme la plus bénigne
qu’une telle insurrection pourrait prendre.
La rhétorique politique américaine s’est
élaborée depuis plusieurs décennies autour
d’une société qui est morte avec la guerre
froide. Le Parti démocrate représente les
cercles dominants de la nouvelle économie
capitaliste. Il ne reste rien du parti de la
classe ouvrière tel qu’il était il y a une
génération, même si le succès du sénateur du
Vermont Bernie Sanders dans la primaire
démocrate est la preuve que les électeurs
souhaitent un tel parti. Les professeurs
d’université votent démocrate à une écrasante majorité. Les employés de Google,
Apple, Yahoo!, Netflix, LinkedIn et Twitter
qui ont contribué à un parti ont versé plus de
90% de leurs dons à Obama lors de la
dernière élection présidentielle. Les
démocrates ont cherché à minorer leur
Photo : DR
Q
identité élitaire en insistant sur leur défense
des droits de toutes les minorités, et pas
seulement des milliardaires. Mais
l’enthousiasme à l’égard de causes
significatives de l’ère Obama telles que le
mariage gay, les droits des minorités et
l’augmentation du nombre de femmes dans
les conseils d’administration s’est limité à
ceux qui forment ce que l’on appelle le
«1%», et qui ont financé ces campagnes. En
gros, les démocrates sont le parti de ceux
pour qui les choses se sont améliorées au
cours de la dernière génération : milliardaires, Noirs, homosexuels, immigrés et
femmes occupant de hautes fonctions.
Malgré toutes les contradictions, il y a là un
intérêt commun, une base pour un parti
politique fonctionnel.
Une majorité naturelle
Photo : DR
Les Républicains, en revanche, sont le
parti de tous les autres - ceux que la
dernière génération de la mondialisation a
laissés sur le côté. Ils forment une
majorité naturelle. Sociologiquement, le
Parti républicain ressemble au Front
national, mais les milliardaires qui le
financent (dont beaucoup sont également des
donateurs du Parti démocrate) l’ont empêché
de prendre en compte les difficultés dont
souffrent la plupart de ses électeurs. Jusqu’à
cette année, les républicains basaient leur
programme sur les réductions d’impôt en
faveur des riches, épargnant au président
Obama la nécessité d’y procéder. Dans la
demi-douzaine d’élections précédentes, le
Parti républicain n’a pas cherché à
représenter ses électeurs mais à détourner
leur attention et à les neutraliser. Il fallait un
outsider comme Trump pour dénoncer ce
fait. Il en a été récompensé en obtenant la
majorité dans les primaires.
Voici comment fonctionne la relation
entre les deux partis. Les législatures
républicaines dans les Etats conservateurs
tels que l’Indiana, l’Arkansas et la Caroline
du Nord ont cherché à faire adopter des lois
garantissant (a) qu’aucun citoyen ni aucune
entreprise ne sera tenu de contribuer à la
célébration d’un mariage homosexuel s’il le
désapprouve pour des raisons religieuses, et
(b) que les hommes qui se définissent
comme «femmes transgenres» ne pourront
pas utiliser à leur guise les toilettes femmes.
Les mariages homosexuels et les droits
des transgenres, quel que soit le point de vue
personnel de chacun à leur sujet, sont des
priorités élitistes qu’a prises en charge le
Parti démocrate. Les électeurs des Etats
républicains y sont hostiles. Pourtant, à peine
ces lois étaient-elles votées que diverses
célébrités et grandes entreprises ont menacé
publiquement de boycotter les Etats
concernés si ces textes n’étaient pas abrogés.
La liste est longue et guère surprenante : de
Walmart à la Ligue de football américain en
ce qui concerne le mariage gay, de la
Deutsche Bank au musicien Bruce
Springsteen à propos des droits des transsexuels. Les riches donateurs sont le moyen
par lequel les souhaits du Parti démocrate
sont transmis au Parti républicain.
Quoique novice en politique, Trump a
montré que certains de ses talents d’homme
d’affaires le servaient efficacement dans ce
nouveau domaine. Début mars, après ses
victoires contre le chrétien conservateur Ted
Cruz dans le Sud, les observateurs politiques
s’attendaient à ce que Trump adopte un ton
conciliant afin de consolider sa popularité
parmi les électeurs modérés. Ce ne fut pas le
cas. Il souligna la réputation de Cruz pour les
manœuvres politiques douteuses et le
surnomma «Ted le menteur» («Lying Ted»).
Presque personne ne comprit la logique de
Trump.
Six semaines plus tard, il devint
évident que la principale menace qui aurait
pu empêcher la nomination de Trump n’était
autre que les tentatives de Cruz de manipuler
les règles du parti afin de monter contre lui
la convention républicaine de l’été. Trump
avait fait en sorte que, fin avril, lorsque le
plan de Cruz apparut au grand jour, tout le
pays connaisse son adversaire sous le
sobriquet de «Lying Ted». Il est difficile
d’évaluer les chances de Trump de remporter
la présidence en novembre prochain. Tous
les calculs sont fondés sur l’hypothèse que
nous allons assister à une compétition
politique classique, avec les questions
habituelles sur les taux d’imposition, la
puissance militaire et lequel des deux
candidats est le meilleur patriote. Or, les
choses ne se dérouleront pas ainsi. Jusqu’ici,
une liste soigneusement épurée de problèmes
acceptables s’était avérée un outil efficace de
collecte de fonds pour les politiciens des
deux partis. Trump a rendu un grand service
au pays en la mettant en pièces. Ce faisant, il
a quelque peu desserré l’emprise du
politiquement correct sur le discours
politique américain.
Une contradiction mortelle
Dans une démocratie occidentale,
n’importe quel candidat des perdants de la
mondialisation part avec un certain avantage.
Du fait que la mondialisation produit plus
rapidement des perdants que des gagnants, la
coalition démocrate est au départ d’une taille
plus modeste que la coalition républicaine.
Les électeurs américains sont prêts à rejeter
la configuration politique du dernier quart de
siècle. Et c’est probablement ce qu’ils feront,
à moins que le Parti démocrate ne parvienne
à les en empêcher en leur faisant peur.
Face à l’ascension de Trump, observateurs et experts, en France comme ailleurs,
ont demandé aux Américains de se souvenir
que, lorsqu’ils élisent un président, ils le font
aussi pour le monde entier. La remarque
n’est pas fausse, mais elle repose sur une
logique mortelle, une contradiction au cœur
du système mondial. Depuis la chute du mur
de Berlin, les Etats-Unis sont la fondation de
ce système. Ils tirent leur légitimité de leur
Constitution et de leurs valeurs
démocratiques. Mais un système impérial
doit être stable - or, aucune vraie démocratie
ne l’est jamais. Comment une institution
pourrait-elle rester stable en offrant de vrais
choix ? Depuis plusieurs décennies, les
Etats-Unis tentent de masquer le problème
en proposant de faux choix. Le pays a fini
par présenter au monde un visage que les
élites mondiales trouvent attractif, mais que
ses propres citoyens ont de plus en plus de
mal à reconnaître. Trump en est la
conséquence.
C. C.
(Traduit de l’anglais par Gilles Berton)
*Journaliste américain. Il est
notamment éditorialiste au Financial
Times et auteur d’Une révolution sous nos
yeux. Comment l’islam va transformer la
France et l’Europe (Edition du Toucan,
2011).
M O N D E
Mardi 24 mai 2016
L’ATTAQUE A CIBLÉ DES NOUVELLES RECRUES DE L’ARMÉE
Au moins 41 morts
dans un attentat-suicide de l’EI à Aden
Il s’agit du deuxième
attentat de l’EI contre
les forces du
gouvernement yéménite
du président Abd Rabbo
Mansour Hadi en moins
de dix jours
Par
Rédaction internationale
n attentat-suicide revendiqué par l’organisation
terroriste Etat islamique
(EI) a fait au moins 41 morts et
une soixantaine de blessés, hier à
Aden, la grande ville du sud du
Yémen régulièrement visée par
des attaques terroristes, dans un
centre de recrutement de
l’armée, ont indiqué des sources
médicales et sécuritaires citées
par les agences de presse.
L’attentat a ciblé des recrues
qui attendaient d’être reçues.
«Un individu a fait détoner sa
ceinture d’explosifs parmi des
dizaines de jeunes recrues rassemblées à Khor Maksar, un
quartier de Aden», a indiqué un
haut officier de l’armée, le
général Abdallah Soubeihi. L’attentat s’est produit à proximité
d’un bureau de recrutement de
l’armée situé près de la résidence
d’un commandant de la base
militaire Badr, a-t-il précisé.
«Peu après, une forte explosion
Photo : DR
U
a secoué la base militaire Badr»,
a ajouté l’officier, indiquant que
la déflagration avait été provoquée par un engin explosif. Toutefois, il n’a pas été en mesure de
préciser les circonstances ou le
bilan de cette explosion, survenue à l’intérieur de la base.
Dans un communiqué diffusé par
les réseaux sociaux, l’EI revendique l’acte criminel et déclare
que l’attaque visait «les apostats
de l’armée yéménite».
L’organisation terroriste a précisé qu’un de ses kamikazes,
identifié comme Abou Ali
al-Adeni, avait actionné sa
ceinture d’explosifs parmi des
recrues de «l’armée des
apostats», rassemblées près de la
résidence du commandant
de la base militaire Badr à
Khor Maksar, «faisant plus de
30 morts et des dizaines de
blessés». Peu après, «la détonation d’un engin explosif à l’entrée de la base Badr a fait des
morts et des blessés», ajoute le
communiqué de l’EI. Il s’agit du
deuxième attentat de
l’EI contre les forces du
gouvernement yéménite du
président Abd Rabbo Mansour
Hadi en moins de dix jours.
Le 15 mai dernier, le groupe
terroriste avait revendiqué
l’attentat-suicide qui avait visé
des dizaines de jeunes recrues de
la police à Moukalla, chef-lieu
du Hadramout (sud-est), faisant
41 morts et plus de 50 blessés.
La ville côtière d’Aden sert de
capitale provisoire au gouvernement yéménite du président
Mansour Hadi, qui, appuyé par
une coalition mise en place par
l’Arabie Saoudite, est en guerre
contre les rebelles chiites houthis
alliés aux partisans de l’ex-président Ali Abdallah Saleh, depuis
plus d’un an. Sanaa, la capitale, a
été prise par les houthis en septembre 2014. Aden est le théâtre
d’attaques armées récurrentes,
revendiquées ou attribuées à des
groupes terroristes, très actifs
dans le sud et le sud-est du
Yémen. Le chaos qui règne au
Yémen, sur la ligne d’affrontement entre les sunnites et les
chiites, a ouvert la voie à l’implantation d’Al Qaïda dans la
péninsule arabique dans le sud et
l’est du pays mais aussi
l’EI qui s’y est installé. Les
terroristes ont profité de
cette guerre fratricide pour
intensifier leurs actions dans ces
régions.
R. I./agences
L’ARMÉE IRAKIENNE A DEMANDÉ AUX CIVILS DE QUITTER LA VILLE
Lancement d’une opération pour reprendre Fallouja
LE PREMIER ministre
irakien Haider al-Abadi a
annoncé, dimanche soir dernier,
le lancement d’une opération
militaire pour reprendre la ville
de Fallouja, à 50 kilomètres de
Baghdad, à l’organisation terroriste autoproclamée Etat
islamique (EI/Daech).
«Nous commençons l’opération pour libérer Fallouja», a
déclaré le Premier ministre dans
un communiqué. «Le drapeau
irakien sera hissé et flottera
haut au-dessus des terres de
Fallouja», a-t-il affirmé.
Le commandement intégré des
opérations a également publié un
communiqué annonçant le début
des opérations militaires pour
reprendre la ville, bastion de
Daech situé à 50 kilomètres à
l’ouest de la capitale irakienne,
qui échappe au contrôle du
gouvernement depuis janvier
2014.
En préparation de l’opération
militaire, l’armée irakienne a
prévenu les civils se trouvant
toujours à Fallouja, et qui
représenteraient plusieurs
dizaines de milliers de
personnes, qu’ils devaient quitter
la ville. Le forces gouvernementales amassaient depuis quelques
jours des troupes autour de
Fallouja, que Baghdad entend
reprendre sous son autorité,
après l’avoir perdue en juin
2014, quand le groupe terroriste
avait lancé une offensive fulgurante qui lui avait permis de
s’emparer de vastes pans du territoire irakien à l’ouest et au
nord de la capitale irakienne puis
de prendre la capitale de la
province d’Al-Anbar,Ramadi, en
2015.Depuis, les forces irakiennes ont regagné du terrain
face à Daech dans cette province, en reprenant notamment
Ramadi ainsi que les villes de
Hit et Routba. De larges parts
d’Al-Anbar restent néanmoins
aux mains des terroristes, notamment Fallouja, ainsi que la
grande majorité de la province
de Ninive (nord), dont sa
capitale et deuxième ville d’Irak,
Mossoul.
15
Duterte s’engage à faire
bénéficier les pauvres
de la croissance
Le nouveau Président des Philippines,
Rodrigo Duterte, a déclaré qu’il s’assurera que la croissance économique des
six prochaines années profite aux
pauvres, a rapporté, hier, la presse
locale. Le gouvernement philippin
devrait s’«efforcer d’arriver à une
croissance continue et inclusive qui
bénéficiera en particulier aux secteurs
marginalisés de la société», a indiqué
M. Duterte dans une interview au
quotidien philippin The Philippine Star.
Les Philippines ont affiché une
croissance de 6,9% lors du premier
trimestre 2016, a rapporté l’autorité
nationale des statistiques.
Mais les critiques ont avancé que la
croissance ne fait qu’«enrichir les
super-riches et élargir le fossé entre
cette catégorie et les masses vulnérables
qui luttent chaque jour pour joindre les
deux bouts». Rodrigo Duterte, ancien
maire de Davao (sud), a remporté
l’élection présidentielle du 9 mai dernier aux Philippines en recueillant près
de 16 millions de suffrages.
Le 16e Président de l’archipel, prêtera
serment le 30 juin après la confirmation de sa victoire par le Congrès.
Levée de l’embargo
américain sur les ventes
d’armes au Vietnam
Le président américain Barack Obama a
annoncé, hier à Hanoï, la levée de
l’embargo sur les ventes d’armes
américaines au Vietnam. «Les Etats-Unis
lèvent l’interdiction», a déclaré
M. Obama au cours d’une conférence
de presse au premier jour de sa visite
au Vietnam, pays avec lequel les
Etats-Unis ont effectué un rapprochement spectaculaire depuis vingt ans. «La
décision de leverl’interdiction n’est pas
motivée par le désir de compléter le long
processus de normalisation que nous
avons entrepris avec le Vietnam», a ajouté
le Président américain. «Chaque vente
que nous faisons avec qui que ce soit est
considérée comme une transaction particulière et nous examinons ce qui est
approprié et ce qui ne l’est pas», a-t-il
encore précisé. Fin 2014, l’administration Obama avait déjà autorisé une
levée partielle de l’embargo concernant
des équipements de défense, «uniquement à des fins de sécurité maritime»,
comme par exemple des bateauxpatrouilleurs armés.
«Nous apprécions grandement la décision
de supprimer complètement l’interdiction
de vente d’armes contre le Vietnam»,
a déclaré le dirigeant vietnamien
Tran Dai Quang. «Cela montre que les
relations entre nos deux pays sont
pleinement normalisées», a-t-il ajouté.
En 1994, les Etats-Unis avaient levé
l’embargo économique et les deux pays
avaient normalisé leurs relations
diplomatiques l’année suivante.
Syrie : près de 150 morts dans sept attentats de l’EI
Suite de la page 1
«Deux villes de Lattaquié, Tartous et
Jableh, ont été le théâtre d’une série d’explosions simultanées […]. Au moins
34 personnes ont été tuées à Tartous et
38 à Jableh, vraisemblablement la quasitotalité des civils, par l’explosion de sept
voitures piégées, dont cinq conduites par
des kamikazes», a précisé l’Observatoire.
D’après l’Osdh, trois kamikazes se sont
fait exploser dans une station de bus, près
de la direction de l’électricité et à l’entrée
d’un hôpital, et ont fait 73 morts à Jablé,
tandis qu’à Tartous, 48 personnes ont péri
dans une attaque à la voiture piégée qui a
explosé également dans une station de bus
suivie de deux attentats-suicides au même
endroit. La télévision syrienne a montré
des images de désolation : sang, fumées,
carcasses de bus et de voitures carbonisées, débris et amas de ferraille. Les
médias publics syriens ont confirmé ces
attaques mais font état d’un bilan moins
lourd.
Le ministère syrien de l’Intérieur
évoque plus de 20 morts. Une source du
ministère syrien de l’Intérieur, citée par
l’agence de presse Sana, a indiqué que
«plus de 46 personnes ont péri et un
nombre indéterminé ont été blessées dans
l’explosion de plusieurs voitures piégées
à Tartous».
L’agence officielle syrienne Sana a
donné, elle, 78 morts dans les deux villes.
A Tartous, la série d’attentats a
commencé vers 9h (6h GMT) lorsque
deux kamikazes se sont fait exploser à
l’intérieur de la gare routière, suivis de
l’explosion d’une voiture piégée à l’extérieur, selon une source policière citée par
l’AFP. Un quart d’heure plus tard, des
explosions se sont produites simultanément à Jablé, à 60 km plus au nord,
devant la gare routière, la compagnie d’électricité et deux hôpitaux, a indiqué la
même source.
«A l’hôpital national, un kamikaze a
fait exploser sa ceinture dans le service
des urgences, tandis que dans celui d’AlAssaad, une voiture piégée a explosé à
l’entrée», a-t-elle précisé. Au total, la
police a fait état de quatre voitures
piégées et de trois attentats-suicides. Ces
attentats, les plus meurtriers dans ces
deux localités depuis le début de la guerre
il y a cinq ans, portent la marque de
l’EI qui les a d’ailleurs revendiqués via
l’agence Amaq, liée à l’organisation terroriste. L’EI n’a pas d’implantation connue
sur la côte syrienne, contrairement à son
rival le Front Al-Nosra, branche syrienne
d’Al-Qaïda, qui combat le régime dans la
province de Lattaquié. Mais l’organisation compte énormément sur ses cellules
dormantes pour mener des attaques.
Les deux villes avaient été relativement épargnées par le conflit qui a fait des
centaines de milliers de morts dans le
pays. Dimanche, huit personnes ont
été tuées dans une série d’attentats
revendiqués par l’EI dans la province de
Hassaké (nord-est de la Syrie). Plus de
270 000 personnes sont mortes depuis le
début du conflit en Syrie en mars 2011,
selon le dernier bilan disponible.
H. G./agences
16
Mardi 24 mai 2016
P A T R I M O I N E
EN DÉPIT DE SON GLORIEUX PASSÉ
Batna : Tobna, une ville qui attend
de livrer ses secrets
Par
Algérie presse service
lassée en 1950 et portée
sur la liste du patrimoine
national en janvier 1968,
la ville archéologique Tobna
(Batna) demeure enveloppée
par l’oubli en dépit de son
glorieux passé.
Selon plusieurs sources
historiques, la construction de
cette cité remonte au 2e siècle.
Les ruines de la partie visible
de cette cité ont disparu, sous
l’effet des éléments de la nature
et les actes de pillage, assurent
des habitants de la région.
Aujourd’hui, ce qui reste de
cette prestigieuse ville est
enseveli sous terre attendant les
fouilles pour livrer ses secrets.
C
El Bakri (1014-1094) rapporte
dans son ouvrage «El
Maghreb» que Tobna fut
conquise à la fin du 1er siècle
de l’hégire par Moussa Ibn
Noussayr.
Il relève que la ville fut
reconstruite en l’an 154 de
l’hégire, suite à une vague de
troubles qui l’avait ravagés, par
Omar ibn Hafs El Mouhalabi,
gouverneur sous le califat
Abbasside.
Ce même Omar avait
renforcé les fortifications par la
construction d’un mur tout
autour, selon El Bakri.
Le service patrimoine de la
direction de la culture assure
que le site de Tobna, sous terre,
renferme des ruines romaines et
islamiques dont un
«merveilleux» palais de la
dynastie Ziride. La délimitation
des contours de la ville et
l’engagement de mesures
d’urgence pour stopper sa
dégradation constituent des
«impératifs», estime le
directeur de la culture, Omar
Kebbour, qui souligne que la
première phase de l’étude sur le
site a été terminée en 2012 et
sera suivie «prochainement»
par la seconde phase qui
permettra de mieux connaître
«le contenu» du site dont la
partie apparente n’en rend
nullement compte.
gestion et d’exploitation des
biens culturels protégés
(Ogebc) d’affecter 4 à 5 gardiens pour surveiller le site et
signaler d’éventuelles extensions urbaines ou tentatives de
pillage, assure M. Kebbour.
La réalisation d’une clôture
ne peut être actuellement
envisagée faute de délimitation
du site, a ajouté le directeur de
la culture qui a fait état d’un
projet de fouilles à soumettre
«avant fin 2016» au ministère
de la Culture.
Le projet, proposé aux deux
archéologues Fellah Mohamed
Mostefa et Mahfoudh
Ferroukhi et leurs équipes qui
ont réalisé un travail similaire à
Tahouda (Biskra), pourrait être
mis en œuvre début 2017,
ajoute ce responsable.
Ces fouilles seront longues
et les découvertes lorsqu’elles
sont effectuées seront
présentées au public lors de
rencontres et feront l’objet de
publications, a indiqué
M. Kebbour qui a insisté sur
l’implication de l’Institut
d’archéologie de l’université et
de ses étudiants à ce projet.
Délimiter le site
et stopper
sa dégradation
La direction de la culture a,
entre-temps, agi et convenu
avec l’Office national de
Tobna, une page
radieuse de l’histoire
et du patrimoine
national
Photo : DR
Tobna a été mentionnée
pour la première fois par les
sources de l’antiquité sous la
dénomination de Thubunae.
Pline l’Ancien (23 av J.-C.)
dans son livre «Histoire
naturelle» la désigne par Tuben
oppidun qui signifie ville
fortifiée. C’est son nom durant
la période de l’occupation
romaine et byzantine. Après la
conquête islamique, cette
appellation devient, par
glissement phonétique, Tobna.
Occupant une aire de
70 hectares, elle fut, selon
certaines sources, la capitale du
Zab qui s’étendait entre les
monts des Zibans du côté de
l’actuelle Biskra jusqu’aux
massifs des Aurès, du 8e siècle
à la fondation de la ville M’sila
vers 1017 par la dynastie
Hammadite qui avait annexé
Tobna à ses territoires.
L’historien Abou Oubeïd
Photo : DR
Thubunae, citée
par des sources
de l’antiquité
Pour nombreux, le
«malheur» du site historique de
Tobna est liée à sa situation
géographique, à 5 km au Sud
de la commune de Bitam et à 4
km au Nord de Barika à l’Est
de la RN n°70 reliant Barika et
M’doukal.
Plusieurs mesures ont été
prises pour empêcher toute
atteinte au site et certaines
affaires ont été même
renvoyées devant la justice,
assure le président de l’APC de
Barika Saker Berri. Des
voix d’intellectuels, de
moudjahidine et d’associations
n’ont pas cessé de s’élever, ces
dernières années, pour
dénoncer les agressions subies
par le site de Tobna, conduisant
à la suspension de certains
projets de logements après
l’exhumation de vestiges.
Depuis trois années, l’Office
national de gestion et
d’exploitation des biens
culturels protégés et le Centre
national de recherches en
archéologie ont dépêché des
commissions qui avaient
ordonné l’arrêt des travaux
d’un projet de logements
promotionnels aidés, engagé
sur un terrain renfermant des
ruines romaines.
Le mouvement associatif
s’est également impliqué dans
cet effort de préservation de
cette cité archéologique.
C’est le cas de l’association
Tawassol pour la culture et
l’information de Barika qui
vient d’organiser un séminaire
sur «Tobna, entre passé
prestigieux et présent enfoui».
La rencontre a donné lieu,
selon Ferhat Berrani, président
de l’association, à l’organisation d’une campagne qui «a eu
bon écho» de récupération
des vestiges de l’antique
Tobna détenues par des
particuliers.
«Tobna n’est pas des pierres
anciennes mais une page
radieuse de l’histoire et du
patrimoine de l’Algérie»,
affirme le jeune Ferhat Berrani
qui, paraphrasant l’historien
algérien Zouhir Ezzahiri lors de
son intervention au premier
colloque sur Tobna en 1988,
assure que «Tobna est la mère
de Kairouan et la sœur de
Tihert».
APS
C U L T U R E
17
Mardi 24 mai 2016
LE FILM DE YAHIA MOUZAHEM À L’AFFICHE
À LA SALLE EL MOUGGAR
Lalla Zoubeïda Ouaness,
une chronique psychosociale
Par
Sihem Bounabi
e Centre algérien de
développement du
cinéma, en partenariat
avec l’Office national de la culture et de l’information, organise la projection du film Lalla
Zoubeïda Ouaness, réalisé
par Yahia Mouzahem et produit
dans le cadre de «Constantine
capitale de la culture arabe
2015» (Ccca-2015), aujourd’hui, à 19h, à la salle
El Mouggar, en présence du
réalisateur, des acteurs et
actrices et de l’équipe technique. Après sa projection en
avant-première à Constantine, à
la veille de la clôture de la
manifestation Ccca-2015 à la
salle Ahmed-Bey, c’est au tour
d’Alger d’abriter la projection
du long métrage dont le scénario est signé par Hafiza
Merimeche. Dans le synopsis
du film, il est souligné que
l’histoire se déroule après
l’indépendance et dans l’enceinte d’une grande maison
L
constantinoise où vivent plusieurs familles, Lala Zoubeïda
soupçonne son mari de vouloir
se remarier avec l’une des
jeunes voisines, elle décide
d’affronter son destin et de
passer à l’acte.
Ce long métrage de fiction
d’une durée de 87 minutes est
produit par le département
cinéma de Ccca-2015 avec
comme producteur-délégué le
Centre algérien de développement du cinéma et comme producteur exécutif Mycene
Production.
Il est à souligner que Yahia
Mouzahem est également le
réalisateur du long métrage
Ahmed Bey produit également
dans le cadre de Ccca-2015. Le
premier tour de manivelle de
cette nouvelle production s’est
déroulé au mois de mars dernier, avant la clôture de la
manifestation. Dans cette
œuvre Yahia Mouzahem met en
avant la résistance d’Ahmed
Bey face à l’occupation
française à Constantine, une
production adaptée par le scénariste Saïd Boulmerka de la
célèbre chanson Al Boughi.
Yahia Mouzahem a une longue
expérience dans le domaine
cinématographique et il a parcouru un long chemin depuis
ses premiers courts métrages
amateurs, qui avaient été sélectionnés et certains primés dans
de nombreux festivals à l’échelle nationale et internationale. Parmi ces courts métrages
citons Oranges, One day two
nights, New adventures 1 et 2,
et les courts métrages amateurs
Me, her and others, Vengeance,
Moh avenger and imagination.
Il a produit et réalisé le court
métrage de fiction 100% cows.
Il est également le réalisateur
d’une dizaine de documentaires
dont le docu-fiction Tinhinan et
Statoil. A la télévision, il s’est
notamment distingué par les
séries télé Zenka Story et Saad
el gat, qui raconte «le quotidien
d’une cité algérienne avec des
histoires sociales fraîches et
simples, traitant avec origina-
Photo : DR
L’histoire du film se déroule après l’indépendance et dans
l’enceinte d’une grande maison constantinoise où vivent
plusieurs familles
lité les problèmes et défis de la
société algérienne contemporaine dans un concept
comique».
Yahia Mouzahem est également coproducteur du film historique Mustapha Ben Boulaid
d'Ahmed Rachedi, et a produit
The broken wings de Roshd
Djigouadi, Aliens, un court
métrage de fiction de Rabia
Mohamed Fateh, et dix émissions de cuisine intitulées
Saveurs d'Afrique.
S. B.
CLÔTURE DE LA 69E ÉDITION DU FESTIVAL DE CANNES
Moi, Daniel Blake de Ken Loach remporte la Palme d’or
Rédaction Culturelle
LE LONG métrage Moi,
Daniel Blake du réalisateur britannique Ken Loach a remporté, dimanche soir dernier, la
Palme d’or du 69e Festival de
Cannes. Ken Loach qui recevait
la deuxième Palme d’or de sa
carrière après Le vent se lève en
2006, a été primé pour un film
qui raconte l’histoire d’un
menuisier au chômage qui se
bat pour obtenir l’aide sociale.
Le cinéaste, connu pour ses
chroniques sociales sur la
classe ouvrière de son pays, a
dénoncé en recevant la Palme
d’or «les idées néolibérales qui
risquent de nous mener à la
catastrophe». Le réalisateur a
également déclaré que «ce
monde dans lequel nous vivons
se trouve dans une situation
dangereuse. Nous sommes au
bord d’un projet d’austérité qui
est conduit par des idées que
nous appelons néolibérales, qui
risquent de nous amener à la
Photo : DR
Par
catastrophe». Ken Loach, le
réalisateur qui aura 80 ans en
juin prochain, est l’auteur d’une
trentaine de films dont La
part des anges en 2012 et
Looking For Eric en 2009, Ken
Loach a été six fois primé à
Cannes.
Ouvert le 11 mai dernier, la
69 e édition du Festival de
Cannes a également primé l’actrice philippine Jaclyn Jose
pour son rôle dans Ma’ Rosa de
son compatriote Brillante Mendoza et l’acteur iranien Shahab
Hosseini pour son rôle le film
Le Client d’Asghar Farhadi. Ce
même film s’est vu également
attribué le prix du scénario pour
Le Client tandis que la
Britannique Andrea Arnold a
remporté, pour la troisième
fois, le Prix du Jury, pour
American Honey.
Le Prix de la mise en scène
de cette édition a été remis, exæquo, au Roumain Cristian
Mungiu pour «Baccalauréat»
et au Français Olivier Assayas
pour Personal Shopper alors
que le cinéaste canadien de
27 ans, Xavier Dolan, a reçu le
Grand Prix du festival pour son
film Juste la fin du monde.
Pour rappel, l’Algérie était
présente à cette 69e édition avec
le film Kendil el bahr du réalisateur franco-algérien Damien
Ounouri qui a été projeté en
marge de la compétition, avait
indiqué l’Agence algérienne
pour le rayonnement culturel
(Aarc). Seule production à
représenter l’Algérie au festival, le film sera présentée à la
«Quinzaine des réalisateurs»,
un espace dédié aux nouvelles
productions. Cette tribune
donne la possibilité à quinze
réalisateurs et professionnels du
cinéma, issus d’autant de pays,
de mettre en ligne à la fin du
Festival les films sélectionnés
pour augmenter leur visibilité.
Kendil el bahr réalisé en 2016,
est basé sur un scénario coécrit
par le réalisateur et la comédienne algérienne Adila
Bendimred. Le film évoque la
condition de la femme à travers
l’histoire de Nafissa, battue à
mort par un groupe d’hommes
sur une plage, selon le
synopsis.
Le réalisateur algérien,
Amin Sidi Boumediene, exposera pour sa part le film (en
cours de repérages) Abou Leila
dans le cadre d’un atelier
Cinéfondation, destiné aux
jeunes producteurs dont les projets de films sont prometteurs.
Cet espace offre également aux
réalisateurs l’opportunité de
trouver des partenaires pour
finaliser leur projet de films.
R. C.
18
S P O R T S
Mardi 24 mai 2016
Coup d’envoi du play-off
national militaire
de volley-ball à Blida
BASKET/CHAMPIONNAT DE SUPERDIVISION (FINALE DES AS - ALLER) :
GSP-CRBDB: nouvelles retrouvailles
Les deux équipes,
qui se connaissent
fort bien,
aborderont cette
série à chances
égales, même si les
pronostics
penchent à
l’avantage
des pétroliers
Par
Algérie presse service
e GS Pétroliers et le CRB
Dar Beïda se retrouveront
à nouveau ce mardi (15h00)
à Dar Beïda, pour la 3 e fois en
finale des «As» du championnat
d’Algérie-2016 de Superdivision
de basket-ball (messieurs).
Il a fallu attendre le dernier
match du 2 e tournoi «play-off»
clôturé samedi à Hydra, entre le
GS Pétroliers (tenant du titre) et
l’US Sétif, vice-champion
d’Algérie-2015, pour connaître
l’adversaire du club pétrolier en
finale de l’édition-2016. C’est fina-
L
Photo : DR
Le GS Pétroliers
qui compte à son
actif 12 titres de
champion avec
l’ex-MC Alger, et
5 titres sous son
nouveau sigle,
ambitionne
d’étoffer davantage
son palmarès, et
surtout maintenir
sa suprématie sur
le basket-ball
masculin algérien.
lement le CRBDB qui donnera ce
mardi la réplique au géant de la
balle au panier dans sa salle de Dar
Beida, bénéficiant de la défaite des
Sétifiens devant le GSP (78-69).
Ce 3e duel «CRBDB-GSP» en
finale des As, après ceux de 2011
et 2014, remportés rappelle-t-on
par le club pétrolier, s’annonce
prometteur et indécis, tant le
niveau entre les deux meilleures
formations du moments est assez
rapproché.
D’ailleurs, lors du 1er tournoi
«play-off» disputé à Dar Beïda, les
champions d’Algérie en titre ont
mordu la poussière par (68-71)
avant de prendre leur revanche une
semaine plus tard (71-65).
Le GS Pétroliers qui compte à
son actif 12 titres de champion
avec l’ex-MC Alger, et 5 titres
sous son nouveau sigle, ambitionne
d’étoffer davantage son palmarès,
et surtout maintenir sa suprématie
sur le basket-ball masculin
algérien. Les deux équipes, qui se
connaissent fort bien, aborderont
cette série à chances égales, même
si les pronostics penchent à l’avantage des Pétroliers.
Les hommes du coach Faid
Bilal sont fermement décidés à
s’offrir un 18e titre dont le 3e
consécutif devant cette courageuse
équipe de Dar Beïda en misant sur
la grande expérience de ses
internationaux, dont le marqueur
attitré, Mohamed Harrat.
Le CRBDB qui joue les premiers rôles depuis quelques
saisons, est à la recherche d’un
premier titre historique qui lui a
toujours échappé aux ultimes
étapes de l’épreuve.
Les protégés de Yacine
Aït-Kaci, espèrent de tout coeur
réaliser leur rêve à savoir: offrir à
Dar Beïda son premier titre historique (tous sports collectifs
confondus) tant attendu. La finale
des «As» du championnat
d’Algérie se joue sur deux (2)
matchs gagnants (aller-retour).
La 1re manche aura lieu ce
mardi à Dar Beida, alors que la
seconde est programmée à Hydra
(27 mai/18h).
En cas d’égalité une «belle»
éventuelle est prévue le samedi
28 mai (17h) à Hydra, fief du GSP.
Programme de la finale
des «AS»
Mardi (aller) :
Dar Beïda :
CRB Dar Beïda-GS Pétroliers (15h)
Vendredi 27 mai (finale retour):
Hydra :
GS Pétroliers - CRB Dar Beïda (18h)
Samedi 28 mai (Belle éventuelle) :
Hydra :
GS Pétroliers - CRB Dar Beïda (17h)
FINALE DES AS (DAMES) : GSP-HD MARINE
Une finale attrayante et inédite
LA FINALE des «AS» du
championnat d’Algérie de
basket-ball (seniors-dames),
opposera cette année les deux
meilleures formations actuelles
de la discipline en l’occurrence,
le GS Pétroliers, triple tenant
du titre et Hussein-Dey Marine,
un équipe qui monte en puissance.
Le GSP qui compte 8 titres dont
deux obtenus par l’ex-MC Alger
(1998 et 1999), ambitionne
de remporter son 9 e sacre dont
Programme de la finale
des «AS» (Dames)
Mardi (aller) :
Caroubier :
HD Marine -GS Pétroliers
(18h)
Vendredi 27 mai (finale retour) :
Hydra :
GS Pétroliers -HD Marine
(16h)
Samedi 28 mai (Belle éventuelle) :
Hydra :
GS Pétroliers - HD Marine
(15h)
le 4 e consécutivement, alors
quela formation hussein-déenne,
de création récente et remplaçant
l’ex-NA Hussein-Dey, vise
un 3e titre pour le quartier
d’Hussein-Dey après ceux acquis
par Ennasria en 1995 et 1996, mais
le premier pour le HDM.
Les deux équipes qui dominent
de la tête et des épaules la compétition nationale, se sont affrontées
cette saison à 4 reprises, où elles
sont à égalité (2-2). Toutefois, le
grand exploit est à l’actif du HDM
qui a éliminé son illustre adversaire en quarts de finale de la
Coupe d’Algérie (67-64), et qui
reste évidemment bien placé pour
l’obtention d’un doublé historique.
En revanche, l’objectif
des joueuses de Yacine Bellal est
de conserver d’abord leur titre
pour la 4e saison consécutive,
mais surtout prendre leur
revanche après leur élimination
en Coupe. A l’instar des seniors-
messieurs, la finale féminine des
«As» du championnat d’Algérie se
jouera sur deux matchs gagnants
(aller-retour).
La 1re manche aura lieu ce
mardi au Caroubier (Alger/18h),
alors que la seconde est programmée à Hydra (27 mai/16h).En
cas d’égalité, une «belle» éventuelle est prévue le samedi 28 mai
(15h) à Hydra, qui abrite les
rencontres des deux équipes du
GSP (messieurs et dames).
Le Coup d’envoi du play-off national
militaire de volley-ball a été donné,
lundi, à l’Ecole des techniques d’intendance Djilali Bounaâma de Blida.
Dans son allocution d’ouverture de
cette compétition, qui se poursuivra
jusqu’au 25 mai, le commandant de
l’Ecole, colonel Kadi Mourad a souligné
la «grande importance dévolue au sport
militaire dans la formation et qualification de l’élément militaire combattant,
sur le double plan physique et mental, en
vue de le rendre apte à assumer les
charges militaires qui lui sont
incombées».
Le haut commandement de l’Armée
nationale populaire (ANP) accorde un
intérêt suprême au sport militaire,
a-t-il ajouté, citant pour preuve
«l’important volume horaire accordé à la
promotion de ce sport dans le programme de préparation des unités de
l’armée, outre les moyens matériels et
humains consacrés pour ce faire».
«Ces efforts ont pour objectif de
promouvoir le sport militaire à la place
qui lui sied sur le double plan national et
international», a ajouté le colonel Kadi,
appelant les athlètes participants à ce
championnat «à faire prévaloir l’éthique
sportive» et «au respect rigoureux des
règles du fair-play sportif et de la
compétition saine».Le premier match
de cette journée a réuni les équipes
des première et cinquième régions
militaires, alors que le deuxième match
programmé concerne les équipes de la
deuxième région militaire et de la
Gendarmerie nationale. Les équipes
participantes à ce play- off relèvent
des 1 re 2 e et 5 e régions militaires du
pays, ainsi que du commandement de
la gendarmerie nationale.
Ligue de diamant 2016 :
l’Algérien Makhloufi
au départ du Mile samedi
à Eugène
L’Algérien Taoufik Makhloufi sera au
départ du Mile samedi lors du meeting
d’Eugène (Etats-unis) comptant pour la
Ligue de diamant 2016, a indiqué hier
la Fédération algérienne d’athlétisme
(FAA).Le coup de starter du Mile
(1609 mètres) sera donné à
22h51 algériennes et verra la présence,
notamment, des Kényans Sialas
Kiplagat et Aspel Kiprop, du Marocain
Abdelaali Iguider, ainsi que du
Djiboutien Ayanleh Souleiman qui
possède le meilleur chrono sur cette
distance (3:47.32) par rapport aux
14 autres athlètes engagés.
Le meilleur temps de Makhloufi sur le
Mile est de 3:52.16, réalisé justement à
Eugène le 31 mai 2014.Pour son
entrée en lice cette saison, Makhloufi,
champion olympique du 1500m à
Londres-2012, a terminé dimanche la
course du 800m du meeting de Rabat
(Maroc) à la 2e place avec un temps de
1:44.91, derrière le Français PierreAmbroise Bosse (1:44.51) et devant le
Bosnien Amel Tuka (1:45.41).
L’enfant de Souk Ahras prépare
actuellement les JO-2016 à Rio, mais
aussi les championnats d’Afrique
d’athlétisme, prévus du 22 au 26 juin à
Durban (Afrique du Sud) lors desquels
il s’alignera sur le 800 m.
Volley-ball/ Tournoi de qualification olympique (3e journée) :
troisième défaite de l’Algérie
LA SÉLECTION algérienne
de volley-ball (dames) s’est
inclinée face à son homologue
colombienne sur le score de 3 sets
à 0, dimanche soir à San Juan
(Porto Rico), pour le compte de la
3e et dernière journée du tournoi
de qualification olympique (TQO)
intercontinental. Les joueuses de
Mohamed-Amine Belacel ont
perdu les trois sets sur les scores de
(25-16, 25-12, 25-18). Il s’agit de
la troisième défaite de suite des
Algériennes après celles face à
Porto Rico (3-0) et Kenya (3-1).
L’Algérie était déjà éliminée de la
course à la qualification aux Jeux
olympiques-2016 de Rio de Janeiro
suite à ses deux premières contre
performances dans le tournoi.
Après avoir échoué à obtenir son
billet en février dernier sur le terrain, à l’occasion du tournoi préolympique africain à Yaoundé
(Cameroun), le Six national
féminin a reçu une invitation (wild
card) de la Fédération internationale de volley-ball (FIVB),
pour prendre part au TQO de San
Juan dont seul le vainqueur
sera qualifié au rendez-vous
brésilien.
19
S P O R T S
Mardi 24 mai 2016
BARCELONE REMPORTE LA COUPE DU ROI
Joueurs et…arbitre terminent
la rencontre sur les genoux
Il arrive à une bonne partie des clubs européens de disputer jusqu’à une soixantaine de matchs
par saison et à titre exceptionnel cette saison est appelée à être allongée pour un bon nombre
d’entre eux, particulièrement ceux appelés à revêtir les couleurs nationales pour l’Euro-2016
Par
A. Lemili
eux trois, les compartiments offensifs du trio de
tête de notre championnat
national n’égalent pas le nombre de
buts marqués par le trio d’attaquants du FC Barcelone, celui
communément appelé ‘’MSN’’
pour Messi, Suarez, Neymar. En
fait, ces trois footballeurs ont
marqué au cours de cette saison la
bagatelle de 131 buts, 59 pour le
seul Suarez, alors que l’USMA, la
JS Saoura et la JS Kabylie n’ont
capitalisé que 114.
Toutefois, le propos n’est pas là
à l’issue de la rencontre ayant
opposé les Blaugrana aux Sévillans
samedi passé dans le cadre de la
dernière rencontre de la compétition espagnole avant l’Euro 2016.
Le fait est qu’aussi bien Barcelonais que Sévillans ont laissé
paraitre des signes de grosse
fatigue comme en a témoigné l’opportunité mise à chaque fois à
profit d’un arrêt du jeu pour qu’un,
deux, voire trois joueurs des deux
camps se laissent choir sur le sol
pour d’abord tenter de récupérer
des forces dans une rencontre qui,
désormais avec les prolongations,
avait dépassé le temps réglementaire. Mais en plus d’espérer
retrouver des forces c’est surtout
avec leur système musculaire que
Busquets, Gamero et bien d’autres
avaient des difficultés. En effet, les
crampes tétanisaient à tour de rôle
des joueurs parfois en pleine
course ou après un geste spontané
de défense.
Le plus étonnant aura alors été
cette séquence où l’arbitre décide
de rejoindre la ligne de touche pour
solliciter de l’un de ses assistants
de l’aide parce qu’il avait des difficultés à se déplacer sur le terrain
pour la même raison que les
joueurs : raidissement des muscles
À
jambiers. Une séquence également
où s’installait une communion
générale, effaçant l’opposition
ponctuelle entre 22 acteurs face à
un même adversaire : la trop
importante mise à l’épreuve du
corps humain et les capacités de
celui-ci à résister à une sollicitation
hors-norme.
Car, en effet, est-il besoin de
souligner que les deux formations
sortaient d’une compétition nationale éprouvante, d’une série de
rencontres de qualification pour la
Ligue des champions ainsi que
celle comptant pour la Coupe du
roi. Pour, les Sévillans c’était
encore plus compliqué parce qu’ils
avaient disputé d’abord la Champion’s League pour être ensuite,
après leur élimination, reversés en
Europa-League qu’ils ont par
ailleurs remporté. Ajoutés à cela,
pour certains joueurs les différentes rencontres amicales de la
sélection nationale lorsqu’ils en
font partie. Dans ces cas de figure,
le corps arbitral n’est pas épargné
puisqu’il est présent dans les
compétitions nationales et internationales, toutes natures confondues
au même titre que les joueurs.
En somme, il arrive donc à une
bonne partie des clubs européens et
obligatoirement leurs footballeurs
de disputer jusqu’à une soixantaine
de matchs par saison et à titre
exceptionnel cette saison est
appelée à être allongée pour un bon
nombre d’entre eux et plus particulièrement pour ceux appelés à
revêtir les couleurs nationales pour
l’Euro 2016.
Alors, franchement lorsque les
dirigeants et le staff technique d’un
club algérien en arrivent à solliciter
la LFP au report d’une rencontre
en raison de sollicitation inhabituelle parce que ledit club à une
rencontre dans le cadre d’une
compétition continentale autant
dire qu’heureusement le ridicule ne
tue pas.
La différence entre le professionnalisme d’ici et de là-bas est
justement là. Le mot professionnel
dans son acception originelle voudrait que tout individu exerçant une
activité salariée reste astreint à des
obligations comme il est légitime
qu’il bénéficie de ses droits.
L’obligation dans ce cas de figure
consiste pour le footballeur à s’acquitter de ce qui lui est demandé et
il est en mesure de le faire pour
peu qu’il y soit préparé. Quant à
ses droits, c’est simple, c’est celui
des périodes de récupération, du
repos et bien entendu de la compensation financière qu’est le
salaire.
Or, tel qu’elle est actuellement,
la compétition nationale est bien
loin de toutes ses normes au
demeurant…ordinaires.
A. L.
CAN-2017 : ALGÉRIE (QUALIFICATIONS)
Neghiz : «Mon objectif est de préserver
la continuité après le départ de Gourcuff»
LE SÉLECTIONNEUR intérimaire de l’équipe nationale de
football, Nabil Neghiz, a affirmé
dimanche que son objectif était de
préserver la continuité au sein du
groupe après le départ de Christian
Gourcuff.
«J’ai une mission particulière
en compagnie du reste de mon staff
qui prendra fin le 2 juin à l’issue
de la rencontre face aux
Seychelles. Nous n’allons pas
effectuer une révolution au sein du
groupe, loin de là, mais nous
allons préserver la continuité
après le départ de Gourcuff. Nous
sommes là pour gérer la continuité
et donner plus d’importance aux
aspects d’urgence», a affirmé
Neghiz lors d’une zone mixte organisée avec la presse au centre technique national de Sidi Moussa.
Le président de la Fédération
algérienne de football (FAF)
Mohamed Raouraoua a confié à
Neghiz les rênes de la sélection
après le départ à l’amiable de
Gourcuff en avril dernier, au lendemain de la double confrontation
face à l’Ethiopie dans le cadre des
qualifications de la Coupe
d’Afrique des nations (CAN2017).
Les Verts ont entamé samedi un
stage préparatoire à Sidi Moussa
en vue du match en déplacement
face aux Seychelles le 2 juin comptant pour la 5 e journée. Cinq
joueurs manquent encore à l’appel,
il s’agit de Faouzi Ghoulam
(Naples/Italie), Yacine Brahimi
(FC Porto/Portugal), Riyad Mahrez
(Leicester/Angleterre), Sofiane
Feghouli (FC Valence/Espagne) et
Sofiane et Hanni (Anderlecht/
Belgique), qui vont rejoindre le
groupe à partir de dimanche soir.
«Je remercie le président de la
FAF de m’avoir donné la chance
de diriger la sélection, d’autant
que je représente l’entraîneur
local. Je vais gérer cette période
transitoire avec l’ambition de
réussir dans ma mission», a-t-il
ajouté.
Appelé à se prononcer sur le
match face aux Seychelles, Neghiz
a relevé l’importance de ce rendezvous dans l’optique d’une qualification pour la CAN-2017.
«Pour moi, il s’agit du match le
plus important depuis le début des
qualifications. Une victoire ou un
match nul va nous permettre de
valider notre billet pour la phase
finale de la CAN-2017. Nous
allons nous préparer en conséquence pour tenter de réaliser un
bon résultat. C’est mon premier
match avec la sélection en tant
qu’entraîneur en chef, et n’importe
quel coach aspire à remporter sa
première», a-t-il souligné. Enfin, le
sélectionneur intérimaire des Verts
a affirmé qu’il comptait donner la
chance «aux éléments ayant brillé»
durant la saison. «D’abord, je
remercie les joueurs qui m’ont
facilité la tâche en faisant preuve
d’un professionnalisme irréprochable. Je vais donner la chance
aux joueurs qui se sont illustrés
tout au long de la saison. Concernant le onze de départ, je n’ai
encore aucune idée là dessus. Il
nous reste encore plusieurs jours
de travail pour être fixé plus clairement», a-t-il conclu.
Au terme de la 4 e journée,
l’Algérie est leader du groupe J
avec 10 points, à cinq longueurs de
l’Ethiopie (5 pts). Les Seychelles
pointent à la 3e place avec 4 points,
alors que le Lesotho ferme la
marche avec 3 unités.
APS
Éliminatoires CAN-2017
(Seychelles-Algérie) :
Ghoulam rejoint les Verts,
en attendant Brahimi,
Mahrez, Feghouli et Hanni
Le latéral gauche de Naples (Serie A,
Italie) Fawzi Ghoulam a intégré
dimanche soir le stage de la sélection
algérienne qui se poursuit au Centre
technique de Sidi Moussa en vue du
match en déplacement face aux
Seychelles le 2 juin prochain dans le
cadre de la 5e journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des
Nations (CAN-2017).
L’effectif des Verts sera complété au
plus tard mercredi avec l’arrivée de
Yacine Brahimi (FC Porto/Portugal),
Riyad Mahrez (Leicester/Angleterre),
Sofiane Feghouli (FC Valence/Espagne)
et Sofiane et Hanni
(Anderlecht/Belgique), a appris l’APS
auprès de la Fédération algérienne de
football.
Vingt trois (23) joueurs ont été convoqués en prévision du rendez-vous de
Victoria dont deux nouveaux : le défenseur Abdelghani Demmou (MC Alger)
et le milieu de terrain Sofiane
Bendebka (NA Hussein Dey).
La sélection algérienne est sans entraîneur en chef depuis la séparation à
l’amiable avec le technicien français
Christian Gourcuff au lendemain de la
double confrontation des Verts contre
l’Ethiopie (7-1, 3-3) début avril dernier
pour le compte des éliminatoires de la
CAN-2017.
C’est l’entraîneur adjoint Nabil Neghiz
assisté de Yazid Mansouri qui assurent
l’intérim jusqu’à la nomination d’un
nouveau sélectionneur.
Le déplacement aux Seychelles est
programmé pour le 28 mai en cours à
bord d’un vol spécial de la compagnie
nationale Air Algérie.
Les Verts, qui dominent le groupe J
avec 10 points, auront besoin d’un nul
pour valider leur billet pour la CAN
qu’organisera le Gabon en début de
l’année 2017. L’Ethiopie est deuxième
avec 5 points suivie par les Seychelles
et Lesotho avec respectivement 4 et
3 unités.
Hanni autorisé à retarder son
arrivée au stage des Verts
L’international algérien, Sofiane Hanni,
a indiqué lundi qu’il avait eu l’autorisation de la Fédération algérienne de
football (FAF) pour retarder son
arrivée au stage des Verts à Alger afin
d’assister à la cérémonie de remise du
trophée du meilleur joueur en Belgique
cette saison pour lequel il est nominé.
«Ce soir, avec l’accord de la Fédération
algérienne, je serai présent à la cérémonie de remise du prix du meilleur
joueur de la saison en Belgique», a posté
Hanni, fraîchement transféré de
Malines à Anderlecht sur sa page
Facebook officielle.
Hanni, auteur d’une saison pleine sous
le maillot de Malines avec à la clé le
titre de meilleur buteur du championnat de première division avec
17 buts, est en course pour le trophée
avec Sven Kums (Gand), et Lior
Refaelov (Bruges).
Le milieu offensif algérien de 25 ans,
désigné meilleur joueur africain et
arabe évoluant en Belgique cette
saison, devait rejoindre samedi le stage
de la sélection algérienne à Alger en
vue de son match en déplacement face
aux Seychelles, le 2 juin prochain dans
le cadre de la 5e journée des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des
Nations (CAN-2017) au Gabon.
Le nouveau joueur d’Anderlecht est à
sa deuxième convocation en équipe
nationale après celle de mars passé lors
de la double confrontation contre
l’Ethiopie comptant pour les mêmes
éliminatoires.
M A G A Z I N E
LEADER DES TÉLÉCOMS
Au Japon, NTT veut sa part du gâteau des JO
Par
il pourra non seulement traduire
un panneau dans les transports
en commun. Mais aussi se renseigner, presque instantanément,
sur le trafic, ou la direction à
prendre, grâce aux informations
glanées par l’appli sur le Net.
Une technologie qui devrait,
selon NTT, profiter à tous les
acteurs du tourisme.
Agence France presse
utre le développement de
la 5G, qu’il compte bien
lancer en 2020 pour les
Jeux olympiques de Tokyo, le
géant nippon des télécoms
planche sur différentes technologies. Parmi elles, l’une permettra
de retransmettre des événements
sportifs en 3D. Et une autre vise
à informer les touristes, grâce à
un outil de «recherche visuelle»
sur smartphone.
Alors que Tokyo accueillera
les Jeux olympiques en 2020, les
industriels japonais se mettent en
ordre de bataille. Et parmi eux,
NTT figure en bonne place.
Le Orange nippon des télécoms,
au chiffre d’affaires de
11 540 milliards de yens
(92 milliards d’euros) en 20152016, mobilise depuis longtemps
ses 2.500 chercheurs pour
déployer de nouvelles technologies à cette occasion.
Il y a bien sûr la 5G, la
prochaine génération de communication mobile. Déjà en pointe
lors des développements de la
3G et de la 4G, le groupe japonais met les bouchées doubles
pour être prêt en 2020. Pour ce
faire, il multiplie les collaborations avec les grands noms du
high-tech et les équipementiers
télécoms. Parmi eux, on trouve
notamment Nokia Networks,
Ericsson, ou encore le chinois
Huawei. En novembre dernier,
NTT Docomo, sa filiale dédiée
au mobile, a réalisé des essais
avec le mastodonte sud-coréen
O
Téléprésence immersive
Samsung. Les deux groupes ont
atteint une vitesse de transmission de données de 2,5 gigabits
par seconde depuis un véhicule
circulant à 60 km/h.
Les touristes en ligne
de mire
Mais ce n’est pas tout. Outre
la 5G, NTT planche sur un éventail de services nouveaux pour
doper ses revenus lors des JO.
Celles-ci sont en partie développées dans son grand centre de
recherche et développement de
Musashino, non loin de Tokyo.
Ici, les blouses blanches du
groupe travaillent sur «Visual
Search» («Recherche visuelle»).
Cette technologie doit permettre
aux touristes de s’y retrouver au
Japon, qu’il s’agisse de comprendre les panneaux dans le
métro, de repérer un monument
et des boutiques, ou encore d’en
savoir plus sur les plats locaux.
Pour cela, le visiteur utilise
son smartphone ou une tablette
connectée Internet. Il lui suffit de
cadrer, via la fonction photo,
le menu d’un restaurant ou
n’importe quel produit pour disposer, dans la foulée, d’informations dans sa langue. Ce faisant,
Plus futuriste, le géant nippon
des télécoms travaille sur
«Kirari», une technologie de
téléprésence immersive, qui permettra de retransmettre des événements sportifs en 3D partout
dans le monde dans des lieux
dédiés. À Musashino, NTT a
déjà mené des expérimentations
dans ce domaine. Récemment,
ses chercheurs ont retransmis un
match de tennis de table en
temps réel. Ici, la compétition
était captée par des caméras, lesquelles envoyaient leurs images
à un dispositif 3D reposant sur
des écrans et des miroirs. Le
spectateur pouvait ainsi visualiser le match, en ayant l’impression que les joueurs, bien qu’un
peu transparents, étaient en face
de lui. Et ce, sans recourir à des
casques à réalité virtuelle.
NTT ne dit pas si des dispositifs à grande échelle verront le
jour pour les JO. Mais ce qui est
sûr, c’est que l’opérateur compte
bien profiter de l’événement
pour faire étalage de son savoirfaire. Et in fine, grappiller des
clients à ses grands rivaux
Softbank et KDDI.
AFP
À CAUSE DE LA RÉSISTANCE AUX ANTIBIOTIQUES
Un mort toutes les trois secondes en 2050
DIX MILLIONS de personnes supplémentaires par an,
soit une toutes les trois secondes,
pourraient décéder à cause de la
résistance aux antibiotiques à
l’horizon 2050, a indiqué le rapport final d’une grande étude
britannique.
Chargé par le gouvernement
britannique de ce rapport sur la
résistance des antimicrobiens,
l’économiste Jim O’Neill a souligné que des actions urgentes
étaient nécessaires pour éviter
que la médecine préventive
retourne «au Moyen Age». «Il
faut que cela devienne une priorité pour tous les chefs d’Etat», a
souligné Jim O’Neill en proposant une batterie de mesures à
mettre en œuvre.
Le rapport appelle à un
changement drastique dans la
manière d’utiliser les antibiotiques, dont la surconsommation
et la mauvaise utilisation favorisent la résistance des «superbactéries».
Il préconise le lancement
d’une large campagne de sensibilisation du public, largement
«ignorant» des risques. D’établir
un fonds de recherche de
2 milliards de dollars. De réduire
fortement l’utilisation des antibiotiques dans l’élevage. Ou
encore de récompenser les laboratoires qui développeraient un
nouvel antibiotique à travers une
prime d’un milliard de dollars.
«Il faut arrêter de prendre des
antibiotiques comme des bonbons», a insisté Jim O’Neill.
Depuis le début du lancement,
mi-2014, de l’étude, plus d’un
million de personnes sont mortes
à cause d’une infection liée à la
résistance aux antibiotiques,
souligne le rapport. Il estime que
ce bilan pourrait s’alourdir de
quelque 10 millions de décès
supplémentaires par an d’ici
2050, soit plus que le cancer
aujourd’hui, et coûter jusqu’à
100 000 milliards de dollars à
l’économie mondiale. L’Organisation mondiale de la santé
(OMS) a averti en novembre que
le phénomène représentait «un
immense danger» et que, si rien
n’était fait, la planète se
dirigeait vers une «ère post-antibiotique, dans lequel les infections courantes pourront
recommencer à tuer».
La résistance aux antibiotiques, également appelée l’antibiorésistance, survientlorsqu’une
bactérie évolue et devient résistante aux antibiotiques utilisés
pour traiter les infections.
AFP
OMS : l’espérance de vie dans le monde
en hausse de 5 ans depuis 2000
L’ESPÉRANCE de vie dans
le monde a augmenté de cinq ans
entre 2000 et 2015, grâce notamment aux progrès enregistrés en
Afrique contre le sida et le paludisme, a annoncé jeudi dernier
l’Organisation mondiale de la
santé (OMS).
Les gains en longévité
accomplis au cours des
15 dernières années sont les plus
importants depuis les années
1960, époque où le monde - en
particulier l’Europe et le Japon a bénéficié des progrès socioéconomiques liés à la reconstruction après la Deuxième guerre
mondiale, a souligné l’OMS. En
moyenne, un enfant né en 2015
peut espérer vivre 71,4 années :
davantage pour les femmes
(73,8 ans) que pour les hommes
(69,1 ans), selon les données
publiées dans le Rapport annuel
de l’OMS.
La directrice générale de
l’organisation, Margaret Chan, a
déclaré que des progrès importants avaient été faits contre «les
maladies évitables et curables»,
en particulier grâce à un accès
élargi à la thérapie antirétrovirale
pour prévenir l’infection au VIH.
Dans les années 1990, l’espérance de vie avait régressé dans
le monde à cause des ravages
causés par le sida en Afrique.
Malgré les progrès accomplis
dans les pays les plus pauvres,
l’OMS souligne qu’il subsiste
des différences importantes en
termes d’espérance de vie entre
pays développés et pays en
développement.
Pour allonger encore la durée
de vie, l’OMS pointe des
domaines où des progrès sont
nécessaires : réduire le nombre
de fumeurs - actuellement de
1,1 milliard dans le monde - et
fournir de l’eau potable à
quelque 1,8 milliard de personnes qui boivent de l’eau
contaminée chaque jour.
Mardi 24 mai 2016
21
Un Néerlandais et une
Australienne décèdent
après avoir atteint le sommet
de l’Everest
Deux alpinistes, un Néerlandais et une
Australienne, sont décédés des suites
du mal des montagnes lors de la descente du sommet de l’Everest, ce qui
porte à quatre le nombre de morts
dans l’Himalaya cette saison, a annoncé
samedi leur tour opérateur.
L’alpiniste australienne est morte
samedi après-midi en descendant du
Camp 4 au Camp 3, selon le sherpa
Pasang Phurba, un responsable de
l’agence de voyage Seven Summit
Treks. «Après avoir atteint le sommet
hier, elle a dit se sentir très faible et
avoir une perte d’énergie (...), signes du
mal des montagnes», a-t-il expliqué.
L’alpiniste australienne qui avait une
trentaine d’années a été identifiée
comme Maria Strydom par un
porte-parole de l’université Monash à
Melbourne, où elle travaillait, selon la
même source. L’alpiniste néerlandais,
Eric Arnold, 35 ans, est lui décédé
vendredi au Camp 4, des suites du mal
des montagnes également, a expliqué
le sherpa Mingma, directeur de Seven
Summit Treks.
«Nous en avons été informés par le chef
de cordée, Arnold Coster, au camp de
base», a précisé Pasang Phurba Sherpa,
un responsable de cette agence.
Eric Arnold avait publié une photo sur
son compte Twitter, fier d’avoir
atteint, après quatre tentatives
manquées, le sommet de l’Everest à
8 850 mètres. Environ 330 grimpeurs
sont parvenus au sommet de la plus
haute montagne du monde cette
saison, mais deux autres alpinistes sont
morts dans l’Himalaya, dont un sherpa
népalais qui a fait une chute de
2 000 mètres. Un alpiniste italien est
décédé des suites du mal des
montagnes en descendant du mont
Dhaulagiri. Depuis la première ascension réussie de l’Everest en 1953, plus
de 300 personnes, des locaux pour la
plupart, sont morts sur les montagnes
de l’Himalaya.
Arrivée dans l’Ohio de l’avion
solaire Solar Impulse 2
L’avion solaire Solar Impulse 2 a atterri
dans la nuit de samedi à dimanche à
Dayton, dans l’Ohio (est des
Etats-Unis), après avoir décollé de
Tulsa, en Oklahoma, franchissant son
avant-dernière étape avant la traversée
de l’océan Atlantique. L’avion solaire
expérimental, piloté par le Suisse
André Borschberg, s’est posé à
21h56 samedi (1h56 GMT dimanche) à
l’aéroport international de Dayton
après 16 heures et 34 minutes de vol,
selon la vidéo retransmettant en direct
le trajet. L’appareil effectue un tour du
monde destiné avant tout à montrer
les capacités des énergies
renouvelables. L’escale à Dayton a une
portée particulièrement symbolique
car c’est la ville d’origine des frères
Orville et Wilbur Wright, deux
pionniers Américains de l’aviation,
connus pour avoir effectué le premier
vol avec un aéronef motorisé en 1903.
L’avion SI2 effectuera ensuite sa
dernière étape nord-américaine vers
New York et traversera l’Atlantique
pour se poser en Europe, avant un
retour à son point de départ à Abou
Dhabi, d’où Bertrand Piccard et son
copilote André Borschberg sont partis
le 9 mars 2015. Le tour du monde du
SI2 est avant tout destiné à montrer les
capacités de l’énergie solaire, même si
les deux hommes ne voient pas dans
un avenir proche de possibilité pour un
avion solaire commercial.
Les ailes de l’avion, qui sont plus larges
que celles d’un Boeing 747, portent
17 000 cellules photovoltaïques qui
fournissent l’énergie nécessaire aux
hélices et aux batteries. La nuit, l’avion
vole grâce à l’énergie qu’il a stockée.
www.latribunedz.com
LE DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’AGENCE NATIONALE
DE DÉVELOPPEMENT DE L’INVESTISSEMENT :
Mardi 24 mai 2016
MÉTÉO
Centre Max. 29° Plutôt
Min 17° ensoleillé
«32 970 projets économiques inscrits
au cours des cinq dernières années»
Par
Ouest
Max. 30° Plutôt
Min 18°ensoleillé
Est
Max. 30°
ensoleillé
Min 15°
Sud
Max. 42°
Ensoleillé
Min 24°
Abdallah Kaddour
e directeur général de
l’Agence nationale de
développement de l’investissement (Andi), Abdelkrim
Mansouri, a affirmé hier sur les
ondes de la Radio nationale que
«plus de 32 970 projets économiques ont été inscrits au cours
des cinq dernières années
au niveau de l’Agence dont
17 569 sont déjà réalisés». Les
montants déclarés pour ces projets se chiffrent globalement à
7,3 milliards de dinars, tandis
que le montant réalisé représente
plus de 1,5 milliard de dinars, at-il précisé. Les secteurs ciblés
par ces investissements sont le
secteur industriel avec 6 470 projets, 6 258 projets pour le bâtiment et les travaux publics et
3 885 projets pour le secteur des
services, a-t-il précisé ajoutant
que «ces projets ont permis la
création de 250 000 emplois».
Pour ce qui est des investissements réalisés par des étrangers,
l’intervenant signale qu’au cours
de la même période, son agence
a inscrit 306 projets sous le
régime du partenariat, dont
126, précise-t-il, ont déjà été
concrétisés dans les filières
industrielle et touristique pour
un montant de 78 milliards
de dinars, avec à la base
9 600 emplois.
Le responsable a souligné par
ailleurs que «la diversification de
l’économie a toujours été la priorité du gouvernement. Aujourd’hui cette question devient un
peu plus pressante compte tenu
de la conjoncture financière que
vit notre pays due principalement à la chute des prix du
pétrole. Le gouvernement a fixé
des stratégies et des secteurs
prioritaires à savoir l’agriculture
(la pêche, les travaux forestier,
l’élevage, le lait), ainsi que le
Source
L
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Horaires des prières
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Maghreb ....19.58
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„ Le Conseil de la nation prend part à Paris à la réunion de l’APCE
Photo : DR
Le Conseil de la nation prend part, aujourd’hui à Paris, à la réunion de la commission
des affaires politiques et démocratiques de l’Assemblée parlementaire du Conseil de
l’Europe (Apce), a indiqué lundi un communiqué du Conseil. La réunion à laquelle le
Conseil de la nation sera représenté par son membre Saïd Barkat, aura à examiner «les
derniers développements de la situation en Libye et la difficulté de la transition
démocratique», ajoute le document.
secteur de l’industrie où il y a
énormément de possibilités
d’exportation de produits industriels et de création d’emplois».
M. Mansouri a également
affirmé que le gouvernement a
ciblé «13 filières industrielles où
l’Algérie dispose d’avantage
comparatif, visant à réduire la
facture d’importation, mais aussi
d’aller vers l’exportation».
Démentant la présence d’entraves visant à dissuader
de potentiels investisseurs,
M. Mansouri assure qu’il existe,
au contraire, nombre de facilitations créées à leur intention,
parmi lesquelles il mentionne
l’ouverture totale de «champs
d’investissement» variés. Il cite
aussi la suppression du Comité
d’assistance à la localisation et à
la promotion des investissements
et de la régulation du foncier
(Calpiref) par la loi de Finances
complémentaire de 2015
(LFC2015).
Rappelons que le Calpiref
était chargé de l’octroi du foncier
industriel, M. Mansouri estime
que «le Calpiref était considéré
comme un comité qui n’était pas
efficace en termes de gestion et
octroi du foncier industriel»,
ajoutant qu’aujourd’hui «le dispositif d’octroi du foncier est
beaucoup plus allégé». L’opération d’octroi du foncier industriel
sera désormais confiée au wali,
ce qui assurera davantage d’efficacité en matière de promotion
d’investissement d’autant plus
que le Calpiref fût critiqué par
les investisseurs pour sa lenteur.
Il dira également que le
gouvernement a permis à l’Andi
d’être présente à travers l’ensemble du pays pour faciliter les
démarches aux investisseurs et
leur délivrer les permis de
construire des unités qu’ils souhaiteraient implanter. Il affirme,
aussi, qu’entre autres facilitations, la création d’agences délocalisées permet, désormais,
de traiter le dossier «sous
48 heures» à toute personne
désirant créer une activité économique. L’intervenant a assuré
que «l’investissement est libre et
ouvert à tous, à condition que le
projet soit cohérent avec la politique de développement».
A. K.
DANS UNE DÉCLARATION À LA PRESSE
Benghebrit dément toute fuite de sujets de l’examen de 5e
LA MINISTRE de l’Education nationale, Nouria
Benghebrit, a démenti, dimanche
soir dernier, toute fuite de sujets
des épreuves de l’examen
national de fin de cycle primaire.
«Il n’y a pas eu de fuites de
sujets des épreuves de l’examen,
tel que rapporté par certains
sites d’informations. Il s’agit
seulement de la diffusion sur les
réseaux sociaux du sujet de
l’épreuve de langue arabe,
une heure après le début de
l’épreuve», a indiqué
Mme Benghebrit dans une déclaration à la presse au terme de sa
visite à la wilaya d’Illizi où elle
avait donné dimanche le coup
d’envoi de cet examen. «Le sujet
a été diffusé sur les réseaux
Dohr...........12.45
Assar ..........16.35
sociaux par des adultes et non
par les candidats qui sont des
enfants âgés de dix ans», a-t-elle
ajouté. Pour faire face à de tels
cas dont les auteurs veulent
«perturber» le déroulement des
épreuves, le ministère «interdira
l’introduction de téléphones portables dans les classes où se
déroulent les épreuves. Cette
mesure concernera non seulement les élèves, mais aussi les
encadreurs (enseignants, surveillants et agents) pour les
épreuves des examens du BEM
et du Baccalauréat». «Perturber
le déroulement des examens officiels relève d’une pratique
immorale», a martelé la ministre
soulignant qu’«une enquête sera
ouverte en vue d’identifier les
responsables, d’autant que la loi
punit et condamne la cybercriminalité». Concernant les
mesures de lutte contre la triche
aux examens du Baccalauréat,
M me B e n g h e b r i t a i n d i q u é
qu’elles seraient appliquées en
coordination avec les autorités
sécuritaires et le ministère de la
Poste et des Technologies de
l’information et de la communication, refusant de donner plus
de précisions.
Par ailleurs, la ministre a
exprimé sa détermination à
définir de «nouvelles normes»
pour le recrutement dans le secteur de l’éducation, fondées sur
«la compétence et le respect de
l’éthique, et non sur le nombre
des diplômes».
APS
„ M. Boudiaf prend part à Genève au Conseil des ministres arabes
de la Santé
Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek
Boudiaf, a pris part lundi à Genève (Suisse) à la 42e session ordinaire du Conseil des
ministres arabes de la Santé. Cette session s’est tenue en marge de la 69e session de
l’Assemblée mondiale de la Santé, organe décisionnel suprême de l’Organisation
mondiale de la santé (OMS) dont les travaux ont débuté lundi après-midi à Genève. Les
résolutions du Conseil des ministres arabes de la Santé seront soumises à l’AG mondiale
de la Santé.
„ Accidents de la circulation : quatre personnes tuées et six autres
blessées en 24 heures
Quatre personnes ont été tuées et six autres ont été blessées dans cinq accidents de la
circulation survenus durant les dernières 24 heures au niveau national, selon un bilan
établi lundi par les services de la Protection civile. Le bilan le plus lourd a été enregistré
dans la wilaya de Médéa avec une personne décédée et trois autres blessées, suite à
une collision entre deux véhicules légers, survenue dans la commune d’El Hamdania.
Les secours de la Protection civile sont par ailleurs intervenus pour le repêchage d’un
adolescent âgé de 14 ans, décédé suite à une noyade dans un oued, dans la commune
d’El Anceur, wilaya de Jijel. Des extinctions d’incendies ont également été menées à
Adrar et Bordj Bou-Arréridj où des secours ont été portés à deux personnes souffrant
de gênes respiratoires, suite à un sinistre qui s’est déclaré dans une chambre à la
résidence universitaire de la commune d’El Anceur.
„ Monoxyde de carbone : une mère tuée à Mascara
Une femme, âgée de 48 ans, est décédée après avoir inhalé du gaz de monoxyde de
carbone, alors que son époux et sa fille, ont été sauvés in-extrémis d’une mort certaine,
a-t-on appris lundi de la direction de la Protection civile de la wilaya de Mascara. Alertés
par la police, les éléments de la Protection civile se sont rendus au domicile des victimes
qui les ont trouvées inconscientes. Les premiers soins ont été prodigués sur place avant
leur évacuation vers les urgences de l’hôpital Meslem-Tayeb de Mascara. La mère a
rendu l’âme au niveau du service des urgences alors que la fille et le père ont été placés
sous surveillance médicale. Une fuite émanant du chauffe-eau serait à l’origine du
drame, a-t-on indiqué de même source.
„ Sétif : quatre morts dans trois accidents distincts au cours
des dernières 72 heures
Quatre personnes ont trouvé la mort dans trois accidents de la circulation distincts,
survenus ces dernières 72 heures dans la wilaya de Sétif, a-t-on appris de la cellule de la
communication auprès de la Protection civile. Le premier accident s’est produit dans la
nuit de dimanche à lundi sur la RN 78 à Mergueb Etir dans la localité de Aïn Lahdjar
(sud de Sétif), lorsqu’un véhicule touristique s’est renversé sur le bas-côté de la
chaussée, et a percuté une moto, tuant sur le coup son conducteur âgé de 29 ans, alors
que son compagnon à succombé à ses blessures à l’hôpital Youcef-Laalaoui de Aïn Azal
a précisé la même source. Le second accident a fait un mort (un piéton âgée de
62 ans), fauché vendredi soir par un camion, au niveau de la station de service de la
commune de Beni-Aziz (est de Sétif), tandis que le troisième accident qui a fait un mort,
âgé de 24 ans, est survenu au niveau du point kilométrique 97 de l’autoroute Est-Ouest,
à hauteur du tronçon reliant El-Eulma (Sétif) à Constantine, à la suite d’un carambolage
de cinq (5) véhicules légers, a-t-on ajouté. Des enquêtes ont été ouvertes par les
services compétents pour déterminer avec exactitude les circonstances de ces trois
accidents.
Autriche : l’écologiste Alexander Van der Bellen élu nouveau Président
L’écologiste Alexander Van der Bellen a été élu Président de l’Autriche battant au
second tour le candidat de l’Extrême-droite Norbert Hofer, ont rapporté, hier, des
médias locaux à Vienne. Les deux candidats étaient, dimanche soir dernier, au coude-àcoude et il a fallu attendre le dépouillement des 900 000 voix des électeurs qui ont voté
par correspondance, soit 14% des votants. Avec l’élection de M. Van der Bellen, ancien
professeur d’université de 72 ans et ex-dirigeant des Verts, de sensibilité libérale et
centriste, l’Autriche porte pour la première fois un écologiste à la présidence du pays.
Quelque 6,4 millions d’électeurs étaient appelés à désigner un successeur au socialdémocrate Heinz Fischer. Le taux de participation, estimé à plus de 70%, était en
hausse par rapport au premier tour, le 24 avril dernier. En Autriche, le Président
n’intervient pas dans la gestion quotidienne du pays, mais dispose de prérogatives
importantes comme celle de révoquer le gouvernement.