3eme trim 14 - Libération Nationale PTT

Libération Nationale
et Amis de Libération Nationale
A.N.A.C.R.
PTT
3ème Trimestre 2014
PRESIDENT D'HONNEUR : HENRI GOURDEAUX (1881-1961)
Honnêteté intellectuelle
Au cours d’une conversation téléphonique, un adhérent me dit qu’il éprouve, à la lecture
de notre petite presse, le sentiment qu’on accorde une place un peu trop grande à l’histoire des
membres de « Résistance PTT » aujourd’hui disparue. Il ajoute que cette organisation, de son
vivant, avait bénéficié de nombreuses considérations officielles (décorations, timbre-poste …)
méritées, tandis que « Libération Nationale PTT », bien qu’aussi méritante, était quasiment
ignorée. Faut-il parler à sa place ?
Le Conseil d’Administration de notre association s’est interrogé sur la conduite à tenir
après la disparition de « Résistance PTT ». Jusque-là, chaque organisation expliquait son
histoire, désormais une voix allait manquer. Nous restions seuls dans une organisation forte
puisque nous avions pris soin depuis plusieurs années d’associer ceux que nous appelons les
« Amis de la Résistance ANACR », soit des personnes qui n’ont pas participé à la Résistance
(le plus souvent en raison de leur âge) mais qui tiennent à perpétuer son histoire et ses valeurs
républicaines.
Nous avons donc considéré qu’il était de notre devoir, non pas de parler en leur nom, mais
de ne pas oublier, chaque fois qu’il est question d’histoire, qu’il y avait deux organisations
luttant, ensemble ou séparément, pour le même idéal d’indépendance et de liberté.
Aujourd’hui nous sommes plusieurs à déposer des gerbes lors des commémorations (au siège du
Groupe La Poste) puisque aux deux associations habituelles, Libération Nationale PTT et
l’ACVG (avec laquelle nous entretenons des rapports fraternels) sont venus se joindre des
Syndicats. Nous nous en réjouissons car le syndicalisme a joué un rôle important. Il a été
membre du Conseil National de la Résistance.
En travaillant à faire connaître la Résistance dans toutes ses composantes, dans sa
diversité et son socle unitaire, nous pensons être fidèles à ses valeurs. Et nous voulons
poursuivre dans cette voie.
Michel DELUGIN
Président
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Les commémorations
Après le Débarquement allié du 6 juin 1944 (voir l’éditorial et les articles parus dans notre dernier
Bulletin trimestriel), la bataille de Normandie va durer jusqu’au 24 août, après la fermeture et la liquidation de
la Poche de Falaise. Un deuxième débarquement allié (l’Opération Dragoon) s’effectue en Provence le 15 août.
Aux côtés des forces américaines et britanniques nous avons des unités de l’Armée B commandée par le général
de Lattre de Tassigny. Parallèlement, une trentaine de bâtiments des forces navales françaises prennent part aux
opérations. Toulon est encerclée par les Forces françaises le 21 août, Grenoble est libérée le 22 août, Marseille
le 23 août et Nice le 28 août. Les forces alliées remontent la vallée du Rhône et libèrent Lyon le 2 septembre.
Les forces débarquées en Provence vont faire la jonction avec celles débarquées en Normandie le 12 septembre
près de Dijon.
Paris, comme sa banlieue, entre en insurrection et est libérée le 25 août, la 2e DB faisant la jonction avec
les FFI. Le Gouvernement provisoire dirigé par le général de Gaulle s’installe à Paris le 3 septembre.
En cette année du 70e anniversaire, notre association a participé, avec son
drapeau le plus souvent, aux cérémonies commémoratives.
Vendredi 22 août, la commémoration de la Libération de Paris au bureau
central Paris-Louvre, organisé par la CGT, s’est déroulée devant les plaques des
deux martyrs Paul VAGUET et Henri BASILE, et ensuite devant la stèle salle des
guichets en présence des représentants régionaux et nationaux de la FAPT et des
directeurs de ces différentes entités de La Poste.
Michel Chassagne, membre du secrétariat de « Libération Nationale PTT –
ANACR » a prononcé une intervention après celles des responsables syndicaux,
Joël Ragonneau et Sylvie Bayle, puis un dépôt de gerbe avant la minute de
recueillement clôturait cette traditionnelle cérémonie en hommage aux victimes
PTT de ce grand centre postal.
Samedi 23 août : la cérémonie de ravivage de la flamme sur la tombe du Soldat inconnu à l’Arc de
Triomphe par l’ANACR s’est déroulée à partir de 18 heures, en présence de Mme Catherine Vieu-Charier,
adjointe au maire de Paris, de Messieurs Jacques Goujat, président de l’UFAC, Raphaël Vahé, président de
l’ARAC, Robert Créange. La Direction Nationale de l’ANACR était conduite par Louis Cortot, Compagnon
de la Libération, Président, Cécile Rol-Tanguy et Nelly Dubois, Présidentes et comprenait Jacques Weiller et
Robert Foreau-Fenier, vice-présidents, Jacques Varin, secrétaire général, Charles Sancet et Christiane
Tardif membres du Bureau National.
Notre association était représentée par plusieurs camarades. Patrice Ligonière était le porte-drapeau de
la direction nationale de l’ANACR et Michel Chassagne de celui de « Libération Nationale PTT ».
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Mardi 26 août : la cérémonie commémorative de la Libération de Paris au siège de La Poste présidée
par Monsieur Marc-André Feffer, directeur général adjoint, a été marquée par le dépôt de six gerbes. Celles
des trois syndicats, le syndicat FO des Télécoms de Paris, la FAPT CGT et la CFTC, celles des deux
associations d’Anciens Combattants, « Libération Nationale PTT et ACVG PTT, et celle du groupe La Poste.
La délégation de notre association était conduite par le secrétaire général Charles Sancet qui déposa la
gerbe et Michel Chassagne était notre porte-drapeau.
70e anniversaire de la Libération de Toulouse
Notre section de Haute-Garonne a participé aux côtés du Comité départemental ANACR aux diverses
cérémonies organisées à Toulouse :
Le 19 août avec les Cheminots à la gare SNCF Matabiau, ensuite au Monument de la Résistance et de la
Déportation.
Le 22 août une cérémonie à la mémoire de Jacob Insel, s’est tenue place des Tiercerettes, devant la
plaque commémorative dédiée à ce héros de la 35e Brigade FTP-MOI, mort pour la France le 19 août 1944.
Le lendemain, 23 août, une commémoration se tenait devant la prison Saint-Michel où de nombreux
résistants y furent détenus, condamnés à mort et exécutés comme Marcel Langer, chef de la 35e brigade des
FTP-MOI guillotiné dans la prison St-Michel le 27 juillet 1943.
70e anniversaire en Ille-et-Vilaine :
Louis Cardin, membre de la direction de notre association, était le porte-drapeau du comité ANACR de
Dinard lors de la cérémonie le 15 août. Le 12 août il participait, avec Renée Thouanel du Comité
départemental ANACR 35, à l’inauguration de l’exposition sur « La Résistance en Ille-et-Vilaine » à Pleurtuit.
70e anniversaire de la libération de Narbonne le 19 août 1944 :
Yvette Cros, secrétaire de notre association, nous a relaté la cérémonie de ce 19 août 2014 où une gerbe
a été déposée au pied de la stèle des Martyrs de la Résistance à Narbonne par Ange Ayora, déporté, âgé
aujourd’hui de 91 ans (1). Dans un article du journal « Midi-Libre », ce résistant parle de son chef de réseau,
Gabriel Pelouze, employé des PTT, premier résistant de Narbonne et de l’Aude, fusillé au pénitencier
d’Eysses (Lot-et-Garonne) le 23 février 1944 avec 11 autres résistants dont Henri Auzias, agent des PTT de
Marseille (2). Dans notre dernier Bulletin nous avions par erreur écrit le 19 février 1944, que les lecteurs
nous excusent. Merci à Yvette de nous l’avoir signalé.
Par ailleurs, dans ce journal local « Midi-Libre » du 19 août 2014, Ange Ayora raconte qu’à son retour
de déportation en mai 1945, son ami Pierre Rougé, employé des PTT, lui conta comment en ce mois d’août
1944, l’Occupant battit en retraite. Pierre Rougé, chargé des communications et responsable du réseau NAP
local (Noyautage des Administrations Publiques) apprend l’intention des occupants de faire sauter l’usine
électrique, route de Lunes, avant de fuir. La Résistance locale s’est mobilisée. Quand les troupes allemandes se
présentent, une cinquantaine d’hommes a déjà pris position devant l’usine. Ce groupe de résistants était conduit
par le chef de l’Armée Secrète (AS), René Albira. Les nazis ont battu en retraite et n’ont pas tenté
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l’affrontement, même s’ils étaient plus nombreux que les résistants. Pour éviter des pertes, les nazis partirent
rapidement vers le nord pour tenter, comme un ordre leur avait été donné dès le 15 août, d’éviter la jonction des
troupes débarquées en Provence, commandées par le Maréchal de Lattre de Tassigny, et celles du général
Leclerc de Normandie. C’est ainsi, dit Ange Ayora, que Narbonne a été évacuée sans dommage. Quant au
postier Pierre Rougé, il présida le Comité de Libération de la ville, chargé entre autres de démasquer les
collaborateurs.
(1) Ange Ayora, est né le 31 janvier 1923 à Narbonne. Il est déporté dans le transport parti de Compiègne le 2
juillet 1944 et arrivé à Dachau le 5 juillet. Ce transport est le 5 e parti de France vers Dachau depuis le débarquement en
Normandie. C’est aussi le plus important (2162 hommes) qui ait quitté Compiègne. Il est resté tristement célèbre sous le
nom de « Train de la mort » à cause de la très grande mortalité. 53O déportés trouvèrent la mort à l’intérieur des wagons
pendant les 4 jours de ce trajet. Seulement 44% des hommes de ce convoi rentrèrent de déportation en mai 1945.
(2) Lire « Douze fusillés pour la République » de Corinne Jaladieu et Michel Lautissier. Association pour la
mémoire d’Eysses – 2004.
Stage national de l’ANACR à Saint-Denis (93)
Du 29 mai au 1er juin 2014 à l’auberge de Saint -Denis s’est tenu le traditionnel stage de l’ANACR ,
une douzaine de participants étaient présents , Patrice LIGONIERE y a participé en tant que membre de
LIBE-PTT . Le stage était dirigé par Jacques VARIN secrétaire général de l’ANACR.
Le premier jour Jacques VARIN nous a fait l’historique de l’ANACR, sa raison d’être aujourd’hui
et la responsabilité des amis, de la transmission de la lutte menée par les résistant(e)s et des valeurs de la
résistance, et surtout de les réitérer face à la montée du FN, car la méconnaissance sur ce qu’a été le fascisme
est importante et le combattre est un devoir vital.
Ensuite, ce fut Claude COLIN qui nous présenta
« le travail allemand ». Ces Allemands, qui avaient fui
le nazisme dès 1933 espérant trouver un refuge dans
notre pays, mais également des Autrichiens fuyant
l’anschluss , furent, à l’initiative du PCF, regroupés
dans la MOI. Beaucoup d’entre eux lors de la guerre
d’Espagne s’engagèrent dans les Brigades Internationales et certains y laissèrent leur vie.
Lors de l’occupation de la France par les troupes
hitlériennes ces Allemands et Autrichiens déjà au sein de
la MOI et pour certains vétérans de la guerre
d’Espagne rejoignirent les rangs de la résistance
française.
En 1941 fut mis en place le TA (travail allemand) par les communistes allemands, leurs rôles, la
propagande, la pénétration au sein de l’armée allemande. A ce sujet les femmes ont effectué un travail
essentiel par les renseignements qu’elles obtenaient, mais aussi la détection des traitres
En 1943 suite à Stalingrad fut créé le comité « Allemagne libre » et le comité « Allemagne libre pour
l’Ouest ». Fut aussi créé le CALPO (organisation antinazie qui souhaitait rendre à l’Allemagne son
autonomie).
L’après-midi ce fut Hélène MALECHA directrice du centre DELESTRAIN-FABIEN qui vint nous
présenter l’histoire du centre destiné à recevoir en convalescence les anciens résistants et résistantes mais qui
aujourd’hui s’est ouvert à toute personne ayant besoin de soins envoyés par les hôpitaux le temps d’une
convalescence.
Le lendemain Samedi 31 mai Jacques VARIN nous fit l’historique du FN, de ses origines au travers
des mouvements d’extrême-droite, du danger que représente le FN et de ses satellites qui gravitent autour de
lui qui n’hésitent pas à reprendre des thèmes de la résistance, et voir comment démasquer ces individus et leurs
discours nauséabond.
L’après-midi du samedi fut consacré à l’histoire de la FIR
Jérémy LIBOT ;
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(fédération internationale des résistants) par
Créée en 1951 à Vienne, la FIR travaille avec les associations nationales pour la France (La FNDIRP,
l’ANACR, l’ANCAC). La FIR sort des publications et des journaux, et utilise internet.
Frédéric Henri MANHES en fut son président fondateur. Au début la direction de la FIR était de
tendance communiste ensuite elle devint pluraliste : (exemple Jacques DEBU-BRIDEL démocrate chrétien).
Son siège est resté à Vienne jusqu’en 2004 et ensuite transféré à Berlin. Le but de la FIR est de réunir les
résistants et les victimes du fascisme en Europe plus les associations israéliennes et portugaises. Ses statuts
sont fixés par le congrès qui élit un conseil général qui lui-même élit un bureau proportionnel au nombre
d’adhérents.
Les dirigeants de la FIR ont joué un rôle essentiel dans la résistance, et se sont impliqués dans la vie
politique de leurs pays respectifs. La FIR a participé à de nombreux combats notamment pour la paix, pour le
désarmement, combat contre les résurgences du fascisme et contre les fascismes en 1970 (Espagne, Portugal,
Grèce, Chili).
En 1991 suite à la disparition de l’URSS et des pays socialistes, les moyens (notamment matériels)
handicapèrent la FIR dans son fonctionnement, actuellement elle conserve des liens avec d’autres membres de
la FIR.
Suite à cet exposé par Jérémy, nous avons visité le musée de la Résistance Nationale de
Champigny-sur-Marne. Nous y avons été accueillis par Guy KRIVOPISSKO historien spécialiste de la
Résistance, qui nous a brossé un panorama de la mémoire de la Résistance en France au travers des musées,
(environ 200) qui sous différentes formes relatent ce que fut la résistance en France.
Nous avons eu l’honneur et la chance de pouvoir voir des documents rares entre autres des dessins des
croquis effectués clandestinement dans le camp de concentration de Buchenwald par Boris TALINSKY luimême déporté dans ce camp .Nous avons pu aussi admirer l’original du célèbre poème de Paul ELUARD
« Liberté ». Cette visite fut pour tous les participants un moment ludique et instructif.
Le dimanche 1er juin Louis CORTOT, président de l’ANACR, Compagnon de la libération nous
fit un exposé sur l’année 1944 et les dates les plus importantes qui marquèrent cette année-là et qui vit la
libération de la quasi-totalité du territoire national par les armées alliées mais aussi par l’action déterminée de
la résistance intérieure.
Louis CORTOT nous expliqua son entrée dans la résistance dès l’âge de 16 ans, d’abord dans l’OS
(organisation spéciale) mise en place par le PCF qui devint par la suite les FTPF.
Ensuite nous nous sommes rendus à la stèle de Jean MOULIN pour y déposer une gerbe, puis au
cimetière sur la tombe d’Auguste GILLOT et de son épouse, et rendre hommage aux résistants disparus dans
les combats contre l’occupant et ses complices, de même nous nous sommes recueillis devant le mémorial de la
déportation.
Les deux soirées du stage furent aussi des moments pédagogiques, avec pour la première soirée le film
de Robert GUEDIGUIAN sur l’Affiche rouge, la deuxième soirée sur le travail allemand.
La fin du stage fut ponctuée par un repas fraternel et convivial, en y associant et en remerciant le
personnel de l’auberge pour son accueil et son dévouement.
Patrice Ligonière
Un rescapé de « La Source K » : Clément FUGIER
Depuis 2009, avec Libération Nationale PTT, nous avons rendu hommage aux techniciens de l'équipe
de Robert Keller, Laurent Matheron et Pierre Guillou avec des cérémonies dans les Centres Téléphoniques
à Lyon et Rennes suite à l'épisode extraordinaire de la résistance dans l'Administration des PTT, follement
téméraire, appelé « La Source K ».
En plus de ces techniciens des lignes, les soudeurs Laurent Matheron et Pierre Guillou, l'équipe de
l'ingénieur Robert Keller lors de l'opération de dérivation à Noisy-le-Grand, du 16 Avril 1942 sur le câble
Paris-Metz, était aussi composée de deux vérificateurs qui intervenaient à partir des stations encadrantes, sous
les yeux des techniciens allemands : Georges Lobreau à Paris-St Amand et Clément Fugier à la Ferté-sousJouarre.
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Les écoutes sur le câble Paris-Metz durèrent cinq mois et devant leur succès une nouvelle opération de
plus grande envergure fut engagée sur le câble Paris-Strasbourg à Livry-Gargan à la mi-décembre. Mais une
dénonciation à la Gestapo se traduisit par l'arrestation et la déportation de Keller, Lobreau, Matheron,
Guillou. Seul Georges Lobreau revint vivant en 1945 des camps de la mort.
Clément Fugier échappa au sort sinistre de ses camarades n'ayant pas participé à la coupure du ParisStrasbourg. En effet, il avait été muté en juin 1942 à Lyon-Tassin.
La chance avait déjà permis à Clément Fugier de survivre à de graves blessures lors de l'invasion
allemande en juin 1940. Bien soigné il retrouva l'usage de ses jambes paralysées.
Reprenant son service à Paris à la maintenance des Lignes à Grande Distance, il se retrouva dans le
réseau d'espionnage sous les ordres de Robert Keller.
Affecté dans les Alpes et l'Isère, Clément Fugier reprit immédiatement ses activités de résistance.
Voici les informations historiques recueillies par André Valençot.
Fugier donnait aux résistants basés à Saint-Alban de Vaulserre, près de Velanne son village natal où
vivaient ses parents, toutes les indications pour saboter le câble téléphonique desservant l'Italie. Sous le contrôle
des Allemands, il devait ensuite le réparer jusqu'à la prochaine coupure. Ainsi en 1943, le trafic fut très perturbé
au moment où les Alliés avançaient dans le sud de l'Italie. Puis sous le tunnel du Chat, Clément Fugier perfora
le câble et y introduisit de l'acide. A sa grande satisfaction, la localisation de la panne fut longue et difficile.
En poste à Annecy, Clément Fugier et son équipe échappèrent à un
bombardement dans la nuit du 10 mai 1944 qui détruisit les bâtiments de la
station-relais où ils campaient d'habitude. Une chance, ils avaient décidé de
passer la nuit à Alby-sur-Chéran !
Quelque temps plus tard, ils furent arrêtés aux Abrets par les
Allemands chassant les résistants. Mis dos au mur, ils attendaient les rafales
meurtrières, mais ils furent relâchés !
De retour à Annecy, Fugier apprit par l'officier allemand qui le
chaperonnait à la station que la Gestapo devait l'arrêter. Immédiatement, il va
se réfugier dans une ferme désaffectée à Vélanne, dans sa commune natale.
Là, découvert par une nièce qui le nourrit en cachette, Clément Fugier
échappa encore une fois aux recherches de la police allemande, grâce à cette
jeune fille de 14 ans.
Les deux mois qui précédèrent la Libération, avec les résistants de la région, Fugier les passa à harceler
les convois allemands jusqu'aux abords de l'agglomération lyonnaise.
Après son décès en décembre 2003, sa famille découvrit que Clément Fugier avait mené ces actions
clandestines sous l'identité de Paul Ravat, un nom d'emprunt.
Ce témoignage posthume a été réalisé en 2004 par André Valençot, Inspecteur Central au Centre de
câbles attenant au Centre d'Amplification où exerçait Clément Fugier depuis 1952, jusqu'à son départ à la
retraite en 1988. C'est paradoxal et symbolique que Fugier soit devenu un des responsables du Centre de Tassin
qui portait le nom de Laurent Matheron depuis 1948.
André Valençot qui a côtoyé son collègue pendant plusieurs années a réagi au moment où il a appris sa
disparition et lui rend hommage en écrivant dans son témoignage : Clément Fugier homme de cœur aussi
discret pendant et après la guerre qui refusa toute décoration officielle, répondant aux questions sur son compte
personnel : « J'ai eu beaucoup de chance ». Avec l'accord de la famille, nous considérons qu'il est de notre
devoir de préserver de l'oubli, l'histoire de cet homme exemplaire.
C'est ainsi qu'une feuille fut ajoutée en préface du document « Résistance PTT dans la bataille » qui
expose l'épisode de « La Source K ».
Nota Pour évoquer ce témoignage d'André Valençot, dont l’état de santé ne nous a pas permis de le joindre, nous avons
eu des entretiens avec les techniciens de Lyon Tassin qui ont bien connu ces deux hommes, ils ont été leurs responsables.
Henri Malod y a travaillé de 1959 à 1990. Il a eu Georges Lobeau, alter ego de Clément Fugier et rescapé de
déportation, comme enseignant au cours professionnel de CIEM LGD à Paris.
Michel Rosset qui était en activité au Centre de Tassin de 1972 à 1995 a participé aux cérémonies pour Laurent
Matheron à Lyon Sévigné et à Tournus avec notre camarade Guy Chapuis.
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Ils ont confirmé la grande discrétion de Fugier sur son passé de résistant. Ils ont apprécié le côté humain et fraternel
de leur chef et ils sont pleinement d'accord pour qu'un hommage public soit rendu à Clément Fugier.
Article des camarades de Lyon et commentaire de Louis Cardin
Congrès national de l’ANACR
nous aurons à cœur de vous faire partager les enjeux de
la connaissance de cette période historique dans notre
travail de mémoire d’aujourd’hui où nous sommes
confrontés à des dangers qui nous rappellent hélas des
évènements que nous pensions ne plus revivre.
Les 10, 11 et 12 octobre prochain, se tiendra le
Congrès national de l’ANACR à Brive en Corrèze.
Ces assises vont prendre une importance
particulière en cette fin d’année 2014 où auront été
célébrés les 70e anniversaires d’évènements majeurs de
la Seconde Guerre mondiale. C’est aussi les 70e
anniversaires de tragédies comme celles de Tulle,
Oradour-sur-Glane ou Maillé. Dans notre prochain
Bulletin, un compte rendu de ces travaux sera fait car
Nous aurons à cœur de rappeler avec force ce
que représente l’ANACR dans le passage de la
mémoire de ses combats et de ses valeurs, dans la
poursuite de son combat antifasciste.
Plaques commémoratives
Notre association est toujours attentive à la
sauvegarde des stèles et plaques commémoratives
dédiées aux martyrs de la Seconde Guerre
mondiale et sa vigilance est en alerte lorsque des
immeubles abritant ces lieux de mémoire sont vendus
ou lorsque les services sont délocalisés.
Le 19 septembre, le Directeur du Cabinet du
Secrétariat Général du Groupe Orange a directement
téléphoné à notre secrétaire général, Charles Sancet,
pour le rassurer sur la réinstallation de la plaque dans
de nouveaux locaux qui seraient situés à Châtillon. Il
s’est engagé à nous tenir au courant et à examiner avec
nous les conditions pratiques.
Nous venons d’apprendre que France Télécom
quitte l’immeuble situé 38 rue du général Leclerc à
Issy-les-Moulineaux (anciennement C.N.E.T. puis
France Télécom Recherche et Développement) dans
lequel est apposée la plaque commémorative de
Simone Michel-Lévy, héroïne de la Résistance PTT,
pendue à Flossenburg le 13 avril 1945, l’une des six
femmes Compagnon de la Libération.
Par ailleurs, notre association s’étant inquiétée
de l’avenir des deux stèles situées dans un des halls du
siège de France Télécom, 6 place d’Alleray, la
Direction étant délocalisée au 78 rue Olivier de
Serres, le Directeur de Cabinet au cours de ce même
entretien téléphonique, confirme qu’en dehors du siège
de l’entreprise, des personnels et des services
occuperont encore cet immeuble et de ce fait la
situation actuelle reste inchangée.
Dans un récent courrier, « Libération Nationale
PTT – ANACR », s’est adressée au Président de cette
entreprise pour connaître ses intentions concernant le
lieu et les modalités de la réinstallation de cette plaque
dans un nouvel immeuble.
Courrier des lecteurs
Fin juin, Madame Michèle Mestrallet, membre du bureau de l’AFMD 73 (Association Française de la
Mémoire de la Déportation) nous a adressé une lettre que nous avons un grand plaisir à publier avec nos vifs
remerciements pour ces renseignements et précisions historiques.
« Je viens de lire avec un grand intérêt votre ouvrage « Les Femmes des PTT et la Seconde Guerre
mondiale ». Savez-vous que les "Demoiselles des PTT" du Haut Jura ont contribué, en juin 1940, au succès
d’une bataille tombée dans l’oubli : la Bataille des Alpes menée du 10 au 25 juin 1940 en même temps contre
les Italiens (sur toute la frontière) et contre les Allemands (de Fort l’Ecluse à Valence). Elle a interdit la
jonction des troupes fascistes et nazies et permis aux 8 départements alpins d’être en zone non occupée
jusqu’en novembre 1942. Ce n’est pas rien : elle concerne environ 1/10 du territoire français. Qui connait le
nom du général Olry ? (*)
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Mon père commandait alors l’artillerie de Fort l’Ecluse, sur la rive droite du Rhône, entre Bellegarde et
Genève. Il m’a raconté que jusqu’au 16 juin on ignorait par où arriveraient les Allemands (par la Suisse ?)
dans le « Secteur défensif du Rhône ». Ce sont les téléphonistes du Haut Jura qui, heure par heure, ont
informé le fort (et le commandement du secteur) du cheminement de l’ennemi. Cela a permis à la garnison
de se préparer efficacement, car après quatre jours et trois nuits de tirs, les Allemands se sont repliés sur
Bellegarde.
Après les deux armistices (entrés en vigueur ensemble le 25 juin) le commandant du SDR (Secteur
défensif du Rhône) a envoyé une lettre de remerciements à la Direction des PTT. Sa copie se trouve à
Vincennes aux Archives de l’Armée de Terre. Bien cordialement. Michèle Mestrallet. ».
(*) Le général René Olry, né à Lille le 28 juin 1880 et décédé à Angoulême le 3 janvier 1944, commanda l’Armée
des Alpes durant la campagne de France du 5 décembre 1939 au 25 juin 1940 jusqu’à l’armistice franco-italien. Comme
l’explique Michèle Mestrallet, l’Armée des Alpes bloque l’offensive italienne dans les Alpes entre le 10 et le 25 juin 1940
et se dresse devant l’avancée des Allemands vers le Sud-est de la France. Le comportement de cette armée n’a évidemment
pas empêché la débâcle du Nord-est ni la reddition des armées françaises. Cette victoire militaire de l’Armée des Alpes
est peu connue dans l’historiographie de la Seconde Guerre mondiale. Voir sur cet épisode « Réflexions sur l’efficacité
militaire de l’armée des Alpes, 10-25 juin 1940 » de Richard Carrier (Revue historique des armées).
Charles Sancet
Histoire
La résistance dans les PTT commence à se structurer à partir de juillet/août 1940. Benoît Frachon, dans
la Vie Ouvrière clandestine diffusée au mois d’août, appelle à la constitution de « Comités populaires » dans
les entreprises. Des délégations de femmes vont demander le retour des prisonniers. Parallèlement, déjà des
sabotages s’effectuent et cela amène les occupants à publier dans les PTT une affiche bilingue menaçant de la
peine de mort tout endommagement d’installations ou de moyens de transmission.
En septembre 1940, Emmanuel Fleury qui avait été arrêté et emprisonné dès le début de la guerre au
Fort Barraux en Isère, s’évade et va rejoindre d’autres militants syndicaux, Fernand Piccot, René Bontems,
son épouse Marie-Thérèse et quelques autres et vont constituer les tout premiers groupes de résistance dans les
PTT. À côté de cette résistance « dite syndicale », va se développer une autre résistance issue des services de
directions et du Ministère « l’E.M.-PTT » (Etat-Major PTT) puis « Action-PTT » qui deviendra en 1944
« Résistance PTT ».
Une loi du 3 octobre 1940, portant fixation du statut des Juifs, est appliquée aux fonctionnaires et
postiers. Parallèlement, les syndicats de fonctionnaires sont dissous, les deux confédérations CGT et CFTC le
seront quelques jours après. Fin 1940 et début 1941 apparaissent de façon intensive les premiers tracts appelant
les postiers à la Résistance. En janvier 1941, sous l’impulsion de Marie Couette, Henri Gourdeaux,
Emmanuel Fleury et Fernand Piccot, « Le Travailleur des PTT » va reparaître clandestinement.
Dans son livre Résistance PTT, l’historien Raymond Ruffin écrit : « Se procurer papier, encre, stencils,
alors que ces produits sont sévèrement contingentés, trouver des locaux convenant au tirage sans éveiller
l’attention de quiconque, assurer la distribution des paquets de tracts remis aux diffuseurs, et pour ces derniers
éparpiller dans les locaux, les vestiaires, les bureaux, les ateliers, ces feuilles "subversives" en craignant à
chaque fois d’être surpris par un mouchard. Tout cela réclame un esprit de sacrifice que seuls les véritables
patriotes, les militants fidèles et sincères possèdent. C’est pourquoi il faut se souvenir des noms de : Gabriel
Laumain, Jean Darlavoix, Marie-Thérèse Fleury, René Bontems, Paul Vaguet, Léonard Garraud, Adèle
Lecoq, Elie Gras, Jean Escaré, Louis Sabini, Charles Bévillard, Jean Calvet, André Lemaire, Marie-Thérèse
Gourdeaux, qui connurent l’arrestation, la torture, la déportation et la mort pour certains ».
Nous allons parler dans cet article d’un des Résistants qui est cité par Raymond Ruffin : Léonard
Garraud. Dans le livre « La Remontée » d’Emmanuel Fleury (publié en 1969) nous pouvons lire : « Dans les
PTT, René Bontems, l’actif dirigeant du Syndicat des Ouvriers, est arrêté le 28 mars 1942. Il sera, plus tard,
déporté à Mauthausen. Léonard Garraud, Jean Darlavoix, André Lemaire, dirigeants du même syndicat,
seront également déportés ».».
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Léonard GARRAUD
En juin 1930, au Congrès de la Fédération Postale Unitaire accèdent au bureau des militants connus. Le
secrétaire général est Henri Gourdeaux et les secrétaires-adjoints sont Emmanuel Fleury, Léonard Garraud
et Jean Grandel. À partir de cette date, Léonard Garraud sera l’un des principaux dirigeants syndicaux.
Conducteur des Travaux, il est secrétaire des Services Techniques à
Paris lorsqu’il est arrêté. Il est emprisonné et transféré au camp de Royal
lieu. Le jeudi 6 avril 1942 vers 7 heures du matin, 1489 hommes quittent ce
camp d’internement et de transit et traversent à pied la ville de Compiègne
par rang de 5 et arrivent vers 8 heures à la gare.
Là, un train les attend composé d’une douzaine de wagons à bestiaux
sur lesquels est peinte la mention « Hommes : 40 Chevaux en long : 8 »
encadrés par un wagon de voyageurs réservé à l’escorte militaire allemande
et par deux wagons à plate-forme équipée de mitrailleuses. Le transport
arrive le 8 avril à Mauthausen.
Sur les 1489 déportés, 763 mourront en déportation. (Livre-Mémorial des
déportés de France arrêtés par mesure de répression et dans certains cas
par mesure de persécution 1940-1045 Tome II Editions Tirésias). Léonard
Garraud (matricule 62419) mourra le 8 juillet 1944 au camp de Melk après
être passé par Mauthausen.
En 2013, le petit-fils de ce Résistant, François Gonod, nous a contactés pour avoir des renseignements
sur l’activité de son grand-père dans le réseau des PTT. Par la suite il nous a transmis un texte rédigé par sa
mère (la fille de Léonard Garraud). Nous en reproduisons de larges extraits. Cette lettre est d’autant plus
intéressante qu’elle nous plonge dans le quotidien d’une famille dans les années qui suivent la guerre 14-18 en
Limousin, qu’elle nous fait vivre les premiers engagements syndicaux et politiques et le nécessaire exode rural
conduisant à rechercher le travail en ville.
« Né le 8 mars 1897 à Javerdat, en Haute-Vienne, il était le fils de paysans du Limousin […] Léonard
Garraud est jusqu’à son départ de la maison familiale un agriculteur éleveur… Il est le 5 ème enfant d’une
famille de 7, 6 garçons et 1 fille. Ce type d’exploitation était courante en Limousin, pays producteur de bovins
réputés, particulièrement d’élevage de veaux vendus pour être engraissés dans d’autres régions. […]
Le Limousin était déjà au début du XIXème siècle une terre de « culture révolutionnaire ». La ville de St
Junien notamment, très proche de Javerdat, est connue pour avoir été dès 1884 un foyer de syndicalisme, avec
des grèves importantes et centre d’un fort courant libertaire. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que Léonard
Garraud soit très jeune d’opinions révolutionnaires. L’exploitation familiale ne pouvant utiliser une main
d’œuvre familiale aussi nombreuse, il tente de trouver un travail au plus près à Limoges. Les salaires y sont
très bas, il décide de participer à ce que l’on a appelé la reconstruction des régions dévastées, c’est-à-dire l’Est
de la France détruit par la guerre 1914-1948. Il est embauché comme conducteur de camion. […]
De retour en Limousin, il épouse en 1920 Marguerite Lévèque, cultivatrice elle aussi. Tous deux
s’installent à Limoges où Léonard Garraud est embauché aux PTT comme « télégraphiste », c’est-à-dire
ouvrier sur les lignes du télégraphe. Une fille, Simone, naît en 1921. Léonard s’engage très jeune dans le
mouvement syndical mais aussi dans l’action politique et il adhère très tôt au Parti communiste de création
récente. Il ne cessera plus alors de militer tant à la CGTU qu’au P.C.
Militant en région parisienne
J’ai gardé le souvenir, après notre installation dans la région parisienne, d’avoir été très jeune avec lui
dans les locaux de Syndicat des PTT, alors situés rue de la Grange aux Belles dans une suite de pièces
exiguës, puis de l’avoir accompagné lors des grandes manifestations parisiennes des années trente, au
cimetière du Père-Lachaise, pour la commémoration de la Commune de Paris où une foule énorme défilait
devant le mur des Fédérés et où se trouvaient les derniers survivants de la Commune.
Après avoir habité quelques mois à Paris, nous avions emménagé dans la banlieue proche, à
Puteaux, sur les bords de la Seine, dans un pavillon qui servait de loge de concierge pour une
propriété.
9
Les années passant, les activités de Léonard Garraud tant syndicales que politiques
augmentèrent, ce qui contrariait vivement ma mère. […]
Tous les ans une partie des frères venaient aider aux foins ou au battage dans la métairie au
lieu-dit « Chez Cressac ». Tous partageaient les mêmes opinions de gauche, mais tous n’étaient pas
engagés dans le syndicalisme ou l’action politique. Ce qui était le cas de mon père, de Louis Garraud
lui aussi employé aux PTT mais à Limoges et du plus jeune Joseph en région parisienne.
Le début de la guerre
À partir de 1939 et de la déclaration de guerre à l’Allemagne, Léonard Garraud est en butte aux
persécutions contre les communistes et les syndicalistes. Dès le 29 septembre 1939 paraît le décret interdisant
toute organisation ayant un lien avec la IIIème Internationale. Le Pacte germano-soviétique surprit la plupart
des militants communistes. La 3ème République finissante entreprit une répression en vue de les neutraliser.
Ainsi mon père se retrouva muté par son Administration à Aurillac, dans le Cantal. Il était considéré comme un
« dangereux syndicaliste ». Vint la défaite de 1940, l’Armistice et la fin de la 3ème République avec
l’instauration du Gouvernement de Vichy. L’un de ses deux premiers actes fut de révoquer tous les
communistes fonctionnaires, les syndicalistes actifs et les francs-maçons.
Les sanctions, les arrestations
Mon père fut donc révoqué et pris la décision de rentrer en région parisienne. Il reprit immédiatement le
contact avec le PCF alors en pleine confusion et qui négligeait la plus élémentaire vigilance.
Dès octobre 1940 cependant commencent les arrestations à Paris et en banlieue, ainsi que les premiers
internements dans les camps français, et ceci par les autorités françaises.
Dès le début janvier 1941, Joseph Garraud (le frère de Léonard) et sa femme Marie furent arrêtés à leur
domicile à Drancy et emprisonnés avant d’être jugés.
Fin janvier 1941 ce fut le tour de mon père, arrêté à notre domicile à Puteaux par la police française.
La maison fut perquisitionnée. Pendant les quelques jours qu’il passa au commissariat de police de Puteaux, il
fut « tabassé » ainsi que plusieurs de ses camarades arrêtés en même temps que lui.
Emprisonné à la prison de la Santé en attendant son jugement, il s’y retrouva avec de nombreux
prisonniers résistants, politiques et aussi de droit commun. Nous étions autorisés ma mère et moi à lui rendre
visite au parloir une fois par semaine. […]
Cette arrivée massive de détenus entraîna une surpopulation dans les prisons françaises, aggravant les
conditions de rationnement alimentaire et d’hygiène. Cette population de détenus était dans un état déplorable,
il y eut de nombreux décès. Nous pouvions juger chaque semaine de cet état de délabrement physique de mon
père. […]
Mon père fut jugé par l’un de ces tribunaux d’exception destinés aux procès des politiques, communistes
et anarchistes, créés en août 1941. Son jugement eut lieu les 6, 8 et 10 juillet. Il fut condamné à 8 ans de
travaux forcés, avec déchéance de ses droits civiques pour reconstitution de cellule communiste.
L’emprisonnement et la déportation
Dès 1943 l’Administration pénitentiaire fut rattachée au Ministère de l’Intérieur (au lieu du Ministère de
la Justice) et confiée au chef de la Milice Joseph Darnand. Après ce procès il fut transféré à la prison centrale
de Fresnes où ma mère continua à aller le voir et lui transmettre les colis que nous avions beaucoup de mal à
remplir.
Puis dès janvier 1943 avec d’autres relégables il fut transféré à la prison centrale de Fontevraud en
Maine-et-Loire, abbaye transformée en prison depuis 1804. Les conditions de détention étaient presque les
mêmes qu’à Fresnes, sauf que les détenus politiques et résistants étaient séparés des « droit commun ». […]
Puis, à l’automne 1943 l’ensemble des détenus politiques fut transféré à Blois, ce qui facilita ensuite leur
déportation massive par les autorités allemandes. […] En 1944 alors qu’on s’attendait à un débarquement des
alliés en France, la police française commença à préparer la déportation des détenus politiques et résistants
10
vers les camps allemands. Mon père se trouva donc faire partie d’un convoi de ces détenus livrés à la Gestapo
et il partit via Compiègne, le 4 avril 1944.
Le hasard fit qu’il se trouva dans le même wagon à bestiaux qu’un prêtre du Limousin, l’abbé Varnoux
(*), qui parle dans son ouvrage "Clartés dans la nuit" de ce voyage de plusieurs jours qui les mena dans des
conditions effroyables jusqu’au camp de Mauthausen en Autriche. Plusieurs détenus moururent durant le
trajet, d’épuisement et de soif.
Camp de Mauthausen (Autriche)
L’abbé Varnoux arrêté en Limousin pour faits de résistance a écrit ce livre à la fin de sa vie. Il y relate
ce voyage de 3 jours et 2 nuits. Le 8 avril eut lieu l’arrivée au camp où se trouvaient de nombreux détenus : des
allemands juifs, communistes ou sociaux-démocrates.
Le groupe dont faisait partie l’abbé Varnoux fut dirigé sur le Kommando de Melk, l’un des 60
kommandos rattachés à Mauthausen. Mon père en faisait partie. Les prisonniers se distinguaient par la
couleur du triangle cousu sur leur costume rayé : rouge pour les résistants antinazi, les communistes,
socialistes, chrétiens, francs-maçons de toutes nationalités. Les Juifs y étaient peu nombreux, ils étaient
exterminés dès leur arrivée.
Les Français étaient environ 1000 à Melk. Ils travaillaient soit dans une usine ou dans des tâches
diverses d’intendance. L’organisation de la solidarité poursuivait son activité comme en France et l’abbé
Varnoux s’y intégra. Le 2 juillet les détenus furent autorisés à écrire une carte à leur famille, avec leur
adresse au camp. Mon père avait été « planqué » par l’organisation de solidarité du camp au service des
cuisines. […]
Le 8 juillet, à 11 heures, quelques avions américains revenant de Vienne où ils n’avaient pas largué
toutes leurs bombes, et voyant la caserne de Melk bombardèrent cet objectif. Les bombes tombèrent sur le
bâtiment du camp. Il y eut 250 morts et 200 blessés parmi les détenus. Au-dessus des cuisines les bombes au
phosphore avaient mis le feu tuant les employés des cuisines et les travailleurs de l’équipe de nuit qui dormait.
Lorsque nous reçûmes la carte de mon père, il était mort. Nous n’avons appris cela qu’en mai 1945
après la libération des camps.
(*) Jean-Baptiste Varnoux est né le 21 octobre 1913 à Limoges. Matricule 63273 à Mauthausen, est libéré le 6 mai 1945.
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Livres
L’an prochain, deux femmes, Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz, et deux
hommes, Pierre Brossolette et Jean Zay, entreront au Panthéon.
L’enfant de la rue et la Dame du siècle
Un livre paru aux Éditions Tirésias, concerne justement
Germaine Tillion, son titre, « L’enfant de la rue et la Dame du
siècle – entretiens inédits avec Germaine Tillion », de Michel
Reynaud (1).
Cette Grande dame du siècle (née en 1907) sera la
confidente, l’amie de l’auteur.
De cette rencontre, de ces entretiens et de ces échanges,
Michel Reynaud (2) nous plonge dans l’intimité de ce travail
de mémoire. « J’ai pris ce temps – dit-il – à faire ouvrage de
cette moisson d’humanité, cette récolte d’espoir, de bonté, ce
contre-pied à l’insupporté de notre histoire contemporaine car
la parole qu’il recèle est unique, et rare est le parcours de cette
dame du siècle que l’écrit me donna le privilège de rencontrer
et de partager notre curiosité pour la Littérature, la
Civilisation, l’Histoire, l’Homme.
Il me fallait cette attente pour réfléchir à l’utile d’une
telle démarche en livre, mais aussi à l’égard de mes
engagements envers la grande Dame, car la richesse du
quotidien de ces échanges scellait un pacte fraternel d’amitié,
de confiance, de respect.
Cette réalité, ce parcours, ce vécu, cette réciprocité ne
seraient peut-être que communs s’il n’y avait pas eu cette
immense tendresse et un très haut respect de l’un pour l’autre,
de l’autre pour l’un, jamais dévoilé pour que rien ne puisse en rien gêner le temps suspendu à ce partage ».
Véronique Olivarés (3) quant à elle, nous invite à lire ce magnifique ouvrage.
«Entrez dans l’intimité de la grande Dame et de son ami, l’enfant des rues, que rien ne disposait à une
rencontre, mais qui pourtant ont su trouver le chemin l’un de l’autre pour partager notre siècle et apprendre
l’humilité dans ce dédale des « Grands de l’Histoire ». […]
Une rencontre exceptionnelle entre Histoire et intimité, dans l’alchimie de la littérature et de la poésie
dans la complicité et l’alliance de l’intelligence et de l’action par le verbe ».
Ethnologue dans les années 30, Germaine Tillion va entrer dans la Résistance. Arrêtée, emprisonnée,
elle est déportée à Ravensbrück en octobre 1943. À son retour, elle devient une historienne de la résistance et la
déportation. Elle décède le 19 avril 2008. « Toute ma vie j’ai voulu comprendre la nature humaine, le monde
dans lequel je vivais ».
(1) Ouvrage disponible aux Editions Tirésias, 21, rue Letort 75018 Paris, 25 € plus frais d’envoi 4 € soit 29 € .
(2) Michel Reynaud né à Montpellier en 1951, fondateur des Editions Tiresias, a publié de très nombreux ouvrages sur les oubliés de l’histoire
dans les grands conflits, révélant à chaque fois des catégories d’humains délaissés à la mémoire confisquée. Ecrivain, il a travaillé sur la poésie
dans les camps de prisonniers, sur la Résistance et sur la déportation depuis plus de trente ans. Sa parole aujourd’hui fait référence.
(3) A publié plusieurs livres aux Editions Tirésias « Les Républicains espagnols au camp de concentration nazi de Mauthausen » 2005, « Vieux
compagnons dont la jeunesse est à la douane » 2006 et avec Michel Reynaud « Le roman des Glières les Espagnols en Haute-Savoie » (prix
littéraire de la Résistance).
12
Les 256 de Souge
Fusillés de 1940 à 1944
Ce livre édité par le Comité du Souvenir des Fusillés de Souge (*) aux
« Editions du bord de l’Eau » honore les résistants, patriotes et citoyens
exterminés par les nazis dans la lande girondine. En reconstituant la vie de chacun
des fusillés, les auteurs ont voulu rendre hommage à ces hommes pour la plupart
très jeunes qui ont perdu la vie entre 1940 et 1944 pour avoir refusé la défaite,
l’occupation et le fascisme. Parmi ces martyrs, des communistes pour une majorité
d’entre eux, d’autres sont « gaullistes » et certains ont connu un engagement à la
SFIO, au parti radical ou à la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC).
Bien sûr, des ouvrages ont déjà été publiés sur ces tragédies, de nombreuses
municipalités ont choisi de donner le nom d’une victime à une rue, à une école mais
cet ouvrage a le grand mérite d’enrichir d’éléments de connaissances nouvelles et
d’approfondir la biographie des 256 fusillés de Souge. Nous saluons l’un des
artisans de ce travail, notre camarade Georges Durou, résistant, déporté, président
du Comité du Souvenir des Fusillés de Souge. Il est un fidèle adhérent de notre
association et nous rappelons le titre de son livre paru en 2011 « Mes printemps de
barbelés 1940-1945 » Editions Les Nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest.
(*) Contact : Bourse du Travail, 44 Cours Aristide Briand 33000 Bordeaux. Prix 25 €
Les Femmes des PTT et la Seconde Guerre mondiale
Charles Sancet (*)
Peu de pages nous furent laissées, lues, racontées, écrites. Presque rien ne
fut dit sur ces actes et cendres. Trop de pages blanches dans notre histoire sur ces
deux-cent-vingt-quatre femmes dont l’auteur dans cet ouvrage exhume et témoigne
de leurs actions en nous dévoilant en inédit cet engagement au féminin. Son travail et
ses recherches rendent justice et terrassent cet oubli de notre mémoire collective à
l’égard de ces femmes des PTT. Résistante, déportée, amie des juifs, et tant d’autres
engagements ici défilent, dans ces pages, leur histoires, leurs témoignages qui nous
informent, nous font connaître, partager, quelquefois pleurer et creusent pour notre
mémoire ce sillon de savoir pour ces luttes.
Les Demoiselles des Postes, Télégraphes et Téléphones ont agi, de la fin
1939 à 1945, dans le cadre de leurs fonctions – souvent à l’encontre des règles
déontologiques – en transmettant à la Résistance des informations capitales. Elles ont
été l’oreille, la parole, la main ; passeuses, sauveuses, passerelles, aides inlassables
de l’armée des Ombres, opposantes idéales à l’Occupation. Elles ont été ces grains
de sable qui ont grippé les rouages nazis sur notre territoire. Charles Sancet nous
livre ici de précieuses indications sur le féminisme dans notre société, ses luttes et
son rôle aux heures du combat et de la solidarité, il ajoute avec cette histoire au
féminin une pierre héroïque à la construction de la mémoire.
Et au fil des pages, nous nous répétons les vers de Paul Éluard :
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer Liberté.
Michel Reynaud
(*) Prix 25 € plus frais d’envoi 5 € soit 30 € chèque à « Libération Nationale PTT » commande à adresser à André Goujon, trésorier, BP 88 - 94290 Villeneuve-leRoi.
13
Mathilde FILLOZ nous a quittés
C’est avec beaucoup de tristesse que nous avons appris la disparition de la doyenne de notre association
et de l’ANACR du Vaucluse, notre camarade et amie Mathilde Filloz, décédée le 30 mai dernier dans sa
102ème année. Nous avions dans nos colonnes souvent publié ses poèmes. Elle s’adonnait à sa passion,
l’écriture. De très nombreux prix ont couronné ses œuvres. Après le décès de son mari, notre camarade Joseph
Filloz, elle termine en 2002 son livre « Quelle horreur la guerre » sur la Résistance de 1940 à 1945.
Mathilde Hérat est née à Scey-sur-Saône (Haute-Saône) le 1er juillet
1912. Son père André est porté disparu lors de la Première Guerre mondiale le
6 août 1914. Pupille de la Nation, Mathilde nous fait partager ses souvenirs
dans des entretiens réalisés par une association culturelle de Franche-Comté en
2011 : « J’ai grandi dans une famille très modeste, dans une ambiance triste
où des années après la guerre, comme dans toutes les familles de disparus, on
attendait encore le retour de l’absent ». Sa mère Antonia Hérat, veuve, a
élevé ses deux enfants avec un courage et une abnégation admirables. « Elle
faisait de la confection pour nous vêtir et nous nourrir dignement. Premiers
orphelins du village, nous avons été adoptés par les habitants. Ceux qui m’ont
le plus aidée sont deux enseignants : Madame et Monsieur Charrière,
instituteurs de l’école primaire publique. Ils m’ont enseigné les valeurs de la
République, l’histoire de mon pays, la morale, la musique, le théâtre, la
culture française ».
Après son brevet élémentaire et le certificat supérieur, elle se présente au concours à l’Ecole normale,
voulant être institutrice. Sa mère tombe malade et Mathilde entre dans la vie active. « Je suis devenue
auxiliaire des PTT, titularisée en 1930 à Montbozon et en 1932, mutée à Vesoul où j’ai rencontré mon futur
mari. J’ai alors demandé l’autorisation de me marier avec Joseph Filloz qui sortait de l’Ecole normale des
arts et métiers de Châlons-sur-Marne (en 1933). Oui, à l’époque, les femmes des administrations publiques
devaient demander l’autorisation de mariage à leur hiérarchie […] Pas les hommes ! ».
Mathilde adhère à la CGT Unitaire et au PCF en 1932. Lorsqu’arrive la Seconde Guerre mondiale, en
1939, Joseph est muté à Besançon et Mathilde à Clerval, ville où ils établissent leur résidence familiale. Tous
deux vont entrer dans la Résistance.
Mathilde, par ses fonctions de receveuse des postes, est une alliée précieuse pour Joseph qui effectue des
actions importantes dans la lutte armée et les sabotages. Elle écoute les communications téléphoniques
allemandes et en fait part à des groupes de résistants, elle collecte des fonds pour venir en aide à ceux qui sont
sans ressources. À l’intérieur du bureau de Clerval, elle a la possibilité de saboter discrètement les installations
au risque de se faire prendre en défaut. Cela permet de retarder souvent le départ de la chasse antiaérienne
allemande lors des bombardements alliés. Mathilde raconte aussi qu’avec son brassard PTT qui lui attribuait la
fonction de « porteur de télégrammes » elle a franchi les barrages allemands et alerté les maquisards d’un
danger. Avec Joseph, elle rejoint en 1941 le Front National de lutte pour la Libération et l’Indépendance de
la France.
Elle milite au Parti communiste de 1947 à 1952 (elle est conseillère municipale de Besançon) et à
l’Union des Femmes Françaises. Elle est également secrétaire de syndicat du Doubs des agents de la
Fédération postale CGT. Ses engagements lui valent de nombreuses sanctions et des mutations d’office qui
furent amnistiées en 1981. Mathilde termine sa carrière de postière comme contrôleur principal à Orange.
Jusqu’à son dernier souffle, elle mène des combats pour la défense des idéaux et des valeurs de la Résistance.
Dans notre Bulletin du 2ème trimestre 2012, elle signe un éditorial (un cri que de nombreux comités
départementaux ANACR reprirent) sous le titre « Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur Bollène »
lorsque la municipalité d’extrême-droite de cette ville interdit le « Chant des Partisans » lors de la
commémoration de l’anniversaire de l’Appel du 18 juin. En 2013, Mathilde nous adresse par Internet (oui elle
maîtrisait parfaitement l’ordinateur) un article sur le 27 mai 1943 et la création du CNR que nous publions.
14
Je connais Mathilde depuis près de quinze ans grâce à ses lettres d’adhérente à « Libération Nationale
PTT ». Ma première rencontre remonte à 2009 chez elle à Orange. Ce sont des souvenirs inoubliables, d’abord
des discussions sur la littérature, la poésie, les arts et bien sûr la situation politique de notre pays. De nombreux
prix de poésie ornaient sa salle de séjour. Un piano trônait dans un coin de la pièce et Mathilde se mit à jouer,
quel plaisir.
Elle fit partie de l’équipe qui créa en 1971 dans sa forme contemporaine, les « Chorégies d’Orange »,
festival d’Opéra et de musique classique. Le 15 juillet 2012, nous lui avons fêté son anniversaire, elle venait
d’avoir 100 ans, au nom de « Libération Nationale PTT –ANACR ».
Mathilde est partie, elle nous manque déjà.
Charles SANCET
************
Je vous offre
aujourd’hui
des œillets et
des roses …
Plaisir de l’an nouveau que de fleurs ! Que de vœux !
Tous ces enfants ! Fraîcheur ! Etincelles de vie
Un rayon de soleil passe dans leurs cheveux,
Il écarte un instant la peine inassouvie !
Réflexe de poète et désir d’échanger ?
Mon cœur ému vous dit: «Bonne et heureuse année ! »
Que s’installe la Paix pour chasser le danger,
Et des peuples calmer la nuit hallucinée…
En ce siècle qui naît, construisons nos valeurs !
Il faut mettre en commun notre riche héritage
De culture et de race et de toutes couleurs,
Pour assurer ainsi, de tous, le sauvetage !
Le bonheur c’est la fleur que vous m’offrez ce soir.
C’est l’attrait d’un regard qui tendrement s’attarde…
C’est le cœur palpitant quand on se dit bonsoir
Au moment de partir que l’étreinte retarde !
C’est encor un sourire envolé par hasard,
Pour effacer bientôt les souvenirs moroses,
Un poème d’amour, un grand air de Mozart…
Je vous offre aujourd’hui des œillets et des roses !
Mathilde Filloz
Résistante dans le Doubs,
née le 1er juillet 1912
15
Décès :
Depuis le début de l’année 2014, nous avons appris avec tristesse la disparition de plusieurs de nos
camarades adhérents.
Renée Gouillard (86 St Benoit), François Lièvre (Paris), Marius Négro (84 Malaucene), Michel
Pallier (92 Chatenay-Malabry), Alain Robin (93 Aubervilliers), Georges Zucca (69 Villeurbanne),
Mathilde Filloz (84 Orange)
Nous présentons à leurs familles et à leurs proches nos sincères condoléances.
C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris le décès, mercredi 6
août, de notre ami et camarade, Charles Fournier-Bocquet, secrétaire général
honoraire de l’ANACR depuis le dernier congrès de Lons-le-Saunier.
Il fut aux côtés de Pierre Villon le principal artisan de la création de
l’ANACR, en 1954, puis de son développement durant près de soixante ans.
Un hommage solennel lui sera rendu au congrès de Brive.
Libération Nationale PTT - ANACR présente à son épouse, à sa fille et
à l'ANACR ses plus sincères condoléances.
Site INTERNET
BULLETIN D'ADHESION
J'adhère aux Amis
de Libération Nationale PTT
La fréquentation de notre site internet est
pour le moment en constante augmentation
ainsi que la durée moyenne de consultation,
ce qui montre l’intérêt que suscite celui-ci.
Ce site « ouvert » vers les autres sites et
lieux de résistance, permet d’avoir une vue
d’ensemble sur la Résistance et ses
problématiques et peut constituer un bon
point de départ pour quelqu’un qui souhaite
approfondir ses connaissances sur le sujet.
Lien vers le Site Internet :
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