Lire texte intégral - Conseil des Machinistes du Québec

Air Canada a déposé une demande d’autorisation d’appel
Le transporteur a l’intention d’étirer le supplice des ex-employés d’AVEOS
Montréal- Après discussion avec le bureau du greffe, l’Association Internationale des
Machinistes et des Travailleurs de l’Aérospatiale (AIMTA) a appris qu’Air Canada a
déposé une demande d’autorisation d’appel devant la Cour Suprême du Canada le 30
décembre dernier.
Le transporteur tente ainsi de casser le jugement de la Cour d’appel du Québec qui lui
exigeait de se soumettre à la loi sur la participation publique au capital d’Air Canada
(LPPACAC). En effet, le 3 novembre dernier le plus haut tribunal du Québec demandait
à Air Canada de respecter la partie de l’article 6 de cette loi qui les obligeait à maintenir
les centres d’entretien et révision dans les villes de Winnipeg et Mississauga ainsi que
dans la communauté urbaine de Montréal.
L’AIMTA refuse de baisser les bras dans le dossier, mais se dit tout de même déçu de
voir Air Canada en appeler une fois de plus dans ce dossier. « Puisqu’il s’agit de
l’interprétation d’une importante loi fédérale et que cela concerne plusieurs provinces, il
se peut que la Cour suprême accorde l’autorisation d’en appeler du jugement de la Cour
d’appel du Québec. Au final, cette décision appartiendra à la plus haute Cour du Canada,
mais reste que c’est décevant de voir Air Canada mener cette bataille contre les extravailleurs d’AVEOS et contre la LPPACAC. Le transporteur fait tout en son pouvoir
pour se sauver de ses responsabilités. En étirant cette bataille judiciaire au maximum, il
tente de se donner la possibilité de plaider sa propre turpitude et de rendre le rapatriement
des emplois le plus complexe possible. Cette démarche est sournoise et est irrespectueuse
des travailleurs. Le syndicat des machinistes continuera sa lutte pour que justice soit
rendue pour tous les ex-travailleurs d’AVEOS», explique le coordonnateur québécois
pour l’AIMTA et vice-président à la FTQ, David Chartrand.
Le début de cette bataille judiciaire remonte à avril 2012 après que le l’AIMTA eut
entamé des discussions afin que les gouvernements du Québec, de l’Ontario et du
Manitoba poursuivent Air Canada devant les tribunaux. « Le syndicat des Machinistes se
bat depuis le début pour faire respecter la loi et que le travail soit rapatrié. Nous étions
dans une impasse, nous avons donc décidé de faire appel aux gouvernements provinciaux
concernés pour nous prêter main-forte et ils ont répondu à l’appel. Nous avons travaillé
en collaboration avec les procureurs du Québec et du Manitoba en fournissant des
documents et des témoignages afin de faciliter le travail et de mener ce dossier à terme
pour rendre justice aux travailleurs et travailleuses d’Air Canada / ACTS et d’Aveos,
dont plusieurs d’entre eux sont maintenant employés d’AJ Walter et de Lockheed Martin
et qui sont toujours représentés par notre organisation », précise M. Chartrand.
L’AIMTA représente 15 000 membres au Québec, et plus de 50 000 au Canada, dont 16
000 dans l’industrie aérienne et aérospatiale.
Il est le plus important syndicat des travailleurs de l’industrie aéronautique au Monde.
À travers l’Amérique du Nord, il représente plus de 700 000 membres.