! EDITO Chers lecteurs, Nous tenons tout d'abord à vous souhaiter nos bons vœux pour cette année 2014. Cette nouvelle année commence par cette sombre période qu'est le blocus, nous vous souhaitons une belle et bonne réussite pour votre session de janvier. Cette Hérésie de Janvier est un peu particulière. Elle vous propose non pas (du moins dans son entièreté) des articles écrits dans le cadre de cet apériodique mais elle regroupe de nombreux articles parus dans les différents journaux des cercles folkloriques ou facultaires. Nous estimons que ce journal vous appartient, vous représente, étudiants de l'ULB, investis ou non dans les différents cercles que représente l'ACE. Cet alliage d'articles à pour but de faire connaître les différents journaux qui existent à travers les cercles. Il a pour point de mire la mise en avant du travail que vous fournissent les différents délégués au cours de l'année. Nous vous invitons à lire leurs publications. Elles vous informeront sur les différents aspects liés aux domaines attitrés des cercles ou des facultés. A cet effet, nous espérons vous enjoindre à consulter régulièrement les éditions qui paraîtront dans les mois à venir. Nous vous proposons également de nous rejoindre en nous proposant vos articles pour les prochains numéros. Un comité de rédaction est mis en place et des réunions sont organisées afin de détailler la ligne éditoriale et vous guider à la rédaction. N'hésitez pas à nous contacter si vous vous sentez l'âme d'un écrivain, poète ou journaliste amateur. N'oubliez pas que ce journal est le vôtre, il vous représente et vous informe sur la vie étudiante avec le plus de pertinence possible (même quand il s’agit de choucroute). Nous tenons à remercier les différents rédacteurs pour leur contribution. En espérant que cette collaboration portera ses fruits et se poursuivra davantage. Une agréable lecture ! Hougardy Aurélien et González Alexis. ! 1! ! SOMMAIRE Politique P.3 : Cour constitutionnelle – Rien NVA plus P.7 : J’ai passé un an dans la peau d’un délégué facultaire de la FSP P.8 : Implication implicite P.11 : La réforme Marcourt est passée P.13 : La Gauche Vs. La Droite – Ça tient toujours ? ULB P.16 P.19 P.23 P.25 P.28 P.30 : : : : : : Communiqué du Librex sur le changement de gouvernance Retour sur le concept de gouvernance Sauvez La Plaine ! Enfin les résultats : une Saint-V à caractère scientifique Saint-V, chars, décors, et de moins en moins d’alcool ? Réponse de l’ACE Blocus P.32 : Règles de survie en bibliothèque P.36 : How to blow the cuss ? Littérature & philosophie P.39 P.42 P.46 P.48 : : : : Maus : l’homme sous le masque de la souris 1984 VOLTAIRE – Écraser l’Infâme Plaintes d’une femme déçue Théâtre P.50 : Les monologues de la marijuana – réactions Humour P.51 P.53 P.55 P.57 : : : : Rémy Baudoin, approché par Gala ? Les femmes au pouvoir ? Enquête exclusive – La choucroute : le nouveau phénomène La raclette Jeux P.59 : Ils l’ont dit P.61 : Retrouve le nom du journal ! ! 2! ! Cour Constitutionnelle, rien NVA plus ! François Devillez et Mathieu Dekleermarker, Les Novelles, n°2, Janvier 2014 "Je jure fidélité au Roi, obéissance à la Constitution et aux lois du Peuple belge". Voici le serment que tous les fonctionnaires de l'ordre judiciaire et administratif, et tous les citoyens chargés d'un ministère ou d'un service public doivent tenir, avant d'entrer en fonction. C’est l’article 2 du décret du 20 juillet 1831 concernant le serment à la mise en vigueur de la monarchie constitutionnelle représentative qui l’impose. Parmi les personnes qui doivent le prester se trouvent les juges de la Cour constitutionnelle, les sages de la nation. Mais en fait, que vaut donc ce serment lorsque c’est un sympathisant de la NVA qui le prête dans l’enceinte de la Cour suprême1? Pour toi, étudiant fraîchement rentré et ayant acheté ton premier agenda rouge-écarlate venant de chez Hema (ou Club, selon les bourses), qui rêve de t’asseoir dans ce siège de la plus haute cour (selon Uyttendaele) de notre pays afin d’épater tes confrères conseillers à la Cour de cassation. Toi qui fantasme à l’idée d’être le Torquemada des temps modernes, combattant les excès de compétence et autres violations de tes deux plus fidèles amies - j’ai nommé madame 10 et mademoiselle 11C – si toi aussi, dans tes rêves les plus doux, tu rêves de foutre la merde et de te prendre pour le Législateur, si toi aussi, la nuit, tu rêves de maintenir BHV pendant 4 ans, alors ne cherche plus, tu es fait pour occuper cette haute et honorifique fonction, envoie alors vite ton C.V. Rappelons tout d’abord les quelques « petites » conditions auxquelles il faut répondre : ⁃ La première condition est d’avoir 40 ans au moins (désolé Laurent Louis, mais à défaut d’atteindre l’âge de la sagesse, tu pourras toujours attendre l’âge de la vieillesse) ⁃ Être nommé à vie par arrêté royal ⁃ Être présenté sur une liste double présentée alternativement par la Chambre des représentants et par le Sénat2, adoptée à la majorité des deux tiers des suffrages des membres présents et à bulletin secret (afin d’éviter la triche) ⁃ Être choisi dans le respect du principe de la parité linguistique (6 NL – 6 FR) ⁃ Éventuellement, être une femme3 (mais ce n’est vraiment pas obligé) ⁃ Avoir, en Belgique et pendant au moins cinq ans, occupé la fonction soit de conseiller, de procureur général, de premier avocat général ou d'avocat général à la Cour de cassation; soit de conseiller d'État ou d'auditeur général, d'auditeur général adjoint ou de premier auditeur ou de premier référendaire au Conseil d'État; soit de référendaire à la Cour constitutionnelle (donc, avoir un master en droit et pas bac à St-Louis, c’est d’ailleurs (officieusement) un motif d’exclusion); soit de professeur !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! tout vous dire, on aurait pu aussi appeler cet article : « Un juge NVA à la Cour reste d’ailleurs une des prérogatives du Sénat dans le cadre de la 6ème réforme de l’Etat.! 3!A l’exception de Maggie de Block qui, si elle devient juge, occupera 2 sièges.! 1!Pour 2!Cela ! 3! ! ordinaire, de professeur extraordinaire ou de professeur associé de droit dans une université belge. Ou alors, avoir été pendant cinq ans au moins, membre du Sénat, de la Chambre des représentants ou d'un parlement de Communauté ou de Région (et donc, un master en corruption et escroquerie). D’ailleurs parmi les six juges parlementaires, il y a, en fait, 3 juristes (faut pas exagérer quand même), deux agrégés de l’enseignement secondaire (le droit de grève a encore de beaux jours devant lui) et un docteur en médecine (afin de réanimer leurs confrères suite à un éventuel arrêt…cardiaque celui-là). Mais la condition la plus intéressante, selon nous, est que les sièges des juges constitutionnels sont répartis entre les partis politiques les plus représentatifs selon les résultats des dernières élections législatives (ouf le PTB est donc encore bien loin). Il y a donc des juges à tendance socialiste, libérale, sociochrétienne, et on a même un juge à tendance écologiste (est-ce pire qu’un juge NVA ? La question sera examinée dans notre prochain numéro). Selon Paul Maertens, on le reconnait facilement : c’est celui qui n’a jamais de cravate4. Et qui est le nouveau parti le plus représentatif en Flandre et dont l’un de ses membres aura la chance, l’honneur et le prestige de s’asseoir sur les fauteuils en alcantara d’une des cours suprêmes de notre pays ? Effectivement, vous l’aurez deviné, il s’agit de la Nieuw-Vlaamse Alliantie (NVA) et elle devra !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! 4!Citation ! de Paul Maertens, lors de la visite des MA2 Droit l’année passée à la Cour.! 4! ! présenter un candidat fin novembre en conséquence du prochain départ de Marc Bossuyt5, le président néerlandophone de la Cour. Cette règle, qui veut que chaque juge ait une affinité politiquement, est un autre «héritage » de la tradition germanique, dans la lignée de la saucisse choucroute6 et de la bière7, que l’on appelle le système du « Parteinproporz »8. Soyons clairs, cette règle n’est écrite nulle part, ni dans la Constitution ni dans la loi organique de la Cour, mais elle existe, c’est un peu comme la règle de l’(in)égalité des places Erasmus entre ULBistes et St-Louisards (la règle n'est écrite nulle part, mais il semblerait qu’elle existe). Cette règle peut sembler choquante, si on se rappelle les marches blanches qui ont mobilisé la population à la suite de l’affaire Dutroux, et le combat pour dépolitiser l’appareil judiciaire. Devant la Cour constitutionnelle, cette règle est une sorte de nécessité sociologique, il faut « maintenir l’illusion d’un pluralisme politique, social et culturel de la Cour constitutionnelle », autrement dit « il faut de tout pour faire une Cour »9. La vérité, c’est qu’il est rare en Europe que la désignation d’un juge constitutionnel soit le résultat de compromis entre les principaux partis politiques. Gardons toutefois de sombrer dans une candide naïveté, « il est évident que, si cette répartition politique n’était pas pratiquée, les juges constitutionnels seraient nommés au gré des alternances politiques, ce qui serait effectivement pire encore » 10 . Pourtant l’intérêt de voir la Constitution être respectée par tous appartient à chaque citoyen, et pas seulement à ceux dont le parti est représenté. Nous pensons qu’il faut suivre l’enseignement de Marc Verdussen : « Dénier à tout juge une détermination à faire preuve de la plus grande indépendance traduit une profonde ingratitude. Mais croire que tout juge est capable de se départir, en toutes circonstances, de ses attaches politiques relève de l’angélisme. Comme souvent, la vérité est quelque part entre les deux »11. Mais asseyons-nous un peu, prenons une bonne pipe et analysons franchement cette règle. Doit-on s’indigner qu’un juge qui a des affinités avec la NVA siège à la Cour ? Clairement non, c’est la démocratie, la NVA est un parti élu et plébiscité dans le nord du pays, il est donc normal au vu des règles qui régissent actuellement l’organisation de cette juridiction que ce parti y soit représenté. !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! président francophone de la Cour est Jean Spreutels (professeur de droit pénal des affaires à l’ULB) qui a remplacé il y a quelques mois à peine, le président Henneuse. ! 6!Pour un exemple : voyez Annemie Turtelboom (sa coiffure bien sûr). 7!Pour un exemple : voyez Michel Daerden.! 8!La règle s’applique aussi au Conseil d’Etat! 9!M. DEKLEERMAKER et F. DEVILLEZ, Trente lignes de droit constit, Presses universitaires du BE droit, 2012+1. ! 10!M. VERDUSSEN, « Le mode de composition de la Cour constitutionnelle est-il légitime ? », Rev. b. dr. const., 2013, p.83.! 11!Idem! 5!Le ! 5! ! Maintenant est-ce un danger ? On peut se poser la question au vu des dernières déclarations faites lors des meetings préélectoraux 2014 qui confirment le projet séparatiste de ce parti. De notre point de vue, au niveau de la protection des droits et libertés, ça ne pose pas de problème : la NVA est un parti démocratique, à tendance confédéraliste certes, mais pas liberticide. Il serait par contre contraire aux droits et libertés de la NVA de justement ne PAS pouvoir bénéficier, au vu de la popularité croissante de cette formation politique, d’une place au sein de cette institution juridictionnelle. Mais qu’en est-il au niveau institutionnel, sur les questions concernant Bruxelles par exemple ? En fait, selon nous, plusieurs arguments militent en faveur d’un tempérament des ardeurs populaires sur l’arrivée de ce juge à la cour constitutionnelle. Premièrement la NVA, ne choisira pas n’importe qui, car ce juge devra être nommé par arrêté royal, et donc faire l’objet d’une négociation/délibération au sein du Gouvernement. Il y a aussi un contrôle minime sur la présentation par les chambres, donc cela amoindrit également le potentiel danger des extrémistes flamingants. En effet, La Cour siège soit en formation limitée de sept juges, soit en formation plénière de douze ou dix juges, il n’y a donc, objectivement, pas de risque de blocage. Deuxièmement, avec un seul juge, seul contre tous, il n’y aura pas de réel blocage. En effet, le juge flamingant n’osera jamais faire œuvre de politique dans ses arrêts, car il y a fort à parier que d’autres juges de tendances politiques différentes s’associent contre lui, et que dès lors, ce dernier se fera « écraser » par la majorité. Pas de panique donc, sur une éventuelle politisation extrémiste de la jurisprudence de la Cour, vu que cette mixité politique permettra justement de contrebalancer les éventuels abus du juge nationaliste. Troisièmement comment les autres partis pourraient-ils empêcher cela ? En ne votant pas la présentation ? Cela poserait, à notre sens, de plus grands problèmes. Un recours en annulation devant le Conseil d’État ? Oui, contre l’arrêté de motivation, peut-être, mais sous quels motifs ? Et qui y aurait intérêt ?12 La seule question qui se pose finalement, c’est qui serait le potentiel candidat à la Cour constitutionnelle. Qui sera la nouvelle star ? Siegfried Bracke ? Jan Jambon (et là il n’y a pas de blague)? Geert Bourgeois (là on devra s’inquiéter), Hendrik Vuye (professeur de droit à Namur) ?… et, en fait, pourquoi pas Bart de Wever ? La parole est à vous, chers lecteurs. !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! puis on voit déjà d’ici les auteurs de doctrine criant à la violation du principe de la séparation des pouvoirs! 12!Et ! 6! ! J'ai passé un an dans la peau d'un délégué facultaire de la FSP Victor Huon, dit Indigo, CPS Défendre les étudiants, être leur avocat. Pouvoir se dire que nous avons un rôle déterminant à jouer là-dedans. Tout commence par une campagne, un appel d'auditoire titubant, l'intime conviction d'avoir l'air con. Avoir de grandes idées pour de grands changements avec de grands mouvements. Être celui qui cause, celui qui écoute, celui qui représente. Se comporter comme le divan des maux étudiants, sans rendez-vous, psychanalyse gratuite et réseaux sociaux. Être un nom qui ressort parmi d'autres et ne plus être ce nom en même temps. Personnifier une fonction nécessaire. Scrutin, dépouillement, élection, voix d'avances, adversaires vaincus. Déçus, ceux-là mêmes pour qui nous serons le mégaphone. Organiser des réunions de consultation d'auditoire, espérer l'engouement général et se retrouver avec une dizaine de personnes. Ce sont généralement les mêmes qui ne sont jamais contents, les uns considérant l'université comme un repas prémâché et prédigéré, les autres animés par un esprit révolutionnaire propre à notre âge. J'ai toujours pensé qu'il était possible de créer une dynamique de groupe, d'aller crier en conseil contre l'injustice. La réalité est bien différente. Le délégué étudiant est le rempart de la démocratie ulbiste. Sa présence est nécessaire. ! À chaque palier un niveau de pouvoir, des possibilités nouvelles. Il doit apprendre à reconnaître les situations où le changement est nécessaire, à travers sa propre expérience et celles de ses confrères. Nous formons une même masse dans le Janson. Celle-ci n'a qu'une seule voix. C'est celle du délégué étudiant. Pourtant, on se sent faible, tout en continuant à y croire, on ne retrouve pas nos grandes idées. La politique appliquée en FSP. Déceptions, évolutions, optimisme. Se dire que c'est à nous de transformer la dynamique de groupe. Dresser le bilan de l'année écoulée, comprendre les erreurs de fonctionnement et les mauvais choix. Briguer la réélection en se basant sur nos conclusions. Être honnête, sans pour autant s'embourber dans la mare du défaitisme, sans pour autant s'y noyer. Décembre 2013, prendre une grande bouchée d'air, serrer le micro avec détermination, plonger. Étudiant, l'auditoire a besoin de toi. N'hésite pas un instant, si tu t'en sens capable. Réfléchis, renseignetoi. Sois ce que tu veux être et défends-le. Convaincs et agis. C'est très important. Personne ne peut avoir la prétention de se penser le mieux qualifié, et nul ne peut avoir la conviction d'être incompétent. Présente-toi. 7! ! Implication implicite Victor Nocent, dit Penny Vaillant, Agro C’est avec une plume juteuse et éclairante que j’écris ces quelques lignes. Je tiens tout d’abord à préciser que je n’écris pas au nom de l’Agro qui est mon cercle, ni même au nom de la Bet’su qui est mon journal, mais je profite de ma position pour faire passer mon message. En effet, il est assez récurrent et décevant de rencontrer de plus en plus d’étudiants qui ne se soucient guère du sort de leur université ni même du rôle qu’ils peuvent y jouer dans les décisions et mouvements de celle-ci. Plusieurs faits assez marquants peuvent être cités en exemples, je n’en donnerai que quelques-uns qui pour moi reflètent bien la situation actuelle. Tout d’abord, la nouvelle réforme du CA. De nombreux étudiants n’étaient pas au courant qu’elle allait avoir lieu ni même qu’elle avait eu lieu une fois la décision prise. Faute de « propagation » de l’information, dirons-nous. Oui, mais faute de quête de cette information également. L’université et le BEA (Bureau des Etudiants Administrateurs) envoient régulièrement des lettres aux étudiants… il suffirait donc de les lire ?? Quand on sait que ce même BEA peine à se renouveler faute de candidats qui se présentent, ou du moins qui finissent leur année de mandat, on en vient à se demander si les étudiants ont vraiment envie de savoir et d’agir en conséquence… Pour être plus précis, le BEA est composé de personnes élues et de personnes cooptées. Il faut un peu aller chercher les élus, mais ils sont là, et encore beaucoup arrêtent durant la première année, mais après le vrai combat et de trouver assez de gens à coopter pour toutes les commissions et eux sont durs à trouver13 ! Le danger est de laisser les gens élus seuls en microcosme, discuter seuls les décisions, ne devant rendre de compte à personne. Ce n’est évidemment pas leur faute, c’est juste qu’il n’y a personne, et que du coup les décisions sont prises par une minorité… En effet, les symposiums sont un peu vides (ceux qui doivent rendre compte aux étudiants élus) et les AG du BEA sont également relativement vides ou du moins remplies par les 50 mêmes personnes à chaque fois. L’histoire se répète avec les conseils facultaires et les bureaux estudiantins. Il est devenu mission d’envergure d’atteindre le quorum pour qu’un étudiant puisse être élu ! À quoi cela est-il donc dû ? Une trop bonne vision du corps dirigeant déjà en place ? Ou justement le fait que les actions de ces étudiants administrateurs ne soient pas du tout assez visibles ou ne concernent pas assez directement l’étudiant ? 14 Peut-être que l’étudiant ne se sent pas concerné, on a du mal à le croire quand on sait que ces postes qui peinent à se faire élire sont créés et servent à défendre et protéger les droits de l’étudiant lui-même. En résumé, c’est peut-être une « responsabilité partagée » entre la !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! 13Les!postes!comme!délégué!culture,!en!rapport!avec!les!TD!et!autres!sont!assez!facilement!renouvelés,! mais!il!y!a!des!postes!(comme!bibliothèque)!qui!ne!sont!jamais!occupés…! 14!En!effet!l’image!qu’on!s’en!fait!est!un!peu!barbante!et!une!activité!plus!culturelle!pourrait!faire!du!bien.! ! 8! ! vision que les étudiants ont des bureaux étudiants et l’image que les bureaux renvoient. Quoi qu’il en soit, on se retrouve avec des postes inoccupés et des autorités qui nous reprochent de demander des postes qu’on n’assume pas. Ceci dit, le résultat n’est pas plus glorieux au niveau des cercles. On peut aussi constater une baisse de personnes qui s’investissent dans ceuxci, comparé à la situation d’il y a plusieurs années. Quand on voit qu’un cercle comme le « Librex » ne croule pas sous les demandes de membres, on se pose des questions. De plus, les délégués librex de chaque cercle vont rarement rendre visite et se tenir au courant des travaux et des nouveaux sujets de discussions du cercle du Librex… Alors que ce cercle historique a depuis toujours pour but de promouvoir et de défendre cette valeur essentielle qu’est le Libre-examen. Si personne ne se rend dans ce cercle pour le faire perdurer, cela revient quasi à laisser à l’abandon la valeur qu’il défend… Autre fait marquant : on se retrouve (et je prends ici le cas du Cercle des Sciences, car c’est un cas qui m’est propre) en AG de mi-mandat à voter des nouveaux statuts à 30 personnes et c’était déjà un nombre beaucoup plus élevé que ceux qui avaient effectivement (rappelez-vous de votre fonction de membre) lu ces statuts. Statuts qui redéfinissent totalement l’A.S.B.L. qu’est le cercle, c’est-à-dire que si personne ne vient, une minorité décidera de l’avenir du cercle en prenant des décisions qui auraient pu être toutes autres si une consultation avait été faite. Nous sommes donc face à une AG souveraine qui ne se représente même pas en nombre. Vous avez une voix, faites-la entendre ! J’ai lu dans des anciens carnets du Librex les manifestations estudiantines que lançaient les étudiants dès que quelque chose de contrariant se produisait à l’ULB (prof qui refusait de signer le principe d’adhésion au libre-examen 15 , manifestations devant l’ambassade de Grèce 16 ). Les étudiants avaient même pris d’assaut le château de Beersel pour montrer leur mécontentement. Désormais une minorité d’étudiants se tient bien informée et agit en conséquence. Entre une excellente conférence ou un TD il faut parfois choisir…17 « Nous sommes ce que nous prétendons être, nous devons donc faire attention à ce que nous prétendons être » !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! 15!Ce!refus!est!toutefois!discutable!car!il!remet!en!question!le!principe!même!du!libreQexamen.! 16!Car!une!réunion!félicitant!l’action!des!colonels!Grecs!avait!lieu.! 17!Allez!consulter!l’agenda!du!Librex!pour!vous!renseigner!sur!les!différents!débats.! ! 9! ! Le décret Marcourt qui rentrera en vigueur l’année prochaine est aussi accablant. On m’a encore dit la semaine passée : « - Il est vraiment passé ce décret finalement ? –C’est quoi exactement ce truc de Marcourt ? » Eh bien oui, ce décret est bien passé et il représente un nivellement par le bas pour les cotations universitaires et la perception de la valeur de notre diplôme à l’étranger. Tout cela n’est que mon avis, le débat est ouvert, néanmoins ce décret est un peu passé par le chas de l’aiguille comme on dit... Il y’a également eu une réforme de l’Ecole Polytechnique de Bruxelles (qui a d’ailleurs été élue meilleure école d’ingénieur de la fédération wallonne) pour laquelle le Bureau des Etudiants Polytech a écrit une lettre ouverte en plus d’une belle mobilisation. Allez lire la lettre pour plus d’informations. Bref, je dépeins là un sombre tableau, mais tout n’est pas à rejeter non plus. J’adore cette université et cet article n’a pour but que de conscientiser sans prétention les étudiants afin de la rendre meilleure. Beaucoup de choses sont à revoir, mais rien n’est perdu. Il faut stopper la « traversée d’université » ou « la course au diplôme » et profiter de toute la dimension que nous ouvre l’ULB. Notez aussi qu’un grand nombre des faits que je sors affectent principalement la faculté des sciences. C’est en effet surtout à vous que je m’adresse, car c’est celle dont je fais partie, celle que je vois le plus. C’est aussi elle dont l’ancienneté qui devrait le plus représenter le changement constant, propre à la science, et l’implication estudiantine au vu de son historique. Je finirai sur une autre citation d’auteur inconnu, mais qui me parait de juste goût : « Vous êtes né un original, ne devenez pas une copie » Si tu ne savais pas, maintenant tu sais ! Renseigne-toi et participe à rendre la vie estudiantine meilleure qu’elle ne l’était avant ta participation. ! 10! ! La réforme Marcourt est passée Victor Huon, dit Indigo, CPS Vous l'aurez remarqué, cela fait un moment que tout le monde a un avis sur la question. « Quoi, abaisser la moyenne de réussite à dix sur vingt ? T'es malade toi ? » ou encore « Ouais, mais pense à tous ceux qui ont raté avec une moyenne de 11,86. ». Les uns vous bassinent avec un grand mot qu'est le nivellement par le bas, les autres trouvent cela antidémocratique. On n’a pas consulté les étudiants. Pas de référendum en Belgique, des politiciens élus légitimement, des étudiants avec le droit de vote... Je ne vois pas le problème. Ce que beaucoup oublient, c'est que la moyenne abaissée est un détail dans une réforme qui va chambouler beaucoup de choses. Je ne suis pas là pour ouvrir le débat, je vais simplement vous présenter les différents points de cette réforme et rigoler un peu de nos politiques, qui sont assez rigolos en séance parlementaire . Qu'implique le décret définissant le paysage de l'enseignement supérieur et l'organisation académique des études ? En 2004, Bologne transformait l'espace européen de l'enseignement supérieur. Mais cela ne suffisait pas à J-C Marcourt. Il a donc décidé de réformer tout le bazar. En 2009, JC a démarré une table ronde avec tous les acteurs du milieu ( étudiants, syndicats et directeurs / recteurs ). En ressortit l'idée d'une rationalisation du paysage de l'enseignement francophone. En résumé, ce qu'il va se passer c'est le regroupement des établissements en 5 « pôles géographiques » (Liège / Luxembourg, Namur, Bruxelles, Louvain, Hainaut). Ceux-ci serviront à la coopération entre les établissements et seront composés d'un Conseil d'administration où siégeront 20% d'étudiants et d'une Assemblée générale où chaque université / haute école / institut possède une voix. Ces pôles seront eux-mêmes regroupés en trois zones académiques (LiègeLuxembourg-Namur , Bruxelles-brabant wallon, Hainaut), compétentes en matière d'aide à la réussite. Le tout sera présidé par l'ARES, Académie de recherche et d'enseignement supérieur qui sera le lien entre les pôles et le gouvernement. Des étudiants y siégeront également. Marcourt veut également réformer les études en tant que telles et cela passe par l'abaissement de la moyenne à 10/20 pour acquérir les crédits de l'année. Il veut par cela encourager la réussite. Le débat déchaîne les passions pour l'instant. Par contre, si vous doublez, vous ne repasserez que les cours pour lesquels votre note est inférieure à 10/20. Se pose maintenant la question des points de balance... Pour le reste, toujours trois quadrimestres avec évaluation à la fin, la mise en place de cours d'aide à la réussite pour les BA1 qui visiblement rentreront dans les 60 crédits de l'année. Attention, le montant du minerval, gelé depuis les dernières élections fédérales et le décret Wendy, ! 11! ! combat étudiant, sera fixé par un nouveau décret « minerval ». Pour mettre en place cette réforme, les différents pôles ont reçu chacun 75 000 euros. Mais ont-ils tous les mêmes besoins ? Je n'ai rien compris, c'est très mal expliqué. Où puis-je me renseigner correctement ? La FEF, Fédération des étudiants francophones, a publié un rapport résumant l'avant-projet de loi. Vous pouvez le trouver ici : http://oua.be/1bv0 (l'url est réduite). Pour trouver le texte en tant que tel, il est téléchargeable à l'adresse suivante : http://url.exen.fr/88500/ (en bas de la page, url de nouveau réduit). Et finalement, pour rigoler devant le débat en séance parlementaire, voici le compte-rendu provisoire : http://oua.be/1bv2 . C'est assez marrant à lire. Nos élus se lancent dans un concours de métaphores et d'étalement de leur culture. La politique est une pièce de théâtre. Petit florilège des belles punchlines des intervenants • Mme Caroline Persoons (FDF) : « À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ! Or, les embûches ont été nombreuses sur le chemin qui nous a menés au vote du présent décret. Il a été jalonné d'épisodes médiatisés – je songe à Arès, dieu de la guerre, fils de Zeus et de Héra. » • Mme Christine Defraigne ( MR) , en parlant de l'ARES : « A l'expression usine à gaz, je préfère celle de plénum suprême. "» • M. Jean-Claude Marcourt : « De nombreuses formules ont été évoquées pour ce décret. Pour ma part, je dirais : « Heureux qui comme Ulysse a fait un long voyage. » ». • M. Léon Walry (PS) : « L'optimisme désigne un état d'esprit qui perçoit le monde et l'univers de manière positive. Le fondement de l'optimisme remonte à Socrate. Platon l'a professé, puis Aristote, au cinquième siècle avant notre ère. Attila n'intervient qu'au cinquième siècle de notre ère, et vous n'ignorez pas qu'il était roi des Huns. » Sinon, 75 membres ont pris part au vote, 53 ont dit oui, 22 se sont abstenus, majorité des deux tiers, le texte est passé. ! 12! ! La Gauche Vs La Droite, ça tient toujours ? Hamza Belakbir, Librex La polarisation Gauche-Droite a commencé à être utilisée dans le discours politique à partir de 178918, cela naquit du regroupement des députés selon leurs sensibilités sur les différentes questions préoccupantes de l’époque. Depuis lors, l’évaluation des opinions politiques selon le clivage gauche-droite s'est généralisée, en France et dans de nombreux pays. Cependant, depuis quelques années, on s’interroge sur la pertinence de ce clivage. Si certains aspects de la division droite-gauche paraissent s'estomper, il faut noter que la vie politique connait une importante transformation de ce clivage relativement plus marquée que son éventuelle disparition totale. On assiste à un déclin du prototype classique du clivage, les partis politiques forment des facteurs d'entretien des divisions et des forces d'intégration tout en permettant l'institutionnalisation des oppositions. Si, dans des pays comme les U.S.A, ce sont des partis politiques qui servent de marqueurs idéologiques dans la sphère des représentations des citoyens, en France, la polarisation et l'identification partisane s’esquissent en second plan par rapport à l'opposition gauche-droite. Les contraintes du scrutin majoritaire génèrent cette simplification du mirage des forces politiques. Les rapports de voisinage entre partis de gauche ou de droite s’avèrent plus conflictuels que ceux entre gauche et droite dans leur ensemble. On observe aussi l’existence de deux types d’électeurs. D’abord, le rationnel, celui dont l’orientation du vote et de l’engagement est très sensible à la conjoncture politique. Ensuite, le convaincu, celui dont l’orientation du vote et de l’engagement est structurée par l’appartenance sociale et parfois religieuse. Aujourd’hui, la nature de ce clivage se ressent sur des sujets divers, c’est-àdire des questions sociétales comme la délinquance, l’immigration ou le socle des valeurs communes, mais qui s’effondre lorsqu’il s’agit de questions économiques. Par exemple, en France, on a assisté pendant la campagne présidentielle 2012 à une cristallisation du discours politique de l’UMP sur la question de l’identité nationale. Cela s’est manifesté par l’emploi d’un discours violent pour traiter de la question de la délinquance et d’un ton à tendance frontiste pour aborder la question de l’immigration dans le pays. Aujourd’hui, on voit que l’opportunisme électoral de l’UMP, qui est toujours réticent face aux mutations des valeurs, pousse le parti jusqu’à récupérer politiquement les !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! 18!1789!:!la!Révolution!française!!!Identité!nationale!:!http://tempsreel.nouvelobs.com/contreQdebatQsurQlQ identiteQnationale/20091222.OBS1485/debatQsurQlQidentiteQnationaleQbilanQdQetape.html!!! ! ! 13! ! revendications des manifestants anti-mariage pour tous. On voit ainsi que le PS, à l’origine de la loi d’ouverture du mariage aux homosexuels, s’avère plus libéral que l’UMP en matière culturelle, alors que ces deux demeurent sur la même longueur d’onde en ce qui concerne la politique économique et l’Europe On remarque très bien que le nouveau clivage se dessine surtout entre les mondialistes et les antimondialistes au profit du clivage traditionnel. Cette transposition de l’échiquier politique se traduit aussi chez les intellectuels. Par exemple, dans la ligne souverainiste, pour ce qui est des théoriciens du courant conservateur, cela va d’Eric Zemmour19 jusqu’à Régis Debray 20 , tous les deux farouchement opposés au libéralisme culturel ; par ailleurs, au sujet du libéralisme économique et de l’Europe les intellectuels de la Gauche antilibérale illustrée par Etienne Balibar 21 ou Alain Badiou 22 s’y opposent tout en se déclarant favorables au libéralisme culturel. Un autre clivage peut être analysé, il s’agit de celui qui distingue candidats de la « passion » candidats de la « raison », et qui est employé par les élites médiatiques et politiques pour scinder l’espace politique en deux sphères : celle des raisonnables, c’est-à-dire les partis traditionnels qui s’alternent au pouvoir (dans le paysage politique français : l’UMP et le PS), et celle des passionnés, à savoir les partis menaçant l’oligarchie politique « mainstream » qui sont désignés comme les extrêmes (en France le Front de Gauche et le Front National). Pour conclure, les problèmes qui, autrefois, divisaient l'opinion française ont disparu ou se sont évaporés. La République laïque, contestée par quelques monarchistes nostalgiques et d’autres anarchistes, est désormais moralement, socialement et collectivement approuvée. N’oublions pas que l’instrumentalisation de l’élément religieux n'est pas tout à fait éteinte, mais elle n'est plus que l'ombre de ce qu'elle était depuis la fin du XIXe siècle jusqu’à la loi de 1905 23 , lorsqu'elle occupait une place centrale dans les campagnes électorales. Ce jusqu’à l’ère Sarkozy 2007-2012, où ce dernier surfa sur la vague de l’islam comme étant un des segments essentiels de sa campagne. En matière économique, traditionnellement, Gauche et Droite n'ont pas exactement les mêmes positions, mais l'époque paraît lointaine où le !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! 19!Eric!Zemmour!:!un!écrivain!et!journaliste!politique!français.!Il!a!été!journaliste!au! service!politique!du!Figaro!jusqu'en!2009,!il!tient!depuis!une!chronique!au!Figaro!Magazine.!Il!est! aussi!chroniqueur!et!polémiste!de!droite!conservatrice.! 20!Regis!Debray!:!un!écrivain,!haut!fonctionnaire!et!universitaire!français,!promoteur!de!la!médiologie,!se! situe!dans!la!lignée!républicaine!souverainiste.! 21!Etienne!Balibar!:!un!philosophe!français.!Professeur!émérite!de!l'Université!Paris!Ouest!Nanterre!La! Défense.! 22!Alain!Badiou!est!un!philosophe,!romancier!et!dramaturge!français.!ll!est!également!connu!politiquement! pour!son!engagement!maoïste,!sa!défense!du!communisme!et!des!travailleurs!étrangers!en!situation! irrégulière.! 23!Loi!1905!:!La!loi!de!séparation!des!Églises!et!de!l'État!est!une!loi!adoptée!le!9!décembre!1905!à! l'initiative!du!député!républicainQsocialiste!Aristide!Briand,!qui!prend!parti!en!faveur!d’une!laïcité!sans! excès.! ! ! 14! ! projet socialiste consistait en l’abolition du capitalisme et de le remplacer par le Socialisme et où la Droite dénonçait le péril collectiviste. Finalement, on observe que la période actuelle se marque surtout par le déclin de l'aptitude à l'identification à l'un ou l'autre des deux pôles traditionnels de la vie politique. Maintenant, il faut analyser de près ce déclin et voir s’il se révélera irréversible, ou si une nouvelle conjoncture politique et une nouvelle synthèse idéologique vont revitaliser le clivage Gauche-Droite. ! 15! ! Communiqué du Librex sur le changement de gouvernance Compte tenu des polémiques récentes autour de la réforme universitaire de la gouvernance, le Cercle du Libre Examen ne pouvait pas demeurer muet éternellement. Il est des enjeux et des évènements qui marquent toute une génération, laissant une empreinte durable dans sa mémoire et perdurant audelà dans les structures de la société : la réforme de l'Université qui suivit les grandes manifestations estudiantines de mai 1968 est de ceux-là. De ce fait, la récente réforme de la gouvernance visant à modifier radicalement les acquis de l'époque est sans nul doute la plus grande que notre Alma Mater ait entreprise depuis lors. Cependant, nous avons pu constater plusieurs manquements déplorables venus entacher cette ambitieuse révision. Loin de nous l'idée de juger de son contenu positif ou négatif. En revanche, nous pensons que les moyens sont tout aussi importants que les fins, et nous n'acceptons pas la manière dont elle fut dirigée. Nous mettons effectivement en doute la volonté des autorités de communiquer et de stimuler le débat sur la question. Pour une pareille entreprise, colossale dans la forme comme dans le fond, les étudiants auraient pu espérer une campagne tout aussi massive d'information, cherchant à susciter la participation active des étudiants : tel ne fut pas le cas à notre avis. Nous ne nions pas les démarches entreprises : de fait, des courriels ont été envoyés et des consultations organisées. Néanmoins, plusieurs faits nous motivent à penser que ces moyens n'étaient pas à la hauteur de la tâche. En effet, ces consultations n'en étaient pas de véritables, et s'apparentaient plus à des séances d'information à sens unique qu'à des réunions permettant l'échange et le débat. Qui plus est, nous déplorons le fait qu'elles aient toutes eu lieu en pleine période de blocus (les 15, 21, 28 et 29 mai 2013, faisant suite à la publication du rapport de la phase II fin avril 2013), d'examens ou aux premiers jours de la rentrée (5 consultations en septembre 2013), moments à l'évidence peu propices à la disponibilité et à la sensibilisation des étudiants. Il nous est difficile de croire que les vétérans du Conseil d'Administration ignoraient ceci. Quant à la communication proprement dite, le déploiement exemplaire visant à promouvoir le prix Nobel de M.Englert illustre de manière éloquente la capacité des autorités à médiatiser un enjeu, lorsqu'elles le désirent réellement. À ces défauts s'ajoute une action des plus déplorables : contre toute attente et à l'encontre des traditions de notre université, nous avons assisté à l'irruption des forces de l'ordre, venues pour évacuer une manifestation pacifique. Qu'on ! 16! ! soit d'accord ou non avec les revendications de ces étudiants ou leur manière d'agir, il est non seulement inacceptable pour le Cercle du Libre Examen que les autorités aient organisé le C.A. à l'extérieur de l'université de manière à échapper aux oppositions, mais il nous est de surcroît inadmissible qu'elles aient cautionné, par passivité, cette action policière à maints égards violente et inutile. En outre, en ne consultant pas sa base électorale – ce qui aurait dû lui sembler naturel au vu de l'importance de cet enjeu – ainsi qu'en refusant de voter lors d'une Assemblée Générale qu'il avait pourtant lui-même convoquée, il nous apparaît clair que la précédente équipe du B.E.A. a failli à sa mission démocratique. Celle-ci, nous tenons à le rappeler, ne se limite pas à la représentation, mais implique aussi un devoir d'informer et de consulter sa base. Cette implication de la base électorale – faut-il rappeler – est rendue d’autant moins aisée que la mobilisation politique des étudiants (tant du point de vue des questions citoyennes que des enjeux internes à l’ULB) ont tendance à s’affaiblir, notamment en raison d’une conscience trop peu aiguisée, mais aussi par suite d’une transmission trop restreinte et inefficace des informations aux étudiants par le BEA. Toutefois, nous tenons à profiter de ce communiqué pour rappeler l'importance que doit revêtir la représentation étudiante, et dès lors à féliciter la nouvelle équipe du B.E.A. pour son élection. Nous ne doutons pas qu'elle tentera de faire de son mieux durant son mandat, et nous espérons qu'elle retiendra les leçons des erreurs passées afin de servir au mieux leurs mandataires. Enfin, aux vues des dissensions provoquées par cette réforme, il nous semble que la mise en place d’un référendum aurait pu constituer une belle sortie par le haut. Nous connaissons les craintes entourant l'utilisation du référendum, mais nous les estimons non fondées. Une telle méthode, outre son caractère pleinement démocratique, aurait pu concourir à faire réémerger la conscience politique des étudiants en politisant la question. Nous avons en effet bien plus foi en la capacité des étudiants à ne pas succomber à la démagogie et à faire preuve d'un libre-examen fécond, quand l'opportunité et le cadre leurs sont donnés. Quelle meilleure preuve de l'attachement de notre Alma Mater à l'idéal démocratique et à son principe ? En conséquence, et malgré le fait que le vote soit passé, le Librex estime nécessaire d'organiser une conférence-débat, et ce pour deux raisons. Tout d'abord, la légitimité passant par l'information, ce débat permettrait enfin d'informer précisément la communauté universitaire de la teneur de cette réforme. Ensuite, nous estimons que ce débat permettrait aux différents points de vue de s'exprimer dans un cadre ouvert et respectueux : ceci amènerait non seulement à pacifier les tensions qui persistent sur le Campus, mais aussi à ! 17! ! faciliter la prise de position aux membres de la communauté universitaire, qui pourraient alors décider en leur âme et conscience d’adhérer ou non à cette réforme. Certes, nous n'ignorons pas que plusieurs ont été organisées par le passé. Foin de mauvaise foi : ils ont eu lieu et nous nous en félicitons. Pour autant, ceux-ci, en raison de leur cadre informel et restreint, n'ont pas eu l'impact nécessaire pour une réforme d'une telle ampleur. Dès lors, il est d'autant plus nécessaire que cette confrontation prenne place dans les meilleures conditions et soit dûment publicisée. En conclusion, le Cercle du Libre Examen, militant actif en 1968 et partisan de toujours du dialogue, fait une proposition à l'ensemble de la communauté universitaire : Que ceux qui le souhaitent nous répondent afin que nous puissions, ensemble, mettre sur pied une conférence-débat de qualité, en présence d'acteurs représentatifs des différents points de vue. Et à tous les acteurs universitaires nous posons cette simple question : qui a peur de la remise en question ? Pour l’ULB et pour le Libre Examen, Le comité 2013-2014 du Librex ! 18! ! Retour sur le concept de gouvernance Galaad, Librex Le mot de gouvernance revient dans toutes les bouches en cette fin d'année. Certes, à l'ULB, nous en avons déjà entendu parler en long et en large avec la réforme de la gouvernance de l'université, cependant, et plus globalement, ce terme est usité par une multitude diverse et éclectique de personnes, des politiciens aux journalistes en passant par les universitaires. Ainsi, Jacques Chirac pouvait en appeler à une « gouvernance mondiale » dans le cadre d'une ONU de l'Environnement, Alain Juppé se féliciter d'assister à l'émergence de mécanismes de gouvernance mondiale, et l'on a même entendu parler, lors du changement de pape, de « discussions internes » sur la « gouvernance » du Vatican ! Mais qu'est-ce que la gouvernance ? Que peut-on mettre derrière ce terme employé à toutes les sauces, par des gens de gauche comme de droite ? Le concept de gouvernance est aujourd'hui agité sans cesse comme un mot fourre-tout pouvant désigner tour à tour bonne gestion des affaires courantes, type de gouvernement ou l'action même des gouvernants. Un détour par l'histoire s'impose donc pour comprendre l'origine de ce concept, et ainsi en appréhender un peu mieux la teneur. Histoire Le terme de gouvernance remonte à loin en arrière. La première occurrence semble dater du XIIIe siècle, où ce terme désignait en ancien français un synonyme de « gouvernement ». Durant le XIVe siècle il prit plusieurs significations différentes : en France, il pouvait par exemple à la fois désigner le fait de bien se tenir, certains territoires du nord de la France dotés d'un statut administratif particulier ou la charge de la gouvernante domestique ; tandis qu'en Angleterre il était furtivement employé comme équivalent de « gouvernement ». Disparu temporairement du vocabulaire, il faudra attendre le XXe siècle pour qu'il revienne sur le devant de la scène, en commençant dans les années 30 par les travaux de Ronald H. Coase, prix Nobel d'économie en 1991 et l'un des fondateurs du courant dit néo-institutionnaliste. Pour rappel, il s'agit d'une école de pensée sociale qui interprète les relations sociales et politiques, mais aussi l'histoire et les relations internes de l'entreprise, dans une vision purement économiste, à l'aide de critères comme le rendement et l'efficacité. C'est à ce moment-là que le terme gouvernance commence à être théorisé : il s'agit alors d'une méthode de gestion non hiérarchique des entreprises associant davantage les salariés. Petit à petit cependant, l'on voit le terme s'appliquer aussi à la façon dont les individus et les institutions gèrent leurs affaires communes. ! 19! ! En même temps, l'on observe dans les années 60 de plus en plus de travaux (Karl Deutsch, Robert Dahl ou David Easton) réfléchissant à la manière de gouverner nos sociétés démocratiques et convergeant vers une forme de culte du consensus. Une bonne démocratie doit être une démocratie pacifiée, limitant les conflits politiques et cherchant le compromis entre des partis considérés comme des agents rationnels et intéressés. Dans les années 70, les rapports de la trilatérale concluent à la nécessité de changer de façon de gouverner les démocraties, devenues ingouvernables à cause des citoyens voulant participer à la démocratie. C'est alors qu'intervient le tournant Thatcher. Le terme sert tout d'abord à décrire et réguler le fonctionnement des instances et des structures d'entreprises (notamment chez l'économiste Olivier Williamson), mais surtout il sert à désigner dans le monde des affaires une gestion intègre et rigoureuse d'entités privées. On parle à ce moment de « corporate governance », soit des méthodes de saine gestion des fonds que les investisseurs confient aux entreprises, tout cela masquant le fait que les entreprises à la fois cherchent à s'autonomiser et à accroître la surveillance, bien souvent électronique, de leurs employés pour les rendre plus efficaces et productifs. Durant cette période, la gouvernance est à l'entreprise privée ce que la politique est à la société. Cependant, il n'y a qu'un pas entre cela et son inversion, pas rapidement franchis par le gouvernement thatchérien : c'est lui en effet qui va révolutionner la conception de l'État. Son rôle se transforme et l'on cherche soudainement à le gérer à la manière d'une entreprise. La gouvernance devient le cache-sexe de la réforme néolibérale de l'État, l'on parle par exemple en Angleterre de « gouvernance municipale » et en France de « nouveau management public », pour parler en fait de privatisation des entités politiques locales, chargées de suppléer au désinvestissement de l'État en ayant de plus en plus recours au privé et aux associations. Toujours dans une logique de rentabilité. Dans les années 90 enfin, revirement : après l'échec patent des politiques néolibérales, la gouvernance se veut positive. Il ne s'agit plus de parler de gouvernance, mais de « bonne gouvernance », et celle-ci est employée à toutes les sauces par les organisations internationales, principalement la Banque Mondiale et le FMI qui désormais assujettissent leurs aides au Tiers- Monde à l'adoption de principes de « bonne gouvernance ». En apparence, ceux-ci se veulent neutres et nécessaires, mais dans les faits il s'agit d'appliquer les politiques macro-économiques néolibérales consistant à privatiser les services publics, déréguler le marché du travail, réduire l'État-providence, etc. Pendant ce temps, tout converge vers la généralisation de l'emploi de ce terme : faiseurs d'opinion cherchant consciemment à l'imposer au débat public, généralisation de l'anglais managérial, dirigeants le récupérant, etc. ! 20! ! Avec la mondialisation, l'on voit enfin émerger la société civile comme acteur des relations internationales. L'État-nation devient suspect, car vu comme égoïste, centralisateur, limité par des frontières et trop rigide. La société civile sera progressivement substituée à lui, car celle-ci, aux yeux de ses thuriféraires, ne connaît pas de frontières, implique une diversité d'agents mélangeant multinationales, associations et ONGs, et marche au compromis entre acteurs privés. La politique est par conséquent dévalorisée, ainsi que la sphère publique avec elle, et parallèlement à cet effacement se propage une idéologie court-termiste où rentabilité rime avec immédiateté. Qu'est-ce que la gouvernance ? En conclusion, qu'est-ce que la gouvernance ? Nous pensons que l'on peut résumer ce concept à trois critères principaux : 1) le contrat plutôt que la loi 2) le consensus à tout prix et 3) la fluidité des rapports sociopolitiques. La gouvernance favorise le contrat plutôt que la loi, car ce premier est plus adapté au marché. L'usage du contrat doit toujours être favorisé à celui d'une loi, vue comme trop limitative et pas assez flexible. C'est d'ailleurs pour cela que les pays anglo-saxons, adeptes de la common law, s'y sont plus vite conformés. À cela s'ajoute la prolifération des codes de conduite, produits des acteurs privés. La sphère publique, l'autorité publique sont délégitimées : il faut réguler la société le moins possible, avoir recours au privé le plus possible et au final se conformer aux règles du privé, comme si l'État était un acteur comme un autre – d'où d'ailleurs les récurrentes divagations sur leur faillite, ignorant ainsi qu'un État ne peut pas faire faillite, la faillite étant un concept de droit privé (en revanche, il peut très bien faire défaut de paiement et ne pas rembourser ses dettes, comme ont pu le faire l'Argentine ou l'Islande plus récemment). En second lieu, le consensus est vu comme un idéal à atteindre, l'alpha et l'oméga de la démocratie. Or, le consensus consiste à mettre d'accord tout le monde en évitant le conflit, le débat et la décision prise au vote. En somme, il dépolitise les enjeux. La conséquence est simple : non seulement cela vient à rendre invisibles les rapports de force qui se trament derrière chaque décision prise au consensus, mais en plus cela tend à résumer tout problème politique à un problème technique nécessitant une solution technique. Le peuple ou ses représentants ont le tort de chercher à sanctionner un vote, à faire s'affronter des camps, voire à aller jusqu'à avoir une idéologie, là où les techniciens, prétendument neutres et apolitiques, iraient droit au but sans se préoccuper d'enjeux électoraux ou d'idéaux politiques. Comme le note Thierry Brugin : « Dans la gouvernance, on observe une "normalisation technique envahissante" qui tente d'évacuer la dimension politique sous le discours de la neutralité, en se cachant derrière le langage de la gouvernance des entreprises. La gouvernance conduit à remplacer les normes juridiques (décidées par les ! 21! ! pouvoirs publics représentant le peuple) par des normes techniques (créées par des intérêts privés) ». (« La gouvernance par la société civile : une privatisation de la démocratie ? ») L'émergence de gouvernements de « techniciens » atteste de cette montée en puissance des technocrates, quand bien même la réalité nous prouve sans cesse que ceux-ci, adeptes échevelés des méthodes économiques d'austérité et de politiques de la demande, sont loin de faire preuve d'une illusoire neutralité. Enfin, et pour terminer, le pouvoir devient fluide. Il ne s'agit plus du mode de gouvernement qui partirait d'un centre et qui irait imposer ses sanctions autour, mais bien d'un nouveau type de pouvoir, ce que Foucault appelait la « gouvernementalité », et qui fonctionne dans une logique typiquement postmoderne de « fluidité ». Là où sous la modernité le pouvoir était central, impliquait une autorité explicite et distincte, il prend une tout autre forme sous la postmodernité : morcelée, décentralisée, partout et nulle part. La gouvernance indique bien cela : l'idée qu'il ne faut plus de lieu de décision central, mais une myriade de décideurs, enchevêtrés les uns dans les autres. Le problème devient évident : l'on vit dans un flou total, les agents participent tous du pouvoir, mais sans vraiment avoir d'emprise dessus, et ceux qui le subissent ne savent vers qui se diriger, tant pour l'observer que pour le contester. Le pouvoir est liquide comme dirait le sociologue Zygmunt Bauman, on ne peut le prendre dans nos mains, il échappe à notre contrôle et n'a pas de forme constante. Un tel basculement implique une conséquence majeure, à notre avis, à savoir une impression de ne plus avoir de maîtrise de son destin, de ne plus savoir « qui tient les rênes » et surtout, chose dangereuse, de ne plus savoir qui est responsable de quoi – et donc à qui les gouvernés doivent éventuellement s'adresser ou s'opposer. L'organisation de l'Union Européenne en est la preuve manifeste : celle-ci, n'ayant aucune capacité de sanctionner par la force les textes juridiques qu'elle émet – et fort influencée par l'idéologie libérale managériale – a décidé d'opter pour le système de « Mécanisme Ouvert de Coordination » (MOC), issu du soft law (droit mou) et du monde de l'entreprise. Celui-ci, en conclusion, est un exemple éloquent de gouvernance, puisqu'il n'édicte aucune mesure contraignante – on retrouve là l'idéal de consensus et de flexibilité – et fonctionne à l'aide d'outils tels que les guides de bonnes conduites ou le benchmarking (en bon français : étalonnage). Ne nous étonnons donc pas que cette organisation, comme tant d'autres structures internationales, favorise l'environnement néolibéral de la mondialisation et de sa gouvernance globale : elle en a besoin pour survivre. Texte réalisé à l'aide notamment de ces deux lectures indispensables : Robert Joumard, « Le concept de gouvernance », Rapport pour l'INRETS, et Alain Deneault, Gouvernance : le management totalitaire, éditions LUX. ! 22! ! Sauvez la Plaine ! Louis Van Geertruyden, Agro La Plaine ?? Quelle Plaine ? Pour les plus paumés d’entre vous, voici un briefing : la Plaine est un des trois campus de l’ULB de Bruxelles, situé à Ixelles. On y trouve l’UAE, des forums, une cantine, la VUB, l’Ecole Européenne III et… la Jefke. Mais encore ? Maintenant qu’on sait tous de quoi je parle, voici les faits : 2006 L’ULB vend trois terrains à bâtir de la Plaine à deux entreprises de construction (Immobel, ELDW), car elle manque cruellement d’€ pour arrondir les fins du mois (un peu comme certains de ses étudiants), et que les subventions de l’État ne suffisent plus. 2010 L’ULB et la VUB veulent plus de bâtiments universitaires (projet de déménager la Faculté Polytechnique), des parkings, des centres de sports, des logements pour les étudiants… sans compter l’Ecole Européenne III qui veut aussi construire et la Commission Européenne qui désire s’installer à Delta. Parmi les bâtiments, on veut construire des appartements de haut standing pour les députés (absurde quand on sait le manque de logements des étudiants…), raser les arbres pour faire un parking, mais planter des arbres là où est l’actuel parking et, chose la plus absurde, inaugurer un home… à 10m de la Jefke. Les projets sont repoussés 2012. Les deux entreprises font part d’un projet : Universalis Park en trois étapes. On oublie le home, on sauve deux-trois arbres, mais le projet est toujours aussi absurde. On sait maintenant aussi que le CHIREC compte construire un hôpital à Delta (les travaux sont déjà en cours). Sur les 3 autorisations dont les entreprises ont besoin, il n’en manque plus qu’une ! ! 23! ! Absurdités L’idée même de ces constructions est en opposition avec la situation universitaire de l’endroit Le trafic est déjà impressionnant à cause de l’arrivée de l’autoroute à Delta. Avec un hôpital qui va arriver, des étudiants de plus en plus motorisés et le développement des immeubles sur le Boulevard, on roule droit à la catastrophe (quoiqu’en dise la SNCB qui promet toujours de nous transporter en RER avant la fin du siècle). Il n’y aucune prise en considération des répercussions combinées sur le quartier avec les autres projets déjà en cours. La biodiversité se développe depuis 30 ans librement à la Plaine ! C’est le plus grand espace vert d’Ixelles (environ 10 hectares), et on y trouve un grand nombre d’espèces végétales et animales (fleurs, arbres, mousses, lichens, oiseaux et mammifères, dont le lapin et le renard) qui se sont doucement habituées aux conditions locales et dont certaines sont menacées. Construire des bâtiments, c’est détruire leur habitat. La Plaine représente un véritable poumon vert pour Ixelles. Delta est un des endroits les plus pollués de Bruxelles à cause de l’autoroute, mais grâce aux arbres, la qualité de l’air qu’on y respire reste acceptable. Ces végétaux nous rendent d’autres services comme le tamponnage de la température et l’empêchement de ruissellement et d’érosion, ce qui nous évite inondations, usure de la voie publique… Le fun tout simplement : les habitants du quartier viennent faire leur jogging, promener leur chien, se balader… Les étudiants font des barbecues en été, des batailles de neige en hiver, ramassent des plantes pour un herbier, teuffent au TD toute l’année (bientôt les soirées finiront à 23h pour cause de tapage nocturne). Le paysage est par ailleurs un aspect attrayant de l’ULB pour les chercheurs internationaux qui viennent à Bruxelles. Que faire ?? "Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu" Bertolt Brecht Signer dès à présent la pétition : https://9238.lapetition.be/ Se tenir informé de la situation : http://laplaine.jimdo.com/ ! 24! ! Enfin les résultats : une St V à caractère scientifique Louis Ver Micel, Diplômé en Sciences du Suave, orientation Betterave Suave En tant que bioingénieur de l’ULB, j’ai décidé de porter aujourd’hui un œil critique sur cette Saint-V dont on ignore énormément. Explications. Après avoir étudié le phénomène incompris par les scientifiques depuis des siècles, le professeur Pierre-Henri Téaux d’Aures, biochimiobièriste à l’Université de Verkhoïansk (Sibérie orientale, ville qui détient le record du monde de température, hors Antarctique : -67,8°C le 5/02/1892) nous donne ses résultats sur son étude seinveragique qu’il a mené ses 13 dernières années dans son laboratoire, et directement sur le terrain (M. Téaux d’Aures s’est en effet rendu à Bruxelles pour étudier le phénomène de plus près en 1998, 1999, 2002, 2005 et 2010). Un phénomène qui a lieu tous les 20 novembre Le 324e jour de l’année (ou 325e pour une année bissextile), on peut observer un rassemblement d’étudiants au-dessus d’une zone basaltique de 86,3mètres d’altitude (couramment nommée « Sablon » par la population locale), 128 minutes après midi solaire. Ils sont en Figure 2: La penne moyenne 77,4% à être vêtus de sorte de blouses, et de coiffes à visière plus ou moins allongée, de différentes teintes. L’analyse spectrophotométrique du tissu de la blouse révèle qu’elle contient une grande quantité de nutriments (gluten, farine de turgidus tergis), de la levure, du 3,7-bis-(dimethylamino)phenazathionium (bleu de méthylène) et de l’albumen d’embryon de Gallinacea pouletta. Un couvre-chef (Figure 1) a également pu être analysé au microscope électronique à balayage et les résultats concordent à suggérer que cette « penne » contiendrait une symbiose de multitudes d’espèces fongiques, d’algues et de protobiontes. Ce même genre de biotope a été observé depuis 1912 par de nombreux biologistes (dont Rosalin Franklin, Paul Héger et Marilyn Monson) près d’une plaine de la commune d’Ixelles, dans un écosystème très particulier historiquement appelé GeaisPheuque (prononcé « Jefke »). On y a retrouvé un nombre considérable de fossiles de levures, de téléphones portables et de polymères plasticoïdes avec l’effigie d’un taureau (selon le professeur Julie Perr, de l’Université de Aarschot, il pourrait s’agir de vestiges d’une civilisation parallèle aux Égyptiens qui honoraient le Dieu Apis, mais l’historienne M. Figure 1 : La Elmer de l’ULB nous dirige plutôt vers une secte horoscopiste maille née entre le 21 avril et le 20 mai), ainsi que des poils et des élémentaire de la plumes fortement accolés, d’ADN proche de celui d’un humain. "Caratine" ! 25! ! Selon la géologue spécialiste en la matière, M. Julemont, ce phénomène sainvéseux serait dû à la sédimentation progressive de dépôt de gobelets durant des années, tous les soirs de semaine, avec des couches plus importantes en automne (période qu’elle nomme rougeaille, ou verdaille), et au début de l’été (après la deuxième pleine lune qui suit l’équinoxe de printemps, une période communément dite blaucusse). La morphologie interne poussée de certains cristaux retrouvés dans les alentours indique des molécules telles que la 3,4-divodkamine, la trans-tequilalmétidinone, et des métaux tels que la caratine (Figure 2) et le oxyphosphato-redbullène. Un po(i)nt de non-retour Après le rassemblement, les jeunes-gens entament une migration lente et présentant peu d’organisation structurelle vers une bourse (élément de l’appareil génital masculin d’un grand nombre d’organismes à symétrie bilatérale, dont on a d’ailleurs pu observer une quantité significative de représentations phalliques sur des chars articulés). Le pH mesuré alors est relativement physiologique. Au fur et à mesure de l’avancement spatiotemporel du cortège, la digestion thermodynamique de l’étudiant est de plus en plus exothermique, d’un facteur exponentiel approximatif de 7 π par décilitre de boisson ingurgitée. On peut admettre comme vérifié le principe suivant : Soit, un étudiant, tel que l’université de laquelle il vient est libre et à Bruxelles (pour toute université francophone ou néerlandophone), Soit un pont de longueur L, de largeur l et de hauteur h, situé à une distance d connue du Sablon, Le temps parcouru entre ce pont et le point x où se trouve le scrotum (la bourse, pour ceux qui suivent) varie entre 4 et 21heures, et si l’étudiant e arrive au point x sachant que L/l est égal au rapport de h/2d quand la limite du contenu de sa choppe tend vers l’infini, c’est qu’il n’est pas sobre. On peut alors approximer l’équation de position de la démarche de l’étudiant, entre le pont et x par une série de Taylor du second ordre, tel que si les coefficients de Fourier sont compris dans R, il ne marche pas droit. Les ponto-chimistes ont pu analyser le titrage d’une foule en délire d’étudiants de concentration approximativement connue par un cortège de chars remplis de fûts de molécules à fonction éthanol multiples, et ils ont démontré que le point d’équivalence correspond à la position du pont au temps t/18 (qui est aussi la position du pont au temps t+47, c’est pourquoi sa position est périodique), où ils atteignent un point de non-rebroussement à partir duquel le potentiel énergétique mémoriel se dégrade irrévocablement. Ainsi, aucun étudiant n’a pu témoigner des phénomènes de trous noirs qui relèvent d’un caractère astrophysicomécanique, mais nous avons l’espoir que les recherches de M. Englert puissent lever le voile sur cette folklorique cantique une fois pour toutes. ! 26! ! Un assemblage gigantesque de cambiums Mais les résultats ne s’arrêtent pas là ! Le lendemain de cet évènement extraordinaire pour tous les sociobiofolklologistes, les botanistes ont fait l’examen d’un phénomène végétal des plus inexpliqués : si on soumet librement la ville entière à une pluie de rayons X, d’UV, de mon-ulb, et aux rayons γ radioactifs de photons, on observe un grand taux de mortalité (mais la science vaincra les ténèbres alors oublions temporairement le principe de cet examen-libre), et un taux de lignine et de subérine très élevé, dû à l’activité florissante des Figure 3 : Structure du bois cambiums présents dans les organes céphaloïdes des étudiants ! Phénomène que ces spécialistes de plantes qualifient de « gueule de bois », en raison de la production de matériau importante qu’elle engendre (Figure 3). Une volonté de connaissance empirique Après cette avalanche de données et de statistiques, je suis à jamais redevable au professeur Téaux d’Aures et déjà, je frétillais d’impatience d’entreprendre mes propres recherches. En vue de sans doute en faire peut-être le sujet de mon hypo-thèse, sait-on jamais, je me suis lancé bénévolement dans cette désorganisation pour vivre l’expérience dans l’œil du cyclone ! J’étais donc sur le terrain d’observation, fondu dans le décor (thème de l’année : Philippe pour tous ! Waar is Laurent ?), mais habillé fluotemment pour ne rien rater du spectacle. Je vous invite à me contacter cordialement pour m’exposer votre point de vue ou me faire part d’un témoignage pour m’aider dans mes recherches ! Heureusement qu’il n’a pas plu des cordes, j’en avais déjà une en main (Figure 4), au char de l’AGROOOOO !! Figure 4 : Les 4 étapes du poste "corde" à la Saint-V On y a fait pousser le Hashishea Cannabissus et le Coquelicota Pavoti, n’hésitez pas à jeter un œil ou deux (trois ça va être plus ambitieux comme défi) au cercle! Au plaisir ! 27! ! St V, chars, décors, et de moins en moins d’alcool ? Alexis Farmakidis, dit Gropak, CPS Etats-Unis. Pays rassemblant des gens de tous horizons, de tous âges, de tous milieux. Pays controversé ou la politique, le social, la religion et l’économie génèrent toutes sortes de situations assez singulières. Prenons le permis de conduire qui peut être délivré dès l’âge de 16 printemps au contraire du breuvage éthylique qui ne peut se consommer, même présent en infîmes dosages dans la boisson, qu’au vénérable âge de 21 ans. Connaissez-vous la budweiser ? Peut-être en avez-vous entendu parler mais en tout cas, tous ou presque l’avez imprimé dans votre subconscient. Cette marque de bières qui est l’une des plus vendues sur le sol américain est à l’origine de nombreux spots publicitaires connus dont l’un deux vous évoquera forcément quelque chose : le non moins fameux « Wazaaaaaaaaa ? ». Le pourcentage d’alcool de la « bud » est d’environ 2-3% comme la plupart des bières américaines les plus consommées sur le territoire des yankees ! Une dernière chose encore : peut-être avez-vous vu, lu ou entendu parlé du film « Projet X » dans lequel des adolescents organisent une fête chez eux qui dérape et prend une dimension aux conséquences désastreuses. Ce film reflète, certes en grossissant les traits, une dimension de la société américaine qui est présente dans de nombreux films et séries : la fête à tout prix, le bingedrinking (boire le plus vite), la consommation d’alcool et le côté répressif de l’illégalité de l’acte ! Pourquoi vous parler de cette patrie, mère du fast-food et de l’ultraconsommation quand dans mon titre j’annonce la couleur sur un problème noir-jaunerouge ? Il s’agit tout simplement de faire une comparaison : Il est clair ici que dans la société américaine, toutes proportions gardées, les mesures répressives légales et la censure sociale ainsi que le plus faible pourcentage d’alcool dans la bière en général ne changent pas le résultat final des soirées à fortes consommations bibitives et au contraire laissent place à plus de dérives qui deviennent difficilement contrôlables et donc potentiellement plus dangereuses du fait de la nature cachée et explicitement « limitless ». Les moyens pour contourner ce genre d’interdictions sont légions et cela tourne au ridicule lorsque une véritable répression est mise en place ! 28! ! (pensons aux festivals ou les groupes d’amis se lancent des bouteilles d’alcools par-dessus les grilles des campings qui séparent le site des concerts après avoir été fouillés). Pour en revenir à la St-V, on pense facilement à une personne, cherchant à atteindre un certain état, qui n’en aurait cure de la diminution du pourcentage alcoolisé et que finalement peu importe qu’il en affone 22 ou 87 il tient à ne plus savoir compter autant avant d’arriver au pont. Ou bien que cette-même personne aura l’immense vivacité d’emporter avec lui son propre breuvage bien plus fort cette-fois que ses 10 bières réunies. Des suppositions comme celles-ci il en existe encore et elles se confirment à chaque évènement ou les participants attendent de celui-ci qu’il les place dans un contexte bibitif. Il faut tout de même rappeler que l’ACE n’a qu’un rôle de « médiateur » dans toute cette histoire et qu’elle n’est à la source d’aucunes de ces décisions que je considère comme « injustes ». Elle ne peut que nous communiquer différentes mesures. Cependant j’aimerais remettre l’église au milieu du village en rappelant que le principe de base de l’ACE est de faire une communication « vers le haut » : comprenez des différents cercles VERS les autorités. Ensuite les différentes réponses des dites autorités sont communiqués aux dits cercles par le biais de l’ACE. Le gros problème cette année fut, je pense, un gros cafouillage communicatif. Des décisions ont été prises, voir imposées, SANS la consultation des divers cercles et n’étaient qu’arrangements entre l’ACE et les autorités. La première partie de ce texte n’était qu’un des arguments que l’on aurait voulu exposer à la fameuse mesure des 30% allégées, mais cette mesure fut adoptée bien avant que le débat n’ait eu lieu, prenant de court les cercles. La plus grosse crainte, qui risque de se confirmer, serait de voir cette mesure s’étendre à la 100% allégée. Je tiens cependant à nuancer mes propos : condamner l’ACE serait faire manque de discernement. A nouveau, elle n’est pas à la source de tout cela et il n’est pas dans son but de vouloir se mettre les cercles à dos. Les arguments sont logiques et sensés (sécurité, abus, …) mais les amalgames sont parfois vite faits. Il s’est même entendu dans les couloirs qu’il s’agirait d’acte de bonne volonté pour faire bonne figure au politique changeant…. Mon plus grand reproche serait donc un manque de communication. Tout simplement. PS : Le fait de publier ceci dans l’Hérésie est déjà pas mal en soi. ! 29! ! Réponse de l’ACE Maxime Godfroid, dit Tektonik, VP ACE Cher Gropak, cher Lecteur de notre si belle Hérésie, Si je me permets de prendre le temps de répondre en ces temps assez compliqués, c'est qu'il est nécessaire, comme tu le mentionnes, de remettre l'église au milieu du village. Je pense, mais ça n'engage que moi, que tu n'es pas allé chercher des réponses plus loin que par toi-même. En essayant de faire des recherches plus approfondies, peut-être certaines réponses auront déjà pu remplir le blanc de tes questionnements. Et de plus, conclure avec un « des bruits de couloir », franchement, ça fait très peu libre-exaministe ( ;) ). Autant, et je le conçois très bien, les différentes mesures adoptées à la SaintVerhaegen en ont surpris plus d'un, et n'ont pas été bien reçues. La première chose que je voudrais signaler à ce propos est que l'ACE avait dit non. Les raisons de ce refus de notre part étaient doubles : Tout d'abord, tout simplement, par manque de temps. La Saint-V demandant un engagement sans fin de septembre à novembre, il nous était peu concevable d'ajouter encore un poids, qui plus est brouillon, au planning déjà chargé. Ensuite, tout simplement parce que cette décision n'était prise que par eux-mêmes, sans consultation (et pour abonder dans ton sens, nous regrettons que ça n'ait pas été le cas). Les Autorités de l'ULB ont donc décidé de porter à bras-le-corps, eux-mêmes, ce « projet » de bière allégée, pour marquer le coup, pour envoyer un message « fort » à l'extérieur. Que si le folklore pouvait perdurer dans notre Université, c'est parce qu'au lieu de laisser le bingedrinking s'infiltrer petit à petit, autant les cercles que les Autorités pensent à mieux encadrer, je te rappelle que certaines actis se déroulent à la NA. Le temps et les différents agendas ont fait qu'ils n'ont pu en parler que très tard. Considérant notre position, il était clair que nous n'allions pas engager les discussions plus tôt, sans contraindre notre avis. À l'approche du jour J (J-10), message, communication, et au final, consensus adopté par l'ensemble des cercles pour le cortège. Je dis bien, CONSENSUS adoptés par l'ENSEMBLE des CERCLES (participant à la Saint-V, on s'entend). Dire que c'était un arrangement entre l'ACE et les Autorités est une ineptie sans nom. La mesure n'était aucunement adoptée « entre nous ». À partir de là, il ne restait plus qu'à mettre en place le système, ce que nous avons donc tenté de faire. Effectivement, si la mesure est adoptée, nous ! 30! ! devons être en accord cette fois avec les cercles, car c'est également notre rôle. Nous ne sommes pas autonomes, et ne fonctionnons qu'avec l'accord de ces cercles. Et ce sera encore le cas pour les années à venir. Second point que je voudrais soulever est la qualité des différentes mesures, ce qu'elles apportent, et comment devons-nous penser à vivre la SaintVerhaegen. Il est évident que changer les mentalités et un mode de fonctionnement est plus difficile que de continuer à foncer dans le mur. Je peux t'assurer, avec une valeur statistique proche de la centaine de pour cent, qu'avoir en face de toi les services de Police, de la Croix-Rouge, des différents transports en commun, de la Sécurité, de la Ville de Bruxelles, et tous les acteurs au premier plan de l'organisation de notre si cher événement, qui t'assurent de concert que si la Saint-V peut encore continuer les autres années (a contrario d'autres événements), et à mon humble avis, pour bien longtemps, c'est que les différentes mesures ont permis de rendre un événement très dangereux bien plus sécurisé. N'oublions pas que la ville de Bruxelles, la Police et les services de secours ont des méthodes adoptées pour l'ensemble des événements se déroulant sur son territoire, et il est nécessaire de rappeler que la Saint-V, bien qu'un événement estudiantin très particulier ne déroge pas à la règle. Et puis au final, n'est-ce pas cela que l'on veut ? Est-ce qu'on préfère 10 comas éthyliques à 3 ou 4 ? Est-ce qu'on préfère une vingtaine d'évacuations en ambulance pour des cas à risques plutôt que la moitié ? Est-ce qu'avant tout on ne préfère pas s'amuser sans pour autant se « mettre sur la gueule » ? Les différents bilans sont sans appel. Les Autorités (pour reprendre un point un peu plus haut) ne se sont pas trompées. Nous avons eu une couverture médiatique importante, un coup de projecteur sur notre folklore, et si les médias sont rassasiés, s'ils voient qu'au final, notre folklore n'est pas si destructif, c'est banco. Et au final, après tout ça, au-delà de ces mesures particulières, il faut se demander : qu’est-ce que la Saint-Verhaegen ? Pourquoi sommes-nous tous là, le 20 novembre, autour de chars décorés, une chope à la main, et scandant l'esprit de Verhaegen en plein centre-ville ? Personnellement, être ivre mort ne me semble pas être une réponse correcte. On ne peut pas répondre ça. La Saint-V n'est pas un événement éthylique, mais plutôt bibitif et festif. Les célébrations de l'après-midi sont là pour nous rappeler notre esprit ironique (auto-)dérisoire, et porter un regard critique sur un thème de l'actualité chaque année. C'est ça qui a fait, fait, et fera encore, l'esprit de notre Alma Mater. Repenser sa Saint-V, c'est le meilleur moyen de faire vivre encore nos valeurs si chères. Troisième point et dernier point, si la communication te semblait fallacieuse, ou même absente, je ne peux que t'inviter à toujours plus te renseigner auprès de ton président, ton bureau, ou même venir directement au local ACE si tu constates que des manquements ont eu lieu, ou tout simplement nous faire part de tes remarques. Nous sommes bien évidemment ouverts au dialogue, et savons aussi nous remettre en question. Au plaisir de partager une bière (allégée ou non) en ta compagnie. ! 31! ! Règles de survie en bibliothèque Sarah et Louise, CDS (avec l’aimable participation de Louis, Caroline et du chien en peluche) Parce qu’il sera bientôt temps pour la plupart d’entre nous de rejoindre cette beauté au teint pâle, grande et imposante, pourtant si accueillante, j’ai nommé la Bibliothèque. Où nous allons être nombreux à passer le plus clair de notre temps pendant ce divin blocus AMEN ! Parce qu’il y a une série de phénomènes redondants et typiques qui se passent en ce lieu atypique qu’on a trouvé drôôôle de répertorier, puis qu’elle méritait bien un petit article cette bonne vieille bibli…bref, notre team a enquêté ! • Quand tu étudies en psycho tu as le choix entre étudier à Poudlard ou dans les greniers du monde de Narnia. • Tu fais ta pause à 16h pile, tous les jours, alors que tu sais que tout le monde fait pareil, que les ascenseurs seront bondés, que la file au KafKaf sera longue de 15m. Mais tu le fais quand même parce que tu es en manque de contacts sociaux. • Quand tu entends le gars à côté de toi se rendre compte avec stupéfaction qu’il existe un groupe Ba1 Solvay et qu’il n’est pas dedans, tu te dis qu’il y a des cas plus désespérés que le tien ! • Tu continues à te sentir visé(e) sur Spotted quand on parle de « ton » étage de la bibli même si le Spot commençait par « A la rousse de Droit… » • La seule chose qui te permet de garder un minimum la notion du temps c’est le fait indéniable que le samedi tu devras tenir sans ton café de chez KafKaf. • Tu as l’impression de connaître tout le monde en te baladant sur l’unif, alors que non, tu viens juste de croiser le mec qui était assis juste en face de toi pendant tout le blocus et à qui tu n’as jamais adressé la parole à part pour lui demander de fermer la fenêtre. • Plus le temps avance, moins il y a de gens à la bibli, plus tu arrives tard, plus tu culpabilises. • Un jour tu te rebelles, tu décides de contrer la monotonie et tu changes d’étage ! LÀ tu te sens une âme d’aventurier. • Tu te découvres soudainement de nouvelles passions pour l’étude du Russe, les droits des homosexuels ou l’encyclopédie du communisme. • Tu râles quand il pleut parce que ça veut dire que tu feras tes pauses dans le froid, puis quand il fait beau tu râles parce que ça te donne envie d’être dehors. En fait tu te plains tout le temps. • Parce que les boules Quies fluo c’était le détail fashion décalé qu’il te manquait pour parfaire ton look ! ! 32! ! • Tu regardes le couple en face de toi qui « étudie » en se déshabillant limite l’un l’autre avec un mélange de dégout et de jalousie. Puis tu te rappelles que, vu ta tête, il est en fait préférable que ton mec/ta meuf bosse chez lui/elle et pas à côté de toi. • Et quand ce même couple commence à se disputer peu discrètement ça te renforce dans tes convictions et ça te donne envie d’investir dans un flingue ; parce que, sérieux, quitte à subir un épisode des feux de l’amour en direct, t’aurais mieux fait de rester chez toi. • Tu rentres chez toi, t’as pas du tout avancé dans ton planning, mais, par contre, tu as une magnifique photo d’un montage en fluo à poster sur le groupe facebook « : Bazar de fluos » (dont tu es très fier !). • Tu te réveilles après une micro et assez inconfortable sieste et oh joie ! tu remarques que tu as allègrement bavé sur tes cours. • Tous les matins dans le tram tu te demandes pourquoi tu t’infliges ce bête trajet, avant de te remémorer toutes les raisons pour lesquelles tu n’arrives pas à bosser chez toi. • Et tu te consoles en te disant qu’au moins tu gardes un minimum de vie sociale. Parce que chez toi à part ton élevage de fourmis tu ne côtoies pas grand monde ! • Après une dure journée de labeur, tu te regardes dans le miroir et tu te demandes comment il y a des gonzesses qui réussissent encore à se faire spotter en blocus, parce que toi t’es tellement ravagé(e) que même ta mère te reconnait à peine. • Quand le gars en face te demande de garder son ordinateur en vue puis que l’heure de ta pause arrive sans qu’il soit revenu ; alors tu délègues le zieutage à quelqu’un d’autre et ainsi de suite jusqu’à créer, au final, une chaine de gardage d’ordi c’est totalement incroyable ! • C’est quand ton frère encore en secondaire te demande ce que tu as prévu de faire ce soir, que tu réalises qu’on est vendredi et que les gens normaux vont festoyer, alors que, toi, tu n’as que ton lit en tête ! • Les gens débordent d’originalité pour te demander de fermer la porte sans grincer, à tel point que tu commences à avoir peur de faire grincer la porte des toilettes. • Le moment horrible où tu réalises que tu as passé plus de la moitié de ta journée dans ce lieu maléfique ! ! 33! ! Comment deviner l’option de tes camarades de bibli ? Facile : la série d’hipsters à ta gauche sont tous en Histoire ou en Philo, celui qui te demande de la colle est en Archi ; les pipelettes qui « chuchotent » pour tout le séminaire dans le fond étudient le Droit à Saint-Louis ; quant au mec avec comme fond d’écran -sur son mac, of course- le dicton suivant : « Studying without motivation is like a bird without wings » c’est du made in Solvay, sans hésitation ! (Au passage, moi, une photo de mes dernières vacances en fond d’écran ça suffit à me motiver) Mais aussi parce que la bibli est un lieu de rencontre comme les autres. Et qu’après tout, autant rentabiliser notre temps, voici une liste non exhaustive des phrases d’approche pratiques pour draguer tout en étudiant ! Les pick-up lines ⁃ « C’est de la chimie que t’étudies ? » ⁃ « Le bleu de tes cernes est assorti à la couleur de tes yeux <3 » ⁃ « Salut ! je t’ai pris un café macchiato distribué gratuitement sur l’avenue Paul Héger, on le déguste ensemble ? » ⁃ « Nous avons pris ta gomme en otage, si tu veux la récupérer, appelle ce numéro » ⁃ « Tu peux garder mon pc 5 min ? » * * « Tu peux garder mon pc 5 min … », toutes les significations : -je dois faire caca - mon dealeur m’attend -t’as de beaux yeux tu sais -j’ai besoin d’un Nalu MAINTENANT -je reviens dans 1h -tu peux garder mon pc ? Et puis, si tu es un nouvel arrivant dans ces lieux obscurs et que tu ne sais pas trop comment te comporter, voici la série de choses à ne SURTOUT, je dis bien SURTOUT, pas faire ! Au risque de se faire détester par toute une génération d’étudiants… ! 34! ! DON’T Ne pas désactiver le son des touches de ton gsm Venir en chaussures à talons Chiquer bruyamment Zapper la douche Faire marcher l’horloge parlante de ton gsm Se prendre les pieds dans les câbles d’ordi Effectuer des mouvements frénétiques et réguliers avec diverses parties de ton corps te faisant ressembler à une espèce de pantin possédé ! Prendre l’ascenseur pour aller au 4e Venir sans mouchoir quand tu sais que tu as un rhume Sinon respirer est autorisé ! (quoique) Enfin, si après toutes ces heures passées en bibli je ne réussis toujours pas, je vous annonce ma reconversion. La Bibliothèque des Sciences Humaines est un lieu plein de ressources et de potentiel (décidément ces Solvaysiens ont déteint sur moi) Si je me faisais payer pour ça, je serais RiCHE ! ⁃ Ordi-sitting ⁃ Madame pipi ⁃ Location des toilettes handicapés aux couples (ou + si affinités) ⁃ Délation ⁃ Remplissage des bouteilles d’eau Et puis bientôt, qui sait, GRANDE soirée organisée à la BSH, on remplirait les lavabos de glaçons et de champagne, il y aurait de la musique différente à chaque étage, on mettrait des beaux gosses torses nus comme Stewards devant les ascenseurs et les salles de séminaires seraient des coins VIP … le rêve ! On fait ça quand ? Comment ça vous pouvez déjà plus la voir en peinture cette BSH? pffff pas drôle ! ! 35! ! How to Blow the Cuss Louis Van Geertruyden, Agro Te souviens-tu des mois qui ont passé depuis septembre ? Oui, ces mois fous, où la deuxième sess était enfin finie, l’été pas vraiment encore, et l’année pas tout à fait entamée. Innocents et heureux que nous étions de ce temps, à flâner entre les stands de la Jane, à aller au match de foot au Janson, à faire des tournées moustache ou pirate, à chercher des amis pendant des heures à la Nocturne, à pédaler pour son cercle aux 6h Cuistax (en vain, puisque l’Agro gagne toujours), à nous déguiser pour Halloween, à bénir la semaine tampon, car elle permettait de chiller encore plus, à défiler dans les rues à la Saint-V, baptisé ou non, sous cette neige infernale(l’Agro ne cesse de gagner…), et à manger des mandarines à la Saint-Nicolas… De fait, l’étape suivante est, vous savez bien où je veux en venir… le TD Noël ! Yeaah faisons péter les barbes blanches et les bonnets rouges pour l’occasion, cette fois-ci, la fin du monde ne nous guette pas (cf. 21/12/2012). En revanche, celui qui nous épie avec un sourire mauvais se lèche déjà les babines, car il se nourrit de stress et de désespoir et il est déjà à nos portes : l’abominable blocus des neiges. Bon, maintenant que j’ai écrit ce mot tabou (blocus, blocus, blocus, blocuuuus), ayons la franchise d’en parler. Je tiens particulièrement à toucher les BA1 qui viennent d’arriver tout frais des secondaires ou d’une année sabbatique, et que l’idée froisse déjà. Premièrement, regardez autour de vous : il y a des gens qui ont réussi leur BA1, la chose est donc possible. Deuxièmement, l’ULB se veut « libre », et cela implique de donner une chance à tout le monde de suivre des études qui l’intéresse, avec la possibilité de pouvoir réussir. Je ne connais que ma faculté, mais je pense que des guidances et des séminaires sont organisés pour vous aider tout au long de l’année, et puis il y a le cercle qui est là avec plein de vieux qui sont passés par là, et qui organise (en principe) un recueil d’examens. ! 36! ! Alors maintenant que vous êtes lancés, un grand tournant est à prendre, et selon moi c’est la force de votre volonté qui vous permettra d’aller plus loin. La session de janvier n’est pas déterminante pour la réussite de l’année, on évitera donc de se mettre une pression incroyable et de vivre de stress et de café. Elle reste selon moi importante dans la mesure où elle permet de s’autoévaluer, par rapport à sa méthode de travail. La réussir est un excellent début, autant au niveau de la moyenne qu’au niveau psychologique. Ainsi je conseille de ne pas la négliger en se disant qu’on donnera tout en juin, comme dit le proverbe, « Si la guindaille t’as pris au neuvième mois de l’année, la guindaille te reprend dès les lueurs de février ! » (Recueil de Proverbes, 1998, Éditions hérétiques) Ce que je veux dire, c’est que remettre le travail à plus tard est une solution bien trop tentante, mais plus tard = jamais, en pratique. Ce qui est fait est fait, et c’est tant mieux parce que c’est très soulageant ! L’objectif ici est de ne pas perdre de vue l’ambition qu’on ressentait en s’inscrivant à l’Université, c’est prestigieux non ? Pouvoir suivre des cours comme ça, c’est une chance incroyable qu’on a ici en Belgique, rien qu’en France c’est déjà beaucoup moins accessible. Bref, pour une question de fierté personnelle pour certains, par défi pour d’autres ou peut-être même juste par goût de la connaissance, il est admirable de se lancer dans des études. Ça fait plaisir non ? Alors, ne perdons pas espoir, le plus dur c’est souvent juste de se lancer, après il suffit de garder le rythme En ce qui concerne des conseils précis sur comment étudier, le mieux est d’en parler avec vos aînés, et de mêler leur expérience à la vôtre pour vous faire votre propre opinion et l’appliquer. Chaque examen de chaque fac est différent, donc à aborder différemment, mais le principe est le même : tester votre connaissance et votre compréhension de la matière. De fait, certains profs suivent la tendance vicieuse de demander le petit détail de connard d’enculé de sa mèreeeee la guenon qui nous ennuie, mais à nous d’éviter le piège. ! 37! ! Dans le cadre de la semaine tampon, la rédaction de la Bet’Su (ndla : journal du cercle Agro) a interviewé au mois de novembre le jeune homme qui est sorti de BA1 bioingénieur avec comme mention : la plus grande distinction. Si l’étudiant a répondu à des questions drôles sur sa vie amoureuse et festive, la discussion a évidemment tourné sur les études et voici quelques lignes qui pourraient vous intéresser. Bon blocus et bonne année à tous ! B’S : Comment expliques-tu ta réussite ? AB : Avant tout c’est clair que j’ai été assez sérieux niveau travail. Je n’ai pas vraiment laissé de cours en retrait, j’allais à la plupart des cours et je bossais bien chez moi quand il le fallait. B’S : As-tu toujours été un étudiant acharné dont le travail mérite salaire, ou c’est l’unif qui t’a révélé une âme (au riz) de réussite ? AB : Absolument pas ! J’ai toujours travaillé le moins que je pouvais en secondaire, mais d’un coup l’ULB a réveillé la conscience professionnelle qui sommeillait en moi ! Il faut dire qu’on m’avait tellement répété que la stratégie du « travailler un minimum, la veille au soir ou le matin même avant l’exam » ne marchait pas à l’unif que je n’ai pas osé essayer de démontrer le contraire. B’S : Si tu devais donner un conseil aux BA1, et à tous nos lecteurs qui doutent de leur réussite ? AB : De manière générale, je pense que le plus important c’est de ne pas laisser le travail s’accumuler, ne pas prendre de retard. Essayer de suivre et comprendre au fur et à mesure que le cours avance (sans pour autant passer des heures chaque jour à relire les cours de la veille). Et puis aussi, savoir gérer son temps d’étude et l’efficacité du temps qu’on passe à étudier, c’est-àdire s’y mettre quand on s’y met au lieu de s’asseoir devant ses cours pour se donner bonne conscience, mais sans être vraiment concentré (ce qui n’est pas toujours facile c’est vrai !). Et puis ne pas se laisser abattre, je pense, surtout pour les BA1. Personnellement je ne crois pas énormément à « l’intelligence », je pense qu’on est tous capables de réussir, à condition de bien s’y prendre et d’être motivés ! ! 38! ! Maus : l’homme sous le masque de la souris (Maus, Art Spiegelman, 1978-1991) Adlynn Fischer, CROM Maus, c’est un classique de la bande dessinée américaine underground des années 80, un roman graphique en trois cents pages qui traite du massacre des juifs durant la Seconde Guerre mondiale, à travers une métaphore animale où les juifs sont représentés par des souris, et les nazis par des chats. Voilà, si vous avez continué à lire après cette subtile entrée en la matière, vous pouvez probablement vous considérer comme une des rares personnes voulant encore entendre un discours moralisateur sur « la discrimination c’est mal », ou un intello voulant enrichir sa culture underground pour mieux épater lors de discussions sur ces œuvres qui ont battit dans l’ombre (ou pas) notre culture actuelle. Ou alors, je l’espère, vous avez lu la BD en question et êtes frappé de cette analyse aberrante. Car non, Maus n’est pas ce classique rebutant, déprimant, traitant de la Shoah comme tant d’autres avant lui ; ce n’est pas cette œuvre difficile d’accès qu’on repose après dix pages en poussant un soupir, et en se sentant coupable de ne pas la finir « parce que ce serait bien pour ma culture générale, et ce serait mon devoir moral ». C’est bien plus que ça. Certes, il faut franchir le pas. Comme tous les classiques, j’imagine. On se crée une barrière infranchissable, on se dit que si c’est un classique, ça doit être chiant, et c’est pour ça qu’on peut se vanter après-coup de l’avoir lu. Personnellement, j’avais vaguement écrit un petit paragraphe sur cette BD dans un travail théorique, où j’avais résumé, en gros, que l’auteur dirigeait une revue de bande dessinée alternative, RAW, de 1980 à 1991, et que son livre avait reçu le prix Pullitzer en 1992 (« une première pour une bande dessinée »), et puis basta. Et je m’étais dit que je la lirais, ce serait bien, mais « on verra ». Puis, le pas franchi, je me suis rendu compte que la BD était bien plus particulière, riche et touchante que toutes ces considérations externes ne le laissaient penser. ! 39! ! Ce qui permet de franchir le pas, dès les premières cases, c’est la narration. Assez étonnamment, cela faisait personnellement longtemps que je n’avais pas éprouvé un tel « plaisir de lecture », comme disent certains. Les cases s’enchaînent, le récit se construit et on se retrouve emporté. On lit facilement les quelques 160 pages du premier tome sans le refermer, puis le second de même. Le dessin, assez simple, peu propre, mais jamais brouillon, ne fait pas obstacle et rajoute même une patte appréciable. La mise en page est quant à elle assez linéaire (eh, on est loin du manga), bien que l’auteur fasse quelques fois quelques trouvailles intéressantes. Mais, malgré cette linéarité, on ne se retrouve pas à s’ennuyer à lire de gros pavés de texte inutiles ni à décrypter une image parasitée par des précisions superflues ; le texte s’accorde parfaitement aux images et nous livre cette narration superbement efficace. Reste que Maus traite d’un sujet très difficile : la Shoah. L’antisémitisme, les difficiles années de guerre, le besoin incessant de se cacher, la délation, la déportation, le massacre dans les camps de concentration tels qu’Auschwitz, la perte de proches, la maladie, la mort. Sujet d’autant plus difficile qu’il a été traité des milliers de fois, de manière judicieuse ou non. Mais ici, Maus se détache de la masse. En effet, l’auteur reconnaît bien qu’il n’est rien pour traiter de tout cela : il n’a jamais rien vécu de ce qu’il en raconte et, comme le lecteur, ne peut que s’en faire une image tronquée par son imagination. Dès lors, il se contente de nous raconter une histoire humaine, celle de son père, de sa vie, des joies et des tristesses qu’il a vécues, du milieu des années 30 à la fin de la guerre, puis de sa vie au-delà. Et c’est là le choix le plus judicieux qu’on puisse faire : ne se sent-on pas bien plus concerné par le sort d’un seul individu, réel et humain, que par celui d’une collectivité dont on ne peut que vaguement discerner les contours ? Plutôt qu’un discours général, froid et sans vie, l’auteur choisit un récit biographique plein de chaleur et vibrant, qui ne peut, dans tous les cas, laisser indifférent. C’est là que la question se pose : si le lecteur peut être touché à un tel point, comment l’auteur ne peut-il avoir été lui-même, sinon détruit par son œuvre, changé à jamais, comme si la force du récit irradiait d’elle-même sans qu’on ait pu le prévoir ? On peut d’ailleurs dire que l’implication de l’auteur dans son récit constitue un bel exemple d’honnêteté intellectuelle et artistique. Tout le livre est construit en deux temporalités : l’histoire du père, datant de la guerre, puis de 1978 à 1982, moment où l’auteur a rassemblé les témoignages de son père. On y découvre la relation particulière de Vladek (le père) et Artie (surnom d’Art Spiegelman). L’auteur montre cette relation avec beaucoup de sobriété et de réalisme, montre les séquelles de la guerre, le côté insupportable du paternel, le fils qui ne peut ou ne veut pas s’en occuper autant que ce dernier le souhaiterait. On ressent encore plus l’implication quand l’auteur parle du suicide de sa mère et inclut même la bande dessinée, noire, crue, qu’il dessina ! 40! ! à l’époque sur ce sujet. Enfin, le fait que Maus lui prit treize ans de sa vie (1978 – 1991), qu’entre-temps il assista au décès de son père, auquel il rend un ultime hommage, tout cela fait de cette bande dessinée un récit personnel dans laquelle on ne peut qu’admirer cette implication de l’auteur. Puis, finalement, comment se positionner, quand on publie une telle œuvre ? Comment porter le poids d’un tel succès, rencontré déjà à la moitié de la publication ? Un succès battit sur la mort de milliers de gens ? Comment prétendre parler de ce massacre qu’on n’a jamais vécu, comment assumer ce masque de souris ? On voit que l’auteur se pose lui-même toutes ces questions, infantilisé par toute la pression des journalistes. Mais finalement, Art Spiegelman ne prétend pas faire passer un quelconque message ni accabler qui que ce soit de quelque culpabilité que ce soit. Il raconte juste l’histoire de son père, qui a vu et vécu le massacre des juifs, durant la Seconde Guerre mondiale, y a survécu, a aimé sa mère, et lui a livré le récit de sa vie, en toute humilité. ! 41! ! 1984 François Félix, CROM « War is peace. Freedom is slavery. Ignorance is strength. » Ces mots ne prendront de sens qu’une fois que vous aurez lu la suite. S’ils vous paraissent absurdes, ils résument assez bien le roman dont ils sont tirés, ce roman qui me tient tant à cœur, et qui a bouleversé les pensées. Mais avant de vous donner les clés de l’énigme, de vous expliquer ce que signifient ces mots, pour faire monter le suspens et garder votre attention, je vais tenter de résumer l’histoire de 1984. Le tout en essayant de ne pas vous raconter la fin, parce que je suis de ceux qui considèrent que spoiler un bon bouquin est passable de mort. Au moins. Le héros, c’est Winston Smith. Un homme qui se révolte, un grain de sable dans la terrible machine du monde prophétique de Georges Orwell. C’est en nous faisant suivre le quotidien de Winston, un petit prolétaire, qu’Orwell nous peint cet univers totalitaire, cette dystopie délibérément inspirée des systèmes dictatoriaux et marquée par la Seconde Guerre, dont le monde sort à peine lors de la parution de ce chef d’œuvre. Peu à peu, cet employé au quotidien ennuyeux va se rebeller, et l’on découvre un personnage attachant, sans grandes intentions révolutionnaires, mais qui va tenter d’aménager un endroit à l’abri du monde, et de pouvoir vivre une histoire d’amour avec la belle Julia. Le fait de mettre en personnage principal un homme qui lutte contre l’absolutisme est assez significatif, car Orwell a lui-même combattu lors de la guerre d’Espagne dans les rangs révolutionnaires, et a rejoint le POUM (pas ! 42! ! l'onomatopée rigolote , mais le Partido Obrero de Unificación Marxista). Point de vue politique, il n’y a qu’un seul parti dans le pays de Winston, et celui-ci a tous les droits. Big Brother en est le maître suprême, un homme que personne n’a jamais vu, mais qui doit être adoré de tous. Dans les rues, c’est la guerre et la misère. Les humains (si des êtres soumis à ce point sont encore dignes de porter ce nom) sont divisés en classes dont on ne peut sortir, et sont constamment sous surveillance. Des essaims de caméras envahissent les villes, et des portraits représentant le dictateur sont affichés partout. De là vient le célèbre « Big Brother is watching you. » Fuir et aimer, tels seront les seuls objectifs de Winston, jusqu’à ce qu’il meure à la fin du roman et qu’il découvre que Big Brother était en fait son père. Non, je déconne. C’était juste pour éveiller la colère dans votre petit esprit et m’imaginer votre voix murmurer en un souffle : « Il a spoilé, le salaud », mais non, je ne suis pas aussi cruel. Le livre est donc composé de trois parties : dans un premier temps, on découvre l’univers de 1984. Ensuite, on assiste à la fuite du couple, façon Roméo et Juliette des temps modernes. Il s’agit d’un passage beaucoup plus optimiste et Orwell nous sert quelques scènes joyeuses qui aèrent un peu l’ensemble. La troisième partie clôture le tout, est assez sombre, et très axée sur la psychologie des personnages. Elle est pour moi la plus intéressante. Cromme le fabuleux journal qu’est l’Escume est imprimé par et pour des romanistes, il me semble aussi intéressant de parler du Newspeak, un langage inventé par le parti de l’Angsoc qui vise à réduire la pensée du peuple. Homme de lettres, Orwell a accordé beaucoup d’importance à l’impact que la langue peut avoir sur les mentalités, ainsi qu’au rôle qu’elle peut jouer lors de la mise en place d’un système dictatorial. Le terme a été traduit par « Novlangue » en français, mais je trouve ce mot aussi moche que ma gueule un lendemain de TD, et tout le monde conviendra que la version anglaise est bien plus classe. En plus, si vous avez la chance d’être bilingue, ça vous donne une occasion de faire le malin en sortant un accent d’Oxford. Le Newspeak donc, utilise plusieurs procédés pour rendre le peuple encore plus stupide qu’il ne l’est déjà : la suppression de mots inutiles tels qu’amour ou liberté ; la simplification de la grammaire poussée à l’extrême ; et la construction de nouveaux mots renforçant l’idéologie du parti, la plupart du temps en unissant des mots déjà existants, afin de créer un rapprochement entre différents termes. Par exemple, le mot « crimesex », qui fait rentrer dans le crâne des gens que le sexe est un crime. L’objectif donc est de faire perdre leur sens à certains mots, et d’éradiquer ainsi les concepts auxquels ils renvoient. On trouve le même genre de manipulation dans les slogans du parti unique qui ouvrent cet article. En martelant sans cesse l’idée que la guerre est la paix, que la liberté est l’esclavage, et que l’ignorance est une force, on fait perdre le sens de toutes ces notions, on laisse des signifiants sans vraiment de signifiés, et les mots ne deviennent plus que syllabes. Assez parlé de ces choses dont on nous parle vingts heures par semaine, à nous autres romanistes, et venons-en à une des grandes raisons qui m’ont poussé à choisir de parler de ce livre et pas d’un autre : c’est-à-dire la postérité de celui-ci, qui est énorme. ! 43! ! Car s’il a participé à forger dans la conscience commune une idée de monde totalitaire que nous nous devons d’éviter, il a aussi engendré une série incroyable d’œuvres, qu’elles soient littéraires, musicales, ou cinématographiques. Mis à part les différents films éponymes, 1984 a notamment influencé des films tels que Brazil ou Orange mécanique. Du point de vue musical, Radiohead rend hommage à 1984 avec leur Karma police ou avec le superbe 2+2=5; Pink Floyd écrit Animals (inspiré de « La ferme des animaux », l’autre grand succès de Georges Orwell), et je ne peux pas m’empêcher de penser que l’univers de The Wall est étroitement lié à celui de 1984. Bowie a également voulu consacrer un concept album construit autour de ce roman, mais la famille d’Orwell ne lui a pas cédé les droits. Ne pas céder les droits d’Orwell à Bowie, ou comment priver l’humanité d’un chef d’œuvre... (Au cas où, si jamais je claque et que David Bowie décide de me rendre un hommage posthume, je ne suis pas contre, filez-lui tous les droits qu’il veut) Enfin, je ne vous cache pas ma surprise, ni mes petits yeux écarquillés, ni ma bouche bée façon passage chez le dentiste, quand, en écoutant un des meilleurs morceaux de Rage against the machine, un de ces morceaux que je connaissais par cœur sans pour autant avoir conscience des paroles, j’ai reconnu ce fameux passage hurlé par Zack de la Rocha : « Who controls the past controls the future. Who controls the present controls the past. » Mais, mais, mais, voilà donc ce que j’ai chanté toute mon adolescence, en un franglais nananaïfié que j’étais le seul à comprendre ! Cette phrase pleine de sens, qui devrait, je trouve, être inscrite sur le dos de tous les syllabus d’histoire. Parce qu’en plus, ce livre a une force qui dépasse le plaisir purement littéraire. Certes, ce roman est un chefd’œuvre d’écriture, mais le message qu’il véhicule est plus puissant encore. Ce livre est une mise en garde qui n’a été que trop peu écoutée par les hommes. « La guerre, c’est la paix », cela peut paraître absurde, mais c’est un peu ce qu’avancent certains gouvernements, lorsqu’ils envoient des drones bombarder des fermes dans le but de trouver des armes qui n'ont jamais existé. Je ne ferai pas la liste des guerres qui ont été menées « pour la paix », mais nous savons tous qu’elle est bien trop longue. « La liberté est l’esclavage », cela n’a aucun sens. Sauf si l’on considère que dans la société dans laquelle nous vivons, qui nous conditionne avec de plus en plus de lois, avoir une liberté totale, c’est être sans-papiers et vivre sous les ponts. ! 44! ! « L’ignorance est une force » prend tout son sens, quand on regarde la quantité de désinformation qui nous envahit, les hommes politiques qui disent tout et leur contraire, et le nombre de mensonges que les médias font passer pour être des savoirs. Sans vouloir endosser un rôle alarmiste, je crois que l’univers de 1984 n’est que trop peu éloigné du nôtre. Comment penser autrement, quand je contemple avec dépit la vingtaine de caméras qui se trouvent dans la station de métro à côté de chez moi ? Je dis bien vingtaine, pour une surface qui n’est pas plus grande que le campouce... De plus, l’analyse d’Orwell se trouve d’autant plus pertinente avec l’avènement de ces sites qui contiennent votre vie entière, et qui étendent leurs tentacules dans chacune des fêtes estudiantines, où de nombreux appareils photo vous photographient pour poster le soir même tous les clichés de l’événement. En plus des navigateurs internet qui stockent toutes vos informations de navigations. Et la solution de Winston, la fuite de la société et le refuge dans l’amour. L’amour. Peut-être une des seules valeurs que l’humanité ne pourra pas oublier. S’il me fallait résumer le message global de l’œuvre, je dirais qu’en 1984 ou en 2014, qu’importe, l’essentiel est de se rendre compte des injustices qui nous assiègent, et de les combattre. Je ne peux que vous conseiller ce livre. En terminant cet article, je me sens un peu traître, comme je me sens un peu trahi. Traître parce que je n’ai pu aborder qu’une infime partie de tout ce qui peut-être dit sur 1984, et trahi par moi-même, par le fait que je n’ai pas pris plus de temps à écrire ceci, qui me semble lacunaire et trop ramassé. En espérant que ce papier vous a tout de même donné envie de lire Orwell, et que vous puissiez ainsi vous forger vos propres opinions sur son œuvre, je clôture cet article en vous ordonnant de déposer ce journal et de retourner étudier, parce que, bandes de gueux, vous savez maintenant que l'ignorance n'est pas une force. ! 45! ! Voltaire : « Écraser l’Infâme » Librex En juin 2013, la stèle dédiée au combat de Voltaire contre la condamnation à mort du Chevalier de La Barre pour blasphème a été vandalisée par des partisans de l’association Caritas, extrême mouvement catholique français. L’engagement pour la tolérance dans le cadre de cette affaire datant de 1766 ne passe décidément pas « pour tous ». Voltaire, reviens-nous ! En 2005, suite à l’affaire des caricatures de Mahomet, Hervé Loichemol, metteur en scène, est contraint d’essuyer une seconde censure de la pièce Mahomet ou le fanatisme. Sous les pressions de lobbys musulmans soutenus par Tariq Ramadan, en France, trois siècles après son écriture, peu ont compris l’attaque insidieuse de l’intolérance religieuse générale à travers ce texte. Voltaire, reviens-nous ! Depuis belle lurette, le Djihad, guerre sacro-sainte devenue sacro-sang, appelle à la mort des hérétiques. Tout ça pour le Coran encore qu’en juillet 2013, la nouvelle armée bouddhiste birmane, le mouvement 969, orchestre le massacre de deux cents musulmans dans une mosquée…Voltaire reviens-nous ! Toute sa vie, François-Marie D’Arouet, connu de ses contemporains pour son talent littéraire, connu aujourd’hui pour ses écrits philosophiques, n’a jamais cessé de se battre, dans ses lettres, ses paroles ou ses actions, pour la tolérance. Force est de constater qu’il nous manque aujourd’hui et, telle une vieille lumière, il faut le rallumer. Vaste projet que la tolérance. Difficile de définir, de baliser, cette valeur qu’on tente de nous inculquer dans une morale toute laïque qui n’a que peu de sens… Tout d’abord, il faut faire remarquer que la notion de tolérance pour un auteur du XVIIIe est bien différente de celle d’un citoyen européen du XXIe siècle. Dans l’idée des Lumières d’un droit naturel et de lois naturelles qui aboutiront à l’idée d’humanité et des Droits de l’Homme, la tolérance est la défense d’une liberté de culte. Voltaire dira, non sans subtilité, « la tolérance est l’article premier de mon catéchisme ». Pour lui, il est impensable d’imposer aux gens une religion et encore moins de les punir s’ils ne respectent pas la religion d’État. Mais comment prôner ce multiconfessionnalisme ? Comment l’appliquer ? On voit même aujourd’hui la difficulté de tels débats quand par exemple des piscines redeviennent nonmixtes. Par l’engagement voltairien, il sera possible d’éluder en partie cette question et de montrer à quel point cet écrivain de génie est incontournable dans la libre-pensée. En 1762, le père Calas est torturé à l’âge de 60 ans. Protestant, un expéditif procès le força à avouer qu’il avait tué son fils pour empêcher ce dernier de se convertir au catholicisme. En vérité, son fils s’était pendu, malheureux. Ayant appris la désastreuse scène, d’un père torturé avouant le meurtre de son fils récemment suicidé, Voltaire enquête et se rend compte du caractère arbitraire de la peine. Quelle infamie ! Pensant que « si quelque chose peut arrêter chez les hommes la rage du fanatisme, c’est la publicité», il rédige alors Traité sur la tolérance où il défend Jean Calas en devenant l’apôtre de la tolérance. Le huguenot est réhabilité, sa famille dédommagée et Voltaire ! 46! ! acclamé. 1965, même canevas, les Sirven, protestants, subissent l’enlèvement de leur fille et son assassinat. Il s’avère que le crime a été commis par des religieux. Mais le Clergé, puissant, accuse les parents Sirven…d’avoir tué leur fille … pour ne pas qu’elle se convertisse au catholicisme. L’infamie ! Voltaire revient à la charge. Sirven est réhabilité. L’année d’après, le jeune chevalier La Barre est condamné à mort pour avoir blasphémé un crucifix à Abbeville. Indigné par la démesure de la peine. Voltaire ne parvient malheureusement pas à obtenir son rachat. Il signera dès lors toutes ses lettres, dégoûté, par « ECR. INF. » Une abréviation d’ « Écraser l’Infâme », désormais son mot d’ordre. L’Infâme, avec un grand I pour son caractère universel et un accent circonflexe pour le dégoût qu’il suscite à Voltaire. Il rassemble sous cette sombre bannière le fanatisme, la superstition, mais aussi le conservatisme. Ensemble de vices à écraser d’un pied ferme, d’une plume acérée, d’une voix unanime. Qu’est-ce que l’Infâme ? Au fond : la religion. Voltaire n’était sûrement pas athée, mais il ne pouvait accepter la religion dans ce qu’elle a de dogmatique, d’anti-libre exaministe. « Un homme qui reçoit sans religion sans examen ne diffère pas d’un bœuf qu’on attelle ». C’est de la spiritualité, naturelle, dont il se réclame, sans pour autant vouloir l’imposer aux autres, mais bien déterminé à ne pas accepter le dogmatisme de toute religion. Voltaire devient dès lors le chantre de la tolérance, et celle-ci sera motrice de toute son œuvre. Que chacun ait sa croyance, la spiritualité est naturelle. Que chacun invente ses fables, l’imagination est naturelle. Mais qu’aucun ne veuille imposer sa piété ou ériger ses contes en lois ! Voilà pourquoi il ne peut accepter les affaires Calas, Sirven, La Barre. Il ne dort pas le 24 août, l’idée de la Saint Barthélémy le taraudant. Aujourd’hui, il se mordrait les doigts du haut du paradis, si les contes de l’au-delà existaient, pauvre Voltaire... Mais cette faible lumière qui vivote, qui voltige, celle de l’engagement contre l’Infâme, pour la tolérance, doit être poursuivie. Jamais abandonnée. Quand nous entendons des meurtres au nom de Dieu, des mariages traditionnels forcés, des horaires non mixtes de piscine, autant de sabotages de la laïcité, levons nous et écrasons l’Infâme. Une valeur, un progrès à défendre. Un héritage qui vient de là ! De ces Lumières dont Voltaire faisait partie et qui défendaient une autodétermination par la liberté de savoir, autrement dit par le libre-examen. NB : un cycle de conférences autour de la pérennité des Lumière sera organisé durant le second quadrimestre. ! 47! ! Plaintes d'une femme déçue Crom L'hommage de leurs vers qu'à l'envi les poètes À la femme déçue offrent toujours ardents Flatte certes le but, mais n'apaise la quête : L'attente a des plaisirs qu'on ne fait qu'un moment. Aussi, jouet des vents qui l’hiver me rudoient, Sur des talus où vont se fanant mes appas, En un dense réduit où je n’ai point de joie, Veux-je conter ce don que Thyrsis bafoua. Las ! Le pâle Thyrsis avait la mine austère : Le sentant sur le banc près d’elle un peu tarder L’amante bien des fois lui fit en vain la guerre Ferme et froid cependant, jamais il ne doutait. Pour voir se dénouer ce vœu, que de tendresse ! Que, docile à sa voix et promise à son lit, J’eusse aimé dans ses bras m’adonner à l’ivresse ! Mais, le vin que j’offrais jamais ne le conquit. Ses doigts pouvaient jouer aux fous entre mes tresses, D’un vent hardi parfois copiant les effets : Il fallait à mon but, d’autres riens, des caresses Moins lourdes dont mon goût se fût mieux satisfait. Aux livres, confiée une peine farouche Cède à des plaisirs doux qui lui prêtent un fard, Mais l’ouvrage choisi quand j’abordai ma couche Me fit perdre la tête et je luttai sans art. ! 48! ! Certain jour, face aux bois, je me crus bien lésée : Le vent sifflait, la chasse au loup battait son plein, La bête bien tapie était près de l’orée : Ah ! Que le son du cor semblait clair et prochain ! Voyant un nid offert sur la mousse allongée, Je sentis tout en moi la peine qui fondait, Quand presque quitte au but il m’a soudain laissée : Il jouit de mon trouble et ne fit que passer. « Achève, dis-je, et mets céans la vierge en terre ! Les couleurs de mon don te laissant sans émoi, Accorde au moins ce but, cruel, à ma prière : De ce fer qui fait mon envie, ah ! Perce-moi ! » Il flétrit mes ave d’une parole amère : Je priais pour gagner le plus mâle des sots ! D’un don coûteux je sus la cruelle misère : Aux mythes pour le bien je renonçai tantôt. Mais, que te mine un jour ta peine sur ces rives : Ton cri restera vain ; ta voix clamant tes maux Pour ce mal que tu fis à l’amante naïve Ne trouvera de mont qu’attendrisse l’écho ! ! 49! ! Les monologues de la Marijuana Aurélien Hougardy, délégué culture ACE Le 26 Novembre dernier, le Théâtre de Poche a invité les délégués culture des cercles de l’ACE à la première représentation de la reprise de la pièce « Les monologues de la Marijuana ». Le cercle de l’Agro était présent également ce soir-là, et voici quelques impressions récoltées sur le tas par notre confrère Louis du cercle AGRO. Loucine : "Un excellent moment ! On a beaucoup ri, vraiment ! Ils vantent tellement les mérites de la Marijuana qu'on s'en voudrait presque d'être nonfumeur ! » Lara : « Oui j'avoue que j'ai bof aimé, je trouvais les blagues un peu trop "bon enfant" et l'un des acteurs jouait trop en mode théâtre (exagéré) à mon gout » Alex : « Moi je me suis bien marré, les acteurs sont bons et je crois que si t'es fumeur t'as un bonus de 25% sur les vannes de la pièce » Fred : « Les vannes étaient simplettes et ça reprenait en général les caricatures de la fumette, mais bon j'ai quand même ri. Je m'attendais à mieux quand même. » Ludo : « Bientot une WeeDicole à l'Agro » Retrouvez toute la programmation du théâtre de poche sur leur site internet www.poche.be ! 50! ! Rémy Baudoin, approché par Gala ? Victor Huon, dit Indigo, CPS Sexy Tetoon, Prince des buveurs, autoproclamé Maître en la matière depuis son ascension à la présidence, n'est plus le même depuis septembre. Des murmures s'élèvent des couloirs du CPS, s'adressant doucement à nos oreilles pour nous rapporter la raison de son évolution. On l'appellerait maintenant Gossip-Rémy. Nous avons mené notre enquête pour comprendre ce phénomène qui bouleverse le folklore. Insoupçonnable, Rémy le cache bien. Mais l'assume depuis peu ! Après quelques recherches approfondies, nous avons découvert la flamme qui animait le président du glorieux CPS. Depuis peu, il a découvert sa passion véritable, latente depuis 1990. Rémy aime les ragots. Il aime les entendre, les voir, les propager. Nous l'avons rencontré pour analyser ce brusque changement de personnalité. « Vous savez, j'ai toujours su au fond de moi que j'étais une commère, mais je ne me lui suis jamais avoué. Maintenant que j'ai des pouvoirs accrus, je peux enfin montrer ma vraie nature. », nous disait-il encore hier soir. Armé de ses yeux d'aigle, Rémy dégaine son vieux Nokia dégueulasse à chaque soupçon de future rumeur, de flagrant délit ou encore d'aventures scatophiles quand il s'ennuie tout seul. « Je suis peut-être Maître des buveurs, mais je gère toujours mon orthographe, même plein mort. » C'est sa grande fierté ! Romaniste fraîchement diplômé, il ne se ment pas : « je sais très bien que je n'aurai aucun travail, dès lors que tous mes employeurs auront eu vent de mes exploits en Jefke. »En effet, la DH est déjà sur le coup, paraît-il. Mais ce n'est pas tout, Rémy n'est pas seul dans la quête de la vérité absolue ! Un nombre incroyable de ses pions agissent dans son ombre, armés de portables plus perfectionnés ou de reflex. On soupçonnerait même un futur GT « poste à ragots »... Bien sûr, l'Université Libre de Bruxelles n'est pas insensible à cette nouvelle tendance qui s'ébruite beaucoup. Depuis bientôt une semaine, ULB-culture a lancé une récolte de fonds pour payer à Rémy un Iphone et un abonnement 3G. Les bleus ont même été invités à verser la totalité de leur « quête sociale » pour cette œuvre philanthropique. De source sûre, nous savons que Sexy Tetoon a été approché par Gala et est en passe d'avoir un contrat fort bien rémunéré pour l'année prochaine. Mais le succès fulgurant de Myré ne plaît pas à tout le monde : « Cela dure depuis trop longtemps, nous n'en pouvons plus. Chacun de nos gestes est surveillé, enregistré et s'il y a doute, communiqué à l'ensemble de la communauté estudiantine. Jean-Michel De Waele lui a même donné l'accès aux mails collectifs de Roundcube, ex-Webmail. Nous fomentons pour l'instant un coup d’État au sein du CPS. C'est pour bientôt... », selon une personne anonyme. Elle nous ajouta hors micro qu'elle soupçonnait Tartocul d'être une espionne, renseignant le CP, le ! 51! ! CM et depuis peu le CPL. La vérité aurait éclaté le soir où elle s'est enroulé C. Fou. , qui cachait mal ses intentions durant la bleusaille, léchant le Rémy en entonnant à multiples reprises la comptine, bientôt dans les bacs, « Rémy Baudoin ». Tout un concept. Que tirer comme conclusion de tout cela ? Devons-nous le considérer comme une grande évolution du folklore ou une tendance éphémère, qui disparaîtra comme un Nem un jour de Commune ? À la rumeur de trancher. Heureux qui, comme Rémy Baudoin, Prince des buveurs. ! 52! ! Les Femmes au Pouvoir ? Louis de Diesbach, dit Traviolta, CS De nos jours, on entend souvent les femmes, féministes en tête, se plaindre parce que le monde est dirigé par les hommes... On les entend dénoncer les différences salariales et les injustices liées à leur statut de "femme au foyer". Elles clament partout qu'elles, au moins, sont multitâches alors que pour un homme, c'est déjà dur d'être à l'heure à la maison. Non contentes de leur congé de maternité bien plus long que celui de paternité, de la galanterie qui leur est "due" et, surtout, de leur capacité d'orgasmes multiples, elles se complaisent dans une situation de "faibles femmes" qui subissent jour après jour la dictature patriarcale. Cependant, grâce à un outil assez impressionnant et dernier cri, je me suis permis d'aller jeter un œil sur ce que serait un monde dirigé par les femmes et où les rôles seraient inversés. La vie de tous les jours Contrairement à ce qu'on pourrait penser, la vie de tous les jours reste assez semblable à celle que nous connaissons. Il y a bien sûr quelques différences, comme les routes qui sont plus larges pour faciliter les créneaux, l'absence de rues pavées (dur, dur avec les talons !) ou les couleurs rose et violet qui ornent tous les bâtiments, mais dans l'ensemble, la vie reste assez banale. Évidemment, il y a plus de femmes dans la rue provoquant, naturellement, une augmentation importante des accidents de la route et des embouteillages, mais au final, il y fait bon vivre. Il n'est pas rare de voir des femmes ministres, pompiers ou encore agents de police, mais ne vous y méprenez pas : si l'idée de femmes à matraque pouvait inspirer chez certains un sentiment, que dis-je, une émotion érectile, les amendes pour faute de goût et absence de style calment vite les ardeurs des quelques mâles présents ! Enfin, il est important de noter que la criminalité est en baisse et le taux de viols quasi nul. La plus grande enquête policière du siècle avait été la recherche active du sac à main du Premier Ministre italien. Après deux heures de recherche et des témoins interrogés, il s'avérait que le sac se trouvait là où elle l'avait laissé, ouf ! Les médias Les médias, nous le savons, régulent notre vie et même si, machos que vous êtes, vous vous imaginez que "Public", "People" ou autre "Gala" orneraient toutes les vitrines, sachez que ce n'est absolument pas le cas (ou presque pas). En cherchant la cause de ce paradoxe, vous apprendriez que les médias ont, étonnamment, été laissés aux mains des hommes. Bien que bizarre, cela peut s'expliquer assez facilement : la population ne pouvait plus faire la distinction entre les "faits", les "on-dit", les "il parait que", les "la voisine du boulanger a dit à la bouchère que le père d'une petite fille dans l'école du fils de son frère connaissait un homme qui aurait laissé entendre que" ou encore les "la pharmacienne, alors qu'elle trompait son mari avec le jardinier de l'épicier, aurait entendu son fils (de l'épicier) raconter que sa copine avait assisté à une discussion entre le maître nageur et le ministre des Finances ! 53! ! durant laquelle ce dernier aurait proclamé haut et fort que sa voisine, la sœur cadette de la famille Laamput, avait dit au fils aîné du poissonnier que...". Elle aurait alors décidé (la population, pas la pharmacienne, ni la copine du fils de l'épicier et encore moins la sœur cadette de la famille Laamput, merci de suivre !) de laisser aux hommes la tâche complexe, mais ô combien importante, de délivrer les nouvelles. Cependant, bien que dirigées par des êtres masculins, les compagnies d'informations ont été obligées de s'adapter à leur public... Finies les soirées foot ou le porno un peu plus tard, les soirées devant la télévision se résument désormais à du PBLV (Plus belle la vie, pour les non-initiés), du Secret Story ou, summum de la culture télévisée féminine (antithèse), du Télé-Achat. Qui, dans ce monde particulier et incompréhensible, n'a jamais passé une soirée à admirer les capacités hors du commun d'un nouvel aspirateur ou la vitesse et le sens du détail de ce nouveau mixeur qui va bouleverser votre vie toute entière ! Accompagnés de médisances sur le poids d'une telle, l'éducation des enfants d'une autre ou la façon dont une troisième s'habille, ces programmes étaient la clé de voûte d'une sauterie entre copines ! La politique On ne peut parler du fonctionnement d'un monde sans faire un détour par la politique. Mais moi je vous parle de la vraie politique, pas des élections du Librex ou du BE dont tout le monde se fout et tout, non ! Celle qui prend des décisions importantes qui changent et bouleversent le monde ! La première chose frappante est l'interdiction d'exercer un mandat en étant enceinte (interdiction qui a vu le jour lorsque la Présidente du Brésil, enceinte jusqu'aux yeux, a exigé une invasion de Wépion, on ne sait plus trop pourquoi). Ensuite, pragmatiques et masculins que nous sommes, on est rapidement estomaqué par la longueur des assemblées ! Celles-ci se déroulent du lundi au jeudi (avec une pause le mardi soir pour voir sa famille). Ce phénomène s'explique par le fait qu'il est particulièrement difficile de trouver le temps de parler de politique entre deux conversations sur la qualité des dernières tulipes, le prix des oranges ce matin au marché, l'éducation des enfants ou encore le dernier divorce people. Enfin, il faut rendre à César ce qui appartient à César : le monde vit en paix. C'est étonnant, mais les pays ne se déclarent pas la guerre ; ils boudent chacun de leur côté en refusant d'écouter ce que l'autre a à dire et attendent des excuses qui ne viennent jamais. On peut par exemple noter les pleurs de la France quand le Royaume-Uni lui a piqué les JO ou encore la rage des PaysBas contre le Luxembourg parce qu'ils ont copié leur drapeau (ne nous leurrons pas, le Benelux n'existe plus depuis que ces deux pays s'habillent de la même façon !). Tout le monde parle toujours dans le dos de tout le monde, c'est féminin, mais les seules explosions sont dues à des hommes mal à l'aise dans la cuisine. Il faut avouer que c'est rassurant puisque les codes nucléaires, bien que supposés secrets, sont connus de tous. Parce que tenir un secret, c'est difficile, alors elles s'y mettent à plusieurs. ! 54! ! ENQUÊTE EXCLUSIVE La Choucroute, le nouveau phénomène ? Margot Elmer, dite Sœur Mourir, AGRO Bruxelles- Aimée ou détestée, la choucroute a déchaîné dernièrement les passions. Le temps est fini des réunions entre amis, autour d'un feu de camp et d'une bonne choucroute, le plat est désormais considéré comme l'un des symboles forts du XXIe. Enquête. La choucroute – ou Sauerkraut en allemand – est un plat traditionnel constitué de choux et de saucisse, qui a traversé les siècles par sa simplicité et sa saveur. Bien qu'il ait été abandonné durant de nombreuses années à cause de sa portée nazie, Hitler en étant un grand amateur, ce plat est revenu en force en 1993, après avoir gagné le prestigieux prix du Meilleur Plat Traditionnel le Moins Diététique. Pourtant, en avril 2010, à la suite d'une publication du livre de Heinrich Archtung, un conflit sans précédent se déclencha autour de ce met. La « guerre choucroutienne » « Une saucisse dans l’anus » Mais l'affaire ne s'en tint pas là, et dérapa totalement quelques jours plus tard. Le 25 mai 2010 à 11h, Heinrich Archtung fut retrouvé mort dans son appartement. Il avait été étouffé dans une assiette de chou et avait une saucisse dans l'anus. Cette « guerre » ne fut réglée qu'en 2011, après que les deux camps se sont rendu compte que l'Alsace avait longtemps fait partie de l'Allemagne : la choucroute est donc autant alsacienne qu'allemande. ! 55! ! Des nouveaux amateurs de choucroute « Une quantité mortelle » La quantité devant être absorbée est autour des trois kilos en une heure pour subir les effets « mortels », comme le disent les jeunes utilisateurs. Heureusement, les addictologues nous affirment qu'il n'y a aucune addiction possible. Mais il reste un danger conséquent, au-delà même de l'hallucination en elle-même : la difficulté pour le corps humain de digérer tant de chou peut mener à une dysenterie carabinée, qui, si elle n'est pas prise à temps, peut se relever réellement mortelle. Un complot d'ordre mondial Certaines personnes vont encore plus loin : la choucroute serait au centre d'un complot mondial. En effet, la question qui se pose est assez simple : s’il y a bel et bien du chou dans la choucroute, qu'en est-il de la croûte ? Des linguistes expérimentés nous ont affirmé qu'il est impossible que le mot « croûte » signifie saucisse. Où est donc cette croûte ? Plusieurs théories sont de mises : la première affirme que dans la recette originale, la saucisse devait être cuite en croûte de sel, d'où le terme « croûte ». Mais la théorie la plus répandue est celle du complot : les autorités nous cacheraient le véritable contenu du plat, qui serait une véritable arme de destruction massive (« par le plaisir » comme les disent les complotionistes). Les plus radicaux vont même jusqu'à affirmer que la Sauerkraut aurait joué un grand rôle dans le World Trade Center. Afin de dépatouiller toutes ces informations, nous avons demandé l'avis du chien Camel, qui, avec son livre « Chou + croute = choucroute » et sa dénomination par sa maîtresse de chien saucisse, s'est imposé comme grand spécialiste du plat. Premièrement, Camel a voulu mettre les points sur les i sur tout ce qui avait été dit sur la choucroute : « Wouf wouf. » Mais enfin, et c'est là sûrement le conseil le plus sage à donner au sujet de ce plat, il ajouta, le museau frais et les yeux vifs : « Wouf wouf ! Wouf ». ! 56! ! La Raclette Louis de Diesbach, dit Diesbiatch, CS Non cher lecteur, je ne vais pas, dans l'article qui suit, t'insulter en t'expliquant ce qu'est une raclette. En effet, à moins d'être un débile profond sans culture et sans cervelle ou bien de tout simplement venir de Mars, tu sais sans aucun doute ce qu'est ce met succulent que la raclette. Non cher lecteur, je viens tout simplement te faire part d'une interrogation, d'une question sans réponse qui, sans cesse, torture mes nuits et mes jours et cause plus d'ennuis qu'une bleuette à son premier cantus. Laisse-moi donc te faire part de cette épineuse énigme et si, par bonheur, durant ton séjour aux Deux Alpes, tu penses pouvoir m'aider, n'hésite pas à frapper à la chambre 23 pour me soulager de ce fardeau ! Il y a des choses qui, de quelque manière que ce soit, ne trouvent pas d’explication. Le goût du fromage à raclette couplé à une pomme de terre enroulée d’une tranche de saucisson, c’est fichtrement bon. Sur ce point, je pense que personne ne devrait me contredire (à moins, comme je l'ai dit cidessus, d'être incroyablement arriéré ou, naturellement, de venir de Mars). Pourquoi, alors, POURQUOI doit-on manger des raclettes uniquement en période de fêtes ? Pourquoi diable les raclettes ont-elles généralement lieu soit en montagne, soit en hiver ? Quels ont été les évènements parvenus sur Terre ou dans l’Univers qui font que, lorsqu’une bouche sage propose une raclette, il y ait entre 80 et 97% de chances qu’on lui réponde « Oh, ce n’est pas vraiment le moment/la saison.» ? ! 57! ! Il y aurait donc un point du continuum espace-temps, une fracture sur la ligne temporelle plus propice à la dégustation de raclettes. Comment le connaissons-nous ? Par convention ? Il y aurait eu, à un moment donné dans un temps lointain, des types en blouse blanche avec les cheveux ébouriffés et de grosses lunettes, résolvant de complexes équations dont le but était, à terme, de définir à quel moment la raclette est-elle plus profitable ? Ou sommes-nous naturellement conditionnés à n’apprécier que trois mois par an ce plat magnifique qu’est la raclette ? Avons-nous, profondément encrés dans notre corps, une réticence à manger de la raclette hors de la période des fêtes, une sorte d’instinct de survie ? Si tel était le cas, il en découlerait une affirmation, paraissant au premier abord aussi stupide qu’effrayante : manger une raclette à n’importe quel moment peut avoir des effets non estimés, voire dangereux. À partir de cette affirmation, tout est possible ! Quiconque organiserait une raclette en plein mois d'août se verrait immédiatement exclu de son groupe d'amis, mais également rejeté de la société ! On le prendrait pour un fou, inapte à vivre en communauté. Si ce n'était que ça, ce ne serait pas trop grave me diriez-vous, mais ce n'est pas fini ! Le point du continuum espace-temps ayant été complètement bouleversé, on ferait sans doute face à une inversion des pôles, des vagues de tsunamis déferler et, à plus long terme, une disparition progressive de l'espèce humaine... Et tout ça parce qu'un connard a voulu faire fondre du fromage en plein mois d'août ! La vie est souvent comme ça : on commence par jouer au con en organisant une raclette pendant les vacances et on se retrouve responsable de la mort de milliers d'innocents. Je terminerai cet article scientifique par un conseil, que dis-je, un avertissement : profite de ton ski Solvay et de ta raclette ici parce que bon, quand même, faut pas déconner ! ! 58! ! « Ils ont dit » Louis Van Geertruyden, AGRO Oui, mais qui ? Retrouvez l’auteur de la citation ! 1. « La vie, ce n'est pas d'attendre que l'orage passe, c'est d'apprendre à danser sous la pluie. » 2. « Misérable est l'amour qui se laisserait mesurer. » 3. « Il vaut mieux viser la perfection et la manquer que viser l'imperfection et l'atteindre. » 4. « Travailler pour gagner sa vie, O.K. Mais pourquoi faut-il que cette vie qu'on gagne, il faille la gaspiller à travailler pour gagner sa vie ? » 5. « La jeunesse est un art. » 6. « L'avantage d'être intelligent, c'est qu'on peut toujours faire l'imbécile, alors que l'inverse est totalement impossible. » 7. « Dans un examen, des gens qui ne veulent pas savoir posent des questions à des gens qui ne peuvent pas répondre. » 8. « Il vaut mieux qu'il pleuve un jour comme aujourd'hui, plutôt qu'un jour où il fait beau. » 9. « Je hais la prudence, elle ne vous amène à rien. » 14. « C'est dans l'effort que l'on trouve la satisfaction et non dans la réussite. Un plein effort est une pleine victoire. » 15. « Il y a des silences qui en disent long comme il y a des paroles qui ne signifient rien. » 16. « La vie est un mystère qu'il faut vivre, et non un problème à résoudre. » 17. « Les femmes ont besoin d'une raison pour faire l'amour : les hommes ont juste besoin d'un endroit. » 18. « De temps en temps une femme est un substitut convenable à la masturbation. Mais bien sûr, il faut beaucoup d'imagination. » 19. « Le sexe n'est sale que quand on ne se lave pas. » 20. « Le clou souffre autant que le trou. » 21. « Autopsie : elle permet aux autres de découvrir ce qu'on n'a jamais pu voir en soi-même. » 22. « Cécité : point de vue. » 11. « Le manque d’amour est la plus grande pauvreté. » 23. « Un journal coupé en morceaux n'intéresse aucune femme, alors qu'une femme coupée en morceaux intéresse tous les journaux. » 12. « La vie, c’est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l’équilibre. » 24. « Le sexe entre deux personnes, c’est beau. Entre cinq personnes, c’est fantastique.. » 10. « Quand tout est fichu, il y a encore le courage. » 13. « Celui qui ouvre une porte d'école, ferme une prison. » ! 59! ! A. Woody Allen B. Victor Hugo C. Quino D. Oscar Wilde E. Sénèque F. Woody Allen G. William Shakespeare H. Michel Laclos I. Billy Cristal J. Pierre Dac K. Bertrand Russel L. Jacques Brel M. Daniel Pennac N. Proverbe hollandais O. Mère Teresa P. Maurice Ferrand Q. Édith Piaf R. Gandhi S. Gandhi T. Albert Einstein U. Karl Kraus V. Tristan Bernard W. Walter Alexandre Raleigh X. Madonna ! 60! ! Retrouve le nom du journal ! Louis Van Geertruyden, Agro 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18. 19. 20. 21. 22. 23. 24. 25. AGRO Philo Droit Solvay Psycho CPS CdS CP Médecine Pharma CJC CdH CI CGéo Kiné ISEP CECS CEBULB CHAA CROM CIG Librex ACE Cercle du Sahara CARé A. B. C. D. E. F. G. H. I. J. K. L. M. N. O. P. Q. R. S. T. U. V. W. X. Y. La Chaarue L’Écho des Borains L’Entonnoir Le Massager L’Hérésie L’OS Le Prométhée KekCecs'ah Le Caducée La Colonne Le Petit Isepien L’Escume des Nuits L’Engrenage Le Compas bête L’Hebdromadaire La Plume Le GéoNews Le Laurier Le Philomène Le Fléau Pourpre & les Novelles La Bet’Su La Mandragore L’Antidote Le Bulletin L’Organe EXPLICATIONS La Bet’Su : pour Betterave Suave (et non pas sucrière). La betterave est une plante utilisée pour sa racine, afin d’en faire un fourrage pour les animaux, ou d’utiliser son sucre ; et pour faire des lanternes à Halloween dans certaines régions de Flandre. Le Philomène : Sainte-Philomène est une sainte de l’Eglise catholique romaine. Philomène est une fille de 12-15ans dont on a retrouvé le corps au XIXe siècle, que l’on pense être une martyre. Des miracles sont arrivés à des croyants qui priaient devant ses reliques. Pas de sexe donc, pour la Philo(mène). ! 61! ! Le Fléau Pourpre & les Novelles (Eh oui, ils ont deux journaux, mais ils ont le droit): le fléau est un instrument agricole utilisé pour le battage du blé, ou une calamité, malédiction qui s’abat sur un groupe de personnes, une population. Le bordeaux est la couleur du CD, car c’était la couleur des robes que portaient les docteurs en Droit dans les universités médiévales en France et en Italie. Les Novelles est le journal facultaire. En gros, ce terme désignait une catégorie des constitutions impériales pendant la fin de la période romaine... Le Caducée : bâton autour duquel s’enroulent deux serpents, avec éventuellement des ailes. Il est le symbole de la médecine, car il servait à guérir du venin des serpents, et appartient à Hermès, dieu grec des commerçants et des voleurs, et messager des dieux. L’Entonnoir : instrument en forme de cône utilisé en cuisine. Il est souvent dessiné pour représenter les fous, qui en portent un sur la tête (comme les bleus du CARé… Coïncidence ??) Le Laurier : plante angiosperme de la famille des Lauriaceae, il est le signe d’une victoire sportive ou militaire. Le Prométhée : Selon la mythologie grecque, Prométhée a créé l’homme à partir d’eau et de terre, l’a rendu semblable aux dieux et lui a donné le « feu sacré », volé de l’Olympe. Ceci est interprété en philosophie comme le don de la connaissance aux humains par un dieu rebelle pour leur permettre de s’instruire. On retrouve cette volonté de transmettre la sagesse dans chaque édition de ce journal, et surtout ceux sans titre. L’Engrenage : c’est un système mécanique où minimum deux roues dentées s’emboitent pour transmettre un mouvement, une énergie. C’est aussi le dessin qu’on utilise pour faire comprendre que quelqu’un réfléchit (et en général, personne d’autre ne comprend). On notera l’existence du g² (square g en anglais), journal facultaire. L’Organe : ensemble de tissus qui réalise une fonction, partie du corps humain. Observer un organe, c’est comprendre son fonctionnement. Le CM est à remercier pour son don d’organes. La Mandragore : Plante européenne dont les racines ont une forme vaguement humaine. Elle est donc associée depuis l’Antiquité à des rituels magiques. Elle a des propriétés sédatives, antispasmodiques, anti-inflammatoires (en cataplasme), hypnotiques hallucinogènes et aphrodisiaques (fertilisant). Certains chamanes s’en enduisaient le corps pour entrer en transe. C’est pratique pour viser quand on pisse (plus haut ou plus bas). La Plume : production du tégument caractéristique du clade des oiseaux, leur permettant ainsi de conquérir le milieu aérien en volant. C’est le symbole de l’écrivain, de l’écriture, mais également de l’élément air, le souffle de la vie ! 62! ! (mythologie égyptienne), et par ailleurs de la légèreté, la liberté. Inutile d’espérer déplumer le CJC, donc. La Colonne : élément d’architecture qui soutient une structure (peut être dorique, ionique, torsadée, vertébrale…), subdivision verticale d’un article dans la presse, en mathématiques ou édifice commémoratif historique. On se permet de soupçonner un lien avec la fameuse colonne devant le bâtiment A, reste d’un ancien bâtiment de l’ULB. L’OS : pièce anatomique du squelette des Chordés ou Operating System, en français un système d'exploitation, c’est l'ensemble de logiciels centraux d'un appareil informatique. Au CI, la rédaction, ils l’ont dans l’os. (NB : tous les informaticiens n’ont pas forcément la peau sur les os, mais quand un logiciel ne marche pas, c’est qu’ils sont tombés sur un os). Le GéoNews = Géo + News (un peu comme les Niouzz de ladeux qu’on a tous connues) Le Massager : jeu de mots entre massage et messager. Un massage est un ensemble de techniques manuelles effectuées pour le bien-être d’une personne ; un messager est un transmetteur de message, d’annonce publique ou privée, voire un prophète. Le Massager transmet donc son information par les mains (écriture, martèlement c’est kif-kif). Le Petit Isepien : Rien à ajouter. Le KekCecs'ah : homonyme de « Qu’est-ce que c’est que ça ? », façon B3stààhh-SiSt@h-fA$h!00n <3 L’Echo des Borains : L’écho est un phénomène acoustique de réflexion du son, une rumeur. Un borain est une personne qui vient du Borinage, région de Wallonie. (à ne pas confondre avec bourrin). La Chaarue : jeu de mots entre CHAA (Cercle d’Histoire de l’Art et d’Archéologie) et charrue (instrument de labour en agriculture, il permet donc de cultiver). NB : le CHAA rue, il vaut mieux donc ne pas passer derrière, pour éviter un coup de sabot. L’Escume des Nuits : référence à l’œuvre L’écume des jours, roman de Boris Vian, avec une pointe de vieux françois pour faire Romane (ichelle). L’Antidote : substance (bio)chimique qui peut guérir d’un poison ou d’une maladie. Le CIG aide notamment les pd, les infectés et les vérolés à crever. Le but étant de passer en grade. Le Bulletin : carnet de notes, de relevé de données. C’est donc le bilan de l’état de l’ULB. L’Hérésie : l’hérésie (du grec αἵρεσις / haíresis, choix, préférence pour une doctrine) est une opinion qui s’éloigne du dogme religieux. Durant l’Antiquité, ça pouvait désigner une école de pensée, mais au Moyen-Âge, le terme a pris ! 63! ! une connotation très péjorative en raison des nombreuses chasses aux sorcières. Les hérétiques ne faisaient pas long feu : ils étaient en effet brûlés sur des bûchers publics. C’est évidemment le symbole de l’indépendance de l’ULB de toute croyance imposée, avec la volonté de vaincre les ténèbres, par la science. L’Hebdromadaire : c’est une blague. Le Compas bête : Le con pas bête / compas / architectes. Vous l’avez ? Aurait pu s’appeler Le Bandeau s’ils avaient échangé l’ornement de tête des bleus avec la Psycho… Les introuvés Journal de la Luxo : site web en luxembourgeois… pas compris. Le Putsch sonnerait bien. Solution jeu des citations 1. E 6. F 11. O 16. S 21. P 2. G 7. W 12. T 17. I 22. H 3. K 8. J 13. B 18. U 23. V 4. C 9. L 14. R 19. X 24. A 5. D 10. M 15. Q 20. N Solution jeu des noms de journaux ! 1. U 2. S 3. T 4. I 5. C 6. R 7. G 8. M 9. N 10. V 11. P 12. J 13. F 14. Q 15. D 16. K 17. H 18. B 19. A 20. L 21. W 22. X 23. E 24. O 64! ! Merci à toutes les personnes qui ont contribué à la rédaction de ce numéro. Et encore nos meilleurs vœux de succès et de bonheur pour cette nouvelle année. (Oui, on est un peu cheap à l’ACE) Aurélien Hougardy & Alexis Gonzalez Si l’envie vous prend de vouloir écrire pour le prochain numéro : [email protected] ! 65!
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