BILAN 2013 B I L A N 2013 L’Environnement industriel en Île-de-France L’Environnement industriel en Île-de-France Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Energie Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 10, rue Crillon • 75194 Paris Cedex 04 Tél. : 01 71 28 45 00 www.driee.ile-de-france.developpement-durable.gouv.fr www.driee.ile-de-france.developpement-durable.gouv.fr ÉDITO T Alain VALLET Directeur Régional et Interdépartemental de l’Environnement et de l’Energie oujours soucieuse du partage et de la large diffusion des connaissances relatives aux risques, la DRIEE dresse le bilan de la maîtrise des risques industriels en Île-de-France pour l’année 2013. 2013 a vu se confirmer les tendances de long terme qui modèlent l’activité de l’inspection des installations classées depuis plusieurs années. L’activité d’encadrement réglementaire de la DRIEE a ainsi été marquée encore une fois en 2013 par la forte croissance du nombre d’instructions, liées à des dossiers de modifications ne nécessitant pas de nouvelle autorisation (+18 % entre 2012 et 2013), des études de danger, l’examen des conditions de rejets des sites, ou encore de gestion des pollutions. En revanche, la baisse continue du nombre de nouveaux projets au profit des projets de modification des sites existants est de plus en plus marquée. Les services d’inspection portent à cet égard une forte attention sur la maîtrise des délais d’instruction qui reste une priorité afin de faciliter l’activité économique tout en préservant l’environnement des sites. Et en cette période de simplification administrative, la forte montée en puissance depuis 2010 du régime de l’enregistrement participe de la réduction des délais d’instruction. Si l’Île-de-France n’a pas été retenue à ce stade comme région expérimentatrice des démarches d’autorisation unique pour certaines ICPE, ou de certificat de projet, la DRIEE reste à l’écoute des évolutions en cours et poursuit ses objectifs d’amélioration de la qualité du service rendu aux pétitionnaires, tant en termes de délais de traitement que de proportionnalité dans les propositions. À ce titre, je tiens à mettre en valeur l’importance de la démarche qualité au sein de la DRIEE, qui est certifiée ISO 9001, en particulier sur l’ensemble des activités de l’inspection des installations classées. En parallèle de cette mobilisation importante sur l’instruction de projets, l’inspection a maintenu sa présence sur le terrain en réalisant plus de 1500 visites dont plus de 970 contrôles sur les installations classées soumises à autorisation ou enregistrement. 2013 a également été l’année du changement avec la mise en place de l’ordonnance du 11 janvier 2012 portant simplification, réforme et harmonisation des dispositions de polices administrative et judiciaire du code de l’environnement. Ce texte a créé un corps unique d’inspecteurs de l’environnement compétent en matière de contrôle des installations classées, des canalisations, des équipements sous pression, des produits chimiques et des déchets. Il s’inscrit ainsi dans un mouvement d’ores et déjà engagé de convergence des pratiques de contrôle dans ces domaines. Cette ordonnance est venue par ailleurs diversifier les possibilités de sanctions à l’encontre des contrevenants avec la possibilité de mettre en place des astreintes et amendes administratives, et prévoit une collaboration accrue entre l’inspection et les parquets. Les actions de la DRIEE ne se limitent pas au contrôle et à l’encadrement des nouvelles installations. L’année 2013 a ainsi permis : • en matière de maîtrise des risques accidentels, de poursuivre l’instruction des plans de prévention des risques technologiques (78% de ces plans sont approuvés), de mettre en œuvre des actions pluriannuelles telles que la prévention des risques dans les installations de stockage de liquides inflammables et de poursuivre la sensibilisation des industriels à la thématique du vieillissement de leurs installations. Une action sectorielle a par ailleurs été conduite sur l’intervention en situation accidentelle dans les carrières. • en matière de risques chroniques, de clôturer l’action de réduction des émissions industrielles de substances toxiques dans l’air, engagée depuis 2010, et de poursuivre les actions déjà engagées de maîtrise des rejets à fort impact sanitaire dans l’air (réduction des rejets en poussière) ou dans l’eau (réduction des substances dangereuses dans l’eau, réduction des prélèvements en période de sécheresse). • en matière de produits chimiques, de maintenir l’effort de contrôle sur tous les acteurs économiques contribuant à la chaîne d’approvisionnement des produits, tels que les fabricants, les utilisateurs, les distributeurs. • en matière de gestion des sites et sols pollués, de lancer la deuxième vague de la démarche de diagnostics de qualité des sols, notamment à proximité des lieux accueillants des enfants et des adolescents, prévue dans le Plan Régional Santé Environnement. • en matière de déchets, de poursuivre la mise sous contrôle de la filière de traitement des déchets du BTP ou de valorisation des véhicules hors d’usage, tout en attachant une importance particulière à la responsabilisation des producteurs de déchets qui les confient à des tiers sans s’assurer que ceux-ci les traitent dans le respect de l’environnement. Toutes ces actions devront intégrer la perspective de mise en place du Grand Paris, notamment en termes de gestion des produits de déconstruction et de reconquête des friches industrielles. En 2014, l’inspection poursuivra les actions de contrôle engagées dans la continuité de l’année 2013 notamment des actions régionales pour la recherche de sites illégaux, en particulier sur les filières déchets et entrepôts. En cette période de forte évolution réglementaire, notamment européenne avec les directives IED (directive sur les émissions industrielles) et SEVESO 3, les services de l’inspection apportent une attention toute particulière à l’accompagnement des industriels dans les phases de transition. 2014 verra par ailleurs la poursuite de l’action menée envers les installations de traitement de déchets susceptibles d’être impactées par une crue majeure en Île-de-France. De manière générale, la meilleure prise en compte du risque d’inondation par les industriels franciliens est un objectif de moyen terme fixé par la directive du 23 octobre 2007 relative à l’évaluation et à la gestion des risques d’inondation. La DRIEE accompagnera les acteurs économiques dans l’évaluation des conséquences des inondations, et à la mise en place de stratégie de continuité d’activité. En parcourant les données chiffrées et les exemples qui émaillent cette brochure, chacune et chacun d’entre vous pourra évaluer les progrès réalisés et mesurer les efforts qui restent à accomplir en faveur d’une maîtrise durable des risques industriels en l’Île-de-France. C’est cette ambition qui anime au quotidien la DRIEE et ses services d’inspection. Pour que la diffusion des informations en matière de risques industriels soit la plus large possible, vous pouvez retrouver ce bilan en version dématérialisée sur le site internet de la DRIEE, ainsi que d’autres informations sur la prévention des risques en Île-de-France. SOMMAIRE 01 L’inspection des installations classées 02 La prévention des risques technologiques 03 La gestion et l’élimination des déchets 04 La gestion des sites et sols pollués 4 1 - LA LÉGISLATION SUR LES INSTALLATIONS CLASSÉES POUR LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT 2 - L’ORGANISATION DE L’INSPECTION DES INSTALLATIONS CLASSÉES EN ÎLE-DE-FRANCE 3 - LES DONNÉES STATISTIQUES RELATIVES À L’INSPECTION 4 - L’INFORMATION DU PUBLIC 5 - LES LIEUX D’ÉCHANGE ET DE CONCERTATION 10 1 - LA MAÎTRISE DES RISQUES D’ACCIDENTS INDUSTRIELS (RISQUES TECHNOLOGIQUES) 2 - LES ÉTABLISSEMENTS SEVESO SEUIL HAUT EN ÎLE-DE-FRANCE 3 - LES AUTRES ÉTABLISSEMENTS OU INFRASTRUCTURES À RISQUES EN ÎLE-DE-FRANCE 4 - LES PRINCIPAUX ACCIDENTS EN 2013 5 - LE CONTRÔLE DES PRODUITS CHIMIQUES 28 1 - LES GRANDS PRINCIPES DE LA POLITIQUE DE GESTION DES DÉCHETS 2 - LES DIFFÉRENTS TYPES DE DÉCHETS 3 - ACTION DE L’INSPECTION DES INSTALLATIONS CLASSÉES 4 - LES DÉCHETS DANGEREUX 5 - LES DÉCHETS NON DANGEREUX 6 - LA RESPONSABILITÉ ÉLARGIE DES PRODUCTEURS 7 - QUELQUES FAITS MARQUANTS RELATIFS AUX INSTALLATIONS DE TRAITEMENT DE DÉCHETS 1 - LA PROBLÉMATIQUE EN ÎLE-DE-FRANCE 2 - LA LÉGISLATION APPLICABLE 3 - L’ACTION SUR UN SITE POLLUÉ 4 - DOSSIERS MARQUANTS EN 2013 42 05 La protection de la ressource en eau 06 La prévention de la pollution atmosphérique 07 Santé environnement 08 Les carrières et les matériaux minéraux 09 L’éolien en Île-de-France 1 2 3 4 5 1 2 3 4 - - 54 L’EAU : UNE RESSOURCE PRÉCIEUSE LE CONTRÔLE DES REJETS AQUEUX LES ÉMISSIONS DES PRINCIPAUX POLLUANTS LA GESTION DE LA SÉCHERESSE PERSPECTIVES 62 LA QUALITÉ DE L’AIR EN ÎLE-DE-FRANCE LES DISPOSITIFS RÉGLEMENTAIRES EN MATIÈRE DE QUALITÉ DE L’AIR LA RÉDUCTION DES ÉMISSIONS INDUSTRIELLES LA SOBRIÉTÉ ÉNERGÉTIQUE ET LA MAÎTRISE DE L’IMPACT SUR LE CLIMAT 80 1 - LA MAÎTRISE DES IMPACTS DES ICPE SUR LA SANTÉ ET L’ENVIRONNEMENT 2 - LA PRÉVENTION DE LA LÉGIONELLOSE 3 - LE DEUXIÈME PLAN RÉGIONAL SANTÉ-ENVIRONNEMENT 86 1 - LA LÉGISLATION APPLICABLE AUX CARRIÈRES 2 - LES CARRIÈRES ET LES MATÉRIAUX MINÉRAUX EN ÎLE-DE-FRANCE 1 - LE SCHÉMA RÉGIONAL ÉOLIEN (SRE) 2 - L’ÉVOLUTION DE LA RÉGLEMENTATION RELATIVE À L’ÉOLIEN EN 2013 3 - LES PROJETS FRANCILIENS 92 1 4 L’INSPECTION DES INSTALLATIONS CLASSÉES 1 LA LÉGISLATION SUR LES INSTALLATIONS CLASSÉES POUR LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT 1.1 UN ENCADREMENT RÉGLEMENTAIRE SPÉCIFIQUE Les activités industrielles, mais également les activités agricoles, artisanales ou tertiaires, peuvent présenter pour l’environnement ou les populations environnantes des nuisances ou des risques nécessitant un encadrement particulier de la part de l’administration. Les installations correspondantes sont des installations classées pour la protection de l’environnement, et sont soumises à une législation particulière codifiée dans le code de l’environnement (chapitre V, livre 1). La liste définissant précisément les établissements concernés est fixée par un décret dit de nomenclature. Une installation est ainsi classée soit en raison de l’activité exercée, soit en raison du stockage de certains produits ou déchets, au-delà d’une quantité déterminée. Selon l’importance des nuisances ou des risques, l’installation est soumise à simple déclaration, à enregistrement ou bien à autorisation. L’installation peut être exploitée ou détenue par toute personne physique ou morale, publique ou privée. LA DÉCLARATION Ce régime concerne les exploitations dont l’impact environnemental est réduit. Le futur exploitant adresse au préfet (au Préfet de Police à Paris) un dossier précisant la nature des activités qu’il souhaite exercer. En cas de conformité du dossier, l’exploitant reçoit un récépissé de déclaration ainsi qu’un document précisant les prescriptions types à respecter, compte tenu de l’activité exercée ou des produits stockés. L’ENREGISTREMENT Ce régime est intermédiaire entre la déclaration et l’autorisation. Il s’applique aux installations simples et standardisées qui présentent des risques et nuisances prévenus, en dehors des zones sensibles, par l’application de prescriptions nationales. La procédure d’enregistrement est une procédure accélérée qui dure environ 5 mois. 32 dossiers ont été instruits en 2013 en Île-de-France. L’AUTORISATION Ce régime concerne les installations qui présentent des risques ou des nuisances plus importants. Avant de pouvoir exercer son activité, le futur exploitant doit analyser les impacts prévisibles de son activité par l’intermédiaire d’une étude d’impact et d’une étude des dangers, puis présenter les dispositions qu’il prévoit afin de réduire les risques à la source ou maîtriser les impacts résiduels. Ce n’est qu’après avoir reçu, sur la base de l’examen de ces éléments, une autorisation préfectorale, qu’il peut exploiter l’installation. Les modalités pratiques de constitution du dossier de demande d’autorisation, le déroulé de la procédure et les guides afférents sont disponibles sur le site internet de la DRIEE : http://www.driee.ile-de-france.developpementdurable.gouv.fr/espace-pratique-r362.html Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 5 01 1.2 L’environnement industriel en Île-de-France L’INSPECTION DES INSTALLATIONS CLASSÉES UNE LÉGISLATION DONT LES ORIGINES MODERNES REMONTENT À L’EMPIRE > 15 OCTOBRE 1810 > 19 JUILLET 1976 Un décret impérial fixe les premiers fondements réglementaires de l’inspection des installations classées. Son rédacteur faisait valoir que “s’il est juste que chacun soit libre d’exploiter son industrie, le gouvernement ne peut, d’un côté, tolérer que, pour l’avantage d’un individu, tout un quartier respire un air infect ou qu’un particulier éprouve des dommages dans sa propriété. [...] La loi relative aux installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) est la clef de voûte de la réglementation actuelle, désormais intégrée dans le code de l’environnement (livre V). Outre le changement de terminologie par rapport à la précédente loi du 19 décembre 1917 (les installations classées remplacent les établissements dangereux, insalubres ou incommodes), la loi ne porte plus uniquement sur les établissements commerciaux, ce qui fait entrer des installations de l’État et des collectivités territoriales dans son champ d’application. Cette loi et son décret d’application du 21 septembre 1977, ont été depuis amendés à plusieurs reprises. Les principes généraux ont cependant gardé toute leur pertinence : La sollicitude du gouvernement embrassant toutes les classes de la société, il est de sa justice que les intérêts de ces propriétaires ne soient pas plus perdus de vue que ceux des manufacturiers”. 1.3 SANCTIONS APPLICABLES > SANCTIONS ADMINISTRATIVES En cas de non-respect de mesures prescrites par l’arrêté préfectoral, le préfet met en demeure l’exploitant de s’y conformer dans un délai déterminé. A l’expiration du délai, si l’exploitant n’a pas obtempéré, le préfet peut obliger l’exploitant à consigner entre les mains d’un comptable public une somme correspondant au montant des travaux à effectuer. Le préfet peut également faire procéder d’office, aux frais de l’exploitant, aux travaux nécessaires, et suspendre provisoirement le fonctionnement de l’installation après avis du conseil départemental de l’environnement, des risques sanitaires et technologiques. Il peut en outre faire apposer des scellés sur une installation en infraction à une mesure de fermeture ou de suspension. À partir du 1er juillet 2013, en application de l’ordonnance n° 2012-34 du 11 janvier 2012, le préfet pourra également 6 ordonner le paiement d’une amende et d’une astreinte administratives. Cette ordonnance ne modifie pas le principe de la mise en demeure préalable aux sanctions administratives, ni les sanctions elles-mêmes, telles que visées ci-dessus. En revanche, elle introduit la nécessité de mise en œuvre d’une procédure contradictoire préalablement à ces sanctions. > SANCTIONS PÉNALES Le montant des amendes prévues pour les contraventions peut atteindre 1 500 €, par exemple pour le défaut de déclaration. En revanche, lorsqu’il s’agit de délit, les peines peuvent être beaucoup plus sévères. Ainsi, l’exploitation sans autorisation d’une installation est punie d’un an d’emprisonnement et d’une amende de 75 000 €. Le tribunal peut par ailleurs interdire l’exploitation de l’installation et prescrire la remise en état du site. Par ailleurs, le non respect d’un arrêté préfectoral de mise en demeure peut entraîner une • l’application du principe pollueur-payeur, qui met à la charge de l’exploitant le coût de toutes les mesures nécessaires à la réduction des pollutions et des risques, • une action globale, qui vise à donner à l’exploitant, au travers de l’inspecteur, un interlocuteur unique pour l’ensemble des risques, nuisances ou rejets qu’il induit, et permet la prise en compte des transferts de pollution, • une réglementation technique, qui prescrit l’utilisation des meilleures techniques disponibles à un coût économiquement acceptable, au terme d’une procédure consultative, • la diffusion de l’information et la publicité auprès du public, au cours des enquêtes publiques ou au travers des arrêtés préfectoraux. peine d’emprisonnement de six mois et une amende de 75 000 €, ainsi qu’une astreinte. Ces infractions sont constatées par un procèsverbal que l’inspection fait parvenir au procureur de la République et au préfet. À partir du 1er juillet 2013, en application de l’ordonnance n° 2012-34 du 11 janvier 2012, les sanctions pénales en matière de délit seront aggravées pour les installations relevant de l’autorisation ou de l’enregistrement. Ainsi, le non respect d’un arrêté préfectoral de mise en demeure pourra entraîner une peine d’emprisonnement de deux ans et une amende de 100 000 € pour les installations relevant de l’autorisation ou de l’enregistrement. Pour les installations relevant de la déclaration, la peine d’emprisonnement pourra atteindre un an et l’amende ne dépassera pas 15 000 €. Par ailleurs, le préfet pourra transiger avec l’auteur de l’infraction, tant que l’action publique n’a pas été mise en mouvement. 2 L’ORGANISATION DE L’INSPECTION DES INSTALLATIONS CLASSÉES EN ÎLE-DE-FRANCE L’inspection des installations classées est assurée par la DRIEE, sous l’autorité des préfets de département (Préfet de police à Paris), pour les installations classées hors élevage et la majorité des installations agroalimentaires. Depuis le 1er juillet 2010, l’organisation de l’inspection des installations classées a été fortement simplifiée, avec la fusion au sein de la DRIEE : La DRIEE s’appuie sur une organisation fonctionnelle et territoriale, de type « front office » et « back office ». Le service de la prévention des risques et des nuisances (SPRN), au siège de la DRIEE, exerce un rôle de pilotage et d’appui. Dans chaque département, une unité territoriale rassemble des ingénieurs et des techniciens qui instruisent les demandes d’autorisation, réalisent les inspections et proposent aux préfets des arrêtés préfectoraux. • du Service Technique Interdépartemental de l’Inspection des Installations Classées (STIIIC) qui exerçait cette mission à Paris et dans les départements de proche couronne, Les élevages et les installations classées du secteur de la transformation animale relèvent dans chaque département des directions départementales de protection des populations (DDPP). • de la Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement (DRIRE) qui exerçait cette mission dans les départements de grande couronne. Au 31 décembre 2013, la DRIEE comptait 108 inspecteurs en équivalent temps plein (ETP). Les DDPP d’Île-de-France affectent quant à elles à l’inspection un peu moins de 3 ETP. 3 LES DONNÉES STATISTIQUES RELATIVES À L’INSPECTION LE PARC 3.1 D’INSTALLATIONS GRAPHIQUE 1.1 - RÉPARTITION EN POURCENTAGE DES INSTALLATIONS CLASSÉES SOUMISES À AUTORISATION PAR DÉPARTEMENT EN 2013 L’Île-de-France comptait au 31 décembre 2013 environ 1950 installations classées soumises à autorisation, 339 établissements soumis à enregistrement et environ 13 000 établissements soumis à déclaration. 14 % 7% Paris Seine-et-Marne 9% 26 % Yvelines Essonne Hauts-de-Seine 11 % Seine-Saint-Denis Val-de-Marne 7% 13 % 13 % Val-d'Oise Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 7 01 3.2 L’environnement industriel en Île-de-France L’INSPECTION DES INSTALLATIONS CLASSÉES LES PRESCRIPTIONS Plusieurs types d’arrêtés préfectoraux réglementent l’exploitation des installations classées : • Les arrêtés d’autorisation ou de refus font suite à l’examen des dossiers déposés par les industriels qui souhaitent exploiter une installation nouvelle ou étendre leurs activités. Cet examen est destiné à vérifier que le fonctionnement de l’installation, tel qu’il est prévu, présente des garanties suffisantes en matière de respect de l’environnement et de prévention des risques. • Les arrêtés de prescriptions complémentaires qui mettent à jour les prescriptions de fonctionnement, en fonction de l’évolution de l’installation ou des technologies disponibles, pour en réduire les nuisances. TABLEAU 1.2 - RÉPARTITION DES ARRÊTÉS PRIS POUR LES INSTALLATIONS SOUMISES À AUTORISATION PAR DÉPARTEMENT EN 2013 Arrêtés d’autorisation (dont temporaire) 77 78 91 92 93 94 95 total région 20 9 4 0 4 5 8 50 Arrêtés complémentaires 62 42 26 28 19 26 27 244 Total 82 51 30 28 23 31 35 294 GRAPHIQUE 1.3 - ÉVOLUTION DU NOMBRE D’ARRÊTÉS PRÉFECTORAUX ENTRE 2004 ET 2013 POUR LA RÉGION ÎLE-DE-FRANCE 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 En 2013, sur proposition de l’inspection des installations classées (DRIEE et DDPP), 294 arrêtés préfectoraux destinés à réglementer le fonctionnement d’installations classées soumises à autorisation ont été signés : 50 arrêtés d’autorisation et 244 arrêtés complémentaires. 15 arrêtés d’enregistrement ont également été pris. 2012 3.3 GRAPHIQUE 1.4 - RÉPARTITION DES CONTRÔLES SUR SITE PAR DÉPARTEMENT EN 2013 LES CONTRÔLES SUR SITE 2013 0 100 200 300 Nombre d'arrêtés d'autorisation 400 500 Nombre d'arrêtés complémentaires 75 77 78 Afin de s’assurer du respect des prescriptions régissant le fonctionnement des installations classées, l’inspection effectue régulièrement des contrôles. Outre les contrôles sur pièces, elle peut choisir de se rendre à tout moment sur les sites afin d’établir ses constats. Au delà des installations soumises à autorisation, l’inspection est également amenée à contrôler le fonctionnement d’installations classées soumises à simple déclaration, lorsque les enjeux le justifient. Elle est également amenée à se déplacer suite à des plaintes de riverains qui concernent parfois des installations non classées, et qui relèvent donc de la police du maire. 8 91 92 93 94 95 0 50 100 150 Établissements soumis à autorisation ou enregistrement En 2013, 1 694 visites d’inspection ont été réalisées par la DRIEE et les DDPP de la région. La réglementation sur les installations classées prévoit des sanctions administratives après mise en demeure non respectée et des 200 250 300 350 400 Établissements déclarés ou non soumis sanctions pénales. En 2013, 291 mise en demeure, 45 sanctions administratives et 117 procès-verbaux de contravention ou délit ont été pris à l’encontre d’établissements soumis à autorisation, enregistrement ou déclaration. TABLEAU 1.5 - RÉPARTITION DES MISES EN DEMEURE, SANCTIONS ADMINISTRATIVES PAR TYPE ET PROCÈS-VERBAUX DE CONTRAVENTION OU DÉLIT PAR DÉPARTEMENT TOUT TYPE D’ÉTABLISSEMENT CONFONDU 75 77 78 91 92 93 94 95 TOTAL RÉGION Mise en demeure 19 40 52 49 47 21 26 37 291 Consignation de sommes 0 4 5 3 3 2 2 3 22 Travaux d'office 0 1 0 0 1 0 2 0 4 Suspension d'activité 2 3 2 2 1 4 3 0 17 Suppression 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Apposition de scellés 0 0 0 0 0 1 0 1 2 Procès-verbaux 1 21 12 18 34 13 7 11 117 dont PV délits 1 12 10 17 17 11 6 8 82 4 L’INFORMATION DU PUBLIC La charte de l’inspection des installations classées, rédigée par le ministère de l’écologie et du développement durable, énonce les valeurs de l’inspection : - COMPÉTENCE - IMPARTIALITÉ - ÉQUITÉ - TRANSPARENCE - 5 Afin d’assurer la transparence de son action, l’inspection met à la disposition du public sur internet les arrêtés signés par les préfets suite à ses propositions. Ils sont accessibles sur le site de la DRIEE. L’ensemble des documents relatifs à la mise en place des PPRT est disponible sur le site internet de la DRIEE. Les rejets dans l’air et dans l’eau des principaux émetteurs sont également disponibles, depuis 2005, à l’adresse : http://www.irep.ecologie. gouv.fr, de même que des fiches descriptives des sites et sols pollués ou potentiellement pollués appelant une action des pouvoirs publics, à l’adresse : http://basol.developpement-durable.gouv.fr. Le site national http://www.installationsclassees. developpement-durable.gouv.fr/ permet de répondre aux interrogations que peuvent se poser les professionnels de l’industrie (exploitants, bureaux d’études…) au cours de la vie des établissements industriels et agricoles relevant de la nomenclature des installations classées. Il assure également une meilleure information du public. LES LIEUX D’ÉCHANGE ET DE CONCERTATION Une rencontre régionale à destination des associations de protection de l’environnement est organisée pour présenter le bilan de l’année écoulée et les priorités d’action de la DRIEE, et écouter les attentes des parties prenantes. Une présentation du même type est également organisée à destination des industriels, par l’entremise de l’association AFINEGE (Association Francilienne pour des Industries pour l’Étude et la Gestion de l’Environnement). L’inspection est un membre actif des Comités Départementaux de l’Environnement et des Risques Sanitaires et Technologiques, où il est tenu compte de l’avis des différentes parties (industriels, élus, associations…). L’inspection participe également à des réunions publiques, ainsi qu’aux commissions locales d’information et de surveillance, et aux comités locaux d’information et de concertation et commissions de suivi de sites autour des établissements SEVESO AS. Le Secrétariat Permanent pour la Prévention des Pollutions Industrielles (SPPPI) Vallée de Seine assure enfin un rôle d’instance de dialogue pour les questions d’environnement industriel du nord des Yvelines. Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 9 2 10 LA PRÉVENTION DES RISQUES TECHNOLOGIQUES 1 LA MAÎTRISE DES RISQUES D’ACCIDENTS INDUSTRIELS (RISQUES TECHNOLOGIQUES) L’exploitation d’installations industrielles peut être source de risques. De grands accidents industriels ont marqué les dernières décennies : Seveso, Mexico, Bhopal… Face à ces enjeux, la Communauté Européenne a demandé aux États membres de gérer la maîtrise des risques d’accidents industriels selon une méthode commune fondée sur deux directives : Seveso I (1982) et II (1996). Une troisième directive, dite Seveso III, a été publiée le 4 juillet 2012. Elle entrera en application le 1er juin 2015. L’ensemble des textes législatifs de transposition de la directive Seveso III ont été publiés le 16 juillet 2013 et ont été complétés par les textes réglementaires, décret dit « Seveso III » et décret modifiant la nomenclature des installations classées pour la protection de l’environnement, le 3 mars 2014. En France, ces directives sont transcrites et mises en œuvre dans le cadre de la législation sur les Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE) et le Code minier s’agissant du cas spécifique des stockages souterrains de gaz (Cf 3.3 ci-après). La catastrophe survenue le 21 septembre 2001 dans l’usine Grande Paroisse (AZF) à Toulouse a conduit à un nouveau débat sur le risque industriel majeur, dont les conclusions ont servi de base à l’élaboration de la loi du 30 juillet 2003. 2 Cette loi introduit de nombreuses dispositions nouvelles, parmi lesquelles : • l’information renforcée du public et sa participation à la prévention des risques technologiques par la création de Comités Locaux d’Information et de Concertation (CLIC) autour des sites présentant les risques les plus importants ; • la participation des salariés à la prévention des risques en améliorant leur formation, en prenant mieux en compte la sous-traitance et en élargissant les missions et les pouvoirs des comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (C.H.S.C.T) ; • la maîtrise de l’urbanisation autour des sites Seveso à haut risque par l’instauration de servitudes d’utilité publique pour tout risque nouveau qui nécessiterait des restrictions supplémentaires à l’usage des sols et par la mise en œuvre de plans de prévention des risques technologiques (PPRT) qui imposent des prescriptions aux constructions existantes et futures dans les zones d’exposition aux risques ; • l’indemnisation des victimes d’un accident industriel en introduisant la notion de catastrophe technologique et en modifiant les modalités d’indemnisation. LES ÉTABLISSEMENTS SEVESO SEUIL HAUT EN ÎLE-DE-FRANCE L’Île-de-France compte plusieurs dizaines de sites mettant en œuvre des produits dangereux ou présentant des risques notables d’incendie, d’explosion ou de rejet de substances toxiques. La taille, la nature et parfois le lieu d’implantation (à proximité des populations) des unités industrielles de fabrication ou de stockage de produits dangereux ou toxiques conditionnent les effets potentiels d’un éventuel accident. Dépôt pétrolier CCMP de Nanterre - novembre 2009 Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 11 02 L’environnement industriel en Île-de-France LA PRÉVENTION DES RISQUES TECHNOLOGIQUES QU’EST-CE QU’UN ÉTABLISSEMENT SEVESO ? Le 10 juillet 1976, un réacteur de fabrication de chlorophénol dans l’usine chimique ICMESA de Meda près de Seveso en Italie monta en pression et laissa échapper un nuage de dioxines, substances hautement toxiques, qui toucha des milliers de personnes. Après cet accident, la Commission Européenne décida de mettre en chantier une directive sur les « industries dangereuses », adoptée par le Conseil le 24 juin 1982. Cette directive dite « Seveso » fit l’objet d’une révision adoptée par le Conseil le 9 décembre 1996, donnant naissance à la directive « Seveso II ». Selon l’importance des risques qu’elles présentent, les installations qui relèvent de ces directives, et qui sont dites « installations Seveso », sont divisées en deux catégories : les installations Seveso seuil bas, et les installations Seveso seuil haut, qui sont les plus dangereuses. Dans la réglementation française, on peut retenir, même s’il y a quelques différences, que les installations Seveso seuil haut sont désignées par le sigle « AS » (Autorisation avec Servitudes), qui signifie qu’elles peuvent donner lieu lorsqu’elles sont créées ou lors d’extensions à l’institution de périmètres d’isolement par la mise en place de servitudes d’utilité publique. Les industriels exploitant des installations Seveso sont tenus : - de procéder au recensement régulier (tous les 3 ans) des substances dangereuses susceptibles d’être présentes dans l’établissement ; - de définir une politique de prévention des accidents majeurs (PPAM). Lorsqu’ils exploitent des installations Seveso AS, ils doivent en outre : - mettre en place un système de gestion de la sécurité (SGS) ; - procéder à une révision quinquennale de l’étude de dangers ; - participer à l’information des populations sur les risques potentiels en éditant notamment une plaquette d’information et en participant aux réunions du Comité Local d’Information et de concertation (CLIC). les installations Seveso AS (Autorisation avec Servitudes) donnent également lieu à l’élaboration de plans de prévention des risques technologiques (PPRT). 12 On compte, en Île-de-France au 31 décembre 2013, 39 établissements Seveso seuil haut dont 4 stockages souterrains de gaz, qui relèvent du Code minier. 33 de ces établissements sont situés en grande couronne. Suite à la refonte de la nomenclature des installations de traitement de déchets en 2009 et 2010, quatre installations de traitement de déchets dangereux relèvent désormais du régime Seveso seuil haut parmi lesquelles deux incinérateurs de déchets dangereux, une installation de tri/transit et une installation de stockage. CARTE 2.1 - RÉPARTITION DES ÉTABLISSEMENTS SEVESO SEUIL HAUT EN PETITE COURONNE TRAPIL à Gennevilliers TOTAL à Gennevilliers SOGEPP à Gennevilliers SEINE-ST-DENIS CCMP à Nanterre HAUTS-DE-SEINE DELEK à Vitry-sur-Seine VAL-DE-MARNE SPVM (ex GPVM) à Villeneuve-le-Roi CARTE 2.2 - RÉPARTITION DES ÉTABLISSEMENTS SEVESO SEUIL HAUT EN GRANDE COURONNE STORENGY à Saint-Clair-sur-Epte NCS à Survilliers AMPERE INDUSTRIES à Saint-Ouen l’Aumône SMCA à Chennevières-les-Louvres GEREP à Mitry-Mory SARP Industries à Limay STORENGY à Germigny-sous-Coulombs VAL-D'OISE CCMP à Compans STORENGY à Saint-Illiers BASF à Meaux TOTAL à Gargenville SIAAP à Achères YVELINES SITA à Villeparisis BRENNTAG à Tournan-en-Brie STORENGY à Beynes TRAPIL à Coignières SEINE-ET-MARNE ALFI à Moissy-Cramayel RAFFINERIE DU MIDI à Coignières BOREALIS (ex GPN) à Grandpuits-Bailly-Carrois ESSONNE SMCA à Athis-Mons GAZECHIM à Mitry-Mory SICA à Gouaix KM Group Saint-Chéron TOTAL à Grandpuits-Bailly-Carrois TRIADIS Etampes ANTARGAZ à Ris-Orangis COMPAGNIE INDUSTRIELLE MARITIME à Grigny ISOCHEM à Vert-le-Petit HERAKLES (ex-SME) à Vert-le-Petit KUEHNE ET NAGEL à Savigny-le-Temple BUTAGAZ à Montereau-Fault-Yonne NORBERT DENTRESSANGLE LOGISTICS à Savigny-le-Temple KERAGLASS à Bagneaux-sur-Loing TABLEAU 2.3 - LISTE DES ÉTABLISSEMENTS SEVESO SEUIL HAUT EN ÎLE-DE-FRANCE AU 31 DÉCEMBRE 2013 ÉTABLISSEMENT COMMUNE ACTIVITÉ 77 - SEINE-ET-MARNE ALFI (ex-SOGIF) Moissy-Cramayel Production et stockage d’oxygène et d’azote BASF (ex-Cognis) Meaux Fabrication de détergents BRENNTAG Tournan-en-Brie Stockage substances toxiques BUTAGAZ Montereau-Fault-Yonne Stockage et conditionnement de GPL CCMP Compans Dépôt d’hydrocarbures GAZECHIM Mitry-Mory Stockage et conditionnement de gaz GEREP Mitry-Mory Incinérateur de déchets dangereux BOREALIS (ex GPN) Grandpuits-Bailly-Carrois Fabrication d’engrais KERAGLASS Bagneaux-sur-Loing Verrerie KUEHNE + NAGEL Savigny-le-Temple Stockage de produits phytosanitaires Norbert Dentressangle Logistics Savigny-le-Temple Stockage de générateurs d’aérosols SICA Gouaix Dépôt d’engrais SITA Villeparisis Stockage et traitement de déchets dangereux STORENGY Germigny-sous-Coulomb Stockage souterrain de gaz naturel TOTAL Grandpuits-Bailly-Carrois Raffinerie de pétrole 78 - YVELINES RAFFINERIE DU MIDI Coignières Dépôt d’hydrocarbures SARP Industries Limay Incinérateur de déchets dangereux SIAAP Achères Station d’épuration STORENGY Beynes Stockage souterrain de gaz naturel STORENGY Saint-Illiers Stockage souterrain de gaz naturel TOTAL Gargenville Dépôt d’hydrocarbures TRAPIL Coignières Dépôt d’hydrocarbures ANTARGAZ Ris-Orangis Stockage et conditionnement de GPL CIM Grigny Dépôt d’hydrocarbures HERAKLES (ex-SME) Vert-le-Petit Stockage d’explosifs ISOCHEM Vert-le-Petit Fabrication de produits pharmaceutiques KM Group Saint-Chéron Stockage de substances toxiques SMCA Athis-Mons Dépôt d’hydrocarbures TRIADIS Etampes 91 - ESSONNE Tri/transit de déchets 95 - VAL D’OISE AMPERE Industries Saint-Ouen-l’Aumône Dépôt de produits chimiques NCS Survilliers Stockage d’explosifs SMCA Chennevières-les-Louvres Dépôt d’hydrocarbures STORENGY Saint-Clair-sur-Epte Stockage souterrain de gaz naturel 92 - HAUTS-DE-SEINE CCMP Nanterre Dépôt d’hydrocarbures SOGEPP Gennevilliers Dépôt d’hydrocarbures TOTAL Gennevilliers Dépôt d’hydrocarbures TRAPIL Gennevilliers Dépôt d’hydrocarbures 94 - VAL-DE-MARNE DELEK (ex-BP) Vitry-sur-Seine Dépôt d’hydrocarbures SPVM (ex GPVM) Villeneuve-le-Roi Dépôt d’hydrocarbures Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 13 02 2.1 L’environnement industriel en Île-de-France LA PRÉVENTION DES RISQUES TECHNOLOGIQUES LES PROGRAMMES D’AMÉLIORATION DE LA SÉCURITÉ Le Code de l’environnement prévoit que le dossier de demande d’autorisation d’exploiter une installation classée comporte une étude de dangers rédigée sous la responsabilité de l’exploitant. Cette étude doit permettre à l’exploitant d’évaluer, dans le cadre d’analyses des risques associées à chaque scénario d’accident envisageable sur le site, le niveau de sécurité de ses installations de manière à déterminer les améliorations à mettre en œuvre. Les établissements Seveso seuil haut doivent actualiser leur étude de dangers tous les cinq ans. De plus, l’inspection est fondée à demander à tout moment une révision de l’étude de dangers de certaines installations si elle la juge nécessaire. Tous les sites Seveso seuil haut ont remis une étude de dangers depuis 2001 et plus d’une trentaine de tierces expertises ont été confiées à des organismes indépendants. Les révisions quinquennales de ces études de dangers ont été remises et leur instruction est entièrement clôturée en 2013. Le nouveau cycle de révisions quinquennales 2.2 LES CONTRÔLES Les contrôles approfondis de la DRIEE réalisés dans les établissements Seveso seuil haut portent sur l’examen de la mise en place effective des mesures de maîtrise des risques imposées par arrêté et sur l’examen de l’efficacité du système de gestion de la sécurité (SGS) mis en place par les exploitants. Notamment les inspecteurs examinent la prise en compte au travers du SGS, du retour d’expérience et de l’accidentologie, la gestion des modifications. Lors des visites d’inspection, des tests de barrières de sécurité peuvent être réalisés. Ce type de contrôle permet de vérifier si les personnels sont bien formés et entraînés pour réagir rapidement en cas de situation d’urgence et si les dispositifs techniques sont en bon état de fonctionnement et aisément opérables. D’une manière plus globale, les inspections visent à s’assurer que les conclusions des études de dangers sont bien consolidées par les modali- 14 a commencé en 2013 et de nouvelles études ont commencé à être déposées. Cependant l’essentiel des révisions sera déposé en 2014 et les années suivantes. Tout en vérifiant si l’ensemble des facteurs de risques avait bien été pris en compte dans l’étude de dangers, l’inspection a plus particulièrement demandé aux exploitants de rechercher systématiquement les mesures concrètes de réduction du risque “à la source”, c’est-à-dire les mesures qui peuvent être mises en œuvre pour diminuer la probabilité des accidents et en limiter les conséquences. Lorsque l’inspection considère acceptables les mesures issues de l’étude de dangers, elle prépare un arrêté préfectoral pour prendre acte du programme d’investissements proposé par l’exploitant. À noter que des mises à jour d’études de dangers ont par ailleurs été instruites en 2013 suite à des propositions faites par les indus- tés d’exploitation mises en place sur les sites. Par ailleurs, le thème de la gestion du vieillissement des équipements industriels a été abordé lors de 141 inspections en 2013 (pour 112 en 2012). Ce thème prend une importance croissante dans le contrôle des établissements, que ces établissements relèvent de la directive Seveso ou non, du fait de l’entrée en application progressive des dispositions de l’arrêté ministériel du 4 octobre 2010 et de l’approbation par le ministère en charge de l’écologie des guides techniques servant de référentiel pour le contrôle du vieillissement de certaines catégories d’équipements. Ce thème d’inspection sera poursuivi en 2014 en rentrant plus dans le détail technique du suivi en service de certains types d’équipements, notamment ceux qui réalisent une fonction de mesure de maîtrise des risques instrumentée. En 2013, la DRIEE a également porté une action visant à identifier des établissements en situation irrégulière, susceptibles d’être soumis à la réglementation des installations classées pour triels de nouvelles mesures de réduction des risques à la source visant à compléter celles déjà actées par arrêté préfectoral. L’instruction de ces propositions nouvelles illustre le fait que l’étude de dangers est un véritable outil d’aide à la décision et permet d’aboutir, suite à un travail itératif et partagé, à des mesures concrètes. Ces nouvelles mesures ont été actées également par arrêté préfectoral complémentaire. Au total, on décompte pour l’année 2013 un montant global d’investissements de réduction des risques à la source réalisés et mis en œuvre de 16,1 millions d’euros sur 32 sites, en nette augmentation par rapport à 2012 (10,1 millions sur 25 sites). Ce montant correspond aux investissements relevant du strict cadre de la réduction des risques, hors travaux de maintenance, d’études ou de mise en conformité réglementaire. Malgré un contexte économique difficile, les investissements contribuant à l’amélioration de la sécurité restent à un niveau élevé et augmentent même, ce qui illustre la volonté de nombreux industriels de continuer à améliorer les performances, en termes de sécurité, de leur outil de production. la protection de l’environnement et en particulier les stockages de matières ou produits combustibles dans des entrepôts couverts. Cela fait suite à une dizaine d’incendies importants survenus dans la région en 2012 sur des entrepôts classés pour la protection de l’environnement, notamment en petite couronne. S’ils n’ont pas fait de victime, ils ont eu parfois des conséquences spectaculaires sur les tiers, notamment des perturbations graves aux axes de transport, ont nécessité des interventions lourdes des services de secours et ont eu des conséquences économiques importantes (interruptions de RER, de TGV, coupures de lignes électriques THT...). 50 % des incendies ont eu lieu sur des installations qui n’étaient pas connues de l’administration ou étaient en situation irrégulière (66 % en Petite Couronne). 37 inspections ont été réalisées sur ce thème et ont conduit à détecter 12 sites non déclarés ou non enregistrés comme installation classée pour la protection de l’environnement. Les services de l’inspection poursuivront cette action en 2014. La réglementation concernant le stockage des liquides inflammables soumis à autorisation au titre de la rubrique 1432 de la législation des installations classées pour la protection de l’environnement s’est renforcée ces dernières années notamment avec la parution de deux arrêtés ministériels : l’arrêté du 3 octobre 2010 relatif au stockage en réservoirs aériens manufacturés de liquides inflammables et l’arrêté du 16 juillet 2012 relatif aux stockages en récipients mobiles de liquides inflammables présents dans un entrepôt couvert soumis au régime de l’enregistrement ou de l’autorisation au titre de la rubrique 1510. LE STOCKAGE DES LIQUIDES INFLAMMABLES En Île-de-France, près de 150 établissements sont soumis à autorisation pour le stockage de liquides inflammables au titre de la rubrique 1432 de la législation des installations classées pour la protection de l’environnement. L’arrêté du 3 octobre 2010 fixe de nombreuses prescriptions techniques dont une partie est relative à la défense contre l’incendie. Les exploitants doivent avoir formalisé une stratégie de lutte contre l’incendie en retenant soit l’autonomie, soit le recours permanent aux moyens des services d’incendie et de secours, pour l’extinction des scénarios d’incendie de référence définis dans l’arrêté ministériel. Le cas échéant, les industriels devaient solliciter le recours des pompiers avant le 31 décembre 2012. En 2013, 29 inspections ont été menées afin de s’assurer que les exploitants avaient fait le choix d’une stratégie en sollicitant les services d’incendie et de secours en cas de recours à leurs moyens. Ce sujet a été l’occasion de nombreuses rencontres et d’un travail de concertation entre la DRIEE, la Brigade des Sapeurs Pompiers de Paris et les Services Départementaux d’Incendie et de Secours au sujet des demandes de recours exprimées par les industriels. Cette campagne d’inspections se poursuivra en 2014 afin de s’assurer que les exploitants ont effectivement élaboré une stratégie de lutte contre l’incendie qui réponde à l’objectif d’extinction fixé dans l’arrêté du 3 octobre 2010. Elle concernera en 2014, une vingtaine de sites s’étant déclarés comme autonomes. Les principales prescriptions de l’arrêté du 16 juillet 2012 applicables aux sites existants seront entrées en vigueur au 1er juillet 2014. Aussi la DRIEE démarrera une campagne d’inspection des sites soumis à cet arrêté visant à contrôler une quinzaine de sites au second semestre 2014, avec un contrôle systématique des établissements classés SEVESO concernés. L’action se poursuivra également en 2015. 2.3 LA CONCERTATION AUTOUR DES SITES À RISQUE En application de la loi sur les risques technologiques, un décret du 1er février 2005 prévoit la création autour de sites Seveso de Comités Locaux d’Information et de Concertation sur les risques (CLIC). Ces structures, regroupant les industriels, les représentants du personnel, les riverains, les élus et l’administration, permettent de débattre des questions de maîtrise du risque majeur sur les sites dans le cadre d’une démarche d’amélioration continue de la sécurité. Les CLIC ont vocation à se transformer progressivement en Commissions de suivi de sites (CSS) suite à la parution du décret n°2012189 du 7 février 2012. Celui dispose que les CLIC sont remplacés par des CSS à la date du renouvellement de leur composition prévue dans leur arrêté de constitution. Les missions de ces nouveaux comités sont identiques à celles des CLIC s’agissant des risques technologiques accidentels. Par ailleurs, les exploitants des établissements Seveso sont encouragés par le ministère chargé de l’écologie à réaliser une communication locale (vers les maires, riverains, associations, presse locale) au sujet des incidents qui ont eu lieu dans leurs installations et qui ont été perçus à l’extérieur (odeurs, départs de feu, …). Cette démarche repose sur le volontariat et est conçue conjointement par le ministère et les syndicats professionnels des secteurs de la chimie et du pétrole. Elle ne soustrait cependant pas l’exploitant à l’obligation d’avertir l’administration (DRIEE, préfecture) lors de chaque incident important. L’objectif de cette opération est d’informer la société civile des défaillances de l’installation et des mesures correctives prises par l’exploitant. Cette information permet aux riverains de se forger une opinion sur les réalités et les difficultés de la prévention du risque et de participer à la gestion du risque. 2.4 LA MAÎTRISE DE L’URBANISATION AUTOUR DES SITES SEVESO SEUIL HAUT > Situation francilienne à fin 2013 Les plans de prévention des risques technologiques (PPRT) sont un outil, introduit par la loi du 30 juillet 2003 et le décret du 7 septembre 2005, pour renforcer la maîtrise de l’urbanisation autour des sites à haut risque, et notamment pour tenter de résorber certaines situations existantes héritées du passé. Leur mise en œuvre aura pour effet de limiter l’exposition de la population aux conséquences des accidents, dont l’impact est notamment appréhendé au travers des études de dangers réalisées par l’industriel. En Île-de-France, 27 PPRT sont à élaborer (le site SDPN dans les Hauts-de-Seine a cessé son activité en 2013 réduisant le nombre de PPRT franciliens de 28 à 27). Au préalable, les industriels doivent remettre aux préfets une mise à jour de leur étude de dangers donnant lieu à une analyse des risques prenant en compte la probabilité d’occurrence, la cinétique et la gravité des accidents potentiels. 26 PPRT ont été prescrits par arrêté préfectoral ; le dernier a été prescrit début 2014 Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 15 02 L’environnement industriel en Île-de-France LA PRÉVENTION DES RISQUES TECHNOLOGIQUES (suite à un changement dans la nomenclature, le site de GEREP doit être inclus dans le PPRT de CCMP et GAZECHIM, ce qui a entraîné une abrogation de la prescription initiale) et 21 ont été approuvés à fin 2013 (soit 78 %). L’objectif fixé au niveau national, d’atteindre les 75 % d’approbation à fin 2013, a donc été rempli. Le nouvel objectif fixé est une atteinte de 95 % d’approbation d’ici la fin de l’année 2014. défaut est intervenu pour le site de CCMP à Nanterre (92) et un accord a été trouvé quant au financement des mesures foncières et des travaux prescrits à un établissement municipal pour le PPRT de TOTAL à Gargenville (78). En 2012, la première convention de financement de mesures foncières a été signée : elle permet le financement des mesures foncières définies par le PPRT autour du site SMCA à Athis-Mons (91). Le premier délaissement issu de ce PPRT a eu lieu début 2013, il s’agissait d’une maison d’habitation. 2013 a également permis de poursuivre les discussions sur les conventions de financement des PPRT franciliens présentant des mesures foncières, notamment pour les deux PPRT approuvés : TOTAL-BOREALIS à Grandpuits (77) et STORENGY à Saint-Clair-sur-Epte (95). Un financement par L’élaboration d’un PPRT s’effectue en plusieurs étapes : QU’EST-CE QU’UN PPRT ? L’accident dramatique survenu en septembre 2001 à Toulouse a renforcé la prise de conscience des problèmes posés par la très grande proximité des usines à risque avec des zones urbanisées. Les anciens outils de maîtrise de l’urbanisation ont à cet égard montré leur limite : ils permettent d’agir sur l’urbanisation future, mais pas de résorber les situations héritées du passé. La loi du 30 juillet 2003 a donc prévu l’élaboration de plans de prévention des risques technologiques (PPRT) autour des installations Seveso AS. Les principes de base de la législation sur les installations classées sont réaffirmés : l’exploitant de l’établissement Seveso AS doit mettre en œuvre toutes les mesures de sécurité pour atteindre un niveau de risque aussi bas que possible, compte tenu de l’état des connais- 16 > LES GRANDES ÉTAPES DANS L’ÉLABORATION D’UN PPRT • Réunion d’information préalable en CLIC/CSS : cette réunion est destinée à présenter la démarche d’élaboration du PPRT. Elle marque le lancement officiel de sa réalisation. • Phase d’études techniques, durant laquelle les services instructeurs de l’État en charge de la rédaction du PPRT mènent les analyses (caractérisations des aléas et des enjeux) conduisant notamment à définir le périmètre sances et de la vulnérabilité de l’environnement de l’établissement. Si ces mesures s’avèrent insuffisantes, le PPRT peut définir des secteurs dans lesquels il sera possible de déclarer d’utilité publique l’expropriation des habitations, et d’autres secteurs où il pourra être instauré un droit de délaissement pour les propriétaires. Le financement de ces mesures foncières (expropriation et délaissement) seront réparties entre les industriels à l’origine du risque, l’État et les collectivités touchant la contribution économique territoriale. Dans certains cas, des mesures « supplémentaires » de réduction du risque à la source sur les sites industriels seront également identifiées. Ces mesures, allant audelà des exigences réglementaires, pourront être financées de manière tripartite (industriel, collectivités, État) lorsque leur mise en œuvre est moins coûteuse que les mesures d’étude du PPRT ainsi que son zonage brut. La prescription du PPRT par arrêté préfectoral a lieu pendant cette phase d’études techniques. • Phase de stratégie du PPRT, durant laquelle le zonage réglementaire et les mesures pour la maîtrise de l’urbanisation associées sont définis, en association avec les personnes et organismes associés (POA). Pendant cette phase ont lieu les réunions des POA prévues par l’arrêté préfectoral de prescription du PPRT. À l’issue de la phase de stratégie, le projet de PPRT (qui comprend une note de présentation, la cartographie du zonage réglementaire, un cahier de recommandations et un règlement) est finalisé. • Avis des personnes et organismes associés puis enquête publique. À l’issue de l’enquête publique, le PPRT est approuvé par le préfet. foncières qu’elles permettent d’éviter (par exemple : déménagement d’un site, déménagement d’un atelier au sein d’une plate-forme, refonte fondamentale du process,…). Pour préserver l’avenir, le règlement du PPRT délimite aussi des zones d’interdiction ou de limitation de construire. Sous l’autorité du préfet, le service d’inspection des installations classées (DRIEE) et le service de l’équipement (DDT et DRIEA) sont les principaux services de l’État impliqués dans l’élaboration du PPRT. La démarche PPRT repose largement sur une démarche de concertation, qui vise : • à réunir les parties concernées, • à prendre en compte le contexte local, • à expliquer les mesures du PPRT, • à faire émerger une culture commune de la sécurité. TABLEAU 2.4 - LES ÉTAPES DE LA DÉMARCHE PPRT Démarche d'élaboration Réalisée en amont du PPRT Etude de dangers Démarche de maîtrise des risques Procédure d'élaboration Réunion d'information préalable en CLIC Présentation de la démarche PPRT Lancement des études techniques Séquence d'étude technique Proposée suite à l'analyse des phénomènes dangereux Avis sur les modalités de la concertation Lancement des études techniques Définition du périmètre d'étude Prescription du PPRT par arrêté préfectoral Cartographie des aléas par effet Cartographie de synthèse des enjeux Zonage brut Investigations complémentaires Services instructeurs Périmètre d'étude Caractérisation des aléas Nature des risques Personnes et organismes associés et modalités d'association Caractérisation des enjeux Finalisation de la séquence d'étude Présentation de la démarche PPRT Concertation Association Modalités de la concertation, et du rendu du bilan 18 mois Phase de stratégie du PPRT Séquence d'élaboration du projet de PPRT Finalisation de la séquence d'étude Intégration du bilan de la concertation et de l'avis des POA Bilan de la concertation Avis des personnes et organismes associés Enquête publique Rapport du commissaire enquêteur Intégration des remarques du commissaire enquêteur Approbation du PPRT Communiqué aux personnes et organismes associés et rendu public Avis tacite favorable sous 2 mois Enquête publique d'1 mois, prorogeable d'1 mois Le préfet dispose de 3 mois pour approuver le PPRT Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 17 02 L’environnement industriel en Île-de-France LA PRÉVENTION DES RISQUES TECHNOLOGIQUES a) Caractérisation des aléas CARTE 2.5 - CARTE DES ALÉAS L’aléa est défini comme la probabilité qu’un phénomène dangereux produise en un point donné des effets d’une intensité donnée, au cours d’une période déterminée. Les phénomènes dangereux à cinétique rapide sélectionnés pour le PPRT sont agrégés par type d’effet (toxique, thermique ou surpression), en intensité et en probabilité. Ainsi, en chaque point du territoire inclus dans le périmètre d’étude, est identifié un des sept niveaux d’aléas représentés ci-contre, attribué en fonction du niveau maximal d’intensité des phénomènes dangereux susceptibles de provoquer un effet en ce point et du cumul des classes de probabilité d’occurrence de ces phénomènes dangereux. Les niveaux d’aléas définis vont de « très fort + » (TF+) à « faible » (Fai). Ces niveaux d’aléas déterminent les principes de réglementation à retenir pour l’élaboration des mesures relatives à l’urbanisme ou aux usages à inclure dans le PPRT (voir paragraphes suivants). b) Caractérisation des enjeux Les enjeux sont constitués par les personnes, les biens, les activités, les éléments du patrimoine culturel ou environnemental menacés par un aléa, ou susceptibles d’être affectés ou endommagés par celui-ci. Ils sont liés à l’occupation du territoire et à son fonctionnement. L’analyse des enjeux permet : • d’identifier les éléments d’occupation du sol qui feront potentiellement l’objet d’une réglementation dans le PPRT ; • de fournir les éléments techniques de base nécessaires aux investigations complémentaires. c) Zonage brut Le zonage brut, établi à partir de la superposition des cartes d’aléas et d’enjeux selon les règles établies au niveau national, délimite à la fois : • les zones de principes de maîtrise de l’urbanisation future ; • les secteurs potentiels d’expropriation et de délaissement possibles inclus dans ces zones. Il permet donc d’avoir un premier aperçu du futur zonage réglementaire. 18 CARTE 2.6 - CARTE DES ENJEUX d) Phase de stratégie du PPRT CARTE 2.7 - CARTE DU ZONAGE RÉGLEMENTAIRE La phase de stratégie du PPRT vise à conduire, avec les personnes et organismes associés, la mise en forme partagée des principes de zonage réglementaire. Elle s’appuie sur l’ensemble des éléments recueillis lors de la séquence des études techniques, notamment la carte de zonage brut, qu’elle peut être amenée à faire évoluer. La phase de stratégie permet de définir : • les zones de maîtrise de l’urbanisation ; • les secteurs d’expropriation et de délaissement possibles pour des biens existants dans une zone d’interdiction de construire ; • des objectifs de performance que les bâtiments existants devront atteindre pour réduire leur vulnérabilité. La stratégie est l’occasion d’évaluer le montant des financements à prévoir entre l’exploitant, l’État et la collectivité pour la mise en œuvre des secteurs d’expropriation ou de délaissement possibles. Elle repose sur : • des principes de réglementation édictés au niveau national, qui encadrent les grandes orientations du PPRT ; • des mesures inéluctables, notamment pour les zones exposées à un niveau d’aléa très important (par exemple l’interdiction de construire et la délimitation de secteurs d’expropriation possible en aléa TF+) ; f) L’approbation du PPRT Le projet de PPRT est d’abord soumis pour avis aux parties associées et au CLIC / CSS, puis l’ensemble de la population est consultée dans le cadre d’une enquête publique. Le PPRT éventuellement modifié est ensuite approuvé par arrêté préfectoral. g) Mise en œuvre des mesures prévues par le PPRT • des choix à effectuer en fonction du contexte local. e) Le projet de PPRT Le projet de PPRT comprend 4 éléments : • le plan de zonage réglementaire qui cartographie les zones et les secteurs du territoire retenus lors de la stratégie ; • le règlement du PPRT qui dresse les mesures spécifiques en chaque zone définie par le plan de zonage réglementaire ; • les recommandations sans valeur contraignante qui tendent à renforcer la protection des populations face aux risques encourus ; • la note de présentation qui explique et justifie la démarche. Elle motive les choix du plan de zonage réglementaire et du règlement. Le PPRT étant approuvé, la mise en œuvre des mesures foncières identifiées dans les secteurs d’expropriation et de délaissement possibles nécessite d’abord la signature d’une convention de financement tripartite. Il revient ensuite aux collectivités d’initier les procédures correspondantes. la CET (Contribution Économique Territoriale) et les industriels doivent également participer au financement des travaux prescrits aux habitations. Cette participation sera de 25 % chacun du montant des travaux, et pour les travaux dépassant 20 000 euros, leur participation minimale est fixée à 10 000 euros. Cette disposition s’applique pour les dépenses payées dans un délai de 5 ans à compter de l’approbation du PPRT. Ces contributions sont versées aux propriétaires des habitations au plus tard deux mois après présentation des factures correspondant au montant des travaux prescrits. Les travaux prescrits aux biens existants sont, quant à eux, à la charge des propriétaires. Il existe cependant un crédit d’impôt à hauteur de 40 % du montant des travaux plafonné à 20 000 euros (article 200 quater A du Code général des impôts). Ce crédit d’impôts s’applique également aux diagnostics préalables aux travaux. Les collectivités percevant Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 19 02 L’environnement industriel en Île-de-France LA PRÉVENTION DES RISQUES TECHNOLOGIQUES 3 LES ÉTABLISSEMENTS SEVESO 3.1 SEUIL BAS LES AUTRES ÉTABLISSEMENTS OU INFRASTRUCTURES À RISQUES EN ÎLE-DE-FRANCE On compte, en Île-de-France, 55 établissements Seveso seuil bas au 31 décembre 2013. Plusieurs dossiers de demande d’autorisation sont par ailleurs en cours d’instruction. L’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation européenne sur les déchets a induit des reclassements en établissements classés Seveso de certaines installations industrielles régulièrement autorisées. de disposer au plus tard le 7 octobre 2010 d’une étude de dangers prenant en compte les nouvelles exigences méthodologiques portées par l’arrêté ministériel du 29 septembre 2005 (dit arrêté PCIG) relatif à l’évaluation et à la prise en compte de la probabilité d’occurrence, de la cinétique, de l’intensité des effets et de la gravité des conséquences des accidents potentiels dans les études de dangers des installations classées soumises à autorisation. En 2013, l’inspection a notamment continué l’instruction des études de dangers remises par les exploitants dans le cadre de l’obligation faite par l’arrêté ministériel du 10 mai 2000 modifié A la fin 2013, 22 de ces études étaient encore en cours d’instruction, le plus souvent après un premier examen ayant conduit à des demandes de compléments. L’objectif est de clôturer 3.2 LES INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT DE MATIÈRES DANGEREUSES En France, le transport des marchandises dangereuses par voie terrestre (route, chemin de fer ou navigation), y compris certaines opérations de chargement et de déchargement ou le transfert d’un mode de transport à un autre, est encadré par une réglementation spécifique dont l’arrêté du 29 mai 2009 relatif aux transports de marchandises dangereuses par voies terrestres dit « arrêté TMD » est un des textes principaux. Cet arrêté précise les modalités d’application des prescriptions contenues dans les traités internationaux applicables à chaque mode de transport (ADR pour le transport routier, RID pour le transport ferroviaire et ADN pour le transport fluvial). D’une manière générale, l’objet de ces réglementations est d’assurer la sécurité des transports des marchandises dangereuses. Les marchandises dangereuses sont des produits qui peuvent présenter un danger lié à leur propriété inflammable, toxique, radioactif, 20 détonnant, etc... Il peut s’agir par exemple d’essence, de GPL, de chlore... Elles sont caractérisées par un numéro d’identification international ONU unique et rattachée à une ou plusieurs classes ou sous-classes de dangers selon les caractéristiques de danger qu’elles présentent. De manière générale, dans les ouvrages d’infrastructures de transport sont concentrés des véhicules transportant tous types de matières dangereuses. Les principaux phénomènes dangereux ainsi susceptibles de survenir, du fait de pertes de confinement dues par exemple à un choc, à une vanne défectueuse, ou à tout autre incident, sont des incendies, des explosions ou des émissions atmosphériques de produits toxiques. La réglementation TMD impose diverses mesures pour prévenir ces accidents notamment la formation obligatoire pour les chauffeurs avec des remises à niveau périodiques, le recours à l’ensemble de ces études pour fin 2014, avec la proposition d’un arrêté complémentaire si nécessaire et la diffusion, auprès des communes, d’un « porter à connaissance » des informations sur les risques technologiques, pour intégration dans les documents d’urbanisme. La mise à jour de ces études de dangers par les exploitants est un moment privilégié pour qu’ils réévaluent globalement le niveau de sécurité de leur site et proposent des mesures de renforcement de la sécurité dans un objectif de réduction du risque. Ces établissements font également l’objet d’inspections régulières tant sur les dispositions techniques qu’organisationnelles associées à la maîtrise de la sécurité. des citernes ou emballages particuliers en fonction des produits transportés, un contrôle technique régulier des véhicules, etc. En complément à ces dispositions, la loi n°2003-699 du 30 juillet 2003 relative à la prévention des risques technologiques et naturels et à la réparation des dommages a introduit dans le Code de l’environnement l’article L.551-2 portant obligation de fournir des études de dangers pour les infrastructures de transport de matières dangereuses les plus importantes. À l’instar de ce qui est imposé aux installations classées soumises à autorisation, l’objet de l’étude de dangers est de présenter l’ensemble des informations qui permettent d’identifier les différentes sources de dangers potentiels, les scénarios d’accidents envisageables et leurs conséquences sur les personnes et l’environnement. Cette étude de dangers permet ainsi de caractériser les risques résiduels autour des infrastructures de transports de matières dangereuses les plus importantes. 3 Dans la région Île-de-France, les infrastructures concernées par la réalisation d’une étude de dangers sont, du fait des trafics importants constatés, la gare de triage de Drancy - Le Bourget gérée par RFF, une aire de service pour poids lourds (aire de service de Vémars Ouest sur l’autoroute A1), et des installations fluviales du domaine de Ports de Paris. Dans la continuité de son action de 2012, la DRIEE, qui a été désignée compétente pour l’analyse de ces études de dangers, s’est attachée en 2013 à obtenir et instruire les études de dangers exigées par la réglementation et à proposer les suites administratives qui en découlent. À l’issue de cet examen, la DRIEE peut en effet proposer au préfet de département : 1 - de prescrire des mesures complémentaires d’amélioration de la sécurité de l’ouvrage La loi Grenelle 2 du 13 juillet 2010 a ajouté un article L.551-3 au Code de l’Environnement, dotant le représentant de l’État dans le département de la capacité de fixer par arrêté des prescriptions d’aménagement et d’exploitation des ouvrages d’infrastructure jugées indispensables pour préserver, au vu de l’étude de dangers, la sécurité des populations, la salubrité et la santé publiques. 2 - de réaliser un porter à connaissance des risques technologiques L’article L.121-2 du Code de l’Urbanisme précise que l’État a l’obligation de porter à la connaissance des communes ou de leurs groupements compétents les informations nécessaires à l’exercice de leurs compétences en matière d’urbanisme. En pratique, il s’agit d’informer les services chargés de l’urbanisme des risques technologiques sur un territoire et de proposer des règles de maîtrise de l’urbanisation pour ne pas aggraver de manière inacceptable les conséquences d’un accident majeur. 3 - de réaliser un Plan Particulier d’Intervention (PPI) Les plans particuliers d’intervention sont établis, en vue de la protection des populations, 4 des biens et de l’environnement, pour faire face aux risques particuliers liés à l’existence ou au fonctionnement d’ouvrages ou d’installations dont l’emprise est localisée et fixe. Ils mettent en œuvre les orientations de la politique de sécurité civile en matière de mobilisation de moyens, d’information et d’alerte, d’exercice et d’entraînement. Le plan particulier d’intervention constitue un volet des dispositions spécifiques du plan ORSEC départemental. Le décret n° 2005-1158 du 13 septembre 2005 prévoit dans son article 1 alinéa 5 qu’un PPI est défini autour des infrastructures de transport les plus importantes. 3.3 LES STOCKAGES SOUTERRAINS DE GAZ La consommation de gaz naturel a crû très fortement en France depuis 1973. En 2007, le gaz naturel représentait 14,8 % de la consommation d’énergie contre 7,4 % en 1973. Ce combustible étant largement utilisé pour le chauffage des locaux, 40 % de sa consommation sont liés aux variations climatiques. Pour assurer la sécurité des ressources et pour ajuster ses fournitures aux variations saisonnières de la consommation de ses clients, STORENGY, a développé des stockages souterrains. Cette filiale du groupe GDF Suez exploite 12 stockages souterrains de gaz naturel en France, dont ceux de Beynes et Saint-Illiers-le-Ville (78), de SaintClair-sur-Epte (95) et de Germigny-sous-Coulombs (77) situés en Île-de-France. Deux techniques de stockage souterrain sont utilisées en France pour le gaz naturel : les réservoirs en nappe aquifère et les cavités salines. Les 4 stockages souterrains d’Île-deFrance sont des stockages en nappe aquifère. Le principe du stockage en nappe en aquifère est le suivant : le gaz naturel est stocké dans une formation géologique perméable, donc aquifère, recouverte d’une formation imperméable constituée d’argile ou de marne, qui assure l’étanchéité. La formation imperméable doit présenter une structure en forme de cloche ou de bol renversé (anticlinal) pour contenir latéralement la bulle de gaz. 5 5 5 5 6 7 1 1 2 3 4 5 6 7 2 Couverture Réservoir Station centrale Puits d’exploitation Puits de contrôle Puits de contrôle de l’aquifère supérieur Aquifère supérieur Le gaz naturel est injecté et soutiré par des puits dits d’exploitation. L’extension latérale de la bulle de gaz est surveillée par des puits dits de contrôle. L’aquifère situé au-dessus de l’aquifère de stockage est également surveillé par des puits de contrôle. Les installations de surface regroupées sur la station centrale ont plusieurs objectifs : • désulfurer le gaz naturel soutiré du réservoir en vue de son transport sur le réseau ; • déshydrater le gaz naturel soutiré des réservoirs de gaz en vue de son transport sur le réseau ; • permettre les transits de gaz entre les réservoirs et le réseau de transport (et inversement) ; • comprimer le gaz du réseau de transport en vue de permettre son injection dans le réservoir ; • déterminer les quantités de gaz transitant dans le stockage. Les installations de surface sont notamment composées des équipements suivants : • tours de désulfuration ; • tours de déshydratation ; • des chaudières ; • des compresseurs (turbo ou électro-compresseurs). Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 21 02 L’environnement industriel en Île-de-France LA PRÉVENTION DES RISQUES TECHNOLOGIQUES > EXPLOITANT Les stockages d’Île-de-France ont été créés et exploités depuis leur origine par une direction spécialisée de Gaz de France. Depuis la création du groupe GdF Suez, il a été décidé de filialiser l’activité stockage du groupe. C’est la société Storengy, filiale à 100 % de GdF Suez créée le 31 décembre 2008, qui exploite maintenant l’ensemble des stockages du groupe, en France et à l’étranger. Les équipes spécialisées de GdF puis GdF Suez sont maintenant sous la raison sociale Storengy, ce qui maintient la technicité et le savoir-faire spécifiques indispensables à ce type d’activité. > SITUATION ADMINISTRATIVE Les stockages souterrains de gaz sont réglementés par le Code minier. L’État en concède l’exploitation par décret en Conseil d’Etat et les travaux sont soumis à la police des mines, exercée par le préfet. Les installations de surface sont par ailleurs des ICPE soumises à autorisation au titre du Code de l’Environnement. Enfin, le Code minier assimile les stockages souterrains à des établissements Seveso nécessitant notamment la maîtrise de l’urbanisation autour du site (PPRT) et l’élaboration d’un plan particulier d’intervention (PPI). L’ensemble des PPRT relatifs aux stockages souterrains de gaz franciliens ont été prescrits en 2009 et 2010. Ceux de Saint-Illiers-leVille et de Beynes (78) ont été approuvés respectivement en 2010 et 2012 et ceux de Saint-Clair-sur-Epte (95) et de Germigny-sousCoulombs (77) ont été approuvés en 2013. 3.4 LES CANALISATIONS DE TRANSPORT Les 50 200 km de canalisations de transport françaises se répartissent ainsi : 73 % concernent le transport de gaz naturel, 19 % les hydrocarbures et 8 % les produits chimiques. Un quart de ce réseau traverse des zones naturelles protégées ou des zones à forte densité de population. La DRIEE procède à l’instruction des procédures administratives et des contrôles des canalisations de transport de gaz combustibles, d’hydrocarbures liquides ou liquéfiés et de produits chimiques ainsi que des canalisations de distribution de gaz. Le contrôle de la DRIEE sur ces installations s’exerce, dès la construction et tout au long de la vie de l’ouvrage (jusqu’à son arrêt), grâce notamment à l’examen des études de dangers et des Plans de Surveillance et de Maintenance (PSM) que les industriels doivent produire depuis l’arrêté ministériel du 4 août 2006. Les études de dangers ont vocation à analyser et à exposer les risques que peuvent présenter les ouvrages et ceux qu’ils encourent du fait de leur environnement. Elles définissent entre autres les mesures de protection à prendre pour assurer un niveau de sécurité acceptable vis-à-vis des tiers selon des critères d’exigences reconnus. Ces mesures doivent être déployées selon un programme de traitement dans le respect de délais réglementaires. Ainsi, les zones les plus sensibles devaient être protégées avant le 15 septembre 2012 et les autres, 3 ans plus tard. L’ensemble de ces études de dangers ont été fournies pour l’échéance réglementaire du 15 septembre 2009. Leur instruction s’est achevée en 2012 et janvier 2013. Ces documents doivent être remis à jour tous les cinq ans pour intégrer les éventuelles évolutions de l’environnement et les contraintes réglementaires nouvelles. Des inspections sur site seront diligentées et un suivi particulier est engagé pour constater la bonne mise en œuvre des protections et mesures prévues. Par ailleurs, les mesures de renforcement de la sécurité sont prescrites par arrêté préfectoral quand cela est nécessaire. L’obligation de PSM conduit les transporteurs à adapter les contrôles en fonction de l’environnement dans lequel les canalisations sont installées (y compris en lien avec les résultats de l’étude de dangers), et en fonction des défauts qu’elles comportent, issus soit de la conception, soit de la construction ou de la pose, soit encore des dégradations liées à leur exploitation. Ces plans prévoient en particulier des fréquences et natures d’actions d’inspection et de maintenance qui peuvent être sensiblement renforcées au niveau des points singuliers (tronçons aériens, zones urbanisées, zones naturelles sensibles, …). Afin de concilier l’aménagement du territoire avec les risques potentiels présentés par de tels ouvrages, la DRIEE établit également les dossiers de « porter à connaissance » (PAC), adressés par les préfets aux maires des communes concernées via les DDT et la DRIEA. Le PAC s’appuie sur la définition des zones de 22 dangers fixée par l’arrêté ministériel du 29 septembre 2005. Il invite les maires à interdire la construction ou l’extension des Immeubles de Grande Hauteur (IGH) et de certains Etablissements Recevant du Public (ERP) dans la zone des effets létaux engendrée par ces canalisations. Cette zone peut, dans certains cas, être réduite grâce au renforcement des mesures de protection des ouvrages. Le porter à connaissance constitue un élément crucial dans la politique de prévention des risques et la maîtrise de l’urbanisation. À partir de 2014 ces « PAC » seront progressivement remplacés par des servitudes d’utilité publique qui seront établies sur la base des distances d’effets qui résultent de l’instruction des études de dangers. Pour ce faire, une modification de l‘arrêté ministériel du 4 août 2006 doit être introduite en 2014. Ce support technique sera complété par un renforcement de la formation et de l’habilitation des intervenants sur les chantiers. Outre le « porter à connaissance », la DRIEE veille aussi à la bonne application des règles attachées aux Déclarations de Travaux (DT) et aux Déclarations d’Intention de Commencement de Travaux (DICT). Ces procédures ont pour objectif de protéger l’intégrité des installations enterrées lors de la réalisation de travaux à proximité ; travaux qui constituent la principale cause d’accident en matière de canalisations. La DRIEE a accompagné activement la mise en application de cette réforme en 2013 en participant à une dizaine d’événements de communication des différents acteurs concernés Afin d’optimiser la sécurité lors de travaux, la réforme prévoit également en cas d’imprécision cartographique, l’obligation de procéder, en amont des travaux, à des investigations complémentaires pour parvenir à une localisation précise des ouvrages. Ces investigations complémentaires ne concernent que les réseaux sensibles (transport de gaz, de matières dangereuses, de vapeur et certains réseaux électriques) qui se distinguent des réseaux non sensibles (assainissement, eau,…). Autre mesure importante de la réforme, en cas de situation dangereuse lors de la découverte d’ouvrages non identifiés au préalable, l’exécutant a obligation de suspendre les travaux. (exploitants, maîtres d’ouvrages, entreprises de travaux, fédérations professionnelles). Par ailleurs, la DRIEE a procédé en 2013 à 26 contrôles sur des chantiers à proximité des réseaux enterrés. Après les campagnes d’inspections des années précédentes qui avaient une visée de sensibilisation et d’avertissement des professionnels directement concernés par l’application in situ de la réforme, les contrôles de 2013 ont été effectués avec la possibilité de prendre des sanctions administratives ou de dresser procès-verbal. De trop nombreuses situations potentiellement dangereuses ont encore été constatées en 2013, notamment l’absence de DT/DICT sur des chantiers à proximité de réseaux, voire, dans un cas, l’endommagement d’un réseau de distribution de gaz provoqué par une entreprise de travaux qui n’en a pas informé l’exploitant de la canalisation. La DRIEE a systématiquement proposé des sanctions administratives et dressé procès-verbal quand elle a constaté de tels dysfonctionnements. Les règles actuelles concernant la sécurité des travaux réalisés à proximité des réseaux sont définies par le Décret du 5 octobre 2011 et ses arrêtés d’application. Cette nouvelle réglementation a créé un « guichet unique » afin de permettre aux maîtres d’ouvrage qui réalisent des travaux de connaître précisément l’ensemble des réseaux impactés par leur projet qui remplace l’action de renseignement réalisée par les maires. Les maîtres d’ouvrage doivent procéder à une Déclaration de projet de Travaux (DT), qui remplace la Demande de Renseignement (DR) auprès de chacun des opérateurs de réseaux concernés. L’accès aux informations de cet outil est gratuit et le financement de sa création est pris en charge par les bénéficiaires (opérateurs de réseaux et prestataires aidant à la réalisation des DT/DICT). Par ailleurs, un guide technique sur les méthodes de travaux à proximité des canalisations a été publié. Issu des réflexions d’un groupe de travail élargi et validé par le Ministère de l’Écologie, il contient des prescriptions et recommandations techniques à caractère réglementaire. Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 23 02 L’environnement industriel en Île-de-France LA PRÉVENTION DES RISQUES TECHNOLOGIQUES 4 QUELS SONT LES OBJECTIFS DU 4. 1 RETOUR D’EXPÉRIENCE ? 4.2 LES PRINCIPAUX ACCIDENTS EN 2013 L’exploitation des leçons tirées de l’analyse des incidents ou des accidents constitue un axe important du dispositif général de prévention des risques et de gestion des crises en cas d’accident dans les installations classées. Elle doit notamment contribuer à réduire significativement la fréquence des accidents et la gravité de leurs conséquences. Les principaux objectifs de la démarche de retour d’expérience appliquée à la prévention des risques consistent à : • identifier les causes, les circonstances, les effets et les conséquences génériques ou particulières des phénomènes accidentels, • caractériser ces phénomènes, • mieux cerner les possibilités et les limites des mesures de prévention, de réduction des effets et conséquences, ainsi que celles d’intervention et de secours, • améliorer, avec les enseignements tirés de l’analyse du passé, la gestion des risques dans les phases de conception, d’implantation, de construction, d’exploitation, d’entretien, de démantèlement des installations, mais aussi celles de réduction des expositions (maîtrise de l’urbanisation, information du public et GRAPHIQUE 2.9 - RÉPARTITION DES ÉVÉNEMENTS ENREGISTRÉS EN ÎLE-DE-FRANCE 22 0 56 37 Transport de matières dangereuses Pollution des eaux superficielles aux origines non identifiées Autres cas ÉVÉNEMENTS ENREGISTRÉS plans de secours) et de réhabilitation ou de réparation des dommages, • tirer des enseignements pour la gestion des crises et le positionnement des acteurs vis-àvis de la société civile. GRAPHIQUE 2.8 - RÉPARTITION DES CAUSES, EXPRIMÉE EN POURCENTAGE DU NOMBRE D’ACCIDENTS POUR LEQUEL LES CAUSES SONT CONNUES 80 2011 2012 70 60 50 2013 57% des cas d’accidents en 2013 ont donné lieu à un incendie 57% des cas d’accidents en 2013 ont entraîné des rejets de matières dangereuses ou polluantes, 13 % des cas d’accidents en 2013 impliquaient un équipement sous pression, des cas d’accidents en 2013 8,9 % ont donné lieu à une explosion. Sur 56 accidents survenus dans une installation classée en Île-de-France en 2013, 37 accidents ont une ou plusieurs causes identifiées. 73 Parmi eux, % ont pour cause un facteur organisationnel et humain. 49 des événements répertoriés impliquant une installation classée en Île-de-France ont des conséquences connues. 27 % des accidents 40 ont provoqué des blessures, 30 20 31 % des accidents ont provoqué des pertes d’exploitation. 10 0 Facteur organisationnel et humain 24 En France, le Barpi (le Bureau d’Analyse des Risques et Pollutions Industriels) au sein du ministère en charge de l’environnement a enregistré 1 406 événements en 2013 dont 115 en Île-de-France. Pour l’ensemble des accidents enregistrés sur le territoire francilien, 56 accidents impliquent des installations classées et 37 concernent le transport de matières dangereuses. En fonction des informations disponibles, l’inventaire des accidents franciliens concernant les installations classées permet d’établir les constats suivants : Installations classées 115 LE BILAN DES ACCIDENTS INDUSTRIELS RECENSÉS EN ÎLE-DE-FRANCE EN 2013 Défaillance matérielle Acte de malveillance avéré ou suspecté Causes externes 4.3 QUELQUES ACCIDENTS SURVENUS DANS LA RÉGION ÎLE-DE-FRANCE EN 2013 Les différents accidents détaillés ci-dessous sont classés sur une échelle mise au point par le comité des autorités compétentes des États membres pour l’application de la directive Seveso. Cette échelle utilise des critères objectifs et quantifiés. Elle permet de rendre compte de l’importance des accidents après leur analyse détaillée. L’échelle est fondée sur 18 paramètres regroupés en 4 indices qui caractérisent les : matières dangereuses relâchées (2 paramètres) conséquences humaines et sociales (7 paramètres) conséquences environnementales (5 paramètres) conséquences économiques (4 paramètres) Chaque paramètre est échelonné de 1 à 6, le niveau 6 correspondant aux effets ou conséquences les plus importants. ARIA 43438 - 17/02/2013 38.22 - Traitement et élimination des déchets dangereux Vers 8h30, le gardien d’un centre d’enfouissement de déchets dangereux classé Seveso est alerté par une société voisine d’un dégagement de fumée dans un casier extérieur de déchets. Il répercute l’alerte vers l’opérateur d’astreinte. Le casier de 2 500 m², partiellement recouvert, contient 200 t de déchets dont de l’amiante et 44 fûts de 200 l (60 t) de poussières avec de l’arsenic (As) déposés 3 jours plus tôt. L’astreinte, qui arrive sur site à 8h45, constate des flammes de 3 à 4 m de haut et décide de contacter le cadre d’astreinte puis les pompiers, le sinistre n’étant pas maîtrisable en interne. Les secours interviennent avec 56 hommes et plusieurs engins sur un foyer de 500 m². Le brasier est attaqué avec de la mousse puis progressivement recouvert par de la terre au moyen d’engins de chantier (plus efficace dans le temps que la mousse). Une épaisse fumée grise et malodorante se dégage au voisinage, mais les mesures de toxicité en As se révèlent négatives car les fûts n’ont pas été significativement touchés (du benzène et du toluène sont détectés dans le panache de fumées à l’intérieur du site). Les mesures de polluants dans les eaux de surface autour du site ne montrent pas de risque de pollution. Le feu est éteint à 16h30 et les pompiers quittent le site. Des enquêtes judiciaires et administratives sont effectuées pour identifier les circonstances et les causes du sinistre. L’exploitant mettra en place le coffrage de l’alvéole accidentée sans toucher à la couche de terre et lancera un programme de prélèvements et d’analyses pour étudier l’impact potentiel du sinistre sur le milieu. ARIA 44309 - 10/08/2013 46.76 - Commerce de gros d’autres produits intermédiaires Un feu se déclare vers 1 h dans l’entrepôt de matières plastiques d’une menuiserie bois et plastiques. La structure métallique du bâtiment de 1 000 m² s’effondre et l’incendie se propage au stockage extérieur. Les pompiers déploient de gros moyens mais rencontrent des difficultés pour atteindre le cœur du foyer. Une fumée importante se dégage. L’étang de la MALNOUE sert de ressource en eau mais également de déversoir pour les eaux d’extinction. Le sinistre est maîtrisé vers 10h30 mais des foyers résiduels persistent encore en fin d’après-midi. Une reprise d’intensité des foyers a lieu vers 19h45 avec augmentation du nuage de fumées. Les derniers foyers ne sont éteints que le lendemain vers 18h30, les déblais effectués à l’aide d’une tractopelle sont achevés vers 20 h. L’inspection des installations classées est prévenue vers 23h30. Le lendemain vers 9h40, une reconnaissance aérienne est effectuée et des mesures de qualité de l’air sont réalisées par la cellule chimique des secours. Lors du premier point de situation fait en présence du Sous Préfet d’arrondissement, il est décidé de ne pas déclencher de mesures de confinement ou d’évacuation de personnes compte tenu des résultats d’analyses. En revanche, malgré leur passage dans un filtre à sable et la pose d’un barrage flottant à l’entrée hydraulique du plan d’eau, les eaux d’extinction ont pollué l’étang qui présente dès le lendemain une couleur marron liée à la mort du phytoplancton provoqué par une fluctuation du pH. Les analyses effectuées montrent une forte charge en MES, DCO, NTK (azote total réduit), ions ammonium (NH4+) et chlorure (Cl-). Sont également relevés un fort taux de détergents anioniques dû aux émulseurs utilisés par les pompiers ainsi Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 25 02 L’environnement industriel en Île-de-France LA PRÉVENTION DES RISQUES TECHNOLOGIQUES traitant en l’avertissant du risque mais sans vérifier son utilisation ; il modifie les conditions de réutilisation interne d’emballages ayant contenu des déchets et sensibilise les sous-traitants ainsi que les chefs d’équipe. Le plan de prévention de l’entreprise est complété. ARIA 44492 - 22/10/2013 49.50 - Transports par conduites Un motard percute à plus de 160 km/h vers 15h30 la porte d’un bâtiment abritant un poste de distribution de gaz naturel au voisinage d’un gazoduc (branchement d’unedizaine de mètres, P 35 bar, DN 80). L’endommagement des installations (piquages et vasque de robinet) induit une fuite de gaz enflammée avec des flammes de plus de 10 m de haut. Les effets thermiques sont relativement importants. Le PSI du gazoduc est déclenché. Les secours établissent un périmètre de sécurité de 100 m, interrompent la circulation et évacuent des riverains. Le service du gaz coupe l’alimentation pour 4 000 foyers sur 7 communes, le réseau à cet endroit n’étant pas maillé. Une torchère non enflammée est mise en place. Le feu est maîtrisé vers 18 h (durée de l’incendie : 2h30). Le gaz est rétabli pour 3 400 foyers dans la soirée, et dans les 36 h pour les 600 autres. qu’une teneur élevée en phénol liée au sinistre. Le 11/08, un arrêté municipal interdit toute pêche dans l’étang. Le 14/08, les premières mortalités aquatiques sont observées. L’origine de l’incendie reste indéterminée. La Préfecture diffuse un communiqué de presse. L’inspection des installations classées demande à l’exploitant de rédiger un rapport d’accident, de réaliser une campagne de prélèvements dans l’étang pour analyser les paramètres suivants : MES, DCO, DBO5, NTK, NH4+, Cl-, pH, indice phénol, conductivité et oxygène dissous et de mettre en place des dispositifs d’aération si le taux d’oxygène est inférieur à 6 mg / l. Il doit par ailleurs assurer l’élimination des déchets (résidus de plastiques brûlés) dans des filières adaptées et se prononcer sur l’avenir de son site (remise en service des installations ou non, régularisation de sa situation vis-à-vis de l’administration). 26 ARIA 44306 - 16/08/2013 46.76 – Traitement et élimination des déchets dangereux Dans l’atelier de maintenance d’un centre de traitement des déchets dangereux classé Seveso, un soustraitant récupère des fûts vides ayant contenu des déchets pour se confectionner un « radeau » artisanal*. Après avoir fermé hermétiquement 2 fûts pour assurer la flottabilité, il les soude sur un cadre métallique, provoquant à 11h15 l’explosion d’un des fûts ayant contenu des solvants ainsi qu’un départ de feu. Les secours internes confinent 150 employés pendant 45 min et éteignent l’incendie ; les pompiers transportent à l’hôpital l’agent âgé de 50 ans gravement blessé (brûlures, fracture du bras et plaie à la jambe). L’exploitant avait fourni le fût souillé au sous- Non protégé par une glissière de sécurité, le bâtiment en parpaing abritant le poste était situé dans un virage serré de la D354 [...]. À la suite de l’événement, le service chargé de la surveillance des canalisations en Ile de France demande à l’exploitant du gazoduc de : • recenser les postes vulnérables aux risques routiers et de proposer des solutions de protection avec un planning de mise en œuvre ; • étudier la possibilité de garantir la manœuvrabilité des postes de sectionnement en cas d’incendie ; • assurer la meilleure protection possible du poste provisoire ; • vérifier la comptabilité du positionnement des vannes de sectionnement avec les distances d’effets prévues dans les EDD. *note DRIEE : un flotteur pour une pompe 5 LE CONTRÔLE DES PRODUITS CHIMIQUES La préoccupation du public à l’égard des effets sanitaires et environnementaux des produits chimiques est croissante et s’accompagne d’un renforcement progressif de la réglementation sur ces sujets, notamment au niveau européen avec l’entrée en vigueur du règlement REACH1 (enregistrement, évaluation, autorisation et restriction des produits chimiques). Ainsi, la production, la mise sur le marché, l’import/export et l’utilisation des produits chimiques sont encadrés par un ensemble de règles visant à assurer un niveau élevé de protection de l’environnement et de la santé humaine, tout en préservant la compétitivité des entreprises et en encourageant l’innovation. L’inspection des installations classées est mobilisée depuis plusieurs années sur cette nouvelle thématique, qui représente aujourd’hui environ 500 contrôles annuels sur le territoire national, dont une cinquantaine réalisés en 1 Île-de-France. Pour une large part, ces inspections s’inscrivent dans un contexte de stabilité d’une année sur l’autre et ont vocation à être pérennisées. Les contrôles réalisés en 2013 ont prioritairement consisté à vérifier le respect des principales obligations réglementaires issues du règlement REACH, à savoir le bon enregistrement des substances chimiques produites et importées, ainsi que la conformité des produits chimiques mis sur le marché avec les restrictions d’usage fixées à l’annexe XVII du règlement REACH. Dans ce cadre, l’inspection des installations classées a été amenée, comme en 2012, à réaliser différents prélèvements de produits, afin de permettre la vérification de leur composition chimique par une analyse en laboratoire. L’analyse de ces échantillons a été réalisée par le service des laboratoires du ministère de l’économie et des finances, missionné dans le cadre de la répression des fraudes. L’usage très large des substances chimiques conduit à adopter pour ces contrôles une approche, non plus seulement centrée sur l’installation classée et ses effets sur l’environnement et les tiers, mais plus globalement sur tous les acteurs économiques contribuant à la chaîne d’approvisionnement des produits, tels que les fabricants, les utilisateurs, les distributeurs. C’est la raison pour laquelle les contrôles menés par l’inspection des installations classées concernent à la fois les sites de fabrication, mais également des entreprises impliquées dans l’importation et l’exportation, la distribution ou l’utilisation des substances chimiques. L’Île-de-France se caractérise également par une importante concentration de sièges sociaux d’entreprises directement concernées par la réglementation européenne sur les produits chimiques et l’inspection des installations classées a intensifié ses contrôles en 2013 dans ces entités administratives centrales. REACH : Registration, Evaluation, Authorization and Restriction of Chemicals Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 27 3 28 LA GESTION ET L’ÉLIMINATION DES DÉCHETS 1 LES GRANDS PRINCIPES DE LA POLITIQUE DE GESTION DES DÉCHETS Les principes de la politique de gestion des déchets sont définis dans le Code de l’environnement, livre V, titre IV. Ces dispositions ont été modifiées par la loi du 12 juillet 2010 (dite « loi Grenelle 2 » ) et l’ordonnance du 17 décembre 2010 transposant la directive cadre sur les déchets du 19 novembre 2008. Comme indiqué à l’article L. 541-1 du Code de l’environnement, ces principes ont notamment pour objet : • En priorité, de prévenir et de réduire la production et la nocivité des déchets, notamment en agissant sur la conception, la fabrication et la distribution des substances et produits et en favorisant le réemploi, ainsi que de diminuer les incidences globales de l’utilisation des ressources et d’améliorer l’efficacité de leur utilisation ; • De mettre en œuvre une hiérarchie des modes de traitement des déchets consistant à privilégier, dans l’ordre : - La préparation en vue de la réutilisation ; - Le recyclage ; - Toute autre valorisation, notamment la valorisation énergétique ; - L’élimination ; • D’assurer que la gestion des déchets se fait sans mettre en danger la santé humaine et sans nuire à l’environnement, notamment sans créer de risque pour l’eau, l’air, le sol, la faune ou la flore, sans provoquer de nuisances sonore ou olfactive et sans porter atteinte aux paysages et aux sites présentant un intérêt particulier ; • D’organiser le transport des déchets et de le limiter en distance et en volume ; • D’assurer l’information du public sur les effets pour l’environnement et la santé publique des opérations de production et de gestion des déchets, sous réserve des règles de confidentialité prévues par la loi, ainsi que sur les mesures destinées à en prévenir ou à en compenser les effets préjudiciables. Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 29 03 L’environnement industriel en Île-de-France LA GESTION ET L’ÉLIMINATION DES DÉCHETS LE PREDEC La loi Grenelle 2 du 12 juillet 2010 a introduit à l’article L. 541-14-1 du Code de l’environnement l’obligation d’établir dans chaque département (la région pour l’Île-de-France) un plan de prévention et de gestion des déchets issus du bâtiment et des travaux publics (PREDEC). En Île-de-France, ce plan est élaboré à l’initiative et sous la responsabilité du Président du Conseil Régional, en concertation avec une commission consultative, composée entre autres du Préfet de région, des Préfets de départements, des Conseils Généraux, et de certains services de l’État (la DRIEE, l’Agence Régionale de Santé,...). 2 Les prérogatives du plan sont définies à l’article L. 541-14-1 du Code de l’environnement et comprennent notamment : - l’inventaire des types, des quantités et des origines des déchets issus de chantiers du bâtiment et des travaux publics ; - le recensement des installations existantes de transit, de tri, de traitement et de stockage ; - l’énoncé des priorités à retenir pour la prévention de la production de déchets des catégories couvertes par le plan, pour le développement du tri et de la valorisation de la matière des déchets et pour la création d’installations nouvelles, en indiquant les secteurs géographiques qui paraissent les mieux adaptés à cet effet ; – des objectifs de valorisation de la matière des déchets et de diminution des quantités stockées ; – l’utilisation, y compris par les maîtres d’ouvrage publics, des matériaux recyclés dans les chantiers du bâtiment et des travaux publics, afin d’instaurer des débouchés pérennes et d’économiser les ressources de matériaux non renouvelables. LES DIFFÉRENTS TYPES DE DÉCHETS Les déchets peuvent être classés en trois grandes catégories (cf. article R. 541-8 du Code de l’environnement modifié par le décret n°2011-828 du 11 juillet 2011) : Les déchets dangereux Il s’agit des déchets qui présentent une ou plusieurs des propriétés énumérées à l’annexe I du décret du 18 avril 2002 relatif à la classification des déchets (codifiée à l’article R. 541-8 du Code de l’environnement) à savoir : explosif, comburant, facilement inflammable, irritant, nocif, toxique, cancérogène, corrosif, infectieux, toxique pour la reproduction, mutagène, dégageant un gaz toxique au contact de l’eau, l’air 30 En Île-de-France, les travaux d’élaboration du plan ont été initiés en novembre 2011 et visaient initialement une adoption du plan à l’été 2013, conformément à la loi Grenelle. Cependant, les travaux d’élaboration du plan ont duré plus longtemps que prévu, du fait des difficultés à établir l’état des lieux (sur l’année de référence 2010) et la prospective à 6 et 12 ans (soit 2019 et 2025). L’avantprojet de plan a été approuvé le 26 septembre 2013 par l’Assemblée du Conseil Régional. De novembre 2013 à février 2014, le Préfet de Région, les Conseils Généraux d’Île-de-France et limitrophes, ainsi que les CODERST des 8 départements franciliens ont été officiellement consultés. Le projet de plan et l’évaluation environnementale associée devraient être définitivement arrêtés avant l’été 2014. Suivront alors l’avis de l’Autorité Environnementale, puis l’enquête publique. L’adoption finale en Conseil Régional devrait intervenir avant la fin de l’année 2014. ou un acide, sensibilisant ou écotoxique. Leur potentiel de danger est non seulement dépendant des concentrations des matières dangereuses que les déchets contiennent mais également des propriétés physiques des matrices renfermant ces matières. Les déchets non dangereux Il s’agit des déchets qui ne présentent aucune des propriétés qui rendent un déchet dangereux. Les déchets inertes Il s’agit des déchets qui ne subissent aucune modification physique, chimique ou biologique importante, qui ne se décomposent pas, ne brûlent pas, ne produisent aucune réaction physique ou chimique, ne sont pas biodégradables et ne détériorent pas les matières avec lesquelles ils entrent en contact d’une manière susceptible d’entraîner des atteintes à l’environnement ou à la santé humaine. 3 ACTION DE L’INSPECTION DES INSTALLATIONS CLASSÉES L’inspection des installations classées intervient à plusieurs titres dans le domaine de la gestion des déchets : • En amont, elle s’assure que les procédés industriels mis en œuvre par les exploitants des installations classées qu’elle contrôle sont suffisamment performants pour limiter d’une part les quantités de déchets produits, et d’autre part le potentiel dangereux de ces déchets. Dans ce cadre, elle peut être amenée à demander la mise en œuvre de technologies améliorées sur la base d’un bilan coût / avantage favorable à la protection de l’environnement. • En aval, elle intervient pour contrôler les conditions de gestion des déchets produits par les exploitants d’installations classées en s’assurant que ces déchets sont dirigés vers les filières adaptées dans le respect des dispositions relatives à la traçabilité imposées par la réglementation. Elle exerce également 4 4.1 le contrôle des installations de traitement des déchets dangereux et non dangereux, ces installations relevant pour leur grande majorité de la législation relative aux installations classées. Par ailleurs, l’inspection des installations classées : • est sollicitée dans le cadre de l’instruction par les services préfectoraux des demandes d’agrément ou de récépissés pour les activités de collecte, de recyclage et de traitement de certains déchets, • contribue et participe aux travaux, menés par le Conseil Régional d’Île-de-France, concernant l’élaboration et le suivi des plans régionaux de prévention et de gestion des déchets, ainsi qu’aux travaux de l’ORDIF (observatoire régional des déchets d’Île-de-France www.ordif.com). • assure pour le compte des Préfets de département la mise en application du règlement n° 1013/2006 du 14 juin 2006 modifié, relatif aux transferts transfrontaliers de déchets. Ce règlement établit les procédures et régimes de contrôle applicables aux transferts de déchets en fonction de l’origine, la destination, l’itinéraire suivi ainsi que le type et le mode de traitement des déchets transférés. En 2013, c’est ainsi 76 dossiers de demande de notification qui ont été instruits. Parmi ces dossiers, 59 ont fait l’objet d’un consentement, 17 d’un refus, d’un dessaisissement ou d’une annulation par le notifiant. Par ailleurs, en cas de découverte d’un transfert illicite de déchets, l’inspection des installations classées coordonne en lien avec les inspecteurs des douanes (français ou membres d’un pays de l’UE) le rapatriement des déchets, réalisé par l’organisateur du transfert, vers une installation dûment autorisée à assurer leur traitement. LES DÉCHETS DANGEREUX LE PLAN RÉGIONAL D’ÉLIMINATION DES DÉCHETS DANGEREUX (PREDD) Le plan régional en vigueur dans ce secteur a été adopté le 26 novembre 2009 par le Conseil Régional d’Île-de-France. Il remplace celui approuvé le 2 février 1996 par le Préfet de région. Ce plan prend notamment en compte, au-delà des déchets industriels, les déchets dangereux « diffus » générés par les ménages, les artisans, les agriculteurs et, plus largement, l’ensemble des acteurs économiques. Ainsi, l’Île-de-France avait partiellement anticipé le changement de périmètre imposé dans le cadre de la transposition de la directive cadre déchets. La filière des déchets d’activités de soins à risques infectieux (DASRI) présentant des spécificités vis-à-vis de la gestion des déchets dangereux (types de producteurs, organisation de la collecte, installations spécifiques), il a été décidé la réalisation de plans distincts (PREDD et PREDAS) en Île-de-France. Le PREDAS actuellement en vigueur a été approuvé le 26 novembre 2009. Il remplace celui approuvé le 2 juin 1996 par le Préfet de région. Depuis la loi n°2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l’environne- ment (dite « loi Grenelle 2 »), ces plans, précédemment établis pour une durée de 10 ans, doivent désormais faire l’objet d’une évaluation tous les six ans et sont révisés, si nécessaire, selon une procédure identique à celle de leur adoption. Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 31 03 4.2 L’environnement industriel en Île-de-France LA GESTION ET L’ÉLIMINATION DES DÉCHETS LES INSTALLATIONS FRANCILIENNES DE TRAITEMENT DE DÉCHETS DANGEREUX En 2013, l’Île-de-France comptait quatre installations majeures de traitement et d’élimination de déchets dangereux : • 2 installations de stockage de déchets dangereux (ISDD) : EMTA à Guitrancourt (78) et SITA FD à Villeparisis (77). Ces installations sont réglementées par l’arrêté ministériel du 30 décembre 2002. Les déchets sont stabilisés sur site ou hors site avant enfouissement dans des casiers. • 2 usines d’incinération de déchets dangereux (UIDD) : GEREP à Compans (77) et SARP Industries à Limay (78). Ces installations sont inspectées au moins une fois par an par l’inspection des installations classées. D’autres installations de traitement de déchets dangereux, plus spécifiques selon la nature des déchets, sont présentes en Île-de-France, parmi lesquelles on peut citer à titre d’illustration : • les installations de traitement des terres polluées : les chantiers de reconversion des sites pollués se traduisent fréquemment par l’excavation de quantités importantes de terres. La gestion de ces terres polluées, qui prennent le statut de déchets dangereux, constitue un enjeu majeur pour les projets de réhabilitation ou d’aménagement menés dans la région Île-de-France. En fonction de la nature des polluants rencontrés, les terres sont susceptibles d’être orientées et prises en charge par différentes installations franciliennes mettant en œuvre les techniques de traitement les mieux adaptées : traitements biologiques (dégradation des polluants organiques par stimulation de micro-organismes), traitements physico-chimiques (lavage et séparation des polluants au moyen de solvants ou d’eau), traitements thermiques (transformation ou destruction des polluants par combustion) ; • les installations de démantèlement et de traitement des déchets d’équipements électriques et électroniques (valorisation des tubes fluorescents, régénération des fluides frigorigènes contenus dans les réfrigérateurs et congélateurs, valorisation des métaux contenus dans les piles, batteries et accumulateurs, traitement des tubes cathodiques des téléviseurs et écrans, …) ; 32 CARTE 3.1 - LES UIDD ET ISDD FRANCILIENNES EN EXPLOITATION AU 1ER JANVIER 2014 ET LEUR CAPACITÉ ANNUELLE AUTORISÉE LIMAY SARP Industries (UIDD) 150 000 T/an VILLEPARISIS SITA FD (ISDD) 250 000 T/an COMPANS GEREP (UIDD) 25 000 T/an VAL-D'OISE YVELINES GUITRANCOURT EMTA (ISDD) 150 000 T/an SEINE-ET-MARNE ESSONNE • les installations de traitement des déchets dangereux issus de travaux de construction ou de démolition (BTP) : la modification en 2012 de la réglementation relative à l’élimination des déchets d’amiante lié à des matériaux inertes a notamment entraîné le renforcement des exigences associées à l’exploitation de ce type d’installations ; • les installations de traitement et de régénération des huiles et des solvants usagés : depuis la modification de la nomenclature des installations classées en avril 2010, ces installations sont susceptibles de relever (selon la quantité de déchets traités) des dispositions de l’arrêté ministériel du 10 mai 2000 modifié (régimes dit SEVESO seuil haut ou seuil bas) ; • les installations de traitement des déchets d’activités de soins à risques infectieux (opérations de pré-traitement avant élimination en centre d’incinération). 4.3 LES QUANTITÉS ET CATÉGORIES DE DÉCHETS DANGEREUX TRAITÉS DANS LES INSTALLATIONS FRANCILIENNES EN 2012 D’après les déclarations faites à l’administration par les exploitants des installations de traitement de déchets implantées en Île-de-France, les quantités de déchets dangereux traités en 2012 dans les installations franciliennes (hors véhicules hors d’usage pour assurer une comparabilité des données avec les années précédentes, ces installations ne déclarant que depuis 2010) se répartissent comme suit : GRAPHIQUE 3.2 - RÉPARTITION PAR PROVENANCE DES DÉCHETS DANGEREUX TRAITÉS DANS LES INSTALLATIONS FRANCILIENNES EN 2012 24 % 16 % 60 % Île de France Régions limitrophes Régions non limitrophes Cette figure souligne la prépondérance des déchets franciliens dans les installations de traitement de déchets dangereux franciliennes. La répartition est proche de celle de l’année précédente (en 2011 : 65 % des déchets traités en Île-de-France provenaient de la région, 22 % des régions limitrophes et 13 % d’autres régions). Concernant les provenances des déchets non franciliens, comme pour les années précédentes, ce sont les régions Haute-Normandie, Nord-Pas-de-Calais, Picardie et Centre qui mobilisent le plus les capacités de traitement de déchets dangereux franciliennes. Les évolutions d’une année sur l’autre des quantités importées depuis ces régions s’expliquent principalement par des attributions de marchés (par exemple d’éco-organismes pour le traitement des déchets d’équipements électriques et électroniques), des réorganisations internes à de grands groupes de traitement de déchets dangereux conduisant à des réorientations de déchets entre installations de différentes régions, la montée en puissance de filières franciliennes (comme l’évapocondensation couplée à un traitement biologique) et l’évolution de l’offre de traitement des autres régions (mise en service ou au contraire fermeture d’installations). Les déclarations annuelles à l’administration permettent également de connaître les modes de traitement mis en œuvre dans les installations franciliennes autorisées à prendre en charge des déchets dangereux. Le graphique n°3.4 présente leur répartition pour l’année 2012. Les filières d’élimination représentent 70 % des déchets dangereux traités en Île-de-France, en prenant en compte les données issues des opérations de traitement des véhicules hors d’usage, lesquelles constituent un traitement préalable avant valorisation. Sans tenir compte des déclarations relatives aux opérations de traitement des véhicules hors d’usage, la part des déchets éliminés augmente encore et atteint 82 %. Il convient toutefois de noter que cette répartition classifie l’incinération de déchets dangereux avec valorisation énergétique comme une opération d’élimination, tel que prévu par la réglementation en vigueur en 2012. Cette réglementation permettant depuis le 1er janvier 2013 de considérer cette opération, sous certaines conditions, comme une opération de valorisation, une augmentation du taux de valorisation est à attendre dans les prochaines années. En 2011, la part des déchets valorisés représentait 37 %, contre 30 % en 2012. Cette évolution s’explique notamment par une augmentation des quantités de déchets dangereux stockés et par une baisse du gisement de terres polluées dangereuses. GRAPHIQUE 3.3 - PROVENANCE DES DÉCHETS NON FRANCILIENS TRAITÉS DANS LES INSTALLATIONS FRANCILIENNES (T/AN) 80 000 2009 2010 2011 70 000 2012 60 000 50 000 40 000 30 000 20 000 10 000 0 AUTRES RÉGIONS PROVENCE ALPES - CÔTE D’AZUR RHÔNEALPES LORRAINE BASSE NORMANDIE PAYS DE LOIRE BRETAGNE BOURGOGNE CHAMPAGNE ARDENNE CENTRE PICARDIE NORDPAS-DE -CALAIS HAUTE NORMANDIE Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 33 03 L’environnement industriel en Île-de-France LA GESTION ET L’ÉLIMINATION DES DÉCHETS GRAPHIQUE 3.4 - RÉPARTITION DES MODES DE TRAITEMENT DES DÉCHETS DANGEREUX DANS LES INSTALLATIONS FRANCILIENNES EN 2012 (T/AN) AUTRES OPÉRATIONS DE VALORISATION TRAITEMENT PRÉALABLE DE DÉCHETS AVANT VALORISATION TRAITEMENT PRÉALABLE DE DÉCHETS AVANT ÉLIMINATION STOCKAGE INCINÉRATION 0 50 000 100 000 Élimination 4.4 200 000 250 000 300 000 350 000 Valorisation LA RÉSORPTION DES PCB ET PCT Les PCB, ou PolyChloroBiphényles, et PCT, ou PolyChloroTerphényles, sont des dérivés chimiques chlorés plus connus en France sous le nom de pyralènes. Depuis les années 1930, les PCB étaient utilisés dans l’industrie pour leurs qualités d’isolation électrique, de lubrification et d’ininflammabilité. On les retrouvait comme isolants dans les transformateurs électriques et les condensateurs, comme lubrifiants dans les turbines et les pompes ou comme composants d’huiles, de soudures, d’adhésifs, de peintures et de papiers autocopiants. Les PCB sont des substances persistantes dans l’environnement, très peu biodégradables et qui s’accumulent dans la chaîne alimentaire. La toxicité aiguë des PCB est en revanche faible mais les PCB sont classés comme probable- 34 150 000 ment cancérogènes pour l’homme, et peuvent être à l’origine d’émissions de dioxines et furanes en cas de combustion. C’est pourquoi depuis 20 ans ces substances ne sont plus ni produites ni utilisées dans la fabrication d’appareils en Europe. Le plan national de décontamination et d’élimination des appareils contenant des PCB et PCT approuvé en 2003 prévoyait un calendrier de décontamination des appareils recensés dont la teneur en PCB dépasse 500 ppm, en fonction de leur date de fabrication et au plus tard pour le 31 décembre 2010. Une action forte de l’inspection des installations classées a permis de réduire drastiquement le nombre d’appareils contaminés ou potentiellement contaminés en fonctionnement en Île-de-France, passant de 2089 appareils en 2010 à 85 fin 2013. L’action de la DRIEE se concentre désormais sur le suivi des détenteurs restants, qui sont souvent les plus problématiques du fait, en particulier, de difficultés techniques ou financières ne permettant pas une élimination ou décontamination dans des délais acceptables au regard de la réglementation applicable. Depuis 2013, la réglementation relative aux appareils contaminés aux PCB ou susceptibles de l’être a évolué. Si la détention d’appareils contaminés aux PCB à plus de 500 ppm est interdite, la réglementation vise désormais les appareils dont la teneur en PCB est comprise entre 50 et 500 ppm, avec une élimination progressive, et au plus tard en 2023. L’échéancier en fonction de leur date de fabrication est précisé dans le décret du 10 avril 2013. Deux autres arrêtés sont venus compléter le dispositif réglementaire : • l’arrêté du 14 janvier 2014 relatif au contenu et aux modalités de la déclaration d’appareils contenant des PCB reprend l’obligation de déclarer dans l’inventaire national les appareils contaminés aux PCB (dont la teneur est supérieure à 50 ppm) ou susceptibles de l’être. À partir du 1er janvier 2015, le détenteur est tenu d’actualiser ou de confirmer annuellement les éléments déclarés dans l’inventaire national. • l’arrêté du 7 janvier 2014 relatif aux modalités d’analyse et d’étiquetage et aux conditions de détention des appareils contenant des PCB détaille les modalités d’analyse, le contenu et les modalités d’étiquetage, les conditions de détention et les mesures de prévention et gestion des accidents. Enfin, le décret de modification de la nomenclature du 27 décembre 2013 supprime la rubrique 1180 qui était dédiée à la détention d’appareils contaminés aux PCB et PCT, et crée la rubrique 2792, consacrée aux installations de transit, tri, regroupement et aux installations de traitement de déchets contenant des PCB/ PCT à une concentration supérieure à 50 ppm. 5 LES DÉCHETS NON DANGEREUX LA PLANIFICATION DE L’ÉLIMINATION 5.1 DES DÉCHETS NON DANGEREUX Les plans d’élimination des déchets ménagers et assimilés visent à dresser un bilan des capacités de traitement et d’élimination des déchets ménagers et assimilés disponibles en Île-de-France et à en planifier les évolutions tant quantitatives que qualitatives, en prenant en compte notamment l’augmentation démographique prévisible et les objectifs de réduction de la quantité de déchets incinérés ou enfouis, par le développement du tri et des procédés de valorisation. Le plan régional d’élimination des déchets ménagers et assimilés (PREDMA), qui a rem- 5.2 LE CONTRÔLE DES INSTALLATIONS DE TRAITEMENT DES DÉCHETS NON DANGEREUX > LES CENTRES DE STOCKAGE DE DÉCHETS NON DANGEREUX NON INERTES En 2013, l’Île-de-France comptait dix installations de stockage de déchets non dangereux en exploitation. Ces installations sont réglementées par l’arrêté ministériel du 9 septembre 1997 modifié. Les exploitants de ces installations doivent disposer depuis le 14 juin 1999 de garanties financières destinées, en cas de défaillance de leur part, à assurer : • la surveillance du site pendant 30 années après la fin de la réception des déchets ; • une intervention en cas d’accident ou de pollution ; • la remise en état du site après exploitation. La DRIEE procède au moins une fois par an à des inspections approfondies de chacun de ces sites. placé les plans départementaux élaborés par l’État ou les Conseils Généraux selon les cas, a été adopté le 26 novembre 2009. Suite à la loi du 12 juillet 2010, ce plan devra être évalué 6 ans après son adoption et très probablement révisé à cette occasion compte tenu des évolutions, notamment de périmètre, introduites par ladite loi ainsi que la transposition de la directive cadre déchets. raison de ces données par rapport à celles de 2005 (année de référence du plan) montre des évolutions globalement positives pour certaines des thématiques (prévention, recyclage matière, performances énergétiques, transport alternatif) avec toutefois des disparités quant à l’évolution tendancielle permettant l’atteinte des objectifs prévus pour 2019 (en particulier concernant le taux de collecte et de recyclage des emballages ménagers, le nombre de déchetteries et la réduction des quantités de déchets enfouis) ainsi que des résultats plus problématiques à ce stade concernant la valorisation organique des déchets. Le troisième rapport de suivi du plan, portant sur l’année 2011, a été présenté à la commission consultative de janvier 2014. La compa- CARTE 3.5 - CARTE D’IMPLANTATION DES CENTRES DE STOCKAGE DE DÉCHETS NON DANGEREUX NON INERTES EN ÎLE-DE-FRANCE EN EXPLOITATION AU 1ER JANVIER 2014 ET CAPACITÉS ANNUELLES AUTORISÉES ATTAINVILLE (80 000 t/an) BRUEIL-EN-VEXIN (150 000 t/an) LE PLESSIS-GASSOT CLAYE-SOUILLY (950 000 t/an) (1 100 000 t/an) MONTHYON (100 000 t/an) VAL-D'OISE ISLE-LES-MELDEUSES (220 000 t/an) YVELINES GUITRANCOURT (220 000 t/an) SEINE-ET-MARNE ESSONNE SOIGNOLLES-EN-BRIE (260 000 t/an) VERT-LE-GRAND (220 000 t/an) FOUJU (85 000 t/an) Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 35 03 L’environnement industriel en Île-de-France LA GESTION ET L’ÉLIMINATION DES DÉCHETS L’inspection des installations classées a finalisé en 2013 l’instruction de la demande d’autorisation déposée en octobre 2012 par la société SEMAVERT à Vert-le-Grand (91), en vue de l’extension de l’installation de stockage de déchets non dangereux actuellement exploitée et dont la fin d’exploitation est prévue pour la fin de l’année 2014. Cette extension s’inscrit dans la continuité du site existant, sur une surface de 22 hectares. Le dossier porte sur une capacité de stockage de 330 000 tonnes de déchets par an sur une durée de 25 ans. Le site de stockage pourra notamment recevoir les déchets ultimes issus des procédés de valorisation des déchets présents sur l’Ecosite voisin de l’installation. L’autorisation d’exploiter a été accordée par le préfet de l’Essonne en janvier 2014. L’inspection des installations classées a également achevé en 2013 l’instruction d’un dossier de modification de l’installation de stockage exploitée par la société EMTA à Guitrancourt (78). La demande visait à la fois à augmenter le rythme de stockage des déchets non dangereux (sans modifier la capacité globale de l’installation et son emprise foncière) et à adapter l’unité de préparation des déchets en un centre GRAPHIQUE 3.6 - QUANTITÉ DE DÉCHETS NON-DANGEREUX ÉLIMINÉS EN INSTALLATION DE STOCKAGE (T/AN) 4 000 000 3 500 000 3 000 000 2 500 000 2 000 000 1 500 000 1 000 000 500 000 0 2006 2007 2008 de tri pour la valorisation des encombrants issus des ménages et des activités économiques. Le projet comportait également la création d’une plate-forme de tri et de recyclage des déchets issus du secteur du bâtiment. Le développement de ces nouvelles activités contribue à augmenter de manière significative le taux de valorisation des déchets traités sur le site. Ces modifications ont fait l’objet d’un arrêté délivré par le préfet des Yvelines le 15 novembre 2013 afin d’autoriser ces activités 2009 2010 2011 2012 complémentaires et encadrer réglementairement les conditions d’exploitation associées. Le graphique n°3.6 montre l’évolution de la quantité de déchets admis entre 2006 et 2012 dans les installations de stockage de déchets non dangereux autorisées. Après une forte baisse en 2008 et 2009, la quantité de déchets enfouis est en progression constante et régulière depuis. > LE TRAITEMENT BIOLOGIQUE DES DÉCHETS ET L’OBLIGATION DE TRI À LA SOURCE DES BIODÉCHETS CARTE 3.7 - LES UIDND FRANCILIENNES EN EXPLOITATION AU 1ER JANVIER 2014 ET LEUR CAPACITÉ D’INCINÉRATION AUTORISÉE Saint-Ouen-l’Aumône 160 000 t/an Argenteuil 173 000 t/an Monthyon 135 000 t/an Carrières-sous-Poissy 115 000 t/an Saint-Ouen 650 000 t/an Guerville 120 000 t/an Thiverval-Grignon 243 000 t/an Saint-Thibault-des-Vignes 140 000 t/an Carrières-sur-Seine 123 000 t/an Créteil 225 000 t/an Issy-les-Moulineaux 460 000 t/an Rungis 150 000 t/an Ivry-sur-Seine 730 000 t/an Massy 87 000 t/an Villejust 110 000 t/an Vert-le-Grand 220 000 t/an 36 Sarcelles 150 000 t/an Vaux-le-Pénil 137 900 t/an Montereau-Fault-Yonne 72 000 t/an Sous la double impulsion du droit européen et du Grenelle de l’environnement, le traitement biologique des déchets s’est imposé comme une étape nécessaire de leur gestion. Fondé sur des objectifs d’amélioration de la valorisation de la part organique des déchets, ce développement est également favorisé par la difficulté croissante, pour les collectivités territoriales, à faire accepter la présence sur leur territoire d’un incinérateur ou d’un site de stockage. Les traitements biologiques ne constituent pas des alternatives à l’incinération et au stockage mais des étapes de valorisation amont pouvant réduire les quantités incinérées ou stockées. D’une manière générale, le développement du traitement biologique des déchets doit tenir compte d’un contexte où les exigences environnementales et sanitaires sont croissantes. La loi du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l’environnement, loi Grenelle 2, a ainsi instauré une obligation de tri à la source et de valorisation des biodéchets pour les per- GRAPHIQUE 3.8 - QUANTITÉS DE DÉCHETS INCINÉRÉS DANS LES USINES D’INCINÉRATION DE DÉCHETS NON DANGEREUX (EN T/AN) 4 000 000 3 500 000 3 000 000 2 500 000 2 000 000 1 500 000 1 000 000 500 000 0 2006 94 2007 93 2008 92 sonnes qui en produisent des quantités importantes. L’objectif majeur est de permettre le retour au sol d’une matière organique de qualité compatible avec des objectifs de prévention des milieux, sans remettre en cause d’autres modes de valorisation des déchets, comme la valorisation en alimentation animale. Par ailleurs, l’obligation de tri et de valorisation, parce qu’elle impose aux producteurs d’identifier la part des biodéchets dans les quantités de déchets produits et de les gérer spécifiquement, concourt à la création d’un flux de biodéchets adapté à un traitement par voie biologique. L’entrée en vigueur du dispositif est déclinée dans le temps selon un calendrier prévu par l’arrêté ministériel du 12 juillet 2011 qui fixe les quantités de biodéchets produites annuellement au-dessus desquelles le producteur est soumis à l’obligation d’en assurer le tri à la source en vue de leur valorisation. Depuis le 1er janvier 2014, l’obligation de tri à la source est applicable pour les producteurs de plus de 40 tonnes par an de biodéchets. Les secteurs économiques les plus directement concernés par l’entrée en vigueur de cette obligation sont la restauration collective, ainsi que le commerce agroalimentaire. D’autres secteurs, tels que l’entretien des espaces verts et les industries agroalimentaires, sont également concernés mais avec un moindre impact dans la mesure où le tri à la source des biodéchets y est généralement d’ores et déjà pratiqué. 2009 95 2010 91 78 2011 2012 77 En 2013, l’inspection des installations classées a mené une action de contrôle sur la thématique de la prévention et de la gestion des déchets générés dans le secteur de l’agroalimentaire. Ces contrôles s’inscrivaient dans le cadre d’une action décidée au niveau national et visant spécifiquement à vérifier l’application de la hiérarchie des modes de traitement des déchets définie par le Code de l’environnement, ainsi que les actions de prévention mises en œuvre et le respect de l’obligation de tri à la source par les acteurs économiques concernés. En Île-de-France, 15 inspections ont été réalisées auprès d’industriels du secteur agroalimentaire, d’entreprises de services dans le domaine de la restauration collective, de grandes et moyennes surfaces de distribution. Usine d’incinération du SIOM à Villejust (91) Le graphique n°3.9 présente la nature des déchets traités ; celle-ci n’évoluant pas de manière significative d’une année sur l’autre, seule l’année 2012 est représentée. GRAPHIQUE 3.9 - NATURE DES DÉCHETS INCINÉRÉS EN 2012 DANS LES USINES D’INCINÉRATION DE DÉCHETS NON DANGEREUX (3,7 MT) 92,7 % > LES INSTALLATIONS D’INCINÉRATION DES DÉCHETS NON DANGEREUX En 2013, l’Île-de-France compte dix-neuf usines d’incinération de déchets non dangereux (UIDND), hors incinération spécifique de boues de station d’épuration urbaines, réparties sur sept départements. Le graphique n°3.8 présente les quantités de déchets incinérés entre 2006 et 2012 par département (la baisse des tonnages constatés en 2006 et 2007 s’explique essentiellement par l’arrêt de l’ancien incinérateur d’Issy-Les-Moulineaux courant 2006 pour un démarrage effectif de la nouvelle installation début 2008). 2,5 % 4,8 % Déchets assimilés Déchets d’activités économiques Déchets ménagers NB : les données relatives aux émissions atmosphériques des incinérateurs sont présentées au chapitre 6. Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 37 03 6 L’environnement industriel en Île-de-France LA GESTION ET L’ÉLIMINATION DES DÉCHETS LA RESPONSABILITÉ ÉLARGIE DES PRODUCTEURS Le dispositif de responsabilité élargie des producteurs (REP) est basé sur le principe du pollueur-payeur, initié par l’Organisation de Coopération et Développement Économiques (OCDE) au début des années 70. Dans le but de mettre en œuvre de nouveaux moyens pour réduire la pollution et la production des déchets, la responsabilité financière de la gestion des déchets a été étendue aux producteurs (fabricants ou importateurs) de produits générant ces déchets. Ces derniers sont ainsi incités à s’engager dans une démarche d’éco-conception. 6.1 LA MISE EN ŒUVRE DES FILIÈRES REP Cette approche intégrée de la gestion des déchets pousse les producteurs à développer des filières de collecte et traitement en constituant notamment des structures nommées écoorganismes, agréés par les pouvoirs publics pour une période maximale de six ans. En effet, conformément aux prescriptions de la loi Grenelle 2, les producteurs peuvent assumer leur responsabilité de manière individuelle ou collective : • individuelle : le producteur assume lui-même la collecte et le traitement des déchets générés par ses produits ; des déchets. Cette filière est financée en amont par une éco-contribution. Cette contribution financière, versée par les producteurs, est ensuite distribuée aux collectivités territoriales responsables de la gestion des déchets ménagers et/ou aux opérateurs de collecte, recyclage et traitement des flux de déchets concernés. 6.2 LES FILIÈRES REP EN FRANCE La France est le pays qui compte le plus grand nombre de filières REP au monde. La première filière a été créée il y a une vingtaine d’années, et il en existe aujourd’hui 18, dont la moitié a vu le jour au cours des cinq dernières années. La mise en place de la filière REP peut être issue soit d’une directive européenne, soit d’une réglementation nationale, soit d’un accord volontaire. Trois nouvelles filières françaises ont vu le jour en 2013 : DASRI (déchets d’activité de soin à risques infectieux piquants, coupants ou tranchants), DDS (déchets ménagers dangereux qui présentent un risque pour l’environnement ou la santé) et DEA (ameublement). Un démarrage de la filière bouteille de gaz est prévue pour 2014. Filières européennes : • mutualisée : le producteur, le plus souvent en commun avec d’autres producteurs, mandate un prestataire pour la collecte et le traitement des déchets. Dans ce cas, la responsabilité de chaque producteur reste individuelle ; lubrifiants, emballages ménagers, piles et accumulateurs, DEEE (Déchets d’Équipements Électriques et Électroniques), VHU (Véhicules Hors d’Usage), médicaments, fluides frigorigènes fluorés. Filières françaises : pneumatiques, papiers, • collective : la responsabilité est transférée à un éco-organisme auquel les producteurs auront adhéré. Cette structure de droit privé a la charge d’organiser les flux financiers et logistiques inhérents à la gestion 38 textiles-linges-chaussures, DEA, DDS, DASRI, bouteilles de gaz. Filières volontaires : produits de l’agrofourniture, mobil-homes, cartouches d’impression. 6.3 ZOOM SUR DEUX FILIERES REP > LA FILIERE VHU Le Code de l’environnement et le Code de la route ont été modifiés suite à la parution du décret n°2011-153 du 4 février 2011. Les constructeurs et importateurs de véhicules sont maintenant considérés comme producteurs et, à ce titre, ils doivent mettre en place des réseaux de centres VHU agréés. Ces réseaux de centres VHU agréés, mais aussi les prestataires indépendants, doivent reprendre à titre gratuit les véhicules hors d’usages apportés par les détenteurs. Les modalités de mise en place (notamment le maillage géographique) sont parues par l’intermédiaire de l’arrêté ministériel du 27 juin 2011. Par ailleurs, afin de garantir le respect des objectifs de réutilisation, de recyclage et de valorisation fixés par la directive 2000/53/ CE, les producteurs, par l’intermédiaire des acteurs de la filière (centres VHU et broyeurs de VHU agrées), sont maintenant soumis à une obligation de résultat conformément à l’article R.543-160 du Code de l’environnement. Afin de s’assurer de l’équilibre économique global de la filière ainsi que de l’atteinte des objectifs fixés par la directive précitée, une instance de surveillance est en cours de création. Les articles R.543-153 à R.543-171 du Code de l’environnement définissent les conditions de réutilisation, de recyclage, de valorisation et d’élimination des véhicules hors d’usage et les exigences minimales que doivent respecter les exploitants des centres VHU et de broyage des VHU. L’arrêté ministériel du 2 mai 2012 abroge les dispositions de l’arrêté du 15 mars 2005 et précise le contenu des cahiers des charges des agréments des centres VHU et broyeurs de VHU. La quasi totalité des agréments en cours de validité en Île de France ont été actualisés en 2013. ACTION COUP DE POING SUR LES CENTRES VHU ILLÉGAUX Conformément à la circulaire du 12 novembre 2012, les unités territoriales de la DRIEE ont initié en 2013 une action coup de poing à l’encontre des centres VHU illégaux, en associant forces de police, de gendarmerie et inspecteurs des installations classées. Sur l’année 2013, 28 inspections de sites susceptibles de présenter des activités de centres VHU non agréés ont été réalisées en coopération avec les services de la gendarmerie ou de la police nationale. 12 de ces établissements exerçaient des activités de stockage et de dépollution de VHU en l’absence d’autorisation et d’agrément. Par ailleurs, lorsque la gestion et les conditions d’entreposage des déchets (y compris les VHU) présents sur le site ne permettaient pas de garantir la protection de l’environnement, les préfets de chacun des départements concernés ont suspendu leurs activités (10 centres VHU illégaux concernés). Enfin, des PV de délits ont été systématiquement établis par les inspecteurs des installations classées ou les forces de l’ordre. Cette action sera reconduite en 2014 et élargie aux ferrailleurs et installations de tri-transitregroupement de DEEE. Les exploitants de ces établissements ont été mis en demeure de régulariser leurs situations administratives. > LA FILIÈRE DEEE Les DEEE, déchets d’équipements électriques et électroniques sont en constante augmentation depuis plusieurs décennies. Or, ces équipements contiennent souvent des substances ou composants dangereux pour l’environnement (piles et accumulateurs, gaz à effet de serre, tubes cathodiques, composants contenant du mercure, condensateurs pouvant contenir des PCB…). Par ailleurs, ils présentent un fort potentiel de recyclage des matériaux qui les composent (métaux ferreux et non ferreux, métaux rares, verre, plastiques…). Ces enjeux environnementaux ont justifié la mise en place d’une filière de gestion spécifique de ces déchets, fondée sur le principe de responsabilité élargie des producteurs de ces équipements. Ainsi, la filière de collecte et de recyclage des DEEE est opérationnelle en France depuis le 22 juillet 2005 pour les DEEE professionnels, et depuis le 15 novembre 2006 pour les DEEE ménagers. Les producteurs financent ces filières au prorata de leur part de marché. La réglementation européenne impose des objectifs de collecte des DEEE. Les éco-organismes doivent atteindre un taux de collecte de 10 kg/hab/an en 2014. À l’horizon 2019, ce taux de collecte devra être porté à 65 % de la quantité moyenne d’EEE mis sur le marché au cours des trois dernières années, ce qui pourrait représenter 14 kg/hab/an. Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 39 03 L’environnement industriel en Île-de-France LA GESTION ET L’ÉLIMINATION DES DÉCHETS 7 INCENDIE SUR LE USINE D’INCINÉRATION DE DÉCHETS SITE URBASYS À NON DANGEREUX DU SIOM À VILLEJUST (91) 7. 1 7.2 LA VARENNE-JARCY (91) QUELQUES FAITS MARQUANTS RELATIFS AUX INSTALLATIONS DE TRAITEMENT DE DÉCHETS Le 24 août 2013, vers 2h00 du matin, est survenu un incendie sur le site de méthanisation – compostage d’ordures ménagères exploité par la société URBASYS à la Varenne-Jarcy. Le feu s’est déclenché dans la zone de réception des déchets, avant de se propager aux installations de tri. La détection du sinistre et l’intervention des secours extérieurs au site ont permis de contenir l’incendie et d’éviter sa propagation aux installations de méthanisation et de compostage des déchets. Aucune victime n’est à déplorer. L’inspection des installations classées s’est rendue sur place afin de procéder aux constatations requises pour l’enquête administrative et s’assurer de la mise en sécurité du site. L’importance des dégâts occasionnés aux installations de réception et de criblage des déchets a rendu indisponibles les installations de traitement biologique des déchets et a nécessité la mise en place d’un circuit de traitement de substitution afin d’assurer le maintien du dispositif de collecte des ordures ménagères sur les communes adhérentes au SIVOM de la vallée de l’Yerres et des Sénarts. Ces dispositions transitoires ont fait l’objet d’un arrêté préfectoral le 9 septembre 2013. L’inspection des installations classées a également procédé à un contrôle sur le site en décembre 2013 afin de s’assurer du respect de ces exigences. Travaux de décembre 2011 à mars 2013 à l’UIOM du SIOM à Villejust (91) 40 Le SIOM exploite depuis 1971 un incinérateur de déchets non dangereux à Villejust dans l’Essonne. Jusqu’en 1984, l’incinérateur ne comportait qu’un seul four d’une capacité de 6t/h, sans récupération de chaleur. En 1984, l’usine a été équipée d’un deuxième four avec une chaudière de récupération à eau chaude surchauffée de 12,1 MW, amenant la capacité de traitement à 90 000 t/an. Le SIOM a décidé en 2011 de moderniser son équipement pour doubler sa production de chaleur, produire de l’électricité et diminuer sa consommation d’eau. Les travaux comprenaient la mise en place pour le four n°1 d’une chaudière vapeur de 12,3 MW et d’un turboalternateur de 3,6 MW pour la production de chaleur et d’électricité. L’ajout de la chaudière vapeur permet en parallèle l’économie de 4 000 m3 d’eau par mois, utilisés auparavant pour le refroidissement des fumées. Les travaux visaient également l’optimisation de la chaudière actuelle du four n°2, laquelle passe d’une puissance de 12,1 MW à 14,3 MW et un traitement des fumées par voie sèche plutôt qu’en semi-humide, ce qui permet une économie mensuelle de 3 000 m3 d’eau. Enfin, l’exploitant a obtenu l’augmentation de 20 000 t/an de sa capacité de traitement, passant de 90 000 à 110 000 t/an. Les travaux se sont déroulés de décembre 2011 à mars 2013 et ont été suivis d’essais jusqu’en juillet 2013. Le montant total des travaux s’élève à plus de 23 millions d’euros HT. À compter de 2013, l’usine a donc pu doubler sa production de chaleur (de 90 000 à 170 000 MWh/an), en alimentant notamment davantage le réseau de chaleur de la ville des Ulis, et produire 17 500 MWh d’électricité. La performance énergétique de l’installation devrait donc passer de l’ordre de 25 % à plus de 75 %,ce qui permettra à l’avenir de comptabiliser le traitement des déchets dans cette usine comme une opération de valorisation et non plus d’élimination. Enfin, ces travaux devraient permettre une économie annuelle de 84 000 m3 d’eau. 7.3 MISE EN PLACE D’UNE INSTALLATION DE LAVAGE DES TERRES SUR LE SITE BIOGÉNIE À ECHARCON (91) Dans le cadre du développement de ses activités, la société BIOGENIE a demandé en mars 2012 l’autorisation d’exploiter une installation de lavage de terres sur son site d’Echarcon. Le site est spécialisé dans le traitement de terres et boues polluées, à raison de 300 000 t/an. Le procédé mis en place initialement consistait en un traitement biologique des terres, par stimulation de micro-organismes permettant une dégradation naturelle des composés organiques polluants. L’installation de lavage envisagée par l’exploitant vise à compléter le traitement biologique en renforçant le traitement des contaminants métalliques. La mise en œuvre de ce type de traitement complémentaire permet in fine une meilleure valorisation des terres et des boues réceptionnées sur le site, soit en tant que matériaux alternatifs utilisables en techniques routières, soit en tant que matériaux utilisables sur des chantiers d’aménagement. L’instruction de ce dossier par l’inspection des installations classées a conduit à une autorisation accordée par le préfet de l’Essonne en avril 2013. Il convient de noter que la société BIOGENIE poursuit le développement de ses activités dans la région Île-de-France et a également sollicité en 2013 une autorisation pour l’exploitation d’une nouvelle installation de traitement de terres polluées dans le département du Val-d’Oise. L’inspection des installations classées poursuit l’instruction de cette demande qui devrait faire l’objet d’une décision préfectorale au 1er semestre 2014. Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 41 4 42 LA GESTION DES SITES ET SOLS POLLUÉS 1 LA PROBLÉMATIQUE EN ÎLE-DE-FRANCE CARTE 4.1 - NOMBRE DE SITES BASOL PAR DÉPARTEMENT AU 31 JANVIER 2014 Au regard de l’inventaire national, ce nombre place la région en quatrième position, derrière les régions Rhône-Alpes, Nord-Pas-de-Calais et Aquitaine. VAL-D'OISE 61 SEINE-SAINT-DENIS PARIS 94 45 6 YVELINES HAUT-DE-SEINE 77 VAL-DE-MARNE 56 SEINE-ET-MARNE ESSONNE 70 88 L’Île-de-France a une longue tradition industrielle. Dans le passé, le développement industriel ne se préoccupait pas de la pollution des sols ou des eaux souterraines ; la remise en état des sites était assez sommaire. Certaines installations ont laissé en place des déchets ou des produits toxiques qui, entraînés par les eaux pluviales, sont à l’origine de pollutions des sols ou des nappes d’eau superficielles et/ ou souterraines. La pollution des sols et des nappes peut aussi résulter de mauvaises conditions chroniques d’exploitation. L’ensemble de ces pollutions est aujourd’hui désigné sous le nom de sites et sols pollués. À la difficulté de gérer un tel nombre de sites, s’ajoute une problématique typiquement francilienne liée à une pression urbanistique croissante tendant à modifier la nature de l’usage des sols. La loi relative au Grand Paris a défini un objectif ambitieux de production de 70 000 logements par an. D’anciens sites industriels deviennent donc des zones à vocation tertiaire ou résidentielle. Un site pollué présente un risque pour les populations lorsqu’il regroupe les trois conditions suivantes : • une source de pollution ; • des voies de transfert, c’est-à-dire des possibilités de mise en contact direct ou indirect des polluants de la source avec les populations (occupants du site ou riverains), par les eaux souterraines, les eaux superficielles, les envols de poussières, les émissions de vapeurs (…) ; • la présence de personnes exposées à cette contamination. Les risques sanitaires induits par les pollutions des sols ou des nappes sont depuis quelques années placés au cœur de la politique de traitement des sites pollués. Au 31 janvier 2014, l’Île-de-France comptait 497 sites et sols pollués recensés dans BASOL (basol.developpement-durable. gouv.fr), c’est-à-dire des sites faisant l’objet d’une action des pouvoirs publics, soit 9 % de l’ensemble des sites recensés sur le territoire français. Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 43 04 2 L’environnement industriel en Île-de-France LA GESTION DES SITES ET SOLS POLLUÉS LA LÉGISLATION APPLICABLE La gestion des sites et sols pollués directement ou indirectement par des activités industrielles est en règle générale effectuée dans le cadre de la législation relative aux installations classées pour la protection de l’environnement. 2.1 LA CESSATION D’ACTIVITÉ DES INSTALLATIONS CLASSÉES Le décret n°2010-368 du 13 avril 2010 a fait évoluer le Code de l’environnement (CE) notamment en différenciant les exigences liées à la cessation d’activité selon le régime de l’activité en cessation (déclaration, enregistrement ou autorisation). Ainsi, lorsqu’une installation classée cesse définitivement son activité, l’exploitant doit suivre la démarche relative au régime de celle-ci : • pour une activité soumise à déclaration, il s’agit des articles R512-66-1 et R512-66-2 du CE. • pour une activité soumise à enregistrement, il s’agit des articles R512-46-25 à R512-46-28 du CE. • pour une activité soumise à autorisation, il s’agit des articles R512-39-1 à R512-39-5 du CE. Il est ainsi tenu de notifier la cessation d’activité au préfet entre un et trois mois à l’avance selon le régime de l’activité, en indiquant les mesures prises ou prévues pour assurer, dès l’arrêt de l’exploitation, la mise en sécurité du site. À tout moment, même après la remise en état du site, le préfet peut imposer à l’exploitant les prescriptions nécessaires à la protection des intérêts mentionnés à l’article L.511-1 du CE. Toutefois, en cas de modification ultérieure de l’usage du site, l’exploitant ne peut se voir imposer de mesures complémentaires induites par ce nouvel usage, sauf s’il est lui-même à l’initiative de ce changement d’usage. Pour les sites soumis à autorisation ou à enregistrement, si l’état dans lequel doit être remis le site n’est pas déterminé par l’arrêté d’autorisation, le ou les types d’usage à 44 considérer pour la remise en état du site par l’exploitant sont définis à l’issue d’une procédure de concertation entre l’exploitant, le maire et le propriétaire du site si ce dernier est différent de l’exploitant (articles R512-39-2 ou R512-46-26 du Code de l’environnement). Pour les sites soumis à déclaration, l’exploitant doit remettre le site en état pour permettre un usage futur comparable à celui de la dernière période d’exploitation. 2.2 LE CAS DES SITES À RESPONSABLE DÉFAILLANT Le responsable des actions à mener sur le site est, en premier lieu, le dernier exploitant de l’installation. En cas de mise en liquidation judiciaire de l’installation, c’est le mandataire liquidateur qui le représente, et qui hérite de ses obligations, dans la limite des fonds disponibles ou issus de la réalisation des actifs de l’entreprise. Lorsque la liquidation est impécunieuse ou est clôturée, le propriétaire des terrains peut à son tour voir sa responsabilité engagée, notamment en vertu du Code civil au titre des dommages que son bien pourrait engendrer pour des tiers. Il peut donc être amené à prendre à sa charge des opérations de mise en sécurité du site. La jurisprudence semble également confirmer la responsabilité des propriétaires au titre de la détention de déchets lorsque dans les faits les propriétaires sont les anciens exploitants des installations ou ont des liens forts avec ces derniers. En dernier ressort, et en cas de danger avéré pour l’environnement ou la santé des personnes, la mise en sécurité du site peut être réalisée par l’ADEME sur fonds publics, après accord du ministère chargé de l’Environnement. En Île-de-France, en 2013/2014, au minimum 17 sites font ou vont faire l’objet d’une intervention de l’ADEME, dont 5 stations-services ; les opérations en cours représentent un montant cumulé de fonds public de plus de 2 millions d’euros en Île-de-France et plus de 10 % de l’enveloppe nationale. Les garanties financières Pour pallier la problématique des sites à responsable défaillant, le décret n°2012-633 du 3 mai 2012 introduit l’obligation, pour certaines installations classées présentant des risques de pollution des sols, de constituer des garanties financières en vue de la mise en sécurité lors de la cessation d’activité. L’arrêté ministériel du 31 mai 2012, publié au Journal Officiel du 23 juin 2012, a fixé la liste des installations concernées et le calendrier de mise en conformité des installations existantes. Un délai de 2 ans, soit d’ici le 1er juillet 2014, a été accordé pour constituer 20 % du montant initial des garanties financières pour les premières installations concernées (représentant la « 1ère vague » cf listes en annexes 1 et 2 de l’arrêté du 31 mai 2012). Les autres installations mentionnées à l’annexe 2 de l’arrêté ministériel du 31 mai 2012 seront concernées par le même échéancier à partir du 1er juillet 2017. L’arrêté ministériel du 20 septembre 2013, publié au JO du 26 octobre 2013, a modifié la liste des installations soumises en excluant les installations de combustion de gaz naturel, de gaz de pétrole liquéfié et de biogaz. La note du 20 novembre 2013 apporte des précisions sur l’application de ces textes. En Île-de-France, près de 450 installations existantes sont concernées par la « première vague » : au 31 janvier 2014, 2/3 des exploitants concernés avaient transmis leur proposition de calcul, les autres ont été invités à le faire rapidement. La constitution de garanties financières, engagement écrit d’un établissement de crédit ou d’une société d’assurance capable de mobiliser, si nécessaire, les fonds permettant de faire face à la défaillance de l’exploitant dans certains cas de figure problématiques, devrait ainsi permettre d’éviter que des travaux importants ne restent à la charge de la collectivité publique. EXEMPLE D’INTERVENTION ADEME EN 2013 EN ÎLE-DE-FRANCE ANCIEN SITE ARLEQUIN À MITRY-MORY (77) La société SA ARLEQUIN (anciennement Les Diluants Français) a exercé à Mitry-Mory, dans la zone industrielle de MITRY/COMPANS, des activités de fabrication de vernis, peintures, diluants et résines. Elle a cessé ses activités en 2005 suite à sa mise en liquidation judiciaire. Les éléments fournis par le liquidateur judiciaire, bien qu’incomplets, ont montré une pollution notamment en composés organiques volatils, susceptible de présenter des risques sanitaires pour les populations extérieures au site. 02 Aussi, dans le cadre de la cessation d’activité, le préfet de Seine-et- Marne a notifié successivement au mandataire chargé de la liquidation : • l’arrêté préfectoral complémentaire du 15/01/2008 lui demandant de caractériser l’état des milieux dans le but de s’assurer de la protection des personnes présentes sur le site et hors site au droit du panache de pollution ; • l’arrêté préfectoral de mise en demeure du 6/06/2008 de réaliser la surveillance des eaux souterraines imposée par l’arrêté préfectoral complémentaire du 15/01/2008 ; • l’arrêté préfectoral de consignation du 17/03/2010 pour la réalisation des investigations nécessaires à la caractérisation des effets. Toutefois, la liquidation judiciaire a été clôturée le 29 mars 2010 pour insuffisance d’actifs et la société a été radiée par le tribunal de commerce le 30 mars 2010. Aussi, après accord du MEDDE, le Préfet de Seine-et-Marne a chargé l’ADEME, par arrêté préfectoral de travaux d’office du 22 juillet 2011, d’évaluer l’impact de la pollution des eaux souterraines généré par le site. L’intervention de l’ADEME a consisté à : • réaliser une étude historique et environnementale, y compris un recensement des usages des eaux souterraines à proximité du site afin de mieux connaître son environnement ; • réaliser des investigations sur site et hors site afin de caractériser l’étendue de la pollution et l’état des milieux au niveau des eaux souterraines, des gaz du sol et de l’air ambiant ; Sondage de sol • interpréter l’état des milieux afin de s’assurer de la compatibilité entre les résultats obtenus lors des investigations et les usages concernés. Les prélèvements des différents milieux (sol, gaz du sol, nappe) ont ainsi mis en évidence que : • malgré les travaux partiels de dépollution effectués par l’ancien exploitant, une pollution résiduelle persiste sur le site et migre via les eaux souterraines ; • en dehors du site, la qualité de l’air intérieur des bâtiments (à usage de bureaux) n’est pas dégradée par la pollution provenant du site Arlequin. Cependant, compte-tenu de la dégradation de la qualité des eaux souterraines en dehors du site, une surveillance de la qualité des eaux et des gaz du sol au droit et en aval du site est prévue. Au droit du site, il appartiendra au propriétaire des terrains, avant toute nouvelle utilisation, de s’assurer de la compatibilité de l’usage envisagé avec la pollution des sols et de la nappe. Site ARLEQUIN en activité Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 45 04 L’environnement industriel en Île-de-France LA GESTION DES SITES ET SOLS POLLUÉS 3 L’ACTION SUR UN SITE POLLUÉ La politique nationale définie par le ministère chargé de l’Ecologie repose sur cinq grands axes détaillés ci-après. Ces principes ont été confirmés dans le cadre de l’évaluation de la politique de gestion des sites et sols pollués menée par le ministère, évaluation qui a abouti à la publication de la note et des circulaires du 8 février 2007 adaptant les outils et modalités de gestion des sites et sols pollués. Les circulaires et les outils d’accompagnement figurent sur le site du ministère : www.developpement-durable.gouv.fr/-siteset-sols-pollues-.html. Le point de départ des deux démarches est le schéma conceptuel qui dresse un état des lieux, sur la base d’un diagnostic de pollution des sols et de la nappe, des voies d’exposition et de l’usage. Il doit préciser les relations entre les sources de pollution, les milieux de transfert de cette pollution et les enjeux à protéger. Les circulaires du 8 février 2007 ont défini deux démarches distinctes de gestion des sites et sols pollués : • le plan de gestion (PG) qui concerne la remise en état d’un site ayant accueilli une installation classée. Les usages peuvent être choisis lors de la cessation d’activité. Les enjeux sont en général un réaménagement pour un usage plus sensible que l’usage industriel. • l’interprétation de l’état des milieux (IEM) concerne des milieux où l’usage est fixé. Les enjeux sont de s’assurer de la compatibilité entre l’état des milieux et leurs usages constatés. Emprise du site : maîtrise des usages (plan de gestion) À l’issue d’une IEM, un plan de gestion peut être nécessaire pour rétablir la compatibilité entre les usages constatés et l’état des milieux. Périphérie du site : usages imposés (interprétation de l’état des milieux) Usage résidentiel f Ancien site industriel Puits privatif Jardins potagers Piézomètre Habitations c 3 Surface du sol g 2 Zone non saturée h g a Canalisation (eau potable) e d d 1 Sens d’écoulement Zone saturée des eaux b Substratum 1 Sources de pollution : 46 2 3 Solvants chlorés Remblais souillés au plomb Sols de subsurface souillés au plomb Transfert de pollution : a Percolation d Volatilisation g Sols de subsurface b Transfert via les eaux souterraines e Canalisation AEP h Plantes Arrosage f Anciennes retombées atmosphériques c 3.1 LA PRÉVENTION DES POLLUTIONS FUTURES Pour les installations en exploitation, la réglementation impose à l’exploitant la mise en place de dispositifs de rétention ou de confinement pour les produits polluants. Comme signal d’alerte, une surveillance adaptée de l’environnement autour des sites industriels en activité, principalement des eaux souterraines, permet de réagir au plus tôt lorsque survient une pollution des sols. Elle est obligatoire pour certains établissements, selon l’activité exercée et les quantités de produits stockés ou utilisés. 3.2 LA MISE EN SÉCURITÉ DES SITES NOUVELLEMENT DÉCOUVERTS La mise en sécurité du site vise, généralement par des mesures simples et rapides, à réduire le risque pour l’homme et l’environnement. Ces mesures consistent à enlever les produits susceptibles de générer des risques d’incendie, d’explosion, de pollution, à interdire l’accès au site par la mise en place d’une clôture, à couper les voies de transfert des polluants en dehors du site, etc. Piézomètre et piézair de surveillance 3.3 LA CONNAISSANCE, LA SURVEILLANCE ET LA MAÎTRISE DES IMPACTS Il s’agit de caractériser la nature et l’étendue des pollutions sur site et à l’extérieur puis d’évaluer les conséquences potentielles de cette pollution sur l’homme ou l’environnement afin de déterminer les actions palliatives nécessaires. L’impact à l’extérieur d’un site pollué, lorsqu’il existe, concerne souvent les eaux souterraines. Les usages de ces eaux (captages, arrosage,…) peuvent conduire à des expositions directes des populations (ingestion) ou indirectes (via la consommation de végétaux arrosés, via l’émission de vapeurs en cas de composés volatils….). Voilà pourquoi la mise en place d’un contrôle puis d’une surveillance des eaux souterraines sur les sites suspects constitue une priorité d’action. 3.4 LE TRAITEMENT EN FONCTION DE L’USAGE Le traitement ou la dépollution d’un site dépend de son impact effectif sur les personnes et l’environnement, et, pour les sites ayant cessé leur activité, il dépend également de l’usage auquel il est destiné. Un plan de gestion du site doit être mis en œuvre, proposant les « mesures de gestion pérennes de la pollution », c’est-à-dire les mesures de suppression ou de maîtrise des sources de pollution puis si nécessaire de maîtrise des impacts. Les niveaux résiduels atteints à l’issue de la dépollution sont en général validés sur la base d’une évaluation des risques sanitaires (analyse des risques résiduels). soient entrepris. C’est pourquoi, des restrictions d’usage sont souvent utiles ; elles peuvent prendre la forme de servitudes d’utilité publique (SUP) ou de servitudes conventionnelles. Le décret n°2013-5 du 2 janvier 2013 relatif à la prévention et au traitement de la pollution des sols a simplifié la procédure administrative d’institution de servitudes d’utilité publique sur des sites pollués par l’exploitation d’une ICPE ou sur l’emprise d’une installation de stockage de déchets. Les consultations administratives en particulier ont été réduites. Lorsqu’un site a été traité en fonction d’un usage donné, il est nécessaire qu’il ne puisse ultérieurement être affecté à un nouvel usage incompatible avec la pollution résiduelle sans que les études et travaux nécessaires ne Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 47 04 L’environnement industriel en Île-de-France LA GESTION DES SITES ET SOLS POLLUÉS EXEMPLE DE SERVITUDES D’UTILITÉ PUBLIQUE LANCÉES EN 2013 : ANCIEN SITE EXPLOITÉ PAR LA SOCIÉTÉ SNF AUX MUREAUX (78) Il s’agit d’un des plus anciens sites industriels de la commune des Mureaux exploité depuis 1897. Plusieurs exploitants se sont succédés jusqu’en 1986 date de la reprise d’activité par la Société Nouvelle Fradin (SNF) qui a cessé ses activités en 1999. La SNF a exploité une activité de régénération par distillation de solvants chlorés et non chlorés issus des industries mécaniques, pharmaceutiques, de la peinture et du nettoyage (jusqu’à 20 000 t/an). Le stockage de ces produits sur des sols non imperméabilisés a engendré une pollution importante du sol et de la nappe phréatique. Dès la découverte de la pollution, des prescriptions ont été imposées en 1996 à l’exploitant concernant la gestion de la pollution. Ces dispositions ont conduit à la mise en place d’un réseau de piézomètres sur le site, ainsi que d’un dispositif de traitement de la nappe avec pompage et stripping 1, suivi d’une filtration sur charbon actif. Les études menées à l’issue de ce traitement ont montré que l’opération n’avait pas permis de traiter la nappe, mais qu’elle était suffisante pour opérer une barrière hydraulique limitant l’extension de la pollution hors du site. À la lumière de ces résultats, il a été décidé de poursuive l’opération avec le traitement des sols. Compte tenu de la nature de la pollution et de la configuration des terrains, le site a été séparé en 2 zones : • la zone Ouest qui fait l’objet d’un traitement, par désorption thermique, toujours en cours. • la zone Est sur laquelle, les terres impactées ont été excavées puis traitées sur site par procédé biologique. Les excavations de la zone Est ont été effectuées jusqu’à ce que les concentrations en polluant des terrains laissés en place ou réutilisés en remblai sur le site soient conformes aux objectifs préalablement établis. Au total, 14 541 m3 de matériaux ont été excavés. Ces matériaux ont été traités par voie biologique, ou mis en andains pour les terres supposées saines (pour réutilisation), ou encore évacués en centre de traitement extérieur dûment autorisé. Le procédé de traitement par voie biologique mis en œuvre, ne visait pas à traiter les métaux lourds. Les métaux au droit du site sont donc toujours présents en quantité notable dans les sols. L’analyse des risques résiduels réalisée à l’issue des travaux de dépollution, montre que les risques sanitaires sont acceptables au regard des valeurs guide définies dans la circulaire ministérielle du 8 février 2007 relative aux modalités de gestion et de réaménagement des sites pollués, pour les usages considérés, à savoir un usage 1 Le stripping est une méthode de traitement physique sur site des eaux souterraines qui consiste, après pompage, à faire passer les polluants de l’eau en phase vapeur pour ensuite traiter les gaz extraits. 48 de type industriel, commercial, tertiaire, ou un usage résidentiel, sous réserve que les mesures constructives préconisées soient respectées : bâtiment avec un niveau de sous-sol, avec une barrière physique sous dalle et une ventilation naturelle, et sans jardin privatif. Afin de garantir dans le temps la compatibilité des usages du site avec l’état résiduel de pollution des milieux, l’exploitant a formalisé une demande d’institution de servitudes d’utilité publique. La proposition transmise vise à limiter l’usage du sol, du sous-sol et des eaux souterraines au droit du site, et en dehors du site pour ce qui concerne les eaux souterraines, comptetenu de la pollution résiduelle de ces milieux. Dans le cadre de la procédure d’instauration des servitudes d’utilité publique prévue aux articles L. 515-12 et R. 515-31-1 à R. 51531-7, les services de l’État (DDT, DT ARS), le propriétaire des terrains, les propriétaires des terrains sur lequels les piézomètres de contrôle sont implantés ainsi que le maire ont été consultés pour avis sur un projet d’arrêté préfectoral préparé par la DRIEE. Àprès consultation, début 2014, du Conseil de l’Environnement et des Risques Sanitaires et Technologiques (CODERST), un arrêté préfectoral instituant des servitudes d’utilité publique pourra être pris. Ces servitudes permettront de garantir dans le temps la compatibilité de l’usage du site avec la pollution résiduelle. 3.5 LA DIFFUSION DE L’INFORMATION Il est important de diffuser l’information relative aux sites et sols pollués le plus largement possible : cela peut concerner parfois directement les riverains des sites, ou, plus largement, les élus, les opérateurs, les aménageurs, les notaires, pour éviter de nouvelles affectations inappropriées des terrains. Pour ce faire, deux types d’inventaire ont été mis en place et sont accessibles sur Internet. > L’inventaire des sites pollués ou potentiellement pollués appelant une action de l’administration Cet inventaire regroupe, à l’initiative de l’inspection des installations classées, les sites en activité ou non, appelant une action de l’administration du fait des pollutions constatées ou suspectées. Les résultats, repris dans une base de données nationale dénommée BASOL, sont accessibles sur le site Internet du ministère chargé de l’environnement (http://basol. developpement-durable.gouv.fr). Cette base de données est le tableau de bord des actions menées par l’administration et les responsables de ces sites pour prévenir les risques et les nuisances. L’augmentation du nombre de sites figurant dans la base de données BASOL traduit donc essentiellement une meilleure connaissance et un renforcement de l’action de l’administration dans le domaine des sites et sols pollués. > Les inventaires historiques des anciens sites industriels Ces inventaires ont vocation à reconstituer le passé industriel d’une région. Les informations collectées sont versées dans une base de données, BASIAS, gérée par le BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières) et consultable via Internet (http://basias.brgm.fr). L’inscription d’un site dans BASIAS ne préjuge pas d’une éventuelle pollution à son endroit. L’objectif de cette base est de conserver la mémoire des sites recensés pour fournir des informations utiles notamment dans le cadre des aménagements urbains. Pour la région Île-de-France, les inventaires sont tous terminés et disponibles sur Internet et regroupent un total de 35.429 sites répartis comme suit : Département Nombre de sites Paris 6 845 Seine-et- Marne 6 295 Yvelines 2 656 Essonne 3 111 Hauts-de-Seine 4 988 Seine-Saint-Denis 4 061 Val-de-Marne 3 697 Val d’Oise 3 776 Information directe des riverains Plusieurs réunions spécifiques d’information ont été réalisées en 2013 sur les dossiers suivants, afin d’informer directement les riverains de ces sites et sols pollués : Wabco à Claye-Souilly (77), Gerber à Sermaise (91), Eclair Daim à Drancy (93), Vit’apprêts à Ivry-sur-Seine (94), Curie à Arcueil (94). Information sur les risques de pollution des sols La loi n° 2014-366 du 24 mars 2014 pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (ALUR), promulguée au journal officiel du 26 mars 2014, a introduit, via l’article 173, de nouvelles dispositions dans le Code de l’environnement, concernant notamment l’information en matière de sites et sols pollués. Elle introduit un mécanisme consolidé d’information du public sur les risques de pollutions des sols, par le biais des secteurs d’information sur les sols, ainsi que la publication par l’Etat d’une carte des anciens sites industriels dont il a connaissance (articles L.125-6 et L.125-7, L.556-2 du Code de l’environnement). Les secteurs d’information comprennent les terrains où la connaissance des pollutions des sols justifie, notamment en cas de changement d’usage, la réalisation d’études de sols et de mesures de gestion de la pollution pour préserver la sécurité, la santé ou la sécurité publiques et l’environnement. Ces secteurs d’information doivent faire l’objet d’une information dans les contrats de vente ou de location, et seront annexés au PLU (Plan Local d’Urbanisme). Le dossier de demande de permis de construire dans ces secteurs devra comporter une attestation produite par un bureau d’études certifié de la réalisation d’une étude sur la gestion de la pollution et de sa prise en compte dans le projet de construction. Ce texte introduit également : – des dispositions permettant l’intervention de tiers, notamment aménageurs, sur des sites soumis à la police des installations classées pour mener la réhabilitation du site ; – une clarification des responsabilités liées à l’obligation administrative d’intervention en cas de pollution grave des sols (article L.556-3 du Code de l’environnement). Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 49 04 L’environnement industriel en Île-de-France LA GESTION DES SITES ET SOLS POLLUÉS 4 DOSSIERS MARQUANTS EN 2013 GESTION DE CAS DE POLLUTIONS AU TÉTRACHLOROÉTHYLÈNE (PCE) LIÉES À D’ANCIENS 4. 1 PRESSINGS INDUSTRIELS AYANT DES IMPACTS CHEZ LES RIVERAINS Outre le cas emblématique du site de l’ancien pressing GTB à CACHAN (94) dont les travaux de dépollution se sont déroulés entre 2012 et 2013 (cf brochure 2012), plusieurs dossiers d’anciens pressings, dont les responsables sont défaillants, font actuellement l’objet d’interventions de l’ADEME du fait des impacts constatés chez des riverains. > POLLUTION LIÉE À L’ANCIENNE SOCIÉTÉ VIT’APPRETS À IVRY-SUR-SEINE (94) La Société VIT’APPRÊTS a exercé jusqu’en 2002 environ une activité de nettoyage à sec classée soumise à autorisation. La Société VIT’APPRÊTS a cessé ses activités sans satisfaire à ses obligations réglementaires (absence de notification de cessation d’activité, de remise en état). Elle a été radiée du Registre du Commerce de CRÉTEIL le 07/01/2003. Le périmètre de l’installation regroupait 2 parcelles qui ont été rachetées par des propriétaires différents. Le site est situé en zone résidentielle. Fin 2007, un propriétaire a été incommodé par de fortes odeurs et en a informé la Mairie qui a mandaté le Laboratoire Central de la Préfecture de Police afin de faire réaliser des mesures d’air intérieur. Des campagnes de mesures ont été réalisées en janvier et octobre 2008. Ces mesures ont montré des concentrations anormalement élevées en tétrachloroéthylène. Compte tenu de la défaillance de l’ancien exploitant, le Préfet a sollicité le ministère en charge de l’écologie en vue d’une intervention de l’ADEME. Suite à son accord, l’arrêté préfectoral de travaux d’office (APTO) du 18/09/2009, a chargé l’ADEME de la mise en œuvre des diagnostics et des investigations 50 hors site (eaux souterraines, sols et gaz du sol) afin de caractériser l’extension de la ou des zones polluées. La première étude réalisée a montré une extension hors site de la pollution dans les eaux souterraines et sols (gaz de sols) qui nécessitait d’être précisée. Les études réalisées en 2012/2013 dans le cadre de l’arrêté de travaux d’office du 19/03/2012 ont mis en évidence : • la présence de plusieurs sources de pollution en tétrachloroéthylène au droit du site ; • l’extension de la pollution dans les eaux souterraines vers le Sud-Est du site ; • l’extension de la pollution dans les gaz de sols sur les parcelles voisines du site ; • une dégradation de la qualité de l’air intérieur par le tétrachloroéthylène dans les logements proches du site. Ces constats ont abouti à définir les actions à mener : • améliorer rapidement la qualité de l’air intérieur des logements impactés par la pollution par : - la mise en place des dispositifs de ventilation et/ou d’isolation des parties basses des bâtiments ; - la vérification de l’efficacité de ces dispositifs sur la qualité de l’air intérieur ; - dans le cas où ces dispositifs s’avéreraient insuffisants, une étude de faisabilité de dispositifs complémentaires. • traiter les zones sources de pollution par venting (aspiration des composés volatils dans les sols et traitement des gaz). Le ministère a donné son accord le 27/08/2013 pour la poursuite de l’intervention. L’arrêté préfectoral du 16/09/2013 charge l’ADEME d’améliorer rapidement la qualité de l’air intérieur des pavillons impactés par la pollution. Les résultats des études ainsi que des travaux prévus ont été présentés aux riverains concernés lors d’une réunion qui s’est tenue en mairie d’Ivry-sur-Seine le 02/07/2013. Des recommandations sanitaires ont été formulées, visant à bien aérer les locaux. Les propriétaires des habitations présentant des teneurs en PCE dépassant la valeur d’action rapide de 1250 µg/m3 définie par le Haut Conseil de Santé Publique se sont vus proposer un suivi médical par l’Agence Régionale de Santé. > POLLUTION LIÉE À L’ANCIENNE SOCIÉTÉ ECLAIR DAIM À DRANCY (93) Suite au signalement en novembre 2010, à la mairie, de symptômes irritatifs et de fortes odeurs survenus chez des riverains de la rue Philippe Lalouette, des campagnes de mesures ont été réalisées au domicile des plaignants par le Laboratoire Central de la Préfecture de Police (LCPP) fin 2010 et au printemps 2011 sur demande de la mairie. Les résultats ont révélé une contamination de l’air intérieur par du tétrachloroéthylène (PCE). Ce solvant chloré étant utilisé par les entreprises de nettoyage à sec, l’hypothèse d’une source de pollution en lien avec l’ancienne activité ECLAIR DAIM voisine est suspectée. Différentes actions ont alors été engagées, de manière concertée entre les services de l’Etat (préfecture, ARS, DRIEE, DIRECCTE) et de la mairie pour caractériser, identifier et traiter cette pollution. 1- Évaluation des populations exposées Suite aux premières campagnes d’analyse, deux nouvelles mesures de la qualité de l’air intérieur ont été réalisées en 2012, sur un périmètre de maisons élargi, afin de cerner l’extension de la contamination et des personnes exposées : 6 nouveaux locaux ont été prélevés par rapport aux premières mesures. Les mesures ont été faites avant et après un Source : INRS curage du réseau et des siphons par la mairie car ces derniers pouvaient constituer des vecteurs potentiels de la pollution. Ces campagnes confirment la contamination dans l’air intérieur. Les propriétaires des habitations présentant des teneurs en PCE dépassant la valeur d’action rapide de 1250 µg/m3 définie par le Haut Conseil de Santé Publique ont été informés par l’Agence Régionale de Santé, un suivi médical leur étant proposé. 2- Actions menées à l’encontre d’ECLAIR DAIM De 1964 à 2004, la société ECLAIR DAIM a exercé, rue Philippe Lalouette, une activité de nettoyage de cuir, daim et fourrures soumise à la législation relative aux installations classées. La société a été mise en liquidation judiciaire en 2004. Des actions partielles de remise en état avaient été menées à partir de 2004 par le mandataire judiciaire : • En 2005, environ 5 tonnes de déchets dangereux ont été évacuées et éliminées dans des installations autorisées. • Les terres identifiées polluées au tétrachloroéthylène sur une partie du site ont été excavées en partie et éliminées. Une dalle de ciment de 15 cm a été coulée sur la totalité de la surface de l’atelier et un revêtement de sol a été posé. L’étude sur l’évaluation des risques de janvier 2007 concluait à la compatibilité avec un usage de bureau. Suite au signalement, le préfet de Seine-SaintDenis a pris le 26/08/2011 un arrêté préfectoral demandant au mandataire, en sa qualité de représentant de l’exploitant, de vérifier si le site exploité par ECLAIR DAIM présente encore des sources de pollution qui pourraient être à l’origine d’un transfert vers les tiers et, dans l’affirmative, à les traiter pour prévenir tout risque pour ceux-ci. Le mandataire a indiqué qu’il ne pouvait appliquer l’arrêté, faute de fonds disponibles. Le préfet a donc pris le 16/02/2012 un arrêté de mise en demeure, puis le 29/05/2012 un arrêté de consignation répondant du montant des études nécessaires pour la réalisation des investigations demandées. Considérant que la liquidation est impécunieuse et compte tenu de la nécessité de procéder à des investigations complémentaires en vue de mettre le site en sécurité et protéger les tiers, le préfet a pris un arrêté de travaux d’office le 28/11/2012 chargeant l’ADEME des études préalables nécessaires afin de caractériser la pollution et définir les mesures de traitement à mettre en place. L’ADEME a mandaté un bureau d’études en juillet 2013. L’étude pour évaluer la pollution des différents milieux, les voies de transfert et les possibilités de traitement est en cours. 3- Information des riverains Une réunion co-présidée par le député-maire de Drancy et le préfet de Seine-Saint-Denis a eu lieu le 25 novembre 2013 en mairie de Drancy pour présenter aux riverains les résultats des mesures déjà effectuées et les actions engagées. Des recommandations sanitaires ont été formulées, visant notamment à bien aérer les locaux. Compte-tenu de ce retour d’expérience, les pressings soumis à autorisation et utilisant des solvants pour le nettoyage à sec et le traitement des textiles ont été intégrés dans la liste des installations soumises à l’obligation de constitution de garanties financières pour la mise en sécurité (arrêté ministériel du 31 mai 2012). Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 51 04 L’environnement industriel en Île-de-France LA GESTION DES SITES ET SOLS POLLUÉS 4.2 DIAGNOSTICS DE POLLUTION DES SOLS AUTOUR DES ÉTABLISSEMENTS ACCUEILLANT LES ENFANTS ET LES ADOLESCENTS Depuis mai 2010, le ministère chargé de l’écologie a lancé une action d’anticipation environnementale visant à réaliser des diagnostics des sols dans les établissements sensibles (recevant des enfants ou des adolescents jusqu’à 17 ans inclus) situés sur ou à proximité d’anciens sites industriels. Pour ce faire, la base de données des établissements sensibles (crèches, écoles…) a été croisée au niveau national avec celles des anciens sites industriels (BASIAS) gérée par le BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières) pour le compte du ministère. En Île-de-France, cette action figure au 2ème Plan Régional Santé Environnement. Dans un souci d’équité et de cohérence, l’approche est menée de manière identique sur l’ensemble du territoire national. Le BRGM a été chargé par le ministère de l’écologie de l’organisation technique des diagnostics, de la sélection des entreprises spécialisées et du contrôle des diagnostics réalisés par ces dernières. Au niveau régional, la DRIEE assure le pilotage et la gestion des suites en lien avec les préfectures de département. Cette démarche conditionnée à l’accord des responsables des bâtiments est prise en charge financièrement par le ministère en charge de l’écologie. La démarche de réalisation des diagnostics est proportionnée et progressive : • Dans un premier temps, les archives de l’activité industrielle et celles de construction de l’établissement, si elles sont disponibles, sont examinées et une visite approfondie des établissements est systématiquement réalisée (phase 1). Il s’agit de vérifier si les aménagements visibles (dalle béton, vide sanitaire ventilé...) peuvent empêcher tout contact avec les pollutions qui pourraient être présentes dans les sols et les eaux souterraines. Il n’y a pas de mesures à ce stade. • Dans un second temps (phase 2), si des interrogations subsistent (archives indisponibles ou incomplètes, incohérence entre les archives de construction et les constats réalisés au cours des visites), des prélèvements et des contrôles de l’état des sols sont menés (sol, gaz du sol). • Dans un troisième temps (phase 3), dans le cas où de fortes concentrations de polluants auraient été constatées sous les fondations du bâtiment, l’air à l’intérieur des locaux est contrôlé. 52 Source : MEDDE Trois catégories de situation peuvent se présenter à l’issue des diagnostics : • Catégorie A : les sols de l’établissement ne posent pas de problème. • Catégorie B : les aménagements et les usages actuels permettent de protéger les personnes des expositions aux pollutions, que les pollutions soient potentielles ou avérées. Des modalités de gestion de l’information doivent cependant être mises en place pour expliquer ce qui doit être fait si les aménagements ou les usages des lieux venaient à être modifiés. • Catégorie C : les diagnostics ont montré la présence de pollutions qui nécessitent la mise en œuvre de mesures techniques de gestion, voire la mise en œuvre de mesures sanitaires. SITUATION EN ÎLE-DE-FRANCE AU 31 DÉCEMBRE 2013 Au total, 500 établissements sont concernés à ce jour en Île-de-France, représentant 50 % des établissements de la 2ème vague et 30 % du total national. POUR LA 1ÈRE VAGUE, lancée en 2010 pour les 4 départements de grande couronne. Tous les diagnostics ont été lancés et 67 achevés sur 76, soit près de 90 %. Le diagnostic engagé dans une école élémentaire est suspendu suite au refus du maître d’ouvrage de poursuivre la démarche. Les rapports terminés sont diffusés à chaque maître d’ouvrage. Un site a été classé en catégorie C mais les mesures de gestion ont été mises en œuvre par le maître d’ouvrage, justifiant le reclassement du site en catégorie B. Dans 7 cas, le classement est intervenu après mise en œuvre d’un diagnostic de phase 3, c’est-à-dire suite à des prélèvements réalisés dans l’air intérieur des locaux. Dans 2 cas, des recommandations ont été Dépt Nombre Établissements 77 18 formulées à titre conservatoire pour gérer la pollution détectée dans les sols : ainsi, une intervention ADEME est programmée pour enlever les cuves de l’ancienne station-service située à proximité d’un établissement. Nombre Nombre de de rapports finalisés diagnostics validés par le GT lancés national 18 Conclusion du rapport classement du site Catégorie A Catégorie B Catégorie C 16 7 9 0 78 27 27 24 10 14 0 91 10 10 10 4 6 0 95* 21 21 17 5 12 0 Total 76 76 67 26 41 0 * les chiffres incluent les 6 établissements diagnostiqués pendant l’expérimentation menée en 2009/2010. POUR LA 2ÈME VAGUE, lancée en janvier 2013 pour les 3 départements de petite couronne, suite à la publication de la circulaire du 17 décembre 2012. Les accords des maîtres d’ouvrage, nécessaires pour lancer la démarche, n’ont été reçus que sur 35 % des établissements concernés. Dept Nombre Établissements Nombre de diagnostics engagés Phase 1 en cours Phase 2 en cours Nombre accord MO reçus avec fiche de renseignement Diagnostics achevés 92 164 37 25 12 74 0 93 152 20 17 0 30 3 94 108 28 25 3 48 0 Total 424 85 67 15 152 3 Les documents relatifs à cette démarche sont disponibles sur le site internet du ministère : http://www.developpement-durable.gouv.fr/Diagnostiquer-les-lieux.html Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 53 5 54 LA PROTECTION DE LA RESSOURCE EN EAU 1 L’EAU : UNE RESSOURCE PRÉCIEUSE Par ailleurs, la région est irriguée par de nombreux cours d’eau dont la taille parfois modeste accroît la sensibilité vis-à-vis des effets d’une activité humaine soutenue, conjugués à ceux d’une agriculture toujours très présente, généralement dans leur partie amont. Ces pressions s’exercent aussi sur les eaux souterraines. La Seine à Austerlitz 1.1 LE CONTEXTE FRANCILIEN L’Île-de-France est une région dans laquelle la protection des ressources en eau revêt un caractère particulier. En premier lieu par l’importance des besoins en eau potable : plus de 2 millions de mètres cubes sont quotidiennement distribués pour satisfaire les besoins d’environ 12 millions de personnes et de plusieurs milliers d’entreprises. En second lieu par la densité des réseaux de distribution interconnectés : la sensibilité au risque de défaillance de l’alimentation a créé une solidarité entre gestionnaires qui ont multiplié les possibilités de secours mutuel entre réseaux de distribution et usines de production, la nappe de l’Albien constituant une ressource ultime de qualité, mais limitée. Mais également par l’origine de la ressource : si la ville de Paris est largement alimentée par l’eau souterraine captée et acheminée, parfois sur de longues distances, par des aqueducs historiques, la majorité de la région parisienne est alimentée par de l’eau de surface fournie notamment par la Seine, la Marne, l’Oise et leurs affluents. Le réseau hydraulique de la région se révèle donc particulièrement vulnérable et dépendant de la qualité des rejets qui s’y déversent, qu’ils soient chroniques ou accidentels. Il se trouve affecté par des polluants classiques comme les matières oxydables, l’azote et le phosphore mais également par les métaux, les pesticides ou d’autres polluants toxiques. L’industrie régionale est un contributeur notable des émissions aqueuses, que celles-ci soient réalisées directement dans le milieu naturel ou par le biais des stations d’épuration collectives qui, sur Paris et la petite couronne, reçoivent quasiment la totalité des effluents industriels. Cette politique de raccordement des industriels assure une protection des cours d’eau les plus proches mais peut faire peser en contrepartie une menace sur l’efficacité des ouvrages publics. 1.2 UNE POLITIQUE DE L’EAU INTÉGRÉE La directive cadre sur l’eau du 23 octobre 2000 et sa déclinaison dans le code de l’environnement renforcent les principes d’une gestion intégrée et planifiée de l’eau et des milieux aquatiques à l’échelle d’un bassin versant. La directive européenne prévoit notamment des objectifs de qualité physico-chimique, mais aussi écologique pour l’ensemble des milieux aquatiques, avec un programme d’actions visant l’atteinte du bon état des eaux. Pour ce qui concerne l’Île-de-France, à partir de l’état des lieux du bassin Seine-Normandie, décliné en grandes masses d’eau homogènes (superficielles et souterraines) et en cohérence Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 55 05 L’environnement industriel en Île-de-France LA PROTECTION DE LA RESSOURCE EN EAU avec les premiers engagements du Grenelle de l’environnement, les services de l’État et l’Agence de l’eau Seine-Normandie ont élaboré un schéma directeur d’aménagement et de gestion de l’eau (SDAGE 2010-2015) accompagné d’un programme d’actions, appelé programme de mesures. Le programme de mesures décline les moyens techniques et financiers des dispositions du SDAGE. Ce document constitue l’outil opérationnel de reconquête de la qualité des milieux aquatiques applicable pour le bassin. Les grandes orientations du SDAGE peuvent être éventuellement déclinées à l’échelle d’un bassin versant et de son cours d’eau (appelés unité hydrographique) ou à l’échelle d’un système aquifère, au travers d’un schéma d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE). Le SAGE est élaboré par une Commission locale de l’eau (CLE) qui comprend des représentants des services de l’État (25 %), des collectivités locales (50 %) et des usagers (25 %). Au total, il existe dix SAGE en Île-de-France à différents stades d’avancement : • 1 en phase d’émergence (délimitation du périmètre, constitution de la CLE) : Bassée – Voulzie. • 4 en phase d’élaboration (état des lieux, diagnostic, rédaction du SAGE) : Croult-Vieille Mer-Enghien, Petit et Grand Morin, Bièvre, Marne Confluence. • 2 en phase de mise en œuvre (application du SAGE) : Yerres, Nappe de Beauce. • 3 en phase de révision (mise en conformité) : Maulde, Orge-Yvette, Nonette. Ces dix SAGE couvrent 68 % de la superficie de la région. 1.3 L’ACTION DE L’INSPECTION DES INSTALLATIONS CLASSÉES L’action de l’inspection des installations classées dans le domaine de l’eau s’inscrit dans ce contexte global de préservation de la ressource en eau et de reconquête de la qualité des milieux. En Île-de-France, elle est particulièrement orientée vers la prévention des pollutions toxiques, qu’elles soient chroniques ou accidentelles. Outre la préparation des prescriptions préfectorales, elle s’articule autour des outils traditionnels de police administrative tels que les contrôles inopinés mais aussi à travers des opérations telles que l’action de recherche des substances dangereuses dans l’eau (RSDE). En tant que services instructeurs des dossiers des installations classées relevant de leurs compétences respectives, la DRIEE et les DDPP de la région rédigent les prescriptions concernant 2 LE CONTRÔLE DES REJETS AQUEUX L’AUTOSURVEILLANCE : 2.1 RESPONSABILISER LES INDUSTRIELS Depuis plusieurs années, une politique de responsabilisation des exploitants d’installations classées a conduit à développer le principe du suivi de la qualité des effluents rejetés par celui qui en est à l’origine. Cette démarche s’est concrétisée par la généralisation de la pratique de l’autosurveillance, imposée par arrêté préfectoral et dont les résultats sont régulièrement transmis à l’inspection des installations classées. Ces contrôles, réalisés à des fréquences variables selon l’importance des rejets, permettent aux exploitants d’optimiser 56 le fonctionnement de leurs installations d’épuration et de réagir rapidement en cas de dérive de leurs performances. Ils permettent également à l’inspection des installations classées d’améliorer sa connaissance des rejets et des enjeux et d’orienter ainsi son action administrative. La DRIEE reçoit aujourd’hui les données d’autosurveillance d’environ 400 établissements. Un outil de gestion informatisée des données d’autosurveillance fréquentes (GIDAF) est mis à l’eau au titre de la gestion équilibrée de la ressource et de la préservation des milieux aquatiques (réduction des rejets polluants). La DRIEE, en plus de ses missions de police des installations classées qui incluent les aspects relatifs à l’eau, a également des missions au titre de la police des eaux proprement dite. La DRIEE exerce ainsi la police des nappes souterraines de l’Albien et du Néocomien et celles des horizons géologiques plus anciens, ainsi que la police de l’eau sur les grands axes du bassin de la Seine et les rivières de Paris et de la proche couronne. Par ailleurs, au niveau départemental, il existe des missions inter services de l’eau et de la nature (MISEN) regroupant notamment tous les organismes ayant une mission dans le domaine de l’eau. Elles orientent la politique générale de l’Etat dans le département dans le domaine de l’eau et veillent à la cohérence des décisions administratives, sans toutefois étudier individuellement les dossiers déposés. Pour chaque département de grande couronne, ces MISEN sont animées par les DDT. Pour Paris et la petite couronne, cette structure est une mission interdépartementale inter services de l’eau et de la nature (MIISEN) animée par la DRIEE. Au niveau régional, la coordination de l’ensemble du dispositif est assurée par la DRIEE. disposition des exploitants. Il permet aux établissements soumis à autosurveillance de leurs rejets aqueux d’effectuer les transmissions des données relevées à l’inspection des installations classées par voie électronique. L’outil permet également : • de détecter rapidement les écarts par rapport aux limites de rejets réglementaires ; • d’éviter aux exploitants la transmission multiple des mêmes données à plusieurs instances ; • d’uniformiser les transmissions ; • de mettre à disposition des exploitants et de l’inspection des installations classées un système d’exploitation des données déclarées (moyennes, graphiques,…) ; • d’améliorer le contrôle des données transmises tant pour l’exploitant que pour l’inspection. 2.2 LES CONTRÔLES INOPINÉS La DRIEE fait procéder annuellement depuis 1997 à des contrôles inopinés des rejets industriels par des organismes indépendants. Ces contrôles portent notamment sur les concentrations et les flux de polluants dans les effluents liquides émis par les installations classées. Ils ont pour objectif de vérifier la qualité de l’autosurveillance des rejets, ainsi que la composition des effluents. Ils permettent aussi de s’assurer de l’absence de substances habituellement non surveillées par ces derniers. Ces contrôles ont un effet vertueux puisqu’ils incitent l’exploitant à s’interroger sur ses méthodes de travail ainsi que sur la conception et la maintenance des installations de traitement de ses effluents. En début d’année, les industriels pour lesquels un contrôle inopiné est prévu, en sont avisés sur le principe et sont invités à proposer à l’inspection des installations classées un laboratoire agréé pour effectuer ces contrôles. Une fois le choix du laboratoire validé par l’inspection des installations classées, les dates de ces contrôles sont arrêtées en commun accord entre l’inspection et les laboratoires qui réalisent les prélèvements. En cas de non-respect des valeurs limites prescrites dans les arrêtés préfectoraux constaté lors de ces contrôles, l’exploitant s’expose aux suites prévues par le code de l’environnement. Les non-conformités se traduisent au minimum par une demande à l’exploitant d’analyse de la situation et des moyens de la corriger. Si cette dernière peut conduire à la nécessité de réaliser de gros travaux tels que, par exemple, la réfection totale d’une unité de traitement qui demande certains délais, des actions correctives plus légères peuvent souvent être rapidement engagées. La campagne 2013 a concerné plus d’une soixantaine d’établissements. Parmi la cinquantaine de résultats parvenus et analysés, les contrôles ont révélé qu’environ 55 % des sites présentaient des dépassements des seuils prescrits pour au moins un paramètre mesuré dans les effluents liquides. Des suites ont donc été rapidement mises en place, et des contrôles inopinés sont reprogrammés pour l’année suivante. 2.3 ACTION « RECHERCHE ET RÉDUCTION DE SUBSTANCES DANGEREUSES DANS L’EAU » (RSDE) La directive cadre sur l’eau réserve une place particulière aux substances présentes en faible quantité dans les eaux, mais néanmoins dangereuses. Elle prévoit la réduction progressive des rejets de certaines de ces substances et même l’élimination des plus dangereuses d’ici 2021. Toutes ces substances doivent donc faire l’objet d’investigations plus approfondies afin d’identifier leurs sources et de mettre en œuvre les mesures de réduction qui s’avéreraient nécessaires. A ce titre, le ministère chargé de l’environnement a souhaité procéder à une vaste campagne de recherche de ces substances émises par les installations classées, à travers l’action appelée RSDE. Une action équivalente est également engagée pour les stations d’épuration domestiques. Après un long travail d’élaboration et de concertation avec les représentants des différentes branches industrielles, cette action nationale de recherche et de réduction des rejets de substances dangereuses dans l’eau (RSDE) impose depuis 2009 à tous les établissements soumis à autorisation préfectorale et ayant un enjeu « rejets aqueux » le suivi d’une liste de substances dangereuses identifiées comme susceptibles d’être émises par le secteur d’activité considéré. Parallèlement à ce suivi, en fonction des résultats observés, des actions de réduction voire de suppression pour certaines de ces substances devront être engagées par le biais d’études technico-économiques. Cette action a pour objectif final d’atteindre le bon état des masses d’eau (rivière, lac, canal,…) en 2015, 2021 voire 2027. En Île-de-France, plus de 270 établissements ont vu leur arrêté d’autorisation modifié entre 2009 et 2013 pour intégrer une partie relative à la surveillance et à la diminution des substances dangereuses dans leurs rejets aqueux, parce qu’ils étaient visés par la directive IPPC (Integrated Pollution Prevention and Control) ou avaient un fort impact sur le milieu aquatique (rejet important ou sensibilité particulière du milieu récepteur). Parmi ces établissements, la moitié a déjà pu transmettre à l’inspection les résultats de leur première campagne d’analyses. L’inspection constate que 56 % de ces établissements ont pu abandonner cette surveillance, 44 % doivent donc poursuivre une surveillance pérenne et 21 % doivent en plus s’engager sur un programme de réduction. L’objectif de l’action est bien de cibler les plus gros émetteurs de micro-polluants. Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 57 05 3 L’environnement industriel en Île-de-France LA PROTECTION DE LA RESSOURCE EN EAU LES ÉMISSIONS DES PRINCIPAUX POLLUANTS Les cartes et histogrammes de cette section sont principalement établis à partir des déclarations annuelles des émissions polluantes et des déchets réalisées sous la responsabilité des exploitants et transmises à l’inspection des installations classées. Depuis 2005, les industriels font leur déclaration sur un site Internet ouvert par le ministère chargé de l’environnement. Les résultats sont accessibles au public à l’adresse www.irep.ecologie.gouv.fr. L’arrêté ministériel du 31 janvier 2008 modifié relatif à la déclaration annuelle a repris en droit français les dispositions du règlement européen E-PRTR relatif aux rejets et aux transferts des polluants en élargissant le champ d’application (abaissement de seuils et ajout de substances). Les données ainsi recueillies permettent notamment d’alimenter le registre européen E-PRTR mis à disposition du public depuis 2009 à l’adresse suivante : http://prtr.ec.europa.eu/. Le bilan de l’année 2012 montre de nouveau une diminution des émissions des principaux polluants par rapport aux années passées. A titre d’exemple, pour les matières en sus- pension et la demande chimique en oxygène, les émissions ont largement été divisées par deux en dix ans. Cette évolution reste liée à deux conjonctures, d’une part les efforts et investissements mis en place par les exploitants pour donner suite aux actions déclinées par l’inspection, et d’autre part à la baisse d’activité, voire la fermeture de certains sites. Pour cette année, on peut d’ores et déjà noter également le recul global de l’industrie pharmaceutique suite à la reconversion en cours des deux sites industriels majeurs de la région exploités par SANOFI CHIMIE. 3.1 LES MATIÈRES ORGANIQUES Présentes dans la plupart des effluents, qu’ils soient industriels ou domestiques, les matières organiques consomment, en se dégradant, l’oxygène dissous dans l’eau et peuvent être à l’origine de l’asphyxie des organismes aquatiques. Le degré de pollution s’exprime en CARTE 5.1 - PRINCIPAUX REJETS D’INSTALLATIONS CLASSÉES EN 2012 (T/AN) POUR LES MATIÈRES ORGANIQUES EXPRIMÉES EN DEMANDE CHIMIQUE EN OXYGÈNE (DCO) AGRANA FRUIT FRANCE MITRY-MORY (211) GRENELLE SERVICE GENNEVILLIERS (179) L'EUROPEENNE D'EMBOUTEILLAGE COURNEUVE (414) VAL-D'OISE demande biochimique en oxygène sur cinq jours (DBO5) et en demande chimique en oxygène (DCO). La DBO5 mesure la quantité d’oxygène consommée en 5 jours à 20 °C par les micro-organismes vivants présents dans l’eau. La DCO est, quant à elle, un bon marqueur de l’ensemble des espèces végétales et animales qui consomment de l’oxygène dans l’eau, par exemple les sels minéraux et les composés organiques. Plus facile et plus rapidement mesurable, avec une meilleure reproductibilité que la voie biologique, la DCO est systématiquement utilisée pour caractériser un effluent. On l’exprime en concentration (mg/L) ou en flux (kg/j). Les principaux rejets d’Île-deFrance sont présentés sur la carte ci-contre pour 2012. Un recul notable des émissions peut être observé en 2012 suite à la reconversion d’importants sites pharmaceutiques. Il y a lieu de noter que, pour la plupart de ces sites industriels, les effluents sont rejetés dans les réseaux d’assainissement communaux et traités, avec un rendement proche de 95 % avant rejet en Seine par les stations d’épuration du Syndicat Interdépartemental pour l’Assainissement de l’Agglomération Parisienne (SIAAP). GRAPHIQUE 5.2 - RÉPARTITION PAR ACTIVITÉ DES REJETS FRANCILIENS D’INSTALLATIONS CLASSÉES EN 2012 POUR LES MATIÈRES ORGANIQUES EXPRIMÉES EN DEMANDE CHIMIQUE EN OXYGÈNE (DCO) 16 % 8 % SOPROREAL AULNAY-SOUS-BOIS (309) 11 % 5% SANOFI CHIMIE (CENTRE DE PRODUCTION) ROMAINVILLE (1393) YVELINES SYNDICAT INTERCOMMUNAL DE LA RÉGION DE RAMBOUILLET GAZERAN (152) SEINE-ET-MARNE WILLIAM SAURIN SAINT-THIBAULT-DES-VIGNES (670) 15 % 45 % ESSONNE MAJ ELIS PUTEAUX PUTEAUX (235) COMPAGNIE FRANCAISE DES GRANDS VINS TOURNAN-EN-BRIE (200) COCA COLA ENTREPRISE CLAMART (157) SEMMARIS RUNGIS (397) GRENELLE SERVICE BRETIGNY-SUR-ORGE (228) Source : déclarations annuelles de rejets effectuées par les exploitants dans GEREP 58 BIO SPINGER MAISONS-ALFORT (3711) COCA COLA ENTREPRISE GRIGNY (363) Blanchisseries Fabrication de boissons Industrie chimique Industrie pharmaceutique Industries alimentaires Autres activités 3.2 LES MATIÈRES EN SUSPENSION (MES) GRAPHIQUE 5.3 - ÉVOLUTION DE LA DCO ENTRE 2002 ET 2012 (T/AN) 25 000 20 000 Les fines particules minérales ou organiques en suspension dans l’eau sont dues soit au ruissellement, soit aux rejets des industriels et de l’assainissement collectif. Leur effet néfaste est d’abord mécanique par formation de sédiments et d’un écran limitant la pénétration de la lumière (réduction de la photosynthèse), ou encore par colmatage des branchies des poissons. Leur effet est aussi chimique par mobilisation de l’oxygène de l’eau par les organismes vivants, pour leur métabolisation ainsi que par constitution d’une réserve de pollution potentielle dans les sédiments. Les principaux rejets de la région sont présentés sur la carte ci-après pour 2012. Les quatre principaux producteurs représentent quasiment 75 % du flux total émis par les principaux sites régionaux. Néanmoins en 2012, les rejets ont encore diminué de 50 %, suite à la reconversion d’importants sites pharmaceutiques. 15 000 10 000 5 000 0 2002 2003 2004 2005 2006 DCO Grande Couronne 2007 2008 2009 2010 DCO Petite Couronne 2011 2012 DCO Île-de-France GRAPHIQUE 5.5 - ÉVOLUTION DES MATIÈRES EN SUSPENSION (MES) ENTRE 2002 ET 2012 (T/AN) 9 000 8 000 7 000 6 000 5 000 4 000 3 000 2 000 1 000 GRAPHIQUE 5.4 - RÉPARTITION PAR ACTIVITÉ DES REJETS FRANCILIENS D’INSTALLATIONS CLASSÉES EN 2012 POUR LES MATIÈRES EN SUSPENSION (MES) 27% 19 % 0 2002 2003 2004 2005 MES Grande Couronne 2006 2007 2008 2009 2010 MES Petite Couronne 2011 2012 MES Île-de-France CARTE 5.6 - PRINCIPAUX REJETS D’INSTALLATIONS CLASSÉES EN 2012 (T/AN) POUR LES MATIÈRES EN SUSPENSION (MES) SANOFI CHIMIE (centre de production de Romainville) ROMAINVILLE (395) VAL-D'OISE WILLIAM SAURIN SAINT-THIBAULT-DES-VIGNES (159) 54 % YVELINES SEINE-ET-MARNE Industrie pharmaceutique Industries alimentaires INITIAL BRIE-COMTE-ROBERT (36) ESSONNE SYNDICAT INTERCOMMUNAL DE LA RÉGION DE RAMBOUILLET GAZERAN (49) Autres activités SEMMARIS RUNGIS (124) Source : déclarations annuelles de rejets effectuées par les exploitants dans GEREP BIO SPINGER MAISONS-ALFORT (1075) SANOFI CHIMIE VITRY-SUR-SEINE (54) COCA COLA ENTREPRISE GRIGNY (50) Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 59 05 3.3 L’environnement industriel en Île-de-France LA PROTECTION DE LA RESSOURCE EN EAU LES MÉTAUX Les métaux lourds font partie des matières toxiques et micropolluants qui ont la particularité, en raison de leur persistance ou de leur bioaccumulation, de présenter des risques toxiques même en cas de rejets en très faibles quantités. Les émissions en métaux lourds peuvent être quantifiées en masse de métaux totaux (g/an) ou en Métox qui représentent les masses de métaux et métalloïdes exprimées par la somme de leurs masses en grammes, pondérées par des coefficients multiplicateurs dépendant de leur toxicité : arsenic : 10, cadmium : 50, chrome : 1, mercure : 50, cuivre : 5, nickel : 5, plomb : 10 et zinc : 1. Les principaux rejets de la région Île-de-France sont présentés sur la carte ci-contre. On observe une relative stabilisation des émissions en métaux sur les 5 dernières années, avec une moyenne aux alentours de 29 000 kg/an. Les centrales thermiques représentent toujours une part importante des principaux rejets en Metox, mais sont en diminution. CARTE 5.8 - PRINCIPAUX REJETS D’INSTALLATIONS CLASSÉES EN 2012 (KG/AN) EN MÉTOX SOCIETE JR ARGENTEUIL (412) PEUGEOT CITROËN AULNAY SNC AULNAY-SOUS-BOIS (677) CENTRE DE PRODUCTION THERMIQUE DE PORCHEVILLE PORCHEVILLE (3553) VAL-D'OISE SANOFI CHIMIE (CENTRE DE PRODUCTION) ROMAINVILLE (786) ALPA ACIERIES ET LAMINOIRS DE PARIS GARGENVILLE (536) RENAULT - USINE DE FLINS AUBERGENVILLE (339) YVELINES IVRY PARIS XIII IVRY (1403) PEUGEOT CITROËN POISSY SNC POISSY (449) SEINE-ET-MARNE ESSONNE SNCF - TECHNICENTRE ATLANTIQUE CHÂTILLON (632) ELECTRICITE DE FRANCE VITRY-SUR-SEINE (8335) TOTAL RAFFINAGE FRANCE MORMANT (371) SAM MONTEREAU SAS MONTEREAU-FAULT-YONNE (1176) SILEC CABLE MONTEREAU-FAULT-YONNE (566) GRAPHIQUE 5.9 - ÉVOLUTION DES REJETS MÉTALLIQUES ENTRE 2002 ET 2012 (KG/AN) 60 MÉTOX 000 EN 50 000 GRAPHIQUE 5.7 - RÉPARTITION PAR ACTIVITÉ DES REJETS FRANCILIENS D’INSTALLATIONS CLASSÉES EN 2012 POUR LES REJETS MÉTALLIQUES EN MÉTOX 40 000 30 000 20 000 10 000 30,21% 8,28% 4,24 % 5,41% 3,10 % 6,79 % 41,97% Collecte, traitement et élimination des déchets ; récupération Fabrication de produits métalliques, à l’exception des machines et des équipements Industrie automobile Industrie pharmaceutique Métallurgie Production et distribution d'électricité, de gaz, de vapeur et d'air conditionné Autres activités 60 0 2002 2003 2004 Métox Grande Couronne 2005 2006 2007 2008 Métox Petite Couronne 2009 2010 2011 2012 Métox Île-de-France Source : déclarations annuelles de rejets effectuées par les exploitants dans GEREP 4 LA GESTION DE LA SÉCHERESSE Suite à l’épisode de la canicule en 2003, qui a particulièrement mis en lumière la nécessité de mieux protéger la ressource en eau en cas d’étiage sévère, ainsi qu’aux déficits pluviométriques successifs de ces dernières années (20062012), l’inspection des installations classées a été amenée à renforcer en 2013 le dispositif initié en 2004 en cas de « sécheresse » pour les installations classées pour la protection de l’environnement en élargissant le nombre d’installations visées par un arrêté préfectoral complémentaire. Ainsi à partir de 2013, les établissements prélevant en cumulé plus de 100 000 m3/an dans le milieu (cours d’eau ou nappes) et le réseau de distribution doivent mettre en œuvre des prescriptions de gestion de l’eau et des rejets, de manière progressive en fonction des seuils franchis. Ils doivent également transmettre une étude technico-économique permettant d’affiner ces prescriptions en tenant compte de leur activité et d’une évaluation économique. Une trentaine de nouveaux sites est concernée par cette action en Île-de-France. RECYCLAGE DES EAUX DE RUISSELLEMENT FRANCE PLASTIQUES RECYCLAGE (FPR) À LIMAY La société FPR, groupe PAPREC et SITA France, est une usine de recyclage de produits plastiques employant une centaine de personnes. Son activité consiste à fabriquer des granulés de PET (Polyéthylène Téréphtalate) issus du recyclage de bouteilles collectées auprès des particuliers pour le compte des collectivités territoriales. Le PET recyclé (résine, paillettes) est ainsi destiné à la fabrication de nouvelles bouteilles ou d’autres produits en contact alimentaire. Sur le site, l’ensemble des eaux de ruissellement est collecté et dirigé vers 5 bassins de stockage en béton enterrés d’un volume total de 1 300 m3. Ces eaux passaient jusque-là par un débourbeurséparateur puis étaient rejetées directement au milieu naturel (la Seine) dans le respect des conditions fixées par arrêté préfectoral. En 2013, FPR a décidé de mettre en place un système de recyclage des eaux de ruissellement pour nettoyer les systèmes de filtration de la ligne de lavage et du pré-traitement. Les caractéristiques du système sont les suivantes : - Volume d’eau recyclé (économie) : 1 000 m3/an (soit environ 50 m3/jour) - Technologie pour traiter les eaux de ruissellement en vue d’un recyclage (double filtration) : tamis rotatifs (150 µm) et papier filtrant (50 µm). Dorénavant, après collecte par les 5 bassins de stockage, les eaux de ruissellement sont dirigées vers un stockage intermédiaire d’une capacité de 800 m3 Installation de recyclage des eaux de ruissellement (Source : France Plastiques Recyclage) (2 bâches de 400 m3 chacune). Puis, elles sont traitées (50 m3/jour) par une unité de traitement constituée de deux étages de filtration. Les eaux filtrées seront ensuite recyclées vers le procédé de broyage-lavage du site. Vers système de nettoyage équipements de filtration lavage et prétraitemant Stockage bâche souple (2 x 400 m3) Réseau eaux de ruissellement (1 300 m3) 5 Tamis rotatifs (150 µm) Papier filtrant (50 µm) PERSPECTIVES L’année 2014 est une période particulière puisqu’elle sera marquée par les travaux de révision du SDAGE pour une adoption fin 2015. La première étape de la réflexion, à savoir l’état des lieux du bassin Seine-Normandie, a été adoptée le 5 décembre 2013. Il a permis de définir l’état des masses d’eau et la nature des pressions. La suite consiste à renforcer ou élaborer de nouvelles dispositions et orientations dans le SDAGE, et à élaborer un nouveau programme de mesures. Pour parvenir à atteindre les exigences du SDAGE, l’inspection des installations classées devra poursuivre ses efforts en particulier sur les sujets eau suivants qui sont au cœur de la mise en compatibilité avec la Directive Cadre sur l’eau : • le suivi de l’action de recherche et de réduction des substances dangereuses dans l’eau (RSDE) par la réception et l’analyse des résultats des dernières campagnes de surveillance ainsi que l’étude et la mise en place des programmes d’actions ; • l’incitation à un effort de réduction de certains polluants plus classiques (DCO, azote, phosphore, ….) sur les sites identifiés comme participant à un impact local avéré sur le milieu naturel qui l’entoure. Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 61 6 62 LA PRÉVENTION DE LA POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE 1 LA QUALITÉ DE L’AIR EN ÎLE-DE-FRANCE 1.1 LA SURVEILLANCE DE LA QUALITÉ DE L’AIR Cette mission est dévolue à l’association interdépartementale pour la gestion du réseau automatique de surveillance de la pollution atmosphérique et d’alerte en région Île-de-France, connue sous le nom d’AIRPARIF. AIRPARIF est une association loi 1901, dont l’assemblée générale regroupe quatre collèges : • un collège État, • un collège collectivités locales, • un collège industriels et services, • un collège associations régionales et personnalités qualifiées. Le dispositif de surveillance d’AIRPARIF se compose d’un réseau de mesure, de dispositifs mobiles pour des campagnes de mesure et de systèmes de modélisation, tant à l’échelle régionale pour les concentrations ambiantes loin des sources spécifiques de pollution, qu’à une échelle urbaine permettant un calcul plus fin à proximité du trafic routier. Au 31 décembre 2012, le réseau exploité par AIRPARIF comptait 65 stations de mesure de la qualité de l’air dont 51 automatiques (40 de fond, dont 32 urbaines ou périurbaines et 8 rurales, 10 à proximité du trafic automobile, et 1 d’observation), et 14 semi-permanentes en renforcement du réseau à proximité du trafic et uniquement équipées de tubes à diffusion. Ce dispositif est complété par 7 dispositifs mobiles de mesure. La surveillance porte sur les substances suivantes : oxydes d’azote (NO2, ozone (O3), dioxyde de soufre (SO2), particules, monoxyde de carbone (CO), BTX (benzène, toluène, éthylbenzène, m+p xylène et orthoxylène) et certains composés organiques volatils (COV). La qualité de l’air est analysée tous les quarts d’heure. En complément, des méthodes de mesure fournissent des résultats en différé, après analyse en laboratoire pour les métaux (arsenic, cadmium, nickel), les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), les hydrocarbures aromatiques mono-cycliques (HAM), les aldéhydes et les fumées noires. Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 63 06 L’environnement industriel en Île-de-France LA PRÉVENTION DE LA POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE CARTE 6.1 - IMPLANTATION DES STATIONS DE MESURE EN GRANDE COURONNE AU 31 DÉCEMBRE 2012 (SOuRcE : AIRpARIf) CERGY-PONTOISE ARGENTEUIL Zone rurale Nord SAINT-MARTIN-DU-TERTRE GONESSE Zone rurale Nord-Ouest FREMAINVILLE Zone rurale Nord-Est MONTGE-EN-GOELE MANTES-LA-JOLIE RN13 ST-GERMAIN-EN-LAYE Zone rurale Ouest PRUNAY-LE-TEMPLE LOGNES VERSAILLES Zone rurale Est SAINTS LES ULIS MONTGERON RN20 MONTLHÉRY MELUN Zone rurale Sud-Ouest FORÊT DE RAMBOUILLET RN6 MELUN EVRY Zone rurale Sud BOIS-HERPIN Zone rurale Sud-Est FORÊT DE FONTAINEBLEAU CARTE 6.2 - IMPLANTATION DES STATIONS DE MESURE EN PETITE COURONNE AU 31 DÉCEMBRE 2012 (SOuRcE : AIRpARIf) Porte de Clignancourt Autoroute A1 - SAINT-DENIS SAINT-DENIS AUBERVILLIERS RN2 - PANTIN GENNEVILLIERS PARIS 18 ème TREMBLAY-EN-FRANCE Boulevard Hausmann Rue de Rivoli Place de l’Opéra Avenue des Champs-Elysées PARIS Centre RD7 - COURBEVOIE BOBIGNY BAGNOLET VILLEMOMBLE RN302 - VILLEMOMBLE LA DÉFENSE NEUILLY-SUR-SEINE Rue Bonaparte Quai des Célestins Place de la Bastille GARCHES NOGENT-SUR-MARNE RD910 - SÈVRES CHAMPIGNY-SUR-MARNE RN4 - CHAMPIGNY-SUR-MARNE Boulevard Périphérique AUTEUIL PARIS 12ème ISSY-LES-MOULINEAUX Tour Eiffel 3ème étage IVRY-SUR-SEINE TYPOLOGIE DES STATIONS DE MESURE VITRY-SUR-SEINE Souligné : site de mesure discontinue RN186 - CHOISY-LE-ROI PARIS 7 ème Place Victor Basch PARIS 6ème RN20 - MONTROUGE Station rurale régionale Station trafic CACHAN 64 Station urbaine Station périurbaine Carrefour Vaugirard-Convention A6 a - ARCUEIL PARIS 13ème Station d’observation CPCU de Bercy (Photo CPCU) 1.2 LA QUALITÉ DE L’AIR EN 2012 La qualité de l’air reste insatisfaisante en Île-deFrance. En 2012, on estime qu’environ 3 millions de Franciliens étaient potentiellement exposés à des niveaux de pollution, principalement le long du trafic et dans le cœur de l’agglomération. Ces niveaux marquent une certaine stabilité depuis plusieurs années. Les niveaux de pollution moyens de 2012 sont légèrement inférieurs à ceux de 2011, mais la tendance globale des dernières années reste à la stabilité. Cinq polluants posent toujours problème à des degrés divers dans la région capitale : le dioxyde d’azote, les particules (PM10 et PM2,5 ), l’ozone et le benzène. Les valeurs limites étant notamment dépassées en Île-de-France, pour les particules PM10 et pour le dioxyde d’azote. À l’échelle de l’Île-de-France, le Plan de protection de l’atmosphère (PPA) approuvé le 25 mars 2013 vise à mettre en place des mesures réglementaires pour améliorer la qualité de l’air à l’horizon 2020. D’autres polluants, problématiques dans le passé, respectent les exigences réglementaires depuis plusieurs années (dioxyde de soufre, plomb, monoxyde de carbone…). VALEURS LIMITES, OBJECTIFS DE QUALITÉ ET SEUILS D’ALERTE La loi sur l’air et l’utilisation rationnelle de l’énergie, intégrée au Code de l’environnement, fixe des valeurs repères pour les concentrations de polluants dans l’air ambiant. On en distingue plusieurs : • valeur limite : un niveau de concentration de substances polluantes dans l’atmosphère, fixé sur la base des connaissances scientifiques, à ne pas dépasser, dans le but d’éviter, de prévenir ou de réduire les effets nocifs de ces substances pour la santé humaine ou pour l’environnement. • objectif de qualité : un niveau de concentration de substances polluantes dans l’atmosphère, fixé sur la base de connaissances scientifiques, dans le but d’éviter, de prévenir ou de réduire les effets nocifs de ces substances pour la santé humaine ou pour l’environnement, à atteindre à terme ; • seuil d’alerte : un niveau de concentration de substances polluantes dans l’atmosphère au-delà duquel une exposition de courte durée présente un risque pour la santé humaine ou de dégradation de l’environnement et à partir duquel des mesures d’urgence doivent être prises. L’ensemble des données relatives à la qualité de l’air en Île-de-France pour 2012 est disponible en détail dans le bilan annuel disponible sur le site d’AIRPARIF à l’adresse www.airparif.asso.fr/pdf/publications/bilan-2012.pdf Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 65 06 2 L’environnement industriel en Île-de-France LA PRÉVENTION DE LA POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE LES DISPOSITIFS RÉGLEMENTAIRES EN MATIÈRE DE QUALITÉ DE L’AIR 2.1 LE CADRE RÉGLEMENTAIRE EUROPÉEN ET NATIONAL > LES DIRECTIVES EUROPÉENNES Les directives européennes successives ont introduit des réglementations sur les émissions et les concentrations en polluants dans l’air tels que les oxydes d’azote, le dioxyde de soufre, les composés organiques volatils (COV), les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), les métaux lourds, voire des plafonds nationaux d’émissions à ne pas dépasser par les états membres (directive du 23 octobre 2001). Parmi les textes importants, on peut citer par exemple : • les différentes directives qui régissent les émissions à l’échappement des véhicules neufs (normes EURO) : la norme EURO 5 est entrée en vigueur pour les véhicules légers neufs à partir de 2011 ; • la directive 2008/50/CE du 21 mai 2008 concernant la qualité de l’air ambiant et un air pur pour l’Europe, qui fixe notamment les valeurs limites à respecter pour la concentration dans l’air ambiant des polluants réglementés (en particulier le NO2 et les particules PM10). La directive 2010/75/UE relative aux émissions industrielles, appelée directive IED (directive sur les émissions industrielles), a pour objectif de parvenir à un niveau élevé de protection de l’environnement grâce à une prévention et à une réduction intégrées de la pollution provenant d’un large éventail d’activités industrielles et agricoles. Elle réunit en un seul texte sept directives préexistantes distinctes relatives aux émissions industrielles et notamment dans le domaine de la prévention de la pollution de l’air : • La directive 96/61/CE sur la prévention et le contrôle intégrés des pollutions • La directive 99/13/CE relative à la réduction des émissions de composés organiques volatils (COV) 66 • La directive 2000/76/CE relative à l’incinération et la co-incinération de déchets • La directive 01/80/CE relative à la limitation des émissions de certains polluants dans l’atmosphère en provenance des grandes installations de combustion > LE CODE DE L’ENVIRONNEMENT Le Code de l’environnement Livre II, Titre II, issu en grande partie de la loi sur l’air et l’utilisation rationnelle de l’énergie du 30 décembre 1996, constitue la référence législative dans le domaine de l’air. Il comporte des dispositions relatives à la lutte contre la pollution atmosphérique en lien avec d’autres législations comme le Code de l’urbanisme, le Code des douanes, le Code de la route… Il prévoit la fixation d’objectifs de qualité, la mise en place de dispositifs de surveillance de la qualité de l’air, l’information du public, l’établissement de plans de lutte contre la pollution atmosphérique, et des mesures fiscales et financières favorisant les dispositifs et les énergies peu polluants. 2.2 LE PLAN DE PROTECTION DE L’ATMOSPHÈRE (PPA) La loi sur l’air et l’utilisation rationnelle de l’énergie (intégrée au Code de l’environnement) définit des outils de planification pour la maîtrise de la qualité de l’air à l’échelle d’une zone ou d’une région : ce sont les Plans de Protection de l’Atmosphère. Conformément à l’article L. 222-4, un PPA doit être réalisé pour chaque agglomération de plus de 250 000 habitants, ainsi que dans les zones où les normes de qualité de l’air ne sont pas respectées ou risquent de ne pas l’être. Le PPA a pour objet, dans un délai qu’il fixe, de ramener à l’intérieur de la zone la concentration en polluants dans l’atmosphère à un niveau inférieur aux valeurs limites, et de définir les modalités de la procédure d’alerte. Il existe par ailleurs des outils réglementaires nationaux dont le but est de lutter contre la pollution atmosphérique, mais le cadre général dans lequel ils s’appliquent ne permet pas de prendre suffisamment en compte les problématiques locales. L’intérêt du PPA réside donc dans sa capacité à améliorer la qualité de l’air dans un périmètre donné en mettant en place des mesures locales adaptées à ce périmètre. En Île-de-France, un premier PPA, approuvé le 7 juillet 2006, couvrait l’ensemble de la région. Il a permis de réduire sensiblement les émissions du secteur industriel (notamment le dioxyde de soufre SO2). Cependant, la région Île-de-France connaît encore des dépassements des valeurs limites réglementaires : l’agglomération parisienne est ainsi visée par le contentieux engagé par la Commission européenne à l’encontre de 11 zones du territoire national pour les concentrations en PM10. La France risque également l’ouverture d’une procédure de contentieux européen pour le dioxyde d’azote (NO2). L’enjeu principal est désormais constitué par les émissions diffuses issues du trafic routier ou du chauffage résidentiel (principaux émetteurs d’oxydes d’azote – NOX – et de particules). Pour les réduire, le PPA a été mis en révision début 2011 : à l’issue d’une vaste concertation, le PPA révisé a été approuvé par le Préfet de région, le Préfet de Police et les Préfets des départements d’Île-de-France le 25 mars 2013. Ce nouveau PPA, qui vise tous les secteurs d’activités, contient 11 mesures réglementaires, des objectifs « transport », ainsi que des mesures d’accompagnement. Les mesures réglementaires font l’objet d’un arrêté interpréfectoral du 25 mars 2013, et portent sur les secteurs suivants : • mise en œuvre de plans de déplacements d’établissements (PDE), pour optimiser les trajets domicile / travail ; • réduction des émissions de NO2 et de particules des installations de combustion collectives et des groupes électrogènes, notamment par la mise en place de valeurs limites d’émissions renforcées ; • restriction de l’utilisation du bois comme combustible dans des installations individuelles ; • amélioration de la connaissance et la mesure des émissions industrielles (les seuils de déclaration des émissions de NO2 et de poussières sont abaissés pour les ICPE soumises à autorisation) ; • prise en compte la qualité de l’air dans les documents d’urbanisme ; • encadrement de l’utilisation des moteurs auxiliaires sur les aéroports ; • renforcement des procédures en cas d’épisode de pollution (y compris des dispositions spécifiques sur les ICPE identifiées comme émetteurs de polluants atmosphériques, comprenant l’activation de solutions de dépollution renforcées ou, en cas d’alerte importante, la réduction du fonctionnement des installations). Selon les estimations d’AIRPARIF, la mise en œuvre de ce plan, conjointement avec la mise en place de mesures nationales (issues du Plan d’urgence pour la qualité de l’air présenté par le Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie le 6 février 2013), rend possible un retour de la région sous les seuils réglementaires de pollution à l’horizon 2020. Le PPA révisé d’Île-de-France est disponible à l’adresse suivante : www.driee.ile-de-france.developpementdurable.gouv.fr/IMG/pdf/Plan_de_Protection_de_l_Atmosphere_revise_pour_l_Ilede-France_cle7fe9b8.pdf 2.3 LA PROCÉDURE D’ALERTE EN CAS D’ÉPISODE DE POLLUTION Des mesures particulières, en cas de pointe de pollution, ont été instituées pour la première fois en Île-de-France par un arrêté interpréfectoral de 1994. Elles ont été révisées en 1999, en 2002, en juillet 2005, en décembre 2007, et en dernier lieu par l’arrêté interpréfectoral du 22 octobre 2011. La procédure actuelle concerne quatre polluants : le dioxyde d’azote (NO2), le dioxyde de soufre (SO2), l’ozone (O3) et les particules (PM10), en application du PPA. Elle s’applique à l’ensemble de la région Île-de-France. La dernière révision a permis d’abaisser les seuils d’information et d’alerte en application de la réglementation nationale, et d’ajouter des mesures spécifiques à prendre en cas de dépassement dû aux PM10. La procédure comporte deux niveaux d’action : • Le niveau “d’information et de recommandation” du public Le seuil d’information correspond à un niveau de concentration de polluants dans l’atmosphère au-delà duquel une exposition de courte durée a des effets limités et transitoires sur la santé des catégories de la population particulièrement sensibles (enfants, personnes âgées, asthmatiques et insuffisants respiratoires chroniques). Ce niveau comprend des actions d’information de la population, des recommandations sanitaires aux catégories de la population particulièrement sensibles en cas d’exposition de courte durée, ainsi que des recommandations et des mesures visant à réduire certaines des émissions polluantes. • Le niveau “d’alerte” Le seuil d’alerte correspond à un niveau de concentration de polluants dans l’atmosphère au-delà duquel une exposition de courte durée présente un risque pour la santé humaine ou un risque de dégradation de l’environnement et à partir duquel des mesures d’urgence doivent être prises. C’est ainsi que, en plus des actions incitatives prévues au niveau d’information et de recommandation, ce niveau comprend des mesures de restriction ou de suspension des activités concourant à la pollution (industries et transports), y compris, le cas échéant, de la circulation des véhicules. TABLEAU 6.3 - VALEURS DES SEUILS D’ALERTE ET D’INFORMATION POUR LES POLLUANTS ATMOSPHÉRIQUES DANS L’AIR EXTÉRIEUR NO2 niveau d'information niveau d’alerte et de recommandation 200 µg/m³ O3 180 µg/m³ 1er seuil : 400 µg/m³ 240 µg/m³ 200 µg/m³ (si la procédure 2e seuil : d’information et de recom300 µg/m³ mandation a été déclenchée (dépassé penla veille et le jour même dant 3 heures et si les prévisions font consécutives) craindre un nouveau risque de déclenchement pour 3e seuil : le lendemain) 360 µg/m³ SO2 PM10 300 µg/m³ 50 µg/m³ (en moyenne calculé sur la période entre 0 heure et minuit) 500 µg/m³ (dépassé pendant 3 heures consécutives) 80 µg/m³ (en moyenne calculé sur la période entre 0 heure et minuit) L’année 2013 a compté 27 dépassements du seuil d’information en PM10 et 6 du seuil d’alerte. Le seuil d’information a été dépassé 2 fois pour l’ozone et 1 fois pour le NO2 et aucune pour le SO2. Toutes les données statistiques sur les épisodes de pic de pollution en Île-de-France sont accessibles sur le site Internet d’Airparif, à l’adresse http://www.airparif.asso.fr/alertes/historique Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 67 06 3 L’environnement industriel en Ile-de-France LA PRÉVENTION DE LA POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE LA RÉDUCTION DES ÉMISSIONS INDUSTRIELLES 3.1 LES ÉMISSIONS D’ORIGINE INDUSTRIELLE EN ÎLE-DE-FRANCE ET L’ACTION DE L’INSPECTION DES INSTALLATIONS CLASSÉES Comme l’illustre le tableau 6.4, l’industrie manufacturière et le secteur de la transformation de l’énergie représentent une part importante des émissions de polluants (de 21 % à 85 % selon les polluants) en France. TABLEAU 6.4 - RÉPARTITION DES ÉMISSIONS DE POLLUANTS (COVnM, NO2, SOX ET POUSSIÈRES) PAR SECTEUR EN FRANCE (SOuRcE RAppORT SEcTEN D’AvRIl 2013) Secteur Oxydes de souffre – So2 Oxydes d’azote – No2 Composés organiques volatils non méthaniques – COVnM Poussières totales Transformation d'énergie 40% 7% 5% 1% Industrie manufacturière 45% 14% 36% 31% Résidentiel/tertiaire 10% 9% 38% 10% Agriculture/Sylviculture 2% 10% 4% 52% Transport routier 0% 56% 12% 5% Autres transports 3% 4% 5% 1% Ces chiffres confirment la pertinence de maintenir une action soutenue de l’inspection des installations classées dans le domaine des émetteurs industriels. Au-delà du respect des valeurs réglementaires qui sont imposées aux établissements, l’action de l’inspection vise à obtenir des diminutions d’émissions grâce à l’évolution des technologies, ainsi que l’assurance que localement les émissions n’engendrent pas un risque sanitaire inacceptable pour les populations exposées. Cette action prend 3 formes différentes : • Au moment de l’autorisation d’une nouvelle installation, l’inspection vérifie, via l’étude d’impact remise par le pétitionnaire, qu’elle n’engendre pas d’impact sanitaire inacceptable pour les populations riveraines. Le préfet fixe les prescriptions (valeurs limites notamment) permettant de s’en assurer dans le temps. 68 • La DRIEE contrôle le respect des valeurs réglementaires par les sites en exploitation. Pour cela, elle vérifie les données des 228 établissements soumis à autosurveillance et fait diligenter des contrôles inopinés par des laboratoires agréés. En 2013, 56 contrôles inopinés des rejets atmosphériques ont été prescrits. Les résultats ont mis en évidence : − pour 3 d’entre eux (imprimerie, fabrication de produits chimiques) un dépassement très important (plus de 10 fois) des valeurs limites d’émission en COVnM ; − pour 10 établissements, des dépassements importants (compris entre 2 et 9 fois). Ces derniers concernent principalement les paramètres COVnM (traitements de surfaces, décapage, fabrication de mousses), CO (fonderie), poussières (enrobés), NOX (verrerie, stockage de déchets et valorisation biogaz) et métaux (aciérie). − Pour 11 d’entre eux, une vitesse d’éjection des gaz insuffisante, ce qui nuit à la bonne dispersion des gaz dans l’atmosphère. L’inspection s’assure que des mesures adaptées sont mises en œuvre par les exploitants afin de revenir à une conformité des rejets. Le cas échéant, des sanctions peuvent être prononcées. • En vue d’obtenir une diminution des émissions de polluants, l’inspection s’assure que les exploitants mettent en œuvre lorsque cela est possible les meilleurs technologies disponibles, que ce soit lors des réexamens des conditions d’exploitation imposés par la directive IED ou à l’occasion d’actions plus ciblées sur certains polluants comme l’action REISTA par exemple (cf encadré). REISTA : UNE ACTION SPÉCIFIQUE DE L’INSPECTION DES INSTALLATIONS CLASSÉES Dans le cadre du deuxième plan national santé environnement (PNSE2, 2009-2013), le ministère en charge de l’Écologie a élaboré une stratégie visant à accentuer la mobilisation de l’inspection des installations classées sur la réduction des émissions dans l’air de 6 substances : benzène, HAP, PCB et dioxines, arsenic, mercure et solvants chlorés (en particulier perchloroéthylène), l’objectif étant de réduire de 30 % les émissions dans l’air et dans l’eau de ces substances entre 2010 et 2013. La circulaire du 21 mai 2010 relative au programme pluriannuel de réduction des émissions industrielles de substances toxiques dans l’air (REISTA) détaille la mise en œuvre de cette action sur le volet « émissions industrielles » dans l’air des ICPE. Un plan d’action a été mis en place par la DRIEE pour réaliser l’inventaire des plus gros émetteurs de ces substances, améliorer si nécessaire la connaissance des émissions des secteurs industriels concernés et demander, lorsque pertinentes, des études technico-économiques ou la mise en place de plans d’action de réduction des émissions. Des inspections et des contrôles inopinés ont été réalisés plus particulièrement sur les installations visées par cette action afin de vérifier la pérennité des actions mises en place. 57 installations ont fait l’objet d’un suivi, et 13 arrêtés préfectoraux prescrivant des études de réduction ou des mesures d’amélioration de la connaissance ont été pris. Pour les solvants chlorés, de nombreuses actions de réduction ou de substitution par des solvants moins toxiques ou des produits lessiviels ou encore par la mise en place de machines étanches en circuit fermé ont été réalisées, notamment dans l’industrie du traitement de surface et de l’aéronautique. Des systèmes de captation et de traitement de solvants chlorés (charbons actifs, cryocondensation, etc.) ont été mis en place ou sont en cours d’installation dans l’industrie pharmaceutique. • pour le trichloréthylène, sur les 10 installations les plus consommatrices de ce solvant classé comme cancérigène, la réduction des émissions est d’environ 89 % entre 2007 (année de référence) et 2012. • Pour le perchloroéthylène, sur 5 installations, la réduction des émissions est d’environ 66 %. • Pour le dichlorométhane, sur 9 installations, la réduction des émissions est d’environ 92 %. On notera en particulier une réduction significative des émissions d’un site pharmaceutique (-73 t, soit 44 % du total francilien). Ce solvant y est toujours utilisé mais en moindre quantité et les rejets sont traités par un oxydateur thermique. • Pour les émissions de dioxines, qui étaient déjà visées par le premier plan national santé environnement PNSE1 (2004-2008), des améliorations ont été apportées sur les rejets des deux aciéries électriques de Montereau et de Gargenville. Aux systèmes de traitement déjà mis en place a été ajoutée une injection de charbon actif dans les effluents gazeux qui a permis de réduire notablement les émissions. En prenant en compte les installations d’incinération de déchets dangereux dont un suivi des émissions a également été réalisé, les émissions de dioxines ont été réduites d’environ 71 %. • Pour les émissions d’arsenic, la mise en place d’un système de traitement des effluents gazeux (dépoussiéreur) sur le site de la verrerie de Sucy-en-Brie en 2008, déjà présenté dans la brochure de la DRIEE, avait permis de réduire notablement le niveau des émissions de cette installation. Une autre installation située à Bagneaux-sur-Loing utilise des dérivés d’arsenic dans ses compositions verrières. L’industriel s’est engagé en 2013 dans un processus de modification de ces compositions qui lui a permis de réduire de 40 % ses émissions. Dans le cadre de l’amélioration des connaissances des émissions, des mesures de benzène dans les effluents gazeux ont été réalisées à la demande de l’inspection. Les secteurs des installations de combustion au charbon, fuel lourd ou gaz ont été investigués, ainsi que des installations du secteur de la fonderie ou de la fabrication de produits réfractaires. Les résultats des mesures ont montré des émissions faibles, voir en dessous du seuil de détection et n’ont pas mis en évidence d’émetteurs significatifs. Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 69 06 3.2 L’environnement industriel en Île-de-France LA PRÉVENTION DE LA POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE LES ÉMISSIONS INDUSTRIELLES POLLUANT PAR POLLUANT Les cartes et histogrammes de cette section sont principalement établis à partir des déclarations annuelles des émissions polluantes réalisées sous la responsabilité des exploitants en application de l’arrêté ministériel du 31/01/08 modifié relatif au registre et à la déclaration annuelle des émissions et des transferts de polluants et des déchets (déclaration sur le portail GEREP). L’annexe II de cet arrêté précise les seuils à partir desquels la déclaration est obligatoire. Les installations de combustion de puissance supérieure à 20 MW doivent déclarer, quelles que soient les quantités émises, leurs émissions de méthane, de dioxyde de carbone, de protoxyde d’azote, d’oxydes d’azote et de soufre. Les installations d’incinération de déchets, qu’ils soient ou non dangereux, doivent déclarer toutes leurs émissions d’oxydes d’azotes et de soufre, de différents métaux et de leurs composés, de dioxines et furanes, d’acides chlorhy- 70 ration obligatoire dans GEREP est de 30 t/an. Outre les caractéristiques toxiques ou cancérigènes de certains COV, ces substances représentent une préoccupation importante en matière de pollution photochimique. Ils interviennent en effet dans la formation d’ozone dans la basse atmosphère en réagissant avec les oxydes d’azote sous l’action des ultraviolets. L’ozone ainsi formé est un polluant secondaire, provoquant des problèmes respiratoires, le déclenchement de crises d’asthme, une diminution de la fonction pulmonaire et l’apparition de maladies respiratoires. Ce phénomène ne doit pas être confondu avec celui du « trou de la couche d’ozone » qui affecte la haute atmosphère. drique et fluorhydrique, de poussières totales. Ces données sont accessibles au public à l’adresse suivante : www.irep.ecologie.gouv.fr > LES COMPOSÉS ORGANIQUES VOLATILS La famille des composés organiques volatils (COV) regroupe plusieurs milliers de substances dont les hydrocarbures légers et les solvants. Produits naturellement par les conifères par exemple, ils sont également émis de manière importante par les secteurs résidentiels et tertiaires, les activités domestiques et industrielles notamment l’application de peintures et vernis, le dégraissage des métaux, l’imprimerie mais aussi la fabrication du pain. On distingue le méthane (CH4), qui est un COV particulier et un gaz à effet de serre naturellement présent dans l’air, des autres COV pour lesquels la notation COVnM (composés organiques volatils non méthaniques) est employée. Le seuil de décla- L’objectif de réduction de 40 % des émissions des gros émetteurs (plus de 30 t/an) entre 2000 et 2010 a été largement atteint. La réduction globale s’élève à 56 % pour l’ensemble des installations de la région, principalement obtenue grâce aux efforts de l’imprimerie et de l’automobile même si ces deux secteurs restent les principaux émetteurs de COV (cf graphique n°6.7). Les émissions de COV continuent de baisser légèrement malgré de nouveaux entrants comme Butagaz à Montereau-Fault sur Yonne qui ne déclarait pas avant 2012 ou East Balt France à Fleury Mérogis, SARP à Limay et le dépôt Rubis Terminal à Villeneuve la Garenne qui ne déclaraient pas leurs émissions de COV avant 2013. La réduction des émissions de composés organiques volatils reste une préoccupation forte de l’inspection des installations classées. Une vigilance particulière est appliquée aux COV les plus toxiques, y compris pour des installations émettant beaucoup moins de 30 tonnes de COV par an comme les pressings utilisant du perchloroéthylène (cf encadré sur les pressings). Elle se traduit par des demandes d’abandon de leur usage ou, lorsque cela est impossible, des réductions drastiques des émissions. Les systèmes de traitement des COV demandent un savoirfaire important pour leur conduite optimale ainsi qu’une maintenance régulière pour fonctionner correctement. CARTE 6.5 - PRINCIPAUX ÉMETTEURS DE COVnM EN 2012 (ÉMETTEURS DE PLUS DE 50 T/AN) SEGO TAVERNY (121) SANOFI CHIMIE ROMAINVILLE (98) FAURECIA BLOC AVANT MARINES (187) PEUGEOT CITROËN AULNAY-SOUS-BOIS (485) GRIFFINE ENDUCTION NUCOURT (108) 3M FRANCE BEAUCHAMP (184) RECTICEL - PROSEAT TRILPORT (52) PCAS LIMAY (76) AMCOR FLEXIBLES SPS COULOMMIERS (59) DÉPOT TOTAL RAFFINAGE FRANCE GARGENVILLE (52) RENAULT (Usine de Flins) AUBERGENVILLE (343) PEUGEOT CITROËN POISSY (531) RAFFINERIE DE GRANDPUITS MORMANT (541) LFB BIOMEDICAMENTS LES ULIS (287) SLEEVER INTERNATIONAL MORANGIS (111) KNAUF ÎLE-DE-FRANCE MAROLLES-SUR-SEINE (261) BUTAGAZ MONTEREAU-FAULT-YONNE (51) EAST BALT FRANCE FLEURY-MEROGIS (82) HELIO CORBEIL CORBEIL-ESSONNES (585) LA GALIOTE-PRENANT VITRY-SUR-SEINE (81) GRAPHIQUE 6.6 - REJETS ATMOSPHÉRIQUES DE COV ÉVOLUTION 2003-2012 (T/AN) ET RÉFÉRENCE ANNÉE 2000 GRAPHIQUE 6.7 - REJETS ATMOSPHÉRIQUES DE COV EN 2012 PAR SECTEURS D’ACTIVITÉ 18 000 16 000 10 % 15699 28 % 12 % 13913 14 000 13096 12 000 16 % 11312 17 % 9734 10 000 17 % 9254 8 000 7502 6863 Industrie automobile 7015 6237 6 000 5464 4 000 Imprimerie Extraction, raffinage et stockage de produits pétroliers Fabrication de produits en caoutchouc et en plastique 2 000 Industries chimique et pharmaceutique 0 2000 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 Autres secteurs Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 71 06 L’environnement industriel en Île-de-France LA PRÉVENTION DE LA POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE LES PRESSINGS AU PERCHLOROÉTHYLÈNE EXEMPLE D’ACTION DE RÉDUCTION DES COV : L’IMPRIMERIE HELIO CORBEIL À CORBEIL ESSONNE (91) L’Imprimerie Helio Corbeil à Corbeil-Essonne est spécialisée dans l’impression de magazines. Elle en imprime environ 60 000 t/an. En 2012, c’était le premier émetteur francilien de composés organiques volatils avec 585 tonnes émises. L’action de l’inspection a conduit au capotage de la rotative S9 au 1er trimestre 2013 et à celui de la rotative S10 en novembre 2013. L’exploitant a indiqué qu’une amélioration en terme d’émissions diffuses avait été ressentie depuis septembre 2013. Ces équipements nécessitent d’être maintenus en bon état et correctement utilisés (fermeture des portes). D’autres projets de réduction sont à l’étude par l’exploitant, notamment l’utilisation d’encres de type encre à eau pour impression par jet d’encre. Rotative S9 capotée Rotative S10 non capotée Portes d’accès aux cylindres d’impression Le tétrachloroéthylène (aussi dénommé perchloroéthylène ou PCE) est un solvant chloré principalement utilisé pour le nettoyage à sec des vêtements et le dégraissage des métaux. Par voie d’inhalation, le PCE a une toxicité neurologique, rénale et hépatique. Ce composé est classé cancérigène probable pour l’homme par le Centre de recherche contre le cancer et cancérigène possible par l’Union européenne. Les installations de nettoyage à sec utilisant du perchloroéthylène sont donc susceptibles d’avoir un impact sur la santé des riverains, notamment lorsqu’elles sont situées en bas d’un immeuble d’habitations. Pour maîtriser le risque à la source, cette activité est donc encadrée par la réglementation des installations classées. En Île-de-France, on recense ainsi environ 900 pressings (de l’ordre de 450 à Paris) dont la quasi-totalité est soumise à simple déclaration. Dans le cadre du Plan Régional Santé Environnement (PRSE2), la DRIEE a mis en place un plan d’action commun avec l’ARS afin de coordonner l’action des services de l’État en cas de dépassement chez les riverains des valeurs recommandées par le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP). En 2013, l’action de l’inspection a été multiple : • sensibilisation des exploitants par un courrier les informant des modifications réglementaires introduites ; • poursuite du programme d’inspections de l’ensemble des pressings de Paris entre 2012 et 2015 ; • poursuite du renforcement des suites administratives en vue d’accélérer la mise en conformité des installations et contribuer à l’arrêt de la surexposition des populations exposées. Au cours de l’année 2013, l’inspection a traité 30 plaintes pour nuisances olfactives donnant lieu à 25 campagnes de mesures chez les riverains et 30 inspections. Sur proposition de l’inspection, les préfets ont pris 5 arrêtés en urgence, 18 arrêtés complémentaires et 25 arrêtés de mise en demeure. Un arrêté de consignation a également été pris au vu des résultats de mesures de concentration en PCE chez des riverains. Les résultats des mesures faites suite à plainte montrent une nette amélioration de la situation chez les tiers (en 2013, le maximum relevé chez des tiers est une concentration de 11 000 µg/m3 contre des teneurs de l’ordre de 60 000 µg/m3 relevées en 2012). Les 2 rotatives capotées 72 Au plan national, un nouvel arrêté ministériel a été pris le 5 décembre 2012. Il renforce les obligations réglementaires des exploitants, en imposant en particulier l’interdiction progressive de l’usage du perchloroéthylène (avec un calendrier resserré) dans les établissements situés dans des immeubles occupés par des tiers, et l’obligation de réaliser le premier contrôle périodique pour toutes les installations existantes avant le 1er juillet 2013. > LES OXYDES D’AZOTE Principalement émis par les moteurs de véhicules, mais aussi par les installations de combustion industrielles, résidentielles et tertiaires, les oxydes d’azote jouent un rôle important dans la pollution atmosphérique. En effet, le NOX est un gaz oxydant et corrosif, irritant et toxique pour les poumons. Il peut ainsi favoriser les maladies respiratoires. Les oxydes d’azote interviennent également dans le phénomène des pluies acides et dans la forma- tion d’ozone au niveau de la basse atmosphère. Le seuil de déclaration obligatoire dans GEREP est de 100 t/an. de NOX . Pour aller plus loin dans la réduction des émissions, il est possible d’installer des systèmes de traitement des NOX : le coût de ces systèmes de réduction est économiquement acceptable sur les grosses installations, et permet de réduire significativement les émissions. Les installations industrielles de combustion utilisent généralement de l’air pour brûler leurs combustibles, air qui est constitué d’environ 79 % d’azote. Quel que soit le combustible utilisé les installations auront tendance à produire des oxydes d’azotes (NOX), qui plus est si le combustible lui-même contient de l’azote. Il convient de changer de combustible ou d’optimiser les réglages pour réduire ces émissions En revanche, la mise en place de ces systèmes sur des installations plus petites peut avoir un coût prohibitif. Ceci explique en partie la quantité encore élevée d’oxydes d’azotes émis dans la région, même si elle a diminué de 50 % entre 2002 et 2012. CARTE 6.8 - PRINCIPAUX ÉMETTEURS DE NOX EN 2012 (ÉMETTEURS DE PLUS DE 100 T/AN) SIAAP - Site Seine Aval MAISONS-LAFFITTE (232) CYEL SAINT-OUEN-L'AUMÔNE (203) Societe de Distribution de Chaleur de Bagnolet BAGNOLET (112) ROUTIÈRE DE L'EST PARISIEN - SITE DE CLAYE-SOUILLY CLAYE-SOUILLY (101) CIMENTS CALCIA GARGENVILLE (455) SOMOVAL - (Veolia Propreté) MONTHYON (117) Centre de Production Thermique de PORCHEVILLE PORCHEVILLE (794) STORENGY BEYNES (107) IVRY PARIS XIII IVRY-SUR-SEINE (189) NOVERGIE île de France et Nord Est SAINT-THIBAULT-DES-VIGNES (125) CNIM TG THIVERVAL-GRIGNON (205) SGD SUCY-EN-BRIE (170) COMPAGNIE PARISIENNE DE CHAUFFAGE URBAIN I et II SAINT-OUEN (260) SNECMA MOISSY-CRAMAYEL (184) COMPAGNIE PARISIENNE DE CHAUFFAGE URBAIN III SAINT-OUEN (129) TOTAL RAFFINAGE FRANCE MORMANT (781) GPN GRANDPUITS-BAILLY-CARROIS (476) CPCU chaufferie de Vaugirard PARIS 15ème (145) TIRU USINE DE SAINT-OUEN (142) SILEC CABLE MONTEREAU-FAULT-YONNE (100) THERMULIS ULIS (247) CURMA MASSY (132) ÉLECTRICITÉ DE FRANCE VITRY-SUR-SEINE (3 253) SEMARIV VERT-LE-GRAND (157) CORNING SAS NEMOURS (106) CPCU pour le compte de SNC Cogé Vitry VITRY-SUR-SEINE (175) Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 73 06 L’environnement industriel en Île-de-France LA PRÉVENTION DE LA POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE GRAPHIQUE 6.9 - REJETS ATMOSPHÉRIQUES DE NOX EN 2012 PAR SECTEURS D’ACTIVITÉ 2% 3% 4% 4% 6% 34 % 10 % 22 % 14 % Production, transport et distribution d'électricité Production et distribution de vapeur et d'air conditionné Traitement et élimination des déchets Autres secteurs Raffinage du pétrole Fabrication de ciment, chaux et plâtre Industrie chimique Fabrication de verre et d'articles en verre Collecte et traitement des eaux usées Le graphique 6.10 montre l’évolution des émissions sur dix ans. On observe une nette diminution des émissions entre 2005 et 2006. Elle est due notamment à la fermeture de la centrale thermique EDF de Vaires-sur-Marne (77), à la fin des activités de la verrerie THOMSON VIDEOGLASS de Bagneaux-sur-Loing (77) et aux nouvelles prescriptions réglementaires imposées aux installations d’incinération de déchets non dangereux (passage de la valeur limite d’émission en NOX de 200 mg/Nm3 à 80 mg/Nm3 par application du PPA). Toutes les installations de la région sont aujourd’hui conformes à ces prescriptions. En 2008, une nouvelle inflexion de la courbe est attribuable à la modernisation de certaines chaufferies avec la mise en place de brûleurs bas NOX ou de traitements catalytiques ou non catalytiques des rejets gazeux ainsi qu’à la rénovation du parc de chaufferies avec le choix du combustible gaz dans de nombreux cas. On note toutefois une augmentation importante des émissions d’oxydes d’azote entre 2011 et 2012 sans toutefois atteindre les émissions de l’année 2010. Cette augmentation est essentiellement imputable à l’augmentation notable des temps de fonctionnement des centres de production thermique de Porcheville et de Vitry-sur-Seine, en raison d’un hiver beaucoup moins clément qu’en 2011. Les émissions de NOX de GPN ont retrouvé leur niveau tendanciel, après une baisse en 2011 à la faveur d’un grand arrêt pour maintenance. GRAPHIQUE 6.10 - REJETS ATMOSPHÉRIQUES DE NOX ÉVOLUTION 2003-2012 (T/AN) ET RÉFÉRENCE ANNÉE 2000 30 000 28 556 24 313 25 000 22 842 23 695 20 000 16 740 16 491 14 230 15 000 14 489 14 118 12620 8 781 10 000 5 000 0 74 2000 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 > LE DIOXYDE DE SOUFRE Le dioxyde de soufre est essentiellement produit par la combustion du fioul et du charbon. Il est principalement émis dans le cycle de production thermique (centrales, chaufferies industrielles, chauffage résidentiel et tertiaire), mais les procédés industriels et les transports sont également des émetteurs notables. Il intervient dans le phénomène des pluies acides et peut engendrer des troubles respiratoires dont l’importance est fonction de la concentration, de la durée d’exposition et de la sensibilité des personnes. Le seuil de déclaration obligatoire dans GEREP est de 150 t/an. Le graphique 6.11 montre l’évolution des émissions d’oxydes de soufre sur 10 ans. La mise en application de l’arrêté interministériel du 23 janvier 1997 créant une zone de protection spéciale (ZPS) pour les pollutions atmosphériques en région Île-de-France a eu pour effet de réduire sensiblement la pollution de fond par les oxydes de soufre. Le PPA Île-de-France approuvé le 7 juillet 2006 et révisé le 25 mars 2013, a maintenu les dispositions de l’ancienne Zone de Protection Spéciale (ZPS) concernant les installations de combustion de Paris et de la petite couronne consommant du fuel lourd qui sont tenues d’utiliser du fuel lourd TTBTS (0,55 % de soufre) au lieu du fuel TBTS (1 %). La diminution entre 2010 et 2011 est principalement due à la mise en service de nombreuses installations de cogénération alimentées au gaz naturel qui remplacent d’anciennes chaudières alimentées au charbon ou au fioul lourd, en particulier, celles qui sont exploitées par les réseaux de chaleur. Ainsi, la mise en service de deux unités de cogénération au gaz naturel à SaintOuen (93) et Vitry-sur-Seine (94) a permis de diviser par plus de deux les émissions annuelles en SO2 de la Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain. De 3 500 tonnes en 1998, elles ont été ramenées à 1 014 tonnes en 2012. En 2012, les émissions d’oxydes de soufre ont augmenté par rapport à 2011. Comme pour les oxydes d’azote, cela est essentiellement dû à l’augmentation des temps de fonctionnement des centres de production thermique ainsi qu’aux installations de chauffage urbain à cause des conditions climatiques. GRAPHIQUE 6.11 - REJETS ATMOSPHÉRIQUES DE SO2 ÉVOLUTION 2003-2012 - ÎLE-DE-FRANCE (T/AN) ET RÉFÉRENCE ANNÉE 2000 35 000 32114 30 000 25 000 23106 20 000 17629 18813 14610 15 000 15528 13304 13367 12623 10970 10 000 7445 5 000 0 2000 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 CARTE 6.12 - PRINCIPAUX ÉMETTEURS DE SO2 EN 2012 (ÉMETTEURS DE PLUS DE 150 T/AN) Cogénération Saint-Ouen - (Photo CPCU) GRAPHIQUE 6.13 REJETS ATMOSPHÉRIQUES DE SO2 EN 2012 PAR SECTEURS D’ACTIVITÉ EDF CPT PORCHEVILLE (1118) 56 % CYEL SAINT-OUEN-L'AUMÔNE (361) CPCU CHAUFFERIES I ET II SAINT-OUEN (456) ROUTIÈRE DE L'EST PARISIEN - ISDND 18% CLAYE-SOUILLY (185) SOCIÉTÉ DE DISTRIBUTION DE CHALEUR BAGNOLET (205) TOTAL RAFFINERIE DE GRANDPUITS MORMANT (2014) CPCU CHAUFFERIE VAUGIRARD PARIS (253) EDF - CENTRE DE PRODUCTION THERMIQUE VITRY-SUR-SEINE (4972) 17% 5% 1% 1% 2% Production, transport et distribution d'électricité Raffinage du pétrole Production et distribution de vapeur et d'air conditionné Traitement et élimination des déchets Autres Fabrication de verre et d'articles en verre Fabrication de matériaux de construction en terre cuite Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 75 06 L’environnement industriel en Île-de-France LA PRÉVENTION DE LA POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE Site de Grandpuits (Photo GPN Grandpuits Total) > LES POUSSIÈRES Les particules sont des éléments solides de très faibles diamètres et masses. On distingue les particules sédimentables qui ont une vitesse de chute et une taille importante (>50 mm/s et >45 µm) et les particules fines (<10 µm) en suspension susceptibles de parcourir de grandes distances (surtout vrai pour celles < 2 µm). Elles sont appelées PMxx pour « Particule Matter », le nombre xx représentant la borne supérieure de la fraction granulométrique des particules exprimée en µm. Classiquement on s‘intéresse aux particules totales (TSP), aux PM10, aux PM2,5. Le seuil de déclaration obligatoire dans GEREP pour les poussières totales est de 150 t/an. Seuls les établissement GPN, devenu depuis Boréalis, à Grandpuits-Bailly-Carrois et TOTAL Raffinerie de Grandpuits à Mormant ont dépassé ce seuil en 2012 avec respectivement des émissions de poussières totales déclarées de 209 et 193 tonnes. Le Préfet de Région, le Préfet de Police, Préfet de la zone de défense de Paris, et les Préfets des départements de la région Île-de-France ont, par arrêté inter-préfectoral du 27 octobre 2011, acté la réduction des seuils de déclenchement, pour les particules en suspension dans l’air ambiant (PM10), de la procédure d’information et d’alerte en cas de pointe de pollution, conformément au décret du 21 octobre 2010. Cet arrêté est téléchargeable sur le site internet de la DRIEE à l’adresse: http://www.driee.ilede-france.developpement-durable.gouv.fr/ l-arrete-inter-prefectoral-alerte-a978.html. Cet arrêté abaisse de 80 à 50 µg/m3 le seuil d’information et de recommandation et de 76 125 à 80 µg/m3 le seuil d’alerte. Il introduit de nouvelles mesures applicables en cas de dépassement du seuil d’alerte des particules, notamment la mise en œuvre de mesures d’urgence applicables à certaines installations classées pour la protection de l’environnement lors de dépassements constatés du seuil d’alerte au polluant PM10. Dans ce cadre, les installations émettant plus de 10 t/an de poussières doivent faire l’objet de prescriptions particulières afin que leurs émissions de poussières soient limitées en cas de déclenchement de la procédure d’alerte pour le polluant PM10. À cet effet, il a été demandé en 2012 aux exploitants concernés de fournir une étude technico-économique indiquant l’ensemble des actions de réduction progressives des émissions de PM10 qui pourraient être mises en œuvre en fonction des seuils d’alerte. Après étude des dossiers remis par les industriels concernés, un arrêté préfectoral complémentaire sera proposé pour imposer la mise en œuvre opérationnelle des actions de réduction sur chaque site. > LES MÉTAUX TOXIQUES Les éléments traces, appelés abusivement métaux lourds, comprennent non seulement les métaux présents à l’état de trace (cadmium, cuivre, mercure, plomb, etc.), mais aussi des éléments nonmétalliques, comme l’arsenic et le fluor. La plupart d’entre eux, les oligo-éléments, sont nécessaires à la vie en faible dose. Ils peuvent cependant se révéler très nocifs en quantités trop importantes. C’est le cas du cuivre (Cu), du zinc (Zn), du nickel (Ni), du cobalt (Co), du vanadium (V), du molybdène (Mo), du manganèse (Mn), du chrome (Cr), de l’arsenic (As) et du thallium (Tl). D’autres ne sont pas nécessaires à la vie et sont préjudiciables dans tous les cas, comme le plomb (Pb), le cadmium (Cd) et l’antimoine (Sb). Les métaux lourds s’accumulent dans les organismes vivants et ont des effets toxiques à court et long terme. Certains, comme le cadmium, le chrome et le plomb, sont cancérigènes. Les métaux lourds sont émis lors de la combustion du charbon et du pétrole. Ils sont également issus de l’incinération des ordures ménagères et de certains procédés industriels. Les seuils de déclaration GEREP sont très variables selon les substances : • Fluor en tant qu’acide fluorhydrique (HF) : 5000 kg • Plomb, Zinc, Manganèse : 200 kg • Cuivre, Chrome : 100 kg • Nickel : 50 kg • Arsenic : 20 kg • Cadmium, Antimoine, Vanadium, Thallium, Mercure : 10 kg • Cobalt : 5 kg La carte ci-après situe les établissements ayant déclaré des émissions au-dessus des seuils de déclaration GEREP pour toutes ces substances. Les sites sidérurgiques et les fonderies ont fait l’objet d’une attention particulière du fait de leurs rejets en métaux toxiques (plomb, nickel…). Une surveillance des retombées dans l’environnement est ainsi effectuée autour des 3 aciéries franciliennes. Les installations d’incinération de déchets non dangereux contribuent aussi de manière conséquente aux émissions de métaux toxiques. L’application de l’arrêté ministériel du 20 septembre 2002 à compter du 28 décembre 2005 a toutefois conduit à de fortes réductions. D’autres installations comme la production de verre peuvent également être émettrices de poussières contenant des métaux toxiques. Depuis le premier trimestre 2011, KERAGLASS à Bagneaux sur Loing (77) a substitué l’arsenic dans sa principale composition verrière qui représente environ 90 % de la production annuelle, ce qui représente un investissement de 3 M€ en recherche et développement. L’étude de substitution pour les autres compositions verrières est encore en cours. CARTE 6.14 - PRINCIPAUX ÉMETTEURS DE MÉTAUX EN 2012 (KG) AUROR'Environnement CERGY-PONTOISE (Mercure : 17) CENTRE DE VALORISATION ÉNERGÉTIQUE ARGENTEUIL (Mercure : 16 - Cobalt : 5) CIMENTS CALCIA GARGENVILLE (Nickel : 59 - Cobalt : 12 - Mercure : 12) ALPA (Zinc : 813 - Manganèse : 487 Mercure : 39) ITON-Seine BONNIÈRES-SUR-SEINE (Zinc - 687 - Mercure : 24) TIRU SAINT-OUEN (Zinc : 253 - Mercure : 23) SARP Industries (UIDD) LIMAY (Mercure : 17) SOMOVAL MONTHYON (Mercure : 13) SAGEM Défense Sécurité MANTES-LA-VILLE (Chrome : 183) IVRY Paris XIII IVRY-SUR-SEINE (Zinc : 497 - Antimoine : 22 - Cobalt - 19) EDF - Centre de production thermique PORCHEVILLE (Nickel : 1091 - Vanadium : 535 Zinc : 218 - Cobalt : 164 Antimoine : 33) CRÉTEIL INCINÉRATION ÉNERGIE CRÉTEIL (Vanadium - 103) RAFFINERIE DE GRANDPUITS MORMANT (Zinc : 233 - Cobalt : 12) CVD Thiverval-Grignon THIVERVAL-GRIGNON (Antimoine : 13) SAM Montereau MONTEREAU-FAULT-YONNE (Zinc : 1644 - Manganèse : 254 - Mercure : 29) SIAAP MAISONS-LAFFITTE (Cobalt : 10) TSI ISSY-LES-MOULINEAUX (Mercure : 16 - Cobalt : 12) > LES DIOXINES ET FURANNES Les dioxines et les furanes sont un ensemble de 210 composés polyaromatiques et polychlorés, dont 17 s’avèrent particulièrement toxiques. Ils sont produits par l’incinération de matières contenant du chlore et sont émis principalement par les aciéries ou certaines fonderies. Le seuil de déclaration dans GEREP est de 0,1 g/an. Pour 2012, les trois aciéries d’Île-de-France (ITON EDF - Centre de production thermique VITRY-SUR-SEINE (Fluor : 15677 - Nickel : 96 - Cobalt : 14) SEINE à Bonnières-sur-Seine, ALPA à Gargenville et SAM à Montereau) ont émis 0,6 grammes de dioxines ce qui est comparable aux trois années précédentes et représente 43% des émissions franciliennes déclarées dans GEREP. Les incinérateurs de déchets qui en étaient les principaux émetteurs jusqu’au début des années 2000 ont vu progressivement leurs émissions diminuer d’un facteur 100 à la faveur de leur KERAGLASS BAGNEAUX-SUR-LOING (Arsenic : 125) mise en conformité avec les prescriptions de l’arrêté ministériel du 20 septembre 2002. Depuis, la réglementation a été renforcée avec l’arrêté du 13 août 2010 qui impose, en plus des valeurs de concentration, des valeurs de flux journalier et la surveillance en semi-continu des émissions de dioxines et furanes d’ici juillet 2014. Des arrêtés préfectoraux complémentaires ont été pris pour toutes les installations d’incinération de déchets de la région. Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 77 06 4 L’environnement industriel en Île-de-France LA PRÉVENTION DE LA POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE LA SOBRIÉTÉ ÉNERGÉTIQUE ET LA MAÎTRISE DE L’IMPACT SUR LE CLIMAT 4.1 LA MAÎTRISE DE L’ÉNERGIE DANS L’ENTREPRISE Prévu par les lois Grenelle 1 et 2, le Schéma Régional Climat Air Énergie d’Île-de-France (SRCAE), co-élaboré par les services de l’État (DRIEE) et le Conseil Régional, et arrêté par le préfet de région le 14 décembre 2012, doit contribuer à l’atteinte des objectifs et engagements pris aux échelles nationale et internationale en termes de maîtrise de l’énergie et de réduction des gaz à effet de serre (GES) associées, de développement des énergies renouvelables, de qualité de l’air et d’adaptation au changement climatique. Il constitue une feuille de route ambitieuse et partagée pour engager la région Île-de-France sur la voie de la transition énergétique. Sa déclinaison par les services de l’État en Île-deFrance fait l’objet d’un document de cadrage validé par le Préfet de région le 31 mai 2013. Les objectifs fixés par le SRCAE, et déclinés pour les secteurs de l’industrie et du tertiaire, visent une réduction de 24 % des consommations éner- 4.2 LES ÉMISSIONS DE CO2 Le système communautaire d’échange de quotas d’émission de gaz à effet de serre (SCEQE) est le principal outil européen existant en vue d’atteindre l’objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre de l’Union Européenne de 20 % par rapport au niveau de 1990 d’ici 2020. La première période du système européen d’échange de quotas d’émission de gaz à effet de serre a duré trois ans (2005-2007) et a été suivie par une période de 5 ans (2008-2012). 78 gétiques et de 33 % d’émissions de GES à l’horizon 2020 (en intégrant les consommations énergétiques liées aux bâtiments de ces secteurs). Ces objectifs quantitatifs, en particulier sur les consommations énergétiques, s’inscrivent plus généralement dans l’ambition de mieux intégrer les enjeux énergétiques comme des leviers importants de compétitivité et de durabilité pour les acteurs économiques. Ainsi, pour réduire leurs consommations énergétiques, les acteurs économiques franciliens peuvent s’appuyer sur deux grands axes : • une amélioration de la performance des procédés énergétiques dans l’industrie lourde susceptible de générer une économie moyenne de 6 à 7 % des consommations sur les usages associés (chaleur), • une réduction forte des consommations sur l’ensemble des « utilités » énergétiques (moteurs, pompage, air comprimé, éclairage, chauffage et froid) de l’ordre de 20 à 25 %. Parallèlement, des efforts peuvent être menés sur l’amélioration de la récupération de la chaleur (« autoconsommation » ou valorisation vers l’extérieur au sein d’un réseau de chaleur) En février 2013, les 121 établissements concernés en Île-de-France ont déposé auprès de la DRIEE leur déclaration d’émission de CO2 de l’année 2012. Cet exercice annuel de déclaration était le dernier de la période 2008-2012. Au total, les déclarations des émissions de CO2 atteignent 6 553 kt pour l’année 2012 en Îlede-France. Il est à noter que 11 sites sortent du système en 2013 pour cause de réduction de la capacité des installations ou de cessation d’activité. Pour la troisième période (2013-2020) un nouveau dispositif a été mis en place pour étendre ou sur l’utilisation des énergies renouvelables (solaire thermique et photovoltaïque). Au-delà de ces leviers de base pour réduire la consommation énergétique (et donc la facture énergétique) et les émissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques des acteurs économiques, le développement de nouvelles approches de la fabrication industrielle (démarches d’éco-conception) et l’optimisation de l’organisation des zones d’activité économique (mutualisations, partage d’équipements et de services aux employés, achats d’équipements...) peuvent dégager des leviers d’actions supplémentaires. Ces leviers et orientations, issus du SRCAE, sont décrits plus précisément dans le fascicule « Maîtrise de l’énergie dans l’entreprise » élaboré par la DRIEE en novembre 2013 et en ligne sur son site Internet. Liens utiles : • site Internet du SRCAE d’Ile-de-France : www.srcae-idf.fr • Fascicule « Maîtrise de l’énergie dans l’entreprise » : www.driee.ile-de-france.developpement-durable.gouv.fr/la-maitrisede-l-energie-dans-l-r797.html le champ d’application du système et modifier les modalités d’allocation des quotas. La DRIEE a reçu les plans de surveillance des 131 exploitants soumis à la période 2013-2020, instruits par ses unités territoriales afin de fixer un cadre à la surveillance et aux déclarations à venir. Les allocations de quotas de la période 2013-2020 ont également été finalisées : elles sont fixées à 4 361 kt de quotas gratuits pour 2013 en Îlede-France. Deux établissements hospitaliers de l’Île-deFrance sont exclus du système ; des mesures équivalentes de réduction d’émissions leur sont applicables. TABLEAU 6.15 - PRINCIPAUX EMETTEURS DE CO2 SOUMIS AU PNAQ 2 DE 2008 À 2012 (ÉMISSIONS SUPÉRIEURES À 50 KT EN 2012) Établissement Commune Émissions de CO2 en 2008 (kt) Émissions de CO2 en 2009 (kt) Émissions de CO2 en 2010 (kt) Émissions de CO2 en 2011 (kt) Émissions de CO2 en 2012 (kt) EDF - Centre de Production Thermique de VITRY SUR SEINE VITRY-SUR-SEINE 955 1329 1104 609 1347 Total – Raffinerie de GRANDPUITS MORMANT 751 885 804 735 806 CPCU chaufferies de ST-OUEN I et ST-OUEN II SAINT-OUEN 578 543 711 456 535 EDF Centre de Production Thermique de PORCHEVILLE PORCHEVILLE 752 556 663 167 428 CIMENTS CALCIA GARGENVILLE 342 282 326 352 340 CPCU Centrale de cogénération thermique de VITRY VITRY-SUR-SEINE 303 322 337 307 334 CPCU ST-OUEN III SAINT-OUEN 294 286 299 286 300 AEROPORTS DE PARIS - CDG L Pôle Production d'Energie ROISSY-EN-FRANCE 118 116 117 87 100 Société de Distribution de Chaleur de Saint Denis (centrale Fort de l'Est) SAINT-DENIS 100 97 100 94 92 SAM MONTEREAU MONTEREAU-FAULT-YONNE 104 88 84 85 90 THERMULIS ULIS 90 89 91 83 88 CPCU Chaufferie de VAUGIRARD PARIS 107 94 114 60 78 Centrale de Cogénération de Renault Flins AUBERGENVILLE 100 98 98 96 59 GIE EVRY DALKIA EVRY 58 56 61 50 58 CPCU Chaufferie de GRENELLE PARIS 33 63 83 30 58 ALPA ACIERIES ET LAMINOIRS DE PARIS GARGENVILLE 71 58 49 52 58 CPCU Centrale de BERCY PARIS 65 67 83 29 55 SGD Usine de SUCY EN BRIE SUCY-EN-BRIE 73 67 71 63 55 BOREALIS (ex GPN) GRANDPUITS-BAILLY-CARROIS 43 44 38 42 55 ENERTHERM NANTERRE 13 38 47 50 54 Société de Distribution de Chaleur de Bagnolet BAGNOLET 55 48 57 43 53 CYEL SAINT-OUEN-L'AUMONE 81 60 68 45 50 Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 79 7 80 SANTÉ ENVIRONNEMENT C e nouveau chapitre de la brochure L’environnement industriel en Île-de-France a pour objectif de présenter les différentes actions de l’inspection des installations classées dans le domaine de la santé-environnement. Elles sont organisées autour de 3 axes principaux : • maîtriser les risques sanitaires générés par les installations classées ; • prévenir et agir en cas de légionellose ayant pour origine les tours aéroréfrigérantes ; • piloter et mettre en œuvre le 2ème Plan Régional Santé-Environnement, notamment au travers de l’étude de zone conduite en Vallée de Seine. 1 LA MAÎTRISE DES IMPACTS DES ICPE SUR LA SANTÉ ET L’ENVIRONNEMENT La santé est le deuxième des intérêts à protéger énumérés à l’article L.511-1 du Code de l’environnement, au même titre par exemple que la commodité du voisinage, la sécurité et la salubrité publiques, la protection de la nature, de l’environnement et des paysages. C’est en fonction des dangers et inconvénients qu’elles font peser sur ces intérêts que certaines activités industrielles, de chantiers ou d’élevages, sont répertoriées dans la nomenclature des installations classées pour la protection de l’environnement. 1 Au travers de ses différentes missions, l’inspection des installations classées joue un rôle fondamental dans la maîtrise des pollutions chroniques d’origine industrielle. Qu’il s’agisse d’un nouveau projet ou d’une installation industrielle existante, les exigences de l’inspection des installations classées envers l’exploitant d’un site industriel suivent la même logique : • Connaître les émissions : l’industriel doit recenser de manière précise les émissions de son installation, leur caractérisation et leur quantification. • Maîtriser les émissions : l’industriel doit limiter les émissions de ses installations afin de rester, a minima, dans le cadre des valeurs limites réglementaires et au-delà, en se référant aux « meilleures technologies disponibles » dans son domaine d’activités. Cette maîtrise passe par le choix de techniques de prévention ou de traitement des rejets compatibles avec la sensibilité des milieux environnants. • Surveiller les impacts : l’industriel doit, notamment lorsque les enjeux le justifient (sensibilité particulière des milieux ou du voisinage, impact potentiel significatif,...), procéder à des mesures régulières de ses émissions et de leur impact dans l’environnement. Il doit suivre leur évolution dans le temps. L’étude d’impact, dont le contenu est fixé réglementairement par les articles R. 122-5 et R. 512-8 du Code de l’environnement, se doit d’examiner les conséquences du projet d’installations classées sur la santé des populations. Depuis 2000, cette analyse des effets sur la santé réalisée dans les études d’impact est développée selon la méthodologie d’évaluation des risques sanitaires (ERS) et s’appuie notamment sur la base de guides développés par l’InVS et l’INERIS. Au vu du retour d’expérience de cette méthodologie, la démarche relative à l’évaluation et à la gestion des risques sanitaires évolue et s’articule à présent autour de deux outils : l’ERS et l’IEM (interprétation de l’état des milieux). Cette nouvelle méthodologie est décrite dans la circulaire du 9 août 2013 relative à la démarche de prévention et de gestion des risques sanitaires des installations classées soumises à autorisation. Un nouveau guide, proposé par l’INERIS, accompagne cette circulaire. Ce guide est téléchargeable à l’adresse http://www. ineris.fr/centredoc/drc-guide-ers-2013-v4dcomplet-lienscompact-1378197912.pdf . Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 81 07 2 L’environnement industriel en Île-de-France SANTÉ ENVIRONNEMENT LA PRÉVENTION DE LA LÉGIONELLOSE La légionellose est une infection respiratoire aiguë, grave, provoquée par des bactéries (légionelles) vivant dans l’eau douce qui prolifèrent entre 25 °C et 45 °C. Les légionelles sont détruites au delà de 60 °C. L’agent pathogène est représenté par l’espèce Legionella pneumophila. La maladie n’est pas contagieuse. La transmission se fait par l’inhalation de fines gouttelettes d’eau de taille inférieure à cinq micromètres contenant des légionelles. 2.1 Les facteurs favorisant le développement des légionelles sont une mauvaise circulation de l’eau dans les canalisations, la présence de dépôts de tartre ou de corrosion, la présence de biofilm. Tous ces facteurs constituent des niches écologiques favorables aux légionelles. Les légionelles peuvent survivre et se développer dans les amibes et autres micro-organismes présents dans l’eau. On peut trouver ces bactéries dans les eaux ÉVOLUTION DE LA RÉGLEMENTATION APPLICABLE AUX TOURS AÉRORÉFRIGÉRANTES (TAR) La réglementation applicable à ces installations, datant de 2004, a été abrogée et remplacée suite à la parution du décret de nomenclature du 14 décembre 2013. Le régime de classement des installations est dorénavant uniquement déterminé par la puissance thermique évacuée, indépendamment du type de circuit (ouvert ou fermé). Les installations d’une puissance thermique maximale évacuée supérieure à 3 MW sont classées sous le régime de l’enregistrement tandis que chaudes sanitaires (ECS), les tours aéroréfrigérantes (TAR), mais aussi dans d’autres installations comme les fontaines décoratives, les brumisateurs, les bains à remous, etc. L’inspection des installations classées pour la protection de l’environnement est en charge du contrôle des tours aéroréfrigérantes. Les agences régionales de santé (ARS) s’occupent des autres installations. celles inférieures à ce seuil sont soumises à déclaration, avec obligation de contrôle périodique. Deux arrêtés ministériels en date du 14 décembre 2013 réglementent désormais les installations à déclaration et enregistrement, respectivement à compter du 1er juillet 2014 et 1er janvier 2014. Lorsque plusieurs tours sont installées sur un même site, le classement de l’installation est déterminé par la règle du cumul : si la somme des puissances des installations atteint ou dépasse 3 MW, les installations sont considérées comme des installations soumises à enregistrement et doivent respecter l’arrêté ministériel afférent. Les principales modifications apportées par les nouveaux arrêtés ministériels sont : • la surveillance de la concentration en légionelles porte sur le type Legionella pneumophila ; • la fréquence des prélèvements et analyses des Legionella pneumophila est mensuelle pour les installations à enregistrement et bimestrielle pour les installations à déclaration ; • les exploitants doivent transmettre leurs résultats de surveillance dans le mois qui suit le prélèvement pour analyse ; • lors des dépassements du seuil de 100 000 UFC/L (unité formant colonie par litre d’eau), la vidange du circuit n’est plus nécessaire, le circuit reste en eau circulante pendant le traitement mais la dispersion est arrêtée (arrêt des ventilateurs). 82 2.2 LE PARC DES TAR EN ÎLE-DE-FRANCE L’Île-de-France compte 732 installations de réfrigération (TAR) en fonctionnement au 31 décembre 2013. Les installations des départements de Paris (75) et des Hauts de Seine (92) se partagent 397 installations, soit plus de la moitié du parc d’Île-de-France. La grande majorité des installations (67 %) est classée sous le régime de la déclaration. 2.3 TABLEAU 7.1 - ÉTAT DU PARC DE TAR DANS LES DÉPARTEMENTS FRANCILIENS (AU 31/12/2013) Département 75 77 78 91 92 93 94 95 Ile-deFrance Nombre de TAR 272 57 75 50 125 54 42 57 732 CONTRÔLES INOPINÉS La prévention de la légionellose demeure un objectif important de l’inspection des installations classées qui diligente chaque année de nombreux contrôles inopinés sur les TAR, conformément à ce qui est prévu par la réglementation en vigueur. Les prélèvements et analyses sont réalisés aux frais de l’exploitant. lés et 353 échantillons prélevés (il peut y avoir plusieurs circuits sur un même site). Ces résultats mettent en évidence un taux très faible de résultats non conformes : seuls 2 % dépassent le seuil de 1000 UFC/L, et la Legionella pneumophila a été détectée uniquement dans 4 établissements. Le but de ces contrôles inopinés est de quantifier la présence de bactéries de type légionelles dans l’eau circulant dans les installations, en réalisant un contrôle par circuit. Les résultats des contrôles inopinés traduisent les effets du renforcement du suivi réglementaire de ces installations. Les campagnes successives permettent en outre de constater que de nombreux établissements arrêtent l’exploitation de tours « humides ». Ces dernières années, les TAR humides ont tendance à disparaître au profit des aéroréfrigérants secs non soumis à la réglementation sur les circuits de refroidissement mais consommateurs de davantage d’énergie. Comme les années précédentes, une campagne de contrôles inopinés a été menée en 2013 dans les 8 départements de la région Îlede-France. Pour cela, la DRIEE a mandaté des laboratoires agréés COFRAC pour l’analyse des légionelles. 223 établissements ont été contrô- TABLEAU 7.2 - RÉSULTATS DES CONTRÔLES INOPINÉS 2013 Département 75 77 78 91 92 93 94 95 Ile-de-France Nombre d’échantillons analysés 98 26 18 52 91 15 16 37 353 <1000 UFC/L 96 25 16 52 88 15 15 34 97% >1000 et < 100 000 2 1 1 0 1 0 0 3 2% > 100 000 UFC/L 0 0 0 0 0 0 0 0 0% Flore interférente 0 0 1 0 2 0 1 0 1% 2 0 1 1 0 0 0 0 4 Résultats des analyses Legionella pneumophila détectée Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 83 07 L’environnement industriel en Île-de-France 2.4 CAS DE LÉGIONELLOSES SIGNALÉS EN 2013 SANTÉ ENVIRONNEMENT Les cas de légionelloses environnementales survenus en Île-de-France invitent toutefois au maintien de la vigilance. La coordination des services de l’Etat en cas de légionellose s’est renforcée grâce à un protocole entre l’Agence Régionale de Santé (ARS) et la DRIEE. Il définit les modalités de gestion des cas de légionellose, dont les TAR peuvent être à l’origine. En 2013, 44 cas isolés et 9 épisodes de cas groupés, concernant globalement 70 malades, ont été signalés nécessitant la consultation par 3 la DRIEE de 212 établissements en fonctionnement pendant les périodes de contamination répartis dans 73 communes. Peu de non conformités ont été observées dans les derniers résultats d’autosurveillance des établissements. En effet, 3 % des analyses dépassaient le premier seuil d’intervention de 1000 UFC/L, et 5 installations étaient contaminées par la Legionella pneumophila. Aucun lien n’a toutefois pu être formellement établi entre cas de légionellose et les établisse- LE DEUXIÈME PLAN RÉGIONAL SANTÉ-ENVIRONNEMENT En Île-de-France, le 2ème plan national santé environnement, PNSE 2009 – 2013, a été décliné sous l’impulsion de la Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie (DRIEE) et de l’Agence Régionale de Santé (ARS) sous la forme d’un 2ème plan régional santé environnement (PRSE), couvrant la période 2011 – 2015, et approuvé le 27 juillet 2011 par Monsieur le Préfet de région. Ce plan a été élaboré par le Groupe Régional Santé Environnement (GRSE) constitué de représentants de l’État, des agences et des établissements publics concernés, des collectivités territoriales, des associations, ainsi que de personnalités qualifiées. Les actions du plan sont portées, sous l’animation de l’ARS et de la DRIEE, par ces mêmes acteurs. Elles sont regroupées autour de deux axes que sont la réduction des inégalités environnementales et la vigilance sur les risques émergents. Ils sont complétés par deux actions à caractère expérimental concernant le développement de la démocratie sanitaire et l’utilisation de nouveaux outils de diagnostic et de suivi des inégalités. Deux ans après son approbation, l’année 2013 a été l’occasion de faire un état des lieux à mi-parcours. L’avancement des actions ainsi que leurs perspectives ont été présentés au Groupe Régional Santé Environnement le 19 septembre 2013 en présence de M. Daubigny, préfet de région et Claude Evin, directeur général de l’ARS Île-de-France. Dans ce plan, quatre actions prennent en compte les impacts éventuels des installations classées en fonctionnement ou à l’arrêt : • L’action 3 de réduction des expositions dans les bâtiments accueillant des enfants, situés sur ou à proximité d’anciens sites industriels concerne 500 établissements franciliens (cf chapitre 4.2), 84 ments contaminés, compte tenu des dates de prélèvement dans le cadre de la surveillance et des périodes de contamination des patients. • L’action 6 d’identification des points noirs environnementaux prend en compte les émissions des installations les plus polluantes, • L’action 7 de réalisation d’une étude pilote en Vallée de Seine pour vérifier la compatibilité des milieux avec les usages prend en compte l’impact potentiel des 90 installations classées pour la protection de l’environnement soumises à autorisation de la zone d’étude (cf encadré), • L’action 8 vise à coordonner l’action des services de l’État, afin de réduire l’exposition de riverains ou de travailleurs aux émanations de perchloroéthylène générées par les installations de nettoyage à sec (cf . Action sur les pressings au chapitre 6). D’autres actions du PNSE2 n’ont pas été reprises dans le plan régional mais sont mises en œuvre par la DRIEE en application de la réglementation ou des plans d’actions nationaux : • la réduction des émissions industrielles de particules des installations de combustion, • la réduction des émissions de substances dangereuses dans l’eau (RSDE), • l’action de recherche des émissions industrielles de substances toxiques dans l’air (cf encadré REISTA au chapitre 6), • l’amélioration de la gestion des impacts sanitaires et environnementaux post-accident. LA DÉMARCHE ÉTUDE DE ZONE, CONDUITE EN VALLÉE DE SEINE L’état des milieux varie d’un territoire à un autre, impactant ainsi différemment les populations. Certains territoires cumulent les sources d’émissions : industries, exploitations agricoles, réseaux de transports,... Se pose alors la question des effets cumulés de ces émissions et de leur impact potentiel sur la santé. C’est l’objet de l’étude de zone. Une méthodologie bien définie Développée par l’INERIS à la demande du Ministère en charge de l’environnement, l’étude de zone (EZ) est une démarche d’évaluation globale des impacts des activités humaines sur l’état des milieux et des risques ou des impacts sanitaires potentiels inhérents pour les populations. Elle doit permettre de déterminer à terme les actions à mettre en oeuvre pour maîtriser les risques ou les impacts identifiés. Une réponse à la demande des acteurs du territoire qui fait écho au PNSE2 Dans le cadre des travaux du SPI Vallée de Seine 1, des collectivités, des associations de défense de l’environnement et l’inspection des installations classées ont exprimé leur souhait d’aller plus loin que la surveillance individuelle de chaque installation, plus particulièrement sur la zone industrielle de Limay-Porcheville, où cohabitent de nombreuses industries et des zones urbanisées. Cette demande a trouvé écho dans le 2ème Plan National Santé Environnement (PNSE2) dont l’action 32 prévoit d’« identifier (...) les principales zones susceptibles de présenter une surexposition de la population et réduire les niveaux de contamination, assurer leur surveillance environnementale,... ». automobile, centrale thermique, chimie, cimenterie, etc) et plus de 140 installations soumises à déclaration, • une urbanisation dense, notamment dans ses deux extrémités (Mantes-la-Jolie et les Mureaux), • des espaces agricoles et ruraux non négligeables, • une zone sensible du point de vue des enjeux naturels et des ressources à protéger (champ captant d’eau potable). Une démarche participative, progressive et collégiale Bien que portée par le SPI Vallée de Seine, avec l’appui de la DRIEE, cette étude de zone est avant tout un projet collaboratif qui implique : • un Comité Technique restreint, assurant le suivi du travail réalisé par le bureau d’études et proposant les grandes orientations, • un Comité de Pilotage (COPIL), validant les grandes orientations et le passage d’une phase à l’autre. Le COPIL est ouvert à tous les membres du SPI concernés (industriels, collectivités, associations, experts et administrations) et plus largement, aux personnes intéressées par le projet. État d’avancement Après un important travail de collecte de données, la zone d’étude a pu être arrêtée, l’état des lieux (populations sensibles, milieux vulnérables, sources de polluants) réalisé et la modélisation de la dispersion des polluants achevée. Une première version du schéma conceptuel a été présentée en COPIL. Les cartes de multi-exposition sont en cours de réalisation et devraient permettre de déterminer les mesures complémentaires à réaliser. Prochaines étapes Les prochaines étapes s’articuleront autour de deux grands axes : • l’interprétation de l’état des milieux (comparaison entre l’état des milieux, les valeurs réglementaires et le fond géochimique naturel puis croisement de la cartographie des populations et des milieux sensibles avec la cartographie des pollutions et nuisances), • la proposition d’actions curatives et préventives aux différents acteurs de la zone : administrations, collectivités, opérateurs privés et populations, etc. CARTE 7.3 - EXEMPLE DE CARTOGRAPHIE RÉALISÉE POUR LES OXYDES D’AZOTE CARTE 7.3 - EXEMPLE DE CARTOGRAPHIE RÉALISÉE POUR LES OXYDES D’AZOTE (CONCENTRATION ANNUELLE) (CONCENTRATION ANNUELLE) Un territoire d’étude vaste et contrasté Après un important travail préliminaire, la zone d’étude a finalement été arrêtée à 28 communes. Cette zone, de 32,8 km par 13,3 km, longe la Seine et l’autoroute de Normandie de Rosny-sur-Seine à Verneuil-sur-Seine. Elle est marquée par une occupation des sols contrastée : • une forte densité industrielle : 90 installations soumises à autorisation (fabrication 1 Secrétariat Permanent pour la Prévention des Pollutions en Vallée de Seine, organe d’information et de concertation sur les questions d’environnement. Placé sous l’autorité du Ministère en charge de l’environnement et présidé par le Préfet des Yvelines, son secrétariat général est assuré par la DRIEE. Plus d’information sur : www.spi-vds.org Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 85 8 86 LES CARRIÈRES ET LES MATÉRIAUX MINÉRAUX 1 LA LÉGISLATION APPLICABLE AUX CARRIÈRES Depuis la loi n° 93-3 du 4 janvier 1993 et ses textes d’application, les carrières de matériaux sans distinction de superficie relèvent du régime de l’autorisation au titre de la législation des installations classées. Les autorisations d’exploiter une carrière sont accordées par le préfet pour une durée limitée, n’excédant pas 30 ans. Elles doivent être compatibles avec le schéma départemental des carrières et elles fixent les conditions de la remise en état du site, qui doit être achevée au plus tard à l’échéance de l’autorisation. En outre, les carrières sont soumises à l’obligation de constitution de garanties financières destinées à prendre en charge la remise en état des sites, en cas de défaillance de l’exploitant. Un arrêté ministériel en date du 22 septembre 1994, modifié le 5 mai 2010, fixe les règles générales applicables à l’exploitation et à la remise en état d’une carrière. Défini par l’article L. 515-3 du Code de l’environnement, le schéma départemental des carrières définit les conditions générales d’implantation des carrières, en tenant compte des enjeux environnementaux, des ressources et des besoins en matériaux du département et de ceux voisins. La révision des schémas départementaux de la région Île-de-France a été initiée en 2009. Le schéma révisé des Yvelines a été approuvé fin 2013, l’adoption des autres schémas suivra au premier semestre 2014. Au-delà de la protection de l’environnement et de la sécurité du public, le Règlement Général des Industries Extractives (RGIE), établi en application du Code minier, définit les règles d’hygiène et de sécurité du travail à appliquer dans ces installations. La loi du 12 mai 2009 de simplification et de clarification du droit et d’allègement des procédures a rendu applicable aux mines et carrières la quatrième partie du Code du travail qui va se substituer progressivement à une grande partie des textes du RGIE. Il s’agit d’une importante modification du champ réglementaire et des procédures qui y sont liées. MINES OU CARRIÈRES ? Les notions de mines et carrières sont des notions juridiques définies par le Code minier. Le Code minier distingue les substances de mines dont il fixe la liste de façon exhaustive et les autres substances, qui sont dites substances de carrières. Cette distinction n’a rien à voir avec le caractère souterrain ou à ciel ouvert de l’exploitation : il existe des carrières souterraines et des mines à ciel ouvert. Les substances de mines comprennent les matières premières énergétiques (houille, hydrocarbures liquides ou gazeux, uranium), les minerais métalliques, la potasse, le sel et quelques autres substances. Les substances de carrières comprennent toutes les autres substances et notamment les matériaux de construction. Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 87 08 2 L’environnement industriel en Île-de-France LES CARRIÈRES ET LES MATÉRIAUX MINÉRAUX LES CARRIÈRES ET LES MATÉRIAUX MINÉRAUX EN ÎLE-DE-FRANCE LES CHIFFRES-CLÉS DES MATÉRIAUX MINÉRAUX 2,9 tonnes par habitant et par an. L’Île-de-France, grâce à son réseau d’infrastructures élevé, consomme moitié moins de granulats que la moyenne nationale (matériaux pour le BTP). 33,2 millions de tonnes au total pour l’année de référence 2008. 45 % de son approvisionnement en granulats proviennent de régions extérieures. 30 % des matériaux circulant dans la région sont transportés par la voie d’eau. 5 millions de tonnes par an C’est la production de matériaux de recyclage dits alternatifs. Elle contribue pour près de 21% à la production nationale. 2e L’Île-de-France se place comme la 2emerégion productrice après le Nord-Pas-de-Calais. Cette production équivaut à la moitié de la production de granulats naturels de l’Île-de-France. L’Île-de-France qui possède les 2/3 des réserves nationales en gypse (matériau de base pour la fabrication du plâtre) représente le premier bassin d’exploitation du pays avec une production qui oscille entre 50 à 60 % de la production nationale. 88 2.1 IMPLANTATION DES CARRIÈRES En 2013, une centaine de sites sont autorisés sous le régime des carrières en Île-de-France. Les matériaux de carrières extraits se distribuent en deux grandes familles : les granulats et les minéraux industriels (utilisés en tant que matière première dans l’industrie). Parmi ces sites, un tiers produisent des sables et graviers alluvionnaires pour la fabrication de bétons hydrauliques et l’on compte deux exploitations en souterrain ainsi que quelques sites ne réalisant pas ou plus d’activité extractive (anciennes carrières réutilisées pour l’enfouissement de déchets inertes, carrières en réaménagement ou finies d’être réaménagées). Hormis le gypse encore exploité en SeineSaint-Denis, l’activité extractive ne s’exerce plus à Paris et dans la petite couronne qui représentent pourtant 40 % de la consommation régionale de granulats. Environ 60 % des carrières se situent en Seine-et-Marne. En Île-de-France, comme ailleurs, le coût économique et environnemental du transport a une incidence très forte sur l’approvisionnement en matériaux. La région bénéficie à cet égard des possibilités de transport par voie fluviale qui permettent l’approvisionnement en matériaux de construction jusqu’au cœur de l’agglomération parisienne. Environ 30 % du transport des matériaux en Île-de-France s’effectue par la voie d’eau. En 2013, environ 6 400 hectares de carrières sont autorisées en Île-de-France contre 7 080 en 2008 soit une baisse de l’ordre de 10 %. La totalité de cette superficie n’est pas mise en chantier dès l’ouverture des sites, en effet l’extraction des matériaux s’effectue de manière progressive selon un plan de phasage qui prévoit un réaménagement des terrains au fur et à mesure de l’avancement de l’exploitation. Ainsi, en 2013 les zones en dérangement résultant de l’exploitation des carrières recouvrent une superficie totale d’environ 1 160 hectares à l’échelle de la région (surfaces en chantier et surfaces occupées par les infrastructures de traitement des matériaux). Sans prise en compte des carrières souterraines de gypse, ces surfaces concernent en majeure partie des terrains agricoles (environ 80 %). Le diagramme circulaire ci-contre fait état de la répartition, par type de sols, des terrains qui ont été déjà réaménagés en 2013 sur les carrières en cours d’exploitation. Il illustre que la part des plans d’eau et des espaces naturels est prépondérante avec respectivement 34 et 29 % des sols restitués. Les espaces agricoles représentent de l’ordre de 22 % des sols réaménagés. GRAPHIQUE 8.1 - RÉPARTITION, PAR TYPE, DES SURFACES RÉAMÉNAGÉES DES CARRIÈRES FRANCILIENNES EN COURS D’EXPLOITATION Source : enquête annuelle carrières - DRIEE 2013 3% 29% 12% 34% 22% plans d'eau terrains agricoles forêts espaces naturels aménagements pour installations de stockage de déchets CARTE 8.2 - IMPLANTATION DES CARRIÈRES EN ÎLE-DE-FRANCE VAL-D'OISE SEINE-SAINT-DENIS YVELINES SEINE-ET-MARNE ESSONNE Sablons Sables et graviers alluvionnaires Gypse Calcaires Argile Silice Chailles Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 89 Grès 08 L’environnement industriel en Île-de-France LES CARRIÈRES ET LES MATÉRIAUX MINÉRAUX 2.2 PRODUCTION L’Île-de-France, située au cœur du bassin parisien, dispose de ressources importantes et variées en matériaux de carrières d’origine sédimentaire. Certains matériaux sont d’importance nationale. C’est le cas du gypse (2,7 millions de tonnes extraites en 2012), soit plus de 50 % de la production française ; il est exploité pour moitié en souterrain. C’est aussi le cas de la silice (présente sous forme de sables très purs, 1,75 millions de tonnes produites en 2012) utilisée dans l’industrie et des argiles utilisées pour la fabrication de briques, tuiles, céramiques et réfractaires (83 000 tonnes en 2012). La production de minéraux industriels (gypse, silice industrielle, argiles et calcaires cimentiers) oscille entre 5 et 5,5 millions de tonnes par an. En 2012, elle est de l’ordre de 5,2 millions de tonnes. Bien que la moins consommatrice des régions de France pour l’utilisation de granulats rapportée au nombre d’habitants, l’Île-de-France est structurellement déficitaire pour ce type de matériaux employés dans le BTP. Près de la moitié des besoins sont couverts par les approvisionnements en provenance des régions voisines, voire au-delà (Nord-Pas-de-Calais et Belgique). L’objectif, affirmé par les travaux en cours sur les schémas départementaux des carrières est de ne pas augmenter la dépendance vis à vis des régions voisines. La production annuelle de granulats naturels, sables et graviers alluvionnaires, roches calcaires pour granulats, chailles, sablons, ne contribue qu’à hauteur de 40 % aux besoins de la région. La production de granulats de recyclage (déchets de démolition, mâchefers) estimée à 5 millions de tonnes assure environ 15 % des besoins. GRAPHIQUE 8.3 - ÉVOLUTION DES PRODUCTIONS DE MATÉRIAUX EN ÎLE-DE-FRANCE ENTRE 2008 ET 2012, EN MILLIONS DE TONNES Millions de tonnes 14 12 10 8 6 4 2 0 2008 2009 Granulats 2010 2011 2012 Minéraux industriels GRAPHIQUE 8.4 - ÉVOLUTION DE LA CONSOMMATION ET DE LA PRODUCTION DE GRANULATS EN ÎLE-DE-FRANCE / Source : UNICEM, DRIEE, SITADEL Millions de tonnes Nombre de logements 45 60 000 40 50 000 35 30 40 000 25 30 000 20 20 000 15 10 10 000 Les objectifs en termes de production de logement fixés par la loi relative au Grand Paris et les travaux liés au réseau de transport devraient entraîner une augmentation des besoins en matériaux de construction sur les vingt prochaines années qui pourraient atteindre près de 38 millions de tonnes par an. 90 5 0 0 1990 2000 2008 2009 Consommation granulats Production granulats naturels Demande béton hydraulique Logements construits 2010 2.3 LE CONTRÔLE DES CARRIÈRES L’action de la DRIEE, notamment à l’occasion de ses inspections, consiste à s’assurer du respect effectif des réglementations applicables aux carrières, en particulier l’arrêté ministériel du 22 septembre 1994 précité et l’arrêté préfectoral d’autorisation de la carrière. Les agents de la DRIEE chargés du contrôle des carrières sont également habilités à exercer les missions d’inspection du travail sur la base du Code du travail et du RGIE. A l’issue de l’exploitation de la carrière, le réaménagement du site selon les conditions de l’arrêté préfectoral d’autorisation, est constaté par un procès-verbal de récolement établi par l’inspection des installations classées. Les carrières souterraines font l’objet de deux contrôles annuels. La périodicité d’inspection des autres carrières a été établie sur la base d’une classification, tenant compte de leurs dangers et impacts potentiels. En outre, des thèmes prioritaires d’inspection sont fixés chaque année : pour l’année 2013, le thème du travail et de la circulation en hauteur a ainsi été abordé. Le bilan de l’action de contrôle de la DRIEE réalisée en 2012 et 2013 est donné dans le tableau ci-après. TABLEAU 8.5 - LA DRIEE A MENÉ EN 2012 ET 2013 LES ACTIONS SUIVANTES : Seine et Marne Yvelines Essonne Seine Saint Denis Val d’Oise TOTAL REGION 2012 2013 2012 2013 2012 2013 2012 2013 2012 2013 2012 2013 Inspections 27 34 10 11 5 8 6 3 5 9 53 65 Mises en demeure 1 0 2 1 1 1 0 0 0 0 4 2 Procès Verbaux 0 0 0 1 0 1 0 0 0 0 0 2 Arrêtés d’autorisation 1 1 1 1 1 0 0 0 0 0 3 2 Autres actes administratifs 1 13 17 6 3 1 2 1 0 1 1 22 23 1 arrêtés préfectoraux complémentaires, arrêtés d’utilisation d’explosifs, Procès-Verbaux de récolement article R.512-39-3 du Code de l’environnement, changements d’exploitants 2.4 INTERVENTION SUITE À ACCIDENT En cas d’accident de personnes sur une carrière, l’inspection du travail en carrières, assurée par les inspecteurs de la DRIEE, intervient pour mener l’enquête accident. En 2013, 2 accidents graves de personnes ont eu lieu dans une carrière souterraine. La gravité d’un accident se mesure aux dommages corporels (décès ou blessures impliquant une interruption de travail de plus de 56 jours) mais également aux circonstances, notamment les accidents dont les conséquences sont imputables à de graves défaillances dans la protection du personnel. Les inspecteurs du travail en carrière sont régu- lièrement formés à l’application de la méthode d’intervention en situation accidentelle. En 2013, un exercice accident a été organisé par la DRIEE sur une carrière de matériaux alluvionnaires en Seine-et-Marne. Cet exercice a permis d’exercer les inspecteurs à l’application des procédures de réactions et d’intervention. L’intérêt de ce type d’exercice est de mieux comprendre la façon de fonctionner des autres services d’intervention et de coordonner les actions entre services. Concernant les impacts sur l’environnement, 1 accident concernant une fuite d’hydrocarbures a nécessité le déplacement de l’inspection. Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 91 9 92 L’ÉOLIEN EN ÎLE-DE-FRANCE 1 LE SCHÉMA RÉGIONAL ÉOLIEN (SRE) Prévu par les lois Grenelle, le Schéma régional éolien (SRE) de l’Île-de-France définit par zone géographique les objectifs qualitatifs et quantitatifs du potentiel éolien. Ce schéma affiche une ambition forte de développement de l’énergie éolienne d’ici à 2020 avec un potentiel compris entre 200 et 540 MW, soit 100 à 180 éoliennes d’une puissance unitaire comprise entre 2 et 3 MW. CARTE 9.1 - SCHÉMA RÉGIONAL ÉOLIEN D’ÎLE-DE-FRANCE - 2012 Zone favorable Zone favorable à contraintes modérées Zone favorable à fortes contraintes Janvier 2013 Sources : DRIEE /SRE Fonds : IGN BDCARTO SCAN 25® ©IGN 2010 Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 93 09 2 L’environnement industriel en Île-de-France L’ÉOLIEN EN ÎLE-DE-FRANCE L’ÉVOLUTION DE LA RÉGLEMENTATION RELATIVE À L’ÉOLIEN EN 2013 La loi du 15 avril 2013 (dite loi Brottes) a prévu plusieurs mesures de soutien à l’éolien : • Suppression de la procédure de création des ZDE (Zones de Développement de l’Eolien). Les Zones de Développement de l’Éolien permettaient aux infrastructures éoliennes de production d’électricité venant s’y implanter de bénéficier d’une obligation d’achat de l’électricité produite à tarif réglementé bonifié. La loi permet désormais le rachat de l’électricité d’origine éolienne quelle que soit sa localisation ; 94 • Prise en compte des parties favorables à l’éolien définies par les schémas régionaux de l’éolien (SRE) dans les procédures d’autorisation d’exploiter au titre des ICPE ; • Suppression de la règle des cinq mâts minimum par projet. Cette disposition permet le développement de projets de taille modeste qui doivent toutefois justifier une insertion dans le paysage évitant le « mitage ». Le Schéma Régional Éolien arrêté par le Préfet de Région, le 28 septembre 2012, constitue désormais un guide pour l’implantation des éoliennes, en identifiant les parties du territoire régional favorables au développement de cette énergie compte tenu, d’une part, du potentiel et, d’autre part, d’une analyse des sensibilités paysagère, patrimoniale et environnementale, des contraintes et servitudes techniques et des orientations régionales. Éoliennes – Pussay (91) 3 LES PROJETS FRANCILIENS Les trois premières éoliennes franciliennes ont été mises en service en 2011 sur la commune de Pussay dans l’Essonne. La société ECODELTA a été autorisée en début d’année 2013 pour l’exploitation de six éoliennes relevant du régime des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE rubrique 2980) à implanter sur la commune d’Arville en Seine-et-Marne. À l’issue d’un long contentieux administratif, la construction d’autres éoliennes est également attendue en 2014 sur la commune de Mondreville dans le sud de la Seine et Marne. Dans l’attente des évolutions réglementaires, l’éolien terrestre a connu sur l’ensemble du territoire français un net ralentissement sur l’année 2013. Pour autant, un nouveau dossier de demande d’autorisation de cinq éoliennes a été déposé dans les Yvelines sur la commune d’AllainvilleAux-Bois et sera instruit en 2014. VAL-D'OISE SEINE-SAINT-DENIS PARIS YVELINES CARTE 9.2 - IMPLANTATION DES INSTALLATIONS EN EXPLOITATION ET DES PROJETS AUTORISÉS HAUT-DE-SEINE VAL-DE-MARNE SEINE-ET-MARNE ESSONNE Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 95 CONTACTER LES SERVICES D’INSPECTION DES INSTALLATIONS CLASSÉES Direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie Service prévention des Risques et des Nuisances 10, rue crillon 75194 paris cedex 04 Tél. : 01 71 28 46 56 fax : 01 71 28 47 32 www.driee.ile-de-france.developpement-durable.gouv.fr Unité Territoriale départementale - 77 14, rue de l’Aluminium - 77574 Savigny-le-Temple cedex Tél. : 01 64 10 53 53 - fax : 01 64 41 61 99 Unité Territoriale départementale - 75 10, rue crillon - 75194 paris cedex 04 Tél. : 01 71 28 44 54 (pôle environnement) Tél. : 01 71 28 44 49 (pôle ESp, canalisations) fax : 01 71 28 46 01 Unité Territoriale départementale - 91 cité administrative d’Évry Boulevard de france - 91010 Évry Tél. : 01 60 76 34 11 - fax : 01 60 7634 88 courriel : [email protected] Unité Territoriale départementale - 92 5, boulevard des Bouvets - 92741 Nanterre Tél. : 01 56 38 02 76 - fax : 01 46 95 15 01 Unité Territoriale départementale - 95 5, rue de la palette - 95000 cergy-pontoise Tél. : 01 71 28 48 02 - fax : 01 30 73 58 51 Unité Territoriale départementale - 93 Immeuble l’Européen Hall B 5-7, promenade Jean Rostand - 93000 Bobigny Tél. : 01 48 96 90 90 - fax : 01 48 95 04 77 courriel : [email protected] Service Police de l’eau - Axes Paris proche couronne 10, rue crillon - 75194 paris cedex 04 Tél. : 01 71 28 46 83 - fax : 01 71 28 47 31 courriel : [email protected] Unité Territoriale départementale - 94 12/14, rue des Archives - 94011 créteil cedex Tél. : 01 49 80 26 04 - fax : 01 49 80 26 77 Unité Territoriale départementale - 78 35 rue de Noailles Bâtiment B1 - 78000 versailles Tél. : 01 39 24 82 40 - fax : 01 30 21 54 71 courriel : [email protected] Service Nature, Paysage et Ressources pôle Géologie et Eolien 10, rue crillon - 75194 paris cedex 04 Tél. : 01 71 28 45 63 - fax : 01 71 28 46 06 Dépôt légal : mai 2014 - Numéro ISBN : 978-2-11-138866-6 crédits photo : DRIEE, cIM-ccMp, SDIS 77, SIOM, BIOGENIE, ADEME, INRS, MEDDE, pApREc Recyclage, ScR, cpcu, HElIO-cORBEIl, GpN Grandpuits Total. conception : Agence linéal - 03 20 41 40 76 Imprimé sur papier éco-certifié dans le respect de l’environnement 96 BILAN 2013 B I L A N 2013 L’Environnement industriel en Île-de-France L’Environnement industriel en Île-de-France Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Energie Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Énergie d’Île-de-France 10, rue Crillon • 75194 Paris Cedex 04 Tél. : 01 71 28 45 00 www.driee.ile-de-france.developpement-durable.gouv.fr www.driee.ile-de-france.developpement-durable.gouv.fr
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