Marie-Christine Moll, Aquarel Santé, CHU Angers

C EN T R E
H O S P I T A L IE R
U NIVE RS IT A IR E D'AN G ER S
Simulation en santé
Outil de gestion des risques
Avril 2014. Dr MC Moll
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La Simulation : définition
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 Le terme « simulation en santé » correspond à
l’utilisation d’un matériel (comme un mannequin ou
un simulateur procédural), de la réalité virtuelle ou
d’un patient standardisé, pour reproduire des
situations ou des environnements de soins, dans le
but d’enseigner des procédures diagnostiques et
thérapeutiques et de répéter des processus, des
concepts médicaux ou des prises de décision par
un professionnel de santé ou une équipe de
professionnels
House of representatives USA – 111th congress 02.2009
Avril 2014. Dr MC Moll
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Introduction
 La simulation permet d’apprendre sans risque pour le patient
« Simulation procédurale »
 La simulation permet de mieux apprendre à travailler en équipe:
« Simulation Haute fidélité »
La simulation peut permettre d’entrainer efficacement les équipes
à gérer le facteur humain:
« Sécurité attitude »
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La simulation procédurale
 « Jamais la première fois sur le patient »
 Travailler en simulation pour apprendre et s’entrainer
sur des procédures de soins
 Courbe d’apprentissage rapide
 Évaluer les compétences techniques
 Pas de risque ni pour le patient ni pour le
professionnel
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La Simulation procédurale
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La simulation Haute fidélité
Déroulement d’une séance de
simulation
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La simulation Haute fidélité
 Mettre en situation les équipes autour de scénarios réalistes bâtis
autour d’un ou plusieurs objectifs
 La simulation pour améliorer le travail en équipe (synergie)
 Utiliser les IAS ayant fait l’objet d’une analyse de causes racine
pour écrire le scénario
 Débriefer pour une auto confrontation et une meilleure
appropriation des connaissances du fait de la situation vécue
 Utiliser des scénarios de complexité croissante pour mesurer
leprogrès
 Proposer une fiche d’aide à la progression
 Réaliser une enquête de pratique à distance
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SIMULATION HAUTE FIDELITE
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S’entrainer
individuellement ou
collectivement en
simulation à récupérer les
erreurs
« Sécurité attitude »
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Garantir la sécurité du
patient n’est pas qu’une
affaire de spécialistes
 Mettre en place les démarches d’analyse de
risques a priori sur les processus sensibles pour
encadrer les situations dangereuses
 Réaliser les analyses de causes des évènements
indésirables graves associés aux soins pour
exploiter le retour d’expérience
Mais aussi : mettre en œuvre des actions
de récupération des erreurs
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les situations à risque
d’erreur élevé
 La pression du temps, et l’urgence
 Une trop forte ou trop faible activité
 Une trop grande ou trop faible confiance en soi
 Une activité habituelle et routinière ou un manque d’expérience
(novice, apprenant, nouvel arrivant)
 Une activité longue laborieuse engendrant une fatigue ou un stress
élevé
 Les rôles et fonctions des intervenants peu clairs
 Un changement dans la planification ou les conditions d’intervention
 Une activité à fort enjeu ou à risque élevé
 Une action irréversible au sein de l’intervention
 Une activité complexe ,impliquant des acteurs multiples
 Des interruptions fréquentes et une perte de vigilance
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les situations à risque
d’erreur élevé

La pression du temps, et l’urgence

Une trop grande ou trop faible confiance en soi

Une activité habituelle et routinière ou un manque d’expérience (novice, apprenant, nouvel arrivant)

Les rôles et fonctions des intervenants peu clairs

Un changement dans la planification ou les conditions d’intervention

Une évolution récente de la procédure

Une activité à fort enjeu ou à risque élevé

Une action irréversible au sein de l’intervention

Une activité longue laborieuse engendrant une fatigue ou un stress élevé

Une activité complexe ,impliquant des acteurs multiples

Des interruptions fréquentes et une perte de vigilance

Une trop forte ou trop faible activité
Savoir repérer ces
situations au quotidien
Déclencher la
Sécurité attitude!
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Les pratiques à
entrainer en
simulation
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Le pré job prébriefing
 Pour se préparer collectivement ou individuellement
à l’action
 Pour anticiper les problèmes possibles et leurs solutions
Une infirmière et un interne s’apprêtent à pratiquer une ponction
lombaire chez un patient difficile, ils s’organisent avant de
commencer, distribution des tâches, disponibilité du matériel
résultat attendu pour le patient, les risques potentiels (douleur,
agitation), les évènements qui pourraient perturber l’acte, les
parades possibles, ils font appel au souvenir de leur expérience
passée en présence de ce patient
 Les professionnels doivent donc dialoguer pour
 s’organiser, pour définir les points de surveillance,
 les parades possibles,
 les interactions entre eux,
 le retour d’expérience dans une situation similaire
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L’auto Contrôle
c’est le contrôle par l’exécutant lui
même sur l’action qu’il va réaliser
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 Garantir l’adéquation entre l’action prévue
et le matériel sollicité AVANT de passer à
l’action
Je vérifie la disponibilité et l’adéquation des matériels avant
de réaliser un sondage urinaire chez un patient
C’est un acte professionnel : je suis la procédure à haute
voix et vérifie en parallèle à haute voix les étiquettes des
matériels dont je dois me servir (quoi, référence, date de
péremption..)
 Quand : A réaliser pour toute tâche sensible
où l’opérateur se trouve seul
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Le contrôle croisé
C’est l’action de contrôle des actions
vitales par un deuxième acteur avant
la poursuite de l’action
 Quand : la réalisation d’actions ou de séquences
d’actions peut aboutir à des conséquences graves si
elles sont réalisées de façon incorrecte et pour
lesquelles il n’y a pas de marche arrière possible
Ma collègue infirmière vérifie après moi et de manière
indépendante le paramétrage de la seringue électrique lors
de l’héparino thérapie du patient , débit , place de la virgule,
mais aussi que, lors du geste de ma collègue il n’y a pas de
problème de procédure d’hygiène (superviseur)
 Intérêt : Bénéficier du regard et du contrôle
(bienveillant) de l’autre avant action ou saisie d’un
paramètre critique
 Dernier regard d’un tiers avant validation
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La Check List
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Liste qui permet de vérifier que les actions
essentielles prévues ont bien été
effectuées
 Quand : avant action il s’agit de vérifier que
les pré requis indispensables à la sécurité
sont bien disponibles
Je m’assure à haute voix que l’ensemble de l’équipe
de bloc opératoire partage bien la même information
sur le patient : identité du patient, côté à opérer ,
vérification des paramètres hygiène (bijou, douche,
champ)
 Intérêt: avant une action irréversible il s’agit
de s’assurer une dernière fois de la bonne
configuration du système
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La communication
sécurisée
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Une action de communication (geste ou
parole) qui permet de s’assurer que le
message transmis a bien été compris
 Pour garantir la transmission orale d’une
information Claire , Complète et Ciblée (3C)
du message: « François, prépare moi 1 CC d’atropine IV »
(message clair , complet et ciblé, interlocuteur désigné)
Répétition du message : « je prépare 1 CC d’atropine IV» (répétition du
message à l’identique dans son intégralité)
Confirmation par l’émetteur: « OK » (l’émetteur confirme de façon simple
que le message reçu a bien été compris par le destinataire
Émission
 Intérêt: renforcer la mémorisation de l’intervenant
 Quand: pour tout transfert d’informations critiques
(bloc, anesthésie..)
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La gestion de l’interruption
de tâche
Mise en place d’une organisation du travail qui permet de lister
les tâches critiques ne devant pas être interrompues
Myriam IDE réalise le contrôle de la douche pré opératoire
avec la patiente Mme. Dupont , Elle est sollicitée par sa
collègue pour soulever un malade obèse. Elle y va, Apres
plusieurs minutes elle reprend une autre activité et oublie de
terminer le contrôle de la douche . La patiente par au bloc
avec ses boucles d’oreilles.
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La gestion de l’interruption
de tâche
 L’opérateur doit pouvoir refuser de se laisser
interrompre
 Sinon il doit gérer l’interruption en utilisant la
« minute d’arrêt »
 Repérer le point précis de son interruption
 Reprendre l’identification complète du matériel,
du produit , du consommable, du médicament
prescription ,voie d’administration..
 Recommencer au point précis de l’interruption (si
inconnu reprendre entièrement la procédure)
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Le No Go
Autoriser l’arrêt sur simple doute
de l’opérateur
 C’est permettre à chacun de pouvoir interrompre le
processus en cours et de pouvoir poser la simple question
« j ’ai un problème » « j’ai un doute » « je ne maîtrise plus »
« -on est à 72H de traitement, je ne suis pas sûre que le
médecin à réévalué le Traitement ATB de M. Durant, à ton
avis je continue?
-A ta place j’irais demander une confirmation au Dr Dupont,
je sais bien qu’il n’est pas facile mais cela vaut mieux. Pour le
patient ».
 Intérêt: donner confiance aux opérateurs pour pouvoir interrompre un
processus pour lever un doute
 Éviter la « tunnélisation » qui pousse à poursuivre malgré les alertes
(erreur de fixation)
 Pouvoir faire appel à des ressources extérieures (appel à l’aide)
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La délégation contrôle
Lors d’une délégation de tâche
c’est la démarche du rendu
compte
 Contrôle par les deux acteurs , la responsabilité
reste au délégataire
 Permettre en toute sécurité une latitude pour
certaines délégations de tâches
IDE va poser une perfusion chez un patient , appelée à l’aide
ailleurs, elle délègue à l’élève. À son retour elle demande à
l’élève de lister les éléments réalisés et contrôle leur qualité
 Intérêt:
 Utilisée lors de situations particulièrement tendue,
 Lorsque la délégation est réglementairement possible
 Lors de la formation initiale
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Le travail en binôme:
la répartition des tâches
Répartition réfléchie et formalisée quand plusieurs
opérateurs sont impliqués
 Travailler en toute sécurité pour éviter les doublons et les oublis
 Optimiser la charge de travail de chacun
 Rendre synergique le travail en équipe
La réfection de pansement de M. Y doit être réalisée tous les
jours, Camille IDE du matin pense que c’est sa collègue qui
réalise ce contrôle, de son côté Sylvie l’autre IDE du service est
persuadée que c’est sa collègue qui l’a fait , en effet hier c’est
ainsi que cela s’est passé. Le pansement ne sera refait que 2
jours plus tard
 Intérêt:
 lors de toute activité avec plusieurs acteurs
 Entre opérateur confirmé et stagiaire
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Conclusion
 Une méthode très efficace pour ancrer les connaissances et
les compétences, entrainer les bon réflexes, du fait du vécu
expérientiel
 Intéresse la formation initiale et continu : outil reconnu pour le
DPC par la HAS
 Pas de risque ni pour le patient ni pour le professionnel (droit à
l’erreur)
 Inconvénient :
 le coût, peu de stagiaires, beaucoup de formateurs!
 Nécessite des compétences spécifiques de formateur
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Et j’aurais aimé vous parler de:
 RMM et CRX simulés
 Annonce d’un dommage associé aux
soins…
Mais c’est une autre histoire…