TP ACOUSTIQUE DES SALLES On se propose dans ce TP d’étudier quelques caractéristiques d’acoustique des salles, aussi bien du point de vue théorique (simulation) qu’expérimental. La salle choisie pour cette étude est une chambre réverbérante, c’est à dire une salle aux propriétés acoustiques particulières, qui en font un outil de mesure très utilisé dès lors qu’on veut obtenir des données énergétiques (puissance d’une source, coefficient d’absorption d’un matériau, puissance transmise par une cloison, ….). On cherchera dans ce TP à mesurer ou calculer quelques paramètres caractéristiques d’une salle : - niveau sonore - bruit de fond - temps de réverbération - clarté C50 - définition D80 - temps central, … On pourra également observer leurs variations lorsqu’un matériau absorbant est introduit dans la salle. On pourra finalement comparer les résultats à ceux obtenus dans une salle plus classique, une salle de classe ou un amphi par exemple. QUELQUES BASES THEORIQUES CHAMPS DIFFUS. THEORIE DE SABINE Différentes méthodes sont utilisées pour traiter l’acoustique d’une salle. Le choix d’une méthode dépend essentiellement du rapport entre une dimension caractéristique de la salle, par exemple L = 3 V , où V est le volume de la salle, et la longueur d’onde. On s’intéresse ici au cas des hautes fréquences défini par λ < L / 3 . Dans ce cas, la théorie énergétique de Sabine peut être utilisée. Elle repose sur un bilan énergétique global de la salle et s’applique quelque soit sa géométrie. On fait alors l’hypothèse que le champ acoustique est diffus, c’est à dire qu’il est homogène (le niveau est uniforme dans la pièce) et isotrope (il n’y a pas de direction privilégiée). C’est le cas lorsque la salle est suffisamment réverbérante : ses parois ont un coefficient d’absorption très faible. Dans un tel environnement, une onde acoustique peut se réfléchir un grand nombre de fois sans perdre beaucoup d’énergie (figure 1). Figure 1 réflexions multiples en chambre réverbérante Soit e la densité d’énergie (uniforme) dans la salle. Alors eV représente l’énergie totale dans la salle. Son évolution temporelle est compensée d’une part par l’apport des sources présentes de puissance Ws et d’autre part par la puissance acoustique absorbée par les parois Wabs : d (eV) = WS − Wabs dt La première étape consiste à relier Wabs à e. Considérons un élément de volume dV. L’énergie contenue dans ce volume est donc edV. La fraction de cette énergie qui arrive sur un élément de surface dS de la paroi (cf figure 2) est reliée à l’angle solide sous lequel l’élément dV voit l’élément dS, c’est à dire à la fraction de surface dS « projetée » sur la sphère de rayon r centrée sur l’élément dV. C’est donc : dS cos θ 4π r 2 edV dV r dS θ Figure 2 : volume et surface élémentaires Il faut ensuite intégrer toutes les contributions provenant de volumes élémentaires situés à la même distance r car elles arriveront en même temps. L’énergie reçue par la surface dS de la salle est donc : dS cos θ ∆e = ∫ edV = 2 V 4π r π / 2 2π dS cos θ 2 e r sinθ dψ dθdr 2 0 4π r ∫∫ 0 Finalement ∆e = e dS π/ 2 ∫ cos θ sin θdθdr = 0 e dS dr 4 dr . Le taux d’énergie reçu C0 par dS par unité de temps de toute la salle est la puissance reçue par cet élément : e dS C 0 . dWr = 4 Cette énergie est reçue par l’élément dS pendant un temps dt = Remarque : L’intensité correspondante est I = e C0 , soit le quart de celle d’une onde plane 4 propagative Si α est le coefficient d’absorption de la surface dS, c’est à dire la fraction de puissance absorbée par rapport à la puissance incidente, alors dWabs = α e dS C 0 4 Si on considère que les parois de la salle présentent des surfaces Si de coefficients d’absorption αi , alors la puissance totale absorbée par les parois est : Wabs = ∑ α i S i e C0 e C0 e C0 =αS =a 4 4 4 S est la surface totale des parois, α le coefficient d’absorption moyen a l’aire d’absorption équivalente Finalement l’équation bilan s’écrit : V de aC 0 e = WS + dt 4 La densité d’énergie est liée à la pression quadratique moyenne e = p' 2 , comme pour une ρ 0 c 02 onde plane. Applications : cette équation est principalement résolue avec les deux conditions initiales suivantes : - - à t=0 on met la source en marche. La densité d’énergie atteint un niveau stationnaire (figure 3) eC W de p'2 = 0 ⇒ WS = o a ⇔ e st = 4 S = dt 4 aCo ρo Co2 à t=0 on arrête l’émission sonore (WS=0). L’énergie décroît de manière exponentielle e = e st exp(− e (ou p2 a c0 t) 4V ) État stationnaire asymptotique est Décroissance t0 Figure 3 : évolution de l’énergie t Le niveau de pression en dB défini par Lp = 10 log p2 avec Pref = 2.10−5 Pa décroît alors de p 2ref manière linéaire (figure 4). Le temps de réverbération T60 est défini comme le temps nécessaire à une décroissance de 60 dB du niveau : 0.16 V T60 = a Figure 4 : temps de réverbération Le temps de réverbération est une grandeur fondamentale en acoustique des salles. Remarque : la formule de Sabine est mal adaptée aux salles absorbantes ; en particulier le temps de réverbération est fini même pour une pièce parfaitement absorbante (α=1) dans laquelle il n ’y a aucun écho ! La théorie d’Eyring corrige ce défaut ; elle fournit le résultat suivant : T60 = 0,16 V − S log(1 − α) qui se réduit à la formule de Sabine pour les faibles valeurs de α Applications : Comme indiqué plus haut, une salle réverbérante est utilisée pour mesurer des quantités énergétiques : 1. mesure du coefficient d’absorption d’un matériau On effectue deux mesures de temps de réverbération, la première pour la salle vide, on obtient alors le temps de réverbération 0.16 V 0 T60 = α 0S On considère ici que la surface S entourant la salle présente un coefficient d’absorption uniforme. Ensuite on introduit le matériau à tester. Il occupe une surface au sol Sm et présente un coefficient d’absorption α, à déterminer. Le temps de réverbération est une nouvelle fois mesuré. 0.16 V T60 = α 0 (S − S m ) + α S m La connaissance des deux temps de réverbération permet de remonter au coefficient α. 2. Mesure de la puissance d’une source Connaissant le niveau de pression à saturation et le temps de réverbération, on en déduit la puissance de la source : e st = 4 WS p' 2 = aC o ρ o C o2 ⇒ WS = p' 2 aC o ρ o C o2 4 3. Estimation d’un niveau de pression « in situ » Connaissant la puissance d’une source et les caractéristiques d’une salle, on peut en déduire le niveau de pression qui sera généré : W p' 2 = 4 ρ o C o2 S aC o 4 Soit encore : L P ≈ L W + 10 log a W Le niveau de puissance en dB est défini par L W = 10 log avec Wref = 10−12 W . Wref Remarque : toutes ces quantités (T60, α, Lp, …) dépendent de la fréquence. On effectue en général des mesures par bande d’octave ou de tiers d’octave. Les mesures en fréquence pure (sinus) sont proscrites de manière à éviter certaines singularités (présence d’un mode par exemple). THEORIE GEOMETRIQUE La théorie de Sabine conduit à des résultats très simples, mais suppose que la distribution de l’énergie est uniforme. Ceci n’est en fait vérifié que dans des salles très particulières. Dans une salle ordinaire, ou dans une salle de spectacle, le niveau sonore dépend de la position et en particulier de la distance à la source. La simulation de l’acoustique d’une salle se fait alors en utilisant la théorie géométrique : la propagation des ondes est représentée sous la forme de rayons, porteurs d’une énergie et incohérents entre eux. La vitesse de propagation finie C0 est alors à la source des échos générés par les parois et finalement de la réverbération. Plusieurs méthodes de calcul peuvent être utilisées : - la méthode des images : S S’ écho R Figure 5 : écho et source image La réflexion sur une paroi est prise en compte par l’introduction d’une source image (figure 5). L’intensité de l’onde réfléchie est inférieure à celle de l’onde incidente. Elle dépend de l’absorption en paroi. Dans une salle, il faut prendre en compte les réflexions sur toutes les parois. On définit alors des sources images de premier ordre, et d’ordres supérieurs (figure 6). Figure 6 : sources images d’ordres supérieurs - le tracé de rayons : On suit comme en figure 1 les rayons dans leurs trajets. On a pour le moment supposé que les réflexions étaient spéculaires, avec une atténuation du rayon réfléchi qui dépend de la fréquence. On peut également introduire un réflexion diffuse sur la paroi : un rayon incident donne lieu à de multiples rayons réfléchis. La réponse à une impulsion générée par la source prend finalement la forme suivante (figure 7) : Première réflexions Champ diffus Son direct dB Figure 7 : réponse impulsionnelle (D ’après O. von Estorff, Computational methods in Acoustics, Geometrical Acoustics) Le son direct arrive bien évidemment le premier, avec l’amplitude la plus importante. Ensuite arrivent les premiers échos, qu’on peut encore nettement distinguer entre eux. Ce sont les premières réflexions, produites par les parois proches de la source, et qui ont un rôle fondamental en acoustique des salles. Ensuite les échos arrivent ensemble en grand nombre, avec une amplitude décroissante. C’est la partie qualifiée de diffuse de la réponse car elle est obtenue après un très nombre de réflexions. Cette réponse impulsionnelle permet de calculer certains paramètres « subjectifs » qui rendent compte de la qualité acoustique d’une salle. CARACTERISATION DES EFFETS SUBJECTIFS Il s’agit ici de préciser quelle relation il y a entre la description des phénomènes physiques vue précédemment et l’appréciation (la perception) de la salle par l’utilisateur. On peut déjà citer quelques premiers critères simples : - Le niveau sonore doit être suffisant - Il doit être homogène - Le temps de réverbération doit être adapté à l’utilisation de la salle. On peut ainsi définir un temps optimal suivant qu’il s’agit d’une salle destinée à des conférences ou à de la musique (voir figure 8). Figure 8. Répartition caractéristique du temps de réverbération avec le volume d’une salle en relation avec sa destination. D’après Jouhaneau, acoustique des salles. On constate que le temps de réverbération optimal varie en fonction du volume de la salle. Il y a donc d’autres effets non pris en compte par la seule donnée de ce temps. La question fondamentale en acoustique des salles est : comment perçoit-on un écho ? dans quelles conditions est-il jugé utile ou au contraire néfaste ? La réponse n’est pas simple. Elle dépend du niveau, de la provenance, du délai, etc… de l’écho par rapport au son direct. Une réflexion n’est pas ressentie comme une gêne de la même façon pour la musique et pour la parole. Il existe un délai critique (pour la musique 80 ms, pour la parole 50 ms) au delà duquel l’écho est gênant. Si l’on revient sur le graphique typique de la réponse impulsionnelle d’une salle, on observe une succession de réflexions de plus en plus nombreuses et rapprochées. Or une réflexion n’est pas perçue comme séparée du son direct si son retard et sa hauteur ne dépassent pas une certaine limite. D’où l’importance des premières réflexions dans la perception. C’est ce qu’on appelle également l’énergie précoce. Les seuls effets sont l’élargissement et l’amplification ressentis de la source. Ce type de réflexions est donc très utile. Elles permettent en premier lieu d’avoir un niveau suffisant. Les réflexions qui arrivent ultérieurement sont perçues comme des échos dans les cas défavorables et contribuent à la réverbération dans les cas favorables. Il est donc important de pouvoir évaluer les parts respectives des différentes réflexions dans la réponse impulsionnelle. A partir de cette constatation, ont été construits plusieurs indicateurs. Les plus utilisés sont la définition , la clarté, et le temps central : 50 ms 2 ∫ [g( t )] dt D 50 = ∞0 100% 2 [g( t )] dt ∫0 ∞ 80ms 2 ∫ [g( t )] dt C80 = 10 log10 ∞0 dB 2 [g( t )] dt 80∫ms ∫ [g( t )] 2 tS = t dt 0 ∞ ∫ [g( t )] dt 2 0 g(t) est la réponse impulsionnelle. La borne dans l’intégration dépend évidemment de la destination de la salle. Voici à titre indicatif (figure 9) quelques valeurs mesurées dans l’amphi 1de l’ECL. Précoce/totale (%) Précoce/tardive (dB) D50 C50 13 120 11 100 9 80 7 5 60 3 40 1 20 -1 0 -3 125 -5 125 250 500 1000 2000 4000 500 2000 8000 8000 Temps central - Valeurs correctes pour l’intelligibilité -Point 5 : champ direct -Absorption atmosphérique en HF Amphi 1 ECL 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 RIR1 RIR2 RIR3 RIR4 RIR5 RIR6 125 250 500 1000 2000 4000 8000 Figure 9 : indices mesurés en amphi 1 Un autre critère est très utilisé pour évaluer l’intelligibilité : le RASTI. Il permet de traduire de manière plus précise la qualité de restitution des signaux transitoires de parole. Il prend en compte • • la distribution spectrale de la parole : maximum d ’énergie vers 500 Hz (présence de voyelles longues) mais aussi, la grande contribution à l’intelligibilité des consonnes (sons brefs) vers 2000 Hz (figure 10) Figure 10 : caractéristiques spectrales de la parole. D’après Jouhaneau, acoustique des salles. Le STI (Sound Transmission Index), est défini en examinant la « dégradation » d’un son composé d’une contribution en bande d’octave (7 bandes réparties suivant la courbe de répartition énergétique de la parole), modulée par une basse fréquence (14 fréquences entre 0.63 et 12.5 Hz). Le RASTI (rapide évaluation du STI) se limite à l’emploi des deux octaves centrées sur 500 Hz (avec 4 modulations) et 2000 Hz (avec 5 modulations). Il se mesure facilement et peut se calculer en acoustique prévisionnelle. Il faut que le RASTI se rapproche de 1 pour garantir une très bonne intelligibilité. A partir de 0.5 environ, c’est correct. A titre indicatif, voici le RASTI mesuré en amphi 1 (figure 11) : Figure 11 : RASTI mesuré en amphi 1. LE TP Le TP est composé d’une partie expérimentale en salle réverbérante et d’une partie simulation. PARTIE EXPERIMENTALE Le système d’acquisition comporte une carte reliée à un PC et fonctionne avec le logiciel Labview. 1. Niveaux de pression Mesurez le niveau de pression du bruit de fond par bandes d’octave. Mettez la source en marche, avec un niveau de puissance acoustique mesuré directement sur l’amplificateur, de 75 dB en large bande jusqu’à 20 kHz. Cette valeur est choisie car on dispose alors de mesures de référence pour la simulation sous Catt acoustics, à savoir le niveau de pression en champ libre (chambre sourde) à 1m de la source (voir tableau 1). Mesurez le niveau de bruit en chambre réverbérante, toujours par bandes d’octave. Faites varier la position du microphone pour vérifier l’homogénéité du niveau de pression. Relevez approximativement la position à chaque fois, pour les comparaisons avec la simulation. Reportez-vous à la notice Labview pour le détail des opérations Octave (Hz) Lp 1 m (dB) champ libre 125 250 500 1k 2k 4k 8k 56,3 52,4 59,1 63,3 62,5 64,1 62,9 Tableau 1 : niveau de pression mesuré à 1m de la source en chambre sourde pour une excitation large bande sur 20 kHz à un niveau de puissance de 75 dB. 2. Réponse impulsionnelle Plusieurs méthodes peuvent être utilisées pour mesurer le temps de réverbération : mesure de la décroissance du niveau de pression après arrêt de la source, réponse à une impulsion avec un filtrage par octave qui peut avoir lieu à l’émission ou à la réception, … Comme il a été vu dans la partie théorique, les indicateurs se calculent à partir de la réponse impulsionnelle. C’est donc cette méthode qu’on choisira, avec une mesure sur toute la bande de fréquence et un filtrage ultérieur de la réponse par octave, pour le calcul des paramètres. La fonction de transfert source-récepteur est mesurée puis la réponse impulsionnelle calculée par Transformée de Fourier inverse. Le principe de la mesure est le suivant (figure 1) : Figure 1 : mesure de la réponse impulsionnelle Un bruit blanc large bande est généré par Labview et envoyé sur la source placée à l’intérieur de la salle. Ce même signal est repris en voie 1 du système d’acquisition tandis que la réponse au microphone est reçue simultanément en voie 2. A partir de ces 2 signaux, on calcule la fonction de transfert et ensuite sa TF inverse, donc la réponse impulsionnelle g(t). La mesure doit se faire sur un temps assez long et avec une fréquence d’échantillonnage relativement élevée. En effet, si on veut obtenir une réponse par bande d’octave jusqu’à 8 kHz, c’est à dire en fait jusqu’à un peu plus de 11 kHz, la fréquence d’échantillonnage doit au minimum être le double. Pour cette mesure elle a été fixée à 32678 Hz. D’autre part, la réponse impulsionnelle correspond à la réponse à une impulsion générée par la source et reçue au microphone. Elle est donc représentative des phénomènes de propagation dans la salle. Comme il s’agit d’une salle réverbérante, on peut donc s’attendre à une réponse impulsionnelle de longue durée (typiquement une dizaine de secondes en basses fréquences). Le calcul de la fonction de transfert se fait à partir d’une moyenne des interspectres entre les 2 signaux E1 et E2. Il faut donc pour que cette moyenne soit représentative, avoir un certain nombre d’échantillons d’une dizaine de secondes. Ainsi on effectue une mesure d’environ 2mn. Reportez-vous à la notice Labview pour le détail des opérations. La réponse impulsionnelle est ensuite filtrée dans chaque octave (filtre Butterwoth du 6° ordre) de 125 Hz à 8 kHz. Le temps de réverbération, et quelques indicateurs sont ensuite déduits. 3. Mesures avec un matériau absorbant Les mesures précédentes sont refaites après avoir introduit sur le sol de la salle un matériau absorbant (mousse multicolore). Relevez approximativement la position de ce matériau, pour les comparaisons avec la simulation. La mesure des temps de réverbération permet d’accéder directement au coefficient d’absorption du matériau en fonction de la fréquence. Ces données seront utiles pour la simulation. Lancer le programme cofab sous matlab après avoir mesuré l’aire de la surface absorbante. SIMULATION Les simulations sont effectuées avec le logiciel CATT-Acoustic®, qui utilise des méthodes de calcul basées sur la théorie géométrique. Lancer CATT Ouvrir directement dans la barre de menu principale le fichier de configuration catt.prd - Pour la salle « vide », il se trouve dans le répertoire c:\allusr\tp_salles\salle_vide Pour la salle avec matériau absorbant, il se trouve dans le répertoire c:\allusr\tp_salles\salle_mousse Dans le fichier de configuration sont stockées les informations permettant de fixer le cadre des entrées-sorties du programme, ainsi que des paramètres de base (conditions atmosphériques, bruit de fond, …) La fenêtre ci-dessous apparaît également. La modélisation de la géométrie de la salle a déjà été effectuée. Elle est stockée sous la forme d’un fichier nommé MASTER.GEO, qu’on peut éditer en cliquant sur Geo_file. On commencera par examiner le cas de la salle vide, sans matériau absorbant posé sur le sol. Les parois présentent des propriétés d’absorption qui sont indiquées dans le fichier MASTER .GEO, pour chaque octave de 125 Hz à 4 kHz. Les données à 8 ou 16 kHZ sont extrapolées. Ces coefficients proviennent de mesures antérieures. De même la source (SRC.LOC) et les récepteurs (REC.LOC) sont pré-définis et les fichiers peuvent être édités par les commandes appropriées. Ces fichiers sont en fait des bibliothèques qui peuvent contenir la définition de plusieurs sources ou récepteurs. Ceux qui seront effectivement utilisés dans la simulation doivent être sélectionnés à l’intérieur du general settings. La source est omnidirectionnelle et les niveaux générés par cette source en champ libre à 1m sont indiqués pour chaque octave. Les données proviennent de mesures effectuées en chambre anéchoïque pour une excitation large bande jusqu’à 20 kHz avec un niveau de puissance global de 75 dB, donc dans les mêmes conditions que la mesure en chambre réverbérante effectuée pour le TP. Des valeurs du bruit de fond ont été également introduites dans Acoustic environment. La encore des mesures préalables ont permis de les définir. Elles sont évidemment modifiables. Fermez ensuite cette fenêtre pour revenir à la fenêtre prediction. On peut visualiser la géométrie et les données du problème en sélectionnant uniquement Geometry view/check puis en exécutant Save and Run Différentes figures apparaissent, par exemple la géométrie globale: La source est située dans le coin et les récepteurs (points de mesure de la pression) sont visualisés par un numéro. Procédez éventuellement à des changements de position de la source et des récepteurs en fonction des mesures effectuées. Une fois les données de base bien définies, on peut aborder le calcul de l’acoustique de la salle en sélectionnant full detailed calculation. Les paramètres du calcul sont obtenus en cliquant dans le petit bouton à droite. Choisissez pour commencer un nombre de rayons par octave défini automatiquement. Définissez un premier calcul assez court : - un temps de calcul court (environ 1s) - un seul récepteur - une seule octave - représentation de l’échogramme, de la décroissance - pas de carte d’évolution des paramètres Ces données seront évidemment à modifier en fonction des résultats que vous voulez obtenir. De toutes façons un temps de calcul plus long sera nécessaire pour avoir des décroissances convenables. Mais prenez le temps de vous familiariser avec le logiciel avant d’aborder des calculs plus complets pour la comparaison avec les mesures. Observez sur la réponse impulsionnelle le rayon direct (marqué d’un rond) puis les réflexions successives. Comparez les niveaux de pression Les résultats sont stockés dans un fichier intitulé PARAM_Axx.txt Dans le cas où le matériau absorbant est présent, une partition de la surface au sol a été effectuée. Le matériau présente un coefficient d’absorption mesuré auparavant, mais les valeurs obtenues expérimentalement peuvent également être introduites. Programmes LabVIEW pour le TP d’Acoustique des salles 1. Présentation de l’instrumentation Le poste de travail est composé des éléments suivants : • PC d’acquisition et de traitement des données • Système d’acquisition PXI (PXI-1036) composé d’une carte d’acquisition (PXI-4472) et d’une carte de génération (PXI-6733) • Microphones • Conditionneur pour microphones (Nexus) • Commande source de bruit (amplificateur – générateur) Figure 1 : Matériels d’acquisition, de génération de bruit et de traitement de données 1.1 Mise sous tension des appareils Lors de la mise sous tension, il est important d’allumer le PXI avant le PC. 1.2 Configuration du conditionneur (Nexus) des microphones Le microphone de la chambre d’émission (Type : 2669c, N° de série : 2377188) est connecté sur la voie 1 et le microphone de la chambre de réception (Type : 2669, N° de série : 2534019) sur la voie 2 du conditionneur (Nexus). Lors de la mise sous tension, le conditionneur reconnaît automatique le type de microphone et applique le coefficient de sensibilité ″usine″ des microphones (mV/Pa) sur chaque voie (voie 1 : 45,843mV/Pa, voie 2 : 44,328mV/Pa). 1.3 Programmes sous LabVIEW Trois programmes sous LabVIEW sont disponibles pour la réalisation du TP : • • • Etalonnage du microphone : Etalonnage Micro.exe Analyse en bande d’octave : Analyseur par bande d’octave.exe Génération et acquisition simultanée : Acoustique des salles.exe Ces programmes utilisent un module d’acquisition PXI-1036. Une carte du type PXI6733 (dev1) permet la génération des signaux (excitation de la source) et une carte du type PXI-4472 (dev2) l’acquisition des signaux (microphones). Ces deux cartes sont enfichées dans le châssis PXI. Remarque : il est recommandé de créer un répertoire par groupe. 2 Etalonnage des microphones 2.1 Procédure d’étalonnage La marche à suivre est la suivante : • Mettre en place le piston phone • Lancer le programme Etalonnage Micro.exe • Vérifier que la voie 2 (ai1) de la carte d’acquisition PXI-4472 (dev2) est sélectionnée et que le BNC sortant du conditionneur Nexus (voie 1 pour le micro de la salle d’émission ou voie 2 pour le micro de la salle de réception) est connectée sur la voie 2 de la carte PXI-4472. • Activer le bouton ETALONNAGE La sensibilité (mV/Pa) du microphone ou le gain de l’ensemble microphone/conditionneur est alors mesuré. La mesure s’effectue pendant la durée et à la fréquence d’échantillonnage définie par l’utilisateur. Figure 2 : Face avant du programme Etalonnage Micro.exe 2.1 Valeurs d’étalonnage Lors du TP Acoustique des salles, on étalonne la chaîne d’acquisition complète (microphone/conditionneur), on intègre dans l’étalonnage la sensibilité du conditionneur (Nexus). Les ordres de grandeur des gains sont les suivants : • Gain du micro/conditionneur salle de réception, voie Nexus 2 : 994,61 • Gain du micro/conditionneur salle d’émission, voie Nexus 1 : 977,3 Ces valeurs dépendent des conditions atmosphériques du jour (pression, température, humidité). Rq : Il est possible d’imposer un gain de 1mV/Pa sur le conditionneur (Nexus), on peut alors mesurer directement la sensibilité du micro (mV/Pa). 3 Analyseur par bandes d’octave Ce programme permet la génération d’un bruit blanc, le conditionnement et l’acquisition du signal d’un microphone. Le signal est visualisé en fonction du temps et dans le domaine fréquentiel sous la forme d’un spectre par bandes d’octave. Les valeurs du spectre peuvent être enregistrées dans un fichier. 3.1 Configuration Acquisition Cet onglet permet la configuration de la voie 2 de la carte d’acquisition (Dev2/ai1) et de la voie 1 de la carte de génération (Dev1/ao0). Le chemin et le nom du fichier de sauvegarde sont également renseignés sur cette page. Si la commande de gestion du nom et du chemin du fichier n’est pas renseignée sur cette page, ces informations seront alors demandées à l’utilisateur lors de la phase d’enregistrement. Figure 3 : Onglet ″Configuration Acquisition″ 3.2 Analyse temporelle Cette page permet de régler la fréquence d’acquisition ainsi que le nombre de points par bloc. On peut également ajuster le niveau d’alimentation en tension (valeur par défaut 0,2V) de la commande de la source de bruit. Celle-ci peut être mise à zéro pour réaliser une mesure du bruit de fond de la salle, ou pour utiliser une source extérieure. Figure 4 : Onglet ″Analyse Temporelle″ 3.3 Analyse fréquentielle par bandes d’octave Cette page permet la visualisation du spectre cumulé par bandes d’octave du signal du microphone. Il est important de renseigner la commande ″sensor sensitivity″ avec la valeur du gain de l’ensemble microphone/conditionneur pour afficher les grandeurs physiques. Par défaut le spectre s’affiche en dB, il est possible de visualiser le spectre en Pascal avec le bouton ″dB on″. Le bouton ″restart averaging″ permet de relancer la moyenne. Le niveau global en dB ou en Pascal du spectre (avec et sans pondération) est affiché. Lorsque que l’on stoppe l’acquisition, les valeurs par bandes d’octave sont disponibles dans l’onglet ″Tableau par bandes d’octave″. La sauvegarde de ces informations sur fichier est alors possible. Figure 4 : Onglet ″Analyse Fréquentielle par bande d’octave″ Figure 5 : Onglet ″Tableau par bandes d’octave″ 4. Acoustique des salles Ce programme commande la carte d’acquisition (PXI-4472) et la carte de génération (PXI-6733) du système PXI National Instruments (PXI-1036). Il permet la génération d’un bruit blanc uniforme et l’acquisition de différents signaux pendant une durée avec une fréquence d’échantillonnage données. Le programme s’articule sur trois onglets, l’onglet ″Configuration Acquisition″ est le même que pour le programme ″Analyse par bandes d’octave″. Le seul changement est le nombre de voies d’acquisition. En effet, en plus de l’acquisition du signal du microphone sur la voie 2 (Dev2/ai1) de la carte d’acquisition il faut acquérir sur la voie 1 (Dev2/ai0) de cette même carte d’acquisition, le signal généré pour piloter la source de bruit. 4.1 Analyse temporelle L’ajustement de la durée de manip est défini dans cette page (temps d’acquisition). Les autres paramètres sont les mêmes que dans le programme décrit précédemment. Les données temporelles sont enregistrées en ASCII (.txt) et peuvent ensuite être traitées par un programme Matlab ″TPlab.m″. Figure 6 : Onglet ″Analyse temporelle″ 4.2 Analyse fréquentielle Figure 7 : Onglet ″Analyse fréquentielle″ La fréquence d’échantillonnage est la même pour la génération et l’acquisition, la valeur par défaut est fe : 32768Hz. Le bruit blanc balaye donc une gamme de fréquences allant de 0 à fe/2. 5. Spécifications des cartes 5.1 Carte d’acquisition PXI-4472 Nombre de voies : 8 DI Fréquence d'échantillonnage : 102.4 kéch./s/voie Résolution : 24 bits Échantillonnage simultané : Oui Gamme maximale : -10..10 V Nombre de gammes : 1 Conditionnement de signaux : Excitation de courant, Filtre anti-repliement Carte 2: device 2 (dev2). 8 voies : analog input (ai0,ai1,…,ai7). 5.2 Carte de génération PXI-6733 Nombre de voies 8 Fréquence de mise à jour 1 Méch./s Résolution 16 bits Gamme maximale -10..10 V Carte 1: device 1 (dev1). 8 voies : analog output (ao0,ao1,…,ao7). Interface de traitement des données Labview : TPlab Cette interface fonctionne sous Matlab. Lancer Matlab TP Se placer dans le répertoire où ont été stockées les acquisitions Labview. Exécuter TPlab 1. Description de l’interface Cette interface permet de calculer la fonction de transfert entre un signal émis et un signal reçu à partir des signaux temporels acquis par Labview à la source et au microphone. On en déduit ensuite la réponse impulsionnelle, puis les paramètres acoustiques de la salle. Pour la faire fonctionner, il suffit de cliquer sur les boutons successivement, du haut vers le bas, et de suivre les indications. Le premier bouton sert à récupérer les données Labview et à les mettre dans un format exploitable pour les calculs. - 1er temps : récupération des signaux Charger le fichier des signaux. Cette opération prend un temps relativement important. - 2ème temps : récupération de la configuration liée à la mesure (fréquence d’échantillonnage et de la durée de la mesure effectuée, …) - 3ème temps : on enregistre les données nécessaires au calcul de la réponse impulsionnelle Le deuxième groupe de boutons concerne la fonction de transfert. Il permet de calculer la fonction de transfert, de la tracer, de l’enregistrer dans un fichier ‘.mat’ de matlab, ou encore de récupérer un tel fichier déjà enregistré lors d’un calcul précédent. Le troisième groupe reproduit les mêmes types d’opérations pour la réponse impulsionnelle. Le dernier groupe permet de calculer les paramètres à partir de la réponse impulsionnelle : le temps de réverbération calculé sur une dynamique de 30 dB, la clarté à 50 et 80 ms, la définition à 50 et 80 ms, et temps central. Sept figures sont tracées et correspondent chacune à une octave. Les tracés représentent la décroissance du niveau sonore en fonction du temps. On peut ensuite enregistrer les valeurs des paramètres dans un fichier texte en cliquant sur enregistrer, pour les comparer avec celles obtenues par CattAcoustic. Paramètres acoustiques mesurés pour la salle vide A titre indicatif, voici les paramètres lorsqu’on introduit les panneaux de mousse Paramètres acoustiques mesurés pour la salle avec mousse Annexe : Description des calculs : 1 Fonction de transfert et Réponse impulsionnelle La fonction de transfert est calculée grâce à la fonction ‘tfestimate’ de Matlab. Les arguments sont : le signal émis par la source (noté C1 dans le prg), le signa reçu par le microphone (C2), le nombre de points sur lequel la fonction est tracée (nfft) qui correspond ici à un temps de 16s, et la fréquence d’échantillonnage sur laquelle la mesure a été faite (Fs). La réponse impulsionnelle est la transformée de Fourier inverse de la fonction de transfert. Elle est calculée avec la fonction ‘ifft’ de Matlab. Elle est ensuite filtrée numériquement grâce aux coefficients préenregistré dans le dossier ‘filtres’. Les filtres sont calculés grâce à la toolbox ‘fdatool’ de Matlab. Ce sont des filtres de Butterworth du sixième ordre, et sont décrits par la norme ISO. 2. Les paramètres acoustiques Ils sont calculés à partir des réponses impulsionnelles filtrées : sous forme linéaire pour les clartés ; définitions, et pour le temps central, et sous forme logarithmique pour le temps de réverbération. Chaque paramètre est donné par octave de 125Hz à 8000Hz. .2.1 Temps de réverbération : Deux méthodes sont utilisés pour effectuer le calcul du temps de réverbération. Les deux calculs sont fait avec une dynamique de 25dB, le domaine allant de -5dB à -30dB. Ainsi les temps de réverbération sont nommés TR25 en référence à cette dynamique. Selon la norme, il vaut mieux avoir une dynamique de 30dB mais cela n’est pas possible avec les mesures effectuées car le niveau sonore dans les basses ne semble plus décroître en dessous de -30dB, et on prendrait alors le bruit de fond dans le calcul. On pourrait améliorer le programme en utilisant une dynamique différente suivant si on se trouve dans les basses ou dans les hautes fréquences, mais il faudrait pour cela faire auparavant plus de mesures pour adapter correctement la dynamique. Le premier temps TR25 est calculé grâce à la fonction G4 préprogrammé, puis une intégration ‘trapz’. Le deuxième temps TR25p est calculé à l’aide d’une interpolation linéaire des points du niveau sonore sur la dynamique de 25dB. Le coefficient directeur de la droite d’interpolation nous donne alors le temps de réverbération sur 60dB en faisant une règle de trois. Les deux méthodes doivent donner des résultats très proches. Si ce n’est pas le cas, il faut refaire le calcul en modifiant la dynamique. 2.2 Clarté, définition, temps central La définition théorique de ces valeurs repose sur des intégrales dont les bornes sont nettes en théorie. Mais en pratique, il faut faire attention à prendre les bonnes bornes. Pour les calculs, plusieurs bornes ont été envisagées avant de se rendre compte qu’il fallait prendre comme origine des temps le temps auquel arrive le champ direct, c’est-à-dire le premier pic d’intensité de la réponse impulsionnelle filtrée. Ce temps doit correspondre à la durée que met l’onde à se propager de la source jusqu’au microphone. On doit donc retrouver la distance entre les deux en multipliant la vitesse du son par ce temps. Ce premier pic est estimé selon la norme ISO en enlevant 20dB du maximum de la réponse impulsionnelle. Les autres bornes sont ensuite plus simples puisqu’il suffit de prendre 50 ms ou 80 ms en plus à partir de cette nouvelle origine. La borne infinie est simplement la longueur des données. CARACTERISTIQUES DE LA CHAMBRE REVERBERANTE Salle d’émission : Surface des parois : 155.3 m2 Volume : 128.7 m3 Salle de réception : Surface des parois : 161.2 m2 Volume : 134.5 m3 Dimensions de l’orifice inter-salles : 1.90 m×1.90 m × 0.20 m Hauteur de la salle : 4.45 m 4.8 4.6 émission 6.2 Ouverture 1.9×1.9 2 6.75 2 réception
© Copyright 2024 Paperzz