Ann´ ee scolaire 2013/2014 D´enombrement PCSI Ensembles finis 1. D´ efinitions D´ efinition 1 Soit E un ensemble non vide, E est fini s’il existe un entier n non nul et une application bijective de {1, 2, · · · , n} sur E. • n est unique n est le cardinal de E, on note n = CardE. • Si E = ∅, on pose CardE = 0. • Si E est fini, tout ensemble F tel qu’il existe une bijection de E sur F est fini de mˆeme cardinal que E. 2. Op´ erations entre ensembles finis (a) Union de deux ensembles dans un ensemble E fini • Si A et B sont deux sous-ensembles disjoints d’un ensemble E fini alors A∪B est fini et Card(A∪ B) = Card(A) + Card(B) • Si A et B sont deux sous-ensembles d’un ensemble E fini alors A ∪ B est fini et Card(A ∪ B) = Card(A) + Card(B) − Card(A ∩ B) Que vaut Card(A ∪ B ∪ C)? (b) Compl´ ementaire Si E est fini, A et B d´esignent deux sous-ensembles de E • A est fini et CardA = CardE − CardA • A − B est fini et Card(A − B) = CardA − Card(A ∩ B) • Si B ⊂ A, on a Card(A − B) = CardA − CardB (c) Produit cart´ esien i. E1 , E2 d´esignent 2 ensembles finis de cardinaux respectifs c1 , c2 . • E1 × E2 = {(x1 , x2 ), x1 ∈ E1 , x2 ∈ E2 }, E1 × E2 est fini de cardinal c1 c2 . ii. E1 , E2 , . . . , Ep d´esignent p ensembles finis de cardinaux respectifs c1 , c2 , . . . , cp . • E1 × E2 × . . . × Ep = {(x E2 , . . . , xp ∈ Ep }, Q 1 , x2 , . . . , xp ), x1 ∈ E1 , x2 ∈ Q E1 × E2 × . . . × Ep = i∈[[1,p]] Ei est fini de cardinal i∈[[1,p]] ci . iii. Si E est de cardinal p, alors pour n ∈ N∗ , E n est de cardinal pn D´ efinition 2 Un ´el´ement de E p est une p− liste d’´el´ements de E. 3. Applications entre ensembles finis D´ efinition 3 Si A et B sont des ensembles, une application de A dans B est une fonction de A dans B dont le domaine de d´efinition est ´egal ` a A. A d´esigne un ensemble fini de cardinal n et B un ensemble fini de cardinal p. (a) D´ enombrement des applications de A dans B F E d´esigne l’ensemble des applications de A dans B. 1 Ann´ ee scolaire 2013/2014 D´enombrement PCSI A n Th´ eor` eme 1 Si Card(A) = n et Card(B) = p alors Card(B ) = p • D´emonstration (b) D´ enombrement des applications injectives de A dans B D´ efinition 4 Si A et B sont deux ensembles et f une application de A dans B. f est injective si ∀y ∈ B, il existe au plus un x ∈ A tel que y = f (x) Formulations ´equivalentes f est injective si ∀(x, y) ∈ A2 , f est injective si ∀(x, y) ∈ A2 , x 6= y =⇒ f (x) 6= f (y) f (x) = f (y) =⇒ x = y Si p < n, il n’existe pas d’applications injectives de A dans B. Si Card(A) = n et Card(B) = p, On note Anp le nombre d’applications injectives de A dans B. Th´ eor` eme 2 Anp = p(p − 1)(−2) . . . (p − n + 1) = p! (p − n)! • D´emonstration Une application injective d’un ensemble A de n ´el´ements dans un ensemble B `a p ´el´ements est appel´ee arrangement de n ´el´ements parmi p. Un arrangement est d´ecrit par une n−liste d’´el´ements de B distincts deux-`a-deux. (c) D´ enombrement des applications bijectives de A dans B Si p 6= n, il n’y a pas d’application bijective de A sur B. Th´ eor` eme 3 Si Card(A) = Card(B) = n, il y a n! applications bijectives de A dans B. Une bijection de A sur A est appel´ee permutation de A. 4. Parties d’un ensemble fini (a) Sous-ensembles d’un ensemble fini P(A) d´esigne l’ensemble de toutes les parties de A. Exemple: Si A = {a, b, c}, alors P(A) = {∅, {a}, {b}, {c}, {a, b}, {a, c}, {b, c}, {a, b, c}} Th´ eor` eme 4 Si A est fini de cardinal n, alors P(A) est fini de cardinal 2n . • Preuves i. Preuve par r´ ecurrence 2 Ann´ ee scolaire 2013/2014 D´enombrement PCSI ii. Preuve directe (b) Nombre de parties ` ap´ el´ ements de A Th´ eor` eme 5 Si A est un ensemble de cardinal n, p ´etant un nombre entier inf´erieur ` a n, une combinaison de p ´ el´ ements de A est une partie de A contenant p ´el´ements. Le nombre de combinaisons de p ´el´ements de A, c’est-` a-dire le nombre de parties de A ayant p ´el´ements, est not´e Apn n n = , il est tel que: p p p! • D´emonstration Exemples le nombre de suites strictement croissantes de p ´el´ements de {1, 2, · · · , n}. 3 Ann´ ee scolaire 2013/2014 D´enombrement PCSI IV: Coefficients binomiaux 1. On a n(n − 1) · · · (n − p + 1) n! n n n n = . On a donc = = Par convention =0 p p n−p p p!(n − p)! p(p − 1) · · · 1 si p > n n p • An = p! . p n(n − 1) n n n n n n ∗ On a = = 1 et = = n et = = 0 n 1 n−1 2 n−2 2 n n−1 ∗ Pour n ≥ 1 et 1 ≤ k ≤ n, on a: k =n k k−1 • 2. Formule de Pascal n n−1 n−1 Th´ eor` eme 6 Pour n ≥ 1 et 1 ≤ p ≤ n, on a = + p p p−1 • D´emonstration par le d´enombrement et la formule de Pascal ´elargie: X n n+1 p p+1 n k = + + ··· + = p+1 p p p p k=p • D´emonstration par r´ecurrence 3. Formule de Newton Th´ eor` eme 7 Si a et b sont deux ´el´ements de R ou C, (a + b)n = k=n X k=0 • D´emonstration par le d´enombrement 4 k=n n k n−k X n n−k k a b = a b k k k=0 Ann´ ee scolaire 2013/2014 Cons´ equences k=n X k=0 n k D´enombrement = 2n k=n X (−1)k k=0 n =0 k 4. Formule de Van der Monde Th´ eor` eme 8 Pour tous entiers naturels a, b, n, on a, avec les conventions d´ecrites plus haut: X n a+b a b = n k n−k k=0 • D´emonstration par le d´enombrement Cas particulier: Pour n ∈ N, on a 2n n = n 2 X n k k=0 5 . PCSI Ann´ ee scolaire 2013/2014 D´enombrement PCSI II)D´ enombrement D´ enombrer, c’est compter les ´el´ements d’un ensemble fini. Quelques r`egles pour bien d´enombrer: 1. Savoir pr´ecis´ement ce que l’on compte 2. Ne rien oublier 3. Ne pas compter deux fois le mˆeme ´el´ement Quelques m´ethodes 1. Parfois il peut ˆetre int´eressant de ‘reconstruire’ l’ensemble dont on calcule le cardinal. (a) on peut le ‘reconstruire’ sans ˆetre oblig´e de respecter les r`egles de la chronologie du protocole observ´e. On a alors une vue plus claire de ce que l’on peut d´enombrer. (b) On peut faire cette reconstruction sous forme de choix successifs. 2. il peut ˆetre int´eressant de partitionner l’ensemble que l’on d´enombre selon un crit`ere donn´e 3. On peut utiliser un sch´ema 4. On peut aussi utiliser un codage qui d´ecrit les ´el´ements que l’on compte. il convient alors de s’assurer que le codage permet bien de d´ecrire sans ambiguit´e ces ´el´ements. SURTOUT NE PAS AVOIR D’A PRIORI NI D’IDEES TOUTES FAITES Les id´ees du genre ’pas d’ordre donc utilisation d’un coefficient binomial’ et’ il y a un ordre donc on emploie une p−liste’ m`enent forc´ement ` a des r´esultats incorrects. 1. Interpr´ etations des r´ esultats pr´ ec´ edents listes rangements tirages np Apn n p 6 applications Ann´ ee scolaire 2013/2014 D´enombrement PCSI Exercice 1 1. Nombre de fa¸cons de classer 6 personnes. 2. On a un ensemble de 10 personnes, on veut en choisir 3 et leur donner `a chacune un rˆole diff´erent: combien de choix possibles? 3. E = {a, b, c, d, e, f } (a) Donner un exemple de liste de 4 ´el´ements de E. Combien y-a-t-il de listes de 4 ´el´ements de E? (b) Donner un exemple de liste de 4 ´el´ements de E distincts. Combien y-a-t-il de listes de 4 ´el´ements de E distincts? (c) Donner un exemple de partie de E `a 4 ´el´ements. Combien y-a-t-il de parties de E `a 4 ´el´ements? Exercice 2 Une personne compose au hasard un num´ero de t´el´ephone `a 8 chiffres 1. Combien de num´eros de t´el´ephone diff´erents peut-elle composer? 2. Combien de num´eros dont les chiffres sont tous distincts? 3. Combien de num´eros diff´erents peut-elle composer si elle s’impose de composer des num´eros commen¸cant par 01, 02, 03, 04 ou 05? 4. Combien de num´eros dont les chiffres constituent une suite strictement croissante? 5. Combien de num´eros dont les chiffres contiennent au plus cinq z´eros? 6. Combien de num´eros compos´es avec deux chiffres seulement? Exercice 3 Dans une course de 10 voitures, d´eterminer le nombre de classements possibles dans les cas suivants : 1. Toutes les voitures sont arriv´ees et il n’y a pas d’ex-aequo. 2. Toutes les voitures sont arriv´ees et il y a exactement deux ex-aequo. 3. Toutes les voitures sont arriv´ees et il y a deux ex-aequo `a la premi`ere place (pas d’ex-aequo par ailleurs). 4. Trois voitures ne sont pas arriv´ees et il n’y a pas d’ex-aequo. 5. Trois voitures ne sont pas arriv´ees et il y a exactement deux ex-aequo. Exercice 4 On place 4 jetons identiques sur un damier de 16 cases dispos´ees en carr´e (4 lignes et 4 colonnes). D´eterminer 1. Le nombre de r´epartitions possibles 2. Les r´epartitions telles qu’il y ait exactement un jeton par ligne et par colonne 3. les r´epartitions telles qu’il y ait exactement une colonne sans jeton 4. les r´epartitions telles qu’il y ait au moins une colonne sans jeton 5. les r´epartitions telles qu’il y ait exactement une ligne et une colonne sans jeton 6. les r´epartitions telles qu’il y ait au moins une ligne et une colonne sans jeton Exercice 5 On place n boules distinctes dans 3 cases not´ees A, B, C. 1. Combien y-a-t-il de rangements possibles? 2. Combien y-a-t-il de rangements qui laissent la case A et elle-seule vide? 7 Ann´ ee scolaire 2013/2014 D´enombrement PCSI 3. Combien y-a-t-il de rangements qui ne laissent aucune case vide? Exercice 6 Une urne contient n boules num´erot´ees de 1 `a n (n ∈ N, n ≥ 3). On tire successivement 10 boules de cette urne avec remise de la boule dans l’urne apr`es chaque tirage. On appelle tirage le r´esultat de cette op´eration 1. D´eterminer le nombre total de tirages possibles. 2. D´eterminer le nombre de tirages possibles pour lesquels (a) La boule no 2 apparaˆıt exactement trois fois; (b) La boule no 2 apparaˆıt pour la quatri`eme fois la huiti`eme fois que l’on tire une boule de l’urne (c) Le num´ero de la premi`ere boule tir´ee est strictement inf´erieur au num´ero de la dixi`eme boule tir´ee. (d) Il n’y ait que deux num´eros exactement qui apparaissent . Exercice 7: Etude du poker Le poker se joue avec un jeu de 52 cartes. Au d´ebut d’une partie, chaque joueur re¸coit une main de 5 cartes, il existe 8 combinaisons int´eressantes parmi lesquelles: 1. la paire: 2 cartes de mˆeme valeur 2. la double paire: 2 paires 3. le brelan: 3 cartes de mˆeme valeur 4. le full: 1 brelan et 1 paire Combien y-a-t-il de full, de paires, de doubles paires? Exercice 8 On consid`ere n ´equipes de football de 1`ere division et n ´equipes de football de 2`eme division. On tire au sort n rencontres successives entre ces 2n ´equipes (chaque ´equipe joue un match et un seul). Combien y-a-t-il d’organisations de rencontres possibles qui opposent une ´equipe de 1`ere division `a une ´equipe de 2`eme division. Exercice 9 Soit E un ensemble de cardinal n. Combien y a-t-il de couples (A, B) de parties de E tels que A ∩ B = ∅? tels que A ∪ B = E? k=[n/2] k=[n/2] X X n n Exercice 10 Pour tout n dans N, on pose S = et P = 2k 2k + 1 k=0 k=0 Calculer S et P . Exercice 11: Codage On consid`ere le quadrillage ci-contre, on se d´eplace sur ce quadrillage : on se d´eplace toujours d’un carreau vers le haut ou vers la droite, les chemins r´epondant ` a ces contraintes sont appel´es chemins monotones. Sur un quadrillage, on donne A(0, 0) et R(n, p), (n, p) ∈ N2 . 1. Trouver le nombre de chemins monotones allant de A `a R. 2. Soit B(i, j) un point du quadrillage (0 ≤ i ≤ n, 0 ≤ j ≤ p, trouver le nombre de chemins monotones allant de O vers A passant par B. 3. On suppose n = p. On consid`ere les points Ci (i, n − i). Trouver le nombre total de chemins monotones i=n 2 X n passant par les points Ci pour i variant de 1 `a n. En d´eduire . i i=0 8
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