Sujet 0 de chimie exemple 1

SUJET ZERO N°1 - FILIERE PC - SESSION 2015
CHIMIE
Durée : 4 heures
L’usage des calculatrices est interdit
L’usage des calculatrices est interdit
N.B. : Le candidat attachera la plus grande importance à la clarté, à la précision et à la concision
de la rédaction. Si un candidat est amené à repérer ce qui peut lui sembler être une erreur
d’énoncé, il le signalera sur sa copie et devra poursuivre sa composition en expliquant les raisons
des initiatives prises. Toute réponse devra être clairement justifiée.
Le sujet est composé de deux parties :
-
-
la première aborde une étude comparative des propriétés physico-chimiques de l’aluminium et
de quelques-uns de ses dérivés ;
la deuxième traite d’une approche de synthèse d’un fragment du laulimalide.
Il est recommandé d’utiliser, uniquement pour l’écriture des mécanismes, des représentations
simplifiées des molécules ne pouvant faire apparaître que la seule partie de molécule concernée par
la transformation chimique étudiée.
Dans chaque partie, de nombreuses questions sont indépendantes.
Données et documents utiles sont regroupés en fin de sujet.
1/13
Partie A : Etude comparative de quelques propriétés
de l’aluminium et du magnésium
A.1
Atomistique
24
27
A.1.1 Ecrire la configuration électronique du magnésium 12 Mg et de l’aluminium 13 Al
dans leur état fondamental. En déduire le nombre d’électrons de valence du
magnésium et de l’aluminium.
A.1.2 Préciser la position du magnésium et de l’aluminium (période et colonne) dans la
classification périodique.
A.1.3 Quels sont les nombres d’oxydation les plus courants du magnésium et de
l’aluminium ?
A.2
Etude cristallographique de l’aluminium
L’aluminium cristallise dans une structure cubique à faces centrées cfc.
A.2.1 Représenter la maille conventionnelle de la structure cfc de l’aluminium. Etablir la
relation entre le paramètre de maille aAl = 400 pm et le rayon de l’atome
d’aluminium RAl.
A.2.2 Calculer le nombre d’atomes par maille conventionnelle et indiquer leur coordinence
pour la structure cfc de l’aluminium.
A.2.3 Quelle est l’expression de la compacité de la structure cfc de l’aluminium ? En
déduire sa valeur.
A.2.4 Représenter, pour la maille conventionnelle de type cfc, les positions des centres des
sites interstitiels octaédriques symbolisés par «  » et tétraédriques symbolisés par
« T » situés dans les plans suivants :
-
plan correspondant à une face du cube ;
plan parallèle à une face et passant par le centre du cube ;
plan contenant deux arêtes parallèles n’appartenant pas à la même face.
A.2.5 Les alliages Al-Mg sont-ils des alliages de substitution ou d’insertion ? Justifier votre
réponse.
A.3
Diagramme de phase isobare solide-liquide aluminium/magnésium
L’aluminium et le magnésium sont totalement miscibles à l’état liquide et non miscibles à l’état
solide. Pour la construction partielle du diagramme de phase isobare (P = 1 bar) solide-liquide
aluminium/magnésium, la fraction molaire en aluminium, xAl (0 ≤ xAl ≤ 0,60), ainsi que la
température de fusion correspondante à cette composition sont indiquées dans le tableau cidessous :
Magnésium
Eutectique E1
Composé défini D1
Eutectique E2
Composé défini D2
xAl
0,00
0,30
0,40
0,55
0,60
2/13
Température de fusion (K)
923
713
733
728
743
A.3.1 Quelle est la composition chimique des composés définis D1 et D2 ?
A.3.2 Représenter, pour 0 ≤ xAl ≤ 0,60, l’allure du diagramme de phase isobare solideliquide magnésium/aluminium. Indiquer clairement la composition et la température
des points remarquables et préciser la nature des phases en présence dans les
différents domaines.
A.3.3 Tracer l’allure de la courbe de refroidissement isobare pour un mélange liquide de
fraction molaire en aluminium xAl = 0,30 et xAl = 0,35. Préciser les phénomènes mis
en jeu aux points particuliers de ces courbes. Justifier l’allure relative des pentes de
chaque portion de courbe.
A.3.4 Ecrire l’équation traduisant l’équilibre pour le magnésium entre une phase « solide
pur » et une phase liquide, mélange supposé idéal de magnésium et d’aluminium.
Donner l’expression du potentiel chimique du magnésium dans ces phases liquide et
solide.
A.3.5 On peut établir, à partir de la relation écrite en A.3.4 et en supposant que l’enthalpie
standard de fusion du magnésium  fus H  Mg  est indépendante de la température T,
l’équation suivante pour une partie du liquidus :
R  ln 1  x Al 
1
1


T Tfus  Mg 
 fus H  Mg 
Pour quel intervalle de valeurs de xAl cette équation est-elle valable ?
A.3.6 Comparer la valeur de température de début de solidification mesurée, à la valeur
calculée à partir de l’équation du liquidus pour xAl = 0,30. Commenter.
A.4
Analyse de la teneur en aluminium d’un minerai
Afin de déterminer la teneur massique en aluminium dans un échantillon de bauxite (de l’ordre de
60 à 80% en fonction du minerai), on met en œuvre le protocole expérimental présenté ci-après. On
suppose que le minerai contient essentiellement de l’alumine Al2O3 et de l’hématite Fe2O3, formes
déshydratées des hydroxydes d’aluminium(+III) et de fer(+III).
- étape 1 :
1,00 g d’un échantillon de minerai, pesé à l’aide d’une balance dont la précision est donnée
par m = ± 0,01 g, est introduit dans une fiole jaugée de 20,0 mL. On ajuste le volume avec
une solution aqueuse d’hydroxyde de sodium de concentration 1,00 mol.L-1. On porte à
chaud et après refroidissement de la solution, on élimine par filtration un résidu solide de
couleur rouille.
- étape 2 :
On effectue un prélèvement de ce filtrat avec lequel on prépare 100,0 mL d’une solution
aqueuse diluée à 1/100. On dose 20,0 mL de cette solution diluée par une solution aqueuse
d’acide chlorhydrique de concentration 1,00.10-2 mol.L-1. La verrerie utilisée ainsi que la
burette sont de classe A, la burette étant graduée en 0,1 mL.
La courbe de dosage, donnant l’évolution du pH ainsi que la distribution des ions Al(+III) et
des ions hydroxyde HO- en fonction du volume versé VHCl de solution aqueuse d’acide
chlorhydrique, est représentée au document 1.
On supposera que l’alumine Al2O3 et l’hématite Fe2O3 sont, en fonction du pH de la solution
aqueuse, sous forme de :

Al3+(aq), Al(OH)3(s) ou Al  OH 4 (aq) pour l’alumine Al2O3(s),
Fe3+(aq), Fe(OH)3(s) pour l’hématite Fe2O3(s).
3/13
A.4.1 Tracer les diagrammes de prédominance et d’existence en fonction du pH des ces
espèces de l’aluminium et du fer au degré d’oxydation +III. Déterminer les pH des
frontières des espèces de l’aluminium(+III) pour une concentration totale en espèces
dissoutes de 1,0.10-2 mol.L-1.
A.4.2 Ecrire les équations des transformations chimiques de l’alumine et de l’hématite lors
de la première étape du traitement du minerai. Expliquer l’intérêt de cette opération.
A.4.3 Quelle est la verrerie à utiliser pour diluer à 1/100 le filtrat récupéré à l’étape 2 ?
A.4.4 Ecrire, à l’aide du document 1, les équations des réactions pouvant se produire lors
du dosage réalisé dans l’étape 2 et calculer les valeurs des constantes de ces
réactions.
A.4.5 En déduire la quantité d’alumine ainsi que le pourcentage massique en alumine
contenue dans l’échantillon étudié de bauxite.
A.5
Etude de la réduction de l’alumine
Cette question aborde l’étude de la réduction de l’alumine par voie pyrométallurgique à l’aide d’un
réducteur tel que le carbone ou bien par électrolyse dans des sels fondus. Les réponses à certaines
questions s’appuient sur l’analyse des données des documents 2 et 3 à lire avec attention.
A.5.1 La réduction de l’alumine par le carbone en aluminium avec formation de monoxyde
de carbone est-elle thermodynamiquement favorisée entre 500 et 2000 K ? Dans
quelles conditions pourrait-elle être rendue possible ? Conclure.
A.5.2 Quels sont les ions constitutifs de l’alumine ?
A.5.3 Quel est le nom de l’électrode sur laquelle a lieu la formation de dioxyde de
carbone gazeux lors de l’électrolyse de l’alumine ? Indiquer la réaction
électrochimique ayant lieu sur cette électrode.
A.5.4 Quel est le nom de l’électrode sur laquelle a lieu la formation d’aluminium
liquide lors de l’électrolyse de l’alumine ? Indiquer la réaction électrochimique ayant
lieu sur cette électrode.
A.5.5 Ecrire l’équation de la réaction d’électrolyse de l’alumine. Quel est l’intérêt
d’effectuer l’électrolyse de l’alumine dans la cryolithe ?
Lors d’une expérience de modélisation du procédé Hall-Hérout, on applique une tension de 2,5 V
aux bornes de la cellule d’électrolyse.
A.5.6 Exprimer et calculer l’énergie E nécessaire à la production d’une masse d’aluminium
mAl en fonction de la tension U, de l’intensité de courant I, du rendement  de la
réaction d’électrolyse, sur une durée t.
A.5.7 Commenter la valeur de l’énergie E avec celle fournie dans le document 2.
4/13
Partie B : Le laulimalide
Dans un effort de recherche de nouveaux agents anti-cancéreux, le laulimalide 1, macrolide marin
inhibiteur potentiel de prolifération de cellules, a été récemment identifié. Ce problème aborde une
synthèse, à partir du (-)-citronellol 2, de l’un des principaux fragments du laulimalide 1, le fragment
C1-C14 :
O
14
H
O
OH
H
O
OH
H
19
O
O
1
laulimalide 1
28
9
B.1
27
23
Etude stéréochimique du (-)-citronellol
Le fragment C1-C14 du laulimalide 1 est formé à partir du (-)-citronellol ou (3S)-3,7-diméthyloct6-èn-1-ol 2, présent dans les essences de géranium et de citronnelle.
B.1.1 Représenter, en convention spatiale de Cram, le (-)-citronellol 2.
B.1.2 A quelle propriété physique macroscopique est liée le signe (-) ? Justifier qu’une
solution de 2 présente une telle propriété physique.
B.2
Transformation du (-)-citronellol
Le (-)-citronellol 2 est transformé en acide carboxylique 3. Ce dernier, mis en solution dans le
méthanol, est traité par de l’acide phosphorique H3PO4 pour conduire à un composé 4 de formule
brute C11H20O2. Le spectre infrarouge de 4 présente, entre autres, une bande large centrée vers
2900 cm-1 et deux bandes plus fines à 1735 et 1660 cm-1. Le spectre RMN 1H de 4 présente les
signaux donnés dans le tableau ci-dessous :
protons
Ha
Hb
Hc
Hd
He
Hf
Hi
déplacement chimique en ppm
1,1
1,0-1,2
1,6
2,2
2,3
3,3
5,1
multiplicité
doublet
multiplet
singulet
doublet
multiplet
singulet
triplet
intégration
3H
3H
6H
2H
2H
3H
1H
B.2.1 Quelle est la nature du processus mis en jeu lors de la transformation du (-)citronellol 2 en acide carboxylique 3 ? La modéliser par une équation
électrochimique.
On notera pour simplifier R-CH2OH et R-CO2H respectivement le citronellol 2 et
l’acide carboxylique 3.
5/13
B.2.2 Compléter le tableau présenté au document 5 en rappelant l’inter-conversion
possible entre les groupes caractéristiques évoqués dans le document, à partir de
chacun de ces réactifs proposés. Il s’agit de préciser le(s) nom(s) du(es) groupe(s)
transformé(s) et de celui(ceux) obtenu(s) à l’issue de la transformation.
B.2.3 Représenter la formule topologique en convention spatiale de Cram de 3. Proposer
un mécanisme pour la transformation 3 → 4.
B.2.4 Attribuer les signaux observés en RMN pour les différents protons notés Ha - Hi de 4.
Quelle est la multiplicité attendue du signal à 2,3 ppm ?
On transforme le composé 4 en hydroxyester 5 représenté ci-dessous. 5, mis en solution dans la
triéthylamine NEt3 en présence de chlorure de triphénylméthane ou chlorure de trityle, noté pour
simplifier Tr-Cl, conduit à 6 selon une réaction dite de « tritylation » :
O
HO
O
OMe
5
TrCl
NEt3
TrO
OMe
avec TrO
=
O
6
B.2.5 Proposer un enchaînement réactionnel permettant de réaliser la transformation de 4
en 5.
B.2.6 Nommer la fonction formée lors de la transformation de 5 en 6. Proposer un
mécanisme pour cette transformation. On rappelle l’ordre de grandeur de quelques
valeurs numériques de constantes d’acidité à 298 K :
pKa( HNEt 3 / NEt 3 ) ≈ 9 à 10 et pKa(ROH/RO-) ≈ 16 à 18
L’hydrure de diisobutylaluminium (ou DIBAl-H (Me2CHCH2)2Al-H) permet de transformer de
façon ménagée les fonctions ester. L’ester 6 est ainsi traité par une solution de DIBAl-H dans le
dichlorométhane CH2Cl2 pour conduire à 7. Ce composé 7 présente, entre autres, en spectroscopie
IR une bande intense vers 1720 cm-1 et un singulet vers 10 ppm en RMN 1H.
B.2.7 Représenter la formule topologique plane de 7. Attribuer les signaux observés en
spectroscopie IR et RMN 1H.
B.3
Formation du cycle dihydropyranyle
Le méthanal et le butadiène peuvent conduire à la formation d’un hétérocycle présentant un cycle
dihydropyranyle représenté ci-après :
O
+
H
O
cycle dihydropyranyle
H
Ce même type de transformation est réalisé entre le composé 7 et le diène 9. On obtient
essentiellement le composé 10. Afin de prévoir la régiosélectivité de cette transformation, nous
allons modéliser le composé 7 par le méthanal et le diène 9 par le (E)-1-méthoxybuta-1,3-diène. La
réaction entre le méthanal et le (E)-1-méthoxybuta-1,3-diène conduirait à deux régioisomères notés
11 et 11bis.
Les orbitales moléculaires  du méthanal et du (E)-1-méthoxybuta-1,3-diène sont précisées dans les
données. On suppose que ces réactions ont lieu sous contrôle orbitalaire en ne faisant intervenir que
les orbitales .
6/13
OSiEt3
avec
MeO
Et
O Si Et
Et
OSiEt3 =
9
MeO
(E)-1-méthoxybuta-1,3-diène
B.3.1 Quel est le nom de la réaction à laquelle s’apparente la formation d’un cycle
dihydropyranyle à partir d’un diène et d’un aldéhyde ?
B.3.2 Représenter les formules topologiques planes de 11 et 11bis.
B.3.3 Identifier les orbitales frontalières mises en jeu dans la réaction entre le méthanal et
le (E)-1-méthoxybuta-1,3-diène. Justifier votre réponse.
B.3.4 Prévoir lequel des deux régioisomères 11 ou 11bis serait obtenu préférentiellement
sous contrôle orbitalaire. Justifier votre réponse.
B.3.5 En déduire la formule topologique plane du composé 10, préférentiellement obtenu
lors de la réaction entre le diène 9 et le composé 7 en supposant une même
régiosélectivité que celle observée pour la réaction modèle.
L’action de fluorure de tétrabutylammonium, NBu4F dans le DMF (diméthylformamide) sur le
composé 10, partiellement représenté ci-dessous, conduit intermédiairement à la formation d’un
énolate qui évolue vers la formation le composé cyclique 12 et d’anion méthanolate :
R
O
R
OMe
O
OMe
NBu4F
12
+
méthanolate
DMF
OSiEt3
10
R = chaîne alkyle
O
énolate
B.3.6 Proposer un mécanisme réactionnel, en deux étapes élémentaires, pour la
transformation de 10 en énolate sachant qu’un intermédiaire de réaction où le
silicium est pentavalent est formé dans la première étape. Comment justifier l’écart à
la règle de l’octet pour le silicium ?
B.3.7 Quel est le nom du mécanisme mis en jeu dans l’étape de transformation de l’énolate
en 12 ? En déduire la structure topologique plane du composé 12.
B.4
Réarrangement d’un bromure allylique
On transforme le composé 12 en bromure allylique 13 représenté ci-dessous en deux étapes. La
première utilise une solution de tétrahydruroborate de sodium NaBH4 dans le méthanol en présence
de chlorure de cérium CeCl3 afin de réduire sélectivement la fonction carbonyle de 12. La deuxième
étape transforme l’alcool ainsi obtenu en 13. Ce dernier est alors traité par de l’éthanal en présence
d’une base forte pour conduire à 14 :
7/13
O
TrO
13
O
TrO
O
14
Br
B.4.1 Proposer un réactif permettant de transformer l’alcool issu de 12 en 13. Ecrire
l’équation de cette transformation.
B.4.2 Proposer un mécanisme pour le passage de 13 à 14 sachant que cette réaction est
d’ordre 1 par rapport au bromure allylique. Justifier par l’écriture de formules
mésomères la stabilité de l’intermédiaire de réaction.
La fonctionnalisation de la chaîne de 14 nécessite la préparation du dérivé phosphoré 17 à partir de
l’oxyde de dichlorométhylphosphine 15. Celui-ci est traité par un excès de 2,2,2-trifluoroéthanol en
présence de pyridine. Le composé 16 alors obtenu est mis en présence d’une base forte, puis de
dioxyde de carbone. En fin de réaction, l’ajout d’un excès d’iodométhane conduit à 17 :
O
CF3CH2OH
Me P Cl
Me
Cl
N
15
pyridine
O
O
1) base forte
P OCH2CF3
MeO2C-CH2 P OCH2CF3
2)
CO
2
OCH2CF3
OCH2CF3
3) CH3-I
17
16
B.4.3 Proposer un mécanisme réactionnel pour la transformation de 15 en 16 en admettant
que 15 est l’analogue d’un chlorure d’acyle. On rappelle que la pyridine est une base
azotée dont l’ordre de grandeur du pKa est de 4,5.
B.4.4 Préciser la structure de l’intermédiaire de réaction mono-anionique formé par action
d’une base forte sur 16 et justifier sa formation. Proposer un mécanisme réactionnel
pour la transformation de 16 en 17.
L’action de LDA (diisopropyle amidure de lithium) sur 17, mis en solution dans le THF, conduit,
après l’addition de l’aldéhyde 14, au composé 18. Seul est isolé le stéréoisomère pour lequel la
double liaison C=C formée est de configuration Z. L’hydrolyse acide de 18 conduit à l’alcool 19 de
formule C16H24O4 qui est ensuite oxydé en aldéhyde 20 :
CO2Me
O
O
20
B.4.5 Quel est le rôle du LDA ? Pourrait-on utiliser une base telle que le butyllithium ?
Justifier votre réponse.
B.4.6 Représenter la formule topologique du composé 18. Quel est le nom de la réaction à
laquelle s’apparente la formation de 18 ?
B.4.7 Quel a été l’intérêt de la tritylation ?
B.4.8 Le document 6 évoque la formation de « produits d’aldolisation ». Représenter les
formules topologiques planes de ces produits.
B.4.9 Préciser les sites électrophiles de ce sel.
B.4.10 Dans ce même document 6, quels types de réactions sont mis en jeu lors de la
formation de 21 puis de 22 ? Justifier la formation aisée de l’énal 22.
B.4.11 En déduire la formule topologique plane du fragment C1-C14 formé selon cette
séquence réactionnelle à partir du composé 20.
8/13
Données :
Données RMN 1H : gamme de déplacements chimiques  en ppm
Proton H -CH-C- -CH-CO- -CH-C=C- -CH-C=O -CH-OR -CH=C- -CH=O
2,0-3,0
1,6-2,5
2,0-2,2
3,3-3,7 4,5-6,0 9,5-10,0
 (ppm) 0,9-1,3
Données INFRAROUGE : nombres d’onde  de vibration de quelques liaisons
liaison
OH
CH
C=C
C = O
 (cm-1)
3 300 - 3 600
2 910 - 2 970
1 580 - 1 620
1 710 - 1 780
Orbitales moléculaires  du (E)-1-méthoxybuta-1,3-diène :
Dans cette modélisation, les paramètres  et  sont tous deux négatifs. Les orbitales moléculaires
notées  sont données sous forme de combinaisons linéaires des orbitales atomiques de type p,
notées , des atomes intervenant dans le système conjugué étudié.
Les tableaux ci-dessous donnent en colonne les coefficients de ces combinaisons linéaires. Ainsi
pour le méthanal, l’orbitales moléculaire d’énergie  + 1,62 est de la forme :
 = 0,53 (C(1)) + 0,85 (O(2))
On rappelle que le substituant méthyle est décrit, dans cette modélisation, comme un hétéroatome à
deux électrons.
(E)-1-méthoxybuta-1,3-diène
Energie
C(1)
C(2)
C(3)
C(4)
O(5)
C(6)H3
+ 2,72
0,26
0,12
0,05
0,02
0,75
0,59
+ 1,75
0,37
0,41
0,35
0,20
0,30
- 0,66
+ 1,43
0,02
0,39
0,54
0,38
- 0,46
0,45
6
H3 C
1
O
5
+ 0,47
0,50
0,47
- 0,28
- 0,60
- 0,30
0,11
3
2
4
- 0,71
0,61
- 0,29
- 0,41
0,58
- 0,19
0,04
 ̵ 1,65
0,41
- 0,69
0,58
- 0,35
- 0,09
0,01
Les orbitales frontalières de ce diène ont ainsi pour énergie + 0,47et - 0,71V
O 2
méthanal
C
H 1 H
Energie
C(1)
O(2)
+ 1,62
0,53
0,85
- 0,62
0,85
- 0,53
Les orbitales frontalières du méhanal ont ainsi pour énergie + 1,62et - 0,62V
9/13
Document 1 : titrage mis en œuvre dans l’analyse d’un minerai d’aluminium
La courbe du dosage de 20,0 mL d’une solution aqueuse diluée à 1/100 issue après filtration de la
lixiviation basique d’un minerai fer-aluminium, donnant l’évolution du pH en fonction du volume
versé VHCl de solution aqueuse d’acide chlorhydrique de concentration 1,00.10-2 mol.L-1 est
représentée sur l’axe des ordonnées de gauche. Sur l’axe des ordonnées de droite sont représentées
en fonction du volume versé VHCl les courbes de distribution des ions Al(+III) et des ions hydroxyde
HO- :
pH
%
100%
12
10
Al(+III)
HO-
8
6
4
2
0
0
2
4
0%
6
VHCl
10/13
Document 2 : l’aluminium
L'aluminium est remarquable pour sa résistance à l’oxydation et sa faible densité. L'aluminium est
un métal important, notamment utilisé dans l'industrie aéronautique, les transports et la construction
de bâtiments…. Sa nature réactive en fait également un catalyseur et un additif dans l’industrie
chimique. C'est le métal le plus abondant de l'écorce terrestre. Son minerai principal est la bauxite,
où il est présent sous forme d’oxyde hydraté dont on extrait l’alumine Al2O3. L’aluminium est
produit industriellement à partir d’alumine.
La production annuelle mondiale d'aluminium de première fusion est supérieure à 20 millions de
tonnes. La France en produit environ 400 000 t/an (Dunkerque, St Jean de Maurienne, Lannemezan).
La production d’aluminium de seconde fusion correspond à la quantité d’aluminium recyclée.
Il n’est pas aisé de réduire l’alumine par des réducteurs industriels tels que le carbone ou le
monoxyde de carbone. En outre l’alumine ne peut pas être réduite en solution aqueuse. Cependant,
l’alumine, bien que difficilement fusible comme toutes les espèces à structure ionique, peut être
dissoute dans la cryolithe Na3AlF6 fondue vers 1230 K. Ce mélange est beaucoup plus fusible que
l’alumine pure.
Le procédé Hall-Héroult (du nom de ces deux inventeurs, chacun à l’origine d’un dépôt de brevet)
d'élaboration de ce métal, exclusivement à base de sels fondus est aujourd'hui le plus important
industriellement. Les électrodes de la cellule d’électrolyse sont constituées d’aluminium liquide et
de graphite solide consommable. L’électrolyse d’un mélange cryolithe/alumine ne consomme
pratiquement que l’alumine. Un système de captation d’émission de gaz en raison de la formation
de dioxyde de carbone entraîne un flux d’air permanent.
Une intensité de courant continu circule entre la nappe d'aluminium liquide et l’anode en carbone.
L'aluminium formé lors de l’électrolyse se dépose au fond de la cellule, au niveau de la cathode.
L'aluminium qui se forme a une pureté d’environ 99,4 à 99,7 %. Le rendement Faraday reste
inférieur à 97 %. L’énergie totale nécessaire pour produire industriellement une tonne d’aluminium
est de 13 000 kWh (47 000 MJ). L'obtention d'un métal plus pur nécessite un raffinage également
réalisé par électrolyse.
11/13
Document 3 : les sels fondus
Un sel fondu fait référence à un solide ionique en phase liquide tandis qu'il est normalement en
phase solide dans les conditions usuelles de température et de pression. Le domaine d’utilisation des
sels fondus est très vaste dans la mesure où la technologie actuelle permet leur mise en œuvre dans
des conditions économiques intéressantes, tout en apportant des solutions aux exigences de la
réglementation environnementale nouvelle. Dans un tel milieu, on, considère que les oxydes
métalliques sont totalement dissociés en leurs ions constitutifs, le cation métallique pouvant former
des complexes selon la nature de l’anion du solide ionique.
Les applications industrielles des sels fondus concernent en majeure partie la métallurgie,
notamment la production du magnésium, du sodium et du lithium et surtout de l’aluminium. Bien
d'autres applications métallurgiques font également appel aux technologies de sels fondus,
notamment la réduction de métaux technologiques comme le titane, le zirconium, le hafnium, les
métaux de terres rares ou le raffinage et le recyclage d'aluminium.
Les applications des sels fondus en chimie sont plus limitées, elles concernent principalement la
production de chlore et de fluor, la déhafniation poussée du zirconium pour applications nucléaires
(colonne de plus de 30 m de haut !).
Une application importante des sels fondus a été développée aux Etats-Unis, dans les années 60,
dans le cadre du développement d’une filière de réacteurs nucléaires surgénérateurs qui utilisaient
les sels fondus comme milieu réactionnel soit pour la fission, soit pour l’extraction, de plutonium et
d’autres produits de fission. Cette application des sels fondus dans l'industrie nucléaire reprend
actuellement une certaine vigueur avec le retraitement des résidus de centrales ou d'armes
nucléaires par des techniques dites pyrochimiques et les réacteurs "propres" de nouvelle génération.
Données à 300 K :
Enthalpies standard de formation  f H et entropies molaires standard Sm à 300 K :
Composé
 f H (en kJ.mol-1)
Sm (en J.K-1.mol-1)
Al(s)
30
Al(l)
12
40
Mg(l)
10
40
Al2O3(s)
-1680
60
C(s)
5
CO(g)
-110
200
CO2(g)
-395
215
O2(g)
205
Température de fusion sous 1 bar :
Tf(Al) = 930 K ; Tf(Al2O3) = 2320 K
Produits de solubilité à 298K :
Al(OH)3 : Ks1 = 10-32 ; Fe(OH)3 : Ks2 = 10-38

Constante globale de formation à 298K de Al  OH 4 : log4 = 33
Constante d’autoprotolyse de l’eau à 298K : Ke = 10-14
Potentiel standard d’oxydoréduction en volt :
E Al3 / Al  1, 66 ; E H  / H 2  0 ; E  O 2 / H 2 O   1, 23




-1
Masse molaire (en g.mol ) : O : 16 ; Al : 27
Numéro atomique : C : 6 ; N : 7 ; F : 9 , Mg : 12 ; Al : 13
Rayon atomique : R(Mg) = 160 pm
Nombre de Faraday : F ≈105 C.mol-1
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Document 5 : Inter-conversion entre groupes caractéristiques
La synthèse organique fait appel à l’inter-conversion entre groupes caractéristiques. Il est possible
de transformer :
- un alcool primaire ou secondaire en aldéhyde ou cétone et vice-versa ;
- un alcool primaire en acide carboxylique et vice-versa ;
- un alcène en aldéhyde ou cétone par coupure oxydante ou vice versa ;
On propose, ci-après, une liste de réactifs permettant de réaliser certaines de ces inter-conversions
entre groupes caractéristiques :
Conditions opératoires
Groupe(s) transformé(s)
Groupe(s) obtenu(s)
CrO3.2Py (Py = pyridine)
(oxydation ménagée)
Acide chromique H2CrO4
+ acide sulfurique dans la propanone
(oxydation forte)
Tétraoxyde d’osmium OsO4
en présence de periodate de sodium NaIO4
Tétrahydruroborate de sodium
NaBH4 dans l’éthanol
Tétrahydruroaluminate de lithium
LiAlH4 dans le THF
Remarque : le cation lithium accroît l’électrophile des liaisons C=O
Document 6 : Sel d’Eschenmoser
Une imine, composé à double liaison C=N, ou un cation iminium, composé à double liaison C=N+

tel que celui présent dans le sel d’Eschenmoser Me2 N =CH2, Cl- sont des analogues azotés des
dérivés carbonylés. Le sel d’Eschenmoser est en général formé in situ à partir de la diméthylamine
Me2NH et de méthanal en milieu acide. Ce sel peut donc être transformé selon une réaction
similaire à celle mise en jeu dans la condensation aldolique ou réaction d’aldolisation.
Par exemple, le sel d’Eschenmoser, en milieu acide, permet de transformer un aldéhyde, de
structure générale R-CH2-CHO, en un composé 21 représenté ci-dessous après hydrolyse basique.
Ce composé 21, en présence de triéthylamine NEt3 et à chaud, est alors transformé en énal 22.
sel
d'Eschenmoser
R
O
N
NMe2, Cl
O
R
H
puis hydrolyse
basique
21
NEt3
O
R
22
Cette transformation permet d’éviter l’obtention d’un mélange de produits d’aldolisation résultant
du traitement d’un aldéhyde, de structure générale R-CH2-CHO, avec le méthanal en milieu
basique.
Fin de l’énoncé
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