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Lettres et
manuscrits
autographes
Henri-Pierre TEISSÈDRE
Delphine de COURTRY
Commissaires-priseurs
PIASA
118 rue du Faubourg Saint-Honoré
75 008 Paris
Tél. : +33 1 53 34 10 10
Fax : +33 1 53 34 10 11
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PIASA SA — Ventes volontaires
aux enchères publiques
agrément n° 2001-020
VENDREDI 7 NOVEMBRE 2014
PIASA
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Du lundi au vendredi
de 9 à 12h30 et de 14 à 18h00
5 boulevard Ney 75 018 Paris
Entrée par :
215 rue d’Aubervilliers
75 018 Paris
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Olivier Pasquier
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Frédéric Farnier
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ART MODERNE
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Domitille d’Orgeval
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Clémence Bléas
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ART CONTEMPORAIN
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Adrien de Rochebouët
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Thierry Bodin
45 rue de l’Abbé Grégoire 75006 Paris
+33 1 45 48 25 31
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lettre ou pièce autographe signée
L.S. ou P.S.
lettre ou pièce signée
(texte d’une autre main ou dactylographié)
L.A. ou P.A.
lettre ou pièce autographe non signée
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INVENTAIRES
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Lettres &
manuscrits
autographes
Vente : vendredi 7 novembre 2014 à 17 heures
PIASA
118, rue Faubourg Saint-Honoré 75 008 Paris
Exposition privée
Exposition privée chez l'expert uniquement sur rendez-vous
Exposition publique
Lundi 3 novembre 2014 de 10 à 18 heures
Mardi 4 novembre 2014 de 10 à 18 heures
Mercredi 5 Novembre 2014 de 10 à 18 heures
Jeudi 6 novembre 2014 de 10 à 18 heures
Téléphone pendant l’exposition et la vente
+33 1 53 34 10 10
Enchérissez en direct sur www.piasa.fr
01 . ACADÉMIE DES SCIENCES. P.A.S. par Louis-Claude BourDelin, l’amiral de la galissonière et Pierre-Joseph maCquer,
à l’Académie 17 février 1753 ; 4 pages in-4 avec qqs ratures et corrections (petite tache).
200/300€
rapport de L’anaLyse de La farine et du vin soupçonnés d’être La cause d’accidents survenus aux officiers de La fréGate du
roi La topaZe. Le rapport a été rédigé principalement par les médecins et chimistes Louis-Claude BourdeLin (1696-1777) et PierreJoseph macquer (1718-1784), tous deux professeurs de chimie au Jardin du Roi, et aussi par Roland-Michel Barrin, marquis de
La GaLissonière (1693-1756), amiral, lieutenant général des armées navales, gouverneur général du Canada. ... « L’imprégnation
d’orpiment par l’eau de chaux […] est la liqueur d’epreuve la plus sure et la plus fidelle pour manifester le plomb dissout par lacide du
vin, mêlée avec notre vin [elle] n’en a point alteré la couleur et n’y a occasionné qun precipité semblable a celuy quelle a produit avec
du vin de Bourgogne que nous savions tres certainement être pur et que nous avions pris pour nous servir de piece de comparaison
dans cette experience […]. Lacide vitriolique et celuy du sel marin et la dissolution d’alun nont occasioné aucun precipité dans le vin
soupçonné. Lacide vitreux et lhuile de tartre par defaillance apres avoir troublé ce vin et en avoir changé la couleur le premier en
jaune et lautre en noir y ont formé un petit précipité »… D’autres expériences ont été tentées sur le vin, puis sur la farine, sans qu’ils
y aient trouvé cause de la maladie survenue aux officiers. Cependant ils eussent souhaité pouvoir examiner le tonneau dans lequel
était contenu le vin, pour d’éventuelles traces de plomb…
02 . Pasquale ANFOSSI (1727-1797) compositeur italien. 2 manusCrits musiCaux ; 2 cahiers cousus oblong in-4 à 10 lignes, de 110
et 70 pages, couvertures décorées de gravures aquarellées.
200/300€
Se cerca, se dice. Scena, ed Aria, extrait de L’Olimpiade, dramma per musica en 3 actes, livret de Pietro Metastasio, créé le
26 décembre 1774 à Venise, au théâtre San Benedetto ; l’orchestre comprend : traversi, corni, violini, viola et basse. Anima mia tu
sai. Scena, e duetto, extrait d’Il Trionfo di Arianna, dramma per musica en 2 actes, livret de Carlo Giuseppe Lanfranchi Rossi, créé
à l’Ascension 1781 à Venise, au théâtre San Mosè ; outre les voix d’Arianna et Teseo, et la basse, l’orchestre comprend : corni, oboé,
violini et viole. Les deux manuscrits portent sur les couvertures la signature du copiste ou du possesseur, D. Pietro orLandini.
03 . ANJOU. Jean-Marie-René TARDIF, prédicateur actif en Anjou et à Angers à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe.
Carnet de notes autographes, janvier 1799-février 1800, et environ 50 lettres à lui adressées (la plupart L.A.S.) par des
prêtres, religieuses ou missionnaires, 1793-1819 ; carnet cousu petit in-12 de 28 pages, et environ 95 pages in-4 ou in-8 avec
adresses montées sur onglets et reliées en un vol. demi-parchemin vert, pièce de titre au dos.
700/800€
04
05
seulement devant l’envahisseur mais en approuvant même les incroyables forfaits de ses violences »), puis la vulgarisation et la
manipulation de l’Histoire par Octave auBry pour le public « des ignorants, des demi-cultivés et des demi-compétents », et dont
l’enthousiasme pour l’Empire l’amena à célébrer le retour des cendres du duc de Reichstadt par hitLer. La « Réponse » adopte
le même ton de dérision pour saluer l’ancien Président du Conseil, infidèle aux Muses auxquelles il préféra une vie « sonore de
discours et de querelles parlementaires, riche d’événements dont il ne reste rien », etc.
05 . Armand BARBÈS (1809-1870) révolutionnaire. L.A.S., Mont-Saint-Michel 13 mai [1842], à son ami et avocat Fulgence
girarD, directeur de journal et secrétaire de la Société d’archéologie d’Avranches ; 1 page et demie in-8 en mauvais état
(tachée et contrecollée avec petits manques ; portrait gravé joint).
250/300€
importante Lettre secrète du prisonnier du mont saint-micheL à son ami et avocat.
[Condamné à mort comme instigateur de la tentative de coup d’État du 12 mai 1839 par la Société des Saisons, Barbès fut
finalement gracié par le Roi, mais condamné à la prison à perpétuité et incarcéré en juillet au Mont-Saint-Michel. Dans la nuit
du 10 au 11 février 1842, il essaya de s’évader mais se blessa en tombant, et fut repris. La surveillance des détenus fut renforcée,
et toute communication proscrite entre eux comme avec le monde extérieur. La lettre du 13 mai fut écrite trois mois plus tard à
l’encre sympathique, et confiée à l’étudiant en médecine Béraud, comme l’indique Fulgence Girard dans son Histoire du MontSaint-Michel comme prison d’État (1849) : « Celle-ci était écrite avec une encre blanche dont le réactif m’était connu ». Le réactif a
jauni et fragilisé le papier.]
« Le peu commode procédé d’écriture dont j’use par précaution, excessive peut-être, remplit parfaitement lui-même l’office
de censeur, et me commande, comme une nécessité, de faire aussi bref que possible le présent billet. Le mal n’est pas grand du reste,
car Béraud te donnera de vive voix, et beaucoup mieux de toute façon que je ne pourrais le faire par écrit, toutes les nouvelles plus
ou moins monotones et toujours vexatoires de notre vie de prison ». Il prie de remettre 40 francs à Béraud sur les fonds remis par sa
sœur pour un « emploi patriotique […] Comme je sais que le titre seul de républicain et de cellulé du Mont St Michel est au[près de toi
u]ne recommanda[tion] plus que suffisa[nte par Bé]raud, je me dispense aussi de te dire combien je serai personnellement sensible
à tout ce que tu pourrais faire pour rendre tolérable la captivité que, de par la régie, notre compagnon d’armes et de souffrances va
subir dans la prison d’Avranches »…
06 . Auguste BARBIER (1805-1882) poète. L.A.S., Paris 12 mars 1843, [à Mme Sarah austin] ; 4 pages in-8.
120/150€
très intéressant dossier sur L’histoire reLiGieuse de L’anJou post-révoLutionnaire et sous L’empire.
Carnet de poche de mariages et baptêmes, tenu de janvier 1799 à février 1800, à Saint-Barthélemy (où il s’était caché pendant
la Révolution) et Brain.
Correspondance de membres du clergé, au « citoyen » puis au chanoine de la cathédrale d’Angers : Oger vicaire de La Jaille,
le prêtre Marin ou Olivier, Julien-Étienne Laurent, Jean Singlé et François-Marie d’Anquetil, Barthélemy Abrial vicaire général de
Paris, L. Allard curé du Lion, Normand curé de Longué, Sœur Blain de H., Monrobin, Benjamin-François Anger desservant de
Querré, le vicaire Charles-François Arthuys, Sœur de Gargillesse religieuse de St Joseph, Y.F. Duchesne prêtre missionnaire, Louis
Boulay prêtre, H. Breton curé de Saint-Maurice, et anonymes. Plusieurs lettres comportent la minute de la réponse de l’abbé Tardif.
04 . Ferdinand BAC (1859-1952) dessinateur et caricaturiste. manusCrit autographe signé, Cérémonie funèbre dans l’antique
Cité de Lutetia à l’occasion de l’Éloge d’Octave Aubry par le Président Herriot après celui du Cardinal Baudrillard,
dans son discours de réception de l’Académie française, 30 janvier-4 février 1947 ; cahier d’écolier de 49 pages in-4,
couverture rose avec titre autographe.
200/250€
Parodie virtuose d’un échanGe de discours académiques, six mois après La véritaBLe réception d’édouard herriot sous
coupoLe. [Élu le 5 décembre 1946 au fauteuil d’Octave auBry, reçu le 26 juin suivant, Édouard herriot fit l’éloge d’usage de
son prédécesseur, mais aussi celui du prédécesseur d’Aubry, puisqu’Aubry disparut avant d’être reçu au fauteuil du cardinal
BaudriLLart.] Ferdinand Bac rédige successivement un « Projet de Discours de réception du Président Herriot à l’Académie
française », puis la « Réponse au Président Herriot à son discours de réception ». Il se livre ici à un pastiche de ces discours
académiques, et sous couvert de l’éloge, dénonce d’abord le ralliement de Mgr BaudriLLart à la politique de collaboration (« je me
suis demandé un instant si l’astuce des périodes oratoires de l’École Normale dont je suis issu pouvait suffire pour dérober d’abord
à vos oreilles les crimes contre la Patrie dont cet éminent Prélat s’est rendu coupable envers notre conscience en s’inclinant non
La
BeLLe Lettre à L’amie de viGny. Il a été heureux de recevoir de ses nouvelles : « J’étais fort inquiet de vous et de votre mari,
ne sachant pas où vous trouver je craignais de ne plus pouvoir communiquer avec vous »... Il est navré d’apprendre le malheur
de son neveu : « Mon Dieu, de quoi se compose donc la vie ? De pleurs, de gémissements : et au milieu de cela quelques fleurettes
que souvent l’on a pas le tems de cueillir et de respirer... Quant à vous chère dame, votre lettre me paraît bien triste et votre cœur
me semble bien en harmonie avec la triste nouvelle que vous avez reçue. Vous possédez les plaisirs et les charmes de la haute
société berlinoise, vous êtes fêtée par les braves Teutons et vous avez bien droit de l’être, et cependant vous êtes triste, car vous êtes
toujours loin de l’Angleterre. [...] Je voudrais bien voir finir vos pèlerinages et vous savoir à tout jamais fixée à Londres, car vous
ne serez véritablement heureuse que là. [...] Ce que vous me dites de vos affaires me peine cruellement. L’Amérique vous éloigne
de l’Angleterre ; l’Amérique est une bien dure ennemie »... Il serait heureux de la voir à Paris si elle vient y passer l’hiver : « Hélas !
Quoique le vent qui souffle en France en ce moment ne soit pas favorable à l’Angleterre pouvez-vous croire que mon amitié soit
tournée avec lui »... Il retournera à Plombières « prendre les eaux » qui lui avaient déjà été bénéfiques l’an passé, et lui avaient
permis de « reprendre quelques travaux que j’avais abandonnés »... Ancienne collection Daniel Sickles (XIV, 5624).
07 . BEAUX-ARTS. 32 documents, la plupart L.A.S.
300/400€
Jacques-Denis antoine (1783, au sujet du projet d’hôpital des Petites Maisons), [Victor Baltard] (p.s. par Silvestre de Sacy et
Gueneau de Mussy pour la bourse qui lui a été accordée au Collège Henri IV en 1816), Comte Cavens, Charles chapLin (2), Charles
courtry (poème à Constantin Meunier), A. Dalimier (1916, sur le Musée de Verdun), Albert decaris (plus une gravure), Paul
Delaroche, Jean-Gabriel Domergue, Charles Garnier (plus photo), Edouard Goerg (eau-forte), Alfred Grévin (photo), Louis-Joseph
Jay (1820, sur son livre Lettres des plus grands maîtres sur la peinture…), JoB (reçu pour 2 dessins), Jules Klagmann, Abram Krol
(catalogue avec carte autogr.), Félix LaBisse (à Michelle Vian, à propos de ses décors pour Le Diable et le Bon Dieu de Sartre),
Montalivet (sur les peintures de la Madeleine confiées à Raverat, 1839), Bartolomeo pineLLi, Bernard poyet (2, 1800 au Président
du Portique, 1821 au baron Portal sur son nouveau système de pont), J.-J.-J. Rigal (eau-forte signée), Alfred Roll (à Stuart Merrill),
Charles Saunier (à Gustave Kahn), Stop, Claude viGnon (2, dont une avec dessin de bijou), Adolphe Yvon. on Joint 2 aquarelles du
village suisse de Wilderswyl en 1870.
L E T T R E S & M A N U S C R I T S A U T O G R A P H E S 08. Charles de BÉRIOT (1802-1870) violoniste et compositeur, mari de la Malibran. L.A.S., Paris 13 juin 1860, à l’éditeur de musique
Schott ; 2 pages in-8.
300/400€
Il est de retour d’un voyage en Russie après avoir assisté au mariage de sa nièce à Bruxelles. Il ne restera que quelques
semaines à Paris « à l’effet de faire recevoir si c’est possible au Théâtre lyrique un petit acte d’opéra que j’ai fait à Petersbourg » ; il
se rendra ensuite à Ems... Puis il parle affaires à propos de ses 12 sonates pour violon seul dont il cède la propriété à Schott pour la
Belgique et l’Allemagne. Il lui parle de ses dernières œuvres et de celles à venir, dont des duos, un trio, un quatuor et deux fantaisies
russes pour violon avec accompagnement de piano...
09. Jean BERNADOTTE (1764-1844) maréchal d’Empire, Roi de Suède.
L.A.S., Oberschwarzach 13 thermidor IV (31 juillet 1796), au général
Kléber, commandant en chef l’Armée de Sambre-et-Meuse ; 1 page infol., adresse avec contreseing ms.
500/700€
Belle lettre à Kléber. « Il faut mon cher et brave General bien
vous aimér pour ne pas se fachér. Comment osés vous parlér de conseils
à un pauvre diable comme moÿ que le hazard a conduit jusquici. Je nen
suis pas moins reconnoissant pour la tendre partialité que vous avés pour
moÿ. Mais vous me permettrés de me connoitre. Continués de nous guidér,
l’armée vous aime les genereaux vous chérissent et les officiers vous
estiment. Je suis faché de l’indisposition du General en chef [Jourdan]. Il
est fort heureux quil se soit trouvé un Kleber pour pouvoir le remplacer et
dans l’opinion et dans la realité »…
12
10. Jean BERNADOTTE. L.A.S., Padoue 18 ventose V (8 mars 1797), [au
général Kellermann, commandant en chef l’Armée des Alpes] ; 3 pages
et quart in-fol. (cachet de la collection Crawford).
800/1 000€
Belle lettre de l’Armée d’Italie aux côtés du jeune Bonaparte.
Malgré sa négligence à écrire, le souvenir des bontés de son cher général
reste vif, et, heureux de son amitié, il lui raconte ses premières impressions
de l’Armée d’Italie. « Je n’ay pas à me plaindre de l’accueil qu’on m’a fait
à l’armée. Si j’en juge d’après les apparences ji serviray agréablement,
sil en etoit autrement j’auray fait ma grande école et je payerai chér mon
deplacement car jetais, toute vanité mise de côté, estimé et chéri à l’armée
de Sambre et Meuse. Je ferai mes efforts pour meritér la bienveillance de mes camarades, je mettrai à profit les conseils que vous
avés pris la peine de me donnér et je mabandonneraÿ au hazard des evenements en me mettant toujours au-dessus d’eux. Jepouze
la gloire de l’armée d’Italie je m’attache à celle de son jeune general [Bonaparte], je desire quil ne soit pas ingrat car son bonheur
me tient fortement au cœur. […] je conserve cinq 1/2 brigades et un regiment de cavalerie, cette manière d’agir du general en chef a
du exciter ma reconnoissance, aussi ji suis sensible. Ma division se rassemble à Padoüe après quoi jespere qu’il entrera en ligne »…
En post-scriptum : « J’ai reçu l’ordre detablir les depôts de ma division à Portolegnago. Je vous serai obligé d’ordonnér a tous les
detachements qui se trouvent dans le Mont Blanc d’en partir pour se rendre à Milan et de la a Portolegnago »…
11. Jean BERNADOTTE. L.A.S., Paris 23 fructidor VII (9 septembre 1799), au général Guillaume Brune ; 2 pages et quart in-4.
600/800€
Lettre confidentielle, pendant son bref mandat de ministre de la Guerre, alors que Brune s’apprête à livrer bataille dans
le Zyp (défaite ce jour même, face aux Anglais). « Jaÿ examiné mon cher Brune ta position et je n’aÿ pas tardé à mapercevoir qu’elle
devoit être accablante, tous tes amis la sentent vivement et chacun tourne ses regards vers les contrées que tu deffends. Chaque
courriér qui arrive porte lespoir et lanxietté dans l’ame des republicains. Des avis posterieurs à ta lettre du 18 annoncent que la flotte
holandoise na point capitulé, qu’elle est toujours intacte et prette à developpér l’antique energie batave. Je le desire mais je tavoue
que je ne suis pas assez confiant pour osér l’esperér. Tire moy de lincertitude. Elle est pire que le mal qu’on endure quand il est fait,
mais qui absorbe quand il pique à coup d’épingle »… Leur situation intérieure ne s’améliore point ; les partis sont formés, « toujours
les précurseurs des factions ! Quel dedale de crime […]. Mon courage me soutient, quoique je sois environné de la corruption la plus
vile. Jenvie ta position malgré les dangers qui tentourent. Il ÿ a un vaste champ de gloire à moissonner que ne suis je auprès de toÿ et
avec toÿ »… Il l’avise de l’envoi en Hollande, par le Directoire, de Rouget de Lisle : « tu scais quil a de l’empire sur l’esprit de Dandels
[le général Daendels] il pourra être utile à toÿ et à la republique »…
12. Maurice BLONDEL (1861-1949) philosophe. 12 L.A.S. et 11 L.S. (et une non signée avec addition autographe), Aix-en-Provence
1910-1949, à Armand Chambon ; 66 pages in-12 ou in-8 (quelques en-têtes de la Faculté des Lettres d’Aix).
1 000/1 200€
Très belle correspondance philosophique et amicale à un élève puis ami.
1910. 13 avril. La dissertation de Chambon dénote de « sérieuses qualités d’esprit », mais il lui reste à « étendre ces
connaissances un peu livresques et à les vivifier par une réflexion plus personnelle et par une philosophie plus directement en
contact avec les préoccupations des intelligences et des âmes contemporaines ». Chambon est isolé à Grasse, et Blondel lui conseille
de lire des revues philosophiques, et des ouvrages « autres que des manuels ou que des livres de vulgarisation »... 17 avril. Il a lu sa
dissertation sur la liberté, travail sérieux mais encore un peu trop scolaire ; Blondel lui reproche de traiter ce thème trop dans son
ensemble, sans l’approfondir et sans point de vue psychologique et subjectif : « vous restez trop dans la perspective des connaissances
conceptuelles ou objectives qui masquent souvent “les données immédiates de la conscience”. Malgré ces imperfections [...] votre
dissertation m’a laissé une impression favorable et encourageante. Quant à la question de la Liberté, en Dieu, il n’est pas étonnant
qu’elle vous embarrasse après avoir embarrassé les plus grands esprits. Quand je me suis présenté au Baccalauréat à Dijon M. Henri
09
Joly, qui était alors doyen de la faculté de Lettres, nous avait proposé ce sujet qui laisserait perplexe plus d’un candidat actuel : “En
quoi consiste le désaccord de St Thomas et de Dun Scot, de Leibniz et de Descartes sur la théorie de la Volonté et de l’Entendement
en Dieu ?” – La vraie liberté n’est pas l’indifférence, le libre arbitre, c’est l’accord intime de la raison & de l’activité », etc. 6 juillet.
Il confirme l’impression favorable que lui donnent ses dissertations : « ce qui vous manque – et ce qui s’acquiert – c’est une bonne
méthode de travail et ce sont des connaissances plus précises, plus étendues. Par le progrès de vos réflexions et de vos lectures,
vous arriverez vite à prendre les problèmes philosophiques directement, avec un sens plus vif du concret ; vous vous débarrasserez
d’une certaine phraséologie abstraite ; vous vous intéresserez davantage aux questions, quand vous serez plus affranchi des cadres
artificiels e superficiels des manuel ».... 25 juillet. La correction du Baccalauréat a retardé sa réponse, mais il propose à Chambon,
pour le faire travailler, de lui prêter plusieurs ouvrages ou revues pendant les vacances... 25 octobre. Il l’encourage à continuer ses
efforts et à s’habituer à écrire chaque jour « une page ou deux de méditation philosophique [...]. Cet exercice ne fût-il que de 20 ou
30 minutes par jour est extrêmement profitable à tous égards »... 14 novembre. Il se réjouit de causer avec lui « de votre travail & de
vos préoccupations philosophiques »...
1911. 20 avril. Il conseille à Chambon de venir à Aix : « la conversation des étudiants, le secours des bibliothèques, les
causeries de la conférence vous seront très utiles, pour ne pas dire indispensables », car il semble que sa préparation « reste
défectueuse, faute de ressources pour les lectures et d’indications pour vos réflexions personnelles [...]. Et par correspondance il
est vraiment impossible d’orienter votre effort, alors que souvent il faut plusieurs mois aux étudiants qui vivent à la faculté pour se
rendre compte du travail qu’on leur demande »... 12 novembre. Renseignements sur le « tableau des cours et des conférences » de la
prochaine rentrée...
17 juillet 1914. Il le remercie pour ses félicitations. « Vos anciens élèves de Grasse continuent à vous être attachés et à vous
faire honneur »... 13 mai 1917. Sa belle-sœur recherche un précepteur de confiance pour ses enfants pendant les vacances... 5 octobre
1921. Il essaie, avec le concours de l’abbé Mulla, de lui trouver « pour l’avenir une situation plus avantageuse et plus stable », avec
« une classe laborieuse, intelligente, capable de profiter de votre enseignement »...
Les autres lettres sont dictées. 10 janvier [1928]. Il est tout à fait à la retraite, mais « avec une difficulté croissante dans le
travail que, par devoir, je poursuis coûte que coûte. En ce moment je suis amené à interrompre un peu mes dictées doctrinales pour
corriger les placards des entretiens que j’ai eus avec F. Lefèvre et qui doivent paraître en février » [L’Itinéraire philosophique de
Marice Blondel, propos recueillis par Frédéric Lefèvre, 1928]... 9 novembre [1928]. Il a de bonnes nouvelles du cher abbé Mulla
« qui a pris une excellente situation et exerce une heureuse influence à Rome » ; il prépare ses cours à l’Institut pontifical oriental...
8 janvier 1929. Il est heureux de savoir Chambon « toujours plein de vaillance laborieuse et d’activité ». L’état de ses yeux ne lui
permet plus d’écrire... 10 janvier 1932. « Avec Mgr Mulla qui a passé les fêtes auprès de moi, nous parlions de vous. [...] Nous
sommes heureux du poste important qui vous est confié, du succès que vous y obtenez, du bien que vous y faites. Pour moi, de plus
en plus infirme, je continue à travailler péniblement, en dictant, sans pouvoir rien lire »... 11 janvier 1933. Il évoque leurs souvenirs
de Grasse et Aix, et donne des nouvelle d’anciens élèves qui lui font honneur, tous à des postes importants. « Pour moi, malgré des
infirmités accrues, je poursuis une tâche qui sera encore longue mais qui dès cette année pourra aboutir à 2 nouveaux volumes.
Il en faudrait encore 3 ou 4 autres pour me décharger du poids intellectuel que je porte en une tête bien lasse et souvent bien
douloureuse »... 7 janvier 1935. Il compatit aux attaques contre Chambon, « car durant toute ma carrière, j’ai été logé à cette pénible
enseigne. Mais vous faites courageusement votre devoir ». Il donne des nouvelles de sa famille, d’amis et d’anciens élèves : « Mon fils
Charles est maître des requêtes au Conseil d’État. Et moi je travaille toujours à mon “testament intellectuel” qui compte déjà environ
1300 pages dont 1030 imprimées déjà ! »... 11 janvier 1936. « Vous faites œuvre utile et bonne à laquelle ne manque point le succès, en
dépit des difficultés qui en accroissent le mérite et la fécondité. […] L’excellente tenue, l’esprit laborieux, les succès de votre Institut
industriel militent victorieusement en votre faveur. Ayez aussi confiance dans la Providence »... 20 mai 1945. Il se remet difficilement
d’une grave maladie. Il reprend lentement « les dictées que mon infirmité visuelle me forcent à employer pour l’achèvement de mon
ouvrage sur L’Esprit chrétien et la philosophie », etc. 17 janvier 1948. Dans sa 87e année, il poursuit son travail, malgré les infirmités,
grâce au dévouement de sa secrétaire « qui supplée à ma quasi cécité ainsi qu’à ma surdité accrue et à mes défaillances de mémoire
qui sont pour moi la plus terrible gêne ». Il travaille encore sur deux volumes, « sans parler de participations à des congrès et autres
appels pour quelques participations ou notes en faveur d’études philosophiques et religieuses »... 8 février 1949, quelques mois
avant sa mort. « Ma secrétaire a réussi à calmer mon agitation par la lecture que je lui ai demandé de me faire des prières liturgiques
de l’Extrême Onction qui sont d’une douceur et d’une consolation que je ne soupçonnais pas »... Etc.
On joint 7 cartes de visite autographes, et 2 brochures sur M. Blondel ; plus une chanson imprimée de Théodore Botrel avec
signature autographe, et un dessin humoristique d’Yves Antoine.
LETTRES & MANUSCRITS AUTOGR APHES
13 . Léon BLUM (1872-1950) homme politique et écrivain. 2 L.A.S., s.d. ; 1 page et 1 demie-page in-8.
17 . Famille BONAPARTE. Descendance du Prince Napoléon (1822-1891). 10 L.A.S. et un dessin, 1867-1930 ; 24 pages formats
divers, la plupart au chiffre couronné.
120/150€
Ritz Carlton Hotel, New York, à un ami : « Les adieux ont été un peu bousculés... Nous voulons vous redire que nous vous
aimons bien tous les deux »... À Georges BidauLt : « Votre rectification est arrivée à point. L’interview avait fait ici une impression du
même ordre que celle du Général au Times quand vous êtes arrivé à Londres l’automne dernier. J’ai essayé aussitôt d’amortir l’effet
et je me félicite que l’interprétation que j’ai donnée spontanément ait traduit votre véritable pensée. Je vous demande toutefois de ne
pas aggraver les difficultés de ma tâche par des interventions non concertées entre nous »...
200/250€
* victor, prince napoLéon (1862-1926) son fils aîné, chef de la maison impériale en 1891. dessin d’enfant aux crayons de
couleur d’un cavalier suivi d’un chien, signé « Victor Napoléon 5 Decembre 1867 »... 5 L.A.S. (« Victor », « Victor Napoléon » puis
« Napoléon »), la plupart à Marguerite de La Roncière Le Nourry : sur ses vacances (1872) ; « Dieu veuille que mon exil profite à notre
cause » (1886) ; « tristes réflexions » sur les malheurs de sa famille(1892)... Etc.
* cLémentine, princesse de Belgique (1872-1955) épouse du précédent. L.A.S., 1930.
* LaetiZia-napoLéon (1866-1926) fille du Prince Napoléon, épouse de son propre oncle le Prince Amédée de Savoie. 4 L.A.S.
à Marguerite de La Roncière Le Nourry, 1877-1888, nouvelles familiales...
14 . Joseph BONAPARTE (1768-1844) frère aîné de Napoléon, Roi de
Naples puis d’Espagne. L.A.S. « Joseph », Naples 5 mars 1806, au
général Guillaume Duhesme ; 1 page in-4.
on Joint 9 pièces relatives à la famille impériale, dont une photographie par Disdéri du jeune Prince Impérial, et un tract
pour l’Appel au Peuple à l’effigie de Louis, Prince Napoléon (1914-1997).
400/500€
18 . Yves BONNEFOY (né 1923) poète. L.A.S., Paris 21 avril [1961], à Pascal pia ; 2 pages in-8, enveloppe.
Joseph exprime sa satisfaction des lettres, des démarches et
des instructions de Duhesme au président et au général domBrowsKi.
« J’ai dû donner le comandement du 2e corps d’armée au général St.
Cyr, vous conservés toutefois le commandement des troupes avec
lesquelles vous êtes parti pour l’expédition de la Pouille, que vous
terminerés j’espère avec le même succès qui vous l’a fait commencer.
Je devois aligner la solde de l’armée jusqu’au 1er janvier, donnés des
ordres précis pour que tous les chefs de corps, et les s. inspecteurs
se concertent pour mettre le payeur dans le cas de faire ce premier
paiement »…
150/200€
Il a lu l’article de Pia sur son Rimbaud avec beaucoup d’intérêt : « Vous avez peut-être raison à propos de BanviLLe, ou, plus
exactement, je m’aperçois qu’après tout je connais bien mal ce dernier, et que j’en ai parlé selon une idée assez conventionnelle sans
doute, dont les origines sont en moi quelques poèmes d’anthologie »… Il termine en le remerciant pour ses critiques : « Il y a bien
longtemps que je suis sensible à la sympathie que vous avez bien voulu témoigner à mes livres »…
19 . Daniel BOULANGER (né 1922) écrivain. 11 L.A.S., Paris et Senlis 1959-1977, à Pascal pia ; 12 pages in-4 ou in-8, enveloppes.
200/300€
Remerciements pour ses articles dans Carrefour sur ses livres Le Chemin des caracoles (1966, « Il est bon d’être ainsi
suivi avec bienveillance. Ce sont des passeports qui aident à poursuivre le voyage »), La Nacelle (1967), La Rose et le Reflet (1968),
Retouches (1969), L’Autre rive (1977)… 12 avril 1965. « Je vous remercie de vous intéresser toujours à moi et je n’ai qu’un regret, déjà
dit, celui de vous revoir au milieu de vos livres, mais je commence à connaître le vice des murs de papier : on ne les quitte plus »…
Senlis 18 juillet 1972 : « Merci de continuer à suivre dans mes rues qui s’effacent ces pauvres bougres qui sont à ma ressemblance.
J’ai fini par habiter une de leurs maisons », et il parle de son installation à Senlis… Etc.
15 . Lucien BONAPARTE (1775-1840) frère de Napoléon. L.S., Paris
1er messidor XI (20 juin 1803), au général Guillaume Duhesme,
commandant la 19e division militaire ; 1 page in-4, en-tête Le
Sénateur Lucien Bonaparte, vignette.
200/250€
20 . BREST. Louis-François Carlet de LA ROZIÈRE (1733-1808) lieutenant général et ingénieur du Roi. manusCrit, Mémoire sur
Brest, [vers 1768] ; cahier petit in-fol. de 8 ff. écrits recto-verso plus titre.
sur La pLace BeLLecour à Lyon. Il a reçu sa lettre concernant
« la reconstruction de la place ci devant Belle Cour. Les moyens que
vous proposez à cet effet me paraissent trop efficaces, pour ne point
desirer de les voir mettre à execution, et croyez que je ne négligerai
point l’occasion de contribuer à leur réussite »…
500/600€
14
16 . Famille BONAPARTE. Marie-Clotilde de Savoie, Princesse Napoléon (1843-1911) fille de Victor-Emmanuel II, elle épousa
le Prince Napoléon, fils de Jérôme Bonaparte. 10 L.A.S., 1859-1881, à Marguerite de la ronCière-le nourry (une à son père) ;
22 pages in-8 ou in-12, la plupart à ses armes ou son chiffre couronnés, qqs adresses et une enveloppe.
300/400€
affectueuse correspondance à sa demoiseLLe d’honneur, exprimant sa profonde piété. Paris 7 juillet 1859. Elle est
heureuse de recevoir une lettre de son père, très pris par ses « nombreuses occupations »... Palais-Royal [mai 1867]. Conseils à
sa « chère Babé » pour faire sa neuvaine à la fin du mois de Marie... Meudon 21 septembre 1869, envoi de quelques « suppliques
pour maman » ; remerciements pour le bulletin de Saint-François de Sales et nouvelles de la Mère Saint-Anselme et de la Mère
Marie de la Croix... Paris 9 mai 1870, considérations pieuses après la mort du « saint évêque » de sa bonne Marguerite... Châlet de
Prangins 18 novembre 1872. Nouvelles familiales avant le départ pour Milan ; elle a recommandé Marguerite aux prières du Père
Général... 20 décembre 1872. Elle raconte les derniers jours de son « brave homme », qu’elle a assisté sur son lit de mort, étant « la
seule Catholique qui l’entourât », c’est une consolation, mais le fils « tombe dans les mains d’un tuteur méthodiste, nous pouvons
sincèrement lui souhaiter de mourir, ce serait une grande grâce du Divin Maître et une charité que de le demander ».... Moncalieri
5 mai 1881, à l’amiral de La roncière, qu’elle assure de ses prières pour lui... 20 mai 1881, condoléances à Marguerite après la mort de
son père : « c’est au Cœur de Jésus, que je m’adresse pour qu’Il te console »... Plus une invitation à venir dîner en noir aux Tuileries,
et des recommandations de lecture avant de communier...
Rapport du lieutenant général de La roZière sur l’état du port de Brest et les possibilités d’améliorer la défense de la place,
par mer et par terre, analysé et avec des notes critiques, vraisemblablement d’un officiel du ministère. « Le parti qu’on pourroit tirer
d’une situation si admirable devient infini par l’agrandissement du port et l’augmentation des batimens de la Marine. […] le projet
de Mr de La Rosiere pour la deffense et la sureté de Brest est sans difficulté preferable à celui de Mr Filley, non seulement parce que
la disposition en convient mieux à la nature et à l’importance des lieux aux differentes attaques de l’ennemi […], mais encore par la
comparaison de la depense de l’un avec l’autre »…
21 . ANDRÉ BRETON (1896-1966). Second Manifeste du Surréalisme (Paris, éditions Kra, 1930) ; in-4 de [4 f.]-104 p.-[2 f.],
couverture imprimée (exemplaire usé, dos réparé avec manques, qqs fentes et petits manques à la couv., bords du papier
jaunis).
600/800€
édition oriGinaLe, achevée d’imprimer le 25 juin 1930 ; le texte avait été publié dans La Révolution surréaliste du 15 décembre
1929 (n° 12).
envoi autographe signé au Docteur Édouard touLouse (1865-1947), connu notamment pour ses travaux sur Zola, et
pour avoir suivi Antonin Artaud dès ses premiers troubles psychiques en 1920 à l’asile de Villejuif, où il était chef de clinique :
« À Monsieur le Dr Toulouse, à qui revient l’honneur de défendre le droit à la liberté de tous les hommes, au lieu même où cette
liberté est la plus menacée, respectueux hommages, André Breton. »
on Joint 2 photoGraphies dédicacées, 22 juillet 1869 ; et une mèche de cheveux conservée dans une enveloppe : « Cheveux de
la Princesse 4 septembre 1870 date funeste ».
16
20
21
LETTRES & MANUSCRITS AUTOGR APHES
22 . François-Joseph BROUSSAIS (1772-1838) médecin. P.A. (brouillon), 10 décembre 1826 ; 1 page in-fol. au dos d’un état de
mouvement de l’hôpital militaire du Val-de-Grâce.
200/300€
consuLtation pour M. Richard, de Châteauneuf (Charente), en réponse à une consultation manuscrite d’un confrère (jointe).
Il reconnaît une gastrite chronique, suite de plusieurs aigues : la dernière attaque ne s’est prolongée que par des erreurs de régime
dans la convalescence qui ont établi la chronicité ; la surface interne de l’estomac est « trop irritable à raison d’un état habituel
de phlogose », et il faut « se comporter pour le drain des ingesta comme si cette phlog. légère était une phlegmasie avec chaleur
et douleur. C’est le seul moyen de prévenir les ulcérat. les épaississ. »… Broussais recommande un traitement de cataplasmes de
soufre sur l’épigastre, un régime de « bouchées de poisson », quelques végétaux tendres, « avec pain si peu », de petites tasses de
lait, et des infusions des fleurs de gomme ou guimauve « entre les repas, peu à la fois », et peut-être de la limonade, de l’orangeade,
de la groseille avec les mêmes précautions, etc. Il donne des instructions pour des bains au son, et plus tard « à la gélatine, dans
la décoction de pieds de veau », ou de rivière ou de mer, et pour de l’exercice très modéré, au grand air. « On insiste surtout sur la
recommandation de ne pas se gorger de boisson, ni de remplir l’estomac en aucun cas »…
On joint une l.a. à son confrère Pasquier au sujet de son chien, et un amusant poème autographe (1825), paroles d’une
amusante chanson en 3 couplets sur une « dame libraire » rencontrant un voleur.
23 . CACHETS. Environ 75 cachets de cire, encre ou papier, la plupart sur des enveloppes ou fragments d’enveloppes et identifiés.
200/250€
Cachets aux armes ou emblèmes, européens, asiatiques ou américains, principalement de souverains : les empereurs
d’Allemagne et de Russie ; les rois d’Angleterre, Bavière, Cambodge, Danemark, Espagne, Grèce, Italie, Roumanie, Norvège,
Portugal, Saxe, Suède ; le Khédive ; les sultans du Maroc et de Mascate ; les princes de Cumberland, Bulgarie, Montenegro ; les
présidents des républiques des États-Unis d’Amérique, du Salvador, du Pérou, du Brésil, de Nicaragua, Honduras, Costa Rica,
Paraguay, Chili, Argentine, etc.
26 . CENT-JOURS. L.S. et L.A.S., 1815.
200/250€
Général Henri-Gatien, comte Bertrand, Grand-Maréchal du Palais, 26 mars 1815, au sujet de la demande du préfet de l’Indre
de remplacer M. de Saint-Gémez, sous-préfet de Châteauroux, « ridiculisé dans le Nain jaune », par M. de la Châtre...
Intéressante L.A.S. de BaZiLLe, bourgeois de Niort (et directeur des Postes ?), Niort 3 juillet 1815, racontant à un ami le
passage à Niort, les 2-3 juillet 1815, de napoLéon, accompagné du général Bertrand et de sa famille. Le Préfet est allé le chercher
à l’auberge et l’a mené à la préfecture : il est parti à 3 heures du matin. « Lon ne sait positivement où il va – les uns disent qu’il va
s’embarquer à l’isle de Ré les autres à Rochefort […] il ne scait pas lui-même où il porte ses pas ». C’est « la dernière scène de la
tragédie »…
27 . CHAMBÉRY. 2 P.S., Chambéry 1782-1784 ; cahier de 12 pages in-4 avec cachet Archives de l’Ordre de Malte, et 1 page in-4 avec
cachet fiscal et sceau sous papier.
60/80€
Information à charge et décharge faite par Antoine Joseph Eremans de Beaufort, prévôt général des maréchaussées, pour
instruire la plainte du comte du Lac contre le baron de Fortisson et le S. Dupuis Desillet, chevau-légers, demandant réparation
pour l’insulte « bougre » et faits violents (1782)… Attestation de vie et de résidence certifiée véritable et signée par Michel conseiL,
« premier éveque de Chambery » (1784).
28 . François-René de CHATEAUBRIAND (1768-1848) écrivain. L.A.S. (paraphe), Paris 31 juillet 1815, à sa cousine germaine
Caroline de BéDée à Dinan ; 2 pages in-4, adresse.
700/800€
24 . Armand CARREL (1800-1836) journaliste politique, tué en duel par Émile de Girardin. L.A.S. à Louis viarDot, et 2 L.A.S.
de sa veuve E. Carrel puis Veuve comtesse de villiers ; 1 page in-8 et adresse, 1 page in-8 et adresse et 3 pages et demie in-fol.
200/250€
Armand carreL repousse son rendez-vous avec Viardotau lendemain, ayant « une affaire que je ne puis remettre et qui
m’occupera plusieurs heures ».
14 novembre 1836 Veuve depuis quatre mois, E. Carrel remercie le caissier du Journal d’avoir pris la peine d’arranger pour
elle « une chose qui me devenait presque impossible à terminer »... 1er mai 1876, longue lettre à Paul de cassaGnac, qui a porté dans
son journal une « attaque injurieuse » contre Émile de Girardin : « Lorsqu’en 1836 Armand Carrel tomba, frappé à mort, le même
coup fit [...] une veuve et un orphelin. L’orphelin est mort à son tour et c’est la veuve qui vous écrit ». Alors qu’elle se trouvait sans
ressource, la misère à sa porte, avec un enfant à charge, un bienfaiteur anonyme vint à son aide : « Grâce à lui la triste vie qui m’était
faite fut du moins exempte de tout souci matériel : la seule douleur qu’il fut en son pouvoir de m’éviter, il l’écartait ainsi de moi. Bien
longtemps sa discrète et délicate commisération le fit s’enquérir de nos besoins et veiller sur nos vies »... Un hasard lui révéla un jour
que ce mystérieux bienfaiteur plein de tact n’était autre que M. de Girardin... « combien cette réparation en passant par ses mains
perdait de son amertume ». Cela fut ainsi jusqu’en 1848, où elle eut l’immense douleur de perdre son fils unique, « l’enfant de Carrel,
la seule chose qui me restait de lui » : seule, elle n’avait plus besoin de son aide. Puis elle se remaria et eut deux enfants, et redevint à
nouveau veuve « et je dus à nouveau compter sur lui. Aujourd’hui je suis bien âgée Monsieur j’ai 68 ans et je suis encore je n’ai point
de honte à le dire sa pensionnée »...
25 . Anne-Claude de Tubières, comte de CAYLUS (1692-1765) archéologue, graveur et écrivain. L.A.S., Paris 15 mars [1756] ;
2 pages et demie in-4 (2 petits trous sans perte de texte).
1 000/1 200€
intéressante Lettre sur La présentation d’une GaLerie d’antiques et de Bustes.
Il remercie son correspondant de sa confiance, « à laquelle je repondrai par mes soins. Ils sont dus à un galant homme
qui a daussi bonnes intentions ». Il renvoie un mémoire, sur lequel il a
barré l’article sur les gaines, qu’il n’a pas encore assez examiné : « leur
forme et la nature de leurs marbres ne sont point encore convenuës
entre nous, cest à dire que les cartels ou tables qui doivent sans doute
presenter le nom de chaque homme illustre au bas desquels ils se
trouveront placés, ne sont point encore arretés, je crois qu’un retable
simple sera le plus convenable, nous en ferons les dessins et les prix
à part, cet article presse ce me semble d’autant moins que le dessin
une fois arrêté ce nest plus qu’une affaire de marbrier »... L’essentiel
est assurément le buste, mais la fourniture du marbre embarrasse
pour le moment : « Les marbres en 1er lieu sont tres rares, jespere en
trouver […] mais un artiste ne peut en faire les avances, si vous vous
determinés à leur achat ou du moins de la plus grande partie j’aurai
soin de retirer une reconnoissance de l’attelier où ils seront deposés
pour prouver en cas d’evenement qu’ils vous appartiennent et que leur
prix sera defalqué au prorata sur chaque buste que l’artiste s’engage
à vous fournir [...]. Il n’y a point d’artiste qui puisse se charger de
faire venir de Perouse le modele de la tete du Pape en question, cette
demarche necessaire ne peut estre faite que par des amis et je vous en
indiquerai les moyens si je ne puis vous y servir moi meme »... Quant
au secret demandé, Caylus fait remarquer que ce n’en est plus un, que
« piGaLLe le scavoit, que nous en avons causé et que plusieurs artistes
en etant instruits sont venus me demander à faire quelques uns de vos
bustes »…
25
BeLLe Lettre de chateauBriand en campaGne éLectoraLe.
Il remercie sa chère Caroline de ses soins pour sa nomination, et la prie de continuer, « et de les étendre jusqu’aux
départements voisins. Écris donc partout où tu crois que je puisse réussir. Si je manque mon élection dans un département, je
pourrai être nommé dans un autre ; et si je suis nommé dans plusieurs, il n’en résulte qu’une plus grand popularité. Je compte
donc sur tout ton zèle et sur celui de M. GerBert et de tes amis. Je suis nommé président du Collège élec[toral] du Dept. du Loiret
(Orléans). J’avois bien désiré être nommé en Bretagne, mais on a voulu m’envoyer ailleurs ». S’il est nommé en même temps à
Orléans et en Bretagne, « je donnerois, comme de raison, la préférence à ma patrie »... En post-scriptum, il donne ses prénoms et ses
titres « pour me distinguer de mes neveux qui se présentent aussi pour être élus en Bretagne. François, Auguste Vicomte de Chat.
– ministre d’État et ambassadeur de France à la Cour de Suède ». En tête de la lettre, il a noté son adresse : « rue de l’Université au
coin de la rue du Bacq f.B. S. Germain ».
29 . CINÉMA. 5 L.A.S. et 1 L.S., à Paul giannoli.
250/300€
Paul GeGauff (recommandant son beau-frère Rosencranz de France-Soir), Stanley Kramer (circulaire avec signature impr.
sur Jugement à Nuremberg), Georges Lautner (« Il est toujours agréable de sentir que le clin d’œil que l’on fait est perçu »), Raoul
ruiZ (sur ses projets de films), Roger vadim (« si tu décides de publier mes mots je refuse de voir même une syllabe tronquée »),
Éliane victor (félicitations pour le papier sur Mireille Mathieu).
LETTRES & MANUSCRITS AUTOGR APHES
30 . André CITROËN (1878-1935) ingénieur et industriel de l’automobile. 2 L.S., Paris 1929-1933 ; 1 page in-4 chaque à son en-tête
(bordure de deuil à la 2e).
35 . COMMUNE. Ensemble de 3 documents relatifs à la Commune et à la Semaine sanglante, mars-mai 1871 ; 2 pages et demie
in-4.
500/600€
150/200€
28 février 1928. Il prie les directeurs de succursales, concessionnaires et agents de faire « le meilleur accueil à mon ami » Pierre
de fouquières, Directeur du Protocole, « et d’apporter le plus grand soin à l’exécution des demandes qu’il pourrait être amené à leur
faire »… 14 décembre 1933, à Pierre de fouquières, lui envoyant La Croisière Jaune, « récit de l’Expédition Citroën Centre-Asie […]
par Georges Le Fèvre, historiographe de la Mission. Je sais tout l’intérêt que vous avez bien voulu porter à ce dur mais passionnant
voyage »…
L.A.S. par saBatier, fabricant d’eaux gazeuses à Passy, passant commande auprès d’un droguiste de la rue Vieille-du-Temple
(Passy 21 mars 1871, avec adresse, timbre et cachets postaux). L.S. par doË autorisant le citoyen crépin à rejoindre la batterie de la
Porte Maillot (Paris 14 avril 1871, en-tête imprimé Garde Nationale du Département de la Seine). Dépêche manuscrite, circulaire de
Versailles transmise à Bordeaux, annonçant l’entrée du général donnay et de ses troupes dans Paris, par la porte de Saint-Cloud,
abattue « sous le feu de nos canons » (21 mai 1871, sur papier jaune).
31 . Henri-Jacques-Guillaume CLARKE (1765-1818) duc de feltre, maréchal de France, ministre de la Guerre de Napoléon.
L.A.S. « Clarke », Saint-Cloud 11 juin 1806, au général Armand maresCot, inspecteur général du Génie (1758-1832) ; 2 pages
et demie in-4, adresse.
120/150€
curieuse Lettre de GénéaLoGie au suJet de L’ascendance de marescot : « j’ai comme vous le savés beaucoup de répugnance
à croire à l’origine italienne dont vous m’avés parlé et je tomberais plutôt d’accord avec vous sur une origine normande ou
vendômoise. » Il a lu dans le Peerage of Ireland que « Theobald II ou Thierry Butler […] épousa Jeanne, cohéritière avec son frère,
et sœur aînée de Jean de Marreis (de Marisco) […] qui était un des barons les plus considérables de l’Irlande, dont les biens, soit en
Irlande, soit en Angleterre, furent possédés par ses descendants ». Or lui-même descend de cette Jeanne de Marisco. Il cite à la suite
plusieurs autres passages du Peerage of Ireland censés aider Marescot dans la quête de ses racines : « Vous voilà sur la voye de ces
de Marisco »… on Joint l’Extrait de la généalogie de la Maison de Marescot suivi d’une biographie d’Armand-Samuel de Marescot
par Maurice Bablin-Cochet (62 p. in-4° dactyl., 1959).
32 . Louis de BOURBON, comte de CLERMONT (1709-1771) fils de Louis III de Bourbon prince de Condé et de Mademoiselle de
Nantes, il fut abbé de Saint-Germain des Prés et commandant de l’armée de Hanovre en 1758 (de l’Académie Française). p.s.,
Paris 19 juin 1756 ; contresignée par lauJon ; 1 page in-fol., cachet de cire rouge aux armes (encadrée).
100/150€
décLaration de Guerre contre L’anGLeterre. BeLLe pièce avec ses titres en tête comme « Gouverneur et Lieutenant general
pour le Roy des Provinces de Champagne et de Brie », ordonnant de faire exécuter et afficher l’ordonnance du 9 Juin 1756 « portant
declaration de guerre contre le Roy d’Angleterre, […] dans letendue de notre gouvernement de Champagne et de Brie »...
33 . Jean COCTEAU (1889-1963) poète. L.A.S., Lundi [vers 1953], à son « cher Vigneron » [l’égyptologue René BertranD] ; 1 page
in-4.
250/300€
envoi de La préface pour son Livre saGesse et chimères. Il lui écrit la veille de son départ pour Athènes où il embarquera
« vers les îles et Delphes où vous m’expliquerez tout ». Il lui envoie sa préface : « J’aurais aimé en être plus digne. Mais je suppose
qu’un geste tendre vaut mieux que le discours ». Il sera joignable par télégramme à l’hôtel Excelsior de Rome, « ensuite à bord de
L’Orphée II port des yachts au Pirée »... Il ajoute : « Faites taper la préface et ne remettez qu’une dactylo à Grasset »...
34 . Joseph-Vincent-Christophe COLOMB (1814-1887) général, il fut commandant de Mayotte. 13 manusCrits autographes,
[Saint-Pierre (Martinique) et France métropolitaine] 1846-1851 ; 68 pages petit in-4 en feuillets ou en cahiers ; sous boîteétui cartonnée à dos toilé.
800/1 000€
papiers personneLs du GénéraL coLomB, né à
Toulon en 1814. Entré à Saint-Cyr en 1831, il en sortit
dans l’infanterie en 1833. Lieutenant en 1839, il passa
dans l’infanterie de marine ; promu capitaine, il servit
à la Martinique (1845-1849). Chef de bataillon en 1853,
il participa à plusieurs expéditions en Afrique noire,
au corps d’occupation en Grèce en 1857. En 1864, il fut
nommé colonel et commandant supérieur de Mayotte et
dépendances, et devint en 1873 général de brigade.
36 . COMMUNE. Ensemble de 3 documents, mars-mai 1871 ; 2 pages et demie in-8 et 1 page in-4.
150/200€
Avertissement de taxe municipale établie sur les locaux des habitants qui se sont éloignés de Paris pour tout autre cause
que pour un service public, 10 mars 1871 (timbre et cachet postal). L.S. par J. domBrowsKi, Général commandant en chef de la 1ère
Armée de la Garde Nationale de la Seine, donnant ordre au colonel Fonsèque, Commandant du 3e régiment, de remplacer le 1er
régiment actuellement en garnison à Asnières et St-Ouen (Q.G. de la Muette, 15 mai 1871, en-tête Commune de Paris). P.S. par le
Commandant du 63e bataillon de la Garde Nationale de Paris, demandant une voiture et un cheval pour son adjudant major se
rendant au Ministère « pour service urgent » (Passy 20 mai 1871, cachets encre).
37 . Vincent-Claude CORBEL (1749-1831) conventionnel du Morbihan, un des signataires du traité de la Mabilais avec les
chefs vendéens, membre du Conseil des Anciens. L.A.S., Paris 20 germinal IV (9 avril 1796), au général Pierre quantin,
commandant la division du département du Morbihan ; 4 pages petit in-4 et 2 pages in-12.
300/400€
très intéressante Lettre sur La situation dans Le morBihan et La mort de charette.
Corbel félicite Quantin pour son action : « Continués, Citoÿen général, à faire valoir ces grands moÿens seuls capables de
perpétuer vos succès, et vous aurés acquis des droits éternels à l’estime & à la reconnaissance des braves Celtes qui vous devront
leur salut et leur conservation. » Il le met toutefois en garde, apprenant « que vous êtes très mal secondé par les chefs militaires
du cantonnement de Baud ma patrie, & que leur conduite aussi immoralle qu’anticivique mérite une prompte & féroce répression,
pour le rétablissement de l’ordre & la conservation de ce poste important. Je suis instruit qu’ils se sont laissés circonvenir par deux
suppôts de la Chouannerie & de l’ancienne aristocratie, qui me sont parfaitement connus dans cette contrée ». Il dénonce Louis
GauLtier, ancien procureur fiscal, agent du ci-devant duc de Liancourt, qui « conserve toujours une influence trop funeste dans
le païs qu’il continüe d’habiter paisiblement sous la protection des Rebelles », ainsi que Pierre Jurieu, ancien officier municipal
« à l’incivisme notoire »… Il apprend que ces deux hommes exercent une influence néfaste sur les chefs militaires de la garnison,
« pour leur rendre odieux les chefs civils et les meilleurs patriotes, et établir par ce moyen la plus funeste division entre ceux
qui se doivent un appuy mutuel. […] En les dépouillant gratuitement de leur autorité, au mépris de la loi & des instructions du
gouvernement, et en protégeant ouvertement le pillage & le brigandage des troupes qu’il est chargé de réprimer & de faire punir
sévèrement ». Corbel dénonce le pillage et la désertion : « ces infâmes manœuvres triplent les forces des Chouans dans cette
malheureuse contrée »… Il compte sur Quantin pour mettre un terme à cette situation dangereuse. Un post-scriptum, rédigé sur un
petit feuillet, concerne la prise et l’exécution de charrette (29 mars) : « La nouvelle de la prise de l’infâme Charrette […] a fait icy
la plus vive et la plus étonnante sensation. A la réception que le Ministre s’est empressé de faire connoitre par la voÿe de l’affiche le
Louis d’or a tombé de moitié, & la monnoÿe républicaine a rehaussé dans la même proportion. On ne parle partout que de la prise
et de la mort de Charrette. Les figures aristocratiques s’allongent & s’attristent. Les Républicains crient partout vive la République :
j’aurois peine à croire moy même, si je n’en étois témoin, à l’influence que ce monstre paroit avoir conservée jusqu’à son dernier
soupir, sur l’esprit public. […] Vous ne devés pas tarder à recevoir du renfort de la Vendée qui expire dans ce moment enfin, par la
défaite de son chef ».
38 . CORRÈZE. 42 lettres ou pièces, la plupart adressées ou relatives à Jean garDette, sous-officier puis instituteur, 1814-1865.
120/150€
Jean Gardette, né à Sarlat en 1790, après une carrière militaire dans les cuirassiers (il a fait la campagne de Russie), a été
instituteur à Lissac (Corrèze) ; il a servi dans les fusiliers vétérans de la Corrèze. Lettres pour la décoration de la Fleur-de-Lys (1814)
et la Légion d’honneur ; brevet de franc-maçon (Sarlat 1814) ; certificats militaires et civils ; congé absolu (1816) ; état de services ;
extraits d’état civil ou paroissiaux ; brevet de capacité pour l’enseignement primaire (1818) ; correspondances du recteur de Limoges
et du préfet de la Corrèze ; médaille de Sainte-Hélène. 8 lettres d’Algérie de son fils Émile (1855-1865)...
Brouillons et minutes autographes des
réquisitoires prononcés par Joseph coLomB, devant
les différents conseils de guerre où il siégeait en
qualité de capitaine-rapporteur. Les affaires traitées
concernent des délits d’insultes et menaces, des coups
et blessures ou rébellion, des bris d’armes, et aussi
des cas d’insoumission, abus de confiance, vol, vente
d’effets d’habillements et désertion. Après un exposé
des faits et des circonstances dans lesquelles les délits
ont été commis, le capitaine rappelle, le cas échéant, les
condamnations antérieures, prend en compte l’attitude
des prévenus et conclut généralement à leur culpabilité
en demandant au conseil de prononcer une peine.
Sur les 13 cas étudiés, on notera 2 acquittements et
11 condamnations, celles-ci s’échelonnant de 1 mois de
prison à 5 ans de fers.
39 . Charles II de COSSÉ, comte puis duc de BRISSAC (vers 1550-1621) maréchal de France. P.S., 2 janvier 1573 ; vélin oblong
in-4 avec sceau à ses armes sous papier.
250/300€
Charles de Cossé comte de Brissac « Grand pannetier de France » confesse avoir reçu de Guillaume Lajars, conseiller du Roi
et trésorier de sa maison, « la somme de deux mil livres tournois » pour ses gages du dernier trimestre de 1572...
on Joint un aveu signé par Julien de LinGrée, écuyer, seigneur de Sallebeuf et de Lingrée 19 mars 1539, en faveur de René,
baron de montJean et de comBourG, maréchal de France (vélin in-4) ; plus un portrait gravé de Gilles de Rais.
40 . [Paul-Louis COURIER (1772-1825) pamphlétaire]. Dossier de documents le concernant.
150/200€
Herminie courier : l.a.s. à la princesse de Salm, lui demandant des lettres de feu son mari pour une nouvelle édition de
ses œuvres. – Copie d’une lettre de Paul-Louis Courier à la princesse de Salm, Florence 20 mars 1810, au sujet de sa traduction
complétée de Daphnis et Chloé. – Copie partielle d’une autre lettre de Courier (Tivoli 1810) à la princesse de Salm, avec la réponse
en vers de cette dernière. – Portrait lithographié de P.L. Courrier par Hippolyte Garnier. – Joseph-Gabriel, baron Aubry darancey
(1749-1835) général de brigade, commandant en chef d’artillerie de la Toscane : l.s., Livourne 18 mars 1808, à Mathieu de Lesseps,
consul de France à Livourne, au sujet d’une mission confiée au chef d’escadron Courier vers la fin de son activité militaire, concernant
l’inventaire qu’il doit dresser des objets appartenant au corps de la marine française à Livourne »… – État des services militaires de
Paul-Louis Courier dressé en 1886, avec bordereau des pièces de son dossier aux archives du ministère de la Guerre. – Marcellin
peLLet : l.a.s. au sujet de ses recherches sur Courier, et 2 lettres à lui adressées à ce sujet (1886).
on Joint 3 L.A.S. adressées à Colomb
« Colonel au premier régiment d’infanterie de
Marine à Cherbourg », Paris janvier 1873 (11 pages
in-4), suppliques écrites par une enseignante Amélie
praescheL en faveur d’un jeune soldat…
34
LETTRES & MANUSCRITS AUTOGR APHES
44
43
41 . Pierre-Antoine-Noël-Bruno, comte DARU (1767-1829) administrateur et ministre, fidèle serviteur de Napoléon. L.A.S.,
27 mars 1815, à un baron [Desgenettes ?] ; 1 page in-4.
100/120€
cent-Jours. Il ignore absolument ce qui se prépare pour l’organisation de l’armée, mais « on doit désirer que vous y dirigiés
le service de santé & je ne doute pas qu’on ne vous en prie. Si vous voulés que j’en parle je le ferai de tout mon cœur »… Il regrette que
sa traduction des Œuvres d’Horace soit épuisée, et envoie les Satires, « imprimées séparément il y a quelques années »…
42 . [Henri DECAISNE (1799-1852) peintre belge]. 50 lettres à lui adressées, la plupart L.A.S.
300/400€
Eugène de BranviLLe (5), comte Jules Cholet (2), Nicolas Clément-Desormes (plus 2 de sa femme), Jean-Jacques Feuchère
(2), Prosper Goubaux, Angèle Grandidier, Tony Johannot, Marianne de Lamartine (2), Théodore Lassabathie, Ferdinand Leroy (4),
Adolphe de Mareste, François de Marneffe (2), François-Joseph naveZ, Jacques-Alexandre Romeuf, Pierre-Prosper Souty, JacquesGervais Subervie, le marquis de Tamisier, Auguste Thuret, Alphonse Troussel, etc.
43 . Léo DELIBES (1836-1891) compositeur. manusCrit
1869 ; 4 pages grand in-fol., écrites au recto.
musiCal
autographe signé, [Peine d’amour] Poësie d’Armand Silvestre,
1 000/1 500€
méLodie pour voix et piano, sur le texte du poème Enfantillage d’Armand Silvestre, recueilli dans Les Renaissances
(A. Lemerre, 1870) : « Je lui rends la rose flétrie Que réclame son riz moqueur »...
Le manuscrit, à l’encre noire sur papier Lard-Esnault à 20 lignes, a servi pour la gravure du recueil des Quinze Mélodies
(dont c’est le n° 14) publié par Delibes chez Georges Hartmann en 1885. Il présente quelques corrections ; le titre primitif Fâcherie
a été biffé, sans être remplacé ; Delibes a également noté des instructions autographes au crayon pour le graveur : « Je laisse au
graveur le soin de décider s’il vaut mieux pour les traits de la main droite, mettre une grande liaison, comme je l’ai marquée, ou bien
en mettre une à chaque mesure »... À la fin, Delibes a signé et daté « décembre 69 ».
En fa dièse mineur, à 3/8, marquée Animé, la mélodie compte 93 mesures. « Peine d’amour (ténor) est remarquable par
l’élan, la façon dont les vers s’enchaînent et la forme évolutive AA’B. La ligne vocale est une amplification de la prosodie, ce qui est
rare chez Delibes et confère au poème une éloquence particulière. » (Gérard Condé)
44 . Léo DELIBES. L.A.S., Vienne, mercredi 11 octobre [1876], à son éditeur Henri heugel ; 4 pages in-8.
500/700€
BeLLe Lettre sur Les représentations de ses BaLLets coppéLia et syLvia à L’opéra de vienne.
Il a bien fait de venir à Vienne car il a pu « encore améliorer bien des choses, surtout parmi ces nuances de sentiment et
d’interprétation qui ne peuvent s’indiquer par des signes notés. Ce que j’ai fait à ce point de vue pendant les deux jours qui ont
précédé la représentation a été précieux pour le succès de Coppélia » Il se réjouit de l’accueil qu’il a reçu : « artistes et orchestre,
public et presse, tous ont été parfaits pour moi et je suis étonné et charmé de la situation musicale que j’ai ici. […] j’ai réussi à trouver
grâce même devant ces Wagnériens farouches ! » Il a été enchanté de l’orchestre, malgré quelques réserves sur « les instruments
à vent, en bois, qui sont préférables chez nous ». Il a trouvé « le bon souvenir du Roi l’a dit encore vivant partout, et maintenant
Coppélia va préparer à merveille l’arrivée de la nouvelle venue : Sylvia ». Ce sera pour janvier, et il travaille déjà avec teLLe, le maître
de ballet, et s’occupe des costumes et des décors. Il demande de faire copier à l’Opéra l’édition « conforme à la représentation »
et qu’on l’envoie à Telle. Il est ravi par le talent et la beauté de la danseuse Mlle Linda, qui « sera encore mieux placée dans le
personnage poétique de Sylvia que dans la mutine Coppélia ». Le directeur Janner est aux petits soins pour lui et a donné un dîner
« où j’ai eu le plaisir de faire la connaissance du grand strauss, ce charmant inventeur de la musique Viennoise ! J’ai été enchanté
de lui ». Il espère faire jouer « au grand opéra mon Roi l’a dit qui appartient encore au Komische-oper, mais pour cela il faudrait
négocier »… Il attend les partitions de Sylvia, et envoie l’article de hansLicK à reproduire « tout ou partie ; l’autorité de ce professeur
érudit ajoute beaucoup de prix à ses éloges »…
45 . DIVERS. Environ 165 lettres ou pièces, XVIe-début XXe siècle, la plupart du XVIIIe.
100/150€
Actes anciens, certains sur vélin. Nombreux mémoires, au nom du marquis ou de la marquise de BréGançon à Aix, la plupart
d’artisans (tailleur de pierre, serrurier, sellier, plombier, vitrier, fontainier, tapissier, boucher, confiseur, etc.), et comptes de cuisine…
Mémoire pour le Collège des Écossois. Invitation à un feu d’artifice et un dîner à l’Hôtel de Ville (1782). Convocation au collège
électoral de Carpentras, signée par Pasquier (1815). Affiche d’ordonnance royale (1842). Lettres d’Haudricourt, G.A. BonnefoySibour, Léo Claretie, chevalier du Tertre, duc de La Rochefoucauld, etc. Plus une fausse lettre de la marquise de Pompadour.
46 . DIVERS. 9 pièces, XVIIIe-XIXe siècle.
100/120€
Circulaire pour la nomination du duc de Choiseul comme Grand-Maître des Postes (1760) ; commission de capitaine (1763) ;
p.s. par le duc de choiseuL concernant la route des postes entre Nonancourt et Verneuil (1769, à ses armes et en-tête) ; p.s. par le
prince de Montmorency, nommant le bailli de Saint-Rémy sur Avre (1776) ; tarif impr. du blanchissage du linge à la Buanderie de la
Reine à La Briche (1787) ; 2 lettres de reliques signées par Mgr Marinelli, évêque de Porphyre (1857-1863) ; passeport et circulaire.
on Joint 19 documents concernant la famille Beaufils (défauts).
47 . DIVERS. 35 pièces, XVIIIe-XIXe siècle.
80/100€
Actes concernant une maison à Saint-Denis et ses propriétaires : déclaration (1716), continuation de rente (1727), ventes
(1712, 1739, 1803), adjudications de la maison (1820, 1834), notoriété (1834), etc. Plus une carte gravée de la Lorraine par Homann à
Nuremberg.
48 . DIVERS. 3 L.A.S.
80/100€
Henri BerGson, 27 juin 1923, à Henri Bonnet à la Société des Nations (1 p. in-12, adr.) : devant assister à un mariage, il décale
un rendez-vous.
Henri fociLLon, Maranville 4 octobre 1935, au même. Belle et longue lettre : « Il est fâcheux de vivre en un point limité du
temps, même quand la rêverie historique nous aide à nous prolonger par les perspectives du passé. Si nous pouvions glisser un peu
dans l’autre direction, peut-être y trouverions-nous des raisons d’optimisme »... Etc.
Reynaldo hahn, [1936], à la cantatrice Frieda Dierolf : il fera son possible pour se rendre au concert le lendemain...
LETTRES & MANUSCRITS AUTOGR APHES
55 . René du GUESCLIN (1647-1714) seigneur du Gast et de Beaucé. manusCrit autographe, Généalogies de quelques familles
nobles des provinces d’Anjou et du Maine, suivi d’un manuscrit autographe (incomplet) d’autres généalogies ; cahier de
128 pages et 56 pages petit in-fol. (mouill. au 2e ms, et manque de 2 ff.), couverture de parchemin.
700/800€
manuscrit GénéaLoGique sur L’anou et Le maine, complet d’une table recensant les quelque 70 familles ou branches de
familles étudiées, dont les Du Guesclin, de Machefelon, de Bonnefontaine, La Suze, La Chastre, d’Aché, de Montesson, de Torcy, de
Birague, etc., avec quelques précisions héraldiques. Le manuscrit s’ouvre ainsi : « Ayant dessein de donner un detail de ma vie, je
ne croy pas hors de propos de faire voir la situation des choses de mon pays quand je suis venu au monde, et pendant que j’ay vecu,
qui estoient mes voisins à Beaucé, leur genealogie, et ce que sont devenuës leurs familles, qui possedoit les terres du canton, et qui
estoient ceux que j’ay le plus pratiquez. Mais auparavant je croy devoir aussi dire un mot de mes origines, et comme de Bretagne
je me trouve transplanté dans la province du Mayne, dans le voisinage de Sablé »… Et de commencer par le mariage de Maxime
Bertrand du Guesclin († 1364) et Marie Thomasse Le Blanc dame de La Roberie, dont est issue la branche de La Roberie, et luimême : « René 3 seigneur de Beaucé qui a espousé l’an 1682 Marie Sourdrille dame de l’Escoublere fille de René Sourdrille sieur de
La Tremblaye et de Juffé dont a entre autres enfans Bertrand Gabriel sieur de Beaucé »… Etc.
56 . Louise-Marie de FONTAINE, Madame DUPIN (1706-1799) dame de Chenonceau ; femme de lettres, et protectrice de JeanJacques Rousseau. manusCrit en partie autographe, cahier de 24 pages in-4 (9 de sa main, 15 d’un secrétaire), fortes rousseurs.
800/1 000€
53
55
49 . DIVERS. 45 lettres, la plupart L.A.S., au journaliste Paul giannoli.
150/200€
Louis Amade, André Asseo, Michel Aubriant ( « Je te tiens maintenant pour un petit voyou infiniment méprisable »), René
Biosca, Michèle Boegner, Jean Cau, Maurice Chevalier (« Vous m’encouragez encore aujourd’hui dans ma nouvelle orientation »),
Jean-Loup Dabadie (2), Gaston Defferre (démenti et réclamation), Félix Gouin (4), Alex Grall, Jean-Émile Jeannesson, Jean-Paul
Lacroix (sur ses « piges Ben Barka »), Pierre-Jean Launay, Jacques Moulinier, Marc Petit, Jean-Jacques Raffel, Nadine de Rothschild,
Vincent Roux (expo à New-York, décors et costumes pour Le Barbier de Séville à Marseille), Carmen Tessier, Henri Tisot (voyage en
Italie, la Turquie, la Grèce), etc.
50 . François-Xavier DONZELOT (1764-1843) général de l’Empire. L.A.S., Avesnes 20 juin 1815, à un général ; 3/4 page in-4.
150/200€
au surLendemain de waterLoo. « J’arrive et je n’ai point trouvé le général Bruno avec sa brigade, ni d’infanterie de votre
corps d’armée. D’après les renseignemens que j’ai pu avoir du commandant de la place, il paroît que toutes les troupes ont été
dirigées sur Laon. Je sais que le gal schmitZ et un de mes aides de camp se sont rendus à Vervin. Il y a eu ici beaucoup de désordres. Je
vous attendrais si je présumois que vous y vinssiés d’après l’avis que je vous donne »… Au dos, notes d’une autre main sur la réunion
de l’armée, répartie entre Laon, La Fère, Saint-Quentin, Vervins, Reims…
51 . DROIT. manusCrit, Paratitla in quinquaginta Digestorum Libros, [fin XVIe siècle] ; un volume in-12 de 192 ff. in-12 écrits
recto-verso (3 blancs), reliure de l’époque en veau fauve, plats à encadrement de filet doré et à fleuron dans une couronne de
lauriers, dos orné de fleurons ; en latin.
600/800€
Ce manuscrit se divise en trois parties. La première est un résumé détaillé de l’ouvrage de Jacques cuJas (1570) ; puis un
résumé de celui de Petrus faBer, Ad titulum de diversis regulis juris antiqui (1585) ; et enfin du travail de cuJas sur le Code de
Justinien (1579), Paratitia in Libros novem codici Justinianei...
52 . Antoine DROUOT (1774-1847) général, compagnon de Napoléon à l’île d’Elbe. L.A.S., Porto Ferrajo 3 juillet 1814, à napoléon ;
demi-page in-fol.
150/200€
rapport à sa maJesté L’empereur. Il souligne « qu’il n’y a que 8 hommes jouissant de la solde des seconds regts et que
jusqu’à ce leur nombre soit augmenté, il sera impossible de les reunir pour qu’ils fassent ordinaire ensemble »… Une note demande
à camBronne de prendre des mesures…
53 . Jean DUBUFFET (1901-1985) peintre. sérigraphie originale sur papier vélin d’Arches signée de ses initiales, datée (1975) et
numérotée à l’encre rouge (n° 31/50) ; 14 x 22 cm.
700/800€
Cette sérigraphie, tirée par l’atelier Kizlik & De Broutelles, était destinée au tirage de tête du livre de Jean-Luc Parant :
Les Yeux CIII CXXV (Fata Morgana, 1975).
54 . Raoul DUFY (1877-1953) peintre. L.A.S., [Paris 16 mars 1939], à Henri Bonnet, Directeur de l’Institut International de
Coopération Intellectuelle ; 1 page in-12, adresse (pneumatique, lég. mouill.).
150/180€
De retour de voyage, il prend connaissance de son invitation à laquelle il se rendra « avec beaucoup de plaisir »...
manuscrit inédit sur La vieiLLesse et Les moyens de La proLonGer. C’est une traduction libre d’importants extraits de l’ouvrage
de Jean-Henri cohausen (1665-1750), médecin du prince-évêque de Munster, Hermippus redivivus, sive Exercitatio physico-medica
curiosa de methodo rara ad cxv. Annos prorogandæ senectutis par anhelitum puellarum… (Francfort, 1742). Cette traduction,
d’après le latin, est probablement antérieure à l’édition anglaise de 1748 ; elle présente des ratures et corrections. Elle se rattache à
l’important travail de Madame Dupin (auquel Jean-Jacques Rousseau a participé) Sur l’égalité des hommes et des femmes.
Mme Dupin traduit elle-même la longue page de titre : « Hermipe rapellé a la vie ou dissertation phisique et medicinale
curieuse touchant le secret singulier de prolonger la vie jusqua 125 ans par la respiration des jeunes filles tirée d’un vieux monument
romain et maintenant constaté par les principes de la medecine rendu plus clair par les preuves et les exemples et confirmé par des
raisons de chimie filosofique »…, puis les 4 vers « sur Hermippe vieillard fort agé » mis en tête du livre : « Hermipe est enfant par
l’esprit, il est rajeuny par le corps cest louvrage du soufle d’une jeune fille il ne convient point aux jeunes gens de joüer avec de belles
filles, que la jeunesse se retire cette chose ne convient qu’a la vieillesse ».
Suit, toujours par Mme Dupin, la « Preface aux vieillards venerables par leur prudence et par leurs cheveux blancs et a ceux
qui approchent de la vieillesse ». On y raconte l’histoire d’Hermippe : « Claudius Hermippus dont l’inscription a été trouvée dans
les antiquités de Rome […] a vécu 115 ans et cinq jours par un secret innouy ; ce secret est la respiration des jeunes filles ». Certains
jugent cette inscription apocryphe et « ne comprennent pas comment la vie humaine peut estre susceptible de prolongation par
un tel moyen, qui ne se trouve nulle part au nombre des remèdes et ne se trouve point au nombre des six choses qui constituent la
diette ». Le secrétaire donne alors la traduction de l’inscription et rappelle la recherche de l’immortalité par les magiciennes, alors
qu’il est si facile, dit-on, de prolonger la vie par la respiration d’autrui.
Mme Dupin reprend la plume pour mentionner la liqueur qui figure dans le Traité des 12 clefs de Basile Valentin : « Cest son
propre soufle concentré par des moyens chimiques, qui s’apele esprit visible tiré d’une matière impalpable. […] Lauteur fait icy une
plaisanterie sur le soufle inferieur qui devroit aussy avoir sa vertu ». Puis elle traduit le dernier chapitre (chap. 7) « ou lon examine
LETTRES & MANUSCRITS AUTOGR APHES
si lon peut légitimement employer la respiration dautruy pour consserver sa vie », déclinant alors, non sans humour, les difficultés
à être toujours en compagnie de jeunes filles : « Comment obtiendroit on les honneurs de la guerre si lon preferoit lhaleine des filles
a la fumée de la poudre a canon. Comment pouroit on abboyer les causes du barreau si lon etoit toujours avec des filles Comment
rempliroit on sa bourse avec elles, elles qui n’ont point dargent. Comment pouroit on estre medecin et porter la santé de malade en
malade si lon preferoit la douce haleine des filles a lhaleine püante des moribons ». Quant aux moines, St Jérôme exclut « les filles
du toict des cloistres » ; tous ces gens là « ne doivent donc pas se servir de ce vilain secret, le lecteur intelligent ne doit pas imaginer
quoy que jaye decrit les qualités requises dans le soufle des filles pour prolonger la vie des vieillards que japrouve le remède. […]
Je laisse aux vieillards radoteurs de se servir de ce remede sils ont la foiblesse de sy confier ». Et l’auteur de conclure qu’il n’est pas
attaché à la vie, « et même je la méprise dans lesperance dune vie meilleure et je vous conseille de penser de même ».
Le cahier s’achève par la traduction, de la main du secrétaire, de la partie finale de l’ouvrage : « Badinage satyrique sur les
haleines des filles et sur les P… des enfans très propres les unes et les autres à procurer de longues années », pour conclure que
l’histoire d’Hermippe est « une pure chimère à laquelle on a donné une tournure ingénieuse »…
57 . Pierre DUPONT DE L’ÉTANG (1765-1840) général de la Révolution et de l’Empire, ministre de la Guerre de la Restauration.
2 L.A.S., mai-septembre 1812, au docteur rougeot-DesessartZ ; 2 et 3 pages in-4, adresses.
150/200€
Lettres du fort de Joux, où Dupont avait été incarcéré après la capitulation de Baylen. 17 mai 1812, remerciant le Docteur
des soins qu’il prodigue à sa famille. « Vos soins et votre intérêt pour des santés qui me sont si chères est pour moi le plus grand
prix. Celle de ma femme se soutient, non pas sans quelques petits nuages, mais beaucoup mieux que je n’osais l’espérer. Elle a même
quelquefois des éclairs d’appétit. Je relis tous les jours vos conseils, pour être mieux en garde contre les douleurs passées et qui
voudraient revenir. »… – 11 septembre 1812, au sujet de la santé de sa femme. « La saignée avait produit un effet miraculeux. Plus
de toux ni de maux de tête. Mais depuis quinze jours cela a bien changé. La toux est revenue plus forte que jamais. Le médecin de
Pontarlier a conseillé une seconde saignée, mais elle n’a pas été aussi heureuse que la première et la toux est restée »… on Joint 3 l.a.s.
de sa femme Grâce Dupont (2 au même).
58 . ÉCRIVAINS. 37 lettres, la plupart L.A.S., au journaliste Paul giannoli.
62
61 . Alfred de FALLOUX (1811-1886) homme politique et écrivain. L.A.S. « Alfred », Rome 28 octobre [1833], à un ami ; 8 pages
in-8.
400/500€
150/200€
Juliette Achard, Yvan Audouard, Pierre BariLLet (3, dont une sur ses rencontres avec Ingrid Bergman, Lars Schmidt et
Laurence Olivier), Robert Beauvais, Gaston Bonheur, Gilbert cesBron (6, 1966-1967, une sur Mozart qu’on assassine), Edmonde
charLes-roux (1966, sur la mode masculine qui n’existe pas), José Corti, Pierre Daninos, Lucie Faure (3), Jean Guitton (sur la pensée
de Paul VI), Paul Guth, Henri de monfreid (3, au sujet d’un article sur Djibouti), Roger nimier (3, sur sa collaboration au Nouveau
Candide), Jean d’Ormesson, Françoise Parturier, Roger peyrefitte, Jules Roy, Yves Salgue (recommandant le réalisateur Étienne
Périer), Louise et Geneviève de viLmorin (2 et 3)…
BeLLe et LonGue Lettre sur son voyaGe en itaLie, et sur La duchesse de Berry. Depuis sa lettre de Vienne, il a voyagé à Prague,
Graz, Trieste, puis Venise, qui l’a d’abord déçu, puis qu’il a découverte lors d’une promenade en gondole : « Alors l’enchantement, le
ravissement sont venus », avec de la tristesse pour « ce tombeau » abandonné : « la demeure de Lord Byron à peine défendue d’une
ruine totale par des planches croisées en guise de fenêtres, et l’herbe couvrant sous tant de portes la trace des pas les plus illustres ».
À Ferrare il a trouvé la duchesse de Berry : « Mr de chateauBriand m’a servi d’introducteur : à présent que je me connais en prisons,
m’a-t-elle dit, j’ai voulu revoir celle du tasse. Que de souvenirs il y aura toujours pour moi dans ces 24 heures passées à Ferrare […]
les deux plus fameux pèlerins à Jérusalem, l’un en vers et l’autre en prose, tous deux en présence pour ainsi dire, tant les traditions
du premier sont encore vivantes, palpitantes, au palais d’Est, à ce délicieux palais refuge alors d’une malheureuse femme qui aurait
pu devenir à son tour l’héroïne d’un sublime poème si elle n’avait mieux aimé être la Ctesse Lucchesi. Hélas arrêtons-nous et pensons
d’ailleurs que le Messie n’aurait pas moins sauvé le monde quand même il n’eût pas été le fils d’une Sainte Vierge ». Il a retrouvé sa
mère à Florence, et les voilà « dans la ville éternelle ». Mais les plus beaux trésors de l’Italie ne peuvent lui faire oublier ses amis de
Paris ; et il s’inquiète des rumeurs sur son voyage présenté comme « une mission »…
59 . Louis-Charles de BOURBON, comte d’EU (1701-1775) petit-fils de Louis XIV et de Mme de Montespan, fils du duc de Maine,
gouverneur général de Guyenne et Languedoc, Grand Maître de l’artillerie. P.S., Versailles 25 juin 1724 ; contresignée par
hauDiqué ; vélin obl. in-fol., grand sceau aux armes sous papier.
100/120€
Procuration donnée au sieur de saLGourde, ancien capitaine au régiment de la Vieille Marine, gouverneur du fort du Ha à
Bordeaux, pour recevoir le serment d’Antoine-Augustin-Dominique peyronnet, écuyer de la charge de lieutenant de Roy de la ville
de BaZas.
60 . EUGÉNIE (1826-1920) Impératrice, femme de Napoléon III. L.A.S. « E. », Madrid 23 novembre 1871, au comte Davilliers ;
4 pages in-8.
300/400€
on
Joint
62 . Alfred de FALLOUX. 141 L.A.S. (10 non signées, dont 3 incomplètes), et 4 lettres dictées ou signées, 1837-1857, à Madame
swetChine ; 380 pages in-4 ou in-8, plusieurs à son chiffre couronné, nombreuses adresses.
1 200/1 500€
importante correspondance à sa confidente, éGérie du cathoLicisme LiBéraL, qui lui prodigue maternellement un « tendre
appui » dans ses jeunes années. Falloux, qui publiera après le décès de son amie Madame Swetchine, sa vie et ses œuvres (1860),
sa correspondance et ses écrits, témoigne ici de la grande sympathie qui le rapprochait de Mme Swetchine. Il l’entretient de la
littérature, de la politique, et des affaires de l’Église, citant souvent les noms de catholiques influents, tels qu’Armand de Melun,
Montalembert et Lacordaire… Quelques lettres sont suivies ou précédées de lettres de sa femme. Nous ne pouvons donner ici qu’un
rapide aperçu de cette riche correspondance.
À L’ancien premier écuyer de napoLéon iii. Ayant reçu une montagne de lettres de France, elle est extrêmement touchée
de toutes ces preuves d’affection « à une heure, où l’on compte les amis. On me dit dans chaque lettre que la santé de la colonie
est excellente, et que mon fils travaille bien. On dit même qu’il grandit beaucoup. L’E. m’a demandé le jour précis de mon arrivée.
Je n’aime pas le lui dire parce que je ne veux pas que dans cette saison si froide il aille à l’hôtel m’attendre ». Elle-même a eu bien
froid à Avila, où elle a été passer sa fête... Si elle ne s’appesantit pas davantage sur le sujet de sa lettre, « c’est parce que le souvenir
des jours passés est trop douloureux »...
dessin.
on Joint 6 lettres familiales (dont 2 L.S., les autres dictées), Bourg d’Iré 1875-1882.
une photographie, une carte de piété à son effigie, et une feuille à en-tête de la Maison de l’Impératrice avec un
1837. 20 juin. Il s’inquiète du voyage de Mme Swetchine à Vichy et de sa « chère
santé », fait allusion à un projet de mariage, et évoque sa vie à la campagne… 10 août. Il
lui reproche d’avoir fait croire à François de La Bouillerie qu’elle viendrait à Solesmes ;
Falloux avait rêvé de l’amener au Bourg d’Iré ; il s’inquiète pour son frère et Lacordaire
de l’épidémie de choléra en Italie… 21 septembre. Séjours au Bourg d’Iré d’Anatole de
meLun et de Roger de La Bourdonnaye, et évocation de leurs personnalités… 24 octobre,
sur sa résignation après l’ajournement du projet de mariage avec Claire de La
Bourdonnaye, et le prochain retour de Rome de son frère… Dimanche [Metz 17
décembre]. Texte d’une conférence de Lacordaire sur la science et la foi, noté par
Falloux à Metz. « Mr l’abbé Lacordaire a reparu avec tout l’éclat de jeunesse et de grâce
que nous lui avons connu à Paris. Son auditoire était plus nombreux peut-être que celui
de Notre-Dame, assurément plus recueilli et tout brillant d’épaulettes »… 1838.
[Janvier]. Il a fait savoir à François de La Bouillerie le désir de Mme Swetchine de « voir
naître quelques articles sur la brochure de l’abbé Lacordaire [Lettre sur le SaintSiège] »… [Avril]. Longue lettre sur ses projets d’avenir et de mariage. [1er octobre], sur
la venue du Prince GaGarin à Paris, et sur l’abbé Lacordaire : « j’espère en lui comme
instrument prédestiné, j’espère en l’évêque, dans le diocèse duquel il établira sa maison,
parce que les Dominicains, ont je crois un prieur, et point d’abbé, j’espère en son
organisation si riche et si généreuse qui transformera l’absynthe des mauvais jours en
jours de grâce pour lui et pour nous »… 28 octobre, à propos d’une lettre de Mme de
rauZan relative aux « chagrins » de Falloux, et de la discrétion dont il souhaite faire
L E T T R E S & M A N U S C R I T S A U T O G R A P H E S preuve, au besoin avec la bienveillance des L. Nouvelles du Grand-Duc héritier, reçues de Rodolphe Apponyi… Dimanche. Longue
lettre de 18 pages consacrée à sa famille et les difficultés avec les L. … – Dimanche : « je relis vos lettres, je tâche de me pénétrer de l’âme
qui les remplit, je tâcherai de mettre à profit tous les conseils que je puis encore m’approprier et j’espère surtout aller dans bien peu
de mois, me remettre tout entier dans vos mains, et vous livrer l’état bien vrai d’un cœur qui vous appartient sans réserve »… 1839.
3 janvier. « Ce 1838 m’a appris bien des chagrins que je connaissais pas du tout ou dont j’ignorais l’étendue, mais plus encore il m’a
enseigné des consolations dont je ne pouvais prévoir l’inépuisable efficacité, et toute cette partie de bienfaits c’est en vous qu’elle se
résume. Jugez donc, ma Sainte amie, tout ce qui se passe dans mon âme à votre nom, […] mon avenir ne peut pas plus se détacher de
vous que mon passé, et après vous avoir aimée de la plus profonde reconnaissance, je vous aime avec tout l’égoïsme de la plus
impérieuse nécessité »… 7 février, sur la préparation de son livre sur Louis XVI… [Mars]. Sur sa position à l’égard de Mlle Claire [de
La Bourdonnaye], et son impatience de retrouver Mme Swetchine… Juin-juillet, séjour au Marais. [Milan]. Voyage en Italie ; départ
pour Vérone avec le général Vincent ; tristesse des nouvelles d’Espagne et de la chute de Don Carlos… Rome novembre-décembre.
Séjour à Rome près de son frère, qui approuve le projet de mariage avec sa cousine Marie de Bombelles. Il est sous le charme de Rome,
et il raconte l’arrivée et l’installation du duc de Bordeaux ; il parle de son ami François de La Bouillerie qui va entrer dans les ordres,
et de l’abbé Gerbet… Échange de lettres avec son oncle Bombelles au sujet du mariage… 1840. 19 janvier, sur son travail d’historien :
« je vous apporterai un Louis XVI tout refait, un Pie V à discuter, et un penchant plus incliné vers une première épreuve »… Succès
du voyage du duc de Bordeaux à Naples : « Il est tout lumineux de sa propre lumière et de l’ombre qui l’entoure. C’est comme les plus
beaux portraits de Rembrandt »… 5 février. Son retour est prochain, et « le cœur me bat trop vivement à la pensée de vous embrasser »…
12 mai. Vif mécontentement du discours de Mgr Affre, qui a passé sous silence la mémoire de son prédécesseur Mgr. de Quélen, et a
rendu hommage à Louis-Philippe au détriment de la branche légitime : est-ce à Affre de « trancher le différend entre les deux
conjonctions célèbres » ; Falloux dénonce vigoureusement la neutralité d’Affre devant le pouvoir temporel, et son discours « jette
brusquement dans des consciences sincèrement religieuses, des germes de méfiance et d’aigreur qui tournent directement contre le
but qu’on veut atteindre »… 15 juin. « Sauf l’expression de mes idées qui pèse sur votre responsabilité, je suis charmé qu’elles aient été
présentées à Mr de Montalembert dont le défaut suprême et peut-être le seul est de tenir aucun compte de l’objection. […] Quant à
Mr l’archevêque de Paris je n’imaginais pas effectivement, m’être émancipé au moindre acte d’hostilité vis-à-vis de lui, et mon Factum
va rentrer dans le néant »… 25 juin. Nouvelles de François de La Bouillerie, tonsuré dernièrement des mains de Mgr de Bonald…
11 juillet. Il pense obtenir pour son Louis XVI un article dans la Revue des Deux Mondes par Sainte-Beuve ou Cazalès… 22 juillet.
Nouveau projet de mariage avec Marie de Caradeuc (qu’il épousera le 24 mai 1841) : « je vous présente une jeune personne qui aura
19 ans au mois de novembre, dont l’éducation s’est faite en Bretagne pour la simplicité, et à Paris pour les talents, dont les manières se
sont formées à une distinction naturelle, avec une mère fort distinguée et une famille qui l’est aussi : elle a des yeux remarquablement
agréables, des cheveux très noirs, le reste du visage comme sur un passeport, la taille mince et assez grande. Elle est fille unique,
héritière de 40,000 livres de rente et d’une des belles habitations de Bretagne »… 20 novembre. Il a reçu un oui : « notre première
fiançaille a été de parler de vous, chère et sainte amie »… 25 novembre : « j’ai besoin pour travailler de me faire l’illusion que mon
travail sera utile et lu, mais une fois ma tâche achevée avec ardeur, je me replacerai dans le vrai, et nous ferons un holocauste dans
votre cheminée aux mânes du Roi tant de fois martyr »… Éloge de Spiridion de George Sand… 1841. 13 avril. « Rien ne peut se
comparer à la bonne grâce avec laquelle Mme de C[aradeuc] m’introduit d’elle-même dans la confiance et les affections de sa fille, ni
au bonheur avec lequel je reconnais après chaque entretien une vertu ou un charme de plus dans ces deux âmes dont il devient si
difficile de se rendre digne »… 16 mai, préparatifs du mariage. [23 mai]. Effusions à sa « bien chère mère » à la veille de son mariage,
avec lettre de sa future femme… [4 juin]. Il a relu la lettre de Mme Swetchine en tête de l’album de Marie, « monument de votre
tendresse maternelle »… 4 juillet. Événements pendant les premières semaines paisibles de son mariage : la visite du procureur du
Roi et de gendarmes pour exiger l’enlèvement de son église d’un Saint Louis en fleurs de lys, et arrivée prochaine d’un nouvel évêque…
[29 juillet], récit animé de la visite de l’évêque : « Il s’agissait d’organiser une insurrection légale »… [26 août]. Frayeur après
l’accident de cheval du duc de Bordeaux… [Novembre]. Il est « ravi » du petit envoi du P. Lacordaire : « C’est un appel aux bourses
chrétiennes, et non un appel au peuple : il me semble que chaque mot a été pesé pour l’éloquence, la précision, la sagesse »…
Remarques sur l’émotion suscitée par le récent passage de Berryer dans leur province royaliste… 1842. 19 avril. Réflexions
politiques, à l’approche des élections législatives [Falloux sera battu en juillet, en Maine-et-Loire] : l’esprit du pays est encore
imprégné de guerre civile… 5 décembre. Analyse des causes de l’échec électoral de juillet, et des moyens de défier la coalition
opposée, à l’avenir… 1843. 11 mai. Joie, dans « l’intérêt général de tous les cœurs chrétiens » au succès du Père Lacordaire, « l’unique
et l’indispensable ! »… [25 mai]. Sur le mariage de la sœur de Rodolphe Apponyi avec Albert Esterhazy, et sur les luttes de L’Univers
et du Collège de France : verve de Louis Veuillot, parti pris d’hostilité dans les débats, attitude de Villemain et Victor Cousin…
22 juin. « Ne m’oubliez pas non plus au chapitre de Pie V : je ne puis reprendre aucun travail de correction tant que vous ne m’aurez
pas tenu parole »… [Août]. Émotion suscitée par les « tracasseries de Nancy » : « j’applaudissais à la courageuse détermination du
Père Lacordaire, quand la lettre de Mr le Coadjuteur est venue me causer un autre genre d’inquiétudes. Cela me paraît une reculade
mal déguisée »… 1844. [Décembre]. Réflexions sur les progrès de la religion, sur fond de Révolution et de Voltairiens : il faut choisir
entre accepter le statu quo, ou jeter le cri d’alarme ; « il ne reste plus que le choix des moyens […] S’obstiner dans la statique des
anciens temps n’est qu’une autre manière, moins la franchise, de refuser le combat. Mais dépenser toute sa poudre contre
l’ultramontanisme et contre la déposition des rois par les papes, comme la Gazette au moment où tout le danger tend aux Églises
nationales et où nos adversaires ont livré plus de rois en 50 ans que l’Église en 18 siècles c’est encore qu’on cherche une portion mixte
et personnelle comme Mr de Genoude entre l’Église et la popularité »… 1845. « Le Père Lacordaire est-il près de vous [...], assurez-le
bien que je lui donne tous les jours in petto, ici, la sérénade que les Lyonnais ont eu le bon esprit de faire retenir jusqu’à vos
oreilles »… 1854. 1er janvier. Il goûte un certain désintéressement des choses de ce monde. « La peste ne m’effraie pas plus que la
guerre et celle-ci ne me plaît pas davantage, car elle me semble bien mal envoyée des deux côtés. L’empereur a tant fait qu’il a mis
l’intérêt du côté des Grecs »… Etc.
On joint 8 l.a.s. de sa femme Marie de Falloux, ou de leur ami Albert de Rességuier, à Mme Swetchine.
63. Alfred de FALLOUX. L.A. (brouillon), [Bourg d’Iré vers le 1er juillet 1845, à l’évêque d’Angers, Mgr Angebault] ; 7 pages
in-fol.
150/200€
Longue protestation contre la Lettre sur le journalisme religieux de l’abbé Henri Bernier, vicaire épiscopal d’Angers et
polémiste. Ce brouillon présente des corrections et plusieurs suppressions de passages, dont ce réquisitoire : « Un ecclésiastique
assez malheureusement inspiré pour appeler, à cette heure de crise universelle, le scandale des complots personnels dans le diocèse,
assez ignorant de toutes les préoccupations qui l’entourent pour les blesser toutes à la fois sans se douter même qu’il les atteint, assez
peu maître de ses impressions et de ses préjugés personnels pour déconsidérer l’autorité à tous ses degrés au moment où il en croit
prêcher le respect, cet ecclésiastique amoindrira de plus en plus désormais, monseigneur, l’autorité morale qui doit correspondre à
l’autorité hiérarchique dont il est revêtu. Les hommes les mieux intentionnés se laisseront entraîner […], et quand votre grandeur
mettra un terme à ce funeste malentendu, l’autorité, sauvegarde du troupeau, retournera compromise et affaiblie dans les mains du
Pasteur »… On joint une copie de la lettre définitive, Bourg d’Iré 1er juillet 1845.
64. Alfred de FALLOUX. L.A.S. « Alfred », Samedi [Tours 26 février 1848], à sa mère ; 3 pages in-8, adresse.
150/200€
Adhésion à la révolution de Février. Ils sont arrivés à Tours sans accident ni trouble, voyant « les efforts admirables faits
par le gouvernement provisoire et par la garde nationale pour le maintien de l’ordre », efforts déjà couronnés de succès à Paris, où
la plupart des membres du gouvernement lui sont « personnellement connus et parfaitement honnêtes. À Tours la mairie a été
remise aussi sans le moindre désordre à des hommes fort respectables, leur travail est le nôtre. Faisons le donc tous en commun.
Point de frayeur, point de comparaison exagérée avec 93 […] Soyons tous gardes nationaux, et bons citoyens partout où nous nous
trouvons. Le gt provisoire veut consulter sincèrement la nation. Il n’y a rien là de menaçant pour personne. Veillons seulement à
ce que l’anarchie ne fasse pas d’excès au mouvement. Nous serions bien coupables d’y contribuer, et nous en serions promptement
victimes. Paris qui ne demande qu’à se débarrasser de quelques-uns de ses habitants les jetterait sur notre pauvre pays. Qu’il n’y ait
donc aujourd’hui en France, et surtout chez nous qu’un parti : celui qui veut suivre l’ordre social quel que soit par ailleurs la France
qui sera amenée au gouvernement. La moindre prise d’armes, le moindre doute sur nos intentions à ce sujet, donnerait le signal de
la violence, et nous ne pourrions plus la reprocher ensuite à personne »…
65. Alfred de FALLOUX. 2 brouillons autographes de discours, [1851 et 1859] ; et 2 L.A.S. « Alfred », [juin-juillet 1851], à sa
femme ; 4 et 3 pages in-fol., et 6 pages in-8 avec une adresse.
300/400€
Discours parlementaires du député du Maine-et-Loire.
Sur le projet de révision de la Constitution [qui eût rendu rééligible le Président de la République, et que Falloux a défendu
à l’Assemblée le 14 juillet 1851] : « Avons-nous le droit de révision ? Dans quelle mesure ? Il faut la révision pour la réforme de la loi
électorale. Il faut la révision, car le suffrage universel ne suffit pas pour protéger la société comme ses partisans l’avaient promis et
elle n’a été attaquée depuis 3 ans que par les fauteurs prétendus du suffrage universel »… Etc. – Sur les inégalités sociales [1859] :
« Il faut défendre la société moderne, car si elle est déjà, au bout de 60 ans, usée, épuisée, nous sommes le plus versatile, le plus
coupable des peuples et loin de servir de modèle à l’Europe nous deviendrions pour elle un objet de méfiance, et de risée. Il faut
défendre le christianisme, car seul en introduisant la charité, l’amour entre les droits absolus des citoyens les uns vis-à-vis des
autres, seul, il possède la solution des problèmes qui nous divisent »…
Champlatreux Mercredi [juin]. En « pleine crise bonapartiste », Molé est parti avec M. de Melun pour la commission
de permanence. Le fond de « cette bagarre » est mystérieux : « Il semble cependant que le Président, effrayé de la candidature
Joinville malgré son fiasco actuel, et convaincu surtout qu’il ne peut plus tirer aucun parti de l’Assemblée, veut tenter enfin son
coup d’état, réformer la constitution à lui seul, et faire sanctionner ses mesures par un appel au peuple à l’abri de l’état de siège
appliqué en 86 départements. Le ministère a été congédié hier […] et il est certain que le Président n’a plus qu’une chance de reculer
c’est de ne pas trouver sept personnes qui s’associent à son entreprise »… Avec les ducs de Noailles et de Valmy, il attend Berryer…
[Paris 17 juillet]. « Dieu ne peut pas avoir condamné une cause à laquelle il envoie tel défenseur [Berryer]. […] L’assemblée d’un
cri unanime a proclamé que rien de pareil n’existait dans les annales d’aucune tribune. Pour moi, la journée d’hier a été après le
bonheur de vous aimer, la plus vive jouissance de ma vie : celle de voir Mr le Cte de Chambord à Paris l’égalera, mais ne la surpassera
pas »…
On joint un feuillet de comptes autographe ; et 3 lettres à lui adressées, par Marguerite de Blessington (Londres 1841), Ignaz
von Döllinger (Munich 1838 : notice biographique de Joseph Görres)...
66. Jean-Baptiste-Antoine, bailli de FLACHSLANDEN (1739-1825) général des galères et Grand-Turcopolier de l’ordre de
Malte, député de la noblesse d’Alsace aux États généraux. L.A.S., 30 décembre 1771 ; 3 pages in-4.
100/150€
[Après l’expédition de Tunis où Flachslanden commandait les galères de Malte.] Le grand maître de l’Ordre désire « que
vous fissiés connoitre au roy le zèle et l’empressement avec lequel jay cherché à estre utile à son escadre », et le duc de Praslin « avoit
eu l’intention de me procurer quelque marque de distinction lors de sa retraite […] tous les officiers qui ont servi dans l’expedition
de Tunis ont été comblés des graces du roy. J’ose croire que l’escadre de Malte que j’avois alors l’honneur de commander n’a pas peu
contribué au succès de cette campagne »…
67. [Ferdinand FOCH (1851-1929) maréchal de France]. 15
26 mars 1929 ; épreuves argentiques, format 18 x 24 cm.
photographies
des funérailles nationales du maréchal Foch, le
100/120€
Le maréchal sur son lit de mort (2), le convoi mortuaire, les personnalités, vue de la foule massée autour de l’Arc de Triomphe,
le cheval du maréchal recouvert d’un drap étoilé, militaires et porte-drapeaux, les dignitaires de l’Eglise, la cérémonie sous l’Arc de
Triomphe, etc. On joint 2 cartes de visite de la maréchale Foch.
68. Paul FORT (1872-1960) poète. Ysabeau. Chronique de France en cinq actes, actes III et IV [1924] ; cahier petit in-4 de
81 pages, texte imprimé collé avec corrections et annotations en partie autographes, couv. moleskine noire.
100/120€
Cahier de mise en scène comportant le texte imprimé (paginé 162-247) collé avec des corrections et additions autographes de
Paul Fort, et de nombreuses notes de régie et de mise en scène (avec quelques croquis). Ysabeau fut créé le 16 octobre 1924 au théâtre
de l’Odéon, et publié chez Flammarion la même année, sous le titre d’Ysabeau. Chronique de France en cinq actes (quatre actes à la
représentation).
LETTRES & MANUSCRITS AUTOGR APHES
72 . Albert GOULLÉ (1844-1918) écrivain et journaliste, rédacteur au Cri du peuple, condamné par contumace pour sa
participation à la Commune de Paris. manusCrit autographe signé, Le Premier Mai 1894 en Amérique, 1895 ; 8 pages in-4.
100/150€
articLe sur Le premier mai, publié dans la Petite République du 1er Mai 1895. « La célébration du 1er mai, communion
fraternelle des ouvriers par-dessus les frontières qui les parquent en nations, a déjà une histoire. Nous eûmes en France, il y a deux
ans, les scandaleuses charges policières de la place de la République (quelle République ?). Antérieurement chez nous encore, la
Macbeth bourgeoise s’était fait aux mains l’ineffaçable tache de sang de Fourmies. L’an dernier, l’événement capital eut les ÉtatsUnis pour théâtre ». Et il raconte longuement la grève de 250.000 mineurs, leur marche sur Washington menés par coxey et KeLLy,
leurs revendications…. « Le 1er Mai, le cortège des sans-travail se forme, musique en tête. La police garde le Capitole. […] Il y a des
coups de gourdins et des coups de feu échangés, des hommes blessés, foulés aux pieds. Coxey et deux autres chefs du mouvement,
Brown et Jones, sont arrêtés. En résumé, cette manifestation colossale finit par un avortement. […] Elle n’en est pas moins le fait
considérable, le grand exemple conseilleur. […] C’est ça, l’internationalisme des travailleurs. »…
73 . Charles GOUNOD (1818-1893) compositeur. L.A.S., Saint-Cloud 23 novembre 1868, à « Mon bon cher petit » ; 3 pages in-12.
250/300€
« Je viens de passer, moi aussi, une cruelle saison dont les suites ne sont pas finies. Je suis en un état de santé tellement triste
depuis six mois que je me demande surtout où cela s’arrêtera. J’ai eu, cet été, des crises nerveuses abominables, et tous les matins
encore, je souffre une sorte d’agonie odieuse. […] On t’a parlé de mon projet d’aller passer l’hiver à Rome pour un grand travail que
j’avais le désir d’y commencer cette année et d’y terminer l’hiver suivant. Devant une perspective de santé comme la mienne, je
n’ose rien décider : m’en aller pour languir là-bas comme je le fais ici, n’en vaut pas la peine, et j’emporterais avec moi autant et plus
d’inquiétude que j’en laisserais moi-même ici »…
74 . Ernest-Henri GRANGER (1844-1912) militant blanquiste, bras droit de Blanqui, il prit la tête du mouvement blanquiste
avant de finir député boulangiste (!). 2 L.A.S., 1877-1881, à un ami [probablement Caspar Michal tursKi] ; 5 pages in-12.
69
69 . Charles de FOUCAULD (1858-1916) explorateur et missionnaire. L.A.S., Tamanraset par Insalah (Ahaggar) 2 juin 1912 ;
4 pages petit in-4 à l’encre violette.
2 500/3 000€
très BeLLe Lettre.
C’est avec joie qu’il a reçu la lettre et les épreuves du début du livre de son correspondant. « Mon ermitage vous attend. Vous
y serez chez vous. La fraternité des enfants du Père Céleste nous rend frères maintenant & toujours. Je compte toujours aller en
France et à Alger en hiver. Je pourrai vous donner rendez-vous où vous voudrez, à Alger, Oran, ou Beni Ounif, & partir de là avec
vous pour les montagnes de l’Ahaggar. La vie ici est extrêmement bon marché, l’air, à 2700 m, est d’une pureté admirable, le climat
frais & sain, on peut cultiver la terre & vivre de son travail ; si, après avoir vu de vos yeux, vous trouviez bon d’amener ici quelques
familles de bons chrétiens, ce serait le plus grand bienfait que puisse recevoir le pays »… Il parle ensuite de l’orientaliste Adolphe
motyLinsKi (1854-1907 ; Foucauld fit publier sa Grammaire, dialogues et dictionnaire touaregs en 1908), « un de mes bons amis, de
mes vieux amis, un des hommes les plus profondément bons que j’ai jamais connus, & une belle intelligence. On a donné son nom
au Fort qui est le chef-lieu de l’Ahaggar, Fort-Motylinski. C’est sur mes instances qu’il est venu faire, en 1906, un voyage scientifique
dans l’Ahaggar, & c’est chez moi qu’il a habité durant le séjour qu’il y a fait. Il était aimé de tous les Touaregs qui l’ont connu ; ils
parlent souvent de lui & le connaissent sous le nom de “bon savant”. Donc, nous sommes frères en Jésus ; vous êtes chez vous dans
mon ermitage de l’Ahaggar. Vous y serez le bienvenu en tout temps. Plus vous y resterez longtemps plus j’en serai heureux »...
Il indique l’itinéraire de sa route depuis l’Algérie, à la fin de l’hiver suivant, et prévient : « je voyage vite, en moyenne 50 kil. par jour ;
je compte environ 40 jours de Beni Ounif à l’Ahaggar. Il est possible que je cherche à être pour Pâques à Insalah, & vers le 10 avril
dans l’Ahaggar, ce qui me ferait partir de Beni Ounif vers le 1er mars. Que Jesus vous garde, […] qu’Il bénisse votre œuvre, qu’Il nous
fasse la grâce d’unir nos efforts pour la Sanctification de Son nom, l’avènement de Son Règne, & l’accomplissement de Sa Volonté
par tous nos frères les humains »…
80/100€
Montreux 25 décembre 1877 : « je ne suis pas venu en Suisse pour mon plaisir, mais dans le but spécial que vous savez et pour
peu de temps » ; il serre « la main du citoyen GriGorieff »… Paris 16 février 1881, au sujet du journal de Blanqui, Ni Dieu ni Maître
(le 1er n° avait paru le 20 novembre 1880) : « je suis tout à la fois administrateur, correcteur, secrétaire de la rédaction, metteur en
vente et homme de peine du journal. Par nous et nos amis, nous vendons en effet le journal nous-mêmes et nous nous en trouvons
bien ». Il n’a aucune photo de BLanqui : « Nous avons fait mouler sa face après sa mort. Mais le moulage n’a été tiré qu’à un seul
exemplaire et nous le gardons comme document devant servir à l’exécution du buste qui sera placé sur sa tombe »…
75 . GRÈCE. manusCrit, Journal particulier n° 2, 13 mars-12 juin 1829 ; cahier in-fol. à rubriques imprimées de 11 ff. écrits rectoverso (plus ff. vierges).
800/1 000€
70 . Charles de GAULLE (1890-1970) général, Président de la République. L.S. avec 2 lignes autographes, Marly 11 mars 1946,
à Henri Bonnet, Ambassadeur de France à Washington ; 1 page in-4 à son nom.
200/250€
au suJet de sa démission. « J’ai été très sensible aux sentiments que vous m’avez exprimés à l’occasion de la décision que j’ai
été amené à prendre. Il est peu de témoignages qui pouvaient autant me toucher que le vôtre »... De sa main : « Veuillez présenter à
Madame Bonnet mes hommages les plus respectueux »…
71 . Jean-Antoine GAY, médecin et chirurgien, auteur d’un Traité contre la saignée (1808), très décrié par les saigneurs de la
médecine de son temps. manusCrit autographe : Défense de ma doctrine en réponse à M. le docteur Lamoline, s.d. ; 2 pages
in-fol., 1 page oblong in-8 et 1 page in-4 (petit fragment manquant au premier feuillet, et un feuillet manquant).
200/300€
très intéressant exposé de sa doctrine et de son comBat contre La saiGnée. Attaqué par M. Lamoline, Gay réplique :
« la saignée qui prive les nerfs d’une portion de la liqueur vitale et balsamique qui la lubrifie, loin d’être, comme on le croit
généralement, un remède anti-spasmodique, est, au contraire selon moi, le moyen le plus irritant qu’on puisse concevoir. […] si
la maladie parvient quelquefois jusqu’au sang, jamais le sang n’est la maladie. […] quand le sang est vicié, bien que ce vice irrite
excessivement le malade, l’on ne doit pas emporter des portions de sang, mais combattre la cause qui le souille ; car les portions de
sang qu’on laissera dans le corps restant aussi souillées que celles qu’on en extraira, on y laissera toujours la source de l’irritation.
[…] le malade, qui, à chaque saignée a moins de forces pour vivre, a conséquemment aussi moins de forces pour souffrir. […] Voilà
une des causes de plusieurs morts soudaines qui étonnent et ne devroient pas étonner ceux qui les provoquent par leur confiance
en un prétendu remède lequel bien examiné, n’est autre chose qu’un auxiliaire de la mort et l’un des plus puissants qu’elle ait jamais
eus. »… On joint une L.A.S. à la rédaction des Annales (demi-page in-4).
JournaL nautique rédigé sur un cahier imprimé de Journal de la Marine, sans indications systématiques de navigation.
Il débute au départ d’Alexandrie le 13 mars 1829, pour la rade de navarin. Le rédacteur quitte la frégate La Nation pour La Circée,
avec consigne de se mettre aux ordres de l’amiral rosameL ; La Circée a pour fonction, avec cinq autres frégates, de transporter
des troupes de Patras à Navarin, puis de Navarin en France pendant la guerre d’indépendance de la Grèce. Descriptions et
considérations géographiques et historiques, événements en Méditerranée et en Grèce, évocation de missoLonGhi, de la campagne
de Morée, du maréchal maison… Le journal se clôt sur le retour à Toulon le 6 juin.
du
Des essais de signature sur la page de titre permettent de penser que ce journal a été tenu par l’amiral Étienne-Henri Mengin
vaL d’aiLLy (1778-1865).
LETTRES & MANUSCRITS AUTOGR APHES
76 . Bartolomeo Alberto Cappellari, GRÉGOIRE XVI (1765-1846) Pape. L.S., Vatican 19 juin 1839, à une Altesse royale
(probablement le duc de moDène) ; 2 pages in-4 ; en italien.
200/250€
Au sujet de l’annonce faite par le comte Girolamo Riccini qu’il ne pouvait différer davantage la réforme des lois et pratiques
dans ses domaines dont certaines s’opposent aux règles et aux droits de l’Église. Le Pape fait confiance à la longue expérience de la
religion et de la piété de S.A.R….
77 . Emmanuel de GROUCHY (1766-1846) maréchal d’Empire.
P.A.S., 20 ventose VII (10 mars 1799) ; 2 pages in-fol. en
colonne (le début manque).
200/250€
fin d’un rapport sur Les insurrections dans Le piémont.
Il rend compte des multiples et complexes mouvements
insurrectionnels auxquels il doit faire face. « Les différens partis
qu’on a pu joindre ont été détruits, plus de 400 révoltés ont
été tués ; la commune de Strévi foyer de l’insurrection et où le
commandant d’Acqui ainsi que plusieurs français avaient péri
a été incendiée et les chefs d’insurrection fusillés. Cet exemple
de sévérité a contenu cette partie du midi du Piémont ; mais
bientôt une nouvelle insurrection qui n’est qu’une suite de la
première a éclaté dans les environs de Fossano, des forces y ont
été dirigées, les insurgés ont été dispersés et une soixantaine
ont péri ». Grouchy voit dans ces insurrections « le résultat
des manœuvres anglaises et autrichiennes qui tendent à
inquiéter les derrières de l’armée comme ils ont inquiété ceux de
l’armée de Naples ; ils sont secondés par un parti anti français,
quoique se disant patriote, qui existe dans l’Italie et qui travaille
constamment à notre expulsion, à nous rendre odieux au peuple
et à suplanter les républicains »… Il y a aussi les royalistes, et des
menaces de débarquement à Oneille [Oneglia]. Il conclut : « le
mécontentement du peuple en Piémont est général maintenant ;
de fausses mesures de finance, l’exaspération des esprits, le
surhaussement de toutes les denrées, l’ignorance du peuple, le
fanatisme des prêtres, la crainte de voir porter atteinte au culte,
celle des réquisitions de quelque genre qu’elles puissent être,
tels sont les éléments de trouble qui existent et qu’il est facile
d’agiter »…
78 . GUERRE DE 1870. Carnet autographe du capitaine BernarD, 1848-1873 ; 65 pages d’un carnet in-12, dos toilé (fermoir
manquant).
300/400€
carnet retraçant Le parcours miLitaire du capitaine au 90e de Ligne, depuis son engagement à Colmar le 7 septembre 1848
à sa fin de carrière le 25 septembre 1873 : Armée de Paris en 1851, Afrique de 1856 à 1859, Italie en 1859, Armée du Rhin en 1870,
prisonnier de guerre d’octobre 1870 à mars 1871... Une partie du carnet répertorie ses services, ses campagnes, ses arrêts. L’autre
partie liste les garnisons, routes et campagnes : villes, blocus, prix des denrées, composition des régiments, prisonniers de guerre...
On lit notamment une description détaillée et une analyse de tous les événements ayant précédé la capitulation du 27 octobre 1870 :
départ, combats, alertes, blessés, marches, prises d’armes, climat, etc... « Capitulation de BaZaine, nom mille fois maudit ! Le plus
triste jour de ma vie. Les esprits ont été amenés à la pensée de la capitulation d’une manière joliment étroite. [...] L’anarchie la plus
effrayante règne en France ; Paris investi, affamé doit s’ouvrir aux Prussiens sous très peu de jours. Deux forts civils sont déjà entre
leurs mains. La discorde civile y paralyse la défense. Les conscrits se refusent à marcher. On tire sur les gens d’armes. [...] Le rôle de
l’armée de Metz sera peut-être de permettre à un gouvernement régulier de s’organiser. La position n’est que transitoire, on attend
le retour du général Boyer, et comme les vivres ont été épuisés, s’il ne réussit pas, il faut s’attendre à une capitulation »...
79 . GUERRE DE 1870. Lettre manuscrite non signée, Paris 14 novembre 1870, à la suite de la Lettre-Journal de Paris, Gazette
des Absents, n° 2 (26 octobre 1870), adressée à Clément laurier, Directeur de l’Intérieur à Tours ; 3 pages in-8, adresse avec
timbre et cachets postaux et la mention par Ballon monté.
150/200€
Lettre de paris assiéGé par BaLLon monté.
« Le gros du public est sans nouvelles de province autres que celles qu’il plaît aux Prussiens de laisser passer. Je te laisse à
penser si elles sont couleur de rose. On craint que la défense ne se localise en province […] il est d’une extrême importance qu’une
main se fasse sentir qui dirige toutes les forces de la France vers le même but. Le gouvernement actuel agit peut-être beaucoup,
mais il ne parle pas assez et ne se met pas en communication assez fréquente avec la masse des citoyens. […] tous les hommes
de 25 à 35 ans sont appelés à l’acte et nous allons avoir ici 150.000 hommes de trop. […] Ne vous laissez pas aller surtout à faire
des élections, ne vous occupez que de la levée en masse et faites-moi passer 200.000 par la trouée de Belfort (qui au besoin leur
assurerait une retraite). Faites faire une promenade militaire en Bade-Wurtemberg et Bavière, et vous verrez le siège de Paris levé,
nos prisonniers en Allemagne se soulever et la partie être gagnée »... Etc.
80 . GUERRE DE 1870. L.A.S. d’Eugène guillet, mobilisé durant le siège de la capitale, Paris 31 janvier 1871, à sa femme à
Trouville ; 1 page in-8 sur papier pelure, adresse au verso avec timbre et cachets postaux.
100/150€
queLques Jours après La siGnature de L’armistice et du cesseZ-Le-feu.
« Enfin c’est signé l’Armistice, nous allons nous revoir bientôt, quelle joie ce sera, que de choses tristes à se raconter, que
d’émotions douloureuses attendent bien des gens qui ne s’en doutent pas. Dans ce désastre général, nous devons bénir la providence
qui a épargné tous les nôtres et Marcel lui-même, puisque la paix sera signée avant le 19 février. Triste fin d’un déplorable début
d’une guerre entreprise sans motif comme sans raison. L’émotion est douloureuse de cette capitulation, chacun se regarde d’un air
attristé se demandant si la satisfaction d’en avoir fini atténuera la honte qui en résulte. L’élan patriotique a été immense, tous nos
gardes nationaux ont été admirables »...
81 . GUERRE DE 1870 et COMMUNE DE PARIS. Important ensemble de documents.
400/500€
[Timothée campenon (1833-1883, magistrat)]. 6 lettres et documents à lui adressés, septembre 1870-février 1871, dont son
laissez-passer bilingue (français-allemand) sur le chemin de fer Versailles-Paris, 9 février 1871.
Georges darBoy (1813-1871, archevêque de Paris, fusillé par les Communards). 2 L.A.S. comme vicaire général de
l’Archevêché de Paris, 24 mars 1858 et 6 mai 1859, à Charles Jourdain ; belles lettres le remerciant pour l’envoi de ses ouvrages sur
la religion (portrait et doc. joints).
Gustave desJardins (1834-1903, archiviste paléographe). 2 L.A.S., Versailles 7 avril 1873, répliquant aux critiques sur son
Tableau de la Guerre des Allemands dans le département de Seine-et-Oise.
Garde nationaLe. L.a.s. par Lefrançois, capitaine de la 6e Compagnie du 117e Bataillon, Paris 10 octobre 1870, à Jules favre,
pour faire insérer une note au Journal officiel : « Le pays compte sur vous avec raison, et se sauvera en vous suivant »… Avec la
déclaration du Bataillon de son entier dévouement au gouvernement de Défense nationale et sa détermination à défendre Paris à
tout prix.
Garde nationaLe du XIVe arrondissement. P.S. par le capitaine Boularieu et le trésorier F. Julien, [octobre 1870], adresse aux
citoyens Jules Favre et Henri Rochefort ; nouvel acte d’adhésion d’un bataillon de la Garde nationale au Gouvernement de Défense
nationale.
Jules Joffrin (1846-1890, homme politique, communard, un des fondateurs de la Société des Droits de l’Homme et
du Citoyen). L.A.S., Paris 1882, à l’avocat et ancien communard Eugène Protot, pour venir en aide à un brave garçon, infirme,
« républicain socialiste de sous l’empire » ; il s’occupera au Conseil municipal « de l’affaire de l’ospice, au sujet des religieux qui
souvent en fait de pansement vous ennuis avec leur prétendu Dieu ». Il part au congrès de Saint-Étienne « pour les mécaniciens »,
espérant en finir avec « la bande Marxiste »…
Ch. Lamy, du Ministère de l’Agriculture et du Commerce, [fin septembre 1870], note a.s. sur l’urgence de traiter la question
des loyers : « le Ministre du Commerce pourra saisir le Conseil de Gouvernement de la question de Prorogation de toutes les
Echéances dans Paris pendant le siège »…
Charles-Ernest LuLLier (1838-1891, officier, nommé par la Commune commandant en chef de la Garde nationale puis
destitué). L.A.S., Paris 18 janvier 1866, sur son livre : Mission politique et maritime de la France au XIXe siècle…
N. de poGGenpohL, journaliste belge, rédacteur en chef-gérant de L’Ami de la France, « gazette parisienne et internationale ».
2 L.A.S. à Léon GamBetta. 28 octobre 1870, il demande sa naturalisation. 16 janvier 1871, pour obtenir l’autorisation de vendre
L’Ami de la France aux remparts et aux avant-postes de Paris ; il dénonce l’abus qu’on y fait des brassards, « grâce aux quels une
foule de vauriens, de gens suspects, de femmes même de toutes qualités, traversent impunément les portes de l’enceintte. Comment
s’étonner après cela que les Prussiens soient si bien renseignés »…
Arthur ranc (1831-1908, journaliste, écrivain et homme politique, membre du Conseil de la Commune dont il démissionna).
L.A.S., [vers 1880], à son confrère Charles Laurent, à en-tête de La Petite République Française, au sujet de la campagne contre
Daniel wiLson, le gendre de Jules Grévy (photo jointe).
société internationaLe de secours aux BLessés. – P.A.S. par E. de BiLLy, membre du Comité, Paris 22 octobre 1870 ; copie
conforme d’une autorisation de faire des loteries pour son œuvre. – Diplôme de Secours volontaire sur les champs de bataille, dans
les ambulances et dans les hôpitaux, délivré à Xavier Périlliat pour ses services pendant la guerre, 2 juillet 1871.
On joint une l.a.s. de Mme Jules Favre (comme directrice de l’École Normale Supérieure des jeunes filles de Sèvres, 1895) ; un
avis de Taxe municipale adr. à M. de Maupas (Paris 10 octobre 1870) ; des portraits du général Le fLô et de Clément thomas.
82 . GUERRE 1914-1918. 7 L.A.S. d’un marin (D. neumont ?) embarqué à bord du cuirassé Courbet, août 1914, à sa femme ;
16 pages obl. in-12 à en-tête Cuirassé “Courbet”.
200/300€
récit de La vie à Bord du cuirassé, des escaLes et du comBat d’antivari. Nous n’en citerons que de brefs extraits.
Dimanche matin 6h. « A bord, il n’y a aucun ordre, on continue l’existence ordinaire sauf qu’on se tient prêt à partir. […] Il
paraitrait que l’Italie ne bougerait pas. Les Italiens ne sont pas expulsés de France, il n’y aurait que les Allemands et Autrichiens »...
[Bizerte] 10 août 1914. « Beaucoup de personnes rentrent à Toulon, il paraît. Soigne bien les enfants et rentre à Libourne quand
la mobilisation sera terminée »... [16 août]. Le cuirassé est remonté dans l’Adriatique « pour faire lever le blocus du Monténégro
qu’effectuaient les navires autrichiens. Devant Antivari nous avons trouvé quelques torpilleurs qui ont fui et un petit croiseur qui
devait poser des mines. Il a été coulé en 5 minutes de feu. Nous avons appris que les Autrichiens avaient posé beaucoup de mines,
ce qui nous a obligés à ne pas approcher des côtes. Nous sommes redescendus et nous bloquons en ce moment le canal d’Otrante
qui est l’embouchure de l’Adriatique pour empêcher le ravitaillement de l’Autriche et par suite de l’Allemagne et en même temps les
Autrichiens ne peuvent descendre gêner notre commerce »... Etc.
83 . GUERRE 1914-1918. Carnet autographe signé du caporal infirmier Émile lala, 7 août 1914-14 juillet 1915 ; carnet in-12 de
38 pages au crayon et à l’encre, couverture de toile avec nom et signature.
300/400€
carnet de Guerre d’un infirmier, avec des notes de Lala, caporal infirmier à la 16e section d’infirmiers, 37e Division,
2e Ambulance, 5e et 6e Armée, retraçant sa mobilisation, les trajets de son ambulance, ses haltes et l’accueil qui lui est réservé dans
chaque ville, la distribution des vivres et les difficultés de ravitaillement, ses conditions d’hébergement...
Parti de Decazeville le 7 août 1914, il se dirige vers Perpignan puis Lunel où il prend connaissance du matériel qui constitue
son ambulance : « Nous y trouvons les médecins-chefs et tous nos officiers »... Départ le 14 août, par Nîmes, Tarascon, Avignon,
LETTRES & MANUSCRITS AUTOGR APHES
Cayenne 18 mai 1772 (cahier de 12 p.). Compte que rend Marc
Fraisse habitant de la Colonie de Cayenne […] de l’achat de terreins,
nègres, plantages, meubles, ustencilles et gestion de l’habitation nommée
Cormonbeau… Marc fraisse rend compte à ses associés, négociants à
La Rochelle, de ses dépenses et de son exploitation. Il dresse un état
détaillé de ses comptes et des biens, une année après l’achat de la dite
habitation pour la somme de 9 948 livres. En juillet 1771, le domaine
ne possédait que 7 têtes d’esclaves (liste avec prix), 4 abattis de rocou,
2400 pieds de café, une maison de maître en mauvais état et le matériel
d’une rocourie. Fraisse a procédé à l’achat de nouveaux terrains, et ajoute de
14 « esclaves » (inventaire et prix)…
Orange, la région parisienne... Les trajets sont pénibles : « couche en wagon à bestiaux »... Le 17 août, dans les Ardennes : « départ à
6 h pour Bourg Fidele, 22 km sac au dos, on arrive péniblement [...] Le vin n’est plus abordable on achète de la bière à 0,20 le litre »...
Le 18 août, la section passe la frontière : « Les Belges sont très affables pour nous »... Couvin, Nismes, Merlemont, Fosses : « Après
avoir marché toute la nuit (marche forcée) [...] nous arrivons sur la ligne de feu vers les 7 h »... Traversée du village de Furnaux, « au
milieu de tirailleurs algériens et de 2 batteries d’artillerie, à ce moment là nous avons conscience du danger. Quelques uns de nos
canons tirent par intermittence. Un obus ennemi tombe à 200 m de nous. Nous revenons en arrière [...] on apprend que le village
où on devait aller était en possession des Allemands »... Arrêt près de Villers-le-Gambon : « Les Ulhans sont tout près de l’endroit.
Nous courrons le risque d’être fait prisonniers ce qui nous donne du souci. […] Des autobus portant les vivres partent les premiers
[...] Notre ambulance ferme le convoi interminable »... Arrivée à Mariembourg : « Les familles belges fuient affolées emportant ce
qu’elles ont de plus précieux »... Sa section passe la frontière française le 25 août... En retraite et talonnée de près par l’ennemi, elle
passera ensuite par Tavaux, Montigny-sous-Marle, puis la ligne de feu de Faucouzy, Laon, Sézanne, Villenauxe, Neuvy, Nogent-surSeine, Versigny, Joux... Une page a été arrachée, le récit reprend à la mi-septembre... Le 17, le château dans lequel l’ambulance est
installée dans l’Oise est pris par les Allemands, « qui n’ont pas respecté le drapeau de la Croix-Rouge de notre ambulance qui flottait
sur le château »... Menacés d’être fusillés, ils sont défendus par leurs malades, prisonniers allemands, mais sont néanmoins faits
prisonniers : « Nous sommes assez bien traités mais défense de sortir. [...] Ils nous disent qu’ils n’en veulent qu’aux Anglais »... Les
récits pendant la détention sont moins réguliers... Le carnet s’achève sur le renvoi en France le 13 juillet 1915, l’« arrivée triomphale »
et le chaleureux accueil à Lyon ; Lala regagne Decazeville le 14 juillet. on a Joint une photographie de groupe de la 2ème section.
Cayenne 15 mars 1774. Deux ans plus tard, il doit répondre aux
reproches de ses associés : il se justifie et les enjoint à la patience, expliquant
que l’exploitation est en cours de rentabilité, que les caféiers qu’il a plantés
ne feront de bons apports que dans quelques années et qu’il envisage, pour
pallier le discrédit du café en France, de planter du cacao et du coton...
La Rochelle 29 décembre 1774. Compte d’achapt de l’habitation
ditte de Sainte Marguerite… Fraisse doit vendre sa part de l’habitation,
« dans le meilleur état possible et à la veille de donner de bons revenus »,
et qui compte désormais 29 esclaves, de nouveaux aménagements
dont une maison de maître grande et bien bâtie. Il estime sa part à
60 0000 fr. et se dit prêt à la céder à 57 000...
84 . GUERRE 1914-1918. Cahier autographe signé d’Henri lefèvre, musicien au 117e de ligne, Quelques compositions et dessins
faits à Erfurt en 1914 et 1915, camp d’Erfurt 15 novembre 1914-1er février 1915 ; cahier petit in-4 de 72 pages, couverture de
tissu jaune.
400/500€
intéressant témoiGnaGe d’un
Guerre au camp d’erfurt.
prisonnier de
87 . HENRI II (1519-1559) Roi de France. Charte en son nom, Paris 30 août
1550 ; vélin grand in-fol. (65,5 x 54 cm), grand sceau de cire brune
pendant sur queue aux armes royales, et petit sceau sur cordelette.
Carnet rassemblant pêle-mêle dessins
humoristiques, menus de Noël, programmes
musicaux des concerts donnés au camp, croquis
et plans dessinés (lampes, lustre, pavillon,
vue de Jérusalem...), cartes (frontières francoallemandes et belges, frontières est de l’Allemagne
et de l’Autriche...)... Un sommaire en première
page répertorie les dessins du carnet. On compte
également 55 photographies de formats divers, la
plupart légendées, illustrant la vie du camp d’Erfurt
et ses occupants : camarades, chambres, infirmerie,
bibliothèque, théâtre, chapelle, coiffeur, etc. Plus
quelques programmes de concert sur feuilles
volantes.
150/200€
Arrêt de mainlevée pour la justice haute, moyenne et basse de BaZemont, en faveur de Charles d’O, seigneur de BaiLLet et de
BaZemont. Le document est collationné et signé par Normyer, puis visé et signé « Par la Chambre » par Guiot. Beau document Bien
compLet du Grand sceau.
88 . HENRI V, comte de CHAMBORD (1820-1883) prétendant légitime au trône de France. 2 petites L.A. (une signée) et une
enveloppe autographe, et une l.a.s. le concernant ; 2 pages in-12, enveloppe, et 2 pages et demie in-8 (photographie jointe
format carte de visite).
200/300€
L.A.S. : « Cher ami, si vous avez fini de lire le premier cahier, ayez la complaisance de me l’envoyer. H. » – L.A. : « On dira de
ma part à notre ami de Clermont que j’ai lu avec intérêt ses dernières lettres et particulièrement ce qui a rapport à un de ses anciens
camarades d’école militaire ». – Enveloppe : « à Monsieur le Baron Hyde de Neuville » (cachet cire rouge aux armes brisé).
85 . GUERRE 1939-1945. manusCrit autographe
signé d’Achille girarD, du 55e régiment
d’infanterie alpine, Mémoires de Guerre, 19391940 ; carnet in-12 de 78 pages, cart. dos toilé de
réemploi (usagé).
Guillaume-Isidore, baron de montBeL (1787-1861, ministre de Charles X, il suivit le comte de Chambord dans son exil
autrichien). L.A.S., Frohsdorf 14 décembre 1849. Il donne des nouvelles de la cour. « Nous sommes en peine. Vous savez déjà par
M. le duc de Lévis la maladie de l’Archiduc ferdinand frère de Madame la comtesse de Chambord, et la présence de nos princes à
Brünn. […] Le malade a eu une crise avec le délire. La nature ne réagit pas malgré les secours de l’art. […] Nos princes ne veulent pas
quitter le malade dans une telle situation. […] Dieu veuille les préserver du typhus. […] Dans ce moment nous avons à Frohsdorf
Madame de Pimodan et sa fille, Mesdames de Montebise et de Poix arrivées sans leur vase qu’on leur a pris en Belgique, du reste
avec promesse de le leur faire parvenir à Vienne. Je suis seul de mon sexe dans le salon avec sept femmes, comme l’homme de
l’abomination et de la désolation. »…
250/300€
mémoires
Guerre
d’un
musicien
mobilisé à Digne, le
3 septembre 1939. Les premières pages de ce journal
de bord récapitulent ses étapes. Le 18 octobre a
lieu son départ pour la Moselle, le 30 il traverse
la ligne Maginot ; il note les étapes, répétitions,
repas, corvées, déplacements, humeurs de ses
compagnons, permissions, affectations dans l’Aisne
et le Bas-Rhin. 28 avril 1940 : « concert au Camp de
Bitche devant une entrée de la ligne Maginot. Après
le concert nous visitons l’ouvrage qui est très bien avec ses galeries et tourelles » ; dans la nuit du 10 mai, passage d’avions, alertes ;
le 11, « on apprend que les Allemands ont envahi la Belgique Hollande »… Il commence à noter les blessés et les morts, les réfugiés,
le manque de vivres, la retraite dans les Vosges. Le 21 juin, à Brouvelieures, « ça pette, les Allemands sont près nous descendons
à la cave de l’école » mais un quart d’heure plus tard, les Allemands sont aux portes et les Français, prisonniers. À Baccarat, le 25,
« vers 2h du matin, nous sommes réveillé par le bruit de cloches c’est la paix »… Ensuite, après avoir été « trimballés » en Lorraine,
ils sont transférés au camp de Péronne le 15 septembre, où des travaux au Canal du Nord les attendent. Détails sur les conditions
de vie, départ le 7 décembre pour le « camp n° 1 » dont Girard s’évade avec des camarades le soir du 19 : « et hop, par-dessus les fils,
nous courrons, dans le champ labouré »… Ils passent à Thiaucourt-le-Grand, Roye et Paris, prennent le train pour Bourges le 23 :
« à 20 h 30 heure française nous arrivons à St Florent s/Cher, en zone libre. […] Nous ne pouvons croire de ne plus voir de Fritz, car
nous en avons goûtté de ces salauds »… Le 25, il arrive par train à Manosque et monte à Valensole, « marchant péniblement dans la
neige. J’arrive à 23 h, je suis rendu. Ma guerre est finie »…
d’infanterie
de
aLpine,
86 . GUYANE. 3 documents (dont une L.A.S. et une P.S.) par Marc fraisse, de Cayenne, 1772-1774, adressés à MM. Jouanne De
saint-martin et DonnaDieu à La Rochelle ; 16 pages in-fol.
1 000/1 200€
intéressant
cayenne.
89 . José-Maria de HEREDIA (1842-1905) poète. L.A.S., Villa Belle-Vue, Veules en Caux, 15 juillet 1884, à un ami ; 3 pages in-8.
250/300€
84
vacances en normandie. Il regrette d’avoir manqué son ami à Paris, mais il a fui le choléra « dont Louise a une peur atroce ».
Ils sont installés en Normandie « au-dessus de Meurice, dans une maison assez agréable, avec une admirable vue sur la mer », et il
invite son ami à les rejoindre. Il a été si bousculé qu’il n’a pu faire ses adieux à Leconte de LisLe, qui peut venir prendre des vacances
chez lui : « On y sent le varech à plein nez et malgré le galet, la mer y est fort belle. Le pays est gentil. […] C’est d’un Flaubert étonnant,
je demeure chez Bornibus. Pécuchet, Pécuchet lui-même a sa villa en face et si Bouvard manque à la fête, nous avons du moins
l’illustre Bouvier, auteur de la Grande Iza, qui a un fort joli cottage acquis à l’aide de sa laide littérature »…
on Joint une L.A.S. de Leconte de LisLe, Paris 28 novembre 1883 (1 p. in-8), informant un ami de la maladie d’Étienne Arago
qui donne les plus vives inquiétudes.
90 . HISTOIRE. 28 lettres ou pièces, XVIIIe-XXe siècle, la plupart L.A.S., L.S. ou P.S.
250/300€
Charles dupin (1816, sur son cours de mécanique), Victor duruy (2), A. enGerand (à Drumont, 1890), Camille fain, général
de GaLLiffet (1885), Charles de Gaulle (caricature par André LeBon, 1958), Pierre-Jean marquis de Las cases (1789), Hubert Lyautey
(avec négatif original d’une photographie au Maroc en 1908), baron de macKau (sur la situation en Océanie, 1844), administration
de la Mayenne (1798, sur des chouans), capitaine minvieLLe, marquis de montBoissier (1737), d’ormesson (1703, pour la vente de
glace et neiges), Camille saint-auBin (3, 1805-1809), Narcisse de saLvandy, Daniel-Charles trudaine (manuscrit autographe sur
l’éducation politique des peuples, et un document ms sur la Gabelle), baron Abram de vaxoncourt (rapport ms sur les événements
du 3 juin 1820 évoquant Benjamin Constant pourchassé par les émeutiers), etc.
91 . HISTOIRE. 19 lettres ou pièces, la plupart L.A.S.
100/150€
ensemBLe de trois documents concernant L’haBitation
sainte-marGuerite,
paroisse de
rouZas,
dans L’ÎLe de
H. Baude, général de Castelbajac, Cholet (Sénat 1800), Édouard Delessert, général Demarçay, chevalier Desaudray, comte
roy (7), etc.
86
LETTRES & MANUSCRITS AUTOGR APHES
93
94
96
92 . [Antoine d’HOGGUER (1682-1767) banquier]. manusCrit, Précis sur les creances que le Baron Hogguer est en droit de
pretendre sur le Roy, [après 1755] ; cahier in-fol. de 48 pages (salissures, pet. déchirures, répar.).
50/60€
Exposé d’une affaire de vente de bois suédois pour des mâts de la Marine française, en 1720, citant de nombreuses pièces.
« Le Baron Hogguer suplie, en finissant, Monseigneur le Contrôleur Général, de vouloir bien encore observer, que tout fut vû,
discuté, liquidé et decidé entre Monsieur de sécheLLes Controleur Général, Monsieur de BouLonGne, et M. de dauvré chargé par eux
de l’examen et du rapport de cette affaire […] : que la liquidation des créances du Baron Hogguer, sur le Roy, fut alors d’autant plus
facile, que toutes les operations en avoient été anciennement faites par Monsieur de Boulongne, en qualité de Premier Commis des
Finances »… on Joint la minute d’une lettre particulière à M. Hogguer, 1776.
93 . Victor HUGO (1802-1885). L’Année terrible (Paris, Eugène Hugues, [1879]) ; grand in-8, reliure de l’époque demi-chagrin
rouge à coins (lég. rouss. int.).
1 000/1 200€
Édition illustrée, avec des gravures de Jean-Paul Laurens, Léopold Flameng, Émile Bayard, Daniel Vierge, Éd. Morin, Lix et
Victor Hugo.
envoi autographe signé sur la page de titre : « Au brave citoyen Bonhoure Victor Hugo ».
On a collé en regard, une P.A.S. : « Je prie M. Lévy de remettre à M. Bonhoure un exemplaire de l’Année Terrible. Victor
Hugo 5 mars 1876 ».
On a également monté à la fin du volume un feuillet impr., Élections du 7 janvier 1872. Victor Hugo. Mandat contractuel... :
Bonhoure est l’un des délégués du Comité électoral des Travailleurs qui soutient le candidat.
94 . [David HUME (1711-1776) philosophe anglais]. manusCrit, Essais de Moralle et de Politique par David Hume Esq. Traduits
de l’Anglois ; 170 pages petit in-4, en 9 cahiers cousus.
300/400€
traduction française contemporaine de hume, qui semBLe inédite. eLLe provient des papiers de madame dupin.
Les Essais moraux et politiques de Hume furent publiés à Édinbourg en 1741, avec 15 textes ; une seconde édition, augmentée
de 12 textes, parut, toujours à Édinbourg, en 1742. Ces essais furent très rapidement traduits, et la présente traduction est
probablement de peu postérieure. Cette traduction comporte 18 chapitres ; dans l’Avertissement le traducteur précise : « ce volume
contenait 23 Essais : on en a supprimé quelques-uns qui n’auraient pas été du goust de tout le monde ».
Le manuscrit, d’une écriture soignée, présente quelques corrections postérieures, notamment dans l’avertissement. En tête,
la table des chapitres : I de la délicatesse du Goust et des Passions. II De la Liberté de l’Impression. III De l’Impudence et de la
Modestie. IV De l’Amour et du Mariage. V de l’Etude et de l’Histoire. VI De l’Esprit de Parti en général. VII Des Différents Partis
d’Angleterre. VIII de l’Avarice. IX De la Dignité de la Nature Humaine. X de la Liberté et du Despotisme. XI De l’Eloquence. XII De
l’Origine et du Progrès des Arts et des Sciences. XIII de la morale d’Epicure. XIV De la morale des Stoïciens. XV Du Platonisme.
XVI Du Pyrrhonisme. XVII De la Poligamie et du Divorce. XVIII De l’Affectation et de la Simplicité du Stile.
on Joint une traduction manuscrite des Recherches sur la Vertu et le Mérite d’Anthony Ashley Cooper, comte de shaftesBury
(72 pages in-fol. en 3 cahiers, la fin manque), datant du XVIIIe siècle ; et un dossier de copies tardives de poèmes et textes de Charles
d’Orléans, Florian, Piron, J.-J. Rousseau, etc.
95 . INDE. Louis MONNERON (1752-1805) négociant, député des Indes orientales à l’Assemblée constituante. L.A.S., Colombo
18 [décembre 1780 ?], au marquis de Castries, ministre de la Marine ; 1 page et demie in-fol. (un bord rogné avec perte de qqs
fins de lignes).
100/150€
sur Les mouvements des anGLais et La réBeLLion menée par haider aLi. « Tranquebar a laissée la flotte angloise sous [le]
commandement de l’Amiral Hughes deva[nt] Nagapatuain protegeant l’embarquement [des] vivres et des effets pris dans cette
place »… Il donne des nouvelles de vaisseaux, et termine par celles du camp d’Haider : « Il paroit que ce nabab temporise jusqu’à
l’arrivée de nos forces, il se tient constamment sur la défensive. Ses dispositions sont si bien faites que toutes les tentatives du
général Coote pour en venir à un engagement décisif sont sans succès »…
96 . Voyage en ITALIE. manusCrit signé par lamBert De morel, Relation du voyage d’Italie de Mrs Lambert Deschamps et
Lambert de Morel freres commencé le 12 mars 1767 et terminé le 26 may 1768. Tome 3e et dernier, [1768] ; un volume in-8
de 385 pages plus 12 ff. blancs, reliure de l’époque basane brune, dos à nerfs orné de fleurons, tranches rouges, gardes de
papier marbré (reliure usagée).
1 000/1 200€
reLation de voyaGe en itaLie, soigneusement mise au net, à la première personne du singulier. Ce volume donne la fin d’un
voyage de deux des trois frères LamBert deschamps de moreL, sans doute les plus jeunes, encore célibataires : Jacques-ÉtienneJoseph, né en 1738, et Augustin-Louis, né en 1739, auditeurs des comptes.
Le récit s’ouvre au départ de Naples, pour Rome, le 13 décembre 1767 : « Route de Naples à Rome ». Les deux Français
séjournent dans la Ville éternelle jusqu’au 11 avril suivant ; la partie consacrée à Rome occupe près de 300 pages. Visites assidues
des monuments de la Rome antique, des églises, du Vatican, des villas, des palais, des galeries de tableaux, etc. ; ainsi que des
environs de Rome (Tivoli, Albano, Grotta Ferrata, etc.) ; le rédacteur s’intéresse aussi aux mœurs des différentes classes de la société
romaine, aux théâtres, aux cérémonies religieuses, etc. Puis nos voyageurs se rendent à Livourne, Pise, Lucques et Gênes, avant de
gagner Antibes, Monaco, Fréjus et Marseille.
97 . Pierre-Jean JOUVE (1887-1976) écrivain. 2 L.A.S., 1955-1962, à Pascal pia ; 1 page et demie petit in-4, enveloppes.
150/200€
30 novembre 1955, invitation à une lecture des Sonnets de Shakespeare au Collège Philosophique (carte autographe jointe).
26 novembre 1962. Il est très sensible à son article : « vous donnez un portrait juste et mesuré. Ne croyez surtout pas que, rejetant, en
1924, une œuvre que je trouvais poétiquement erronée, j’aie rejeté les idées qui l’avaient en partie inspirée, dans la mesure où cette
œuvre touchait l’événement. J’espère au contraire que l’avenir verra d’un même regard j’ai été contre le grand crime et ce que je fus
pour la Résistance »…
98 . Rudyard KIPLING (1865-1936) romancier anglais. L.S., Bateman’s, Burwash (Sussex) 21 juillet 1924, à Henry BorDeaux ;
1 page in-4 ; en anglais.
400/500€
Il le remercie vivement de lui avoir envoyé son étude sur Lady stanhope, femme fascinante et inexplicable. C’est une
personnalité qui l’a toujours intéressé. Il le remercie aussi pour son second cadeau, La Chartreuse du reposoir, qu’il a passé la veille
à lire, non seulement pour l’intérêt humain intense, mais pour le sens implacable
de continuité et de destin derrière le drame. Sa seule critique relève d’un doute
que la lettre qui produit l’effroi dans l’esprit de la jeune fille pût être envoyée par
aucune femme ; mais le reste découle logiquement et terriblement…
99 . [François Mahé de LA BOURDONNAIS (1699-1753) marin, gouverneur des
îles de France et de Bourbon]. 8 pièces relatives à son administration de l’Île
de France, 1739-1751 ; 43 pages in-fol.
800/1 000€
intéressant dossier sur La Bourdonnais et La compaGnie des indes.
Déclaration de Jacques poette, contremaître de la Subtile, au Conseil
supérieur de l’Île de France, sur la perte de ce vaisseau (Port-Louis 1739). Pétition
du sieur de champLoret, capitaine de la Subtile, au Conseil, relative aux effets
du vaisseau (Port-Louis 1740). 2 états comptables relatifs aux opérations de M.
de La Bourdonnais dont témoignent les livres de la Compagnie des Indes (vers
1748). Extrait du registre des délibérations de la Compagnie : ordre de vérifier les
comptes qui subsistent entre la Compagnie et le sieur de La Bourdonnais (1750).
Projet de requête au Roi et à son Conseil, et projet de conclusion de requête, en
vue de faire condamner le ci-devant gouverneur à rendre et restituer des sommes
à la Compagnie (vers 1750). Supplique des syndics et directeurs de la Compagnie
au Roi relative aux abus financiers du ci-devant gouverneur, désormais libéré et
« en etat de vacquer à ses affaires » (1751).
99
L E T T R E S & M A N U S C R I T S A U T O G R A P H E S 100. Marie-Joseph de LAFAYETTE (1757-1834) général et homme politique. L.A.S. et L.S., La Grange 1820-1827 ; demi-page in-4
et une page et demie in-4, adresses.
400/500€
19 octobre 1820, au député Alexandre Méchin, à Paris. « Mon fils a fait votre commission auprès de moi, mon cher collegue,
il n’est pas aussi facile de faire celle que vous me donnés auprès de quelques departements ; j’y ferai pourtant le peu que je puis,
et je vous ecrirai sur cet objet aujourd’hui ou demain »… 27 juillet 1827, au Dr Mège, à Paris. « Je suis loin de penser que la liberté
puisse être sauvée dans la Chambre actuelle des deputés, mais la manifestation d’opinion, la marque de confiance des électeurs de
l’arrondissement de Meaux, et l’assentiment des patriotes des autres departements m’ont vivement touché. Je pense comme vous
que le peuple connaît mieux ses droits »…
On joint une L.A.S. de son fils, George Washington de Lafayette, au Dr Mège, Paris 9 janvier 1827.
101. Félicité de LAMENNAIS (1782-1854) écrivain et philosophe. L.A., St Brieux 19 décembre 1820, à Jacques Bins de SaintVictor ; 3/4 page in-4, adresse (petite déchir. réparée par bris de cachet).
108. LITTÉRATURE. 30 lettres, la plupart L.A.S.
200/250€
Edmond About (3), Prosper de Barante, Auguste Barbier, Victor Cousin (2), Casimir Delavigne, Octave Feuillet, Delphine
Gay (1824 à Auger), Jules Janin (2), Dominique Lacordaire, Charles Ladoucette, François de Lasalle, Ernest Legouvé, Eugène
Manuel, Henri Meilhac, Jacques de Norvins, H. Roger de Beauvoir, Sainte-Beuve, Jules Sandeau, Victorien Sardou, Eugène Scribe
(2), Amable Tastu (4), Abel Villemain.
109. LITTÉRATURE. 21 lettres, la plupart L.A.S., d’écrivains et divers.
100/150€
Gaston d’Audiffret-Pasquier (4), Tristan Bernard, Chanoine (directeur du Progrès), Francis Charmes (5), Georges
Charpentier, Jules Claretie (5), Gustave Kahn, Jules Méline, Frédéric Mistral, Francisque Sarcey.
110. LITTÉRATURE. Environ 130 documents, la plupart L.A.S.
150/200€
300/400€
Intéressante lettre s’inquiétant d’un retour de la censure. Il envoie ses étrennes pour Le Défenseur… « Croyez-vous qu’on
accorde de nouveau la censure au ministère ? Les royalistes, après l’expérience, feront-ils cette nouvelle folie ? Hélas, je n’en doute
presque point, et ils croiront faire merveille. Dans cette supposition de la censure, présumez-vous que le Défenseur se puisse
soutenir ? Il est généralement trop sérieux pour les lecteurs d’aujourd’hui. Le Conservateur n’étoit pas plus gai, mais il attaquoit
les hommes, et c’est à cela qu’il a dû, non pas son mérite, mais sa vogue ». Colnet a « de l’esprit et une sorte d’originalité piquante.
Il seroit à désirer aussi que Nodier parlât plus souvent. Vous connoîtrez ce soir le Discours du Roi. Les libéraux cette fois n’y seront
pas grondés, mais il y aura probablement de bonnes leçons de sagesse et de modération pour les royalistes. Au reste, avant 15 jours,
le résultat de la session sera décidé »…
Jacques Audiberti (2 à Jean Carteret), Auguste Barthélemy (longue lettre de 1823), Louis Belmontet, Julien Blanc
(fouriériste), Léon Bocquet, Francis Charmes, Édouard Charton, Jean-Baptiste Chemin-Dupontès (le théophilanthrope, 1833),
Victor Cousin, Émile Deschamps (long poème a.s., 1859), Camille Doucet, René Doumic, Ferdinand Dugué (2), Dumanoir, Alphonse
Esquiros, Charles Expilly (à Ach. Vogue), Joseph Ferrari (2 sur la Faculté des Lettres de Strasbourg), Max-Pol Fouchet (à André
Parinaud), Louis Ganderax, abbé Gaultier (1817), Jules Girardin (2), Graham Greene (photo), Fernand Gregh, Édouard Grenier,
Louis chevalier de Jaucourt (1765), Louis Labat (2 à Jacques Mortane, évoquant ses traductions de Conan Doyle), La Harpe,
Mathieu Langlès (règlement pour l’École des Langues orientales), Henri de La Pommeraye, Pierre Lebrun, Louis Le Sidaner (2),
Léon Maillard (ms a.s. sur les Parisiens), Robert Mallet (2 à Pierre Béarn), A. Marcellin (2), Frédéric Masson, Alfred Mézières (ms
a.s. sur l’Alsace-Lorraine), Eugène de Mirecourt, comte de Montlosier (à A. Tastu, 1826), Émile Moreau, Steve Passeur, Louis de
Poix (au généalogiste d’Hozier), Pongerville, Baptistin Poujoulat, G. Puck (2, à Gustave Kahn), Édouard Rod, Roger de Beauvoir,
J.-H. Rosny aîné, Victorien Sardou, Boris de Schloezer, Aurélien Scholl, Yvonne Segalen, Armand Silvestre, Albert-Émile Sorel,
Louise Touchard (2 poèmes a.s.), Elsa Triolet, Louis Ulbach, Eugène Veuillot, Paul Vian (père de Boris Vian, photo de mariage),
Paul Viollet, etc. Et une importante correspondance adressées au poète Louis Tridon, lié à Verlaine, fondateur de la Tribune de la
Seine, de l’Association des Poètes et de diverses sociétés philanthropiques, directeur de l’Asile National des Convalescents de SaintMaurice : Louis Armez, Edmond Blanc, Marguerite Cremnitz, le pasteur Frédéric Desmons, Pascal Duprat, Ludre Gabillaud, Jules
Godin, Charles Grandmougin, Ernest Hamel, Edmond Haraucourt, Adrien Hébrard, Abel Hovelacque, Alexandre Isaac, Gustave
Mesureur, H. Millevoye, Henri Monod, Alfred Naquet, Jean Rameau, Benjamin Raspail, Ambroise Rendu, Albert Réville, Michelis
di Rienzi, A. des Rotours, Théophile Roussel (3), Amédée H. Simonin, Alfred Talandier, André Theuriet, etc.
102. Félicité de LAMENNAIS. L.A.S. « F. M. », La Chenaie 16 mars [1822, à son « bon ami » le baron de Vitrolles] ; 2 pages et
demie in-8.
150/200€
Il était loin de soupçonner son ami si malade. « Je ne serai rassuré qu’en voyant de votre écriture ». Il lui conseille de ménager
sa convalescence : les rechutes sont dangereuses. « Un peu de campagne au printemps seroit, je crois, un excellent remède », et il
aimerait qu’il le rejoigne à La Chenaie : « Nous causerions, nous nous promènerions à pied, à cheval, selon votre gré. Nous ferions
de la politique et de la philosophie, en toute joie et toute liberté, si toutefois joie et politique sont deux choses qui puissent s’allier
aujourd’hui. L’avenir me paraît extrêmement sombre, et c’est pourquoi je ne veux pas m’y jeter. Ce seroit comme une seconde
maladie qui vous surviendroit. On parle ici d’élections prochaines. On vouloit me nommer, j’ai déclaré que ma résolution étoit prise
de ne point accepter. Il faudroit que je fusse terriblement fou pour me jeter dans ce guêpier des chambres. Je n’aurois été cette année
presque jamais de l’avis de personne. C’est une position qui n’est pas tenable, quand on est privé de l’avantage de pouvoir faire un
parti à soi seul, comme M. Fiévée »… Il lui souhaite une bonne convalescence : « croyez que personne ne vous aime plus tendrement
que l’hermite de La Chenaie ».
103. Félicité de LAMENNAIS. 2 L.A.S. ; 1 pages in-12 avec adresse, 1 page in-8.
100/120€
17 mai, à M. Duperrier : « Je ne puis disposer d’un seul moment »… Mardi, midi, à un ami. Son billet d’hier lui a fait bien
plaisir et l’a rassuré sur « la santé de votre pauvre petit cher enfant ». Il n’a aucun projet de sortie, « aussi vous êtes certain de ma
trouver à l’heure qui vous conviendra le mieux ainsi qu’à M. l’abbé Cabanès »…
On joint 1 L.A.S. à lui adressée, 25 juillet 1833, par l’abbé Nicolas « chapelain de l’hospice Bonsecours », par laquelle il
lui envoie son ouvrage De la raison et de l’autorité en matière de philosophie, « hommage que je vous devois à plus d’un titre »,
souhaitant son approbation, et lui témoignant son admiration, son amitié, son dévouement… Plus un manuscrit : Livre IV, De la
Société temporelle (33 p. in-4, pag. 215-248).
104. Victoire de Donissan, marquise de LA ROCHEJAQUELEIN (1772-1857) veuve du chef vendéen le marquis de Lescure, elle
épousa en 1815 Louis de La Rochejaquelein. L.A.S., 3 novembre, à Albert de Calvimont ; 1 page in-8, adresse.
70/80€
Elle le remercie « de ce que vous avez écrit sur notre ange et son digne mari. Vous avez cherché à nous donner une marque
de votre sensibilité ; cela nous a bien attendri. […] Pleurons nos deux anges. Quelles pertes et vous me plaignez du fond du cœur »…
105. François-Joseph LEFEBVRE (1755-1820) maréchal d’Empire. L.S., au Parc 16 vendémiaire III [7 octobre 1794], à l’adjudant
général Allix à Trèves ; 2 pages in-4, adresse.
100/150€
Il fait le point sur les demandes faites par le citoyen Vauxmont ; il a envoyé les voitures demandées, et s’occupe de l’envoi des
chevaux ; il envoie un convoi sur Thionville et Metz pour prendre des munitions…
106. Ferdinand de LESSEPS (1805-1894) ingénieur et diplomate, il fit construire le canal de Suez. Carte de visite avec 5 lignes
autographes, à l’adresse 9 rue Richepance.
80/100€
« Merci de votre bienveillant intérêt pour mon fils dont la blessure quoique grave ne présente aucun danger pour la vie.
Le Dr Nélaton répond de sa guérison ».
107. Michel-François LE TELLIER, marquis de COURTANVAUX et de Louvois (1663-1721) capitaine des Cent Suisses de la Garde
du Roi et colonel du régiment de la Reine. P.S., Versailles 4 avril 1703 ; vélin in-plano, beau sceau de cire rouge aux armes.
100/150€
111. LITTÉRATURE. 36 lettres, la plupart L.A.S., d’écrivains et journalistes.
200/250€
Juliette Adam, Virginie Ancelot, vicomte d’Arlincourt (3), Henri Baudouin, Émile Bergerat, G. Bourdin, François Buloz,
Charles Buloz (au sujet du salon de 1868 et d’Edmond About), Capefigue, Capo de Feuillide, Clément Caraguel, J. Cartillier,
A. de Chazet (2), Louis Cormenin, Victor Cousin (3), Théophile Deschamps, Alfred des Essarts (2), Émile de Girardin (2), Ludovic
Lalanne, Victor de Laprade (2), Ernest Legouvé (2), Auguste Mignet (3), Gustave Planche, François Ponsard, Louis Ratisbonne.
112. LITTÉRATURE. 11 L.A.S. ou cartes, plusieurs adressées à Lucien Christophe.
100/150€
Maurice Brillant, Henri Clouard, Francis de Croisset, Paul Géraldy, P.B. Gheusi, André Rousseaux, Marcelle Tinayre (3),
Francis Viélé-Griffin.
113. LIVRE D’OR. Livre d’or du barman du Pavillon Henri IV à SaintGermain-en-Laye, 1928-1932 ; carnet de 158 pages in-8, relié basane
brune à motifs floraux (reliure un peu frottée).
1 000/1 500€
Album rassemblant quantité de dédicaces (plusieurs en
anglais), poèmes, dessins (quelques portraits), ou simples signatures
des prestigieux clients de l’établissement, artistes, comédiens,
écrivains, sportifs, politiques et personnalités diverses, qui louent
l’excellence des cocktails de Charles...
On remarque notamment un amusant dessin de Foujita
à l’encre bleue, signé et légendé : « le jardin du bar », et dédicacé
« à mon petit Charles beau soleil de mai 1928 », avec son autoportrait
en soleil.
On relève, par ordre d’apparition : Henry Garat, Marie Glory,
Ramon Novarro, Jean Marsac, Paul Brach, Jean Patou, Léopold
Marchand (avec autoportrait), Pierre Benoit, Coste et Bellonte,
Roland Caillaux (avec dessin), Alice Field, Suzanne Devoyod, Claude
Farrère, Georges Carpentier, le Maharaja de Kapurthala, Rip (avec
autoportrait), Marie Dubas, Dranem, Sem (dessin, tête d’Henri IV),
Marthe Chenal, Gloria Swanson, Victor Francen, Huguette Duflos,
Rudyard Kipling, Jean Psichari, etc.
Commission de la charge de chirurgien de la compagnie des Cent Suisses de la Garde du Roi pour Pierre Lagarrossy, charge
« vaccante a present par la demission […] faitte entre nos mains » par Jean Antoine Colladon…
113
LETTRES & MANUSCRITS AUTOGR APHES
secrétaire-général de l’A.A.E.F. »… Mi-avril 47. Au sujet de deux « œuvres qui m’ont été dérobées à mon atelier », espérant trouver un
arrangement à l’amiable : « Il me coûte beaucoup de m’en voir déposséder ayant toujours conservé ces deux souvenirs d’une époque
dont il ne me reste presque plus d’exemplaires, et que je réservais pour un futur musée de mes œuvres et de mes collections ». Il
faudrait donner une suite à l’ouvrage de Robaut sur l’œuvre de corot, « car il y a des œuvres inédites et inconnues de Corot un peu
partout en province », et la question de l’authentification reste épineuse… 8 septembre 1947. Il invite Nacenta à passer en Dauphiné
voir sa collection, « dont ce grand corot de Rome 40 P qu’il était question de montrer à l’exposition de la peinture française en
Italie »… Janvier 1948. Il espère pouvoir bientôt « réaliser l’exposition projetée », mais est sans cesse malade. Il espère aussi pouvoir
faire revenir ses toiles d’Algérie. Il a été très affecté par le décès inattendu de leur ami asseLin. Il s’étonne de ne pas avoir de nouvelles
de la vente d’un de ses « Grands arcs romains » en dépôt chez Nacenta…
119 . MARINE. 2 pièces, dont une signée, XVIIIe siècle ; 27 pages in-fol. plus un feuillet dépliant en 3 cahiers cousus, et un cahier
de 5 pages in-fol.liées d’un ruban rose.
300/400€
Projets et mémoires de fortifications entre la France et la Hollande, ou la Flandre : une redoute à faire près de la mer, conçue
par Senneton de Chermont (Saint-Donat 1701) ; une « ligne pour couvrir le pays du Nord de France de Bruges entre le fort d’Isabelle
et la ville de Damme », par le même (au camp d’Eede 1702) ; « mémoires » sur le sas de Gand occupé par les Hollandais (170) ; relation
de visites de l’ingénieur Van der Baxen sur la frontière franco-hollandaise au pays de Waes (1701)…
« Projet pour la nouvelle fabrique des ancres », signé par LefeBvre de chassnay.
114
114 . LOUIS XIV (1638-1715) Roi de France. P.S. (secrétaire), contresignée par Charles ColBert De Croissy, Fontainebleau 5 octobre
1685, « aux Illustres et Magnifiques Seigneurs les Day, Divan et Milice de tripoli » ; 1 page in-plano, adresse au verso
(lég. mouill. et taches, fente réparée au pli central).
120 . MARINE. manusCrit, Ministère du Conseil de Marine. Pendant la minorité du Roy depuis 1715 jusqu’en 1723 et de M. le
comte de Morville, [vers 1724] ; 134 ff. in-4 plus un f. intercalaire, reliure de l’époque veau brun granité, plats à encadrement
de triple filet doré, dos très restauré, tranches mouchetées.
2 000/2 500€
400/500€
intéressant document sur Les irréGuLarités commises par Les marchands français à tripoLi.
« Illustres et magnifiques Seigneurs, les plaintes continuelles que nous recevons des abus qui se commettent à Tripoli dans
les commerces que nos sujets y font, Nous ayant fait prendre la resolution d’y envoyer le Sr dortières pour establir l’ordre et la
police parmy les marchands françois qui y traffiquent, ou qui y sont domiciliez, Nous vous faisons cette lettre pour vous en donner
advis, et pour vous dire en meme temps que vous nous ferez plaisir de donner au Sr dortières toute l’assistance et la protection dont
il aura besoin pour l’exécution de nos ordres »...
115 . LOUIS XIV (1638-1715) Roi de France. P.S. (secrétaire), contresignée par phelypeaux, Marly juillet 1699 ; vélin in-plano.
100/120€
Lettres de naturaLité pour Pierre fLorée, marchand pelletier bourgeois de Paris, natif de Dinan-sur-Meuse, diocèse de
Liège en Flandre, « à la charge de finir ses jours en notre Royaume dont il ne pourra sortir sans notre permission expresse et par
escrit, et de n’estre entremetteur d’aucuns estrangers »…
116 . [LOUIS XVII. Mathurin BRUNEAU, l’un des premiers faux Louis XVII, jugé en 1817, mort dans la prison du Mont SaintMichel en 1822]. 2 documents manuscrits, 29 et 31 juillet 1817 ; 4 pages in-fol. et 2 pages in-4, adresse.
200/250€
curieux dossier sur ce faux Louis xvii.
29 juillet. Rapport sur l’affaire du prétendu Dauphin, détenu à Rouen. « Parmi ceux qui semblent la conduire on remarque
des gens qui ne regardent ce prisonnier que comme un imposteur, mais qui cependant ont su le rendre intéressant auprès
de personnes dont le rang, la fortune et le crédit ont donné un grand poids à cette fable, par exemple du Duc de Gramont »…
On nomme les partisans de l’imposteur : les époux Foulques, la femme Lafrance, le sieur Poirel, avocat à Rouen, le sieur de La Rue,
négociant à Elbeuf, l’abbé Matouillet, etc. Sous prétexte d’aider le prisonnier, ils collectent des fonds et répandent des écrits et des
discours contre le Roi et ses ministres… 31 juillet. Lettre à M. Marlot, à Paris, rendant compte du procès à Rouen contre le prétendu
Louis XVII, défendu par BourBon Le BLanc. L’accusé a subi 22 interrogatoires sans s’être démenti : « il est sorti du Temple dans un
cheval de carton et il y a des témoins qui en déposent »… La duchesse d’Angoulême aurait la plus grande envie de le voir ; on dit que
les courtisans du Roi se font rares…
on Joint un imprimé : Notice intéressante publiée à Rouen […] Sur l’origine d’un Imposteur connu sous le nom de Mathurin
Bruneau, fils d’un sabotier de Cholet… (Tours, impr. Mame, 1818, 2 p. in-4).
Exposition Louis XVII (Paris 1987, n° 386). Ancienne collection Alain BanceL, Souvenirs historiques autour de Louis XVII
(2003, n° 73).
117 . ALEXANDRE MACDONALD (1765-1840) duc de Tarente, maréchal d’Empire. L.A.S., Lerida 1er septembre 1810,
à Monseigneur ; 1 page in-4 (un bord jauni, lég. fentes et répar.).
150/200€
préparation du sièGe de tortosa. Il adresse à Monseigneur ses félicitations pour le « bonheur prochain d’être père ». Il a
effectué la jonction avec le général par Falset et Mora. « La faim m’a chassé des environs de Tarragone où il faudra retourner avec
d’amples provisions après la prise de Tortose dont la tranchée sera ouverte, dès que les eaux de l’Èbre permettront de naviguer sur
ce fleuve. Je seconderai cette opération de siège de toutes mes facultés »…
on Joint une L.A.S. du maréchal BuGeaud à M. Dora, à propos d’un cheval, et une L.S. du général pétain, 21 juin 1917.
118 . LUCIEN MAINSSIEUX (1885-1958) peintre. 4 L.A.S., 1946-1948, [à Raymond naCenta, directeur de la Galerie Charpentier] ;
6 pages formats divers (trous de classeur).
200/250€
Septembre 1946. Il est étonné de n’avoir pas été prévu « pour figurer dans l’exposition de l’École de Paris », malgré sa retraite
d’Algérie ; il est « Sociétaire des Salons : d’Automne, Indépendants, Beaux-Arts, Tuileries ; du Comité de la Jeune Peinture Française,
recensement et anaLyse des décisions prises par Le conseiL de marine sous La réGence, touchant La marine et La pêche,
canada et Les antiLLes. [Le Conseil de Marine était l’un des huit conseils créés par le Régent dans le cadre de la
« polysynodie » destinée à rendre le pouvoir à la haute noblesse. Composé de 7 membres, ce conseil était dirigé par le comte de
Toulouse, fils légitimé de Louis XIV et de Mme de Montespan ; il fut supprimé le 16 mars 1723, à la majorité de Louis XV. fLeuriau
de morviLLe fut ministre de la Marine du 9 avril 1722 au 13 novembre 1723.]
mais aussi Le
Le manuscrit, fort bien présenté et d’une belle écriture très lisible, se compose d’un « Discours préliminaire » et d’une
Préface (le texte est identique !), et de plus de 20 rubriques de domaines traités au Conseil de Marine, rangés par ordre alphabétique
(amirauté ; armements ; artillerie ; classes ; colonies ; commerce ; constructions et radoubs ; gardes-côtes ; honneurs ; justice ; police
et discipline ; munitions et marchandises ; officiers ; pêches ; ports, côtes et rades ; troupes ; vivres).
Aux ff. [24 v°-62] sont insérés deux intéressants mémoires pour le comte de BroGLie, ambassadeur de France en Angleterre,
datés de Versailles 11 avril et 18 mai 1724 ; le premier concerne les colonies françaises de l’Amérique et les litiges avec l’Angleterre,
avec défense des droits sur le Canada où est retracée l’histoire de sa découverte et de sa colonisation par les Français, et rappel
des frontières avec les possessions anglaises ; contestation sur la possession de l’île de Sainte-Lucie, aux Antilles, que les Anglais
disputaient à la France. Le second mémoire comprend les instructions données à l’ambassadeur concernant les litiges entre les deux
couronnes dans le domaine du commerce maritime, de la navigation et des colonies ; il demande les mêmes protections en faveur
des pêcheurs français de harengs que les Anglais accordent aux Hollandais.
Le manuscrit s’achève par un « Sommaire du ministère de M. le comte de Morville », résumant les décisions prises durant le
temps qu’il exerça sa charge.
121 . MARINE. 5 L.A.S. et 2 L.S., 1854-1879, la plupart à l’amiral Jaurès.
80/100€
Adrien LaGuerre, Clément de La roncière Le noury, Charles LayrLe (2, félicitations : « Vous avez gagné votre bataille
d’Austerlitz ! »), Alexandre-Ferdinand parsevaL (félicitations pour la croix de commandeur « justement acquise en Chine »), Alexis
pothuau, Victor touchard (questions sur l’expédition de Chine).
L E T T R E S & M A N U S C R I T S A U T O G R A P H E S 122. MARINE. P.S. par Pierre Magne, ministre secrétaire d’État des Finances, Paris 2 avril 1868 ; vélin grand in-fol. en partie
impr., en-tête Empire Français, vignette aux armes impériales et encadrement décoratif.
250/300€
100/150€
Acte
Martigues...
de francisation
du bateau à quille Les Trois Frères, construit à Martigues en 1868, propriété de Victor Ricard de
123. MARSEILLE. Manuscrit, Courte description de la ville de Marseille, et mémoire abrégé sur sa deffense, Marseille 1766
(copie un peu postérieure) ; cahier in-fol. de 7 pages.
300/400€
Mémoire présentant « la grandeur et la richesse » de Marseille, sa position importante, et les moyens par lesquels « on peut
mettre cette place à l’abri d’un coup de main »…
124. Georges MATHIEU (1921-2012) peintre. L.A.S. « Georges », [20 octobre 1997], à Betty Brunshwic, à l’Hôpital Américain à
Neuilly ; 1 page in-fol. avec vignette en relief en tête, enveloppe.
150/200€
128. MÉDECINE. Carnet manuscrit de notes, début XIXe siècle ; carnet in-12 de 124 pages plus qqs ff. blancs, cartonnage de papier
rouge et dos basane rouge, tranches dorées.
« Betty carissima, J’espère que tout continue d’aller bien pour toi. Je t’embrasse très affectueusement »…
125. Georges MATHIEU. L.A.S., Paris, à un ami [le journaliste Paul Giannoli] ; 2 pages in-fol. à l’encre rouge, à sa vignette et
devise Moulte de parte.
129. Prosper MÉRIMÉE (1803-1870) écrivain. 5 L.A.S., 1845-1854 ; 5 pages in-8 (la première tachée).
400/500€
22 février 1845, au libraire A. Franck. Il lui renvoie les ouvrages dont il ne veut pas, excepté « les Antigüedades de Navarra
que je garde », et lui commande trois livres en latins de son « bulletin de librairie ancienne n°1 ». Le porteur du billet lui paiera ces
ouvrages... Lundi, [à Jules Pelletier], le priant de demander au Ministre un rendez-vous pour lui montrer « une châsse d’émail
dont j’ai déjà eu occasion de lui parler. NB. Il ne s’agit pas de l’acheter mais de la voir seulement »... Mercredi, [à Jules Pelletier ?] :
« Voici une lettre qui me demande probablement quelque chose d’impossible, car elle vient de Corse, mais vous seriez bien aimables
si vous me disiez en quoi cette affaire est impossible »... 15 juillet 1854, [à Jules Pelletier ?]. Il part à Londres. « Voici le tombeau
de Tarragone. Faites-moi savoir si vous êtes visible à l’œil nud au commt d’août »... – Il remet un rendez-vous à lundi, Panizzi
ne pouvant venir que ce jour-là ; il prie de dire à Pelletier de lui donner les « dernières nlles de l’Impératrice, s’il en a. J’irai chez
Mme de Montijo qui m’a recommandé de m’informer »...
130. Prosper MÉRIMÉE. L.A.S., 1er juin [1849, à Gervais Charpentier] ; 2 pages in-8.
250/300€
« Que penser, cher ami, d’un rédacteur en chef qui ne se rend pas au marbre ? Et que penser d’un metteur en page à qui l’on
confie des photographies exclusives faites spécialement pour l’objet dont on parle et qui passe des documents d’archives vieux de
trois ans ? »…
126. Charles MAURRAS (1868-1952) écrivain et homme politique. 3
d’Europe, [1902 ?] ; 1 page in-4 chaque.
Carnet de notes d’un médecin, parfaitement lisible, où sont consignées les hypothèses, observations, découvertes et comptes
rendus cliniques de Jean-Louis Alibert, François Chaussier, Charles Coquereau, Guillaume Dupuytren, Jean-Alexis Évrat, Émile
Littré, Félix Vicq d’Azyr, etc. Nombreuses références aux Mémoires de la Société royale de Médecine et aux Mémoires de l’Académie
de Chirurgie.
manuscrits
400/500€
autographes d’un poème, Sur une image
120/150€
Trois versions successives avec corrections d’une pièce de 11 vers qui semble inédite. Dans La Musique intérieure (1925),
Maurras se rappelle avoir récité ce poème anacréontique à Jean Moréas, vers 1902, au cours d’une promenade : « Ce Taureau-ci, mon
enfant, / Pour le moins Zeus même cèle »…
On joint un poème autogr. (5 vers) au dos d’une carte de visite, Inter lilia lilium (7 mai 1898), et un sonnet autographe : « Si la
ligne a tremblé, de crainte du modèle »…
127. Charles MAURRAS. Manuscrits autographes pour La Balance intérieure, vers 1895-1948 ; 38 pages formats divers (dont
3 tapuscrits corrigés).
500/700€
Sur Pouchkine. Il promet voir Molé, Cousin et Piscatory mais prévoit de grandes difficultés : « Tous ces MM. vivent dans
la politique et sont persuadés qu’on ne fait rien que par elle. Comment se servir d’un roman pour combattre M. Proudhon ? Pour
moi je crois que le seul défaut des publications de la Rue de Poitiers c’est de n’être pas amusantes. Madeleine je le crois comme
vous pourrait être utile. En tout cas croyez que je prêcherai ces messieurs avec mon peu d’éloquence ». Il remercie pour l’envoi
des œuvres de Pouchkine [Œuvres choisies, traduites par H. Dupont, 1847]. « Je suis désolé de cette traduction, elle est faite par
quelqu’un qui ne sait guères le russe et pas du tout le français. J’aurais envie de faire dans la revue un article sur Pouchkine mais
comment renvoyer le lecteur à cette abominable traduction ! »...
131. Prosper MÉRIMÉE. L.A.S., Cannes 28 décembre [1866, à Jules Pelletier] ; 1 page et demie in-8.
500/600€
Ensemble de 19 poèmes pour La Balance intérieure (Lyon, Lardanchet, 1952), plus divers documents pour le livre. Il se
compose des éléments suivants, la plupart avec ratures et corrections : Consolation de pourpre et d’or (« vers 1895 ») ; [Jardin secret] ;
[Les Corps perdus] ; 3 tapuscrits corrigés : [La Damnation de Faust (fragment)], La Monade rêvée et Ni peste ni colère (1944) ;
À Virgile myste d’amour et de mort, en 3 versions (novembre 1944) ; Petite stèle pour la grande lyre d’Horace, en 2 versions (août
1944) ; Polymnie accoudée, en 2 versions (novembre 1944) ; Au roi du festin, en 2 versions (« Martigues 1927 Clairvaux 1947 ») ; Lai
d’Aristote, dédié « à mon jeune compagnon de captivité Jean Dalou » (Riom, novembre 1946) ; Nouveau regret de Joachim Du Bellay
d’après une basse préface, sonnet écrit en majuscules (« Lyon fin septembre 1944 St Paul Saint Joseph ») ; Sur un air d’Aubanel.
Allégorie du printemps ; Berges et plages, en 2 versions (« Riom 46 ») ; Suite impaire des saisons ; Danaé sur son or d’après Titien ;
Pax, en 2 versions (Clairvaux 1948) ; Pour une aïeule, fragments ; [Reliquiæ foci] ; [Le Repos disputé]. Plus l’épigraphe du livre V,
tirée des Géorgiques ; et la Table des matières, en 2 versions (une incomplète).
Curieuse et amusante lettre politique, quelque peu anticléricale. « Grâces très humbles vous soient rendues pour les bonnes
nouvelles que vous m’avez données. Je ne comprends pas trop le quo modo, mais je suppose que la sortie de N.S.P. le pape n’y a pas
nui. Ce vénérable pontife est colère comme un dindon et il a laissé voir un peu trop clairement ce qu’il pense de nous. Il me semble
que les cléricaux endèvent qu’il ne soit pas encore martyrisé. Ils voudraient lui faire le même honneur qu’autrefois les rouges à
Lafayette. Nous devenons bien poltrons et nous le laissons trop voir. Notre opposition qui a jeté les hauts cris parce qu’on n’a pas
fait la guerre à M. de Bismark ne veulent plus qu’on arme maintenant, e sempre bene »... Il donne des nouvelles du temps et de leurs
amis à Cannes, puis prie de rappeler à Son Excellence [Achille Fould] « qu’elle fasse remettre un brevet et une plaque destinés à
votre serviteur, contre un reçu de 60 f que j’ai eu l’avantage et l’honneur de vous confier »...
132. MILITAIRES. 12 lettres ou pièces signées ou autographes signées, 1745-1912.
100/150€
Lettre écrite au camp sous Tournay (1745) ; note sur l’admissibilité des citoyens sans carte de sûreté, à monter la garde ; envoi
d’un mémoire pour obtenir la retraite (1800) ; lettre de service (1815) ; certificat d’une compagnie de gendarmerie royale (Rochefort
1816) ; p.a.s. du général comte de Bordessoulle (1823) ; rapport du lieutenant général Achard au maréchal commandant en chef
l’Armée du Nord [Gérard] (1832) ; 4 l.a.s. du général Adolphe Foltz, 1849-1855 et s.d. ; certificat pour la médaille commémorative de
la campagne de 1870-1871 (1912)… On joint 3 l.s. et 1 l.a.s. d’Albert de Broglie à Batbie.
L E T T R E S & M A N U S C R I T S A U T O G R A P H E S 135
133
133. MILITARIA. Manuscrit, Observations sur l’art de faire la guerre suivant les maximes des plus grands généraux,
XVIIIe siècle ; volume petit in-4 de 169 pages, cartonnage ancien vélin (qqs trous de vers sans atteinte au texte).
300/400€
Traité militaire, d’une belle écriture très lisible, ainsi introduit : « Le vray meritte d’un general consiste a bien camper
une armée, la faire marcher, subsister, de la bien conduire a s’attirer la confiance des troupes, combattre avec avantage, prevoir
les entreprises de lennemy, l’embarrasser par differents projets, a profiter de ces fausses demarches et de la situation du terrain ».
Le volume est ensuite divisé en chapitres thématiques : Ce qu’il faut faire pour bien camper une armée, Comment il faut placer
l’artillerie et les vivres dans le camp et prendre les precautions necessaires pour n’en pas menquer, Comment on doit escorter
l’artillerie et les vivres et les convois, Comment on doit fourager dans le pays ennemy et a portée de luy, Des marches que l’on peut
faire à portée de l’ennemy et des precautions necessaires pour les assurer, Des différentes manières de se préparer a une action et de
la soutenir, De la manière de disposer les troupes et sen servir pour une bataille rangée... Etc. Nombreux autres chapitres relatifs à
l’attaque de l’ennemi dans ses retranchements, à la retraite devant l’ennemi, au siège, au secours, aux feux de nuit, aux précautions
à prendre devant l’ennemi, aux souterrains, aux bastions, etc.
134. Claude MONET (1840-1926) peintre. L.A.S., Giverny 14 mai 1926, [à M. et Mme Stéphane Chapelier] ; 3 pages in-8 à son
adresse, encre bleue.
2 000/2 500€
« Voici un mois passé que vous m’avez adressé une lettre que l’on oublie pas, et j’en suis à vous remercier aujourd’hui
seulement. J’en suis confus honteux [...] Ma seule excuse est ma vieillesse, un état de santé nerveux, qui m’empêche d’écrire et de
toujours remettre au lendemain. Voudrez-vous me pardonner [...] Vous dire combien j’ai été touché de la sympathie que vous me
témoignez, vous devez le penser et plus encore lorsque vous saurez que vos lignes me sont parvenues dans un moment de grand
découragement. Merci de tout cœur »...
On joint une L.A.S. de son fils Michel Monet, à S. Chapelier, Giverny 15 novembre 1926, transmettant les vifs remerciements
de son père, « très touché » de ses souhaits, mais dont l’« état de faiblesse » l’empêche d’écrire.
135. Wolfgang Amadeus MOZART (1756-1791). Le Nozze de Figaro. Die Hochzeit des Figaro. Eine Comische Oper in 4 Aufzügen.
In Musick gesetzt von W.A. Mozart. Ins Deutsche übersetzt vom Baron v. Knigge. Und fürs Clavier eingerichtet von C. G.
Neefe [bei Nicolaus Simrock. Bonn, N. Simrock, N° 28, [1796] (Paris, chez Louis, Marchand de Musique, Rue du Roule, à la
Croix d’or…) ; obl. in-fol de 228 p.-[1 f. n.ch.], cartonnage ancien usagé, pièce de maroquin rouge sur le plat sup. au nom de
Mr Sernin, dos de parchemin refait (feuillet de garde finale déchiré).
1 000/1 200€
Première édition, gravée, chant et piano, texte en italien et allemand, traduit en allemand par le baron von Knigge, réduction
pour clavier par C.G. Neefe. L’adresse du libraire français figure sur une collette (en partie grattée) qui occulte le nom de Simrock.
La partition comprend 228 pages (y compris la page de titre), et, à la fin, un feuillet non chiffré portant au recto un texte
d’explication en allemand de la traduction, et au verso la liste des personnages et la table des airs.
136. Joachim MURAT (1767-1815) maréchal d’Empire, Roi de Naples. L.S. comme Prince Grand-Amiral de l’Empire, Paris
11 ventose XIII (2 mars 1805), [au général Duhesme] ; ¾ page in-4.
300/400€
Sur son élévation à la dignité de Grand Amiral, Prince de l’Empire (1er février 1805). Il a reçu avec plaisir sa lettre de
félicitations : « je suis très sensible à toutes les choses aimables que vous voulez bien y joindre, les sentiments que vous m’exprimez
me sont d’autant plus agréables que je mets beaucoup de prix à votre attachement »…
137. Henri MÜRGER (1822-1861) poète et romancier. 2 manuscrits autographes (fragments) ; 1 page in-8, et 1 feuillet in-8 rectoverso (demi-page et ¼).
150/200€
Début (20 premiers vers) d’un beau poème spleenétique des Nuits d’hiver (Paris, Michel Lévy frères, 1856), à l’encre bleue
sur papier bleu :
« Celui-là dont je veux dire la triste fin
Vivait dans notre siècle et dans son air malsain.
Isolé de bonne heure au milieu de la vie,
La Solitude avait été sa seule amie »….
Feuillet donnant les trois premières lignes d’un conte ou d’un roman inachevé : Evariste Franc pépin ou le Triomphe de la
Repue, Légende parisienne : « L’hôtel de La Miséricorde était une assez mince auberge d’étudiants situé sur la limite qui sépare le
quartier Latin du faubourg Saint-Germain. Cette maison qui semblait bâtie sur un sol volcanique »… Au verso (paginé 13), un autre
fragment de 12 lignes : « Le rigorisme qu’on eût applaudi dans une congrégation devenait pour la Costenzina une personnalité
presque injurieuse. Il provoqua de la part de la princesse qui commençait à deviner le rôle qu’on faisait jouer au docteur, une
interruption fort vive »…. Etc.
138. MUSIQUE. 9 lettres ou pièces, la plupart L.A.S.
150/200€
Esprit Auber (1850), Alfred Bruneau, Henri Busser, Gustave Charpentier (l.a.s. et portrait dédicacé avec musique), Jules
Massenet (3), Giovanni Ricordi (l.s. à son en-tête, 1846).
139. MUSIQUE. 25 documents, la plupart L.A.S.
250/300€
Caroline Carvalho, Anne-Cécile Chérubini (2 à la princesse de Salm), Fidès Devriès, Camille Doucet (à Ambroise Thomas),
Camille Erlanger, Armand Gouzien, Félix Moscheles (fils d’Ignaz, au sujet de partitions), Auguste Panseron (7), Jules Pasdeloup (au
sujet de ses concerts populaires, 1874), Louis Piccinni (à Talleyrand), Robert Planquette (2), Laurent de Rillé, Adolphe Sellenick,
Igor Strawinsky (photo), Ambroise Thomas, Giuseppe Verdi (n° usagé de Paris-Théâtre avec sa photo), Paul Viardot (lettre et page
d’album).
134
On joint un manuscrit musical autographe de Jean-Marie DEPELSENAIRE (1914-1986, compositeur belge), recueil de
8 mélodies sur des poésies d’Emmanuel Looten : Souffrance, Pèlerin d’hiver, Calme, Départ, Musique intérieure, Rondel, Arc-enciel, Trois bateaux (1944-1945, 64 p., rel.).
L E T T R E S & M A N U S C R I T S A U T O G R A P H E S 140. MUSIQUE LITURGIQUE. Manuscrit musical, Graduele a l’usage
de Madame Du Mourier, 1757 ; un volume relié petit in-4 de
428 pages, reliure de l’époque basane brune, dos à nerfs avec
pièce de titre Graduel de Citeaux, fleuron doré au centre des plats
(reliure usagée).
800/1 000€
Graduel contenant plus de 100 musiques liturgiques, notation
en notes carrées avec paroles en latin, orné de quelques enluminures,
lettrines et initiales aquarellées (dont le titre). Quelques gravures
ont été collées dans le livre, et quelques documents intercalés : fleurs
séchées, pièce musicale...
Le manuscrit commence au « premier dimanche de l’avent »
au « 23e Dimanche après la Pentecote » (p. 1-192) ; suit le Propre des
Saints, commençant le 30 novembre, St André apôtre (pagination
incohérente, 1-48 et 27-[119]), et s’achevant par « la toussaint de
l’ordre », Ste Catherine, « Messe votive du St Esprit », « Messe des
morts », « Les gloria patri », et « Kirie royal ». D’une autre main, une
partie non paginée, avec titre dans une rosace : Kyrie des sermons, puis
« Le Kyrié des festes majeures et mineures », « Les Dimanches d’Avent
et de Careme », « Les Dimanches », « Kyrie des morts », « Hymne de St
Ambroise a la Conversion de St Augustin », « Antienne de l’eau Benite
au Temps Paschal ». Une dernière partie, de la même main que le
début de l’ouvrage (et paginée [137]-177), s’ouvre sur une page décorée
avec les noms des « Bienfaiteur et Bienfaitrices » disposés en rosace :
Dumourier, Bosquet, Crommelin, Lefevre » ; elle est consacrée aux
antiennes.
141. MYCOLOGIE. Nicolas HAILLANT. Manuscrit autographe signé, Noms patois et vulgaires des champignons des Vosges,
Épinal 1885-1886 ; cahier de 38 pages in-4, couv. cart.
250/300€
Manuscrit d’un bibliographe et philologue vosgien, se référant aux mycologues tels que Bru, Romont, Mougeot père et fils ;
il présente des ratures et corrections, et quelques additions d’une autre main. « Marasmius Fr. M. oreades Fr. ; Agaricus tortilis Dc.
Marasme des nyphes. Vulg. faux mousseron, le mousseron des Alpes, Vosgien faux mousseron des Vosges […] Ce champignon se
vend desséché sur nos marchés. “Comestible parfumé, très bon quand il est jeune”. Bullet. Soc. Myc. »… Etc.
142. NAPOLÉON Ier (1769-1821). P.S. « Nap », Palais du Trianon 22 mars 1813 ; contresignée par Jean-Baptiste Henry Collin, comte
de Sussy, ministre des Manufactures et du Commerce, Hugues Maret, duc de Bassano, ministre secrétaire d’État, Denis, duc
Decrès, ministre de la Marine et des Colonies, François Ferrier, directeur général des Douanes ; 2 pages grand in-fol. en
partie impr., vignette aux armes impériales et cachet sec.
140
1 200/1 500€
142
Passeport maritime attribué à un « navire américain » de la maison de commerce Coppinger établie à Bordeaux, pour
introduire dans un port français « des cotons, des huiles de poisson, des bois de teinture, du poisson salé et de la morue ; des cafés et
sucres des Colonies Françaises, de l’Amérique et de l’Asie ; des cacaos, des épiceries de toute espèce des îles ci-devant hollandaises ;
des indigos, des bois d’acajou et d’ébénisterie. À la charge, par le Navire, d’exporter […] une valeur égale à celle desdites denrées et
marchandises, au moment de leur arrivée en France, et au cours de la place où le Navire abordera »…
143. [NAPOLÉON Ier]. CALLIGRAPHIE. Dessin calligraphique original, signé par Dinomé « Directeur de l’École gratuite
communale d’Orléans », 11 prairial X (31 mai 1802) ; 38 x 27 cm. (petit manque à un coin, restaurations de papier au dos).
700/800€
Hommage à Bonaparte 1er Consul ». Les deux tiers de la feuille sont occupés par l’effigie de Bonaparte dans un cadre
« ovale surmonté d’un angelot. En bas, une frise où est représenté, au centre, un globe portant le mot « Paix ». À droite du globe
se tient une femme sommairement habillée d’une peau de tigre, tenant une massue d’une main, et de l’autre un fanion portant
« République Française » ; derrière elle, d’autres fanions des « R. Batave », « R. Italienne », « R. Ligurienne », « R. Helvétique » et
du « Royaume d’Étrurie ». À gauche du globe sont entassés les emblèmes des arts, des sciences, de l’agriculture et de l’industrie :
une lyre, une palette de peintre, un buste, un globe sur son socle, un compas, une gerbe de blé, une fourche, une pelle, des caisses,
une montgolfière s’élevant au-dessus d’eux. Deux temples à Bonaparte ornent les extrémités de la frise : leurs frontons portent,
respectivement : Templum immortalitatis, et Temple consulaire élevé à Bonaparte par la reconnaissance nationale, et dans un
cartouche : Vive Bonaparte 1er Consul à vie.
144. [NAPOLÉON Ier]. 2 cartes d’invitation à la Cérémonie du Sacre et Couronnement (2 décembre 1804) ; 2 cartes in-16 impr.
recto-verso, avec le cachet encre du Grand Maître des Cérémonies.
144
150/200€
L’un des billets est émis par le Président de Conseil de Département, l’autre par le Procureur Impérial.
On joint 3 imprimés : Hymne à l’être suprême par T. H. Desorgues, musique de Gossec ; une proclamation aux Habitans de
Paris du maréchal Schwarzenberg, [1815] et le menu du déjeuner offert à Versailles à Leurs Majestés Britanniques George VI et
Elizabeth, le 21 juillet 1938 (impr. par F. Bernouard, avec gravure de Jean-Émile Laboureur).
143
L E T T R E S & M A N U S C R I T S A U T O G R A P H E S 145. [NAPOLÉON Ier]. Mèche de cheveux, [Vienne 1809], avec 3 lettres et documents ; mèche d’environ 2 cm de long liée d’un fil
et attachée à un feuillet, et 3 pages in-4.
149. Gabriel OUVRARD (1770-1846) financier et spéculateur, fournisseur des armées de la Révolution et de Napoléon. L.A.S.,
Toulon 29 avril 1842, à Eugène Balleydier fils ; 1 page in-8.
400/500€
100/120€
Mèche de cheveux bruns, coupée en juillet 1809, liée et conservée entre les feuillets d’une pièce signée par Baste, capitaine
de vaisseau, colonel commandant la marine de la Garde impériale, Closten Newbourg 14 juillet 1809 : « D’après les ordres de
l’Empereur qui m’ont été transmis par le Général Bertrand, aide de camp de S.M. Impérial et Royal, commandant en chef du génie
de l’armée d’Allemagne, il est ordonné à Mr Moisan du 44e Bon de flotille, de prendre et faire conduire à Vienne toute espèce de
bateaux et objets nécéssaires à la construction »...
Il fait envoyer à l’amiral Baudin le premier volume de ses Mémoires ainsi qu’une brochure de son fils contre la conversion des
rentes : « j’aurai l’honneur de lui faire parvenir les deux autres volumes imprimés de mes mémoires avec une nouvelle brochure de
mon fils sur la suspension en entier de l’impôt foncier pendant la paix sans aucun nouvel impôt, afin d’arriver à avoir une ressource
grande et certaine pour soutenir une guerre, même de longue durée »…
P.S. de Mourette, capitaine de la compagnie d’artillerie de la garde nationale, Rennes 4 août 1848 (signature légalisée par le
maire de Rennes, Frédéric de Moncuit, 1854), certifie l’honnêteté du gardien de la relique, Pierre Moisan : « Son caractère loyal, son
dévouement à l’Empereur Napoléon ne me laissent aucun doute sur l’authenticité des cheveux de l’empereur qu’il a rapportés de la
campagne de Vienne en 1809, collés sur un ordre signé Baste, [...] il regardait ces cheveux comme une relique si précieuse que pour
rien au monde il n’aurait voulu s’en désaisir »... – Une P.A.S. de Joseph Briand, médecin de l’Hôtel-Dieu de Rennes, 20 décembre
1854, le confirme : « j’ai été souvent à même d’apprécier l’extrême dévouement de ce vieux soldat de l’empire à Napoléon Ir dont il
a conservé des cheveux qui lui ont été donnés à Vienne en 1809, par un de ses amis, l’un des valets-de-chambre de l’empereur. Ces
cheveux sont fixés sur un ordre émanant de l’Empereur, qui fut transmis à Mr Moisan par le colonel Baste, commandant les marins
de la Garde, dont il était alors adjudant »...
146. NORMANDIE. Famille DERICQ OU D’ERICQ. Plus de 50 lettres ou pièces, XVIIIe-XIXe siècle (5 faire-part joints).
100/150€
Archives de cette famille normande, originaire de Brielle, dans l’île de Voorne (Hollande méridionale). Arbre généalogique.
Extrait des lettres de noblesse accordées à Nicolas d’Eriq en 1646. Licitation amiable entre les frères Étienne et Georges d’Ericq
(Caen 1719). Certificat de profession de foi catholique apostolique et romaine pour Pierre Dericq (Rouen 1730). Transaction entre
Pierre Dericq, écuyer seigneur de Chasseguey, et Jacques Alexis Georges Dericq, capitaine au régiment Dauphin infanterie (1750).
Succession de Louise Rose Bonne Adam, veuve de Pierre Dericq (Fécamp 1796). Contrat de mariage entre le citoyen François
Dericq, propriétaire à Auzouville, et demoiselle Camille de Chambray (Évreux 1803). Actes de procuration et remboursements de
rente notariés… Certificats paroissiaux de naissance, baptême et inhumation ; correspondance familiale et d’affaires, comptes, etc.
147. Joseph NOYON (1888-1962) organiste et compositeur. 2 manuscrits musicaux autographes signés ; 94 pages in-fol. en cahiers
cousus, et un volume relié demi-toile bleue de 81 pages in-fol.
500/600€
150. PHARMACOLOGIE. Manuscrit, Materia medica externa, Montpellier 1743 ; un volume petit in-8 de 438 pages, reliure de
l’époque en veau marbré, dos à nerfs orné de caissons et d’arabesques (reliure un peu usagée).
300/400€
Réunion de trois recueils de remèdes, chacun comportant sa propre pagination (manquent les p. 59-62 du premier recueil),
en français, avec certains titres de chapitres en latin. En fin de volume, le troisième recueil fait l’objet d’un index, et le deuxième,
d’une table des matières interrompue avant la fin. Purgatifs, vomitifs, diurétiques, béchiques, etc., avec leur composition précise et
des explications.
151. Charles-Louis PHILIPPE (1874-1909) écrivain. L.A.S., 27 juillet 1909, à Édouard Ducoté ; 1 page in-8.
200/250€
Il lui demande de lui envoyer au plus tôt sa cotisation pour la publication du livre de son ami Lucien Jean (mort de tuberculose
l’année précédente) : « Nous devons remettre prochainement le montant de la souscription. Le livre paraîtra au Mercure. On m’a dit
que vous deviez partir au Japon. Je vous envoie tous mes souhaits et j’espère que vous nous ferez assister, dans un beau livre, à votre
voyage. »… [Le recueil posthume de nouvelles de Lucien Jean, Parmi les hommes, parut effectivement au Mercure en 1910, après la
mort de Charles-Louis Philippe.]
On joint une L.A.S. de Lucien Jean (1870-1908), 23 décembre, à Pierre de Querlon (1 p. petit in-8), au sujet de sa collaboration
à l’Ermitage : « j’ai peu de liberté pour travailler (ce qui m’est pénible !). Enfin j’ai achevé quelques pages que je vous adresse. Si elles
vous plaisent, je vous en offrirai quelques autres pour un numéro ultérieur »… (au dos, note de P. de Querlon transmettant la lettre
et le manuscrit à Ducoté, et indiquant qu’il a envoyé les épreuves à Gide, Miomandre, Davray, Mary…
152. Giovanni Maria Mastai Ferretti, PIE IX (1792-1878) Pape. L.S., Saint-Pierre de Rome 7 juillet 1875, à Lorenzo Gastaldi,
archevêque de Turin ; 1 page in-fol., adresse avec cachet cire rouge aux armes ; en latin.
150/200€
Au sujet des séminaristes de Turin qui s’occupent de théologie, des fidèles de Turin, et de la célébration de la fête du SacréCœur de Jésus…
153. PIÉMONT. Circulaire imprimée de Bressy, commissaire du gouvernement piémontais, à la municipalité de la commune et
circonscription de Vercelli, Vercelli 10 pluviose IX (30 janvier 1801) ; 1 page in-fol., belle et grande vignette ; en italien.
100/150€
Il Commissario del Governo Piemontese… Avis aux citoyens de la municipalité d’un décret de la Commission exécutive
relatif à l’inobservance des lois sur la gabelle nationale…
154. Ludovic-Rodo PISSARRO (1878-1952) peintre, fils de Camille Pissarro. 2 L.A.S. et 1 L.S., Paris et Les Andelys (Eure) 19331940, à Stéphane Chapelier ; 3 pages et quart in-4.
200/250€
8 janvier 1933. « Votre tableau représente, je crois, un hameau entre Pontoise et Osny dont je ne peux pas préciser le nom.
[...] c’est une toile de la période de Pontoise. Ce tableau provient de la collection J.F. Schröder à Brême. Il existe un autre tableau du
même motif mais sans neige daté 1872 »... Il a un tableau à vendre, « très beau de qualité et de la belle époque de mon père, vers 18701872. Son prix est de 35 000 frs. »... 7 avril 1940. Il regrette l’omission dans le catalogue de son père de deux œuvres de la collection
Chapelier ; il se rappelle avec plaisir sa visite chez lui à Chatou : « Je me souviens d’une gouache en forme d’éventail, représentant
un paysan à gauche semant à la volée dans des sillons »... 11 avril 1940 : « la photo que vous possédez et qui porte le cachet de Poplin,
ne vient pas de moi. Seriez-vous vendeur à l’occasion ? Je connais quelqu’un qui cherche un beau Pissarro de l’époque 1872-1875 »...
On joint 3 L.A.S. au même de Mme Jules Chéret et 2 de Mme Armand Guillaumin.
155. PROVENCE. Cahier manuscrit, mars 1773-décembre 1778 ; cahier petit in-fol. de 48 pages plus ff. blancs.
300/400€
L’Enfance de l’Immaculée, fresques mystiques pour soli et chœurs de voix de femmes. Partition d’orchestre de cette œuvre
chorale avec orgue et orchestre en 15 parties, sur des paroles de Jean Cœur, dédiée à Rose-Marie Paillet.
Livre de comptes et état des dépenses pour faire valoir les fermes de Cieure, Saint-Bénézet et Fourniguet, près de Beaucaire,
avec vergers, vignes et magnaneries : fournitures et soins pour les cochons, dindons… ; gages de laboureurs, semeurs, jardiniers,
moissonneurs, vendangeurs, élagueurs, bourreliers, « magnans », etc., à la journée, au mois ou à l’année ; frais de maréchal-ferrant ;
achats d’ustensiles, etc.
Requiem pour soli, chœurs et orchestre, [1949] ; cachets de la SACEM à la date du 8 septembre 1949. Réduction pour piano
et chant par l’auteur, avec estimation de la durée d’exécution : « 50 minutes environ ». Ce Requiem est dédié « À la mémoire de
Madame René Coty ».
156. Edgar QUINET (1803-1875) historien, philosophe et écrivain. Manuscrits et brouillons autographes, [1870-1871] ; environ
85 pages in-fol. ou in-4.
148. OBSTÉTRIQUE. François-Joseph MOREAU (1789-1862) médecin, professeur d’obstétrique, membre de l’Académie de
médecine. Traité pratique des accouchemens, tome I (Paris, Germer Baillière, 1838), avec additions et corrections
autographes ; un fort vol. in-8 de xiv-564 p., relié avec un prospectus de librairie et plus de 60 ff. autographes interfoliotés,
plus 9 ff. intercalaires, relié demi-percaline.
400/500€
Exemplaire corrigé et augmenté en vue d’une nouvelle édition : un Traité des accouchemens, t. I, de Moreau, parut chez
le même éditeur en 1841. Les nombreuses corrections ou additions sont portées soit directement sur l’imprimé, soit, pour des
développements plus importants, sur de nombreux feuillets intercalaires.
300/400€
Ensemble de manuscrits fragmentaires de premier jet et d’ébauches, en grande majorité relatifs à la guerre de 1870-1871.
— En Avant ! ... « Au bruit des bombes, au seuil de cette année 1871 (il dépend de nous qu’on l’appelle l’année de la victoire !),
calculons nos chances. Comparons la France à l’Allemagne ; voyez où elles sont arrivées l’une et l’autre »... — La Victoire morale.
... « Au nom de la fraternité dont on parle tant, nous devons à nos frères allemands de leur donner une leçon exemplaire qu’ils
n’oublieront jamais [...] Chargez donc vos armes ; visez juste, tirez tranquillement, libéralement, consciencieusement. C’est
aujourd’hui le premier et le dernier jour de la philosophie, telle qu’ils nous l’ont faite »... — ...« Si vous tombiez (ce que je ne puis
admettre), voyez la ruine ; je ne dis pas seulement ruine publique, je dis ruine privée. Pour accomplir leurs projets insensés, ils
ont besoin d’argent. Et où prendront-ils ces milliards, si ce n’est dans notre avoir »... Il ne s’agit donc pas de sauver l’honneur mais
L E T T R E S & M A N U S C R I T S A U T O G R A P H E S de vaincre à tout prix, de chasser les barbares... — ...« Vous connaissez la nouvelle circulaire de Mr de Bismark. [...] Ce qu’il y a de
pis dans l’abus de la Force, c’est la tentation de le faire passer pour la modération et la raison. Pourquoi ne pas dire à la façon des
orientaux : je suis fort, vous êtes faible ; je suis le maître, vous êtes l’esclave. Obéissez ne raisonnez pas »... — Plus des pages sur
les méthodes scientifiques, les femmes impudiques de l’Empire, des notes bibliographiques... etc. Les manuscrits présentent de
nombreuses ratures, corrections et additions.
157. Marguerite Eymery, dite RACHILDE (1860-1953) romancière et journaliste, elle épousa Alfred Vallette, le directeur du
Mercure de France. Manuscrit autographe signé, Avant-propos, 1934 ; 2 pages et demie in-8.
200/300€
Manuscrit de l’Avant-propos du roman Mon étrange plaisir (Paris, Baudinière, 1934), avec quelques ratures et corrections.
« L’histoire que je raconte dans ce livre n’est pas un roman. Ce n’est pas non plus une vie romancée car je n’ai voulu rien ajouter de
trop précis à l’aventure sensuellement poétique ». [Le livre témoigne de la passion brûlante de Rachilde pour le jeune Joan Nicolaï
Nicolesco, un danseur roumain connu à la scène sous le nom de Nel Haroun qui vivait plutôt des largesses de vieilles dames affolées
par sa beauté que par ses exhibitions dénudées. Mon étrange plaisir serait l’autobiographie de Nel Haroun publiée par commodité
sous le nom de Rachilde qui aurait recueilli ses confidences.] « Comme ondulerait en un miroir d’eau, se formant, se déformant, se
reformant, une curieuse silhouette de jeune garçon, le héros se penche sur son adolescence pour se revoir, peut-être de nouveau
attiré par le vertige de sa seule passion : la danse. […] C’est la légende d’une vocation, l’explication plus ou moins rythmée du geste
éternel, mystérieux, nostalgique, de la ronde des astres. […] Qu’importe les idées et les actes d’un homme ! Les aveux d’un enfant
nous font déjà tout prévoir et je ne connais rien de plus purement pervers que ce récit d’un adolescent qui s’ignore… tout en tournant
autour de lui-même. Naïveté du cœur et ruse du fauve humain essayant de dissimuler ce cœur, trop simple, devant l’instinct de la
force, de tous les mauvais instincts de l’homme lâché en pleine liberté »… Etc.
158. RELIQUES. P.S. par Émilie de Sérent, duchesse de Narbonne-Pelet, et P.A.S. de l’abbé de La Bouillerie, vicaire général de
Paris, 12-27 janvier 1854 ; 3 pages in-12 avec 3 cachets cire rouge, sous portefeuille de percaline noire.
157
159
161
60/80€
Copie d’une attestation de la marquise de Fiennes, au couvent des Dames Récolettes 9 novembre 1791, relative au transfert à
Saint-Denis d’une parcelle de la couronne de N.S. déposée par Saint Louis à la Sainte-Chapelle, certifiée conforme par la duchesse
de Narbonne, et suivie d’un certificat d’authenticité de l’abbé de La Bouillerie.
159. Jean RICHEPIN (1849-1926) écrivain. 15 manuscrits autographes de discours, 1905-1913 ; 95 pages in-4 avec 1 page de table
autographe.
700/800€
Recueil de discours mis au net avec de rares corrections.
Banquet d’inauguration des Publicistes français, 9 décembre 1905, toasts au président Loubet, aux ministres, à l’Association
générale des Publicistes français nouvellement créée et que Richepin préside (5 p.). En l’honneur de Jean-Jacques Rousseau,
10 mars 1907 (4 p.). En l’honneur de Giosué Carducci, 16 mars 1908 (5 p.). Obsèques de Catulle Mendès, 9 février 1909, au nom
de la Société des Auteurs et Compositeurs dramatiques et des poètes (4 p.). Monument de François Coppée, 5 juin 1910 (3 p.).
à l’Orphelinat des Arts, juin 1910, célébration de la famille des artistes (8 p.). Fête Sarah Bernhardt, janvier 1912, hommage à l’actrice
au nom de l’Université des Annales (3 p.). Banquet à l’Athénée roumain de Bucarest, mars 1912, protestations de sympathie pour
la Roumanie (5 p.). Fête annuelle de la Revue des Poëtes, 15 mai 1912, histoire de la revue, célébration de la « langue populaire »
et hommage particulier à son ancien condisciple de Normale, Fernand Lame (17 p.). Banquet en l’honneur de Paul Fort, Prince
des Poètes, 12 juillet 1912, avec lecture de lettres de Rodin et de Poincaré (5 p.). Pour les Familles de nos soldats, Trocadéro 4 mai
1913 (11 p.). à propos du Tango, 25 octobre 1913 (10 p.). IVe fête annuelle de l’Association amicale des Anciens Enfants de troupe,
6 décembre 1913, évocation de ses souvenirs du régiment (4 p.). Inauguration de la statue de Victor Hugo à Guernesey, 8 juillet
1914, au nom de l’Académie française (7 p.). Manifestation Franco-Roumaine, 9 janvier 1915, appelant Bucarest à abandonner sa
neutralité (6 p.).
On joint le manuscrit autographe d’extraits des Perses et de Prométhée enchaîné d’Eschyle (20 p.) ; une l.a.s. de 1882 ; et le
Prologue pour la réouverture de la Comédie-Française (1900, impr. en fac-similé).
160. [Jean RICHEPIN]. Environ 200 lettres, la plupart L.A.S., adressées à Jean Richepin (ou Madame).
400/500€
Louis Barthou (14), Marcel Baschet, A. Belval-Delahaye (4), Louis Bertrand, Abel Bonnard, Marcel Boulenger, Henri
Cain (2), Jane Catulle-Mendès, Henri Cazalis, Francis Charmes, William Chimène, Jules Claretie, Jules Comte, Albert Dayrolles,
Paul Déroulède, Paul Devigne, René Doumic, Gabriel Dupont, Ernest Dupuy (2), Jean Émile-Bayard (2), André Fage, Claude
Farrère, Robert de Flers, Louis Forest, Jean-José Frappa, Judith Gautier, Armand Godoy (6), Fernand et Harlette Gregh, Ernest
Grosclaude (2), Antoine Guillemet, Louis Heilbronner, Henri-Robert, Henry-Laurent, Félix Huguenet, Job, Camille Jullian (2),
Léon Kochnitzky, Étienne Lamy, Georges Landry (2), Charles Langelier, Louis de Launay, Louis Madelin, Frédéric Masson, André
Maurel, Paul Milliet, Gabriel Monod, René Moreau, Marguerite Moreno, Paul Musurus (2), Sar Péladan, Edmond Perrier, Émile
Picard, Marguerite de Pierrebourg (2), Pierre Plessis, Alfred Poizat, Alfred Pouthier (20), Samuel Pozzi, Ernest Prévost (2), Jean
Raphanel, André Rivoire, Charles Guy Rosey (2), Rothschild Lambert, Edmond Sée, Cécile Sorel, René Thorel, Thureau-Dangin,
duchesse d’Uzès, Pierre Varenne, etc.
On joint un gros dossier de notes prises par Alfred Pouthier pour Jean Richepin sur la littérature anglaise (Browning, Byron,
Coleridge, Dickens, G. Eliot, Keats, Meredith, Milton, Shakespeare, Southey, Stevenson, Tagore, Wilde, Wordsworth, etc.), et sur
Jeanne d’Arc (environ 180 pages).
161. Jehan RICTUS (1867-1933) poète. L.A.S., Paris 13 février 1931, à un ami ; 4 pages petit in-4.
200/250€
Vive dénonciation des prix littéraires décernés à Paul Fort, et non à lui. Il n’ira pas voir Daniel de Venancourt à la Maison
de Poésie, n’ayant plus eu de ses nouvelles après « une première attribution de 500 fr. […] Depuis... plus rien. Maintenant, si Paul
Fort est candidat au prix Petit-Didier il y a bien des chances pour qu’il l’emporte : car en effet il est assez politicien de son naturel :
et la multiplicité des démarches ne lui coûte rien. Il croit qu’il réincarne l’astucieux Louis XI et ses ruses profondes. C’est un cas de
bovarysme émouvant. En ce qui concerne le Prix Petit-Didier : on regardera donc plutôt à la quantité qu’à la qualité. Quarante ou à
peu de choses près, quarante volumes du plus clair et du plus authentique pipi lyrico-prosaïque ont bien chance de l’emporter sur
nos faibles poèmes. On ne regardera pas que Paul Fort est propriétaire d’une maison de campagne à Montlhéry (11 hectares) et que si
je ne m’abuse point il a eu le prix Lasserre il y a quelques années »... Il explique avoir finalement, après un premier refus, accepté les
Honneurs de la Rose qui lui seront conférés le 14 juin prochain par les Rosati d’Artois à Arras, « sur de nouveaux renseignements qui
me montraient cette cérémonie comme ne devant guère être qu’une gentille ripaille avec rondes, danses, banquets, chants, baisers
de jeunes filles, etc »... Une conférence lui sera consacrée par la revue Regards, et le jeune écrivain-essayiste Julien-Jack London...
Il a reçu des « lettres délirantes » à propos de sa dernière causerie sur Baudelaire à Radio Paris, et rapporte une discussion avec un
ouvrier à propos de son émission : « Je fais donc une fois de plus la preuve que la Poésie n’est pas le privilège d’une classe : la classe
bourgeoise et qu’en vrai, elle est faite pour tous les hommes »...
162. Henri RIVIÈRE (1827-1883) marin, tué au Tonkin, et écrivain. L.A.S., Paris 19 mars 1875 ; 2 pages in-8.
200/250€
Il a lu le feuilleton sur M. Margerie avec plaisir : ce fut aussi pour lui « une étude, et presque une révélation. Il y a certainement
une convention ou plutôt une forme de réalité nouvelle à introduire au théâtre. Le petit drame en un acte, saisissant et condensé,
marchant au but à travers les indécisions mêmes de la situation, doit provoquer des émotions vives et amener des efforts originaux
que ne comporte point, dans les longs drames, la banalité forcée des moyens. La place serait désormais à un imprévu qui saisirait
fortement l’attention et l’âme des spectateurs »… On joint un petit dossier de coupures de presse.
163. Henri-Pierre ROCHÉ (1879-1959) romancier et marchand d’art, auteur de Jules et Jim. L.A.S., Sèvres 3 janvier 1958, à André
Parinaud ; 2 pages obl. in-8.
150/200€
Il le remercie pour « les entretiens avec Louise de Vilmorin, qui étaient une sorte de chef-d’œuvre, très personnel, et qui nous
ont ravis, ma femme et moi – c’était égal au moins à “Léautaud” – j’espère qu’ils ont fait sensation ! C’était un duo magnifique, si
allant et nuancé, j’étais emballé, je voulais lire tous ses livres à elle et voir des photos d’elle, et lui envoyer mes romans (?). Quel ton
elle a ! et puis j’ai eu des bronchites… » Il le félicite, ainsi que Jacques Laurent, pour la qualité de sa revue Arts, « qui s’impose — ce
n’était pas facile »…
164. ROGER-DUCASSE (1874-1954) compositeur. 6 L.A.S., 1943-1949, à Bernard Gavoty ; 8 pages formats divers, qqs en-têtes.
250/300€
Belle correspondance musicale au fameux critique. 11 mai (1943 ?) : « J’ai toujours rêvé d’un élève musicien, d’abord sensible,
ensuite qui aurait su exprimer dans une phrase élégante, nette et qui unît à la précision des termes, parfois une émotion, qu’on aurait
sentie plus qu’on ne l’aurait lue, des idées à lui que j’aurais aimées qui fussent sœurs des miennes. Mais je ne l’ai pas trouvé, peut-être
parce que vous n’avez pas été mon élève »… Vendredi soir, évoquant son retour dans sa propriété de Pichebouc, écoutant « dans un
crépuscule si attardé qu’il a l’air d’une aurore, tous ces rossignols en amour qui, sans aucun souci tonal, se répondent d’un buisson
à l’autre »… 23 juillet 1949, très longue lettre pleine d’humour à « Monsieur le Critique Musical », en réponse à une enquête : « Se
peut-il qu’on songe à poser des questions sur l’orientation ou le destin du système harmonique à l’heure même où l’Humanité entière
suit avec angoisse les évolutions du Tour de France ? […] À peine cette fière attente est-elle un peu atténuée par le récits des amours
des stars d’Hollywood, par les joies et les peines d’hétaïres célèbres, par l’excommunication majeure du Communisme, simple
diversion peut-être nécessaire. Mais quel frémissement dionysiaque secoue tous les hommes, dignes de ce nom, devant l’effort
surhumain des virtuoses de la pédale ! Et c’est à ce moment qu’un journal […] demande si l’accord de 17e diminuée sur simple pédale
de tonique polytonale altérée va s’élargir encore, si les instruments de bois et cuivre seront désormais joués par l’embouchure ou
par le pavillon, si, dans le système des douze sons harmoniques, peuvent surgir des accords nouveaux ? […] Le Sacre du Printemps
semblait bouleverser de fond en comble notre vieux système harmonique. Qu’en est-il en résulté ? D’autres, moins doués que
Stravinsky, se sont lancés éperdument dans cette voie sans issue. Ils ont entassé, les uns sur les autres, accords, agrégations de
notes étrangères, tonalités, et l’on sortait de ces auditions, ahuri. Que si, rentré chez soi, on avait l’imprudente curiosité de lire la
partition, comme le flot, on reculait épouvanté. »… Etc.
L E T T R E S & M A N U S C R I T S A U T O G R A P H E S 165. Hercule-Mériadec prince de ROHAN (1688-1757). L.S., Paris 28 mars 1731 ; 1 page et demie in-4.
50/60€
Il est « entré autrefois dans les affaires de la maison de Mazarin, mais depuis quelque temps je ne m’en mêle plus », et il a fait
suivre la lettre à l’intendant du duc de La Meilleraye : « je souhaite de tout mon cœur qu’il y fasse l’attention qu’elle merite »…
166. Theodore ROOSEVELT (1858-1919) président des États-Unis. L.S., Oyster Bay, Long Island 8 septembre 1917, au capitaine
Henry Bordeaux ; ¾ page in-4, enveloppe ; en anglais.
300/400€
Il est très content de son livre [La Jeunesse nouvelle : deux héros de vingt ans] ; il l’a lu avec beaucoup d’intérêt, comme il lit
tout ce qu’écrit Bordeaux. Il regrette sincèrement qu’on ne lui ait pas permis d’aller avec les troupes en France, mais sur ses quatre
fils, trois sont avec l’armée de Pershing en France, et le quatrième en Mésopotamie…
167. Gui ROSEY (1896-1981) poète surréaliste. 12 L.A.S. et 6 L.S., Paris
1966-1971, à Pascal Pia ; 18 pages formats divers à son adresse,
enveloppes.
250/300€
Remerciements pour les articles que Pia lui consacre dans
Carrefour…7 décembre 1966. Il a été tout aussi sensible au message
particulier qu’il lui a adressé qu’à son article : « Bien sûr, le poète n’est
pas un donneur de spectacles comme l’admirable Stéphane Mallarmé,
abusé, l’avait cru un court espace de temps alors qu’il rêvait autour
de son Hérodiade et de L’Après-midi d’un faune ; il faut seulement
rechercher l’écho d’esprits fraternels »… 10 décembre 1966. Il évoque à
nouveau Mallarmé, puis Reverdy, Baudelaire, Poë, Hugo, Apollinaire,
Max Jacob, Aloysius Bertrand, et enfin son désaccord avec André
Breton qui soutenait « qu’il ne voyait aucune délimitation poétique
entre la prose et le vers. Votre oreille est juste et vous êtes dans le vrai
où la poésie est en cause. – Je suis heureux d’être approuvé par vous
sur le point de m’être éloigné du surréalisme. En réalité je suis plutôt
éloigné des surréalistes. Des nouveaux, je n’en connais aucun ; les
anciens formaient entre eux un panier de crabes »… 16 octobre 1968.
Il souhaite lui offrir un exemplaire de son livre qui vient de sortir,
comportant trois gravures de Magritte [Signes de survie aux temps
d’amour] … 21 novembre 1969. Il se remémore une de leurs entrevues
au cours de laquelle Pia avait su le rassurer sur la crise passagère de
dépression nerveuse qu’il traversait alors, et qui lui interdisait tout
travail poétique. Il le remercie pour ses paroles d’alors… On joint un
poème érotique dactylographié, signé GR et daté, Le Mauvais Coup
(novembre 1969).
168. Edmond ROSTAND (1868-1918) auteur dramatique. L.A.S. ; 1 page et demie in-8 (trous de classeur).
300/400€
« Votre lettre m’a profondément ému, et son accent m’a convaincu que vous devez vous-même remercier le Roy d’Espagne ».
Il recommande « un mot très simple, sans aucune littérature, jailli du cœur, de votre cœur, qui est si tendre et si reconnaissant.
Écrivez-lui comme vous m’avez écrit, en toute belle naïveté, et sa noble action aura sa récompense. Je suis heureux de cette occasion
d’avoir connu votre courage, votre bonté, votre sensibilité si française, et je vous serre la main en très grande et très profonde
sympathie »…
169. Joseph ROUMANILLE (1818-1891) poète provençal et libraire. L.A.S., Avignon 6 juin 1858, à son ami Félix Gautier à
Tarascon ; 2 pages in-8, enveloppe.
100/120€
Condoléances pour la mort subite du frère de Félix Gautier. « Quelle lamentable nouvelle ! […] J’en ai été atterré et en ai
pleuré comme un enfant. […] hier le voile blanc de la fiancée […] aujourd’hui le voile noir de la veuve et la touche funèbre, on ne
pouvait passer plus rapidement d’un jour de fête à un jour de deuil, des rires aux larmes, de la vie à la mort. […] Soyez consolés tous
par la pensée que Dieu aimait beaucoup Albert, votre frère, et mon ami, puisqu’il l’a appelé à lui si jeune encore, à ses premiers pas
dans la vie sérieuse, puisqu’il l’a, dis-je, appelé d’une façon qui peut nous paraître brutale, mais qui, au point de vue chrétien, […] est
une preuve de sa bonté et de sa miséricorde »…
170. Joseph ROUMANILLE. Manuscrit autographe signé, A moun ami Achile Mir, Avignon, fête des Rois 1883 ; 11 pages in-8 ;
en provençal.
300/400€
Lettre-préface pour la deuxième édition de Lou Lutrin de Lader, boufonnado en tres estapetos d’Achille Mir (1822-1901)
(Paris, Maisonneuve, Montpellier, Société pour l’étude de la langue romane, et Avignon, J. Roumanille, 1877). Le manuscrit présente
quelques ratures et corrections ; le texte paraîtra dans le livre avec sa traduction française en regard (texte impr. joint).
Roumanille rend ici avec humour hommage à la « riche langue d’Oc, langue d’or » que manie si bien Mir, et à sa « prose,
nerveuse, robuste et superbe fille, brune comme une cigale », la « prose de bonne espèce et de belle graine, prose du Maître, de Mir,
le majoral Carcassonnais ! »… Il évoque avec amusement leurs souvenirs d’enfance, leurs maîtres et leurs camarades d’école, le curé
Jaussaud de Saint-Rémy, rapportant d’amusantes anecdotes…
171. Marie-François ROUYER (1765-1824) général. L.S., plus 3 L.S. ou P.S. à lui adressées, 1804-1814 ; 1 page in-4 à son en-tête, et
6 pages formats divers.
150/200€
Q.G. à Lefaux 8 vendémiaire XIII (30 septembre 1804), à l’adjudant commandant Mallerot, au camp de Montreuil,
concernant un état des matériaux dont le 9e régiment d’infanterie légère a besoin « pour la réparation des barraques et pour que le
devant et le derrière puissent être construits en torchis »…
Brevet d’investiture de biens en Westphalie pour Rouyer, signé par Cambacérès (16 février 1812). Lettre du duc de Feltre,
ministre de la Guerre, ordre à Rouyer de se rendre à Vérone, où il sera à la disposition de S.A. le Prince Vice-Roi d’Italie (2 août 1813).
Lettre du Prince Eugène Napoléon annonçant au général sa nomination de Chevalier de l’ordre de la Couronne de fer (Mantoue
1er avril 1814).
172. Ida RUBINSTEIN (1885-1960) danseuse. 2 L.A.S., Versailles 1912, et s.d. ; 2 pages et demie in-8 à en-tête Trianon Palace Hôtel,
et 4 pages in-8.
120/150€
Versailles [3 juillet 1912, à Édouard Dujardin] « Je vous remercie beaucoup de m’avoir envoyé cette belle légende d’Antonia.
Je tiens à vous dire combien vivement j’ai été intéressée par cette œuvre si personnelle et profondément humaine qu’est votre
Marthe et Marie »...
Mercredi, [à la comtesse de Chaumont-Quitry]. « Je suis encore plus désolée que vous de ce contre-temps qui ne me permet
pas de figurer de prendre part à la matinée que vous organisez. Mais ce serait tellement terrible de vous le promettre et puis d’être
obligée de vous manquer de parole »...
173. [Michel de SAINT-PIERRE (1916-1987)]. 14 lettres à lui adressées, la plupart L.A.S.
80/100€
Henri Castillou, Jean Duché (4), Serge Groussard (7) et Paul Vialar (2).
174. Camille SAINT-SAËNS (1835-1921) compositeur. L.A.S., 17 novembre 1892, à Gustave Lefèvre, « Directeur de l’École de
Musique Classique » ; 2 pages in-8, enveloppe.
120/150€
Il craint de ne pouvoir présider sa cérémonie, prévue le lendemain de la première [de Samson et Dalila à l’Opéra de Paris,
23 novembre 1892], repoussée à lundi : « je suis dans un état de fatigue qui ne me permet guère de compter sur moi. Je suis hors
d’état, en ce moment, de présider quoi que ce fût. Comment serais-je le lendemain de ma 1ère ? C’est ce que j’ignore ». Il serait
prudent de choisir un autre président : « je vous laisse absolument libre d’esprit comme il vous plaira, sans vous gêner par aucun
scrupule »…
On joint une L.A.S. au ténor Pierre-Émile Engel, 19 septembre (3 p. in-12), il est désespéré d’avoir mélangé et oublié ses
rendez-vous, et de l’avoir manqué…
175. Charles SAINTE-BEUVE (1804-1869) écrivain et critique. L.S., Paris 21 août 1852 ; 1 page et quart in-8, dictée à son secrétaire
Octave Lacroix.
50/60€
Il a été « un élève très infidèle de Charlemagne », mais n’a pas oublié son correspondant, qu’il ne peut recommander à
une revue : « je n’écris que dans le Constitutionnel […] Occupé toute ma semaine sans presque sortir de ma chambre et sans voir
personne, […] mon crédit purement moral ne s’étend guère qu’à trouver un éditeur pour moi-même »…
176. Henri SAUGUET (1901-1989). L.A.S., Paris 15 mars 1933, à Henri Buriot-Darsiles, à Moulins ; 1 page et demie in-4, enveloppe.
100/120€
Il fournit des précisions bibliographiques et discographiques sur les Quatre poèmes de Schiller, œuvre à laquelle il tient tout
particulièrement. « Les poètes lyriques allemands me touchent très profondément et m’inspirent beaucoup. J’ai également écrit,
sur des poèmes de Jean-Paul, une série de six lieders sur ces petits versets qu’il appelait Polymètres. J’ai également mis en musique
deux poèmes de Henri Heine, l’un pour orchestre et voix sur le poème qui ouvre le premier livre des chants et que Gérard de Nerval
a appelé Le Sphynx dans sa traduction (je l’ai appelé Énigme) et l’autre sur le poème Les Ondines (traduit également par Gérard de
Nerval) »… Il sera heureux de connaître ses traductions : ne connaissant pas l’allemand il se sert pour sa musique des traductions
qui lui paraissent « les plus poétiques », sans savoir si elles sont justes : « Pour les 4 poèmes de Schiller je me suis servi de deux
traductions »…
177. Henri SAUGUET. 2 L.A.S., Paris 1949-1952, à un ami, et 2 P.A.S. avec musique, 1959-1976 ; 2 pages in-4 chaque, 1 page obl.
in-12 et 1 page in-4.
200/250€
20 octobre 1949. Il savait que son ami l’avait défendu à Venise. « Le résultat de ce “concours” m’a évidemment beaucoup
étonné. Non que je m’attendais à remporter le prix (j’étais persuadé qu’il irait à Honegger) mais que je ne savais même pas que la
ROF présentait l’œuvre qui fut primée »… 15 février 1952. « Vous me parlez de l’Opéra-comique : je suis “au pire” avec son nouveau
directeur Louis Beydts. Une haine qui dure depuis 20 ans, invraisemblable !! Mais la valse des directeurs n’a pas fini de tourner »…
Il esquisse des couplets sur le thème « Valse, valse », et propose de mettre de la musique sous Sois poignardée : « si on l’édite on
pourrait demander une couverture à Labisse, je trouve qu’il y a une certaine correspondance entre sa peinture et ce poème »…
Paris 29 mai 1959, thème des Forains pour Mlle Dorita Bingham. Coutras 2 septembre 1976, envoi de 4 mesures des Caprices
de Marianne, « Prélude à l’Acte II »… On joint une P.A.S. de dédicace, Tours 2 mars 1971, « en souvenir des Forains, du Plumet du
Colonel et des Caprices de Marianne »…
L E T T R E S & M A N U S C R I T S A U T O G R A P H E S 178. Henri SAUGUET. L.A.S., Aix-en-Provence 22 juillet 1954, à Nora et Georges Auric ; 2 pages in‑4, enveloppe.
150/200€
C’est avec tristesse qu’il a décidé de ne pas aller les voir à Hyères cette année, car leur attitude, involontairement, l’a blessé
au soir des Caprices de Marianne : « Je ne vous ai pas senti tous deux le soir de notre bataille perdue. Comme le Général de Gaulle je
pense qu’une bataille perdue n’engage pas la victoire. Mon ouvrage maintenant reste édifié pour la gagner ! Mais ces réticences que
j’ai senties en vous, et que je n’aurai pas l’impertinence de vous contester ni de vous empêcher de ressentir autant sur mon œuvre
que sur mon livret, j’aurais tant aimé que, pour un soir, vous les gardiez secrètes, pour ne pas risquer (vos avis sont, pour certains,
des avis de conduite) de nuire à l’œuvre elle-même »...
179. SCIENCES et MÉDECINE. 35 documents, la plupart L.A.S.
200/300€
Adolphe Blanqui (2), Jacques-Antoine-Joseph Cousin (1792), Bayard Dodge, Jean-Marie-Constant Duhamel,
Dr Dumontpallier, Charles Dupin (1820), Maurice de Fleury, Émile Guimet (à E. Charavay), Jacques Hadamard (2), comte Joseph
Louis Lagrange (1811), Hippolyte Larrey, Aimé Laussedat (3), Alphonse et Henri Milne-Edwards, Henri Mondor (5 à Édouard
Dujardin, et un dessin), Dr Nélaton (photo), Constant Prévost (2), Pierre Puiseux, Dr Récamier, Dr Straus (citant Pasteur), Dr
Velpeau (3 p.s., et photo), Sigismond Zaborowski, etc.
180. SEMUR-EN-AUXOIS. 19 pièces ou lettres, dont une sur vélin et une imprimée, Semur 1731-1742 ; plus de 100 pages in-fol. ou
in-4.
300/400€
Pièces de procédure dans le cadre d’un litige entre les médecins de Semur et les chirurgiens de cette ville : constitution
de Denis Chantepinot comme procureur pour les médecins ; état acquitté des avances et vacations dues à Chantepinot par les
médecins ; inventaire des pièces mis devant les gens du siège présidial ; interpellations des chirurgiens par les médecins pour faire
produire leurs pièces ; mémoire imprimé ; consultation des avocats pour les médecins contre les chirurgiens ; conclusions de la cour
en faveur des médecins ; extraits des minutes du greffe du présidial et du greffe du Parlement de Dijon, etc.
181. SPECTACLE. 11 lettres ou pièces, la plupart L.A.S.
150/200€
Lucienne Bréval, Léon Carvalho, Louis Delaunay, Lucien Fugère (2), Pedro Gailhard, Porel (2), Rosina Stolz ; et photos
dédicacées par Thomy Bourdelle, Félix Clody, Marie Delna.
182. Eugène SUE (1804-1857) romancier. L.A.S., à Charles-Louis Schulmeister (l’ancien espion de Napoléon 1er) ; demi-page in-8,
adresse.
80/100€
Il lui envoie un billet de Prosper Goubaux (son collaborateur au théâtre). « Il me reste à vous remercier encore mille fois de
votre parfaite obligeance. […] Veuillez me faire savoir quand je pourrai envoyer chercher les fonds »…
183. Anne-Sophie Soymonof, Madame SWETCHINE (1787-1857) écrivain mystique. 8 L.A. (la 1ère signée), 1835-1857, à Alfred de
Falloux ; 34 pages formats divers, la plupart in-8 avec adresse, la dernière sous reliure maroquin noir, les deux plats frappés
de la date 9 septembre 1857 en lettres dorées.
700/800€
Belle correspondance religieuse, amicale et littéraire. Paris 8 octobre [1835]. Vifs remerciements pour l’envoi du Diary
de Londres ; elle se félicite de l’impression faite par Xavier Labensky : « il m’est très doux de penser que j’ai été le prophète de
cette affinité-là »… [Saint-Germain-en-Laye] 15 juillet [1843]. Longue lettre de critiques et remarques sur l’Histoire de Saint Pie V
de Falloux, à la demande de l’auteur : elle recommande de détacher une partie de l’introduction, et conteste des formulations
et interprétations ; ses remarques témoignent de son affection et sa confiance… Citons ainsi cette remarque sur la phrase et le
christianisme se vivifie et s’épure de jour en jour : « ceci retombe un peu je le crains dans l’hérésie du progrès. Le christianisme
dans ses saints, c’est-à-dire dans ses vrais fidèles a été complètement vivant et pur dès ses premiers jours ; pour cela il a suffi de la
Pentecôte. La Sainteté a paru dans le monde comme Adam, à trente ans »… Vichy 22 juin [1844]. Très longue lettre sur un article
d’Alfred Nettement : « le plus grand nombre des objections qu’il oppose aux moyens coercitifs qui ont été employés dans la défense
de l’Église prennent leur source dans cette prétendue mansuétude de l’Évangile qui exclurait selon lui toute répression et toute
contrainte. Une grave erreur souvent renouvellée se cache ici. […] M. Nettement nous apprend entre autres que la violence est
contraire à l’esprit de la Religion. La violence sans doute. Mais en admettant les plus sévères déductions des principes fondamentaux
du christianisme, y aurait-il lieu de les accuser de violence ? Ce n’est pas sur elle, ce me semble, qu’a reposé jamais la dureté même
excessive d’un code pénal quelconque. […] Il est inexact de dire que le catholicisme soit une croyance exclusivement morale, toute
intellectuelle, une théorie, un système de philosophie, apparemment ! S’il en était ainsi la Religion catholique ne serait faite que pour
183
183
une portion de notre être, pour sa partie spirituelle, tandis qu’un de ses caractères les plus frappants est d’embrasser ‘homme dans
sa dualité réelle, comme son divin auteur embrasse la création toute entière »… Etc. Paris 24 octobre [1844]. Autre longue lettre
au sujet des articles de Nettement, et de ces controverses entre catholiques qui sont nuisibles à l’Église : « Les armes spirituelles,
l’excommunication, l’interdiction, la suspension à tous les degrés, voilà nos vrais foudres et celui qui aurait le malheur de ne pas
les redouter, ne participerait en rien à ces bienfaits du châtiment, dont le but final est toujours la miséricorde »… Etc. Elle parle
également de Montalembert, puis de Lacordaire et de son projet de publier ses conférences… Mercredi 9 [septembre 1857, veille de
sa mort]. Elle le conjure de terminer le papier en question. « J’ai tout espoir de l’avancer au moins, beaucoup aujourd’hui, entre onze
heures et midy, j’aurai je crois un moment à vous demander. Que d’ennuis qui comptent qui demandent déjà pour le Ciel tout le Ciel,
et pour le Ciel je vous en réponds »… On joint un petit pli renfermant une mèche de cheveux de Mme Swetchine.
184. Anne-Sophie Soymonof, Madame SWETCHINE. 5 L.A.S. et 3 L.A., vers 1841-1851, à la vicomtesse Marie de Falloux ;
29 pages in-8, 4 adresses, qqs cachets cire rouge (une copie jointe).
500/700€
Belle correspondance à la femme de son grand ami Alfred de Falloux. Paris 22 juillet [1841]. Elle dit sa grande affection
pour Marie, et ses vœux pour Alfred et le succès de son œuvre : « celui-là, quoiqu’il semble ne tenir qu’aux dons de l’esprit et à
l’assiduité du travail, on le mérite comme tout autre ; sans Dieu on ne bâtit pas plus, un bon livre qu’une ville, les bonnes actions
menées de front sont très favorables aussi à l’intelligence »… – Alfred n’a pas un seul détracteur. « Son dernier succès a été
M. Guizot, Alfred vous l’aura peut-être dit […] cette séduction exercée n’est pas si frivole, elle est plus qu’on ne croit souvent le moyen
des grandes choses car le bon Dieu permet que dans la vérité, soit pour beaucoup l’homme qui la dit »… 13 [décembre 1848]. Il faut
qu’Alfred accepte un ministère : « Au lieu d’une majorité contesté et peut-être provoquée par le vote de l’assemblée si on avait eu à
la consulter, l’opinion du pays se prononce avec un tel éclat, un tel ensemble qu’il faut bien y voir une volonté sérieuse et arrêtée ;
de plus les instances réitérées de toutes parts qui viennent presser Alfred, lui donnent le droit de faire ses conditions »… En outre
Rémusat et Tracy font dépendre d’Alfred leur entrée au ministère, et la crainte que son refus ne mît à sa place « un candidat hostile
aux intérêts qui nous sont si chers » ; du reste « ce n’est pas sans boussole que vous vous lancez dans la haute mer mais bien sur une
sommation de Dieu »… [Vichy 27 mai 1851]. Elle est heureuse d’avoir retrouvé Alfred, dont le plus grand orgueil est de « reconnaître
qu’à l’épreuve vous vous étiez montrée plus forte que lui »… Paris 14 juillet [1851]. L’opération d’Alfred a détruit « le principe même
du mal » : « Le pieux courage qu’a montré Mr de Falloux est au-dessus de tout éloge, Alfred n’a pas perdu cette occasion d’être
admirable »… Jeudi 4. « Comme Alfred aura été regretté à Flavigny et quel chagrin pour le Père Lacordaire que cet espoir trompé »…
– « Je n’ai pu encore rien recueillir de l’effet produit par l’article qui me tient en éveil […]. On prévoit l’impression des amis les plus
chauds de M. Veuillot de présenter la vive admiration du gros du public, du public indépendant, approbateur par-dessus tout du
mérite »… Etc.
185. Anne-Sophie Soymonof, Madame SWETCHINE. 23 L.A.S. ou L.A., la plupart au comte Jules de Berton ; 37 pages in-8,
nombreuses adresses (qqs légers défauts).
300/400€
Paris 21 juillet, recommandant Mlle Delfosse, musicienne, reçue par Mme de Saint-Cloud, et appréciée par Mme Murray
(sœur de la princesse de La Tremoille) et Mme de Lausse… 9 janvier, à une bonne amie : quoique plongée aux trois quarts dans le
monde, « je n’y vis pas moins solitaire que vous, si j’en excepte les superficies de mon intelligence ; mes pensées qui ne trouveraient
guères d’écho, sont aussi entières et pas plus usées par le frottement que les vôtres […] nous sommes au fond, restées deux
sauvageons », etc. Samedi, à une amie : « Je voudrais savoir remercier M. de Lamartine aussi bien que ma confiance le loue ! Ma bien
chère, soyez l’interprète de mon cœur profondément touché »… – Elle n’a nulle envie de désavouer M. de Berton : « je suis heureuse
de vous voir mettre à ses paroles un prix de cœur. Hélas, vous savez sous combien de poids fléchit le mien, sans que le dedans bouge,
l’extérieur s’en ressent »…Dimanche 27, [à Jules de Berton]. Copie d’une lettre de leur pauvre ami « Alfred », au chevet de sa mère…
Invitations, dont une pour dîner le lundi de Pâques avec les Falloux et les Galitzine de Versailles ; excuses pour des absences, ou
pour ne pas avoir été « montrable » ; envoi d’un texte ; recommandation d’une personne à ses « charitables conseils »… Elle prend
part au succès d’Alfred : « Il était écrit qu’Alfred aurait toutes les tentations d’orgueil »… Elle demande la communication d’une lettre
d’Albert : « Je voudrais en amuser Mme de Montalembert, qui est souffrante »… Etc.
L E T T R E S & M A N U S C R I T S A U T O G R A P H E S 186
187
186. Anne-Sophie Soymonof, Madame SWETCHINE. 2 P.A.S. et 2 P.A., Paris 1851-1854 et s.d. ; 2 pages in-4 et 2 pages in-8
(qqs lég. fentes).
189
189
200/300€
Dispositions testamentaires. 27 novembre 1851. « À peine mes yeux fermés, je demande à être déposée dans ma chère
chapelle, à terre, on m’y gardera deux jours après lesquels on me portera à St Thomas d’Aquin, où pour mon service je demande une
messe basse et d’être le même jour déposée dans le caveau pour être emportée et présentée le lendemain à l’église de Montmartre,
où je désire qu’une messe soit dite pour le repos de mon âme, à l’issue de laquelle on m’enterrera au petit cimetière de l’église de
Montmartre, à ma place déjà préparée à côté de celle de mon mari »… Suivent des instructions pour la gravure de la pierre tombale,
et l’interdiction de « toute espèce d’appareil »… 4 avril 1854. Elle indiquera ailleurs la destination des objets de sa chapelle ; quant
aux murs, croisées, corniche et plafond, elle demande qu’« on détruise jusqu’au moindre vestige de l’ornementation actuelle »…
– Dons : « Au P. Lacordaire, le tableau de Chalais » ; d’autres articles d’argenterie et peintures sont légués à Raymond, M. de
Mesnard, Caroline, etc. – Legs de titres financiers avec le nom de l’héritier laissé en blanc, et instructions concernant le comte de
Ségur et M. de Saint-Aulaire…
187. Anne-Sophie Soymonof, Madame SWETCHINE. Manuscrits et
(qqs copies jointes).
notes
autographes ; environ 250 pages formats divers
1 000/1 200€
Important ensemble de manuscrits, et brouillons, fragments ou ébauches, partiellement classés par les soins d’Alfred de
Falloux, qui publiera plusieurs volumes des œuvres de Mme Swetchine.
Pensées religieuses, 6 mars 1828 : « L’homme est une volonté, il est une liberté ; on peut dire que celui qui ne veut pas ne vit
pas et aussi bien que l’homme qui n’est pass intérieurement libre ne vit pas. Esclave de ses passions, de ses défauts, de ses habitudes,
il abdique sa propre vie élevée et souveraine pour vivre de la vie propre des puissances qui le subjuguent et l’assujettissent »… etc.
Pensées pieuses sur le catholicisme et la philosophie, son « expansibilité », les casuistes, les indulgences, le repos et la paix,
la vérité, etc. Question des spectacles, et en général du plaisir. L’Enfer : « L’Enfer existe »… Réflexions sur l’origine des pouvoirs dans
la société et dans l’Église ; sur le Jugement, la Rédemption, et les fins dernières…
Bouddhisme et Christianisme : « Toutes les difficultés se réduisent ici ce me
semble à une question de priorité. Il s’agit de savoir si c’est le christianisme qui a tout
emprunté à l’Inde ou bien si l’Inde a corrompu des notions que la Religion révélée
contenait en germe et en puissance depuis l’origine du monde »…
190. Sigismund THALBERG (1812-1871) pianiste et compositeur autrichien. L.A.S., Paris, Hôtel de Bade, 15 mai 1862,
au compositeur et chef d’orchestre allemand Julius Benedict ; 1 page et demie in-8 (petite fente et plis).
120/150€
Curieuse lettre écrite dans un mélange d’allemand, de français et d’anglais, pendant sa tournée parisienne, laquelle
succédait à un silence de quatre ans dans sa villa napolitaine. « Wenn ich die Kraft d’il y a 15 ans hätte, so wäre es mir ein grosses
Vergnügen […] in Ihrem Concert und auf […] in spielen. Anders zu spielen aber diesmal möchte ich so wenig als möglich spielen
und so viel als möglich eincassiren. J’espère que like a good fellow vous m’enverrez beaucoup de monde et vous êtes persuadé qu’en
cas pareil ich dasselbe Ihnen thun würde. Enfin, c’est un essai, […] nicht réussirt, so kratze ich […] ab, et bonsoir »… (ce que l’on peut
ainsi résumer : s’il jouissait encore de la même force qu’il y a quinze ans, il jouerait volontiers pour le plaisir, mais à présent, il ne
veut plus faire comme par le passé ; il veut jouer le moins possible mais encaisser le plus possible. Il espère que Benedict fera venir
beaucoup de monde et lui garantit la réciprocité. Si ça ne marche pas, il cassera sa pipe et qu’on n’en parle plus...).
191. Jérôme et Jean THARAUD (1874-1953 et 1877-1952) écrivains. Manuscrit autographe signé, Le Paysage marocain ; 13 pages
in-fol. (bords un peu effrangés).
192. TONKIN. François-Oscar de NÉGRIER (1839-1913) général, il s’illustra en Algérie et au Tonkin. L.A.S., Hanoï 6 décembre
1884, à un ami ; 4 pages in-8 (fente réparée avec traces de ruban adhésif).
250/300€
600/800€
Ancienne collection Alfred de Falloux.
Rare envoi autographe signé sur la couverture : « Au dr Cantala Bien sympatht Teilhard ». À l’intérieur, au-dessus du titre,
Teilhard a écrit de sa main : « Une nouvelle question de Galilée. Oui ou non, » L’Humanité se meut-elle biologiquement sur ellemême ?…
Récit qui s’ouvre par une amusante anecdote mettant en scène Gustave Courbet. Les frères Tharaud célèbrent ici la beauté et
la culture du Maroc et des Marocains, chez qui on voit « quelque chose de ce que nous avons été. Hâtons-nous de les voir dans leur
aspect encore intact ! Essayons de n’y rien changer ! »…
188. [Anne-Sophie Soymonof, Madame SWETCHINE]. Portrait original au pastel,
[vers 1800] ; pastel de forme ovale, 66 x 55 cm (entoilé ; taches d’humidité ;
cadre).
400/500€
300/400€
Notes de lecture, notamment d’après Saint Anselme. Réflexions sur la
Résurrection des corps. Pensées détachées et méditations. Etc.
Portrait de la future Mme Swetchine dans sa jeunesse, lisant un livre. La
jeune Sophie Soymonof était une enfant précoce, comme l’indique son biographe,
le comte de Falloux, dans une formule qui peut servir de légende à ce portait : « La
jeune Sophie manifestait une égale aptitude aux langues, à la musique et au dessin ;
une qualité singulière dans un enfant se développa au même degré : la fermeté de
caractère ». Il ajoute : « Des pastels de sa main existent encore aujourd’hui et feraient
honneur à un artiste de profession ». Il s’agit très probablement ici d’un autoportrait.
189. Pierre TEILHARD DE CHARDIN (1881-1955). Plaquette imprimée avec envoi autographe signé et note autographe : L’Humanité
se meut-elle biologiquement sur elle-même ? (tiré à part de la Revue des questions scientifiques, 20 octobre 1949, p. 498516) ; plaquette de 19 p., couv. beige impr.
188
Belle lettre sur la pacification du Tonkin et sur l’avenir commercial de la colonie. Il assure qu’on peut s’installer à Hanoï
et à Haïphong en toute sécurité, « sans aucune crainte d’un retour offensif des Chinois ». Un hôtel-restaurant aurait plus de chance
de réussir à Haïphong, par la situation portuaire de la ville et sa proximité avec l’immense entrepôt que constitue Hong-Kong...
« L’avenir de la colonie est dans le commerce et l’industrie. Vendre des produits à aussi bas prix que les Anglais sera la source la plus
claire de nos bénéfices. [...] En ce moment les commerçants Français gagnent en achetant des produits anglais qu’ils revendent avec
un petit bénéfice (étoffes, cotonnades, objets d’usage commun). Il faudrait que les maisons françaises tissent à bas prix des étoffes
d’exportation spécialement destinée aux Annamites, teintes à leurs couleurs préférées ». Il remercie son correspondant pour sa
discrétion face aux journaux : « un soldat doit être silencieux et celui-là seul sera digne d’occuper l’opinion publique qui aura rendu
à la France l’Alsace et la Lorraine »... Il ajoute que sa blessure va beaucoup mieux mais qu’il aurait été plus vite guéri s’il avait été
soigné par un vétérinaire que par un médecin de 2e classe...
L E T T R E S & M A N U S C R I T S A U T O G R A P H E S 193
193. Jean-Jacques TRIVULCE (1440-1518) noble milanais, maréchal de France, gouverneur de Lyon, lieutenant-général du Roi en
Dauphiné. P.S., 13 avril 1513 ; vélin oblong in-4 (portrait gravé joint).
300/400€
Aïeul et tuteur de son petit-fils, le comte de Bassignano, Trivulce confesse avoir reçu la somme de mille livres tournois
de Jehan Lalemant, conseiller du Roi et receveur général de ses finances en ses pays et duché de Normandie, sur les « aydes en la
vicomté de Verneuil conté du Perche et chastellerye de Nogent le Rotrou [...] pour partie de la somme de deux mil livres tournois
pour la pension et entretenement de notre dit petit fils »...
195
196
194. François TRUFFAUT (1932-1984) cinéaste. L.A.S., Londres 8 mars 1966, [à son ami le journaliste Paul Giannoli] ; 1 page in-fol.
à en-tête Fahrenheit 451.
500/700€
195. Paul VALÉRY (1871-1945) poète. 5 manuscrits autographes ; 6 pages et demie in-8 et 1 page in-4.
400/500€
Bel ensemble de notes et brouillons.
Réflexion sur la littérature : « Comme la littérature n’a pas été l’objet principal de ma vie mentale, et que je n’ai pratiqué l’art
d’écrire qu’irrégulièrement, prenant et laissant un esprit d’écrivain. J’ai donc de la littérature une idée conforme à cette vie. Car nous
écrivons selon l’idée que nous avons de la littérature, et l’idée réelle que nous en avons dépend de la place, de la fonction que cette
littérature en tant qu’activité prend dans notre existence. Ainsi l’œuvre, la fabrication de l’œuvre, la sensation de notre vie propre
devant être soutenue, exaltée »…
Notes sur l’avenir de la littérature ; sur « le monde humain et l’intelligence » ; sur la Psychologie…
Brouillon pour Sémiramis (livret du ballet-mélodrame d’Arthur Honegger, 1934) : « Les 2 exécuteurs s’avançaient d’un pas
majestueux sur les tertres / Portant 2 haches aux fers lourds, larges et brillants et une longue et flexible scie à 2 mains »… Etc.
196. Paul VALÉRY. Dessin original signé (PV), L.A.S., P.A.S., et L.S., 1937-1942 et s.d., à Henri Bonnet ; 28,5 x 20 cm (plis) et
3 pages in-8.
300/350€
Feuille de dessins originaux au crayon, annotée et signée des initiales. Cheval, femme nue assise de face et de dos, croquis
géométriques.
21 juillet 1937 (crayon), « Valéry Ambroise Paul Toussaint Jules » reconnaît devoir 10 francs à H. Bonnet. 22 juillet 1937
(en-tête l’Institut de France Bibliothèque). Il recommande pour la Bourse Strauss [Jean] Prévost... 12 février 1942, recommandant
Anne Girard, « qui a été jadis ma collaboratrice comme secrétaire à l’Institut de Coopération Intellectuelle », qui fait des recherches
à la Bibliothèque de l’Institut. On joint un menu de la Maison Lapérouse signé par Jules Romains et Lise, Paul Valéry, André Gide
et Max Fischer (18 décembre 1936), et une petite carte signée au recto et au verso.
197. Paul VALÉRY. L.A.S., 20 février 1945, [à son amie Mme Henri Bonnet] ; 3 pages et demie in-8 à son adresse.
300/400€
À propos de son film Fahrenheit 451. « Effectivement, à cause de notre retard et de ma fatigue, j’avais demandé au Service de
Presse de renoncer à toute interview jusqu’à la fin du tournage mais si j’avais su que vous étiez à Londres, si on me l’avait dit ou si
vous m’aviez déposé un mot à l’hôtel ou à la production nous nous serions rencontrés tranquillement après le travail et nous aurions
dîné dans ma chambre. J’ai transmis à Julie [Christie] vos éloges prophétiques et elle est justement plus particulièrement sensible
aux compliments qui lui viennent de France. C’est une fille très gentille et facile à travailler tout en étant follement inquiète et jamais
contente d’elle-même. Le film est très dur à tourner mais assez amusant quand même ; nous terminerons vers le 8 ou 10 avril mais
la finition nous conduira vers la fin juin »…
Belle lettre cinq mois avant sa mort. Il a reçu les présents confiés à Jean Monnet : « cela arrive, du reste, vraiment bien
à point pour moi –la laine, surtout ! – Voici, en effet, plus de 15 jours que je suis un pauvre vieux bonhomme enfermé chez lui, et
qui sent amèrement son âge. On m’a surmené, éreinté tout cet hiver. Si vous saviez combien de sollicitations, de dérangements, de
contributions m’ont été infligées ! Bref, je n’en puis plus. Mais enfin je me revêts de chaude laine, grâce à vous ! Si vous pouviez
m’envoyer un peu d’esprit !... On n’en trouve plus par ici. Tout le monde se sent idiot, je pense. En tout cas, je me sens tel, bien
nettement. Vraiment, jamais tant de sottise dans l’air, jamais moins de vraie valeur. Les embarras de l’Académie pour se recruter
sont comiques – Mais, au fond, triste signe des temps ! »...
L E T T R E S & M A N U S C R I T S A U T O G R A P H E S 198. Famille de Rigaud de VAUDREUIL. Imprimé : De Rigaud (a) de Vaudreuil, seigneurs & Barons de Vaudreuil, d’Auriac, de
Greffeil, &c. en Languedoc [extrait de l’Armorial général de Charles d’Hozier (Paris, Prault, 1738)] ; 55-lxxiii p. in-fol. avec
tableau généalogique dépliant hors texte, reliure ancienne en veau marbré, dos à nerfs orné, pièce de titre rouge, armoiries
dorées au centre des plats, tranches marbrées (planche dépliante déchirée et tachée, petites mouill. marginales en fin de vol.).
800/1 000€
Extrait du célèbre Armorial, certifié à la fin par la signature imprimée de d’Hozier, Juge d’Armes de la Noblesse de France,
relié aux armes de Joseph-Hyacinthe-François de Paule de Rigaud de Vaudreuil, dit le comte de Vaudreuil (1740-1817), fils du
marquis de Vaudreuil, gouverneur de la partie française de Saint-Domingue, grand fauconnier de France, chevalier du Saint-Esprit
et ami intime du comte d’Artois.
On joint un petit ensemble de pièces, XVIIIe-XIXe siècle, dont une petite note manuscrite sur la famille d’après La Noblesse
de France aux Croisades ; une « liste des terres qui ont été possedees par ma maison » : Labécède, Dreuil, Vaudreuil, Villemagne,
Soupet etc. ; un « État des propriétés du Cte de Vaudreuil à St Domingue » ; une note concernant des reliques, avec un certificat de
reliques (1850).
199. Louis VEUILLOT (1813-1883) écrivain et journaliste. Manuscrit autographe signé, Corbin et d’Aubecourt ; un vol. in-4 de
119 pages, reliure de l’époque demi-basane noire (usagée, 2e plat détaché).
700/800€
Manuscrit de travail de ce roman publié pour la première fois en 1850 chez J. Lecoffre, et qui connut, en cent ans, une dizaine
d’éditions. Il est écrit en grande partie au dos d’invitations ou faire-part de son mariage avec Mlle Mathilde Murcier (24 juillet 1845),
avec de nombreuses ratures et corrections, et ayant servi à l’impression ; il ne comprend pas l’épître dédicatoire de la première
édition, et les dates deøs lettres (seule la première lettre de ce roman épistolaire est datée).
L’intrigue se situe en 1820. « La fière marquise d’Aubecourt veut faire épouser à sa nièce Stéphanie Corbin le frivole, le fat, le
volage marquis de Sauveterre. Stéphanie n’entend pas de cette oreille ; elle préfère à tous les marquis du monde le bon, l’honnête, le
savant Germain Darcet. Et elle manœuvre si bien (avec son ingénuité, sa naïveté, sa droiture) que l’intraitable tante est la première
à mettre la main de sa nièce dans la main timide du modeste égyptologue qui a écrit la Vérité sur les Pharaons » (Firmin Boissin).
200. Pauline VIARDOT (1821-1910) cantatrice. 7 L.A.S., 1867-1907, à divers correspondants ; 12 pages et demie in-12 ou in-8.
400/500€
Bade 9 novembre 1867. Elle décline une proposition, car ses projets ne sont pas encore fixés pour le mois prochain. Elle
accepte cependant avec plaisir l’offre « d’engager mes élèves à se faire entendre dans vos concerts », et propose « une jeune personne
qui chante très bien et qui est douée d’une belle voix de contralto. [...] Ses études sont presque terminées et elle est tout à fait en état
de se faire entendre devant un grand public »... 19 avril, à M. Lévy. Elle compte absolument sur son concours pour sa soirée de jeudi
prochain : « Claudie vous prie de chanter avec elle le Magali. Marianne a appris le Duo des Voitures versées. Je demande l’air de la
Princesse Jaune. Savez-vous le Duo de Marie Madeleine ? » Elle demande si Massenet sera présent... Portland Place 17 mars. Elle
prie dire à M. Lévi de venir demain sans faute « et d’apporter un peu de musique »... Vendredi Saint, à Romain Bussine. Elle se plaint
de ne jamais le voir à ses Jeudis : « Nous avons pourtant eu des soirées intéressantes ». Elle souhaite faire chanter jeudi « la grande
marche des Troyens qui se trouve à la fin du 2d acte de la Prise de Troie »... Mercredi 5. Elle regrette de ne plus voir ses amis, mais
propose : « Voulez-vous prêter votre jolie voix et vos yeux coquins le 13 ? ». Elle demande à son cher Félix de choisir les morceaux
avec elle et suggère Vittoria, Vittoria, dont elle a gardé un bon souvenir... 30 décembre 1902. Elle accepte avec plaisir l’honneur de
« faire partie du Jury du Concours musical que vous organisez. Ma santé... et ma vie me le permettent-elles ? » Elle demande l’envoi
de la revue Musica « que je n’ai que rarement l’occasion de voir »... 14 décembre 1907. Condoléances : elle envoie à son amie « les
plus tendres souvenirs pour la mémoire de votre inoubliable et cher Félix ! Je joins mes larmes à celles de vos fidèles amis en vous
envoyant la tendresse de mon cœur »...
198
199
200
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Art
Contemporain
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Adrien de Rochebouët
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CATALOGUE EN LIGNE
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Alighiero Boetti (1940-1994)
A come Alighiero b come boetti, (détail)
Tapisserie, broderie
25 x 25 cm
15 000 / 20,000 €
PIASA SA - agrément n° 2001-020
Commissaire priseur habilité : Delphine de Courtry, Henri-Pierre Teissèdre, Frédéric Chambre