L’ingénierie créative octobre 2012 / N°31 eDUARDO PAES Maire de Rio de Janeiro Spécial Brésil p. 10 à 13 Rencontre Paris : la nouvelle Samaritaine P.6 Réhabilitation écologique du littoral à Marseille P.9 L’équipe du tramway des Maréchaux Est à Paris P.16 © Sylvain pioch / egis eau Environnement © La samaritaine Bâtiment © ville de paris Rio de Janeiro, une métropole qui bouge Grand angle édito Le sommet Rio+20 a laissé une impression mitigée. Y aura-t-il un Rio+40 ? NOMINATION Depuis le 21 septembre, Nicolas Jachiet est présidentdirecteur général d’Egis. Inspecteur des finances, diplômé de l’école Polytechnique et de l’ENA, il était directeur général d’Egis depuis 2005. © Brigitte Cavanagh © thinkstock Pourtant, la mobilisation des acteurs non politiques a été spontanément forte, traduisant la naissance d’un lien vertueux entre l’économie et le développement durable et une prise de conscience « sociétale » réconfortante. Trois contrats autoroutiers dans les Balkans De fait, nous réalisons peu à peu que le développement durable n’est pas une option, un « plus » selon nos moyens. C’est pour tous une nécessité inéluctable qu’il faut transformer en opportunité. Sa mise en œuvre inévitable a déjà commencé à refonder nos bases sociales : nous passons de l’individualisme à l’interdépendance. Plus cette transition sera rapide, moins les bouleversements de nos modes de vie seront intenses, et mieux ils seront acceptés, en particulier pour les populations consuméristes. Il nous faut donc aller vite. bordeaux Appel à projets Dans ce contexte, l’ingénierie, en général, et Egis, concepteur du long terme, en particulier, ont un rôle clé à jouer, car c’est dès la conception des projets, produits et services, que le bras de levier du développement durable doit être actionné, pour agir efficacement sur le futur de notre planète. Egis, via sa marque Elioth, a été retenu au sein de l’une des cinq équipes lauréates de l’appel à projets « 55 000 hectares pour la nature » lancé par la Communauté Urbaine de Bordeaux (CUB). Alors, y aura-t-il un Rio+40 ? On peut au contraire le croire, si l’on fait le pari que le développement durable sera devenu la ligne politique commune des pays, à l’aune de laquelle ils mesureront leur puissance et leur influence. Alors Rio+40 aura lieu assurément, car Rio sera passé du stade de sommet à celui de podium ! En Macédoine, Egis, chef de file du groupement avec IRD Engineering, a remporté le contrat de supervision de l’autoroute Demir Kapija-Smokvica. Cette section complétera la construction du « Corridor X » entre Skopje, la capitale macédonienne, et Bogorodica près de la frontière grecque. En Bosnie-Herzégovine, Egis supervisera les travaux de construction du « Corridor Vc », entre Suhodol et Tarčin (4,7 km), à 25 km de Sarajevo. Le Corridor Vc constitue un élément incontournable du réseau de transport en Europe du Sud et de l’Est, reliant Venise à Kiev via Budapest. La partie la plus importante des travaux correspond aux tunnels de Suhodol et de Tarčin d’une longueur totale de plus de 3 km. En Serbie, Egis appuiera la société Koridori Srbije pour la supervision des travaux de deux sections du « Corridor X ». Ces deux sections se situent dans le Sud du pays, sur la E75 entre Grabovnica et Levosoje, et sur la E80 entre Prosek et Dimitrovgrad. Le projet permettra également d’introduire un système de gestion du réseau. Montpellier Architecte : Massimiliano Fuksas. Un établissement hôtelier d’excellence Le lycée polyvalent Georges Frêche a été inauguré le 7 septembre dernier à Montpellier. Dédié aux filières de l’hôtellerie, de la restauration et du tourisme, ce nouveau lycée représente un investissement de 80 M€ auxquels s’ajoutent 2,5 M€ pour les équipements pédagogiques. L’ensemble est financé à 100 % par la Région Languedoc-Roussillon. En plus des bâtiments d’enseignement, l’établissement, d’une surface de 16 500 m2, comprend quatre restaurants d’application (pour accueillir près de 200 clients au total), un hôtel d’application, un internat de 75 places. Conçu par l’architecte Massimiliano Fuksas, le bâtiment se distingue par ses façades courbes, à géométrie complexe. Egis a été chargé de l’ingénierie de l’ensemble des lots techniques, de l’ingénierie des façades et du suivi des travaux : mission de coordination SSI (Système de Sécurité Incendie), mission de synthèse, mission DEM (établissement du Dossier d’Exploitation et Maintenance), mission AMO (Assistance à Maîtrise d'Ouvrage) pour veiller au bon achèvement des travaux TCE (Tous Corps d'État) y compris les finitions des lots architecturaux, mission de suivi économique. 2 egis contact - octobre 2012 © Languedoc Roussillon Aménagement On peut en douter si l’on considère que la prise en compte du développement durable sera nécessairement devenue pour l’être humain aussi naturelle que celle de la santé, de la communication, de la sécurité, de la performance, du confort… Cette opération est le pendant de la démarche « 50 000 logements autour des transports publics » à laquelle Elioth avait déjà participé. Il s’agit de maintenir l’équilibre dans un territoire où la nature et les espaces agricoles représentent encore plus de 50 % de la superficie. Pour ce projet, Elioth est associé au cabinet de conseil « BeCitizen » et à EXIT Paysagistes, avec l’appui de La Condition Urbaine pour le volet urbanisme, Dervenn pour le volet génie écologique, le Crédit Foncier Immobilier et CDC Climat. La première phase de la consultation a démarré en juillet 2012 et se déroule sous la forme d’un dialogue compétitif de six mois. Préalablement à ce projet, sur l’opération Bordeaux 50 000, Egis est intervenu en association avec OMA (Rem Koolhaas), dans le cadre de l’étude de définition. © Languedoc Roussillon Aménagement Les avancées en matière de gouvernance internationale et d’engagements peuvent sembler pauvres. © SemTram sOMMAIRE Nouveaux marchés, nouveaux projets… Sur les rails ■■■ Toute l’actualité d’Egis Le tramway de Brest © Grand Dijon Le tramway du Grand Dijon Une première mondiale pour une interconnexion électrique sous les Pyrénées catalanes Pôle multimodal de Dax : ouvrir de nouveaux lieux de vie Marseille Un test grandeur nature pour l’éco-ingénierie marine 10/11 Entretien avec Eduardo Paes, maire de Rio de Janeiro « Rio de Janeiro, une métropole qui bouge » 12/13 Egis dans le monde Moderniser les infrastructures pour doper la croissance brésilienne © egis Le 1er septembre 2012 a été inaugurée la première ligne du tramway de Dijon, réalisée sous la maîtrise d’œuvre d’Egis. Avec près de neuf mois d’avance par rapport au planning et dans le budget prévu, les 8,5 km de tramway est-ouest seront complétés par la ligne T2 qui sera mise en service en décembre 2012. Ce nouveau réseau de tramways comptera 5 stations et desservira 3 communes : Dijon, Chenôve et Quetigny. Un dépôt mixte accueillera à la fois bus et tramways. Prévu pour 33 rames, il sera extensible à 52 rames et à plus de 200 bus. On trouvera toujours tout à la Samaritaine © agglo Orleans La seconde ligne du tramway d’Orléans a été inaugurée le 29 juin 2012. Sa mise en service a eu lieu avec succès le lendemain, dix ans après la première ligne. Cette ligne de 11 km dessert le cœur de la ville et ses commerces. En déplaçant le centre de gravité d’Orléans vers la Loire, elle permet le lancement de nouveaux projets urbains. Pour ce projet, Egis était chargé de l’assistance à maîtrise d’ouvrage. 6/9 Grands projets Le 23 juin dernier, de nombreux Brestois ont salué la fin de trois ans de chantier, le plus important depuis la reconstruction de la ville. Pour ce projet, Egis était mandataire de la maîtrise d’ouvrage au sein du groupement SemTram : 14 km de ligne, 28 stations, 20 rames, 50 000 voyageurs par jour attendus. La ligne B du tramway d’Orléans 2/5 GRAND ANGLE Nouveau Connaissez-vous FeelEgis ? F eelEgis est une application pour smartphone permettant la récupération de données géolocalisées et temporalisées de confort urbain, consultables sur des cartographies Internet. Le principe : on saisit des appréciations du confort extérieur suivant les indicateurs définis (bruit, odeurs et pollutions, vent, ensoleillement) dans un endroit donné et à un instant donné. Cet outil de mesure permet ainsi la centralisation et la capitalisation de données spatialisées et temporalisées et le crowd-sourcing des informations. L’objectif de l’application est de pouvoir utiliser ensuite ces données dans le cadre d’un diagnostic d’un patrimoine immobilier ou d’un territoire. Egis, via sa marque Elioth, développe ainsi à la demande des versions dédiées à un territoire donné avec les champs de mesures spécifiques et la résolution spatiale adaptée. FeelEgis est une application conçue par Egis. Elle est disponible sur l’Apple Store et Android Market. www.feelegis.com Appel à idées… 14 Expertise 15 Regards & Prendre en compte les facteurs humains lors de la conception des routes convictions Refonder nos stratégies de conception 16 rencontre L’équipe « Tram » du tramway des Maréchaux Est à Paris Si vous souhaitez recevoir Egis Contact merci de nous adresser votre carte de visite : Egis Direction de la communication 11, avenue du Centre CS 30530 – Saint-Quentin-en-Yvelines 78286 Guyancourt Cedex France ou par mail [email protected] Depuis le 15 octobre 2012, la Fondation d’entreprise Egis propose à tous les étudiants justifiant au moins du niveau Bac+2 de participer à la première édition de son concours BISE, Bouquet d’initiatives pour la sobriété énergétique. Les candidats devront proposer des idées pouvant donner lieu à une application, à court ou moyen terme, dans des projets urbains, pour ancrer la sobriété énergétique et faire baisser les émissions de gaz à effet de serre à l’échelle d’un quartier existant. Une dotation de 14 000 € sera répartie entre trois prix. www.egis.fr Rédacteur en chef : Isabelle Bourguet Rédaction : Claire Nillus, Julie Pompon Conception/Rédaction et fabrication : Agence Rouge Vif - 22779 Ce document est imprimé à 23 000 exemplaires sur du papier cocoon 100 % recyclé dans une entreprise certifiée Imprim’vert Photo de couverture : © JP. Engelbrecht - Preifetura de Rio - Thinkstock egis - s.a. rcs Versailles 702027376 - ISSN : 2256-8786 une publication Plus d’informations sur www.fondationegis.fr. octobre 2012 - egis contact 3 Croatie La région Provence-Alpes-Côte d’Azur Port de Zadar Les premiers quais sortent de l’eau D epuis maintenant trois ans, Egis apporte son assistance technique à la construction du nouveau port de Zadar sur la côte dalmate, en Croatie. L’ensemble, composé de 17 quais, est en grande partie construit sur le plan d’eau de Gaženica, à l’extérieur de la ville. Conçu pour accueillir un trafic essentiellement passager (ferrys vers les îles, l’Italie et grands paquebots de croisière), il permettra de désengorger la vieille ville de Zadar (patrimoine mondial de l’Unesco) par où transitent actuellement les voyageurs. Des quais et terre-pleins sont également prévus pour la pêche, les trafics roulier et conteneurisé. Egis assiste le Département du développement au sein de l’Autorité portuaire de Zadar, maître d’ouvrage, pour la gestion et la coordination du projet dans son ensemble en phases études et travaux. Egis élabore également le projet de mise en concession du terminal de passagers. La mise en service du port est prévue pour mi-2016. étudie l’impact énergétique de ses aéroports © Moirenc Grand angle E © Diego Chersi gis a réalisé une étude sur les consommations d’énergie et émissions polluantes liées au transport aérien dans la région avec une méthodologie et un logiciel de calcul innovants. Il apparaît que, pour l’ensemble des aéroports, ce sont les mouvements d’avions du cycle arrivée-départ qui produisent la majorité du CO2. Nice et Marseille sont les plus gros émetteurs de la région. Egis a émis des préconisations pour réduire les émissions polluantes, comme cibler les vols commerciaux et d’affaires, agir sur les nouvelles technologies de communication, navigation, surveillance, les procédures de circulation aérienne, l’efficacité énergétique et l’optimisation des accès aux zones aéroportuaires. © thinkstock Algérie Nouvelle-Calédonie La mise en route prochaine d’une usine de production de nickel à Koniambo dans le Nord de l’île transforme cette région, qui devrait devenir le premier bassin économique de la province Nord, autour des villes de Voh, Koné, Pouembout, accentuant la pression sur la ressource en eau. Pour accompagner ce développement, Egis a été missionné pour sécuriser l’alimentation en eau potable dans cette zone et faire face au déficit des ressources traditionnelles existantes. Afin de pallier ce déficit, trois pistes vont être analysées et comparées : ■ la création d’unités de dessalinisation, ■ la mobilisation de ressources en eau extérieures à la zone Egis remporte trois des neuf études de faisabilité pour des lignes de tramway L ’Entreprise du Métro d’Alger (EMA) vient de lancer neuf études de faisabilité de lignes de tramway dans neuf wilayas (régions) : Skikda, Biskra, Tébessa, Béchar, Tlemcen, Béjaïa, Djelfa, Blida et Alger-Ouest. Son objectif est de connecter ces projets avec des emplois et des quartiers d’habitation. Trois équipes différentes réalisent ces études de faisabilité. Egis travaillera en étroite collaboration, pour les villes de Tébessa, Djelfa et Blida, avec l’entreprise algérienne Dar Total Solutions Sous le Cnit… le RER E qui effectuera les enquêtes de terrain et les activités pouvant être réalisées sur place. Egis apportera son expertise sur tous les sujets nécessaires à ce type d’études. Chaque étude se terminera par des préconisations et des scénarios alternatifs qui seront soumis à l’EMA. PARIS © SETEC Sécurisation de l’alimentation en eau potable dans la province Nord Voh-Koné-Pouembout (VKP), ■ la création de retenues d’eau. © Mylene Begos / Egis Eau La mission d’Egis s’inscrit dans le programme d’action du Comité de gestion de l’eau VKP. Ce comité expérimental a été créé à l’initiative de la province Nord. Son objectif est de créer les conditions d’une mutualisation des moyens et des compétences des gestionnaires pour piloter les actions de mise en œuvre d’une gestion durable de la ressource en eau sur la zone VKP. 4 egis contact - octobre 2012 Leader d’un groupement dont l’architecte est l’agence Duthilleul, Egis a remporté le marché de maîtrise d’œuvre études et travaux des infrastructures souterraines du prolongement du RER E à l’ouest de Paris. Le tronçon concerné reliera le quartier parisien Haussmann/ Saint-Lazare à la ville de Nanterre. À terme, ce RER devra desservir la ville de Mantes-la-Jolie, située à une cinquantaine de kilomètres de Paris. Le prolongement de cette ligne nécessite la construction de nouvelles infrastructures souterraines. Les travaux sont prévus jusqu’en 2020. Il s’agit, d’une part, de réaliser un tunnel d’environ 8 km et les ouvrages spéciaux de raccordement aux deux extrémités (les gares de Nanterre-la-Folie et de Hausmann-Saint-Lazare). D’autre part, deux gares souterraines supplémentaires seront créées : une à la Porte Maillot, l’autre à La Défense, sous le Centre des nouvelles industries et technologies (CNIT). Les travaux débuteront à l’automne 2014. Rendez-vous © thinkstock Qatar 19e congrès mondial ITS « Systèmes de Transports Intelligents », à Vienne (Autriche) Du 22 au 26 octobre Doha prépare son métro pour la Coupe du monde de football en 2022 Egis participe à cette 19e édition co-organisée par ERTICO (association européenne des ITS), qui rassemble tous les acteurs mondiaux de cette spécialité. Compte tenu de sa localisation, il aura une dimension plus européenne cette année. L’édition 2011, en Floride, a accueilli 8 000 visiteurs et 300 exposants. Stand D52 M http://2012.itsworldcongress.com is en œuvre en trois phases, le réseau de métro de Doha représentera un total de 342 km à l’horizon 2030. Egis vient de remporter, en consortium, un contrat de management de projet dans le cadre de la première phase de ce réseau : les lignes Gold (10 km et 5 stations) et Blue (2 stations), les stations de « Musheireb », en centre-ville, et « Education City » à l’ouest, reliées au futur réseau ferré grande vitesse. La mission d’Egis consiste à assister Qatar Railways Company lors des consultations avec les entreprises, à suivre les étapes de conception et à superviser les travaux sur site. Au terme de la première phase, le métro reliera l’aéroport aux centres d’affaires et aux futurs stades de la Coupe du monde 2022, avec une mise en service prévue dès 2018. suisse n Sécurisatio ains b r u s l e n n de 7 tu 11e Meet.ING 2012 - Rencontres de l’ingénierie de la construction et de l’industrie de Syntec Ingénierie, à Paris Le 25 octobre Membre du syndicat professionnel Syntec Ingénierie, Egis participe chaque année à cet événement où la plupart des grandes sociétés d’ingénierie françaises, tous secteurs confondus, sont présentes. Ce salon accueille notamment les étudiants des grandes écoles d’ingénieurs. Cette année, le thème est l’écométropole productive. À cette occasion, Egis présidera deux tables rondes : « La gestion des risques métropolitains » et « Partager la mobilité dans l’espace métropolitain ». Stand 5 L’Office fédéral des routes en Suisse (OFROU) vient de confier à Egis la mission de maîtrise d’œuvre complète pour la sécurisation d’une section de 9 km sur la route nationale N05. Cette section, qui traverse la ville de Neuchâtel, comporte sept tunnels urbains qui ne répondent plus aux exigences de sécurité de l’OFROU. Il s’agit de remettre à niveau ces ouvrages pour permettre une exploitation plus sécurisée avec, entre autres contraintes, le maintien d’un flux important de trafic pendant les travaux. http://meet.ing2012.com Forum international des Pionniers de la responsabilité sociétale des entreprises et de l’économie verte en Afrique, à Tunis (Tunisie) Les 20 et 21 novembre Une intervention de Martine Jauroyon, directrice Développement et Performance du groupe Egis, est prévue en séance plénière. www.institut-afrique-rse.com Salon des maires et des collectivités locales (SMCL), Porte de Versailles, à Paris Du 20 au 22 novembre Egis prendra en charge l’ensemble des études et supervisera la réalisation et la bonne réception des travaux. C’est le seul rendez-vous national qui réunit tous les grands acteurs de la commande publique avec l’ensemble de leurs partenaires institutionnels ou spécialisés dans la gestion, les services, l’aménagement et le développement des collectivités territoriales. Comme chaque année, Egis sera présent lors de cette manifestation qui concerne les 36 000 maires de France. Pavillon 3. Stand J55 © Antonio Nunez Namibie Egis assiste le gouvernement namibien pour le développement des infrastructures de transport Financé par la Banque européenne d’investissement, ce projet a pour objectif d’appuyer la mise en place d’une stratégie de transport intégrant les modes routier, ferroviaire, aérien et maritime dans ce pays. Ce projet devrait contribuer au développement de quatre corridors régionaux : Trans-Cunene, T ransCaprivi, Trans-Kalahari et Trans-Orange. Il s’agit du premier contrat remporté par Egis en Namibie. Nucléaire Nouvelles études pour les centrales EDF L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) ayant demandé des solutions permettant de disposer d’une source froide diversifiée de secours, EDF a lancé des études pour la conception d’un nouveau bâtiment, le poste de vannage. Ce bâtiment permettra d’assurer l’alimentation en eau de la centrale en cas d’accident. L’étude a été confiée au groupement EDEIN (Équipe dédiée aux études des îlots nucléaires) dont Egis est leader. Dans le cadre de cette étude, Egis est chargé des expertises permettant de définir le tracé des galeries souterraines faisant la liaison entre le poste de vannage et les autres bâtiments de la centrale, ainsi que du calcul des accélérations sous séisme des planchers du bâtiment afin de définir le type d ’é q u i p e m e n t pouvant être installé. http://smcl.salons.groupemoniteur.fr Pollutec, à Lyon Du 27 au 30 novembre Egis participe à ce salon de référence dans les secteurs de l’eau, du traitement des déchets, des énergies renouvelables, de l’environnement, du développement durable, des sols… Pour cette 25e édition, ce sont près de 2 400 exposants de différents secteurs (eau, air, énergie, déchets, sols, etc.) qui se réuniront pour présenter leurs offres d’écoinnovations. Au chapitre des nouveautés, la « ville durable » sera l’un des thèmes majeurs de ce salon. Hall 3. Allée G. Stand 17 http://www.pollutec.com © EDF-Didier Marc. © C.Huret La mission devrait durer 7 ans. Salon de l’immobilier d’entreprise (SIMI), au Palais des congrès à Paris Du 5 au 7 décembre Egis sera présent à ce rendez-vous français incontournable des décideurs de l’immobilier d’entreprise. Ce salon rassemble pendant trois jours près de 20 000 professionnels et 400 exposants représentant l’intégralité de l’offre immobilière et foncière ainsi que l’ensemble des services associés à l’immobilier d’entreprise. Hall Maillot. Stand E86 http://simi.salons.groupemoniteur.fr octobre 2012 - egis contact 5 GRANDs PROJETS © La samaritaine On trouvera toujours tout à la Samaritaine Préserver l’identité architecturale, l’âme et la vocation commerciale de l’un des plus grands magasins de Paris, c’est le défi relevé par LVMH. Récit d’une belle aventure, initiée en 2008 avec la Ville de Paris, pour un projet privé d’intérêt général. Cette mixité se retrouve aussi dans la multiplicité des ambiances architecturales avec le mariage d’éléments patrimoniaux et d’un bâtiment contemporain. Egis, aux côtés de LVMH, assure notamment la coordination des études de la maîtrise d’œuvre. « Nous sommes comme un chef d’orchestre. Nous devons donner la mesure pour que le planning soit respecté avec le niveau de qualité attendu, et quelles que soient les contraintes. Sur un projet de 80 000 m², qui rassemble autant d’acteurs (maître d’ouvrage, utilisateurs, Ville de Paris, architectes, ingénieurs…), c’est un challenge toujours renouvelé. Notre mission se poursuivra ensuite pendant la phase travaux au cours de laquelle nous serons maître d’œuvre d’exécution », explique Stéphane Thomas, directeur de projet pour Egis Bâtiments Management. Un modèle d’écologie urbaine La nouvelle Samaritaine s’inscrit dans une démarche particulièrement exigeante afin de répondre au Plan climat de Paris. La réduction des besoins en énergie, avec l’objectif de limiter les consommations aussi bien dans les parties rénovées que dans les parties neuves, est particulièrement ciblée. Là aussi, innovation et créativité se conjuguent : par exemple, les façades historiques seront doublées d’une façade intérieure, créant ainsi un jardin d’hiver qui améliorera le confort thermique et acoustique des lieux. La limitation de la gêne liée aux livraisons avec une desserte par des véhicules hybrides peu sonores et de petite taille ainsi que l’aménagement à l’intérieur du bâtiment d’une plateforme logistique unique et fermée ou encore l’optimisation du système de collecte des déchets favoriseront le confort des utilisateurs et des riverains. fil d’actus Kenya : améliorer l’accès à l’eau potable et l’assainissement de la ville de Kisumu La République du Kenya a obtenu un prêt de l’Agence française de développement pour financer l’amélioration des conditions d’accès à l’eau potable et d’assainissement de la ville de Kisumu. Dans le cadre de ce contrat, Egis a pour mission d’étudier un meilleur approvisionnement en eau pour les 7,3 millions d’habitants de cette région, d’améliorer la gestion des eaux usées et d’appuyer le ministère de l’Eau et de l’Irrigation, responsable de l’ensemble du projet. 6 egis contact - octobre 2012 Marie-line antonios Directrice générale de La Samaritaine. Un projet exceptionnel pour LVMH, commenté par Marie-Line Antonios, directrice générale de La Samaritaine depuis 2007. Comment s’est imposé à vous le choix du cabinet d’architectes japonais, Sanaa ? Le choix de Sanaa s’est imposé suite à une consultation d’architectes. Le projet, épuré, élégant et discret malgré le linéaire imposant de la façade nous a semblé le mieux adapté à la rue de Rivoli. La qualité de Sanaa réside également dans sa qualité d’écoute du maître d’ouvrage et son adhésion à l’idée de faire évoluer, d’amender, de parfaire le projet pour en faire également, au-delà de la façade emblématique, un lieu agréable à vivre pour ses futurs habitants, usagers, clients et visiteurs. Sanaa est par ailleurs architecte du Louvre à Lens et a déjà conçu pour Dior un immeuble à Tokyo. Un palace et des logements sociaux sur un même site… L’idée a suscité l’adhésion de la Ville de Paris mais, concrètement, comment réaliser ce pari ? C’est une première. C’est aujourd’hui la plus grosse opération de logement social à Paris (hors ZAC) avec 96 logements et la seule de Un nouveau nom pour le stade de Nice Le stade de Nice s’appellera l’Allianz Riviera, du nom de l’assureur partenaire du projet avec Vinci Concessions, la Caisse des Dépôts et la société d’investissement SEIEF. Egis est chargé de la maîtrise d’œuvre, des études environnementales et structures spéciales. La livraison est prévue en 2013. © La samaritaine Un programme basé sur la mixité Le bâtiment, entièrement déshabillé, est prêt pour le démarrage des travaux, début 2013. Avec un espace commercial, un hôtel 5 *, une crèche, des bureaux et de l’habitat social, la mixité s’invite au cœur de ce lieu mythique, avec l’ambition de donner naissance à un quartier de vie à part entière. Il comprendra 26 000 m² de commerces avec un passage commercial entre la rue de Rivoli et le Pont Neuf, 20 000 m² de bureaux en superstructure au-dessus des commerces, 7 000 m² de logements sociaux, une crèche de 60 berceaux et l’hôtel « Cheval Blanc ». Ces aménagements permettront d’accueillir 250 nouveaux habitants et de créer 2 400 emplois. Prolonger le désir d’innovation de ses fondateurs Le projet actuel consiste à créer une continuité naturelle entre l’emblématique bâtiment Seine et la nouvelle façade Rivoli. Transparente, presque immatérielle, elle fait dialoguer l’intérieur et l’extérieur à travers le jeu subtil des vagues de sa double peau de verre sérigraphiée. Cette architecture créative et avant-gardiste fait une large place au bien-être des usagers. La création d’espaces paysagers en toiture et dans la cour Rivoli apporte une respiration « verte » dans un environnement jusqu’alors très minéral. L’apport de lumière naturelle a également été très travaillé afin de favoriser l’ensoleillement des bureaux, des logements et de la crèche via une promenade cheminant au cœur des bâtiments pour passer de cour en cour. Ces dispositifs servent aussi la dimension développement durable du projet. © Wilmotte et AssociÉs C onstruite en 1870 au pied du Pont Neuf à Paris, la Samaritaine est l’œuvre de deux visionnaires, Ernest Cognacq et Louise Jay. Après un siècle de transformations continues, l’ensemble des bâtiments entame une nouvelle mue et se réinvente un destin. Un projet ambitieux qui vise à revitaliser le tissu économique du quartier Rivoli, créer des emplois pérennes et valoriser ce patrimoine exceptionnel. Nous voulons créer un événement architectural et commercial cette envergure dans un bâtiment inscrit, dont l’usage initial n’était pas du logement mais un grand magasin. Il en résulte un projet d’une grande complexité où l’on doit superposer les contraintes d’une programmation inhabituelle. Faire cohabiter du commerce, des bureaux, du logement et une crèche suppose une gestion délicate des interfaces et toute modification dans un des programmes entraîne une chaîne d’altérations sur l’ensemble des fonctions. Quelle est la plus-value apportée par Egis sur cette opération ? Egis nous accompagne pour prendre les bonnes décisions et essayer de faire respecter le planning à l’ensemble de l’équipe de maîtrise d’œuvre, ce qui n’est pas une mince affaire et qui nécessite beaucoup de doigté. Il nous aide également à prendre les bonnes décisions et à opter pour les bons arbitrages qui touchent aux délais et aux coûts : être le garant du planning et de la qualité du projet, un vrai défi. Où en est le projet actuellement ? Une enquête publique s’est tenue au 1er trimestre 2012, le rapport du commissaire a été déposé en juin 2012, nous avons obtenu tous les avis favorables à nos demandes de permis de construire et nous attendons sous peu les autorisations. Si nous n’avons pas de recours, les travaux pourront démarrer début 2013 pour une période de 30 mois. Koweït : Études et supervision des travaux pour la mise à niveau de la route d’Al Ghouse La route d’Al Ghouse est une route à chaussée dédoublée avec un nombre de voies variable en fonction des sections. Egis, en partenariat avec DMSEC (Dar Mazen Al-Sane Engineering Consultants), est en charge d’une étude conceptuelle, préliminaire et détaillée, de la préparation et de l’évaluation des appels d’offres, ainsi que de la supervision de la construction pour la mise à niveau de cette route. C’est la capacité de transport de la ligne électrique souterraine Baixas/Santa Llogaia. ©gettyimages 2 x 1 000 MW Une première mondiale pour une interconnexion électrique sous les Pyrénées catalanes Les acteurs du projet le 21 juin 2012, le premier kilomètre du tunnel qui abritera les câbles pour la future interconnexion France-Espagne a été franchi par le tunnelier côté espagnol. Une étape symbolique pour cette première mondiale qui permettra de transporter du courant continu via deux bipôles de 1 000 MW (tension de 320 kV) puis de le transformer en courant alternatif dans deux stations de conversion. L a sécurité de l’approvisionnement en électricité est un facteur déterminant dans le développement des régions. L’importance des interconnexions, qui permettent d’exporter ou d’importer de l’énergie en cas d’insuffisance de production et d’une forte demande (et réciproquement de mutualiser sur un périmètre plus important les parcs de production des pays interconnectés), explique l’émergence d’une cinquantaine de projets en Europe pour renforcer les connexions existantes ou en créer de nouvelles. Un « projet d’intérêt européen » Initié dans les années 1980, le projet, d’abord prévu en aérien, avait été mis en sommeil en raison d’une forte opposition mobilisée contre la présence de pylônes et de câbles dans les vertes vallées pyrénéennes. La dernière ligne à très haute tension transpyrénéenne datant d’une trentaine d’années, il devenait vital de trouver une solution à cette situation. Le projet actuel doublera la capacité d’interconnexion entre la France et l’Espagne. L’Union européenne, dans le cadre de son programme de relance pour les infrastructures destinées à fluidifier le marché de l’énergie, a décidé de financer le chantier à hauteur de 225 millions d’euros auxquels s’ajoute un prêt de 350 millions d’euros de la Banque européenne d’investissement. La mise en service de l’interconnexion est prévue en 2014. Une forte composante environnementale Afin de limiter son impact visuel et paysager, la nouvelle ligne d’interconnexion sera en partie souterraine. Sa longueur totale est de 64,5 km (31 km en Espagne et 33,5 km en France). Pour définir son tracé, Inelfe (voir encadré) a évité les zones urbaines densément peuplées, les espaces naturels protégés et les milieux forestiers, en utilisant le plus possible les principales infrastructures existantes. La ligne passe ainsi le long des routes et des voies ferrées. La traversée du massif des Albères est prévue via une galerie technique longue de 8,5 km, parallèlement au tunnel de la ligne à grande vitesse (LGV). Plusieurs forages seront réalisés pour contourner les grands obstacles et traverser les rivières sans porter atteinte aux cours d’eau ni au niveau des eaux. Une fois l’installation mise en service, l’accès à la galerie technique sera fermé et toute sa maintenance sera majoritairement automatisée. Par ailleurs, la construction de la ligne permettra d’économiser l’émission de quelque 2,3 millions de tonnes de CO2 par an. 4 La société mixte Inelfe (INterconnexion ELectriq ue France-Espagne) a été créée pour bâtir et mettr e en fonctionnement cette interconnexion. Elle est constituée par les entrepri ses gestionnaires des réseau x électriques espagnols et français, REE (Red Eléctrica de Esp aña) et RTE (Réseau Transport d’Électricité). 4 Egis, au sein d’un group ement, a assuré l’assistance à ma îtrise d’ouvrage études (avant-p rojets et consultation des entre prises) et suit actuellement le con trôle des travaux du tunnel. 4 HVDC Tunnel GEIE (Ei ffage Dragados) est attributaire du marché de construction de la galerie technique. L’innovation pour clé de voûte L’état actuel de la technologie ne permettant pas de construire une ligne enterrée de cette longueur en courant alternatif à cette puissance, le choix du courant continu s’est imposé. À Santa Llogaia (près de Figueras, en Espagne) et à Baixas (près de Perpignan, en France), une station de conversion transformera le courant continu en courant alternatif et inversement. Un convertisseur de source de tension (VSC pour Voltage Source Converter) permettra l’inversion du sens du courant et le rétablissement de l’électricité après une coupure de courant. Actuellement, très peu de lignes utilisent la technologie VSC, la liaison la plus puissante étant celle de Trans Bay entre Pittsburg et San Francisco qui a une puissance de 400 MW et une tension de 200 kV. L’expertise en transport d’électricité est plus récente. Elle a été acquise au travers de projets nationaux et internationaux, tels que celui d’Oullins (agglomération de Lyon) où une liaison haute tension a été installée dans le tunnel du métro, ou celui de Zanaga au Congo. Cette expertise fait partie des axes de développement du groupe. Le transport d’énergie, une compétence transversale du groupe Pour remporter ce marché exceptionnel, le groupe a fait valoir ses compétences dans les métiers des tunnels, des travaux souterrains et du transport d’énergie. L’expertise d’Egis en matière de travaux souterrains est reconnue de longue date au niveau international. Comme le souligne Michel Deniot, directeur opérationnel Transport d’énergie chez Egis France Villes & Transports, « l’alimentation en électricité est présente sur de très nombreux projets ferroviaires, routiers, urbains, industriels… et dans les domaines public et privé. Le transport d’énergie est un métier transversal et un atout concurrentiel qui se situe au cœur de l’offre globale d’Egis ». fil d’actus Ce projet couvre un réseau routier de 180 km, situé dans les provinces de Ninh Thuan et Binh Thuan. Egis a pour mission d’identifier les points critiques en matière de sécurité routière ainsi que les sections exposées aux risques climatiques, puis de proposer des solutions techniques pour remédier à ces problèmes, de développer les principes de conception de ces solutions, d’évaluer leurs impacts sociaux et environnementaux, de prioriser leur mise en œuvre, de préparer l’étude de faisabilité des mesures prioritaires et de préparer la documentation du projet. Egis interviendra également sur le plan institutionnel en vue de développer les compétences locales en matière de sécurité routière et de management de projet. Cette assistance technique au gouvernement du Vietnam est financée par la Banque asiatique de développement et le Fonds japonais pour la réduction de la pauvreté. Nouvelle récompense pour atelier Villes & Paysages © thinkstock vietnam : Amélioration de la sécurité routière et adaptation au changement climatique La place de Turenne à Fontaine (Territoire de Belfort) vient de recevoir le Palmarès départemental de l’architecture et de l’aménagement 2011, catégorie espace public et aménagement urbain. La maîtrise d’œuvre complète a été réalisée par atelier Villes & Paysages (groupe Egis). Mise en place de la Directive européenne IPPC en Turquie Dans le cadre de sa candidature à l’Union européenne, la Turquie doit s’accorder avec la directive IPPC, qui vise à minimiser la pollution émanant de sources industrielles dans l’UE. Egis a pour missions de créer un inventaire national des installations industrielles et de former l’administration turque sur les aspects liés à la transposition et la mise en œuvre de cette directive. octobre 2012 - egis contact 7 GRANDs PROJETS Maîtrise d’ouvrage 4C ommunauté d’aggloméra tion du Grand Dax Montant des travaux 4 5,8 Me Date de livraison 4 Mars 2014 Équipe de maîtrise d’œ uvre 4 Egis, Quartiers Lumière s © Philippe Martyniak Principes du projet 4 Créer le « Parc de l’Ado ur » 4C onforter le rôle de l’aven ue de la Gare 4C réer 2 mails piétons pour rejoindre la gare rou tière 4 Créer le parking longu e durée contre le faisceau ferré exi stant 4 Créer le nouveau parvi s de la gare révélant l’identité romaine et thermale de la ville de Dax. Pôle multimodal de Dax : ouvrir de nouveaux lieux de vie le projet de Pôle d’Échanges Multimodal (PEM) proposé et remporté par Egis pour l’agglomération de Dax a été présenté au public le 17 juillet dernier. Quand les PEM redessinent la ville pour les citoyens d’aujourd’hui… L ’émergence de pôles d’échanges multimodaux (PEM) à travers l’Hexagone correspond à une évolution logique de l’environnement des gares qui, pour la plupart, datent du XIXe siècle. À cette époque, la question des liaisons avec d’autres modes de transport ne se posait pas puisque le train était presque l’unique façon de se déplacer. En réunissant en un seul lieu des modes de circulation variés – marche à pied, trains, voitures, taxis, cars, bus, cycles –, les PEM ont pour objectif de fluidifier les déplacements, de favoriser l’usage des transports publics, l’utilisation des circulations « douces » et de permettre l’accès aux personnes à mobilité réduite (PMR). Ils comprennent des aménagements urbains et paysagers, routiers, ferroviaires, aéroportuaires… et offrent aussi parfois l’opportunité aux villes d’y associer des opérations de rénovation urbaine, vecteurs de mixité sociale et de dynamisme économique. De nouveaux espaces adaptés aux besoins de mobilité Outre la volonté politique de développer des transports durables, la multiplication des PEM résulte également de la mise en place de la décentralisation et de la croissance du trafic ferroviaire ainsi que du nombre de voyageurs. « C’est souvent l’arrivée d’un transport en site Une première expérience à vichy D’un point de vue organisationnel, devenir synonyme de cohérence et de complémentarité entre tous ces modes, au service d’une meilleure mobilité. D’un point de vue stratégique, conjuguer les problématiques d’approche, d’accessibilité et de circulation interne dans toute l’agglomération. Le pôle d’échanges intermodal de Vichy (PEI), réalisé entre 2007 et 2009, rassemble toutes les problématiques qui peuvent se greffer autour d’un tel projet. Ce projet a été primé aux Victoires du paysage en 2010. En 1999, le syndicat intercommunal des transports en commun et le district de l’agglomération vichyssoise, aujourd’hui intégrés à la communauté d’agglomération Vichy Val d’Allier, ont conduit, en partenariat avec la SNCF et le département, une étude générale sur le site de la gare. L’interconnexion des réseaux de transports urbains via la gare routière et la forte fréquentation de la gare ferroviaire ont amené ces acteurs à repenser l’organisation de l’ensemble de leurs infrastructures de transport et leur intégration dans le prolongement du centre-ville historique. L’intermodalité au cœur du projet Concernant la problématique des transports, le pôle d’échanges intermodal de la gare de Vichy a dû répondre à trois exigences. D’un point de vue physique, réunir la totalité des modes de déplacements proposés sur le territoire de l’agglomération. propre qui sert de déclencheur à une réflexion plus globale sur le rôle du transport dans un bassin de vie. Le déplacement des activités de fret, qui ouvre une possibilité de réserve foncière en centre-ville, conjugué au fait que la gare est souvent le point de transit de la majorité des voyageurs, amène à positionner celle-ci comme le point central des réaménagements, explique Vincent Roger, directeur général adjoint d’atelier Villes & Paysages, filiale d’Egis. À Dax, le pôle d’échanges sera non seulement le premier espace de transport de l’agglomération et de la ville prêt à accueillir 1,7 million de voyageurs par an dès 2020, mais il constituera aussi un nouvel espace public pour les riverains et les futurs habitants du quartier. » Un projet au cœur de la ville Au-delà des enjeux liés aux transports, l’ambition du PEI, pour lequel Egis a réalisé la maîtrise d’œuvre, était de redonner sa place historique à la gare. Ainsi, les aménagements proposés par Egis ont permis de tisser un lien entre ce quartier et le cœur de l’agglomération en le replaçant dans son contexte historique (ville d’eau et de villégiature) et économique (commerce et industrie). Grâce à la réhabilitation d’un très vaste espace public (parvis de la gare, rues adjacentes et hangars ferroviaires), la gare, une porte d’entrée majeure dans l’agglomération, est devenue l’un des principaux pôles de développement du bassin de vie ainsi que des échanges avec les territoires environnants et Clermont-Ferrand. À cela s’est ajoutée la requalification des quartiers situés autour de cet axe, coupés du reste de la ville par le faisceau ferroviaire. Enfin, la reconversion de friches individuelles (anciennes usines liées au traitement de l’eau minérale) a créé une nouvelle dynamique économique. Trouver la bonne équation entre l’usage et l’image Si l’objectif est d’abord d’offrir un parcours de transport de qualité et davantage de services aux usagers, l’enjeu d’un PEM va bien au-delà de ces préoccupations fonctionnelles. Parce qu’il constitue une empreinte forte au cœur de la ville, sa conception doit tenir compte de l’identité de celle-ci, de son histoire, de ses atouts et de ses spécificités. « À Dax, le projet comprend des liaisons ferrées, des liaisons piétonnières, des lignes de bus pour les dessertes locales et régionales, des taxis, des cycles, une aire de stationnement et l’environnement urbain de la gare. L’enjeu était d’exprimer, par ces aménagements, le dynamisme de la ville et de la positionner comme la première agglomération thermale de France. Le tout en valorisant également la grande halle de 1867, le patrimoine architectural du bâtiment de la gare de 1926 et en inscrivant l’ensemble dans la continuité des berges de l’Adour et du centre-ville. C’est pourquoi nous avons choisi une écriture qui conjugue le minéral et le végétal pour redessiner l’espace public », ajoute Vincent Roger. Être force de proposition En mobilisant toutes les expertises au sein du groupe, un des atouts majeurs d’Egis est de pouvoir être un interlocuteur unique pour les maîtres d’ouvrage. « Nous nous sommes appuyés sur le retour d’expérience du PEM de Vichy pour bâtir notre proposition. Dans des projets tels que les PEM, ce savoir-faire pluridisciplinaire est précieux, sans oublier la dimension développement durable qui est portée par une direction dédiée et transversale grâce à laquelle nous développons des solutions concrètes au service de nos clients », conclut Vincent Roger. fil d’actus 8 egis contact - octobre 2012 L’extension de la ligne LISA de l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle a été mise en service fin juin 2012, en même temps que le nouveau satellite du terminal 2E. Sur ce projet de conception réalisation, Egis est en charge de l’assistance à maîtrise d’ouvrage. Cambodge : Réhabilitation d’infrastructures routières endommagées par les inondations de 2011 © Egis © Joel Ruf - Egis Mise en service de l’extension de la navette automatique LISA à Roissy Egis a été mandaté par le ministère des Travaux publics et des Transports du Cambodge pour réaliser les études et la maîtrise d’œuvre des travaux de réhabilitation d’un ensemble de sections routières (86 km) et d’ouvrages endommagés par les inondations majeures de 2011. Financés par la Banque asiatique de développement, ces travaux permettront de rétablir les liaisons routières nationales, provinciales et rurales dans quatre provinces du pays, et d’assurer la remise en état des installations permettant l’évacuation des eaux. La mission d’Egis consistera également à fournir une assistance au ministère pour renforcer sa politique de prévention et de gestion des risques d’inondations. © Sylvain pioch / egis eau Marseille Un test grandeur nature pour l’éco-ingénierie marine Un programme de réhabilitation écologique du littoral est testé pour la première fois en France dans le cadre d’une expérimentation menée avec le Grand Port Maritime de Marseille. Les aménagements portuaires et les terrains gagnés sur la mer ont en effet détruit une surface importante de petits fonds côtiers, particulièrement en région PACA. L Jean-Michel Bocognano © L’œil d’Andromède – Laurent Ballesta pour AERMC et GPMM e programme de recherche et de développement GIREL (Gestion des infrastructures pour la réhabilitation écologique du littoral) est basé sur des expérimentations sur le site du Grand Port maritime de Marseille (GPMM). Ce programme collaboratif, dont le GPMM est chef de file, associe le pôle Mer PACA, Egis, la Lyonnaise des eaux, Safège et plusieurs laboratoires de recherche dans le domaine de l’écologie marine. Responsable Environnement et Développement durable du Grand Port maritime de Marseille Comment est né le projet de rénovation écologique dans le port de Marseille ? Dans le cadre d’un appel à idées du pôle Mer Provence-Alpes-Côte d’Azur et de l’Agence de l’eau lancé en 2010 sur la restauration écologique des eaux marines, nous avons engagé la réflexion sur le port de Marseille. Notre idée était d’utiliser l’ensemble des infrastructures du port comme un laboratoire pour tester plusieurs dispositifs en faveur d’un rétablissement de la Restaurer des fonctionnalités clés La restauration écologique est le processus qui assiste l’autoréparation d’un écosystème qui a été dégradé, endommagé ou détruit. Elle tend habituellement vers le retour d’un écosystème à son état historique. L’action de l’homme ayant transformé de façon irréversible la côte du Grand Port maritime de Marseille, la notion de restauration revêt un sens différent. Les infrastructures biodiversité marine. Le projet a été retenu. GIREL a fait l’objet d’une labellisation par le pôle de compétitivité Mer PACA et a été sélectionné en réponse à l’appel à projets lancé en mai 2010 par l’ Agence de l’eau Rhône Méditerranée et Corse et le pôle Mer PACA sur la restauration écologique du milieu marin. Il bénéficie à ce titre d’un soutien important de l’ Agence de l’Eau Rhône Méditerranée et Corse. Ce programme a-t-il déjà été testé ailleurs ? Egis avait déjà des références dans le domaine des écorécifs et nous a proposé des solutions pour recréer des abris en milieu marin selon une approche intéressante avec des propositions spécifiques pour les digues et les quais. Mais GIREL est à la fois un programme de recherche et un programme expérimental. La plupart portuaires et les activités maritimes associées font partie intégrante de l’environnement et modèlent des écosystèmes qui leur sont propres. de référence en visant, non l’écosystème dans son ensemble, mais une ou plusieurs fonctionnalités clés qu’il exerçait avant son altération ou sa destruction. Les objectifs de restauration doivent être définis autour de cette impossibilité de retour à l’écosystème de référence, en visant d’autres voies de valorisation des écosystèmes artificialisés en place. Une possibilité consiste donc à restaurer partiellement l’écosystème Dans une forme de solidarité écologique, cette démarche peut bénéficier aux multiples sites marins remarquables à proximité des bassins portuaires, comme ceux des Calanques, de la Côte bleue ou de Camargue. des dispositifs testés sont des prototypes : ils seront fabriqués à l’occasion de cette expérimentation. L’idée de recréer des habitats pour favoriser la vie marine fait son chemin parallèlement, puisque l’ Agence de l’eau pense déjà à des aménagements écologiques sur d’autres espaces artificialisés du littoral. Quand aurez-vous des éléments pour faire un premier bilan ? Actuellement, nous terminons la phase préparatoire. Fin 2012, les dispositifs et les méthodes de suivi seront définis ; les démonstrateurs seront déployés en 2013. Nous pensons qu’il nous faudra environ quatre ans pour pouvoir récolter les premiers résultats. Sachant qu’un retour à la situation d’origine n’est pas possible et qu’il s’agit de restauration, la typologie des résultats se fera selon ce prisme. Des microrécifs innovants Dans le cadre du programme GIREL, c’est l’objectif porté par le pilote Éco-Récifs d’Egis. Ce pilote vise à recréer artificiellement, par la complexification structurelle de certains ouvrages du port, la fonctionnalité de nourricerie autrefois assurée par des habitats aménagés dans de petits fonds côtiers. Il s’agit d’accroître la capacité des ouvrages à abriter des poissons juvéniles et de renforcer ainsi le potentiel d'accueil du port, à échelle expérimentale, dans le cadre du programme GIREL. « Pour Egis, ce programme est l’opportunité de renforcer sa maîtrise de l’éco-ingénierie marine avec de nouveaux concepts innovants : les microrécifs portuaires. La participation d’Egis au programme GIREL traduit notre ambition de concevoir des ouvrages portuaires et offshore proactifs pour la biodiversité. Nos prestations vont de la maîtrise d’œuvre à la livraison clé en main d’Éco-Récifs », souligne Patrick Michel, directeur Eau, Énergie et Climat chez Egis Eau. fil d’actus L’équipe franco-russe, Grumbach (Mandataire)Wilmotte et Associés & Tkachenko, Egis et sa filiale atelier Villes & Paysages, est lauréate de la consultation du projet du Grand Moscou. © Atelier Villes & Paysages La concession de l’aéroport d’Abidjan assurée par Egis, via sa filiale Aéria, comprend le développement d’une ville aéroportuaire de 450 hectares. Egis réalise les études techniques et de faisabilité économique ainsi que la maîtrise d’œuvre urbaine. Grand Moscou : Grumbach et Wilmotte remportent la consultation © Atelier Villes & Paysages Création d'une ville aéroportuaire à Abidjan L’équipe s’est vu confier deux des trois missions de réflexion pour le développement du Grand Moscou : le projet d’agglomération et celui d’une extension urbaine de 160 000 hectares. octobre 2012 - egis contact 9 entretien Eduardo Paes Rio de Janeiro, une métropole qui bouge Réduire nos futures émissions de gaz à effet de serre, dans l’ensemble, de 1,3 milliard de tonnes d’ici à 2030 Quelles leçons tirez-vous de l’organisation de la conférence Rio+20 pour le Brésil et, notamment, pour Rio de Janeiro ? © JP. Engelbrecht Eduardo Paes : De notre point de vue, la Conférence des Nations unies sur le développement durable a été un succès. Ce sommet nous a beaucoup appris sur notre capacité à organiser de grands événements. Il a été une occasion pour nous de faire des choix, notamment dans le domaine de la mobilité, et de réfléchir à la façon dont nous pouvons réduire l’impact de la circulation en ville. Pendant la conférence se tenait également le Sommet du Cities 40, association réunissant les quarante plus grandes métropoles ayant décidé de mettre en commun leur expérience en matière de développement durable et de lutte contre le réchauffement climatique. Cet événement a permis de montrer l’implication des maires des plus grandes villes du monde dans la création de projets de développement durable. Lors du Cities 40, nous avons pris des décisions majeures, dont celle de réduire les futures émissions de gaz à effet de serre du Brésil de 1,3 milliard de tonnes d’ici à 2030. 10 egis contact - octobre 2012 Rio de Janeiro avait toutes les qualités pour accueillir ce sommet mondial ? E. P. : Rio de Janeiro a tous les atouts nécessaires pour accueillir des événements de cette importance. Mais nous devons améliorer notre capacité hôtelière et nous avons créé pour cela un programme incitatif pour la construction de 55 nouveaux hôtels à Rio durant les quatre prochaines années. © JP. Engelbrecht Maire de Rio de Janeiro Rio de Janeiro peut-elle devenir prochainement l’une des grandes métropoles du monde ? E. P. : Pour améliorer la qualité de vie de ses habitants, la ville de Rio de Janeiro se transforme considérablement. Ce changement est possible grâce aux bons résultats de l’économie brésilienne. C’est une période faste pour nous tandis que nous nous préparons à organiser un giga événement tels que les Jeux olympiques de 2016. L’image de la ville change et devient plus internationale. Si notre ville est célèbre pour ses plages, la samba ou le football, Rio de Janeiro est devenue aussi importante sur le plan économique que touristique. Les investisseurs savent qu’ils peuvent compter sur des institutions fortes, qui respectent leurs accords. Prochainement, les Jeux olympiques nous donneront encore plus de visibilité à l’international. Quels sont les grands projets de développement urbains en cours, notamment dans le domaine des équipements publics ? E. P. : Nos plus grands projets concernent les infrastructures de transports, avec la mise en place de lignes de bus rapides de grande capacité. Ainsi, quatre lignes de transport en commun en site propre, avec des bus articulés, seront achevées d’ici 2015. Elles relieront entre eux des endroits stratégiques de la ville, tels que le quartier de Barra da Tijuca, à l’ouest de la ville, et l’aéroport international. Quand toutes les lignes seront achevées, la fréquentation des bus passera de 18 % à 63 % en parcours Notre plus grand projet d’infrastructure concerne le domaine des transports bénéficier d’un investissement de 5 milliards de réais brésiliens. Le programme inclut le développement d’infrastructures – dont l’élargissement des rues et l’aménagement de nouveaux réseaux pour l’eau –, mais également la création de musées et la mise en place d’un tramway, de nouveaux commerces, de restaurants, de bâtiments commerciaux et d’habitation, d'hôtels et de centres de loisirs. © JP. Engelbrecht améliorant considérablement les temps de trajet. La TransOeste, la première des voies réservées à avoir été inaugurée, a déjà permis de réduire les trajets de plus d’une heure. Le deuxième grand projet de développement urbain concerne le réaménagement de la zone portuaire. C’est le plus grand contrat de partenariat public-privé du Brésil actuellement. Cinq millions de mètres carrés vont ainsi pouvoir Martine Jauroyon Directrice du Développement Durable, Egis © Jean-Marc Pettina 3 questions à… Un grand projet de développement urbain porte sur la requalification de la zone portuaire Egis s’est fortement mobilisé pour le Sommet de la Terre Rio+20. Sous quelle forme ? Egis, à l’instar de son actionnaire de référence la Caisse des Dépôts, est résolument engagé sur la conception et l’accompagnement des modes d’aménagement plus durables des territoires. Nous avons ainsi durant près d’un an contribué activement aux travaux préparatoires de la conférence pilotés par différents think tanks et associations (Comité 21 et Collège des directeurs du développement durable notamment) pour nourrir les propositions de l’État français et de l’Union européenne. Nous avons été par ailleurs l’un des premiers acteurs français à publier sur le site de l’ONU une contribution écrite formalisant des exemples de solutions concrètes au regard des enjeux du sommet (éradication de la pauvreté, économie verte, ville durable…). En tant que membre de la délégation du Club France Rio+20 (rassemblant plus de 60 réseaux et entreprises engagées), nous avons pu participer aux échanges internationaux sur les grands enjeux sociétaux et environnementaux de la planète ; cela a été pour nous l’occasion de témoigner des apports potentiels de l’ingénierie en matière d’innovation au service des nouveaux modes de développement qu’il nous faut collectivement insuffler. Vous étiez présente lors du sommet. Quelle est votre perception de l’événement ? L’accord international n’est pas, à mon sens, suffisamment ambitieux au regard de l’urgence des enjeux. La situation géopolitique actuelle n’a pas incité les États à s’engager réellement et concrètement. On peut cependant souligner des avancées significatives telles que le principe de mise en place d’objectifs de développement durable et la reconnaissance du concept de l’économie verte et Ces projets seront-ils achevés pour répondre aux besoins de la prochaine grande rencontre mondiale à Rio de Janeiro ? Pour les Jeux olympiques, les projets dont l’exécution demande plus de trois ans ont déjà commencé. L’échéancier que nous avions établi est pour le moment totalement respecté et Rio sera complètement prête pour les Jeux de 2016. Quels sont les projets spécifiques à l’environnement ? Nous venons de franchir un grand pas avec la fermeture en juin dernier de la décharge publique de Gramacho, véritable crime contre l’environnement qui polluait la baie de Guanabara. Maintenant, les déchets de la ville sont envoyés dans un nouveau centre de traitement qui produit de l’énergie, une première au Brésil. Cette usine va contribuer à réduire les émissions de CO2 dues au traitement des déchets de 1,4 milliard de tonnes par an et à augmenter le taux de recyclage de 4 % à 20 % en 2020. Avec la construction de 66 km de réseaux de drainage, 85 km de réseaux d’égouts et 120 km de réseaux d’eau, la requalification du port, zone qui a été négligée pendant des années, suit ce schéma de développement durable. Trois stations d’épuration seront construites dans des rivières où se déversent des eaux usées. Quelque 17 km de pistes cyclables et 15 000 arbres seront plantés sur ce morceau de territoire. Enfin, les constructions sur cette parcelle devront être conformes aux nouvelles normes énergétiques. Elles seront, notamment, équipées de systèmes de ventilation et d’éclairage naturels, et de recyclage de l’eau, recouvertes de toitures végétalisées et conçues avec des matériaux ayant fait l’objet d’une certification environnementale. équitable. Je retiens surtout de ce sommet la forte mobilisation de la société civile dans toutes ses composantes (entreprises, collectivités territoriales, associations) et qui agit d’ores et déjà concrètement sur le terrain. Des solutions existent, les initiatives fleurissent à l’échelon des territoires, les logiques multilatérales se développent. Son ambition est de transformer profondément la ville. Il a doublé les budgets municipaux en faveur de la santé, de l’éducation, des transports et des infrastructures, permettant la concrétisation de nombreux projets : appel d’offres pour les lignes de bus, mise en œuvre du Billet unique (un seul billet valable pendant deux heures pour deux bus municipaux), ouverture du tunnel de Grota Funda, construction de BRTs (transport en commun en site propre), redynamisation du port, fermeture de la décharge publique de Gramacho. Il mène une politique active dans le domaine de l’éducation : recrutement de 18 000 enseignants pour accueillir les enfants des zones défavorisées, création de 30 000 places de crèche. La fin du passage automatique des élèves en classe supérieure, la première mesure d’Eduardo Paes en tant que maire, a permis de restaurer la qualité d’un enseignement qui s’était dégradé. Et après Rio+20 ? Nous devons plus que jamais poursuivre les efforts, être force de proposition, démultiplier les bonnes pratiques, expérimenter de nouvelles formes de coopération multiacteurs, démontrer qu’il est possible d’agir avec et pour les populations locales. © Martine Jauroyon/Egis © JP. Engelbrecht Maire de Rio de Janeiro depuis 2009, Eduardo Paes, 42 ans, est diplômé en droit, marié et père de deux enfants. Il a commencé sa carrière politique à l’âge de 23 ans, en tant qu’adjoint au maire des quartiers de Barra et Jacarepaguá, puis a été élu conseiller municipal et député fédéral deux fois. Il a également occupé les fonctions de secrétaire municipal à l’Environnement et secrétaire d’État aux Sports, Tourisme et Loisirs. octobre 2012 - egis contact 11 Egis dans le monde © DR brésil Moderniser les infrastructures pour doper la croissance Avec 200 millions d’habitants sur 8 511 965 km2, le Brésil est le Géant de l’Amérique latine. Il est devenu, en 2011, la 6e puissance économique mondiale. Le développement de ses infrastructures est l’un des défis que le pays doit relever. De nombreux projets se profilent, « boostés » par deux événements majeurs : la Coupe du Monde de Football 2014 et les Jeux Olympiques de Rio 2016. © Alain Guillemaud Un réel déficit dans le domaine des transports Pour poursuivre sur cette voie, l’un des principaux enjeux de la première puissance d’Amérique du Sud est aujourd’hui de moderniser ses infrastructures. Le nombre d’infrastructures routières, ferroviaires et portuaires est insuffisant, ce qui freine la distribution des marchandises dans le pays et leur exportation vers l’extérieur. Pour le rail, le Brésil possède un réseau de 30 000 km de voies ferrées, l’équivalent de celui de la France pour une superficie 15 fois supérieure. Il en est de même pour le métro : São Paulo compte seulement 70 km de réseau contre 200 km à Paris. Ceci explique le choix fait par le gouvernement fédéral dans ses Plans d’accélération de la croissance (PAC I, puis II), transformés récemment en 12 PAC Mobilité urbaine et en PAC Logistique, d’accroître considérablement le volume des investissements dans ces secteurs. Quant aux aéroports, actuellement congestionnés, ils ont été déclarés comme prioritaires dans la perspective de la Coupe du Monde de football et des Jeux olympiques, deux événements pour lesquels près d’un million de touristes internationaux En 2000, le Brésil comptait est attendu. « 60 millions de passagers par an. Aujourd’hui, ! ils sont plus de 150 millions de voyageurs L’aviation brésilienne connaît des taux de croissance supérieurs à ceux du marché mondial, il semble que cette tendance se poursuivra dans les années à venir, indique Sophy Fayaud, directrice de projet à Egis Airport Operation. De grandes distances, conjuguées à une insuffisance d’infrastructures rail et route ainsi qu’à l’émergence d’une classe moyenne dont le pouvoir d’achat augmente, laissent présager un fort développement du marché aérien aussi bien domestique – traditionnel et low-cost – qu’international. » Egis choisit de s’implanter via l’acquisition de sociétés brésiliennes Ces dix dernières années, des sociétés spécialisées d’Egis sont intervenues de façon ponctuelle au Brésil, notamment pour le contournement autoroutier de São Paulo ou l’avant-projet de métro de cette agglomération. « Mais nous avons vite eu la conviction, au vu du contexte législatif, fiscal et même culturel, que si nous voulions nous développer durablement au Brésil, dans l’ensemble de nos métiers, il fallait devenir “brésilien”, c’est-à-dire saisir l’opportunité d’un rachat d’une société brésilienne », explique Philippe Vuaillat directeur délégué Brésil d’Egis. La première Le développement des infrastructures sur longue distance est à la fois essentiel pour continuer à développer les exportations, richesse historique du Brésil, et pour favoriser le développement économique et social à l’intérieur du pays, en facilitant les échanges et les déplacements. Philippe Vuaillat, directeur délégué Brésil d’Egis egis contact - octobre 2012 la République a annoncé son intention de recourir également aux partenariats publics-privés (PPP) pour réaliser les projets d’extension et de modernisation des réseaux routier et ferroviaire : 7 500 km de routes et 10 000 km de chemins de fer. opportunité s’est présentée en septembre 2011 : Egis a acquis Vega, société spécialisée dans le fret ferroviaire. « Le premier enjeu est d’intégrer cette compétence métier nouvelle qui va nous permettre de nous positionner sur de nouveaux projets miniers dans d’autres zones du monde, poursuit Philippe Vuaillat. Le deuxième enjeu, c’est de développer au Brésil les métiers du transport public que ne connaît pas Vega – trains de passagers, métros, tramways – pour lesquels Egis a une expertise. » La deuxième opportunité s’est présentée avec l’acquisition en juin 2012 d’Aeroservice, spécialiste du conseil et de l’ingénierie aéroportuaire basé à São Paulo. « L’activité principale d’Aeroservice, c’est la réalisation d’études amont sur les aéroports brésiliens (master-plan, planification…), souligne Bernard Grima, directeur d’Aeroservice. Et il n’y a pas que celui de Rio de Janeiro qui est d’actualité. » La part grandissante de l’initiative privée C’est par le biais d’un vaste plan de privatisation que le gouvernement fédéral entend assurer la modernisation des aéroports du pays et mettre ainsi fin à leur saturation. Premier concerné, Natal (Nord-Est du Brésil) en 2010, puis en février 2012, São Paulo-Guarulhos (état de São Paulo), Brasilia et Viracopos-Campinas (NordOuest de São Paulo). Pour ce dernier, Egis Airport Operation a remporté, au terme d’un innovant système d’attribution par vente aux enchères, la concession pour une durée de trente ans, renouvelable cinq ans, aux côtés de ses partenaires brésiliens Triunfo Participaçoes et UTC Participaçoes (voir article ci-contre). Le contrat d’exploitation a été signé le 14 juin dernier. Les opérateurs privés sont également de plus en plus présents dans les nombreux projets de transports urbains qui émergent, comme l’évoque Olivier Ledru, directeur de Vega : « Le gouvernement a indiqué qu’il allait soutenir cinq projets de métros – Porto Alegre, Curitiba, Belo Horizonte, Fortaleza et Salvador da Bahia – mais que le portage de ces projets se fera sous forme de partenariats publics-privés. Nous suivons de près d’autres projets comme les nouvelles lignes de métros de São Paulo et Rio de Janeiro où le réseau existe mais dont la densité est extrêmement faible, ou des projets de tramway sur lesquels nous souhaiterions pouvoir nous positionner. » Très récemment, le 15 août 2012, la Présidente de Le pays le plus porteur d’activités au niveau mondial Pays « cible » pour Egis, le Brésil offre et va offrir des opportunités dans d’autres domaines tels que le bâtiment, l’énergie ou l’assainissement. « Le challenge aujourd’hui est de nous y faire connaître. Pour cela, il y a un registre sur lequel nous avons une carte à jouer : la formation. Il y a des besoins énormes en la matière au Brésil. Dans nos métiers par exemple, il y a un déficit d’ingénieurs. Le fait que le groupe Egis ait toujours accordé une importance à la formation professionnelle nous donne une certaine légitimité. Nous sommes d’ailleurs déjà sollicités par des universités pour les accompagner dans le développement de modules d’ingénierie », conclut Philippe Vuaillat. © Cedric Darbord A u cours de la dernière décennie, le Brésil a affiché une croissance soutenue malgré un ralentissement ces derniers mois : de 2,3 % entre 2000 et 2005 à 3,5 % sur la période 2006-2011. Un dynamisme imputable principalement à l’augmentation du prix des matières premières dont le Brésil est historiquement exportateur (minerais, huiles, combustibles minéraux, oléagineux, viande et sucre) ainsi qu’à l’évolution positive de l’emploi. Avec un taux de chômage de 5,8 % au 1er trimestre 2012, le pays est quasi en situation de plein emploi. Les revenus des ménages ont fortement progressé grâce à la revalorisation du salaire minimum et au programme de redistribution Bolsa Familia pour les ménages les plus pauvres. Ainsi entre 2003 et 2011, 40 millions de personnes sont sorties de la pauvreté et la classe moyenne s’est développée rapidement. Le gouvernement brésilien a lancé un vaste plan d’extension du réseau de chemins de fer pour les marchandises, visant à l’augmenter de 10 000 km en trente ans. Ce qui correspond à un investissement d’environ 36 milliards d’euros. La majeure partie de l’activité de Vega consiste à accompagner l’ensemble de ces projets dans les quatre coins du pays (étude et supervision de travaux), pour des clients publics, et, de manière croissante, pour des clients dans le cadre de partenariats publics-privés et de concessions. Olivier Ledru, directeur général de Vega Projets phares du Brésil L’aéroport de Viracopos passe à la vitesse supérieure Aujourd’hui, Viracopos est le 8e aéroport du Brésil pour le transport de passagers. Avec un trafic en forte croissance, il est appelé à devenir le 2e aéroport international de São Paulo situé à 100 km au Nord-Ouest. Ainsi, d’ici fin 2012, le chantier du nouveau terminal devrait démarrer. © Egis Airport Operation À l’origine, Viracopos est un aéroport de fret : c’est même le 2e du Brésil avec un volume de 250 000 tonnes traitées par an, notamment pour du fret à haute valeur ajoutée puisque la région économique de Campinas est très dynamique dans le domaine des nouvelles technologies. En termes de passagers, le trafic oscillait entre 800 000 et 1 million de passagers en 2008, l’équivalent dans l’Hexagone d’une plateforme comme Strasbourg ou Biarritz. Un trafic essentiellement domestique, qui a véritablement « explosé » en raison de la création de la compagnie low cost Azul, qui a fait de Viracopos son hub. L’aéroport arrive à saturation, surtout la salle d’embarquement pour les correspondances, ce qui ne permet pas de proposer la qualité de services adéquate. Une synergie et des retombées pour les autres métiers d’Egis L’obtention de l’exploitation de Viracopos est l’opportunité pour Egis de développer les activités de ses différentes filiales. En matière d’ingénierie et d’expertise aéroportuaire bien sûr, par le biais d’Aeroservice, mais pas seulement. « Nous participons à l'élaboration d'une étude de faisabilité pour la création d’une liaison ferroviaire rapide et performante de 100 km reliant l’aéroport de Viracopos à São Paulo. Une solution vitale si Viracopos devient l’aéroport principal de São Paulo puisqu’actuellement, la seule solution pour ce trajet, c’est 1 h à 1 h 30 d’autoroute, selon les conditions de circulation », commente Olivier Ledru. Dans le contexte brésilien d’absence de ligne ferroviaire de passagers sur ce type de distance, cet équipement est un vrai défi car le Brésil n’a pas connu d’opération de ce type depuis la création du réseau par les Anglais au XIXe siècle ! « L’autre originalité du projet, c’est qu’il cherche à desservir, avec la création d’une gare, la ville de Campinas et sa région (3 millions d’habitants), l’un des principaux pôles technologiques et industriels du pays. Si l’on combine les deux dessertes, Viracopos/São Paulo et São Paulo/Campinas, le trafic journalier attendu avoisine les 190 000 passagers/jour. » Cette liaison pourrait voir le jour d’ici 2015-2016. À la clef, un investissement potentiel qui s’approche de 2 milliards d’euros. Les projets d’ingénierie tels que celui de Viracopos, doivent pouvoir se multiplier avec les nouvelles concessions attendues dans les mois à venir. D’autre part, une quinzaine d’aéroports de taille moyenne pourraient être développés grâce au système de partenariat public-privé (PPP). © Egis Airport Operation © egis © Aeroportos Brazil Viracopos S.A Construction du nouveau terminal : le défi du timing « Le consortium, dont Egis est actionnaire, a prévu des investissements destinés à moderniser et accompagner la croissance de l’aéroport. Le premier challenge à relever est la construction d’un nouveau terminal de 140 000 m2, pouvant accueillir jusqu’à 14 millions de passagers avec parkings, commerces et services… », explique Sophy Fayaud. Un projet complexe : d’abord le timing très serré de 22 mois, pour que l’équipement soit opérationnel pour la Coupe du Monde de football ; ensuite, les spécificités topographiques du site qui vont nécessiter plusieurs millions de tonnes de remblais ; enfin, les exigences de haute qualité et de sophistication de la direction de l’aviation civile. « Notre action va aussi consister à développer et à diversifier les liaisons à l’international, notamment celles avec l’Amérique du Sud, les États-Unis et l’Europe. Selon l’évolution du trafic, une deuxième piste et même une troisième pourraient s’inscrire au chapitre des investissements. À l’horizon 2030, le trafic de Viracopos est estimé à 80 millions de passagers. » Bernard Grima, directeur d’Aeroservice Carajas : deux projets gigantesques pour transporter le minerai de fer Avec 109,8 millions de tonnes de minerai de fer produites en 2011, le complexe minier de Carajas, situé dans l’État de Parà au Nord du Brésil, est le plus important au monde. En activité depuis 1985, il alimente aussi bien le marché brésilien qu’international. Pour atteindre ses objectifs, Vale porte deux projets : • Le doublement de la ligne de chemin de fer actuelle qui permet le transport du minerai de fer de Carajas jusqu’à la côte, à São Luis. Une ligne de près de 900 km, une voie unique qui induit un passage des trains en alternance. Et pas n’importe quels trains, parmi les plus longs (3 500 m, 330 wagons) et les plus lourds du monde (53 000 tonnes) ! « Depuis 2007, nous accompagnons Vale pour les études qui se réalisent, comme les travaux, tronçon par tronçon, explique Olivier Ledru. À São Luis, nous avons ouvert un bureau dédié à ce projet, avec une vingtaine de collaborateurs. Les projets que nous suivons avec Vale nous permettent d’accroître notre positionnement sur les projets miniers. » • L’exploitation d’un second gisement, toujours dans le secteur de Carajas, découvert à 100 km au sud du site actuel. Un projet colossal équivalent à 15 milliards d’euros, qui comprend les installations minières, l’extension du port, la construction d’une route et d’une nouvelle ligne de chemin de fer longue de 101 km, reliant le nouveau gisement à l’actuelle ligne de chemin de fer Carajas/São Luis évoquée précédemment. « Vega a réalisé l’ensemble des études relatives à la construction de cette nouvelle ligne de chemin de fer pour le transport du minerai de fer, poursuit Olivier Ledru. Les fortes contraintes environnementales ont amené à concevoir des tunnels et viaducs sur une partie du tracé. » Pour ce second site, les choses vont s’accélérer d’ici la fin de l’année puisqu’en juin 2012, Vale a obtenu l’autorisation environnementale préliminaire. L’opérateur minier va donc pouvoir lancer d’ici fin 2012 les premiers travaux de la mine et de la voie ferrée. L’objectif ? Que l’exploitation de l’ensemble du site puisse démarrer au second trimestre 2016. Au total, ce projet générera 30 000 emplois pendant les trois ans de construction, puis 2 600 en phase opérationnelle. © Vega Aujourd’hui, l’exploitant, le conglomérat minier Vale, ambitionne d’aller plus loin et de porter cette production à 150 millions de tonnes d’ici 2016, 230 millions de tonnes à terme. Il faut dire que le potentiel du gisement de fer de Carajas, découvert par hasard dans les années soixante, est évalué à 10 milliards de tonnes. Plus largement, ce secteur géographique est le plus riche en minerai au monde, pas seulement pour le fer mais également le manganèse, le cuivre, l’étain et l’or. octobre 2012 - egis contact 13 expertise Sécurité routière Comment les caractéristiques d’une route influencent-elles le comportement et la prise de décision des conducteurs ? C’est au sein d’un comité technique de l’AIPCR (Association mondiale de la route) rassemblant des experts de la sécurité et la conception routière, qu’Egis a participé à l’élaboration d’un guide de bonnes pratiques pour la conception de routes plus sûres, Human factor principles of spatial perception for safer road infrastructure. Présenté en septembre 2011 au congrès de l’AIPCR à Mexico, ce travail de recherche intègre les facteurs humains dans ses recommandations. réalisé ce travail sur les principaux standards autoroutier (ICTAAL, ICTAVRU) et routier (ARP) français, et a pu échanger parallèlement avec des représentants des services techniques routiers nationaux et avec l’Ifsttar*. Si les routes interurbaines engendrent un taux d’accidents plus élevé, certaines des analyses et des recommandations livrées par cette étude pourront aisément s’appliquer aux autoroutes et routes plus urbaines. « Ces travaux seront utiles pour initier le changement, appréhender les zones de conception difficiles d’un projet et cerner les ■■ La règle de la logique : la conception de la route doit suivre la logique de perception du conducteur (principe n° 3). Une dizaine de normes de conception internationales ont fait l’objet d’un audit pour vérifier si elles intégraient suffisamment les facteurs humains et les limitations physiologiques des usagers de la route. Cette étude a permis d’analyser les directives d’un certain nombre de pays développés ou émergents (Portugal, Canada, Australie, Japon, Inde, Chine, Allemagne, Hongrie, République Tchèque, France et Pays-Bas) et de pays en développement. Les résultats montrent clairement que les besoins liés à la perception spatiale, à la gestion du champ de vision et à la gestion des attentes du conducteur doivent être plus clairement traités dans les normes. Egis a Trois règles principales ont été fixées : ■■ La règle des 6 secondes : les conducteurs doivent disposer d’assez de temps pour percevoir les aménagements de la route (principe n° 1). ■■ La règle du champ de vision : la route doit offrir un champ de vision sûr (principe n° 2). physiologiques qui contribuent aux erreurs dans la manipulation de machines et de véhicules. Ligne de visée E B Bretelle d’entrée E Ligne de visée Section courante B © Serge Mangili/Egis La ligne de visée blanche coupe la glissière en TPC et se voit donc raccourcie : cas non satisfaisant Section courante SCHÉMA POUR AMÉLIORER LA VISIBILITÉ Principe 2 : offrir un champ de vision sûr. Sur la conception modifiée, le point E est avancé en amont du virage. © Serge Mangili/Egis SCHÉMA INITIAL Bretelle d’entrée * Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux. Facteurs humains : modèles psychologiques et Principes 1 et 2 : garantir une bonne visibilité Principe 1 : les conducteurs doivent disposer d’assez de temps pour percevoir les aménagements de la route (règle des 6 secondes). Sur le schéma ci-contre, l’entrée de la bretelle d’insertion (point E : point d’entrée au plus tôt) est positionnée dans la courbe de l’autoroute. dérogations qui seront admissibles par l’autorité de contrôle » indique Eric Locquet, expert en géométrie et sécurité à Egis International. La participation d’Egis au congrès de l’AIPCR à Mexico, auquel participaient une centaine de pays, a permis de partager quelques-unes de ces bonnes pratiques et recommandations appliquées à un projet et de valoriser le savoirfaire dont on dispose aujourd’hui sur la façon de mieux appréhender les cas de conceptions géométriques difficiles sans oublier le « savoir être ». Principe 3 : suivre la logique de perception du conducteur Éviter des variations brusques de terreplein central comme au droit d’un pied de portique ou de la fin d’un fuseau de gare de péage (ci-contre). La conséquence sur le comportement de l’usager se mesure directement par l’absence directe de coup de volant en fin de fuseau pour un usager circulant sur la voie rapide. © Éric Loquet/Egis E n matière de sécurité routière, le concept de facteurs humains tient compte des caractéristiques propres à la route qui influencent la bonne ou la mauvaise conduite des conducteurs. Parmi les erreurs souvent relevées, nombreuses sont celles qui découlent de l’interaction directe entre les caractéristiques de la route et la perception spatiale du conducteur. Bonnes et mauvaises orientations visuelles trajectoire inconsciente La ligne de visée est pleine et entière, sans intercepter les glissières : cas satisfaisant Avant Après © Éric Loquet/Egis Projet réalisé dans le respect des principes 1 et 2 et du temps nécessaire à l’anticipation d’événements. Cette conception permet à un usager en section courante en B d’avoir une bonne visibilité d’approche. Dans ce cas, la distance de visibilité est satisfaisante. E Les objets dominants attirant le regard contribuent au maintien de la trajectoire et à la détection des points critiques. La trajectoire, le freinage et l’accélération sont en grande partie soumis à notre inconscient. La perception de notre position et de notre vitesse découle de la vue de tous les éléments de la scène routière. Les objets attirant le regard devraient donc guider la vue vers les points critiques et ne devraient pas distraire l’attention du conducteur. Ceci est particulièrement important dans le cas d’une intersection équipée d’un repère attirant le regard du conducteur dans une direction différente de la trajectoire de la route. La probabilité de mauvaise anticipation et de mauvaise direction est alors forte. Sources : Birth, S., Pflaumbaum, M. & Sieber, G. (2006). HF-Training for Engineers. (FH - Formation des ingénieurs) Projet réalisé 14 egis contact - octobre 2012 B L’intérieur de courbe doit être dégagé afin d’offrir aux conducteurs un aperçu complet de la courbe. Dans l’exemple ci-contre, même les panneaux à chevrons à l’extérieur de la courbe sont en partie masqués par la protection anti-éblouissement au-dessus de la barrière. À l’intérieur de la courbe, la ligne de guidage optique est écourtée par la fin des plantations au point le plus critique de courbe extérieure. © Éric Loquet/Egis courbe critique regarDs & convictions © Florence Levillain En amont des projets, les ingénieurs d’Egis interagissent individuellement sur des millions de KWH d’énergie primaire par an, soit près d’une centaine de tonnes équivalent pétrole, ce qui constitue une responsabilité gigantesque… Prendre conscience et mesurer ce rôle constitue un levier formidable et installe un chantier pédagogique unique pour refonder nos stratégies de conception. Refonder nos stratégies de conception L’ énergie est présente dans tous les métiers du groupe : nous avons entamé une cartographie de ce flux dans l’ensemble de nos activités au sein d’un groupe de travail dédié. Par une approche cycle de vie (extraction, production, transformation, transport, distribution, consommation, retraitement et stockage), nous avons dessiné la carte de nos expertises et références en fonction des différents vecteurs énergétiques. 2012 verra la concrétisation d’une représentation didactique de l’ensemble de nos compétences, avec des zooms spécifiques sur l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables. Le levier du concepteur et la quantification de long terme Dans un mouvement parallèle, Egis a initié une approche d’avant-garde par l’analyse des externalités énergétiques propres à chaque projet. Par le dialogue entre nos différents outils de mesure, nous pourrons consolider puis engendrer une signature supplémentaire de notre culture : comprendre et analyser les conséquences de tout choix de conception, faire émerger une comptabilité analytique énergétique et environnementale. L’enjeu est de taille : il s’agit ni plus ni moins que de diminuer l’intensité énergétique de tout acte de construction. © Elioth (Egis Concept) Nos ingénieurs interagissent individuellement sur des millions de kWh d’énergie primaire par an Combattre l’illettrisme énergétique Cette ambition pédagogique est aussi externe : actions via la fondation Egis et nos liens étroits avec la recherche et l’enseignement. Egis pilote de nombreux programmes de l’Agence nationale de la recherche dont Resilis et Impetus : pour ces deux projets la composante énergie est essentielle. Illustration récente, Elioth (groupe Egis) est lauréat depuis fin 2011 et responsable scientifique du projet ReForMe dans le cadre du programme interministériel de recherche intitulé « Ignis Mutat Res. Penser l’architecture, la ville et les paysages au prisme de l’énergie ». De façon spécifique, et sur des expertises énergétiques particulières, Egis œuvre à la capitalisation et à la diffusion de son savoir en éditant des livres. Cela a été le cas avec la publication du Guide d’Interaction Énergie-Climat, ouvrage de 130 pages destiné à faciliter les échanges entre architectes et ingénieurs pour les choix de parti d’enveloppe des bâtiments, à l’aune des enjeux de la réglementation thermique 2012. Enfin, Egis prend également part aux différents travaux du Plan Bâtiment Grenelle – groupe de travail « Garantie de performance énergétique » copiloté par Michel Jouvent (association Apogée) et Caroline Costa (directrice juridique adjointe d’Egis). Sur ce schéma, l'hypothèse de rendement des cellules photovoltaïques est de l'ordre de 15 % © Elioth (Egis Concept) PAR Raphaël ménard directeur de la Prospective d’Egis Guide d’interaction énergie-climat, Volume 1 | novembre 2011, 133 pages, éditions Egis Nouvelles résiliences Changement climatique, déplétion des ressources fossiles et crise économique réclament une transition énergétique extrêmement rapide. Préparer nos territoires à l’inéluctable post-pétrole, endiguer les précarités énergétiques croissantes, favoriser les autonomies énergétiques : cela présuppose une redéfinition urgente des approches urbaines. Les ingénieurs, les architectes et les urbanistes de notre groupe réfléchissent par exemple aux conséquences des évolutions technologiques liées à l’amélioration de l’efficacité énergétique des transports et à la parité réseau attendue des énergies renouvelables (niveau auquel le coût de production d’une énergie nouvelle égale le prix moyen de l’électricité sur le réseau local) : ce point de rencontre entre consommation et autoproduction interrogera les principes d’aménagement et de morphologies urbaines qui ont guidé nos choix depuis les Trente Glorieuses. Par le développement de la gamme « Infrastructures positives », Egis propose des architectures simples et innovantes pour rendre nos squelettes territoriaux productifs. Enfin, et pour conclure cette riche feuille de route, Egis participe au groupe de travail piloté par la Caisse des Dépôts sur l’efficacité énergétique : de nouvelles approches intégrées en perspective pour accélérer toutes ces mutations. AVANT LA MAÎTRISE D’ŒUVRE, NE PAS OUBLIER DES MÉTIERS AMONT, ESSENTIELS ET À FORT LEVIER CARBONE ! © Elioth (Egis Concept) LA COURBE ARCHÉTYPIQUE DES EXTERNALITÉS D’UN PROJET (OU D’UN OBJET) © Elioth (Egis Concept) © Elioth (Egis Concept) Nouvelles mobilités électriques et diffusion des énergies renouvelables : vers un nouveau paradigme des stratégies urbaines et des critères de densité ? LE CHOIX DE CONCEPTION QUI PÈSE SUR LES EXTERNALITÉS ASSOCIÉES AU PROCESSUS DE CONSTRUCTION octobre 2012 - egis contact 15 rencontre L’équipe « TRAM » du tramway des Maréchaux Est à Paris Le plus gros chantier d’aménagement urbain d’Île-de-France se termine sur les boulevards des Maréchaux. Il aura duré trois ans, employé des milliers de personnes et accueillera quelque 170 000 usagers par jour à compter de son inauguration mi-décembre 2012. Rencontre avec l’équipe d’Egis chargée de la maîtrise d’œuvre d’insertion urbaine sur les 6 km qui relient la Porte de Charenton à la Porte des Lilas. © claire nillus / egiS La mission d’Egis L’équipe « TRAM » 1er rang devant (de g. à d.) : Jean-Claude Guedrat et Nicolas Davoult, surveillants de travaux, Nejoua Setta, assistante de direction, Élisabeth Lemercier, conducteur de travaux, Laurie Klyss, stagiaire, Seydina Mbengue, ingénieur, Muhamad Darawsha, ingénieur responsable des marchés. 2e rang (de g. à d.) : Bachir Goumbele, ingénieur responsable des marchés et directeur de projet à venir, Arnaud de Monestrol, ingénieur, Éric Waline, directeur de projet, Nicolas Amory, conducteur de travaux. 16 egis contact - octobre 2012 Mise en service 4 Décembre 2012 © ville de paris R Un vaste ensemble de microchantiers endez-vous est pris Porte de Le suivi des travaux d’insertion urbaine est Bagnolet dans les locaux mis à disposition par la Ville de Paris pour assuré par deux conducteurs de travaux qui se rencontrer l’équipe d’Egis. Bachir partagent le tronçon de 6 km : Nicolas Amory Goumbele nous présente l’équipe gère le secteur nord qui s’étend de la Porte des Lilas à la Porte de Montreuil. Élisabeth qu’il va manager : « Le chantier progresse mais les semaines à venir seront bien remplies… Pour Lemercier s’occupe du secteur sud, de la Porte nous, le compte à rebours a commencé… ». À de Vincennes jusqu’à la Porte de Charenton. La mémoire du chantier, ce sont eux. Ils le 35 ans, Bachir relève un sacré défi : mener à bien connaissent par cœur. un chantier colossal, dans un environnement hyperdense. Sa mission est non seulement d’acArrivé en mai 2007, Nicolas est le plus ancien compagner ses collaborateurs jusqu’au bout de de l’équipe actuelle. Élisabeth, elle, est ici l’opération mais surtout de mettre en place avec depuis mars 2009 avec notamment à son actif, eux « l’après ». « Sur un projet de cette taille en une année de travail de nuit (20 h/7 h) milieu urbain, notre pour poser les emprises équipe est intégraleau sol qui permettront ment dédiée au prol’intervention des équipes jet et elle assure ses de jour. Le compte à rebours missions de maîtrise « Le plus dur ? Le froid bien a commencé d’œuvre depuis cette sûr, mais aussi les kilomètres base vie située sur le à parcourir à pied. Le chantier. Elle est renforcée pour les missions linéaire total du secteur est d’environ 6 km, spécialisées (éclairage, signalisation…) par soit l’équivalent de 12 stations de tramway. d’autres collaborateurs d’Egis basés sur d’autres Sur le tracé, une multitude de microchantiers sites », explique Éric Waline, le directeur du demandent une attention permanente. La mise en place de chaque barrière est de notre projet. « La bonne marche des travaux est indisresponsabilité. Chaque emprise au sol doit sociable de contraintes majeures : réaliser au préserver la sécurité des riverains. C’est une préalable le déplacement des réseaux existants préoccupation permanente dans le cadre de situés sous la plate-forme du tramway, mettre notre mission », explique-t-elle. en place – principalement la nuit – toute la Ils sont secondés par deux surveillants de logistique d’accompagnement (barriérage, travaux, Nicolas Davoult et Jean-Claude signalisations, éclairages provisoires…) qui Guedrat. « Ce sont nos yeux et nos oreilles », va permettre la réalisation des travaux généraux dans de bonnes conditions de sécurité, résume Bachir Goumbele. « Nous devons tout gérer de nombreux interfaces et phasages savoir en permanence sur ce qui se passe sur le de travaux, dans un environnement urbain chantier. Nous devons pouvoir tout expliquer fortement contraint. » à tout moment au maître d’ouvrage, luiSachant que la nature, la densité et la même très présent sur l’opération. Pendant localisation des réseaux existants n’étaient deux ans, plus de 200 ouvriers intervenaient pas toujours très bien connues, que les plans quotidiennement sur le chantier pour les de synthèse disponibles étaient souvent marchés d’infrastructures », précise-t-il. incomplets ou ne couvraient pas tout le Au total, 80 000 m2 d’asphalte seront coulés : périmètre d’études, ce projet fut long et des carrefours, des boulevards et des trottoirs exigeant… Sa réussite tient à l’implication neufs, des pistes cyclables sur tout le tracé, très forte de l’équipe ainsi qu’à celle de de nouveaux espaces verts, des squares l’ensemble des acteurs du projet. réhabilités. Voilà pour la partie visible. En 4 Egis est le maître d’œuv re de l’Insertion urbaine du secteur 2 (Porte des LilasPorte de Charenton) (6,2 km) et mandataire du groupem ent GAUTRAME (Groupement des aménagements urbain s du tramway des Marécha ux Est) pour lequel intervien nent Antoine Grumbach, archit ecte et responsable de la coordina tion architecturale sur les tro is secteurs ; Michel Desvign e, paysagiste ; Light Cible, concepteur lumière ; Techn i’Cité, aménagements paysagers . 4 Egis est aussi coordina teur général de l’opération. Maître d’ouvrage 4 Ville de Paris Coût des travaux 4 800 Me sous-sol, le prolongement du tramway, c’est le dévoiement et la modernisation de l’ensemble des réseaux, soit plusieurs kilomètres de canalisations déplacées pour la création de la plateforme tramway. Nicolas Davoult a supervisé, tout le long du projet, les travaux souterrains d’assainissement, en descendant régulièrement dans les égouts parisiens. Pas de journée-type Nicolas Davoult nous montre plusieurs photos prises sur le terrain. Elles serviront de base à la rédaction d’un compte-rendu qui sera transmis aux conducteurs de travaux et à la cellule des « TAC ». Les responsables des « TAC » ou « travaux d’accompagnement » gèrent tout ce qui est provisoire sur le chantier et rendent possible l’avancement des travaux généraux d’une part, la sécurité et le cadre de vie des riverains d’autre part. Muhamad Darawsha, chargé des marchés d’accompagnement, est entièrement disponible, parfois même durant la nuit, pour appuyer la supervision de ces travaux en cas de nécessité d’adaptation. Avec Seydina Mbengue, il pilote la coordination directe du chantier dont l’organisation générale repose sur une planification et un phasage des travaux précis, ajustés en permanence. « Les relevés quotidiens des situations de travaux à rectifier remplissent quelque six classeurs mensuels, ce qui représente chaque mois un million d’euros de travaux », détaille Nicolas Amory. « Dans un secteur habité par des milliers de personnes et traversé par des milliers de voitures, la gestion des imprévus est notre quotidien », résume Elisabeth Lemercier. « Nous n’avons pas de journée-type… Ce chantier nous a tous changés. » L’aventure touche presque à sa fin : dans quelques semaines, les premières rames tant attendues circuleront dans un espace rénové et embelli.
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