Rio de Janeiro, une métropole qui bouge

L’ingénierie créative
octobre 2012 / N°31
eDUARDO PAES
Maire de Rio de Janeiro
Spécial Brésil p. 10 à 13
Rencontre
Paris :
la nouvelle
Samaritaine
P.6
Réhabilitation
écologique du
littoral
à Marseille
P.9
L’équipe du
tramway des
Maréchaux Est
à Paris
P.16
© Sylvain pioch / egis eau
Environnement
© La samaritaine
Bâtiment
© ville de paris
Rio de Janeiro,
une métropole qui bouge
Grand angle
édito
Le sommet Rio+20 a laissé une impression
mitigée. Y aura-t-il un Rio+40 ?
NOMINATION
Depuis le
21 septembre,
Nicolas Jachiet
est présidentdirecteur général
d’Egis. Inspecteur
des finances,
diplômé de l’école
Polytechnique et
de l’ENA, il était
directeur général
d’Egis depuis
2005.
© Brigitte Cavanagh
© thinkstock
Pourtant, la mobilisation des acteurs
non politiques a été spontanément forte,
traduisant la naissance d’un lien vertueux
entre l’économie et le développement
durable et une prise de conscience
« sociétale » réconfortante.
Trois contrats autoroutiers
dans les Balkans
De fait, nous réalisons peu à peu que
le développement durable n’est pas une
option, un « plus » selon nos moyens.
C’est pour tous une nécessité inéluctable
qu’il faut transformer en opportunité.
Sa mise en œuvre inévitable a déjà
commencé à refonder nos bases sociales :
nous passons de l’individualisme à
l’interdépendance. Plus cette transition
sera rapide, moins les bouleversements de
nos modes de vie seront intenses, et mieux
ils seront acceptés, en particulier pour
les populations consuméristes. Il nous faut
donc aller vite.
bordeaux
Appel à projets
Dans ce contexte, l’ingénierie, en général,
et Egis, concepteur du long terme, en
particulier, ont un rôle clé à jouer, car c’est
dès la conception des projets, produits
et services, que le bras de levier du
développement durable doit être actionné,
pour agir efficacement sur le futur de
notre planète.
Egis, via sa marque Elioth, a été retenu au
sein de l’une des cinq équipes lauréates de
l’appel à projets « 55 000 hectares pour la
nature » lancé par la Communauté Urbaine
de Bordeaux (CUB).
Alors, y aura-t-il un Rio+40 ?
On peut au contraire le croire, si l’on fait
le pari que le développement durable sera
devenu la ligne politique commune des
pays, à l’aune de laquelle ils mesureront
leur puissance et leur influence.
Alors Rio+40 aura lieu assurément, car Rio
sera passé du stade de sommet à
celui de podium !
En Macédoine, Egis, chef de file du groupement avec IRD Engineering, a remporté le
contrat de supervision de l’autoroute Demir
Kapija-Smokvica. Cette section complétera la
construction du « Corridor X » entre Skopje, la
capitale macédonienne, et Bogorodica près de
la frontière grecque.
En Bosnie-Herzégovine, Egis supervisera les
travaux de construction du « Corridor Vc », entre
Suhodol et Tarčin (4,7 km), à 25 km de Sarajevo.
Le Corridor Vc constitue un élément incontournable du réseau de transport en Europe du Sud
et de l’Est, reliant Venise à Kiev via Budapest.
La partie la plus importante des travaux correspond aux tunnels de Suhodol et de Tarčin
d’une longueur totale de plus de 3 km.
En Serbie, Egis appuiera la société Koridori
Srbije pour la supervision des travaux de deux
sections du « Corridor X ». Ces deux sections se
situent dans le Sud du pays, sur la E75 entre
Grabovnica et Levosoje, et sur la E80 entre
Prosek et Dimitrovgrad. Le projet permettra
également d’introduire un système de gestion
du réseau.
Montpellier
Architecte : Massimiliano Fuksas.
Un établissement hôtelier d’excellence
Le lycée polyvalent Georges Frêche a été inauguré le 7 septembre dernier à Montpellier.
Dédié aux filières de l’hôtellerie, de la restauration et du tourisme, ce nouveau lycée représente
un investissement de 80 M€ auxquels s’ajoutent 2,5 M€ pour les équipements pédagogiques.
L’ensemble est financé à 100 % par la Région Languedoc-Roussillon.
En plus des bâtiments d’enseignement, l’établissement, d’une surface de 16 500 m2, comprend quatre
restaurants d’application (pour accueillir près de 200 clients au total), un hôtel d’application, un
internat de 75 places.
Conçu par l’architecte Massimiliano Fuksas, le bâtiment se distingue par ses façades courbes,
à géométrie complexe. Egis a été chargé de l’ingénierie de l’ensemble des lots techniques, de
l’ingénierie des façades et du suivi des travaux : mission de coordination SSI (Système de Sécurité
Incendie), mission de synthèse, mission DEM (établissement du Dossier d’Exploitation et Maintenance),
mission AMO (Assistance à Maîtrise d'Ouvrage) pour veiller au bon achèvement des travaux TCE (Tous
Corps d'État) y compris les finitions des lots architecturaux, mission de suivi économique.
2
egis contact - octobre 2012
© Languedoc Roussillon Aménagement
On peut en douter si l’on considère que
la prise en compte du développement
durable sera nécessairement devenue
pour l’être humain aussi naturelle que celle
de la santé, de la communication, de la
sécurité, de la performance, du confort…
Cette opération est le pendant de la
démarche « 50 000 logements autour
des transports publics » à laquelle Elioth
avait déjà participé. Il s’agit de maintenir
l’équilibre dans un territoire où la nature
et les espaces agricoles représentent
encore plus de 50 % de la superficie.
Pour ce projet, Elioth est associé
au cabinet de conseil « BeCitizen »
et à EXIT Paysagistes, avec l’appui de
La Condition Urbaine pour le volet
urbanisme, Dervenn pour le volet génie
écologique, le Crédit Foncier Immobilier
et CDC Climat. La première phase de la
consultation a démarré en juillet 2012
et se déroule sous la forme d’un
dialogue compétitif de six mois.
Préalablement à ce projet, sur
l’opération Bordeaux 50 000, Egis est
intervenu en association avec OMA
(Rem Koolhaas), dans le cadre de
l’étude de définition. © Languedoc Roussillon Aménagement
Les avancées en matière de gouvernance
internationale et d’engagements peuvent
sembler pauvres.
© SemTram
sOMMAIRE
Nouveaux marchés, nouveaux projets…
Sur les rails ■■■
Toute l’actualité d’Egis
Le tramway de Brest
© Grand Dijon
Le tramway du Grand Dijon
Une première mondiale pour
une interconnexion électrique
sous les Pyrénées catalanes
Pôle multimodal de Dax :
ouvrir de nouveaux lieux de vie
Marseille Un test grandeur nature
pour l’éco-ingénierie marine
10/11 Entretien
avec Eduardo Paes,
maire de Rio de Janeiro
« Rio de Janeiro, une métropole
qui bouge »
12/13 Egis dans le monde
Moderniser les infrastructures
pour doper la croissance brésilienne
© egis
Le 1er septembre 2012 a été inaugurée la première ligne du
tramway de Dijon, réalisée sous la maîtrise d’œuvre d’Egis.
Avec près de neuf mois d’avance par rapport au planning
et dans le budget prévu, les 8,5 km de tramway est-ouest
seront complétés par la ligne T2 qui sera mise en service
en décembre 2012. Ce nouveau réseau de tramways
comptera 5 stations et desservira 3 communes :
Dijon, Chenôve et Quetigny. Un dépôt mixte accueillera
à la fois bus et tramways. Prévu pour 33 rames, il sera
extensible à 52 rames et à plus de 200 bus.
On trouvera toujours
tout à la Samaritaine
© agglo Orleans
La seconde ligne du tramway d’Orléans a été inaugurée le 29 juin
2012. Sa mise en service a eu lieu avec succès le lendemain,
dix ans après la première ligne. Cette ligne de 11 km dessert
le cœur de la ville et ses commerces. En déplaçant le centre de
gravité d’Orléans vers la Loire, elle permet le lancement de
nouveaux projets urbains. Pour ce projet, Egis était chargé de
l’assistance à maîtrise d’ouvrage.
6/9 Grands projets
Le 23 juin dernier, de nombreux Brestois ont salué la fin de
trois ans de chantier, le plus important depuis la reconstruction
de la ville. Pour ce projet, Egis était mandataire de la maîtrise
d’ouvrage au sein du groupement SemTram : 14 km de ligne,
28 stations, 20 rames, 50 000 voyageurs par jour attendus.
La ligne B du tramway d’Orléans
2/5 GRAND ANGLE
Nouveau
Connaissez-vous FeelEgis ?
F
eelEgis est une application pour smartphone permettant la récupération de
données géolocalisées et temporalisées
de confort urbain, consultables sur des
cartographies Internet.
Le principe : on saisit des appréciations du
confort extérieur suivant les indicateurs définis
(bruit, odeurs et pollutions, vent, ensoleillement)
dans un endroit donné et à un instant donné. Cet
outil de mesure permet ainsi la centralisation
et la capitalisation de données spatialisées
et temporalisées et le crowd-sourcing des
informations.
L’objectif de l’application est de pouvoir utiliser
ensuite ces données dans le cadre d’un diagnostic
d’un patrimoine immobilier ou d’un territoire.
Egis, via sa marque Elioth, développe ainsi à la
demande des versions dédiées à un territoire
donné avec les champs de mesures spécifiques
et la résolution spatiale adaptée. FeelEgis est une application conçue par Egis. Elle est disponible sur l’Apple Store et Android Market. www.feelegis.com
Appel à idées…
14 Expertise
15 Regards &
Prendre en compte les facteurs humains
lors de la conception des routes
convictions
Refonder nos stratégies de conception
16 rencontre
L’équipe « Tram » du tramway
des Maréchaux Est à Paris
Si vous souhaitez
recevoir Egis Contact
merci de nous adresser
votre carte de visite :
Egis
Direction de la communication
11, avenue du Centre
CS 30530 – Saint-Quentin-en-Yvelines
78286 Guyancourt Cedex
France
ou par mail
[email protected]
Depuis le 15 octobre 2012, la Fondation d’entreprise Egis propose à
tous les étudiants justifiant au moins du niveau Bac+2 de participer à
la première édition de son concours BISE, Bouquet d’initiatives pour la
sobriété énergétique. Les candidats devront proposer des idées pouvant
donner lieu à une application, à court ou moyen terme, dans des
projets urbains, pour ancrer la sobriété énergétique et faire baisser les
émissions de gaz à effet de serre à l’échelle d’un quartier existant.
Une dotation de 14 000 € sera répartie entre trois prix.
www.egis.fr
Rédacteur en chef : Isabelle Bourguet
Rédaction : Claire Nillus, Julie Pompon
Conception/Rédaction et fabrication : Agence Rouge Vif - 22779
Ce document est imprimé à 23 000 exemplaires sur du papier
cocoon 100 % recyclé dans une entreprise certifiée Imprim’vert
Photo de couverture : © JP. Engelbrecht - Preifetura de Rio
- Thinkstock
egis - s.a. rcs Versailles 702027376 - ISSN : 2256-8786
une publication
Plus d’informations sur www.fondationegis.fr.
octobre 2012 - egis contact
3
Croatie
La région Provence-Alpes-Côte d’Azur
Port de Zadar
Les premiers quais sortent de l’eau
D
epuis maintenant trois ans, Egis apporte son
assistance technique à la construction du nouveau port de Zadar sur la côte dalmate, en
Croatie. L’ensemble, composé de 17 quais, est
en grande partie construit sur le plan d’eau de Gaženica,
à l’extérieur de la ville. Conçu pour accueillir un trafic
essentiellement passager (ferrys vers les îles, l’Italie et
grands paquebots de croisière), il permettra de désengorger la vieille ville de Zadar (patrimoine mondial de
l’Unesco) par où transitent actuellement les voyageurs.
Des quais et terre-pleins sont également prévus pour la
pêche, les trafics roulier et conteneurisé.
Egis assiste le Département du développement au
sein de l’Autorité portuaire de Zadar, maître d’ouvrage,
pour la gestion et la coordination du projet dans son
ensemble en phases études et travaux. Egis élabore
également le projet de mise en concession du terminal
de passagers. La mise en service du port est prévue pour
mi-2016.
étudie l’impact
énergétique
de ses aéroports
© Moirenc
Grand angle
E
© Diego Chersi
gis a réalisé une étude sur les consommations d’énergie et
émissions polluantes liées au transport aérien dans la région
avec une méthodologie et un logiciel de calcul innovants.
Il apparaît que, pour l’ensemble des aéroports, ce sont les
mouvements d’avions du cycle arrivée-départ qui produisent la majorité
du CO2. Nice et Marseille sont les plus gros émetteurs de la région.
Egis a émis des préconisations pour réduire les émissions polluantes,
comme cibler les vols commerciaux et d’affaires, agir sur les nouvelles
technologies de communication, navigation, surveillance, les procédures
de circulation aérienne, l’efficacité énergétique et l’optimisation des accès
aux zones aéroportuaires.
© thinkstock
Algérie
Nouvelle-Calédonie
La mise en route prochaine d’une usine de production de nickel
à Koniambo dans le Nord de l’île transforme cette région,
qui devrait devenir le premier bassin économique de la province
Nord, autour des villes de Voh, Koné, Pouembout, accentuant
la pression sur la ressource en eau. Pour accompagner
ce développement, Egis a été missionné pour sécuriser
l’alimentation en eau potable dans cette zone et faire face
au déficit des ressources traditionnelles existantes.
Afin de pallier ce déficit, trois pistes vont être analysées et
comparées :
■ la création d’unités de dessalinisation,
■ la mobilisation de ressources en eau extérieures à la zone
Egis remporte trois des neuf études de
faisabilité pour des lignes de tramway
L
’Entreprise du Métro
d’Alger (EMA) vient de
lancer neuf études de faisabilité de lignes de tramway dans neuf wilayas
(régions) : Skikda, Biskra, Tébessa,
Béchar, Tlemcen, Béjaïa, Djelfa, Blida
et Alger-Ouest.
Son objectif est de connecter ces projets avec des emplois et des quartiers d’habitation. Trois équipes
différentes réalisent ces études
de faisabilité. Egis travaillera en
étroite collaboration, pour les villes de
Tébessa, Djelfa et Blida, avec l’entreprise algérienne Dar Total Solutions
Sous le Cnit… le RER E
qui effectuera les enquêtes de terrain
et les activités pouvant être réalisées
sur place. Egis apportera son expertise sur tous les sujets nécessaires à
ce type d’études.
Chaque étude se terminera par des
préconisations et des scénarios alternatifs qui seront soumis à l’EMA.
PARIS
© SETEC
Sécurisation
de l’alimentation
en eau potable
dans la province Nord
Voh-Koné-Pouembout (VKP),
■ la création de retenues d’eau.
© Mylene Begos / Egis Eau
La mission d’Egis s’inscrit dans le programme d’action du
Comité de gestion de l’eau VKP. Ce comité expérimental a été
créé à l’initiative de la province Nord. Son objectif est de créer
les conditions d’une mutualisation des moyens et des
compétences des gestionnaires pour piloter les actions de mise
en œuvre d’une gestion durable de la ressource en eau sur la
zone VKP.
4
egis contact - octobre 2012
Leader d’un groupement dont l’architecte est l’agence Duthilleul, Egis a remporté le marché
de maîtrise d’œuvre études et travaux des infrastructures souterraines du prolongement du
RER E à l’ouest de Paris. Le tronçon concerné reliera le quartier parisien Haussmann/
Saint-Lazare à la ville de Nanterre. À terme, ce RER devra desservir la ville de
Mantes-la-Jolie, située à une cinquantaine de kilomètres de Paris.
Le prolongement de cette ligne nécessite la construction de nouvelles infrastructures
souterraines. Les travaux sont prévus jusqu’en 2020. Il s’agit, d’une part, de réaliser un tunnel
d’environ 8 km et les ouvrages spéciaux de raccordement aux deux extrémités (les gares
de Nanterre-la-Folie et de Hausmann-Saint-Lazare). D’autre part, deux gares souterraines
supplémentaires seront créées : une à la Porte Maillot, l’autre à La Défense, sous le Centre des
nouvelles industries et technologies (CNIT). Les travaux débuteront à l’automne 2014.
Rendez-vous
© thinkstock
Qatar
19e congrès mondial ITS
« Systèmes de Transports
Intelligents », à Vienne (Autriche)
Du 22 au 26 octobre
Doha prépare son métro
pour la Coupe du monde
de football en 2022
Egis participe à cette 19e édition co-organisée
par ERTICO (association européenne des ITS),
qui rassemble tous les acteurs mondiaux de
cette spécialité. Compte tenu de sa localisation,
il aura une dimension plus européenne cette
année. L’édition 2011, en Floride, a accueilli
8 000 visiteurs et 300 exposants.
Stand D52
M
http://2012.itsworldcongress.com
is en œuvre en trois phases, le réseau de métro de Doha représentera un total de 342 km à l’horizon 2030. Egis vient de remporter, en consortium, un contrat de management de projet
dans le cadre de la première phase de ce réseau : les lignes
Gold (10 km et 5 stations) et Blue (2 stations), les stations de « Musheireb »,
en centre-ville, et « Education City » à l’ouest, reliées au futur réseau ferré
grande vitesse. La mission d’Egis consiste à assister Qatar Railways Company
lors des consultations avec les entreprises, à suivre les étapes de conception et à superviser les travaux sur site. Au terme de la première phase,
le métro reliera l’aéroport aux centres d’affaires et aux futurs stades de la
Coupe du monde 2022, avec une mise en service prévue dès 2018.
suisse
n
Sécurisatio
ains
b
r
u
s
l
e
n
n
de 7 tu
11e Meet.ING 2012 - Rencontres de
l’ingénierie de la construction et
de l’industrie de Syntec Ingénierie,
à Paris
Le 25 octobre
Membre du syndicat professionnel
Syntec Ingénierie, Egis participe chaque
année à cet événement où la plupart
des grandes sociétés d’ingénierie françaises,
tous secteurs confondus, sont présentes.
Ce salon accueille notamment les étudiants
des grandes écoles d’ingénieurs. Cette année,
le thème est l’écométropole productive. À cette
occasion, Egis présidera deux tables rondes :
« La gestion des risques métropolitains » et
« Partager la mobilité dans l’espace métropolitain ».
Stand 5
L’Office fédéral des routes en Suisse
(OFROU) vient de confier à Egis la
mission de maîtrise d’œuvre complète
pour la sécurisation d’une section
de 9 km sur la route nationale N05.
Cette section, qui traverse la ville de
Neuchâtel, comporte sept tunnels urbains
qui ne répondent plus aux exigences de
sécurité de l’OFROU. Il s’agit de remettre
à niveau ces ouvrages pour permettre
une exploitation plus sécurisée avec,
entre autres contraintes, le maintien
d’un flux important de trafic pendant
les travaux.
http://meet.ing2012.com
Forum international des Pionniers
de la responsabilité sociétale des
entreprises et de l’économie verte
en Afrique, à Tunis (Tunisie)
Les 20 et 21 novembre
Une intervention de Martine Jauroyon, directrice
Développement et Performance du groupe Egis,
est prévue en séance plénière.
www.institut-afrique-rse.com
Salon des maires et des collectivités
locales (SMCL),
Porte de Versailles, à Paris
Du 20 au 22 novembre
Egis prendra en charge l’ensemble
des études et supervisera la réalisation
et la bonne réception des travaux.
C’est le seul rendez-vous national qui réunit
tous les grands acteurs de la commande
publique avec l’ensemble de leurs partenaires
institutionnels ou spécialisés dans la gestion, les
services, l’aménagement et le développement des
collectivités territoriales. Comme chaque année,
Egis sera présent lors de cette manifestation qui
concerne les 36 000 maires de France.
Pavillon 3. Stand J55
© Antonio Nunez
Namibie
Egis assiste
le gouvernement
namibien pour
le développement
des infrastructures
de transport
Financé par la Banque européenne d’investissement,
ce projet a pour objectif d’appuyer la mise en place
d’une stratégie de transport intégrant les modes
routier, ferroviaire, aérien et maritime dans ce pays.
Ce projet devrait contribuer au développement de
quatre corridors régionaux : Trans-Cunene, T
­ ransCaprivi, Trans-Kalahari et Trans-Orange. Il s’agit du
premier contrat remporté par Egis en Namibie.
Nucléaire
Nouvelles
études pour les
centrales EDF
L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) ayant demandé des
solutions permettant de disposer d’une source froide
diversifiée de secours, EDF a lancé des études pour la
conception d’un nouveau bâtiment, le poste de vannage.
Ce bâtiment permettra d’assurer l’alimentation en eau de
la centrale en cas d’accident.
L’étude a été confiée au groupement EDEIN (Équipe dédiée
aux études des îlots nucléaires) dont Egis est leader. Dans
le cadre de cette étude, Egis est chargé des expertises
permettant de définir le tracé des galeries souterraines
faisant la liaison entre le poste de vannage et les autres
bâtiments de la
centrale, ainsi
que du calcul des
accélérations
sous séisme des
planchers
du
bâtiment afin de
définir le type
d ’é q u i p e m e n t
pouvant
être
installé.
http://smcl.salons.groupemoniteur.fr
Pollutec, à Lyon
Du 27 au 30 novembre
Egis participe à ce salon de référence dans les
secteurs de l’eau, du traitement des déchets,
des énergies renouvelables, de l’environnement,
du développement durable, des sols… Pour cette 25e
édition, ce sont près de 2 400 exposants de différents
secteurs (eau, air, énergie, déchets, sols, etc.)
qui se réuniront pour présenter leurs offres d’écoinnovations. Au chapitre des nouveautés, la « ville
durable » sera l’un des thèmes majeurs de ce salon.
Hall 3. Allée G. Stand 17
http://www.pollutec.com
© EDF-Didier Marc.
© C.Huret
La mission devrait durer 7 ans.
Salon de l’immobilier d’entreprise
(SIMI), au Palais des congrès à Paris
Du 5 au 7 décembre
Egis sera présent à ce rendez-vous français
incontournable des décideurs de l’immobilier
d’entreprise. Ce salon rassemble pendant
trois jours près de 20 000 professionnels et
400 exposants représentant l’intégralité de l’offre
immobilière et foncière ainsi que l’ensemble
des services associés à l’immobilier d’entreprise.
Hall Maillot. Stand E86
http://simi.salons.groupemoniteur.fr
octobre 2012 - egis contact
5
GRANDs PROJETS
© La samaritaine
On trouvera toujours tout
à la Samaritaine
Préserver l’identité architecturale, l’âme et
la vocation commerciale de l’un des plus
grands magasins de Paris, c’est le défi relevé
par LVMH.
Récit d’une belle aventure, initiée en 2008
avec la Ville de Paris, pour un projet
privé d’intérêt général.
Cette mixité se retrouve aussi dans la multiplicité
des ambiances architecturales avec le mariage
d’éléments patrimoniaux et d’un bâtiment
contemporain. Egis, aux côtés de LVMH, assure
notamment la coordination des études de la maîtrise d’œuvre. « Nous sommes comme un chef d’orchestre. Nous devons donner la mesure pour que
le planning soit respecté avec le niveau de qualité attendu, et quelles que soient les contraintes.
Sur un projet de 80 000 m², qui rassemble autant
d’acteurs (maître d’ouvrage, utilisateurs, Ville de
Paris, architectes, ingénieurs…), c’est un challenge
toujours renouvelé. Notre mission se poursuivra
ensuite pendant la phase travaux au cours de
laquelle nous serons maître d’œuvre d’exécution », explique Stéphane Thomas, directeur de
projet pour Egis Bâtiments Management.
Un modèle d’écologie urbaine
La nouvelle Samaritaine s’inscrit dans
une démarche particulièrement exigeante
afin de répondre au Plan climat de Paris.
La réduction des besoins en énergie, avec
l’objectif de limiter les consommations aussi
bien dans les parties rénovées que dans les
parties neuves, est particulièrement ciblée. Là
aussi, innovation et créativité se conjuguent :
par exemple, les façades historiques seront
doublées d’une façade intérieure, créant ainsi
un jardin d’hiver qui améliorera le confort
thermique et acoustique des lieux.
La limitation de la gêne liée aux livraisons
avec une desserte par des véhicules hybrides
peu sonores et de petite taille ainsi que
l’aménagement à l’intérieur du bâtiment
d’une plateforme logistique unique et fermée
ou encore l’optimisation du système de
collecte des déchets favoriseront le confort
des utilisateurs et des riverains.
fil d’actus
Kenya : améliorer l’accès à l’eau potable
et l’assainissement de la ville de Kisumu
La République du Kenya a obtenu un prêt de l’Agence française de
développement pour financer l’amélioration des conditions d’accès à
l’eau potable et d’assainissement de la ville de Kisumu.
Dans le cadre de ce contrat, Egis a pour mission d’étudier un meilleur
approvisionnement en eau pour les 7,3 millions d’habitants de cette
région, d’améliorer la gestion des eaux usées et d’appuyer le ministère
de l’Eau et de l’Irrigation, responsable de l’ensemble du projet.
6
egis contact - octobre 2012
Marie-line
antonios
Directrice générale de
La Samaritaine.
Un projet exceptionnel pour LVMH, commenté
par Marie-Line Antonios, directrice générale
de La Samaritaine depuis 2007.
Comment s’est imposé à vous
le choix du cabinet d’architectes
japonais, Sanaa ?
Le choix de Sanaa s’est imposé suite à une
consultation d’architectes. Le projet, épuré,
élégant et discret malgré le linéaire imposant de la façade nous a semblé le mieux
adapté à la rue de Rivoli. La qualité de Sanaa
réside également dans sa qualité d’écoute
du maître d’ouvrage et son adhésion à l’idée
de faire évoluer, d’amender, de parfaire le
projet pour en faire également, au-delà de
la façade emblématique, un lieu agréable
à vivre pour ses futurs habitants, usagers,
clients et visiteurs. Sanaa est par ailleurs
architecte du Louvre à Lens et a déjà conçu
pour Dior un immeuble à Tokyo.
Un palace et des logements sociaux
sur un même site… L’idée a suscité
l’adhésion de la Ville de Paris mais,
concrètement, comment réaliser ce
pari ?
C’est une première. C’est aujourd’hui la plus
grosse opération de logement social à Paris
(hors ZAC) avec 96 logements et la seule de
Un nouveau nom pour le stade de Nice
Le stade de Nice s’appellera l’Allianz Riviera, du nom de l’assureur partenaire du projet avec
Vinci Concessions, la Caisse des Dépôts et la société d’investissement SEIEF. Egis est chargé
de la maîtrise d’œuvre, des études environnementales et structures spéciales. La livraison est
prévue en 2013.
© La samaritaine
Un programme basé sur la mixité
Le bâtiment, entièrement déshabillé, est prêt
pour le démarrage des travaux, début 2013.
Avec un espace commercial, un hôtel 5 *, une
crèche, des bureaux et de l’habitat social, la
mixité s’invite au cœur de ce lieu mythique, avec
l’ambition de donner naissance à un quartier
de vie à part entière. Il comprendra 26 000 m²
de commerces avec un passage commercial
entre la rue de Rivoli et le Pont Neuf, 20 000 m²
de bureaux en superstructure au-dessus des
commerces, 7 000 m² de logements sociaux, une
crèche de 60 berceaux et l’hôtel « Cheval Blanc ».
Ces aménagements permettront d’accueillir
250 nouveaux habitants et de créer 2 400 emplois.
Prolonger le désir d’innovation
de ses fondateurs
Le projet actuel consiste à créer une
continuité naturelle entre l’emblématique
bâtiment Seine et la nouvelle façade Rivoli.
Transparente, presque immatérielle, elle fait
dialoguer l’intérieur et l’extérieur à travers
le jeu subtil des vagues de sa double peau
de verre sérigraphiée. Cette architecture
créative et avant-gardiste fait une large
place au bien-être des usagers. La création
d’espaces paysagers en toiture et dans la cour
Rivoli apporte une respiration « verte » dans
un environnement jusqu’alors très minéral.
L’apport de lumière naturelle a également été
très travaillé afin de favoriser l’ensoleillement
des bureaux, des logements et de la crèche
via une promenade cheminant au cœur
des bâtiments pour passer de cour en cour.
Ces dispositifs servent aussi la dimension
développement durable du projet.
© Wilmotte et AssociÉs
C
onstruite en 1870 au pied du Pont
Neuf à Paris, la Samaritaine est
l’œuvre de deux visionnaires, Ernest
Cognacq et Louise Jay. Après un siècle
de transformations continues, l’ensemble des bâtiments entame une nouvelle mue
et se réinvente un destin. Un projet ambitieux
qui vise à revitaliser le tissu économique du
quartier Rivoli, créer des emplois pérennes et
valoriser ce patrimoine exceptionnel.
Nous voulons créer
un événement
architectural et
commercial
cette envergure dans un bâtiment inscrit,
dont l’usage initial n’était pas du logement
mais un grand magasin. Il en résulte un
projet d’une grande complexité où l’on doit
superposer les contraintes d’une programmation inhabituelle. Faire cohabiter du
commerce, des bureaux, du logement et
une crèche suppose une gestion délicate
des interfaces et toute modification dans
un des programmes entraîne une chaîne
d’altérations sur l’ensemble des fonctions.
Quelle est la plus-value apportée
par Egis sur cette opération ?
Egis nous accompagne pour prendre les
bonnes décisions et essayer de faire respecter le planning à l’ensemble de l’équipe
de maîtrise d’œuvre, ce qui n’est pas une
mince affaire et qui nécessite beaucoup de
doigté. Il nous aide également à prendre
les bonnes décisions et à opter pour les
bons arbitrages qui touchent aux délais
et aux coûts : être le garant du planning et
de la qualité du projet, un vrai défi.
Où en est le projet actuellement ?
Une enquête publique s’est tenue
au 1er trimestre 2012, le rapport du
commissaire a été déposé en juin 2012,
nous avons obtenu tous les avis favorables
à nos demandes de permis de construire et
nous attendons sous peu les autorisations.
Si nous n’avons pas de recours, les travaux
pourront démarrer début 2013 pour une
période de 30 mois.
Koweït : Études et supervision des travaux
pour la mise à niveau de la route
d’Al Ghouse
La route d’Al Ghouse est une route à chaussée dédoublée avec
un nombre de voies variable en fonction des sections.
Egis, en partenariat avec DMSEC (Dar Mazen Al-Sane Engineering
Consultants), est en charge d’une étude conceptuelle, préliminaire
et détaillée, de la préparation et de l’évaluation des appels d’offres,
ainsi que de la supervision de la construction pour la mise à niveau
de cette route.
C’est la capacité de transport
de la ligne électrique souterraine
Baixas/Santa Llogaia.
©gettyimages
2 x 1 000 MW
Une première mondiale
pour une interconnexion électrique
sous les Pyrénées catalanes
Les acteurs du projet
le 21 juin 2012, le premier kilomètre du tunnel qui abritera
les câbles pour la future interconnexion France-Espagne
a été franchi par le tunnelier côté espagnol.
Une étape symbolique pour cette première mondiale qui permettra
de transporter du courant continu via deux bipôles de 1 000 MW
(tension de 320 kV) puis de le transformer en courant alternatif
dans deux stations de conversion.
L
a sécurité de l’approvisionnement
en électricité est un facteur déterminant dans le développement des
régions. L’importance des interconnexions, qui permettent d’exporter
ou d’importer de l’énergie en cas d’insuffisance
de production et d’une forte demande (et réciproquement de mutualiser sur un périmètre
plus important les parcs de production des pays
interconnectés), explique l’émergence d’une cinquantaine de projets en Europe pour renforcer les connexions existantes ou en créer de
nouvelles.
Un « projet d’intérêt européen »
Initié dans les années 1980, le projet, d’abord
prévu en aérien, avait été mis en sommeil en
raison d’une forte opposition mobilisée contre la
présence de pylônes et de câbles dans les vertes
vallées pyrénéennes. La dernière ligne à très
haute tension transpyrénéenne datant d’une
trentaine d’années, il devenait vital de trouver
une solution à cette situation. Le projet actuel
doublera la capacité d’interconnexion entre la
France et l’Espagne. L’Union européenne, dans
le cadre de son programme de relance pour les
infrastructures destinées à fluidifier le marché
de l’énergie, a décidé de financer le chantier à
hauteur de 225 millions d’euros auxquels s’ajoute
un prêt de 350 millions d’euros de la Banque
européenne d’investissement. La mise en service de l’interconnexion est prévue en 2014.
Une forte composante environnementale
Afin de limiter son impact visuel et paysager,
la nouvelle ligne d’interconnexion sera en partie
souterraine. Sa longueur totale est de 64,5 km
(31 km en Espagne et 33,5 km en France). Pour
définir son tracé, Inelfe (voir encadré) a évité les
zones urbaines densément peuplées, les espaces
naturels protégés et les milieux forestiers, en utilisant le plus possible les principales infrastructures existantes. La ligne passe ainsi le long des
routes et des voies ferrées. La traversée du massif
des Albères est prévue via une galerie technique
longue de 8,5 km, parallèlement au tunnel de la
ligne à grande vitesse (LGV). Plusieurs forages
seront réalisés pour contourner les grands obstacles et traverser les rivières sans porter atteinte
aux cours d’eau ni au niveau des eaux. Une fois
l’installation mise en service, l’accès à la galerie
technique sera fermé et toute sa maintenance
sera majoritairement automatisée. Par ailleurs,
la construction de la ligne permettra d’économiser l’émission de quelque 2,3 millions de tonnes
de CO2 par an.
4 La société mixte Inelfe
(INterconnexion ELectriq
ue
France-Espagne) a été
créée pour bâtir et mettr
e
en fonctionnement cette
interconnexion. Elle est
constituée par les entrepri
ses
gestionnaires des réseau
x
électriques espagnols et
français,
REE (Red Eléctrica de Esp
aña)
et RTE (Réseau Transport
d’Électricité).
4 Egis, au sein d’un group
ement,
a assuré l’assistance à ma
îtrise
d’ouvrage études (avant-p
rojets
et consultation des entre
prises)
et suit actuellement le con
trôle
des travaux du tunnel.
4 HVDC Tunnel GEIE (Ei
ffage
Dragados) est attributaire
du marché de construction
de
la galerie technique.
L’innovation pour clé de voûte
L’état actuel de la technologie ne permettant
pas de construire une ligne enterrée de cette
longueur en courant alternatif à cette puissance, le choix du courant continu s’est imposé.
À Santa Llogaia (près de Figueras, en Espagne)
et à Baixas (près de Perpignan, en France), une
station de conversion transformera le courant
continu en courant alternatif et inversement.
Un convertisseur de source de tension (VSC
pour Voltage Source Converter) permettra
l’inversion du sens du courant et le rétablissement de l’électricité après une coupure de
courant. Actuellement, très peu de lignes utilisent la technologie VSC, la liaison la plus puissante étant celle de Trans Bay entre Pittsburg
et San Francisco qui a une puissance de 400 MW
et une tension de 200 kV.
L’expertise en transport d’électricité est plus
récente. Elle a été acquise au travers de
projets nationaux et internationaux, tels que
celui d’Oullins (agglomération de Lyon) où une
liaison haute tension a été installée dans le tunnel du métro, ou celui de Zanaga au Congo. Cette
expertise fait partie des axes de développement
du groupe.
Le transport d’énergie, une compétence
transversale du groupe
Pour remporter ce marché exceptionnel,
le groupe a fait valoir ses compétences dans
les métiers des tunnels, des travaux souterrains
et du transport d’énergie.
L’expertise d’Egis en matière de travaux souterrains est reconnue de longue date au niveau
international.
Comme le souligne Michel Deniot, directeur
opérationnel Transport d’énergie chez Egis
France Villes & Transports, « l’alimentation
en électricité est présente sur de très nombreux
projets ferroviaires, routiers, urbains, industriels… et dans les domaines public et privé. Le
transport d’énergie est un métier transversal
et un atout concurrentiel qui se situe au cœur
de l’offre globale d’Egis ».
fil d’actus
Ce projet couvre un réseau routier de 180 km, situé dans les provinces de Ninh Thuan et Binh Thuan.
Egis a pour mission d’identifier les points critiques en matière de sécurité routière ainsi que les sections exposées
aux risques climatiques, puis de proposer des solutions techniques pour remédier à ces problèmes, de développer
les principes de conception de ces solutions, d’évaluer leurs impacts sociaux et environnementaux, de prioriser leur
mise en œuvre, de préparer l’étude de faisabilité des mesures prioritaires et de préparer la documentation du projet.
Egis interviendra également sur le plan institutionnel en vue de développer les compétences locales en matière de
sécurité routière et de management de projet.
Cette assistance technique au gouvernement du Vietnam est financée par la Banque asiatique de développement et
le Fonds japonais pour la réduction de la pauvreté.
Nouvelle récompense
pour atelier Villes & Paysages
© thinkstock
vietnam : Amélioration de la sécurité routière et adaptation au changement climatique
La place de Turenne à Fontaine (Territoire
de Belfort) vient de recevoir le Palmarès
départemental de l’architecture et de
l’aménagement 2011, catégorie espace
public et aménagement urbain.
La maîtrise d’œuvre complète a été réalisée
par atelier Villes & Paysages (groupe Egis).
Mise en place de la Directive
européenne IPPC en Turquie
Dans le cadre de sa candidature à l’Union
européenne, la Turquie doit s’accorder
avec la directive IPPC, qui vise à minimiser
la pollution émanant de sources industrielles
dans l’UE. Egis a pour missions de créer
un inventaire national des installations
industrielles et de former l’administration
turque sur les aspects liés à la transposition
et la mise en œuvre de cette directive.
octobre 2012 - egis contact
7
GRANDs PROJETS
Maîtrise d’ouvrage
4C
ommunauté d’aggloméra
tion
du Grand Dax
Montant des travaux
4 5,8 Me
Date de livraison
4 Mars 2014
Équipe de maîtrise d’œ
uvre
4 Egis, Quartiers Lumière
s
© Philippe Martyniak
Principes du projet
4 Créer le « Parc de l’Ado
ur »
4C
onforter le rôle de l’aven
ue
de la Gare
4C
réer 2 mails piétons
pour rejoindre la gare rou
tière
4 Créer le parking longu
e durée
contre le faisceau ferré exi
stant
4 Créer le nouveau parvi
s de
la gare révélant l’identité
romaine et thermale de la
ville
de Dax.
Pôle multimodal de Dax :
ouvrir de nouveaux lieux de vie
le projet de Pôle d’Échanges Multimodal (PEM) proposé et remporté par Egis
pour l’agglomération de Dax a été présenté au public le 17 juillet dernier.
Quand les PEM redessinent la ville pour les citoyens d’aujourd’hui…
L
’émergence de pôles d’échanges
multimodaux (PEM) à travers
l’­Hexagone correspond à une évolution logique de l’environnement
des gares qui, pour la plupart,
datent du XIXe siècle. À cette époque, la question des liaisons avec d’autres modes de transport ne se posait pas puisque le train était
presque l’unique façon de se déplacer.
En réunissant en un seul lieu des modes de
circulation variés – marche à pied, trains, voitures, taxis, cars, bus, cycles –, les PEM ont
pour objectif de fluidifier les déplacements,
de favoriser l’usage des transports publics,
l’utilisation des circulations « douces » et de
permettre l’accès aux personnes à mobilité
réduite (PMR). Ils comprennent des aménagements urbains et paysagers, routiers, ferroviaires, aéroportuaires… et offrent aussi
parfois l’opportunité aux villes d’y associer
des opérations de rénovation urbaine, vecteurs de mixité sociale et de dynamisme
économique.
De nouveaux espaces adaptés
aux besoins de mobilité
Outre la volonté politique de développer des
transports durables, la multiplication des PEM
résulte également de la mise en place de la
décentralisation et de la croissance du trafic
ferroviaire ainsi que du nombre de voyageurs.
« C’est souvent l’arrivée d’un transport en site
Une première expérience à vichy
D’un point de vue organisationnel, devenir synonyme de cohérence et
de complémentarité entre tous ces modes, au service d’une meilleure
mobilité.
D’un point de vue stratégique, conjuguer les problématiques d’approche,
d’accessibilité et de circulation interne dans toute l’agglomération.
Le pôle d’échanges intermodal de Vichy (PEI), réalisé entre 2007 et
2009, rassemble toutes les problématiques qui peuvent se greffer
autour d’un tel projet. Ce projet a été primé aux Victoires du paysage
en 2010.
En 1999, le syndicat intercommunal des transports en commun et le district
de l’agglomération vichyssoise, aujourd’hui intégrés à la communauté
d’agglomération Vichy Val d’Allier, ont conduit, en partenariat avec la SNCF
et le département, une étude générale sur le site de la gare. L’interconnexion
des réseaux de transports urbains via la gare routière et la forte fréquentation
de la gare ferroviaire ont amené ces acteurs à repenser l’organisation
de l’ensemble de leurs infrastructures de transport et leur intégration dans
le prolongement du centre-ville historique.
L’intermodalité au cœur du projet
Concernant la problématique des transports, le pôle d’échanges intermodal
de la gare de Vichy a dû répondre à trois exigences.
D’un point de vue physique, réunir la totalité des modes de déplacements
proposés sur le territoire de l’agglomération.
propre qui sert de déclencheur à une réflexion
plus globale sur le rôle du transport dans un
bassin de vie. Le déplacement des activités de
fret, qui ouvre une possibilité de réserve foncière
en centre-ville, conjugué au fait que la gare est
souvent le point de transit de la majorité des
voyageurs, amène à positionner celle-ci comme
le point central des réaménagements, explique
Vincent Roger, directeur général adjoint
d’atelier Villes & Paysages, filiale d’Egis.
À Dax, le pôle d’échanges sera non seulement le
premier espace de transport de l’agglomération
et de la ville prêt à accueillir 1,7 million de
voyageurs par an dès 2020, mais il constituera
aussi un nouvel espace public pour les riverains
et les futurs habitants du quartier. »
Un projet au cœur de la ville
Au-delà des enjeux liés aux transports, l’ambition du PEI, pour lequel Egis a
réalisé la maîtrise d’œuvre, était de redonner sa place historique à la gare.
Ainsi, les aménagements proposés par Egis ont permis de tisser un lien
entre ce quartier et le cœur de l’agglomération en le replaçant dans son
contexte historique (ville d’eau et de villégiature) et économique (commerce
et industrie). Grâce à la réhabilitation d’un très vaste espace public (parvis de
la gare, rues adjacentes et hangars ferroviaires), la gare, une porte d’entrée
majeure dans l’agglomération, est devenue l’un des principaux pôles de
développement du bassin de vie ainsi que des échanges avec les territoires
environnants et Clermont-Ferrand. À cela s’est ajoutée la requalification
des quartiers situés autour de cet axe, coupés du reste de la ville par le
faisceau ferroviaire. Enfin, la reconversion de friches individuelles (anciennes
usines liées au traitement de l’eau minérale) a créé une nouvelle dynamique
économique.
Trouver la bonne équation
entre l’usage et l’image
Si l’objectif est d’abord d’offrir un parcours de
transport de qualité et davantage de services
aux usagers, l’enjeu d’un PEM va bien au-delà
de ces préoccupations fonctionnelles. Parce qu’il
constitue une empreinte forte au cœur de la
ville, sa conception doit tenir compte de l’identité de celle-ci, de son histoire, de ses atouts et
de ses spécificités. « À Dax, le projet comprend
des liaisons ferrées, des liaisons piétonnières,
des lignes de bus pour les dessertes locales et
régionales, des taxis, des cycles, une aire de
stationnement et l’environnement urbain de
la gare. L’enjeu était d’exprimer, par ces aménagements, le dynamisme de la ville et de la
positionner comme la première agglomération
thermale de France. Le tout en valorisant également la grande halle de 1867, le patrimoine
architectural du bâtiment de la gare de 1926 et
en inscrivant l’ensemble dans la continuité des
berges de l’Adour et du centre-ville. C’est pourquoi nous avons choisi une écriture qui conjugue
le minéral et le végétal pour redessiner l’espace
public », ajoute Vincent Roger.
Être force de proposition
En mobilisant toutes les expertises au sein
du groupe, un des atouts majeurs d’Egis est
de pouvoir être un interlocuteur unique pour
les maîtres d’ouvrage. « Nous nous sommes
appuyés sur le retour d’expérience du PEM de
Vichy pour bâtir notre proposition. Dans des
projets tels que les PEM, ce savoir-faire pluridisciplinaire est précieux, sans oublier la
dimension développement durable qui est portée par une direction dédiée et transversale
grâce à laquelle nous développons des solutions concrètes au service de nos clients »,
conclut Vincent Roger.
fil d’actus
8
egis contact - octobre 2012
L’extension de la ligne LISA de l’aéroport
Roissy-Charles de Gaulle a été mise en
service fin juin 2012, en même temps
que le nouveau satellite du terminal 2E.
Sur ce projet de conception réalisation,
Egis est en charge de l’assistance à
maîtrise d’ouvrage.
Cambodge : Réhabilitation d’infrastructures
routières endommagées par les inondations de 2011
© Egis
© Joel Ruf - Egis
Mise en service
de l’extension de la navette
automatique LISA à Roissy
Egis a été mandaté par le ministère des Travaux publics et des Transports
du Cambodge pour réaliser les études et la maîtrise d’œuvre des travaux
de réhabilitation d’un ensemble de sections routières (86 km) et d’ouvrages
endommagés par les inondations majeures de 2011. Financés par la Banque
asiatique de développement, ces travaux permettront de rétablir les liaisons routières
nationales, provinciales et rurales dans quatre provinces du pays, et d’assurer
la remise en état des installations permettant l’évacuation des eaux. La mission
d’Egis consistera également à fournir une assistance au ministère pour renforcer sa
politique de prévention et de gestion des risques d’inondations.
© Sylvain pioch / egis eau
Marseille
Un test grandeur nature
pour l’éco-ingénierie marine
Un programme de réhabilitation écologique du littoral est testé pour la première fois en
France dans le cadre d’une expérimentation menée avec le Grand Port Maritime de Marseille.
Les aménagements portuaires et les terrains gagnés sur la mer ont en effet détruit
une surface importante de petits fonds côtiers, particulièrement en région PACA.
L
Jean-Michel
Bocognano
© L’œil d’Andromède – Laurent Ballesta
pour AERMC et GPMM
e programme de recherche et de
développement GIREL (Gestion des
infrastructures pour la réhabilitation écologique du littoral) est basé
sur des expérimentations sur le site
du Grand Port maritime de Marseille (GPMM).
Ce programme collaboratif, dont le GPMM est
chef de file, associe le pôle Mer PACA, Egis,
la Lyonnaise des eaux, Safège et plusieurs
laboratoires de recherche dans le domaine
de l’écologie marine.
Responsable
Environnement et
Développement durable
du Grand Port maritime
de Marseille
Comment est né le projet
de rénovation écologique
dans le port de Marseille ?
Dans le cadre d’un appel à idées du pôle Mer
Provence-Alpes-Côte d’Azur et de l’Agence
de l’eau lancé en 2010 sur la restauration
écologique des eaux marines, nous avons
engagé la réflexion sur le port de Marseille.
Notre idée était d’utiliser l’ensemble
des infrastructures du port comme un
laboratoire pour tester plusieurs dispositifs
en faveur d’un rétablissement de la
Restaurer des fonctionnalités clés
La restauration écologique est le processus
qui assiste l’autoréparation d’un écosystème
qui a été dégradé, endommagé ou détruit. Elle
tend habituellement vers le retour d’un écosystème à son état historique.
L’action de l’homme ayant transformé de
façon irréversible la côte du Grand Port maritime de Marseille, la notion de restauration
revêt un sens différent. Les infrastructures
biodiversité marine. Le projet a été retenu.
GIREL a fait l’objet d’une labellisation par
le pôle de compétitivité Mer PACA et a été
sélectionné en réponse à l’appel à projets
lancé en mai 2010 par l’ Agence de l’eau
Rhône Méditerranée et Corse et le pôle
Mer PACA sur la restauration écologique
du milieu marin. Il bénéficie à ce titre d’un
soutien important de l’ Agence de l’Eau
Rhône Méditerranée et Corse.
Ce programme a-t-il déjà
été testé ailleurs ?
Egis avait déjà des références dans le
domaine des écorécifs et nous a proposé des
solutions pour recréer des abris en milieu
marin selon une approche intéressante
avec des propositions spécifiques pour
les digues et les quais. Mais GIREL est à
la fois un programme de recherche et un
programme expérimental. La plupart
portuaires et les activités maritimes associées font partie intégrante de l’environnement et modèlent des écosystèmes qui leur
sont propres.
de référence en visant, non l’écosystème dans
son ensemble, mais une ou plusieurs fonctionnalités clés qu’il exerçait avant son altération ou sa destruction.
Les objectifs de restauration doivent être définis autour de cette impossibilité de retour à
l’écosystème de référence, en visant d’autres
voies de valorisation des écosystèmes artificialisés en place. Une possibilité consiste
donc à restaurer partiellement l’écosystème
Dans une forme de solidarité écologique, cette
démarche peut bénéficier aux multiples sites
marins remarquables à proximité des bassins
portuaires, comme ceux des Calanques, de la
Côte bleue ou de Camargue.
des dispositifs testés sont des prototypes :
ils seront fabriqués à l’occasion de cette
expérimentation. L’idée de recréer des
habitats pour favoriser la vie marine fait
son chemin parallèlement, puisque l’ Agence
de l’eau pense déjà à des aménagements
écologiques sur d’autres espaces artificialisés
du littoral.
Quand aurez-vous des éléments
pour faire un premier bilan ?
Actuellement, nous terminons la phase
préparatoire. Fin 2012, les dispositifs et
les méthodes de suivi seront définis ; les
démonstrateurs seront déployés en 2013.
Nous pensons qu’il nous faudra environ
quatre ans pour pouvoir récolter les
premiers résultats. Sachant qu’un retour
à la situation d’origine n’est pas possible
et qu’il s’agit de restauration, la typologie
des résultats se fera selon ce prisme.
Des microrécifs innovants
Dans le cadre du programme GIREL, c’est
l’objectif porté par le pilote Éco-Récifs d’Egis.
Ce pilote vise à recréer artificiellement, par
la complexification structurelle de certains
ouvrages du port, la fonctionnalité de
nourricerie autrefois assurée par des habitats
aménagés dans de petits fonds côtiers.
Il s’agit d’accroître la capacité des ouvrages à
abriter des poissons juvéniles et de renforcer
ainsi le potentiel d'accueil du port, à échelle
expérimentale, dans le cadre du programme
GIREL.
« Pour Egis, ce programme est l’opportunité de
renforcer sa maîtrise de l’éco-ingénierie marine
avec de nouveaux concepts innovants : les
microrécifs portuaires. La participation d’Egis
au programme GIREL traduit notre ambition
de concevoir des ouvrages portuaires et off­shore
proactifs pour la biodiversité. Nos prestations
vont de la maîtrise d’œuvre à la livraison
clé en main d’Éco-Récifs », souligne Patrick
Michel, directeur Eau, Énergie et Climat
chez Egis Eau.
fil d’actus
L’équipe franco-russe, Grumbach (Mandataire)Wilmotte et Associés & Tkachenko, Egis et sa filiale
atelier Villes & Paysages, est lauréate de la consultation
du projet du Grand Moscou.
© Atelier Villes & Paysages
La concession de l’aéroport
d’Abidjan assurée par Egis,
via sa filiale Aéria, comprend
le développement d’une ville
aéroportuaire de 450 hectares.
Egis réalise les études techniques et
de faisabilité économique ainsi que
la maîtrise d’œuvre urbaine.
Grand Moscou : Grumbach et Wilmotte
remportent la consultation
© Atelier Villes & Paysages
Création d'une ville
aéroportuaire à Abidjan
L’équipe s’est vu confier deux des trois missions de
réflexion pour le développement du Grand Moscou :
le projet d’agglomération et celui d’une extension
urbaine de 160 000 hectares.
octobre 2012 - egis contact
9
entretien
Eduardo Paes
Rio de Janeiro,
une métropole qui bouge
Réduire nos futures émissions
de gaz à effet de serre, dans
l’ensemble, de 1,3 milliard
de tonnes d’ici à 2030
Quelles leçons tirez-vous de
l’organisation de la conférence
Rio+20 pour le Brésil et, notamment,
pour Rio de Janeiro ?
© JP. Engelbrecht
Eduardo Paes : De notre point de vue, la
Conférence des Nations unies sur le développement durable a été un succès. Ce sommet nous
a beaucoup appris sur notre capacité à organiser de grands événements. Il a été une occasion
pour nous de faire des choix, notamment dans
le domaine de la mobilité, et de réfléchir à la
façon dont nous pouvons réduire l’impact de
la circulation en ville.
Pendant la conférence se tenait également le
Sommet du Cities 40, association réunissant
les quarante plus grandes métropoles ayant
décidé de mettre en commun leur expérience
en matière de développement durable et de
lutte contre le réchauffement climatique. Cet
événement a permis de montrer l’implication
des maires des plus grandes villes du monde
dans la création de projets de développement
durable. Lors du Cities 40, nous avons pris des
décisions majeures, dont celle de réduire les
futures émissions de gaz à effet de serre du
Brésil de 1,3 milliard de tonnes d’ici à 2030.
10
egis contact - octobre 2012
Rio de Janeiro avait toutes les qualités
pour accueillir ce sommet mondial ?
E. P. : Rio de Janeiro a tous les atouts nécessaires pour accueillir des événements de cette
importance. Mais nous devons améliorer notre
capacité hôtelière et nous avons créé pour cela
un programme incitatif pour la construction
de 55 nouveaux hôtels à Rio durant les quatre
prochaines années.
© JP. Engelbrecht
Maire de Rio de Janeiro
Rio de Janeiro peut-elle devenir prochainement l’une des grandes métropoles du
monde ?
E. P. : Pour améliorer la qualité de vie de ses
habitants, la ville de Rio de Janeiro se transforme considérablement. Ce changement est
possible grâce aux bons résultats de l’économie brésilienne. C’est une période faste
pour nous tandis que nous nous préparons
à organiser un giga événement tels que les
Jeux olympiques de 2016.
L’image de la ville change et devient plus internationale. Si notre ville est célèbre pour ses
plages, la samba ou le football, Rio de Janeiro
est devenue aussi importante sur le plan économique que touristique. Les investisseurs
savent qu’ils peuvent compter sur des institutions fortes, qui respectent leurs accords.
Prochainement, les Jeux olympiques nous donneront encore plus de visibilité à l’international.
Quels sont les grands projets
de développement urbains en cours,
notamment dans le domaine des
équipements publics ?
E. P. : Nos plus grands projets concernent les
infrastructures de transports, avec la mise
en place de lignes de bus rapides de grande
capacité. Ainsi, quatre lignes de transport en
commun en site propre, avec des bus articulés, seront achevées d’ici 2015. Elles relieront
entre eux des endroits stratégiques de la
ville, tels que le quartier de Barra da Tijuca, à
l’ouest de la ville, et l’aéroport international.
Quand toutes les lignes seront achevées, la fréquentation des bus passera de 18 % à 63 % en
parcours
Notre plus
grand projet
d’infrastructure
concerne
le domaine des
transports
bénéficier d’un investissement de 5 milliards
de réais brésiliens. Le programme inclut le
développement d’infrastructures – dont l’élargissement des rues et l’aménagement de nouveaux réseaux pour l’eau –, mais également
la création de musées et la mise en place d’un
tramway, de nouveaux commerces, de restaurants, de bâtiments commerciaux et d’habitation, d'hôtels et de centres de loisirs.
© JP. Engelbrecht
améliorant considérablement les temps de trajet. La TransOeste, la première des voies réservées à avoir été inaugurée, a déjà permis de
réduire les trajets de plus d’une heure.
Le deuxième grand projet de développement
urbain concerne le réaménagement de la zone
portuaire. C’est le plus grand contrat de partenariat public-privé du Brésil actuellement. Cinq
millions de mètres carrés vont ainsi pouvoir
Martine
Jauroyon
Directrice du
Développement
Durable, Egis
© Jean-Marc Pettina
3 questions à…
Un grand projet de développement
urbain porte sur la requalification
de la zone portuaire
Egis s’est
fortement mobilisé
pour le Sommet de la Terre Rio+20.
Sous quelle forme ?
Egis, à l’instar de son actionnaire de référence
la Caisse des Dépôts, est résolument engagé
sur la conception et l’accompagnement des
modes d’aménagement plus durables des territoires. Nous avons ainsi durant près d’un
an contribué activement aux travaux préparatoires de la conférence pilotés par différents think tanks et associations (Comité
21 et Collège des directeurs du développement durable notamment) pour nourrir les
propositions de l’État français et de l’Union
européenne. Nous avons été par ailleurs l’un
des premiers acteurs français à publier sur le
site de l’ONU une contribution écrite formalisant des exemples de solutions concrètes au
regard des enjeux du sommet (éradication de
la pauvreté, économie verte, ville durable…).
En tant que membre de la délégation du
Club France Rio+20 (rassemblant plus de
60 réseaux et entreprises engagées), nous
avons pu participer aux échanges internationaux sur les grands enjeux sociétaux
et environnementaux de la planète ; cela a
été pour nous l’occasion de témoigner des
apports potentiels de l’ingénierie en matière
d’innovation au service des nouveaux modes
de développement qu’il nous faut collectivement insuffler.
Vous étiez présente lors du sommet.
Quelle est votre perception de
l’événement ?
L’accord international n’est pas, à mon sens,
suffisamment ambitieux au regard de l’urgence des enjeux. La situation géopolitique
actuelle n’a pas incité les États à s’engager
réellement et concrètement. On peut cependant souligner des avancées significatives
telles que le principe de mise en place d’objectifs de développement durable et la reconnaissance du concept de l’économie verte et
Ces projets seront-ils achevés pour
répondre aux besoins de la prochaine
grande rencontre mondiale à Rio de
Janeiro ?
Pour les Jeux olympiques, les projets dont l’exécution demande plus de trois ans ont déjà commencé. L’échéancier que nous avions établi est
pour le moment totalement respecté et Rio sera
complètement prête pour les Jeux de 2016.
Quels sont les projets spécifiques
à l’environnement ?
Nous venons de franchir un grand pas avec
la fermeture en juin dernier de la décharge
publique de Gramacho, véritable crime
contre l’environnement qui polluait la baie de
Guanabara. Maintenant, les déchets de la ville
sont envoyés dans un nouveau centre de traitement qui produit de l’énergie, une première au
Brésil. Cette usine va contribuer à réduire les
émissions de CO2 dues au traitement des déchets
de 1,4 milliard de tonnes par an et à augmenter le taux de recyclage de 4 % à 20 % en 2020.
Avec la construction de 66 km de réseaux de
drainage, 85 km de réseaux d’égouts et 120 km
de réseaux d’eau, la requalification du port, zone
qui a été négligée pendant des années, suit ce
schéma de développement durable. Trois stations d’épuration seront construites dans des
rivières où se déversent des eaux usées. Quelque
17 km de pistes cyclables et 15 000 arbres seront
plantés sur ce morceau de territoire.
Enfin, les constructions sur cette parcelle
devront être conformes aux nouvelles normes
énergétiques. Elles seront, notamment, équipées de systèmes de ventilation et d’éclairage
naturels, et de recyclage de l’eau, recouvertes
de toitures végétalisées et conçues avec des
matériaux ayant fait l’objet d’une certification
environnementale.
équitable. Je retiens surtout de ce sommet la
forte mobilisation de la société civile dans
toutes ses composantes (entreprises, collectivités territoriales, associations) et qui agit
d’ores et déjà concrètement sur le terrain. Des
solutions existent, les initiatives fleurissent
à l’échelon des territoires, les logiques multilatérales se développent.
Son ambition est de
transformer profondément
la ville. Il a doublé les budgets
municipaux en faveur de la
santé, de l’éducation, des
transports et des
infrastructures, permettant la
concrétisation de nombreux
projets :
appel d’offres pour les lignes
de bus,
mise en œuvre du Billet
unique (un seul billet valable
pendant deux heures pour
deux bus municipaux),
ouverture du tunnel de
Grota Funda, construction de
BRTs (transport en commun en
site propre),
redynamisation du port,
fermeture de la décharge
publique de Gramacho.
Il mène une politique active
dans le domaine de
l’éducation : recrutement
de 18 000 enseignants pour
accueillir les enfants des zones
défavorisées, création de
30 000 places de crèche. La fin
du passage automatique des
élèves en classe supérieure,
la première mesure
d’Eduardo Paes en tant que
maire, a permis de restaurer la
qualité d’un enseignement qui
s’était dégradé.
Et après Rio+20 ?
Nous devons plus que jamais poursuivre
les efforts, être force de proposition, démultiplier les bonnes pratiques, expérimenter
de nouvelles formes de coopération multiacteurs, démontrer qu’il est possible d’agir
avec et pour les populations locales.
© Martine Jauroyon/Egis
© JP. Engelbrecht
Maire de Rio de Janeiro depuis
2009, Eduardo Paes, 42 ans, est
diplômé en droit, marié et père
de deux enfants. Il a commencé
sa carrière politique à l’âge de
23 ans, en tant qu’adjoint au
maire des quartiers de Barra et
Jacarepaguá, puis a été élu
conseiller municipal et
député fédéral deux fois. Il a
également occupé les fonctions
de secrétaire municipal à
l’Environnement et secrétaire
d’État aux Sports, Tourisme et
Loisirs.
octobre 2012 - egis contact
11
Egis dans le monde
© DR
brésil
Moderniser les infrastructures
pour doper la croissance
Avec 200 millions d’habitants sur 8 511 965 km2, le Brésil est le
Géant de l’Amérique latine. Il est devenu, en 2011, la 6e puissance
économique mondiale. Le développement de ses infrastructures
est l’un des défis que le pays doit relever. De nombreux projets
se profilent, « boostés » par deux événements majeurs : la Coupe
du Monde de Football 2014 et les Jeux Olympiques de Rio 2016.
© Alain Guillemaud
Un réel déficit dans le domaine
des transports
Pour poursuivre sur cette voie, l’un des principaux
enjeux de la première puissance d’­Amérique du
Sud est aujourd’hui de moder­niser ses infrastructures. Le nombre d’infrastructures routières,
ferroviaires et portuaires est insuffisant, ce qui
freine la distribution des marchandises dans le
pays et leur exportation vers l’extérieur. Pour le
rail, le Brésil possède un réseau de 30 000 km de
voies ferrées, l’équivalent de celui de la France
pour une superficie 15 fois supérieure. Il en est
de même pour le métro : São Paulo compte seulement 70 km de réseau contre 200 km à Paris.
Ceci explique le choix fait par le gouvernement
fédéral dans ses Plans d’accélération de la croissance (PAC I, puis II), transformés récemment en
12
PAC Mobilité urbaine et en PAC Logistique, d’accroître considérablement le volume des investissements dans ces secteurs.
Quant aux aéroports, actuellement congestionnés,
ils ont été déclarés comme prioritaires dans la
perspective de la Coupe du Monde de football et des
Jeux olympiques, deux événements pour lesquels
près d’un million de touristes internationaux
En 2000, le Brésil comptait
est attendu. « 
60 millions de passagers par an. Aujourd’hui,
!
ils sont plus de 150 millions de voyageurs L’aviation brésilienne connaît des taux de
croissance supérieurs à ceux du marché mondial,
il semble que cette tendance se poursuivra
dans les années à venir, indique Sophy
Fayaud, directrice de projet à Egis Airport
Operation. De grandes distances, conjuguées à
une insuffisance d’infrastructures rail et route
ainsi qu’à l’émergence d’une classe moyenne
dont le pouvoir d’achat augmente, laissent
présager un fort développement du marché
aérien aussi bien domestique – traditionnel et­­
low-cost – qu’international. »
Egis choisit de s’implanter via
l’acquisition de sociétés brésiliennes
Ces dix dernières années, des sociétés spécialisées
d’Egis sont intervenues de façon ponctuelle au
Brésil, notamment pour le contournement
autoroutier de São Paulo ou l’avant-projet de
métro de cette agglomération. « Mais nous avons
vite eu la conviction, au vu du contexte législatif,
fiscal et même culturel, que si nous voulions nous
développer durablement au Brésil, dans l’ensemble
de nos métiers, il fallait devenir “brésilien”,
c’est-à-dire saisir l’opportunité d’un rachat d’une
société brésilienne », explique Philippe Vuaillat
directeur délégué Brésil d’Egis. La première
Le développement des infrastructures sur longue
distance est à la fois essentiel pour continuer à
développer les exportations, richesse historique
du Brésil, et pour favoriser le développement
économique et social à l’intérieur du pays,
en facilitant les échanges et les déplacements.
Philippe Vuaillat,
directeur délégué Brésil d’Egis
egis contact - octobre 2012
la République a annoncé son intention de recourir également aux partenariats publics-privés
(PPP) pour réaliser les projets d’extension et de
modernisation des réseaux routier et ferroviaire :
7 500 km de routes et 10 000 km de chemins de fer.
opportunité s’est présentée en septembre 2011 :
Egis a acquis Vega, société spécialisée dans le
fret ferroviaire. « Le premier enjeu est d’intégrer
cette compétence métier nouvelle qui va nous
permettre de nous positionner sur de nouveaux
projets miniers dans d’autres zones du monde,
poursuit Philippe Vuaillat. Le deuxième
enjeu, c’est de développer au Brésil les métiers du
transport public que ne connaît pas Vega – trains
de passagers, métros, tramways – pour lesquels
Egis a une expertise. »
La deuxième opportunité s’est présentée avec
l’acquisition en juin 2012 d’Aeroservice, spécialiste
du conseil et de l’ingénierie aéroportuaire basé
à São Paulo. « L’activité principale d’­Aeroservice,
c’est la réalisation d’études amont sur les aéroports
brésiliens (master-plan, planification…), souligne
Bernard Grima, directeur d’Aeroservice. Et
il n’y a pas que celui de Rio de Janeiro qui est
d’actualité. »
La part grandissante de l’initiative privée
C’est par le biais d’un vaste plan de privatisation
que le gouvernement fédéral entend assurer la
modernisation des aéroports du pays et mettre
ainsi fin à leur saturation. Premier concerné,
Natal (Nord-Est du Brésil) en 2010, puis en
février 2012, São Paulo-Guarulhos (état de São
Paulo), Brasilia et Viracopos-Campinas (NordOuest de São Paulo). Pour ce dernier, Egis Airport
Operation a remporté, au terme d’un innovant
système d’attribution par vente aux enchères, la
concession pour une durée de trente ans, renouvelable cinq ans, aux côtés de ses partenaires brésiliens Triunfo Participaçoes et UTC Participaçoes
(voir article ci-contre). Le contrat d’exploitation
a été signé le 14 juin dernier.
Les opérateurs privés sont également de plus
en plus présents dans les nombreux projets
de transports urbains qui émergent, comme
l’évoque Olivier Ledru, directeur de Vega :
« Le gouvernement a indiqué qu’il allait soutenir
cinq projets de métros – Porto Alegre, Curitiba, Belo
Horizonte, Fortaleza et Salvador da Bahia – mais
que le portage de ces projets se fera sous forme
de partenariats publics-privés. Nous suivons de
près d’autres projets comme les nouvelles lignes de
métros de São Paulo et Rio de Janeiro où le réseau
existe mais dont la densité est extrêmement faible,
ou des projets de tramway sur lesquels nous
souhaiterions pouvoir nous positionner. »
Très récemment, le 15 août 2012, la Présidente de
Le pays le plus porteur d’activités
au niveau mondial
Pays « cible » pour Egis, le Brésil offre et va offrir
des opportunités dans d’autres domaines tels que
le bâtiment, l’énergie ou l’assainissement.
« Le challenge aujourd’hui est de nous y faire
connaître. Pour cela, il y a un registre sur lequel
nous avons une carte à jouer : la formation. Il y a
des besoins énormes en la matière au Brésil.
Dans nos métiers par exemple, il y a un déficit
d’ingénieurs. Le fait que le groupe Egis ait toujours accordé une importance à la formation professionnelle nous donne une certaine légitimité.
Nous sommes d’ailleurs déjà sollicités par des
universités pour les accompagner dans le développement de modules d’ingénierie », conclut
Philippe Vuaillat.
© Cedric Darbord
A
u cours de la dernière décennie,
le Brésil a affiché une croissance
soutenue malgré un ralentissement ces derniers mois : de 2,3 %
entre 2000 et 2005 à 3,5 % sur la
période 2006-2011. Un dynamisme imputable
principalement à l’augmentation du prix des
matières premières dont le Brésil est historiquement exportateur (minerais, huiles, combustibles
minéraux, oléagineux, viande et sucre) ainsi qu’à
l’évolution positive de l’emploi. Avec un taux de
chômage de 5,8 % au 1er trimestre 2012, le pays
est quasi en situation de plein emploi. Les revenus des ménages ont fortement progressé grâce
à la revalorisation du salaire minimum et au
programme de redistribution Bolsa Familia pour
les ménages les plus pauvres. Ainsi entre 2003
et 2011, 40 millions de personnes sont sorties de
la pauvreté et la classe moyenne s’est développée rapidement.
Le gouvernement
brésilien a lancé
un vaste plan
d’extension du
réseau de chemins
de fer pour les
marchandises,
visant à l’augmenter
de 10 000 km en
trente ans. Ce qui correspond à
un investissement d’environ
36 milliards d’euros. La majeure
partie de l’activité de Vega consiste
à accompagner l’ensemble de ces
projets dans les quatre coins du
pays (étude et supervision de
travaux), pour des clients publics,
et, de manière croissante,
pour des clients dans le cadre
de partenariats publics-privés et
de concessions.
Olivier Ledru,
directeur général de Vega
Projets phares du Brésil
L’aéroport de Viracopos passe à la vitesse supérieure
Aujourd’hui, Viracopos est le 8e aéroport
du Brésil pour le transport de passagers.
Avec un trafic en forte croissance,
il est appelé à devenir le 2e aéroport
international de São Paulo situé à 100 km au
Nord-Ouest. Ainsi, d’ici fin 2012, le chantier
du nouveau terminal devrait démarrer.
© Egis Airport Operation
À l’origine, Viracopos est un aéroport de fret : c’est même le 2e du Brésil avec un volume de
250 000 tonnes traitées par an, notamment pour du fret à haute valeur ajoutée puisque la région
économique de Campinas est très dynamique dans le domaine des nouvelles technologies.
En termes de passagers, le trafic oscillait entre 800 000 et 1 million de passagers en 2008,
l’équivalent dans l’Hexagone d’une plateforme comme Strasbourg ou Biarritz. Un trafic
essentiellement domestique, qui a véritablement « explosé » en raison de la création de la
compagnie low cost Azul, qui a fait de Viracopos son hub. L’aéroport arrive à saturation, surtout
la salle d’embarquement pour les correspondances, ce qui ne permet pas de proposer la qualité
de services adéquate.
Une synergie et des retombées pour les autres métiers d’Egis
L’obtention de l’exploitation de Viracopos est l’opportunité pour Egis de développer les activités
de ses différentes filiales. En matière d’ingénierie et d’expertise aéroportuaire bien sûr, par
le biais d’Aeroservice, mais pas seulement. « Nous participons à l'élaboration d'une étude de
faisabilité pour la création d’une liaison ferroviaire rapide et performante de 100 km reliant
l’aéroport de Viracopos à São Paulo. Une solution vitale si Viracopos devient l’aéroport
principal de São Paulo puisqu’actuellement, la seule solution pour ce trajet, c’est 1 h à
1 h 30 d’autoroute, selon les conditions de circulation », commente Olivier Ledru.
Dans le contexte brésilien d’absence de ligne ferroviaire de passagers sur ce type de distance,
cet équipement est un vrai défi car le Brésil n’a pas connu d’opération de ce type depuis
la création du réseau par les Anglais au XIXe  siècle ! « L’autre originalité du projet, c’est
qu’il cherche à desservir, avec la création d’une gare, la ville de Campinas et sa région
(3 millions d’habitants), l’un des principaux pôles technologiques et industriels du pays.
Si l’on combine les deux dessertes, Viracopos/São Paulo et São Paulo/Campinas, le trafic
journalier attendu avoisine les 190 000 passagers/jour. » Cette liaison pourrait voir le jour d’ici
2015-2016. À la clef, un investissement potentiel qui s’approche de 2 milliards d’euros.
Les projets d’ingénierie
tels que celui de Viracopos,
doivent pouvoir se multiplier
avec les nouvelles concessions
attendues dans les mois à
venir. D’autre part, une
quinzaine d’aéroports de taille
moyenne pourraient être
développés grâce au système de
partenariat public-privé (PPP).
© Egis Airport Operation
© egis
© Aeroportos Brazil Viracopos S.A
Construction du nouveau terminal : le défi du timing
« Le consortium, dont Egis est actionnaire, a prévu des investissements destinés à
moderniser et accompagner la croissance de l’aéroport. Le premier challenge à relever est
la construction d’un nouveau terminal de 140 000 m2, pouvant accueillir jusqu’à 14 millions
de passagers avec parkings, commerces et services… », explique Sophy Fayaud. Un projet
complexe : d’abord le timing très serré de 22 mois, pour que l’équipement soit opérationnel
pour la Coupe du Monde de football ; ensuite, les spécificités topographiques du site qui vont
nécessiter plusieurs millions de tonnes de remblais ; enfin, les exigences de haute qualité et de
sophistication de la direction de
l’aviation civile. « Notre action
va aussi consister à développer
et à diversifier les liaisons à
l’international, notamment
celles avec l’Amérique du
Sud, les États-Unis et l’Europe.
Selon l’évolution du trafic, une
deuxième piste et même une
troisième pourraient s’inscrire
au chapitre des investissements.
À l’horizon 2030, le trafic
de Viracopos est estimé à
80 millions de passagers. »
Bernard Grima,
directeur d’Aeroservice
Carajas : deux projets gigantesques pour transporter le minerai de fer
Avec 109,8 millions de tonnes de minerai de fer produites en 2011, le complexe minier de Carajas,
situé dans l’État de Parà au Nord du Brésil, est le plus important au monde. En activité depuis
1985, il alimente aussi bien le marché brésilien qu’international.
Pour atteindre ses objectifs,
Vale porte deux projets :
• Le doublement de la ligne de chemin de fer actuelle
qui permet le transport du minerai de fer de Carajas
jusqu’à la côte, à São Luis.
Une ligne de près de 900 km, une voie unique qui induit un passage des
trains en alternance. Et pas n’importe quels trains, parmi les plus longs
(3 500 m, 330 wagons) et les plus lourds du monde (53 000 tonnes) !
« Depuis 2007, nous accompagnons Vale pour les études qui
se réalisent, comme les travaux, tronçon par tronçon, explique
Olivier Ledru. À São Luis, nous avons ouvert un bureau dédié
à ce projet, avec une vingtaine de collaborateurs. Les projets
que nous suivons avec Vale nous permettent d’accroître notre
positionnement sur les projets miniers. »
• L’exploitation d’un second gisement, toujours dans
le secteur de Carajas, découvert à 100 km au sud
du site actuel.
Un projet colossal équivalent à 15 milliards d’euros, qui
comprend les installations minières, l’extension du port,
la construction d’une route et d’une nouvelle ligne de chemin
de fer longue de 101 km, reliant le nouveau gisement à l’actuelle
ligne de chemin de fer Carajas/São Luis évoquée précédemment.
« Vega a réalisé l’ensemble des études relatives à la
construction de cette nouvelle ligne de chemin de fer pour
le transport du minerai de fer, poursuit Olivier Ledru.
Les fortes contraintes environnementales ont amené à
concevoir des tunnels et viaducs sur une partie du tracé. »
Pour ce second site, les choses vont s’accélérer d’ici la fin
de l’année puisqu’en juin 2012, Vale a obtenu l’autorisation
environnementale préliminaire. L’opérateur minier va donc
pouvoir lancer d’ici fin 2012 les premiers travaux de la mine et
de la voie ferrée. L’objectif ? Que l’exploitation de l’ensemble
du site puisse démarrer au second trimestre 2016. Au total,
ce projet générera 30 000 emplois pendant les trois ans de
construction, puis 2 600 en phase opérationnelle.
© Vega
Aujourd’hui, l’exploitant, le conglomérat minier Vale, ambitionne
d’aller plus loin et de porter cette production à 150 millions de
tonnes d’ici 2016, 230 millions de tonnes à terme. Il faut dire que
le potentiel du gisement de fer de Carajas, découvert par hasard
dans les années soixante, est évalué à 10 milliards de tonnes. Plus
largement, ce secteur géographique est le plus riche en minerai au
monde, pas seulement pour le fer mais également le manganèse,
le cuivre, l’étain et l’or.
octobre 2012 - egis contact
13
expertise
Sécurité routière
Comment les caractéristiques d’une route
influencent-elles le comportement
et la prise de décision des conducteurs ?
C’est au sein d’un comité technique de l’AIPCR (Association mondiale de la route) rassemblant des
experts de la sécurité et la conception routière, qu’Egis a participé à l’élaboration d’un guide de
bonnes pratiques pour la conception de routes plus sûres, Human factor principles of spatial
perception for safer road infrastructure. Présenté en septembre 2011 au congrès de l’AIPCR à
Mexico, ce travail de recherche intègre les facteurs humains dans ses recommandations.
réalisé ce travail sur les principaux standards
autoroutier (ICTAAL, ICTAVRU) et routier (ARP)
français, et a pu échanger parallèlement avec
des représentants des services techniques routiers nationaux et avec ­l’Ifsttar*. Si les routes
interurbaines engendrent un taux d’accidents
plus élevé, certaines des analyses et des recommandations livrées par cette étude pourront
aisément s’appliquer aux autoroutes et routes
plus urbaines.
« Ces travaux seront utiles pour initier le
changement, appréhender les zones de
conception difficiles d’un projet et cerner les
■■ La règle de la logique : la conception de la
route doit suivre la logique de perception
du conducteur (principe n° 3).
Une dizaine de normes de conception internationales ont fait l’objet d’un audit pour
vérifier si elles intégraient suffisamment les
facteurs humains et les limitations physiologiques des usagers de la route. Cette étude
a permis d’analyser les directives d’un certain nombre de pays développés ou émergents (Portugal, Canada, Australie, Japon,
Inde, Chine, Allemagne, Hongrie, République
Tchèque, France et Pays-Bas) et de pays en développement. Les résultats montrent clairement
que les besoins liés à la perception spatiale, à
la gestion du champ de vision et à la gestion
des attentes du conducteur doivent être plus
clairement traités dans les normes. Egis a
Trois règles principales
ont été fixées :
■■ La règle des 6 secondes : les conducteurs
doivent disposer d’assez de temps pour
percevoir les aménagements de la route
(principe n° 1).
■■ La règle du champ de vision : la route doit
offrir un champ de vision sûr (principe n° 2).
physiologiques qui contribuent aux erreurs dans
la manipulation de machines et de véhicules.
Ligne de visée
E
B
Bretelle d’entrée
E
Ligne de visée
Section courante
B
© Serge Mangili/Egis
La ligne de visée blanche coupe
la glissière en TPC et se voit donc
raccourcie : cas non satisfaisant
Section courante
SCHÉMA POUR AMÉLIORER
LA VISIBILITÉ
Principe 2 : offrir un champ
de vision sûr.
Sur la conception modifiée,
le point E est avancé en amont
du virage.
© Serge Mangili/Egis
SCHÉMA INITIAL
Bretelle d’entrée
* Institut français des sciences et technologies des
transports, de l’aménagement et des réseaux.
Facteurs humains : modèles psychologiques et
Principes 1 et 2 : garantir une bonne visibilité
Principe 1 : les conducteurs
doivent disposer d’assez
de temps pour percevoir les
aménagements de la route
(règle des 6 secondes).
Sur le schéma ci-contre,
l’entrée de la bretelle
d’insertion (point E : point
d’entrée au plus tôt) est
positionnée dans la courbe de
l’autoroute.
dérogations qui seront admissibles par l’autorité
de contrôle » indique Eric Locquet, expert en
géométrie et sécurité à Egis International. La
participation d’Egis au congrès de l’AIPCR à
Mexico, auquel participaient une centaine de
pays, a permis de partager quelques-unes de
ces bonnes pratiques et recommandations
appliquées à un projet et de valoriser le savoirfaire dont on dispose aujourd’hui sur la façon
de mieux appréhender les cas de conceptions
géométriques difficiles sans oublier le « savoir
être ».
Principe 3 : suivre la
logique de perception
du conducteur
Éviter des variations brusques de terreplein central comme au droit d’un pied de
portique ou de la fin d’un fuseau de gare
de péage (ci-contre). La conséquence sur
le comportement de l’usager se mesure
directement par l’absence directe de coup
de volant en fin de fuseau pour un usager
circulant sur la voie rapide.
© Éric Loquet/Egis
E
n matière de sécurité routière,
le concept de facteurs humains
tient compte des caractéristiques
propres à la route qui influencent
la bonne ou la mauvaise conduite
des conducteurs. Parmi les erreurs souvent relevées, nombreuses sont celles qui découlent de
l’inter­action directe entre les caractéristiques de
la route et la perception spatiale du conducteur.
Bonnes et mauvaises orientations visuelles
trajectoire inconsciente
La ligne de visée est pleine et
entière, sans intercepter les
glissières : cas satisfaisant
Avant
Après
© Éric Loquet/Egis
Projet réalisé dans le respect des principes 1 et 2 et du temps nécessaire à l’anticipation
d’événements. Cette conception permet à un usager en section courante en B d’avoir une bonne visibilité
d’approche. Dans ce cas, la distance de visibilité est satisfaisante.
E
Les objets dominants attirant le regard
contribuent au maintien de la trajectoire et à
la détection des points critiques. La trajectoire,
le freinage et l’accélération sont en grande
partie soumis à notre inconscient. La perception
de notre position et de notre vitesse découle
de la vue de tous les éléments de la scène
routière. Les objets attirant le regard devraient
donc guider la vue vers les points critiques et ne
devraient pas distraire l’attention du conducteur.
Ceci est particulièrement important dans le
cas d’une intersection équipée d’un repère
attirant le regard du conducteur dans une
direction différente de la trajectoire de la route.
La probabilité de mauvaise anticipation et de
mauvaise direction est alors forte.
Sources : Birth, S., Pflaumbaum, M. & Sieber, G. (2006). HF-Training for Engineers. (FH - Formation des ingénieurs)
Projet réalisé
14
egis contact - octobre 2012
B
L’intérieur de courbe doit être dégagé afin d’offrir aux
conducteurs un aperçu complet de la courbe. Dans
l’exemple ci-contre, même les panneaux à chevrons à
l’extérieur de la courbe sont en partie masqués par la
protection anti-éblouissement au-dessus de la barrière.
À l’intérieur de la courbe, la ligne de guidage optique
est écourtée par la fin des plantations au point le plus
critique de courbe extérieure.
© Éric Loquet/Egis
courbe critique
regarDs & convictions
© Florence Levillain
En amont des projets, les ingénieurs d’Egis interagissent individuellement sur des millions
de KWH d’énergie primaire par an, soit près d’une centaine de tonnes équivalent pétrole,
ce qui constitue une responsabilité gigantesque…
Prendre conscience et mesurer ce rôle constitue un levier formidable et installe
un chantier pédagogique unique pour refonder nos stratégies de conception.
Refonder nos stratégies
de conception
L’
énergie est présente dans tous les
métiers du groupe : nous avons
entamé une cartographie de
ce flux dans l’ensemble de nos
activités au sein d’un groupe de
travail dédié. Par une approche cycle de vie
(extraction, production, transformation, transport, distribution, consommation, retraitement
et stockage), nous avons dessiné la carte de
nos expertises et références en fonction des
différents vecteurs énergétiques.
2012 verra la concrétisation d’une représentation didactique de l’ensemble de nos compétences, avec des zooms spécifiques sur l’efficacité
énergétique et les énergies renouvelables.
Le levier du concepteur et
la quantification de long terme
Dans un mouvement parallèle, Egis a initié
une approche d’avant-garde par l’analyse des
externalités énergétiques propres à chaque
projet. Par le dialogue entre nos différents
outils de mesure, nous pourrons consolider
puis engendrer une signature supplémentaire
de notre culture : comprendre et analyser les
conséquences de tout choix de conception, faire
émerger une comptabilité analytique énergétique et environnementale. L’enjeu est de
taille : il s’agit ni plus ni moins que de diminuer l’intensité énergétique de tout acte de
construction.
© Elioth (Egis Concept)
Nos ingénieurs interagissent
individuellement sur des
millions de kWh d’énergie
primaire par an
Combattre l’illettrisme énergétique
Cette ambition pédagogique est aussi externe :
actions via la fondation Egis et nos liens étroits
avec la recherche et l’enseignement. Egis pilote
de nombreux programmes de l’Agence nationale de la recherche dont Resilis et Impetus :
pour ces deux projets la composante énergie
est essentielle. Illustration récente, Elioth
(groupe Egis) est lauréat depuis fin 2011 et
responsable scientifique du projet ReForMe
dans le cadre du programme interministériel de recherche intitulé « Ignis Mutat Res.
Penser l’architecture, la ville et les paysages
au prisme de l’énergie ». De façon spécifique, et
sur des expertises énergétiques particulières,
Egis œuvre à la capitalisation et à la diffusion
de son savoir en éditant des livres. Cela a été
le cas avec la publication du Guide d’Interaction Énergie-Climat, ouvrage de 130 pages destiné à faciliter les échanges entre architectes
et ingénieurs pour les choix de parti d’enveloppe des bâtiments, à l’aune des enjeux de la
réglementation thermique 2012. Enfin, Egis
prend également part aux différents travaux
du Plan Bâtiment Grenelle – groupe de travail
« Garantie de performance énergétique » copiloté par Michel Jouvent (association Apogée)
et Caroline Costa (directrice juridique adjointe
d’Egis).
Sur ce schéma,
l'hypothèse de rendement
des cellules photovoltaïques
est de l'ordre de 15 %
© Elioth (Egis Concept)
PAR Raphaël ménard
directeur de la Prospective d’Egis
Guide d’interaction énergie-climat,
Volume 1 | novembre 2011, 133 pages, éditions Egis
Nouvelles résiliences
Changement climatique, déplétion des ressources fossiles et crise économique réclament
une transition énergétique extrêmement
rapide. Préparer nos territoires à l’inéluctable
post-pétrole, endiguer les précarités énergétiques croissantes, favoriser les autonomies
énergétiques : cela présuppose une redéfinition urgente des approches urbaines. Les ingénieurs, les architectes et les urbanistes de notre
groupe réfléchissent par exemple aux conséquences des évolutions technologiques liées
à l’amélioration de l’efficacité énergétique des
transports et à la parité réseau attendue des
énergies renouvelables (niveau auquel le coût
de production d’une énergie nouvelle égale le
prix moyen de l’électricité sur le réseau local) :
ce point de rencontre entre consommation et
autoproduction interrogera les principes
d’aménagement et de morphologies urbaines
qui ont guidé nos choix depuis les Trente
Glorieuses. Par le développement de la gamme
« Infrastructures positives », Egis propose des
architectures simples et innovantes pour
rendre nos squelettes territoriaux productifs.
Enfin, et pour conclure cette riche feuille de
route, Egis participe au groupe de travail piloté
par la Caisse des Dépôts sur l’efficacité énergétique : de nouvelles approches intégrées en
perspective pour accélérer toutes ces mutations.
AVANT LA MAÎTRISE D’ŒUVRE,
NE PAS OUBLIER DES MÉTIERS
AMONT, ESSENTIELS ET À FORT
LEVIER CARBONE !
© Elioth (Egis Concept)
LA COURBE
ARCHÉTYPIQUE DES
EXTERNALITÉS D’UN
PROJET (OU D’UN OBJET)
© Elioth (Egis Concept)
© Elioth (Egis Concept)
Nouvelles mobilités électriques et diffusion des énergies renouvelables : vers un nouveau paradigme des stratégies urbaines et des critères de densité ?
LE CHOIX DE CONCEPTION
QUI PÈSE SUR LES EXTERNALITÉS
ASSOCIÉES AU PROCESSUS
DE CONSTRUCTION
octobre 2012 - egis contact
15
rencontre
L’équipe « TRAM »
du tramway des Maréchaux Est à Paris
Le plus gros chantier d’aménagement urbain d’Île-de-France se termine sur les boulevards des
Maréchaux. Il aura duré trois ans, employé des milliers de personnes et accueillera quelque
170 000 usagers par jour à compter de son inauguration mi-décembre 2012.
Rencontre avec l’équipe d’Egis chargée de la maîtrise d’œuvre d’insertion urbaine sur les 6 km
qui relient la Porte de Charenton à la Porte des Lilas.
© claire nillus / egiS
La mission d’Egis
L’équipe « TRAM » 1er rang devant (de g. à d.) : Jean-Claude Guedrat et Nicolas Davoult, surveillants de travaux, Nejoua Setta, assistante de direction, Élisabeth Lemercier,
conducteur de travaux, Laurie Klyss, stagiaire, Seydina Mbengue, ingénieur, Muhamad Darawsha, ingénieur responsable des marchés.
2e rang (de g. à d.) : Bachir Goumbele, ingénieur responsable des marchés et directeur de projet à venir, Arnaud de Monestrol, ingénieur, Éric Waline, directeur de projet,
Nicolas Amory, conducteur de travaux.
16
egis contact - octobre 2012
Mise en service
4 Décembre 2012
© ville de paris
R
Un vaste ensemble de microchantiers
endez-vous est pris Porte de
Le suivi des travaux d’insertion urbaine est
Bagnolet dans les locaux mis à disposition par la Ville de Paris pour
assuré par deux conducteurs de travaux qui se
rencontrer l’équipe d’Egis. Bachir
partagent le tronçon de 6 km : Nicolas Amory
Goumbele nous présente l’équipe
gère le secteur nord qui s’étend de la Porte
des Lilas à la Porte de Montreuil. Élisabeth
qu’il va manager : « Le chantier progresse mais
les semaines à venir seront bien remplies… Pour
Lemercier s’occupe du secteur sud, de la Porte
nous, le compte à rebours a commencé… ». À
de Vincennes jusqu’à la Porte de Charenton.
La mémoire du chantier, ce sont eux. Ils le
35 ans, Bachir relève un sacré défi : mener à bien
connaissent par cœur.
un chantier colossal, dans un environnement
hyperdense. Sa mission est non seulement d’acArrivé en mai 2007, Nicolas est le plus ancien
compagner ses collaborateurs jusqu’au bout de
de l’équipe actuelle. Élisabeth, elle, est ici
l’opération mais surtout de mettre en place avec
depuis mars 2009 avec notamment à son actif,
eux « l’après ». « Sur un projet de cette taille en
une année de travail de nuit (20 h/7 h)
milieu urbain, notre
pour poser les emprises
équipe est intégraleau sol qui permettront
ment dédiée au prol’intervention des équipes
jet et elle assure ses
de jour.
Le compte à rebours
missions de maîtrise
« Le plus dur ? Le froid bien
a commencé
d’œuvre depuis cette
sûr, mais aussi les kilomètres
base vie située sur le
à parcourir à pied. Le
chantier. Elle est renforcée pour les missions
linéaire total du secteur est d’environ 6 km,
spécialisées (éclairage, signalisation…) par
soit l’équivalent de 12 stations de tramway.
d’autres collaborateurs d’Egis basés sur d’autres
Sur le tracé, une multitude de microchantiers
sites », explique Éric Waline, le directeur du
demandent une attention permanente. La
mise en place de chaque barrière est de notre
projet. « La bonne marche des travaux est indisresponsabilité. Chaque emprise au sol doit
sociable de contraintes majeures : réaliser au
préserver la sécurité des riverains. C’est une
préalable le déplacement des réseaux existants
préoccupation permanente dans le cadre de
situés sous la plate-forme du tramway, mettre
notre mission », explique-t-elle.
en place – principalement la nuit – toute la
Ils sont secondés par deux surveillants de
logistique d’accompagnement (barriérage,
travaux, Nicolas Davoult et Jean-Claude
signalisations, éclairages provisoires…) qui
Guedrat. « Ce sont nos yeux et nos oreilles »,
va permettre la réalisation des travaux généraux dans de bonnes conditions de sécurité,
résume Bachir Goumbele. « Nous devons tout
gérer de nombreux interfaces et phasages
savoir en permanence sur ce qui se passe sur le
de travaux, dans un environnement urbain
chantier. Nous devons pouvoir tout expliquer
fortement contraint. »
à tout moment au maître d’ouvrage, luiSachant que la nature, la densité et la
même très présent sur l’opération. Pendant
localisation des réseaux existants n’étaient
deux ans, plus de 200 ouvriers intervenaient
pas toujours très bien connues, que les plans
quotidiennement sur le chantier pour les
de synthèse disponibles étaient souvent
marchés d’infrastructures », précise-t-il.
incomplets ou ne couvraient pas tout le
Au total, 80 000 m2 d’asphalte seront coulés :
périmètre d’études, ce projet fut long et
des carrefours, des boulevards et des trottoirs
exigeant… Sa réussite tient à l’implication
neufs, des pistes cyclables sur tout le tracé,
très forte de l’équipe ainsi qu’à celle de
de nouveaux espaces verts, des squares
l’ensemble des acteurs du projet.
réhabilités. Voilà pour la partie visible. En
4 Egis est le maître d’œuv
re
de l’Insertion urbaine du
secteur 2 (Porte des LilasPorte
de Charenton) (6,2 km) et
mandataire du groupem
ent
GAUTRAME (Groupement
des aménagements urbain
s
du tramway des Marécha
ux
Est) pour lequel intervien
nent
Antoine Grumbach, archit
ecte et
responsable de la coordina
tion
architecturale sur les tro
is
secteurs ; Michel Desvign
e,
paysagiste ; Light Cible,
concepteur lumière ; Techn
i’Cité,
aménagements paysagers
.
4 Egis est aussi coordina
teur
général de l’opération.
Maître d’ouvrage
4 Ville de Paris
Coût des travaux
4 800 Me
sous-sol, le prolongement du tramway, c’est le
dévoiement et la modernisation de l’ensemble
des réseaux, soit plusieurs kilomètres de
canalisations déplacées pour la création de
la plateforme tramway. Nicolas Davoult a
supervisé, tout le long du projet, les travaux
souterrains d’assainissement, en descendant
régulièrement dans les égouts parisiens.
Pas de journée-type
Nicolas Davoult nous montre plusieurs photos
prises sur le terrain. Elles serviront de base
à la rédaction d’un compte-rendu qui sera
transmis aux conducteurs de travaux et à la
cellule des « TAC ». Les responsables des « TAC »
ou « travaux d’accompagnement » gèrent tout
ce qui est provisoire sur le chantier et rendent
possible l’avancement des travaux généraux
d’une part, la sécurité et le cadre de vie des
riverains d’autre part. Muhamad Darawsha,
chargé des marchés d’accompagnement, est
entièrement disponible, parfois même durant
la nuit, pour appuyer la supervision de ces
travaux en cas de nécessité d’adaptation.
Avec Seydina Mbengue, il pilote la
coordination directe du chantier dont
l’organisation générale repose sur une
planification et un phasage des travaux
précis, ajustés en permanence. « Les relevés
quotidiens des situations de travaux à rectifier
remplissent quelque six classeurs mensuels, ce
qui représente chaque mois un million d’euros
de travaux », détaille Nicolas Amory.
« Dans un secteur habité par des milliers
de personnes et traversé par des milliers de
voitures, la gestion des imprévus est notre
quotidien », résume Elisabeth Lemercier.
« Nous n’avons pas de journée-type… Ce
chantier nous a tous changés. »
L’aventure touche presque à sa fin : dans
quelques semaines, les premières rames tant
attendues circuleront dans un espace rénové
et embelli.