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ROUTES
Le magazine du groupe Colas numéro 32 — mars 2014
Reportage
Colas
en terre
mahoraise
SOMMAIRE NUMERO 32 – MARS 2014
escales
04 > De la Slovaquie à l’Australie en passant par
le Canada, La Réunion et la France métropolitaine…
Tour du monde en images des chantiers, projets
et autres réalisations du Groupe.
reportages
22 > Colas en terre mahoraise.
30 > Vie d’une agence : une journée
en pays bressan.
trajectoires
36 > Tous exercent leur métier avec passion
et nous font partager leur quotidien et
leurs projets. Portraits de collaborateurs.
en images
62 > Trophées, inauguration, salons… Quelques
images de l’actualité événementielle du Groupe,
en France et à l’international.
horizons
rencontres
70 > Dom Le Gal : «La règle de saint Benoît
est un modèle managérial d’une stupéfiante
modernité.»
72 > La route vue par… Jean-Charles Rédélé :
la légende Alpine.
mécénat
74 > Fondation Colas : Jean-Xavier Renaud.
dossier
46 > Missions et évolutions du CST.
colascope
52 > Organisation, ressources humaines,
vie des filiales, matériel, communication…
Retour sur les derniers mois de la vie du Groupe.
Photo de couverture : rivage de l’océan Indien,
à Hamouro, Mayotte.
éditorial 03
par Hervé Le Bouc
Colas tient son cap
ans un environnement économique
mondial toujours difficile, Colas a
réalisé en 2013 un exercice solide,
avec un chiffre d’affaires stable
et une légère amélioration de la rentabilité.
D
De bonnes performances ont été enregistrées
dans les activités routières dans de nombreuses
zones géographiques. A commencer par la France
métropolitaine, qui a bénéficié des effets positifs
de la nouvelle organisation mise en place il y a plus
d’un an. En Europe du Nord, les filiales ont bien
résisté et, en Europe centrale, les positions ont
été consolidées. Le Canada a réussi un exercice
satisfaisant malgré le recul des investissements
de certaines provinces et malgré des conditions
climatiques particulièrement pénalisantes. La
Réunion, Mayotte et, surtout, l’Asie et l’Australie
sont en croissance. De même, l’activité Ferroviaire
a réalisé une belle progression et le Pipeline est
de retour sur la voie de la rentabilité. La Sécurité
signalisation et l’Etanchéité résistent bien, dans
des marchés peu porteurs. Ces satisfactions ont
malheureusement été tempérées par les difficultés
rencontrées dans l’activité de vente de produits
raffinés par l’usine de Dunkerque ainsi que
sur des chantiers de génie civil aux Etats-Unis.
Colas a poursuivi sa politique de croissance externe
ciblée. Au travers de la société Furfari Paving,
qui a rejoint ColasCanada, le Groupe s’implante en
Ontario, province au fort potentiel économique. En
Australie, l’activité a été élargie aux travaux routiers
avec l’acquisition de la société Tropic Asphalts.
Colas a également remporté de nombreux contrats
de par le monde, parmi lesquels le contournement
de la rocade L2 de Marseille en PPP, plusieurs
sections autoroutières en Hongrie et en Slovaquie,
la modernisation de l’aéroport d’Iqaluit dans le Grand
Nord canadien en PPP, la première ligne à grande
vitesse du Maroc entre Tanger et Kenitra, les lignes 3
et 6 du métro de Santiago du Chili. En janvier 2014,
Colas a ajouté à son palmarès un chantier majeur
très attendu, celui de la construction d’une routedigue pour la nouvelle route du Littoral à la Réunion.
Ainsi, doté d’un carnet de commandes élevé, en
hausse de 6% à fin décembre 2013 par rapport
à fin 2012, Colas démarre l’exercice 2014 dans de
bonnes conditions. Les implantations à l’international
et le Ferroviaire devraient globalement compenser
le recul prévu du marché routier dans l’Hexagone.
Grâce à la poursuite des actions d’amélioration
de l’exploitation et de la rentabilité, grâce aux
transformations profondes entreprises au sein du
Groupe dans le cadre de projets porteurs, et grâce
à la capacité d’innovation des 61 000 collaborateurs
auxquels je tiens ici à rendre hommage, Colas
continue à tracer sa route avec succès et à avancer
sur la voie de la performance et de la compétitivité.
ROUTES N° 32 – mars 2014
04 escales
De la Slovaquie à l’Australie en passant par
le>Canada, La Réunion et la France métropolitaine...
tour du monde en images des chantiers, projets
et autres réalisations du Groupe.
CANADA
ETATS-UNIS
BELGIQUE
FRANCE
SLOVAQUIE
MARTINIQUE
SUISSE
HONGRIE
AUSTRALIE
MADAGASCAR
LA REUNION
Toulouse-Blagnac :
prêt pour l’A350
FRANCE
Entre juin et août 2013, les équipes de Colas
Sud-Ouest ont rénové la piste d’atterrissage
principale de l’aéroport de Toulouse-Blagnac
(Haute-Garonne) pour lui permettre d’accueillir
les gros-porteurs de type Airbus A350.
Les travaux ont consisté à raboter l’ancien
revêtement, puis à mettre en œuvre
un complexe d’enrobés pour homogénéiser
la géométrie de la piste, longue de 3 km
et large de 45 mètres. La partie supérieure
de la structure a été refaite sur 15 cm.
Principale caractéristique du chantier : le choix
d’un enrobé aéronautique spécial, un BBA
(béton bitumineux aéroportuaire) mis au point
par le Campus Scientifique et Technique
après plus de deux années d’études. Au total,
75 000 tonnes d’enrobés ont été mises
en œuvre pour répondre aux contraintes
particulières des avions de type A350,
caractérisés par une pressurisation des pneus
plus importante, une surface de contact
réduite et une masse par roue plus élevée.
40 000 tonnes de fraisats issus du rabotage
de l’ancienne chaussée aéroportuaire ont
été réutilisées. ROUTES N° 32 – mars 2014
FRANCE
Renaissance des berges
de l’Yonne à Auxerre
Il aura fallu près de deux années
à l’agence Yonne de Colas Est pour
réaménager les quais de l’Yonne,
en plein cœur d’Auxerre. Après avoir
réalisé l’assainissement – mise
en conformité des réseaux d’eaux
pluviales et d’eaux usées –, les
équipes ont procédé aux travaux
de voirie : pose de bordures en grès
d’Espagne et de dalles en calcaire
de Bourgogne, et mise en œuvre
d’enrobé clair Compocolor® sur
les pistes cyclables.
06 escales
LA REUNION
GTOI en piste pour accueillir l’A380
GTOI, filiale réunionnaise de
Colas, réalise en groupement *
les travaux d’élargissement
et de renforcement des pistes
et taxiways de l’aéroport RolandGarros, situé dans le nord
de l’île. Objectif : faire face
à la croissance du trafic aérien
et pouvoir accueillir les grosporteurs de type Airbus A380.
Sur les deux pistes, les
accotements ont ainsi été
élargis – portés de 7,50 mètres
ROUTES N° 32 – mars 2014
à 15 mètres – et un béton
bitumineux aéronautique a été
mis en œuvre après rabotage
et reprofilage du revêtement
existant. Autres travaux au
programme : le renforcement
des trois voies de circulation,
la réfection du balisage lumineux
et diurne des infrastructures
ainsi que la mise en place
d’un réseau de drainage et
d’assainissement des eaux
pluviales. Démarrés en mars
2013, les travaux sont réalisés
essentiellement de nuit et au
moyen d’engins équipés de
technologies innovantes (GPS,
rayon laser, système asphalt
manager). Ils devraient être
achevés au printemps 2014. * GTOI est mandataire du groupement.
escales 07
FRANCE
Héliocol® aux Buttes-Chaumont
Ecrin de verdure au cœur du
XIXe arrondissement parisien,
le parc des Buttes-Chaumont
a retrouvé début 2014
sa qualité de jardin paysager.
Entre mai 2013 et février dernier,
les équipes de l’agence Screg
Hauts-de-Seine/Paris de
Colas Ile-de-France Normandie
ont rénové les allées de ce parc
de 25 ha, conçu par l’ingénieur
Jean-Charles Alphand en 1867.
Afin de lui redonner son aspect
d’origine et d’améliorer le confort
des usagers - plus de trois
millions de visiteurs par an -,
la largeur des allées a été réduite
et les trottoirs supprimés.
1 200 tonnes d’enrobé clair
Héliocol®, mis au point et
développé par le Campus
Scientifique et Technique
de Colas en 2010 à l’occasion
de la rénovation des allées du
parc du Château de Versailles,
ont été mises en œuvre.
Des pavés en grès ont également
été posés sur une longueur de
3,7 km. Les équipes de Colas
Ile-de-France Normandie ont en
outre installé le mobilier urbain
en fonte créé spécialement pour
le parc. Principales difficultés du
chantier : la forte fréquentation
des lieux, ouverts au public
pendant la durée des travaux,
et la complexité des tracés
et planimétries dessinés par
les paysagistes. 08 escales
FRANCE
Enrobés tièdes et recyclés dans l’Oise
Les équipes de l’agence de Senlis de Colas Nord-Picardie ont mis en
œuvre des enrobés tièdes intégrant 20% d’agrégats d’enrobés recyclés
dans le cadre de la rénovation de 11 km de voirie sur le site de stockage
d’une société spécialisée dans les tubes et poutres d’acier, à Avrigny (Oise).
FRANCE
Valenciennes :
le tramway sur les rails
Lors de la réalisation de la ligne 2 du
tramway de Valenciennes, les équipes des
agences Voie ferrée, Signalisation, Caténaires
et Courant fort de Colas Rail ont dû faire face
à plusieurs contraintes. Tout d’abord, avec la
découverte de catiches, ces carrières en calcaire
souterraines creusées au XVIIIe siècle, qui ont
nécessité de combler les sous-sols avant la pose
des rails. Ensuite, la ligne traversant une zone
marécageuse, il a fallu renforcer la plateforme
et les voies avec des pieux. Enfin, la ligne 2
devait être raccordée à la ligne 1 existante.
Sept mois de préparation ont été nécessaires
aux équipes de Colas Rail, qui ont opté pour des
voies en dalles préfabriquées – avec bifurcation
et remplacement de 100 mètres de double voie.
Depuis février 2014, la nouvelle ligne, d’une
longueur de 15,5 km, dessert les sept communes
de l’agglomération valenciennoise, qui rassemble
près de 60 000 habitants. ROUTES N° 32 – mars 2014
escales 09
SLOVAQUIE
Le pont de la rivière Poprad
A Mníšek nad Popradom,
village du nord de la
Slovaquie situé à la frontière
avec la Pologne, ISK, filiale
slovaque de Colas, réalise
un ouvrage d’art sur la rivière
Poprad dans le cadre du
programme de l’Union
européenne pour l’amélioration
des passages transfrontaliers.
D’une longueur de 313 mètres
et d’une largeur de 20 mètres,
ce pont repose sur des pieux
forés de 12 mètres de
profondeur. Il comprend
9 travées, dont une de
64 mètres au-dessus du cours
d’eau. Mobilisant, sept jours
sur sept, deux équipes d’une
trentaine de collaborateurs,
les travaux ont démarré
côté polonais en 2012 avec
les fondations (pieux forés,
palplanches, semelles).
En 2013, le bétonnage du
tablier et des piles a été achevé
côté slovaque. La travée
centrale et le bétonnage du
tablier seront réalisés en 2014,
sur la partie polonaise, pour une
mise en service de l’ouvrage en
octobre. Outre les contraintes
liées aux conditions climatiques,
qui ne permettent de travailler
que durant la période d’avril
à novembre, les équipes d’ISK
doivent composer avec des
normes et des organisations
différentes d’un pays à l’autre. FRANCE
Chantier de haute
voltige en Isère
Au cours de l’été 2013, l’agence
d’Echirolles de Colas Rhône-Alpes
Auvergne a réalisé les travaux
d’étanchéité du parement du
barrage de Saint-Pierre-Cognet, qui
surplombe à 1 100 mètres d’altitude
la vallée du Drac, dans l’Isère.
Un chantier difficile d’accès, qui a
nécessité l’utilisation d’une grue.
escales 11
FRANCE
Réhabilitation
de l’autoroute A 35
Au pied du château du Haut-Koenigsbourg,
en Alsace, les équipes de Colas Est ont réalisé
l’été dernier des travaux de régénération de
chaussée sur le contournement de Sélestat,
une section de 5 km de l’autoroute A 35. Datant des
années 1980, la chaussée en béton était fortement
dégradée en raison d’un trafic de poids lourds élevé.
Dans un premier temps, la couche supérieure
a été fracturée puis extraite et concassée, la dalle
de fondation étant conservée. 50 000 tonnes
d’enrobés bitumineux ont ensuite été mises en
œuvre. Au total, une trentaine de collaborateurs
des agences de Strasbourg, Erstein et Colmar de
Colas Est (pour la partie chaussée) et de Colas
Grands Travaux (pour la partie béton extrudé) ont
été mobilisés entre fin juillet et début novembre,
avec un impératif : achever les travaux avant le
démarrage des viabilités hivernales. Les équipes
du centre de Colmar d’Aximum ont réalisé la
signalisation temporaire, la signalisation horizontale
et verticale définitive et la pose de glissières. FRANCE
La nouvelle RN 7 sécurisée
Aux confins de l’Allier et de la Loire, entre Saint-Prix et
Saint-Martin-d’Estréaux, les équipes d’Aximum ont réalisé,
à l’automne dernier, les travaux de marquage au sol
et de signalisation de la future RN 7 à 2 x 2 voies. L’agence
de Saint-Pourçain de Colas Rhône-Alpes Auvergne est
également intervenue pour élargir une bretelle d’accès.
12 escales
FRANCE
Bayonne : priorité
à l’environnement
L’implantation d’un futur centre Ikea
aux portes de Bayonne a nécessité
la réalisation de travaux préalables
importants par l’agence Côte Basque
de Colas Sud-Ouest. Les équipes ont
notamment dû défricher une surface
de 12 ha et composer avec la faune
locale, la parcelle étant une zone
de reproduction des visons d’Europe,
une espèce protégée.
AUSTRALIE
Colas Australia
en pole position à Bathurst
SRS Roads et Tropic Asphalts, filiales de Colas
Australia, ont réalisé les travaux de réfection
du circuit de Mount Panorama situé à Bathurst, en
Nouvelle-Galles du Sud. Réservée exclusivement aux
V8 Supercars *, la «Bathurst 1000» est considérée, dans
cette catégorie, comme la course la plus prestigieuse du
pays. Créée en 1963, elle se déroule chaque deuxième
dimanche d’octobre, sur une distance de 1 000 km.
La piste, d’une longueur de 6,2 km, n’avait pas été
rénovée depuis plus de dix ans. D’importants moyens
techniques et humains ont été mobilisés, et un revêtement
spécifique, constitué d’un enduit monocouche haute
performance et d’une couche d’enrobés d’une épaisseur
de 35 mm, a été mis en œuvre pour pouvoir accueillir
dans de bonnes conditions de sécurité des véhicules
roulant à près de 300 km/h. Un défi que les équipes de
SRS Roads et Tropic Asphalts ont relevé avec succès,
démontrant ainsi leur savoir-faire technique. * Voitures de tourisme équipées d’un moteur V8.
ROUTES N° 32 – mars 2014
escales 13
FRANCE
Cure de jouvence pour la RN 113
Colas Midi-Méditerranée
et Aximum ont uni leurs
compétences sur le chantier
de réhabilitation d’une section
de 3,7 km de la RN 113,
entre Raphèle-lès-Arles
et Saint-Martin-de-Crau,
dans les Bouches-du-Rhône.
De fin septembre à fin
décembre derniers, les équipes
de l’agence d’Istres de Colas
Midi-Méditerranée, renforcées
par le soutien logistique
des agences de Narbonne
et de Montpellier, ont réalisé
les travaux de renforcement
de chaussée : rabotage de
l’ancien revêtement et mise en
œuvre d’enrobés. Les équipes
d’Aximum étaient chargées
du balisage du chantier et
de la pose des principaux
équipements de sécurité tels
que les glissières métalliques.
En raison de la densité du trafic,
les travaux se sont déroulés
de nuit, avec blocage d’une voie
et basculement du sens de
circulation. Autre contrainte :
la météo, particulièrement
capricieuse, qui a conduit
à différer la phase finale
du chantier. ROUTES N° 32 – mars 2014
14 escales
FRANCE
BHNS
au cœur de Nantes
Une nouvelle ligne de Chronobus
(bus à haut niveau de service)
sillonne désormais l’île de Nantes.
D’une longueur de 6 km et desservant
treize stations, cette liaison est-ouest
fonctionne en site propre sur 85%
de son parcours. Pendant un an,
45 collaborateurs des agences de
Saint-Herblain et Nantes Rezé de
Colas Centre-Ouest ont ainsi œuvré
à l’aménagement de voies de bus,
d’espaces piétonniers, de pistes cyclables
ainsi que de deux skateparks. Principale
difficulté : la densité de la circulation, près
de 35 000 véhicules empruntant chaque
jour les axes de l’île. Afin de ne pas
perturber les usagers et pour permettre
aux équipes d’achever le chantier dans
les délais prévus, un phasage complexe
des travaux avait été établi. La ligne C5
a été inaugurée en septembre 2013. ETATS-UNIS
Bienvenue à Winchester
A Winchester (Virginie), dans le cadre du projet
de revitalisation du centre-ville, les équipes de HRI
ont rénové une zone commerciale piétonne de
400 mètres de long. D’une durée de quatre mois,
le chantier a mobilisé plus de 80 collaborateurs.
MARTINIQUE
Le futur TCSP redessine l’île
Le projet de transport en commun en site
propre (TCSP) de Martinique prévoit de
doter l’axe routier le plus fréquenté de l’île
de deux voies de bus à haut niveau
de service (BHNS). Les équipes de
Colas Martinique ont réalisé les travaux
d’élargissement de l’avenue Maurice-Bishop
à Fort-de-France. Elles doivent également
intervenir sur sept autres sections
de la future ligne, pour une mise
en service prévue en 2015.
16 escales
CANADA
E-Construction brave les éléments
Les autorités de la
municipalité régionale
de Wood Buffalo, située
dans le nord-est de l’Alberta,
ont confié à E-Construction
la rénovation des chaussées
de Fort Chipewyan, ancienne
implantation européenne parmi
les premières de la province.
Le village ne dispose d’aucune
route permanente le reliant
au reste du monde. Il n’est
accessible que par avion
ROUTES N° 32 – mars 2014
ou par bateau… ou, l’hiver, en
empruntant une route de glace.
En raison du poids du matériel
nécessaire à la réalisation
des travaux, E-Construction
a privilégié le transport fluvial.
De mai à mi-octobre 2013,
800 tonnes ont ainsi été
acheminées. Un périple dont les
rebondissements ont menacé
le respect du calendrier : panne
de moteur, enlisement de la
barge, tempête… sans compter
un feu de forêt ou encore
la présence inopinée d’un ours
sur le bateau ! Malgré toutes
ces péripéties, les équipes
d’E-Construction ont réussi
à achever le chantier dans
les délais impartis. FRANCE
Chantier XXL à Nantes
escales 17
XXL : c’est le nom donné au nouveau hall du Parc des expositions
de Nantes La Beaujoire. Les collaborateurs de l’entreprise Gadais
(Colas Centre-Ouest) et de l’agence Nantes Sud de Colas Centre-Ouest
se sont relayés pour réaliser les travaux de terrassement, d’assainissement
et de mise en œuvre des enrobés. Un véritable travail d’équipe pour
cet espace dédié notamment au sport.
SUISSE
Ecône :
en hauteur et en silence
Les équipes de l’agence de Colas Vaud
(Colas Suisse) ont réalisé l’étanchéité
de deux toits du séminaire d’Ecône, hauts
de 25 et 20 mètres. Formés à l’utilisation
d’un dispositif antichute, harnachés et reliés
entre eux par une ligne de vie et des points
d’ancrage installés par des techniciens spécialisés,
les collaborateurs ont pu travailler en toute
sécurité. Après le dépôt des anciens revêtements
et l’assainissement des toits, une première
couche de support étanche a été mise en œuvre,
puis une deuxième, isolante, en polystyrène.
Afin de lester ce matériau particulièrement léger,
Colas Vaud a choisi une couche de gravier
pour la toiture la plus haute et des dallettes
de béton pour le second toit. Un chantier
original pour les équipes de Colas Vaud,
mené en silence pour ne pas troubler
le recueillement des séminaristes. ROUTES N° 32 – mars 2014
18 escales
BELGIQUE
Wegebo poursuit son vol
Depuis plus de quarante ans, la filiale belge Wegebo
accompagne le développement de l’aéroport de
Bruxelles-National, à Zaventem. Début 2013, les équipes
ont réhabilité les chaussées en béton de deux aires
de stationnement. Une nouvelle occasion de démontrer
leur savoir-faire.
FRANCE
Les Sorgues :
naissance d’un écoquartier
Dans Les Sorgues-du-Comtat, au cœur du
Vaucluse et au pied du mont Ventoux, s’étend
désormais, sur 108 ha, le vaste écoquartier de
Beaulieu. L’aménagement des espaces publics a
été réalisé par les équipes de Colas MidiMéditerranée : construction de chaussées, mise
en œuvre de revêtements en béton désactivé,
réalisation d’un réseau des eaux pluviales et
d’ouvrages de franchissement… Principal défi :
la création d’une plage au bord du lac artificiel
de Monteux, au cœur de l’écoquartier, dans des
délais particulièrement serrés. Initialement prévue
en décembre 2013, l’ouverture du lac a en effet
été avancée de six mois. L’agence de Sorgues
a dû mobiliser 20 collaborateurs pendant six jours
pour procéder à l’arrachage des roseaux, puis
réaliser les travaux de terrassement et la mise
en œuvre de quelque 2 000 tonnes de galets.
Les habitants de Monteux ont pu profiter
de la nouvelle plage dès le début de l’été. ROUTES N° 32 – mars 2014
HONGRIE
Budapest : rénovation du périphérique
Après quatre ans de travaux d’élargissement à 2 x 3 voies,
Colas Hongrie a livré en juin dernier le chantier de la section
sud du périphérique de Budapest (autoroute M 0), d’une
longueur de 6,8 km et incluant la reconstruction de l’échangeur
M 0-M 7. Le trafic ne pouvant être interrompu, les collaborateurs
ont travaillé exclusivement de nuit.
20 escales
MADAGASCAR
Dans le port de Toamasina
Situé sur la côte est
de Madagascar, à 350 km
de la capitale, Toamasina
est le plus grand port du pays.
Afin d’augmenter sa capacité
d’accueil de conteneurs, des
travaux d’extension et de
réhabilitation des infrastructures
ont été engagés début 2013.
Dans le cadre de ce projet,
Colas Madagascar, partenaire
de la SPAT (Société du port à
gestion autonome de Toamasina)
depuis de nombreuses années,
a réalisé plusieurs chantiers.
Les équipes ont ainsi aménagé
une nouvelle zone de stockage
de chromite. L’aire comprend
une dalle en béton armé de
4 000 m2, un embranchement
de voie ferrée (la chromite est
acheminée par train) et un quai
de déversement. Parallèlement,
le terre-plein existant a été
réaménagé et étendu avec
la création de nouvelles aires
de stockage de conteneurs.
38 000 tonnes d’enrobés
à module élevé ont été mises
en œuvre pour les voies
de circulation des poids
lourds. Au total, plus de
250 collaborateurs auront été
mobilisés durant seize mois. escales 21
FRANCE
Colas Rail
sur le viaduc d’Austerlitz
Tous les cinquante ans, la RATP (Régie
autonome des transports parisiens) doit
rénover le viaduc de la ligne 5 entre les stations
Quai de la Râpée et Saint-Marcel, inscrit au
patrimoine de la ville de Paris. Etanchéité du
tablier, maintenance des structures métalliques,
remplacement d’une partie des voûtains en
briques… autant de travaux qui ne peuvent être
réalisés sans la dépose préalable de 1 640 mètres
de voies ferrées et l’évacuation de 3 900 tonnes
de ballast. Entre le 1er et le 9 juillet 2013, de 50
à 80 collaborateurs de Colas Rail se sont relayés
jour et nuit pour procéder à ces opérations. Puis,
après la rénovation du viaduc par une entreprise
d’étanchéité, les équipes de Colas Rail ont reposé
les voies ferrées, prémontées en panneaux
complets (chaque panneau comprenant deux rails
de 18 mètres montés sur 24 à 30 traverses en
bois). Ce chantier situé en plein cœur de la capitale,
dans un environnement urbain dense, a été mené
à bien dans le respect des délais. FRANCE
Déconstruction en Normandie
Les équipes de Picheta (Colas Ile-de-France Normandie) réalisent
le démantèlement du site de Trapil (Société des transports
pétroliers par pipeline), près du Havre. Cet ancien lieu stratégique
de l’Otan a longtemps servi au stockage de carburants.
22 reportages
Colas en terre
mahoraise
Depuis plus de cinquante ans, Colas accompagne
le développement de l’île de Mayotte, dans
l’Océan Indien. S’appuyant sur la diversité et la complémentarité de ses
activités — production de matériaux de construction, bâtiment, route —,
Colas Mayotte réalise actuellement de nombreux chantiers. Illustrations.
MAYOTTE
VALLEE DE DEMBENI
Parmi les nombreux chantiers de
bâtiment réalisés par Colas Mayotte
figurent le lycée de Tsararano
et la station d’épuration de Dembéni.
reportages 25
MAYOTTE
Longoni
GRANDETERRE
Majicavo
Kawéni
Mamoudzou
Pamandzi
PETITETERRE
Océan Indien
C
ap sur l’océan
Indien. À10000km
de l’Hexagone,
nichée entre
Madagascar et
le continent africain, Mayotte, ancien territoire
français d’outre-mer, est devenue
en 2011, à la suite d’un référendum local, le 101e département
français. Constituée de deux îles
principales, Grande-Terre et PetiteTerre, et entourée d’une barrière de
corail de 150 km, Mayotte est d’abord
connue pour son lagon. Elle abrite
également une faune et une flore
exceptionnelles.
Présente depuis plus d’un demisiècle sur «l’Île aux parfums», Colas
Mayotte occupe une position de
Koungou
M’tsamoudou
> STATUT :
> MONNAIE :
département et région
d’outre-mer français
(DROM)
euro
> SUPERFICIE :
374 km2
> LANGUES
REGIONALES :
> POPULATION :
swahili (mahorais),
comorien, malgache
213 000 habitants
(2012)
> CHEF-LIEU :
Mamoudzou
leader sur le marché du BTP mahorais. Piste de l’aéroport de Pamandzi,
hôpital de Mamoudzou, aménagement de la RN2, extension du
terminal à conteneurs du port de
Longoni : autant de chantiers de
référence, réalisés par la filiale,
qui illustrent les besoins importants
de l’île en infrastructures. Ces
besoins ont été renforcés par la
départementalisation et par l’intégration dans l’Union européenne,
celle-ci faisant obligation de respecter désormais ses normes.
«2013 a été une année record,
explique Boris Duverger, directeur
de Colas Mayotte. L’activité a été
portée par les grands chantiers que
nous avons remportés.» Les atouts
de Colas Mayotte ? Une présence
«Les atouts de Colas Mayotte ?
Une présence historique mais aussi
la diversité de ses activités : production
et commercialisation de matériaux de
construction, bâtiment, route… et même
bois, grâce à un atelier de menuiserie.»
Boris Duverger, directeur de Colas Mayotte
> LANGUE OFFICIELLE :
français
historique, bien sûr, mais aussi la
diversité de ses activités : production
et commercialisation de matériaux
de construction, bâtiment, route… et
même bois, grâce à un atelier de
menuiserie. «La complémentarité
de nos activités nous permet d’être
très flexibles, d’apporter des solutions clés en main et de proposer
des délais de réalisation plus courts,
poursuit Boris Duverger. Ici, il faut
savoir s’adapter. Pour faire face aux
imprévus, nous devons utiliser les
moyens à notre disposition sur l’île, car
se tourner vers la métropole entraînerait obligatoirement des délais
supplémentaires.» Colas Mayotte est
ainsi dotée de moyens humains,
industriels, techniques et matériels
importants : 850 collaborateurs, trois
carrières, une centrale d’enrobage,
un laboratoire, un parc matériel de
350 engins, 100 camions et… deux
barges. Grâce à ces ressources, la
filiale peut mener de front plusieurs
grands chantiers. Avec un seul mot
d’ordre : synergie entre les activités.
Matériaux de construction
Midi sonne dans la carrière de
Koungou. Une sirène retentit.
ROUTES N° 32 – mars 2014
PRODUCTION DE
MATERIAUX A MAJICAVO
L’usine de Majicavo (ETPC)
peut produire 350 m3 de béton
prêt à l’emploi (BPE) et
10 000 parpaings par jour.
LE SAVIEZ-VOUS ?
Depuis dix minutes déjà, un
camion sillonne les pistes de la
carrière, klaxon bloqué, pour prévenir les riverains et les collaborateurs
de l’imminence d’un tir. Deux
minutes plus tard, la détonation
retentit : une roche volcanique dure
et noire — du basalte — s’effondre.
Située dans le nord-est de GrandeTerre, Koungou est l’une des trois
carrières d’ETPC (Colas Mayotte).
ETPC propose toute une gamme
Depuis 1979, Colas Mayotte
est dotée d’un atelier
charpente, menuiserie et
métallerie. Créé tout d’abord
pour réaliser des coffrages
en bois et en métal pour
le gros œuvre, cet atelier
emploie aujourd’hui
50 collaborateurs et
réalise 80% de son chiffre
d’affaires avec des clients
extérieurs à l’entreprise.
ROUTES N° 32 – mars 2014
de matériaux de construction pour
le bâtiment et les travaux publics.
L’entreprise est organisée autour de
deux activités : d’une part, l’extraction, le concassage de roches et la
commercialisation de granulats sur
trois sites différents (Koungou,
M’tsamoudou et Pamandzi) ; d’autre
part, la production et la vente de
béton prêt à l’emploi sur les sites de
Majicavo et de Pamandzi, et de
produits préfabriqués en béton à
Majicavo et à Longoni. «Chaque
année, près de 400 000 tonnes de
granulats sont extraites de nos
carrières, puis transformées sur nos
sites», explique Frédéric Polenne,
directeur d’ETPC. Chaque jour, près
de 3 000 tonnes peuvent ainsi être
transportées par une vingtaine de
camions jusqu’aux huit sites de
production et points de vente de
l’entreprise. Parpaings, regards,
buses ou encore poteaux électriques sont également fabriqués
par ETPC. L’usine de Majicavo a
une capacité de production de
350 m3 de béton prêt à l’emploi et
10 000 parpaings par jour. «Ces
matériaux de construction sont
destinés en priorité aux chantiers
réalisés par Colas Mayotte ; ils sont
également vendus aux autres
entreprises et aux particuliers»,
ajoute Frédéric Polenne. Pour pallier
les difficultés d’approvisionnement
reportages 27
en explosifs par voie maritime,
ETPC s’est dotée d’une unité de
fabrication d’explosifs.
Bâtiments clés en main
«Le centre Bâtiment a réalisé en
2013 une excellente année grâce
à plusieurs chantiers complexes»,
souligne Patrick Stephan, chef de
centre Bâtiment.
A commencer par l’extension
et la rénovation de la maison d’arrêt
de Majicavo. Dans une première
phase, les travaux, réalisés en site
occupé, ont consisté en la construction de bâtiments neufs, notamment
le centre de détention pour hommes,
le greffe et l’administration, l’accueil
des familles, les parloirs, les locaux
dédiés à la formation, l’enseignement, la santé, la restauration… En
2014, après le transfert des personnes détenues, les opérations
de réhabilitation de la maison
d’arrêt existante pourront démarrer,
avec une livraison prévue en 2015.
«Réalisé en conception-construction, ce contrat clés en main est
une grande première pour Colas
Mayotte, à plus d’un titre, souligne
Philippe Enfru, directeur du chantier. Il présente une grande
complexité en termes de réseaux et
d’informatique (biométrie, serrures
MOUSTOIFA HAMADA,
responsable QSE et foncier (ETPC)
De l’agronomie au QSE
D’origine mahoraise, Moustoifa Hamada
effectue toutes ses études en métropole.
Titulaire d’un DEA en agronomie obtenu
en 2002, il se spécialise en management
QSE (qualité sécurité environnement)
pendant un an. Après avoir travaillé
à Nantes puis en Mayenne, il éprouve
l’envie de retourner à Mayotte, même s’il est convaincu qu’il ne
trouvera pas de travail dans le domaine de la QSE sur son île
natale. «2007 correspond à l’année où ETPC a été certifiée ISO 9001.
L’entreprise mettait donc en place une politique QSE. J’ai postulé
et cela a marché. Je crois qu’ETPC ne s’attendait pas à trouver
sur l’île un profil comme le mien, avec des origines mahoraises
en plus !» Un véritable atout pour Moustoifa. Entré en 2007
dans l’entreprise, il évolue trois ans plus tard vers un poste de
responsable QSE et foncier. «Je comprends la langue, la culture
et les réactions des riverains. Quand on s’occupe du foncier, cela
facilite le travail.» Parmi ses autres missions : les économies d’énergie
(ETPC a été certifiée ISO 50001 «Management de l’énergie» en
2013) et la sécurité, notamment de l’unité de fabrication d’explosifs.
télécommandées, gestion des
accès, etc.), de gestion des flux de
circulation, etc. Des compétences
et des savoir-faire que nous avons
acquis. Sur ce chantier, nous
apprenons tous les jours.» Autre
particularité : les équipes de Colas
Mayotte sont également chargées
des travaux de menuiserie et de
l’installation du mobilier dans les
cellules et les bureaux. «Cela
nécessite beaucoup d’anticipation
TERRASSEMENT A TSINKOURA
Le centre Routes réalise chaque
année une cinquantaine de chantiers,
incluant souvent 50 000 à 100 000 m3
de terrassement.
car tout est commandé en métropole, et il faut un à deux mois pour
être livrés», poursuit Philippe Enfru.
Un peu plus au nord, un autre
chantier mené par les équipes du
centre Bâtiment illustre l’accompagnement par Colas Mayotte du
développement de l’île : l’extension
de la centrale thermique de Longoni
pour EDM (Electricité de Mayotte).
«Entre 1997 et 2012, Mayotte a
connu une croissance annuelle de
12% de la demande en électricité,
explique Jean-Charles Normand,
chef de secteur gros œuvre. Avec
l’ajout de trois nouveaux moteurs,
de 12 MGW chacun, l’objectif est
d’augmenter la capacité de production d’électricité et de se conformer
aux normes de rejets atmosphériques.» En groupement avec DCNS
et Wärtsilä, Colas Mayotte réalise
donc les travaux de terrassement
ainsi que le génie civil et le second
œuvre. Particularité de ce chantier
sur lequel une centaine de collaborateurs sont mobilisés : le respect
des contraintes cycloniques et
sismiques.
ROUTES N° 32 – mars 2014
28 reportages
Un réseau routier
encore fragile
15 h. D’un coup, d’un seul, des
pluies diluviennes s’abattent sur
Majicavo. La terre couleur rouge
se gorge d’eau pour bientôt se
transformer en coulées de boue.
Sur le chantier de la voie d’accès
au collège de Majicavo, les
15 engins de Colas Mayotte sont
à l’arrêt. «Impossible de continuer,
déplore Yann Vicaire, conducteur
de travaux. Il pleut en continu
depuis plus d’une demi-heure. Le
terrain est devenu impraticable.»
Ici, les équipes du centre Routes
de Colas Mayotte doivent réaliser
65 000 m3 de déblai/remblai, les
terrassements, les voiries, la plateforme et les réseaux, en synergie
avec le centre Bâtiment, qui
construit cinq murs de soutènement. Au total, 120 collaborateurs
de la filiale travaillent sur ce chantier. «Les projets sortent dans
l’urgence. Nous sommes obligés
> COLAS MAYOTTE
850
350
collaborateurs
engins,
soit près d’un engin au km2
100
2
«L’urgence des projets nous oblige
à réagir très rapidement et à proposer
des solutions clés en main.»
Romain Cartron, chef de centre Routes
de réagir très rapidement et de
proposer des solutions clés en
main dans des délais très courts. A
cet égard, la complémentarité de
nos activités constitue un atout»,
souligne Romain Cartron, chef de
centre Routes.
Grâce à 12 équipes travaux,
soit près de 200 personnes, le
centre Routes réalise une cinquantaine de chantiers par an, sur
Grande-Terre et sur Petite-Terre,
incluant souvent 50 000 à
100 000 m3 de terrassement. «Les
VRD [voiries et réseaux divers],
dans les 17 communes que
compte l’île, représentent notre
“fonds de commerce”, ajoute
Romain Cartron. Les revêtements
> MATÉRIAUX
DE CONSTRUCTION
3
400 000
carrières
tonnes de granulats extraites
par an
camions
barges
(Biwi et Echangeur 2)
1
1
EN BREF
ROUTES N° 32 – mars 2014
> BÂTIMENT
1
secteur gros œuvre
et génie civil
1
1
secteur génie électrique
secteur charpente
et menuiserie bois
centrale d’enrobage
> ROUTE
usine de production
de BPE et de préfabrication
(parpaings)
25 000
m3
de BPE produits par an
1
sont souvent des enduits superficiels, peu adaptés à Mayotte en
raison du trafic routier qui augmente chaque année. Il n’est pas
rare de constater, alors que le
réseau mahorais est jeune, un
vieillissement prématuré des
routes. Depuis quelques années,
nous nous efforçons de proposer,
dans les appels d’offres, des enrobés en lieu et place des enduits
superficiels. De 10 000 tonnes, il
y a une dizaine d’années, nous
sommes passés à 30 000 tonnes
d’enrobés mis en œuvre en 2013,
dont 95% d’enrobés tièdes.»
Synergie, savoir-faire, innovation, une combinaison gagnante
pour Colas Mayotte.
laboratoire
50
30 000
chantiers par an
tonnes d’enrobés mises
en œuvre en 2013, dont
95% d’enrobés tièdes
CHANTIER DE VRD
Les voiries et réseaux divers (VRD)
représentent le «fonds de commerce»
du centre Routes de Colas Mayotte.
30 reportages
FRANCE
> L’AGENCE DE BOURG-EN-BRESSE
DE COLAS RHONE-ALPES AUVERGNE
Bourg-en-Bresse Groissiat
Saint-Denis-lès-Bourg NurieuxVolognat
s 105 collaborateurs
s2 centres travaux
(Saint-Denis-lès-Bourg et Groissiat)
s 2 centrales d’enrobage
(Saint-Denis-lès-Bourg et Nurieux-Volognat)
s 1 usine d’émulsions et de bitumes modifiés
(Saint-Denis-lès-Bourg)
L’agence de Bourg-en-Bresse de Colas
Rhône-Alpes Auvergne vit au rythme des chantiers
petits et grands. Une diversité de projets qui nécessite
une organisation matérielle et humaine rigoureuse. Reportage
sur le quotidien d’une agence routière en France métropolitaine.
FRANCE
Vie d’une agence :
une journée en pays bressan
R
endez-vous chemin
du Moulin-Neuf, en
périphérie de Bourgen-Bresse, dans le
département de
l’Ain. Depuis près de
cent ans, l’agence de Bourg-enBresse de Colas Rhône-Alpes
Auvergne (anciennement Sacer
Sud-Est) se développe dans la
région. Retour en arrière. «Tout a
commencé en 1929, lorsque
Sacer s’est installée à Bourg-enBresse, chemin de Montholon,
raconte Jean-Michel Simonet,
chef d’agence. Les équipes de
ROUTES N° 32 – mars 2014
l’entreprise travaillaient déjà
depuis quelques années dans la
ville, mais en déplacement depuis
Saint-Martin-d’Hères (près de
Grenoble).» En 1972, Sacer
construit l’usine de liants bitumineux LRBB (Liants routiers de
Bourg-en-Bresse), à Saint-Denislès-Bourg. Un an plus tard, l’entreprise choisit d’installer ses bureaux
à proximité de l’usine. En 2002,
une vingtaine de collaborateurs du
secteur de l’Ain de Colas RhôneAlpes intègrent l’agence, rejoints
neuf ans plus tard par les équipes
du centre travaux d’Oyonnax de
Screg Sud-Est. Dernier fait marquant : le 1er janvier 2013, l’agence
de Bourg-en-Bresse passe sous
la bannière de Colas Rhône-Alpes
Auvergne, après la réorganisation
de l’activité routière de Colas en
France métropolitaine. «L’agence
bénéficie d’une histoire riche, façonnée par l’intégration successive, à
une équipe Sacer, de collaborateurs
Colas puis Screg, souligne JeanMichel Simonet. Tout cela est inscrit
dans notre ADN et, finalement, la
nouvelle organisation des filiales
routières dans l’Hexagone, sous la
marque unique Colas, n’a pas
EN PAYS DE BRESSE
Dans cette région traditionnellement
réputée pour ses volailles,
l’agence de Bourg-en-Bresse de
Colas Rhône-Alpes Auvergne
développe ses activités routières
depuis plus de cent ans.
ROCADE DE BOURG-EN-BRESSE
La construction d’un nouveau giratoire
et d’un kilomètre de chaussée neuve
sur la section sud de la rocade de
Bourg-en-Bresse constitue une référence
pour l’agence.
reportages 33
EVP (Enrobés de la vallée du plastique)
ZOOM SUR…
A Nurieux-Volognat, Colas Rhône-Alpes Auvergne dispose depuis
1993 d’une centrale d’enrobés certifiée ISO 14 001. Baptisée EVP
(Enrobés de la vallée du plastique), cette unité de production fabrique
chaque année 40 000 tonnes d’enrobés. En vingt ans, d’importants
investissements ont été réalisés : plan de circulation des véhicules
de livraison, sécurité, etc. Derniers aménagements en date, l’installation
d’une nouvelle cheminée de 24 mètres de haut et le passage au gaz de
la chaudière ont permis d’améliorer les performances environnementales
de la centrale. Denis Ribes, chef du poste depuis vingt ans, a su s’adapter
aux nouveaux matériels et aux nouvelles procédures. «J’ai commencé
à travailler sur des postes d’enrobés mobiles en 1980, alors je ne peux
qu’apprécier les évolutions apportées à la centrale. Elles ont vraiment
simplifié mon quotidien.» Côté environnement de travail, Denis a tenu
à apporter sa touche personnelle en développant la végétalisation du site.
modifié ce que nous sommes.»
Aujourd’hui, l’agence de Bourgen-Bresse peut compter sur ses
105 collaborateurs et son parc
matériel de 30 engins et camions
pour exercer son activité, caractérisée par une grande variété de chantiers. Le quotidien de nombreux
établissements Colas en France.
Ancrage local
«Nos principaux clients sont
les collectivités locales : conseil
général, communauté d’agglomération de Bourg-en-Bresse,
communautés de communes et
communes, ajoute Jean-Michel
Simonet. 25 % de notre activité est
à bons de commande, c’est-à-dire
des marchés pluriannuels, comme
ceux portant sur l’entretien des
routes départementales, renouvelés
tous les quatre ans.» Grâce au
maillage constitué par ses deux
centres travaux (à Saint-Denis-lèsBourg et Groissiat) et ses trois
implantations industrielles (deux
centrales d’enrobage, à SaintDenis-lès-Bourg et NurieuxVolognat, et une usine de liants à
ALEXIS GIAJ,
chef de chantier
La voie de l’alternance
Son baccalauréat génie civil en poche,
passionné par le monde du BTP,
Alexis Giaj s’oriente très rapidement
vers les travaux publics. Il choisit la voie
de l’alternance pour effectuer son BTS
au sein de l’agence de Bourg-en-Bresse
pendant deux ans. En complément,
il décide de suivre une formation de technicien supérieur
de l’industrie routière, créée par les entreprises du secteur et
dans laquelle intervient Jean-Michel Simonet, son chef d’agence.
Embauché en 2006 en tant que chef de chantier, Alexis travaille
désormais avec une équipe de cinq personnes. «Bordures,
réglages, enrobés, aménagements ou traversées de villages,
mon métier est complet et j’apprends chaque jour. Mais ce
que j’apprécie le plus est la communication avec les riverains
et les autres intervenants sur les chantiers.»
Saint-Denis-lès-Bourg), l’agence
réalise des chantiers routiers,
autoroutiers, d’aménagement de
voiries urbaines ou communales
dans le département. Chaque
année, près de 100 000 tonnes
d’enrobés sont mises en œuvre,
dont 10 000 tonnes d’enrobés
tièdes. Les forces de l’agence de
Bourg-en-Bresse ? Une présence
historique et la qualité du service
rendu. Pour Jean-Michel Simonet,
«notre ancrage dans la région
constitue un atout. Nous sommes
perçus comme une PME locale,
nos collaborateurs et leurs familles
vivent et travaillent ici. Ils connaissent
parfaitement l’environnement.»
Petits et grands chantiers
10 heures. Les équipes d’Alexis
Giaj, jeune chef de chantier (lire
portrait ci-contre), sont à pied
d’œuvre sur le chantier d’agrandissement de la zone d’aménagement concerté (ZAC) Les
Plans, à Ceyzériat. «Ce chantier, d’une
durée de trois semaines, consiste
en la réalisation des réglages de la
chaussée, la pose des bordures, la
création des trottoirs et la mise en
œuvre d’un revêtement en grave
bitume pour la desserte de la zone,
explique Alexis Giaj. Un chantier de
VRD classique, en somme.»
ROUTES N° 32 – mars 2014
LAC DE NANTUA (AIN)
Sur les bords du lac,
les équipes ont, en une
journée, réhabilité une
chaussée de 400 mètres
et aménagé un parking.
A quelques kilomètres de là,
la dernière section de la rocade
de Bourg-en-Bresse, inaugurée
début septembre 2013, accueille
ses premiers véhicules. Un
chantier de référence pour
l’agence. «Destinée à réduire le
trafic de transit dans le centre et
à désengorger la circulation en
ville, sa construction a démarré il
y a plus de vingt ans et, depuis,
des sections sont livrées au fur et
à mesure», explique Jean-Michel
Simonet. Lancés au printemps
2012, les travaux réalisés par les
équipes de l’agence de Bourg-enBresse ont porté sur la construction
d’un nouveau giratoire et d’un
kilomètre de chaussée neuve de
la section sud, reliant la route de
Ceyzériat à celle de Saint-Etiennedu-Bois.
ROUTES N° 32 – mars 2014
L’agence compte également,
parmi ses réalisations, la construction de plusieurs sections
de l’autoroute A 40, des aménagements de voirie et un terrain
de football en gazon synthétique
pour la prison de Bourg-en-Bresse,
la réhabilitation d’une zone
industrielle, etc.
Plus à l’est, huit collaborateurs
achèvent les travaux d’aménagement des bords du lac de
Nantua : réhabilitation d’une chaussée de 400 mètres et création d’un
parking. Le tout, en une journée.
«Qu’il s’agisse d’aménagements
urbains, de travaux ruraux ou de
chantiers autoroutiers, de chantiers
d’une journée ou d’une année, nos
équipes font preuve d’adaptabilité
et de rigueur pour répondre aux
besoins de nos clients.»
Flexibilité et organisation
11 heures. Comme chaque
mercredi matin, le rendez-vous
incontournable de la semaine
commence à l’heure. Objectif : la
préparation du planning de la
semaine suivante. «Il s’agit d’un
rendez-vous important pour la vie
de l’agence, explique Jérôme Velon,
dispatcheur. Nous recensons
d’abord les besoins en matériel
et en équipes sur le terrain auprès
des chefs de chantier et des
conducteurs de travaux.» Répartition du matériel ou tonnage
d’enrobés… la réunion prend des
airs de salle de marché. Pendant
une heure, tous les chantiers en
cours ou à venir seront passés en
revue, avec un impératif horaire :
«A 17 heures, tout doit avoir été
décidé et organisé pour que les
ORGANISATION
La réunion hebdomadaire du mercredi est
un rendez-vous incontournable pour préparer
le planning de la semaine suivante.
> AGENCE DE BOURG-EN-BRESSE
1929
2002
1972
2011
Sacer s’installe
à Bourg-en-Bresse.
Construction de l’usine
de liants bitumineux
LRBB (Liants routiers
de Bourg-en-Bresse) à
Saint-Denis-lès-Bourg.
CHRONOLOGIE
équipes travaux puissent prendre
connaissance de leur planning
hebdomadaire», poursuit Jérôme
Velon. Les clés de la réussite ?
«Il faut savoir être flexible, tenir
compte des impératifs des
chantiers, de la météo et des
demandes de chaque conducteur
de travaux.» Autre facteur de
succès : la mutualisation du
matériel. «Par le passé, nous
travaillions déjà en synergie avec
les autres agences Colas,
notamment au niveau du matériel.
La mise en place de la nouvelle
organisation des filiales routières
a accentué ce phénomène,
souligne Jean-Michel Simonet. Et
tout le monde en bénéficie !» 1973
Installation des locaux
à Saint-Denis-lèsBourg.
Intégration des collaborateurs
du secteur de l’Ain de Colas
Rhône-Alpes.
Intégration des collaborateurs
du centre travaux d’Oyonnax
de Screg Sud-Est.
er
1Dans
janvier 2013
le cadre de la nouvelle
organisation de l’activité routière
en France métropolitaine,
l’agence de Bourg-en-Bresse
de Sacer Sud-Est devient
l’agence de Bourg-en-Bresse
de Colas Rhône-Alpes Auvergne.
ROUTES N° 32 – mars 2014
36 trajectoires
Ils et elles sont chef d’agence, responsable de
laboratoire, chef d’équipe, directeur matériel…
Tous exercent leur métier avec passion et nous font
partager leur quotidien et leurs projets.
CANADA
FRANCE
SLOVAQUIE
AUSTRALIE
AFRIQUE DU SUD
Chaque jour est une
“nouvelle
aventure !
”
MARYKA SCHALKWYK
CHEF DE SECTEUR
COLAS SOUTH AFRICA
AFRIQUE DU SUD
Maryka Schalkwyk a une formation de professeur,
mais elle n’a jamais enseigné. «J’ai travaillé plusieurs
années à Pretoria au sein de l’équipe du président
De Klerk. Puis, j’ai intégré Petrocol Hectorspruit, qui
a ensuite rejoint Colas South Africa», se souvient-elle.
Maryka gravit progressivement les échelons jusqu’à
devenir chef de secteur d’Hectorspruit, dans la province
du Mpumalanga (nord-est du pays). Le dépôt
d’Hectorspruit fournit des liants bitumineux à de
nombreux chantiers, dont le parc national Kruger * pour
l’entretien de ses pistes. Maryka suit les chantiers du
début à la fin. Pour résoudre les problèmes quotidiens,
elle doit faire preuve de réactivité et d’adaptabilité.
«Je suis fière de ce que j’ai accompli depuis vingt ans
dans l’entreprise. Il y a eu des moments difficiles,
mais je ne garde que de bons souvenirs. Mon équipe
m’aide beaucoup. J’ai la chance de travailler près de
la Crocodile River et d’avoir une vue sur le parc Kruger.
Le cadre idéal pour des week-ends en famille !» * La plus grande réserve animalière d’Afrique du Sud.
ROUTES N° 32 – mars 2014
trajectoires 37
“ Devenir Compagnon est un honneur et une fierté ”
GAETAN BORTOLOMIOL
CHEF D’EQUIPE
COLAS EST
FRANCE
2013 restera une année
marquante pour Gaëtan
Bortolomiol. A 29 ans, ce jeune
chef d’équipe a intégré en
novembre dernier la 21e promotion
des Compagnons de la Route
de Colas. «Cette distinction
me pousse à faire toujours mieux,
à me perfectionner pour lui faire
honneur», confie-t-il. Une ligne
de conduite qui rythme le
parcours de Gaëtan depuis
ses débuts. Après un bac pro
en menuiserie et un CAP, il suit
un stage de perfectionnement
sur les escaliers en bois en Italie.
Davantage attiré par le travail en
extérieur, il décide alors de suivre
une formation d’ouvrier VRD,
au cours de laquelle il réalise
trois stages chez Screg Est
(devenue Colas Est). En 2006,
il est embauché comme ouvrier
maçon VRD à Châlons-enChampagne. Trois ans plus tard,
il devient chef d’équipe.
Equipe, un mot qui a pris un relief
particulier en 2013 pour Gaëtan.
Alors qu’il achève la pose
de bordures sur un chantier
de VRD, un collaborateur
fait un malaise cardiaque.
Fort de son brevet de sauveteur
secouriste et de son engagement
comme sapeur-pompier volontaire,
il n’hésite pas une seule seconde
à intervenir. «J’ai prodigué les
premiers soins, très vite rejoint
par mon équipe. Il y a eu une
véritable entraide, tout s’est fait
naturellement.» ROUTES N° 32 – mars 2014
38 trajectoires
“ Savoir toujours s’adapter pour évoluer ”
VOJTECH RINIK
DIRECTEUR MATERIEL
ISK
SLOVAQUIE
La famille de Vojtech Rinik
a toujours pensé que
l’apprentissage d’une langue
étrangère – voire deux –
était un atout. On décide donc
de lui faire apprendre très tôt
l’anglais et le français : une
chance qui va guider sa carrière.
En 1978, Vojtech intègre
l’entreprise de génie civil
slovaque Inžinierske Stavby
(aujourd’hui ISK) en tant
ROUTES N° 32 – mars 2014
qu’ingénieur informatique.
Il travaille sur un logiciel
de conception assistée par
ordinateur (CAO), qu’il fait
évoluer en fonction des besoins
des clients. Ses facultés
d’adaptation et son trilinguisme
lui valent d’être repéré par le
service marketing de l’entreprise.
Puis il est nommé responsable
des relations internationales.
Sa mission : développer
l’activité d’ISK dans le monde.
Parallèlement, il crée une
branche locale de l’EAPA
(European asphalt pavement
association), qu’il préside
pendant dix ans. En 2005,
ISK rejoint Colas. Les activités
de la société se recentrent
sur la Slovaquie. Vojtech
devient alors directeur matériel :
«Il a fallu trier, réparer, acheter,
organiser, faire évoluer les
mentalités pour constituer
un parc matériel moderne,
respectueux de l’environnement
et de la sécurité de tous.»
Une mission accomplie
grâce à son expérience
et à sa capacité à toujours
se réinventer. trajectoires 39
“ Quarante ans de carrière… dans les carrières ”
JEAN-PAUL FORMENT
CHEF D'AGENCE
COLAS SUD-OUEST
FRANCE
Résumer sa carrière n’est
jamais chose facile. Pour
Jean-Paul Forment, ce sera
au travers de trois chiffres
symboliques.
40. «J’ai passé quarante années
dans les carrières.» Après une
formation d’électromécanicien,
il est embauché en 1974
comme employé administratif
à la bascule de la gravière
de Jû-Belloc (Gers), acquise
par Colas en 1992. Il occupe
successivement les postes
de technico-commercial,
responsable commercial, chef
de site puis chef d'agence.
«Le métier a considérablement
évolué en quarante ans, il est plus
compliqué et les réglementations
changent sans cesse. Mais
c’est ce qui le rend toujours
plus intéressant.»
5. Aujourd’hui, Jean-Paul navigue
entre cinq carrières et gravières
situées dans deux départements,
les Hautes-Pyrénées et
la Haute-Garonne. Ses équipes
rassemblent 50 collaborateurs.
Ses secrets ? «Savoir accorder
sa confiance, mais surtout être
très bien organisé afin de pouvoir
gérer au mieux les différents
sites dont j’ai la responsabilité.»
0. Depuis son domicile gersois,
Jean-Paul Forment parcourt
chaque année bon nombre
de kilomètres au volant de sa
voiture. Et d’annoncer fièrement :
«En quarante ans, je n’ai jamais
eu aucun sinistre responsable,
ni un seul PV ou retrait de point
sur mon permis !» ROUTES N° 32 – mars 2014
40 trajectoires
“ Avoir une réflexion responsable de A à Z ”
HONORINE VALLETTE
RESPONSABLE DE LABORATOIRE
RESIPOLY CHRYSOR (SMAC)
FRANCE
Issue d’une famille
d’entrepreneurs du BTP,
Honorine Vallette choisit de
suivre la voie de ses aïeux
tout en empruntant une route
originale : celle de l’ingénierie
chimique appliquée à la
construction. Une formation
pratique qui lui permet de
rejoindre Résipoly Chrysor, filiale
de Smac spécialisée dans les
résines pour revêtements de sol.
ROUTES N° 32 – mars 2014
Responsable de laboratoire, elle
est chargée de développer des
résines et d’autres produits pour
la réalisation de revêtements de
sol, la protection et la réparation
de bétons, l’étanchéité de
parkings, etc. Si Honorine ne
manipule plus elle-même les
produits, ses missions sont tout
aussi passionnantes : management
d’une équipe de sept personnes,
veille réglementaire et stratégique,
orientation des recherches en
fonction d’impératifs d’utilité,
de conformité et de rentabilité,
prospection pour dénicher les
matières premières de demain…
Un rôle qui lui impose encore
plus de responsabilités :
«Résipoly Chrysor a toujours
œuvré pour que ses produits
soient respectueux de la santé et
de l’environnement. Le biosourcé*,
par exemple, est en vogue, mais
il faut veiller à ce que son utilisation
industrielle ne nuise pas à la
production agricole. Il est de
mon devoir de rester à la fois
pragmatique et responsable.»
* Les matériaux biosourcés sont issus de
la biomasse, qu’elle soit d’origine végétale
ou d’origine animale.
trajectoires 41
“ Le stage est la garantie d’une intégration réussie ”
ALLAN KINDRAT
CHEF DE PROJET
TERUS CONSTRUCTION
CANADA
De 2008 à 2013, Allan Kindrat
a travaillé chaque été pour
Terus Construction, filiale
de ColasCanada située en
Colombie-Britannique, dans
le cadre du «Student Partner
Program». Ce programme
propose à des entreprises de
soutenir financièrement des
étudiants motivés et de les former
lors de stages. A la fin de leurs
études, ces jeunes professionnels
ont la possibilité de rejoindre
l’entreprise qui les a formés.
Diplômé en ingénierie civile en
décembre 2013, Allan intègre
la filiale canadienne en tant que
technicien de laboratoire junior.
Il occupe actuellement un poste
de chef de projet à Prince Rupert,
une ville portuaire de la province.
«Mes tâches sont diverses :
je m’occupe du budget des
chantiers à venir, j’organise les
réunions sécurité, je suis chargé
de la relation avec les soustraitants, je veille au suivi des
coûts, etc. Cela me plaît, car
c’est enrichissant, gratifiant
et stimulant. Je travaille
avec des personnes différentes
et j’apprends à leurs côtés.»
Globe-trotter averti, Allan aime
voyager. Il espère qu’il aura
l’occasion, dans le cadre
du Groupe, de découvrir de
nouveaux horizons. «Je suis
très reconnaissant d’avoir pu
bénéficier du soutien de Terus
Construction, et j’espère qu’un
jour Colas sera fier du travail
que j’aurai accompli», conclut-il. ROUTES N° 32 – mars 2014
42 trajectoires
“ J’accompagne le développement de SAMI ”
AZEEM REMTULLA
DIRECTEUR GENERAL
SAMI BITUMEN TECHNOLOGIES
AUSTRALIE
A 56 ans, Azeem Remtulla
vient de fêter trente
années passées au
sein de SAMI Bitumen
Technologies *. «J’ai rejoint
l’entreprise en tant qu’ingénieur
de recherche en 1983, après
avoir quitté le Royaume-Uni pour
l’Australie, raconte-t-il. Au fil des
ans, j’ai occupé différents postes
techniques et opérationnels,
jusqu’à devenir directeur général
ROUTES N° 32 – mars 2014
en 2006. Je m’occupe de
l’encadrement des opérations
de production, de l’importation,
de la R&D et de la direction
stratégique de la société.» Azeem
est entouré d’une équipe de
spécialistes qui l’aident à trouver
des solutions commerciales,
logistiques et techniques
au quotidien. «En trente ans,
j’ai été le témoin des grands
changements qu’a connus le
secteur de la technologie routière.
J’ai grandi avec SAMI, précise-t-il.
D’une seule usine située à
Sydney, la société est passée
à quatre usines de production
de spécialités de bitume et
quatre terminaux d’importation
de bitume. Je suis très fier
du chemin parcouru. L’entreprise
réalise désormais des opérations
complexes dans des endroits
stratégiques du pays. En quelques
années, elle est devenue le leader
de la technologie routière
australienne.» * Filiale australienne de Colas spécialisée
dans la commercialisation du bitume et la
production de liants bitumineux spéciaux.
trajectoires 43
“ Grâce à la VAE*, mes compétences sont reconnues ”
ALBINO MOREIRA
CHEF DE CHANTIER
COLAS ILE-DE-FRANCE NORMANDIE
FRANCE
Originaire d’Alfaitues, au
Portugal, Albino Moreira arrive
en France à l’âge de 25 ans.
Embauché en 1987 au sein de
l’agence Seine-Saint-Denis de
Colas Ile-de-France Normandie,
il ne la quittera plus. D’abord
maçon puis chef d’équipe, il est
nommé chef de chantier principal
en 2013. Son parcours exemplaire
et ses qualités de management lui
permettent d’intégrer la première
démarche de validation des
acquis de l’expérience (VAE*)
lancée par Colas Ile-de-France
Normandie en 2012. Après
un premier oral pour définir
ses compétences, les sujets
du dossier à préparer tombent.
Pour lui, ce sera assainissement,
plateformes et traitement
des sols. Pendant un an, Albino
Moreira retrace, dans un rapport,
son quotidien de travail et
son expérience acquise sur les
chantiers. Après une soutenance
orale, il obtient son BTS travaux
publics. Son regard sur toute cette
aventure ? «En s’occupant de
l’aspect administratif, l’entreprise
m’a permis de me consacrer à
la réalisation de mon dossier.
Avec les six autres collaborateurs
diplômés, notre credo a toujours
été de commencer et de finir
cette aventure ensemble.» Alors,
c’est sans hésitation qu’Albino
recommencerait. Il rêve déjà
de partager avec d’autres son
expérience. * Grâce à la VAE, toute personne, quels
que soient son âge, son niveau d’études
et son statut, peut faire valider les acquis
de son expérience pour obtenir une
certification professionnelle.
ROUTES N° 32 – mars 2014
44 trajectoires
“ Le jour où ma route a croisé celle de Colas ”
FABRICE MONNAERT
DIRECTEUR CONCESSIONS ET
MONTAGE DE GRANDS PROJETS
COLAS SA
FRANCE
«Troissereux dans l’Oise, vous
connaissez ?» Assis derrière
son bureau, Fabrice Monnaert
a le sourire. «Il s’agit du contrat
de partenariat public-privé (PPP)
de vingt-cinq ans pour la déviation
de Troissereux que nous avons
signé en janvier 2014.» Un beau
succès collectif pour les directions
concessions et montage de grands
projets, financière et juridique
ROUTES N° 32 – mars 2014
de Colas. Depuis l’été dernier,
Fabrice est directeur concessions
et montage de grands projets
du Groupe. Pourtant, rien ne
prédestinait cet ingénieur, diplômé
d’HEI, à rejoindre Colas. Entré
chez Bouygues Construction en
1998, comme ingénieur travaux,
il devient en 2003 responsable
de programmes de logements
et de bureaux dans une PME. Au
cours de cette expérience, il croise
la route de Colas, au travers d’une
mission de recherche de terrain
et d’assistance à maîtrise d’ouvrage
pour la construction d’Echangeur
Nord-Picardie. En 2008, il rejoint
le Groupe pour mener une réflexion
sur la gestion globale du patrimoine
de Colas SA, au sein de la
direction concessions et montage
de grands projets. Deux ans plus
tard, il devient chef de projet PPP.
Aujourd’hui, il gère le montage
du projet avec les acteurs
intervenant à la signature du PPP.
«Ce type de contrat nécessite
des compétences techniques,
juridiques et financières très
pointues. Il faut donc raisonner
global, être constamment en éveil
et inventer tous les jours.» trajectoires 45
“ Le Groupe encourage la mobilité intermétiers ”
JEROME DAMBRICOURT
CHEF D’AGENCE
COLAS NORD-PICARDIE
FRANCE
Depuis juillet 2013, Jérôme
Dambricourt officie comme
chef d’agence à Saint-Omer,
dans le Nord-Pas-de-Calais,
après un parcours professionnel
peu commun. Entré chez Colas
Nord-Picardie en 1987 comme
responsable administratif en
centre de travaux, il occupe cette
fonction pendant près de dix ans.
Il devient ensuite cadre de gestion
au siège de la filiale en 1996
et s’occupe de reporting, de
contrôle de gestion, de suivi des
budgets, etc. «Je commençais à
avoir fait le tour de mes missions
et j’étais de plus en plus tenté
par une nouvelle aventure :
celle de l’exploitation.» L’année
de ses 40 ans, Jérôme décide
de donner une nouvelle orientation
à sa carrière. Pendant six mois,
il occupe le poste de chef
de chantier à Saint-Omer, puis,
pendant trois ans, celui de
conducteur de travaux à Lens,
avant de devenir responsable
d’exploitation puis chef du centre
Desbarbieux, à Roubaix, en 2005.
«Un tel changement de carrière
peut faire peur, mais j’ai eu la
chance de travailler avec des
équipes qui connaissaient
parfaitement leur travail et des
compagnons qui m’ont transmis
leur savoir-faire.» Ses conseils ?
«Il ne faut pas hésiter à aborder
le sujet de la mobilité lors de
l’entretien individuel. Une fois
l’aventure démarrée, il faut
écouter, regarder, faire la synthèse
plutôt que de vouloir imposer.
J’ai également puisé dans mes
expériences administratives.» ROUTES N° 32 – mars 2014
46 dossier
Missions et évolutions
du CST
Créé en 2000 sur le plateau de Saclay, en région parisienne, le
Campus Scientifique et Technique (CST) de Colas est le plus grand
centre privé mondial de recherche et développement dans les métiers
de la route. Fin septembre 2013, le CST a accueilli, pour la première fois
dans le cadre de journées portes ouvertes, partenaires, fournisseurs
et collaborateurs du Groupe. Zoom sur le centre névralgique de la R&D
et de la technique de Colas.
ROUTES N° 32 – mars 2014
dossier 47
Magny-les-Hameaux,
dans les Yvelines, se
trouve un campus unique
en son genre par son domaine de
recherche, son expertise de haut
niveau, ses équipements de pointe
et son rayonnement : le Campus
Scientifique et Technique (CST) de
Colas. Il regroupe des équipes d’ingénieurs et de techniciens qui
mettent leur capacité de recherche
et leurs compétences au service de
l’ensemble des filiales du Groupe
implantées sur les cinq continents.
A
Fer de lance de la R&D
et assistance technique
Au sein du réseau technique de
Colas en France et à l’international *,
le CST occupe une place particulière, avec deux missions principales. D’une part, il est chargé de
conduire les travaux de recherche
sur les produits et les procédés, en
partenariat avec les directions techniques des filiales, en cohérence
avec les contraintes opérationnelles
et dans le respect de la stratégie
de Colas. D’autre part, il apporte aux
filiales une assistance technique,
une expertise et des conseils.
«Chaque année, nous réalisons
près de 1 000 prestations et testons 150 tonnes de matériaux»,
précise Philippe Raffin, directeur
technique, recherche et développement de Colas et directeur du CST.
Le Campus assure en outre
d’autres fonctions : veille prospective
sur les technologies d’avenir, diffusion d’informations, de normes et
d’articles techniques auprès des
filiales dans l’ensemble des métiers
du Groupe, formation interne dispensée aux collaborateurs du
réseau technique et représentation
de Colas au sein des instances
de normalisation nationales et
internationales.
Enfin, le CST met ses moyens
au service de la politique générale
d’innovation du Groupe, en mobilisant l’ensemble des compétences
pluridisciplinaires nécessaires à
l’élaboration de nouveaux procédés
pour d’autres directions comme
celles de l’environnement ou des
équipements et de l’innovation.
Une plateforme d’expertise
de haut niveau
Pour mener à bien ces missions,
les 90 collaborateurs du CST sont
répartis en trois pôles. Tout d’abord,
les laboratoires. Ils comprennent
six unités spécialisées (enrobés,
techniques à froid, revêtements
composites, matériaux et liants
hydrauliques, chimie routière,
matériels et produits), complétées
par une expertise en process et
produits pétroliers. Ensuite, le
centre d’expertise et de documentation (CED) est composé d’une
équipe d’experts en ingénierie routière, spécialistes notamment en
dimensionnement d’infrastructures
de transport et en auscultation
LE MAGAZINE DU CAMPUS SCIENTIFIQUE & TECHNIQUE DU GROUPE COLAS
N°1 / MARS 2014
DÉCOUVREZ
LES FEMMES ET LES HOMMES
QUI COMPOSENT LE CST,
LEURS EXPERTISES ET
LEURS COMPLÉMENTARITÉS
CAMPUSmag,
LE MAGAZINE
DU CST
s$ATEDELANCEMENTDU
1er numéro : mars 2014
s.OM#!-053mag
s4HÒMESPRÏSENTATION
DESSAVOIRFAIREDU#34
résultats des partenariats
MENÏSAVECLESFILIALES
13%ÏVÏNEMENTSETC
s0ÏRIODICITÏANNUELLE
s0UBLICSRÏSEAUTECHNIQUE
ETMANAGEMENTDU'ROUPE
en France et à l’international
s$IFFUSION
2 000 exemplaires
* Composé de 1 000 chercheurs,
ingénieurs et techniciens
regroupés au sein du CST
et de 50 laboratoires certifiés
sur les cinq continents.
EN BREF
> LE CAMPUS SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE (CST)
90
COLLABORATEURSPERMANENTS
dont une cinquantaine
DECHERCHEURSINGÏNIEURS
et techniciens
3
PÙLESLESLABORATOIRES
le centre d’expertise et
DEDOCUMENTATION#%$
le génie civil
1 000
prestations par an : 150 tonnes
DEMATÏRIAUXTESTÏESDONT
PRODUITSETBITUMES
différents
ROUTES N° 32 – mars 2014
48 dossier
de chaussées. Il est également
doté d’un service de métrologie. Le
CED assure aussi la diffusion de
l’information technique (expertise
interne, normes, brevets, etc.) via son
site intranet Coltec (http://coltec),
accessible à tous les collaborateurs
du Groupe. Enfin, le pôle génie civil
est dédié à l’ingénierie relative aux
ouvrages d’art et à la géotechnique.
«Grâce à ses compétences et aux
échanges permanents avec le
terrain, le CST joue un rôle unique
de capitalisation d’expertises de
haut niveau et de transfert de
connaissances vers les entités opérationnelles. Il constitue une véritable
plateforme d’expertise au sein du
réseau technique du Groupe»,
explique Philippe Raffin.
«Efficience fonctionnelle : tel était
l’objectif du programme de restructuration», rappelle Philippe Raffin.
De nouveaux locaux ont été aménagés pour accueillir les activités
de mesure et d’Ecoliant métrologie
ainsi que les équipements nécessaires au déploiement d’expertises
futures. Des travaux ont également
été réalisés pour optimiser les
déplacements dans le cas de
transport de charges lourdes et
améliorer l’ergonomie de certains
postes de travail. L’ensemble des
équipements du site a été mis en
conformité avec les dernières
normes de sécurité. Enfin, l’activité
Produits spéciaux a été transférée
sur le site de Trappes, non loin de
Magny-les-Hameaux.
Réaménagement du site
En septembre dernier, le CST
achevait sa mue, après plus de
deux années de réorganisation.
Nouveaux équipements
Le CST s’est, en outre, doté de
deux nouveaux équipements de
pointe : une presse hydraulique
multi-essais et un banc d’usure
circulaire. Opérationnel depuis
2013, le premier outil a déjà contribué à la validation d’un complexe
destiné à la réfection d’une couche
de roulement sur le pont à tablier
métallique Rama IX, en Thaïlande.
Il permettra notamment de travailler
sur le comportement à basse température ainsi que sur la fissuration
des mélanges, et de progresser
dans la mise au point de compositions plus durables. Quant au banc
d’usure circulaire, conçu pour simuler les sollicitations mécaniques sur
les produits de marquage routier,
sa puissance permet d’entraîner
jusqu’à 90 km/h un plateau tournant contenant de nombreux
échantillons.
«Avec la restructuration opérée
et l’acquisition de ces deux nouveaux équipements, le Campus
est prêt à relever les défis du futur»,
conclut Philippe Raffin. LA ROUTE DE 5E GENERATION
vue par Philippe Raffin, directeur technique,
R&D de Colas, et directeur du CST
«Du chemin de muletier
à l’autoroute, quatre
générations de routes
se sont succédé, intégrant
les fruits des évolutions
technologiques de chaque
époque et permettant
d’aboutir à une large
démocratisation de
l’accès à la mobilité dans
le monde. La société
évolue vers un usage
accru des énergies
renouvelables, des
véhicules électriques
et communicants, voire
en conduite autonome,
et vers une demande
de nouveaux services. Ces
changements nécessitent
des infrastructures
adaptées, intégrant des
technologies novatrices
ROUTES N° 32 – mars 2014
dans le domaine de la
construction des réseaux
de transport. C’est l’objet
de la route de cinquième
génération. Cette route
comprendra des capteurs,
des cellules, ou encore
des réseaux électriques,
pour permettre :
sLOPTIMISATIONDUTRAFIC
sLANALYSEDUCOMPORTE
ment des chaussées, afin
de planifier les opérations
DEMAINTENANCE
sLAPRODUCTIONDÏNERGIE
électrique sous les effets
du trafic (piézoélectricité)
ou de l’ensoleillement
(photovoltaïque), pour
UNUSAGEDETYPE
alimentation électrique
des véhicules par bornes
OUVIALACHAUSSÏE
sLINFORMATIONENTEMPS
réel sur les conditions
d’adhérence en fonction
DUCLIMATETC
Tout cela est à l’état
de veille active au CST.
Nombre de ces pistes
se heurtent à des limites
techniques : il reste à
inventer des technologies
(capteurs, cellules
photovoltaïques, réseaux
de communication et
d’électricité) capables de
résister durablement aux
sollicitations supportées
par la chaussée (trafic,
climat, etc.) et de satisfaire
aux conditions de sécurité
optimales. Sans parler
des réflexions à inscrire
dans une logique
économique viable.»
dossier 49
Les journées portes
ouvertes du CST :
visite guidée en cinq ateliers
En septembre dernier, le Campus Scientifique
et Technique de Colas a accueilli près de
500 personnes lors de ses premières journées
portes ouvertes (JPO). Organisées par groupes
d’une vingtaine de personnes, les visites
présentaient, sous forme d’ateliers, quelques
thématiques de R&D dans les domaines de la
sécurité, de l’environnement, du dimensionnement,
etc. En complément, les visiteurs ont pu
(re)découvrir, au travers de stands d’exposition
installés sur le parvis du Campus, d’autres savoirfaire du Groupe, en matière de génie civil, de
géotechnique, d’équipement de la route, de
pipelines, ou encore d’infrastructure ferroviaire.
ROUTES N° 32 – mars 2014
50 dossier
TECHNIQUES A FROID
Du caviar… de bitume
Le service Techniques
à froid étudie les
techniques à base
d’émulsion de bitume :
enduits superficiels,
enrobés coulés à froid
(ECF), etc. Leur large
domaine d’emploi et leur
souplesse d’utilisation les
rendent particulièrement
adaptées à l’entretien
du réseau routier.
A l’occasion des JPO,
l’atelier «Techniques à froid»
a pris des airs de cours
de cuisine moléculaire.
Première expérience :
la fabrication de deux
échantillons d’ECF, à partir
de deux émulsions
formulées différemment.
Objectif : démontrer la
nécessité de s’adapter
aux granulats, aux bitumes,
aux conditions climatiques
pour formuler les
émulsions, quelle que soit
la technique routière. Pour
illustrer de façon ludique
la partie recherche,
une seconde animation,
inspirée de la cuisine
moléculaire, consistait
à encapsuler de l’émulsion
dans une enveloppe rigide.
METROLOGIE
De l’art de la mesure
Métrologie, n. f. : science de la fiabilité des mesures.
«Notre activité consiste à aller dans l’ensemble
des laboratoires et industries du Groupe pour
vérifier les instruments de mesure : presse, balance,
tamis, thermomètre… Notre catalogue de prestations
permet de couvrir l’ensemble des matériels utilisés»,
explique Sébastien Denaës, chef du service Métrologie
du CST. La visite prévoyait la présentation d’un
laboratoire mobile pour la vérification des tamis
sur site, d’un module de mesure de la force
en dynamique dans les simulateurs de trafic, d’un
module de mesure de l’angle interne pour presse
à cisaillement giratoire (qui permet de caractériser
en laboratoire le compactage d’un enrobé) et d’un
pendule de frottement (pour mesurer l’adhérence
des revêtements). «Les visiteurs ont été impressionnés
par le niveau de compétence du Groupe en matière
de métrologie. Les clients – conseils généraux,
laboratoires des ponts et chaussées, etc. – ont
également été étonnés d’apprendre que nous vérifions
aussi leur matériel !»
ROUTES N° 32 – mars 2014
A l’aide d’une pipette,
de l’émulsion est prélevée
et des gouttes sont
versées dans une solution.
A son contact, des billes
se forment instantanément.
L’émulsion, qui est
alors protégée par une
enveloppe, s’apparente
à… du caviar de bitume.
Une démonstration très
appréciée par les visiteurs !
dossier 51
DIMENSIONNEMENT ET AUSCULTATION
D’Alizé à Road Eagle Colas
Pour expliquer les travaux menés par les services
Dimensionnement et Auscultation, une planche
expérimentale de 16 m2, comprenant quatre couches de
chaussée et instrumentée de capteurs, a servi de terrain
de jeu. Objectifs : mesurer les sollicitations de la chaussée,
les confronter aux résultats des modélisations et suivre
le comportement et les performances des matériaux en
situation réelle pour optimiser l’entretien de la chaussée.
Ont également été présentés les différents logiciels de
calcul utilisés pour le dimensionnement de chaussée et
les matériels d’auscultation, dont le Road Eagle Colas (REC),
un équipement composé de lasers d’acquisition d’images,
qui permet d’évaluer l’état structurel d’une chaussée à partir
des images traitées par un logiciel développé par le CST.
ENROBES PHONIQUES
En silence
LIANT VEGETAL
Tiercé gagnant : esthétique,
sécurité, environnement
Depuis plus de dix ans,
le CST s’intéresse aux
liants de synthèse (non
bitumineux). Lors des JPO,
l’atelier «Liant végétal»
a été l’occasion de mettre
l’accent sur cette gamme.
Pour Graziella Durand,
responsable du laboratoire
Chimie routière du CST,
ces liants présentent
plusieurs propriétés :
«Leur dimension
esthétique tout d’abord.
Translucides, ils mettent
en valeur la couleur
naturelle des granulats
L’atelier «Enrobés phoniques» s’est attaché à présenter
les enrobés Nanosoft® et Rugosoft® mis au point
par le CST pour améliorer durablement le confort
acoustique des riverains. Sébastien Quigniot, technicien
au service Enrobés, a attiré l’attention des visiteurs
sur l’importance de la taille et de la multitude de vides
présents entre les granulats qui composent l’enrobé.
«Plus les espaces sont petits, plus le son est piégé.»
A la clé : la possibilité de réduire de neuf décibels
le bruit de roulement des véhicules sur la chaussée
et, ainsi, de diviser la nuisance sonore par huit,
tout en conservant les propriétés d’usage telles que
l’adhérence ou la drainabilité du revêtement. L’occasion
de rappeler que ces deux enrobés sont actuellement
testés, sous la forme de planches expérimentales,
sur une section du périphérique parisien.
utilisés. Ils sont également
facilement colorables,
ce qui permet une
signalétique différenciée,
vecteur de sécurité. Enfin,
l’utilisation de matières
premières biosourcées
constitue une réponse au
challenge environnemental.»
Une activité ludique
permettait aux visiteurs
de tester les performances
de ces liants : élasticité,
comportement face
au vieillissement, etc.
ROUTES N° 32 – mars 2014
52 colascope
Organisation
52 > Copernic : lancement d’un grand projet
structurant
Ressources humaines
54 > Sécurité : Colas a adopté la Safety Attitude
55 > Le Club Europe du Nord (NEC) prend
son envol
56 > Colas Campus : une nouvelle identité visuelle
ORGANISATION
Vie des filiales
57 > Segec : l’art de la préfabrication lourde
58 > Pôle Sud-Est : vitrine des savoir-faire
de Colas Rail
Matériel
59 > Des tunnels propres... du sol au plafond !
Communication
60 > Colas en campagne dans la presse
et sur le web
61 > A la découverte de la médi@thèque Colas
Copernic : lancement d’un grand projet structurant
Colas a lancé un grand projet de
transformation de ses processus,
modes de management et systèmes de gestion
et d’information, baptisé Copernic. Ce chantier
ambitieux s’inscrit dans le cadre de l’optimisation de
l’organisation au sein du Groupe pour mieux anticiper
les défis et les opportunités futurs et
renforcer la compétitivité de l’entreprise.
Plus qu’un simple projet d’exploitation, de
reporting ou informatique, Copernic est tout
cela à la fois.
Des objectifs ambitieux
Il s’agit tout d’abord de simplifier,
d’homogénéiser et d’optimiser l’organisation, les
modes de fonctionnement, les processus, les systèmes
de gestion et d’information, qui, au fil des ans, se sont
multipliés, hétérogénéisés, complexifiés. Deuxième
objectif : améliorer la fiabilité des informations
nécessaires à la prise de décision. Enfin, le projet vise
à accroître la productivité et la maîtrise des coûts :
d’importants gisements d’économies peuvent être
trouvés. Pour Hervé Le Bouc, président-directeur
général de Colas : «Copernic doit renforcer la
ROUTES N° 32 – mars 2014
cohérence, la rigueur et la transparence au sein du
Groupe. Lorsqu’il sera déployé, nous aurons gagné
en simplicité, en maîtrise des coûts et des risques, en
fiabilité des informations, pour un pilotage efficace et
de bonnes prises de décision. La réussite de ce projet
est essentielle pour l’avenir du grand groupe
international qu’est Colas».
Premières actions concrètes dès 2014
«La direction générale a mené en amont
une réflexion stratégique essentielle pour
la conduite de ce projet, elle a dessiné une
vision et fixé des principes structurants»,
explique Olivier Grévoz, directeur du projet.
Le chantier Copernic a démarré fin 2013 avec, pour
la première fois, la constitution d’une équipe de collaborateurs dédiée à plein temps au projet. L’année
2014 est consacrée à la mise au point des objectifs,
des modes d’organisation et des processus. Cette
première phase revêt une importance fondamentale.
En France, des ateliers thématiques - achats, chantiers,
équipements, industries, finances - composés de
représentants opérationnels de toutes les filiales ont
été organisés sur le terrain, pour recueillir les besoins
colascope 53
Ci-dessus, l’équipe dédiée au projet Copernic. En bas, de gauche à droite : O. Grévoz (directeur du projet), R. David
(DAF adjoint Colas Est *), I. Lacaze (assistante projet), J. Bellemin (directeur régional Antilles-Guyane *), Ph. Bernard
(directeur régional Colas IDFN *). En haut, de gauche à droite : B. Munier (directeur matériel adjoint Colas Est *),
J. Goineau (chef d’agence Colas Centre-Ouest *), D. Pétigny (directeur matériaux Colas Midi-Méditerranée *).
* fonction occupée par le collaborateur avant son intégration au sein de l’équipe.
des utilisateurs et proposer des solutions cohérentes
avec le futur système de gestion, qui sera sélectionné
courant 2014. Dès ce premier trimestre, les premières
actions concrètes ont été lancées sur le périmètre
Routes France pour préparer la mise en œuvre des
nouveaux processus et modes de management.
«Copernic aura bien sûr des impacts importants,
puisque Colas disposera à terme d’un système de
management partagé à l’échelle mondiale. Il va falloir
se doter d’outils de nouvelle génération.» Les nouveaux
processus et modes de management ainsi que les
systèmes d’information supports seront mis en œuvre
dès 2016. Le premier déploiement à l’international
est prévu pour le début de 2017. En 2018, Colas aura
achevé sa révolution copernicienne ! “ Le projet Copernic doit
renforcer la cohérence,
la rigueur et la transparence
au sein du Groupe. Lorsqu’il sera
déployé, nous aurons gagné en
simplicité, en maîtrise des coûts
et des risques, en fiabilité des
informations, pour un pilotage
efficace et de bonnes prises de
décision. La réussite de ce projet
est essentielle pour l’avenir du grand
groupe international qu’est Colas. ”
HERVE LE BOUC, PRESIDENT-DIRECTEUR
GENERAL DE COLAS
ROUTES N° 32 – mars 2014
©Benjamin Boccas - Conception : Nouvelle Cour
54 colascope
la Safety Attitude
Thierry - Chef de chantier principal TP - Chez Colas depuis 9 ans.
Axel - Employé matériel coffrage Bâtiment - Chez Colas depuis 24 ans.
Cinq affiches mettant en scène des collaborateurs du Groupe dans le monde ont été diffusées dans l’ensemble
des filiales, à l’automne 2013, pour illustrer l’appropriation par tous du geste «zéro accident» de la Safety Attitude.
RESSOURCES
HUMAINES
Sécurité : Colas a adopté la Safety Attitude
Lancée en janvier 2013, la campagne
mondiale sécurité de Colas est
entrée fin septembre dans sa troisième et dernière
phase de l’année. Dans une vidéo filmée sur le terrain
et diffusée aux collaborateurs par mail, Hervé Le Bouc
a témoigné à nouveau de son engagement personnel.
Cinq affiches mettant en scène des collaborateurs des
quatre coins du monde ayant adopté la Safety Attitude
ont également été diffusées. Objectif : favoriser
l’appropriation par tous les collaborateurs de la culture
sécurité, au travers de l’exemplarité et de l’implication du
management. Enfin, un outil de partage des meilleures
pratiques, destiné aux relais sécurité, a été mis en place
ROUTES N° 32 – mars 2014
début 2014. «L’évolution des résultats sécurité en 2013 est
encourageante et nous conforte dans la pertinence des
actions engagées, estime Hugues Decoudun, directeur
prévention, santé et environnement du travail. A l’évidence,
la campagne a renforcé la mobilisation du management
autour de la valeur sécurité.» Et Jean-Yves Bignon,
directeur risques et assurances, d’ajouter : «Safety Attitude
a marqué un tournant dans l’implication du Groupe en
matière de santé et de sécurité, sur les chantiers comme
sur la route. L’opération continuera en 2014 en capitalisant
sur les actions engagées en 2013 : safety meetings,
starters, etc.» Rendez-vous est d’ores et déjà pris du 16
au 22 juin 2014 pour la prochaine Global Safety Week. colascope 55
En juin 2013, les dix managers de la première promotion du programme NEC (Club Europe du Nord) se sont vu remettre
leur diplôme, en présence notamment des présidents des cinq filiales nord-européennes et d’Aximum.
RESSOURCES
HUMAINES
Le Club Europe du Nord (NEC) prend son envol
Créé en 2011, le «Northern
Europe Club» (NEC) regroupe
aujourd’hui une vingtaine de managers des
filiales d’Europe du Nord et d’Aximum. Désignés
par les présidents des filiales, les membres du NEC
sont invités à réfléchir aux moyens de développer
des synergies entre les cinq pays de la zone
(Belgique, Suisse, Royaume-Uni, Irlande, Danemark),
ainsi qu’avec Aximum. «Ces pays ne partagent ni
la même langue, ni la même monnaie, ni les mêmes
activités, explique Frédéric Roussel, directeur
général adjoint Europe du Nord. Le manque de
synergies était réel.» Quatre axes de développement
constituent la base de ce programme : l’ouverture
d’esprit, la mobilité, le partage des bonnes pratiques
et la construction d’une identité commune. Pendant
deux ans, chaque promotion travaille sur un thème
et propose à un comité des solutions. Une fois
validées, celles-ci sont ensuite déployées. La langue
d’échange est l’anglais. «Le programme NEC
permet à ces managers de découvrir la richesse du
Groupe, ses capacités, les différentes cultures
d’entreprise pour en tirer le meilleur parti, mais
aussi de développer un réseau pérenne et de
s’impliquer dans une réflexion stratégique aux
enjeux régionaux.»
ROUTES N° 32 – mars 2014
56 colascope
Le losange Colas illustre le rôle de cohésion de Colas Campus. Les faisceaux noirs symbolisent l’ensemble des activités
du Groupe. La police manuscrite souligne la dimension humaine de cette école de formation interne. La mention «Du savoir
à l’action» rappelle l’objectif opérationnel des programmes.
RESSOURCES
HUMAINES
Colas Campus : une nouvelle identité visuelle
En 2014, Colas Campus, l’école de
formation interne du Groupe en
France, renouvelle son identité graphique. Le
nouveau logo, accompagné de la mention «du savoir à
l’action», affirme l’objectif de dispenser des programmes
tournés vers l’opérationnel. «Nous avons souhaité
profiter de la nouvelle organisation des filiales routières
en France métropolitaine pour renforcer la lisibilité et
la visibilité de Colas Campus», explique Laurent Saada,
responsable formation à la direction des ressources
humaines (DRH). «Pour apporter aux collaborateurs
les meilleures clés possibles de performance et de
développement, chaque programme de formation est
ROUTES N° 32 – mars 2014
conçu sur-mesure et fait l’objet d’un suivi permanent
pour être ajusté et adapté aux changements internes
et externes à l’entreprise», rappelle Philippe Morvan,
directeur formation et développement des compétences
à la DRH. Tous les programmes des domaines
«commercial», «management des équipes», «techniques
et procédés de construction», ainsi que l’Université
phase 2, ont ainsi été revisités pour correspondre aux
nouveaux enjeux et à la nouvelle organisation du
Groupe. En 2013, dans le cadre de Colas Campus,
4 500 collaborateurs ont été formés (compagnons,
etam, cadres) grâce aux 156 programmes proposés
et aux 430 sessions réalisées en France. colascope 57
A La Châtre, dans l’Indre, Segec (Spac) opère une usine de préfabrication d’éléments spécifiques en béton armé.
VIE DES
FILIALES
Segec : l’art de la préfabrication lourde
Spac, spécialisée dans la construction et l’entretien d’infrastructures de transport et de distribution de
fluides, est dotée de savoir-faire complémentaires,
notamment en génie civil. Sa filiale Segec, située
à La Châtre, près de Châteauroux (36), opère une
usine de préfabrication d’éléments spécifiques en
béton armé. Cette spécialisation lui permet de
proposer des solutions compétitives en termes de
coûts et de délais pour la réalisation d’ouvrages en
béton armé dans le cadre de contrats remportés
par Spac ou d’autres filiales du groupe Colas. Ainsi,
par exemple, dans le cadre du marché de rénovation
des infrastructures aéronautiques et de construction
d’aires nécessaires à l’accueil du nouvel avion de
transport militaire d’Airbus, l’A400M, sur la base
aérienne de Bricy (45), le groupement d’entreprises
DTP, Bouygues TP, Colas Centre-Ouest et Spac a
confié à Segec la préfabrication et la construction
sur site de «chambres enterrées». Ces ouvrages, de
6 à 25 tonnes chacun, doivent être parfaitement
dimensionnés pour supporter les 137 tonnes
réparties sur les quatorze roues de l’appareil. Au
total, 42 chambres auront été livrées. ROUTES N° 32 – mars 2014
58 colascope
Le pôle Sud-Est de Colas Rail, situé à Grenay (38), comprend un atelier de maintenance ferroviaire, un magasin
de stockage, des bureaux et accueille une école de formation aux métiers ferroviaires.
VIE DES
FILIALES
Pôle Sud-Est : vitrine des savoir-faire de Colas Rail
Colas Rail a inauguré, début
novembre 2013, son nouveau
pôle régional Sud-Est à Grenay (Isère). Le projet,
lancé en 2009, visait à regrouper sept agences
(GTR, Technifer, Bourrage-traction, Caténaire Est,
Matériel, Signalisation et Voie Sud-Est) afin de
donner de meilleures conditions de travail aux
collaborateurs de la région et de désengorger le
site des Mureaux (Yvelines). Sur un terrain de
55 000 m² ont ainsi été construits trois bâtiments :
un atelier de maintenance ferroviaire embranché
au réseau RFF (Réseau ferré de France), un
magasin de stockage des matériels ferroviaires
ROUTES N° 32 – mars 2014
(rails, caténaires, etc.) géré par la filiale Technifer, et
des bureaux certifiés Haute qualité environnementale
(HQE®) et Bâtiment basse consommation (BBCEffinergie). Autre particularité du site : une école
de formation aux métiers ferroviaires (poseur de
voies, monteur de caténaires et conducteur de
locomotives) a également été créée. Pour Patrick
Guénolé, P-dg de Colas Rail, «le pôle Sud-Est est
désormais une vitrine des métiers et des savoir-faire
de Colas Rail». colascope 59
En 2013, les équipes de Colas Genève ont nettoyé 250 000 m2 de tunnels dans les cantons de Genève et de Vaud,
grâce à un camion de lavage spécialement conçu par le service matériel de Colas Suisse.
MATERIEL
Des tunnels propres... du sol au plafond !
En 2012, le service matériel de
Colas Suisse a conçu, pour sa
filiale Colas Genève, un camion de lavage de
tunnels entièrement mécanisé, répondant aux
exigences du marché. Ce matériel unique, doté de
huit brosses, activables par seulement deux opérateurs, permet de nettoyer un ouvrage dans sa totalité :
parois latérales, voûtes en hauteur, équipements
électromécaniques, turbines, caméras, panneaux à
message variable, signalisation verticale… rien ne lui
échappe ! N’utilisant qu’une seule voie de circulation
et parcourant jusqu’à 2,5 km/heure, ce camion
révolutionnaire effectue ses interventions en toute
sécurité et dans des délais très courts, de jour comme
de nuit. Il est, de plus, très économe en eau et lave
sans détergent. L’engin est parfaitement conforme
aux exigences Suva * et certifié CE (Euro 5). En 2013,
les équipes de Colas Genève ont ainsi nettoyé
250 000 m2 de tunnels, dans les cantons de Genève
et de Vaud. Colas Genève compte proposer cette
«technologie» aux autres cantons suisses, mais aussi
à la France, en partenariat avec Aximum Signalisation,
qui équipe de nombreux tunnels et pourrait alors
élargir son offre de services. * Caisse nationale suisse d’assurance des accidents du travail.
ROUTES N° 32 – mars 2014
60 colascope
A l’automne 2013, une campagne de presse a été lancée pour accompagner la nouvelle organisation de l’activité routière
de Colas en France métropolitaine *. L’identité visuelle met en évidence la diversité des activités et la densité du réseau.
COMMUNICATION
Colas en campagne dans la presse et sur le web
Après la mise en place au 1er janvier
2013 de la nouvelle organisation
de l’activité routière du Groupe en France métropolitaine*, la communication devait être renouvelée,
non seulement à destination des publics externes mais
aussi en interne. Une nouvelle identité visuelle a tout
d’abord été créée. «Dynamique, moderne, le graphisme
choisi est aisément déclinable par les filiales routières
ainsi que sur tous les outils de communication», explique
la direction de la communication du Groupe. Début
octobre, une campagne a été lancée sous la forme
d’annonces dans la presse professionnelle et sur de
nombreux sites web. Axée sur le concept de proximité
ROUTES N° 32 – mars 2014
illustré par l’accroche «Colas, au plus près de vos
projets», cette campagne s’est déroulée jusqu’à fin
décembre. L’annonce nationale met en évidence la
carte de France illustrée par des photos de réalisations
des filiales Colas. Elle souligne la diversité des activités
et la densité du réseau d’implantations sur le territoire.
Les annonces des filiales déclinent la même thématique,
sur fond de cartes régionales agrémentées de visuels
de chantiers. Enfin, un film institutionnel dédié a été
conçu. Pour le découvrir, rendez-vous sur www.colasfrance.fr ou sur www.mediatheque.colas.com. * Sept filiales régionales opérant sous une seule marque - Colas.
colascope 61
La médi@thèque Colas met à la disposition des collaborateurs des milliers d’images et de vidéos, de nombreuses
publications ainsi que les logos du Groupe.
COMMUNICATION
A la découverte de la médi@thèque Colas
En 2011, la direction de la communication du Groupe se dotait
d’une médiathèque numérique, avec la volonté de
mettre cette banque de données à la disposition de
l’ensemble des collaborateurs, en France et à
l’international. Composée d’une photothèque, d’une
vidéothèque, d’une docuthèque et d’une logothèque,
la «médi@thèque» de Colas regroupe, sur un portail
Internet dédié, des milliers de données qui illustrent
les activités, les réalisations et la vie de l’entreprise.
Sont ainsi archivés et proposés 80 000 images
(photos de chantiers, portraits, etc.), 1 000 vidéos
(films institutionnels ou relatifs à des chantiers, à des
produits, à des actions citoyennes, etc.), de nombreuses
publications (rapports annuels, magazines internes,
plaquettes institutionnelles et commerciales, etc.) ainsi
que les logos de Colas, de ses filiales et de ses marques.
Autant de ressources constitutives du patrimoine du
Groupe. Après inscription puis réception de codes
d’accès, chaque collaborateur a la possibilité de
consulter, télécharger ou commander les documents
en ligne et de les partager grâce à l’envoi de liens de
téléchargement par mail. Rendez-vous sur www.
mediatheque.colas.com pour vous inscrire et ainsi
rejoindre les quelque 1 500 utilisateurs de cet outil
de communication convivial. ROUTES N° 32 – mars 2014
62 en images
Trophées, inauguration, salons…
Quelques images de l’actualité
événementielle du Groupe
en France et à l’international.
ROUTES N° 32 – mars 2014
LA ROUTE ET VOUS
Grâce à cette photo prise
sur la route 190, à l’entrée
de la vallée de la Mort
en Californie (Etats-Unis),
Thomas Verotte, cadre
développement au CST,
a remporté la première
session du jeu-concours
«La Route et Vous»,
dans la catégorie
photo/dessin, organisé
sur www.colas-france.fr.
«THE STAGIAIRE» EST…
La deuxième édition
du festival de cinéma
d’entreprise de Colas,
«THE stagiaire», s’est
achevée le 6 novembre
dernier avec la cérémonie
de remise des prix à
l’Elysées Biarritz, à Paris.
Les cinq stagiaires lauréats
ont été récompensés par
un séjour dans une ville
mythique du cinéma.
PROMOTION 2013
DES COMPAGNONS
DE LA ROUTE
Hervé Le Bouc a accueilli en
novembre dernier, au siège,
les 70 nouveaux membres
de l’ordre des Compagnons
de la Route de Colas.
POSE DU 1ER ACROPODE
A LA REUNION
Le chantier de la Nouvelle
Route du Littoral, à
la Réunion, réalisé en
groupement par GTOI
(mandataire), a démarré
officiellement le
20 décembre 2013,
avec la pose symbolique
du premier acropode
de la future route digue.
BIENVENUE
A LA CHAUMIERE
La carrière La Chaumière
de la filiale mauricienne
Gamma Materials Ltd
a ouvert ses portes aux
clients de l’entreprise
et aux riverains afin
qu’ils découvrent le
fonctionnement du site.
ROUTES N° 32 – mars 2014
en images 65
FIMBACTE :
DEUX TROPHEES
Lors du Festival des acteurs
de la construction et de
l’environnement (Fimbacte),
Colas a remporté le trophée
Or, ex aequo, dans la
catégorie Institutionnel
pour «Le Journal de
l’année 2012» et le trophée
Créativité pour le lancement
de WIZ, réseau social
d’entreprise.
FONDATION COLAS
Le 22 octobre dernier
a eu lieu au siège de
Boulogne le vernissage de
la Fondation en présence
des artistes lauréats.
ROUTES N° 32 – mars 2014
SALON DES MAIRES
A l’occasion du 18e Salon
des maires et des
collectivités locales (SMCL)
qui s’est tenu à Paris
au parc des expositions
de la porte de Versailles,
le Groupe a mis à l’honneur
ses produits, procédés
et équipements routiers
et urbains.
ROUTES N° 32 – mars 2014
en images 67
24ES RENCONTRES
NATIONALES DU
TRANSPORT PUBLIC
Le groupe Colas a présenté
son offre complète dans
le domaine des systèmes
de transport et des
aménagements urbains lors
de ces rencontres organisées
à Bordeaux. A noter :
la visite de Frédéric Cuvillier,
ministre des Transports,
sur le stand Colas.
RENCONTRES
INTERNATIONALES DES PPP
Pour sa première
participation aux Rencontres
internationales des
partenariats public-privé,
Colas a présenté son savoirfaire et son expertise en
matière de grands projets
pouvant être réalisés avec
des montages complexes
de type concession, PPP
(partenariat public-privé)/
PFI (Private Finance Initiative)
ou MAC (Management
Agent Contractors).
ROUTES N° 32 – mars 2014
FONDATION COLAS
En 2013, 17 nouvelles œuvres ont
rejoint la collection de la Fondation.
Horizons 69
70 rencontres
Cercle Colas
Dom Le Gal
«La règle de saint Benoît est un modèle
managérial d’une stupéfiante modernité.»
La route vue par…
Jean-Charles Rédélé
raconte la légende Alpine
74 mécénat
Fondation Colas
Jean-Xavier Renaud
«La route est un sujet politique au cœur
du développement des territoires.»
ROUTES N° 32 – mars 2014
70 rencontres
Dom Le Gal
“La règle de saint Benoît est un modèle
managérial d’une stupéfiante modernité.”
oine, cellérier de l’abbaye bénédictine
de Saint-Wandrille et président de
l’entreprise monastique Ascendi,
Dom Le Gal s’est inspiré de la règle de saint
Benoît pour élaborer des fondamentaux de
management. Comment faire pour bien faire ?
Eléments de réponse recueillis lors du dernier
Cercle Colas.
M
Qu’est-ce que la règle de saint Benoît ?
Dom Le Gal : Dans le monde monastique bénédictin,
il s’agit d’une invitation à un chemin de vie. La règle
de saint Benoît régit en soixante-treize chapitres la
vie monastique : l’équilibre entre le travail, la prière
et la détente, l’art de gouverner une communauté
ROUTES N° 32 – mars 2014
humaine, l’attention à chacun et le bien de tous, la
manière de prendre les décisions, etc. C’est un modèle
managérial d’une stupéfiante modernité, qui offre à
l’individu des perspectives d’accomplissement
personnel et professionnel autres que financières. En
remplaçant «frère» par «collaborateur», «abbé» par
«dirigeant», on peut transposer ces préceptes à
l’entreprise et les ériger en règles de management,
gardant bien présent à l’esprit que toute transposition
a ses limites.
Un manuel de management ? Comment
en êtes-vous arrivé à cette «révélation» ?
D. L. G. : Entré au monastère à l’âge de 19 ans, je
ne connaissais rien au management. Quand le père
CERCLE COLAS
abbé m’a demandé de m’occuper de l’activité
économique de l’abbaye, je n’avais jamais gouverné
la moindre communauté humaine. Or, dans une
entreprise monastique, il y a des hommes, des
femmes et des moines ! Nous avons les mêmes
problématiques que le monde de l’entreprise :
management, administratif, qualité, relations clients
et fournisseurs. Je me suis donc rendu dans une
école de commerce pour y consulter des manuels
de management. De retour au monastère, la règle
de saint Benoît m’est apparue comme l’outil de
management idéal, court et comportant instructions
de travail et procédures.
Quels sont les fondamentaux du management
inspirés par cette règle ?
D. L. G. : Le principe de base, non énoncé mais vécu
dans la règle, est celui de la subsidiarité. Tout ce
qu’une personne est en mesure de faire, nous devons
lui permettre de le mettre en œuvre. Mais, pour cela,
il faut connaître cette personne. Grâce à l’entretien
d’embauche, on peut découvrir la qualité de l’être
avant la qualité du savoir. Ensuite, selon le principe
de secours, tout responsable doit faire son travail
pour que les autres personnes puissent faire le leur.
Le principe de suppléance s’applique aussi, c’est-àdire le soutien, pour pouvoir suppléer d’éventuelles
défaillances. Dès lors, lorsque nous parlons de
délégation, il ne s’agit pas tant de confier une partie
de son pouvoir mais de reconnaître le savoir et la
qualité de quelqu’un afin de lui confier une mission
où il pourra mettre en œuvre son génie propre.
Dans ce modèle, quel rôle le manager
doit-il jouer ?
D. L. G. : A la base de la vie monastique cénobitique,
il y a une communauté, une règle, un abbé. Dans une
communauté régie par une règle, cette dernière n’a
de sens que si elle est incarnée par quelqu’un. Au sein
de l’entreprise, c’est le manager. Il doit incarner la
corrélation entre paroles et actes. Il est aussi l’homme
de la vision, de la motivation, celui qui va donner
l’orientation. C’est un homme de paix, ce qui ne veut
pas dire qu’il fuit les conflits. A partir du moment où il
est traité, le conflit est une source d’amélioration. Le
manager est également un homme de terrain. Tout
responsable a le pouvoir de servir ou le pouvoir de
dominer. Le vrai pouvoir, c’est celui de servir. Le
paradoxe, c’est que plus on a de pouvoir plus on doit
rencontres 71
être obéissant, d’où l’exemplarité attendue de tout
responsable. Le manager doit également être un
homme d’écoute et de compassion, qui révèle aux
personnes avec lesquelles il travaille des capacités
et des dons qu’elles ignoraient elles-mêmes.
Vous dites que l’écoute, le silence, l’obéissance
doivent rythmer le quotidien de l’entreprise…
D. L. G. : C’est le deuxième triptyque de la règle de
saint Benoît. Nos réunions sont basées sur un ordre
du jour approuvé, leur durée n’excède pas deux heures.
Toute réunion doit être précédée et suivie par un temps
de silence. Quand on n’est pas d’accord, on parle
chacun à son tour et sans se couper. Parce qu’il y a
eu écoute, parce qu’il y a eu respect, la décision est
généralement acceptée et appliquée par tous.
Le silence est un espace d’intelligence. Comment
voulez-vous écouter sans silence ?
Vous insistez également sur l’importance
du don.
D. L. G. : Si on ne devait retenir qu’un seul triptyque,
ce serait celui du don, du pardon et de la communion.
Il s’agit là de la vraie dynamique de l’amélioration
continue. Le don est reçu, accueilli et transmis. S’il
n’y a pas de don, il n’y a pas de transmission. Quand
on donne, on transmet, on enrichit toujours ce que
l’on a reçu. S’il n’y a pas de pardon, il n’y a plus d’unité
de groupe. Le pardon donné et reçu va bien au-delà
du droit à l’erreur. L’erreur peut être considérée
comme l’un des premiers ressorts de l’amélioration,
de l’innovation, et offre à chacun l’opportunité de
devenir créateur. Et il ne peut y avoir de communion
sans don et pardon. L’ABBAYE DE SAINT-WANDRILLE
Fondée en 649 en Normandie, l’abbaye de Saint-Wandrille
a développé, à partir de 1937, une activité de fabrication
et de commercialisation des Cires de Saint-Wandrille.
A la fin des années 1990, le monastère se convertit dans
la micrographie avant de devenir un atelier de numérisation.
En 2001, Ascendi est créée. Cette structure, qui regroupe
l’ensemble des activités économiques de l’abbaye, permet
d’assumer l’entretien courant d’un patrimoine classé
et de faire fonctionner une communauté d’une trentaine
de moines. Depuis 2003, Ascendi développe une activité
de capital investissement basée sur un certain nombre
de principes : une éthique rigoureuse où l’homme est
au centre du projet entrepreneurial, un management
porteur de sens et respectueux de la dignité de la personne,
qu’elle soit salariée, client, fournisseur ou actionnaire.
ROUTES N° 32 – mars 2014
72 rencontres
1967. Trois Alpine Renault
A 210 à l’arrivée des
24 Heures du Mans.
La légende Alpine,
racontée par Jean-Charles Rédélé
L’histoire de la route, c’est aussi celle de l’automobile et des sports de mécanique automobile. JeanCharles Rédélé, champion de France des rallyes
véhicules historiques de compétition en 2002 sur
Berlinette, raconte l’histoire de l’Alpine, voiture de
sport mythique créée par son père, Jean Rédélé.
«
Mon père, Jean Rédélé, fut l’un
des prin cipaux acteurs du
renouveau du sport automobile
français d’après-guerre. Né à Dieppe en
1922, diplômé d’HEC, il revient dans sa ville
natale comme plus jeune concessionnaire
Renault de l’époque, avant de créer les
automobiles Alpine. Passionné de course, il
engage, dès 1950, une 4 CV au rallye de
Dieppe, qu’il remporte dans sa catégorie.
ROUTES N° 32 – mars 2014
S’ensuivent de nombreux succès aux
commandes de la petite Renault sans
cesse améliorée.
Mais, en fait, il désire construire sa
voiture. Il considère que la 4 CV est une
base intéressante qui peut permettre de
réaliser une voiture très performante. Avant
de concevoir les premières Alpine, avec un
nouveau matériau, le polyester, dont l’une
des spécificités est la légèreté, mon père fait
réaliser trois coupés en aluminium par un
styliste italien, Giovanni Michelotti.
L’ensemble de la réalisation ne satisfait pas
pleinement son commanditaire, qui se tourne
alors vers des carrossiers français,
spécialistes du polyester : Chappe et
Gessalin. De leur collaboration naît en 1955
la première Alpine, baptisée A 106. Cette
Renault Communication/droits réservés
LA ROUTE VUE PAR…
dernière emprunte à la 4 CV sa plateforme
et sa mécanique. Elle est présentée dans la
foulée officiellement à l’état-major de la
Régie Renault avant d’être exposée au Salon
de l’auto de Paris. Conscient de l’importance
de la compétition, mon père engage ses
Alpine dans différentes disciplines, qui voient
rayonner la nouvelle venue.
Au seuil de la nouvelle décennie, il lance
des projets d’importance, tant au plan
sportif qu’au plan industriel, notamment
avec la fabrication sous licence d’Alpine
dans plusieurs pays étrangers. En 1960,
une nouvelle voiture voit le jour, l’A 108,
suivie deux ans après par la mythique
Berlinette A 110. En compétition, il lance
deux programmes : la construction de
prototypes – qui s’arrêtera en 1969 – et
celle de monoplaces. Les succès s’enchaînent et les ventes progressent. Une
nouvelle usine voit le jour en Eure-et-Loir,
puis une autre à Dieppe, en 1969. Les deux
sites, employant 350 personnes, produisent
plus de 1 000 voitures par an. La saison
1970 s’achève pour Alpine sur un bilan très
positif puisque, dans les pays de l’Est, le
Bulgare Tchoubrikov remporte son
championnat national et que Jean-Claude
Andruet remporte deux titres pilote en
rallye (champion de France et champion
d’Europe). L’année 1971 commence par un
formidable triplé des A 110 au rallye de
Monte-Carlo.
Ce début tonitruant se confirmera par
plusieurs victoires qui aboutiront au titre
dans le Championnat international des
rallyes pour marques. En circuit, les
monoplaces Alpine sont couronnées
championnes de France en F3 et en Formule
“Quand j’étais enfant, tous
les week-ends nous allions
à Dieppe, dans l’usine fermée,
et là, je montais dans les
prototypes. Ma passion
a commencé ainsi.”
rencontres 73
“J’ai un souvenir très précis
de mes 14 ans. Nous étions
au Mans avec mon père, en
1977. Renault faisait courir
Alpine et avait oublié d’inviter
mon père. Finalement, nous
nous glissons au stand pour
voir l’équipe et là, je vois
Amédée Gordini, la cigarette
collée aux lèvres. Pour moi,
c’était une légende vivante.
C’est l’année suivante
qu’Alpine a gagné les
24 Heures du Mans.”
Renault. Côté production, la nouvelle Alpine,
l’A 310, est présentée au Salon de Genève,
alors que l’A 110 continue ses évolutions
mécaniques. La saison 1973 débute,
comme deux ans auparavant, par un triplé
Alpine au Monte-Carlo, et Alpine est sacrée
championne du monde des rallyes 1973.
C’est aussi l’année du renouveau des sports
protos. 1974 marque les débuts de l’A 310
en rallye, alors qu’en sport protos Alpine
empoche le titre de championne d’Europe
des 2 L. Il faut attendre 1977 et la version
6 cylindres de l’A 310 pour qu’une Alpine
officielle renoue avec un championnat.
Herbert Grünsteidl et Jean Ragnotti, tous
deux au volant d’une A 310 V6, sont
respectivement sacrés champion d’Europe
et champion de France de rallycross, alors
qu’en rallye le titre de champion de France
revient à Guy Fréquelin sur Alpine.
En fin d’année, l’A 110 tire sa révérence.
Une page se tourne. Jean Rédélé cède
ses parts de la société Alpine à Renault.
1978 voit la victoire d’une Alpine aux
24 Heures du Mans, grâce à Didier Pironi
et Jean-Pierre Jaussaud. Renault stoppera
la production des Alpine en 1995 avec
l’A 610 avant d’annoncer, en 2012, le
renouveau de la marque. De retour en
compétition en 2013, Alpine a remporté,
pour sa première année de participation, le
Championnat d’Europe ELMS.»
ROUTES N° 32 – mars 2014
74 mécénat
FONDATION COLAS
Jean-Xavier Renaud
“La route est un sujet politique,
au cœur du développement des territoires”
omment avez-vous appréhendé
la commande de Colas ?
Jean-Xavier Renaud : Habituellement,
j’accepte peu de commandes. Mais le groupe Colas
ne m’était pas inconnu. Pendant mes études, une
des filiales avait mis des rouleaux compresseurs à
notre disposition pour nous permettre de faire des
gravures grand format. J’ai donc décidé de déposer
un dossier de candidature. Mon travail est souvent
perçu comme violent ou satyrique. En me
sélectionnant, la Fondation Colas a su prendre des
risques ! Elle a montré son ouverture, son goût pour
la diversité. En tant que conseiller municipal,
actuellement en campagne à Hauteville-Lompnes,
dans l’Ain, j’ai rapidement saisi toute la dimension
politique du thème de la route et pris conscience
des enjeux économiques et sociaux que représentent
les infrastructures de transport.
C
ROUTES N° 32 – mars 2014
Né en 1977, Jean-Xavier
Renaud est diplômé de
l’École supérieure des
arts décoratifs de
Strasbourg. Sélectionné
pour différents prix comme
le prix Sciences Po
pour l’art contemporain
en 2012, il expose
régulièrement en Suisse,
en Belgique et en France.
Pourquoi avoir peint une route en mauvais état ?
J.-X. R. : C’est une route de montagne, située près de
chez moi. Après les chutes de neige et les opérations
de salage, le revêtement se détériore. Chaque printemps,
une part conséquente du budget municipal est consacrée à la rénovation des chaussées. Je voulais rendre
hommage à ce travail de l’ombre que fait Colas et qui
s’apparente à celui de l’artiste.
Pourquoi est-elle barrée par un bloc de pierre ?
J.-X. R. : Les carrières d’Hauteville contribuent à l’activité
locale. Les blocs de pierre servent parfois de signalétique
sauvage pour bloquer l’accès à une route impraticable.
Les camions qui acheminent les pierres participent à la
dégradation des chaussées mais servent aussi à transporter les matériaux nécessaires à leur réhabilitation. Je
mets en scène dans mes peintures les paradoxes que
génèrent nos choix politiques et économiques.
remerciements 75
Bastien Hardy, Thomas Bullard,
Sébastien Gauthier, Thomas Lemoine,
David Robinet, Eric Pintoux,
Christian Gugenberger, Daniel Muller,
Yannick Treger, Mathieu Herbert,
Laurent Mathon, Johanna Basili,
Francis Larrieu, Christophe Fontaine,
Julien Verdier, Vivien Pouchout,
Bruno Yklong, Marc Michaud,
Stéphane Baudu, Etienne Richard,
Fabrice Brugière, Eric Ehrsam,
Guillaume Hodebourg, Boris Grintal,
Peter Sebesteny, Karol Zeidler,
Ben Grimmelt, Philippe Commarmond,
Quentin Retoux, Benoît Louault,
John Vicars, James Coupin,
Vincent Grosco, Marc Maranzana,
Yves Léger, Jean-Xavier Renaud,
Béatrice Abeille-Robin, Jean-Jacques Mancel
(Berlinette magazine), Thierry Defrene,
Olivier Grévoz, Christophe Varsi,
Philippe Corbel.
Routes, magazine du groupe Colas, 7, place René-Clair, 92653 Boulogne-Billancourt, France. Tél. : 01 47 61 75 00.
www.colas.com. ISSN : 0988-6907. Directeur de la publication : Hervé Le Bouc. Directeur de la rédaction : Sophie Sadeler.
Rédacteur en chef : Stéphanie Beauvais. Rédaction : Colas, Angie. Iconographie : Mélisa Bertrand. Crédits photos : Abbaye
Saint-Wandrille (p. 70), Ad’Hoc Photographie (p. 56), T. Appert (p. 65 haut), S. Arbour (p. 16), Balloïde Photo 64 (p. 12 haut),
J. Bertrand (p. 21, 37, 40, 43, 44, 51 haut, 53, 63, 65 bas, 68, 74), J.-D. Billaud (p. 14 haut, 17 haut), I. Bonillo (p. 27 bas, 29),
P. Calmettes (p. 4, 67), W. Choroszewski (p. 14 bas), P. Cottrelle (p. 20), J. -P. Degas/Hemis.fr/AFP (couv.), H. Douris (p. 6),
M. Dunet (p 8 bas, 45), M. Duperrex (p. 17 bas), Y. Durukan (p. 59), E. Escougnou (p. 66), H. Fabre (p. 13, 18 bas), Free Lance’s
(p. 60), D. Giannelli (p. 11 haut), F. Guiziou/hemis.fr (p. 31), E. Herchaft (p. 18 haut), N. Hienly – www.mayotte-photos.fr (p. 22),
P. Kosik (p. 9), F. Louis (p. 32 à 35, 58), S. M. Jones (p. 55), G. Maucuit-Leconte (p. 26 bas), A. Montaufier (p. 57), Nouvelle
Cour (p. 54), C. Pedrotti (p. 10, 12 bas), B. Porneczi (p. 19), Renault Communication/droits réservés (p. 72-73), X. Seyler
(p. 39), Y. Soulabaille (p. 5, 7, 8 haut, 49, 50 haut, 51 milieu, 51 bas, 67 bas), P. Stroppa (p. 50 bas), G. Tordjeman (p. 24),
C. Varsi (p. 26 haut), T. Verotte (p. 62), Photothèque Colas (p. 12 bas, 15, 27 haut, 36, 38, 41, 46, 64), DR. Traduction : Allingua.
Conception et réalisation :
01 55 34 46 00 (réf. ROUT032). Imprimé à 51 000 exemplaires par IME (imprimerie certifiée
ISO 14001) sur papier Cocoon silk (100% recyclé et labellisé FSC) avec des encres à base d’huiles végétales, finition de la
couverture avec un vernis acrylique 100% biodégradable. L’empreinte carbone de la fabrication, des emballages et du routage
de ce numéro s’élève à 0,55 kg de CO2 par exemplaire. La mise sous pli est assurée par APM (Atelier protégé melunais).
IMPRIMEUR
PLACER LOGO FSC
ROUTES N° 32 – mars 2014
Jean-Xavier Renaud
«La route»
2013
www.colas.com