IL YA 60 ANS, LE 1er NOVEMBRE 1954

Djelloul Djelloul, boxeur, ancien
entraineur De l'équiPe nationale De boxe :
«Mon vœu
est de former
des champions
à Chlef»
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enseignante et militante
De la cause nationale
Zohra chaoui,
première
monitrice
de sport
à chlef
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semaine du 29 octobre au 4 novembre 2014 - n° 47 - prix 15 da
visite Du ministre
Des ressources en eau
chlef recevra
200 000 m3
d'eau potable
par jour
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Des étuDiants refusent
leur exclusion Du master
issn : 2352-9695
malaise au
département des
langues étrangères
d’ouled faresPage 2
il ya 60 ans, le 1er novembre 1954
Et cE qui dEvait
arrivEr arriva...
pages 9 à 15
Les enfants
de novembre
d’eL asnam
La dernière Lettre
de Hassiba benbouaLi
à ses parents
un témoin
de La coLonne des
damnés raconte
Que savent
nos enfants
du 1er novembre
sLimane GHouL,
Le tiGre de L'ouarsenis
toujours debout
2
ActueLLes
Numéro 47
du 29 octobre au 4 novembre 2014
des étudiants refusent leur exclusiOn du Master
Malaise au département des langues
étrangères d’Ouled Fares
Les étudiants de lettres arabes et des langues étrangères observent, depuis le 14 octobre dernier, une grève illimitée. Soutenu par le syndicat estudiantin ONEA, ils ont décidé de ne reprendre les cours qu’après satisfaction totale de leurs revendications. Or, ce lundi, le vice-doyen de la faculté des lettres a déclaré à Radio Chlef
que tous les moyens de coercition seront utilisés pour la réouverture des départements de langues.
S
elon les indiscrétions relevées sur
place, il nous a été fait part d’une
agression contre un membre de l’organisation estudiantine par ce même responsable qui, semble-t-il, a déposé plainte
contre les étudiants grévistes qui ont été
convoqués au tribunal sans la présence de
leurs avocats.
Nous avons aussi appris que les étudiants
grévistes seront traduits devant le conseil de
discipline de l’université et ce, pour entrave
au bon fonctionnement d’une institution
universitaire et pour avoir empêché les autres étudiants d’étudier.
En réaction à ces décisions qu’elle juge
iniques et inopportunes, l’ONEA a décidé
de rompre la grève pour trois jours. Si, entretemps, aucune solution n’est trouvée aux
revendications des étudiants grévistes, elle
se réserverait le droit d’entamer une autre
grève illimitée. Lors de notre passage au
pôle universitaire d’Ouled Fares, jeudi dernier, nous avons remarqué en effet que les
portes de la faculté de langues française et
anglaise sont fermées. Idem pour la faculté
de langue arabe qui lui est mitoyenne. «Le
secteur de l’enseignement supérieur et de la
recherche scientifique a bénéficié ces derniers temps, dans le cadre du programme du
président de la république, d’un important
budget et ce, dans le but de le promouvoir
et de lui ouvrir de nouvelles perspectives,
au grand bénéfice de ses personnels. Or,
quand on se penche sur le cas du pôle universitaire d’Ouled Fares, en particulier les
départements de lettres arabes et des
langues étrangères (français et anglais), on
se demande de quelle promotion parle-ton», nous ont déclaré des étudiants grévistes. En effet, les étudiants de ces deux
départements disent rencontrer des problèmes sérieux qui risquent de compromettre leur avenir. Au regard de l’accumulation
de ces problèmes et en l’absence de solutions à même de leur rendre espoir, le bureau de l’organisation nationale des
étudiants algériens (ONEA) de Chlef a diffusé un communiqué dans lequel il exhorte
les autorités à se pencher sérieusement sur
la situation prévalant dans les deux départements cités. Le communiqué fait part également des problèmes que rencontrent les
étudiants dans cet institut «et en particulier
le manque de places pédagogiques pour le
master 1 au niveau des départements d’anglais et d’arabe et ce, malgré l’immensité
du campus universitaire d’Ouled Fares».
Cette situation est à l’origine de l’exclusion
de 120 étudiants parmi les 185 titulaires
d’une licence dans les deux filières. Il semblerait aussi selon les termes du communiqué que les étudiants exclus auraient obtenu
de bonnes notes par rapport aux étudiants
retenus. De même, ils n’ont refait ni années
ni rattrapages, alors que parmi les admis,
certains auraient des dettes… Les étudiants
n’ont eu de cesse de poser leurs problèmes
à tous les niveaux de l’administration de
leurs départements respectifs. Mais c’était
compter sans le laisser-aller et l’indifférence
de certains responsables, accusent-ils. Les
deux rencontres qu’ils ont eues avec la responsable du département d’anglais, notamment, n’ont pas connu d’issue satisfaisante,
cette dernière estimant que la liste des étudiants admis au master ne sera pas changée.
En attendant, c’est le malaise qui s’installe
dans la faculté et ses départements. Demain,
serait-ce le tour de l’université en entier ?
C’est la question que se pose désormais la
communauté universitaire de Chlef.
Amel Ali Cherif
Ouverture Officielle de l’année pédagOgique à l’écOle de pêche d’el Marsa
Bientôt des formations académiques de lieutenants
et techniciens supérieurs
A l’occasion de l’ouverture officielle de
l’année
pédagogique de la pêche
2014/2015, l’annexe de l’institut national
supérieur des pêches (INSPA) de la ville côtière de La Marsa, a organisé, en collaboration, avec la chambre de pêche, une
rencontre à laquelle ont participé outre les
élèves stagiaires, le directeur de la pêche
des ressources halieutiques, des professionnels du secteur de la pêche et les enseignants.
Selon M. Kaddour Latef, directeur de
l’école, il est prévu pour l’année 2015 une
formation académique pour la formation de
lieutenants de pêche et de techniciens supérieurs en aquaculture. Les candidats devront
être titulaires du baccalauréat pour accéder
à cette formation d’une durée de trois années, a précisé M. Latef.
A noter qu’au cours de cette journée, deux
conférences ont été animées par des participants. La première conférence a été donnée
par M. Achène Chélia, enseignant à l’école
de pêche d’El Marsa et avait pour thème :
«La manipulation, le traitement et la conservation des produits de la pêche.»
Le second à prendre la parole est le Dr Djillali Badani, vétérinaire. Le conférencier a
saisi l’occasion de la célébration de la journée mondiale sur l’alimentation pour souligner la complémentarité entre la production
agricole et la pêche.
Pour cela, dira-t-il, «il est impératif de maitriser les techniques de pêche pour s’assurer
des prises importantes et par conséquent arriver à un quota de consommation de 6
kg/habitant par an.» L’orateur a mis en avant
le fait que «l’Algérien, aujourd’hui,
consomme en moyenne 3 kilos de poisson
par an», ce qui est très en deçà des normes
requises par les nutritionnistes. A l’issue de
cette rencontre un débat fructueux s’est ins-
tauré entre les participants et les enseignants.
A titre de rappel, l’annexe de l’école de
pêche d’El Marsa a été inaugurée par le Président de la République en 2007. Elle forme
principalement des marins dans les domaines de l’électromécanique, la capitainerie, les patrons-pêcheurs et les agents
aquacoles.
Pour cette année, 80 stagiaires suivent une
formation initiale (pour les débutants dans
le monde marin) et 695 autres pour la formation spéciale.
Bencherki Otsmane
les indeMnités et prestatiOns Ont augMenté depuis aOût 2014
La Munatec communique les nouveautés à ses adhérents
L
a mutuelle nationale des travailleurs
de l’éducation et de la culture (MUNATEC), centre de paiement de
Chlef, a le plaisir d’informer ses adhérents
qu’une revalorisation est apportée aux prestations et cela, en application des décisions
de l’assemblée générale tenue à Canastel
(Oran) en date du 6 juillet 2012. Les prestations ont été revues à la hausse à partir du
1er août 2014. La MUNATEC, faut-il le
rappeler, est ouverte aux travailleurs des
secteurs de l’éducation, la culture, la jeunesse et des sports et les employés de l’université.
Les indemnités sont prises en détails dans le tableau suivant :
A tout cela s’ajoutent les remboursements
complémentaires de la caisse nationale d’assurance sociale comme suit :
Remboursement de 20% pour les produits
pharmaceutiques, les consultations médicales et les analyses.
Remboursement de 20% pour les séjours
dans les complexes thermaux.
Remboursement de 20% pour l’accouchement et la maternité.
Remboursement de 20% des congés de maladie, de l’acquisition des appareils auditifs
et d’autres.
Pour ce qui est des remboursements concernant les soins dentaires, la mutuelle prend en
charge le remboursement de 20% de la
somme octroyée par la CNAS.
Le prix du remboursement des lunettes est
passé de 500DA à 600 DA.
L’imagerie par résonance magnétique (IRM)
est un remboursement nouvellement créé en
plus du scanner dont le remboursement est
évalué à 2 500 DA tandis que le remboursement de la mammographie est arrêté à 1000
DA. La mutuelle procède aux remboursements suscités suite au bulletin de rembour-
sement délivré par la CNAS conformément
au certificat médical.
Indemnités des orphelins :
Orphelin dont le père est en exercice perçoit
une indemnité de 4 800 DA.
Orphelin dont le père est en retraite a le droit
à 7 200 DA.
Orphelin de deux parents : 30 000 DA.
L’indemnité de la veuve est estimée à 12 000
DA.
Prime de scolarité d’orphelin : 1 000 DA.
La mutuelle garantit des aides en espèces
ayant trait à des maladies chroniques, des
handicaps, des interventions chirurgicales, le
cancer etc.
L’adhérent ou l’associé en retraite a la possibilité de participer avec une somme forfaitaire oscillant 100 DA pour pouvoir
bénéficier des prestations et indemnités citées en haut.
Pour toute information, les adhérents sont
priés de se rapprocher du centre de paiement
de la wilaya de Chlef sis au 38-500 logements, zone différée, BP 36, en face de la faculté de droits.
Abdelkader Ham
Numéro 47
du 29 octobre au 4 novembre 2014
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ActueLLes
BouzghaIa :
Les enseignants retraités honorés
A l'occasion de la célébration du 60ème anniversaire du déclenchement de la guerre de libération
nationale, l'inspection d'administration des écoles
primaires de Bouzghaia a tenu à honorer les enseignants partis en retraite cette année lors d'une cérémonie à laquelle ont pris part les autorités
locales des communes de Bouzghaia et Benairia,
les cadres d'inspection relevant des deux communes, les directeurs d'écoles et les enseignants.
P
our la même circonstance, un concours inter écoles
est programmé et qui a opposé le groupe représentant
de l'école primaire "Boualili Abdelkader" de Bouzghaia à son homologue "M'hamed Zelgou" de Benairia dans
le cadre des rencontres culturelles qualificatives de la phase
finale prévue pour le 1er novembre.
Après que l'assistance eut écouté des versets du Coran
psalmodié par un élève et après que tout le monde ne se soit
levé pour l'hymne national, M. Mansour Boukhtache Kaddour, inspecteur d'administration des écoles primaires de la
circonscription de Bouzghaia a souhaité la bienvenue aux invités et a rendu hommage aux enseignants et directeurs fraichement partis en retraite. D'autres personnalités ont pris la
parole tour à tour et chacune d'elles a rappelé les sacrifices
des enseignants dans l'accomplissement de leur mission. A
la fin, des cadeaux et des diplômes de reconnaissance ont été
remis aux enseignants et directeurs partis en retraite.
Abdelkader Ham
Ils onT dIT :
hamzaoui Maamar,
enseignant :
"Je tiens à remercier l'inspection
pour cette initiative, ça fait
chaud au cœur, je suis parti en
retraite après avoir passé tant
d'années dans l'enseignement
durant lesquelles nous avons côtoyé des gens, nous avons fait la
connaissance des hommes. Dieu
nous est témoin, nous avons fait
de notre mieux pendant notre carrière professionnel, maintenant, nous devons céder le flambeau à la génération montante et je lui souhaite un bon vent."
abdelkader
Boussena,
directeur :
"C'est émouvant, ce
sont des moments
inoubliables, je remercie tout ce qui a pensé
à nous réunir ce jour, je
souhaite une bonne
santé pour mes collègues retraités et du
courage pour ceux et
celles qui vont prendre
le relais."
Kaddour Mansour Boukhtache,
inspecteur d'administration :
"Je rappelle ce qu'a dit un érudit : "Celui qui veut la vie,
qu'il s'instruise, celui qui veut
l'au-delà, qu'il s'instruise,
celui qui veut les deux, qu'il
s'instruise." Donnez-nous les
moyens, et nous vous donnerons des miracles. Je souhaite
une longue vie pleine de santé et de bonheur aux enseignants partis en retraite et mon vœu le plus cher est que les
nouveaux enseignants soient à la hauteur des attentes."
Propos recueillis par A. H.
Le cri d'alarme d'une enseignante retraitée
M
ME Fatiha Deghrar a rejoint le
corps de l'enseignement le 13 octobre 1981. Elle occupe un logement de fonction depuis 1985 à l'école
primaire Mustapha Henni, à Heumis, dans
la commune Bouzghaia. Depuis, elle ne
cesse de déposer dossier après dossier pour
bénéficier d'un logement social, sachant pertinemment qu'il viendrait le jour où elle
devra remettre les clés du logement de fonction. C'est-à-dire une fois qu'elle est admise
à la retraite. La loi est ainsi faite. Effectivement, et ce qui devait arriver arriva cette
année. Juste après qu'elle ne parte en retraite, on lui demande d'évacuer inconditionnellement le logement, un F3 qu'elle occupe
avec ses deux fils mariés, sa fille et son
époux.
Mme Deghrar sollicite qui de droit de lui
proposer une issue à sa situation on ne peut
plus tolérable. Qui peut désagréger sa famille et nuire à sa santé mentale, le choc
d'une expulsion par les temps qui courent
étant très dur à supporter. Elle affirme
qu'elle regrette amèrement son départ en retraite. "Ma fille, fait savoir la dame, est dans
l'obligation parfois d'aller passer la nuit chez
les voisins du fait que les trois pièces qu'on
occupe ne suffisent pas de nous contenir
tous. J'ai saisi le ministère de l'Education nationale, du temps où M. Benbouzid était ministre, dans une lettre ouverte publiée par le
Ténès
Le nouveau pont réceptionné
au mois de mars 2015
L
es travaux de réalisation du nouveau
pont reliant les deux rives de la ville
de Ténès vont bon train a-t-on
constaté sur place. Entamée il y a à peine trois
mois, la construction de cet ouvrage, long de
104 m pour une largeur de 18,5 m, mitoyen à
l'ancien qui date de l'ère coloniale (1928), va
bon train et le pont, selon le responsable du
projet, sera réceptionné vers la fin du premier
trimestre de l'année prochaine (2015). Il faut
noter que l'urgence de la réalisation d'un nouveau pont a été décidé à la suite de l'effondrement partiel de l'ancien pont du au mauvais
temps. Cet ancien ouvrage qui enjambe
l'oued Allala, faut-il le souligner, sert de trait
d'union entre la partie ouest de la ville de
Ténès et la partie est ou se trouve le quartier
"La Cave". Il relie aussi les ports de commerce et de pêche à la ville. D'ailleurs, ce sont
les camions de gros tonnage qui transitent
quotidiennement par ce passage obligé qui ont
eu raison de cet ouvrage. A noter enfin que
c'est un groupe privé algéro-portugais qui a
réussi à décrocher le marché pour un montant
de 48 milliards de centimes.
Bencherki Otsmane
journal "El Khabar" mais aucune suite n'a
été donnée à mon histoire. Je veux par le
biais de votre journal faire entendre ma voix
aux autorités concernées pour me venir en
aide. Quand mon mari dépose un dossier de
logement, il est toujours refusé de prétexte
qu'il est chômeur. Mes dossiers sont entassés
dans les services de la daïra sans qu'aucun
n'ait été étudié", explique Mme Deghrar.
Le plus grave est qu'elle est sans salaire
depuis qu'elle a fait valoir ses droits à la retraite. La raison ? Pour se faire délivrer un
des documents constituant du dossier de retraite, il faut obligatoirement évacuer le logement de fonction. "Et à vous de deviner le
reste, que l'article de votre journal soit de
bon augure pour moi et ma famille, je souffre vraiment", conclut notre interlocutrice.
A. Ham
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ACtUelleS
Numéro 47
du29octobreau4novembre2014
Lessystèmesd'aLerteetdesecoursmisàL'éPreuve
Simulation d'un crash d'avion
près de l'aéroport de Chlef
Un exercice simulant le crash d'un avion a eu lieu le 21 octobre dernier à l'aéroport international Aboubakr Belkaïd de Chlef. Le but :
tester le plan d'urgence de l'aéroport, évaluer ses moyens locaux et analyser leur fiabilité.
L'
exercice, organisé tous les deux
ans par le ministère des Transports,
conformément à l'instruction N°
1224, a pour but de tester le mode opératoire
des différents intervenants concernés par ce
genre de situations et le système de modules
de l'appareil, ont précisé les organisateurs.
Voici la chronologie de l'opération supervisé
par le général Salah Cheklal, commandant
de la base aérienne de Gouassmia et du directeur de l'ENNA.
Il était exactement 10h50, de cette journée
de mardi, lorsque les contrôleurs de la tour
de contrôle de l'aéroport Aboubakr Belkaïd
de Chlef reçoivent un message de détresse
émanant d'un avion de ligne de la compagnie
nationale de type Boeing 737 juste après son
décollage et ayant à son bord 138 passagers,
dont 8 membres d'équipage. Le pilote fait
état aux aiguilleurs du ciel d'un feu qui s'est
déclaré au niveau du moteur gauche de l'appareil. Quelques minutes après cet appel,
l'avion disparait des écrans-radars de la tour
de contrôle. L'avion venait de faire un crash
à environ 5 km de la piste d'atterrissage, dans
la commune de Labiodh Médjadja. Aussitôt,
le centre des opérations d'urgence (CDOU),
donne l'alerte et organise les premiers secours. Une dizaine de camions contre-incendie de la protection civile secondé par ceux
de l'aéroport, près de deux cent secouristes
issus des corps de la gendarmerie nationale,
de la police, de la douane et des services de
la santé convergent vers le leu de l'accident.
Tout d'abord, les militaires et les gendarmes
vont procéder à sécurisation des lieux du
crash en interdisant notamment l'accès au
site aux nombreux curieux. Ensuite, les secouristes entamèrent leur travail en dégageant les corps des victimes de la carlingue
de l'appareil. On dénombre 48 morts et 90
blessés. Sur place, des tentes de fortune sont
dressées pour accueillir les premiers blessés
qui seront pris en charge par les médecins
des diverses structures sanitaires. Quelques
minutes plus tard, alors qu'un hélicoptère militaire survolait la zone, un autre atterrit à
proximité du lieu du crash pour évacuer par
les airs les premiers blessés graves, vers la
base aérienne de Gouassmia. Cependant, devant l'ampleur de la catastrophe, plusieurs
rotations seront nécessaires pour évacuer les
blessés vers la base aérienne de Gouassmia
où un dispositif sanitaire est mis en place
pour une prise en charge des blessés.
Il faut dire que les opérations de secours
une équipe de cinéphiles, cherchent des indices qui peuvent leur donner des informations sur le crash. A 12 h 30, l'exercice prend
fin et c'est le moment pour les organisateurs
d'en tirer les conclusions.
A ce sujet, le commandant de la base militaire de Gouassmia dira ceci : "Cet exercice
est le troisième du genre, il a été couronné
de succès d'autant plus que tous les intervenants ont été à la hauteur de l'évènement,
chacun dans son domaine."
Bencherki Otsmane
se sont déroulées dans de bonnes conditions,
compte tenu du lieu du crash qui est situé à
5 km à peine de l'aéroport et de la base militaire de Gouassmia, sur dans un terrain non
accidenté associé à un beau temps. Les douaniers présents sur les lieux récupéreront seulement 6 valises appartenant aux passagers
du vol Chlef-Marseille, les autres étant détruites par le feu. La boite noire de l'avion a
été retrouvée et remise aux services de la
gendarmerie nationale tandis que la police
scientifique et les gendarmes, épaulés par
ildécède aprèss'estimmoléparlefeu
A
dmis dans un état comateux, l'enseignant dénommé Y. Henni, âgé de 45 ans, qui s'est immolé
par le feu mardi dernier à l'intérieur même du centre de formation professionnel de Oum-Drou où il exerce,
a rendu l'âme jeudi dernier à l'hôpital de Ouled Mohammed, a-t-on appris de source hospitalière. Le défunt s'est
aspergé d'essence en plein milieu de la cour du Centre puis
a mis le feu à son corps devant ses collègues de travail et
les stagiaires qui n'ont pas réaliser sur le coup la gravité du
geste du malheureux enseignant. Aussitôt alertée, la protection civile s'est rendue au centre pour faire évacuer la
victime brûlée au 3ème degré vers l'hôpital d'Ouled Mohammed. Selon certaines indiscrétions, le défunt avait des
problèmes d'ordre professionnel. L'enquête diligentée par
les services de police devra lever le voile sur les vraies raisons qui ont poussé cet enseignant au suicide. A noter que
devant l'ampleur du phénomène qui prend des proportions
alarmantes la ligue des droits de l'homme de Chlef
(LADDH) interpelle les pouvoirs publics sur la nécessité
d'étudier la question et d'y remédier le plus rapidement possible.
Par ailleurs, il faut dire que las de manifester leur colère
ou leur mal-vie par des émeutes, des fermetures de routes
ou d'institution publique (mairie, daïra ou wilaya), de plus
en plus de personnes désespérées optent pour ce mode de
protestation qui, malheureusement, est souvent fatal pour
ses instigateurs.
Bencherki Otsmane
Photo
d’archives
sidiakkacha
Un dangereux malfrat neutralisé
U
n malfaiteur présenté comme dangereux a été arrêté mercredi dernier à Sidi-Akkacha dans la daïra
de Ténès par les éléments de la police judiciaire relevant de la Sûreté urbaine de
Sidi-Akkacha, a-t-on appris, de source policière.
L'individu arrêté, âgé de 29 ans, marié,
père d'un enfant habitant le bourg de Chatt,
dans la commune de Sidi Akkacha, est
soupçonné d'être impliqué dans plus de 25
affaires, notamment des vols et agressions
avec arme blanche prohibée. Le dernier vol
commis par cet individu remonte à la semaine passée ou ce dernier s'est introduit
par effraction dans une maison pour subtiliser divers objets de valeur.
A la suite de cet énième vol, les policiers
ont réussi à l'interpeller dans sa propre
maison. A la vue des policiers, le présumé
délinquant s'est caché dans une armoire espérant l'échapper aux policiers, mais c'était
sans compter sur la vigilance de ses poursuivants. La cavale de ce dangereux délinquant qui a terrorisé de nombreux citoyens
a pris fin grâce à cette intervention énergique des éléments de la police, soulignet-on. La nouvelle de la neutralisation de ce
malfrat, présenté devant la juridiction compétente et écroué, a été accueillie avec
beaucoup de soulagement par la population locale.
Bencherki Otsmane
Numéro 47
du 29 octobre au 4 novembre 2014
5
ACtueLLes
visite dU Ministre des ressoUrces en eaU
Chlef recevra 200 000 m3
d'eau potable par jour
La station de dessalement d'eau de mer de Mainis, les réservoirs de Ténès, de Kherba (Bouzghaia) et Chlef ainsi que le réseau de distribution
d'eau de Ténès à Chlef doivent être prêts fin au mois de novembre. De même, il a été décidé d'en finir avec les rejets d'eaux usées en mer. Un objectif réalisable selon le ministre qui a exigé l'achèvement du projet de transfert d'eau de Maïnis le 14 novembre prochain.
Une vUe de la
station de Mainis
P
our une population estimée à environ
1 123 000 habitants occupant une superficie de 4 074 km2 répartie sur 13
dairas et 35 communes, la wilaya dispose de
deux grands barrages, Sidi Yacoub et Oued
Fodda, d'une capacité de 359 hm3 et dont le
volume mobilisé est 260 hm3, soit un taux
de remplissage de 73%. Le barrage de Sidi
Yacoub est destiné à l'alimentation en eau
potable (AEP) et à l'irrigation alors que celui
d'Oued Fodda assure uniquement l'eau d'irrigation agricole.
En matière d'eau souterraines, la wilaya
dispose de 210 forages (32,42 hm3/an pour
l'AEP), 53 puits (2 hm3/an pour l'AEP), 1
002 forages privés (10 hm3/an pour l'irrigation), 1 800 puits privés (6 hm3/an pour l'irrigation) et 9 forages (4 hm3/an pour
l'industrie).
Le réseau d'AEP est long de 3 380 km dont
1 200 en adduction et 2 130 en distribution,
assurant un taux de raccordement de 95 %.
Ce réseau est sous tendu par 506 réservoirs
de capacité de stockage de 105 038 m3, de
97 stations de pompage et d'une station de
traitement. Le volume moyen distribué est
de 124 000 m3/jour alors que les besoins
sont de l'ordre de 185 000, ce qui donne un
déficit de 61 000 m3/jour, ce qui a motivé la
mise en place de la politique du dessalement
d'eau de mer.
La gestion de la ressource est assurée par
l'Algérienne des eaux (ADE) au niveau de
12 communes (53 % de la population) tandis
que les 23 communes restantes sont gérées
par les APC qui, généralement, octroient
l'eau potable à la population, gratuitement.
Le service public de l'assainissement est géré
par l'office national d'assainissement (ONA)
qui manque cruellement de moyens tandis
que le service public d'irrigation est assuré
par l'office national d'irrigation et de drainage (ONID).
«Le 14 novembre et pas un
jour de plus»
Le ministre des Ressources en eau, qui a
reçu un exposé complet sur la situation de
son secteur et sur l'état des projets au niveau
de la wilaya de Chlef, a commencé sa visite
d'inspection par les deux réservoirs (2 fois
10 000 m3) à Hay Radar où le taux de réalisation du génie civil est de 98% tandis que
celui des réalisations hydrauliques est à
97%. Le ministre, après avoir écouté les explications de l'entreprise de réalisation, a
donné comme date butoir le 14 novembre
2014. "Pas un jour de plus ne vous sera accordé", leur dira-t-il. "Il faut qu'on soit en
phase avec la station de dessalement pour les
essais", ajoutera-t-il à tous les intervenants.
A Kherba, le taux de réalisation du génie
civil est également à 98%, celui des équipements hydrauliques à 55% tandis que l'aménagement du site est à l'arrêt. Le ministre
demanda alors à ses collaborateurs un rapport complet sur la situation. Il avise l'entreprise de réalisation que les travaux doivent
être impérativement bouclés et qu'il va suivre l'évolution de la situation et des travaux
sur le terrain, au jour le jour.
A Ténès, c'est la station d'épuration des
eaux usées de la ville de Ténès y compris les
collecteurs, qui reçoit la visite de la délégation ministérielle. Le projet prend en charge
les eaux usées de 12 agglomérations et vise
la protection du littoral, la lutte contre les
maladies à transmission hydrique, l'amélioration du cadre de vie des citoyens, la réutilisation des eaux épurées et la valorisation
des boues à des fins agricoles. La station qui
aura à traiter 8 500 m3/jour doit démarrer fin
2014 et sera normalement réceptionnée au
1er trimestre 2017.
200 000 m3 d'eau potable
pour la ville Chlef !
On passe ensuite à la station de dessalement d'eau de mer de Mainis. Elle est constituée de quatre unités qui font chacune 50 000
m3/jour. Les premiers tests de fiabilité et de
performance ont été réalisés avec succès et
les seconds sont actuellement en cours. Il
sert à mesurer la qualité de l'eau produite et
voir si elle correspond aux paramètres de
l'eau que le consommateur va boire. Les travaux de l'usine semblent pratiquement terminés. Il ne reste que les raccordements à
effectuer avec l'algérienne des eaux (partie
électrique et télégestion). Ce sont 500 000
m3 qui seront aspirés par l'usine. Elle en traitera 200 000 et rejettera les 300 000 autres
avec les déchets salins qui vont se diluer très
rapidement au contact de l'eau. La délégation
s'est dirigée ensuite vers les réservoirs de
Ténès où, là encore, le taux de réalisation du
génie civil est de 97 % tandis que celui des
équipements hydrauliques est de 55 %. Pour
M. Hocine Necib, les intervenants vont être
renforcés et la date butoir demeure le 20 novembre 2014, pour être en phase avec les essais de l'usine. Ces derniers auront lieu à
l'intérieur de l'usine en 2 phases de 3 jours et
d'une semaine et ceux de l'extérieur auront
lieu sur le réseau de distribution et seront
gravitaires. Dans sa déclaration à la presse,
le ministre a affirmé que, concernant les ressources en eau, il était difficile au niveau de
la wilaya de Chlef de concilier la demande
de l'agriculture - étant une wilaya agricole
par excellence- et la demande d'eau potable
pour la population. "Et c'est à partir de ce
constat que le gouvernement a décidé de se
tourner vers la ressource provenant du dessalement d'eau de mer", a-t-il dit.
Cette usine aura plusieurs impacts sur la
région. Elle va desservir 31 communes sur
les 35 que connait la wilaya tandis que les 4
autres seront alimentées à partir de Tipaza.
Les eaux des barrages et
des retenues pour l'irrigation
"L'entrée en exploitation de cette usine va
nous permettre d'orienter les eaux superficielles des barrages vers l'agriculture", a déclaré M. Necib, ajoutant que "la wilaya de
Chlef étant une wilaya a fort potentiel agricole, nous avons, au niveau du gouvernement, tracé un programme dans le prochain
plan quinquennal d'un million d'hectares irrigués. Ce projet va donc nous permettre
d'utiliser l'eau des 2 barrages de Chlef pour
irriguer 60 000 hectares en tant que superficies supplémentaires dans le prochain quinquennal, mais cet objectif doit être
accompagné par d'autres mesures visant la
préservation des ressources en eau." En effet,
la wilaya, qui consomme beaucoup d'eau,
(60 % de l'irrigation est traditionnelle) doit
mettre en place une bonne économie agricole et améliorer les nouveaux systèmes d'irrigation. Actuellement, il est utilisé quelque
10 000 m3 d'eau à l'hectare alors que la
moyenne nationale est de 5 000 à 6 000
m3/ha.
Concernant l'ADE qui ne gère que 12
communes sur les 35, le ministre reconnait
que les 23 communes restantes doivent être
desservies par l'entreprise. "C'est une question de professionnalisation, d'autant que
l'eau est maintenant disponible et que des
initiatives locales de réhabilitation des réseaux sont en cours ", expliquera-t-il.
Plus de rejets d'eaux usées
en mer
Pour ce qui est des rejets des eaux usées
en mer, M. Hocine Necib avoue que l'Algérie est tenue par l'accord de Barcelone qui interdit la pollution de la mer Méditerranée.
"Vous avez vu avec moi le projet de la station d'épuration de Ténès qui va prochainement démarrer. Nous avons également donné
des instructions pour qu'une étude incluant
les 120 km de côte de la wilaya soit effectuée, cela afin que l'on puisse, d'une manière
définitive, éradiquer les rejets en mer. Il faut
qu'on arrive, à la fin du prochain quinquennal à "0" rejet en mer", a précisé le ministre.
A une question portant sur l'envasement
des barrages et au vu de la faiblesse des
moyens locaux, le ministre a annoncé la
mise en place d'un recensement des barrages
envasés et d'un premier programme qui est
en cours de réalisation et qui concerne 4 barrages. "Nous avons également acquis de
grandes machines par le biais de l'office national de l'irrigation et du drainage (ONID)
pour que ce dernier puisse prendre en charge,
à son niveau, les opérations de désenvasement, comme c'est actuellement le cas pour
"Chatt El Ksab" à Msila que nous sommes
en train de réhabiliter en utilisant ces nouveaux équipements. Nous allons acquérir
deux autres machines afin que l'on puisse
opérer à deux niveaux. Le premier consiste
donc en l'acquisition d'équipements qu'on
utilisera localement pour réhabiliter nos barrages, et la deuxième par le biais d'avis d'appels d'offres nationaux et internationaux
pour la prise en charge de la réhabilitation
d'autres barrages", devait conclure le ministre.
A. Cherifi
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ACtueLLes
Numéro 47
du 29 octobre au 4 novembre 2014
en l'absenCe d'une réglementation spéCifique aux transports en Commun
L'anarchie et incivisme règnent
à Chlef-ville
Si, pour une raison ou une autre, vous êtes tenus d'emprunter un bus de transport en commun à Chlef, vous devez vous pointer très tôt le matin devant l'arrêt de bus de votre quartier.
A
ux aurores, et malgré la longue attente et ce qu'il peut vous advenir,
eu égard à la dégradation des conditions sécuritaires, vous aurez la chance de
voyager dans des conditions plus ou moins
acceptables. Mais, passé 6h30, vous devez
assumer les conséquences de votre sortie car
c'est le calvaire qui vous attend : bousculades, insultes, brimades et souvent des accrochages verbaux et physiques qui avec un
passager, qui avec un receveur mal-élevé,
qui avec le chauffeur qui ne prend aucun
gant avec ses voyageurs en fonçant à tombeau ouvert sur des routes truffées de nids de
poules, de crevasses et de dos d'âne.
Par exemple, vous empruntez la ligne desservant Ouled Mohamed et son hôpital
Ouled Mohamed à la place de la Solidarité.
La desserte est bien mentionnée sur l'écriteau
placé devant le chauffeur contre le pare-brise
pour être vu par les passagers. Mais, arrivé
devant le siège d'Algérie Télécom, le receveur vous invitera à descendre en vous insiquant que c'est le terminus.
Or, il reste une bonne trotte pour arriver à
votre destination. Si vous protestez, vous
êtes copieusement arrosé d'insultes et le pire,
receveur et chauffeur risquent de vous agresser physiquement si vous insistez. Cela est
aussi valable pour d'autres dessertes qui transitent par Algérie Télécom. L'embouteillage
monstre qui se forme à longueur de journée
à cet endroit est conséquent à l'anarchie qui
règne en matière de transport urbain. Au lieu
de marquer un simple arrêt, les bus restent
en stationnement plusieurs minutes, dans
l'indifférence des policiers affectés à la circulation et des agents censés réguler le mouvement des bus.
De fait, les bus ne quittent les arrêts que
lorsqu'ils sont pleins à craquer. Et c'est la
même chose à tous les arrêts importants,
CirCulation au niveau
du Carrefour d’algérie téléCom
comme celui près de la daïra. A chaque arrêt,
vous pouvez poireauter plusieurs minutes. Et
vous avez beau protester, vous énerver, crier,
réclamer, rien n'y fera. "C'est comme ça",
vous dira-t-on, et on ajoutera, comme pour
vous faire craquer : "Et si vous n'êtes pas
content, prenez un taxi !"
Des citoyens ont attiré l'attention des autorités sur cette situation peu enviable que
subissent les habitants de Chlef. Nous
l'avons même évoquée dans une de nos précédentes éditions, mais il semble que l'on ne
veut ni changer les choses ni proposer des
solutions à long terme pour à la fois, débarrasser la wilaya de ses dizaines de bus, pourtant inadaptés pour le transport urbain, et
promouvoir un vrai système de transport qui
donne satisfaction aux voyageurs et aux
transporteurs. Il est grand temps, en effet,
que la ville de Chlef dispose de bus appro-
priés, identiques à ceux de l'entreprise locale
de transports urbains, qui circulent en ville,
selon des horaires précis et qui respectent la
durée de stationnement dans chaque arrêt.
Mais pour ce faire, il y a lieu aussi d'aménager des arrêts en ville de façon à ce qu'un bus
en stationnement ne gêne pas la circulation
automobile. Ce qui n'est malheureusement
pas le cas aujourd'hui.
Redouane Madaoui
des travaux de réfeCtion de la voirie sont engagés par l'apC
Les habitants d'Aïn Defla satisfaits
L
a ville d'Ain Defla renoue
avec ses bonnes habitudes, à
savoir la réfection des avaloirs, des routes lézardées et des
trottoirs défoncés. Ces travaux, plus
que nécessaires, redonnent espoir
aux habitants qui se disent excédés
par l'état de dégradation de leur
ville. En effet, ces derniers temps,
les habitants des quartiers périphériques de la ville se réveillent au
bruit des engins et des cris des travailleurs des entreprises de travaux
publics.
On ouvre des tranchées sur la
voie et les trottoirs pour remplacer
les buses défoncées par le poids des
véhicules, et remettre en état des réseaux dégradés. Le tassement de
certaines voies en plein ville perturbe la circulation et est cause de
nombreux problèmes pour les automobilistes. Ces travaux, pourtant faciles, n'ont pas été engagés depuis
des lustres. Il en fallu de quelques
heures pour que tout rentre dans
l'ordre. Khaled Roudali, retraité, estime que ces travaux honorent les
élus et les responsables de la commune d'Aïn Defla. "Sincèrement,
lorsque nous avons observé les ouvriers se dépêcher et suivre leur
rétro-chargeur avec un ensemble de
buses annelées et ondulées, nous
avons vite compris que notre attente
allait enfin être récompensée. Un
grand chapeau pour nos élus qui ont
enfin décidé de prendre le taureau
par les cornes", dit-il, ajoutant qu'il
y a toujours un début à tout. travaux
d'embellissements peut donner également une autre dimension aux citoyens.
Pour Ahmed Labdouni, également retraité, ces travaux arrivent à
point. "Voir à nouveau nos rues et
nos routes redevenir " normales " est
une chose formidable", estime-t-il,
ajoutant que nos routes sont enfin
propres et bien entretenues. "Ces
travaux de réparation embellissent
davantage la ville et lui donnent une
autre dimension, nous espérons que
le problème des eaux usées qui stag-
nent au niveau de nos caves des bâtiments soit pris en charge également. Ces eaux usées constituent un
danger permanent pour nos enfants
et pour l'environnement", poursuitil. Abdelkader Guermoud est, quant
à lui, expéditif : "La beauté d'une
ruelle reflète généralement l'état du
quartier et la mentalité de ses habitants."
Pour lui, procéder à la réfection
des avaloirs et à la réparation des
trous et autres lézardes sur la chaussée ne peut que réjouir les piétons et
les automobilistes. "Ces travaux
sont révélateurs de l'ambiance qui
doit régner au niveau du conseil
communal, et nos responsables ont
finalement pris la bonne décision ",
souligne-t-il, non sans préciser que
la déviation nord a permis de débarrasser la ville de ses bouchons
monstres. A Ain Defla, en effet,
quoique très dense, la circulation est
devenue très fluide. "Personnellement, lorsque je voyage et que je
vois d'autres villes et d'autres villages bien agencés et bien ordonnés,
j'éprouve du regret pour notre ville.
Je ressens une sorte de frustration
parce que nous pouvons mieux
faire", conclut notre interlocuteur.
Djilali Deghrar
Numéro 47
du 29 octobre au 4 novembre 2014
7
ActUelleS
commémoration de la journée nationale de la presse à cHlef
De la nécessité de professionnaliser
le métier
C'est sous l'égide du bureau de la wilaya de Chlef de l'union nationale des journalistes et représentants de la presse algériens
qu'ont été organisées les festivités de la journée nationale de la presse au niveau de la maison de la culture à Hay Zebboudj,
ce mercredi 22 octobre 2014.
C
ette journée, pour rappel, a été décrétée par le président de la république en référence à la date de
parution du 1er numéro du journal "La résistance algérienne" durant la guerre de libération nationale.
Ce sont tous les journalistes et correspondants de presse ainsi que toutes les personnes ayant un rapport avec l'information
qui ont été invités à participer à la commémoration de la journée qui a été rehaussée
par la présence du wali de Chlef, M. Abou
Bakr Essedik Boussetta, du président de
l'Assemblée populaire de wilaya, M. Ameur
Amar, du commandant de groupement de
gendarmerie, du président de l'assemblée
populaire communale de Chlef ainsi que
des représentants de la sûreté nationale, de
la gendarmerie nationale et de la protection
civile.
Ont été honorés par le bureau de wilaya,
le wali de Chlef, M. Abou Bakr Essedik
Boussetta ainsi que le doyen des journalistes et correspondants de presse de la wilaya de Chlef. Le premier à prendre la
parole fut M. Adouaou Yahia, secrétaire général du l'union nationale des journalistes,
bureau de Chlef, qui a souhaité la bienvenue
à tous les présents en soulignant que le sec-
une salle
de rédaction
en europe
teur de l'information est en pleine évolution.
L'intervenant s'est réjoui de la journée qui a
été décrétée par le président de la République sans oublier de mentionner l'utilité et
les attendus de la lettre adressée par le wali
de Chlef aux autorités locales de la wilaya,
leur demandant de faciliter la tâche aux représentants de la presse.
Dans son allocution, le wali de Chlef s'est
réjoui lui aussi de la journée nationale et a
rappelé à l'assistance que, dès son arrivée à
Chlef, il avait ouvert toutes les portes à la
presse, expliquant qu'il n'y a absolument
rien à cacher. "Il faudrait seulement être
professionnel et éviter de donner de fausses
informations", a commenté le wali en demandant à la corporation de s'organiser et
d'être une force de proposition puisqu'elle a
la chance de côtoyer de très près le citoyen.
Ce fut ensuite le tour du président de l'association locale des journalistes, M. Mahdjoub Araibi, de prendre la parole, suivi en
cela par le directeur de Radio Chlef et ensuite le maire de Chlef. La fin des allocutions fut suivie par la distribution des
diplômes des journalistes et correspondants
de presse ainsi que des journalistes de Radio
Chlef.
A. Cherifi
le village d'abou el Hassan a vécu une journée mouvementée
Un homme enlève son épouse et menace de la tuer
C'
est une journée mouvementée qu'a vécue la population du paisible
village d'Abou El Hassan jeudi
dernier, dans l'après-midi. Vers les
coups de 15h30, un homme âgé de
33 ans, père de deux enfants, s'est
posté devant l'établissement scolaire où exerce son épouse. Au sortir de cette dernière dudit
établissement, l'homme l'agrippe
de force et la fait monter dans son
véhicule et ce, devant les passants
médusés. Aucun des présents n'est
intervenu, sachant qu'il s'agit d'un
couple connu mais apparemment
en désaccord. Dès qu'il fit monter
sa victime dans le véhicule,
l'homme démarra en trombe en di-
rection de la forêt toute proche
sans se soucier des plaques de signalisation et des règles de
conduite. En cours de route, il fait
comprendre à son épouse que si
elle ne revenait pas à de meilleurs
sentiments, il la tuerait et mettrait
fin à ces jours ensuite en lui montrant une hache qu'il portait sur lui.
L'homme a par ailleurs exigé de
son épouse qu'elle renonce à sa décision de séparation qu'elle a signifiée au tribunal il y a de cela un
mois. En effet, lasse des frasques
et comportements violents de son
époux qu'elle accuse de la trahir et
de la malmener en public, cette
dernière a décidé de se séparer aux
torts de l'époux.
Alertés par ce qui venait de se
passer, des membres des deux familles se sont rassemblés sur les
lieux de l'enlèvement et en sont
venus aux mains, ce qui a obligé
les policiers à intervenir pour séparer les belligérants. Convaincue
que son époux n'allait pas faire
marche arrière, l'épouse a cédé,
promettant de retirer sa plainte et
de retourner au foyer conjugal et
vivre avec lui, comme si de rien
n'était. Assurément, le stratagème
a fonctionné, mais jusqu'à quand
ce couple tiendra-t-il, se sont dits
de nombreux habitants du village
où l'affaire est commentée dans
tous les foyers.
L. C.
le plus grand quartier d'abou el Hassan à l'abandon
On nage dans la gadoue à Sidi Mohamed
S
idi Mohamed est l'un des plus
grands quartiers de la ville d'Abou
El Hassan. Les habitants n'en tirent
cependant aucune fierté au vu de l'état de
dégradation totale des chaussées au niveau
du quartier. Les résidents se disent aussi
excédés par les pénuries répétitives d'eau
potable qui les contraignent à recourir aux
services (payants) des colporteurs d'eau.
Cette situation dure depuis plusieurs années et il semblerait, selon nos informations, qu'il n'y ait aucune solution qui se
profile à l'horizon. Cela, malgré les supplications des habitants de Sidi Mohamed
et leurs nombreuses démarches auprès des
autorités locales. Les promesses pleuvent
mais les travaux de réhabilitation du quartier n'ont jamais été engagés. Jusqu'à
quand se demandent les résidents qui ne
comprennent pas le pourquoi de cette mar-
ginalisation qui ne dit pas son nom.
En effet, l'accès au quartier devient problématique dès qu'il pleut. Les rues, encore à l'état de pistes, se transforment en
bourbiers qui créent d'énormes difficultés
pour les habitants, les élèves notamment,
obligés de se munir de bottes en caoutchouc au sortir de leur domicile. Les habitants ont beau rafistoler les voies qui en
jetant du gravier, qui en étalant quelques
pelletées de tuf.
Des solutions provisoires qui ne règlent
pas le problème de fond car tout est à refaire après une seconde ondée.
Les habitants de Sidi Mohamed espèrent
toutefois la compréhension des autorités
locales et de daïra auxquelles ils ont adressées nombre de doléances. Le chef-lieu de
daïra ne mérite-t-il pas quelques efforts ?
Amel Ali Cherif
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Numéro 47
Du 29 octobre au 4 novembre 2014
CARNET
Pensée
Il y a de cela quelques années que nous a quittés
notre cher et regretté père
Mohamed Khouidmi dit Hamed
C’est avec une grande peine et une énorme douleur pénétrant nos
cœurs que nous supportons ta disparition. Nous, tes enfants et tes
proches te rendent un hommage.
Nous te remercions pour ta générosité, ton dévouement et ton
grand amour pour nous. Rien ne pourra combler ton vide. Puisse
Dieu t’accueillir en Son vaste paradis. Repose en paix. A tous ceux
qui t’ont connu et aimé, nous demandons, en ce douloureux souvenir, d’avoir une pieuse pensée en ta mémoire. Que Dieu t’accorde sa
miséricorde et t’accueille en son vaste paradis. A Allah nous appartenons et à lui nous retournons.
Tes enfants, ta famille, tes amis et tes petits fils.
Pensée
Il y a de cela presque 2 années (fin 2012) que nous a quittés
notre cher et regretté père
Hadj Rachid Rahmani
Laissant un grand vide que rien et personne ne pourra combler. Ta
bonté, ta patience et ta générosité et surtout ton indulgence ont fait
de toi un être exceptionnel. Tu demeureras toujours vivant dans nos
cœurs et nous resterons attachés aux valeurs que tu as tenu à nous
inculquer. En ce douloureux souvenir. Nous demandons à tous ceux
qui t’ont connu et aimé d’avoir une pieuse pensée en ta mémoire.
Que Dieu t’accorde sa miséricorde et t’accueille en son vaste paradis. A Allah nous appartenons et à lui nous retournons. Tes enfants,
ta famille et tes petits fils.
Condoléances
Deghrar Djilali s’associe à la douleur de la famille
Bouzzakar à la suite de la perte de
Hamou Bouzzakar
Très affectés par cette disparition, sa famille, ses
amis et ses anciens et nouveaux voisins présentent
à la famille Bouzzakar leurs sincères condoléances.
Ses amis et sa famille prient Dieu de l’envelopper
de sa miséricorde et de l’accueillir
en Son vaste paradis.
A Allah nous appartenons et à Lui nous retournons.
Tes enfants, ta famille, tes amis et tes petits fils.
Pensée
«Les êtres chers ne meurent pas quand on
les enterre, ils ne meurent que lorsqu’on
les oublie»
Le 27 octobre 2012 nous a quittés notre
cher Papa
SELAMI Mohamed,
sa famille : sœurs, neveux et nièces ne
l’oublieront jamais.
Que ceux qui l’ont connu et côtoyé et qui
se souviennent de sa bonté, son honnêteté,
sa sympathie et sa franchise aient une
pieuse pensée pour lui.
Que Dieu lui accorde sa sainte miséricorde et l’accueille en son
vaste paradis.
A Dieu nous appartenons et à lui nous retournerons.
Naissance
ANNIVERSAIRE
A notre princesse
Les familles Abbada et Bouri
d’Aïn Defla ont la joie
d’annoncer la naissance d’un
joli poupon prénommé :
KIOUAR Zahra
(Zouzou)
RAyANE
pour ta 1ère bougie que tu
souffleras le 03 novembre
2014.
Ta famille SAIAH EUDDA
te souhaite un joyeux
anniversaire et laakouba
à 100 ans
Au foyer de M et Mme
Abada Tarek. A cette
occasion les deux familles
félicitent les heureux
parents et souhaitent un
prompt rétablissement
à la maman.
REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE
WILAYA DE TIARET
DAIRA DE RAHOUIA
COMMUNE DE GUERTOUFA
AVIS D'APPEL D'OFFRES NATIONAL
RESTREINT
Dans le cadre du budget communal, un avis
d’appel d’offres national restreint est lancé par
la commune de GUERTOUFA pour la
réalisation des projets suivants :
1- Adduction d'AEP à partir de Guertoufa
Centre à la localité de Gouichi Habib
2- Rénovation du réseau d'AEP à Guertoufa
Centre
Les entreprises intéressées peuvent retirer les
cahiers des charges auprès de la commune bureau de marché- contre paiement de
4.000.00 DA (frais de documentation).
Les soumissions doivent être adressées sous
double enveloppes cachetées et anonymes à
monsieur le P/APC de GUERTOUFA portant
la mention suivante :
«Soumission à ne pas ouvrir - intitulé de
l'opération - »
Les offres doivent sous peine de rejet,
comprendre les pièces suivantes :
01- Déclaration à souscrire signée et datée.
02- Déclaration de probité signée et datée
03- Cahier des charges paraphés, daté et signé,
04- Copie du registre de commerce.
05- Copie des statuts pour les sociétés.
06- Bilan comptable des trois (03) dernières
années visé par les services des impôts.
07- Certificat de qualification et de
classification dans le secteur - Hydraulique
Activité principale - classées à la catégorie :
Trois (03) ou plus en cours de validité.
08- Attestation de dépôt des comptes sociaux
pour les sociétés commerciales SARL,
EURL...
09- Attestations de mise à jour (CNAS CACOBAT-CASNOS) copie légalisée
10- Extrait de rôle de l'entreprise apuré ou
avec échéancier daté de moins de trois mois.
11- Casier judiciaire daté de moins de 03 mois
12- Copie du numéro d'identification fiscale.
13- Références professionnelles (attestations
de bonne exécution, délivrées par le maîtres
d'ouvrages).
14- Planning de travaux signé et daté.
15- Liste des moyens humains nominatives à
mobiliser pour le projet appuyées une
attestation de mise à jour de chaque employé.
16- Liste des moyens matériels à mobiliser
pour le projet appuyées par des copies de
cartes grises légalisées ou autres documents
justificatifs de possession (tout acte notarié,
factures d'achat, liste du matériel certifié par
un huissier de justice ou un expert agrée pour
le matériel non roulant).
* les pièces doivent être des copies légalisées
(moins de 03 mois) et en cours de validité.
OFFRE FINANCIERE :
1- Lettre de soumission remplie, signée et
datée.
2- Bordereau des prix unitaires arrêté en
chiffre et en lettre, signé et daté.
3 -Devis quantitatif et estimatif signé et daté.
- La date limite du dépôt des offres est fixée à
QUINZE (15) jours à compter de la date de la
première parution du présent avis dans les
quotidiens nationaux et BOMOP
La date de dépôt des offres est fixée le dernier
jour de délai de dépôts des offres à compter de
la date de la première parution du présent avis
dans les quotidiens nationaux Avant 08H30.
L'ouverture des plis des offres techniques et
financières est fixée le dernier jour de délai des
dépôts à 09 :00h.
Les soumissionnaires resteront engagés par
leurs offres pendant un délai de 90 jours à
compter de la date de dépôt des offres.
Les soumissionnaires sont invités à assister à
la séance de l’ouverture des plis le dernier jour
de délai de dépôt des offre à 14 :00 h au niveau
de la commune de Guertoufa.
Le Chélif N° 47 : Du 29/10/2014 au 04/11/2014
Anep N° : 153744
numéro 47
du 29 octobre au 4 novembre 2014
dossIer
Et cE qui dEvait
arrivEr arriva...
N
otre ville El Asnam avait subi
quelques dégâts -le 9ème étage
de l’hôtel Baudouin, les paquets
de maisons attenantes au marché couvert, le quartier des casernes, la prison,
l’EP S, les lieux de culte, etc. El Asnam a
bien été secouée mais pas détruite.
Bien que besogneuse, El Asnam vivra
une intense activité et cela dans tous les
secteurs. L’après séisme permit un déferlement de solidarité -toutes sensibilités
confondues- chacun s’occupant des siens
d’abord puis de la grande majorité des sinistrés. Ainsi, de l’administration coloniale aux institutions caritatives (Caritas,
Croix Rouge, Scouts musulmans, Chrétiens, Israélites) aux partis politiques, aux
syndicats, chacun avait son camp de
base, son champ d’intervention. Le secteur de l’information n’était en reste,
presse écrite, reporters-photographes,
presse filmée d’Algérie et d’ailleurs.
Dans leur malheur, nos populations
découvraient le monde de l’intervention
des secours, de l’assistance, de la solidarité, ainsi que son autre face : la discrimination, l’exclusion, le particularisme, etc.
C’est dans ce contexte là que les jeunes
d’alors évoluaient, nombre d’entre eux
étaient au diapason des évènements ici,
chez nous, et à travers le monde, qui par
les organisations de jeunes, qui par les
activités sportives et artistiques, les
voyages organisés, les clubs, les institutions cultuelles et culturelles… Enfin,
tout ce qui permettait d’envisager l’avenir (rencontres, débats, échanges) car
tout bon marin a un cap : leçon bien retenue de nos maitres et enseignants.
Nous savions que la guerre faisait rage
au Vietnam, que le soulèvement des
«Fellagas» en Tunisie nous enthousiasmait, que de profonds changements secouaient le monde, en moins de soixante
jours -9 septembre 1954- 1er novembre
1954- un coup de tonnerre retentit dans
le ciel d’Algérie : des Aurès au Djurdjura, à l’Ouarsenis, aux étendues des
Hauts-plateaux, jusqu’aux confins du Sahara, la libération de l’Algérie était en
marche. Et la jeunesse, toute la jeunesse
fixa son cap.
Kiouar Baroudi
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DOssier
Numéro 47
du 29 octobre au 4 novembre 2014
Leurs auteurs ont rappeLé Leur soif de Liberté
Témoignages sur la guerre
de libération à Chlef
Les récits qui suivent sont extraits du recueil de témoignages « Flash sur la Révolution » publié en 1984 à l’ex ENAL (Alger) par Hacène Ouandjeli, ancien
journaliste d’El Moudjahid et membre fondateur du journal indépendant Liberté en 1992. Hacène Ouandjeli nous fait part de son voyage en 1974 dans la région où il a rencontré au siège de l’organisation des moudjahidine trois hommes qui parlent de leur passé. Ces hommes que Hacène Ouandjeli a eu le privilège
de rencontrer et qui lui ont évoqué de précieux témoignages parmi lesquels nous avons choisi d’exposer sous les yeux du lecteur chélifien deux des récits rapportés. Ils ont eu pour théâtre des endroits du centre-ville de l’ex El Asnam. Les textes étant extraits de l’ouvrage «Flash sur la Révolution» de Hacène Ouandjeli, publié aux Editions Enal, Alger 1984.
"Si tu veux monter au maquis, il faudra faire
un attentat. " C'est cette phrase qui martèle,
comme une douleur lancinante, l'esprit de
Boughrab Djillali. Il tient à mettre ses dix-huit
ans, sa jeunesse et sa vie au service de la révolution armée. Son monde à lui est partagé
entre les djounoud et les militaires. Aux visites
et aux rencontres avec les premiers, succèdent
toujours les interrogatoires et les arrestations
de plusieurs jours. C'est inévitable. Et cela ne
peut plus durer.
Son frère, ses cousins, son oncle ont rejoint
longtemps le maquis. Sa mère est emprisonnée, et les perquisitions chez lui sont presque
quotidiennes. Etant le plus âgé de ceux qui
restent à la maison, c'est lui qui doit répondre
aux éternelles questions: " Où est ton frère, où
est ton oncle, où sont les fellagas ? ". Et il va
passer, invariablement, deux à quatre jours en
prison. Il faut que cela cesse. Il faut que lui
aussi aille rejoindre ses proches au maquis,
dans l'Ouarsenis. C'est maintenant une idée
fixe. C'est pourquoi, sans hésitation, il a accepté de réaliser une action de fidaï. Et en pénétrant pour la première fois de sa vie dans le
café " La Rotonde ", la condition impérative:
"il faut faire d'abord un attentat" lui revient
avec plus de force à l'esprit. Il ne lui reste qu'à
appliquer scrupuleusement le plan qui lui a été
communiqué.
Le café "La Rotonde", dans l'avenue principale d'Al Asnam, est fréquenté par les Européens de la ville. C'est un café-bar où viennent
aussi se désaltérer les militaires. En franchissant pour la première fois le seuil de l'établissement, le cœur de Djillali bat la chamade.
Djillali connaît la même appréhension. Ils seront peut-être injuriés et obligés de quitter précipitamment les lieux. Mais non, rien ne se
produit. Personne ne prête attention à ces deux
jeunes Algériens accoudés au comptoir, deux
bières devant eux. La consigne avait été formelle. Pour ne pas éveiller les soupçons, il
faut consommer de la bière. "Ceux qui prennent de l'alcool ", pensent les colons, sont
contre le F .L.N. Boughrab ne peut avaler la
première gorgée. C'est amer. Il s'efforce à
trouver le liquide délicieux et rafraîchissant.
Guendouz réagit de la même manière. Il ne
faut pas qu'ils paraissent contractés, mal à
l'aise. Boughrab fait même mine de battre le
rythme, de son pied, d'une musique dispensée
par le juke-box.
Et, dix jours durant, l'opération se répète. A 15
h 30 précises, les deux jeunes entrent dans le
café. Tantôt l'un, tantôt l'autre, ils tiennent à la
main un sac. Il faut savoir si, le jour " J ", ils
ne risqueraient pas d'être fouillés ou interpellés, à cause du sac qui doit servir à transporter
la bombe. Pendant dix jours, ils répètent les
mêmes gestes, le même scénario. Le lieu leur
est devenu familier, et le barman, d'un clin
d'oeil entendu, leur sert derechef les deux
bières. Au bout de dix à quinze minutes, les
deux jeunes ressortent et enfourchent leur bicyclette laissée à quelques mètres de " La Rotonde ". En sortant du café, en ce 26 juillet
1960, Boughrab se dit que demain, à peu près
à la même heure, ce secteur va "chauffer ". Le
soir, il met longtemps à trouver le sommeil.
27 juillet 1960 : Le soleil est éclatant. Il
inonde la route d' " Ard-ElBayda " à Al
Asnam. Sur sa bicyclette, Boughrab Djillali
roule très lentement. C'est lui l'éclaireur. Son
ami, transportant la bombe, suit derrière à trois
cents mètres environ, gardant la distance. Si
un éventuel barrage est rencontré, Boughrab
doit avertir son compagnon. Le signal
convenu est la bicyclette allongée en bordure
de la route. Rien ne se passe, et tous les deux
entrent sans encombre dans la ville écrasée
par la chaleur. Il est encore trop tôt, et il n'est
pas question de flâner en attendant 16 heures
avec le sac. D'un commun accord, ils décident
de se rendre chez un épicier de leur connaissance, ouvert à cette heure-là. Il est à peine
quinze heures. Il reste près de 60 minutes à
tirer. Les deux jeunes pénètrent derrière le
comptoir et commencent à discuter avec le
vieil homme. Il n'y a aucun client. Guendouz
dépose près de lui le sac. Voilà qu'un bruit insolite attire leur attention à tous. Il provient du
sac. Dans le silence de l'épicerie, le système
d'horlogerie de la bombe fait un bruit infernal.
L'épicier s'empresse de savoir ce que c'est et
fouiller le contenu du sac. Boughrab, surmontant sa panique, l'en empêche de justesse. Il
essaie de se maîtriser, de paraître calme. Il assure l'épicier qu'il n'y a rien d'important. Mais
celui-ci a compris. Il leur demande de quitter
les lieux, et s'empresse de baisser le rideau...
Les revoilà donc dehors, sur le trottoir, désemparés. Le sac est lourd. Il pèse plus de
quinze kilos. Ils craignent le passage d'une patrouille, Ils ne peuvent se rendre encore à " La
Rotonde ". C'est à 15 heures 45 précises qu'ils
doivent y pénétrer et en ressortir à 15 heures
55. Les minutes sont longues à s'égrener. Une
autre épicerie est ouverte, et les deux fidayine
s'y dirigent. Ils commandent deux limonades
qu'ils prennent sur le pas de la porte.
15 h 40 : Ils débouchent sur la rue d'Isly. La
terrasse de " La Rotonde " est pleine à craquer.
Il y a des militaires, des couples, des groupes
discutant et riant aux éclats. Boughrab pénètre
le premier dans la salle, suivi de son ami. Ils
se dirigent vers le coin du comptoir, en retrait
de l'entrée. Boughrab passe la commande deux bières - et se dirige vers le juke-box alors
silencieux. Il faut qu'il mette un disque pour
étouffer le bruit de " l'horloge ". II glisse dans
la fente une pièce de 20 centimes et la chanson
" Chéri je t'aime, chéri je t'adore " captive l'attention de quelques consommateurs de la salle
plongée dans la pénombre.
15h 55 : Boughrab regarde furtivement sa
montre. C'est le moment de filer. Un signe de
tête à Guendouz. Il sort le premier en fredonnant quelques paroles de la chanson. Il les fredonne encore en se faufilant entre les tables
installées sur le trottoir. L'endroit où ils ont
laissé leur bicyclette leur paraît bien loin...
16 heures : La chanson vient de s'éteindre
dans le parleur du juke-box et une explosion
déchire le silence. Elle est entendue du dehors.
C'est la cohue. A l'intérieur, on relève un
blessé. La bombe a fait plus de boucan que de
dégâts. L'artificier a raté son œuvre...
La nuit est tombée depuis longtemps sur Ard-
El-Beyda. Son voile noir cache la laideur et la
pauvreté du quartier populeux. A l'intérieur
d'une de ces maisons sombres et silencieuses,
allongé sur un matelas à même le sol, Boughrab n'arrive pas à trouver le sommeil. Il
ignore encore les résultats de son action. Il
ronge son frein. Demain, il se renseignera. Demain, il sera certainement djoundi... Des
coups de crosse, des cris, des interpellations
le font dresser de son lit. Les parachutistes
sont là. Ils l'emmènent. Dehors, encadré par
deux militaires, il voit son ami Guendouz, lui
aussi arrêté. Les choses n'ont pas tardé. Ils
avaient été reconnus. Interrogatoires, tortures,
camp de Beaufils (Cinq-Palmiers). Deuxième
Bureau. Tribunal militaire. Boughrab Djillali
est accusé d'association de malfaiteurs et d'homicide volontaire. Il est condamné à perpétuité. Il n'a que dix-huit ans...»
«Opération Bar Central»,
automne 1959 :
« Medjehed Ali est revenu au pays, après un
séjour de plusieurs années en France. C'est lui
qui a demandé à ses responsables de la fédération F.L.N. de France de retourner en Algérie. Il veut rejoindre les rangs de l'A.L.N.,
dans les montagnes de l'Ouarsenis qui l'ont vu
naître. Collecter les fonds, convaincre les hésitants est un travail qui ne répond pas à son
enthousiasme, à sa jeunesse. Il obtient l'accord
de regagner sa ville natale. Là, à Al Asnam,
sans tarder, il contacte des responsables du
F.L.N. Son désir le plus cher est de devenir lui
aussi combattant de la liberté. Il faut qu'il
passe cependant le test obligatoire. Il doit réaliser d'abord un attentat. Il a le choix du jour
et de l'endroit. Ce sera le " Bar Central ", et ce
sera un vendredi qui est jour de marché. Il y
aura beaucoup de monde dans les rues et
beaucoup de militaires dans ce bar. En venant
se ravitailler au marché, les parachutistes
viennent prendre quelques bières avant de regagner leur caserne. Il communique ces données aux responsables. Tout est au point, mais
le plus gros travail est de faire entrer la grenade en ville. La méthode est vite trouvée. Un
éclaireur doit " ouvrir " la route, et Medjehed
suivrait derrière. En cas de danger, il rebrousserait chemin. C'est la première fois qu'il voit
de si près une grenade. Elle est d'une grosseur
moyenne. En la lui remettant, le responsable
lui explique que lorsqu'elle explose elle se
désintègre en 45 morceaux d'éclats. Le chiffre
l'impressionne. Il écoute aussi attentivement
les consignes à appliquer pour la dégoupiller
et la lancer. Medjehed retient tout, fixe dans
son esprit tous les gestes à accomplir, au mo-
ment opportun... Mentalement, il répète en pédalant ferme sur la route menant à Al Asnam.
L'engin est dans sa poche. Il ne voit plus son
compagnon éclaireur.
Brusquement, à un tournant, à l'embranchement de l'Oued-Sly, apparaissent les gendarmes. La surprise lui fait perdre le contrôle
de ses réflexes. Il risque d'être fouillé. Il ne
peut pas fuir, ni rebrousser chemin. Les gendarmes l'ont vu. Ils ne sont qu'à une vingtaine
de mètres. Sa décision est prise. Il fera exploser la grenade, au milieu des gendarmes. Il
sautera avec. Lâchant le guidon d'une main, il
plonge l'autre dans la poche de sa jaqette (sic).
La bicyclette zigzague, et Medjehed chute aux
pieds d'un gendarme. La crainte, la rage, le
rendent immobile... Le gendarme s'adresse à
lui: " Qu'est-ce qui t'arrive ? tu tombes tout
seul, toi ?" Le ton n'est pas menaçant, plutôt
goguenard. Dans un français approximatif et
tout en se relevant, Medjehed lui répond d'une
voix incertaine : " M'sieu le gendarme, en
vous voyant, j'ai freiné brusquement et j'ai
perdu l'équilibre... "
Et voilà comment il est arrivé sans encombre
dans la ville. Il faut cacher la grenade. Par
deux fois, il lui change de cachette, la première n'étant pas sûre. C'est dans le jardin de
sa maison qu'il l'enterre finalement. Le surlendemain, sera vendredi. Il a arrêté l'heure où
il lancera la grenade. Ce sera à 17 h. C'est le
moment idéal, car avant de regagner leur campement, le soir, les militaires prennent, très
nombreux, " le dernier pot " . . .
Le jour du marché est très animé. Le centreville grouille de monde. La grenade en poche,
Medjehed entre dans les toilettes de la mosquée, examine une dernière fois l'engin, répète
les gestes à accomplir et sort. Débouchant sur
la rue d'Isly, il prend le trottoir de gauche où
des travaux de construction sont réalisés. Un
mur de bois sépare le chantier du trottoir. Il
l'enjambe et se retrouve ainsi caché des regards d'une foule nombreuse et bruyante. Au
bout du trottoir, il s'arrête derrière un kiosque
à tabac qui fait face au Bar Central. Celui-ci
fait angle avec les rues d'Isly et Paul-Robert.
Le bar à l'intérieur est plein de monde.
Des militaires, au seuil de l'entrée, bouteille
de bière à la main, discutent. Ce sont des parachutistes.
D'un geste, Medjehed tire de sa poche la grenade, la dégoupille et la lance en l'air de façon
qu'elle tombe sur l'autre trottoir, devant l'entrée du Bar Central. C'est fait en une fraction
de seconde. Medjehed se retourne pour fuir,
juste avant que la déflagration ne se produise
dans un terrible fracas. Un Européen, un colon
espagnol, est devant lui. Il lui barre la route.
Il a de suite compris ce que vient d'accomplir
Ali. Il s'apprête à l'arrêter. Par un instinct de
conservation, le nouveau fidaï plonge la main
dans la poche de sa jaquette; l'Espagnol libère
le passage et arrête son geste. Dans la poche,
il n'y avait rien, même pas un canif...
L'explosion a fait quatre morts: deux parachutistes ; la fille de Garéro, un Espagnol propriétaire terrien; un enfant de 8 ans qui passait
avec une gamelle pleine de lait. Ali Medjehed,
quelques rues plus loin, arrête sa course folle.
Il adopte l'allure du flâneur. Ses pas le ramènent près du Bar Central. Il y a toujours des
curieux. De la foule, des voix menaçantes
s'élèvent. On parle de "terroristes", de "fellagas". Calme, Medjehed regarde, lui aussi, les
corps recouverts. Sur le sol, deux flaques, des
traînées de couleurs différentes: blanche et
rouge. Les flaques de lait et de sang s'étirent
comme pour se rejoindre et se confondre. »
Synthèse/Mohamed Ghriss
Numéro 47
du 29 octobre au 4 novembre 2014
11
DOssier
ahmed daïb, agent de Liaison et de renseignement :
«La guerre, c'est amer»
Parmi les personnes qui ont participé activement à la guerre de libération, Ahmed Daïb, 80 ans, qui nous a reçus chez lui pour nous révéler
quelques aspects de la guerre dans sa région. Né en 1934 à Ouled Tefelten, dans la commune de Ramka, dépendant actuellement de la wilaya de
Relizane, il a été parmi les groupes de " moussebiline ", ceux qui avaient la lourde responsabilité d'approvisionner les maquis en denrées alimentaires et en habillement, convoyer les groupes à travers les maquis, fournir les renseignements sur les mouvements des forces de sécurité coloniales, surveiller les traîtres et les harkis... Ecoutons-le.
Le Chélif : M. Daïb, souvenez-vous des
débuts de la guerre dans notre région ?
Ahmed Daib : A vrai dire, nous n'avons
commencé à entendre parler de la révolution
qu'à partir de 1955, les plus politisés savaient
que la guerre a débuté en 1954 à l'est et au
centre du pays, mais, chez nous, les événements sérieux ont commencé réellement en
1956.
Vous avez participé à la guerre, quelle a
été votre mission ?
Je n'ai pas eu la chance ni l'honneur d'être
parmi ceux qui ont porté les armes et qui
sont montés au maquis. Nous étions affectés
à d'autres tâches, celle d'assurer les contatcs
et les liaisons entre le peuple et la révolution,
autrement dit, nous fournissions aux moudjahidine tout ce dont ils avaient besoin :
nourriture, médicaments, vêtements, chaussures, couvertures, etc. Nous nous approvisionnions chez des commerçants respectés et
respectables qui nous aidaient dans notre
tâche en fermant les yeux sur les grosses
quantités que nous leur achetions. Nous faisions parvenir le ravitaillement aux " jounouds " dans les montagnes.
Et quoi encore ?
Nous étions un trait d'union entre les civils
et les militaires, on portait des lettres et des
messages. Nos mouvements et les convois
qu'on organisait régulièrement ont semé le
doute parmi les traîtres et les soldats de l'ennemi. On se faisait prêter des mulets pour
transporter le ravitaillement. "El h'rak" (les
harkis) nous surveillaient comme le lait sur
le feu pour aller nous dénoncer.
ser délivré par l'autorité militaire et je pouvais m'approvisionner chez plusieurs grossistes sans éveiller les soupçons. Il faut dire
aussi que j'avais affaire à l'un des plus grands
commerçants d'alors.
Pouvons-nous connaitre l'identité de cet
homme ?
Bien évidemment, il s'agit de Hadj Mohamed Bessadek, de la famille Rabah qui possédait une fortune considérable. Je l'ai
côtoyé pendant plus de 20 ans, il me confiait
son commerce et son argent, c'était un grand
homme, il a fini par m'accorder la main de
sa fille, il est mon beau-père, il a beaucoup
servi la révolution.
Souvenez-vous d'un fait marquant de
votre mission d'agent de liaison ?
Effectivement, un jour, je conduisais un
convoi constitué de trois animaux, tous chargés de blé que je portais aux djounouds dans
la montagne quand un hélicoptère est sorti
d'on ne sait où. Je me suis caché parmi un
troupeau de vaches qui broutaient près de
mon passage.
Ça, c'était la première fois, la deuxième
fois, j'étais en compagnie d'autres "f'lalis",
(les poussins), le nom de code que nous donnait le colonisateur. On a été dénoncé, on a
subi un bombardement où nous avions perdu
deux de nos compagnons ainsi que tous les
animaux que nous conduisions vers la mon-
tagne. Cela s'est produit en 1958, à djebel
Tamadrara, dans la commune de Sendjas.
Vous transportiez de grosses quantités
d'aliment, de tabac, d'habits et de
chaussures. Comment procédiez-vous
pour les acquérir sans vous faire remarquer ?
J'achetais les habits et les chaussures chez
un commerçant de confession israélite, autrement un juif algérien. Je lui laissais en garantie ma carte d'identité nationale quand
l'argent ne me suffisait pas. Mon statut de
commerçant m'a beaucoup aidé pour fuir
toute suspicion. Je possédais un laissez-pas-
Etiez-vous soumis à des perquisitions ?
Fréquemment et interminablement, elles
finissaient souvent par des actes de violence
et de dégradation de tout ce qui se trouve sur
le passage des soldats français.
En plus de votre statut d'agent de liaison, que faisiez-vous d'autre ?
J'assurais la garde, collectais les fonds et
transmettais les messages.
Nous vous laissons le soin de conclure
ammi Elhadj.
Je vais sur mes 80 ans, j'avais 20 ans
quand je travaillais pour le bien de la révolution. Maintenant, quand je me rappelle la
guerre, j'ai la chair de poule. C'est amer la
guerre. C'est la paix que je souhaite et rien
que la paix.
Propos recueillis par Abdelkader Ham
La bataiLLe de Zebabdja a fait fuir La popuLation vers oued fodda
Un témoin de la colonne des damnés raconte
Zebabdja, le 8 septembre 1960. La bataille
fait rage. Ça tire de partout. De loin, de très
loin même, on entendait les crépitements des
armes automatiques, les gros calibres, les petits et les moyens, les canons tractés et les
avions, les chars et les blindés, les camions
de type GMC, gracieusement offerts par
l'OTAN pour aider la France coloniale, les
hélicoptères d'attaque, les libellules de surveillance et les " bananes ", ces hélicoptères
de transport des troupes qui déposaient les
soldats d'élites et la légion étrangère sur les
collines entourant et surplombant le petit
village de Zebabdja.
De nuit, le village a été encerclé. Personne
n'y entre et personne n'en sort après la levée
du couvre-feu. Il est vrai que le rapport des
forces était comme toujours inégal puisque
l'armée coloniale a levé des troupes dans
toute la région. Cela ne l'empêchera pas de
prendre une raclée mémorable, plutôt historique. Des chouhadas sont morts ce jour-là,
mais, les français tombaient comme des
mouches car ils ne savaient pas d'où venaient
les balles. Les moudjahidines tiraient un seul
coup à la fois pour faire mouche. En général
de très près. La bataille est célèbre et historique, c'est pourquoi nous n'allons nous attarder ni sur l'incendie des maisons de ce
village martyr, ni sur la résistance héroïque
de nos valeureux moudjahidines. Ce n'est
pas non plus la bravoure de nos valeureux
chouhadas qui est mise en exergue. C'est un
autre aspect de cette guerre, de cette bataille
qui n'a jamais fait la une des journaux, ni été
relatée dans leurs pages intérieures. Ce n'est
pas non plus les valeureux habitants de Ze-
babdja. Nous voulons nous attarder sur la
position de la population d'Oued Fodda et sa
solidarité avec leurs frères de Zebabdja.
taient à la rencontre de leurs frères et sœurs
de Zebabdja.
La colonne des damnés
de la terre
Personne ne disait mot, personne ne parlait. Seuls les regards se croisaient. Tout était
dit, tout était expliqué et il n'y avait plus rien
à ajouter. Les femmes d'Oued Fodda pour
montrer leur solidarité envers celles de Zebabdja sortaient dans les rues nues, c'est-àdire sans haïk. Les maris étaient là, sans
broncher, comme si c'était prévu à l'avance.
Personne ne parlait, comme si c'était le
temps des muets. Les Oued Foddéennes soulageaient les démunies du peu qu'elles purent
sauver. Certaines avaient une sorte de baluchon sur la tête. Une sorte de drap dans lequel elles ont ramassé le peu de vêtements
qui leurs sont tombés sous la main avant que
la maison ne brûle ou qu'elle ne leur tombe
sur la tête suite au pilonnage. D'autres
avaient la même idée mais disposaient d'un
"teffel" ou d'une "midouna". Hommes et
femmes invitaient les zebadjis à rentrer. Sans
dire un seul mot, seul le geste d'invitation
était compris, parfois,… non la plupart du
temps, il était inutile. Chacun savait ce qu'il
devait faire, sans crier, sans vociférer, sans
parler. Le silence était le seul langage permis, le seul langage compris. Pardon je dérange en parlant.
Dans la promiscuité qui caractérisait
chaque famille algérienne d'Oued Fodda,
cette dernière se fit un devoir de recevoir au
moins une famille de Zebabdja chez elle. Si
vous avez vu le film "La Rissala", dans la
partie où le prophète, que le salut soit sur lui,
Le soir, aux environs de seize heures, une
colonne longue de quatre kilomètres comprenant des vieillards, des femmes et des enfants. Pieds nus, têtes nues, des femmes
"nues". Chez nous quand une femme ne
porte pas son haïk, elle est considérée
comme nue. L'armée des barbares, qui se disaient civilisés, n'a même pas laissé nos
femmes endosser leurs haïks. C'était pour les
humilier. Les vieux en haillons de misère ont
été battus à mort. Même la misère des algériens n'a pas été épargnée. Un tableau vivant
des grands maîtres de la peinture mondiale.
La vision dépasse toute forme d'expression.
Les enfants avec des yeux hagards et le regard vide ne savaient plus pleurer. Les vieux
ne pouvaient plus gémir. Ils étaient atteints
dans leur dignité. Ils souffraient et pleuraient
en silence. Mais à bien les regarder, et si
vous savez écoutez leurs silences, vous les
entendrez dire : "Nos jeunes nous vengerons,
c'est inévitable. Et puis, nous avons vu de
nos propres yeux les soldats tomber comme
des mouches. On croyaient qu'ils étaient invincibles mais devant nos moudjahidines, ils
pleuraient et appelaient leurs mères pour leur
venir au secours."
Hommes et femmes avançaient, ils ne savaient pas où aller. C'est là, à ce moment précis qu'intervient le génie algérien. Les
hommes et les femmes d'Oued Fodda sor-
Le langage du silence
invitait les habitants de Médine à recevoir
et partager tout ce qu'ils avaient avec les
"mouhadjirines", alors vous avez tout compris. C'était la même image, mais à Oued
Fodda c'était un film muet mon dieu si seulement c'était un film. Dans le film de la dure
réalité, ils partageaient en effet tout, c'est-àdire presque rien. Les femmes étaient les
sœurs des hommes et les enfants des frères
et sœurs. Quand les feux s'éteignaient, quand
les blessures s'arrêtaient de saigner, quand
les forces revenaient, quand le courage de reconstruire reprenait, quand la vie reprenait
son cours, alors les hommes et les femmes
de Zebabdja retroussaient les manches et reconstruisaient le village tout en restant chez
leurs hôtes, pardon chez leurs frères.
A Oued Fodda, la solidarité
n'est pas un vain mot.
Depuis cette date, l'amitié et la fraternité
des familles de Zebabdja et d'Oued Fodda
étaient scellées dans la douleur. Elles sont
devenues des familles plus proches que les
proches traditionnelles. Rien ne se fait chez
les uns sans l'aval des autres jusqu'à nos
jours. Nous avons appris la leçon : la leçon
de la solidarité, nous l'avons appliquée et récitée par cœur lors du terrible tremblement
de terre qui a rasé El Asnam. Merci pour nos
glorieux chouhadas, que dieu les accueille en
Son paradis. Le legs a été sauvegardé. Le
sphinx renait toujours de ses cendres. Le
peuple algérien ne mourra jamais.
Ali Elouahed,
témoin de la colonne des damnées
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Numéro 47
du 29 octobre au 4 novembre 2014
Les enfants de Novembre
d’El Asnam
Par MohaMed Boudia*
C’est à partir de la répression de mai 1945 qu’une poignée de jeunes algériens fougueux, patriotes jusqu’à l’os, furent contraint de vivre dans la clandestinité pour préparer une insurrection armée qui se traduira, plus tard, par le déclenchement de la révolution du 1er novembre 1954. Je parlerais surtout de
notre région qui a vu tous les grands hommes du parti PPA-MTLD passer par El Asnam. Lorsque l’organisation spéciale (OS) fut créée, ses dirigeants choisirent les contreforts de l’Ouarsenis pour former et entrainer les premiers résistants.
elle était la BenjaMine des Moudjahidate de la CasBah
La dernière lettre de Hassiba
Benbouali à ses parents
Hassiba Ben Bouali est née le 18 janvier 1938 à Chlef. Elle n'avait que 9 ans lorsque ses parents déménagèrent à
Alger où elle effectua ses études secondaires. Imprégnée tôt des idées patriotiques, elle adhéra à 16 ans à l'Union
générale des étudiants musulmans algériens. Tout en poursuivant ses études, Hassiba milita activement dans une association caritative dénommée "La tasse de lait" qui lui permit, au constat du spectacle quotidien de misère que subissaient ses compatriotes, de prendre conscience du conditionnement sociopolitique de l'ordre colonial.
E
L
a zone boisée de Zeddine fut choisie
parmi tant d’autres dans la région pour
commencer l’entraînement militaire des
jeunes recrues de l’organisation spéciale. Rabah
Bitat, Ferhat Abbas, Ahmed Ben Bella, Mohamed
Boudiaf, Cheikh Bachir El Ibrahimi, Aït Ahmed,
furent les hôtes de cette militante El Asnam qui
encourageait par le biais de ses enfants, la prise
des armes contre l’envahisseur. Un ancien militant de l’OS, en l’occurrence feu Mohamed Arab,
ancien militant du PPA et du MTLD, ancien artificier de l’OS est mort à El Asnam (Chlef), dans
l’anonymat le plus total, emporté par une pneumonie sans avoir pu bénéficier de soins ni ici ni à
l’étranger.
Je parlerais aussi de Cheikh Mohamed Mahdi, ancien chef scout qui a su inculquer aux jeunes
scouts sous sa direction les valeurs morales ancestrales de nos aïeux afin qu’ils puissent relever
le défi de chasser l’usurpateur de notre patrie
l’Algérie. Je parlerais aussi de Cheikh Si Abdelkader Ben Ahmed (de son vrai nom Saïdi), imam
de la vieille mosquée, je parlerais aussi de Medjdoub Benabdellah dont le père fut l’un des premiers instituteurs indigènes à Oued Fodda et dont
le fils n’est autre que le Dr Ali Medjdoub, chirurgien-dentiste à Chorfa. Les traîtres lui ont enlevé
son attestation communale jusqu’à sa mort. Je dirais aussi que feu Boudjelthia Hadj Bénali El
Ghorfi, était l’un des fondateurs du fida dans la
ville d’El Asnam, sans oublier le chahid M’hamed Bentayeb, qui était coiffeur de profession. Je
ne me risquerais pas d’oublier un fidaï du nom
Elhadj El Mabani qui a été parmi les premiers recruteurs dans les rangs du fida à El Asnam, sans
oublier de citer le chahid Benkhriss Laamri et
plusieurs condamnés à mort par les tribunaux militaires français tels Mekkaoui Abdelkader et
Sahli Maâmar, guillotinés en 1957 pour avoir
aimé leur patrie à en mourir. Je ne me permettrais
jamais d’oublier Ziane-Delfi Abdelkader, ancien
fidaï, fusillé au Caroubier en 1958. N’oublions
pas aussi le condamné à mort Mokrane Ahmed
dit Bennacer, qui vient de nous quitter il y a seulement quelques mois.
Parmi les dizaines de condamnés à mort de la
ville d’El Asnam et ses environs, il y a ceux qui
sont encore en vie.
Les chouhadas et les chahidates dans la région
d’El Asnam sont légion. Ils ont su mourir en héros
pour que vive l’Algérie libre et indépendante.
Certains de ces chouhadas avaient à peine 16 ans
et pourtant, ils ont fait des miracles. Je n’oublierais pas de citer Bensaïdi Salah dit «Salah Saïdine» qui écrivait toujours des lettres et les
envoyait à Cheikh Mehdi pour le tenir au courant
de la situation dans les djebels, Nabed Ahmed dit
«Berguita», Belkacemi Mohamed dit «Bensaïd»,
sans oublier les jeunes filles d’El Asnam qui ont
su tout donner à leur pays et ce qu’elles ont de
plus cher : leurs vies pour que vive la nation algérienne telles les sœurs Bedj, les cousines Adidou, Hassiba Benbouali et bien d’autres.
Entre El Asnam et Oum El Drou, il y a eu plus de
541 chahids et chahidates. Ils se comptent par
milliers sur tout le territoire de l’ancienne wilaya
d’El Asnam.
N’oublions pas aussi le colonel Si Salah (Zaâmoum Mohamed) commandant de la wilaya IV
historique, Rabah Bitat qui en était le premier responsable lorsqu’elle était la Zone 4 avant le
congrès de la Soummam le 20 août 1956. Après
la mort de Si Salah, ce fut au tour du colonel
M’hamed Bouguerra de présider aux destinées de
la wilaya IV. Après sa mort lui succède le colonel
Mohamed Bounaâma (Djilali Bounaâma de son
vrai nom). Un petit portrait pour ce grand homme
qu’était Mohamed Bounaâma. C’était un homme
jovial avec toujours un sourire au coin des lèvres,
syndicaliste de la première heure. Il était le défenseur des mineurs de Boucaïd lorsqu’il décida
une grève de plus de 5 mois en 1952 à la suite de
laquelle, les mineurs eurent gain de cause. La
même année il fut l’invité spécial représentant les
ouvriers (mineurs de Boucaïd et de Miliana) d’El
Asnam, de l’internationale socialiste à Hornu en
Belgique. Pour ses prises de positions et ses démêlés avec les services de police français d’alors,
il fut arrêté avant le déclenchement de la révolution du 1er Novembre, condamné, il fut incarcéré
à Oran puis mis en résidence surveillée. Il fit un
pied-de-nez à ses geôliers à Oran et rejoint clandestinement El Asnam en 1955, où il fut accueilli
par Si El Beghdadi qui le nomma son adjoint. A
la mort de ce dernier, il prit le commandement de
la Zone 3 qui était dévolu à Si El Beghdadi (rahima Allah Ech-Chouhada) pour arriver ensuite
au commandement de la wilaya IV historique.
A sa mort c’est le jeune colonel Hassan (de son
vrai nom Khatib Youcef) qui prit en main les destinées de la wilaya IV jusqu’à l’indépendance du
pays. Je n’oublierais point de citer Hocine Babay
(de son vrai nom Meliani Ahmed) qui tourna en
risée la soldatesque française dans la région
d’Oum El Drou, Oued Fodda et El Attaf. C’était
un beau gosse, blond avec des yeux bleus et
comme son nom de guerre le présentait comme
noir (babay) les services de police français ne le
reconnaissaient pas des fois qu’il s’infiltrait clandestinement aux yeux de tous, à Oum-El-Drou ou
Oued Fodda, d’après certains témoignages des
habitants de la région.
Parmi la pléiade de jeunes asnamis qui ont été fidaïs et qui sont morts pour la patrie, certains vivent encore comme Benayad Mohamed dit Ayad,
Benlazreg Aoued dit Benaouda, Mahmoud Bourabah, Attaf Mohamed, Aboura Abdelkader (que
Dieu leur rallonge la vie). Nous savons aussi que
le groupe des Scouts Musulmans Algériens a
fourni une jeunesse nombreuse à la révolution
(plus de 18 anciens scouts musulmans). Nous citerons quelques noms de chouhadas de la ville
d’El Asnam mais cette liste n’est pas exhaustive
:
Liste de quelques
chouhadas connus
(premières listes)
Membres de l'OPA
du FLN de la ville de Chlef
(Etat-major de la ville) :
Mahdi Mohamed (si Djelloul), PM de la ville
1955-1957, Saidi Abdelkader, Bentayeb M'hamed, Madjdoub Benabdellah - Boudjeltia Bénali
(Elghorfi)
Groupe de La Ferme et de l’Ard
el-Beida :
Benkhris Laamri,Mekkaoui Abdelkader, Sahli
Maâmar, El-Gholam Mohamed (Belgacem),
Ziane Delfi Abdelkader, Bibi Mohamed, Hadid
Benabdellah, M'hamedi Abdelkader (Mehaïcha)
– Mokhtari Abed –Araibi Boudjeltia M'hamed –
Negab Mohamed (tous chouhadas).
Ont vécu l'indépendance :
Saidi Abdelkader, Benazouz Abdelkader, Berrah
Mohamed (Zouaoui), Mabani El Hadj, Guelaya
Ahmed, Rezzoug Mohamed, Abdellali Benabdellah, Benayad Mohamed, Mokrane Ahmed,
Djouami Mohamed, Rahou Benabdellah, Fellague Kaddour, Sayah Mohamed Robert Ben Abdelkader (chargé de la liaison FLN avec les
commerçants français), Aboura Abdelkader.
Groupe de la Bocca
Sahnoun et la Cité :
Frères Maghraoui (Mohamed (de son nom de
guerre Si Abbas, mort quelque part du côté de
l’Ouarsenis en zone 3 de la wilaya 4. Il est monté
au maquis après la grève des étudiants en 1956 et
Djilali), Bensaidi Salah, Dahnane Mohamed
(Moha Ben Si Ali), Saïdi Mohamed (Meguessas),
Chellali Ahmed (Benchelchoul), Choucha Abdelkader, Merouani Abed (Ahmed Blidi), Rahim
Laïd (Ould Belgacem), Sahraoui Brahim (Le Menuisier Ou Dziri), Ferdji Abdelkader, Lakakza
M'hamed, Lakakza Djelloul, Laklak Maâmar
"Attou" (Ould Mohamed Ben Henni), Touriki
Larbi, Nabah Benaouda, Chaalal M'hamed, Boudia Abdelkader (Dit Daka Bakoura), Lemouchi
Abdelkader, Benidra M'hamed, Ferkous Lakhdar,
Dahnane Abdelkader, les Frères Khatib, Le jeune
Aourag, Abbad M’hamed, Houari Mohamed
(condamné à mort), Azza Ali, Bouzerna Hamid
(Ould Elfactour), Koukhi (Ould Mekraz), Benaz-
zouz Ahmed, Si Mhamed Benouali (de son vrai
nom Khelif M’hamed). Tous sont tombés au
champ d’honneur.
Ont vécu l'indépendance :
Mahdi Mohamed, Boudjelthia Benali, Madjdoub
Benabdellah, Meliani Mohamed (Yahia Meddad),
Boudjemaa Maâmar (Pintchou), Mekerba Abdelkader, Lakakza Miloud, Nabed Ahmed, Attaf Mohamed, Benlazreg Aouad, Bourabah Mahmoud,
Bourahla Mohamed (Maiza), Boudjemaa Maâmar, Hannane Mohamed, El Houari Abdelfattah,
Abdellali Benabdellah, Abboura Abdelkader.
De 1957 à 1962 les chefs de cellules de fida
étaient en liaison directe avec les commissaires
politiques de l'ALN qui leur fournissaient les
armes et leur désignaient les ennemis à abattre.
Martyrs de Zenket
Amar et Cité Bénaourane
(Bocca Sahnoun) :
Neguab Djilali dit Djakhiya (Assassiné en 1952,
c’est le premier Chahid à El-Asnam, jamais cité
auparavant), Neguab Mohamed ben Abdelkader,
Lakakza Djelloul, Lakakza Mohamed (surnommés "Ouled Amar), Touriki Larbi, Meghraoui
Djilali, Sahraoui Brahim (dit le menuisier), Ferdji
Abdelkader, Rahim Laïd, Chellali Ahmed (dit
Benchelchoul), Benidra M'hamed (Ould Cheikh
Si Lakehal), Boudia Abdelkader (Dit Daka Bakoura), Lemouchi Abdelkader Ben Brahim.
Martyrs non cités dans les premières listes :
Boutara M'hamed (Ould Elhadj Ahmed Elkouache), Zerika Ahmed dit Kaddour, Abdat
Tahar,
Bedj Messaouda Bouziane Sahnoun (Ould Benhalima),
Dekkar Hamiti dit Banini (frère de Hmitax)
Dahoumene Mohamed dit «Khinisse», Abada
M'hamed, Salem-Boukhtache Mohamed (dit
Aziouez), Lakouès Bénali, Bentouta Hocine, Neguab Mohamed ben Tayeb, Zahloul Ahmed
Kouadri (Ould Oukht Saidi dit Mgasses),Neguab
Mohamed
(Khou
Brahim
Boumaïza)
Messabih Larbi, Messabih Maâmar, Diab Mohamed, Dekkar Mohamed (ancien boxeur), Ghadef
Mohamed, Abboura Mohamed, Hadj Bénali dit
Moha belaaskri, Boumansoura Hocine, Dahmani
(dit Lahnech, Benbouali Ali
Ces quelques listes de noms sont extraites des archives de l'association des résistants et ayantdroits de la wilaya de Chlef. Pour plus de
renseignements, il faut consulter le Livre d’Or des
Chouhadas de la région d’El Asnam car plusieurs
milliers d’autres chouhadas n’ont pu être cités
dans cet article qui se veut une ébauche de la révolution de novembre dans la région d’El Asnam.
M. B.
*Ecrivain, auteur, président du Café Littéraire
de Chlef, vice-président de l’association nationale «Héritage Algérie»
13
Numéro 47
du 29 octobre au 4 novembre 2014
DOSSiEr
nrôlée aux côtés de jeunes étudiants,
comme Abderrahmane Taleb et le docteur Daniel Timsit, dans le "réseau de
poseurs de bombes" supervisé par le commandant de la zone autonome d'Alger, Yacef Saâdi,
la jeune militante put, grâce à son apparence
physique la faisant passer pour une européenne, échapper souvent à la vigilance
de la soldatesque coloniale sur le quivive. Son travail à l'hôpital MustaphaBacha, lui ayant permis d'acquérir d'utiles
cours de secourisme, lui offrait aussi la
possibilité d'accéder à des produits nécessaires à la fabrication de bombes et ce,
d'autant plus qu'elle était chargée d'alimenter le laboratoire du réseau de ses frères de
combat avec lesquels elle participait également aux missions de transport et de pose
des bombes en divers endroits ciblés de la
capitale. Mais le réseau de poseurs de
bombes sitôt découvert, Hassiba entra dans
la clandestinité, continuant de militer pour la
cause nationale avant de mourir en martyre le
8 octobre 1957, suite au dynamitage par les
parachutistes de l'armée coloniale de la cache
découverte à la Casbah d'Alger. Refusant de se
rendre, la martyre mourut en compagnie des
chahid Ali Ammar, dit Ali La Pointe, de Yacef
Omar dit "Petit Omar" et Hamid Bouhamidi ;
l'explosion ayant entrainé également la mort de
quelques occupants des maisons mitoyennes…
Près de trois semaines avant sa mort, comme
mue par un pressentiment, Hassiba Benbouali
écrivit une émouvante lettre à ses parents dont
elle languissait de ne pouvoir les voir.
Une lettre dont sa présentatrice, l'historienne
Malika El Korso, dit qu'"elle porte la marque
du sacrifice de toute une génération. Elle témoigne du double enfer qui était le lot quotidien des habitants de la Casbah : celui de la
prétendue "Bataille d'Alger" et celui de la clandestinité, mais elle est aussi porteuse d'espoir
de voir un jour, l'Algérie, enfin, libre et indépendante." L'historienne et chercheuse du Centre de recherche en anthropologie sociale et
culturelle (CRASC) d'Oran, qui révéla que
cette lettre n'arriva jamais à destination est la
photographie de la copie trouvée dans la chemise 1H 1245/D3. Cette lettre ayant été exhumée 57 années après le martyre de Hassiba
La dernière lettre
de Hassiba Benbouali
présentée par Malika
El Korso
Benbouali, à l'occasion de la rencontre initiée
par la Faculté des Sciences Humaines et Sociales de l'Université Hassiba Benbouali de
Chlef, le 11 mars 2014. Dans cette lettre qu'elle
a écrite en français, Hassiba Benbouali s'adressait à ses parents avec des mots simples, dans
un style coulant aux exhalaisons pleines de tendresse familiale, les informant de son dessein
volontaire de rejoindre le maquis de l'Armée
de Libération Nationale, en espérant toutefois
les revoir ou avoir des nouvelles d'eux avant
son départ … définitif qu'elle semble pressentir. Compte-tenu de la vie dangereuse qu'elle
mène de combattante pour la patrie, risquant à
tout moment de perdre la vie ou d'être capturée
par les forces d'occupation coloniale vu qu'elle
était très recherchée, écrivant notamment :
"Aussi, ai-je décidé, enfin, qu'il est de mon devoir de partir au maquis où je sais que je pourrais servir comme infirmière ou même s'il le
faut, et je l'espère de tout mon cœur, combattre
les armes à la main". Ce qui dénote de la volonté d'acier qui caractérise cette jeune militante de la cause nationale mais dont le cœur
d'or n'en témoigne pas moins d'effluves de ten-
dresse et de nobles sentiments d'attention pour
les enfants, symbole des générations montantes.
L'écriture de cette lettre coïncidant avec la
rentrée scolaire de cette année 1957, Hassiba
prit soin, ainsi de noter à l'intention de ses parents : "Ne vous en faites, surtout pas pour moi,
il faut penser aux petits qui vont bientôt reprendre l'école et qui j'espère travailleront bien",
ajoutant plus loin : "Si je meurs, vous ne devez
pas me pleurer : je serais morte heureuse, je
vous le certifie", conclut la jeune héroïne de la
résistance nationale dont le sacrifice suprême
pour que vive l'Algérie se doit d'être évoqué à
chaque période de la commémoration de son
souvenir afin que nul n'oublie qu'à l'instar de
tous les valeureux martyrs de la Révolution,
nous avons tous un devoir à remplir vis-à-vis
de la patrie, quelles que soient les embuches et
les entraves, cette terre témoin de tant de sacrifices pour son affranchissement du joug de
l'oppression coloniale pour que le soleil luise
pour tous, saura reconnaitre les siens. "Que
Dieu bénisse l'Algérie!"
M. G.
"Datée du 15 septembre, soit 23 jours
avant son assassinat le 8 octobre 1957,
aux côtés des autres Martyrs Ali la
Pointe, Mohamed Bouhamidi et Petit
Omar, cette lettre est la dernière trace vivante de Hassiba, morte déchiquetée par
la bombe déposée à la Casbah, au 5 rue
Abderames, par les parachutistes du 1er
REP du général Massu. Outre ces 4 chouhada, 17 autres au moins y trouvèrent la
mort dont quatre fillettes de 4 et 5 ans."
"Dans le cadre d'un travail mené depuis
plusieurs années sur la femme algérienne
et la Révolution, j'ai été amenée à consulter, en 2010, certains documents ; à
l'époque sous dérogation mais qui ne le
sont plus depuis 2012 ; conservés au
SHAT (Service Historique de l'Armée de
Terre) à Vincennes. Le carton 1H1245
portant la mention "Réseau spécial
bombes", contient plusieurs dossiers dont
la chemise 1H1245/D3, à l'intérieur de laquelle se trouve la lettre de la chahida Hassiba Benbouali, "la benjamine" des
Moudjahidate de la Casbah.
(…) Cette lettre n'arrivera jamais à destination, est la photographie de la copie
trouvée dans la chemise 1H 1245/D3.
Cette lettre ayant été exhumée 57 années
après le martyre de Hassiba Benbouali, à
l'occasion de la rencontre initiée par la Faculté des Sciences Humaines et Sociales
de l'Université Hassiba Benbouali de
Chlef, le 11 mars 2014.
Pour perpétuer le souvenir de cette chahida et de tous les chouhada et chahidate,
j'ai proposé que la lecture soit donnée de
cette lettre après sa traduction en langue
arabe, chaque 8 octobre, par une élève,
dans l'ensemble des établissements de
l'Education Nationale, et par une étudiante
dans les universités et centres universitaires du ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique."
Malika El Korso
Voici le contenu de la dernière lettre de Hassiba
Alger le 15 septembre
Mes très chers parents
Je viens d'avoir vaguement de vos nouvelles par la mère du frère "Si Abderezak".
Il paraît que vous allez bien. Je l'espère de
tout mon cœur. Voilà près de 9 mois que
nous n'avons pu communiquer. Je me faisais
un mauvais sang de tous les diables. Car je
savais que vous étiez très ennuyés à cause
de moi; que la police ne sortait plus de la
maison et il m'était impossible de vous
écrire ou de vous envoyer qui que ce soit.
J'aimerai tellement vous revoir, je vous ai
terriblement languis, il ne se passe pas un
jour où je ne pense à vous. Presque chaque
nuit je rêve de vous. Nous avons eu des moments très difficiles et même maintenant ça
ne marche pas comme sur des roulettes,
mais enfin cela ne fait rien nous sommes
pleins de bonne volonté et des frères meurent tous les jours pour conduire leur pays à
la liberté. J'ai entendu que vous aviez démé-
nagé, cela m'étonne, mais enfin c'est très
possible je serai bien curieuse de savoir où
vous habitez maintenant et comment est
votre nouvelle maison. Une chose pourtant
m'ennuie, je ne peux plus vous imaginer
vivre comme je le faisais avant. Je me dis
toujours: "Tiens en ce moment ils sont à
table" et je vous revois chacun à sa place.
Lala et Tata Zahia avec vous bien sûr car
elles n'ont pas où aller étant dit que mes
deux oncles sont en dehors de l'Algérie. Au
fait, avez-vous de leurs nouvelles? Vousécrivent-ils? C'est terrible comme la famille
nous manque quand on est loin d'elle. Vous
savez que je suis très recherchée ici à Alger
donc il m'est impossible de rien faire. Aussi
ai-je décidé enfin, il est de mon devoir de
partir au maquis où je sais que je pourrais
servir comme infirmière ou même s'il le faut
et je l'espère de tout mon cœur combattre les
armes à la main, enfin la route sera bien sûr
assez difficile pour arriver jusqu'à un ma-
quis, mais j'espère qu'avec l'aide de Dieu
j'arriverai saine et sauve. Ne vous en faites
surtout pas pour moi, il faut penser aux petits qui vont bientôt reprendre l'école et qui
j'espère travailleront bien. Vous ne pouvez
vous imaginer combien ils me manquent, en
effet voici un an que je ne les ai vus ils ont
dû grandir surtout mon petit Mohamed, estil aussi méchant? Parle-t-il quelquefois de
moi, ou bien m'ont-ils oublié et la concierge
toujours aussi bavarde? Setty maintenant je
crois que je ne la reconnaîtrai peut-être pas,
c'est une vraie jeune fille. J'aimerai avoir
leurs photos et la vôtre aussi. Ainsi, il me
semblera porter avec moi en mon cœur toute
ma famille. J'aimerai beaucoup vous voir
avant de partir. Je ne sais pas si je pourrai,
mais sachez que je ferai mon possible car
une fois au maquis vous n'aurez que très peu
ou rarement de mes nouvelles, bientôt
Inch'Allah nous serons tous réunis mais
peut-être ou si la mort nous arrache à la vie
nous nous rencontrerons chez notre Dieu. Si
je meurs vous ne devez pas me pleurer, je
serai morte heureuse je vous le certifie.
Enfin, il n'en est pas question, mais on ne
sait jamais c'est si vite arrivé surtout dans la
vie que je mène. Enfin, bref tâchez de m'indiquer une adresse sûre où je pourrais vous
écrire il le faut absolument quant à vous répondez- moi par la personne qui vous apportera cette lettre. Enfin chers parents
j'espère que vous avez reçu les lettres que
j'ai écrites à Tata Sakina. Je ferai tout mon
possible pour vous voir avant de partir mais
je ne sais pas s'il faut beaucoup y compter.
Enfin tâchez de m'envoyer les photos que je
vous demande. Je vous embrasse tous très
très fort. Lala et Tata surtout qui doivent
beaucoup penser à leur petite fille et vous
mes parents adorés, il n'est pas de mots pour
vous exprimer mon affection
Mille baisers
Votre fille qui vous aime Hassiba
14
Numéro 47
du 29 octobre au 4 novembre 2014
DossieR
nous les avons quesTionnés sur CeTTe daTe hisTorique
Que savent nos enfants
er
du 1 novembre 1954 ?
Pour savoir si le 1er novembre marque encore les générations montantes, nous avons pris attache avec des élèves d’une école primaire
à Ouled Ben Abdelkader. En vérité, ils en ont seulement entendu parler. L’événement leur a été raconté par leurs enseignants et leurs
grands-parents. Etant un fait marquant de l’histoire du pays, les élèves en parlent avec passion mais sans trop de précisions. En réponse à la question que nous leur avons posée et que nous avons formulé comme suit : «Que savez-vous du 1er novembre ?». Nous
avons retranscrit fidèlement leurs réponses.
Manel Rahmoune,
Amani
5ème année primaire : Khabache, 5ème
année primaire :
«Le premier novembre est le déclenchement de la guerre de libération. La France avait dérobé les
richesses du peuple algérien, elle a
donné ses terres et ses maisons aux
colons et l’a chassé vers les montagnes et les terres incultivables.
Nos pères ont fait la guerre contre
ce peuple français oppresseur, l’Algérie a sacrifié un million et demi
de martyrs C’est mon enseignante
qui nous parle souvent de la guerre,
du 1er novembre, mon grand-père
et mon père d’après ce qu’il a étudié en histoire.»
«La fête de la révolution est la fête
de l’Algérie. La France, depuis
qu’elle a colonisé l’Algérie, a divisé le nord en trois zones : une
zone pour les Français, une zone
mixte à majorité française et une
zone mixte.»
Asmaa Kamech,
Mahdjoub Araibi
5ème année primaire : Mohamed
Abdalilah, 4ème
année primaire :
«Le 1er novembre 1954 est le déclenchement de la guerre de libération. Ma grand-mère m’a raconté la
souffrance qu’elle a vécue avec ses
enfants. La France avait chassé les
Algériens dans la montagne et elle
fait venir les Français pour vivre en
Algérie. Elle a détruit les écoles
coraniques et les mosquées elle les
a transformées en étables.»
Hiba Mohamedi
Tayeb, 5ème année
primaire :
«Le 1er novembre, c’est le début
de la guerre avec l’armée française.
L’Algérie a sacrifié un million et
demi de martyrs.»
«La guerre a débuté depuis que la
France a songé à coloniser l’Algérie, c’était par l’écriture d’abord
puis par les armes après que l’Algérie a compris que c’est inutile
d’écrire, la guerre a commencé le
premier novembre 1954 et a pris
fin en 1962. Durant cette période,
le peuple algérien a souffert, la
France lui a détruit les maisons et
les a brûlées.»
Témoignage du moudjahid djilali Cherifi, Cadre en reTraiTe :
«L’occupant français avait décidé d’exécuter
158 personnes par ville»
A
«
l’appel de la grève des 8 jours de
mai 1956, on était jeunes, mais
le mot d’ordre a été suivi à la
lettre par tout le monde. On était très sensibilisés sur la question. Début 1956, mon
frère ainé, Habib, qui allait commettre un attentat et monter au djebel, me demanda de le
couvrir, de lui servir de garde-corps. Mon
père, que Dieu ait son âme, qui l’avait entendu, ne le lui permit pas ; c’est lui qui le
couvrira à place, il lui servit de garde-corps,
et mon frère s’en allé au maquis. Je ne le
revis plus depuis cette date. J’avais donc décidé de ne pas aller au centre de formation et
croyais que j’allais profiter d’une bonne matinée de sommeil. Les français en décidèrent
autrement et m’embarquèrent très tôt ce
jour-là, à l’aube.
En 1956, j’étais au centre de formation professionnelle de Khessibia, qui se situait à
côté de l’hospice de vieillards, j’y étudiais la
maçonnerie depuis près de 3 mois lorsqu’il
y eut l’appel national du FLN à la fameuse
grève des étudiants, celle des huit jours,
début 1956, nous y avons participé massivement. En ce me concernait, j’étais encore
jeune, et le fait de faire la grève, c’était de
profiter d’une matinée de sommeil, mais
j’avais compté sans l’occupant français qui
en avait décidé autrement. Ce matin-là, ils
vinrent me chercher très tôt de chez moi. Les
militaires envahirent comme de coutume la
maison, très tôt cette journée-là, et nous firent tous sortir. Ce qui veut dire qu’on avait
décidé de faire grève, puisque cette journéelà, les soldats encerclèrent le quartier arabe
de Baba Ali et embarquèrent tout ce qu’il
comptait comme hommes, à partir de 16 et
17 ans et plus.
Le colonisateur français décida d’emprisonner la totalité de la population masculine
arabe et musulmane surtout celle du quartier
de Baba Ali et la rassembla au stade municipal, appelé actuellement stade Meflah
Aoued, route d’Oran. Il me faut préciser qu’à
chaque alerte à l’époque, partout en Algérie
occupée, l’armée parquait les algériens dans
les stades. Ils avaient pris tout le monde.
Toute la journée. Ils ont alors effectué une
sélection et gardés une partie. Nous nous
sommes retrouvés aux alentours de 17
heures à 157, non 158 algériens Mascaréens
entassés à côté de la buvette, en haut, près
des douches du stade, les autres, tous les autres ayant été relâchés en début de soirée.
Nous y avons passés la nuit, gardés par des
légionnaires et des parachutistes. Il y avait
en effet, à l’époque, une caserne de légionnaires et une autre de parachutistes à Mascara. Les légionnaires étaient à «Saut la
place», la place des fêtes de Mascara. Nous
y avons passés 24 heures où ils nous ont fait
goûter à tous les supplices, «ch’baâna matrag» (on a eu notre dose de coups de bâton),
mais il y avait l’enthousiasme de la révolution et on était jeunes et nationalistes et nous
avons résisté. Ils n’ont pas arrêté de nous torturer, les coups pleuvaient de de toutes parts.
Certains d’entre nous, ceux qui n’en pouvaient plus, pleuraient en jurant, d’autres en
riaient. Comme il faisait très froid, un froid
glacial, les légionnaires se réchauffaient en
faisant de l’exercice sur nous.
L’occupant français avait décidé de faire un
exemple en frappant fort au niveau de
chaque grande ville, en exécutant un nombre
déterminé d’habitants, soit 158 personnes
par ville et ce, en réponse au mot d’ordre de
la grève des huit jours qui avait eu un grand
retentissement au niveau international. Elle
a même été évoquée à l’ONU et la riposte du
colonisateur a été brutale. L’armée a commis
beaucoup de dégâts, elle saccageait tout sur
son passage, elle brisait les portes des magasins et des maisons et semait le désordre,
exactement comme ce qui a été rapporté
dans le film «La bataille d’Alger». Ils étaient
violents et s’en prenaient à une population
désarmée qui manifestait un rejet de plus en
plus fort de l’occupant.
La population algérienne de 1954 était une
population vivante, civilisée, consciente et
militant pour la cause nationale. Il y avait
beaucoup de militants et de résistants qui se
sont mobilisés contre l’oppresseur, il y avait
des hommes de valeur à l’époque et ce, sans
citer Ben Bella et ses compagnons. La population était prête pour la lutte de libération,
c’était comme si Dieu l’avait préparée. Personne, je dis bien personne, n’était contre ou
refusait une mission, à part quelques traîtres.
Mais les «mounadhilines» et les «mouqawimines» étaient très nombreux. Le lendemain,
il y eut contre-ordre, et au lieu de nous exécuter, ils nous relâchèrent en fin d’après
midi.
Après cette affaire, j’ai été enrôlé par Hadj
Abdelkader El Gard dans la résistance. Hadj
Abdelkader El Gard travaillait avec notre
père dans la confection de djellabas dans le
magasin de Baba Ali, route de Aïn Sultan. Il
travaillait déjà avait Habib, mon frère, qui a
rencontré son destin durant la guerre de libération, à djebel Bouatrous, où il a été tué
en compagnie de plus de 90 moujahidines
(deux sections), que Dieu ait leur âme, par
les soldats du colonel Bigeard. Ils ont été
victimes d’une trahison. Il y avait également
Si Kaddour «El Baydaye» (fabricant de djellabas). Dans le même local, El Hadj Mohamed vendait de la viande. Depuis, le local
est demeuré fermé, il y a encore les traces de
balles sur le mur. Il n’a pas rouvert depuis
qu’on l’a fermé. C’était la révolution.
C’était le mois de janvier et notre maison
servait de transit. Il y avait des responsables
qui venaient d’Oran, du Parquet, des «fédayins» comme si Mohamed Hoceïn et qui
ramenait avec lui d’autres responsables à la
maison où ils mangeaient et dormaient. Je
commençais à parler politique, ce qui incita
Hadj Abdelkader El Gard à me proposer un
travail pour le compte de la révolution. C’est
un tout petit travail me dit-il. J’ai accepté immédiatement. Mon travail consistait à jeter
des tracts dans la partie européenne de la
ville. Je l’ai fait pendant quatre ans. Imaginez que pendant toute cette période, je n’ai
jamais ouvert, ni lu ce qu’il y avait dedans !
Je pense maintenant que ça m’a servi de ne
pas lire les tracts, parce ce qu’en traversant
les barrages, je n’ai jamais rien laissé paraitre sur mon visage. Après, j’ai rejoint les
rangs des fidayîn à Oran.
Après l’indépendance, bien après, Hadj Abdelkader El Gard m’avoua qu’il me suivait
de loin. Lorsque je lui ai demandé pourquoi,
il me répondit pour voir si je ne me faisais
pas arrêter et, le cas échéant, il aurait pris ses
cliques et ses claques et monté au djebel
pour fuir.
Propos recueillis par A. Cherifi
Numéro 47
du 29 octobre au 4 novembre 2014
15
DOSSier
il a 78 anS et eSt prêt à reprendre leS armeS pour défendre le payS
Slimane Ghoul, le tigre de l'Ouarsenis
toujours debout
A la veille de ce premier novembre 2014,
au soixantième anniversaire du déclanchement de la glorieuse
révolution de 1954,
nous avons rendu visite
au tigre de l'Ouarsenis
à Oued Fodda en son
domicile. Vous avez
deviné, oui il s'agit
bien de Slimane El
Ghoul, né un certain
27 mars 1937.
Hadj Slimane
avec Son
petit-filS
Hadj Slimane
avec notre
reporter
I
l n'est plus question de revenir sur ses
faits d'armes depuis qu'il a rejoint les
rangs de l'ALN pour ne quitter la tenue
militaire que bien des années après l'indépendance. Nous avons décidé de voir une autre
facette de la personnalité de Slimane El
Ghoul. Nous avons même décidé de mettre
de côté ses activités et l'aide qu'il apporte aux
différentes associations caritatives, ou même
la construction de la grande mosquée de Messaoud ibn Abdallah d'Oued Fodda, opération
dans laquelle il s'est impliqué corps et âme
depuis la pose de la première pierre à ce jour.
Nous avons essayé de connaitre la vision
de cette personnalité historique sur l'Algérie
indépendante. El Haj Slimane El Ghoul nous
rappelle alors ces vérités : "Il faut que nos
jeunes sachent que l'indépendance n'est pas
un cadeau de la France. Autrement, pourquoi
elle nous aurait combattus près de huit ans durant avec l'appui logistique de l'OTAN, où ses
soldats ont usé de tous les moyens illégaux
sur le plan international. Par exemple, la torture n'était pas l'exception, mais la règle. Les
assassinats des prisonniers qu'on enterre dans
des fausses communes n'étaient pas l'exception, mais la règle. Les ratonnades n'étaient
pas l'exception, mais la règle. Les exactions
contre les civils après chaque opération de
nos djounouds n'étaient pas l'exception, mais
la règle. La France des droits de l'homme, la
France de la civilisation se vengeait sur les
femmes, les vieillards et les enfants. La
France qui, selon elle, combattait les ignorants était devenue barbare. La France n'avait
plus de visage, c'était un monstre. Nous ne
pouvons parler du présent qu'en appréciant le
passé. Et nous ne pouvons parler de l'avenir
qu'en connaissant parfaitement le présent. A
mon avis, pour les années 1960 et 1970, nous
étions obligés de faire du socialisme. C'était
une période nécessaire."
«Regardez autour de vous
le fruit de la révolution»
Le Chélif intervient pour lui demander son
avis sur les résultats de la révolution. Et voici
sa réponse : "Je ne suis qu'un simple combattant de la liberté, je n'ai fait que mon devoir.
Ceux qui ont beaucoup fait pour ce pays sont
morts. Que dieu ait leurs âmes. Quand aux résultats de la révolution, il ne m'appartient pas
d'en parler, demandez aux milliers d'écoles,
de CEM, de lycées où nos enfants apprennent
la langue arabe qui leur était interdite pendant
la colonisation. Demandez aux universités de
toutes les wilayas de vous dire les sciences
mises au service de nos jeunes. Demandez
aux centres de formation en tous genres ce
qu'apprennent nos enfants. Regardez les aéroports construits d'où nos avions s'envolent
pour faire le tour de la terre. Roulez sur les
routes et sur les autoroutes de notre vaste pays
pour goutter les senteurs de la liberté. Demandez à nos usines ce que fabriquent nos ouvriers. Demandez à nos jeunes, ces dompteurs
du Sahara, qui font fleurir le sable. L'industrie
pétrolière inconnue hier de nos enfants est aujourd'hui maitrisée par nos jeunes. Regardez
les bâtiments qui montent vers le ciel, nous
qui n'avions droit qu'aux gourbis. Regardez
le niveau de vie des algériens qui s'améliore
tous les deux ou trois ans. Regardez les trains,
regardez le parc automobile qui se modernise
de jour en jour. Tout cela, c'est le fruit de la
révolution et le prix payé a été très cher."
Nous demandons à Slimane El Ghoul son
avis sur les révolutions arabes. Sa réponse a
été comme suit : "Merci de me le rappeler, la
sécurité dont nous bénéficions en Algérie est
jalousée par beaucoup de pays. Elle est le résultat du travail colossal mené par nos services de sécurité et à leur tête l'ANP (Armée
Nationale Populaire) digne héritière de l'ALN
(Armée de Libération Nationale). Regardez
ce qui se passe sur nos frontières, et dans le
monde arabo-musulman. Nous respectons
nos voisins et les autres pays, mais chez nous,
le mot "révolution" a une consonance sacrée.
Maintenant, le monde a changé, la mondialisation a tout bouleversé.
«L'ennemi guette nos
faiblesses»
A la question de savoir s'il est satisfait de
tout ce qui a été réalisé, le moudjahid nous
donne cette réponse : "Bien sûr qu'il y a des
satisfactions, même si beaucoup reste à faire.
Nous devons industrialiser notre pays, développer et moderniser notre agriculture. A propos d'agriculture, je rappelle que nos paysans
ont payé un lourd tribut lors de la révolution.
Nous avons commis beaucoup de fautes sur
ce plan. Regardez le résultat de plusieurs réformes et réformettes : du béton partout. Nous
construisons sur les meilleures terres et délaissons les terres arides. Qu'est ce que nos
enfants mangeront demain ? Des cailloux ?
J'ai beaucoup d'amertume sur ce plan ainsi
que celui du discours. Il me semble que nous
avons combattu pour que la langue arabe
prenne sa place comme langue officielle et
langue du peuple. Les responsables parlent la
langue de l'ennemi d'hier. Mais ils s'adressent
à qui ? Le peuple ne parle plus aucune langue
mais mélange tout. Un mélange, comme au
restaurant, il demande un mélange. Attention,
si demain nous perdons la terre et la langue,
que restera-t-il de la révolution ? Que restera
t-il de notre identité ? Aurons-nous le droit
d'exister ?
L'ennemi est toujours là, il guette nos faiblesses." Slimane Ghoul poursuit : "Nos frontières sont chaudes, mais que notre peuple
sache que pour notre pays, à 78 ans, je suis
prêts avec mes compagnons à reprendre les
armes pour défendre notre Algérie, les jeunes
feront le reste. Apprenez à nos enfants l'histoire de la révolution. Je remercie mes compagnons d'armes qui enregistrent leur
témoignage et le travail de fond qu'est en train
de faire si Hassane Khettib, commandant de
l'historique wilaya IV. "
Si El hadj Slimane ne parle pas en l'air. Il
élève les générations montantes. Son premier
fils, il l'a nommé Bounaama. Toute une histoire. Tout un programme qui plonge dans le
passé pour mieux regarder vers l'avenir. Si El
hadj est aussi un bon père de famille.
Ali Elouahed
Les lycéens parlent du 1er novembre 1954
Au lycée Hadj Miloud Abdelhamid, à Hay Meddahi, Chlef, l'ambiance est studieuse. Nous avons sollicité les responsables de l'établissement pour
un travail journalistique consistant à prendre l'avis des lycéens sur le 1er novembre 1954. Nous avons été orientés vers la classe de 3ème année
secondaire, sciences expérimentales. Voici les réponses des élèves questionnées sur le sujet.
Fatima Zohra Arous, 3è AS :
"Le 1er novembre, à minuit, la première
balle de la révolution a été tirée pour réclamer la liberté du peuple algérien et l'indépendance de son pays, l'Algérie. C'est le refus
du peuple d'être asservi. Cette journée a été
choisie parce qu'elle correspondait à la célébration du Mouloud et à la Toussaint. Cet
événement a eu lieu après la proclamation du
1er novembre 1954."
Oussama Maaroufa, 3è AS :
"Le 1er novembre 1954 peut être considéré
comme une date charnière dans l'histoire de
notre pays. C'était le début de la fin de la colonisation française en Algérie."
Hadjer Hamidi Boujaltia, 3è AS :
Oussama Meddah, 3è AS :
Faïçal Tahari, 3è AS :
"Le 1er novembre, c'est le jour où a été tirée
la première balle annonçant la lutte révolutionnaire du peuple algérien. C'était le prélude
de la fin de l'asservissement. Le 1er novembre
a eu pour résultat l'indépendance de l'Algérie
et une vie digne pour tous les Algériens. Une
dignité pour laquelle se sont sacrifiés des centaines de milliers de martyrs."
"Le 1er novembre signifie la dignité et l'honneur pour les Algériens, c'est tout simplement parce que ce jour-là, le peuple a décidé
de se débarrasser définitivement de l'oppression et de l'esclavage. La liberté a été arrachée au prix d'un lourd tribut."
"Le 1er novembre est une journée importante aux yeux des Algériens, des musulmans et des chrétiens. Il y a 60 ans, le peuple
algérien s'est soulevé contre l'occupant français et a lutté pendant près de 8 ans pour arracher son indépendance.
Abdelkrim Ouessar, 3è AS :
Safia Goudjil, 3è AS :
Manel Bensouna, 3è AS :
"Le 1er novembre représente le début de l'insurrection du peuple algérien contre le colonisateur ; tous les moyens devaient être
utilisés pour arracher l'indépendance. Ce
jour correspond au Mouloud (l'anniversaire
de la naissance du prophète). Notre révolution se doit d'être relatée à toutes les générations."
"Le 1er novembre, à 00 h, la guerre d'indépendance commence. C'est le début d'une épopée
qui a conduit notre pays à son indépendance et
au recouvrement de notre liberté. La France a
utilisé tous les moyens pour taire la révolte
mais la volonté du peuple a gagné."
"Le 1er novembre, c'est le déclenchement de
la guerre de libération, de la révolution algérienne, c'est une réaction violente à une colonisation féroce qui a asservi pendant des
années le peuple algérien. Il fallait pour les
révolutionnaires utiliser tous les moyens en
leur possession pour se débarrasser définitivement du colonialisme."
16
Détente
MotSfléchéS
numéro 47
Du 29 octobre au 4 novembre 2014
Mots
croisés
HORIZONTALEMENT
1 - Sultane à belle imagination
2 - Parfumeras agréablement
3 - Sorbier cultivé - Terrains découverts à marée basse
4 - Flétrir - Thésaurisa
5 - Figure sur la glace - Grande ferveur
6 - Hermétique - Elu proche de Lourdes
7 - C'est pareil mais trés réduit - Vétille - Pas les autres
8 - Dans le fond, c'est un système d'écoute - Peser la
caisse vide
9 - Installes un bon soutien - Rare
10- Revient à la hauteur - Réseau mondial
VERTICALEMENT
Soduku
A - Détacher du profane
B - Gibet - Equipa
C - Troupes indisciplinées - Pianiste bitterois
D - Brouillerait
E - Ne pas apprécier du tout - Utiliser le produit de
ses ouvrières
F - Quart d'an - Cantine à vache - Sigle de société
G - Feraient preuve d'humour
H - Brillant exécutant - Endosse - Cri de maladroit
I - Adeptes dévoués
J - Use le relief - Il s'illumine dans la pub
K - Faux plafond - Erreur ridicule
L - Passés pour voir - Extraterrestre abonné au téléphone
Citations
N'oublions jamais qu'il existe quatre choses dans la vie
qu'on ne pourra pas rattraper :
la pierre après l'avoir lancée, le mot après l'avoir dit,
l'occasion après l'avoir perdue et le temps après qu'il soit
passé.
SolutionSdeSjeux
Numéro 47
Du 29 octobre au 4 novembre 2014
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LEs gENs
ENSEIGNANTE ET MILITANTE DE LA CAuSE NATIoNALE
Zohra Chaoui, première
monitrice de sport à Chlef
Chaoui Zohra, épouse Maarouf, est née le 6 avril 1943 à El Asnam (Chlef actuellement). En 1962, elle était enseignante de langue
française. C’était l’une des premières femmes sportives de la région. Passionnée par la pratique sportive, elle refusait de rester enfermée dans une salle de classe, quand bien même c’était son métier d’enseigner.
A
ussi, a-t-elle a saisi la première occasion qui lui est offerte pour passer
le concours de moniteur de sport au
centre régional d’éducation physique et sportive (CREPS) devant une opposition à outrance des parents. Les traditions étaient en
jeu et il a été très difficile pour elle de les
convaincre.
Mme Maarouf fait partie de la deuxième
promotion de moniteurs de sport baptisée
«Valentina Terechkova», première femme
cosmonaute soviétique.
C’est au centre régional d’éducation physique et sportive (CREPS) qu’elle fait la
connaissance de Pelé, star mondiale de football de tous les temps et de Rachid Makhloufi, ancien jouer de l’équipe de football du
front de libération nationale (FLN) qui
étaient venus rendre visite aux stagiaires.
Pendant son stage, notre dame a eu l’occasion également d’avoir affaire à l’équipe
de basketball des Harlem Trotters. Nous
étions impressionnés par la taille et le jeu des
basketteurs, dit Mme Maarouf du fait qu’ils
étaient tous des champions internationaux et
c’est ça notre plaisir ajoute-t-elle.
Dès qu’elle a fini son stage, notre interlocutrice est rentrée à El Asnam (Chlef)
comme étant la première femme à avoir pénétré le monde sportif dans cette wilaya en
tant que professeur de cette discipline, il y
avait elle et une autre, une certaine Medjaher.
Avec ses élèves, Mme Maarof Zohra a pu
arriver jusqu’au championnat d’Algérie et la
médaille d’or leur a échappé d’un cheveu.
Elle a été même contactée par le directeur de
la DNC, la direction nationale de la
construction qui lui a demandé de créer une
équipe féminine de basketball.
Toute contente de la proposition, elle s’est
mise à l’œuvre. Toutefois, cette tâche n’a pas
été pas facile, affirme la monitrice car il fallait qu’elle aille ramener les filles de chez
elles. Elle faisait le porte-à-porte, elle allait
elle-même chercher les joueuses quand il y
avait une compétition et, n’était-ce la
confiance des parents en elle, elle n’aurait
pas pu mettre sur pied son équipe. Avec l’abnégation des filles et la volonté de l’entraineuse, l’équipe a pu gravir les marches
jusqu’à atteindre une phase très avancée
dans la compétition. «Je crois que nous
avons été lésées dans nos droits devant
l’équipe de Belmesbah, basketteuse de
renom», fait savoir l’enseignante.
Le sport et le théâtre
En 1976, comme elle a déménagé de Chlef
à Oued Sly, elle quitte le club de la DNC. Le
directeur lui avait pourtant proposé un véhicule avec chauffeur mais, dit-elle, elle ne
pouvait pas se concentrer à la fois sur son
travail d’enseignante et d’entraineur».
Mme Maarouf rencontre souvent ses
Le Chélif, hebdomadaire
régional d’informations
de proximité édité à Chlef
LE CHÉLIF est publié par
«Les Presses du Chélif», eurl - Zone
différée Bt F n 10 - Chlef 02 000
athlètes. La plupart sont mariées, leurs enfants ont grandi, certaines ont même des
belles-filles et des beaux-fils. Toutes lui
vouent un respect sans limite. Quand elle les
voit, dit-elle, elle se rappelle les bons moments qu’elle a passés en leur compagnie sur
les terrains de basket qu’elles ont foulés.
Durant sa carrière, notre professeur ne
s’est pas contenté uniquement du sport, elle
a embrassé le monde du théâtre dans la
troupe du célèbre Ould Abderrahmane Kaki.
Outre ses occupations, elle n’a pas négligé
les activités à caractère associatif. En effet et
après avoir pris sa retraite en 1998, Mme
Maarouf Zohra pense à fonder une association qui s’intéresse de la promotion de la
femme et la jeune fille rurale.
Elle affirme avoir eu la visite des membres
de l’union européenne dans son local sis à
Oued Sly, ce local qu’elle a pu l’avoir grâce
à l’aide de MM. Mohamed El Ghazi, l’exwali de Chlef, M. Moumena, ex-président de
l’assemblée populaire de wilaya et l’exmaire d’Oued Sly, Maazouz qu’elle remercie
pour leur précieuse aide.
«La grève m’a coûtée
mon banc de classe»
Madame Maarouf née Chaoui Zohra s’est
taillé sa part de souffrances vécues lors de la
guerre de libération nationale, elle raconte
son histoire dans quelques lignes suivons-la
Directeur de la publication :
Ali Laïb
Rédaction :
M. Aït Djida, M. Boudia, A.
Chérifi, M. Ghriss, Larbi H.,
B. Kamel, B. Kiouar, A. Laïb,
M. Nakkab, L. Med
Abdelkrim, A. Zighem
:
«Notre famille était ciblée, les soldats
français nous venaient tous les soirs, nous
étions sept filles, moi et mes six sœurs, ma
mère nous passait la suie sur le visage pour
ne pas attirer l’attention des militaires et
aussi de peur que nous arrive malheur de la
part de ces monstres sans pitié, je me rappelle nous avions une chienne qui aboyait et
qui a agacé l’officier par son aboiement,
alors il a ordonné à ma mère de la faire taire
ou il la tue.
Ma mère l’a mise entre ses jambes et lui
serre le collier, la bête n’a eu de solutions
que de la mordre au point que le sang a commencé à lui couler sur les pieds. Ce jour-là,
mon cousin s’est rendu au maquis. Deux
heures plus tard, les gardes mobiles sont
venus pour l’inévitable perquisition. Il y
avait mon oncle qui portait une chéchia, l’officier lui a asséné une gifle, j sa chéchia est
tombée par terre. L’officier lui demanda de
la ramasser, mon oncle se penche pour le
faire et c’est ce moment qu’il reçoit un coup
de rangers très violent qui l’a mis à terre. Il
ne s’est réveillé que trois jours plus tard.
La machine à écrire
et le «fellaga»
A l’âge de 17 ans environ, un Français qui
possédait un grand marché, et qui me
connaissait à travers sa fille, scolarisée dans
RC : n 02/00-0906487 B12
NIF : 001202090648712
Cpte bancaire :
CPA Agence Chlef : 1234000018913-44
Publicité :
Pour votre publicité, s’adresser
à l’ANEP, 1 avenue Pasteur, Alger
Tél : 021 71 16 64 - 021 73 71 28
Fax : 021 73 95 59 - 021 73 99 19
le même cours que moi, m’a demandé si je
pouvais assurer la permanence de son bureau
d’aide aux indigènes en lui écrivant des lettres. J’ai accepté et aussitôt il m’a mise au
travail.
Un jour, un homme vint dans mon bureau
et me dit : «Je ne veux pas que tu m’écrives
de lettre, j’ai besoin de votre machine à
écrire et de stencil.» Aussitôt dit, l’homme
s’empressa d’emporter son «butin», il s’enfuit en se fondant dans la foule. C’était Si
Tayeb Chtitah, de commune de Harchoune.
J’ai expliqué au patron ce qui venait de se
passer et, sans mot dire, t, il est allé chercher
une autre machine qu’il a mise à ma disposition. J’ai participé à une grève qui m’a
coûté mon banc de classe. J’ai été orientée
vers la couture.
Cette même grève a failli me coûter la vie,
je me trouvais près de la poste quand des
coups de feu ont éclaté de partout. Une petite fille qui était avec moi a rendu l’âme
quelques moments plus tard en succombant
à ses blessures.
Je me souviens, ma mère est allée me
chercher à l’hôpital après que la rumeur se
propage faisant état de ma mort. Excédé par
les Arabes, et apparemment raciste revanchard, un Européen qui se trouvait aux alentours de l’hôpital lui a porté un coup de pied
au postérieur. Il lui a causé un handicap
qu’elle a entrainé avec elle dans sa tombe.
Abdelkader Ham
Tél : 06 62 35 46 98
05 54 75 34 73
Fax : 027 77 83 28
Fax bureau d’Alger
021 38 75 13
E-mail : [email protected]
Impression :
SIA Alger
18
sociéTé
Numéro 47
du 29 octobre au 4 novembre 2014
Son moulin fonctionne à longueur d’année
Mohamed Fouka,
l’incontournable
meunier
de Talassa
15 ans après son installation dans une petite échoppe à Talassa,
Mohamed Fouka, 49 ans et quelques cheveux blancs, se dit
satisfait de son choix. Et pour cause, l’homme est devenu
incontournable dans cette petite localité au caractère rural
prononcé relevant de la daïra d’Abou El Hassan, dans la wilaya
de Chlef.
C’
est le meunier du village qu’on sollicite de partout. On vient de tout
Talassa et des hameaux environnants y moudre le blé. Car, ici, dans ce village
qui évolue lentement vers le progrès, après
avoir connu l’isolement et la marginalisation
puis la folie destructrice des islamistes-terroristes, on ne perd pas les bonnes habitudes d’antan. Le pain, on le fait à la maison et l’on se fait
honneur de ne consommer que les grains que
l’on produit. Ou que l’on achète chez un voisin
céréaliculteur.
Il n’est pas rare de voir des enfants et des
adultes qui poussant une brouette remplie d’un
gros sac de blé dur ou d’orge, la céréale que l’on
utilise pour confectionner la fameuse galette
aigre, «el hamdha» comme on l’appelle dans
toute la région y compris à Chlef, qui conduisant un âne supportant deux besaces remplies
de céréales. Tous convergent vers le petit local
de Mohamed Fouka qui fonctionne pratiquement sept jours sur sept et durant toute l’année.
Nous avons questionné des habitants de la localité sur l’activité de Mohamed le meunier auquel tout le monde voue un respect particulier.
C’est nécessaire, disent les uns, il est indispensable pensent les autres, et tous s’accordent à
dire que dans lui, le village perdra de son attrait.
Renseignement pris, il s’avère que les gens
d’ici n’apprécient pas le pain boulanger. D’ailleurs, l’unique boulangerie qui a ouvert ses
portes il y a quelque temps dans le village a fini
par fermer… par manque de clients. Non pas
parce que les gens de Talassa soient pauvres, ce
qui est visible pour une grande partie d’entre
eux, et qu’ils n’ont pas les moyens de se payer
leur ration quotidienne de pain, mais parce que
tout est dans le goût ! Le goût du pain fait à base
de blé dur cultivé sur les collines généreuses qui
ondulent entre Ghbel et Talassa.
La céréaliculture vivrière est pratiquée dans
toute la région. On laboure encore à l’araire
avec des attelages de bœufs, on moissonne toujours avec la faucille. Et on n’ajoute ni engrais
ni pesticides. C’est cela le secret du pain de Talassa. Nous y avons goûté mais notre palais habitué aux produits chimiques «améliorants» n’a
pas senti la différence. Juste l’odeur de la levure
traditionnelle, un secret bien gardé par les familles du terroir. Et celle du four banal que
chaque famille se doit d’avoir dans sa cour sous
peine d’être taxée d’hérétique.
Mohamed Fouka semble avoir trouvé son
bonheur dans ce village, lui qui a bourlingué
des années durant à Alger et ses environs à la
recherche d’un salaire décent pour nourrir sa famille restée à Talassa. «Je ne regrette pas d’être
retourné au bled car, malgré son état d’arriération par rapport à d’autres villes du pays, je
trouve mon compte tout en rendant service à
mes concitoyens», nous avoue-t-il. Il ne manquera pas de nous titiller avec cette phrase peutêtre banale mais qui est lourde de sens à Chlef
: «Si les gens avaient les moyens, ils feraient de
Talassa un vrai paradis.» Assurément, à condition que les autorités locales en finissent avec
leurs querelles de clocher et qu’elles se remettent immédiatement au travail. Un colporteur
d’eau que nous avons rencontré à la sortie de
Talassa vers Oued Taghzoult nous apprend que
l’Assemblée populaire communale est bloquée
depuis au moins une année et que tous les projets de développement dont elle a bénéficié sont
à l’arrêt. Par la faute de l’égo démesuré de
quelques élus.
Ali Laïb
des mendiants professionnels à chlef
L
e phénomène de la mendicité dans la
wilaya de Chlef a pris ces derniers
temps des proportions alarmantes et a
dépassé tout entendement. Ses ramifications ne
connaissent pas de bornes. Il n'y plus d'âge
pour mendier: Vieillard, jeune fille ou enfant,
cela importe peu pour ceux qui tirent profit du
phénomène.
Comme partout en Algérie, à Chlef, le fléau
de la mendicité a atteint des seuils intolérables.
Il faut dire que le fait de tendre la main pour
demander l’aumône ne fait plus rougir de nos
jours, comme au bon vieux temps où il était
difficile même pour les plus intrépides de qué-
mander une croûte de pain sans se sentir
amoindris. Aujourd'hui, vieux, jeunes, ou
mères de famille trainant derrière elle ses enfants se mettent au goût du jour et s'improvisent donc mendiants.
Dans les rues de Chlef ainsi que dans les
grandes cités urbaines de la wilaya, on ne sait
même plus qui quémande et qui reçoit de la
charité. A l’entrée des mosquées, au seuil des
magasins et des marchés, le long des trottoirs
où il devient difficile de se frayer un passage
sans être agressé par des complaintes et des
sollicitudes, les mains, en quête d’une pièce de
monnaie, sont partout et s’agrippent à tout ce
qui bouge. Pour forcer la pitié et toucher la
sensibilité des âmes, certains «professionnels»
de la main tendue vont jusqu’à imaginer de pitoyables scénarios à jouer en public. D’autres
n’hésitent pas à agripper chaque passant pour
lui coller au nez une carte d’handicapé ou un
certificat médical et font dans l’improvisation
pour raconter, à qui veut bien les écouter, des
histoires à dormir debout, le but étant de soutirer le maximum d’argent quand ils réussissent à faire avaler les couleuvres à leurs
«proies».
Toutefois, il faut savoir nuancer entre cette
frange de la population qui s'est professionna-
lisée dans la mendicité et les autres mendiants
qui sont réellement dans le besoin. Généralement, ces derniers se contentent de quelques
baguettes de pain, juste de quoi faire nourrir
leur famille ; et l'argent qu'ils peuvent amasser
n'est plus un objectif ou une fin de soi, comme
c'est le cas pour les professionnels.
Il faut noter que la majorité des âmes charitables qui font don d'une pièce de monnaie à
une personne qui la demande font abstraction
de la condition sociale de ce dernier, ils espèrent seulement avoir accompli un geste de
bienfaisance envers leur Seigneur.
Bencherki Otsmane
Numéro 47
Du 29 octobre au 4 novembre 2014
19
LEcturE
ROMAN INEDIT
JE DéfENDRAI mA mèRE
AvANt lA JustICE
Par RACHID EZZIANE
Villeblevin, France, le 4 janvier 1960. La Facel Vega 3B, la voiture la plus rapide de l'époque, dérape, sort de la route et percute un arbre. Dans la
voiture se trouvaient Albert Camus, Michel Gallimard, sa femme et leur fille Anne. Dans ce roman, l'auteur fait parler Albert Camus au moment
de son agonie, en imaginant un dialogue avec le jeune Algérien qui lui avait posé la question sur la guerre d'Algérie à Stockholm. Aussi, pour essayer d'apporter des éléments de réponse sur l'engagement d'Albert Camus au sujet de l'Algérie. Son histoire, son peuple, sa nation.
"Je crois en la justice, mais je défendrai ma mère avant la justice", avait-il dit. Est-ce suffisant pour lui faire endosser tout ce qui a été dit sur
lui jusqu'à ce jour ? Pouvait-il être autre que ce qu'il était ? "Compatriote à temps partiel", comme disait Abdelkader Djeghloul…
Sixième Episode
J’ai mal. Je suis au plus mal. C’est
à cause des mots. Les mots qui sortent de la bouche de l’arabe. Ils
sont comme des flèches empoisonnées. Moi qui rêvais de «la mort
heureuse». Aujourd’hui, que la
mort est là, je la vis dans toute mon
âme, douloureuse, en mort répétée.
J’ai une âme de mille ans. D’où me
vient tout ce passé ?
L’Algérie m’en veut, la France me
juge, je n’ai plus de pays ; je suis
seul, terriblement seul devant la
mort. Dans ma mort, je me révolte,
et je m’accroche à mes idées. Je ne
sais pas si l’arabe écoute ce que je
dis. Mais je le dirai tout de même.
Tant et tant de fois, jusqu’à ce que
l’Algérie me revienne, et la France
me comprenne.
J’ai toujours été du côté des opprimés. Comme j’ai toujours donné
ma plume à leurs voix. Comme j’ai
toujours dit que la vraie place de
l’écrivain et de l’artiste doit être
auprès de ceux qui subissent l’histoire, non du côté de ceux qui la
font. Combien d’écrits j’en ai pensés, publiés, pour leur cause. L’Algérie, c’est mon drame personnel.
J’y ai consacré toute ma vie. Et depuis plusieurs années, je n’ai cessé
d’appeler à des réformes ; surtout
à redonner à ce beau pays sa vraie
dimension. Et pourquoi ne pas
créer une nouvelle Amérique. Par
le concours d’une troisième voie.
Et seules la paix et la fraternité
peuvent mener à une telle œuvre, à
un tel rêve. Mais devant mon cri et
ma révolte, j’ai toujours trouvé les
extrémistes des deux bords. Et à
chaque pas, se détachait de l’arbre
à palabre une branche qui rendait
le rêve inaccessible. Relisez-moi !
Je l’ai toujours dit, souventefois :
«Le temps des colonialismes est
fini». Maintenant il faut agir en ce
sens. L’occident doit en être
conscient et en même temps ne pas
s’arrêter en si bon chemin. Surtout
ne pas suivre l’exemple de la Russie. Nous devons aussi assumer
notre passé avec courage et reconnaître nos erreurs ; sans pour autant
accepter l’humiliation. Nous ne
pouvons pas accepter d’être désigné seuls coupables ; tout peut être
réparé, revu, corrigé… de toute
façon, en Algérie c’est possible. Et
quand la machine de l’avenir se
mettra en marche, nous devons
laisser de côté les fautes du passé.
Et le progrès sera pour tous.
L’arabe dit que le premier homme
était un soldat. Et que sera le dernier homme ? Si par malheur, l’Algérie venait à basculer dans le
séparatisme. Que deviendra ma
mère ? Que deviendront ces mil-
liers d’hommes, de femmes et
d’enfants, qui n’ont pas d’autre
pays que l’Algérie ? Je ne voudrai
pas être là ce jour. Je n’oserai jamais les regarder en face. Je n’oserai…
Blaise Pascal avait dit dans ses
pensées : «Il est juste que ce qui est
juste soit suivi, il est nécessaire que
ce qui est le plus fort soit suivi. La
justice sans la force est impuissante
; la force sans la justice est tyrannique. La justice sans la force est
contredite, parce qu’il y a toujours
des méchants ; la force sans la justice est accusée. Il faut donc mettre
ensemble la justice et la force ; et
pour cela faire que ce qui est juste
soit fort, ou que ce qui est fort soit
juste.» Et c’est justement ce que
j’ai voulu pour l’Algérie ; et surtout pour la France en Algérie.
L’écrivain, que je suis, ne peut à lui
seul, détenir la vérité absolue ;
d’autant plus que cet écrivain porte
en lui cette Algérie que l’on se dispute aujourd’hui. Oui, malgré cet
attachement ombilical au pays et
au soleil, je préfère une Algérie
constituée de peuples «fédérés» et
reliés à la France qu’une Algérie
reliée à «un empire d’Islam». Et
mon devoir est de contribuer à la
réalisation de la première Algérie
qu’à la deuxième. Et tout mon malheur serait de voir la deuxième Algérie se réaliser, par abandon ou
par force. Peut-être que je n’ai pas
fait le bon choix, mais ce choix je
l’ai préféré par amour à l’Algérie.
Mais si par malheur un quelconque
éclatement venait à se produire,
j’accuserai et les uns et les autres.
Ceux qui ont osé le séparatisme et
ceux qui ont laissé faire. A ce
choix, je n’y renoncerai pas. Tel
était, est restera, ma volonté…
Il sourit. Il bouge sa tête. Il y a
comme des gouttes d’eau qui perlent sur son visage. Il dissimule
quelque chose derrière son sourire,
l’arabe. Il reprend comme si je n’ai
rien dit. Comme s’il ne s’était pas
arrêté de parler.
« Ce n’est pas non plus de ça que
je veuille parler. Je sais, toutes les
conquêtes commencent, comme
vous l’avez mentionné, par des batailles, des chocs, des combats ; et
tout ça, se sont, bien sûr, les soldats
qui les bâclent. Ça a été toujours
comme ça. Depuis que le premier
homme avait dit, en délimitant un
fonds, c’est à moi. Mais ces
guerres ont aussi crée des liens, par
l’accouplement ou la servitude, par
l’intérêt ou le profit ».
Je n’écoute plus. J’entends des
cases qui se referment. Des pas qui
partent et qui reviennent. Il insiste,
me regarde droit dans les yeux ; il
reprend :
« Rien n’avait été acquis, même
après les razzias et la chute des
remparts d’Alger et les quelques
autres fortifications. A l’ouest, les
convois étaient escortés et la peur
régnait. Un homme qui s’appelait
Abdelkader faisait parler la poudre
et l’honneur. Les premiers Français
n’avaient pas trouvé une terre
vierge. Ils n’avaient pas non plus
trouvé des hommes primitifs.
C’était tout le contraire de l’Amérique. Religion, langue, culture et
histoire jalonnaient le passé des tribus autochtones. Mais les premiers
Français agissaient comme si –
tout ça, n’était rien. Et ils continuèrent à ignorer la réalité. Et ils conti-
nuèrent à dévaster tout sur leur
chemin. Troupeaux décimés,
femmes violées, hommes faits prisonniers et enrôlés de force dans
l’armée. Et puis, la folie et la fièvre
de la conquête s’enflammèrent.
Jusqu’aux fins fonds du pays, les
soldats de l’empire pourchassaient
l’arabe en burnous jusqu’au fond
des grottes, qu’on emmure ou on
enfume, avec femmes, enfants et
bêtes, et en été, à plus de quarante
degré de température. Les Bosquet,
Pélissier, Saint-Arnaud, Lamoricière et Cavaignac gagnaient galon
sur galon par les hauts faits des
massacres. Même « l’aman » demandé par quelques tribus fut accepté puis violé au nom de la
conquête. La civilisation marchait
sur la barbarie, disait-on, là-bas,
dans la métropole. Même l’habit
était suspect ; il faisait ressembler
ceux qui le portaient – gandoura,
djellaba ou burnous, à des épouvantails sans âme. «D’ailleurs,
avaient-ils une âme ces choses vivantes ?», se demandait-on dans
les cercles, autour des banquets
bien garnis. Les belles dames
riaient aux éclats. Et autant en emportait le vent de la mort. Année
après année. Hommes et femmes.
Enfants et vieillards. Quand la
conquête s’installa sur tout le pays
maure, d’Est en Ouest, du Nord au
Sud, et après avoir maté toutes les
voix et tous les soupirs, voilà qu’on
eut besoin, pour la cause de l’empire, des indigènes pour chair à
canon. Ils seront enrôlés, de guise
et de force, en 14-18, en 39-45,
pour les campagnes d’Italie et du
Tonkin, partout où la France coloniale devait défendre son honneur.
Cette chair à canon, dont avait besoin l’armée Française, n’était pas
chère ; elle ne coûtait rien. Des
contingents remplaçaient d’autres
contingents. On n’avait qu’à en
avoir le désir pour en avoir davantage. Les bédouins ne savaient que
procréer. Comme des bêtes, ils emplissaient les gourbis de progénitures. Sans savoir pour quelle
cause ils se battaient, ni même où
ils étaient. Quand ils rentraient
chez eux, s’ils eurent juste appris à
dire «oui missiou», c’était déjà
beaucoup. L’opéra tragi-funèbre
continue. Peut-être qu’aujourd’hui
un peu plus tragique et plus funèbre que dans le siècle passé. Sans
pain, et sans justice, on ne peut être
homme, monsieur Mucas…»
Il veut parler comme les révolutionnaires de Moscou, de 1905, et
l’arabe sait que de ce drame j’en ai
fait une pièce, «les justes». Il sait
mon admiration pour ces hommes
et femmes qui avaient défié l’injustice en agissant violemment contre
l’ordre du Tsar. Mais je suis sûr que
l’arabe n’a pas bien lu, entre les
lignes ; ces hommes avaient aussi
refusé de commettre un crime pour
éviter la mort d’enfants. C’étaient
des révolutionnaires purs, durs et
humains. Et si les arabes avaient
manqué de pain et de justice, les
autres, les nôtres, les miens, et tous
ceux qui avaient défié l’insécurité,
les mers, et avaient atterri dans ce
pays, n’avaient pas non plus étaient
accueilli avec des fleurs. C’est à la
sueur qu’ils avaient acquis pain et
logis. Mais si nous restons accrochés au passé, nous ne n’aurons
pas d’avenir. C’est à demain qu’il
faut penser. Aux enfants qui vivrons ensemble, dans une seule nation, de paix et de prospérité. J’y
crois à cette option. J’y apporterai
toute ma verve, tous mes écrits,
toute mon âme.
Au plus près de la mer je voudrais
être. Y être pour toujours. Car la
mer peut adoucir les rancœurs. Je
connais sa grandeur. J’ai passé ma
vie à m’inspirer d’elle. Mais il y a
mer et mer. Celle qui lèche les
côtes d’Algérie est unique. Ses
eaux son chaudes, blanches,
pleines de lumière ; jamais sombres. Mon dernier pèlerinage je le
consacrerai à la mer méditerranée.
Nous avons toutes les raisons de
vivre
ensemble,
pourquoi
s’acharne-t-on à se faire la guerre,
à se haïr ? Le pays est grand, tentaculaire. On vient de découvrir le
pétrole. Il parait qu’il y en a au Sahara des quantités importantes. Ça
peut donner un nouvel essor, avec
la répartition des richesses équitablement. Nous écrirons une nouvelle histoire s’il en faut.
Gallo-berbères nous nous appellerons. Des deux mondes, nous ferons une nouvelle identité. Il suffit
d’arrêter de s’entretuer et de se regarder en face, de parler, d’exorciser le mal, et d’aller racler le fond
des subconscients, quitte à en ressentir de la douleur, les premiers
jours, mais à la fin, et j’en suis sûr,
nous nous accepterons, les uns les
autres. Comme ça, j’aurais le
temps de finir mon œuvre. Beaucoup d’idées m’attendent, éparpillées dans les tiroirs, à être remise
sur la table. Et une œuvre littéraire
ou artistique n’est jamais acquise
tant qu’on n’aura pas mis toute sa
volonté, et même toute sa sueur,
tout son cœur. C’est des nuits complètes à cogiter, à réécrire, à parfaire les mots et les phrases. Ah !
Si j’aurais assez de temps pour
pouvoir dire toute ma conviction
sur le devenir de l’humanité – à
parfaire…
A suivre
20
HigH tecH
numéro 47
Du 29 octobre au 4 novembre 2014
LEnovo YoGA
TAbLET 2 Pro
la tablette qui fait
tout un cinéma
Présentée en même temPs que le Yoga 3 Pro et les Petites tablettes Yoga tablet 2, la Yoga tablet
2 Pro est l’un des Produits Phares du chinois lenovo Pour cette fin d’année. le concePt ? une
tablette android à écran 13,3 Pouces embarquant dans son «bourrelet» un Pico Projecteur !
une grande Première dans le monde de l’ardoise numérique. et Pour contenter tout le monde,
elle sera disPonible en versions Wi-fi (500 euros) et 4g (600 euros) courant novembre. c’est
cette dernière que nous avons eue en test.
Imaginez une ardoise Android qui
aurait englouti un vidéoprojecteur et
un ultraportable dont il aurait oublié de
recracher le clavier ! Avec son grand
écran tactile de 13,3 pouces en 2560
par 1440 pixels, cette Yoga Tablet 2
Pro vous fait voir l’interface du système d’exploitation Google (4.4.2) en
très grand. Elle reprend les lignes et les
boîtiers alu’ de ses petites sœurs, de
même que le «bourrelet» cylindrique
qui permet une meilleure prise en
main, surtout lorsqu’on s’en sert
comme d’une liseuse. Le-dit bourrelet
renferme aussi un support pivotant qui
permet de faire varier l’inclinaison de
la tablette et ainsi de la positionner en
mode chevalet ou pupitre. Il est même
possible de la positionner au mur, sur
un crochet, car le support est percé en
son centre. Et, si malgré la bonne qualité d’affichage de la dalle IPS et les
quatre positions possibles vous souhaitez visionner du contenu à plusieurs et
autrement, allumez le projo’ !
un pico d’appoint pour
la Yoga tablet 2 Pro
Lenovo innove en plaçant un pico
projecteur dans son cylindre de support. Pour l’activer, rien de
plus simple, il suf-
fit de presser quelques secondes sur un
petit bouton situé sur l’un des flancs de
la tablette et, tadam ! La lumière est.
Pour régler la focale (la netteté) en
fonction de la taille et la distance du
mur sur lequel vous projetez, il faut
jouer sur un petit bouton, se trouvant
lui aussi sur le cylindre.
Le pico en fonctionnement, l’écran
de la tablette se coupe naturellement
mais il est possible de le réactiver en
tapotant dessus. La définition de
l’image du projecteur n’est pas formidable mais, pour regarder des photos,
des vidéos ou afficher une présentation
ou un tableau de calcul sur un mur ou
une toile, c’est bien suffisant. À noter,
changer la petite lampe est impossible.
une endurance plutôt
décevante
Pico allumé, la tablette tient presque
5 heures en projection vidéo continue.
Pico coupé, toujours en mode vidéo,
l’endurance passe à 7 heures 36 minutes. Elle atteint presque les 8
heures en surf Web.
C’est assez
peu
et c'est surtout la moitié de l'autonomie
annoncée par Lenovo. À titre de comparaison, la Galaxy Note Pro 12.2 WiFi tenait 11 heures dans les mêmes
conditions.
Photo, vidéo et audio :
c’est plutôt bon
Lors de la présentation, Lenovo était
très fier de nous annoncer que son partenariat avec JBL avait débouché sur
l’implantation d’un petit caisson de
basse de 5 watts (en plus des petites
enceintes en façade) au dos de la tablette. La qualité sonore est bien audessus de ce que nous avons l’habitude
d’entendre sur les autres ardoises, c’est
certain. Mais, rien de bluffant non
plus. À noter, le caisson partage sa
grille de plastique avec le bouton déverrouillant le socle de la Yoga Tablet
2 Pro mais aussi avec un capteur photo
8 Mpixels, filmant en Full HD. Porter
à bout de bras cette ardoise de 950
grammes pour faire des clichés n’est
pas ce qu’il y a de plus confortable. Mais pour faire quelques
photos ou de courtes séquences vidéo, elle
s’en sort bien, il
faut le reconnaitre.
le verdict
La Yoga Tablet 2 Pro de Lenovo est un
concept d’ardoise Android original. Pas de
doute. Mais il ne nous emballe pas plus que
cela. S’en servir dans le cadre familial est
plus aisé que dans un environnement professionnel. En outre, l’endurance pas au
top et l’absence de clavier physique se
font parfois trop ressentir. Enfin, le chinois
fait payer la 4G à son juste prix : 600 €. Mais,
selon nous, mieux vaut se rabattre sur le
modèle Wi-Fi n (2,4 et 5 GHz), vendu 500
euros, si l’appareil vous intéresse réellement. Car pour 600 euros, on peut avoir un
ultraportable du même format et digne de
ce nom.
numéro 47
Du 29 octobre au 4 novembre 2014
21
santé
Os en bOnne santé :
Mangez des poMMes
La pomme a déjà une excellente réputation pour la santé. Bonne pour la ligne, excellente contre le diabète ou les maladies cardiovasculaires, ce fruit riche en antioxydants est aussi recommandé pour une bonne densité osseuse.
U
ne pomme par jour
éloigne le médecin.
Un adage confirmé
par une étude norvégienne qui
a évalué, chez plus de 3 000
femmes,
l’impact
d’une
consommation régulière de flavonoïdes sur la densité minérale osseuse au niveau de la
hanche et du rachis.
Ils ont conclu que les fruits
riches en antioxydants, comme
la pomme, ont des effets significatifs sur les os, en particulier
une augmentation de la masse
osseuse et une plus grande résistance osseuse.
Ces effets « ostéoprotecteurs » seraient liés aux antioxydants des fruits qui
favorisent la minéralisation des
ostéoblastes et diminuent l’action des ostéoclastes (la santé
osseuse résulte d’un équilibre
entre les ostéoblastes, cellules
qui « forment de l’os », et les
ostéoclastes, qui dégradent l’os
pour permettre son renouvellement). Ces scientifiques
constatent une relation positive
entre la consommation totale
de flavonoïdes - avec un effet
particulièrement
remarqué
pour les anthocyanines et les
flavones (très présents dans les
pommes) - et une bonne densité osseuse.
Une équipe de chercheurs
du Texas affirme aussi, dans
une étude de décembre 2012,
une association positive entre
la consommation de fruits et
une meilleure densité minérale
osseuse, à partir d’une compilation d’études évaluant l’effet
des composants actifs des fruits
(lycopène, flavonoïdes, acides
phénoliques, revératrol, phloridzine et pectines dérivés de
tomates, de raisins, de pommes
et d’agrumes).
Ces nouvelles informations
scientifiques viennent confirmer les résultats d’une étude de
l’Université de Cambridge et
d’une étude française qui soulignent l’effet positif d’une
consommation régulière des
fruits et légumes, et particulièrement des pommes sur les os.
Le manque de soleil nuit à la santé des personnes âgées
U
n apport insuffisant en vitamine D chez les personnes
âgées en particulier les plus fragiles augmenterait leur
risque de décès de 30 %, selon une étude américaine.
Le soleil a tardé à faire son apparition cet été. Premiers à pâtir
de ce caprice météo, le moral et surtout les personnes âgées qui
ont plus besoin que les autres de faire le plein de vitamine D.
Une vitamine essentielle pour avoir de bons os et de bons mus-
cles. Une sous-exposition au soleil peut provoquer des carences
en vitamine D car ce sont les rayons du soleil qui permettent à
l’organisme de la synthétiser.
Une insuffisance en vitamine D augmente le risque d’ostéoporose et donc de fractures. Pire, les personnes âgées carencées
augmenteraient leur risque de décès de 30 % par rapport aux
personnes âgées ayant un bon niveau de vitamine D, selon une
M. Abdelkader Meraïni
président du bureau
de l’Union générale
des entrepreneurs algériens
(UGEA) de Chlef présente
au nom de tous
les adhérents
ses meilleurs voeux
de bonheur
et de prospérité
à toute la population
de Chlef et sa région
à l’occasion de la
célébration du nouvel
an hégirien
et de Achoura.
nouvelle étude de l’Oregon State University. Un danger qui menacerait surtout les seniors dits "fragiles" avec un risque de mortalité doublement supérieur à celui de personnes en bonne santé.
Les chercheurs qualifient de "fragile" une personne aux capacités physiques diminuées, et qui remplit au moins trois des critères suivants : muscles affaiblis, marche lente, épuisement,
perte de poids involontaire et baisse de l’activité physique.
à l’occasion
de la célébration
du nouvel an hégirien
correspondant
au 1er Mouharem
et de Achoura,
M. Ameur Amer,
président
de l’Assemblée
Populaire de la wilaya de
Chlef présente ses
meilleurs voeux de
bonheur
et de prospérité
à tous ses concitoyens.
22
numéro 47
du 29 octobre au 4 novembre 2014
sciences
ses paTTes peuvenT s'éTendre sur 30 cenTimèTres eT son poids dépassanT Les 170 grammes
Goliath : la plus Grosse
araiGnée du monde
Alors qu'il explorait de nuit une forêt au Guyana, l'entomologiste Piotr Naskrecki est tombé nez-à-nez avec un énorme arachnide. Il
s'agissait d'une araignée Goliath reconnue comme la plus grosse araignée du monde.
S'
aventurer dans une forêt tropicale
peut parfois donner lieu à des rencontres impressionnantes et ce n'est
pas Piotr Naskrecki qui dira le contraire. Cet
entomologiste du Muséum de zoologie comparée de l'Université de Harvard a pour habitude de partir sur le terrain observer les
insectes dans leur milieu naturel. Mais un
jour, l'exploration a pris une tournure inattendue, comme vient de le raconter sur son
blog le chercheur. Il y a quelques années,
alors qu'il explorait de nuit la forêt tropicale
de Guyana, Piotr Naskrecki a entendu un
bruit suspect. "J'écoutais les bruits de la nuit
dans l'obscurité complète quand j'ai entendu
le son d'un animal en pleine course. Je pouvais nettement entendre ses pattes frapper le
sol et les feuilles sèches plier sous son
poids", raconte l'entomologiste. Ce dernier
s'attendait alors à apercevoir un petit mammifère, un opossum voire un rat mais ça n'a
pas été le cas."Quand j'ai allumé la lumière,
j'ai eu du mal à comprendre ce que je
voyais", poursuit-il. La créature brune et
velue, semblait effectivement aussi grosse
qu'un rat mais un second coup d’œil lui a rapidement fait comprendre que ce n'était pas
un rongeur. Un corps doté de huit pattes s'est
progressivement dessiné : c'était une araignée Goliath.
L'araignée Goliath, également connue sous
le nom de mygale de Leblond (Theraphosa
blondi) est un arachnide aux dimensions impressionnantes. Ses pattes peuvent s'étendre
sur 30 centimètres, "soit l'avant-bras d'un enfant", et son corps est aussi large qu'un "gros
poing", d'après Piotr Naskrecki, repris par
LiveScience. Côté masse, l'araignée peut atteindre les 170 grammes soit autant qu'un
"jeune chiot". Sans surprise, ses mensurations valent à l'araignée Goliath le titre de
plus grosse araignée du monde, reconnu par
le Guinness World Record. "A cause de cette
causer des morsures très douloureuses. Ce
"serait comme planter un ongle dans votre
main", indique l'entomologiste. Mais même
si elle vous mord, "un poulet pourrait probablement causer plus dégâts", assure t-il.
Selon une étude menée en 2005, la taille gargantuesque de l'araignée Goliath qui n'est active que la nuit, serait liée à un métabolisme
plus lent que chez ces cousines et lui permettant de réduire ses besoins en oxygène. Quoi
qu'il en soit, ses mensurations lui permettent
de s'attaquer à des proies de taille.
tout ce qui lui passe sous les
crochets
taille gargantuesque, l'araignée est probablement la seule au monde à faire du bruit
quand elle se déplace. Ses pattes ont des extrémités endurcies et des griffes qui font un
bruit de clic très distinct", précise le scientifique sur son blog.Mais ce n'est pas le seul
bruit que cette araignée réputée agressive
fait. Quand Piotr Naskrecki s'est approché du
spécimen, celui-ci a commencé à frotter ses
pattes de derrière contre son abdomen. "Oh
comme c'est mignon !", j'ai d'abord pensé en
voyant cet adorable comportement, jusqu'à
ce qu'un nuage de poils urticants atteigne
mes yeux, me démange et me fasse pleurer
pendant plusieurs jours", explique t-il.
redoutables techniques
L'araignée Goliath est en effet particulièrement douée quand il s'agit de se défendre ou
d'attaquer. La stridulation observée par l'entomologiste est généralement un premier
avertissement. Elle bombarde ensuite l'intrus
de soies urticantes censées le dissuader d'approcher davantage. Pour Piotr Naskrecki,
cela a visiblement suffi mais si ce n'est pas
le cas, l'arachnide sort son autre arme : des
crochets de plus de deux centimètres.Venimeuse, la mygale de Leblond fabrique une
substance neurotoxique mais celle-ci n'est
pas mortelle pour l'homme. En revanche, les
crochets aussi gros que puissants peuvent
Malgré son surnom de "bird-eater" ("mangeuse d'oiseau" en français), l'araignée Goliath ne semble pas véritablement se nourrir
d'oiseaux. Toutefois, elle est capable d'attraper et de tuer de petits mammifères, notamment des rongeurs mais aussi des grenouilles
et des insectes parfois plus gros qu'elle. "Elle
attaquera essentiellement tout ce qu'elle rencontrera", affirme l'entomologiste. Selon ce
dernier, sa proie principale serait néanmoins
les vers de terre, qui sortent du sol dès qu'il
fait un peu humide. "Les vers de terre sont
très nutritifs", ajoute t-il.
D'une longévité dépassant les 10 ans chez les
femelles, les araignées Goliath ne sont pas si
fréquentes que cela. Après plus de 15 ans
passés à explorer les forêts d'Amérique du
sud, Piotr Naskrecki n'en aurait rencontré
que trois."Deux ou trois ans après ma première rencontre avec Theraphosa blondi,
j'étais de nouveau en Amérique du sud, marchant seul la nuit dans la forêt tropicale du
Surinam. Soudain, mon pied a frôlé quelque
chose de gros et de mouvant et j'ai failli trébucher. Je me suis figé, m'attendant à un serpent. Non, c'était juste une autre araignée
Goliath", conclut-il.
Le pharaon TouTankhamon ne seraiT
pas morT comme on Le pensaiT
Ê
Issu d'une union entre un frère et sa sœur, le pharaon Toutankhamon était victime de plusieurs handicaps physiques.
Une autopsie virtuelle révèle qu'il n'est probablement pas mort d'un accident de char comme on l'a longtemps cru.
tre un dieu-vivant ne protège pas des dures lois de la
génétique et Toutankhamon en a fait les frais. Des
études sur la momie du jeune roi d’Égypte ont
confirmé ce que les spécialistes pensaient : ses parents
étaient bien frère et sœur. Et à cause de cela, il souffrait de
nombreuses infirmités. Des éléments qui remettent en question les causes supposées de sa mort. Ces travaux sont revenus sur le devant de la scène grâce à un documentaire de la
BBC intitulé Tutankhamun: the Truth Uncovered qui revient
sur un mystère qui intrigue depuis presque 100 ans les chercheurs. En effet, la tombe et la momie de Toutankhamon ont
été mises au jour le 22 novembre 1922 et restent parmi les
découvertes les plus emblématiques et plus extraordinaires
de l’histoire de l’archéologie. Inhumé dans la vallée des
Rois, ce pharaon membre de la 18e dynastie avait accédé au
trône en 1332 avant Jésus-Christ, à seulement neuf ans, et a
perdu la vie dix ans plus tard. Il a d’abord été estimé qu’il
était mort d’un accident lors d’une course de char, mais les
dernières analyses mettent cette hypothèse à mal.
un pharaon handicapé
Plus de 2.000 scans réalisés sur la momie ont permis d’obtenir une image fidèle du corps du défunt par tomographie.
A partir de là, une véritable autopsie virtuelle a eu lieu et elle
a révélé de nombreuses infirmités. Selon les résultats obtenus, Toutankhamon avait un pied-bot, une mâchoire inférieure trop reculée ainsi que de larges hanches féminines.
Pire, il était également atteint de la maladie de Köhler, qui
s’attaque aux os du pied et cause de grandes douleurs, affirment les scientifiques. Un diagnostic qui constituerait une
preuve que le pharaon n'a pas terminé ses jours comme on
le pensait. "Il était important de s’intéresser à sa capacité à
conduire un chariot et nous avons conclu que c’était impossible pour lui", explique à the Independent Albert Zink de
l’institut des momies d’Italie."Il était incapable de se tenir
debout sans aide, d’autant moins quand on prend en compte
son pied-bot", poursuit-il. Outre le précieux sarcophage et
son immense trésor, la tombe de Toutankhamon comprenait
également environ 130 cannes. Cela étaye la thèse d’un pharaon incapable de se déplacer seul.
une mort encore mystérieuse
Affaibli par les tares génétiques, Toutankhamon aurait en
plus souffert de la malaria et d’une mauvaise fracture de la
jambe peu avant son décès. Aussi, les spécialistes n'ont pas
encore de réponse définitive quant à la cause exacte de sa
mort. Outre les problèmes génétiques, "il souffrait de la malaria donc il est difficile de dire si cela a été un facteur important dans la cause de sa mort", indique le professeur Zink.
Une autre hypothèse évoque également le rôle de l'épilepsie
dans la mort du roi. "Nous avons besoin de davantage d'analyses génétiques parce que cela nous donnera un meilleur
aperçu sur ses problèmes", conclut-il. L’inceste était parfois
pratiqué dans les dynasties égyptiennes afin de garder la li-
gnée la plus pure possible, mais cela a au final affaibli leur
descendance, en faisant naitre des individus atteints de défauts ou maladies génétiques. Plus proche de nous, la toute
puissante dynastie des Habsbourg a aussi connu son lot de
souverains gravement handicapés par la consanguinité. Cela
a même provoqué l’extinction pure et simple de sa branche
espagnole.
Numéro 47
Du 29 octobre au 4 novembre 2014
23
SportS
Djelloul Djelloul, boxeur, ancien entraineur De l'équipe nationale De boxe :
«Mon vœu est de former
des champions à Chlef»
Djelloul Djelloul est une véritable légende de la boxe à Chlef. Du moins, pour les générations d'Asnamis qui ont eu le plaisir de voir boxer cet élégant puncheur qui, à la force des bras, s'est frayé une place au sein de l'équipe nationale. Se distinguant dans différents galas de boxe ici et à
l'étranger, Djelloul, qui était redouté par ses adversaires pour sa force de frappe -d'ailleurs presque tous ses combats, il les a gagnés au premier
round- s'est hissé au rang d'entraineur au sein de l'équipe nationale. Aujourd'hui, le virevoltant pugiliste n'est que l'ombre de lui-même. Marginalisé, ignoré, il est tombé dans l'oubli le plus total.
Salle De boxe
Du complexe
olympique
De chlef
Djelloul
Djelloul
A
ujourd'hui, que reste-t-il
de la légende de Djelloul
Djelloul ? Absolument
rien si ce n'est ce poste de pointeur
chez un mandataire au marchés de
gros des fruits et légumes de Chlef.
Son salaire lui suffit à peine pour
nourrir ses 6 enfants et malgré cette
condition de paria, il ne perd jamais le sourire. "J'ai tant envie de
faire profiter de mon expérience les
jeunes qui veulent se lancer dans la
boxe ", nous dit-il, l'air de nous
faire comprendre qu'il n'a jamais
rompu avec ses premières amours,
la boxe, quand bien même cette
dernière ne lui a pas permis de
vivre dans la décence. "Il existe
une salle qui est fermée et que l'on
peut utiliser comme salle de boxe",
ajoute Djelloul en précisant qu'il
s'agit de l'ex-magasin "Bata" du
centre-ville de Chlef. Il avoue que
lui et son ami Chebli, le champion
du monde militaire des années
1980, ont tenté de faire revivre leur
sport favori mais le manque de
moyens les en a dissuadés. Nous
avons questionné Djelloul Djelloul
sur son parcours, ses victoires, ses
peines et ses douleurs… Ecoutonsle.
Le Chélif : Qui êtes-vous M.
Djelloul Djelloul ?
Djelloul Djelloul : Je suis né le
18 mai 1954 à Chlef, je suis marié
et père de 6 enfants, j'habite actuellement à Hay El Houria (La
Ferme). Je suis parti en retraite depuis 2011 et, actuellement, j'occupe un poste de pointeur chez un
mandataire au niveau du marché de
gros de fruits et légumes.
Comment êtes-vous arrivé à la
boxe ?
J'ai commencé comme beaucoup
de jeunes de mon époque qui pratiquaient des activités sportives
dans les nombreux clubs et associations qui existaient alors. J'ai
d'abord commencé à pratiquer le
volley-ball, durant la saison 19681969, sous la houlette de l'entraineur Ahmed Belmokhtar et en
compagnie de joueurs tels que
MohaMed
Chebli
Bentayeb, Benyamina, Kriche,
Kaïci, Moussaoui et nombre d'autres jeunes volleyeurs. Nous pratiquions notre activité à la salle de la
Conservation des forêts à Hay Essalem. Après, j'ai opté pour la boxe
et ce, en raison de ma petite taille
qui ne me permettait pas de percer
dans le monde du volley-ball.
J'étais très attiré par la technique et
la classe de Mohamed Ali -beaucoup me disait d'ailleurs que je lui
ressemblais un peu de visage mais
aussi de par mes gestes techniques
sur le ring. Ce sont les regrettés entraîneurs Rachidi et Tergou qui
m'ont découvert à la salle El Khaldounia alors que je n'avais que 15
ans.
Je participais à des galas d'exhibition amicaux dans les salles El
Djamel, la salle du Creps, ainsi
qu'à travers la région centre étant
donné que nous dépendions de la
ligue d'Alger. C'est à Alger, en
1976, que je fus découvert par l'entraineur de l'équipe nationale, M.
Abdelkader Ould Makhloufi et son
adjoint, Abdelkader Koussairi.
J'ai été convoqué pour un stage
bloqué à Alger pour participer aux
Jeux nationaux qui se sont déroulés
à la salle Harcha.
Peut-on connaître vos titres et
distinctions ?
J'ai participé à plusieurs tournois
à l'échelle nationale et internationale, j'ai obtenu ma première médaille d'or à Alger, en 1978, et
j'étais parmi les premiers boxeurs
sur lesquels l'Algérie comptait
pour l'obtention d'une distinction
aux Jeux africains de 1978. Mais,
par malchance, une méchante épistaxis (saignement du nez) m'a éloigné des rings pendant plusieurs
semaines. J'ai participé à des combats organisés en France (seconde
place), en Indonésie (4ème place)
et en Yougoslavie où a eu lieu en
1981 le tournoi du "gant d'or" et où
j'ai décroché la seconde place. A
Tunis, lors des Jeux arabes, j'ai été
classé second et j'ai obtenu la médaille d'argent. En 1982, alors que
je suis passé professionnel, j'ai dû
m'éloigner du ring à cause d'une
blessure assez grave au niveau du
nez. A cette époque, j'étais très impressionné par les boxeurs Loucif
Hamani et Abdelkader Ould Makhloufi, que j'essayais d'imiter.
Après cela, je suis revenu à
Chlef pour intégrer l'équipe de
boxe de l'ASO qui s'entrainait alors
à la salle de Hay Bensouna. Mohamed Ayad qui était à l'époque président de l'ASO nous a dotés de
tous les moyens et nous encourageait sans cesse à poursuivre notre
parcours sportif. Ainsi, nous avons
pu obtenir plusieurs coupes et titres
nationaux, voire internationaux. En
effet, l'ASO a eu le privilège de déléguer 5 de ses éléments pour défendre les couleurs nationales à
l'étranger. Parmi ces boxeurs, je
cite Mostefa Ham (qui vit actuellement en France), Abderezzak Chebli (le frère de Mohamed Chebli,
double champion du monde militaire), Benali, Boujeltia Habib,
Berrabah Abdelkader… Les éléments Chélifiens ont dignement représenté l'Algérie.
Quels sont les boxeurs qui vous
ont vraiment marqué à cette
époque ?
Sans conteste, Mohamed Ali,
Loucif Hamani et Abdelkader Ould
Makhloufi.
Combien d'années avez-vous
entrainé l'équipe nationale ?
J'ai passé 6 saisons à la tête de
l'équipe nationale, soit de 1976 à
1981.
Quel combat gardez-vous encore en mémoire ?
Mon premier combat à Alger, à
la salle de boxe de Kouba. Je ne savais pas encore bien boxer, j'ai envoyé un direct du droit vers mon
adversaire qu'il a esquivé, j'ai lancé
un autre coup de la gauche qu'il a
esquivé également et c'est alors
que je lui ai asséné un coup de tête
qui l'a mis au tapis. J'ai été bien sûr
disqualifié par l'arbitre qui m'a renvoyé vers les vestiaires sous les
hurlements du public.
Peut-on dire que votre génération est différente de celle d'aujourd'hui ?
Il y a un monde entre nous deux.
Nous aimions la boxe passionnément et nous boxions sans rien exiger en retour. Malgré le manque de
moyens et de compensations financières ou matérielles, nous nous
donnions à fond juste pour défendre l'emblème national.
Et nous réalisions des résultats
flatteurs. Ce n'est plus le cas aujourd'hui où, malgré l'importance
des moyens mis à la disposition
des sportifs, les résultats sont pratiquement nuls à part quelques exceptions.
Pourquoi vous êtes-vous éloigné du monde de la boxe ?
La raison en est simple et tous
les anciens boxeurs vous le diront
: on a pratiquement fermé toutes
les salles de boxe, à Chlef notamment, et il n'y a plus de financements. On a mal récompensé les
boxeurs de la région qui ont pourtant réalisé des merveilles à
l'échelle régionale, nationale et internationale. En ce qui concerne
l'entrainement l'équipe nationale,
j'ai dû abandonner parce que je ne
pouvais pas trop m'éloigner de ma
famille et de mes enfants qui
étaient encore en bas-âge. Ils
avaient besoin de moi et c'est ce
qui m'a poussé à rejoindre définitivement Chlef.
Quels sont les bons et mauvais
souvenirs que vous retenez
pendant toute votre carrière ?
Le meilleur souvenir, c'était en
1976 lorsque j'ai été recruté à la direction de l'Hydraulique d'El
Asnam. L'autre souvenir agréable,
c'est le rôle que j'ai obtenu dans le
film "Echabka" (les filets) où j'ai
joué avec Sid Ali Kouiret et le regretté Hassan El Hassani. Par
contre, ce qui m'a le plus frustré,
c'est ma défaite aux points face à
un boxeur français en France. Les
arbitres l'avaient donné vainqueur
alors que je l'avais réllement battu.
Ils ne m'ont pas permis de jouir de
la levée des couleurs nationales et
de "Kassaman".
Avez-vous un conseil à donner
à la génération actuelle ?
Je leur conseille de s'entrainer
avec rigueur et discipline, de se
donner à fond et de suivre les
conseils avisés de leurs entraineurs. Je dis à ceux qui poursuivent
leurs études de ne pas lâcher prise,
de continuer à se former tout en
pratiquant leur sport favori.
Qu'est-ce qui vous a manqué le
plus en tant que boxeur et entraineur ?
J'ai tant souhaité participé à un
championnat du monde ou aux
jeux olympiques. Mais le manque
de moyens, à l'époque, n'a pas joué
en notre faveur. Il faut dire que les
responsables de la fédération de
boxe n'ont pas joué le jeu, ils n'ont
pas mis les moyens qu'il fallait et
c'est qui m'a personnellement empêché de participer à des pugilats
très intéressants sur la scène mondiale.
Etes-vous en contact avec vos
anciens camarades boxeurs ?
Oui, je dirai même que les
contacts sont nombreux. Je suis
tout le temps en contact avec
Aboud Kamel, Kouchane Mostefa,
Moussa Mostefa, Bouchiche et le
liste est longue. A Chlef, je rends
souvent visite à mon ami Chebli
Mohamed que je considère comme
mon bras droit.
Le mot de la fin.
Je souhaite que les autorités locales nous viennent en aide, mon
ami Chebli et moi, en nous affectant une salle où l'on peut enseigner
le noble art aux jeunes Chélifiens.
En toute modestie, nous pensons
être capables de former des champions. Je souhaite également que
l'on s'intéresse de près aux champions d'hier qui sont aujourd'hui
tombés dans l'oubli et qui vivent
des situations sociales préoccupantes.
Menouar Aït Saada
le chIffre de la semaIne
729
milliards
de dollars
C’est le montant des revenus pétroliers
des 6 pays du conseil de coopération du
golfe en 2013. Ces revenus étaient estimés
à 756 milliards USD en 2008. La chute du
prix du pétrole va aggraver la baisse de
ces revenus selon les estimations du FMI.
Un noUveaU-né dans le tIssU assocIatIf de la wIlaya
L’Association Sport et Santé voit
le jour à Oued Fodda
Nous nous apprêtions à annoncer la création d’une association anodine comme beaucoup d’autres à Oued Fodda, mais nous fûmes
surpris d’abord par la qualité des membres et des responsables ainsi que des objectifs tracés de cette association. Le programme est
riche, varié et ambitieux.
C
ette association est née avec des
épaulettes. Cela nous rappelle la
création d’un certain parti que les
gens disaient être né avec des moustaches.
Nous allons vous résumer le document qui
nous a été remis par le professeur d’éducation physique et sportive M’hamed Arbouche, très connu sur la scène sportive
d’Oued Fodda et sa région et l’un des responsables les plus actifs de l’association.
L’Association Sport et Santé, puisque
c’est d’elle qu’il s’agit, regroupe des chirurgiens, des spécialistes ORL, des médecins généralistes, des professeurs
d’université, des laborantins, des infirmiers, des professeurs d’éducation physique et sportive et des ingénieurs. Du très
beau monde ! en fait, le gratin de la société
oued fodéenne. L’Association Sport et
Santé (ASS) s’est assignée comme objectifs, la sensibilisation pour la pratique du
sport surtout chez les catégories séniores
par l’organisation de meetings, conférences, débats, marches, tournois de sports
collectifs et autres.
Pour cette année, elle ouvre le bal par une
marche d’une distance de deux kilomètres
et trois cents mètres. Les festivités, à l’occasion du premier novembre et le soixantième anniversaire du déclenchement de la
révolution, débuteront par un rassemblement devant l’esplanade du stade. Les
scouts musulmans, la fanfare de Relizane,
et la cavalerie d’Oued Fodda ouvriront la
marche jusqu’au centre-ville. La levée des
couleurs et la lecture de la Fatiha débuteront les festivités officielles au niveau de
l’arbre témoin. Cet arbre a une relation directe avec la fameuse bataille de Zebabdja
puisque les deux seuls chahids de cette bataille furent exposés sur cet arbre devant le
café Souci. Ce sera également le point de
départ de la marche des vétérans âgés entre
soixante et soixante quinze ans. Le nombre
d’inscrits est de quarante deux, tous assurés
nommément. La marche s’allongera sur
toute la longueur de la rue de la révolution
(quel hasard !) pour croiser la route d’El
Karimia en la remontant dans le sens nord
sud. La suite se fera par la rue Mimoun et
revient vers le centre ville par la rue Si Be-
laïd où l’arrivée est prévue au niveau du jet
d’eau de la grande mosquée Abdallah Benmessaoud.
Selon nos sources, il est très probable que
le wali de la wilaya de Chlef donne le signal de départ aux environs de neuf heures.
L’hypertension, le diabète, les AVC, les arrêts cardiaques n’ont qu’à reculer. Le territoire d’Oued Fodda sera dorénavant
dangereux pour toutes ces maladies et bien
d’autres car l’Association Sport et Santé a
l’intention de les combattre avec le sport.
Nous prions nos lecteurs de réserver leur
hebdomadaire Le Chélif, car nous avons
l’intention de couvrir les activités de cette
jeune association qui s’occupe des séniors.
Ali Elouahed
Il devance le partI IslamIste d’ennahda
Nidaa Tounes remporte les législatives en Tunisie
L
es élections législatives tunisiennes
se sont déroulées dans un climat
tendu, mais les électeurs ont été
nombreux à se rendre aux urnes la fin de la
semaine dernière pour élire les 217 députés
qui, désormais, siégeront à l’assemblée nationale. Déjà, il est annoncé la victoire de
Nidaa Tounes, le parti dirigé par El Beji Caïd
Essebsi, qui devance le parti islamiste d’Ennahda. Accusé d’être à l’origine des troubles
et du climat d’insécurité qui règne en Tunisie
depuis la chute du président-dictateur Benali, Ennahda a perdu plusieurs sièges mais
arrive quand même bon second dans cette
course électorale que l’on disait à risques et
dont on attendait comment sera la Tunisie de
demain. La tenue du scrutin est en ellemême «une victoire démocratique considé-
rable», selon l’expression d’un confrère du
quotidien La Presse dans son édition de lundi
dernier. Le vote n’a été perturbé ni par les
groupes terroristes islamistes qui ont juré de
mettre à bas la Tunisie et son peuple, ni par
les abstentionnistes qui n’ont finalement pas
été nombreux comme on le supposait. Des
analystes attendaient une abstention à plus
de 50%, elle est finalement restée inférieure
à 40%, a confirmé un universitaire. Mais par
rapport à l’élection de 2011, la participation
a chuté puisque, explique-t-il, il y a eu un
million d’électeurs de moins.
Pour d’autres observateurs de la société tunisienne, les résultats partiels des élections
législatives montrent une bipolarisation de la
vie politique où l’on a d’un côté Ennahda, le
parti islamiste, et de l’autre, Nidaa Tounès,
une formation plus nationaliste que laïque,
ainsi que tentent de le faire accroire ses opposants. Mais aucun des deux partis ne peut
gouverner seul, d’où une nécessaire coalition
de laquelle ne sera exclu aucun courant politique. C’est du moins ce qu’espèrent les islamistes d’Ennahda et les dirigeants des
formations laïques ayant participé à ces
joutes électorales.
Les élections législatives préfigurent déjà
qui sera président de la Tunisie. Le large succès de Nidda Tounes propulse Essebsi à ce
poste malgré son âge avancé, à moins d’un
retournement d’alliances pour lui barrer le
chemin.
Le temps donnera-t-il raison au vieux politicien ou à Marzouki qui, de l’avis de tous
les observateurs, n’a pas donné satisfaction
en raison de ses penchants islamistes et son
asservissement aux dirigeants du Golfe ?
L. C.
chlef
Le patron d’un bureau d’études arrêté pour corruption
L
e patron d’un bureau d’études technique a été arrêté suite à une plainte
déposée par la victime, un entrepreneur, auprès de la sûreté de la wilaya de
Chlef pour corruption en flagrant délit, la
semaine écoulée, après avoir demandé à sa
victime un pot-de-vin. Les éléments de la
Brigade de Recherches et d’Investigations
(BRI) relevant de la sûreté de Chlef ont procédé à l’ouverture d’une enquête approfondie et minutieuse et ce, après en avoir avisé
le parquet de Chlef. Le patron de ce bureau
d’études techniques et de la construction a
été piégé par sa victime (entrepreneur) avant
qu’il ne soit pris en flagrant délit par les policiers en train d’encaisser la somme deman-
dée par le gestionnaire dudit bureau
d’études, soit un million de dinars. Le suspect a été présenté devant le Procureur de la
République du tribunal près de la Cour de
Chlef qui l’a placé en détention provisoire
en attendant son jugement pour grief de corruption en flagrant délit.
Hadj Ould Bled
Chronique du temps qui passe
comme il a fait lui !
À
choisir entre la peste et le choléra, se couper
un bras ou une jambe, mourir par balle ou
par accident, il prendra ce qu'a pris l'autre,
même si l'autre en a pris les deux ! Mais qu'avez vous
voulu qu'il prenne? D'où voulez-vous qu'il ait d'autres idées? Et comment le fera-t-il ? Le pauvre, depuis
sa naissance, il n'a entendu que "Flène en a fait ainsi,
Feltene aussi a fait cela", d'ailleurs son prénom est le
même que celui de Flène ! Son domicile a été peint de
la même manière que celui de Flène, ils ont acheté une
voiture exactement comme Fléne avait fait ! Dans sa
villes, les gens investissent dans le même domaine,
avec le même design, ils ont créé une sorte de solidarité intellectuelle ! Ils ne font que ce que les autres
Flénes ont fait. Mais où réside le secret de ce comportement ? Pourrait-il être héréditaire? Possible, maladif ? Certainement. Réfléchissez un petit moment,
n'avez-vous rien remarqué ? Mais c'est la théorie de
Darwin ! Sauf que celle-là se fait dans le sens inverse !
Voyons ensemble : si on limite notre capacité intellectuelle à imiter les autres et reproduire exactement ce
qu'ils ont déjà fait, quelle différence y aurait-il entre
nous et nos amis les singes ? Presque aucune si on
prend en compte la parole et même celle-ci est en
train de se dégrader et de se réduire à un ensemble de
mots insensés.
Quand est-ce qu’on apprendra à réfléchir correctement ? À raisonner comme le ferait n'importe quel
être humain digne de ce nom? À faire fonctionner le
quart de nos neurones ? À faire les choses parceque
nous le voulons et non pas parceque les autres l’ont
fait aussi ?
AA