Catholique 87 année - Hebdomadaire n° 3282 - 18 novembre 2011 3€ ISSN 0015-9506 france-catholique.fr FRANCE Faut-il donner au Téléthon ? l’avis du professeur Jacques Testart pages 18 à 20 PRÉSIDENTIELLE Où en est la campagne de Christine Boutin ? pages 8 à 15 BRÈVES FRANCE mémoire : à l’occasion de la commémoration de l’armistice du 11 novembre 1918, un musée de la Grande Guerre a été inauguré par le président de la République à Meaux. Nicolas Sarkozy a annoncé que le 11 novembre sera désormais dédié à tous les soldats morts pour la France. Politique : Déjà candidat en 2002, l’ancien ministre Jean-Pierre Chevènement a confirmé le 5 novembre son intention de se présenter à la présidentielle de 2012. Écologistes et socialistes ont interrompu le 8 novembre des négociations sur les législatives de 2012 ; Éva Joly a fait de l’arrêt du chantier du réacteur EPR de Flamanville la condition d’un accord. Arnaud Montebourg a proposé la fixation d’une limite d’âge de 67 ans pour les candidats socialistes aux législatives de 2012. Le président du Nouveau centre, Hervé Morin, annoncera sa candidature à la présidentielle le 27 novembre. Économie : L’écart de taux d’intérêt entre les emprunts français et allemands à 10 ans (3,30% contre 1,80%) a atteint un record le 10 novembre ; les agences de notation pourraient y trouver argument pour remettre en cause le triple A de la France. L’agence Standard and Poor’s a même annoncé par erreur la dégradation de la note française ; la France est le pays le plus exposé aux difficultés de l’Italie. De son côté, la Commission de Bruxelles a abaissé sa prévision de croissance pour la France en 2011 de 1 à 0,6%, remettant en cause l’efficacité du plan de rigueur… Rémunérations : En raison de la hausse des prix, le SMIC sera revalorisé de 2,1% au 1er décembre ; il atteindra 1393,82 euros brut par mois. Nucléaire : Une étude de l’Union française de l’électricité publiée le 7 novembre évalue à 60 milliards le coût d’un recul de 20% de la part de l’atome dans la fourniture d’énergie. Christ portant la croix (vers 1632) exposé à Paris par une galerie britannique ; cette toile avait en effet disparu du musée des Augustins de Toulouse en 1818. Des milliers de pièces romaines en bronze, frappées entre 290 et 310 de notre ère, ont été mises au jour dans un champ du Gers par deux amateurs. Automobile : Sébastien Loeb a assuré le 11 novembre en Grande-Bretagne sa huitième victoire d'affilée au championnat du monde des Rallyes. Fait divers : Le meurtrier de la fillette de Bellegarde (Gard) s'est dénoncé luimême. C'est un père de famille de 25 ans qui aurait agi sous l'emprise de l'alcool. Monde Justice : Le second procès du célèbre terroriste Carlos s’est ouvert le 7 novembre à la cour d’assises spéciale de Paris pour quatre attentats commis en France en 1982 et 1983 et qui avaient fait 11 morts et des dizaines de blessés ; il avait déjà été condamné en 1997 à la perpétuité pour un triple homicide. D. Strauss-Kahn a de nouveau demandé le 10 novembre à être entendu par la justice dans l’affaire du Carlton de Lille ; il affirme être l’objet d’un « véritable lynchage médiatique ». Logement : Selon un sondage Ipsos divulgué le 7 novembre, 60% des Français ont des difficultés de logement, principalement en raison des prix. Patrimoine : L’État a interdit de sortie du territoire un tableau de Nicolas Tournier : 2 FRANCECatholique n°3282 18 novembre 2011 Route : Le nombre de personnes tuées sur les routes (3 980 en un an) est au plus bas depuis 1945. à partir de 2013, un nouveau permis de conduire sera muni d’une carte à puce ; en vertu de la réglementation européenne, il devra être renouvelé tous les quinze ans, sans examen. Intempéries : Les inondations dans le sud de la France durant la première semaine de novembre pourraient coûter entre 550 et 800 millions aux assureurs. Culture : Le président de la République devait intervenir le 18 novembre au « Forum d’Avignon » consacré à la culture et aux médias ; une vingtaine de ministres européens de la Culture et plus de 400 participants venus du monde entier étaient attendus à cette 4e édition. guatemala : Le général Otto Pérez Molina, qui avait promis une lutte implacable contre le trafic de drogue, a été déclaré vainqueur des élections présidentielles du 6 novembre. Il s'agit du premier militaire à exercer le pouvoir depuis la restauration de la démocratie en 1986. Unesco : L’Unesco a suspendu l’exécution de ses programmes jusqu’à fin 2011 ; il lui faut en effet économiser 35 millions de dollars car les États-Unis et Israël ont stoppé leur financement depuis l'admission de la Palestine. Grèce : Le gouvernement d’union nationale (14 ministres socialistes, 2 conservateurs, 1 d'extrême-droite) a prêté serment le 11 novembre chez le chef de l'État et en présence du chef de l'Église orthodoxe. Lucas Papadémos, ancien viceprésident de la Banque centrale européenne, avait été nommé Premier ministre le 10 novembre. Le socialiste Évangélos Vénizélos garde le ministère des Finances. Des élections législatives auront lieu avant la mi-février. Turquie : Un nouveau séisme de magnitude 5,6 a touché l’est de la Turquie le 9 novembre, faisant au moins 40 morts. J.L. ÉDITORIAL SOMMAIRE ACTUALITÉ 4 5 6 7 ITALIE Les liquidateurs IRAN / ISRAËL Les 30 ans d'Osirak BUDGET Rigueur douce BIOÉTHIQUE Pas touche à mes gamètes ! DOSSIER 8 PRÉSIDENTIELLE 13 Où en est la campagne de Christine Boutin ? « Je ne suis pas celle que vous croyez » ESPRIT 16 LECTURES 34e semaine du temps ordinaire MAGAZINE 18 TÉLÉTHON 21 ECCLÉSIA 22 HISTOIRE Le plus cher cabaret du monde (Jacques Testart) Colloque de l'AED Jean Sévillia « Historiquement incorrect » 24 B.D. Le hasard n'écrit pas de messages (8) 26 JEUNESSE Livres d'aventure 27 JEUNESSE « L'énigme des cabanes » 28 EXPOSITIONS Huit maîtres de l'ukiyo-e 30 EXPOSITIONS Frère Réginald Pycke 32 MUSIQUE Récitals de sopranos 33 CINÉMA « Les neiges du Kilimandjaro », « Jeanne captive », « 50/50 », « L'ordre et la morale » 34 THÉÂTRE 35 TÉLÉVISION 36 TÉLÉVISION 38 BLOC-NOTES « Je me sers d'animaux… » « Soirée Klaus Kinski », « Coup de foudre à Rhode Island », « This is England », « Edward et George » Votre début de soirée Vie associative et d'Église Écoutez la chronique de Gérard Leclerc, du lundi au jeudi. Benoît XVI au Bénin C de Benoît XVI en Afrique serat-elle plus sérieusement et plus déontologiquement répercutée par les médias internationaux que celle qui eut lieu en mars 2009 au Cameroun et en Angola ? Il faut l'espérer, tant fut scandaleuse l'attitude de beaucoup à l'égard d'une déclaration du Pape, détournée de son sens le plus clair et — il est vrai aussi — le plus dérangeant. La relecture des sites Internet de la presse de l'époque à propos de la position de l'Église sur le sida a quelque chose d'accablant (1) . De plus, la focalisation sur une seule phrase prononcée dans l'avion devant les journalistes permettait d'oublier les messages les plus importants destinés à l'Afrique, à ses habitants et par Gérard LECLERC à ses gouvernants. Benoît XVI avait dénoncé « le fléau de la guerre, les ravages du tribalisme et des rivalités ethniques, la cupidité corruptrice qui réduit les miséreux à l'esclavage en privant les générations futures des ressources pour créer une société plus solidaire et plus juste ». Il avait aussi rappelé les engagements internationaux des pays développés à l'égard d'un continent défavorisé. Mais cela comptait peu au regard de ceux qui n'étaient friands que de buzz médiatique. Ce voyage au Bénin devrait pourtant mettre en évidence ce en quoi le christianisme africain constitue un atout spirituel, parce que la vision de Benoît XVI qui voit dans la riche réalité humaine de cette aire de civilisation « le poumon spirituel de l'humanité » devrait susciter l'espérance et le courage. La question n'est pas de savoir si l'Afrique a trop tardé à entrer dans l'histoire, elle est de reconnaître son prodigieux élan et ce qu'il représente dans un monde souvent privé de raisons de croire. Il y a déjà une riche histoire de l'évangélisation dans ce petit pays. En saluant la très sainte mémoire du cardinal Bernardin Gantin, Benoît XVI pourra donner un témoignage de reconnaissance à l'œuvre accomplie, pour mieux encourager une trajectoire commune à tous les peuples de l'Afrique. ■ ETTE SECONDE VISITE (1) cf. l'excellent livre de Paolo Rodari et Andrea Tornelli, Benoît XVI un pontificat sous les attaques, éd. Pierre-Guillaume de Roux. FRANCECatholique N°3282 18 NOVEMBRE 2011 3 ACTUALITÉ ITALIe Les liquidateurs Berlusconi tombe pour la troisième (et dernière) fois ; les banquiers ont réussi ce que ni les juges, ni ses alliés politiques, ni sa femme, ni l’Église n'ont pu mener à bien : son exclusion de la vie politique. L 'insubmersible Cavaliere a accepté de se retirer après près de dix années de pouvoir en trois mandats de Premier ministre étalés sur vingt ans au cours desquels il aura dominé la vie politique, sociale, médiatique, sportive, de l’Italie. Sa chute ne s’explique pas par ses frasques personnelles, ni par ses démêlés judiciaires, ses conflits d’intérêt répétés entre l’État et ses entreprises. Elle n’est pas le résultat d’une fronde parlementaire, comme lorsque son allié Gianfranco Fini, président de l’Assemblée, avait tenté et manqué de prendre le contrôle du parti majoritaire. Son autre allié de la Ligue du Nord, Umberto Bossi, souhaitait aussi son départ mais ne pouvait guère le gêner. Tout cela n’a pas suffi. Berlusconi a résisté à toutes les attaques. On ne peut même pas dire que c’est l’accumulation de tous ces problèmes qui a eu raison de lui. L’âge, 75 ans, ne semblait avoir aucune prise sur lui. Rien de tout cela, mais une légère augmentation ( d’un demi pour cent du taux d’intérêt des bons du Trésor italien, lui faisant passer la barre fatidique des 7 %. L’homme le plus riche d’Italie part sur un signe infime dans l’univers, un battement d’ailes d’un papillon, qu’on ne peut identifier, nommer, attribuer à tel ou tel, anonyme, ou Un homme pourtant aura donné le coup de grâce : le président de la République, Giorgio Napolitano, 86 ans, ex-communiste, élu pour sept ans en 2006 en même temps que Berlusconi subissait une défaite — toute provisoire, puisqu’il rebondissait en 2008. Fonction symbolique, plutôt une batterie d’anonymes sur écran, la « main invisible », pas la Mafia, mais une autre pieuvre autrement plus mortifère, le marché (qu’on emploie maintenant communément au pluriel : les marchés). comme celle des présidents français sous la Quatrième République, elle ne sert qu’en cas d’extrême nécessité, de crise insoluble, d’impasse totale. Qu’il manque ou non trois ou quatre voix au Premier ministre ne ressort La manifestation à nouveau d'un théâtre politique de première grandeur 4 FRANCECatholique n°3282 18 novembre 2011 par Yves LA MARCK pas normalement de ce registre. Le Cavaliere aurait pu attendre avant de déclarer ses intentions ; il était à la manœuvre et ne se donnait pas pour battu. Or, très curieusement, le président de la République l’a précédé, créant le fait accompli. Impossible de revenir en arrière, de se contredire : Napolitano a pris Berlusconi au mot. Le Premier ministre ne peut déjuger le Président, il est piégé. C’est l’assassinat de César joué à l’envers : il meurt de la main du père et non de celle du fils. Ni Fini, ni Bossi, mais Napolitano. Celui-ci peut savourer sa revanche. à l’heure ultime, et pour une seule fois, c’est lui, la potiche, le cérémoniaire, le doyen, qui sacrifie : le pouce en bas de l’empereur dans le cirque. Après la folle semaine d’Athènes, ces journées romaines sont la manif e s ta tio n à no uv ea u d’un théâtre politique de première grandeur. De grands politiques se révèlent dans l’épreuve, mais cela n’est que pour l’honneur, le panache. Du bel art, tragédie grecque, opéra italien, mais rien que de l’apparence. La réalité c’est la liquidation. Et pour liquider, on n’a besoin que de liquidateurs : Papadémos en Grèce, Monti en Italie, successeurs respectivement de Papandreou et de Berlusconi, ce ne sont rien d’autre que des banquiers. n ACTUALITÉ IrAn / ISrAËL Les 30 ans d'Osirak La Knesset a publiquement débattu le 31 octobre d’une attaque israélienne contre l’Iran. Un rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique apporte de l’eau au moulin. L 'AieA ne semble plus douter que les activités nucléaires de l’Iran ne sont pas seulement civiles et sous-entendent une volonté de se doter de l’arme atomique. Moscou et Pékin ne voient rien de nouveau dans ledit rapport. De fait, il n’y a rien que nous ne sachions déjà. Mais il y a confirmation. La communauté internationale est placée devant ses responsabilités. La question est récurrente depuis les premières révélations qui datent de 2002, confirmées par un premier rapport de l’AIEA en 2003. à l’été 2007, le président Sarkozy nouvellement élu en fait son cheval de bataille. Jusqu’à l’élection d’Obama en novembre 2008, on a craint une initiative du président Bush, avec cette fois l’accord de la France. Il n’en a rien été. En 2009, une étude stratégique américaine, largement débattue en Israël, tendait à écarter toute attaque directe. Le dossier est à nouveau sur la table du cabinet israélien, avec deux personnalités en faveur d’une solution militaire : le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Ehud Barak. La haute hiérarchie de l'armée et du renseignement semble être opposée. En juin 1981, il y a trente ans, le gouvernement Begin avait décidé et accompli le bombardement d’un réacteur nucléaire irakien Osirak, construit par la France. Israël avait agi seul. L’opération n’était pas très compliquée. On sait ce qu’il advint ensuite des armes de destruction massive de Saddam Hussein, ce qui fait réfléchir certains, peu sûrs de leurs sources et de leurs capacités. Mais surtout, Begin, débarrassé de l’hypothèque irakienne, sut faire la paix avec l’Égypte, ce que personne n’a fait après lui. S’agissant de l’Iran, il s’agit de tout autre chose. Les Américains doivent être impliqués dans les opérations. Obama a fait marche arrière par rapport à ses velléités de soutien des Palestiniens. Cela ne signifie pas qu’il ira jusqu’à suivre les faucons en Iran. Le soutien à Israël, oui, l’aventure, non. On se souvient de Suez, du Liban. On soutient Israël dans ses frontières, mais pas plus loin. Certes, Ahmadinejad n’est pas Nasser. Les sunnites seront trop heureux de voir démoli leur rival détesté. La bombe verte (islamique) existe déjà : elle est au Pakistan. Or ni Washington, ni Tel-Aviv ne semblent s’en offusquer outre-mesure. Alors pourquoi l’Iran ? En rappelant en passant que l’on n’aurait jamais eu d’objection à un Iran nucléaire par YLM sous le régime du Chah déjà surarmé par les Américains. Ce que l’on reproche au pouvoir iranien actuel, c’est sa volonté affichée d’éradication de l’État d’Israël. Acceptons-en la prémisse. Mais celle-ci passe-t-elle par une frappe atomique directe ? On ne voit pas trop techniquement et pratiquement. Une frappe nucléaire israélienne en Iran paraît beaucoup plus crédible, quoique politiquement suicidaire. L’argument nucléaire iranien est donc indirect. Il est calculé pour pousser à la faute : le déclenchement, à la faveur d’une ou plusieurs actions offensives, d’une nouvelle guerre générale au Moyen-Orient. La faiblesse présente de l’Égypte et de la Syrie, sans parler de la Jordanie et de l’Irak, joue actuellement en faveur d’Israël. En revanche, un sondage israélien nous apprend que 23% des Israéliens penseraient émigrer au cas où l‘Iran acquerrait la bombe. Là est le véritable enjeu que veut relever Netanyahu. Mais il est plus culturel et politique que militaire. n On sait ce qu'il advint des armes de destruction massive de Saddam Hussein ) FRANCECatholique n°3282 18 novembre 2011 5 ACTUALITÉ PLAN FILLON Rigueur douce Le deuxième plan de rigueur présenté le 6 novembre n’a de sens que par rapport à un troisième plan qui sera mis en œuvre après les élections de 2012. L es formules utilisées par François Fillon étaient impressionnantes : le budget sera « le plus dur depuis 1945 » et « la main du président de la République n’a pas tremblé » lorsqu’il fallut choisir les mesures de rigueur permettant d’aboutir à « zéro déficit en 2016 ». Les syndicats et plusieurs groupes professionnels ont bien entendu protesté mais beaucoup de commentateurs soulignent que nous sommes encore dans une phase douce de la rigueur. Une douceur qui paraîtra relative. François Fillon a annoncé le gel des barèmes de l’impôt sur le revenu et de l’ISF qui se décalaient habituellement en fonction de l’inflation. Quant aux prestations sociales, leur progression sera limitée à 1% pour 2012-2013 au lieu d’être indexée sur l’inflation. Un nouveau taux de TVA à 7% sera institué et les revenus du capital seront plus lourdement taxés. Enfin, le passage à la retraite à 62 ans, prévu pour 2018, sera avancé d’un an. Le candidat socialiste a dénoncé une rigueur trop molle pour les grandes entreprises et les riches contribuables et trop dure pour les classes ( moyennes et populaires. Puis il a précisé sa pensée en déclarant à Libération (7 novembre) qu’il voulait « donner un sens » à une rigueur définie comme « gestion sérieuse des finances publiques » et comme « rigueur à l’égard des plus fortunés dès lors qu’ils ont beaucoup reçu ». Sous la pugnacité du propos, reparaît la conviction du candidat socialiste : ne pas remettre en cause la recherche de l’équilibre budgétaire et donner ainsi des gages aux marchés financiers. Cette prudence n’est guère appréciée par divers économistes de gauche qui souhaitent une politique industrielle en vue de la croissance. Il faudra aussi que le candidat socialiste s’accommode du « mouvement politique » que lance Arnaud Montebourg : celui-ci veut défendre ses propres idées sur la « démondialisation » tout en participant à la campagne du candidat. Or il est probable que l’ancien candidat à la primaire insistera plus sur la nécessité du protectionnisme que sur le sens à donner à la rigueur. François Hollande va donc être obligé de se battre sur deux fronts : sur la droite contre l’UMP, sur sa gauche contre Arnaud Montebourg et contre Jean-Luc Mélenchon qui s’est moqué de François Hollande, « capitaine de pédalo » pris dans la tempête. Mais François Fillon est lui aussi dans une position inconfortable. Il lui faut à la fois affronter la gauche, la Commission européenne Sinon ce déficit sera dans deux ans de 5% au lieu des 3% prévus pour 2013 6 FRANCECatholique n°3282 18 novembre 2011 par Alice TULLE et les fameux « marchés ». Répliquer à l’opposition fait partie des exercices auquel un Premier ministre est habitué. Pour la Commission, c’est plus compliqué : celle-ci a estimé le 10 novembre que la France devait prendre « des mesures supplémentaires pour corriger son déficit public excessif » — sinon ce déficit sera dans deux ans de 5% au lieu des 3% prévus pour 2013. Les ministres concernés — François Baroin et Valérie Pécresse —ont affirmé que les engagements seraient tenus. Mais ils ne peuvent pas annoncer de nouvelles mesures de rigueur avant les élections. De plus, le deuxième plan de rigueur va accélérer la tendance à la récession. Les rentrées fiscales en seront diminuées d’autant. Et l’État paie un taux d’intérêt de plus en plus élevé sur son endettement, ce qui complique encore la tâche. Il faut donc que le gouvernement s’en tienne à la rigueur douce en espérant que la note de la France ne sera pas dégradée par Moody’s et consorts afin de garder une chance de gagner la présidentielle. Mais ensuite, la France gouvernée à droite ou à gauche n’échappera pas à un plan plus conforme à la pression des marchés financiers. n ACTUALITÉ bIOÉThIqUe Pas touche à mes gamètes ! par Tugdual DERVILLE Donner, quel mot magnifique ! Alors une campagne pour encourager le don, à l’approche de Noël, qui ne désire signer des deux mains ? C 'est une campagne encouragée par le gouvernement qu’organise la très officielle Agence de biomédecine. Elle est donc financée, par l’impôt. La cause semble sérieuse. Il s’agit, d’après les affiches, de « donner le bonheur d’être parents » à ceux qui n’y parviennent pas naturellement. Donner son sang, ses plaquettes, un rein — pourquoi pas ? C’est citoyen, utile, généreux. Mais offrir sa paternité ou sa maternité ? Est-ce si évident ? Quand, dans un couple, les techniques d’assistance médicale à la procréation (AMP) ne fonctionnent pas, parce que les cellules reproductrices de l’homme ou de la femme ne le permettent pas, la loi autorise de les remplacer par celles d’un « donneur anonyme » de gamètes (voire par un embryon). Les hommes sont invités à livrer leur sperme dans des centres particuliers, les CECOS. Facile, dit-on : il suffit d’une masturbation. Pas très romantique tout de même, comme la suite d’ailleurs, soit l’insémination artificielle, soit la fécondation in vitro (à l’extérieur du corps), suivie du tri des embryons ainsi conçus dont certains sont détruits. Dans les deux cas l’intimité du couple demandeur est d’autant plus blessée que l’un ou l’autre est, de fait, privé de descendance. C’est le prix qu’on a cru devoir payer pour la joie d’enfanter un bébé tant désiré. Comme si la détresse légitimait toute transgression. La campagne 2011 cible davantage les femmes, car, pour leurs gamètes, les ovocytes, c’est, affirme ses promoteurs la « pénurie marquée ». Il faut dire que le prélèvement n’a rien d’anodin : d’abord stimulation ovarienne, ensuite ponction sous anesthésie… Avec de réels risques pour la santé voire la fécondité future, souligne la gynécologue Pauline Tiberghien, qui travaille dans un centre d’AMP. Elle note qu’on prévoit de garder pour la donneuse une partie de ses précieux ovocytes, au cas où elle deviendrait infertile… Comme si procréer en laboratoire plutôt que par une relation sexuelle était anodin ! Outre l’anonymat du don de gamètes, le fait que les donneurs puissent ne pas être eux-mêmes parents la scandalise… Pour 800 couples annuellement, ce sont « des kilos de documentation » qui sont envoyés dans chaque centre d’AMP. Au point que le docteur Tiberghien s’interroge sur la motivation réelle d’une telle débauche de moyens. S’agit-il vraiment d’aider ces couples ou bien d’alimenter en matière première une industrie en pleine expansion, voire les laboratoires pharmaceutiques en quête des précieux ovocytes ? La campagne est pourtant attrayante. Elle présente deux couples, qui se ressemblent étrangement, comme pour mieux faire passer l’idée que les gamètes sont interchangeables. Elle ne parle surtout pas de père ou de mère biologique… même si les analyses destinées à vérifier la filiation se nomment toujours « test de paternité » ou « de maternité » Mais on s’acharne à désincarner les donneurs. Nombre de couples cacheront à leur enfant qu’il fut ainsi conçu, sans l’apport biologique de l’un ou l’autre de ses parents. De tels secrets de famille s’avèrent délétères. L’enfant sent parfaitement qu’on lui dissimule quelque chose d’important. Il peut souffrir de ne pas ressembler à l’un ou l’autre de ses parents. Arrivés à l’âge adulte, des personnes ainsi conçues ont dénoncé cette privation de la moitié de leur histoire biologique. Qui est leur géniteur ou leur génitrice ? Aurait-il pu transmettre un risque de maladies héréditaires à surveiller ? Comment éviter de tomber amoureux d’un demi-frère ou d’une demi-sœur ? Avant que la loi ne limite le nombre d’enfants obtenus par donneur, 10 actuellement, on a fait n’importe quoi. D’un seul donneur parisien sont nés 4 320 enfants en 20 ans ! Encore aujourd’hui, certains « donneurs compulsifs » passeraient de centre en centre, ce qui leur permet d’engendrer 150 enfants. Objectif avoué : avoir le plus possible de descendants ! Gare donc à la fausse gé né rosité. Les gamètes n’ont rien à voir avec d’autres organes. Quoi qu’en disent la loi et la morale officielle, elles devraient rester incessibles. Car livrer sa descendance à la manipulation est irresponsable. Tout cet argent ne pourrait-il pas être utilisé pour prévenir et soigner vraiment l’infertilité, ici… ou ailleurs ? Pollution, sédentarisation, alimentation ; l’Occident se perd en conjectures pour comprendre pourquoi monte l’infertilité. Dans les pays émergents, on manque de soins de base : les moyens mis par les pouvoirs publics dans cette campagne rendraient leur fertilité à un nombre incalculable de couples. n C'est le prix qu'on a cru devoir payer pour la joie d'enfanter un bébé tant désiré ) FRANCECatholique n°3282 18 novembre 2011 7 DOSSIER pRéSIDEntIEllE Où en est la campa de Christine Boutin Lire « France Catholique » n'implique pas d'avoir la carte d'un parti politique quelconque encore moins d'être forcément de droite. Nous nous honorons au contraire de compter parmi nos abonnés fidèles des personnes qui ont, parfois depuis très longtemps, des engagements qui les placent plutôt au centre ou à gauche de l'échiquier politique, avec des sensibilités parfois très différentes notamment vis-à-vis de l'Europe ou des théories économiques... Cela dit, Christine Boutin, qui assume son ancrage dans la majorité présidentielle, est notre amie et nous croyons son combat indispensable, notamment dans cette campagne présidentielle. Nous ne resterons donc pas neutres, dans la mesure où peu d'autres candidats risquent de nous intéresser autant que la présidente du Parti chrétien-démocrate dont le discours recoupe de près les positions de la doctrine sociale de l'Église et se garde des ambiguïtés habituelles du monde politique sur les questions relatives à la famille. Mais nous gardons notre liberté et, surtout, nous laissons à chacun sa propre liberté pour les futures échéances électorales. Même si nous croyons devoir relayer certains appels précis pour permettre à une telle action de prendre tout son développement. Et puis aussi de présenter brièvement quelques candidats du PCD aux élections législatives futures, que nous retrouverons certainement, car ce combat s'inscrit dans une durée qui nous Frédéric AiMArD concerne. 8 FRANCECatholique n°3282 18 novembre 2011 n Vous avez déclaré votre candidature à la présidentielle en juin dernier à Montfermeil. L’accélération des événements autour de la crise financière ne lui ôte-t-elle pas une partie de sa pertinence ? Christine Boutin : Au contraire ! Ma candidature prend tout son sens avec l’ampleur de la crise. Qu’est-ce qui est important pour nous ? De transmettre à nos enfants une France où l’on n’aura pas tout saccagé des conditions fondamentales de l’équilibre humain et politique. De les faire vivre dans un monde où l’homme ne soit pas réduit à une variable d’ajustement dans les calculs cyniques d’une caste mondiale de privilégiés. Eh bien, j’ai l’audace de dire que tout se tient. On ne sortira pas du chaos financier et économique actuel, qui est une machine à broyer les plus fragiles, sans s’appuyer sur un renouveau des forces morales. Les forces morales, c’est le rôle central de la famille, fondée sur l’union durable de l’homme et de la femme ; c’est l’ouverture à la vie, la protection du plus faible, le respect inconditionnel de la dignité de toute personne, de la conception à la mort naturelle et dans tous ses états de vie ; c’est une éducation exigeante et efficace. C’est ce que je défends. n Vous portez donc une candidature de témoignage. Mais vous ne serez pas au second tour. Dès lors, ne faites-vous pas courir un risque à la droite en divisant les voix ? Pourquoi ne pas l’influencer de l’intérieur ? Je ne suis pas une candidate de témoignage, je suis une candidate de combat. Ce n’est pas la même chose. Trente ans d’expérience politique d’élue nationale et locale m’ont appris que pour gne ? propos recueillis par Brigitte PONDAVEN peser, il faut exister. Et qu’on existe en politique par le suffrage universel. La droite actuelle brade un à un tous ses fondamentaux : voyez ce qui se passe au ministère de l’Éducation avec le « gender », voyez la course à l’échalote de nos hommes d’État pour soutenir le mariage homosexuel, etc. Le pourcentage de voix que j’obtiendrai à l’élection présidentielle, même s’il est modeste, sera le signe d’une résistance du peuple dans ses profondeurs. Il me permettra de peser sur les options du candidat de droite au second tour. En clair, d’aider la droite à gagner… à droite. n Mais il reste la possibilité que le candidat de la droite classique ne soit pas au second tour ! D.R. Je n’y crois pas. Pour accéder au second tour, la complexité inouïe de la crise impose une stature et une expérience que Marine Le Pen n’a pas. Dans les six mois à venir, on s’en apercevra. En revanche, il est vrai qu’une éventuelle victoire de François Hollande serait une catastrophe pour la France. Car son allure modérée ne doit pas faire illusion. Nous aurions aussitôt le mariage homosexuel, peut-être la légalisation de l’euthanasie, en tout cas un alourdissement suicidaire des dépenses publiques, probablement une politique irresponsable de l’immigration, évidemment un acharnement contre l’identité de la France, sa culture, son histoire, son imprégnation chrétienne… L’un des objectifs de ma candidature, c’est aussi de faire comprendre, dès avant le premier tour, à quel niveau de profondeur se situe le danger d’une victoire du PS. Je suis la mieux armée pour le dire, car on sait que ce qui me motive d’abord, c’est le souci des plus pauvres et des plus fragiles. Il faut enlever au PS son faux nez de défenseur des pauvres. Christine Boutin avec, à sa droite, Marie-Joëlle Guillaume, la directrice des études du PCD et candidate dans la Nièvre (cf page 12). Je ne suis pas une candidate de témoignage, je suis une candidate de combat n Mais vous, comment défendez-vous les pauvres dans votre programme ? La crise de la dette ne nous amène-t-elle pas à remettre en cause le fameux « modèle social français » ? Bien sûr ! Il faut dire la vérité aux Français : nous vivons au-dessus de nos moyens. Le gouffre de nos déficits et l’ampleur de la dette imposent une nouvelle donne. La difficulté est de réduire les dépenses sociales tout en ne laissant personne sur le bord de la route ; d’exercer la solidarité nationale de façon juste et équitable tout en refusant l’assistanat et en favorisant l’initiative et le travail pour retrouver de la croissance. Je défends l’idée de l’instauration d’un revenu de base pour chaque Français, FRANCECatholique n°3282 18 novembre 2011 9 d’un niveau de 200 euros de la naissance à 18 ans, de 400 euros ensuite, se substituant à la myriade d’allocations diverses que nous distribuons aujourd’hui et combiné à une remise à plat de la fiscalité. Chaque Français devra payer des impôts, l’impôt sur le revenu étant limité à deux tranches simples, et le capital étant taxé comme le travail. Quand nous serons sortis de la phase aiguë de la crise, c’est cet équilibre nouveau qui nous permettra de nous redresser. n Mais en pleine crise, que préconisez-vous pour résorber la trop fameuse dette publique de la France ? Que proposez-vous face à la crise de l’euro ? Et quelle Europe défendez-vous ? D’abord, je rejoins le gouvernement dans ses mesures d’austérité. J’avais proposé il y a quelques semaines une augmentation de deux points de la TVA, sauf pour les produits de première nécessité. Je suis convaincue que nous ne sortirons pas de la spirale de nos déficits sans de gros efforts partagés. Sur la crise monétaire, je crois qu’entre ceux qui s’accrochent à la monnaie unique comme à un dogme intangible et ceux qui veulent revenir aux monnaies natio- L'Europe est d'abord une civilisation, ou elle n'est rien Louis-Georges Barret 10 FRANCECatholique n°3282 18 novembre 2011 n Et pour la France ? Comme candidate à l’élection présidentielle, quelles sont les grandes lignes de votre engagement ? © yMLA44 Décidé, Louis-Georges Barret l’est vraiment. Le 16 juin dernier, en présence de Christine Boutin il est entré en campagne pour la seconde circonscription de Nantes. Son engagement politique, il l’a longuement muri depuis le temps de ses 18 ans. Tout jeune quadragénaire, ce père de quatre enfants est soutenu par Emmanuelle, son épouse. Louis-Georges et Emmanuelle sont connus sur Nantes pour avoir, avec d’autres parents, permis l’ouverture d’une crèche associative dont l’objet est l’accueil d’enfants malades, handicapés et bien portants sur un même lieu. Ce « Jardin des Poupies » est aujourd’hui une réussite : « Je crois profondément qu’une société doit être jugée à la place qu’elle laisse aux plus faibles qui la composent » dit Louis-Georges ; cette écoute des gens qu’on n’entend plus est un des moteurs de l’engagement de cet avocat en droit social qui veut leur prêter sa voix. Ses racines, il les puise dans sa famille et dans ses attaches locales fortes. Il se dit résolument heureux de sortir de chez lui pour rencontrer ses concitoyens : « Quitte à être bousculé, il faut prendre le risque de la main tendue !... Il n’y a pas de richesse dans la solitude mais, au contraire, dans les rencontres. » Pour cela, il ne va pas seul : il a constitué autour de lui une équipe de campagne décidée à l’épauler et à s’intéresser avec lui au bien commun de la cité. n nales, il y a des solutions intermédiaires plus sages. Je préconise par exemple la solution qui consisterait à garder l’euro, mais à y associer dans chaque pays une monnaie complémentaire (en France, l’eurofranc), exclusivement dédiée aux échanges intérieurs, afin de relancer la croissance sans relancer la spéculation. Il faut conserver le lien européen, c’est indispensable, mais il faut aussi rendre de la souplesse aux économies nationales. Je veux une Europe forte et solidaire, mais s’il y a une chose que la crise nous montre, c’est que la monnaie n’en sera jamais le fondement ! La monnaie n’est qu’une conséquence. L’Europe est d’abord une civilisation, ou elle n’est rien. Nos pays ont besoin de retrouver confiance les uns dans les autres, et de se donner enfin un but commun de civilisation. On ne fera rien de bon sans reconnaissance de nos racines chrétiennes, sans respect de la souveraineté des peuples (le refus du référendum grec est un déni de démocratie !), sans volonté commune de nos pays de renoncer à leurs gaspillages pour partager avec les plus pauvres, au nom de la dignité de la personne qui est au fondement de notre histoire. Je les résumerai en trois verbes forts : résister, transmettre et construire. Résister à l’ultra-libéralisme qui fait de la mondialisation une jungle et désintègre les nations ; résister à la société libertaire qui détruit le lien social et la dignité de la personne. Pour cela, je veux faire de la France le porte-voix d’une mondialisation équilibrée, soutenir la famille durable, fondée sur l’union d’un homme et d’une femme, défendre le plus fragile. Transmettre : pour moi, c’est essentiel. Nous vivons une crise de la table rase, une rupture dangereuse du lien entre les générations. Il faut reconnaître et conforter la famille dans sa responsabilité éducative (avec notamment des formules de crédit-temps pour les parents), recentrer l’école sur son rôle prioritaire d’instruction et sur les méthodes d’apprentissage qui marchent, proposer la connaissance et exiger le respect de notre histoire et de notre culture. Il faut comprendre que l’enjeu, dans nos banlieues, est d’abord d’ordre culturel. La France doit retrouver le goût et la volonté de transmettre. Enfin, il faut construire, et n Vous demandez aussi des soutiens matériels ? Les déplacements, n N’est-ce pas un combat un peu solitaire ? les meetings Ah, non ! Le Parti chrétien-démocrate, que exigent une je dirige, ne porte ce nom que depuis deux ans. Mais de nombreux jeunes, de grande qualité, y logistique qui travaillent déjà d’arrache-pied. Des personnaa un coût lités de tous ordres nous rejoignent, car notre ancrage dans l’enseignement social chrétien apporte dans les débats actuels un éclairage de raison et de générosité dont beaucoup reconnaissent le bien-fondé. Regardez l’encyclique Caritas in Veritate ! Elle inspire en profondeur notre projet économique et social. L’élection présidentielle est pour nous l’étape indispensable, mais ce n’est qu’une étape. Le PCD vise les législatives, qui se tiennent en juin 2012 : mon but est de permettre l’émergence d’une nouvelle génération de responsables politiques. Beaucoup sont prêts. Et je souhaite qu’il y en ait encore beaucoup d’autres. L’heure est venue pour les chrétiens de s’engager sur le terrain électoral. Nous n’avons pas le droit de déserter ce terrain-là. n On sait que vous avez des difficultés pour obtenir vos 500 parrainages d’élus. Comment expliquezvous cela, alors qu’en 2002 vous aviez obtenu 700 soutiens ? Le contexte n’est pas le même ! À ma connaissance, la plupart des candidats connaissent les mêmes difficultés. L’incertitude des temps rend les élus circonspects. Mais je plaide ardemment pour une prise de conscience en ce qui me concerne. Tous ceux qui croient aux valeurs fondamentales que je défends, sur la vie, la famille, la protection du plus fragile doivent savoir que si je ne peux pas porter ces idées à la présidentielle, personne ne le fera à ma place. Alors, à chacun de prendre ses responsabilités. L’heure est réellement grave. Bien sûr ! C’est d’autant plus nécessaire que le PCD n’ayant aucun élu national, nous n’avons pas droit au financement public des partis politiques. Nous ne pouvons qu’avoir recours aux dons. Ces dons existent, il y a beaucoup de générosité chez nos amis. Mais une campagne présidentielle, même si l’on tient à rester raisonnable, exige davantage. Par exemple, nous venons d’inaugurer un QG de campagne, très fonctionnel, à Levallois-Perret. Sans soutiens financiers, nous ne pourrons pas le garder. De même, les déplacements, les meetings exigent une logistique qui a un coût. Je pense qu’il y a de multiples façons de s’engager politiquement pour ses idées. Le soutien financier est l’une d’entre elles, on n’y pense pas assez. n Mais n’est-ce pas l’exposition médiatique qui importe plus que tout ? Vous n’apparaissez guère à la télévision… Les primaires socialistes ont occupé le terrain pendant deux mois, sans laisser dépasser un seul coin d’herbe fraîche ! J’ai protesté avec la dernière énergie contre ce hold-up Maxence Henry Maxence Henry, 42 an, vit avec sa famille de 5 enfants dans le quartier “JusticesSt-Léonard“ à Angers. Il est actuellement responsable d’un centre de formation professionnelle. Diplômé d’une école de commerce et d’un Master de Sciences politiques, il a de nombreux engagements associatifs et politiques : co-fondateur de « la Fête des Voisins» ; vice président de l’UDAF 49 pendant 5 ans ; administrateur de l’association Famille de France 49 ; délégué départemental du Parti chrétien-démocrate... Il positionne sa candidature dans une démarche de rassemblement et d’union des partis de droite qui se retrouvent dans les valeurs sociales et humanistes. Il présente ainsi les raisons de son engagement : « Devant les crises politique, économique et sociétale que traverse la France, il me semble important de proposer un nouveau projet à nos concitoyens qui remette l'Homme au cœur de toutes nos décisions. C'est pourquoi je veux proposer un projet nouveau qui redonne confiance aux femmes et aux hommes de notre territoire. Pour cela il faut sortir des vieux modèles usés et inopérants pour oser proposer des solutions de bon sens, libres de toute idéologie sclérosante. Sachons regarder notre monde en pleine mutation avec un regard neuf et plein d'Espérance en l'avenir. » n D.R. construire sur le roc. Faire de la famille le pivot de toutes les politiques publiques ; construire une économie du réel, en partant des talents de chacun de nos territoires ; instaurer un nouveau partage de l’effort et de la richesse, etc. Nous sommes dans une crise d’une telle ampleur que toutes les cartes sont plus ou moins rebattues. C’est donc le moment d’aller à l’essentiel. Ma candidature se veut au service de l’essentiel. FRANCECatholique n°3282 18 novembre 2011 11 n Quand ferez-vous connaître l’ensemble de votre projet politique pour l’élection présidentielle ? J’en donnerai les grandes lignes lors d’une conférence de presse début décembre. Thibault Coulon Thibault Coulon a 46 ans et sera candidat à Tours. De son mariage avec Cécile, il a eu 4 enfants, avec cette année une particularité : ils sont répartis dans chaque niveau : université, lycée, collège, primaire ! Il est aujourd’hui directeur des partenariats stratégiques dans un groupe informatique français : « Juriste de formation, j’ai été maître-assistant en droit à l’université Panthéon-Assas pendant cinq ans. Puis, l’arrivée d’Internet en France, en 1995, m’a enthousiasmé et j’ai bifurqué professionnellement vers les nouvelles technologies d’information et de communication et la création d’entreprise. J’ai alors créé une première start-up au Canada liée au web (hébergement, création de sites, conseil…). C‘était passionnant car c’était le temps où tout était à inventer ! Ensuite, j’ai créé la filiale « cyber » d’un cabinet de conseil parisien. Depuis lors, j’ai toujours travaillé comme consultant dans des cabinets de conseil et des sociétés de service informatique, en ayant intégré un grand groupe français depuis onze ans. Thibault Coulon essaie de profiter pleinement de la ville de Tours à laquelle il est très attaché : « Ma femme et moi sommes heureux que nos enfants grandissent dans cet environnement équilibré et épanouissant. J’aime cette ville qui tient à son D.R. identité tout en étant ouverte sur l’extérieur : l’Ouest, la région Centre, l’international… Sa position géographique idéale et son accessibilité en font une ville où il fait bon vivre en famille, s’implanter, entreprendre, voire s’engager… » n 12 FRANCECatholique n°3282 18 novembre 2011 Marie-Joëlle Guillaume Agrégée de Lettres classiques, éditorialiste, écrivain, chargée de mission au sein du groupe Média-Participations, MarieJoëlle Guillaume, directrice des Études du PCD, s’engage aussi : « La politique est pour moi une passion depuis toujours », précise-t-elle. « Dans la décennie 80, j’étais membre des instances dirigeantes du Centre national des indépendants et paysans (CNIP) et présidente de sa Commission nationale Famille/Enseignement. Mais, à cette époque, mon mari voyageait professionnellement beaucoup, nous avions quatre jeunes enfants, il n’eût pas été raisonnable de me présenter à une élection. Aujourd’hui, cet engagement est devenu pour moi une évidence. » Amie de longue date de Christine Boutin, Marie-Joëlle Guillaume a rejoint le Parti chrétien-démocrate en 2009. « L’enseignement social chrétien est un moteur de transformation puissant, affirmet-elle. « Dans le chaos actuel, c’est aussi une boussole, qui indique le chemin d’une espérance politique. » Cette espérance, elle la portera dans la 2e circonscription de la Nièvre : « Celle de François Mitterrand, mais fortement agrandie récemment du fait de la dépopulation. C’est une circonscription entièrement rurale, à laquelle ma famille et moi sommes très attachés. La Nièvre est un département magnifique, mais qui végète sous une férule socialiste assez étouffante. Il faut la délivrer de cette fatalité ! Le projet du PCD porte un vrai dynamisme. Mon souhait est d’ailleurs d’être une candidate d’union de la droite, car nos idées ont vocation à rassembler au service du bien commun. » n 131 rue Jules Guesde 92300 LevaLLois-Perret (Chèque à l’ordre de aFe C. Boutin – Présidentielles 2012) tél. : 01 41 05 53 00 - [email protected] vos dons sont déductibles de l’impôt sur le revenu pour 66% de leur montant dans la limite de 20 % de votre revenu imposable, plafonné à 4 600 euros par donateur et par campagne. ainsi, si vous choisissez de faire un don de 100 euros, vous pourrez bénéficier d’une réduction d’impôts de 66 euros. votre effort réel sera ainsi de 34 euros. D.R. médiatique et cette désinvolture face à notre Constitution. Dans la Ve République, la primaire, c’est le premier tour ! On confronte les projets, on choisit. Au second tour, on se rassemble. Le PS a mis la charrue avant les bœufs, le plus incroyable étant d’ailleurs pour moi l’approbation béate de la plus grande part de la majorité ! L’une des conséquences, en tout cas, ce fut l’écrasement médiatique des autres candidats. Nous sommes heureusement sortis de cette phase. Peut-être tous les Français vont-ils enfin être entendus ! Christine Boutin : « Je ne suis pas celle que vous croyez » On trouve sur le site internet de Christine Boutin, sous forme de Quizz "Vrai-Faux", ses réponses aux rumeurs et affirmations les plus courantes sur son compte. Ces réponses ne sont pas forcément inutiles pour nos amis... n Le Parti Chrétien-Démocrate dont Christine Boutin assure la présidence est un parti confessionnel, réservé aux catholiques, et incompatible avec une république laïque comme la France. FAUX Le PCD n’est pas un parti confessionnel. Nous nous plaçons dans la filiation de familles politiques qui ont été fortes en France et le sont encore partout en Europe. Notre point commun est de reconnaître notre référence à la pensée sociale chrétienne. Mais cela n’implique ni de demander un certificat de baptême à nos adhérents, ni de confondre politique et religion ! Il existe partout en Europe des partis démocrate-chrétiens, la CDU d’Angela Merkel par exemple (CDU signifie Christlich Demokratische Union : Union des Démocrates-Chrétiens). Après tout : ne peut-on pas reconnaître que notre histoire est façonnée par le christianisme, être conscients que notre civilisation et notre vie quotidienne sont marquées par ces racines, sans pour autant être forcément croyant ? n Christine Boutin est « consulteur du Conseil Pontifical pour la Famille » ? VRAI Je suis effectivement consulteur du Conseil Pontifical pour la Famille, il s’agit d’une sorte de rôle d’expert. C’est une reconnaissance de mon travail notamment sur la politique familiale. En 25 ans de vie parlementaire, cela m’a amené quatre fois à participer à des réunions de grande qualité. Rien à voir avec une confrérie secrète ou je ne sais quelle pieuvre maléfique ! Il ne faut pas croire tout ce qu’il y a dans les romans… J’habite à Auffargis à proximité de Rambouillet. Je suis née à Levroux dans une petite commune de l’Indre, j’ai perdu ma mère très jeune… je ne crois pas rentrer dans les stéréotypes. Mon enfance est celle d’une petite fille dans une famille recomposée après un deuil. J’ai dû travailler pour financer mes études, j’ai été journaliste, et j’ai commencé la politique par un mandat de maire de ma commune rurale… J’ai construit mon parcours politique à la seule force de mes convictions et de mon engagement. n Christine Boutin se présente à l’élection présidentielle pour se venger de Nicolas Sarkozy qui l’ a sorti du gouvernement… et pour négocier son retour ! n Christine Boutin s’est engagée dans une mission sur la mondialisation pour s’assurer une rémunération importante. FAUX FAUX Cela n’a rien à voir avec une ambition personnelle. Je suis consciente de porter des valeurs essentielles pour notre pays ; je sais qu’une partie des Français veut utiliser cette élection pour dire son accord avec mes valeurs, et je veux qu’une nouvelle génération s’engage pour les porter en politique. J’ai certes mal vécu la forme de mon éviction du gouvernement mais la page est bel et bien tournée désormais ! Je n’ai aucune rancœur et je ne souhaite pas retourner au gouvernement. Soyons précis ! J’ai accepté cette mission car son thème (la dimension sociale dans la mondialisation) est aujourd’hui fondamental. Au bout de plusieurs mois de travail, j’ai eu un message du Secrétariat Général du Gouvernement qui me précisait avoir fixé la rémunération selon les grilles en vigueur. Cela se rapprochait de celles des hauts fonctionnaires. Lorsque la polémique a éclaté dans le Canard Enchaîné, je n’avais toujours pas reçu ni même vu mon contrat. Bien que la rémunération soit habituelle pour ce type de mission, j’ai décidé librement de faire ce travail à titre gracieux. Je n’ai pas reçu un centime pour cette mission. Je n’ai jamais regretté ce choix mais je garde de cette polémique une profonde blessure. L’attaque était faite pour laisser penser que j’avais été achetée, ce qui est contraire à n Christine Boutin est une bonne « Versaillaise », un peu coupée du réel, elle ne connaît pas la « vraie » vie ? FAUX Tout d’abord, je vis certes dans les yvelines mais pas à Versailles. FRANCECatholique n°3282 18 novembre 2011 13 n La mission de Christine Boutin sur la mondialisation était une mission bidon. FAUX La presse parle plus des polémiques que du fond. J’ai rendu au Président de la République un rapport en décembre 2010 au début de la présidence française du G20. J’étais accompagnée de Muhammad yunus, le père du microcrédit, l’avocat du social-business et Prix Nobel de la Paix. Ce rapport de 357 pages est disponible à la Documentation Française. La mission s’est achevée à la fin mai 2011 après un colloque à l’Assemblée Nationale, une participation à la réunion du G20 sur la dimension sociale puis la rédaction de mes conclusions. Une mission de ce type consiste en un état des lieux, une analyse et des propositions. Il appartient ensuite au politique de les mettre en œuvre. Certains axes forts de mon rapport ont déjà servi les premières discussions du G20. Nous ne pourrons pas longtemps fonctionner avec une globalisation qui n’est basée que sur le commerce ! n Christine Boutin est homophobe. le demandaient… Plus de 10 ans plus tard, on constate que 96% des Pacs sont utilisés par des hétérosexuels ! Ma conviction, c’est que le droit est porteur de sens : le mariage, c’est le cadre que nous avons construit pour poser les bases de l’accueil de l’enfant, pas pour dire l’affection ou l’amour entre deux personnes… même si c’est une nécessité que d’avoir de l’amour dans le mariage ! De la même manière, la construction de la personnalité d’un enfant nécessite clairement la présence d’un père et d’une mère. Il n’y a rien d’homophobe à dire cela… ce n’est que le rappel que l’humanité est construite sur la différence des sexes. FAUX Je dis et redis qu’il n’y a rien d’homophobe en moi. Ma passion c’est l’être humain, quel qu’il soit, quelles que soient ses orientations sexuelles. Dès le début du Pacs, il y a maintenant plus de 12 années, j’avais proposé des aménagements juridiques pour régler des problèmes bien réels (transmission, patrimoine, logement…). On a fait à la place le Pacs, en nous expliquant qu’il y avait des centaines de milliers de personnes homosexuelles qui n Christine Boutin a brandi sa Bible à l’Assemblée Nationale pour faire échec au Pacs. FAUX C’est faux ! Cela fait maintenant 12 ans que je m’escrime à rétablir les faits. Une photo circule où je brandis un épais livre rouge. Si vous regardez attentivement, il s’agit tout simplement du règlement de l’Assemblée nationale. Mais j’ai effectivement, une fois, sorti une Bible de mon sac, dans un tout autre contexte. Un moment qu’aucune caméra et qu’aucun photographe n’ont jamais capté. D.R. tout ce que j’ai de plus cher. Je n’ai jamais perdu ma liberté de pensée et de parole. n Christine Boutin a organisé en 1999 une manifestation avec des pancartes clairement homophobes ! FAUX Il y a eu une photo d’une pancarte homophobe pour un cortège de 200 000 personnes ! Ce n’était pas une pancarte officielle, je n’ai aucun lien ni ne cautionne en aucun cas ceux qui ont fait cela. 14 FRANCECatholique n°3282 18 novembre 2011 Le 9 octobre 1998, en pleine discussion sur le Pacs, la majorité socialiste était en minorité dans l'hémicycle alors que devait être votée une motion d'irrecevabilité. Seule solution pour éviter le désastre et donner le temps aux socialistes de resserrer les rangs : l'obstruction. Elisabeth Guigou, en mal d'imagination, relisait une seconde fois son discours. En guise de suggestion, je lui ai tendu le journal et puis finalement cette petite bible que j'avais dans mon sac et qui lui aurait assurée plusieurs heures d'obstruction facile. Rien de religieux ni de fanatique dans ce geste, juste une pointe d'humour. Tout cela figure très clairement dans le compte rendu de la séance. Où figure aussi, quelques lignes plus loin, l’intervention de Georges Hage, député communiste, qui, pour faire de l’obstruction, se mit à lire l'Ancien Testament au micro. Il faut croire que l'ironie des communistes fut mieux comprise que la mienne... Finalement la motion fut tout de même adoptée, événement exceptionnel, inédit depuis 1978 : la majorité était minoritaire sur le PACS. Le moyen de camoufler ce Waterloo parlementaire pour la gauche était alors tout trouvé : faire un drame de mon geste, l'assimiler à une manœuvre incantatoire, invoquer une laïcité au sens dévoyé, un "sacrilège" que les communistes pratiquaient depuis belle lurette. Qu'on se le dise, je n'ai aucun regret et j'assume parfaitement cet acte. Il n'affectait aucunement la laïcité républicaine, bien au contraire. Peut-être faut-il être cultivé, comme le sont souvent mes collègues communistes, pour savoir que la Bible recèle des trésors de littérature ! Pour ceux qui douteraient encore de cette version des faits, voici précisément les comptes-rendus des débats publiés au Journal Officiel : Mme Françoise de Panafieu - Tout cela a déjà été lu. La ministre cherche a gagner du temps, car les socialistes ne sont pas assez nombreux en séance ! Mme Christine Boutin, sortant de son sac un livre qu'elle montre à l'Assemblée - Lisez plutôt la Bible, cela vous changera ! M. Georges Hage - (…) A mon tour, je citerai ce texte ancien, aux origines de notre culture : « Il vaut donc mieux être deux ensemble que d'être seul ; car ils tirent avantage de la société » (Applaudissements sur les bancs du groupe communiste et du groupe socialiste). « Si l'un tombe, l'autre le soutient. Malheur à l'homme seul. Car lorsqu'il est tombé, il n'aura personne pour le relever ». « Si deux dorment ensemble, ils s'échauffent l'un l'autre, mais comment un seul s'échauffera-t-il ? » (Rires et interruptions) « Si quelqu'un a de l'avantage sur l'un des deux, tous deux lui résistent... » (Interruptions sur les bancs du groupe DL, du groupe UDF et du groupe du RPR) Vous avez reconnu les versets fameux de l'Ecclésiaste (Mêmes mouvements). Si vous ouvrez la Bible, relisez Le cantique des cantiques, dans lequel sont superbement célébrés les joies des fiançailles, les recherches inquiètes et le bonheur des rencontres amoureuses (Applaudissements sur les bancs du groupe communiste et du groupe socialiste). n Christine Boutin veut interdire la musique métal. FAUX Je n’ai absolument rien contre la musique métal, ni contre les fans de cette musique qui, pour être honnête, me laisse assez indifférente. Ceux qui tiennent absolument à me faire un procès d’intention devraient relire mes déclarations. Je me suis indigné de la tenue d’un festival en particulier, le Hellfest, recevant des fonds publics, lors duquel certains groupes présents lancent de véritables appels au meurtre dans leurs chansons. Je suis consciente que tout genre musical a sa part de codes et de folklore, mais il doit subsister certaines limites et l’incitation à la violence, qui plus est ciblée vers certaines communautés, en est une. Il était de mon devoir, en tant que politique, de m’indigner contre la tenue d’un festival, recevant des subventions publiques, et acceptant de tels débordements en son sein. Le festival a d’ailleurs commencé à faire le ménage en son sein puisque des groupes utilisants des symboles nazis ont été déprogrammés de la dernière édition. Je ne suis donc ni contre le Hellfest en tant que tel, ni contre la musique métal et bien évidemment je n’ai rien contre les fans de musique, quelle qu’elle soit. n Communiqué de Christine Boutin du 10 novembre 2011 Le gouvernement a-t-il déclaré la guerre à l’enseignement privé ? Le 26 octobre dernier, l’administration fiscale a soudainement décidé, sans aucun débat public et sur la base d’une interprétation erronée de la loi, que « les dons effectués au profit d’association gérant un établissement privé hors contrat ne sont pas éligibles aux réductions d’impôt accordées au titre du mécénat. » Selon l’administration, ces établissements ne revêtent pas « un caractère éducatif » car « les méthodes pédagogiques de ces établissements ne sont pas reconnues par les services du ministère de l’Éducation nationale ». C’est l’enseignement hors contrat qu’on assassine. C’est l’enseignement sous contrat qu’on asphyxie. Je suis sidérée de constater que le Ministre laisse ainsi l’administration décider. Monsieur Chatel ne dit rien. Monsieur Chatel ne fait rien. Qui est le garant de la liberté éducative des parents dans notre pays ? Faudra-t-il qu’un gouvernement de droite achève une liberté fondamentale, celle de choisir l’école de ses enfants ? Déclarer ces associations inéligibles au régime fiscal du mécénat, c’est condamner à la fermeture 500 écoles hors contrat qui accueillent aujourd’hui 40 000 enfants. Une aberration administrative décidera-t-elle ainsi du sort de milliers d’enfants ? En outre, à l’heure où le gouvernement cherche des économies, monsieur Chatel sait-il que ces 40 000 élèves dans l’enseignement public lui coûteront 280 millions supplémentaires ? Monsieur le Ministre sait-il que l’enseignement privé sous contrat est lui aussi concerné par cette décision, si l’on s’en tient aux arguments avancés par l’administration ? L’école sous contrat est en effet tout autant libre de ses méthodes pédagogiques que l’école hors contrat. n FRANCECatholique n°3282 18 novembre 2011 15 lectures © LA BIBLE DES PEUPLES / ÉD. DU JUBILÉ Christ Roi Notre roi par le Père Michel Gitton 25. 31 « Lorsque le Fils de l’Homme viendra dans sa gloire accompagné de tous les anges, il s’assiéra sur le trône de Gloire, le sien. 32 Toutes les nations seront amenées devant lui ; il séparera les uns d’avec les autres, comme le berger sépare les brebis d’avec les chèvres. 33 À sa droite il rangera les brebis, et à sa gauche les chèvres. 34 Alors le Roi dira à ceux qui sont à sa droite : « Venez, les bénis de mon Père, prenez possession du Royaume qui est préparé pour vous depuis la création du monde. 35 Car j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire ; j’étais étranger et vous m’avez accueilli, 36 sans vêtement, et vous m’avez habillé. J’étais malade et vous m’avez visité, j’étais en prison et vous êtes venus vers moi. » [...] L a fête du Christ Roi comporte, comme on sait, bien des facettes. Tantôt la royauté du Christ est contemplée du point de vue des derniers temps (où elle prendra toutes ses dimensions), tantôt elle est prise en un sens tout intérieur (Jésus roi de nos cœurs), ou purement ecclésial (le Bon Pasteur qui a soin de ses brebis). Il faut bien reconnaître que le sens premier de la fête, ce qu’on appelle la « Royauté sociale du Christ », a plus de mal à passer pour les croyants d’aujourd’hui. Comment soutenir, à l’heure de la laïcité et de la démocratie, que le Christ est « roi » des sociétés humaines, et que celles-ci devraient le reconnaître sous peine de perdre toute dignité ? Pourtant, l’institution de la fête par le Pape Pie XI ne laissait pas de doute sur ce sujet et la prière d’ouverture qui est toujours celle de la messe de ce jour est restée fidèle à cette orientation : Dieu éternel, tu as voulu fonder toutes choses en ton Fils bien-aimé, le Roi de l’univers ; fais que toute la création, libérée de la servitude, reconnaisse ta puissance et te glorifie sans fin… Le bienheureux Jean-Paul II est sans doute un de ceux qui ont le plus sérieusement renouvelé la question. Quand il est arrivé sur le trône de saint Pierre, il a trouvé une église divisée (en gros) entre les tenants d’un repli sur le spirituel et les champions de l’engagement temporel à outrance. Autant il était proche des premiers par son intense vie de prière, autant il a su manifester l’intérêt de l’église pour la vie des sociétés, sans tomber dans les errements d’un christianisme politisé : trois encycliques « sociales », des voyages dans près d’une centaine de pays pour rencontrer des peuples et leurs dirigeants, d’innombrables interventions au-dedans et en-dehors de l’église, ont laissé une trace profonde. C’est lui qui a réussi à faire revenir dans le vocabulaire chrétien les mots de « nation » et de « patrie », révélant qu’il y avait un dessein de Dieu sur ces groupes humains qui ont en commun une histoire, des valeurs, une culture et sans doute une mission. Loin de tout chauvinisme ou nationalisme, il s’agissait de montrer que notre expérience de l’universel passait par la reconnaissance de nos racines dans un peuple concret. C’est lui qui a montré la beauté et la noblesse d’un engagement chré tien au service de la cité, qui n’est pas un pur activisme temporel, mais qui découle tout entier d’une vision religieuse de l’homme, appelé à s’é panouir lorsque les plus hautes exi gences de son âme (l’aspiration à la beauté, à l’amour, à la foi) sont res pectées. Appuyé sur l’expérience de mouvements comme Solidarnosc ou Comunione e Liberazione, ou encore de la communauté Sant’Egidio, il a montré que ce service pouvait être un moyen efficace de peser sur les événements et d’entraîner des changements 16 FRANCECatholique n°3282 18 novembre 2011 34e Semaine (année A) Semaine du Christ Roi. Dernière semaine de l'année. par le Père Michel Gitton Dimanche [20 novembre] du Christ Roi 1. Jésus qui prend la place des bergers défaillants, qui vient au secours des brebis dispersées (lecture du livre d’ézéchiel). ➤ Adorons le Bon Pasteur, qui vient à notre secours. Point spi : N’abandonnons pas les âmes dont nous sommes chargés. 2. Jésus qui entraînera dans la vie toute l’humanité qui a adhéré à lui (lecture de la première lettre de saint Paul aux Corinthiens). significatifs, sans que ceux qui s’y engagent y perdent leur âme. Surtout, c’est lui qui a réussi à revisiter suffisamment en profondeur la doctrine des Droits de l’homme pour lui enlever la menace dont elle était chargée jusque-là à l’égard du christianisme. Rappeler les droits imprescriptibles de la personne hu– maine n’était plus dans sa bouche une revendication d’autonomie de la part de l’individu coupé de Dieu et des autres, mais l’invitation à reconnaître une nature humaine voulue par le Créateur et, au cœur de cette nature, l’appel à la transcendance qu’aucune loi humaine ne peut restreindre. La démocratie, à son école, retrouvait ce qui était sans doute son vrai visage : non le diktat du nombre, mais le service du plus faible. La leçon est encore présente. Mais il est à craindre qu’elle soit vite oubliée et que ne s’affrontent à nouveau ceux qui ont fait de la politique une mystique et ceux qui considèrent une fois pour toutes la chose publique comme nécessairement corrompue. Que le Christ Roi nous éclaire ! n Dimanche 20 novembre Première Lecture : Ézéquiel 34.11-12, 15-17 Psaume 23.1-3, 5-6 Deuxième Lecture : 1·Corinthiens 15.20-28 Évangile : Matthieu 25.31-46. ordinaire ➤ Adorons le Nouvel Adam, chef de l’humanité nouvelle. Point spi : Redisons-nous que le démon n’aura pas le dernier mot. 3. Jésus qui révélera les fidélités cachées et les défaillances occultées, qui mettra à jour toute la beauté de l’aventure humaine (lecture de l’évangile selon saint Matthieu). ➤ Adorons le Roi juste, notre Messie. Point spi : Faisons toute chose sous le regard du Christ. Lundi [21 novembre] : Présentation de Marie au Temple 1. Jésus inspirateur des saints désirs, lui qui ne nous demande pas seulement de faire notre devoir, mais qui nous entraîne dans l’aventure du don total. ➤ Adorons l’Amoureux exigeant qui ne demande que l’amour. Point spi : Retrouvons la joie des premiers pas sur la route. 2. Jésus qui consacre même des enfants au service de sa gloire, qui ne réserve pas sa grâce aux grandes personnes ou à ceux qui se croient tels. ➤ Adorons le Petit Jésus qui fait signe à des enfants. Point spi : N’exigeons pas de garanties pour nous mettre en mouvement. 3. Jésus qui nous prépare en secret à ce qui nous sera demandé. ➤ Adorons le divin jardinier qui sème long temps à l’avance des fleurs de sainteté. Point spi : Sachons prendre le temps des préparations. Mardi [22 novembre] : Discours eschatologique I (Luc 21, 5-11) 1. Jésus qui démystifie nos sujets d'admiration, qui nous apprend la fragilité de nos constructions, qui nous dit l’inconsistance de nos plus prestigieuses réalisations. ➤ Adorons la Sagesse de Dieu, qui ne s’en laisse pas conter par les discours des hommes. Point spi : Méfions-nous des jugements tout faits, des réputations acquises, des modes et des engouements. 2. Jésus qui nous retire toute possibilité de fixer des dates et des repères, qui nous laisse démunis face au bon plaisir du Père. ➤ Adorons le Fils tout remis au bon vouloir du Père. Point spi : Présentons-nous les mains vides devant l'heure de Dieu. 3. Jésus qui nous révèle l'ampleur cos– mique du renouvellement qui se prépare, il ne s'agit de rien de moins que des cieux nouveaux et de la terre nouvelle. ➤ Adorons le Premier-né de toute créature, qui entraîne en son sillage toute la création. Point spi : Ouvrons notre cœur à ce vaste monde, ne restons pas confinés dans nos petits problèmes. 3. Jésus qui sait qu'au plus noir du drame, s'amorce le dénouement lumineux et qui, au cœur de sa Passion, n’a jamais douté de l’intervention de son Père. ➤ Adorons le Veilleur qui du lieu où il se tient voit déjà l’aurore se lever. Point spi : La persévérance jusqu'au bout. Mercredi [23 novembre] : Discours eschatologique II (Luc 21, 12-19) 1. Jésus qui nous a si fort unis à lui que nous sommes les premiers visés par la haine du monde. ➤ Adorons l’Ami qui ne nous a pas mis à l’abri, mais qui veille sur nous. Point spi : Ne nous plaignons pas de la haine du monde, le serviteur n’est pas plus grand que le Maître. 2. Jésus qui veut nous garder confiants et disponibles malgré les combats, qui ne veut pas que nous nous enfermions en nous-mêmes en ne comptant que sur nos seuls moyens. ➤ Adorons l’Ami qui partage avec nous sa paix : « je vous laisse ma paix ». Point spi : Refusons la morosité et les occasions de nous déprécier. 3. Jésus qui peut s'engager sur l'avenir, qui sans nous épargner la lutte, nous donne l'assurance de son soutien intérieur. ➤ Adorons l’Ami fidèle qui nous mènera à la victoire. Point spi : Ne lâchons pas sur la fin, au moment où la colonne de secours arrive. Vendredi [25 novembre] : La parabole du figuier (Luc 21, 29-33) 1. Jésus qui nous fait voir dans sa Passion et sa Résurrection les signes du Royaume qui vient ; si l’histoire nous reste toujours aussi cachée, nous avons un moyen de tenir une clef pour déchiffrer le présent et l'avenir. ➤ Adorons le Serviteur souffrant qui sait pour quelle mission il est venu. Point spi : réjouissons-nous de tenir avec Lui un fil solide, un premier jalon du monde futur. 2. Jésus qui est bien plus qu’un prophète, qui sait qu’en lui s’accomplit l’irrévocable, le définitif. ➤ Adorons Celui qui est l’Alpha et l’Oméga et qui connaît le bout de la route. Point spi : ne laissons pas sans réponse la question de ceux qui nous disent : pourquoi ? 3. Jésus qui a conscience d'émettre un jugement dont les conséquences ne passeront pas. Quel homme a jamais pu parler ainsi ? ➤ Adorons le Maître des temps et de l’histoire, dont la Parole ne passera pas. Point spi : attachons-nous à la foi, à la certitude de Sa victoire. Jeudi [24 novembre] : Discours eschatologique III (Luc 21, 20-28) 1. Jésus qui veut préserver ses disciples de la tentation d'une résistance déses– pérée autour des restes du passé, Jérusalem même doit être détruite ! Nos œuvres aussi... ➤ Adorons le Maître qui peut nous dire ce qui n’a pas les paroles de la vie éternelle. Point spi : Ne nous cramponnons pas sur un passé qui a eu ses heures de gloire, mais qui n’était qu’une étape. 2. Jésus qui sait tout ce malheur inévitable à cause du péché, qui compatit immensément à la souffrance des petits et des faibles, victimes innocentes de la folie des hommes. ➤ Adorons le Sauveur qui voit le drame du mal et brûle d’y apporter une solution définitive. Point spi : Ne nous résignons pas trop vite à la souffrance des autres. Samedi [26 novembre] : Conseils pour maintenant (Luc 21, 34-36) 1. Jésus qui veut nous partager sa liberté face aux plaisirs et aux soucis de ce monde. ➤ Adorons Celui qui nous connaît si bien et nous entraîne dans sa vie. Point spi : Jetons par-dessus bord ce qui nous encombre. 2. Jésus qui veut nous garder disponibles pour l’heure de Dieu, nous tenant éveillés pour bondir, dès le premier coup de sonnette. ➤ Adorons Celui qui veille dans la nuit près de ses disciples endormis. Point spi : Ne faisons pas de plans à trop longue échéance. 3. Jésus qui nous invite à la prière constante près de Lui, avec lui, pour « avoir la force ». ➤ Adorons Celui qui ne nous lâchera pas, qui est le Dieu fidèle. Point spi : Restons « collés au Saint Sacrement ». n FRANCECatholique n°3282 18 novembre 2011 17 générosité téLétHon Le plus cher cabaret Les 2 et 3 décembre prochain, la France de la générosité va une nouvelle fois vivre à l'heure du Téléthon. Le professeur Jacques Testart, célèbre « papa » du premier bébé-éprouvette français, nous a autorisés à reproduire son avis sur la question, tel qu'il l'a publié dans la revue de l'association « Nature et Progrès »*. C omme tous les spectacles de masse, le Téléthon est recopié de la télé américaine. On y voit des vedettes comblées s’apitoyer sur des enfants survivants. Le but est de collecter des sous par millions au nom de l’équation incontournable : argent = recherche = guérison, comme d’autres ont admis que croissance = progrès = bien-être ou encore clonage = immortalité. La magie est renforcée par le sacrifice : il faut courir ou grimper ou nager « contre la maladie ». On dira que c’est plus rationnel que des chrétiens qui se flagellent ou se crucifient ou que des islamistes qui se font exploser, sans même prétendre contribuer au progrès médical. Est-ce certain ? Faire pleurer… et compter Déjà 20 heures de Téléthon 2004. Sophie Davant, l’animatrice est inquiète : « Que se passe-t-il ? l’an dernier à la même heure nous avions davantage de dons ! Il faut aider la recherche ! il faut donner ! » implore-t-elle. Alors, une gamine présente sur le plateau se jette en pleurant sur son petit frère en fauteuil roulant, le caresse, l’embrasse. Le parrain de l’émission, Gérard Jugnot, essuie une larme. Sophie Davant reprend, véhémente : « Quand vous voyez ça, comment pouvez-vous ne pas donner ? Faites quelque chose ! Aidez ( la recherche pour ces enfants ! ». Cette scène putassière n’était pas préméditée, mais elle était possible dès que des enfants traumatisés se trouvaient soumis à une telle dramatisation, et que de gentils présentateurs se croyaient en mission humanitaire. Dix cadres à 100 000 euros annuels plus les frais (costumes, taxis ; hôtel 4 étoiles en Polynésie, logement de fonction, etc.), la Cour des comptes a décrit l’AFM comme une association caritative tout à fait à la hauteur d’une charité exceptionnelle. Le Téléthon est une grosse affaire : c’est la plus grosse collecte populaire au monde et il capte 3% de tous les dons des Français chaque année. En comparaison, l’aide exceptionnelle recueillie, par l’ensemble des 34 ONG collectrices, pour les victimes du tsunami de Noël 2004 en Asie, a concentré en quatre mois à peine 2,5 fois plus qu‘un Téléthon ordinaire. Mais le Téléthon est une entreprise sérieuse : selon l’AFM (Association française contre les myopathies), à l’origine de ce spectacle en France, pour 100 euros collectés au Téléthon, « seulement » 20 ont été dépensés en frais de collecte et fonctionnement… La belle affaire : si les mêmes 100 euros étaient collectés par l’impôt il en coûterait moins d’un euro ! Par ailleurs, les 100 millions collectés à chaque Téléthon permettent aux donateurs une réduction de « Il y a bien longtemps que je critique l'indécence du Téléthon » 18 FRANCECatholique n°3282 18 novembre 2011 leurs impôts équivalente aux 2/3 de leur don. Il s’ensuit chaque année un manque à gagner de dizaines de millions d’euros pour l’État ! L’AFM est une association à but non lucratif mais les 141 millions d’euros placés en produits financiers en 2008 ont rapporté 7 millions d’euros cette même année, sans compter 52 millions d’euros placés sur des produits de moyen terme et aussi des participations dans des entreprises valorisées à hauteur de 30 millions d’euros… Si 60 millions seulement, sur plus de 100, passent du Téléthon à la recherche, c’est qu’une partie des recettes est, avec raison, utilisée pour améliorer le quotidien des malades, mais c’est aussi qu’une autre part, assez conséquente, sert de façon plus contestable à alimenter grassement la machine à mendier et ses permanents. culot et indécence Les thèmes des campagnes annuelles sont toujours loin de la dure réalité de maladies à évolution tragique et ressemblent à ces slogans publicitaires qui invitent aux opérations commerciales. Au fil des années le Téléthon a promis par exemple « Des gènes pour guérir »( 1993) ou « Des gènes-médicaments — Un progrès pour la vie » (1997), il a annoncé « Un pas de géant » (2000) et même que « C’était notre espoir, maintenant c’est une certitude » (2006) pour triompher cette année avec « 25 ans… et bien des victoires plus tard ! » (2011). On notera qu’après une dizaine d’années d’exhibitions d’enfants en fauteuils, condamnés au pire, le Téléthon a été capable de se lancer dans une présentation de « bébéthons » : les bébéthons sont mignons, plutôt blonds, souriants, * 16, avenue carnot, 30100 alès. « nature et progrès » promeut une agriculture biologique respectueuse des hommes, des animaux, des plantes et de la planète… Jacques testart développe ses idées sur son site : http://jacques.testart.free.fr du monde ! ils sont des enfants « normaux » pour lesquels on prévoit un futur normal… Faut bien positiver. Car ces bébéthons sont des enfants nés grâce à vos dons, même ceux des grands-mères révoltées par l’avortement… puisque les progrès du diagnostic génétique ont permis d’identifier les embryons ou fœtus « normaux » conçus par des couples « à risque », et ainsi d’éliminer les autres. On ne sait toujours pas soigner mais on apprend à trier efficacement… avec les sous de ceux qui avaient donné pour guérir. Il y a bien longtemps que je critique l’indécence du Téléthon et cela m’a valu des injures et même des menaces. Exemple : lors d’une réunion annuelle des directeurs d’Unités de l’INSERM, il y a une quinzaine d’années. C’est la pause déjeuner. Un collègue m’aborde en souriant, son plateau-repas dans les mains : « Tu es Testart ? ». J’acquiesce tout en lisant sur son badge le nom d’un généticien connu. « J’ai un message pour toi… de la part de Barataud » (Bernard Barataud est le fondateur de l’AFM). Il sourit gentiment et poursuit : « Si tu entends quelqu’un marcher derrière toi dans la rue, retourne-toi ! » Devant ma surprise, il ajoute : « C’est ce qu’il m’a demandé de te dire… Tu en fais ce que tu veux… Salut ! ». Déjà, il s’est évadé vers les tables où l’attendent collègues et amis. Et moi, la brebis galeuse, je le pose où mon plateau ? des myopathes parmi les indignés On a parfois mauvaise conscience à combattre, contre une majorité de gens abusés, une opération qui, si elle fait des promesses éhontées, permet malgré tout de pallier les carences de l’État en offrant à des invalides des fauteuils adaptés et des aides à domicile. Mais on peut entendre aussi l’indignation de D.R. par Jacques TESTART certains handicapés. À l’occasion du Téléthon 2008 un myopathe écrit sur internet : « Ce que je supporte de moins en moins, c'est la médiatisation et l'utilisation d'un gamin de huit ans que l'on gave d'espoir avec les habituelles promesses de guérison « d'ici cinq ans », et ça recommence encore et encore… Et ce que je considère d'autant plus pervers cette année au niveau de la manipulation médiatique qui est propre à l'AFM, c'est que ce gosse-publicitaire, Thomas, ressemble fortement à un autre gosse valide : le fait qu'il marche est forcément pensé puisque le message mental veut dire quelque chose comme "regardez les familles comme il ressemble à vos gamin-e-s qui sont debout actuellement, comme ça peut arriver aux vôtres également même quand il n'y paraît pas" » Il est signifié aussi, avec ce gamin atteint de Duchenne de Boulogne, que le pire à venir pour lui serait qu'il ne marche plus, qu'il soit en fauteuil électrique, du genre la malédiction insupportable, l'horreur par excellence… Et je trouve quand même cela gonflé pour tous les gamin-e-s qui sont déjà en fauteuil, et également pour ce gamin Thomas qui de toute façon, soyons réalistes, sera en fauteuil d'ici quelques années. Alors pourquoi créer cette terreur plutôt que de se concentrer sur comment ce gamin pourrait être accompagné du mieux possible vers la perte de la marche ? Pour moi ça s'apparente vraiment à de la manipulation de masse. Nos conditions de vie ne tiennent pas concrètement à un médicament, c'est nettement plus le délire de victoire des valides, des sacro-saintes familles que l'AFM brandit à chaque phrase, incapable de parler d'individualités handis, de personnes autonomes et indépendantes. Un autre myopathe lui répond : « J'ai vraiment cet énorme rêve que les handis bouleversent les clichés, s'approprient leurs indépendances, construisent leurs autonomies. Et il me semble que le téléthon est l'ère préhistorique de tout ça. J'ai 28 ans, je doute avoir plus de 10 ans à vivre, heureusement que j'ai depuis longtemps boosté ma vie bien loin des promesses d'autrui, de toute cette création de l'attente-dépendance que le Téléthon orchestre minutieusement… Je ne fais plus du tout partie des handis qui soutiennent une image de nous comme celle que les Téléthons nourrissent. J'y ai la vive impression que mon handicap y est justement caché : pas de sexualité (ah si ! quand tout le monde pionce…), pas de morts dans nos entourages, pas de dépression insidieuse face à l'évolution de la maladie, pas de discriminations sociales (logement, études, travail, relations amoureuses…), pas de vie précaire financière, pas d'inaccessibilité urbaine stagnante… non, que des p'tits handis bien blancs / bien du-centre-ville (ils sont où nos potes handis kailleras aux téléthons ? !), bien gonflés d'espoir, bien FRANCECatholique n°3282 18 novembre 2011 19 souriants… La réalité-bonne-conscience, non merci. Allumez votre quotidien plutôt que la télé ! » privatisation de la recherche Bien sûr, dans un pays où l’on peut gagner 162 millions (1,5 Téléthon !) à la loterie, sans même un argument caritatif, la masse d’argent recueillie par l’AFM n’est pas l’essentiel du problème. Car le gagnant de l’Euro-Millions peut bien faire ce qu’il veut de ce gain absurde (dont on pourrait prélever 80% pour la santé ou l’éducation ou le logement sans affecter la jouissance du bénéficiaire) cela ne changerait pas la marche du monde. Au contraire, l’affectation de 638 millions d’euros à la recherche par le Téléthon de 1987 à 2010 a influencé sensiblement la nature des travaux effectués dans les laboratoires. Car, en subventionnant 400 programmes de recherche dans une période où la course aux aides occupe largement les chercheurs, la manne financière détourne ces chercheurs de travaux qui n’intéressent pas le Téléthon mais pourraient contribuer à la connaissance ou au bien public. Il faut savoir que le budget de fonctionnement (celui qui sert aux recherches elles-mêmes) de l’ensemble des laboratoires de recherche médicale en France est à peine supérieur au butin d’un seul Téléthon. Ainsi l’État entretient la machine à trouver (salaires, équipements, gestion) mais sans la nourrir suffisamment, ce qui offre à des opérateurs privés une puissance séductrice capable d’orienter les thématiques, même en saupoudrant de sommes modiques chaque lieu de compétence, y compris sur les plantes transgéniques… La problématique est plus claire mais pas très différente quand le Généthon, énorme laboratoire privé au budget de 27 millions provenant surtout de l’AFM mais aussi de l’INSERM, s’associe aux multinationales des biotechnologies afin d’être plus compétitif pour prendre des brevets et gagner des parts de marché… Quand l’argent du Téléthon arrive dans les laboratoires construits et entretenus par l’État, il en chasse les recherches foutaises, celles qui sont sans lien avec « le gène médicament ». Alors on recrute des chercheurs, on fait tourner les machines, on prépare les publications, selon les préoccupations de l’Association française contre les myopathies. Les maladies infectieuses pourront bien continuer à tuer des millions d’enfants chaque année. De façon exceptionnelle en ce monde où la pitié exonère de l’intelligence, le Syndicat national des travailleurs de la recherche scientifique (SNTRS) écrivait dans un communiqué à propos du Téléthon 2007 : « Le financement de la recherche par les associations de malades repose sur un malentendu. Les associations financent pour que des traitements soient issus de la recherche, alors que le but premier de la recherche en biologie n'est pas de soigner mais de comprendre les mécanismes du vivant. C'est une condition indispensable pour envisager d'éventuelles avancées thérapeutiques… Pour obliger les scientifiques à travailler à la commande, le ministère a fait de la capacité à décrocher des contrats un critère de l'évaluation des laboratoires et des chercheurs. Le scientifique n'est plus celui qui fait avancer la connaissance mais celui qui sait "chercher l'argent". Dans le domaine du biomédical cette politique donne un poids considérable aux associations dites caritatives dans la définition des orientations scientifiques. » Besoin de rationnel et de démocratie Comme s’il s’agissait d’un progrès de l’humanité, désormais on court dans les rues contre la myopathie, on marche avec des banderoles contre le sida, on fera bientôt grève contre la mucoviscidose. Pourtant, virus et mauvais gènes demeurent indifférents à ces rites sacrificiels… C’est bien de rationnel dont nous avons besoin ! Une vision aveuglante de la recherche médicale fait oublier que la thérapie génique a réduit la complexité du vivant en l’assimilant à une sorte de Meccano dont il suffirait de changer telle pièce pour obtenir tel effet souhaité, comme on le fait croire aussi pour les OGM. En suscitant de faux espoirs, 20 FRANCECatholique n°3282 18 novembre 2011 la thérapie génique pourrait conduire à un échec d’autant plus douloureux qu’il aura été coûteux, y compris pour la connaissance. On pourrait ne voir, dans les 100 millions du Téléthon, que le succès mérité d’un lobbying efficace, et conseiller alors à toutes les victimes de toutes les maladies de s’organiser pour faire aussi bien. Ce serait omettre que le potentiel caritatif n’est pas illimité. Ce que l’on donne aujourd’hui contre les myopathies, on ne le donnera pas demain contre le paludisme (2 millions de morts chaque année, mais presque tous en Afrique). Surtout, Il ne suffit pas de disposer de moyens financiers pour guérir toutes les pathologies. Laisser croire à cette toute-puissance de la médecine, comme le fait le Téléthon, c’est tromper les malades et leurs familles. Ainsi, après 25 ans de promesses, la thérapie génique ne semble plus être une stratégie compétente pour guérir la plupart des maladies génétiques. Les rares succès concernent des maladies de cellules sanguines dans ce tissu exceptionnel par sa nature liquide et la disposition de cellules souches capables de diffuser dans tout l’organisme une information imposée. Même le généticien Daniel Cohen, qui nous avait vendu « les gènes de l’espoir » avec arrogance, prend aujourd’hui ses distances avec la thérapie génique, allant jusqu’à affirmer que les traitements sont plutôt à rechercher parmi des médicaments déjà connus, en particulier dans l’antique pharmacopée chinoise (Le Monde, 3 décembre 2007)… Lorsque des sommes aussi importantes sont recueillies, et induisent de telles conséquences pour les patients, les chercheurs et la connaissance, leur usage mériterait d’être décidé par un conseil scientifique et social qui ne soit pas inféodé à l’organisme de collecte… Mais surtout, plutôt que d’abandonner les choix médicaux aux avocats les plus actifs d’une cause particulière (qui est presque une idéologie), donnons ces moyens de liberté aux populations complètement informées. À quand une convention de citoyens sur les grandes orientations de la biomédecine ? n «Chrétiens:êtreuneminoritéagissanteetcréative» PAKISTAN Quatre médecins hindous ont été assas sinés dans la province de Sindh (Sud du Pakistan). Les Drs Ashok, Naresh, Ajeet et Satia Paul ont été tués le 7 novembre par armes à feu alors qu'ils travaillaient dans leur clinique. La police a arrêté deux suspects. Les homicides ont probablement un lien avec une affaire de jeune femme hindoue contrainte à épouser un musulman. Les hindous cons tituent une minorité d'environ 2 millions de personnes dans la province du Sindh dont 50 000 dans la ville de Chak. (Fides 11/11/2011) reNNeS Le 10 novembre en soirée, plus d'un millier de manifestants catholiques ont défilé contre le spectacle Sur le concept du visage du fils de Dieu au Théâtre national de Bretagne (TNB). Ils étaient venus souvent par autocars affrétés par l'Institut Civitas (proche de la Fraternité SaintPieX). Environ 150 manifestants « antifascistes » leur faisaient face. ALGÉrIe « La semaine dernière, deux jeunes auraient été arrêtés pour prosélytisme dans la wilaya d’El Tarf — même si, pour le moment, l’information ne semble pas être confirmée par Mustapha Krim, président de l’Église protestante d’Algérie. à Oran, le procès d’un chrétien a été reporté cette semaine au 17 novembre. Arrêté suite à une dénonciation de son voisin, il est, lui aussi, accusé de prosélytisme. » (El Watan 11/11/2011). LUXeMBOUrG Trenteneuf personnes, ayant signalé avoir subi des abus sexuels de la part de membres de l'Église catholique entre 1960 et 1975 (les faits sont prescrits pour la justice pénale) ont soumis une demande d'indemnisation à l'Archevêché de Luxembourg. (Source : L'essentiel Onligne 11/11/2011). A pprendreàvivreselonunnouveaustatutde«minorité»,réinvestirlechampsocialet politiqueetproposeràlasociétéderedécouvrirlechristianismeau-delàdesfausses images et des idées reçues, voilà quelques pistes d’actionsconcrètesquiontémergédelajournéededébats organiséele9novembredernierparl’AeDsurlethèmede l’avenirduchristianismeeneurope. Troiscentpersonnesontparticipéàcecolloqueannuel del’AeDquiréunissait,portedeCharentonàParis,desinMartin Marc Alexandre Gérard Kugler Fromager Siniakov Leclerc tervenantsdumondeintellectuel,associatifoureligieux*. «Nousconstatons,c’estindéniable,desagressionsàl’encontredeschrétiens,maisl’onobserveaussibeaucoupd’ignoranceetd’indifférence»,résumeMarcFromager,directeurdel’AeD.Certainsdesintervenantsontsoulevéunparadoxe:bienqueleschrétienssoientminoritairesaujourd’hui,ilssontencoreperçuscomme unemajorité,uneidéologiedominanteouunpouvoiràrenverser. Quedeschrétienspuissentressentirunrejetduchristianismeparlasociété,laphilosopheChantalDelsoll’expliqueparlapertedustatutde«filsaîné»deschrétiensquise retrouventensituationdeminoritéaprèsavoirirriguélacivilisationeuropéennependant dessiècles. MartinKugler,directeurdel’Observatoiredel’intolérancecontreleschrétiens,aobservéque«plusungroupeprendconsciencedesaminorité,moinsilaenviedes’exprimer, c’estunespiraledusilence». MarcFromageraappeléleschrétiensà«manifester,oui,maisàexprimerlapaixetla joiequileshabitentetquiviennentdeleurespéranceenlarésurrectionduChrist». LesActesduColloqueserontpubliésendécembre.n *Intervenantsducolloque«Lechristianismeaura-t-ilencoreuneplaceeneurope?»:GérardLeclerc,GérardPuppinck, MartinKugler,ChantalDelsol,TugdualDerville,FrançoisdeLacosteLareymondie,pèreAlexandreSiniakov,AlexandreDel Valle,MgrAlainCastet... MArIAGe Jean Vila, maire communiste de Cabes tany (PyrénéesOrientales) a célébré un prétendu mariage homosexuel entre deux hommes le 12 novembre. L'acte n'a pas été retranscrit sur le registre d'état civil. Dans un communiqué, Chris tine Boutin rappelle que « le mariage est [...] le point de départ de la construction de la famille, cellule qui structure la société et son développement. Dans un monde déboussolé [...] le premier devoir du maire est de respecter la loi et non de jouer avec les symboles et l’émotion ». PArIS Élue municipale du 8 e arrondissement, Chantal Tiberghien s'est abstenue de voter la subvention de 4 millions d'euros accordée par la Ville de Paris au théâtre du RondPoint qui a programmé le spectacle Golgotha picnic. Il s'agit en effet d'« une œuvre discriminatoire qui porte atteinte aux croyances religieuses des catholiques de Paris ». (Source : Liberté Politique 11/11/2011). AUTrICHe Le prêtre autrichien Carl Lampert, vicaire général d'Innsbruck, arrêté par les nazis en 1940, décapité en 1944 à l'âge de 50 ans (dans la prison de HalleanderSaale, en Saxe) après avoir été régulièrement torturé par la Gestapo, a été béatifié le 13 novembre 2011 dans l’église SaintMartin de Dornbirn en Autriche, devant 1700 personnes. (Source : Tribune de Genève 13/11/2011). FRANCECatholique n°328218novembre 201121 HISTOIRE JEAN SÉVILLIA Rectifications « incorre Dans son nouveau livre, « Historiquement incorrect », le journaliste Jean Sévillia décèle trois « symptômes » de la déformation de l’Histoire : l’anachronisme jugeant le passé selon les critères d’aujourd’hui en oubliant l’évolution des mentalités, le manichéisme opposant un « bien » officiel à un « mal » caricaturé, et l’« esprit réducteur » qui déforme la réalité. Jésus-Christ, l’Occident médiéval et les Arabes, le vrai contentieux de Galilée avec l’Église, la colonisation, la « Grande Guerre » de 14-18, le « prisme de la Solution finale », le Vatican contre Hitler, chrétiens et juifs à travers l’histoire, les « identités françaises », la « confrontation » entre la France et l’islam, tels sont les principaux dossiers traités ici à partir d’une documentation heureusement réunie et synthétisée. J é s us - c hris t serait-il « devenu Dieu » ? Cette idée de Frédéric Lenoir, directeur du Monde des religions, et auteur de nombreux best-sellers surfant sur le goût de nos contemporains pour le spirituel et leur égal rejet des Églises, est « une reconstruction postérieure à Jésus ». Car celui-ci avait été reconnu dès l’époque des apôtres comme Fils de Dieu et donc comme Dieu… Niant la virginité de Marie, les miracles, la Résurrection, le péché originel et la Rédemption, Jacques Duquesne, grand patron de presse, romancier à succès et essayiste religieux, « utilise les Évangiles comme une documentation de journaliste », à l'instar de Jean Sévillia donc mais — comme ce dernier n'a pas beaucoup de mal à nous en convaincre — avec une étrange partialité… Sur la chaîne Arte, autour du moment de la fête de Pâques, une émission télévisée, « Corpus Christi », substitue un « antichristianisme » systématique à l’histoire, en utilisant une compilation d’interviews hachées menu… En déclarant que « tout est faux dès le départ », on veut saper la foi chrétienne à la base. Et on veut « réduire le réel au visible », dans un contexte général d’inculture religieuse… Pourtant, le Jésus de l’histoire « n’entre pas en contradiction avec le Christ de la foi », dont toutefois « la pleine dimension échappe au monde des hommes ». Ainsi peut-on résumer le courageux premier chapitre de Sévillia. Bien sûr, il n'a pas l'exhaustivité du livre de Jean-Christian Petitfils sur Jésus [auquel nous avons consacré un dossier le 21 octobre dernier], mais il a le mérite de bien nous remettre en mémoire un certain nombre de polémiques assez récentes et de les réfuter en bloc. Concernant l'affaire Galilée, Sévillia balaye de la même manière les idées reçues, au risque de surprendre le téléspectateur moyen que nous sommes tous un peu. Résumons encore à très grands traits : l’astronome n’a jamais été condamné à mort, mais assigné à résidence. Des Grecs avaient découvert avant lui que la terre est ronde. L’Église, en mémoire un certain ( Remettre nombre de polémiques assez récentes 22 FRANCECatholique n°3282 18 novembre 2011 « pépinière de savants », ne luttait pas contre la science. Galilée est sorti de ses compétences en se mêlant d’exégèse biblique, et il s’est montré irrespectueux à l’égard du Pape Urbain VIII qui le protégeait. Il n’a pas su prouver sa théorie personnelle, qui contredisait la notion catholique de transsubstantiation au sujet de la structure de la matière. Au passage, il n'a jamais dit : « Et pourtant elle tourne… » Mais, nous rappelle Sévillia qui a le souci de rester parfaitement équilibré, confondant la lettre et l’esprit, les représentants de l’Église d’alors se sont mal adaptés à l’évolution scientifique et n'ont donc pas rendu service à leurs successeurs… Les relations entre chrétiens et juifs à travers l’histoire prêtent souvent à de graves amalgames avec le phénomène moderne de l’antisémitisme nazi. Sévillia montre que cela est absurde car les phénomènes religieux du passé sont très éloignés des drames politiques du XXe siècle. Les mots « antisémitisme » et « antijudaïsme », aux sens distincts, datent du XIXe siècle. Si les chrétiens ont très tôt lancé des anathèmes contre le judaïsme, celui-ci rejetait autant le christianisme. « Des préjugés populaires réciproques » se sont développés au Moyen Âge. La notion de « peuple déicide » à propos de la mort du Christ n’a jamais été exprimée officiellement par l’Église : le catéchisme du concile de Trente met en cause toute l’humanité comme coupable par ses péchés. Du côté juif, des textes populaires ont expliqué la naissance de Jésus par une relation adultère de Marie, mais aucun texte rabbinique ne les a relayés… Les relations entre communautés chrétienne et juive ont varié. Quand certains pratiquent l’usure, l’Église condamne des endettements qui peuvent mener à l’esclavage, et des expul- ctes » sions s’ensuivent… à Rome, on observe « une alternance d’actes pontificaux en faveur ou en défaveur des juifs ». D’après l’historien spécialisé Léon Poliakov, le Saint-Siège a agi comme « un régulateur, hostile aux juifs lorsque leur condition égalait ou même dépassait celle des chrétiens, et favorable, lorsque cette condition s’aggravait outre mesure et devenait infernale », comme à la fin du Moyen Âge, ou… lors des persécutions hitlériennes. Entre-temps, avec Voltaire, le siècle des Lumières a sécrété conjointement son antichristianisme et son antisémitisme spécifiques, par un « refus haineux de la notion d’élection divine ». De grandes figures de l’Église se sont toujours situées aux antipodes de tout antisémitisme, comme les futurs papes Pie X et Pie XII, qui comptaient des juifs comme amis d’enfance. Des années 1850 aux années 1930, observe Sévillia, de nombreux juifs se sont convertis au christianisme : l’amitié entre juifs et chrétiens autour de leur maître commun Husserl a facilité la conversion d’Édith Stein. Sévillia souligne ici « la différence essentielle et radicale entre le vieil antijudaïsme chrétien et le racisme antisémite » : le premier ne parle jamais d’éliminer les juifs, alors que l’antisémitisme moderne de type nazi parle d’une « race inférieure » à éradiquer. Corédacteurs de l’encyclique antinazie Mit brennender Sorge avec le cardinal allemand Faulhaber, Pie XI et le futur Pie XII prennent clairement position contre le racisme antisémite. Pendant la guerre de 39-45, Pie XII va être confronté à un cruel dilemme par la terreur nazie : « Ne pas parler, mais paraître indifférent, ou parler, mais risquer d’aggraver le sort des victimes », résume Sévillia. Pie XII préfère agir discrète- D.R. par Denis LENSEL Jean Sévillia, rédacteur en chef-adjoint au Figaro Magazine, a notamment publié des biographies (Zita, impératrice courage) et des essais (Le Terrorisme intellectuel, Historiquement correct, Moralement correct) qui lui ont valu un large public. ment. Il demande aux représentants du Vatican d’intervenir : cela contribuera à sauver des centaines de milliers de juifs en Europe centrale. On se reportera donc au chapitre 8 de l'ouvrage de Jean Sévillia pour assimiler des subtilités qui nous permettront, en tant que catholiques, de ne pas nous sentir coupables de tout et tout le temps… De même qu'en tant que Français, le chapitre 4 nous aura probablement décomplexés si besoin était, à propos de la colonisation… Pour ce qui est du sujet très « présidentiel » de l’identité de la France, ce livre évoque, sans plus de passion apparente, le sujet tabou de la « recomposition ethno-culturelle » en cours depuis l’époque du « regroupement familial » des immigrés : en 1976, l’immigration « de travail » constituait 3,7 millions d’étrangers pensant rentrer dans leur pays. En 2009, la population d’origine étrangère des immigrés et enfants d’immigrés était évaluée à au moins 7,7 millions de personnes selon les estimations, soit 12,25% de l’ensemble de la population vivant en France, naturalisée ou non : c’est une « immigration de peuplement ». L’État et l’héritage chrétien pourront-ils assurer la continuité encore affirmée par une majorité de Français (82%) ? Question connexe, l’islam « est entré dans l’espace français » à l’heure des colonies. De par le caractère théocra- tique du Coran, de profondes différences culturelles créent pour l'instant des obstacles à la cohésion nationale. Même s’il n’est qu’un phénomène partiel qui ne doit pas permettre des amalgames abusifs, le terrorisme international inquiète. Les dirigeants actuels de la France, de l’Allemagne et de la Grande-Bretagne constatent que le « multiculturalisme est un échec ». Ici, Sévillia évoque trois scénarios prospectifs, sortant donc un peu de son rôle de redresseur du passé : d’abord, « l’islam se dissout dans la démocratie » ; ou bien une « interprétation littérale » de l’islam religieux se donne « une mission civilisatrice » en France, ouvrant la voie à une « mutation » sans précédent de notre histoire ; ou encore, hypothèse que l’on ose rarement évoquer, « les musulmans pourraient être évangélisés ». à la croisée des chemins, la France « devra choisir », conclut ce livre qui est mieux qu'une suite de dossiers historiques, un moteur pour une réflexion personnelle sur l'avenir de notre pays, car il n'y a d'avenir que pour ceux qui connaissent bien leur passé. n (1) Jean Sévillia, Historiquement incorrect, Fayard, 372 pages, 20 e. Jean Sévillia possède un site Internet sur lequel il met en ligne ses principaux articles dans la presse. On y trouve des notices sur ses livres, et l’actualité de ses activités de journaliste-écrivain (émissions, séances de dédicace, conférences) : www.jeansevillia.com FRANCECatholique n°3282 18 novembre 2011 23 Vous pouvez recevoir cette BD en envoyant une commande accompagnée de votre chèque à l'ordre de « France Catholique » (13 e par album, + 7 e de frais de port forfaitaires, quelle que soit la quantité demandée). Conditions spéciales à partir de 50 albums. Extrait de la nouvelle BD de Brunor, Le hasard n'écrit pas de messages. 24 FRANCECatholique n°3282 18 novembre 2011 FRANCECatholique n°3282 18 novembre 2011 25 LIVRES ■ SabotageS en Série à VerSailleS ArthurTenor, SeuilJeunesse,206pages,10€. LejeuneJeandeCourçonestélèveàl'écoledes pagesdeVersaillesetaffectéàlachambreduRoi. Lesenfantsdécouvrirontavecplaisirl'universdela courduRoi-Soleil,lesintriguesetlaviedelacour, avecsonimmuableétiquette.L'enquêtepolicièreest rondementmenéeparJeanetsonamiePrunelle.Un romanpropreàpassionnerlesplusjeunes. Àpartirde10ans ■ PeneloPe green, la chanSon deS enfantS PerduS BéatriceBottet, Flammarion,352pages,15€. Devenue orpheline à la mort de son père, Pénélopedécidedereprendreunedesesenquêtes dejournaliste.Maispourunejeunefilledebonne familledeLondres,iln'estpasforcémentévident de se faire entendre et surtout d'être indépendante.Cetteenquêtenonplusneserapasdetout repos.Unbonlivred'aventuresquisesituedans leLondresdelafinduXIXe.Mêmesionadela peine à croire en la vraisemblance des personnages,lelivreestpassionnant. Àpartirde12ans ■ SauVer garance ! AnneRiolet, Téqui,171pages,13€. Des anges gardiens sont envoyés sur terre pour assister une jeune fille handicapée dont le beau-pèreveutsedébarrasserafindeprofiterde son héritage.Commencealorsuneaventurepalpitante qui mêle de jeunes anges gardiens au contact avec le Patron (entendez Dieu!) et de gros méchants. Malgré un début peu clair— on peine à comprendre qui est qui — et les mots nouveaux(terranges,administrange…),onestvite prisparl'histoire. Àpartirde12ans Sélection Aventures Christèle Hubert ■ Strom 1 : le collectionneur EmmanuelleetBenoîtdeSaintChamas, Nathan,298pages,13€. Ce roman est un véritable coup de cœur! La confrérie des chevaliers de l'Insolite protège le secretdel'existencedemondesinsoupçonnésdu commun des mortels. Deux orphelins, jumeaux, vont entrer dans cette confrérie très secrète et très vite être entraînés dans une aventure incroyable. Le rythme du roman est trépidant, il n'yaaucunefaussenotedansl'énoncédes«pouvoirs»deceschevaliers,l'utilisationdescapacités de notre cerveau pourrait les permettre. Quant aux esprits, qui sont évoqués également dans le livre, nous voyons bien que les maîtres de nos apprentis chevaliers sont très réticents et leur apprennent à fermer leur esprit à leur influence, caronnesaitjamaisquelestl'espritquicherche às'infiltrer. Cet ouvrage est le premier d'une trilogie. Les deuxvolumessuivantssonttoutaussicaptivants quelepremier. Àpartirde13ans ■ hunter brown et le feu ardent AllanetChristopherMiller, Salvator,359pages,17€. Voiciuneaventuredanslaveinefantasy,très prisée par nos jeunes aujourd'hui. Malgré lui, Hunter est transporté dans un monde parallèle, Solandria. Ce monde, créé par l'Auteur, est victimedel'affrontemententrelesforcesdubienet dumaletHunterestappelépouryjouerunrôle, malgré ses défauts. Une bonne façon pour les jeunesdecomprendrequemalgrénoserreurs,qui sont pardonnées quand on le demande, on peut aussifairelebien.Cevolumeestledeuxièmedes aventures de Hunter, il peut se lire séparément, maisilvautmieuxavoirlulepremierpourprofiterdetoutel'histoire. Àpartirde13ans ■ Ségolène et leS éléPhantS Jean-DominiqueFormet, ÉditionsduTriomphe,201pages,10,50€. Voici une nouvelle aventure pour la jeune et jolieSégolène.Cettefois,partieenmissionhumanitaire au Gabon, elle est enlevée par des trafiquants.SonamiNicolas,envoyéluiaussienmission par les services secrets parviendra-t-il à lui sauver la vie? Une aventure palpitante qui peut selireindépendammentdesautresvolumesdela série,maisrestebienunromanpourjeunesfilles. ■ où eS-tu éliSabeth ? SophiedeMullenheim, MameEdifa,302pages,12,50€. Après avoir compris ce qui était arrivé à Charlotte, les deux amies, Émilie et Constance cherchent à découvrir où a disparu Élisabeth. Dans un vieil album retrouvé dans le château familial,ellesapprennentqu’Élisabethestarrivée auCanadaavecuneautrejeunefilleetunmystérieux reliquaire de sainte Blandine. Les deux amiesnesedoutentpasquecetalbumlesentraîneradansuneinquiétanteaffaire… Àpartirde13ans Àpartirde13ans 26FRANCECatholique n°3282 18 novembre 2011 LIVRES JEUNESSE Roman d'une sizaine par Philippe VERDIN Les enfants des rondes et des meutes ont enfin leurs héros ! L es scouts et les guides possèdent depuis longtemps une littérature spécifique. Les vieux Signe de Piste et des romans scouts plus récents inspirent les grands jeux et permettent aux jeunes de s’identifier à des héros de leur âge qui portent l’uniforme des coureurs d’aventures modernes. Les pédagogues savent qu’il est nécessaire pour les jeunes — a fortiori pour les jeunes chrétiens qui peuvent ne pas se retrouver dans les modèles proposés dans les collections grand public — d’avoir des exemples facilement identifiables, des héros qui vivent les mêmes rêves qu’eux et qu’il est facile d’imiter. Dans l’univers des enfants de sept à onze ans qui font du scoutisme, il y avait jusqu’alors une absence singulière de personnages à leur mesure. Pas de héros qui vive comme eux le week-end et durant les camps d’été l’aventure de la jungle. C’est cette pénurie que Pascale Morinière a ressentie en voyant la soif de lire de ses trois enfants – deux filles et un garçon. D’innombrables et remarquables collections d’apprentissage, mais aux couleurs du scoutisme pour les jeunes avant l’adolescence, point. Qu’à cela ne tienne. L’ancienne commissaire Louveteaux des Scouts unitaires de France, pédiatre et viceprésidente des Associations familiales catholiques a imaginé les aventures d’une sizaine en 2011. Les Bruns appartiennent à la meute du ( groupe scout de Neuville-la-Rivière. à la rentrée, les cheftaines réunissent les Loups, au rocher du conseil. Dans le bois près de la petite ville, chaque sizaine devra faire montre d’habileté, d’ingéniosité et d’opiniâtreté pour réaliser la plus belle cabane. Les six louveteaux de la sizaine des Bruns sont bien décidés à remporter le concours. Ils ont confiance en François, le sizenier, pour les entraîner vers la victoire. Mais ce défi, assez simple en apparence, va se heurter à de multiples péripéties : saccage, vols, accidents et même un incendie. C’en est trop. Les Bruns décident de faire tomber les masques de leurs ennemis sournois. Ils organisent un guetapens et, avec l’aide des cheftaines et d’un éducateur du collège, parviennent à vaincre une bande de teenagers et Les Bruns décident de faire tomber les masques de leurs ennemis sournois même à les intégrer à la meute pour de nouvelles aventures. Le roman de Pascale Mori nière est parfaitement adapté à son public : chapitres courts, intrigue enlevée, nombreuses illustrations pleines de fraîcheur, caractère naturel des garçons mis en scène. Chaque fois qu’elle avait rédigé quelques pages, l’auteur les lisait à ses enfants impatients et tenait compte de leurs remarques : un terme trop compliqué, une scène irréaliste, une baisse d’intérêt dans le déroulement de l’intrigue : tout a été corrigé pour donner envie de lire à des enfants de sept à onze ans. L’Énigme des cabanes est aussi une excellente introduction pour des enfants qui ne connaîtraient pas le scoutisme. C’est même un outil pédagogique pour les louveteaux, louvettes et jeannettes : une dizaine de courtes fiches techniques, genre Manuel des Castors juniors, apparaissent au fil des pages avec des schémas pour apprendre à construire une cabane, déchiffrer des codes secrets, allumer un feu et le protéger, suivre une piste et réaliser quelques nœuds simples… Pascale Morinière et la dynamique petite maison d’édition de la Licorne ne comptent pas en rester là : devant la qualité et le succès de cette première aventure, deux autres épisodes sont déjà en préparation… n Pascale Morinière, La Sizaine des Bruns et l’énigme des cabanes, 128 p., illustrations d’Emmanuel Beaudesson, 11 e + 3 e de port. Chèques à l'ordre de la Licorne, 46 rue de Molpas, 59710 Merignies ou www.editionsdelalicorne.com FRANCECatholique n°3282 18 novembre 2011 27 expositions Musée national d’art asiatique de Huit maître de l’uk La Maison de la Culture du Japon expose les chefs-d’œuvre du musée national d’Art asiatique de Corfou. © MUSEUM Of ASIAN ArT COrfU, GrEECE. PHOTOGrAPHy By NEw COLOr PHOTOGrAPHIC PrINTING CO., LTD PHOTOGrAPHy By rALPH PAPrzyCKI © SAINSBUry INSTITUTE fOr THE STUDy Of JAPANESE ArTS AND CULTUrES G Manos n’a jamais voyagé en Orient. C’est pourtant grâce à lui que la Maison de la Culture du Japon présente plus de 150 estampes signées des huit plus grands maîtres de l’ukiyo-e*. Ces images du monde flottant font partie des collections réunies par le diplomate hellène. Né en 1850 en Grèce, sa carrière le mènera à Istanbul ou à Berlin, mais jamais en ExtrêmeOrient. Il est promu ambassadeur à Vienne, capitale de l’Empire austro-hongrois, en 1900. Dix ans plus tard, il prend sa retraite et quitte Vienne regorios Katsushika Hokusai, Trente-six vues du mont Fuji : Fujimigahara dans la province d'Owari, vers 1830. Suzuki Harunobu, Parodie de Kikujidô, « Le jouvenceau aux chrysanthèmes », 1766. 28 FRANCECatholique n°3282 18 novembre 2011 pour Paris où le japonisme brille de ses derniers feux. Il y fréquente assidûment les ventes aux enchères et les grands marchands d’art. Au fil du temps, il réunit environ 9500 objets d’Asie, dont plus de 7000 proviennent du Japon : céramiques, laques, textiles… et plus de 1 500 estampes. En 1927, Manos fait don de la totalité d’une collection qui l’a ruiné à l’État grec. Le musée national d’Art asiatique de Corfou, situé au cœur de la vieille ville, est inauguré en 1928. Le généreux donateur disparaît quelques mois après à l’âge de 78 ans. Bien que le musée de Corfou possède un fond exceptionnel enrichi d’autres collections, sa notoriété resta longtemps confidentielle. Jusqu’à ce qu’en 2008 un groupe d’une trentaine de spécialistes nippons, anglais et américains mène une étude exhaustive sur la collection japonaise du musée. Le résultat de ces recherches fut présenté en 2009 à l’Edo-Tokyo Museum. L’exposition de la Maison de la Culture du Japon nous permet de découvrir, pour la première fois à Paris, des chefs-d’œuvre de l’art de l’estampe « oubliés » pendant près d’un siècle. Elle présente une sélection d’ukiyo-e que Gregorios Manos acquit à Paris. Elle s’appuie sur les huit plus grands maîtres, des XVIIIe et XIXe siècles, de cet art de la gravure sur bois. L’histoire de l’estampe japonaise débute aux environs de 1660 et se termine vers 1910. Les spécialistes divisent ces deux siècles et demi en différentes périodes. La date de 1765 est la plus communément retenue comme étant la fin de la période primitive de l’ukiyo-e : c’est alors qu’apparaissent des xylographies polychromes d’une grande maîtrise technique. L’exposition s’organise autour de la date charnière de 1800. La première partie réunit des œuvres des maîtres de la phase dite intermédiaire (1765–1800) : Suzuki Harunobu, Torii Kiyonaga, Kitagawa Utamaro et Tôshûsai Sharaku. La seconde par- © MUSEUM Of ASIAN ArT COrfU, GrEECE. PHOTOGrAPHy By NEw COLOr PHOTOGrAPHIC PrINTING CO., LTD Utagawa Hiroshige. Vers 1832-1833. Poissons : Le mulet. * Les estampes ukiyo-e sont des gravures sur bois qui résultent de la collaboration d’un dessinateur (souvent le seul dont le nom est connu), d’un graveur et d’un imprimeur. Les premières estampes étaient monochromes. Par la suite, elles furent rehaussées à la main de quelques couleurs. Vint alors l’impression en couleurs à partir de plusieurs planches de bois gravées, nécessitant autant de planches que de couleurs. C’est en 1765 que fut mise au point la technique de l’impression polychrome utilisée pour les images de brocart (nishiki-e). « Huit maîtres de l’ukiyo-e », chefs-d’œuvre du musée national d’Art asiatique de Corfou, à la Maison de la Culture du Japon, 101 bis quai Branly, 75015 Paris, jusqu’au 17 décembre, du mardi au samedi (12h à 19h), nocturne le jeudi (jusqu’à 20h). Tél. : 01.44.37.95.00 / 01. www.mcjp.fr Utagawa Kuniyoshi. Vers 1818-1830. Le ramassage des coquillages. PHOTOGrAPHy By rALPH PAPrzyCKI © SAINSBUry INSTITUTE fOr THE STUDy Of JAPANESE ArTS AND CULTUrES Kitagawa Utamaro. Vers 1797. Jeune samouraï et jeune femme. Utagawa Hiroshige. 1858. Trente-six vues du mont Fuji : Ôtsuki no hara dans la province de Kai. © MUSEUM Of ASIAN ArT COrfU, GrEECE. PHOTOGrAPHy By NEw COLOr PHOTOGrAPHIC PrINTING CO., LTD © MUSEUM Of ASIAN ArT COrfU, GrEECE. PHOTOGrAPHy By NEw COLOr PHOTOGrAPHIC PrINTING CO., LTD tie est consacrée à ceux qui ont exercé leur art au cours de la phase postérieure, l’ère Meiji (1868–1912) étant exclue : Utagawa Toyokuni, Katsushika Hokusai, Utagawa Hiroshige et Utagawa Kuniyoshi. Les visiteurs peu familiarisés avec la culture japonaise ne resteront pourtant pas insensibles aux longues silhouettes féminines de Suzuki Harunobu ; ni aux saisissants portraits d’acteurs de kabuki de Tôshûsai Sharaku. Ils s’attarderont devant une peinture sur éventail du même Sharaku qui Katsushika Hokusai. Vers 1822. est présentée comme Les quatre noms illustres : le sabre la découverte la plus « Kogarasumaru » des Minamoto. importante réalisée durant les recherches qui ont sorti la collection de Gregorios Manos d’un relatif oubli. En 2009, cette pièce fut considérée à Tokyo comme la « découverte capitale des vingt dernières années ». ■ © MUSEUM Of ASIAN ArT COrfU, GrEECE. PHOTOGrAPHy By NEw COLOr PHOTOGrAPHIC PrINTING CO., LTD s iyo-e par Alain SOLARI © MUSEUM Of ASIAN ArT COrfU, GrEECE. PHOTOGrAPHy By NEw COLOr PHOTOGrAPHIC PrINTING CO., LTD Corfou Torii Kiyonaga. Vers 1788-1790. Kintarô chevauchant un ours. FRANCECatholique n°3282 18 novembre 2011 29 L'après-midi chez Nane (huile sur toile, 50 x 50 cm). expositions RÉGinALD pYCKe Frère peintre par Évrard Novembre « Je fais de la peinture comme priaient les premiers chrétiens, en secret. » Cette parole du peintre Charles Filiger, Frère Réginald pourrait la faire sienne… à l'adolescence, la découverte des œuvres de Vlamink, qu’une rumeur familiale désigne comme un lointain cousin, le fascine et fait grandir en lui le désir de devenir peintre… En même temps, le jeune homme se sent attiré par la vie religieuse… Le discernement aimant et la liberté d’esprit du père MarieDominique Philippe lui permettent d’allier ces deux vocations et il entre en 1983 chez les frères de saint Jean. Il ne cessera alors de peindre tout en menant la vie « ordinaire » des frères. Son parcours artistique est jalonné de rencontres fécondes, de grandes amitiés, d’admirations et d’influences revendiquées, à l’inverse de ceux qui se veulent sans maîtres… Exposition du mardi 22 novembre au dimanche 4 décembre, de 14 h à 19 h 30. Vernissage le 22 novembre à partir de 19 h 30, à l'Espace 35, 35, Rue de l'Espérance 75013 Paris La Sainte-Cène (huile sur toile, 70 x 90 cm). D.R. Conversation au béguinage (huile sur toile, 70 x 70 cm). 30 FRANCECatholique n°3282 18 novembre 2011 Le sculpteur Georges Muguet et son fils Denys lui prodigueront conseils et affection, tout comme continue de le faire le peintre Malel… Plus tard, il y aura une brève mais inoubliable rencontre avec le maître verrier Henri Guérin et celle, toute récente, avec Dom Angelico Surchamps… Le père Marie-Dominique Philippe ne cessera de l’encourager et l’éclairera de sa très profonde compréhension du travail du peintre, « artisan de la lumière » Il ne faut pas oublier l’influence des peintres de Pont-Aven, de Maurice Denis, et plus encore d’Alfred Mannessier (celui qui demeure pour lui « le très grand »). De ces « conversations sacrées » exposées à partir du 22 novembre à la galerie Espace 35 se dégagent une grande sérénité, une joie un peu déchirante… Les tons employés , une palette de rouge hélios, terre de sienne brûlée, rouge azo, terre d’ombre naturelle, terre d’Italie, ocre de ru, sont à la fois chaleureux et intimes. Maniés avec une grande maîtrise et une hardiesse tranquille ils nous suggèrent la douceur et la sécurité d’un foyer. Les personnages sont comme absorbés par leur vie intérieure, reclus dans un silence brûlant. Tout, toujours, est suggéré, l’émotion est retenue, ce sont des conversations secrètes et silencieuses… Un instant sacré capté par un regard aimant et respectueux… On se souvient du vers du poète Supervielle : « C’était le temps inoubliable ou nous étions sur la terre ! » Mais déjà le Ciel se laisse entrevoir et désirer… ■ La muse du peintre (huile sur toile 60 x 40 cm). FRANCECatholique n°3282 18 novembre 2011 31 MUSIQUE SÉLECTION Récitals de sopranos par François-Xavier LACROUX Quelle que soit l’époque, la soprano représente la voix par excellence, mêlant à la fois pureté et incarnation... On pourra cependant ne pas apprécier le côté métallique de ses aigus. Mais c’est affaire de goût. L’ensemble instrumental remportera lui tous les suffrages. Lucien Guérinel (né en 1930) - 24 préludes pour Nolde - Elizabeth Grard, soprano Intégral Classic - INT 221.237 - 2010 Bertrand de Bacilly (1621-1690) - L’art d’orner le « beau chant » - Monique Zanetti, soprano - Ensemble à Deux Violes Égales - Saphir productions - LVC1126 – 2011 C 'est un inédit que nous présente ici le bel ensemble à Deux Violes Égales. Cette collection d’airs profanes, quasiment tous attribués à Bertrand de Bacilly, ne renferme pas moins de cent soixante et une pièces de la deuxième moitié du XVIIe siècle. Symboles d’une société raffinée et galante, ces courtes pages sont héritières des airs de cour développés surtout sous Louis XIII. En général constituées d’une mélodie simple, elles ne dévoilent leur intérêt que dans l’ornementation. Cet art de la broderie dit de la « diminution », fait appel à une belle maîtrise de la technique vocale, mais aussi à une compréhension fine de la poésie du texte. Monique Zanetti possède l'aisance vocale permettant des diminutions aussi virtuoses que naturelles, donnant une sensation d’évidence et de facilité. ( Romances Françaises (1795-1815) - Sylvie Nicephor, soprano - Etsuko Shoji, harpe Calliope Records - CAL1101 - 2011 - S l’air de cour et l’air profane du XVIIe siècle, la romance marque la fin de la période classique et ouvre l'ère romantique qui la fera évoluer en Lied ou en Mélodie. Il n’est plus ici question de diminutions et de broderies, mais de la recherche de la ligne mélodique comme expression la plus parfaite d’un sentiment. Dévelop pée essentiellement dans les salons à la mode, la romance met en scène une chanteuse accompagnée le plus souvent d’un piano, d’un clavecin, voire d’une harpe comme ici. L’idée d’un enregistrement regrou pant ces jolies mélodies est intéressante. Cependant la chanteuse ne possède peutêtre pas suffisamment de contraste vocal pour sortir de l’aspect « petite contine » sans relief. La soprano est par ailleurs enregistrée trop en avant et accentue le côté fluet et serré de la voix. La harpe est trop loin dans son plan acoustique pour emporter l’adhésion. uivant Cet art de la « diminution » fait appel à une belle maîtrise de la technique vocale 32 FRANCECatholique n°3282 18 novembre 2011 L ucien guérinel se définit avant tout comme poète musical plutôt que comme compositeur. Il cherche une alliance des couleurs sonores et se place en dehors des courants majeurs de la musique contemporaine. Dans son œuvre 24 préludes pour Nolde il associe un savant mélange entre le chant, rarement orné, et la voix parlée qu’ils considère comme deux effets très distincts. Le soutien sonore provient à la fois d’instruments acoustiques (piano, violon, percussions) et de bandes magnétiques. Le résultat est assez surprenant et l’on perçoit facilement les différents plans sonores d’enregistrement, ce qui laisse une impression d’en vironnement sonore plus que de véritable écoute musicale. La voix est un peu lointaine et souvent forcée. On sent plus une composition musicale qui se cherche, et qui trouble, qu’une vraie volonté de parvenir à une esthétique achevée. C’est un parti pris qui peut plaire — et le compositeur a d'ailleurs reçu la consécration de commandes publiques prestigieuses — mais qui peut aussi rebuter. n CINÉMA Jeanne captive Capturée par les Bourguignons, Jeanne d'Arc, détenue dans un château, va être vendue aux Anglais. Il faut oublier l'histoire pour goûter ce film poétique et beau, qui offre une vision très personnelle de Jeanne d'Arc. Portée par l'interprétation sensible de Clémence Poésy, cette œuvre tente d'approcher le mystère de la Pucelle, entre son arrestation et son martyre. C'est la femme (et non l'icône) qui est montrée, avec ses doutes et ses fragilités. Cette méditation personnelle met en scène différents personnages rencontrés à ce moment crucial de la vie de Jeanne. Le mystère de la Pucelle apparaît dans toute sa grandeur et sa complexité dans cette œuvre originale et parfois déroutante, en particulier à la fin. Drame français (2011) de Philippe Ramos, avec Clémence Poésy (Jeanne), Thierry Frémont (le guérisseur), Liam Cunningham (le capitaine anglais), Mathieu Amalric (le prédicateur), Louis-Do de Lencquesaing (Jean de Luxembourg) (1h32). (Grands adolescents) Sortie le 16 novembre 2011. 50/50 À 27 ans, Adam Lerner mène une vie heureuse et sans histoires, jusqu'au jour où, à la suite d'une douleur dans le dos, il apprend qu'il a une tumeur cancéreuse dans le dos. Cette histoire très émouvante, qui fait le tour des différentes réactions face à la maladie (et à la peur de la mort), est inspirée de l'expérience personnelle de Will Reiser, scénariste du film. Mais, aux scènes poignantes, succèdent des scènes plus ou moins loufoques qui rendent ce film assez décalé très attachant. Face à la mort, l'amour et l'amitié sont des soutiens puissants. Mais on regrette l'absence de dimension sprirituelle. Drame américain (2011) de Jonathan Levine, avec Joseph Gordon-Levitt (Adam), Seth Rogen (Kyle), Anna Kendrick (Katherine) Bryce Dallas Howard (Rachael), Anjelica Huston (Diane) (1h40). (Grands adolescents) Sortie le 16 novembre 2011. Les NeIges dU KILIMANdJAro par Marie-Christine RENAUD d’ANDRÉ Une conscience droite Un couple de militants a le courage et l'honnêteté de se remettre en question. B ien que délégué syndical, Michel a été licencié, comme nombre de ses camarades, car il n’a pas voulu bénéficier d’un régime de faveur. Malgré cette épreuve, il coule des jours paisibles avec Marie-Claire, sa femme depuis trente ans, ses enfants, ses petits-enfants et ses amis. Mais, un soir, alors qu’il dîne avec des amis, deux hommes masqués pénètrent chez lui, les frappent et s’enfuient avec leur argent. Après des années d’absence, pour cause de tournage ailleurs, Robert Guédiguian revient dans son quartier natal de l'Estaque pour braquer sa caméra sur ses pairs : ceux qui ont passé leur vie à militer, notamment à la CGT, et arrivent, à l’approche de la cinquantaine, l’âme sereine et le cœur satisfait d'avoir toujours mené le bon combat… Ça, c’est le début du film, et l’on craint le pire, tant l’on connaît les idées du réalisateur ! Pourtant, peu à peu, la belle façade va se lézarder, et les héros vont commencer à se poser des questions sur le bien-fondé de leurs actes. Ce sont ces interrogations qui font tout le prix de cette œuvre, certes engagée politiquement, mais suffisamment honnête pour ne pas rester figée sur des idées stéréotypées. Avec une mise en scène sobre et des comédiens sensationnels, Robert Guédiguian raconte une histoire chaleureuse et intelligente, qui s'inspire d'ailleurs de Victor Hugo et de Jaurès. ( Ce film met en scène un magnifique amour conjugal Outre la remise en question par les deux héros de leurs certitudes, ce film met en scène un magnifique amour conjugal, fait de tendresse, d’admiration et de confiance en l’autre. Ce qui aboutit à une fin bouleversante de générosité. ■ Comédie dramatique française (2011) de Robert Guédiguian, avec Ariane Ascaride (Marie-Claire), Jean-Pierre Darroussin (Michel), Grégoire Leprince-Ringuet (Christophe), Gérard Meylan (Raoul), Marilyne Canto (Denise) (1h47). (Adolescents) Sortie le 16 novembre 2011. L'ordre et la morale En 1988, en pleine cohabitation, des Kanaks prennent des gendarmes en otages et les retiennent dans une grotte, à Ouvéa. En s'inspirant du livre du capitaine Legorjus, du GIGN, Mathieu Kassovitz a choisi un point de vue. Mais on ne peut lui dénier un réel talent pour transformer cette histoire tragique en un thriller haletant, avec des scènes fortes, mais aussi des longueurs. Surtout, il présente les coutumes des Kanaks, qui consistent, entre autres, à ne prendre de décision qu'après avoir obtenu l'accord de tous en dialoguant. L'histoire est présentée de manière manichéenne (les gentils Kanaks contre les méchants colons), mais elle met en scène une belle figure d'officier. Quant à la situation politique, le cinéaste renvoie dos à dos Chirac et Mitterrand. Drame français (2010) de Mathieu Kassovitz, avec Mathieu Kassovitz (le capitaine Legorjus), Iabe Lapacas (Alphonse Dianou), Malik Zidi (J.-P. Perrot), Philippe Torreton (Christian Prouteau) (2h16). (Grands adolescents) Sortie le 16 novembre 2011. FRANCECatholique n°3282 18 novembre 2011 33 théâtre « Je me sers d'animaux pour instruire les hommes » la Fontaine si humain par Pierre François Le poète dont les fables donnent facilement une image cynique est ici représenté d'une façon toute humaine tandis que ses écrits, même les plus connus, captent l'attention du public. «J e me sers d'animaux pour instruire les » est un spectacle instructif et vivant. Il s'agit évidemment de nous introduire dans l'univers de La Fontaine, et l'exercice est réussi. Un comédien masqué joue le poète, une femme en sarrau sa servante, et tous deux sont accompagnés par une harpiste. La vie quotidienne de La Fontaine – en particulier une invitation à la Cour à laquelle il est pressé de se rendre – est l'occasion pour hommes Un spectacle instructif et vivant Heureux spectacle Ulysse, tout le monde connaît… Tout le monde se souvient aussi que l'Odyssée est une saga presque aussi complexe que les relations incestueuses des dieux grecs. Et que mieux vaut avoir l'esprit vif et motivé pour s'intéresser à une épopée certes presque deux fois moins longue que le Kalevala, mais suffisamment développée pour s'y perdre aisément. Le Ulysse qui est donné au théâtre Michel prend tous ces poncifs à contrepied. Le spectacle est simple, limpide, et destiné à des enfants qui n'ont aucun mal à suivre. Si on excepte le jeu des marionnetteschaussettes dans le castelet lors de la scène d'exposition, le jeu est clair et sans exagération, chaque personnage ayant une personnalité propre. Pénélope joue très bien l'indignation. Les apparitions d'Ulysse, Poséidon et Athéna sont sans ambiguïté, on les comprend d'emblée comme n'ayant qu'une influence indirecte sur ce qui se passe sur scène. De ce point de vue, la convention est immédiatement lisible, qui les situe surélevés et de l'autre côté du rideau de fond de scène. L'épisode du cyclope est très explicite. Parfois, une astuce permet de remémorer un épisode qui n'est pas joué comme, par exemple, celui du cheval de Troie qui est raconté lors d'un dialogue. La scène du chant des sirènes est conçue comme une illustration de la contrainte volontaire comme chemin vers une liberté réelle. Tout cela n'empêche pas les calembours tenant compte de l'âge du public : « Mars, dieu de la guerre et des barres chocolatées, aie pitié de nous ! » Un spectacle qui cultive les enfants en tenant compte des caractéristiques de leur âge. n "Ulysse", de Charlotte Matzneff. À partir de 6 ans. Avec Jaqueline Bercès, Simon Coutret, Séverine Delbosse… jusqu'au 28 avril 2012, au théâtre Michel, 38, rue des Mathurins, 75008 Paris, tél. : 01.42.65.35.02. Place 13 e, enfant 9 e. 34 FRANCECatholique n°3282 18 novembre 2011 sa servante de le mettre devant ses contradictions. C'est aussi le prétexte pour, à deux, jouer l'une ou l'autre de ses fables. Sont ainsi rendues réellement vivantes « Le Loup et le Chien », « Le Loup et l'agneau », « Le Loup, la Chèvre et le Chevreau », « Le Lion et le moucheron », « Le Coq et le renard », « Le Lion et le rat », « La Cigale et la Fourmi », « les Obsèques de la Lionne », mais aussi un des contes que l'Église lui demanda de renier au soir de sa vie : « La Couturière ». Non seulement chaque fable déclenche les rires complices de la salle, mais la mise en scène réussit à effacer le côté socialement résigné de ces métaphores : certes les comportements sociaux sont tels, mais on en rit, ce qui est le début d'un progrès. On est agréablement étonné de constater que cette troupe de théâtre a su renouveler et enrichir le texte sans le trahir. Du coup, l'attention reste soutenue, même si on connaît – parfois par cœur – certaines parties du spectacle. Ce n'est pas seulement une question de rythme – qui est bon – ni de décor – qui est sobre – ni même de musique – qui reste discrète et toujours bien amenée –, c'est aussi et surtout une question de talent, qui fait que chaque scène est parfaitement au point. Une bonne initiation pour les plus jeunes. n « Je me sers d'animaux pour instruire les hommes », spectacle autour des fables de La Fontaine. Avec Alexandre Palma Salas, Milena Vlach… jusqu'au 11 décembre, du jeudi au samedi (20 h 30), dimanche (15 h 30) au théâtre Douze, 6, av. Maurice Ravel, 75012 Paris, tél. : 01.44.75.60.31. TÉLÉVISION Coup de foudre à Rhode Island Soirée « Klaus Kinski » par Marie-Christine RENAUD d’ANDRÉ DR ] La passion mise au service d’un Comédie américaine (2008) de Peter Hedges, avec Steve Carell (Dan), Juliette Binoche (Marie), Dane Cook (Mitch), Dianne Wiest (Nana), John Mahoney (Poppy), Emily Blunt (1h35). Diffusion le jeudi 24 novembre, sur France 3, à 20h35. This is England Dans les années 80, Shaun est le souffredouleur de ses petits camarades. Sur fond de guerre des Malouines, Shane Meadows fait revivre ces années Thatcher qui virent l’éclosion du mouvement skinhead. Avec une mise en scène rigoureuse, et des comédiens exceptionnels, le réalisateur décrit la lente plongée de son jeune héros dans l’enfer de la violence et du racisme. C’est très bien fait (il y a du Kenneth Loach, chez ce réalisateur !), même si la charge politique est assez lourde. ] Enfant en manque de repères, le héros va plonger dans un milieu d’adultes qui n’est pas le sien. La violence de la scène finale va le conduire à un salutaire sursaut. Drame britannique (2006) de Shane Meadows, avec Thomas Turgoose (Shaun), Stephen Graham (Combo), Jo Hartley (Cynth), Andrew Shim (Milky), Vicky McClure (Lol), Joseph Gilgun (Woody) (1h37). Diffusion le jeudi 24 novembre, sur Arte, à 20h40. Cette soirée est un magnifique hommage à un immense acteur. A et son tem– pérament de feu, Klaus Kinski a marqué les films dans lesquels il a tourné. Mais c’est Werner Herzog qui en a fait une star avec cinq très grands films (Cobra Verde, Fitzcarraldo, Nos– feratu fantôme de la nuit, Woyzeck et Aguirre, la colère de Dieu). Fitzcarraldo est une superbe fresque qui raconte l’histoire d’un Irlandais passionné d’opéra, qui, au début du XXe siècle, voulait construire un opéra en pleine forêt vierge, pour y faire applaudir son dieu : Caruso. Des images de toute beauté, des paysages grandioses, admirablement photographiés, des angles de prise de vue originaux, tout concourt à faire de ce film une réussite artistique incontestable. Quant aux amateurs d’opéra, ils seront comblés par une musique splendide et magistralement interprétée. vec sa tête incroyable ( Herzog fait revivre la figure, à la fois attachante et irritante, de cet immense artiste Parmi les témoignages, celui d’Eva Mattes révèle un Kinski tout en délicatesse et en douceur, très loin de l’homme irascible et plein de contradictions qui apparaît dans d’autres occasions. ■ Soirée thématique « Klaus Kinski ». Fitzcarraldo. Aventures germaniques (1982) de Werner Herzog, avec Klaus Kinski (Fitzcarraldo), Claudia Cardinale (Molly), José Lewgoy (Don Aguilino), Paul Hittscher (2h31). Ennemis intimes. Documentaire germanique (1999) de Werner Herzog, sur l’acteur Klaus Kinski, avec Claudia Car– dinale, Eva Mattes, Guillermo Rios, Andrés Vicente, etc. (1h35). Diffusion le dimanche 20 novembre, sur Arte, à partir de 20h40. Les mercredis de l’histoire «Edward et George » Tous ceux qui ont apprécié le magnifique film Le discours d’un roi, de Tom Hooper, avec Colin Firth, regarderont avec plaisir ce documentaire sur les deux enfants de George V. L’aîné aurait souhaité rester roi, mais fit passer son amour pour une femme divorcée avant ses devoirs de roi, le puîné aurait préféré rester dans l’ombre, mais fit passer son devoir avant son épanouissement personnel. En cela, il manifesta qu’il était le roi qu’il fallait à un Empire britannique affaibli. Ce documentaire complète bien le film évoqué ci-dessus. L’enfance très dure et peu affectueuse des deux rois est bien rappelée, tout comme la difficulté pour George VI de régner avec son bégaiement et son frère encombrant. Les relations entre les deux hommes, de l’affection à la rupture, sont intelligemment exposées, sans parti-pris ni anachronisme. DR Depuis le décès de son épouse, Dan tente d’élever au mieux ses trois filles. Il part quelques jours avec elles dans le Rhode Island où vivent ses parents. Là, il tombe sous le charme de Marie, la fiancée de son frère. Rarement la famille a été représentée avec autant de fraîcheur et de charme, sans aucun cynisme. Cette œuvre, touchée par la grâce et pleine d’humour, séduit par sa justesse de ton et par la finesse avec laquelle les personnages sont dessinés et interprétés. En plus d’être un bel hymne à la famille, cette comédie, qui évite toute complaisance, offre aussi une réflexion intéressante sur la responsabilité et le pardon. idéal est magnifique, mais le déséquilibre du héros est assez pénible. Ennemis intimes est un documentaire dans lequel Werner Herzog part à la recherche des souvenirs de son « ennemi intime », un acteur extraordinaire au caractère très difficile. À l’aide de témoignages, de films et de photos, Herzog fait revivre la figure, à la fois attachante et irritante, de cet immense artiste. Le film se présente comme un document humain sur l’homme et l’acteur et, par ricochet, comme une étude, très intéressante, sur le cinéma de Werner Herzog. Documentaire germanique (2011) de Claire Walding (0h52). Diffusion le mercredi 23 novembre, sur Arte, à 20h40. Jean-Pierre Marie FRANCECatholique n°3282 18 novembre 2011 35 téLéviSion TF1 20.50 Danse avec les stars «La Dimanche 20 novembre Lundi 21 novembre TF1 TF1 20.50 RTT. Comédie (2008) de Mardi 22 novembre TF1 20.50 Doc Martin. «Le retour de DR FTV - G. Bedeau DR finale». Divertissement avec A. Frédéric Berthe, avec Kad Merad, l’enfant prodigue», «Que fait la Martines, Chris Marques et J.-M. Mélanie Doutey (1h24). police ?» J. Série avec Thierry LherGénéreux, et avec Shy’m, Philippe 22.35 Les experts. Série 3. mitte, Natalia Doncheva, David Candeloro, B. Giabiconi. Strajmayster. _ Sympathique, France 2 00.20 New York, section crimimais lourd. Thierry Lhermitte est nelle. Série 2. épatant. émissions religieuses : 22.50 Esprits criminels 3. France 2 08h30 Émissions religieuses : «Sagesses boud- 01.15 Au Field de la nuit, avec 20.35 Le plus grand cabaret dhistes», «Islam», «Judaïca», «Chrétiens orientaux», du monde. Divertissement de «Présence protestante» - 10h30 Le jour du Seigneur Carmen Bramly, Patrice CarPatrick Sébastien, avec Mar- «Enfance : Des droits et des devoirs» (et à 10h40) - mouze, Apollonia Poilâne, François-Xavier Demaison, Éric lène Jobert, Frédérique Bel, 10h45 Messe en l’église Notre-Dame, à Chambly (60). Antoine. Lorie, Indra, Fabrice Éboué, France 2 Laurent Baffie, Philippe Lavil, JeanLuc Reichmann, Jean-Hugues 20.35 Castle : «Un heureux gaAnglade, Philippe Geluck, Elsa, etc. gnant», «Mémoires d’outre-tombe», 22.50 On n’est pas couché. «Amis à la vie, à la mort 2» GA. Magazine de Laurent Ruquier. Série avec Nathan Fillion. __ C’est prenant et souvent amusant. France 3 22.45 Mots croisés. Magazine 20.35 Commissaire Magellan 20.45 Je l’aimais GA. Drame présenté par Yves Calvi. «Pur sang» GA. Téléfilm avec (2008) de Zabou Breitman, d’après France 3 Jacques Spiesser, Moon Dailly, Anna Gavalda, avec Daniel Auteuil, Nathalie Besançon. __ Cet épiFlorence Loiret-Caille, Marie-Josée sode est sympathique et prenant, Croze (1h50). __] Cette histoire avec une fin très émouvante. d’adultère est bien faite, mais trop 22.15 Les bœuf-carottes «La fée stylisée et assez mélo. du logis» GA. Téléfilm avec Jean Rochefort, Philippe Caroit. __ Un 22.35 Faites entrer l’accusé «Siegler/Moris : Retour à la case prihumour réjouissant. son». Magazine 2. 00.20 Appassionata «Spéciale 20.35 Comment ils ont fait forFrance 3 orchestre en fête». tune (1/2) «Les sagas familiales et 20.35 Les enquêtes de Murdoch : l’héritage» J. Documentaire de Arte «Manoir hanté», «D’un courant à Mireille Dumas, avec Serge Das20.40 L’aventure humaine «L’île de l’autre», «L’éventreur de Toronto» sault, la baronne Philippine de Robinson et l’or inca» GA. __ GA . Série avec Yannick Bisson. Rothschild, Pierre Meyer et Yves Très intéressant. __ Excellent et astucieux. Weisbuch, etc. __] Pas mal, 21.35 L’aventure humaine «1715, 23.30 City homicide. Série 2. mais inégal. combat pour la Baltique : L’épave 00.15 Casanova, un adolescent à 23.05 La saga des écolos. du Hedvig Sophia». Documentaire. Venise A/Ø. Comédie dramatique Arte 22.25 Police 110 «Silicone Wally» en VO (1969) de Luigi Comencini, A. Téléfilm avec Edgar Selge (1h27). 20.40 Carmen à la Scala de avec Leonard Whitting, M. Grazia __] Pas mal, mais le milieu est Milan. Opéra de G. Bizet, avec l’OrBuccella (1h58). ___]] C’est sordide et les images peu discrètes. chestre du Teatro alla Scala de somptueux, mais très complaisant. 23.55 Metropolis. Milan, dirigé par D. Barenboim, et Arte avec Anita Rachvelishvilli, Jonas M6 Klaus Kinski Kaufman, Adriana Damato (3h25). 20.50 NCIS Los Angeles : «Insaisis(voir notre analyse page 35) 23.25 La ville de demain «Le phosable», «Personnel et confidentiel», 20.40 Fitzcarraldo GA . Aventures tographe Peter Bialobrzeski». «Subterfuge», «Le fantôme» 2. (1982) de W. Herzog, avec Klaus M6 Canal + Kinski, Claudia Cardinale (2h31). 20.50 Enquête exclusive «Stress, 23.15 Ennemis intimes J. Documenbizutage et alcool : Quand les étutaire (1999) de W. Herzog (1h35). diants dérapent». Magazine. M6 22.45 Coupable, non coupable 20.50 Capital «Services publics : En «Le procès de Béatrice Matis» 2. avons-nous toujours les moyens ?». Canal + 22.50 Enquête exclusive «De Paris 20.55 Braquo (1 et 2/8) A/Ø. Série au Yémen : ces Français qui choi20.50 Seule contre tous A. Drame avec Jean-Hugues Anglade, Nicosissent l’islam radical»2. (2010) de Larysa Kondracki, avec las Duvauchelle 3. __]] Canal + Rachel Weisz, Vanessa Redgrave Excellent, mais sombre, violent et 21.00 Football «PSG/Nancy». (1h52) 3. __] Cette histoire avec une scène complaisante. vraie est poignante, mais affreuse. KTO KTO KTO 09.00 Benoît XVI au Bénin. 20.40 Un évêque français à Tal09.00 Voyage de Benoît XVI au 20.40 La foi prise au mot linn, avec Mgr Philippe Jourdan. Bénin (et à 11h15 et 17h). «Archéologie et foi». 21.45 Un cœur qui écoute «Fleur 20.45 VIP «Max Gallo». Rencontre 21.45 Cachemire, les missionNabert». avec un homme de conviction. naires du paradis perdu. 22.25 Les grands entretiens 21.45 Concert «La folle journée de 22.45 Les Mardis des Bernardins «Sœur Jeanne-Marie, le regard Nantes 2006 : Bach - Rameau». «Edith Stein, un parcours unique !». qui fait vivre». 36 FRANCECatholique n°3282 18 novembre 2011 20.50 Football «Ligue des Cham- pions : Lyon/Ajax Amsterdam». 22.50 Les experts, Manhattan. Série avec Gary Sinise 2. France 2 20.35 Histoires en série «Comment se reconstruire quand on a tout perdu ?». Magazine présenté par Béatrice Schönberg. 22.45 Réunion de famille. Magazine présenté par Jean-Luc Delarue. 01.10 Le blé en herbe A/Ø. Comédie dramatique (1953) de Claude Autant-Lara, avec Edwige Feuillère, Pierre-Michel Beck (1h45). __]] Cette superbe adaptation de Colette conserve toute sa nocivité. France 3 20.35 Comme chez soi GA. Téléfilm avec Philippe Lefebvre, Élise Tielrooy, Özz Nüjen, Sedf Ecer, Maxime Coggio, Shemss Audat. _ C’est sympathique, mais assez gros et peu crédible. 22.40 Ce soir (ou jamais !). Magazine présenté par Frédéric Taddéï. Arte Comment être acteur de son bien-être ? (voir notre analyse ci-contre) Arte - S. Goette Samedi 19 novembre 20.40 Quand l’esprit guérit le corps J. Documentaire. 21.35 Wellness «La santé par le bien-être ?» J. Documentaire. 22.00 Débat. 22.30 Paul Smith, gentleman designer. Documentaire. 23.25 Candy. Drame en VO (2006) de N. Armfield, avec Heath Ledger, Abbie Cornish, Geoffrey Rush (1h43). M6 20.45 Ma maison est la plus originale de France «La finale». 22.50 Recherche appartement ou maison. Magazine. Canal + 20.50 Donne-moi ta main. Comédie (2010) de Anand Tucker, avec Amy Adams, Matthew Goode, Adam Scott (1h37). KTO 20.40 Les Mardis des Bernardins «Salarié responsable ?», avec Hervé L’Huillier, Danièle Linhart et Marc Soubitez. 21.45 Jean XXIII, l’homme du renouveau. 22.25 VIP «Max Gallo». téLéviSion Mercredi 23 novembre Jeudi 24 novembre vendredi 25 novembre TF1 TF1 TF1 «Les limites et les bornes», «Parfois les gens changent» GA. Série avec Isabelle Gélinas, Bruno Salomone, Valérie Bonneton, Guillaume de Tonquédec, Yannis Lespert. __ C’est réjouissant et bien vu (le second épisode n’a pas été présenté à la presse). 22.20 Avant-premières. Magazine présenté par Élizabeth Tchoungui. France 3 20.35 Des racines et de ailes «Les clés de l’excellence». Magazine présenté par Louis Laforge. 23.00 Pièces à conviction «Le cauchemar afghan». Magazine présenté par Patricia Loison, avec Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier. Arte 20.40 Les mercredis de l’histoire «Edward et George : Deux frères pour une seule couronne» J. (voir notre analyse page 35) 21.35 Les mercredis de l’histoire «Trahison à la Stasi». Documentaire. 22.25 Le dessous des cartes «Le nucléaire civil». Magazine. 22.40 Mister Lonely GA. Drame en VO (2007) de Harmony Korine, avec Diego Luna, Samantha Morton, Denis Lavant, James Fox, Anita Pallenberg (1h48). _ Cette fable poétique, voire surréaliste, est assez déroutante. M6 20.45 La France a un incroyable talent. Divertissement présenté par Sandrine Corman et Alex Goude, avec Sophie Edelstein, Gilbert Rozon et Dave. Canal + 20.45 Champions League «Marseille/Olympiakos». KTO 20.40 Police et humanisme, gagner la paix. Documentaire. 21.45 Églises du monde «Estonie». 22.15 La foi prise au mot «Archéologie et foi». 20.40 This is England GA. Drame (2006) de Shane Meadows, avec Thomas Turgoose, Stephen Graham, Jo Hartley, Andrew Shim, Vicky McClure (1h37) 3. (voir notre analyse page 35) 22.20 Bon Jovi «When we were beautiful». Documentaire. M6 20.45 The good wife : «Le cheval de Troie», «Liberté d’expression», «Balle masquée». Série avec Julianna Margulies. Canal + 20.55 The event (19 et 20/22) GA. Série avec Jason Ritter, Laura Innes 2. __ Excellent. KTO 20.40 L’esprit des lettres, avec Jean Sevillia, Jean-Marc Bastière. 22.20 À la source. 22.50 Concert «La folle journée de Nantes 2006 : Bach-Rameau». 20.50 Koh-Lanta. Divertissement présenté par Denis Brogniart. 22.40 L’amour est aveugle. Divertissement 3. France 2 20.35 1, 2, 3 voleurs GA. Téléfilm avec Isabelle Carré, Nicolas Cazalé, Olivier Sitruk, Reda Kateb, Laurent Bateau, F. Atkine. __] Cette histoire originale, écrite avant l’affaire Tony Musulin, est intéressante et bien interprétée, mais manque cruellement de rythme. 22.10 Cold case, affaires classées. Série avec Kathryn Morris 2. 23.40 Taratata. Divertissement présenté par Nagui. France 3 20.35 Faut pas rêver «À Madagascar». Magazine présenté par Tania Young. 23.00 Vendredi sur un plateau ! Magazine présenté par Cyril Viguier, avec Michel Galabru. Arte Arte - F. Lefebvre 20.35 Fais pas ci, fais pas ça : 20.50 Flics 2 : «Coup d’arrêt», «Mourir libre». Série avec Frédéric Diefenthal, Yann Sundberg, Catherine Marchal, G. Hamon 3. 22.30 New York, unité spéciale. Série avec Christopher Meloni 3. 02.20 H2G2, le guide du voyageur galactique J. Comédie (2005) de Garth Jennings, avec Martin Freeman, Zooey Deschanel, John Malkovich (1h45). __ Une excellente (et très amusante) parodie de science-fiction. France 2 20.35 Envoyé spécial : «Le bio business», «Carte blanche à Ovidie : Le rhabillage». Magazine présenté par Guilaine Chenu et Françoise Joly. 22.05 Complément d’enquête «Rire : Un business qui ne connaît pas la crise». Magazine présenté par Benoît Duquesne. 23.10 Infrarouge «La promesse du plaisir». Documentaire 4. France 3 20.35 Coup de foudre à Rhode Island J. Comédie (2008) de Peter Hedges, avec Steve Carell, Juliette Binoche, Dane Cook (1h35). (voir notre analyse page 35) 23.00 L’affaire Karen McCoy GA. Policier 1993) de Russel Mulcahy, avec Kim Basinger, Val Kilmer, Terence Stamp (1h40) 2. _ Un honnête petit film. Arte DR FTV - C. Russeil 20.50 Mentalist : «Le tapis rouge», «À contrecœur 2», «L’employé du mois» GA. Série avec Simon Baker, Robin Tunney. __ Prenant et souvent très amusant. 23.20 Chase. Série avec Kelli Giddish 2. France 2 RaDioS 20.40 Le piège afghan GA. Téléfilm avec Marie-José Croze, David Kammenos, Sonia Mankaï, Samuel Le Bihan, Christian Charmetant (1h30). __] Malgré quelques longueurs, ce téléfilm est prenant, avec des paysages superbes et une présentation claire de la situation. 22.15 Le vin et la science «Un nouveau pacte» J. __ Très intéressant. 23.05 Grand format «Une enfance au pays des talibans». Documentaire. M6 20.45 NCIS : «Des hommes d’honneur», «Ces liens qui nous unissent», «Ex-file», «Semper Fi». Série avec Mark Harmon 2. Canal + 20.50 The green hornet J. Aventures (2010) de Michel Gondry, avec Seth Rogen, Jay Chou, Christoph Waltz, Cameron Diaz (1h55) 2. __ C’est spectaculaire, bien maîtrisé et bourré d’humour. KTO 20.40 Hors-les-murs «Montligeon, sanctuaire de la prière pour les défunts». Documentaire. 21.45 La vie des diocèses «Mgr Jean-Charles Descubes - Diocèse de Rouen». 22.25 Un évêque français à Tallinn. Documentaire. Radio Notre-Dame Samedi 19 novembre 6h54 et 8h50 et dimanche 20 novembre 9h et 11h56 : « Le billet de Tugdual Derville ». Dimanche 20 novembre Benoît XVI, en visite officielle en République du Bénin (18 au 20 novembre). L’occasion de célébrer le «Jubilé des 150 ans de l’évangélisation au Bénin». 9h Retransmission de la messe en direct depuis Cotonou. Lundi 21 au jeudi 24 novembre 7h03 et 8h15 : Écoutez la chronique de Gérard Leclerc. RCF Lundi 21 novembre 14h30 Halte spirituelle «La foi entre don et décision», avec Martine Mertzweiller (théologienne) (1/5, tous les jours à 14h30 et 20h45). 16h L’Art et la foi «L’Égypte copte», avec Marie-Hélène Rutschowskaya (conservateur au musée du Louvre). (Redif. mardi à 22h.) 21h Au fil des pages «Questions de mémoire», avec Ariane Bois (pour Le monde d’Hannah, éd. Robert Laffont), Frédéric Couderc (pour Et ils boiront leurs larmes, éd. Flammarion) et Jean-Pierre Guéno (pour Paroles de l’ombre, éd.Arènes). Mercredi 23 novembre 9h30 «La générosité». 17h Visages, avec le Pr Alain Deloche (cardiologue et fondateur de «La Chaîne de l’Espoir». (Redif. à 23h.) France Culture Dimanche 20 novembre 10h Messe. «Christ Roi», depuis l’église de Sorèze, av. de Castres, 81540 Sorèze. «150e anniversaire de la mort du Père Henri Dominique Lacordaire, O.P.». Prédicateur : Mgr Jean Legrez (archevêque d’Albi). Marie BIZIEN sur Arte Mardi 22 novembre à 20h40 Soirée thématique «Comment être acteur de son bien-être?» J Cette soirée inégale est passionnante. ___ «Quand l’esprit guérit le corps» met l’accent sur les fonctions réparatrices du corps, notre médecin intérieur, en insistant sur les bienfaits de la méditation. Ce retour aux savoirs ancestraux, illustré d’exemples passionnants, est réconfortant et… gratuit ! __ Les auteurs de «Wellness : La santé par le bien-être» sont assez critiques sur l’explosion du marché (très lucratif) du bien-être. T : Toutpublic Repères J : Adolescents GA: Grandsadolescents A : Adultes Ø : Œuvre(ouscène)nocive _: Élémentpositif ]: Élémentnégatif FRANCECatholique n°3282 18 novembre 2011 37 BLOC-NOTES Paris ✔ Organisée par l'Association internationale Saint-Roch, le 21 novembre (18h30), dans la chapelle du Calvaire (au fond de la cour), 24 rue Saint Roch, 75001 Paris, une conférence-débat sera donnée par Gérard Leclerc, sur le thème «Teilhard, le Cosmos et la Création», animée par Olivier Moulin-Roussel (Président d'honneur de l'Espace Georges Bernanos) et Christine Archambault (prési- dente du FFNE [Fonds Français pour la Nature et l'Environnement], sous la direction du Père Thierry de l'Épine. Rens. ✆ 01.45.51.94.37. ✔ À l'Espace Georges Bernanos, Saint-Louis d’Antin, 4 rue du Havre, 75009 Paris, une conférence aura lieu le 21 novembre (18h), salle Messiaen : «Ces textes bibliques qui font difficulté : Exode 25 - La fabrication de l’Arche d’Alliance, Cadeau ou quand Dieu s’inté- resse au mobilier», par le Père Michel Gitton. Rens. : ✆ 01. 45.26.65.26, fax 01.45.26.65.25, administration@espace-bernanos. com / www.espace-bernanos.com ✔ Les Franciscaines Réparatrices de Jésus-Hostie, 127 av. de Villiers, 75017 Paris, ✆ 01.43.80. 38.12, vous invitent à leurs "Journées d'amitié", du vendredi 18 au lundi 21 novembre (chaque jour à partir de 10h), avec comptoirs variés : services brodés, art religieux, papeterie, parfumerie, confiserie, linge de maison, tricots, épicerie fine et grands choix de vins fins… Grande tombola… S'inscrire pour les repas [déjeuner en 2 services 11h45 et 13h30, dîner 1 service à partir de 19h] (pas de repas le lundi 21). ✔ Le Père Benoît Caulle et Anne-Marie Le Bourhis, proposent une journée de formation de catéchèse sur le parcours "Viens, suis-moi", le vendredi 2 décembre, à la Paroisse Notre-Dame du Travail, 36 rue ✂ Guilleminot, 75014 Paris. Rens. auprès du Père François Potez, ✆ 01.44.10.72.92, ou Brigitte du Payrat, [email protected] ✔ La rencontre annuelle des «Amis de tous» aura lieu le 4 décembre (14h-18h) à l'église Saint-Antoine des XV-XX, 1 er étage, 57 rue Traversière, 75012 Paris. À 14h, des nouvelles récentes de Haïti, par M. Renard (de l'association Enfants-Soleil) seront présentées, avec reportage et photos. À 16h, thé, café (avec stands de confitures, gâteaux, cartes de vœux, bougies…) et tour d'horizon des activités de l'association. À 16h30-18h, loto avec de nombreux lots. Rens. : «Amis de tous», c/o Florence Mille-Bardsley, 12 rue Alfred Laurant, 92100 Boulogne, ✆/fax 01. 46.03.44.70. [email protected] ✔ Du 24 novembre au 23 décembre, la poésie des noëls d'autrefois imprègne la boutique éphémère de la Maison de l'Alsace (décorations, marqueterie d'art, confitures, linge de table, poterie artisanale…). Avec l'inauguration des festivités le 23 novembre (19h30), devant la Maison de l'Alsace, 39 av. des Champs-Élysées, 75008 Paris. Et aussi, le 6 décembre (17h30) Saint Nicolas sera présent, avec la chorale des Gospel Kids, avec une distribution de chocolat chaud et pains d'épices aux enfants… Une brodeuse de pain d'épices, Marketa Macudova, présente ses pains d'épices décorés en broderie et points de croix… (mélange de sucre glace, blanc d'œuf, et jus de citron) une très bonne idée de cadeaux… Calvados ✔ À l'Abbaye Saint-Martin de Mondaye, 14250 Juaye-Mondaye, ✆ 02.31.92.58.11, fax 02. 31.92.08.05, le 24 novembre, une journée pour prendre le temps de se ressourcer et se recentrer sur l'essentiel est prévue sur le thème «Mon "day" (e) pour Dieu», Mon jour pour Dieu, animée par les frères de la communauté, avec Pascaline Lano. FRANCE Catholique HEBDOMADAIRE 76 € pour un an (au lieu de 110 €) Avec un premier abonnement, en cadeau, Abonnez-vous ! le CD de « Michael Lonsdale », extraits de “La règle de Saint Benoît” (Éditions Jade) Offrez un [Le CD peut être commandé seul, par courrier, au prix de 15 € franco, ! t en m chèque à l’ordre de France Catholique, 60 rue de Fontenay, 92350 Le Plessis Robinson.] abonne À retourner, à "France Catholique", 60 rue de Fontenay, 92350 Le Plessis-Robinson ❒ Je souscris un premier abonnement à FRANCE CATHOLIQUE : 1 an = 76 € (au lieu de 110) (*)(**) ❒ Je reçois (avec un premier abonnement uniquement), en cadeau le CD de Michael Lonsdale, “ La règle de saint Benoît ”. ❒ J'abonne un ami, un prêtre, une communauté… 1 an = 76 € et je reçois le cadeau(**), qui m'est envoyé(****) Adresse où "France Catholique" doit être envoyé : ❒ Mme ❒ Mlle ❒ M. ❒ Père ❒ Sœur NOM/prénom : ........................................................................................... 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(****) Le préciser dans un courrier séparé. (*****) France métropolitaine uniquement. CNIL N° 678405 - Loi informatique & liberté du 6/01/78 : vous disposez d’un droit d’accès et de rectification aux informations vous concernant. Par notre intermédiaire, vous pouvez être amenés à recevoir des propositions d’autres entreprises. Si vous ne le souhaitez pas, il suffit de nous écrire ou de nous téléphoner et il en sera tenu compte immédiatement. Ille-et-Vilaine ✔ Au Centre de la Hublais, av. de La Hublais, 35510 CessonSévigné, ✆ 02.99.83.11. 02, fax 02.99.83.62.20, hublais@ wanadoo.fr, une session en deux parties, du 3 (14h) au 4 décembre (17h), et du 25 (14h) au 26 février 2012 (17h), est proposée : «Redécouvrir les textes de Vatican II», à l’occasion du 50e anniversaire de son ouverture, avec Mgr Gérard Defois (ancien archevêque de Sens, Reims et Lille. Il vient de publier L'Église, espace d'alliance, éd. du Cerf). Moselle ✔ Une session, les 12 et 13 janvier 2012, pour prêtres, diacres, séminaristes, et du 14 au 15 janvier, pour tous, aura lieu à la Maison St-André, 2 rue SaintAndré, 57245 Peltre : «Vatican II, à l'origine de l'élan de la nouvelle évangélisation et d'un chemin de conversion», par le Père Mario Saint-Pierre (diocèse de Québec). Rens. ✆ 03.87.75.75.98, ou, auprès de l'Abbé Laurent Pidolle : [email protected] Oise ✔ Au Centre spirituel diocésain de Loisy, 2, route de Mortefontaine, 60950 Ver-sur-Launette, ✆ 03.44.54.31.32, fax 03.44.54. 33.72, [email protected], une "Journée de la feuille" (apporter un râteau ou de quoi ramasser ou souffler les feuilles… avec gants et bottes), avec piquenique partagé, est proposée le 27 novembre (9h30-17h30), pour se retrouver en famille, entre amis pour un temps convivial et célébrer l’eucharistie ensemble. Yvelines ✔ Jean-Christian Petitfils signera son dernier ouvrage Jésus, le samedi 26 novembre (de 15h30 à 18h). Jean-François Kieffer dédicacera ses bandes dessinées de Loupio, le dimanche 27 novembre (de 10h30 à 18h), lors de la kermesse de la Paroisse de Chatou qui se tiendra à l'École Jeanne-d'Arc-Notre-Dame, 6, rue du Général Colin, 78400 Chatou. Rens. ✆ 01.39.52.00.84. Studium de Philosophie de Chartres Institut de Théologie des Dombes ✔ Un colloque de philosophie et de théologie «Foi et raison, la vérité dans ses éclats», est prévu du 8 (18h) au 11 décembre (16h), à l'occasion des 10 ans de fondation du Studium de Philosophie de Chartres (20 pl. Jean-Moulin, 28000 Chartres) et de l'Institut de Théologie des Dombes (01330 Le Plantay) , avec notamment : Jean-Noël Dumont, Laurent Fabre, Pascal Ide, Jean-Pierre Lemaire, Marguerite Lena… qui se tiendra au Cénacle de Tigery, Communauté du Chemin Neuf, 34 place Liedekerke Beaufort, 91250 Tigery. Part./frais : 150 à 200 € incluant les repas et l'hébergement (possibilité de participer pour une journée : 60 à 80 € avec les repas). Rens. ✆ 04.74.98.33.65 / 67. Pèlerinage ✔ Un pèlerinage en Terre Sainte aura lieu du 2 au 14 août 2012. Nazareth - Mont des Béatitudes - Tabgha - Capharnaüm - Mont Thabor - Jéricho - Aïn Karem Bethléem - Jérusalem. Découvrir ou redécouvrir les sources de la foi chrétienne, suivre Jésus sur la terre qu’Il a choisie, notre «lieu de naissance», guidé par les prêtres de la communauté Aïn Karem, autour du Père Michel Gitton. Revivre des grands moments de l’année liturgique sur les lieux mêmes où Dieu s’est manifesté à l’homme depuis l’Ancien Testament et sur les lieux qui ont connu le Christ dans son humanité. Suivre pas à pas le Sauveur en méditant sa parole et en célébrant la liturgie. Trois routes pour trois styles : n°1, pour les couples et les célibataires, avec le Père Henri de l’Éprevier [envir o n 1 8 7 7 €] ; n ° 2 , ave c des conditions de confort plus réduites et un rythme soutenu, avec le Père Jean-Luc Leverrier [environ 1495 €] ; n°3, programme prévu dans la journée pour les enfants de six à onze ans et pour les jeunes gens de douze à dix-sept ans, avec les Pères Frédéric Roder et Gilles de Raucourt [environ 1644 €]. Services fournis par l’agence Ichtus. Programme détaillé des visites, des messes et offices sur place, inscriptions et renseignements, par courriel : [email protected], par courrier : Michèle Gabarrou, 31 rue de la Tour, 77171 Léchelle. Voyage culturel ✔ Le Professeur A. Sadek, égyptologue et coptologue et familier de l'Éthiopie, directeur de la collection et association "Le Monde Copte", conduira un voyage en Éthiopie du 13 au 22 janvier, 2000 €. Splendide fête liturgique du Baptême du Christ (Timkat) aux sanctuaires de Lalibéla, Addis-Abéba, Axoum… le lac Tana… Rens. : Le Monde Copte 11bis rue Champollion, 87000 Limoges, ✆ 05.55.50.21.87, [email protected] Pour passer un communiqué, contactez : [email protected] fax 01 46 30 04 64 ou inscrivez-le sur : www.france-catholique.fr ABONNEMENTS À FRANCE CATHOLIQUE France, 6 mois : 58 €/ 1 an (47 numéros) : 110 € / Étranger, 1 an : 122 €. Abonnement soutien : 250 €. Pour la Belgique, virements à l'ordre de E. Kerkhove, chaussée de Dottignies 50 7730 Estaimpuis, tél. 056. 330585, compte bancaire : 275.0512. 029.11. Pour les autres pays, procédez par virements postaux internationaux sur notre compte chèques postal [IBAN / FR46 2004 1010 1243 5535 5X03 353 | BIC : PSSTFRPPSCE], ou bien par mandats internationaux à l'ordre de la SPFC ou par chèques bancaires libellés en euros et payables en France ou par chèques bancaires domiciliés à l'étranger moyennant une surtaxe de 18 €, ou par carte bancaire via le site internet www.france-catholique.fr ou par téléphone : 01 46 30 37 38. Le journal ne rembourse pas les abonnements interrompus du fait de l'abonné / Ne paraît pas en août. PETITES ANNONCES Tarif : la ligne de 35 lettres : 6 €. Domiciliation : 9 €. Communiqué dans le bloc-notes, forfait : 20 € ➥ À vendre : 2 bâtiments en pierre, bien entretenus, séparés par torrent, aménagés pour accueil retraitants (15 chambrettes, salle-à-manger, cuisine équipée, salles de réunions, oratoire). En pleine nature, 1,5 km du village, 15 km des stations de ski, 90 km de Lourdes. Tél. 06 79 20 78 28 (message possible). ➥ Ingénieur, multinationales, cherche appartement vide, 2 pièces, cuisine, salle de bains. Paris 13e, 14e ou 15e. Tél. : 01.60.07.36.90, et 06.14.89.18.56. Endroit calme. ➥ Alsace, à louer, gîte 3-6 personne, tout confort, nature, montagne, calme, proche du mont SainteOdile, prix modéré. Paul Reffay, tél. 03.88.57.11.77. www.gitemontjoie.fr. SERVICE ABONNEMENTS Pour les abonnements par chèque, virement ou prélèvement, pour un changement d'adresse ou pour toute autre question relative à votre abonnement en cours, il vous faut joindre : Téléphone : 01.40.94.22.22 [lundi au jeudi 9h-13h et 14h-18h et vendredi 9h-13h et 14h-17h] Fax : 01.40.94.22.32 - courriel : [email protected] En revanche, pour un abonnement par carte bleue, le téléphone est : 01.46.30.37.38. 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