Jean Le Cam LE DESTIN DES MAREC Mon Petit Éditeur Retrouvez notre catalogue sur le site de Mon Petit Éditeur : http://www.monpetitediteur.com Ce texte publié par Mon Petit Éditeur est protégé par les lois et traités internationaux relatifs aux droits d’auteur. Son impression sur papier est strictement réservée à l’acquéreur et limitée à son usage personnel. Toute autre reproduction ou copie, par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon et serait passible des sanctions prévues par les textes susvisés et notamment le Code français de la propriété intellectuelle et les conventions internationales en vigueur sur la protection des droits d’auteur. Mon Petit Éditeur 14, rue des Volontaires 75015 PARIS – France IDDN.FR.010.0120093.000.R.P.2014.030.31500 Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication par Mon Petit Éditeur en 2014 Retrouvez l’auteur sur son site Internet : http://jean-le-cam.monpetitediteur.com Avertissement Toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé ne serait pure coïncidence. Première partie. Les Ascendants de Yann Marec 1. Grand-père « Tad Coz » et Grand-mère « Mam’Coz » avant la guerre 1914-1918 Guillaume Marec était né en 1882 et Marie Le Bras avait vu le jour en 1883 dans la même bourgade des monts d’Arrée. Guillaume « Tad Coz », fils d’un métayer avait les yeux bleus, les cheveux bruns bouclés, un corps mince et musclé. Marie « Mam’Coz », fille d’un cultivateur des environs, était une très belle femme, une chevelure châtain disposée en chignon, des beaux yeux couleur noisette, elle se tenait toujours très droite. Quand Tad Coz et Mam’Coz allaient dans les fêtes vêtus des costumes traditionnels des Monts d’Arrée, tout le monde regardait ce couple magnifique. Conscrit en 1902, Guillaume effectua son service militaire au 132e Régiment d’Infanterie à Reims. Il avait un gros handicap, il ne savait ni lire, ni écrire, ni parler le français, il ne connaissait que le breton et n’avait jamais voyagé. Le jour de son départ à l’Armée, après le trajet BerrienMorlaix en autorail, il prit le train Brest-Paris et fut surpris par l’arrivée de la machine à vapeur (le marc’h du en breton) sifflant et ferraillant. À l’arrêt, la locomotive fumait, hennissait et reniflait tel un cheval aux labours. Il s’installa dans un compartiment où se tenaient cinq jeunes qui montaient en région parisienne pour la saison de betteraves. Le plus ancien engagea la conversation en breton. — Salut, je suis Ernest Corre, et toi, comment t’appelles-tu ? 11 LE DESTIN DES MAREC — Guillaume Marec, j’habite près d’Huelgoat, je vais faire mon service militaire à Reims. Aussitôt les cinq compères adoptèrent Guillaume. Ernest se mit à raconter son passage sous les drapeaux. — Moi je suis de la classe 1898, j’étais dans le génie, chez les pontonniers, j’ai surtout aimé les manœuvres sur le canal de l’Oise et de l’Aisne. — J’ai un problème dit Guillaume, je ne connais pas la langue française et pour mes voyages, je suis très gêné, à Paris, je ne saurai pas changer de gare ? — Pour ton voyage, il ne faut pas être inquiet, nous t’accompagnerons gare de l’Est et demanderons au cheminot du guichet de tout indiquer sur un papier, ainsi à chaque changement tu le montreras aux gars des chemins de fer. Tu sais, moi aussi j’étais dans le même cas, je ne connaissais pas le français avant mon service militaire. — Comment as-tu appris à te débrouiller ? — C’est un gradé de l’armée qui m’a donné des cours et pour les voyages, petit à petit j’ai appris à me déplacer dans toute la France. Guillaume rassuré proposa à tous de boire un coup de cidre et chacun sortit de la musette le jambon, les œufs et le saucisson pour partager le repas. Les six compères se mirent à raconter des histoires des Monts d’Arrée, ils arrivèrent ainsi Gare Montparnasse sans avoir vu le temps passé. Cette rencontre permit à Tad Coz d’aborder avec confiance cette nouvelle phase de sa vie. Le service militaire se déroula sans problème, après ses classes il fut affecté aux écuries pour entretenir et soigner les chevaux. Il leur parlait en les bichonnant, le forgeron du régiment lui montra comment les ferrer. Comme il était très courageux et toujours prêt à rendre service, les gradés lui apprirent le français et les quelques 13 LE DESTIN DES MAREC permissions dont il bénéficia lui permirent d’apprendre à voyager sans problème. Les derniers mois de son service militaire il écrivit même des petites lettres à sa famille, le secrétaire de mairie du village les lisait aux parents de Guillaume. Au 132e de Reims, il apprit à vivre en communauté et fit la connaissance des paysans de la Beauce et de Brie qui lui parlèrent des méthodes modernes de culture et des immenses étendues consacrées à la récolte du blé et des betteraves sucrières. Guillaume se lia d’amitié avec un ouvrier agricole auvergnat, leur misère réciproque les rapprocha énormément. De retour dans les Monts d’Arrée, Tad Coz reprit le travail de paysan dans la métairie de ses parents. Compte tenu des exigences du notable propriétaire, la famille étant très pauvre, Guillaume dû aller de ferme en ferme pour offrir ses services aux cultivateurs, ce salaire journalier aida la famille à vivre plus décemment et lui permit d’amasser un petit pécule. En janvier 1910, il décida de louer le petit domaine de Roc’h Du composé d’une longère, de bâtisses agricoles et de trois hectares de terrain, pour accueillir sa future épouse et créer à son tour un foyer. C’était un endroit superbe situé entre la rivière Le Squiriou et le Menez Vergam, distant de trois kilomètres du bourg de Scrignac. Au printemps, le mariage de Guillaume Marec et de Marie Le Bras fut un véritable événement dans la commune. Comme il faisait beau, les festivités se déroulèrent devant la grange et dans le champ proche de la ferme de Roc’h Du. La nourriture fut abondante, la fête dura deux jours et une nuit entière, les 200 convives burent plusieurs barriques de cidre et deux bonbonnes d’alcool distillé de pommes. Pour animer ce mariage, chanteurs, accordéonistes, joueurs de biniou et de bombarde firent le déplacement, vieux, jeunes et enfants 14
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