7.1 Influence de la géométrie et du nombre de Reynolds 7.2 Expression de la quantité de mouvement 7.3 Les équations de la couche limite 7.4 Couche limite sur une plaque plane 7.5 Couche limite avec gradient de pression 7.6 Écoulements externes Écoulement externe? Il s’agit d’un phénomène dans lequel le fluide est en contact ou limité par une paroi physique, mais que son déplacement est illimité dans les autres directions. On trouve un écoulement de cette nature lorsqu’un corps se déplace au sein d’un fluide, ce qui revient à imaginer que le fluide s’écoule autour du corps, mais avec celui-ci étant fixe dans l’espace. En principe on considère qu’un seul objet. S’il y en a plusieurs, il sont regardés comme étant assez loin les uns des autres pour avoir une influence réciproque quelconque. L’étude des écoulements externes a été fondamentalement effectuée dans le domaine de l’aéronautique. Cependant, il y en a d’autres applications telles que l’aérodynamique des véhicules terrestres, les d’éoliennes, ou l’écoulement autour de bâtiments urbains et industriels, qui intéressent également l’ingénieur. Les écoulements externes génèrent deux forces importantes: la traînée, dans la direction de l’écoulement sur l’objet, et la force normale à l’écoulement appelée portance. Cette dernière concerne les corps aérodynamiques plutôt que les corps émoussés Dès nos jours, une grande quantité d’études sont consacrées au contrôle des écoulements autour de véhicules de toute sorte pour la réduction de la trainée. Cette force est directement liée à la consommation d’énergie et les enjeux environnementaux et économiques sont donc importants. Réduire la consommation des véhicules de transport est une priorité! À titre d’exemple, notons que la traînée aérodynamique d’une voiture de taille moyenne qui roule à 100 km/h, contribue entre 75% et 80% à la résistance totale à l’avancement. Dans le domaine sportif on effectue également des d’études, complémentaires à la réduction de la trainée, pour agir aussi sur la déportance (portance négative) et augmenter ainsi la stabilité de la voiture. Pour ce faire, on utilise des ailerons ayant la forme de profils d’aile d’avion. En effet, une portance (positive) élevée est clairement bénéfique pour un avion, mais elle pourrait être nuisible sur une voiture, puisque dans ce cas on veut garder l’adhérence du véhicule à la route. On regarde maintenant quelques détails sur les forces qui s’exercent sur un corps en mouvement immergé dans un fluide. La première, la force de traînée D(Fd), correspond à la résistance du fluide au déplacement du corps, ou encore, à celle qui impose un obstacle immobile à l’écoulement. L’intérêt sur cette grandeur se retrouve dans l’équation définissant la puissance associée à cette force: P=FdV Dans cette expression P indique la puissance et V la vitesse du corps (véhicule). La force de traînée Fd provient de diverses sources. Pour un corps profilé (aéro ou hydrodynamique), le frottement tangentiel à la surface du corps, généré par la viscosité et la différence de vitesse entre le fluide et la paroi, est dominant. On appelle cette force traînée de frottement. Elle est importante alors pour un corps profilé, mais sa pondération diminue pour un corps épais. Une deuxième sorte de traînée est la trainée de forme ou de pression. Cette force (la résistance à l’écoulement) dépendra incontestablement de la forme du corps. Si celui-ci est émoussé, le fluide se détachera, ce qui entrainera une chute de pression en aval d’un obstacle. Il y aura donc une dissymétrie des forces de pression. La zone de séparation sera suivie d’un sillage, où les effets visqueux sont importants. Il faut noter, cependant, que pour un corps profilé, la pondération entre le cisaillement et la forme par rapport à leur influence sur les forces aéro(hydro) dynamiques, dépend aussi de la position du profil. Spécifiquement, de l’angle formé entre le profil et la direction de l’écoulement. 200 traînée de forme 20 traînée dans le sillage Dans ce module, on considérera que ces deux types de traînée. Ces forces sont présentes en 2D ou en 3D et en régime compressible et/ou incompressible. On note cependant qu’en régime compressible et dans les écoulements tridimensionnels on retrouve deux autres formes de traînée. Dans le domaine de l’aéronautique, on analyse en particulier la résistance à l'avancement induite par la portance qu’on nomme traînée induite . En fait, c’est la plus importante traînée de l'avion. En effet, à cause de la différence de pression entre l’intrados et l’extrados des ailes d’avion, un mouvement tourbillonnaire s’établit aux extrémités des ailes. Ces tourbillons “parasites” sont transportés vers l’aval en consommant de l’énergie. Les tourbillons marginaux occasionnent des pertes Lors d’un écoulement compressible, il peut y avoir une force dite traînée d’onde. Celle-ci est reliée à l'approche de la vitesse sonique. Très sommairement, lors d’un choc normal (module sur les écoulements compressibles), la vitesse de l'écoulement passe fortement de supersonique à subsonique. Ce phénomène engendre une nouvelle traînée et une augmentation de la consommation d'énergie. En régime transsonique, le choc peut se situer sur l'extrados de l’aile. En régime supersonique, il est détaché devant l’aile. Lorsqu’un objet se déplace sur une surface libre (la surface de l’eau) il génère des vagues, qui sont la contrepartie des ondes dans un écoulent compressible. Les vagues peuvent produire une zone de haute pression ou « mur de vague » devant l’objet qui ralentit son déplacement. Dans ce cas on dit qu’une traînée de vague a lieu. http://tpe-les-progres-dans-le-domaine-de-la-natation.e-monsite.com/pages/les-forces-de-resistance.html La deuxième force exercée par un fluide sur un obstacle est appelée portance, notée par L(ou FL). La portance est fondamentalement une conséquence de la pression que le fluide impose à la surface du corps. Cette force est définie dans la direction perpendiculaire à celle de l’écoulement . Puisque la portance dépend essentiellement de la pression et que l’effet des contraintes de cisaillent est négligeable, aucun autre élément n’est nécessaire pour la décrire. Maintenant que nous avons identifié la nature et l’importance des forces aèro(hydro)dynamiques, nous pouvons considérer quelques équations fondamentales. De façon générale, les forces aéro(hydro)dynamiques sont fonction de la rugosité, de la géométrie du corps et des rapports entre la force d’inertie et les forces: visqueuses, gravitationnelles et élastiques (les nombres de Reynolds ,Froude et Mach; à venir). Dans cette partie, on regardera davantage les écoulements incompressibles avec une force gravitationnelle négligeable. Ainsi, le nombre de Reynolds et la géométrie, et/ ou la position d’un corps par rapport à l’écoulement, joueront un rôle central. Pour simplifier, on distinguera alors deux situations: l’une lorsque les forces visqueuses sont dominantes et l’autre, lorsque la géométrie perturbe fortement la trajectoire d’un écoulement. Les effets visqueux sont beaucoup plus importants dans le sillage et dans une zone proche des parois qu’on appelle couche limite. Ainsi, l’étude des objets immergés dans un écoulement de fluide est fortement liée à la théorie de couche limite. Si le nombre de Reynolds est suffisamment élevé, loin de l’objet, le fluide peut être considéré parfait (inviscide). U0 y=δ U0 Couche limite 0 u(y) L On appelée couche limite la région proche des parois solides où la vitesse dévient progressivement nulle. δ Cette région s’amincit au fur et à mesure que le nombre de Reynolds augmente U U U δ CL turbulente δ δ CL laminaire Sur une plaque plane, la transition d’un écoulement de couche limite laminaire à turbulente a lieu à partir d’un nombre de Reynolds (Rex = ρU x/μ) de 5x105 Couche limite Frontière de la couche limite Paroi T CLT CLL T CLT point d’arrêt CLL: couche limite laminaire T : transition CLT: couche limite turbulente • • Le nombre de Reynolds Rex = ρU x/μ, est défini à partir du bord d’attaque de la plaque, et sa valeur change en fonction de la position τw Le coefficient de frottement est donné par c f = 1 / 2 ρU 2 y Taux de cisaillement pariétal U Bord d’attaque x U τw δ(x) Épaisseur de la couche limite: u(δ)=0,99 U Couche limite: ∂u ∂y est important Exemple 6.1 Un écoulement d’eau (à 68°F) se développe parallèlement à une plaque plane avec une vitesse de 20 pi/s. A partir de quelle distance x du bord d’attaque de la plaque l’épaisseur de la couche limite atteint 1 po? Solution On suppose que l’écoulement laminaire (𝑅𝑅𝑅𝑅 ≤ 5𝑋𝑋105)et on calcule x. On calcule le nombre de Reynolds Rex. On vérifie ensuite le choix d’un écoulement laminaire. Si l’écoulement est turbulent on recalcule x. Formule donnée 5.0 Re1/ 2 δ x ≈ x 0.16 1/ 7 Re x laminaire 103 < Re x < 106 turbulent 106 < Re x Version adaptée du livre: Fluid Mechanics, par Frank M. White, 7e édition (suite) = Re L δ x ≈ Eau UL (1 pi / s ) × (1 pi ) = = 6200 1.61×10−4 υ 5.0 = Re1/x 2 5.0 = 0.0634 6200 = δ 0.0634 × 1 pi = 0.0634 pi Air Re = L δ x ≈ UL (1 pi / s ) × (1 pi ) = = 92600 1.08 ×10−5 υ 5.0 = Re1/x 2 5.0 = 0.0164 92600 = δ 0.0164 × 1 pi = 0.0164 pi Information: Re=500 000 est le seuil laminaire-turbulent 7.1 Influence de la géométrie et du nombre de Reynolds 7.2 Expressions de la quantité de mouvement 7.3 Les équations de la couche limite 7.4 Couche limite sur une plaque plane 7.5 Couche limite avec gradient de pression 7.6 Écoulements externes 3 Amigos Les trois quantités suivantes: épaisseur de la couche limite, épaisseur de déplacement et épaisseur de la quantité de mouvement sont utilisées pour mesurer des écarts produits par la présence de la couche limite par rapport à la situation décrite par l’écoulement d’un fluide parfait Amigo No 1 a) Épaisseur δ: distance à la paroi à partir de laquelle la vitesse devient 99% de la vitesse de l’écoulement uniforme U u(y=δ)=0.99U δ 36 Amigo No 2 b) Épaisseur de déplacement δ*: quantité définie en fonction du déficit de débit causé par le déplacement des couches de fluide par rapport à celles lors de l’écoulement d’un fluide parfait y y U U ∞ u = δ ∫ 1 − dy U 0 * δ* ∞ = A ∫ (U − u ) dy 0 u u aires égales A = δ *U Amigo No 3 c) Épaisseur de la quantité de mouvement θ: quantité définie en fonction de la perte de quantité de mouvement causé par le ralentissement du fluide proche de la paroi y ∞ = M U U u ∫ ρu ( U − u ) dy 0 y u M = ρU 2θ ∞ u u = θ ∫ 1 − dy U U 0 1 u U u 1 − U δ* θ u u 1 − U U y Rappel( chapitre 3) Un écoulement arrive sur une plaque plane avec une vitesse uniforme V = U0î. La plaque arrête complétement l’écoulement à la surface et modifie alors le profil de vitesse. À la position x= L, on trouve des couches ralenties par rapport à U0, ce qui donne lieu à une zone d’épaisseur y = δ. Cette zone est dite couche limite, où la vitesse varie de la valeur zéro à U0 . Le phénomène génère un force de trainée D sur la plaque. On doit faire une analyse intégrale pour trouver cette force en fonction de ρ, U0, et δ, ainsi que des dimensions L et b. Ligne de courant juste à l’extérieur de la region visqueuse U0 p=pa U0 y=δ 2 y=h 3 1 D u(y)<U0 4 0 épaisseur b L Version adaptée du livre: Fluid Mechanics, par Frank M. White, 7e édition Considérant l’état stationnaire, on appliquera des bilans sur le trapézoïde 1-2-3-4 Conservation de la la masse d dV v + ρ ρ 0 ∫sc r ⋅ ndA = dt vc∫ Ligne de courant juste à l’extérieur de la région visqueuse δ ∫ u ( y)dy = U 0 h 0 p=pa y U0 U0 y=δ 2 y=h 3 δ u( y) h=∫ dy U 0 0 Il n’y a pas de flux dans le sens transversal (vertical) D 1 u(y) 4 0 dy épaisseur b L dy x Conservation de la Q.deM. d F v dV v vr ⋅ ndS = ρ + ρ ∑ VC dt ∫ ∫ VC SC ∑M h x δ 0 = − ρ ∫ U 0U 0bdy + ρ ∫ u ( y )u ( y )bdy = 0 SC2 SC1 0 2 δ ρ b U 0 h − ∫ u ( y )u ( y )dy D= −∑ M x = 0 δ u( y) 2 u( y) D ρ bU 0 ∫ 1 − dy U0 U0 0 δ u( y) dy U 0 0 h=∫ Dans l’expression pour la traînée, on reconnait l’épaisseur de la quantité de mouvement θ (solution de Theodore von Kármán), alors: δ u( y) u( y) D( x) ρ bU ∫ = 1 − dy U U 0 0 0 = θ 2 0 U y δ(x) p=pa u u 1 − ∫0 U U dy D ( x) = ρ bU 2θ x D ( x) = b τ w ( x)dx 0 ∫ U τw(x) (1) (2) En dérivant (1) et (2) x U = U0 ∞ D ( x) = ρ bU 2θ x D ( x) = b τ w ( x)dx 0 ∫ (1) (2) dD 2 dθ = ρ bU dx dx dD = bτ w dx dθ τ w = ρU dx 2 Pour un écoulement laminaire, von Kármán suppose un profil parabolique décrivant la vitesse dans la CL Conservation de la masse entrée-sortie: 2 y y2 − 2 u= ( x, y ) U δ δ δ* : épaisseur de déplacement de la CL y=h+δ* U Quelles sont le valeurs de τ et de δ ? U y=h h u δ* x ∞ u u = θ ∫ 1 − dy U U 0 ∞ = δ* u − 1 ∫0 U dy 2 y y2 − 2 u= ( x, y ) U δ δ δ δ u δ* = 1 − dy = ∫0 U 3 δ θ =∫ 0 τw δ2 dθ 2 2 dδ ∂u µ= µ = U ρU 2= ρU 2 δ dx ∂y 15 dx 15ν x U 2 x 0)= 0 δ (= = δ = x τ w = ρU 2 30ν 5.5 = Ux Re1/2 x u u 2 1 − dy = δ U U 15 δ dδ = 15µ dx Uρ dθ dx cf cf = τw µU 2 / δ = = 2 1/ 2 ρU 1/ 2 ρU 2 4µ 8ν = = 15Ux 30ν x ρU U 8 15 Re x 0.73 Re1/x 2 Les solutions pour δ/x et cf proposées par von Kármán sont à 10% près de la solution exacte (à venir). δ* = θ= δ 3 2 δ 15 2 τw = µ U δ Exemple 7.2 Un écoulement de type couche limite sur plaque plane est étudié pour une vitesse extérieure U = 1 pi/s. La longueur de la plaque est de 1 pi. Calculer l’épaisseur de CL au niveau du bord de fuite de la plaque pour : a) de l’air à 68°F b) de l’eau à 68°F. νair=1.61x10-4pi2/s, νeau=1.08x10-5pi2/s Solution a) UL Re = = 6200 L υ Écoulement laminaire δ x ≈ 5.0 0.0634 = Re1/x 2 x = 1pi ≈ 5.0 0.0164 = Re1/x 2 x = 1pi δ ≈ 0.76 po b) Re = L UL = 92600 υ Écoulement laminaire δ x δ ≈ 0.20 po Version adaptée du livre: Fluid Mechanics, par Frank M. White, 7e édition 7.1 Influence de la géométrie et du nombre de Reynolds 7.2 Expression de la quantité de mouvement 7.3 Les équations de la couche limite 7.4 Couche limite sur une plaque plane 7.5 Couche limite avec gradient de pression 7.6 Écoulements externes Dans la majorité des applications industrielles, on cherche à fournir des résultats concernant le frottement, qui est étroitement lié aux pertes et à l’énergie. Cependant, le champ de vitesses requis pour l’obtention du cisaillement est difficile à obtenir. Ainsi, on fait recours à des méthodes approchées qui conduisent néanmoins à des résultats satisfaisants. Puisque les pertes sont concentrées dans la région pariétale, on regardera d’abord la forme réduite des équations de N-S proche de la paroi. Cette simplification, qui a révolutionné la mécanique des fluides, a été proposée par Ludwig Prandtl en 1904 Ludwig Prandtl 1875-1953 Pour un écoulement stationnaire, 2 D, en régime incompressible, les équations de N-S sont: ∂u ∂v + = 0 ∂x ∂y ∂ 2u ∂ 2u ∂u ∂u ∂p +v − +µ 2 + 2 ρ u = ∂y ∂x ∂y ∂x ∂x ∂ 2v ∂ 2v ∂v ∂v ∂p − +µ 2 + 2 ρ u + v = x y y ∂ ∂ ∂ ∂y ∂x L’hypothèse de base de l’analyse de la couche limite et que δ/L<<1, où L est une dimension caractéristique du corps dans le sens de l’écoulement Suite à l’hypothèse δ/L<<1, Prandtl a montré que certains termes jouent un rôle négligeable par rapport à d’autres. Notamment: v << u ∂u ∂u ∂v ∂v et << << ∂x ∂y ∂x ∂y Ux = >> 1 Re x υ Après quelques étapes simplification on peut trouver ∂u ∂v + = 0 ∂x ∂y ∂u ∂u ∂p ∂ 2u − +µ 2 ρ u + v = ∂y ∂x ∂y ∂x dpe dU = − ρU e e dx dx à l’extérieur de la CL ∂p =0 ⇒ p = p ( x ) ∂y On remarque que l’équation pour la quantité de mouvement dans le sens des y (normal à la paroi), est négligeable. On voit aussi que la pression varie seulement le long de la couche limite (x), et pas dans le sens transversal (δ). Dans ces expressions, on considère que le gradient de pression est obtenu appliquant les équations à l’extérieur de la CL (écoulement inviscide et irrotationnel, sans gradient de vitesse: Bernoulli) avec un champ de vitesses Ue(x) connu. Finalement, les deux équations de Prandtl pour une couche limite en 2D incompressible sont ∂u ∂v + = 0 ∂x ∂y ∂u ∂u dU 1 ∂τ +v ≈U + u ∂x ∂y dx ρ ∂y τ µ ∂u ∂y 2 conditions aux limites : écoulement laminaire τ =µ ∂u − ρ u ′v′ ∂y écoulement turbulent en y= 0 : u= v= 0 (adhérence à la paroi ) = en y δ= ( x) : u U ( x) 7.1 Influence de la géométrie et du nombre de Reynolds 7.2 Expression de la quantité de mouvement 7.3 Les équations de la couche limite 7.4 Couche limite sur une plaque plane 7.5 Couche limite avec gradient de pression 7.6 Écoulements externes U U U δ CL turbulente δ δ CL laminaire La transition d’un écoulement de couche limite laminaire à la turbulente a lieu à partir d’un nombre de Reynolds (Rex = ρU x/μ) autour de 5x105 c Bien qu’il soit possible d’obtenir une solution des équations de Prandtl pour la couche limite (et celles de Navier-Stokes) par voie numérique, il est utile cependant de regarder quelques solutions analytiques classiques. C.L.sur une plaque plane C.L.sur une plaque plane Heinrich Blasius a montré que, si on utilisait un changement de variable basé sur la fonction de courant, tous les profils de vitesse dans la couche limite pouvaient être obtenus d’une seule solution. Il a trouvé l’expression 1/2 u U ′(η ) avec η y = f= U ν x En substituant dans les équations de la CL en 2D, Blasius a obtenu une équation différentielle ordinaire. Notamment: Note: Blasius était élève de Prandtl ff ′′ f ′′′ + = 0 2 η = 0, f = f ′ = 0 η → ∞, f ′(∞) =1 1 f '= u U Tableau pour la solution laminaire 0 0 η 3 Écoulement laminaire sur une plaque plane η η-f(η) f(η) f(1)(η) f(2)(η) 0 0 0 0 0.3321 1 0.8344 0.1656 0.3298 0.3230 2 1.6032 0.6500 0.6298 0.2667 3 1.6942 1.3968 0.8461 0.1613 4 1.7166 2.3058 0.9555 0.0643 5 1.7202 3.2834 0.9916 0.0159 6 1.7206 4.2798 0.9990 0.0024 7 1.7205 5.2794 1.0000 0.0002 8 1.7205 6.2795 1.0000 0.0000 9 1.7204 7.2795 1.0000 0.0000 10 1.7157 8.2796 1.0000 0.0000 1/ 2 U δ 99% υ x ≈ 5.0 profil turbulent profil laminaire de Blasius 1 • La solution de Blasius est similaire à celle qu’on obtient si on suppose un profil parabolique pour décrire la couche limite. Ce n’est pas le cas pour les profiles turbulents (profiles plats) u U • Avec un profil parabolique imposé, l’épaisseur de la quantité de mouvement est obtenue à 10% près 0 y δ 1 Blasius Pour la solution Blasius, les trois grandeurs: l’épaisseur de la couche limite, l’épaisseur de déplacement et l’épaisseur de la quantité de mouvement, définis en fonction du nombre de Reynolds local, sont δ ( x) δ * ( x ) 1.721 θ ( x ) 0.664 5 = = = 1/2 Re x Re x1/2 Re x1/2 x x x Le cisaillement peut être calculé au moyen du gradient de vitesse à la surface τw = µ ∂u ∂y u = f ′(η ) U y =0 ∂η τ w = µUf ''(0) ∂y 1/2 U η = y ν x U τ w = 0.3321µ x 1/2 Rex La valeur 0.3321, pour f ’’ (0) est lue du tableau( η=0) Le cisaillement peut être calculé au moyen du gradient de vitesse à la surface U x τ w = 0.3321µ τw Cf = 1 2 ρU 2 1/2 Rex τ w = 0.3321ρU 2 Re1/2 x C= f ( x) 0.664 θ = Re x x Coefficient de traînée local La force totale de traînée sur une plaque de longueur l , par unité de profondeur, est alors donnée par ν FD = 0.332 ρU 2 ∫ dx 0 Ux l 1/2 ν FD = 0.664 ρU 2l Ul 1/2 On peut définir alors, le coefficient de friction global comme le rapport entre la force de traînée et la force qui serait exercée par la pression dynamique sur la plaque, soit: FD −1/2 = 1.328 Re CD = l 1/ 2( ρU 2 )l 5x δ ( x) = Re x1/2 Epaisseur de la couche limite 0.332ρ U 2 τp = R1/2 x Cisaillement pariétal C f ( x) = 0.664 Re x Coefficient de traînée local L 1 − 12 = CD = C f ( x) dx 1.33Re L ∫ L0 Coefficient de traînée global Connaissant la vitesse en amont de l’écoulement, la viscosité cinématique du fluide, ainsi que la longueur de la plaque, on peut obtenir le nombre Reynolds ReL et, par la suite, le coefficient de traînée global CD L 1 − 12 ( ) 1.33Re = CD = C x dx f L L ∫0 Puisque CD correspond à la traînée référée au terme 1/2ρU2 , la force de traînée est simplement donnée par: FD = CD AρU 2 2 Aire caractéristique Pour des écoulements laminaires, la valeur du coefficient de friction obtenue pour le cas d’une plaque plane, est une bonne approximation pour les corps profilés pourvu que l’angle entre le corps et la direction de l’écoulement soit faible. Les formules développées pour la plaque plane cessent d’être valables lorsque la couche limite devient turbulente o bien si l’angle entre le solide et l’écoulement est suffisamment grand pour entrainer un décollement. Exemple 7.3 Une couche limite laminaire se développe sur une plaque plane d’une longueur L = 50 cm et d’une largeur b = 3m. La vitesse extérieure est de 2.5 m/s. Calculer la traînée sur une face de la plaque ainsi que l’épaisseur de couche limite au bord de fuite pour: a) Air à 20°C et 1 atm, b) Eau à 20°C et 1 atm Solution: a) Air 1) Calcul du nombre de Reynolds Re L= UL = 83300 < 5 × 105 υair Écoulement laminaire 2) Calcul de la traînée 1.328 C= = 4.6 × 10−3 D 1/ 2 Re L 3) Calcul de l’épaisseur = δ L 5= Re1/L 2 0.0173 = Dune face CD ρ 2 U 2bL ≈ 0.026 N δ x = L = 8.7 mm Version adaptée du livre: Fluid Mechanics, par Frank M. White, 7e édition Exemple 7.3 (suite) Solution: b) eau 1) Calcul du nombre de Reynolds Re L= UL = 1.24 × 106 > 5 × 105 υeau Probablement turbulent 2) Calcul de la traînée 1.328 C= = 1.2 × 10−3 D 1/ 2 Re L = Dune face CD ρ 2 U 2bL ≈ 5.6 N Comme si la CL était laminaire 3) Calcul de l’épaisseur = δ L 5= Re1/L 2 0.00448 Comme si la CL était laminaire δ x = L = 2.2mm C.L.sur une plaque plane δ :hauteur Couche limite turbulente y+>30 de la couche limite Zone logarithmique Sous-couche visqueuse C.L.sur une plaque plane u + = u / u* Zone externe u 1 yu * = ln + B * u κ ν Région de la paroi Sous-couche visqueuse Zone mixte Zone logarithmique κ = 0.41 La constante de Von Karman B = 5.0 Pour une paroi lisse 1/ 2 τ u = w ρ y * yu * log y = log ν + La vitesse de frottement La distance normale à la paroi C.L.sur une plaque plane Loi phénoménologique suggérée par l’expérience profil turbulent 1 1/7 u y ≈ U turb δ u U θ= 7 δ 72 et Reδ ≈ 0.16 Re6/7 x 0 y δ 1 (Prandtl) δ x ≈ 0.16 Re1/7 x 0.014 CD Coefficient de traînée −2.5 ε 300 500 0.010 1000 0.008 2000 coefficient 0.006 0.004 Transition 0.002 Laminaire Turbulent lisse C D =1.328/Re1/L 2 CD = 0.031 Re1/7 L 1E+05 1E+06 1E+07 Re=VD/ν 1E+08 rugosité rélative inverse L/ L CD 1.89 + 1.62 log = ε 0.012 Coefficient de traînée pour la couche limite sur une plaque plane 200 Totalement turbulent 5000 104 2x104 5x104 2x105 106 1E+09 0.031 1440 Retrans = 5 ×105 Re1/7 − Re L L CD = 0.031 − 8700 Re 6 ×105 trans = 1/7 Re L Re L Plaque plane Connaissant les propriétés du fluide (μ,ρ), la vitesse de l’écoulement U et la longueur L de la plaque: 1) Calculer le nombre de Reynolds ReL 2) Si ReL< 5x105, l’écoulement est laminaire sur toute la plaque 3) Si ReL> 5x105, déterminer la rugosité relative et chercher la valeur de CD à partir de l’abaque 4) Utiliser la valeur de CD dans la formule FD = CD AρU 2 2 L’aire caractéristique A est connue Fin de la première partie
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