COLLOQUE Programme flores microbiennes d’intérêt Abstracts Liste des participants dans les Procédés Alimentaires et la Santé Le 7 octobre 2014, à DIJON ORGANISÉ PAR : AVEC LA PARTICIPATION DE : PROGRAMME flores microbiennes d’intérêt dans les Procédés Alimentaires et la Santé 7 octobre 2014, Dijon Matin Après-midi CONSERVATION ET PRÉSERVATION DES SOUCHES AU COURS DES PROCÉDÉS ET DE L’INGESTION 8h45 – 9h00 ACCUEIL CONFÉRENCE INTRODUCTIVE : Les flores microbiennes d’intérêt dans les 9h00 – 9h30 procédés alimentaire et la santé Muriel Thomas (UMR Micalis) & Laurent Beney (UMR PAM) BIODIVERSITÉ MICROBIENNE ET SÉLECTION DE SOUCHES D’INTÉRÊT 9h30 – 10h30 Chairman : Laurent Rios (Biovitis). • Sélection de levures œnologiques non Saccharomyces - Hervé Alexandre (UMR PAM) • Dynamique d’évolution de la flore microbienne dans les fromages -Christine Achilleos (INRA Urtal) • Démarche de sélection d’une souche d’intérêt probiotique - Pascal Molimard (Merck Consumer Healthcare) 10h30 - 11h00 PAUSE IDENTIFIER ET CONSERVER LES FONCTIONNALITÉS Chairman : Patricia Ramos (Senoble) • Impact des procédés de production sur le maintien des propriétés fonctionnelles de Lactobacillus plantarum - Nicolas Desroche (Nexidia) 11h00 – 12h30 • Identification des fonctions bactériennes par une approche de banque génomique Florian Chain (UMR MICALIS) • Stratégie de génétique inverse sur les lactobacilles : de la fonction aux gènes Jean-François Cavin et Hélène Licandro-Seraut (UMR PAM) 12h30 – 13h30 DÉJEUNER - BUFFET ET ÉCHANGES Chairman : Pascal Molimard (Merck Consumer Healthcare) • Le cas problématique des bactéries strictement anaérobies - Cyril Iaconnelli (UMR PAM) 13h30 – 14h30 • Conservation de la levure et le rôle antioxydant des stérols de la membrane - Sébastien Dupont (UMR PAM) • L’encapsulation de cultures de microorganismes - Yves Waché (UMR PAM / NatEncaps) MODES D’ACTION DES MICROORGANISMES Chairman : Nicolas Desroche (Nexidia) • Effet de bactéries probiotiques sur la perméabilité de la barrière intestinale - Luis Bermudez (UMR MICALIS) 14h30 – 15h30 • Biofilm et immunomodulation : cas d’un Lactobacillus casei - Jean Guzzo / Aurélie Rieu (UMR PAM) • Activité réductrice des microorganismes d’intérêt laitier - Rémy Cachon (UMR PAM) 15h30 – 15h45 CONCLUSION Catherine Béal (AgroParisTech) 15h45 - 16h00 PAUSE 16h00 – 17h30 SPEED DATING 17h00 COCKTAIL APÉRITIF ET NETWORKING 18h30 CLÔTURE Les organisateurs VITAGORA®, pôle de compétitivité tri-régional (Bourgogne, Franche-Comté et Île-de-France). Vitagora® réunit entreprises de l’agroalimentaire avec des représentants de a recherche et de la formation afin de favoriser la croissance par l’innovation pour attaquer à des marchés alimentaires à haute valeur ajoutée. Le Groupement d’Intérêt Scientifique (GIS) AGRALE est constitué de trois partenaires, membres fondateurs : l’INRA, l’Université de Bourgogne, AgroSup Dijon, qui rassemble l’ensemble des forces de recherche et formation supérieure du Grand Campus dijonnais dans les domaines de l’AGRicuture, l’ALimentation et l’Environnement. www.vitagora.com www.agrale-dijon.fr Conférence introductive L’avenir des flores microbiennes d’intérêt pour les procédés alimentaires et la santé M. Thomas (UMR Micalis, Jouy en Josas) et L. Beney (UMR PAM, Agrosup Dijon – Université de Bourgogne, Dijon) Depuis des millénaires, nous mettons à profit les propriétés des bactéries pour améliorer la conservation, le goût, l’aspect, la texture des aliments après fermentation. L’utilisation des bactéries, très ancrée dans nos procédés alimentaires, subit une évolution permanente qui est marquée par la disparition progressive de l’empirisme au profit de pratiques rationnelles tirées du développement des connaissances scientifiques. La richesse du programme de la journée démontre le dynamisme dans le domaine des « flores microbiennes d’intérêt » tant sur le plan des nouvelles connaissances que sur le plan de leurs répercussions économiques et sociétales. Nous espérons que ce colloque sera particulièrement favorable à l’innovation, à la créativité et à l’émergence de nombreux projets. Son format y est en tout cas propice puisqu’il réunit des chercheurs académiques et des industriels du domaine. Nos unités respectives, Micalis et l’UMR PAM ainsi que l’Unité URTAL sont fortement mobilisées pour cet évènement et nombre de leurs chercheurs vous montreront le grand potentiel technique et scientifique qu’elles abritent. La première des thématiques abordées aujourd’hui concerne l’étude de la biodiversité et l’identification de nouvelles souches d’intérêt. En effet, l’immense diversité du monde microbien se révèle à travers l’étude des méta-génomes des aliments fermentés, de notre tractus digestif et de notre environnement. Dans leur totalité les microorganismes constituent une richesse biologique et génétique immense et sont le siège de millions d’activités biochimiques pour la plupart inconnues. Il ne fait aucun doute que certains d’entre eux contribueront un jour à la préservation de notre santé ou de notre environnement. Pour cela quelques challenges sont à relever, au-delà de la signature génétique, il s’agit par exemple d’isoler et cultiver ces microorganismes pour en étudier leurs activités. Les trois sessions suivantes sont consacrées aux fonctions des flores d’intérêt. Les enjeux principaux sont d’identifier puis de préserver les fonctionnalités des souches et cela tout au long de la chaine qui s’étend du fermenteur, dans lequel sont produits les microorganismes, jusqu’à l’aliment et le tractus digestif. Toutes ces investigations sont essentielles à l’utilisation rationnelle des microorganismes et au développement de procédés industriels adaptés. Enfin les derniers exposés concerneront les modes d’action des micro-organismes à la fois dans le produit mais aussi sur la santé humaine. Les bactéries utilisées dans les procédés alimentaires sont souvent associées à des valeurs « santé » ce qui confère une plus-value à un produit et représente un potentiel d’innovation impliquant des acteurs académiques et privés; cependant les preuves scientifiques sur l’effet bénéfique de leur consommation restent insuffisantes. Les seules bactéries alimentaires bénéficiant d’une allégation « santé » approuvée par l’EFSA (« European Food Safety Autority ») sont les bactéries lactiques du yaourt, dont la consommation aide à une meilleure digestion du lactose. Ce cas d’école, qui reste isolé, montre qu’il y a une grande marge de progression pour prouver des effets santé de bactéries alimentaires. Dans un contexte, où de nombreuses études décrivent l’impact des bactéries intestinales commensales ou alimentaires sur la physiologie et la santé ; les argumentaires des allégations santé devraient pouvoir être étayés afin de concilier les exigences réglementaires, les attentes et la protection des consommateurs. Nous remercions le comité d’organisation de ce premier colloque consacré à la « flore microbienne d’intérêt » ainsi que le pôle Vitagora et le Gis Agrale pour leur implication déterminante. Nous vous souhaitons un colloque riche d’échanges et de projets. Biodiversité microbienne et sélection de souches d’intérêt Sélection de levures œnologiques Non-Saccharomyces Hervé Alexandre UMR A 02.102 Laboratoire VALMIS-UMR PAM AgrosupDijon/UB, Institut Universitaire de la Vigne et du Vin Jules Guyot, Université de Bourgogne La réalisation de la fermentation alcoolique du jus de raisin a été pendant très longtemps et est encore dans certains cas conduite par les levures naturellement présentes sur le raisin ou dans le chai. Dans ces conditions, le terme « levures indigènes » est utilisé. Sous ce terme co-existe une multitude d’espèces de levures, fermentaires ou non. Toutes les « levures indigènes » ne sont pas adaptées à la production de vin de qualité même si majoritairement cela se passe bien. En effet, le départ en fermentation peut être long et n’est pas contrôlé, la vitesse de fermentation peut être irrégulière et la fermentation peut ne pas aller à son terme. Enfin les risques de déviances existent. Pour ces raisons, des levures appartenant à l’espèce Saccharomyces cerevisiae ont été isolées et sélectionnées selon un cahier des charges assez stricte. Peu de production d’acide acétique, de sulfites, départ en fermentation rapide, tolérance à l’éthanol, tolérance à la température,…. Et bien d’autres propriétés. Dans les années 70-80 les premières levures sèches actives (LSA) apparaissent et ont très vite remporté un vrai succès. Ces LSA ont sans conteste contribué à l’amélioration qualitative des vins, ces 40 dernières années. Cependant, parmi les levures indigènes dans lesquelles il y a des Saccharomyces cerevisiae, il y a également des levures dites « non-Saccharomyces » qui possèdent des propriétés intéressantes pour la vinification et qui ont fait l’objet de nombreuses études qui ont relancé l’intérêt pour ses levures. Ainsi de nouveaux programmes de sélection de levures « Non-Sacchromyces » ont vu le jour avec pour objectif de réaliser des co-fermentations avec Saccharomyces cerevisiae, afin de mimer ce qui se passe naturellement, mais de façon plus contrôlée. Ce sont ces différents aspects qui seront abordés dans cette présentation. Biodiversité microbienne et sélection de souches d’intérêt Dynamique d’évolution de la flore microbienne dans les fromages Christine Achilleos INRA, UR342 Technologie et Analyses Laitières, F-39800 Poligny, France Le fromage est un écosystème complexe où cohabitent des bactéries, des levures et des moisissures. Tout au long de la fabrication et de l’affinage, par une multitude d’activités enzymatiques, elles interagissent entre elles, et avec leur environnement, les constituants du lait, puis du fromage. Ainsi, suivant les conditions de leur environnement, à un moment donné du process de fabrication, certains micro-organismes se multiplient activement alors que d’autres tendent à disparaître. Les équilibres entre les différents groupes de micro-organismes, la diversité et l’importance relative des populations sont donc en constante évolution en cours de fabrication et d’affinage. Le fonctionnement de cet écosystème microbien conduit à l’élaboration des différentes caractéristiques de la qualité des fromages : sensorielle, sanitaire et santé. Décrire le fonctionnement de cet écosystème implique de connaitre la diversité microbienne et de suivre tout au long du process de fabrication la vie dynamique de ces populations microbiennes. La description des populations microbiennes en termes de diversité et de dynamique est basée sur des méthodes cultures dépendantes, sur milieux plus ou moins spécifiques, et peut être aujourd’hui complétée par des méthodes moléculaires directes, cultures indépendantes, basées sur l’analyse des séquences d’acides nucléiques, signatures des micro-organismes. L’évolution de Lactobacillus delbrueckii pendant la fabrication fromagère, depuis le lait de cuve jusqu’en fin d’affinage, a été suivie dans 24 fromages au lait cru, de type pâte pressée cuite. La quantification de Lb. delbrueckii par une méthode moléculaire, PCR quantitative en temps réel (qPCR), comparée au dénombrement par culture sur milieu sélectif, a montré la présence de cellules non cultivables tout au long de la fabrication fromagère, dès l’étape de pressage du fromage et jusqu’en fin d’affinage. Les écarts observés entre les deux méthodes de quantification, surestimation par qPCR, expriment différents états physiologiques des cellules selon l’étape de fabrication considérée. D’autre part, certains résultats, sous-estimation par qPCR, traduisent des problèmes d’extraction de l’ADN de cellules cultivables. Ceci est clairement observé pour des échantillons dans le lait de cuve, à l’étape d’inoculation de Lb. delbrueckii et à 12 h de fabrication, dans le fromage sous presse, lorsque les cellules de Lb. delbrueckii sont en phase stationnaire de croissance. L’efficacité de la méthode d’extraction de l’ADN varie selon l’état physiologique des cellules mais également selon la souche de Lb. delbrueckii impliquée. Cet exemple montre que la description d’un écosystème microbien est étroitement liée aux méthodes mises en œuvre pour le mesurer. Les méthodes moléculaires s’affranchissent des cultures sur milieux sélectifs mais nécessitent l’extraction des acides nucléiques directement de la matrice, lait et fromage. Les populations microbiennes sont quantifiables sous condition que les cellules puissent être lysées et leur acide nucléique extrait. Il n’y a pas d’outil idéal et il est nécessaire de bien connaitre les biais et limites de chaque méthode pour une interprétation au plus juste. Il est souvent souhaitable de combiner plusieurs méthodes pour avoir une image finale de la communauté microbienne la plus complète et la plus proche de la réalité. Biodiversité microbienne et sélection de souches d’intérêt Démarche de sélection d’une souche d’intérêt probiotique Pascal Molimard, PhD R&D Brand Innovator Bion, Merck Consumer Health Afin d’être considérée comme probiotique, il est nécessaire de démontrer, au travers d’études in vitro, précliniques et cliniques, les bénéfices santés d’un microorganisme. La sélection du bon candidat probiotique nécessite de définir et d’identifier des cribles pertinents et ciblés. Cette présentation démontre comment nous avons identifié deux souches potentiellement probiotiques au sein d’une collection de micro-organismes après avoir défini une cascade de cribles adaptés. Notre objectif était d’identifier des souches ayant potentiellement un bénéfice de prévention et de traitement des infections des voies respiratoires hautes. Parmi 129 souches candidates, 2 ont démontré des propriétés des propriétés permettant de les considérer comme des souches potentiellement probiotiques. Identifier et conserver les fonctionnalités Impact des procédés de production sur le maintien des propriétés fonctionnelles d’une souche de Lactobacillus plantarum Nicolas Desroche1*, Guillaume Lemetais2, Jean Guzzo3, Patrice Arbault1, Pascal Molimard2 et Patrice Gervais3 Nexidia SAS, 15 Rue de Mayence, 21000 DIJON *[email protected] 2 Merck Medication Familiale, 18 C Boulevard Winston Churchill, 21070 DIJON 3 UMR A « Procédés Alimentaires et Microbiologiques », Université de Bourgogne, 21000 DIJON 1 La sélection de nouvelles souches de bactéries lactiques potentiellement probiotiques est principalement basée sur des tests in vitro et in vivo réalisés à partir de cultures produites dans des conditions de laboratoire. Lors de ces tests, les conditions de culture sont éloignées des conditions de production au niveau industriel. En effet, les souches probiotiques sont produites et formulées dans des conditions différentes, principalement sous forme lyophilisée. Ces paramètres de production et de formulation peuvent affecter les propriétés fonctionnelles des souches et avoir un impact sur les résultats des études cliniques. Au cours de cette étude, nous avons étudié l’impact des conditions de production et de formulation sur les propriétés fonctionnelles de la souche de L. plantarum CNRZ 1997. Cette souche avait démontré des activités immuno-modulatrices in vitro et conduit à une amélioration significative de la santé de souris infectées avec le virus Influenza en soulageant les symptômes cliniques et en inhibant de manière significative la prolifération du virus dans les poumons. L’état physiologique de différentes préparations de cette souche (cultures en milieu de laboratoire, culture industrielle lyophilisée et formulation sous la forme d’une gélule) a été évalué par des approches moléculaires et physiologiques et comparé aux caractéristiques de la souche (résistances au stress acide et au stress biliaires, adhésion à la mucine) et à ses propriétés fonctionnelles (activité immuno-modulatrice). Nos résultats montrent que le procédé de production, et plus particulièrement le temps de croissance, influencent les capacités de résistance au stress et d’adhésion à la mucine de la souche de L. plantarum CNRZ 1997. Des corrélations entre ces caractéristiques et l’expression de gènes impliqués dans la résistance au stress et dans les mécanismes d’adhésion ont été mises en évidence. La souche de L. plantarum CNRZ 1997 a également présenté des états physiologiques différents selon les préparations testées. Cependant, les modifications engendrées par les conditions industrielles de production et de formulation n’ont pas eu de répercussion sur l’activité immunomodulatrice de cette souche. Cette étude a permis de démontrer que les conditions de formulations peuvent avoir un impact sur les propriétés fonctionnelles des souches probiotiques. Il serait nécessaire de prendre en compte ces paramètres lors de la production et la formulation des produits intégrant des souches probiotiques. Mots-clés : probiotique, Lactobacillus plantarum, formulation, état physiologique, activité immuno-modulatrice Identifier et conserver les fonctionnalités Identification des fonctions bactériennes par une approche de banque génomique Florian CHAIN INRA, Commensal and Probiotics-Host Interactions Laboratory, UMR1319 Micalis, Jouy-en-Josas, France; AgroParisTech, UMR1319 Micalis, Jouy-en-Josas, France La sélection de souches microbiennes aux fonctionnalités d’intérêt amène inévitablement à poser la question de leur mode d’action. Identifier le support de la fonction reste encore un objectif qu’il n’est jamais simple d’atteindre. L’une des approches possible repose sur la création de banque génomique. Cette méthode utilise l’ensemble de l’ADN de l’organisme d’intérêt. L’ADN est fragmenté puis cloné dans un hôte permettant l’expression de gènes ou groupes de gènes. Une banque génomique est ainsi générée et est théoriquement représentative du génome d’intérêt. La méthode de fragmentation, le choix de l’hôte, la taille des fragments et d’autres paramètres ont un impact sur la manière d’exploiter la banque. A titre d’exemple, une fragmentation en petits éléments nécessitera de générer des banques contenant un nombre de clones accru. Au cours de cette présentation, un aperçu des différentes banques sera donné ainsi que quelques exemples de stratégies d’exploitation. Identifier et conserver les fonctionnalités Stratégie de génétique inverse sur les lactobacilles : de la fonction aux gènes Hélène Licandro-Seraut, Jean-François Cavin UMR A 02102 PAM, AgroSup Dijon / Université de Bourgogne, 1 Esplanade Erasme, 21000, Dijon, France La génétique inverse globale (de la fonction au gène) est une stratégie de recherche qui consiste à créer une banque de mutants saturée d’un microorganisme d’intérêt, le plus souvent par mutagenèse par transposition, puis à cribler cette banque pour des fonctionnalités d’intérêt fondamental et/ou pour des applications. Tous les mutants de la banque affectés dans un gène impliqué dans la fonction/fonctionnalité d’intérêt sont ainsi sélectionnés par leur phénotype différent de celui de la souche sauvage. Le gène interrompu (inactivé) par l’insertion du transposon est identifié par séquençage à partir du transposon. Cette stratégie de recherche « ouverte » (sans « a priori » comme l’est souvent celle basée sur de la bibliographie antérieure) est exhaustive (1). Elle permet d’identifier les gènes clés impliqués dans la fonctionnalité codant pour des enzymes, des senseurs des paramètres du milieu, des régulateurs transcriptionnels positifs ou négatifs de l’expression de fonctions enzymatiques désirables ou indésirables pour le microorganisme d’intérêt. Ainsi, elle permet de comprendre leur capacité à répondre à des stress environnementaux physicochimiques, technologiques, et/ou biologiques comme ceux du tube digestif, mais aussi d’autres écosystèmes alimentaires, ou environnementaux. Des mutants métaboliques d’intérêt pour les procédés fermentaires peuvent être obtenus, et des fonctions d’intérêt pourront être stimulées ou dérégulées pour une meilleure efficacité et/ou productivité. En collaboration avec d’autres collègues, nous avons développé des outils de manipulabilité génétique et de mutagenèse de Lactobacillus applicables à d’autres genres bactériens (2, 3). Ces outils ont permis l’exploration de la génétique fonctionnelle de lactobacilles dans des contextes procédés alimentaires et santé différents, comme la fermentation des olives de table par Lactobacillus pentosus (résistance au stress saumure et composés phénoliques antimicrobiens) (4) et la colonisation du tractus digestif par la bactérie commensale Lactobacillus casei (5). A la suite de cette approche, des mutants GRAS peuvent être réalisés par mutagenèse ciblée, mais aussi des « souches sélectionnées » par mutagenèse chimique. C’est possible grâce à la validation du système de criblage mis en œuvre pour la banque de mutants par transposition, et à la connaissance de la faisabilité d’obtention des mutants recherchés. Cette stratégie de recherche permet de générer des connaissances de base sur les mécanismes microbiens, et la production de mutants d’intérêt pour les procédés alimentaires et biotechnologiques. [1] Tran N.P., Gury J., Dartois V., Nguyen T.K.C., Serault H., Barthelmebs L., Gervais P., Cavin J.F. 2008. Phenolic acid-mediated regulation of the padC gene, encoding the phenolic acid decarboxylase of Bacillus subtilis. J. Bacteriol., 190:3213-3224. [2] Licandro-Seraut H, Brinster S, van de Guchte M, Scornec H, Maguin E, Sansonetti P, Cavin JF, Serror P. 2012. Development of an efficient in vivo system (Pjunc-TpaseIS1223) for random transposon mutagenesis of Lactobacillus casei. Appl. Environ. Microbiol. 78:5417-5423. [3] Scornec H, Tichit M, Bouchier C, Pedron T, Cavin JF, Sansonetti PJ, Licandro-Seraut H. 2014. Rapid 96-well plates DNA extraction and sequencing procedures to identify genome-wide transposon insertion sites in a difficult to lyse bacterium: Lactobacillus casei. J Microbiol Methods. 106:78-82. [4] Perpetuini G, Scornec H, Tofalo R, Serror P, Schirone M, Suzzi G, Corsetti A, Cavin JF, Licandro-Seraut H. 2013. Identification of critical genes for growth in olive brine by transposon mutagenesis of Lactobacillus pentosus C11. Appl Environ Microbiol. 79:4568-4575. [5] Licandro-Seraut H, Scornec H, Pedron T, Cavin JF, Sansonetti PJ. 2014. Functional genomics of Lactobacillus casei establishment in the gut. Proc Natl Acad Sci USA. 111:E3101-3109 Conservation et préservation des souches au cours des procédés et de l’ingestion Le cas problématique des bactéries strictement anaérobies Cyril Iaconnelli1 2, Pascal Molimard3, Patrick Gervais1, Laurent Beney1 UMR – Procédés Alimentaires et Microbiologiques, AgrosupDijon, Université de Bourgogne ; WELIENCE – SATT GRAND EST ; 3 MERCK MEDICATION FAMILIALE. 1 2 Faecalibacterium prausnitzii est la bactérie la plus abondante du microbiote du tractus digestif de l’homme adulte sain. Elle représente en effet plus de 5% de la flore bactérienne totale [1]. Elle se retrouve majoritairement dans le colon et une diminution importante du nombre de cette bactérie a récemment été suspectée comme étant un facteur majeur du développement de maladies intestinales chroniques, telle que la maladie de Crohn [2]. Il semble donc pertinent de travailler sur cette bactérie qui présente un fort potentiel probiotique. Cependant, Faecalibacterium prausnitzii est une bactérie strictement anaérobie qui appartient au groupe IV des clostridium (groupe des Clostridium leptum). De plus, F.prausnitzii a été décrite comme extrêmement sensible à l’oxygène (EOS – Extremely Oxygen Sensitive). En effet, Duncan et al. (2002) ont observé qu’une exposition supérieure à 2min de la bactérie à l’air était suffisante pour inhiber sa croissance sur un milieu nutritif gélosé. Par ailleurs, les mêmes auteurs ont montré que cette bactérie présente des conditions de cultures exigeantes [3]. Ainsi, malgré son fort potentiel probiotique, les deux paramètres (anaérobie stricte et EOS) qui caractérisent cette bactérie représentent des freins considérables pour envisager sereinement son exploitation industrielle. En effet, les probiotiques sont définis comme des micro-organismes vivants qui ingérés en quantité adéquate engendrent un effet positif sur la santé de l’hôte. Jusqu’à présent, la sélection de probiotiques était essentiellement basée sur cette effet « santé » mais aussi sur leur aptitude à produire de la biomasse et se conserver facilement. Les enjeux de ce projet sont de réussir à adapter et/ou concevoir de nouveaux procédés de production et de stabilisation qui ne sont aujourd’hui pas maitrisés pour ce type de microorganismes. En effet, les défis industriels à relever se situent principalement au niveau de la production en anaérobie stricte (sous conditions gazeuses contrôlées) du probiotique et sur sa stabilisation par le séchage (lit fluidisé, lyophilisation, atomisation…) qui est connue pour induire des stress, notamment oxydatifs, létaux [4,5]. En partant d’une analyse in-silico, en passant par une manipulation au stade laboratoire, puis en finissant par production à plus grande échelle, les différents paramètres clés de production, de stabilisation et de conservation ont été identifiés et optimisés sur la bactérie modèle, Faecalibacterium praunsitzii. Enfin, les premiers résultats obtenus au cours de ce projet sont prometteurs, notamment dans le cadre de futurs développements de probiotiques très sensible à l’oxygène, présents dans le colon ou d’autres niches écologiques à faible teneur en oxygène (rumen, fond des océans etc.). [1] Miquel, S., Martin, R., Rossi, O., Bermúdez-Humarán, L. G., Chatel, J. M., Sokol, H., ... & Langella, P. (2013). Faecalibacterium prausnitzii and human intestinal health. Current opinion in microbiology, 16(3), 255-261. [2] Sokol, H., Pigneur, B., Watterlot, L., Lakhdari, O., Bermúdez-Humarán, L. G., Gratadoux, J. J., ... & Langella, P. (2008). Faecalibacterium prausnitzii is an anti-inflammatory commensal bacterium identified by gut microbiota analysis of Crohn disease patients. Proceedings of the National Academy of Sciences, 105(43), 16731-16736. [3] Duncan, S. H., Hold, G. L., Harmsen, H. J., Stewart, C. S., & Flint, H. J. (2002). Growth requirements and fermentation products of Fusobacterium prausnitzii, and a proposal to reclassify it as Faecalibacterium prausnitzii gen. nov., comb. nov. International journal of systematic and evolutionary microbiology, 52(6), 2141-2146. [4] Dupont, S., Lemetais, G., Ferreira, T., Cayot, P., Gervais, P., & Beney, L. (2012). Ergosterol biosynthesis: a fungal pathway for life on land?. Evolution, 66(9), 2961-2968. [5] Dupont, S., Rapoport, A., Gervais, P., & Beney, L. (2014). Survival kit of Saccharomyces cerevisiae for anhydrobiosis. Applied microbiology and biotechnology, 1-14. Conservation et préservation des souches au cours des procédés et de l’ingestion Compréhension des mécanismes de résistance à la déshydratation de Saccharomyces cerevisiae : application à la préservation ou la destruction de levures Sébastien Dupont, Patrick Gervais, Laurent Beney UMR Procédés Alimentaires et Microbiologiques, équipe Procédés Microbiologiques et Biotechnologiques ; AgroSup Dijon / Université de Bourgogne - 1, esplanade Erasme, 21000 Dijon – France ; [email protected] La conservation de microorganismes d’intérêt (ferments, probiotiques) sous forme sèche et revivifiable est très répandue dans l’industrie. Cependant, les procédés de déshydratation conduisent à des taux de survie variables en fonction du groupe, de l’espèce et de la souche de microorganismes. La compréhension des mécanismes cellulaires impliqués dans la résistance à la déshydratation représente donc un enjeu majeur dans le domaine de la stabilisation de cellules d’intérêt. La levure de boulangerie Saccharomyces cerevisiae est un modèle de choix dans l’étude de ces mécanismes. En effet, sa persistance dans son habitat naturel (surface des plantes et du sol) est reliée à sa capacité à résister à des cycles de déshydratation et de réhydratation dépendant des instabilités climatiques [1, 2]. Cette capacité est également exploitée dans l’industrie où cette levure est stabilisée sous forme sèche avant son utilisation. L’objet de cette présentation est d’exposer les principales altérations cellulaires induites par la déshydratation et de mettre en regard les outils de la levure expliquant sa résistance. Un focus sera réalisé sur la membrane plasmique puisque cette structure est la principale cible de la déshydratation [3-6]. Des perspectives industrielles seront finalement proposées sur la base des connaissances délivrées par la levure S. cerevisiae. Ces perspectives concernent, d’une part, des stratégies de préservation cellulaire dans le cas de la flore microbienne d’intérêt et, d’autre part, des procédés de destruction de levures non-désirables. [1] Dupont, S., G. Lemetais, T. Ferreira, P. Cayot, P. Gervais and L. Beney, Ergosterol biosynthesis: a fungal pathway for life on land? Evolution, 2012. 66(9): p. 2961-8. [2] Dupont, S., A. Rapoport, P. Gervais and L. Beney, Survival kit of Saccharomyces cerevisiae for anhydrobiosis. Applied Microbiology and Biotechnology, 2014. [3] Dupont, S., L. Beney, T. Ferreira and P. Gervais, Nature of sterols affects plasma membrane behavior and yeast survival during dehydration. Biochim Biophys Acta, 2011. 1808(6): p. 1520-8. [4] Dupont, S., L. Beney, J.F. Ritt, J. Lherminier and P. Gervais, Lateral reorganization of plasma membrane is involved in the yeast resistance to severe dehydration. Biochim Biophys Acta, 2010. 1798(5): p. 975-85. [5] Lemetais, G., S. Dupont, L. Beney and P. Gervais, Air-drying kinetics affect yeast membrane organization and survival. Appl Microbiol Biotechnol, 2012. 96(2): p. 471-80. [6] Simonin, H., L. Beney and P. Gervais, Sequence of occurring damages in yeast plasma membrane during dehydration and rehydration: mechanisms of cell death. Biochim Biophys Acta, 2007. 1768(6): p. 1600-10. Conservation et préservation des souches au cours des procédés et de l’ingestion Encapsulation de microorganismes en copiant leurs conditions naturelles de développement Yves Waché UMR PAM / NatEncaps L’encapsulation de microorganismes vivants s’est développée dans les années 1980, en particulier à la suite des travaux de Charles Diviès [1,2], pour apporter des biocatalyseurs actifs dans des milieux difficiles et pour augmenter leur densité. Les cellules étant fragiles, les techniques d’encapsulation doivent être relativement douces. Les autres propriétés vont dépendre des applications : diamètre inférieur à 100 µm pour éviter la sensation en bouche des microcapsules à ingérer (eg probiotiques), capsules assez solides pour supporter les stress mécaniques du réacteur etc. Plusieurs techniques de microencapsulation sont utilisées comme l’extrusion, l’atomisation, l’emulsification et la coacervation. Les microsphères ou microcapsules sont ensuite séchées en attendant leur utilisation [3]. Les probiotiques constituent un développement majeur dans l’utilisation actuelle des microorganismes. En raison de la sensibilité des souches à l’oxygène ou au pH gastrique, l’encapsulation est également très répandue dans ce domaine [4]. Les sciences microbiologiques se sont développées sur la capacité de faire pousser des souches individualisées sur des milieux de culture. Dans ces cultures, les cellules poussent en colonies sur des milieux gélosés ou en cellules libres dans des milieux liquides et elles se trouvent en général dans des états physiologiques « de croissance ». Ces conditions ne correspondent pas à la majorité des cultures dans la nature où les cellules sont souvent dans des états physiologiques « de latence » et qu’en plus, elles sont en présence d’autres souches qui vont avoir un effet positif ou négatif sur leur développement. Elles vont même souvent produire des matrices protectrices autour d’elles de type biofilms. Tout ceci influe sur leur survie et sur leurs propriétés métaboliques et probiotiques. Il est donc intéressant de copier ces conditions que les cellules rencontrent dans la nature pour améliorer la survie par encapsulation de co-cultures en présence de souches collaboratives ou induisant des synthèses de composés d’intérêts. On peut même aller plus loin dans la recherche de conditions naturelles de vie des cellules en utilisant directement des biofilms comme moyens naturels d’encapsulation. Des résultats récents ont ainsi montré que des cellules dans ces conditions pouvaient montrer une transformation métabolique et produire de nouvelles molécules [5]. [1] Siess MH, Diviès C. Behaviour of Saccharomyces cerevisiae cells entrapped in a polyacrylamide gel and performing alcoholic fermentation. Applied Microbiology and Biotechnology. 1981;12:10-15. [2] Prevost H, Cachon R, Cavin JF, Diviès C. Immobilised micro-organisms and the food industry. Biofutur. 1994;132:42-45. [3] Rathore, S., Desai, P. M., Liew, C. V., Chan, L. W., & Heng, P. W. S. (2013). Microencapsulation of microbial cells. Journal of Food Engineering, 116(2), 369-381. [4] Anal, A. K., & Singh, H. (2007). Recent advances in microencapsulation of probiotics for industrial applications and targeted delivery. Trends in Food Science & Technology, 18(5), 240-251. [5] Escamilla-García, E., O’Riordan, S., Gomes, N., Aguedo, M., Belo, I., Teixeira, J., Belin, J.-M., & Waché, Y. (2014). An air-lift biofilm reactor for the production of γ-decalactones by Yarrowia lipolytica. Process Biochemistry, 49(9), 1377-1382. Modes d’action des microorganismes Effet de bactéries probiotiques sur la perméabilité de la barrière intestinale Luis Bermudez UMR MICALIS Une altération dans la fonction de la barrière intestinale a été rapportée dans de nombreuses maladies et troubles gastro-intestinaux, y compris dans la pathogenèse de maladies émergentes dans les pays développés tels que l’obésité et le syndrome du côlon irritable (SCI). En outre, il y a des données qui suggèrent que le microbiote intestinal régule étroitement la fonction de la barrière intestinale et que les bactéries probiotiques peuvent améliorer l’intégrité de cette barrière. Ici, nous avons cherché à étudier les effets sur l’intégrité de la barrière intestinale d’une souche de Lactobacillus rhamnosus CNCM I-3690, une bactérie probiotique candidate connue pour ses propriétés anti-inflammatoires (1). Des résultats in vitro en utilisant un modèle cellulaire suggèrent un rôle potentiel de cette souche dans la protection de l’intégrité de la barrière. Nous avons ensuite testé les effets protecteurs de L. rhamnosus CNCM I-3690 dans un modèle murin d’inflammation à bas degré qui conduit à une hyper-perméabilité de la barrière intestinale. Nous avons ainsi comparé les effets de la souche CNCM I-3690 avec ceux de la bactérie commensale Faecalibacterium prauznitzii A2-165 bien connue pour ces effets protecteurs sur la barrière intestinale dans le même modèle d’inflammation à bas degré (2). De façon intéressante, l’augmentation de la perméabilité de la barrière intestinale a été contrebalancée de manière similaire chez les souris traitées avec les deux souches. Nous avons ensuite analysé la modulation de l’expression de protéines des jonctions serrées et nous avons trouvé que les deux souches ont tendance à augmenter les niveaux de protéines : Occludine, E-cadhérine, Claudin-4, ZO-1 et F11R. En conclusion, la comparaison de L. rhamnosus CNCM I-3690 avec la souche commensale antiinflammatoire F. prausnitzii dans notre modèle d’hyper-perméabilité de la barrière intestinale confirme le potentiel de cette pour son utilisation dans des pathologies humaines entraînant une augmentation de la perméabilité intestinale. [1] Grompone et al., PLoS One. 2012;7(12):e52493. [2] Martin et al., 2014. Submitted. Modes d’action des microorganismes Biofilm et immunomodulation : cas d’un Lactobacillus casei Nabil Aoudia1, Aurélie Rieu1, Nadhir Yousfi2, Johanna Chluba2, Romain Briandet3-4, Julien Deschamps3-4, Vicente Monedero5, Gaëtan Jego2, Carmen Garrido2, Jean Guzzo1 UMR A PAM Université de Bourgogne-AgroSup Dijon – équipe Vin, Alimentation, Microbiologie, Stress, Dijon, France 2 Centre de Recherche INSERM de Dijon – Equipe 2 – Département Mort cellulaire et Cancer, Dijon, France 3 INRA, UMR1319 Micalis, Jouy-en-Josas, France 4 AgroParisTech, UMR Micalis, Massy, France 5 Laboratorio de Bacterias Lácticas y Probióticos, Instituto de Agroquímica y Tecnología de Alimentos (CSIC), Burjassot, Valencia, Spain 1 De récents résultats de recherche sont en faveur de la présence de biofilms bactériens dans l’intestin des mammifères. Ce mode de croissance en biofilm impacte sur la physiologie des bactéries et peut générer des effets sur leur fonctionnalité. L’objectif de ce travail est d’étudier les effets bénéfiques de la culture en biofilm de souches de Lactobacillus spp. sur la modulation de la réponse immunitaire lors d’une alimentation enrichie en probiotiques. Pour cela, le dialogue moléculaire entre la bactérie et les cellules de l’hôte a été caractérisé dans un modèle in vitro en culture cellulaire. Les résultats obtenus ont démontré la capacité de Lactobacillus casei ATCC334 cultivée en biofilm à réduire la production de TNF par des cellules THP-1 en présence de LPS. Une modulation significativement plus faible a été observée après culture de cette bactérie probiotique en condition planctonique. Un des principes actifs à l’origine de cette immuno-modulation a été identifié dans le surnageant du biofilm. Cet effet sur le système immunitaire a été confirmé dans un modèle animal, le poisson zèbre (zebrafish). La synthèse par la bactérie de la molécule impliquée dans ce phénomène d’immuno-modulation a été mise en évidence dans l’intestin du poisson. Modes d’action des microorganismes Activité réductrice des microorganismes d’intérêt laitier Rémy Cachon UMR PAM Les ferments lactiques sont majoritairement sélectionnés suivant leurs propriétés acidifiantes, protéolytiques et aromatiques. Un autre paramètre important est leur activité réductrice qui s’avère comme un nouveau paramètre à prendre en compte pour la maitrise du Eh dans la fabrication des produits laitiers fermentés. Néanmoins, les mécanismes impliqués dans l’activité réductrice sont complexes et encore peu étudiés. Cette présentation se focalisera sur l’implication des groupements thiols exofaciaux et la présence de protéines exposant des groupements thiols exofaciaux potentiellement impliquées dans l’activité réductrice de la bactérie modèle L. lactis. Les thiols sont connus pour être de très puissants antioxydants ce qui confèrent à L. lactis un intérêt supplémentaire à prendre en considération dans l’élaboration des produits laitiers fermentés. Conclusion Les flores microbiennes d’intérêt dans les procédés alimentaires et la santé Catherine Béal GIS Agrale Les flores microbiennes d’intérêt représentent une ressource immense en termes de fonctionnalités, que celles-ci soient déjà identifiées ou potentielles. Les procédures de sélection et d’identification de ces microorganismes sont de plus en plus performantes, grâce au développement des outils de génomique associés à la bioinformatique, permettant ainsi d’accéder à une information plus riche et plus complète que celle obtenue par les méthodes classiques, de contourner en partie la lourdeur de ces méthodes, et de travailler en haut débit. Ces méthodes peuvent en outre conduire à la construction de banques génomiques et permettre des approches de génétique inverse. La caractérisation qualitative et quantitative des fonctionnalités microbiennes implique, pour sa part, le développement d’outils très spécifiques. Ces outils sont dédiés aux fonctionnalités technologiques en lien avec les produits dans lesquels les microorganismes sont utilisés (viabilité, activité acidifiante, activité réductrice, production d’arômes...), aux fonctionnalités en lien avec la santé de l’hôte (effets sur le métabolisme, effets anti-infectieux, renforcement des défenses immunitaires, régulation des réponses immunitaires…, in vitro et in vivo) et aux fonctionnalités intrinsèques aux microorganismes eux mêmes (performances en fermentation, aptitude à la stabilisation, aptitude à la conservation, résistance aux stress technologiques et digestifs). Les outils disponibles à ce jour ont permis d’identifier certains effets des procédés sur des fonctionnalités technologiques (notamment viabilité, activité acidifiante), mais encore très peu sur les fonctionnalités en lien avec la santé. En revanche, plusieurs travaux publiés recensent des effets des procédés sur des caractéristiques cellulaires telles que la modulation de l’expression de gènes spécifiques et de la synthèse de protéines, ainsi que la modification des caractéristiques biologiques et physiques des membranes. L’ensemble des informations disponibles aujourd’hui permet déjà de définir des procédures rationnelles pour l’obtention et l’élaboration de microorganismes à la fois viables et fonctionnels. Cependant, les études restent encore fragmentaires, en ce sens que les fonctionnalités autres que la viabilité sont trop rarement prises en compte dans les travaux sur l’effet des procédés, et que les études relatives aux fonctionnalités n’intègrent quasiment pas la mise en œuvre réelle des microorganismes dans les procédés. Dans le futur, il importe donc de considérer, de façon intégrée, l’impact de toute l’histoire du microorganisme sur l’expression de ses fonctionnalités, en incluant la production par fermentation, le(s) procédé(s) de stabilisation mis en œuvre avec les conditions associées, la formulation et les conditions de stockage des cellules stabilisées, les modalités de remise en culture éventuelle, le(s) procédé(s) d’élaboration et de conservation des produits associant ces microorganismes (formulation des cellules stabilisées dans un produit, mise en œuvre dans un produit fermenté, …) et la digestion de ces produits (prenant en compte les stress digestifs). Dans cet optique, l’établissement de liens entre les deux catégories d’outils cités plus haut (génomique et fonctionnalités) représente un challenge pour mieux identifier et exploiter la diversité des fonctionnalités microbiennes. PARTICIPANTS Prénom Patrice Laure Maryna Alexandre NOM ARBAULT AVOSCAN BARDOT BASTARD Eric Lucie Yvette Solange Rémy BEUVIER BORJON BOUTON BUCHIN CACHON Structure NEXIDIA INRA UMR Agroécologie SYNPA Institut Universitaire de la Vigne et du Vin INRA URTAL Groupe NUTRISENS CIGC INRA AGROSUP DIJON Fonction Président Directeur R&D Chargée de Recherche Chargée de Recherche Responsable de l’UP BioMA Serge CASAREGOLA INRA Centre de ressources DG CIRM LEVURES Biologiques CIRM Odile CHAMBIN UMR PAM EQUIPE PAPC Pr Pharmacie Galénique / Biopharmacie Jérémie CREMIERE ELIDOSE Attaché commercial Frédéric DALLE CHU Dijon Professeur Vanessa DAVID-VAIZANT UMR PAM EQUIPE VALMIS Chercheur Isabelle DELPORTE ORIGINAL PROCESS PDG Marc DEVIMES ELIDOSE Directeur Général Amandine DHAISNE SOREDAB Ingénieur recherche Jennifer DUMONT UMR PAM Chercheur Patrick DUTARTRE COHIRO Président Anne ENDRIZZI WELIENCE Ingénieur projet Développement Agroalimentaire, AgroJean-Philippe FASQUEL WELIENCE environnemental et Bio-industriel - Gérant ORIGINALL Céline FAUBALDIER ORIGINAL PROCESS Annabelle Stéphane FERNANDEZ GAVOYE Fromageries BEL ACTALIA Patrick Cosette Cédric GERVAIS GRANDVALET GRANGETEAU Stéphane Moez Carmen GUYOT KMICHA LAPADATESCU UMR PAM UMR PAM Institut Universitaire de la Vigne et du Vin UMR PAM GROUPE SOLACTIS SAS PROXISDEVELOPPEMENT Responsable R&D des Productions Animales Ingénieur chargé d’études Professeur, Directeur de l’UMR PAM Doctorant Chercheur Business Development Manager Industrial, Technical & Scientific Director Prénom Pierre Hélène Cédric Aurélie Nicolas NOM Structure Fonction LAPAQUETTE UMR PAM - Equipe VALMIS LICANDRO-SERAUT UMR PAM Docteur en Microbiologie-Biologie Moléculaire LONGIN UMR PAM IUVV Doctorant MATEOS ACTALIA Chargée de recherche MATHIEU Groupe NUTRISENS R&D Leila MEKMENE INRA Eric Nadia NOTZ OULAHAL Tony Mélanie POUPLY RAGON Laure Nathalie RAVEROT BOURGEOIS ROLAND CTFC Directeur Laboratoire BiDYMIA Maître de conférences - HDR Université Lyon 1 Biovitis SA Ingénieur Procédés Fermentation AgroSupDijon - Université de Bourgogne ENILBIO Stéphane ROLIN Sandrine Sebastien ROUSSEAU ROUSTEL UMR PAM ENILBIO Mohand SADOUDI Raymond Marc SAGEAUX SAUTOUR Raphaëlle Renaud TOURDOTMARÉCHAL TOUSSAINT UMR 02 102 PAM / AGROSUP DIJON ASSOCIATION IESIEL Président CHU Dijon - Université de Bourgogne - Faculté Pharmacie UMR PAM Chercheur David Annabelle Stéphanie TROPEL VERA WEIDMANN Chargée de Recherche Laboratoires STANDA INRA UMR STLO Responsable de fabrication, fromager Directeur Recherche et Développement en IAA LESAFFRE INTERNATIONAL IN’MANAGEMENT PHILIBERT SAVOUR UMR PAM equipe VALMIS Consultant Responsable Labo R&D Fermentation Nota Bene : en raison de contraintes éditoriales, il est possible que les noms des personnes inscrites après le 19 septembre ne soient pas mentionnés. À LA RECHERCHE DE COMPÉTENCES ? Faites appel aux Junior ressources et confiez votre problématique liées aux « flores microbiennes d’intérêt » à des étudiants ! Les formations De Bac+2 à Bac+5, il existe de nombreuses formations traitant les aspects de la flore microbienne d’intérêt. En voici quelques-unes (liste non exhaustive) : A titre d’exemple, voici quelques problématiques à confier aux étudiants : • Détection de microorganisme, • Tests anti microbiens sur des produits, • Etude microbiologique d’un produit, • Conception d’un produit laitier fermenté frais associant des bactéries lactiques, • Mise en œuvre de levains bactériens lactiques, • Séchage de bactéries lactiques pro biotiques, • Comparaison des écosystèmes microbiens, • Criblage de microorganismes d’intérêt, • Clonage d’un gène codant pour une enzyme d’intérêt valorisation de co ou sous-produits par fermentations microbiennes, • DUT génie biologique option industries alimentaire et biologiques dispensé par l’Université de Bourgogne ; • Licence professionnelle Biotechnologies et Génie des Procédés appliqués aux boissons par l’ISBA et Université à DOUET ; • Clarification des jus de fruits (étude de nouvelle enzyme), • Master 2 « AMAQ » Aliments, Microbiologie, Assurance Qualité, parcours Microbiologie Appliquée à l’AgroAlimentaire, l’Agroenvironnement, Sécurité microbiologique dispensé par l’Université de Bourgogne / AgroSup ; • Création d’une collection de levure, • Stratégie de production d’antifongiques dans les levains, • Amélioration des process fermentaires , • … • Master 2 « AMAQ » Aliments, Microbiologie, Assurance Qualité, parcours Contrôle Qualité des aliments et des matières premières dispensé par l’Université de Bourgogne / AgroSup ; • Master 2 procédés fermentaires appliqués à l’agro-alimentaire dispensé par l’Université de Bourgogne à l’IUVV ; • M2 MIB management et innovation en biotechnologies dispensé par l’Université de Bourgogne ; • Ingénieur agroalimentaire dominante MIB Microbiologie industrielle microbiologie dispensé par AgroSup DIJON ; • Ingénieur dominante BIOTECH Biologie et biotechnologies pour la santé et les productions microbiennes ou végétales dispensé par AgroParisTech ; • Master 2 Gestion des risques infectieux et sanitaires dispensé à l’Université de Franche-Comté. La formation aborde l’immunologie, risques infectieux, microbiologie ; • Master 2 Analyse des risques sanitaires liés à l’alimentation dispensé à agroparistech (Sécurité des aliments, évaluation et gestion des risques, biocontaminants, épidémiologie, politiques publiques de sécurité sanitaire des aliments, communication sur les risques sanitaires alimentaires). Les biotechnologies au service de la production des flores microbiennes d’intérêts : • Master 2 MIB management et innovation en biotechnologies dispensé à l’Université de Bourgogne. Plus généralement certaines formations abordent les notions de microbiologie sans former de spécialistes : • Des modules de microbiologie sont aussi enseignés dans les cursus d’ingénieurs IAA (2ème année) en tronc commun ; • Licence professionnelle Produits laitiers, management des hommes et des produits par l’ISBA : module de microbiologie dispensé. Projets tuteurés spécialité microbiologie Les étudiants, encadrés par un enseignant chercheur, travaillent de 2 à 6 mois (durée différente selon les formations) pour répondre à votre problématique. Vous pouvez leur confier différents types de projets allant d’une étude bibliographique jusqu’à la manipulation. Stage et alternance En plus des projets tuteurés menés par des groupes d’étudiants, vous avez l’opportunité de recruter un ou plusieurs étudiants en stage ou en alternance (contrat de professionnalisation ou d’apprentissage). Pensez-y, que ce soit pour réaliser des études de marchés, des études bibliographiques, l’analyse d’un brevet, l’analyse de nouvelles réglementations, pour réaliser un site internet ou des plaquettes documentaires, pour tester l’intérêt d’un développement avant de vous y lancer pleinement, etc. ! Vous pouvez bénéficier de tout type de formation et de toute discipline pour servir votre développement. Formations continues courtes destinées aux salariés d’entreprise (liste non exhaustive) • ENIL - 4 jours de formation qui auront lieu à Mamirolle du 06 au 10/10/14 : laboratoire : initiation à la microbiologie alimentaire et au laboratoire (base de la microbio, applications pratiques dont microscopie, dénombrement sur milieux liquides et solides) pour les agents de laboratoires. • Wellience - formation de 2 jours, les 19 et 20 novembre 2014 : Procédés - Production d’enzymes et de microorganismes d’intérêt par Fermentation en Milieu Solide - intérêts technologiques et économiques. • AgroParisTech - formation de 2 jours, les 13 et 14 novembre 2014 à Paris : Les micro-organismes des aliments - risques et bénéfices pour la santé humaine. Contact Pour en savoir plus ou pour bénéficier des Juniors Ressources, contacter Oriane GERMAIN, Chargée de Mission Compétences et Innovations. E-mail : [email protected]. Tél : +33 (0)3 80 78 98 00. Mobile : +33 (0)6 26 44 15 72 flores microbiennes d’intérêt dans les Procédés Alimentaires et la Santé Retrouvez plus d’information sur les acteurs du réseau de Vitagora® :
© Copyright 2024 Paperzz