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N° 330
12 février 2016
le numéro
DICI
I
Documentation Information
Catholiques Internationales
rak : Vers une islamisation obligatoire
des chrétiens ?
En janvier 2016, Roberto
Simona, responsable pour la
Suisse romande et italienne de
l’Aide à l’Eglise en Détresse
(AED), s’est rendu à Bagdad,
capitale de l’Irak. Dans un entretien publié le 28 janvier, il
exposait la situation à Bagdad
où « la communauté chrétienne
se voit réduite à une dimension
symbolique ».
Lire la suite p. 5
Dans ce numéro :
Italie : Impressionnante manifestation
contre le "mariage
pour tous" - p. 2
Suisse : Le nouveau
nonce jugé trop « traditionaliste » - p. 3
Les impasses du dialogue interreligieux avec
l’islam - p. 10
Sommaire détaillé p. 2
Quand les idéologies atterrissent…
Le Père Joseph de Tonquédec s.j. écrivait, au siècle dernier, dans sa Critique de la connaissance :
« C’est une grosse naïveté de croire que les thèses utiles se tiennent toutes seules, en l’air. » Il voulait dire
que ces thèses utiles... et même nécessaires à la vie en société, – les idées morales et politiques –, ont besoin
de solides fondements métaphysiques.
Aujourd’hui, on a plutôt la naïveté inverse, celle qui consiste à croire que la critique du concile
Vatican II qui voulut ouvrir l’Eglise aux idées modernes de liberté religieuse, de dialogue interreligieux,
de laïcité de l’Etat…, se situe dans un monde éthéré où les fortes réalités sociales, économiques et politiques – les seules qui comptent ! – n’ont pas leur place. La perspective change, le jour où l’on s’aperçoit
que ces idéologies atterrissent, qu’elles s’incarnent en des comportements concrets, aux lourdes conséquences sociales et politiques.
Depuis 50 ans, au nom du dialogue interreligieux, on célèbre les valeurs des autres religions et l’on
fait repentance sur la sienne ; au nom de la liberté religieuse, on fait comme si toutes les religions se valent ; au nom de la laïcité, on met la lumière sous le boisseau et on affadit le sel. Chesterton parlait d’idées
chrétiennes devenues folles, désormais elles sont molles. Idées molles pour des temps durs, l’atterrissage
ne peut être que douloureux. Car en face des naïfs qui croient aux idéologies modernes, se tiennent ceux
qui n’y croient pas, mais qui savent s’en servir habilement pour imposer leur croyance et leur loi à un
Occident naguère chrétien.
Le remède à cette naïveté désarmante – au sens littéral du mot : qui désarme les intelligences et
démobilise les volontés –, c’est une lucidité militante.
Abbé Alain Lorans
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12 février 2016
L'EGLISE DANS LE MONDE
I
talie : Impressionnante manifestation contre le "mariage
pour tous"
Le samedi 30 janvier 2016,
près d’un million de personnes venues de toute l'Italie se sont rassemblées à Rome, au Cirque Maxime,
pour manifester contre le ‘mariage
pour tous’ à l’initiative du Comité
Difendiamo i nostri figli (Défendons
nos enfants). Dans la soirée, les organisateurs ont cité des sources ‘officielles’ parlant de 780.000 à un
million de personnes, annonce Le
Point du 31 janvier. Ce Family Day
fut l’occasion d’un immense rassemblement d’opposition au projet
de loi sur les unions civiles pour les
couples de même sexe et sur l'adoption des enfants de l’un des deux
conjoints par ces couples, deux
jours après le début de l’examen du
texte au Sénat.
Parmi les manifestants, on
notait la présence de nombreux
laïcs catholiques, des représentants
des diocèses, des associations familiales catholiques, des mouvements
d'Eglise très présents dans la Péninsule, ainsi que des religieuses, des
religieux, des prêtres et des politiciens de l'opposition. Plusieurs responsables gouvernementaux, dont
Sur la banderole : "Ici pour l'amour de nos enfants".
le ministre de l'Intérieur Angelino
Alfano, membre du Nouveau
Centre droit, partenaire minoritaire de la coalition, ont participé
à la manifestation, opposés qu’ils
sont à l’adoption de l’enfant de
l’un des conjoints par le couple homosexuel.
Le neurochirurgien
Massimo Gandolfini, porte-parole
du Comité Difendiamo i nostri figli, a rappelé sur la scène du Cirque
Maxime qu'il ne voulait marginaliser personne, ne mettre personne
dans un ghetto, « mais dire clai-
rement que le tissu de la nation,
ce sont les familles, et ces familles
doivent être soutenues ». Déclarant le projet de loi « inacceptable
du premier au dernier mot » : « il
doit être intégralement rejeté», et
soulignant que « nous sommes tous
nés d'un homme et d'une femme »,
il a précisé que « cela signifie une
société naturelle ; les autres formes
de soi-disant familles vont briser
au plus profond la structure même
de l'homme ». Et de glisser qu’aux
prochaines élections législatives de
2018 « nous nous souviendrons
SOMMAIRE
L'EGLISE DANS LE MONDE
Italie : Impressionnante manifestation contre le "mariage pour tous"
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Suisse : Le nouveau nonce jugé trop « traditionaliste »
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
France : Les attentats ramènent-ils les Français à l'église ?
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Syrie : « Une fatidique disparition des chrétiens » ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Irak : Vers une islamisation obligatoire des chrétiens ?
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
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4
5
NOUVELLES DE LA TRADITION
France : Projection du film Le treizième jour à Conflans-Sainte-Honorine
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
Journée portes ouvertes de l’Œuvre Sainte-Jeanne-de-Valois . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
France : Pèlerinage de la Sainte Tunique d’Argenteuil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
DOCUMENTS
Le nom de Dieu est miséricorde : le livre-entretien du pape François
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
Les impasses du dialogue interreligieux avec l’islam . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
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de ceux qui se tenaient du côté
de la famille et des enfants, et des
autres…». Simone Pillon, membre
du Comité organisateur, cité par La
Croix du 31 janvier, affirmait que
« ce projet de loi introduit, de fait,
le mariage gay en Italie. Et en autorisant l’adoption, il légitimerait la
gestation pour autrui. C’est pourquoi nous devons le stopper. »
Parmi les associations présentes figurait Famiglia Domani,
qui avait organisé en 2011, avec
le Mouvement Européen Défense
de la Vie (MEDV), la Marche Nationale pour la Vie qui se déroule
chaque année à Rome. Son communiqué du 22 janvier avait fermement déclaré : « Famiglia Domani
s’oppose, rejette, réfute dans son intégralité le projet de loi Cirinna et
affirme avec force que la protection
de la famille est inséparable d'une
défense totale et intégrale de la vérité et de l'ordre naturel et chrétien. »
L'Italie est le dernier pays
européen à ne pas avoir légiféré sur
l'union civile des couples homosexuels. Le président du Conseil
S
3
Matteo Renzi avait promis que la
loi serait adoptée avant la fin de
l'année dernière, mais il s'est heurté
à une forte résistance au sein même
de sa coalition. Il a affirmé vouloir
passer outre, même si 36 parlementaires du Parti démocrate, lui demandaient de renoncer à l'adoption
de l'enfant d'un des deux conjoints,
en cas d'union homosexuelle.
Lupo Glori dans Correspondance européenne du 31 janvier,
rappelle que la manifestation du
30 janvier diffère notablement de
celle menée le 12 mai 2007 contre
le projet de loi intitulé Droits et
devoirs des personnes vivant de manière stable en concubinage (DICO
en italien, et similaire au Pacs français) proposé par le gouvernement
de Romano Prodi. « Si en 2007,
c’était la Conférence Episcopale
Italienne (CEI) qui avait appelé les
catholiques à descendre dans la rue
contre un projet de loi inacceptable,
les rôles aujourd’hui se sont paradoxalement inversés et, après la manifestation de la place de Saint-Jeande-Latran le 20 juin 2015, où des
12 février 2016
milliers de personnes ont protesté
contre l’enseignement de la théorie
du genre dans les écoles, c’est aujourd’hui le peuple catholique luimême qui a adressé un vibrant “non
possumus” à la hiérarchie ecclésiastique, l’invitant à se joindre à elle. »
(voir DICI n°329 du 29/01/16 sur
les tergiversations du pape et de
l’épiscopat italien). « En ce sens,
écrit Roberto de Mattei sur le site
Corrispondenza Romana le 3 février,
l'Italie du Family Day n'est pas
celle de Mgr Nunzio Galantino,
secrétaire de la Conférence épiscopale italienne, ni celle des associations comme Communion et Libération, l'Agesci, le Mouvement des
Focolari, le Renouveau de l'Esprit,
qui ont déserté le Circo Massimo
le 30 janvier ». En conclusion de
cette journée Massimo Gandolfini
lançait : « A nous la bataille, à Dieu
la gloire ! ».
(Sources : apic/la croix/correspondance
européenne/famiglia domani/ Corrispondenza Romana – DICI n°330 du
12/02/16)
uisse : Le nouveau nonce jugé trop « traditionaliste »
Le nouveau nonce apostolique pour la Suisse et le Lichtenstein, en poste à Berne depuis octobre 2015, est considéré
comme « trop proche des catholiques traditionalistes ». C’est ce
que considèrent des progressistes
comme le théologien Markus
Arnold, professeur d’éthique à
l’Université de Lucerne, et la Ligue suisse des femmes catholiques
(SKF) qui ont envoyé une lettre
d’avertissement au Conseil fédéral suisse, l’organe exécutif de la
Confédération helvétique. D’après
le site de l’Eglise catholique suisse
le 2 février 2016, Mgr Thomas E.
Gullickson suscite la critique de
ceux qui s’opposent habituellement à l’évêque de Coire, Mgr
Vitus Huonder. L'archevêque
américain de 65 ans aurait une attitude jugée « ultraconservatrice »
qui « met en danger la paix reli-
gieuse ». Pour quelles raisons ? « Il
recommande la lecture d'un livre
antimoderniste du XIXe siècle »
écrit par le prêtre catalan Félix
Sardá y Salvany, Le libéralisme
est un péché. Se sentant peut-être
visé par l’ouvrage, le professeur
d’éthique de Lucerne considère que
le nonce « empoisonne le débat »,
et il l’assimile même aux « fanatiques religieux », estimant que l'on
a « déjà assez de problèmes » avec
eux.
Le théologien Erwin
Koller, président de la Fondation
Herbert Haag « pour la liberté
dans l'Eglise » a toutefois déclaré
que « pour que le Conseil fédéral
intervienne, il faudrait d'abord
avoir des faits "manifestes" contre
Mgr Gullickson ». Ce qui, a-t-il
déploré, n’est « pas le cas pour le
moment ». Egalement interrogé,
un journaliste de la télévision
suisse alémanique espère bien une
intervention de la Conférence des
évêques suisses car selon lui, dans
un avenir proche, « Mgr Gullickson rejettera des décisions essentielles du concile Vatican II ».
Le Grison Giusep Nay,
ancien président du Tribunal fédéral, estime aussi que l'attitude
du nonce est un « poison pour
l'œcuménisme ». Si l'on recherche
« le soutien du Conseil fédéral, affirme-t-il, « on ne doit pas mettre
en avant le conflit interne à l'Eglise
entre les catholiques conservateurs
et les catholiques libéraux, mais
plutôt l'influence possible du
nonce sur le choix du successeur
de l'actuel évêque de Coire, Mgr
Vitus Huonder. » Là est sans doute
la finalité principale de cette lettre
d’avertissement.
(Sources : kath.ch/apic – DICI n°330
du 12/02/16)
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F
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12 février 2016
rance : Les attentats ramènent-ils les Français à l'église ?
D’après La Croix du 20
janvier 2016, « depuis les attaques
terroristes en France, les églises
seraient davantage fréquentées. »
Sans fournir de chiffres, le quotidien français décrit « des anonymes » qui « dans le recueillement et la solitude », viennent
« retrouver des racines » ou y
chercher « un refuge ». Ils se
glissent « derrière les piliers de
l’église, silencieuse et déserte dans
la journée ». Restant à l’écart des
offices, « ils allument un cierge, se
recueillent discrètement et s’éclipsent aussitôt. »
Le P. Bernard Brien,
prêtre au Perreux (Val-de-Marne),
décrit dans ce même article une
église pleine « les deux dimanches
qui ont suivi l’attaque du Bataclan, ainsi qu’à Noël. Depuis, ce
ne sont plus les mêmes foules,
mais je continue à apercevoir
S
4
de nouvelles têtes ». Le P. JeanHubert Thieffry, curé à SophiaAntipolis
(Alpes-Maritimes)
constate également « un questionnement de fond nouveau, des
personnes qui ressentent plus fortement la vulnérabilité de la vie,
qui s’interrogent devant des actes
commis prétendument au nom
de Dieu ». Un couple de retraités
tourangeaux devenu très assidu le
dimanche témoigne avoir « ressenti le besoin de communier avec
les autres », et admet que l’Evangile les « rassure » et les « sort un
peu de la torpeur » des journaux
télévisés.
Les raisons de ce soudain
retour à l’église sont pour certains
« clairement identitaires », analyse le P. Geoffroy de la Tousche,
curé de Dieppe (Seine-Maritime)
qui semble déplorer que « pour
une famille par exemple, le re-
tour est associé visiblement à un
réflexe anti-musulman » (sic).
D’autres expriment le besoin de
se réapproprier leurs racines, voire
de « défendre nos valeurs judéochrétiennes ». Le quotidien cite
ainsi un éleveur de canards en
Dordogne, âgé de 49 ans, père
de quatre enfants, qui se dit « révolté par la mauvaise réponse de
nos politiques qui veulent démolir notre culture judéo-chrétienne
au bénéfice d’une laïcité qui ne
donne aucun repère à nos enfants et nous enverra droit dans
le mur ! Je ne suis pas opposé au
respect des autres religions, mais
pourquoi rejeter ce qui est au fondement de notre culture et de nos
familles ? »
(Sources : apic/lacroix – DICI n°330
du 12/02/16)
yrie : « Une fatidique disparition des chrétiens » ?
Le 28 janvier 2016, Mgr
Ignace Joseph III Younan, patriarche de l'Eglise syro-catholique,
déclarait à Rome, à l’Aide à l’Eglise
en Détresse (AED) : « Notre cauchemar, notre plus grande crainte,
c'est que se produise en Irak et en
Syrie ce qui est arrivé en Turquie,
où l'on ne peut pratiquement plus
parler d'une présence chrétienne »,
dénonçant « l'indifférence » de
l'Occident qui place les intérêts
géopolitiques au-dessus du sort
des chrétiens du Moyen-Orient.
En Syrie, le nombre de chrétiens
a diminué de façon spectaculaire.
« Dans les années 50, nous étions
environ 19% de la population et
maintenant à peine 5%. Beaucoup
ont déjà quitté le pays et beaucoup
d'autres continueront à partir en
risquant la mort en mer ».
Originaire de Hassaké, au
nord-est de la Syrie, Mgr Younan
dénonce le drame des nombreux
Syriens qui sont en train de mou-
rir de faim et par manque de soins
médicaux. « Les civils paient le
plus lourd tribut au conflit ».
Lors de la 8e nuit des Témoins à Notre-Dame de Paris,
le 29 janvier 2016, Mgr JeanClément Jeanbart déclarait avec
tristesse : « La liste des dégâts serait
bien longue si je devais relater tout
ce qui arrive depuis cinq ans dans
cette malheureuse Syrie. On peut
parler d’une éradication systématique de toute une civilisation, de
tout un patrimoine. On peut penser aussi à un plan de destruction
systématique prémédité, visant à
éliminer tout ce qui constitue la richesse de ce pays. C’est une grande
catastrophe qui nous frappe impitoyablement. Nous nous trouvons confrontés à de grands périls,
peut-être même à une fatidique
disparition ». Né à Alep dans une
famille de 12 enfants, Mgr Jeanbart est archevêque de sa ville natale depuis 20 ans, âgé de 72 ans, il
dénonce une « invasion de réfugiés
en Europe » : « Je sens comme si
une déportation de notre population était organisée », ce qui prive
ainsi la Syrie d’une « population
productive ». « C’est un pays très
riche. Alep a 8.000 ans d’âge et en
a vu d’autres. C’est une ville qui est
industrielle, une ville où les gens
aiment travailler. Avant la guerre,
Alep faisait travailler 1,2 million
d'ouvriers dans les usines », expliquait-t-il sur BFM.tv. « A cause du
terrorisme, il y a eu cette invasion
incroyable de réfugiés en Europe,
puis dernièrement des centaines,
voire des milliers de personnes vers
le Canada. Cela nous met dans
une situation de peur et de crainte
que le pays se vide ».
Marc Fromager, directeur
de l’AED, interrogé par Le Point à
la 8e nuit des Témoins, a expliqué
sans détour : « Sur le dossier syrien,
la France a une responsabilité évidente puisque dès le départ nous
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avons chargé Bachar el-Assad en
prenant le parti de la rébellion.
Ce faisant, nous avons activement
participé à la destruction de ce
pays. Dans la réalité, non seulement nous n’avons rien fait pour
les chrétiens d’Orient mais nous
avons contribué aux conditions
de leur disparition. Les armes que
nous avons livrées aux rebelles soidisant modérés se sont retrouvées
I
entre les mains de groupes extrémistes, et notamment l’Etat islamique qui se sert donc d’armes
françaises. Toutes les informations
qui sont diffusées sur la Syrie en
France proviennent d’une source
unique, l’OSDH (l’Office syrien
pour les droits de l’homme), une
ONG basée à Londres et soutenue
par le Qatar. » De plus, citant Mgr
Jeanbart, Marc Fromager dénonce
12 février 2016
« les conférences épiscopales européennes qui n’ont pas suffisamment écouté les témoignages de
leurs pairs orientaux, adoptent une
certaine soumission au politiquement correct alors qu’il faudrait
être politiquement juste. »
(Sources : apic/acs/aed/aleteia/lepoint –
DICI n°330 du 12/02/16)
rak : Vers une islamisation obligatoire des chrétiens ?
En
janvier
2016,
Roberto Simona, responsable pour
la Suisse romande et italienne de
l’Aide à l’Eglise en Détresse (AED),
s’est rendu à Bagdad, capitale de
l’Irak. Dans un entretien accordé à
l’agence Apic, publié le 28 janvier,
il exposait la situation à Bagdad où
« la communauté chrétienne se voit
réduite à une dimension symbolique ». Les chiffres officiels annoncent 80.000 chrétiens restés dans la
capitale, mais « c'est certainement
moitié moins. A Bagdad, tous,
chrétiens ou musulmans, veulent
partir. L'insécurité est partout, en
raison des attentats. Pour les minorités chrétiennes, la pression est
quotidienne, en particulier pour
trouver du travail. Les réseaux traditionnels de soutien disparaissent.
Ceux qui restent se sentent isolés,
et les familles chrétiennes ne voient
plus d'avenir pour leurs enfants
dans une société de plus en plus intolérante. Dans la rue, les chrétiens
sont interpellés : pourquoi ne te
convertis-tu pas, pourquoi ne deviens-tu pas musulman ? »
Une conversion
tique à l’islam
automa-
Le 27 octobre 2015, le vote
de l’assemblée des députés irakiens
pour la carte nationale uniforme, a
soulevé l’indignation chez les chrétiens et les autres minorités non
musulmanes. La loi oblige les enfants mineurs à embrasser automatiquement la religion musulmane,
si un des parents déclare qu’il se
Enfants chrétiens irakiens dans l'église de la Vierge Marie à Bartala, à l'est de Mossoul
(nord de l'Irak).
convertit et devient musulman (art.
26/2). Le Parlement a rejeté à une
large majorité, 137 contre 51 voix,
la proposition de modification du
texte, avancée par les chrétiens et
soutenue par différentes coalitions :
l’ajout d’un paragraphe stipulant
qu’en cas de conversion à l’islam
d’un seul de leurs parents, les mineurs demeuraient dans leur religion d’origine jusqu’à l’âge de 18
ans pour ensuite choisir leur appartenance confessionnelle en pleine
liberté de conscience.
Le 10 novembre 2015, une
manifestation convoquée par Mgr
Louis Raphaël Ier Sako, patriarche
de Babylone des chaldéens, a eu
lieu sur le parvis de l’église chaldéenne Saint-Georges de Bagdad
afin de protester contre cette loi
avec l’intention d’en appeler aux
instances internationales. Le 17 novembre 2015 le Parlement irakien
votait une résolution adoptant la
modification de la loi sur l’islamisation des mineurs, voulue par les
chrétiens, avec 140 voix sur 206. Le
Président du Parlement irakien,
Salim al-Juburi, avait favorisé ce
revirement en déclarant son intention de modifier la loi, afin de garantir aux Irakiens non musulmans
les droits de pleine égalité assurés
par la Constitution.
Début décembre 2015,
Mgr Sako a lancé un nouvel appel
aux membres du Parlement irakien
leur demandant de cesser de tergiverser face à cette modification de
la loi.
En effet, expliquait le site
Internet Baghdadhope, certains
parlementaires se sont adressés à
l’ayatollah chiite Ali Al Sistani
pour recueillir son avis sur la modification de la loi, paralysant ainsi
le Parlement. Dans sa lettre, le Patriarche des chaldéens rappelle que
les enfants chrétiens, sabéens, mandéens et yézidis ne veulent pas devenir musulmans dans le cas où un
de leurs parents se convertit à l’islam, et il cite l’ensemble des articles
de la Constitution affirmant et protégeant l’égalité des citoyens. Il cite
également la recommandation du
DICI Nº 330
•
coran selon laquelle « il n’existe pas
d’obligation dans la religion ».
Pour Roberto Simona,
promouvoir une telle loi montre
bien l'état d'esprit des dirigeants
et de la classe politique en général.
« Alors que la situation sécuritaire
est catastrophique, qu'une grande
partie du pays est occupée par
Daech, que la guerre est aux portes
de Bagdad, que les réfugiés ont
fui en masse les zones de conflit,
que le chômage est de plus en plus
important et que la corruption atteint des sommets, le fait que les
parlementaires s'occupent de telles
choses montre bien l'état du pays.
Cela crée chez les chrétiens une
grande insécurité psychologique ».
Et de confier que les personnes
rencontrées disent qu’avant, sous
Saddam Hussein où le pays
comptait près de 1,5 million de
chrétiens, « c'était une dictature,
mais on avait un seul dictateur,
maintenant, il y en a partout. Le
chaos et la corruption règnent à
tous les étages. Les gens n'osent
plus sortir, ne quittent plus leur
quartier, par peur des attentats et
des enlèvements ».
D’autant plus que, depuis
décembre dernier, sur les murs de
Bagdad, dans les rues adjacentes
aux églises et aux monastères et
dans les quartiers où sont encore
présentes des communautés chrétiennes, des affiches ont été placardées pour demander aux femmes
chrétiennes de porter le voile. La
presse irakienne indique que l’apparition de ces affiches est ressentie
par les chrétiens de Bagdad comme
un nouveau signal d’intimidation,
qui s’ajoute aux enlèvements ciblés
et aux expropriations de maisons
et de biens immobiliers subis ces
derniers mois.
Quelques jours avant
Noël, le Patriarcat des Chaldéens
a annoncé son retrait des traditionnelles rencontres avec les représentants politiques et religieux
pour l’échange des vœux pendant
la période de Noël. Le Patriarche
a rappelé la situation d’abandon
des réfugiés chrétiens ayant fui la
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12 février 2016
plaine de Ninive devant les djihadistes du prétendu ‘Etat islamique’, l’absence de modification
de la loi imposant aux enfants de
parents convertis à l’islam de devenir musulmans, ainsi que les affiches apparues récemment sur les
murs de Bagdad, demandant aux
femmes chrétiennes de porter le
voile.
Le 18 janvier, au premier
jour du Jeûne de Ninive (de 3
jours) demandé par Mgr Sako
à tous les fidèles de l’Eglise chaldéenne pour obtenir de Dieu
le retour de la paix en Irak et au
Proche-Orient, le patriarche des
Chaldéens a renouvelé l’appel à
toutes les Eglises et communautés chrétiennes irakiennes de créer
une liste unitaire de chrétiens aptes
à se présenter aux élections, afin de
servir leur frères persécutés et l’intérêt général du pays.
L’intervention
étrangers
d’acteurs
Dans une supplique adressée à Martin Schultz, président
du Parlement européen, à l’occasion d'une réunion tenue à Strasbourg le 20 janvier 2016 ainsi qu’à
la conférence sur les droits des minorités religieuses dans le monde
musulman tenue à Marrakech
(Maroc), du 25 au 27 janvier, Mgr
Louis Raphaël Sako a demandé
que l’on fasse « sortir notre pays et
ses ‘soi-disant minorités’ de ce tunnel suffocant où ils se trouvent ».
« Tout a commencé du jour au lendemain, a-t-il dénoncé, comme si
des mains clandestines et perverses
avaient tout planifié, mettant en
scène des guerres quasi organisées,
manipulées avec l’intervention
d’acteurs externes qui ont profité
d’un Etat et d’une administration
fragilisés et coupés des citoyens.
Sous le prétexte de mettre en place
une démocratie et plus de liberté
en Irak, ces interventions externes
ont poussé notre pays et ceux de
la région vers le chaos et le terrorisme ». De plus, « non contente
d’avoir détruit l’unité entre nos
communautés et la coexistence qui
les caractérisait, ces mains étrangères se sont aussi accaparées nos
ressources naturelles nationales. »
Mgr Sako déplore le fait
que l’incapacité à imposer la souveraineté de la loi ait cédé la place à
la "loi de la jungle", l’échec du système éducatif, le déclin accéléré de
la culture, la montée du chômage et
la détérioration de la sécurité.
L’agence vaticane Fides
annonçait le 7 janvier l’arrestation d’une trentaine d’enseignants,
dans la province de Ninive sous le
contrôle des membres du prétendu
‘Etat islamique’, pour avoir refusé
de suivre les nouveaux programmes
scolaires imposés par les djihadistes
depuis la prise de Mossoul où les
cours de philosophie, de chimie, de
biologie et de mathématiques ont
été remplacés par des cours sur la
charia et le djihad. De même qu’au
début de l’année scolaire 20142015, les écoles de Mossoul et de la
plaine de Ninive qui portaient des
noms chrétiens avaient dû en changer et supprimer l’enseignement de
la langue et de la culture syriaque
ainsi que l’éducation religieuse
chrétienne.
« Depuis la chute de l’ancien régime en 2003 (conduite par
les Etats-Unis contre le régime de
Saddam Hussein), poursuit le patriarche chaldéen, le pays a été entraîné de manière préméditée vers
le radicalisme. Un radicalisme visant les chrétiens et les autres minorités religieuses, les chassant jusque
dans leurs maisons, sur le territoire
où elles vivent depuis toujours.
Cette violence de grande envergure
a pour but jusqu’à la destruction
de notre histoire commune, de
notre civilisation, de nos valeurs et
de notre éthique. Sans exclure les
autres minorités religieuses, il faut
tout de même dire qu’un feu de
haine, d’exclusion et de marginalisation a été spécifiquement dirigé
contre les chrétiens. »
(Sources : apic/fides/aed/ankawa/ baghdadhope/œuvre d’orient – DICI
n°330 du 12/02/16)
DICI Nº 330
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12 février 2016
NOUVELLES DE LA TRADITION
F
rance : Projection du film Le treizième jour à ConflansSainte-Honorine
L’abbé
Louis-Marie
Berthe qui dessert la chapelle
Sainte-Honorine, a demandé au
Cinéville de Conflans-SainteHonorine (Yvelines) de projeter
le film Le treizième jour sur « l'incroyable récit des apparitions de
Marie à Fatima », film qui vient
de sortir en France.
On pourra le visionner
le samedi 13 février 2016, à
F
faites pénitence ».
Chapelle Sainte-Honorine - 66,
rue Maurice-Berteaux - 78700
Conflans-Sainte-Honorine
–
Tél : 01 30 33 58 07 ou 01 34
90 15 40.
(Source : FSSPX/Ste-Honorine –
DICI n°330 du 12/02/16)
rance : Pèlerinage de la Sainte Tunique d’Argenteuil
L’UNEC (Union des Nations de l’Europe Chrétienne) organise son pèlerinage annuel à la
Sainte Tunique d’Argenteuil dans
l’après-midi du dimanche de Laetare, le 6 mars 2016. Départ de la
procession du centre-ville à 15h,
depuis le parking de la salle des
fêtes Jean Vilar, 9 boulevard Héloïse à Argenteuil, au bord de la
Seine. 15h30 passage devant la gare
d’Argenteuil (pour les pèlerins venant en train de Paris : gare SaintLazare, trains toutes les 20 minutes,
le dimanche). A 16 h dans la basilique Saint-Denis : chemin de croix
et vénération de la Sainte Tunique
J
20h30, au Cinéville de Conflans,
situé derrière le parking de la
mairie. Ce film permet de (re)
découvrir, de façon vivante et
priante, l'histoire extraordinaire,
toujours d'actualité, des apparitions de la Vierge Marie à Fatima. En ce début de carême, ce
peut être un encouragement à
répondre avec foi et générosité à
l’appel de Notre Dame : « Priez et
trempée du Sang de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Ce pèlerinage sera une
préparation au temps de la Passion et à l’ostension solennelle de
la Sainte Tunique qui aura lieu au
printemps. Vénérée à Argenteuil
depuis plus de 1200 ans, la Sainte
Tunique est conservée à l’abri dans
un reliquaire ; elle n’est montrée
aux fidèles que tous les 50 ans, lors
d’une ostension solennelle. La dernière eut lieu en 1984. A l’occasion
de l’Année sainte, Mgr Stanislas
Lalanne, évêque de Pontoise, a
décidé d’organiser une ostension
exceptionnelle qui coïncidera avec
les 150 ans de la basilique SaintDenis et le 50e anniversaire du diocèse. Du Vendredi saint, 25 mars,
au dimanche du Bon Pasteur, 10
avril, les pèlerins seront invités à
vénérer cette relique du Chemin de
la Croix. L’ostension de 1984 avait
attiré 80.000 personnes ; en 2016,
selon le recteur de la basilique, l’abbé Guy-Emmanuel Carlot, plus
de 150.000 pèlerins de France et de
l’étranger sont attendus.
(Source : UNEC/Diocèse de Pontoise –
DICI n°330 du 12/02/16)
ournée portes ouvertes de l’Œuvre Sainte-Jeanne-de-Valois
L’Œuvre Sainte-Jeanne-deValois est destinée à accueillir dans
un Lieu de Vie et d'Accueil (LVA)
des personnes handicapées sorties
des cycles scolaires, sans activité
professionnelle, que leur famille
veut maintenir occupées dans une
atmosphère véritablement catholique. Il s'agit d'une œuvre de miséricorde corporelle et spirituelle,
pour les bénéficiaires, leurs familles,
l'entourage, mais aussi d'une œuvre
d'apostolat local et national.
L'implantation de l'œuvre
se fera, à la rentrée 2016-2017,
sur le site de la Martinerie près de
Châteauroux, à côté des écoles primaire et secondaire Saint-Michel
et du lycée professionnel Philibert
Vrau, établissements scolaires de la
Fraternité Saint-Pie X. Cette proximité permettra aux pensionnaires
du LVA de profiter des activités des
œuvres de la Fraternité. Un spacieux bâtiment leur est réservé sur
le domaine de La Martinerie.
Les pensionnaires seront
accueillis pendant la semaine,
pourront retrouver leur famille en
fin de semaine ou rester sur place ;
ils rentreront chez eux aux vacances
scolaires. Une hôtellerie permettra
d’accueillir les familles lors de leur
passage. Un programme d’activités
intellectuelles, artistiques, pratiques
et physiques remplira l’emploi du
temps dans lequel les offices religieux auront leur place.
DICI Nº 330
•
Le projet est bien avancé :
toutes les autorisations ont été obtenues, les travaux ont commencé
et les dons arrivent conformément
aux besoins de l'œuvre. L'établissement ouvrira en septembre 2016.
Afin de permettre aux familles de
voir la qualité des services offerts,
une journée portes ouvertes est
organisée le samedi 12 mars de
10h30 à 18 h. Il est possible d’arriver à La Martinerie le vendredi soir
ou le samedi matin et de repartir le
samedi soir ou le dimanche.
L
8
Le programme de la journée est le
suivant :
10h30-12h30 : présentation détaillée du projet, questions et réponses, échanges
12h30-13h30 : déjeuner sur place
13h30-14h30 : visite de l'établissement (en cours de travaux)
14h30-18h00 : entretiens individuels avec les familles et les candidats pensionnaires
12 février 2016
Renseignements et inscriptions :
Dominique THISSE - Tél :
06.71.57.28.50 - Courriel : [email protected]
Hugues REVEL - Tél :
06.24.77.19.16 - Courriel :
[email protected]
Site Internet de l’Œuvre SainteJeanne-de-Valois : https://sites.
google.com/site/stejeannedevalois/
(Source : OSJV – DICI n°330 du
12/02/16)
DOCUMENTS
e nom de Dieu est miséricorde : le livre-entretien du pape
François
L’abbé Matthias Gaudron, prêtre de
la Fraternité Saint-Pie X, a dirigé
durant douze ans le Séminaire international du Sacré-Cœur à Zaitzkofen (Bavière). Il est actuellement
professeur à l’Institut Sainte-Marie,
dans le canton de Saint-Gall (Suisse).
Auteur du Catéchisme catholique de
la crise dans l’Eglise (éd. du Sel), il
analyse le livre du pape François, Le
nom de Dieu est miséricorde, dans un
article paru sur le site Internet du district d’Allemagne.
Dans la traduction française de cet
article par DICI, les citations renvoient aux pages de l’édition française
parue chez Robert Laffont/Presses de
la Renaissance.
Dans le cadre de l’Année de la miséricorde, le pape François fait paraître un petit livre, à partir d’un
entretien avec le journaliste vaticaniste Andrea Tornielli. A le lire,
la miséricorde, serait pour lui « le
message le plus important de Jésus »
(p. 26). « Le Seigneur ne se lasse jamais de nous pardonner : jamais !
Alors, nous devons demander la
grâce de ne jamais nous lasser de
demander pardon. » (p. 11).
Il ne s’agit pas pour le pape de
minimiser le péché. La connais-
sance de notre état de pécheur est
même la condition pour pouvoir
recevoir la miséricorde de Dieu :
« Le péché est bien plus qu’une
tache. Le péché est une blessure
qui doit être soignée, pansée »
(p. 48). A la question de savoir pourquoi nous sommes des pécheurs, le
pape François répond : « A cause
du péché originel… Notre humanité est blessée » (p. 64). « Quand
on ressent la miséricorde de Dieu,
on a vraiment honte de soi-même,
de son propre péché... La honte est
l’une des grâces que saint Ignace
fait demander dans la confession
des péchés devant le Christ crucifié » (p. 31). « La honte est… un
facteur positif, parce qu’elle nous
rend humbles » (p. 49). Au sujet
de l’évangile de la femme adultère
(Jn 8), il déclare : « Il (Jésus) ne lui
dit pas : l’adultère n’est pas un péché, mais il ne la condamne pas au
nom de la loi » (p. 15).
Le pape accorde une grande valeur au sacrement de la pénitence.
Le deuxième chapitre de son livre
est intitulé : « Le don de la confession ». Les évêques et les prêtres
« deviennent… des instruments de
la miséricorde divine. Ils agissent
in persona Christi. » (p. 43). Aux
confesseurs, il demande de ne pas
rendre la confession pénible aux pénitents en posant par curiosité des
questions superflues (p. 49) et, aussi, de penser à leurs propres péchés
en écoutant les confessions (p. 50).
Ce sont là sans aucun doute des
considérations importantes et
belles, auxquelles nous ne pouvons
qu’adhérer de grand cœur. Cependant, à la lecture de l’ouvrage,
quelques interrogations surgissent
et certaines incohérences sautent à
l’esprit.
INCOHERENCES
Le pape reconnaît absolument qu’il
y a des cas où le confesseur doit refuser au pénitent l’absolution, par
exemple lorsque que ce dernier entretient une relation peccamineuse
à laquelle il ne veut pas mettre fin.
Certes François pense que l’on doit
vraiment « chercher le moindre rai
de lumière » (titre du chapitre III)
pour conférer l’absolution, mais
parfois, le refus de l’absolution est
justement un devoir. A ce sujet il
dit : « Si le confesseur ne peut pas
absoudre, qu’il explique pourquoi,
mais qu’il donne une bénédiction,
quoi qu’il en soit, même sans absolution sacramentelle » (p. 39). Il est
exact que le prêtre peut donner une
DICI Nº 330
•
bénédiction à une personne en état
de péché grave ; cela n’implique
nullement l’approbation du péché,
mais cela peut lui donner des grâces
qui l’aideront à se convertir. Cependant, en avril 2014, le témoignage
d’une femme, Jakelin Lisboa, ayant
épousé civilement un homme divorcé, et qui par conséquent ne
recevait pas la communion de son
curé, n’a-t-il pas été rendu public ?
Le pape François l’aurait appelée au
téléphone et lui aurait conseillé de
s’approcher de la communion "sans
problème". Ce témoignage n’est
pas dénué de fondement, bien que
le Vatican - en la personne de son
porte-parole, le P. Federico Lombardi très embarrassé -, n’ait pas osé
confirmer ni démentir les propos
de François, se contentant de déclarer que l’on « ne saurait tirer parti »
des « conversations téléphoniques
privées » du pape « concernant
l’enseignement de l’Eglise ». N’y
a-t-il pas là une contradiction, si en
théorie le pape enseigne la doctrine
exacte alors qu’ensuite, en pratique,
il exerce une fausse miséricorde qui
ne prend pas le péché au sérieux ?
On est aussi étonné en lisant comment le souverain pontife juge le
relativisme moderne : « Le relativisme aussi blesse les personnes :
tout semble avoir la même importance, tout se vaut, en apparence. »
(p. 37). Mais lui-même n’appliquet-il pas ce relativisme ? La vidéo
interreligieuse publiée le 6 janvier
dernier ne donne-t-elle pas l’impression que le christianisme, le
judaïsme, l’islam et le bouddhisme
ne sont finalement que des chemins
différents pour parvenir au même
but ? Lors de sa visite à l’église
luthérienne de Rome, en novembre
2015, ne parlait-il pas exactement
comme si les différences entre la
foi catholique et la croyance protestante étaient finalement insignifiantes ?
9
au sujet des homosexuels : « Qui
suis-je pour juger ? ». L’explication
du pape sur ce point n’est pas très
claire. Il affirme qu’il a seulement
voulu dire que l’on doit traiter ces
personnes avec beaucoup de délicatesse et ne pas les marginaliser.
Textuellement il dit : « Je préfère
que les personnes homosexuelles
viennent se confesser, qu’elles restent proches du Seigneur, que nous
puissions prier ensemble. On peut
leur conseiller la prière, la bonne
volonté, leur indiquer le chemin,
les accompagner » (p. 82). Une réponse catholique n’était pourtant
pas difficile à donner : un homosexuel qui lutte contre son inclination et qui n’a pas contracté de
« mariage homosexuel » ou de relation semblable, peut naturellement
venir se confesser et être absout,
quand bien même il retomberait
de temps à autre dans ce péché. Par
contre, s’il ne veut pas renoncer à
ses penchants homosexuels, mais
continuer à vivre ainsi, on peut seulement lui conseiller de prier quand
même, et d’aller à la messe pour
ne pas perdre complètement la
relation avec Dieu. On peut comprendre la déclaration du pape en
ce sens, mais on a l’impression qu’il
a peur d’indiquer clairement que
l’homosexualité est un péché.
Dans l’introduction, Tornielli cite
un sermon de François qu’il a donné, le 7 avril 2014, sur l’évangile de
la femme adultère. Il y déclarait que
la miséricorde « est quelque chose de
difficile à comprendre : elle n’efface
pas les péchés », car ce qui efface les
péchés « c’est le pardon de Dieu »,
pourtant « la miséricorde va plus
loin » que le pardon (p. 15-16). Il
devient difficile de comprendre ce
que François veut dire par là. Que
la miséricorde nous épargne de la
peine due en justice devant Dieu ?
Peut-être.
AMBIGUÏTES
QU’EST-CE QUI EST NECESSAIRE A NOTRE EPOQUE ?
Tornielli s’adresse directement au
pape sur sa fameuse déclaration
Le pape François fustige l’attitude
des personnes soi-disant justes, qui
12 février 2016
cachent leurs propres péchés derrière une façade pieuse et regardent
avec mépris ceux dont les péchés
leur sont connus. Cela semble être
un sujet qui lui tient à cœur (cf. par
ex. pp. 65-66 et 88-90). Il y a certainement toujours eu de tels chrétiens-pharisiens, et il y en a encore
aujourd’hui. On peut toutefois se
demander si c’est vraiment un problème crucial pour notre temps.
N’est-ce pas plutôt le fait que de
nos jours, beaucoup de chrétiens
ont même perdu la conscience du
péché ? Les fidèles ne sont-ils pas aujourd’hui traités d’hypocrites et de
pharisiens simplement parce qu’ils
maintiennent que le péché reste un
péché, même s’il ne s’agit absolument pas pour eux de condamner
ni de mépriser les pécheurs ?
François cite bien le pape Pie XII
qui disait que le drame de notre
temps est que nous avions perdu le
sentiment du péché (p. 37). Mais
sur ce point il ne va pas plus loin, si
ce n’est en mentionnant l’obstacle
que représentent le manque de foi
dans la rédemption et la rémission
des péchés. C’est tout à fait exact,
mais le problème fondamental est
justement que l’on ne veut plus
parler du péché. En Argentine la
situation est peut-être différente,
mais en Europe, en tout cas, une
grande partie des pécheurs ne désirent pas la miséricorde, ils veulent
plutôt que l’Eglise cesse de parler
du péché. Les homosexuels, ceux
qui vivent en concubinage, ceux
qui ne pratiquent pas, etc. ne veulent pas entendre parler du message
de la miséricorde, mais que l’Eglise
reconnaisse et bénisse leur situation.
Le pape souhaite que nous sortions
« des églises et des paroisses » pour
aller chercher les gens « là où ils
vivent, où ils souffrent, où ils espèrent », pour soigner leurs blessures
et leur faire voir « le visage d’une
Eglise qui redécouvre le ventre maternel de la miséricorde » (p. 74),
mais ce désir reste comme une parole en l’air. Sans la foi, l’homme
DICI Nº 330
•
est insensible à la miséricorde de
Dieu. Le pape devrait donc d’abord
appeler à proclamer de nouveau la
foi aux hommes, car même la plupart des catholiques ne connaissent
presque rien des grandes vérités de
la foi, de la Sainte Trinité, de l’Incarnation, du Sacrifice de Notre
Seigneur pour les hommes, et des
sacrements. C’est seulement à la lumière de la foi que l’homme prend
L
10
conscience de ses péchés et comprend qu’il a besoin de la miséricorde de Dieu. Malheureusement,
tant que cette annonce de la foi ne
se fera pas, des initiatives comme
« l’Année de la miséricorde » resteront en définitive sans effet.
Abbé Matthias GAUDRON
12 février 2016
Pape François, Le nom de Dieu est
miséricorde – Conversation avec Andrea Tornielli, Edition française :
Robert Laffont/Presses de la Renaissance, 2016, 171 p.
(Source : FSSPX/Allemagne – Traduction française – DICI n°330 du
12/02/16)
es impasses du dialogue interreligieux avec l’islam
Le Figaro du 22 janvier 2016 a publié un entretien du Père François
Jourdan, islamologue, à l’occasion de la parution de son ouvrage
Islam et christianisme, comprendre
les différences de fond (éd. du Toucan). Interrogé par Eléonore de
Vulpillières, le religieux eudiste ne
se place pas sur le terrain de la critique théologique du dialogue interreligieux, il montre simplement
les impasses auxquelles ce dialogue
aboutit aujourd’hui. Et il en donne
les raisons. Voici quelques extraits
particulièrement éclairants de cet
entretien :
Q. Estimez-vous (…) que souvent,
les chrétiens, par paresse intellectuelle,
appliquent à l'islam des schémas de
pensée chrétiens, ce qui les mène à
le comprendre comme une sorte de
christianisme, l'exotisme en plus ?
R. L'ignorance (…) masquée, fait
qu'on se laisse berner par les apparences constamment trompeuses
avec l'islam qui est un syncrétisme
d'éléments païens (les djinns, la
Ka‘ba), manichéens (prophétisme
gnostique refaçonné hors de l'histoire réelle, avec Manî le ‘sceau des
prophètes’), juifs (Noé, Abraham,
Moïse, David, Jésus… mais devenus musulmans avant la lettre et ne
fonctionnant pas du tout pareil :
Salomon est prophète et parle avec
les fourmis…), et chrétiens (Jésus a
un autre nom Îsâ, n'est ni mort ni
ressuscité, mais parle au berceau et
donne vie aux oiseaux d'argile…).
La phonétique des noms fait croire
qu'il s'agit de la même chose. Sans
parler des axes profonds de la vision
coranique de Dieu et du monde :
Dieu pesant qui surplombe et gère
tout, sans laisser de place réelle et
autonome à ce qui n'est pas Lui
(problème fondamental de manque
d'altérité dû à l'hyper-transcendance divine sans l'Alliance biblique). Alors si nous avons ‘le
même Dieu’, chacun le voit à sa
façon et, pour se rassurer, croit
que l'autre le voit pareil… C'est
l'incompréhension totale et la récupération permanente dans les relations mutuelles (sans le dire bien
sûr : il faudrait oser décoder).
Si l'on reconnaît parfois quelques
différences pour paraître lucide,
on est la plupart du temps (et sans
le dire) sur une tout autre planète,
mais on se rassure mutuellement
qu'on fait du ‘dialogue’ et qu'on
peut donc dormir tranquilles.
Q. Une fois que le concile Vatican
II a « ouvert les portes de l'altérité
et du dialogue », écrivez-vous, « on
s'est installé dans le dialogue superficiel, le dialogue de salon, faussement
consensuel. » Comment se manifeste
ce consensualisme sur l'islam ?
R. Par l'ignorance, ou par les
connaissances vues de loin et à bon
compte : c'est la facilité. Alors on
fait accréditer que l'islam est ‘abrahamique’, que ‘nous avons la même
foi’, que nous sommes les religions
‘du Livre’, et que nous avons le
‘même’ Dieu, que l'on peut prier
avec les ‘mêmes’ mots, que le chrétien lui aussi doit reconnaître que
Muhammad est « prophète » et
au sens fort ‘comme les prophètes
bibliques’, et que le Coran est ‘révélé’ pour lui au sens fort « comme
la Bible », alors qu'il fait pourtant
tomber 4/5e de la doctrine chrétienne… Et nous nous découvrons,
par ce forcing déshonnête, que
« nous avons beaucoup de points
communs » ! C'est indéfendable.
Q. Pour maintenir le « vivre-ensemble
» et sauvegarder un calme relationnel
entre islam et christianisme ou entre
islam et République, se contente-t-on
d'approximations ?
R. Ces approximations sont des
erreurs importantes. On entretient la confusion qui arrange tout
le monde : les musulmans et les
non-musulmans. C'est du pacifisme : on masque les réalités de
nos différences qui sont bien plus
conséquentes que ce qu'on ose en
dire, et tout cela par peur de nos
différences. On croit à bon compte
que nous sommes proches et que
donc on peut vivre en paix, alors
qu'en fait on n'a pas besoin d'avoir
des choses en commun pour être
en dialogue. Ce forcing est l'expression inavouée d'une peur de
l'inconnu de l'autre (et du retard
inavoué de connaissance que nous
avons de lui et de son chemin). Par
exemple, la liberté religieuse, droit
de l'homme fondamental, devra
remettre en cause la charia (organisation islamique de la vie, notam-
DICI Nº 330
11
•
ment en société). Il va bien falloir
en parler un jour entre nous. On
en a peur : ce n'est pas « politiquement correct ». Donc ça risque de
se résoudre par le rapport de force
démographique… et la violence
future dans la société française.
Bien sûr on n'est plus dans cette
période ancienne, mais la charia est
coranique, et l'islam doit supplanter toutes les autres religions (Coran 48,28 ; 3,19.85 ; et 2,286 récité
dans les jardins du Vatican devant
le Pape François et Shimon Pérès
en juin 20141). D'ailleurs Boumédienne, Kadhafi, et Erdogan l'ont
déclaré sans ambages.
Q. Vous citez des propos de Tariq
Ramadan, qui déclarait : « L'islam
n'est pas une religion comme le judaïsme ou le christianisme. L'islam
investit le champ social. Il ajoute
à ce qui est proprement religieux
les éléments du mode de vie, de la
civilisation et de la culture. Ce caractère englobant est caractéristique
de l'islam. » L'islam est-il compatible
avec la laïcité ?
R. Cette définition est celle de
la charia, c'est-à-dire que l'islam,
comme Dieu, doit être victorieux et
gérer le monde dans toutes ses dimensions. L'islam est globalisant.
Les musulmans de Chine ou du sud
des Philippines veulent faire leur
Etat islamique… Ce n'est pas une
dérive, mais c'est la cohérence profonde du Coran. C'est incompatible avec la liberté religieuse réelle.
On le voit bien avec les musulmans
qui voudraient quitter l'islam pour
une autre religion ou être sans religion : dans leur propre pays islamique, c'est redoutable. De même,
trois versets du Coran (60,10 ;
2,221 ; 5,5) obligent l'homme non
musulman à se convertir à l'islam
pour épouser une femme musulmane, y compris en France, pour
que ses enfants soient musulmans.
Bien sûr tout le monde n'est pas
forcément pratiquant, et donc c'est
une question de négociation avec
pressions, y compris en France où
personne ne dit rien. On a peur. Or
aujourd'hui, il faut dire clairement
qu'on ne peut plus bâtir une société
d'une seule religion, chrétienne,
juive, islamique, bouddhiste… ou
athée. Cette phase de l'histoire humaine est désormais dépassée par
la liberté religieuse et les droits de
l'Homme. La laïcité exige non pas
l'interdiction mais la discrétion de
toutes les religions dans l'espace
public, car les autres citoyens ont
le droit d'avoir un autre chemin de
vie. Ce n'est pas la tendance coranique où l'islam ne se considère pas
comme les autres religions et doit
dominer (2,193 ; 3,10.110.116 ;
9,29.33).
Commentaire : Le P. Jourdan
considère la liberté religieuse et
la laïcité comme des acquis de la
modernité, incompatibles avec la
charia que l’islam veut promouvoir
partout. Mais il ne voit pas que
les islamistes ne cherchent pas à
contourner cette incompatibilité de
la charia avec la liberté religieuse et
la laïcité des pays occidentaux, bien
au contraire ils utilisent cette liberté
religieuse et cette laïcité, de façon
transitoire, comme des moyens
qui leur permettront d’installer un
jour la loi coranique. C’est ce que
montre le journaliste Frédéric Pons,
rédacteur-en-chef à Valeurs Actuelles
dans les réponses qu’il donne à
Sylvain Dorient sur le site catholique Aleteia, le 4 février : « Les islamistes disent ouvertement qu’ils
utilisent les lois démocratiques,
assure le journaliste qui se fonde sur
12 février 2016
les déclarations de chefs religieux libyens. » – Et nous ajouterons que les
islamistes utilisent les principes idéologiques sur lesquels s’appuient ces lois
démocratiques : la liberté religieuse et
la laïcité. NDLR. Et plus concrètement Frédéric Pons complète : « Ils
disent qu’ils utiliseront les migrants
pour porter leurs combattants
jusqu’au cœur de l’Europe, mais les
écoutons-nous ? »
Précisons qu’il faut certainement
ouvrir les yeux sur cet afflux massif de migrants, mais aussi sur les
principes idéologiques au nom desquels est autorisée cette migration
de masse. Un pays ne peut être envahi que parce que les esprits de ses
habitants l’ont été préalablement
et subrepticement. Dès lors, le débat sur le dialogue interreligieux et
la liberté religieuse, promues par
Vatican II, cesse d’être une discussion apparemment byzantine,
entre experts. Les idéologies ne restent pas longtemps à une hauteur
stratosphérique rassurante, elles
finissent toujours par atterrir, avec
des conséquences pratiques très
concrètes. C’est le retour au réel.
(Sources : Figaro/Aleteia - Les passages
soulignés sont de la rédaction – DICI
n°330 du 12/02/16)
1
Allusion à la prière pour la paix organisée par
le pape François, le 8 juin 2014, avec l’Israélien
Shimon Peres et le Palestinien Mahmoud Abbas. Voir DICI n°295 du 04/07/14 : « Ce qui a
suscité un vif émoi dans les milieux catholiques,
ce fut la découverte dans la soirée du 8 juin que
la prière prononcée en arabe par le musulman
participant à cette réunion, ne correspondait
pas entièrement à celle qui figurait dans le livret officiel. A la prière imprimée furent ajoutés oralement les derniers mots de la deuxième
sourate, dite 'de la vache', (versets 284 à 286) :
"Tu es notre Maître, accorde-nous la victoire sur
les peuples infidèles". »
DICI Documentation Information Catholiques Internationales
Directeur de la publication : Abbé Christian Thouvenot Rédacteur : Abbé Alain Lorans
Paraît le vendredi - Le numéro : 2 €
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Imprimé par De Toutes les Couleurs 71 bis rue St Charles 75015 Paris
DICI
Nº 330
•
12
12 février 2016
Au sommaire de Nouvelles de Chrétienté n° 156
Nos Frères, au cœur du combat
de la foi
- Lourdes 2015 : sous l’étendard du ChristRoi.
Les plus belles photos du pèlerinage du Christ-Roi, les
24, 25 et 26 octobre 2015.
- Les Frères de la Fraternité Saint-Pie X au
cœur du combat de la foi aujourd’hui
Sermon de Mgr Alfonso de Galarreta, à Flavigny-surOzerain, le 29 septembre 2015.
- 50 ans après le Concile, la perspective
évolutionniste du cardinal Kasper
Etude de l’abbé Jean-Michel Gomis sur la pensée du
prélat allemand.
- Il y a 50 ans déjà, Mgr Lefebvre dénonçait
le mal et proposait le remède
Analyse de Mgr Lefebvre sur les conséquences du concile
Vatican II.
- Le Séminaire du Sacré-Coeur en Allemagne
La vie au séminaire de la Fraternité Saint-Pie X près de
Ratisbonne, en Allemagne.
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DICI n°330– 12 février 2016
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