es g a p 16 l a i c Spé L’intelligence est-elle en danger ? Entité sioniste : les ressorts de la victoire surprise de Netanyahu Pourquoi Mgr Williamson a-t-il sacré un nouvel évêque ? Entretien avec Anne Kling sur la saga des réparations de la Shoah N° 3181 RIVAROL 26/3/2015 “Quand les peuples cessent d’estimer, ils cessent d’obéir” HEBDOMADAIRE DE L’OPPOSITION NATIONALE ET EUROPÉENNE PARAISSANT LE JEUDI La forte résistance du système UMPS N° 3181 du 26 mars 2015 www.rivarol.com Imprimé en France/Printed in France L 14240 - 3181 - F: 3,50 € (Dessin de Chard) L ES ÉLECTIONS réservent toujours leur lot de surprises. Le premier tour des départementales n’ont pas dérogé à la règle. Les sondeurs annonçaient une abstention record. La participation, bien que très moyenne, a cependant dépassé légèrement la barre des 50 %, ce qui est nettement mieux que les cantonales de mars 2011. De la même manière, les enquêtes d’opinion donnaient à penser que le Front national arriverait en tête du scrutin. Ce n’est pas le cas même si avec 25,24 % des suffrages il obtient le meilleur résultat de son histoire, se place en première position dans 43 départements sur 98, dont beaucoup de zones rurales, est qualifié au second tour dans près de 1100 cantons, en a d’ailleurs déjà remporté déjà huit (dont celui de Fréjus) et devance nettement le Parti socialiste si l’on n’additionne pas avec le score du PS celui du PRG et des divers gauche. On peut même estimer qu’il est la première formation de France si l’on considère que l’UMP ne se présentait pas seule et qu’elle était alliée avec l’UDI, assez souvent aussi avec le Modem et les divers droites. Le Front national connaît incontestablement une forte poussée, un peu moindre que ce qu’annonçaient les sondages qui ont décidément beaucoup de mal à évaluer à l’avance le vote frontiste — à moins qu’ils n’aient volontairement grossi son score pour mobiliser ses adversaires — mais d’autant plus significative que ces élections, qui accordent une prime aux notables et aux sortants, et ce mode de scrutin (majoritaire à deux tours) ne sont pas ceux qui lui conviennent le mieux. Ses meilleurs scores, il les a obtenus assez logiquement dans le Var (38,9 %), l’Aisne (38,76 %), le Vaucluse (37,4 %), le Pas-de-Calais (35,63 %), le Gard (35,54 %), la Haute-Marne (35,13 %) et l’Oise (35,11 %). Ces scores sont réellement impressionnants mais ils ne garantissent nullement que le FN remportera dimanche des départements d’autant que lors de l’élection du président du conseil départemental on peut s’attendre à des alliances entre la gauche et l’UMP si celles-ci s’avèrent nécessaires pour empêcher l’accession d’un élu frontiste à la tête du département. En réponse à Valls qui avait appelé à voter pour l’UMP là où au second tour la gauche est éliminée et où la droite se retrouve seule face au FN, Sarkozy, par pur intérêt électoral, a fait sienne la position du “ni-ni”, ni Front national, ni Parti socialiste, dans les cantons où l’UMP ne peut se maintenir mais cela ne signifie pas qu’il n’y aura aucune tractation entre gauche et droite lors du troisième tour de scrutin dans les assemblées départementales, là où le FN pourrait espérer décrocher la timbale. M ALGRÉ cette progression très importante du Front national, le Système UMPS résiste dans l’ensemble remarquablement. Il n’était d’ailleurs que de voir la mine soulagée des dirigeants du Parti socialiste et le visage réjoui des ténors de la “droite” parlementaire dimanche soir pour comprendre que ce premier tour des départementales 2015 n’avait pas été un désaveu aussi massif et cinglant qu’on aurait pu le souhaiter. Nicolas Sarkozy, plombé jusque-là par les affaires, affaibli par les bisbilles entre présidentiables de sa formation et par son score relativement décevant lors de l’élection interne à la présidence de l’UMP, se voit offrir sur un plateau un succès inespéré et qui pourrait se transformer en triomphe dimanche prochain si l’UMP et ses alliés enlèvent comme c’est assez probable une nette majorité de conseils départementaux. Quant à Manuel Valls, malgré la haine et la hargne dont il a fait preuve tout au long de la campagne où il s’est bien gardé de développer des propositions pour les départements et la ruralité mais où il s’est contenté de lutter de manière hystérique contre le Front national, il ne subit pas hélas le camouflet attendu. Certes le PS et ses alliés risquent de perdre plusieurs dizaines de départements le 29 au soir (on saura à ce moment-là si la défaite de la gauche est limitée ou au contraire très sévère) mais s’agissant du premier tour il est incontestable que la majorité en général, et le Parti socialiste en particulier, ont limité la casse. Bien que la gauche soit absente au second tour dans près d’un tiers des cantons (524 exactement), le bloc des forces dites de progrès, certes désuni, est égal en proportions au bloc du centre et de la droite institutionnelle. Il faut croire, comme nous l’avions écrit dans l’éditorial de la semaine dernière, que l’antifascisme fonctionne toujours autant pour réveiller et mobiliser l’électorat de gauche. C AR ENFIN, alors que le chômage est massif, que les impôts explosent, que la dette et les déficits sont abyssaux, que la délinquance et le crime s’accroissent tant en nombre qu’en sauvagerie, que le Grand Remplacement s’accélère, que Hollande s’est de surcroît complètement déconsidéré avec ses affaires privées peu ragoûtantes, qu’il joue au boutefeu en Syrie et en Ukraine faisant fi du bien commun, de la paix et de l’intérêt national, voilà que près d’un électeur sur trois (si l’on ne compte que les exprimés) est encore allé voter pour le PS et ses alliés. Certes la plupart des élus de gauche ont été très discrets sur leur appartenance à la majorité de Valls et de Hollande, faisant valoir d’abord et avant tout leur implantation locale. Mais il n’en reste pas moins qu’on est loin de l’effondrement qu’on aurait pu légitimement espérer. Il est même permis de penser que le regain de participation a profité essentiellement au PS, les électeurs de gauche se mobilisant pour défendre une République mythifiée et prétendument menacée. Q UE faut-il donc que le Système fasse pour que les Français se rebellent et se révoltent ? Faudra-t-il qu’on leur vole jusqu’à leurs dernières économies au nom de la solidarité et de la mixité sociale pour qu’ils réagissent ? Faudra-t-il qu’une nouvelle crise financière, voulue ou non, leur subtilise jusqu’à leur dernier centime, leurs placements, leur assurance-vie, leur livret A pour qu’ils manifestent leur colère ? Faudra-t-il qu’au nom du logement social l’immigration massive gangrène jusqu’au dernier village, hameau et lieu-dit de France pour qu’enfin une réaction populaire se fasse jour ? Faudrat-il qu’on vienne piller et mettre à sac leur maison, leur appartement, qu’on agresse sauvagement leur conjoint ou leur progéniture pour qu’ils comprennent que ce Système est là pour nous détruire, qu’il mène une guerre à mort contre notre pays, notre peuple, notre foi, nos traditions, nos racines, notre terroir, notre art de vivre et qu’il ne faut lui faire aucune concession ? Si nous disparaissons en tant que nation et en tant que peuple, ce ne sera que l’effet de notre mollesse et de nos abdications. RIVAROL, <[email protected]>. N°3181 — 26 MARS 2015 — RIVAROL 2 A NOS ABONNÉS Les dysfonctionnements dans le routage du numéro 3179 (jeudi 12 mars 2015) ont été encore plus massifs que ce que nous craignions. Plus de 600 abonnés se sont manifestés, par courriel ou par téléphone, pour nous dire qu’ils n’avaient pas reçu le numéro 3179. Ce qui équivaut à un véritable sabotage de la distribution sans précédent dans l’histoire de RIVAROL, si l’on excepte les saisies des numéros faites sous De Gaulle le journal à peine imprimé. Nous avons donc demandé à notre imprimeur-routeur de réimprimer le numéro 3179 et de l’envoyer à tous nos abonnés cette semaine, en même temps que ce numéro 3181 sous la même enveloppe plastique. Nous espérons qu’ainsi les choses rentreront dans l’ordre et que ces anomalies totalement indépendantes de notre volonté ne se reproduiront pas à l’avenir car leur multiplication serait financièrement mortelle pour notre modeste publication. Nous présentons à nouveau toutes nos excuses à nos abonnés pour le désagrément ainsi causé. L’équipe de RIVAROL. Résultats définitifs du 1 tour des départementales er L A CAMPAGNE électorale qui s’achève ces jours-ci aura été haute en couleurs. Rarement la démocratie, ou plutôt — n’ayons pas peur des mots — la République, nous aura donné un spectacle à ce point affligeant. Rarement on aura atteint des pics aussi élevés de ridicule, de consternant, de baroque, de picaresque. Il faut dire que l’occupant de Matignon a fait fort, très fort même. En bateleur hystérique, il a su se poser là. Il s’est surpassé et s’est propulsé vers des sommets de grotesque excessif et insignifiant. Depuis début janvier et la survenue miraculeuse des événements que l’on sait, celui dont l’ancien ministre de François Mitterrand et ancien président du Conseil constitutionnel, Roland Dumas, pense qu’il est « sous influence juive », ne se sent plus pousser. Il se prend désormais pour un grand garçon, capable de jouer dans la cour des grands. UN PREMIER MINISTRE SOUS INFLUENCE(S) l De Crépin VATELIN : RÉPONSE À M. HECTOR LEFORT (RIV. DU 19/3/2015) Soyez un peu moins agressif, et plus logique : je ne peux pas donner une « vision réductrice de l’islam » (sans majuscule…), vu que je n’en donne aucune vision du tout et me suis borné à montrer que l’article en question véhiculait une représentation partielle et partiale (donc, elle, réductrice…) de cette religion. En disant que l’acception du Djihad comme guerre sainte est “inédite”, “hétérodoxe”, “schismatique”, l’auteur NIE une réalité monumentale de la théologie et de l’histoire de l’islam, qu’une pléthore d’ouvrages ont solidement établie. Nier une négation n’équivaut pas à affirmer quelque chose de positif. Je n’ai même pas mentionné le fait que l’interprétation soufie est donnée généralement comme très minoritaire et que pour le coup c’est bien pour elle que la question de l’hétérodoxie s’est toujours posée. La “preuve” que vous donnez de ma lecture inattentive annonce vraiment la bonne foi. Sur le fond en me reprochant de ne pas voir que l’article parlait d’autre chose, vous semblez en être à découvrir l’idéologie et la propagande. C’est bien sûr toujours en parlant d’autre chose qu’on vous fait passer des idées. Même les plus omniprésentes : jamais un politicien du système ne vous parlera du mondialisme, on vous parlera d’écologie, de lutte contre le terrorisme, contre le racisme, et pourtant ils y travaillent tous et c’est leur priorité. Je ne lis pas dans les cœurs et je ne dis rien de l’auteur mais je constate ceci : il donne une vision idéologique de l’islam très identifiable en termes de courants, et avec des arguments que quiconque a un peu lu sur le sujet sait ne valoir rien. On n’est jamais neutre sur de telles affirmations qui touchent à un point crucial de la propagande actuelle, et sont lourdes de conséquences qui engagent notre survie. Du point de vue qui était le mien, celui de la nécessité pour RIVAROL de se préserver de cette propagande, ces affirmations étaient bien plus importantes que le reste de l’article, qui consistait en un état des lieux factuel […] L’essentiel est dans les catégories utilisées et les présupposés sous-jacents. Vous semblez ignorer tout des tactiques de nos ennemis (s’ils sont vos ennemis…). J’ai évoqué Égalité et Réconciliation qui est ce me semble la plus grosse machine idéologique faussement nationale actuellement. Son leader (en tout cas visible) est un ancien stalinien et il en a conservé les méthodes. Les partis staliniens ont toujours pratiqué l’entrisme et monté quantité d’organisations satellites dont le discours et le but apparent (associations culturelles, ou de défense de la liberté de la presse, ou de la paix…) masquent une stratégie d’occupation du terrain politique et de captation de larges pans de l’opinion publique pour les maintenir sous l’influence idéologique du parti. Cette organisation s’est de toute évidence engagée dans une vaste entreprise d’occupation du terrain nationaliste pour le détourner de ses perceptions et de ses mots d’ordre naturels. Tant que les gens liront la fausse historienne Marion Sigaut (qui a commencé par écrire sur son expérience du kibboutz), ils ne s’occuperont pas à lire sur les mêmes sujets les vrais historiens J. de Viguerie, Xavier Martin, etc. Comme RIVAROL a déjà ouvert ses colonnes à des gens de cette mouvance idéologique, je m’en inquiète. (Faute de place, nous ne pouvons hélas publier d’autres lettres dans ce numéro. Elles trouveront leur place dans notre prochaine édition. J. B.) Je ne sais si le néo-Français Valls, naturalisé tardif — il en avait mis du temps, le jeune Manuelito, à soupeser le pour et le contre, à réfléchir à où était son intérêt, avant de se résigner à demander la nationalité française ! — est sous influence juive, mais je sais qu’il est sans conteste sous influences. Sous un agglomérat d’influences : philosémite, arabophile, xénophile, maçonnique, anticatholique, anticlérical, pédérastique, lgtbique… Ce qui est également sûr, c’est qu’il est sous l’influence de sa femme, la violoniste de confession juive, Anne Gravoin, laquelle est, semble-t-il à l’origine de l’abjuration, par son mari, des convictions pro-palestiniennes de ses débuts au Parti socialiste, et de sa déclaration d’amour éternel pour Israël, pays avec lequel il s’est dit définitivement lié. Il n’est pire juif que celui qui ne l’est pas, qui regrette et souffre de ne l’être pas, et qui croit pouvoir le devenir, par la vertu d’une façon de conversion symbolique et la magie de la surenchère cachère. Autrefois, lorsque l’on désignait ces individus fascinés par les Hébreux, leur prétendue supériorité, le mystère de leurs rites, l’exotisme de leur(s) langue(s) et de leurs coutumes, leur surface financière, la légendaire solidarité intra-communautaire, on les appelait les “enjuivés”. Ces chrétiens honteux étaient prêts à tout pour être considérés comme des égaux par ceux aux pieds desquels ils se roulaient en grimaçant, comme des jeunes chiens fous sur la fiente des oiseaux ou des mulots dans les champs fraîchement moissonnés. Le fils de grands bourgeois espagnols, dont il a voulu, un temps, faire croire qu’ils avaient quitté l’Espagne pour fuir le régime franquiste, est le prototype de l’“enjuivé”. Contrairement à certains Français de confession juive charnellement, voire spirituellement, attachés à la France, Valls fait partie de ces éternels frustrés, pris dans une fuite en avant perpétuelle et en quête d’une universalité mythique et fantasmatique, apatride et désincarnée. Il était espagnol. A ce que nous sachions, il n’est pas honteux d’être espagnol. Pour Manuel Valls, si, visiblement. En tout cas, ce n’est pas suffisant. Espagnol, ça ne devait pas faire suffisamment chicos, pour le jeune Manuelo Carlos. Pour notre part, nous tenons pour définitivement suspects ces individus qui renient leur patrie, qui renoncent, comme s’il s’agissait d’un acte anodin, à la nationalité de leurs parents et de leur naissance. Pour nous, la dignité humaine — et citoyenne, comme ils disent — commande que l’on demeure ce que l’on est né ! VALLS, CIRCONCIS DE LA LANGUE Cependant l’histoire n’est pas terminée. Français, ça n’est visiblement pas suffisant non plus pour Manuel Valls. Voilà qu’il rêve d’être juif, voire Israélien. Cette instabilité dans le sentiment d’appartenance nationale est symptomatique et inquiétante. Est-ce parce les juifs sont réputés apatrides que Valls est apatriote ? On peut le penser… Et comme ce qu’il appelle « l’extrême-droite » est censée être antisémite, par amour et fascination pour la judéité, Valls s’autoproclame rempart contre le Front national. Pour circonscrire le danger fasciste, il se fait circoncis de la langue. Quoi qu’il en soit, dans son parcours, dans ses discours, rien d’authentiquement français ! Rien de ce qui est étranger — et étranger à la France réelle — n’est étranger à l’histrion de Matignon. A la manière des jeunes universitaires qui choisissent un domaine d’étude et de recherches (un genre littéraire, un siècle, un domaine scientifique…) qu’ils approfondiront toute leur vie durant, et sur lequel ils bâtiront leur expertise et leur notoriété professionnelles, Manuel Valls — qui n’a pas fait d’études universitaires dignes de ce nom (il n’est titulaire que d’une licence d’histoire) — s’est choisi une spécialité : il a décidé d’être le héraut national des valeurs antinationales, le chantre des valeurs républicaines ; et de faire la guerre à l’extrême-droite, dont il est l’un des derniers à croire qu’elle est encore incarnée par le Front national. Il se croit investi d’une mission — ou feint de croire qu’il se croit investi d’une mission — quasi surnaturelle, en tout cas historique : bouter le Front national hors des frontières du paysage politique français. Vous faites quoi dans la vie, M. Valls ? Je fais De Gaulle. Je fais Jeanne d’Arc. Mais je fais aussi Robin des Bois et même Bertrand Du Guesclin. Je fais Moïse, porteur des Tables de la loi républicaine. Je fais perroquet. Je fais résistant à la France rance. Je fais Sauveur ! Vous faites quoi précisément dans la vie, M. Valls ? Je fais mon intéressant. Et son intéressant, il n’a cessé de le faire non seulement au cours des semaines passées mais encore dès le lendemain de la cuisante défaite de la gauche. C’est que, cela ne fait de doute pour personne, y compris dans l’esprit de certains caciques du PS, Manuel Valls a un problème. Il n’est pas normal. Ce gugusse est un enragé, un fou furieux. On s’est longtemps moqué des tics corporels de Nicolas Sarkozy — et il y avait de quoi ! —, dans le genre, Valls dépasse largement l’ancien président de la République. Mal à l’aise dès qu’il est en public, espérant que tous les regards se portent sur lui mais souffrant en même temps de ce qu’ils se portent sur lui, il ne sait que faire de son corps, de ses yeux, de son menton… C’est un hyper-narcissique contrarié, un égotiste complexé. Et qu’est-ce qu’il est mal habillé — ah ! ces cravates gris clair fluo sur ses chemises blanc ivoire, ah ! ce pardessus à épaulettes désuètes qui lui font une silhouette étriquée de premier communiant trop vite monté en graine. Fagoté comme l’as de pique ! Mal dans ses vêtements comme il est mal dans sa peau. VALLS, LE CACATALAN On a l’impression que M. Valls fait de la politique, par ambition personnelle certes, mais d’abord par thérapie. Il se soigne par la République. Le pays, il ne l’administre pas, il se l’administre. On a l’impression qu’il trouve dans la rudesse du discours un antidote, ou une compensation, à une impuissance ancienne, diffuse et persistante ; à tout le moins à une impuissance à s’aimer. Avec le visage contrefait et ingrat qu’il a, Valls ne peut s’aimer que dans le miroir du regard des autres. D’où son goût de la surenchère. M.Valls joue sur les peurs. Il dit d’ailleurs avoir peur. En réalité, c’est lui qui fait peur. N’oublions jamais son action comme ministre de l’Intérieur, au moment des manifestations contre les carambolages administratifs pédérastiques. On a alors vu pour la première fois le vrai visage de cet ennemi de la famille française. Cette haine lui a valu sa promotion à Matignon. Pour l’exécution des basses œuvres de Hollande et de Taubira, il a la tête de l’emploi. A travers lui — Hollande l’a reconnu pour ce qu’il est au fait qu’il est prêt à tout oser — Teint-Teint vide ses tinettes sur la France de toujours. Valls ne parle pas, il éructe. Il ne pense pas, il répète. Il ne gère pas, il digère à la manière du serpent qui vient d’engloutir sa proie. De ses petits yeux rapprochés et enfoncés dans des orbites elles-mêmes enfoncées dans le visage, sortent des étincelles de mépris, d’arrogance et de fatuité. M. Valls a l’assurance obstinée des hommes qui ont du menton. Une écume de rage perpétuellement aux lèvres, la mâchoire toujours crispée, le regard fuyant, la voix métallique, il joue parfaitement son rôle de crétin, comme vient de dire le philosophe Michel Onfray. De crétin d’outre-Pyrénées, comme aurait dit Bloy. De la merde dans un bas de quant-à-soi, comme aurait dit Napoléon. Valls, le Cacatalan ! Un chié de mouise, comme aurait écrit Céline. Le crottin des Pyrénées ! Jean-Philippe ROBIQUET, <[email protected]>. N°3181 — 26 MARS 2015 — RIVAROL U N CONSEILLER général socialiste du Haut-Rhin, Pierre Freyburger, a décroché le crucifix fixé au mur de l’hémicycle du Conseil général pour le mettre dans son sac, prétextant avoir eu un coup de sang, faisant observer « qu’on était dans une enceinte républicaine et que ce crucifix n’avait pas lieu d’être » et ajoutant : « Je l’ai simplement décroché pour qu’on le remette à qui de droit c’est-à-dire à l’Eglise, et pour permettre au Conseil général de rentrer à nouveau dans la légalité ». UN EXCITÉ ALSACIEN ET SOCIALISTE L’assemblée départementale a tout de même porté plainte pour vol. Et l’abruti de service d’aller effectivement remettre le crucifix au “curé” de la commune voisine. Il a beau se retrancher derrière la laïcité, il est dans l’illégalité la plus totale. L’Alsace est en effet sous régime concordataire et la loi concernant la séparation de l’Eglise et de l’Etat n’y a jamais été appliquée. L’Alsace était en effet allemande quand le petit père Combes imposa sa loi. La France tenta certes de l’appliquer à l’Alsace et à la Moselle en 1918, après le départ de l’administration allemande, mais la révolte populaire fut telle, suscitant un puissant mouvement autonomiste, qu’elle y renonça. Pour en revenir à Pierre Freyburger, rappelons que c’est lui qui a porté le projet de la réalisation de la mosquée-cathédrale « An Nour » de Mulhouse quand il était adjoint chargé des cultes de cette ville : une mosquée subventionnée par la mairie à hauteur de 240 000 euros et sur un terrain appartenant à celle-ci ! COURAGEUX ROBERT MÉNARD QUI FLINGUE LE 19 MARS 1962 Samedi 14 mars 2015, le maire de Béziers a débaptisé une rue « du 19 mars 1962 » pour la renommer rue du « Commandant Denoix de Saint Marc ». Au cours de la cérémonie, Robert Ménard a notamment fustigé la repentance et évoqué le sort atroce des harkis et des Pieds- Noirs. Il a enfin promis de dire « notre vérité à ceux qui armaient le bras des assassins des harkis ». Inutile de faire un dessin aux lecteurs de RIVAROL. La gauche s’époumona de rage, les plus excités scandant « facho, assassin… » lors de ladite cérémonie. Le porte-parole du gouvernement n’a pas pu s’empêcher d’y aller de sa petite giclée de venin, déclarant : « Avec Denoix de Saint Marc, Ménard et le FN montrent leur visage : réécrire l’Histoire, mépriser la mémoire et s’en prendre à la République ». Quelle imbécillité ! C’est tout juste s’il n’a pas évoqué les six millions de victimes de la shoah. Mais le maire de Béziers tient bon, ce qui est tout à son honneur. De quoi lui pardonner, au moins partiellement, d’avoir allumé des bougies pour la fête juive d’Hanouka ! PUISSANTE PENSÉE DE HOLLANDE : “LES ZONES À RISQUE, C’EST DANGEREUX” Le prix Press Club de l’humour (parfois involontaire), présidé par Jean Miot, l’ancien PDG de l’AFP, a rendu publique l’ultime sélection de petites phrases amusantes prononcées par les responsables politiques. La phrase la plus drôle sera récompensée au mois de juin. Selon nous, le prix d’excellence devrait revenir au Pingouin qui s’était surpassé lors de la libération de l’otage français Serge Lazarevic. Hollande avait eu cette puissante parole : « Je demande aux Français de ne pas aller dans les zones à risques parce que c’est dangereux ». Ségolène Royal se devait évidemment d’y aller de sa réflexion destinée à passer à l’Histoire. La ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie affirmait au Figaro : « Il faut pousser les autobus propres ». A l’huile de coude sans doute ? Jean-Luc Mélenchon sait quant à lui être parfois assez drôle. Le député européen et leader du Parti de gauche avait estimé au Journal du Dimanche : « Ils peuvent 3 s’agit de signes manifestes de paranoïa aiguë. D’ici qu’on apprenne qu’elle se sent persécutée par les services secrets qui, sur ordre de Hollande voudraient procéder à son élimination… LA TÉLÉ LES REND FOUS Selon Sophie Davant, « il y a trop de connards (Dessins de Chard) et surtout de connasses » à la télé. C’est notre bon confrère Minute qui le ratoujours nommer Donald à l’Europe ; c’est conte dans sa rubrique « La Télé les rend quand même Picsou qui commande ». Bien fous ». Sophie Davant anime depuis de lonvu, reconnaissons-le… Quant à Jean Pierre gues années « C’est au programme » sur Mignard qui est le président de la haute au- France 2. Elle a une piètre opinion de ses torité éthique, il vient d’être décoré de la collègues : « Dans ce métier, il y a trop de Légion d’honneur. Son commentaire: « J’ai connards et surtout de connasses. A la télé, été honoré de recevoir la Légion d’hon- j’en ai connu quelques-unes, surtout des neur ; je ne suis pas assez important pour la femmes de pouvoir. C’est pas facile, surtout refuser ». Lucide… N’est pas en effet Mar- quand on est une femme ! » Elle ne cite pas cel Aymé qui veut. « Leur Légion d’hon- de nom, mais on les devine. En attendant, neur, ils peuvent se la carrer dans le train », l’animatrice du site Boutfil.com sort à son disait notre grand écrivain, qui la refusa. tour la sulfateuse, écrivant sur son blog, au sujet de Sophie Davant : « je l’ai rencontrée une fois pour une émission où j’étais inviDIEUDONNÉ tée, je peux le dire, comme connasse, elle BIENTÔT EN PRISON ? s’y connaît ! » Ce milieu des media dégénéOn sait que Dieudonné est poursuivi par les rés donne décidément une furieuse envie de hordes, pour provocation à la haine raciale, jeter de l’huile sur le feu ! notamment pour des propos sur le journaliste de France Inter Patrick Cohen. On se LA BELGIQUE, PAYS DE PLUS souvient de sa sortie, lors de son spectacle : « Quand je l’entends parler, Patrick Cohen, EN PLUS DÉLIRANT je me dis, tu vois, les chambres à gaz… Le Premier ministre belge, Charles MiDommage. » Dieudonné a été condamné chel (qui, paraît-il, n’est pas homosexuel par la 17e chambre du tribunal correction- contrairement à son prédécesseur Elio di nel de Paris, jeudi 19 mars, à 22 500 euros Rupo) sera membre du jury pour l’élection d’amende. Il s’agit d’une amende qui peut de Mister Gay Flandres 2015, organisé le se transformer en emprisonnement si la per- 29 mai prochain, ont annoncé les organisonne condamnée à la payer ne l’a pas ver- sateurs. L’an dernier, une autre figure posée en intégralité. Le parquet avait requis litique nationale avait fait partie du jury, le une peine de 300 jours amende à 100 euros, chef de file des nationalistes flamands et soit au total 30 000 euros. Dieudonné bien- maire d’Anvers Bart de Wever, relève le tôt emprisonné ? Ils en sont capables… site homosexualiste Yagg.com. A noter que Par ailleurs, la veille, l’humoriste a été le Vlaams Belang de Filip Dewinter semcondamné à deux mois de prison avec blerait en voie de redressement si l’on en sursis pour apologie de terrorisme pour sa croit les derniers sondages. Il avait été dusaillie du 11 janvier : « Je me sens Charlie rement malmené lors de précédentes élecCoulibaly ». Elle est belle la liberté d’ex- tions par le parti populiste plus “soft”, le pression dans notre pays occupé et asservi ! NVA de Bart de Wever. BIENTÔT UNE EXPERTISE PSYCHIATRIQUE POUR TRIERWEILER ? J’avais évoqué, il y a une semaine, le cas de Trierweiler qui avait giflé un homme dans un bar du XVe arrondissement de Paris. Ce dernier avait eu l’outrecuidance de lui demander des nouvelles de François Hollande. Fureur de la mégère, paraît-il « très, très hystérique », qui tabassa Mohamed Rizki, candidat UMP aux dernières municipales de Compiègne, qui finit par porter plainte. Son avocat, Me Emmanuel Marsigny, réclame une expertise psychiatrique de l’ex-concubine de notre président de la République : « Au regard de la réaction totalement disproportionnée de Mme Trierweiler et compte tenu d’autres faits de violences récents (elle s’en était violemment pris, au mois d’octobre 2014, à l’ex-femme du ministre Michel Sapin. Nous en avions parlé dans RIVAROL) nous sommes en droit de nous interroger sur son état de santé psychiatrique et son état de dangerosité a précisé l’avocat. C’est un comportement qui relève, peut-être, d’une pathologie psychiatrique. Et comme la justice nous permet de le faire dans les dossiers de cette nature, nous allons donc demander une expertise psychiatrique de Mme Trierweiler. » Cette dernière, d’après le Canard Enchaîné, se plaint d’être persécutée. Elle a déclaré à quelques proches : « J’en ai marre ! Je suis traquée partout où je vais. On me harcèle, on me dévisage en rigolant… » A bout, la journaliste a ajouté « C’est vraiment injuste. Moi, je ne demande qu’à vivre tranquillement, comme n’importe quelle Française. » A noter que les termes choisis par Trierweiler (traquée, harcelée, on me dévisage en rigolant) peuvent être décryptés par tout étudiant en psychologie. Il BERNADETTE CHIRAC HAIT HOLLANDE C’est la haine. La haine à l’état brut. Bernadette Chirac s’est fait piquer son canton de Corrèze par l’affreux Pingouin, qui l’a purement et simplement euthanasié (le canton, pas Bernadette). Folle de rage, elle attaque Hollande, sans aucun humanisme. Elle l’accuse de l’avoir “humiliée” et de lui avoir « manqué de respect ». C’était “son” canton. Bernie enrage : « C’est ce qu’on appelle un tripatouillage politique, fulmine-t-elle. Du charcutage ! J’ai été chassée de chez moi, de mon canton de Corrèze ! » Du coup, elle se met à balancer. Elle commente ainsi les visites annuelles que François Hollande leur fait au mois de juillet dans leur château de Bity : « Il quémande des rendez-vous à mon mari, explique-t-elle. Il s’assied à côté de lui et lui parle comme s’il était son cousin germain ! » Bernie, qui fait partie de de la meilleure société (elle est une Chodron de Courcel), exècre ces familiarités de gueux parvenu. Quand le Pingouin débarque, elle raconte avoir préparé « des argenteries astiquées et des boissons sur un plateau. Il ne prend jamais rien, je ne l’intéresse pas. » Seule compte pour lui, accuse Bernadette, la possibilité de raconter dans toute la Corrèze : « Vous savez, je suis dans les meilleurs termes avec Jacques Chirac, il me reçoit tous les étés. » Du coup, on ne serait pas étonné que Bernie compte soigneusement ses petites cuillères en argent après chaque départ de François Hollande… MARINE LE PEN, UNE “SALOPE FASCISANTE” ? La cour d’appel de Paris a débouté, mercredi 18 mars, la présidente du Front national (FN), Marine Le Pen, des poursuites pour injure qu’elle avait engagées contre le supposé “humoriste” Nicolas Bedos. Ce dernier la qualifiait dans l’hebdomadaire Marianne de « salope fascisante », accusant Claude Guéant de vouloir “singer” ladite “salope”. Marine Le Pen avait évidemment porté plainte. Les auteurs de la chronique avaient été relaxés en première instance. En appel, les magistrats ont également estimé qu’il était « parfaitement clair pour tout lecteur que la chronique en cause se situe dans un registre aux accents délibérément provocateurs et outranciers, revendiqué comme tel ». Pour le tribunal, ce style “pamphlétaire” n’était pas contradictoire avec la « polémique politique ». Ben, voyons… Imaginons un rédacteur de RIVAROL traiter Cécile Duflot de « salope gauchiste ». En attendant, Guéant, accusé de “singer” l’extrême droite a lui été qualifié par Nicolas Bedos de « tête de bite sous Prozac ». Pas de condamnation, bien entendu, par les tribunaux de leur République. DES CANDIDATS DU FN AFFREUSEMENT RACISTES ET HOMOPHOBES On en frémit d’effroi. Comment un parti aussi démocrate, avec des personnalités aussi respectables que Marine Le Pen ou le gaullo-chevènementiste Florian Philippot a-t-il pu accueillir en son sein des candidats ayant pris des positions racistes, homophobes, antisémites, islamophobes ? Le collectif “anti-FN” l’Entente, qui suit de très près, tel un cafard, les nauséabondes atrocités verbales du FN les dénonce, les révèle, les vitupère. Quoi ? Florian Philippot dénonce « quelques brebis galeuses », qui ne représenteraient que 0,08 % des candidats ? Mais, disent les rats, il y en a beaucoup plus que cela ! Voici ce candidat du FN dans le canton de Roanne 2. Le 9 février dernier, il partage sur son profil Facebook un texte antisémite de Boris Le Lay intitulé « Pourquoi j’ai choisi la Russie contre l’Ouest socialiste, maçon et juif. » Dans la même gamme, Jean-Marie Moulin, candidat du FN dans le canton de Redessan (Gard) relaye une vidéo qui présente François Hollande comme le président de la République “judéo-maçonnique” pour ensuite présenter le rappeur Cortex comme un « sodomite africain ». Ludovic Larue, lui, plantait le décor dès juillet 2012 en postant un statut Facebook : « Travail, Famille, Patrie », la devise de la France de Pétain. Il porte les couleurs du FN à Louviers dans l’Eure. Thierry Perez, candidat frontiste à Versailles, ironise à l’aide d’une photo d’une famille visiblement issue de l’immigration, avec deux enfants tractés dans une baignoire roulante. Son commentaire en ce mois de septembre 2014 : « La France avance! » Le 15 janvier dernier, dans l’émotion des attentats, Ludovic Marchetti, candidat à Chatelet-sur-Loing (45), s’interroge : « Sur 6 millions de musulmans en France, seulement 15 % sont des islamistes radicaux : ouf ! Hein ? Combien ditesvous? 900 000 ? Ah quand même… » Mais pas de souci. La direction du FN a annoncé qu’elle allait virer ceux qui s’autorisaient quelques débordements et que, fussent-ils élus, ils ne siègeraient pas sur les bancs du FN mariniste. Nous voici rassurés… Robert SPIELER. N°3181 — 26 MARS 2015 — RIVAROL 4 Anne KLING : “à quoi bon arriver au pouvoir si c’est pour se RIVAROL : Pourquoi avez-vous écrit un livre ainsi intitulé Shoah : la saga des réparations ? Qu’est-ce qui vous en a donné l’idée ? Anne KLING : Tout a commencé en fait il y a quinze ans lorsque la LICRA a exigé mon renvoi en correctionnelle pour avoir publié des propos d’une évidence aujourd’hui limpide mais qui n’ont pas eu l’heur de lui plaire à l’époque. Je me suis alors interrogée sur la puissance d’une organisation somme toute privée qui pouvait ainsi désigner à la vindicte publique ceux qui ne lui plaisaient pas et les placer au ban de la société du politiquement correct. Le résultat de mes recherches a fait l’objet de mon premier livre, La France LICRAtisée, en 2006. Et je ne remercierai jamais assez cette officine pour m’avoir ouvert ainsi, tout à fait inopinément, une seconde carrière. Comme je suis d’un naturel à la fois curieux et tenace, chaque livre a entraîné le suivant. Les origines — communistes — de la LICRA m’ont fait plonger dans la révolution bolchevique, le sujet de mon second livre. Et ainsi de suite. Il me plaît de centrer mes recherches sur des questions assez peu fréquentées. Mais pourtant déterminantes quant à leurs conséquences politiques dans nos pays européens. Et financières, s’agissant de mon dernier livre. Après m’être penchée sur les gros mensonges des affabulateurs de la shoah, il m’a paru intéressant d’établir l’historique des sommes déboursées par les contribuables européens au titre de l’inextinguible et obligatoire repentance. R. : Après avoir écrit un livre entier pour dénoncer le CRIF, un autre sur les menteurs et affabulateurs de la shoah, un autre encore sur les révolutionnaires juifs, ne craignez-vous pas que l’on vous accuse d’être obsédée par la question juive ou d’être suspectée d’antisémitisme, l’accusation qui tue socialement, politiquement et moralement ? A. K. : Je ne pense pas être plus obsessionnelle que bien des auteurs juifs, souvent français du reste, qui traitent inlassablement tout au long de leur carrière de ce même et unique sujet, vu et ressassé sous toutes les coutures possibles et imaginables, quoique aboutissant inévitablement à l’immense culpabilité des Européens. Et partant, à l’ardente nécessité pour eux de battre leur coulpe. Et d’ouvrir tout grand leur portefeuille. J’essaie quant à moi d’apporter sur ces sujets sensibles un autre éclairage, un peu moins manichéen et plus proche de la complexité des faits. Car la période s’étendant de la révolution bolchevique de 1917 à la fin de la guerre en 1945, fut éminemment complexe et riche d’événements s’interpénétrant. Or, il existe une nette tendance, surtout à la télévision française, à nous présenter les choses de façon caricaturale, les méchants d’un côté, les gentils de l’autre. Les choses n’étaient pas ainsi. AGENDA + 26 mars à Chamiers (stèle Français d’Algérie, cimetière Saint-Augûtre, 11h). Hommage aux assassinés du 26 mars 1962. Tél. : 05-53-09-12-89. + 26 mars à Paris (Arc de Triomphe, place de l’Etoile, 18h). Hommage aux assassinés du 26 mars 1962. Contacter <[email protected]>. + 26 mars à Paris 7e (Mémorial national de la guerre d’Algérie, quai Branly, face à l’avenue de la Bourdonnais, 14h30). Cérémonie à la mémoire des victimes du massacre de la rue d’Isly. + 26 mars à Paris 5e (23 rue des Bernardins, 18h30). Messe en l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet à la mémoire des victimes de la rue d’Isly. Rens. : 01-61-35-12-74. + 26 mars à Toulon (cathédrale, 55 place de la cathédrale, 18h). Messe pour les assassinés du 26 mars 1962. Tél. : 04-94-22-91-00. + 26 mars à Valence (église sainte-Catherine, 18h30). Messe pour les assassinés du 26 mars 1962. Contacter : <[email protected]> + 26 mars à Hyères (cimetière de la Ritorte, chemin de la Ritorte, 9h). Hommage aux assassinés du 26 mars 1962. Tél. : 06-11-28-55-90. + 26 mars à Vallauris (stèle, vieux cimetière, 11h). Hommage aux assassinés du 26 mars 1962. Tél. : 04-93-64-1561 et 06-99-06-05-50. + 26 mars à Montauban (chapelle de l’Immaculée Conception, 10h). Messe de requiem à la mémoire des victimes de la guerre d’Algérie célébrée selon le rite traditionnel. + 26 mars à Saint-Seurin-sur-l’Isle (place Raoul Salan, Et surtout, je souhaite mettre en évidence dans mes livres tous les paramètres politiques et financiers qui constituent le ressort véritable de la religion de la shoah devant laquelle il est devenu obligatoire de se prosterner si l’on veut assurer sa place au soleil du pouvoir et/ou de la reconnaissance sociale. Je tiens d’ailleurs à préciser que mes cibles ne sont nullement « les juifs », ce qui serait absurde et là, pour le fait, antisémite. Mes cibles sont les organisations juives constituées qui fondent leur existence et leurs confortables rentes de situation sur une exploitation intensive de la shoah. Ainsi que les “élites” juives qui, perchées sur la même branche, profitent abondamment des mêmes avantages. Tous, ayant un accès privilégié aux media, pèsent d’un poids exagéré dans les décisions politiques de ce pays et ce, depuis des décennies. N’oublions pas que la LICRA a favorisé de toutes les façons possibles l’immigration maghrébine et a organisé une fatwa très efficace contre tous ceux qui s’y opposaient. J’en ai fait moi aussi les frais. Elle est en grande partie responsable de l’état actuel du pays, bien que personne ne se risque à le rappeler. Y compris dans les rangs de ceux qui déplorent le “suicide” français. Si suicide il y a, il a été dûment voulu, orchestré et canalisé. Les Français ont clairement été réduits à l’impuissance, sous peine d’être accusés de racisme et d’antisémitisme, et condamnés à subir ce que d’autres avaient décidé pour eux. Il est bien temps aujourd’hui de pleurer sur les pots cassés. Mais il est vrai que s’attaquer à ces sujets, et à leurs racines profondes, revient à se suicider socialement et politiquement. C’est un fait, et c’est une honte pour le pays qui ose encore se prétendre celui de la “liberté”. Je l’ai cependant fait tout à fait consciemment et délibérément. R. : Pouvez-vous d’abord préciser ce qu’on entend par réparations à l’égard des juifs ? A. K. : C’est là un domaine aussi vaste que flou dont le Congrès Juif Mondial (autrement dit le CJF, qui est une instance essentiellement américaine) s’est emparé bien avant même la fin de la guerre. En effet, il faut savoir qu’au moment où la plupart des futures victimes de la shoah vivaient encore en Europe, on se préoccupait déjà à New York des modalités des réparations qui seraient versées aux juifs une fois le conflit achevé. Au départ, il s’agissait de restituer ce qui avait été spolié. Mais très vite s’est greffée, innovation “révolutionnaire” dont le CJF s’est glorifié, la notion de “compensation” pour les souffrances et avanies subies. Et même de dédommagement au peuple juif dans son ensemble, considéré comme collectivement victime des nazis. Tous ces élargissements ont ouvert la voie au très long fleuve dont le cours interminable continue toujours imperturbablement à se dérouler. 70 ans après la fin de la guerre. Car de nouvelles catégories de “rescapés” n’ont cessé de surgir au fil du temps, encore et toujours indemnisées rubis 11h30). Pour tout le grand sud-ouest cérémonie devant la Stèle des Fusillés. Tél. : 06-11-28-55-90. A 12h30 repas amical patriotique. Inscription pour le déjeuner au même numéro. Stand ADIMAD. + 26 mars à Mont-de-Marsan (stèle des Réfugiés, cimetière du Centre). Hommage aux assassinés du 26 mars 1962. Contacter <[email protected]>. + 26 mars à Lyon, à Pau, à Toulouse, à Valence. Hommage aux assassinés du 26 mars 1962. Contacter : <[email protected]> + 27 mars à Bordeaux (église Sainte-Eulalie, place Sainte-Eulalie face à l’hôpital, 18h30). Messe pour les assassinés du 26 mars 1962. + 27 mars à Grenoble (17h). Conférence de Laurent Obertone, auteur notamment de La France Orange mécanique et de La France Big Brother. Tél. : 04-76-86-19-72. Fax : 04-76-46-69-75. + 28 mars à Paris 10e (Espace Dubail, 18 passage Dubail, de 14h à 19h). Pot annuel de l’Association des Amis de RIVAROL sous la présidence effective d’André Gandillon. Interventions des différents rédacteurs du journal, allocutions de Vincent Reynouard et d’Hervé Ryssen, stands, amuse-bouche salés et sucrés, boissons, vieux livres. Métro le plus proche : Gare de l’Est ou Jacques Bonsergent. Parking gardé passage Dubail. Entrée : 10 euros. Gratuit pour les adhérents des Amis à jour de cotisation. + 28 mars à Lyon (10h). Troisième fête des patriotes : colloque sur le thème « Je suis nationaliste », délégations nationalistes étrangères, nombreux stands, art et restauration sur place. Entrée : 10 €. Gratuit pour les moins de 16 ans. Banquet du soir : 20 €. Tél. : 07-62-84-04-35. Site internet : <http://fetedespatriotes.fr>. sur l’ongle par l’Allemagne, l’Autriche, et bien d’autres. R. : Pouvez-vous esquisser un historique de cette affaire des réparations ? A partir de quand peut-on dire qu’il y a selon vous exagération voire extorsion de fonds ? On a semble-t-il “réparé” à maintes reprises… A. K. : Il est bien difficile de résumer l’historique de ces réparations, qui fait l’objet de mon livre, avec toutes les péripéties qui les ont entourées durant des décennies. Disons que dès la fin du conflit, les premières restitutions se sont organisées sous la houlette des Alliés qui ont créé des organismes ad hoc à cet effet. Des lois de restitution ont été adoptées et des tribunaux installés dans les zones d’occupation américaine, britannique et française. Les Soviétiques, eux, ont délibérément fait bande à part et n’ont rien rendu. Toujours est-il qu’avant même le démarrage des négociations historiques avec l’Allemagne, au début des années 1950, bien des restitutions avaient déjà été effectuées et l’essentiel des œuvres d’art rendues à leurs propriétaires. La France notamment, avait pris des ordonnances tout à fait claires dans ce sens. Du reste, la commission Mattéoli, créée en 1997 par Jacques Chirac, sera bien obligée de reconnaître, après moult études et plongées dans les archives, que de 90 à 95 % des biens spoliés aux juifs avaient été restitués ou indemnisés dans les années qui avaient suivi la fin de la guerre. Mais revenons au début du processus. Le CJM voulait plus et mieux que ces restitutions au cas par cas. L’officine tenait à l’application du plan qui avait été élaboré durant la guerre et qui prévoyait des dédommagements bien plus larges. Entre-temps, l’Etat d’Israël s’était créé, en 1948, et lui aussi devait recevoir sa part. Officiellement, il s’agissait d’aider à l’insertion des 500 000 rescapés des camps qui avaient rejoint l’Etat hébreu, selon ses déclarations. Le CJM était alors dirigé par Nahum Goldmann, puissante personnalité dont on peut dire qu’il a dominé, dans ces négociations, Konrad Adenauer plus âgé d’une vingtaine d’années. L’Etat d’Israël, en la personne de David Ben Gourion, était plus que sceptique quant à la réussite des réclamations juives. De leur côté, l’entourage politique d’Adenauer et le peuple allemand étaient globalement contre l’octroi de compensations. Rien n’aurait pu se produire. Et pourtant, l’Allemagne de l’Ouest a capitulé sur toute la ligne. Car déjà les Etats-Unis se profilaient derrière les organisations juives et avaient fait de cette soumission la condition sine qua non de la réintégration du pays dans la grande et vertueuse famille des nations. L’Allemagne de l’Est, restée dans l’orbite communiste, était, elle, hors d’atteinte. R. : Vous pointez du doigt dans votre livre le rôle puissant et nocif du Congrès juif mondial. Pouvez-vous nous en dire davantage à ce sujet ? A. K. : Le CJM était déjà puissant du temps de Nahum Goldmann, dans les années 195070. Soutenu à fond par les Etats-Unis, il avait obtenu de l’Allemagne de l’Ouest, aux termes du fameux accord de 1952, tout ce qu’il réclamait: argent, fournitures pour Israël, législations pour les rescapés. On aurait pu imaginer que les choses en restent là. C’était déjà un résultat inespéré, auquel, encore une fois, l’Etat d’Israël ne croyait pas au début des négociations. Et même Nahum Goldmann, dans ses écrits datant des années 1970, considérait clairement que l’essentiel était fait. En 1976, il se vantait d’avoir réussi à faire payer à l’Allemagne de l’Ouest… 80 milliards de marks ! Mais se désolait à l’idée de l’avenir : « Maintenant, cette dette est presque éteinte et, du coup, les jeunes générations ont perdu tout sentiment de responsabilité vis-à-vis du passé. » Là il se trompait lourdement car « les jeunes générations » ont vite démontré l’étendue de leurs talents, financiers et autres. A partir du début des années 1980, une nouvelle équipe à la tête du CJM va démultiplier les résultats déjà obtenus. Désormais dirigée par le milliardaire Edgar Bronfman, héritier des vins et spiritueux Seagram, l’officine (pourtant organisme privé, rappelons-le) va carrément passer de l’artisanat à l’industrie. Et même à l’industrie lourde. Accompagnant la montée en puissance de la religion de la shoah dans le monde occidental, dictée par des impératifs politiques et financiers liés à l’Etat d’Israël, le CJM va considérer qu’en matière de restitutions/compensations, tout reste à faire, et agira en conséquence. A partir des années 1990, nous allons voir toute l’Europe systématiquement mise en accusation par cette officine américaine qui fera preuve d’une arrogance et d’une violence encore jamais vues. Et pourtant elle arrivera à ses fins car elle sera soutenue dans toutes ses exigences par les Etats-Unis. N’est-ce pas pour les dirigeants politiques d’outre-Atlantique un excellent moyen de maintenir l’Europe en état de vassalité que de lui ressasser interminablement son inaltérable culpabilité ? Et l’obliger à battre sa coulpe en permanence ? Ils ne vont pas se priver de ce moyen d’action. Pour des motifs essentiellement politiques pour les uns, financiers pour les autres, ces partners vont mettre l’Europe en coupe réglée. Et la contraindre à payer, encore payer, toujours payer pour des exactions commises des décennies plus tôt. Il est intéressant d’observer que les héritiers à la tête du Congrès juif mondial se suivent et se ressemblent étonnamment. Contraint à la démission en 2007, Edgar Bronfman a été remplacé par Ronald Lauder, héritier, lui, de l’empire de cosmétiques créé par sa maman, Estée Lauder. Le CJM reste en de bonnes mains. R. : Les demandes de réparation touchent tous les domaines : œuvres d’arts, banques, compagnies d’assurance, etc. Pouvez-vous donner des exemples particulièrement frappants ? A. K. : Cinquante ans après la fin de la guerre, le CJM newlook et ses satellites, à savoir les organisations dites de restitution créées à son instigation, se sont donc avisées que papa Goldmann était loin d’avoir épuisé le filon et qu’il restait encore beaucoup d’argent à se faire sur le dos des Européens, avec l’appui intéressé des Etats-Unis. Forts de cette constatation, ses dirigeants ont déployé des efforts dans de multiples directions, que j’évoque dans mon livre. Naturellement, la chute du communisme à l’est du continent a ouvert un champ gigantesque à labourer. Seulement voilà, ces pays étaient dévastés par cinquante ans de communisme. Les lendemains radieux promis par les révolutionnaires d’Octobre (dont un nombre appréciable étaient juifs, gardons-nous de l’oublier) avaient légèrement dévié de leur trajectoire. Qu’à cela ne tienne. Si les pays d’Europe de l’Est étaient pauvres, ceux de l’Ouest ne l’étaient pas, eux. D’où l’offensive dirigée contre eux. La Suisse, tout particulièrement, va en faire les frais. Elle était petite mais puissante financièrement. Les Etats-Unis étaient encore bien plus puissants. Et gigantesques. La lutte était par trop inégale et les Helvètes partaient battus d’avance. Je détaille dans mon livre les péripéties de cette curée qui, partant d’une diabolisation intensive du pays sur la scène internationale l’ont conduit à la capitulation en rase campagne. Mais bien d’autres cibles se sont retrouvées dans le collimateur du CJM et comparses. Dans tous les dossiers évoqués — travail forcé, assurances, banques, SNCF, etc. — le chantage, puisqu’il faut appeler les choses par leur nom, est toujours le même. Pourquoi changer une formule qui gagne ? Les autorités américaines menacent de boycotter aux Etats-Unis toutes les activités des secteurs ciblés tant que les exigences des organisations juives impliquées ne seront pas satisfaites. Et comme de très juteux contrats se voient ainsi compromis, mieux vaut, pour les Européens, passer à la caisse en essayant de limiter la casse. R. : Vous montrez en quoi la repentance de Chirac en juillet 1995 au Vel d’hiv’ a des conséquences pécuniaires très importantes… A. K. : Jusqu’en 1995, les présidents de la République, quel qu’ait + N°3181 — 26 MARS 2015 — RIVAROL 5 précipiter comme les autres au dîner du CRIF ?” été leur bord politique initial, s’étaient toujours refusés à reconnaître une quelconque responsabilité de l’Etat français dans la déportation des juifs à partir du territoire national. La responsabilité de ces actes incombait seule à leurs yeux au régime de Vichy. Même François Mitterrand, pourtant membre d’honneur de la LICRA, n’avait jamais suivi les organisations juives sur ce terrain et s’était refusé à toute repentance de cet ordre. C’est Jacques Chirac — qui s’en étonnera ? — qui va ouvrir la boîte de Pandore. A peine élu, et ce sera un de ses premiers actes de président, il va prononcer son fameux discours de repentance qui ouvrira en même temps tout un nouveau champ de compensations. Ce qui prouve bien que certaines promesses sont tenues. Même par Chirac. Alors que jusque-là, les juifs français s’étaient contentés des restitutions opérées et n’avaient plus présenté de requêtes particulières, une ère nouvelle s’ouvre. Il faut se souvenir que le contexte était alors — rappelons-le une fois de plus car c’est important — celui de l’offensive tous azimuts des organisations juives américaines évoquées plus haut en direction du Vieux Continent avec l’appui constant des dirigeants américains. Les organisations communautaires françaises, comme le CRIF, s’étaient fait remonter les bretelles par leurs homologues d’outre-Atlantique qui leur reprochaient leur manque de combativité. En conséquence de quoi elles ont mis la pression et naturellement le personnel politique hexagonal s’est plié avec servilité aux exigences nouvelles. Alain Juppé était alors le Premier ministre de Chirac. Je détaille par le menu les sommes très importantes que les contribuables français ont eu l’avantage de payer en vertu de cette reconnaissance inédite, intervenue cinquante ans après la fin de la guerre. Sans parler des « orphelins Klarsfeld » qui vont s’engouffrer dans la brèche et réclamer eux aussi des dédommagements. Ces “orphelins” avaient pourtant à ce moment-là tous plus de cinquante ans et avaient largement fait leurs vies. Comme tous les autres orphelins de la guerre. Globalement, ils n’étaient pas les plus mal lotis des citoyens. N’empêche que, quelle qu’ait été leur situation de fortune, ils ont eu le choix entre un capital de 27 440 euros ou une rente mensuelle de 504 euros (chiffres de 2012). Il est intéressant d’observer que, comme d’autres pays européens, la France a été contrainte de signer un « Accord de Washington relatif aux spoliations intervenues durant la guerre », qui constitue une claire immixtion dans nos affaires intérieures. Il faut reconnaître que cet accord, signé en 2001, n’a pas fait l’objet d’une publicité excessive. Il n’en reste pas moins scandaleux dans son essence et illustre parfaitement la mainmise des EtatsUnis. R. : Vous évoquez des « fraudes entre amis ». Qu’entendez-vous par là ? Donnez-nous des exemples. A. K. : Les organisations de restitution, comme la Claims et d’autres du même type, tout comme le Congrès juif mondial luimême, ont manipulé et redistribué au cours des décennies tant de milliards de dollars provenant des programmes de “compensation” divers et variés, que fatalement, quelques petits malins se sont servis au passage. Je détaille quelques-unes de ces fraudes — celles du moins qui sont remontées jusqu’à la surface — et dont la presse israélienne s’est en général fait l’écho. Car il faut bien dire que la presse généraliste de nos pays préfère en général regarder ailleurs dans ces cas-là et s’abstient prudemment d’aborder des sujets aussi scabreux. Et puis, il ne faut surtout pas donner l’occasion aux “antisémites” de s’esclaffer. Encore que s’esclaffer ne soit pas le terme adéquat, car si en général ces fraudes sont assez amusantes dans leur conception, il ne faut pas oublier qu’elles se sont produites sur le dos des contribuables européens en général, allemands en particulier. Et que les gouvernements victimes de ces manigances se sont bien gardés de demander des comptes. Eux aussi ont préféré regarder ailleurs. Et pourtant, ce sont des dizaines de millions de dollars qui se sont envolés… dans la poche de milliers de faux rescapés/vrais escrocs. Mais après tout, ce n’est jamais que de l’argent sorti de la poche des contribuables débloquées, et continuent à l’être, pour les « rescapés de la shoah ». Or, si des rescapés sont pauvres, les organisations juives américaines qui se sont occupées des répartitions ne se portent pas trop mal, elles. Lors d’un scandale financier impliquant le Congrès juif mondial, la presse israélienne a révélé en 2006 le montant des comptes bancaires de cette seule officine : 1,7 milliard de dollars. De quoi soutenir quelques nécessiteux, non ? Dans mon livre, j’ai indiqué en caractères gras toutes les sommes récupérées par les organisations juives de restitution à partir de la fin de la guerre. Ceci afin que le lecteur puisse avoir un ordre de grandeur au fil de sa lecture. Mais il est bien clair qu’il ne s’agit là que d’un ordre de grandeur, car dans ce domaine nébuleux, le flou règne en maître. Ceci dit, l’Allemagne et l’Autriche, pour ne parler que des principaux contributeurs, continuent à alimenter des programmes qui n’en finissent pas et qui ne cessent de se diversifier et de s’additionner. Ceci amène à souligner à nouveau que la définition du « rescapé de la shoah » a considérablement varié au fil (Dessin de Chard) du temps. Toujours dans le sens d’un élargissement, naturellement. Ce qui va à l’encontre de toutes les données biologiques connues. européens, tellement coupables par défini- Mais il est formellement interdit de s’en tion, alors hein ! étonner… R. : Qu’est-ce que cette histoire d’« or nazi » ? A. K. : Ah, quel beau titre, n’est-ce pas, que « l’or nazi » ! De quoi alimenter tous les fantasmes. Il est exact que les nationaux-socialistes ont spolié de l’or dans les pays occupés, au détriment des banques centrales et des particuliers, juifs et non-juifs. A l’issue de la guerre, une commission tripartite (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France) a été chargée de recouvrer cet or et de le restituer aux Etats propriétaires. Ce qu’elle a fait pour l’essentiel. Seulement, voilà : dans les années 1990, cette commission existe encore et reste dépositaire de 5,5 tonnes d’or qui n’ont toujours pas trouvé preneur, si l’on peut dire. Dans le contexte général déjà évoqué, celui d’une pression maximale mise sur les pays européens, les organisations juives américaines réclament cet or au motif qu’il aurait été spolié à des juifs. Une conférence internationale a donc été organisée en décembre 1997 au RoyaumeUni pour régler cette épineuse question. Les organisations juives britanniques avaient fait pression sur Tony Blair dès son élection en mai 1997. Ce dernier n’a pas traîné pour leur donner satisfaction car dès sa première semaine au pouvoir, la conférence sur l’or nazi est décidée. Vu le caractère explosif du sujet, ce grand déballage s’est tenu strictement à huis clos. Comme on pouvait s’y attendre, les organisations juives ont obtenu en grande partie gain de cause, sous la forme d’un énième Fonds international pour les victimes de l’holocauste créé à cette occasion et très richement doté. Il est vrai que les Américains, massivement présents à la conférence, veillaient au grain. R. : Il y a beaucoup de variations sur les chiffres des réparations. Pouvez-vous nous en dire plus ? A. K. : Que voilà un domaine particulièrement impénétrable ! Les contribuables européens sont invités à payer, certes oui, mais par ailleurs, ils sont priés de ne surtout pas poser de questions. D’ailleurs, qui aurait la cruauté de demander des comptes à de malheureux rescapés ! Il faudrait être bien dénaturé, pas vrai ? Il paraît qu’il existe encore à ce jour 200 000 rescapés de la shoah en Israël (sans compter ceux résidant dans d’autres pays), dont 25 % vivraient sous le seuil de pauvreté. C’est la revue Communauté nouvelle n°189, d’avril 2014, qui nous en informe. Alors, face à ces chiffres, on est quand même en droit de se poser quelques questions. Car des sommes fabuleuses ont été R. : Cette saga des réparations donne des idées à d’autres communautés (les noirs descendants d’esclaves, les colonisés, etc.). N’est-ce pas là une conséquence redoutable et mortifère pour le monde européen et blanc ? A. K. : Il est clair que les organisations juives américaines évoquées plus haut se sont emparées de la mémoire de la shoah pour les retombées en termes de puissance et d’argent que cette évocation obsessionnelle représentait, secondées en cela par les dirigeants politiques du pays qui y trouvaient leur compte également. Et pourtant, les Américains, s’ils apprécient hautement les repentances pour les autres, se gardent bien de battre leur coulpe pour les propres crimes commis sur leur territoire au détriment des Noirs et des Indiens. Il y aurait pourtant largement de quoi faire. Rappelons que les lois dites Jim Crow ont sévi dans les Etats du Sud jusque dans les années 1960. Ces lois de ségrégation raciale avec leurs pancartes negroes and dogs not allowed (nègres et chiens interdits) n’étaient en rien différentes de celles des nationaux-socialistes avec leurs pancartes indiquant pour Aryens seulement. Et l’on était plus de quinze ans après la fin de la guerre… Il n’a pourtant jamais été question du moindre dédommagement de la part des autorités américaines pour ces catégories de citoyens. Il est évident qu’à ce jour, seuls les représentants du peuple juif ont réussi à faire payer, intérêt et capital, les avanies subies. Aucun autre peuple n’a réussi un tel tour de force. Et sur un tel laps de temps. Pourtant, combien d’autres ont été opprimés, spoliés, massacrés, eux aussi par millions, en ce seul XXe siècle ? Les raisons de ce stupéfiant état de fait sont bien plus à chercher du côté de la puissance que de la faiblesse. Et doivent nous interpeller sur la prétendue égalité qui régirait tous les êtres humains. Cela, c’est la théorie, bonne pour les discours à destination des masses. Mais dans les faits, force est de constater que certains sont nettement plus égaux que d’autres. Pourquoi ? Comment ? R. : Comment faire pour ne plus céder au chantage de ces organisations puissantes et influentes alors même que la plupart des droites dites nationales et populistes en Europe plient le genou devant elles ? A. K. : On peut mesurer la médiocrité et la servilité du personnel politique de nos pays dits démocratiques à l’empressement mis à satisfaire les exigences, même les plus folles, venues d’outre-Atlantique. L’Europe est bel et bien vassalisée par les Etats-Unis et la saga des réparations juives n’est que l’une des illustrations de ce malheureux état de fait. Mais elle a une forte charge symbolique. Il est effectivement tout à fait regrettable qu’en France la droite dite nationale s’imagine accéder à l’empyrée du pouvoir et de la reconnaissance en ployant le genou comme les autres. C’est d’ailleurs pour avoir manifesté clairement ces bonnes dispositions et s’être soigneusement abstenue de s’attaquer aux vaches sacrées du système que les portes des media se sont ouvertes toutes grandes devant la présidente du FN. Elle est invitée à déblatérer tout son soûl du moment qu’elle ne franchit pas le périmètre bien délimité auquel elle a droit et qu’elle n’évoque aucune question qui fâche réellement. Mais on a le droit de se poser la question : à quoi bon arriver au pouvoir si c’est pour se précipiter comme les autres au dîner du CRIF ? Et se rendre toutes affaires cessantes à Yad Vashem ? Non, ce n’est sûrement pas de ce côté que le carcan se desserrera. Et pourtant, il suffirait de dire une bonne fois pour toutes : ça suffit. Nous avons assez payé. Tournons la page et occupons-nous en priorité des injustices et des malheurs d’aujourd’hui. Ce n’est pas le boulot qui manque. L’argent public serait mieux employé. Mais quel responsable politique aura le cran de franchir ce pas, démarche révolutionnaire qui équivaudrait en réalité à dynamiter le système qui nous tient prisonniers ? Aucun n’a même intérêt à le faire, puisqu’ils profitent tous largement de ce même système qui sait si bien récompenser les soumis… _____ Propos recueillis par Jérôme BOURBON. Shoah : la saga des réparations, 22 euros franco, 243 pages, Editions Mithra. En vente à nos bureaux. Autres ouvrages d’Anne Kling : La France LICRAtisée, 2006, Révolutionnaires juifs — Les principaux acteurs des révolutions bolcheviques en Europe (fin XIXe-1950), 2008 Le CRIF, un lobby au coeur de la République, 2010 FN… tout ça pour ça ! La très étonnante évolution du Front national, 2012 Menteurs et affabulateurs de la shoah, 2013 Chaque ouvrage est à 22 euros franco l’unité et peut être commandé à nos bureaux. LES CANDIDATS SOUPÇONNÉS D’ÊTRE RACISTES OU ANTISÉMITES VIRÉS DU FN La dizaine de candidats du Front national ayant tenu des propos racistes ou antisémites sont suspendus et convoqués devant la commission de discipline du parti, a déclaré Marine Le Pen, qui les qualifie de « brebis galeuses ». De plus, s’ils sont élus, ils « ne seront pas élus du Front national ». L’Union des étudiants juifs de France (UEJF) et SOS-Racisme ont annoncé le 11 mars porter plainte contre dix candidats du FN « pour des propos racistes et antisémites » tenus sur internet. Jérémy Ayckart, candidat FN à Limoges, aurait ainsi écrit : « Les banques dirigent le monde, les juifs dirigent les banques, les juifs ont le permis d’assassiner. » « Une plainte est en cours pour ces dix candidats différents, pour des faits de diffamation raciale, injure raciale, et provocation publique à la haine raciale, tantôt racistes […] ou antisémites », déclare l’UEJF dans un communiqué. Le président de SOS-Racisme, Dominique Sopo, estime que « le Front national n’a pas changé. Sous ses dehors prétendument respectables, il reste ce parti de la haine brute envers la figure de l’Autre ». Marine Le Pen et sa « haine brute envers la figure de l’Autre » : c’est trop mignon… Reste qu’à l’époque de Jean-Marie Le Pen ces candidats n’auraient sans doute pas été exclus, au pis auraient-ils reçu un blâme discret. Aujourd’hui c’est la suspension immédiate du parti dès que SOS-Racisme et l’UEJF font les gros yeux. 6 N°3181 — 26 MARS 2015 — RIVAROL Deux CGT entre deux guerres : 1919-1944 La victoire par l’armistice du 11 novembre 1918 voit le retour des mobilisés dans leurs foyers, et l’espoir des rescapés d’un avenir social meilleur, après tant de sacrifices. Ils sont déçus. La CGT, avec ses éléments divers — il y a les responsables qui ont soutenu la défense nationale, et les pro-bolcheviques, admirateurs de Lénine — voit surgir, du fait de la réintégration à la France de l’Alsace-Moselle, un syndicalisme chrétien organisé au plan national, la Confédération Française des Travailleurs Chrétiens, CFTC, incluant protestants et catholiques. Mais les cégétistes, malgré cette concurrence, demeurent l’élément moteur à partir de 1919 des grèves et manifestations. Ces mouvements s’amplifient en mai 1920, avec une grève générale de deux semaines de 1,5 million de participants. La grève des trains suscitera une mobilisation de jeunes patriotes contre elle, et sera un échec. Néanmoins, la CGT retrouve ses 700 000 adhérents. Mais la désunion règne chez les cégétistes. Léon Jouhaux, son patron, l’ex-anarchiste, devenu un réformiste convaincu, ne pense plus qu’au Conseil Economique et Social, créé en janvier 1920, et aux amitiés ministérielles et de loges. La minorité soviétophile cégétiste s’agite. Et voici qu’au Congrès de Tours (décembre 1920), le parti socialiste SFIO, dont Jouhaux est l’homme-lige, se casse en deux, entre communistes et sociaux-démocrates. Aussitôt, la scission se répercute sur la CGT : l’onde de choc aboutit un an après (décembre 1921) à la division du syndicat. D’un côté, la CGT-Unitaires, autrement dit les communistes, de l’autre, les partisans de Jouhaux, la CGT “confédérée”. Les deux camps s’équilibrent d’abord, comptant chacun 250 000 adhérents, car la défaite de la grève générale de 1920 a fait subir des pertes d’effectifs à l’ensemble cégétiste. Gaston Monmousseau, communiste inconditionnel, patronne la CGT-U, et la fait entrer dans l’International Syndicale Rouge, l’ISR. L’APOTHÉOSE CÉGÉTISTE DE 1936 Là-dessus apparaît en 1924 une troisième CGT, la CGT « Syndicaliste Révolutionnaire ». Il faut signaler que peu auparavant, des heurts sanglants avaient opposé des militants cégétistes PC et anarchistes, avec plusieurs tués par balles à Paris. Mais la CGT-SR, très minoritaire, ne subsistera pas longtemps. En 1930, les Assurance Sociales sont proposées. La CGT-U commet l’erreur de se prononcer contre. Du coup, son recrutement diminue, elle devient plus faible que la CGT-Jouhaux. A noter qu’en 1931, une recrue du PC, Benoît Frachon, arrive à sa direction. La grande crise économique de 1929 ne consolide pas l’influence des syndicats. Mais, coup de théâtre, la colère “Hjalmar Schacht, le banquier d’Adolf Hitler, était un génie” L’économiste Jean-François Bouchard vient de consacrer un livre, Le banquier du diable (éditions Max Milo) à Hjalmar Schacht qui sauva l’Allemagne de la ruine à trois reprises et permit l’arrivée d’Adolf Hitler au pouvoir. Il redressa la situation économique en 1923, mettant fin à l’hyperinflation, puis en 1924 et en 1929 en renégociant le paiement de la dette de guerre allemande. Il réduisit dans les années 1930 le chômage à néant et remit, en cinq ans, 7 millions de demandeurs d’emploi au travail. Il fut l’un des trois acquittés du procès de Nuremberg et débuta une nou- velle carrière. Il va devenir le conseiller économique de plusieurs pays en voie de développement et accompagnera l’Iran dans la renégociation de ses contrats pétroliers avec des compagnies américaines et britanniques. Lors de ces négociations, il sera menacé physiquement à plusieurs reprises mais ne se laissera jamais intimider. Il mourra dans son lit à l’âge de 93 ans. Issu d’une famille modeste, il était devenu très riche, jeune, en faisant carrière dans la banque. Il n’a cependant jamais été intéressé par l’argent et renoncera, en 1923, à toute rémunération Le Corbusier fasciste ! Deux livres consacrés au célèbre architecte Le Corbusier, admiré par André Malraux, Un Corbusier, de François Chaslin, et Le Corbusier, un fascisme français, de Xavier de Jarcy viennent de paraître. On en apprend de bonnes. Libération lui a consacré un long article dans lequel on apprend que « la tentation fasciste ne fut pas pour Le Corbusier une simple marque d’opportunisme : ses relations avec les idéologues de la droite nationaliste ont duré des décennies et marqué en profondeur sa pensée urbanistique. On pourrait dire que Le Corbusier fut à l’architecture ce que Martin Heidegger, son contemporain presque exact, fut à la philosophie : un géant fourvoyé. » Rien que cela… Il promut un Esprit nouveau qui ressemblait furieusement à l’Ordre nouveau. Il fut l’ami du Docteur Pierre Winter, leader du Parti fasciste révolutionnaire, de l’avocat Philippe Lamour, rédacteur en chef de la revue Plans, et de l’ingénieur François de Pierrefeu, passionné d’occultisme. Tous appartiennent à la frange radicale de la droite française. Pour Le Corbusier, le 6 février 1934 marque « le réveil de la propreté ». Champion de l’ordre, il affirme que « l’animal humain est comme l’abeille, un constructeur de cellules géométriques ». Il explique ainsi l’emploi systématique de la couleur blanche dans ses projets : « On fait propre chez soi. Puis on fait propre en soi. » « Classement, hiérarchie, dignité sont pour lui les valeurs suprêmes » disent les auteurs des livres. Il méprise la démocratie parlementaire, admire l’Italie fasciste : « Le spectacle offert actuellement par l’Italie, l’état de ses capacités spirituelles, annonce l’aube imminente de l’esprit moderne. » Le Corbusier se réjouit de la débâcle de juin 1940, déclarant : « Si nous avions vaincu par les armes, la pourriture triomphait, plus rien de propre n’aurait jamais plus pu prétendre à vivre ». Il se réjouit du grand “nettoyage” qui se prépare : « L’argent, les Juifs (en partie responsables), la franc-maçonnerie, tout subira la loi juste. Ces forteresses honteuses seront démantelées. Elles dominaient tout. » Il n’hésite pas à exprimer sa sympathie pour Hitler : « Nous sommes entre les mains d’un vainqueur et son attitude pourrait être écrasante. Si le marché est sincère, Hitler peut couronner sa vie par une œuvre grandiose : l’aménagement de l’Europe. » Il applaudit bien sûr Pétain : « Il s’est fait un vrai miracle avec Pétain. Tout aurait pu s’écrouler, s’anéantir dans l’anarchie. Tout est sauvé et l’action est dans le pays. Le Corbusier rejoint Vichy dès la fin de 1940. Il sera bientôt nommé conseiller pour l’urbanisme auprès du gouvernement, et dispose d’un bureau à l’hôtel Carlton où il commence à écrire l’Urbanisme de la Révolution nationale. Le 27 mars 1941, il rencontre le Maréchal et rêve de devenir l’architecte de la Révolution nationale. Mais le projet ne débouchera pas et Le Corbusier rentre à Paris où il devient conseiller technique à la fondation du docteur Alexis Carrel. Il n’aura pas d’ennuis cependant à la Libération. Il est soutenu, il est vrai par Claudius-Petit, ministre de la Reconstruction et de l’Urbanisme et admiré par Malraux qui voit en lui le plus grand architecte du siècle. Il peut enfin construire les affreuses tours et les barres qu’il dessinait depuis les années 1920 sans pouvoir les réaliser. Le 1er septembre 1965, quelques jours après sa noyade à Roquebrune, Malraux salue son « vieux maître » et son « vieil ami », faisant du bâtisseur fasciste de la « Cité radieuse » l’une des incarnations de la France gaulliste… quand il fut nommé commissaire du Reich à la monnaie, et préféra attribuer sa rémunération à sa secrétaire. Pas de voiture avec chauffeur. Il emprunte des trains de banlieue de troisième classe. Obsédé par le destin de l’Allemagne, patriote, il n’a jamais été accessible à la corruption. Jean-François Bouchard ne cache pas une admiration certaine pour cet étonnant personnage. Voici ses propos : « Sur le plan économique, il a été un véritable génie. Il a transformé un pays arriéré, handicapé par le paiement de la dette de la Première Guerre mondiale en un Etat doté d’équipements extraordinaires — autoroutes, barrages, centrales thermiques, réseau téléphonique, etc. Il a transformé une ruine historique en une réussite historique… En 1940, grâce à lui, l’Allemagne serait devenue la première puissance économique au monde si elle n’était pas partie en guerre. » Bouchard affirme que si Schacht était aujourd’hui ministre de l’Economie de la Grèce, il s’arrangerait pour ne pas payer la dette, comme il l’avait fait lorsqu’il était président de la Reichsbank. L’Allemagne devait payer 130 milliards de marks-or aux Alliés. Grâce à Schacht, elle ne versera en tout et pour tout qu’une dizaine de milliards de marks-or. Schacht a fait croire aux Alliés qu’il voulait payer, mais il les a complètement mystifiés… Et s’il était ministre de l’Economie de la France, que ferait-il ? Réponse de Bouchard : sa priorité serait sans doute de résorber le chômage. Il mettrait au point un véritable plan de guerre au service de la transition énergétique. Il ferait émerger de grandes industries capables de produire des panneaux solaires, des piles à combustibles, etc. … La condition serait de ne pas respecter certains traités européens, qui interdisent aux Etats de financer directement leur économie productive. Ce pragmatique prenait des décisions qui, à dix ans d’écart, étaient tout à fait contradictoires. Il appliqua en 1923 une politique déflationniste vigoureuse pour lancer en 1933 une politique de déficit considérable. Dans les deux cas, ses solutions ont très bien fonctionné… LES AUTRICHIENS RÉSISTENT Heinz-Christian Strache, le président du parti nationaliste autrichien FPÖ avait pour antique slogan : « Daham statt Islam » (Chez nous plutôt qu’en terre d’islam). Même si le FPÖ reste opposé à l’islamisme et ne considère pas que l’islam est une des racines de la civilisation européenne, il n’en demeure pas moins que son dirigeant vient de déclarer qu’il y a de la place au sein du parti pour les musulmans. En attendant, les Autrichiens se défendent cependant. Le parlement autrichien, appuyé par une forte majorité, vient de voter une loi d’exception anti-coran et pour la transparence du financement des musulmans et de l’islam en Autriche. Parmi les décisions votées : tout groupe autrichien déclaré comme représentatif de la communauté musulmane devra dorénavant utiliser une traduction standardisée et en allemand du Coran. Tout financement étranger des organisations islamiques est désormais interdit. Tout imam exerçant en Autriche devra parler l’allemand afin que leurs commentaires soient plus accessibles et plus transparents, et permettent de faciliter l’intégration de l’islam dans la société autrichienne. Les 450 organisations musulmanes du pays devront prouver qu’elles ont une « approche positive envers la société et l’Etat » si elles veulent continuer à être officiellement reconnues. A noter que le demi-million de mahométans d’Autriche, soit environ 6 % de la population, est essentiellement composé des familles des travailleurs émigrés de Turquie. Un sondage publié par l’institut OGM a révélé que 58 % des musulmans autrichiens étaient en voie de radicalisation. La plupart des imams autrichiens sont envoyés par la Turquie, dont le directoire des affaires religieuses assure également les salaires. Les autorités turques sont furieuses. Le responsable turc des affaires religieuses, Mehmet Gormez, a condamné la nouvelle loi, déclarant avec un culot d’enfer : « L’Autriche revient 100 ans en arrière dans sa liberté religieuse ». Il oublie évidemment de rappeler que la construction des églises est interdite en Turquie, et que les prêtres étrangers obtiennent difficilement des visas de séjour et de travail. L’union islamique turque, la plus grande fédération d’associations de mosquées, a déjà annoncé son intention de porter plainte devant la cour constitutionnelle. En attendant, 200 musulmans autrichiens, y compris des femmes et des enfants, sont partis en Syrie et en Irak rejoindre l’Etat islamique. populaire contre la corruption parlementaire généralisée, marquée par la manifestation du 6 février 1934, où la police du régime, ouvre le feu sur la foule désarmée, transforme d’un seul coup le paysage syndical. La CGT des socialistes, et celle du PC, pour des raisons qui ne sont pas les mêmes, décident de soutenir le régime en place. Un grand cortège syndical des deux CGT réunies se déroule à Paris le 12 février 1934. Derrière l’événement, la volonté de Moscou. En mai 1935, Thorez, le chef du PC en France, lance un appel à la réunification des deux CGT. D’octobre 1935 à mars 1936, son souhait se réalise (congrès CGT de Toulouse). Léon Jouhaux redevient le N°1 d’une grande CGT, où les gens du PC sont les moins nombreux. Mais les élections du printemps 1936 sont suivies par une grève générale, avec, pour la première fois en France, de nombreuses occupations d’entreprises, atteinte directe au droit de propriété. Le gouvernement de Front Populaire (le socialiste Léon Blum à sa tête), conforté par les accords CGT/patronat (lequel est paniqué), fait voter la loi des 40 heures, les congés payés, et l’institution des délégués d’atelier (qui avaient fonctionné pendant la Grande Guerre). A l’élection de ces délégués qui suit, la quasi-totalité des élus sont des cégétistes. Ce ne sont pas des délégués d’atelier, mais des délégués syndicaux. Par ailleurs, le patronat a accordé des augmentations de salaires non négligeables. L’EFFONDREMENT CÉGÉTISTE DE 1938/1939 D’où un prestige énorme pour la CGT réunifiée. 4 millions d’adhérents. Et aussi, maintenant, la prédominance en son sein des communistes, les ex-Unitaires. Parmi eux, le dirigeant de métallurgistes, Ambroise Croizat. Mais il n’y a pas loin du Capitole à la Roche Tarpéienne. En septembre 1938, les accords de Munich, qui ont évité de justesse la guerre pour la Tchécoslovaquie, fissure la CGT. Communistes et socialistes se trouvent confrontés à la tendance de René Belin, qui défend ces accords. Et peu après, les communistes de la CGT commettent une grave erreur tactique en déclenchant une grève générale le 12 novembre 1938, contre les décrets-lois Paul Reynaud. Ceux-ci prévoient l’abandon de la semaine des 40 heures pour l’essentiel dans les industries d’armement. Il s’agit de préparer la guerre contre l’Allemagne. Le PC se contredit. Résultat : la grève est brisée, 15 000 meneurs sont licenciés pour leur rôle. D’un seul coup, la CGT tombe de 4 millions à 2,5 millions d’adhérents. En septembre 1939, la guerre évitée l’année antérieure éclate. Les communistes de la CGT approuvent le Pacte germano-soviétique (23 août 1939), et ne veulent pas « mourir pour la City de Londres ». Ils sont exclus de la CGT, leurs dirigeants internés par les autorités de la IIIe République. Début 1940, il ne reste plus que 500 000 adhérents à la CGT (du fait surtout de la mobilisation). A l’été 1940, sous l’occupation partielle du territoire par les vainqueurs allemands, René Belin, dirigeant syndical pacifiste de 1938, devient ministre du Travail du Maréchal Pétain. Il dissout les organisations syndicales au plan national, mais les fédérations professionnelles agissent librement. Sa « Charte du Travail » maintient les acquis sociaux. VICTIMES DU CHANGEMENT DE “LIGNE” La guerre se poursuit. L’URSS et l’Allemagne entrent en conflit le 22 juin 1941. Le PC, et les minoritaires communistes clandestins de la CGT, se lancent dans des attentats contre les occupants allemands. L’armée d’occupation réagit. Des chefs cégétistes, arrêtés avant mai 1940 pour défaitisme et trahison et internés par la IIIe République, en raison des hostilités contre le IIIe Reich, sont fusillés (« martyrs de Châteaubriant »). En 1942, Jouhaux et Frachon, les chefs de file de la SFIO et du PC, se rencontrent discrètement, afin de recoller les morceaux de la CGT. Jouhaux est arrêté peu après, et interné. Il est remplacé, et il se produit en avril 1943 la réunion du Perreux où ex-confédérés et ex-unitaires fraternisent. Peu après, la CGT et ses deux tendances rose et rouge entrent au Conseil National de la Résistance. Après la Libération, la CGT, reparue au grand jour en août 1944, entend, à nouveau unifiée, détenir une place majeure dans la nouvelle France de la future IVe République. La fin de ses tribulations ? On va vite le savoir. Nicolas TANDLER. N°3181 — 26 MARS 2015 — RIVAROL 7 Le sombre avenir de l’intelligence Louis de Bonald. Je ne pouvais m’empêcher de les sentir malfaisantes, ces montagnes hallucinées dont les versants plus lointains veillaient sur quelque ultime abysse maudit. Howard Phillips Lovecraft. D U 16 AU 22 mars se déroulait la 16e édition de la Semaine du cerveau en France et dans 62 pays de notre monde unifié ou presque. Chez nous, la fête du ciboulot a été organisée sous l’égide de la Société des neurosciences qui regroupe 2 000 scientifiques et 500 doctorants. L’objectif de cette semaine mise en place chaque année est de sensibiliser le grand public sur les nouvelles recherches en matières préventive et curative. Dans une trentaine de villes, des débats ont eu lieu, des expositions ont été montées, des ateliers (mot magique) mis en place pour toucher un maximum de citadins angoissés par les maladies de la cervelle qui touchent un nombre croissant d’individus particulièrement dans le monde occidental. La situation catastrophique en matière de santé cérébrale est incontestable. Les chiffres sont inquiétants et n’importe quel individu se rend compte aujourd’hui par lui-même de l’essor de certaines maladies psychiatriques et neurologiques évolutives. La plus étendue, hormis la dépression qui ne relève pas (le plus souvent) d’une altération cellulaire, est comme nous l’observons empiriquement et amèrement autour de nous, la maladie d’Alzheimer qui concerne actuellement en France 850 000 personnes — 150 000 de plus par an. Une pathologie connaissant une forte croissance arithmétique non seulement au sein d’une population vieillissante mais également chez de nombreux adultes de moins de 60 ans (les cas sont de moins en moins exceptionnels). Mais d’autres maladies progressent inexorablement sans que les pouvoirs publics ne réagissent avec force… C’est le cas de la maladie de Parkinson qui suit la même courbe ascendante, celui de la sclérose en plaque qui affecte de trop nombreux jeunes. D’autres se « répandent » et augmentent à une vitesse littéralement exponentielle comme l’autisme dont l’essor inquiète tous les spécialistes. DES HOMMES ET DES PIÈCES DÉTACHÉES Un autisme qui gêne les projets du pouvoir et sa propagande néo-scientiste censée faire accepter à la masse la grande médecine de demain : la thérapie génique intégrale. Car c’est bien de cela qu’il s’agit ici. Cette grande kermesse des neurosciences, ce festival du cortex disséqué, ces réjouissances schizophréniques servent bel et bien à banaliser le génie génétique, bref, les organismes génétiquement modifiés non plus seulement dans le monde végétal et animal, mais surtout dans le monde des humains où le marché représente un véritable eldorado RIVARO L Tour Ancône, 82 Bd Masséna 75013 Paris Rédaction-Administration Tél. : 01-53-34-97-97 — Fax : 01-53-34-97-98 www.rivarol.com www.boutique-rivarol.com Rédaction : [email protected] Administration : [email protected] Hebdomadaire créé le jeudi 18 janvier 1951 Fondateur : † René Malliavin (1896-1970) ANCIENS DIRECTEURS : † René Malliavin (janvier 1951-septembre 1970) † Dominique Lucchini, dit Pierre Dominique (septembre 1970-mai 1973) † Maurice Gaït (mai 1973-novembre 1983) Marie-Luce Wacquez, dite Camille-Marie Galic (novembre 1983-février 2010) Directeur de la publication et de la rédaction, éditorialiste : Fabrice Jérôme BOURBON E.U.R.L. “Editions des Tuileries”, au capital de 51 000 euros pour 99 ans, à partir du 20 mai 1949. Maquettiste : B. Archier — Imprimerie : Roto Presse Numéris, 36-40 boulevard Robert Schuman, 93190 Livry Gargan — Dépôt légal : à parution — Gérant et associé : Fabrice Bourbon. CPPAP n° 0218 C 82763, ISSN n° 0035 56 66. pour les grands laboratoires et les politiques corrompus du monde entier. Et un rêve fou d’immortalité pour les hommes qui considèrent de plus en plus, quoi qu’en disent les philosophes de la radio, la science comme une vache sacrée qui les sauvera des conséquences délétères du matérialisme dans lequel ils se sont enfouis. « Les découvertes donnent de nouvelles clés pour savoir réparer le cerveau. Les thérapies géniques et cellulaires permettront bientôt, assure un obscur savant, de remplacer des gènes défectueux ou de reconstituer des cellules nerveuses altérées. » Une médecine atteignant à la fin du projet le stade final de l’atomisme. Une médecine qui ne verra dans l’être humain (sur le plan strictement physiologique) non un organisme digne de ce nom avec ses lois holistiques mais une machine composée de centaines de millions d’éléments. Et l’on remplacera les pièces détachées de l’homme-machine pour qu’il perdure comme l’on remplace régulièrement les pneus, la batterie, les filtres, l’huile, la courroie, les plaquettes d’une automobile que l’on veut conserver. Sans, visiblement, que les décideurs ne se rendent compte que l’adoption d’une thérapie génique jalouse, conquérante et perçue progressivement comme une panacée obscurcit les causes véritables de la dégénérescence physique et intellectuelle de l’homme moderne qui fonce à la vitesse grand V vers sa disparition. La béatitude des scientistes du vingt-et-unième siècle peine à cacher, pour celui qui veut voir, le désastre humain dans lequel patauge ces techniciens du “vivant” qui ne soigneront bientôt plus que des zombies dignes de ce nom. L’autisme, parlons-en plus longuement. L’autisme qui a fait rire et a ému les cinéphiles à travers le film Rainman, l’autisme qui ferait de certaines de ses victimes des sortes de génie super matheux à la mémoire éléphantesque, l’autisme vecteur de talent, révélateur artistique, l’autisme, cet handicap qui bouscule les égoïsmes de notre époque, blablabla… Eh bien, toutes ces thématiques, parfois bouleversantes, souvent intéressantes, occultent le phénomène le plus important du sujet, soit la propagation à croissance exponentielle (et non pas arithmétique à la différence d’Alzheimer et de Parkinson) de l’autisme. C’est stupéfiant. LA FUITE CHIMIQUE DES CERVEAUX ! Comme d’habitude, les Etats-Unis annoncent notre proche avenir. Il y a un an, les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) américains, l’équivalent de l’Institut de veille sanitaire (InVS) français, rendaient publiques leurs dernières études sur la prévalence des troubles du spectre autistique chez les garçons et les filles de 8 ans aux Etats-Unis. En deux ans, le chiffre des inABONNEMENTS : 2 ans : 194 euros — 1 an : 114 euros — 6 mois : 64 euros — 3 mois : 36 euros — soutien : 175 euros — propagande : 210 euros —1 an (chômeurs, étudiants, lycéens, personnes en grande difficulté) : 100 euros. ABONNEMENTS PAR PRÉLÈVEMENT AUTOMATIQUE : 12 euros par mois (imprimer le bulletin sur notre site Internet ou le demander en nous téléphonant ou en envoyant un courriel) ABONNEMENT NUMÉRIQUE 1 an : 80 euros (créer un compte sur le site <www.boutique-rivarol. com>) ETRANGER : 1 an : 126 euros — 6 mois : 75 euros. * Supplément par avion : 24 euros pour un an et 12 euros pour 6 mois. * Reliure RIVAROL (contient une année entière du journal) : 41 euros au guichet, 50 euros franco de port. * Pour tout changement d’adresse, joindre 2 euros et la dernière bande (ou indiquer l’ancienne adresse). Ecrire nom et adresse en CAPITALES. Délai dix jours. Règlement par chèque établi sur une banque domiciliée en France, à l’ordre d’Editions des Tuileries ou virement à notre compte : La Banque postale IBAN : FR33 2004 1000 0104 5321 9K02 048 (BIC : PSSTFR PPPAR) fections a augmenté de 30 % ! Aujourd’hui, un enfant sur 68 est touché par l’autisme. Selon les projections les moins pessimistes, l’autisme devrait toucher 1 enfant sur 10 dans moins d’un quart de siècle. Précisons que les observateurs américains ne parlent ici que d’autistes, non d’autres malades, non d’autres pathologies mentales. Et il faut noter encore ici pour appréhender à sa juste mesure l’ampleur de la catastrophe que les critères diagnostiques utilisés par les CDC entre 2000 et 2014 n’ont jamais changé. Et selon la biologiste française Barbara Demeneix, « en France et en Europe, il n’existe pas de suivi historique de la prévalence de ces troubles aussi précis qu’aux Etats-Unis, mais il est vraisemblable qu’on assiste aussi à une augmentation de leur incidence. » Pour elle comme pour Philippe Grandjean, professeur de médecine environnementale (université Harvard, université du Danemark-Sud), l’augmentation de la fréquence de l’autisme que l’on mesure ces dernières années est telle qu’elle ne peut pas être attribuée à la génétique seule et ne peut être expliquée sans faire intervenir des facteurs environnementaux. Bisphénol A, plomb, perfluorés et de nombreuses autres molécules chimiques altéreraient le développement cérébral des bébés à naître, de fait leurs capacités cognitives. Il y a deux ans, en Norvège, pour la première fois depuis la création du test de QI, les lycéens du pays avaient obtenu un moins bon score pendant ce test que l’année précédente. (Dessin de Chard) L’homme est une intelligence servie par des organes. en France dans les années 1960, l’écrasante majorité des mamans considéraient alors la petite lucarne comme une nouveauté récréative et fascinante mais la tenaient aussi pour un danger potentiel à l’égard de leur progéniture. On ne laissait pas les gosses végéter devant la télévision dont la consommation était dûment chronométrée. Dans les années 1970, la télévision était d’ailleurs souvent rangée dans une sorte d’armoire que la ménagère pouvait fermer à bon escient. C’était un peu comme le cinéma à la maison, mais il y avait des horaires à respecter. Aujourd’hui, la moitié des adolescents de 15 ans est en permanence collée à son portable, mille fois plus virulent qu’une télé à trois chaînes… Le Professeur Olivier Houdé, psychologue chercheur au CNRS et auteur de plusieurs ouvrages sur l’impact des nouvelles technologies sur le psychisme juvénile, est catégorique : les jeunes utilisateurs se servent surtout « d’une zone du cerveau, le cortex préfrontal, pour améliorer la rapidité de décision en lien avec les émotions. Mais cela se fait au détriment d’une autre fonction de cette zone, plus lente, de prise de recul, de synthèse personnelle et de résistance cognitive. » Le virtuel est suspecté d’atteindre les mécanismes de la conscience. « Il suffit d’observer autour de soi les modifications comportementales qu’il entraîne : incapacité de maintenir une conversation ou de rester concentré sur un document ; facilité brutale à se déconnecter d’un échange relationnel comme on se débranche d’une machine, etc. » Où l’on détecte une impatience toujours plus aiguë des jeunes gens connectés, une réelle incontinence mentale, une sorte d’involution faisant du connecté un nourrisson exigeant le sein… Mais ce que l’on peut remarquer aussi, et ce que mettent beaucoup moins en avant les psychologues et psychanalystes, c’est que Twitter et Facebook, loin d’aider à l’épanouissement de l’individu créateur et pensant, motivent les comportements grégaires que l’on observe dans les foules et dans les masses. On le voit en politique mais aussi, et c’est cette population qui concerne notre propos, chez les collégiens qui se transforment facilement en petits demeurés cruels lorsqu’ils ont identifié une meute de hyènes qui vilipendent sur le net un bouc émissaire sans protection, un enfant esseulé qu’ils couvrent d’injures. Ces collégiens, toujours plus nombreux, se joignent à la curée ; c’est beaucoup plus drôle que de faire des recherches historiques, scientifiques, géographiques, généalogiques au travers d’une toile qui abonde en informations sur toutes ces matières. Et l’on ose imaginer l’enfer que constituera le monde adolescent pour l’innocent quand les demi-tarés connectés à leur Google glass seront majoritaires dans les établissements de l’école obligatoire. En attendant, il faut bien dire que l’on retrouve les mêmes niais sur Internet que dans la vie réelle. La virtualité est tout aussi laide que la réalité sociale pour l’observateur clairvoyant qui maintient ses paupières ouvertes. Elle n’est pas pire, comme l’isolement de l’internaute (évoqué par quelques psys se croyant perspicaces) par rapport, par exemple, à cette solitude inouïe qui emplit le cœur d’un convive lucide atterri par le plus infect des hasards dans une soirée de bobos tout heureux et étonnamment démonstratifs de ce bonheur qu’ils ont de vivre sous indigénat et sous l’astre shoahtique le plus noir dans un coaltar d’inconscience ou un autisme de conformisme qui les enivre. Manger cette nourriture-là pendant que la maîtresse de maison crache quelques mots d’anglais à son enfant bilingue ouvert de force sur le monde malgré son autisme a, il est vrai, une autre saveur que les bêtises d’un anonyme du net… Peut-être s’agissait-il déjà d’un indice de la crétinisation (dans le premier sens du terme) des nouvelles générations ? La pollution expliquerait en premier lieu la détresse cérébrale des têtes blondes et notamment de l’autisme qui explose. Mais nous savons qu’il existe d’autres causes débilitantes qui affectent le cortex humain. Des phénomènes environnementaux si l’on peut dire mais non chimiques, des ferments comportementaux, des habitudes nouvelles caractérisées par une addiction infinie chez les jeunes gens de notre temps immergés dans un univers de virtualité sans fond. Il est évident, pour celui qui veut voir, que les nouvelles technologies ont asservi les collégiens confondus entre leur acné gratouillé et les petits boutons de leur clavier et écran qu’ils triturent aussi rapidement et machinalement que leur face ahurie. La contamination est totale. En visite chez mémé, Cassandra comme Jordan likera la photo de Tiphaine topless dans le miroir de la salle de bain de ses parents. Entre deux commentaires sur une dernière publicité ou un clip à la noix, Cassandra jouera à un jeu plein de couleurs sur sa tablette customisée d’autocollants. Des centaines d’infos sur les amis du lycée défilent, des indiscrétions sur les actrices abondent, le torse d’une vedette est ici mise à nue, une étude sur le sexe “trop” scientifique ailleurs la fait glousser. Que pèsent les dernières heures de son aïeule aux yeux vitreux face à ce torrent de “vie” ? UNE JEUNESSE HYPNOTIQUE Il est certain qu’avec une pauvre cervelle, altérée comme elle est par toute la chimie déversée par la grosse consommation, la jeunesse est tombée dans la macédoine numérique de la virtualité clinquante. Il est tout aussi certain que l’incontinence provoquée par cette “internetite” résulte également, dans une certaine mesure, de la désertion croissante des parents en matière éducative. Lorsque la télévision s’est démocratisée François-Xavier ROCHETTE. SARL ADBF — Capital 20 000 € Maçonnerie, Peinture, Carrelage, Plomberie, Electricité, Couverture, Isolation, Charpente. Nettoyage façade et Assainissement. Paris / Banlieue / Province. 54 Avenue Henri Barbusse 93700 Drancy. Tél : 09-54-71-13-50/06-25-62-46-69. RIVAROL N°3181 8 L Doctrine : défense et illustr Oui, nous sommes fiers d’être nationalistes ! E 11 novembre, François Hollande a assimilé le nationalisme à une expression de haine. »A chaque fois que le nationalisme resurgit, que les idéologies de haine refont surface, que les séparatismes s’exacerbent, alors nous devons nous souvenir de l’engrenage infernal de l’été 1914 », a-t-il martelé, en rappelant la fragilité de la paix. Ce faisant, il ne faisait que paraphraser ce qu’avait déclaré le 17 janvier1995 devant le parlement européen François Mitterrand : « le nationalisme, c’est la guerre ». S’il est coutumier de voir les régimes démocratiques vilipender le nationalisme, il est nécessaire de répondre à de tels propos se voulant infamants. Il ne s’agit pas de se défendre : il s’agit de mettre les choses au point. LA PATRIE RÉPUBLICAINE ET LA FRANCE Au nationalisme, l’actuel locataire de l’Elysée oppose le patriotisme dans les termes suivants : « Le patriotisme, c’est n’être jamais fatigué de servir son pays, le patriotisme c’est faire parler l’histoire pour mieux regarder droit devant vers l’avenir. Le patriotisme n’est pas une nostalgie, c’est une volonté. Celle de faire entrer la France dans le monde au premier rang, en préservant son identité, c’est-à-dire la république sociale. » Voilà a priori des propos auxquels il semble que nous pourrions souscrire. Pourtant, il n’en est rien, comme nous allons le voir. Tout d’abord, il est indispensable de définir ce qu’est le patriotisme. Selon le dictionnaire Larousse, le patriotisme est un « attachement sentimental à sa patrie se manifestant par la volonté de la défendre, de la promouvoir ». Il faut alors définir ce qu’est la patrie. Toujours selon le Larousse, la patrie est le « pays où l’on est né ou auquel on appartient comme citoyen, et pour lequel on a un attachement affectif ». Deux questions de posent alors : de quelle patrie parle-t-on ? Quelle différence existet-il alors entre nationalisme et patriotisme ? Il reste alors à donner un contenu à cette patrie. Nous savons que le mot “patrie” peut être utilisé pour désigner tout autant une nation qu’une province, un terroir, un village. Dans le cas présent la patrie de François Hollande est singulière : il s’agit de la « république sociale » qui tient lieu d’identité de la France. Autrement dit, la France est confondue avec la république. Ce n’est pas pour nous surprendre car nous retrouvons ici la confusion entretenue depuis la Révolution française entre France et République. Le patriotisme républicain n’a rien à voir avec le patriotisme français. Comme l’a rappelé Philippe Ploncard d’Assac (Le Nationalisme français, 2e éd., SPP), Roger Leray, Grand Maître du Grand Orient de France au Convent de 1968 , cité dans la revue maçonnique Humanisme de juillet 1969 : « il y a 200 ans, le chevalier de Ramsay a annoncé la république universelle (1) Depuis, inlassablement, les franc-maçons participent à son édification ». Ainsi, selon que la patrie en question est la France ou la République, le patriotisme ne sera pas nécessairement le même. Si nous prenons la France pour référence, nous appliquerons le patriotisme, autrement dit un attachement sentimental et une volonté de défense de cette patrie à la France plus que millénaire, celle issue de l’antiquité celtique et romanisée et constituée à partir du baptême de Clovis, avec les quarante rois « qui ont fait la France » mais aussi toutes les réalisations nées du génie français jusqu’à nos jours. Nous assumons toute l’histoire de France. Si nous faisons référence à la “République”, la France n’est plus alors rien d’autre qu’un territoire servant de support à un projet politique apatride, planétaire, certes avec des spécificités que l’on ne peut effacer, mais qui n’a aucune signification identitaire, culturelle particulière que l’on puisse préserver, sauf si elle sert à promouvoir le dessein républicain qui, rappelons-le, est un concept idéologique construit par pure construction intellectuelle, en rébellion contre l’ordre universel et auquel elle pense commander. (2) Gambetta déclarait d’ailleurs le 1er juin 1877 à une délégation de jeunes hommes : « Nous avons l’air de combattre pour la forme d’un gouvernement, pour l’intégrité de la constitution (républicaine) ; la lutte est plus profonde : la lutte est contre tout ce qui reste du vieux monde … et les fils de 89 ». Si, par la force des choses, la confusion entre république et France existe dans l’esprit de la plupart des Français, elle n’existe pas chez les dirigeants du régime républicain en France et ne doit pas exister chez les nationalistes. PATRIOTISME ET NATIONALISME Cela précisé, abordons la seconde question, à savoir ce qui différencie le patriotisme du nationalisme. Mais, tout d’abord, quelle est l’origine du mot ? L’abbé Barruel Mémoire pour servir à ABONNEMENTS À PRIX RÉDUITS : Pour nous aider, face aux difficultés de tous ordres qui nous sont faites et pour soutenir l’hebdomadaire le plus ancien de la résistance sans concession au mondialisme sous toutes ses formes, pourquoi ne pas (vous) offrir un abonnement à prix réduit à RIVAROL ? 100 EUROS POUR UN AN (au lieu de 114). 140 EUROS (au lieu de 167) pour un abonnement d’un an à RIVAROL et à sa revue sœur Ecrits de Paris. Offre exceptionnellement prolongée jusqu’au 31 MARS 2015 et réservée aux lecteurs n’ayant JAMAIS ÉTÉ ABONNÉS à RIVAROL. Les abonnements, on ne le dira jamais assez, sont la première et principale ressource du journal. S’abonner, ou abonner de la famille, des amis, des connaissances, des relations de travail, c’est contribuer au développement et à la pérennité de la doyenne des publications du mouvement national en France. Le prochain Pot des Amis de RIVAROL aura lieu au début du printemps, le SAMEDI 28 MARS 2015, à l’Espace Dubail (de 14 heures à 19 heures), 18 passage Dubail, Paris 10e. 10 euros l’entrée. Gratuité pour les Amis à jour de cotisation. Chèques à l’ordre des Editions des Tuileries, Tour Ancône, 82 boulevard Masséna, 75013 Paris. On peut aussi payer par Paypal ces abonnements à prix réduits. sur notre site Internet <www.rivarol.com>. l’histoire du jacobinisme (Tome 2, p.115, Ed. DPF 2005), cite Weisshaupt, chef des Illuminés de Bavière, qui écrivait dans son Discours du Hiérophante : « Le nationalisme ou l’Amour national prit la place de l’amour général … alors il fut permis de mépriser les étrangers, de les tromper et de les offenser ». Weisshaupt, bien sûr, se réclamait de l’amour universel et combattait le nationalisme. Autrement dit, le nationalisme s’oppose au cosmopolitisme, à la volonté de noyer, voire de broyer les nations dans une humanité indifférenciée, s’opposant ainsi à l’ordre universel qui a constitué l’humanité en peuples, en nations différenciées, à la personnalité unique, développant une culture propre, un génie propre contribuant dans l’universel à l’enrichissement de l’humanité. Mais le nationalisme est d’une nature différente de celle du patriotisme. Si l’un et l’autre professent un « attachement sentimental à la patrie se manifestant par la volonté de la défendre, de la promouvoir », le patriotisme n’est qu’une attitude d’empathie envers le pays dans lequel on vit et le peuple dont on est issu et dont on est membre, une bonne volonté de le servir mais sans structure, sans charpente intellectuelle et doctrinale qui lui donne une consistance efficace, opérative. Le nationalisme donne cette structure, cette doctrine opérative. Il vertèbre en quelque sorte le sentiment patriotique, le rend pleinement conscient à lui-même. Le nationalisme pense la patrie. Il est un ensemble de connaissances observées depuis l’origine de l’espèce humaine qui donne l’explication complète d’un certain nombre de faits et permet de trouver les solutions les mieux adaptées aux besoins permanents d’un État particulier ou d’un type d’individu différent par nature. Il ne s’agit pas de découvrir des vérités nouvelles mais de parvenir à utiliser des vérités bien établies, issues de l’observation de l’histoire, pour répondre aux questions qui se posent dans le monde actuel. Comme l’écrivait Maurras « Le monde physique a des lois, la nature humaine a les siennes qui ne s’inventent pas, mais qui se découvrent. L’esprit de l’homme, au lieu de spéculer dans les nues, doit regarder autour de lui afin d’y trouver son conseil et sa direction dans la lumière » (Mes Idées politiques, 1ère Partie, L’Homme, Nature et raison) La connaissance de l’histoire, expérience en acte, sert aussi à préserver les peuples des faux aiguillages, l’empêcher de construire sa vie de travers, de se forger des mœurs déréglées, de dispenser un enseignement public, une éducation de travers, le sauver des solutions économiques, sociales ou politiques improvisées, l’empêcher de jouer, entre les mains de ses dirigeants politiques, le rôle de cobaye de laboratoire, rendre les chefs politiques capables de suite dans les idées, capables même de directives nationales. Autant de services qu’apporte l’étude de l’histoire, de son pays tout d’abord mais aussi des autres peuples. C’est ce que Maurras désignait sous l’appellation d’empirisme organisateur. Les vérités premières et les positions politiques qui en découlent ne dépendent pas du contexte psychologique ou économique qui change d’une période à une autre. Ces vérités tiennent leur origine dans la nature humaine et des obligations immuables de la vie en société. Les circonstances changent et en même temps s’ajoutent les difficultés supplémentaires créées par elles. Mais les vérités premières demeurent seules capables d’apporter la meilleure solution aux interrogations qui se posent à différentes époques, dans des situations nouvelles. La nécessité de l’autorité, la primauté du travail, le respect de la famille, l’indépendance de la patrie, dans la reconnaissance des différences d’origine et de pensée, voilà l’essentiel des idées politiques vraies, sur lesquelles il est possible de conduire une action politique féconde. Comme le rappelle Pierre Sidos, le nationa- lisme est l’expression politique, conséquente et nécessaire du patriotisme. « L’Etat, c’est la souveraineté. La patrie c’est le sol. La nation, c’est l’histoire. Le peuple, c’est le corps national. Partant de là, il n’y a que le nationalisme qui puisse redonner à la France sa véritable image, puisque partout ailleurs, il n’y a aucun message, aucune forme qui se dessine et qui soit une forme d’avenir. En dehors du nationalisme, il n’est jamais question que de problèmes matériels qui, pour aussi justifiés qu’ils soient dans certains cas, ne sont porteurs d’avenir ni sur le plan intellectuel, ni sur le plan moral. Seul, par conséquent, le nationalisme demeure la doctrine d’avenir et les nationalistes, loin d’être les derniers d’hier sont les premiers de demain. » (Introduction à une plaquette de présentation de l’Œuvre Française en 1983). LA NATURE DU NATIONALISME Paul Bourget (Pages de critique et de doctrine t.1, p.148, Ed. Plon 1912) énonçait ainsi la nature du nationalisme : « le nationalisme n’est pas un parti : c’est une doctrine. Elle dérive de cette observation, toute expérimentale, à savoir que notre individu ne peut trouver son ampleur, sa force, son épanouissement que dans le groupe dont il est issu ». Maurice Barrès écrivait que la nationalisme est vrai car il repose sur la vie : « Vous préféreriez que les fruits de l’hérédité n’existassent pas, que le sang des hommes et le sol du pays n’agissent point, que les espèces s’accordassent et que les frontières disparussent. Que valent nos préférences contre les nécessités. (Scènes et doctrines du nationalisme, p. 441). « Le problème n’est point pour l’individu et pour la nation de se créer tels qu’ils voudraient être (oh ! L’impossible besogne !) mais de se conserver tels que les siècles les prédestinèrent. » Le nationalisme est la condition nécessaire pour maintenir la conscience d’un peuple en éveil sur sa propre réalité. Le nationalisme est l’expression consciente et structurée de l’âme de la nation, jaillissant des tréfonds de son être ; par les actions qu’il inspire et suscite, le nationalisme est la manifestation de la volonté de vie qui brûle en son sein. Loin d’être une expression de haine, le nationalisme est effectivement une expression d’amour : celui de son pays, de sa patrie. En ce sens, il ne peut que comprendre que le même sentiment soit légitimement éprouvé par les membres des autres peuples dont ils sont les héritiers et les usufruitiers. Et, de même qu’il existe un grand nombre de nations, il existe autant de nationalismes se rapportant à chaque nation. L’âme de cette nation se manifeste dans la tradition qui est, en quelque sorte, le code génétique de l’organisme national : parler de tradition veut dire transmission par un organisme vivant, en évolution constante, d’un legs moral, spirituel, culturel, civilisationnel qui, de génération en génération, ne laisse pas de se modifier, de s’enrichir d’éléments nouveaux tout en restant identique à soi-même. Comme l’a écrit le nationaliste canadien, le chanoine Lionel Groulx (Directives, p. 209 Ed. Zodiaque, Montréal 1937), « la tradition est le plan architectural selon lequel un peuple bâtit son histoire, alors que fidèle aux impulsions spécifiques de son âme, il crée, évolue, mais sans jamais briser ses lignes de fond, restant consubstantiel à son passé, à ses ancêtres, au génie de sa race ». Cette tradition est l’expression actualisée de cet enracinement dans une terre, une civilisation sur lequel Maurice Barrès a tant insisté. En ce sens, le nationalisme est le mot qui aujourd’hui, c’est-à-dire depuis l’émergence du monde contemporain, est l’appellation de la doctrine qui, en tous temps, a guidé la politique des hommes d’Etat chargés de la conduite des affaires de leur pays doué d’une âme et d’une personnalité unique enracinées dans un territoire et dans l’histoire. Ainsi, le nationalisme français est l’actualisation de la ligne politique qui guidait les rois de France, tels Philippe Auguste, Saint Louis, leurs successeurs et leurs ministres tel Richelieu. Maurras (Au Signe de Flore, p. 256 Ed. Grasset, 1933) écrivait : « Depuis que se trouve dissoute l’ancienne association connue au Moyen Age sous le nom de chrétienté, et qui continuait, à quelques égards, 26 MARS 2015 9 ration du principe national l’unité du monde romain, la nationalité reste la condition rigoureuse, absolue de toute l’humanité. Les relations internationales, morales ou scientifiques, dépendent du maintien des nationalités. Si les nations étaient supprimées, les plus hautes et les plus précieuses communications économiques ou spirituelles de l’univers seraient menacées : nous aurions à craindre un recul de la civilisation. Le nationalisme n’est donc pas un fait de sentiment : c’est une obligation rationnelle et mathématique. » UNE DOCTRINE D’ACTION En tant que doctrine d’action, le nationalisme est l’expression de toutes les forces d’une nation qui s’opposent à sa mort et à sa destruction. C’est avant tout une méthode d’analyse des problèmes qui se posent à la vie de la nation et de leur résolution par rapport à celle-ci. Englobant l’ensemble des aspects et des composantes de la nation, le nationalisme ne peut accepter la division artificielle et destructrice de la nation provoquée par le système démocratique en droite et gauche. La nation, en tant qu’organisme vivant, est constituée de cellules vivantes dont la première est la famille, d’organes sociaux que sont les corps intermédiaires territoriaux, sociaux, économiques, culturels. Par suite, tout en posant le principe intangible de souveraineté sans laquelle aucune nation — de même qu’aucune entité vivante — ne peut être responsable et maîtresse de son destin, le nationalisme pense la société non pas comme un agrégat d’individualités isolées les unes des DANS LE VAL D’OISE, UN HÔPITAL RACISTE DÉBAPTISÉ Ça se passe àVilliers-le-Bel dans le Val d’Oise. Le maire PS, qui n’a sans doute rien d’autre à faire, soutenu par Martin Hirsch, directeur de l’assistance publique et hôpitaux de Paris (AP-HP) a décidé de débaptiser l’hôpital local, Charles Richet. Motif ? Ce prix Nobel de médecine 1913 est un affreux raciste. Le prix Nobel écrivait en effet en 1919 dans son livre L’Homme stupide : « Voici à peu près trente mille ans qu’il y a des Noirs en Afrique, et pendant ces trente mille ans ils n’ont pu aboutir à rien qui les élève au-dessus des singes ». Et il ajoutait, histoire d’enfoncer le clou : « Donc les tortues, les écureuils et les singes sont bien au-dessus des Nègres, dans la hiérarchie des intelligences […]. Crédules, obscènes, frivoles, paresseux, menteurs, ils déshonorent l’espèce humaine. » On a vraiment affaire à des fous furieux ! NON, LES TRAVESTIS NE SONT PAS MALADES ! Les tribulations d’un “trans” en France, voilà le genre d’histoire sordide qui doit désormais faire pleurer dans les chaumières. Après les récits larmoyants de “couples” de “mamans” comblées par leur petit fabriqué in vitro en Belgique, il faut réhabiliter les “trans”, ces individus qui « se sentent » femmes dans un corps d’homme, ou l’inverse. C’est d’ailleurs le sujet d’un film dont la vedette assurera sans nul doute la promotion : Une nouvelle amie, avec Romain Duris dans le rôle du veuf qui refuse de « passer à côté de sa vie » et assume enfin sa féminité avec force perruques et talons hauts. A n’en pas douter, le grand public sera de plus en plus matraqué par les téléfilms, émissions de télé-réalité et reportages en tous genres destinés à lui faire accepter les travestis, et même, à les défendre (l’année dernière, c’est le film Tomboy qui faisait polémique). Ne faut-il pas plaindre en effet David, privé de son enfant de deux ans, après être « devenu Sandrine » ? Puisque l’on accepte de mieux en mieux les lesbiennes qui portent des bébés éprouvettes, pourquoi stigmatiser les travestis : ne sont-ils pas, autant que les homosexuels, capables d’élever convenablement leurs enfants ? C’est ce que demande David, pardon “Sandrine” : « J’ai été prise pour quelqu’un qui est malade alors qu’une per- choisie comme emblème de l’Etat Français. Dès lors, lorsque l’on étudie les faits politiques, économiques, sociaux, avec une telle doctrine dans un ordre mondial qui combat le fait national, il devient évident, inévitable que les analyses qui en résultent vont être des propos de combat contre un ordre du monde mu par des forces qui veulent détruire les nations d’une manière ou d’une autre. Par conséquent, le nationalisme est la défense et la promotion de l’héritage moral, intellectuel, religieux de la nation déjà constituée, communauté de destin dans l’universel. Il ne faut pas se laisser prendre au piège de l’inversion accusatoire qui présente les nationalismes comme des fauteurs de guerre alors que, dans leur manifestation, dans leurs (Dessin de Chard) actes, ils ne sont dans le contexte contemporain que des réactions de autres comme des monades autonomes mais saine défense et de légitime protection face à comme un ensemble organique articulé selon le l’agression dont les peuples sont ainsi victimes. Lorsque l’on aime, on aide ce que l’on aime principe de suppléance (appelé encore principe de subsidiarité) propre à toute société tel que le à s’épanouir et on le défend contre ceux qui dégage l’anthropologie. Par conséquent, mu par veulent l’attaquer, voire l’anéantir. Aujourd’hui, plus que jamais, les nations le souci constant de l’union et non de la division, le nationalisme engendre nécessairement sont agressées par des forces cosmopolites qui le socialisme, le socialisme étant « l’améliora- veulent les détruire afin de les fondre dans une tion matérielle et morale de la classe la plus indifférenciation humaine planétaire. Lorsque nombreuse et la plus pauvre ». La Francisque, le Baron de Rothschild déclarait dans la revue cette hache à deux lames, avait été à juste titre Entreprise du 18 juillet 1970 (p. 64) que « le sonne trans n’est pas quelqu’un de malade. » Il ajoute : « J’espère revoir ma fille normalement. Un enfant doit voir ses deux parents, parce qu’un enfant qui ne voit pas ses deux parents ne peut pas être équilibré et heureux. » L’histoire ne dit pas comment David veut que son enfant l’appelle. Pour le fameux équilibre du bambin, faut-il continuer de dire papa ? Si celui-ci a les cheveux aussi longs que sa mère et plus de maquillage, cela risque cependant d’être source de trouble. Heureusement pour cette famille du 21e siècle, l’école dispose sans doute dans ses rayons du livre Papa porte une robe, pour familiariser l’enfant avec la nouvelle apparence de son géniteur. UN NOUVEAU LIVRE QUI ACCABLE HOLLANDE Après celui de Trierweiler, Hollande n’en a pas fini avec les essais à charge. Le journaliste François Bazin, ancien rédacteur en chef politique de L’Obs, publie Les Ombres d’un président. Un livre accablant, qui multiplie les phrases assassines et qui s’attaque à la politique menée par le chef de l’Etat mais aussi à sa personnalité. Selon le journaliste « François Hollande est un président qui voudrait ne pas l’être et qui aspire pourtant à le demeurer. S’il persiste, la logique voudrait qu’il ne le soit bientôt plus », ajoutant : « Ceux qui espèrent, depuis son élection, qu’il saura un jour se remanier lui-même, selon la formule consacrée, n’ont en fait rien compris » LE SOCIOLOGUE MICHEL MAFFESOLI, LE SUPER-CUISTRE, VICTIME D’UN CANULAR L’expert ès cuistreries dans le domaine de la sociologie, Michel Maffésoli, patron de la revue de sociologie Sociétés,vient d’êttre victime d’un canular parfaitement jouissif. Manuel Quinon et Arnaud Saint-Martin, deux sociologues français, lui ont proposé un article prétendument académique. Tout n’était qu’invention. Retour sur une supercherie.Le thème de l’article était le système parisien de voiture en libre-service créé en 2011. Le titre ? « Automobilités postmodernes : quand l’Autolib’ fait sensation à Paris ». Lisez l’introduction parfaitement incompréhensible : « Sur la base d’une enquête de terrain approfondie, elle-même couplée à une phénoménologie herméneutique consistante, nous montrons que la petite voiture de location d’apparence anodine, mise en place à Paris en 2011, se révèle être un indicateur privilégié d’une dynamique macrosociale sous-jacente : soit le passage d’une épistémè “moderne” à une épistémè “postmoderne” ». Alignements de mots savants, concepts obscurs, multiples références… Tous les ingrédients d’une publication a priori scientifique sont réunis. Le comité de lecture de la revue de Michel Fassoli n’y voit que du feu. Et publie l’article. Les deux sociologues, estomaqués d’avoir réussi leur coup, viennent de révéler le pot aux roses en expliquant : « Nous sommes parvenus à nos fins : démonter de l’intérieur, en toute connaissance de cause, la fumisterie de ce que nous appellerons le “maffesolisme” ». Et d’ajouter : « C’est peu dire que nous n’en revenons toujours pas d’avoir réussi à publier une telle somme de sottises dans une revue qui (pro)clame sa scientificité à qui veut encore l’entendre. » On se souvient que Maffésoli avait déjà fait parler de lui en publiant la thèse de l’astrologue Élizabeth Teissier, lui conférant ainsi le doctorat. Les auteurs de cette mystification qui n’ont évidemment pas passé une seule seconde sur le terrain ou dans un Autolib, ont dû s’en donner à cœur joie et se sont certainement bien amusés. Lisons ces deux phrases qui figurent dans l’article : « Après excavation, Autolib’ apparaîtra comme la marque d’une libido mobilis, d’une énergie libidinale autocentrée, sorte de “centralité souterraine” littéralement automobiliste.Ainsi, la masculinité effacée, corrigée, détournée de l’Autolib peut-elle enfin laisser place à une maternité oblongue — non plus le phallus et l’énergie séminale de la voiture de sport mais l’utérus accueillant de l’abri-à-Autolib ». Ce cuistre de Maffésoli est décidément trop drôle ! verrou qui doit sauter à présent, c’est la nation », il résumait le mot d’ordre mondialiste que ses promoteurs s’appliquent à exécuter chaque jour qui passe. Comme nous l’avons montré précédemment avec la déclaration de Roger Leray, c’est la nation qui est agressée par des forces qui veulent la détruire et qui, de fait la haïssent. Il ne faut pas inverser la réalité, la subvertir, comme le font les ennemis des nations et, par voie de conséquence, du nationalisme. Nous devons le savoir et le répéter : le nationalisme c’est l’amour de son peuple et, par suite un appel à la concordance des nations, sachant que, toujours, comme dans les relations entre toute entité vivante, les rapports inter-nationaux seront régis par un équilibre dynamique fondé sur les rapports de forces. Il n’y a là aucune expression de haine mais la simple manifestation de la volonté de vivre et d’exister propre à tout organe vivant, conformément aux lois de l’ordre naturel. Certes, nous accorderons que, comme en toute chose, il existe des perversions du nationalisme. Nous professons que le nationalisme est une doctrine d’amour. Toutefois, il arrive que se développent des nationalismes construits non pas sur l’amour de son pays, sur la défense et l’illustration d’une civilisation mais sur la détestation d’autres peuples. Ces nationalismes là n’existent pas par eux-mêmes mais par opposition à un ennemi. On ne construit rien sur la détestation d’autrui. De même, il est un nationalisme qui n’est pratiquement jamais condamné par les tenants du mondialisme : le nationalisme juif dans son expression sioniste, alors qu’il déploie des actions agressives contre les populations arabes au milieu desquelles il n’a cessé de s’implanter depuis un siècle. Ne soyons pas dupes. Retrouvons notre fierté nationale aujourd’hui décriée, avilie par une mentalité de repentance inoculée par nos ennemis, apprenons notre passé car qui connaît le passé comprend le présent et prépare l’avenir et pensons, agissons en vue de la défense et de la valorisation de l’intérêt national de la nation dont nous sommes membres : ce moyen est le seul par lequel nous pourrons préserver l’entièreté de notre personnalité car, conjointement aux spécificités héritées de nos lignées familiales, celle-ci ne peut se déployer pleinement et harmonieusement que dans le cadre culturel et civilisationnel qui lui a permis de “s’homminiser”, en lui apportant tout le fruit de l’expérience et du travail des générations qui nous ont précédées et dont nous avons le devoir de transmettre l’héritage, intact et si possible enrichi. _____ André GANDILLON, Président des AMIS de RIVAROL. (1) Le monde entier n’est qu’une grande République dont chaque Nation est une famille et chaque Particulier un Enfant (Ramsay, discours de 1737). (2) Remarquons que les Etats-Unis sont dans la même situation : ils sont le support du projet mondialiste, projet frère de la République universelle et qu’ils ne sont choyés par ses dirigeants mondialistes qu’autant qu’ils servent leur dessein : si d’aventure, ce service n’était plus rendu, ils seraient traités en ennemis, comme le sont les nations en général. Ecrits de Paris AU SOMMAIRE DE MARS 2015 Jérôme BOURBON : NOS DEUILS Marie-Gabrielle Decossas (1932-2015) — Paul SIGAUD : Etats-Unis, expansion du Homeschooling, ceux qui ont dit “non” à l’école — Jim REEVES : Mugabe of Zimbabwe : mieux vaut être “Souleymane” à Paris que Campbell à Harare — Michel FROMENTOUX : Pour en finir avec le terrorisme : retrouver la foi de Clovis et du saint roi Louis plutôt que celle de 1789 ! — François-Xavier ROCHETTE : Bernanos, enfant drumontien — Scipion de SALM : La question musulmane dans la Russie de Poutine — Sylvestre ALIBERT : La poursuite de la réalisation du projet sioniste en Palestine — Patrick LAURENT : Bisbilles interraciales et tragédie à l’américaine. Tour Ancône, 82 bd Masséna 75013 Paris. Prix : 6 € (8,40 € fco). Abt. un an : 53 €. Chèques à l’ordre d’Editions des Tuileries Spécimen gratuit sur simple appel au 01-53-34-97-97 ou <[email protected]>. Archives numériques en vente à 2 euros sur <http://boutique-rivarol.com/>. N°3181 — 26 MARS 2015 — RIVAROL 10 PAM : un monster-cyclone imaginaire pour préparer la Conférence de Paris ? P ENDANT quatre jours, du 7 au ment riche étant située sous les Tropiques 11 mars, la France a résonné et possédant un sol volcanique dans lequel des terrifiantes informations retout pousse. On sait depuis longtemps que montées du Pacifique sud. Un archiles années sans cyclone sont des années pel entier, le Vanuatu, avait été rasé de misère pour une population qui a cessé par les monstrueuses rafales d’un sutoute activité, attendant avec impatience les per-typhon d’une puissance jamais aides de la FAO et les missions généreuses égalée dans cette région. Sur la foi de l’OMS. de dépêches émanant de l’ONU les 2015 pour le Vanuatu s’annonce sous les pertes humaines, non encore répertomeilleurs auspices. L’argent afflue de parriées sur les 80 îles dont on était sans tout ainsi que les gros porteurs. Les ONG D.R. nouvelles, en feraient une tragédie plafont la queue. Et le réchauffement climanétaire. Alors que le cyclone n’avait tique aidant dont le président Baldwin Un des nombreux bidonvilles de Port pas encore quitté les eaux de Tanna, Lonsdale a aussitôt annoncé qu’il était resVila, Mele, les cabanes en tôles n’ont l’île la plus méridionale, des agences ponsable de Pam, ce sont des millions de même pas été volatilisées par le cyclone onusiennes annonçaient entre 44 et 47 dollars qui ont déjà été promis à Port-Vila. “monstre”…(Photo AP/Unicef datée du morts quelque part plus au nord. Les Le flux compassionnel ne peut que se pour15 mars). ONG évoquaient les bilans humains suivre dans cette année qui s’achèvera dans à la mesure des tsunamis de ces derl’apothéose de la Conférence de Paris sur le nières années ou du typhon Haiyan qui en la nature se fâche, que c’est la faute de ceux réchauffement, ou COP21. décembre 2013 avait ravagé les Philippines qui là-bas, dans le Nord, auraient détraqué On aura tenté pendant quatre jours d’apifaisant entre 6 et 7 000 morts. La capitale le climat. toyer le monde afin de justifier le déferlePort Vila, clamaient les premières commument d’aides qu’on s’apprête à diriger vers nications affolant les rédactions, aurait été LE DRAME DU VANUATU, ce territoire. Au prétexte qu’il aurait été vicnivelée, plus un bâtiment ne tenant debout. time du Changement climatique, induit par CE N’EST PAS PAM, C’est que, bien entendu, la violence du phél’effet de serre anthropique, prétendument nomène était exceptionnelle : un cyclone C’EST LA SURPOPULATION provoqué par l’activité irresponsable des de catégorie 5, dont la force des vents augpays du Nord. A Sendaï aussi se sont élementait au gré des lecteurs de téléprompOn ne fera pas abstraction ici de la vacui- vées les vociférations des îlots surpeuplés, teur, chacun voulant annoncer pire que le té économique d’un archipel paradisiaque comme Tuvalu, Nauru ou les Seychelles, concurrent. On était parti de 200 km/h, pas- vivant de tourisme… surtout fiscal. Il est les Maldives, Kiribati et tant d’autres. Qui sé à 250, puis 280, 300, 320, pour aboutir à cependant bon de rappeler à ceux dont la n’en finissent plus d’exiger des dollars pour « plus de 350 km/h ». mémoire est trop sélective qu’on n’est pas compenser les conditions dramatiques que Il faut dire qu’à ce moment-là, M. Laurent passé des Nouvelles Hébrides au Vanua- leur impose une démographie galopante. Fabius, qui participait à Sendaï, au Japon, tu sur un référendum naïf. Mais après des C’est juste oublier qu’avec 3,29 enfants par à la conférence mondiale des Nations troubles qui ne furent pas insignifiants pour femme ce qui menace le plus le Vanuatu ce Unies sur la prévention des risques de ca- ceux qui les subirent. Les noms de Walter n’est pas le dérèglement climatique mais la tastrophes s’est mêlé de l’affaire, compre- Lini, de Jimmy Stevens, du Vanuaku Party surpopulation. La natalité est l’une des plus nant tout le parti qu’il allait pouvoir en évoquent une décennie de troubles natio- élevées au monde alors que l’archipel n’a tirer pour mettre au cœur de l’actualité la nalistes, sécessionnistes et racistes dans un quasiment pas d’activité économique. La Conférence de Paris sur le Réchauffement. territoire morcelé et antagoniste. Lini dût population, multipliée par quatre au cours Un objectif que ce gouvernement et son même faire appel à l’armée de la Papouasie des 50 dernières années, est ainsi passée président entendent bien transformer en pour mâter la rébellion des francophones de 64 000 en 1960 à 253 000 en 2013. La 2017 en apothéose électorale. Imputant ou- de Santo et Tanna alors que quelques cen- croissance naturelle actuelle oscille entre vertement le cyclone Pam au réchauffement taines de Néo-Hébridais trouvèrent refuge 5 500 et 6 000 nouveaux habitants de plus climatique — la température des eaux, ren- en Nouvelle-Calédonie. C’était certes il y a par an et elle ne tient nullement compte des dez-vous compte, atteignait 28 à 29° sous 35 ans et ces troubles mettaient fin à plus de milliers de Ni-Vanuatais installés en Nouces tropiques habituellement glaciales, le 100 ans d’un condominium franco-britan- velle-Calédonie, en Australie et en Nouministre des Affaires Etrangères bramait nique qui fut véritablement pour cet archi- velle-Zélande. tous azimuts que « 70 % des catastrophes pel « le joli temps des colonies ». Mais observez-bien que dans ce concert dites naturelles sont dues au RéchauffeDepuis 1980 il n’a cessé de péricliter de pleureuses qui agite la planète caritament. C’est deux fois plus qu’il y a vingt jusqu’à devenir l’un des pays les plus tive on ne prononce jamais ce mot interdit : ans et ce le sera davantage à l’avenir ». Qui pauvres du monde. Et pourtant, Tanna, qui SURPOPULATION ! le fera taire ? vit des mandats envoyés de Nouméa par On étudiera en détail dans la page voisine ses milliers d’expatriés, est exceptionnelleJim REEVES. ses insupportables dérapages. Faisant de l’événement, tout au long de la semaine, un argument exclusivement politique et idéologique, lui déniant le caractère de catastrophe naturelle. Affirmant que ce cyclone aurait atteint les 300 km/h. La réalité des Surenchère dans le catastrophisme autour de Pam. Les ONG compassionnelles, qui sont destructions faisant douter de rafales dépas- chez elles au Vanuatu, se disputent la palme du pathétique. A chacun son fonds de comsant 250 km/h. (Lire ci-contre ce que tout merce. Elles aussi ont un besoin vital de ces catastrophes pour alimenter leurs caisses. Tom le monde peut vérifier sur Wikipedia quant Skirrow, de Save Children, fit aussitôt savoir que les conditions étaient pires au Vanuatu à l’échelle Saffir-Simpson et au classement que lors du cyclone Haiyan qui ravagea les Philippines en novembre 2013. « J’étais là pour en 5 catégories des cyclones). Haiyan et je peux vous dire à 100 % que la logistique est bien plus problématique ici ». On Tanna est la première île vanuataise à rappellera que Haiyan est toujours considéré comme le pire cyclone de l’Histoire — avec avoir reçu des secours, parce que la plus des vents supérieurs à 350 km/h, 7 350 morts et disparus. méridionale. Cinq jours après le passage de Tom Perry, de CARE International, a estimé en survolant l’archipel pour atteindre Vila Pam on annonçait toujours 7 morts parmi que « 90 % des habitations de la capitale ont été rasées ». les 35 000 habitants. La plupart étant vicA la chaîne australienne ABC, Skirrow déclare que « tout est par terre, la végétation est times de chutes de branches, noyées par couchée, les arbres ressemblent à des cure-dents cassés, c’est étonnant […]. C’est difficile imprudence et surtout atteintes par les tôles de voir un logement qui n’a pas été touché… 15 000 habitants ont perdu leur logement dans déclouées des toitures et qui sont des armes la seule capitale. Le survol des îles les plus excentrées a confirmé que tout est détruit etc. ». redoutables. Chloë Morrison représentante locale de World Vision réclamait une aide immédiate pour 80 % des habitations auraient été détruites les enfants, une dramatisation purement spéculative puisqu’il faudrait plusieurs jours pour par la tempête, disait-on. Mais c’est d’abord contacter les îles isolées et qu’on n’avait avec elles aucun moyen de communiquer. Mark le que 80 % des habitations sont des huttes ou Roux, directeur local de l’Agence Adventiste d’Aide et de Secours, s’inquiétait pour l’apdes cabanes en tôle. provisionnement en eau des mères et des enfants. Colin Collett van Rooyen, représentant On trouve sur Internet des centaines local de Oxfam, tout en soulignant la carence des personnels du National Disaster Managede photos et des dizaines de vidéos qui ment Office vanuatais, ajouta sa voix au chorus : « Cela sera vraisemblablement l’une des montrent que les 20 % de bâtiments en dur pires catastrophes jamais vues dans le Pacifique, l’ampleur des besoins humanitaires sera ont parfaitement tenu le souffle de Pam. énorme… Des communautés entières ont été emportées ». Mieux même, on aperçoit partout des paSkirrow estimait à 150 000 le nombre des Vanuatais qui auraient tout perdu (la moitié de villons et des immeubles en parfait état. la population locale qui vivait dans des cabanes) et que sur ce chiffre 75 000 seraient des Dans la plupart des cas, même les toitures, enfants. Rien qu’à Vila 10 000 enfants, prétend-il, auraient besoin d’aide. L’Unicef a avanpourtant en tôle, n’ont pas souffert. Mais cé le chiffre de 60 000 enfants à secourir. dans ces pays n’importe qui a le droit d’asLors de la survenue du cyclone, on l’a dit, le président du Vanuatu, Baldwin Lonsdale, sembler quatre panneaux de contreplaqué participait à Sendaï, au Japon, à la conférence mondiale sur le Risque et la Réduction du cloués sur un châssis branlant, de le coiffer Désastre. Après s’être déchaîné, accusateur, contre les pays riches « responsables du réde quelques plaques de tôle de récupération chauffement climatique » il conclut, néanmoins : « J’en appelle, au nom du gouvernement et appeler cela maison. Agglutinez trente ou et du peuple du Vanuatu, à la communauté mondiale pour nous tendre la main en réponse quarante de ces boîtes les unes aux autres et à ces calamités qui nous ont frappés ». vous aurez un “village” vanuatais. Encore ne faut-il pas aller brailler partout, lorsque R. B. Leur cœur sur notre main Pourquoi Pam ne pouvait pas être un super-cyclone de catégorie 5 Le cyclone Pam a été classé en catégorie 5, la plus élevée sur l’échelle de Saffir-Simpson. Il s’agit de phénomènes dépassant en rafales les 250 km/h. Mais faut-il préciser que cette échelle de mesure est d’introduction assez récente. Il serait d’ailleurs question de créer une 6° catégorie pour les tempêtes dépassant les 285 km/h. Il est cependant évident que, hormis le soi-disant réchauffement climatique, on ne disposait pas il y a 50 ans des instruments de mesure capables d’évaluer de telles intensités. Mais peu importe, voici ce que démontre cette échelle Saffir-Simpson, dont la fonction est de mesurer « les effets potentiels d’un cyclone tropical sur les infrastructures humaines ». PAM, nous dit-on, relèverait de cette catégorie qui serait supposée avoir dévasté le Vanuatu avec des vents que Fabius n’hésitait pas à situer à plus de 300 km/h. Or voici quels sont les effets observés pour un cyclone tropical de ce type : « (Ils) peuvent endommager considérablement les maisons et les bâtiments urbains, arracher entièrement leurs toits et même les détruire complètement … De fortes crues peuvent endommager sérieusement les premiers étages de tous les bâtiments près des côtes, et de nombreuses infrastructures côtières peuvent être détruites et balayées par la houle. Des évacuations en urgence de zones résidentielles peuvent être effectuées si un cyclone d’une telle ampleur menace la population ». Rien de tout cela n’a été observé lors du passage du cyclone Pam. Seules ont été détruites les constructions faites de bric et de broc de type cabanes… et encore ! Les archives gardent en mémoire les quelques cyclones de cette catégorie passés à l’Histoire. Okeechoobee (260 km/h), au Cap vert, plus de 4 000 morts. Camille (305 km/h) en Louisane, 258 morts, 9 000 blessés. Gilbert (295 km/h) aux Antilles 341 morts. Hugo (260 km/h), Antilles, 100 morts. Andrew (280 km/h) Etats-Unis, 39 morts. Dean(280 km/h), Antilles, 42 morts. Felix (270 km/h), Atlantique, 161 morts. Haiyan (315 km/h), Philippines, 7 900 morts et disparus. En ce qui concerne Pam, on ne sait toujours pas quelle était la vitesse des vents. Entre 250 km/h et 350 km/h ainsi que d’innombrables radios l’ont répété le plus sérieusement du monde. Sans doute autour de 200km/h. Probablement beaucoup moins. Le 18 mars, interrogé au Sénat, Fabius répondait sans vergogne : « Le bilan est moins lourd qu’à un moment on aurait pu le craindre… Ajoutant sans ciller : « Parce qu’un travail de prévention avait été fait ». Aucun travail de prévention, ni d’évacuation ni d’alerte n’aura été fait. Le Président vanuatais lui-même se trouvait également au Japon pour la même conférence ! Fabius ne citera d’ailleurs aucun chiffre. Dix jours après l’événement il était couramment admis qu’il y avait 24 morts. Ce qui est loin de ce qui avait été annoncé à la planète en deuil… Si on s’en tient aux dégâts observés sur les principales îles du Vanuatu, celles où existent un certain nombre de constructions en dur, qu’il s’agisse de la végétation ou des habitations pour la plupart légères de type cabanes en tôles ou hutte végétales, le cyclone Pam ne dépassait certainement pas les catégories 2 à 3, c’est-à-dire avec des vents en rafales atteignant au maximum de 170 à 210 km/h. Ces cyclones « peuvent causer quelques dommages structurels, peut-on lire sur Wikipedia, aux petites résidences et aux bâtiments. Les habitations dont les fondations ne sont pas solides, comme les maisons mobiles, sont habituellement détruites et les toits habituellement arrachés. Des dégâts sévères et irréparables sont faits aux maisons préfabriquées. Les inondations près des côtes peuvent détruire des constructions légères, tandis que des structures plus importantes peuvent être heurtées par des débris flottants ». C’est exactement ce qui a été observé au Vanuatu où aucune construction en dur n’a souffert. A l’évidence il s’est agi d’une manipulation de l’Organisation Météorologique Mondiale, appendice onusien dont dépend le GIECC et pour lequel il est vital que la Conférence de Paris de la « dernière chance » contre le réchauffement climatique aboutisse aux diktats réclamés depuis 20 ans par le gouvernement mondial. R. B. N°3181 — 26 MARS 2015 — RIVAROL B 11 Le Réchauffement Climatique : arme de destruction massive de l’Occident ALDWIN Lonsdale, président de la république du Vanuatu,n’était pas la seule personnalité présente au Japon pour la Conférence mondiale des Nations Unies sur la Réduction des Risques de Catastrophe. Laurent Fabius, qui a décidemment un agenda bien chargé en cette année préparant à la COP21 sur le réchauffement, y prononça en effet un discours remarqué, dont on a eu peu d’échos bien qu’il eût vivement intéressé les contribuables français. Une visite sur le site du ministère des Affaires Etrangères permettra de comprendre à quel point nous sommes, à notre insu, impliqués dans une quantité de programmes d’aides et de restrictions conditionnées par la lutte contre l’imposture du changement climatique. Ayant rabâché son antienne selon laquelle la réduction des risques de catastrophe et le lutte contre le dérèglement climatique seraient une seule et même affaire il réitéra le bobard dont il a fait un véritable slogan pour préparer la conférence de Paris : « Aujourd’hui, on estime que plus de 70 % des catastrophes dites naturelles sont liées au dérèglement climatique. C’est deux fois plus qu’il y a 20 ans et ce le sera encore d’avantage à l’avenir ». Par “on”, il entend évidemment le GIECC, ses commanditaires de l’Organisation Météorologique Mondiale et les Nations Unies qui depuis quinze ans se tiennent par la barbichette. Mais il va plus loin en l’occurrence. A l’entendre 70 pays — le Vanuatu en est, bien sûr — « sont identifiés comme particulièrement vulnérables ». Prenant appui sur les divagations du GIECC, il se fait péremptoire et menaçant : « (Ces pays) sont exposés à des évènements climatiques extrêmes — typhons, pluies diluviennes, tempêtes de sable ou de neige ». Depuis plusieurs années déjà, tout épisode météorologique fort est défini comme “extrême”. Ainsi, par les alertes orange, de la dramatisation systématique par Météo-France des fluctuations saisonnières normales. Alarmes qui n’ont d’autre justification que d’enfermer la population dans un état d’insécurité permanent lié au réchauffe- Malé, en casbah les pieds dans l’eau, draine ment climatique imposé en quelques années chaque années 600 000 touristes. par les media comme allant de soi. Pourtant de nombreuses catastrophes sont FINANCER LA TRANSITION passées sous silence. Par exemple la multi- ÉNERGÉTIQUE DES “PAUVRES” plication depuis trois ou quatre années des Fabius explique ensuite que la lutte contre hivers glaciaux qui s’abattent sur le nord de l’Amérique, sur l’Europe centrale et orien- le réchauffement climatique passe nécessairetale. Dans la première quinzaine de mars on ment par un système d’alerte contre les catasa enregistré dans les Abruzzes italiennes les trophes, des bâtiments adaptés, l’aménagement plus fortes chutes de neige jamais enregis- des zones côtières. Il mentionne alors le groupe trées dans le monde dans une période de 24h. AOSIS — Alliance Of Small Island States : Cela n’a fait l’objet d’aucune communica- « Ils nous ont dit leur besoin d’un accord ambitieux sur le climat à Paris, qui permette de limition médiatique de masse. Fabius ne parle donc pas à la légère. Derrière ter le réchauffement climatique à deux degrés. les mots il y a une stratégie mondiale qui passe Leur survie est en cause ». On est là en plein évidemment par l’instrumentalisation totali- délire. Nauru est l’un de ces Etats. Un rocher taire d’un prétendu réchauffement anthropique. au milieu du Pacifique sur lequel pendant des « Ces pays, poursuit-il, sont également ex- millénaires les oiseaux déposèrent un trésor : posés aux impacts plus lents mais tout aussi le guano. Le plus riche des engrais naturels dramatiques du dérèglement climatique : connus. Pendant vingt ans dans les décennies des sècheresses accrues en Afrique, la mon- 1960/1970 les quelques milliers de Nauruans tée des eaux qui menace les zones côtières en bénéficièrent du plus haut revenu au monde. Asie et qui remet en question l’existence des Mais le phosphate est un minerai qui ne se renouvelle pas. L’île fut dévastée par les engins petits Etats insulaires ». Les sécheresses en Afrique sont d’abord de terrassement. Aujourd’hui les Nauruans liées à l’explosion démographique qu’ac- sont près de 10 000 sur leur rocher parce que compagnent dans tous les pays sahéliens pendant ces décennies d’euphorie ils ont fait depuis un demi-siècle l’extension des trou- beaucoup d’enfants. C’est la population la plus peaux, la disparition progressive des forêts et des puits artésiens. C’est le même phénomène qui frappe l’ouest des Etats-Unis ou le nord-ouest de la Chine. Aucune montée des eaux ne menace les zones côtières de l’Asie mais la déforestation de millions d’hectares de mangroves au profit de l’aquaculture industrielle et de la mise en culture de territoires évidemment noyés chaque année par la mousson. Il faut enfin, avant de prétendre que les îles du PaciD.R. fique sont submergées par les eaux et la salinisation de leur sol, avoir le courage Malé, capitale des Maldives dans d’étudier leur prolifération démogral’Océan Indien, une casbah les pieds phique. La plus bruyante d’entre toutes, dans l’eau. Et ils vocifèrent contre le les Maldives, non contente d’être surRéchauffement Climatique ! peuplée et d’avoir transformé un atoll, L’éolien marin : des milliers de tonnes de particules toxiques jetées dans la mer du Nord L ’ÉOLIEN et l’éolien marin sont parmi les initiatives les plus tordues qui soit nées d’un cerveau écologiste. Outre le coût pharaonique de chacune de ces structures, vient d’être prouvée la toxicité qu’elles représentent pour l’environnement marin. Cela s’appelle les « anodes sacrificielles ». Lesquelles servent à protéger de l’oxydation l’acier et les métaux ferreux immergés. « Avec, peut-on lire dans une récente étude publiée par le Spiegel on line, l’expansion continuelle en mer des parcs éoliens au cours des prochaines décennies, ce sont des milliers de tonnes de poussières métalliques toxiques qui vont finir dans les mers Baltique et du Nord. En cause, les “anodes sacrificielles” utilisées pour prévenir la corrosion des bases en acier des éoliennes ». Il a d’ailleurs été calculé que les 6 500 turbines prévues d’ici 2020 dans la Mer du Nord y déverseront quelques 13 000 tonnes de particules d’aluminium par an. Un joli cadeau. Or c’est un des grands projets des loufoques du réchauffement climatique que de truffer les lagons d’éoliennes. C’EST LA SURPOPULATION QUI ASSÈCHE LES AQUIFÈRES DU MONDE Tous ces territoires braillards qui accusent l’Occident participent activement, par le pullulement démographique qu’ils encouragent, à la formidable augmentation de l’utilisation planétaire de l’eau. Une partie considérable étant d’origine aquifère, une récente étude estimait que le sur-pompage de ces eaux jouait un rôle important dans la prétendue élévation des eaux océaniques. Ainsi depuis 1900 ce serait 4 500 000 m2 d’eau extraite du sol qui auraient été rejetés dans le circuit. L’équivalent de trente Lacs Tahoe, le 6e dans l’ordre des Grands Lacs américains. Cette conférence de Paris qui, en décembre, célèbrera la gloire de Hollande et de ses comparses drainera en France pendant deux semaines 40 000 délégués et observateurs — chiffre avancé par Brice Lalonde, le conseiller spécial des Nations Unies sur le Réchauffement —. Il faudra les nourrir, les loger, les éclairer, les chauffer, les transporter. Sans compter ce que coûteront aux contribuables mondiaux les centaines de navettes aériennes qui convergeront vers les lieux de réjouissances. CE QU’ILS TRAMENT DANS NOTRE DOS Le 19 mars Laurent Fabius répondait au Sénat à une question de Ronan Le Dantec, élu EELV de l’Ille-et-Vilaine, sur la conférence de Sendaï d’où il revenait. Sur le site du ministère des Affaires étrangères, qui diffuse cette réponse on peut lire en incrustation : « En 2014 le bilan humain et financier des catastrophes naturelles serait de près de 7 000 morts, 102 millions de personnes touchées et 110 millions de dégâts. En 2010 300 000 morts auraient été provoqués par des tsunamis et des tremblements de terre. En 2013 le typhon Haiyan a provoqué la mort de 6 500 personnes. » Il n’existe aucun inventaire détaillé de ces chiffres. Résumant sa réponse au sénateur qui mélangeait tout et parvenait avec difficulté à prononcer le nom de Vanuatu, Fabius laissa tout de même échapper cette précision : « Sur le plan financier, beaucoup de délégations ont été déçues et il faudra bien sûr que nous en tirions les leçons pour notre propre préparation de la COP21 ». Difficile de n’y pas voir l’assurance que contre le vote par ces micro-Etats d’une réduction draconienne des gaz à effet de serre par les pays occidentaux, l’Etat français, son chef et ses sous-fifres entendent bien accorder à ces quémandeurs toutes les aides financières qu’ils réclament. Il le dit d’ailleurs, Fabius : il se sera surtout inquiété « du bilan mitigé de la conférence de Sendaï qui se sera, dit-il, bloquée sur le financement de la protection des populations les plus vulnérables ». Avec l’approbation de M. Le Dantec, qui est membre de l’Onerc (Observatoire national sur les Effets du Réchauffement Climatique), un machin qui relève du ministère du Développement Durable et dont on se doute qu’il possède une fonction essentielle de gavage des populations en matière de réchauffement anthropique. Il ne manque pas d’ailleurs de préciser, ce que nous savions de longue date, « qu’il pouvait témoigner de la mobilisation de Météo-France sur la question climatique ». R. B. obèse de la planète avec le plus fort taux de diabète. Selon Wikipedia, 97 % des hommes et 93 % des femmes sont en surpoids ou obèses. Aussi les dirigeants de l’île dépensent leurs derniers dollars à aller vociférer dans les conférences climatiques se prétendant victimes de la cupidité des pays riches ! Et ces derniers, plus veules que jamais, continuent à se prostituer : « Les pays de l’AOSIS, poursuit Fabius, ont aussi exprimé la nécessité d’un appui de la communauté internationale pour mettre en place ou renforcer les systèmes d’alerte et de réaction face aux catastrophes ». Il se félicite des progrès réalisés, grâce aux financements de ceux que l’on insulte à tour de bras dans les forums climatiques. Il faut assurer une couverture générale des ondes de manière que dans tous ces lieux les téléphones portables puissent transmettre les alertes. « Nous sommes encore loin d’une couverture universelle. C’est pourtant cet objectif que nous souhaitons dégager ». A vos carnets de chèques, les amis ! Et ce n’est pas tout. Le projet en cours est de canevasser la planète « d’un dispositif mondial qu’on pourrait appeler « Alerte catastrophe climatique » (Climate Disaster Warning) » étendu à tous les pays les plus vulnérables. Ecoutez bien : « Cela nécessitera de financer l’acquisition de moyens informatiques et de communications pour traiter les données et les diffuser. Cela exigera d’assurer des formations pour utiliser ces données et d’appuyer la généralisation de systèmes d’envoi de SMS. Cet effort est à notre portée, la France est prête à y prendre sa part ». Avec votre pognon, messieurs/dames …. En conclusion de son intervention le ministre français énumèrera les quatre engagements qui forment la colonne vertébrale de la future Convention de Paris : 1) la limitation à deux degrés de l’augmentation du réchauffement climatique ; 2) des contributions nationales à définir ; 3) un accompagnement financier ; 4) un « agenda des solutions ». Lequel permettra « de rassembler tous les acteurs — villes, régions, entreprises, société civile — qui, en plus des gouvernements, agissent concrètement sur le terrain ». La partie financière sera à la charge des pays occidentaux qui se sont engagés à fournir aux autres la bagatelle de 100 milliards de dollars par an jusqu’en 2020. En sus de ce qu’ils devront dépenser pour se conformer aux diktats mondialistes. L’électeur lambda occidental est à mille lieues de se douter de ce qui se trame dans son dos. Aux entretiens de Varsovie de novembre 2013, auxquels participaient toutes les ONG qui luttent contre le changement climatique, les grandes organisations socialo-mondialistes, les syndicats internationaux marxistes, le monde était violemment mis en garde sur la foi des bobards diffusés par le GIECC — jusqu’à +4° de moyenne menaçaient-elles —. Insistant sur l’apparition de “super-typhons” genre Haiyan qui venait de se produire aux Philippines, imputé au réchauffement des océans, des “super-tornades” dans l’Oklahoma, des feux de brousse pendant l’hiver australien et autres inepties. Or les diktats institués à Varsovie et à Lima en septembre 2014 n’entreront pas en application avant 2020. Et ces pays sont pressés, subissant déjà, disent-ils, les effets du réchauffement climatique. Ils ne peuvent attendre au-delà de 2015 et de la Conférence de Paris ! Il y a urgence, nous affirme-t-on de toutes parts. Il faut que partout le monde bascule dans les énergies renouvelables. Passe au solaire, cette farce sinistre, qui non seulement produit une électricité intransportable là où en effet elle se conçoit — dans les déserts — mais partout ailleurs dans le monde tempéré donne des résultats dérisoires et ne survit que par des aides étatiques absurdes. Se rabatte sur la monstruosité technique qu’est l’éolien dont la version “marine” (lire ci-contre) va empoisonner nos océans. Et sans jamais rappeler quel est le premier responsable de tout ce qui est fallacieusement imputé au dioxyde de carbone, le pullulement morbide des populations du Tiers Monde. René BLANC. <zepresse.fr> Un site très utile pour connaître les kiosquiers dépositaires de vos titres favoris (en commençant bien sûr par RIVAROL !) les plus proches de chez vous. 12 N°3181 — 26 MARS 2015 — RIVAROL Le scandale Petrobras met-il en péril la présidente Rousseff ? S ELON des sources policières, des malversations au sein de la compagnie nationale brésilienne des hydrocarbures Petrobras, première entreprise du pays, ayant un rôle vital dans l’économie, se monteraient à plus de 4 milliards de dollars sur dix ans. Petrobras, cotée à la bourse de New York, a vu son cours s’effondrer et serait menacée dans son existence-même. Cette affaire grave ébranle la coalition au pouvoir et perturbe l’économie du pays, en inquiétant les investisseurs nationaux et étrangers. L’enquête, débutée en 2008, alimente des révélations constantes depuis mars 2014. Un véritable réseau de corruption, y compris à l’étranger, et avec l’utilisation de circuits complexes, dont les fournisseurs et contractuels de Petrobras, a approvisionné abondamment les caisses noires du Parti des travailleurs (PT) de Dilma Rousseff et de deux autres formations de la coalition gouvernementale, le Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB) et le Parti Progressiste (PP). Certains hommes politiques se défendent en arguant de l’utilisation strictement politique des sommes détournées, excluant tout enrichissement personnel. Or les corrompus, pour la plupart, ont visiblement aussi détourné des sommes pour leur profit personnel. Le PT qui se voulait dans les années 1990-2000 le champion de l’honnêteté la plus pure, en stricte et inflexible opposition à des pratiques de corruption des partis traditionnels, a donc agi exactement comme ses prédécesseurs. Le moraliste sourcilleux pris sur le fait se montre à la fois ridicule et impuissant, incapable de trouver le ton juste ou a fortiori de fournir des explications. LE SCANDALE DU SYSTÈME DE CORRUPTION MASSIF AU BRÉSIL A l’image de toute l’économie brésilienne d’alors, Petrobras a connu une phase de forte croissance, avec des perspectives en apparence illimitée, dans les année 2000. Elles ont été Le Venezuela : vers un effondrement total? L E VENEZUELA est en crise économique et politique grave depuis les dernières années de la présidence de feu Hugo Chavez (1999-2013). L’économie continue à se détériorer du fait de l’effondrement des cours du pétrole depuis l’automne 2014. A l’inverse, le pouvoir du président Maduro (en poste depuis 2013) se renforcerait paradoxalement. UNE CRISE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE GRAVE Le système de socialisme national, dit bolivarien, de Chavez, a reposé de fait quasi exclusivement sur les recettes pétrolières nationales. Du fait de la forte augmentation des prix du pétrole dans les années 2000, quintuplés, des programmes sociaux très importants ont pu être menés, dans le cadre du programme dit des Missions, comportant des volets d’éducation, de soins médicaux, de distributions alimentaires. A quoi s’est ajouté un vaste programme de logements sociaux, dans l’optique de reloger toutes les populations pauvres ou misérables des bidonvilles. Enfin, une véritable économie nationale devait être construite, comportant des productions nationales pour tous les secteurs économiques. La tentative de mise sur pied d’une économie nationale a été un échec. Le statut peu clair des entreprises, les tentatives autogestionnaires confuses, les tracasseries administratives, enfin le manque de financements après 2008 ont provoqué cet insuccès. Les Missions et les programmes de logements sociaux ont été au moins jusqu’en 2008 des réussites, avant de souffrir des difficultés de financement. Les bidonvilles n’ont pas disparu. Une nouvelle pauvreté est réapparue du fait du marasme économique qui dure depuis au moins deux ans, récemment aggravé par l’effondrement des prix du pétrole. Les aides sociales persistent, malgré des coupes budgétaires inévitables, mais deviennent conditionnées à la loyauté politique envers le bolivarisme. Au quotidien, la vie est difficile, avec la combinaison de pénuries et d’inflation forte. UN RENFORCEMENT DU POUVOIR DU PRÉSIDENT MADURO ? Le manque de moyens au Venezuela vide de facto de sa substance l’alliance bolivarienne, l’ALBA, voulue par Chavez. Les économies et diplomaties très liées à Caracas s’éloignent quelque peu, sans rupture majeure déclarée certes. Le Nicaragua est placé de fait sous dépendance chinoise autour du projet absolument majeur de Grand Canal de Nicaragua. Plus encore, Cuba, au régime toujours castriste en principe, évolue vers une normalisation avec les Etats-Unis, encore seulement partielle, économique et diplomatique. Loin des idéaux révolutionnaires, dangereuse utopie marxisante, La Havane risque de redevenir, comme dans les années 1920 à 1950, le casino et la maison de tolérance de Washington, sous étroit contrôle policier du Parti Communiste Cubain. Les échanges commerciaux, voire les investissements américains à Cuba, seraient désormais plus ou moins autorisés, avec suspension des interdictions des deux côtés. Pour le principe, le Parti Républicain à Washington proteste, avec une conviction peu évidente, contrairement au bellicisme contre l’Iran par exemple. Le président Maduro, héritier de feu Chavez, tente difficilement depuis deux ans d’imposer son autorité au Venezuela. Il est contes- té, jusqu’à sa légitimité présidentielle, par l’opposition politique, qui manifeste, souvent, avec violence. Si elle pouvait s’emparer du pouvoir par la force, elle le ferait. Mais ceci semble hors de sa portée. L’armée reste loyale à Maduro, comme les milices populaires chavistes qui n’hésitent pas à mener des représailles parfois sanglantes sur les quartiers hostiles au régime. Maduro renforcerait son emprise sur les différentes organisations parallèles bolivariennes, aux claires tendances centrifuges, chose absolument pas évidente il y a deux ans. Les jeux de pouvoir à Caracas demeurent compliqués, opaques, difficiles à analyser de l’étranger, ou même sur place, si l’on est pas au cœur du régime. Malgré ce renforcement au moins apparent, Maduro pourrait ainsi toujours être renversé du jour au lendemain par un coup d’Etat militaire, au nom de la lutte contre la demi-anarchie générale, la délinquance, la corruption du parti au pouvoir, indiscutables . Maduro a donc réussi à tenir au moins deux ans. Les autorités de Caracas ont annoncé avoir déjoué une tentative de coup d’Etat mi-février, avec le soutien de Washington. La chose est très possible, mais pas prouvée. Cet événement a servi de prétexte au renforcement des pouvoirs présidentiels par des lois d’exception. Ce qui ressemble assez à la démarche du « Patriot Act » de Bush Junior, maintenu sous Obama, ou aux nouvelles lois répressives du gouvernement Valls. Aussi, les clowns penseurs de l’extrême-gauche française, hier purement admiratifs de l’expérience vénézuélienne, dénoncent une supposée « dérive fasciste » ; ils espèrent sauver par ce biais dans leur esprit tordu le bilan plus que mitigé, et même l’échec, du bolivarisme de Chavez. MENACES AMÉRICAINES, RENFORCEMENT DES LIENS AVEC LA RUSSIE Face aux difficultés économiques lourdes, largement liées au socialisme bolivarien en lui-même , Maduro invoque un complot des impérialistes états-uniens, qui détruiraient sciemment par des manœuvres occultes son expérience. Aussi détestable que soit l’impérialisme américain, cette explication n’est pas suffisante pour emporter totalement l’adhésion. On n’oserait pas invoquer sérieusement les manœuvres de la CIA pour cause exclusive de la disparition de l’URSS. Toutefois, il est vrai qu’il existe un discours explicite très agressif de Washington. Au début du mois de mars, le gouvernement Obama a qualifié le Venezuela de « menace pour les Etats-Unis », pure extravagance car l’on ne discerne pas en quoi ce pays pourrait affecter négativement, de manière significative, le grand voisin de la rive Nord de la Mer des Caraïbes. Face à cette hostilité américaine, nette depuis 1999, et ses relais régionaux dans les Etats clients comme le voisin colombien, le régime chaviste a tenté et réussi des rapprochements avec des puissances alternatives, la Chine et la Russie, voire l’Iran — surtout symboliques —. Aujourd’hui, les relations avec Pékin sont tendues, du fait d’une dette de 50 milliards de dollars que Caracas risque de ne jamais rembourser. De nouveaux prêts s’avèrent difficiles à négocier. En revanche, les liens se renforcent avec la Russie, dans un contexte de fortes tensions entre Washington et Moscou du fait de la crise ukrainienne, depuis plus d’un an. Il est question d’une base russe permanente, réplique, en soi modérée, à la politique agressive de l’Otan, de l’Estonie à la Géorgie, sur les frontières, au sens le plus strict, de la Russie. Moscou poursuivrait le réarmement de Caracas, à prix bradés, voire de facto gratuitement, dividende stratégique pour le Venezuela. Des manœuvres communes sont réalisées sur les côtes vénézuéliennes, officiellement pour repousser une invasion des Etats-Unis, hypothèse du reste peu crédible. Toutefois, la Russie peine elle-même à boucler son budget, et peut se permettre une aide absolument massive, non seulement militaire, mais surtout économique et financière à Caracas. QUEL AVENIR POUR LE BOLIVARISME À CARACAS ? marquées, dans un contexte de très forte hausse du pétrole, par des résultats affichés excellents et des perspectives mirobolantes, liées au début de l’exploitation des gisements océaniques à grande profondeur, au large de Rio de Janeiro. Or les coûts d’exploitation ont été sous-estimés. En outre, s’ils sont rentables pour un pétrole au-dessus de 80 dollars, ils ne le sont plus pour un pétrole inférieur à 60 dollars, comme c’est le cas depuis plusieurs mois. Ainsi, du fait de ce scandale et des difficultés financières de l’entreprise, la direction de Petrobras a été obligée de démissionner, à commencer par sa présidente Graça Foster, en janvier 2015. Depuis janvier, plusieurs millions de citoyens déçus ont manifesté dans les principales villes du Brésil, réclamant la punition des corrompus, et souvent la démission de la présidente Mme Rousseff. Les effectifs des manifestants sont clairement sous-estimés par une caste médiatique aux ordres et obstinément favorable au PT. Ainsi une manifestation de plus de 4 millions d’opposants à Sao Paolo a-t-elle été réduite à un million, en appliquant à peu près le coefficient Valls de la Manif pour Tous à Paris. A l’inverse, les manifestations de soutien à Mme Rousseff, rassemblant des centaines de milliers de partisans mobilisés du fait de pratiques clientélistes efficaces du PT — via la Bourse Familiale, programme national, ou de multiples aides locales de soutien aux ménages pauvres —, ont été surestimés. Le résultat des deux manipulations est d’égaliser les effectifs des opposants et des partisans, ce qui est fidèlement repris de ce côté-ci de l’Atlantique par les media officiels et officieux. Entre la corruption et le clientélisme, loin de “révolutionner” la politique comme ont pu le chanter le Monde ou a fortiori le Monde-Diplomatique, Libération, etc., dans leurs enthousiasmes pour le PT d’il y a 15 ou 20 ans qu’il serait amusant de relire, le PT a tout simplement repris fidèlement à son compte les traditions politiques brésiliennes les plus douteuses. UNE PRÉSIDENTE AFFAIBLIE, MAIS QUI DEVRAIT RESTER EN PLACE Le destin de l’expérience bolivarienne, en cours de décomposition, reste plus que jamais lié aux cours du pétrole. Une remontée brusque des cours, un doublement jusqu’à 100-110 dollars pourrait sauver le régime, dans les 6 mois ou l’année à venir. Beaucoup d’analystes sérieux du marché pétrolier tablent sur ce fort rebond, qui est pourtant tout sauf assuré. Il reste que le socialisme autogestionnaire, peu rationnel avec sa multiplication des structures parallèles de Chavez, a clairement échoué dans son ambition globale de construction d’une économie indépendante et prospère. Quant à la présidente Mme Rousseff, il paraîtrait étonnant qu’elle ne fût absolument pas au courant de ce système de corruption massif, bénéficiant en premier lieu à son parti. Ou alors, elle serait d’une naïveté telle qu’à défaut de son honnêteté, sa capacité à diriger un Etat serait fortement remise en question. Elle s’accroche au pouvoir, car elle-même n’a jamais été directement mêlée à ce scandale. Toutefois, l’opposition, très divisée, ne semble pas en mesure d’exploiter efficacement cette vague de mécontentement, la deuxième après celle de la contestation de la Coupe du Monde, qui, elle, n’avait débouché sur rien. S. de S. Scipion de SALM. DES ÉLECTIONS-TEST EN ANDALOUSIE L’Andalousie, la grande région méridionale de l’Espagne, la plus peuplée avec 8,5 millions d’habitants, une des plus pauvres et terriblement affectées par la crise économique majeure du pays depuis 2007-2008, vient de renouveler le dimanche 22 mars son assemblée régionale. Elle inaugure une vague de 14 élections régionales de mai à septembre. Ces élections ont une importance capitale dans une Espagne largement décentralisée depuis la constitution de 1978. Beaucoup de sondages, répétés et amplifiés par des journalistes militants enthousiastes, envisageaient, en cette traditionnelle terre très à gauche, avec une forte tradition anarchiste, une percée de Podemos, le correspondant de Syriza et du Front de Gauche. Tout un discours complaisant annonçait qu’il deviendrait le premier parti de la région, devant le PSOE, parti socialiste espagnol, le correspondant outre-Pyrénées de la Rue de Solferino. Les dirigeants de Podemos ont cru à leur victoire à Séville, y voyant la première étape de leur victoire nationale dans les législatives à venir, à la fin de l’année. Or Podemos a fini troisième aux élections d’hier. Ainsi a-t-il échoué complètement dans ses ambitions affichées, terminant loin derrière le PSOE sortant, toujours en tête, suivi de la fausse droite du Parti Populaire PP, correspondant espagnol de l’UMP. Le PSOE a donc conservé la majorité, avec 35 % des voix et 45 sièges, devant le PP avec 27 % des voix et 33 sièges, puis Podemos avec 15 % des voix et 15 sièges, très loin derrière les deux premiers. Soit un échec absolument majeur pour Podemos, et ce dans une des régions a priori les plus favorables. A contrario, le PSOE retrouve sa crédibilité comme première force d’alternative traditionnelle au PP au pouvoir à Madrid. Il y a pourtant un PSOE-PP comme il y a l’UMPS en France, mais les électeurs paraissent déterminés à se contenter de ce jeu habituel, et non à partir en des aventures du type Syriza en Grèce. Le fait que le gouvernement marxiste de l’Hellade, loin de la Révolution promise, en est à mendier des prêts à l’Union Européenne, en baissant au fil des semaines le ton, avec pour perspective la plus probable la faillite quand même et l’expulsion de la Zone Euro, a pu jouer en décrédibilisant l’alternative radicale promise dans le discours de Podemos. Mais il peut se passer encore beaucoup de choses d’ici la fin de l’année. Hélas, nos amis espagnols de la Phalange sont restés ultra-marginaux, avec 0,12 % des voix, et 4 800 électeurs. L’extrême-droite espagnole, jamais remise des trahisons de Jean-Charles Ier après 1975, reste à reconstruire. Souvent très intéressante intellectuellement, et plus libre dans son expression qu’en France — liberté toute relative — elle ne dispose visiblement d’aucune influence sur ses compatriotes. Heureusement, on peut espérer sauver son pays par d’autres voies que la seule lutte électorale, mais ce triste résultat donne quand même une indication de l’audience réelle de nos excellents camarades. Leur détermination et optimisme persistants, leur humour, offrent un modèle d’attitude face à un énième échec des plus nets. S. de S. N°3181 — 26 MARS 2015 — RIVAROL L 13 La Tunisie à la dérive A TUNISIE a subi le mercredi 18 mars une attaque terroriste importante, menée au nom du Califat Islamique, au cœur de Tunis. Parmi la vingtaine de morts se trouvent quelques Européens, d’où le retentissement médiatique fort. Quand des sicaires du même Abou Bakr II, la même semaine, ont provoqué plus de 140 morts à Sanaa, la capitale du Yémen, dans une mosquée chiite, le bruit médiatique a été beaucoup plus faible. La Tunisie reste particulièrement intéressante à étudier, car les media du Système tiennent mordicus à en faire une « démocratie arabe » modèle, concept pourtant très abstrait, et qui semble de plus s’éloigner du monde réel. UNE ATTAQUE TERRORISTE DANS LE PRINCIPAL MUSÉE DE TUNISIE Le Musée du Bardo est à peu près l’équivalent, unique en ce pays, du Louvre, pour la Tunisie. Il comporte de très nombreuses et prestigieuses collections d’art antique, carthaginoise, surtout romaine. Il propose des statues et des mosaïques particulièrement estimées, à juste titre. Le très haut niveau de civilisation de l’Afrique du Nord s’est effondré avec la conquête musulmane dans la deuxième moitié du VIIe siècle, et la deuxième vague d’invasion arabo-musulmane du XIe siècle, réputée pour sa sauvagerie destructrice, essentielle dans l’arabisation et l’islamisation stricte de terres anciennement berbères, partiellement romanisées et christianisées. La Tunisie n’a artistiquement plus rien produit de significatif depuis le XIe siècle. Le lieu est donc hautement symbolique, témoignant du riche passé préislamique de la Tunisie. Il est donc à ce titre particulièrement détesté des militants islamistes. Lorsqu’ils contrôlent un territoire, ils détruisent systématiquement ces vestiges, comme les Talibans avec les bouddhas géants de Bamyan en 2001, ou le Califat Islamique en Irak cette année avec le Musée de Mossoul, les champs de fouille d’Assour, Nimroud, etc. Là, faute de contrôler encore le territoire, et faute de temps pour saccager les œuvres, les combattants islamistes ont attaqué les visiteurs. Le mode d’exécution a été des plus simples : tirer dans la foule à l’aide d’armes automatiques, qui délivrent un grand volume de feu et permettent de tuer efficacement, même pour des tireurs médiocres. La seule contrainte exigeant un entraînement réside dans la maîtrise du recul de l’arme. Soit la certitude d’un carnage. Il est d’ailleurs heureux qu’il ne dépasse pas la vingtaine de tués. Il n’y aurait eu que deux tueurs, rapidement abattus par les forces spéciales de la police tunisienne, sur place en quelques minutes, chose peu étonnante au centre de la capitale Tunis. La présence d’un troisième ou quatrième tueur, en fuite, n’est pas exclue. Ainsi cette attaque cumule-t-elle les symboles : atteindre un endroit “maudit”, de leur point de vue, et des visiteurs occidentaux, par définition des “impies”, ou de même, des Tunisiens fréquentant un endroit faisant douter de la profondeur de leur foi islamique. Un des objectifs clairs est aussi d’atteindre l’économie tunisienne, en grandes difficultés depuis 20082009 au moins, et qui dépend toujours directement à 15 % du tourisme, et peut-être indirectement, via les services, l’artisanat, le commerce, du double. La disparition du tourisme provoquerait en effet un effondrement économique tel qu’il ouvrirait des perspectives majeures aux salafistes. Un seul attentat de ce type n’y suffira pas. Trois ou quatre, série de drames que l’on ne se hasardera pas à pré- dire, mais hélas loin d’être exclue dans les circonstances actuelles, provoqueraient probablement le résultat souhaité. Tout ceci entraînerait aussi encore plus d’immigration clandestine à destination de l’Europe. En contraste avec ce péril réel paraît ô combien dérisoire la propagande absurde habituelle. La famille du tueur Yassine Laabidi ne « comprend pas » ; il était un « bon vivant » pourtant, pas du tout un piétiste rigoureux et fanatique. Encore une crise de folie inexplicable, qui n’aurait rien à voir avec l’Islam… Cette désinformation ridicule est souvent reprise au premier degré en France. Qui pourrait encore y croire ? Etrangement, la police tunisienne multiplie les arrestations dans les milieux salafistes. Il ne s’agirait donc pas de cas psychiatriques isolés. L’EXPANSION DE L’ACTION DU CALIFAT ISLAMIQUE DANS LE MONDE Le Califat islamique, qui contrôle aujourd’hui l’Est de la Syrie et l’Ouest de l’Irak, dont l’importante ville de Mossoul, tend désormais à s’implanter là où il peut dans l’ensemble du monde musulman. Il établit une hégémonie de fait sur les mouvements de sensibilité salafistes, qui se rallient de plus au Calife Abou Bakr II, dont d’anciennes cellules affiliées à la franchise plus ancienne et concurrente Al-Qaïda. Constatons l’échec (sauf bien sûr à considérer que le chaos a été voulu et organisé) de la ruineuse, à tout point de vue, « guerre contre le terrorisme », initiée par George W Bush en 2001 suite aux attentats spectaculaires du 11-Septembre, avec une situation actuelle bien pire que la situation initiale de 2001, avec des foyers terroristes djihadistes alors surtout limités à l’Afghanistan, au Pakistan, et des présences très ponctuelles ailleurs. Le Califat Islamique, qui se défend bien en Syrie et en Irak, tenant pour l’instant encore partiellement Tikrit, s’implante aussi de plus en plus efficacement en Libye, contrôlant de larges parcelles du territoire, dont Derna et probablement Syrte. Les très nombreux camps antagonistes dans la guerre civile libyenne multiplient les communiqués triomphalistes contradictoires, avec des vérifications sur le terrain de fait souvent impossibles. Le Califat Islamique possède nonobstant de manière à peu près certaine des cellules armées actives sur l’ensemble du territoire libyen. Or la Tunisie est frontalière de la Libye, avec une longue frontière désertique facile à traverser, dès que l’on s’éloigne de l’étroite bande côtière cultivée. Ces dernières années les apprentis djihadistes tunisiens, plusieurs milliers, ont pu entrer en Libye, y recevoir une formation idéologique et militaire, puis partir pour la Syrie. Beaucoup de « djihadistes français » ont effectué ce trajet, en ajoutant seulement en plus le trajet France-Tunisie. Ces six derniers mois, les djihadistes volontaires tunisiens ou « européens » participent directement aux combats en Libye. Désormais, avec un soutien logistique en Libye, les djihadistes tunisiens peuvent donc combattre dans leur propre pays. UN MYTHE DE LA “RÉVOLUTION TUNISIENNE” DE PLUS EN PLUS INSOUTENABLE La Tunisie a été le premier pays des « Révolutions arabes ». Avec sa population largement éduquée, partiellement occidentalisée, elle aurait pu proposer le seul exemple de réussite de « démocratie arabe » véritable. Or, l’économie stagne au mieux. Et la menace islamiste, dans les urnes comme dans la lutte armée, l’action terroriste ou la guérilla des maquis des confins algéro-tunisiens, autour de Kasserine, semblent dessiner des perspectives des plus sombres. S. de S. La victoire de la droite sioniste à Tel-Aviv L A VIE politique, très animée, de l’Entité Sioniste, se révèle décidément pleine de surprises : le Premier ministre sortant Benjamin Netanyahu, avait été donné perdant dans tous les sondages d’avant le scrutin. Le jour des élections, le mardi 17 mars, le quotidien Libération a d’ailleurs réalisé une couverture photographique titrant sur la défaite annoncée de “Bibi”, bel exemple de pari manqué. Ainsi, Netanyahu vient de voir sa liste du Likoud, la droite sioniste, placée en tête par les électeurs de l’Entité, avec 23 % des voix, nettement devant le cartel opposé de la Gauche Sioniste, avec 18 % des voix. Ainsi, la difficulté majeure de la vie politique sioniste apparaît immédiatement, puisque 59 % des électeurs dispersent leurs suffrages sur de très nombreux petits partis. POURQUOI CE SUCCÈS ÉLECTORAL INATTENDU? Ainsi le Likoud est-il toujours le premier parti de l’Entité. Toutefois, il demeure nettement minoritaire à la Knesset, avec seulement 23 % des suffrages exprimés et 30 sièges sur 120. Netanyahu devrait cependant réussir sans trop de difficultés à reconstituer une coalition, comprenant les partis juifs religieux, comme le Shass (séfarade) et Yahadut Hatorah (Judaïsme Unifié de la Torah, ashkénaze) — 7 et 6 sièges —, l’extrême-droite sioniste, dont le Foyer Juif ou Notre Maison Israël — 8 et 6 sièges —, ou le centre sioniste, principalement Koulanou (nous tous) — 10 sièges —. Associer en même temps ces trois pôles politiques en plus du Likoud, en soi incompatible avec aucun, paraît difficile, mais pas impossible, ce qui laisse au Premier ministre un véritable choix. Son penchant naturel serait plutôt vers une entente avec l’extrême-droite sioniste. Mais il est rompu à toutes les manœuvres ; en soi, il serait même capable d’associer à son gouvernement ses adversaires en principe déclarés de la gauche sioniste, mais pas si éloignés du Likoud en fait. Ce succès s’explique en partie par la mul- tiplication des provocations à l’étranger, dont les défis explicites lancés au Congrès américain lui-même au président Obama, accusé de ne pas être assez sioniste et de ne pas vouloir attaquer l’Iran, sous les applaudissements des Républicains majoritaires, ultrasionistes, ravis. Ceci a flatté l’orgueil national-sioniste. A quoi se sont ajoutés les discours très agressifs contre les Arabes, apparemment toujours payants électoralement — mais que font donc nos ligues de vertu antiracistes en France, absolument silencieuses à ce sujet ? —, à commencer par les Palestiniens. Lui vivant, il n’y aurait jamais d’Etat palestinien. Ce genre de formule laisse un Français sceptique, qui pense au président de Gaulle qui assurait déjà que lui, vivant, le drapeau du FLN ne flotterait jamais sur Alger. Mais il est vrai que l’entité sioniste bénéficie de puissants soutiens sur lesquels la France ne pouvait compter dans l’affaire algérienne ! Depuis les élections, Netanyahu a expliqué que le “jamais” était à comprendre comme « pas avant longtemps », soit à peu près « lui vivant », suivant de mystérieuses “conditions”, qui équivalent en réalité à une capitulation totale des Palestiniens. S’ils acceptaient toutes les exigences des sionistes de Tel-Aviv, soit un micro-Etat en 4 à 5 enclaves, dont Gaza, Ramallah, etc., encerclées de terres sionistes, emmurées, alors peut-être… Cette perspective de capitulation totale est refusée par tous les partis palestiniens. LES ADVERSAIRES DU LIKOUD, SIONISTES DE GAUCHE ET ARABES Les opposants au Premier ministre sortant ont été de deux types très différents : ceux parfaitement intégrés au jeu politique de l’Entité Sioniste, la Gauche Sioniste, et ceux qui en sont absolument exclus, la Liste Arabe Unie. Cette dernière ne pourrait dialoguer qu’avec l’extrême-gauche du Meretz, marginale et isolée. Même la Gauche Sioniste ne veut surtout pas se compromettre avec elle, pas même par un soutien passif en cas d’éventuelle victoire, malgré tous les rêves prononcés à voix haute par des journalistes français de gauche basculant comme souvent dans un monde irréel, au lieu d’observer les réalités avant tout, ce qui devrait être la base du métier. La Liste Arabe Unie a réussi un coup médiatique, en rappelant l’existence d’une importante minorité palestinienne, à papiers israéliens, au sein même de l’Entité Sioniste, forte de 15 à 20 % de la population. En général, cette minorité arabe vote peu, considérant pour beaucoup le fait même de voter comme une reconnaissance implicite de l’Entité Sioniste. L’exploit a consisté à unir toutes les sensibilités politiques arabes, dont les principales sont les plus opposées, les islamistes et les communistes. La mobilisation électorale a aussi plutôt fonctionné, avec 10 % des voix et 13 sièges pour la liste. Elle fera figure d’épouvantail dans la Knesset, comme les partis arabes précédents. Elle risque aussi d’éclater du fait de grandes divergences sur le plan philosophique (quoi de commun entre des islamistes et des communistes athées ?), malgré l’adhésion de tous au combat national palestinien. Quant à la Gauche Sioniste, elle a fait campagne sur la question sociale. Il est vrai que beaucoup de Juifs éprouvent des difficultés à vivre, avec l’explosion des loyers, surtout à Tel-Aviv devenue particulièrement chère, ou une sécurité sociale réduite au minimum, d’où la pauvreté des familles nombreuses, des malades et des personnes âgées. Ce discours n’a porté que très partiellement. Les partis religieux ont su répondre que leurs électeurs à eux, familles juives pieuses et nombreuses, sont beaucoup plus pauvres que les bourgeois de gauche du littoral, fait d’ailleurs indéniable. Le programme social de Gauche Sioniste participait aussi du projet sioniste, avec la volonté clairement affichée d’aider les jeunes couples à se loger, et d’augmenter les allocations familiales, afin de favoriser la natalité juive. Les Arabes dans l’Entité sont exclus de la très grande majorité de ces aides, et la Gauche Sioniste n’y aurait rien changé. DES GOUVERNEMENTS ÉPHÉMÈRES, ET POURTANT DES POLITIQUES CONSTANTES SUR LE LONG TERME Netanyahu devrait réussir, sauf énorme surprise, à constituer une nouvelle coalition gouvernementale. Le Gouvernement devrait avoir une espérance de vie de 2 à 3 ans, suivant la moyenne des précédents. Il suffit en effet de 2 petits partis minoritaires mécontents pour détruire la majorité, situation qui se produit régulièrement. Toutefois, cette instabilité politique structurelle superficielle n’empêche pas la réalisation constante et déterminée du projet sioniste, avec une conquête territoriale systématique de la Palestine. Elle s’opère particulièrement en Cisjordanie, dans le but évident d’empêcher tout unité territoriale palestinienne un minimum cohérente à l’avenir, même sur un territoire déjà scandaleusement réduit par rapport à la Palestine historique. S. de S. N°3181 — 26 MARS 2015 — RIVAROL 14 Mgr Williamson sacre un nouvel évêque L E 19 MARS, solennité de saint Joseph, Mgr Richard Williamson a procédé à la consécration épiscopale sans mandat pontifical de l’abbé Jean-Michel Faure au monastère bénédictin de Nova Friburgo (près de Rio de Janeiro) au Brésil. Ce sacre n’est pas vraiment une surprise. Il est en effet la conséquence directe de la division entre les quatre évêques sacrés par Mgr Lefebvre le 30 juin 1988. Ayant été exclu de la FSSPX en octobre 2012 par son supérieur général, Mgr Bernard Fellay, Richard Williamson, qui a eu 75 ans le 8 mars, est depuis libre de ses mouvements. Comme il est opposé au processus de rapprochement entre la direction de la Fraternité Saint-Pie X et les modernistes qui occupent le Vatican, il a jugé bon de pourvoir à sa succession en sacrant un de ses proches, l’abbé Jean-Michel Faure, un prêtre français, un PiedNoir né en Algérie en août 1941, qui est entré comme lui au séminaire d’Ecône en 1972 et qui a été ordonné prêtre par Mgr Lefebvre en juin 1977. Ancien supérieur de district d’Amérique du sud, ancien directeur du séminaire de la Reja, ancien supérieur du Mexique, l’abbé Faure était un intime de Mgr Lefebvre. En 1986, le fondateur d’Ecône aurait proposé à COMMUNIQUÉ DE LA MAISON GÉNÉRALE DE LA FRATERNITÉ SAINT-PIE X Ce 19 mars 2015, Mgr Richard Williamson a procédé à la consécration épiscopale de l’abbé Jean-Michel Faure, au monastère bénédictin Santa Cruz de Nova Friburgo (Brésil). Mgr Williamson et l’abbé Faure ne sont plus membres de la Fraternité Saint-Pie X depuis respectivement 2012 et 2014, à cause des vives critiques qu’ils formulaient contre toute relation avec les autorités romaines, dénonçant ce qui était, selon eux, une trahison de l’œuvre de Mgr Marcel Lefebvre. La Fraternité Saint-Pie X déplore que cet esprit d’opposition aboutisse à cette consécration épiscopale. En 1988, Mgr Lefebvre avait clairement manifesté son intention de sacrer des évêques auxiliaires, sans juridiction, — en raison de l’état de nécessité dans lequel se trouvaient la Fraternité Saint-Pie X et les fidèles catholiques — dans le seul but de permettre à ces fidèles de recevoir les sacrements par le ministère des prêtres qui seraient ordonnés par ces évêques. Après avoir tenté l’impossible auprès du Saint-Siège, Mgr Lefebvre procéda aux sacres le 30 juin 1988, solennellement devant plusieurs milliers de prêtres et de fidèles, et quelques centaines de journalistes du monde entier. Tout montrait que cet acte, malgré l’absence d’autorisation de Rome, était posé publiquement pour le bien de l’Eglise et des âmes. La Fraternité Saint-Pie X dénonce la consécration épiscopale de l’abbé Faure qui, malgré les affirmations du consécrateur et du consacré, ne s’apparente en rien aux sacres de 1988. En effet, toutes les déclarations de Mgr Williamson et de l’abbé Faure prouvent à l’envi qu’ils ne reconnaissent plus les autorités romaines, si ce n’est de façon purement rhétorique. La Fraternité Saint-Pie X réaffirme que l’état actuel de nécessité dans l’Eglise légitime son apostolat de par le monde, sans la dispenser de reconnaître les autorités ecclésiastiques pour lesquelles ses prêtres prient à chaque messe. En s’opposant aux erreurs d’où qu’elles viennent, elle veut garder le dépôt de la Foi et la morale afin de les transmettre par la liturgie traditionnelle et la prédication, dans l’esprit missionnaire de son Fondateur : Credidimus caritati. (1 Jean 4,16). Menzingen, le 19 mars 2015. BRÈVE RÉPONSE AU COMMUNIQUÉ DE MENZINGEN Menzingen dénonce le sacre de Mgr Jean-Michel Faure comme n’ayant rien de commun avec les sacres de 1988. Pour ce faire, la Maison générale de la Fraternité Saint-Pie X fait un certain nombre de considérations. Examinons quatre d’entre elles. 1) Mgr Williamson et Mgr Faure ont été expulsés de la Fraternité parce qu’ils étaient contre toute relation avec Rome. C’est faux. Ils sont contre la manière dont s’y prennent Mgr Fellay et ses assistants, et même le chapitre général de 2012, qui cherchent un accord pratique sans conversion de Rome. l’abbé Faure de le sacrer, ce que ce dernier aurait refusé, proposant plutôt de choisir l’Espagnol Alfonso de Galarreta. MENZINGEN CONDAMNE LE SACRE AVANT LE VATICAN ! Ce sacre a été immédiatement condamné par la direction de la Fraternité Saint-Pie X qui précise que le consacré et le consécrateur ne sont plus membres de la Fraternité, que cette initiative ne saurait être comparée aux sacres de 1988 — pourtant eux aussi opérés sans mandat pontifical, ainsi d’ailleurs que le sacre de Mgr Rangel le 28 juillet 1991 à Campos par trois évêques de la FSSPX —. Menzingen affirme que Mgr Williamson et ses amis ne reconnaissent que « de façon purement rhétorique les autorités romaines ». Mais n’est-ce pas là le reproche fait depuis 1988 à la Fraternité Saint-Pie X par la Fraternité Saint-Pierre qui, elle, est reconnue par le Vatican et lui est soumise ? Cette condamnation solennelle du sacre du 19 mars par la FSSPX, d’abord destinée à montrer sa bonne volonté au Vatican, a été très appréciée en hauts lieux. Dans un entretien à 2) Mgr Williamson et Mgr Faure ne reconnaîtraient pas les autorités de Rome. C’est également faux. Ni l’un ni l’autre ne sont sédévacantistes. 3) Menzingen insinue que la publicité de l’événement a été insuffisante et la compare à la grande publicité de 1988. Comparée à celle de 1988, celle de 2015 fait piètre figure, mais considérée en elle-même, elle n’est pas si mince que cela. Si on compte tous ceux qui ont participé à la cérémonie, on voit représentés les pays suivants : Angleterre, France, États-Unis, Mexique, Chili, Argentine, Uruguay, Paraguay, Colombie et Brésil. Une centaine de fidèles ont assisté à la cérémonie. Les media ont soit téléphoné, soit sont venus sur place. 4) La quatrième question regarde l’état de nécessité. Disons qu’il nous semble y voir la pointe de l’iceberg bien connu : l’état de nécessité de 1988 ne serait plus celui de 2015. Rome n’est plus aussi agressive contre la Tradition qu’en 1988. C’est une vieille chanson : Rome change ! Oui, Rome change… en pire ! et cela, déjà sous Benoît XVI. Conclusion : Menzingen désapprouve le sacre de Mgr Faure ; plus que cela, il l’attaque. C’est bien normal. Tant que Menzingen ne comprendra pas qu’elle fait fausse route, elle attaquera toute résistance à sa politique d’approche avec Rome. Au fond, ce qui est en jeu, c’est ce que Mgr Lefebvre disait lors du sermon historique de Lille en août 1976 : « Je veux qu’à l’heure de ma mort, lorsque Notre-Seigneur me demandera : “Qu’as-tu fait de ta grâce épiscopale et sacerdotale ?”, je n’aie pas à entendre de la bouche du Seigneur : “Tu as contribué à détruire l’Église avec les autres.” » Nous non plus. C’est pourquoi nous continuons le combat, et pour cela, nous avons besoin d’évêques. C’est la raison du sacre du 19 mars. Il ne faut pas la chercher ailleurs. Dom Thomas d’Aquin, OSB, supérieur du monastère bénédictin Santa Cruz de Nova Friburgo. COMMUNIQUÉ DE L’INSTITUT MATER BONI CONSILII Comme tout le monde le sait désormais, Mgr Richard Williamson, un des quatre évêques consacrés par Mgr Lefebvre le 30 juin 1988, a à son tour consacré Mgr Jean-Michel Faure le 19 mars 2015, à Nova Friburgo au Brésil. Dans un communiqué de la Maison Généralice, la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X a condamné cette consécration épiscopale avec des arguments et des expressions qui furent ceux des prêtres qui quittèrent Mgr Lefebvre en 1988 pour fonder la Fraternité Saint-Pierre ; la Fraternité Saint-Pie X gouvernée par Mgr Fellay accuse Mgr Williamson de “sédévacantisme” pratique, et de ne reconnaître l’autorité du Pape qu’en paroles (accusation plus sérieuse de la part de la Fraternité Saint-Pierre, qui se soumit à Jean-Paul II, que de la part de la Fraternité Saint-Pie X qui, jusqu’à maintenant et au moins en apparence, désobéit encore habituellement à François Ier). Beaucoup de catholiques, qui justement en tant que catholiques s’opposent au modernisme et à I-Media, le secrétaire de la commission “pontificale” Ecclesia Dei “Mgr” Pozzo déclare d’une part que par ce sacre Richard Williamson est automatiquement excommunié. « Lorsqu’un évêque consacre un autre évêque sans mandat pontifical, il est excommunié latae sententiae » affirme Guido Pozzo qui ajoute que « les conséquences canoniques devraient être désormais prises par la Congrégation pour les évêques, dont c’est la compétence ». Excommunier publiquement un évêque révisionniste ne peut en tout cas que réjouir la Synagogue ! D’autre part, le “prélat” romain avoue : « Nous apprécions ce qu’a fait savoir la Maison générale de la Fraternité Saint-Pie-X, qui s’est exprimée très clairement ». Actuellement, confie “Mgr” Guido Pozzo, le dialogue “continue” avec la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X. « Plusieurs rencontres ont eu lieu et sont encore prévues avec certains prélats pour approfondir les problèmes qui restent à éclaircir, dans un rapport de confiance », poursuit le secrétaire de la Commission “pontificale” Ecclesia Dei pour qui, au-delà des difficultés doctrinales qui subsistent, les problèmes sont « internes à la Fraternité ». « Le pape, poursuit “Mgr” Pozzo, attend que la Fraternité Saint-Pie-X Vatican II, sont donc tentés de mettre leur espérance en Mgr Williamson, et se demandent si on ne peut pas approuver et reconnaître la consécration épiscopale de Mgr Faure. La consécration épiscopale du 19 mars 2015 se fonde explicitement sur celle de 1988, et — avec la lecture d’un “mandat romain” apocryphe — aujourd’hui comme en 1988 on y déclare ouvertement et catégoriquement, autant Mgr Williamson que Mgr Faure (qui l’a répété dans une interview du 18 mars), reconnaître l’autorité et la légitimité de François Ier-Bergoglio. Voilà pourquoi, exerçant notre devoir de témoigner publiquement de la foi, nous ne pouvons pas ne pas répéter à propos de la consécration de 2015 ce que nous avions dit à propos de celle de 1988 (cf. Sodalitium n°17 p.4-9), à savoir que l’acte accompli par Mgr Williamson implique : sacrilège et schisme capital ; une praxis de nature schismatique ; et une contradiction vivante — signe manifeste de l’erreur — en reconnaissant comme Souverain Pontife de l’Eglise catholique et Vicaire de Jésus-Christ sur la terre Jorge Mario Bergoglio dans le rite même de la Messe, et en accomplissant dans le même temps une consécration épiscopale contre sa volonté et dans l’intention explicite de s’opposer à son autorité et à son magistère. Notre Institut invite donc les catholiques fidèles, qui s’opposent au néo-modernisme de Vatican II, à ne pas se laisser tromper par la Fraternité SaintPie X de Mgr Fellay, non plus que par la “Fraternité Saint-Pie X” de Mgr Williamson : l’une et l’autre désirent en effet, de façon déclarée et programmatique, faire partie du bataillon de ceux qui reconnaissent Jorge Mario Bergoglio comme Vicaire du Christ, donnant donc pleine légitimité à son oeuvre de destruction (si cela était jamais possible) par le modernisme de l’Eglise et de la foi. « Enfin, les événements récents confirment la position que prit, dans la crise actuelle, avec esprit de foi Mgr Guérard des Lauriers » (notre déclaration de juillet 1988). Verrua Savoia, 20 mars 2015. COMMENTAIRE ELEISON SUR LA CONSÉCRATION DE JEAN-MICHEL FAURE Les amis fidèles de Son Excellence Mgr Williamson, qu’ils soient lecteurs des Commentaires Eleison, donateurs de l’Initiative St-Marcel, ou autres, ont sans doute déjà entendu la nouvelle de la consécration épiscopale de Mgr Jean-Michel Faure par Son Excellence, qui eut lieu au Monastère Sainte-Croix de Nova Friburgo (Brésil) en la fête de St Joseph, le 19 mars dernier. Il est aisé de comprendre que cette nouvelle n’a été publiée qu’au dernier moment, afin d’éviter, autant que possible, toute perturbation inopportune de la cérémonie, ainsi que tout autre problème qui aurait autrement pu survenir en conjonction avec elle. Néanmoins, maintenant que la consécration est un fait accompli, nous sommes en mesure de faire connaître aux fidèles et au monde entier le « Mandat de Suppléance » qui fut lu durant la cérémonie. Comme plusieurs le savent déjà, parmi les premiers mots prononcés lors du Rite de Consé- décide d’entrer (dans l’Eglise) et nous sommes toujours disponibles, avec un projet canonique qui est déjà connu », à savoir la création d’une prélature personnelle. « Il faut un peu de temps, conclut-il, pour que les choses s’éclaircissent en interne et que Mgr Fellay puisse obtenir un consensus assez élargi avant d’accomplir ce geste ». Il n’est pas sûr que le supérieur général de la FSSPX soit ravi de la déclaration très franche du secrétaire de la commission Ecclesia Dei qui rend publique et transparente sa stratégie accordiste. UNE POLITIQUE DE RALLIEMENT PAR DEGRÉS QUI A FAIT DES VAGUES Il ne fait en effet aucun doute pour les observateurs attentifs que depuis plus d’une quinzaine d’années la direction de la FSSPX cherche un arrangement avec le Vatican. D’où la création du GREC (Groupe de recherche entre catholiques) en 1997 qui faisait dialoguer en toute discrétion des traditionalistes et des clercs et “prélats” conciliaires en vue d’une « régularisation canonique » de la FSSPX. D’où la création en 1998 de la Lettre à nos frères prêtres, « trimestriel de liaison de la Fraternité SaintPie X avec le clergé de France ». D’où surtout la reprise en 2000 de pourpar- + cration Épiscopale on a cette déclaration faite à l’évêque consécrateur par son Assistant principal : « Très Révérend Père, notre sainte Mère l’Église Catholique demande que vous éleviez ce prêtre ici présent au fardeau de l’épiscopat. » En réponse, l’évêque consécrateur demande si l’Assistant a le « Mandat Apostolique ». La réponse est : « Nous l’avons ». À quoi l’évêque consécrateur réplique : « Que lecture en soit faite. » (Ceux qui le désirent peuvent consulter en ligne cet utile Ordo de 1910 publié en latin et en anglais, tiré du Pontificale Romanum.) Ce qui fut lu lors de la cérémonie de jeudi (19 mars) en réponse à l’invitation de Mgr Williamson — et qui remplit à la fois un rôle liturgique et celui d’explication publique des motifs qu’ont eu les participants à cette consécration — est le texte suivant. Les lecteurs aimeront apprendre que les premiers paragraphes sont très semblables aux paroles de Mgr Lefebvre lors du 30 juin 1988. « MANDATUM APOSTOLICUM Nous l’avons par l’Église romaine qui dans sa fidelité aux saintes traditions reçues des Apôtres nous commande de transmettre fidèlemente ces saintes traditions — c’est-à-dire le Dépôt de la Foi — à tous les hommes en raison de leur devoir de sauver leur âme. Or, d’une part, les autorités de l’Église romaine depuis le Concile Vatican II jusqu’aujourd’hui sont animées d’un esprit de modernisme qui subvertit en profondeur la Sainte Tradition jusqu’à en pervertir la notion même : « Ils ne supportent plus la saine doctrine, détournant toute la Vérité, pour se tourner vers des fables », comme dit St Paul à Timothée dans sa seconde Épître (IV, 3, 5). A de telles autorités que servirait-il de demander un mandat pour sacrer un évêque qui s’opposera en profondeur à leur si grave erreur ? Et d’autre part, pour avoir un tel évêque les quelques catholiques qui comprennent son importance pouvaient, même après Vatican II, espérer qu’il viendrait de la Fraternité Saint-Pie X de Mgr Marcel Lefebvre comme celui-ci leur en a sacré quatre par un premier mandat de suppléance en 1988. Hélas, depuis qu’on observe que les autorités de cette Fraternité prennent le même chemin moderniste en se dirigeant constamment vers les autorités romaines, cet espoir s’avère vain. Et alors ces catholiques croyants, d’où obtiendront-ils ces évêques essentiels à la survie de leur vraie Foi ? Dans un monde chaque jour plus acharné politiquement contre Dieu et contre son Église, le danger semble tel que l’on ne peut guère plus laisser dépendre cette survie d’un seul évêque pleinement anti-moderniste. C’est la Sainte Église elle-même qui lui demande de s’en associer un second : en l’occurrence Monsieur l’abbé Jean-Michel Faure. Aucune présomption ni octroi du pouvoir épiscopal de juridiction n’accompagne cette transmission du pouvoir épiscopal d’Ordre, et dès que Dieu interviendra ´pour sauver son Église, à laquelle ne reste aucun espoir humain de salut, les effets de cette transmission et de ce mandat de suppléance seront remis sans tarder entre les mains d’un Pape de nouveau entièrement catholique. Mgr Richard WILLIAMSON. N°3181 — 26 MARS 2015 — RIVAROL lers entre le Vatican et la FSSPX, année où fut versée par le ministère de l’Intérieur français la totalité des dons et legs en faveur de la Fraternité pour une valeur de plusieurs dizaines de millions d’euros, somme qui avait été bloquée depuis les sacres de 1988. Ces discussions auxquelles Menzingen avait convié les prêtres de Campos conduiront au ralliement de ces derniers en 2001-2002. Historiquement les discussions avec le Vatican ont toujours divisé et affaibli le camp de la résistance à Vatican II : les négociations entre Mgr Lefebvre et le “cardinal” Ratzinger n’ont pas abouti en 1988 mais elles ont débouché sur la création de la Fraternité Saint-Pierre et la sécession du Barroux. Les actuelles discussions n’ont pas manqué non plus d’exciter les tendances centrifuges au sein de la mouvance lefebvriste, un peu sur la gauche mais surtout à droite. D’un côté des prêtres et des communautés impatients de voir l’accord se conclure se rallient (les Rédemptoristes transalpins en 2008 ; des prêtres passent au “diocèse” comme les abbés Beaublat, Mercury, Lamerand, Prouteau, Thuillier, devenu le secrétaire particulier de “Mgr” Vingt-Trois, “cardinal-archevêque” de Paris !) Le cas de l’Institut du Bon Pasteur créé en 2006 est un peu différent car il a pour origine un problème de discipline et de gestion interne même s’il aboutit, lui aussi, au ralliement de figures historiques de la Fraternité comme les abbés Philippe Laguérie — auquel Suresnes avait envoyé en 2004 des vigiles et des chiens pour le faire quitter d’urgence le prieuré de Bruges près de Bordeaux et l’avait exclu de la cultuelle pour qu’il soit privé à vie de couverture sociale — Guillaume de Tanoüarn, Paul Aulagnier, lequel a été exclu de la FSSPX au moyen d’un simple fax en octobre 2003 parce qu’il s’était déclaré trop tôt et trop ouvertement accordiste en approuvant bruyamment l’accord de Campos avec le Vatican. Accord auquel, on le sait tous aujourd’hui, Mgr Fellay travaillait déjà à l’époque dans la plus grande discrétion, notamment avec le “cardinal” Castrillon Hoyos. D’autres, plus nombreux, n’acceptent pas ce qui leur apparaît comme les prémices d’un ralliement à « la Rome moderniste ». Une soixantaine de prêtres ont ainsi quitté la FSSPX (ou en ont été exclus) ces dernières années car ils refusaient la politique de Mgr Fellay. Les abbés Pinaud et Salenave ont même eu à répondre de leurs actions supposées contre le supérieur général à travers des « procès canoniques » en interne. Pour découvrir qui étaient les auteurs d’un libelle contre Mgr Fellay (la lettre dite des trente-sept prêtres du 28 février 2013), on a fait espionner la messagerie électronique des abbés Rioult, Salenave et Pinaud. Ce dernier a porté plainte au pénal pour usurpation d’identité, faux et usage de faux car un de ses confrères envoyait des messages à sa place sous son identité à des fins de renseignement ! Le procès des abbés Pinaud et Salenave a même fait l’objet d’un livre de l’abbé Pivert Quel droit pour la Tradition catholique ? Lequel abbé Pivert a quitté la FSSPX après la condamnation par Mgr Fellay de son livre Mgr Lefebvre : nos rapports avec Rome, livre dans lequel l’abbé recensait toutes les déclarations du fondateur d’Ecône hostiles au ralliement. Plusieurs communautés amies ont également fait sécession : les bénédictins de Nova Friburgo et la communauté du père Jahir au Brésil en 2012, des carmélites en Allemagne en 2012 également, les dominicains d’Avrillé en janvier 2014, deux dominicaines enseignantes de Brignoles en juillet 2014. D’autres communautés religieuses, sans avoir encore franchi le pas, sont très réticentes à l’égard des orientations actuelles du supérieur général. C’est le cas des capucins de Morgon et des bénédictins de Bellaigue. Mgr Fellay avait d’ailleurs retardé sine die en juin 2012, quelques jours avant la cérémonie, les ordinations des capucins et des dominicains se plaignant de leur manque de confiance à son égard. Les franciscaines du Trévoux, quant à elles, ont rétabli dans leur Ordo de 2015, comme centre de messe au Brésil le monastère bénédictin de Nova Friburgo — qu’elles avaient supprimé dans l’édition 2014 — s’affranchissant en cela des consignes de Menzingen. Ce qui a rendu les oppositions encore plus rudes, c’est que les mécontents ont eu le sentiment d’avoir été manipulés pendant des années par le supérieur général. Pour arriver à faire accepter l’idée d’un accord à des troupes qui y étaient très majoritairement hostiles il y a encore 15 ou 20 ans, Mgr Fellay, de manière très gaullienne, a dû utiliser la ruse, la duplicité, le mensonge, fût-ce par omission, et la fameuse restriction mentale. D’où l’orchestration, pendant quinze ans, d’un double discours : un discours ad intra contre les accords dans ses homélies, ses conférences, dans Cor unum, le bulletin interne réservé aux prêtres de la Fraternité où le supérieur général rappelait le principe qui prévalait de facto depuis les sacres : pas d’accord pratique avec le Vatican sans accord doctrinal préalable. Et un discours ad extra, dans ses conférences de presse, ses interviews et confidences aux journalistes et aux “prélats” romains, à travers aussi sa discrète et efficace courroie de transmission, le GREC, en faveur d’un rapprochement et d’un accord avec la “Rome moderniste”. Il a fallu attendre l’échange des lettres entre les quatre évêques et le préambule doctrinal du 15 avril 2012, jamais rétracté sur le fond, dans lequel Mgr Fellay reconnaît que la nouvelle messe et les nouveaux sacrements ont été « légitimement promulgués » par Paul VI et Jean Paul II (paragraphe 7) et que « Vatican II éclaire certains aspects de la vie et de la doctrine de l’Eglise, implicitement présents en elle ou non encore formulés conceptuellement » (paragraphe 4) pour que les yeux se dessillent. Mgr Ducaud-Bourget aimait à répéter : « Lorsqu’un clerc veut faire une saloperie, il invoque toujours une raison surnaturelle ». Aussi, pour emporter le morceau, à partir de 2006, Mgr Fellay a régulièrement enrégimenté la Sainte Vierge dans des « croisades du Rosaire » destinées à obtenir successivement la libération de la messe tridentine et la levée des excommunications. Le “Motu Proprio” du 7 juillet 2007 et la levée des excommunications le 21 janvier 2009 ont ainsi été présentés par le supérieur général comme d’extraordinaires “miracles” obtenus par la Mère de Dieu et tendant à prouver, pourtant contre l’évidence des faits, que le Vatican revenait progressivement à la Tradition. DEUX LEFEBVRISMES : UN ACCORDISTE ET UN ANTI-ACCORDISTE Si le secrétaire de la commission Ecclesia Dei dit vrai dans l’interview donnée à I-Media, la Fraternité Saint-Pie X canal officiel devrait donc être « normalisée canoniquement » dans les mois ou les années qui viennent (lorsque les choses se seront « éclaircies en interne » pour reprendre l’expression euphémisante de “Mgr” Pozzo) tandis que subsistera une Fraternité Saint-Pie X « canal historique » (c’était déjà ainsi que se désignaient les partisans de l’abbé Philippe Laguérie en 2004-2005), aux effectifs et aux moyens beaucoup plus modestes. Se font face des lefebvristes accordistes, “de gauche” autour de Mgr Fellay et des lefebvristes anti-accordistes, “ de droite” autour de Mgr Williamson. Malgré tout ce qui les oppose (et la rupture entre eux paraît désormais irrémissible), ils ont en commun d’une part de se réclamer de l’héritage, de la pensée et de l’action de Mgr Lefebvre, d’autre part de rejeter explicitement le sédévacantisme. La veille de son sacre, dans une interview accordée au blog Non Possumus, le futur Mgr Faure expliquait : « Nous devons conserver l’attitude qui a été celle de Mgr Lefebvre, l’attitude prudente qui exclut le sédévacantisme. Mgr Lefebvre a toujours refusé d’ordonner un séminariste qui fût sédévacantiste. C’était la politique de la FSSPX jusqu’à sa mort. Donc qu’on ne nous dise pas que Monseigneur a dit ceci ou cela. » La principale préoccupation de Mgr Faure sera de « s’efforcer de maintenir l’œuvre de Mgr Lefebvre dans le chemin qu’il avait tracé, sans dévier à droite ni à gauche ». Mgr Richard Williamson n’est pas en reste qui, dans son dernier Commentaire Eleison (n°401 du 21 mars 2015), dit des sédévacantistes qu’ils n’ont que des « arguments émotionnels ». Mais, dira-t-on, comment se fait-il que des prêtres et des évêques qui se réclament de Mgr Lefebvre puissent en tirer des conclusions diamétralement opposées sur le principe d’un accord avec le Vatican ? Tout simplement parce que, comme l’a entre autres démontré, citations à l’appui, le blog Avec l’Immaculée, le fondateur de la Fraternité Saint-Pie X a beaucoup varié dans ses déclarations sur ce sujet et que l’on peut trouver dans ses discours des arguments en faveur d’une « régularisation ca- 15 nonique », d’autres, aussi nombreux, en faveur d’une résistance ouverte à « la Rome moderniste ». Dans les lettres peu amènes que se sont échangées les quatre évêques de la Fraternité au printemps 2012, il était frappant de constater qu’ils citaient, à l’appui de leur position, des déclarations parfaitement authentiques de Mgr Lefebvre, mais allant dans un sens opposé. Et aujourd’hui encore Mgr Tissier de Mallerais, bien que toujours dans la FSSPX et hostile à la “dissidence” de Mgr Williamson (dans une lettre il est allé jusqu’à lui écrire que Mgr Lefebvre avait eu tort de le sacrer !), ne manque pas une occasion de dire son hostilité à une « régularisation D.R. canonique » de la Fraternité tant que le Vatican reste aux mains des modernistes. Ce qui est une forme de contestation larvée des orientations du supérieur général. Quant à Mgr de Galarreta, après avoir dit son opposition à un accord pratique, qui serait selon lui dévastateur pour l’unité de la Fraternité et cosigné la lettre des trois évêques envoyée à Mgr Fellay et à ses assistants en avril 2012, il semble avoir tourné casaque et s’être rangé depuis le chapitre général de juillet 2012 dans le camp de la maison généralice. crise qu’ait connue le séminaire de la FSSPX à la Reja en Argentine depuis sa création. En 1989, 25 séminaristes et 8 prêtres dont un professeur de séminaire ont en effet quitté bruyamment la Fraternité à la suite, dit-on, des obsèques du père de l’abbé Faure. Des séminaristes venus veiller le corps du défunt seraient repartis horrifiés, ayant cru remarquer que des rituels judaïques avaient été utilisés par la famille. Le bruit s’était alors répandu comme une traînée de poudre qu’en réalité la famille Faure née en Algérie (où les juifs sont nombreux) était marrane. Même si aucune preuve incontestable n’a jamais pu être apportée, les soupçons à l’égard de l’abbé Faure n’ont jamais cessé depuis lors chez certains traditionalistes. D’aucuns vont jusqu’à dénoncer « l’infiltration juive » autour de Mgr Williamson qui serait parallèle à celle que l’on soupçonne auprès de Mgr Fellay. Plusieurs sites Internet (dont le blog Reconquista) évoquent en effet l’influence, dit-on considérable, du financier et milliardaire sioniste Maximilien Krah, grand donateur de Tsahal, et animateur de galas en faveur de l’armée israélienne, sur Mgr Fellay. Krah jouerait un rôle moteur dans la gestion des biens de la Fraternité. Dans la société anonyme Dello Sarto, qu’il a fondée avec Mgr Fellay, et qui brasserait des millions d’euros, il est le seul avec le supérieur général de la FSSPX à disposer de la signature individuelle comme on peut en effet le vérifier sur le registre du commerce et de l’information économique (<www.moneyhouse.ch/fr/u/dello_sarto_ag_CH-170.3.033.031-9.htm>). UN ESPACE ÉTROIT POUR LES “RÉSISTANTS” ATOMISATION DE LA MOUVANCE TRADITIONALISTE C’est dire que l’espace paraît bien étroit pour les williamsoniens qui font face à une double concurrence : sur leur gauche avec la Fraternité Saint-Pie X qui conserve son maillage territorial sur les cinq continents avec ses chapelles, ses prieurés, ses écoles, ses séminaires, sa notoriété, ses moyens matériels importants et sur leur droite avec les sédévacantistes qui dénoncent dans le sacre de Mgr Faure un acte illicite et schismatique car ce sacre s’est fait en reconnaissant publiquement François Ier comme vicaire du Christ (cité au canon de la messe) tout en lui désobéissant de manière spectaculaire (par l’absence de mandat pontifical) et en affirmant vouloir le combattre. A cet égard on notera que Mgr Faure ne s’oppose pas par principe et de manière absolue à des rencontres avec les occupants du Vatican. Interrogé pour savoir s’il se rendrait à Rome s’il y était invité pour parler avec François, Jean-Michel Faure répond : « En premier lieu je consulterais tous nos amis de la Résistance. J’irais avec Mgr Williamson et d’autres prêtres excellents qui mènent le combat de la Résistance avec beaucoup de courage. Je maintiendrais informés tous nos amis, en toute transparence. » Cette position intermédiaire entre la Fraternité Saint-Pie X et les sédévacantistes paraît difficile à tenir intellectuellement car pour un catholique conséquent il est nécessaire d’être soumis au pape qui est le père commun des chrétiens, la source de toute juridiction, le vicaire du Christ sur la terre, le chef de l’Eglise, le successeur de Pierre qui a le pouvoir des clés. Ubi Petrus, ibi Ecclesia : là où est Pierre, là est l’Eglise est un adage catholique bien connu. Peut-on donc se soustraire en tout depuis un demi-siècle à l’autorité des “pontifes” conciliaires tout en continuant à les reconnaître publiquement comme l’autorité légitime ? De la même manière, peut-on dire que la nouvelle messe, les nouveaux sacrements sont un poison pour la foi et en même temps reconnaître qu’ils ont été légalement promulgués par l’Eglise et le vicaire du Christ ? Voilà en effet qui va contre l’infaillibilité du pape dans la promulgation d’un rite pour l’Eglise universelle. Le pape peut-il être à la fois le vicaire du Christ et une figure de l’Antéchrist ? Voilà qui ne respecte pas le principe de non-contradiction ni non plus la divinité de l’Eglise ! INFILTRATIONS JUIVES ? La marge est d’autant plus étroite pour la “résistance” que la personnalité de Mgr Faure, non plus d’ailleurs que celle de Mgr Williamson, converti de l’anglicanisme à 31 ans, ne fait pas l’unanimité parmi les opposants à Mgr Fellay. Dans le même entretien à I-Media, “Mgr” Guido Pozzo dit de Mgr Faure qu’il est « un de ces extrémistes et jusqu’au-boutistes qui ont quitté la Fraternité Saint-Pie X ». Ce n’était pourtant pas la réputation qu’avait jusque-là l’abbé Jean-Michel Faure qui, serait en effet, bien malgré lui, à l’origine de la plus grave On remarquera que Mgr Williamson a choisi de sacrer un prêtre quasiment aussi âgé que lui (ils ont dix-sept mois d’écart) de sorte que la question d’un nouvelle consécration épiscopale se posera dans les cinq à dix ans qui viennent. Par ce sacre, l’évêque britannique a d’abord voulu rassurer les prêtres de la “résistance” qui craignaient de se retrouver sans évêque et qui l’ont fortement incité à passer à l’acte. Quelques semaines avant le sacre, ils avaient exercé sur lui une forte pression le suppliant de se doter d’urgence d’un successeur. Ce sacre est aussi un moyen d’encourager les prêtres, encore à l’intérieur de la Fraternité, mais hostiles à Mgr Fellay, à rejoindre le camp de la “résistance”. Mgr Faure a d’ailleurs dit qu’il s’installera en France et fondera un séminaire tout près des dominicains d’Avrillé (Maine-et-Loire). Ce sacre — aussi discret que celui de Mgr Rangel en 1991 — témoigne de l’atomisation des traditionalistes opposés à Vatican II. Plus la crise s’éternise, plus les divisions s’accroissent, plus la confusion et le désordre se généralisent, ce qui est somme toute logique. Plus le temps passe, plus les traditionalistes font face à deux dangers symétriques : celui du ralliement qui conduit au reniement et à l’apostasie (que l’on songe par exemple à cet effrayant “synode” légitimant de fait l’homosexualité et vidant de sa substance l’indissolubilité du mariage) ou celui de l’enfermement sectaire, de la marginalisation, de l’éparpillement en de multiples groupuscules parfois dirigés par de véritables gourous. Car s’il est en effet impératif de résister sans ambiguïté à la révolution conciliaire, il est dangereux également de se donner une autorité et une juridiction dont on est dépourvu et de se croire tout permis au motif que l’Eglise connaît une crise affreuse. Si l’on ne saurait faire aucunement confiance aux imposteurs qui usurpent les postes d’autorité à Rome depuis 1958 (« Rome perdra la foi et deviendra le siège de l’Antéchrist. L’Eglise sera éclipsée » a prophétisé la Sainte Vierge à La Salette en 1846), il serait déraisonnable d’accorder une confiance inconditionnelle à tel ou tel chef traditionaliste autoproclamé qui n’a pas le charisme d’infaillibilité ni les promesses de l’éternité. Voyons les choses en face : à vue humaine l’avenir s’annonce très sombre pour le catholicisme, le pire étant de toute évidence à venir. Nous vivons plus que jamais le Samedi Saint de l’Eglise militante. Il faut être aveugle pour ne pas voir que nous connaissons des temps apocalyptiques, eschatologiques et antéchristiques. A la lumière des événements actuels, l’on comprend mieux pourquoi le Christ dit dans l’Evangile que les jours seront abrégés à cause des élus, sinon aucune âme ne se sauverait. On saisit mieux aussi son interrogation angoissante : « Lorsque le Fils de l’Homme reviendra sur terre, trouvera-t-Il encore la Foi ? » Jérôme BOURBON. Laos II : un bref instant de bonheur par Hannibal ___________ D’innombrables panonceaux vantent en anglais l’éco-société, les festivals de dauphins d’eau douce, appelant le voyageur à consommer du coca-cola pour promouvoir la reforestation qui va avec : « One tourist, one tree. » Précisons : nous ne partageons pas cet enthousiasme, nous ne donnons pas dans les bergeries du tourisme écoresponsable, nous n’espérons pas qu’avez une dose de fair trade, un musée des dinosaures, le Laos échappe à la marche du temps et demeure un réservoir de biodiversité et de malheur modéré pour des ONG bien pensantes qui répandront la mentalité et le pouvoir américains. Bien sûr que le “développement”, d’une manière ou d’une autre, est inéluctable. Nous avons d’ailleurs nous même essarté la Beauce, dont Albert Dauzat nous apprend que le nom signifiait forêt, et les meilleurs spécialistes de la question vous avoueront qu’ils sont incapables de dire si le bilan carbone de la forêt pluviale est meilleur ou non que celui d’un champ de cacahuètes. La question se pose autrement : une certaine indifférence, couplée à une certaine ampleur, dans le pillage forestier, indique une hégémonie féroce, aveugle aux intérêts du pays ; et le développement ainsi conçu est une arme de destruction massive du paysage et de la civilisation qui lui préexistent. C’est une révolution culturelle sciemment organisée, une impitoyable damnatio memoriae. L’Amérique et la Chine détruisent plus sûrement par la paix ce qu’elles ont manqué par la guerre. Ici la laideur produite est un marqueur : c’est un moyen de conquête-gouvernement du faux et du mal. Ma description inquiète et désolée d’un Laos sinisé sinistré n’est donc pas une bluette rose et verte, mais, en creux, un éloge de la colonisation française en Indochine. l Feu le professeur Girardet pensait que le droit de la communication lancé par le dominicain d’origine marrane Vittoria, à savoir que les plus avancés ont le droit et le devoir de faire profiter de leur avance les moins avancés, fonde l’idée coloniale française. Quoi qu’il en soit de cette croyance et de ce “droit”, qui justifient aujourd’hui l’ingérence de Bernard Kouchner, les guerres en Irak, en Syrie, et le mondialisme, il y a un fait universel, c’est que jamais personne n’a pu se développer tranquille en autarcie sans subir une “communication” extérieure : alors, communication pour communication, la colonisation française fut bien meilleure pour l’Indochine que la mondialisation qui en efface les traces, on s’en aperçoit en regardant autour de soi. En comparant par exemple Louang Prabang, splendeur qui perdure, à Vientiane, ville en voie d’effacement rapide. Si l’on excepte la salle du trône très rouge et dorée, l’ancien palais royal de Louang Prabang est une grosse bâtisse coloniale admirablement proportionnée, aux grandes chambres ouvertes sur un promenoir, d’un luxe simple où l’on expose surtout les casquettes du dernier roi, son bureau, une histoire Dès le mardi soir, vous pouvez consulter notre site Internet pour vous assurer que notre hebdomadaire a bien paru, en connaître le sommaire, lire l’éditorial et le billet hebdomadaire, consulter l’agenda et le courrier des lecteurs. Pour toutes les correspondances administratives, utiliser l’adresse <[email protected]>, l’adresse <[email protected]> étant réservée au courrier rédactionnel. que le soulèvement de Nguyen Ai Quoc contre les Français. Il ne faut pas oublier qu’Hô Chi Minh a fondé le parti communiste indochinois, et non vietnamien, et l’on peut considérer l’ensemble des guerres d’Indochine comme un nouveau pas de la conquête impériale de la péninsule par l’Annam, commencée au 18e siècle et stoppée par les Français au 19e : les Khmers, en expansion jusqu’au dix-septième, ont été chassés de Cochinchine, repoussés au Laos et mis au pas au Cambodge. Le Vietminh était la réalité des diverses rebellions communistes spontanées hors de l’Annam et du Tonkin. Le guide du routard, inutile par les renseignements pratiques souvent faux qu’il donne, se signale par un état d’esprit baba-bobo-bébête, étranger à ce qui est la France, d’une niaiserie conventionnelle, et il participe à son niveau au mensonge historique lancé par les communistes. Il se demande la raison de l’attachement résiduel de certains Laotiens à la France, étant donné que celle-ci « ne s’est jamais vraiment intéressée » au pays. Il faut dire que le guide du routard s’intéresse lui-même très peu à l’histoire, puisqu’il omet de signaler parmi les curiosités à proximité de Luang Prabang la tombe d’Henri Mouhot, “redécouvreur” d’Angkor, et l’un des pionniers, avant Pavie, Garnier et Doudart de Lagrée, du Laos français. La France s’est si bien intéressée au Laos que c’est elle, pour ainsi dire, qui l’a créé. (Dessin de Chard) ___________ de la dynastie Ming bilingue franco-lao, les cadeaux adressés par divers souverains, dont un service en porcelaine de Sèvres noire offert par le général de Madame De Gaulle et une peinture sur toile offerte « avec déférence » par « tout le personnel d’air Laos » en 1968. C’est meublé en Louis XVI Napoléon III et en 1930, un peu cheap, il y a aussi une photo du roi dansant avec Hô Chi Minh et des danseuses traditionnelles, lors d’une visite protocolaire en 1963 : telles sont les obligations de la diplomatie, mais l’ambiance est encore bon enfant, les deux monarques tapent dans les mains des danseuses en riant, le rapport des forces n’est pas encore devenu étouffant. Quelque chose s’est cassé en 1975 dont le musée National de Vientiane porte une trace insigne, entre deux crânes de gaur ou de tigre et trois histogrammes portant sur la population ou la santé : la vaste exposition de photos éducatives sur la guerre de “libération” du Laos montre cette déchirure, aussi profonde que celle qui a ravagé le Cambodge voisin, même si elle n’a pas eu le même retentissement. A l’extérieur du musée, une publicité sur un chantier proclame : « Vientiane is the next miracle in new Asia », c’est-à-dire que la tranquille petite préfecture des années 1950 qui somnolait voilà dix ans encore disparaît sous une fourmilière anarchique appelée à la remplacer. Une voie sur berges sale comme un peigne défigure le Mékong, des trucs sans ordre ni forme poussent ça et là, brisant toute perspective, sauf du côté de l’ambassade de France qui demeure un bastion d’arbres derrière ses hauts murs, flanquée rue Galliéni de deux belles maisons coloniales en ruine, couvertes de poussières de latérite, dont les habitants vendent des œufs de caille. A la glaciation communiste succède son pendant dialectique, la champignonite “libérale” : la machine à effacer l’histoire est lancée à toute vitesse, qui parfait dans la rue le travail commencé par le pouvoir dans le musée. l Revenons à l’intérieur. Les rafales de photographies sont presque aussi fastidieuses que les chapelets de bombes que l’oncle Sam, incapable de comprendre la guerre à faire, déversa en vain sur le pays. Le camarade principal s’y trouve toujours avantageusement montré en compagnie de Fidel Castro ou d’Hô Chi Minh, les congrès succèdent au congrès, les Américains sont toujours accompagnés de leurs fantoches, dont le sinistre général Vang Pao, la perspective historique est sans surprise, les Français ne sont que de petits Satan, à peine présents par quelques images, dont plusieurs toiles, censées symboliser la colonisation : on y voit très sérieusement un militaire en chapeau de brousse fouetter les malheureuses populations locales. Heureusement la photo ment moins facilement que la légende, et lesdites populations libérées suent la peur, l’ennui et la contrainte : le seul sourire que leur tirent les pathétiques Lao, c’est quand le camarade principal s’essaie à planter un arbre ou une canne à sucre. Avec tout ça, la révolution est mondiale, Marx et Lénine trônent, augustes, comme des dieux tutélaires, la révolution de Saint-Pétersbourg n’est pas plus négligée l Le territoire de l’actuel Laos a été une arène où des peuples venus les uns du Nord- Ouest, Tibet, Birmanie, les autres du Nord, Chine, ou du Nord-Est, Tonkin, Annam, et du Sud, Cambodge, Péninsule malaise, se sont bousculés, mutuellement conquis et asservis. Quand paraît la France au dix-neuvième siècle, elle arrache tout l’Ouest du pays à la gourmandise siamoise, et le Nord, notamment le pays Lu, à la goinfrerie chinoise. Le Laos ainsi constitué, elle va le développer selon sa propre logique, et non, comme font aujourd’hui les Chinois, pour le piller : elle construit un réseau routier cohérent, mieux entretenu alors qu’il ne l’est aujourd’hui, et des chemins de fer aujourd’hui abandonnés qui complétaient les biefs navigables du Mékong, le tout sans surexploiter les bois précieux ni les richesses minières du pays. Ce chef-d’œuvre tranquille, la France va le défendre avec son sang. Après la défaite de 1940, l’amiral Decoux, gouverneur général de l’Indochine, demande la garantie des Etats-Unis puis de la Grande-Bretagne pour maintenir l’intégrité des territoires qui lui sont confiés : il n’obtiendra même pas une aide en matériel. C’est pourquoi, dénué de tout et en particulier de blindés, il doit accepter l’occupation japonaise. A l’intérieur, les Japonais aideront les indépendantistes, Vietminh compris, et à l’extérieur, ils suscitent une attaque du Siam. Le guide du routard note avec gourmandise que « les troupes vichyssoises cèdent du terrain », mais oublie de relever que la marine nationale remporte en même temps à Koh Chang près de Bangkok sa seule (et brillante) victoire navale de la Seconde Guerre mondiale (si on ne compte pas la fuite anglo-gaulliste à Dakar), ce qui permet un arbitrage honorable. En août 1945 l’Amérique donne la maîtrise du nord de l’Indochine à la Chine par les accords de Postdam : elle ravage le nord du Laos, qu’il faudra reprendre par les armes en 1946. Le dernier acte approche. Autonome dès 1949, le Laos devient indépendant en 1953, et demeure plus que jamais une proie pour l’impérialisme annamo-tonkinois. Dès la fin de 1952, le général Salan a construit le “hérisson” de Na San pour barrer la route aux divisions de Giap, et le général Navarre réitère l’opération en plus grand un an plus tard à Diên Biên Phu. L’issue en sera moins heureuse, mais l’intention en était la même : défendre le pays taï et protéger le Laos de l’invasion viet. l Les sacrifices faits par la France au Laos sont sans commune mesure avec l’intérêt politique ou économique qu’elle y trouvait. Il suffit de lire les mémoires du général Salan pour savoir qu’il s’agissait d’une histoire sentimentale. Réciproque. Des ennemis communs la renforcèrent. Les viets détestaient les ethnies minoritaires des forêts et montagnes comme sauvages et esclaves avant les Français, ils les haïrent plus fort encore en tant qu’alliés des Français. Certains maquis de haute région se maintinrent seuls contre Chinois et Viets jusqu’en 1957. Cette amitié se lit encore aujourd’hui dans la topiaire, dont les naturels du coin sont d’étonnants champions, ou dans les baguettes et les pains aux raisins de Luang Prabang, qui contredisent le musée de Vientiane et le guide du routard. Cependant le Laos n’est pas comme la France une vieille nation dont la population, de la Gaulle au vingtième siècle fut étonnamment stable et homogène, c’est une valse de peuples, un conglomérat d’ethnies ennemies récemment établies dans un shaker : il n’a trouvé équilibre et paix que pendant le protectorat français, grâce à la puissance et à la sollicitude françaises. Ce fut un bref instant de bonheur et de mesure. Puis est venu le totalitarisme communiste qui a engendré la misère et l’anarchie, que suit l’anarchie du développement qui engendrera les formes modernes et douillettes du totalitarisme. POT ANNUEL DES AMIS DE RIVAROL Sous la présidence effective d’André Gandillon LE SAMEDI 28 MARS 2015 DE 14 HEURES à 19 HEURES A L’ESPACE DUBAIL, 18 PASSAGE DUBAIL, 75010 PARIS (Métro Gare de l’Est ou Jacques Bonsergent, parking payant et gardé passage Dubail) Participation : 10 euros (gratuit pour les Amis à jour de cotisation) l Allocution de journalistes de RIVAROL et d’Ecrits de Paris sur l’actualité, dédicaces et signatures de Chard, d’Hervé Ryssen, de Vincent Reynouard, amuse-bouche salés et sucrés et grand choix de boissons l Braderie de vieux livres, stands d’associations amies l Discours d’Hervé Ryssen, de Vincent Reynouard, d’André Gandillon, de Roland Hélie, de Robert Spieler, de Pierre Sidos, de Martin Peltier et d’autres personnalités amies du journal l Intervention de Jérôme Bourbon : « Le point complet sur les procès et poursuites contre RIVAROL » l Assemblée générale ordinaire des Amis de RIVAROL à 14h30.
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