Vers une Bérézina de la gauche

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L’intelligence est-elle en danger ?
Entité sioniste : les ressorts de la victoire surprise de Netanyahu
Pourquoi Mgr Williamson a-t-il sacré un nouvel évêque ?
Entretien avec Anne Kling sur la saga des réparations de la Shoah
N° 3181
RIVAROL
26/3/2015
“Quand les peuples cessent d’estimer, ils cessent d’obéir”
HEBDOMADAIRE DE L’OPPOSITION NATIONALE ET EUROPÉENNE PARAISSANT LE JEUDI
La forte résistance du système UMPS
N° 3181 du 26 mars 2015
www.rivarol.com
Imprimé en France/Printed in France
L 14240 - 3181 - F: 3,50 €
(Dessin de Chard)
L
ES ÉLECTIONS réservent toujours
leur lot de surprises. Le premier tour
des départementales n’ont pas dérogé à la règle. Les sondeurs annonçaient
une abstention record. La participation,
bien que très moyenne, a cependant
dépassé légèrement la barre des 50 %,
ce qui est nettement mieux que les cantonales de mars 2011. De la même manière, les enquêtes d’opinion donnaient à
penser que le Front national arriverait en
tête du scrutin. Ce n’est pas le cas même
si avec 25,24 % des suffrages il obtient le
meilleur résultat de son histoire, se place
en première position dans 43 départements sur 98, dont beaucoup de zones
rurales, est qualifié au second tour dans
près de 1100 cantons, en a d’ailleurs déjà
remporté déjà huit (dont celui de Fréjus)
et devance nettement le Parti socialiste si
l’on n’additionne pas avec le score du PS
celui du PRG et des divers gauche. On
peut même estimer qu’il est la première
formation de France si l’on considère
que l’UMP ne se présentait pas seule et
qu’elle était alliée avec l’UDI, assez souvent aussi avec le Modem et les divers
droites.
Le Front national connaît incontestablement une forte poussée, un peu moindre
que ce qu’annonçaient les sondages qui
ont décidément beaucoup de mal à évaluer à l’avance le vote frontiste — à moins
qu’ils n’aient volontairement grossi son
score pour mobiliser ses adversaires —
mais d’autant plus significative que ces
élections, qui accordent une prime aux
notables et aux sortants, et ce mode de
scrutin (majoritaire à deux tours) ne sont
pas ceux qui lui conviennent le mieux.
Ses meilleurs scores, il les a obtenus
assez logiquement dans le Var (38,9 %),
l’Aisne (38,76 %), le Vaucluse (37,4 %),
le Pas-de-Calais (35,63 %), le Gard
(35,54 %), la Haute-Marne (35,13 %) et
l’Oise (35,11 %). Ces scores sont réellement impressionnants mais ils ne garantissent nullement que le FN remportera
dimanche des départements d’autant
que lors de l’élection du président du
conseil départemental on peut s’attendre
à des alliances entre la gauche et l’UMP
si celles-ci s’avèrent nécessaires pour
empêcher l’accession d’un élu frontiste
à la tête du département.
En réponse à Valls qui avait appelé à
voter pour l’UMP là où au second tour
la gauche est éliminée et où la droite se
retrouve seule face au FN, Sarkozy, par
pur intérêt électoral, a fait sienne la position du “ni-ni”, ni Front national, ni Parti
socialiste, dans les cantons où l’UMP ne
peut se maintenir mais cela ne signifie
pas qu’il n’y aura aucune tractation entre
gauche et droite lors du troisième tour
de scrutin dans les assemblées départementales, là où le FN pourrait espérer
décrocher la timbale.
M
ALGRÉ cette progression très importante du Front national, le Système UMPS résiste dans l’ensemble remarquablement. Il n’était d’ailleurs que
de voir la mine soulagée des dirigeants
du Parti socialiste et le visage réjoui
des ténors de la “droite” parlementaire
dimanche soir pour comprendre que ce
premier tour des départementales 2015
n’avait pas été un désaveu aussi massif et cinglant qu’on aurait pu le souhaiter. Nicolas Sarkozy, plombé jusque-là
par les affaires, affaibli par les bisbilles
entre présidentiables de sa formation
et par son score relativement décevant
lors de l’élection interne à la présidence
de l’UMP, se voit offrir sur un plateau un
succès inespéré et qui pourrait se transformer en triomphe dimanche prochain
si l’UMP et ses alliés enlèvent comme
c’est assez probable une nette majorité de conseils départementaux. Quant
à Manuel Valls, malgré la haine et la
hargne dont il a fait preuve tout au long
de la campagne où il s’est bien gardé de
développer des propositions pour les départements et la ruralité mais où il s’est
contenté de lutter de manière hystérique
contre le Front national, il ne subit pas
hélas le camouflet attendu.
Certes le PS et ses alliés risquent de
perdre plusieurs dizaines de départements le 29 au soir (on saura à ce moment-là si la défaite de la gauche est
limitée ou au contraire très sévère) mais
s’agissant du premier tour il est incontestable que la majorité en général, et
le Parti socialiste en particulier, ont limité la casse. Bien que la gauche soit
absente au second tour dans près d’un
tiers des cantons (524 exactement), le
bloc des forces dites de progrès, certes
désuni, est égal en proportions au bloc
du centre et de la droite institutionnelle.
Il faut croire, comme nous l’avions écrit
dans l’éditorial de la semaine dernière,
que l’antifascisme fonctionne toujours
autant pour réveiller et mobiliser l’électorat de gauche.
C
AR ENFIN, alors que le chômage
est massif, que les impôts explosent, que la dette et les déficits
sont abyssaux, que la délinquance et
le crime s’accroissent tant en nombre
qu’en sauvagerie, que le Grand Remplacement s’accélère, que Hollande
s’est de surcroît complètement déconsidéré avec ses affaires privées peu
ragoûtantes, qu’il joue au boutefeu en
Syrie et en Ukraine faisant fi du bien
commun, de la paix et de l’intérêt national, voilà que près d’un électeur sur
trois (si l’on ne compte que les exprimés) est encore allé voter pour le PS
et ses alliés. Certes la plupart des élus
de gauche ont été très discrets sur leur
appartenance à la majorité de Valls et
de Hollande, faisant valoir d’abord et
avant tout leur implantation locale. Mais
il n’en reste pas moins qu’on est loin
de l’effondrement qu’on aurait pu légitimement espérer. Il est même permis
de penser que le regain de participation a profité essentiellement au PS, les
électeurs de gauche se mobilisant pour
défendre une République mythifiée et
prétendument menacée.
Q
UE faut-il donc que le Système
fasse pour que les Français se
rebellent et se révoltent ? Faudra-t-il
qu’on leur vole jusqu’à leurs dernières
économies au nom de la solidarité et de
la mixité sociale pour qu’ils réagissent ?
Faudra-t-il qu’une nouvelle crise financière, voulue ou non, leur subtilise
jusqu’à leur dernier centime, leurs placements, leur assurance-vie, leur livret
A pour qu’ils manifestent leur colère ?
Faudra-t-il qu’au nom du logement social l’immigration massive gangrène
jusqu’au dernier village, hameau et
lieu-dit de France pour qu’enfin une réaction populaire se fasse jour ? Faudrat-il qu’on vienne piller et mettre à sac
leur maison, leur appartement, qu’on
agresse sauvagement leur conjoint
ou leur progéniture pour qu’ils comprennent que ce Système est là pour
nous détruire, qu’il mène une guerre à
mort contre notre pays, notre peuple,
notre foi, nos traditions, nos racines,
notre terroir, notre art de vivre et qu’il
ne faut lui faire aucune concession ? Si
nous disparaissons en tant que nation
et en tant que peuple, ce ne sera que
l’effet de notre mollesse et de nos abdications.
RIVAROL,
<[email protected]>.
N°3181 — 26 MARS 2015 — RIVAROL
2
A NOS ABONNÉS
Les dysfonctionnements dans le routage du numéro 3179 (jeudi 12 mars 2015) ont
été encore plus massifs que ce que nous craignions. Plus de 600 abonnés se sont
manifestés, par courriel ou par téléphone, pour nous dire qu’ils n’avaient pas reçu le
numéro 3179. Ce qui équivaut à un véritable sabotage de la distribution sans précédent dans l’histoire de RIVAROL, si l’on excepte les saisies des numéros faites sous
De Gaulle le journal à peine imprimé.
Nous avons donc demandé à notre imprimeur-routeur de réimprimer le numéro
3179 et de l’envoyer à tous nos abonnés cette semaine, en même temps que ce numéro 3181 sous la même enveloppe plastique. Nous espérons qu’ainsi les choses
rentreront dans l’ordre et que ces anomalies totalement indépendantes de notre volonté ne se reproduiront pas à l’avenir car leur multiplication serait financièrement
mortelle pour notre modeste publication.
Nous présentons à nouveau toutes nos excuses à nos abonnés pour le désagrément ainsi causé.
L’équipe de RIVAROL.
Résultats définitifs du
1 tour des départementales
er
L
A CAMPAGNE électorale qui s’achève
ces jours-ci aura été haute en couleurs.
Rarement la démocratie, ou plutôt —
n’ayons pas peur des mots — la République,
nous aura donné un spectacle à ce point affligeant. Rarement on aura atteint des pics aussi
élevés de ridicule, de consternant, de baroque,
de picaresque. Il faut dire que l’occupant de
Matignon a fait fort, très fort même. En bateleur
hystérique, il a su se poser là. Il s’est surpassé et
s’est propulsé vers des sommets de grotesque
excessif et insignifiant. Depuis début janvier et
la survenue miraculeuse des événements que
l’on sait, celui dont l’ancien ministre de François Mitterrand et ancien président du Conseil
constitutionnel, Roland Dumas, pense qu’il est
« sous influence juive », ne se sent plus pousser.
Il se prend désormais pour un grand garçon, capable de jouer dans la cour des grands.
UN PREMIER MINISTRE
SOUS INFLUENCE(S)
l De Crépin VATELIN :
RÉPONSE À M. HECTOR LEFORT
(RIV. DU 19/3/2015)
Soyez un peu moins agressif, et plus logique :
je ne peux pas donner une « vision réductrice
de l’islam » (sans majuscule…), vu que je n’en
donne aucune vision du tout et me suis borné à
montrer que l’article en question véhiculait une
représentation partielle et partiale (donc, elle,
réductrice…) de cette religion. En disant que
l’acception du Djihad comme guerre sainte est
“inédite”, “hétérodoxe”, “schismatique”, l’auteur NIE une réalité monumentale de la théologie et de l’histoire de l’islam, qu’une pléthore
d’ouvrages ont solidement établie. Nier une négation n’équivaut pas à affirmer quelque chose
de positif. Je n’ai même pas mentionné le fait que
l’interprétation soufie est donnée généralement
comme très minoritaire et que pour le coup c’est
bien pour elle que la question de l’hétérodoxie
s’est toujours posée.
La “preuve” que vous donnez de ma lecture
inattentive annonce vraiment la bonne foi. Sur le
fond en me reprochant de ne pas voir que l’article parlait d’autre chose, vous semblez en être
à découvrir l’idéologie et la propagande. C’est
bien sûr toujours en parlant d’autre chose qu’on
vous fait passer des idées. Même les plus omniprésentes : jamais un politicien du système ne
vous parlera du mondialisme, on vous parlera
d’écologie, de lutte contre le terrorisme, contre le
racisme, et pourtant ils y travaillent tous et c’est
leur priorité. Je ne lis pas dans les cœurs et je ne
dis rien de l’auteur mais je constate ceci : il donne
une vision idéologique de l’islam très identifiable
en termes de courants, et avec des arguments que
quiconque a un peu lu sur le sujet sait ne valoir
rien.
On n’est jamais neutre sur de telles affirmations qui touchent à un point crucial de la propagande actuelle, et sont lourdes de conséquences
qui engagent notre survie. Du point de vue qui
était le mien, celui de la nécessité pour RIVAROL de se préserver de cette propagande, ces
affirmations étaient bien plus importantes que
le reste de l’article, qui consistait en un état des
lieux factuel […] L’essentiel est dans les catégories utilisées et les présupposés sous-jacents.
Vous semblez ignorer tout des tactiques de nos
ennemis (s’ils sont vos ennemis…). J’ai évoqué
Égalité et Réconciliation qui est ce me semble
la plus grosse machine idéologique faussement
nationale actuellement. Son leader (en tout cas
visible) est un ancien stalinien et il en a conservé
les méthodes. Les partis staliniens ont toujours
pratiqué l’entrisme et monté quantité d’organisations satellites dont le discours et le but apparent (associations culturelles, ou de défense de la
liberté de la presse, ou de la paix…) masquent
une stratégie d’occupation du terrain politique et
de captation de larges pans de l’opinion publique
pour les maintenir sous l’influence idéologique
du parti.
Cette organisation s’est de toute évidence engagée dans une vaste entreprise d’occupation
du terrain nationaliste pour le détourner de ses
perceptions et de ses mots d’ordre naturels. Tant
que les gens liront la fausse historienne Marion
Sigaut (qui a commencé par écrire sur son expérience du kibboutz), ils ne s’occuperont pas à lire
sur les mêmes sujets les vrais historiens J. de Viguerie, Xavier Martin, etc. Comme RIVAROL a
déjà ouvert ses colonnes à des gens de cette mouvance idéologique, je m’en inquiète.
(Faute de place, nous ne pouvons hélas publier
d’autres lettres dans ce numéro. Elles trouveront leur
place dans notre prochaine édition. J. B.)
Je ne sais si le néo-Français Valls, naturalisé
tardif — il en avait mis du temps, le jeune Manuelito, à soupeser le pour et le contre, à réfléchir
à où était son intérêt, avant de se résigner à demander la nationalité française ! — est sous influence juive, mais je sais qu’il est sans conteste
sous influences. Sous un agglomérat
d’influences : philosémite, arabophile,
xénophile, maçonnique, anticatholique,
anticlérical, pédérastique, lgtbique… Ce
qui est également sûr, c’est qu’il est sous
l’influence de sa femme, la violoniste de
confession juive, Anne Gravoin, laquelle
est, semble-t-il à l’origine de l’abjuration,
par son mari, des convictions pro-palestiniennes de ses débuts au Parti socialiste, et de
sa déclaration d’amour éternel pour Israël, pays
avec lequel il s’est dit définitivement lié.
Il n’est pire juif que celui qui ne l’est pas, qui
regrette et souffre de ne l’être pas, et qui croit
pouvoir le devenir, par la vertu d’une façon de
conversion symbolique et la magie de la surenchère cachère. Autrefois, lorsque l’on désignait
ces individus fascinés par les Hébreux, leur
prétendue supériorité, le mystère de leurs rites,
l’exotisme de leur(s) langue(s) et de leurs coutumes, leur surface financière, la légendaire solidarité intra-communautaire, on les appelait les
“enjuivés”. Ces chrétiens honteux étaient prêts
à tout pour être considérés comme des égaux
par ceux aux pieds desquels ils se roulaient en
grimaçant, comme des jeunes chiens fous sur
la fiente des oiseaux ou des mulots dans les
champs fraîchement moissonnés. Le fils de
grands bourgeois espagnols, dont il a voulu,
un temps, faire croire qu’ils avaient quitté l’Espagne pour fuir le régime franquiste, est le prototype de l’“enjuivé”. Contrairement à certains
Français de confession juive charnellement,
voire spirituellement, attachés à la France, Valls
fait partie de ces éternels frustrés, pris dans une
fuite en avant perpétuelle et en quête d’une universalité mythique et fantasmatique, apatride et
désincarnée. Il était espagnol. A ce que nous
sachions, il n’est pas honteux d’être espagnol.
Pour Manuel Valls, si, visiblement. En tout cas,
ce n’est pas suffisant. Espagnol, ça ne devait
pas faire suffisamment chicos, pour le jeune
Manuelo Carlos. Pour notre part, nous tenons
pour définitivement suspects ces individus qui
renient leur patrie, qui renoncent, comme s’il
s’agissait d’un acte anodin, à la nationalité de
leurs parents et de leur naissance. Pour nous,
la dignité humaine — et citoyenne, comme ils
disent — commande que l’on demeure ce que
l’on est né !
VALLS, CIRCONCIS
DE LA LANGUE
Cependant l’histoire n’est pas terminée. Français, ça n’est visiblement pas suffisant non plus
pour Manuel Valls. Voilà qu’il rêve d’être juif,
voire Israélien. Cette instabilité dans le sentiment d’appartenance nationale est symptomatique et inquiétante. Est-ce parce les juifs sont
réputés apatrides que Valls est apatriote ? On
peut le penser… Et comme ce qu’il appelle
« l’extrême-droite » est censée être antisémite,
par amour et fascination pour la judéité, Valls
s’autoproclame rempart contre le Front national. Pour circonscrire le danger fasciste, il se
fait circoncis de la langue. Quoi qu’il en soit,
dans son parcours, dans ses discours, rien
d’authentiquement français ! Rien de ce qui
est étranger — et étranger à la France réelle —
n’est étranger à l’histrion de Matignon.
A la manière des jeunes universitaires qui
choisissent un domaine d’étude et de recherches
(un genre littéraire, un siècle, un domaine scientifique…) qu’ils approfondiront toute leur vie
durant, et sur lequel ils bâtiront leur expertise et
leur notoriété professionnelles, Manuel Valls —
qui n’a pas fait d’études universitaires dignes
de ce nom (il n’est titulaire que d’une licence
d’histoire) — s’est choisi une spécialité : il a
décidé d’être le héraut national des valeurs antinationales, le chantre des valeurs républicaines ;
et de faire la guerre à l’extrême-droite, dont il
est l’un des derniers à croire qu’elle est encore
incarnée par le Front national. Il se croit investi
d’une mission — ou feint de croire qu’il se croit
investi d’une mission — quasi surnaturelle, en
tout cas historique : bouter le Front national hors
des frontières du paysage politique français.
Vous faites quoi dans la vie, M. Valls ? Je fais De
Gaulle. Je fais Jeanne d’Arc. Mais je fais aussi
Robin des Bois et même Bertrand Du Guesclin.
Je fais Moïse, porteur des Tables de la loi républicaine. Je fais perroquet. Je fais résistant à la
France rance. Je fais Sauveur ! Vous faites quoi
précisément dans la vie, M. Valls ? Je fais mon
intéressant.
Et son intéressant, il n’a cessé de le faire
non seulement au cours des semaines passées
mais encore dès le lendemain de la cuisante
défaite de la gauche. C’est que, cela ne
fait de doute pour personne, y compris
dans l’esprit de certains caciques du PS,
Manuel Valls a un problème. Il n’est pas
normal. Ce gugusse est un enragé, un fou
furieux. On s’est longtemps moqué des
tics corporels de Nicolas Sarkozy — et il
y avait de quoi ! —, dans le genre, Valls
dépasse largement l’ancien président de
la République. Mal à l’aise dès qu’il est en
public, espérant que tous les regards se portent
sur lui mais souffrant en même temps de ce
qu’ils se portent sur lui, il ne sait que faire de
son corps, de ses yeux, de son menton… C’est
un hyper-narcissique contrarié, un égotiste
complexé. Et qu’est-ce qu’il est mal habillé —
ah ! ces cravates gris clair fluo sur ses chemises
blanc ivoire, ah ! ce pardessus à épaulettes désuètes qui lui font une silhouette étriquée de
premier communiant trop vite monté en graine.
Fagoté comme l’as de pique ! Mal dans ses vêtements comme il est mal dans sa peau.
VALLS, LE CACATALAN
On a l’impression que M. Valls fait de la
politique, par ambition personnelle certes,
mais d’abord par thérapie. Il se soigne par la
République. Le pays, il ne l’administre pas, il
se l’administre. On a l’impression qu’il trouve
dans la rudesse du discours un antidote, ou une
compensation, à une impuissance ancienne,
diffuse et persistante ; à tout le moins à une impuissance à s’aimer. Avec le visage contrefait et
ingrat qu’il a, Valls ne peut s’aimer que dans le
miroir du regard des autres. D’où son goût de
la surenchère.
M.Valls joue sur les peurs. Il dit d’ailleurs
avoir peur. En réalité, c’est lui qui fait peur.
N’oublions jamais son action comme ministre de l’Intérieur, au moment des manifestations contre les carambolages administratifs
pédérastiques. On a alors vu pour la première
fois le vrai visage de cet ennemi de la famille
française. Cette haine lui a valu sa promotion à Matignon. Pour l’exécution des basses
œuvres de Hollande et de Taubira, il a la tête
de l’emploi. A travers lui — Hollande l’a reconnu pour ce qu’il est au fait qu’il est prêt à
tout oser — Teint-Teint vide ses tinettes sur la
France de toujours. Valls ne parle pas, il éructe.
Il ne pense pas, il répète. Il ne gère pas, il digère
à la manière du serpent qui vient d’engloutir sa
proie. De ses petits yeux rapprochés et enfoncés dans des orbites elles-mêmes enfoncées
dans le visage, sortent des étincelles de mépris,
d’arrogance et de fatuité. M. Valls a l’assurance
obstinée des hommes qui ont du menton. Une
écume de rage perpétuellement aux lèvres, la
mâchoire toujours crispée, le regard fuyant, la
voix métallique, il joue parfaitement son rôle
de crétin, comme vient de dire le philosophe
Michel Onfray. De crétin d’outre-Pyrénées,
comme aurait dit Bloy. De la merde dans un
bas de quant-à-soi, comme aurait dit Napoléon. Valls, le Cacatalan ! Un chié de mouise,
comme aurait écrit Céline. Le crottin des Pyrénées !
Jean-Philippe ROBIQUET,
<[email protected]>.
N°3181 — 26 MARS 2015 — RIVAROL
U
N CONSEILLER général socialiste
du Haut-Rhin, Pierre Freyburger,
a décroché le crucifix fixé au mur
de l’hémicycle du Conseil général pour le
mettre dans son sac, prétextant avoir eu
un coup de sang, faisant observer « qu’on
était dans une enceinte républicaine et que
ce crucifix n’avait pas lieu d’être » et ajoutant : « Je l’ai simplement décroché pour
qu’on le remette à qui de droit c’est-à-dire
à l’Eglise, et pour permettre au Conseil général de rentrer à nouveau dans la légalité ».
UN EXCITÉ ALSACIEN
ET SOCIALISTE
L’assemblée départementale a tout de
même porté plainte pour vol. Et l’abruti
de service d’aller effectivement remettre le
crucifix au “curé” de la commune voisine.
Il a beau se retrancher derrière la laïcité, il
est dans l’illégalité la plus totale. L’Alsace
est en effet sous régime concordataire et la
loi concernant la séparation de l’Eglise et
de l’Etat n’y a jamais été appliquée. L’Alsace était en effet allemande quand le petit
père Combes imposa sa loi. La France tenta
certes de l’appliquer à l’Alsace et à la Moselle en 1918, après le départ de l’administration allemande, mais la révolte populaire
fut telle, suscitant un puissant mouvement
autonomiste, qu’elle y renonça. Pour en
revenir à Pierre Freyburger, rappelons que
c’est lui qui a porté le projet de la réalisation de la mosquée-cathédrale « An Nour »
de Mulhouse quand il était adjoint chargé des cultes de cette ville : une mosquée
subventionnée par la mairie à hauteur de
240 000 euros et sur un terrain appartenant
à celle-ci !
COURAGEUX ROBERT MÉNARD
QUI FLINGUE LE 19 MARS 1962
Samedi 14 mars 2015, le maire de Béziers
a débaptisé une rue « du 19 mars 1962 »
pour la renommer rue du « Commandant
Denoix de Saint Marc ».
Au cours de la cérémonie, Robert Ménard
a notamment fustigé la repentance et évoqué
le sort atroce des harkis et des Pieds- Noirs.
Il a enfin promis de dire « notre vérité à
ceux qui armaient le bras des assassins des
harkis ». Inutile de faire un dessin aux lecteurs de RIVAROL. La gauche s’époumona
de rage, les plus excités scandant « facho,
assassin… » lors de ladite cérémonie.
Le porte-parole du gouvernement n’a
pas pu s’empêcher d’y aller de sa petite
giclée de venin, déclarant : « Avec Denoix
de Saint Marc, Ménard et le FN montrent
leur visage : réécrire l’Histoire, mépriser la
mémoire et s’en prendre à la République ».
Quelle imbécillité ! C’est tout juste s’il n’a
pas évoqué les six millions de victimes de
la shoah. Mais le maire de Béziers tient bon,
ce qui est tout à son honneur. De quoi lui
pardonner, au moins partiellement, d’avoir
allumé des bougies pour la fête juive d’Hanouka !
PUISSANTE PENSÉE DE
HOLLANDE : “LES ZONES À
RISQUE, C’EST DANGEREUX”
Le prix Press Club de l’humour (parfois
involontaire), présidé par Jean Miot, l’ancien PDG de l’AFP, a rendu publique l’ultime sélection de petites phrases amusantes
prononcées par les responsables politiques.
La phrase la plus drôle sera récompensée au
mois de juin. Selon nous, le prix d’excellence devrait revenir au Pingouin qui s’était
surpassé lors de la libération de l’otage
français Serge Lazarevic. Hollande avait eu
cette puissante parole : « Je demande aux
Français de ne pas aller dans les zones à
risques parce que c’est dangereux ». Ségolène Royal se devait évidemment d’y aller
de sa réflexion destinée à passer à l’Histoire. La ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie affirmait
au Figaro : « Il faut pousser les autobus
propres ». A l’huile de coude sans doute ?
Jean-Luc Mélenchon sait quant à lui être
parfois assez drôle. Le député européen
et leader du Parti de gauche avait estimé
au Journal du Dimanche : « Ils peuvent
3
s’agit de signes manifestes
de paranoïa aiguë. D’ici
qu’on apprenne qu’elle se
sent persécutée par les services secrets qui, sur ordre
de Hollande voudraient procéder à son élimination…
LA TÉLÉ
LES REND FOUS
Selon Sophie Davant,
« il y a trop de connards
(Dessins de Chard) et surtout de connasses »
à la télé. C’est notre bon
confrère Minute qui le ratoujours nommer Donald à l’Europe ; c’est conte dans sa rubrique « La Télé les rend
quand même Picsou qui commande ». Bien fous ». Sophie Davant anime depuis de lonvu, reconnaissons-le… Quant à Jean Pierre gues années « C’est au programme » sur
Mignard qui est le président de la haute au- France 2. Elle a une piètre opinion de ses
torité éthique, il vient d’être décoré de la collègues : « Dans ce métier, il y a trop de
Légion d’honneur. Son commentaire: « J’ai connards et surtout de connasses. A la télé,
été honoré de recevoir la Légion d’hon- j’en ai connu quelques-unes, surtout des
neur ; je ne suis pas assez important pour la femmes de pouvoir. C’est pas facile, surtout
refuser ». Lucide… N’est pas en effet Mar- quand on est une femme ! » Elle ne cite pas
cel Aymé qui veut. « Leur Légion d’hon- de nom, mais on les devine. En attendant,
neur, ils peuvent se la carrer dans le train », l’animatrice du site Boutfil.com sort à son
disait notre grand écrivain, qui la refusa. tour la sulfateuse, écrivant sur son blog, au
sujet de Sophie Davant : « je l’ai rencontrée
une fois pour une émission où j’étais inviDIEUDONNÉ
tée, je peux le dire, comme connasse, elle
BIENTÔT EN PRISON ?
s’y connaît ! » Ce milieu des media dégénéOn sait que Dieudonné est poursuivi par les rés donne décidément une furieuse envie de
hordes, pour provocation à la haine raciale, jeter de l’huile sur le feu !
notamment pour des propos sur le journaliste de France Inter Patrick Cohen. On se LA BELGIQUE, PAYS DE PLUS
souvient de sa sortie, lors de son spectacle :
« Quand je l’entends parler, Patrick Cohen, EN PLUS DÉLIRANT
je me dis, tu vois, les chambres à gaz…
Le Premier ministre belge, Charles MiDommage. » Dieudonné a été condamné chel (qui, paraît-il, n’est pas homosexuel
par la 17e chambre du tribunal correction- contrairement à son prédécesseur Elio di
nel de Paris, jeudi 19 mars, à 22 500 euros Rupo) sera membre du jury pour l’élection
d’amende. Il s’agit d’une amende qui peut de Mister Gay Flandres 2015, organisé le
se transformer en emprisonnement si la per- 29 mai prochain, ont annoncé les organisonne condamnée à la payer ne l’a pas ver- sateurs. L’an dernier, une autre figure posée en intégralité. Le parquet avait requis litique nationale avait fait partie du jury, le
une peine de 300 jours amende à 100 euros, chef de file des nationalistes flamands et
soit au total 30 000 euros. Dieudonné bien- maire d’Anvers Bart de Wever, relève le
tôt emprisonné ? Ils en sont capables…
site homosexualiste Yagg.com. A noter que
Par ailleurs, la veille, l’humoriste a été le Vlaams Belang de Filip Dewinter semcondamné à deux mois de prison avec blerait en voie de redressement si l’on en
sursis pour apologie de terrorisme pour sa croit les derniers sondages. Il avait été dusaillie du 11 janvier : « Je me sens Charlie rement malmené lors de précédentes élecCoulibaly ». Elle est belle la liberté d’ex- tions par le parti populiste plus “soft”, le
pression dans notre pays occupé et asservi ! NVA de Bart de Wever.
BIENTÔT UNE EXPERTISE
PSYCHIATRIQUE
POUR TRIERWEILER ?
J’avais évoqué, il y a une semaine, le cas
de Trierweiler qui avait giflé un homme
dans un bar du XVe arrondissement de Paris.
Ce dernier avait eu l’outrecuidance de lui
demander des nouvelles de François Hollande. Fureur de la mégère, paraît-il « très,
très hystérique », qui tabassa Mohamed
Rizki, candidat UMP aux dernières municipales de Compiègne, qui finit par porter
plainte. Son avocat, Me Emmanuel Marsigny, réclame une expertise psychiatrique de
l’ex-concubine de notre président de la République : « Au regard de la réaction totalement disproportionnée de Mme Trierweiler
et compte tenu d’autres faits de violences
récents (elle s’en était violemment pris, au
mois d’octobre 2014, à l’ex-femme du ministre Michel Sapin. Nous en avions parlé
dans RIVAROL) nous sommes en droit de
nous interroger sur son état de santé psychiatrique et son état de dangerosité a précisé l’avocat. C’est un comportement qui
relève, peut-être, d’une pathologie psychiatrique. Et comme la justice nous permet de
le faire dans les dossiers de cette nature,
nous allons donc demander une expertise
psychiatrique de Mme Trierweiler. »
Cette dernière, d’après le Canard Enchaîné, se plaint d’être persécutée. Elle a déclaré à quelques proches : « J’en ai marre !
Je suis traquée partout où je vais. On me
harcèle, on me dévisage en rigolant… » A
bout, la journaliste a ajouté « C’est vraiment injuste. Moi, je ne demande qu’à vivre
tranquillement, comme n’importe quelle
Française. » A noter que les termes choisis par Trierweiler (traquée, harcelée, on
me dévisage en rigolant) peuvent être décryptés par tout étudiant en psychologie. Il
BERNADETTE CHIRAC
HAIT HOLLANDE
C’est la haine. La haine à l’état brut. Bernadette Chirac s’est fait piquer son canton
de Corrèze par l’affreux Pingouin, qui l’a
purement et simplement euthanasié (le canton, pas Bernadette). Folle de rage, elle attaque Hollande, sans aucun humanisme. Elle
l’accuse de l’avoir “humiliée” et de lui avoir
« manqué de respect ». C’était “son” canton.
Bernie enrage : « C’est ce qu’on appelle un
tripatouillage politique, fulmine-t-elle. Du
charcutage ! J’ai été chassée de chez moi, de
mon canton de Corrèze ! » Du coup, elle se
met à balancer. Elle commente ainsi les visites annuelles que François Hollande leur fait
au mois de juillet dans leur château de Bity :
« Il quémande des rendez-vous à mon mari,
explique-t-elle. Il s’assied à côté de lui et lui
parle comme s’il était son cousin germain ! »
Bernie, qui fait partie de de la meilleure société (elle est une Chodron de Courcel), exècre
ces familiarités de gueux parvenu. Quand le
Pingouin débarque, elle raconte avoir préparé
« des argenteries astiquées et des boissons sur
un plateau. Il ne prend jamais rien, je ne l’intéresse pas. » Seule compte pour lui, accuse
Bernadette, la possibilité de raconter dans
toute la Corrèze : « Vous savez, je suis dans
les meilleurs termes avec Jacques Chirac, il
me reçoit tous les étés. » Du coup, on ne serait
pas étonné que Bernie compte soigneusement
ses petites cuillères en argent après chaque départ de François Hollande…
MARINE LE PEN,
UNE “SALOPE FASCISANTE” ?
La cour d’appel de Paris a débouté, mercredi 18 mars, la présidente du Front national (FN), Marine Le Pen, des poursuites
pour injure qu’elle avait engagées contre
le supposé “humoriste” Nicolas Bedos. Ce
dernier la qualifiait dans l’hebdomadaire
Marianne de « salope fascisante », accusant Claude Guéant de vouloir “singer”
ladite “salope”. Marine Le Pen avait évidemment porté plainte. Les auteurs de la
chronique avaient été relaxés en première
instance. En appel, les magistrats ont également estimé qu’il était « parfaitement
clair pour tout lecteur que la chronique en
cause se situe dans un registre aux accents
délibérément provocateurs et outranciers,
revendiqué comme tel ». Pour le tribunal,
ce style “pamphlétaire” n’était pas contradictoire avec la « polémique politique ».
Ben, voyons… Imaginons un rédacteur de
RIVAROL traiter Cécile Duflot de « salope
gauchiste ». En attendant, Guéant, accusé
de “singer” l’extrême droite a lui été qualifié par Nicolas Bedos de « tête de bite sous
Prozac ». Pas de condamnation, bien entendu, par les tribunaux de leur République.
DES CANDIDATS DU FN
AFFREUSEMENT RACISTES
ET HOMOPHOBES
On en frémit d’effroi. Comment un parti aussi démocrate, avec des personnalités
aussi respectables que Marine Le Pen ou
le gaullo-chevènementiste Florian Philippot a-t-il pu accueillir en son sein des
candidats ayant pris des positions racistes,
homophobes, antisémites, islamophobes ?
Le collectif “anti-FN” l’Entente, qui suit
de très près, tel un cafard, les nauséabondes
atrocités verbales du FN les dénonce, les
révèle, les vitupère. Quoi ? Florian Philippot dénonce « quelques brebis galeuses »,
qui ne représenteraient que 0,08 % des
candidats ? Mais, disent les rats, il y en a
beaucoup plus que cela ! Voici ce candidat du FN dans le canton de Roanne 2. Le
9 février dernier, il partage sur son profil
Facebook un texte antisémite de Boris Le
Lay intitulé « Pourquoi j’ai choisi la Russie
contre l’Ouest socialiste, maçon et juif. »
Dans la même gamme, Jean-Marie Moulin,
candidat du FN dans le canton de Redessan (Gard) relaye une vidéo qui présente
François Hollande comme le président de
la République “judéo-maçonnique” pour
ensuite présenter le rappeur Cortex comme
un « sodomite africain ». Ludovic Larue,
lui, plantait le décor dès juillet 2012 en postant un statut Facebook : « Travail, Famille,
Patrie », la devise de la France de Pétain.
Il porte les couleurs du FN à Louviers dans
l’Eure. Thierry Perez, candidat frontiste
à Versailles, ironise à l’aide d’une photo
d’une famille visiblement issue de l’immigration, avec deux enfants tractés dans une
baignoire roulante. Son commentaire en
ce mois de septembre 2014 : « La France
avance! » Le 15 janvier dernier, dans
l’émotion des attentats, Ludovic Marchetti,
candidat à Chatelet-sur-Loing (45), s’interroge : « Sur 6 millions de musulmans en
France, seulement 15 % sont des islamistes
radicaux : ouf ! Hein ? Combien ditesvous? 900 000 ? Ah quand même… » Mais
pas de souci. La direction du FN a annoncé
qu’elle allait virer ceux qui s’autorisaient
quelques débordements et que, fussent-ils
élus, ils ne siègeraient pas sur les bancs du
FN mariniste. Nous voici rassurés…
Robert SPIELER.
N°3181 — 26 MARS 2015 — RIVAROL
4
Anne KLING : “à quoi bon arriver au pouvoir si c’est pour se
RIVAROL : Pourquoi avez-vous écrit un
livre ainsi intitulé Shoah : la saga des réparations ? Qu’est-ce qui vous en a donné
l’idée ?
Anne KLING : Tout a commencé en fait
il y a quinze ans lorsque la LICRA a exigé
mon renvoi en correctionnelle pour avoir publié des propos d’une évidence aujourd’hui
limpide mais qui n’ont pas eu l’heur de lui
plaire à l’époque. Je me suis alors interrogée
sur la puissance d’une organisation somme
toute privée qui pouvait ainsi désigner à la
vindicte publique ceux qui ne lui plaisaient
pas et les placer au ban de la société du politiquement correct. Le résultat de mes recherches a fait l’objet de mon premier livre,
La France LICRAtisée, en 2006. Et je ne
remercierai jamais assez cette officine pour
m’avoir ouvert ainsi, tout à fait inopinément,
une seconde carrière.
Comme je suis d’un naturel à la fois curieux et tenace, chaque livre a entraîné le suivant. Les origines — communistes — de la
LICRA m’ont fait plonger dans la révolution
bolchevique, le sujet de mon second livre. Et
ainsi de suite.
Il me plaît de centrer mes recherches sur
des questions assez peu fréquentées. Mais
pourtant déterminantes quant à leurs conséquences politiques dans nos pays européens.
Et financières, s’agissant de mon dernier
livre. Après m’être penchée sur les gros mensonges des affabulateurs de la shoah, il m’a
paru intéressant d’établir l’historique des
sommes déboursées par les contribuables
européens au titre de l’inextinguible et obligatoire repentance.
R. : Après avoir écrit un livre entier
pour dénoncer le CRIF, un autre sur les
menteurs et affabulateurs de la shoah, un
autre encore sur les révolutionnaires juifs,
ne craignez-vous pas que l’on vous accuse
d’être obsédée par la question juive ou
d’être suspectée d’antisémitisme, l’accusation qui tue socialement, politiquement
et moralement ?
A. K. : Je ne pense pas être plus obsessionnelle que bien des auteurs juifs, souvent français du reste, qui traitent inlassablement tout
au long de leur carrière de ce même et unique
sujet, vu et ressassé sous toutes les coutures
possibles et imaginables, quoique aboutissant inévitablement à l’immense culpabilité
des Européens. Et partant, à l’ardente nécessité pour eux de battre leur coulpe. Et d’ouvrir tout grand leur portefeuille.
J’essaie quant à moi d’apporter sur ces
sujets sensibles un autre éclairage, un peu
moins manichéen et plus proche de la complexité des faits. Car la période s’étendant
de la révolution bolchevique de 1917 à la fin
de la guerre en 1945, fut éminemment complexe et riche d’événements s’interpénétrant.
Or, il existe une nette tendance, surtout à la
télévision française, à nous présenter les
choses de façon caricaturale, les méchants
d’un côté, les gentils de l’autre. Les choses
n’étaient pas ainsi.
AGENDA
+ 26 mars à Chamiers (stèle Français d’Algérie, cimetière Saint-Augûtre, 11h). Hommage aux assassinés du 26
mars 1962. Tél. : 05-53-09-12-89.
+ 26 mars à Paris (Arc de Triomphe, place de l’Etoile,
18h). Hommage aux assassinés du 26 mars 1962. Contacter <[email protected]>.
+ 26 mars à Paris 7e (Mémorial national de la guerre
d’Algérie, quai Branly, face à l’avenue de la Bourdonnais,
14h30). Cérémonie à la mémoire des victimes du massacre
de la rue d’Isly.
+ 26 mars à Paris 5e (23 rue des Bernardins, 18h30).
Messe en l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet à la mémoire des victimes de la rue d’Isly. Rens. : 01-61-35-12-74.
+ 26 mars à Toulon (cathédrale, 55 place de la cathédrale, 18h). Messe pour les assassinés du 26 mars 1962.
Tél. : 04-94-22-91-00.
+ 26 mars à Valence (église sainte-Catherine, 18h30).
Messe pour les assassinés du 26 mars 1962. Contacter :
<[email protected]>
+ 26 mars à Hyères (cimetière de la Ritorte, chemin de
la Ritorte, 9h). Hommage aux assassinés du 26 mars 1962.
Tél. : 06-11-28-55-90.
+ 26 mars à Vallauris (stèle, vieux cimetière, 11h). Hommage aux assassinés du 26 mars 1962. Tél. : 04-93-64-1561 et 06-99-06-05-50.
+ 26 mars à Montauban (chapelle de l’Immaculée Conception, 10h). Messe de requiem à la mémoire des victimes de la
guerre d’Algérie célébrée selon le rite traditionnel.
+ 26 mars à Saint-Seurin-sur-l’Isle (place Raoul Salan,
Et surtout, je souhaite mettre en évidence
dans mes livres tous les paramètres politiques et financiers qui constituent le ressort
véritable de la religion de la shoah devant laquelle il est devenu obligatoire de se prosterner si l’on veut assurer sa place au soleil du
pouvoir et/ou de la reconnaissance sociale.
Je tiens d’ailleurs à préciser que mes cibles
ne sont nullement « les juifs », ce qui serait
absurde et là, pour le fait, antisémite. Mes
cibles sont les organisations juives constituées qui fondent leur existence et leurs
confortables rentes de situation sur une exploitation intensive de la shoah. Ainsi que
les “élites” juives qui, perchées sur la même
branche, profitent abondamment des mêmes
avantages. Tous, ayant un accès privilégié
aux media, pèsent d’un poids exagéré dans
les décisions politiques de ce pays et ce, depuis des décennies. N’oublions pas que la
LICRA a favorisé de toutes les façons possibles l’immigration maghrébine et a organisé une fatwa très efficace contre tous ceux
qui s’y opposaient. J’en ai fait moi aussi les
frais. Elle est en grande partie responsable de
l’état actuel du pays, bien que personne ne se
risque à le rappeler. Y compris dans les rangs
de ceux qui déplorent le “suicide” français.
Si suicide il y a, il a été dûment voulu, orchestré et canalisé. Les Français ont clairement été réduits à l’impuissance, sous peine
d’être accusés de racisme et d’antisémitisme, et condamnés à subir ce que d’autres
avaient décidé pour eux. Il est bien temps aujourd’hui de pleurer sur les pots cassés.
Mais il est vrai que s’attaquer à ces sujets,
et à leurs racines profondes, revient à se suicider socialement et politiquement. C’est un
fait, et c’est une honte pour le pays qui ose
encore se prétendre celui de la “liberté”. Je
l’ai cependant fait tout à fait consciemment
et délibérément.
R. : Pouvez-vous d’abord préciser ce
qu’on entend par réparations à l’égard
des juifs ?
A. K. : C’est là un domaine aussi vaste que
flou dont le Congrès Juif Mondial (autrement
dit le CJF, qui est une instance essentiellement américaine) s’est emparé bien avant
même la fin de la guerre. En effet, il faut savoir qu’au moment où la plupart des futures
victimes de la shoah vivaient encore en Europe, on se préoccupait déjà à New York des
modalités des réparations qui seraient versées aux juifs une fois le conflit achevé. Au
départ, il s’agissait de restituer ce qui avait
été spolié. Mais très vite s’est greffée, innovation “révolutionnaire” dont le CJF s’est
glorifié, la notion de “compensation” pour
les souffrances et avanies subies. Et même
de dédommagement au peuple juif dans son
ensemble, considéré comme collectivement
victime des nazis. Tous ces élargissements
ont ouvert la voie au très long fleuve dont le
cours interminable continue toujours imperturbablement à se dérouler. 70 ans après la
fin de la guerre. Car de nouvelles catégories
de “rescapés” n’ont cessé de surgir au fil du
temps, encore et toujours indemnisées rubis
11h30). Pour tout le grand sud-ouest cérémonie devant la
Stèle des Fusillés. Tél. : 06-11-28-55-90. A 12h30 repas
amical patriotique. Inscription pour le déjeuner au même
numéro. Stand ADIMAD.
+ 26 mars à Mont-de-Marsan (stèle des Réfugiés, cimetière du Centre). Hommage aux assassinés du 26 mars
1962. Contacter <[email protected]>.
+ 26 mars à Lyon, à Pau, à Toulouse, à Valence. Hommage aux assassinés du 26 mars 1962. Contacter : <[email protected]>
+ 27 mars à Bordeaux (église Sainte-Eulalie, place
Sainte-Eulalie face à l’hôpital, 18h30). Messe pour les assassinés du 26 mars 1962.
+ 27 mars à Grenoble (17h). Conférence de Laurent
Obertone, auteur notamment de La France Orange mécanique et de La France Big Brother. Tél. : 04-76-86-19-72.
Fax : 04-76-46-69-75.
+ 28 mars à Paris 10e (Espace Dubail, 18 passage Dubail,
de 14h à 19h). Pot annuel de l’Association des Amis de RIVAROL sous la présidence effective d’André Gandillon.
Interventions des différents rédacteurs du journal, allocutions de Vincent Reynouard et d’Hervé Ryssen, stands,
amuse-bouche salés et sucrés, boissons, vieux livres. Métro le plus proche : Gare de l’Est ou Jacques Bonsergent.
Parking gardé passage Dubail. Entrée : 10 euros. Gratuit
pour les adhérents des Amis à jour de cotisation.
+ 28 mars à Lyon (10h). Troisième fête des patriotes :
colloque sur le thème « Je suis nationaliste », délégations
nationalistes étrangères, nombreux stands, art et restauration sur place. Entrée : 10 €. Gratuit pour les moins de 16
ans. Banquet du soir : 20 €. Tél. : 07-62-84-04-35. Site
internet : <http://fetedespatriotes.fr>.
sur l’ongle par l’Allemagne, l’Autriche, et
bien d’autres.
R. : Pouvez-vous esquisser un historique
de cette affaire des réparations ? A partir
de quand peut-on dire qu’il y a selon vous
exagération voire extorsion de fonds ?
On a semble-t-il “réparé” à maintes reprises…
A. K. : Il est bien difficile de résumer l’historique de ces réparations, qui fait l’objet de
mon livre, avec toutes les péripéties qui les
ont entourées durant des décennies. Disons
que dès la fin du conflit, les premières restitutions se sont organisées sous la houlette
des Alliés qui ont créé des organismes ad
hoc à cet effet. Des lois de restitution ont
été adoptées et des tribunaux installés dans
les zones d’occupation américaine, britannique et française. Les Soviétiques, eux, ont
délibérément fait bande à part et n’ont rien
rendu. Toujours est-il qu’avant même le démarrage des négociations historiques avec
l’Allemagne, au début des années 1950, bien
des restitutions avaient déjà été effectuées et
l’essentiel des œuvres d’art rendues à leurs
propriétaires. La France notamment, avait
pris des ordonnances tout à fait claires dans
ce sens. Du reste, la commission Mattéoli,
créée en 1997 par Jacques Chirac, sera bien
obligée de reconnaître, après moult études
et plongées dans les archives, que de 90 à
95 % des biens spoliés aux juifs avaient été
restitués ou indemnisés dans les années qui
avaient suivi la fin de la guerre.
Mais revenons au début du processus. Le
CJM voulait plus et mieux que ces restitutions au cas par cas. L’officine tenait à l’application du plan qui avait été élaboré durant
la guerre et qui prévoyait des dédommagements bien plus larges. Entre-temps, l’Etat
d’Israël s’était créé, en 1948, et lui aussi
devait recevoir sa part. Officiellement, il
s’agissait d’aider à l’insertion des 500 000
rescapés des camps qui avaient rejoint l’Etat
hébreu, selon ses déclarations. Le CJM était
alors dirigé par Nahum Goldmann, puissante personnalité dont on peut dire qu’il a
dominé, dans ces négociations, Konrad Adenauer plus âgé d’une vingtaine d’années.
L’Etat d’Israël, en la personne de David Ben
Gourion, était plus que sceptique quant à
la réussite des réclamations juives. De leur
côté, l’entourage politique d’Adenauer et le
peuple allemand étaient globalement contre
l’octroi de compensations. Rien n’aurait
pu se produire. Et pourtant, l’Allemagne
de l’Ouest a capitulé sur toute la ligne. Car
déjà les Etats-Unis se profilaient derrière les
organisations juives et avaient fait de cette
soumission la condition sine qua non de la
réintégration du pays dans la grande et vertueuse famille des nations. L’Allemagne de
l’Est, restée dans l’orbite communiste, était,
elle, hors d’atteinte.
R. : Vous pointez du doigt dans votre
livre le rôle puissant et nocif du Congrès
juif mondial. Pouvez-vous nous en dire
davantage à ce sujet ?
A. K. : Le CJM était déjà puissant du temps
de Nahum Goldmann, dans les années 195070. Soutenu à fond par les Etats-Unis, il avait
obtenu de l’Allemagne de l’Ouest, aux termes
du fameux accord de 1952, tout ce qu’il réclamait: argent, fournitures pour Israël, législations pour les rescapés. On aurait pu
imaginer que les choses en restent là. C’était
déjà un résultat inespéré, auquel, encore une
fois, l’Etat d’Israël ne croyait pas au début des
négociations. Et même Nahum Goldmann,
dans ses écrits datant des années 1970, considérait clairement que l’essentiel était fait. En
1976, il se vantait d’avoir réussi à faire payer
à l’Allemagne de l’Ouest… 80 milliards de
marks ! Mais se désolait à l’idée de l’avenir :
« Maintenant, cette dette est presque éteinte
et, du coup, les jeunes générations ont perdu
tout sentiment de responsabilité vis-à-vis du
passé. »
Là il se trompait lourdement car « les
jeunes générations » ont vite démontré
l’étendue de leurs talents, financiers et
autres. A partir du début des années 1980,
une nouvelle équipe à la tête du CJM va
démultiplier les résultats déjà obtenus. Désormais dirigée par le milliardaire Edgar
Bronfman, héritier des vins et spiritueux
Seagram, l’officine (pourtant organisme
privé, rappelons-le) va carrément passer
de l’artisanat à l’industrie. Et même à l’industrie lourde. Accompagnant la montée en
puissance de la religion de la shoah dans le
monde occidental, dictée par des impératifs
politiques et financiers liés à l’Etat d’Israël,
le CJM va considérer qu’en matière de restitutions/compensations, tout reste à faire,
et agira en conséquence. A partir des années
1990, nous allons voir toute l’Europe systématiquement mise en accusation par cette
officine américaine qui fera preuve d’une
arrogance et d’une violence encore jamais
vues.
Et pourtant elle arrivera à ses fins car elle
sera soutenue dans toutes ses exigences par
les Etats-Unis. N’est-ce pas pour les dirigeants politiques d’outre-Atlantique un excellent moyen de maintenir l’Europe en état
de vassalité que de lui ressasser interminablement son inaltérable culpabilité ? Et
l’obliger à battre sa coulpe en permanence ?
Ils ne vont pas se priver de ce moyen d’action. Pour des motifs essentiellement politiques pour les uns, financiers pour les
autres, ces partners vont mettre l’Europe
en coupe réglée. Et la contraindre à payer,
encore payer, toujours payer pour des exactions commises des décennies plus tôt.
Il est intéressant d’observer que les héritiers à la tête du Congrès juif mondial se
suivent et se ressemblent étonnamment.
Contraint à la démission en 2007, Edgar
Bronfman a été remplacé par Ronald Lauder, héritier, lui, de l’empire de cosmétiques
créé par sa maman, Estée Lauder. Le CJM
reste en de bonnes mains.
R. : Les demandes de réparation
touchent tous les domaines : œuvres
d’arts, banques, compagnies d’assurance, etc. Pouvez-vous donner des
exemples particulièrement frappants ?
A. K. : Cinquante ans après la fin de la
guerre, le CJM newlook et ses satellites, à
savoir les organisations dites de restitution
créées à son instigation, se sont donc avisées
que papa Goldmann était loin d’avoir épuisé le filon et qu’il restait encore beaucoup
d’argent à se faire sur le dos des Européens,
avec l’appui intéressé des Etats-Unis. Forts de
cette constatation, ses dirigeants ont déployé
des efforts dans de multiples directions, que
j’évoque dans mon livre. Naturellement, la
chute du communisme à l’est du continent
a ouvert un champ gigantesque à labourer.
Seulement voilà, ces pays étaient dévastés
par cinquante ans de communisme. Les lendemains radieux promis par les révolutionnaires d’Octobre (dont un nombre appréciable étaient juifs, gardons-nous de l’oublier)
avaient légèrement dévié de leur trajectoire.
Qu’à cela ne tienne. Si les pays d’Europe
de l’Est étaient pauvres, ceux de l’Ouest ne
l’étaient pas, eux. D’où l’offensive dirigée
contre eux. La Suisse, tout particulièrement,
va en faire les frais. Elle était petite mais puissante financièrement. Les Etats-Unis étaient
encore bien plus puissants. Et gigantesques.
La lutte était par trop inégale et les Helvètes
partaient battus d’avance.
Je détaille dans mon livre les péripéties de
cette curée qui, partant d’une diabolisation
intensive du pays sur la scène internationale l’ont conduit à la capitulation en rase
campagne. Mais bien d’autres cibles se
sont retrouvées dans le collimateur du CJM
et comparses. Dans tous les dossiers évoqués — travail forcé, assurances, banques,
SNCF, etc. — le chantage, puisqu’il faut
appeler les choses par leur nom, est toujours
le même. Pourquoi changer une formule qui
gagne ? Les autorités américaines menacent
de boycotter aux Etats-Unis toutes les activités des secteurs ciblés tant que les exigences des organisations juives impliquées
ne seront pas satisfaites. Et comme de très
juteux contrats se voient ainsi compromis,
mieux vaut, pour les Européens, passer à la
caisse en essayant de limiter la casse.
R. : Vous montrez en quoi la repentance
de Chirac en juillet 1995 au Vel d’hiv’ a
des conséquences pécuniaires très importantes…
A. K. : Jusqu’en 1995, les présidents de la République, quel qu’ait
+
N°3181 — 26 MARS 2015 — RIVAROL
5
précipiter comme les autres au dîner du CRIF ?”
été leur bord politique initial, s’étaient toujours refusés à reconnaître une quelconque
responsabilité de l’Etat français dans la
déportation des juifs à partir du territoire
national. La responsabilité de ces actes incombait seule à leurs yeux au régime de
Vichy. Même François Mitterrand, pourtant
membre d’honneur de la LICRA, n’avait jamais suivi les organisations juives sur ce terrain et s’était refusé à toute repentance de cet ordre. C’est Jacques
Chirac — qui s’en étonnera ? —
qui va ouvrir la boîte de Pandore.
A peine élu, et ce sera un de ses
premiers actes de président, il va
prononcer son fameux discours de
repentance qui ouvrira en même
temps tout un nouveau champ de
compensations. Ce qui prouve
bien que certaines promesses sont
tenues. Même par Chirac.
Alors que jusque-là, les juifs
français s’étaient contentés des
restitutions opérées et n’avaient
plus présenté de requêtes particulières, une ère nouvelle s’ouvre.
Il faut se souvenir que le contexte
était alors — rappelons-le une fois
de plus car c’est important — celui de l’offensive tous azimuts des
organisations juives américaines
évoquées plus haut en direction
du Vieux Continent avec l’appui
constant des dirigeants américains.
Les organisations communautaires
françaises, comme le CRIF, s’étaient fait
remonter les bretelles par leurs homologues
d’outre-Atlantique qui leur reprochaient
leur manque de combativité. En conséquence de quoi elles ont mis la pression et
naturellement le personnel politique hexagonal s’est plié avec servilité aux exigences
nouvelles. Alain Juppé était alors le Premier
ministre de Chirac.
Je détaille par le menu les sommes très importantes que les contribuables français ont
eu l’avantage de payer en vertu de cette reconnaissance inédite, intervenue cinquante
ans après la fin de la guerre. Sans parler des
« orphelins Klarsfeld » qui vont s’engouffrer dans la brèche et réclamer eux aussi
des dédommagements. Ces “orphelins”
avaient pourtant à ce moment-là tous plus
de cinquante ans et avaient largement fait
leurs vies. Comme tous les autres orphelins
de la guerre. Globalement, ils n’étaient pas
les plus mal lotis des citoyens. N’empêche
que, quelle qu’ait été leur situation de fortune, ils ont eu le choix entre un capital de
27 440 euros ou une rente mensuelle de 504
euros (chiffres de 2012). Il est intéressant
d’observer que, comme d’autres pays européens, la France a été contrainte de signer
un « Accord de Washington relatif aux spoliations intervenues durant la guerre », qui
constitue une claire immixtion dans nos
affaires intérieures. Il faut reconnaître que
cet accord, signé en 2001, n’a pas fait l’objet d’une publicité excessive. Il n’en reste
pas moins scandaleux dans son essence et
illustre parfaitement la mainmise des EtatsUnis.
R. : Vous évoquez des « fraudes entre
amis ». Qu’entendez-vous par là ? Donnez-nous des exemples.
A. K. : Les organisations de restitution,
comme la Claims et d’autres du même type,
tout comme le Congrès juif mondial luimême, ont manipulé et redistribué au cours
des décennies tant de milliards de dollars
provenant des programmes de “compensation” divers et variés, que fatalement,
quelques petits malins se sont servis au
passage. Je détaille quelques-unes de ces
fraudes — celles du moins qui sont remontées jusqu’à la surface — et dont la presse
israélienne s’est en général fait l’écho. Car
il faut bien dire que la presse généraliste de
nos pays préfère en général regarder ailleurs dans ces cas-là et s’abstient prudemment d’aborder des sujets aussi scabreux.
Et puis, il ne faut surtout pas donner l’occasion aux “antisémites” de s’esclaffer. Encore que s’esclaffer ne soit pas le terme adéquat, car si en général ces fraudes sont assez
amusantes dans leur conception, il ne faut
pas oublier qu’elles se sont produites sur le
dos des contribuables européens en général,
allemands en particulier. Et que les gouvernements victimes de ces manigances se
sont bien gardés de demander des comptes.
Eux aussi ont préféré regarder ailleurs. Et
pourtant, ce sont des dizaines de millions de
dollars qui se sont envolés… dans la poche
de milliers de faux rescapés/vrais escrocs.
Mais après tout, ce n’est jamais que de
l’argent sorti de la poche des contribuables
débloquées, et continuent à l’être, pour les
« rescapés de la shoah ». Or, si des rescapés sont pauvres, les organisations juives
américaines qui se sont occupées des répartitions ne se portent pas trop mal, elles.
Lors d’un scandale financier impliquant le
Congrès juif mondial, la presse israélienne
a révélé en 2006 le montant des comptes
bancaires de cette seule officine : 1,7 milliard de dollars. De quoi soutenir
quelques nécessiteux, non ?
Dans mon livre, j’ai indiqué en
caractères gras toutes les sommes
récupérées par les organisations
juives de restitution à partir de la
fin de la guerre. Ceci afin que le
lecteur puisse avoir un ordre de
grandeur au fil de sa lecture. Mais
il est bien clair qu’il ne s’agit là
que d’un ordre de grandeur, car
dans ce domaine nébuleux, le flou
règne en maître. Ceci dit, l’Allemagne et l’Autriche, pour ne parler que des principaux contributeurs, continuent à alimenter des
programmes qui n’en finissent pas
et qui ne cessent de se diversifier
et de s’additionner. Ceci amène à
souligner à nouveau que la définition du « rescapé de la shoah »
a considérablement varié au fil
(Dessin de Chard) du temps. Toujours dans le sens
d’un élargissement, naturellement.
Ce qui va à l’encontre de toutes
les données biologiques connues.
européens, tellement coupables par défini- Mais il est formellement interdit de s’en
tion, alors hein !
étonner…
R. : Qu’est-ce que cette histoire d’« or
nazi » ?
A. K. : Ah, quel beau titre, n’est-ce pas,
que « l’or nazi » ! De quoi alimenter tous les
fantasmes. Il est exact que les nationaux-socialistes ont spolié de l’or dans les pays occupés, au détriment des banques centrales
et des particuliers, juifs et non-juifs. A l’issue de la guerre, une commission tripartite
(Etats-Unis, Grande-Bretagne, France) a
été chargée de recouvrer cet or et de le restituer aux Etats propriétaires. Ce qu’elle a
fait pour l’essentiel. Seulement, voilà : dans
les années 1990, cette commission existe
encore et reste dépositaire de 5,5 tonnes
d’or qui n’ont toujours pas trouvé preneur,
si l’on peut dire. Dans le contexte général
déjà évoqué, celui d’une pression maximale
mise sur les pays européens, les organisations juives américaines réclament cet or au
motif qu’il aurait été spolié à des juifs.
Une conférence internationale a donc été
organisée en décembre 1997 au RoyaumeUni pour régler cette épineuse question. Les
organisations juives britanniques avaient
fait pression sur Tony Blair dès son élection
en mai 1997. Ce dernier n’a pas traîné pour
leur donner satisfaction car dès sa première
semaine au pouvoir, la conférence sur l’or
nazi est décidée. Vu le caractère explosif
du sujet, ce grand déballage s’est tenu strictement à huis clos. Comme on pouvait s’y
attendre, les organisations juives ont obtenu en grande partie gain de cause, sous
la forme d’un énième Fonds international
pour les victimes de l’holocauste créé à
cette occasion et très richement doté. Il est
vrai que les Américains, massivement présents à la conférence, veillaient au grain.
R. : Il y a beaucoup de variations sur
les chiffres des réparations. Pouvez-vous
nous en dire plus ?
A. K. : Que voilà un domaine particulièrement impénétrable ! Les contribuables
européens sont invités à payer, certes oui,
mais par ailleurs, ils sont priés de ne surtout pas poser de questions. D’ailleurs, qui
aurait la cruauté de demander des comptes
à de malheureux rescapés ! Il faudrait être
bien dénaturé, pas vrai ? Il paraît qu’il
existe encore à ce jour 200 000 rescapés
de la shoah en Israël (sans compter ceux
résidant dans d’autres pays), dont 25 % vivraient sous le seuil de pauvreté. C’est la
revue Communauté nouvelle n°189, d’avril
2014, qui nous en informe.
Alors, face à ces chiffres, on est quand
même en droit de se poser quelques questions. Car des sommes fabuleuses ont été
R. : Cette saga des réparations donne
des idées à d’autres communautés (les
noirs descendants d’esclaves, les colonisés, etc.). N’est-ce pas là une conséquence
redoutable et mortifère pour le monde
européen et blanc ?
A. K. : Il est clair que les organisations
juives américaines évoquées plus haut se
sont emparées de la mémoire de la shoah
pour les retombées en termes de puissance et d’argent que cette évocation obsessionnelle représentait, secondées en
cela par les dirigeants politiques du pays
qui y trouvaient leur compte également.
Et pourtant, les Américains, s’ils apprécient hautement les repentances pour
les autres, se gardent bien de battre leur
coulpe pour les propres crimes commis
sur leur territoire au détriment des Noirs
et des Indiens. Il y aurait pourtant largement de quoi faire.
Rappelons que les lois dites Jim Crow ont
sévi dans les Etats du Sud jusque dans les
années 1960. Ces lois de ségrégation raciale avec leurs pancartes negroes and dogs
not allowed (nègres et chiens interdits)
n’étaient en rien différentes de celles des
nationaux-socialistes avec leurs pancartes
indiquant pour Aryens seulement. Et l’on
était plus de quinze ans après la fin de la
guerre…
Il n’a pourtant jamais été question du
moindre dédommagement de la part des autorités américaines pour ces catégories de
citoyens.
Il est évident qu’à ce jour, seuls les représentants du peuple juif ont réussi à faire
payer, intérêt et capital, les avanies subies.
Aucun autre peuple n’a réussi un tel tour de
force. Et sur un tel laps de temps. Pourtant,
combien d’autres ont été opprimés, spoliés,
massacrés, eux aussi par millions, en ce
seul XXe siècle ? Les raisons de ce stupéfiant état de fait sont bien plus à chercher
du côté de la puissance que de la faiblesse.
Et doivent nous interpeller sur la prétendue
égalité qui régirait tous les êtres humains.
Cela, c’est la théorie, bonne pour les discours à destination des masses. Mais dans
les faits, force est de constater que certains
sont nettement plus égaux que d’autres.
Pourquoi ? Comment ?
R. : Comment faire pour ne plus céder
au chantage de ces organisations puissantes et influentes alors même que la
plupart des droites dites nationales et populistes en Europe plient le genou devant
elles ?
A. K. : On peut mesurer la médiocrité et la
servilité du personnel politique de nos pays
dits démocratiques à l’empressement mis
à satisfaire les exigences, même les plus
folles, venues d’outre-Atlantique. L’Europe
est bel et bien vassalisée par les Etats-Unis
et la saga des réparations juives n’est que
l’une des illustrations de ce malheureux état
de fait. Mais elle a une forte charge symbolique.
Il est effectivement tout à fait regrettable qu’en France la droite dite nationale
s’imagine accéder à l’empyrée du pouvoir et de la reconnaissance en ployant
le genou comme les autres. C’est d’ailleurs pour avoir manifesté clairement ces
bonnes dispositions et s’être soigneusement abstenue de s’attaquer aux vaches
sacrées du système que les portes des media se sont ouvertes toutes grandes devant
la présidente du FN. Elle est invitée à déblatérer tout son soûl du moment qu’elle
ne franchit pas le périmètre bien délimité
auquel elle a droit et qu’elle n’évoque aucune question qui fâche réellement. Mais
on a le droit de se poser la question : à
quoi bon arriver au pouvoir si c’est pour
se précipiter comme les autres au dîner du
CRIF ? Et se rendre toutes affaires cessantes à Yad Vashem ?
Non, ce n’est sûrement pas de ce côté que
le carcan se desserrera. Et pourtant, il suffirait de dire une bonne fois pour toutes : ça
suffit. Nous avons assez payé. Tournons la
page et occupons-nous en priorité des injustices et des malheurs d’aujourd’hui. Ce
n’est pas le boulot qui manque. L’argent
public serait mieux employé.
Mais quel responsable politique aura le
cran de franchir ce pas, démarche révolutionnaire qui équivaudrait en réalité à dynamiter le système qui nous tient prisonniers ? Aucun n’a même intérêt à le faire,
puisqu’ils profitent tous largement de ce
même système qui sait si bien récompenser
les soumis…
_____
Propos recueillis par
Jérôme BOURBON.
Shoah : la saga des réparations, 22 euros franco, 243 pages, Editions Mithra. En vente à nos
bureaux.
Autres ouvrages d’Anne Kling :
La France LICRAtisée, 2006,
Révolutionnaires juifs — Les principaux acteurs
des révolutions bolcheviques en Europe (fin
XIXe-1950), 2008
Le CRIF, un lobby au coeur de la République,
2010
FN… tout ça pour ça ! La très étonnante évolution du Front national, 2012
Menteurs et affabulateurs de la shoah, 2013
Chaque ouvrage est à 22 euros franco l’unité et
peut être commandé à nos bureaux.
LES CANDIDATS SOUPÇONNÉS D’ÊTRE RACISTES
OU ANTISÉMITES VIRÉS DU FN
La dizaine de candidats du Front national ayant tenu des propos racistes ou antisémites
sont suspendus et convoqués devant la commission de discipline du parti, a déclaré Marine
Le Pen, qui les qualifie de « brebis galeuses ». De plus, s’ils sont élus, ils « ne seront pas élus du
Front national ». L’Union des étudiants juifs de France (UEJF) et SOS-Racisme ont annoncé
le 11 mars porter plainte contre dix candidats du FN « pour des propos racistes et antisémites »
tenus sur internet. Jérémy Ayckart, candidat FN à Limoges, aurait ainsi écrit : « Les banques
dirigent le monde, les juifs dirigent les banques, les juifs ont le permis d’assassiner. »
« Une plainte est en cours pour ces dix candidats différents, pour des faits de diffamation raciale, injure
raciale, et provocation publique à la haine raciale, tantôt racistes […] ou antisémites », déclare l’UEJF
dans un communiqué. Le président de SOS-Racisme, Dominique Sopo, estime que « le
Front national n’a pas changé. Sous ses dehors prétendument respectables, il reste ce parti de la haine brute
envers la figure de l’Autre ». Marine Le Pen et sa « haine brute envers la figure de l’Autre » : c’est trop
mignon… Reste qu’à l’époque de Jean-Marie Le Pen ces candidats n’auraient sans doute
pas été exclus, au pis auraient-ils reçu un blâme discret. Aujourd’hui c’est la suspension
immédiate du parti dès que SOS-Racisme et l’UEJF font les gros yeux.
6
N°3181 — 26 MARS 2015 — RIVAROL
Deux CGT entre deux guerres : 1919-1944
La victoire par l’armistice du 11 novembre
1918 voit le retour des mobilisés dans leurs
foyers, et l’espoir des rescapés d’un avenir social meilleur, après tant de sacrifices. Ils sont
déçus. La CGT, avec ses éléments divers — il
y a les responsables qui ont soutenu la défense
nationale, et les pro-bolcheviques, admirateurs de Lénine — voit surgir, du fait de la
réintégration à la France de l’Alsace-Moselle,
un syndicalisme chrétien organisé au plan national, la Confédération Française des Travailleurs Chrétiens, CFTC, incluant protestants et
catholiques. Mais les cégétistes, malgré cette
concurrence, demeurent l’élément moteur à
partir de 1919 des grèves et manifestations.
Ces mouvements s’amplifient en mai 1920,
avec une grève générale de deux semaines de
1,5 million de participants. La grève des trains
suscitera une mobilisation de jeunes patriotes
contre elle, et sera un échec. Néanmoins, la
CGT retrouve ses 700 000 adhérents.
Mais la désunion règne chez les cégétistes.
Léon Jouhaux, son patron, l’ex-anarchiste, devenu un réformiste convaincu, ne pense plus
qu’au Conseil Economique et Social, créé en
janvier 1920, et aux amitiés ministérielles et
de loges. La minorité soviétophile cégétiste
s’agite. Et voici qu’au Congrès de Tours (décembre 1920), le parti socialiste SFIO, dont
Jouhaux est l’homme-lige, se casse en deux,
entre communistes et sociaux-démocrates.
Aussitôt, la scission se répercute sur la CGT :
l’onde de choc aboutit un an après (décembre
1921) à la division du syndicat. D’un côté,
la CGT-Unitaires, autrement dit les communistes, de l’autre, les partisans de Jouhaux, la
CGT “confédérée”. Les deux camps s’équilibrent d’abord, comptant chacun 250 000
adhérents, car la défaite de la grève générale
de 1920 a fait subir des pertes d’effectifs à
l’ensemble cégétiste. Gaston Monmousseau,
communiste inconditionnel, patronne la
CGT-U, et la fait entrer dans l’International
Syndicale Rouge, l’ISR.
L’APOTHÉOSE
CÉGÉTISTE DE 1936
Là-dessus apparaît en 1924 une troisième
CGT, la CGT « Syndicaliste Révolutionnaire ». Il faut signaler que peu auparavant, des
heurts sanglants avaient opposé des militants
cégétistes PC et anarchistes, avec plusieurs
tués par balles à Paris. Mais la CGT-SR, très
minoritaire, ne subsistera pas longtemps. En
1930, les Assurance Sociales sont proposées.
La CGT-U commet l’erreur de se prononcer
contre. Du coup, son recrutement diminue, elle
devient plus faible que la CGT-Jouhaux. A noter qu’en 1931, une recrue du PC, Benoît Frachon, arrive à sa direction. La grande crise économique de 1929 ne consolide pas l’influence
des syndicats. Mais, coup de théâtre, la colère
“Hjalmar Schacht, le banquier d’Adolf Hitler, était un génie”
L’économiste Jean-François
Bouchard vient de consacrer un livre, Le banquier du
diable (éditions Max Milo)
à Hjalmar Schacht qui sauva
l’Allemagne de la ruine à trois
reprises et permit l’arrivée
d’Adolf Hitler au pouvoir. Il
redressa la situation économique en 1923, mettant fin à
l’hyperinflation, puis en 1924
et en 1929 en renégociant le
paiement de la dette de guerre allemande. Il réduisit dans les années 1930 le chômage à néant
et remit, en cinq ans, 7 millions de demandeurs
d’emploi au travail. Il fut l’un des trois acquittés du procès de Nuremberg et débuta une nou-
velle carrière. Il va devenir
le conseiller économique
de plusieurs pays en voie de
développement et accompagnera l’Iran dans la renégociation de ses contrats pétroliers avec des compagnies
américaines et britanniques.
Lors de ces négociations, il
sera menacé physiquement
à plusieurs reprises mais ne
se laissera jamais intimider.
Il mourra dans son lit à l’âge de 93 ans. Issu
d’une famille modeste, il était devenu très riche,
jeune, en faisant carrière dans la banque. Il n’a
cependant jamais été intéressé par l’argent
et renoncera, en 1923, à toute rémunération
Le Corbusier fasciste !
Deux livres consacrés au célèbre architecte
Le Corbusier, admiré par André Malraux, Un
Corbusier, de François Chaslin, et Le Corbusier, un fascisme français, de Xavier de Jarcy
viennent de paraître. On en apprend de bonnes.
Libération lui a consacré un long article dans
lequel on apprend que « la tentation fasciste ne
fut pas pour Le Corbusier une simple marque
d’opportunisme : ses relations avec les idéologues de la droite nationaliste ont duré des
décennies et marqué en profondeur sa pensée
urbanistique. On pourrait dire que Le Corbusier fut à l’architecture ce que Martin Heidegger, son contemporain presque exact, fut à la
philosophie : un géant fourvoyé. » Rien que
cela… Il promut un Esprit nouveau qui ressemblait furieusement à l’Ordre nouveau. Il fut
l’ami du Docteur Pierre Winter, leader du Parti
fasciste révolutionnaire, de l’avocat Philippe
Lamour, rédacteur en chef de la revue Plans, et
de l’ingénieur François de Pierrefeu, passionné
d’occultisme. Tous appartiennent à la frange
radicale de la droite française.
Pour Le Corbusier, le 6 février 1934 marque
« le réveil de la propreté ». Champion de
l’ordre, il affirme que « l’animal humain est
comme l’abeille, un constructeur de cellules
géométriques ». Il explique ainsi l’emploi
systématique de la couleur blanche dans ses
projets : « On fait propre chez soi. Puis on
fait propre en soi. » « Classement, hiérarchie,
dignité sont pour lui les valeurs suprêmes »
disent les auteurs des livres. Il méprise la démocratie parlementaire, admire l’Italie fasciste : « Le spectacle offert actuellement par
l’Italie, l’état de ses capacités spirituelles, annonce l’aube imminente de l’esprit moderne. »
Le Corbusier se réjouit de la débâcle de juin
1940, déclarant : « Si nous avions vaincu par
les armes, la pourriture triomphait, plus rien
de propre n’aurait jamais plus pu prétendre à
vivre ». Il se réjouit du grand “nettoyage” qui se
prépare : « L’argent, les Juifs (en partie responsables), la franc-maçonnerie, tout subira la loi
juste. Ces forteresses honteuses seront démantelées. Elles dominaient tout. » Il n’hésite pas
à exprimer sa sympathie pour Hitler : « Nous
sommes entre les mains d’un vainqueur et son
attitude pourrait être écrasante. Si le marché
est sincère, Hitler peut couronner sa vie par
une œuvre grandiose : l’aménagement de l’Europe. » Il applaudit bien sûr Pétain : « Il s’est
fait un vrai miracle avec Pétain. Tout aurait pu
s’écrouler, s’anéantir dans l’anarchie. Tout est
sauvé et l’action est dans le pays.
Le Corbusier rejoint Vichy dès la fin de 1940.
Il sera bientôt nommé conseiller pour l’urbanisme auprès du gouvernement, et dispose
d’un bureau à l’hôtel Carlton où il commence à
écrire l’Urbanisme de la Révolution nationale.
Le 27 mars 1941, il rencontre le Maréchal et
rêve de devenir l’architecte de la Révolution
nationale. Mais le projet ne débouchera pas
et Le Corbusier rentre à Paris où il devient
conseiller technique à la fondation du docteur
Alexis Carrel. Il n’aura pas d’ennuis cependant
à la Libération. Il est soutenu, il est vrai par
Claudius-Petit, ministre de la Reconstruction et
de l’Urbanisme et admiré par Malraux qui voit
en lui le plus grand architecte du siècle. Il peut
enfin construire les affreuses tours et les barres
qu’il dessinait depuis les années 1920 sans
pouvoir les réaliser. Le 1er septembre 1965,
quelques jours après sa noyade à Roquebrune, Malraux salue son « vieux maître » et
son « vieil ami », faisant du bâtisseur fasciste
de la « Cité radieuse » l’une des incarnations
de la France gaulliste…
quand il fut nommé commissaire du Reich à la
monnaie, et préféra attribuer sa rémunération
à sa secrétaire. Pas de voiture avec chauffeur.
Il emprunte des trains de banlieue de troisième
classe. Obsédé par le destin de l’Allemagne,
patriote, il n’a jamais été accessible à la corruption. Jean-François Bouchard ne cache pas une
admiration certaine pour cet étonnant personnage. Voici ses propos : « Sur le plan économique, il a été un véritable génie. Il a transformé un pays arriéré, handicapé par le paiement
de la dette de la Première Guerre mondiale en
un Etat doté d’équipements extraordinaires —
autoroutes, barrages, centrales thermiques,
réseau téléphonique, etc. Il a transformé une
ruine historique en une réussite historique…
En 1940, grâce à lui, l’Allemagne serait devenue la première puissance économique au
monde si elle n’était pas partie en guerre. »
Bouchard affirme que si Schacht était aujourd’hui ministre de l’Economie de la Grèce,
il s’arrangerait pour ne pas payer la dette,
comme il l’avait fait lorsqu’il était président
de la Reichsbank. L’Allemagne devait payer
130 milliards de marks-or aux Alliés. Grâce
à Schacht, elle ne versera en tout et pour tout
qu’une dizaine de milliards de marks-or.
Schacht a fait croire aux Alliés qu’il voulait
payer, mais il les a complètement mystifiés…
Et s’il était ministre de l’Economie de la
France, que ferait-il ? Réponse de Bouchard :
sa priorité serait sans doute de résorber le chômage. Il mettrait au point un véritable plan de
guerre au service de la transition énergétique.
Il ferait émerger de grandes industries capables
de produire des panneaux solaires, des piles à
combustibles, etc. … La condition serait de ne
pas respecter certains traités européens, qui interdisent aux Etats de financer directement leur
économie productive. Ce pragmatique prenait
des décisions qui, à dix ans d’écart, étaient tout
à fait contradictoires. Il appliqua en 1923 une
politique déflationniste vigoureuse pour lancer
en 1933 une politique de déficit considérable.
Dans les deux cas, ses solutions ont très bien
fonctionné…
LES AUTRICHIENS RÉSISTENT
Heinz-Christian Strache, le président du parti nationaliste autrichien FPÖ avait pour antique
slogan : « Daham statt Islam » (Chez nous plutôt qu’en terre d’islam). Même si le FPÖ reste opposé à
l’islamisme et ne considère pas que l’islam est une des racines de la civilisation européenne, il n’en
demeure pas moins que son dirigeant vient de déclarer qu’il y a de la place au sein du parti pour
les musulmans. En attendant, les Autrichiens se défendent cependant. Le parlement autrichien,
appuyé par une forte majorité, vient de voter une loi d’exception anti-coran et pour la transparence
du financement des musulmans et de l’islam en Autriche. Parmi les décisions votées : tout groupe
autrichien déclaré comme représentatif de la communauté musulmane devra dorénavant utiliser
une traduction standardisée et en allemand du Coran. Tout financement étranger des organisations islamiques est désormais interdit. Tout imam exerçant en Autriche devra parler l’allemand
afin que leurs commentaires soient plus accessibles et plus transparents, et permettent de faciliter
l’intégration de l’islam dans la société autrichienne. Les 450 organisations musulmanes du pays
devront prouver qu’elles ont une « approche positive envers la société et l’Etat » si elles veulent continuer à
être officiellement reconnues. A noter que le demi-million de mahométans d’Autriche, soit environ
6 % de la population, est essentiellement composé des familles des travailleurs émigrés de Turquie.
Un sondage publié par l’institut OGM a révélé que 58 % des musulmans autrichiens étaient en
voie de radicalisation. La plupart des imams autrichiens sont envoyés par la Turquie, dont le directoire des affaires religieuses assure également les salaires. Les autorités turques sont furieuses. Le
responsable turc des affaires religieuses, Mehmet Gormez, a condamné la nouvelle loi, déclarant
avec un culot d’enfer : « L’Autriche revient 100 ans en arrière dans sa liberté religieuse ». Il oublie évidemment
de rappeler que la construction des églises est interdite en Turquie, et que les prêtres étrangers
obtiennent difficilement des visas de séjour et de travail. L’union islamique turque, la plus grande
fédération d’associations de mosquées, a déjà annoncé son intention de porter plainte devant la
cour constitutionnelle. En attendant, 200 musulmans autrichiens, y compris des femmes et des
enfants, sont partis en Syrie et en Irak rejoindre l’Etat islamique.
populaire contre la corruption parlementaire
généralisée, marquée par la manifestation du
6 février 1934, où la police du régime, ouvre
le feu sur la foule désarmée, transforme d’un
seul coup le paysage syndical. La CGT des socialistes, et celle du PC, pour des raisons qui
ne sont pas les mêmes, décident de soutenir le
régime en place. Un grand cortège syndical des
deux CGT réunies se déroule à Paris le 12 février 1934. Derrière l’événement, la volonté de
Moscou.
En mai 1935, Thorez, le chef du PC en France,
lance un appel à la réunification des deux CGT.
D’octobre 1935 à mars 1936, son souhait se
réalise (congrès CGT de Toulouse). Léon Jouhaux redevient le N°1 d’une grande CGT, où
les gens du PC sont les moins nombreux. Mais
les élections du printemps 1936 sont suivies par
une grève générale, avec, pour la première fois
en France, de nombreuses occupations d’entreprises, atteinte directe au droit de propriété. Le
gouvernement de Front Populaire (le socialiste
Léon Blum à sa tête), conforté par les accords
CGT/patronat (lequel est paniqué), fait voter la
loi des 40 heures, les congés payés, et l’institution des délégués d’atelier (qui avaient fonctionné pendant la Grande Guerre). A l’élection
de ces délégués qui suit, la quasi-totalité des élus
sont des cégétistes. Ce ne sont pas des délégués
d’atelier, mais des délégués syndicaux. Par ailleurs, le patronat a accordé des augmentations
de salaires non négligeables.
L’EFFONDREMENT CÉGÉTISTE
DE 1938/1939
D’où un prestige énorme pour la CGT réunifiée. 4 millions d’adhérents. Et aussi, maintenant, la prédominance en son sein des communistes, les ex-Unitaires. Parmi eux, le dirigeant
de métallurgistes, Ambroise Croizat. Mais il n’y
a pas loin du Capitole à la Roche Tarpéienne.
En septembre 1938, les accords de Munich, qui
ont évité de justesse la guerre pour la Tchécoslovaquie, fissure la CGT. Communistes et socialistes se trouvent confrontés à la tendance
de René Belin, qui défend ces accords. Et peu
après, les communistes de la CGT commettent
une grave erreur tactique en déclenchant une
grève générale le 12 novembre 1938, contre les
décrets-lois Paul Reynaud. Ceux-ci prévoient
l’abandon de la semaine des 40 heures pour l’essentiel dans les industries d’armement. Il s’agit
de préparer la guerre contre l’Allemagne. Le PC
se contredit. Résultat : la grève est brisée, 15 000
meneurs sont licenciés pour leur rôle. D’un seul
coup, la CGT tombe de 4 millions à 2,5 millions
d’adhérents.
En septembre 1939, la guerre évitée l’année antérieure éclate. Les communistes de la
CGT approuvent le Pacte germano-soviétique
(23 août 1939), et ne veulent pas « mourir
pour la City de Londres ». Ils sont exclus de
la CGT, leurs dirigeants internés par les autorités de la IIIe République. Début 1940, il ne
reste plus que 500 000 adhérents à la CGT (du
fait surtout de la mobilisation). A l’été 1940,
sous l’occupation partielle du territoire par les
vainqueurs allemands, René Belin, dirigeant
syndical pacifiste de 1938, devient ministre du
Travail du Maréchal Pétain. Il dissout les organisations syndicales au plan national, mais
les fédérations professionnelles agissent librement. Sa « Charte du Travail » maintient les
acquis sociaux.
VICTIMES DU
CHANGEMENT DE “LIGNE”
La guerre se poursuit. L’URSS et l’Allemagne entrent en conflit le 22 juin 1941. Le PC,
et les minoritaires communistes clandestins de
la CGT, se lancent dans des attentats contre les
occupants allemands. L’armée d’occupation
réagit. Des chefs cégétistes, arrêtés avant mai
1940 pour défaitisme et trahison et internés
par la IIIe République, en raison des hostilités
contre le IIIe Reich, sont fusillés (« martyrs de
Châteaubriant »).
En 1942, Jouhaux et Frachon, les chefs de
file de la SFIO et du PC, se rencontrent discrètement, afin de recoller les morceaux de la
CGT. Jouhaux est arrêté peu après, et interné.
Il est remplacé, et il se produit en avril 1943
la réunion du Perreux où ex-confédérés et
ex-unitaires fraternisent. Peu après, la CGT
et ses deux tendances rose et rouge entrent au
Conseil National de la Résistance. Après la Libération, la CGT, reparue au grand jour en août
1944, entend, à nouveau unifiée, détenir une
place majeure dans la nouvelle France de la future IVe République. La fin de ses tribulations ?
On va vite le savoir.
Nicolas TANDLER.
N°3181 — 26 MARS 2015 — RIVAROL
7
Le sombre avenir de l’intelligence
Louis de Bonald.
Je ne pouvais m’empêcher de les sentir
malfaisantes, ces montagnes hallucinées
dont les versants plus lointains veillaient
sur quelque ultime abysse maudit.
Howard Phillips Lovecraft.
D
U 16 AU 22 mars se déroulait la 16e
édition de la Semaine du cerveau
en France et dans 62 pays de notre
monde unifié ou presque. Chez nous, la fête
du ciboulot a été organisée sous l’égide de
la Société des neurosciences qui regroupe
2 000 scientifiques et 500 doctorants. L’objectif de cette semaine mise en place chaque
année est de sensibiliser le grand public sur
les nouvelles recherches en matières préventive et curative. Dans une trentaine de
villes, des débats ont eu lieu, des expositions
ont été montées, des ateliers (mot magique)
mis en place pour toucher un maximum de
citadins angoissés par les maladies de la
cervelle qui touchent un nombre croissant
d’individus particulièrement dans le monde
occidental. La situation catastrophique en
matière de santé cérébrale est incontestable.
Les chiffres sont inquiétants et n’importe
quel individu se rend compte aujourd’hui
par lui-même de l’essor de certaines maladies psychiatriques et neurologiques évolutives. La plus étendue, hormis la dépression
qui ne relève pas (le plus souvent) d’une
altération cellulaire, est comme nous l’observons empiriquement et amèrement autour de nous, la maladie d’Alzheimer qui
concerne actuellement en France 850 000
personnes — 150 000 de plus par an. Une
pathologie connaissant une forte croissance arithmétique non seulement au sein
d’une population vieillissante mais également chez de nombreux adultes de moins
de 60 ans (les cas sont de moins en moins
exceptionnels). Mais d’autres maladies
progressent inexorablement sans que les
pouvoirs publics ne réagissent avec force…
C’est le cas de la maladie de Parkinson qui
suit la même courbe ascendante, celui de la
sclérose en plaque qui affecte de trop nombreux jeunes. D’autres se « répandent » et
augmentent à une vitesse littéralement exponentielle comme l’autisme dont l’essor
inquiète tous les spécialistes.
DES HOMMES ET
DES PIÈCES DÉTACHÉES
Un autisme qui gêne les projets du pouvoir et sa propagande néo-scientiste censée
faire accepter à la masse la grande médecine de demain : la thérapie génique intégrale. Car c’est bien de cela qu’il s’agit ici.
Cette grande kermesse des neurosciences,
ce festival du cortex disséqué, ces réjouissances schizophréniques servent bel et bien
à banaliser le génie génétique, bref, les organismes génétiquement modifiés non plus
seulement dans le monde végétal et animal,
mais surtout dans le monde des humains où
le marché représente un véritable eldorado
RIVARO L
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Hebdomadaire créé le jeudi 18 janvier 1951
Fondateur : † René Malliavin (1896-1970)
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† René Malliavin (janvier 1951-septembre 1970)
† Dominique Lucchini, dit Pierre Dominique
(septembre 1970-mai 1973)
† Maurice Gaït (mai 1973-novembre 1983)
Marie-Luce Wacquez, dite Camille-Marie Galic
(novembre 1983-février 2010)
Directeur de la publication et de la rédaction,
éditorialiste : Fabrice Jérôme BOURBON
E.U.R.L. “Editions des Tuileries”, au capital de
51 000 euros pour 99 ans, à partir du 20 mai 1949.
Maquettiste : B. Archier — Imprimerie : Roto Presse
Numéris, 36-40 boulevard Robert Schuman, 93190 Livry Gargan — Dépôt légal : à parution — Gérant et
associé : Fabrice Bourbon. CPPAP n° 0218 C 82763,
ISSN n° 0035 56 66.
pour les grands laboratoires et les politiques
corrompus du monde entier.
Et un rêve fou d’immortalité pour les
hommes qui considèrent de plus en plus,
quoi qu’en disent les philosophes de la radio, la science comme une vache sacrée qui
les sauvera des conséquences délétères du
matérialisme dans lequel ils se sont enfouis.
« Les découvertes donnent de nouvelles clés
pour savoir réparer le cerveau. Les thérapies géniques et cellulaires permettront
bientôt, assure un obscur savant, de remplacer des gènes défectueux ou de reconstituer
des cellules nerveuses altérées. »
Une médecine atteignant à la fin du projet le stade final de l’atomisme. Une médecine qui ne verra dans l’être humain (sur
le plan strictement physiologique) non un
organisme digne de ce nom avec ses lois
holistiques mais une machine composée de centaines de millions d’éléments.
Et l’on remplacera les pièces détachées
de l’homme-machine pour qu’il perdure
comme l’on remplace régulièrement les
pneus, la batterie, les filtres, l’huile, la
courroie, les plaquettes d’une automobile
que l’on veut conserver. Sans, visiblement,
que les décideurs ne se rendent compte que
l’adoption d’une thérapie génique jalouse,
conquérante et perçue progressivement
comme une panacée obscurcit les causes
véritables de la dégénérescence physique
et intellectuelle de l’homme moderne qui
fonce à la vitesse grand V vers sa disparition.
La béatitude des scientistes
du vingt-et-unième siècle
peine à cacher, pour celui qui
veut voir, le désastre humain
dans lequel patauge ces techniciens du “vivant” qui ne
soigneront bientôt plus que
des zombies dignes de ce
nom. L’autisme, parlons-en
plus longuement. L’autisme
qui a fait rire et a ému les
cinéphiles à travers le film
Rainman, l’autisme qui ferait
de certaines de ses victimes
des sortes de génie super matheux à la mémoire éléphantesque, l’autisme vecteur de
talent, révélateur artistique, l’autisme, cet
handicap qui bouscule les égoïsmes de notre
époque, blablabla… Eh bien, toutes ces thématiques, parfois bouleversantes, souvent
intéressantes, occultent le phénomène le
plus important du sujet, soit la propagation
à croissance exponentielle (et non pas arithmétique à la différence d’Alzheimer et de
Parkinson) de l’autisme. C’est stupéfiant.
LA FUITE CHIMIQUE
DES CERVEAUX !
Comme d’habitude, les Etats-Unis annoncent notre proche avenir. Il y a un an, les
Centers for Disease Control and Prevention
(CDC) américains, l’équivalent de l’Institut
de veille sanitaire (InVS) français, rendaient
publiques leurs dernières études sur la prévalence des troubles du spectre autistique
chez les garçons et les filles de 8 ans aux
Etats-Unis. En deux ans, le chiffre des inABONNEMENTS : 2 ans : 194 euros — 1 an :
114 euros — 6 mois : 64 euros — 3 mois : 36 euros —
soutien : 175 euros — propagande : 210 euros —1 an
(chômeurs, étudiants, lycéens, personnes en grande difficulté) : 100 euros.
ABONNEMENTS PAR PRÉLÈVEMENT AUTOMATIQUE : 12 euros par mois (imprimer le bulletin sur notre site Internet ou le demander en nous téléphonant ou en envoyant un courriel)
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PPPAR)
fections a augmenté de 30 % ! Aujourd’hui,
un enfant sur 68 est touché par l’autisme.
Selon les projections les moins pessimistes,
l’autisme devrait toucher 1 enfant sur 10
dans moins d’un quart de siècle. Précisons
que les observateurs américains ne parlent
ici que d’autistes, non d’autres malades,
non d’autres pathologies mentales. Et il faut
noter encore ici pour appréhender à sa juste
mesure l’ampleur de la catastrophe que les
critères diagnostiques utilisés par les CDC
entre 2000 et 2014 n’ont jamais changé. Et
selon la biologiste française Barbara Demeneix, « en France et en Europe, il n’existe
pas de suivi historique de la prévalence de
ces troubles aussi précis qu’aux Etats-Unis,
mais il est vraisemblable qu’on assiste aussi à une augmentation de leur incidence. »
Pour elle comme pour Philippe Grandjean,
professeur de médecine environnementale
(université Harvard, université du Danemark-Sud), l’augmentation de la fréquence de
l’autisme que l’on mesure ces dernières années est telle qu’elle ne peut pas être attribuée
à la génétique seule et ne peut être expliquée
sans faire intervenir des facteurs environnementaux. Bisphénol A, plomb, perfluorés et
de nombreuses autres molécules chimiques
altéreraient le développement cérébral des bébés à naître, de fait leurs capacités cognitives.
Il y a deux ans, en Norvège, pour la première
fois depuis la création du test de QI, les lycéens du pays avaient obtenu un moins bon
score pendant ce test que l’année précédente.
(Dessin de Chard)
L’homme est une intelligence servie par
des organes.
en France dans les années 1960, l’écrasante
majorité des mamans considéraient alors la
petite lucarne comme une nouveauté récréative et fascinante mais la tenaient aussi pour
un danger potentiel à l’égard de leur progéniture. On ne laissait pas les gosses végéter
devant la télévision dont la consommation
était dûment chronométrée. Dans les années 1970, la télévision était d’ailleurs souvent rangée dans une sorte d’armoire que
la ménagère pouvait fermer à bon escient.
C’était un peu comme le cinéma à la maison, mais il y avait des horaires à respecter.
Aujourd’hui, la moitié des adolescents de
15 ans est en permanence collée à son portable, mille fois plus virulent qu’une télé à
trois chaînes…
Le Professeur Olivier Houdé, psychologue
chercheur au CNRS et auteur de plusieurs
ouvrages sur l’impact des nouvelles technologies sur le psychisme juvénile, est catégorique : les jeunes utilisateurs se servent
surtout « d’une zone du cerveau, le cortex
préfrontal, pour améliorer la rapidité de décision en lien avec les émotions. Mais cela
se fait au détriment d’une autre fonction de
cette zone, plus lente, de prise de recul, de
synthèse personnelle et de résistance cognitive. » Le virtuel est suspecté d’atteindre
les mécanismes de la conscience. « Il suffit
d’observer autour de soi les modifications
comportementales qu’il entraîne : incapacité de maintenir une conversation ou de
rester concentré sur un document ; facilité brutale à se déconnecter d’un échange
relationnel comme on se débranche d’une
machine, etc. » Où l’on détecte une impatience toujours plus aiguë des jeunes gens
connectés, une réelle incontinence mentale,
une sorte d’involution faisant du
connecté un nourrisson exigeant
le sein…
Mais ce que l’on peut remarquer
aussi, et ce que mettent beaucoup
moins en avant les psychologues
et psychanalystes, c’est que Twitter et Facebook, loin d’aider à
l’épanouissement de l’individu
créateur et pensant, motivent les
comportements grégaires que l’on
observe dans les foules et dans les
masses. On le voit en politique
mais aussi, et c’est cette population qui concerne notre propos,
chez les collégiens qui se transforment facilement en petits demeurés cruels lorsqu’ils ont identifié
une meute de hyènes qui vilipendent sur le
net un bouc émissaire sans protection, un
enfant esseulé qu’ils couvrent d’injures.
Ces collégiens, toujours plus nombreux,
se joignent à la curée ; c’est beaucoup plus
drôle que de faire des recherches historiques, scientifiques, géographiques, généalogiques au travers d’une toile qui abonde
en informations sur toutes ces matières.
Et l’on ose imaginer l’enfer que constituera
le monde adolescent pour l’innocent quand
les demi-tarés connectés à leur Google
glass seront majoritaires dans les établissements de l’école obligatoire. En attendant,
il faut bien dire que l’on retrouve les mêmes
niais sur Internet que dans la vie réelle. La
virtualité est tout aussi laide que la réalité
sociale pour l’observateur clairvoyant qui
maintient ses paupières ouvertes. Elle n’est
pas pire, comme l’isolement de l’internaute
(évoqué par quelques psys se croyant perspicaces) par rapport, par exemple, à cette
solitude inouïe qui emplit le cœur d’un
convive lucide atterri par le plus infect des
hasards dans une soirée de bobos tout heureux et étonnamment démonstratifs de ce
bonheur qu’ils ont de vivre sous indigénat
et sous l’astre shoahtique le plus noir dans
un coaltar d’inconscience ou un autisme de
conformisme qui les enivre. Manger cette
nourriture-là pendant que la maîtresse de
maison crache quelques mots d’anglais à
son enfant bilingue ouvert de force sur le
monde malgré son autisme a, il est vrai, une
autre saveur que les bêtises d’un anonyme
du net…
Peut-être s’agissait-il déjà d’un indice de la
crétinisation (dans le premier sens du terme)
des nouvelles générations ?
La pollution expliquerait en premier lieu
la détresse cérébrale des têtes blondes et
notamment de l’autisme qui explose. Mais
nous savons qu’il existe d’autres causes
débilitantes qui affectent le cortex humain.
Des phénomènes environnementaux si l’on
peut dire mais non chimiques, des ferments
comportementaux, des habitudes nouvelles
caractérisées par une addiction infinie chez
les jeunes gens de notre temps immergés
dans un univers de virtualité sans fond. Il
est évident, pour celui qui veut voir, que les
nouvelles technologies ont asservi les collégiens confondus entre leur acné gratouillé
et les petits boutons de leur clavier et écran
qu’ils triturent aussi rapidement et machinalement que leur face ahurie. La contamination est totale. En visite chez mémé,
Cassandra comme Jordan likera la photo de
Tiphaine topless dans le miroir de la salle
de bain de ses parents. Entre deux commentaires sur une dernière publicité ou un clip à
la noix, Cassandra jouera à un jeu plein de
couleurs sur sa tablette customisée d’autocollants. Des centaines d’infos sur les amis
du lycée défilent, des indiscrétions sur les
actrices abondent, le torse d’une vedette est
ici mise à nue, une étude sur le sexe “trop”
scientifique ailleurs la fait glousser. Que
pèsent les dernières heures de son aïeule
aux yeux vitreux face à ce torrent de “vie” ?
UNE JEUNESSE HYPNOTIQUE
Il est certain qu’avec une pauvre cervelle,
altérée comme elle est par toute la chimie
déversée par la grosse consommation, la
jeunesse est tombée dans la macédoine
numérique de la virtualité clinquante. Il
est tout aussi certain que l’incontinence
provoquée par cette “internetite” résulte
également, dans une certaine mesure, de la
désertion croissante des parents en matière
éducative.
Lorsque la télévision s’est démocratisée
François-Xavier ROCHETTE.
SARL ADBF — Capital 20 000 €
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RIVAROL N°3181
8
L
Doctrine : défense et illustr
Oui, nous sommes fiers
d’être nationalistes !
E 11 novembre, François Hollande a
assimilé le nationalisme à une expression de haine. »A chaque fois que le
nationalisme resurgit, que les idéologies de
haine refont surface, que les séparatismes
s’exacerbent, alors nous devons nous souvenir de l’engrenage infernal de l’été 1914 »,
a-t-il martelé, en rappelant la fragilité de la
paix. Ce faisant, il ne faisait que paraphraser
ce qu’avait déclaré le 17 janvier1995 devant
le parlement européen François Mitterrand :
« le nationalisme, c’est la guerre ».
S’il est coutumier de voir les régimes démocratiques vilipender le nationalisme, il est
nécessaire de répondre à de tels propos se
voulant infamants. Il ne s’agit pas de se défendre : il s’agit de mettre les choses au point.
LA PATRIE RÉPUBLICAINE
ET LA FRANCE
Au nationalisme, l’actuel locataire de l’Elysée oppose le patriotisme dans les termes suivants : « Le patriotisme, c’est n’être jamais
fatigué de servir son pays, le patriotisme
c’est faire parler l’histoire pour mieux regarder droit devant vers l’avenir. Le patriotisme
n’est pas une nostalgie, c’est une volonté.
Celle de faire entrer la France dans le monde
au premier rang, en préservant son identité,
c’est-à-dire la république sociale. »
Voilà a priori des propos auxquels il semble
que nous pourrions souscrire. Pourtant, il
n’en est rien, comme nous allons le voir.
Tout d’abord, il est indispensable de définir
ce qu’est le patriotisme. Selon le dictionnaire
Larousse, le patriotisme est un « attachement
sentimental à sa patrie se manifestant par la
volonté de la défendre, de la promouvoir ». Il
faut alors définir ce qu’est la patrie. Toujours
selon le Larousse, la patrie est le « pays où
l’on est né ou auquel on appartient comme
citoyen, et pour lequel on a un attachement
affectif ». Deux questions de posent alors : de quelle
patrie parle-t-on ? Quelle différence existet-il alors entre nationalisme et patriotisme ?
Il reste alors à donner un contenu à cette
patrie. Nous savons que le mot “patrie” peut
être utilisé pour désigner tout autant une nation qu’une province, un terroir, un village.
Dans le cas présent la patrie de François
Hollande est singulière : il s’agit de la « république sociale » qui tient lieu d’identité
de la France. Autrement dit, la France est
confondue avec la république. Ce n’est pas
pour nous surprendre car nous retrouvons ici
la confusion entretenue depuis la Révolution
française entre France et République. Le patriotisme républicain n’a rien à voir avec le
patriotisme français.
Comme l’a rappelé Philippe Ploncard d’Assac (Le Nationalisme français, 2e éd., SPP),
Roger Leray, Grand Maître du Grand Orient
de France au Convent de 1968 , cité dans
la revue maçonnique Humanisme de juillet
1969 : « il y a 200 ans, le chevalier de Ramsay a annoncé la république universelle (1)
Depuis, inlassablement, les franc-maçons
participent à son édification ». Ainsi, selon que la patrie en question est la
France ou la République, le patriotisme ne
sera pas nécessairement le même. Si nous
prenons la France pour référence, nous appliquerons le patriotisme, autrement dit un
attachement sentimental et une volonté de
défense de cette patrie à la France plus que
millénaire, celle issue de l’antiquité celtique
et romanisée et constituée à partir du baptême
de Clovis, avec les quarante rois « qui ont fait
la France » mais aussi toutes les réalisations
nées du génie français jusqu’à nos jours.
Nous assumons toute l’histoire de France.
Si nous faisons référence à la “République”,
la France n’est plus alors rien d’autre qu’un
territoire servant de support à un projet politique apatride, planétaire, certes avec des
spécificités que l’on ne peut effacer, mais qui
n’a aucune signification identitaire, culturelle
particulière que l’on puisse préserver, sauf si
elle sert à promouvoir le dessein républicain
qui, rappelons-le, est un concept idéologique
construit par pure construction intellectuelle,
en rébellion contre l’ordre universel et auquel
elle pense commander. (2) Gambetta déclarait
d’ailleurs le 1er juin 1877 à une délégation
de jeunes hommes : « Nous avons l’air de
combattre pour la forme d’un gouvernement,
pour l’intégrité de la constitution (républicaine) ; la lutte est plus profonde : la lutte
est contre tout ce qui reste du vieux monde …
et les fils de 89 ». Si, par la force des choses,
la confusion entre république et France existe
dans l’esprit de la plupart des Français, elle
n’existe pas chez les dirigeants du régime
républicain en France et ne doit pas exister
chez les nationalistes.
PATRIOTISME
ET NATIONALISME
Cela précisé, abordons la seconde question,
à savoir ce qui différencie le patriotisme du
nationalisme. Mais, tout d’abord, quelle est
l’origine du mot ?
L’abbé Barruel Mémoire pour servir à
ABONNEMENTS À PRIX RÉDUITS :
Pour nous aider, face aux difficultés de tous ordres qui nous sont faites et
pour soutenir l’hebdomadaire le plus ancien de la résistance sans concession au mondialisme sous toutes ses formes, pourquoi ne pas (vous) offrir un
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Le prochain Pot des Amis de RIVAROL aura lieu au début du printemps, le SAMEDI 28 MARS 2015, à l’Espace Dubail (de 14 heures à 19 heures), 18 passage
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l’histoire du jacobinisme (Tome 2, p.115,
Ed. DPF 2005), cite Weisshaupt, chef des
Illuminés de Bavière, qui écrivait dans son
Discours du Hiérophante : « Le nationalisme
ou l’Amour national prit la place de l’amour
général … alors il fut permis de mépriser les
étrangers, de les tromper et de les offenser ».
Weisshaupt, bien sûr, se réclamait de l’amour
universel et combattait le nationalisme. Autrement dit, le nationalisme s’oppose au cosmopolitisme, à la volonté de noyer, voire de
broyer les nations dans une humanité indifférenciée, s’opposant ainsi à l’ordre universel
qui a constitué l’humanité en peuples, en nations différenciées, à la personnalité unique,
développant une culture propre, un génie
propre contribuant dans l’universel à l’enrichissement de l’humanité.
Mais le nationalisme est d’une nature différente de celle du patriotisme. Si l’un et
l’autre professent un « attachement sentimental à la patrie se manifestant par la volonté
de la défendre, de la promouvoir », le patriotisme n’est qu’une attitude d’empathie envers
le pays dans lequel on vit et le peuple dont
on est issu et dont on est membre, une bonne
volonté de le servir mais sans structure, sans
charpente intellectuelle et doctrinale qui lui
donne une consistance efficace, opérative.
Le nationalisme donne cette structure, cette
doctrine opérative. Il vertèbre en quelque
sorte le sentiment patriotique, le rend pleinement conscient à lui-même. Le nationalisme
pense la patrie. Il est un ensemble de connaissances observées depuis l’origine de l’espèce
humaine qui donne l’explication complète
d’un certain nombre de faits et permet de
trouver les solutions les mieux adaptées aux
besoins permanents d’un État particulier ou
d’un type d’individu différent par nature. Il
ne s’agit pas de découvrir des vérités nouvelles mais de parvenir à utiliser des vérités bien établies, issues de l’observation de
l’histoire, pour répondre aux questions qui se
posent dans le monde actuel.
Comme l’écrivait Maurras « Le monde
physique a des lois, la nature humaine a les
siennes qui ne s’inventent pas, mais qui se
découvrent. L’esprit de l’homme, au lieu de
spéculer dans les nues, doit regarder autour
de lui afin d’y trouver son conseil et sa direction dans la lumière » (Mes Idées politiques,
1ère Partie, L’Homme, Nature et raison)
La connaissance de l’histoire, expérience
en acte, sert aussi à préserver les peuples des
faux aiguillages, l’empêcher de construire sa
vie de travers, de se forger des mœurs déréglées, de dispenser un enseignement public,
une éducation de travers, le sauver des solutions économiques, sociales ou politiques
improvisées, l’empêcher de jouer, entre les
mains de ses dirigeants politiques, le rôle de
cobaye de laboratoire, rendre les chefs politiques capables de suite dans les idées, capables même de directives nationales. Autant
de services qu’apporte l’étude de l’histoire,
de son pays tout d’abord mais aussi des autres
peuples. C’est ce que Maurras désignait sous
l’appellation d’empirisme organisateur.
Les vérités premières et les positions politiques qui en découlent ne dépendent pas
du contexte psychologique ou économique
qui change d’une période à une autre. Ces
vérités tiennent leur origine dans la nature
humaine et des obligations immuables de la
vie en société. Les circonstances changent
et en même temps s’ajoutent les difficultés
supplémentaires créées par elles. Mais les
vérités premières demeurent seules capables
d’apporter la meilleure solution aux interrogations qui se posent à différentes époques,
dans des situations nouvelles. La nécessité de
l’autorité, la primauté du travail, le respect de
la famille, l’indépendance de la patrie, dans
la reconnaissance des différences d’origine
et de pensée, voilà l’essentiel des idées politiques vraies, sur lesquelles il est possible de
conduire une action politique féconde.
Comme le rappelle Pierre Sidos, le nationa-
lisme est l’expression politique, conséquente
et nécessaire du patriotisme. « L’Etat, c’est
la souveraineté. La patrie c’est le sol. La nation, c’est l’histoire. Le peuple, c’est le corps
national. Partant de là, il n’y a que le nationalisme qui puisse redonner à la France
sa véritable image, puisque partout ailleurs,
il n’y a aucun message, aucune forme qui se
dessine et qui soit une forme d’avenir.
En dehors du nationalisme, il n’est jamais
question que de problèmes matériels qui,
pour aussi justifiés qu’ils soient dans certains cas, ne sont porteurs d’avenir ni sur le
plan intellectuel, ni sur le plan moral. Seul,
par conséquent, le nationalisme demeure la
doctrine d’avenir et les nationalistes, loin
d’être les derniers d’hier sont les premiers
de demain. » (Introduction à une plaquette de
présentation de l’Œuvre Française en 1983).
LA NATURE DU NATIONALISME
Paul Bourget (Pages de critique et de doctrine t.1, p.148, Ed. Plon 1912) énonçait ainsi
la nature du nationalisme : « le nationalisme
n’est pas un parti : c’est une doctrine. Elle
dérive de cette observation, toute expérimentale, à savoir que notre individu ne peut
trouver son ampleur, sa force, son épanouissement que dans le groupe dont il est issu ».
Maurice Barrès écrivait que la nationalisme
est vrai car il repose sur la vie : « Vous préféreriez que les fruits de l’hérédité n’existassent pas, que le sang des hommes et le
sol du pays n’agissent point, que les espèces
s’accordassent et que les frontières disparussent. Que valent nos préférences contre
les nécessités. (Scènes et doctrines du nationalisme, p. 441). « Le problème n’est point
pour l’individu et pour la nation de se créer
tels qu’ils voudraient être (oh ! L’impossible
besogne !) mais de se conserver tels que les
siècles les prédestinèrent. »
Le nationalisme est la condition nécessaire
pour maintenir la conscience d’un peuple en
éveil sur sa propre réalité. Le nationalisme
est l’expression consciente et structurée de
l’âme de la nation, jaillissant des tréfonds de
son être ; par les actions qu’il inspire et suscite, le nationalisme est la manifestation de la
volonté de vie qui brûle en son sein.
Loin d’être une expression de haine, le nationalisme est effectivement une expression
d’amour : celui de son pays, de sa patrie.
En ce sens, il ne peut que comprendre que
le même sentiment soit légitimement éprouvé par les membres des autres peuples dont
ils sont les héritiers et les usufruitiers. Et, de
même qu’il existe un grand nombre de nations, il existe autant de nationalismes se rapportant à chaque nation.
L’âme de cette nation se manifeste dans la
tradition qui est, en quelque sorte, le code
génétique de l’organisme national : parler
de tradition veut dire transmission par un
organisme vivant, en évolution constante,
d’un legs moral, spirituel, culturel, civilisationnel qui, de génération en génération, ne
laisse pas de se modifier, de s’enrichir d’éléments nouveaux tout en restant identique à
soi-même. Comme l’a écrit le nationaliste
canadien, le chanoine Lionel Groulx (Directives, p. 209 Ed. Zodiaque, Montréal 1937),
« la tradition est le plan architectural selon
lequel un peuple bâtit son histoire, alors que
fidèle aux impulsions spécifiques de son âme,
il crée, évolue, mais sans jamais briser ses
lignes de fond, restant consubstantiel à son
passé, à ses ancêtres, au génie de sa race ».
Cette tradition est l’expression actualisée de
cet enracinement dans une terre, une civilisation sur lequel Maurice Barrès a tant insisté.
En ce sens, le nationalisme est le mot qui
aujourd’hui, c’est-à-dire depuis l’émergence
du monde contemporain, est l’appellation
de la doctrine qui, en tous temps, a guidé la
politique des hommes d’Etat chargés de la
conduite des affaires de leur pays doué d’une
âme et d’une personnalité unique enracinées
dans un territoire et dans l’histoire. Ainsi, le
nationalisme français est l’actualisation de la
ligne politique qui guidait les rois de France,
tels Philippe Auguste, Saint Louis, leurs successeurs et leurs ministres tel Richelieu.
Maurras (Au Signe de Flore, p. 256 Ed.
Grasset, 1933) écrivait : « Depuis que se
trouve dissoute l’ancienne association
connue au Moyen Age sous le nom de chrétienté, et qui continuait, à quelques égards,
26 MARS 2015
9
ration du principe national
l’unité du monde romain, la nationalité reste
la condition rigoureuse, absolue de toute
l’humanité. Les relations internationales,
morales ou scientifiques, dépendent du maintien des nationalités. Si les nations étaient
supprimées, les plus hautes et les plus précieuses communications économiques ou
spirituelles de l’univers seraient menacées :
nous aurions à craindre un recul de la civilisation. Le nationalisme n’est donc pas un fait
de sentiment : c’est une obligation rationnelle et mathématique. »
UNE DOCTRINE D’ACTION
En tant que doctrine d’action, le nationalisme
est l’expression de toutes les forces d’une nation qui s’opposent à sa mort et à sa destruction.
C’est avant tout une méthode d’analyse des
problèmes qui se posent à la vie de la nation et
de leur résolution par rapport à celle-ci.
Englobant l’ensemble des aspects et des composantes de la nation, le nationalisme ne peut
accepter la division artificielle et destructrice
de la nation provoquée par le système démocratique en droite et gauche. La nation, en tant
qu’organisme vivant, est constituée de cellules
vivantes dont la première est la famille, d’organes sociaux que sont les corps intermédiaires
territoriaux, sociaux, économiques, culturels.
Par suite, tout en posant le principe intangible
de souveraineté sans laquelle aucune nation —
de même qu’aucune entité vivante — ne peut
être responsable et maîtresse de son destin, le
nationalisme pense la société non pas comme
un agrégat d’individualités isolées les unes des
DANS LE VAL D’OISE,
UN HÔPITAL RACISTE
DÉBAPTISÉ
Ça se passe àVilliers-le-Bel dans le Val d’Oise.
Le maire PS, qui n’a sans doute rien d’autre
à faire, soutenu par Martin Hirsch, directeur
de l’assistance publique et hôpitaux de Paris
(AP-HP) a décidé de débaptiser l’hôpital local, Charles Richet. Motif ? Ce prix Nobel de
médecine 1913 est un affreux raciste. Le prix
Nobel écrivait en effet en 1919 dans son livre
L’Homme stupide : « Voici à peu près trente mille ans
qu’il y a des Noirs en Afrique, et pendant ces trente mille
ans ils n’ont pu aboutir à rien qui les élève au-dessus
des singes ». Et il ajoutait, histoire d’enfoncer le
clou : « Donc les tortues, les écureuils et les singes sont
bien au-dessus des Nègres, dans la hiérarchie des intelligences […]. Crédules, obscènes, frivoles, paresseux, menteurs, ils déshonorent l’espèce humaine. »
On a vraiment affaire à des fous furieux !
NON, LES TRAVESTIS
NE SONT PAS MALADES !
Les tribulations d’un “trans” en France, voilà le
genre d’histoire sordide qui doit désormais faire
pleurer dans les chaumières. Après les récits
larmoyants de “couples” de “mamans” comblées par leur petit fabriqué in vitro en Belgique,
il faut réhabiliter les “trans”, ces individus qui
« se sentent » femmes dans un corps d’homme, ou
l’inverse. C’est d’ailleurs le sujet d’un film dont
la vedette assurera sans nul doute la promotion :
Une nouvelle amie, avec Romain Duris dans le rôle
du veuf qui refuse de « passer à côté de sa vie » et
assume enfin sa féminité avec force perruques et
talons hauts. A n’en pas douter, le grand public
sera de plus en plus matraqué par les téléfilms,
émissions de télé-réalité et reportages en tous
genres destinés à lui faire accepter les travestis,
et même, à les défendre (l’année dernière, c’est
le film Tomboy qui faisait polémique).
Ne faut-il pas plaindre en effet David, privé de
son enfant de deux ans, après être « devenu Sandrine » ? Puisque l’on accepte de mieux en mieux
les lesbiennes qui portent des bébés éprouvettes,
pourquoi stigmatiser les travestis : ne sont-ils
pas, autant que les homosexuels, capables d’élever convenablement leurs enfants ? C’est ce que
demande David, pardon “Sandrine” : « J’ai été
prise pour quelqu’un qui est malade alors qu’une per-
choisie comme emblème de l’Etat
Français.
Dès lors, lorsque l’on étudie les
faits politiques, économiques, sociaux, avec une telle doctrine dans
un ordre mondial qui combat le
fait national, il devient évident,
inévitable que les analyses qui en
résultent vont être des propos de
combat contre un ordre du monde
mu par des forces qui veulent détruire les nations d’une manière ou
d’une autre. Par conséquent, le nationalisme est la défense et la promotion de l’héritage moral, intellectuel, religieux de la nation déjà
constituée, communauté de destin
dans l’universel.
Il ne faut pas se laisser prendre au
piège de l’inversion accusatoire qui
présente les nationalismes comme
des fauteurs de guerre alors que,
dans leur manifestation, dans leurs
(Dessin de Chard)
actes, ils ne sont dans le contexte
contemporain que des réactions de
autres comme des monades autonomes mais saine défense et de légitime protection face à
comme un ensemble organique articulé selon le l’agression dont les peuples sont ainsi victimes.
Lorsque l’on aime, on aide ce que l’on aime
principe de suppléance (appelé encore principe
de subsidiarité) propre à toute société tel que le à s’épanouir et on le défend contre ceux qui
dégage l’anthropologie. Par conséquent, mu par veulent l’attaquer, voire l’anéantir.
Aujourd’hui, plus que jamais, les nations
le souci constant de l’union et non de la division, le nationalisme engendre nécessairement sont agressées par des forces cosmopolites qui
le socialisme, le socialisme étant « l’améliora- veulent les détruire afin de les fondre dans une
tion matérielle et morale de la classe la plus indifférenciation humaine planétaire. Lorsque
nombreuse et la plus pauvre ». La Francisque, le Baron de Rothschild déclarait dans la revue
cette hache à deux lames, avait été à juste titre Entreprise du 18 juillet 1970 (p. 64) que « le
sonne trans n’est pas quelqu’un de malade. » Il ajoute :
« J’espère revoir ma fille normalement. Un enfant doit
voir ses deux parents, parce qu’un enfant qui ne voit pas
ses deux parents ne peut pas être équilibré et heureux. »
L’histoire ne dit pas comment David veut que
son enfant l’appelle. Pour le fameux équilibre
du bambin, faut-il continuer de dire papa ? Si
celui-ci a les cheveux aussi longs que sa mère et
plus de maquillage, cela risque cependant d’être
source de trouble. Heureusement pour cette famille du 21e siècle, l’école dispose sans doute
dans ses rayons du livre Papa porte une robe, pour
familiariser l’enfant avec la nouvelle apparence
de son géniteur.
UN NOUVEAU LIVRE QUI
ACCABLE HOLLANDE
Après celui de Trierweiler, Hollande n’en a
pas fini avec les essais à charge. Le journaliste
François Bazin, ancien rédacteur en chef politique de L’Obs, publie Les Ombres d’un président.
Un livre accablant, qui multiplie les phrases
assassines et qui s’attaque à la politique menée
par le chef de l’Etat mais aussi à sa personnalité.
Selon le journaliste « François Hollande est un président qui voudrait ne pas l’être et qui aspire pourtant à le
demeurer. S’il persiste, la logique voudrait qu’il ne le soit
bientôt plus », ajoutant : « Ceux qui espèrent, depuis
son élection, qu’il saura un jour se remanier lui-même,
selon la formule consacrée, n’ont en fait rien compris » LE SOCIOLOGUE
MICHEL MAFFESOLI,
LE SUPER-CUISTRE,
VICTIME D’UN CANULAR
L’expert ès cuistreries dans le domaine de la
sociologie, Michel Maffésoli, patron de la revue
de sociologie Sociétés,vient d’êttre victime d’un
canular parfaitement jouissif. Manuel Quinon
et Arnaud Saint-Martin, deux sociologues français, lui ont proposé un article prétendument
académique. Tout n’était qu’invention. Retour
sur une supercherie.Le thème de l’article était le
système parisien de voiture en libre-service créé
en 2011. Le titre ? « Automobilités postmodernes :
quand l’Autolib’ fait sensation à Paris ». Lisez l’introduction parfaitement incompréhensible : « Sur
la base d’une enquête de terrain approfondie, elle-même
couplée à une phénoménologie herméneutique consistante,
nous montrons que la petite voiture de location d’apparence anodine, mise en place à Paris en 2011, se révèle
être un indicateur privilégié d’une dynamique macrosociale sous-jacente : soit le passage d’une épistémè “moderne” à une épistémè “postmoderne” ».
Alignements de mots savants, concepts obscurs, multiples références… Tous les ingrédients
d’une publication a priori scientifique sont réunis. Le comité de lecture de la revue de Michel
Fassoli n’y voit que du feu. Et publie l’article.
Les deux sociologues, estomaqués d’avoir réussi
leur coup, viennent de révéler le pot aux roses
en expliquant : « Nous sommes parvenus à nos fins :
démonter de l’intérieur, en toute connaissance de cause, la
fumisterie de ce que nous appellerons le “maffesolisme” ».
Et d’ajouter : « C’est peu dire que nous n’en revenons
toujours pas d’avoir réussi à publier une telle somme de
sottises dans une revue qui (pro)clame sa scientificité à qui
veut encore l’entendre. »
On se souvient que Maffésoli avait déjà fait
parler de lui en publiant la thèse de l’astrologue
Élizabeth Teissier, lui conférant ainsi le doctorat. Les auteurs de cette mystification qui n’ont
évidemment pas passé une seule seconde sur le
terrain ou dans un Autolib, ont dû s’en donner
à cœur joie et se sont certainement bien amusés.
Lisons ces deux phrases qui figurent dans l’article : « Après excavation, Autolib’ apparaîtra comme
la marque d’une libido mobilis, d’une énergie libidinale
autocentrée, sorte de “centralité souterraine” littéralement
automobiliste.Ainsi, la masculinité effacée, corrigée, détournée de l’Autolib peut-elle enfin laisser place à une
maternité oblongue — non plus le phallus et l’énergie
séminale de la voiture de sport mais l’utérus accueillant
de l’abri-à-Autolib ». Ce cuistre de Maffésoli est
décidément trop drôle !
verrou qui doit sauter à présent, c’est la nation », il résumait le mot d’ordre mondialiste
que ses promoteurs s’appliquent à exécuter
chaque jour qui passe.
Comme nous l’avons montré précédemment
avec la déclaration de Roger Leray, c’est la nation qui est agressée par des forces qui veulent
la détruire et qui, de fait la haïssent. Il ne faut
pas inverser la réalité, la subvertir, comme le
font les ennemis des nations et, par voie de
conséquence, du nationalisme. Nous devons
le savoir et le répéter : le nationalisme c’est
l’amour de son peuple et, par suite un appel à la
concordance des nations, sachant que, toujours,
comme dans les relations entre toute entité vivante, les rapports inter-nationaux seront régis
par un équilibre dynamique fondé sur les rapports de forces. Il n’y a là aucune expression de
haine mais la simple manifestation de la volonté de vivre et d’exister propre à tout organe vivant, conformément aux lois de l’ordre naturel.
Certes, nous accorderons que, comme en
toute chose, il existe des perversions du nationalisme. Nous professons que le nationalisme
est une doctrine d’amour. Toutefois, il arrive
que se développent des nationalismes construits
non pas sur l’amour de son pays, sur la défense
et l’illustration d’une civilisation mais sur la détestation d’autres peuples. Ces nationalismes là
n’existent pas par eux-mêmes mais par opposition à un ennemi. On ne construit rien sur la
détestation d’autrui.
De même, il est un nationalisme qui n’est
pratiquement jamais condamné par les tenants
du mondialisme : le nationalisme juif dans son
expression sioniste, alors qu’il déploie des actions agressives contre les populations arabes
au milieu desquelles il n’a cessé de s’implanter
depuis un siècle.
Ne soyons pas dupes. Retrouvons notre fierté nationale aujourd’hui décriée, avilie par une
mentalité de repentance inoculée par nos ennemis, apprenons notre passé car qui connaît le
passé comprend le présent et prépare l’avenir
et pensons, agissons en vue de la défense et de
la valorisation de l’intérêt national de la nation
dont nous sommes membres : ce moyen est le
seul par lequel nous pourrons préserver l’entièreté de notre personnalité car, conjointement
aux spécificités héritées de nos lignées familiales, celle-ci ne peut se déployer pleinement
et harmonieusement que dans le cadre culturel
et civilisationnel qui lui a permis de “s’homminiser”, en lui apportant tout le fruit de l’expérience et du travail des générations qui nous ont
précédées et dont nous avons le devoir de transmettre l’héritage, intact et si possible enrichi.
_____
André GANDILLON,
Président des AMIS de RIVAROL.
(1) Le monde entier n’est qu’une grande République dont chaque Nation est une famille et
chaque Particulier un Enfant (Ramsay, discours
de 1737).
(2) Remarquons que les Etats-Unis sont dans la
même situation : ils sont le support du projet mondialiste, projet frère de la République universelle
et qu’ils ne sont choyés par ses dirigeants mondialistes qu’autant qu’ils servent leur dessein : si
d’aventure, ce service n’était plus rendu, ils seraient traités en ennemis, comme le sont les nations en général.
Ecrits de Paris
AU SOMMAIRE DE MARS 2015
Jérôme BOURBON : NOS DEUILS Marie-Gabrielle Decossas (1932-2015) — Paul
SIGAUD : Etats-Unis, expansion du Homeschooling, ceux qui ont dit “non” à
l’école — Jim REEVES : Mugabe of Zimbabwe : mieux vaut être “Souleymane” à
Paris que Campbell à Harare — Michel FROMENTOUX : Pour en finir avec le terrorisme : retrouver la foi de Clovis et du saint roi Louis plutôt que celle de 1789 ! —
François-Xavier ROCHETTE : Bernanos, enfant drumontien — Scipion de SALM :
La question musulmane dans la Russie de Poutine — Sylvestre ALIBERT : La
poursuite de la réalisation du projet sioniste en Palestine — Patrick LAURENT :
Bisbilles interraciales et tragédie à l’américaine.
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N°3181 — 26 MARS 2015 — RIVAROL
10
PAM : un monster-cyclone imaginaire
pour préparer la Conférence de Paris ?
P
ENDANT quatre jours, du 7 au
ment riche étant située sous les Tropiques
11 mars, la France a résonné
et possédant un sol volcanique dans lequel
des terrifiantes informations retout pousse. On sait depuis longtemps que
montées du Pacifique sud. Un archiles années sans cyclone sont des années
pel entier, le Vanuatu, avait été rasé
de misère pour une population qui a cessé
par les monstrueuses rafales d’un sutoute activité, attendant avec impatience les
per-typhon d’une puissance jamais
aides de la FAO et les missions généreuses
égalée dans cette région. Sur la foi
de l’OMS.
de dépêches émanant de l’ONU les
2015 pour le Vanuatu s’annonce sous les
pertes humaines, non encore répertomeilleurs auspices. L’argent afflue de parriées sur les 80 îles dont on était sans
tout ainsi que les gros porteurs. Les ONG
D.R.
nouvelles, en feraient une tragédie plafont la queue. Et le réchauffement climanétaire. Alors que le cyclone n’avait
tique aidant dont le président Baldwin
Un des nombreux bidonvilles de Port
pas encore quitté les eaux de Tanna,
Lonsdale a aussitôt annoncé qu’il était resVila, Mele, les cabanes en tôles n’ont
l’île la plus méridionale, des agences
ponsable de Pam, ce sont des millions de
même pas été volatilisées par le cyclone
onusiennes annonçaient entre 44 et 47
dollars qui ont déjà été promis à Port-Vila.
“monstre”…(Photo AP/Unicef datée du
morts quelque part plus au nord. Les
Le flux compassionnel ne peut que se pour15 mars).
ONG évoquaient les bilans humains
suivre dans cette année qui s’achèvera dans
à la mesure des tsunamis de ces derl’apothéose de la Conférence de Paris sur le
nières années ou du typhon Haiyan qui en la nature se fâche, que c’est la faute de ceux réchauffement, ou COP21.
décembre 2013 avait ravagé les Philippines qui là-bas, dans le Nord, auraient détraqué
On aura tenté pendant quatre jours d’apifaisant entre 6 et 7 000 morts. La capitale le climat.
toyer le monde afin de justifier le déferlePort Vila, clamaient les premières commument d’aides qu’on s’apprête à diriger vers
nications affolant les rédactions, aurait été LE DRAME DU VANUATU,
ce territoire. Au prétexte qu’il aurait été vicnivelée, plus un bâtiment ne tenant debout.
time du Changement climatique, induit par
CE
N’EST
PAS
PAM,
C’est que, bien entendu, la violence du phél’effet de serre anthropique, prétendument
nomène était exceptionnelle : un cyclone C’EST LA SURPOPULATION
provoqué par l’activité irresponsable des
de catégorie 5, dont la force des vents augpays du Nord. A Sendaï aussi se sont élementait au gré des lecteurs de téléprompOn ne fera pas abstraction ici de la vacui- vées les vociférations des îlots surpeuplés,
teur, chacun voulant annoncer pire que le té économique d’un archipel paradisiaque comme Tuvalu, Nauru ou les Seychelles,
concurrent. On était parti de 200 km/h, pas- vivant de tourisme… surtout fiscal. Il est les Maldives, Kiribati et tant d’autres. Qui
sé à 250, puis 280, 300, 320, pour aboutir à cependant bon de rappeler à ceux dont la n’en finissent plus d’exiger des dollars pour
« plus de 350 km/h ».
mémoire est trop sélective qu’on n’est pas compenser les conditions dramatiques que
Il faut dire qu’à ce moment-là, M. Laurent passé des Nouvelles Hébrides au Vanua- leur impose une démographie galopante.
Fabius, qui participait à Sendaï, au Japon, tu sur un référendum naïf. Mais après des C’est juste oublier qu’avec 3,29 enfants par
à la conférence mondiale des Nations troubles qui ne furent pas insignifiants pour femme ce qui menace le plus le Vanuatu ce
Unies sur la prévention des risques de ca- ceux qui les subirent. Les noms de Walter n’est pas le dérèglement climatique mais la
tastrophes s’est mêlé de l’affaire, compre- Lini, de Jimmy Stevens, du Vanuaku Party surpopulation. La natalité est l’une des plus
nant tout le parti qu’il allait pouvoir en évoquent une décennie de troubles natio- élevées au monde alors que l’archipel n’a
tirer pour mettre au cœur de l’actualité la nalistes, sécessionnistes et racistes dans un quasiment pas d’activité économique. La
Conférence de Paris sur le Réchauffement. territoire morcelé et antagoniste. Lini dût population, multipliée par quatre au cours
Un objectif que ce gouvernement et son même faire appel à l’armée de la Papouasie des 50 dernières années, est ainsi passée
président entendent bien transformer en pour mâter la rébellion des francophones de 64 000 en 1960 à 253 000 en 2013. La
2017 en apothéose électorale. Imputant ou- de Santo et Tanna alors que quelques cen- croissance naturelle actuelle oscille entre
vertement le cyclone Pam au réchauffement taines de Néo-Hébridais trouvèrent refuge 5 500 et 6 000 nouveaux habitants de plus
climatique — la température des eaux, ren- en Nouvelle-Calédonie. C’était certes il y a par an et elle ne tient nullement compte des
dez-vous compte, atteignait 28 à 29° sous 35 ans et ces troubles mettaient fin à plus de milliers de Ni-Vanuatais installés en Nouces tropiques habituellement glaciales, le 100 ans d’un condominium franco-britan- velle-Calédonie, en Australie et en Nouministre des Affaires Etrangères bramait nique qui fut véritablement pour cet archi- velle-Zélande.
tous azimuts que « 70 % des catastrophes pel « le joli temps des colonies ».
Mais observez-bien que dans ce concert
dites naturelles sont dues au RéchauffeDepuis 1980 il n’a cessé de péricliter de pleureuses qui agite la planète caritament. C’est deux fois plus qu’il y a vingt jusqu’à devenir l’un des pays les plus tive on ne prononce jamais ce mot interdit :
ans et ce le sera davantage à l’avenir ». Qui pauvres du monde. Et pourtant, Tanna, qui SURPOPULATION !
le fera taire ?
vit des mandats envoyés de Nouméa par
On étudiera en détail dans la page voisine ses milliers d’expatriés, est exceptionnelleJim REEVES.
ses insupportables dérapages. Faisant de
l’événement, tout au long de la semaine, un
argument exclusivement politique et idéologique, lui déniant le caractère de catastrophe naturelle. Affirmant que ce cyclone
aurait atteint les 300 km/h. La réalité des
Surenchère dans le catastrophisme autour de Pam. Les ONG compassionnelles, qui sont
destructions faisant douter de rafales dépas- chez elles au Vanuatu, se disputent la palme du pathétique. A chacun son fonds de comsant 250 km/h. (Lire ci-contre ce que tout merce. Elles aussi ont un besoin vital de ces catastrophes pour alimenter leurs caisses. Tom
le monde peut vérifier sur Wikipedia quant Skirrow, de Save Children, fit aussitôt savoir que les conditions étaient pires au Vanuatu
à l’échelle Saffir-Simpson et au classement que lors du cyclone Haiyan qui ravagea les Philippines en novembre 2013. « J’étais là pour
en 5 catégories des cyclones).
Haiyan et je peux vous dire à 100 % que la logistique est bien plus problématique ici ». On
Tanna est la première île vanuataise à rappellera que Haiyan est toujours considéré comme le pire cyclone de l’Histoire — avec
avoir reçu des secours, parce que la plus des vents supérieurs à 350 km/h, 7 350 morts et disparus.
méridionale. Cinq jours après le passage de
Tom Perry, de CARE International, a estimé en survolant l’archipel pour atteindre Vila
Pam on annonçait toujours 7 morts parmi que « 90 % des habitations de la capitale ont été rasées ».
les 35 000 habitants. La plupart étant vicA la chaîne australienne ABC, Skirrow déclare que « tout est par terre, la végétation est
times de chutes de branches, noyées par couchée, les arbres ressemblent à des cure-dents cassés, c’est étonnant […]. C’est difficile
imprudence et surtout atteintes par les tôles de voir un logement qui n’a pas été touché… 15 000 habitants ont perdu leur logement dans
déclouées des toitures et qui sont des armes la seule capitale. Le survol des îles les plus excentrées a confirmé que tout est détruit etc. ».
redoutables.
Chloë Morrison représentante locale de World Vision réclamait une aide immédiate pour
80 % des habitations auraient été détruites les enfants, une dramatisation purement spéculative puisqu’il faudrait plusieurs jours pour
par la tempête, disait-on. Mais c’est d’abord contacter les îles isolées et qu’on n’avait avec elles aucun moyen de communiquer. Mark le
que 80 % des habitations sont des huttes ou Roux, directeur local de l’Agence Adventiste d’Aide et de Secours, s’inquiétait pour l’apdes cabanes en tôle.
provisionnement en eau des mères et des enfants. Colin Collett van Rooyen, représentant
On trouve sur Internet des centaines local de Oxfam, tout en soulignant la carence des personnels du National Disaster Managede photos et des dizaines de vidéos qui ment Office vanuatais, ajouta sa voix au chorus : « Cela sera vraisemblablement l’une des
montrent que les 20 % de bâtiments en dur pires catastrophes jamais vues dans le Pacifique, l’ampleur des besoins humanitaires sera
ont parfaitement tenu le souffle de Pam. énorme… Des communautés entières ont été emportées ».
Mieux même, on aperçoit partout des paSkirrow estimait à 150 000 le nombre des Vanuatais qui auraient tout perdu (la moitié de
villons et des immeubles en parfait état. la population locale qui vivait dans des cabanes) et que sur ce chiffre 75 000 seraient des
Dans la plupart des cas, même les toitures, enfants. Rien qu’à Vila 10 000 enfants, prétend-il, auraient besoin d’aide. L’Unicef a avanpourtant en tôle, n’ont pas souffert. Mais cé le chiffre de 60 000 enfants à secourir.
dans ces pays n’importe qui a le droit d’asLors de la survenue du cyclone, on l’a dit, le président du Vanuatu, Baldwin Lonsdale,
sembler quatre panneaux de contreplaqué participait à Sendaï, au Japon, à la conférence mondiale sur le Risque et la Réduction du
cloués sur un châssis branlant, de le coiffer Désastre. Après s’être déchaîné, accusateur, contre les pays riches « responsables du réde quelques plaques de tôle de récupération chauffement climatique » il conclut, néanmoins : « J’en appelle, au nom du gouvernement
et appeler cela maison. Agglutinez trente ou et du peuple du Vanuatu, à la communauté mondiale pour nous tendre la main en réponse
quarante de ces boîtes les unes aux autres et à ces calamités qui nous ont frappés ».
vous aurez un “village” vanuatais. Encore
ne faut-il pas aller brailler partout, lorsque
R. B.
Leur cœur sur notre main
Pourquoi Pam ne pouvait
pas être un super-cyclone
de catégorie 5
Le cyclone Pam a été classé en catégorie 5,
la plus élevée sur l’échelle de Saffir-Simpson.
Il s’agit de phénomènes dépassant en rafales
les 250 km/h. Mais faut-il préciser que cette
échelle de mesure est d’introduction assez
récente. Il serait d’ailleurs question de créer
une 6° catégorie pour les tempêtes dépassant
les 285 km/h. Il est cependant évident que,
hormis le soi-disant réchauffement climatique, on ne disposait pas il y a 50 ans des
instruments de mesure capables d’évaluer de
telles intensités. Mais peu importe, voici ce
que démontre cette échelle Saffir-Simpson,
dont la fonction est de mesurer « les effets
potentiels d’un cyclone tropical sur les infrastructures humaines ». PAM, nous dit-on,
relèverait de cette catégorie qui serait supposée avoir dévasté le Vanuatu avec des vents
que Fabius n’hésitait pas à situer à plus de
300 km/h. Or voici quels sont les effets observés pour un cyclone tropical de ce type :
« (Ils) peuvent endommager considérablement les maisons et les bâtiments urbains,
arracher entièrement leurs toits et même les
détruire complètement … De fortes crues
peuvent endommager sérieusement les premiers étages de tous les bâtiments près des
côtes, et de nombreuses infrastructures côtières peuvent être détruites et balayées par
la houle. Des évacuations en urgence de
zones résidentielles peuvent être effectuées
si un cyclone d’une telle ampleur menace la
population ».
Rien de tout cela n’a été observé lors du
passage du cyclone Pam. Seules ont été détruites les constructions faites de bric et de
broc de type cabanes… et encore !
Les archives gardent en mémoire les
quelques cyclones de cette catégorie passés à l’Histoire. Okeechoobee (260 km/h),
au Cap vert, plus de 4 000 morts. Camille
(305 km/h) en Louisane, 258 morts, 9 000
blessés. Gilbert (295 km/h) aux Antilles
341 morts. Hugo (260 km/h), Antilles, 100
morts. Andrew (280 km/h) Etats-Unis, 39
morts. Dean(280 km/h), Antilles, 42 morts.
Felix (270 km/h), Atlantique, 161 morts.
Haiyan (315 km/h), Philippines, 7 900 morts
et disparus. En ce qui concerne Pam, on ne
sait toujours pas quelle était la vitesse des
vents. Entre 250 km/h et 350 km/h ainsi que
d’innombrables radios l’ont répété le plus
sérieusement du monde. Sans doute autour
de 200km/h. Probablement beaucoup moins.
Le 18 mars, interrogé au Sénat, Fabius
répondait sans vergogne : « Le bilan est
moins lourd qu’à un moment on aurait pu
le craindre… Ajoutant sans ciller : « Parce
qu’un travail de prévention avait été fait ».
Aucun travail de prévention, ni d’évacuation ni d’alerte n’aura été fait. Le Président
vanuatais lui-même se trouvait également
au Japon pour la même conférence ! Fabius
ne citera d’ailleurs aucun chiffre. Dix jours
après l’événement il était couramment admis
qu’il y avait 24 morts. Ce qui est loin de ce
qui avait été annoncé à la planète en deuil…
Si on s’en tient aux dégâts observés sur
les principales îles du Vanuatu, celles où
existent un certain nombre de constructions
en dur, qu’il s’agisse de la végétation ou des
habitations pour la plupart légères de type
cabanes en tôles ou hutte végétales, le cyclone Pam ne dépassait certainement pas les
catégories 2 à 3, c’est-à-dire avec des vents
en rafales atteignant au maximum de 170 à
210 km/h. Ces cyclones « peuvent causer
quelques dommages structurels, peut-on
lire sur Wikipedia, aux petites résidences
et aux bâtiments. Les habitations dont les
fondations ne sont pas solides, comme les
maisons mobiles, sont habituellement détruites et les toits habituellement arrachés.
Des dégâts sévères et irréparables sont faits
aux maisons préfabriquées. Les inondations
près des côtes peuvent détruire des constructions légères, tandis que des structures plus
importantes peuvent être heurtées par des
débris flottants ». C’est exactement ce qui a
été observé au Vanuatu où aucune construction en dur n’a souffert. A l’évidence il s’est
agi d’une manipulation de l’Organisation
Météorologique Mondiale, appendice onusien dont dépend le GIECC et pour lequel
il est vital que la Conférence de Paris de la
« dernière chance » contre le réchauffement
climatique aboutisse aux diktats réclamés
depuis 20 ans par le gouvernement mondial.
R. B.
N°3181 — 26 MARS 2015 — RIVAROL
B
11
Le Réchauffement Climatique : arme
de destruction massive de l’Occident
ALDWIN Lonsdale, président de la
république du Vanuatu,n’était pas la
seule personnalité présente au Japon
pour la Conférence mondiale des Nations
Unies sur la Réduction des Risques de Catastrophe. Laurent Fabius, qui a décidemment
un agenda bien chargé en cette année préparant à la COP21 sur le réchauffement, y prononça en effet un discours remarqué, dont on
a eu peu d’échos bien qu’il eût vivement intéressé les contribuables français. Une visite
sur le site du ministère des Affaires Etrangères permettra de comprendre à quel point
nous sommes, à notre insu, impliqués dans
une quantité de programmes d’aides et de
restrictions conditionnées par la lutte contre
l’imposture du changement climatique.
Ayant rabâché son antienne selon laquelle
la réduction des risques de catastrophe et
le lutte contre le dérèglement climatique
seraient une seule et même affaire il réitéra
le bobard dont il a fait un véritable slogan
pour préparer la conférence de Paris : « Aujourd’hui, on estime que plus de 70 % des
catastrophes dites naturelles sont liées au
dérèglement climatique. C’est deux fois plus
qu’il y a 20 ans et ce le sera encore d’avantage à l’avenir ». Par “on”, il entend évidemment le GIECC, ses commanditaires de
l’Organisation Météorologique Mondiale et
les Nations Unies qui depuis quinze ans se
tiennent par la barbichette.
Mais il va plus loin en l’occurrence. A l’entendre 70 pays — le Vanuatu en est, bien
sûr — « sont identifiés comme particulièrement vulnérables ». Prenant appui sur les
divagations du GIECC, il se fait péremptoire
et menaçant : « (Ces pays) sont exposés à
des évènements climatiques extrêmes —
typhons, pluies diluviennes, tempêtes de
sable ou de neige ». Depuis plusieurs années
déjà, tout épisode météorologique fort est défini comme “extrême”. Ainsi, par les alertes
orange, de la dramatisation systématique par
Météo-France des fluctuations saisonnières
normales. Alarmes qui n’ont d’autre justification que d’enfermer la population dans un
état d’insécurité permanent lié au réchauffe- Malé, en casbah les pieds dans l’eau, draine
ment climatique imposé en quelques années chaque années 600 000 touristes.
par les media comme allant de soi.
Pourtant de nombreuses catastrophes sont FINANCER LA TRANSITION
passées sous silence. Par exemple la multi- ÉNERGÉTIQUE DES “PAUVRES”
plication depuis trois ou quatre années des
Fabius explique ensuite que la lutte contre
hivers glaciaux qui s’abattent sur le nord de
l’Amérique, sur l’Europe centrale et orien- le réchauffement climatique passe nécessairetale. Dans la première quinzaine de mars on ment par un système d’alerte contre les catasa enregistré dans les Abruzzes italiennes les trophes, des bâtiments adaptés, l’aménagement
plus fortes chutes de neige jamais enregis- des zones côtières. Il mentionne alors le groupe
trées dans le monde dans une période de 24h. AOSIS — Alliance Of Small Island States :
Cela n’a fait l’objet d’aucune communica- « Ils nous ont dit leur besoin d’un accord ambitieux sur le climat à Paris, qui permette de limition médiatique de masse.
Fabius ne parle donc pas à la légère. Derrière ter le réchauffement climatique à deux degrés.
les mots il y a une stratégie mondiale qui passe Leur survie est en cause ». On est là en plein
évidemment par l’instrumentalisation totali- délire. Nauru est l’un de ces Etats. Un rocher
taire d’un prétendu réchauffement anthropique. au milieu du Pacifique sur lequel pendant des
« Ces pays, poursuit-il, sont également ex- millénaires les oiseaux déposèrent un trésor :
posés aux impacts plus lents mais tout aussi le guano. Le plus riche des engrais naturels
dramatiques du dérèglement climatique : connus. Pendant vingt ans dans les décennies
des sècheresses accrues en Afrique, la mon- 1960/1970 les quelques milliers de Nauruans
tée des eaux qui menace les zones côtières en bénéficièrent du plus haut revenu au monde.
Asie et qui remet en question l’existence des Mais le phosphate est un minerai qui ne se renouvelle pas. L’île fut dévastée par les engins
petits Etats insulaires ».
Les sécheresses en Afrique sont d’abord de terrassement. Aujourd’hui les Nauruans
liées à l’explosion démographique qu’ac- sont près de 10 000 sur leur rocher parce que
compagnent dans tous les pays sahéliens pendant ces décennies d’euphorie ils ont fait
depuis un demi-siècle l’extension des trou- beaucoup d’enfants. C’est la population la plus
peaux, la disparition progressive des
forêts et des puits artésiens. C’est le
même phénomène qui frappe l’ouest
des Etats-Unis ou le nord-ouest de la
Chine. Aucune montée des eaux ne menace les zones côtières de l’Asie mais
la déforestation de millions d’hectares
de mangroves au profit de l’aquaculture
industrielle et de la mise en culture de
territoires évidemment noyés chaque
année par la mousson. Il faut enfin,
avant de prétendre que les îles du PaciD.R.
fique sont submergées par les eaux et la
salinisation de leur sol, avoir le courage
Malé, capitale des Maldives dans
d’étudier leur prolifération démogral’Océan Indien, une casbah les pieds
phique. La plus bruyante d’entre toutes,
dans l’eau. Et ils vocifèrent contre le
les Maldives, non contente d’être surRéchauffement Climatique !
peuplée et d’avoir transformé un atoll,
L’éolien marin : des milliers de tonnes de
particules toxiques jetées dans la mer du Nord
L
’ÉOLIEN et l’éolien marin sont parmi les initiatives les plus tordues qui
soit nées d’un cerveau écologiste.
Outre le coût pharaonique de chacune de
ces structures, vient d’être prouvée la toxicité qu’elles représentent pour l’environnement marin. Cela s’appelle les « anodes sacrificielles ». Lesquelles servent à protéger
de l’oxydation l’acier et les métaux ferreux
immergés. « Avec, peut-on lire dans une récente étude publiée par le Spiegel on line,
l’expansion continuelle en mer des parcs
éoliens au cours des prochaines décennies,
ce sont des milliers de tonnes de poussières
métalliques toxiques qui vont finir dans les
mers Baltique et du Nord. En cause, les
“anodes sacrificielles” utilisées pour prévenir la corrosion des bases en acier des
éoliennes ». Il a d’ailleurs été calculé que
les 6 500 turbines prévues d’ici 2020 dans
la Mer du Nord y déverseront quelques
13 000 tonnes de particules d’aluminium
par an. Un joli cadeau.
Or c’est un des grands projets des loufoques du réchauffement climatique que de
truffer les lagons d’éoliennes.
C’EST LA SURPOPULATION
QUI ASSÈCHE LES
AQUIFÈRES DU MONDE
Tous ces territoires braillards qui accusent
l’Occident participent activement, par le
pullulement démographique qu’ils encouragent, à la formidable augmentation de
l’utilisation planétaire de l’eau. Une partie
considérable étant d’origine aquifère, une
récente étude estimait que le sur-pompage
de ces eaux jouait un rôle important dans
la prétendue élévation des eaux océaniques.
Ainsi depuis 1900 ce serait 4 500 000 m2
d’eau extraite du sol qui auraient été rejetés
dans le circuit. L’équivalent de trente Lacs
Tahoe, le 6e dans l’ordre des Grands Lacs
américains.
Cette conférence de Paris qui, en décembre, célèbrera la gloire de Hollande
et de ses comparses drainera en France
pendant deux semaines 40 000 délégués
et observateurs — chiffre avancé par
Brice Lalonde, le conseiller spécial des
Nations Unies sur le Réchauffement —.
Il faudra les nourrir, les loger, les éclairer,
les chauffer, les transporter. Sans compter
ce que coûteront aux contribuables mondiaux les centaines de navettes aériennes
qui convergeront vers les lieux de réjouissances.
CE QU’ILS TRAMENT
DANS NOTRE DOS
Le 19 mars Laurent Fabius répondait au
Sénat à une question de Ronan Le Dantec, élu EELV de l’Ille-et-Vilaine, sur la
conférence de Sendaï d’où il revenait. Sur
le site du ministère des Affaires étrangères,
qui diffuse cette réponse on peut lire en incrustation : « En 2014 le bilan humain et
financier des catastrophes naturelles serait
de près de 7 000 morts, 102 millions de
personnes touchées et 110 millions de dégâts. En 2010 300 000 morts auraient été
provoqués par des tsunamis et des tremblements de terre. En 2013 le typhon Haiyan
a provoqué la mort de 6 500 personnes. »
Il n’existe aucun inventaire détaillé de ces
chiffres. Résumant sa réponse au sénateur
qui mélangeait tout et parvenait avec difficulté à prononcer le nom de Vanuatu, Fabius laissa tout de même échapper cette précision : « Sur le plan financier, beaucoup de
délégations ont été déçues et il faudra bien
sûr que nous en tirions les leçons pour notre
propre préparation de la COP21 ». Difficile de n’y pas voir l’assurance que contre
le vote par ces micro-Etats d’une réduction
draconienne des gaz à effet de serre par les
pays occidentaux, l’Etat français, son chef
et ses sous-fifres entendent bien accorder
à ces quémandeurs toutes les aides financières qu’ils réclament. Il le dit d’ailleurs,
Fabius : il se sera surtout inquiété « du bilan mitigé de la conférence de Sendaï qui se
sera, dit-il, bloquée sur le financement de
la protection des populations les plus vulnérables ». Avec l’approbation de M. Le
Dantec, qui est membre de l’Onerc (Observatoire national sur les Effets du Réchauffement Climatique), un machin qui relève
du ministère du Développement Durable
et dont on se doute qu’il possède une fonction essentielle de gavage des populations
en matière de réchauffement anthropique.
Il ne manque pas d’ailleurs de préciser, ce
que nous savions de longue date, « qu’il
pouvait témoigner de la mobilisation de
Météo-France sur la question climatique ».
R. B.
obèse de la planète avec le plus fort taux de
diabète. Selon Wikipedia, 97 % des hommes et
93 % des femmes sont en surpoids ou obèses.
Aussi les dirigeants de l’île dépensent leurs
derniers dollars à aller vociférer dans les conférences climatiques se prétendant victimes de la
cupidité des pays riches !
Et ces derniers, plus veules que jamais, continuent à se prostituer : « Les pays de l’AOSIS,
poursuit Fabius, ont aussi exprimé la nécessité
d’un appui de la communauté internationale
pour mettre en place ou renforcer les systèmes
d’alerte et de réaction face aux catastrophes ».
Il se félicite des progrès réalisés, grâce aux financements de ceux que l’on insulte à tour de
bras dans les forums climatiques. Il faut assurer
une couverture générale des ondes de manière
que dans tous ces lieux les téléphones portables
puissent transmettre les alertes. « Nous sommes
encore loin d’une couverture universelle. C’est
pourtant cet objectif que nous souhaitons dégager ». A vos carnets de chèques, les amis ! Et
ce n’est pas tout.
Le projet en cours est de canevasser la planète
« d’un dispositif mondial qu’on pourrait appeler « Alerte catastrophe climatique » (Climate
Disaster Warning) » étendu à tous les pays les
plus vulnérables. Ecoutez bien : « Cela nécessitera de financer l’acquisition de moyens informatiques et de communications pour traiter
les données et les diffuser. Cela exigera d’assurer des formations pour utiliser ces données
et d’appuyer la généralisation de systèmes
d’envoi de SMS. Cet effort est à notre portée,
la France est prête à y prendre sa part ». Avec
votre pognon, messieurs/dames ….
En conclusion de son intervention le ministre
français énumèrera les quatre engagements
qui forment la colonne vertébrale de la future
Convention de Paris :
1) la limitation à deux degrés de l’augmentation du réchauffement climatique ;
2) des contributions nationales à définir ;
3) un accompagnement financier ;
4) un « agenda des solutions ». Lequel permettra « de rassembler tous les acteurs —
villes, régions, entreprises, société civile — qui,
en plus des gouvernements, agissent concrètement sur le terrain ».
La partie financière sera à la charge des pays
occidentaux qui se sont engagés à fournir aux
autres la bagatelle de 100 milliards de dollars
par an jusqu’en 2020. En sus de ce qu’ils devront dépenser pour se conformer aux diktats
mondialistes.
L’électeur lambda occidental est à mille
lieues de se douter de ce qui se trame dans son
dos. Aux entretiens de Varsovie de novembre
2013, auxquels participaient toutes les ONG
qui luttent contre le changement climatique, les
grandes organisations socialo-mondialistes, les
syndicats internationaux marxistes, le monde
était violemment mis en garde sur la foi des
bobards diffusés par le GIECC — jusqu’à +4°
de moyenne menaçaient-elles —. Insistant sur
l’apparition de “super-typhons” genre Haiyan
qui venait de se produire aux Philippines, imputé au réchauffement des océans, des “super-tornades” dans l’Oklahoma, des feux de
brousse pendant l’hiver australien et autres
inepties. Or les diktats institués à Varsovie et à
Lima en septembre 2014 n’entreront pas en application avant 2020. Et ces pays sont pressés,
subissant déjà, disent-ils, les effets du réchauffement climatique. Ils ne peuvent attendre
au-delà de 2015 et de la Conférence de Paris !
Il y a urgence, nous affirme-t-on de toutes
parts. Il faut que partout le monde bascule dans
les énergies renouvelables. Passe au solaire,
cette farce sinistre, qui non seulement produit
une électricité intransportable là où en effet elle
se conçoit — dans les déserts — mais partout
ailleurs dans le monde tempéré donne des résultats dérisoires et ne survit que par des aides
étatiques absurdes. Se rabatte sur la monstruosité technique qu’est l’éolien dont la version
“marine” (lire ci-contre) va empoisonner nos
océans. Et sans jamais rappeler quel est le
premier responsable de tout ce qui est fallacieusement imputé au dioxyde de carbone, le
pullulement morbide des populations du Tiers
Monde.
René BLANC.
<zepresse.fr>
Un site très utile pour connaître
les kiosquiers dépositaires de
vos titres favoris (en commençant bien sûr par RIVAROL !)
les plus proches de chez vous.
12
N°3181 — 26 MARS 2015 — RIVAROL
Le scandale Petrobras met-il en péril la présidente Rousseff ?
S
ELON des sources policières, des malversations au sein de la compagnie nationale brésilienne des hydrocarbures
Petrobras, première entreprise du pays, ayant
un rôle vital dans l’économie, se monteraient
à plus de 4 milliards de dollars sur dix ans.
Petrobras, cotée à la bourse de New York, a
vu son cours s’effondrer et serait menacée
dans son existence-même. Cette affaire grave
ébranle la coalition au pouvoir et perturbe
l’économie du pays, en inquiétant les investisseurs nationaux et étrangers. L’enquête,
débutée en 2008, alimente des révélations
constantes depuis mars 2014. Un véritable réseau de corruption, y compris à l’étranger, et
avec l’utilisation de circuits complexes, dont
les fournisseurs et contractuels de Petrobras,
a approvisionné abondamment les caisses
noires du Parti des travailleurs (PT) de Dilma
Rousseff et de deux autres formations de la
coalition gouvernementale, le Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB) et
le Parti Progressiste (PP). Certains hommes
politiques se défendent en arguant de l’utilisation strictement politique des sommes détournées, excluant tout enrichissement personnel.
Or les corrompus, pour la plupart, ont visiblement aussi détourné des sommes pour leur
profit personnel. Le PT qui se voulait dans les
années 1990-2000 le champion de l’honnêteté
la plus pure, en stricte et inflexible opposition
à des pratiques de corruption des partis traditionnels, a donc agi exactement comme ses
prédécesseurs. Le moraliste sourcilleux pris
sur le fait se montre à la fois ridicule et impuissant, incapable de trouver le ton juste ou
a fortiori de fournir des explications.
LE SCANDALE DU SYSTÈME DE
CORRUPTION MASSIF AU BRÉSIL
A l’image de toute l’économie brésilienne
d’alors, Petrobras a connu une phase de forte
croissance, avec des perspectives en apparence
illimitée, dans les année 2000. Elles ont été
Le Venezuela : vers un effondrement total?
L
E VENEZUELA est en crise économique et politique grave depuis les dernières années de la présidence de feu
Hugo Chavez (1999-2013). L’économie continue à se détériorer du fait de l’effondrement
des cours du pétrole depuis l’automne 2014. A
l’inverse, le pouvoir du président Maduro (en
poste depuis 2013) se renforcerait paradoxalement.
UNE CRISE ÉCONOMIQUE
ET SOCIALE GRAVE
Le système de socialisme national, dit bolivarien, de Chavez, a reposé de fait quasi exclusivement sur les recettes pétrolières nationales.
Du fait de la forte augmentation des prix du
pétrole dans les années 2000, quintuplés, des
programmes sociaux très importants ont pu
être menés, dans le cadre du programme dit
des Missions, comportant des volets d’éducation, de soins médicaux, de distributions
alimentaires. A quoi s’est ajouté un vaste programme de logements sociaux, dans l’optique
de reloger toutes les populations pauvres ou
misérables des bidonvilles. Enfin, une véritable économie nationale devait être construite,
comportant des productions nationales pour
tous les secteurs économiques.
La tentative de mise sur pied d’une économie
nationale a été un échec. Le statut peu clair des
entreprises, les tentatives autogestionnaires
confuses, les tracasseries administratives, enfin
le manque de financements après 2008 ont provoqué cet insuccès.
Les Missions et les programmes de logements sociaux ont été au moins jusqu’en 2008
des réussites, avant de souffrir des difficultés
de financement. Les bidonvilles n’ont pas disparu. Une nouvelle pauvreté est réapparue du
fait du marasme économique qui dure depuis
au moins deux ans, récemment aggravé par
l’effondrement des prix du pétrole. Les aides
sociales persistent, malgré des coupes budgétaires inévitables, mais deviennent conditionnées à la loyauté politique envers le bolivarisme. Au quotidien, la vie est difficile, avec
la combinaison de pénuries et d’inflation forte.
UN RENFORCEMENT DU POUVOIR DU PRÉSIDENT MADURO ?
Le manque de moyens au Venezuela vide de
facto de sa substance l’alliance bolivarienne,
l’ALBA, voulue par Chavez. Les économies
et diplomaties très liées à Caracas s’éloignent
quelque peu, sans rupture majeure déclarée
certes. Le Nicaragua est placé de fait sous dépendance chinoise autour du projet absolument
majeur de Grand Canal de Nicaragua. Plus
encore, Cuba, au régime toujours castriste en
principe, évolue vers une normalisation avec
les Etats-Unis, encore seulement partielle, économique et diplomatique. Loin des idéaux révolutionnaires, dangereuse utopie marxisante,
La Havane risque de redevenir, comme dans
les années 1920 à 1950, le casino et la maison de tolérance de Washington, sous étroit
contrôle policier du Parti Communiste Cubain.
Les échanges commerciaux, voire les investissements américains à Cuba, seraient désormais
plus ou moins autorisés, avec suspension des
interdictions des deux côtés. Pour le principe,
le Parti Républicain à Washington proteste,
avec une conviction peu évidente, contrairement au bellicisme contre l’Iran par exemple.
Le président Maduro, héritier de feu Chavez, tente difficilement depuis deux ans d’imposer son autorité au Venezuela. Il est contes-
té, jusqu’à sa légitimité présidentielle, par
l’opposition politique, qui manifeste, souvent,
avec violence. Si elle pouvait s’emparer du
pouvoir par la force, elle le ferait. Mais ceci
semble hors de sa portée. L’armée reste loyale
à Maduro, comme les milices populaires chavistes qui n’hésitent pas à mener des
représailles parfois sanglantes sur
les quartiers hostiles au régime. Maduro renforcerait son emprise sur les
différentes organisations parallèles
bolivariennes, aux claires tendances
centrifuges, chose absolument pas
évidente il y a deux ans. Les jeux de
pouvoir à Caracas demeurent compliqués, opaques, difficiles à analyser de
l’étranger, ou même sur place, si l’on
est pas au cœur du régime. Malgré
ce renforcement au moins apparent, Maduro
pourrait ainsi toujours être renversé du jour
au lendemain par un coup d’Etat militaire, au
nom de la lutte contre la demi-anarchie générale, la délinquance, la corruption du parti au
pouvoir, indiscutables .
Maduro a donc réussi à tenir au moins deux
ans. Les autorités de Caracas ont annoncé avoir
déjoué une tentative de coup d’Etat mi-février,
avec le soutien de Washington. La chose est
très possible, mais pas prouvée. Cet événement
a servi de prétexte au renforcement des pouvoirs présidentiels par des lois d’exception. Ce
qui ressemble assez à la démarche du « Patriot
Act » de Bush Junior, maintenu sous Obama,
ou aux nouvelles lois répressives du gouvernement Valls. Aussi, les clowns penseurs de l’extrême-gauche française, hier purement admiratifs de l’expérience vénézuélienne, dénoncent
une supposée « dérive fasciste » ; ils espèrent
sauver par ce biais dans leur esprit tordu le bilan plus que mitigé, et même l’échec, du bolivarisme de Chavez.
MENACES AMÉRICAINES,
RENFORCEMENT DES
LIENS AVEC LA RUSSIE
Face aux difficultés économiques lourdes,
largement liées au socialisme bolivarien en
lui-même , Maduro invoque un complot des
impérialistes états-uniens, qui détruiraient
sciemment par des manœuvres occultes
son expérience. Aussi détestable que soit
l’impérialisme américain, cette explication
n’est pas suffisante pour emporter totalement l’adhésion. On n’oserait pas invoquer
sérieusement les manœuvres de la CIA pour
cause exclusive de la disparition de l’URSS.
Toutefois, il est vrai qu’il existe un discours explicite très agressif de Washington.
Au début du mois de mars, le gouvernement
Obama a qualifié le Venezuela de « menace
pour les Etats-Unis », pure extravagance
car l’on ne discerne pas en quoi ce pays
pourrait affecter négativement, de manière
significative, le grand voisin de la rive Nord
de la Mer des Caraïbes.
Face à cette hostilité américaine, nette depuis 1999, et ses relais régionaux dans les
Etats clients comme le voisin colombien, le
régime chaviste a tenté et réussi des rapprochements avec des puissances alternatives,
la Chine et la Russie, voire l’Iran — surtout symboliques —. Aujourd’hui, les relations avec Pékin sont tendues, du fait d’une
dette de 50 milliards de dollars que Caracas
risque de ne jamais rembourser. De nouveaux prêts s’avèrent difficiles à négocier.
En revanche, les liens se renforcent avec
la Russie, dans un contexte de fortes tensions entre Washington et Moscou du fait
de la crise ukrainienne, depuis plus d’un
an. Il est question d’une base russe permanente, réplique, en soi modérée, à la politique agressive de l’Otan, de l’Estonie à la
Géorgie, sur les frontières, au sens
le plus strict, de la Russie. Moscou
poursuivrait le réarmement de Caracas, à prix bradés, voire de facto
gratuitement, dividende stratégique
pour le Venezuela. Des manœuvres
communes sont réalisées sur les
côtes vénézuéliennes, officiellement
pour repousser une invasion des
Etats-Unis, hypothèse du reste peu
crédible. Toutefois, la Russie peine
elle-même à boucler son budget, et
peut se permettre une aide absolument massive, non seulement militaire, mais surtout
économique et financière à Caracas.
QUEL AVENIR POUR
LE BOLIVARISME À CARACAS ?
marquées, dans un contexte de très forte hausse
du pétrole, par des résultats affichés excellents
et des perspectives mirobolantes, liées au début
de l’exploitation des gisements océaniques à
grande profondeur, au large de Rio de Janeiro.
Or les coûts d’exploitation ont été sous-estimés. En outre, s’ils sont rentables pour un pétrole au-dessus de 80 dollars, ils ne le sont plus
pour un pétrole inférieur à 60 dollars, comme
c’est le cas depuis plusieurs mois.
Ainsi, du fait de ce scandale et des difficultés financières de l’entreprise, la direction de
Petrobras a été obligée de démissionner, à
commencer par sa présidente Graça Foster, en
janvier 2015.
Depuis janvier, plusieurs millions de citoyens
déçus ont manifesté dans les principales villes du
Brésil, réclamant la punition des corrompus, et
souvent la démission de la présidente Mme Rousseff. Les effectifs des manifestants sont clairement sous-estimés par une caste médiatique aux
ordres et obstinément favorable au PT. Ainsi une
manifestation de plus de 4 millions d’opposants
à Sao Paolo a-t-elle été réduite à un million, en
appliquant à peu près le coefficient Valls de la
Manif pour Tous à Paris. A l’inverse, les manifestations de soutien à Mme Rousseff, rassemblant des centaines de milliers de partisans mobilisés du fait de pratiques clientélistes efficaces
du PT — via la Bourse Familiale, programme
national, ou de multiples aides locales de soutien
aux ménages pauvres —, ont été surestimés. Le
résultat des deux manipulations est d’égaliser les
effectifs des opposants et des partisans, ce qui
est fidèlement repris de ce côté-ci de l’Atlantique par les media officiels et officieux. Entre
la corruption et le clientélisme, loin de “révolutionner” la politique comme ont pu le chanter le
Monde ou a fortiori le Monde-Diplomatique,
Libération, etc., dans leurs enthousiasmes pour
le PT d’il y a 15 ou 20 ans qu’il serait amusant
de relire, le PT a tout simplement repris fidèlement à son compte les traditions politiques brésiliennes les plus douteuses.
UNE PRÉSIDENTE AFFAIBLIE,
MAIS QUI DEVRAIT
RESTER EN PLACE
Le destin de l’expérience bolivarienne, en
cours de décomposition, reste plus que jamais
lié aux cours du pétrole. Une remontée brusque
des cours, un doublement jusqu’à 100-110 dollars pourrait sauver le régime, dans les 6 mois
ou l’année à venir. Beaucoup d’analystes sérieux du marché pétrolier tablent sur ce fort
rebond, qui est pourtant tout sauf assuré. Il
reste que le socialisme autogestionnaire, peu
rationnel avec sa multiplication des structures
parallèles de Chavez, a clairement échoué dans
son ambition globale de construction d’une
économie indépendante et prospère.
Quant à la présidente Mme Rousseff, il paraîtrait étonnant qu’elle ne fût absolument pas
au courant de ce système de corruption massif, bénéficiant en premier lieu à son parti. Ou
alors, elle serait d’une naïveté telle qu’à défaut
de son honnêteté, sa capacité à diriger un Etat
serait fortement remise en question. Elle s’accroche au pouvoir, car elle-même n’a jamais
été directement mêlée à ce scandale. Toutefois,
l’opposition, très divisée, ne semble pas en mesure d’exploiter efficacement cette vague de
mécontentement, la deuxième après celle de la
contestation de la Coupe du Monde, qui, elle,
n’avait débouché sur rien.
S. de S.
Scipion de SALM.
DES ÉLECTIONS-TEST EN ANDALOUSIE
L’Andalousie, la grande région méridionale de l’Espagne, la plus peuplée avec 8,5 millions d’habitants, une des plus pauvres et terriblement affectées par la crise économique majeure du pays
depuis 2007-2008, vient de renouveler le dimanche 22 mars son assemblée régionale. Elle inaugure une vague de 14 élections régionales de mai à septembre. Ces élections ont une importance
capitale dans une Espagne largement décentralisée depuis la constitution de 1978. Beaucoup de
sondages, répétés et amplifiés par des journalistes militants enthousiastes, envisageaient, en cette
traditionnelle terre très à gauche, avec une forte tradition anarchiste, une percée de Podemos, le
correspondant de Syriza et du Front de Gauche. Tout un discours complaisant annonçait qu’il deviendrait le premier parti de la région, devant le PSOE, parti socialiste espagnol, le correspondant
outre-Pyrénées de la Rue de Solferino. Les dirigeants de Podemos ont cru à leur victoire à Séville,
y voyant la première étape de leur victoire nationale dans les législatives à venir, à la fin de l’année.
Or Podemos a fini troisième aux élections d’hier. Ainsi a-t-il échoué complètement dans ses ambitions affichées, terminant loin derrière le PSOE sortant, toujours en tête, suivi de la fausse droite
du Parti Populaire PP, correspondant espagnol de l’UMP. Le PSOE a donc conservé la majorité,
avec 35 % des voix et 45 sièges, devant le PP avec 27 % des voix et 33 sièges, puis Podemos avec
15 % des voix et 15 sièges, très loin derrière les deux premiers. Soit un échec absolument majeur
pour Podemos, et ce dans une des régions a priori les plus favorables. A contrario, le PSOE retrouve sa crédibilité comme première force d’alternative traditionnelle au PP au pouvoir à Madrid.
Il y a pourtant un PSOE-PP comme il y a l’UMPS en France, mais les électeurs paraissent déterminés à se contenter de ce jeu habituel, et non à partir en des aventures du type Syriza en Grèce.
Le fait que le gouvernement marxiste de l’Hellade, loin de la Révolution promise, en est à mendier
des prêts à l’Union Européenne, en baissant au fil des semaines le ton, avec pour perspective la
plus probable la faillite quand même et l’expulsion de la Zone Euro, a pu jouer en décrédibilisant
l’alternative radicale promise dans le discours de Podemos. Mais il peut se passer encore beaucoup
de choses d’ici la fin de l’année.
Hélas, nos amis espagnols de la Phalange sont restés ultra-marginaux, avec 0,12 % des voix,
et 4 800 électeurs. L’extrême-droite espagnole, jamais remise des trahisons de Jean-Charles Ier
après 1975, reste à reconstruire. Souvent très intéressante intellectuellement, et plus libre dans son
expression qu’en France — liberté toute relative — elle ne dispose visiblement d’aucune influence
sur ses compatriotes. Heureusement, on peut espérer sauver son pays par d’autres voies que la
seule lutte électorale, mais ce triste résultat donne quand même une indication de l’audience réelle
de nos excellents camarades. Leur détermination et optimisme persistants, leur humour, offrent un
modèle d’attitude face à un énième échec des plus nets.
S. de S.
N°3181 — 26 MARS 2015 — RIVAROL
L
13
La Tunisie à la dérive
A TUNISIE a subi le mercredi
18 mars une attaque terroriste importante, menée au nom du Califat Islamique, au cœur de Tunis. Parmi la vingtaine
de morts se trouvent quelques Européens,
d’où le retentissement médiatique fort.
Quand des sicaires du même Abou Bakr II,
la même semaine, ont provoqué plus de 140
morts à Sanaa, la capitale du Yémen, dans
une mosquée chiite, le bruit médiatique a
été beaucoup plus faible. La Tunisie reste
particulièrement intéressante à étudier, car
les media du Système tiennent mordicus à
en faire une « démocratie arabe » modèle,
concept pourtant très abstrait, et qui semble
de plus s’éloigner du monde réel.
UNE ATTAQUE TERRORISTE
DANS LE PRINCIPAL
MUSÉE DE TUNISIE
Le Musée du Bardo est à peu près l’équivalent, unique en ce pays, du Louvre, pour
la Tunisie. Il comporte de très nombreuses
et prestigieuses collections d’art antique,
carthaginoise, surtout romaine. Il propose
des statues et des mosaïques
particulièrement estimées, à
juste titre. Le très haut niveau
de civilisation de l’Afrique du
Nord s’est effondré avec la
conquête musulmane dans la
deuxième moitié du VIIe siècle,
et la deuxième vague d’invasion
arabo-musulmane du XIe siècle,
réputée pour sa sauvagerie destructrice, essentielle dans l’arabisation et l’islamisation
stricte de terres anciennement berbères,
partiellement romanisées et christianisées.
La Tunisie n’a artistiquement plus rien produit de significatif depuis le XIe siècle.
Le lieu est donc hautement symbolique, témoignant du riche passé préislamique de la
Tunisie. Il est donc à ce titre particulièrement
détesté des militants islamistes. Lorsqu’ils
contrôlent un territoire, ils détruisent systématiquement ces vestiges, comme les Talibans avec les bouddhas géants de Bamyan
en 2001, ou le Califat Islamique en Irak cette
année avec le Musée de Mossoul, les champs
de fouille d’Assour, Nimroud, etc.
Là, faute de contrôler encore le territoire, et faute de temps pour saccager les
œuvres, les combattants islamistes ont attaqué les visiteurs. Le mode d’exécution a
été des plus simples : tirer dans la foule à
l’aide d’armes automatiques, qui délivrent
un grand volume de feu et permettent de
tuer efficacement, même pour des tireurs
médiocres. La seule contrainte exigeant
un entraînement réside dans la maîtrise du
recul de l’arme. Soit la certitude d’un carnage. Il est d’ailleurs heureux qu’il ne dépasse pas la vingtaine de tués. Il n’y aurait
eu que deux tueurs, rapidement abattus par
les forces spéciales de la police tunisienne,
sur place en quelques minutes, chose peu
étonnante au centre de la capitale Tunis. La
présence d’un troisième ou quatrième tueur,
en fuite, n’est pas exclue.
Ainsi cette attaque cumule-t-elle les symboles : atteindre un endroit “maudit”, de
leur point de vue, et des visiteurs
occidentaux, par définition des
“impies”, ou de même, des Tunisiens fréquentant un endroit
faisant douter de la profondeur
de leur foi islamique. Un des objectifs clairs est aussi d’atteindre
l’économie
tunisienne,
en
grandes difficultés depuis 20082009 au moins, et qui dépend toujours directement à 15 % du tourisme, et peut-être
indirectement, via les services, l’artisanat,
le commerce, du double.
La disparition du tourisme provoquerait
en effet un effondrement économique tel
qu’il ouvrirait des perspectives majeures
aux salafistes. Un seul attentat de ce type
n’y suffira pas. Trois ou quatre, série de
drames que l’on ne se hasardera pas à pré-
dire, mais hélas loin d’être exclue dans les
circonstances actuelles, provoqueraient
probablement le résultat souhaité. Tout ceci
entraînerait aussi encore plus d’immigration clandestine à destination de l’Europe.
En contraste avec ce péril réel paraît ô
combien dérisoire la propagande absurde
habituelle. La famille du tueur Yassine Laabidi ne « comprend pas » ; il était un « bon
vivant » pourtant, pas du tout un piétiste rigoureux et fanatique. Encore une crise de
folie inexplicable, qui n’aurait rien à voir
avec l’Islam… Cette désinformation ridicule est souvent reprise au premier degré
en France. Qui pourrait encore y croire ?
Etrangement, la police tunisienne multiplie
les arrestations dans les milieux salafistes.
Il ne s’agirait donc pas de cas psychiatriques isolés.
L’EXPANSION DE L’ACTION DU
CALIFAT ISLAMIQUE
DANS LE MONDE
Le Califat islamique, qui contrôle aujourd’hui l’Est de la Syrie et l’Ouest de
l’Irak, dont l’importante ville de Mossoul,
tend désormais à s’implanter là où il peut
dans l’ensemble du monde musulman. Il
établit une hégémonie de fait sur les mouvements de sensibilité salafistes, qui se rallient
de plus au Calife Abou Bakr II, dont d’anciennes cellules affiliées à la franchise plus
ancienne et concurrente Al-Qaïda. Constatons l’échec (sauf bien sûr à considérer que
le chaos a été voulu et organisé) de la ruineuse, à tout point de vue, « guerre contre
le terrorisme », initiée par George W Bush
en 2001 suite aux attentats spectaculaires du
11-Septembre, avec une situation actuelle
bien pire que la situation initiale de 2001,
avec des foyers terroristes djihadistes alors
surtout limités à l’Afghanistan, au Pakistan,
et des présences très ponctuelles ailleurs.
Le Califat Islamique, qui se défend bien
en Syrie et en Irak, tenant pour l’instant
encore partiellement Tikrit, s’implante aussi de plus en plus efficacement en Libye,
contrôlant de larges parcelles du territoire,
dont Derna et probablement Syrte. Les
très nombreux camps antagonistes dans la
guerre civile libyenne multiplient les communiqués triomphalistes contradictoires,
avec des vérifications sur le terrain de fait
souvent impossibles. Le Califat Islamique
possède nonobstant de manière à peu près
certaine des cellules armées actives sur
l’ensemble du territoire libyen.
Or la Tunisie est frontalière de la Libye,
avec une longue frontière désertique facile à traverser, dès que l’on s’éloigne de
l’étroite bande côtière cultivée. Ces dernières années les apprentis djihadistes tunisiens, plusieurs milliers, ont pu entrer en Libye, y recevoir une formation idéologique
et militaire, puis partir pour la Syrie. Beaucoup de « djihadistes français » ont effectué ce trajet, en ajoutant seulement en plus
le trajet France-Tunisie. Ces six derniers
mois, les djihadistes volontaires tunisiens
ou « européens » participent directement
aux combats en Libye. Désormais, avec un
soutien logistique en Libye, les djihadistes
tunisiens peuvent donc combattre dans leur
propre pays.
UN MYTHE DE LA
“RÉVOLUTION TUNISIENNE” DE
PLUS EN PLUS INSOUTENABLE
La Tunisie a été le premier pays des « Révolutions arabes ». Avec sa population largement éduquée, partiellement occidentalisée, elle aurait pu proposer le seul exemple
de réussite de « démocratie arabe » véritable. Or, l’économie stagne au mieux. Et
la menace islamiste, dans les urnes comme
dans la lutte armée, l’action terroriste ou la
guérilla des maquis des confins algéro-tunisiens, autour de Kasserine, semblent dessiner des perspectives des plus sombres.
S. de S.
La victoire de la droite sioniste à Tel-Aviv
L
A VIE politique, très animée, de l’Entité Sioniste, se révèle décidément pleine
de surprises : le Premier ministre sortant
Benjamin Netanyahu, avait été donné perdant dans tous les sondages d’avant le scrutin. Le jour des élections, le mardi 17 mars,
le quotidien Libération a d’ailleurs réalisé
une couverture photographique titrant sur la
défaite annoncée de “Bibi”, bel exemple de
pari manqué. Ainsi, Netanyahu vient de voir
sa liste du Likoud, la droite sioniste, placée
en tête par les électeurs de l’Entité, avec 23 %
des voix, nettement devant le cartel opposé de
la Gauche Sioniste, avec 18 % des voix. Ainsi, la difficulté majeure de la vie politique sioniste apparaît immédiatement, puisque 59 %
des électeurs dispersent leurs suffrages sur de
très nombreux petits partis.
POURQUOI CE SUCCÈS
ÉLECTORAL INATTENDU?
Ainsi le Likoud est-il toujours le premier
parti de l’Entité. Toutefois, il demeure
nettement minoritaire à la Knesset, avec
seulement 23 % des suffrages exprimés et
30 sièges sur 120. Netanyahu devrait cependant réussir sans trop de difficultés à
reconstituer une coalition, comprenant les
partis juifs religieux, comme le Shass (séfarade) et Yahadut Hatorah (Judaïsme Unifié
de la Torah, ashkénaze) — 7 et 6 sièges —,
l’extrême-droite sioniste, dont le Foyer Juif
ou Notre Maison Israël — 8 et 6 sièges —,
ou le centre sioniste, principalement Koulanou (nous tous) — 10 sièges —. Associer
en même temps ces trois pôles politiques en
plus du Likoud, en soi incompatible avec
aucun, paraît difficile, mais pas impossible,
ce qui laisse au Premier ministre un véritable choix. Son penchant naturel serait plutôt vers une entente avec l’extrême-droite
sioniste. Mais il est rompu à toutes les
manœuvres ; en soi, il serait même capable
d’associer à son gouvernement ses adversaires en principe déclarés de la gauche
sioniste, mais pas si éloignés du Likoud en
fait.
Ce succès s’explique en partie par la mul-
tiplication des provocations à l’étranger,
dont les défis explicites lancés au Congrès
américain lui-même au président Obama,
accusé de ne pas être assez sioniste et de ne
pas vouloir attaquer l’Iran, sous les applaudissements des Républicains majoritaires,
ultrasionistes, ravis. Ceci a flatté l’orgueil
national-sioniste. A quoi se sont ajoutés les
discours très agressifs contre les Arabes,
apparemment toujours payants électoralement — mais que font donc nos ligues de
vertu antiracistes en France, absolument
silencieuses à ce sujet ? —, à commencer
par les Palestiniens. Lui vivant, il n’y aurait jamais d’Etat palestinien. Ce genre de
formule laisse un Français sceptique, qui
pense au président de Gaulle qui assurait
déjà que lui, vivant, le drapeau du FLN ne
flotterait jamais sur Alger. Mais il est vrai
que l’entité sioniste bénéficie de puissants
soutiens sur lesquels la France ne pouvait
compter dans l’affaire algérienne !
Depuis les élections, Netanyahu a expliqué que le “jamais” était à comprendre
comme « pas avant longtemps », soit à peu
près « lui vivant », suivant de mystérieuses
“conditions”, qui équivalent en réalité à
une capitulation totale des Palestiniens.
S’ils acceptaient toutes les exigences des
sionistes de Tel-Aviv, soit un micro-Etat en
4 à 5 enclaves, dont Gaza, Ramallah, etc.,
encerclées de terres sionistes, emmurées,
alors peut-être… Cette perspective de capitulation totale est refusée par tous les partis
palestiniens.
LES ADVERSAIRES
DU LIKOUD, SIONISTES
DE GAUCHE ET ARABES
Les opposants au Premier ministre sortant ont été de deux types très différents :
ceux parfaitement intégrés au jeu politique
de l’Entité Sioniste, la Gauche Sioniste,
et ceux qui en sont absolument exclus, la
Liste Arabe Unie. Cette dernière ne pourrait dialoguer qu’avec l’extrême-gauche
du Meretz, marginale et isolée. Même la
Gauche Sioniste
ne veut surtout
pas se compromettre avec elle,
pas même par un
soutien passif en
cas d’éventuelle
victoire, malgré
tous les rêves
prononcés à voix
haute par des
journalistes français de gauche basculant
comme souvent dans un monde irréel, au
lieu d’observer les réalités avant tout, ce qui
devrait être la base du métier.
La Liste Arabe Unie a réussi un coup médiatique, en rappelant l’existence d’une importante minorité palestinienne, à papiers
israéliens, au sein même de l’Entité Sioniste, forte de 15 à 20 % de la population.
En général, cette minorité arabe vote peu,
considérant pour beaucoup le fait même de
voter comme une reconnaissance implicite
de l’Entité Sioniste. L’exploit a consisté à
unir toutes les sensibilités politiques arabes,
dont les principales sont les plus opposées,
les islamistes et les communistes. La mobilisation électorale a aussi plutôt fonctionné,
avec 10 % des voix et 13 sièges pour la liste.
Elle fera figure d’épouvantail dans la Knesset, comme les partis arabes précédents.
Elle risque aussi d’éclater du fait de grandes
divergences sur le plan philosophique (quoi
de commun entre des islamistes et des communistes athées ?), malgré l’adhésion de
tous au combat national palestinien.
Quant à la Gauche Sioniste, elle a fait
campagne sur la question sociale. Il est
vrai que beaucoup de Juifs éprouvent des
difficultés à vivre, avec l’explosion des
loyers, surtout à Tel-Aviv devenue particulièrement chère, ou une sécurité sociale
réduite au minimum, d’où la pauvreté des
familles nombreuses, des malades et des
personnes âgées. Ce discours n’a porté que
très partiellement. Les partis religieux ont
su répondre que leurs électeurs à eux, familles juives pieuses et nombreuses, sont
beaucoup plus pauvres que les bourgeois
de gauche du littoral, fait d’ailleurs indéniable. Le programme social de Gauche
Sioniste participait aussi du projet sioniste,
avec la volonté clairement affichée d’aider
les jeunes couples à se loger, et d’augmenter les allocations familiales, afin de favoriser la natalité juive. Les Arabes dans
l’Entité sont exclus de la très grande majorité de ces aides, et la Gauche Sioniste n’y
aurait rien changé.
DES GOUVERNEMENTS
ÉPHÉMÈRES, ET POURTANT
DES POLITIQUES CONSTANTES
SUR LE LONG TERME
Netanyahu devrait réussir, sauf énorme
surprise, à constituer une nouvelle coalition gouvernementale. Le Gouvernement
devrait avoir une espérance de vie de 2 à 3
ans, suivant la moyenne des précédents. Il
suffit en effet de 2 petits partis minoritaires
mécontents pour détruire la majorité, situation qui se produit régulièrement.
Toutefois, cette instabilité politique structurelle superficielle n’empêche pas la réalisation constante et déterminée du projet
sioniste, avec une conquête territoriale
systématique de la Palestine. Elle s’opère
particulièrement en Cisjordanie, dans le
but évident d’empêcher tout unité territoriale palestinienne un minimum cohérente
à l’avenir, même sur un territoire déjà scandaleusement réduit par rapport à la Palestine historique.
S. de S.
N°3181 — 26 MARS 2015 — RIVAROL
14
Mgr Williamson sacre un nouvel évêque
L
E 19 MARS, solennité de saint Joseph,
Mgr Richard Williamson a procédé à
la consécration épiscopale sans mandat
pontifical de l’abbé Jean-Michel Faure au monastère bénédictin de Nova Friburgo (près de
Rio de Janeiro) au Brésil. Ce sacre n’est pas
vraiment une surprise. Il est en effet la conséquence directe de la division entre les quatre
évêques sacrés par Mgr Lefebvre le 30 juin
1988. Ayant été exclu de la FSSPX en octobre
2012 par son supérieur général, Mgr Bernard
Fellay, Richard Williamson, qui a eu 75 ans le
8 mars, est depuis libre de ses mouvements.
Comme il est opposé au processus de rapprochement entre la direction de la Fraternité
Saint-Pie X et les modernistes qui occupent
le Vatican, il a jugé bon de pourvoir à sa succession en sacrant un de ses proches, l’abbé
Jean-Michel Faure, un prêtre français, un PiedNoir né en Algérie en août 1941, qui est entré
comme lui au séminaire d’Ecône en 1972 et
qui a été ordonné prêtre par Mgr Lefebvre en
juin 1977. Ancien supérieur de district d’Amérique du sud, ancien directeur du séminaire de
la Reja, ancien supérieur du Mexique, l’abbé
Faure était un intime de Mgr Lefebvre. En
1986, le fondateur d’Ecône aurait proposé à
COMMUNIQUÉ DE LA
MAISON GÉNÉRALE DE LA
FRATERNITÉ SAINT-PIE X
Ce 19 mars 2015, Mgr Richard Williamson a
procédé à la consécration épiscopale de l’abbé
Jean-Michel Faure, au monastère bénédictin Santa Cruz de Nova Friburgo (Brésil).
Mgr Williamson et l’abbé Faure ne sont plus
membres de la Fraternité Saint-Pie X depuis
respectivement 2012 et 2014, à cause des vives
critiques qu’ils formulaient contre toute relation avec les autorités romaines, dénonçant ce
qui était, selon eux, une trahison de l’œuvre de
Mgr Marcel Lefebvre.
La Fraternité Saint-Pie X déplore que cet esprit
d’opposition aboutisse à cette consécration épiscopale. En 1988, Mgr Lefebvre avait clairement
manifesté son intention de sacrer des évêques
auxiliaires, sans juridiction, — en raison de l’état
de nécessité dans lequel se trouvaient la Fraternité Saint-Pie X et les fidèles catholiques — dans
le seul but de permettre à ces fidèles de recevoir les sacrements par le ministère des prêtres
qui seraient ordonnés par ces évêques. Après
avoir tenté l’impossible auprès du Saint-Siège,
Mgr Lefebvre procéda aux sacres le 30 juin
1988, solennellement devant plusieurs milliers de
prêtres et de fidèles, et quelques centaines de journalistes du monde entier. Tout montrait que cet
acte, malgré l’absence d’autorisation de Rome,
était posé publiquement pour le bien de l’Eglise
et des âmes.
La Fraternité Saint-Pie X dénonce la consécration épiscopale de l’abbé Faure qui, malgré les
affirmations du consécrateur et du consacré, ne
s’apparente en rien aux sacres de 1988. En effet,
toutes les déclarations de Mgr Williamson et de
l’abbé Faure prouvent à l’envi qu’ils ne reconnaissent plus les autorités romaines, si ce n’est de
façon purement rhétorique.
La Fraternité Saint-Pie X réaffirme que l’état
actuel de nécessité dans l’Eglise légitime son
apostolat de par le monde, sans la dispenser de
reconnaître les autorités ecclésiastiques pour
lesquelles ses prêtres prient à chaque messe. En
s’opposant aux erreurs d’où qu’elles viennent,
elle veut garder le dépôt de la Foi et la morale afin
de les transmettre par la liturgie traditionnelle et
la prédication, dans l’esprit missionnaire de son
Fondateur : Credidimus caritati. (1 Jean 4,16).
Menzingen, le 19 mars 2015.
BRÈVE RÉPONSE AU
COMMUNIQUÉ
DE MENZINGEN
Menzingen dénonce le sacre de Mgr Jean-Michel Faure comme n’ayant rien de commun avec
les sacres de 1988. Pour ce faire, la Maison générale de la Fraternité Saint-Pie X fait un certain
nombre de considérations. Examinons quatre
d’entre elles.
1) Mgr Williamson et Mgr Faure ont été expulsés de la Fraternité parce qu’ils étaient contre
toute relation avec Rome.
C’est faux. Ils sont contre la manière dont s’y
prennent Mgr Fellay et ses assistants, et même le
chapitre général de 2012, qui cherchent un accord
pratique sans conversion de Rome.
l’abbé Faure de le sacrer, ce que ce dernier aurait refusé, proposant plutôt de choisir l’Espagnol Alfonso de Galarreta.
MENZINGEN CONDAMNE
LE SACRE AVANT LE VATICAN !
Ce sacre a été immédiatement condamné par
la direction de la Fraternité Saint-Pie X qui
précise que le consacré et le consécrateur ne
sont plus membres de la Fraternité, que cette
initiative ne saurait être comparée aux sacres
de 1988 — pourtant eux aussi opérés sans
mandat pontifical, ainsi d’ailleurs que le sacre
de Mgr Rangel le 28 juillet 1991 à Campos
par trois évêques de la FSSPX —. Menzingen
affirme que Mgr Williamson et ses amis ne
reconnaissent que « de façon purement rhétorique les autorités romaines ». Mais n’est-ce
pas là le reproche fait depuis 1988 à la Fraternité Saint-Pie X par la Fraternité Saint-Pierre
qui, elle, est reconnue par le Vatican et lui est
soumise ?
Cette condamnation solennelle du sacre du
19 mars par la FSSPX, d’abord destinée à
montrer sa bonne volonté au Vatican, a été très
appréciée en hauts lieux. Dans un entretien à
2) Mgr Williamson et Mgr Faure ne reconnaîtraient pas les autorités de Rome.
C’est également faux. Ni l’un ni l’autre ne sont
sédévacantistes.
3) Menzingen insinue que la publicité de l’événement a été insuffisante et la compare à la grande
publicité de 1988.
Comparée à celle de 1988, celle de 2015 fait
piètre figure, mais considérée en elle-même, elle
n’est pas si mince que cela. Si on compte tous
ceux qui ont participé à la cérémonie, on voit représentés les pays suivants : Angleterre, France,
États-Unis, Mexique, Chili, Argentine, Uruguay,
Paraguay, Colombie et Brésil. Une centaine de
fidèles ont assisté à la cérémonie. Les media ont
soit téléphoné, soit sont venus sur place.
4) La quatrième question regarde l’état de nécessité.
Disons qu’il nous semble y voir la pointe de
l’iceberg bien connu : l’état de nécessité de 1988
ne serait plus celui de 2015. Rome n’est plus aussi agressive contre la Tradition qu’en 1988. C’est
une vieille chanson : Rome change ! Oui, Rome
change… en pire ! et cela, déjà sous Benoît XVI.
Conclusion : Menzingen désapprouve le sacre
de Mgr Faure ; plus que cela, il l’attaque. C’est
bien normal. Tant que Menzingen ne comprendra
pas qu’elle fait fausse route, elle attaquera toute
résistance à sa politique d’approche avec Rome.
Au fond, ce qui est en jeu, c’est ce que Mgr Lefebvre disait lors du sermon historique de Lille en
août 1976 :
« Je veux qu’à l’heure de ma mort, lorsque
Notre-Seigneur me demandera : “Qu’as-tu fait
de ta grâce épiscopale et sacerdotale ?”, je n’aie
pas à entendre de la bouche du Seigneur : “Tu as
contribué à détruire l’Église avec les autres.” »
Nous non plus. C’est pourquoi nous continuons le combat, et pour cela, nous avons besoin
d’évêques. C’est la raison du sacre du 19 mars. Il
ne faut pas la chercher ailleurs.
Dom Thomas d’Aquin, OSB,
supérieur du monastère bénédictin Santa Cruz de Nova Friburgo.
COMMUNIQUÉ DE
L’INSTITUT
MATER BONI CONSILII
Comme tout le monde le sait désormais,
Mgr Richard Williamson, un des quatre évêques
consacrés par Mgr Lefebvre le 30 juin 1988, a
à son tour consacré Mgr Jean-Michel Faure le
19 mars 2015, à Nova Friburgo au Brésil.
Dans un communiqué de la Maison Généralice, la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X a
condamné cette consécration épiscopale avec
des arguments et des expressions qui furent ceux
des prêtres qui quittèrent Mgr Lefebvre en 1988
pour fonder la Fraternité Saint-Pierre ; la Fraternité Saint-Pie X gouvernée par Mgr Fellay
accuse Mgr Williamson de “sédévacantisme”
pratique, et de ne reconnaître l’autorité du Pape
qu’en paroles (accusation plus sérieuse de la
part de la Fraternité Saint-Pierre, qui se soumit
à Jean-Paul II, que de la part de la Fraternité
Saint-Pie X qui, jusqu’à maintenant et au moins
en apparence, désobéit encore habituellement à
François Ier).
Beaucoup de catholiques, qui justement en tant
que catholiques s’opposent au modernisme et à
I-Media, le secrétaire de la commission “pontificale” Ecclesia Dei “Mgr” Pozzo déclare
d’une part que par ce sacre Richard Williamson est automatiquement excommunié. « Lorsqu’un évêque consacre un autre évêque sans
mandat pontifical, il est excommunié latae sententiae » affirme Guido Pozzo qui ajoute que
« les conséquences canoniques devraient être
désormais prises par la Congrégation pour les
évêques, dont c’est la compétence ». Excommunier publiquement un évêque révisionniste
ne peut en tout cas que réjouir la Synagogue !
D’autre part, le “prélat” romain avoue :
« Nous apprécions ce qu’a fait savoir la Maison générale de la Fraternité Saint-Pie-X, qui
s’est exprimée très clairement ». Actuellement,
confie “Mgr” Guido Pozzo, le dialogue “continue” avec la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X.
« Plusieurs rencontres ont eu lieu et sont encore
prévues avec certains prélats pour approfondir
les problèmes qui restent à éclaircir, dans un
rapport de confiance », poursuit le secrétaire
de la Commission “pontificale” Ecclesia Dei
pour qui, au-delà des difficultés doctrinales
qui subsistent, les problèmes sont « internes
à la Fraternité ». « Le pape, poursuit “Mgr”
Pozzo, attend que la Fraternité Saint-Pie-X
Vatican II, sont donc tentés de mettre leur espérance en Mgr Williamson, et se demandent si on
ne peut pas approuver et reconnaître la consécration épiscopale de Mgr Faure. La consécration
épiscopale du 19 mars 2015 se fonde explicitement sur celle de 1988, et — avec la lecture
d’un “mandat romain” apocryphe — aujourd’hui
comme en 1988 on y déclare ouvertement et
catégoriquement, autant Mgr Williamson que
Mgr Faure (qui l’a répété dans une interview du
18 mars), reconnaître l’autorité et la légitimité de
François Ier-Bergoglio.
Voilà pourquoi, exerçant notre devoir de témoigner publiquement de la foi, nous ne pouvons
pas ne pas répéter à propos de la consécration
de 2015 ce que nous avions dit à propos de celle
de 1988 (cf. Sodalitium n°17 p.4-9), à savoir que
l’acte accompli par Mgr Williamson implique :
sacrilège et schisme capital ; une praxis de nature
schismatique ; et une contradiction vivante —
signe manifeste de l’erreur — en reconnaissant
comme Souverain Pontife de l’Eglise catholique
et Vicaire de Jésus-Christ sur la terre Jorge Mario
Bergoglio dans le rite même de la Messe, et en
accomplissant dans le même temps une consécration épiscopale contre sa volonté et dans l’intention explicite de s’opposer à son autorité et à son
magistère.
Notre Institut invite donc les catholiques fidèles,
qui s’opposent au néo-modernisme de Vatican II,
à ne pas se laisser tromper par la Fraternité SaintPie X de Mgr Fellay, non plus que par la “Fraternité Saint-Pie X” de Mgr Williamson : l’une
et l’autre désirent en effet, de façon déclarée et
programmatique, faire partie du bataillon de ceux
qui reconnaissent Jorge Mario Bergoglio comme
Vicaire du Christ, donnant donc pleine légitimité
à son oeuvre de destruction (si cela était jamais
possible) par le modernisme de l’Eglise et de la
foi.
« Enfin, les événements récents confirment la
position que prit, dans la crise actuelle, avec esprit
de foi Mgr Guérard des Lauriers » (notre déclaration de juillet 1988).
Verrua Savoia, 20 mars 2015.
COMMENTAIRE ELEISON
SUR LA CONSÉCRATION
DE JEAN-MICHEL FAURE
Les amis fidèles de Son Excellence Mgr Williamson, qu’ils soient lecteurs des Commentaires
Eleison, donateurs de l’Initiative St-Marcel, ou
autres, ont sans doute déjà entendu la nouvelle de
la consécration épiscopale de Mgr Jean-Michel
Faure par Son Excellence, qui eut lieu au Monastère Sainte-Croix de Nova Friburgo (Brésil) en la
fête de St Joseph, le 19 mars dernier. Il est aisé
de comprendre que cette nouvelle n’a été publiée
qu’au dernier moment, afin d’éviter, autant que
possible, toute perturbation inopportune de la cérémonie, ainsi que tout autre problème qui aurait
autrement pu survenir en conjonction avec elle.
Néanmoins, maintenant que la consécration
est un fait accompli, nous sommes en mesure de
faire connaître aux fidèles et au monde entier le
« Mandat de Suppléance » qui fut lu durant la
cérémonie.
Comme plusieurs le savent déjà, parmi les
premiers mots prononcés lors du Rite de Consé-
décide d’entrer (dans l’Eglise) et nous sommes
toujours disponibles, avec un projet canonique
qui est déjà connu », à savoir la création d’une
prélature personnelle. « Il faut un peu de temps,
conclut-il, pour que les choses s’éclaircissent
en interne et que Mgr Fellay puisse obtenir
un consensus assez élargi avant d’accomplir
ce geste ». Il n’est pas sûr que le supérieur général de la FSSPX soit ravi de la déclaration
très franche du secrétaire de la commission Ecclesia Dei qui rend publique et transparente sa
stratégie accordiste.
UNE POLITIQUE DE
RALLIEMENT PAR DEGRÉS
QUI A FAIT DES VAGUES
Il ne fait en effet aucun doute pour les observateurs attentifs que depuis plus d’une quinzaine
d’années la direction de la FSSPX cherche un
arrangement avec le Vatican. D’où la création
du GREC (Groupe de recherche entre catholiques) en 1997 qui faisait dialoguer en toute
discrétion des traditionalistes et des clercs et
“prélats” conciliaires en vue d’une « régularisation canonique » de la FSSPX. D’où la création en 1998 de la Lettre à nos frères prêtres,
« trimestriel de liaison de la Fraternité SaintPie X avec le clergé de France ». D’où
surtout la reprise en 2000 de pourpar-
+
cration Épiscopale on a cette déclaration faite à
l’évêque consécrateur par son Assistant principal :
« Très Révérend Père, notre sainte Mère l’Église
Catholique demande que vous éleviez ce prêtre
ici présent au fardeau de l’épiscopat. »
En réponse, l’évêque consécrateur demande si
l’Assistant a le « Mandat Apostolique ».
La réponse est : « Nous l’avons ». À quoi
l’évêque consécrateur réplique : « Que lecture en
soit faite. » (Ceux qui le désirent peuvent consulter en ligne cet utile Ordo de 1910 publié en latin
et en anglais, tiré du Pontificale Romanum.)
Ce qui fut lu lors de la cérémonie de jeudi
(19 mars) en réponse à l’invitation de Mgr Williamson — et qui remplit à la fois un rôle liturgique et celui d’explication publique des motifs
qu’ont eu les participants à cette consécration —
est le texte suivant. Les lecteurs aimeront apprendre que les premiers paragraphes sont très
semblables aux paroles de Mgr Lefebvre lors du
30 juin 1988.
« MANDATUM APOSTOLICUM
Nous l’avons par l’Église romaine qui dans sa
fidelité aux saintes traditions reçues des Apôtres
nous commande de transmettre fidèlemente ces
saintes traditions — c’est-à-dire le Dépôt de la
Foi — à tous les hommes en raison de leur devoir
de sauver leur âme.
Or, d’une part, les autorités de l’Église romaine depuis le Concile Vatican II jusqu’aujourd’hui sont animées d’un esprit de modernisme qui subvertit en profondeur la Sainte
Tradition jusqu’à en pervertir la notion même :
« Ils ne supportent plus la saine doctrine, détournant toute la Vérité, pour se tourner vers
des fables », comme dit St Paul à Timothée
dans sa seconde Épître (IV, 3, 5). A de telles autorités que servirait-il de demander un mandat
pour sacrer un évêque qui s’opposera en profondeur à leur si grave erreur ?
Et d’autre part, pour avoir un tel évêque les
quelques catholiques qui comprennent son importance pouvaient, même après Vatican II, espérer qu’il viendrait de la Fraternité Saint-Pie X
de Mgr Marcel Lefebvre comme celui-ci leur
en a sacré quatre par un premier mandat de suppléance en 1988. Hélas, depuis qu’on observe
que les autorités de cette Fraternité prennent
le même chemin moderniste en se dirigeant
constamment vers les autorités romaines, cet espoir s’avère vain.
Et alors ces catholiques croyants, d’où obtiendront-ils ces évêques essentiels à la survie
de leur vraie Foi ? Dans un monde chaque jour
plus acharné politiquement contre Dieu et contre
son Église, le danger semble tel que l’on ne peut
guère plus laisser dépendre cette survie d’un
seul évêque pleinement anti-moderniste. C’est la
Sainte Église elle-même qui lui demande de s’en
associer un second : en l’occurrence Monsieur
l’abbé Jean-Michel Faure.
Aucune présomption ni octroi du pouvoir épiscopal de juridiction n’accompagne cette transmission du pouvoir épiscopal d’Ordre, et dès
que Dieu interviendra ´pour sauver son Église,
à laquelle ne reste aucun espoir humain de salut,
les effets de cette transmission et de ce mandat
de suppléance seront remis sans tarder entre les
mains d’un Pape de nouveau entièrement catholique.
Mgr Richard WILLIAMSON.
N°3181 — 26 MARS 2015 — RIVAROL
lers entre le Vatican et la FSSPX, année où fut
versée par le ministère de l’Intérieur français la
totalité des dons et legs en faveur de la Fraternité pour une valeur de plusieurs dizaines de
millions d’euros, somme qui avait été bloquée
depuis les sacres de 1988. Ces discussions auxquelles Menzingen avait convié les prêtres de
Campos conduiront au ralliement de ces derniers en 2001-2002.
Historiquement les discussions avec le Vatican ont toujours divisé et affaibli le camp de la
résistance à Vatican II : les négociations entre
Mgr Lefebvre et le “cardinal” Ratzinger n’ont
pas abouti en 1988 mais elles ont débouché
sur la création de la Fraternité Saint-Pierre et
la sécession du Barroux. Les actuelles discussions n’ont pas manqué non plus d’exciter les
tendances centrifuges au sein de la mouvance
lefebvriste, un peu sur la gauche mais surtout
à droite.
D’un côté des prêtres et des communautés
impatients de voir l’accord se conclure se rallient (les Rédemptoristes transalpins en 2008 ;
des prêtres passent au “diocèse” comme les abbés Beaublat, Mercury, Lamerand, Prouteau,
Thuillier, devenu le secrétaire particulier de
“Mgr” Vingt-Trois, “cardinal-archevêque” de
Paris !) Le cas de l’Institut du Bon Pasteur créé
en 2006 est un peu différent car il a pour origine
un problème de discipline et de gestion interne
même s’il aboutit, lui aussi, au ralliement de
figures historiques de la Fraternité comme les
abbés Philippe Laguérie — auquel Suresnes
avait envoyé en 2004 des vigiles et des chiens
pour le faire quitter d’urgence le prieuré de
Bruges près de Bordeaux et l’avait exclu de la
cultuelle pour qu’il soit privé à vie de couverture sociale — Guillaume de Tanoüarn, Paul
Aulagnier, lequel a été exclu de la FSSPX au
moyen d’un simple fax en octobre 2003 parce
qu’il s’était déclaré trop tôt et trop ouvertement
accordiste en approuvant bruyamment l’accord
de Campos avec le Vatican. Accord auquel, on
le sait tous aujourd’hui, Mgr Fellay travaillait
déjà à l’époque dans la plus grande discrétion, notamment avec le “cardinal” Castrillon
Hoyos.
D’autres, plus nombreux, n’acceptent pas ce
qui leur apparaît comme les prémices d’un ralliement à « la Rome moderniste ». Une soixantaine de prêtres ont ainsi quitté la FSSPX (ou
en ont été exclus) ces dernières années car ils
refusaient la politique de Mgr Fellay. Les abbés
Pinaud et Salenave ont même eu à répondre de
leurs actions supposées contre le supérieur général à travers des « procès canoniques » en
interne. Pour découvrir qui étaient les auteurs
d’un libelle contre Mgr Fellay (la lettre dite des
trente-sept prêtres du 28 février 2013), on a fait
espionner la messagerie électronique des abbés
Rioult, Salenave et Pinaud. Ce dernier a porté plainte au pénal pour usurpation d’identité,
faux et usage de faux car un de ses confrères
envoyait des messages à sa place sous son
identité à des fins de renseignement ! Le procès des abbés Pinaud et Salenave a même fait
l’objet d’un livre de l’abbé Pivert Quel droit
pour la Tradition catholique ? Lequel abbé Pivert a quitté la FSSPX après la condamnation
par Mgr Fellay de son livre Mgr Lefebvre : nos
rapports avec Rome, livre dans lequel l’abbé
recensait toutes les déclarations du fondateur
d’Ecône hostiles au ralliement.
Plusieurs communautés amies ont également
fait sécession : les bénédictins de Nova Friburgo et la communauté du père Jahir au Brésil
en 2012, des carmélites en Allemagne en 2012
également, les dominicains d’Avrillé en janvier
2014, deux dominicaines enseignantes de Brignoles en juillet 2014.
D’autres communautés religieuses, sans
avoir encore franchi le pas, sont très réticentes
à l’égard des orientations actuelles du supérieur
général. C’est le cas des capucins de Morgon
et des bénédictins de Bellaigue. Mgr Fellay
avait d’ailleurs retardé sine die en juin 2012,
quelques jours avant la cérémonie, les ordinations des capucins et des dominicains se plaignant de leur manque de confiance à son égard.
Les franciscaines du Trévoux, quant à elles, ont
rétabli dans leur Ordo de 2015, comme centre
de messe au Brésil le monastère bénédictin de
Nova Friburgo — qu’elles avaient supprimé
dans l’édition 2014 — s’affranchissant en cela
des consignes de Menzingen.
Ce qui a rendu les oppositions encore plus
rudes, c’est que les mécontents ont eu le sentiment d’avoir été manipulés pendant des années par le supérieur général. Pour arriver à
faire accepter l’idée d’un accord à des troupes
qui y étaient très majoritairement hostiles il y
a encore 15 ou 20 ans, Mgr Fellay, de manière
très gaullienne, a dû utiliser la ruse, la duplicité,
le mensonge, fût-ce par omission, et la fameuse
restriction mentale.
D’où l’orchestration, pendant quinze ans,
d’un double discours : un discours ad intra contre les accords dans ses homélies, ses
conférences, dans Cor unum, le bulletin interne
réservé aux prêtres de la Fraternité où le supérieur général rappelait le principe qui prévalait
de facto depuis les sacres : pas d’accord pratique avec le Vatican sans accord doctrinal préalable. Et un discours ad extra, dans ses conférences de presse, ses interviews et confidences
aux journalistes et aux “prélats” romains, à
travers aussi sa discrète et efficace courroie de
transmission, le GREC, en faveur d’un rapprochement et d’un accord avec la “Rome moderniste”. Il a fallu attendre l’échange des lettres
entre les quatre évêques
et le préambule doctrinal
du 15 avril 2012, jamais
rétracté sur le fond, dans
lequel Mgr Fellay reconnaît que la nouvelle
messe et les nouveaux
sacrements ont été « légitimement promulgués »
par Paul VI et Jean Paul
II (paragraphe 7) et
que « Vatican II éclaire
certains aspects de la
vie et de la doctrine de
l’Eglise, implicitement
présents en elle ou non
encore formulés conceptuellement » (paragraphe 4) pour que les yeux
se dessillent.
Mgr Ducaud-Bourget aimait à répéter :
« Lorsqu’un clerc veut faire une saloperie, il
invoque toujours une raison surnaturelle ».
Aussi, pour emporter le morceau, à partir de
2006, Mgr Fellay a régulièrement enrégimenté la Sainte Vierge dans des « croisades du
Rosaire » destinées à obtenir successivement
la libération de la messe tridentine et la levée
des excommunications. Le “Motu Proprio” du
7 juillet 2007 et la levée des excommunications
le 21 janvier 2009 ont ainsi été présentés par
le supérieur général comme d’extraordinaires
“miracles” obtenus par la Mère de Dieu et tendant à prouver, pourtant contre l’évidence des
faits, que le Vatican revenait progressivement
à la Tradition.
DEUX LEFEBVRISMES :
UN ACCORDISTE ET
UN ANTI-ACCORDISTE
Si le secrétaire de la commission Ecclesia
Dei dit vrai dans l’interview donnée à I-Media,
la Fraternité Saint-Pie X canal officiel devrait
donc être « normalisée canoniquement » dans
les mois ou les années qui viennent (lorsque les
choses se seront « éclaircies en interne » pour
reprendre l’expression euphémisante de “Mgr”
Pozzo) tandis que subsistera une Fraternité
Saint-Pie X « canal historique » (c’était déjà
ainsi que se désignaient les partisans de l’abbé
Philippe Laguérie en 2004-2005), aux effectifs et aux moyens beaucoup plus modestes.
Se font face des lefebvristes accordistes,
“de gauche” autour de Mgr Fellay et des lefebvristes anti-accordistes, “ de droite” autour
de Mgr Williamson.
Malgré tout ce qui les oppose (et la rupture
entre eux paraît désormais irrémissible), ils ont
en commun d’une part de se réclamer de l’héritage, de la pensée et de l’action de Mgr Lefebvre, d’autre part de rejeter explicitement le
sédévacantisme. La veille de son sacre, dans
une interview accordée au blog Non Possumus,
le futur Mgr Faure expliquait : « Nous devons
conserver l’attitude qui a été celle de Mgr Lefebvre, l’attitude prudente qui exclut le sédévacantisme. Mgr Lefebvre a toujours refusé d’ordonner un séminariste qui fût sédévacantiste.
C’était la politique de la FSSPX jusqu’à sa mort.
Donc qu’on ne nous dise pas que Monseigneur
a dit ceci ou cela. » La principale préoccupation
de Mgr Faure sera de « s’efforcer de maintenir
l’œuvre de Mgr Lefebvre dans le chemin qu’il
avait tracé, sans dévier à droite ni à gauche ».
Mgr Richard Williamson n’est pas en reste qui,
dans son dernier Commentaire Eleison (n°401
du 21 mars 2015), dit des sédévacantistes qu’ils
n’ont que des « arguments émotionnels ».
Mais, dira-t-on, comment se fait-il que des
prêtres et des évêques qui se réclament de
Mgr Lefebvre puissent en tirer des conclusions diamétralement opposées sur le principe
d’un accord avec le Vatican ? Tout simplement
parce que, comme l’a entre autres démontré,
citations à l’appui, le blog Avec l’Immaculée, le
fondateur de la Fraternité Saint-Pie X a beaucoup varié dans ses déclarations sur ce sujet
et que l’on peut trouver dans ses discours des
arguments en faveur d’une « régularisation ca-
15
nonique », d’autres, aussi nombreux, en faveur
d’une résistance ouverte à « la Rome moderniste ». Dans les lettres peu amènes que se sont
échangées les quatre évêques de la Fraternité
au printemps 2012, il était frappant de constater qu’ils citaient, à l’appui de leur position,
des déclarations parfaitement authentiques de
Mgr Lefebvre, mais allant dans un sens opposé.
Et aujourd’hui encore Mgr Tissier de Mallerais, bien que toujours dans la FSSPX et
hostile à la “dissidence” de Mgr Williamson
(dans une lettre il est allé jusqu’à lui écrire que
Mgr Lefebvre avait eu tort de le sacrer !), ne
manque pas une occasion de dire son hostilité à une « régularisation
D.R.
canonique » de la Fraternité tant que le Vatican
reste aux mains des modernistes. Ce qui est une
forme de contestation
larvée des orientations du
supérieur général. Quant
à Mgr de Galarreta, après
avoir dit son opposition
à un accord pratique, qui
serait selon lui dévastateur pour l’unité de la Fraternité et cosigné la lettre
des trois évêques envoyée
à Mgr Fellay et à ses assistants en avril 2012, il
semble avoir tourné casaque et s’être rangé depuis le chapitre général de juillet 2012 dans le
camp de la maison généralice.
crise qu’ait connue le séminaire de la FSSPX
à la Reja en Argentine depuis sa création. En
1989, 25 séminaristes et 8 prêtres dont un professeur de séminaire ont en effet quitté bruyamment la Fraternité à la suite, dit-on, des
obsèques du père de l’abbé Faure. Des séminaristes venus veiller le corps du défunt seraient
repartis horrifiés, ayant cru remarquer que des
rituels judaïques avaient été utilisés par la famille. Le bruit s’était alors répandu comme une
traînée de poudre qu’en réalité la famille Faure
née en Algérie (où les juifs sont nombreux)
était marrane.
Même si aucune preuve incontestable n’a jamais pu être apportée, les soupçons à l’égard
de l’abbé Faure n’ont jamais cessé depuis lors
chez certains traditionalistes. D’aucuns vont
jusqu’à dénoncer « l’infiltration juive » autour
de Mgr Williamson qui serait parallèle à celle
que l’on soupçonne auprès de Mgr Fellay. Plusieurs sites Internet (dont le blog Reconquista)
évoquent en effet l’influence, dit-on considérable, du financier et milliardaire sioniste
Maximilien Krah, grand donateur de Tsahal,
et animateur de galas en faveur de l’armée israélienne, sur Mgr Fellay. Krah jouerait un rôle
moteur dans la gestion des biens de la Fraternité. Dans la société anonyme Dello Sarto, qu’il
a fondée avec Mgr Fellay, et qui brasserait des
millions d’euros, il est le seul avec le supérieur
général de la FSSPX à disposer de la signature
individuelle comme on peut en effet le vérifier
sur le registre du commerce et de l’information
économique (<www.moneyhouse.ch/fr/u/dello_sarto_ag_CH-170.3.033.031-9.htm>).
UN ESPACE ÉTROIT
POUR LES “RÉSISTANTS”
ATOMISATION DE LA
MOUVANCE TRADITIONALISTE
C’est dire que l’espace paraît bien étroit pour
les williamsoniens qui font face à une double
concurrence : sur leur gauche avec la Fraternité
Saint-Pie X qui conserve son maillage territorial sur les cinq continents avec ses chapelles,
ses prieurés, ses écoles, ses séminaires, sa
notoriété, ses moyens matériels importants et
sur leur droite avec les sédévacantistes qui dénoncent dans le sacre de Mgr Faure un acte illicite et schismatique car ce sacre s’est fait en reconnaissant publiquement François Ier comme
vicaire du Christ (cité au canon de la messe)
tout en lui désobéissant de manière spectaculaire (par l’absence de mandat pontifical) et
en affirmant vouloir le combattre. A cet égard
on notera que Mgr Faure ne s’oppose pas par
principe et de manière absolue à des rencontres
avec les occupants du Vatican. Interrogé pour
savoir s’il se rendrait à Rome s’il y était invité
pour parler avec François, Jean-Michel Faure
répond : « En premier lieu je consulterais
tous nos amis de la Résistance. J’irais avec
Mgr Williamson et d’autres prêtres excellents
qui mènent le combat de la Résistance avec
beaucoup de courage. Je maintiendrais informés tous nos amis, en toute transparence. »
Cette position intermédiaire entre la Fraternité Saint-Pie X et les sédévacantistes paraît
difficile à tenir intellectuellement car pour un
catholique conséquent il est nécessaire d’être
soumis au pape qui est le père commun des
chrétiens, la source de toute juridiction, le vicaire du Christ sur la terre, le chef de l’Eglise,
le successeur de Pierre qui a le pouvoir des
clés. Ubi Petrus, ibi Ecclesia : là où est Pierre,
là est l’Eglise est un adage catholique bien
connu. Peut-on donc se soustraire en tout depuis un demi-siècle à l’autorité des “pontifes”
conciliaires tout en continuant à les reconnaître
publiquement comme l’autorité légitime ? De
la même manière, peut-on dire que la nouvelle
messe, les nouveaux sacrements sont un poison
pour la foi et en même temps reconnaître qu’ils
ont été légalement promulgués par l’Eglise
et le vicaire du Christ ? Voilà en effet qui va
contre l’infaillibilité du pape dans la promulgation d’un rite pour l’Eglise universelle. Le pape
peut-il être à la fois le vicaire du Christ et une
figure de l’Antéchrist ? Voilà qui ne respecte
pas le principe de non-contradiction ni non plus
la divinité de l’Eglise !
INFILTRATIONS JUIVES ?
La marge est d’autant plus étroite pour la
“résistance” que la personnalité de Mgr Faure,
non plus d’ailleurs que celle de Mgr Williamson, converti de l’anglicanisme à 31 ans, ne fait
pas l’unanimité parmi les opposants à Mgr Fellay. Dans le même entretien à I-Media, “Mgr”
Guido Pozzo dit de Mgr Faure qu’il est « un
de ces extrémistes et jusqu’au-boutistes qui ont
quitté la Fraternité Saint-Pie X ». Ce n’était
pourtant pas la réputation qu’avait jusque-là
l’abbé Jean-Michel Faure qui, serait en effet,
bien malgré lui, à l’origine de la plus grave
On remarquera que Mgr Williamson a choisi de sacrer un prêtre quasiment aussi âgé que
lui (ils ont dix-sept mois d’écart) de sorte que
la question d’un nouvelle consécration épiscopale se posera dans les cinq à dix ans qui
viennent. Par ce sacre, l’évêque britannique
a d’abord voulu rassurer les prêtres de la “résistance” qui craignaient de se retrouver sans
évêque et qui l’ont fortement incité à passer à
l’acte. Quelques semaines avant le sacre, ils
avaient exercé sur lui une forte pression le suppliant de se doter d’urgence d’un successeur.
Ce sacre est aussi un moyen d’encourager les
prêtres, encore à l’intérieur de la Fraternité,
mais hostiles à Mgr Fellay, à rejoindre le camp
de la “résistance”. Mgr Faure a d’ailleurs dit
qu’il s’installera en France et fondera un séminaire tout près des dominicains d’Avrillé
(Maine-et-Loire).
Ce sacre — aussi discret que celui de Mgr
Rangel en 1991 — témoigne de l’atomisation
des traditionalistes opposés à Vatican II. Plus la
crise s’éternise, plus les divisions s’accroissent,
plus la confusion et le désordre se généralisent,
ce qui est somme toute logique. Plus le temps
passe, plus les traditionalistes font face à deux
dangers symétriques : celui du ralliement qui
conduit au reniement et à l’apostasie (que l’on
songe par exemple à cet effrayant “synode” légitimant de fait l’homosexualité et vidant de sa
substance l’indissolubilité du mariage) ou celui
de l’enfermement sectaire, de la marginalisation, de l’éparpillement en de multiples groupuscules parfois dirigés par de véritables gourous. Car s’il est en effet impératif de résister
sans ambiguïté à la révolution conciliaire, il est
dangereux également de se donner une autorité
et une juridiction dont on est dépourvu et de se
croire tout permis au motif que l’Eglise connaît
une crise affreuse. Si l’on ne saurait faire aucunement confiance aux imposteurs qui usurpent
les postes d’autorité à Rome depuis 1958
(« Rome perdra la foi et deviendra le siège de
l’Antéchrist. L’Eglise sera éclipsée » a prophétisé la Sainte Vierge à La Salette en 1846), il
serait déraisonnable d’accorder une confiance
inconditionnelle à tel ou tel chef traditionaliste
autoproclamé qui n’a pas le charisme d’infaillibilité ni les promesses de l’éternité.
Voyons les choses en face : à vue humaine
l’avenir s’annonce très sombre pour le catholicisme, le pire étant de toute évidence à venir.
Nous vivons plus que jamais le Samedi Saint
de l’Eglise militante. Il faut être aveugle pour
ne pas voir que nous connaissons des temps
apocalyptiques, eschatologiques et antéchristiques. A la lumière des événements actuels,
l’on comprend mieux pourquoi le Christ dit
dans l’Evangile que les jours seront abrégés
à cause des élus, sinon aucune âme ne se sauverait. On saisit mieux aussi son interrogation
angoissante : « Lorsque le Fils de l’Homme
reviendra sur terre, trouvera-t-Il encore la
Foi ? »
Jérôme BOURBON.
Laos II : un bref instant de bonheur par
Hannibal
___________
D’innombrables
panonceaux vantent en anglais
l’éco-société, les festivals
de dauphins d’eau douce,
appelant le voyageur à
consommer du coca-cola
pour promouvoir la reforestation qui va avec : « One
tourist, one tree. » Précisons : nous ne partageons pas cet enthousiasme, nous ne donnons
pas dans les bergeries du tourisme écoresponsable, nous n’espérons pas qu’avez une
dose de fair trade, un musée des dinosaures,
le Laos échappe à la marche du temps et demeure un réservoir de biodiversité et de malheur modéré pour des ONG bien pensantes
qui répandront la mentalité et le pouvoir
américains. Bien sûr que le “développement”,
d’une manière ou d’une autre, est inéluctable.
Nous avons d’ailleurs nous même essarté la
Beauce, dont Albert Dauzat nous apprend que
le nom signifiait forêt, et les meilleurs spécialistes de la question vous avoueront qu’ils
sont incapables de dire si le bilan carbone de
la forêt pluviale est meilleur ou non que celui
d’un champ de cacahuètes.
La question se pose autrement : une certaine
indifférence, couplée à une certaine ampleur,
dans le pillage forestier, indique une hégémonie féroce, aveugle aux intérêts du pays ; et
le développement ainsi conçu est une arme
de destruction massive du paysage et de la
civilisation qui lui préexistent. C’est une révolution culturelle sciemment organisée, une
impitoyable damnatio memoriae. L’Amérique et la Chine détruisent plus sûrement par
la paix ce qu’elles ont manqué par la guerre.
Ici la laideur produite est un marqueur : c’est
un moyen de conquête-gouvernement du faux
et du mal. Ma description inquiète et désolée
d’un Laos sinisé sinistré n’est donc pas une
bluette rose et verte, mais, en creux, un éloge
de la colonisation française en Indochine.
l
Feu le professeur Girardet pensait que le
droit de la communication lancé par le dominicain d’origine marrane Vittoria, à savoir
que les plus avancés ont le droit et le devoir
de faire profiter de leur avance les moins
avancés, fonde l’idée coloniale française.
Quoi qu’il en soit de cette croyance et de ce
“droit”, qui justifient aujourd’hui l’ingérence
de Bernard Kouchner, les guerres en Irak, en
Syrie, et le mondialisme, il y a un fait universel, c’est que jamais personne n’a pu se développer tranquille en autarcie sans subir une
“communication” extérieure : alors, communication pour communication, la colonisation
française fut bien meilleure pour l’Indochine
que la mondialisation qui en efface les traces,
on s’en aperçoit en regardant autour de soi.
En comparant par exemple Louang Prabang,
splendeur qui perdure, à Vientiane, ville en
voie d’effacement rapide.
Si l’on excepte la salle du trône très rouge
et dorée, l’ancien palais royal de Louang
Prabang est une grosse bâtisse coloniale admirablement proportionnée, aux grandes
chambres ouvertes sur un promenoir, d’un
luxe simple où l’on expose surtout les casquettes du dernier roi, son bureau, une histoire
Dès le mardi soir, vous pouvez
consulter notre site Internet pour
vous assurer que notre hebdomadaire a bien paru, en connaître le
sommaire, lire l’éditorial et le billet
hebdomadaire, consulter l’agenda
et le courrier des lecteurs.
Pour toutes les correspondances
administratives, utiliser l’adresse
<[email protected]>, l’adresse
<[email protected]> étant
réservée au courrier rédactionnel.
que le soulèvement de Nguyen Ai
Quoc contre les Français. Il ne faut
pas oublier qu’Hô Chi Minh a fondé
le parti communiste indochinois, et
non vietnamien, et l’on peut considérer l’ensemble des guerres d’Indochine comme un nouveau pas de
la conquête impériale de la péninsule par l’Annam, commencée au
18e siècle et stoppée par les Français
au 19e : les Khmers, en expansion
jusqu’au dix-septième, ont été chassés de Cochinchine, repoussés au
Laos et mis au pas au Cambodge. Le
Vietminh était la réalité des diverses
rebellions communistes spontanées
hors de l’Annam et du Tonkin.
Le guide du routard, inutile par les
renseignements pratiques souvent
faux qu’il donne, se signale par un état
d’esprit baba-bobo-bébête, étranger
à ce qui est la France, d’une niaiserie
conventionnelle, et il participe à son
niveau au mensonge historique lancé
par les communistes. Il se demande
la raison de l’attachement résiduel de
certains Laotiens à la France, étant
donné que celle-ci « ne s’est jamais vraiment
intéressée » au pays. Il faut dire que le guide
du routard s’intéresse lui-même très peu à
l’histoire, puisqu’il omet de signaler parmi
les curiosités à proximité de Luang Prabang
la tombe d’Henri Mouhot, “redécouvreur”
d’Angkor, et l’un des pionniers, avant Pavie,
Garnier et Doudart de Lagrée, du Laos français. La France s’est si bien intéressée au Laos
que c’est elle, pour ainsi dire, qui l’a créé.
(Dessin de Chard)
___________
de la dynastie Ming bilingue franco-lao, les
cadeaux adressés par divers souverains, dont
un service en porcelaine de Sèvres noire offert
par le général de Madame De Gaulle et une
peinture sur toile offerte « avec déférence »
par « tout le personnel d’air Laos » en 1968.
C’est meublé en Louis XVI Napoléon III et
en 1930, un peu cheap, il y a aussi une photo
du roi dansant avec Hô Chi Minh et des danseuses traditionnelles, lors d’une visite protocolaire en 1963 : telles sont les obligations de
la diplomatie, mais l’ambiance est encore bon
enfant, les deux monarques tapent dans les
mains des danseuses en riant, le rapport des
forces n’est pas encore devenu étouffant.
Quelque chose s’est cassé en 1975 dont le
musée National de Vientiane porte une trace
insigne, entre deux crânes de gaur ou de tigre
et trois histogrammes portant sur la population ou la santé : la vaste exposition de photos éducatives sur la guerre de “libération” du
Laos montre cette déchirure, aussi profonde
que celle qui a ravagé le Cambodge voisin,
même si elle n’a pas eu le même retentissement. A l’extérieur du musée, une publicité
sur un chantier proclame : « Vientiane is the
next miracle in new Asia », c’est-à-dire que
la tranquille petite préfecture des années 1950
qui somnolait voilà dix ans encore disparaît
sous une fourmilière anarchique appelée à la
remplacer. Une voie sur berges sale comme
un peigne défigure le Mékong, des trucs sans
ordre ni forme poussent ça et là, brisant toute
perspective, sauf du côté de l’ambassade de
France qui demeure un bastion d’arbres derrière ses hauts murs, flanquée rue Galliéni
de deux belles maisons coloniales en ruine,
couvertes de poussières de latérite, dont les
habitants vendent des œufs de caille. A la
glaciation communiste succède son pendant
dialectique, la champignonite “libérale” : la
machine à effacer l’histoire est lancée à toute
vitesse, qui parfait dans la rue le travail commencé par le pouvoir dans le musée.
l
Revenons à l’intérieur. Les rafales de photographies sont presque aussi fastidieuses
que les chapelets de bombes que l’oncle
Sam, incapable de comprendre la guerre
à faire, déversa en vain sur le pays. Le camarade principal s’y trouve toujours avantageusement montré en compagnie de Fidel
Castro ou d’Hô Chi Minh, les congrès succèdent au congrès, les Américains sont toujours accompagnés de leurs fantoches, dont
le sinistre général Vang Pao, la perspective
historique est sans surprise, les Français ne
sont que de petits Satan, à peine présents par
quelques images, dont plusieurs toiles, censées symboliser la colonisation : on y voit
très sérieusement un militaire en chapeau
de brousse fouetter les malheureuses populations locales. Heureusement la photo ment
moins facilement que la légende, et lesdites
populations libérées suent la peur, l’ennui et
la contrainte : le seul sourire que leur tirent
les pathétiques Lao, c’est quand le camarade
principal s’essaie à planter un arbre ou une
canne à sucre. Avec tout ça, la révolution est
mondiale, Marx et Lénine trônent, augustes,
comme des dieux tutélaires, la révolution de
Saint-Pétersbourg n’est pas plus négligée
l
Le territoire de l’actuel Laos a été une arène
où des peuples venus les uns du Nord- Ouest,
Tibet, Birmanie, les autres du Nord, Chine, ou
du Nord-Est, Tonkin, Annam, et du Sud, Cambodge, Péninsule malaise, se sont bousculés,
mutuellement conquis et asservis. Quand
paraît la France au dix-neuvième siècle, elle
arrache tout l’Ouest du pays à la gourmandise
siamoise, et le Nord, notamment le pays Lu, à
la goinfrerie chinoise. Le Laos ainsi constitué,
elle va le développer selon sa propre logique,
et non, comme font aujourd’hui les Chinois,
pour le piller : elle construit un réseau routier
cohérent, mieux entretenu alors qu’il ne l’est
aujourd’hui, et des chemins de fer aujourd’hui
abandonnés qui complétaient les biefs navigables du Mékong, le tout sans surexploiter
les bois précieux ni les richesses minières du
pays.
Ce chef-d’œuvre tranquille, la France va
le défendre avec son sang. Après la défaite
de 1940, l’amiral Decoux, gouverneur général de l’Indochine, demande la garantie des
Etats-Unis puis de la Grande-Bretagne pour
maintenir l’intégrité des territoires qui lui
sont confiés : il n’obtiendra même pas une
aide en matériel. C’est pourquoi, dénué de
tout et en particulier de blindés, il doit accepter l’occupation japonaise. A l’intérieur, les
Japonais aideront les indépendantistes, Vietminh compris, et à l’extérieur, ils suscitent
une attaque du Siam. Le guide du routard
note avec gourmandise que « les troupes vichyssoises cèdent du terrain », mais oublie
de relever que la marine nationale remporte
en même temps à Koh Chang près de Bangkok sa seule (et brillante) victoire navale
de la Seconde Guerre mondiale (si on ne
compte pas la fuite anglo-gaulliste à Dakar),
ce qui permet un arbitrage honorable.
En août 1945 l’Amérique donne la maîtrise
du nord de l’Indochine à la Chine par les
accords de Postdam : elle ravage le nord du
Laos, qu’il faudra reprendre par les armes en
1946. Le dernier acte approche. Autonome
dès 1949, le Laos devient indépendant en
1953, et demeure plus que jamais une proie
pour l’impérialisme annamo-tonkinois. Dès
la fin de 1952, le général Salan a construit
le “hérisson” de Na San pour barrer la route
aux divisions de Giap, et le général Navarre
réitère l’opération en plus grand un an plus
tard à Diên Biên Phu. L’issue en sera moins
heureuse, mais l’intention en était la même :
défendre le pays taï et protéger le Laos de l’invasion viet.
l
Les sacrifices faits par la France au Laos sont
sans commune mesure avec l’intérêt politique
ou économique qu’elle y trouvait. Il suffit de
lire les mémoires du général Salan pour savoir qu’il s’agissait d’une histoire sentimentale. Réciproque. Des ennemis communs la
renforcèrent. Les viets détestaient les ethnies
minoritaires des forêts et montagnes comme
sauvages et esclaves avant les Français, ils
les haïrent plus fort encore en tant qu’alliés
des Français. Certains maquis de haute région
se maintinrent seuls contre Chinois et Viets
jusqu’en 1957. Cette amitié se lit encore aujourd’hui dans la topiaire, dont les naturels
du coin sont d’étonnants champions, ou dans
les baguettes et les pains aux raisins de Luang
Prabang, qui contredisent le musée de Vientiane et le guide du routard. Cependant le Laos
n’est pas comme la France une vieille nation
dont la population, de la Gaulle au vingtième
siècle fut étonnamment stable et homogène,
c’est une valse de peuples, un conglomérat
d’ethnies ennemies récemment établies dans
un shaker : il n’a trouvé équilibre et paix que
pendant le protectorat français, grâce à la puissance et à la sollicitude françaises. Ce fut un
bref instant de bonheur et de mesure. Puis est
venu le totalitarisme communiste qui a engendré la misère et l’anarchie, que suit l’anarchie
du développement qui engendrera les formes
modernes et douillettes du totalitarisme.
POT ANNUEL DES
AMIS DE RIVAROL
Sous la présidence effective d’André Gandillon
LE SAMEDI 28 MARS 2015
DE 14 HEURES à 19 HEURES A L’ESPACE DUBAIL,
18 PASSAGE DUBAIL, 75010 PARIS
(Métro Gare de l’Est ou Jacques Bonsergent,
parking payant et gardé passage Dubail)
Participation : 10 euros (gratuit pour les Amis à jour de cotisation)
l Allocution de journalistes de RIVAROL et d’Ecrits de Paris sur l’actualité, dédicaces et signatures de Chard, d’Hervé Ryssen, de Vincent Reynouard, amuse-bouche salés et sucrés et grand choix de boissons
l Braderie de vieux livres, stands d’associations amies
l Discours d’Hervé Ryssen, de Vincent Reynouard, d’André Gandillon,
de Roland Hélie, de Robert Spieler, de Pierre Sidos, de Martin Peltier et
d’autres personnalités amies du journal
l Intervention de Jérôme Bourbon : « Le point complet sur les procès et
poursuites contre RIVAROL »
l Assemblée générale ordinaire des Amis de RIVAROL à 14h30.