Téléchargement - Communauté de communes de l`Ile d`Oléron

Le magazine de la Communauté de Communes de l’Île d’Oléron
DOSSIER :
4
P.
Littoral :
Le point
sur le PPRL
P.
14
Une île
à énergie positive
Culture :
Exposition
Klaus Pinter
16
P.
Découverte :
le dolmen
d’Ors
Numéro 41
Janvier 2016
Édito
La Communauté de communes prépare son budget 2016.
En ces temps de fortes contraintes budgétaires, il est
nécessaire de recentrer l’action de la collectivité sur ses
compétences afin d’éviter d’alourdir la fiscalité qui pèse
déjà sur les ménages. Chacune des commissions aura
des arbitrages à faire pour dégager des économies avec
des conséquences inévitables sur les fonds de concours
et les subventions.
Malgré les difficultés financières (dues au
désengagement de l’Etat, moins un million d’euros,
faut-il le rappeler), nous poursuivrons notre engagement
vers l’excellence du territoire en maintenant le cap de
l’Agenda 21. Bonne nouvelle : après le Territoire à énergie
positive pour la croissance verte (TEPCV et TEPOS), c’est
maintenant au tour du programme Oléron Zéro Déchet
d’obtenir la reconnaissance du Ministère de l’écologie
et du développement durable. Fin novembre, en effet,
nous avons appris que la Communauté de communes de
l’Île d’Oléron avait obtenu le label d’Etat “Territoire zéro
gaspillage zéro déchet”. Une belle reconnaissance du
travail mené par la Régie Oléron Déchets et l’ensemble
de ses partenaires, mais aussi une aide financière
importante (100 000 €/an pendant 3 ans), qui devrait nous
permettre de donner un coup d’accélérateur à nos actions.
Et puisqu’il est question de réduction des déchets, on
ne peut que se réjouir de l’autorisation officielle qui vient
d’être donnée au lancement des travaux de l’incinérateur
d’Echillais. Pour le nôtre, qui date de 1975, arrivant
au terme de ses capacités, il était temps que la relève
s’annonce !
L’arrêté préfectoral du 26 décembre 1995 marquait
la naissance de la Communauté de communes,faisant
suite au Syndicat Intercommunal à Vocation Multiple
(SIVOM). En 2016, nous fêterons ses 20 ans d’action au
service des Oléronais. Tous les habitants seront conviés
à une série d’événements programmés tout le long de
l’année : découverte du réseau de pistes cyclables,
promotion des aménagements Oléron Qualité Littoral,
journée portes ouvertes sur les sites du réseau Oléron,
Nature & Culture, journée de l’accessibilité, visite de
l’Ecopôle et bien d’autres manifestations. Le tout dans
un esprit que nous voulons convivial et festif.
Dans le lourd climat national actuel, la tradition
des vœux est plus que jamais bien venue. Je nous
souhaite, à nous tous, d’éviter les amalgames, de rester
unis, de nous concentrer sur l’essentiel. Tout au long
de l’année qui commence, réfléchissons au sens profond
de notre devise “Liberté, Egalité, Fraternité”. Tâchons
d’être heureux malgré tout. Bonne année 2016.
Pascal Massicot
Président de la Communauté de Communes
Sommaire
p.3 Économie
LITTORAL
p.4 et 5 Littoral
p.6 à 9 Dossier
p.10 Environnement / Déchets
p.11 Enfance / Jeunesse
p.12 Solidarité / Culture
p.13 Cause Commune
p.14 Tourisme
p.15 Portraits
p.16 Découverte
Bruits de saison
La CdC fête ses 20 ans !
L’année 2016 sera jalonnée
d’événements retraçant l’action
de la Communauté de communes
depuis 1996. Premier temps fort :
une vidéo réalisée par MO-TV1
sera projetée lors de la
cérémonie des vœux à l’Escale
de Saint-Denis. On y verra
notamment les interviews des
trois présidents de la CdC, ainsi
que les témoignages d’acteurs
du territoire et d’habitants.
Pour nous écrire
Parmi les autres dates à retenir
dès à présent : les week-ends
des 16 et 17 avril (visites des
aménagements Oléron Qualité
Littoral, avec les Anes d’Oléron
et la Surfrider Fondation) et les
4 et 5 juin (“ tour cyclable de
l’île” avec points-dégustation
de saveurs locales et piquenique musical dans le parc de
Bonnemie).
(1) La télévision participative
de Marennes-Oléron
Journal Vent Portant
Communauté de Communes de l’île d’Oléron
17310 Saint-Pierre d’Oléron
Fax : 05 46 47 12 88 - Tél. : 05 46 47 24 68
[email protected]
Vent Portant est une publication de la Communauté de Communes de l’île d’Oléron. Directeur de la publication :
Pascal Massicot - Comité de rédaction : Catherine Bazin, Chantal Blanchard, Grégory Gendre, Pascal Massicot,
Patrice Robillard, Marie-Claude Sellier Marlin - Rédacteur en chef : Charles Vincent - Conception, réalisation :
Symaps Atlantique - Crédits photos : Xavier Léoty p3/8/9/11/12 - Richard Thierry p1/2/4/5 - CdC p10/13/16
Impression : Imprimerie IRO - Vent Portant intègre dans sa fabrication une réflexion environnementale et fait
appel à un imprimeur certifié PEFC 10-31-1371 - Imprimé sur papier certifié PEFC 100 %, issu de la gestion
durable des forêts et de sources contrôlées.
Économie > Vent en poupe
Aide aux entreprises locales
Le coup de pouce de la CdC
En s’associant au “ Coup de pouce TPE ” régional, la communauté de communes favorise
le développement des entreprises oléronaises. C’est bon pour l’emploi.
Le “ Coup de Pouce TPE ” aux “ très petites
entreprises ” (moins de dix salariés et moins
de 900 000 € HT de chiffre d’affaires) est un
dispositif destiné à soutenir les entreprises
artisanales, commerciales et de services
dans leurs projets (développement,
modernisation ou aménagement de locaux,
investissement en matériel…). Mis en
œuvre au printemps 2014 par la Région
Poitou-Charentes qui le finançait à 100 %,
il est désormais accompagné à hauteur de
50 % par les Communautés de communes
de l’Ile d’Oléron et du Bassin de Marennes.
Il est particulièrement adapté à l’économie
de notre territoire, où 98 % des entreprises
sont des TPE.
Au nombre des enseignes qui se sont
vu accorder une aide financière figure
la boulangerie Vallois à Saint-Denis.
“ Le coup de pouce de la Communauté
de communes, témoignent Corinne et
Nicolas Vallois, nous a permis de remplacer
notre ancien four, qui avait 40 ans,
par un matériel 100 % made in France
[de marque Fringant], à cuisson traditionnelle
sur sole de pierre. Une aide essentielle pour
la pérénnité de notre entreprise ! ” Même
son de cloche chez Oléron Fun Sports,
à l’entrée de la zone piétonne de Dolus.
“ En tant que portail commercial du centrebourg, déclare la gérante Sabine Fournier,
notre magasin avait besoin d’un ravalement
de façade, d’un coup de jeune à l’intérieur
et surtout d’une réfection de la rampe
d’accessibilité qui n’était pas aux normes.
Un grand merci à la commune de Dolus
qui m’a autorisée à empiéter sur l’espace
public pour permettre aux personnes
en fauteuil d’accéder au magasin. Merci
également à la Communauté de communes
pour son soutien financier, sans lequel
je n’aurais pu réaliser ces travaux, ainsi que
pour les conseils avisés de son service
développement économique. ”
En 2015, la Communauté de communes
a consacré 20 000 € au dispositif et
9 dossiers ont été instruits.
Le coup de pouce
en pratique
Le service Développement économique
de la Communauté de communes
accompagne les entreprises dans
le montage de leur dossier de demande
d’aide. La réception de ce dossier doit
être notifiée par le Pays Marennes Oléron
avant tout commencement de travaux.
Sous réserve d’éligibilité des entreprises
postulantes et de leurs projets, le taux
d’intervention du dispositif “ coup de
pouce ” est passé de 20 à 40 % du
montant de l’investissement HT, plafonné
à 10 000 €.
Les entrepreneurs intéressés peuvent
contacter Martine Chauvin à la CdC
(05 46 47 24 68).
Une aide essentielle
pour la pérennité
de notre entreprise.
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LITTORAL
Contre vents et marées
PLAN DE PREVENTION DES INONDATIONS
Méconnaissance du risque
La “connaissance du risque” est une composante essentielle du PAPI oléronais,
lequel repose sur le programme d’une équipe de scientif iques. Elément clé du dispositif,
la thèse d’un étudiant rochelais livre des conclusions pour le moins inattendues…
Le PAPI 1 de l’île d’Oléron comporte un axe essentiel :
“l’ Amélioration de la connaissance du risque”. Lequel s’appuie
sur le programme universitaire “RISKS : Evaluation et réduction
de la vulnérabilité de l’Ile d’Oléron aux risques liés à la mer” porté
par l’Université de La Rochelle. Parmi la foule de scientifiques
et de partenaires institutionnels qui se penchent sur le
devenir du littoral oléronais (UMR LIENS 2, Environnement,
CNRS 3, CD17 4, CDCIO 5, Etat), l’étudiant David Chionne
prépare une thèse de doctorat6 : “les savoirs et pratiques
vernaculaires7 vis à vis des aléas liés à la mer”.
Dans son travail de recherche, David Chionne s’intéresse
“plus particulièrement aux relations que les habitants et les
principaux acteurs oléronnais entretiennent aux aléas marins.
Je cherche non seulement à rendre compte de la diversité
des rapports qui existent entre les individus et leur milieu
naturel, mais aussi à comprendre comment ces manières de voir
et d’agir se créent et se transmettent. En d’autres termes,
le principal objectif est de rendre opérationnel le concept de
“culture du risque” afin de favoriser une meilleure adaptation des
sociétés aux variations de leur environnement.”
4
Afin de répondre à ce questionnement, David Chionne a réalisé
une enquête auprès de 450 habitants et vacanciers.
Parallèlement, il s’est entretenu avec des maires et des
membres d’associations. Les conclusions de son enquête
sont déconcertantes. “En me basant sur un échantillon de
268 personnes interrogées, il apparaît que moins du quart
d’entre elles (61) connaissent de nom les PPR 8. De plus,
seulement la moitié de ce groupe (39) a véritablement lu
ces documents.”
“D’un point de vue statistique, poursuit-il, le fait d’avoir vécu
des événements extrêmes (des tempêtes par exemple)
ne semble conduire ni à des changements d’attitude,
ni à des comportements particuliers.” Au chapitre des solutions
à adopter pour réduire les risques de submersion,
“la population interrogée présente une préférence très
tranchée pour le maintien du trait de côte, quels que soient
les moyens employés. L’idée d’adaptation est beaucoup
moins partagée.”
SUB
MERSION
(1) PAPI : Programme d’Action de Prévention des Inondations.
(2) Unité Mixte de Recherche LIttoral ENvironnement et Sociétés, à l’université de La Rochelle.
(3) Centre National de la Recherche Scientifique. (4) Conseil départemental de Charente-Maritime.
(5) Communauté de communes de l’île d’Oléron. (6) Thèse dirigée par Lydie Goeldner-Gianella,
du CNRS, Université Paris 1, laboratoire Prodig, Fondation de France).
(7) Propre à une région, à ses habitants (ici, l’île d’Oléron).
(8) Plans de Prévention des Risques.
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“Ces premiers résultats, conclut David Chionne, qui devront être
vérifiés à nouveau par un échantillon plus important, laissent
entrevoir une adaptation difficile de la population oléronnaise
face aux variations environnementales, surtout sur le long terme,
où l’on risque d’être confrontés à des phénomènes naturels plus
fréquents, voire plus intenses. Autrement dit, jusqu’à présent
la confrontation aux variations environnementales ne semble
pas avoir conduit les individus à une prise de conscience,
voire à un changement de leurs comportements. De ce fait,
il sera très important de comprendre les façons dont les individus se saisissent de ces variations, notamment des facteurs
qui conduisent les individus à voir et à agir d’une certaine
manière face aux aléas, car c’est de ceux-ci que dépendent
les comportements et peut-être les clés d’une meilleure adaptation.”
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Quid du PPRN (ou PPRL) de l’île d’Oléron ?
Par courrier du 11 juillet 2012, la préfecture de Charente-Maritime
a engagé la procédure de révision générale du PPRN
(Plan de Prévention des Risques Naturels) de l’île d’Oléron approuvé
en 2004. Cette révision s’appuie d’une part sur la submersion et
les dégâts constatés lors de l’évènement Xynthia, d’autre part
sur certaines évolutions comme le changement climatique et
l’évolution du “massif forestier” oléronais. Elle porte donc sur les
risques littoraux (érosion côtière et submersion marine) et le risque
“feux de forêt”, modifiant le PPRN en PPRL (Plan de Prévention des
Risques Littoraux). La mission de révision a été confiée au bureau
d’études BRL Ingénierie, sous maîtrise d’ouvrage des services de
la DDTM1 de Charente-Maritime, la Communauté de communes
étant associée à la procédure.
Dès que les nouvelles “cartes de zonage” de l’île auront été reçues
des services de l’Etat (la CdC les attend pour le premier trimestre
2016), elles seront publiées dans Vent Portant et portées à la
connaissance des habitants lors de réunions publiques.
(1) Direction Départementale des Territoires de la Mer.
5
DOSSIER
Plein phare !
Une île
à énergie positive
Par délibération du conseil communautaire, le 24 février 2015, la Communauté de communes s’est
résolument engagée sur la voie de la transition énergétique. Un engagement récompensé en juin par le label d’Etat
“Territoire à énergie positive pour la croissance verte”. Le cercle vertueux oléronais tourne autour de trois
orientations majeures : la mobilité, avec la promotion et l’animation d’offres alternatives à la voiture individuelle ;
le développement de l’énergie solaire thermique et photovoltaïque ; l’accompagnement aux entreprises
qui s’engagent, elles aussi, dans les énergies renouvelables.
L’île de la croissance verte
Équilibrer production locale et
consommation d’énergie
à l’horizon 2050
Pour mener à bien sa transition énergétique, l’île d’Oléron
est soutenue par l’Etat au titre de TEPCV 1, et par la
Région et l’Ademe 2 au titre de TEPOS 3. Deux labels
pour une même cause : la croissance verte.
L’île d’Oléron se positionne déjà comme territoire modèle
en matière d’agriculture durable. En témoignent nombre
de mesures prises par la Communauté de communes :
installation de sauniers et de maraîchers sur des friches
réhabilitées, aide aux agriculteurs pour l’installation ou
la conversion en “bio”, aides aux communes et aux
producteurs pour approvisionner les cantines en produits
locaux, lancement d’actions de maîtrise de l’énergie auprès
des professionnels de la filière agricole…
A l’horizon 2030, l’île d’Oléron ambitionne en plus de couvrir
la moitié de ses besoins énergétiques (chaleur et électricité)
en combinant plusieurs sources d’énergies renouvelables :
les agro-carburants, le bois-énergie, le solaire thermique,
la géothermie, l’aérothermie, l’éolien, le photovoltaïque
et la valorisation des déchets. Au niveau des collectivités
locales, des actions concrètes sont programmées.
Une “Aide à la Maîtrise de l’Energie dans les Communes”4
(AMEC), avec mise en oeuvre des extinctions nocturnes de
l’éclairage public dans toutes les communes ; une étude
sur les consommations énergétiques des bâtiments publics,
avant la programmation pluriannuelle des rénovations ;
Réduction des consommations énergétiques
Développement des énergies renouvelables
2015
2050
une généralisation du partenariat avec les bailleurs sociaux
pour la sensibilisation aux économies d’énergie et la mise
en place d’énergies renouvelables ; la métamorphose
de la Maison Paysanne en centre d’interprétation
sur l’éco-construction d’hier et d’aujourd’hui ; ou encore
la construction d’une gendarmerie “éco-quartier à énergie
positive”… Sur l’île, même les gendarmes sont écolo.
(1) TEPCV : Territoire à Energie Positive pour la Croissance Verte.
(2) ADEME : Agence pour la Défense de l’Environnement et la Maîtrise de l’Energie.
(3) TEPOS : Territoire à Energie POSitive.
(4) En partenariat avec le CRER (Centre Régional des Energies Renouvelables)
7
Plein phare !
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Dossier
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Réduction des consommations énergétiques
Production d’énergie renouvelable
L’île des transports alternatifs
L’île du photovoltaïque
Objectif TEPOS : réduire de 2,5 % d’ici 2019 les
consommations de carburant. Les transports
représentent à eux seuls 47 % de l’énergie consommée
sur l’île.
Objectif TEPOS : l’énergie produite sur l’île sera à 20 %
renouvelable en 2019 et à 100 % en 2050. Notamment
grâce à la multiplication des panneaux solaires.
Grâce à son Plan global de déplacements, la Communauté
de communes propose déjà plusieurs alternatives à la voiture
individuelle, comme les pistes cyclables, la liaison maritime
Boyardville-La Rochelle ou la navette des plages. Dans le
cadre du TEPOS, la panoplie d’offres va s’étoffer. A noter,
parmi les actions programmées : la liaison maritime pérennisée
d’avril à fin septembre et durant les vacances de la Toussaint ;
la poursuite de la construction de pistes cyclables, notamment
les liaisons utilitaires domicile-travail ; la promotion la mobilité
électrique par l’installation de bornes de recharge de véhicules ;
l’accès à des outils de co-voiturage et d’auto-stop participatif ;
le développement d’un outil GPS Vélo en partenariat avec
l’office de tourisme ; l’accompagnement de la mise en place
de Pédibus-Vélobus dans les écoles souhaitant s’engager
dans cette démarche ; le test d’un service de véhicules en
autopartage… Sur les routes de l’île, le changement est en route.
Le potentiel solaire de l’île est peu exploité : en 2014, la production
photovoltaïque locale équivalait à 1 % de la consommation
d’électricité oléronaise (1,8 GWh), alors que le potentiel
de production de photovoltaïque est estimé à 30,5 GWh.
Forte de ce constat, la Communauté de communes s’est
fixé des objectifs ambitieux d’ici à fin 2018 : la réalisation
d’un “cadastre solaire” afin de généraliser les panneaux
photovoltaïques sur le bâti public et les promouvoir sur le
bâti privé ; l’accompagnement des entreprises du secteur
touristique pour l’installation de solaire thermique ; la mise
en œuvre d’une centrale photovoltaïque avec investissement
participatif citoyen. Autres actions concrètes : poursuite
de la collecte et de la valorisation en bio-carburant des
huiles usagées avec l’association Roule ma frite 17 ; fin de
l’étude sur la fabrication de pellets à partir des déchets
verts ; harmonisation des PLU 1 pour favoriser les énergies
renouvelables ; contractualisation avec un fournisseur
d’électricité renouvelable pour les bâtiments de la CdC…
Sur l’île, on ne manque pas d’idées lumineuses.
(1) Plans Locaux d’Urbanisme
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Dossier
Plein phare !
ÎLE À ÉNERGIE POSITIVE
EXTINCTION
DE L’ÉCLAIRAGE PUBLIC
OLÉRON S’ENGAGE
Aide à la transition énergétique
L’île des entreprises modèles
Objectif TEPOS : sensibiliser à la transition énergétique
100 % des entreprises actives à l’année sur l’île.
Et engager 100 entreprises de l’île à signer une charte.
A l’échelle de l’île, les secteurs tertiaires et industriels
représentent 13,5 % des consommations énergétiques.
Or, comme le démontre l’installation de panneaux solaires dans
les campings, des entreprises oléronaises contribuent déjà au
développement des énergies renouvelables. La finalisation du
scénario TEPOS passe donc par la mobilisation des acteurs
économiques. Entre 2016 et 2019, la Communauté de
communes entend se positionner comme animatrice d’un
réseau d’entreprises engagées sur la voie de la transition.
Objectifs à fin 2018 : diagnostic pilote « économie circulaire » sur
la zone Actipôle de La Jarrie, programme d’accompagnement
en maîtrise de l’énergie et énergies renouvelables,
suivi d’une mission d’accompagnement des entreprises
pour une construction durable dans les zones artisanales,
création des labels RGE (Reconnu Garant de l’Environnement)
et EEPO (Entreprise à Énergie Positive pour Oléron).
Sur l’île, les entrepreneurs ont de l’énergie à revendre.
9
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Environnement / Déchets > Vert océan
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Opération “Roule ma poule !”
Vous avez un jardin ?
Adoptez deux poules !
Nid de poule
Dans le cadre de son programme “Oléron zéro déchet”, la CdC propose à 50 foyers oléronais
d’adopter 2 poules. A la clé, moins de déchets et des oeufs frais !
L’opération “Roule ma poule !”, qui vient
renforcer et diversifier les actions déjà en
place (compostage individuel ou broyage
de déchets verts) a rencontré un vif succès
auprès des Oléronais. Ainsi, ce ne sont pas
50 mais 76 foyers répondant aux différents
critères d’attribution qui ont pu adopter deux
poules en novembre à l’Ecopôle.
En contrepartie de l’adoption, les familles
d’accueil ont pris deux engagements.
Le premier : nourrir les volailles (en plus du
grain) avec les déchets de cuisine : épluchures,
restes de repas, fruits et légumes trop mûrs…
Le second : les choyer comme n’importe quel
animal de compagnie (interdit de les mettre à
la casserole). L’avantage de l’opération est loin
d’être négligeable : chaque poule qui ingère
100 kg de déchets alimentaires par an, c’est
autant de kilos qui allègeront les poubelles,
et près de 20 tonnes de déchets qui pourront
être évitées chaque année.
Pour prolonger l’opération, la CdC a mis
sur son site internet un guide pratique pour
accompagner celles et ceux qui seraient
tentés par l’adoption de gallinacés. Vous y
lirez notamment qu’afin d’assurer le bien-être
des poules, il est nécessaire de disposer d’un
terrain de plus de 50 m², de s’équiper d’un
poulailler avec mangeoire et abreuvoir, de
compléter l’alimentation des poules au besoin
par des graines, ou encore de pratiquer
le compostage pour éliminer les fientes.
La collectivité propose aux primo-adoptants
l’acquisition d’un poulailler contre une
participation financière de 50 € (kit à monter
soi-même, emprise au sol : 3,20 m x 0,80 m).
Un premier sac de grain sera également
fourni lors de l’adoption.
Contact : Ecopôle de l’île d’Oléron
(05 46 47 21 84).
La ZAE de La Jarrie teste
l’Ecologie Industrielle et Territoriale
Dans le cadre du programme Oléron Zéro Déchet,
la Communauté de communes se lance dans l’Ecologie
Industrielle et Territoriale (EIT). Une démarche qui s’apparente
à l’économie circulaire et à ses trois «R» : réduire, réutiliser,
recycler. L’EIT se concrétise par la mise en commun volontaire
de ressources par des acteurs économiques d’un territoire,
10
Accueillir une poule dans son
jardin, c’est l’assurance d’avoir
non seulement des œufs
frais toute l’année mais aussi
quantité de déchets en moins
dans la poubelle car la cocotte
est omnivorace ! De plus, c’est
une auxiliaire de jardinage
infatigable : elle ne cesse
de picorer insectes, limaces
et escargots, et ses pattes
griffues jouent sans relâche
les scarificateurs de pelouse !
Ces avantages impliquent des
responsabilités : un poulailler
abrité des prédateurs, avec
perchoir et bien entretenu
(de l’eau à volonté, de la litière
sèche sur le plancher et de
la paille pour le pondoir), ainsi
qu’un espace de promenade
ouvert sur l’ensemble du jardin.
Une poule, ce n’est pas du
luxe, mais tout de même.
en vue de les économiser ou d’en améliorer la productivité :
partage d’infrastructures, d’équipements (réseaux de chaleur,
outils ou espaces de production…), de services (gestion
collective des déchets et des déplacements), de matériaux
(le rebut de production de l’un peut être utilisé comme matière
secondaire par l’autre…). Les résultats de l’opération testée sur
la zone d’activités de La Jarrie, et menée en partenariat avec
l’université de la Rochelle et l’association des commerçants de
Dolus, devraient être présentés au début de cette année.
Enfance / Jeunesse > Moussaillons
Cut-Back :
et les lauréats sont…
Crèches intercommunales
Repas gratuits pour les tout petits
C’est une obligation de la CAF1 : depuis le 1er avril 2014, les crèches doivent fournir
les couches et les repas, sans augmentation de tarifs pour les parents. Une révolution.
Pour continuer à bénéficier des aides de la CAF,
les crèches oléronaises ont dû s’adapter. Outre
les placards qu’il a fallu aménager pour stocker
les couches, elles ont dû engager des travaux
d’agrandissement et de mise aux normes,
notamment en cuisine. Et leurs équipes de
professionnelles de la petite enfance ont dû
développer de nouvelles compétences. Si les
crèches de Saint-Georges et de Saint-Pierre
ont choisi de se faire livrer les repas par l’APO 2,
celles de Dolus, du Château et de Saint-Trojan
ont décidé de les préparer sur place.
C’est ce que confirme Mariannick Garnier,
directrice depuis 15 ans de la crèche haltegarderie parentale Boule de gomme à SaintTrojan : “Nous avons fait le choix de cuisiner
nous-mêmes et de travailler le plus possible
avec les commerçants et producteurs locaux.
Et autant que faire se peut, nous sélectionnons
des produits bio… Notre cuisinière, Laure,
prépare les mêmes menus pour tous
les enfants, mixés pour les plus petits,
en morceaux pour les plus grands.”
Même son de hochet chez Marie-Claire
Bochet, directrice de la crèche Nos p’tits
drôles à Dolus (une structure gérée par la
Communauté de communes, comme celle de
Saint-Georges) : “Nous faisons nos courses
en privilégiant le bio, le poisson frais, les fruits
et légumes de saison. Nous faisons nousmêmes les compotes et nous composons les
menus selon les normes PNNS 3. Des normes
qui nous obligent à afficher les repas un mois
à l’avance ! Pas toujours facile de trouver les
produits frais annoncés en quantité suffisante
le jour J… Cela dit, Laetitia, notre cuisinière
(CAP petite enfance), est très gourmande et
elle innove : sa compote pomme-betterave a
beaucoup de succès ! ”
Belle responsabilité que celle de former les
jeunes papilles à la diversité des goûts et aux
bonnes habitudes alimentaires.
(1) Caisse d’Allocations Familiales.
(2) Atelier Protégé d’Oléron, un traiteur associatif.
(3) Plan National de Nutrition et de Santé.
La fresque de Dolus
C’est dans le cadre des “chantiers loisirs”
d’été, proposés par la Communauté de
communes aux jeunes de 12 à 16 ans,
qu’a été réalisée, du 20 au 24 juillet,
la fresque qui embellit le mur du terrain
de rugby à Dolus. Objectif du projet :
permettre un travail en commun entre
Les 9 et 10 octobre derniers
s’est déroulée la 4ème édition
du festival Cut-Back organisé par MO-TV et le service
Enfance-Jeunesse de la
Communauté de communes.
24 films cette année, projetés à la salle de l’Escale de
Saint-Denis, au cinéma Eldorado à Saint-Pierre et au Lycée
de la mer à Bourcefranc.
Et les lauréats sont… Tom
D u p e y ro n p o u r s o n f i l m
“Désiderium” (Prix du Jury
catégorie Fiction), Auguste
Pougnaud pour “Le CEPMO”
(Prix du Jury catégorie
Docu-reportage), Jeanne
Lécrivain pour “La saison des
parents” (mention spécial du
Jury). Les Prix du public ont été
décernés à Jimmy Magardeau
pour “30 Mots - Summertime”,
le local jeunes de Sainte-Soulle
pour “SSB TV” et Matthieu
Grondin pour “Abby”. “L’ambiance est toujours aussi
sympa”, témoigne Jimmy
Magardeau, 1er prix du public,
qui avait déjà participé en 2014
et qui a commencé un cursus
musicologie à l’université. Son
rêve : devenir compositeur de
musique de film.
Tous ces films sont à voir
sur videos.mo-tv.fr (Desiderium,
Le Cepmo, La saison des
parents, 30 mots-Summertime)
(SSB TV).
huit jeunes oléronais et huit jeunes
de Vouillé (86), afin de découvrir les
techniques du graffiti à l’aérosol, encadrés
par l’artiste Jokolor. A la Toussaint, les
jeunes oléronais se sont à leur tour
déplacés à Vouillé avec ce même artiste
pour un travail de valorisation d’un skate
park et de découverte du street art.
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Solidarité > Dans le même bateau
Accessibilité des espaces publics
Sous les PAVE,
la plage
C’est une spécificité insulaire : sur Oléron, les PAVE
(Plans communaux de mise en Accessibilité de la Voirie et des
aménagements des Espaces publics) concernent aussi les plages.
Le rapport annuel des espions de la CIA (Commission Intercommunale pour l’Accessibilité) a été présenté le 4 novembre 2015 au
conseil communautaire. Il fait état de l’avancement des PAVE des huit communes de l’île. Autrement dit, il rend compte des travaux
d’accessibilité menés en 2014 sur l’ensemble du territoire : centres-bourgs, voirie et espaces publics, services de transports collectifs,
bâtiments publics et… plages.
Exemples piochés parmi d’autres dans ce rapport : à Dolus, le taux d’accessibilité de la voirie et des espaces publics est à ce jour
(fin 2014) de 53,48 % ; à Saint-Trojan, le boulevard de la Plage affiche un taux d’accessibilité de 42,38 % ; au Château, le parvis de
l’église a été aménagé, avec rampe d’accès et place de stationnement ; à Saint-Pierre, des travaux lourds de restauration de voirie
ont permis d’améliorer son accessibilité ; à Grand-Village, “le cheminement du centre-ville est achevé. Une personne à mobilité réduite
peut désormais stationner sur les places réservées du parking de la salle polyvalente et se rendre chez les différents commerçants et
lieux publics”.
A noter qu’à Saint-Georges, un travail de sensibilisation autour de l’accessibilité a été réalisé en 2015 auprès des commerçants. Mention
spéciale pour Saint-Denis, qui a reçu en juin 2015 le trophée ATH (tourisme et handicap) pour l’aménagement de la plage de La Boirie.
Enfin, à La Brée, la mise aux normes de l’accessibilité du centre-bourg accompagnera en 2016 une rénovation complète de la voirie.
La Communauté de communes propose désormais aux communes qui en ont besoin de les accompagner dans la mise à jour de
leur outil de suivi des PAVE.
Alice Lamandé se tient à la disposition des services techniques de chacune des communes de l’île d’Oléron
(contact 05 46 47 24 68 ou [email protected]).
Tourisme > Bon vent !
Liaison maritime & navette des plages
On n’est pas déçu du voyage
Si la liaison maritime Oléron-La Rochelle a le vent en poupe (renouvellement de la DSP), la navette des plages affiche des records
de fréquentation… et de satisfaction !
La Communauté de communes vient de renouveler jusqu’en 2020
le contrat de Délégation de Service Public (DSP1) qui la liait depuis
2012 à la société Trans Pertuis (filiale de Croisières Inter-Iles).
Objectif : maintenir la liaison maritime Boyardville-La Rochelle,
du 1er avril au 30 septembre (plus vacances de la Toussaint).
Un service assuré par le navire Port Olona accessible aux PMR 2
et aux vélos.
En 2016, les tarifs augmentent de 2 %, soit 25,50 € l’aller-retour
adulte, 17,50 € junior (4-14 ans), 4 € enfant (- 4 ans), 6,30 € vélo
ou animal. Pour les utilisateurs réguliers, la carte d’abonnement
Pass IO, valable 1 an, permet de bénéficier de -30 % sur les tarifs
individuels. Cette même réduction est appliquée aux groupes
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à partir de 20 personnes. Le titre Famille, à partir de 4 usagers, offre
la gratuité pour un junior ou un enfant. Le titre Bato’vélo propose
un combiné Liaison maritime / location d’un vélo à Boyardville
à tarif réduit. A la fin de la saison, la fréquentation 2015 termine
en hausse de 12 % par rapport à 2014, soit 35 549 passages.
Quant à la navette des plages, elle a établi en 2015 un nouveau
record de fréquentation : 62 316 voyages du 6 juillet au 31 août
(+34 %). Un succès tel que la navette de renfort a effectué
presque deux fois plus de doublages qu’en 2014 (+88 %) !
A noter que l’arrêt le plus fréquenté est l’aire de camping-cars du
Château, et que l’enquête de satisfaction auprès des usagers
affiche une écrasante majorité de “oui”, frôlant les 100 % !
(1) Délégation de Service Public (2) Personnes à Mobilité Réduite
Cause commune > Force 8
Saint-Pierre d’Oléron
L’eldorado : une “ferme”
bien exploitée
Par délibération du 24 novembre 2015, et après mise en
concurrence préalable comme le veut la loi, la Communauté de
communes a renouvelé pour cinq ans le choix de l’association
Le Local en tant que délégataire du service public de gestion
du cinéma Eldorado (dont la CdC est propriétaire). En jargon
de droit public, ledit délégataire s’appelle un “fermier” 1.
Il assure l’exploitation administrative, technique, financière
et commerciale du cinéma, et s’engage à remplir sa mission
dans le respect du classement “art & essai” et des trois labels
“Recherche et découverte”, “Jeune Public”, “Patrimoine
et répertoire”. Rappelons que Le Local, outre la gestion de deux
cinémas (l’Eldorado depuis 1983 et l’Estran à Marennes depuis
2007), assure l’édition et la diffusion d’ouvrages relatifs au pays
Marennes-Oléron. L’association, composée de salariés et de
bénévoles (qui participent aux différentes animations proposées
dans les deux cinémas), est présidée par Jean-François Staiquly.
(1) L’affermage est un type de contrat dans lequel le propriétaire (bailleur) d’un bien en
confie l’exploitation à un fermier. Celui-ci tire sa rémunération du produit de la ferme et verse
au propriétaire un fermage (le montant du loyer) dont le montant est convenu à l’avance et
indépendant des résultats d’exploitation (le loyer est ferme).
Saint-Trojan-les-Bains
Saint-Georges d’Oléron
Consultations gratuites
de juristes spécialisés
La Maison de la Formation et des Services d’Oléron (MFSO),
à Saint-Georges, relaye en visio-conférence les permanences du
Relais d’accès au droit de Marennes. Un service de consultations
gratuites et accessibles à tous : notaire, avocat, Adil (questions
relatives au logement), CGT (au travail), CGT Indecosa (défense des
consommateurs), GIDFF (droit de la famille)… La borne intéractive
de la MFSO permet d’entrer en contact avec l’un de ces conseillers
sans se déplacer. Un écran vous met en relation directe avec votre
interlocuteur et une imprimante en réseau vous permet d’échanger
des documents, comme si vous étiez au guichet du service public
sollicité ! Pas de clavier, pas de souris, juste un écran tactile et
un bouton pour vous connecter au service demandé. En cas de
difficultés dans l’utilisation de la borne, le personnel d’accueil de la
MFSO est là pour vous guider.
Boule de gomme,
une crèche aux couleurs
Économies d’énergie :
de Bonaventure
la mairie montre l’exemple
Pour prendre rendez-vous, un numéro : 05 79 86 01 50.
Dolus d’Oléron
Les nouveaux locaux joyeusement colorés de la crèche parentale
Boule de gomme (travaux financés par la CAF Maritime,
le département et la CdC) ont été inaugurés le 24 novembre
par Pascal Massicot. L’occasion de rappeler que l’établissement
puise ses racines dans une histoire singulière. La fin des années
1980 vit la naissance à Dolus de la première crèche halte-garderie
oléronaise, L’île aux enfants, qui fonctionnait sur les principes
de la pédagogie libertaire. Dans son prolongement fut fondée
l’école Bonaventure qui accueillera de 1993 à 2001 des enfants
de 3 à 10 ans. Un lieu d’apprentissage à la vie en communauté,
à la liberté, à l’égalité, à l’autogestion et au forgement de la
personnalité. La crèche parentale Boule de gomme est un
surgeon de Bonaventure, créée en 1996 par un groupe de
parents et toujours géré aujourd’hui par un bureau de parents,
sous l’égide de l’association Enfance & Soleil présidée par Aurélie
Merlino.
Si l’extinction de l’éclairage nocturne dans toutes les communes
de l’île (programme AMEC) est effectif depuis ce mois-ci (janvier
2016), Dolus avait déjà éteint la lumière en juillet 2015. Bien sûr,
ce n’est pas la seule mesure d’économie d’énergie prise par
la municipalité. Des travaux de rénovation énergétique ont été
réalisés dans les locaux associatifs à côté de l’école élémentaire,
et les autres bâtiments communaux vont suivre : mairie, salle des
fêtes, école élémentaire, ludothèque, maison de retraite. Autres
actions : un plan pluriannuel d’installation de panneaux photovoltaïques sur les toits publics et la mise en place de bornes
de recharge pour véhicules électriques devant la mairie. A noter
également que deux véhicules du service technique roulent à
l’huile de friture de Roule ma frite 17.
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Culture > Nouvelle vague
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Klaus Pinter en bref
Exposition Klaus Pinter
L’anatomie du désordre
Du 13 février 2016 au 8 janvier 2017, le Musée de l’île d’Oléron présente :
“Anatomie du désordre ”, une exposition du sculpteur Klaus Pinter. L’occasion
de mettre en lumière l’un des géants de l’art contemporain. Une fierté pour l’île.
C’est à Line Sourbier-Pinter 1 ,
son épouse, née à Saint-Trojan
d’une famille de marins-pêcheurs
-ostréiculteurs, que l’on doit la
présence de l’artiste autrichien
sur l’île depuis 36 ans. Quand
ils se sont rencontrés pour la première
fois, à New York, elle faisait partie
de l’équipe qui préfigurait le Centre
Pompidou, lui appartenait au collectif
Haus-Rucker-Co qui remettait la
vie en question en imaginant des
architectures utopistes. “Quand
il a quitté le groupe et les USA en
1977, dit-elle, il s’est entiché de
Saint-Trojan…” Pour Klaus Pinter,
cela revient à repartir à zéro dans
un autre monde, et à envisager
une nouvelle manière de travailler.
En 1979, il s’approprie un rivage,
y plante sa tente durant six mois,
le temps d’observer l’océan, de
capter la lumière et d’installer l’une
de ces structures insolites dont il
a le secret (Règle des douzièmes).
“A par tir du moment où j’ai
vécu à Saint-Trojan, révèle-t-il 2,
la nature fut pour moi primordiale.
Au début, j’ai commencé à observer
avec mon ami Kurt Mayer, qui
est photographe, divers endroits
des rivages (que ce soit du côté
Maumusson ou du côté continent)
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et plus spécifiquement les modifications de l’environnement liées
aux marées.” L’île d’Oléron agit
sur l’artiste comme un révélateur.
Dès lors, son travail sera influencé
par la nature, comme ses célèbres
sculptures “pneumatiques” qui
évoquent de délicates créatures
des abysses, à la transparence
lumineuse : Le Cocon (2011),
Chrysalide (2012) ou A la belle
rocaille (2013)…
Au beau milieu de l’atelier de Klaus
Pinter, une bibliothèque déborde.
En parcourant les tranches des livres,
l’univers singulier du sculpteur se
dessine : Future city, experiment
and utopia, Biomorphic architecture,
Schells & corals (coquillages et
coraux), ou encore Kunstformen
der natur (formes artistiques de la
nature), du biologiste libre-penseur
Ernst Haeckel… Scotché en
évidence sur une des étagères,
un papier avec cette inscription :
“ anatomie du désordre ”. C’est le
titre de l’exposition que l’artiste
prépare pour le Musée de l’île
d’Oléron. A l’heure où nous
écrivons ces lignes, à trois mois
de l’inauguration, rien ou presque
n’en est visible. Tout au plus sait-on
Klaus Pinter, né en 1940 à Schärding am Inn,
en Autriche, fut membre fondateur du groupe
Haus-Rucker-Co (Vienne, Düsseldorf), puis de
Haus-Rucker-Inc. (New York). A partir de 1967,
il commence à utiliser des matériaux gonflables dans
son œuvre sculpturale. Après avoir passé sept ans à
New York, et plusieurs années à Belgrade, Bonn et
Paris, il vit maintenant à Vienne et dans l’île d’Oléron.
Ses principaux travaux sont conservés dans les
collections du MOMA (Museum of modern art
à New York), du Centre national d’art et de culture
Georges-Pompidou (centre Beaubourg à Paris)
et au palais Albertina (Vienne). C’est encore Yves
Kobry, critique d’art, qui résume le mieux son art :
“La démarche artistique de Klaus Pinter est aussi
singulière, insolite, extravagante que ses installations
qui, depuis plus de quarante ans, flottent au-dessus des
modes, à la fois portées par les courants esthétiques
et échappant toujours à leur attraction, par la fluidité,
la plasticité, la légèreté, et l’humour. […] Ce qui
déroute mais aussi fascine chez Pinter et ce qui
fonde son originalité, c’est cette exactitude propre
à l’ingénieur et à l’architecte alliée à l’imaginaire
du poète et à son goût de la dérision.”
qu’on y verra des maquettes de ses installations
les plus célèbres et qu’il utilise pour l’occasion,
et pour la première fois, le métal.
“ Vu la notoriété de Klaus Pinter, son envergure internationale, dit Sophie Lessard, la responsable du musée,
je ne m’attendais pas à son total investissement dans
cette exposition, somme toute modeste à l’échelle de
sa carrière. Nous avons travaillé ensemble pendant
des mois, et il nous a traités d’égal à égal avec
les grands musées qu’il a coutume de côtoyer.
Il est d’une étonnante simplicité, mais n’est-ce pas
l’apanage des plus grands ? Et comme les plus
grands, il est d’une exigence absolue. Lui et son
épouse n’ont rien laissé au hasard, je vous assure ! ”
(1) Après son travail sur Beaubourg, Line Sourbier dirige les établissements
culturels français de Belgrade, Bonn et Innsbruck. Puis elle est chargée
de mission de l’armée de terre, professeur associé au Centre de recherche
des écoles de Saint-Cyr-Coëtquidan, rédactrice en chef de la revue Inflexions.
Elle publie Au-delà des armes, Le sens des traditions militaires (Imprimerie
nationale, 2001) et Les Militaires (Le Cavalier Bleu, Idées reçues, 2003).
(2) Extrait du catalogue de l’exposition « L’anatomie du désordre ».
Portraits > Figures de proue
Jean-Yves Boulanger
L’archiviste-artificier
D’île en archipel, de carrière militaire en vie civile, de musée en
médiathèque, il n’a pas eu le temps d’assouvir sa soif d’organisation. Car il s’est éteint trop tôt, juste avant “sa” conférence
sur la Nouvelle-Calédonie.
Né en 1949 à La Tronche, près de Grenoble, aîné de cinq enfants,
Jean-Yves ne va pas au bout de ses études. “C’était un garçon
introverti qui ne trouvait pas sa voie, révèle Pierre, son père. Je lui
ai conseillé de tenter le service militaire… ” Un conseil d’expert :
Pierre était lieutenant-colonel dans le service du matériel colonial.
Jean-Yves va donc faire sept ans d’armée avec, à la clé,
un brevet d’artificier. De retour dans la vie civile, une entreprise
de récupération de métaux et de munitions lui propose de prendre
la tête de sa succursale en Nouvelle-Calédonie. Pendant plus
de 20 ans, il fait commerce sous les cocotiers, passant son temps
à remplir des bateaux à destination de l’Allemagne ou du Japon.
Pierre parle d’une période heureuse pour son fils, sans doute la plus
heureuse, malgré les événements violents d’Ouvéa (1988) qui lui
valent d’être réquisitionné comme artificier. “ Il a adoré vivre là-bas,
dans cet archipel champion de la mixité, où des chauffeurs blancs
transportaient des Kanaks ! ” Jean-Yves regagne les rivages oléronais
en 1999, pour mettre à profit son goût de l’ordre, de la minutie, de la
précision. Passionné par le patrimoine local, il se consacre comme
bénévole au musée Aliénor d’Aquitaine, puis intègre les services
de la mairie de Saint-Pierre où il devient responsable des archives
et administrateur du cimetière. “ Ces tâches lui plaisaient, dit
Pierre, car il aimait organiser les choses. Il était extrêmement
méthodique dans son travail, alors que ses papiers personnels…
Une catastrophe ! ” Chez lui, Jean-Yves amassait des collections :
porte-clés, pin’s, pâtes de verre… Son père a retrouvé dans
ses affaires une cinquantaine de petits cadenas, tous différents !
En racontant cela, l’émotion l’étreint. Ce n’est pas dans l’ordre
des choses de voir partir son fils avant soi… En 2014, JeanYves prend sa retraite mais reste dans la vie active : président
des Amis du musée, trésorier du judo-club et de l’amicale
des Grand coutas, et des projets de voyages plein la tête…
Le magazine La Lanterne a écrit qu’il laissait “un grand vide à tous ses
collègues de la médiathèque, qui l’appréciaient pour sa générosité
et sa sincérité”. Le 20 novembre dernier, il y avait également une
chaise vide à la conférence qu’il avait organisée au Château…
Sur la Nouvelle-Calédonie.
Pierre Thoumelin
L’historien-gendarme
Comment devenir lieutenant de gendarmerie à 27 ans avec une
aisance confondante, tout en écrivant un livre singulier sur les soldats
de la Wehrmacht morts pour la France ? Il suffit d’être un peu viking.
Pierre naît en 1988 à Quettetot, dans le Nord-Cotentin.
De ce territoire d’invasions viking, il hérite la blondeur, les yeux
bleus… et la passion de l’Histoire. Guillaume le Conquérant,
le Débarquement, l’Indochine… Porté par la flamme de ses études,
il est bientôt Bac + 5, avec en poche un doctorat sur la décolonisation. Mais chez les Thoumelin, on est gendarme de père en fils.
Le naturel des gènes revient au galop. Après une année militaire
à Saint-Cyr, il entre à l’école de gendarmerie de Melun, d’où il
sort dans le peloton de tête de sa promotion. Ce qui lui permet
de choisir son affectation : Oléron. “Moi qui viens de Cherbourg,
je suis attaché à la mentalité des gens de mer.” C’est aussi le
défi qui lui plaît : sur l’île, l’été, l’effectif de la brigade passe de
25 à 90 gendarmes, et c’est justement le 1er août 2015 qu’il
en prend la tête ! Pour son premier commandement, à 27 ans,
il est dans le vif du sujet. S’imposer, rassurer ses subordonnés. Ne pas vouloir tout chambouler, mais prouver ses capacités. Et conquérir la confiance de la population et des élus.
A son arrivée, pas le temps de repérer le territoire : le 2 août,
une mineure est portée disparue sur la plage. C’est le baptême
du feu. Seul maître à bord, la carte déployée sur le capot de la
voiture, il faut coordonner les moyens, les hélicos, les chiens,
entre le portable qui sonne, la radio qui braille, et l’inquiétude
des parents à gérer. “Heureusement, on a retrouvé la petite
très vite…” souffle-t-il. L’étonnante assurance dont Pierre fait
preuve, malgré son inexpérience, il la doit sans doute au sport.
Il a pratiqué le rugby jusqu’en Fédérale 3, est moniteur de tir
et d’auto-défense (un condensé de ju-jitsu et de krav-maga)
et s’est mis au hand depuis son arrivée à Saint-Pierre.
“Aurélie, mon épouse, explique-t-il, a fait sport-étude handball… ”
Malgré son début de carrière chronophage, Pierre a trouvé le
temps de publier un ouvrage, L’ennemi utile, (éd. Schneider Text),
dans lequel il retrace le destin oublié des milliers de soldats
allemands qui, après avoir été faits prisonniers en France,
étaient devenus légionnaires, s’engageant au côté des képis
blancs dans la guerre d’Indochine. Un livre aussi singulier que le
parcours de son auteur. Mes respects, lieutenant !
15
Découverte
Nez au vent
Fouilles préventives au dolmen d’Ors
Le village du néolithique
Effacez le pont, le pertuis, toute trace de notre civilisation. Imaginez un hameau de huttes en pierres sèches, autour d’un imposant
monument funéraire dominé par un tumulus. Vous êtes à Ors, il y a 7 000 ans. Au temps où Oléron n’était pas encore une île.
12 octobre 2015. Le site du dolmen d’Ors (“ la piare”) est sécurisé,
cerclé de grillage. Les archéologues sont au travail. Pas de temps
à perdre, ils ont trois semaines avant que soient programmés les
travaux de renforcement de la digue et d’aménagement d’une aire
de covoiturage. Il s’agit d’une fouille préventive : il faut localiser les
vestiges, en dresser un plan aussi précis que possible, afin de ne pas
les endommager pendant les travaux. Jour après jour, une pelleteuse
pilotée avec doigté opère un quadrillage de tranchées profondes de
deux ou trois mètres…
Assise en tailleur une planchette sur les cuisses, dans la position
du scribe, une “ technicienne de fouille” en CDD dessine tout ce
qu’elle a sous les yeux, le plus précisément possible : fragments
de dallage épars, tessons de poterie, silex taillés… Il faut un œil
d’initié pour distinguer les vestiges vieux de dix mille ans de ceux
du Moyen-âge… Et une bonne dose d’imagination pour se figurer
l’architecture du monument au néolithique 1 : la “ grosse pierre ”
(2m20 x 1m40 x 0m80) aujourd’hui cassée en deux, était une dalle
de couverture posée sur deux orthostates (ou piliers, encore debout
il n’y a pas si longtemps), le tout recouvert de terre (ou de pierres)
et formant cairn 2. “ Il s’agit d’un tumulus allongé à plusieurs chambres,
écrivait en 2009 l’archéologue départemental Ludovic Soler 3.
De la céramique peu-richardienne 4 et campaniforme 5 y fut retrouvée.
Les travaux anciens du Docteur Pineau 6 ont permis de mettre au jour
de nombreux ossements [appartenant] à plusieurs individus dont des
adultes et des enfants. […] Un crâne dolichocéphale (aux proportions
allongées) est mentionné, mais on ignore sa provenance précise.”
Ce qui passionne aujourd’hui les archéologues, c’est qu’à l’occasion
de cette fouille préventive ils ont mis au jour, outre le monument
funéraire extrêmement bien conservé, une superposition d’habitats,
de la préhistoire au Moyen-âge. Pour ce qui est de la couche
correspondant au néolithique, des murs d’habitations, notamment,
ont été révélés. “ On ne connaît qu’un autre habitat néolithique
en France, celui de La Sauzaie. ” Vu l’enthousiasme de Ludovic Soler
et d’Eric Normand, de la DRAC 7, il y a fort à parier que l’aventure
n’est pas finie. Et si l’on reconstituait un village préhistorique
autour du dolmen restauré et remis sur ses pieds, à côté de l’aire
de covoiturage… ?
(1) Période de la préhistoire (-9000 à -3000 environ). (2) Monticule de pierres ou de terre au-dessus
d’une sépulture. (3) Extrait de « Les dépôts humains du littoral charentais », (site internet Academia.
edu). (4) D’une civilisation du Néolithique final. Son nom est lié aux nombreux vestiges découverts
au Peu Richard, lieu-dit de la commune de Thénac en Charente-Maritime. (5) Se dit d’une poterie
en forme de cloche, caractéristique de la culture de la fin du néolithique. (6) Médecin au Châteaud’Oléron, Emmanuel Pineau (1854-1896) est le créateur du sanatorium de Saint-Trojan. Passionné
de préhistoire, une science encore balbutiante au XIXe siècle, il a mené des fouilles savantes sur la
« station d’Ors » et son dolmen. Sa collection parfaitement documentée est conservée au musée
Fleuriau à La Rochelle. (7) Direction Départementale des Affaires Culturelles.
Brève de Cambuse
Extrait du compte-rendu du conseil municipal de Dolus, le 12 octobre 2015 : “Le conseil municipal décide à l’unanimité de missionner
Monsieur Patrick Lemaître, adjoint au Maire, pour se rendre à la rencontre intitulée “Monnaies locales complémentaires et collectivités locales”
organisée par le R.T.E.S. 1 qui se tiendra le jeudi 15 octobre 2015 à Nantes. ” Qu’est-ce à dire ? L’île d’Oléron va-t-elle bientôt frapper monnaie ?
Diantre ! Le président de la communauté de communes se montre étrangement silencieux sur le sujet. C’est louche. Serait-il envieux de la
beunèze de Saintonge ? De mauvaises langues disent que les nouveaux billets seraient à son effigie… Pascalis Massicum Imperator. S’il
avait un sou de bon sens, il choisirait la goule piate 2 comme devise : sur les plages, y a qu’à se baisser pour en ramasser. Ou la troque 3 :
y a pas mieux pour faire du troc.
(1) Réseau des collectivités Territoriales pour une Economie Solidaire. (2) Espèce de bigorneau. (3) Mollusque à coquille cônique.