c Éditions H&K Publié dans les Annales des Concours 1/15 E3A Maths A PSI 2014 — Corrigé Ce corrigé est proposé par Tristan Poullaouec (Professeur en CPGE) ; il a été relu par Gauthier Gidel (ENS Ulm) et Benjamin Monmege (ENS Cachan). Ce problème, qui combine algèbre (polynômes et espaces euclidiens) et analyse (calcul différentiel et intégral), se concentre sur les polynômes de Tchebychev, sujet d’étude ô combien classique, sans toutefois les nommer, ce qui est pour le moins surprenant. Il est constitué de trois parties qui peuvent être abordées indépendamment les unes des autres, car tous les résultats utiles apparaissent clairement dans l’énoncé. • Dans la première partie, on retrouve la définition et les propriétés fondamentales des polynômes de Tchebychev. • Dans la deuxième partie, on définit un produit scalaire sur R[X] et l’on montre – entre autres propriétés – que les polynômes de Tchebychev en constituent une base orthonormale. • Dans la troisième et dernière partie, on utilise les polynômes d’interpolation de Lagrange associés aux racines de l’un des polynômes de Tchebychev pour simplifier le calcul du produit scalaire. Le sujet ne comporte pas de difficulté particulière et fait appel à des techniques et notions très classiques, qui ne devraient pas surprendre un candidat maîtrisant le programme... et ne manifestant pas d’intolérance à la trigonométrie, outil incontournable dès que les polynômes de Tchebychev sont dans les parages. De plus, l’énoncé est d’une longueur raisonnable, constitué de questions précises et bien articulées, ce qui permet d’envisager de le traiter dans le temps imparti. Téléchargé gratuitement sur www.Doc-Solus.fr . c Éditions H&K Publié dans les Annales des Concours 2/15 Indications Partie 1. 2 On peut utiliser les formules d’addition des sinus et des cosinus, ainsi que la formule de Moivre. 4 Les formules d’addition mènent droit au but. 5 Effectuer une récurrence double sur n. 6 Établir la liberté de cette famille grâce au résultat de la question précédente. 7 Une nouvelle récurrence double conduit rapidement au résultat. Partie 2. 1.2 Utiliser les formules d’addition afin de linéariser l’intégrande. 1.3 Employer le résultat de la question 7, partie 1, puis effectuer le changement de variable t = cos θ afin de récupérer les résultats de la question précédente. 1.5 Partir de la division euclidienne de Tn par Xn , puis calculer (Tn | Tn ). 2.2 Exprimer de deux manières différentes (P | Tn ). 2.3 Utiliser les résultats des questions 1.3 et 2.1. 2.4 Dans quel cas l’inégalité précédente est-elle une égalité ? Partie 3. 2.1 Prouver que c’est une famille libre en évaluant une combinaison linéaire nulle en xj , pour j ∈ [[ 1 ; n ]]. 2.2 Employer la même idée pour déterminer les coordonnées de G dans la base L . 2.3b Combiner les résultats des questions 2.2 et 2.3a. 2.4b Ne pas perdre de vue que Tn est divisible par X − xk , ce qui permet de montrer que ψk est un polynôme. 2.4c Utiliser des développements limités à l’ordre 1 pour calculer la limite. Ensuite, effectuer le changement de variable t = cos θ dans l’intégrale définissant un . 2.4d Partir du calcul de uj+2 + uj , en pensant aux relations établies au cours de la question 4, partie 1. On peut aussi user de l’identité ab−cd = a(b−d)+d(a−c). 3 Combiner les résultats des questions 2.3b et 2.4e. Téléchargé gratuitement sur www.Doc-Solus.fr . c Éditions H&K 3/15 Publié dans les Annales des Concours Partie 1. 1 On sait que les fonctions Arccos et cos sont continues sur [ −1 ; 1 ] et sur R respectivement. De ce fait, en tant que composée de fonctions continues, La fonction cn est continue sur [ −1 ; 1 ] pour tout n ∈ N. 2 Soit x ∈ [ −1 ; 1 ]. Alors c0 (x) = cos(0) = 1 De plus, par définition de la fonction Arccos , il vient c1 (x) = cos(Arccos x) = x Rappelons que la fonction cos décrit une bijection de [ 0 ; π ] sur [ −1 ; 1 ], dont la bijection réciproque est la fonction Arccos . Pour tout réel θ, on a de plus cos(2θ) = cos 2 θ − sin 2 θ = 2 cos 2 θ − 1 donc c2 (x) = cos(2 Arccos x) = 2x2 − 1 Enfin, d’après la formule de Moivre, on a pour tout réel θ cos(3θ) = Re (cos θ + i sin θ) 3 = Re cos 3 θ + 3i cos 2 θ sin θ − 3 cos θ sin 2 θ − i sin3 θ = cos 3 θ − 3 cos θ (1 − cos 2 θ) cos(3θ) = 4 cos 3 θ − 3 cos θ si bien que c3 (x) = cos(3 Arccos x) = 4x3 − 3x On peut également retrouver l’expression de cos(3θ) en fonction de cos θ à l’aide des formules d’addition des sinus et cosinus, en écrivant cos(3θ) = = = cos(3θ) = cos(2θ) cos θ − sin(2θ) sin θ (2 cos 2 θ − 1) cos θ − 2 sin 2 θ cos θ (2 cos 2 θ − 1) cos θ − 2(1 − cos 2 θ) cos θ 4 cos 3 θ − 3 cos θ 3 Notons déjà que les fonctions affines c0 et c1 ont pour courbes respectives la droite horizontale d’équation y = 1 et la première bissectrice des axes d’équation y = x. La courbe de c2 est quant à elle la parabole d’équation y = 2x2 − 1 : sa concavité est donc dirigée vers le haut et elle a pour sommet le point S(0; −1). Téléchargé gratuitement sur www.Doc-Solus.fr . c Éditions H&K 4/15 Publié dans les Annales des Concours Enfin, la fonction polynomiale c3 est dérivable et, pour tout x ∈ [ −1 ; 1 ], 1 1 1 = 12 x + x− c3 ′ (x) = 12x2 − 3 = 12 x2 − 4 2 2 ce qui permet de dresser son tableau de variations : x c3 ′ (x) −1 + c3 (x) −1/2 0 1 ր − 1/2 0 1 ց −1 1 + ր −1 Voici les courbes Ci de ces quatre fonctions dans un repère orthonormal : y C1 2 C2 C0 1 x 0 −2 −1 0 1 2 −1 C3 −2 4 Soient n ∈ N∗ , x ∈ [ −1 ; 1 ] et θ = Arccos x ; alors cn+1 (x) = cos((n + 1)θ) = cos(nθ + θ) = cos(nθ) cos θ − sin(nθ) sin θ et donc cn−1 (x) = cos((n − 1)θ) = cos(nθ − θ) = cos(nθ) cos θ + sin(nθ) sin θ cn+1 (x) + cn−1 (x) = 2 cos(nθ) cos θ = 2cn (x) c1 (x) d’où, d’après la question 2, ∀ n ∈ N∗ ∀ x ∈ [ −1 ; 1 ] cn+1 (x) + cn−1 (x) = 2xcn (x) On pouvait retrouver ce résultat en employant directement la formule de factorisation des cosinus p+q p−q ∀ (p, q) ∈ R2 cos p + cos q = 2 cos cos 2 2 Téléchargé gratuitement sur www.Doc-Solus.fr .
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