Rapport mission conjointe_juillet 2014_DEF

BURKINA FASO
UNITE - PROGRES – JUSTICE
MINISTERE DE L’AGRICULTURE ET DE LA SECURITE ALIMENTAIRE
-=-=-=-=-=SECRETARIAT GENERAL
-=-=-=-=-=DIRECTION GENERALE DES ETUDES ET DES STATISTIQUES SECTORIELLES
Mission conjointe de suivi de la campagne
agropastorale et d’évaluation de la situation
alimentaire et nutritionnelle des ménages
Rapport de synthèse
Juillet 2014
1ère Mission SAP-GTP 13-19 juillet 2014
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Sommaire
Sigles et abréviations ................................................................................................................. 3
Introduction ................................................................................................................................. 4
1. Méthodologie ........................................................................................................................... 5
2. Analyse de la situation pluviométrique et hydrologique ............................................... 6
2.1. Prévisions saisonnières ......................................................................................................... 6
2.2. Analyse pluviométrique ....................................................................................................... 7
2.3. Analyse de l’imagerie satellitaire ....................................................................................... 10
2.4. Catastrophes ....................................................................................................................... 12
2.5. La situation hydrologique................................................................................................... 12
3. Analyse de l’état d’installation de la campagne agricole .............................................. 13
3.1. Niveau de soutien à la campagne ....................................................................................... 13
3.2. Opérations culturales .......................................................................................................... 14
3.3. Etat végétatif et stades phénologiques ............................................................................... 15
3.4. Situation phytosanitaire ...................................................................................................... 15
4. Analyse de la situation alimentaire et sanitaire du bétail ........................................... 15
4.1. Situation des pâturages, des SPAI et points d’eau ............................................................. 15
4.2. Situation sanitaire du bétail ................................................................................................ 16
4.3.État des transhumances et des conflits ................................................................................ 16
4.4. Productions animales.......................................................................................................... 17
5. Analyse de la situation alimentaire et nutritionnelle des ménages ........................... 17
5.1. Disponibilité et accessibilité............................................................................................... 17
5.2. Etat nutritionnel des enfants de moins de 5 ans ................................................................. 17
5.3. Situation des interventions ................................................................................................. 18
6. Suivi des marchés ................................................................................................................. 19
6.1. Marchés de céréales ........................................................................................................... 19
6.2. Marchés à bétail ................................................................................................................. 22
6.3. Termes de l’échange bétail/céréales ................................................................................... 22
6.4. Analyse de l’économie des ménages .................................................................................. 23
7.
Perspectives et recommandations ................................................................................. 23
1ère Mission SAP-GTP 13-19 juillet 2014
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Sigles et abréviations
ACMAD
ACF
ACCEDES
AGRHYMET
COCIMA
CONASUR
CPT
CRS
DGEAP
DGESS/MASA
DGESS/MRAH
DGM
DGPV
DGRE
DN
FAO
FEWS NET
MAM
MAS
NDVI
OCADES
ONG
OXFAM
PAM
PAPSA
PPA
PPCB
PRP
PRESAO
PUAAB
SAP
SE-CNSA
SIM
SONAGESS
SPAI
SP/CONASUR
TDE
African Center of Meteorological Applications for Development
Action Contre la Faim
Alliance Chrétienne pour la Coopération Economique et le Développement Social
Centre Régional de Formation et d’Application en Agrométéorologie et Hydrologie
Opérationnelle
Coopérative de Commercialisation des Intrants et Matériels Agricoles
Conseil National de Secours d’Urgence et de Réhabilitation
Climate Predictability Tools
Catholic Relief Service
Direction Générale des Espaces et Aménagements Pastoraux
Direction Générale des Etudes et des Statistiques Sectorielles du Ministère de
l’Agriculture et de la Sécurité Alimentaire
Direction Générale des Etudes et des Statistiques Sectorielles du Ministère de
Ressources Animales et Halieutiques
Direction Générale de la Météorologie
Direction Générale des Productions Végétales
Direction Générales des Ressources en Eau
Direction de la Nutrition
Food and Agriculture Organization
Famine Early Warning Systems Network
(Réseau de Systèmes d’Alerte Précoce contre la Famine de l’USAID)
Malnutrition Aiguë Modérée
Malnutrition Aiguë Sévère
Indice Différentiel Normalisé de la Végétation
Organisation Catholique pour le Développement Economique et Social
Organisation Non Gouvernementale
Oxford Commitee for Famine Relief
Programme Alimentaire Mondial
Projet d’Amélioration de la Productivité et de la Sécurité alimentaire
Peste Porcine Africaine
Peri Pneumonie Contagieuse Bovine
Projet Riz Pluvial
Prévision Saisonnière pour l’Afrique de l’Ouest
Programme d’Urgence d’Appui à l’Alimentation du Bétail
Système d’Alerte Précoce
Secrétariat Exécutif du Conseil National de Sécurité Alimentaire
Système d’Information des Marchés
Société Nationale de Gestion des Stocks de Sécurité
Sous Produits Agro-Industriels
Secrétariat Permanent du Conseil National de Secours d’Urgence et de Réhabilitation
Termes De l’Echange
1ère Mission SAP-GTP 13-19 juillet 2014
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Introduction
En avril 2014 le suivi de la situation alimentaire des ménages indiquait une situation alimentaire
dans l’ensemble satisfaisante mais précaire dans plusieurs localités malgré la bonne disponibilité
des céréales sur les marchés.
Quant à la situation nutritionnelle, elle demeure contrastée avec les différents dépistages
réalisés.
La situation alimentaire et zoo sanitaire était marquée par une dégradation avancée et /ou une
rareté des pâturages dans toutes les provinces, un état d’embonpoint des animaux également en
dégradation avec en revanche une situation zoo-sanitaire calme.
Les marchés connaissaient un bon approvisionnement en céréales et en bétail avec pour
conséquence une baisse généralisée des prix des céréales et des prix des animaux, surtout les
bovins et les ovins. Les termes de l’échange bétail/céréales connaissaient une dégradation par
rapport au mois précédent. On notait particulièrement une forte affluence des ménages au niveau
des boutiques témoins.
Les perspectives alimentaires pourraient rester bonnes avec un maintien de l’approvisionnement
des marchés et une augmentation de la disponibilité avec les productions de saison sèche.
Par contre la situation alimentaire du bétail se dégraderait davantage et pourrait entrainer une
dégradation éventuelle des termes de l’échange bétail/céréales.
Les résultats de la Prévision Saisonnière pour l’Afrique de l’Ouest (PRESAO) donnent pour la
période Juillet-Août-Septembre 2014, des conditions très favorables à des précipitations
supérieures à la normale sur la majeure partie du Burkina Faso. En effet, il est attendu une
pluviométrie excédentaire à tendance normale.
Toutefois des zones déficitaires à tendance normale, seront circonscrites aux parties extrêmes
nord, ouest et sud du pays.
Dans ces conditions le suivi qualitatif de la campagne agropastorale à travers les différents
systèmes d’informations concernées reste déterminant pour détecter précocement les anomalies
pouvant compromettre le bon déroulement de la campagne d’où la mise en œuvre de la présente
mission conjointe de suivi de la campagne agropastorale et de la situation alimentaire et
nutritionnelle.
Le présent rapport issu de l’analyse des différentes structures du dispositif met l’accent sur :
o La situation pluviométrique et hydrologique
o L’état des cultures et les opérations culturales
o La situation alimentaire et nutritionnelle des ménages
o La situation alimentaire et sanitaire du bétail
o La situation des marchés agricoles
o Les perspectives et recommandations.
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1. Méthodologie
Ce premier suivi de la campagne agropastorale et de la situation alimentaire et nutritionnelle
s’est déroulé du 13 au 19 juillet 2014. Il a été conjointement mis en œuvre par l’ensemble des
structures techniques membres du dispositif national de prévention, d’alerte et de gestion des
crises alimentaires : DGESS/MASA, DGM, DGRE, SP/CONASUR, DGESS/MRAH, DGPV,
SE/CNSA, DGEAP, SONAGESS, OXFAM, FAO, PAM, FEWS NET et ACF.
Son objectif global est d’apprécier l’état d’installation de la campagne agricole, d’évaluer la
situation alimentaire et nutritionnelle courante des ménages et d’en dégager les perspectives. Il
s’agissait au cours de cette mission de collecter et d’analyser des informations sur la situation
pluviométrique et hydrologique, l’état des cultures et les opérations culturales en cours, la
situation sanitaire et alimentaire du bétail et la situation alimentaire et nutritionnelle des
ménages. La mission consistait également à recueillir les avis et les commentaires sur les
perspectives de la campagne agropastorale.
A cet effet et pour atteindre les objectifs, six (6) équipes ont été constituées. Celles ci ont
rencontré les différentes structures techniques (agriculture, santé, ressources animales, action
sociale, environnement) et administratives, ainsi que les membres des SAP relais, les partenaires
locaux, les associations et organisations paysannes. Elles ont également eu des échanges directs
avec les producteurs, les commerçants ainsi que les consommateurs surtout ceux des zones les
plus exposées à des difficultés alimentaires. Certains marchés clés dans les régions ont été
également visités en vue d’évaluer directement l’état des stocks, l’offre et la demande, le niveau
des prix et les flux à travers des échanges directs avec les acteurs présents sur place.
Dans le but de dégager un consensus autour des informations à collecter par les différentes
équipes, des outils de collecte constitués de canevas, de fiches et de questionnaires ont été
élaborés et discutés avant le départ sur le terrain.
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2. Analyse de la situation pluviométrique et hydrologique
2.1. Prévisions saisonnières
Au niveau régional
De façon globale, il y a une forte probabilité que les précipitations soient déficitaires à normales
sur la majeure partie du Sahel Ouest, pendant la période de juillet à septembre (figure 1). Quant
aux pays de la zone Centrale et de la partie Est du Sahel, de même qu’au nord des pays du Golfe
de Guinée, la tendance montre qu’ils doivent s’attendre plutôt à des précipitations normales à
déficitaires. Toutefois, toutes ces zones pourraient connaître des perturbations dans la
distribution des événements pluvieux durant la saison. De façon spécifique il est attendu:
Des précipitations déficitaires à normales sont prévues de juin à aout sur le Sénégal, la
Gambie, la Guinée, le sud-ouest de la Mauritanie et le sud-ouest du Mali et de juillet à
septembre sur le Sénégal, la Gambie, la Guinée et le sud-ouest de la Mauritanie.
Des précipitations normales à déficitaires sont prévues, de juin à aout 2014, sur la zone
sahélienne couvrant le Burkina Faso, le Centre et l’Est du Mali; la zone agricole du Niger et
le Nord des pays du Golfe de Guinée. Pour la période de juillet à septembre, des
précipitations normales à déficitaires sont attendues au Burkina Faso, à l’Ouest et à l’Est de
la zone agricole du Niger, dans la zone sahélienne et le Nord de la zone soudanienne du
Tchad et dans le Nord des pays du Golfe de Guinée
Figure 1: Prévision climatique saisonnière des précipitations de juillet-aout-septembre 2014 en
Afrique de l’Ouest
1ère Mission SAP-GTP 13-19 juillet 2014
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Au niveau du Burkina Faso
La prévision par le modèle Climate Predictability Tools (CPT) donne pour le Burkina Faso, les
probabilités de pluviométrie suivantes pour la période juin-juillet-août 2014 (figure 2):
Les zones normales à tendance déficitaire, en couleur verte occupent la majeure partie du
territoire ;
Les zones déficitaires à tendance normale, en couleur jaune sont circonscrites aux parties
extrêmes nord, ouest et sud du pays ;
Une zone excédentaire à tendance normale située à l’extrême est du pays.
En rappel, la pluviométrie moyenne de la saison JAS pour la période 1981-2010 est de 341,9 mm
au Nord, 499,8 mm au centre et 602,1 mm au sud.
Figure 2 : Prévision du cumul pluviométrique de juillet-aout-septembre 2014 au Burkina Faso
Ces prévisions sont susceptibles d’évolution au cours de la saison des pluies. Par conséquent, il
est fortement recommandé de suivre les mises à jour qui seront faites en juin, juillet et août par le
Centre Régional AGRHYMET, l’ACMAD et les services météorologiques nationaux.
2.2. Analyse pluviométrique
La campagne agropastorale 2014/2015 a été marquée par une installation précoce des pluies sur
la majeure partie du pays.
1ère Mission SAP-GTP 13-19 juillet 2014
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En effet, dès les mois d’avril et de mai, la majorité des postes pluviométriques du réseau
météorologique avait enregistré des cumuls de pluie suffisants pour permettre la réussite des
semis, présageant ainsi un début précoce de la saison agricole. Ces quantités d’eau recueillie ont
permis au cours de la deuxième décade de mai le démarrage des opérations de labour et des
premiers semis dans la plupart des provinces du pays.
A l’issu des pluies précoces enregistrées dans les mois d’avril et de mai, il s’en est suivi une
hétérogénéité remarquable de la pluviométrie suivant les régions et les provinces et qui a fait
survenir des séquences sèches plus ou moins longues au cours du mois de juin, période de semis
par excellence. C’est ainsi que des pauses pluviométriques de près de dix-huit (18) jours ont été
observées à la première et deuxième décade de juin dans la commune de Foutouri et de dix (10)
jours dans les communes de Bartiébougou et de Gayéri dans la région de l’Est.
Une longue poche de sécheresse de 12 à 14 jours est également survenue au cours du mois de
juin dans certaines localités de la région du Centre-Ouest. Cette disparité de la pluviométrie a
provoqué des échecs de semis entraînant donc des resemis, un stress hydrique sur les plants et
une hétérogénéité sur la croissance des cultures.
Les cumuls pluviométriques saisonniers du 1er avril au 10 juillet 2014 sur l’ensemble du pays
ont varié entre 56.8 mm en 6 jours de pluie à Bogandé dans la province de la Gnagna et 547.6
mm en 28 jours de pluie à Manga dans la province du Zoundwéogo (figure 3).
Longitude (°)
-6
-5
-4
-3
-2
-1
0
1
2
3
Pluviométrie cumulée du 1er avril au 10 juillet 2014
15
15
MARKOYE
ARBINDA
BANH
DORI
14
14
BANI
OUAHIGOUYA
YARGO
GOURCY
LIPTOUGOU
BOGANDE
Latitude (°)
13
SOURI
DEDOUGOU
13
BOULSAPIELA
YAKO
KANTCHARI
OUAGADOUGOU
KOUDOUGOU
ZORGHO
MONKUY
FADA NGOURMA
12
BOROMO
TO
VALLEE DU KOU
BOBO-DIOULASSO
ORODARA
DIEBOUGOU
11
BOGNOUNOU
SAPOUY
LEO
DIAPAGA
12
NAMOUNOU
TENKODOGO
OUARGAYE
BITTOUSOUDOUGUI
PAMA
PO
11
BANFORA
LEGENDE:
GAOUA
NIANGOLOKO
KAMPTI
10
MANGODARA
50
10
100 150 200 250 300 350 400 450 500 550
Hauteur (mm)
9
0
-6
100
-5
Direction Générale de la Météorologie (DGM)/GTP_Juillet 2014
200 Km
-4
9
-3
-2
-1
0
1
2
3
Figure 3: Cumul pluviométrique saisonnier du 1er avril au 10 juillet 2014
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Ces cumuls pluviométriques du 1er avril au 10 juillet 2014, comparés à ceux de l’année 2013 et
pour la même période ont été similaires à excédentaires et même très excédentaires dans la
moitié sud de la région du Nord, notamment à Ouahigouya, Gourcy et Yako, dans les régions du
Centre-Ouest, du Centre, du Centre-Sud, du Centre-Est à l’exception des localités de Pama (Est)
et de Soudougui (Centre Est); dans les régions du Sahel et du Sud-Ouest particulièrement à
Arbinda, Bani, Markoye, Dori, Diébougou, Kampti. Des excédents pluviométriques ont été
également enregistrés dans la région des Hauts-Bassins, notamment dans les localités de BoboDioulasso, de la Vallée du Kou, de Orodara et dans le Sud-Est de la région de la Boucle du
Mouhoun notamment à Boromo.
En dépit de ces excédents pluviométriques, des zones de déficits pluviométriques ont été
enregistrés sur le pays. En effet, les localités de Niangoloko et Mangodara dans la région des
Cascades, de Dédougou et de Monkuy dans la région de la Boucle du Mouhoun ont connu une
situation pluviométrique très déficitaire à déficitaire. Ce déficit est également constaté dans la
région du Nord, précisément dans la localité de Banh, dans la partie Est de la région du CentreNord, et dans la région de l’Est notamment à Bogandé, Piéla, Fada N’Gourma, Diapaga, Pama et
Namounou, et à Soudougui dans la région du Centre-Est (figure 4).
Longitude (°)
-6
15
-5
-4
-3
-2
-1
0
1
2
3
Cumul pluviométrique du 1er avril au 10 juillet 2014:
pourcentage par rapport à 2013
15
MARKOYE
ARBINDA
BANH
DORI
14
14
BANI
OUAHIGOUYA
YARGO
GOURCY
LIPTOUGOU
BOGANDE
Latitude (°)
13
DEDOUGOU
13
BOULSAPIELA
YAKO
KANTCHARI
OUAGADOUGOU
KOUDOUGOU
ZORGHO
MONKUY
FADA NGOURMA
12
BOROMO
TO
VALLEE DU KOU
BOBO-DIOULASSO
ORODARA
DIEBOUGOU
11
BOGNOUNOU
SAPOUY
LEO
12
OUARGAYE
PO
BITTOUSOUDOUGUI
PAMA
11
BANFORA
LEGENDE
GAOUA
NIANGOLOKO
Très déficitaire Déficitaire Similaire Excédentaire Très excédent
KAMPTI
10
DIAPAGA
NAMOUNOU
TENKODOGO
10
MANGODARA
-6000
50
90
110
150
2000
>150
EC (%)
Direction Générale de la Météorologie/GTP_Juillet_2014
9
-6
-5
-4
-3
-2
-1
0
1
2
9
3
Figure 4: Cumuls saisonniers du 1er avril au 10 juillet 2014 comparés à 2013
Comparés à la moyenne 1981-2010 et pour la même période du 1er avril au 10 juillet 2014, les
cumuls pluviométriques enregistrés ont été majoritairement excédentaires à similaires sur
l’ensemble du pays à l’exception de quelques localités dont Banh dans la région du Nord,
Bogandé, Piéla, Diapaga et Pama dans la région de l’Est, Boulsa dans la région du Centre-Nord,
1ère Mission SAP-GTP 13-19 juillet 2014
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Niangoloko et Mangodara dans les Cascades et Gaoua et Kampti dans la région du Sud-Ouest
(figure 5). Seuls quelques postes tels que ceux d’Arbinda, Markoye, Ouargaye et Manga ont été
très excédentaires par rapport à la normale 1981-2010.
Longitude (°)
-6
15
-5
-4
-3
-2
-1
0
1
2
3
Cumul pluviométrique du 1er avril au 10 juillet 2014:
pourcentage par rapport à la normale 1981-2010
15
MARKOYE
ARBINDA
BANH
DORI
14
14
BANI
OUAHIGOUYA
YARGO
GOURCY
LIPTOUGOU
BOGANDE
Latitude (°)
13
DEDOUGOU
13
BOULSAPIELA
YAKO
KANTCHARI
OUAGADOUGOU
KOUDOUGOU
ZORGHO
MONKUY
FADA NGOURMA
12
BOROMO
TO
VALLEE DU KOU
BOBO-DIOULASSO
ORODARA
DIEBOUGOU
11
BOGNOUNOU
SAPOUY
LEO
12
OUARGAYE
PO
BITTOUSOUDOUGUI
PAMA
11
BANFORA
LEGENDE
GAOUA
NIANGOLOKO
Très déficitaire Déficitaire Similaire Excédentaire Très excédent
KAMPTI
10
DIAPAGA
NAMOUNOU
TENKODOGO
10
MANGODARA
-6000
50
90
110
150
2000
>150
EC (%)
Direction Générale de la Météorologie/GTP_Juillet_2014
9
-6
-5
-4
-3
-2
-1
0
1
2
9
3
Figure 5 : Cumul saisonnier du 1er avril au 10 juillet 2014 comparé à la normale 1981-2010
2.3. Analyse de l’imagerie satellitaire
A la faveur des pluies précoces reçues depuis le début de l’installation de la campagne, l’Indice
Différentiel Normalisé de Végétation (NDVI), à la première décade de juillet 2014 a connu une
évolution à la hausse, en particulier dans les zones soudanienne et soudano-sahélienne du pays.
Cet indice de végétation montre la présence d’une couverture végétale moyennement dense à
dense sur la moitié sud du pays. Cet indice est encore faible dans la partie sahélienne du pays
même s’il y connaît également une certaine amélioration (figure 6).
1ère Mission SAP-GTP 13-19 juillet 2014
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Figure 6 : Indice Normalisé Différentiel de Végétation (NDVI) à la 1ère décade de juillet 2014
L’indice Différentiel Normalisé de Végétation à la 1ère décade de juillet 2014, comparé à la
moyenne 2001-2010 pour la même période, révèle un retard de croissance de la végétation dans
les provinces de la Tapoa, de la Gnagna dans la région de l’Est. Ce retard est également constaté
dans la région de la Boucle du Mouhoun de manière générale et à l’Ouest de la Vallée du Kou
dans la région des Hauts-Bassins et dans la région du Sud-Ouest. Mais il est important de noter
qu’une situation équivalente à la moyenne et même une avancée de croissance de la végétation
est constatée sur la majeure partie du pays. Ces différents états de la végétation confirment les
analyses qui ont été faites par rapport à l’évolution de la pluviométrie sur l’ensemble du pays
(Figure 7).
1ère Mission SAP-GTP 13-19 juillet 2014
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Figure 7: Anomalies de croissance de la végétation à la deuxième décade de juillet 2014
comparée à la moyenne 2001-2010
Au regard de la prévision saisonnière pour la période de juillet-août-septembre, de la reprise de
l’activité pluviométrique à partir de la première décade de Juillet, et de la physionomie actuelle
de la campagne, les perspectives de la campagne agro-pastorale s’annoncent bonnes.
2.4. Catastrophes
Le regain de l’activité pluviométrique amorcé au cours de la troisième décade du mois de juin et
à la première décade de juillet a occasionné des inondations dans quelques localités, notamment
dans les zones de Ténado (Sanguié) et Siglé (Boulkiemdé), entraînant des dégâts matériels et une
perte en vie humaine.
Au Kouritenga dans le Centre Est, un vent violent a causé le 05 mai 2014, des pertes en vivres et
matériels avec 178 maisons écroulées. Ce vent a touché 96 ménages (586 sinistrés) blessé 11
personnes et causé la perte d’une vie humaine.
Par ailleurs la région de l’Est a enregistré 43 sinistres notamment des incendies de maison qui
ont touché 112 ménages composé de 735 personnes dont seulement 52% des ménages ont pu
bénéficier d’appui en vivres.
2.5. La situation hydrologique
Les écoulements enregistrés dans les quatre bassins hydrographiques nationaux de notre pays
depuis le début de la saison pluvieuse jusqu’au 17 juillet 2014, ont permis d’alimenter les
milliers de retenues d’eau du Burkina Faso. La présente synthèse donne la situation de
remplissage au 17 juillet 2014 de vingt une (21) retenues régulièrement suivies par le service
hydrologique national. A cette date, la situation de remplissage de ces barrages et retenues d’eau
se présente comme suit :
1ère Mission SAP-GTP 13-19 juillet 2014
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Six barrages déversent : il s’agit des barrages de Tougou, Louda, Ziga et Séguénéga dans le
bassin du Nakanbé, Vy dans le bassin fluvial du Mouhoun et Liptougou dans le bassin du
Niger;
Quatre retenues d’eau ont un bon taux (volume compris entre 75% et 100% de la capacité
totale de la retenue) de remplissage à la date du 17 juillet 2014 : c’est le cas du barrage de la
Tapoa à Diapaga avec un taux de remplissage de 96,90%, du barrage de Kanazoé (Dourou)
dans le Passoré avec un taux de remplissage de 91,36%, du Lac Bam avec un taux de
remplissage de 89,24% et du barrage de Ouagadougou (2+3) avec un taux de remplissage de
86,61%;
Deux retenues d’eau sont à un taux moyen (volume compris entre 50% et 75% de la capacité
totale de la retenue) de remplissage à la date du 17 juillet 2014 : Il s’agit du barrage de
Loumbila rempli à 69,83% de sa capacité totale et du barrage de Titao rempli à 68,10% de sa
capacité totale ;
Quatre retenues d’eau présentent un faible taux de remplissage (volume compris entre 25% et
50% de la capacité totale du barrage). Il s’agit des barrages de Seytenga (44,52%), de la
Lobi (44,10%), de Goinré (40,27%) et de Bagré (31,41%) ;
Cinq retenues d’eau présentent un taux de remplissage très faible (volume inférieur à 25% de
la capacité totale). Il s’agit des barrages de Moussodougou ou Comoé (21,46%), de
Kompienga (18,86%), du Sourou à Yaran (18,63%), de Toussiana (16,56%) et de
Ouahigouya (10,57%) ;
D’une manière générale, excepté les barrages de la Comoé, la situation de remplissage des
retenues d’eau à la date du 17 juillet 2014 sur l’ensemble du territoire national est satisfaisante.
Les besoins pour l’alimentation en eau potable des populations pour l’année 2015 pourront être
couverts au regard de la situation actuelle de remplissage des barrages à vocation
d’approvisionnement en eau potable.
Les problèmes majeurs constatés au niveau des retenues d'eau sont le manque d'entretien des
ouvrages, les longs délais observés avant les réparations ou réhabilitations, l'insuffisance ou
l'irrégularité des moyens financiers pour le suivi de ces ouvrages et le manque de sensibilisation
des populations locales à l’auto entretien de leurs ouvrages.
3. Analyse de l’état d’installation de la campagne agricole
3.1. Niveau de soutien à la campagne
Pour la réussite de la présente campagne agricole, l’Etat a apporté une fois de plus un soutien
aux producteurs notamment en intrants (semences et engrais), et en équipements agricoles
(charrues et charrettes) selon le tableau 1 ci-dessous.
1ère Mission SAP-GTP 13-19 juillet 2014
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Tableau 1 : Répartition de l’appui aux producteurs
Type
Prévision
Distribuée au 15
juillet 2014
Equipement
24 680 unités
9 658 unités
Semence (toute spéculation
9002 tonnes
6543 tonnes
confondue)
NPK
27897 tonnes
1956 tonnes
Engrais
Urée
DAP
Animaux de trait
Anes
7 140 têtes
939 têtes
Bœufs
4 550 têtes
1058 têtes
Taux de
réalisation
42%
82,37%
17%
31%
Le taux de réalisation varie selon le type de soutien. Le dépôt et la distribution des engrais est en
cours dans les régions. Quant au matériel réceptionné, il est en cours de rétrocessions à la
COCIMA.
Les producteurs ont également bénéficié d’un appui de certains partenaires comme le PAM, la
FAO, l’OCADES, l’ACCEDES, le PAPSA, la Coopération Japonaise, le PRP, le CCP et
l’Afrique Verte pour l’aménagement de bas fond, de restauration des sols et de renforcement des
capacités.
En Outre, le Ministère des Ressources Animales et Halieutiques a mis à la disposition des
producteurs des semences de sorgho, de maïs, de niébé et de soja. Il faut noter que dans certaines
régions la mise en place des semences a accusé un retard.
3.2. Opérations culturales
En dépit des pluies précoces, l’installation des semis reste similaire à la normale (1981-2010).
De manière générale, elle se situe à des niveaux différents. Les opérations culturales en cours
actuellement sont à des niveaux plus avancés dans la Boucle du Mouhoun, dans les Hauts
Bassins, et au Centre Est. On note aussi un début de sarclage (25%) pour les céréales et quelques
cas de buttage pour le maïs dans quelques provinces (Sissili, Kenedougou…).
Dans les autres régions les semis se poursuivent de manière assez satisfaisante avec des taux de
réalisation qui varient de 75% à 100% pour les céréales, 25% pour les légumineuses (niébé,
voandzou et arachide).
Au niveau des bas-fonds rizicoles le semis est à un taux de réalisation de 100%.
Toutefois il faut souligner que les opérations de semis n’ont pu être poursuivies de façon
régulière du fait de la mauvaise répartition des pluies. En outre, les précipitations ont souvent été
faibles, ne permettant pas d’enchainer deux à trois jours de semis.
Quelques localités du Gourma, de la Gnagna, du Kouritenga, du Boulgou, du Sourou du
Noumbiel connaissent des retards par rapport à la campagne passée mais similaire à la normale.
Les communes de Tibga dans le Gourma, Foutouri, Gayeri et Batiébougou dans la Komandjoari,
Madjoari Pama et Kompienga ont observé une séquence sèche de 10 à16 jours pendant le mois
de juin qui a sévèrement touché les premiers semis.
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De même des séquences sèches de 10 à 20 jours depuis la fin du mois de juin ont entrainé de
faible taux de semis des céréales (environ 50%dans le Namentenga et dans les communes de
Pensa, Barsalgo, Dargo dans le Sanementenga).
3.3. Etat végétatif et stades phénologiques
Les stades végétatifs des cultures sont hétérogènes dans les régions mais la plus dominante est la
levée. Elle varie entre 25 à 75% pour les céréales et le coton. Toutefois, il est constaté un début
de tallage/ramification (25%) sur certains bas-fonds rizicoles au niveau des premiers semis de
sorgho et de riz.
Le mil hâtif est au stade épiaison dans la Kompienga et le Koulpelgo à environ 50%.
D’une manière générale, les stades de développement des cultures sont similaires à la normale et
la physionomie des cultures est acceptable.
3.4. Situation phytosanitaire
La situation phytosanitaire est calme dans toutes les régions. Aucune attaque majeure n’a été
pour le moment signalée.
4. Analyse de la situation alimentaire et sanitaire du bétail
4.1. Situation des pâturages, des SPAI et points d’eau
Les pâturages
L’état de développement des herbacées, graminées et légumineuses principales composantes des
pâturages varient d’une région à l’autre.
Dans les régions du Sud-Ouest, des Cascades et des Hauts Bassins le niveau de
développement est jugé satisfaisant.
Dans les régions de la Boucle du Mouhoun, la partie sud de la région du Centre-Ouest, la
région du Centre Sud et la région de l’Est le développement des pâturages est moyen.
Les régions du Nord, du Centre-Nord, du Plateau Central, du Centre et du Centre Est
connaissent un développement des pâturages inférieur à la moyenne.
Dans la région du Sahel le développement des pâturages est insuffisant entraînant des
difficultés pour l’alimentation des animaux.
Il faut noter que de façon globale le stade de développement des pâturages est inférieur à celui
de l’année passée à la même période.
Stocks de fourrage
Les stocks de fourrage sont inexistants dans l’ensemble des régions.
Disponibilité en eau
Les points d’eaux sont assez fournis pour l’abreuvement des animaux dans l’ensemble des
régions. Le niveau de remplissage des retenues demeure déficitaire par rapport à la même
période de l’année écoulée. Le problème d’accès aux points d’eau se pose dans certaines régions
surtout au Sud-Ouest et dans les Cascades.
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Disponibilité des SPAI
Les SPAI sont disponibles sur les places des marchés et dans certains magasins des services
techniques. Le Ministère des Ressources Animales et Halieutiques à travers le Programme
d’Urgence d’Appui à l’Alimentation du Bétail (PUAAB) a mis à la disposition des éleveurs
des SPAI. Au passage des équipes, certaines régions où la demande est très forte avaient épuisé
leurs stocks entraînant une hausse des prix sur la place du marché. Les prix variant entre 7500
Francs et 9000 Francs le sac de 50kg selon les régions.
4.2. Situation sanitaire du bétail
La situation zoo-sanitaire au cours de la période est marquée par des foyers dont l’ampleur varie
selon l’espèce. On note des suspicions de la fièvre aphteuse au niveau des bovins dans les
régions du Sud-Ouest, dans la province du Poni (commune de Djigouè) 38 cas ont été
enregistrés sur 2000 bovins exposés. Dans la région des Cascades, dans la Comoé (communes de
Mangodara, Ouo, Niangoloko et Banfora) 477 cas sur 35 000 bovins ont été enregistrés dont 20
mortalités. Dans la Comoé un foyer de pasteurellose des petits ruminants a été suspecté à Ouo
avec un effectif exposé de 1 200 têtes dont 528 malades et 100 cas de mortalité.
Au niveau de la région du Sahel on a enregistré un foyer de suspicions de charbon bactéridien à
l’Oudalan et dans la région du Centre Nord et une suspicion de peste porcine africaine (PPA)
dans la province du Sanmatenga
Dans la région de l’Est la situation sanitaire du bétail a été marquée par la suspicion de la fièvre
aphteuse dans la province de la Kompienga, de la PPA dans la Tapoa ayant provoqué la mortalité
de 247 porcs.
Au Centre Est une suspicion de la Peste Porcine Africaine a été faite à Lalgaye où on a
enregistré 16 mortalités.
Dans la région du Nord on note des suspicions de foyer de PPA dans le Passoré et un foyer de
PPR dans le Lorum. Des mortalités importantes d’animaux (petits ruminants et gros ruminants)
ont été signalées dans la région du Centre Ouest et les suspicions portent sur des probables
intoxications dues à l’utilisation abusive d’herbicides qui est devenu un problème majeur de
santé publique.
Il faut signaler que des séances de sensibilisation et de vaccination
services techniques et les partenaires.
ont été réalisées par les
4.3.État des transhumances et des conflits
État des transhumances
On note de façon générale un retour timide des transhumants qui ne sont pas encore rassurés de
l’état de développement des pâturages en particulier dans la région du Nord où la majorité du
troupeau est au Mali ou concentré le long de la frontière.
Quant aux mouvements internes ils sont enregistrés au niveau de toutes les régions mais de faible
envergure.
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État des conflits
L’installation de la campagne s’accompagne dans toutes les régions d’une recrudescence des
conflits. Au Centre-Nord, une dizaine de conflits a été recensée dont sept (07) au cours du mois
de juin.
Au Sahel, une trentaine de conflits ont été notés au cours du second trimestre 2014 avec une
perte en vie humaine (Mansila).
Un cas majeur de conflit a été signalé dans la région du Centre Sud. Ce conflit qui a opposé des
producteurs et des éleveurs dans le village d’Idenia-Kora, commune de Tiébelé (Nahouri), a fait
5 morts dont 4 éleveurs, 12 blessés et engendré le déplacement d’au moins 92 personnes.
Au Sud-Ouest on note au cours du trimestre dix cas de constat de dégâts de champs et de sévices
sur les animaux au Noumbiel.
4.4. Productions animales
Au niveau des productions animales on note un accroissement de la production de lait et d’œufs
de consommation sur l’ensemble des régions par rapport aux mois précédents.
Quant à la production de viande on note un accroissement mais cet accroissement est tributaire
de l’état physique des animaux. A titre d’exemple on note dans la région de l’Est 68 919 litres de
lait et 1058,775 tonnes de viande et 19 3845 œufs produits au cours du mois de juin 2014. La
région du Centre Est a enregistré 10 069 litres de lait collecté dans les mini laiteries de Bittou,
Ouargaye, Kando et Garango, 897,37 tonnes de viande et 103 194 œufs.
5. Analyse de la situation alimentaire et nutritionnelle des ménages
5.1. Disponibilité et accessibilité
D’une manière générale, la situation alimentaire est jugée acceptable avec la prise de deux repas
par jour en moyenne dans les ménages. On note une bonne disponibilité de céréales sur les
marchés. Le niveau des stocks céréaliers paysans a été affaibli. Cette disponibilité est renforcée
par les boutiques témoins et les produits forestiers non ligneux. Cependant il a été signalé des
difficultés alimentaires dans certaines localités de la partie nord de la Boucle du Mouhoun, dans
la province du Noumbiel et de la Gnagna en raison de problème d’accessibilité financière aux
denrées.
5.2. Etat nutritionnel des enfants de moins de 5 ans
Au niveau national, 73 820 enfants de 0-59 mois atteints de malnutrition aiguë ont été pris en
charge au cours du deuxième trimestre de 2014 contre 91 848 cas à la même période de 2013.
De façon générale, on constate une baisse du nombre de cas de malnutrition pris en charge par
rapport à la même période de 2013. Il faut cependant noter que les données transmises par les
régions ne sont pas exhaustives car certains districts sanitaires n’ont pas encore transmis leur état
de prise en charge du mois de juin.
Au total, 24 128 cas de MAS ont été pris en charge au cours de ce trimestre contre 24 370 cas à
la même période de 2013. Au niveau régional, une hausse du nombre de cas de MAS par rapport
à l’année 2013 à la même période s’observe dans les régions de la Boucle du Mouhoun, des
Cascades, des Hauts- Bassins, du centre-Ouest, du Centre-Sud, du Plateau Central et du Sahel
(figure 8).
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Figure 8 : Etat de la prise en charge des MAS à T2 2014 vs T2 2013 par régions
Pour ce qui est des MAM, 49 692 cas ont été pris en charge au cours du trimestre au plan
national, contre 67478 cas au cours du même trimestre de 2013. Au niveau régional, seules les
régions des Cascades, de la Boucle du Mouhoun, des Hauts Bassins et du Sahel présentent une
situation de la prise en charge des MAM supérieure à celle de l’année écoulée à la même période
(figure 9).
Figure 9 : Etat de la prise en charge des MAM à T2 2014 vs T2 2013 par régions
5.3. Situation des interventions
Dans l’ensemble, les interventions humanitaires en cours sont similaires à la moyenne en ce qui
concerne les mesures de soutien à la résilience. Elles sont en-dessous de la moyenne et de celles
réalisées l’année dernière en matière d’assistance alimentaire et nutritionnelle.
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Les actions de soutien à la résilience portent sur la distribution d’intrants agricoles (FAO, projet
VIM, CRS) et d’animaux pour l’élevage (FAO, projet VIM) et la traction animale (OCADES).
Au titre de l’assistance alimentaire, les 180 boutiques témoins mises en place par le
gouvernement dans les chefs-lieux de provinces et dans certaines communes pour la vente de
céréales à prix subventionné sont fréquentées par les ménages, surtout dans la région du Sahel où
la vente moyenne par boutique atteint 10 tonnes par semaine. En outre, des stocks
communautaires sont mis à la disposition des ménages par l’OCADES dans certaines localités
des provinces du Séno, du Sanmentenga, du Kouritenga, du Ganzourgou et de la Comoé,
contribuant ainsi à favoriser l’accès des ménages à l’alimentation. Par ailleurs, en ce mois de
carême musulman, des dons de personnes de bonne volonté sont offerts aux ménages
nécessiteux.
Au plan nutritionnel, le PAM et ACF assurent la prise en charge des enfants malnutris aigüe
modérés et sévères dans les régions du Sahel, du Centre-Nord, du Nord, de l’Est et du CentreEst. Save the Children prend en charge les enfants malnutris aigus sévères avec complication
dans la région du Centre-Nord. Le projet VIM réalise des actions de prévention de la
malnutrition dans la province du Sanmentenga.
6. Suivi des marchés
6.1. Marchés de céréales
Approvisionnement des marchés
La plupart des marchés sont toujours bien approvisionnés par les commerçants et quelques
ménages. Mais ces derniers disposent de faibles quantités de stocks. L’offre est satisfaisante sur
les différents marchés. Elle est renforcée par l’ouverture des boutiques témoins et aussi par les
flux entrant de maïs du Ghana et de la Cote d’Ivoire. Les stocks détenus par les principaux
commerçants et union de commerçants (FNZ/Léo, UPPA/HB, UGCPA/BM, Ets VELEGDA,
TERA, ZOUNGRANA sont estimés à 3 210 tonnes pour le mil, 10 042 tonnes pour le sorgho,
26 138 pour le maïs et 2 100 tonnes pour le niébé. Ces niveaux sont supérieurs à la moyenne.
Variation des prix des céréales sur les marchés
Le niveau des prix enregistré au cours du mois de juillet 2014 en comparaison avec celui de juin
2014 fait ressortir une variation légèrement à la hausse de 3% pour le mil local sur les marchés
de collecte et aussi sur les marchés de détail. Cette légère hausse en partie liée à la forte
demande de cette céréale pour le jeun musulman. Par ailleurs une quasi-stabilité a été observée
pour le maïs blanc et le sorgho blanc sur ces deux catégories de marchés. Cette tendance est due
à la bonne disponibilité sur les marchés mais aussi à la présence des boutiques témoins. En
générale, les niveaux des prix sont jugés abordables dans la plupart des communes.
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Tableau 2: Variations mensuelles des prix
Type de marché
Spéculation
maïs blanc
Prix au détail
Prix à la collecte
Juin 2014 Juillet 2014 variation mensuelle
149
150
1%
mil local
194
199
3%
sorgho blanc
164
165
1%
maïs blanc
113
114
0%
mil local
179
183
3%
sorgho blanc
145
145
0%
Comparés à la même période de l’année précédente (juillet 2013), les prix des principales
denrées (maïs, mil et sorgho) sont en baisse. Ces baisses s’observent tant sur les marchés de
consommation que sur ceux de collecte. En effet, des baisses de 8% pour le prix moyen du maïs
blanc, 5% pour le mil local et 3% pour le sorgho blanc sont enregistrés sur les marchés de
détail. Les marchés de collecte enregistrent des variations de -16%, -7% et -3% respectivement
pour le maïs, le mil et le sorgho.
Tableau 3: Variations annuelles des prix
Type de marché
Spéculation
maïs blanc
Prix au détail
Prix à la collecte
Juillet 2013 Juillet 2014 Variation annuelle
163
150
-8%
mil local
209
199
-5%
sorgho blanc
171
165
-3%
maïs blanc
136
114
-16%
mil local
196
183
-7%
sorgho blanc
149
145
-3%
Par rapport à la moyenne quinquennale, les prix des céréales connaissent également une baisse
dans la plupart des régions.
1ère Mission SAP-GTP 13-19 juillet 2014
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Tableau 4 : Variations quinquennales des prix
Type de marché
Spéculation
maïs blanc
Prix au détail
Prix à la collecte
Moyenne 5 ans Juillet 2014 Variation 5 ans
171
150
-13%
mil local
202
199
-2%
sorgho blanc
171
165
-3%
maïs blanc
149
114
-24%
mil local
189
183
-3%
sorgho blanc
156
145
-7%
Evolution des prix des céréales sur les marchés de détail
De juillet à décembre 2013, on observe des tendances à la baisse des prix pour les 03 principales
céréales. Jusqu’en janvier 2014 on constate une hausse du prix du mil et du sorgho. Mais à partir
de janvier une tendance à la stabilité est observée jusqu’en juillet (figure 10).
Prix (FCFA/Kg)
Marchés de détail
220
210
200
190
180
170
160
150
140
maïs blanc
mil local
sorgho blanc
Figure 10 : Evolution des prix sur les marchés de détail
Par ailleurs les mêmes tendances sont également observées sur les marchés de collecte (figure
11)
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Marchés de collecte
220
Prix (FCFA/Kg)
200
180
160
140
120
100
maïs blanc
mil local
sorgho blanc
Figure 11 : Evolution des prix sur les marchés de collecte
6.2. Marchés à bétail
Sur les marchés à bétail on note une stabilité des offres pour toutes les espèces par rapport au
mois passé. Comparé à la même période de 2013, on note une baisse des offres de 28,62% pour
les caprins mossis et de 7,19% pour bovin. Par contre chez la race sahélienne on enregistre une
légère hausse des offres 5.12% pour le caprin et 8.14% pour les ovins sur les marchés du Nord et
du Centre-Ouest.
Dans les régions du Sahel, du Sud-Ouest, des Cascades, des Hauts Bassins, de l’Est et du CentreEst, les offres sont en légère hausse sur la plupart des marchés comparativement à la même
période de 2013 par exemple sur le marché de Djibo et comparativement à 2013, l’offre est en
hausse de 9,7% pour les ovins et 14% pour les caprins et quasi stable pour les bovins.
Quant aux prix, on note une baisse des prix sur l’ensemble des marchés à bétail.
A titre illustratif on note dans la région du Nord des baisses pour les bovins (7.86%) et le caprin
sahélien (12.08%) et une légère hausse de 3.38% pour le caprin mossi, et une hausse variant
entre 10% et 28% pour les ovins sahéliens et mossi. La hausse des prix des ovins est imputable
aux préparatifs des fêtes religieuses.
6.3. Termes de l’échange bétail/céréales
Au regard du fait qu’au moins 80% des animaux présentés sur les principaux marchés à bétail
du Sahel et du Centre-Nord, le bouc de mauvais état a été préféré pour la détermination des
termes de l’échange, on note une dégradation de ces termes de l’échange bétail céréales qui ne
profitent pas aux éleveurs (tableau 5).
Tableau 5 : Termes de l’échange bétail/céréales
Marchés
Prix moyen
TDE/mil
TDE/sorgho
Dori
21 333
0.86
1.07
Djibo
20 250
1.00
1.13
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Kaya
11 320
0.58
0.67
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6.4. Analyse de l’économie des ménages
Selon les résultats de la mise à jour du Outcome Analysis récemment effectué en juillet et sur la
base d’une hausse probable des prix à 10%, seuls les ménages très pauvres des provinces du
Séno, du Soum et de l’Ouadalan feront face à des déficits de survie et protection des moyens
d’existence durant principalement la période de soudure. Pour les autres provinces on observera
une détérioration de la situation alimentaire pour les ménages pauvres et très pauvres
comparativement à leur situation de référence à l’exception de ceux des provinces du Bazèga, du
Nayala, du Sanguié, de la Sissili, du Sourou, de l’Oubritenga, du Kourittenga, du Kadiogo et du
Zoundwéogo, de la Bougouriba, du Poni, du Boulgou, du Mouhun, du Noumbiel, de la Tapoa et
du Koulpelogo sans qu’il n’y ait des déficits.
7. Perspectives et recommandations
La campagne s’installe progressivement dans les provinces. La physionomie correspondante de
la campagne agricole à cette période est hétérogène mais globalement satisfaisante. La situation
alimentaire des ménages est satisfaisante (bonne disponibilité sur les marchés, quasi stabilité des
prix depuis un trimestre, présence de stocks paysans), mais reste encore difficile pour les
ménages vulnérables pauvres et très pauvres en dépit de la relative baisse des prix des céréales.
L’évolution de la campagne sera déterminante dans la situation alimentaire des ménages. En
effet, une bonne répartition spatio-temporelle de la pluviométrie entraînera une libération des
stocks restants des ménages et des stocks commerçants entraînant une hausse de la disponibilité
des céréales et par la même occasion une baisse des prix sur les marchés. A l’opposé, une
irrégularité des pluies au cours des prochaines décades pourrait entraîner une rétention volontaire
des stocks par les commerçants et par conséquent une hausse des prix sur les marchés.
Elle pourrait s’améliorer dans les prochains mois avec l’apparition des nouveaux produits et
l’amélioration de la production de lait
La situation alimentaire du bétail s’améliore progressivement dans la zone agropastorale au nord
du pays avec la régénération des pâturages naturels. Toutefois la production fourragère
pourraient fortement baisser du fait de longues séquences sèches durant le mois de juin ayant
succédé les repousses.
Au terme de cette mission les principaux constats suivants se dégagent :
Quelques communes (Tin-Akof, Déou, Falangountou, Oursi, Nassoumbou, Koutoukou)
connaissent des difficultés alimentaires mais la mise en œuvre diligente du plan de réponse
devrait soulager ces ménages pendant la période de soudure.
Des mortalités enregistrées sur le cheptel surtout au Sahel par manque de fourrage et de
SPAI malgré les recommandations des différentes missions depuis octobre 2013.
L’appui en intrant et en équipement agricole devrait améliorer la production au cours de la
campagne, toutefois on note une certaine lenteur dans la mise à disposition des producteurs
de ces différents intrants de production dû à un mécanisme assez lourd.
Les dégâts des éléphants deviennent de plus en plus récurrents à chaque campagne agricole
surtout dans les régions du Sud-Ouest, des Cascades, du Centre Ouest et du Centre Sud.
Plusieurs hectares sont ainsi détruits et les producteurs ne sont jamais dédommagés.
1ère Mission SAP-GTP 13-19 juillet 2014
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On relève une mévente des céréales dans les boutiques témoin des provinces suivantes: Poni
Bougouriba, Ioba, Leraba, Comoé, Sissili, Ziro, Kompienga, Banwa, Kossi, Mouhoun,
Kenedougou etc due au prix pratiqué qui est supérieur à celui du marché.
La défaillance et ou l’absence de pluviomètres dans plusieurs communes qui ne permettent
pas une utilisation efficiente de l’information pluviométrique par les acteurs.
On note également une utilisation abusive et non contrôlée des produits phytosanitaires qui
causent des dommages sur les animaux et la santé humaine.
Le retour des transhumants surtout du Togo se fait difficilement à cause de l’obstruction des
pistes à bétail par les exploitations agricoles.
Au regard de ces constats il est recommandé :
Au Ministère de l’Agriculture et de la Sécurité Alimentaire
1. Accélérer la mise en place des pluviomètres dans les communes pour un suivi plus rapproché
de la pluviométrie.
2. Réorganiser la mise en place des boutiques témoins dans les régions afin de tenir compte des
besoins des provinces et éviter la mévente.
3. Renforcer la collaboration entre la DGM et la DGPV pour une meilleure utilisation des
produits météorologiques dans la planification de la production.
4. Maintenir le suivi rapproché des zones où l’installation de la campagne est difficile.
5. Redynamiser les comités régionaux de sécurité alimentaire (CRSA) pour renforcer les
concertations autour de la sécurité alimentaire.
6. Accélérer et /ou alléger le mécanisme de mise en place des intrants en particulier les engrais
et le matériel agricole au niveau régional.
7. Renforcer et maintenir le contrôle de l’importation des produits phytosanitaires non
homologués.
Ministère des Ressources Animales et Halieutiques
8. Intensifier les actions de sensibilisation des producteurs sur le respect des
règlementant l’utilisation des pistes à bétail.
textes
9. Mettre en place des comités de gestion et d’entretien des pistes à bétail.
10. Anticiper la mise en place d’un stock de prévention en SPAI au niveau des services
techniques surtout au Sahel.
Ministère de l’Environnement et du Développement Durable
11. Prendre des mesures pour activer le fonds de dédommagement mise en place pour venir en
aide aux producteurs victimes de dégâts d’éléphants.
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Comité de rédaction
Nom et Prénoms
NANEMA Léopold
Dr BANCE Régis
TIROGO Souleymane
SOURWEMA Maimouna
BAKI Grégoire
KABORE Boureima
KIENOU Blaise
Structure
DGESS/MASA
DGESS/MRAH
DN
SONAGESS
DGM
DGESS/MASA
FEWS NET