ÇA FAIT PLAISIR !

SUPPLÉMENT ÉCONOMIE
CONSULTATIONS AVEC OUYAHIA
Une Constitution pour
s’affranchir de la rente
EN PAGES 19, 20, 21, 22, 23, 24 ET 25
LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Lundi 23 juin 2014
ÉDITION DU CENTRE
N°7209 - Vingt-quatrième
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année - Prix : Algérie : 15 DA. France : 1 €. USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com
RETENTISSANTE VICTOIRE DES VERTS
FACE À LA CORÉE DU SUD (4-2)
● Retrouvez les articles de nos envoyés spéciaux
Yazid Ouahib, Abdelghani Aïchoun
et Anis B. Photos : B. Souhil
dans votre spécial Mondial en pages 13, 14, 15, 16 et 17
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PHOTO : B. SOUHIL
ÇA FAIT PLAISIR !
El Watan - Lundi 23 juin 2014 - 2
L’ACTUALITÉ
LA MINISTRE DE LA SOLIDARITÉ L’A DÉCLARÉ HIER
La pension des handicapés
sera augmentée de 100%
● En plus de l’octroi du double de l’aide actuelle, la ministre a souligné que les procédures administratives
seront facilitées en vue d’améliorer le niveau de vie des personnes handicapées.
PHOTO : DR
L
’allocation au profit des personnes handicapées va être
enfin augmentée. Elle sera
doublée. «On est en train de préparer un texte de loi pour augmenter l’allocation des handicapés
de 100%, elle passera de 4000 à
8000 DA», a indiqué hier la ministre
de la Solidarité nationale, de la
Famille et de la Condition de la
femme, Mounia Meslem, précisant
que son département «est en train
de finaliser ce texte qui sera par la
suite présenté au gouvernement».
Cette augmentation soulagera à
coup sûr cette catégorie sociale,
confrontée à des problèmes multiples, tant sur le plan professionnel
que social. Les personnes handicapées n’ont eu de cesse d’ailleurs de
réclamer une augmentation de leur
pension, jusqu’à égaler le SNMG.
Cependant, Mounia Meslem a
indiqué hier sur les ondes de la
Chaîne III que «l’allocation versée
à cette catégorie n’est pas une paye,
mais plutôt une aide financière
de l’Etat». Ainsi elle soulignera
que les procédures administratives
d’accès aux allocations seront facilitées, en vue d’améliorer le niveau
de vie des personnes handicapées.
Mme Mounia Meslem Si Amer
«N’oubliez pas que l’Etat assure
également pour les personnes vulnérables, la couverture sociale,
par l’accès gratuit aux soins et
l’achat de leurs matériels», a noté
la ministre.
ACTUALISATION DES FICHIERS
DES PERSONNES VULNÉRABLES
Cela étant, Mme Meslem a annoncé,
par ailleurs, avoir instruit les présidents des directions de l’action sociale (DAS) à l’effet d’actualiser les
fichiers des personnes vulnérables
à travers le pays. Cette donnée
est d’autant plus importante, pour
elle, qu’elle permettra d’avoir «une
meilleure vision» sur la politique
de la solidarité nationale et notamment sur l’insertion sociale des
personnes handicapées. «Nos DAS
n’ont pas toutes les données par
rapport au nombre exact des personnes vulnérables ni sur les types
de handicap», regrette la ministre
qui estime que l’«on doit avoir ce
fichier pour orienter la politique
d’insertion sociale et diminuer le
taux de handicap en Algérie». Il
n’en demeure pas moins que, selon
elle, les entreprises sont dans l’obligation d’employer des personnes
handicapées ou de payer des indemnités qui seront versées à cette catégorie de la population. La première
responsable de la Solidarité nationale a annoncé, par ailleurs, qu’un
texte relatif à la création du fonds
d’aide destiné aux femmes divorcées (hadhana) est en phase d’être
finalisé au niveau du ministère
de la Justice. La ministre promet
l’adoption de ce texte à la prochaine
rentrée sociale, soit en septembre.
Non sans omettre d’insister sur le
fait que ce fonds que le juge va fixer
servira à venir en aide aux mères
divorcées, n’arrivant pas à subvenir
aux besoins de leurs enfants. Sur un
autre volet, pas moins de 54 milliards de dinars ont été dégagés par
le ministère de la Solidarité nationale dans le cadre d’«une opération
de solidarité» pour venir en aide
aux personnes nécessiteuses, durant
le mois de Ramadhan, selon la
première responsable de ce département. Celle-ci évalue le nombre
de personnes nécessiteuses à 1 660
000 sur tout le territoire national.
Mais, elle a annoncé que cette
aide se fera à partir de l’année prochaine sous forme d’aide financière
(chèque ou mandat), après une actualisation du fichier recensant les
personnes «vivant sous le seuil de
pauvreté». Cette aide sera repartie
sous forme de colis d’un montant
de 4000 à 8000 DA, a souligné Mme
Meslem, précisant que le contenu
du colis dont la distribution a commencé depuis une semaine, variait
en fonction des wilayas. Pour lutter
contre le détournement de ces colis,
la ministre a averti que des mesures
ont été prises pour un «contrôle
rigoureux» à travers toutes les wilayas.
Rabah Beldjenna
APRÈS UN MOIS DE BLOCAGE À LA FRONTIÈRE AVEC LE MAROC
L’Algérie accueille les familles syriennes
L
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es deux familles syriennes Aïd, composées de
huit membres (deux couples et quatre enfants
dont un en bas âge et malade) et prises dans un
engrenage juridique dans un no man’s land, sur le
tracé frontalier (Akid Lotfi et Zoudj Bghal) entre
l’Algérie et le Maroc, ont finalement eu l’autorisation des autorités algériennes pour (re)fouler le
sol national et s’installer chez un proche à Oran.
«L’Etat algérien a permis à mes deux frères, leurs
épouses et leurs enfants de retourner en Algérie
à l’approche du Ramadhan. C’est un acte humanitaire de grande importance ; nous en sommes
reconnaissants», nous a confirmé le citoyen
syrien qui héberge les deux familles, lequel n’est
autre que le frère des deux pères de famille, bloquées dans des conditions inhumaines, près d’un
mois dans la bande frontalière des deux pays. Les
familles Aïd sont retournées à Oran, par Maghnia,
jeudi dernier. «Il était normal de trouver une solution à ces familles, prises malgré elles, dans un
piège juridique. C’est un acte purement humain»,
nous a expliqué un responsable local.
Ainsi donc, les appels de ces familles syriennes
qui «quémandaient» un territoire pour sortir
de leur calvaire, de la Ligue algérienne pour la
défense des droits de l’homme (LADDH) et la
réaction de centaines de lecteurs d’El Watan ont
été entendus par l’Etat algérien. La genèse des
faits : les deux familles sont entrées en Algérie
en novembre dernier pour fuir la guerre en Syrie.
«Nous nous sommes dirigés vers le Maroc pour
l’obtention d’une carte de résidence, comme
c’est le cas pour d’autres réfugiés, suivant des
informations qui nous ont été fournies concernant
la possibilité donnée aux Syriens d’obtenir ce
fameux document au Maroc, raconte Sobhi, l’un
des pères de famille. Nous sommes allés à Oujda
où nous avions introduit une demande. Nous y
sommes restés quatre mois, le temps d’attendre la
délivrance de cette fameuse carte. On nous avait
remis des récépissés. Mais, comme la validité du
passeport de mon frère avait expiré, nous étions
obligés de retourner à Alger pour le renouvellement de ce document auprès de notre ambassade.
Ce qui a été fait. Cependant, alors que nous nous
apprêtions à traverser la frontière, les soldats
marocains s’y sont opposés. Leurs homologues
algériens, à leur tour, en ont fait de même. Nous
nous sommes retrouvés dans une situation kafkaïenne… Aujourd’hui, nous sommes délivrés
hamdoulillah…»
Chahreddine B.
MIGRANTS
SUBSAHARIENS
Les capacités
d’accueil dans
le Sud seront
renforcées
L
e Croissant-Rouge algérien (CRA)
s’apprête à mobiliser ses troupes sur
le terrain. La présidente de l’ONG,
Saïda Benhabylès, a affirmé hier, à El
Watan, que «les capacités d’accueil des
réfugiés subsahariens dans les villes du
sud du pays seront renforcées». Elle a
annoncé, en outre, que «durant le mois de
Ramadhan, des restaurants destinés spécialement aux migrants seront ouverts».
La majorité des Subsahariens présents
en Algérie observent le jeûne. Selon
Saïda Benhabylès, «le CRA s’est mobilisé depuis le début pour apporter aide,
assistance et soutien psychologique». Et
d’ajouter : «Nous sommes quotidiennement en contact avec les migrants. Nous
proposons nos services. Mais nous ne
pouvons restreindre leur liberté de déplacement.»
Sur un autre point, «le CRA accueillera
des enfants subsahariens dans des colonies de vacances, même s’ils sont accompagnés de leurs parents».
AIDE CITOYENNE
Les citoyens algériens sont généreux à
l’égard des migrants subsahariens. Ils
n’hésitent pas à les aider «dans la mesure
du possible». Selon l’avis de plusieurs
habitants de quartiers populaires, notamment Belouizdad et Alger-Centre, «il
faudrait les aider et en urgence». «Il est
inadmissible de les laisser ainsi. L’Etat
algérien doit prendre ses responsabilités. Non seulement c’est important pour
l’image du pays, mais l’esprit humaniste
doit primer», estime Narimène, étudiante
à la faculté de droit d’Alger. Rappelons
que depuis l’intervention militaire française au nord du Mali, en janvier 2013,
les populations locales, vulnérables, ont
fui vers les pays limitrophes, dont l’Algérie. Depuis cette date, les malheurs des
réfugiés ne cessent de s’accumuler. Ils
sont livrés à leur sort.
Ces derniers mois, force est de constater
que des migrants subsahariens, fragiles
et abandonnés, circulent dans les rues
des grandes villes algériennes. Les titres
provocateurs et méprisants de quelques
journaux, frôlant le racisme primaire,
n’aident pas les Subsahariens, déjà stigmatisés. Une réflexion au niveau étatique
est plus qu’indispensable pour trouver
une solution qui ferait honneur à notre
pays.
M. B.
El Watan - Lundi 23 juin 2014 - 3
L’ACTUALITÉ
GUERRE DE TRANCHÉES ENTRE SAADANI ET BELKHADEM
CNLTD
Le Président au centre
des enjeux du comité central
Réunion
d’évaluation
aujourd’hui
● A la veille de la 9e session ordinaire du comité central (CC), la guerre est déclarée entre
l’ancien et l’actuel SG du FLN. Chacun d’eux revendique le soutien indéfectible
du président de la République.
P
PHOTO :M. SALIM
PHOTO : B. SOUHIL
A
vant la 9e session ordinaire du
comité central (CC), prévue demain, la bataille est lancée entre
Amar Saadani et Abdelaziz Belkhadem.
Depuis hier, c’est le soutien du président de la République que revendique
chacune des deux parties antagonistes.
Pour l’ancien secrétaire général du FLN,
Abdelaziz Belkhadem, le Président «déplore l’état dans lequel se trouve le parti
et souhaite que les choses se clarifient
par un retour à l’urne». C’est du moins
les propos que le ministre d’Etat et
conseiller du Président a tenus hier devant la centaine de membres du comité
central et d’anciens ministres qui avaient
participé à sa chute, réunis à Baraki pour
fêter la circoncision du fils d’un cadre
du parti. «Il a répondu à toutes les questions qui lui ont été posées. On a senti
qu’il avait le feu vert du patron et que la
sortie de crise a été décidée au plus haut
niveau de l’Etat», révèle un membre du
comité central sous le couvert de l’anonymat. Pour Abdelaziz Belkhadem, le
recours à l’urne aura bien lieu lors de
la session ordinaire du CC et le soutien
présidentiel lui est désormais acquis.
«Il est apparu comme un homme qui
est chargé de mener à bien sa mission
avec tous les appuis requis», souligne
un des participants à la rencontre. Reste
que chez les soutiens de Belkhadem, on
craint une entourloupe de la direction
actuelle du parti. Des informations
font état de la volonté de Amar Saadani de permettre à des «personnes qui
n’ont rien à voir avec le comité central d’assister à la réunion du CC» et
Les frères ennemis du FLN : Belkhadem et Saadani
d’avoir demandé un rapport au sujet des
sept membres du CC censés avoir été
traduits devant le conseil de discipline
pour être présenté lors de la réunion du
24 juin. «Le problème qui se pose, c’est
que parmi les sept, plusieurs n’ont pas
été auditionnés par le conseil de discipline», précise un membre du comité
central. Dans le camp adverse, on se prévaut du même soutien et on rejette l’idée
d’un recours au vote à bulletins secrets.
Pour y faire face, la direction actuelle
avait pris soin de «blinder» l’ordre du
jour qui devait se limiter à trois points :
le bilan financier, un compte rendu sur
l’élection présidentielle du 17 avril et les
propositions du FLN sur la révision de la
Constitution.
Pour Amar Saadani, il n’est donc pas
question d’accéder à la demande de ses
adversaires, d’autant qu’un vote à bulletins secrets pourrait être fatal pour lui et
permettre le retour de l’ancien secrétaire
général, Abdelaziz Belkhadem, à la tête
du parti. En bon stratège, le secrétaire
général du FLN s’est rapproché de
l’un de ses plus farouches adversaires,
Abdelkrim Abada. Pour le président du
mouvement des redresseurs, qui a été
l’un des initiateurs de la plainte déposée au Conseil d’Etat pour invalider le
comité central du 29 août, il est hors de
question d’un retour de l’ancien ministre
des Affaires étrangères à la tête du parti,
même si cela doit passer par un accord
avec Amar Saadani.
Ce qui fait dire à un ancien membre du
bureau politique que «Abdelkrim Abada
est le grand perdant dans cette affaire, il
a perdu tout crédit».
Salim Mesbah
IL S’OPPOSE À LA PARITÉ HOMME-FEMME
Les dérives de Menasra
● L’ancien ministre islamiste et président du Front du changement, Abdelmadjid Menasra,
proclame la parité entre homme et femme «haram» car, selon lui, elle est en violation avec la
religion. Il renvoie ainsi la moitié de la société au statut de mineure à vie.
L
’ancien ministre de l’Industrie, Abdelmadjid Menasra,
estime que «la parité entre
homme et femme au sein de
la famille est une atteinte aux
constantes de la société algérienne». Il affirme avoir attiré
l’attention du chef de cabinet de la Présidence, Ahmed
Ouyahia, sur l’article qui la
consacre, pour qu’il soit abrogé. En fait, ce transfuge du
MSP, reconverti en leader d’un
nouveau parti appelé Front du
changement, a tout simplement
déclaré la parité entre homme
et femme «haram» parce que,
selon lui, elle est contre la
religion.
Pourtant, les juristes, qui ont
bien étudié le projet d’amendement de la Constitution, affirment que le sujet de la parité
n’a pas été évoqué. Mme Nadia
Aït Zai, directrice du Centre
d’information et de documentation sur les droits de l’enfant
et de la femme (Ciddef), déclare : «A aucun moment cette
question de parité au sein de
la famille n’a été abordée.
Menasra ne semble pas savoir
ce qu’est la parité. Ce n’est
qu’un outil pour la construction de l’égalité qui est, qu’il
le veuille ou non, en marche, y
compris au sein de la famille,
puisque dans le code de la
famille, l’époux et l’épouse
gèrent le ménage et les enfants ensemble.» La juriste
regrette que l’ancien ministre
se focalise sur la question de
la femme dans un débat sur
la révision constitutionnelle.
«Je ne sais pas ce qui s’est
passé entre lui et Ouyahia,
mais je pense qu’il fait dans
la manipulation en disant que
ce dernier a parlé de mauvaise
formulation du projet d’article
concernant la parité, alors
qu’il n’existe même pas. En
fait, Menasra est resté fidèle
à une idéologie qui ne cadre
pas avec l’égalité en droits et
devoirs entre l’homme et la
femme», ajoute Mme Aït Zaï.
Cette dernière, se demande
«comment peut-on être contre
l’islam, lorsqu’on décide que
l’époux et l’épouse ont le de-
voir de gérer ensemble leur
ménage ? Comment peut-on
être contre l’islam lorsqu’on
décide que les enfants soient
mis sous la tutelle de l’époux et
l’épouse ? Lorsque cet ancien
ministre était au pouvoir, il
avait les coudée franches, mais
sitôt éjecté, il s’en prend à la
femme.»
La directrice du Ciddef n’a pas
eu tort de rappeler à Menasra
a passé ses années passées
sous le giron du régime avec la
casquette du MSP, qu’il a quitté
en 2008, après sa débâcle pour
la direction du parti. Il est entré
dans le domaine de la politique
au début des années 1990, par
le biais du CNT, avant d’être
élu (MSP) en 1997 à l’APN,
puis nommé ministre de l’Industrie. En clair, au moment
où les Algériennes menaient
le combat contre le terrorisme
islamiste, pour une Algérie
républicaine, lui était bien
protégé dans les résidences
d’Etat. Aujourd’hui, il sort de
sa tanière pour proclamer la
parité homme-femme «haram»
et renvoyer ainsi au statut de
mineure toutes celles qui, par
leur sacrifice, lui ont permis de
parler en toute quiétude.
Ses déclarations reflètent tout
simplement son animosité à
tout ce qui incarne les valeurs
algériennes, basées sur la modernité et les droits. Raison
pour laquelle il n’a pas hésité à
accuser les Berbères d’être à la
solde de la France, en déclarant
qu’il s’oppose «fermement» à
l’officialisation de tamazight
sous prétexte qu’elle «fera l’affaire de la langue française».
Comme si les Berbères des
Aurès, du Sud, de l’Ouest et
du Centre, qui ont payé le prix
fort pour l’indépendance, sont
à la solde de la France. Quel
sacrilège !
Surtout lorsqu’on sait que Soltani fait partie de la Coordination nationale pour les libertés
et la transition démocratique
autour de laquelle s’est rassemblée l’opposition dans le
but de pousser le pays vers la
démocratie.
Salima Tlemçani
révue pour la journée d’hier, la réunion de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) a été ajournée une nouvelle fois. Elle devrait se tenir, ce matin, au siège du mouvement Ennahda. «Le
report de la rencontre est lié à la disponibilité des présidents
des partis qui forment cette coordination. Certains d’entre
eux étaient à l’étranger. Mais demain (aujourd’hui, ndlr), ils
seront tous présents», assurent les chargés de communication
d’Ennahda et du MSP, Mohamed Hadibi et Zineddine Tebbal.
Selon eux, l’ajournement de cette réunion, ayant pour principal ordre du jour l’évaluation de la première conférence nationale de transition tenue le 10 juin dernier à Zeralda, «n’est lié à
aucune autre considération».
Outre l’évaluation de cette conférence, les responsables de la
CNLTD devront procéder à l’installation de la commission de
suivi et d’application des recommandations de la conférence et
à l’élaboration d’une nouvelle plateforme qui tiendra compte
des interventions des leaders de l’opposition ayant participé au
M. M.
sommet de Mazafran.
TERRORISME
Sept personnes
devant la justice
L
e procès de sept terroristes présumés, impliqués dans des
assassinats, pose de bombes dans des lieux publics, rapts
et viols commis en 1997 à Alger et ses environs, s’ouvrira aujourd’hui devant le tribunal criminel d’Alger, a rapporté l’APS
en citant le parquet. Parmi les accusés figure le dénommé
Hocine Kobbi, à l’origine également du démantèlement d’une
cellule du groupe islamique armé (GIA) à Alger, est-il noté
dans l’arrêt de renvoi.
Les accusés doivent répondre des chefs d’accusation de
«constitution d’un groupe terroriste armé, massacre avec pose
de bombes dans des lieux publics, assassinats, rapts et viols»,
selon la même source.
L’affaire remonte à 1997, lorsque l’accusé Hocine Kobbi a été
chargé par le groupe terroriste sévissant à Alger de poser une
bombe artisanale à la gare ferroviaire de Gué de Constantine.
L’engin a explosé entre les mains de Kobbi, lui causant une
cécité quasi totale. Malgré son handicap, l’accusé Kobbi
a continué d’être un élément de soutien et d’appui pour ce
groupe terroriste ; il s’est chargé d’obtenir des renseignements
ainsi que d’assurer le transport des terroristes pour commettre
des attentats dans plusieurs zones de la capitale.
Chargé par l’émir du GIA, Rachid Abou Tourab, d’exécuter
un attentat-suicide à la ceinture explosive, Hocine Kobbi décida alors d’alerter les forces de sécurité sur les activités de ce
groupe terroriste. Il les a également informées des caches des
groupes terroristes, ce qui a permis l’arrestation de plusieurs
personnes et la récupération d’armes et de munitions de guerre.
R. P.
CONSEIL DE L’EUROPE
L’Algérie présente
aujourd’hui à la
troisième session
L
a migration mixte et le règlement du conflit au Sahara
occidental seront au centre de la session ordinaire de
l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe qui commencera à partir d’aujourd’hui 23 au vendredi 27 juin à Strasbourg (France), à laquelle prendra part le Parlement algérien, a
indiqué hier un communiqué du Conseil de la nation. Une délégation du Conseil de la nation, présidée par Rachid Bougharbal,
participera aux travaux de la troisième session ordinaire 2014
de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. L’ordre
du jour de la session prévoit l’examen de plusieurs thèmes ayant
trait au «flux de migration mixte vers les côtes italiennes», la
«contribution parlementaire au règlement du conflit au Sahara
occidental» et «l’évaluation de la mise en œuvre des réformes
relatives à l’Assemblée parlementaire». Le Parlement algérien
prend part régulièrement aux réunions de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe en tant qu’invité.
APS
El Watan - Lundi 23 juin 2014 - 4
L’ACTUALITÉ
PREMIER «CAFÉ DE L’ARCHITECTURE» À DAR ABDELTIF
«Faut-il se débarrasser
des architectes ?»
● La somptueuse villa Abdeltif a abrité samedi dernier la première édition du Café de l’architecture, une louable initiative que l’on
doit au Syndicat national des architectes agréés (Synaa) ● Il s’agit d’un espace de débat et de réflexion entièrement décloisonné
autour des problématiques urbanistiques.
PHOTO : M. SALIM
A
défaut de prendre le pouvoir, les architectes ont pris la parole. Et ils l’ont fait plutôt avec véhémence, pour dire leur ras-lebol d’être les boucs émissaires de la médiocrité
esthétique de nos villes. C’était samedi dernier,
à l’occasion d’un débat de haute volée qui a
réuni les gens de la profession mais aussi des
artistes, des écrivains, des chercheurs en sciences
sociales.
C’est un nouveau concept baptisé «Café de l’architecture», une initiative du Syndicat national
des architectes agréés (Synaa). La somptueuse
villa Abdeltif, joyau architectural du patrimoine
fahs (fin XVIIIe) a servi d’écrin à cette première
édition qui s’est déclinée sous le thème «L’Algérie sans l’architecture ?». Le débat s’est déroulé
dans le patio de Dar Abdeltif, sous une lumière
éclatante, dans une ambiance décontractée. Et
c’est notre collègue Ameziane Ferhani, rédacteur en chef du supplément culturel d’El Watan
(Arts & Lettres) qui a été le «maître d’œuvre»
de cette rencontre. Usant de son entregent et de
son humour, il a veillé intelligemment à la bonne
circulation de la parole entre les nombreux participants à ce forum.
Dans une allocution liminaire, Hasna Hadjila,
architecte et secrétaire générale du Synaa,
affirme : «Le but de ces rencontres est de contribuer à instaurer un débat sur l’architecture en
Algérie en réunissant des artistes, des écrivains,
des acteurs économiques, des journalistes et
l’ensemble de la société civile.»
Dressant un constat accablant de la pratique
urbanistique sous nos latitudes, elle ajoute :
«L’Etat de notre environnement bâti parle de
lui-même, à croire que l’Algérie n’a pas formé
d’architectes.» Et de s’interroger : «Faut-il se
débarrasser des architectes ? C’est une question
qui se pose.»
Le débat a été structuré en trois moments. Une
première séquence, intitulée «Le regard de
l’émotion», a réuni essentiellement des artistes et
des auteurs : Hajar Bali, Samir Toumi, Noureddine Saoudi, Mustapha Nedjaï et, pour le cinéma,
le regard critique de Ahmed Bedjaoui. L’idée
était de convier des néophytes du premier art à
s’exprimer sur la manière dont l’architecture se
reflétait dans leurs œuvres et dans leur processus
de création.
Le deuxième panel, dédié au «Regard de la
réflexion», a été centré sur le rapport entre la
sociologie et l’architecture avec, à la clé, les
interventions de Ghania Lahlouh, Rachid SidiBoumedine et Samia Bounaïra. Ghania Lahlouh,
professeure à l’EPAU, a invité affectueusement
L’architecte Hasna Hadjila, SG du Synaa, à l’ouverture du Café de l’architecture à Dar Abdeltif
les architectes à se déculpabiliser : «Nous
sommes très sévères envers les architectes (…)
alors que l’architecture est le reflet et le produit
de la société.» Plus loin, elle précise : «L’architecture essaie d’élever à un niveau esthétique
ce qui vient de la société.» «Les architectes sont
largués, livrés à eux-mêmes, ils ne peuvent assumer toutes les contradictions de la société», fait
observer Mme Lahlouh, en insistant sur l’impact
de l’environnement social, culturel et institutionnel dans lequel s’inscrit le geste architectural.
«Arrêtez de vous culpabiliser, les gouvernants
ont un rôle à jouer aussi», plaide l’oratrice.
Pour sa part, Rachid Sidi-Boumedine, spécialiste
en sociologie urbaine, analyse le statut de l’architecte et son rapport à ce «demandeur central»,
comme il l’appelle, qu’est l’Etat. Il rappelle que
«l’architecte est un prestataire de service qui
dépend d’un client» et l’Etat, selon lui, demeure
le «client dominant».
Le sociologue parle, à ce propos, d’une «double
domination», à la fois économique et politique. L’architecte, appuie-t-il, n’a pas seulement
affaire à un «producteur de logements», mais
aussi à un «système autoritaire producteur de
normes». «L’architecte devient, dès lors, nu
esclave», assène le sociologue. «Il ne lui est pas
demandé de réfléchir. Il obéit.» Rachid Sid-Boumedine invite la profession à opérer une révolution mentale. «Il faut faire comme dans toute
situation de libération de manière à impulser une
réflexion urbanistique pour une architecture de
qualité. Ne restez pas prostrés dans vos têtes»,
recommande-t-il.
«CONSTRUIRE DES BÂTIMENTS
QUI PARLENT ET QUI CHANTENT»
Dans le dernier panel, consacré au «Regard
de la profession», la parole est enfin donnée
aux architectes. A la tribune Hasna Hadjila,
Larbi Marhoum, Tewfik Guerroudj et Achour
Mihoubi, président du Synaa. Tewfik Guerroudj,
architecte établi en France, dresse une typologie
poétique des bâtiments à la manière de Paul
Valéry qui, dans Eupalinos et l’Architecte, écrit :
«As-tu remarqué en marchant dans la rue que
la plupart des immeubles sont muets tandis que
certains parlent alors que d’autres chantent ?»
A quoi Guerroudj ajoute une autre catégorie : les
bâtiments qui pleurent de tristesse. «C’est lié au
mépris du contexte», commente-t-il. «Qu’est-ce
qui différencie l’architecture de la construction ?» interroge l’auteur de Petit vocabulaire de
l’urbanisme. Il répond : «L’architecture utilise la
construction pour lui donner du sens, pour faire
parler et chanter les bâtiments.»
Abordant le volet technique, Guerroudj évoque
l’importance de l’ingénierie (l’expertise architecturale, en l’occurrence) pour amener les
promoteurs immobiliers à construire du beau.
«Le coût de l’ingénierie est de 20% en France.
En Algérie, c’est entre 7 et 8%», dit-il. Hasna Ha-
djila enchaîne : «Je tiens à dénoncer une grande
supercherie. On forme des architectes, mais les
politiques ne commandent jamais d’architecture». «L’architecture est définie comme étant
l’art de bâtir. Chez nous, les donneurs d’ordre se
sont arrêtés au mot ‘bâtir’. On produit du béton
alors que l’architecture s’adresse aux sens et à
l’intellect.» Et d’avouer : «Hélas, il m’est difficile en tant que praticienne de vendre ça.»
Pour Larbi Marhoum, ce marasme urbanistique
trahit «un malaise de toute la société». Cela participe, selon lui, d’une «crise de projet». «Il n’y a
plus de superprojet qui unisse les Algériens», se
désole-t-il. «Nous sommes passés d’une société
sans individus à des individus sans société.»
L’architecte diagnostique également un changement de paradigme, en termes économiques,
en soulignant l’emprise de la logique rentière,
de la «morale» ultralibérale et la corruption des
poches et des âmes dans un secteur où il y a tout
de même beaucoup d’argent… «Avant, il n’y
avait pas de chantage aux honoraires. On se
retrouve à échanger des honoraires contre une
conscience», lâche-t-il.
«Quand on dessine 1000 logements, on programme de la guerre civile, de la misère humaine
à grande échelle», déplore Larbi Marhoum en
référence aux hideuses «cités des 1283 logements», comme dirait Ferhani, qui enlaidissent
nos villes. «L’architecture se retrouve à l’intersection de l’économie, de l’argent, de la spéculation et de la rente. Il est très difficile d’espérer
jouer un rôle alors que tout le dispositif fait que
l’architecte n’a plus de rôle à jouer», constate le
neveu de Larbi Ben M’hidi. «Le système nous
permet de nous doter d’un super-gilet de sauvetage mais on est tous dans une embarcation qui
est en train de couler». «Quand vous donnez un
logement qui coûte un milliard à quelqu’un ou
un crédit d’un milliard à un jeune, difficile de
lui expliquer qu’il vient de vendre son âme», observe Larbi Marhoum, avant de marteler : «Nous
devons faire preuve de dignité !»
Pour Achour Mihoubi, le «besoin d’architecture» est corollaire d’une «consommation culturelle». Le président du Synaa appelle à la restauration de la parole publique entre les acteurs du
circuit, en soulignant l’importance de la «parole
citoyenne» dans ce dialogue. Pour lui, «la chose
architecturale est une chose publique» qui appelle des «arbitrages démocratiques». Moralité :
il faut construire le citoyen avant de construire la
cité. Et, pour paraphraser un adage cher aux professionnels du bâtiment, nous dirions : «Quand
le citoyen veut, tout va»… Mustapha Benfodil
El Watan - Lundi 23 juin 2014 - 5
L’ACTUALITÉ
SECTEUR DES MINES
Le ministre veut «rééquilibrer
la balance commerciale»
● Le ministre de l’Industrie et des Mines a insisté dans une déclaration à la presse en marge de la
rencontre sur la nécessaire «accélération de la mise en œuvre des textes d’application de la nouvelle loi
minière» modifiant la loi de 2001, adoptée en janvier 2014.
PHOTO : H. LYÈS
L
e ministre de l’Industrie et
des Mines, Abdessalem Bouchouareb, veut tracer une
feuille de route et donner une
nouvelle impulsion au secteur des
mines qui, au fil des ans, a perdu
d’énormes capacités de production
et d’exportation au profit des importations. «On exporte pour 1 et
on importe pour 1,5», a notamment
déclaré le ministre concernant la
balance commerciale du secteur,
jugée «en net déficit». Le ministre
s’exprimait, hier, lors d’une réunion dédiée à l’activité minière
et consacrée plus précisément à
l’évaluation des activités des organismes du secteur, en présence des
cadres centraux de l’industrie et
des mines, des cadres dirigeants du
groupe Manal et ses filiales, ainsi
que des deux agences minières,
l’ANAM et l’ASGA, en vue de
l’évaluation des activités de ces
organismes et de la présentation de
leurs plans de développement.
«La feuille de route qui sera adoptée à l’issue de nos travaux requiert
une mobilisation permanente des
entreprises, agences minières et
établissements de formation du
Abdessalem Bouchouareb
secteur pour une mise en œuvre effective et efficace et dans les délais
fixés» par le plan d’action du gouvernement, a précisé le ministre
dans son allocution d’ouverture.
Bouchouareb a en outre insisté,
dans une déclaration à la presse en
marge de la rencontre, sur la nécessaire «accélération de la mise en
œuvre des textes d’application de
la nouvelle loi minière» modifiant
la loi de 2001, adoptée en janvier
2014. Il est à noter que parmi les
nouveautés introduites par la nouvelle loi il y a eu la restructuration
de l’Agence nationale du patrimoine minier (ANPM) remplacée
par l’Agence du service géologique
de l’Algérie (ASGA), alors que
l’Agence nationale de géologie et
du contrôle minier (ANGCM) a
été dénommée Agence nationale
des activités minières (ANAM) en
charge de la mise en œuvre de la
politique en matière de développement minier. M. Bouchouareb
a annoncé par ailleurs le lancement de grandes opérations de
développement des phosphates,
du minerai de fer, des métaux de
base, de l’or et autres minéraux à
travers notamment les projets de
création d’un pôle industriel des
engrais phosphatés à Oued Keberit
(Souk Ahras), le développement
et la valorisation des gisements de
fer de Gara Djebilet et de Mechri
Abdelaziz, la valorisation du gisement de zinc-plomb de Oued Amizour (Béjaïa), la construction d’une
nouvelle unité de production de
bentonite et de terres décolorantes
à Maghnia, la mise en production
du gisement de baryte de Draïssa
(Béchar). Il a aussi cité Ie développement des mines d’or de Tirek et
d’Amesmessa, la création d’une
unité de production de pastille et
de sel chimique pour la production
de chlore (Biskra), la construction
de deux nouvelles marbreries à
Skikda et Sig et l’extension des
capacités des usines de production de carbonate de calcium. Le
ministre a par ailleurs affirmé vouloir réhabiliter et rouvrir des mines
fermées, à l’exemple de celles de
zinc de Kherzet Youcef et de Chaâbat El Hamra (Sétif), de baryte et
de plomb à Ichmoul (Batna), de
feldspath à Aïn Barbar (Annaba)
et le renforcement des capacités
de production des gisements de
marbre de Mahouna (Guelma) et
de Krystel (Oran).
Le souci du ministère est également de redynamiser la formation
grâce à l’expertise étrangère dans
le domaine de la recherche géologique et minière, l’extraction,
le traitement et la valorisation des
ressources minières. Zhor Hadjam
CUISINES ÉQUIPÉES
L’italien Snaidero va se lancer
dans la fabrication
L
eader italien en Europe dans la production et
la distribution de cuisines équipées haut de
gamme, le groupe familial Snaidero a officiellement inauguré, dans la soirée de samedi, son
premier showroom, d’une superficie de 210 m2,
à Dely Ibrahim (Alger), en partenariat avec un
promoteur immobilier, Hebbache Immobilier.
La cérémonie s’est déroulée en présence de
l’ambassadeur d’Italie en Algérie, Michele
Giacomelli, du PDG de Snaidero, Edi Snaidero
et du directeur d’Italian Trade Agency, Giuseppe Agostinacchio.
«Ce showroom sera le fer de lance d’un partenariat durable entre la famille Hebbache et le
groupe Snaidero», a souligné Rafik Hebbache,
PDG de Snaidero-Algérie. En vue de renforcer
leur réseau de commercialisation, les deux
partenaires vont implanter des points de vente
dans d’autres wilayas du pays (Oran, Annaba et
Béjaïa), a-t-il ajouté. Ambitieux, ils comptent
aussi mettre sur pied, dans les prochains mois,
une usine d’assemblage de produits semifini dans la région de Tipasa. A court et moyen
termes, les deux groupes ambitionnent de réaliser en Algérie, ultime objectif, une usine de
fabrication de cuisines équipées.
«Environ 90% des opérateurs sont des importateurs. L’importation fait mal à l’économie
nationale. Notre ambition est de nous lancer
dans la production», a relevé Rafik Hebbache,
affirmant que ces deux projets auront un
impact positif sur le développement de l’économie nationale, la création d’emplois et le
transfert de technologie.
«Un objectif cher à notre cœur en tant que
jeunes entrepreneurs», a-t-il commenté. Avant,
le fabricant italien doit d’abord «asseoir» sa
position sur le marché. «Les taxes à l’impor-
tation sont élevées. Je pense que dans le futur,
nous irons vers la production en misant sur un
mix entre l’assemblage et la production», a
affirmé quant à lui le, Edi Snaidero, pour qui le
marché local de la fabrication de cuisines équipées demeure «vierge». Présent à la cérémonie,
l’ambassadeur italien Michele Giacomelli a
exprimé sa satisfaction suite à la conclusion
de ce partenariat gagnant-gagnant : «Je suis
très content de voir une entreprise italienne,
dotée d’une grande expertise, développer une
relation avec une grande famille algérienne
qui a la connaissance du marché. Et ensemble,
ils peuvent faire beaucoup.» Le groupe Snaidero figure parmi les leaders des fabricants et
distributeurs européens de cuisines équipées.
Il dispose de 450 points de vente en Italie et
de plus de 250 dans 80 pays. Snaidero emploie
plus de 1500 salariés.
H. L.
SELON UNE ÉTUDE DU CLA
Vers un taux de 45% de réussite au bac
A
deux semaines de l’annonce
des résultats officiels du baccalauréat, le Conseil national des
lycées d’Algérie (CLA) estime que
le taux de réussite se situera autour
de 45,16%. Le CLA s’appuie sur
les notes obtenues par les candidats au baccalauréat de la session
2014, à l’issue des deux premières
corrections. Ainsi, «les filières langues étrangères et technique mathématiques viennent en première
position, contrairement aux filières
sciences expérimentales, lettres et
philosophie qui viennent en dernière position», prévoit le CLA,
selon un communiqué diffusé hier.
Le syndicat explique que son étude
a été réalisée sur plus 5000 copies
par filière (près de 30 000 copies
au total) à travers des établissements de l’est, du centre, du sud et
de l’ouest du pays.
«Depuis 2008, le CLA procède
à réaliser ce genre d’étude, qui
nous permet de connaître la tendance générale des résultats et
d’identifier les dysfonctionnements
qui peuvent entacher le processus
d’organisation de l’examen et des
corrections», explique Idir Achour,
porte-parole du CLA.
Selon ce travail, 21% à 24% des
élèves ont obtenu la moyenne en
français, anglais et philosophie.
Pour les langues allemande et
espagnole (filière langues étrangères) et économie et management
(filière gestion et économie), les
candidats ont réalisé un taux de
réussite de 64%, selon l’étude
menée par ce syndicat. Concernant
les mathématiques, la physique, les
sciences et l’histoire-géographie,
les élèves ayant obtenu 10 et plus
varient entre 44% et 53%, explique
le CLA dans le même communiqué.
Les résultats «préliminaires» indiquent aussi que 85% des élèves
ont obtenu la moyenne en sciences
islamiques et tamazight. A rappeler
que pour la session 2013, le taux de
réussite national «prédisait» moins
de 50% de réussite, et le taux officiel a été de 44,78%...
F. Arab
TÉLÉPHONIE
MOBILE
Djezzy lancera
la 3G durant
le Ramadhan
es abonnés de l’opérateur de téléphonie mobile Djezzy vont eux aussi pouvoir enfin bénéficier, d’ici quelques jours, des services de téléphonie de troisième génération (3G). Le directeur
général de Djezzy, Philip Tohme, a annoncé hier,
lors d’un point de presse animé conjointement avec
l’ONDA à Alger, que «le lancement de la 3G se
fera durant le mois de Ramadhan», sans donner
pour autant une date précise. Il a cependant indiqué
que l’opérateur «travaille pour couvrir un minimum de 19 wilayas, mais le déploiement de ce service concernera à son début un peu plus que 6 wilayas, soit le minimum exigé par l’ARPT». Il
convient de rappeler à ce propos que Djezzy est le
seul opérateur qui n’ait pas lancé la 3G en même
temps que ses deux autres concurrents en raison de
l’interdiction d’effectuer des opérations financières
à l’étranger, ce qui l’a freiné, suite au contentieux
qui opposait sa maison mère d’alors, Vimpelcom, à
l’Etat. Aujourd’hui, après le rachat par l’Etat algérien de 51% de son capital et la résolution du
contentieux, Djezzy semble avoir bien rattrapé son
retard technologique. Par ailleurs, l’opérateur a signé hier une convention portant licence globale des
œuvres délivrées par l’ONDA à Djezzy. L’accord
paraphé en présence de M. Bencheikh, directeur
général de l’ONDA, vise à rendre effective la protection des droits d’auteur concernant notamment
l’utilisation des œuvres musicales en guise de sonneries de téléphone. Il permettra «aux artistes, auteurs et producteurs nationaux et étrangers d’avoir
une juste et légitime rémunération au titre de l’exploitation de leurs œuvres et prestations artistiques
dans le cadre des services de téléphonie mobile», a
indiqué M. Bencheikh. La convention fait suite à
deux autres accords du même type signés par
l’ONDA avec l’opérateur historique Mobilis et
l’opérateur Ooredoo. Le responsable de l’ONDA a
cependant fait savoir que la collaboration de son
institution avec Djezzy remonte déjà à 2004, date à
laquelle l’opérateur s’était engagé, bien avant de
signer un quelconque document, de respecter les
droits d’auteurs et les œuvres des artistes. Notons
que l’accord est une licence globale qui couvre
tous les domaines : au niveau publicitaire, usage en
boutique, contenu 3G ou encore dans l’utilisation
que ce soit des messageries ou encore des muLyès Mechti
siques d’attente.
L
QUALITÉ
DES MÉDICAMENTS
Un media
training pour
mieux informer
nationale des opérateurs de la pharmaLdia’Union
cie (UNOP) organisera demain à Alger un metraining au profit des journalistes qui portera
sur les procédures d’enregistrement des produits
pharmaceutiques en Algérie. Cette première rencontre s’inscrit dans le programme de formation
initié par l’UNOP, «ce qui permettra de renforcer
les canaux d’information entre les professionnels
du médicament et les journalistes spécialisés dans
le domaine», a souligné le docteur Kerrar Abdelouahed, président de l’UNOP. Cette session sera
consacrée à l’enregistrement des produits pharmaceutiques, à la réglementation en vigueur dans
toute sa globalité et surtout son application sur le
terrain. La visite de trois entreprises algériennes de
production de médicaments génériques est également programmée dans l’après-midi. Trois
groupes de journalistes seront donc répartis sur
trois sites, en l’occurrence Merinal, Biopharm et
IMC pour s’informer de tout le processus de production, de stockage et de distribution. «Une visite
guidée qui fera découvrir aux journalistes des unités de production où la qualité et le respect des
bonnes pratiques de fabrication sont les leviers de
l’industrie pharmaceutique», a ajouté le président
de l’UNOP qui insiste sur la qualité des produits
Djamila Kourta
fabriqués localement.
El Watan - Lundi 23 juin 2014 - 7
ALGER INFO
SOLIDARITÉ
À SIDI MOUSSA
FLAMBÉE DE LA MERCURIALE DURANT LE RAMADHAN
Hantise de la première
semaine
L’OPÉRATION
COUFFIN
DU RAMADHAN
DÉJÀ ENTAMÉE
● Les prix flambent à l’approche du mois sacré du Ramadhan.
A
PHOTO : LYES H.
A
une semaine du mois
sacré, les commerçants
se frottent les mains. Le
mois de tous les profits arrive.
La mercuriale commence déjà à
flamber et les prix de plusieurs
produits connaissent une certaine hausse. Les plus concernés
sont les fruits secs, tels que les
pruneaux et les raisins secs ainsi
que les noix et les amandes.
«Ça commence bien. A huit
jours du mois de piété, les commerçants entrent dans ce jeu
infernal dont le but est de nous
plumer jusqu’au dernier centime», s’exclame Aldjia, mère
au foyer, qui avoue que 3000
DA sont loin de suffire pour
remplir le couffin pour le premier jour du mois sacré.
Du côté de l’UGCAA, d’après
M. Boulenouar cette hausse,
estimée à 15 et 20% du prix
réel, n’a pas de raison d’être,
puisqu’il n’existe aucune pénurie de produits alimentaires.
«Pour s’enquérir de la situation de l’approvisionnement en
fruits et légumes, nous avons
contacté tous les mandataires
des 43 marchés de gros sur le
territoire national, notamment
celui des Eucalyptus qui est la
source d’approvisionnement de
plusieurs wilayas voisines. Ces
derniers nous ont certifié qu’ils
ont pris toutes leurs dispositions
pour contrer le spectre de la
pénurie», indique-t-il.
Selon notre interlocuteur,
l’offre est plus que suffisante
et l’augmentation des prix revient à la demande irraisonnée du consommateur. «Nous
nous attendons à une légère
Tous les produits sont touchés par la hausse des prix
flambée des prix de tous les
produits lors de la première
semaine, mais tout reviendra
à la normale dès la deuxième
semaine. Pour ce qui est des
boulangers, nous nous sommes
réunis, il y a quelques jours,
avec la Commission nationale
des boulangers afin d’organiser
le programme du mois sacré et
des jours de l’Aïd. Il a été décidé
qu’aucun boulanger de la capitale ne prendra de congé durant
le mois de Ramadhan. Nous
sommes en train de préparer,
dès maintenant, la permanence
de l’Aïd, car la plupart des
artisans boulangers ne sont
pas natifs de la capitale et tous
veulent passer les jours de fête
avec leur famille», ajoute M.
Boulenouar, avant d’appeler le
citoyen à avoir une consommation habituelle pour éviter toute
pénurie. Concernant les viandes
blanches et rouges, notre interlocuteur reconnaît que l’offre
annuelle accuse un déficit de
300 000 tonnes par rapport à la
demande, mais le problème de
l’indisponibilité de cette denrée
ne devrait pas se poser surtout
avec l’importation de 30 000
tonnes de viandes congelées.
«Pour que les prix ne s’envolent
pas, il faut que ceux de la viande
congelée ne dépassent pas 350
ou 400 DA le kilo. Pour la
viande blanche, le prix du kilo
est fixé à 250 DA» annonce-t-il.
Il appelle également la tutelle
à renforcer le contrôle dans les
usines de transformation du lait
en sachet et les distributeurs
pour lutter contre la rareté de cet
aliment de première nécessité.
«Nous avons contacté tous les
commerçants afin qu’ils se
conforment aux lois en vigueur,
affichent les prix et respectent
la chaîne du froid. Mais tout
cela reste insignifiant avec la
présence de l’informel. Renforcer le contrôle sur les commerçants légaux n’a aucune utilité
sans l’éradication du commerce
parallèle qui menace réellement
la santé du consommateur. En
tant qu’UGCAA, nous appelons
les pouvoirs publics à assumer
leurs responsabilités et à éradiquer ce commerce illégal»
Asma Bersali
conclut-il.
24 HEURES
SUR LE VIF
EST DE LA CAPITALE : LES
MARCHANDS INFORMELS
GÊNENT LA CIRCULATION
PHOTO : EL WATAN
ROULEMENT
Des jeunes enfants qui transcendent les âges.
Sidi Moussa, la distribution du couffin du
Ramadhan a débuté jeudi dernier. D’après le P/
APC, Bouteldja Allel : «Nous avons d’ores et déjà
distribué près de 2100 aides aux familles nécessiteuses. Nous allons compléter cette première phase
par d’autres aides que nous allons octroyer aux familles au fur et à mesure.» Pour ce qui est du montant que chaque famille doit recevoir, il a été arrêté
à 4000 DA. Cette somme est envoyée aux familles
concernées par la poste, selon le P/APC. «La priorité a été donnée aux handicapés, aux personnes
âgées et aux personnes inscrites dans le cadre
du filet social. Ces trois catégories représentent
720 personnes» précise-t-il. Outre le couffin du
Ramadhan, l’APC de Sidi Moussa ouvrira trois restaurants Rahma. «L’APC ouvrira 2 restaurants avec
une capacité de 150 repas par jour. Le troisième
est mis à notre disposition par un bienfaiteur privé,
d’une capacité de 100 repas/jour.» Par ailleurs,
la municipalité distribuera près de 250 repas/jour,
directement au foyer des citoyens, «ces repas seront
distribués par des scouts bénévoles» soulignet-il. S’agissant de la circoncision des enfants de
familles démunies, la municipalité a, jusqu’à présent, une cinquantaine de demandes. Quant à l’animation culturelle durant les soirées du mois sacré,
le P/APC, Bouteldja Allel, dira : «L’APC de Sidi
Moussa a concocté, pour la circonstance, un
programme varié. Car, pour nous, il s’agit non
seulement d’égayer les soirées de nos concitoyens mais, aussi, d’encourager également
les jeunes de la commune dans le domaine
de l’apprentissage du Saint Coran, ainsi que
les élèves lauréats issus des trois paliers de
l’enseignement qui seront récompensés lors de
cérémonies organisées pour la circonstance.»
Dans le cadre de cette démarche qui vise à promouvoir
une animation culturelle saine et variée, l’APC de Sidi
Moussa organisera, durant la première semaine du
mois du Ramadhan, un concours de chants religieux.
Les spectacles qui se dérouleront sur la placette de la
ville offriront la possibilité aux familles de sortir le
soir et de profiter d’une animation riche et plaisante.
Signalons que l’APC de Sidi Moussa a prévu de
récompenser les lauréats du concours d’apprentissage du Coran, qui se déroulera dans 11 mosquées
de la commune, par des prix qui sont loin d’être
symboliques. Ce qui est une bonne chose.
K. S.
Le tronçon de route qui relie
la localité de Dergana à
Rouiba est obstrué par les
vendeurs informels qui
installent leurs
marchandises sur le bascôté de la route. Résultat :
un goulot d’étranglement se
forme à cet endroit et oblige
les automobilistes à
ralentir, créant ainsi, à
longueur de journées, des
embouteillages. Plusieurs
ralentisseurs ont été
également installés sur
cette route à la faveur de
cette activité commerciale
illicite. Les automobilistes
obligés de ralentir pour
franchir les dos-d’âne, sont
interpellés par les cris des
marchands qui les hèlent
pour acheter leurs
marchandises. «Cet endroit
est devenu un véritable souk
! Si, au moins, les
marchands respectaient les
lieux en ramassant leurs
ordures dans les espaces
qui les entourent, d’autant
qu’il s’agit de terres
agricoles», raconte un
automobiliste. A quelques
encablures, sur le
prolongement du même
tronçon, en allant vers Aïn
Taya, d’autres marchands
occupent illicitement le bascôté de la route. A quelques
kilomètres de l’entrée de la
ville de Aïn Taya par le nord,
ces marchands occupent le
moindre espace vide,
squattant souvent la
chaussée et obligent les
automobilistes à ralentir
pour passer sur la seule voie
inoccupée par leurs
camionnettes remplies de
fruits et légumes.
AÏN TAYA : L’EAU DES
ROBINETS IMPURE
A Suffrène, dans la
commune de Aïn Taya, la
qualité de l’eau des robinets
est douteuse.
Les habitants de ce quartier
qui se situe à l’entrée de la
ville, ont été surpris, hier,
de constater que l’eau avait
une couleur marron. Aussi,
ils se sont abstenus de la
boire et ce, en attendant
d’avoir des explications.
«Nous n’avons même pas
été prévenus par la Seaal,
afin de prendre nos
dispositions», fulminent les
habitants du quartier. «Il est
quand même question de
notre santé et de celle de
nos enfants» ajoutent-ils.
HORAIRES DES PRIÈRES
Alger et ses environs
LUNDI 23 JUIN 2014
Fadjr……..… 03:31
Chorouk.....…. 05:31
Dohr………… 13:20
Asser……….. 16:40
Maghreb….. 20:09
Îcha……....... 21:55
El Watan - Lundi 23 juin 2014 - 7
CONSTANTINE INFO
SIX ANS APRÈS LEUR DÉLOCALISATION DE GUETTAR EL AICH CHU BENBADIS
EN COLÈRE,
LES RÉSIDENTS
MENACENT
DE DÉMISSIONNER
Les ferrailleurs laissés
à l’abandon
● Les concernés déplorent les promesses non tenues des autorités, quant à la mise
en place de toutes les commodités dans le nouveau site de Douames.
es résidents du CHU Benbadis de Constantine
sont en colère. Ils dénoncent la campagne de stigLmatisation
et de calomnies dont ils font l’objet depuis
DESSIN: ELWATAN
L
e métier de ferrailleur vit une situation
des plus dramatiques depuis des années, sans qu’aucune autorité ne daigne
s’y pencher, préférant abandonner cette
corporation dans un no man’s land, situé
sur le site de Douames, dans la commune
de Aïn Abid. «C’est un mépris et une irresponsabilité quant au devenir de plus de 113
familles», déplore Mohamed Sabek Mohamed, l’un de ces ferrailleurs, activant dans
cette branche depuis trente ans, et qui a pris
contact avec notre bureau pour nous porter
le message de ses collègues. Il nous résume
la situation des ferrailleurs de Constantine
en disant : «Nous avons tout perdu depuis
que l’on nous a délocalisé en 2008 de notre
ancien site à Guettar El Aïch». Pour rappel,
cette délocalisation avait été justifiée par la
réalisation d’un stade olympique qui n’a,
malheureusement pas vu le jour. Toutefois,
tient à nous préciser notre interlocuteur, les
autorités de l’époque, notamment l’ex-wali
Abdelmalek Boudiaf, leur avaient promis
qu’ils bénéficieront d’une prime de l’ordre
de cinq à sept cent mille dinars et que le
déménagement sera à la charge de la wilaya.
«On nous a même assuré que le nouveau
terrain qui a été choisi à Aïn Abid sera doté
de toutes les commodités nécessaires pour
qu’ils puissent travailler dans les meilleures
conditions possibles», poursuit Mohamed
Sabek. Par commodités, l’électricité en
est la principale. «C’est ce qui n’a pas été
fait à ce jour et l’insécurité qui règne dans
les lieux a incité plusieurs groupes à nous
dérober notre marchandise pendant la nuit
du fait qu’ils agissent en toute liberté»,
précise-t-il. Selon ce dernier, plusieurs vols
ont été commis et portés à la connaissance
des gendarmes, mais sans suite, simplement
parce que le site est complètement isolé.
Notre interlocuteur nous apprend par ailleurs qu’ils n’arrivent toujours pas à dénicher des gardiens de nuit, pour la simple
raison qu’en l’absence d’électricité et
d’éclairage, le gardiennage n’est d’aucune
utilité. Pire encore, il nous informe que
le site en question est entouré de plus de
28 carrières, une autre source d’inconvénients. «Avec les détonations et leurs
ondes de choc, on ne peut construire la
moindre bâtisse, les seules que nous avons
érigées, comportent de sérieuses fissures et
menacent ruine à tout instant», notera-t-il.
Dépité et résigné au même titre que la plupart de ses pairs, Mohamed Sabek nous fait
savoir qu’il a perdu tout son capital, presque
deux millions de dinars, à cause de ces vols
à répétition.
Il y a lieu de savoir que ce métier ne jouit
pas d’un statut de commerçant et à ce titre,
ceux qui l’exercent sont écartés de facto de
toute couverture sociale ou retraite. Une
précarité qui a déjà pénalisé leurs prédécesseurs, morts dans l’anonymat et pour la plupart dans le grand dénuement. N.Benouar
FACE AUX ÉNORMES DIFFICULTÉS RENCONTRÉES
Les dinandiers bataillent
pour sauvegarder leur métier
D
epuis plusieurs années, les dinandiers de la ville de Constantine livrent une véritable bataille pour sauvegarder leur
métier, en dépit de moult difficultés rencontrés. D’abord, il y a
le problème de la disponibilité sur le marché des cuivres rouge et
jaune, qui demeure depuis des années leur souci majeur. C’est ce
que nous a affirmé El Hacene Boudinar, président de l’association
des dinandiers de la ville, rencontré en marge du salon national de
la dinanderie organisé récemment sur les Allées Benboulaïd. Ce
dernier nous a fait part des difficultés entravant la préservation
de ce métier, qui représente un excellent vecteur de la tradition
constantinoise. En l’absence d’une aide directe de l’Etat en
matière d’importation du cuivre, les artisans restent à la merci des
importateurs privés. Le cuivre rouge et jaune est importé soit de
la Turquie ou d’Espagne. Il est cédé entre 1000 et 1500 DA le kg.
Selon notre interlocuteur, ces prix pourraient être réduits si l’Etat
intervient pour alléger les procédures de dédouanement. «Les
frais de dédouanement reviennent chers à l’importateur, ce qui
justifie la hausse des prix de cette matière. En plus, il faut savoir
que le cuivre jaune et rouge avec lesquels on travaille ne sont pas
totalement purs ; de ce fait pour rendre ce cuivre malléable, on lui
rajoute d’autres métaux tels l’étain, le plomb et le zinc, ce qui rend
encore le coût du produit plus élevé», explique notre interlocuteur.
Ville des maîtres artisans, Constantine comptait dans les années 1970
près de 5000 dinandiers.
IMPORTANTE SOCIÉTÉ NATIONALE
Aujourd’hui, il n’en reste qu’une
centaine d’artisans qui travaillent
dans des conditions pénibles. «Les
walis et les ministres du Tourisme
En vue de renforcer nos structures administratives et commerciales,
et de l’artisanat qui sont passés ces
nous sommes à la recherche des compétences suivantes :
dernières années par Constantine,
- Deux (02) ingénieurs en hydraulique
nous ont promis des projets à l’ins- Trois (03) cadres commerciaux
tar d’un village dédié à l’artisanat,
- Un (01) ingénieur en Génie civil
d’une maison ou un centre de formation mais, rien n’a été réellement
- Un (01) Architecte.
concrétisé ; ce n’était finalement
Exigence du poste :
que de la poudre aux yeux», nous
- Diplôme dans la filière demandée
a confié, non sans amertume, le
- Expérience exigée de deux (02) années et plus
dinandier El Hacene Boudinar.
- Maîtrise de l’outil informatique
Et d’ajouter : «Nous avons besoin
- Langues exigées : Anglais, Français, Arabe
d’un lieu autre que celui situé à
Lieu de travail :
l’avenue Rahmani Achour (ex-Bardo) où les ateliers sont étroits et
- Skikda : zone de dépôt Hamrouche Hamoudi Lot n°17 BP 345 - 21003.
sales ; nous voulons un lieu qui préToutes les candidatures doivent être adressées par fax au : 038.93.13.92 ou
serve notre dignité tout comme celle
par Email sur : [email protected]
des clients, notamment les touristes
étrangers».
O.-S. Merrouche
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AVIS DE RECRUTEMENT
l’affaire de l’enlèvement du bébé Leith Kaoua. Ils
menacent, à cet effet, de déposer une démission
collective si les responsables du secteur de la santé
refusent de leur prêter une oreille attentive. Dans
une lettre adressée au conseil régional de l’ordre des
médecins, et dont une copie est en notre possession,
les résidents du CHUC dénoncent «les agressions
verbales (insultes, obscénités et menaces) virulentes
et quotidiennes qui portent atteinte à notre dignité et
intégrité». Les signataires de la lettre imputent cette
escalade au tragique événement lié à l’enlèvement du
bébé Leith Kaoua de la nurserie du CHU, et depuis
lequel, mentionnent-ils, «notre sécurité et notre honneur sont bafoués». En dépit de cela, les signataires
soutiennent avoir toujours assumé leurs taches «malgré l’insécurité grandissante, le stress permanent, le
manque d’hygiène et de matériel». Les protestataires
accusent, en outre l’administration et la tutelle de
ne pas les avoir défendus «face aux calomnies de
certains médias à la recherche du scoop commercial,
dénigrant les médecins», de même qu’ils déplorent «
les propos erronés» tenus par le ministre de la santé
Abdelmalek Boudiaf, en marge des Assises de la santé, déclarant que «six personnes, dont deux médecins
ont été écrouées dimanche, après avoir reconnu les
faits». Les résidents précisent, à ce sujet, qu’ «il n’y
aucun médecin écroué et que les personnes concernées n’ont été présentées devant le procureur de la
République que le 17 juin 2014 seulement». Evoquant, par ailleurs, les difficultés de leur travail, rendu
encore plus pénible suite aux derniers évènements,
les résidents du CHUC veulent que les «responsabilités de chacun soient clairement définies et à tous les
niveaux rapidement», sollicitant, pour ce faire, l’aide
et le soutien du conseil de l’ordre des médecins, et par
son biais, les responsables du secteur.
En clair, les résidents du CHUC, en colère et solidaires de leurs collègues du service de maternité, de
pédiatrie et de la nurserie, menacent donc de démissionner collectivement si les autorités compétentes
ne se penchent pas sérieusement sur leurs problèmes,
afin qu’ils retrouvent dignité et sérénité. L’on croit
savoir également qu’un mouvement de grève est
envisageable.
Lydia R.
TRIBUNAL CRIMINEL
NEUF ANS DE PRISON
POUR UNE HISTOIRE
DE STATIONNEMENT
criminel près la Cour de Constantine
condamné hier Sebti Hmida, un sexagénaire,
Là 9eaanstribunal
de prison ferme commerçant, pour coups et
blessures ayant entraînés la mort sans intention de
la donner. Le procureur général, a quant à lui requis
une peine de 20 ans de prison. Les faits remontent
à l’année 2012 dans la localité de Aïn Kadi, dans
la commune de Oued Athmania, wilaya de Mila
où l’accusé avait enfoncé un tourne-vis dans l’œil
gauche de la victime, Ferhat Benkimouche, 59 ans
l’atteignant jusque dans la cavité cervicale. Ce dernier rendra l’âme, après neuf jours d’hospitalisation
au CHU de Constantine. A l’origine de ce drame, un
différend entre les deux personnes, pour une histoire
de stationnement de véhicules.
La victime avait bastonné l’accusé, qui s’est retourné
contre lui pour lui asséner le coup fatal. Le collectif
de la défense a voulu prôner la légitime défense,
contrairement à celle de la victime qui plaidait un
crime. A rappeler que cette affaire avait été traitée en
2013, mais dut être rejugée sur instruction de la Cour
suprême au motif que cette audience était entachée
d’un vice de forme administratif.
Le réquisitoire et la peine de cette dernière ont été,
de ce fait maintenus. A noter que l’accusé a été
condamné également à verser des indemnités aux
ayant droits de la victime, soit 500 000 DA pour son
veuve et 300 000 DA pour chacun de ses enfants, au
nombre de sept.
N.B.
El Watan - Lundi 23 juin 2014 - 7
ORAN INFO
VENTE DE
POISSONS
ABSORPTION DE L’HABITAT PRÉCAIRE À EL HAMRI
300 familles introduisent
des recours
L’HYGIÈNE LAISSE
À DÉSIRER !
«Si le beau temps persiste, le prix du poisson bleu sera au plus bas, soit 100 DA» a
indiqué M. Bengrina, Directeur de wilaya
de la pêche et des ressources halieutiques.
Ce responsable étaye ses propos par la
forte quantité de poissons bleus enregistrée
en cette période de l’année, atteignant les
50 tonnes par jour. Cependant, si la quantité s’avère suffisante, il n’en demeure pas
moins que les caisses où elles sont contenues laissent à désirer, pouvant nuire même
à la santé du consommateur.
En effet, et nonobstant l’arrêté interministériel du 20 juillet 2010, interdisant
l’utilisation de caisses en bois, et leur remplacement par celles en plastique, on continue toujours d’utiliser ce type de matériel
prohibé. Sur ce sujet, ce responsable admet
que ces caisses sont toujours utilisées…
mais à la décharge de leurs utilisateurs.
Il affirme qu’il n’y’a aucune usine en Algérie qui ne produit des caisses en plastique
conformes aux normes édictées par ladite
circulaire. Il est fort probable poursuit-il,
et selon les échos qui nous sont parvenus
que l’usine de Sétif pourrait pallier à cette
insuffisance. Notre interlocuteur fait part
des résultats qu’il considère plus que
satisfaisants obtenus lors de l’opération
«ports de pêche bleus» la 2ème du genre
au niveau national .Une opération qui a
vu notamment la précieuse participation
des scouts marins. Une filière créée le 26
juin 2014 et qui constitue une première du
genre en Algérie. Ainsi, cette opération a vu
la récupération d’environ 1, 25 tonnes de
différents déchets.
Une quantité moindre comparativement à
celle enregistrée en 2013 où 50 tonnes ont
été récupérées tant en terres, en plan d’eau
qu’en fond d’eau. Cette opération se poursuivra, dira-t-il, dans les 2 ports d’Oran et
d’Arzew.
Hadj Sahraoui
● Pas moins de 300 recours ont été introduits par les familles d’El Hamri qui n’ont pas bénéficié
de décisions de pré-affection. Certaines de ces familles vivent dans des immeubles qui risquent
de s’effondrer à tout moment.
A
lors que le relogement des familles
occupant des habitations menaçant
ruine se poursuit, les habitants des
sites concernés par le relogement ne cessent
de contester tous les maillons constituant la
chaîne d’affectation des logements. C’est
le cas des habitants du secteur urbain d’El
Hamri, où pas moins de 2.076 familles ont
bénéficié de décisions de prés-affectation et
seront relogés au fur et mesure avant la fin de
l’année en cours. Toutefois, pas moins de 300
recours ont été introduits par les familles qui
n’ont pas bénéficié de décisions, dont cer-
taines vivent dans des immeubles qui risquent
de s’effriter à n’importe quel moment. Ces
recours, qui concernent à la fois des plaintes
sur les mauvaises conditions sociales du
demandeur et le rejet de noms qui n’auraient
pas dû figurer sur la liste, indiquent le mécontentement du travail accompli par la commission de daïra.
Les actes de violence qui ont accompagné la
publication des listes sont la manifestation
extrême de ce mécontentement. Les protestataires affirment qu’ils remplissent toutes les
conditions exigées pour l’octroi de ce loge-
ment. Chaque relogement génère entre 10 à
15% de recours exprimés par des protestataires qui se sentent «injustement» écartés ou
des mécontents non-satisfaits des logements.
Dans ce cadre, on apprend qu’une nouvelle
opération de recensement a été lancée au
niveau de quelques secteurs urbains par
des commissions d’enquête composées, des
représentants, de l’OPGI, la sûreté, et le CTC.
A l’issu de cette enquête d’autres familles
seront relogées, dans le cadre des nouveau
programme de réalisation de logements.
Zekri S.
CULTURE
«Faites de la musique !»
PHOTO : AKRAM
OÙ SORTIR À ORAN ?
La fête de la musique célébrée, samedi dernier, à Oran
C
ette année, les oranais ont décidé de célébrer comme il se doit la
fête de la musique. Dès 18h, le square «port Saïd», au front de Mer,
a été investi par un public nombreux, venu danser et chanter, dans une
ambiance festive. Des oranais de tous les âges ont répondu présents
à l’appel de Bel Horizon, pour célébrer la musique, et se «défouler»,
autant que faire se peut. Ce qui comptait, ce n’était non pas tant le choix
des musiques proposées, mais bel et bien le principe de se réapproprier
un espace public par les citoyens. Dans cette optique, on pouvait assister
à des scènes pour le moins baroques, sinon étranges : une femme âgée,
toute de djellaba vêtue, en train d’écouter, sans trop comprendre, la
musique dite «techno». Un «clodo», notoirement connu dans les rues
du centre-ville, a été, pendant un temps, la vedette de la soirée, en se
lançant dans des dandinements à la Micheal Jackson, sous les vivats
de la foule. Si le point négatif de cette manifestation était «l’affreuse
sono», qui laissait à désirer ; le point positif est bien sûr le fait que cette
manifestation ait permis à bon nombre d’artistes en herbe de monter
sur scène, et de faire connaître leurs œuvres. On peut compter, à titre
d’exemple un certain Psychopathe (c’est son nom de scène), qui a séduit
l’assistance par ses «slams» poétiques avant de s’adonner à la musique
rap. Il y avait aussi, parmi ceux qui ont animé la soirée le DJ Marco, les
groupe Parlaman, Wahrn Choc, NBR Crew, et enfin les chanteurs de
raï : cheb Mehdi, cheb Mounir et Mohamed Benchenet. En bref, il y en
avait pour toutes les sauces.
D’autres groupes, prévus au programme, s’étaient quant à eux désistés
au dernier moment. Enfin, évènements footballistiques obligent, beaucoup de chansons à la gloire des Verts ont aussi été scandés en chœur
par le public. Si c’est l’association Bel Horizon qui a été l’initiatrice de
cet évènement, cela s’est fait avec le concours de l’APC d’Oran et de
l’Institut Français. En guise de rappel, il faut noter aussi que la fête de la
musique à Oran a été célébré, pour la toute première fois en 2011. Il ne
reste donc plus qu’à espérer qu’il ne faille pas attendre encore 3 années
avant de célébrer à nouveau cette fête.
Akram El Kébir
Solidarité avec les enfants cardiaques
U
DAS, la sûreté et la Gendarmerie Nationale.
Au cours de cet après-midi, des cadeaux ont été
offerts aux jeunes malades qui ont été opérés
ou ceux dont l’opération est prévue prochainement. Le programme culturel élaboré a donné
lieu, selon le président de l’Association, à une
mosaïque de manifestations notamment des
◗ DIRECTION DE LA CULTURE : de 10h à
16 h, huitième journée de la 4ème
édition du Festival «Lire en Fête ». Au
programme, des expositions de livres
et différents ateliers d’animations avec
en plus une caravane culturel et
artistique.
◗ HAI ZITOUNE (3ÈME PÉRIPHÉRIQUE) :
de 10h à 22h, ouverture du premier
parc d’attraction «Ketty Garden» pour
les enfants âgés de 1 à 12 ans.
◗ CRASC (USTO) : 10h, colloque AlgérieCorée du Sud, sous le thème
«Développement, Modernité et
Société» organisé en collaboration du
CREAD, du CRASC, L’ESNM Alger et
l’Université de Séoul.
T. K.
Vends
SOCIÉTÉ
n groupe d’une cinquantaine d’enfants
atteints de maladies cardiaques en compagnie de leurs proches ont assisté, samedi, au
sein de la maison des jeunes «Ahmed Zabana»
sis a Hai Plateau à un après-midi récréatif
organisé par l’Association Oranaise «Cœur
ouvert», et cela avec le concours de la DJS, la
◗ MIRAMAR, SIÈGE DU PETIT LECTEUR:
10h30, exposition des travaux
d’enfants et organisation des ateliers
d’écriture, d’improvisation et de
théâtre.
danses, des chorales, et des pièces théâtrales
pour enfants. Toujours dans le cadre de l’action
de solidarité au profit des enfants malades,
une sortie en mer est prévue cette semaine à la
plage des Dunes sur la Corniche ainsi qu’une
opération de circoncision d’une trentaine
Tegguer Kaddour
d’enfants nécessiteux.
Une grande cave située à 6, rue
des Pommiers - Plateau. Oran
Tél : 06 61 63 97 56
HORAIRE
DES
PRIÈRES
Fajr
Dohr
Asr
Maghreb
Isha
03h59
13h05
16h54
20h22
10h04
El Watan - Lundi 23 juin 2014 - 7
SUD INFO
CHAÂBET EL MALEH (HASSI EL GARA)
NOUMERAT
LE SOLSTICE D’ÉTÉ CÉLÉBRÉ
Les agriculteurs lancent
un cri de détresse
L
’unité de recherche et d’application des énergies renouvelables (URAER) de Ghardaïa a organisé, jeudi, à l’occasion de 21 juin — considéré par les scientifiques comme
la plus longue journée de l’année et qui marque le solstice
d’été — une journée d’étude sur un thème fédérateur : «Des
métiers prometteurs et un environnement propre». Jaâfar
Djelloul, directeur de l’URAER, a déclaré que «l’ouverture
sur le grand public vise à mettre en exergue la valeur socioéconomique des énergies renouvelables et le potentiel de notre
pays qui offre des opportunités d’investissement et d’emploi à
la fois». Cette rencontre, qui a eu lieu au sein même de cette
unité spécialisée dans la recherche en énergies renouvelables
implantée à proximité du pôle universitaire, a donné au public
l’opportunité de se renseigner plus amplement sur la mission
de cette unité dans le domaine des énergies renouvelables,
tout en prenant connaissance des différents projets en cours de
réalisation. Une visite guidée des différents projets implantés
au sein de l’URAER a été organisée, avant de récompenser
l’ensemble des chercheurs ayant obtenu leur diplôme d’habilitation universitaire en doctorat, magistère et mastère.
F. A.
● En dépit des atouts inestimables de la région en matière d’eaux souterraines, les agriculteurs
de la région de Chaâbet El Maleh, dans la commune de Hassi El Gara, à 60 km au sud du chef-lieu
de la daïra d’El Ménéa (wilaya de Ghardaïa,) ne cessent de parler de la sécheresse qui annihile les
efforts de dizaines d’agriculteurs de cette région au relief naturel des plus difficiles.
OUARGLA
PHOTO : D. R.
PRÉSÉLECTIONS
DÉCEVANTES POUR LE
FESTIVAL DU CHANT SACRÉ
Les palmiers et arbres fruitiers périssent faute d’irrigation
L
a sécheresse met en péril les exploitations agricoles après tant d’années de labeur. Une menace générée en grande partie par l’absence quasi
totale de réseau électrique, ce qui pousse
ces agriculteurs à se débrouiller comme
ils peuvent, souvent avec des moyens
rudimentaires. Ils éprouvent beaucoup de
peine à acquérir de l’eau afin d’irriguer
leurs champs, d’où la multiplication de
fonçages archaïques et le retour à l’arrosoir. C’est d’ailleurs pour cette raison
que de nombreux agriculteurs de cette région ont perdu espoir, surtout après avoir
vécu le drame de voir leurs exploitations
mourir sans pouvoir faire grand-chose.
Ouled Sidi Salah Mohammed, président
de l’association agricole El Kawthar
de cette région, explique avec amertume la situation, citant les «contraintes
insurmontables auxquelles font face, au
quotidien, de petits agriculteurs de subsistance». Selon lui, «plus de 75% des
agriculteurs auraient quitté cette région
vu le manque des moyens nécessaires
à l’essor de leur activité, notamment la
pénurie d’eau d’irrigation due d’une
part à la sécheresse des puits, d’autre
part au manque flagrant de pompes à eau
chez la plupart des agriculteurs».
Des insuffisances qui pénalisent l’épanouissement et la perpétuation de ce
métier qui ne nourrit plus, poussant
ainsi plusieurs d’entre eux à se tourner vers d’autres créneaux et activités.
«Nous avons signalé ces contraintes aux
autorités compétentes, dont le maire en
personne ainsi que les services agricoles
de la commune, mais c’est le silence radio…Comment peut-on avoir le courage
de continuer à labourer la terre dans
des conditions pareilles ? Personne ne
peut prendre ce risque», dénonce notre
interlocuteur avec un brin d’amertume.
Un autre agriculteur enchaîne dans le
même sens, désespéré de ne pas trouver
de solution : «J’ai passé huit ans dans
cet endroit, j’ai dépensé énormément
d’argent pour enfin mettre en valeur
ces parcelles de terre arables, mais sans
eau, j’avoue que tout devient impossible.
Aucun responsable n’a daigné mettre
son pied dans le périmètre d’El Kawthar
pour s’enquérir de nos préoccupations,
ils savent que nous manquons d’électricité, de pompes à eau, de transport, que
nous habitons à plus de 25 km d’ici...
mais c’est le mépris.»
Pour la plupart des agriculteurs de ce
périmètre agricole de Chaâbet El Maleh,
le sinistre n’est pas loin : «Nos palmiers
et arbres fruitiers, nos orangers, nos
poiriers sont en train de mourir, notre
seul gagne-pain périt sous non yeux.»
Dans cette conjoncture difficile, nul
ne peut espérer une avancée dans ce
créneau qui reste la principale activité
économique de la région d’El Ménéa,
connue pour la qualité de son eau et son
sol riche qui lui ont valu d’être la capitale
de l’orange, du citron, du raisin muscat
et des roses durant l’ère coloniale. Alors
que d’autres types de cultures, à l’instar
de la pastèque, la courge et les céréales
connaissent un essor indéniable dans
d’autres périmètres de la même daïra,
dont Hassi Lefhel, c’est à se demander
pourquoi les pouvoirs publics tardent
à intervenir pour stopper cette mort de
pans verts à Chaâbet El Maleh. Une
zone agricole qui a vocation d’absorber
un tant soit peu le taux grandissant du
chômage parmi les jeunes, au moment
où les débouchés restent minimes, le
manque de volonté sérieuse de la part des
pouvoirs publics de faire de ce secteur
un réservoir pour l’emploi des jeunes est
édifiant.
Farid Azzoug
ENVENIMATION SCORPIONIQUE À OUARGLA
Un décès, 600 piqués et des questions
P
our la première fois depuis fort longtemps, un décès dû au
venin de scorpion a été enregistré, fin mai, par les services
sanitaires de Ouargla. Autrement dit, on commence à compter
les morts dues à l’envenimation scorpionique plus tôt que d’habitude, un mois exactement avant l’entrée de la saison estivale,
ce qui est alarmant. Quant à l’incidence des piqûres, elle reste
évidemment élevée pour les cinq premiers mois de l’année
qui enregistrent 600 piqûres de scorpion dont les victimes
ont été admises à l’hôpital. Il faut préciser qu’il s’agit bien
de la période hivernale et printanière puisque ces statistiques
concernent la période située entre janvier et mai 2014, selon le
docteur Salaheddine Chaïb, chef du service épidémiologie à la
direction de la santé de la wilaya de Ouargla.
Loin du constat sommaire, ces chiffres interpellent à plus d’un
titre. L’enregistrement d’un décès à cette période de l’année au-
gure d’une saison estivale à redouter, d’autant plus qu’elle recense
une stabilisation de la concentration de la population qui passera
désormais le Ramadhan au Sud. Les gens passeront donc plus de
temps dans la région, connue pour ses risques d’envenimation
scorpionique.
Des interrogations se posent également sur le laisser-aller qui
caractérise et accompagne les travaux d’aménagement urbain
dont de grands chantiers ont été ouverts depuis le mois de mars, à
l’approche de l’été. Des amas de sable et autres déchets, des matériaux de construction en surnombre à proximité des habitations et
surtout des fosses et toutes sortes d’affaissements et de trous sont
autant de gîtes à scorpions qui ne peuvent que trouver dans ces
conditions d’hygiène et de non remise en l’état immédiate leur
terrain de prédilection.
Houria Alioua
U
ne trentaine de chorales, issues des différentes communes
de la wilaya de Ouargla ont pris part aux compétitions
de présélection organisées du 19 au 21 juin à la maison de la
culture Moufdi Zakaria de Ouargla. Cette opération, visant la
sélection des meilleures chorales qui représenteront la wilaya
lors de la 5e édition du Festival culturel de l’inshad de Ouargla
qui se tient chaque année durant le mois de Ramadhan, n’a pas
eu l’effet escompté, à en croire les organisateurs, qui sont franchement déçus du niveau de participation. Abdeslam Yahia,
co-organisateur de l’événement, ne cache pas déception ; il
estime que «le manque d’engouement et la baisse de niveau
par rapport aux éditions précédentes est dû au bâclage de
la préparation tout au long de l’année ainsi qu’au manque
de participation aux compétitions régionales et nationales».
Le festival local de l’inshad, qui a commencé petit à petit à
concentrer une tendance sociale vers le chant sacré, se heurte
au manque de formateurs et encadreurs performants à même
de prendre en main les jeunes talents. La wilaya recèle en effet
de belles voix dont la percée est tributaire d’une formation
académique adéquate afin de sortir de l’amateurisme qui a
montré ses limites. Le chant en milieu scolaire et le chant
sacré dans les écoles coraniques sont les deux facettes d’une
vocation locale bien ancrée, qui gagnerait à être encouragée
dans les règles de l’art afin de permettre aux petits talents de
s’épanouir et de grandir, dans la connaissance et le respect
des basiques de l’art du chant soufi, du chant patriotique et du
chant tout court !
Houria Alioua
El Watan
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El Watan - Lundi 23 juin 2014 - 08
KABYLIE INFO
FOIRE DU LIVRE
À LARBAÂ NATH IRATHEN
COMMUNE D’IBOUDRARÈNE
Ait Allaoua veut sortir
de l’anonymat
.
U
n «Printemps du livre» a été tenu samedi et dimanche
derniers par l’EMEV (entreprise d’organisation des événements culturels et scientifiques) à la bibliothèque communale
de Larbaâ Nath Irathen, à 25 km au sud-est de Tizi Ouzou.
Organisée en collaboration avec la direction de wilaya de la
culture, cette manifestation culturelle a regroupé des maisons
d’édition, des écrivains, ainsi que des médias, pour «fêter le
livre» en tenant des ventes dédicaces, des cafés littéraires et
des tables rondes. Dans ce contexte, Daho Djerbal, l’historien
et directeur de la revue d’études et de critique sociale, «Naqd»,
a animé une table ronde sous le thème «Ces femmes et ces
hommes qui ont combattu dans et pour FLN», assisté de la moudjahida Annie Steiner (86 ans), membre du «Réseau bombes»
durant la bataille d’Alger avec Hassiba Ben Bouali, tombée en
martyre avec d’autres compagnons d’armes le 8 octobre 1957 à
la Casbah d’Alger. Après son arrestation en 1957, rappelle-t-on,
Annie Steiner a été condamnée par le tribunal des forces armées
d’Alger à 5 ans de réclusion criminelle pour aide au FLN. Elle
a été incarcérée à la prison Barberousse. A signaler que cette
activité culturelle, qui a drainé un large public, a été organisée
également en hommage à l’écrivaine et femme de lettres d’expression française, Djoher Amhis Ouksel.
Hamid Meradji
● La fête de la cerise qu’organise, chaque année, le comité de village en
collaboration avec l’association de l’environnement et l’APC d’Iboudrarène
encourage le retour des villageois.
D
FRÉHA
PHOTO: EL WATAN
éserté par sa population lors de la décennie
noire, le village Ait
Allaoua, dans la commune
d’Iboudrarène (60 kilomètres
au sud-est de Tizi Ouzou)
commence à reprendre vie.
Et pour cause, des habitants
de cette bourgade perchée aux
pieds des majestueux monts
du Djurdjura, reviennent
dans leur terre natale. La fête
de la cerise organisée, jeudi
et vendredi derniers, par le
comité de village en collaboration avec l’association
de l’environnement et l’APC
d’Iboudrarène est comme une
sorte de déclic pour le retour
des villageois. Cette manifestation qui enregistre, cette
année, sa cinquième édition
crée une animation particulière dans cette localité où
tous les citoyens se mobilisent
comme un seul homme pour
la réussite de l’événement.
Ce dernier draine, d’ailleurs,
des milliers de visiteurs qui
viennent de différents horizons, histoire de savourer des
moments de détente dans ces
endroits féeriques de part leur
implantation au cœur d’une
beauté sauvage admirable.
Nouredine Ait Allaoua, président de l’association communale de l’environnement,
estime que l’objectif de cette
activité est de faire connaître
cette région aux potentiels
touristiques authentiques, relancer l’agriculture et surtout
encourager les villageois à
retourner dans leur bourgade.
L’animateur de la chaine II, Saïd Fréha, a fait un travail de mémoire à Ait Allaoua.
Il est, en somme, utile de préciser que seuls 105 citoyens
parmi les 600 habitants d’Ait
Allaoua sont revenus pour
vivre dans ce village. Notre
interlocuteur a souligné aussi
que l’APC encourage le retour de la population vers cette
bourgade, notamment avec la
distribution d’un important
quota d’aides à l’habitat rural.
Un septuagénaire du village a
également ajouté que même
si on constate le retour des
habitants, il n’en demeure pas
moins que la population fait
face à plusieurs autres problèmes comme celui de l’eau
potable et la salle de soins
qui n’est pas opérationnelle
faute de moyens. «Nous avons
une salle de soins achevée
mais, elle n’est pas mise en
service. Il n’y a même pas
d’infirmier», déplore-t-il. Par
ailleurs, pour revenir à la fête
de la cerise, il est à souligner,
selon M. Ait Allaoua, que
l’édition 2014 a regroupé pas
moins de 25 participants à
cette manifestation qui s’est
étalée sur trois jours en vue
de promouvoir ce fruit et
faire sortir, par la même, la
localité de sa torpeur quotidienne. «Nous avons eu une
très bonne récolte cette année.
Elle est estimée à environs
100 quintaux», affirme-t-il.
Enfin, Ait Allaoua, longtemps
oubliée, est sorti de l’anonymat grâce à la solidarité de ses
habitants qui organisent des
activités qui font venir les visiteurs dans ce village chargé de
beaucoup d’histoire et qui fût,
durant la guerre de libération
nationale, l’un des refuges
potentiels des moudjahidine.
Il a été bombardé par l’armée
française en 1957. Saïd Fréha,
animateur de l’émission,
«Portrait de mon village» diffusée, chaque semaine, sur
les ondes de la radio nationale
Chaine II, a, d’ailleurs, fait
un grand travail de mémoire,
en recueillant des témoignages des vieilles et vieux
de cette bourgade. «Il est très
important de recueillir des
temoignages de ces personnes
car, il s’agit d’un trésor pour
l’histoire de notre pays. Je
tiens à remercier, au passage,
tous les organisateurs de cette
manifestation, à l’image de
Abdenbi Oularbi et Ramdane
Hamidi qui nous ont beaucoup aidé dans la réalisation
de notre émission», nous dira
Saïd Fréha.
Hafid Azzouzi
OUACIF
Stage d’initiation à la fabrication
du fromage
L
et une bonne eau. La bonne
’association du tourisme
qualité du fromage dépend à
de montagne du Djurdjura
30% de celle de l’eau dont la
et la maison de jeunes de la
température ne doit pas dépascommune de Ouacif, à 35
ser 30°, ainsi que de l’hygiène
km au sud de Tizi Ouzou, ont
de la bête et de l’humain ausorganisé, la semaine dernière,
si», fera remarquer l’éleveur
un stage d’initiation et de
ajoutant : «La fabrication du
formation en quatre journées
formage est un métier artisadans la fabrication du fronal qui contribue beaucoup
mage à base du lait de vache
à la promotion du tourisme,
et de chèvre. L’initiative a
aussi bien local qu’internatioattiré des dizaines de jeunes
nal, sachant que les touristes
étudiants, des infirmiers et
étrangers recherchent toujours
des agriculteurs, venus de
les produits du terroir». Pour
différents coins de la wilaya
L’hygiène
est
indispensable
dans
la
fabrication
du
fromage
ce qui est de la fabrication indipour prendre part à cette
viduelle du fromage, le même
formation. Encadrés par un
éleveur et fabriquant du fromage, Abdel- lait de vache, mais aussi de celui de la formateur précise que l’Etat doit donner
malik Arezki en l’occurrence, ces jeunes chèvre, qui reste à ce jour très méconnu la chance à ce métier en opérant notamont pris part aux cours théoriques sur chez nous», dira Nawel, une apprentie. ment la structuration et l’encadrement
les recettes et le suivi des techniques «A travers cette formation, nous essayons des jeunes éleveurs, en organisant des
pratiques de la fabrication du fromage du d’inculquer à ceux qui s’y intéressent rencontres d’animation et de coopération
genre «raffiné». «Ce stage nous est très comment faire du fromage sans recourir entre les éleveurs et les entreprises. Au
bénéfique. Il nous a permis de prendre aux grands moyens. La Kabylie recèle terme de la formation, des attestations de
connaissance non seulement du proces- plus de 400 variétés d’herbe et un climat savoir-faire de ce métier ont été remises
Rabéa Saïm
sus de fabrication du fromage avec du adéquat. C’est ce qui donne un bon lait aux jeunes stagiaires.
L’ONM INTERPELLE
LES POUVOIRS PUBLICS
L
es responsables de l’ONM, organisation nationale des moudjahidine, de la commune de Fréha, interpellent les pouvoirs
publics pour trouver une solution aux problèmes auxquels elle
est confrontée, depuis quelques mois, leur structure. Ainsi, dans
une requête adressée aux responsables concernés, le chef de
la kasma de l’ONM à freha précise que ladite organisation se
trouve depuis 19 mois sans siège alors qu’elle avait un bureau
au niveau de la mairie depuis, dit-il, 1962. Il ajoute également,
dans la même missive, que la demande envoyée à l’APC
pour trouver un bureau à cette structure est restée lettre morte
d’autant que, ajoute-t-il, les responsables de la mairie n’ont
pas répondu aux courriers de l’ONM qui consistent aussi en la
demande la baptisation des rues de la commune aux noms des
personnes de la région tombées au champ d’honneur lors de la
guerre de libération contre l’armée coloniale française. Par ailleurs, le même document souligne également que la stèle érigée
à l’effigie des martyrs de la commune, est dans un état de délabrement très avancé. Elle nécessite, selon l’ONM, des travaux
d’entretien pour pouvoir préserver ce monument qui se dégrade
de plus en plus.
H. A.
SALMA OUANES
UNE ÉCOLIÈRE
SURDOUÉE
L
’examen de la 5e année a révélé les aptitudes de certains écoliers vraiment surdoués et éveillés à même d’épater aussi bien
leurs enseignants que les membres de leurs familles. C’est le cas,
d’ailleurs, de Salma Ouanes, originaire d’Ihasnaouene, dans la
commune de Tizi Ouzou, qui vient de décrocher son passage au
collège avec brio. Elle figure ainsi parmi les meilleures élèves
de la wilaya de part les résultats obtenus à l’examen de la 5e où
elle a frôlé de peu 10/10.Mais, ce qui attire l’attention de cette
fillette n’est pas seulement sa moyenne mais beaucoup plus sa
parfaite maitrise de la langue française qu’elle manie sans difficulté. Âgée seulement de 10 ans, elle nous parle, d’ores et déjà,
des textes de romanciers algériens connus. Elle aime, dit-elle, la
lecture et l’écriture. «Je veux rendre hommage à ma famille et
surtout mes parents qui ne cessent de me soutenir et de m’encourager continuellement pour aller de l’avant dans mes études.
Mes vifs remerciements vont également à mes enseignants et le
directeur de l’école Ouamrane d’Azib Ahmed qui n’ont ménagé
aucun effort pour nous transmettre beaucoup de savoir. Je veux
continuer dans ce rythme de travail au CEM, au lycée et à l’université, afin justement de me distinguer davantage pour exaucer mon rêve, celui de devenir enseignante de français», nous
H. Azzouzi
a-t-elle dit.
El Watan
Bureau de TIZI
OUZOU
Boulevard Amena Mahieddine, Lotissement Hasnaoua.
N°1 (axe école paramédicale - stade du 1er Novembre).
Tél./Fax : 026 21 76 86
El Watan - Lundi 23 juin 2014 - 8
RÉGION OUEST
EL-BAYADH
RELIZANE
dans le secteur
Des demandeurs de logements Grogne
de l’habitat
observent des sit-in depuis
E
une semaine
xaspérés par les lenteurs des travaux de réalisations des
quelques 400 unités de logements sociaux sis au village
agricole «Bourokba» à quelques encablures de H’madena,
chef lieu de la commune, les postulants du logement social sont
sortis de leur réserve pour exiger des autorités des attestations de
pré-affectation. «Tout change vite, tout évolue vite et l’on risque de
perdre les atouts dont nous disposons actuellement» a souligné,
Ahmed, un père de famille qui déplore les conditions déplorables
dans lesquelles ils vivent lui et ses quatre enfants. «Ca fait plus
d’une dizaine que je coure derrière un logement et je risquerai de
ne pas l’avoir si le rythme de réalisation traîne à cette cadence
et si les responsables ne daignent pas encore distribuer le quota
achevé» a-t-il ajouté. Un autre a affirmé que le total des demandeurs de logements a atteint les 600. «Avec les 60 unités réceptionnées, non encore attribuées et les 400 en voie de réalisation, l’on
peut satisfaire la majorité des postulants mais sans attendre la
finalisation des travaux» a protesté un autre en ajoutant «si je suis
rassuré de mon logement je pourrai attendre une année, deux années et même plus». Ces témoignages montrent que l’inquiétude
des demandeurs. La commission chargée de l’étude des dossiers
est souvent décriée. «Pourquoi n’a-t-on pas installé un logiciel
de classification des demandeurs en harmonie avec le barème
national ?» s’est demandé un autre en imputant les troubles et les
mouvements de protestations qui suivent chaque affichage à la
commission.
Issac B.
● Des demandeurs de logements tiennent depuis une semaine, des sit-in en signe
de contestation des listes des bénéficiaires d’habitations rurales.
PHOTO : DR
AÏN TÉMOUCHENT
Des demandeurs de logements en colère
L
es habitants du chef lieu de la commune de ROGASSA,
originaires des zones éparses, ne baissent pas les bras et
tiennent mordicus à faire entendre leurs voix. Plus d’une
trentaine d’entre eux, des nomades qui se sont sédentarisés
dans leurs petites exploitations agro-pastorales, tiennent depuis
plus d’une semaine, des sit-in devant le siège de l’hôtel de ville
afin d’attirer l’attention des responsables locaux sur ce qu’ils
considèrent être «de nombreuses irrégularités» qu’ils ont relevé sur listes des bénéficiaires des logements ruraux. Pointant
du doigt le maire et l’ensembles des élus locaux communaux,
les accusant de partialité et de parti pris dans la confection des
listes de bénéficiaires de projets d’habitat rural inscrits depuis
mise en œuvre selon eux depuis l’année 2010, en exigeant
qu’une commission d’enquête de wilaya soit mise sur pied afin
de faire toute la lumière sur «l’affectation des quotas de logements». Aux dernières nouvelles, l’on a appris que le premier
responsable de la wilaya a dépêché une équipe mixte, chargée
d’éplucher toutes les listes de bénéficiaires établies par les
assemblées locales élues précédentes au cours de ces dernières
années.
Rafik M.
EN BREF
PHOTO : DR
UNE DES TURBINES DE LA CENTRALE
ÉLECTRIQUE DE TERGA À L’ARRÊT
On apprend que l’un des trois turbines
de la centrale électrique de 1200 MGW
de Terga est à l’arrêt. L’usine ne produit
plus que 800 MGW. L’information a mis
en émoi les usagers témouchentois,
craignant des délestages intempestifs
cet été. Contacté, le directeur de wilaya
de l’énergie et des mines rassure. En
effet, selon ce que lui a assuré le directeur de la centrale, l’arrêt est technique
pour raison d’un entretien épisodique.
Par ailleurs, la wilaya ne consomme
d’une part que 60 MGW et d’autre
part, elle n’est pas reliée directement
à l’usine puisque son alimentation lui
vient de trois postes THT (très haute
tension), eux reliés au réseau national.
Il s’agit des postes de du mont Skhouna
de 60/30kw, de Bénis-Saf de 220/60kw
et de Témouchent de 60/30/10kw, tous
raccordés à la wilaya d’Oran, de Sidi Bel
Abbès et Tlemcen à l’intersection desquelles est située Témouchent.
M. K.
UNIVERSITÉ D’ÉTÉ SUR L’EMPLOI
À CHLEF
L’université d’été consacrée aux étudiants porteurs de projets, s’est ouverte
hier à la salle de conférence de l’université Hassiba Benbouali de Chlef. Elle est
organisée par le bureau de liaison entreprises-université dudit établissement,
en collaboration avec l’agence nationale
de soutien à l’emploi des jeunes.
Les travaux qui se poursuivront jusqu’à
jeudi prochain, sont placés sous le
thème «Création d’entreprise et rôle des
différents partenaires». Ils seront animés
par l’ANSEJ et les différents intervenants
du dispositif d’insertion professionnel,
à l’image de la CNAS, des impôts, de la
CASNOS, des banques et du CNRC. Les
interventions sont axées principalement
sur le processus de création de petites
entreprises par les jeunes universitaires.
Il s’agit, entre autres de la «démarche de
création d’entreprises», «du dossier et
procédures bancaires», «de l’inscription
au CNRC», et «des avantages et affiliation aux caisses sociales». De son coté,
le vice-recteur de l’université Hassiba
Benbouali a traité le thème de «l’université et l’accompagnement des étudiants
porteurs de projets».
A. Y.
LES VILLAGES SOUFFRENT
D’ISOLEMENT À TIARET
Beaucoup de citoyens résidents dans
les villages de la commune de Tagdempt sont désabusés par l’enclavement dont ils sont objets depuis l’arrêt
des travaux d’une route confiée par
l’APC mais qui reste otage d’un conflit
entre entreprises qui ont recours à la
justice. Peuplant le vaste territoire des
«Affafnas» qui s’étale tout au long des
plaines entourant l’oued «Mina» les
citoyens disent ne savent plus à quel
responsable se vouer d’autant que
l’affaire enrôlée en justice traine en
longueur.
Au-delà donc du bras de fer qui met
aux prises les deux entreprises soumissionnaires pour le projet il est à se
demander si c’est une fatalité que de
continuer à longtemps croiser les bras
en attendant un hypothétique jugement. Jusqu’à quand ?
A. F.
LA LIBERTÉ D’EXPRESSION EN DÉBAT
SIDI BEL ABBÈS
L’Ordre des Avocats de Sidi Bel Abbès
organise, mardi 24 juin à partir de 9h,
à la Maison de l’Avocat, sis au Village
américain (Route d’Oran), une journée
d’étude sur «la liberté d’expression en
Algérie à la lumière des consultations
menées dans la cadre de la révision
constitutionnelle».
M. A.
Vends
un appartement
à Béchar
Très bien situé, place de la
République (centre-ville)
Tel : 06 6163 97 56
Des questions sans
réponses à l’APW
L
es élus de l’APW d’Ain Témouchent se sont réunis, jeudi
pour débattre le budget supplémentaire de la wilaya pour
l’année 2014. Ils ont voté en majorité absolue pour une balance
équilibrée entre les recettes et les dépenses d’un montant de
1.865.703.928,19 DA. Le produit de la sablière constitue toujours
la principale recette en rapportant un montant de 36.997.740
DA. Ensuite, ils ont débattu le dossier relatif à la situation des
infrastructures sportives. Au sujet du problème des ambulances
acquises au profit des APC et qui sont mal exploitées soit à des
fins non sanitaires ou garées dans les parcs, le wali, par intérim
a déclaré : «Nous avons décidé de mettre ces ambulances à la
disposition de la structure sanitaire implantée dans la chaque
commune». Un autre élu a soulevé un cas pertinent au sujet des
locaux pour les jeunes chômeurs à usage professionnel, artisanal
ou commercial du programme présidentiel réalisés dans la commune de Bénisaf qui sont squattés par une catégorie d’habitants
venant d’autres coins de la région en les transformant en habitations au vu et au su des responsables .A cette question le wali n’a
pas répondu directement et a chargé le chef de daïra de lui rendre
compte. Certains élus ont remis en cause la liste des associations
bénéficiaires de l’aide de l’Etat dans la réalisation de leur plan
d’action. Selon eux, il n y pas une juste attribution des subventions. Il y eu un favoritisme injustifié au profit de certaines qui se
sont pas très actives durant toute l’année. Dans ce cas, le président
de l’APW Belgherras Ahmed a remis de l’ordre en déclarant qu’il
appartient selon la délibération que la commission financière est
la seule chargée de la répartition du montant global alloué aux
associations à caractère humanitaire.
O. Salem
SIDI BEL ABBÈS
Exposition de dessins
dédiés aux enfants
L
’innocence s’exprime est l’intitulé d’une remarquable exposition de dessins d’enfants qui vient de s’ouvrir dans le hall
de la bibliothèque «Cheikh El Kebbati» de la ville de Sidi Bel
Abbès. Organisée à l’initiative conjointe de l’association des arts
plastiques «El Basma» et la direction de la culture, l’exposition
enfantine se compose précisément d’une quarantaine de dessins
par lesquels des chérubins issus de diverses couches sociales, ont
exprimé allègrement leurs émotions, leur sensibilité, leur passion
et leur penchant pour l’esthétique. Encadrés par des éducateurs de
ladite association, les artistes en herbe ont révélé, à cette occasion,
leurs talents naissants en s’inspirant notamment des paysages, de
la nature, la vie animale, et autres. Selon Farid Daz, président de
l’association picturale «El Basma», les jeunes dessinateurs qui
se sont exprimés en donnant libre cours à leur imagination, ont
fait montre de prédispositions et d’aptitudes insoupçonnées à la
créativité et à l’invention artistique. L’interlocuteur a fait savoir,
dans la foulée, que les «Enfants-artistes» ont utilisé, pour ce faire,
exclusivement les crayons de couleurs et la gouache. M. Habchi
El Watan - Lundi 23 juin 2014 - 8
SÉTIF INFO
EL EULMA
RELOGEMENT DES HABITANTS DES VIEUX IMMEUBLES
LES ROUTES DANS
UN ÉTAT LAMENTABLE
Des Harat conjuguées
au passé
Q
uelques millimètres de pluie et les rues, ruelles et trottoirs
d’El Eulma, se sont vite transformés en marécages, rendant la circulation automobile et piétonne des plus difficiles.
Le promeneur dans les différents quartiers de la ville, à l’instar de Goutali, Tabet Bouzid, Sakhri, Douar Souk, Laâbidi,
remarque qu’il y a de plus en plus de boue dans les rues d’El
Eulma, bien plus même que dans les campagnes. Même le
centre-ville n’a pas été épargné par ce phénomène qui prend
de l’ampleur, alors que des sommes énormes ont été dépensées pour la réhabilitation des trottoirs et des chaussées. Les
automobilistes, comme les piétons, ne sont pas allés avec le
dos de la cuillère pour s’insurger contre les désagréments
vécus quotidiennement. Nids de poule, crevasses, tranchées,
travaux interminables, chaussées abîmées, caractérisent le
réseau routier urbain de la ville de la wilaya. Ils s’interrogent
sur le silence des élus, y compris ceux concernés par la réfection des routes.
Benabdallah A.
● De nombreuses familles vont passer l’été et le mois de Ramadhan dans
de bonnes conditions.
PHOTO: EL WATAN
A
près des décennies de misère, plus
de 80 familles tournent définitivement la page des Harat (vieux
immeubles), où les conditions de vie
n’ont pas été toujours faciles. Ainsi, une
page entière de l’histoire de bon nombre
de Harat du vieux Sétif se referme à
jamais. Au grand bonheur de leurs exoccupants relogés dans des logements à
Ain Romane. Partie intégrante de l’histoire contemporaine de l’antique Sitifis,
Harat El Djerdi, Karaghel, Bendjeddou,
Bendia, Djaafar, Noua, Ait Chaalal,
Mahdadi et autres ont été rasées, en
début de semaine en cours. Vivotant
dans des conditions inhumaines, 37
familles vont pour la première fois de
leur existence passer l’été et le mois de
Ramadhan dans de bonne conditions.
«Notre joie est indescriptible et incommensurable à la fois. Après plus de 60
ans de misère, nous allons enfin quitter
des trous à rats. En bénéficiant de logements décents, nous retrouvons le statut
de citoyen à part entière. Mis entre parenthèses durant des années, des Sétifiens de souche reviennent à la vie. Pour
une fois, on va pouvoir occuper des
chambres individuelles, bénéficier des
bienfaits d’une salle de bain et d’autres
commodités d’une vie normale. Nous
tenons à rendre hommage aux autorités
locales qui viennent de nous libérer des
griffes de la misère, du dénuement, des
affres des rats et de divers autres problèmes se trouvant désormais derrière
nous. En un mot, On va retrouver notre
dignité mise en veilleuse des décennies
durant», diront non sans une forte émo-
Les assiettes foncières libérées abriteront des équipements publics
tion de nombreux pères de familles, qui
éclatent en sanglots. «Grosso modo,
l’opération se déroule selon le planning établi. Toutes les conditions ont
été réunies pour que le relogement des
centaines familles se fasse bien. Hormis
quelques contestations infondées, tous
les bénéficiaires ont, non seulement
adhéré, mais manifesté leur joie»,
souligne le chef de daïra, Taleb Mohamed, qui n’ pas omis de préciser que 42
familles de bon nombre de Harat seront
relogées, aujourd’hui à Ain Romane ou
à Laanacer, les sites choisis. Inscrite
dans le cadre de la résorption de l’habitat précaire, l’opération fait l’affaire des
propriétaires qui reprennent leurs biens
après de longues années de conflits et
de procédures. Situées dans différents
coins du centre-ville, les assiettes fon-
cières libérées, vont nous dit-on abriter
des équipements d’utilité publique.
L’on apprend que les deux espaces libérés au niveau du faubourg de l’industrie
et du village Nègre (village nigro)
changeront prochainement de look.
Une promotion immobilière sera érigée
dans l’un.
Un hôtel, un centre commercial, des
logements hauts standings et un parking
souterrain meubleront le deuxième.
Balafrée des années durant par l’informel et certaines pratiques, cette partie
du centre-ville de Sétif, qui retrouve
petit à petit le chemin du «travail» placardé ces dernières années, va une fois
le «lifting» achevé, égayer le paysage du
poumon d’Ain Fouara dans l’obligation
de fermer la parenthèses de ces bâtisses
menaçant ruine.
Kamel Beniaiche
MAISON DE LA CULTURE HOUARI BOUMEDIENE
Le théâtre à l’honneur
L
a maison de la culture Houari Boumediene de Séti,
organise du 22 au 26 juin courant, les journées théâtrales
«Foursan El Rokh». Ce rendez-vous culturel réunira des
artistes issus de Tunis et des différentes régions du pays, telles
Bordj Bou Arréridj, Tizi Ouzou, Alger, Sétif, Constantine et
Laghouat. La coopérative «Kanafa» de Bordj Bou Arréridj
aura l’honneur de donner le coup d’envoi de cette manifestation, par la présentation de la pièce théâtrale «Laylat
Iaâdam». Les coopératives «l’espace culturel» d’Ain Benian
et «Anis Culturelle» de Sétif seront présentes le deuxième
jour. Elles présenteront «El Awal Moukarar» et «Saât Sifr».
Le troisième jour du rendez-vous sera marqué par le passage
du théâtre régional de Tizi Ouzou et la coopérative «Amer
pour la culture et le tourisme» de Sétif qui présenteront
respectivement «Mikal» et «Aini fi Ainek». La coopérative
«El Belliri» de Constantine et l’association «Nakous pour
le théâtre et le cinéma» de Laghouat participent avec respectivement «Le médecin» et «Awil Zaman El Mahzoum».
Le théâtre de Tunis clôturera ces journées par le spectacle
«Zanazin El Nour». Notons que les pièces débuteront à partir
de 16h30. Avec un aussi alléchant programme, le public sera
sans nul doute présent en nombre.
Marwa B.
LA CITÉ AU QUOTIDIEN
Impossible…
L
a semaine dernière, les différents points noirs du réseau
routier de la wilaya ont fait 9 nouvelles victimes. Ce
macabre chiffre dépasse le bilan du mois de mai dernier.
Sous d’autres cieux, ces drames auraient pris les proportions
d’un véritable cataclysme. Chez nous, ils sont malheureusement confinés dans le coutumier et banal fait divers qu’on
classe, une fois l’émotion dissipée. Perdre des innocents
et des cadres en mission est une perte incommensurable.
Les dégâts générés par le terrorisme de la route, n’ont pas
interpellé les «philosophes» qui ne ratent pourtant aucune
occasion à dénigrer publiquement la conception et la réalisation de tel ou tel équipement. Quand il s’agit d’accidents
de la route, ils se murent dans le silence. Au grand dam de la
majorité silencieuse et des familles des victimes meurtries.
Premiers responsables de ces homicides qui n’en finissent
plus, le facteur humain est une nouvelle fois placé dans
le box des accusés. En dépit de l’arsenal juridique et des
mesures coercitives mises en place par les pouvoirs publics,
les incorrigibles chauffards persistent et signent. Neuf ou
datant de la première guerre mondiale, le matériel roulant
est l’autre principale cause de la mort. Même si les supersoniques sont dans une certaine mesure coupables, les camions
et les bus de la préhistoire génèrent plus de casses. Réformés
depuis des lustres dans les wilayas limitrophes, des bus de
plus de 25 ans circulent et tuent encore. Le sujet qui a fait
couler beaucoup d’encre, n’a pas dérangé outre mesure la
direction du transport qui ne répond plus. Ecumant le réseau
routier sans casque, les deux roues, disposant ou non de papiers, font eux aussi des ravages. Défiant l’autorité (la police
s’entend) et le code de la route, les cortèges nuptiaux qui se
transforment en cortège funèbres, ne sont jamais rappelés à
l’ordre. La multiplication des procès verbaux et des barrages
de contrôles peuvent atténuer les ardeurs de certains chauffards rendant la conduite impossible à Sétif où l’incivisme, le
manque de respect d’un spécimen de chauffards rendent la
conduite, impossible….
K. B.
SALEH BEY
UN CHEF-LIEU DE DAÏRA
SANS LE MINIMUM
DE COMMODITÉS
L
es habitants de Saleh Bey dénoncent le manque d’infrastructures vitales, comme des banques, un tribunal, une
gare routière et un poste de la Protection civile. Ils sont obligés ainsi de se rendre à chaque fois à Aïn Oulmene, distante
de pas moins de 7 km, pour toute document administrative,
qui leur cause moult désagréments. Mais ce n’est pas là, la
seule carence signalée. Les habitants sont pénalisés aussi par
un manque cruel en transport urbain. La RN 28, à l’entrée sud
de la commune, s’est transformée en arrêt de bus, donnant une
image hideuse des lieux. Selon certains riverains, la cité des
435 Logements connaît un manque d’aménagement urbain.
Ceci est marqué par l’état déplorable dans lequel se trouvent
les routes. Le déficit en alimentation en eau potable est l’autre
talon d’Achille de Salah Bey, un chef-lieu de daïra ne disposant toujours pas du strict minimum.
B. A.
SÉTIF- AÏN TRIK
UN CHEMIN DANS
LE NOIR
A
la tombée de la nuit, la conduite sur le tronçon Sétif- Aïn
Trik, long de quelques kilomètres, devient dangereuse,
d’autant plus que les nombreux automobilistes fréquentant
un tel chemin faisant partie de la RN 79, sont dans l’obligation de conduire dans le noir, sachant que le tronçon est
dépourvu d’éclairage. Un tel déficit génère d’innombrables
désagréments à ses usagers. Les habitants d’Aïn Trick (un
quartier de la périphérie sud du chef-lieu de wilaya) ont
à plusieurs reprises, pointé du doigt un tel manque. «Le
manque d’éclairage engendre de nombreux problèmes. En
plus des accidents de la route, le noir est l’espace approprié
des voleurs et des agressions. Il n’est pas évident d’emprunter ce tronçon à une certaine heure de la nuit. Attenante à la
zone industrielle, la route fréquentée par des centaines de
véhicules, ne peut rester continuellement dans le noir qui
n’arrange personne», diront des citoyens d’Aïn Trick, qui
nous ont invités à emprunter la route au-delà de 22 heures. À
cette horaire, tout est permis pour certains chauffards, seuls
et uniques maîtres des lieux, qu’on ne peut traverser sans
compagnie. Pour avoir d’amples informations de la municipalité, nous avons pris attache avec le P/APC de la cité,
Dr Nacer Ouahrani qui dit : «Le problème de l’éclairage des
kilomètres qui séparent Sétif à Aïn Trick est pris en charge.
L’opération est inscrite à l’actif de la direction des travaux
publics qui se charge du dédoublement de voie. La facture
de la consommation sera à la charge de la commune qui
prendra le relais une fois le projet réceptionné».
K.B.
El Watan
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Tél./Fax : 036 66 43 35 Mob : 05 61 67 07 79
El Watan - Lundi 23 juin 2014 - 9
KABYLIE INFO
ELECTRICITÉ ET
GAZ À BOUMERDÈS
WILAYA DE TIZI OUZOU
Maâtkas, carrefour
de la poterie
.
PLUS DE 100 MILLIARDS
DE CRÉANCES
L
● Cette rencontre vise à créer une dynamique autour des produits du terroir qui
permettra aux producteurs et aux artisans d’avoir des ressources économiques
supplémentaires afin de pouvoir innover dans ce domaine.
PHOTO: EL WATAN
L
e coup d’envoi officiel
du festival national de la
poterie de Maâtkas a été
donné jeudi dernier par le wali
au CFPA, en présence d’une
nombreuse assistance et des
autorités locales. Cette 5è édition inaugure une formule axée
sur «la préservation, la promotion, la formation et la création contemporaine d’objets
artisanaux», notamment des
plats, des cruches, des terrines,
des soupières et autres jarres...
Elle vise également à créer une
dynamique autour des produits
du terroir qui permettra aux
producteurs et aux artisans
d’avoir des ressources économiques supplémentaires afin
de pouvoir innover dans ce domaine. Cette manifestation qui
s’étale jusqu’au 24 juin, a accueilli plus de 130 exposants,
dont 42 de la région de Maâtkas (Tizi Ouzou). D’autres
sont venus de 15 wilayas du
pays, notamment de Ghardaia,
Ouargla, Tipaza, Batna, Tamanrasset, Tindouf, etc. Outre
la poterie, qui revient en force
cette année, on y trouve aussi
des habits traditionnels, de la
broderie, de la vannerie, des
produits de cuisine… Des visiteurs et des invités sont venus
des quatre coins de la Kabylie
et d’Algérie en général pour
découvrir le travail des artisans divers (poterie, tissage,
bijouterie, couture…). Durant
cette semaine culturelle, les
artisans auront présenté des
La poterie, un savoir-faire ancestral à préserver
objets de leur travail manuel
comme ils en vendront aux
multiples visiteurs dont des
étrangers. Des conférences,
expositions ventes et des galas
artistiques marqueront cette
fête pendant laquelle des produits du terroir, qui participent
au développement de la région,
seront mis en évidence. Dans
le cadre de la formation et du
transfert du savoir-faire dans
ce domaine, deux ateliers de
poterie, l’un traditionnel et
l’autre moderne, ont été mis
à la disposition des jeunes,
filles et garçons, ainsi que
pour des adultes, afin de réaliser des œuvres en argile, des
objets pour le festival dont les
motifs aux multiples symboles
sont inspirés des traditions
ancestrales. Ces deux ateliers
sont encadrés par de vieilles
femmes et des professeurs de
dessin. «J’ai commencé ce
métier dès l’âge de 10 ans et
que j’ai appris grâce à ma
grand-mère. C’est par ce travail, légué de mère en fille, que
nous subvenons aux besoins de
nos familles. Nous façonnons
toutes sortes d’objets que les
clients achètent. Les uns, les
utilisent pour les besoins de la
cuisine, d’autres les acquièrent
pour le décor et l’esthétique de
leurs domiciles. En tout cas,
cette fête traditionnelle me permet non seulement d’exposer
mon savoir-faire aux visiteurs
mais aussi d’enregistrer en
même temps des commandes à
réaliser dans l’année pour mes
clients. Ces derniers viennent
de partout», nous dira Nna
Tassadit, une potière de Maâtkas aux mains magiques. Trois
galas artistiques seront animés
par des chanteurs de la région,
ainsi que par des artistes de
renommée, tels que Abranis,
Djaffar Aït Menguellet, Abbas N’Ath Rezzine, en plus
d’autres surprises. Ces soirées
artistiques auront lieu à la placette de la mairie et au village
Aït Ifrek. La clôture du festival
est prévue mardi 24 juin au
CEM Ounar. Des cadeaux et
des tableaux d’honneur seront
remis à cette occasion aux participants. Un prix sera décerné
au meilleur stand, que le jury
du festival aura élu au terme la
fête.
Amar Ikkour
LORS D’UN TOURNOI INTERNATIONAL
DE FOOTBALL EN FRANCE
L’OC Afir honore l’Algérie
notre communauté d’immigrés de nous avoir pris en
charge pendant notre séjour.
Et je n’oublie pas dans ce
cadre de saluer le soutien de
notre sponsor Tifra Lait», a
déclaré Madjid Boucherrab,
président-fondateur de l’OC
Afir, créé en 2008. «Malgré le manque terrible de
moyens et d’infrastructures
nous avons bien représenté
l’Algérie. Les enfants en sont
contents. Ils ont acquis une
belle expérience sur le plan
sportif et profité du capital
touristique parisien», a-t-il
ajouté. Il n’omet pas non plus
d’interpeler à cette occasion les autorités
locales : «Nous demandons plus d’aides
sur le plan subventionnel, mais surtout
la réhabilitation du stade communal de
Boudjima qui est devenu un vrai danger
pour nos gamins». Pour rappel, cette jeune
école de formation a été sacrée deux fois
(2013 et 2014) dans la coupe de wilaya, et
elle a offert déjà quelques joueurs à la JSK.
Samir Ghezlaoui
PHOTO: EL WATAN
L
es benjamins de l’école
de football Olympique
Club d’Afir, de la commune
de Boudjima (Ouaguenoun), ont honoré l’Algérie,
avec une 7e place méritée,
dans le tournoi international
«Longjumeau Cup 2014»,
organisé en France, les 6,
7 et 8 juin derniers. Cette
compétition destinée aux
très jeunes footballeurs
(U11 et U13) a été organisée
par l’équipe de la ville de
Longjumeau (à 17 Km au
sud de Paris). Elle a connu
la participation d’une vingtaine d’équipes, venues de
toute l’Europe et des pays maghrébins. Ce
mini tournoi, remporté par le club organisateur FC Longjumeau, a été une occasion
aux bambins de l’OC Afir (dans la catégorie U13) de se confronter à des adversaires
d’un niveau supérieur et avec des moyens
beaucoup plus importants. Cela ne les a pas
empêché de se montrer coriaces, compétitifs et très efficaces à l’attaque, avec une
moyenne de 2 buts marqués par match sur
les 11 rencontres jouées. Ils étaient ravis de
tenir tête aux Français, aux Allemands ou
encore aux Belges avec lesquels ils ont fait
match nul (1-1), contrairement aux Fennecs
qui ont abdiqué lors de leur premier match
en Coupe du monde face aux Diables
rouges ! «Je tiens à remercier d’abord les
organisateurs pour leur invitation et leur
bon accueil. Je remercie également l’association franco-algérienne FARR et toute
e directeur de la distribution de l’électricité et du gaz
de la wilaya de Boumerdès, Hakim Lateb, a annoncé
hier lors d’une conférence de presse consacrée au bilan
de l’année 2013, que le montant des créances de la société
s’est élevé à fin 2013 à 1015 millions de Da. Les directions de wilaya et les APC viennent en tête de liste avec
155 millions de Da. En deuxième lieu, les institutions
sécuritaires avec 154 millions de Da.
Le vol de cuivre qui devient un commerce juteux ces
dernières années, a été signalé dans trois localités : Bordj
Menaiel, Khemis El Khechna et Dellys, avec un total de
3555 mètres volés, ajoute le responsable. En plus de ces
pertes, 222 cas de fraude ont été signalés durant l’exercice
2013. Cela s’ajoute à d’autres atteintes au réseau électrique. Ainsi, 379 dossiers ont été présentés devant la justice dont 74 affaires pour factures impayées. Par ailleurs,
le responsable a déclaré que le taux de raccordement au
gaz est estimé à 40% dans toute la wilaya. Cette estimation a été calculée par rapport au nombre d’abonnés à
l’électricité, car le responsable déclare qu’il n’a pas les
statistiques concernant le parc de logements. Il avance un
taux de 50% sur l’ensemble de l’année en cours.
D’autre part, il annonce un été avec moins de coupures
d’électricité. Fait anecdotique, hier, la localité de Corso
a été privée d’électricité pendant toute la journée, tandis
qu’au niveau de la ville de Boumerdès la coupure a été
signalée vers 14 h. A propos de la source d’énergie électrique permettant de couvrir les besoins des abonnés, M.
Lateb déclare que cette question le dépasse. «La source
de l’énergie, c’est au niveau central», a-t-il déclaré, précisant que le délestage n’est pas spécifique à une région».
Le responsable estime tout de même qu’au niveau de la
wilaya de Boumerdès le renforcement des lignes permetD. R.
tra d’éviter la saturation.
RENCONTRE RÉGIONALE
SUR LA MÉDECINE
GÉNÉRALE
D
es médecins ont appelé, hier, lors d’une rencontre
régionale organisée à l’institut national de la productivité et de développement de l’industrie de Boumerdès, à
l’inscription de la médecine générale et de famille comme
une spécialité à part entière dans le système de santé.
«Nous avons organisé cette journée dans le but de redonner à la médecine générale sa place et réclamer ainsi sa
revalorisation car elle est le pilier essentiel du système
de santé en Algérie», a déclaré le Dr Tafat Bouzid, viceprésident de la Société algérienne de médecine générale
(Samg). «Le médecin généraliste est marginalisé alors
qu’il est l’acteur principal de la santé dans notre pays», at-il relevé avant d’insister sur la nécessité d’organiser des
formations continues au profit des praticiens généralistes.
«L’enseignement de cette discipline ne doit pas être une
obligation pour les étudiants qui ont échoué au concours
d’accès au résidanat», a-t-il suggéré. Les participants,
venus de différentes wilayas du pays, ont souhaité que
de telles rencontres se généralisent afin de permettre la
maitrise des techniques de fonctionnement des équipements médicaux. «Nous ne voulons pas que ce genre de
rencontres soient de simples tribunes pour les médecins,
mais nous appelons à ce qu’elles soient des occasions qui
nous aideront à évaluer les compétences des praticiens»,
a-t-il soutenu. Notre interlocuteur s’est plaint du problème du manque de formation continue pour le médecin
généraliste en précisant que les consultations de malades
se font au niveau des hôpitaux alors qu’elles peuvent
être assurées par un médecin généraliste au niveau des
centres de soins. Le Dr Diboune a, quant à lui, rappelé les
principes de la déontologie médicale devant être respectés
par le personnel du secteur dans le but d’assurer une meilZ.Youcef
leure prise en charge des patients.
El Watan
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El Watan - Lundi 23 juin 2014 - 9
TLEMCEN INFO
GHAZAOUET
LA ROUTE DU LITTORAL
EN CHANTIER
SOCIÉTÉ
Le diabète et le ramadhan
en débat
L
a route du littoral reliant, dans son premier tronçon, les villes
de Marsa Ben M’hidi et Ghazaouet sur une distance de 58
km a été scindée en quatre lots pour accélérer la réalisation fixée
à un délai de 24 mois. Un délai qui risque de ne pas être respecté
compte tenu des contraintes rencontrées par les entreprises, en
charge du projet, relatives au déplacement des réseaux de transport d’eau, de gaz et d’électricité (lignes aériennes et souterraines. A entendre les interventions des différents responsables
chargés du suivi de ce projet, le retard enregistré au niveau du
lot n°1, est dû aussi à une défaillance de l’entreprise. Le taux
d’avancement des travaux de réalisation de ce tronçon reliant
BabKhrofa, dans la commune de Dar Yaghomracen à Zoreg
(Souahlia) sur une distance de 16 km est estimé seulement à
10%, ont évalué les techniciens. Ce projet revêt une importance
capitale dans la mesure où il constitue l’évitement de la ville de
Ghazaouet et surtout l’entrée Est de la ville, ce goulot d’étranglement où la circulation s’arrête parfois pendant plusieurs
minutes dans une espèce de confusion générale. La circulation
moyenne qu’on y enregistre est de l’ordre de 8417 véhicules /
jour dont 20% des camions de gros tonnages.
O. E. B.
● Que devront faire les personnes diabétiques durant le mois de ramadhan ?
Faut-il jeûner ou non ?
le coran exempte les personnes malades
si la pratique du jeune est susceptible de
nuire à leur état de santé. Les praticiens
de la santé s’accordent à dire que le jeûne
est strictement contre-indiqué pour les
diabétiques, notamment ceux traités à
l’insuline.
Les diabétiques insulino-dépendants,
en observant le jeune s’exposent à des
risques d’hypoglycémie ou d’hyperglycémie, de complications redoutables qui
peuvent même entrainer la mort. Toute-
fois, malgré la tolérance de la religion et
leur avis médical, un grand nombre de
diabétiques va s’obstiner à jeuner.
Ce médecin leur recommande de veiller
à fractionner leur repas en deux prises
avec un intervalle de deux à trois heures,
l’hydratation doit être suffisante et la
surveillance glycémique doit être régulière. En cas de malaise, même survenu
à quelques minutes du Ftour, le conférencier recommande de rompre le jeûne
immédiatement.
O. El Bachir
SIDI YOUCHAÂ
UN ABRI DE PÊCHE EN PROJET
MUSIQUE
L
es travaux du port de pêche de Sidi Youchaâ sont confiés
au groupe COSIDER et l’entreprise espagnole CYES. Le
port de Sidi Youchaa disposera d’une superficie de terre-plein
d’environ 11600 hectares et d’un plan d’eau de 2600 hectares.
Il sera doté d’une capacité d’accueil de 295 unités, 150 petits
métiers, 70 sardiniers, 65chalutiers et 05 thoniers. Les travaux
ont débuté en octobre 2013 pour un délai de 40 mois. Le taux
d’avancement des travaux est estimé actuellement à 15% selon
le STP M AOtmanien charge du suivi du projet. Le représentant
de COSIDER, a reconnu que le taux d’avancement des travaux
accuse un retard d’environ un mois et demi. Ce retard, selon
l’exposant résulte d’un déficit en matière de camions pour le
transport de plus de deux millions de tonnes de matériaux de
carrières. «Actuellement nous tournons avec seulement 40
camions, nous allons doubler ce nombre et accélérer la cadence
pour rattraper le retard et faire en sorte que le projet soit livré à
temps» a-t-il déclaré. Pour ce qui est de la route du village dont
la chaussée a subi d’importants dégâts à cause d’un intense trafic de camions de gros tonnages, le responsable de COSIDER
a rassuré les responsables locaux que la réhabilitation de cette
route sera prise en charge par son entreprise. Par ailleurs, le
petit port de la commune côtière de Honaine fait également
l’objet d’une opération d’amélioration d’accès au niveau de la
passe et d’extension pour augmenter sa capacité actuelle de 55
unités pour atteindre 197 unités. Cette opération concerne la
réalisation, entre autres, d’une jetée principale de 190 mètres
linéaires, d’un quai de 115 mètres et des ouvrages d’accostage
longs de 295 mètres.
O. E. B.
PHOTO : DR
Du Blues sur les hauteurs de la ville
Le public s’est régalé lors du concert de blues
L
’Institut français a organisé, dans la soirée de samedi à l’hôtel Renaissance,
un concert purement blues,
exécuté avec brio par le duo
Mohamed Zami, né à Sougueur dans la wilaya de Tiaret et Roland Tachakounté,
Camerounais d’origine. Un
spectacle qui a égayé la nom-
breuse assistance venue apprécier le talent de deux artistes
lié par l’amour de la musique
du monde. Né à Sougueur
(Algérie), Mohamed Zami a
un parcours exceptionnel : il
fut partie prenante, en tant que
musicien, compositeur et créateur, de nombreux groupes de
musique algérienne, nourris
de musiques traditionnelle,
jazz, classique et du monde
tels que Hidhad/ Ghiwane/
West White Birds, Oran/
Membre de l’Orchestre Symphonique National sous la direction de Abdelwahad Salim,
Groupe de recherche «BAJA»
et «ANZA» Jazz fusion, Alger
/entre autres…. Roland Tcha-
kounté est une vedette internationale de la musique du
monde, nourrie de la musique
de ses origines le Cameroun.
Il sort en 1999, «Bred bouh
shuga blues», album de sa
révélation. Il publie en 2005
«Abango», un triomphe /tournée aux Etats-Unis, au Canada
et en Belgique.
C. B.
ENVIRONNEMENT
Une sensibilisation festive
L
’association pour la sauvegarde et la
promotion de l’environnement de la
wilaya de Tlemcen (Aspewit) a tenu, cette
année, à fêter la journée internationale de
l’environnement d’une manière carnavalesque.
Pour attirer l’attention de la population
sur la dégradation du cadre de vie et la
pollution qui envahit inexorablement la
région, l’association a innové en faisant
appel à des cavaliers (fantasia) une clique,
des mascottes représentant tous types
de personnages comiques… de jeunes
athlètes de la protection civile exhibant
avec brio leurs techniques et des scouts…
Des ballons multicolores ont été lâchés,
avec des slogans pour la préservation de
l’environnement. Les enfants accompagnés de leurs parents ont eu tout le loisir
de s’essayer à des jeux sur place.
En début de soirée, l’archéologue et écrivain Abderrahmane Khelifa a animé une
conférence sur «l’histoire de Tlemcen et la
préservation et la conservation des monuments historiques». «Après l’événement
Tlemcen, capitale de la culture islamique
en 2011, tout semble s’être arrêté net.
Beaucoup de choses ont été abandonnées,
comme par exemple, les fouilles archéologiques qui ne se sont pas poursuivies là
où elles avaient commencé. En outre, de
nombreux sites sont à l’abandon… »
C. Berriah
SANTÉ
UNE TUMEUR DE 15 KG
EXTRAITE D’UNE FEMME
L
’unité de gynéco-encologie de l’établissement hospitalier spécialisé (EHS) de Tlemcen
vient d’accomplir une
prouesse d’une rare précision médico-chirurgicale. Le service du Pr
Mohamed Ouali a réussi
l’ablation d’une tumeur
ovarienne géante de 15
kg et de 40 cm/30 cm.
«C’est une patiente de 53
ans qui souffrait d’une pression sur l’abdomen et le diaphragme,
ce qui lui causait une gêne respiratoire sur les vaisseaux abdominaux» explique le spécialiste. L’examen gynécologique de
la malade, suivi d’une échographie, a révélé une grosse tumeur
abdominale pelvienne. La pression de la tumeur sur l’utérus a
provoqué l’extériorisation du col utérus en extra vaginal. «Sur
le plan général, la patiente a présenté une anémie sévère d’où
son hospitalisation en urgence. Après un bilan pré opératoire
(scanner abdomino-pelvien et bilan biologique) une transfusion
et l’avis du médecin anesthésique, nous avons procédé à une
laparatomie exploratrice (qui signifie «ouvrir pour voir») la
découverte a été surprenante : une tumeur géante de l’ovaire
droit, d’où notre décision de l’ablation et une parfaite anexectomie (lavage totale)…» a explicité davantage le Pr Oulai. Cet
acte chirurgical d’une rare précision a été l’œuvre du Pr Ouali, du
réanimateur Abdelli et de l’anesthésiste Bettahar…
C. B.
PHOTO : DR
S
ous le thème «diabète et ramadan»
l’association El Amel d’aide aux
diabétiques a organisé, samedi dernier, au niveau de la salle de conférence
de l’EPG, une journée de sensibilisation.
L’objectif de cette rencontre à laquelle ont
pris par les médecins et les imams était
de mettre en garde les diabétiques des
risques qu’ils encourent en observant le
jeûne. Pour sa part, l’imam, s’appuyant
sur des versets coraniques et des hadiths
du prophète, a clairement expliqué que
El Watan - Lundi 23 juin 2014 - 10
DOSSIER
CONFLIT ENTRE LA CHINE ET LE VIETNAM
Les rochers de la discorde
● Le conflit entre la Chine et le Vietnam sur les archipels Spratleys et Paracels a récemment resurgi.
L
e 1er mai dernier, sous haute
protection de la marine et
de l’aviation chinoises, Pékin installe une plateforme d’exploration pétrolière à proximité
des îles Paracels que le Vietnam
considère comme faisant partie
de sa zone économique exclusive.
Hanoï qualifie une telle décision
d’«illégale». Le 13 du même mois,
se déclenchent des manifestations
anti-chinoises dans plusieurs villes
du Vietnam. Réveillant ainsi des
ressentiments nourris par d’anciennes frictions ayant marqué les
rapports entre les deux voisins.
Situés en Chine méridionale, les
deux archipels regroupent des
îles, îlots, récifs et atolls. Outre
la Chine et le Vietnam, d’autres
pays limitrophes (voir ci-contre)
se disputent ces zones qui renferment des gisements de gaz et de
pétrole, ainsi que des richesses
halieutiques. Aussi, ces territoires
se situent sur les routes qui relient
l’Asie orientale à l’océan Indien.
D’où leur importance stratégique.
Ces enjeux multidimensionnels
suscitent la méfiance des voisins
de la Chine quant à ses ambitions
hégémoniques et expansionnistes
dans la région.
DES RAPPORTS BELLIQUEUX
En 1974, soit un an avant la fin
de la guerre du Vietnam en 1975,
l’armée chinoise occupe l’archipel
des Paracels. Les relations entre
Pékin et Hanoï s’enveniment en
1978 avec la perspective d’une
visite du leader chinois Deng
Xiaoping aux Etats-Unis, laquelle
a eu lieu en janvier 1979. Soumis
aux attaques continues de l’armée
de Pol Pot sur sa frontière avec le
Cambodge, taraudés à l’idée d’un
encerclement tissé par Washington, Tokyo, Pékin et Phnom Penh,
les Vietnamiens optent pour une
intervention militaire au Cambodge. Parallèlement, Hanoï lance
une campagne contre les Hoa, les
Chinois du Vietnam, qui débouche
sur l’expulsion de centaines de
milliers d’entre eux. Deng Xiaoping décide, en représailles, des
attaques à la frontière vietnamienne, début 1979. En 1988, la
Chine et le Vietnam entrent en
guerre pour accaparer les récifs
Johson. L’arrivée au pouvoir en
Union soviétique de Mikhaïl Gorbatchev marque le début d’une
nouvelle ère dans les relations
internationales. De ce fait, le Vietnam est convaincu que la réduction
de l’aide soviétique dont il bénéficie jusque-là l’oblige à prendre
plusieurs mesures pour s’adapter
aux contraintes des changements
que connaît le monde. Hanoï retire
son armée du Cambodge, ouvre
le pays aux investissements occidentaux et normalise ses relations
diplomatiques avec Pékin en 1991.
Cette même année, intervient un
accord international sur le Cambodge. En juin 2011, le Vietnam
entame une série d’exercices militaires à tirs réels en mer de Chine
méridionale. La porte-parole vietnamienne des Affaires étrangères,
Nguyen Phuong Nga, parle d’un
simple «entraînement annuel de
routine». Or, un mois auparavant,
Hanoï avait accusé Pékin d’avoir
«violé» sa souveraineté lorsqu’un
navire d’exploration du groupe
public d’hydrocarbures PetroVietnam a été endommagé par des bateaux chinois dans une zone qu’il
considère comme partie intégrante
de son territoire. En juin 2012, le
Vietnam initie de nouvelles règles
de navigation relatives au territoire, intégrant les îles Spratleys
et Paracels.
L’ŒIL BIENVEILLANT DE
WASHINGTON
Passons la guerre du Pacifique de
1941 à 1945. Passons la guerre
de Corée (1950-1953) et la guerre
du Vietnam. Le Pacifique constitue pour les Etats-Unis une des
régions où sa présence est indispensable pour défendre ses
intérêts. D’où l’œil vigilant de
Washington quant aux conflits
territoriaux entre pays de la région
où il compte, entre-temps, des
alliés comme le Japon et les Philippines. Cependant, se déploie en
face un concurrent économique
puissant, la Chine, accusée par ses
voisins d’ambitions expansionnistes. Dans cet échiquier-écheveau où les intérêts s’imbriquent,
Washington se pose en arbitre
tout en étant vigile. Un statut
qui l’expose à des frictions avec
Pékin. Le 1er avril 2001, un avion
de reconnaissance de la marine
américaine entre en collision
avec un chasseur de la marine
chinoise près de l’île de Hainan,
une province de la Chine. D’où un
grave incident diplomatique entre
Washington et Pékin. En mars
2009, le Pentagone accuse la
Chine d’avoir harcelé l’Impec-
cable, un bâtiment scientifique
non armé opérant en toute légalité dans les eaux internationales,
à environ 120 km au sud de l’île
de Hainan. Il affirme que l’Impeccable menait une opération «de
routine». En réaction, le ministère
de la Défense chinois relève que
le bâtiment américain a violé le
droit chinois et international, dont
la Convention des Nations unies
sur le droit de la mer de 1982, ratifiée par la Chine mais pas par les
Etats-Unis. Washington prône un
règlement multilatéral et pacifique
de ces conflits territoriaux entre
la Chine et ses voisins. Ce qui
est loin d’être la vision de Pékin,
plutôt favorable à des négociations
bilatérales. Le président Barack
Obama a fait de la concrétisation
la stratégie du «pivot» une de ses
priorités majeures de sa politique
étrangère. Basée sur les trois D
— diplomatie, développement et
défense —, cette stratégie consiste
en le déploiement de plus de la
moitié de la flotte américaine en
Asie-Pacifique, le renforcement
des partenariats dans le domaine
militaire avec les alliés de la région
et le rapprochement avec la Birmanie, l’Indonésie et le Vietnam.
Lors de sa visite en Australie en
novembre 2011, le président Obama a déclaré que «les Etats-Unis
sont une puissance du Pacifique et
nous sommes là pour rester». De
son côté, Le président Hu Jintao
a indiqué, dans son discours du 8
novembre 2012, que la Chine doit
vite s’imposer comme une «puissance maritime» de rang mondial.
Amnay Idir
TENSION AVEC
LES VOISINS
Il n’ y a pas que le Vietnam. D’autres pays
voisins entretiennent avec l’empire du Milieu
des rapports conflictuels sur les archipels
Spratleys et Paracels. Il s’agit des Philippines,
de Brunei, de la Malaisie et de Taïwan. Tous ces
pays désignent ces zones disputées selon leur
vision de la région. Pékin les appelle mer de
Chine, Hanoi mer de l’Est, mer des Philippines
occidentales pour Manille. En 1984, Brunei
établit une zone exclusive de pêche sans pour
autant la revendiquer. En 1977, les Philippines
tentent d’occuper l’île d’Utu Aba. L’épreuve de
force de Manille échoue face aux forces
taiwanaises.Taipei se sent impliqué dans le
conflit, même s’il n’est pas reconnu par la Chine
mais constitue comme Manille un des alliés des
Etats-Unis dans la région. En 1983, c’est au tour
de la Malaisie de soulever la question de sa
souveraineté sur trois îles des Spartleys, puis
récidive en 1986 pour prendre d’autres îles. Le
Vietnam proteste. Face à la puissance chinoise,
Manille insiste sur le rôle de Washington quant
au règlement de ce conflit. La Chine constitue
«une superpuissance avec plus de dix fois notre
population. Nous ne voulons pas que des
hostilités se déclenchent», a déclaré le
président Benigno Aquino en juin 2011 suite à de
nouveaux incidents entre la Chine et le Vietnam
dans ces zones. Et d’ajouter : «Peut-être que la
présence de notre allié, les Etats-Unis, garantira
que nous aurons tous la liberté de naviguer» et
que «tous respecteront le droit international».
Cependant, Pékin voit d’un œil hostile
l’ingérence américaine dans la région. Lors du
sommet de l’Association des nations de l’Asie
du Sud-Est (ASEAN) en 2010 au Vietnam,
Mme Hillary Clinton a indiqué que son pays a «un
intérêt national» à préserver «une liberté de
navigation» dans la mer de la Chine du Sud. Et à
l’occasion de sa visite à Manille, en novembre
2011, elle a exprimé le soutien de Washington
aux Philippines. Comme elle a rappelé le traité
de défense mutuelle de 1951 entre Manille et
Washington et déclaré que «les Etats-Unis
seront toujours dans le camp des Philippines».
Mme Clinton a aussi évoqué la Mer de Chine du
Sud comme étant «la mer des Philippines
occidentales», la nouvelle appellation de
Manille pour ces eaux en contentieux. En avril
2012, des gardes-côtes philippins appréhendent
huit bateaux de pêche chinois près du récif
Scarborough. Une aubaine aux yeux de Pékin
pour y déployer une partie de sa flotte, interdire
l’accès aux pêcheurs philippins et réaffirmer sa
souveraineté sur le récif. Washington et Manille
entament le même mois des manœuvres
maritimes conjointes au large des côtes
occidentales.
A. I.
DU CONTENTIEUX
SENKAKU-DIAOYU
AVEC LE JAPON
A l’automne 2010, une crise diplomatique éclate
entre le Japon et la Chine à propos des îles
Senkaku-Diaoyu. Celles-ci sont contrôlées par
Tokyo. Les îles Senkaku, comme les appelle
Tokyo, Diaoyu pour Pékin, sont revendiquées à la
fois par les deux pays avec pour arbitre
Washington, soucieux de contenir les ambitions
de Pékin. Après la collision entre un chalutier
chinois et des gardes-côtes japonais près des îles
Senkaku, en septembre 2011, la secrétaire d’Etat
américaine Hillary Clinton a affirmé au
gouvernement japonais que ces îles relèvent de
la compétence du Traité de sécurité nippoaméricain. Fin avril dernier, le président
américain, Barack Obama, a effectué une tournée
en Asie sans passer par la Chine. Au programme :
Japon, Corée du Sud, Malaisie et Philippines.
Après le sommet avec le Premier ministre
japonais Shinzo Abe, le Président américain a
affirmé que les îles Senkaku sont «couvertes» par
le traité de défense liant Washington et Tokyo.
«L’article 5 couvre tous les territoires sous
administration japonaise, y compris les îles
Senkaku» en mer de Chine orientale, a-t-il relevé.
Après la défaite japonaise en 1945, ces îles sont
placées sous le contrôle des Etats-Unis avant
d’être finalement restituées au Japon en 1972,
après la signature d’un accord qui manque de les
A. I.
mentionner explicitement.
El Watan - Lundi 23 juin 2014 - 11
I N T E R N AT I O N A L E
ILS QUALIFIENT D’«INSIGNIFIANT» LE PLAN DE PAIX
DU PRÉSIDENT POROCHENKO
Les insurgés pro-russes jouent
au chat et à la souris avec Kiev
● Un chef rebelle a jugé que les efforts de Petro Porochenko étaient «insignifiants», tant qu’ils
n’inclureraient pas le retrait total des troupes ukrainiennes dans l’Est.
PHOTO : D. R.
L
es déclarations de bonnes
intentions c’est utile, mais à
condition qu’elles soient partagées et, surtout, suivies d’effet
sur le terrain, ce qui ne semble pas
encore être le cas en Ukraine. Ainsi qu’il l’avait promis lors de sa
campagne, le président ukrainien,
Petro Porochenko, a bien proposé un dialogue avec les rebelles
pro-russes n’ayant commis «ni
meurtre ni torture» en exposant
hier un plan de paix.
Le dirigeant pro-occidental s’est
adressé à la nation lors d’un discours télévisé, après avoir décrété
un cessez-le-feu d’une semaine
à ses troupes engagées depuis
avril dans des combats contre les
insurgés dans l’est de l’Ukraine,
qui ont fait au moins 375 morts.
Toutefois, les échanges de tirs se
poursuivaient, les troupes ukrainiennes disant utiliser l’artillerie
pour repousser les attaques de
rebelles, qui ont rejeté le cessezle-feu provisoire visant à leur
désarmement. A Siversk, une localité de 3000 habitants à l’ouest
de Slaviansk, l’un des bastions
des séparatistes pro-russes, selon
des médias occidentaux, l’évocation du cessez-le-feu provoquerait
carrément des jurons imagés de
la part des rebelles. Aussi, poursuivent-ils leurs combats contre
les autorités pro-européennes de
Kiev, qu’ils considèrent comme
des «fascistes».
Le plan de paix mis sur la table
par le président Porochenko paraît
pourtant être une bonne base de
travail. Il inclut la création d’une
zone tampon de 10 km à la fron-
Le président russe Vladimir Poutine (à droite) en compagnie de Petro
Porochenko, président ukrainien
tière entre l’Ukraine et la Russie
et un couloir pour les mercenaires
russes leur permettant de rentrer
en Russie une fois leurs armes déposées. Le plan stipule également
la fin de «l’occupation illégale»
des bâtiments de l’administration
régionale de Donetsk et Lougansk contrôlés par les rebelles,
l’organisation rapide d’élections
locales et un programme pour la
création d’emplois dans la région.
Il évoque aussi la décentralisation
du pouvoir et la protection de la
langue russe par le biais d’amendements à la Constitution. Mais
tout en se montrant donc ouvert à
des discussions avec les insurgés
pro-russes, le président ukrainien
a néanmoins accompagné son
plan d’un avertissement. Dans
son discours de 12 minutes, le
président pro-occidental a affirmé
que «le scénario pacifique est
notre scénario principal. C’est
notre plan A». «Mais ceux qui ont
l’intention d’utiliser ces négociations de paix à la seule fin de
jouer la montre et de regrouper
leurs forces doivent savoir que
nous avons un plan B détaillé. Je
ne vais pas en parler maintenant
parce que je crois que notre plan
pacifique va réussir», poursuit-il.
Un chef des rebelles avait auparavant jugé que les efforts de
Petro Porochenko étaient «insignifiants» tant qu’ils n’incluaient pas
le retrait total des troupes ukrainiennes dans l’Est et une reconnaissance de leur indépendance.
«Des vues diamétralement opposées ne seront pas une barrière à
la participation aux négociations.
Je suis prêt à discuter avec ceux
qui se sont fourvoyés, qui ont
par erreur adopté des positions
séparatistes. A l’exception, bien
sûr, de ceux qui ont été impliqués
dans des actes de terrorisme, de
meurtre ou de torture», a rétorqué
le président ukrainien. «Je garantis de plus la sécurité pour tous
les participants aux négociations,
pour tous ceux qui veulent adopter le langage de la discussion au
lieu du langage des armes», a-t-il
ajouté. Toutes ces assurances ont
aussi laissé de marbre les insurgés
pro-russes.
Le président russe, Vladimir Poutine, qui a souvent soufflé le chaud
et le froid concernant le dossier
ukrainien, a déclaré, pour sa part,
son soutien au plan de paix de
M. Porochenko tout en appelant
à un «dialogue substantiel» entre
Kiev et les rebelles pro-russes.
«Il importe que ce dialogue entre
les parties qui s’affrontent en
Ukraine s’appuie sur le plan de
paix», a-t-il déclaré hier. Vladimir
Poutine a également demandé à
Kiev de mettre fin à ses opérations
militaires. «Les opérations militaires n’ont pas cessé, a-t-il dit,
je ne peux pas dire qui en est responsable.» Ces déclarations interviennent après qu’il eut adressé,
hier, des messages contradictoires
aux autorités ukrainiennes, plaçant dans un premier temps les
troupes armées du centre de la
Russie en état d’alerte, puis offrant un soutien mesuré au plan
de paix de Porochenko. Tous ces
petits points laissent penser que la
Russie, les insurgés pro-russes et
l’Ukraine n’ont pas encore fini de
jouer au chat et à la souris. A. Z.
OFFENSIVE ISRAÉLIENNE EN CISJORDANIE
La Palestine décide de saisir l’ONU
● Israël a lancé son plus important déploiement en Cisjordanie depuis 2005.
L
a Palestine a décidé samedi de saisir le
Conseil de sécurité de l’ONU en vue de
contenir l’«offensive israélienne brutale en
cours» contre les Palestiniens, notamment en
Cisjordanie occupée. Dans un communiqué,
les dirigeants palestiniens ont affirmé avoir eu
des contacts intensifs pour tenir une session
d’urgence au Conseil de sécurité de l’ONU
afin de discuter des moyens de mettre fin à
l’«offensive israélienne brutale en cours»
contre les Palestiniens, soulignant : «Nous
allons saisir les organisations internationales
pour protéger notre peuple.» «L’escalade (de
l’offensive) israélienne en Cisjordanie, qui a
conduit à la mort de cinq personnes et à 400
arrestations, signifie que le gouvernement
israélien pousse la situation au bord de l’explosion», ont averti les membres du comité exécutif
de l’Organisation de libération de la Palestine
(OLP) et les membres du comité central du
mouvement Fatah. Cette escalade entre dans le
cadre de l’opération qu’elle a lancée il y a dix
jours après la disparition de trois Israéliens près
d’une colonie.
L’occupant israélien, qui prétend que le mou-
vement Hamas est responsable de la disparition
de trois Israéliens, a lancé son plus important
déploiement en Cisjordanie depuis la fin de la
deuxième Intifadha palestinienne en 2005, et a
arrêté près de 300 Palestiniens. Deux jeunes Palestiniens ont été tués hier par des tirs de l’armée
d’occupation israélienne en Cisjordanie.
Le ministre palestinien des Affaires étrangères,
Riyad Al Malki, a estimé vendredi que la réaction israélienne, depuis la disparition de trois
jeunes Israéliensb, en Cisjordanie, «va au-delà
de toute logique», s’indignant de l’absence de
réaction de la communauté internationale. Hier,
le président palestinien, Mahmoud Abbas, a
déclaré qu’aucune preuve n’indique que le Hamas est impliqué dans la disparition de ces trois
jeunes Israéliens. Il a dénoncé l’assassinat par
l’armée israélienne de deux jeunes Palestiniens
dans le cadre de son opération militaire.
En plus de la punition collective qu’il infligée
au peuple palestinien, le gouvernement israélien
a menacé samedi d’expulser Robert Serry, le
coordinateur de l’ONU pour le processus de
paix au Moyen-Orient, pour avoir proposé son
assistance au transfert de fonds qataris à Ghaza,
selon la télévision israélienne. Selon le ministre
israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, cité par la télévision, M. Serry a tenté
en vain de convaincre l’Autorité palestinienne
de transférer 20 millions de dollars débloqués
par le Qatar pour résoudre la crise des salaires
des fonctionnaires du Hamas à Ghaza, puis a
proposé l’assistance directe des Nations unies.
M. Serry a rejeté samedi ces allégations et
précisé que c’était l’Autorité palestinienne qui
l’avait approché «de manière informelle» sur
cette question, a-t-il indiqué dans un communiqué.
«La position de l’ONU est claire, il n’y aura
d’assistance (à ce transfert) qu’avec l’accord de
toutes les parties concernées, y compris Israël»,
a-t-il précisé dans ce communiqué, expliquant
qu’Israël avait immédiatement été tenu informé
de «toutes ces discussions» et se disant blessé
que son intégrité et son impartialité soient
remises en cause. Mais selon la télévision, M.
Lieberman (droite ultra-nationaliste) va proposer, lors d’une «réunion d’urgence» au sein du
ministère, que M. Serry soit déclaré «persona
non grata» en Israël.
R. I.
IRAK
L’armée se retire de
trois villes de l’Ouest
Les forces irakiennes se sont retirées de trois
villes de l’ouest du pays alors que des insurgés
ont pénétré dans ces localités proches de la
frontière syrienne, a affirmé hier un porte-parole
militaire. «Les unités militaires se sont retirées
(d’Al Qaïm, de Rawa et d’Aana) pour se
redéployer», selon le général Qassem Atta, qui a
évoqué un retrait «tactique». Plusieurs témoins
cités par l’AFP avaient affirmé la veille que les
insurgés, qui mènent depuis le 9 juin une
offensive fulgurante en Irak, s’étaient emparés de
la ville d’Al Qaïm et de son poste-frontière avec la
Syrie. Selon d’autres témoins, les insurgés sont
entrés samedi soir à Rawa et Aana, dans la
province d’Al Anbar, où ils tiennent déjà depuis le
mois de janvier la ville de Fallouja (60 km à
l’ouest de Baghdad) et des quartiers de Ramadi,
40 km plus à l’ouest. L’Etat islamique en Irak et au
Levant (EIIL), classé par les Etats-Unis comme
groupe terroriste et qui est en train de consolider
son contrôle sur les larges pans de territoires pris
dans quatre provinces du nord et de l’est de
l’Irak, menace d’attaquer Baghdad, ce qui pousse
les étrangers à quitter massivement la capitale
irakienne. Dans les régions occupées, les
insurgés mènent des exécutions sommaires,
contraignant des milliers d’habitants à fuir leurs
foyers. Face à l’évolution de la situation, le
président iranien, Hassan Rohani, a mis en garde
hier les «pays qui soutiennent les terroristes avec
leurs pétrodollars» en allusion à l’Arabie
Saoudite et au Qatar, qui financent, selon
Téhéran, les djihadistes de l’EIIL. De son côté, le
guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei,
s’est dit «totalement contre toute intervention
étrangère» en Irak, dénonçant la volonté des
Etats-Unis de «tirer profit d’éléments fanatiques
et ignorants». «Nous conseillons aux pays qui
aident les terroristes avec leurs pétrodollars de
cesser de le faire. Ils doivent savoir que demain
viendra leur tour» d’être confrontés à ces
groupes, a déclaré M. Rohani, cité par le site
internet de la télévision d’Etat.
R. I.
SYRIE
Les Occidentaux
reprennent langue
avec Damas
La conseillère du président syrien, Bachar Al
Assad, Boussaina Chaabane, s’est rendue à Oslo,
ce qui constitue la première visite en Europe d’un
haut responsable depuis plus de trois ans.
«Le docteur Boussaina Chaabane s’est rendue à
Oslo, les 18 et 19 juin, à l’invitation du ministère
norvégien des Affaires étrangères afin de
participer à une conférence», a affirmé hier à l’AFP
un de ses collaborateurs. «Il s’agit de la première
visite d’un haut responsable syrien en Europe
depuis le début de la crise», a-t-il ajouté. L’Union
européenne, dont la Norvège ne fait pas partie,
avait pris une série de sanctions, notamment en
créant une liste noire de personnalités interdites
de séjour, dont fait partie Mme Chaabane. Selon
son bureau, Mme Chaabane a rencontré le ministre
norvégien des Affaires étrangères, Borge Brende,
l’ex-président américain Jimmy Carter, le
secrétaire général adjoint des Nations unies pour
les affaires politiques, Jeffrey Feltmann, et le chef
du bureau du président iranien. Selon le
quotidien al Watan, proche du pouvoir, Mme
Chaabane a présenté «la vision de la Syrie face au
terrorisme qui frappe la région et les solutions
possibles pour le contrer». Elle a également
insisté «sur ce que l’Occident peut faire pour
mettre fin à l’arrivée d’armes, d’argent et de
terroristes au Moyen-Orient et pour rétablir la
stabilité et la sécurité dans la région, sans
intervenir dans les affaires intérieures des
peuples et en les laissant décider de leur sort et
choisir leurs dirigeants». Le Forum d’Oslo,
organisé conjointement par le ministère
norvégien des Affaires étrangères et le Centre
pour le dialogue humanitaire, dont c’était la 12e
édition, «invite des hauts responsables, des
spécialistes de la résolution des conflits et des
acteurs de premier plan dans les processus de
paix, pour une série de rencontres discrètes afin
d’échanger leurs expériences et identifier les
défis», assure le document de présentation. A. Z.
LA MÉTÉO
AUJOURD’HUI
SAO PAULO 25° CURITIBA 21° BRASILIA 24° RECIFE 32°
NATAL 28° BELO HORIZONTE 22° CUIABA 34° FORTALEZA 29°
El Watan
mondial
La phrase du jour
Le Maracana ? Bof ! On dirait Loujniki (le stade
olympique de Moscou, ndlr)... C’est pas plus
impressionnant que ça… Quand je suis entré sur
le terrain, je me suis dit : “Mais ce Maracana, c’est
la réplique de Loujniki. Si on enlève le fait qu’il n’y a
pas de piste d’athlétisme, c’est le même stade.”
Vasily Berezoutski. (Capitaine de la Russie)
LUNDI 23 JUIN 2014
Au programme aujourd’hui
GROUPE B
Pays-Bas
17:00
GROUPE B
Chili
Australie
Sao Paulo
GROUPE A
17:00 Espagne
GROUPE A
Cameroun 21:00 Brésil
Curitiba
Croatie
Brasilia
21:00
Mexique
Recife
UN JOUR
AU BRÉSIL
Par Yazid Ouahib
La froideur
du climat,
la chaleur du foot
B. SOUHIL
S
auter de Belo Horizonte à Porto
Alegre ce n’est pas un changement de ville seulement. Sur le
plan du climat c’est un changement radical. Nous avons laissé la
ville de Tostao et ses 19° pour atterrir le soir
à Porto Alegre où il fait un froid de canard.
Le soir, le thermomètre descend jusqu’à
2°. Pas la peine de faire un tour en ville.
Les citoyens brésiliens pressent le pas pour
rentrer chez eux ou rejoindre les restaurants
pour suivre les matchs de la Coupe du
monde.
Comme elle est belle cette cité construite
au XVIe siècle où il fait bon vivre pour
une population qui va bientôt atteindre le
chiffre de deux millions. Ses bâtisseurs ont
été fortement influencés par l’architecture
portugaise avec des maisons tournées vers
la mer, des ruelles étroites mais propres.
A priori, avec la température ambiante le
moment n’est pas indiqué pour faire du
tourisme et flâner sur les belles avenues de
cette ville aux multiples jardins et espaces
verts très bien entretenus.
A Porto Alegre s’il y a quelque chose
d’inévitable c’est le débat sur la popularité
et la rivalité entre l’International et Gremio
qui divise la ville avec un avantage prononcé
pour les Tuniques rouges (l’International)
qui héritera de la nouvelle enceinte Estadio
Beira-Rio qui accueille les matchs de
Coupe du monde. La rivalité enflamme la
ville. Les fans de l’International égrènent à
satiété les noms des illustres joueurs qui ont
porté la tunique rouge, à l’instar de Falcao
du Brésil, Figueiroas de Colombie, l’ancien
capitaine de l’équipe du Chili et bien
d’autres vedettes passées par ce club prestigieux et cette ville au grand charme, comme
l’avouent les Algériens présents ici.
Lorsque le sujet est abordé, subitement les
Brésiliens s’enflamment et communiquent
leur passion pour le ballon rond. Le froid,
le ciel couvert et le brouillard font partie
du quotidien des habitants de Porto Alegre
à cette période de l’année. Les caprices du
climat vont jusqu’à clouer les avions sur les
pistes, comme c’est arrivé hier pour trois
vols retardés de plusieurs heures avec des
supporters et journalistes algériens bloqués
à Sao Paulo à cause du mauvais temps qui
régnait à Porto Alegre.
ALGÉRIE 4 – CORÉE DU SUD 2
VICTOIRE RETENTISSANTE
DE NOS ENVOYÉS SPÉCIAUX
À PORTO ALEGRE (BRÉSIL)
YAZID OUAHIB
ET SOUHIL BAGHDADI
(REPORTER-PHOTOGRAPHE)
’équipe nationale a parfaitement rempli
son contrat, hier à Porto Alegre, en étrillant la Corée du Sud par un score qui lui
ouvre les portes de la qualification au prochain
tour, à condition de ne pas concéder une défaite
face à la Russie le 26 juin à Curitiba. Sur ce
L
qu’elle a montré hier soir, l’équipe nationale
peut légitimement nourrir l’espoir de franchir
le premier tour et réaliser le rêve de tous les Algériens : celui de voir enfin les Verts au second
tour de la Coupe du monde.
Au-delà de la large victoire, ce qu’il faut retenir
de cette rencontre, c’est la qualité du jeu produit, très offensif, imaginatif, à travers lequel
nos joueurs ont libéré toutes leurs potentialités.
Il prouve, s’il en est, qu’on peut bien jouer et
gagner. Que demander de plus ?
Cependant, il faudra rester concentrés jusqu’au
bout et bien préparer le match face à la Russie.
Hier, les Verts ont rassuré et prouvé qu’ils ont
les moyens de monter dans le wagon pour le
prochain tour. C’est tout le mal qu’on leur souhaite. Les Fennecs entrent vite dans le match.
Durant les 5 premières minutes, ce sont eux
qui jouent, attaquent par l’entremise du lutin
Djabou, bien en jambes et qui donne le tournis
à Lee, lequel ne sait comment le prendre. Les
Verts s’installent dans le camp adverse et obtiennent coups francs et corners (2) en l’espace
de 8 minutes. Sur le second (8’), Slimani a failli
ouvrir le score sur le centre de Mandi.
(Suite en page 14)
Y. O.
ACTION
El Watan
mondial
14
ALGÉRIE 4 – CORÉE DU SUD 2
Victoire retentissante
FICHE TECHNIQUE
◗ Stade Beira-Rio à Porto Alegre
(Brésil)
◗ ARBITRAGE : Wilmar Roldan
(Colombie) assisté de Eduardo
Diaz (Colombie) et Christian Lescano (Equateur) 4e arbitre : Alireza
Feghani (Iran)
◗ BUTS : Algérie : I. Slimani (26’),
R. Halliche (28’), A. Djabou (38’), Y.
Brahimi (62’) - Corée du Sud : Son
Heung-min (50’), Koo Ja-cheol (72’)
◗ AVERTS : Bougherra (66’) Algérie Lee Yong (53’), Han Kook-young (69’)
Corée du Sud
◗ ALGÉRIE: Raïs M’bolhi - Aïssa
Mandi - Djamel Mesbah - Madjid
Bougherra (cap) (puis Essaïd Belkalem 89’), Rafik Halliche - Carl Medjani
- Nabil Bentaleb - Sofiane Feghouli
- Abdelmoumen Djabou (puis Nabil
Ghilas, 73) - Yacine Brahimi (puis
Medhi Lacen, 77’) - Islam Slimani
◗ ENTR. : Vahid Halilodzic
◗ CORÉE DU SUD : Jung Sung-ryong
- Lee Yong - Hong Jeong-ho - Yun
Suk-young - Kim Young-gwon - Son
Heung-min - Han Kook-young (puis
Ji Dong-won 78’), Lee Chung-yong
(puis Lee Keun-ho, 64), Ki Sungyueng - Park Chu-young (puis Kim
Shin-wook 57’) - Koo Ja-cheol (cap)
◗ ENTR. : Hong Myung-bo
(Suite de la page 13)
L
es Coréens déclenchent leur première
attaque à la 10’, sur une perte de ballon
de Bougherra, qui se rachète et empêche
Son d’ajuster son tir. Petit à petit, le match
s’équilibre avec la sortie de leur camp des Coréens, qui bénéficient de leur premier corner à
la 14’. L’équipe nationale cherche toujours les
solutions offensives pour ouvrir le score. Sur
une belle attaque (20’) ponctuée par un centre
de Mandi, Slimani, au prix d’un beau geste
technique, récupère le ballon et, au lieu de tenter sa chance, revient en arrière et perd le cuir,
à la grande colère de Vahid Halilhodzic qui ne
tient plus debout sur la surface technique.
Ce n’est que partie remise puisque 5 minutes
plus tard, lancé en profondeur sur une ouverture de Medjani, Slimani résiste à la charge des
arrières centraux coréens et, du pied gauche,
ouvre le score (1-0). Une minute plus tard,
Brahimi est à deux doigts d’ajouter un second
Djabou, auteur du troisième but, un des artisans de
l’éclatante victoire des Verts
but si ce n’était le dégagement en corner d’un
défenseur coréen. Sur le corner botté par Bentaleb, Rafik Halliche s’élève au-dessus de tous
les joueurs et catapulte le ballon au fond des
filets de Jung, donnant ainsi de l’air à l’équipe
nationale.
A partir de cet instant, la fin de la première
mi-temps tourne à la démonstration. Avec une
maîtrise totale du jeu, les Verts corsent l’addition à la 37’ par un but de Djabou sur un caviar
de Slimani et à la conclusion d’une attaque de
toute beauté.
Les Coréens sont KO debout. Ils ne savent pas
comment prendre les petits lutins algériens
(Djabou-Brahimi) qui les font tourner en bourrique dès que le ballon est entre leurs pieds.
Les Verts rejoignent les vestiaires avec un
avantage mérité de 3 buts à 0. Les changements
opérés par le coach ont porté leurs fruits dès
la première mi-temps. L’équipe alignée n’a
pas déçu les milliers de supporters algériens
présents à Estadio Beira Rio de Porto Alegre.
Et sans nul doute les millions d’autres rivés sur
le petit écran.
Le jeu développé a réconcilié les supporters
avec l’équipe nationale qui, à l’occasion, a
montré un visage très séduisant. A noter que
les trois premiers buts algériens ont été inscrits
par trois ex-joueurs locaux. C’est la preuve que
le produit local n’est pas si mauvais, comme
le martèlent souvent des «spécialistes» du
football.
sur la surface de réparation. Heureusement que
Bougherra et surtout Halliche peuvent rivaliser
avec lui dans les airs.
Le score n’évoluera plus jusqu’au coup de sifflet final de l’arbitre colombien.
Y. O.
Les Coréens reprennent la seconde période
avec des intentions offensives affichées dès
leur retour sur la pelouse. Ils attaquent sur
tous les ballons récupérés et l’avant-centre
Son réduit la marque à la 49’ sur un mauvais
positionnement de Bougherra qui laisse un peu
d’espace au joueur coréen qui trouve facilement l’ouverture.
Ils mettent ensuite la pression et ratent de peu
de réduire la marque à 3-2 sur un coup franc
rapidement joué. Mandi, sur la ligne de but,
écarte le danger. A la 59’, M’bolhi efface un
but en allant chercher le ballon qui prenait le
chemin de la lucarne sur un tir appuyé de Han.
C’est au plus fort du retour en force de la Corée
du Sud que l’Algérie va lui porter l’estocade
par Brahimi, sur une action individuelle lumineuse partie de Mandi, Feghouli et conclue par
Brahimi, juste après l’heure de jeu (61’).
Les Coréens ne renoncent pas, ils continuent
d’attaquer. Leurs efforts sont récompensés à la
71’ par un but de Koo, devant une défense algérienne passive. Sur l’engagement, Halilhodzic
sort Djabou et fait entrer Ghiles.
Medhi Lacen rentre juste après, à la place de
Brahimi, auteur d’un très bon match. Le coach
opte alors pour une pointe à deux têtes Slimani-Ghiles pour maintenir la défense coréenne
derrière, afin de ne pas prêter aide à l’attaque.
La Corée réoriente son jeu sur Kim au gabarit
impressionnant rentré en seconde mi-temps.
C’est une véritable tour de contrôle qui domine
Commentaire
Par Yazid Ouahib
Oublier
les calculs
A
l’issue de la deuxième journée et des résultats du groupe,
l’équipe nationale est en
position de favorite pour franchir
le premier tour et réaliser l’exploit
que l’Algérie attend depuis 32 ans.
Hier, les Verts ont réalisé le match parfait, conclu par une éclatante victoire
(4-2) et un jeu spectaculaire et offensif
qui a réconcilié la sélection avec ses supporters. La performance – c’en est une
– a été saluée par tous ceux qui étaient
présents dans le majestueux Estadio
Beira-Rio, à Porto Alegre. Les camarades de Madjid Bougherra ont envoûté
les Brésiliens par la qualité de leur jeu et
le talent de leurs individualités.
Le coach et les joueurs se partagent,
seuls, le mérite de cette belle victoire.
Leur orgueil a été écorché après la piteuse production contre la Belgique et ils
ont puisé dans l’adversité des ressources
et la motivation qui peuvent les mener
loin dans cette compétition… à condition
d’oublier les calculs et la prudence qui
en découle.
Cette victoire contre la Corée du Sud,
de par son ampleur et la manière avec
laquelle elle a été acquise, autorise tous
les espoirs si vraiment les démons des
calculs étriqués sont chassés définitivement pour laisser place à l’initiative et au
génie des joueurs, qui ne demandent qu’à
exprimer leur talent sur les pelouses brésiliennes. Il ne faut pas, à ce titre, aborder
le match contre la Russie avec l’intention
de ne pas le perdre. Djabou, Brahimi, Slimani, Feghouli représentent un potentiel
offensif qui ne déparerait pas beaucoup
de sélections présentes au Brésil. Face
à la Russie, dans quatre jours, il faudra
aborder le rendez-vous pour le gagner et
rien d’autre.
Y. O.
ier en conférence de presse, après la large
victoire face à la Corée du Sud (4-2), Vahid
Halilhodzic s’est déclaré «content de cette victoire
qui efface un peu la défaite et la déception nées du
match contre la Belgique. Nous avons prouvé, je
crois, que cette équipe a du potentiel et qu’elle peut
faire plus, mieux et surtout aller loin. Les critiques
qui ont suivi le premier match nous ont vexés. Nous
avons puisé des ressources mentales dans ce qui a
été dit pour aller chercher cette belle victoire devant
un adversaire de niveau. Les critiques injustifiées
que nous avons essuyées après le match contre la
Belgique ont cimenté un peu plus la solidarité du
groupe qui, ce soir, a prouvé qu’il n’est pas aussi
mauvais que l’ont laissé croire certains».
A une question sur la tactique adoptée à Porto
Alegre, qui a permis à la sélection de se remettre en
selle dans la perspective de la qualification au prochain tour, Vahid Halilhodzic répond : «Nous avons
fourni une première mi-temps proche de la perfection. Il y avait de tout : du jeu, du spectacle, de l’efficacité, de la discipline, le respect des consignes…
Ce n’était pas le cas contre la Bel- gique où
la tactique prônée n’a fonctionné que
durant
70 minutes. C’est une tactique que
j’ai
souvent répétée avec les joueurs. Les
joueurs ont fourni un match héroïque et
je salue leur détermination.» Interrogé sur
les nombreux changements opérés par rapport au premier match, le coach précise : «Ils
étaient prévu. Je travaille ainsi. Avant chaque
match, j’analyse le jeu de l’adversaire, ses forces,
ses faiblesses et je choisis les joueurs qu’il faut. Ce
soir, les changements ont produit l’effet escompté.
On a gagné, produit du jeu, marqué des buts. Que
demander de plus ? Brahimi, pour ne citer que lui,
était programmé pour ce match dès notre arrivée
au Brésil.» Sur le dernier match contre la Russie,
le 26 juin à Curitiba, il a dit : «C’est un grand
challenge qui nous attend contre la Russie ; c’est
le favori. Nous allons essayer de bien préparer
ce match pour le gagner et passer au deuxième
tour. Ce sera le grand exploit qu’attendent tous
les Algériens depuis 32 ans.»
Y. O.
D. R.
HALILHODZIC : «Les joueurs
ont fourni un match héroïque»
H
Lundi 23 juin 2014
ÉQUIPE NATIONALE
El Watan
mondial
BELGIQUE 1 – RUSSIE 0
APRÈS SA SORTIE MÉDIATIQUE DE SAMEDI
La génération 1982
hante l’esprit de Vahid
La Belgique finit fort
et retrouve les 8es
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
À PORTO ALEGRE (BRÉSIL)
YAZID OUAHIB
L
jeu aux Russes et Capello n’est pas du genre à
se jeter à l’assaut. Le match s’est donc joué sur
un tempo très lent par rapport aux standards de
cette Coupe du monde spectaculaire.
Seul Dries Mertens, sur le côté droit des Diables
Rouges et, dans une moindre mesure, Victor
Fayzulin, ont animé un peu les débats en première période. Les crochets de l’ailier minuscule du Napoli (1,64 m) ont dérouté l’arrièregarde russe. Sur une percée de Kevin de Bruyne,
Mertens s’est montré trop généreux, préférant
servir Romelu Lukaku plutôt que de frapper
(14’). Intenable avec ses crochets qui font frémir
de plaisir les tifosi du Napoli, il a ensuite frappé
sans angle plutôt que de servir Lukaku (36’),
deux mauvais choix...
TERNE LUKAKU
En fin de match, Mertens, épuisé, a laissé la
place à Kevin Mirallas, et avec deux attaquants
et un Hazard enfin inspiré, la Belgique a accéléré, trouvant un poteau sur un coup-franc de
Mirallas (84’) puis le but de la victoire. Les
Belges restent sur dix victoires et deux nuls en
compétition, attention aux Diables rouges !
ahid Halilhodzic a un
problème avec le passé
de l’équipe nationale. La
génération 1982 et son retentissant exploit contre l’Allemagne,
le 16 juin 1982 à Gijon, hantent
ses nuits depuis que l’Algérie a
décroché son billet pour la Coupe
du monde 2014. A terme, il en a
fait une fixation.
Samedi soir en conférence de
presse, il en a remis une couche
sur le sujet dans sa réponse à la
première question d’un envoyé
spécial de la presse algérienne
qui lui demandait s’il allait opérer
des changements dans l’équipe
de départ contre la Corée du Sud,
par rapport à celle qui a affronté
la Belgique, et dans quel état
d’esprit est le groupe avant le
match décisif à Porto Alegre, il a
répondu : «Effectivement, je vais
effectuer des changements dans
l’équipe type, mais ce n’est ni
lieu ni le moment pour en parler.
Ce que je peux vous révéler c’est
ce que j’ai dit aujourd’hui. Je
leur ai demandé de mettre un
terme à cette histoire de Coupe
du monde 1982. En Algérie, on
ne parle que de la victoire contre
l’Allemagne. Depuis 32 ans, elle
court après une victoire.» Depuis
DR
DR
V
a Belgique retrouve les huitièmes de finale d’un Mondial douze ans après grâce
à une victoire sur la Russie (1-0) dans
les dernières minutes d’un match longtemps
ennuyeux, hier à Rio de Janeiro. Le chic des
grands joueurs. Après 175 minutes bien ternes
au Brésil, Eden Hazard s’est ébroué pour les
cinq dernières et, après plusieurs actions en
dribbles, a fini par donner le but vainqueur au
jeune Divock Origi (19 ans).
Les Diables rouges avaient déjà battu l’Algérie
(2-1) dans les dernières minutes et confirment
leur statut d’outsider. Avec six points, la Belgique tient sa qualification.
La Russie de Fabio Capello, en revanche, est
mal partie, mais à refuser ainsi le jeu, elle a
mérité son sort. Car le spectacle a longtemps
été indigne de l’écrin du Maracana. Le prestigieux stade carioca a même fini par huer
certaines approximations techniques.
Si la star belge Hazard a longtemps déçu, le
«tsar» russe Fabio Capello a, lui, été à la hauteur
de sa réputation en proposant son pire profil,
celui d’un technicien dont les équipes ennuient.
Marc Wilmots avait prévenu qu’il laisserait le
15
qu’il a posé le pied en Algérie, il
n’arrête pas d’essayer de banaliser la performance des Verts
au Mondial espagnol. A chaque
fois qu’il aborde cette tranche de
l’histoire de l’équipe nationale, sa
réflexion est négative. Alors qu’à
l’époque, la planète entière avait
salué la performance des Verts et
parlé d’«une équipe de légende»
qui a fait chuter l’ogre allemand
(2-1), terrassé le Chili (3-2 après
avoir mené 3-0) et contraint l’Allemagne et l’Autriche à recourir
à la combine pour passer au
second tour ; 32 ans plus tard,
lui arrive avec ses gros sabots
pour aider l’équipe nationale à
se confectionner un palmarès à
la hauteur de celui de son coach.
Cet homme, qui conjugue le
football à la première personne
du singulier, ferait mieux de revisiter l’histoire du foot algérien
avant de se lâcher sans respect
ni retenue vis-à-vis des entraîneurs et des joueurs algériens
qui n’ont pas attendu l’été 2011
pour que notre pays jouisse d’une
notoriété internationale dans le
football. Son ego surdimensionné, le silence coupable et complice de la FAF après de multiples
dérapages verbaux qui resteront
à jamais dans la légende, l’ont
conforté dans sa propension
à nier totalement le talent des
joueurs de l’époque, le mérite et
les compétences des coachs algériens qui ont qualifié l’Algérie
aux Coupes du monde 1982 et
1986. Avec la génération dorée
des années 1980, l’Algérie se
qualifiait à tous les coups au tournoi de la CAN qui ne regroupait
que 8 équipes et non 16, qui atteignait le second tour avec le cigare
et participait deux fois consécutives à la Coupe du monde. Elle
ne se ramassait pas comme ce
fut le cas sous son règne, lors de
la CAN 2013, piteusement éliminée au terme de deux matchs
sans attendre le troisième. Il est
temps pour cet entraîneur d’aller
professer ailleurs sa «parfaite
connaissance du football». Y. O.
Halilhodzic cède à la panique
La préparation du match Algérie-Corée du Sud
était loin d’être idéale ni conforme au statut
d’une sélection qui dispute la Coupe du monde.
La veille de la rencontre, le sélectionneur Vahid
Halilhodzic était dans tous ses états à cause
«des taupes qui gravitent autour de la sélection
et ont divulgué la composition de l’équipe qui
allait jouer contre la Corée du Sud», nous a
soufflé une gorge profonde, hier, avant le coup
d’envoi. Samedi soir en conférence de presse,
le coach semblait contrarié par cette fuite. Il
aurait souhaité que le secret sur la composition de l’équipe soit bien gardé jusqu’au coup
d’envoi. Son attitude a plongé l’entourage
des Verts dans la crainte et l’inquiétude d’être
désigné du doigt.
Tous les scénarios échafaudés pour démasquer
la taupe dans le groupe n’ont rien donné…
parce que la personne qui a balancé l’information l’avait puisée à partir de sa position
d’observation : la terrasse d’une maison qui
domine les terrains d’entraînement au camp de
Sorocaba. L’étude des images prises pendant la
séance d’entraînement de vendredi lui a permis
de déterminer le schéma tactique et les joueurs
choisis par le sélectionneur pour la rencontre
face à la Corée du Sud.
En quittant la conférence de presse, Vahid
Halilhodzic avait laissé aux journalistes le
sentiment que la composition de l’équipe
dévoilée dans la journée n’était pas définitive
et qu’elle pouvait être changée juste avant le
coup d’envoi. Il doute à ce point ? Cela n’augure
rien de bon pour la suite des rencontres. Y. O.
DR
Haimoudi arbitrera Costa Rica-Angleterre
L’Algérien Djamel Haimoudi
dirigera le match Costa
Rica-Angleterre mardi à Belo
Horizonte, pour le compte de
la 3e et dernière journée du
groupe D du Mondial 2014,
a indiqué dimanche la FIFA.
Le directeur du jeu algérien
sera assisté du Marocain
Redouane Achik et de
Abdelhak Etchiali (Algérie).
Le quatrième arbitre sera
Alireza Faghani (Iran).
Ce sera le deuxième match
pour Haimoudi dans le
Mondial brésilien après celui
qu’il avait officié, mercredi
dernier à Belo Horizonte,
entre l’Australie et les
Pays-Bas (2-3). Haimoudi
avait été également désigné
quatrième arbitre lors de la
rencontre Argentine-Bosnie
Herzégovine (2-1) comptant
pour la première journée de
la Coupe du monde 2014,
groupe F.
Lundi 23 juin 2014
APRÈS-MATCH
El Watan
mondial
GROUPES F ET G
Le Nigeria
élimine la Bosnie
L’Argentine cinquième qualifié
Lundi 23 juin 2014
DR
L
’Argentine, délivrée par Lionel Messi après une prestation
insipide face à l’Iran (1-0), a
décroché le cinquième billet pour les
huitièmes de finale du Mondial 2014,
alors que l’Allemagne, accrochée par le
Ghana (2-2), devra patienter. A priori,
la victoire face à l’Iran et la qualification, en compagnie des Pays-Bas, du
Chili, de la Colombie et du Costa
Rica devrait couler de source.
L’Argentine, pénible vainqueur de la
Bosnie (2-1) le 15 juin, devait décrocher sans souci son billet pour les
huitièmes de finale face aux Iraniens
sans le sou, victimes collatérales de
l’isolement qui frappe leur pays. Mais
les Iraniens, qui n’ont jamais franchi
le premier tour en trois participations
au Mondial, ont exposé au grand jour
les lacunes de l’Albiceleste. Candidate
déclarée au titre, poussée par des milliers de supporteurs fanatiques, cette
équipe sans âme est incapable du
moindre enchaînement offensif et ses
stars, notamment Lionel Messi, n’ont
aucune influence sur le jeu. Face à la
pression de Messi, quatre fois Ballon
d’or, le sélectionneur Alejandro Sabella avait pourtant cédé en alignant
ses «quatre fantastiques» en attaque :
Gonzalo Higuain (remplaçant contre
les Bosniens), Lionel Messi, Angel Di
Maria et Sergio Agüero. Mais l’addition de talents individuels ne fait pas
une équipe. Sans mouvement et sans
inspiration, difficile d’être efficace.
Voilà comment l’Argentine a buté
pendant 90 minutes sur la défense
iranienne... Jusqu’à l’entrée du temps
additionnel où Lionel Messi a justifié son statut de meilleur joueur du
monde pour trouver un espace dans la
défense iranienne et hisser son équipe
en 8es de finale. Sans panache. «Quand
on a un joueur comme Messi, tout est possible», a reconnu Sabella.
KLOSE ÉGALE LE RECORD
DE BUTS
Autre prétendant au titre, l’Allemagne
a rencontré de grosses difficultés face
au Ghana, cinq jours après son large
succès sur le Portugal (4-0). Les
Allemands ont certes ouvert le score
par Götze (50’), mais ils ont ensuite
encaissé deux buts en moins de dix
minutes, signés André Ayew (54’) et
Asamoah Gyan (63’). Le sélectionneur allemand Joachim Löw a alors
confié le sort de son équipe à deux
vieux soldats : Bastian Schweinsteiger et Miroslav Klose, cantonnés sur
le banc depuis le début du Mondial.
Coaching gagnant : c’est Miroslav
Klose, 36 ans, qui a arraché l’égalisation (71’). Ce but permet à Klose, déjà
présent lors des Mondiaux 2002, 2006
et 2010, de rejoindre le Brésilien Ro-
naldo en tête du classement des meilleurs buteurs en phase finale de Coupe
du monde (15).
Ce match nul pourrait permettre aux
Etats-Unis de décrocher leur qualification pour les huitièmes de finale en
cas de succès sur le Portugal, dimanche
soir à Manaus. Par ricochet, un succès
américain entraînerait l’élimination
du Portugal avant la dernière journée
programmée le 26 juin. Ce jour-là,
l’Allemagne jouera sa qualification
face aux Etats-Unis à Recife, alors que
le Portugal et le Ghana s’affronteront
à Brasilia.
AFP
16
Le Nigeria s’est relancé dans le
groupe F du Mondial 2014 en
éliminant la Bosnie (1-0), lésée
par un hors-jeu imaginaire en
début de rencontre, samedi à
Cuiaba. Encore une décision
qui va faire couler beaucoup
d’encre ! A la 21’, l’arbitre néozélandais Peter O’Leary a refusé
un but de Dzeko pour un horsjeu imaginaire. Et la double
peine venait 8 minutes plus tard
quand Odemwingie ouvrait le
score (1-0). Et ce sera le seul but
validé du match.
Et voilà la Bosnie, qui jouait
sa première Coupe du monde,
éjectée de la course aux huitièmes de finale avant même le
troisième et dernier match de
poule, le 25 juin à Salvador. Qui
sait ce qui aurait pu se passer
sans cette erreur en début de
match ? Pour les Super Eagles
du Nigeria, il suffira d’un nul
lors de cette dernière journée,
contre une Argentine déjà qualifiée, pour aller en huitièmes de
finale.
AFP
BOTOLA
PARAîTRA MARDI
Du fait du match du Mondial,
Corée du Sud - Algérie, la
direction de BOTOLA annonce à
ses fidèles lecteurs que l’hebdomadaire 100% FOOT paraîtra
exceptionnellement mardi au
lieu du lundi. Ses envoyés spéciaux à Porto Alegre pourront
ainsi assurer une meilleure
couverture et fournir aux lecteurs une information crédible
et objective.
REPORTAGE
El Watan
mondial
17
INÉGALITÉS SOCIALES CRIANTES AU BRÉSIL
Rio, une ville aux deux visages
DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL
AU BRÉSIL
ABDELGHANI AÏCHOUN
e Brésil est champion du monde pour
ce qui est des inégalités sociales. C’est
ce qui est souvent affirmé par différents
analystes en évoquant les conditions de vie
d’une partie de la société. Celui qui visitera Rio
de Janeiro, la deuxième plus grande ville de ce
pays, le vérifiera de visu.
Le contraste est frappant entre les luxueux
quartiers abritant des habitations de propriétaires aisés ou de somptueux hôtels et les autres,
appelés communément «favelas», où vivent les
couches les plus défavorisées. Les uns jouxtant
les autres, Rio est une ville aux deux visages. La
FIFA a choisi le «côté» le plus reluisant pour
y installer son village durant cette Coupe du
monde.
LA FAVELA DE PAVAO-PAVAOZINHO,
UNE VUE SUR COPACABANA…
Mais non loin de là, juste au-dessus, sur une
colline donnant sur Copacabana et Lpanema,
située à sa droite, un autre riche quartier côtier
avec une plage tout aussi belle, vivent quelques
milliers de personnes dans une favela appelée
Pavao-Pavaozinho. Les habitants de cette dernière ont une vue sur quelques-uns des quartiers
les plus riches de Rio et la favela est bien évidemment visible d’en bas. Ici, pas d’écran géant
ni de programmation festive pour que les habitants puissent suivre les matchs de la Coupe
du monde. A première vue, pour les étrangers,
notamment ceux venus de pays ne disposant
Rio de Janeiro, c’est aussi la promenade
de la mythique plage de Copacabana
la danse et les promenades sur la plage ne s’arrêtent qu’à une heure tardive de la nuit.
Des relais téléphoniques mobiles sont même
installés sur l’avenue afin d’éviter les saturations de réseaux ; un large trottoir pour piétons ; une piste pour les cyclistes ; une station
d’essence. Tout est fait pour que le visiteur ne
soit confronté à aucun souci. Le lieu attire des
millions de visiteurs par an, Brésiliens ou étrangers. Pourtant, tout est cher à Copacabana. Les
hôtels de l’avenue Atlantica affichent des prix
astronomiques.
Une chambre coûte au minimum 300 euros la
nuitée. Un tarif qui ne concerne pas, bien évidemment, les établissements les plus huppés.
Beaucoup de Brésiliens ne peuvent pas venir y
passer du temps sur les lieux ou s’offrir un maillot officiel du Brésil vendu dans le FIFA Fan
Fest à 230 riais, ce qui représente près de 30%
du salaire minimum brésilien qui dépasse de
peu les 700 riais (environ 240 euros).
pas de planification urbanistique élaborée, ces
favelas, ne sont que des agglomérations à la
mauvaise architecture. C’est un quartier bâti sur
une colline, comme la majorité des favelas, avec
des bâtisses quelquefois de trois étages, collées
les unes aux autres, ne disposant pas généralement de finitions extérieures. La brique rouge
EL WATAN
COPACABANA, L’OPULENCE
Le lieu qui symbolise le plus l’opulence à Rio
de Janeiro est, bien évidemment, Copacabana.
Ce district du sud de Rio dispose de la plage du
même nom qui s’étend sur une distance de 4,5
kilomètres.
C’est l’une des plages les plus célèbres du monde,
sinon la plus célèbre. A l’occasion de la Coupe
du monde, la FIFA y a installé son «fan fests»,
le village du Mondial de Rio de Janeiro. Le lieu
accueille aussi périodiquement plusieurs événements internationaux sportifs ou autres, comme
le championnat du monde du beach volley ou
des concerts de chanteurs les plus célèbres. La
plage longe l’avenue Atlantica où sont installés des dizaines d’hôtels, de restaurants ou de
bars qui ont, donc, une vue sur la mer. Il y a,
entre autres, le célèbre Copacabana Palace, le
plus ancien palace du sud de l’Amérique. C’est
la fête permanente à Copacabana. La musique,
D. R.
L
est omniprésente. C’est le cas de plusieurs
quartiers en Algérie. Des travaux de construction qui n’en finissent jamais. Des chantiers en
permanence. Dans le subconscient général, les
bidonvilles sont composés de «maisonnettes»
avec toutes sortes de toitures en tôle ou autre.
Mais, ici ce n’est pas le cas. Les habitants des
favelas ont squatté des parcelles de terrain à la
périphérie des villes et des quartiers et y ont bâti
leurs maisons. Avec le temps, ils ont fini par y
ajouter des étages. Il n’y a donc ni étude du sol
ni plan architectural. Certaines maisons sont
revendues et d’autres, louées. Ce sont des villes
en bonne et due forme qui n’ont aucune existence légale. En somme, à ces quartiers huppés
de Rio de Janeiro sont opposés des favelas, où
les conditions de vie sont des plus déplorables.
Des disparités criantes qui font que, pour beaucoup de Brésiliens, le fait que leur pays soit la
sixième puissance économique dans le monde
ne veut vraiment rien dire.
L’EAU POTABLE, UN ÉPINEUX
PROBLÈME
La chose la plus frappante lorsqu’on aperçoit
ces favelas est la présence de citernes bleues audessus de chaque immeuble ou maison. Cellesci portent généralement l’inscription «Fortlev».
C’est le nom d’une société spécialisée dans la
conception et la fabrication de citernes de stockage d’eau. Une entreprise sûrement prospère
au vu de la demande. Le problème dans ces
quartiers défavorisés est qu’il n’y pas de réseaux
d’assainissement des eaux usées et de distribution d’eau potable. Des robinets collectifs sont
installés dans différents coins. Dans certains
cas, des réseaux de distribution y ont été aussi
mis en place. Mais beaucoup d’habitants sont
obligés de stocker de l’eau sur leur terrasse.
L’Etat ne peut pas brancher toutes les habitations de ces favelas au réseau de distribution
d’eau en raison de l’anarchie qui a caractérisé
ROUTE BELO HORIZONTE–RIO DE JANEIRO,
AUCUN ÉCLAIRAGE PUBLIC
Partir de Belo Horizonte vers Rio de Janeiro, par route, peut s’avérer pénible. Une distance de
430 kilomètres environ parcourue en 8 heures, alors qu’il n’y avait pas d’encombrement. La
raison est liée à l’état des routes. Dès la sortie de Belo Horizonte, celui qui voyagera, en bus
ou en voiture, se rendra vite compte que la route est impraticable. Le bitumage est dégradé et
cela s’étend sur plusieurs kilomètres. Ajoutez à cela l’absence d’éclairage public tout au long
du trajet. La lumière n’existe que sur quelques petits tronçons quand le voyageur traverse une
ville. En dehors des agglomérations, pas d’éclairage. Ce qui rend le déplacement quelque peu
risqué, surtout quand il pleut. C’est le cas peu avant d’arriver à Rio, lorsqu’on passe par des
montagnes et que l’on ait affaire à des virages dangereux. Là aussi aucun éclairage. D’où le fait
que le trajet d’à peine 430 kilomètres prend pas moins de 8 heures.
A. A.
Un saisissant contraste entre
les favelas qui s’étendent
à perte de vue et les immeubles
ultramodernes du centre-ville
leur construction. C’est le cas également pour
ce qui est de l’assainissement. D’ailleurs, en passant à côté de l’aéroport international de Rio de
Janeiro, sur la grande baie, des effluves nauséabondes s’en dégagent. Des odeurs qui sont dues
au déversement des eaux usées directement et
sans assainissement sur les lieux.
VISITER UNE FAVELA… UNE ACTIVITÉ
COMMERCIALE
Comme le Brésil est un pays à économie libérale et comme l’argent n’a pas d’odeur, les tours
opérateurs brésiliens proposent aux touristes
des visites guidées dans les favelas. Ce nom
donné à ces quartiers provoque la curiosité
de plus d’un. Certains ont peur d’y mettre les
pieds. D’ailleurs, il est déconseillé à tout étranger d’accéder à une favela sans être accompagné par un «professionnel». Y entrer est moins
périlleux, aujourd’hui, après que les services de
sécurité brésiliens, en prévision de la Coupe
du monde, aient «nettoyé» les lieux des gangs
qui y régnaient auparavant. Les agences de
voyages organisent donc des circuits pour que
les plus curieux assouvissent leur désir de voir
de plus près ces endroits synonymes souvent
de violence. C’est le cas notamment de la favela
Rocinha, au sud de Rio, qui est la plus grande
du Brésil, avec près de 70 000 habitants, où
des visites régulières sont organisées par des
agences. Ceux qui sont intéressés peuvent se
rendre à différents coins du quartier, en haut de
la favela, par exemple, pour prendre une photo
d’ensemble, à un café du coin pour s’imprégner
du climat ambiant ou bien visiter quelques habitations. Comme pour dire que le malheur des
uns fait le bonheur des autres.
C’est cela le Brésil : la sixième puissance économique du monde, où cohabitent des quartiers
huppés qui font rêver et d’autres où les occupants passent leur temps à remplir leurs citernes
d’eau. Rio de Janeiro, qui accueillera la finale de
la Coupe du monde au mythique stade Maracana, est l’une des villes brésiliennes qui montre
le mieux cette contradiction. Et c’est ce qui fait
que, pour beaucoup de Brésiliens, on dépense
des milliards de dollars pour un événement
sportif «inopportun», alors que le pays a besoin
d’investissements dans des secteurs beaucoup
plus vitaux et prioritaires.
A. A.
Lundi 23 juin 2014
El Watan ÉCONOMIE
Du lundi 23 au dimanche 29 juin 2014
Supplément hebdomadaire n°428- Email : [email protected]/Tél. - Fax : 021 65 58 66
PLAIDOYER DES CHEFS D’ENTREPRISE LORS DES CONSULTATIONS
AVEC OUYAHIA
Une Constitution
pour s’affranchir de la rente
CYBERCRIMINALITÉ
Les entreprises
algériennes
vulnérables
Depuis quelques années, les cyberattaques ne cessent de faire les gros
titres de l’actualité. Les autorités
américaines ont récemment porté des
accusations criminelles contre l’armée chinoise pour espionnage et vol
de secrets commerciaux. En mars dernier, la Chine avait elle aussi accusé
l’agence américaine de renseignement, la NSA (National Security Agency), d’avoir infiltré les serveurs du
siège de Huawei, le géant chinois des
télécommunications et de l’Internet. Il
y a quelques semaines, c’était au tour
d’eBay, le géant américain des
enchères en ligne de faire l’objet
d’une cyber-attaque ayant conduit au
vol des données de ses clients. A qui
le tour ?
Lire en pages V et VI
LES CHRONIQUES
Ouyahia-Nabni,
l’improbable
rencontre entre
1996 et 2050
P. IV
PAR EL KADI IHSANE
Le dilemme
des responsables
locaux
P. VII
Lire en pages II, III, et IV
PAR ABDELHAK LAMIRI
II L’ACTUALITÉ
El Watan ÉCONOMIE - Du 23 au 29 juin 2014
PLAIDOYER DES CHEFS D’ENTREPRISE LORS DES CONSULTATIONS AVEC OUYAHIA
>Par
Safia
Berkouk
Différentes organisations
patronales et représentantes
du monde économique ont
pris part aux consultations
autour de la prochaine
révision constitutionnelle. Le
maître-mot des décideurs et
analystes économiques est
de constitutionnaliser la fin de
l’économie de rente liée aux
hydrocarbures. Des propositions
comme l’élargissement du rôle
du Conseil national économique
et social (CNES), sévir en matière
de lutte contre la corruption et
consacrer réellement la liberté
d’investir ont été réitérées par les
hôtes d’Ahmed Ouyahia. C’est du
moins une partie des propositions
qui ressortent des discussions qui
ont eu lieu jusque-là entre le chef
du cabinet de la Présidence et
les partis, personnalités et autres
organisations prenant part à ces
discussions.
M
ercredi dernier, l’ancien Premier
ministre recevait les organisations patronales dont les propositions se rejoignent parfois et se complètent
d’autres fois. Certaines, à l’image du Forum
des chefs d’entreprises (FCE), de Nabni et
de la CGEA ont insisté sur la reformulation
dans la prochaine Constitution du principe
consacrant la liberté d’entreprise.
L’article 37 de la Constitution actuelle garantit «la liberté de commerce et d’industrie»
dans «le cadre de la loi». Pour les chefs
d’entreprise, c’est insuffisant compte tenu
des entraves et des difficultés liées à la
création d’entreprise et à l’investissement.
Nabni estime que l’Etat doit «éliminer toutes
les barrières réglementaires non justifiées
économiquement et qui entravent la liberté
d’investir ou accroissent le coût de l’investissement». Pour Youssef Yousfi, président de la
confédération générale des entrepreneurs algériens, la mention ajoutée «dans le cadre de
PHOTO : H. LYES
Une Constitution pour s’affranchir
de la rente
Des responsables d’organisations patronales plaident pour une constitutionnalisation de la liberté d’entreprendre
la loi» pose un problème dans la mesure où
«cette loi est élaborée par l’Exécutif et promulguée par l’instance législative, autrement
dit les droits reconnus sont malléables.»
Le FCE considère du coup que la formulation actuelle doit être «adaptée au contexte
économique» de l’Algérie et se propose de la
reformuler ainsi : «La liberté d’entreprendre
et d’investir dans l’industrie, le commerce, et
les services est garantie». Cette liberté doit
être accordée à tout citoyen algérien «sans
discrimination» et dans tous les secteurs
économiques, à l’exception de ceux relevant
«des intérêts sécuritaires et stratégiques» du
pays, précise en outre Nabni. L’autre discrimination qui doit être abolie est relative à la
neutralité et l’impartialité de l’administration. Pour le Forum des chefs d’entreprises,
il est important de «consacrer dans la loi
fondamentale le principe de non-discrimination entre les secteurs économiques public
et privé».
QUID DE LA RENTE ?
L’autre élément crucial qui s’est invité dans
les débats et qui fait l’objet de proposi-
tions par certains acteurs économiques et
politiques concerne la construction d’une
nouvelle économie, affranchie de la rente, en
consacrant dans la nouvelle Constitution des
mesures permettant de limiter graduellement
la part des recettes des hydrocarbures dans
le financement de l’économie nationale.
Le collectif Nabni a fait de cette question
l’un des axes centraux de ses propositions.
«Si les gouvernants n’acceptent pas de se
discipliner, en adoptant des règles constitutionnelles contraignantes, ils n’apparaîtront
que davantage opposés à un changement de
la logique rentière sur laquelle notre pays
repose», lit-on dans le document. Actuellement, les ressources de la rente représentent
97% des recettes en devises du pays et
participent à près de 70% dans le budget de
l’Etat. Parallèlement, les ressources de la
fiscalité ordinaire couvrent moins de 50%
des dépenses publiques de fonctionnement.
Pour une économie «détachée de la rente»,
Nabni propose que d’ici 2030 la contribution de la fiscalité pétrolière au budget de
l’Etat soit plafonnée à 20% et qu’elle soit
réduite à zéro cinq années plus tard. En
2035, le budget de l’Etat doit être financé
uniquement sur la fiscalité ordinaire afin de
préserver les recettes d’hydrocarbures «pour
les générations futures». Alors que le RCD
et le MSP boycottent les consultations, que
le FFS y participe mais sans faire de propositions et que le PT propose que la nouvelle
Constitution «préserve les acquis économiques», certains formations politiques,
bien qu’elles remettent en cause la crédibilité
de ces consultations, estiment pourtant que
«la nouvelle Constitution doit préciser que
l’économie nationale ne soit pas fondamentalement basée sur les hydrocarbures», dixit
Hamlaoui Akouchi, secrétaire général d’El
Islah. Pour certains acteurs économiques et
politiques, redéfinir les fondements économiques du pays est un défi majeur dans cette
nouvelle Constitution. De plus en plus, on
semble convaincu que l’Etat n’apportera les
réformes nécessaires permettant de s’affranchir de l’emprise de la rente que s’il est
constitutionnellement contraint. Ce qui n’est
pas gagné quand on sait qu’en Algérie même
la loi fondamentale peut être piétinée, sciemment ignorée et retouchée au besoin. S. B.
PROPOSITIONS EN MATIÈRE DE LUTTE CONTRE LA CORRUPTION
Les hauts fonctionnaires et les élus
dans le collimateur
D
ans leur projet de révision de la Constitution, les
concepteurs du texte ont introduit quelques éléments
nouveaux en matière de lutte contre la corruption
comparé au texte actuel dont l’article 21 stipule que «les fonctions au service des institutions de l’Etat ne peuvent constituer une source d’enrichissement, ni un moyen de servir des
intérêts privés». Dans le projet qui fait objet de consultations
en ce moment, on a pris le soin de souligner l’importance de
«la protection de l’économie nationale contre toute forme de
malversation ou de détournement, de corruption, de trafic et
d’abus, d’accaparement ou de confiscation illégitime».
L’article 21 est également reformulé et établit que : «Les
fonctions et les mandats au service des institutions de l’Etat
ne peuvent constituer une source d’enrichissement, ni un
moyen de servir des intérêts privés». D’autre part, on précise
que «tout bien, de quelque nature qu’il soit, acquis par suite de
corruption est confisqué conformément à la loi». De même,
«toute personne désignée à une fonction supérieure de l’Etat,
élue au sein d’une assemblée locale, élue ou désignée dans
une assemblée ou dans une institution nationales doit faire
une déclaration de son patrimoine au début et à la fin de sa
fonction ou de son mandat». Enfin, il est précisé que «les modalités d’application de ces dispositions sont fixées par une
loi organique». Pour le président de l’Association nationale de
lutte contre la corruption, Mustapha Attoui, on a beau mettre
dans la Constitution tous les articles qu’on veut, le problème
reste celui de «la volonté politique» et de «l’application sur le
terrain et le respect des lois».
En matière de lutte contre la corruption, il existe déjà un arsenal juridique qui contient «de bonnes choses». Toutefois, cela
n’a pas de «valeur ni d’intérêt», dit-il, pour plusieurs raisons.
D’abord parce qu’on «décrète des lois, mais les mécanismes
d’application ne sont pas mis en place». Ensuite, le chef de
l’Etat «est le premier à ne pas respecter cette Constitution».
Enfin, «ce n’est pas la peine de mettre des articles dans la
Constitution s’il n’y a pas une véritable séparation des pouvoirs». La lutte contre la corruption passe «par une justice
indépendante», insiste M. Attoui. Le traitement des scandales
de Khalifa, de l’autoroute Est-Ouest et de Sonatrach a démontré que ce ne sont pas forcément les vrais coupables qui sont
condamnés.
Pour enrichir le projet de révision, le collectif Nabni propose
de constitutionnaliser «le principe de précaution» selon
lequel l’Etat doit regarder de près certaines pratiques liées à
la gestion des affaires publiques ou des ressources (passation
des marchés publics, allocation de foncier) afin d’éliminer
«les opportunités de corruption». Parmi les propositions
formulées, l’installation au sein de la Cour des comptes d’un
service dédié, capable d’évaluer le patrimoine des élus et des
hauts responsables de l’Etat et de vérifier a postériori leur
déclaration. Aussi, il est proposé de rendre public l’ensemble
des avantages en nature, des grilles de salaires et les commissions et bonus des fonctionnaires, de radier à vie de la fonction
publique tout agent de l’Etat reconnu coupable de corruption
et de relever de ses fonctions tout ministre ou haut fonctionnaire en cas de présomption de corruption, jusqu’à preuve de
son innocence.
S. B.
L’ACTUALITÉ III
El Watan ÉCONOMIE - Du 23 au 29 juin 2014
ANISSE TERAÏ // ÉCONOMISTE, MEMBRE DU COLLECTIF NABNI
«Sortir de la rente est un fil
conducteur pour toutes les réformes»
Anisse Teraï nous explique
dans cette interview certaines
des propositions phares de
Nabni formulées au titre de sa
contribution aux consultations sur
la nouvelle Constitution.
>Propos
recueillis par
Safia
Berkouk
Tout d’abord, vous parlez d’une Constitution de «transition», mais vous faites
aussi des propositions qui ont une portée
à long terme. Que doit-on comprendre par
transition ?
Transition signifie passer du modèle de
développement actuel, assis sur la rente, vers
un nouveau modèle qui repose sur le travail,
le capital et le savoir au sens large. Pour cela,
nous pensons que la plus grande contrainte
qui pèse sur un changement de modèle de
développement est le fait que l’Etat n’a pas les
incitations à mener des réformes en raison de
l’abondance de la rente. Notre problème est
la gouvernance publique, c’est pour cela que
nous conjuguons des règles qui contraignent
l’Etat dans l’usage de la rente et un cap à 2030
qui donne une sorte d’objectif sur lequel le
pays entier se cale pour mener la transformation à la fois de ses institutions et de son
modèle de développement.
Cette transition de notre modèle économique et social prendra en effet environ 15 ans
si nous l’entamons aujourd’hui. Il y a urgence.
Il y a aussi urgence à changer le mode de gouvernance du pays. Ceci peut par contre se faire
très rapidement. Ce que nous avons proposé
concernant la Constitution — que nous avons
axé sur ces éléments de bonne gouvernance
publique — serait un début. Mais l’essentiel
reste bien sûr dans la mise en œuvre de ces
dispositions si elles sont adoptées.
Vous proposez que les salaires de la fonction publique ne soient plus financés par la
fiscalité pétrolière à partir de janvier 2016.
Comment y arriver ?
D’abord, la fiscalité ordinaire doit pouvoir
couvrir les salaires de la fonction publique.
C’est objectif est réalisable rapidement. Par
contre, pour atteindre l’objectif de couverture du budget de fonctionnement par la
fiscalité ordinaire à l’horizon 2025, il faut
développer la fiscalité hors hydrocarbures, et
c’est possible. Certes, cela prendra du temps et
demandera une forte légitimité politique pour
faire accepter l’impôt, mais nous n’avons pas
le choix. Il n’y a pas d’autre alternative. Cela
prendra du temps, mais il y a urgence, d’où
notre appel à ce que cette transition fiscale soit
entamée immédiatement. Dans le chantier 2
du rapport Nabni 2020, nous proposons une
série de mesures et de réformes pour réaliser
cette transition fiscale, notamment la réforme
de la fiscalité locale et l’introduction de
nouveaux impôts, en particulier des impôts
locaux.
Naturellement, cette transition fiscale ne
pourra se faire sans que la croissance hors
hydrocarbures s’accélère, sans que l’efficacité
des dépenses publiques ne s’améliore, et sans
que la relation du contribuable à l’impôt ne
change. Ces réformes constituent un tout, et
elles débutent par la transformation de la gouvernance publique à laquelle nous appelons.
Il est nécessaire de se fixer un cap, qui soit
issu d’un consensus national pour orienter les
efforts de la nation entière vers l’objectif de
nous extraire de notre dépendance vis-à-vis
de la rente. Il se trouve que sortir de la rente
est un fil conducteur pour toutes les réformes
que nous devons mettre en œuvre, y compris
les réformes institutionnelles. Mais le nerf de
cette bataille est un changement réel du mode
de gouvernance.
Vous demandez justement à ce que la
part de la rente dans l’économie soit constitutionnalisée. N’est-ce pas trop ambitieux
quand on sait que l’Etat veut développer
le gaz de schiste justement pour parer à
l’éventualité que d’ici 2030 on soit à court
de ressources ?
Il faut absolument éviter de se donner l’illusion qu’on va pouvoir renouveler cette rente
indéfiniment. En dehors du débat technique
sur le gaz de schiste, il est très dangereux de
faire croire qu’on va pouvoir prolonger une
prospérité éphémère encore des décennies.
Qui peut deviner le prix du pétrole et du gaz
dans 5 ans ou 10 ans ? Ne jouons pas avec
notre avenir, il faut absolument «faire sans» et
se dire qu’on doit sortir de cette dépendance
d’ici 15 ans, et tout faire pour atteindre cet
objectif de 2030, indépendamment de ce que
notre sous-sol et de ce que les marchés énergétiques mondiaux nous réservent comme
bonnes ou mauvaises surprises.
Voilà pourquoi nous proposons d’inscrire
dans la Constitution des dispositions qui nous
permettent de «faire sans», de s’imposer cette
contrainte de rareté et de limiter l’accès de
l’Etat à cette rente. Si elle se reproduit, ça sera
tant mieux, mais laissons une grande partie
pour les générations futures, et travaillons
pour leur léguer un modèle économique et
social qui ne soit plus dépendant de cette
richesse aléatoire.
Nous devons «constitutionnaliser» l’usage
de la rente pour qu’ils aient les incitations
suffisantes pour mener les réformes nécessaires. Faute de quoi, nous continuerons sur la
voie actuelle au risque de nous retrouver plus
tôt que prévu dans une situation financière
et budgétaire analogue à celle de la fin des
années 1980. Nous avons perdu beaucoup de
temps, diversifier l’économie et les exportations est un long processus qu’il faut enclencher dès à présent.
Vous prônez la fin de l’assistanat. C’est
un défi majeur pour l’Etat, lié directement
au maintien de la paix sociale. Un tel principe a-t-il une chance d’être retenu objectivement ?
«En finir avec l’assistanat» est un slogan
qui peut porter à confusion. Des tranches de la
population vulnérables, les plus nécessiteux,
ou des citoyens qui tombent temporairement
dans la précarité doivent être assistés et soutenus. Il nous faut maintenir un filet social
solide et efficace. Par contre, ce à quoi nous
appelons, c’est de moderniser notre système
social, de mieux le cibler. Il est anormal que
les tranches de la population les plus aisées
bénéficient autant que les plus pauvres — ou
même davantage dans certains cas — des
subventions. Ces réformes ne sont pas aisées
et prendront du temps si on veut s’assurer
qu’elles se fassent dans la stabilité et sans
coût social excessif, notamment pour les plus
démunis qui doivent continuer à être soutenus.
Nous ne nous faisons pas trop d’illusions
sur le fait que nos propositions soient retenues
dans la nouvelle Constitution. Fidèles à notre
engagement citoyen non partisan et en cohérence avec notre ligne directrice de répondre
positivement, sans exclusive, aux invitations
des autorités publiques, des partis politiques,
des associations et de toutes les composantes
de la société civile à venir exposer et défendre
nos idées, le collectif Nabni a décidé de
répondre favorablement à l’invitation qui nous
a été faite de donner notre point de vue sur les
amendements proposées pour la Constitution.
Nous avons fait nos propositions. Nous avons
insisté sur le caractère totalement marginal et
insignifiant des amendements proposés (mis
à part le retour à la limitation des mandats), et
sur le fait que le processus de révision doit être
étendu, les débats doivent se multiplier pour
aboutir à un vrai changement constitutionnel,
crédible, qui s’inscrive dans la durée, et auquel
une grande majorité de citoyens adhèrent par
le biais d’un référendum.
Notre objectif est d’abord de créer le débat,
et surtout que la société civile comprenne
les véritables enjeux d’une révision de la
Constitution qui ambitionnerait de créer les
conditions d’un nouveau départ pour notre
pays, assis sur une gouvernance publique
transformée.
S. B.
NABNI PLAIDE LA CONSTITUTIONNALISATION DE LA BONNE GOUVERNANCE
Un fonds souverain pour les générations futures
Dans ses propositions relatives à la nouvelle Constitution,
le collectif Nabni repose l’idée d’un fonds souverain pour les
générations futures. Le Fonds souverain pour l’avenir (FSA), tel
qu’il est nommé par Nabni dans son document intitulé «Bâtir
le socle d’une voie nouvelle : pour un changement profond
de la Constitution qui intègre les fondements de la bonne
gouvernance publique», doit être institué le 1er janvier 2015.
O
n se souvient que le Fonds de régulation des recettes (FRR) avait également
été mis en place avec pour but de servir les générations futures avant d’être
confiné aujourd’hui à éponger les déficits. Toutefois, le FRR «n’est pas un
fonds souverain», mais plutôt «une sorte de matelas que l’Etat peut utiliser dans le
court terme pour ne pas avoir à subir les fluctuations de nos recettes d’hydrocarbures», rappelle à juste titre Anisse Teraï, économiste et membre de Nabni. Cet instrument «nécessaire», dit-il, devra servir à alimenter le FSA, en «puisant» dans ses
ressources. Ainsi, le collectif propose qu’à partir de 2015 un tiers de la balance du
FRR soit versée dans le FSA et cette règle d’allocation sera appliquée annuellement
aux excédents budgétaires, dont deux tiers seront versés au FRR et le tiers restant au
FSA. Ce dernier ne pourrait en aucun cas être utilisé pour éponger les déficits, en
revanche ses ressources devront pour une partie être investies dans «des actifs sûrs et
léguées aux générations futures».
L’autre partie doit être investie dans l’économie du savoir à travers une Fondation
pour le développement de la formation d’excellence, de l’innovation et du savoir
scientifique, préconise Nabni. Ce fonds souverain doit donc permettre de «constituer une épargne de long terme pour les générations futures», à l’instar de ce
qu’ont fait certains pays comme la Russie en 2012, souligne M. Teraï. Selon lui,
constitutionnaliser le FSA et interdire que «l’Etat puisse puiser dans ce fonds pour
des besoins de financement conjoncturels» permettrait d’imposer une discipline
à l’Exécutif qui le poussera à entamer la transition fiscale et économique car une
«contrainte de rareté» lui sera imposée. Encore faudra-t-il pouvoir résister à la tentation. Les 700 milliards de dollars dépensés ces 15 dernières années à la faveur d’une
conjoncture pétrolière favorable ont prouvé que rationalité budgétaire et rente ne
font pas bon ménage.
S. B.
Réhabiliter
le CNES
Les participants aux consultations
sur la nouvelle Constitution sont
nombreux à reconnaître la
nécessité de «constitutionnaliser»
le Conseil national économique et
social (CNES). Une institution
consultative qui n’en est plus une
tant ses prérogatives sont limitées
et son indépendance fictive. Cette
dernière devra être désormais
consacrée par la prochaine
Constitution, estiment certains
acteurs économiques.
Le FCE, dans ses propositions,
souhaite qu’il soit consacré dans la
Constitution un Conseil national
économique social et
environnemental «indépendant»
comprenant aussi bien des
organisations patronales et
syndicales que des universitaires.
Il aurait pour mission de s’exprimer
sur les projets de loi à caractère
économique et social et pourra être
consulté autant par le
gouvernement que le Parlement sur
les questions relatives aux
politiques économiques, à
l’environnement ou au
développement. Le FCE ne dit pas
s’il s’agit du CNES ou d’un autre
conseil à créer. En revanche, Nabni
qui propose la création du même
type d’institution «indépendante»,
à savoir un Conseil économique,
social et environnemental, précise
que ce dernier «peut être édifié sur
la base du CNES actuel».
Le président du CNES, Mohamed
Sghir Babes, a lui-même au premier
jour des consultations proposé
d’élargir le mandat légal du CNES
pour en faire «une troisième
Chambre» qui serait attentivement
écoutée, à la fois par l’Exécutif
gouvernemental que par les deux
Chambres du Parlement. M. Babes
avait auparavant déploré que le
Conseil qui avait été chargé
«d’évaluer les systèmes de la
gouvernance et de mettre en place
les mécanismes nécessaires pour
les améliorer», ne puisse pas
mener à bien ces missions. M.
Babes n’est pas le seul à formuler
ce souhait. Dahou Ould Kablia,
président de l’association des
anciens du MALG et ancien ministre
de l’Intérieur a fait la même
proposition afin que le CNES «ait
une capacité d’application et de
suivi», avait-il dit à la sortie de son
entretien avec Ouyahia. Certains
petits partis comme Front de la
bonne gouvernance (FBG) ont
également plaidé pour la
constitutionnalisation du CNES et
«l’élargissement de ses
prérogatives au suivi et l’évaluation
périodique des politiques
publiques». Le CNES devrait par
ailleurs pouvoir accueillir pour les
besoins du dialogue les
organisations syndicales dont la
présence récente à la tripartie
Gouvernement/UGTA/Patronat ne
fait pas l’unanimité. Le président
de la CGEA (Confédération générale
des entrepreneurs algériens),
Youssef Yousfi, affirme avoir
exprimé lors de l’entrevue avec
Ouyahia le souhait que «les
structures qui ont été agréées dans
le cadre de la loi 90-11, soient les
organisations patronales
représentatives sur tout le
territoire, constituent les
partenaires sociaux essentiels des
pouvoirs publics». Autrement dit,
les organisations agréées par le
ministère de l’Intérieur «doivent
intégrer un dialogue qui se fera à
l’intérieur du CNES, ce qui doit
apparaître dans la nouvelle
Constitution», préconise-t-il. S. B.
IV L’ACTUALITÉ
El Watan ÉCONOMIE - Du 23 au 29 juin 2014
RÉVISION DE LA CONSTITUTION
Conforter le statut social du privé
algérien
> Par
Nordine
Grime
A l’aune des consultations pour
une révision de la Constitution, il
est important d’attirer l’attention
des acteurs concernés sur la
nécessité de conforter, sans
ambiguïté aucune, le statut social
de l’entrepreneur privé algérien.
Ce dernier souffre en effet de
l’imprécision de l’article 37 de la
Constitution du 23 février 1989 qui,
en des termes trop génériques, s’est
tout juste contentée de garantir aux
privés «la liberté de commerce et
d’industrie».
C
e qui n’est évidemment pas
suffisant pour faire admettre les
entrepreneurs concernés pour
ceux qu’ils sont réellement, à savoir de
très respectables créateurs de richesses
et d’emplois. Les textes d’application
censés mettre en application cet article
n’ayant jamais été promulgués, cette
disposition constitutionnelle n’a jamais
été perçue par les autorités politiques
et administratives du pays comme une
directive opérationnelle, mais tout juste
comme une déclaration d’intention à
laquelle ces dernières ne se sentent pas
obligées d’obtempérer.
La révision de la Constitution devrait
être l’occasion de formuler de manière
claire et sans équivoque la place honorable que l’entrepreneur privé est en
droit d’occuper au sein de la société
LA SEMAINE ÉCO
algérienne, car il est important de rappeler que celle 1989 qui sert de référence
a été élaborée sous la pression des
événements d’Octobre 1988 exigeant
du pouvoir en place des changements
systémiques, parmi lesquels l’instauration d’un système de marché faisant
la part belle aux entrepreneurs privés
écartés de la vie économique et sociale
officielle, mais en réalité très actifs dans
l’informel. On se souvient qu’un débat
politique d’une extrême violence avait
eu lieu à l’Assemblée populaire nationale de l’époque à propos de la réhabilitation de l’entrepreneuriat privé et que le
dernier mot était revenu aux tenants du
«tout-Etat» et du modèle économique reposant exclusivement sur les entreprises
publiques. C’est «honteusement» que les
réformateurs avaient tenté d’opérer sans
jamais y parvenir la rupture doctrinale
souhaitée du fait de l’importance numérique des députés acquis au système
socialiste. La modeste, mais tout de
même importante ouverture consacrée
par l’article 37 de la Constitution promulguée après référendum en 1989, a
en réalité été imposée par le président
Chadli Bendjedid. Même si elle n’a pas
permis d’asseoir la respectabilité sociale
de l’entrepreneur privé, le changement
de vision entrepreneuriale ainsi opéré
ouvrira la voie à d’importantes mutations dans le monde de l’entrepreneuriat
et à la prospérité de nombreux opéra-
teurs privés qui deviendront, trente années après, les acteurs économiques hors
hydrocarbures dominants. En nombre
restreint et à l’état végétatif à la fin
des années 80, le privé algérien est aujourd’hui l’acteur dominant dans pratiquement toutes les filières économiques.
Il avait réalisé à la fin de l’année 2013
pas moins de 80% du produit national
brut hors hydrocarbures. Pour diverses
raisons et, notamment, le traitement trop
léger que leur a réservé la Constitution
de 1989 à travers le laconique article
37, la réussite économique des entrepreneurs privés ne s’est malheureusement
pas accompagnée d’une reconnaissance
politique et sociale. Les entrepreneurs
privés sont toujours perçus par les autorités politiques et une large frange de la
société formatées aux idéaux socialistes
comme des exploiteurs, voire même
des délinquants potentiels qui n’ont pu
faire fortune qu’en spéculant, sous l’œil
complaisant de fonctionnaires corrompus. Si l’article en question a, en effet,
donné le droit d’exister aux entrepreneurs privés, il ne leur a, par contre, pas
donné expressément le droit d’être fiers
de l’être et de prétendre à une place respectable dans la société. La dernière loi
électorale leur interdit même de briguer
un mandat de député. Même riches, ils
restent de ce fait très vulnérables aux
réactions négatives de la société et,
bien entendu, aux coups de boutoir des
pouvoirs publics qui peuvent, pour une
raison ou autre (non soutien à un mandat
présidentiel par exemple), contester du
jour au lendemain tous leurs acquis et
bloquer leurs projets. C’est pourquoi il
est important que la prochaine Constitution prenne en charge cet épineux
problème, en clarifiant à travers autant
d’articles que nécessaire la perception
constitutionnelle de l’entrepreneuriat.
Le pays, et notamment son économie,
auraient tout à y gagner. Les changements à opérer devraient non seulement
consacrer de manière claire et sans
équivoque la libre entreprise, mais aussi
et surtout réhabiliter socialement l’entrepreneur en tant que créateur de richesses
disposant en tant que tel du droit de
s’enrichir. Aucune des formulations proposées par les organisations patronales
reçues par le directeur de cabinet de la
présidence de la République Ahmed
Ouyahia, pas même celle du Forum des
chefs d’entreprises, qui s’est contenté
d’ajouter à la formulation initiale «la
liberté d’entreprendre et d’investir dans
l’industrie, le commerce et les services
est garantie», n’a malheureusement fait
de propositions de nature à mettre fin à
la perception politique et sociale négative dont souffrent nos entrepreneurs.
Les syndicats patronaux sont pourtant
bien conscients que l’ancrage du privé
dans la société algérienne n’a de chance
de s’opérer qu’à cette condition. N. G.
d’El Kadi Ihsane
Ouyahia-Nabni, l’improbable rencontre
entre 1996 et 2050
Grand choc intellectuel au palais d’El Mouradia
cette semaine. D’un côté, Ahmed Ouyahia, le
«situationniste» le plus branché «court terme» dans la salle
des marchés du champ politique. De l’autre côté, Nabni,
le think tank indépendant et sa science de la prospective
économique, invité, — amalgame volontaire ? — avec
des organisations patronales aux consultations sur la
Constitution. Les postures mentales sont aux antipodes.
Ahmed Ouyahia, investi d’un nouveau rôle de gardemalade institutionnel, réfléchit plus que jamais prise
de sang du matin et courbe de température de la fin de
journée. Mission du mois : émettre des signaux audibles
à un public dubitatif face l’électro-encéphalogramme de
la tête de l’Etat dramatiquement plat. En face, Nabni
auteur d’un rapport «Algérie 2020», qui a changé la ligne
d’horizon de l’économie rentière, est, lui, plus que jamais
sur une ligne stratégique des années futures. Ahmed
Ouyahia est mobilisé pour gagner du temps, Nabni pour le
mesurer. L’écart est culturel. Il devient antagonique lorsque
Nabni propose le détachement de la rente dans un chapitre
dédié aux ressources naturelles et au développement.
Le mécanisme est détaillé. Il calcule le temps. 1er janvier
2016, «les salaires de la fonction publique ne pourront
plus être financés par la fiscalité pétrolière et devront
être couverts exclusivement par la fiscalité ordinaire». 1er
janvier 2020, la contribution de la fiscalité pétrolière au
budget de l’Etat est plafonnée à 50%, avec usage exclusif
pour les investissements dans l’éducation, la recherche
scientifique, l’économie du savoir et les infrastructures
économiques de long terme. 1er janvier 2025, «plus
aucune allocation de la fiscalité pétrolière au budget de
fonctionnement de l’Etat n’est autorisée» et la contribution
de la fiscalité pétrolière au budget de l’Etat est plafonnée
à 20% à partir du 1er janvier 2030 pour disparaître à
2035. Les échéances temporelles sur lesquelles travaille
Nabni creusent une faille épistémologique dans l’arsenal
cognitif de l’ancien patron du RND. Lui, dans la
cuisine, veut savoir comment garder, — à l’aise — le
couvercle sur la marmite, pendant que dans la chambre
voisine il faut remonter l’oreiller sur le divan du vieux
malade. Et Nabni vient — candidement — expliquer
comment se déconnecter de la rente et arriver à 2050
avec un fonds qui aura préservé les intérêts des nouvelles
générations ! 2050 ? La dernière fois qu’Ahmed Ouyahia
a travaillé sur une «longue perspective» c’était en 1996. Il
devait appliquer le plan d’ajustement du FMI qui durait
trois ans.
Il existe une manière assassine de lire le
bilan de l’autoroute Est-Ouest. Les Chinois
de Citic-CRCC ont beaucoup arrosé en pots-de-vin
sur les deux tronçons du Centre et de l’Ouest et ils
ont fini plus ou moins dans les délais. Les Japonais
de Cojaal ont arrosé beaucoup moins, voire pas du
tout, ou pas aux bons décideurs. Et ils n’ont jamais
fini le tronçon Est qui leur revient. La thèse est
séduisante. Elle mérite investigation plus sérieuse.
En attendant, il manque toujours plus de 150 km
d’autoroute entre Constantine et la frontière tunisienne
pour livrer l’équipement du siècle. Et Cojaal, mis en
demeure pour la seconde fois par l’Agence nationale
des autoroutes (ANA), maître de l’ouvrage, s’apprête à
jeter l’éponge. L’affaire va aller à l’arbitrage international.
Un de plus. Cojaal n’a pas obtenu les réalignements des
prix qu’il revendiquait à cause d’une reprise intégrale
des études sur de nombreuses parties de l’ouvrage.
Notamment dans les deux sections problématiques
du contournement de Constantine et de la wilaya
d’El Tarf. Mais comment ont donc fait les Chinois
en utilisant les mêmes études très approximatives ?
Certes, ils ont réalisé près de 400 kilomètres quasi
plates entre Oued Fodda et la frontière marocaine.
Les Japonais ont opté pour une armature en béton sous
la couche roulante. Un choix plus coûteux dicté par la
peur de ne pas trouver assez de bitume en Algérie au
moment du lancement des travaux en 2006. Mais le
contraste entre les deux performances est trop gros pour
s’arrêter là. La quasi faillite du consortium Cojaal en
Algérie sur un chantier aussi stratégique pose le problème
du management de projets par le maître d’ouvrage et sa
tutelle. Amar Ghoul est cité par un prévenu comme ayant
touché une commission auprès de la partie chinoise via
l’homme d’affaires français Pierre Falcone. Le jour où il
y aura enfin le procès de ce scandale de la République, le
ministre pourra, peut-être, démontrer qu’il s’agit d’une
fausse accusation. Il ne pourra par contre jamais effacer
le désastre de sa gestion du projet. Huit ans après, les
Algériens iront en Tunisie par la vieille route nationale cet
été 2014.
Azwaw Mehmel, le PDG de Algérie Télécom,
est optimiste sur la connectivité, réservé sur
le modèle économique d’Internet. Dans un
entretien cette semaine à Radio M, radio sur le web,
le patron de Algérie Télécom a soufflé le chaud et le
froid. Trois millions de nouveaux accès Internet en
résidentiel à fin 2015 sont possibles, selon lui. Les goulots
d’étranglement dans les procédures de transactions
sont levés depuis un an et le rythme de déploiement
de la fibre optique et des équipements par «site ciblé»
s’est enfin accéléré. Mais, Algérie Télécom ne pourra
pas «combler le gap numérique algérien toute seule».
La réponse ? Elle se trouve chez les pouvoirs publics.
Qui, selon Azwaw Mehmel, sont plus sensibles
aujourd’hui au caractère stratégique des TIC.
La preuve, un prêt à taux bonifié de 115 milliards de
dinars pour réaliser les investissements nécessaires.
L’offre de service en illimité ne va, par contre, pas
tarder à poser un problème technique et financier à
Algérie Télécom qui envisage de réformer le modèle.
Incriminée, une consommation de la bande passante
en hausse exponentielle largement tirée par la vidéo.
En résumé, Algérie Télécom veut apporter
Internet au plus grand nombre, mais à un
tarif d’accès soutenable pour sa trésorerie.
Les Algériens sont tentés de répondre : «Amenez d’abord,
en verra ensuite».
V DOSSIER
El Watan ÉCONOMIE - Du 23 au 29 juin 2014
CYBERCRIMINALITÉ
Les entreprises algériennes
vulnérables
LES
PRINCIPALES
ZONES DANS
LE MONDE À
L’ORIGINE
DES
TENTATIVES
D’ARNAQUES
VIA INTERNET
OCTOBRE 2012. COPYRIGHT WWW. ARTICYBERCRIMINALITÉS.FR
>Dossier réalisé
par
Hind Slamani
Suite de la page I
I
l n’existe que deux types d’entreprises,
celles qui ont été piratées et celles
qui le seront», disait Robert Mueller,
l’ancien directeur du Federal Bureau of
Investigation (FBI). En effet, anticiper la
prochaine attaque malveillante n’est pas
chose facile pour les entreprises étant donné
que les techniques employées par les cybercriminels sont en constante évolution et
circulent sans réelle contrainte sur la Toile ;
30 millions de logiciels malveillants sévissent
dans le monde, dont 70 000 nouveaux tous
les mois. Les technologies de l’information
et de la communication sont donc une arme
à double tranchant ; en plus d’avoir multiplié
et facilité les échanges, sources de richesses
socio-économiques et culturelles, leur développement a introduit une nouvelle forme de
criminalité : «le cybercrime», dont les auteurs
ne connaissent pas de frontières et peuvent
depuis n’importe quel point du globe en attaquer un autre. Tous les pays du monde sont
exposés, seule l’ampleur diffère en fonction
du niveau d’interconnexion des réseaux et du
volume des échanges informatisés. En dépit
de la moindre diffusion et du retard des TIC
dans l’économie algérienne, celle-ci n’est
pas à l’abri de la cybercriminalité. «A partir
du moment où une économie utilise les TIC,
donc tout simplement connectée à l’Internet,
elle est forcément une cible potentielle de
cyberattaques. Facteur aggravant, ces cybercriminels opèrent dans un environnement
qui leur est favorable. En effet, nous n’avons
rencontré que peu d’entreprises ou d’organisations disposant d’un plan de sécurité
structuré et suffisant au regard des menaces
potentielles. Seule une minorité a mis en place
un management de la sécurité des systèmes
d’information. Dans certains cas, les mesures
élémentaires de contrôle et d’authentification
n’étaient même pas mises en œuvre. Pour
ces organismes, il y a urgence car ces failles
béantes ne resteront pas longtemps ignorées
et inexploitées», explique Philippe Ausseur,
président fondateur du cabinet de conseil opérationnel AbingtonAdvisory.
LES CYBER-ATTAQUES :
ÇA COÛTE CHER !
Quant aux risques liés à ces attaques, ils sont
considérables, selon notre interlocuteur. Ils
sont bien entendu d’ordre financier, mais
pas seulement. On s’expose aussi à des
menaces telles que l’usurpation d’identité, la
désinformation ou le dénigrement, le blocage
ou le dysfonctionnement de tout ou partie
d’une organisation… sachant que dans une
économie moderne de plus en plus connectée
et digitalisée, l’atteinte à la réputation et la
perte de confiance — avant même le risque
financier direct — sont un risque considérable aux conséquences dévastatrices pour
une entreprise, un organisme, voire un pan
entier de l’économie. Pour sa part, le consultant IT Younes Grar affirme que les risques
diffèrent de l’atteinte à l’image de marque de
l’entreprise, au dysfonctionnement interne
de certains services de production ou de
commercialisation. Toute attaque malveillante peut occasionner des pertes différentes
à l’entreprise, allant jusqu’à la disparition
pure et simple de celle-ci. Si l’attaque touche
une entreprise qui active dans un domaine
stratégique (télécoms, énergie, transport,
santé...), elle peut engendrer un drame national qui peut déstabiliser un pays. Si l’on en
croit une étude menée par l’IDC et l’Université de Singapour (NUS), les entreprises à
travers le monde devraient dépenser près de
500 milliards de dollars d’ici la fin de l’année
2014 pour faire face aux préjudices causés par
les programmes malveillants présents dans
les logiciels piratés. 127 milliards pour les
problèmes de sécurité, et 364 milliards pour
le piratage de données. Quant aux consommateurs, ils devraient dépenser plus de 25
milliards de dollars et consacrer 1,2 milliard
d’heures cette année pour traiter les menaces
de sécurité et dépanner leurs ordinateurs.
L’ALGÉRIE, UN DES PAYS LES PLUS
VULNÉRABLES
En Algérie, faute d’enquêtes d’envergure,
nous manquons de données statistiques suffisantes pour quantifier le phénomène. «Le
manque de chiffres et statistiques sur ce
phénomène est dû au fait qu’il n’est pas très
connu ou pas pris au sérieux et aussi par le
fait que les victimes préfèrent ne pas en parler
et ne déposent pas plainte. Selon des chiffres
de 2012, le nombre de plaintes ne dépasse
pas la centaine, et celles dont les enquêtes
ont abouti avoisinent les 10%», regrette
notre interlocuteur. Toutefois, certaines études
réalisées par des organismes étrangers nous
éclairent sur la situation en Algérie, et le
moins que l’on puisse dire est que le constat
qu’elles dressent est alarmant. C’est le cas du
rapport Security Intelligence Report (SIR)
publié par Microsoft et dans lequel sont consignées les analyses de données sur la sécurité
de l’ensemble des utilisateurs des solutions
Microsoft de par le monde.
Le rapport révèle qu’en Algérie, 55,7% des
ordinateurs (sondés) ont rencontré des logiciels malveillants, alors que la moyenne mondiale pour la même période a été de 21,6%...
En outre, l’éditeur reconnu de solutions de
sécurité informatique Kaspersky a classé
l’Algérie parmi les pays les plus vulnérables
aux cyber-attaques, et partant du principe que
plus une économie s’interconnecte, plus elle
se digitalise et plus les risques augmentent,
les attaques vont certainement augmenter,
les risques aussi. Et ce, au fur et à mesure
que le nombre de services électroniques croît
et que leur exploitation augmente. La 3G,
avec l’engouement qu’elle a connu, va augmenter le nombre d’internautes et va inciter
les administrations et entreprises à investir
dans le domaine du contenu numérique et
des services électroniques : administration
électronique, commerce électronique... «Mais
il est important de signaler que la cybercriminalité n’est pas une fatalité et ne devrait pas
être exploitée comme prétexte pour bloquer le
développement des services électroniques. Il
suffit de prendre exemple des pays développés
(USA, Corée du Sud, Chine, Europe, etc.) qui
ont relevé le défi de la cybercriminalité et ont
déployé les services électroniques à large
échelle. Je donne à chaque fois l’exemple
des accidents de la route qu’on vit quotidiennement et qui n’ont pas bloqué ou ralenti le
développement de l’industrie automobile,
la construction des autoroutes et la très
large utilisation de ce moyen de transport.
Les crashs d’avions n’ont jamais amené les
agences aériennes ou les usagers à suspendre
leurs vols. On fait avec les risques, on vit
avec, en prenant en compte leur existence et
en déployant des solutions pour y faire face»,
soutient Younes Grar.
Par ailleurs, notre interlocuteur affirme
qu’une bonne partie des cyber-attaques
viennent du laisser-aller ou de la méconnaissance des employés. Ce sont donc eux
qui peuvent nuire volontairement ou involontairement à l’entreprise par de mauvaises
pratiques. Ainsi, pour faire face aux cyberattaques, un travail au niveau technique (matériel et logiciel) est important mais pas suffisant. Un travail de formation des ressources
humaines est indispensable soit au niveau des
ingénieurs et administrateurs réseaux, mais
aussi au niveau de tout le personnel.
Un travail est attendu aussi pour enrichir l’arsenal juridique afin de mettre à la disposition
des services concernés les outils nécessaires
pour combattre la cybercriminalité. Pour
l’instant, la prise en charge de ce phénomène
par les autorités est limitée. Concernant le
cadre juridique, certains textes ont été mis à
jour ou élaborés. On citera : le code pénal (la
loi n°04-15 du 10 novembre 2004, section
7 bis) ; la loi n° 09-04 du 05 août 2009 portant sur les règles particulières relatives à la
prévention et à la lutte contre la criminalité
liée aux technologies de l’information et de
la communication ; le code de procédure
pénale (loi n° 06-22 du 20 décembre 2006)
et d’autres lois spécifiques. Certains juges et
avocats — très peu sont spécialisés dans ce
genre d’affaires — exploitent les textes existants pour faire aboutir leurs dossiers. Certaines affaires ont été menées à terme et ont
vu les accusés emprisonnés ou sanctionnés.
Certaines de ces affaires ont été rapportées par
la presse. C’est un début !
ABSENCE DE POLITIQUE NATIONALE
DE SÉCURITÉ INFORMATIQUE
S’agissant des solutions de sécurité informatique, celles-ci ne sont pas bien développées
d’après le consultant. «Il faut reconnaître
qu’à l’image globale du développement
des TIC, même si certaines entreprises ont
enclenché des stratégies sérieuses de sécurité, il faut préciser que ce sont des initiatives
individuelles liées à la conviction des gestionnaires et des DSI. Mais il n’y a pas une
politique nationale de sécurité informatique»
a-t-il déclaré, et d’ajouter : «Si les grandes
entreprises, banques, administrations n’ont
pas pris en charge cet aspect de sécurisation
sérieusement, ce phénomène est plus flagrant
au niveau des PME.» Une politique nationale
de sécurité informatique pour créer un environnement de confiance dans les entreprises,
administrations et chez les citoyens vis-à-vis
des services électroniques et de la gouvernance numérique doit donc être élaborée.
H. S.
VI DOSSIER
El Watan ÉCONOMIE - Du 23 au 29 juin 2014
PHILIPPE AUSSEUR//PRÉSIDENT FONDATEUR D’ABINGTONADVISORY
Philippe Ausseur est le
président fondateur d’Abington
Advisory, un cabinet de conseil
et d’accompagnement des
entreprises et des organisations. Il
revient dans cet entretien sur les
enjeux de la cybercriminalité pour
les entreprises algériennes et les
moyens de protection à mettre en
œuvre.
Quelles sont les dispositions prises par
les pouvoirs publics pour lutter contre la
cybercriminalité ? Sont-elles efficaces ?
Les pouvoirs publics en Algérie comme
ailleurs mettent en place un arsenal juridique mieux adapté à cette nouvelle forme
de criminalité et des moyens de contrôle
et de surveillance. Il faut évidemment que
les sanctions soient réelles et dissuasives.
Que les Etats créent des organismes dédiés
à la cybercriminalité, adaptent les lois et les
sanctions est une nécessité et une très bonne
chose. Est-ce suffisant ? Il y a sûrement des
axes d’amélioration, mais il me semble que
tout cela ne sera efficace qu’avec une réelle
prise de conscience aussi bien de la part des
autorités que des entreprises mais aussi des
individus. Aucun cadre juridique, aussi pertinent et opérationnel soit-il, ne peut donner
des résultats sans une volonté politique des
Etats et des actions managériales concrètes
dans les entreprises.
Les entreprises algériennes sont-elles
armées pour lutter contre ces cyber-attaques ?
La lutte contre la cybercriminalité ne
peut être efficace que si elle s’appuie sur une
réelle prise de conscience des entreprises et
des individus. Malheureusement, on ne peut
que regretter la trop faible sensibilité des
entreprises algériennes à ces questions. La
première illustration est fournie par l’absence
de lutte efficace contre les copies illicites
de logiciels que les entreprises tolèrent sur
leurs infrastructures. Quand le BSA (Business Software Alliance) constate que le taux
de piratage des logiciels informatiques en
Algérie a atteint 84%, vous ne pouvez qu’être
inquiets ! Car penser que le piratage des
logiciels est sans conséquence sur le niveau
général du risque d’une entreprise est une
grave erreur ! Ne pas être en conformité sur
ce point, c’est inévitablement s’affaiblir et
ouvrir en grand les portes à tous les pirates et
fraudeurs. C’est la voie royale pour faciliter
les malversations. En effet, par définition,
ces logiciels piratés ne sont ni conformes ni
à jour en termes de protections et sécurités.
Leurs failles sont connues de tous, aisées
à exploiter et les techniques d’attaque sont
simplifiées. Enfin, et peut-être surtout,
comment promouvoir efficacement dans
l’entreprise une politique de sécurité de
l’information quand dans le même temps on
tolère l’utilisation de logiciels frauduleux ?
C’est aussi un risque évident d’image et de
réputation vis-à-vis des tiers, risque aggravé
quand il s’agit d’entreprises ou organisations
connectées avec des tiers externes et notamment internationaux. L’Algérie ne peut pas
dans le même temps promouvoir les TIC et
la sécurité de l’information tout en laissant
«prospérer» ce piratage. Il en va de la crédibilité de l’économie algérienne.
Qu’en est-il des PME ?
Il faut évidemment éviter toute généralisation et les situations sont très différentes
d’un secteur à un autre et même d’une PME à
l’autre. Toutefois, les PME que nous rencontrons pensent trop souvent être trop petites
pour être la cible de cyber-attaques. Elles
tombent dans le syndrome du «on s’attaquera d’abord aux symboles et aux grandes
entreprises». Ce n’est malheureusement
pas le cas. Certes, certains cyber pirates ne
poursuivent qu’un objectif qu’on qualifiera
de «narcissique» ou d’«idéaliste». Il s’agit
de prouver au plus grand nombre son talent
de pirate, de relever un challenge ou s’attaquer à des cibles emblématiques (grandes
entreprises ou institutions). Mais de plus en
plus derrière les cyber-attaques se cachent
de vrais criminels, parfois même des organisations criminelles dont les objectifs sont
clairement l’enrichissement frauduleux, les
détournements, le chantage ou les fraudes
sous toutes les formes et à une échelle la plus
grande possible. Si la cible est une PME, ils
n’auront aucun scrupule !
Quel rôle doivent jouer les assureurs,
sachant qu’à ce jour aucun d’entre eux ne
prend en charge les risques financiers liés
à la perte du patrimoine immatériel des
entreprises, alors que seul le patrimoine
matériel est assuré ?
Les assureurs doivent jouer un rôle
important en prenant mieux en compte ces
risques et en élargissant leur couverture à
l’immatériel. Car, comme le suggère votre
question, l’immatériel est au moins aussi important et sensible que le matériel. Le savoirfaire, les données et bases de connaissances
de l’entreprise sont un patrimoine crucial
dans l’économie actuelle. Or, les systèmes
d’information, les ordinateurs des entreprises
sont de gigantesques entrepôts de données
et d’informations sensibles. Et l’information est un actif qui, comme d’autres actifs
commerciaux importants, a une valeur et
doit par conséquent être protégée de manière
appropriée. Les assureurs doivent en tenir
compte et assurer cela. Qu’en contrepartie
ils demandent la mise en œuvre de plans et
d’outils de sécurité, lancent des audits sécurité, cela ne peut qu’aller dans le bon sens. Ils
peuvent également être des moteurs dans la
sensibilisation des chefs d’entreprise sur les
dangers réels de la cybercriminalité.
Quelles solutions préconisez-vous
pour lutter contre la cybercriminalité en
Algérie ?
Une réelle action conjuguée des pouvoirs
publics et du management des entreprises
doit être engagée. Les préjugés sont encore
un obstacle important dans la lutte contre
la cybercriminalité. Il faut cesser de croire
que l’Algérie serait épargnée, qu’il s’agit de
quelques cas isolés et sans conséquences. Le
niveau de sécurité d’une entreprise est caractérisé par son maillon le moins protégé. Or,
nous observons que les utilisateurs finaux
ne sont pas encore suffisamment sensibilisés
aux impacts que peuvent engendrer leurs
comportements sur le système d’information
de leur entreprise. Pour ce faire, je préconise
la mise en œuvre d’un programme continu de
sensibilisation des décideurs économiques et
des utilisateurs sur les enjeux de la cybercriminalité et des moyens de protection à mettre
en œuvre.
H. S.
MONCEF ZID. RESPONSABLE DU DÉVELOPPEMENT POUR L’AFRIQUE DU NORD D’ARBOR NETWORKS
«300 attaques malveillantes en 2013 en Algérie»
Leader incontesté dans la
fourniture de solutions de
sécurité et de gestion de réseaux
d’entreprises et d’opérateurs,
l’américain Arbor Networks a
décidé de se développer en Afrique
du Nord, notamment en Algérie,
Tunisie, Maroc et en Libye, en
nommant le Tunisien Moncef
Zid au poste de responsable du
développement pour la région.
Que représente le marché africain pour un
Arbor Networks ? Pourquoi avoir décidé
de se développer dans la région ?
Arbor Networks protège 95% des grands
opérateurs mondiaux (Verizon, ATT, FT, BT,
TATA...) et possède une visibilité pointue sur
60% du Trafic Internet et nous souhaitons
avoir plus de visibilité pour mieux suivre et
repérer les pirates et les nouvelles menaces
ayant pour origine Internet et ciblant des
services tels que les banques, l’énergie et les
administrations sensibles. De par sa position
politique et économique en Afrique et de
par son potentiel de croissance, l’Algérie est
une cible pour les attaques politiques, économiques et idéologiques. C’est pour répondre
aux besoins en matière de protection contre
ces attaques qu’on m’a donné la responsabilité de développer et de promouvoir nos
solutions sur le marché algérien et le Maghreb
d’une façon plus large, qui constitue pour
nous une opportunité de marché formidable.
Pouvez-vous dresser un état des lieux de
la cybercriminalité en Algérie ?
Selon les statistiques, 91% des entreprises
dans le monde ont subi au moins une attaque
en 2013. Aux Etats-Unis comme en Europe,
la transparence nous permet d’avoir des
statiques très précises sur les attaques visant
des pays ou bien des services particuliers. Par
contre, dans certaines régions du monde les
attaques malveillantes sont encore un tabou et
ne sortent pas la direction du système d’information des entreprises et des administrations
qui ne communiquent pas ce type d’informations. Il est donc très difficile de connaître le
nombre de cyber-attaques dans ces régions.
En ce qui concerne l’Algérie, le rapport
établi par Arbor Networks datant de 2013
révèle que 300 attaques malveillantes de type
(DDoS : attaque par déni de service) ont ciblé
des sites web algériens, sachant que certaines
dépassent les 5 Gbps. Le rapport du premier
trimestre 2014 montre une augmentation
très importante dans la taille des attaques (+
6 Gbps).
Les entreprises algériennes sont-elles
conscientes du risque que représentent les
cyber-attaques ? Est-ce qu’elles se protègent correctement ?
Les entreprises algériennes, comme celles
de la majorité des pays du Maghreb sont restées sur des moyens de protection classiques
qui ont étés dépassées technologiquement
par les pirates (Firewalls, IPS, IDS,…). Les
menaces malveillantes ne sont pas encore
prises au sérieux, les solutions de protection
ne constituent pas une priorité, on ne consacre
pas de budget à l’acquisition de ce type de
solutions.
H. S.
Solution de transport et logistique
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souhil b
«Il faut cesser de croire que
l’Algérie serait épargnée»
TABLEAU DE BORD VII
El Watan ÉCONOMIE - Du 23 au 29 juin 2014
LE CHIFFRE DE LA SEMAINE
PÉTROLE
Le brut en hausse
30
Les cours du pétrole se sont hissés vendredi dernier à
un nouveau plus haut depuis neuf mois à New York,
soutenus par la persistance des violences en Irak et des
facteurs techniques au dernier jour de cotation du
contrat le plus rapproché. Le baril de «light sweet
crude» (WTI) pour livraison en juillet s’est apprécié de
83 cents à 107,26 dollars, son niveau le plus élevé en
clôture depuis le 18 septembre 2013, sur le New York
Mercantile Exchange (Nymex).
C’est l’enveloppe votée par l’Assemblée populaire de wilaya d’Alger
(APW) dans le budget supplémentaire (BS) de la wilaya pour couvrir
les frais de la plus grande opération de relogement à Alger depuis
l’indépendance.
COTATIONS
BANQUE D’ALGÉRIE
Cours du 12 juin 2014
Devises
DEVISES
L’euro en légère baisse
face au dollar
Millions
de Dinars
US DOLLAR
EURO
POUND STERLING
JAPAN YEN
SWISS FRANC
CANADIAN DOLLAR
DANISH KRONE
SWEDISH KRONA
NORWEGIAN KRONE
ARAB EMIRAT DIRHAM
SAUDI RIYAL
KUWAIT DINAR
TUNISIAN DINAR
MAROCCAN DIRHAM
Cours
Monnaies
1 USD
1 EUR
1 GBP
100 JPY
100 CHF
1 CAD
100 DKK
100 SEK
100 NOK
1 AED
1 SAR
1 KWD
1 TND
1 MAD
Achat
Vente
79.2550
108.0800
134.8333
77.8383
8,878.1225
73.2622
1,449.4331
1,195.3276
1,303.9437
21.5771
21.1302
280.9465
47.8064
9.6013
79.2700
108.1243
134.9047
77.8913
8,883.7835
73.3031
1,450.2378
1,196.0048
1,305.0493
21.5818
21.1347
281.1990
48.2868
9.6608
* NB : - Le tableau reprend les cours commerciaux (monnaies en compte).
Ces cours ne s’appliquent pas au change manuel (billets de banque et chèques de voyage).
L’euro a clôturé la semaine en baisse face au dollar, la
devise américaine bénéficiant d’achats à bon compte
après avoir été pénalisée par le message de la Réserve
fédérale des Etats-Unis (Fed), qui a écarté mercredi
l’idée d’une hausse de taux anticipée. La monnaie
européenne valait 1,3588 dollar vendredi soir. Elle se
stabilisait face à la monnaie nippone, à 138,77 yens,
tandis que le dollar progressait légèrement face à la
devise japonaise, à 102,12 yens. De son côté, la livre
britannique se stabilisait face à l’euro, à 79,88 pences
pour un euro, et reculait face au dollar, à 1,7011 dollar
pour une livre. La monnaie suisse perdait un peu de
terrain face à l’euro, à 1,2175 franc suisse pour un euro,
comme face au dollar, à 0,8960 franc suisse pour un
dollar. La devise chinoise a terminé à 6,2255 yuans pour
un dollar.
Repères
ÉCONOMIQUES
BOURSE D’ALGER
Valeur du 18/06/2014
Titre de capital *
SAI
550,00
ALL
605,00
Roui
Titres de créance**
C
ontrairement à ce que pensent beaucoup de gens, il y a énormément
de sujets qui font consensus entre
économistes. Certes, les dissensions sont également nombreuses. Le célèbre adage qui
disait «posez une question à deux économistes
et vous aurez trois réponses différentes» n’est
que très partiellement vrai. Les accords sont
beaucoup plus nombreux que les désaccords.
Mais alors, pourquoi l’ensemble des problèmes
économiques —particulièrement les crises et
le sous-développement — sont-ils toujours
d’actualité ? La réplique de la communauté
scientifique est presque unanime : les systèmes
politiques bloquent les solutions. Par exemple,
le lobby de la finance est si puissant que même
s’il est responsable des crises actuelles, il a la capacité d’empêcher les politiciens de prendre les
mesures radicales qui assureraient une stabilité
économique. Ceci n’est qu’un exemple parmi
tant d’autres pour situer le fond du problème :
l’incapacité des politiques à agir dans l’intérêt
public.
Les problèmes de développement sont également liés à la sociologie politique des nations.
Les pays ou les politiciens prennent des
décisions sur la base de connotations politiques
(restructuration du secteur public, nominations
de managers publics, politiques sectorielles,
400,00
Cotations
Sonelgaz
98,00
Spa Dahli
98,00
(*) Les titres de capital sont cotés en dinars
(**) Les titres de créance sont cotés pied de coupon en pourcentage de la valeur nominale
SUCRE
A Londres, la tonne
de Sucre blanc pour
livraison en août
valait 488,50 dollars.
A New York, la livre
de Sucre brut pour
livraison en octobre
valait 18,63 cents.
CACAO
Sur le Liffe de
Londres, la tonne de
Cacao pour livraison
en septembre valait
1.928 livres sterling
vendredi à 09h00
GMT. Sur le ICE
Futures US de New
York, la tonne pour
livraison en
septembre valait 3.116
dollars
BLÉ
Le boisseau de blé
pour livraison en
septembre désormais
considéré comme le
contrat de référence
pour l’ensemble des
campagnes en cours,
s’est établi à 5,9325
dollars
terminé vendredi à
4,4825 dollars.
SOJA
Le boisseau de soja
pour livraison en
août, le plus regardé
pour l’ensemble de la
production en cours,
a clôturé à 13,6150
dollars.
MÉTAUX PRÉCIEUX
L’or et l’argent ont
bondi cette semaine,
dopés par la
demande d’actifs
refuges en pleine
crise irakienne et la
faiblesse du dollar,
tandis que les
platinoïdes se
redressaient en raison
de l’incertitude autour
de la fin de la grève
en Afrique du Sud.
OR
Sur le London Bullion
Market, l’once d’or a
terminé à 1.312,50
dollars vendredi au
fixing du soir.
ARGENT
L’once d’argent a
clôturé à 20,62 dollars
PLATINE/
PALLADIUM
Sur le London
Platinum and
Palladium Market,
l’once de platine a fini
à 1.456 dollars. L’once
de palladium a clos à
829 dollars.
MÉTAUX DE BASE
Les métaux échangés
sur le London Metal
Exchange (LME) ont
progressé cette
semaine, soutenus
par des propos
encourageants du
Premier ministre
chinois sur la
croissance
économique de la
deuxième économie
mondiale et un accès
de faiblesse du dollar.
Sur le LME, la tonne
de cuivre pour
livraison dans trois
mois s’échangeait à
6.779,75 dollars
vendredi à 10h00
GMT. L’aluminium
valait 1.894 dollars la
tonne, le plomb valait
2.146 dollars la tonne.
L’étain valait 22.650
dollars la tonne, le
nickel était à 18.523
dollars la tonne et
enfin le zinc à
2.172,25 dollars la
tonne.
MAÏS
Le boisseau de maïs
(environ 25 kg) pour
la même échéance a
Le dilemme des responsables locaux
etc.) ne peuvent pas se développer. Parmi les
questions sur lesquelles un large consensus
existe entre spécialistes demeure le thème du
développement local. Pratiquement aucun
économiste ne croit à l’heure actuelle qu’un
développement hyper centralisé (comme le
nôtre) est à même de propulser un pays en voie
de développement en une nation émergente.
Par Abdelhak Lamiri
Cotations
420,00
AUR
PRODUITS DE BASE
CAFÉ
A Londres, la tonne
de Robusta pour
livraison en
septembre valait 1.978
dollars. A New York, la
livre d’Arabica pour
livraison en
septembre valait
170,50 cents.
UNE DRÔLE DE SITUATION
Dans notre pays, les responsables locaux sont
dans une drôle de situation. Leurs missions et
leurs budgets sont surtout orientés vers des actions très spécifiques : hygiène (ramassage d’ordures), maintenance des équipements publics,
état civil, appui aux associations, etc. Ce sont
des activités nobles qui relèvent des autorités
locales dans la plupart des pays. Là n’est point
le problème. Mais lorsqu’on examine et que l’ on
fait ressortir les attentes des citoyens vis-à-vis
de nos APC, parmi les préoccupations les plus
importantes évoquées l’emploi et le logement
trônent en premier, loin devant les préoccupations de service public. Mais les APC ont des
capacités, des ressources et des attributions très
limitées pour peser significativement sur ces
problèmes. Les anticipations des citoyens sont
en contradiction avec les possibilités et les missions essentielles des pouvoirs locaux. Sans nul
doute, le problème provient également des élus
locaux. Lors des campagnes électorales, les candidats évoquent très peu leurs missions propres.
Ils promettent monts et merveilles aux citoyens
dans les domaines du logement et de l’emploi.
Et, élus, ils se trouvent piégés par leurs propres
promesses électorales.
En fait, les attentes des citoyens peuvent être
quelque peu légitimes dans certains contextes.
Depuis de nombreuses années, les responsables
nous promettent une plus grande décentra-
lisation, avec à la clé des plans de développement locaux et régionaux. Il est fort probable
que les promesses électorales auraient joué à
plein régime dans ce contexte. Il y a comme
un problème de communication qui génère
des incompréhensions. Nous aboutissons à
des anticipations croisées. Les personnes ne
peuvent pas bien communiquer parce qu’ils
sont à des niveaux d’information très différents. Les gestionnaires locaux sont limités par
leurs statuts et leurs ressources. Les citoyens
accordent une priorité absolue à l’emploi et au
logement. En fait, les responsables locaux font
face aux problèmes — induits par nos décideurs
à des niveaux supérieurs — sans avoir les compétences, les ressources et le pouvoir nécessaire
pour les résoudre.
QUE FAIRE DANS UN CONTEXTE EXPLOSIF ?
Nous avons mis le doigt sur une problématique
essentielle du développement local. Les décisions essentielles viennent de très haut et les
responsables locaux font face aux mécontentements induits par des dysfonctionnements du
système économique global. Nous n’avons qu’à
constater les émeutes qui suivent chaque distribution de logements. Certes, ils participent au
processus de distribution de logements sociaux
mais ils ne font que gérer une pénurie. L’analyse approfondie des statistiques montre que
la demande sociale ne peut jamais être satisfaite par les politiques de logement actuelles.
Certains diraient que la critique est facile, l’art
est difficile. Certes, mais la problématique du
développement local a bien trouvé des solutions
acceptables ailleurs. Les responsables locaux ne
peuvent pas, à eux seuls, trouver un équilibre
à l’ensemble des problèmes. Mais s’ils étaient
sérieusement préparés, ils pourraient contribuer
énormément, au moins à réduire l’ensemble des
déséquilibres. Il y a au moins trois dimensions
à prendre en charge pour produire des résultats
tangibles. L’architecture globale de l’économie
doit connaître des mutations profondes. Ce
n’est pas tant pour régler le problème des gestionnaires locaux que pour propulser le pays
vers une croissance à deux chiffres et donc
l’émergence. Le premier axe consiste à qualifier à un très haut niveau quelques ressources
humaines en vue de les responsabiliser sur
les plans de développement locaux. Pour le
moment, ces qualifications sont inexistantes.
L’opération des 100 locaux par commune a
montré quelque peu les limites des capacités
de nombreuses APC. La ressource humaine
constitue le nœud gordien de la solution, mais
pas l’unique. Elle est une condition nécessaire
mais pas suffisante. Une loi suivie d’un processus d’exécution efficace est indispensable pour
promouvoir la culture et la pratique du développement local (décentralisé). Ce dernier doit
se matérialiser par la mise en place d’une cellule
au sein de chaque APC, chargée d’identifier
le potentiel et ressources disponibles afin de
participer activement au montage des entreprises publiques et privées qui vont les valoriser.
Nous aurons donc des plans de développement
locaux (et régionaux) qui contribuent à la création d’emplois. Par ailleurs, il est nécessaire de
faire participer les élus locaux à la conception et
à l’exécution de la politique du logement. Cette
dernière doit être flexible pour accommoder
les spécificités locales. Enfin, les APC doivent
apprendre à adapter leur mode de communication aux réalités locales afin de mieux gérer les
anticipations. Tout ceci exige bien évidemment
de changer de regard sur les possibilités et les
méthodes de gestion locale.
A. L.
PH. D en Sciences de gestion
El Watan - Lundi 23 juin 2014 - 28
JEUX - DÉTENTE
HORIZONTALEMENT : 1.Légère écorchure de la peau.
Durillon 2.Cellule nerveuse. Deux de noce. Troua 3.
Ecrémage. Mauvaise mère. Aéronef 4.Fin de vie provoquée.
Vieux plis 5.Points opposés. Patrie de Tell. Fiel 6.Détériore.
Titre anglais 7.Lettres suivent. Vigoureux. Présent 8.Changer
de peau. Relatif à l'amour physique 9.Publie. Entre deux
options. Poitrine 10.Relatives aux fonctions intellectuelles.
Sied 11.Nattée. Effleureras 12.Carré du jardin. Préfixe multiplicateur. Domiciliée 13.En plus. Le dernier est à la mode.
Fonçât. Conjonction 14.Notes dans un texte. Demande de kidnappeur 15.Déchet organique. De nuit.
Quinze sur 15
1
2
3
4
5
6
7
8
9
N° 3848
1
N° 148
REGLE DU JEU
Une grille est composée
de plusieurs
carrés. Chaque carré
contient tous les chiffres
de 1 à 9. Chaque ligne
comme chaque colonne
contient aussi tous les
chiffres de 1 à 9.
Certains chiffres vous
sont donnés, à vous de
trouver les autres. Pour
cela, procédez par
déduction et élimination.
Tout Codé
2
6
8
2
5
6
2
4
III
4
IV
5
V
6
VI
N° 3848
Définition
du mot encadré
I- Résume. II- Disciple sans originalité personnelle - Ainsi
que. III- Dynamisme. IV- Ville du Nigeria - Libère les
ouailles - Symbole chimique. V- Outil de dessin - Bigarre.
VI- Raide - Issu. VII- Possessif -Ville du Maroc. VIII- Relatif aux cavaliers. IX- Sujet dépouillé - Onde courte - Possessif. X- Servent pour aspirer le lait.
13
14
VERTICALEMENT
15
VERTICALEMENT : 1.REPROBATEUR. TAU 2.ECREVISSES. OURS
3.CO. VET. IOS. SI 4.TUBA. TATONNER 5.IVOIRE. SUEUR. SE 6.
FIL. ORNE. ASES 7.IL. OS. CA 8.CLASSIFICATIONS 9.AORTES. RR.
ROUTE 10.TNT. REDOUTENT 11.EPARGNER 12.OURDIE. IT. SAR
13.NEE. AQUARELLE 14.INCLUS. OGIVE 15.DEVOT. IE. ECOPER.
3
4
Solution
9
Sudoku
précédent
5
6
4
9
8
4
injections
médicales
8
2
1
entrain
En vous aidant de la définition du mot encadré, complétez la grille, puis reportez les lettres correspondant
aux bons numéros dans les cases ci-dessous et vous
découvrirez le nom d’un personnage célèbre.
Soulèvement concerté et préparé contre l'autorité établie.
2
6
1
2
9
10
5
1
6
9
2
7
G
1- Partie supérieure d’une chaussée. 2- Communicatif. 3Nomme - Pas des masses. 4- Titre ottoman - Engendre. 5Courtois - En béton. 6- Mettent au courant. 7- Au pis aller Grand lac salé. 8- Pays. 9- Chemin de halage - Lac de
Lombardie - Entrée de secours. 10- Allonge - Regimbas.
SOLUTION N° 3847
HORIZONTALEMENT
7
5
10
11
12
3
4
9
X
4
3
8
HORIZONTALEMENT
7
2
7
10
6
1
6
IX
9
9
4
5
VII
8
1
9
4
VIII
3
7
3
II
3
9
3
2
I
SOL. QUINZE SUR 15 PRECEDENT : HORIZONTALEMENT :
1.RECTIFICATION 2.ECOUVILLON. UELE 3.PR. BOL. ARTERE 4.
REVAI. OST. PD. IO 5.OVE. ROSSERAIENT 6.BITTER. ISERE 7.AS.
NEF. DG. ALI 8.TSETSE. IRONIQUE 9.EE. OU. ECRUE. US 10.
USINER. TRIA 11.ONU. ATRE. TROC 12.OSERA. IONS. EGO 13.TU.
SCOUT. SLIP 14.ARS. SEANT. SALVE 15.USITES. SEC. REER.
Sudoku
N°3848
Par M. IRATNI
1
7
VERTICALEMENT : 1.Jugement. Touché 2.Rat palmiste.
Le dessous des cartes. Louper 3.Foutu. Canard. Précède le pas
4.Matière d'alliance. Prénom. Clan idéologique 5.Arbuste aromatique. Ville d'Allemagne. Eclat de rire 6.Inerte. Père d'Andromaque 7.Ventila. Fausse. Sans effets 8.Indice de
photographe. Sens. Rougi légèrement 9.Signifiait avec autorité. Perroquets 10.Teinte en rouge-brun. Direction de la
Mecque. Bel emplumé 11.Feules. Ville d'Algérie 12.Note.
D'un auxiliaire. Nom sans cœur 13.Suturés. Charnière utile.
Passe sous l'eau 14.Spécialité médicale. Céréale. Fuite 15.
Avancerai à plat ventre. Résine. Bouts de nuit.
Mots Croisés
10 11 12 13 14 15
9
1
2
6
8
3
7
5
4
8
4
5
7
2
1
3
6
9
3
7
6
9
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4
1
8
2
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2
6
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5
1
3
6
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3
8
9
7
2
4
1
sigle
scoutiste
interdit par
la morale
1
2
4
5
3
6
9
7
8
7
8
9
1
4
2
6
3
5
I- OREILLETTE. II- RASSOUL - UT. III- DIT - MEAT.
IV- UDINE - NOIR. V- RIME - ECURE. VI- ILE - AT.
VII- ELEVATION. VIII- ROSES - SUIE. IX- EN - ASE SET. X- PUERA - RE.
VERTICALEMENT
1- ORDURIERES. 2- RAIDILLON. 3- ESTIMEES.
4- IS - NE - VEAU. 5- LOME - SASSE. 6- LUE ER. 7- ELANCAIS. 8- TOUTOUS. 9- TU - IR NIER. 10- ETIRER - ETE.
Fléchés Express
cube de
bois
partie de
vêtement
terre
immergée
souplesse
N° 3848
empêchées
d’agir
organe
locomoteur
a une forte
tête
note
8
5
2
3
ville
française
7
4
10
8
et la suite
homme
de choix
bonne carte
mélodie
1
3
8
11
3
9
10
6
6
12
5
13
1
2
1
9
4
2
6
8
mourra
affaiblira
11
10
rire forcé
1
4
5
1
12
8
1
3
6
8
8
4
8
11
8
14
1
5
13
12
6
8
14
1
3
1
9
2
7
1
3
15
5
3
8
3
8
4
8
9
4
14
4
8
16
V
8
1
6
8
5
6
6
génisses
bergers
11
thallium
8
technicien
supérieur
8
14
1
3
6
8
4
5
2
4
8
2
8
6
14
17
cheville
de golf
mesure de
mandarin
pièce de
soutien
lentille
contre
4
5
6
8
6
15
1
5
12
5
13
8
9
10
8
6
3
9
2
lettre
grecque
défalquera
île
libertaires
nickel
17
apparue
SOL. TOUT CODÉ PRÉCÉDENT :
MIASME - GIOVANNI RIBISI
SOLUTION FLÉCHÉS EXPRESS PRÉCÉDENTS :
HORIZONTALEMENT : IMITATION / PORTIERE / DEDALE / DU / RETARDER / OC / EN / ISO
/ EN / TAR / SPECIAL / TORD / OS / MINIER / OP / EOLE / ILLEGALES / EUS / LESE.
VERTICALEMENT : IMPERCEPTIBLE / IODE / NEON / LU / STRATE / CRISES / ATLANTIDE
/ ETIER / AA / REAL / IE / DIRLO / OLE / CORDES / SOLES / NEURONE / PESE.
peina
reine
éphémère
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El Watan - Lundi 23 juin 2014 - 31
L’ÉPOQUE
PATRIMOINE
La citadelle
d’Erbil et
la ville
historique
de Jeddah
inscrites
UN AÉROPORT GÉANT À ISTANBUL EN 2018
ON VOUS LE DIT
La bataille du ciel relancée
Jeudi meurtrier à Médéa
Un cortège nuptial s’est transformé, jeudi dernier, non
loin du pôle urbain de Boughezoul (Médéa), en drame,
endeuillant les familles. L’accident, qui s’est produit
entre un poids-lourd et quatre véhicules légers, a coûté
la vie à deux femmes âgées de 49 et 57 ans et à un enfant
de 6 ans ; six autres personnes ont été blessées, dont
deux sont dans un état grave, a annoncé un
communiqué de la Protection civile de la wilaya de
Médéa, qui mentionne aussi qu’un autre accident est
survenu dans la même journée, sur la RN 18, à proximité
de l’usine d’emplissage de gaz butane de la localité de
Béni Slimane, à la suite d’un violent télescopage entre
deux voitures légères. Le terrible choc a fait deux morts
et quatre blessés.
● Un projet pharaonique qui pour ambition d’accueillir 150 millions
de voyageurs par an
La Sonelgaz et la Coupe
du monde
Pour ne pas priver les Blidéens de la Coupe du monde
de football, la direction locale de distribution de gaz
et d’électricité a mobilisé une équipe spéciale pour que
la retransmission des matchs ne soit pas gâchée par
des interruptions de courant électrique. Aussi, des
moyens sophistiqués ont été mis en place pour
remédier rapidement et à distance à d’éventuelles
pannes, a-t-on appris lors d’une conférence de presse
animée par Medjbar Amar, directeur de la distribution
de gaz et d’électricité de la wilaya de Blida.
Le conférencier a toutefois insisté sur le fait que
distribuer le gaz et l’électricité n’est pas une sinécure. Il
a argumenté ses propos par les nombreuses atteintes
aux réseaux électriques et gaziers, les piquages
illicites, les travaux engagés par les tiers à proximité
des équipements de Sonelgaz, les constructions sous
ou sur les réseaux de basse et moyenne tension… «Cela
nous pénalise énormément, mais ne nous empêche pas
de relever le défi et d’offrir un service de qualité à nos
clients» a-t-il dit.
Les meurtriers d’un garde
communal arrêtés
Les auteurs du meurtre du garde communal en retraite,
B. A. (60 ans), ont été identifiés et arrêtés, en fin de
semaine dernière, par les éléments de la brigade de la
Gendarmerie nationale d’El Amria, a-t-on indiqué,
samedi, dans un communiqué du groupement de Aïn
Témouchent. L’enquête diligentée par les éléments de
cette brigade a révélé que la nommée Y. S. (25 ans),
habitant Hassi El Ghella, s’était arrangée avec son
complice, M. S. (24 ans) et la nommée D.R, pour attirer la
victime dans la forêt de Bessissi, située entre El Amria et
M’Saïd, pour lui dérober une somme d’argent qu’il
portait sur lui. Les trois mis en cause ont mis à exécution
leur plan le 13 juin dernier.
Toutefois, les choses ne se sont pas déroulées comme
prévu. Devant la résistance de la victime, ses
agresseurs lui ont porté plusieurs coups de couteau
mortels à l’abdomen. Le corps de la victime a été
découvert par un citoyen le 15 juin dernier, dans la forêt,
située à 150 m de la route reliant El Amria et M’saïd.
Présentés jeudi dernier devant le parquet
d’El Amria, les trois inculpés ont été placés en détention
préventive par le juge d’instruction, ajoute-t-on dans le
même communiqué.
El Watan - Le Quotidien Indépendant
Édité par la SPA “El Watan Presse” au capital social de 61
008 000 DA. Directeur de la
publication : Omar Belhouchet
Direction - Rédaction - Administration Maison de la Presse
- Tahar Djaout - 1, rue Bachir Attar 16 016 Alger - Place du 1er
Mai Tél : 021 68 21 83 - 021 68 21 84 - 021 68 21 85 -
L
a première pierre du troisième aéroport d’Istanbul
a été posée, un projet pharaonique ayant pour
ambition d’accueillir à terme 150 millions de
passagers par an, ce qui en ferait l’un des plus grands
aéroports du monde. Il sera opérationnel en 2018.
Cela entre dans le cadre de la stratégie «Vision 2023»
où sont exposés les objectifs de la Turquie à l’horizon
2023, anniversaire du centenaire de la République de
Turquie. Ce qui devrait profiter à la compagnie Turkish
Airlines, surtout pour les connexions. Seuls les hubs
moyen-orientaux (Dubaï, Abu Dhabi, Doha…), vivant
intégralement du transit, connaissent et connaîtront
les mêmes croissances avec, toutefois, une fragilité
due à l’absence de lignes intérieures, d’arrière-pays et
de hubs secondaires. Londres, encore aujourd’hui
premier bassin aéroportuaire mondial et double hub (à
Heathrow et Gatwick) de British Airways, va être supplanté par Istanbul. En effet, elle ne souhaite pas seulement développer son trafic sur la Turquie. Elle espère
surtout s’imposer comme un leader entre l’Europe et
l’Asie, l’Europe et l’Afrique, voire le Moyen-Orient.
Une manière de multiplier ainsi les chances de remplir
ses avions. De simple compagnie nationale, Turkish
Airlines s’impose aujourd’hui avec 60 millions de
passagers transportés en 2013, 246 destinations dont
202 aéroports dans 105 pays sur les quatre continents,
comme étant la quatrième à avoir le réseau le plus
vaste au monde. Pour comparaison, Emirates dessert
142 destinations dans 80 pays. Y a-t-il un secret bien
gardé pour une telle réussite ? En fait, la compagnie
turque s’appuie sur deux grands piliers : la formation
des équipages et le catering. Dans la zone aéroportuaire
d’Istanbul se trouve l’académie de Turkish Airlines. Six
simulateurs de dernière génération pour divers types
d’appareils sont à l’œuvre, en dehors des nombreuses
salles d’études, d’avions réels dont certains plongeant
dans une grande piscine pour simuler un amerrissage
et les opérations de secours. Deux fois par an, chacun
des employés navigant doit suivre des sessions intensives de formation. La compagnie a investi dans les
services de restauration de bord, en s’alliant avec un
groupe autrichien, Do & Co, pour créer une filiale en
Turquie qui prépare 150 000 repas par jour. Pour augmenter l’attractivité, un programme a été lancé, celui de
Touristanbul qui permet de visiter gratuitement la métropole avec un guide pour les escales supérieures à six
heures. La «bataille du ciel» est pleinement engagée.
Kamel Benelkadi
BEAU LIVRE. BÉJAÏA, MA VILLE, MA PUPILLE D’AREZKI TAHAR
Ode à Bgayet
I
l est des villes comme des femmes
fatales». Cet aphorisme est de
Kateb Yacine. Et Arezki Tahar l’a
fait sien. Et ce, pour déclarer sa
flamme à sa ville natale, Béjaïa.
Une beauté immanquablement
«fatale» ! Arezki Tahar, ancien
directeur du théâtre de Béjaïa et
agitateur de talents de l’Espace
Noun d’Alger — ayant malheureusement disparu —, aime et adore
sa ville natale, Béjaïa. Une affection dévastatrice. Et pour cause !
Arezki Tahar, comme «habité» par
sa ville, vient de lui rendre un bel
hommage en montrant sa beauté de
par un beau livre de photographies
intitulé à juste titre Béjaïa, ma ville,
ma pupille…
C’est qu’il l’a photographiée
comme une bien-aimée ! Ses déclics ? Des baisers volés pendant
des décennies. Et cet amour est
toujours intact, fidèle et encore
plus fort. Un ouvrage préfacé par
un auteur qu’on ne présente plus,
Rachid Boudjedra (Printemps est
son nouveau roman). Un beau
livre, conçu non pas à quatre mains,
PHOTO :EL WATAN
Lors de la plus grande opération de relogement depuis
1962, qui a débuté samedi le site d’Ouled Chebel (3216
logements), l’OPGI d’Hussein Dey, maître d’ouvrage de
ces logements, a offert du couscous aux personnes
présentes pour fêter cet événement exceptionnel.
Mohamed Rahaïmia, Directeur général de l’OPGI
d’Hussein Dey, a invité personnellement les familles
des bénéficiaires, les travailleurs ainsi que les autorités
présentes à prendre part à cette «waâda»,
ô combien symbolique.
M. Rahaïmia a surtout géré d’une manière efficace les
affectations des bénéficiaires. Ces derniers ont eu droit
à des logements de qualité à l’architecture moderne.
Cette expérience mérite d’être suivie.
PHOTO : D. R.
Du couscous pour
le relogement
Arezki Tahar, ancien directeur du théâtre de Béjaïa et l’écrivain Rachid Boudjedra
mais «à deux mains et deux yeux»,
comme aime à le répéter Arezki.
Samedi, à la librairie, El Ijtihad
(ex-Dominique), au centre d’Alger,
Arezki était doublement ému : «Je
suis ému d’être à côté de Rachid
Boudjedra et puis, j’étais enfant
quand je suis venu voir Abdelhamid
Benzine, ici, dans cette librairie
Fax : 021 68 21 87 - 021 68 21 88 Site web : http://www.
elwatan.com E-mail :
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: 021 67 19 88.
R.C : N° 02B18857 Alger.
Compte CPA N° 00.400 103 400 099001178 - Compte
devises : CPA N° 00.400 103 457 050349084
mythique…» En compulsant ce
beau livre, on découvre un Arezki
Tahar immortalisant sa ville, tel un
poète. Et puis, Béjaïa est sa muse
qu’il taquine affectueusement, passionnément.
Il n’a d’yeux (Dieu) que pour elle.
Béjaïa, sa pupille brille, sa ville, sa
vie…
K. S.
ACOM : Agence de communication : 102 Logts, tour de Sidi
Yahia, Hydra. Tél :023573258/59
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: 041 40 91 66
La citadelle d’Erbil (Irak), la ville
historique de Jeddah (Arabiesaoudite), la filature de soie de
Tomioka (Japon) et l’usine Van
Nelle (Pays-Bas) ont été inscrits
sur la liste du patrimoine
mondial de l’humanité, a
annoncé l’Unesco à Doha. La
citadelle d’Erbil, un
établissement anciennement
fortifié, bâti au sommet d’un
imposant tell ovoïde, présente
un tracé de rues particulier, en
éventail, datant de la phase
ottomane tardive d’Erbil,
indique l’organisation
onusienne dans un
communiqué. Le Comité du
patrimoine mondial, qui tient sa
38e session, du 15 au 25 juin, à
Doha (Qatar) a également
déclaré patrimoine mondial de
l’humanité la ville historique de
Jeddah qui a été, à partir du VIIe
siècle, l’un des ports les plus
importants sur les routes
commerciales de l’océan Indien
et le port d’arrivée pour les
pélerins voyageant par la mer, a
souligné l’agence de l’ONU
dans son communiqué. «C’est
ici qu’arrivaient les
marchandises à destination de
La Mecque» a-t-elle ajouté. Ce
double rôle a permis le
développement d’une ville
multiculturelle, caractérisée par
une tradition architecturale
originale, née de la fusion des
traditions de construction en
corail de la région côtière de la
mer Rouge avec des idées et un
savoir-faire glanés le long des
routes commerciales. Le Comité
du patrimoine mondial a décidé
de passer outre l’avis de
l’Icomos (Conseil international
des monuments et des sites).
Cet organe consultatif proposait
de «différer» l’examen de la
ville historique de Jeddah,
soulignant «qu’une grande
partie du tissu urbain était
détériorée ou avait disparu au
cours des cinquante dernières
années». D’autre part, la
filature de soie de Tomioka,
créée en 1872, est un complexe
historique séricicole et de
filature de la soie se situant
dans la préfecture de Gunma, au
nord-ouest de Tokyo. Ce site
illustre la volonté du Japon
d’accéder rapidement aux
meilleures techniques de la
production de masse et il a été
un élément décisif du
renouveau de la sériciculture et
de la soierie japonaise dès le
dernier quart du XIXe siècle,
relève la même source. Les 21
membres du Comité ont
également décidé de déclarer
patrimoine mondial l’usine
hollandaise Van Nelle, l’un des
fleurons de l’architecture
industrielle
du XXe siècle.
Les manuscrits, photographies ou tout
autre document et illustration adressés
ou remis à la rédaction ne seront pas
rendus et ne feront l’objet d’aucune
réclamation. Reproduction interdite de
tous articles sauf accord de la rédaction.
LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Lundi 23 juin 2014
COMMENTAIRE
Une double
injustice
Par Mohammed Larbi
L
POUR ÉVITER LES PERTURBATIONS
DE L’ALIMENTATION EN EAU
Création de structures conjointes
entre Seaal et Sonelgaz
D
es structures
conjointes avec
Sonelgaz ont été
installées récemment pour
minimiser l’impact des
coupures d’électricité sur
l’alimentation en eau potable
pendant la saison estivale», a
annoncé Jean-Marc Jahn,
directeur général de la Société
des eaux et de
l’assainissement d’Alger
(Seaal) au forum du quotidien
Liberté. M. Jahn a assuré qu'il
n’y aura pas de perturbation
dans l'approvisionnement en
eau durant l'été, relevant la
réactivité du personnel de
Seaal dans la réparation des
fuites d'eau. «Nous misons
aussi sur la réaction des
techniciens pour réparer les
fuites en deux jours et demi
avec l’ambition de parvenir à
un délai d’un jour et demi à
moyen terme», a-t-il souligné.
«Quelquefois, on ne répare pas
les fuites dans l’immédiat
lorsque un entretien sur le
réseau est déjà programmé
afin d'éviter les arrêts répétitifs
d’approvisionnement», a-t-il
fait savoir, précisant que
jusqu’à présent, 200 000
fuites ont été réparées, soit
une moyenne de 32 000 par
an depuis 2006. Concernant
la coordination avec le secteur
des travaux publics, M. Jahn a
indiqué qu’elle s’améliore
mais qu’«elle est loin des
standards internationaux».
«On vit un désordre urbain et
les plans des réseaux de
distribution et
d’assainissement d’eau à
Alger ont été finalement
achevés ; l’opération est en
cours à Tipasa», a-t-il ajouté.
Néanmoins, M. Jahn a assuré
que la qualité de l’eau répond
aux normes internationales et
q u ’ i l y a d e s a n a ly s e s
physico-chimiques à cet
effet. «450 000 contrôles et
analyses sont effectués
chaque année», a-t-il encore
précisé.
Selon le directeur général de
la Seaal, l’entreprise a
renouvelé 350 km
de canalisations
pour arriver, en
2016, à 730 km
e t
l e s
branchements
effectués sont de 85 000 avec
la perspective de parvenir à
278 000 en 2016. Evoquant
la consommation des
ménages, le premier
responsable de la Seaal a fait
remarquer que la moyenne
est de 91 litres par jour et par
habitant, alors que la facture
moyenne s’élève à 1908 DA
TTC par trimestre, soit une
moyenne de 21 DA par jour
et par famille. M. Jahn a
aussi évoqué les
déf is à relever,
citant celui de la
coordination avec
les directions
régionales de
l’eau et
l’Algérienne
des eaux. R. S.
KHENCHELA
VIVE TENSION APRÈS L’AFFICHAGE
DES LISTES DE BÉNÉFICIAIRES DE LOGEMENT
■ Une vive tension a régné hier à
Khenchela, suite à la publication dans
un journal arabophone de la liste des
1500 bénéficiaires de logements sociaux.
Des affrontements violents ont eu lieu
également devant le siège de la daïra
de Khenchela où des mécontents ont
brûlé des pneus. Un important dispositif
de sécurité a été déployé devant les
sièges de la daïra et de la wilaya, dont
les portes ont été fermées par mesure
de sécurité, alors que des patrouilles de
police ne cessaient de faire des rondes
dans la ville. Cette tension remonte à
vendredi passé où la ville a connu des
incidents graves liés à cette affaire
d'attribution de logements. Des inconnus
ont incendié la voiture du vice-président
de l'APC. Ce qui a poussé les services de
police à mettre en place une surveillance
rapprochée devant la maison du maire.
Hier, la tension était encore perceptible
dans la ville, en attendant la publication
aujourd’hui dans le même journal
arabophone d’une seconde liste de 2000
bénéficiaires de logements sociaux.
Mohamed Taïbi
POINT ZÉRO
Un deuxième tour ?
I
l reste encore un match et – comme le suspense à la veille
d'une élection présidentielle où nombreux étaient ceux qui
pensaient à un deuxième tour entre la vieille garde,
représentée par Bouteflika et frères, et la jeune attaque
symbolisée par Benflis et son réseau – l'Algérie retient son
souffle.
Peut-être un deuxième tour et des huitièmes de finale, enfin,
pour l'équipe algérienne qui aura fourni un très beau match et
réconcilié tout le pays avec l'offensive, l'attaque, le désir, la
technique et l'élégance. L'espoir est permis, aucun wali, chef de
daïra ou ministre de l'Intérieur ne sera au Brésil pour casser la
dynamique enclenchée et bloquer tout changement. Du coup,
on se met à penser à lui, le Président du premier tour, élu à
80%, assis sur son fauteuil roulant, seul dans une résidence
médicalisée loin d'Alger, devant un écran aussi plat que son
programme de développement pour ce nouveau mandat. Avec
sa télécommande pour droitiers, que doit-il se dire, lui le
champion de la défense regroupée, de l'immobilisme, du
Par Chawki Amari
bridage et du manque d'ambition. Personne ne le sait vraiment,
pas même son frère, mais on peut penser que si l'Algérie se
qualifie pour le deuxième tour, c'est un peu grâce à lui et pas à
Benflis. Si l'Algérie est éliminée au profit de la Russie, ce sera la
faute à Halilhodzic qui, lui, fera probablement porter la
responsabilité à ses joueurs qui, eux, invoqueront le destin, la
malchance ou les calculs du roi de l'univers. Mais dans ces
événements croisés, l'essentiel est que Saadane Lexomil soit
oublié, en attendant la disqualification de tous les empêcheurs
de jouer normalement, dans tous les domaines.
PS : cet article a été rédigé à la mi-temps, à 3 à 0, pour des
impératifs de bouclage. Que s'est-il passé ensuite en deuxième
mi-temps ? Il faudra lire El Watan demain matin.
PS 2 : au fond, le football n'a rien à voir avec la politique ; pour
la deuxième, l'arbitre est en même temps le joueur,
l'entraîneur, le stade, voire le public.
PS 3 : one two three.
PS 4 : plus de PS.
es Palestiniens continuent à être l’objet
d’une double injustice. C’est d’abord la
poursuite de l’occupation israélienne,
avec tous ces crimes commis
quotidiennement sans venir à bout du sentiment
nationaliste des Palestiniens. C’est aussi et peutêtre surtout ce lourd silence, rappelant sinon
mettant en évidence la politique des deux poids,
deux mesures. Un traitement au cas par cas, afin
de ne pas mettre en cause Israël de quelque
manière que ce soit. Pourtant, il n’y a absolument
rien à cacher et, dans le même temps, beaucoup
à dire, comme le soulignent des rapports de
missions diplomatiques européennes, riches en
enseignements et révélateurs de la politique
israélienne à l’égard des Palestiniens. A croire
donc que des rapports sont tout juste bons pour
occuper les fonds de tiroirs car, finit-on par
constater, il n’y a jamais eu la moindre suite, à
croire que l’occupation et la privation de droits
élémentaires jusqu’à la négation de l’existence
d’un peuple peuvent être perçues différemment.
Surtout quand il est demandé à ceux qui sont
privés de leurs droits d’en donner davantage.
On n’hésite pas à parler de sacrifices réciproques
afin justement de préserver Israël, engagé
depuis 1967 dans une politique de colonisation
des territoires palestiniens. Une bien étrange
leçon de droit, mais aussi une espèce de fuite qui
ne peut pas être sans conséquence. C’est bien la
politique suivie par Israël qui a amené les
Palestiniens à explorer d’autres voies pour faire
valoir leurs droits. Et quand ils parlent de droits,
Israël applique celui de la force, n’hésitant pas à
tuer les Palestiniens, même les jeunes enfants.
Et à emprisonner de manière massive les
Palestiniens, même les enfants ici encore,
n’hésitant pas à recourir de manière
systématique à la détention administrative, c'està-dire sans jugement et sans la moindre
restriction en termes de durée. Où est donc le
droit et tous ceux qui déclarent le défendre ?
Mais là, constate-t-on, il en est qui se contentent
de compter les morts. Pourtant, c’est bien
l’ONU qui déplorait, le mois dernier,
l’augmentation des tirs à balles réelles de
soldats israéliens constatée depuis 2013, donc
sans le moindre rapport avec la situation
politique actuelle souvent invoquée pour
justifier ce qui ne saurait l’être. Des enfants
palestiniens ont été tués de sang-froid, comme
en attestent des images qui ont fait le tour de la
planète, amenant Mme Hanane Achraoui,
dirigeante de l'Organisation de libération de la
Palestine (OLP), à parler de crime de guerre et
de crime contre l'humanité. Mais, là aussi,
c’était le silence peut-être gêné, mais un silence
quand même, et c’est ce qui est à relever car il y
a une injustice, et elle est ressentie comme telle
par une écrasante partie de l’opinion
internationale. Quant aux Palestiniens, ils
affichaient hier leur exaspération, en lançant
cette fois des pierres contre un poste de la police
palestinienne à Ramallah. Tout un symbole.
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