L`Armée nationale populaire neutralise un terroriste à Batna

L'Armée nationale populaire neutralise un terroriste à Batna
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Quotidien national d'information
N° 6277 Prix 10 DA France 1 C
Dimanche 17 janvier 2016
26 MORTS, 56 BLESSÉS ET 156 PERSONNES LIBÉRÉES, SELON LE BILAN FINAL
Ouagadougou cible d’attaques
terroristes meurtrières
Par
LES ATTAQUES perpétrées
dans la capitale burkinabé, vendredi soir et samedi, par un groupe
terroriste a fait au total 26 morts,
de 18 nationalités et 56 blessés, a
annoncé le Premier ministre, Paul
Kaba, hier. Côté assaillants, trois
individus ont été annoncés morts,
a-t-il ajouté. Suite à cette attaque à
Ouagadougou, ayant été revendiquée par Al Qaïda au Maghreb
Islamique (Aqim), selon des
médias, les autorités du Burkina
Faso ont mené une opération qui a
permis la libération de 156 personnes dont 126 se trouvant à
l’hôtel Splendid et 30 autres au
restaurant très fréquenté
Cappuccino. Ce dernier, a-t-on
expliqué, est l’un des rares lieux de
la capitale Ouagadougou, se trouvant en face de l’hôtel Splendid, à
être fréquenté par les Occidentaux
principalement.
Hier matin, Simon Compaoré,
le ministre de l’Intérieur, avait fait
savoir que les assauts menés par
les forces de sécurité étaient terminés au niveau de l’hôtel
Splendid et du restaurant
Cappuccino. Ces deux lieux, faut-il
Photo : DR
Massinissa Benlakehal
le préciser, se trouvent à presque
deux kilomètres de l’aéroport de
Ouagadougou. Selon les récits des
témoins, rapportés par différents
médias, l’attaque djihadiste était
u n e h o r r e u r. C e t t e a t t a q u e ,
avons-nous compris, a un mode
opératoire similaire avec celle
perpétrée en début novembre
ACTUALITÉ
Supplément Sports
La nécessaire autonomie
financière des
fédérations sportives
Lire pp 11 à 14
dernier au Bataclan, Paris. Les
assaillants, selon les témoignages,
ont mitraillés les bars Taxi-Brousse
et le Cappuccino, incendiant de
même, des véhicules qui par la
suite ont explosé, pour se retrancher à l’intérieur de l’hôtel
Splendid.
Comme si la situation n’était
pas déjà assez compliquée, le
ministère de la Sécurité intérieure
burkinabé a annoncé, hier, que deux
Australiens, un médecin et sa
femme, ont été enlevés. Le rapt
s’est produit, vendredi dans la nuit.
«Les deux Australiens, un couple
–dont on ignore s’ils étaient résidents au Burkina ou touristes de
passage- ont été enlevés à
Baraboulé, dans la région du
Sahel», a rapporté l’AFP, citant le
ministère de la Sécurité intérieure.
A l’heure où nous mettons sous
presse, aucune information n’a été
donnée concernant un possible lien
avec l’attaque terroriste à
Ouagadougou. L’Algérie a, comme
plusieurs autres pays, condamné
avec la plus grande vigueur ces
attaques terroristes, selon un communiqué du ministère des Affaires
étrangères.
Suite en page 2
IMPORTATIONS
„ Plus de 2 milliards de dinars de marchandises saisies en 2015 ....................... p3
EMPLOI
„ La pérennisation de l'apprentissage en objectif ...................................................... p5
MONDE
„ Vers la levée des sanctions occidentales contre l'Iran ........................................ p17
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L ’ É V É N E M E N T
Dimanche 17 janvier 2016
ATTAQUES TERRORISTES DANS LA CAPITALE BURKINABÉ
La communauté internationale
condamne fermement
Par
Massinissa Benlakehal
es attaques terroristes
perpétrées vendredi soir
et samedi matin dans
la capitale Burkinabé,
Ouagadougou, ont suscité de
vives réactions et des condamnations de la communauté internationale. L’attaque a fait au
moins 26 morts, selon le bilan
communiqué par les officiels du
pays.
Le ministère des Affaires
étrangères a indiqué, dans un
communiqué : «L’Algérie
condamne avec la plus grande
vigueur les attaques terroristes
qui ont ciblé hier (vendredi) et
aujourd’hui (samedi) certains
lieux dans la capitale burkinabé, Ouagadougou et exprime
sa solidarité avec les familles
des victimes, ainsi qu’avec le
gouvernement et le peuple
burkinabés.»
«L’Algérie réitère sa conviction que le terrorisme représente une menace globale et
réelle pour la paix et la sécurité
internationales et que seule une
mobilisation collective de la
communauté internationale et
une fédération de l’ensemble de
ses efforts est à même de lui
faire face», ajoute le communiqué. De son côté, l’Union
Photo : DR
L
européenne (UE) a exprimé sa
solidarité avec le Burkina Faso.
«L’Union européenne est unie
avec le Burkina Faso, ainsi
qu’avec les autres pays du
Sahel, dans la lutte contre le
terrorisme et la défense des
valeurs de paix, de liberté et de
diversité (…)», a affirmé la
Haute représentante de l’UE
pour les Affaires étrangères,
Federica Mogherini, dans une
déclaration rapportée par les
médias. Elle a, également, souligné la détermination de l’UE,
qu’elle représente, à «utiliser
tous ses instruments pour lutter,
ensemble, contre cette menace
commune», en soulignant que
«cet acte terroriste intervient
alors que le peuple burkinabé,
par son vote pacifique en
novembre dernier, a clairement
exprimé sa détermination à
Ouagadougou cible d’attaques terroristes meurtrières
Suite de la page 1
L’Algérie, rappelons-le,
connaît très bien le danger que
peuvent représenter ces groupes
terroristes qui pullulent, actuellement, dans la zone du Sahel.
Al Qaïda au Maghreb
Islamique (Aqmi) et ses
acolytes, en plus des groupes se
revendiquant de l’Etat Islamique
(EI) constituent un vrai danger
et une menace permanente à
tous les pays de la région du
Sahel. Les forces de l’Armée
nationale populaire, rappelonsle, ont mené une opération la
semaine dernière dans la région
de Hassi-Kiout, à Illizi, durant
laquelle un groupe de sept terroristes a été arrêté. Ces terroristes étaient venus de Libye.
Aucun ressortissant algérien ne
figure parmi les victimes des
deux attaques. «Suite aux
attaques terroristes qui ont ciblé
plusieurs endroits de la capitale
burkinabé, Ouagadougou,
le ministère des Affaires
zzz AU FIL DES JOURS
Par
A. Samil
L’attentat perpétré dans la nuit de vendredi
à samedi à Ouagadougou, n’a, objectivement, rien d’un haut fait d’armes. Le crime
signé Mokhtar Belmokhtar, alias Belaouar
(le Borgne), n’est spectaculaire que par le
nombre de victimes, innocentes et sans
armes, qui ont jonché les sols luxueux de
l’hôtel Le Splendid et du café Le Capuccino
qui le jouxte, tous deux lieux de rendez-vous
de prédilection des expatriés de passage
dans la capitale burkinabé ou y vivant.
Avec au moins 27 morts et des dizaines de
blessés, le bilan est certes lourd, mais il n’est
en aucun cas le résultat d’une opération
menée de main de maître. Ceux qui connaissent l’Afrique sahélo-saharienne le savent,
un groupe terroriste moyennement déter-
étrangères (Algérien) informe
qu’aucun ressortissant algérien
ne figure, pour le moment,
parmi les victimes». Alors que
le président burkinabé, Roch
Marc Christian Kaboré a qualifié l’attentat d’«acte barbare»
qu’il faut combattre en mutualisant les efforts, un deuil national
de 72 heures a été décrété. Il
sera observé, sur l’ensemble du
territoire burkinabé, à partir de
ce dimanche, a annoncé le
Premier ministre.
M. B.
vivre en paix et dans la
stabilité». Les Etats-Unis ont,
également, condamné avec
vigueur. «Les Etats-Unis
condamnent avec fermeté
l’attaque de Ouagadougou», a
déclaré John Kirby,
porte-parole du département
d’Etat, dans un communiqué.
Présentant «les profondes
condoléances américaines aux
familles des victimes de cet
assaut insensé», le porte-parole
de la diplomatie américaine a
assuré que tout le personnel de
leur ambassade était sauf.
La France a dénoncé
l’odieuse et lâche attaque qui
frappe Ouagadougou. «Les
forces françaises apportent leur
soutien aux forces burkinabé», a
fait savoir l’Elysée. Pour
l’Espagne, la fermeté dans la
condamnation a été de mise,
aussi. «Le gouvernement espagnol, qui exprime ses
condoléances aux familles des
victimes, aux autorités et au
peuple burkinabé, est persuadé
que les auteurs et les complices
de cet attentat seront déférés
devant la justice le plus tôt possible», selon le ministère espagnol des Affaires étrangères et
de la coopération.
M. B.
L’Algérie condamne les attaques terroristes
au Burkina Faso et en Somalie
L’ALGÉRIE a condamné, hier, les attaques terroristes perpétrées, vendredi
et samedi, dans la capitale burkinabé, Ouagadougou, a indiqué hier, le
ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. «L’Algérie
condamne avec la plus grande vigueur les attaques terroristes qui ont ciblé hier
et aujourd’hui certains lieux dans la capitale burkinabé, Ouagadougou, et
exprime sa solidarité avec les familles des victimes, ainsi qu’avec le gouvernement et le peuple burkinabés», a précisé la même source. L’Algérie réitère
«sa conviction que le terrorisme représente une menace globale et réelle pour
la paix et la sécurité internationales et que seule une mobilisation collective
de la communauté internationale et une fédération de l’ensemble de ses efforts
est à même de lui faire face», a ajouté le communiqué. Alger a également
condamné, hier, avec la même vigueur l’attaque meurtrière menée par le
groupe terroriste Al Shabab contre une base de la Mission de l’Union africaine en Somalie (Amisom) et qui a coûté la vie à plusieurs soldats kenyans.
«L’Algérie présente ses sincères condoléances aux familles des victimes de cet
acte odieux et exprime sa solidarité avec le peuple et le Gouvernement
kenyans», a indiqué un autre communiqué du ministère des Affaires
étrangères. «L’Algérie réitère son soutien au Gouvernement somalien et à
l’Union africaine dans leurs efforts pour la stabilisation de ce pays frère et l’éradication du fléau terroriste», note le MAE. Au moins 50 soldats kenyans
ont été tués, vendredi matin dernier, dans cette attaque lancée par le
groupe Al Shebab contre une base de l’Amisom.
Le Borgne, «bon œil, bon pied»
miné peut investir sans trop de difficultés le
centre-ville d’une capitale, y accomplir sa
triste et criminelle besogne et repartir sur
les chapeaux de roue vers la brousse.
Cependant, une sérieuse interrogation
se pose par rapport à la tuerie de
Ouagadougou : à quoi étaient occupés les
forces spéciales françaises et les commandos
US présents depuis un certain temps déjà, à
quelques kilomètres seulement de la «scène
de crime» ? Un «exploit» quasiment identique quant au modus operandi avait en
effet semé l’effroi et la mort moins de deux
mois auparavant, le 20 novembre 2015 précisément, à l’hôtel Radisson Blu de Bamako,
la capitale du Mali. Deux terroristes à
eux seuls, se réclamant aussi des
«Mourabitoune», l’organisation terroriste
islamiste créée en 2013 par Belmokhtar,
parvenaient à pénétrer dans l’hôtel à
7 heures du matin, à prendre plus de
150 personnes en otages et à en exécuter
21 d’entre elles. A cette occasion, des
éléments des forces spéciales françaises et
des commandos américains y étaient venus
du Burkina Faso prêter main forte aux
forces militaires maliennes.
Après coup, il est toujours facile
d’échafauder des hypothèses et d’imaginer
d’autres scénarios que ceux qui ont servi à la
riposte, à Ouagadougou. Mais ce n’est
nullement une accusation de faiblesse, la
similitude des tensions et des attaques de
groupes armés dans les pays du Sahel aurait
dû laisser prévoir une répétition à
l’identique de ce genre d’attentat, planifié
de la même manière et exécuté, à très peu
de chose près, selon les mêmes procédés de
l’attaque surprise conçue pour faire un
maximum de victimes.
Quoi qu’il en soit, le raid terroriste de
Ouagadougou a le mérite, le triste mérite,
de faire démarrer la nouvelle année 2016 au
même point où s’était arrêtée la
précédente, 2015. Soit sur une toile de fond
de regain des attaques et coups de main
terroristes, de relatif enlisement de
l’intervention militaire française dans la
région et d’efforts politico-diplomatiques
qui, manifestement, marquent le pas, le tout
appelant à une redéfinition des moyens, des
objectifs et de la stratégie pour l’ensemble
de la sous-région. On ne peut pas donc dire,
au vu de tous ces éléments, que Belaouar, le
bien nommé le Borgne, ne soit pas aux
aguets. C’est même l’inverse : il est plutôt
«bon œil, bon pied».
A. S.
L ’ É V É N E M E N T
Dimanche 17 janvier 2016
SELON LA DIRECTION GÉNÉRALE DES DOUANES
MEETING À ALGER
DE LA SECRÉTAIRE GÉNÉRALE
DU PT
Plus de 2 milliards de dinars
de marchandises saisies en 2015
Louisa Hanoune
en démonstration
de force
Par
Par
Fatiha Ouidir
ne marchandise d’une
valeur globale de 2,44 milliards de dinars contre
1,8 milliard de dinars en 2014 a
été saisie par les services des
douanes pour empêcher sa destination à la contrebande. Un haut
responsable de la direction générale des Douanes a affirmé à
l’APS que sur l’ensemble des saisies effectuées en 2015 les stupéfiants et psychotropes (drogues)
viennent en tête avec un montant
de 1,108 milliard de dinars, soit
45% de la totalité des saisies,
et impliquant 110 contrevenants.
Les quantités saisies de drogues, à
l’issue de 96 opérations, sont
composées de 19,6 tonnes de kif
traité, de 31 941 comprimés psychotropes et de 175 grammes de
cocaïne. A noté que ce bilan des
saisies opérées durant l’année
2015 porte uniquement sur les saisies de marchandises par les
Douanes dans le cadre de la lutte
contre la contrebande au niveau
des barrages ou des zones frontalières (appelées saisies d’infractions de contrebande), tandis que
les «saisies d’infractions de
bureau», qui sont enregistrées
dans les bureaux des Douanes lors
du contrôle douanier au niveau
des ports et aéroports, ne sont pas
incluses dans ce bilan. Le même
responsable a tenu par ailleurs à
indiquer les wilayas qui ont enregistré les plus importantes saisies
de drogues sont Tlemcen avec
834,01 millions de dinars
(53 saisies), Ouargla pour
206,04 millions de dinars (3 saisies), Oran pour 60,01 millions de
dinars (3 affaires), Béchar avec
3,01 millions de dinars (5 affaires)
et Laghouat avec 2,7 millions de
dinars avec 2 affaires. Les saisies
de véhicules, impliquant 263 personnes, sont arrivées en deuxième
position pour un montant de
486,1 millions de dinars, concernant 421 véhicules touristiques et
Adel Boucherguine
Photo : S. Zoheir
U
utilitaires, 126 camions, 10 tracteurs routiers, 80 motocycles,
motos et vélos, 3 engins et 1 bus,
auxquels s’ajoutent un (1) bateau
et 151 baudets utilisés pour le
transport de marchandises destinées à la contrebande. Ces
chiffres concernent aussi bien les
véhicules saisis comme moyens
de transport des marchandises
destinées à la contrebande que
ceux destinés eux-mêmes à la
contrebande. Pour les véhicules
saisis, c’est également la wilaya
de Tlemcen qui est en tête
du peloton avec une valeur de
157,04 millions de dinars, suivie
de Tébessa (55,8 millions DA) et
de Tamanrasset (52,9 millions
DA). Concernant les monnaies en
devises étrangères saisies en
2015, leur montant s’est établi à
un équivalent de 52,3 millions
de dinars, soit 964 810 euros,
2 000 dollars, 240 livres sterling
et 3 800 dinars tunisiens. Près de
80% de ce montant global ont été
interceptés près de la bande frontalière de Tébessa (41,5 millions
de dinars). Les métaux ferreux et
non ferreux ont fait l’objet de saisies par les services douaniers
pour une valeur de 38,03 millions
DA, dont essentiellement des
câbles téléphoniques, des déchets
de cuivre et d’aluminium, de l’or,
des barreaux et des lingots de
plomb. Par ailleurs, le carburant
reste l’un des produits les plus
touchés par le phénomène du
commerce illicite aux frontières
algériennes. De ce fait, sur
l’année 2015, les services
douaniers ont récupéré près de
565 900 litres, à travers 520 opérations de saisies, pour un montant
total de 8,1 millions de dinars à
travers les trois bandes frontalières: Est, Ouest et Sud. L’ampleur de ce phénomène s’explique
par la cherté des prix de ce produit
dans les pays limitrophes qui pro-
fitent énormément du prix algérien subventionné. Pour rappel, la
direction générale des Douanes
(DGD) va se doter d’un nouveau
système d’information qui devra
lui permettre d’améliorer le fonctionnement de l’administration
douanière et de renforcer le
contrôle du commerce extérieur.
Ce nouveau système d’information «permettra surtout de compresser les délais de traitement
des dossiers, d’améliorer le
contrôle des flux de commerce
extérieur et de capitaux pour préserver les intérêts économiques du
pays, mais aussi de préparer l’administration douanière à ses nouvelles missions de facilitation des
investissements directs étrangers
et des exportations», avait-on
indiqué lors de la présentation de
ce projet conçu par le Centre
national de l’information et des
statistiques des douanes (Cnis).
F. O./APS
LE MINISTRE DU COMMERCE, BAKHTI BELAÏB, PROMET UN MEILLEUR SITE AUX GROSSISTES
Eradication prochaine du marché de gros
de Gué de Constantine à Alger
Par
Karima Mokrani
IL N’Y A pas un mois, les
autorités de la wilaya d’Alger ont
complètement rasé le centre commercial d’El Biar (Alger), malgré
l’opposition des commerçants
locataires, qui de plus contestaient
les nouveaux locaux attribués
ailleurs. Hier, le ministre du
Commerce, Bakhti Belaïb, a
annoncé l’éradication prochaine
du plus grand marché informel de
gros des produits alimentaires de
la capitale, sis dans la commune
de Gué de Constantine, promettant un espace commercial
meilleur, dans un autre site non
identifié encore. Le ministre en a
fait l’annonce, hier, en marge
d’une rencontre avec «les représentants» des grossistes de Gué de
Constantine, affirmant que ce
3
n’est là qu’une réponse à la
demande des grossistes qui,
depuis des années, se plaignaient
de contraintes nombreuses, principalement les difficultés d’accès à
leurs commerces (mauvais état de
la route, problèmes avec les riverains et autres).
«Cette décision répondait aux
revendications légitimes des commerçants qui exercent leur activité
dans des conditions difficiles», a
indiqué le ministre lors de cette
réunion, qui a eu lieu au siège
de l’Union générale des commerçants et artisans algériens
(Ugcaa). Et d’assurer : «Notre
rencontre vise à examiner le
projet de réalisation d’un nouveau
marché où toutes les conditions
seront réunies pour l’exercice de
cette activité.» Dans quelques
jours, le ministre se rendra sur
place, discutera du projet avec les
grossistes et, certainement, tentera
de convaincre ceux qui se refusent
à l’idée même de quitter la place
pour des raisons évidentes de
commercialité du site actuel, où
«les affaires marchent mieux» et
les moyens d’échapper au fisc, au
contrôle des agents de lutte contre
la fraude et autres ne manquent
pas. Les grossistes de Gué de
Constantine, quoi qu’en disent le
ministre et les responsables de
l’Ugcaa, s’y trouvent mieux
qu’ailleurs et cette décision de les
déloger risque de créer une grande
polémique, suivie d’une contestation difficile à maîtriser. Plus de
800 commerces informels y activent.
Le ministre assure que la réalisation d’un nouveau marché de
gros, mieux équipé et répondant
aux aspirations des concernés sera
terminée dans un délai de 6 mois.
Une promesse difficile à tenir en
raison notamment des difficultés
financières que connaît le pays.
Dans ses déclarations, hier, il a
affirmé que «la capacité d’accueil
du nouvel espace commercial sera
de 1 000. Ce sera un marché
de dimension internationale
étant donné qu’une partie des
produits sera destinée à l’exportation». Attendons pour voir ! Par
ailleurs, a rappelé le ministre,
«8 marchés de gros des fruits et
légumes sont en cours de réalisation, dont deux seront réceptionnés cette année».
De son côté, le secrétaire
général de l’Ugcaa, reçu récemment par le Premier ministre,
Abdelmalek Sellal, a affirmé que
ce dernier «avait approuvé le
projet revendiqué depuis des
années par l’Ugcaa».
K. M.
C’EST devant un parterre de militants, sympathisants et citoyens que la
secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a
animé, hier, un meeting à la salle de
cinéma Sierra Maestra, dans le centre
de la capitale (Alger). Des syndicalistes, meneurs du mouvement des
gardes communaux, et plusieurs
autres personnalités nationales,
notamment celles du groupe des 19-4,
étaient au premier rang, dont la moudjahida Zohra Drif-Bitat et l’ancienne
ministre de la Culture, Khalida
Toumi, lesquelles recevront les compliments élogieux de l’oratrice, sous
les applaudissements et les youyous
qui fusaient d’une salle chauffée à
blanc.
«Notre pays est dans une zone de
hautes turbulences. Et c’est pour cela
que nous avons décidé de descendre
sur le terrain pour en débattre avec le
citoyen. Nous avons décidé de rencontrer toutes les forces et compétences militantes là où elles se
trouvent», a, d’emblée, lancé Louisa
Hanoune. Et d’ajouter : «Si nous ne
contenons pas la situation, ça sera la
catastrophe.» Sauver le pays de la
«maffia politique» et de «l’oligarchie» est la question primordiale qui
passe avant toutes les idéologies, ou
sensibilités politiques, pour la responsable du PT. «La ligne de démarcation n’est plus idéologique mais
patriotique. Car, a-t-elle expliqué,
aujourd’hui, c’est devenu clair. Il y a
deux pôles : celui de l’oligarchie
et des prédateurs, et celui des
patriotes.» Aujourd’hui, a-t-elle
encore ajouté, «toutes nos lectures et
craintes se sont confirmées».
Aux assurances du gouvernement
sur la crise économique qui secoue le
pays, Mme Hanoune répondra : «A
ceux qui vous disent que vous devez
vous soumettre à la crise, dites-leur
oui, il y a crise mais il y a des solutions. Ces solutions, ce n’est pas dans
les poches de pauvres paysans et travailleurs que nous allons les puiser».
Aujourd’hui, constate la conférencière, les prix des fruits et légumes
ont augmenté de 100%. «En Tunisie
et en Egypte, juste avant la chute de
Benali et Moubarak, jamais ces deux
pays n’ont connu la situation qui prévaut actuellement dans notre pays»,
soutient la secrétaire générale du PT.
Sur cette comparaison, l’oratrice
affirme qu’«avec l’orientation économique actuelle, l’Algérie se dirige
droit dans le mur».
Mais si personne n’a échappé à ses
critiques acerbes, Louisa Hanoune
épargne cependant le chef de l’Etat.
«Nous sommes confiants que si
Bouteflika était au courant, il n’accepterait jamais cette situation suicidaire», a-t-elle indiqué. «Bas les
pattes devant l’État algérien. Bas les
pattes devant les richesses du pays.
Bas les pattes devant sa souveraineté
nationale. Ça suffit la prédation.
C’est eux qui doivent avoir peur. Resserrez les rangs. Nous avons décidé
de libérer le pays des prédateurs, des
mafias et des néo-harkis pour que
l’Algérie vive libre, souveraine et
indépendante.» C’est avec ces mots
que la chef du PT a annoncé la fin du
meeting, qui a duré une bonne heure.
A. B.
L ’ É V É N E M E N T
Dimanche 17 janvier 2016
Annaba : le procès
de l’affaire du
câble internet
sectionné reporté
3E SALON NATIONAL DE LA FORMATION CONTINUE
La pérennisation de l’apprentissage en objectif
Par
Chahira Cheref
ous le slogan «Se former
tout au long de la vie», la
3e édition du Salon
national de la formation
continue, de la formation par
apprentissage et du recrutement
par alternance a été ouverte
hier au Palais de la Culture à
Alger. Le Salon qui se tiendra
jusqu’au 18 du mois de janvier
a été organisé par l’Agence culture communication, agence
conseil en communication et
évènementiel sous la thématique «La formation professionnelle par apprentissage et par
alternance, ses apports et ses
enjeux pour les entreprises».
Selon le commissaire du Salon,
le Dr Ali Belkhiri, cette manifestation veut être un carrefour
de rencontres entre les fournisseurs de la formation et les
entreprises en quête de partenaires pour la prise en charge
de leur plan de formation
interne ainsi que le public à la
recherche d’offres de formation
individuelle ou de formation et
de recrutement par alternance
ou apprentissage.
Tout en insistant sur la
nécessité pour les entreprises
algériennes, publiques et
privées, de se développer, le
Dr Belkhiri a rappelé l’actualité
liée à la chute des revenus
pétroliers et la nécessité pour le
pays de mettre en place une
économie alternatives qui s’appuie sur les entreprises locales.
Selon le responsable l’idée de
l’organisation de ce Salon est
venue parce qu’on a constaté
S
De notre correspondant à Annaba
Photo : Archives
Mohamed Rahmani
que la formation de manière
générale, et la formation
continue en particulier est un
élément important pour le
développement économique et
sociale du pays. «Cette année,
nous avons choisi de mettre
en valeur un aspect de cette
formation continue et
professionnelle qui consiste à
la formation et le recrutement
par apprentissage», a-t-il souligné.
Intervenant lors de l’ouverture, le directeur des ressources
humaines de l’Institut de
formation d’électricité et de
gaz (Ifeg), a estimé que la
formation continue doit se
poursuivre tout au long de la
vie, ajoutant que des centaines
de stagiaires ont été formés.
Pour sa par le représentant
du Fonds national de développement de l’apprentissage et de
la formation continue (Fnac),
Redha Bendali a affirmé que
le Fnac, envisage de couvrir
toutes les wilayas. «Nous
finançons tous les programmes
qui répondent au plan de la
formation, et les outils de base
qui sont utilisés par les
apprentis», a-t-il précisé. D’un
autre côté et dans le but
d’exhiber les dispositifs, les
règlements, la fiscalité et les
programmes des formations
continues, ainsi que celles par
apprentissage et par alternance,
des conférences, des ateliers, et
des tables-rondes ont été programmé en parallèle du Salon
qui s’étalera en trois jours.
Environ 48 exposants et
partenaires sont présents au
Salon qui réuni également les
institutions de formation
continue et apporte toutes les
clés aux créateurs de projets et
jeunes entrepreneurs pour faire
naître, avancer et réussir leurs
projets à travers la présence des
institutions d’accompagnement
dont l’Ansej, l’Anem, la Cnac
et l’Angem.
C. C.
DANS LE CADRE DU PROGRAMME LOCATION-VENTE AADL 2001-2002
40 000 décisions de pré-affectation seront remises
aux souscripteurs en février
Par
Abdallah Kaddour
«PRÈS de 40 000 décisions
de pré-affectation seront
remises à partir du 8 février
2016 aux souscripteurs au programme de location-vente
2001-2002, à raison de 1 000 à
1 500 décisions par semaine»,
a annoncé le directeur général
de l’Agence nationale d’amélioration et de développement
du logement (Aadl), Mohamed
Tarek Belaribi, dans un entretien accordé à l’APS. Ajoutant
que «tous les moyens logistiques ont été réunis
pour ce faire». Pour rappel,
l’Agence a établi une liste de
tous les souscripteurs au
programme de 2001-2002
concernés, classés par ordre
chronologique de souscription,
en présence d’un huissier de
justice pour garantir la transparence de l’opération. Outre
le site d’implantation du
logement, la décision de
pré-affectation comporte toutes
5
les données relatives au logement (nombre de chambres,
étage, etc…). Les bénéficiaires
pourront ainsi visiter leur logement dès l’obtention de leur
décision, d’autant que le taux
de réalisation dans les sites
concernés par l’opération
dépasse les 70%. Les souscripteurs qui reçoivent les décisions
de pré-affectation doivent
verser la troisième tranche,
estimée à 5% du prix du logement, soit 105 000 DA pour un
F3 et 135 000 DA pour un F4.
Cette démarche fait suite à la
promulgation d’un décret exécutif signé à la fin décembre
2015 par le Premier ministre,
Abdelmalek Sellal, lequel prévoit le versement de 10% du
prix du logement après validation de la demande formulée
par l’acquéreur auprès du promoteur Aadl, 5% au moment
du démarrage des travaux du
site d’implantation du
logement, 5% au moment de
l’affectation et les derniers
5% au moment de la prise de
possession du logement par le
bénéficiaire. Par ailleurs, le
directeur général de l’Aadl a
démenti la rumeur concernant
une éventuelle hausse des prix
des logements en locationvente, précisant qu’il s’agissait
seulement d’une réévaluation
de l’opération de paiement,
après introduction des décisions
de pré-affectation dans le processus de souscription, contrairement au premier programme
Aadl. Parallèlement à la remise
des décisions de pré-affectation, les travaux de réalisation
des projets de logements
connaissent un rythme effréné
en prévision de leur distribution
aux bénéficiaires dans les plus
brefs délais.
Dans ce contexte,
M. Belaribi a précisé que
l’Aadl ambitionnait de réceptionner en 2016 tous les projets
lancés en 2013, estimant que
les conditions climatiques
marquées par une faible
pluviométrie avaient contribué
à l’avancement des travaux.
Pour ce qui est des souscripteurs à l’Aadl pour l’année
2013, l’opération du choix des
sites sur Internet débutera le
11 mars, avant la remise des
ordres de versement de la
deuxième tranche. Les décisions de pré-affectation seront
remises à partir du 31 mai aux
bénéficiaires du premier quota
de logements, proposé pour le
choix des sites sélectionnés sur
la base de l’état d’avancement
des travaux (plus de 70%).
D’autres opérations de choix
des sites seront organisées au
profit des autres souscripteurs
de 2013, dont le nombre
s’élève à près de 420 000, au
fur et à mesure que les travaux
atteignent un taux de réalisation
de 70%. Les souscripteurs à
l’Aadl 2013 dans d’autres
wilayas pourront recevoir
directement les décisions de
pré-affectation, les projets de
logements prévus dans ces
wilayas étant en cours
d’achèvement.
A. K.
LORS de l’audience du
14 janvier dernier, à la
demande de l’avocat de la
défense, le procès de l’affaire
du câble sous-marin internet
sectionné opposant Algérie
Télécom (AT) à Chang Leng,
commandant de bord du
navire Paovasa-ACE battant
pavillon panaméen, tenu pour
responsable du sectionnement
du câble, a été renvoyé pour le
4 février prochain. L’avocat
représentant la défense a
motivé sa demande de report
par le fait qu’il vient d’être
engagé et qu’il lui fallait plus
de temps pour se préparer.
L’affaire qui, avec l’audience du 14 janvier dernier,
est reportée pour la seconde
fois, remonte au mois d’octobre 2015, lorsqu’une rupture
de la connexion internet avait
eu lieu suite au sectionnement
du câble sous-marin Smwe
4 au large de la côte de Sidi
Salem. L’enquête confiée aux
garde-côtes avait établi que le
navire cité était en rade dans
cette zone et qu’en levant
l’ancre il avait accroché le
câble qu’il avait remonté et
sectionné. Des milliers d’internautes avaient été coupés et
ce n’est que six jours après
que la connexion avait été
entièrement rétablie.
Un navire italien, le
Raymond Croze, spécialisé
dans ce type de réparation, des
ingénieurs dépêchés par AT,
et la marine nationale avaient
été mobilisés cinq jours
durant à temps plein pour
retrouver les deux bouts de
câbles, procéder aux travaux
de réparation et ainsi rétablir
la connexion.
Les dépenses induites par
cet incident se chiffrent en
millions de dinars et un
manque à gagner estimé à
plus de 100 millions de
dinars, un préjudice financier
qui ne peut être supporté par
l’entreprise algérienne.
Cette dernière avait
demandé la saisie conservatoire du navire jusqu’à ce que
la justice statue sur cette
affaire, ce que le tribunal avait
accordé, en ordonnant la
confiscation du passeport du
commandant de bord, Chang
Leng, et le placement de ce
dernier sous contrôle judiciaire.
AT a également demandé
au tribunal la réparation des
préjudices financiers causés,
préjudices qu’elle estime à
18 millions de dinars pour les
travaux et 100 millions de
dinars pour le manque à
gagner suite à la rupture de la
connexion.
M. R.
6
I D É E S
Dimanche 17 janvier 2016
ÉDITORIAL
Le terrorisme, ennemi
commun et international
Comment vaincre le terrorisme
Par
UNE bande d’assassins et de sanguinaires a suffi pour transformer Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso et du cinéma
africain, en ville martyre. Peu importe de savoir qui des fous
d’Al-Qaïda au Maghreb islamique, El mouaqiôun bidamm,
Shebab, Boko Haram, Daech ou de n’importe quelle autre organisation terroriste ont mené les attaques contre des infrastructures civiles et des citoyens non armés. Les terroristes sont tous
les mêmes. Ils n’ont ni religion ni idéal autre que celui d’imposer
par la force et la terreur leur modèle de société où il n’y a aucune
place pour la justice, qu’elle soit divine ou humaine, les droits, la
liberté tels qu’ils sont définis par Dieu ou les hommes. C’est le
même schéma et les mêmes procédés qui ont été adoptés dans
tous les pays et régions où une de ces organisations terroristes
s’est installée, de l’Afghanistan, hier, au Burkina Faso, aujourd’hui, en passant par l’Algérie, l’Irak, la Syrie, la Libye, le Mali,
le Niger… Ce sont les mêmes criminels et les mêmes méthodes de
brigands. Ils s’allient pour se renforcer quand leurs intérêts se
rejoignent et se font la guerre pour le partage des richesses ou du
leadership. Et contre des criminels internationaux, il n’y a pas
d’autre réponse qu’une lutte internationale. L’Algérie, qui, pour
avoir tristement connu ce terrorisme et expérimenté tous les
moyens de lutte contre ces organisations criminelles, a toujours
alerté sur l’internationalisation de ce fléau et la nécessité d’y
adapter les réponses, tant sur le plan militaire que social et religieux. Après avoir «dépolitisé» et neutralisé l’action des groupes
terroristes, l’Algérie a engagé une politique de déradicalisation
des terreaux pouvant les alimenter, tout en ouvrant un front
international pour le tarissement des sources de financement du
terrorisme avec comme première action la criminalisation du
paiement des rançons que des pays occidentaux pratiquent sous
le manteau. Les positions et actions algériennes sont saluées,
mais pas toujours adoptées. Les erreurs ayant produit les talibans
ont été reproduites en Syrie, en Irak et en Libye, qui est devenue
l’armurerie de tous les groupes terroristes du Sahel, où on n’a
pas fait mieux. Les frontières poreuses entre les pays dans cette
région facilitent le déplacement des groupes qui exploitent la
moindre faiblesse ou faille pour attaquer. L’imperméabilisation
des frontières que l’Algérie, qui se retrouve cernée par le danger
qu’elle a réussi réduire sur son territoire, a entreprise, et l’instauration d’un climat politique apaisé sont la première solution à
apporter, parallèlement à l’action militaire où la collaboration,
l’échange d’information et la coopération doivent être effectifs et
continus.
H. G.
Quotidien national d’information
Edité par la SARL Omnium maghrébin de presse
au capital de 100 000 DA
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Membres fondateurs
Ameyar Kheïreddine, Cherif Tifaoui,
Hassen Bachir-Cherif, Baya Gacemi, Djamel Djerad
Tous les documents remis au journal ne peuvent faire l'objet d'aucune
réclamation, sauf accord préalable avec la direction.
Photo : DR
Hassan Gherab
Par
Hernando de Soto*
ela fait 14 ans depuis que le président George
W. Bush a déclaré la «guerre totale contre le
terrorisme». Aujourd’hui, après y avoir
englouti 1 600 milliards de dollars et éliminé
101 chefs de cellules terroristes, de Oussama Ben
Ladin à «John le djihadiste», l’Occident demeure
évidemment aussi vulnérable qu’avant, voire plus,
aux attaques d’un mouvement extrémiste qui peut
recruter des combattants perpétrant, pratiquement
sur commande, des attentats dans toutes les capitales
occidentales. Maintenant que le président de la
République française –François Hollande– a lui
aussi déclaré la guerre contre le terrorisme (ainsi que
d’autres dirigeants européens) les chances de victoire sont-elles vraiment plus grandes ? J’ai des raisons d’en douter.
Il est temps d’admettre que la force de nos
ennemis tire sa source, dans une certaine mesure,
d’aspirations similaires à celles qui ont motivé la
guerre de l’Indépendance américaine et la Révolution française : le mécontentement de la population
envers le système en place et l’aliénation qui en
résulte. Dans les colonies américaines détenues par
l’Angleterre avant 1776, et dans toute la France des
années précédant 1789, les gens du peuple sont
devenus convaincus que leurs vies, leurs biens et
leurs commerces ont fait l’objet pendant trop longtemps des rapines de régimes féodaux arbitraires.
Cette même aliénation est ressentie à notre époque
dans tout le Proche-Orient comme en Afrique du
Nord.
Le printemps arabe ne s’est-il pas installé lorsqu’un jeune marchand ambulant tunisien, Mohamed
Bouazizi, qui s’est immolé en décembre 2010 pour
protester contre l’exaction répétée des produits de
son commerce ? Il s’est enlevé la vie – comme son
frère Salem me l’a confié lors d’un entretien télévisé
sur la chaîne publique américaine – au nom «du
droit des pauvres d’exercer un commerce».
Dans les 60 jours après la mort de Bouazizi, son
message a galvanisé le monde arabe. Soixante-trois
autres petits commerçants ont imité son geste dans
tout le Proche-Orient, incitant des centaines de millions d’arabes à descendre dans la rue et à renverser
quatre gouvernements. La force de leur fureur
continue de déstabiliser la région tout entière.
L’Occident n’a pas vraiment saisi le message.
Comme toujours, il s’est principalement occupé de
mesures macroéconomiques et d’assistance technique et n’a pas tenu compte du droit à la propriété
de la majorité démunie. Le problème n’est pas neuf :
au lieu de se souvenir que ce sont les droits de propriété qui a libéré leurs sociétés de la tyrannie des
souverains, les Occidentaux plutôt à gauche estiment
que la protection des droits de propriété fait partie du
dogme de la droite, alors que les gens de droite la
tiennent pour acquise et que les économistes l’associent uniquement aux transactions immobilières et
aux meubles.
Le fait que l’Occident n’a pas su appuyer (et leur
en donner les moyens) des gouvernements arabes qui
établissent et protègent les droits de propriété de
leurs citoyens a créé un vide, dans lequel s’est
engouffré les nationalistes romantiques de la région
et leurs rejetons terroristes, qui envoient maintenant
leurs fantassins en Europe. Bien entendu, ces fanatiques ne pourront rien faire pour relever le niveau
de vie des populations défavorisées – loin de là,
C
comme le démontrent les manœuvres prédatrices du
prétendu état islamique dans son califat autoproclamé. Mais dans l’atmosphère de dénuement et de
rancœur, ceux qui font de fausses promesses attirent
facilement des adeptes.
Combien de temps prendra l’Occident pour se
souvenir que le capitalisme démocratique est tributaire d’une protection efficace des droits de propriété
qui fixe des limites que l’État n’est pas autorisé à
transgresser ? Comme l’univers entropique et tous
les espaces ouverts, le marché mondial est une zone
de turbulence qui fait peu de cas de la vie. Les
systèmes vivants, naturels ou structurés par l’homme
sont issus et ne peuvent survivre qu’en vase clos.
Qu’ils s’agissent de cellules, de molécules, d’organes humains, d’ordinateurs ou de groupes sociaux,
ces choses sont confinées à l’intérieur d’une ligne de
démarcation : une membrane, un épiderme, un mur
ou un droit reconnu par la loi.
Dans l’enveloppe corporelle, les structures pluricellulaires complexes sont maintenues en vie par la
production de molécules qui assurent la coopération
et l’échange d’information entre les cellules – un
processus désigné sous le nom de «signalisation».
Des défauts dans ce processus peuvent entraîner
l’apparition de maladies comme le cancer. Lorsqu’elles sont séparées des autres cellules ou de la
matrice environnante, la durée de vie des cellules est
normalement brève, un processus de mort cellulaire
appelé anoikis, qui en grec signifie «sans domicile».
Quiconque parvient à faire cesser l’anoikis de
l’ensemble du Moyen-Orient et du Maghreb vaincra
le terrorisme. C’est pour cette raison que l’Occident
et ses alliés doivent en premier lieu aider le 80% de
la population dont la survie dépend des démarcations
dont ils ont besoin pour les protéger ainsi que de
leurs biens (les droits de propriété et la responsabilité limitée). Ils ont besoin des mécanismes de signalisation qui permettent de détecter les risques (des
systèmes d’enregistrement et de suivi issus de l’enregistrement des actifs et des sociétés commerciales).
Sont aussi nécessaires des molécules d’adhésion qui
lient entre elles et échafaudent des combinaisons de
plus en plus complexes et utiles (des contrats juridiquement contraignants). Ils doivent aussi être en
mesure de se servir des actifs comme garantie de
crédit et d’instrument de création de capital (les
titres et les actions pour la répartition, l’agrandissement et le nantissement de la propriété). Sans cela,
les forces militaires combinées de l’Europe et des
États-Unis – et maintenant de la Russie – ne remporteront rien qui vaille.
Si Hollande, comme le prochain président des
États-Unis et leurs alliés arabes veulent éradiquer le
terrorisme, ils doivent insister auprès des gouvernements du Proche-Orient (tout en les aidant) pour
qu’ils assurent à leurs citoyens les protections qui
agrandissent leur potentiel de prospérer aux mêmes
conditions que dans le grand marché du monde.
C’est ce que les révolutionnaires américains et
français ont accompli. Et c’est le moyen le plus sûr
d’ôter aux extrémistes le mirage qui leur permet
d’exister.
H. S.
(traduit de l’anglais par Pierre Castegnier)
*Président de l’Institut pour la liberté et la
démocratie.
In project-syndicate.org
R É G I O N S
Dimanche 17 janvier 2016
RENCONTRE RÉGIONALE SUR LES ACTIVITÉS PASTORALES À OUARGLA
PROGRAMME
AADL2
Adoption de nouvelles méthodes modernes
dans l’élevage, en vue de l’exportation
L
rencontre permet aux éleveurs
participants des régions de
Tindouf, Adrar, Tamanrasset,
Illizi et de Ouargla, de soulever
leurs problèmes et contraintes
et avancer des suggestions à
mettre en œuvre dans l’optique
de développer ce segment et
contribuer à la promotion de
l’économie nationale, hors
hydrocarbures.
Les ateliers mis sur pied
avec la participation de pas
moins de 70 éleveurs et maquignons-chevillards ont permis
d’aborder plusieurs questions
inhérentes au manque d’aires
de pacage dans les wilayas du
grand sud algérien, notamment
celles frontalières, avant de
proposer aux pouvoirs publics
d’accorder des facilités dans ce
domaine avec les pays limitrophes.
L’absence d’un cadre juridique organisant le patrimoine
camelin, la rareté des aliments
fourragers, l’orge notamment,
au niveau des wilayas de
Tamanrasset, Tindouf et Adrar,
la carence des produits vétérinaires pour les camélidés
importés de certains pays du
Golfe, sont autant de préoccu-
pations soulevées par les participants à cette rencontre. Initiée
par le Hcds, dont le siège est à
Djelfa, en coordination avec la
Fnea, cette rencontre, qui vient
en application aux instructions
du ministre de l’Agriculture, du
Développement rural et de la
Pêche, fait partie des quatre
rencontres similaires retenues
dans les wilayas de Djelfa,
Ouargla, El-Bayadh et Tébessa,
pour examiner les préoccupations des éleveurs et asseoir un
plan d’action à soumettre à la
tutelle, ont indiqué les organisateurs.
APS
ILS SONT CRÉATEURS D’EMPLOIS
Appel à pérenniser les métiers patrimoniaux
DES ARTISANES et intervenantes dans le domaine du
patrimoine et de l’artisanat
dans la wilaya de Ouargla ont
plaidé, mercredi à Ouargla,
pour la préservation et la pérennisation des métiers patrimoniaux d’artisanat faisant la
réputation de la région.
Approchées par l’APS en
marge des expositions qui se
poursuivent au musée saharien
de Ouargla dans le cadre de la
célébration du nouvel an
Amazigh (Yennayer 2966), des
artisanes ont estimé que la préservation du patrimoine culturel amazigh de la population
locale (Béni Wardjilène) passait par la réhabilitation et la
promotion d’anciens métiers de
l’artisanat local. Dans cette
optique, une membre de l’asso-
Lancement en
chantier de 2 200
logements avant
avril à Ouargla
Photo : DR
e président de la
Fédération nationale des
éleveurs algériens (Fnea)
a insisté, samedi à Ouargla, sur
la nécessaire adoption de nouvelles méthodes modernes dans
l’élevage, toutes races confondues, qui permettra l’exportation. Intervenant lors d’une
rencontre régionale sur les activités pastorales, tenue à
l’Office des établissements de
jeunes (Odej) de Ouargla,
M. Djilali Azzaoui a indiqué
que la stratégie et les efforts de
la Fnea ne sont pas axés uniquement sur l’approvisionnement du marché national en
viandes, mais oeuvrent en perspective sur l’amélioration des
produits animaux à exporter.
L’Algérie a une richesse
ovine de près de 25 millions de
têtes nécessitant des activités
d’investissement et de développement de cette activité, notamment à travers les régions
steppiques, semi-arides et sahariennes, a soutenu le président
de la Fnea, ajoutant que «la
réalisation de cet objectif
requiert l’implication des éleveurs, la prise en charge de
leurs préoccupations».
M. Azzaoui a, à ce titre, mis
l’accent sur la nécessité d’accorder davantage d’importance
à l’élevage camelin et le
recours aux expériences des
spécialistes pour le développement de ce segment en quête
d’intérêt, a indiqué l’intervenant, relevant, dans ce cadre,
que l’Algérie renferme un
effectif de plus de 4 millions de
camélidés concentrés pratiquement dans les régions du grand
sud du pays.
Pour le responsable du Haut
commissariat au développement de la steppe (Hcds),
Mustapha Amdjekouh, cette
ciation «Iffess-ksour» de l’artisanat a suggéré l’ouverture d’écoles privées ainsi que des
filières de formation féminine
au niveau des établissements
de la formation dans des spécialités de protection et de
pérennisation de ce legs ancestral.
L’importance du rôle des
parents dans l’ancrage de
l’amour de ce patrimoine séculaire chez les jeunes générations, notamment les filles, est
aussi soulignée par la même
interlocutrice pour la sauvegarde d’anciens métiers créateurs d’emplois.
Elle a cité, à titre d’illustration, les célèbres tapis ouarglis
«Scène de chasse» et «Tellis»
qui font la fierté de la région et
figurent souvent dans le
trousseau de la mariée Ouarglie, et qui requièrent une
grande dextérité et maîtrise des
techniques de tissage, d’où, a-telle dit, l’insistance sur le volet
de la formation.
Mme Oum El-Kheir Sedrati,
artisane spécialisée dans la
confection d’habits traditionnels et produits aromatiques, a
plaidé pour la valorisation de la
place historique qu’incarne le
vieux Ksar de Ouargla, afin d’y
créer un espace d’exposition de
produits de l’artisanat local, à
la faveur de l’existence d’une
main-d’œuvre, sachant que plus
de 90% des habitants du
Ksar exercent des métiers
patrimoniaux.
De son côté, Mohamed
Ferrane, président de l’association Lalla Mansoura, a salué
l’intérêt accordé par l’Etat à la
préservation et la promotion du
patrimoine, avant de souligner
que les actions des associations
locales durant les fêtes et manifestations locales, reflètent
l’attachement de la population
à son riche patrimoine, matériel
et immatériel, authentique.
Les expositions mises sur
pied dans le cadre de la célébration de Yennayer 2966 à
Ouargla, comportent des
modèles du foyer Ouargli, ainsi
que des produits cosmétiques
traditionnels, bibelots et articles
d’ornement, effets vestimentaires féminins, bijoux traditionnels, tapisserie ouarglie et
pâtisserie traditionnelle.
APS
7
UN programme de
2 200 logements de type location-vente relevant de
l’Agence nationale d’amélioration et de développement du
logement (Aadl), sera lancé
avant la fin du premier trimestre de 2016 dans la wilaya
de Ouargla, a-t-on appris
jeudi auprès de la direction
locale de l’habitat.
Visant l’amélioration du
cadre de vie du citoyen, ce
projet, dont les études techniques ont été finalisées, est
réparti entre la commune
d’Ouargla (1 700 unités) et la
circonscription administrative
de Touggourt (500), a précisé
le directeur de l’habitat,
Rachid Mohammedi.
Ce programme, qui a été
attribué de gré à gré à une
entreprise de réalisation saoudienne, fait partie d’un
programme Aadl de
2 600 logements retenu en
faveur de la wilaya et réparti à
travers les communes
d’Ouargla, Rouissat,
Témacine, Sidi Khouiled et la
circonscription administrative
de Touggourt, a-t-il ajouté.
Selon le responsable, la
commune de Sidi Khouiled
bénéficie d’une tranche de
200 unités ayant fait l’objet,
la mi-décembre dernier, d’appels d’offres, et dont les
cahiers de charges sont mis à
la disposition des entreprises
soumissionnaires.
Les appels d’offres pour la
réalisation des études techniques et de suivi d’une
tranche de 200 logements
répartie équitablement entre
les communes de Rouissat et
Témacine seront lancés «très
prochainement».
Les logements du programme Aadl seront, selon les
instructions de la tutelle, réalisés en formule «individuelle» ou en duplex d’une
superficie de 250 m2 chacun,
une formule très prisée localement et répondant aux conditions naturelles de la région.
Le parc immobilier de la
wilaya d’Ouargla a été renforcé depuis 2010 d’un programme global de près de
63 000 unités de logements,
dont 3 900 de type locationvente, 27 395 unités rurales,
20 777 de type public locatif,
3 976 logements entre promotionnels aidés et sociaux
participatifs, en plus de
1 500 logements promotionnels publics, ainsi que
5 499 logements de fonction
et promotionnels privés, selon
les données de la direction de
l’habitat.
8
Dimanche 17 janvier 2016
C O N J O N C T U R E
DÉSTABILISER PAR LA CHUTE DU PÉTROLE ET LA CHINE
Le Cac 40 lâche 2,38% et s’approche
des 4 200 points
indice CAC 40 a perdu
102,73 points à
4.210,16 points, dans un
volume d’échanges très étoffé de
6,0 milliards d’euros. La veille, il
avait lâché 1,80%, pénalisé par le
plongeon de Renault, dont le titre
est resté en forte baisse. Parmi les
autres marchés européens,
Francfort a lâché 2,54% et Londres
1,93%. Par ailleurs, l’Eurostoxx
50 a perdu 2,37%.
L’
Le marché parisien n’a cessé de
perdre du terrain au fil de la
journée, au point de lâcher
brièvement plus de 3%, accusant le
coup après un début de séance en
forte baisse de Wall Street.
«Le marché est pris dans un
cercle vicieux. La séance a très
mal commencé avec la Chine qui a
remis le feu aux poudres, ce qui a
entraîné une baisse du baril, un
recul des marchés européens puis
de Wall Street», résume Alexandre
Baradez, analyste IG France.
La chute du pétrole et les
craintes autour de la Chine ont
entretenu la déprime sur les marchés.
«Nos craintes se révèlent
fondées: la chute du pétrole, qui
s’installe sous les 30 dollars (...),
empêche les marchés actions de
reprendre leur souffle. Or, à court
terme, il n’y a que des pressions
baissières sur le pétrole», explique
le courtier Aurel BGC.
Les cours du pétrole chutaient
sous les 30 dollars le baril vendredi
à l’ouverture à New York, effaçant
Photo : DR
Plus de 3% de perte
en cours de séance
leur tentative de rebond de la
veille, dans un marché abattu par la
perspective imminente d’afflux
d’or noir iranien et les inquiétudes
sur l’économie américaine.
Le pétrole sous
les 30 dollars à New York
«Dans le même temps, les
investisseurs ne sont pas rassurés
sur l’état de santé de l’économie
chinoise», rappelle Aurel BGC,
alors que les marchés chinois ont
perdu beaucoup de terrain, la
Bourse de Shanghai ayant fini en
chute de 3,55%. Selon Aurel BGC,
«avant la publication du PIB et
d’autres statistiques mardi
prochain en Chine, les arguments
qui incitent à prendre des risques
ne sont pas nombreux».
John Plassard, chez Mirabaud
Securities, rappelle que «lundi
prochain, les indices américains
seront fermés» pour un jour férié.
Selon lui, «les investisseurs
n’ont donc pas l’envie de prendre
des risques exagérés avant un
week-end de 3 jours qui, dans ce
type de marché, peut apporter
encore plus de volatilité et d’interrogations». La question est
désormais de savoir si les marchés,
en particulier en Europe, ont
encore un potentiel de baisse, alors
même que la conjoncture s’améliore en zone euro, sans compter le
soutien de la Banque centrale
européenne (BCE).
Quid de la BCE ?
«Des forces de rappel existent
avec la macroéconomie
européenne et la BCE qui reste
présente. La baisse du marché ne
ressemble pas à un contexte de
krach durable», souligne
M. Baradez. Parmi les valeurs,
Renault a perdu 3,37% à
75,13 euros, encore perturbé par
les perquisitions effectuées chez le
groupe français par les services de
la répression des fraudes.
Vallourec a lourdement chuté
(-12,77% à 5,47 euros) après avoir
annoncé qu’il allait «réexaminer»
son projet de réorganisation de ses
unités européennes qui devait
initialement être validé fin janvier.
Les valeurs liées aux matières
premières ont dégringolé, à l’image
de CGG (-9,57% à 0,85 euro),
Maurel et Prom (-6,27% à
2,54 euros), Total (-3,03% à
37,66 euros) et ArcelorMittal
(-7,03% à 3,05 euros).
Casino a fortement progressé
(+4,84% à 40,03 euros). Quelques
semaines après avoir annoncé qu’il
allait céder ses activités au
Vietnam, le groupe de grande
distribution a affirmé qu’il avait
«entrepris des démarches» en vue
de vendre ses activités en
Thaïlande.
Archos a bondi (+5,26% à
1,60 euro). Le concepteur de
tablettes et smartphones a annoncé
avoir réalisé un chiffre d’affaires
en hausse de 20% sur l’ensemble
de l’exercice 2015, grâce à la
bonne tenue des ventes de ses
principaux produits, smartphones
et tablettes.
Virbac a plongé (-10,41% à
172,90 euros), après la publication
d’un chiffre d’affaires plus faible
que prévu au quatrième trimestre.
Latribune.fr / AFP
CHUTE DES PRIX DU PÉTROLE :
Comment les pays du Golfe résistent
LA CHUTE des cours du
pétrole s’accélère. A 16h31,
vendredi 15 janvier, le baril de
Brent perdait 4,19% à 29,70 euros.
Ce qui n’arrange pas les affaires
des pays du Golfe. Très dépendant
de l’or noir, ces derniers ont
annoncé des budgetw 2016 dans le
rouge. Ainsi, le Qatar a adopté un
budget 2016 déficitaire de
12,77 milliards de dollars.
L’Arabie saoudite espère réduire
son déficit à 79 milliards d’euros
cette année, contre 98 milliards en
2015. Oman estime que son budget
devrait rester déficitaire jusqu’en
2020. Revue de détail des mesures
mises en place par les pays du
Golfe pour endiguer les pertes.
Réduction drastique
des subventions
et augmentation des prix
de l’essence
Au Qatar, les prix de l’essence
sont majorés d’au moins 30% à
partir de vendredi 15 janvier, les
prix passent ainsi de 0,25 à 0,33
euros. Plus tôt dans la semaine,
mardi, Bahreïn a augmenté les prix
de l’essence de plus de 50% (18 à
30 centimes d’euros). L’Arabie
saoudite est allée plus loin, à la fin
de l’année 2015, réduisant les subventions sur les produits pétroliers
jusqu’à 80%. Pour rappel, en 2015,
Autre piste pour les pays du
Golfe : moins dépendre de l’or
noir. Du côté de l’Arabie saoudite,
90% de ses revenus sont issus du
pétrole. Le royaume prévoit
d’investir 140 milliards de dollars
dans la santé et les transports d’ici
à 2020. Par ailleurs, il mise sur le
nucléaire, avec un plan de
100 milliards de dollars pour
construire 16 réacteurs d’ici
2030 et sur l’énergie solaire, avec
100 autres milliards pour
construire 41 Gigawatts de panneaux photovoltaïques en plein
désert, soit l’équivalent en énergie
de 25 réacteurs nucléaires. Oman
est allé plus loin. Le sultanat a
lancé un plan sur cinq ans pour
diviser par deux le poids du pétrole
dans son économie. A travers
500 programmes, le pays prévoit
de développer l’industrie manufacturière, les mines, les transports ou
encore le tourisme. Aujourd’hui, le
LA REVOLUTION
numérique a du plomb dans
l’aile. En 2015, 4,2 milliards de
personnes restaient privées d’accès
à internet, soit 60% de la population mondiale, dénonçait la Banque
mondiale dans un rapport publié
mercredi 13 janvier. Pourtant le
nombre d’internautes dans le
monde a triplé en dix ans, indique
le rapport. La clef de ce paradoxe
réside, selon l’agence de l’ONU,
dans le fait que les nouvelles
technologies profitent majoritairement aux pays riches.
L’Inde, deuxième pays le plus
peuplé au monde après la Chine
avec 1,26 milliard d’habitants en
2015 est aussi celui qui compte le
plus de personnes dépourvues de
connexion : 1,1 milliard, selon le
rapport. La Chine n’en compte, en
comparaison, que 755 millions.
Parallèlement les Etats-Unis ont un
taux de connexion de 80%, et la
France 83% ! Quant à l’internet
haut débit, il concerne moins de
15% de la population mondiale...
Plus de téléphones mobiles que
d’installations sanitaires ?
Mais paradoxalement, les
technologies numériques se
développent rapidement dans les
pays en voie de développement,
indique le rapport : ainsi, parmi les
20% des ménages les plus pauvres
sur le globe, près de 7 sur
10 possèdent ainsi un téléphone
les subventions dans le secteur de
l’énergie ont coûté 61 milliards de
dollars au royaume.
Diversification
des économies
secteur pétrolier représente 44% de
son PIB. En 2020, il est censé n’en
représenter que 22%. Les investissements seront toutefois lourds
puisqu’ils représentent autour de
28% du PIB d’Oman.
financières accumulées lorsque les
prix du brut étaient élevés (le Brent
était coté entre 90 et 127 dollars
entre janvier 2011 et novembre
2014).
Riyad pioche
dans ses réserves
Pour financer son déficit en
2015, Riyad a puisé plus de 80 milliards dans ses réserves en devises
qui grimpaient à 732 milliards de
dollars à la fin de l’année 2014. Le
pays s’appuie sur ses réserves
L’été dernier, l’Arabie saoudite
a émis des emprunts sur le marché
national pour financer son budget
déficitaire, pour la première fois.
Selon la banque d’investissements,
Saudi Fransi Capital, les nouvelles
émissions du pays grimperaient à
325 milliards de dollars en 2016.
In latribune.fr
mobile.«En fait, ces ménages sont
plus susceptibles d’accéder à des
téléphones mobiles qu’à des
toilettes ou à de l’eau salubre»,
souligne le président de la Banque
mondiale, Jim Yong Kim.
Mais les retombées
économiques de cette révolution
numérique ont été bien moins
importantes qu’espéré pour les
pays à faible revenu, déplore
l’agence.
«Les effets de la technologie
sur la productivité mondiale,
l’amélioration des opportunités
pour les pauvres et la classe
moyenne (...) n’ont pas été à la
hauteur des attentes», indique son
rapport, qui pointe notamment
certains effets pervers sur le
marché du travail.
Les nouveaux emplois créés par
la révolution technologique
requièrent ainsi des «compétences
élevées» et limitent les fonctions
routinières, «forçant ainsi de nombreux travailleurs à rivaliser pour
des emplois faiblement
rémunérés». Pour combler cette
lacune, la Banque mondiale
propose des pistes visant à résorber
le fossé numérique et appelle les
gouvernement nationaux à
développer les réseaux numériques
en libéralisant le secteur des
télécommunications et en nouant
des partenariat.
AFP
Émission obligataire
La Banque mondiale dénonce l’inégale répartition des «dividendes du numérique»
C O N J O N C T U R E
Dimanche 17 janvier 2016
9
UNE DÉCISION JUGÉE INCOMPRÉHENSIBLE PAR VARSOVIE
agence Standard and
Poor’s (S&P) a abaissé
vendredi la note de la
dette de la Pologne, estimant
que des lois adoptées sous
l’impulsion du gouvernement
conservateur avaient conduit à
un «affaiblissement des
institutions clés», une décision
jugée «incompréhensible» par
Varsovie.
La nouvelle note, «BBB+»,
est assortie d’une «perspective
négative», ce qui signifie que
S&P pourrait abaisser de
nouveau la note de ce pays
«dans les 24 prochains mois»
si les dépenses publiques
s’accroissaient et la politique
monétaire se détériorait, précise
l’agence dans un communiqué.
Après l’annonce de S&P, le
zloty, la monnaie polonaise, a
dévissé par rapport aux
principales devises. Un euro
s’échangeait à 18h30 GMT
contre 4,4861 zlotys, soit une
hausse de plus 2,17% sur
une journée, alors qu’un
dollar s’échangeait contre
4,0948 zlotys, soit une hausse de
1,32% sur la journée.
Standard and Poor’s explique
sa décision par son évaluation
des réformes qu’a introduites le
parti conservateur Droit et
Justice (PiS) de Jaroslaw
Kaczynski, qui a la majorité
absolue dans les deux chambres
du Parlement. «L’abaissement
(de la note) reflète notre opinion,
Photo : DR
S&P abaisse la note de la Pologne,
Fitch la maintient
L’
selon laquelle le système des
freins et des contrepoids
institutionnels a été nettement
érodé, car l’indépendance et
l’efficacité d’institutions clés
sont affaiblies par différentes
mesures législatives prises
depuis les élections législatives
d’octobre 2015», souligne
l’agence. Elle évoque
l’affaiblissement de «la capacité
du Tribunal constitutionnel de
travailler de manière efficace et
indépendante» ainsi que la
nouvelle loi sur les médias,
qui, selon elle, donne au
gouvernement la compétence
de nommer et contrôler leurs
dirigeants.
Même si «la majorité absolue
dont dispose le PiS a enlevé les
craintes d’instabilité politique
accrue résultant de fragiles
arrangements de coalition, nous
nous attendons à d’importantes
frictions qui persisteront entre le
PiS et l’opposition», écrit encore
S&P.
Fitch a de son côté maintenu
sa note à «A-» avec une
perspective stable.
Cette agence a mis en
exergue «les fortes performances
économiques de la Pologne, le
système bancaire solide et
des indicateurs de gouvernance
compatibles avec une note A»
mais avec une forte dette
extérieure, une forte dette
publique par rapport à d’autres
pays comparables (52% du PIB
pour une moyenne de 45% pour
les autres) et un revenu par
habitant plus faible.
Fitch souligne toutefois que
l’arrivée au pouvoir du PiS va
«augmenter la polarisation de la
vie politique polonaise et
conduire à de plus grandes
tensions».
Le ministère polonais des
Finances a estimé dans un
communiqué vendredi soir que
la décision de S&P était
«incompréhensible de point de
vue de l’analyse économique et
financière».
«Cette décision est en
contradiction avec les
évaluations d’autres agences et
des intervenants sur les marchés
financiers», a déclaré le
ministère.
«Elle est d’autant plus
incompréhensible qu’elle n’a pas
été précédée par le changement
de la perspective qui avant la
décision de l’agence S&P était
positive», a encore déclaré le
ministère qui a également
regretté un manque de
communication de la part de
l’agence.
AFP
FACE À LA CHUTE DES PRIX DU PÉTROLE
Wall Street finit une semaine agitée sur une nouvelle
rechute
LA BOURSE de New York a
lourdement rechuté vendredi, les
investisseurs ne trouvant rien
pour les rassurer face à la chute
des prix du pétrole, celle des
Bourses européennes et des
mauvais indicateurs : le Dow
Jones a dégringolé de 2,39% et
le Nasdaq de 2,74%.
Selon des résultats définitifs,
l’indice vedette Dow Jones
Industrial Average a perdu
390,97 points à 15 988,08 points
et le Nasdaq, à dominante
technologique, 126,59 points à
4 488,42 points.
Très surveillé par les
investisseurs, l’indice élargi S&P
500 a lâché 41,55 points, soit
2,16%, à 1 880,29 points.
«Vous avez la chute des prix
du pétrole combinée avec la
poursuite de la peur pour les
perspectives de la Chine, et pour
couronner le tout un week-end
de trois jours», avec lundi férié
en l’honneur de Martin Luther
King: pour David Levy, chez
Kenjol Capital Management,
tout était réuni pour que les
investisseurs évitent la prise de
risque et se retirent du marché.
«C’est pas joli», a-t-il ajouté,
tout en relevant que les indices
s’étaient un peu repris après
avoir dépassé les -3% à la
mi-journée.
«A ce stade, ce sont les
facteurs techniques qui donnent
le ton», a noté pour sa part Peter
Cardillo, chez First Standard
Financial, conduisant les indices
à tester les plus bas niveaux
atteints lors de la correction
d’août dernier.
Le S&P 500 s’est maintenu
une douzaine de points
au-dessus, après une brève
incursion en deçà à mi-séance.
Déjà minée par le recul du
pétrole, au plus bas depuis douze
ans, Wall Street s’est laissée
entraîner par les Bourses
chinoises et européennes, qui ont
toutes fini en forte baisse, et les
mauvais indicateurs américains
ont renforcé le pessimisme.
Très surveillées, les ventes de
détail aux Etats-Unis ont
inopinément reculé en décembre,
l’activité manufacturière de la
région de New York s’affiche au
plus bas depuis la récession de
2009, et les prix à la production,
tout comme la production
industrielle, ont baissé plus que
prévu en décembre.
Pour autant, assurait Jack
Ablin, chez BMO, «l’économie
(américaine) reste assez solide.
Elle ne croît pas au rythme
qu’on voudrait mais elle
continue à croître, et les bilans
(financiers des entreprises) sont
très solides». «Je ne vois pas les
prémices d’une crise financière,
mais juste un mouvement de
correction» justifié, a-t-il dit.
Selon lui, «il y a une
déconnexion entre les
performances de l’économie et
la valorisation des actions», et la
tourmente actuelle est la
continuation de la correction
amorcée en août. Le marché
obligataire était en forte hausse.
Le rendement des bons
du Trésor à dix ans s’affichait à
2,030% contre 2,094% jeudi
soir, et celui des bons à 30 ans à
2,810% contre 2,890% la veille.
AFP
Schäuble évoque une taxe européenne sur l’essence
pour financer l’accueil des réfugiés
LE MINISTRE allemand
des Finances, Wolfgang
Schäuble, a évoqué hier
l’hypothèse d’une taxe
européenne sur l’essence pour,
en cas de besoin, faire face
financièrement à la crise des
réfugiés, dans une interview au
quotidien Süddeutsche Zeitung.
«Si les budgets nationaux ou
le budget européen ne suffisent
pas, mettons-nous alors
d’accord pour instaurer par
exemple une taxe d’un certain
niveau sur chaque litre
d’essence», a déclaré le ministre.
«Ainsi nous aurions les
moyens pour une réponse
européenne à la question des
réfugiés», a-t-il estimé, jugeant
que «la solution du problème ne
devait pas échouer en raison
d’une limitation des moyens»
mis en œuvre. Le ministre a jugé
que les événements de Cologne une série d’agressions, notamment sexuelles, attribuées à des
migrants, la nuit du Nouvel An «renforçaient la pression» pour
trouver rapidement «une solution
au problème du contrôle des
frontières extérieures de l’Union
européenne».
«C’est incontestable», a-t-il
jugé. «Le problème doit être
réglé sur la scène européenne»,
a poursuivi le ministre. «Dans le
cas contraire, il n’y a pas que
l’Allemagne qui en subira les
conséquences, comme certains
semblent le penser, mais ce sont
nos voisins et les pays des
Balkans, jusqu’à la Grèce, qui
seront massivement touchés».
«Les choses vont trop
lentement en Europe», a-t-il
déploré, affirmant soutenir
pleinement la chancelière Angela
Merkel dans ses efforts pour
trouver une solution.
«Je soutiens avec toute la
force de mes convictions ce qu’a
dit la chancelière : il faut régler
le problème au niveau des
frontières extérieures de
l’Europe».
«Si le problème n’est pas
résolu à ce niveau, il le sera au
niveau des frontières nationales
mais ce serait la pire des solutions» et «l’Europe se trouverait
dans une crise plus grande
encore», a-t-il jugé.
DES
SPORTS
SUPPLÉMENT
Pp12-13
La FAF pourrait provoquer une émulation parmi
elles
Aider les fédérations
sportives à atteindre
l'autonomie financière
HEBDOMADAIRE
P14
Athlétisme :
«La corruption était partie
intégrante» de la fédération
internationale
LA NÉCESSAIRE AUTONOMIE FINANCIÈRE DES FÉDÉRATIONS SPORTIVES
Il est incontestable
que les pouvoirs
publics ou sinon les
instances sportives
concernées ne
peuvent à eux seuls
prendre en charge
une logistique du
genre et deux fois
plus qu’une si elle
est multipliée à
travers l’ensemble
du territoire
national, autrement
dit si elle est
vulgarisée dans le
but de permettre
sinon de seulement
encourager ce
retour sur
investissement d’où
forcément
l’obligation de
recourir à des
financements
privés. Ce qui en
soi n’est pas une
honte, loin s’en
faut, à l’heure
actuelle et à travers
toute la planète là
où toute discipline
sportive et autre,
même la plus
étrange, n’a
émergé que par la
grâce du
sponsoring privé
Photo : DR
Plus d’imagination,
de volontarisme pour réussir
Par
A. Lemili
oute fédération sportive
algérienne éprouve des difficultés de
financement. Sauf toutefois celle de
football est-il susurré ici et là. Mieux ladite
fédération s’est volontairement passée de la
manne financière publique. Comme il est de
notoriété publique, ce ne sont certainement
pas les cotisations des associations qui la
font vivre, il devient alors plus plausible
que la propre prise en charge de ses…
charges, des impressionnantes réalisations
d’infrastructures entreprises depuis des
années et pour certaines déjà livrées, que la
prodigalité ne peut venir que de sponsors
conséquents en plus évidemment des
dotations de la Fédération internationale de
football notamment depuis que la sélection
nationale est omniprésente dans le concert
sportif mondial.
Qu’est-ce qui empêcherait alors le reste
des fédérations à calquer leur pas sur celui
T
de la FAF ? La question exige une réponse
et celle-ci pourrait couler de source : le
football étant le sport le plus populaire dans
tous les pays du monde, il est vecteur de
l’union nationale, une puissante arme
politique quand il y a lieu de passer par
cette case et elle est d’ailleurs inévitable, et
tous les annonceurs qui ont besoin de
fourguer n’importe quelle camelote ne
peuvent trouver meilleur canal.
Or, pour ne pas avoir un ancrage
populaire les autres disciplines : handball,
volley-ball, tennis de court et de table,
pétanque, natation, boxe et athlétisme ne
peuvent prétendre à une prise en charge où
il n’y pas l’assurance d’un retour sur
investissement. Toutefois depuis quelques
années, une discipline pour ne pas dire une
fédération a semblé comprendre les enjeux
et trouver là, voire les pistes qui aideraient à
sortir de l’anonymat la discipline qu’elle
régente en l’occurrence celle de cyclisme
laquelle avec le tour d’Algérie et après bien
des balbutiements, toutes proportions
gardées encore, a d’ores et déjà trouvé des
repères ou du moins des points d’ancrage,
certains au vu de la graduelle présence
internationale des pays participants. Il ne
faut pas toutefois perdre de vue que le
cyclisme est également une discipline
populaire par excellence, celle-ci l’était
d’ailleurs bien plus que le football en
d’autres temps. Néanmoins, cette
progressive embellie pourrait être ralentie si
les responsables concernés ne réfléchissent
pas aux voies et moyens d’implanter la
pratique du cyclisme à la base. En effet, les
quelques coureurs qui représentent l’Algérie
à l’évènement international en question ne
se comptent que sur les doigts de deux
mains, cette poignée de cycliste étant même
pratiquement concentrée au centre du pays,
ce qui n’est donc pas pour vraiment une
démarche à même de capitaliser et l’intérêt,
l’attention et surtout l’engouement
des jeunes d’une part et des populations
d’autre part.
Suite en page 12
SPORTS
DES
12
Dimanche 17 janvier 2016
Dimanche 17 janvier 2016
13
LA FAF POURRAIT PROVOQUER UNE ÉMULATION PARMI ELLES
Aider les fédérations sportives à atteindre
l’autonomie financière
Par
Malik Boumati
Etat algérien a toujours été considéré
comme une vache laitière que tout le
monde peut traire. Qu’ils soient
responsables ou simples citoyens, cette idée
est profondément ancrée dans les esprits. Au
point où cet état d’esprit a paralysé la société
durant des décennies et avec elles plusieurs
organismes et institutions publics. Et l’entrée
fracassante de l’économie de marché dans
notre pays durant les années quatre-vingt-dix
n’a pas changé grand-chose dans cette façon
de voir les choses. Dans cette façon de
considérer l’Etat. C’est ainsi que cette
politique d’assistanat a participé à inhiber la
société et avec elle, l’Etat lui-même.
Mais au milieu de cette flopée d’assistés,
il y a certaines entités qui ont réussi à se faire
pousser des ailes et à s’envoler seules.
Certaines associations sociales et/ou
culturelles activent sans aucun soutien des
pouvoirs publics, à un moment où d’autres se
trouvent en léthargie en raison du manque de
moyens notamment financiers dont elles
souffrent. La Fédération algérienne de
football (FAF) figure parmi les entités qui ont
fini par s’offrir une autonomie financière qui
pourrait provoquer une émulation parmi les
autres fédérations sportives. C’est positif
dans une période dédiée au «serrage de
ceinture» et à l’austérité, en raison de la chute
drastique des prix du pétrole et sa
répercussion sur le budget de l’Etat.
Mais les autres fédérations sportives
peuvent-elles faire comme leur homologue
dédié au sport-roi ? Sachant que la Fédération
algérienne de football a bénéficié de grandes
et larges facilités qui ont amené la naissance
de l’équipe nationale actuelle, ce n’est pas du
tout évident. Les nouvelles dispositions de la
FIFA permettant aux Franco-algériens
d’intégrer l’équipe nationale algérienne, y
compris après un passage parmi les jeunes
catégories de l’équipe de France a été pour
beaucoup dans les performances des Verts
d’aujourd’hui. Et ce sont ces performances
qui ont facilité cette autonomie financière
dont se réjouit la FAF aujourd’hui. C’est la
Fédération de football. Mais elles devraient
aussi bénéficier des mêmes avantages et du
même soutien de l’Etat que ceux dont a
bénéficié la fédération présidée par
Raouraoua. Cela peut se faire de façon
graduelle avec particulièrement certaines
disciplines qui ont déjà eu l’occasion de
donner une bonne image du sport algérien et
parmi lesquelles l’on peut citer le judo, la
boxe, l’athlétisme et même le handball. Ce
sont des fédérations que le ministère de la
Jeunesse et des Sports devrait soutenir d’une
manière ou d’une autre même si la période ne
permet pas de faire comme pour le football
pour deux raisons principales ; le football est
le plus populaire des sports et la situation
financière du pays ne permet plus les folies
dépensières accordées à la fédération de
Raouraoua.
De leur côté, les fédérations concernées
sont contraintes de réagir et de montrer
qu’elles sont capables de réaliser des
performances susceptibles de replacer le sport
national dans l’échiquier mondial ou, au
moins, continental. Cela devrait
être
accompagné par une gestion professionnelle
et rigoureuse des fédérations nationales dont
certaines continuent à fonctionner comme des
auberges espagnoles ou comme des épiceries.
Les responsables des fédérations concernées
ne doivent surtout pas faire l’erreur commise
dans le milieu footballistique. Là où des
efforts énormes ont été consentis et des
sommes faramineuses ont été dépensées seulement pour entretenir la vitrine que constitue
l’équipe nationale au moment où le
championnat national est abandonné dans un
état désastreux. Les gestionnaires des différentes disciplines sportives devraient travailler dans le sens d’une réhabilitation
sérieuse du sport national. Dans le sens d’une
renaissance de toutes ces disciplines sportives
que les responsables de l’Etat considèrent
comme non-rentables politiquement. M. B.
Photo : Archives
Plus d’imagination, de volontarisme pour réussir
Suite de la page 11
Il est incontestable que les pouvoirs publics ou sinon les instances sportives concernées ne
peuvent à eux seuls prendre en charge une logistique du genre et deux fois plus qu’une si elle est
multipliée à
travers l’ensemble du territoire national, autrement dit si elle est vulgarisée dans le but de
permettre sinon de seulement encourager ce retour sur investissement d’où forcément
l’obligation de recourir à des financements privés. Ce qui en soi n’est pas une honte, loin s’en
faut, à l’heure actuelle et à travers toute la planète là où toute discipline sportive et autre, même la
plus étrange, n’a émergé que par la grâce du sponsoring privé.
Là se pose alors une autre problématique, celle de l’imagination, de la disponibilité et de la
capacité des personnes impliquées, leur degré de volontarisme au service d’une activité publique
où la notion, voire le risque d’échec sinon d’absence de résultats immédiats sont monnaie
courante. En fait, un bouquet d’éléments indicateurs dont la particularité est de rabrouer vite fait
toute bonne et forte volonté. Nous en donnons pour preuve les démissions en cascade et quasi
régulières de responsables qui se disent anéantis par les difficultés quotidiennes rencontrées pour
solliciter l’impératif concours public.
Pourtant il ne faudrait surtout pas qualifier une telle attitude de défaitisme en ce sens que les
pouvoirs publics sont tenus quand même d’assurer l’avenir immédiat des fédérations sportives,
de les mettre sur les rails, les obliger au respect d’un cahier des charges pour exiger ensuite
d’elles qu’elles s’autonomisent. Malheureusement, celles-ci donnent l’impression de vivre et
surtout d’activer au jour le jour avec toutes les appréhensions possibles liées à un patent échec
sportif, ce qui n’est pas faux au vu des réalités livrées par le terrain. Exception faite du football
bien entendu même si la vigueur que celui-ci représente n’est que relative compte tenu que la
fédération se sert la sélection nationale comme le symbole de cette vigueur au moment où sur le
plan local, la discipline vole au ras des pâquerettes. Et quand on sait que dans son intégralité, la
sélection nationale est faite de footballeurs formés ailleurs qu’en Algérie, il devient alors aisé de
saisir pleinement la réalité de ce dicton selon lequel «le soleil ne peut être caché indéterminément
par un tamis».
A. L.
Du préalable de l’autonomie financière
Par
Kamel Amghar
es annonceurs misent «gros» sur le
sport. La communication économique
développe une nette préférence pour ce
support populaire. Les grandes entreprises
payent cher pour se réserver les bonnes places
dans les stades, les salles omnisports et les
médias spécialisés. C’est un passage obligé
pour promouvoir leurs produits et redorer leur
image de marque. Partout à travers le monde,
les budgets consacrés à cet effet ne cessent de
monter. Les multinationales parrainent des
clubs prestigieux et de grandes sélections
nationales. Cette tendance managériale est
aussi présente en Algérie où la valeur d’une
société dépend fortement de sa présence dans
les compétitions et les grands événements
sportifs. Quasiment toutes les entités économiques ont conclu des contrats de sponsoring
avec les différents clubs pour entretenir et
accroître des parts de marché. L’Etat a
accordé aussi des avantages supplémentaires
L
aux sponsors à travers la défiscalisation des
enveloppes investies dans ce type de
publicité. Les opérateurs de téléphonie
mobile, les concessionnaires automobiles, les
leaders de l’industrie agroalimentaire, les
assureurs et les firmes étrangères tablent sur
le sponsoring sportif, et notamment le
football qui passionne tous les Algériens. Il y
a beaucoup d’argent à gagner dans ce
domaine pour les fédérations, les associations, les clubs et les sportifs qui savent
polariser les attentes des publicistes, porter
haut leur message et réaliser leurs vœux. La
Fédération algérienne de football (FAF) a su
s’y prendre pour conclure de gros contrats au
cours des dix dernières années. Les grandes
firmes nationales et étrangères, font confiance
au professionnalisme de l’instance nationale
du ballon rond. Résultat immédiat : la FAF
assure largement son autonomie financière.
Faisant preuve de fair-play, la FAF renonce
volontiers aux subventions directes de l’Etat.
Autre exemple de réussite, le Grand tour
d’Algérie cycliste (Gtac), grand événement
annuel de la petite reine, s’auto-finance aussi
grâce à l’appui et au soutien des opérateurs
économiques et des médias. Les organisateurs
du tour voient grand et intéressent, de plus en
plus, les clubs et les «écuries» étrangères. La
participation au tournoi reste sur une courbe
ascendante. L’intérêt du public et des
networks internationaux est aussi en nette
progression. Chaque nouvelle édition brise de
nouveaux records et promet davantage pour
la prochaine. Ces deux réussites doivent, en
principe, inspirer les autres fédérations
sportives, les ligues et les clubs. Le chemin
est tout indiqué. Il n’y a plus de secret. Il faut
seulement du sérieux et du professionnalisme.
Des équipes dirigeantes légitimes et
compétentes, de bons gestionnaires et un bon
suivi sur le terrain, voilà les trois piliers
fondamentaux pour «percer» dans ce
domaine. L’Etat, à travers le ministère de
tutelle, a un grand rôle à jouer. D’abord,
concernant l’organisation d’assemblées
électives transparentes et ouvertes à toutes les
grandes figures de chaque discipline sportive.
Ensuite, en assume pleinement son rôle
régulateur et de contrôle de la gestion ainsi
que la bonne conduite des projets et des
compétitions.
La professionnalisation consiste justement
à impliquer des opérateurs économiques et
des partenaires privés (parrains, sponsors,
annonceurs…) pour donner au sport toute sa
dimension compétitive. Le ministère de la
Jeunesse et des Sports (MJS) et les
Fédérations sportives sont appelés à affiner
leur stratégies en matière de relations
publiques, professionnalisme et d’éthique
financière avec l’objectif clair de
«vendre» les compétitions sportives
nationales et internationales, afin de couvrir
les frais d’organisation et, pourquoi pas,
dégager des bénéfices. Sans autonomie
financière, on ne peut pas parler de succès. La
réussite ou l’échec d’un président de club ou
d’une direction fédérale dans leurs fonctions
se mesure à ce niveau. Tout le reste n’est que
de la com.
K. A.
Photo : DR
performance des Verts depuis les
éliminatoires de la Coupe du monde sudafricaine de 2010 qui a permis à la Fédération
de football de ramasser de l’argent qui
l’autorise aujourd’hui à renoncer aux 35 milliards de centimes de subventions publiques,
particulièrement après leur qualification aux
Mondiaux d’Afrique du Sud (2010) et du
Brésil (2014) synonyme, faut-il le rappeler,
d’une rentrée de plusieurs millions de dollars
pour l’instance dirigée par Mohamed
Raouraoua. Des millions de dollars ajoutés à
tout l’argent ramassé auprès de sponsors qui
se bousculent désormais au portillon.
Aujourd’hui, grâce à cette politique, la FAF
de Raouraoua se permet non seulement de
renoncer au soutien des pouvoirs publics
mais aussi d’investir son argent et agir
comme une sorte d’entreprise économique
qui se fait de l’argent.
Les autres fédérations sportives nationales
pourraient éventuellement faire comme la
CONDUITE DES CLUBS ET DES INSTANCES SPORTIVES
Photo : DR
Photo : DR
Photo : DR
L’
SPORTS
Dimanche 17 janvier 2016
DES
14
ATHLÉTISME
«La corruption était partie intégrante»
de la fédération internationale
Par
Yann Bouchez
e 24 novembre 2015, deux
semaines après la publication de
la première partie du rapport de la
commission indépendante de l’Agence
mondiale antidopage (AMA) détaillant
par le menu le dopage institutionnalisé
en Russie, son président, le Canadien
Dick Pound, avait promis de nouvelles
révélations encore plus fracassantes lors
de la publication de la deuxième partie
du rapport. Quand il évoquait un «effet
waouh», Dick Pound pensait alors au
système de corruption qui a conduit à la
mise en examen de l’ancien président de
la Fédération internationale d’athlétisme
(IAAF), Lamine Diack, et de son
ex-responsable de la lutte antidopage,
Gabriel Dollé, soupçonnés d’avoir caché
des cas de dopage russes contre de
l’argent.
Beaucoup de questions tournent
autour de Coe. Comment pouvait-il ne
pas être au courant ?
C’est effectivement une bonne
question
Mais le plan a changé. Prévue
initialement en décembre, la conférence
de presse de M. Pound sur la deuxième
partie du rapport aura lieu jeudi
14 janvier à Munich. Entre-temps, Le
Monde a révélé, le 18 décembre, les
éléments saillants du système de
corruption qui régnait à la fédération
internationale. Avec, entre autres, les
aveux de Lamine Diack au juge Renaud
Van Ruymbeke concernant de l’argent
russe qui aurait servi à financer des
élections au Sénégal.
Du coup, la commission
indépendante de l’AMA a annoncé le
6 janvier que la suite du rapport
concernerait surtout la base de données
hématologiques de l’IAAF, dont la
chaîne allemande ARD et le journal
britannique Sunday Times s’étaient fait
l’écho en août 2015. Mais la corruption
sera également abordée car, fait très
rare, le procureur national financier,
Eliane Houlette, qui mène l’enquête en
France, sera également présente à
Munich. Elle devrait évoquer assez
largement le cas du fils de Lamine
Photo : DR
L
l’Ukraine, la Turquie ou le Maroc ?
Certains athlètes présentant des données
anormales après 2009 et la mise en place
du passeport biologique seront-ils
sanctionnés ?
Quelques jours avant les Mondiaux
de Pékin, en août 2015, ARD et le
Sunday Times avaient exploité cette base
en soumettant ces données à deux
experts australiens, Michael Ashenden
et Robin Parisotto. Les conclusions de
ces deux spécialistes reconnus de
l’antidopage étaient accablantes. Sur la
période 2001-2012, pour les médaillés
mondiaux ou olympiques des épreuves
de fond et de demi-fond, ils estimaient
qu’une médaille sur trois était suspecte –
soit 146 breloques. «Pour moi, résumait
M. Ashenden, l’athlétisme est dans la
même situation diabolique que le
cyclisme professionnel il y a vingt ans.»
L’IAAF ne s’est pas seulement
indignée d’informations «sensationnalistes et trompeuses», soulignant au
passage que nombre de ces échantillons
sanguins avaient été prélevés avant
2009, date de la mise en place du
passeport biologique dans l’athlétisme –
qui permet désormais de sanctionner des
variations sanguines anormales. Selon
nos informations, la Fédération a aussi
porté plainte à la suite des révélations
autour de cette base de données.
Entendu comme témoin le 8 octobre par
le juge Renaud Van Ruymbeke,
Essar Gabriel, ancien secrétaire général
de l’institution, a déclaré avoir
déposé plainte à l’été 2015 «auprès du
commissariat de police de Monaco,
pour vol d’une base de données
confidentielles, au nom de l’IAAF».
Diack, Papa Massata, ancien consultant
marketing pour la fédération
internationale. Soupçonné d’être au
cœur du système de corruption, «PMD»
est prudemment resté au Sénégal.
La base de données de l’IAAF
Le Monde a pu prendre possession en
intégralité de la base de données par
laquelle le scandale est arrivé.
Elle contient les résultats de plus de
12 000 tests sanguins effectués sur
5 000 athlètes entre 2001 et 2012. Elle a
permis de mettre en évidence le
«dopage d’Etat» en Russie. Elle pose
aussi encore de nombreuses questions
auxquelles devrait répondre Dick
Pound, premier président de l’AMA
(1999-2007), jeudi. Ainsi, pourquoi n’y
a-t-il eu, parmi les centaines de
contrôles sanguins effectués sur les
athlètes kényans, aucun contrôle hors
compétition au Kenya entre 2006 et
2012 ? Et très peu dans des pays comme
Photo : DR
La charge contre Lamine
Diack et ses fils
Pas directement visé dans la première
partie du rapport de la commission
indépendante de l’AMA, le 9 novembre
2015, ni par les sanctions du 7 janvier de
la commission d’éthique de l’IAAF,
l’ancien président de la Fédération
internationale d’athlétisme (1999-2015)
ne devrait pas être épargné cette fois.
Dans leur rapport de juillet 2015, les
enquêteurs de la commission
indépendante, qui n’étaient pas au
courant de la piste de financement des
campagnes électorales au Sénégal
évoquées par Lamine Diack devant le
juge Van Ruymbeke, évoquaient déjà de
lourds griefs.
«Il savait ce qui se passait et il n’a
rien fait, résument-ils dans le rapport
que Le Monde a pu consulter. Parmi
tous ceux de l’organisation (IAAF), il
était le principal qui aurait pu mettre un
terme à au moins une partie de la
fraude. Il a présidé une organisation qui
permettait à son fils, «PMD», (Habib)
Cissé (conseiller juridique personnel de
Lamine Diack) et (Gabriel) Dollé
(ancien patron de l’antidopage à
l’IAAF) de faire ce qu’ils voulaient.
Au mieux, il s’agit d’incompétence
managériale. Au pire, et plus
probablement, il s’agit d’une
implication dans la corruption, en toute
connaissance ou autrement. Le fait qu’il
n’ait pas agi gâchera sa présidence.»
Depuis, le parquet national financier et
les policiers de l’Office central de lutte
contre les infractions financières et
fiscales ont permis d’en apprendre plus,
avec les aveux de Lamine Diack et de
Gabriel Dollé.
En plus de Papa Massata Diack,
au cœur du dossier de corruption, la
procureure Eliane Houlette devrait
mentionner le rôle joué par un autre des
fils Diack, Papa Ibrahima. Ce dernier
aurait, selon les investigations des
enquêteurs de la commission
indépendante de l’AMA, essayé de
soutirer de l’argent à la championne
olympique du 1 500 m aux Jeux de
Londres en 2012, la Turque Asli
Alptekin. Venu plusieurs fois à Istanbul,
il lui a fait miroiter de passer sous
silence son passeport biologique
anormal en échange d’argent. Sans
succès.
Y. B.
In lemonde.fr
15
S P O R T S
Dimanche 17 janvier 2016
Ligue 2 Mobilis
(16e journée) :
L’O Médéa revient
sur l’USM Bel Abbès
COUPE D’AFRIQUE DES NATIONS DE HANDBALL
Aux Verts de confirmer leur réputation en Egypte
Les Algériens démarreront le tournoi affaiblis par la non-disponibilité d’un gardien de métier
depuis le retrait de l’emblématique Slahdji que ne semblent pas pouvoir remplacer les
Benmeni, Ghodbane et Bousmail
Par
A. Lemili
ission difficile que celle
de défendre son titre de
champion de la discipline en terre égyptienne et qui
plus est pour sa première rencontre face au pays organisateur
lui-même. Certes le plus important dans une compétition qui
semble être très relevé et dans un
groupe composé de la sélection du
pays organisateur, de celle du
Maroc, du Gabon, Nigéria et
Cameroun et où, cela coule de
source en sus de bien d’autres
considérations, la tâche ne lui
sera pas facile, les protégés de
Bouchekriou gagneront forcément
à renouveler un bail avec le trophée, mais également qu’au-delà
de cet objectif c’est à une qualification aux Jeux olympiques de
Rio qu’il leur faudra encore
penser. Néanmoins aller au
rendez-vous brésilien semble être
dans les cordes des Verts puisque
l’opportunité de gagner un billet
en ce sens va jusqu’à la quatrième
place. Autrement dit une qualification en demi-finales du tournoi
africain. Le tournoi qui prendra
effet à partir du 21 de ce mois
pour durer dix jours a été précédé
par une série de rencontres de
préparation disputées face à des
formations slovènes, pays où la
sélection nationale se trouve en
stage après en avoir effectué deux
précédents en Serbie et au
Monténégro avant de rallier le
pays des pharaons. Le sélectionneur national avait tenu à
maximaliser ces rencontres de
Photo : DR
M
préparation afin de remettre à
niveau une formation qui, aux
yeux des spécialistes, ne
donnerait pas l’impression d’être
au niveau, les appréciations, voire
la critique allant jusqu’à ne
donner aucune chance aux Verts
quant à la préservation du
trophée et pis parfois jusqu’à
douter de la possibilité
d’arracher le billet qui leur permettrait d’être présents à Rio
durant l’été 2016. C’est dire l’état
des lieux. Le calendrier semble
effectivement confirmer ces
doutes dans la mesure où algérienne et qui partent avantagés du
fait de jouer devant leur public et
de bénéficier par voie de conséquence au-delà de leurs qualités
physiques et techniques de la
pression attendue. Une défaite dès
l’entame de la compétition pourrait morale les protégés de
Bouchekriou auront à affronter les
Egyptiens, éternels rivaux de la
sélectionment affecter bien des
éléments parmi les nouveaux faisant partie des Verts.
Toutefois, il n’est surtout pas à
exclure que ces derniers se transcendent comme cela arrive souvent pour infirmer tout pronostic
défavorable. A contrario, les
Algériens démarreront le tournoi
affaiblis par la non-disponibilité
d’un gardien de métier depuis le
retrait de l’emblématique Slahdji
que ne semblent pas pouvoir remplacer les Benmeni, Ghodbane et
Bousmail. Cette partie de la
défense reste importante aux yeux
de Bouchekriou malgré sa satisfaction témoignée par rapport aux
rencontres de préparations disputées tout au long des trois stages
effectués en Europe et surtout
l’excellent comportement et rendement de la ligne offensive des
Verts et de la solidité du compartiment défensif.
A. L.
CHALLENGE INTERNATIONAL CHERDIOUI SAÏD DE CROSS-COUNTRY
Les Algérois dominent la 32e édition à Fréha
LES ATHLÈTES de la
wilaya d’Alger ont dominé,
samedi, la 32e édition du challenge
international Cherdioui-Saïd de
Cross-country, qui s’est déroulé à
Fréha, à une trentaine de
Kilomètre à l’est de Tizi Ouzou
dans des conditions climatiques
difficile en raison du froid et de la
pluie.
Les athlètes algérois ont brillé
dans cette compétition en raflant
presque tous les prix des deux
catégories juniors garçons individuels en remportant trois prix (le
2 e , le 3 e et le 6 e ), et chez les
seniors dames en individuel, en
décrochant cinq prix sur les six en
compétition.
Le cinquième prix est revenu à
un athlète de la wilaya de Bordj
Bou Arréridj réputée pour ses
coureurs de haut niveau, lesquels
avaient dominé la 31e édition de
ce cross, l’année dernière.
Dans la catégorie senior
dames, les quatre premières places
sont revenues aux athlètes
d’Alger, respectivement à Yahi
Nawal, Ben Derbal Malika,
Senani Riham et Ben Mediouni
Kheira. En cinquième position on
retrouve Ait Athmane Siham de
l’O-Bordj Bou Arréridj, puis en
sixième position, Sabor Nassima
d’Alger.
Les athlètes de la capitale ont
ainsi raflé près d’un tiers des prix
en jeu dans le cadre de cette
compétition puisqu’ils ont remporté 10 sur un total de 32 prix.
La wilaya de Bordj Bou Arreridj
arrive en seconde position avec
5 prix.
Les athlètes de Ain Defla et de
Tizi Ouzou ont remporté 4 prix
par wilaya.
La participation étrangère a
brillé dans la catégorie senior
hommes en individuel ou la première place est revenue à Zelalem
Bacha Rgassa du Bahreïn, la
deuxième à Tafese Soboka Jimma
d’Ethiopie, la troisième à
Aymanot Alew Engdayehu du
Kenya, la quatrième à son compatriote Andrew Lorot. Dali Ahmed
d’Alger a decrcohé la sixième
place suivie par Annou
Abderrahmane également de la
capitale et Mhammedi Brahim du
RC Arbaâ de Blida en 8e place.
Par catégories, chez les
cadettes Kheroubi Wiam du
CRBTZ de Ain Defla est arrivée
première. La première place chez
les garçons a été décrochée par
Cherrad Oussama de l’O-Bordj
Bou Arréridj.
Pour les juniors, l’athlète
Reffas Abir d’Alger est arrivée
première chez les filles devant
l’Espagnole Perez Bugarine Uxia.
Gonzales Garbalada Miguel
d’Espagne s’est classé premier
chez les garçons dans cette même
catégorie. En seniors, les premières places chez les dames et
les messieurs sont revenues respectivement à Yahia Nawal
d’Alger et à Zelalem Bacha
Rgassa du Bahreïn.
Les conditions climatiques difficiles ont poussé les organisateurs
à annuler les courses des petites
catégories: benjamins et minimes
filles et garçons, et ce «dans le
seul souci de préserver la santé de
nos athlètes, qui sont trop jeunes
pour faire face à ces conditions,
une décision jugée sage de la
part de tous les présents à cet
événement» soulignent les organisateurs. Cette compétition orga-
nisée par la Ligue d’athlétisme de
Tizi Ouzou (LAT) en collaboration avec la direction locale de la
jeunesse et des sports a enregistré
une forte participation de plus de
1 570 athlètes, issus de 22 wilayas
dont 110 associations.
Quant aux délégations
étrangères elles sont au nombre de
36 dont 29 athlètes venant du
Kenya, Tanzanie, Ethiopie, Libye,
Maroc, Bahreïn, et enfin la délégation Espagnole, forte de
9 athlètes juniors, dont 4 filles et
5 garçons.
«La forte participation vient
confirmer la dimension internationale de ce challenge qui d’année
en année attitre un plus grand
nombre de pays», selon les organisateurs.
Cette compétition est dédiée à
la mémoire du premier vice-président de la LAT, Bachir Belkacem
décédé à l’âge de 55 ans le 17 janvier 2014 en plein préparatif de la
30e édition de ce challenge international.
APS
Ligue 1 Mobilis (16e journée) victoire du CR Belouizdad devant le MC Alger (1-0)
Le CR Belouizdad s’est imposé devant le MC Alger sur le
score de (1-0), mi-temps (0-0) en match comptant pour la
16e journée du championnat de Ligue 1 Mobilis de football,
disputé samedi au stade 20-Août (Alger).
L’unique but de la rencontre a été inscrit par Derrag (88’)
pour le CRB. Cette victoire permet au CRB de consolider sa
2e place avec un total de 30 points, à 8 longueurs du leader,
l’USM Alger. Prévu une première fois au stade 20-Août, ce
derby algérois a été délocalisé au stade 5-Juillet pour des raisons «organisationnelles» avant d’être reprogrammé dans
l’enceinte d’El-Annasser.
Des mesures exceptionnelles de sécurité ont été prises à l’occasion de cette rencontre pour laquelle 5 500 places avaient
été retenues.
L’O MÉDÉA, difficile vainqueur
de l’USMM Hadjout (2-1) s’est
emparé de la deuxième place du
championnat de Ligue 2 Mobilis de
football, à une longueur du leader
l’USM Bel Abbès, tenu en échec par
le Paradou AC (0-0), alors que l’exdauphin le CA Batna a été contraint
au partage des points par l’US
Chaouia (0-0), lors de la 16e journée
vendredi.
Menés au score sur un but de
Zitouni à la demi-heure de jeu, les
hommes de Slimani ont renversé leur
adversaire en seconde période grâce à
des réalisations d’Addadi (48’) et
Banouh (84’).
A la faveur de cette victoire, la
huitième de la saison, l’O Médéa
(28 points) revient à une unité de
l’USM Bel Abbès, incapable de s’imposer sur sa pelouse face au Paradou
AC qui confirme sa belle série, aussi
bien en Coupe d’Algérie qu’en championnat.
Le CA Batna a laissé passer une
belle occasion de revenir à hauteur de
l’USM Bel Abbès après le nul
concédé à domicile face à l’US
Chaouia dans un derby sans buts.
Un résultat nul, le second de rang
des Batnéens au stade Sefouhi, qui
confirme le passage à vide des
protégés de Rachid Bouaarata, lesquels rétrogradent à la troisième
place, à deux longueurs du premier.
La surprise de la journée a été réalisée par la JSM Skikda (8e) qui est
allée battre la JSM Béjaïa (4e) sur le
score de 2 à 0. Après une égalité parfaite en première période, les hommes
d’Abdelkrim Bira ont surpris leur
adversaire en deux minutes avec des
buts de Boulaneur (67e) et Cheniguer
(69e). C’est la seconde défaite consécutive à domicile de la JSMB après
l’élimination en Coupe d’Algérie «at
home».
En revanche, la JSMS qui a vécu
une semaine agitée rejoint Paradou à
la 7e place.
De son côté, le CA Bordj Bou
Arréridj a disposé difficilement de
l’Amel Boussaâda (1-0) grâce à une
réalisation d’Attafen (10e). Un précieux succès qui permet aux Criquets
jaunes de remonter à la cinquième
place avec 23 points, à trois longueurs
du quatrième, la JSMB.
Dans le bas du classement, la
bonne opération de la journée est à
mettre à l’actif du MC Saïda qui
quitte l’avant-dernière place après sa
victoire, la quatrième de la saison,
contre le MC El-Eulma (1-0) grâce à
un but de Feghloul (52e).
Le MCS, 14e aux côtés de l’OM
Arzew et l’US Chaouia, devance provisoirement le CRB Aïn Fekroun qui
se déplace samedi à Chlef pour
affronter l’ASO.
Quant à l’USMM Hadjout, elle
reste scotchée à la dernière place avec
11 points.
Championnat de Ligue 2 Mobilis :
la 16e journée en un clin d’oeil
Résultats des rencontres et buteurs lors de
la 16e journée du championnat de Ligue 2
Mobilis de football, jouée vendredi et
samedi:
USM Bel-Abbès 0 -Paradou AC 0
O. Médéa 2 - USMM Hadjout 1
MC Saïda 1 - MC El Eulma 0
CABB. Arrérid 1 - Amel Boussaâda 0
AS Khroub 4 - OM Arzew 1
JSM Béjaïa 0 -JSM Skikda 2
CA Batna 0 - US Chaouia 0
Samedi :
ASO Chlef 1 - CRB Aïn Fekroun 0
16
F O C U S
Dimanche 17 janvier 2016
LE PRÉSIDENT CHINOIS SERA EN ÉGYPTE DU 20 AU 22 JANVIER
Pékin au contact des rivalités du Proche-Orient
L’homme fort de Pékin va promouvoir son concept phare de politique étrangère, «une ceinture, une route»,
plus communément connu sous l’appellation de nouvelles routes de la soie, un ensemble d’initiatives
censées rapprocher la Chine du reste de l’Asie et, au-delà, de l’Europe et de l’Afrique. La Chine est le
premier partenaire commercial de l’Arabie saoudite - Pékin est son premier client pétrolier -, mais aussi
de l’Iran, du fait des sanctions occidentales
Par
Harold Thibault
et Benjamin Barthe
e président chinois,
Xi Jinping, s’apprête à
mettre le pied au
Proche-Orient pour la
première fois depuis sa prise de
fonction il y a trois ans.
M. Xi, également secrétaire
général du Parti communiste
chinois (PCC), sera en Egypte
du 20 au 22 janvier puis se
rendra à Téhéran le 23 janvier.
Il devrait également faire étape
en Arabie saoudite, une
destination déjà envisagée au
printemps 2015, mais Pékin
avait alors préféré décaler du
fait de la crise au Yémen, par
souci sécuritaire et pour ne
pas sembler approuver les
frappes saoudiennes, contraires
auprincipe de non-intervention
dans les affaires d’autrui, cher à
la diplomatie chinoise.
En amont, la Chine a publié,
mercredi 13 janvier, un
document de cadrage de sa
politique arabe. La République
populaire y reprend sans
surprise des axes déjà bien
connus : le développement
économique d’abord, fondé sur
le pragmatisme, mais aussi le
respect de la souveraineté
territoriale et la non-ingérence,
en opposition aux pratiques
américaines.
Concrètement, l’homme fort
de Pékin va promouvoir son
concept phare de politique
étrangère, «une ceinture, une
route», plus communément
connu sous l’appellation de
nouvelles routes de la soie, un
ensemble d’initiatives censées
rapprocher la Chine du reste de
l’Asie et, au-delà, de l’Europe
et de l’Afrique. La Chine est le
premier partenaire commercial
Photo : DR
L
Les Chinois se sont
toujours abstenus
de s’immiscer dans la
politique de leur
partenaire saoudien
Son rôle auprès de Riyad n’a
cessé de croître depuis quinze
ans, parallèlement au recul des
livraisons pétrolières saoudiennes aux Etats-Unis, où se
développait l’industrie du gaz
de schiste. Le pivot saoudien
vers l’Extrême-Orient s’apparente aussi à une réponse aux
«infidélités» de Washington,
partenaire historique, coupable
de leur point de vue de s’être
désinvesti du dossier syrien et
de se rapprocher de l’Iran, leur
grand rival régional, avec
lequel ils viennent de rompre
leurs relations diplomatiques, à
rôle de Bachar Al-Assad. « La
Chine se voit comme un acteur
marginal dans la région. Elle
peut continuer à appeler les
parties au dialogue mais ne
pense pas avoir la capacité de
faire davantage, ce qui ne
serait désiré ni par les Iraniens
ni par les Saoudiens. Elle n’est
pas les Etats-Unis», résume
Zha Daojiong, professeur au
Centre d’études internationales
de l’université de Pékin.
L’un des fruits de l’axe
Pékin-Riyad est la raffinerie de
Yanbu, sur la côte de la mer
Rouge, entrée en service il y a
un an. Mais Pékin veut montrer
qu’il n’est pas intéressé que par
le pétrole. Des entreprises chinoises construisent la ligne de
chemin de fer Haramein, reliant
La Mecque à Médine via
Djedda. La Chine est aussi
soupçonnée d’être un fournisseur de l’armée saoudienne à
qui elle aurait vendu, en 2007,
selon une enquête de Newsweek, des missiles balistiques
de moyenne portée.
Les autorités saoudiennes
apprécient d’autant plus de
commercer avec Pékin que les
Chinois se sont toujours abstenus de s’immiscer dans la
politique de leur partenaire,
contrairement aux Etats-Unis,
qui critiquent à intervalles
réguliers les pratiques du
royaume en matière de droits
de l’homme. Inversement, les
responsables saoudiens, y compris religieux, évitent de critiquer la répression dont la
minorité musulmane ouïgoure
fait l’objet en Chine.
la suite du saccage de leur
ambassade à Téhéran.
Le président chinois s’efforcera
de maintenir un équilibre entre
Riyad et Téhéran. Il devra réaffirmer les liens de l’empire du
Milieu avec l’Iran, à l’heure où
l’accord sur le programme
nucléaire iranien est synonyme
de relatif réchauffement des
relations avec les Etats-Unis et
l’Europe. Par le passé, les produits russes et chinois s’imposaient par défaut en Iran.
«La Chine se voit
comme un acteur
marginal dans la région»
La méthode chinoise pour ne
froisser ni l’Arabie saoudite ni
l’Iran consiste à rester en retrait
des problèmes politiques. La
Chine avait proposé en 2012 un
plan de paix en quatre points
sur la Syrie, mais il restait suffisamment vague pour éviter
des épines telles que le futur
L’Egypte, une porte
d’entrée en Afrique
Photo : DR
de l’Arabie saoudite – Pékin est
son premier client pétrolier –,
mais aussi de l’Iran, du fait des
sanctions occidentales.
Ce n’est pas toujours le cas
en Egypte. L’université
Al-Azhar, la plus haute autorité
de l’islam sunnite, avait
dénoncé en 2015 l’interdiction
faite aux musulmans du Xinjiang d’observer le ramadan.
Pour autant, les relations entre
les deux pays sont, là aussi, en
plein essor. L’amitié vient de
loin, car Nasser avait reconnu
la République populaire au
détriment de Taïwan très tôt,
dès 1956, et elle ne s’est pas
embarrassée depuis des
«printemps arabes». «La Chine
a rapidement reconnu Morsi
puis a su aussi vite basculer
vers Sissi, qui lui prouve que la
démocratie n’est pas faite pour
la région, en contre-pied à la
position occidentale», explique
Jean-Pierre Cabestan,
politologue à l’université
baptiste de Hongkong.
En un an et demi au pouvoir,
le maréchal-président Abel
Fattah Al-Sissi, qui a succédé
en juin 2014 au président déchu
Mohamed Morsi, s’est déjà
rendu à deux reprises en Chine,
un pays dont il apprécie
non seulement le dynamisme
économique mais aussi
l’absence totale de
commentaires sur le bâillonnement de ses opposants.
La Chine voit le marché
égyptien comme une porte
d’entrée en Afrique. Durant son
dernier passage, en septembre
2015, le chef d’Etat égyptien a
finalisé une série de contrats,
dont la construction d’une centrale électrique à Suez et d’une
nouvelle ligne de chemin de fer
entre Le Caire et sa banlieue.
La venue de Xi Jinping au
Caire pourrait déboucher
notamment sur la création
d’une zone industrielle chinoise
sur le canal de Suez, un axe
maritime élargi à grands frais
par le pouvoir.
H. T. / B. B.
In lemonde.fr
17
M O N D E
Dimanche 17 janvier 2016
ZARIF ET KERRY À VIENNE POUR SA MISE EN ŒUVRE
Vers la levée des sanctions occidentales contre l’Iran
L’accord de Vienne, négocié par l’Iran et le groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine
et Allemagne), est considéré comme un succès diplomatique majeur pour l’Iran. C’est considéré aussi
comme un succès pour le président américain Barack Obama, qui aura réussi en fin de mandat l’exploit
d’un accord avec un pays avec lequel il était au bord de la guerre
Par
Moumene Belghoul
es deux principaux artisans de l’accord nucléaire
iranien, le secrétaire d’Etat
américain, John Kerry, et son
homologue iranien, Mohammad
Javad Zarif, se retrouvent à
Vienne pour y finaliser la mise
en œuvre de ce texte qui prévoit
la levée des sanctions occidentales visant Téhéran. Un instant
historique. «Aujourd’hui, c’est
un bon jour pour le peuple iranien et les sanctions seront
levées», a déclaré Zarif estimant
qu’il s’agissait aussi d’un bon
jour «pour la région et pour le
monde». La mise en œuvre de
l’accord conclu le 14 juillet avec
les grandes puissances occidentales, destiné à solder un contentieux vieux de plus de treize ans
est devenu une réalité. Et pourrait quelque peu modifier les rapports de force dans la région.
Ce texte devrait garantir une
levée progressive et contrôlée
des sanctions occidentales.
L’Agence internationale de l’énergie atomique (Aiea) doit
encore confirmer les engagements pris dans le cadre de
l’accord de juillet. L’Union
européenne, les Etats-Unis et
l’ONU devraient procéder à une
levée des sanctions qui touchent
l’économie de l’Iran, un pays de
77 millions d’habitants aux
riches ressources pétrolières et
Photo : DR
L
gazières. L’accord de Vienne,
négocié par l’Iran et le groupe
5+1 (Etats-Unis, France,
Royaume-Uni, Russie, Chine et
Allemagne), est considéré
comme un succès diplomatique
majeur pour l’Iran. C’est
considéré aussi comme un
succès pour le président américain Barack Obama, qui aura
réussi en fin de mandat l’exploit
d’un accord avec un pays avec
lequel il était au bord de la
guerre. Le président iranien
Rohani a d’ailleurs déclaré que
son pays était sur le point d’en-
tamer «une année de prospérité
économique» avec la levée des
sanctions. Les milieux économiques occidentaux se tiennent
prêts depuis plusieurs mois à
revenir dans ce pays qui dispose
des quatrièmes réserves de brut
au monde, et des deuxièmes de
gaz. L’Iran, un pays de l’Opep,
pourra notamment exporter à
nouveau librement son pétrole.
Selon l’accord, la levée de l’intégralité des sanctions occidentales
sera échelonnée sur dix ans. Les
embargos sur les armes conventionnelles et sur les missiles
balistiques sont par contre maintenus jusqu’en 2020 et 2023.
L’accord de Vienne est surtout
considéré comme l’amorce d’une
réconciliation entre Washington
et Téhéran, plus de 35 ans après
la rupture de leurs relations
diplomatiques. Ce rapprochement irano-américain n’a pas été
du goût des alliés traditionnels
de l’Amérique dans la région,
comme Israël, détentrice de
l’arme nucléaire, et l’Arabie
saoudite qui redoutent l’influence nouvelle de l’Iran. Jeudi,
lors d’une rencontre à Londres,
Kerry a tenu à rassurer son
homologue saoudien Adel alJubeir, en soulignant que
«l’amitié entre les Etats-Unis et
le royaume d’Arabie saoudite
demeurait la clé de voûte» de la
politique des deux pays au
Moyen-Orient. L’Iran a toujours
démenti avoir voulu se doter de
l’arme atomique, tout en revendiquant son droit légitime à user
du nucléaire comme source d’énergie alternative aux hydrocarbures conventionnelles limités
dans le temps.
M. B./Agences
L’ONU EXIGE QUE CESSE LA «TACTIQUE BARBARE» DES SIÈGES DES VILLES SYRIENNES
Moscou dénonce «une politisation du dossier humanitaire»
la Rédaction Internationale
L’ONU a réclamé que les
belligérants cessent immédiatement d’assiéger des villes en
Syrie, dénonçant une «tactique
barbare». «Il n’y a pas de
raison, ni d’explication ou d’excuse valables pour empêcher des
gens qui en ont besoin d’être
secourus», a affirmé une responsable des opérations humanitaires de l’ONU, Kyung-Wha
Kang, devant le Conseil de sécurité réuni en urgence. «C’est une
violation grave du droit international et elle doit cesser immédiatement». L’un après l’autre,
les principaux membres du
Conseil ont exigé que l’armée
syrienne et les groupes armés
cessent d’affamer les populations
civiles prises en otage, comme le
Conseil l’avait déjà fait dans plusieurs résolutions restées lettre
morte. M me Kang a réclamé un
accès humanitaire «complet,
sans entrave ni condition préalable et de manière prolongée»
en Syrie. Elle a rappelé que «la
situation à Madaya n’est
pas unique» mais que
400 000 Syriens sont assiégés.
L’ONU, a-t-elle indiqué, sou-
haite évacuer d’urgence pour
les soigner neuf habitants de
Madaya. Neuf autres ont déjà été
évacués depuis que les secours
sont parvenus à atteindre la ville
infestée de rebelles, assiégée
depuis des mois par l’armée
syrienne. L’ONU a aussi déposé
cette semaine des demandes pour
organiser d’autres convois vers
les villes assiégées. Celles-ci
«doivent être acceptées sans
délai», a affirmé M me Kang.
Rappelant que le Conseil «avait
la responsabilité de protéger»
les civils, elle a exhorté les
ambassadeurs des 15 pays
membres à «ne pas laisser
mourir d’autres personnes». A
quelques jours de pourparlers de
paix inter-syriens prévus à
Genève, cette situation humanitaire risque de compliquer les
contactes. Le représentant
adjoint britannique Peter Wilson
a fait valoir que «Madaya n’est
que le pointe émergée de l’iceberg» et qu’il fallait désormais
assurer «un accès soutenu» aux
civils assiégés. La représentante
adjointe américaine, Michele
Sison, a réclamé «un accès
humanitaire rapide, sûr et libre
à Madaya et aux autres villes».
Un discours particulièrement
partisan heureusement atténué
par Moscou. Le représentant
adjoint russe Vladimir Safronkov
a déploré que le Conseil «ne dise
pas un mot» des villes assiégées
par les groupes rebelles comme
Kafraya (nord-ouest), également
ravitaillée jeudi. Il a dénoncé
«une politisation du dossier
humanitaire» et a rappelé que
l’armée russe avait mené une
opération de largage d’aide dans
la région de Deir Ezzor dans
l’est du pays. «Les civils ne doivent pas être utilisés comme des
pions» dans la guerre civile en
Syrie, a déclaré, de son côté,
l’ambassadeur néo-zélandais
Gerard van Bohemen. En effet
c’est bien les civils syriens qui
payent le lourd tribut de cette
situation de blocage nourrie par
des parties externes qui alimentent sans cesse le feu destructeur
avec un seul objectif : la destruction de la Syrie.
R. I.
Photo : DR
Par
18
S O C I É T É
Dimanche 17 janvier 2016
BLIDA
Par
Algérie presse service
a prolifération des chiens
errants à travers divers
quartiers et cités de la
wilaya de Blida constitue un
véritable danger pour la vie et la
sécurité des citoyens, au vu du
nombre de ces bêtes «sauvages»
qui y prolifèrent.
Les efforts menés, jusque-là,
par les autorités locales et les
services concernés pour les
éradiquer n’ont pas permis de
mettre un terme à ce danger
permanent, faisant craindre aux
citoyens de sortir pour vaquer à
leurs occupations, notamment
durant la nuit ou tôt le matin.
En effet, les résidants de ces
quartiers n’ont pas eu de cesse
de se plaindre de cet état de fait,
d’autant plus qu’une majorité de
ces chiens sont porteurs de virus
ou de maladies graves
constituant un risque pour la
sécurité des citoyens.
Selon des citoyens rencontrés
par l’APS, la présence, au niveau
de ces cités, de dépotoirs
anarchiques d’ordures a
énormément contribué à la
prolifération, ces derniers jours,
de chiens errants, qui y trouvent
«à manger et à boire».
Ajouter à cela la dégradation
de leur environnement, marqué
par la multitude de sacs
d’ordures éventrés par ces
animaux. Une situation jugée
«intolérable» est constatée
notamment dans les communes
de Blida, Ouled Aïch, Beni
Mered, Chifa et Larbaâ, dont les
habitants interpellent instamment
les autorités concernées pour une
intervention efficace contre ce
«fléau».
L
type de ce phénomène des chiens
errants dans la wilaya, étant
devenues ces derniers temps, de
véritables «Eldorados» pour ces
animaux.
Les riverains vivent la peur
au ventre de sortir la nuit, alors
que certains assurent qu’ils «passent des nuits blanches» à cause
de l’aboiement incessant de ces
chiens, constituant, également,
une menace pour les fidèles qui
sortent pour accomplir leur
prière de l’aube (El Fedjr).
Pis encore, des parents vivent
dans la terreur de voir leurs
enfants, qui sortent pour jouer, se
faire attaquer par ces chiens.
Un phénomène, également,
constaté au niveau des cités
populaires d’Ouled Aïch, à
l’exemple de Youcef Ben
Khedda, et Emir Abdelkader,
ainsi que dans les cités Diar
El Bahri de Beni Mered, et Sidi
Yahia à Chifa où les chiens vont
jusqu’à s’introduire dans les
immeubles, suscitant
désagrément et peur chez les
habitants, dont les enfants
notamment, en l’absence des
services concernés par leur
éradication. Les chantiers de
constructions ouverts ça et là
sont l’autre lieu de prédilection
des chiens errants, selon des
citoyens, qui déplorent aussi leur
présence «fort désagréable» sur
les places publiques et des jets
d’eau de la ville de Ouled Aïch
où le visiteur peut les apercevoir
le matin, particulièrement au
niveau de l’espace vert faisant
face au siège de daïra,
constituant ainsi une «véritable
plaie» pour l’environnement
local.
Une dizaine de foyers
de rage recensés en 2015
Les services vétérinaires de la
Direction des services agricoles
de Blida ont recensé une dizaine
de foyers de rage à travers la
wilaya, au cours de la campagne
de vaccination anti-rage de
l’année 2015, contre 16 foyers
enregistrés l’année d’avant
(2014), a-t-on appris auprès de
cette structure.
Les vétérinaires de la wilaya
n’ont pas manqué de mettre en
Cités Aboudi
et Ben Boulaïd,
«l’eldorado»
des chiens errants
Les cités populaires Aboudi
et Ben Boulaïd, de la commune
de Blida, constituent l’exemple
Photo : DR
Les riverains vivent
la peur au ventre
de sortir la nuit,
alors que certains
assurent qu’ils
«passent des nuits
blanches» à cause
de l’aboiement
incessant de ces
chiens, constituant,
également, une
menace pour les
fidèles qui sortent
pour accomplir
leur prière de
l’aube (El Fedjr).
Pis encore, des
parents vivent dans
la terreur de voir
leurs enfants, qui
sortent pour jouer,
se faire attaquer
par ces chiens.
Un phénomène,
également,
constaté au niveau
des cités populaires
d’Ouled Aïch, à
l’exemple de
Youcef -Ben
Khedda et Emir
Abdelkader, ainsi
que dans les cités
Diar El Bahri de
Beni Mered, et
Sidi Yahia à Chifa
où les chiens vont
jusqu’à
s’introduire dans
les immeubles,
suscitant
désagrément et
peur chez les
habitants, dont les
enfants notamment,
en l’absence des
services concernés
par leur
éradication
Photo : DR
Les chiens errants, un véritable
danger pour les citoyens
garde les citoyens contre le
danger des maladies que peuvent
véhiculer, ces animaux errants,
dont la leishmaniose et d’autres
maladies transmissibles, à
l’instar de la rage qui peut
provoquer la mort.
Contactés par l’APS, des responsables du service d’hygiène
de la commune de Blida ont
assuré que cette mission relève,
depuis l’année dernière, du
Centre d’enfouissement technique des ordures (CET), chargé
désormais, selon eux, de l’éradication des animaux errants.
Une unité d’éradication des
chiens errants a été créée au
niveau du CET de Beni Mered,
travaillant en coordination avec
les communes désirant éradiquer
ces animaux. Elle dispose de
deux véhicules adaptés et d’une
équipe spécialisée dans ce genre
d’opérations.
Cette unité, créée l’année
dernière, a déjà réalisé de
nombreuses opérations
d’éradication de ces animaux
dans les communes de Blida
(140 chiens errants abattus),
Mouzaia (67), Ouled Aïch (100)
et Chréa (125), a indiqué le
directeur de ce Centre, Kara
Smaïl, signalant le lancement, la
semaine écoulée, d’une
opération similaire à Bouguera.
Selon le chargé de la gestion
de cette unité, Hamza Guendouz,
ces opérations, adoptant
généralement la méthode de pose
de poison, sont réalisées sur la
base de conventions signées
entre le CET de Beni Mered et
les communes concernées.
«Il est impératif, pour que
l’éradication des animaux
errants soit effective dans le
grand Blida (englobant quatre
communes), que l’opération soit
réalisée en simultanée, afin
d’empêcher la fuite des chiens
vers une commune voisine»,
a-t-il insisté, citant en exemple
l’opération réalisée en avril 2015
à Ouled Aïch, et en mai de
chaque année à Blida.
APS
19
C U L T U R E
Dimanche 17 janvier 2016
CLÔTURE DE LA MANIFESTATION CULTURELLE INTERNATIONALE DANS QUATRE MOIS
CCCA-2015 prépare son baroud d’honneur
Constantine a bien réceptionné quelques infrastructures de base qui lui manquaient. Mais avec de la bonne
volonté et beaucoup d’engouement, la ville aurait colmaté toutes les brèches qu’elle recèle grâce à cette
manifestation qui finalement apparaît comme un coup d’épée dans l’eau
De notre correspondant à Constantine
Nasser Hannachi
quatre mois de la clôture
de la manifestation
«Constantine, Capitale de
la culture arabe 2015» (CCCA2015), les autorités locales
préparent la clôture avec la ferme
intention de terminer avec un finish
grandiose. En témoignent les
directives issues du conseil de
wilaya, tenu en fin de semaine
dernière, sous la présidence du
wali de Constantine qui a fait
passer en revue quelques points
inhérents aux projets destinés à
ladite manifestation (infrastructures et programmes culturels),
avant d’amorcer la dernière ligne
pour l’extinction des ultimes
lampions.
Pour certaines personnes, ce ne
sera qu’un baroud d’honneur, dès
lors que la rétrospective en
question n’a pas apporté l’effet
escompté depuis son démarrage en
avril 2015, alors que l’Etat a
consacré un budget conséquent
pour faire de la méga manifestation
une vitrine non seulement pour
Constantine mais également pour
tout le pays, qui irradierait
au-delà des frontières. D’autres
observateurs considèrent que cette
ruée vers les intensifications
des opérations sur le terrain
s’apparente à ces classiques
préparatifs pour garantir un show
plus officiel que populaire, ce qui
ne dérogera pas aux règles établies.
En effet, la population, en
particulier locale, a plutôt tourné le
dos aux différentes animations qui
Photo : DR
A
infrastructures réceptionnées et
ayant permis l’inauguration de
l’évènement dont la grande
salle du Zénith (3 000 places),
l’hôtel Marriott, le Palais de la
culture Mohamed El Aïd Khalifa,
la Maison de la culture
Malek-Haddad et le théâtre
régional, l’ensemble des projets
inscrits dans le contexte ont accusé
et accusent encore des retards dans
leur exécution, à l’image du Palais
des expositions à Zouaghi et
étaient censées impulser une
dynamique culturelle. Les
multiples réaménagements
procurés au vecteur de la
communication, une charnière fort
décriée par la corporation depuis
l’entame de la manifestation, n’ont
pas réussi à faire grimper les
taux d’audience en dépit de
l’élaboration de programmes bien
chargés.
En ce qui concerne le volet
relatif aux réalisations, hormis les
les diverses opérations de
réhabilitations engagées dans la
vieille ville et quelques espaces,
telles les zaouïas. Et les
responsables n’arrivent pas à
accélérer le mouvement en
sommant les entreprises en charge
de parachever les travaux et
chantiers qui cumulent les
ajournements.
L’exemple le plus illustratif est
visible au boulevard Belouizdad
(ex-Saint-Jean) dont les trottoirs
sont en travaux depuis plus d’une
année, attendant désespérément le
nouveau revêtement. En
parallèle, quelques aires, dont des
infrastructures sportives qui
s’inscrivent plus dans le cadre du
développement des municipalités,
ont vu le jour. Les autorités ont
bien multiplié les sorties sur le
terrain pour tenter d’imprimer
les cadences nécessaires afin de
boucler les chantiers. En vain. Les
retards se sont accumulés faisant
de Constantine une capitale de la
culture arabe en chantier. Le rêve
de donner à la ville une image
avenante, à la hauteur de la
manifestation, s’est vite transformé
en cauchemar urbain. Lifting et
cure de jouvence sont renvoyés
aux calendes grecques, au grand
dam d’une population qui, à un
moment, a cru au développement
de leur région, grâce à cette
opportunité qui lui a été léguée par
l’Organisation arabe pour
l’éducation, les sciences et la
culture (Alesco).
Constantine a bien réceptionné
quelques infrastructures de base
qui lui manquaient. C’est un fait
indéniable. Mais avec de la
bonne volonté et beaucoup
d’engouement, la ville de Benbadis
aurait colmaté toutes les brèches
qu’elle recèle et aplanit tous les
problèmes urbains qu’elle a grâce à
cette manifestation qui finalement
apparaît comme un coup d’épée
dans l’eau, qui aura cependant son
baroud d’honneur qui retentirait le
16 avril prochain, dans un contexte
purement officiel.
N. H.
LES DEUX MAÎTRES ONT PORTÉ LA CHANSON ORANAISE
Hommages à Blaoui El Houari à Oran et à Ahmed Wahbi à Paris
Reda Cadi
LA VILLE d’Oran s’est
souvenue d’un de ses grands
maîtres de la chanson oranaise,
Blaoui El Houari, à qui elle rendu
hommage comme il se doit, avec
une soirée musicale qui a été
animée, jeudi dernier au théâtre
Abdelkader-Alloula d’Oran, par
son élève Baroudi Benkhada. Cette
scène se voulait une reconnaissance au célèbre chanteur et
compositeur oranais qui, par son
riche répertoire et son œuvre de
haute facture, a grandement
contribué à la promotion de la
chanson oranaise, diront les
organisateurs.
C’est d’ailleurs avec la reprise
de quelques-unes de ces chansons
les plus célèbres que Benkheda,
qui a 40 ans de carrière, a fait
vibrer, avec son orchestre, le
public. Ida kane essaad ya
Messaoud, S’hab el baroud, Win
ould bladi, Rani M’hayar, Ya
Syadi, Serredj ya fares, Fi Wahran
sakna ghezali, Djar aliya el hem et
Touil Erragba du poète cheikh
Abdelkader El Khaldi replongeront
l’assistance dans les beaux
souvenirs de ces temps de joie.
D’autres chansons à succès de
Blaoui ont emballé l’auditoire
formé essentiellement d’artistes,
pour la plupart ses élèves.
Blaoui El Houari est
«un virtuose qui a réussi à chanter
le Melhoun dans un style moderne.
A 17 ans, il était déjà chef
d’orchestre», dira Bekhedda à
l’APS, ajoutant «c’est une
référence et aussi un doyen des
artistes algériens». De son côté,
l’universitaire Mohamed Meliani,
qui s’intéresse à l’œuvre du maître,
soutient que «Blaoui est le
fondateur de la chanson oranaise
moderne marquant les 20 e et
21e siècles. C’est aussi une école
qui a beaucoup formé». «Blaoui El
Houari est le pilier de la chanson
oranaise. Il a semé en moi la
graine de l’art, à travers la
chanson. C’est un père pour moi»,
renchérit la chanteuse Houria
Baba.
Blaoui n’est pas qu’un artiste, il
a aussi été un militant du
mouvement national à l’époque
coloniale et un moudjahid aux
côtés d’autres artistes algériens
ayant contribué, durant la
révolution de novembre 1954, à la
prise de conscience nationale,
indiqueront des artistes présents.
«Un hommage qui mérite une
considération à la hauteur de ce
grand auteur-compositeur qui,
malgré son âge, soufflera le
23 janvier ses 90 bougies, continue
à donner pour perpétuer une
œuvre, composée de près de
1 000 chansons», a-t-on ajouté.
«C’est un créateur, un grand
auteur-compositeur issu d’une
famille d’artistes. Son père était un
homme de culture qui a écrit des
pièces de théâtre de Sidi Blal à haï
Médina Jdida à Oran», a déclaré,
pour sa part, le directeur de
l’Office national des droits
d’auteurs, Boucif Belhachemi. La
soirée s’est poursuivie avec la
chanteuse Nassima Chaâbani, la
diva de l’école andalouse de Blida
donnant plus d’entrain, d’autres
couleurs à cette ambiance
conviviale, celle des grands jours
culturels de la ville d’El Bahia qui
a toujours rayonné par ses artistes
de renom tels Ahmed Saber,
Blaoui Houari, Khaled et Ahmed
Photo : DR
Par
Wahbi qui d’ailleurs aura
également droit à un hommage
qu’organisera son fils Abdallah
Driche, les 22 et 23 janvier au
Centre culturel algérien à Paris, a
indiqué un communiqué des organisateurs. Le défunt Wahbi a aussi
laissé en héritage un patrimoine de
plusieurs centaines de chansons
dont Wahran, Wahran ou Seredj ya
Fares. Auteur, compositeur et
interprète, il a, durant ses
40 années de carrière, porté la
chanson oranaise aux quatre coins
du monde arabe et au-delà. Durant
les deux soirées parisiennes,
plusieurs artistes interpréteront les
grands titres du maestro dont parmi
eux, l’étoile montante de la
chanson algérienne, Lina Doran.
L’événement se déroulera en deux
parties avec, pour la première
soirée, la projection d’un film
documentaire retraçant la vie
d’Ahmed Wahbi, une exposition
photo et une conférence-débat en
présence du producteur Bachir
Berichi et de l’écrivain et
journaliste Tchiko Bouhassoun. Le
lendemain, la soirée sera musicale
avec un plateau d’artistes qui ravira
certainement les présents.
R. C.
E N V I R O N N E M E N T
Dimanche 17 janvier 2016
21
CHANGEMENT CLIMATIQUE ET RÉCHAUFFEMENT DE LA PLANÈTE
Les mécanismes incitatifs favorables
à un avenir plus écologique
Lorsque les dirigeants politiques réfléchiront à l’élaboration de stratégies visant à faire appliquer l’accord de Paris, il ne
leur faudra pas privilégier la hausse des prix énergétiques pour atteindre leurs objectifs
Par
Thomas Fricke*
accord climatique conclu
par les dirigeants
mondiaux à Paris le mois
dernier a été largement célébré. Il
vient fixer un objectif ambitieux,
consistant à limiter l’augmentation
de la température du globe bien
en-dessous des 2°C par rapport aux
niveaux préindustriels. Bien qu’il
s’agisse d’une avancée majeure,
cet accord ne constitue qu’une
première étape. Il appartient
désormais aux responsables politiques d’élaborer les moyens de
parvenir à cet objectif – ce qui ne
sera pas chose facile, car, contrairement à la croyance populaire, il
ne faut pas compter sur la hausse
continue du coût des énergies
conventionnelles pour amorcer le
virage nécessaire en direction d’un
avenir à faibles émissions de
carbone.
A première vue, la logique des
incitations économiques négatives
semble judicieuse. S’il devient par
exemple plus coûteux de conduire
une automobile gourmande en
carburant, les consommateurs
auront sans doute davantage tendance à y renoncer. Pour autant,
l’impact engendré par l’évolution
des prix du carburant se révèle
partial et différé. Bien qu’il soit
possible à long terme que les
automobilistes fassent l’acquisition
d’un véhicule à meilleure efficience de carburant, ils sont plus
susceptibles à court terme de
réduire d’autres types de consommation afin de compenser la hausse
des coûts. Lorsqu’il est question de
résoudre une problématique aussi
urgente que celle du changement
climatique, la célèbre formule de
Keynes s’applique clairement selon
laquelle «à long terme, nous
sommes tous morts».
En outre, même si les
consommateurs venaient à réagir
Photo : DR
L’
efficacement, les prix des combustibles fossiles sont en grande partie
dictés par des marchés lourdement
financiarisés, qui ont tendance à
être extrêmement volatils. C’est ce
qu’illustre clairement la baisse
marquée des prix du pétrole au
cours des 18 derniers mois. En
effet, non seulement les prix du
pétrole échouent-ils eux-mêmes à
engendrer une réduction de la
consommation, mais ils mettent
également à mal les mécanismes
incitatifs visant à développer des
sources d’énergie alternatives. Les
recherches autour de l’énergie
solaire semblaient par exemple en
valoir la peine lorsque le baril de
pétrole atteignait les 100 dollars,
mais elles sont devenues beaucoup
moins intéressantes lorsque ce prix
a chuté en-dessous des 50 dollars.
De manière concevable, les
dirigeants politiques pourraient
rehausser les taxes afin de compenser de telles baisses. Mais ces
hausses devraient alors être parfois
considérables (par exemple à
l’heure actuelle), sachant par
ailleurs que l’adoption de
politiques inconstantes visant à
refléter la volatilité du marché
n’est jamais une bonne idée.
La tarification du carbone
pourrait ainsi connaître un sort
similaire. Dans l’Union
européenne, les prix du carbone
sont peu élevés depuis plusieurs
années, et les acteurs du marché
semblent pour l’heure suivre les
instincts du troupeau en considérant qu’ils le resteront. Or, rien ne
garantit que la libre négociation
des émissions ne fonctionnera pas
à la manière d’autres marchés
financiers, produisant d’importantes fluctuations des prix du
CO2. Si les prévisions venaient à
changer soudainement, le troupeau
pourrait ainsi faire demi-tour et se
ruer dans la direction opposée,
provoquant une montée en flèche
des prix du CO2.
Autre difficulté liée à cette
démarche fondée sur les prix, dans
le cadre de la lutte contre le
changement climatique, cette
approche ne prend pas en compte
le risque de voir les marchés créer
des incitations perverses. Lorsque
le coût des énergies conventionnelles augmente, les nouveaux
fournisseurs y voient une opportunité. C’est ainsi qu’avant juin
2014, lorsque les prix du pétrole
étaient élevés, un certain nombre
d’investisseurs ont intensément
déployé leurs ressources dans le
développement du gaz et du pétrole
de schiste aux Etats-Unis. L’offre
additionnelle a cependant en fin de
compte poussé les prix à la baisse,
réduisant ainsi l’incitation à
l’investissement dans les sources
d’énergie alternatives ou dans
l’efficience énergétique. Il y a là
une réaction normale du marché,
mais qui ne génère aucune avancée
dans la lutte contre le changement
climatique, qui pour sa part
exigerait une hausse continue des
coûts.
La dernière raison pour laquelle
les incitations négatives ne
suffisent pas à répondre au défi du
changement climatique est
peut-être la plus irrationnelle :
après des années de hausse des
impôts, l’opinion publique est
farouchement opposée à toute
politique susceptible de faire
augmenter le prix des énergies,
indépendamment du niveau faible
ou élevé des prix du moment. Les
citoyens sont si persuadés de
l’«explosion» du prix des énergies,
malgré la récente chute du prix du
pétrole, que tout nouveau projet
impliquant une hausse de prix
même minime - et bien que les prix
énergétiques soient moins élevés
qu’il y a cinq ans - se révèle
désormais excessivement difficile à
initier. La conclusion est claire :
lorsque les dirigeants politiques
réfléchiront à l’élaboration de
stratégies visant à faire appliquer
l’accord de Paris, il ne leur faudra
pas privilégier la hausse des prix
énergétiques pour atteindre leurs
objectifs. Une stratégie fondée sur
l’hypothèse selon laquelle le
marché finirait par sanctionner
ceux qui n’investissent pas dans un
avenir à faible carbone ne serait
pas réaliste. Une meilleure
approche est possible : récompenser directement ceux qui investissent effectivement dans un
avenir plus propre, que ce soit en
s’efforçant d’optimiser l’efficience
énergétique ou en développant des
sources d’énergie plus écologiques.
Certes, une approche basée sur de
telles incitations positives serait
plus coûteuse à court terme que les
hausses de taxes, mais ses bienfaits
à long terme se révéleraient
considérables. En cette période de
forte résistance face à des prix
énergétiques plus élevés, il pourrait
bien s’agir de l’un des mécanismes
les plus efficaces - qui plus est
politiquement plus habile - vers
l’accomplissement des objectifs
fixés à Paris.
T. F.
(traduit de l’anglais par
Martin Morel)
*Economiste en chef de la
Fondation européenne pour le
climat.
In project-syndicate.org
PLUS DE 900 SECOUSSES ONT ÉTÉ ENREGISTRÉES EN 2015
Dans l’Oklahoma, le gaz de schiste provoque des séismes à répétition
Par
Stéphane Bussard
POUR les habitants de l’Oklahoma, c’est presque devenu une
routine. La terre tremble régulièrement. Le 6 janvier, deux séismes
d’une magnitude de 4,7 et 4,8 ont
secoué la région septentrionale de
cet Etat du centre des Etats-Unis.
Les dégâts ont été mineurs mais
ont néanmoins alerté les autorités
locales. L’une des secousses, au
début d’octobre 2015, a eu lieu à
proximité de la ville de Cushing,
qui abrite un énorme complexe de
stockage de brut contenant jusqu’à
60 millions de barils d’or noir et
considéré comme une infrastructure stratégique nationale. En
2015, l’Oklahoma a recensé plus
de 900 tremblements de terre d’une
magnitude proche de 3, soit deux et
demi par jour. Pour 2016, les
prédictions ne sont pas meilleures.
Selon le National Earth-quake
Information Center de Golden,
dans le Colorado, la barre des mille
séismes devrait être franchie. La
région centrale du pays n’avait
enregistré que 21 séismes de
magnitude 3 et plus entre 1973 et
2008. Depuis 2008, l’augmentation
du nombre de tremblements de
terre est exponentielle. La cause de
cette forte activité sismique est, à
en croire une majorité de
scientifiques, la fracturation
hydraulique des formations de
gaz et pétrole de schiste et la
multiplication des sites de forage –
même si, en 2011, des failles
parcourant l’Etat du nord-est au
sud-ouest ont été à l’origine du
plus puissant séisme que l’Etat ait
connu (5,7).
Depuis 2008, l’Oklahoma, à
l’image des Etats-Unis, connaît un
boom pétrolier grâce à la
révolution de l’hydrofracturation.
Il a grandement bénéficié des
retombées fiscales qui en
découlent, même si aujourd’hui il
souffre du bas prix du baril de
pétrole. Le secteur pétrolier
représente 20% des emplois de
l’Etat et deux tiers des emplois
créés depuis 2010 lui sont
attribuables. La fracturation
hydraulique des schistes
s’accompagne toutefois d’effets
secondaires. Des volumes
considérables d’eaux usées et de
produits chimiques utilisés pour les
forages sont réinjectés dans les
formations de schiste, car pour
l’heure l’industrie n’a pas trouvé
d’alternative à ces dépôts
«sauvages». Entre 2009 et 2014,
les volumes utilisés dans la région,
en particulier dans la formation de
schiste du Precambrian Basement
Rock, ont augmenté de 140%,
selon l’International Business
Times, passant de 68 milliards à
162 milliards de litres. Pour les
sismologues, cela ne fait aucun
doute, la fracturation hydraulique,
qui nécessite parfois dix barils
d’eau pour chaque baril de pétrole
produit, est directement en cause.
Les volumes d’eau injectés
peuvent avoir pour effet de
soulever des plaques près de failles
au lieu de les rapprocher, explique
le US Geological Survey.
Les autorités politiques ont été
très lentes à réagir. La gouverneure
de l’Etat, la républicaine Mary
Fallin, a tout d’abord nié le
problème avant de se rendre à
l’évidence au vu du nombre
croissant de preuves scientifiques.
Selon Bloomberg, l’Oklahoma
Geological Survey, une instance
scientifique, a subi des pressions
de la part des sociétés pétrolières
pour ne pas établir de liens entre
l’hydrofracturation et les séismes
et a longtemps affirmé que les
secousses étaient un phénomène
naturel. Le régulateur du secteur,
l’Oklahoma Corporation Commission, n’a pas fait preuve d’une
grande indépendance non plus, se
contentant de réduire le nombre de
nouveaux puits de forage pour
répondre à une montée de la colère
de la population. Le régulateur et la
gouverneure se sont souvent
renvoyés la balle. Puis, le
régulateur a fini par inviter les
sociétés pétrolières à réduire sur
une base volontaire les volumes
d’eau réinjectés dans le sol, tandis
que l’Oklahoma Geological Survey
a reconnu que la fracturation
hydraulique était «très
probablement» la cause des
séismes. Cité par le New York
Times, Daniel Mnamara,
géophysicien au National
Earthquake Information Center, est
catégorique quant aux risques
futurs : «Il y a une forte chance
que l’Oklahoma soit confronté à
une forte secousse.» Les spécialistes pensent en particulier à la
faille Edmond, longue de 20 km.
L’Oklahoma n’est pas le seul
Etat touché par des séismes induits
par l’activité pétrolière et gazière.
La Californie, le Dakota du Nord
ainsi que le Texas connaissent le
même type de phénomène. Dans
certaines régions du Texas, des
pétitions demandant l’arrêt du
«fracking» ont été signées.
S. B.
In lemonde.fr
www.latribune-dz.com
PLUIE ET NEIGE SUR CONSTANTINE
Dimanche 17 janvier 2016
MÉTÉO
Une bénédiction pour l’agriculture
Centre Max. 13° Plutôt
Min 06° ensoleillé
De notre correspondant à Constantine
A. Lemili
étrompez-vous,
même si aucune
goutte de pluie
n’est tombée depuis plus de
40 jours, il est plus que faux de
dire que la saison agricole est
d’ores et déjà compromise», a
tenu à préciser en réponse à
notre question sur l’opportunité
du changement climatique
intervenu depuis la fin de la
journée de vendredi, marquée
par un début de chute de
pluie, et de neige à partir des
premières heures de celle de
samedi Zoheir M., agriculteur
de métier et technicien
agronome de formation.
Notre interlocuteur ajoutera
qu’il ne faut pas oublier que
«nous sommes en période
d’hiver et donc que le sol était
naturellement alimenté même
en l’absence de pluie. Le gel
matinal nourrit le sol, il y a
également les autres apports
d’eau avec les barrages, les
nappes souterraines, etc. pour
moi, toute inquiétude aurait pu
être invoquée au cas où le printemps serait venu sans que le
climat que nous avons vécu ces
deux derniers mois ne change».
Ces propos nous seront
confirmés par un autre
agriculteur qui assure que
«la couverture végétale n’a en
rien été contrariée. Personnellement, je dispose d’un puits
lequel m’a assuré une irrigation d’appoint, par ailleurs je
n’ai pas eu à m’inquiéter outre
mesure de ce que certains
ont prématurément, voire
«D
Max. 16
Ensoleillé
Min 04°
Est
Max. 07°
Min 01°
Sud
Max. 16°
Ensoleillé
Min 04°
Légère
pluie
Source
http://fr.weather.yahoo.com
Horaires des prières
Fadjr...........06.21
Echourouk ...08.05
Dohr...........12.58
Assar ..........15.38
Maghreb ....18.02
Icha ............19.26
Photo : DR
„ Mort de quatre personnes asphyxiées à Oran et Oum El Bouaghi
arbitrairement, qualifié de
sécheresse le fait qu’il ne
pleuve pas pendant deux mois.
En réalité, il n’y avait pas de
raison d’avoir des inquiétudes
sachant que tant que l’on se
trouvait en saison hivernale et
que, selon leur structure, les
sols répondaient favorablement
ou non, c’est selon, à un
manque ponctuel d’eau qui
pouvait être autrement comblé
notamment pour la culture des
céréales qu’a contrario, un trop
important apport d’eau pouvait
contrarier».
Les deux agriculteurs
contactés se rejoignent toutefois
sur la nécessité et l’avantage de
chutes s’étalant sur le long
terme en ce sens que les nappes
phréatiques ne peuvent
supporter indéfiniment une
longue période de sécheresse en
même temps que des chutes de
pluie accompagnées de neige
contribuent énormément aux
remontées de barrage.
Rarement, et plus particulièrement chez les habitants, la
neige, qui a fait son apparition
sur les zones situées en hauteur
de la ville de Constantine et
malgré les désagréments qu’elle
a pour habitude de leur causer
en raison de l’impréparation
des pouvoirs publics à y faire
face en matière de gestion du
cadre de vie direct lié aux
difficultés de transport,
d’approvisionnement, n’a
autant constitué motif de
soulagement général.
A. L.
AÏN TÉMOUCHENT
Un centre de formation pour l’usine
de montage de véhicules utilitaires
L’OUVERTURE d’un
centre de formation professionnelle pour les besoins de la
future unité de montage de
véhicules utilitaires de
Tamazoura, dans la wilaya de
Aïn Témouchent, à l’ouest du
pays, a été proposée aux autorités de la wilaya, a indiqué,
hier, le directeur de la formation et de l’enseignement professionnels cité par l’APS.
L’ancienne brigade de la Garde
communale à Tamazoura a été
proposée pour être aménagée et
accueillir ce centre qui aura
pour mission de dispenser plusieurs spécialités en relation
avec l’industrie automobile, a
indiqué Mostefaoui Kouider. Il
est question, entre autres, de
formation en mécanique
automobile, en électricité
automobile, en tôlerie et en
électronique. Des spécialités
qui répondront aux besoins de
la future unité de montage
de la Sarl algéro-turque Emin
Ouest
Auto, au niveau de la zone
industrielle de Tamazoura,
a-t-il souligné. Les stagiaires,
qui seront formés sur place,
constitueront une maind’œuvre adéquate pour cette
unité, laquelle aura besoin, à
ces débuts, de 270 ouvriers,
selon le chef du projet.
Cette proposition d’un
centre de formation professionnelle est à l’étude au niveau de
la wilaya, a-t-on fait savoir.
Pour rappel, la wilaya de
Aïn Témouchent a déjà proposé, en 2014, à la commission
d’arbitrage du ministère des
Finances, la réalisation d’un
centre de formation professionnelle à Tamazoura, commune
frontalière avec la wilaya
d’Oran, pour les besoins en
main-d’œuvre spécialisée de
l’usine Renault-Algérie de
Oued Tlelat. La direction de la
formation et de l’enseignement
professionnels attend toujours
la réponse du ministère
des Finances, a affirmé
M. Mostefaoui. Le protocole
d’accord entre la Sarl Emin
Auto et le partenaire chinois
JAC pour la réalisation d’une
unité de montage de véhicules
utilitaires au niveau de la
nouvelle zone industrielle de
Tamazoura a été signé, le
7 janvier dernier à Alger. Cette
unité, qui sera implantée sur
une superficie de 34 hectares,
sera réalisée dans un délai de
quinze mois pour un investissement de 8,243 milliards de
dinars dont 5,4 milliards de
dinars pour l’unité de montage.
L’usine générera 270 postes
d’emploi à son début d’activité,
pour passer à 450 postes
durant sa cinquième année de
production. Dans sa première
phase d’activité, cette chaîne de
montage produira 10 000 véhicules utilitaires/an, soit 8% de
sa capacité globale, qui passera
à 80% durant la 10e année, soit
100 000 véhicules/an.
APS
Quatre personnes sont mortes asphyxiées en inhalant du monoxyde de carbone, émanant de
chauffages et de chauffe-bains, à Oran et Oum El Bouaghi, durant les dernières 24 heures, a
indiqué samedi la direction générale de la Protection civile. Du 15 au 16 janvier en cours,
3 personnes ont été tuées par inhalation de monoxyde de carbone à la cité «Grande-Terre»,
située dans la commune d’Oran, a précisé la même source dans un bilan. La quatrième victime
est morte, quant à elle, à la cité 17-Juin, dans la commune de «Bir Chouhada», dans la wilaya de
Oum El Bouaghi. Par ailleurs, l’intervention des secours de la Protection civile a permis de
prodiguer des soins de première urgence à 10 autres personnes asphyxiées par monoxyde de
carbone, suite à l’utilisation d’appareils de chauffage, dans la wilaya d’Alger, a ajouté
le communiqué.
„ M’sila : interdiction des activités de 23 sablières
pour non-respect des cahiers de charges
Les activités de 23 sablières exploitées dans les communes de Boussaâda, M’cif et Maârif dans la
wilaya de M’sila ont été suspendues à la fin de la semaine passée par le wali, Mohamed
Bousmaha, ont indiqué samedi les services de la wilaya. Il s’agit de 19 carrières d’extraction du
sable des oueds et de 4 carrières exploitant la roche, précise la même source qui a motivé la
suspension par l’absence d’autorisation d’exploitation du sable des oueds, et le non-respect des
cahiers de charges Ces infractions ont étés constatées par une commission d’enquête installée
par le wali en réponse aux préoccupations qui lui ont été soulevées par des citoyens lors de ses
tournées dans les communes de la wilaya à propos des nuisances de ces activités pour
l’environnement, est-il noté. Les risques des activités non contrôlées à M’sila des carrières de
sable ont été souvent soulevées par des associations de l’environnement notamment après les
crues de l’Oued Boussaâda en 2007 dues au changement de son lit à cause de l’exploitation
excessive du sable. Ces crues avaient alors fait 10 morts.
„ Jijel : Texenna, Selma et Chehna sous la neige
D’importantes chutes de neige ont été enregistrées dans la nuit de vendredi à samedi sur les
hauteurs de la région de Jijel, a-t-on constaté. Les localités de Texenna, Selma et Chehna, situées
en altitude, ont été recouvertes d’un épais manteau blanc faisant la joie des agriculteurs et des
visiteurs qui y découvrent un spectacle immaculé, baigné dans un froid glacial, ont rapporté des
voyageurs en provenance de ces agglomérations. Les prévisions météorologiques font état de la
persistance de ce temps froid avec des chutes de neige sur les reliefs atteignant les 700 mètres.
Les autorités locales ont indiqué avoir pris les dispositions nécessaires pour intervenir en cas de
blocage par la neige des voies de communications. Le président de L’APC de Texenna, Boualem
Bouhenna, a, dans cet ordre d’idées, affirmé que tous les moyens nécessaires sont mobilisés
pour parer à tout impondérable résultant de ces intempéries.
„ Le Forum «Femme et sport en Afrique» les 18 et 19 janvier à Alger
Le 1er Forum «Femme et sport» en Afrique aura lieu les 18 et 19 janvier 2016 à l’Ecole
supérieure de l’hôtellerie et du tourisme à Aïn Benian (Alger), avec la présence de plusieurs
«grandes figures» du sport africain et mondial, a-t-on appris samedi auprès du Comité olympique
algérien (COA). «Les 54 présidents des comités nationaux olympiques africains (Cnoa) seront
présents à Alger, à leur tête le parton de l’Acnoa, Lassana Palenfo, en plus de personnalités occupant
des postes importants au niveau des instances internationales», a indiqué à l’APS le président du
COA, Mustapha Berraf. Outre les pays du continent qui seront en force à Alger, il y aura aussi la
présence de la présidente de la commission des athlètes au CIO, Claudia Bockel, la présidente
de la commission femme et sport du CIO, Lydia Nsekera, ainsi que l’ancienne championne du
monde marocaine d’athlétisme, Nezha Bidouane. Plusieurs thèmes en relation avec la
promotion de la pratique sportive dans le continent seront traités par les participants qui seront
invités à proposer des mesures à même de permettre l’évolution et l’épanouissement de la
femme sportive africaine.
L’Armée nationale populaire neutralise un terroriste à Batna
Un terroriste a été neutralisé vendredi à Batna par un détachement de l’Armée
nationale populaire (ANP) qui a réussi à récupérer un fusil mitrailleur de type
(Fmpk) et une quantité de munitions, a indiqué samedi le ministère de la Défense
nationale (MDN) dans un communiqué. «Dans le cadre de la lutte antiterroriste, un
détachement de l’ANP, relevant du secteur opérationnel de Batna (5 e Région
militaire), a neutralisé, le 15 janvier 2016, un terroriste près de la commune de
Ben Foudhala située à 30 km au sud-ouest du chef-lieu de la wilaya», a précisé la
même source. L’opération s’est soldée également par «la récupération d’un fusil
mitrailleur de type (Fmpk), d’une quantité de munitions (160 balles), une paire de
jumelles, cinq téléphones portables et d’autres objets», a ajouté le communiqué. Par
ailleurs et dans le cadre de la sécurisation des frontières et de la lutte contre la
criminalité organisée, des détachements relevant des secteurs opérationnels de
Tamanrasset, d’In Salah et d’In Guezzam, (6e Région militaire) «ont arrêté six
contrebandiers et saisi six camions, trois véhicules tout-terrain». La même opération
a permis également la saisie «d’une importante quantité de denrées alimentaires
s’élevant à 196 tonnes, deux détecteurs de métaux, 800 litres de carburant et des
téléphones portables». Un détachement relevant du secteur opérationnel de
Tindouf, (3e Région militaire), a pour sa part, «déjoué une tentative de contrebande
de 1 200 litres de carburant», conclut le communiqué du MDN.