www.cinediagonal.com Du 20 janvier au 16 février 2016 - N°279 Vos rendez-vous > Lundi 25 janvier à 19h45 > Mercredi 20 janvier à 18h Projection - Débat Avant Première en présence du réalisateur Partenariat hTh Alphabet Before we go de Jorge Leòn Séance suivie d’un débat avec Jorge Leòn, réalisateur, dans le cadre d'actoral, festival des arts et des écritures contemporaines, invité à Montpellier du 14 au 22 janvier par Humain trop humain – CDN de Erwin Wagenhofer La projection sera suivie d'un échange en présence de Fabienne Demichelis de l’atelier Les papillons bleus (pratique Arno Stern) et des Colibris de Montpellier, dans le cadre de la (r)évolution intérieure. www.colibris-lemouvement.org / [email protected] www.colibris-lemouvement.org / [email protected]. > Jeudi 28 janvier à 20h30 Séance unique présentée par G. Boulangé West Side Story de Robert Wise et Jerome Robbins > Jeudi 21 janvier à 20h15 Séance Unique en présence du réalisateur, de José Bové... La terre, ça vaut de l’or ! de Eric Maizy Séance unique suivie d’un débat avec Eric Maizy, réalisateur, José Bové, député et vice-président de la commission Agriculture et développement rural au Parlement européen, et Laurence Gerbe, administratrice de Terre de Liens Languedoc Roussillon, membre de InPACT LR en partenariat avec Terre de Liens LR et en présence des associations Alternatiba Montpellier-Hérault et Lafi Bala, coordinatrice du Festival ALIMENTERRE LR Tarif unique 5 € ou carte d’abonnement ou CE 2 Séance unique présentée par Guillaume Boulangé, maître de conférences en cinéma, centre de recherches RIRRA 21, Université Paul Valéry – Montpellier III Dans le cadre de "It’s a Bass Bass World". Saul Bass, design graphique et cinéma en partenariat avec le Centre d’art La Fenêtre (infos sur http://saulbass.la-fenetre.com) > Lundi 1er février à 20h Avant Première en présence du réalisateur Merci Patron ! de François Ruffin Sortie nationale le 24 février 2016 Séance suivie d’un débat avec François Ruffin, réalisateur, journaliste, fondateur et rédacteur en chef du journal Fakir > Jeudi 4 février à 20h > Lundi 8 février à 20h Ouverture de "Regards sur le cinéma Algérien 2016" en présence de la réalisatrice "Regards sur le cinéma Algérien 2016" en présence du réalisateur et de l'Ass. Coup de Soleil 10 949 femmes Contre-pouvoirs Séance suivie d’un débat avec Nassima Guessoum, réalisatrice Séance suivie d’un débat avec Malek Bensmail, réalisateur, l’association Coup de Soleil, et l’Ecole Supérieure de Journalisme de Montpellier en partenariat avec Regards sur le cinéma Algérien 2016 de Nassima Guessoum de Malek Bensmaïl > Vendredi 5 février à 17h50 > Jeudi 11 février à 19h55 Soirée SOS Amitié Séance Unique présentée par P. Bedos Up and down de Pascal Chaumeil Séance unique suivie d’un débat avec Mme Fabienne Cyprien, psychiatre au CHU, spécialisée dans les conduites suicidaires animé par Jean-Noël Pintard, président de SOS Amitié Montpellier Languedoc dans le cadre de la journée nationale de prévention du suicide Tarif unique 5€ ou carte d’abonnement ou CE Vertigo de Alfred Hitchcock Séance unique présentée par Patrick Bedos, intervenant cinéma Les Hallu’cinés dans le cadre de "It’s a Bass Bass World". Saul Bass, design graphique et cinéma en partenariat avec le Centre d’art La Fenêtre (infos sur http:// saulbass.la-fenetre.com) > Dimanche 7 février à 11h Séance Unique en présence des réalisateurs Comme des funambules de Alain Albaric & Stéphan Balay Séance unique en présence d’Alain Albaric et Stéphan Balay, réalisateurs et d’une partie de l’équipe de l’Institut MédicoÉducatif LA PINÈDE de Jacou Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles > Vendredi 12 février à 18h Projection - Débat en présence de l'équipe du film D’un bourg à l’autre > Lundi 8 février à 13h30 Séance UTT Le Tambour de Volker Schlöndorff de Cécile Gotanègre Séance unique suivie d’un débat autour "De l'apport et de l'importance de l'aide humanitaire et des projets participatifs dans l'électrification de l'Afrique" en présence de l'équipe du film, Emsf France, Enercoop et d'autres acteurs locaux Tarif 5€ ou carte d’abonnement ou CE Séance unique dans le cadre du partenariat avec l’Université du Tiers Temps (UTT) 3 Vos rendez-vous > Lundi 15 février à 20h05 > Jeudi 18 février à 19h45 Festival Montpellier Web-séries Projection en présence des équipes Projection - Débat avec S. Sunjata Koly Projection de Web-séries en présence des équipes organisée par l’association Six Sens dans le cadre de leur festival du 26 au 28 février à la Maison Pour Tous Voltaire Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles > Du 15 janvier au 12 mars 2016 ESPACE EXPO DU DIAGO « It’s a Bass Bass World » Saul Bass, design graphique et cinéma. Une exposition spécifiquement dédiée au travail de Saul Bass comme consultant visuel. Focus sur 4 films (Grand Prix de John Frankenheimer 1966 - Spartacus de Stanley Kubrick et Anthony Man 1960 - Psychose de Alfred Hitchcock 1960 - West Side Story de Jerome Robbins et Robert Wise 1961), reproductions de story-boards, d’images des films et de photographies ainsi qu’un montage d’interviews de personnalités du cinéma et des arts au sujet de Saul Bass. En partenariat avec le Centre d’art La Fenêtre, expositions, conférences, séances spéciales : toutes les infos sur http://saulbass.la-fenetre.com Entrée libre et gratuite aux heures d’ouverture du cinéma L'homme qui réparait les femmes de Thierry Michel Séance suivie d’un débat animé par Soumaïla Sunjata Koly, critique et intervenant cinéma en partenariat avec l’Agence de Coopération Culturelle et de la Solidarité (ACCES) dans le cadre du programme Cinémas d'Afrique et de la Diaspora Retour sur le Festival du ciné des enfants Vous avez été nombreux cette année à participer au festival, nous vous en remercions ! Vous pourrez revoir dans nos salles les deux beaux films que vous avez découverts en avant-première : Tout en haut du monde à partir du 27 janvier, et Les Espiègles à partir du 10 février. Et retrouvez avant nos séances jeune public, le très joli court-métrage Papiers libres, réalisé par des enfants à l’occasion du festival. À Venir ... > Mercredi 17 février à 13h45 Le Ciné Débat des enfants Vice versa de Pete Docter et Ronaldo Del Carmen Séance suivie d’un débat autour de la Mémoire avec Gina Devau, neurobiologiste proposé par L’Université de Montpellier dans le cadre du Bar des Sciences à partir de 7 ans 4 EDITO Salut à toutes et à tous! On n’est pas mécontents de laisser derrière nous cette année 2015 faite certes de petites joies mais aussi de profonde tristesse. Et pour notre bien à tous, sous prétexte de nous protéger, de nouvelles mesures sont prises dans les hautes sphères du pouvoir et notre chère République en prend encore un coup et nos libertés avec ! Mais comme disent nos amis des Mutins de Pangée : Faut pas mollir ! Alors, on y retourne ! On vous a concocté un beau programme de cinéma. Des films, des auteurs, des acteurs et même des marionnettes qui l’on espère vous feront vibrer, réfléchir et rêver. Bref le cinéma qu’on aime, celui qui fait qu’on est vivants ! Et puis au Diago, la parole est à vous ! On vous attend nombreux aux soirées débat. Pour être encore et toujours ensemble. Belle année 2016 à toutes et à tous, Noémie PS : Une partie de l’inédite exposition en France autour du célèbre designer et consultant visuel SAUL BASS vous est proposée dans notre espace expo aux heures d’ouverture du cinéma. Retrouvez le programme de « It’s a Bass Bass World » sur http://saulbass.la-fenetre.com/ Merci à N. Séné pour la photo Le hall du Diago est fleuri par Sylvie Blanc Un Bouquet Nommé Désir 1, rue de la méditerranée. Tél. 04 67 65 62 15 (ouvert tous les jours sauf dimanche et lundi.) Tarifs La Place : 7 € Carte D’abonnement : - La Place À 5 € Avec La Carte 5 Places (25 €) Valable 6 Mois - La Place À 4,70 € Avec La Carte 10 Places (47 €) Valable 1 An - La Place À 4,20 € Avec La Carte 15 Places (63 €) Valable 2 Ans Tarifs spéciaux : . Moins de 14 ans : 3,7€ . Le ciné des enfants : 3,7€ (moins de 14 ans) . Séances de 10h et 12h à : 4,2€ Diagonal Capitole : 6 salles - 5, rue de Verdun Tél : 04 67 58 58 10 Les films étrangers sont en version originale sous-titrée français : salles 2, 5 et 6 Films 10 949 FEMMES de Nassima Guessoum...................p.21 45 ANS de Andrew Haigh.........................................p.31 A SECOND CHANCE de Susanne Bier........................p.33 ALPHABET de Erwin Wagenhofer.............................p.17 ANOMALISA de Charlie Kaufman.............................p.26 AU DELA DES MONTAGNES de Zhang-ke Jia.............p.32 BANG GANG (UNE HISTOIRE D'AMOUR MODERNE) d'Eva Husson...........................................................p.33 BEFORE WE GO de Jorge León..................................p.9 CAROL de Todd Haynes............................................p.31 CHORUS de François Delisle.....................................p.18 COMME DES FUNAMBULES d’Alain Albaric et Stéphan Balay......................................................p.17 CONTRE-POUVOIRS de Malek Bensmaïl...................p.21 DEMAIN de Cyril Dion et Mélanie Laurent................p.35 D'UN BOURG A L'AUTRE de Cécile Gotanègre..........p.29 EL CLAN de Pablo Trapero........................................p.30 JE VOUS SOUHAITE D'ETRE FOLLEMENT AIMEE de Ounie Lecomte...................................................p.32 L EAU A LA BOUCHE de Jacques Doniol-Valcroze......p.16 LA FILLE DU PATRON de Olivier Loustau...................p.32 LA TERRE ET L'OMBRE de César Acevedo.................p.24 LA TERRE, CA VAUT DE L'OR ! de Eric Maizy..............p.14 LE GARCON ET LA BETE de Mamoru Hosoda............p.22 LE TAMBOUR de Volker Schlöndorff........................p.16 LE TEMPS DES REVES de Andreas Dresen.................p.25 LE TRÉSOR de Corneliu Porumboiu..........................p.22 LEGEND de Brian Helgeland.....................................p.8 LES 8 SALOPARDS de Quentin Tarantino...................p.34 LES CHEVALIERS BLANCS de Joachim Lafosse...........p.13 LES DELICES DE TOKYO de Naomi Kawase.................p.7 LES ELUES de David Pablos.......................................p.11 LES ESPIEGLES de Evalds Lacis, Maris Brinkmanis et Janis Cimermanis.................................................p.23 LES INNOCENTES de Anne Fontaine.........................p.28 LES PREMIERS LES DERNIERS de Bouli Lanners.........p.10 L'ETREINTE DU SERPENT de Ciro Guerra...................p.35 MERCI PATRON! De François Ruffin..........................p.20 MISTRESS AMERICA de Noah Baumbach..................p.33 PEUR DE RIEN de Danielle Arbid..............................p.25 PREJUDICE de Antoine Cuypers...............................p.19 SOIREE FESTIVAL MONTPELLIER WEB SERIES...........p.29 STAR WARS LE REVEIL DE LA FORCE de J.J. Abrams.........................................................p.34 STEVE JOBS de Danny Boyle....................................p.27 TANGERINE de Sean Baker.......................................p.26 TOUT EN HAUT DU MONDE+CM ANTARCTIQUE de Rémi Chayé.........................................................p.23 UP AND DOWN de Pascal Chaumeil.........................p.9 VERTIGO de Alfred Hitchcock...................................p.15 WEST SIDE STORY de Jerome Robbins et Robert Wise........................................................p.15 04 67 58 58 10 / fax : 04 67 58 89 46 / [email protected] Education à l’image : Laura Mollon - École et cinéma, Collège au Cinéma, séances scolaires, séances à la demande au 04 67 58 45 82 [email protected] Impression : Rotimpres ISSN. 1276 - 4361 - Tirage 40000 exemplaires Diagonal le magazine / Publicité : L.Biou - 04 67 58 45 81 / 06 70 47 61 31 / [email protected] 5 Exclusif : Ptiluc a retrouvé le chanteur Renaud sur le terrain! PtiLuc Soyez les premiers informés sur tout ce qui bouge au Diago : Recevez la Diago Letter ! Inscrivez-vous sur www.cinediagonal.com ou sur [email protected] ou laissez votre adresse e-mail aux caisses du cinéma. 6 Sortie le 27 janvier Les Délices de Tokyo «An» Naomi Kawase Japon, 2015, 1h53, avec Kirin Kiki, Miyoko Asada, Etsuko Ichihara, ... Quinzaine des Réalisateurs - Cannes 2015 Après le splendide "Still the water", Naomi Kawase revient avec "Les Délices de Tokyo", adapté d’un roman de Durian Sukegawa, un très joli conte qui marque à la fois une continuité et une rupture dans son œuvre : son style contemplatif est ici mêlé à une touche d’émotion. Le récit relate avec finesse les relations entre trois personnages plus ou moins meurtris par l’existence. Sentaro, un homme divorcé qui vit de la vente de doyarakis (pâtisseries traditionnelles japonaises « an ») et qui semble tourmenté par un secret lié à son passé, Wakana, une lycéenne sensible et curieuse, qui rêve d’horizons lointains et Tokue, au crépuscule de sa vie, qui propose à Sentaro de l’aider dans la préparation des doroyakis. C’est par le regard humaniste que Kawase pose sur ses personnages, par la poésie du monde invisible qu'elle suggère, celui des esprits qui poussent les vivants, des arbres qui ont une âme et des canaris qui chuchotent à l'oreille. C’est par ses fragiles images de nature, sans son, sans être humain que la précieuse récompense est là, dans un cinéma qui propose d'observer et écouter le monde ainsi que les hommes - différemment. Naomi Kawase nous offre un bijou d’émotion et de poésie ! Quatre expositions, une dizaine d’événements 8-01 > 26-03-2016 centre d’art La Fenêtre cinémas diagonaL bistrot 12 université (bu sc i enc es) to u tes les info s s u r http : //sa ulb a ss. la - fenetre. com 7 Sortie le 20 janvier Legend Brian Helgeland Grande-Bretagne, 2015, 2h10, avec Tom Hardy, Emily Browning... janvier/février actoral festival des arts et des écritures contemporaines Schitz de Hanokh Levin, mes David Strosberg Domaine de Grammont Réservation_T 04 67 99 25 00 www.humaintrophumain.fr 4 de Rodrigo García hate radio de Milo Rau 8 © « 4 », photo Marc Ginot Londres, années 60. Les jumeaux Ronnie et Reggie Kray, célèbres gangsters britanniques, règnent en maîtres sur la capitale. A la tête d'une mafia impitoyable, leur influence parait sans limites. Lorsque la femme de Reggie incite son mari à s'éloigner du business, la chute des frères Kray semble inévitable. "Legend" retrace la véritable histoire de ces deux frères et nous plonge dans la noirceur stylisée des quartiers de l'East End du Swinging London. Particularité des deux gangsters : le premier était aussi calme, calculateur et séduisant que l’autre était instable, violent et effrayant... Helgeland a l’idée brillante de confier les rôles de Reggie et Ronald au même acteur : Tom Hardy. Rares sont les performances aussi stellaires, évidentes de génie et totalement décomplexées que celle livrée ici par Hardy. Une densité d’interprétation, passant du burlesque au tragique en un clin d’œil, qui ancre "Legend" dans une imprévisibilité fascinante. Qu’il s’agisse de l’amour contrarié entre Reggie et Frances (excellente Emily Browning, seul visage féminin dans un océan de gueules cassées masculines) ou des rapports fusionnels ou conflictuels entre les jumeaux, bien plus complexes et surprenants, le réalisateur se penche davantage sur l’humain que sur… la légende. Grâce à sa mise en scène ménageant l’ample et l’intimiste, il signe une chronique poignante, dans laquelle « sans moralité ni déshonneur, on suit ses principes jusqu’à la fin ». Before we go Mercredi 20 janvier à 18h Avant Première suivie d’un débat avec Jorge Leòn, réalisateur, dans le cadre d’actoral, festival des arts et des écritures contemporaines, invité à Montpellier du 14 au 22 janvier par Humain trop humain – CDN Jorge Leòn Film Documentaire, Belgique, 2014, 1h22, avec Lidia Schoue, Michel Vassart, Noël Minéo... Prix du meilleur documentaire SACD/SCAM (Belgique) - 2014 / Prix du Film sur l'Art (ISELP, Bruxelles) - 2014 La mort s'invite à l'opéra. À la Monnaie. Trois personnages en sursis, condamnés par la maladie à une fin toute proche, entrent dans les coulisses du grand bâtiment. Musiciens, chorégraphes, chanteurs et danseurs les accueillent avec douceur, empathie et respect. Avant de quitter le monde, Simone, Noël et Michel sont venus partager leur imaginaire..."Before We Go" est une proposition cinématographique des plus originales et des plus émouvantes. Le film de Jorge Leòn est né de ses rencontres avec les résidents d'un centre de soins palliatifs bruxellois. Plusieurs fois invité à y animer des ateliers de création, le cinéaste, photographe et vidéaste a invité certains participants à quitter le centre pour le cadre de l'opéra. Dans ce "lieu emblématique de la représentation du tragique", les questions soulevées par la fin de vie prennent une forme concrète. Le réel, avec ses peurs et ses espoirs, ses désirs de premières (et dernières) fois, se frotte au geste artistique dans ses aspects physique et sublimé. Les corps fourbus, minés, découvrent des sensations nouvelles au contact de celui des danseurs. Et les esprits se libèrent... Up and down « A long way down » Vendredi 5 février à 17h50 Séance unique suivie d’un débat avec Mme Fabienne Cyprien, psychiatre au CHU, spécialisée dans les conduites suicidaires animé par Jean-Noël Pintard, président de SOS Amitié Montpellier Languedoc dans le cadre de la journée nationale de prévention du suicide Pascal Chaumeil GB, 2014, 1h36, avec Pierce Brosnan, Toni Collette, Aaron Paul, Imogen Poots… Londres, le soir du nouvel an. Déterminé à en finir, Martin, ancien présentateur-vedette grimpe sur le toit d'un immeuble. Mais la malchance le poursuit. Maureen, Jay-Jay et Jessie, trois autres cabossés de la vie sont venus eux-aussi se jeter dans le vide au même endroit ! Cette improbable bande réunie par le destin se lance alors un défi : retrouver le sens de leurs vies d'ici la Saint-Valentin. Mais pour l'ex-star de la TV, le livreur de pizza frustré, la mère célibataire et la fille de politicien, obligés de cohabiter, c’est le début d’aventures qui ne seront pas de tout repos ! SOS Amitié Montpellier Languedoc est une association dont les bénévoles écoutent, jour et nuit, toute l'année, au téléphone ou par mail et chat, des personnes en détresse. Nombreux sont les appels de personnes qui manifestent des tendances suicidaires. C'est pour cela que nous sommes fortement concernés par cette journée. La projection sera suivie d'un débat avec Mme Fabienne Cyprien, psychiatre au CHU, spécialisée dans les conduites suicidaires qui vise à sensibiliser le maximum de gens à ce drame et à mieux faire connaître le service que rend l’association SOS Amitié Montpellier Languedoc. 9 Sortie le 27 janvier Les premiers, les derniers Bouli Lanners Belgique, 2015, 1h45, avec Albert Dupontel, Bouli Lanners , Suzanne Clément, Serge Riaboukine, David Murgia, Aurore Broutin, Philippe Rebbot, Michael Lonsdale... Cochise et Gilou, deux chasseurs de primes, ont été engagés pour retrouver un téléphone portable. Ne pouvant localiser l'appareil que lorsqu'il est allumé, ils ont du mal à s'approcher de celui qui l'a récupéré. Ils arrivent pourtant dans une petite ville perdue de Belgique où leur route croise celle d'Esther et Willy, un jeune couple qui semble fuir quelque chose. Alors que Gilou n'est pas au mieux physiquement, les deux inséparables amis vont également être confrontés à un gang d'habitants des environs prêts à tout pour rendre justice eux-mêmes. Dans des décors naturels sombres, plats et fouettés par le vent, les personnages jouent les cowboys et les Indiens de notre temps. De ces stéréotypes de western, Bouli Lanners tire un film puissant sur l’ultramoderne solitude et sur la violence qu’un monde débarrassé des codes sociaux de base pourrait faire naître. On pense évidemment à "Mad Max", autre western revisité, qui semble être la référence de Lanners dans son approche plastique – minimaliste et cohérente – et psychologique des personnages. Les acteurs sont tous impériaux, du taciturne Albert Dupontel au mystérieux Bouli Lanners, en passant par l’incontrôlable Serge Riaboukine, sans oublier Philippe Rebbot qui apparait toujours au bon moment. Leurs performances procurent un plaisir immédiat, ludique, décuplé par la singularité de ce projet qui s’inscrit dans la courte, mais déjà impressionnante, filmographie de son auteur. 10 Sortie le 20 janvier Les Elues « Las Elegidas » David Pablos Mexique, 2015, 1h47, avec Nancy Talamantes, Óscar Torres, Leidi Gutiérrez... Sélection Officielle - Un Certain Regard - Cannes 2015 Sofia, 14 ans, est vierge. Pour son copain Ulises, c’est aussi une première fois, mais pas la même. Lui, va étrenner la pratique masculine de la famille : draguer des filles, les séduire et les rendre amoureuses, les manipuler et les intégrer à un réseau de prostitution. Social et dur, il émane pourtant quelque chose de l’ordre de la grâce dans"Les Elues", une certaine puissance cinématographique. Du cercle vicieux qui régit l’existence de cette jeunesse et de ce moment crucial où elle peut décider de reprendre son destin en main, David Pablos tire un film à la structure implacable et à l’énergie colérique. En montrant l’organisation parfaitement diabolique et extrêmement méthodique du crime régissant ce Mexique frontalier, le réalisateur n’a pas besoin de sur-exploiter la violence, ni d’user de grands discours politiques. Il préfère la simplicité d’un exemple circonscrit à un réseau, laisser au spectateur le soin de faire de ce cas une généralité... 11 Agnès Jaoui chante Nostalgias chanson avec le Quintet Oficial Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau Théâtre Molière Sète jeudi 4 vendredi 5 février Agnès Jaoui revisite le répertoire sud-américain et y ajoute un vibrant hommage aux grandes voix de la Méditerranée. Points de vente : Théâtre Molière, Sète 04 67 74 66 97 Office de tourisme de Sète 04 99 04 71 71 www.ot-sete.fr 12 Achetez vos places en ligne www.scenenationale-sete-bassindethau.com 1069366 – 1042655 (I) / 1063799 (II) / 1063798 (III) @Patrick Swirc 20h30 Sortie le 20 janvier Les chevaliers blancs Joachim Lafosse Belgique, 2015, 1h52, avec Vincent Lindon, Louise Bourgoin, Valérie Donzelli, Reda Kateb, Philippe Rebot, Bintou Rimtobaye, Jean-Henri Compère... Prix du Meilleur Réalisateur - San Sebastian 2015 Jacques Arnault, président de l’ONG "Move for Kids", prépare une action humanitaire coup de poing dans un pays d’Afrique : l’évacuation de 300 orphelins en bas âge, victimes de la guerre civile. Un avion spécialement affrété les emmènera en France, où les attendent les parents candidats à l’adoption qui ont financé l’opération. Entouré d’une équipe de volontaires - médecins, pompiers, infirmières - ainsi que de Laura sa compagne, et de Françoise, la journaliste qui doit couvrir l’expédition, Jacques va lancer son ONG dans une aventure extrême. Alors que rien ne se passe comme prévu, dans la région aussi bien qu'au sein de "Move for Kids", les tensions montent… Le cinéaste s’empare d’un paysage africain dévasté par une guerre civile en évitant les clichés. Les interventions guerrières rares sont tendues. C'est une humanité affolée qui ne trouve plus forcément ni ses repères ni des solutions avec une bonne conscience mise à mal par l’inexorabilité du réel. En quittant l’intime pour embrasser nos rapports complexes avec le continent africain, Joachim Lafosse confirme une fois de plus qu’il est un cinéaste majeur. Une œuvre fulgurante, résolument politique qui vous épatera tant par sa puissance cinématographique que par la pertinence des questions qu’elle soulève. Du Mer. 10 au Dim. 14 Février mer. jeu. ven. sam. 19h I dim. 18h La Cie Prométhéâtre présente Les ders des ders Mise en scène Laure Mandraud avec : Yannick Nédélec Flora Chevallier Laure Mandraud Théâtre Pierre Tabard, Quartier des Beaux Arts 17, rue Ferdinand Fabre - Montpellier Tram L1,2 et 4 (Corum et Louis Blanc) Accés Personnes à mobilité réduite Renseignements et réservations : 04 99 628 313 www.theatretabard.com 13 La terre, ça vaut de l'or ! Jeudi 21 janvier à 20h15 Séance unique suivie d’un débat avec Eric Maizy, réalisateur, José Bové, député et viceprésident de la commission Agriculture et développement rural au Parlement européen, et Laurence Gerbe, administratrice de Terre de Liens Languedoc Roussillon, membre de InPACT LR en partenariat avec Terre de Liens LR et en présence des associations Alternatiba Montpellier-Hérault et Lafi Bala, coordinatrice du Festival ALIMENTERRE LR Eric Maizy Film documentaire, France, 2015, 1h26 De 2,3 millions en 1962, le nombre de fermes est passé en France à moins de 300 000 aujourd’hui. L’accès à la terre est devenu un enjeu primordial pour les jeunes agriculteurs… « La terre ça vaut de l’or » raconte l’histoire de JeanFrançois qui, avant de partir à la retraite, veut transmettre à un jeune paysan la ferme qu’il loue, au nom prédestiné « La Terre ». Un soir de fête, la musique s’est arrêtée, et quelqu’un a annoncé au micro qu’un promoteur avait racheté les lieux. Le branle-bas de combat était déclaré. Pendant 6 ans ces deux paysans aidés par un groupe d’idéalistes lotois, de citoyens obstinés, vont tout tenter pour sauver "La Terre" de la spéculation. Appel aux élus, collecte, médiatisation… Le combat sera long, usant, plein de joies et de désillusions, d’entraides et de séparations mais ils iront jusqu’au bout. Au-delà du maintien d’une activité agricole, c’est bien un projet culturel et politique qu’ils entendent porter. Et pour ce faire, ils vont taper à toutes les portes. On suit pas à pas cette action collective faite de multiples coups tactiques, de victoires et de revers, petits et grands. A vous de découvrir la suite. Mais au-delà du suspens, c’est bien la question du modèle de développement rural et agricole qui se pose derrière celui de l’accès à la terre, alors que le nombre de fermes ne cesse de décliner. 14 "It’s a Bass Bass World". Saul Bass, design graphique et cinéma en partenariat avec le Centre d’art La Fenêtre (infos sur http://saulbass.la-fenetre.com) West Side Story Jeudi 28 janvier à 20h30 Séance unique présentée par Guillaume Boulangé, maître de conférences en cinéma univ. Paul Valéry Mpt3 Robert Wise, Jerome Robbins Etats-Unis, 1962, 2h31, avec Natalie Wood, Russ Tamblyn, George Chakiris, Rita Moreno, Richard Beymer... Meilleur film et meilleurs réalisateurs aux Oscars 1962. Après son triomphe sur les tréteaux de Broadway en 1957, cette transposition du mythe de Roméo et Juliette dans un quartier populaire new-yorkais des années 50, su parfaitement renouveler le genre moribond de la comédie musicale. Au dire de certains spécialistes, il ne s’en est d’ailleurs jamais vraiment remis depuis…"West Side Story" fut une apothéose. Cinquante ans plus tard, l’inoubliable musique de Leonard Bernstein et de Stephen Sondheim, les chorégraphies modernes du génial Jérôme Robbins et le subtil équilibre entre le récit et la dimension spectaculaire des numéros, sont toujours aussi remarquables. Idéalement servie par la beauté plastique d’images tournées en format Super Panavision, la passion tragique de Tony l’Américain et de Maria la Portoricaine sur fond de guerre des gangs, devrait séduire et émouvoir bien au-delà des seuls initiés. Programmé dans le cadre de l’événement culturel It’s a Bass Bass World, "West Side Story" fut un remarquable terrain d’expérimentation formelle pour Saul et Elaine Bass, devenus alors les maitres incontestés de l’art du générique de film. Outre la longue ouverture abstraite et colorée qui lance le film, Saul Bass servit de conseiller visuel dans plusieurs séquences chorégraphiques. Néanmoins, il faut attendre le générique de fin, véritable éloge du street art et de la culture urbaine avant l’heure, pour goûter pleinement le génie artistique de Bass. Et puis, c’était d’ailleurs sa fonction secrète, vous aurez ainsi le temps de sécher vos larmes. G.Boulangé Jeudi 11 février à 19h55 Séance unique présentée par Patrick Bedos, intervenant cinéma Les Hallu’cinés Vertigo « Sueurs froides » Alfred Hitchcock Etats-Unis, 1958, 2h09, avec James Stewart, Kim Novak... Scottie est sujet au vertige, ce qui lui porte préjudice dans son métier de policier. Rendu responsable de la mort d'un de ses collègues, il décide de quitter la police. Une ancienne relation le contacte afin qu'il suive sa femme, possédée selon lui par l'esprit de son aïeule. Scottie s'éprend de la jeune femme et se trouve ballotté par des évènements qu'il ne peut contrôler. "Vertigo" est le film le plus rare d'Alfred Hitchcock ! A sa sortie en 1958 le film ne marche pas très fort , à la demande du Maître, il fut invisible pendant plus de 25 ans. Dans cet intervalle il acquiert auprès des cinéastes du monde entier le statut de film "gold", c’est à dire du film qu'il fallait absolument avoir vu, en projection salle et connaitre sur le bout des yeux ! Hitchcock n 'a jamais était aussi romantique que dans ce poème visuel , où le désir sexuel est à son apogée... "Vertigo" permet à chaque spectateur de plaquer ses propres sentiments d'amour et de perte. Est-ce ce qui le rend si fascinant ? En tout cas mélancolique et violent, sur grand écran, le quarante neuvième film d'Hitchcock, bat pour toujours dans le cœur du spectateur de Cinéma. Il s'agit de sa première des trois collaborations (avant "la Mort aux trousses" et "Psychose") avec Saul Bass. Il faut se souvenir que Hitchcock débuta dans le monde du Cinéma par le dessin des intertitres et des nombreuses illustrations qui ponctuaient les films muets ; Bass et lui partagent donc un sens visuel hors norme, à l'image de la spirale sidérante qui "ouvre" le film et en symbolise tous les vertiges ... P. Bedos ESPACE EXPO DU DIAGO Du 15 janvier au 12 mars Retrouvez l'expo "It’s a Bass Bass World". Saul Bass, design graphique et cinéma (cf. p.4) 15 Sortie le 27 janvier L'eau à la bouche Jacques Doniol-Valcroze France, 1959, 1h24, avec Bernadette Lafont, Françoise Brion, Alexandra Stewart, Michel Galabru, Jacques Riberolles, Gérard Barray, Florence Loinod, Paul Guers... Dès les premiers plans, on se laisse griser par la mélopée envoûtante de Gainsbourg qui accompagne la découverte des lieux : un château baroque et délicieusement décadent du Roussillon où va se dérouler l'action. Peu à peu, on fait la connaissance des personnages, la maitresse des lieux Milena, ses cousins Séraphine et Jean-Paul, le notaire Miguel et ses domestiques Prudence et César. Maniant l'ironie à merveille, le cinéaste orchestre pourtant la rencontre entre ses protagonistes dans un contexte funeste : la disparition de la châtelaine et l'exécution testamentaire de ses dernières volontés. Un vaudeville très élégant et très intelligent. Les acteurs sont savoureux, Bernadette Lafont est somptueuse, Galabru est truculent et irrésistible, en majordome débauché. Le film expérimente les premiers zooms, et les mouvements de caméra sont d'une grâce surprenante. "L'eau à la bouche", premier long métrage de Doniol-Valcroze, est un hymne à la sensualité, un bijou du cinéma français ! Et du coup, notre hommage à Michel Galabru. Lundi 8 février à 13h30 Séance unique dans le cadre du partenariat avec l’Université du Tiers Temps (UTT) Le tambour « Die Blechtrommel » Volker Schlöndorff Allemagne, 1979, 2h20, avec Mario Adorf, David Bennent, Angela Winkler, ... Palme d'Or - Cannes 1979 Dantzig, 1924. Le petit Oscar, enfant surdoué, voit le jour. Dès sa naissance, il trouve en face de lui deux pères possibles : l’un est allemand et époux légitime de sa mère, l’autre est un Polonais amant de celle-ci. Ne voulant pas accéder au monde dégoûtant des adultes, seule la promesse de recevoir un tambour le jour de son troisième anniversaire convainc le nouveau-né de ne pas retourner dans le ventre de sa mère ! Trois ans plus tard, le bambin décide de ne plus grandir. Cet enfant éternel traverse les années 30, le nazisme, la "Nuit de cristal", puis la guerre tout en conservant l’ironie et la candeur d’un gamin. Palme d’Or du Festival de Cannes, en 1979, ex aequo avec "Apocalypse Now" : deux films de guerre, l’un, européen, l’autre, américain, "le tambour" est une véritable métaphore sur l’Allemagne nazie. Ce film est une œuvre à la beauté étrange et vénéneuse. Attention, chef-d’œuvre ! 16 Sortie le 20 janvier Alphabet Lundi 25 janvier à 19h45 La projection sera suivie d'un échange avec Fabienne Demichelis de l’atelier Les papillons bleus (pratique Arno Stern) et les Colibris de Montpellier Erwin Wagenhofer Film Documentaire, Autriche, 2014, 1h48 Et si la faculté d'imagination de nos enfants était, tel un cerfvolant, retenue par l'école ? De la France à la Chine, de l'Allemagne aux États-Unis, "Alphabet" questionne un système éducatif qui privilégie la performance au détriment de la créativité et de l’imagination. En exposant au grand jour les limites d’un modèle hérité de la révolution industrielle, pédagogues, chercheurs, scientifiques, chefs d’entreprise et élèves abordent le rôle de l’enseignement et envisagent des voies alternatives à nos pratiques actuelles. Après "We Feed The World" (sur la crise alimentaire) et Let’s Make Money (sur la crise financière), "Alphabet" clôt « la trilogie de l’épuisement », comme l’appelle son réalisateur. Le propos du film est décapant, et montre ainsi que la plupart des enfants sont des surdoués de "la pensée divergente", qui conditionne la créativité. Après dix ans d'école et d'écran, la plupart perdent ce talent pour rejoindre la pensée unique... Ce documentaire propose des options possibles : un mille-feuille d'idées très stimulant. Comme des funambules Dimanche 7 février à 11h Séance unique en présence d’Alain Albaric et Stéphan Balay, réalisateurs et d’une partie de l’équipe de l’Institut Médico-Éducatif LA PINÈDE de Jacou Alain Albaric et Stéphan Balay Film documentaire, France, 2015, 1h58 « Comme des funambules », voilà comment les deux réalisateurs de ce magnifique documentaire sont ressortis de leur immersion d’une année au cœur du dispositif d’accueil et de la vie quotidienne à l’I.M.E la Pinède à Jacou. Derrière les représentations que chacun a du « handicap », existent des énigmes qui apparaissent dans ce film bouleversant, au travers des interrogations posées sur le soin, sur la différence, la créativité, et le vivre ensemble. La spécificité de ce lieu est de garantir par son approche éthique et pratique, les conditions pour que l’institution exerce sa fonction soignante, au sens où chaque enfant, chaque jeune a une place à prendre dans la société. Les outils proposés, au plus près de leurs besoins, viennent soutenir cette dynamique subjective. Nous observons que les choix faits par cette institution médico-sociale relèvent d’une orientation particulière associant la pédagogie et l’éducatif, pour accompagner des enfants, adolescents et jeunes adultes à être acteurs de leur vie en tant que sujets libres. Ce mode de résistance quant à la standardisation actuelle des types de prise en charge se révèle tout au long des témoignages des professionnels et des familles. La parole est le fil conducteur du récit, parole qui fait lien entre le singulier et le collectif, entre les soignants et les soignés. Aucun traitement psychothérapeutique ne peut se produire sans l’accueil de l’humain. 17 Sortie le 20 janvier Chorus François Delisle Canada, 2015, 1h36, avec Fanny Malette, Sébastien Ricard, Geneviève Bujold, ... Irène, choriste dans un ensemble de musique ancienne de Montréal, mène une vie de solitude depuis la disparition de son fils unique, survenue dix ans plus tôt. L'événement avait provoqué sa rupture avec Christophe, le père de l'enfant, qui s'est depuis exilé au Mexique. Mais le passage aux aveux d'un pédophile en prison permet de retrouver le corps du garçon. En évacuant les couleurs de l'image, le réalisateur gomme tout ce qui est superflu à l'écran et se concentre sur l'essentiel, ses acteurs. La prestation de Fanny Mallette en mère endeuillée impressionne. François Delisle parvient avec talent à insuffler de la vie dans cette histoire et n'enferme pas ses personnages à double tour. "Chorus" est une belle histoire d’amour qui se termine par une étreinte entre deux survivants, pour cicatriser une blessure fondamentale et commencer une nouvelle vie. 18 Sortie le 3 février Préjudice Antoine Cuypers Belgique, 2015, 1h45, avec Nathalie Baye, Arno Hint Jens, Thomas Blanchard, Ariane Labed, Eric Caravaca, Cathy Min-Jung... Lors d’un diner de famille, Cédric, 32 ans, décide de démontrer à tous qu’il est victime d’un préjudice depuis sa naissance. Insensible à l’annonce de la grossesse de sa sœur aînée, il est bien déterminé à pourrir l’ambiance. À ses yeux, ses parents ont toujours tout donné à son frère et à sa sœur. Lui n’est qu’un indésirable, à qui on refuse le moindre plaisir. Au fil de la soirée, le dîner se transforme en véritable cauchemar. Le premier film d’Antoine Cuypers en étonnera plus d’un. D’abord par sa forme : un huis-clos familial façon « Festen ». Ensuite par la qualité de sa mise en scène, anxiogène à souhait et parfaitement maitrisée pour une première tentative. La paranoïa va se diffuser lentement et insidieusement. Un casting de choix : dans le rôle de ce vilain petit canard ,Thomas Blanchard. Inquiétant et ambigu à souhait, il livre une prestation impressionnante. À ses côtés, Nathalie et le chanteur flamand Arno, qui forment un couple dépassé et usé par les incessantes crises de cet enfant différent. Un huis-clos surprenant où la tension est permanente d'un bout à l'autre du film... 19 Merci Patron ! Lundi 1er février à 20h Avant Première suivie d’un débat avec François Ruffin, réalisateur, journaliste, fondateur et rédacteur en chef du journal Fakir François Ruffin Film documentaire, France, 2015, 1h23 Pour Jocelyne et Serge Klur, rien ne va plus : leur usine fabriquait des costumes Kenzo (Groupe LVMH), à Poix-du-Nord, près de Valenciennes, mais elle a été délocalisée en Pologne. Voilà le couple au chômage, criblé de dettes, et risquant désormais de perdre sa maison. C'est alors que François Ruffin, fondateur du journal Fakir, frappe à leur porte. Il est confiant : il va les sauver. Entouré d'un inspecteur des impôts belge, d'une bonne soeur rouge, de la déléguée CGT, et d'ex-vendeurs à la Samaritaine, il ira porter le cas Klur à l'assemblée générale de LVMH, bien décidé à toucher le coeur de son PDG, Bernard Arnault. Mais ces David frondeurs pourront-ils l'emporter contre un Goliath milliardaire ? Du suspense, de l'émotion, et de la franche rigolade. Nos pieds nickelés picards réussiront-ils à duper le premier groupe de luxe au monde, et l'homme le plus riche de France ? 20 "Regards sur le cinéma Algérien 2016 - 10ème Edition" Un rendez-vous devenu incontournable pour tous ceux qui s’intéressent à l’Algérie et à sa culture. 10949 Femmes Jeudi 4 février à 20h Ouverture du Festival Séance suivie d’un débat avec Nassima Guessoum, réalisatrice Nassima Guessoum Algérie, France, 2014, 1h14, avec Nassima Hablal, Baya Taoumiya Laribi, Nelly Forget... A Alger, Nassima Hablal, héroïne oubliée de la révolution Algérienne nous raconte son histoire de femme dans la guerre, sa lutte pour une Algérie indépendante. Charmante, enjouée et ironique elle nous emmène à la rencontre de Baya et Nelly d'autres résistantes. Ainsi l'Histoire se reconstitue plus qu'elle ne s'écrit à la manière d'une grand-mère qui parlerait à ses petits enfants. Chaque année, la réalisatrice lui rend visite, ainsi naît une relation permettant une rare intimité. "10949 femmes" parle de l'Algérie du passé, un film sur les femmes, mais c'est un récit contemporain et universel, qui met à l'épreuve cette question : qu'est ce que la liberté ? Quel est son prix ? Un documentaire qui étonnera les spectateurs de toutes les générations. Ces femmes engagées dans la libération de leur pays bousculent toutes les images-clichés que certains peuvent avoir sur les femmes d’Algérie. Elles assument leur vie de lutte jusqu’au bout même si tous leurs combats n’ont pas été victorieux. Lundi 8 février à 20h Séance suivie d’un débat avec Malek Bensmail, réalisateur, l’association Coup de Soleil, et l’Ecole Supérieure de Journalisme de Montpellier Sortie le 3 février Contre-pouvoirs Malek Bensmaïl Film documentaire, Algérie, 2015, 1h37 Après vingt années d’existence et de combat de la presse indépendante algérienne, Malek Bensmaïl pose sa caméra au sein de la rédaction du célèbre quotidien El Watan, nécessaire contre-pouvoir à une démocratie vacillante, à l’heure où Bouteflika s’apprête à briguer un quatrième mandat. Une rencontre avec celles et ceux qui font le journal, leurs doutes, leurs contradictions, leur souci permanent de faire, chaque jour, un journal libre et indépendant. Une réflexion sur le travail et la pensée journalistique. "Le quotidien El Watan a couvert l'élection présidentielle algérienne de 2014 avec le souci de réveiller les consciences d'une société qui ne votait plus. Le film parvient à nous faire vivre de l'intérieur l'ébullition de la rédaction, entre images prises sur le vif de débats animés et travellings élégants dans des locaux qui fourmillent: une libération de la parole critique par un cinéma attentif et minutieux." Trois Couleurs #137 21 Sortie le 10 février Le trésor « Comoara » Corneliu Porumboiu Roumanie, 2015, 1h29, avec Radu Banzaru, Ana Maria Stegaru, Clemence Valleteau, ... Un Certain Regard - Prix un Certain Talent - Cannes 2015 À Bucarest, Costi est un jeune père de famille accompli. Le soir, il aime lire les aventures de Robin des bois à son fils de six ans. Un jour, son voisin lui confie qu’il est certain qu’un trésor est enterré dans le jardin de ses grands-parents ! Et si Costi acceptait de louer un détecteur de métal et de l’accompagner pendant une journée, il serait prêt à partager le butin avec lui… « Croire aux contes de fées, c’est aussi croire au cinéma, ce que Corneliu Porumboiu n’a jamais cessé de faire en imaginant des dispositifs capables d’optimiser la puissance des mots et des images dans des fictions en prise directe avec la réalité, passée et présente de la Roumanie. » O.Père, Arte Le Garçon et la Bête « Bakemono no ko» Mamoru Hosoda Japon, 2016, 1h58, avec les voix de Koji Yakusho, Aoi Miyazaki, Shôta Sometani… Vostf et VF (voir grilles horaires) Tout public à partir du 8 ans Ren, un jeune garçon solitaire, séparé de ses parents, vit dans le quartier de Shibuya à Tokyo. Un jour, il se perd et atterrit à Jutengai, le monde des Bêtes. Il y rencontre un nommé Kumatetsu, un escrimeur ayant une apparence d’ours. Pour devenir le seigneur de Jutengai, Kumatetsu doit prouver qu’il peut faire preuve de maturité et voit en Ren l’occasion parfaite de prendre quelqu’un sous son aile, même s’il faut braver la loi qui interdit le contact entre humains et bêtes. Ren se retrouve ainsi projeté dans le Jutengai et devient Kyuta, le disciple officiel de Kumatetsu. Ces deux êtres solitaires vont finalement apprendre à s’apprivoiser. Le jeune garçon doit alors faire ses propres choix. Doit-il rester avec celui qu’il considère comme son père dans un royaume qui n’est pas le sien ? Ou bien reprendre une vie « normale » ? Mamoru Hosoda appartient à la nouvelle génération de cinéastes d’animation japonais. Ses premiers films « La Traversée du temps », « Summer Wars » et plus encore «Les Enfants Loups, Ame & Yuki» ont enthousiasmé un large public et l’annonce de la sortie de son nouveau long métrage est déjà un événement en soi… A la fois film de sabre et récit initiatique, cette amitié improbable entre une Bête douée de la parole et un jeune humain prend l’allure d’une intrigue poétique et fantastique. 22 Sortie le 27 janvier Tout en haut du monde Rémi Chayé France, 2016, 1h20, avec les voix de Christa Théret, Feodor Atkine, Thomas Sagols… Dès 6 ans 1892, Saint-Pétersbourg. Sacha, une jeune fille de l’aristocratie russe, a toujours été fascinée par la vie d’aventure de son grand-père, Oloukine. Explorateur renommé, concepteur du Davaï, son magnifique navire de l’Arctique, il n’est jamais revenu de sa dernière expédition à la conquête du Pôle Nord. Sacha prend la route vers le Grand Nord pour retrouver le fameux navire... Il est des films qui vous transportent dès les premières images et marquent ensuite vos souvenirs d’une empreinte indélébile. Le premier long métrage de Rémi Chayé est de ceux-là. Embarqués aux côtés de sa jeune héroïne Sacha sur le navire qui la mène vers le Grand Nord, on est bercés par le roulis, éblouis par les paysages, suspendus à sa quête entêtée... Et pour finir, émus aux larmes par ce récit si magistralement mis en images. Le film a reçu le Prix du public au festival d’Annecy en juin 2015. Toutes les séances de "Tout en haut du monde" seront précédées du court métrage : Antarctique de Bastien Dubois, France, 2013, 3 min 15 Entretien avec une scientifique de la base de recherche Concordia, en plein désert de glace.Antarctique est un épisode de « Portraits de voyage », une collection de 20 courts métrages qui nous fait découvrir le monde à travers des paysages, des pratiques, des mythes, des rencontres… Sortie le 10 février Les Espiègles Programme de 4 films d’animation, 1991-2012, Lettonie, 44 minutes Les Hérissons en ville d’Ēvalds Lācis / Le Garde-Forestier de Māris Brinkmanis / Les Espiègles et Au temps des moissons de Janis Cimermanis Le studio d’animation AB, à Riga en Lettonie, qui fête cette année ses 50 ans, est reconnu pour être l’un des plus brillants et dynamiques de ces dernières années. Ce programme rassemble quatre films réalisés par trois de ses membres principaux qui se sont illustrés avec toute leur fantaisie dans l’animation de marionnettes de pâte à modeler ou en tissu. Dans chacune de ces historiettes, animaux rusés et humains excentriques partagent des aventures qui, derrière une apparence loufoque, abordent de réelles questions de société. De petites leçons de vie astucieusement pensées et réalisées ! Dès 4 ans Papiers libres (2mn30) : " 3 lettres sont jetées à la poubelle. Elles décident de s'évader pour rejoindre la forêt ..." Le 29 décembre dernier, à l’occasion du Festival du Ciné des enfants, 23 enfants (un groupe de 4/6 ans et un groupe de 7/11 ans) ont participé à deux ateliers de création d’un film d’animation animés par Lionel Marchand de Cinéfacto. Vous pourrez voir le beau film qu’ils ont réalisé ensemble en avant-programme de toutes nos séances jeune public. En partenariat avec les Chiens Andalous et la DRAC LR. n : ciné des enfants (3,7 € pour les moins de 14 ans) 23 Sortie le 3 février La terre et l'ombre « La Tierra y la sombra » César Augusto Acevedo Colombie, 2015, 1h37, avec Haimer Leal, Hilda Ruiz, Marleyda Soto, José Felipe Cárdenas, Edison Raigosa... Caméra d’or - Cannes 2015 Alfonso est un vieux paysan qui revient au pays pour se porter au chevet de son fils malade. Il retrouve son ancienne maison, où vivent encore celle qui fut sa femme, sa belle-fille et son petit-fils. Il découvre un paysage apocalyptique. Le foyer est cerné par d'immenses plantations de cannes à sucre dont l’exploitation provoque une pluie de cendres continue. 17 ans après avoir abandonné les siens, Alfonso va tenter de retrouver sa place et de sauver sa famille. Avec « La terre et l’ombre », le colombien César Acevedo signe un premier long métrage d’une noblesse absolue, renouant avec une tradition chère au cinéma latinoaméricain, le recours à la métaphore pour conter le chemin sinueux de l’expérience humaine. Le film déborde de rythmes sonores qui génèrent une profondeur et une impression de mouvement ensorcelantes. "La Terre et l’ombre"marque sans aucun doute l’émergence d’Acevedo comme un réalisateur poétique et politique. Car pour cette famille désarmée face aux industriels qui les exploitent, seule une révolte commune peut les libérer de leur sort, et le film rappelle le passé communiste de la Colombie. Soyez les premiers informés sur tout ce qui bouge au Diago : Recevez la Diago Letter ! Inscrivez-vous sur www.cinediagonal.com ou sur [email protected] ou laissez votre adresse e-mail aux caisses du cinéma. 24 Sortie le 3 février Le Temps des Rêves « Als wir träumten » Andreas Dresen Allemagne, 2015, 1h57, avec Merlin Rose, Julius Nitschkoff, Joel Basman… Leipzig, peu après la Chute du Mur et la fin de la RDA: Rico, Dani, Paul, Pitbull et Marc se retrouvent dans un pays réunifié et une société dorénavant bouleversée. Tout est en mouvement et change, les règles d’autrefois ne s’appliquent plus. Les cinq ados inséparables se plongent alors avec enthousiasme dans cette atmosphère unique. Sauvages et pillards, ils font la fête jusqu’au bout de la nuit, expérimentent les drogues et le nouveau club d’échangistes, et font bientôt leurs premiers pas dans le milieu des petits délinquants. Les copains fondent leur propre boîte – qui est très vite envahie par des néonazis à la tête rasée. La ville qui les entoure est en train de bouger et de se défaire en même temps – tout comme les rêves du groupe. Le premier roman de Clemens Meyer, qui a grandi à Leipzig, a eu un grand succès en 2006 et a remporté de nombreux prix. Près de dix ans plus tard, le réalisateur Andreas Dresen porte à l’écran cette atmosphère à la fois poétique et sombre du livre. Il raconte les quatre cent coups d’une jeunesse perdue en faisant un récit d’éducation plein d’humour, mais aussi violent, sur fond de techno. Sortie le 10 février Peur de rien Danielle Arbid France, 2015, 2h10, avec Manal Issa, Vincent Lacoste, Paul Hamy, Damien Chapelle, Dominique Blanc Clara Ponsot, Bastien Bouillon... Prix d'interprétation féminine pour Manal Issa - Festival de Cinéma Européen des Arcs 2015 De Danielle Arbid, on avait beaucoup aimé "Dans les champs de bataille" (2004). Son nouveau film “Peur de rien" narre le parcours initiatique d'une étudiante libanaise à Paris dans les années 1990. Lina, 18 ans, débarque à Paris pour étudier. Elle vient chercher ce qu’elle n’a jamais trouvé au Liban, son pays d’origine : une certaine forme de liberté. L’instinct de survie comme seul bagage, elle vogue d’un Paris à l’autre et prend conscience de sa place… Récit d'initiation sentimentale et artistique, le film s'appuie sur une succession de rencontres décisives, variées, insolites, de celles qui forgent l'envie et la confiance, de celles qui passionnent l'existence. La musique est aussi essentielle, vitale : elle propulse, électrise. Lina traverse les classes sociales, absorbe, apprend, ressent. Film ouvert, généreux, très sensualiste, "Peur de rien" a la chance d'avoir la jeune Manal Issa, beauté racée et délicate qui n'avait jamais joué au cinéma. 25 Sortie le 3 février Anomalisa Charlie Kaufman et Duke Johnson Etats-Unis, 2015, 1h31, avec David Thewlis, Jennifer Jason Leigh, Tom Noonan... Grand Prix du Jury - Mostra de Venise 2015 Michael Stone, mari, père et auteur respecté de « Comment puis-je vous aider à les aider ? » est un homme sclérosé par la banalité de sa vie. Lors d'un voyage d'affaires à Cincinnati où il doit intervenir dans un congrès de professionnels des services clients. Comme un personnage de Michel Houellebecq, il est dépressif, submergé par le dégoût de lui-même et du modèle capitaliste dont il est le chantre. Il se sent terriblement seul dans sa chambre et dans son lit, mais il entrevoit la possibilité d’échapper à son désespoir quand il rencontre Lisa, représentante de pâtisseries, qui pourrait être ou pas l’amour de sa vie… Les deux réalisateurs utilisent la technique du stop - motion pour refléter l’uniformisation du monde, sa part de simulacre et de cauchemar éveillé. Ce petit théâtre pathétique, dans lequel chacun semble piégé, est pourtant traversé d’illusions et d’éclairs d’idéalisme. "Anomalisa", comme le suggère son titre, ne ressemble à rien de connu. C’est un prototype, où une esthétique associée aux dessins animés pour enfants, donne lieu à un film d’adulte pour adultes, comme le cinéma américain en produit trop peu. Drôle et corrosif. On n’a pas fini d’en parler ! Sortie le 20 janvier Tangerine Sean Baker Etats-Unis, 2015, 1h28, avec Kitana Kiki Rodriguez, Mya Taylor... Prix du Jury - Deauville 2015 Tourné en une journée avec un casting amateur et à l’aide de trois iPhones, le film de Sean Baker s’immerge parmi des prostituées à Los Angeles. Vingt-quatre heures dans la vie d’une drôle de Cendrillon, qui traverse la Cité des anges à la recherche de sa rivale. Avec sa musique techno et ses longues séquences de rue où Sean Baker filme ses deux héroïnes au plus près des visages et des corps, "Tangerine" cherche un certain réalisme en refusant le studio, pour privilégier le bitume de Los Angeles, personnage à part entière du film. Baker propose toute une panoplie de personnages assez truculents, une caissière asiatique, un pimp blanc ridicule, deux travestis, une prostituée camée, un taxi arménien et sa mère, sa femme et son enfant vont se déchirer et se réconcilier dans une hystérie caractérisant l’énergie inouïe de cette ville. En tentant de capter l’atmosphère d’un lieu plutôt que d’une communauté, le réalisateur réussit son pari et nous plonge avec légèreté dans le Hollywood Boulevard des taxis et des travestis. 26 Sortie le 3 février Steve Jobs Danny Boyle Etats-Unis, 2015, 2h02, avec Michael Fassbender, Kate Winslet, Seth Rogen, Jeff Daniels, ... Prix de la Meilleure actrice dans un second rôle - Kate Winslet et Prix du Scénario - Golden Globes 2016 Dans les coulisses, quelques instants avant le lancement de trois produits emblématiques ayant ponctué la carrière de Steve Jobs, du Macintosh en 1984 à l’iMac en 1998, le film nous entraîne dans les rouages de la révolution numérique pour dresser un portrait intime de l’homme de génie qui y a tenu une place centrale. "Steve Jobs" est un film de texture, avec des images au grain restituant inlassablement les différentes époques que le biopic traverse, à savoir quelques scènes de garage, situées dans la jeunesse fougueuse, en idées du moins, du créateur de l’Ipod. Kate Winslet en Joanna Hoffman illumine la pellicule et piquerait presque la vedette à un Michael Fassbender pourtant excellent. "Steve Jobs" éblouit surtout par son extraordinaire propension à canaliser toutes les affres d'une vie dans de très courts fragments à l'intensité croissante. Par un montage chirurgical conviant le passé à côtoyer le présent, le film utilise son énergie frénétique pour multiplier les émotions et les registres, esquissant un voyage total et captivant pour le spectateur. Danny Boyle a peut-être ainsi réalisé le biopic parfait : un refus total de l'hagiographie, une pleine symbiose entre le fond et la forme, une œuvre ambitieuse et originale dans son essence-même. C'est là le plus bel hommage qu'on pouvait faire à Steve Jobs. Soyez les premiers informés sur tout ce qui bouge au Diago : Recevez la Diago Letter ! Inscrivez-vous sur www.cinediagonal.com ou sur [email protected] ou laissez votre adresse e-mail aux caisses du cinéma. 27 Sortie le 10 février Les innocentes Anne Fontaine France, 2015, 1h40, avec Lou de Laâge, Vincent Macaigne, Agata Buzek, Agata Kulesza, … Pologne, décembre 1945. Mathilde Beaulieu, une jeune interne de la Croix-Rouge chargée de soigner les rescapés français avant leur rapatriement, est appelée au secours par une religieuse polonaise. D’abord réticente, Mathilde accepte finalement de la suivre dans son couvent où trente Bénédictines vivent coupées du monde. Elle découvre que plusieurs d’entre elles ont été violées par des soldats soviétiques et sont sur le point d’accoucher. Peu à peu, se nouent entre Mathilde, athée et rationaliste, et ces religieuses, attachées aux règles de leur vocation, des relations complexes que le danger, la clandestinité des soins et de nouveaux drames vont aiguiser... Plus qu'un beau film, il s'agit d'une expérience à la fois humaine et quasi spirituelle. "Les Innocentes" est bien plus que le récit prenant d'un moment d'histoire peu connu, le film rayonne de cette lumière intérieure qui caractérise ceux qu'une conviction profonde élève au dessus des contingences les plus difficiles, jusqu'à atteindre une sorte d'intensité harmonique rare et positive. 28 D'un Bourg à l'autre Vendredi 12 février à 18h Séance unique avec la participation de l'équipe du film, Emsf France, Enercoop et d'autres acteurs locaux Cécile Gotanègre Film documentaire, France, 2015, 55 minutes Une infirmière passionnée d'Afrique du Lycée technique Fernand Léger de Bédarieux, Hérault, monte un projet un peu fou avec une classe de 1ère "Electrotechnique" et deux de ses professeurs : envoyer un groupe d'élèves au Sénégal, dans la région de M'Bourg, Petite Côte, pour installer l'électricité dans un petit village de la brousse. Y-a-t-il un but non officiel à ce projet pour ces jeunes participants, dits à juste titre "jeunes adultes"? Ce film aborde les thèmes de la transmission des savoirs, du passage à l'âge adulte, de la quête de soi dans la rencontre de l'autre, du sens de la vie, réflexions présentes plus ou moins consciemment dès les remous de l'adolescence. Ceci vu au travers du prisme réaliste de la problématique de l'électrification de l'Afrique. La lumière est ici, intime, universelle, sociale, éducative, égalitaire, spirituelle, resplendissante. Ceux qui retireront le plus de richesse de cette expérience, ne sont pas forcément ceux à qui on pense spontanément. Festival Montpellier Web-séries Dans le cadre de la première édition du Festival Montpellier Web-séries Lundi 15 février à 20h05 Projection de Web-séries en présence des équipes organisée par l’association Six Sens dans le cadre de son festival du 26 au 28 février à la Maison Pour Tous Voltaire « Another Hero » raconte les aventures de Romain David, un super-héros et de ses deux colocataires dépourvus de pouvoir. Ensemble, ils combattent le mal incarné par la multinationale Inferni pour la liberté et la justice…« Bail à céder » traite du quotidien de deux colocataires dirigés par les internautes. « Claudi et Fifina », vieux couple, nous livrent un répertoire de blagues occitanes, le tout en vidéos. « Ephemera » nous raconte avec humour le quotidien d’une entreprise différente des autres puisque c’est la dernière à laquelle vous aurez à faire… « Exultet » est une web-série d’horreur. Tueurs en série, débauchés, tortures... "C'est comme si nous franchissions une porte, et que de l'autre côté se trouvait la lucidité."« Il était… » se distingue de par son interactivité. A chaque épisode, plusieurs choix sont proposés, vous donnant une nouvelle version de l'histoire. A vous de trouver celle que vous préférez ! « Karma » voit une étrange lumière bleue entrer en elle lorsque son vieil avocat de voisin décède. Au programme : missions masquées, humains récalcitrants et mystérieux adversaires masqués... « L’incroyable Odyssée » s’inspire des univers médiévaux-fantastiques. Nains, elfes, sorciers, chevaliers et héros sont au programme. « Mordred » est le fils bâtard du légendaire roi Arthur. C’est son histoire que raconte cette web-série, sur un ton comique et décalé. « Populaire » raconte l’histoire d'un jeune homme, no-life et fan de jeux vidéos, qui va décider de se prendre en main et de devenir un garçon cool et populaire. 29 Sortie le 10 février El Clan Pablo Trapero Argentine, 2015, 1h48, avec Antonia Bengoechea, Gaston Cocchiarale, Guillermo Francella, ... Lion d'Argent - Prix de la mise en scène - Mostra de Venise 2015 Pablo Trapero raconte l'incroyable histoire d'un clan macchiavélique dans l'Argentine des années 80, coupable de plusieurs kidnappings. La famille Puccio a pourtant tout de la famille modèle de San Isidro, quartier de Buenos Aires, où elle tient un petit magasin parmi les autres affaires qu'elle gère. Le fils Alejandro, star du rugby, fait partie de l'équipe nationale d'Argentine, "Los Pumas". Arquimedes, le patriarche, interprété avec brio par Guillermo Francella, dirige et planifie les opérations. Il contraint Alejandro, son fils aîné à lui fournir des candidats au kidnapping. Ce récit est tiré de l'histoire vraie du Clan Puccio. L'action se déroule pendant les dernières années de la dictature militaire, alors que le pays est à quelques pas de la démocratie. Au tout début, des images d'archives télévisées rapportent la disparition de plusieurs personnes et donnent le ton d'une Argentine en transition. À l'arrivée au pouvoir du gouvernement démocratique de Raúl Alfonsín, une commission avait été mise en place pour élucider ces crimes, commis des années plus tôt. Cette période de mutation est au cœur du film, qui juxtapose les premiers kidnappings pour aboutir plus tard à l'arrestation de la famille Puccio. Les critiques parlent du meilleur long métrage de Trapero, le film est comparé à un Scorsese. Une approche très documentaire, une mise en scène très efficace mais qui sait prendre son temps, la passion des films noirs pour éclairer les travers les plus sordides de son pays et de son passé. Et c'est le plus gros succès de toute l'histoire du cinéma argentin dans son propre pays, plus que "Star Wars" ! 30 Sortie le 27 janvier 45 ans « 45 years » Andrew Haigh Grande-Bretagne, 1h35, 2015, avec Charlotte Rampling, Tom Courtenay, Geraldine James, ... Kate et Geoff Mercer sont sur le point d’organiser une grande fête pour leur 45e anniversaire de mariage. Pendant ces préparatifs, une lettre bouleverse la vie du couple : le corps du premier grand amour de Geoff, disparu 50 ans auparavant dans les glaces des Alpes, vient d’être retrouvé... Depuis le très gracieux "Weekend", Andrew Haigh n’a pas son pareil pour filmer l’intimité du couple. Mais si son film précédent abordait la relation naissante d’un jeune ménage gay, celui-ci s’intéresse à un vieux couple hétérosexuel. Geoff et Kate, sont respectivement incarnés par Charlotte Rampling et Tom Courtenay. L’alchimie entre les deux acteurs est palpable, immédiate. Que ces deux là aient traversé près d’un demi siècle ensemble, on y croit. Qu’ils soient en proie au doute, ensemble mais séparément, on y croit également. Que se passe-t-il une fois qu’un couple s’est marié et a eu beaucoup d ’enfants ? Au delà du conte de fées, Haigh livre une peinture fine de l’après, qui laisse une douce amertume dans le cœur. Carol Todd Haynes Grande-Bretagne, 2015, 1h58, avec Cate Blanchett, Rooney Mara, Kyle Chandler... Prix d'Interpretation Féminine pour Rooney Mara - Cannes 2015 Dans le New York des années 50, Therese (Rooney Mara), jeune employée d'un grand magasin de Manhattan, fait la connaissance d'une cliente distinguée, Carol (Cate Blanchett), femme séduisante, prisonnière d'un mariage peu heureux. À l'étincelle de la première rencontre succède rapidement un sentiment plus profond. Les deux femmes se retrouvent bientôt prises au piège entre les conventions et leur attirance mutuelle. Todd Haynes fait du New York de l’époque une prison luxueuse. Une sorte de paradis, mais uniquement pour ceux qui acceptent d’étouffer leurs passions au nom des conventions. La beauté du film vient de son élégance presque désuète, de la perfection des mouvements de caméra qui semblent observer, constamment, chez l’héroïne, ce vernis de bienséance qui se craquelle… "Cadrant sans cesse ses actrices à l’état d’auras corsetées au travers de vitrines, pare-brise et fenêtres, fondues dans le grain argentique des photos prises par Therese ou nimbées des flocons scintillants qui viennent bénir chacune de leurs échappées, le film tout entier accorde l’envoûtement de ses formes à la palpitation de ce qui nous y emplit de sa déflagration lente et familière, la cristallisation d’un cœur simple." J. Gester 31 Toujours à l’affiche... Je vous souhaite La Fille du patron d'être follement aimée « Shan he gu ren » « Mountains May Depart » Ounie Lecomte Olivier Loustau Jia Zhang-ke France, 2015, 1h40, avec Céline Sallette, Anne Benoît, Elyes Aguis, Françoise Lebrun, Louis-Do de Lencquesaing… France, 2014, 1h38, avec Olivier Loustau, Christa Theret, Florence Thomassin et Patrick Descamps... Chine, 2h06, avec Tao Zhao, Yi Zhang, Jingdong Liang, Sylvia Chang, Mia Zijang Dong... Sélection Officielle - Cannes 2015 Élisa est kinésithérapeute. Elle part s’installer avec son jeune fils, Noé, à Dunkerque, ville où elle est née sous X. Six mois plus tôt, Élisa a entrepris des recherches, mais cette mère anonyme, qui l’a abandonnée, avait refusé de dévoiler son identité. À la recherche impossible d’une mère inconnue, de son passé et de leur histoire, Élisa ne renonce pas et veut comprendre… Le hasard va bouleverser ses attentes. Plus on parle de soi, plus on a des chances d'être universel. C'est le cas d'Ounie Lecomte, qui, avec « Je vous souhaite d'être follement aimée » évoque toutes les quêtes d'identités, quelles soient filiales, maternelles ou communautaires. "Dans "Une vie toute neuve", la fille est déjà grande quand elle est abandonnée, elle en est consciente. Dans "Je vous souhaite d’être follement aimée", il s’agit d’un abandon dans la toute petite enfance, quand on n’a pas encore la possibilité de formuler ce qu’on ressent."Ounie Lecomte Un film d'une sensualité émouvante avec un duo de comédiennes, Céline Sallette et Anne Benoît, magnifié par la lumière de Caroline Champetier. 32 Au-delà des montagnes Madeleine (excellente Florence Thomassin) et Vital (Olivier Loustau) sont un couple d'ouvriers, qui, arrivés à la quarantaine, ne semblent plus partager que l'amour pour leur fille. Elle a travaillé et il travaille encore dans une usine textile moderne, mais en grande difficulté économique. Et puis il y a Alix, une jeune femme de passage, venue réaliser dans l'usine une étude ergonomique visant à améliorer les conditions de travail des ouvriers. Amenée dans le cadre de sa mission à se rapprocher de Vital, elle va être attirée par l'assurance avec laquelle il exerce sa fonction de contremaître et l'autorité qu'il dégage à son poste d'entraîneur de rugby. Nous allons très rapidement être emportés dans l'aventure collective d'hommes et de femmes qui, d'une part, luttent pour préserver leur emploi et, d'autre part, espèrent remporter le championnat de rugby opposant des clubs d'entreprises. Ces combats, ils les mènent ensemble et en font un tout indissociable. Mais qu'en sera-t-il du groupe quand un de ses membres, son leader, rompra l'équilibre sur lequel il reposait ? Toutes les scènes de groupe sont particulièrement réussies. Le mélange d'acteurs professionnels et amateurs fonctionne parfaitement. Dans le cinéma français, ce n'est pas tous les jours qu'un groupe social, ici des ouvriers, est montré avec une telle justesse, aussi bien dans le quotidien que dans les moments de crise. Un premier film totalement réussi par Olivier Loustau aussi bien en tant que réalisateur qu'acteur principal. Chine, fin 1999. Tao, une jeune fille de Fenyang est courtisée par ses deux amis d’enfance, Zhang et Liangzi. Zhang, propriétaire d’une station-service, se destine à un avenir prometteur tandis que Liangzi travaille dans une mine de charbon. Le cœur de Tao balance entre les deux hommes, elle va devoir faire un choix... Sur un quart de siècle, entre une Chine en profonde mutation et l’Australie comme promesse d’une vie meilleure, les espoirs, les amours et les désillusions de ces personnages face à leur destin. Toute une traversée de la vie, donc, pour le trio amoureux du début. A travers le destin de ces trois-là, puis celui d'un adolescent de la génération suivante, Jia Zhang-Ke décrit rien de moins qu'un changement de civilisation. La Chine ravalée, aimantée par le capitalisme et la technologie, condense et exacerbe ces transformations. Mais, jusqu'en Australie, théâtre du troisième chapitre, c'est une déshumanisation globale que le film raconte, avec un humour féroce. Que reste-t-il des nos amours, voire de notre aptitude à aimer ? Sans jamais s'attendrir ni se lamenter, Jia Zhang-Ke nous donne des frissons avec ce film de maturité, ample et sec, qui dévoile seulement in extremis son moteur secret : un lyrisme débordant, inconsolable. Bang Gang (Une histoire d'amour moderne) A second chance Eva Husson Susanne Bier France, 1h38, avec Finnegan Oldfield, Marilyn Lima, Daisy Broom, Lorenzo Lefebvre… Danemark, 2015, 1h44, avec Nikolaj Coster-Waldau, Maria Bonnevie, Ulrich Thomsen, Nikolaj Lie Kaas... Prix du Jury, Festival International du Film Policier, Beaune 2015 Les faubourgs aisés d’une ville sur la côte atlantique. George, jolie jeune fille de 16 ans, tombe amoureuse d’Alex. Pour attirer son attention, elle lance un jeu collectif où sa bande d’amis va découvrir, tester et repousser les limites de leur sexualité. Au milieu des scandales et de l’effondrement de leur système de valeurs, chacun gère cette période intense de manière radicalement différente. Ce teen-movie raconte les quelques semaines folles d’une bande de lycéens, filles et garçons qui se réunissent la nuit pour baiser tous ensemble dans des partouzes clandestines et joyeuses. Un peu à la manière de « 17 filles » des sœurs Coulin (qui était lui aussi inspiré d’un fait divers américain), Eva Husson met en scène une sorte de fantasmagorie à la frontière du conte et du naturalisme, abordant la sexualité telle une fièvre mystérieuse qui s’empare d’ados submergés par un désir aussi beau qu’inquiétant, aussi vitaliste que mortifère. La qualité du film, outre sa photographie hyper sensuelle et son climat hallucinogène, est de ne jamais produire de discours sur cette sexualité hors normes, de ne pas en faire le résultat d’un trauma ou d’un délire né d’une consommation abusive de porno. Ici, pas de psychologie qui vaille : « Bang Gang » est juste une affaire de corps qui se frottent, se lèchent, se pénètrent et s’absorbent au rythme suave des palpitations électro de Brodinski. C’est un chant exalté pour la furie adolescente, et l’un des plus désirables films issus du jeune cinéma français époque 2015. Mistress America « En chance til » Noah Baumbach Andreas et Simon sont tous deux policiers et meilleurs amis. Ils mènent tous deux une vie très différente. Andreas a une vie de famille épanouie avec sa ravissante femme et leur nouveau-né. Simon est récemment divorcé et termine ses soirées à se saouler dans les bars obscurs de la ville. Un matin, ils sont alertés par un voisin pour une violente dispute conjugale. Arrivé chez un couple de drogués, Andreas découvre sur place un bébé laissé à l'abandon dans un placard. Cette affaire va avoir des répercutions dramatiques et inattendues sur sa vie privée. Construit un peu comme une enquête, « A second Chance » n’est pas vraiment un polar mais plutôt un drame familial existentiel. C'est autour de ce tout petit enfant que va se nouer l'intrigue... « A second chance est un drame personnel sur des personnes vulnérables, qui font face à des situations dont ils n’ont pas le contrôle, qui n’ont pas forcément la force nécessaire pour affronter ces épreuves. Un drame aussi sur les secrets qui les entourent. Aux prises avec ces questions, nous avons cherché à examiner les bases morales des relations humaines, qu’elles soient privées ou sociales, à nous interroger sur nos propres valeurs morales et éviter les jugements hâtifs. » Susanne Bier Etats-Unis, 2015, 1h24, avec Greta Gerwig, Lola Kirke, Matthew Shear… Étudiante en première année dans une université de New York, Tracy se sent bien seule: elle ne fait ni les rencontres exaltantes auxquelles elle s'attendait, ni ne mène la vie urbaine trépidante à laquelle elle aspirait. Jusqu'au jour où elle est accueillie par sa future demisoeur Brooke, New-Yorkaise pure et dure habitant à Times Square. Séduite par les extravagances de Brooke, Tracy découvre enfin le Manhattan dont elle rêvait… « Mistress America » est le dernier né de la fertile union artistique du tandem Noah Baumbach et Greta Gerwig (« Frances Ha »). Difficile d'éviter la comparaison avec le Woody des belles années de « Manhattan », devant tant de personnages urbains aux répliques si révélatrices de l'instantanéité de notre époque. Alors que le New York d' « Annie Hall » était la capitale de la névrose, du pot et des kits signés Ralph Lauren, la Grosse Pomme de Baumbach-Gerwig est une jungle documentée par Twitter, où le Soul Cycle remplace le divan du psy et où chacun trace sa destinée en tentant d'accomplir le super-héroïque, en ouvrant un resto ou en écrivant une série télé. Ou les deux. Parfait emblème d'une génération, le personnage de la jeune trentenaire Brooke (qu'incarne magnifiquement Greta Gerwig) veut tout, fait plus encore, rêve en 3D et s'exprime sans filtre. Pour Tracy, future demi-soeur de Brooke et aspirante écrivaine de nouvelles littéraires (jouée avec une belle retenue par la toute jeune Lola Kirke), elle est la muse idéale. Situé dans le Manhattan des loyers hors de prix et des touristes qui colonisent Times Square, « Mistress America » est une délirante et intelligente comédie urbaine qui confirme le génie de Baumbach et Gerwig. 33 Toujours à l’affiche... Les 8 Salopards « The Hateful Eight » Quentin Tarantino Etats-Unis, 2015, 2h47, Samuel L. Jackson , Kurt Russell, Jennifer Jason Leigh, Walton Goggins, Demian Bichir , Tim Roth, Michael Madsen ... Quelques années après la Guerre de Sécession, le chasseur de primes John Ruth, dit Le Bourreau, fait route vers Red Rock, où il conduit sa prisonnière Daisy Domergue se faire pendre. Sur leur route, ils rencontrent le Major Marquis Warren, un ancien soldat lui aussi devenu chasseur de primes, et Chris Mannix, le nouveau shérif de Red Rock. Surpris par le blizzard, ils trouvent refuge dans une auberge au milieu des montagnes, où ils sont accueillis par quatre personnages énigmatiques : le confédéré, le mexicain, le cowboy et le court-sur-pattes. Alors que la tempête s’abat au-dessus du massif, l’auberge va abriter une série de tromperies et de trahisons… Trois ans après le sensationnel "Django Unchained", le nouveau film de Quentin Tarantino pourrait emprunter beaucoup plus aux films d'horreur qu'aux long-métrages de Sergio Leone. Aux yeux du cinéaste "Les 8 Salopards" est en effet très proche de "The Thing". Le film s'annonce tarantinesque en diable, avec une bande-originale et un casting décoiffants, des dialogues savoureux et de nombreux élans de violence, de la neige, de la tension et des coups de feu ! Star Wars : Épisode VII - Le réveil de la force «Star Wars: Episode VII - The Force Awakens» J.J. Abrams Etats-Unis, 2015, 2h16, avec Daisy Ridley, John Boyega, Oscar Isaac, Adam Driver, Harrison Ford, Carrie Fisher, Mark Hamil… Dans une galaxie lointaine, très lointaine, un nouvel épisode de la saga "Star Wars", 30 ans après les événements du "Retour du Jedi". En trente années-film, il s’en sera passé des choses. Mais on peut être assuré de retrouver de grandes batailles morales, desquelles dépend l’avenir de la galaxie, et l’univers de space opera qui nous a accompagnés depuis nos plus jeunes années. Si l’on en croit le casting, il y aura beaucoup de nouvelles têtes (comme dans le « premier » épisode de 1977, en somme), mais quelques anciens pour montrer le chemin : Han Solo et Luke Skywalker rempilent, ainsi que la princesse Leia (tous interprétés par les acteurs de l’époque). Plus de 30 ans après la bataille d’Endor, la galaxie n'en a pas fini avec la tyrannie et l’oppression. Les membres de l'Alliance rebelle, devenus la « Résistance », combattent les vestiges de l'Empire réunis sous la bannière du « Premier Ordre ». Un mystérieux guerrier, Kylo Ren, semble vouer un culte à Dark Vador et pourchasse les ennemis du Premier Ordre à travers la galaxie. Au même moment, une jeune femme nommée Rey, pilleuse d'épaves sur la planète désertique Jakku, va faire la rencontre de Finn, un Stormtrooper en fuite, une rencontre qui bouleversera sa vie. 34 L'étreinte du serpent «El abrazo de la serpiente» Ciro Guerra Colombie, 2015, 2h05, avec Nilbio Torres, Antonio Bolívar, Yauenkü Miguee, Jan Bijvoet, Brionne Davis... Quinzaine des Réalisateurs – Prix Art Cinéma Karamakate, un chaman amazonien puissant, dernier survivant de son peuple, vit isolé dans les profondeurs de la jungle. Des dizaines d’années de solitude ont fait de lui un chullachaqui, un humain dépourvu de souvenirs et d’émotions. Sa vie est bouleversée par l’arrivée d’Evans, un ethnobotaniste américain à la recherche de la yakruna, une plante sacrée très puissante, possédant la vertu d’apprendre à rêver. Ils entreprennent ensemble un voyage jusqu’au cœur de la forêt Amazonienne au cours duquel, passé, présent et futur se confondent, et qui permettra à Karamakate de retrouver peu à peu ses souvenirs perdus. Un film magnifique en noir et blanc, une vraie splendeur visuelle, qui mêle deux récits de voyages initiatiques en Amazonie. Ciro Guerra, nous parle du choix du titre de son film : « Le serpent est une figure importante dans la mythologie amazonienne.Onracontequ’ilestdescendudelaVoieLactée, ramenant les humains sur terre, puis s’est transformé en fleuve. Si un humain a une question ou un doute sur son existence, il peut faire appel au serpent à travers les plantes. Alors le serpent descend et dans son étreinte transporte l’humain dans un autre monde, un lieu hors du temps, pour lui donner la réponse. » « Je voudrais que mon film fasse le même effet au spectateur ». Une somptueuse odyssée amazonienne. Plusieurs acteurs non professionnels indios illuminent ce film dont la réflexion porte sur la place de l'homme sur la planète et sa responsabilité quant à son avenir. " L'étreinte du serpent ", est l'un de ces films dont l'empreinte vous poursuit longtemps après la projection. Demain Cyril Dion et Mélanie Laurent Film Documentaire, France, 2015, 1h58 Et si montrer des solutions, raconter une histoire qui fait du bien, était la meilleure façon de résoudre les crises écologiques, économiques et sociales, que traversent nos pays ? Suite à la publication d’une étude qui annonce la possible disparition d’une partie de l’humanité d’ici 2100, Cyril Dion et Mélanie Laurent sont partis avec une équipe de quatre personnes enquêter dans dix pays pour comprendre ce qui pourrait provoquer cette catastrophe et surtout comment l'éviter. Durant leur voyage, ils ont rencontré les pionniers qui réinventent l’agriculture, l’énergie, l’économie, la démocratie et l’éducation. Ces femmes et hommes ont trouvé des solutions concrètes, positives et viables. En mettant bout à bout ces initiatives positives qui fonctionnent déjà, ils commencent à voir émerger ce que pourrait être le monde de demain… 35
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