Régulation électromécanique par Ahmed RACHID Professeur des Universités, Laboratoire des Systèmes Automatiques, Université de Picardie 1. 1.1 1.5 1.6 Éléments moteurs .................................................................................... Moteurs à courant continu.......................................................................... 1.1.1 Moteur à commande d’induit ............................................................ 1.1.2 Moteurs à commande d’inducteur.................................................... Moteurs à courant alternatif ....................................................................... Embrayages ................................................................................................. 1.3.1 Embrayage à particules magnétiques .............................................. 1.3.2 Embrayage à hystérésis ..................................................................... 1.3.3 Embrayage à frottement .................................................................... 1.3.4 Embrayage à courants de Foucault................................................... Amortisseurs................................................................................................ 1.4.1 Amortisseur visqueux ........................................................................ 1.4.2 Amortisseur à inertie.......................................................................... Ressorts ........................................................................................................ Choix d’un moteur....................................................................................... 2. 2.1 2.2 2.3 2.4 2.5 2.6 Système asservi en position ................................................................. Calcul de la puissance requise ................................................................... Choix du moteur .......................................................................................... Répartition des divers étages d’engrenages ............................................. Réduction du jeu des engrenages.............................................................. Retour tachymétrique.................................................................................. Influence du couple perturbateur............................................................... — — — — — — — 6 6 6 7 7 7 7 3. 3.1 Machine asynchrone ............................................................................... Modélisation ................................................................................................ 3.1.1 Équations électriques ......................................................................... 3.1.2 Équations mécaniques ....................................................................... Commande................................................................................................... 3.2.1 Commande en flux orienté ................................................................ 3.2.2 Linéarisation entrée-sortie ................................................................. 3.2.3 Modèle discret du moteur asynchrone............................................. Variateurs industriels................................................................................... — — — — — — — — — 8 8 8 12 12 13 14 15 16 Moteur pas à pas...................................................................................... Modélisation ................................................................................................ 4.1.1 Modèle physique complet ................................................................. 4.1.2 Transformation DQ ............................................................................. 4.1.3 Modèle simplifié ................................................................................. Commande................................................................................................... 4.2.1 Régulateur PD ..................................................................................... 4.2.2 Linéarisation et commande par retour d’état................................... 4.2.3 Approche par les fonctions de Lyapunov ......................................... — — — — — — — — — 16 17 17 17 18 18 18 19 19 Perspectives .............................................................................................. — 22 1.2 1.3 1.4 3.2 3.3 R 7 540 6 - 1997 4. 4.1 4.2 5. Pour en savoir plus........................................................................................... Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Informatique industrielle R 7 540 - 2 — 2 — 2 — 3 — 3 — 3 — 4 — 4 — 4 — 4 — 4 — 4 — 5 — 5 — 5 Doc. R 7 540 R 7 540 − 1 RÉGULATION ÉLECTROMÉCANIQUE ________________________________________________________________________________________________________ a régulation électromécanique est le plus souvent associée aux systèmes impliquant un travail mécanique, par exemple pointer de façon continue une antenne de radar vers un satellite, diriger un canon vers une cible, actionner les diverses parties d’un robot mobile ou d’un bras manipulateur. Dans tous ces systèmes, l’ingénieur doit d’abord évaluer, à partir des contraintes ou spécifications imposées et des charges ou masses à déplacer, la puissance requise, pour choisir un organe moteur et une transmission adaptés à la charge. Cet article traite des méthodes modernes de l’automatique qui ont été spécifiquement développées pour la régulation des moteurs électriques les plus répandus : moteur à courant continu, moteur asynchrone, moteur pas à pas. Ces techniques se basent sur les modèles, souvent non linéaires, de ces moteurs. Par conséquent, les outils qui seront utilisés sont ceux de l’automatique non linéaire : commande par flux orienté, linéarisation par retour de sortie, synthèse par les fonctions de Lyapunov... Les résultats seront exposés avec le minimum de prérequis mathématiques. Avec les progrès réalisés en électronique de puissance et dans les systèmes à microprocesseurs, les méthodes avancées de l’automatique ont élargi les champs d’application des différents moteurs et, de façon générale, ont permis d’améliorer les performances, le rendement et la fiabilité des systèmes électromécaniques. L Les méthodes générales de synthèse des correcteurs sont étudiées dans le présent volume Automatique, dans les articles Principes généraux de correction [R 7 405], Correction fréquentielle analogique [R 7 410], Méthodes de synthèse de correcteurs numériques [R 7 420]. 1. Éléments moteurs Tout système de régulation nécessite un organe moteur capable de transformer le signal de commande en une force ou en un couple mécanique d’amplitude suffisante pour exécuter le travail requis. Ce travail consiste généralement dans le déplacement (plus ou moins rapide), avec une précision spécifiée, d’une charge imposée ; celle-ci peut être un canon, une antenne de radar, un téléscope, un rouleau d’imprimante, etc. Le choix de l’organe moteur et de son mode d’accouplement incombent à l’ingénieur de projet qui doit d’abord calculer la puissance requise à partir des spécifications du cahier des charges. Les organes moteurs comprennent les moteurs électriques à courant continu, à courant alternatif, ainsi que les embrayages. En ce qui concerne les moteurs, le lecteur se reportera utilement à l’article [8] dans les Techniques de l’Ingénieur. 1.1 Moteurs à courant continu Dans les applications où la puissance en jeu est inférieure à quelques kilowatts, le moteur à courant continu à aimants permanents est très utilisé. C’est un moteur à excitation constante, où la variable de commande est la tension appliquée à l’induit. Sa fonction de transfert est obtenue à partir des équations suivantes : avec V (V) R a (Ω) La (H) R 7 540 − 2 V (s ) = (Ra + La S ) I a + K Φ s θ (1) CM = K Φ Ia (2) tension appliquée au moteur, résistance de l’enroulement d’induit, inductance de l’enroulement d’induit, variable de Laplace, courant circulant dans l’induit, constante du moteur, et Φ étant le flux dans l’entrefer : — pour l’équation (1), K Φ (V · rad –1 · s) tension induite ; — pour l’équation (2), K Φ (N · m · A –1 ) couple développé par unité de courant, θ (rad) position angulaire de l’arbre, C M (N · m) couple électromagnétique développé. Dans le système international (SI), le terme K Φ est numériquement le même dans les deux équations (1) et (2). La relation entre V et θ fait intervenir l’inertie, le frottement et le couple de charge. Le moteur doit développer un couple suffisant pour vaincre le couple total de la charge : C M = J θs 2 + C f + Cc J (kg · m 2) inertie totale ramenée à l’arbre moteur, C f (N · m) couple de frottement, Cc (N · m) couple de charge. Si l’on ne prend pas en compte le couple de charge, ce qui est souvent le cas dans un asservissement de position, nous avons : avec 1.1.1 Moteur à commande d’induit et s I a (A) K C M = K Φ I a = (Js 2 + fs ) θ rad –1 (3) · s) coefficient de frottement visqueux. avec f (N · m · La substitution de l’expression (3) dans les équations (1) et (2) permet d’obtenir la fonction de transfert entre θ et V : θ KΦ 1 ----- ( s ) = --------------------------------------- ⋅ --------------------------------------------------------------------------------------------------------V JL a JR a + fL a [ ( K Φ ) 2 + fR a ] - s + -------------------------------- s 2 s 1 + ------------------------------- ( K Φ ) 2 + fR a fR a + ( K Φ ) 2 Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Informatique industrielle _______________________________________________________________________________________________________ RÉGULATION ÉLECTROMÉCANIQUE Le dénominateur contient, entre parenthèses, une quantité qui est sensiblement égale au produit des constantes de temps du moteur : et JR a -------------------------------- constante de temps mécanique (en secondes) ( K Φ ) 2 + fR a La ------- constante de temps électrique (en secondes) Ra Ces moteurs sont disponibles sur le marché et couvrent une gamme de puissance qui s’étend de quelques watts jusqu’à quelques kilowatts. Le tableau 1 indique les principales caractéristiques de certains types. On notera que le courant pulsé (et le couple pulsé qui lui est proportionnel) peut atteindre jusqu’à huit fois le courant nominal. C’est ce qui rend ce moteur si intéressant dans les applications où une accélération très grande est requise. 1.1.2 Moteurs à commande d’inducteur Dans le moteur à commande d’inducteur, la variable de commande est la tension aux bornes de l’inducteur, alors que l’induit est parcouru par un courant sensiblement constant. Ici, la force contreélectromotrice n’a aucun effet sur la fonction de transfert, puisque le courant dans l’induit est maintenu sensiblement constant par une source de courant. Les équations sont les suivantes : Vf (s ) = (R f + Lf s ) I f Généralement, ces moteurs utilisent un rotor à cage d’écureuil, et les seules connexions électriques sont sur l’enroulement du stator. La fonction de transfert s’établit à partir des caractéristiques couplevitesse fournies par le fabricant (figure 1). Dans le cas des moteurs biphasés, une phase est alimentée à tension et fréquence constantes, tandis que l’autre phase, l’enroulement de commande, est alimentée à la même fréquence, mais en quadrature avec la première, et à tension variable en amplitude et en polarité selon le signal de commande. Dans la figure 1, V i représente la tension appliquée sur la phase de commande, la phase de référence étant alimentée à tension nominale. On peut linéariser les courbes autour d’un point de fonctionnement et poser : C M = kV – αω ∆C avec k = --------- caractéristique de couple (N · m · V –1), ∆V ω = Cte ∆C α = -------- caractéristique d’amortissement ∆ ω V = Cte (N · m · rad –1 · s). Comme la vitesse à vide de tout moteur à induction tend vers la vitesse synchrone quelle que soit la tension appliquée, il est facile de vérifier que la constante α varie selon cette tension. On prend généralement pour α la moitié de la pente de la caractéristique obtenue lorsque V i est à tension nominale (tableau 2). 1.3 Embrayages Φ = k If C M = k Φ Ia [cf. relation (2)] Le lecteur se reportera utilement à l’article [9] [10] des Techniques de l’Ingénieur. V f (V) tension appliquée à l’inducteur, R f (Ω) résistance de l’enroulement inducteur, L f (H) inductance de l’enroulement inducteur, I f (A) courant inducteur, Φ (Wb) flux dans l’entrefer, k (Wb/A) constante entre le flux magnétique et le courant. La réduction des équations conduit à la fonction de transfert suivante : KkI θ 1 ------- ( s ) = -------------a- ⋅ ---------------------------------------------------------Lf Vf fR f J 1 + ----- s 1 + ------- s s f Rf Les embrayages sont des accouplements électromécaniques ou électromagnétiques qui permettent de coupler un moteur tournant à vitesse constante à une charge. Leur gros avantage est la possibilité de développer des accélérations très élevées, puisque le moteur n’a pas à accélérer sa propre inertie ; celle-ci contribue d’ailleurs, par son énergie cinétique, à augmenter le transfert initial de puissance entre le moteur et la charge. Les principaux types d’embrayages sont décrits ci-après. Dans les quatre types d’embrayages décrits, le couple développé est directement proportionnel au signal de commande et pratiquement indépendant du glissement ou de la vitesse relative de l’élément moteur par rapport à celle de l’élément charge. avec J et f ayant été définis au paragraphe 1.1.1. Il faut noter que la fréquence de coupure f /J est très faible, de sorte que la fonction de transfert se rapproche de l’expression : KkI θ 1 ------- ( s ) = -------------a- ⋅ --------------------------------Vf Rf J Lf 1 + ------- s s 2 Rf d’où la nécessité de compensation, même aux basses fréquences, par suite de la présence d’un terme de double intégration. 1.2 Moteurs à courant alternatif Les moteurs à courant alternatif, utilisés dans les applications où la puissance ne dépasse pas quelques centaines de watts, ont aussi tendance à être remplacés par les moteurs à aimants permanents, excepté pour les applications à faible puissance dans des conditions spéciales où la commutation pourrait causer des problèmes (interférence électromagnétique). Figure 1 – Moteur biphasé : couple en fonction de la vitesse (0) (0) Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Informatique industrielle R 7 540 − 3 RÉGULATION ÉLECTROMÉCANIQUE ________________________________________________________________________________________________________ Tableau 1 – Caractéristiques de quelques moteurs à courant continu à commande d’induit Puissance Vitesse Couple nominale nominal K Tension Courant Courant Résistance Inductance nominale nominal pulsé d’induit d’induit (W) (tr/min) (N · m) (N · m · A–1 ou V · rad –1 · s –1) (V) (A) (A) (Ω) (µH) 15 54 37 250 250 1 800 1 700 3 400 3 900 2 500 2 750 2 000 0,039 0,176 0,091 0,98 0,84 8,82 0,02 0,027 0,021 0,13 0,108 0,42 12 9 12 36 36 83 2,7 8,0 7,0 9,3 10,0 25 20 35 50 55 80 100 0,9 0,5 0,4 0,6 0,4 0,5 200 10 100 60 100 100 Moment d’inertie (en 10 –5 kg · m 2) 3,11 2,1 2,45 40,0 53,9 590 Masse (kg) 0,55 1,8 1,5 9,9 6,4 27,4 Couple de frottement (N · m) 0,01 0,016 0,017 6 0,068 0,062 7 0,098 Tableau 2 – Caractéristiques de quelques moteurs biphasés à courant alternatif Puissance nominale Fréquence Vitesse à vide Couple au démarrage Moment d’inertie (W) Tension nominale sur chaque enroulement (V) (Hz) (tr/min) (N · m) (en 10 –6 kg · m 2) 35 25 10 4 25 50 5 115/115 115/115 115/115 115/115 115/115 115/115 115/115 60 60 60 60 400 400 400 3 600 3 600 3 600 3 600 8 000 8 000 8 000 0,318 0,201 0,082 0,049 0,121 0,339 0,016 32,0 15,4 4,06 4,06 10,6 39,3 1,71 1.3.1 Embrayage à particules magnétiques Cet embrayage contient une poudre magnétique en suspension dans un fluide entourant les éléments moteur et charge. Sous l’action du courant de commande, la poudre magnétique s’oriente et crée un lien mécanique semi-rigide entre les deux éléments, permettant la transmission d’un couple. 1.3.2 Embrayage à hystérésis la vitesse de l’arbre moteur, car un glissement est nécessaire pour le développement d’un couple. La caractéristique de couple est fonction du courant d’excitation et du glissement : pour un glissement donné, le couple est directement proportionnel au courant d’excitation. Cet embrayage est surtout utilisé dans les applications où le glissement est faible. Dans tous les embrayages, il y a une dissipation de puissance non négligeable : cette puissance est égale au produit du couple transmis par la différence de vitesse entre l’arbre moteur et l’arbre de la charge ; il faut prévoir un dispositif pour évacuer la chaleur produite. Dans ce type d’embrayage, le fluide magnétique est remplacé par un cylindre ou un disque ferromagnétiques à champ coercitif très élevé. Les caractéristiques de fonctionnement (couple en fonction du courant de commande) sont semblables à celles de l’embrayage à particules magnétiques ; par rapport à ce dernier, l’embrayage à hystérésis présente les avantages d’une vie utile plus longue et d’une réponse plus uniforme en fonction du courant de commande. Un échauffement trop intense risque de modifier les caractéristiques magnétiques du cylindre et les paramètres de l’embrayage. Normalement couplé à l’arbre d’un moteur, l’amortisseur est un élément qui développe un couple de charge opposé au couple moteur. Le but est la modification de la fonction de transfert. 1.3.3 Embrayage à frottement 1.4.1 Amortisseur visqueux Cet embrayage utilise le frottement entre deux éléments pour transmettre un couple. Ses caractéristiques principales sont : rendement élevé et puissance dissipée très faible lorsqu’il est désengagé. Il est employé plutôt dans les applications où les accélérations sont intermittentes, à cause de l’usure du matériau à friction. L’amortisseur visqueux, développant un couple proportionnel à la vitesse, est utilisé pour augmenter la bande passante d’un moteur de système asservi. Il est plutôt employé dans les petits moteurs à cause de la puissance qu’il consomme et est souvent réglable à l’aide d’une vis placée à une extrémité du moteur. On peut noter l’influence de l’amortissement en comparant les fonctions de transfert du moteur seul et du moteur avec amortissement. Si l’on considère le cas d’un système asservi de position où la seule charge est une inertie, l’équation du couple, obtenue à partir de la caractéristique couple-vitesse du moteur, peut s’écrire : — moteur seul : C M = kV – αω = Jω˙ 1.3.4 Embrayage à courants de Foucault Cet embrayage fonctionne selon le principe du moteur asynchrone. Le champ tournant est constitué de pôles réels solidaires de l’arbre moteur. Le couple résulte de l’action sur les pôles des courants de circulation dus aux tensions induites par le champ tournant. Il faut noter que l’arbre de la charge ne peut jamais atteindre R 7 540 − 4 1.4 Amortisseurs Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Informatique industrielle _______________________________________________________________________________________________________ RÉGULATION ÉLECTROMÉCANIQUE — moteur avec amortissement visqueux : 1.5 Ressorts C M = kV – αω = Jω˙ + f ω Les fonctions de transfert correspondantes sont respectivement : θ k/ α ----- ( s ) = --------------------------------V J s 1 + ----- s α θ k/ ( α + f ) ----- ( s ) = ----------------------------------------V J s 1 + ------------- s α+f avec C M (N · m) k (N · m · V –1) α (N · m · rad –1 · s) J (kg · m 2) couple moteur, constante de couple, pente de la courbe couple-vitesse, f (N · m · rad –1 · s) coefficient de frottement de l’amortisseur. moment d’inertie total ramené à l’arbre moteur, La fréquence de coupure de la fonction de transfert a été augf+α mentée dans le rapport ------------ . α Il faut cependant noter que cette augmentation s’accompagne d’une diminution, dans le même rapport, du gain de la fonction de transfert et de la vitesse à vide du moteur. 1.4.2 Amortisseur à inertie L’amortisseur à inertie a été imaginé pour permettre d’atteindre le même résultat que l’amortisseur visqueux, du point de vue de la bande passante, sans diminuer le gain ni la vitesse à vide. Il est constitué d’une inertie libre couplée à l’arbre moteur à travers un accouplement visqueux (figure 2). L’équation du couple est la suivante : Le lecteur peut se reporter aux articles [11] dans les Techniques de l’Ingénieur. Un ressort peut quelquefois être utilisé pour éliminer le jeu des engrenages dans les systèmes asservis de faible puissance, par exemple dans le positionnement d’un petit miroir réfléchissant un spot lumineux (figure 3). La constante du ressort doit être suffisante pour que le couple de rappel soit toujours supérieur au couple d’inertie de la charge dans toute la gamme de fonctionnement du système. Le moteur fonctionne alors sous un couple de charge unidirectionnel faible ramené au moteur, mais suffisant pour maintenir les engrenages engagés dans le même sens en tout temps. Il faut noter que ce couple n’influe pas sur la réponse dynamique du système. 1.6 Choix d’un moteur Le choix d’un moteur est, en dernière analyse, fonction de l’application et de la source de puissance disponible. Dans les machines-outils, qui sont maintenant souvent commandées numériquement, les moteurs pas à pas sont tout indiqués lorsque la vitesse maximale requise est relativement faible, que le couple est relativement constant et que l’avancement incrémental en charge est faible (de l’ordre de la fraction de degré pour le moteur lui-même). Le moteur pas à pas peut très bien positionner, à travers un engrenage de réduction, la tête coupeuse ou le chariot. En revanche, dans les applications impliquant un déplacement rapide avec variation appréciable du couple, le moteur à aimants permanents est tout indiqué. On peut citer comme applications les enregistreurs XY, les imprimantes rapides, les magnétophones multipistes industriels. Le moteur à courant continu à aimants permanents présente aussi l’avantage d’un couple transitoire élevé, ce qui favorise les accélérations de démarrage et d’arrêts rapides.‘ C M = kV – αω = Jω˙ + f ( ω – ω f ) celle de l’amortisseur est : f ( ω – ω f ) = J f ω˙ f Après réduction, on obtient la fonction de transfert suivante : Jf 1 + ------ s f θ k ----- ( s ) = ---- ⋅ -----------------------------------------------------------------------------------------V α Jf J J J J 1 + ----- + ------f- + ------f- s + ---------- s 2 s α αf f α s 1 + ------ωf k = ---- ⋅ ------------------------------------------------α s s s 1 + ------ 1 + ------ ω 1 ω 2 Figure 2 – Amortisseur à inertie : schéma Les deux paramètres f et J f permettent de déterminer la fréquence α+f de coupure la plus haute (sensiblement égale à ------------ ) et la fréquence J f correspondant au zéro de la fonction de transfert (égale à ------- ). Jf Figure 3 – Système à ressort Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Informatique industrielle R 7 540 − 5 RÉGULATION ÉLECTROMÉCANIQUE ________________________________________________________________________________________________________ 2. Système asservi en position 2.2 Choix du moteur Le lecteur pourra consulter l’article [12] des Techniques de l’Ingénieur. 2.1 Calcul de la puissance requise Dans un système asservi en position, il s’agit du déplacement angulaire ou linéaire d’un élément ayant un moment d’inertie ou une masse. Cet élément doit se déplacer avec une certaine accélération et une certaine vitesse, qui peuvent être spécifiées directement ou calculées à partir du cahier des charges et des contraintes imposées. L’étude des spécifications et de la charge permet d’établir les paramètres et les grandeurs suivants : J c (kg · m 2) inertie de la charge ; α c (rad · s –2) accélération maximale requise à la charge ; ω c (rad · s –1) vitesse angulaire maximale requise à la charge ; C c (N · m) couple de charge maximal. Dans ces conditions, la puissance maximale P requise peut être évaluée par l’équation suivante : P = C max ωc = [(Jc + k 2 J M ) αc + C c ] ωc avec P (W) C max (N · m) (Jc + k 2 J M ) (kg · m 2) À partir de la figure 4, on peut faire un premier choix de moteur, et tracer alors la caractéristique exacte correspondant au moteur choisi. La puissance disponible d’un moteur, sous tension nominale, peut se calculer facilement à partir de la caractéristique couple-vitesse fournie par le fabricant. Cette caractéristique a la forme générale représentée figure 5. À partir de cette caractéristique on peut faire, pour chaque vitesse, le produit du couple moteur par la vitesse du moteur ; ce produit représente la puissance disponible au moteur. On peut aussi, sur le même graphique, tracer la caractéristique de la puissance disponible au moteur en fonction de la vitesse du moteur. L’abscisse de la figure 5 représente la vitesse du moteur. Comme, pour l’application donnée, cette vitesse est directement proportionnelle au rapport d’engrenage k, on peut faire un changement d’échelle et superposer la figure 5 à la figure 4 (voir figure 6). S’il y a intersection entre les deux courbes, le moteur choisi est suffisamment puissant, puisque, pour une certaine gamme de valeurs de k, la puissance disponible est supérieure à la puissance nécessaire. Si les deux courbes ne se rencontrent pas, il faut choisir un moteur plus puissant et recommencer les calculs. Dans le cas où il y a intersection, la zone commune définit pour k un domaine de valeurs possibles comprises entre k 1 et k 2 . (4) puissance requise calculée à l’arbre moteur, couple moteur maximal, inertie du rotor et de la charge ramenée à l’arbre de la charge, k rapport de réduction d’engrenage entre l’arbre moteur et la charge, k 2 J M (kg · m 2) inertie du moteur ramenée à l’arbre de la charge. Ces deux derniers paramètres, k et k 2 J M , sont inconnus, puisque le moteur n’est pas encore choisi. Cependant, l’équation (4) permet de tracer le début de la caractéristique de la puissance requise en fonction de k et aussi d’indiquer l’allure de cette caractéristique (figure 4). Le calcul est fait en considérant la vitesse maximale de la charge comme constante : il suppose que le couple de charge, l’accélération et la vitesse sont maximaux en même temps. Le terme kωc représente la vitesse du moteur nécessaire pour entraîner la charge à la vitesse ωc . Cette vitesse est proportionnelle à k, puisque ωc est considérée comme constante dans le calcul de la puissance requise. Figure 5 – Puissance disponible en fonction de la vitesse Figure 6 – Détermination du rapport d’engrenage k Figure 4 – Puissance requise P en fonction du rapport de réduction d’engrenage k R 7 540 − 6 Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Informatique industrielle _______________________________________________________________________________________________________ RÉGULATION ÉLECTROMÉCANIQUE Un choix voisin de k 1 présente les caractéristiques suivantes : — coût et encombrement réduit pour la boîte d’engrenages ; — gain minimal requis de l’amplificateur ; — réserve de vitesse (le moteur pourra entraîner la charge à des vitesses plus grandes que ωc ) ; — pas de réserve de couple ; — possibilité plus grande de mouvement saccadé aux vitesses très basses ; ce dernier facteur perd de son importance lorsque l’on utilise les moteurs à circuits imprimés, puisque le couple de réluctance n’existe pas dans ce type de moteur. Une valeur de k voisine de k 2 présente les caractéristiques opposées. 2.3 Répartition des divers étages d’engrenages La répartition doit être telle que l’inertie totale ramenée à l’arbre moteur soit minimale. On peut facilement faire le calcul dans le cas d’une boîte d’engrenages comprenant deux étages. Soit k le rapport total, k a et k b respectivement les rapports des premier et second étages (figure 7). Dans ce calcul, on suppose que les roues d’engrenage ont toutes la même épaisseur, qu’elles sont faites du même matériau et que la roue d’entraînement, pour chaque étage de réduction, a le même rayon r 0 . L’inertie de chaque roue d’entraînement est donnée par l’équation suivante : 4 r0 J 0 = ρ e π -----2 J 0 (kg · m 2) inertie de chaque roue de rayon r 0 , ρ (kg · m–3) masse volumique du matériau, r 0 (m) rayon moyen de la roue d’engrenage, e (m) épaisseur de la roue d’engrenage. Comme l’inertie d’un disque est proportionnelle à la quatrième puissance du rayon et que l’inertie ramenée à travers un étage de réduction est proportionnelle à la deuxième puissance du rapport de réduction, on peut exprimer l’inertie totale de la boîte d’engrenages, réfléchie au moteur, en fonction de k a et de k (total), par l’expression suivante : avec 1 1 k 4 4 J = J 0 + ------2- ( J 0 k a + J 0 ) + -----2- J 0 ----- ka k ka En dérivant cette expression par rapport à ka et en annulant la dérivée, on détermine la valeur de ka donnant l’inertie réfléchie minimale. On peut procéder de façon semblable lorsque le nombre d’étages est supérieur à deux ou utiliser les tables qui donnent directement les différents étages en fonction du nombre d’étages et du rapport total de réduction désiré. 2.4 Réduction du jeu des engrenages Le jeu dans les engrenages ne peut être éliminé complètement ; il est dû à l’imperfection des dents elles-mêmes et à la nonconcentricité des arbres et des roulements. On peut cependant atténuer les effets du jeu des engrenages en utilisant, au niveau des étages de sortie, des engrenages antijeu (anti-backlash gears ) pour l’accouplement à la charge. On peut aussi corriger le jeu en appliquant une précontrainte sur l’arbre de sortie. Le couple de précontrainte doit être au moins égal au couple maximal que le moteur aura à développer. Ce couple de précontrainte peut provenir d’un ressort ou même d’un autre moteur, selon les puissances en jeu. Une autre méthode d’élimination du jeu, utilisable dans les systèmes de faible puissance, consiste à utiliser une transmission par courroie ou par friction. 2.5 Retour tachymétrique Le retour tachymétrique est souvent utilisé en boucle intermédiaire pour stabiliser un système asservi en position. Dans les applications où le gain et la bande passante sont élevés, il faut s’assurer de la rigidité de l’accouplement mécanique entre le moteur et le tachymètre pour éviter l’introduction d’un deuxième ordre supplémentaire, dû à la torsion mécanique de la transmission et à l’inertie du tachymètre : ce deuxième ordre introduit une pointe de résonance qui peut rendre le système instable. 2.6 Influence du couple perturbateur La valeur maximale de l’erreur de position due à une perturbation en régime permanent fait normalement partie des spécifications de l’avant-projet, et le gain de boucle est calculé en conséquence. Cependant, la réponse transitoire du système à une perturbation est aussi fonction des modes du système et du type de compensation. Pour déterminer cette réponse, on peut utiliser les calculs déjà faits pour déterminer la fonction de transfert sortie/entrée du système. Ainsi (figure 8), la relation S /P peut être obtenue en faisant le produit des deux fonctions de transfert S /E et E /P . Le calcul de la fonction E /P est relativement simple, puisque seules les variables dirigées vers l’amont, en partant du point d’application de la perturbation, doivent être considérées. Dans le cas de la figure 8, la relation E /P se résume à la fonction de transfert suivante : 1 1 E ----- = ----- ------- + F 2 K F1 P Figure 7 – Répartition des étages d’engrenages Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Informatique industrielle R 7 540 − 7 RÉGULATION ÉLECTROMÉCANIQUE ________________________________________________________________________________________________________ Avec les définitions suivantes : : résistance d’une phase du stator (du rotor) ; Rs (Rr ) s ( r ) : inductance propre d’une phase du stator (du rotor) ; m s (m r ) : inductance mutuelle entre deux phases du stator (du rotor) ; m rs : inductance mutuelle (maximale) entre une phase du stator et une phase du rotor, les flux sont reliés aux courants selon les relations : ϕ s = s i s + sr i r ϕ r = rs i s + r i r (7) avec : Figure 8 – Point d’application de la perturbation dans un système asservi cos ( µ ) 2π sr = m rs cos µ – -------- 3 3. Machine asynchrone 4π cos µ – -------- 3 Le moteur asynchrone triphasé est utilisé dans la plupart des équipements industriels. Ceci est essentiellement dû à sa robustesse, son faible coût, sa facilité d’utilisation pour un régime de fonctionnement fixé donné (tension et fréquence constantes). Son champ d’application ne fait que s’accroître puisqu’il est de plus en plus considéré comme une alternative au moteur à courant continu qui a, pendant longtemps, constitué la seule source électromécanique pour la vitesse variable. Ces applications nécessitent un approfondissement théorique de la machine asynchrone et l’élaboration de lois de commande appropriées [3] [4]. 3.1 Modélisation 3.1.1.1 Équations des enroulements v ra v r = v rb v rc 2π cos µ – -------- 3 cos ( µ ) où µ désigne l’angle électrique entre une phase du rotor et la phase correspondante du stator et vérifie : dµ /dt = p Ω Ω étant la vitesse mécanique du moteur et p le nombre de paires de pôles (figure 10). s ms ms r mr mr s = ms s ms , r = mr r mr ms ms s mr mr r La machine triphasée peut être transformée en une machine biphasée équivalente à l’aide de la transformation de Concordia : 1 x αβ o = T x abc = --------3 2 – 1/ 2 – 1/ 2 0 1 3/2 1 – (8) dont l’inverse est donnée par : ϕ sa Rs 0 0 i sa d ϕs d - + R s i s = -------- ϕ sb + 0 R s 0 i sb = ----------dt dt ϕ sc 0 0 R s i sc ϕ ra (5) d v s αβ o = R s i s αβ o + ------ [ s αβ o i s αβ o + sr αβ o i r αβ o ] dt d v = R r i r αβ o + ------- [ r αβ o i r αβ o + rs αβ o i s αβ o ] r αβ o dt Puisque αβ o = T T –1 , on en déduit : s αβ o = T s T –1 Rr 0 0 dϕ d = ----------r- + R r i r = -------- ϕ rb + 0 R r 0 dt dt 0 0 Rr ϕ rc i ra i rb (6) i rc = Ls 0 0 0 Ls 0 0 0 2m s + s Les notations a, b, c désignent les trois phases du moteur, s se référant au stator et r au rotor. La tension est notée v, le courant i et le flux ϕ. R 7 540 − 8 3/2 x abc 1 Dans ce nouveau repère, les équations (5), (6) et (7) donnent : Les six enroulements (figure 10) obéissent aux équations électriques suivantes : v sc 4π cos µ – -------- , rs = ( sr ) T 3 cos ( µ ) 2 0 1 1 x abc = T T x αβ o = --------- – 1 / 2 3/2 1 x αβ o 3 – 1 / 2 – 3/2 1 3.1.1 Équations électriques v s = v sb 2π cos µ – -------- 3 3.1.1.2 Transformation de Concordia La figure 9 représente un moteur asynchrone type. Les hypothèses traditionnelles permettant le développement des équations électromécaniques du moteur sont : — les armatures magnétiques du stator et du rotor sont toutes deux cylindriques, séparées par un entrefer constant, et munies chacune d’un enroulement triphasé ; — circuit magnétique non saturé et à perméabilité constante ; — pertes ferromagnétiques, effet de peau et effet des encoches négligeables. v sa 4π cos µ – -------- 3 Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Informatique industrielle (9) _______________________________________________________________________________________________________ RÉGULATION ÉLECTROMÉCANIQUE Figure 9 – Vue éclatée d’un moteur asynchrone (doc. Leroy Somer) avec L s = s – m s . De même on a : sr αβ o = T sr T –1 r αβ o = T r T –1 = Lr 0 0 0 Lr 0 0 0 2m r + r avec L r = r – m r . cos ( µ ) = M sin ( µ ) 0 – sin ( µ ) cos ( µ ) 0 0 0 0 3 avec M = ----- m sr . 2 Ls (respectivement Lr ) s’appelle inductance cyclique du stator (respectivement du rotor), et M représente l’inductance cyclique entre le stator et le rotor. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Informatique industrielle R 7 540 − 9 RÉGULATION ÉLECTROMÉCANIQUE ________________________________________________________________________________________________________ Figure 11 – Repérage angulaire des systèmes d’axes Figure 10 – Représentation des enroulements de la machine asynchrone Si on applique ces rotations à la première équation de (9) relative au stator, on obtient : 3.1.1.3 Transformation de Park d v sdq = R s i sdq + L s P ( ρ s ) -------- [ P ( ρ s ) –1 i sdq ] dt (12) d + P ( ρ s ) -------- [ sr αβ P –1 ( ρ r ) i rdq ] dt Pour simplifier davantage ces expressions et surtout pour que ne dépende plus de µ, on se limite aux axes α et β et l’on opère un autre changement de repère. Pour cela, on considère la transformation de Park définie par : P(ρ) = cos ( ρ ) – sin ( ρ ) sin ( ρ ) cos ( ρ ) Par ailleurs, nous avons les relations fondamentales suivantes (10) et dont l’inverse n’est autre que sa transposée : P ( ρ ) –1 = cos ( ρ ) sin ( ρ ) Cette transformation est une simple rotation d’angle ρ des axes d’un repère. Deux propriétés importantes seront utilisées dans les calculs : P (ρ )–1 = P (– ρ) P (ρ ) P (ρ’ ) = P (ρ + ρ’ ) 3.1.1.4 Équations fondamentales du moteur asynchrone Si l’on ne retient que les composantes α et β dans les relations (8) et (9), elles se simplifient considérablement (I 2 désignant la matrice unité de dimension 2) : r αβ = L r I 2 sr αβ = M cos ( µ ) sin ( µ ) – sin ( µ ) cos ( µ ) (11) On définit alors un nouveau repère dq (figure 11), et l’on considère P (ρs ) (respectivement P (ρr )) la transformation permettant de faire passer les grandeurs statoriques (respectivement rotoriques) du repère αβ au repère dq. Autrement dit : xsdq = P (ρs ) xs αβ et xrdq = P (ρr ) xr αβ (14) En utilisant les deux résultats suivants que l’on peut aisément retrouver : dP ( ρ ′ ) - = – ˙ρ ′ sin ( ρ + ρ ′ ) – cos ( ρ + ρ ′ ) P ( ρ ) -------------------dt cos ( ρ + ρ ′ ) sin ( ρ + ρ ′ ) d 0 –1 P ( ρ s ) -------- [ sr αβ ] P –1 ( ρ r ) = M µ˙ dt 1 0 on obtient d’une part, en utilisant (11) et (13) : d i sdq d P ( ρ s ) ------- [ P –1 ( ρ s ) i sdq ] = P ( ρ s ) P –1 ( ρ s ) -------------dt dt d i sdq d – 1 + P ( ρ s ) ------- [ P ( ρ s ) ] i sdq = ------------- + ρ˙ s 0 – 1 i sdq dt dt 1 0 et d’autre part : On remarque que sr αβ peut s’exprimer en fonction de la transformation de Park de façon très simple, en effet on a : sr αβ = MP ( – µ ) (13) où p désigne le nombre de paires de pôles et Ω la vitesse mécanique du rotor. – sin ( ρ ) = P ( ρ ) T cos ( ρ ) s αβ = L s I 2 , µ = ρs – ρr dµ ------- = p Ω dt d d P ( ρ s ) -------- [ sr αβ P –1 ( ρ r ) i rdq ] = MP ( ρ s ) -------- [ P ( – µ ) P ( – ρ r ) i rdq ] dt dt d i rdq d = MP ( ρ s ) --------- [ P ( – µ – ρ r ) ] i rdq + MP ( ρ s ) P ( – µ – ρ r ) --------------dt dt = M ρ˙ s 0 – 1 1 0 d i rdq i rdq + M --------------dt Finalement, (12) devient : d i sdq v sdq = R s i sdq + L s ---------------- + ρ˙ s L s 0 – 1 i sdq + ρ˙ s M 0 – 1 i rdq dt 1 0 1 0 d i rdq + M --------------dt R 7 540 − 10 Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Informatique industrielle (15) _______________________________________________________________________________________________________ RÉGULATION ÉLECTROMÉCANIQUE L’équation relative au rotor en découle immédiatement en remplaçant l’indice r par s et vice versa. Soit, en tenant compte du fait que la tension du rotor est nulle (dans n’importe quel repère) : v rdq d i rdq = 0 = R r i rdq + L r --------------- + ρ˙ r L r 0 – 1 i rdq + ρ˙ r M 0 – 1 i sdq dt 1 0 1 0 (16) d i sdq + M ---------------dt Ces équations constituent les équations fondamentales du moteur asynchrone et sont habituellement présentées sous la forme : v sd v sq 0 0 = R s + L s ( d/dt ) – L s ρ˙ s M ( d/d t ) – M ρ˙ s i sd L s ρ˙ s R s + L s ( d/d t ) M ρ˙ s M ( d/d t ) i sq M ( d/dt ) – M ρ˙ r R r + L r ( d/d t ) – L r ρ˙ r i rd M ρ˙ r M ( d/d t ) L r ρ˙ r Remarque : l’axe « o » n’intervient que dans le cas de dissymétrie de l’alimentation statorique. Indiquons pour mémoire les équations correspondantes : v so v ro = Rs 0 i so 0 Rr i ro = Rs 0 i so 0 Rr i ro d ϕ + ------- so dt ϕ ro (23) d L i + ------- so so dt L i ro ro avec L so = s + 2m rs , L ro = r + 2m r . 3.1.1.5 Modèle d’état du moteur asynchrone Les techniques modernes de commande des systèmes nécessitent souvent un modèle sous forme d’état. En choisissant comme vecteur d’état X les courants statoriques et les flux rotoriques, soit : isq X = [isd (17) ϕrd ϕrq ]T et en utilisant les relations (17), (19) (20) (21) (22) et (23), on aboutit aux équations d’état électriques : R r + L r ( d/d t ) i rq Remarque : la transformation de Park est souvent définie par la matrice A normalisée suivante : –γ ρ˙ s K / T r – ρ˙ r K cos ( ρ ) 2π cos ρ – ------- 3 4π cos ρ – ------- 3 – ˙ρ s –γ K ρ˙ r K / Tr sin ( ρ ) 2π sin ρ – ------- 3 4π sin ρ – ------- 3 M / Tr 0 – 1/ T r ρ˙ r 1 --------2 1 --------2 1 --------2 A = 2 ----3 X˙ = (18) 0 2 ----- est choisi pour donner une expression invariante du couple élec3 tromagnétique à partir de la propriété A –1 = AT . Le coefficient Cette transformation permet de passer directement du repère abc au repère dq (figure 12). Les axes αβ correspondent à ρ = 0 puisque, en effet, dans ce cas on retrouve la transformation de Concordia (8). Pour compléter l’exposé, nous donnons l’équivalent des équations (5), (6) et (7) dans le repère dq : v sd v sq v rd v rq = Rs 0 i sd 0 Rs i sq Rr 0 = 0 = 0 0 Rr ϕ sd ϕ rd ϕ sq ϕ rq d ϕ 0 – ρ˙ s + ------- sd + dt ϕ ρ˙ s 0 sq i rd i rq ϕ sd ϕ sq d ϕ 0 – ρ˙ r + ------- rd + dt ϕ ˙ ρr 0 rq = Ls M i sd M Lr i rd = Ls M i sq M Lr i rq ϕ rd ϕ rq (19) avec M / T r – ˙ρ r – 1/ T r 10 1 0 1 v sd X + ----------σ Ls 0 0 v sq 00 (24) M K = ----------------- , σ Ls Lr Rs Rr M 2 γ = ----------+ -----------------, σ Ls σ L L2 s r Lr Tr = ------- , Rr M2 σ = 1 – ------------Ls Lr σ s’appelle coefficient de dispersion et Tr la constante de temps rotorique. Les autres grandeurs électriques sont obtenues à l’aide du système : (20) i rd i rq ϕ sd (21) (22) ϕ sq –M 0 1 0 0 –M 0 1 1 = -----Lr σ Ls Lr 0 M 0 0 i sd i sq ϕ rd (25) σ Ls Lr 0 M ϕ rq Ces équations sont très générales et plusieurs choix de rotations ρs et ρr sont possibles. Dans la pratique, trois types de référentiels sont utilisés, le choix se faisant en fonction du problème étudié. 3.1.1.6 Choix des référentiels ■ Référentiel fixe par rapport au stator Il se traduit par la condition ρs = 0. On en déduit d’après (13) et (14) : ρ˙ s = 0, ρ˙ r = – p Ω (26) C’est ce référentiel qui sera retenu pour la commande et l’observation du moteur asynchrone. ■ Référentiel fixe par rapport au rotor Il se traduit par la condition ρr = 0. D’où : ρ˙ r = 0, ρ˙ s = p Ω Figure 12 – Décomposition de la transformation A Ce référentiel peut être intéressant dans les problèmes de régimes transitoires où la vitesse de rotation est considérée comme constante. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Informatique industrielle R 7 540 − 11 RÉGULATION ÉLECTROMÉCANIQUE ________________________________________________________________________________________________________ ■ Référentiel fixe par rapport au champ tournant Il se traduit par les conditions : ρ˙ s = ω s , ρ˙ r = ω s – p Ω où ωs désigne la pulsation statorique. Dans ce référentiel, les grandeurs sinusoïdales en régime permanent dans le repère abc (courants et flux) deviennent des grandeurs constantes. Le premier crochet représente la variation par unité de temps de l’énergie magnétique emmagasinée, le deuxième représente la puissance mécanique transformée en puissance électrique à l’intérieur de la machine tandis que le troisième crochet représente les pertes Joule au stator et au rotor. La puissance électromécanique s’écrit donc, en utilisant (13) et (14) : ( ϕ sd i sq – ϕ sq i sd ) ( ρ˙ s – ρ˙ r ) = (ϕsd isq – ϕsq isd )p Ω Le couple électromagnétique T s’obtient en divisant par Ω, soit : En effet, si la machine est alimentée par un système de tensions sinusoïdales, soit : cos ( ω s t + θ s0 ) va 2π = V 2 cos ω s t + θ s0 – ------3 vs = vb 4π cos ω s t + θ s0 – -------- 3 vc alors les transformations de Concordia [8] puis de Park [10], en supposant ρ s = ω s t + θ s 0 , donnent les deux tensions statoriques (vsd , vsq ) : v sd = V 3 0 v sq Typiquement, V = 220 V et ωs = 100 π rad/s. Si on applique les tensions : sin ( ω s t + θ s0 ) va vs = vb 2π = V 2 sin ω s t + θ s0 – ------3 4π sin ω s t + θ s0 – -------- 3 vc T = p (ϕsd isq – ϕsq isd ) Finalement, en utilisant (25), l’équation du mouvement mécanique s’écrit : pM T = ----------- ( ϕ rd i sq – ϕ rq i sd ) Lr (27) dΩ J -------- = T – τ c – f Ω dt où J désigne l’inertie, f le coefficient de frottement visqueux et τc le couple de charge. Exemple de moteur asynchrone : pour les illustrations ultérieures, on considérera une machine asynchrone tétrapolaire dont les caractéristiques nominales sont les suivantes : puissance utile : 3 kW couple : 20 N · m tension par phase à 50 Hz : 220 V Rs = 1 Ω, Rr = 1 Ω, Tr = 0,15 s, Ls = 0,25 H, σ = 0,066 (on en déduit L r = 0,15 H et Lm = 0,187 H). J = 0,07 kg · m 2. 3.2 Commande Le moteur asynchrone peut être décrit dans un repère α – β fixe du stator à l’aide des équations (électriques) suivantes : on obtient : v sd = 0 v sq = V 3 x˙ = A (Ω ) x + Bv où x = [iα iβ ϕα ϕβ et : 3.1.2 Équations mécaniques Dans le cas le plus fréquent, une machine asynchrone fonctionne en moteur, elle est alimentée au stator par une source triphasée, et l’enroulement du rotor est fermé en court-circuit. Le stator étant considéré comme générateur, et le rotor comme récepteur, la puissance électrique P e fournie au milieu extérieur a pour expression dans le repère abc : ]T , –γ A(Ω) = 0 K -------Tr 0 –γ – pΩK M -------Tr 0 1 – ----Tr 0 M ------Tr pΩ Pe = vsa isa + vsb isb + vsc isc – vra ira – vrb irb – vrc irc (28) v = [vα , vβ ]T pΩK 1 ----------- 0 σ Ls 1 ,B= - 0 ---------σ Ls – pΩ 0 0 0 1 0 – -------Tr K -------Tr qui s’écrit, en appliquant la transformation de Park normalisée : que l’on peut écrire de façon compacte : Pe = vsd isd + vsq isq + 2vso iso – vrd ird – vrq irq – 2vro iro soit, en utilisant les relations (21), (22) et (23), il vient : d ϕ sd d ϕ sq d ϕ so d ϕ rd d ϕ rq d ϕ ro P e = i sd ------------- + i sq ------------- + 2i so ------------- – i rd ------------ – i rq ------------ – 2i ro -----------dt dt dt dt dt dt + [ ( ϕ sd i sq – ϕ sq i sd ) ρ˙ s + ( ϕ rq i rd – ϕ rd i rq ) ρ˙ r ] 2 2 2 2 2 2 + [ R s ( i sd + i sq + 2i so ) + R r ( i rd + i rq + 2i ro ) ] R 7 540 − 12 A (Ω) = – γ I2 M ------ I 2 Tr K ------ I 2 – p Ω KJ 2 Tr avec J = 0 – 1 et I = 1 0 2 2 01 1 1 0 – ------ I 2 + p Ω J 2 Tr Ces équations correspondent à (24) avec les conditions (26). Ici, i α et i β représentent les courants statoriques, ϕ α et ϕ β les flux rotoriques et enfin v α et v β les tensions relatives au stator. Nous avons omis les indices s et r par souci de simplification. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Informatique industrielle _______________________________________________________________________________________________________ RÉGULATION ÉLECTROMÉCANIQUE L’équation mécanique du moteur asynchrone s’écrit, en négligeant le frottement : τc pM dΩ --------- = ---------- ( ϕ α i β – ϕ β i α ) – ----JL r dt J Remarque : considérons F le module au carré du flux, c’est-à-dire : F = Φ2 = ϕ α + ϕ β 2 alors, il est facile de voir que : (29) ˙ 2M 2 F = – ------ F + --------- ( ϕ α i α + ϕ β i β ) Tr Tr τc ˙ = pM Ω --------( ϕ i α β – ϕ β i α ) – ---- JL r J où τ c désigne le couple de charge. 3.2.1 Commande en flux orienté ˙ = ϕ ϕ˙ + ϕ ϕ˙ ΦΦ α α β β En remplaçant les ϕ˙ par leurs expressions dans (28), on obtient : M 1 ˙ = – ----- Φ + ----------- ( ϕ α i α + ϕ β i β ) Φ Tr Φ Tr (30) On considère alors la transformation DQ : T DQ = cos ρ – sin ρ = T DQ iα iβ , ud uq = T DQ et ϕd alors ϕd = Φ et ϕq = 0 ϕq = T DQ vα vβ ϕα ϕβ (35) On constate les avantages d’utiliser le carré du module F au lieu du module Φ : — (35) est complètement linéaire contrairement à (32) ; ceci signifie que la régulation du système (35) peut être réalisée en utilisant tout l’arsenal bien connu de la théorie de la commande des systèmes linéaires ; — la transformation (34) nécessite moins de calcul que (31) ; — aucune singularité n’est engendrée par la relation (34) contrairement à (31). ■ Linéarisation Ce système est non linéaire mais il est facile à linéariser à l’aide d’une commande appropriée : Avec ces nouvelles grandeurs, on obtient également : ϕα iα + ϕβ iβ ϕα iβ – ϕβ iα i d = ------------------------------- et i q = ------------------------------Φ Φ (31) Finalement, (28), (29) et (30) se mettent sous la forme : ˙ 1 M Φ = – ------ Φ + ------ i d Tr Tr τc pM ˙ - Φ i q – ---- Ω = ---------JL r J M iq ρ˙ = p Ω + ----- ----- Tr Φ ˙ 2 2M F = – ------ F + --------- v 1 Tr Tr τc ˙ = pM Ω --------v – ----2 JL r J dΦ 1 M -------- = – ------ Φ + ------ i d Tr Tr dt 2 d id K M i 1 ---------- = – γ i d + ----- Φ + p Ω i q + ------ ----q- + ----------- u d Tr Tr Φ σ Ls dt d iq M id iq 1 ---------- = – γ i q – pK ΩΦ – p Ω i d – ------ ----------- + ----------- u q Tr Φ σ Ls dt τc pM dΩ - = ---------- Φ i q – ---- ------JL r J dt M iq ρ d ------- = p Ω + ------ --- dt Tr Φ Introduisons les nouvelles variables : id (34) Si on considère cette fois le système complet résultant de la transformation DQ, il vient : sin ρ cos ρ ϕβ avec ρ = tan ----ϕ α : position angulaire du flux, ϕ ϕ et cos ρ = -----α- , sin ρ = -----βΦ Φ iq v1 = ϕα iα + ϕβ iβ v2 = ϕα iβ – ϕβ iα alors (33) devient : 2 Φ2 = ϕ α + ϕ β alors (33) Définissons les nouvelles variables : Le lecteur pourra se reporter à la référence [5] de la bibliographie. Soit Φ le module du flux, c’est-à-dire : 2 2 (32) Le « flux orienté » le plus répandu ne prend en compte que les deux premières équations (Φ et Ω ). Le flux est alors régulé à une valeur Φref de référence à l’aide de id (courant direct) tandis que la vitesse est régulée à Ωref , valeur de référence, via le courant en quadrature iq , sous l’hypothèse que Φ est constant. 2 M iq K – p Ω i – -------- – ------ ϕ + v d q ud Tr Φ Tr = σ Ls uq M id iq pK ΩΦ + p Ω i d + ----- ----------- + v q Tr Φ Le système bouclé qui en résulte admet une structure assez simple faisant apparaître deux sous-systèmes découplés (Φ, id ) et (Ω, iq ) : di d -------dt di q -------- dt Φ d ------- dt dΩ ------- dt = – γ id + vd = – γ iq + vq 1 M = – ------ Φ + ------ i d Tr Tr τc pM = ---------- Φ i q – -----JL r J Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Informatique industrielle R 7 540 − 13 RÉGULATION ÉLECTROMÉCANIQUE ________________________________________________________________________________________________________ On régule alors le flux en utilisant un correcteur PI du type : v d = – K d1 ( Φ – Φ ref ) – K d2 La procédure de découplage consiste alors à résoudre ce système, en u α , u β : t 0 ( Φ ( τ ) – Φ ref ) d τ Lorsque le flux atteint la valeur fixe Φref désirée, les équations dynamiques deviennent linéaires et la vitesse peut être régulée à Ωref à l’aide de deux boucles PI imbriquées : v q = – K q1 ( T – T ref ) – K q2 ( T ( τ ) – T ref ( τ ) ) d τ uα uβ t 0 ( Ω ( τ ) – Ω ref ) d τ 1 – ϕβ ϕα = ---F ϕ ϕ α β Lr -------- v + p Ω KF pM 1 Tr M 2 2 2 + KM 2 -------- v – ----- ( i + i ) + ----- ( ϕ α i α + ϕ β i β ) – ------------------ F 2 M 2 Tr α β Tr MT r L’existence de cette loi de commande suppose F v 0. pM T = ---------- Φ i q JL r où ce qui donne comme solution : t 0 T ref = – K q3 ( Ω – Ω ref ) – K q4 T˙ = v 1 v2 F˙˙ ■ Pour assurer la régulation de T à une valeur de Tref de couple désirée, il suffit de choisir : v = – k (T – T ) + T˙ ref 1 a ref ■ Si on souhaite asservir plutôt la vitesse à une valeur Ω ref , alors l’expression de Tref est imposée par une relation du type : 3.2.2 Linéarisation entrée-sortie Ici, nous reprenons les équations (28) et (29). T ref = – k p Ω + k i ■ Choisissons comme sortie le couple moteur T soit : t 0 ( Ω ref – Ω ) ( ξ ) d ξ pM y 1 = T = ----------- ( ϕ α i β – ϕ β i α ) Lr ■ De même, la régulation de F à une référence Fref désirée (non forcément constante) peut être réalisée à l’aide de la commande : Pour faire apparaître la commande, c’est-à-dire les tensions vα et v β , il est nécessaire de dériver T (voir (28)), ce qui donne : v 2 = – kb1 (F – Fref ) – kb2 ( F˙ – F˙ref ) + F˙˙ref Les constantes positives kp , ki , ka , k b1 et k b2 sont des paramètres de synthèse. pM dT 1 ------- = ----------- – ----- + γ ( ϕ α i β – ϕ β i α ) – p Ω ( ϕ α i α + ϕ β i β ) Tr Lr dt 1 2 2 – p Ω K ( ϕ α + ϕ β ) + ---------- ( ϕ α v β – ϕ β v α ) σ Ls (36) ■ Si l’on choisit comme sortie le module du flux soit : 2 2 y2 = F = Φ 2 = ϕ α + ϕ β alors il est nécessaire de dériver deux fois y 2 pour faire apparaître la commande, ce qui donne d’après (28) : Le schéma bloc correspondant à la commande du système découplé est celui de la figure 13. Pour les simulations, il convient de prendre des valeurs initiales non nulles pour les flux afin d’éviter les singularités. Les résultats de la figure 14 correspondent aux valeurs suivantes : kp = 6, ki = 30, ka = 80 k b1 = 25, k b2 = 10 1 M y˙2 2 2 ------ = ------ ( ϕ α i α + ϕ β i β ) – ------ ( ϕ α + ϕ β ) Tr Tr 2 puis : 2M 2 2 2M 2 Mp Ω 2 3 - ( i α + i β ) – --------- γ + ----- ( ϕ α i α + ϕ β i β ) + ----------------- ( ϕ α i β – ϕ β i α ) y˙˙ 2 = ---------2 Tr Tr Tr Tr (37) 4 + 2 KM 2M 1 2 2 - ( ϕ α + ϕ β ) + --------- ----------- ( ϕ α v α + ϕ β v β ) + -------------------2 T σ L r s Tr ■ En combinant les équations (36) et (37), on dispose d’un système de deux équations à deux inconnues vα et v β , système très facile à résoudre. ■ Découplage. Si l’on choisit : 1 1 v α = σ L s u α – p Ω i β + ------ + γ i α et v β = σ L s u β + p Ω i α + ------ + γ i β Tr Tr alors (36) et (37) se simplifient et deviennent : ˙ T = F˙˙ = pM --------- [ – p Ω KF + ( ϕ α u β – ϕ β u α ) ] Lr Figure 13 – Boucles de régulation : (a ) de la vitesse, (b) du flux 4M 4 + 2KM 2M 2M 2 2 2 ---------- ( i α + i β ) – -------2- ( ϕ α i α + ϕ β i β ) + ------------------- F + --------- ( ϕ α u α + ϕ β u β ) 2 2 Tr Tr Tr Tr R 7 540 − 14 Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Informatique industrielle _______________________________________________________________________________________________________ RÉGULATION ÉLECTROMÉCANIQUE Figure 15 – Vitesses continue et discrétisée : pas d’échantillonnage : (a ) h = 1 ms (b) h = 0,5 ms (c ) h = 0,1 ms (en c, les 2 courbes sont confondues) avec Ac matrice constante et Av variable, fonction de la vitesse Ω : Ac = – γ I2 K ------ I 2 Tr M -----Tr 1 – ------ I 2 Tr , Av = p Ω 02 – KJ 2 02 J2 avec 02 matrice nulle de dimension 2. Quant à l’équation mécanique (29), et en tenant compte des frottements, sa discrétisation donne : Figure 14 – Résultats de simulation pour la commande en flux orienté f J f Ω k + 1 = exp – ----- t Ω k – ----- exp – ----- t – 1 J f J pM ---------- ( ϕ α k i β k – ϕ β k i α k ) – τ c Lr 3.2.3 Modèle discret du moteur asynchrone Dans la perspective d’une implémentation en temps réel, un modèle discret correspondant à (28), (29) est requis. ■ La méthode de discrétisation la plus élémentaire est l’approximation d’Euler qui donne : x k + 1 = ( I 4 + hA ( Ω k ) ) x k + hBv k Ωk τ pM - ( ϕ αk i βk – ϕ βk i αk ) – hf -------- – h ----c Ω k + 1 = Ω k + h ---------J J JL r (38) où h désigne la période d’échantillonnage et f le coefficient de frottement. Les résultats de simulation montrent que le comportement du modèle discret est très satisfaisant pour h = 0,1 ms (figure 15). ■ Une discrétisation plus sophistiquée peut être utilisée de la façon suivante. On réécrit le modèle (28) sous la forme : x˙ = A v x + v avec v = Ac x + Bv que l’on considère comme nouvelle entrée. On a alors : xk + 1 = Ad xk + B d (Ac xk + Bvk ) où : A d = e hAv = –1 [ ( sI – A v ) ], Bd = h 0 e Av τ d τ B On aboutit finalement à la représentation d’état discrète : xk + 1 = F 11 F 12 F 21 F 22 I 1 x k + ---------- 2 v k σ Ls 0 2 X˙ = (Ac + Av ) x + Bv Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Informatique industrielle R 7 540 − 15 RÉGULATION ÉLECTROMÉCANIQUE ________________________________________________________________________________________________________ où I2 (respectivement 0 2) représente la matrice unité (respectivement nulle) de dimension 2. F 11 F 12 F 21 F 22 1 1 d 1 = I 2 – ----------R s + ------ 1 – ---- B 2 σ Ls Tr σ 1 d d = K I 2 – A 2 + ------ B 2 Tr M d = ------ B 2 Tr 1 d d = A 2 – ------ B 2 Tr avec : d A2 = cos ( Ω h ) sin ( Ω h ) – sin ( Ω h ) cos ( Ω h ) — l’apparition dans les années 70 de dispositifs à extinction contrôlable tels que le transistor bipolaire et le thyristor désamorçable par la gâchette (GTO : Gate Turn-Off thyristor ) ; — l’émergence, dans les années 80, de dispositifs à commande en tension (MOS) et l’introduction de fonctions « intelligentes » telles que le contrôle et la protection. Parmi les semi-conducteurs à commande en tension, c’est l’IGBT (Insulated Gate Bipolar Transistor ) qui connaît actuellement le plus grand succès de par ses nombreux avantages (commutations rapides, performances en courants et tensions élevées, robustesse, rendement, fiabilité). La société Mitsubishi Electric, par exemple, propose des modules de puissance très compacts, à des prix compétitifs, avec une gamme allant de 10 A/600 V à 1 200 A/3 300 V. Ces dispositifs appelés IPM ( Intelligent Power Module ) permettent la commande en puissance des moteurs asynchrones avec un très bon rendement, à des fréquences de commutation typiques de 15 à 20 kHz tout en assurant de nombreuses fonctions de protection (court-circuit, courant/température élevés, chute de tension d’alimentation, etc.). 1 d sin ( Ω h ) 1 – cos ( Ω h ) B 2 = -----Ω – ( 1 – cos ( Ω h ) ) sin ( Ω h ) 4. Moteur pas à pas 3.3 Variateurs industriels Il existe une offre importante de convertisseurs de fréquence pour entraînements à courant alternatif (Gamme ACS de ABB, ALTIVAR de Télémécanique, Stephan de Brook Hansen, VLT de Danfoss...). Ces convertisseurs utilisent le contrôle scalaire ou vectoriel. ■ En contrôle scalaire, la vitesse du moteur n’est pas mesurée et la commande se fait en boucle ouverte. La vitesse est imposée par une loi tension/fréquence (rapport U /f ) constant en fonction d’une référence en se basant essentiellement sur la caractéristique de fonctionnement statique du moteur asynchrone. ■ Le contrôle vectoriel fonctionne en boucle fermée et nécessite un codeur. Il est plutôt utilisé pour des applications exigeant de hautes performances dynamiques ou de grandes variations de vitesse ou lorsque le couple doit être maîtrisé même à vitesse nulle. Un profil de couple est souvent requis, par exemple : — couple constant pour des mouvements de manutention, convoyage... ; — couple quadratique pour des applications intégrant une pompe, un ventilateur, un compresseur centrifuge, etc. Exemple : signalons le variateur ACS 600 et ABB qui utilise le principe du contrôle direct de couple et qui possède des performances intéressantes puisqu’il permet le contrôle du couple jusqu’à la vitesse nulle sans retour codeur pour des moteurs asynchrones de 2,2 à 315 kW. Associé à un moteur asynchrone tout à fait standard, l’ACS 600 peut être préconisé pour de nombreuses applications : — enrouleuses-bobineuses où le couple-moteur doit être parfaitement maîtrisé ; — mélangeurs où l’homogénéité du mélange doit être garantie malgré les variations instantanées de charge ; — engins de levage qui nécessitent un couple-moteur élevé à vitesse nulle ; — extrudeuses, centrifugeuses, convoyeurs et bandes transporteuses, machines textiles,... Pour développer son propre variateur et appliquer les stratégies de commande présentées ici, il est nécessaire d’utiliser des modules de puissance fiables. Des progrès considérables ont été réalisés en matière de composants électroniques tant dans la physique des semi-conducteurs de puissance que dans leur procédé de fabrication. Les principaux développements ont été marqués par : — le thyristor dans les années 60 ; R 7 540 − 16 Le moteur pas à pas (figure 16) reste pratiquement synonyme de commande en boucle ouverte. Sa commande en boucle fermée ne connaît pas le succès qu’elle mérite étant donné les nombreux avantages propres à cette méthode, qui fait que le système est régulé donc moins sensible aux variations et perturbations extérieures. Ceci est essentiellement dû au fait que le modèle de ce moteur est assez complexe car non linéaire. Nous allons exposer une méthode très simple pour la commande de ce type de moteur. Sa simplicité permet d’envisager son implantation effective pour des applications industrielles [2]. Le moteur pas à pas est très léger, robuste et bon marché. Ses applications sont très variées et devraient s’élargir si le marché offre un produit pouvant réaliser une commande en boucle fermée. Habituellement, le moteur pas à pas fonctionne en boucle ouverte selon le principe schématisé par la figure 17. L’unité de commande impose le sens de rotation et fournit des impulsions dont la fréquence est proportionnelle à la vitesse de rotation du moteur. Ces impulsions sont aiguillées par le séquenceur sur les différentes bobines du moteur. Les moteurs pas à pas existent sous plusieurs structures. On distingue essentiellement 3 types : — le moteur pas à pas à réluctance variable qui possède un rotor et un stator dentés et qui utilise la loi du flux maximum ; — le moteur pas à pas à aimant permanent dont le stator est denté et le rotor aimanté ; — le moteur pas à pas hybride qui combine les principes des deux moteurs précédents. Dans ce qui suit, seul le moteur pas à pas hybride à deux phases, qui est le plus répandu, sera considéré. Il existe différents modes d’alimentation [12] des moteurs pas à pas dont le plus général s’appelle micro-pas ou ministepping. L’utilisateur choisit l’un de ces modes « standard » en fonction de son application. Les profils des courants se trouvent alors figés et la vitesse de rotation est tout simplement réglée par la fréquence des impulsions. Ceci confère au moteur pas à pas une grande souplesse d’utilisation mais limite son champ d’application car il est souvent nécessaire d’adapter le courant en temps réel suite à une variation brusque de la charge. Ainsi, au lieu de fixer un mode d’alimentation, nous présenterons des méthodes de commande qui permettent de calculer les tensions de phases instantanées nécessaires pour l’asservissement de la vitesse ou de la position ou pour la poursuite de trajectoires en temps réel. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Informatique industrielle _______________________________________________________________________________________________________ RÉGULATION ÉLECTROMÉCANIQUE 4.1 Modélisation Le dimensionnement du moteur pas à pas est généralement réalisé à l’aide de sa caractéristique statique couple/vitesse donnée par le constructeur (figure 18). Ici, nous aurons essentiellement besoin du modèle dynamique du moteur pas à pas afin de développer une loi de commande adaptée. Ce modèle dynamique peut être décrit par des équations différentielles non linéaires faisant intervenir des paramètres physiques (résistance, inductance, inertie, charge...). 4.1.1 Modèle physique complet Le modèle non linéaire complet du moteur pas à pas est donné par les équations électromécaniques suivantes : di α L ------- dt di β L -------dt dΩ J ------ dt dθ - = ----- dt avec = v α – Ri α + K i Ω sin ( N θ ) = v β – Ri β – K i Ω cos ( N θ ) = – K m i α sin ( N θ ) + K m i β cos ( N θ ) – f v Ω – f c sign ( Ω ) – K d sin ( 4N θ ) – τ c Ω v α , v β (V) i α , i β (A) Ω (rad/s) θ (rad) tensions des phases α et β, courants dans les phases α et β, vitesse angulaire du rotor, position du rotor, f v (N · m · s) (resp. f c (N · m)) coefficient de frottement visqueux (resp. Coulomb), (resp. L (H)) résistance (resp. l’inductance) des enroulements dans les phases, nombre de dents du rotor, inertie du rotor, constante du couple moteur, constante du moteur (elle a même valeur que Km mais les unités sont différentes), constante du couple de détente, couple de charge. R (Ω ) Figure 16 – Moteur pas à pas (39) N J (kg · m 2) Km Ki Kd τ c (N · m) Exemple : des valeurs typiques des différentes grandeurs pour un moteur pas à pas 200 pas/tour avec un courant nominal de 6 A et un couple maximum de 1,42 N · m sont : Figure 17 – Principe du moteur pas à pas L = 0,001 5 H, R = 0,55 Ω, K m = 0,19 N · m/A N = 50 , J = 4,5 · 10 –5 kg · m 2, Kd = 0,1 N · m f v = 8 · 10 –4 N · m · s/rad , f c = 10 –3 N · m 4.1.2 Transformation DQ À l’image de la transformation de Park présentée pour la machine asynchrone, on définit la transformation DQ : T DQ = cos ( N θ ) sin ( N θ ) – sin ( N θ ) cos ( N θ ) Introduisons les nouvelles variables : id i v v = T DQ α et d = T DQ α iq iβ vq vβ Figure 18 – Domaines de fonctionnement du moteur pas à pas Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Informatique industrielle R 7 540 − 17 RÉGULATION ÉLECTROMÉCANIQUE ________________________________________________________________________________________________________ On obtient alors le modèle équivalent dans le repère d-q , en négligeant les couples de frottement et de détente : di d L ------- dt di L -------q dt dΩ J ------dt dθ ------- = dt 4.2 Commande 4.2.1 Régulateur PD = v d – Ri d + NL Ω i q = v q – Ri q – NL Ω i d – K i Ω (40) = Km iq – fv Ω – τc Une structure de régulateur appropriée à la régulation de la fonction de transfert (42) est celle d’un correcteur à action proportionnelle-dérivée : C (s ) = K p + K d s induisant l’algorithme de commande : vq = Kp (θd – θ ) + Kd ( θ˙d – Ω ) Ω où θd désigne la position de référence désirée. La fonction de transfert en boucle fermée du système simplifié s’écrit : 4.1.3 Modèle simplifié Dans le cas d’une commande en courant et en négligeant les couples de frottement et de détente du modèle (39), on obtient les deux dynamiques séparées suivantes : — dynamique rapide (électrique) : 1 i α = ---[ v + K i Ω sin ( N θ ) ] R α 1 i = ----[ v β – K i Ω cos ( N θ ) ] β R — dynamique lente (mécanique) : θ˙ = Ω ˙ Km Km Km Ki τc 1 - Ω – -------- sin ( N θ ) v α + -------- cos ( N θ ) v β – ---- Ω = – ---- f v + -------------J JR JR R J b ( Kp + Kd s ) F ( s ) = ------------------------------------------------------------s 2 + ( a + bK d ) s + bK p Le schéma bloc correspondant à cette synthèse est celui de la figure 19. Cette analyse permet à l’utilisateur de faire un choix simple des paramètres de synthèse Kp et Kd . Toutefois, il est clair que des simulations puis l’expérimentation sont nécessaires pour déterminer les valeurs exactes prenant en compte le système réel avec toutes ses contraintes technologiques. La figure 20 illustre le type de résultats que l’on peut obtenir en utilisant cette méthode pour le moteur pas à pas dont les caractéristiques sont définies en § 4.1.1. Si on utilise la transformation (DQ), la dynamique lente devient x˙ = Ax + bvq + G avec où x= θ , Ω b= Km b 0 = -------, JR A= 0 1 , 0 –a et 0 , b0 (41) G= 0 g Figure 19 – Schéma bloc de la régulation PD τc g = – ----J Km Ki 1 a = ---- f v + -------------J R On aboutit à un système linéaire soumis à la perturbation g. Sa fonction de transfert s’écrit : bv q ( s ) g - + ---------------------θ ( s ) = --------------------s (s + a) s (s + a) (42) Avec les valeurs du moteur considéré en 4.1.1, on a : a = 1 479,4 et b = 7 676,8 Remarque : le modèle simplifié (42) est monoentrée alors que le modèle complet (39) admet deux entrées vα et v β . Se pose alors la question de déterminer vα et v β à partir de vq qui constitue la nouvelle variable de commande de (42). Pour cela, on utilise la trans–1 formation inverse T DQ qui donne : vα = cos (Nθ ) vd – sin (Nθ ) vq et vβ = sin (Nθ ) vd + cos (Nθ ) vq et l’on choisit arbitrairement vd = 0, ce qui donne : Figure 20 – Position désirée et position obtenue (en pointillés) dans le cas du régulateur PD v α = – sin ( N θ ) v q v β = cos ( N θ ) v q R 7 540 − 18 Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Informatique industrielle _______________________________________________________________________________________________________ RÉGULATION ÉLECTROMÉCANIQUE 4.2.2 Linéarisation et commande par retour d’état On considère maintenant le problème de poursuite de trajectoires de courants, de tensions, de vitesse et de position pour le moteur pas à pas. On suppose que ces trajectoires vérifient les équations du moteur par exemple sous la forme du modèle (40). Les trajectoires de référence vérifient donc : di rd L --------- dt di rq L --------- dt d Ωr J --------dt d θr --------- = dt Le courant direct de référence est déterminé afin de maximiser le couple à vitesse constante et en respectant la contrainte : 2 2 NLK i Ω r i rd = – ------------------------------------R 2 + ( NL Ω r ) 2 (43) = K m i rq – f v Ω r – τ c Ωr où l’indice r signifie référence. On verra plus loin comment l’utilisateur peut déterminer toutes les grandeurs de référence à partir d’un cahier des charges comprenant les profils d’accélération désirés. Si on choisit la loi de commande : Les trajectoires de référence vérifient le système d’équations (43). Par conséquent, les tensions de référence sont données par : di rd v rd = L ---------+ Ri rd – NL Ω r i rq dt di rq + Ri rq + NL Ω r i rd + K i Ω r v rq = L ---------dt où les expressions des dérivées des courants sont obtenues par simple dérivation, soit : v d = – NL Ω i q + v rd + NL Ω r i rq + Lu d v q = NL Ω i d + v rq – NL Ω r i rd + Lu q 2NLK i R 2 Ω r γ r di rd ---------- = – -------------------------------------------dt ( R 2 + ( NL Ω r ) 2 ) 2 fv di rq J ˙ - γ + --------γ ---------- = -------Km r Km r dt alors l’erreur de poursuite : Ω – Ωr 2 vd NL Ω ------ ( Ω ) = – ------------vq R = v rq – Ri rq – NL Ω i rd – K i Ω r iq – irq 2 On montre que le maximum correspond à : = v rd – Ri rd + NL Ω r i rq e = [id – i rd 2 vd+vq = va+vbV2 θ – θr z ]T admet l’équation dynamique linéaire suivante : 4.2.3 Approche par les fonctions de Lyapunov e˙ = Ae + Bu Ici, on suppose que l’on connaît les trajectoires de référence définissant les performances désirées et satisfaisant les équations dynamiques du moteur pas à pas sous la forme : avec u = [ud uq ]T – R/L 0 A= 0 – Ki / L Km / J – fv / J 0 0 0 La variable z = 0 – R/L 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 , 0 1 0 0 1 0 B= 0 0 0 0 1 0 0 0 t 0 ( θ – θ r ) dt est relative à un intégrateur introduit afin d’éliminer l’erreur statique sur la position θ. Enfin, la commande est définie par u = – Ke , K étant le gain du régulateur par retour d’état que l’on peut déterminer, par exemple, par placement de pôles [6]. Calcul des grandeurs de référence On part de la donnée d’un profil de vitesse Ωr désiré ainsi que d’un profil d’accélération γ r connu. Les différentes grandeurs (courants et tensions) de référence sont alors calculées comme suit : L L J di rd ---------- = v rd – Ri rd + NL Ω r i rq dt di rq ---------- = v rq – Ri rq – K i Ω r – NL Ω r i rd dt d Ωr ---------- = K m i rq – f v Ω r – τ c dt l’indice r désignant les grandeurs désirées. Ainsi, les objectifs de poursuite sont définis en termes de références sur les courants, les tensions ainsi que sur la vitesse. On définit alors les erreurs de poursuite : v d = v d – v rd v q = v q – v rq et i d = i d – i rd i q = i q – i rq Ω = Ω – Ωr fv J i rq = --------- γ r + --------- Ω r Km Km Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Informatique industrielle R 7 540 − 19 RÉGULATION ÉLECTROMÉCANIQUE ________________________________________________________________________________________________________ Les équations vérifiées par ces erreurs sont données par : di d - = vd – Ri d + NL ( Ω i q – Ω r i rq ) L ------dt di q L -------- = v q – Ri q – K i Ω – NL ( Ω i d – Ω r i rd ) dt dΩ J -------- = K i – f Ω m q v dt Le problème de synthèse d’une loi de commande se formule alors ainsi : déterminer vd et vq stabilisant la dynamique des erreurs de poursuite. Ceci veut dire que vd et vq doivent faire tendre vers 0 les quantités i d , i q , et Ω . Pour résoudre ce problème, on utilise les techniques de Lyapunov en remarquant que : Ω i q – Ω r i rq = Ω i q + Ω i rq + Ω r i q Ω i d – Ω r i rd = Ω i d + Ω i rd + Ω r i d Prenons alors la fonction de Lyapunov : 1 = --- { i d2 + i q2 + Ω 2 } 2 vd = ( λ – Ni rq ) L Ω et : Km Ki v q = L µ – ------- + ----- + Ni rd Ω J L où λ 0 et µ 0 sont des paramètres de synthèse vérifiant l’inégalité : fv R R λΩ i d + µΩ i q ---- i d2 + ---- i q2 + ----- Ω 2 L L J ce qui équivaut au fait que la matrice suivante soit définie positive : R ---L 0 0 R ---L λ ----2 µ – ----2 λ – ----2 µ – ----2 fv ----J Soulignons que cette condition est vérifiée pour λ = 0 et µ = 0. Remarque importante : cette loi de commande ne nécessite que la mesure de la vitesse du moteur et non celle des courants id ou iq . qui est définie positive ; alors on a : Km Ki R f ˙ = –R ---- i d2 – ---- i q2 – ----v- Ω 2 + N Ω i d i rq + Ω i q ------ - – ------ – Ni rd J J L L L 1 1 + --- i d vd + --- i q v q L L R 7 540 − 20 ˙ soit définie négative, il suffit de choisir les Pour garantir que lois de commande définies par : À titre d’exemple, reprenons le moteur pas à pas dont les caractéristiques sont données en § 4.1.1. Le profil d’accélération souhaité est représenté par la figure 21a ; la vitesse ainsi que la position correspondante sont illustrées par les figures 21b et c. La figure 22 schématise les résultats obtenus. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Informatique industrielle _______________________________________________________________________________________________________ RÉGULATION ÉLECTROMÉCANIQUE Figure 21 – Moteur pas à pas : profils désirés Figure 22 – Moteur pas à pas : résultats obtenus par la méthode de Lyapunov Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Informatique industrielle R 7 540 − 21 RÉGULATION ÉLECTROMÉCANIQUE ________________________________________________________________________________________________________ 5. Perspectives Il existe d’autres outils de l’automatique permettant des développements et des résultats intéressants et prometteurs, par exemple : — la passivité basée sur des considérations physiques de dissipation d’énergie. Elle donne des lois de commande qui assurent le suivi de trajectoires avec la mesure de la vitesse seule ; — la commande floue, qui permet d’envisager un contrôle global de l’association moteur-convertisseur ; en effet, en fonction des erreurs sur le flux désiré et sur le couple de référence, il est possible de fixer directement, pour le convertisseur, la position parmi 7 la mieux appropriée ; — la commande et l’observation par mode glissant, réputées garantir de bonnes propriétés de robustesse, fort utiles dans la pratique. R 7 540 − 22 Au niveau des systèmes de motorisations, signalons le moteur à réluctance variable qui connaît de nombreux développements académiques et industriels. Il constitue une alternative souvent avantageuse par rapport aux moteurs à courant continu et aux moteurs alternatifs : — il est très robuste et sa construction est simple ; — il ne nécessite aucun matériau spécial (à 99 % en fer et en cuivre) ; — il présente une puissance plus importante à volume et masse identiques ; — sa résistance est très faible et ses pertes thermiques sont négligeables. S’il est couramment utilisé aux USA, le moteur à réluctance variable est assez peu répandu en Europe. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Informatique industrielle P O U R Régulation électromécanique par E N Ahmed RACHID Professeur des universités, Laboratoire des Systèmes Automatiques, Université de Picardie Références bibliographiques Références [1] [2] [3] [4] BÜHLER (H.). – Réglage par mode de glissement. Presses Polytechniques Romandes (Lausanne, Suisse) (1986). 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Techniques de l’Ingénieur [8] ALLANO (S.). – Petits moteurs électriques. D 3 720, traité Génie électrique, juin 1995. [9] [10] [11] [12] [13] LINDAS (R.). – Embrayages. Étude théorique et constitution générale. B 5 850, traité Génie mécanique, nov. 1987. LINDAS (R.). – Embrayages. Étude technologique. B 5 851, traité Génie mécanique, fév. 1998. DUCHEMIN (M.). – Ressorts. B 5 430 et suivants, traité Génie mécanique, sept. 1994. LOUIS (J.P.), MULTON (B.) et LAVABRE (M.). – Commande des machines à courant continu à vitesse variable. D 3 610, traité Génie électrique, déc. 1988. ABIGNOLI (M.) et GOELDEL (C.). – Moteurs pas à pas. D 3 690, traité Génie électrique mars 1991. Constructeurs. Fournisseurs Moteurs et convertisseurs Moteurs à réluctance variable ABB Industrie Allenwest (Écosse) Cegelec Sicme Motori (Italie) Crouzet Maccon (Allemagne) Eurotherm Drives Radio-Énergie (France) Leroy Somer Circuits intégrés spécifiques Portescap (API American Precision Industries) Arcel Radio-Énergie Hewlett Packard Socitec International Rectifier Télémécanique Micro Linear Mitsubishi Electric Doc. R 7 540 6 - 1997 SGS Thomson Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. − © Techniques de l’Ingénieur, traité Informatique industrielle Doc. R 7 540 − 1 S A V O I R P L U S
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