JFHOD Journées Francophones d’Hépato-gastroentérologie et d’Oncologie Digestive 20 23 mars 2014 PALAIS DES CONGRÈS DE PARIS ZOOM : LE MICROBIOTE PAYS INVITÉ : LA SUISSE Avec le soutien institutionnel de : LIVRE des RÉSUMÉS 2014 1 Sommaire Résumés du Jeudi 20 mars Communications orales (CO.01 à CO.35) Page 2 Communications plénières (CO.36 à CO.40) Page 20 Communications orales (CO.41 à CO.72) Page 23 Posters (P.01 à P.122) Page 40 Résumés du VENDREdi 21 mars Communications orales (CO.73 à CO.96) Page 101 Communications plénières (CO.97 à CO.98) Page 113 Communications orales (CO.99 à CO.101) Page 114 Communications plénières (CO.102 à CO.103) Page 116 Communications orales (CO.104 à CO.151) Page 117 Posters (P.123 à P.263) Page 143 Résumés du SAMEdi 23 mars Communications plénières (CO.152 à CO.155) Page 215 Posters (P.264 à P.383). Page 218 Résumés du DIMANCHE 24 mars Communications plénières (CO.156 à CO.162) Page 280 Vidéo session (V.01 à V.07) Page 284 Posters (P.384 à P.506). Page 288 INDEX DES AUTEURS Page 351 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS 2 CO.01 Observatoire national de l’endoscopie par capsule colique : résultats à 2 ans de la pratique en France J.-C. Saurin (1), R. Benamouzig (2), T. Ponchon (1), Observatoire National de l’Endoscopie Par Capsule Colique (1) (1) Lyon; (2) Bobigny. Introduction : L’ONECC est un observatoire réalisé sous égide de la SFED et du CREGG, organisant l’utilisation en France de la capsule colique de la firme Given Imaging°, et permettant une saisie et un suivi national des résultats de cette utilisation. Nous rapportons les résultats intermédiaires de cet observatoire débuté en 2011. Matériels et Méthodes : Les données étaient saisies sur CRF électronique par chaque praticien participant à l’ONECC. Trois indications de capsule étaient acceptées : échec, contre-indication, ou refus très argumenté de coloscopie. La préparation était en choix libre sur les schémas recommandés lors des réunions de formation ONECC. Les résultats de Janvier 2011 à Septembre 2013 ont été analysés. Résultats : Le nombre d’examen réalisé était de 854 sur cette période, avec 785 e-CRF remplis par 174 utilisateurs. L’indication à utiliser une capsule colique était renseignée dans 98,7 % des 854 cas, correspondant pour 1/3 à chacune des 3 indications reconnues par l’ONECC (échec, contre-indication, ou refus très argumenté de coloscopie). L’examen par capsule détectait 682 polypes (chez 328 patients, 38,4 %), significatifs chez 175 patients (20,4 % ; > 6 mm ou > 3 pol.). Un polype significatif était identifié chez 24,5, 21,2 et 16,0 % des patients respectivement pour les 3 indications de capsule (échec, contre-indication, refus). Le type de préparation était renseigné chez 97,4 % des patients, avec une bonne préparation chez près de 80 % des patients (tableau). En termes d’analyse des pratiques, la case « indication de coloscopie » a été cochée chez 45 patients sans polype significatif, les raisons de ce choix évaluables étaient : présence d’une autre lésion hémorragique 2 cas (4,4 %, 1 lipome, 1 angiodysplasie), présence d’un polype non significatif 43 (95,5 %) cas, la présence d’autres lésions (diverticules 13 cas, 28,8 %) n’expliquant pas l’indication retenue de coloscopie. Discussion : COMMUNICATIONS ORALES PEG 4 litres Moviprep Autre Total Nb (%) patients 423 (51,4 %) 191 (23,2 %) 208 822 (25,3 %) % bonneexcellente prép. 79,6 80,2 79,5 79,8 Conclusion : L’utilisation de la capsule colique s’est diffusée de façon large en France sous l’impulsion de cet observatoire national, en respectant des règles de prescription et de réalisation stricte. Le taux de bonne préparation est élevé. Une analyse des pratiques, et progressivement des résultats de la coloscopie, sont en cours. CO.02 L’endomicroscopie confocale par minisonde au travers d’une aiguille pour le diagnostic des masses pancréatiques : critères préliminaires (étude CONTACT) M. Giovannini (1), F. Caillol (1), D. Lucidarme (2), B. Pujol (3), F. Poizat (1), G. Monges (1), B. Filoche (4), B. Napoléon (3) (1) Marseille; (2) Lomme; (3) Lyon; (4) Lille. Introduction : L’endomicroscopie confocale par minisonde au travers d’une aiguille (ECM) est une technique d’imagerie permettant de réaliser un examen microscopique in vivo et en temps réel, au cours d’une procédure d’échoendoscopie (EE) avec ponction, via une aiguille de ponction 19G. L’étude CONTACT (Clinical evaluation Of NCLE in The lymph nodes Along with masses and Cystic Tumors of the pancreas) a pour objectif d’établir un atlas d’image et d’identifier des critères d’interprétation pour la caractérisation des masses solides du pancréas. Patients et Méthodes : De Juin 2012 à Mars 2013 3 centres en France (7 investigateurs) ont inclus prospectivement 35 patients présentant une ou plusieurs masses pancréatiques. Dans le cas où les patients présentaient plusieurs masses, seule l’une d’elle était imagée. 4 endoscopistes et un anatomopathologiste ont participé à la définition de critères lors d’une revue de vidéos ECM en consensus. Les enregistrements anonymisés et randomisés de 35 patients étaient analysés en consensus, en disposant pour chaque cas des données suivantes : l’histoire clinique du patient, les informations concernant la procédure Echoendoscopie précédant l’imagerie ECM, les résultats de cytologie et d’histologie, les séquences ECM, et, dans certains cas, les images histologiques. Chaque cas était discuté avec l’anatomopathologiste afin d’identifier des aspects pathognomoniques d’une condition. Résultats : Aucune complication n’est survenue lors de la procédure ECM ou de la ponction. Un diagnostic histologique final a pu être obtenu pour 31 patients sur les 35 : 21 cas d’adénocarcinomes, 1 cas d’ adénocarcinome à stroma fibreux, 4 cas de tumeurs neuroendocrines, 1 cas de tumeur pseudopapillaire et 3 cas de pancréatites chroniques. Lors de cette revue, il a été observé que tous les cas d’adénocarcinomes exocrines présentaient deux signes : des agrégats noirs de cellules avec des aspects pseudoglandulaires, et des structures fibreuses rectilignes hyperdenses plus ou moins larges correspondant à la fibrose tumorale. Ce dernier élément était abondant dans les tumeurs à stroma fibreux. Cependant ces deux signes étaient absents dans les cas de tumeur neuroendocrine. Cette dernière présentait un réseau très dense de petits vaisseaux sur un fond noir. De plus, le pancréas normal présentait un aspect de grains de café, correspondant aux acinis. Conclusion : Cette classification préliminaire des images ECM obtenues dans les masses pancréatiques pourrait faciliter la différenciation entre adénocarcinomes et tumeurs neuroendocrines, et entre tumeurs malignes et tissue pancréatique normal. Cette technique d’imagerie pourrait donc faciliter le diagnostic de ces lésions, en apportant des informations microscopiques, in-vivo et en temps réel. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8693 Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8268 CO.04 S. Haddara (1), J. Branche (2), P. Bichard (3), Y. Le Baleur (4), U. Chaput (5), S. Lecleire (6), J. Jacques (7), J. Privat (8), J. Levy (9), A. Charachon (10), B. Godart (11), D. Sautereau (7),V. Quentin (12), S. Leblanc (5), E. Coron (1) G. Vanbiervliet (1), R. Garcès (2), J.-M. Gonzalez (2), E.-A. Bonin (2), M.-C. Saint Paul (1), E. Garnier (2), S. Berdah 2), M. Barthet (2) Traitement des hémorragies digestives par application de poudre hémostatique par voie endoscopique : résultats d’une étude prospective multicentrique du GRAPHE réalisée en pratique courante (1) Nantes; (2) Lille; (3) Genève, SUISSE; (4) Créteil; (5) Paris; (6) Rouen; (7) Limoges; (8) Vichy; (9) Cornebarrieu; (10) Monaco, MONACO; (11) Tours; (12) Saint-Brieuc. Introduction : Le risque d’échec d’hémostase endoscopique par méthodes classiques (sclérose au sérum adrénaliné, clips) est d’environ 10%. En particulier, certaines conditions techniques, l’existence de troubles de l’hémostase ou le type de lésion hémorragique peuvent rendre l’hémostase endoscopique difficile. Récemment, l’utilisation d’une poudre hémostatique a permis de traiter des hémorragies digestives avec des résultats prometteurs chez l’homme dans les études pilotes. Les buts de ce travail prospectif multicentrique étaient de déterminer 1) la faisabilité de l’application de la poudre hémostatique en pratique clinique de routine, et 2) son efficacité à court et moyen terme dans différentes situations cliniques. Patients et Méthodes : Dans 10 centres, 13 endoscopistes formés à la technique participaient à cette étude. La poudre hémostatique TC-325 (Hémospray™, Cook Medical, USA) était pulvérisée sur le site hémorragique à l’aide d’un cathéter de pulvérisation passé au travers du canal opérateur de l’endoscope. La quantité de poudre administrée était laissée au libre choix de l’endoscopiste en fonction de l’efficacité clinique. Tous les patients recevant la poudre hémostatique étaient inclus. Les paramètres suivants étaient analysés : caractéristiques démographiques, type d’extériorisation hémorragique, taux d’hémoglobine, plaquettes et temps de prothrombine (TP), type de lésion hémorragique, traitement en 1èreintention ou après échec des traitements classiques, arrêt du saignement en fin de procédure et récidive éventuelle à J8. Résultats : 24 patients (18H/6F) âgés de 47±14 ans étaient inclus dans l’étude. Il s’agissait de patients hospitalisés pour hématémèse (n = 7), méléna (n = 17) ou rectorragies (n = 2). On notait un choc hémorragique chez 6 patients. Le taux d’hémoglobine était de 9,2±1,9 g/dL. Le taux de plaquettes était de 237000±77000/mm3. Le TP était de 80±18%. Lors de l’endoscopie, il existait une hémorragie active dans 22/24 (92%) des cas, pulsatile (4.7%) ou en nappe (95.3%). La lésion hémorragique était identifiée dans 100% des cas. Il s’agissait d’une tumeur dans 58% des cas, d’un ulcère dans 34% des cas, et de berges de résection endoscopique dans 8% des cas. La localisation du saignement était œsophagienne (n = 5), gastrique (n = 10) ou duodénale (n = 9). La durée totale de la procédure était de 38±27 min. L’application de la poudre hémostatique était jugée très facile, facile, moyennement facile ou difficile dans 39%, 39%, 5% et 17% des cas. Ce traitement était utilisé en 1èreintention dans 45% des cas, ou après échec d’autres traitements dans 55% des cas. Le saignement était stoppé au cours de la procédure dans 95% des cas. On notait l’absence de récidive à J8 dans 71% des cas. Conclusion : Les premières données de cette étude prospective multicentrique réalisée dans en pratique courante montrent que la faisabilité et l’efficacité de la poudre hémostatique sont excellentes, y compris après échec des traitements classiques d’hémostase endoscopique. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8503 Gastroentéro-anastomose par technique NOTES pure et apposition tissulaire par prothèse métallique couverte courte « diabolo » : une étude prospective expérimentale sur modèle porcin (1) Nice; (2) Marseille. Introduction : Plusieurs travaux ont montré la faisabilité de la gastro entéro anastomose par technique N.O.T.E.S exclusive sur modèle porcin vivant. Mais la courbe d’apprentissage et la spécificité du matériel en limite la diffusion. Le but de cette étude expérimentale est de déterminer la faisabilité et la reproductibilité d’une nouvelle technique d’anastomose gastro jéjunale in vivo chez le cochon en technique N.O.T.E.S exclusive avec usage de prothèse métallique couverte. Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude animale prospective expérimentale réalisée au Centre d’Enseignement et de Recherche en Chirurgie (C.E.R.C) de la Faculté de Médecine Nord de Marseille. Les procédures endoscopiques étaient effectuées sur des cochons domestiques de 20 à 45 Kg, sous anesthésie générale, de manière stérile, à l’aide d’un gastroscope double canal opérateur et de petit matériel d’endoscopie couramment disponible. Le déroulement de la procédure fut établi selon nos travaux préliminaires concernant la confection d’anastomose gastro jéjunale en NOTES pur sur 16 animaux. Les étapes comprenaient : 1) incision gastrique ; 2) accès à la cavité péritonéale et sélection de l’anse jéjunale ; 3) incision de l’anse avec cystostome de 10 fr ; 4) introduction d’un fil guide ; 5) insertion sur fil et déploiement de la collerette distale de la prothèse métallique auto expansible couverte « diabolo » de 15 mm de diamètre type Axios® (Xlumena, Mountain View, CA, USA) ; 6) réintégration de l’anse dans l’estomac et 7) déploiement final de la collerette proximal du stent permettant l’apposition de la paroi gastrique avec l’anse jéjunale. La lumière prothétique était dilatée à l’aide d’un ballon hydraulique jusqu’à 15 mm afin de permettre le passage de l’endoscope et vérifier la perméabilité efférente et afférente de l’anse. Les animaux étaient réalimentés à 48 heures et l’euthanasie effectuée au bout de 21 jours de suivi. La perméabilité et l’intégrité anastomotique était vérifiée chirurgicalement lors de l’autopsie avec analyse anatomopathologique. La faisabilité (succès technique), la morbi mortalité et la reproductibilité de la procédure furent étudiées. Résultats : Un total de 6 anastomoses gastro jéjunales en technique NOTES pur avec prothèse ont été effectuées. Toutes les procédures ont été réalisées avec succès (succès technique de 100%). La durée opératoire moyenne était de 19 ± 2,6 minutes [15-23]. Le contrôle immédiat de la perméabilité de l’anastomose avec passage de l’endoscope entraîna la migration d’une prothèse, replacée endoscopiquement avec succès lors de la même procédure. Il n’a pas été observé de complication ou de sepsis à la reprise de l’alimentation des animaux. Aucun décès ne fut constaté. Le gain pondéral moyen durant les trois semaines de suivi fut significativement plus bas comparativement à une population d’animaux contrôles durant la même période (0,85 kg ± 2,56 vs. 5,2 kg ± 1,6 ; p = 0,001). Aucun signe de péritonite ou de désunion anastomotique n’était observé lors de la nécropsie à J21. L’analyse histopathologique montrait des anastomoses constamment perméables, de 12 ± 2 mm [10-15] de diamètre moyen, avec fusion des couches superficielles (muqueuse, musculaire muqueuse) et fibrose inflammatoire des musculeuses gastriques et jéjunales. Conclusion : Le modèle d’anastomose gastro jéjunale en NOTES pur avec apposition tissulaire par prothèse diabolo couverte apparaît simple, reproductible et fiable avec un diamètre et une perméabilité anastomotique très encourageante. Cette technique doit être privilégiée lors de la transposition de la procédure à l’homme. Remerciements, financements, autres : Financement ESGE Grant 2012. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7831 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS CO.03 COMMUNICATIONS ORALES 3 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS COMMUNICATIONS ORALES 4 CO.05 CO.06 M. Pioche (1), S. Roman (1), M. Ciocirlan (1), F. Mion (1), T. Ponchon (1) L. Laurent (1), A. Minello (2), A. Plessier (3), G. Lamblin (4), A. Poujol Robert (5), A. Gervais (3), E.-A. Pariente (6), P. Belenotti (7), N. Mostefa-Kara (8), P. Sogni (5), F. Tamion (1), E. Lerebours (1), D. Valla (3), V. Vilgrain (3), O. Goria (1) Myotomie endoscopique pour achalasie : un geste efficace et sûr ? (1) Lyon. Introduction : La myotomie per orale endoscopique (POEM) est prometteuse pour la prise en charge de l’achalasie œsophagienne. Nous rapportons les résultats en termes de faisabilité, de sécurité et d’efficacité de la première étude prospective française. Patients et Méthodes : Les patients présentaient une achalasie sans traitement instrumental préalable. La myotomie endoscopique était effectuée par un seul opérateur sous insufflateur à CO2, en débutant 8 cm au-dessus du cardia et en finissant 2 cm en dessous. L’évaluation clinique était réalisée (score d’Eckardt, score de qualité de vie GIQLI) avant procédure, puis à 1, 3, 6 et 12 mois. Une manométrie haute résolution était réalisée avant myotomie et 3 mois après (pour classer l’achalasie (classification de Chicago) et mesurer pression basale et pression de relaxation intégrée (PRI) du sphincter inférieur de l’œsophage et une pHmétrie œsophagienne de 24h à 3 mois. Les données sont exprimées en médiane (extrêmes) et comparées avant et après myotomie par test t apparié. Résultats : Treize patients (8 hommes, âge moyen 58 ans (extrêmes 33-71) ) ont été inclus. Il s’agissait d’achalasie de type I, II et III dans respectivement 3, 5 et 5 cas. Aucun n’avait bénéficié de traitement instrumental. La pression moyenne de repos et de relaxation de la jonction oesogastrique étaient respectivement de 23 (7-48) et 21 (9-28) mm Hg. Dix procédures ont été complètes, 1 n’a pas été réalisée en raison d’un diverticule oesophagien, 2 ont été interrompues (1 fibrose sous-muqueuse empêchant la réalisation du tunnel et 1 effraction muqueuse du tunnel au cardia). 2 autres effractions muqueuses du tunnel n’ont pas empêché la poursuite du geste après fermeture par clips. Le Dual Knife® (n = 5) ou le le water jet Nestis Enki 2® (n = 5) étaient utilisés pour le tunnel.Le Hook Knife® était utilisé pour les myotomies. Le temps moyen de procédure était de 102 min avec une courbe d’apprentissage nette (127-58 min). Un pneumopéritoine était exsufflé à l’aiguille en cours de geste dans 7 cas sans aucune perforation visible. Le scanner à J1 montrait un pneumomédiastin (n = 9), un pneumopéritoine (n = 8) et/ou un rétropneumopéritoine (n = 2). Aucun patient n’a présenté de sepsis. L’alimentation a toujours été reprise à J1. Après myotomie, tous les patients notaient une amélioration clinique (tableau). A 3 mois, la pression basale du SIO était diminuée chez tous (7 mmHg (015) contre 23 mmHg (7-48) à l’inclusion, p<0.01) de même que la PRI (7 mmHg (0-16) contre 21 mmHg (9-28), p<0.01). La pHmétrie montrait un reflux pathologique (pH œsophagien < 4 pendant plus de 5% du temps) dans 2 cas et « physiologique » dans 4. Inclusion n 13 Eckardt 6 (3-9) GIQLI 1 mois 3 mois 6 mois 1 an 9 8 5 2 1 (0-2)* 0.5 (01)* 0 (0-2)* 0 (0-0)* 79 (50107) 119 120 136 135 (66(91(106(130131)* 135)* 143)* 140)¥ *p<0.01 vs pré-myotomie ; ¥ p<0.05 vs pré-myotomie. Conclusion : Le POEM est une technique réalisable chez la majorité des patients avec achalasie pour un opérateur entraîné à la dissection sous muqueuse. Les résultats cliniques et manométriques sont excellents à court terme. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8224 Cholangiopathie ischémique post-soins intensifs : étude observationnelle multicentrique française (1) Rouen; (2) Dijon; (3) Clichy-la-Garenne; (4) Clermont-Ferrand; (5) Paris; (6) Pau; (7) Marseille; (8) Evreux. Introduction : La cholangiopathie ischémique post soins intensifs (CI-PSI), est secondaire à une ischémie des voies biliaires intra hépatiques survenant au cours et/ou au décours d’un séjour en soins intensifs (SI). L’objectif de cette étude était de recenser les cas de CI-PSI diagnostiqués en France et de préciser les caractéristiques clinico-biologiques et radiologiques de cette pathologie rare. Patients et Méthodes : Etude rétrospective auprès des centres de compétence des maladies vasculaires du foie français : recueil clinico-biologique, radiologique et paramètres de SI des patients ayant une cholestase persistante au décours d’un séjour en SI associée à un aspect de cholangiopathie documentée par Cholangio-IRM ou CPRE. Etaient exclus les patients ayant une hépatopathie préexistante et/ou des tests hépatiques perturbés avant l’entrée en SI. Relecture pour tous les patients, de l’imagerie, par un radiologue hépato-biliaire expert. Résultats : Dix patients (9 hommes) hospitalisés en USI, de 1990 à 2012 avaient un diagnostic de CI-PSI. L’âge médian à l’admission était de 52 ans (21-72). Cinq patients étaient hospitalisés pour brûlures étendues, 1 pour choc septique, 3 pour polytraumatisme et 1 pour SDRA. Cinq patients avaient au moins 1 facteur de risque cardiovasculaire. La défaillance hémodynamique était au premier plan chez tous les patients associée à une défaillance respiratoire chez 4 patients. Tous les patients présentaient un syndrome de réponse inflammatoire systémique (SIRS). La durée médiane d’hospitalisation était de 57 jours (1-172) dont 3 jours (1-27) avec instabilité hémodynamique nécessitant remplissage et majoration des drogues vasopressives : huit patients ont eu 9 jours (2-32) de noradrénaline, 2 patients 11 jours (10-12) de dobutamine et 1 patient 24 heures de dopamine. 9 / 10 ont été transfusés, de manière massive chez les patients admis pour brûlures (5 à 32 culots globulaires pendant le séjour en SI). La durée médiane de ventilation mécanique était de 51 jours (0136), la valeur moyenne de FiO2 de 47% et > 60% pendant 9 jours en moyenne. La pression expiratoire positive moyenne était de 6 cm H2O. Huit patients ont présenté une septicémie, 5 une infection pulmonaire, 4 une infection cutanée. L’augmentation des phosphatases alcalines débutait le 11ème jour (2-34) pour atteindre une valeur maximale au 60ème jour (12-108) à 14 LSN (6-25). A l’imagerie : tous les malades avaient des anomalies morphologiques des voies biliaires intrahépatiques (sténoses, dilatations et/ou lacunes correspondant à des «casts» (moules biliaires) ) mais aucun n’avait d’atteinte du cholédoque. Aucune anomalie vasculaire artérielle, ou sus hépatique associée, seule une thrombose isolée de la branche portale gauche. Dans les formes les plus évoluées une destruction totale de l’arbre biliaire était observée. Une dysmorphie hépatique était objectivée chez 2 patients. La sévérité des lésions était corrélée à la sévérité clinique. Tous les patients ont bénéficié d’un traitement par acide ursodésoxycholique. Un patient est décédé 555 jours après le début de la cholestase de défaillance hépatique, un patient a été transplanté pour cirrhose biliaire évoluée, avec succès. Deux ont un ictère +/- prurit sans angiocholite, 4 sont asymptomatiques, 2 patients ont été perdus de vue. Aucun n’a présenté d’hémorragie digestive liée à l’hypertension portale. Conclusion : La CI-PSI est une maladie rare, dont l’évolution est potentiellement sévère. Les lésions biliaires observées à la cholangio-IRM/CPRE sont particulières car elles épargnent le cholédoque. Une cholangio-IRM doit être proposée en cas de cholestase inexpliquée, au décours d’un séjour en réanimation. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8354 Anticorps anti-mitochondries sans diagnostic de cirrhose biliaire primitive : fréquence, signification clinique et pronostique. Résultats d’une étude prospective nationale G.Dahlqvist (1),F.Gaouar (1),F.Carrat (1),O. Chazouillères (1), R. Poupon (1), C. Johanet (1), C. Corpechot (1) (1) Paris. Introduction : Les anticorps anti-mitochondries de type M2 (AM2) constituent un marqueur diagnostique majeur de cirrhose biliaire primitive (CBP). On sait qu’ils peuvent précéder de plusieurs années l’apparition des premiers signes de la maladie. Toutefois, les caractéristiques et l’histoire naturelle des sujets porteurs d’AM2 sans CBP déclarée sont mal connues. Le but de cette étude a été d’évaluer la fréquence, le profil clinique et le risque de CBP de ces patients. Patients et Méthodes : Les données issues de l’étude de recensement des AM2 positifs (titre ≥ 1/40) effectuée entre juin 2006 et mai 2007 au sein du réseau Français des laboratoires d’immunologie ont servi de base à cette étude. Un questionnaire standardisé adressé aux médecins prescripteurs a permis de recueillir les données diagnostiques et cliniques de 720 (55%) des 1318 patients AM2 positifs recensés. Une CBP connue était présente chez 216 (30%) de ces patients, un diagnostic de CBP venait d’être porté chez 275 (38%), et aucun diagnostic de CBP n’était retenu chez 229 (32%) . Les caractéristiques et les données évolutives de ce dernier groupe de patients ont été recueillies prospectivement en réinterrogeant les médecins à intervalles de temps réguliers. L’incidence de la CBP a été évaluée sur la base de leurs réponses. Etaient exclus de cette évaluation les patients présentant au départ au moins un des signes suivants : 1) phosphatases alcalines (PAL) élevées, 2) prurit, 3) lésions histologiques compatibles, 4) cirrhose quel qu’en soit la cause, et ceux n’ayant pas de données évolutives exploitables. Résultats : Les caractéristiques des sujets AM2 positifs sans CBP diagnostiquée étaient les suivantes : n = 229 ; femmes 78% ; âge moyen : 58 ans ; titre AM2 médian : 1/160. Quand le résultat du dot blot était disponible (66%), il confirmait la présence des AM2 dans 91% des cas. Les données biologiques hépatiques étaient disponibles chez 134 patients (59%) : les PAL étaient normales chez 74% ; l’ensemble des tests hépatiques (bilirubine, PAL, GGT, ALT) était normal chez 44% ; une augmentation des PAL > 1,5N (permettant de porter en théorie un diagnostic de CBP) était présente chez 16%. Une PBH avait été pratiquée chez 19% des patients. Une cirrhose était rapportée chez 12 patients (5%) : alcoolique 7, cryptogénique 3, virale C 1, auto-immune 1. Parmi les comorbidités les plus fréquemment retrouvées, on notait une pathologie autoimmune dans 46% des cas, une hépatite virale (principalement C) dans 4% des cas et une hémopathie (myelome, lymphome) dans 3% des cas. Comparés aux patients avec CBP diagnostiquée dans la même période, la proportion d’hommes était plus importante (18% vs 11% ; p<0,05), l’âge plus jeune (57 ans vs 60 ans ; p = 0,07), le titre des AM2 plus faible (p<0,0001), la fréquence des symptômes plus faible (41% vs 56% ; p<0,01) et les anomalies des tests hépatiques (bilirubine, PAL, GGT, ALT) et des IgM moins importantes (p<0,001). Soixante-six patients (29%) respectaient les critères d’éligibilité pour l’analyse d’incidence. Ils ont été suivis en moyenne 4 ans (extrêmes : 1-7 ans). Huit cas d’apparition d’une CBP (12%) ont été recensés. L’incidence cumulée de la CBP à 5 ans était de 19% (IC 95% : 5% 34%). Aucun facteur prédictif n’était identifiable. Conclusion : Un tiers des AM2 dépistés en pratique clinique courante ne sont pas associés à un diagnostic de CBP. Dans près de la moitié des cas, il s’agit d’AM2 dépistés dans le cadre d’une autre maladie auto-immune. Les tests biologiques hépatiques ne sont normaux que dans 44% des cas et des critères de CBP sont méconnus dans 16% des cas. Le titre des AM2 est inférieur à celui des patients ayant une CBP récemment diagnostiquée. L’incidence de la CBP chez les patients AM2 positifs avec PAL normales est de 19% à 5 ans. Remerciements, financements, autres : Le réseau Français des laboratoires d’Immunologie fait partie intégrante des auteurs. Les auteurs remercient l’ensemble des médecins qui ont accepté de participer à cette étude. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8126 CO.08 Consommation déclarée d’alcool après une transplantation hépatique (TH) : intérêt d’une consultation d’addictologie H. Donnadieu-Rigole (1), L. Olive (1), S. Faure (1), M. Bismuth (1), G.-P. Pageaux (1) (1) Montpellier. Introduction : Une consommation d’alcool est rapportée après TH chez 15 à 50% des patients, quelle que soit l’indication de greffe. Le diagnostic est souvent posé sur les déclarations du patient et de son entourage ou sur une anomalie des tests biologiques hépatiques. Une ré-alcoolisation après TH est souvent mal vécue par les équipes de greffe qui peuvent ainsi avoir du mal à aborder la question de l’alcool. Les tests de repérage du mésusage utilisés en addictologie sont peu utilisés par les médecins hépatologues spécialistes de la TH. L’objectif de cette étude était de comparer l’évaluation de la consommation d’alcool après TH par un médecin transplanteur et par un médecin addictologue. Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude pilote, prospective et descriptive, proposée à tous les patients majeurs transplantés depuis plus de 2 mois. Avec leur accord de participation, une consultation d’addictologie était effectuée le même jour que celle du suivi de greffe par un médecin addictologue extérieur à l’équipe de greffe. La consommation d’alcool était également évaluée par le médecin transplanteur sans modification de ses habitudes d’entretien. L’autoquestionnaire de repérage AUDIT était proposé aux patients en salle d’attente, ce test était ensuite remis à l’addictologue. D’autres éléments médicaux et addictologiques étaient recueillis par l’addictologue tels que l’indication de TH d’après le patient et la Consommation Déclarée d’Alcool (CDA). La CDA, l’AUDIT et la conviction des médecins permettaient de classer la consommation d’alcool des patients en 3 catégories : l’abstinence, la consommation occasionnelle et la consommation excessive. Pour certains patients le médecin addictologue exprimait un doute et classait le patient dans la catégorie de consommation qu’il estimait licite. Résultats : 97 patients transplantés hépatiques ont été inclus consécutivement ; 28 femmes et 69 hommes, d’âge moyen 57.3 +/- 12 ans. Le délai médian post TH était de 5 ans. L’indication primaire de TH était l’alcool pour 32% des patients alors que le médecin transplanteur en identifiait 60%, puis l’hépatite C pour 21% des patients contre 28% pour le médecin transplanteur. Une consommation d’alcool était rapportée par 27 patients (27.8%) au médecin transplanteur et par 40 patients (41.2%) au médecin addictologue. Chez les hommes, le nombre de verres par semaine déclaré à l’addictologue (7.4) était significativement supérieur à celui cité au médecin transplanteur (3.8) (p<0.0001). Le médecin addictologue a émis un doute chez 12% des patients et les a « reclassés » dans une catégorie de consommation différente de celle correspondant à leur CDA. Lorsque cette variable « doute » était intégrée, on constatait une différence significative d’appréciation des consommations post greffe entre médecin transplanteur et médecin addictologue : abstinence 75% vs 62.8%, consommation occasionnelle 24% vs 30.9%, consommation excessive 1% vs 6.5% (p = 0.0013). Conclusion : L’analyse et l’interprétation de la CDA par un médecin addictologue est différente de celle du médecin transplanteur. Cette différence d’appréciation est marquée exclusivement en cas de consommation excessive. Un repérage des consommations à risque semble indispensable chez les malades transplantés et ce quelle que soit l’indication de TH. Le programme de surveillance des transplantés hépatiques pourrait dans le futur intégrer une consultation addictologique systématique. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8317 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS CO.07 COMMUNICATIONS ORALES 5 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS COMMUNICATIONS ORALES 6 CO.09 Diagnostic du degré de fibrose hépatique par anatomo-pathologiste virtuel P. Cales (1), J. Chaigneau (1), G. Hunault (1), C. Cavaro-Menard (1), J.-B. Fasquel (1), S. Bertrais (1), S. Michalak (1), M.-C. Rousselet (1) (1) Angers. Introduction : L’évaluation de la fibrose hépatique est utile à la prise en charge et au pronostic de toutes les hépatopathies chroniques. Notre objectif comportait 3 étapes : 1/ décrire précisément les lésions qui permettent au pathologiste de faire une évaluation du stade de fibrose Metavir ; 2/ automatiser la mesure de ces lésions par morphométrie ; 3/ déterminer par scores statistiques les principaux diagnostics anatomopathologiques : fibrose cliniquement significative (FCS pour F≥2), cirrhose (F4) et stade Metavir ou classification plus détaillée. Patients et Méthodes : 1265 patients ont été inclus. La mesure de 44 descripteurs morphométriques a été automatisée sur lame colorée au picrosirius : 1/ mesures classiques comme les surfaces de fibrose ; 2/ des mesures générales comme le nombre de fragments ; 3/ de nouveaux descripteurs de fibrose comme le % de nodularité. La référence était la lecture consensuelle du stade Metavir par 2 pathologistes experts. La population de dérivation incluait 416 patients atteints d’hépatite chronique C (HCC) avec biopsie ≥20 mm ou de stade F4. Les 5 populations de validation incluaient 849 patients. Résultats : A/ Population de dérivation : 5 nouveaux descripteurs morphométriques avaient une AUROC de 0,957 pour le diagnostic de fibrose significative grâce à un score FCS obtenu par régression logistique. 6 nouveaux descripteurs morphométriques avaient une AUROC de 0,994 pour le diagnostic de cirrhose par le score F4. 8 descripteurs morphométriques permettaient un diagnostic du stade Metavir par analyse discriminante soit avec un seul stade pour une performance de 64% (kappa pondéré = 0,868) ou avec un maximum de 2 stades par classe (par exemple F0/1) pour une performance de 91%. B/ Populations de validation : les AUROCs pour la fibrose significative et la cirrhose étaient, respectivement : 153 HCC avec biopsie <20mm : 0,893 et 0,993 ; 285 HCC : 0,955 et 0,994 ; 137 patients avec NAFLD : 0,954 et 0,955. Chez 285 HCC, la performance du diagnostic morphométrique était égale ou supérieure à celle du diagnostic de 1ere ligne par un pathologiste expert d’un centre tertiaire dans étude multicentrique, respectivement : fibrose significative : 0,733 vs. 0,733 (kappa avec la référence expert), cirrhose : 0,900 vs. 0,827, stades F Metavir : 0,881 vs. 0,865. Les scores morphométriques avaient une valeur diagnostique indépendante des tests de fibrose non-invasifs (élastométrie et tests sanguins) chez 549 HCC et une valeur pronostique indépendante des tests sanguins de fibrose non dans une cohorte de 204 HCC suivie pendant 10,2±3,7 ans. Conclusion : La combinaison statistique de descripteurs morphométriques automatisés de la fibrose hépatique avait une excellente performance diagnostique pour le diagnostic des stades Metavir, de fibrose significative et surtout de cirrhose, même dans des biopsies de petite taille. Les scores obtenus pourraient être utilisés comme descripteurs quantitatifs précis des lésions architecturales hépatiques dans le diagnostic, le pronostic et le suivi des patients ainsi que dans les essais thérapeutiques en complément du diagnostic usuel par un pathologiste. Finalement, ce nouveau procédé est la mise au point d’un diagnostic automatisé basé sur le jugement d’un consensus d’experts dans une grande base de donnée : il représente donc l’avis d’un anatomo-pathologiste virtuel de référence. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8314 CO.10 L’hépatite alcoolique résistante au traitement médical est caractérisée par un défaut de différenciation des progéniteurs hépatiques sous l’influence de la matrice extra-cellulaire L. Dubuquoy (1), A. Louvet (1), G. Lassailly (1), F. Artru (1), S. Truant (1), F. Maggiotto (1), E. Gantier (1), E. Boleslawski (1), D. Buob (1), A. Cannesson-Leroy (1), C. Moreno (2), S. Dharancy (1), P. Mathurin (1) (1) Lille; (2) Bruxelles, BELGIQUE. Introduction : Dans l’hépatite alcoolique aiguë (HAA) résistante au traitement médical, les mécanismes conduisant à l’insuffisance hépatique terminale restent inconnus. Seule la composante inflammatoire de cette maladie a été étudiée de manière approfondie. L’absence de modèles animaux reproduisant le spectre complet de l’atteinte hépatique et le peu de tissu disponible pour les études translationnelles expliquent ce manque de données. La disponibilité récente du foie entier dans le cadre d’un programme de transplantation hépatique précoce de l’HAA, a permis la réalisation d’une étude translationnelle visant à explorer la capacité de régénération hépatique au cours de cette pathologie. Le rôle spécifique des hépatocytes et des progéniteurs hépatiques bipotents dans la physiopathologie de l’HAA. Patients et Méthodes : Des explants de foie provenant de 16 patients transplantés pour HAA ont été comparés à 16 contrôles (foie normal après résection de métastases) et 12 patients transplantés pour cirrhose alcoolique décompensée. La fonction et la prolifération des hépatocytes, ainsi que la biologie des progéniteurs hépatiques étaient évaluées par immunohistochimie, western-blot, ELISA ou RTPCR. Résultats : Comme attendu, l’IL-8, chimioattractant du neutrophile, était fortement induite dans l’HAA (p<0,001). Une forte diminution de l’expression d’albumine et du marquage HepPar1 confirmait un important déficit en hépatocytes fonctionnels au cours de l’HAA. Le TNF et l’IL-6, cytokines essentielles à la régénération, étaient diminués dans l’HAA par rapport au foie normal et à la cirrhose. Le Ki-67 montrait une quasi absence de prolifération des hépatocytes dans l’HAA et le foie contrôle à l’inverse de la cirrhose (p = 0,005). La prolifération des progéniteurs hépatiques, évaluée par l’expression ARNm et protéique du facteur de croissance TWEAK et de son récepteur Fn14, était très élevée en cas d’HAA (p<0,05), à un moindre degré dans la cirrhose et très faible comme attendu dans le foie contrôle. Dans le lobule hépatique, la présence de progéniteurs, marqués pour la cytokératine (CK) 7, n’était observée que dans l’HAA ; alors qu’au cours de la cirrhose les progéniteurs marqués à la CK7 étaient présents uniquement dans les bandes de fibrose. Dans l’HAA, le phénotype des progéniteurs était uniquement biliaire comme objectivé par le marquage de la CK19. Afin de comprendre les mécanismes qui empêchent les progéniteurs de donner des hépatocytes matures, nous nous sommes intéressés aux protéines de la matrice extracellulaire (MEC) connus pour influencer leur différenciation chez la souris. Le western-blot montrait que la fibronectine (favorisant le phénotype hépatocyte) était majoritaire dans le foie de patients contrôle ou atteints de cirrhose. A l’inverse les foies de patients HAA montraient des taux majoritaires de laminine (favorisant le phénotype cholangiocyte). Le marquage immunohistochimique de la laminine montrait un envahissement du parenchyme des foies HAA par cette protéine de la MEC entourant de petits amas de progéniteurs. In vitro, la culture de cellules HepaRG sur laminine inhibait l’expression de marqueurs d’hépatocyte (C/ EBPα et CYP3A4) par rapport aux mêmes cellules cultivées sur fibronectine. Conclusion : L’HAA résistante au traitement médical est associée à un processus inflammatoire sans qu’il ne soit observé de régénération d’hépatocytes matures. Malgré une prolifération marquée des progéniteurs hépatiques, ceux-ci ne semblent s’engager que vers une différenciation biliaire. Des composants de la matrice extracellulaire tels que la laminine, semblent impliqués dans ce défaut de différenciation. Cette étude suggère que les futures stratégies thérapeutiques de l’HAA sévère résistante au traitement médical devraient cibler l’orientation de la régénération vers un profil hépatocytaire mature. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8234 CO.12 M. Llopis (1), A.-M. Cassard-Doulcier (1), A. Bruneau (2), F. Gaudin-Nomé (1), D. Berrebi (3), J.-C. Martin (4), L. Lefevre (2), B. Langellier (2), F. Cailleux (1), T. Le Roy (2), S. Rabot (2), S. Maitre (1), H. Agostini (5), S. Prevot (1), S. Naveau (1), P. Gerard (2), G. Perlemuter (1) A. Lan (1), J.-M. Blouin (1), M. Andriamihaja (1), X. Liu (1), V. Albano (1), C. Desclée de Maredsous (1), A.-M. Davila (1), F. Walker (1), D. Tome (1), F. Blachier (1) Une dysbiose intestinale explique l’inégalité du risque hépatique face à l’alcool (1) Clamart; (2) Jouy-en-Josas; (3) Paris; (4) Marseille; (5) KremlinBicêtre. Introduction : La sévérité de la maladie alcoolique du foie (MAF) n’est pas proportionnelle à la quantité d’alcool consommée, suggérant que d’autres facteur que la simple quantité d’alcool interviennent dans la genèse des lésions hépatiques. Le microbiote intestinal (MI) a des actions métaboliques et immunologiques qui influent sur la santé humaine. Le but de ce travail était de démontrer l’implication du MI dans la MAF et ses mécanismes d’action. Matériels et Méthodes : 37 patients consommant > 80g d’alcool/j, ont été inclus. La sévérité de la MAF a été évaluée par biopsie du foie : hépatite alcoolique aiguë sévère (HAAs ; n = 8), HAA non sévère (HAAns ; n = 16), pas d’HAA (n = 13), 8 patients VHC (témoins). Le MI a été analysé par FISH/cytométrie. Des souris ont été alcoolisées. Le MI a été étudié et corrélé aux conséquences hépatiques, pondérales et comportementales. Le MI d’un patient HAAs et d’un patient alcoolique sans HAA a été transféré à des souris germ-free (GF) qui ont été alcoolisées. L’inflammation (foie, tissu adipeux viscéral (TA), ganglions mésentériques a été évaluée par cytométrie, PCR (TLDA) et histologie, la perméabilité intestinale par Dextran-FITC, la translocation bactérienne par FISH. Le MI a été analysé par FISH, TTGE, pyroséquençage. Les métabolites fécaux (patients) et le contenu coecal (souris) ont été analysés par métabolomique (LC-MS). Résultats : Les patients HAAs avaient une dysbiose avec forte représentation des bifidobactéries, entérobactéries et Streptococcus. Il existait une corrélation positive entre les Streptococcus et le score d’HAA, et entre les entérobactéries la bilirubine et le score d’HAA. Les souris alcoolisées conventionnelles les plus susceptibles à l’alcool avaient aussi une dysbiose avec surreprésentation des bifidobactéries, suggérant que le MI pouvait déterminer la susceptibilité à la MAF. Afin de rechercher si la dysbiose était simplement une conséquence de l’HAAs ou bien jouait un rôle causal, des transplantations de MI ont été pratiquées à des souris GF. Après transplantation et alcoolisation, les souris associées au MI du patient ayant une HAAs avaient une inflammation hépatique (ALAT, recrutement lymphocytaire (CD3+, CD4+, CD8+, CD19+ et NKT), gènes de l’inflammation (TLDA), du TA et des ganglions mésentériques supérieure aux souris ayant reçu le MI du patient alcoolique sans HAA. L’intégrité de la barrière intestinale était rompue : augmentation de la perméabilité, de la translocation bactérienne (FISH), nécrose et inflammation (TLDA), diminution de l’épaisseur du mucus. L’expression de l’alcool déshydrogénase était diminuée dans la muqueuse intestinale. Les bactéries de type Clostridium nexile et bolteae était systématiquement associées à la présence d’une HAA, chez l’homme et chez la souris et produisaient de l’éthanol en culture. Les Bacteroidetes (phylum) et les bacteroides (genre) étaient associées à la présence d’une HAA. La diversité du MI était plus importante chez le patient et les souris sans HAA. Afin d’identifier les métabolites bactériens contribuant à l’effet délétère de la dysbiose, une analyse métabolomique a scindé les groupes présence/absence d’HAA en 2 clusters distincts en fonction de la présence d’acides biliaires. Conclusion : Les patients ayant une HAAs ont une dysbiose spécifique avec une faible diversité du MI et une augmentation de la représentation des bactéries de type Clostridium. Ces différences sont transmissibles via le MI, de l’homme vers la souris, avec la sensibilité à l’alcool, démontrant le rôle causal du MI dans la genèse de la MAF. Ces résultats expliquent, au moins en partie, l’hétérogénéité de la toxicité hépatique de l’alcool chez les patients et ouvrent de nouvelles possibilités thérapeutiques dans la prévention et le traitement de la MAF. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8540 Un régime hyper-protéique modifie la fonction barrière et le statut inflammatoire basal de la muqueuse intestinale chez le rat (1) Paris. Introduction : Dans un contexte d’augmentation de l’incidence du surpoids et de l’obésité, les régimes hyperprotéiques (HP) à finalité amaigrissante sont couramment utilisés bien que les conséquences d’une telle consommation sur la physiologie intestinale aient été peu étudiées. Nous avons montré que l’ingestion d’un régime hyperprotéique entraine des modifications de l’environnement luminal de l’intestin distal et des changements morphologiques et métaboliques des colonocytes. Cette étude vise à étudier les conséquences de ces modifications sur la fonction barrière et les réponses immunitaires de la muqueuse intestinale au niveau du côlon et de l’iléon. Matériels et Méthodes : Des rats ont été nourris avec un régime normoprotéique (NP, 14% de protéines en énergie totale) ou un régime isocalorique hyperprotéique (55% de protéines) pendant deux semaines. Des paramètres associés à la fonction barrière (nombre et taille des cellules mucosecrétantes, expression transcriptionnelle des mucines) et aux réponses immunitaires innées et adaptatives (activité myéloperoxydase, expression transcriptionnelle de cytokines et TLRs, circulation des populations lymphocytaires dans les organes lymphoïdes secondaires) ont été mesurés dans les muqueuses iléales et coliques. Résultats : La consommation du régime HP est associée à une augmentation de la quantité luminale en acétate au niveau de l’intestin grêle (11,12 ± 2,25 vs 5,65 ± 0,54 µmol/ contenu intestinal total, p = 0,031). Au niveau de l’iléon, les animaux ayant reçu un régime HP présentent une hyperplasie des cellules muco-secrétantes (18,5 ± 1,9 % vs 13,6 ± 0,9 % de la surface totale de la muqueuse iléale, p = 0,037), une augmentation de l’expression des mucines Muc2 et Muc3 (p<0,05), une diminution de l’expression de Tlr4 dans les entérocytes (p = 0,043) et une réduction de moitié de l’activité myéloperoxydase (2,68 ± 0,31 vs 4,85 ± 0,82 UA MPO/mg protéines, p = 0,038) et des cytokines pro-inflammatoires Il1-β et Tnfα (p<0,05). De plus, l’expression de cytokines majeures impliquées dans les réponses Th (IFNγ, Il-4, Il-10, Il-17f, 3 à 5 moins exprimées, p<0,05) et la proportion de lymphocytes Th dans les ganglions lymphatiques mésentériques (50,32 ± 2,35 vs 45,88 ± 1,81 % de la population cellulaire totale, p = 0,016) sont diminuées chez les animaux HP, parallèlement à une augmentation de Tgfβ (p<0,05). Au niveau colique on observe chez les animaux HP une diminution significative du nombre de cellules muco-secrétantes de l’épithélium de surface (8,74 ± 0,64 % vs 20,69 ± 4,39 %, p = 0,026) et une augmentation de leur nombre dans les cryptes coliques (155,3 ± 4,8 vs 135,3 ± 5,9 cellules/mm de crypte, p = 0,018) associée à une surexpression du gène Muc3 (p = 0,033) et une diminution modeste de l’expression d’Il-6 (p = 0,050). Conclusion : Ces résultats indiquent que l’ingestion du régime HP diminue dans l’iléon, le niveau d’inflammation physiologique à bas bruit qui caractérise la muqueuse intestinale. Cet effet pourrait être associé à la modification de la distribution et de l’activité des cellules muco-secrétantes susceptible de réduire la stimulation par des facteurs luminaux. Ces données soulèvent la question des conséquences de la diminution des réponses immunitaires muqueuses en conditions physiologiques mais aussi de l’impact de l’ingestion du régime HP en situation d’inflammation ou de rémission. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8353 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS CO.11 COMMUNICATIONS ORALES 7 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS COMMUNICATIONS ORALES 8 CO.13 CO.14 C. Policar (1), A.-S. Bernard (1), N. Delsuc (1), F. Lemaître (1), M. Guille (1), C. Amatore (1), M. Bachelet (1), J. Masliah (1) H. Melhem (1), F. Hansmannel (1), S.-F. Battaglia-Hsu (1), A. Bressenot (1),V. Billioud (1), S. Buono (1), J.-M. Alberto (1), J.-L. Guéant (1), L. Peyrin-Biroulet (1) Des complexes mimes de superoxydedismutase (SOD) pour lutter contre le stress oxydant dans des cellules pertinentes pour les MICI (macrophages et HT29) Carence en donneurs de méthyle et stress du réticulum endoplasmique dans un modèle de colite expérimentale chez le rat (1) Paris. (1) Vandœuvre-lès-Nancy. Introduction : Le stress oxydant est un facteur clef dans les Introduction : Une carence en donneurs de méthyles (CDM) est fréquente au cours des maladies inflammatoires chronique intestinales (MICI) et aggrave l’inflammation intestinale chez l’animal. Le stress du réticulum endoplasmique (RE) mesuré par la réponse UPR (« Unfolded Protein Response » ) joue un rôle majeur dans la pathogénie des MICI chez l’homme. Nous avons montré qu’une carence en vitamine B12 provoque une diminution de la déacétylase SIRT1 et une augmentation de la forme inactive acétylée du facteur de transcription HSF1 qui initie la réponse UPR dans un modèle cellulaire neuronal. Notre objectif était donc d’étudier pour la première fois l’impact d’une CDM sur l’apparition de la réponse UPR dans un modèle de colite expérimentale chez le rat. Matériels et Méthodes : 20 rates adultes Witsar ont été soumises à une CDM (n = 13) ou à une alimentation normale (n = 7) pendant 4 mois. Une colite a été induite par le dextran sulfate de sodium (DSS, 5 %). La sévérité de la colite a été évaluée cliniquement par le « Disease Activity Index » et endoscopiquement à J7, avant sacrifice. La lignée cellulaire CaCo2-TO exprimant stablement une protéine chimère fusionnant le récepteur de la vitamine B12 (transcobalamine (T) à l’oléosine (O) et empêchant l’utilisation de la vitamine B12 par le métabolisme cellulaire a été utilisée pour caractériser les mécanismes mis en évidence chez les rats carencés. La lignée CaCo2 OT exprimant stablement la protéine chimère oléosine-transcobalamine (OT) ne liant pas la B12 a été utilisée comme contrôle. Les effecteurs de la réponse UPR et leurs régulateurs potentiels (HSF1 et SIRT1) ont été étudiés par western blot et/ou RT-qPCR sur des tissus coliques et les lysats cellulaires. Résultats : Nous avons confirmé qu’une CDM aggrave l’inflammation colique chez le rat cliniquement et endoscopiquement. L’étude des 3 voies de la réponse UPR montre une hausse significative des formes actives des acteurs de la réponse UPR (P-Perk, P-IRE1 α, ATF6-p50) chez les rats carencés. Cette hausse s’accompagne d’une diminution significative des protéines chaperonnes HSP27, HSP90 et BIP qui inhibent à l’état normal la réponse UPR. Chez les rats carencés, la CDM cause une hausse de la forme acéthylée inactive de HSF1 dans les colons, corrélée à une baisse de l’expression de la protéine SIRT1. Dans les cellules CaCo2TO, la carence en vitamine B12 est corrélée à une baisse de quantité de SIRT1, de la forme active de HSF1 et une activation de la réponse UPR. L’ajout de vitamine B12, ou de S-adénosyl méthionie (SAM, donneur universel de méthionine) ou d’un agoniste pharmacologique de SIRT1 (SRT1720) induit une surexpression de SIRT1 et HSF1 et réduit le stress du RE. Dans les cellules OT, le traitement par l’inhibiteur de SIRT1 (EX527) induit un stress du RE qui est réversible en présence de B12. Conclusion : In vivo, une CDM induit un stress du RE qui aggrave la colite en modulant l’activité des molécules régulatrices de la réponse UPR que sont SIRT1 et HSF1. In cellulo, l’ajout de vitamine B12, de SAM ou d’un agoniste de SIRT1 permet de prévenir l’apparition du stress du RE causé par la CDM, ouvrant donc de nouvelles perspectives thérapeutiques dans les MICI. maladies inflammatoires de l’intestin (MICI) : il participe à la survenue de ces maladies et à la chronicité de l’inflammation.1 Ces effets délétères pourraient être réduits par l’utilisation de complexes de Mn mimes de superoxyde dismutase (SOD).2 Nous avons testé un complexe mime de SOD noté 13 à la fois sur des macrophages4 et sur des cellules épithéliales intestinales (non publié) activées afin de savoir si l’activité antisuperoxyde était maintenue en milieu cellulaire et si elle avait des conséquences sur la réponse inflammatoire de ces cellules. Matériels et Méthodes : Des macrophages murins (raw 264.6) ont été pré-incubés, ou non, avec les agents à tester, à savoir 1 (10 µM), MnCl2 (10 µM) ou la SOD-CuZn (100 U/ mL) en présence d’IFN-γ pendant 24h.4 Le surnageant a été retiré et les cellules ont été activées (LPS et PMA). Le flux des espèces ROS et RNS (reactive oxygen/nitrogen species) a été évalué par ampérométrie et par le test au ferricytochrome c. Des cellules épithéliales HT29-MD25 ont été, ou non, incubées avec 1 (100 µM), MnCl2 (100 µM), la SOD-CuZn (100 U/mL) pendant 1 h, puis activé au LPS (0.1 µg/mL) pendant 8h. La sécrétion en IL8 et l’expression de la Cox2 intracellulaire ont été évaluées. Résultats : A. Macrophages : les flux extracellulaire des principales espèces ROS et RNS (peroxyde d’hydrogène H2O2, peroxynitrite ONOO—, monoxyde d’azote NO et nitrite NO2—) et la production de O2— et NO ont été mesurés sur cellule unique par électrochimie.6 Nous avons pu montrer4 que, dans le cas des cellules pré-incubées avec 1, il n’y avait pas de modification de la production de O2— et NO mais que, en revanche, le flux des ROS était modifié avec une diminution significative de ONOO— et une petite augmentation de H2O2. Une expérience complémentaire a permis de montrer que le flux extracellulaire en O2—, inaccessible par la méthode électrochimique, était nettement diminué. Ceci confirme une activité SOD de 1 dans cet environnement cellulaire.4 B. HT29-MD2 : l’incubation avec 1 conduit à une diminution significative de la sécrétion d’IL8 et de l’expression de la Cox2, alors qu’aucun effet n’est enregistré avec la SOD recombinante ou MnCl2. Nous avons de plus quantifié la quantité de Mn internalisé dans les cellules par résonance paramagnétique électronique. Le sel MnCl2 , bien que moins actif, pénètre beaucoup plus efficacement que 1. Discussion : Les résultats obtenus montrent que 1 conserve son activité SOD dans les cellules.4 Dans le cas des cellules épithéliales, 1 permet de limiter la réponse inflammatoire, contrairement à MnCl2. L’absence d’activité de la SOD est liée à son absence de pénétration. On a donc bien une activité spécifique de 1 et ses propriétés antisuperoxyde conduisent à un effet anti-inflammatoire. Conclusion : Ces études montrent que les mimes de SOD sont des agents pertinents contre les pathologies liées au stress oxydant avec des perspectives d’applications thérapeutiques dans les MICI. Remerciements, financements, autres : Laboratoire des BioMolécules (UMR-CNRS 7203), Laboratoire PASTEUR (UMR-CNRS 8640) et ERL INSERM U1057, financement ANR via le projet METABACT. Références : 1. S. Danese, Gut, 2012, 61, 918-932 — 2. O. Iranzo, Bioorganic Chemistry, 2011, 39, 73-87 — 3. F. Cisnetti et al., Eur. J. Inorg. Chem., 2007, 4472-4480 — 4. A.-S. Bernard et al., Dalton Trans., 2012, 41, 6399-6403 — 5. C. Lenoir et al., Life Sciences, 2008, 82, 519-528— 6. C. Amatore, et al., Faraday Discuss., 2000, 116, 319-333. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8008 Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8302 L’épithélium intestinal participe à la dérégulation de la balance protéolytique lors de l’inflammation : implication de la mésotrypsine C. Rolland (1), J.-P. Motta N. Vergnolle (1) (2), C. Deraison (1), (1) Toulouse; (2) Calgary, CANADA. Introduction : Lors d’une inflammation intestinale, la balance entre les protéases et leurs inhibiteurs est rompue. L’activité protéolytique mesurée à partir de biopsies coliques de patients atteints de Maladies Inflammatoires Chroniques de l’Intestin (MICI) est augmentée en comparaison avec celle mesurée dans les tissus de patients contrôles. Notamment, parmi les 4 grandes familles de protéases, nous avons déterminé que l’activité trypsique est plus importante chez les patients atteints de MICI. Les trypsines sont principalement d’origine pancréatique et impliquées dans la digestion. Cependant certaines trypsines peuvent être produites par d’autres types cellulaires notamment par les cellules inflammatoires. De nombreuses études montrent que les trypsines pourraient être impliquées dans l’inflammation intestinale grâce à leur capacité à cliver les Protease-Activated Receptors (PAR), acteurs importants des processus inflammatoires intestinaux. Dans cette étude, nous avons cherché à savoir si les 3 formes de trypsine sécrétées par la cellule épithéliale intestinale, la trypsine cationique, la trypsine anionique et la mésotrypsine, participent aussi à la réponse inflammatoire de la muqueuse intestinale. Matériels et Méthodes : Des cellules humaines intestinales Caco2 ont été mises en culture sur des transwells afin de former une monocouche épithéliale. Après stimulation des cellules par du LPS ou du TNFα au pôle apical de cette monocouche, la production des 3 formes de trypsine a été évaluée par qRT PCR. L’expression de la mésotrypsine a de plus été étudiée par Western Blot et immunocytofluorescence. A partir de biopsies coliques de patients atteints de MICI et de tissus d’individus ne présentant pas de pathologies intestinales, l’expression de la mésotrypsine dans l’épithélium a été quantifiée grâce à une analyse en immunofluorescence. Résultats : Une stimulation inflammatoire par du LPS ou du TNFα, entraine l’augmentation de l’activité trypsique dans le milieu, du côté basal de la barrière épithéliale, suggérant que les trypsines épithéliales sont préférentiellement sécrétées au pôle basal en conditions inflammatoires. En conditions normales, l’étude réalisée par qRT PCR montre qu’in vitro, les 3 formes de trypsine sont exprimées par les cellules épithéliales coliques humaines. En conditions inflammatoires seul l’ARNm de la mésotrypsine est surexprimé. Cette augmentation est confirmée au niveau protéique grâce à l’étude en Western Blot. In vitro, seule la mésotrypsine est surexprimée par les cellules épithéliales. Nous avons voulu savoir s’il en était de même au niveau de l’intestin des patients atteints de MICI. Chez ces patients, la mésotrypsine présente dans la muqueuse intestinale semble être augmentée par rapport à son expression dans des tissus de patients contrôles. Conclusion : Nos résultats montrent que la mésotrypsine épithéliale est surexprimée en condition inflammatoire dans les cultures de cellules intestinales ainsi que chez les patients atteints de MICI. Cette étude suggère que la mésotrypsine épithéliale participe à la dérégulation de la balance protéolytique lors de l’inflammation intestinale. De plus, son aptitude à activer les PARs pourrait lui conférer un rôle de messager inflammatoire vers des cellules environnantes, et ainsi impliquer la mésotrypsine dans le maintien de l’inflammation intestinale chez les patients atteints de MICI. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8563 CO.16 Effets bénéfiques d’un mélange d’acides aminés sur la cicatrisation de la muqueuse colique après colite chimio-induite chez le rat M. Beaumont (1), X. Liu (1), F. Walker (1), C. Chaumontet (1), M. Andriamihaja (1), H. Matsumoto (2), N. Khodorova (1), A. Lan (1), C. Gaudichon (1), R. Benamouzig (3), D. Tome (1), A.-M. Davila (1), J.-C. Marie (1), F. Blachier (1) (1) Paris; (2) Tokyo, JAPON; (3) Bobigny. Introduction : Dans les maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI), la cicatrisation de la muqueuse constitue un objectif thérapeutique car ce processus est associé à une prolongation des périodes de rémission. L’effet de complémentations nutritionnelles sur la cicatrisation de la muqueuse lors de MICI a été peu étudié. Après induction d’une colite dans le modèle rat, nous avons testé l’effet d’un mélange d’acides aminés sur la cicatrisation de la muqueuse colique. Les acides aminés testés (thréonine, méthionine et glutamate) ont été sélectionnés en raison de leurs propriétés métaboliques et physiologiques dans la muqueuse intestinale. Matériels et Méthodes : Une colite a été induite chez des rats par la consommation de Dextran Sodium Sulfate (DSS) 5% pendant 6 jours. Ensuite, les rats ont reçu un mélange de thréonine (0,50 g/jour), méthionine (0,31 g/jour) et glutamate monosodique (0,57 g/jour) ou une quantité iso-azotée d’alanine (0,86 g/jour, groupe contrôle). Le colon des rats a été prélevé immédiatement après l’induction de la colite ou après 3, 7 ou 10 jours de complémentation nutritionnelle afin de mesurer les caractéristiques du colon (taille, poids), l’activité de la myéloperoxidase (MPO), le niveau d’expression des gènes de cytokines, le contenu en glutathion, le taux de synthèse protéique et pour des analyses histopathologiques. Le contenu colique a été récupéré pour mesurer sa teneur en eau et sa concentration en acides gras à courtes chaines (AGCC). Résultats : L’induction de la colite a entraîné une réduction de l’augmentation du poids des rats (p<0,01) associée à une diminution de la prise alimentaire (p<0,05) et de la masse de contenu colique (p<0,01) dont la teneur en eau (marqueur de la capacité absorptive du colon) était augmentée (p<0,001) et la concentration en AGCC (substrats énergétiques des colonocytes) fortement diminuée (p<0,05). A la fin du traitement DSS, la muqueuse colique était ulcérée et il y avait une augmentation du ratio poids/longueur du colon (p<0,01), de l’activité de la MPO (p<0,01), de l’expression des cytokines pro-inflammatoires et dans une moindre mesure, régulatrices (p<0,05). Bien que ces marqueurs confirment la sévérité de l’inflammation, le contenu en glutathion du colon n’était pas modifié. Après 7 jours de consommation du mélange d’acides aminés, la teneur en eau du contenu colique était inférieure à celle mesurée chez les animaux contrôles (p<0.05) et après 10 jours, la proportion de la muqueuse en phase de régénération/réépithélialisation était plus importante que chez les animaux contrôles (p<0,05). En revanche, la complémentation nutritionnelle ne modifiait pas l’évolution spontanée des marqueurs de l’inflammation. La synthèse protéique était significativement plus importante 7 jours après la fin de l’induction de la colite que chez les animaux sains (p<0,05). Cette augmentation de la synthèse protéique était moindre chez les rats ayant consommé le mélange d’acides aminés, suggérant une cicatrisation de la muqueuse plus avancée. Conclusion : Les données obtenues avec notre modèle expérimental de colite montrent que la complémentation en acides aminés améliore la cicatrisation de la muqueuse colique sans modifier l’évolution spontanée de l’inflammation. La cicatrisation de la muqueuse pourrait donc être partiellement dissociée de l’inflammation. De fait, 3 jours après l’arrêt du traitement au DSS ; lorsque l’inflammation de la muqueuse est encore sévère, on observe une augmentation de la surface épithéliale régénérée/réépithélialisée par rapport à la situation observée à l’arrêt du DSS. Notre étude suggère que pour le traitement des MICI, il pourrait être intéressant de combiner un traitement antiinflammatoire à une complémentation nutritionnelle accélérant la cicatrisation de la muqueuse. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7959 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS CO.15 COMMUNICATIONS ORALES 9 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS COMMUNICATIONS ORALES 10 CO.17 CO.18 A. Riba (1), M. Olier (1), C. Lencina (1), V. Bacquié (1), C. Harkat (1), M. Gillet (1), M. Baron (1), C. Sommer (1), V. Mallet (1), V. Theodorou (1), S. Ménard (1) D. Christophorou (1), N. Funakoshi (1), Y. Duny (1), J.-C. Valats (1), M. Bismuth (1), J.-P. Daurès (1), P. Blanc (1) Le stress de séparation maternelle induit chez la souris adulte une exacerbation de la réponse immunitaire dirigée contre le microbiote intestinal (1) Toulouse. Introduction : La période néonatale se caractérise par une immaturité de l’épithélium intestinal et du système immunitaire qui lui est associé. Des perturbations au cours de cette période sont capables d’induire des altérations à long terme de l’homéostasie intestinale. Chez l’homme, la survenue d’évènements stressants précoces ou tardifs se traduit par une augmentation du risque d’apparition du syndrome de l’intestin irritable et des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin pathologies caractérisées par une augmentation de la perméabilité intestinale, de la sensibilité viscérale et une dysbiose. Chez le rongeur, un stress de séparation maternelle (SSM) chronique reproduit à l’âge adulte les caractéristiques de ces pathologies. L’objectif de ce travail est d’étudier les effets d’un stress chronique de séparation maternelle chez la souris sur la réponse immunitaire locale et systémique dirigé contre le microbiote. Matériels et Méthodes : Des souriceaux C3H/HeN âgés d’un jour ont été séparés 3h de leur mère et du reste de la portée pendant 10 jours. Les effets du stress de séparation maternelle sur : la sensibilité viscérale, la perméabilité intestinale, la réponse humorale et cellulaire à un lysat d’E.coli isolé de la flore commensale ont été étudiés chez les souris mâles adultes au 50ième jour de vie. La sensibilité viscérale en réponse à une distension colorectale a été évaluée par mesure de l’activité électrique des muscles abdominaux (index de la douleur viscérale) chez les animaux préalablement équipés d’électrodes implantées dans les muscles striés abdominaux. La perméabilité totale intestinale au Dextran FITC 4kDa a été mesurée. La réponse humorale totale et spécifique dirigée contre le microbiote a été analysée au niveau systémique (plasma) et locale (lavages intestinaux, fèces) par dosage ELISA. Les splénocytes isolés ont été stimulés in vitro par le lysat d’E. coli commensal et les cytokines mesurées dans les surnageants. De plus, l’étude des populations cellulaires T activées CD4+CD44highCD62Llow et régulatrices CD+CD25+foxp3+ a été réalisée par cytométrie en flux. Enfin, l’expression du lysozyme par les cellules de Paneth a été réalisée par immunofluorescence et son activité enzymatique contre le peptidoglycane dosée dans les fèces. Résultats : Le SSM provoquait à l’âge adulte une hypersensibilité viscérale et une hyperperméabilité intestinale au Dextran FITC 4kDa (17.7+/-4.8vs8.1+/-0.8µg/ml de plasma, p<0.05). De plus, il induisait une augmentation des IgG plasmatiques anti-E. Coli (DO 450nm 0.089+/-0.01vs0.36+/-0.006, p<0.05) et une diminution de la concentration en IgA dans les fèces (40.8+/-4.1vs26.6+/-2.5µg/mg de protéines, p<0.05). Le SSM était non seulement capable de moduler la réponse humorale mais aussi la réponse cellulaire. En effet, il augmentait les lymphocytes T activés CD4+CD44highCD62Llow (13.8+/-0.38vs12.4+/-0.37% des splénocytes, p<0.05) et diminuait les lymphocytes T régulateurs CD4+CD25+foxp3+ (1.07+/-0.09vs1.35+/0.06% des splénocytes, p<0.05) dans la rate. Ces modifications des populations cellulaires de la rate s’accompagnaient chez les animaux stressés d’une diminution de la sécrétion d’IL10 (215+/-18vs142+/17pg/ml, p<0.05) et de TGFβ (335+/-69vs198+/-42pg/ml, p<0.05) après stimulation in vitro par un lysat d’E. coli. Enfin le SSM diminuait l’expression du lysozyme dans les cellules de Paneth (160960+/27224vs65802+/-17448 d’intensité de fluorescence par cellule, p<0.05) et son activité enzymatique contre le peptidoglycane dans les fèces (1590+/-418vs417+/-147U/mg protéines, p<0.05). Conclusion : Cette étude montre pour la première fois qu’un événement stressant en période néonatale induit une diminution de la fonction de barrière intestinale et une exacerbation de la réponse immunitaire systémique dirigée contre le microbiote intestinal. Enfin, ce travail permet d’identifier la période néonatale comme une fenêtre critique dans la mise en place de l’homéostasie intestinale et du système immunitaire. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8714 Infliximab versus association infliximab et immunosuppresseur dans le traitement des malades ayant une rectocolite ulcérohémorragique en poussée : résultats d’une méta-analyse (1) Montpellier. Introduction : Même si l’étude SUCCESS a démontré la supériorité de l’association infliximab-azathioprine à l’infliximab (IFX) seul chez les malades naïfs d’immunosuppresseur (IS) souffrant d’une RCUH en poussée modérée à sévère, l’intérêt de cette association reste débattu chez les malades non sélectionnés selon leur statut vis-à-vis des IS. Le but de cette méta-analyse était de comparer, à partir d’une méta-analyse des essais contrôlés publiés, l’efficacité de l’IFX à celle de l’association IFX et IS chez les malades avec une RCUH en poussée, quel que soit leur statut vis-à-vis des IS. Matériels et Méthodes : Toutes les études incluant des malades atteints de RCUH en poussée modérée à sévère, traités soit par infliximab (IFX) soit par l’association infliximabIS (azathioprine, 6-mercaptopurine ou méthotrexate), ont été identifiées à partir de la base de données bibliographiques de la National Library of Medecine et des livres des résumés des congrès internationaux. Le critère de jugement était la rémission clinique à 6 mois, définie par un score de « Mayo » inférieur ou égal à 3. Les méthodes statistiques utilisées étaient celle de Yusuf Peto ou de Der Simonian. L’hétérogénéité des essais a toujours été prise en compte. Les biais potentiels de publication ont été recherchés. Résultats : Trois essais contrôlés ont été analysés et inclus dans la méta-analyse ; deux étaient publiés sous forme d’article original et un sous forme de résumé. Ces 3 essais incluaient au total 522 malades, 271 traités par IFX et 251 traités par IFX et IS. Le taux de rémission clinique était significativement supérieur dans le groupe bithérapie (IFX -IS) OR 0.48, 95%CI [0.33-0.69], P<0.0001, (P-hétérogénéité = 0.36). Le test d’Harbord était non significatif éliminant à priori des biais de publication (p = 0.29). Le calcul d’un OR ajusté selon la méthode de Duval and Tweedie ne modifiait pas le résultat (OR 0.63, 95%CI [0.47 - 0.85] ). Le résultat est robuste. En effet, selonla méthode d’Orwin, il faudrait 4 études de taille moyenne, non significatives, pour faire annuler la significativité mise en évidence par la méta-analyse. Conclusion : L’association IFX-IS est significativement supérieure à l’IFX seul pour l’obtention et le maintien de la rémission clinique à 6 mois chez les malades ayant une RCUH en poussée modérée à sévère, et ceci quel que soit leur statut (naïf ou non naïf) vis-à-vis des IS. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8319 Histoire naturelle des maladies inflammatoires intestinales non sévères au diagnostic C. Pirard (1), E. Louis (1), C. Reenaers (1) (1) Liège, BELGIQUE. Introduction : La maladie de Crohn (MC) et la rectocolite ulcéro-hémorragique (RCUH) sont des pathologies chroniques évoluant vers des complications et nécessitant le recours à des traitements immonosuppresseurs et à la chirurgie. Peu de données sont disponibles concernant la prévalence et les facteurs associés à une maladie inflammatoire intestinale (MICI) non sévère au long cours. Notre objectif est d’étudier l’histoire naturelle des MC et RCUH non sévères au diagnostic et d’identifier les facteurs prédictifs d’une évolution bénigne au long cours. Patients et Méthodes : Nous avons mené une étude rétrospective des patients souffrant de MICI enregistrés dans la base de données du CHU de Liège, Belgique. Les MC non sévères étaient définies par l’absence de sténose, fistule, complications périanales, recours à la chirurgie, aux traitements immuno-suppresseurs ni aux anti-TNF. La RCUH non sévère a été définie comme l’absence de recours aux immunosuppresseurs, anti-TNF et l’absence de colectomie. Les patients ont été évalués 1 an et 5 ans après le diagnostic ainsi qu’au suivi maximal. Les patients avec moins de 5 ans de suivi ont été exclus. Résultats : Parmi 887 patients, 439 MC et 173 RCUH ont été incluses avec un suivi moyen de 19 et 15 ans respectivement. Un an après le diagnostic, 147 MC présentaient une maladie non sévère. A 5 ans et au suivi maximal, 83/147 (56%) et 15/147 (10%) des patients respectivement présentaient toujours une MC non sévère . Les complications présentées étaient des sténoses (29%), des fistules (18%), des complications périanales (37%). La prise d’immunosuppresseurs et d’antiTNF fut nécessaire dans 79% et 54% des cas respectivement. Les facteurs prédictifs de MC non sévère au long cours étaient un âge élevé au diagnostic (38 vs 26 ans, p = 0,005), l’absence de prise de corticoïdes durant la première année suivant le diagnostic (p = 0,036). Concernant la RCUH, 142 patients présentaient une maladie non sévère 1 an après le diagnostic . 102/142 (72%) et 62/142 (44%) des patients présentaient une RCUH non sévère respectivement 5 ans après le diagnostic et au suivi maximal . 19 patients (13%) furent opérés après un délai moyen de 164 mois. Le recours aux immunosuppresseurs fut nécessaire chez 66 patients (47%) et aux anti-TNF chez 37 patients (26%). Une RCUH non sévère au long cours était associée à l’absence d’hospitalisation pour maladie active durant les 5 premières années (p = 0,009) et durant le suivi global (p<0,0001) ainsi que l’absence de prise de corticoïdes durant la première année (p = 0,03). Conclusion : Au sein de notre cohorte issue d’un centre de référence tertiaire, presque 100% des MC et 2/3 des RCUH présentant une MICI non sévère au diagnostic évoluèrent vers une forme sévère au cours du temps. Un âge plus élevé au diagnostic était associé à une MC non sévère au cours du temps tandis que l’absence d’hospitalisation durant la première année était associé à une RCUH non sévère au long cours. L’absence de prise de corticoïdes durant la première année était associée à une évolution bénigne dans la MC et la RCUH. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8089 CO.20 L’optimisation de l’infliximab à 10 mg/kg permet-elle de récupérer les non-répondeurs à ce traitement au cours de la rectocolite hémorragique ? Etude observationnelle rétrospective multicentrique de cohorte G. Dumitrescu (1), A. Amiot (2), P. Seksik (3), C. Baudry (3), C. Stefanescu (1), M. Allez (3), J. Cosnes (3), Y. Bouhnik (1) (1) Clichy-la-Garenne; (2) Créteil; (3) Paris. Introduction : L’optimisation du traitement par infliximab (IFX) à la dose de 10 mg/kg a démontré son efficacité au cours de la maladie de Crohn mais son effet au cours de la rectocolite hémorragique (RCH) n’a pas été étudié. Le but de notre travail était de rapporter l’efficacité et la tolérance de cette escalade thérapeutique chez les patients atteints de RCH. Patients et Méthodes : Une étude observationnelle rétrospective multicentrique de cohorte a été menée entre janvier 2006 et mai 2013 dans 4 centres tertiaires. Les critères d’inclusion étaient tout patient adulte atteint de RCH traité par IFX à une dose initiale de 5 mg/kg avec échappement ayant conduit à optimiser le traitement à 10 mg/kg, quel que soit l’intervalle entre les perfusions. Les données démographiques des patients, les caractéristiques de la maladie, les traitements concomitants, l’activité (score UC-DAI partiel) et les paramètres biologiques et endoscopiques de la maladie ont été recueillis lors de l’optimisation du traitement par IFX, correspondant à la date d’inclusion dans l’étude, et à chaque perfusion ultérieure. La survie sans rechute a été étudiée par la méthode du logrank et un modèle de Cox. Résultats : Cent cinquante sept patients (84 hommes, âge médian 37,6 (28,2 - 49,4 ans)) ont été inclus. Au moment de l’instauration de l’IFX, 63 (40%) prenaient un immunosuppresseur en association. Le délai médian entre l’instauration du traitement par IFX et l’inclusion était de 0,6 (0,3-1,3) ans. Une réduction de l’intervalle entre les perfusions avait été nécessaire avant l’inclusion chez 44 patients (28%). La durée médiane de suivi après optimisation de l’infliximab était de 1,8 (1,0-3,1) ans. Un traitement immunosuppresseur a été introduit au moment de l’optimisation de l’IFX chez 7 (8%) patients. A S8, une réponse clinique était observée chez 87 patients (55%). Onze patients parmi les 70 non répondeurs à S8, étaient répondeurs à S24. A la fin de la période de suivi, 86 patients (55%) étaient toujours traités par IFX sans rechute. Parmi eux, 35 patients (41%) poursuivaient l’IFX à 10 mg/kg, et 51 patients (59%) avaient pu réduire la dose à 5 mg/kg avec une réponse clinique maintenue. Les probabilités de survie sans rechute étaient respectivement de 71%, 61% et 55 % à 6 mois, 1 an et 2 ans. En analyse multivariée, un score UCDAI partiel >6 (HR = 0,47, IC95% [0,28-0,78] ), un taux de CRP >10 mg/dL (HR = 0,60, IC95% [0,37-0,99) ) et un taux de leucocytes >8000 /mm3 (HR = 0,56, IC95% [0,31-0,92] ) à l’inclusion étaient associés à une moins bonne survie sans rechute. A contrario, l’introduction d’un immunosuppresseur au moment de l’optimisation était associée à une meilleure survie sans rechute (HR = 7,30, IC95% [1,01-53,33] ). Un événement indésirable a été rapporté chez 12 (8%) patients : réaction allergique à la perfusion (n = 9), hépatite auto-immune (n = 1), mélanome (n = 1) et pneumonie (n = 1). Conclusion : Au cours de la RCH avec perte de réponse secondaire à l’infliximab, l’optimisation de dose permet de restaurer rapidement l’efficacité du traitement, avec une désescalade secondaire possible dans près de deux tiers des cas. L’introduction d’un immunosuppresseur chez les patients en monothérapie au moment de l’échappement améliore le taux de réponse. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8575 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS CO.19 COMMUNICATIONS ORALES 11 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS COMMUNICATIONS ORALES 12 CO.21 Reprise de l’infliximab après échecs successifs de l’infliximab et de l’adalimumab dans les maladies de Crohn C. Gagniere (1), L. Beaugerie (1), B. Pariente (1), P. Seksik (1), A. Amiot (2), V. Abitbol (1), M. Allez (1), J. Cosnes (1), H. Sokol (1) (1) Paris; (2) Créteil. Introduction : L’infliximab (IFX) et l’adalimumab (ADA) ont démontré leur efficacité dans l’induction et le maintien en rémission des patients atteints de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin. Cependant des problèmes de perte d’efficacité et d’intolérance imposent fréquemment un changement d’anti-TNF. En pratique clinique, les patients en impasse thérapeutique après utilisation de ces 2 molécules sont de plus en plus fréquents. Le but de notre étude était d’évaluer l’intérêt d’une reprise de l’IFX, chez des patients suivis pour une maladie de Crohn en échec thérapeutique après traitements successifs par IFX puis ADA. Matériels et Méthodes : Cette étude rétrospective a été menée dans 4 centres hospitalo-universitaires d’Ile de France. Soixante-neuf patients (47 femmes, 67 maladies de Crohn et 2 colites indéterminées) ayant été traités au moins une fois par IFX puis par ADA, et chez qui l’IFX était réintroduit ont été inclus. Les données concernant les antériorités et le suivi sous IFX ont été analysées rétrospectivement à partir des dossiers médicaux. Le critère principal de jugement était la durée de maintien sous traitement par IFX après réintroduction. Résultats : La durée médiane du premier traitement par IFX était de 14 mois [0-127], les raisons d’interruption étant : 39 pertes d’efficacité, 16 cas d’intolérance, 6 échecs primaires et 8 autres. Le délai médian entre les deux traitements par IFX était de 37,6 mois [3,2-143]. Les immunosuppresseurs (IS), thiopurines ou méthotrexate, étaient associés à l’IFX chez 61% des patients en première période et 53% en seconde. La durée médiane de suivi sous traitement après réintroduction était de 16,8 mois [0-90] et la rémission clinique (Harvey Bradshaw Index < 5) a été obtenue chez 29 patients (45%) à 6 - 8 semaines. Respectivement 60% et 52% des patients étaient encore sous traitement 12 et 24 mois après la reprise de l’IFX. Au total 32 patients (46%) ont dû interrompre l’IFX : 14 pour intolérance, 8 pour perte d’efficacité, 8 pour échec primaire, et 2 pour autres raisons. Sur les 16 patients ayant arrêté le premier IFX pour intolérance, 8 sont encore sous traitement, et 8 ont dû à nouveau stopper l’IFX (5 pour intolérance, 2 pour échec primaire et 1 pour perte d’efficacité). Sur les 6 patients ayant stoppé le premier IFX pour échec primaire, 2 sont encore traités et 4 ont présenté une réaction d’intolérance imposant l’arrêt. En analyse multivariée, 2 facteurs étaient associés de manière significative et indépendante à une durée plus longue de traitement : la prise d’IS pendant les 2 périodes de traitement par IFX (p = 0,018) et un délai plus court d’interruption entre la 1ère et la 2ème période de traitement par IFX (p = 0,0005). Par ailleurs le fait d’être en rémission clinique à S6-8 était un facteur prédictif fort d’un maintien prolongé sous traitement (p = 0,0008). Conclusion : La reprise de l’IFX chez des patients antérieurement traités par IFX puis ADA, semble être une option thérapeutique efficace, puisque plus de la moitié des patients bénéficient toujours du traitement après 1 an. Cette stratégie semble particulièrement intéressante chez ceux traités par IS lors des 2 périodes de traitement par IFX et lorsque la durée d’interruption n’a pas été supérieure à 3 ans. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8809 CO.22 Intérêt de l’ajout d’immunosuppresseurs chez les patients MICI en échappement thérapeutique sous infliximab et présentant des taux d’anticorps anti-infliximab (ATI) sériques très élevés X. Roblin (1), M. Rinaudo-Gaujous (1), E. Del Tedesco (1), M. Leclerc (1), J.-M. Phelip (1), L. Peyrin-Biroulet (2), S. Paul (1) (1) Saint-Etienne; (2) Vandœuvre-lès-Nancy. Introduction : Chez les patients MICI traités par IFX en monothérapie et présentant des taux indétectables d’IFX associés à des taux d’anti-IFX (ATI) élevés, il est conseillé de changer d’anti TNF (1). Une seule étude de cas a rapporté un intérêt potentiel d’ajout d’immunosuppresseurs (IS). Nous avons étudié dans cette étude l’impact clinique et pharmacologique de l’ajout d’IS chez des patients traités par IFX avec un taux d’IFX résiduel indétectable et des ATI élevés. Patients et Méthodes : A partir d’une cohorte prospective de patients MICI, tous les patients traités par IFX en monothérapie à la dose de 5 mg/kg ont été identifiés. Seuls les patients présentant des taux d’IFX indétectables avec des ATI élevés (> 100 ng/ml) selon la technique Elisa LISA-Tracker (Théradiag) à au minimum deux reprises ont été inclus. En cas d’échappement clinique ou non, un IS a été ajouté à la prescription d’IFX sans changement de dose sur une durée minimale de 6 mois. Résultats : 15 patients (10 MC, sexe ratio = 1, âge moyen = 36 ans) ont été inclus. Tous les patients avaient des taux d’IFX < 0,1µg/ml et des ATI > 100ng/ml. 10 patients étaient en échappement thérapeutique clinique. L’ajout d’IS (thiopurines dans 11 cas) a été proposé. Sur le plan pharmacologique, le taux d’IFX médian est passé de 0,015 µg/ml [0,01-0,02] à 0,5 µg/ml [0,01-2,2] après 6 mois de combothérapie. Les taux d’ATI médians sont passés de 320 ng/ml [200-600] à 60 ng/ml [20-500]. Huit patients sur 15 ont présenté à 6 mois des taux d’IFX supérieurs à 1µg/ml. Sur le plan clinique 5 des 10 patients en échappement clinique à l’inclusion présentaient à 6 mois une rémission clinique avec dans les 5 cas une évolution pharmacologique favorable (IFX > 1µg/ml avec ATI < 20 ng/ml). Les cinq autres patients n’ont pas changé leur profil pharmacologique. Enfin, l’apparition d’ATI > 200ng/ml précède un échappement thérapeutique de plus de 6 mois. Conclusion : L’ajout d’IS chez des patients en échappement thérapeutique à l’IFX et ayant des taux d’ATI élevés permet d’obtenir une rémission clinique dans 50% des cas. Dans l’avenir, une étude comparant cette combothérapie à un changement d’anti-TNF apparait particulièrement intéressante. Références : 1. Afif W, Loftus EV, Jr., Faubion WA, et al. Am J Gastroenterol. 2010 ; 105 : 1133-1139. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7756 CO.24 X. Roblin (1), M. Rinaudo-Gaujous (1), E. Del Tedesco (1), J.-M. Phelip (1), C. Jarlot (1), L. Peyrin-Biroulet (2), S. Paul (1) D. Tougeron (1), G. Sickersen (1), T. Lecomte (2), I. Trouilloud (3), R. Coriat (3), T. Aparicio (4), G. Des Guetz (4), C. Lecaille (5), P. Artru (6), E. Cauchin (7), D. Sefrioui (8), T. Boussaha (3), A. Ferru (1), T. Matysiak-Budnik (7), J. Taieb (3), P. Michel (8), C. Silvain (1), L. Karayan-Tapon (1), F. Bonnetain (9), A. Zaanan (3) Les taux sériques d’adalimumab et d’anticorps anti-adalimumab permettent de prédire la réponse thérapeutique à une optimisation de dose d’adalimumab ou à un changement d’antiTNFα dans les MICI (1) Saint-Etienne; (2) Vandœuvre-lès-Nancy. Introduction : De nombreux algorithmes décisionnels basés sur les dosages pharmacologiques d’infliximab (IFX) et des anticorps anti-infliximab (ATI) ont été publiés (1). Pour l’adalimumab, aucune étude ne rapporte ce type de proposition. Le but de notre travail a été d’apprécié si en cas d’échappement thérapeutique à l’adalimumab (ADA), les taux résiduels d’ADA et ceux de ses anticorps (AAA) peuvent nous faire proposer des choix thérapeutiques adaptés. Patients et Méthodes : Etude prospective ayant inclus tout patient MICI, en échappement clinique à l’ADA (40 mg/14j). Tous les patients étaient des répondeurs primaires à l’ADA, non traité auparavant par IFX et sans traitement immunosuppresseur associé. Lors de l’échappement thérapeutique, un score clinique d’activité (CDAI pour la MC, Mayo score clinique pour la RCH) a été calculé. En aveugle de la clinique, étaient dosés les taux d’ADA et d’AAA (Elisa LISA-Tracker, Theradiag). Tous les patients ont été optimisés à la dose de 40 mg/7j. A quatre mois au plus tard, en l’absence de rémission clinique (CDAI < 150 pour la MC, et Mayo score < 2 pour la RCH), le patient était traité par IFX à la dose de 5 mg/kg en maintenance toutes les 8 semaines. Les patients ont été divisés rétrospectivement en 3 groupes en fonction des taux d’ADA : Groupe A = ADA sup à 4.9µg/ml (seuil calculé lors d’une précédente étude) (2) ; Groupe B = taux d’ADA bas (< 4.9µg/ml) et taux d’AAA indétectable (< 10ng/ml) ; Groupe C = taux d’ADA bas (< 4.9µg/ml) et taux d’AAA supérieur à 10µg/ ml. Résultats : 82 patients ont été inclus (55% MC, Age moyen = 43 ans, ancienneté de la maladie = 7,4 ans, Durée de l’ADA = 17 mois).Aprés optimisation de l’ADA, dans le groupe A (N = 41), 29,2% de patients ont présenté une rémission clinique à 6 mois et aucun à un an, dans le groupe B (N = 24), le taux de rémission clinique était à 6 mois et un an étaient respectivement de 67% et 50% et enfin dans le groupe C (N = 17), le taux de rémission était de 12% et 0% à 6 et 12 mois respectivement (p < 0,01 entre les groupes B et A et B et C). La CRP au moment de l’échappement, la durée de la maladie ou de l’ADA et enfin le type de MICI n’étaient pas prédictive de rémission clinique à l’optimisation en analyse univariée. La durée moyen d’efficacité de l’optimisation était significativement plus longue dans le groupe B : 15 mois vs 4 et 3 mois pour les groupe sA et C. Cinquante-sept patients en échec à l’optimisation par ADA (69%) ont été traités par IFX. 31,6% ont présenté une rémission clinique sous IFX. Les taux de rémission clinique à 6 et 12 mois étaient respectivement de 12% et 0%, 25% et 0% et 80% et 60% dans les groupes A, B et C (p < 0,01 entre le groupe C et A et C et B). La durée de rémission clinique était significativement plus longue dans le groupe C : 14 mois vs 3 et 4 mois pour les groupes A et B. Conclusion : La présence de taux sériques d’ADA bas sans AAA est fortement prédictive d’une réponse clinique favorable à l’optimisation (67%). Inversement des taux bas d’ADA avec AAA détectables doivent faire proposer un changement thérapeutique vers l’infliximab. Enfin, des taux d’ADA supérieurs à 4,9µg/ml sont associés à une réponse clinique aux deux anti-TNF dans 10% des cas et doivent faire proposer un autre traitement qu’un anti-TNF (changement de classe). Références : 1. Afif W, Loftus EV, Jr., Faubion WA, et al. Am J Gastroenterol. 2010 ; 105 : 1133-1139 2. Roblin X, Marotte H, Rinaudo M, et al. Clin Gastroenterol Hepatol. 2013. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7754 Impact de la chimiothérapie adjuvante par 5-FU ou FOLFOX sur la survie des patients traités pour un cancer du côlon avec instabilité microsatellitaire : étude rétrospective multicentrique de l’AGEO (1) Poitiers; (2) Tours; (3) Paris; (4) Bobigny; (5) Bordeaux; (6) Lyon; (7) Nantes; (8) Rouen; (9) Besançon. Introduction : Une instabilité microsatellitaire (MSI-H) est présente dans 12% des cancers du colon (CC) et est associée à un meilleur pronostic après chirurgie curative que les CC non MSI-H. La chimiothérapie adjuvante (CT) à base de 5-FU serait inefficace dans les CC MSI-H, suggérant une chimiorésistance de ces tumeurs. En revanche, une CT adjuvante par FOLFOX pourrait être efficace dans les CC MSI-H, mais les études ont un faible effectif. L’objectif de cette étude était d’analyser l’impact de la CT adjuvante par 5-FU seul ou associé à l’oxaliplatine sur la survie sans récidive (SSR) des patients opérés d’un CC MSI-H. Patients et Méthodes : Cette étude rétrospective a inclus les patients de 11 centres avec un CC MSI-H stade II ou III opérés entre 2000 et 2012. Les CC stade II à haut risque étaient définis par la présence d’au moins un de ces critères : stade T4, occlusion, perforation, emboles vasculaires, emboles lymphatiques, engainements périnerveux, ou un nombre de ganglions examinés inférieur à 10. Les courbes de SSR ont été calculées selon la méthode de Kaplan-Meier. L’impact de la CT adjuvante sur la SSR a été étudié par le test du Log rank, puis par un modèle de Cox pour le calcul des hazard ratios (HR). Résultats : Au total, 450 patients avec un CC MSI-H stade II (n = 256, 57%) ou III (n = 194, 43%) ont été inclus avec un suivi moyen de 3,1 ans. L’âge moyen au diagnostic était de 68 ans. Une CT adjuvante a été réalisée chez 177 patients, dont 42 avec un CC stade II (16%) et 135 avec un CC stade III (70%). La CT adjuvante était le plus souvent du FOLFOX (n = 117, 66%) ou du 5-FU (n = 50, 28%). Les taux de récidive étaient de 6% (n = 16) pour les CC stade II et 21% (n = 41) pour les CC stade III. Pour les CC stade III, les taux de SSR à 3 ans étaient significativement différents, respectivement de 65%, 64% et 81% pour la chirurgie seule, le 5-FU adjuvant et le FOLFOX adjuvant (p = 0,004) (Fig. 1). Le FOLFOX apportait un bénéfice significatif en SSR par rapport au 5-FU (HR = 2,1 ; 95% IC 1,0-4,3 ; p = 0,04) et la chirurgie seule (HR = 2,9 ; 95% IC 1,5-5,8 ; p = 0,002). Pour les CC stade II, il existait une tendance non significative à un bénéfice de la CT adjuvante avec des taux de SSR à 3 ans respectivement de 78%, 91% et 94% pour la chirurgie seule, le 5-FU et le FOLFOX (p = 0,05). Pour les CC stade II à haut risque (n = 151), la CT adjuvante (FOLFOX ou 5-FU) apportait un bénéfice significatif en SSR à 3 ans (91%) par rapport à la chirurgie seule (76%) (HR = 3,8 ; 95% IC 1,1-12,7 ; p = 0,03). L’existence d’un syndrome de Lynch (n = 84) n’influençait pas l’efficacité de la CT adjuvante par 5-FU ou par FOLFOX. JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS CO.23 COMMUNICATIONS ORALES 13 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS 14 CO.25 Etude pharmacogénétique de la toxicité digestive et hématologique du FOLFOX avec ou sans cétuximab chez les patients traités après résection d’un cancer colorectal de stade III dans le cadre de l’essai PETACC-8 M. Vincent (1), V. Boige (2), P. Alexandre (1), S. Jan (3), S. Tejpar (4), S. Landolfi (5), K. Le Malicot (6), R. Greil (7), P.-J. Cuyle (4), M.Yilmaz (8), M. Schnee (9), A. Matzdorff (10), R. Salazar (5), E. Sanches (11), C. Lepage (6), J. Taieb (1), P. Laurent-Puig (1) (1) Paris; (2) Villejuif; (3) Dresde, ALLEMAGNE; (4) Louvain, BELGIQUE; (5) Barcelone, ESPAGNE; (6) Dijon; (7) Salzbourg, AUTRICHE; (8) Aalborg, DANEMARK; (9) La Roche-sur-Yon; (10) Sarrebruck, ALLEMAGNE; (11) Porto, PORTUGAL. Conclusion : Cette étude multicentrique confirme que l’adjonction de l’oxaliplatine au 5-FU permet de restaurer la chimiosensibilité des CC MSI-H de stade III. De plus, la CT adjuvante semble diminuer le risque de récidive des CC MSI-H stade II à haut risque. Ces données nécessitent d’être confirmées par une étude prospective avec prise en compte des facteurs pronostiques moléculaires (BRAF). COMMUNICATIONS ORALES Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7818 Introduction : Le but de notre étude était d’évaluer le rôle des polymorphismes génétiques constitutionnels des enzymes du métabolisme dans la survenue d’une toxicité sévère chez les malades opérés d’un cancer colorectal de stade III traités par FOLFOX ± cetuximab en adjuvant dans l’essai de phase III PETACC8. Patients et Méthodes : Dans le cadre du réseau REPAC une puce Illumina dédiée nous a permis de génotyper 16561 polymorphismes (SNP) appartenant à 1639 gènes impliqués dans le métabolisme/transport des médicaments et la réparation de l’ADN chez 1537 patients inclus dans l’essai PETACC8. L’ADN a été extrait à partir d’un prélèvement sanguin. Les toxicités digestives (diarrhée, nauséevomissement, mucite), et hématologique ont été enregistrées de manière prospective en utilisant la classification NCI-CTC version 3.0. L’étude d’association cas-témoins a été réalisée à la fois selon une approche sans a priori et une approche gène-candidat (23 gènes impliqués dans la voie du 5FU). Les statistiques rapportées sont issues de l’analyse de tables de contingence et d’une modélisation par régression logistique. Le seuil de significativité des tests d’association a été fixé à 0,05 après correction pour tests multiples (approche « false discovery rate » ). Résultats : Dans l’approche sans a priori, plusieurs SNPs sur les gènes suivants étaient liés aux toxicités du FOLFOX : gènes CDA (p non corrigé (pNC) = 9,52 10-9, et p corrigée (pC) = 6,41 10-5) et GSTT1 (pNC = 4,65 10-7, et pC = 0,002) liés à la survenue d’une mucite de grade > 3, et gène DYPD lié à la survenue d’une toxicité hématologique de grade 3 (pNC = 2 10-4 et pC = 0,01) et de grade 4 (pNC = 2,34 10-6 et pC = 0,03). Dans l’approche gène-candidat prenant en compte 23 gènes impliqués dans la voie du 5FU, une association était observée entre le gène ABCC4 et le risque de diarrhée de grade ≥ 3 (OR = 4,3 [2,25-7,35] ). Concernant la toxicité hématologique de grade 3 et 4 une association était observée avec le gène DYPD (OR = 4,8 [1,7-17] ) et avec les gènes DPYD (OR = 6,4 [2,3- 16,8] ), ABCC5 (0R = 1,4 [1,10-1,8] ) et SLC29A1 (OR = 2,7 [1,1-6,0] respectivement. Concernant la mucite de grade ≥ 3 une association était observée avec DPYD (OR = 6,45 [1,818] ) et MTHFR (OR = 0,75 [0,6-0,9] Une analyse multivariée sera présentée associant ces différents gènes permettant de proposer un algorithme décisionnel. Conclusion : Ces deux approches complémentaires nous ont permis 1/ de valider pour la première fois l’implication de certains variants génétiques rares du gène DYPD dans la survenue d’une toxicité sévère digestive ou hématologique chez des patients traités par FOLFOX en situation adjuvante ; 2/ d’identifier de manière robuste de nouveaux variants génétiques prédisposant aux toxicités du FOLFOX. Remerciements, financements, autres : Financé par Merck-Serono, Sanofi-Aventis et le consortium Biointelligence. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8551 CO.27 A. Drouillard (1), G. Launoy (2), F. Rollot (1), V. Jooste (1), V. Bouvier (2), J. Faivre (1), A.-M. Bouvier (1) A. Drouillard (1), A.-M. Bouvier (1), F. Rollot (1), J. Faivre (1), V. Jooste (1), C. Lepage (1) (1) Dijon; (2) Caen. (1) Dijon. Introduction : Aucune donnée n’est disponible dans la littérature concernant le risque de reprises évolutives à long terme du cancer colorectal. L’objectif de ce travail était de mesurer, dans la population générale, le risque de récidive locorégionale et de métastase viscérale à long terme, soit pendant les 10 années qui suivent l’exérèse à visée curative d’un cancer colorectal. Patients et Méthodes : Tous les patients porteurs d’un cancer du côlon (N = 3 975) ou d’un cancer du rectum (N = 1 261) réséqués à visée curative entre 1985 et 2000 et enregistrés dans les Registres des Cancers Digestifs de la Côte-d’Or et du Calvados ont été inclus. Les informations concernant le suivi clinique ont été recueillies jusqu’en janvier 2012. Les taux cumulés de reprises évolutives (récidives locales et métastases à distance) ont été calculés par la méthode de Kaplan-Meier. L’analyse du risque de récidive a été réalisée à l’aide d’un modèle de Markov. Résultats : Les taux de reprise évolutive étaient de 29.8% à 5 ans et 34.5% à 10 ans pour les cancers du côlon. Un patient sur 21, survivant à 5 ans sans récidive, présentait une reprise évolutive à 10 ans, le taux cumulé de reprise évolutive entre 5 et 10 ans était de 6.7%. Entre les périodes 1985-1989 et 1995-2000, le taux à 10 ans de récidives locales est passé de 16.5% à 11.8% (p = 0,015) et celui des métastases de 26.5% à 24.6% (NS). L’augmentation moyenne relative des taux de reprise évolutive entre 5 ans et 10 ans était de 60.2% pour les stades I et de 8.3% pour les stades III. Après ajustement sur le sexe, l’âge, et le stade de diagnostic, les risques de récidive locale (HR 95-00 vs 85-99 = 0.49 [0.36-0.66], p<0.001) et de métastase (HR 95-00 vs 85-99 = 0.70 [0.59-0.82], p<0.001) diminuaient avec l’année de diagnostic Les taux de reprise évolutive étaient de 39.5% à 5 ans et 44.1% à 10 ans pour les cancers du rectum. Un patient sur 22, survivant à 5 ans sans récidive, présentait une reprise évolutive à 10 ans, le taux cumulé de reprise évolutive entre 5 et 10 ans était de 7.6%. Les taux de récidives locales et de métastases à distance ne variaient pas significativement avec la période, mais augmentaient avec l’extension du cancer et diminuait chez les patients ayant eu une radiothérapie. En analyse multivariée, le stade était associé à la survenue d’une récidive locale (HR III vs I = 3.98 [2.66-5.94] ) ou d’une métastases à distance (HR III vs I = 3.60 [2.65-4.91] ). La radiothérapie préoperatoire diminuait le risque de récidive locale (HR = 0.43 [0.28-0.66] ) mais n’avait pas d’effet sur le risque de métastase. Conclusion : La survenue d’une reprise évolutive après chirurgie à visée curative d’un cancer colorectal est un problème clinique important. Les récidives à long terme sont rares mais elles existent. Elles justifient une vigilance clinique pour s’alarmer devant l’apparition de symptômes inhabituels tardifs afin de les détecter à un stade curable. Introduction : La survie nette est la survie des patients Les reprises évolutives tardives des cancers colorectaux réséqués sont rares, mais elles existent Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8242 Survie nette et conditionnelle des patients atteints d’un cancer du côlon : analyse d’une base de données de population atteints d’un cancer si cette maladie était la seule cause de leur décès. Elle permet d’estimer la proportion de patients décédés directement ou indirectement de leur cancer. Les développements méthodologiques récents décrits par PoharPerme fournissent une estimation, désormais non biaisée de la survie nette. Pour les patients ayant déjà survécu plusieurs années après le diagnostic, la survie conditionnelle (SC) fournit des informations complémentaires sur l’évolution de leur pronostic, dont l’intérêt clinique est majeur. L’objectif de cette étude était d’estimer la survie nette et la SC des patients atteints d’un cancer du côlon dans une population française bien définie afin de décrire et de comprendre l’évolution de la survie au cours du temps. Patients et Méthodes : Cette étude porte sur 14055 cas de cancers du côlon et de la jonction recto-sigmoïdienne enregistrés entre 1976 et 2008 par un registre spécialisée. La survie nette a été estimée par la méthode de Pohar-Perme. Pour chaque stade au diagnostic, un modèle multivarié non linéaire et non proportionnel a été utilisé afin d’étudier l’évolution de la survie au cours du temps. La SC à 5 ans a été calculée pour chaque année supplémentaire survécue après le diagnostic. Résultats : Les taux de survie nette à 5 et 10 ans étaient respectivement de 52% et de 45%. Les taux de survie étaient similaires jusqu’à 74 ans puis diminuaient chez les personnes plus âgées, particulièrement lors de la première année suivant le diagnostic. Des différences importantes de survie existaient selon le stade de diagnostic avec un taux de survie à 10 ans de 82% pour les stades I, 63% pour les stades II, 44% pour les stades III et 4% pour les stades métastatiques et non réséqués. L’évolution de la survie nette au cours du temps variait selon le stade de diagnostic. Pour les stades I et II, l’amélioration de la survie était principalement observée lors de la première année suivant le diagnostic, notamment en rapport avec une diminution de la mortalité opératoire de 11% à 4% entre les périodes 1976-1983 et 2000-2008. Pour les stades III, s’y ajoutait les bénéfices liés à la chimiothérapie adjuvante et cette amélioration se poursuivait jusqu’à 5 ans après le diagnostic. Pour ce stade, le taux de survie nette à 5 ans passait de 38% (1976-1991) à 50% (1992-1999) et à 64% (2000-2008). La proportion de patients recevant une chimiothérapie adjuvante était respectivement de 4%, 45% et de 65%. Quel que soit le temps écoulé depuis le diagnostic, la probabilité de survivre 5 années supplémentaires était similaire pour chaque classe d’âge. La SC à 5 ans était élevée pour les stades I et II avec des taux respectifs de 90% et de 87% pour les patients ayant déjà survécu 6 ans. Elle augmentait particulièrement pour les stades III, passant de 58% pour les survivants à 1 an à 93% pour ceux ayant déjà survécu 6 ans. Les patients atteints d’un cancer du côlon stade III ayant survécu 5 ans avaient la même probabilité de survivre 5 années supplémentaires que les patients stades I et II. Conclusion : Cette étude fournit des estimations non biaisées de l’évolution de la survie nette au cours du temps chez les patients atteints d’un cancer du côlon selon le stade au diagnostic. La survie s’est améliorée, en particulier pour les cancers du côlon stade III. La SC à 5 ans souligne le bon pronostic des patients ayant survécu au moins 5 ans, quel que soit leur stade de diagnostic. Ces données seront utiles aux cliniciens afin de planifier une surveillance adaptée. Remerciements, financements, autres : Financements : Fondation pour la recherche sur le cancer (ARC). Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8294 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS CO.26 COMMUNICATIONS ORALES 15 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS COMMUNICATIONS ORALES 16 CO.28 Pharmacocinétique et relation concentrationeffet du bévacizumab dans le cancer colorectal métastatique M. Caulet (1), D. Ternant (1), J. Leger (1), O. Bouché (2), C. Borg (3), J. Rollin (1), J.-Y. Douillard (4), E. Terrebonne (5), E. Dorval (1), F. Tranquart (6), G. Paintaud (1), T. Lecomte (1) (1) Chambray-lès-Tours; (2) Reims; (3) Besançon; (4) Nantes; (5) Pessac; (6) Genève, SUISSE. Introduction : Le bevacizumab (BVZ) est un anticorps monoclonal dirigé contre le VEGF (vascular endothelial growth factor). S’il a permis d’améliorer le traitement du cancer colorectal métastatique (CCRm) son efficacité est très variable entre les patients. De plus, la pharmacocinétique (PK) du BVZ reste mal connue et sa relation concentration-effet n’a jamais été étudiée. Les objectifs de cette étude étaient d’identifier et de quantifier l’influence des facteurs individuels de variabilité pharmacocinétique du BVZ et d’étudier la relation entre l’exposition au BVZ et son efficacité en termes de survie globale (SG) et de survie sans progression (SSP). Patients et Méthodes : Cent trente patients atteints d’un CCRm avec au moins une métastase hépatique et traités par une 1ère ligne de chimiothérapie à base de BVZ ont été inclus Il s’agit d’une étude ancillaire d’une étude prospective multicentrique. Les patients ont reçu 4 cycles de 5 mg/kg de BVZ associé à de la chimiothérapie toutes le 2 semaines. Les concentrations de BVZ ont été mesurée 24 heures après la 1ère injection, avant les 2ème et 3ème injections et 2 mois après la 1ère injection. La PK du BVZ a été décrite par modélisation compartimentale de population. Les relations entre l’exposition au BVZ et la SG d’une part et la SSP d’autre part ont été étudiées à l’aide d’un modèle de Cox. Résultats : La PK du BVZ a été bien décrite à l’aide d’un modèle bi-compartimental avec des constantes de transfert de premier ordre. Les principaux paramètres PK estimés (coefficient de variation) étaient le volume de distribution central (Vc) = 4,24 L (23%) et la constante d’élimination (k10) = 0,05 j-¬1 (33%). Le Vc augmentait avec la taille des patients alors que k10 augmentait avec les concentrations initiales d’ACE (antigène carcino-embryonnaire) et les concentrations initiales de VEGF, et était plus élevée en présence de métastases extra-hépatiques. L’analyse de survie a montré qu’une concentration résiduelle de BVZ mesurée avant la 2èmeinjection (C0) ≤ 15,5 mg/L et une concentration initiale élevée d’ACE étaient significativement associées à une SG plus courte (HR = 1,9 [1,2-3,0] et 1,2 [1,0-1,3] respectivement). Les médianes de SG étaient respectivement de 17,3 mois pour une C0 ≤ 15,5 mg/L et de 33,9 mois pour une C0 > 15,5 mg/L. De plus, une concentration initiale élevée de VEGF et une C0 ≤ 15,5 mg/L étaient significativement associées à une SSP plus courte (HR = 2,3 [1,3-4,0] et 1.8 [1,2-2,6] respectivement). Les médianes de SSP étaient de 8,7 mois pour une C0 ≤ 15,5 mg/L et 13,2 mois pour une C0 > 15,5 mg/L. Conclusion : Cette étude montre pour la première fois une influence de la masse tumorale sur la variabilité pharmacocinétique du BVZ, ainsi qu’une relation concentrationefficacité : une masse tumorale élevée est associée à des concentrations de BVZ faibles, et des concentrations de BVZ faibles sont associées à une diminution de la SG et de la SSP. Ces résultats suggèrent que le suivi des concentrations de BVZ pourrait permettre d’optimiser le traitement du cancer colorectal métastatique par BVZ. Remerciements, financements, autres : INCA, Fond de recherche de la SNFGE, Laboratoire ROCHE, LabEx MABImprove, FEDER. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8509 CO.29 Radiochimiothérapie pré-opératoire et chimiothérapie post-opératoire avec capécitabine et oxaliplatine versus capécitabine seule dans le cancer du rectum localement avancé : analyse de la réponse locale après chirurgie M. Ducreux (1), H.-J. Schmoll (2), K. Haustermans (3), T.J. Price (4), B. Nordlinger (5), R. Hofheinz (6), J.-F. Daisne (7), J. Janssens (8), B. Brenner (9), J.-R. Zalcberg (10), M. Mauer (11), M. Lutz (12), E. Van Cutsem (3) (1) Villejuif; (2) Halle, ALLEMAGNE; (3) Louvain, BELGIQUE; (4) Adélaïde, AUSTRALIE; (5) Boulogne-Billancourt; (6) Mannheim, ALLEMAGNE; (7) Namur, BELGIQUE; (8) Turnhout, BELGIQUE; (9) TelAviv, ISRAEL; (10) Melbourne, AUSTRALIE; (11) Bruxelles, BELGIQUE; (12) Sarrebruck, ALLEMAGNE; Introduction : L’essai PETACC -6 a cherché à déterminer si l’ajout d’oxaliplatine à la radiochimiothérapie préopératoire à base de fluoropyrimidine orale (RCT) suivie d’une chimiothérapie à base de fluoropyrimidine en postopératoire (CT) améliorait la survie sans maladie (SSR) dans le cancer rectal localement avancé. Nous rapportons ici les résultats de l’évaluation pathologique et de la conservation sphinctérienne après RCT. Patients et Méthodes : entre 11/ 2008 et 09/2011, les patients atteints d’un cancer du rectum situé à moins de 12 cm de la marge anale, T3-4 et/ou N+, sans signe de maladie métastatique et considérés comme résécables initialement ou devant devenir résécables, ont été randomisés pour recevoir 5 semaines de RCT préopératoire (45 Gy en 25 fractions avec un surdosage optionnel pour une dose totale de 50,4 Gy) avec capécitabine (Cap) (825 mg/m² deux fois par jour pendant les 5 semaines d’irradiation), et 6 cycles de chimiothérapie adjuvante post-opératoire avec Cap (1000 mg/m2 deux fois par jour, jours 1-15 toutes les trois semaines) (bras 1) ou de recevoir le même traitement avec en plus de l’oxaliplatine : 50 mg/m²/jour, J1, 8, 15, 22, 29 en préopératoire et 130 mg/m²/jour, J1 toutes les trois semaines en post-opératoire, (bras 2 ). Le taux de réponse tumorale pathologique (RTP) (ypT0-2N0), le taux de rémission complète (ypT0N0) et le degré de régression de la tumeur en fonction de critères d’évaluation de Dworak étaient les objectifs secondaires de l’étude. L’évaluation a été fondée sur l’analyse de la pièce par le pathologiste local. Les patients non opérés ou non réséqués ont été considérés comme des échecs (analyse en intention de traitement). Résultats : 1094 pts ont été randomisés (547 dans chaque bras). 98% et 92% des pts, respectivement, ont reçu au moins 45 Gy de radiothérapie préopératoire dans les bras 1 et 2. Plus de 90 % de la pleine dose concomitante de CT a été administrée chez respectivement 91% et 63% des patients dans les bras 1 et 2. Le taux de résection R0 était de 92% dans le bras 1 et de 86,3 % dans le bras 2. Le taux de ypT0N0 était égal dans les deux bras : 11,3 % bras 1 et 13,3 % bras 2, (p = 0,31). Il n’y avait aucune différence de taux de RTP (43,5 % dans le bras 1 vs 41,5 % dans le bras 2). Dans le bras 2, la régression de la tumeur selon Dworak était minime chez 13,7 % des pts, modérée chez 35,5%, bonne chez 20,5% et totale chez 13,5%. Dans le bras 1, les pourcentages étaient de 19%, 36,2%, 19,4% et 12,4%, respectivement. Le sphincter anal a été préservé dans 70% vs 65% des cas (p = 0,09) dans les bras 1 et 2. Des résultats actualisés seront présentés au congrès. Conclusion : L’ajout de l’oxaliplatine préopératoire à la CRT à base de Cap a conduit à une diminution de l’observance du traitement et n’a pas abouti à une amélioration en termes de régression tumorale pathologique ou à un meilleur taux de préservation du sphinctérienne. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8992 CO.31 I. Elatrech (1), O. Bournier (1), C. Neut (2), A. DarfeuilleMichaud (3), L. Dubuquoy (2), J. El.Benna (1), P.-M.-C. Dang (1), J.-C. Marie (1) K. Biaggini (1), N. Connil (1), M. Coëffier (2), P. Déchelotte (2), M. Feuilloley (1) La souche d’Escherichia coli LF82 perturbe l’état redox des cellules épithéliales de l’intestin T84 (1) Paris; (2) Lille; (3) Clermont-Ferrand. Introduction : La maladie de Crohn (MC) et la recto-colite hémorragique sont des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) dont l’origine reste mal connue. Il est admis qu’une dysbiose et un excédent des formes réactives de l’oxygène (FRO) sont associés au développement de MICI. On note également une colonisation anormale de l’intestin des patients atteints de MC par des Escherichia coli adherents et invasifs (AIEC) qui participeraient au processus inflammatoire. Notre but est de déterminer si la souche de référence AIEC LF82 isolée de patient avec MC peut altérer l’état redox des cellules épithéliales intestinales. Matériels et Méthodes : Pour mesurer la production des FRO, nous avons incubé des cellules épithéliales (T84) en culture en absence et en présence de la souche AIEC LF82 et mesuré la production des FRO par chimioluminescence amplifiée au luminol et fluorescence de la sonde H2-DCFDA. Résultats : Les résultats montrent que la souche AIEC LF82 induit une production significative des FRO par les cellules T84. Les bactéries chauffées (100°C) ou traitées par l’éthanol n’induisent plus de FRO par rapport aux bactéries vivantes. Une perte de réponse est aussi observée lors de l’utilisation d’un mutant de la souche AIEC LF82 qui n’adhère pas aux cellules épithéliales de l’intestin. Le N-acetylcysteine (NAC), scavenger des FRO et le DPI, inhibiteur des flavoprotéines, diminuent la production de FRO observée lors de l’infection de cellules T84 par la souche AIEC LF82. Les données obtenues par une étude en microscopie confocale utilisant la sonde H2-DCFDA sont en accord avec la réponse cellulaire de FRO observée. De plus, nos résultats en cours suggèrent que la souche LF82 augmente l’expression de NOXO1, un partenaire cytosolique de la NADPH oxydase (NOX1), système producteur de FRO des cellules T84. Conclusion : Nous résultats montrent que la souche AIEC LF82 induit une production des FRO par les cellules T84. Cette production nécessiterait une interaction bactérie/ cellule épithéliale/NOX1. Lors de l’invasion bactérienne, une altération de l’état redox de la muqueuse pourrait jouer un rôle dans le développement de MICI. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8174 Effet de la substance P, la sérotonine et l’épinéphrine sur la croissance et la virulence de bactéries intestinales (1) Évreux; (2) Rouen. Introduction : Le système enteroendocrinien agit comme un senseur de la lumière intestinale et apparait fortement impliqué dans les pathologies gastro-intestinales en régulant la réponse immunitaire locale et en réagissant à la présence d’agents infectieux (Therap. Adv. Gastroenterol. 1 : 51-60, 2008). Les hormones et autres substances produites par ce système sont donc en contact permanent avec la microflore intestinale or nous savons aujourd’hui que de nombreux modulateurs endocriniens et neuro-endocriniens sont capables d’activer la virulence de pathogènes opportunistes (Sensors 9 : 6967-6990, 2009). Cependant, l’impact des molécules enteroendocrines sur le microbiote intestinal est encore très mal connu. Dans cette étude, l’effet de certaines molécules enteroendocrines sur la croissance et la virulence des bactéries intestinales a été évalué. Matériels et Méthodes : Trois facteurs enteroendocriniens ont été sélectionnés pour cette étude : la Substance P (SP), la Sérotonine (5HT) et l’épinéphrine (Epi). Leurs effets sur la croissance et la virulence bactériennes ont été évalués sur Pseudomonas fluorescens MF37 (souche d’origine environnementale), Pseudomonas fluorescens MFN1032 (souche clinique) et Escherichia coli K12. Des cellules Caco-2/ TC7 ont ensuite été exposées à ces bactéries prétraitées par SP, 5HT et Epi à une MOI (multiplicity of infection) de 100. La cytotoxicité des bactéries a été déterminée par mesure de la libération de lactate deshydrogénase (Kit CytoTox96 assay, Promega), dosage de la production d’IL-8 (kit CXCL8/IL-8, R&D System) et examen microscopique des cellules. Résultats : Le temps de génération de P. Fluorescens MF37, P. Fluorescens MFN1032 et E. Coli K12 augmente lorsque les bactéries sont traitées avec une forte concentration de SP (10-3M), des concentrations plus faibles n’ont pas d’effet sur la croissance. Les tests de cytotoxicité montrent qu’à 10-6M, SP, 5HT et Epi peuvent moduler la virulence des bactéries MF37 et K12 sur les cellules Caco-2/TC7 mais les différences observées entre bactéries traitées ou non traitées restent limitées. 5HT augmente le potentiel proinflammatoire de E. Coli K12 et P. Fluorescens MF37 et SP celui de P. Fluorescens MFN1032. Conclusion : Cette étude met en évidence que certains facteurs neuroendocriniens pourraient être détectées par le microbiote intestinal et moduler ainsi la croissance, la virulence voire le potentiel inflammatoire de bactéries intestinales. Les mécanismes moléculaires aboutissant à l’augmentation de la virulence sont recherchés grâce à des analyses transcriptomiques et protéomiques. Une étude in vivo sur modèle souris est également envisagée. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8244 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS CO.30 COMMUNICATIONS ORALES 17 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS COMMUNICATIONS ORALES 18 CO.32 Un modèle de cellules entéro-endocrines humaines pour étudier l’impact du microbiote intestinal sur l’expression et la sécrétion du peptide YY P. Larraufie (1), N. Lapaque (1), A. Dubreuil (1), J. Doré (1), H. Blottière (1) (1) Jouy-en-Josas. Introduction : L’intestin représente l’organe endocrine le plus important de l’organisme, régulant de nombreuses fonctions physiologiques. Parmi les hormones peptidiques secrétées, le Peptide Tyrosine-Tyrosine (PYY) contrôle la prise alimentaire, la motricité intestinale, la sécrétion gastrique… La régulation de son expression et sécrétion dans les cellules entéroendocrines de type L peut apparaître comme une piste thérapeutique envisageable par rapport à l’obésité, son niveau étant diminué chez les personnes obèses. Récemment, plusieurs études ont montré que ces individus possèdent un microbiote intestinal fonctionnellement différent des individus sains. Notre objectif est de montrer le lien entre le microbiote intestinal et l’expression et la sécrétion du PYY dans un modèle de cellules humaines et d’en analyser les mécanismes. La validation de ce modèle nous a permis de préciser le rôle d’un métabolite bactérien, le butyrate sur l’expression du PYY, dans un contexte génétique humain. Matériels et Méthodes : La lignée NCI-h716 est une lignée issue d’un adéno-carcinome humain reconnue comme représentative de cellules entéro-endocrines de type L humaine pour l’expression et la sécrétion de GLP-1. Nous montrons ici que les NCI-h716 peuvent également être un modèle pour analyser l’expression de PYY. La technologie des Talens a permis de construire une lignée rapportrice pour l’expression de PYY en intégrant dans le gène du Pyy le gène d’une protéine fluorescente, la mCherryFP. La validation de la lignée et l’analyse de l’expression des différents récepteurs a été réalisée par qRT-PCR. Résultats : Les cellules NCI-h716 n’expriment pas de manière détectable Pyy, mais l’induction par des doses physiologiques de butyrate (2 mM) en permet l’expression. Nous avons développé un modèle cellulaire à partir de la lignée NCI-h716 pour lequel le gène codant pour la protéine fluorescente mCherryFP a été intégrée dans le gène du Pyy. L’intégration dans le gène du Pyy a été effectuée en induisant une coupure au niveau du site choisi en utilisant la technologie TALEN. Ce modèle a été validé comme permettant de suivre aisément l’expression du gène. Des activateurs de différentes voies de signalisation induisant l’activation de facteurs de transcription (PMA, forskolin) confirment que ces différentes voies conduisent à une augmentation de l’expression du gène Pyy. Une caractérisation du rôle des différents récepteurs au butyrate, FFAR3 et FFAR2 par surexpression de ces deux récepteurs, ainsi que l’inhibition de l’expression de FFAR2 par ARN interférent, FFAR3 n’étant pas exprimé de manière endogène dans ces cellules (et plus généralement dans les cellules entéroendocrines humaines) est en cours. D’autre part, nous avons montré que ces cellules sont également sensibles à différents éléments bactériens, notamment via l’activation du TLR5. Une lignée stable exprimant la luciférase sous contrôle de NF-κb nous permet de caractériser l’activation des différentes voies TLR. Conclusion : Nous avons pu mettre en place et valider des modèles cellulaires dérivés de la lignée NCI-h716 permettant d’étudier les régulations de l’expression du Pyy dans un contexte génétique humain. Ces travaux permettent de mieux comprendre le rôle des métabolites bactériens sur l’expression et la sécrétion de peptides hormonaux tels que le PYY, et les modèles décrits permettront par criblage métagénomique d’identifier des gènes bactériens capables de moduler l’expression de Pyy. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8488 CO.33 Effets protecteurs d’un nouveau peptide bioactif issus des laits fermentés dans deux modèles de pathologies intestinales L. Ferrier (1), B. Benoit (2), S. Sekkal (1), C. Bessette (2), M. Estienne (2), J. Léonil (3), V. Théodorou (1), P. Plaisancie (2) (1) Toulouse; (2) Villeurbanne; (3) Rennes. Introduction : Le peptide ®-CN (94-123), identifié dans les yaourts, est un nouveau peptide bioactif à effet santé ciblant les cellules à mucus intestinales. Toutefois, les preuves attestant de son efficacité lors d’altérations de la barrière intestinale restent à apporter. L’objectif de notre étude était d’évaluer les capacités protectrices du peptide ®-CN (94-123) dans deux modèles de pathologies intestinales caractérisés par une rupture de l’intégrité de la barrière intestinale : le modèle de stress néonatal par séparation maternelle (SNM, mimant la symptomatologie du syndrome de l’intestin irritable) et le modèle d’inflammation intestinale induite par l’indométhacine (modèle d’étude de la maladie de Crohn). Matériels et Méthodes : Dans une première étude, des rats Wistar mâles étaient soumis à un stress néonatal par séparation maternelle (3h/j de J5 à J20 postnatal). Le peptide ®-CN (94-123) ou le véhicule étaient administrés par voie orale de J10 à J20 (une administration orale par jour à 0,01 ; 1 et 100 μM, 10 µl/g de poids corporel). Les animaux étaient sacrifiés, soit à J24, soit à 12 semaines postnatales. Après sacrifice, la perméabilité paracellulaire au FITC-dextran 4kD était étudiée sur des segments de jéjunum montés en chambre de Ussing. Des portions d’intestin et de côlon étaient collectées pour des analyses biochimiques et immunohistochimiques. Dans le cadre de la deuxième étude, le peptide β-CN (94-123) (0,01 ; 1 et 100 µM) ou le véhicule seul étaient administrés par voie orale à des rats Wistar mâles adultes (une administration par jour, J0 à J8). A J9 et J10, les rats recevaient une injection sous-cutanée d’indométhacine (10 mg/kg) ou de véhicule, puis ils étaient sacrifiés à J12. L’aspect macroscopique et microscopique, de même que l’activité de la myéloperoxydase (MPO), ont été évalués sur les segments de jéjunum. Résultats : Etude 1 : le peptide ®-CN (94-123) à 0,01 µM a aboli l’hyperperméabilité jéjunale (0,87 ± 0,16 vs 2,61 ± 0,51 nmol/h/cm2 à J24 et 1,65 ± 0,13 vs 0,59 ± 0,20 nmol/h/cm2 à 12 semaines) et la déplétion des cellules à mucus engendrées par le stress de SMN aux deux temps étudiés. L’analyse de prélèvements réalisés dans l’iléon et le côlon a révélé que le peptide reste actif dans la partie distale de l’intestin et permet de prévenir la déplétion des cellules à mucus induite par le SMN mais cette fois la dose efficace était de 100 μM. Etude 2 : L’indométhacine a augmenté (p <0,001) l’activité MPO par rapport aux témoins (83,80 ± 13,13 vs 8,31 ± 2,32 UMPO/g de protéines et a induit une érosion de l’épithélium (zone inflammatoire, hors lésion), une infiltration neutrophilaire, une déplétion du gel de mucus et des cellules à mucus. Le peptide β-CN (94-123), testé à 100 μM, a diminué fortement (p <0,001) l’activité MPO ainsi que l’expression de cytokines pro-inflammatoires (TNFα et Il1β). Il a également empêché ou considérablement réduit les altérations de la muqueuse intestinale. En revanche, les plus faibles doses du peptide (0,01 et 1 μM) n’ont pas eu d’effet significatif sur la sévérité de l’entérite. Conclusion : Le peptide β-CN (94-123) prévient les altérations de la barrière épithéliale intestinale induite par un stress chronique ou une entérite chimio-induite ainsi que la sévérité de cette dernière, suggérant une application prometteuse dans le traitement de pathologies intestinales. Remerciements, financements, autres : Ce travail a été financé par le programme ANR Emergence 2011. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8264 CO.35 W. Guesdon (1), L. Potiron (1), C. Metton (1), L. Lantier (1), F. Drouet (1), F. Laurent (1), S. Lamandé (1) C. Terciolo (1), C. Siret (1), M. Ouaissi (1), E. Pellegrino (1), D. Lombardo (1), S. Germain (1), V. Rigot (1), F. André (1) (1) Tours. (1) Marseille. Introduction : Cryptosporidium parvum est un parasite protozoaire zoonotique appartenant au phylum des Apicomplexes. Il infecte exclusivement les cellules épithéliales intestinales et est responsable de diarrhées dont l’importance varie avec le statut immunitaire de son hôte, ainsi les nouveaunés et les individus immunodéprimés sont les cibles privilégiées de ce parasite. Chez les nouveau-nés infectés par C. Parvum, l’immunité innée est indispensable au contrôle de la phase aigue de l’infection avec un rôle prépondérant des cellules épithéliales intestinales et des cellules CD11c+. Si certaines études in vitro démontrent l’efficacité parasiticide sur C. Parvum de certains peptides anti-microbiens (PAM) qui sont des acteurs majeurs de la réponse immunitaire innée, aucune étude n’a jusqu’ici été réalisée pour étudier leur production et leur rôle in vivo au cours de l’infection. Matériels et Méthodes : Dans cette étude, nous avons réalisé une cinétique d’infection des souriceaux et analysé l’expression de différents PAM dans l’intestin et étudié plus précisément le rôle des cellules épithéliales intestinales (IEC) dans cette réponse. Afin de mieux caractériser cette réponse en PAM, nous avons également étudié la contribution du microbiote intestinal qui est en cours d’installation chez le nouveau-né, dans cette réponse ainsi que l’impact de l’IFNγ produit au cours de l’infection. Résultats : Nos travaux mettent en évidence que l’infection par C. Parvum induit une perturbation de l’expression des PAM in vivo. L’infection induit une augmentation d’expression des PAM de la plupart des familles de peptides antimicrobiens de l’intestin. L’expression des lectines de type C, notamment, est fortement augmentée dans l’intestin et les IEC purifiées. L’expression des lectines de type C est dépendante de la réponse IFNγ mais indépendante du microbiote. Au contraire l’expression de certains peptides antimicrobiens est fortement diminuée dans les IEC purifiées au cours de l’infection et ce indépendamment de la présence du microbiote et de l’IFNγ. Nous avons montré que l’administration de ces PAM dont l’expression est diminuée pendant l’infection, réduit significativement la charge parasitaire des souriceaux traités. L’ensemble de ces données suggère que le parasite pourrait induire une stratégie d’échappement au système immunitaire pour pouvoir se développer. Conclusion : Nos travaux ont mis en évidence que l’expression des PAM est fortement perturbée chez le souriceau nouveau-né après infection in vivo par C. Parvum. Nous avons montré que les peptides anti-microbiens dont l’expression est diminuée pendant l’infection sont capables de contrôler le développement parasitaire lorsqu’ils sont administrés aux souriceaux. Des études sont en cours pour étudier l’implication des microARN induits par le parasite qui seraient à l’origine de la diminution d’expression de ces PAM. Par ailleurs, nous essayons de caractériser le mode d’action de ces PAM dans la réduction du développement parasitaire en étudiant leur activité parasiticide directement sur le parasite ou leur rôle sur la stimulation de certaines cellules de l’immunité. Introduction : L’épithélium intestinal forme une barrière physique qui protège le milieu intérieur du milieu extérieur. Cet épithélium est constamment exposé à des agents nocifs de nature endogène et exogène qui sont capables de provoquer des lésions. L’intégrité de l’épithélium est vite rétablie grâce à un mécanisme appelé restitution intestinale qui consiste en la migration des entérocytes. Toutefois cette restitution peut faire défaut, comme c’est le cas dans certaines pathologies comme les maladies inflammatoires de l’intestin (MICI). Saccharomyces boulardii lyophilisé (S. Boulardii), Biocodex, France, est une souche de levures non pathogène utilisée en tant que probiotique dans la prévention de la diarrhée associée aux antibiotiques et dans la prise en charge des gastroentérites. Nous avons montré précédemment que le surnageant de S. Boulardii accélère la restitution intestinale en modulant l’état d’activation des intégrines αvβ5 et α2β1. Toutefois, l’effet motogène de Sb ne s’exerce très certainement pas que sur ces deux molécules impliquées dans l’adhérence cellule/ matrice extracellulaire. C’est la raison pour laquelle nous avons voulu approfondir nos investigations en analysant l’impact de S.boulardii sur l’activité des complexes adhésifs intercellulaires et particulièrement le complexe cadhérine-caténine. Matériels et Méthodes : L’impact de S. Boulardii sur les molécules d’adhérence a été appréhendé par immunofluorescence sur différentes lignées cellulaires issues d’adénocarcinomes coliques humains et sur des explants de côlons humains. Les différents paramètres de la migration cellulaire ont été évalués au moyen d’un test de blessurecicatrisation. L’activité du complexe cadhérine-caténine a été évalué au moyen de tests d’agrégation et par analyse des voies de signalisation associées au complexe. Résultats : Nous montrons que le surnageant de S. Boulardii sécrète des composés thermosensibles qui accélèrent l’adressage du complexe cadhérine-caténine vers les jonctions intercellulaires. Ceci permet le renforcement des complexes adhésifs ce qui a pour conséquence de favoriser la migration cellulaire. Conclusion : S. Boulardii, par la sécrétion de facteurs, est capable d’accélérer la restitution intestinale en modulant les complexes d’adhérence intercellulaire (cadhérine-caténine). L’impact de S. Boulardii sur les complexes cadhérine-caténine peut être bénéfique pour les patients atteints de maladies inflammatoires et infectieuses dans lesquelles la réparation intestinale est fortement perturbée. Etude des peptides anti-microbiens au cours de l’infection des souriceaux nouveau-nés par Cryptosporidium parvum Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8512 Impact de Saccharomyces boulardii sur la restitution intestinale par modulation des complexes d’adhérence intercellulaire Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7862 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS CO.34 COMMUNICATIONS ORALES 19 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS COMMUNICATIONS PLENIERES 20 CO.36 CO.37 C. Corpechot (1), F. Gaouar (1), A. El Naggar (1), A. Kemgang (1), D. Wendum (1), R. Poupon (1), F. Carrat (1), O. Chazouillères (1) C. Gower-Rousseau (1), H. Sarter (1), D. Turck M. Fumery (2), L. Dauchet (1), A. Peneau O. Mouterde (3), C. Spyckerelle (1), E. Laberenne F. Vasseur (1), J.-F. Colombel (1), L. Peyrin-Biroulet G. Savoye (3) La dureté du foie évaluée par FibroScan® est un facteur pronostique majeur de la cholangite sclérosante primitive (1) Paris. Introduction : Nous avons précédemment montré que la dureté du foie (DF) mesurée par élastométrie impulsionnelle (Fibroscan, FS) était un marqueur fiable de fibrose hépatique sévère au cours de la cholangite sclérosante primitive (CSP). Dans la présente étude, nous avons cherché à déterminer par FS la vitesse de progression et la valeur pronostique de la DF chez les patients suivis au long cours pour CSP. Patients et Méthodes : Les critères d’inclusion étaient les suivants : 1) patients suivis pour une CSP diagnostiquée sur des critères radiologiques et/ou histologiques indiscutables, 2) n’ayant aucun signe de complication sévère à l’inclusion, 3) ayant eu au moins une mesure fiable de la DF par FS et un suivi minimal d’un an après la dernière mesure. Les vitesses de progression de la DF ont été évaluées à l’aide d’un modèle linéaire mixte en fonction du stade de fibrose initial prédit par le FS. Le critère de jugement pronostique était la survenue d’un décès, d’une TH, d’une complication de la cirrhose ou d’un cholangiocarcinome. Résultats : Au total, 168 patients (hommes : 64% ; âge moyen : 39 ans ; AUDC 15-20 mg/kg/j ; MICI : 68%) ayant été suivis pendant au moins 1 an entre novembre 2004 et juillet 2013 ont été inclus. La durée moyenne de suivi était de 3,9 ans (extrêmes : 1,0 - 8,4 ans). 142 patients avaient eu au moins 2 FS. Le nombre moyen de FS par patient était de 3,5 (2 - 12). Le délai moyen entre 2 FS était de 1,6 ans (1,0 - 6,9 ans). La vitesse de progression évaluée à partir des stades F0, F1, F2, F3 et F4 était respectivement de 0,47 ± 0,45 kPa/ an (p = ns), 0,25 ± 0,67 kPa/an (p = ns), 1,64 ± 0,78 kPa/an (p = 0,0368), 3,40 ± 0,89 kPa/an (p = 0,0002), et 4,37 ± 0,76 kPa/an (p<0,0001). Ces résultats indiquaient une progression exponentielle de la DF à partir du stade F2 (figure, A). Comparées aux facteurs pronostiques habituels (bilirubine, albumine, PAL, plaquettes), une DF > 9,9 kPa (HR = 6,4 ; p<0,0001) ou une augmentation de la DF > 2,5 kPa/an (HR = 5,8 ; p = 0,0004) étaient des facteurs de risque indépendants de mauvais pronostic (figure, B). Evolution à long terme d’une cohorte en population générale de patients atteints de rectocolite hémorragique à début pédiatrique (1) Lille; (2) Amiens; (3) Rouen; (4) Seclin; (5) Vandœuvre-lèsNancy. Introduction : L’objectif principal de notre étude était de décrire l’évolution à long terme d’une cohorte en population générale de patients atteints de recto-colite hémorragique (RCH) à début pédiatrique. Patients et Méthodes : Tous les patients de moins de 17 ans avec un diagnostic de RCH posé entre 1988 et 2004 et suivis pendant au moins 2 ans ont été extraits du registre Epimad. Les données recueillies rétrospectivement au 31/12/2009 incluaient le sexe, l’âge au diagnostic, les dates de diagnostic et de maximum de suivi, la localisation et le type de la maladie au diagnostic et au maximum de suivi selon les critères de Montréal (1), les symptômes extra-digestifs (SED) et la description des traitements médicaux et chirurgicaux reçus au cours de l’évolution. Les probabilités cumulées d’extension colique, de recevoir des immunosuppresseurs (IS) et/ou anti-TNF, et de colectomie ont été décrites par la méthode de Kaplan Meier. Résultats : 159 cas incidents de RCH (92 filles ; 58 %) à début pédiatrique ont été recensés (5 % de l’ensemble des RCH) correspondant à une incidence moyenne annuelle de 0,9/105 (IC à 95 % = 0,8-1,0). Les médianes d’âge au diagnostic et de durée de suivi étaient respectivement de 14,5 ans [Q1 = 11,4-Q3 = 16,1] et 11,5 ans [8,2-15,6]. Au diagnostic, 25 % des enfants présentaient une proctite (E1), 38 % une colite gauche (E2), et 37 % une colite extensive (E3). La probabilité d’extension de la maladie chez des patients atteints d’une forme E1 ou E2 au diagnostic (n = 101) était de 11 % à un an, 48 % à 5 ans, 54 % à 10 ans, et 57 % à 15 ans. Au diagnostic, 8 % des enfants avaient des SED contre 25 % au maximum de suivi. La probabilité de recevoir un traitement IS et/ou anti-TNF était respectivement de 20 % et 0,5 % à 2 ans, 28 % et 4 % à 5 ans, 32 % et 7 % à 10 ans, et 35 % et 13 % à 15 ans. La probabilité de colectomie était de 6 % à un an, 20 % à 5 ans, 21 % à 10 ans et 24 % à 15 ans. Conclusion : La RCH à début pédiatrique est caractérisée par un risque élevé d’extension de la maladie et de colectomie au cours des 5 premières années suivant le diagnostic. L’identification des facteurs de risque de progression permettrait de repérer les patients justifiant d’un traitement intensif précoce. Références : (1) Satsangi J et al. 2006 Jun ; 55 (6) : 749-53 Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8136 Conclusion : Au cours de la CSP, la DF évaluée par FS augmente de manière significative et exponentielle au cours du temps. La DF et sa vitesse de progression sont des facteurs pronostiques majeurs de la maladie. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8307 (1), (1), (4), (5), La protéine Bécline 1, intervenant dans l’autophagie, régule la réponse aux dommages à l’ADN et prédit la réponse à la radiochimiothérapie des cancers du rectum D. Tougeron (1), J.-M. Park (2), S. Huang (2), K. Okamoto (2), F. Sinicrope (2) (1) Poitiers; (2) Rochester, ETATS-UNIS D’AMERIQUE. Introduction : La protéine Bécline 1 interagit avec UVRAG (UV-radiation-resistance-associated gene) afin de promouvoir l’autophagie, un processus de recyclage des constituants cellulaires. Les cellules tumorales présentent généralement une capacité autophagique réduite, mais qui peut être induite en réponse aux traitements anti-cancéreux. L’autophagie pourrait limiter les dommages à l’ADN en réponse au stress cellulaire, mais le mécanisme sous-jacent reste mal défini. L’objectif de cette étude était d’analyser le rôle de Bécline 1 et de UVRAG dans la régulation des dommages à l’ADN induits par la radiochimiothérapie (RCT). Patients et Méthodes : Nous avons utilisé des lignées cellulaires de cancer colorectal (HT-29, DLD1) où les gènes Bécline 1 ou UVRAG ont été inactivés par siRNA (small interfering RNA). Les dommages à l’ADN (pATM, pH2Ax, 53BP1, RAD51), l’apoptose (caspase-3, test d’affinité à l’annexine V), la survie cellulaire (survie clonogénique) et le nombre de centrosomes (marquage à la γ-tubuline) ont été déterminés. L’expression de Bécline 1 en immunohistochimie a été analysée sur les biopsies endoscopiques pré-thérapeutiques de 96 cancers du rectum stades II (n = 23) ou III (n = 73). Tous les patients ont été traités par RCT (5-FU plus 50,4 Gy), puis chirurgie. Résultats : L’inactivation de Bécline 1 ou UVRAG par siRNA augmentait les dommages à l’ADN induits par les radiations ionisantes ± 5-FU et était associée à une augmentation de l’apoptose et à une réduction de la survie cellulaire. L’inactivation de ces gènes augmentait également le nombre de foci nucléaires de 53BP1 (non homologous end joining ou NHEJ), mais pas de RAD51 (recombinaison homologue) après irradiation, suggérant que ces gènes régulent la réparation des dommages à l’ADN par le NHEJ. La délétion du domaine coil-coil de UVRAG, qui intervient dans la liaison à Bécline 1, entraînait également la perte de sa capacité à protéger les cellules contre les dommages à l’ADN radio-induits. L’inactivation de Bécline 1 ou UVRAG par siRNA augmentait le pourcentage de cellules avec des multi-centrosomes après irradiation. En revanche, l’inactivation des protéines autophagiques ATG5 ou LC3 augmentait les dommages à l’ADN radio-induits, mais pas le pourcentage de cellules avec des multi-centrosomes. Ces résultats démontrent que Bécline 1 et UVRAG ont un rôle dans la stabilité génétique, mais qui est indépendant de l’autophagie. La relevance translationnelle de ces données in vitro a été confirmée par l’analyse du niveau d’expression de Bécline 1 dans des cancers du rectum traités par RCT. Le niveau d’expression de Bécline 1 dans les biopsies pré-thérapeutiques n’était pas associé aux autres variables clinico-pathologiques initiales. En revanche, les tumeurs avec un niveau élevé de Bécline 1 étaient associées à un plus faible taux de réponse histologique (tumeur résiduelle microscopique et réponse complète versus tumeur résiduelle macroscopique) à la RCT que les tumeurs avec un niveau faible de Bécline 1 (14,2% versus 40%, p = 0,017). En analyse multivariée, un niveau élevé de Bécline 1 était indépendamment associé à une moindre survie globale (HR = 4,30 ; IC 95% = 1,42-16,47, p = 0,009). Conclusion : Bécline 1 et UVRAG confèrent une protection contre les dommages à l’ADN radio-induits et permettent de maintenir la stabilité génétique. La surexpression de Bécline 1 est associée à une résistance à la RCT, suggérant son utilité comme biomarqueur prédictif de réponse à la RCT dans les cancers du rectum. Remerciements, financements, autres : Les auteurs remercient la SNFGE (bourse Tournut) pour l’aide matérielle apportée à ce travail. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7815 CO.39 Siméprévir (TMC435) avec PEG-interféron/ ribavirine pour le traitement de l’hépatite C (VHC) chronique de génotype 1 chez des patients en rechute après un traitement précédent par interféron : résultats de l’essai de phase III PROMISE J.-P. Bronowicki (1), E. Lawitz (2), X. Forns (3), S. Zeuzem (4), E. Gane (5), P. Andreone (6), A. Horban (7), A. Brown (8), M. Peeters (9), O. Lenz (9), S. Ouwerkerk-Mahadevan (9), R. Kalmeijer (10), M. Beumont-Mauviel (9) (1) Vandœuvre-lès-Nancy; (2) San Antoinio, ETATS-UNIS D’AMERIQUE; (3) Barcelona, ESPAGNE; (4) Francfort, ALLEMAGNE; (5) Auckland, NOUVELLE-ZELANDE; (6) Bologna, ITALIE; (7) Varsovie, POLOGNE; (8) Londres, GRANDE-BRETAGNE; (9) Beerse, BELGIQUE; (10) Titusville, ETATS-UNIS D’AMERIQUE. Introduction : Le siméprévir (TMC435) est un inhibiteur de la protéase NS3/4A de nouvelle génération actuellement en Phase III de développement dans le traitement de l’hépatite C chronique (HCC), en une prise par jour (QD) par voie orale. PROMISE (TMC435-HPC3007 ; NCT01281839) est un essai randomisé en double aveugle contre placebo de Phase III visant à évaluer l’efficacité, l’innocuité et le profil de tolérance du siméprévir (SMV) associé au Peg-interféron α-2a/ribavirine (PR) contre placebo (PLB) /PR chez des patients atteints d’une hépatite C chronique de génotype 1 en rechute après un traitement précédent par interféron. Les résultats de l’innocuité et de la réponse virale soutenue (RVS) 12 semaines après la fin du traitement à partir d’une analyse primaire à la Semaine 60 sont présentés. Patients et Méthodes : Les patients (N = 393) ont été randomisés (2 : 1) pour recevoir du SMV (150 mg QD) et PR (n = 260) ou du PLB et PR (n = 133) pendant 12 semaines, puis le PR seul. Les patients ont été stratifiés par sous-type VHC de génotype 1 et génotype IL28B. La durée totale du traitement était de 24 ou 48 semaines en fonction des critères de traitement guidé par la réponse (TGR) (groupe SMV ; ARN VHC <25 IU/ml à la Semaine 4 et indétectable à la Semaine 12) ou 48 semaines (groupe PLB). Résultats : SMV /PR était supérieur à placebo/PR avec une RVS12 respectivement de 80 % contre 37 % (p<0,001). Une proportion significative des patients avaient un score de fibrose METAVIR F3 (15 %) ou d’une cirrhose (METAVIR F4 ; 15 %), 42 % étaient infectés par le VHC de génotype 1a et 24 % étaient génotype IL28B CC. La majorité (93 %) des patients traités par SMV répondaient aux critères de TGR et ont terminé le traitement à la Semaine 24. Globalement, 77 % des patients traités par SMV et 3 % des patients traités par PLB ont obtenu une réponse virale rapide (RVR). Le traitement par SMV/PR a également permis d’obtenir un taux d’échec de traitement et un taux de rechute inférieurs par rapport au traitement par PLB/PR (respectivement 3 % contre 27 % et 19 % contre 48 %). Les effets indésirables les plus fréquents étaient la fatigue, un état grippal, un prurit et des céphalées. Les taux d’anémie et de neutropénie dans le groupe SMV par rapport au groupe PLB étaient respectivement de 17 % contre 20 % et 18 % contre 22 %. Les taux de prurit et d’éruption cutanée étaient comparables entre le SMV et le PLB (respectivement 27,7 % contre 27,8 % et 23,1 % contre 22,6 %). Conclusion : Chez les patients en rechute après un traitement précédent par PR, le SMV 150 mg QD en association avec le PR était bien toléré et efficace avec des taux de RVS12 de 80 %, 83 % chez les patients répondant aux critères de TGR et 74 % chez les patients présentant un score de F3-F4. Pour la majorité des patients (93 %) recevant du SMV, il a été possible de raccourcir le traitement à 24 semaines. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8106 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS CO.38 COMMUNICATIONS PLENIERES 21 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS COMMUNICATIONS PLENIERES 22 CO.40 Histoire naturelle de la dysplasie anale chez les patients infectés par le VIH : progression ou régression ? D. Cuen (1), A. Lion (1), I. Berkelmans (1), S. Henno (1), C. Dupin (1), T. Wallenhorst (1), K. Marcel (1), C. Couffon (2), B. Tchoundjeu (1), J.-F. Bretagne (1), L. Siproudhis (1) (1) Rennes; (2) Angers. Introduction : L’augmentation alarmante de l’incidence du carcinome épidermoïde du canal anal chez les patients infectés par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) justifie la réalisation d’un dépistage des lésions dysplasiques anales ou néoplasies anales intraépithéliales (AIN) chez ces patients. Les AIN de haut grade (AIN 2-3) peuvent progresser vers de véritables carcinomes infiltrants, dans des délais variables, parfois courts. L’objectif de notre étude était d’étudier l’histoire naturelle des lésions dysplasiques anales, et ainsi identifier d’éventuels facteurs d’évolution péjorative. Patients et Méthodes : Entre octobre 2010 et avril 2013, 176 patients infectés par le VIH (H/F : 165/11 ; âge moyen 47,4 ± 10,6 ans) ont bénéficié d’un dépistage cytologique des lésions dysplasiques anales. Des biopsies étaient réalisées en complément en présence d’anomalies cytologiques LSIL, HSIL (low ou high grade squamous intraepithelial lesion) ou ASCUS (atypical squamous cell of undetermined significance), afin de confirmer les lésions d’AIN de bas ou de haut grade (AIN 1 ou AIN 2-3). Les patients étaient suivis tous les 12 mois en l’absence d’anomalie cytologique, et tous les 3 ou 6 mois en cas d’anomalies histologiques AIN 2-3 ou AIN 1 respectivement. Le temps de suivi moyen était de 41,2 ± 40,9 mois. Résultats : A l’inclusion, 75 (43%) patients présentaient une cytologie normale, 30 (17%) étaient porteurs de lésions de type ASCUS, 52 (30%) de type LSIL et 16 (9%) de type HSIL. Au terme du suivi, des lésions de haut grade HSIL ou AIN 2-3 étaient apparues chez 19/160 patients (12%) soit un taux cumulé de 25,1% à 1 an et demi. A contrario, 22/74 (29,7%) et 6/31 (19,3%) patients ont présenté une régression de leurs lésions dysplasiques cytologiques ou histologiques respectivement, soit des taux cumulés à 1 an et demi de 25,3% et 17,2% respectivement. Les délais médians d’apparition des lésions dysplasiques sévères et de régression dysplasiques étaient similaires : 39, 1 semaines (23,5-52,6 ; IC 95%) et 33,9 semaines (14,1-52,8 ; IC 95%) respectivement. Les facteurs significativement associés à l’apparition des lésions dysplasiques sévères en analyse univariée étaient : un antécédent connu d’infection par le Papillomavirus humain (HPV) (p = 0,02), un antécédent connu de lésion anale HSIL (p = 0,01), la présence de lésions condylomateuses endocanalaires à l’inclusion (p<0,0001), une infection anale multiple par des HPV (>2) (p = 0,025), notamment à haut risque de malignité (p = 0,01), et en particulier par HPV 16 (p = 0,0006). En analyse multivariée, les facteurs indépendamment associés à l’apparition de telles lésions étaient : l’existence de lésions condylomateuses endocanalaires à l’inclusion (OR 1,9 ; IC 95% 1-3,4 ; p = 0,04), une infection anale par des HPV à haut risque de malignité (OR 2 ; IC 95% 1-4,3 ; p = 0,03) et l’homosexualité (OR 1,7 ; IC 95% 1-2,7 ; p = 0,03). Aucun facteur n’était significativement associé à la régression dysplasique. Conclusion : Près de un quart des patients infectés par le VIH développent des lésions dysplasiques anales de haut grade. Néanmoins, la dysplasie semble pouvoir régresser dans les mêmes proportions. Ces données nécessitent d’être validées par des études de larges cohortes de patients VIH suivis prospectivement sur de longs temps de suivi. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8178 L’association de tests sanguins ciblés sur la fibrose et la cirrhose prédit mieux le pronostic hépatique que la biopsie cours de l’hépatite chronique C J. Boursier (1), C. Brochard (1), S. Bertrais (1), S. Michalak (1), Y. Gallois (1), I. Fouchard-Hubert (1), F. Oberti (1), M.-C. Rousselet (1), P. Calès (1) (1) Angers. Introduction : La performance des tests sanguins de fibrose reste controversée car les études diagnostiques transversales les ont comparés à la biopsie hépatique, une référence imparfaite pour l’évaluation de la fibrose. Les tests sanguins sont bien corrélés à la fibrose hépatique, ellemême associée au pronostic des patients avec une hépatite chronique C. Notre objectif était donc d’évaluer la performance pronostique de 6 tests sanguins de fibrose et de les comparer directement à celle du stade histologique F de Metavir, en prenant comme référence les complications hépatiques. Notre objectif secondaire était de déterminer si une association de tests sanguins à cibles diagnostiques différentes permettait d’améliorer la prédiction du pronostic hépatique, comme cela a déjà été démontré pour le diagnostic de la fibrose. Patients et Méthodes : 373 patients avec une hépatite chronique C non compliquée, une biopsie hépatique (Metavir F), 5 tests sanguins de fibrose (APRI, FIB4, Fibrotest, Hepascore, FibroMètreV2G), et un test sanguin de cirrhose (CirrhoMètreV2G ayant les mêmes marqueurs que le FibroMètreV2G) ont été inclus. Les complications hépatiques et les décès de cause hépatique ont été recueillis durant le suivi des patients qui a débuté le jour de la biopsie hépatique. Résultats : Durant le suivi médian de 9,5 années (3508 patient-années), 47 patients ont eu au moins une complication hépatique et 23 sont décédés de cause hépatique. Pour la prédiction des complications hépatiques, aucun des tests sanguins n’avait un C-index de Harrell (capacité discriminatoire pour données longitudinales) inférieur à celui du Metavir F (0,811 [IC95% : 0,751-0,868] ). Pour certains tests sanguins, les C-index de Harrell étaient même significativement supérieurs à celui du Metavir F : FIB4 : 0,879 [0,832-0,919] (p = 0,002), FibroMètre : 0,870 [0,812-0,922] (p = 0,005), APRI : 0,861 [0,813-0,902] (p = 0,039). Les prédicteurs indépendants de complication hépatique étaient le FibroMètre, le CirrhoMètre, et la réponse virale soutenue. Le CirrhoMètre était le seul prédicteur indépendant de décès de cause hépatique. La combinaison de la classification du FibroMètre utilisée en pratique clinique pour le stade de fibrose (7 classes : FM1 à FM7) avec celle du CirrhoMètre (6 classes : CM1 à CM6) permettait d’identifier 5 groupes de patients avec des pronostics significativement très différents : FM1, FM1/2, FM≥4 et CM≤4, FM≥4 et CM5, FM≥4 et CM6. L’incidence cumulée à 5 ans des complications hépatiques en fonction des 5 classes de cette nouvelle classification était, respectivement : 0,0%, 0,7%, 4,5%, 18,2%, 76,5%. L’incidence cumulée à 10 ans des décès de cause hépatique était, respectivement : 0,0%, 0,0%, 7,0%, 7,5%, et 59,4%. La nouvelle classification associant test de fibrose et de cirrhose améliorait la prédiction du pronostic hépatique comparé à un seul test sanguin ou au Metavir F. Conclusion : Certains tests sanguins sont plus performants que la biopsie hépatique pour la prédiction du pronostic hépatique au cours de l’hépatite chronique C. L’association d’un test sanguin de fibrose avec un test sanguin de cirrhose est plus performante qu’un seul test et que la biopsie hépatique. Ces résultats sont en faveur de l’utilisation des tests sanguins de fibrose à la place de la biopsie hépatique en pratique clinique. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8273 CO.42 Performances de l’élastographie impulsionnelle (FibroScan®) pour l’évaluation de la fibrose hépatique dans l’hépatite chronique virale B K.-J. Nana (1), T. Asselah (2), M. Adler (3), M.-N. Hilleret (1), J.-P. Zarski (1), A. Marlu (1), V. Leroy (1) (1) Grenoble; (2) Clichy-la-Garenne; (3) Bruxelles, BELGIQUE. Introduction : La biopsie hépatique (PBH) est l’examen de référence servant à évaluer l’activité et la fibrose hépatique. L’élastographie impulsionnelle (Fibroscan®) est une méthode non invasive, permettant de quantifier la fibrose hépatique en mesurant le degré d’élasticité du foie. Elle est validée par la HAS pour l’évaluation de la fibrose hépatique au cours de l’hépatite chronique virale C mais pas encore pour l’hépatite chronique B. L’objectif de cette étude est d’évaluer les performances du Fibroscan® pour identifier les cibles diagnostiques (F2, F3, F4) de façon générale et particulièrement chez les patients pour lesquels l’EASL recommande une évaluation non invasive de la fibrose en alternative à la biopsie hépatique au cours de l’hépatite chronique virale B. Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude transversale prospective tri centrique portant sur un echantillon de 343 patients consécutifs entre Janvier 2004 et Mai 2013, tous porteurs d’une hépatite chronique virale B et chez qui ont été réalisés une ponction biopsie hépatique et un Fibroscan® dans le cadre de l’évaluation de la fibrose hépatique. Le seuil optimal du Fibroscan® a été choisi pour maximiser la somme de sensibilité et de spécificité pour le diagnostic de fibrose F≥2, F≥3 et F = 4. Les performances diagnostiques du Fibroscan® pour la mesure de la fibrose hépatique, ont été évaluées par la mesure des aires sous la courbe ROC (AUROC). Résultats : Les seuils de Fibroscan® pour le diagnostic de fibrose F≥2, F≥3 et F = 4 étaient respectivement de 6.3 ; 8.3 et 10 kPa avec une aire sous la courbe ROC (AUROC) respectivement à 0.73 (0.68-0.78), 0.79 (0.72-0.85) et 0.88 (0.81-0.95). La valeur prédictive négative (VPN) était à 85.8% pour un niveau de fibrose F≥2, à 95.3% pour F≥3 et à 98.9% pour F = 4. Dans le groupe de patients dont la charge virale B était inférieure à 20 000 UI/ml et les ALAT normales (n = 104), la prévalence des lésions significatives était de 27.8%, le seuil de Fibroscan® pour le diagnostic de fibrose F≥2 était de 6 kPa avec une aire sous la courbe ROC (AUROC) à 0.68 (0.580.79) une VPN à 85 % et une VPP à 45.5 %. Chez ceux dont la charge virale B était supérieure à 20 000 UI/ml et les ALAT supérieures à 2 fois la limite supérieure de la normale (n = 44), la prévalence des lésions significatives était de 52.3%, les seuils de Fibroscan® pour le diagnostic de fibrose F≥3 et F = 4 étaient respectivement à 10.5 et 11.5 kPa avec une aire sous la courbe ROC (AUROC) à 0.87 (0.71-1) pour une fibrose F≥3 et à 0.95 (0.9-1) pour une fibrose F = 4. La sensibilité et la spécificité du Fibroscan® pour le diagnostic de la fibrose sévère F≥3 étaient respectivement 88.9% et 85.7% avec une VPN de 96.8% et une VPP à 61.5 % dans ce groupe de patients. Conclusion : Compte tenu des performances observées, l’utilisation du Fibroscan® pourrait être envisagée en pratique clinique pour l’évaluation de la fibrose hépatique au cours de l’hépatite chronique virale B. Ses performances sont excellentes pour le diagnostic de la fibrose sévère et de la cirrhose en général et plus particulièrement chez les patients dont la charge virale est supérieure à 20 000 UI/ml et les ALAT supérieures à 2 fois la limite supérieure de la normale. Pour l’avenir, il semble nécessaire de développer un algorithme incluant d’autres marqueurs permettant une évaluation de la fibrose chez les patients pour lesquels l’EASL recommande la réalisation d’une biopsie hépatique. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8833 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS CO.41 COMMUNICATIONS ORALES 23 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS 24 CO.43 Trithérapie avec antiprotéases dans l’hépatite chronique C de génotype 1. Résultats préliminaires d’efficacité et de tolérance initiales de la cohorte APROVVIE ANGH A.-J. Rémy (1), B. Lesgourgues (2), J.-P. Arpurt (3), X. Causse (4), J. Denis (5), I. Rosa Hezode (6), J.-J. Raabe (7), A. Pauwels (8), G. Macaigne (9), P. Hervio (10), C. Pilette (11), C. Renou (12), J. Henrion (13), J.-L. Payen (14), B. Nalet (15), R. Arotcarena (16), A.-M. Weiss (17), S. de Montigny-Lenhardt (18), A. Blanchi (11), F. Bourhis (19), G. Pileire (20), R. Faroux (21), V. Jouannaud (2), H. Hagège (6), A. Pariente (16) (1) Perpignan; (2) Montfermeil; (3) Avignon; (4) Orléans; (5) Corbeil-Essonnes; (6) Créteil; (7) Metz; (8) Gonesse; (9) Lagny-surMarne; (10) Pontoise; (11) Le Mans; (12) Hyères; (13) Haine-SaintPaul, BELGIQUE; (14) Montauban; (15) Montélimar; (16) Pau; (17) Colmar; (18) Aubagne; (19) Chambéry; (20) Gourdon; (21) La Roche-sur-Yon. COMMUNICATIONS ORALES Introduction : La trithérapie avec boceprevir ou télaprevir est le standard du traitement de l’ hépatite chronique C de génotype 1 depuis 2011. Cette étude rapporte les résultats observés dans une population de malades non sélectionnés. Patients et Méthodes : Du 01/10/12 au 31/10/13, 38 membres de l’ ANGH ont inclus les malades traités par trithérapie avant ou après le 01/10/12. Les malades, d’âge ≥ 18 ans, avaient consenti à ce que leurs données, recueillies sur un e-CRF fassent l’objet d’un traitement informatique. Les résultats sont donnés en intention de traiter (ITT). Résultats : 552 malades ont été inclus : 65% d’hommes, 54 ans en moyenne, infectés par un virus de génotype 1 a (35%), 1b (43%) ou 1 non défini (22%), naïfs (42%), non-répondeurs (NR, 32%, NR-nuls [12%], NR-partiels [13%], NR-indéfinis [5%] ), ou rechuteurs (R, 26%). Des comorbidités étaient présentes chez 53% dont un diabète (10%) ; 12% étaient substitués . Une consommation d’alcool à risque était présente chez 13%. 206 (37%) avaient une cirrhose (histologie 41, clinique 122, tests non invasifs 43).La virémie était > 5,9 log UI/mL chez 82%. Le TVR a été utilisé chez 71%, le BOC chez 29%, Pegasys® chez 85%, Viraferon-Peg® chez 15%, une phase d’initiation par bithérapie fut faite chez 137 malades. Une éducation était organisée chez 59%, des documents explicatifs remis à 75% des malades. TELAPREVIR Rechuteurs NonNaïfs Rep Nombre 117 91 115 Age moyen 51 55 55 (ans) 66% 63% 58% Sexe Masculin (%) Cirrhose 28% 41% 51% (%) Virémie 62% 66% 76% forte RV à S4* 65% 75% 57% RV à S8* 61% 75% 63% RV à S12* 71% 81% 65% eRVR 59% 73% 65% Arrêt AP 4% 2% 6% Inefficacité Arrêt AP 17% 10% 11% Effet Ind. BOCEPREVIR Naïfs Rechuteurs NonRep 61 31 49 51 56 57 70% 65% 65% 25% 45% 63% 62% 74% 84% 54% 56% 62% 54% 8% 52% 61% 39% 47% 13% 16% 53% 50% 37% 33% 18% 16% 10% Des Effets Indésirables Graves ont été observés chez 25% des malades, anémie (< 8 g/dL : 8%, transfusions chez 11%, erythropoiétine chez 37%), neutropénie<750/uL (17%), plaquettes <50.000/uL (2,5%). Un arrêt prématuré des AP (22% des malades) a été motivé par une inefficacité virologique (38%) ou des effets indésirables (62%) -syndrome général (BOCE 56%, TVR 43%), éruption (TVR 31%), anémie (BOCE 19%, TVR 31%), infection sévère (BOCE 5%, TVR 6%). Dans un sous groupe de 74 malades sous TVR, une mesure régulière de la créatininémie a été obtenue. Dix eurent une insuffisance rénale (DFG estimé par MDRD < 60 mL/min), régressive après l’arrêt du TVR, dont 5 avec anémie < 8,5 g/dL et 4 transfusés, qui pouvait être prédite dès S2. Conclusion : Les résultats (qui seront actualisés au 1/02/14) obtenus à l’hôpital général, dans une population non sélectionnée avec 37% de cirrhoses, semblent intermédiaires entre ceux des études de phase III et de la cohorte CUPIC. Remerciements, financements, autres : L’étude Aprovvie est soutenue depuis septembre 2013 par un don des laboratoires Janssen. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8652 Manifestations neurologiques de l’hépatite aiguë E chez immunocompétents au les cours sujets H. Blasco Perrin (1), P. Cintas (1), F. Abravanel (1), R. Gérolami (2), L. d’Alteroche (3), J.-N. Raynal (1), L. Alric (1), E. Dupuis (1), L. Prudhomme (4), E. Vaucher (5), P. Couzigou (6), J.-M. Liversain (7), L. Buscail (1), C. Bureau (1), J.-P. Vinel (1), J.-M. Peron (1) (1) Toulouse; (2) Marseille; (3) Tours; (4) Castres; (5) Narbonne; (6) Pessac; (7) Aire-sur-Adour. Introduction : Dans les pays développés, le virus de l’hépatite E (VHE) est responsable d’hépatite aiguë. Des manifestations neurologiques ont été rapportées chez 5.5% des patients infectés par le VHE en Europe (1). La plupart de ces patients étaient immunodéprimés. Nous rapportons ici des manifestations neurologiques développés chez des sujets immunocompétents présentant une hépatite aiguë E (HAE). Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective multicentrique menée en France entre janvier 2006 et juin 2013. Les données des patients présentant des manifestations neurologiques dans un contexte de HAE ont été rapportées. L’HAE a été diagnostiquée par la détection des IgM anti-VHE et/ou par la détection de l’ARN du VHE dans le sérum des patients présentant tous une cytolyse hépatique. Toutes les autres causes d’hépatite aiguë ont été exclues. Résultats : 14 patients ont été inclus dans notre étude. Le suivi médian était de 42 semaines (4-161). Tous les patients étaient immunocompétents. Tous sauf un étaient du sud de la France (Toulouse n = 8, Marseille n = 2, Mont de Marsan n = 1, Tours n = 1, Castres n = 1, Narbonne n = 1). Tous les patients avaient une sérologie positive en IgM. Onze patients avaient également une virémie VHE positive et 5 avaient une PCR VHE positive dans les selles. Le génotype était disponible pour 8 patients, tous de génotype 3. L’âge médian était de 54,5 ans (2577). 2 patients seulement étaient ictériques. La médiane des ASAT au diagnostic était de 113UI/l (37-1330), ALAT 320UI/l (49-3641), Bilirubine 14,5 µmol/l (5-101). Le TP médian était de 93% (76-100). Aucun patient n’avait une hépatopathie chronique sous-jacente. Deux patients ont été contaminés par ingestion de gibier (sanglier et cerf), tous les autres mangeaient du porc. Treize patients ont été hospitalisés, aucun n’a nécessité de transfert en unité de soins intensifs. Les patients ont été divisés en 4 entités neurologiques. 1) Six patients ont présenté des mononeuropathies multiples ou des polyneuropathies, caractérisées par des paresthésies, douleurs neuropathiques, et hypoesthésies dans des territoires nerveux. 2) Trois patients ont présenté un Syndrome de Parsonage Turner (SPT). Ils ont tous présenté une douleur brutale de l’épaule suivie de l’apparition d’une paralysie flasque des muscles de la ceinture de l’épaule, uni ou bilatéral. 3) Trois patients avaient une méningoradiculite (MR). Ils présentaient des douleurs radiculaires intenses associées à une méningite lymphocytaire. 4) Deux patients ont présenté une polyradiculoneuropathie démyélinisante aiguë : 1 patient a eu un syndrome de Guillain Barré (SGB) à l’origine de paresthésies des membres inférieurs en chaussette symétrique avec abolition des réflexes ostéo tendineux des membres inférieurs confirmé par l’EMG et un a présenté un Syndrome de Miller Fisher (SMF), caractérisé par une triade clinique associant une ataxie à la marche, une aréflexie, et une ophtalmoplégie. L’HAE a été traitée par RIBAVIRINE chez 2 patients (SPT et polyneuropathie) pendant 3 et 2 mois. Un patient a été traité par corticoïdes pendant 2 mois (mononeuropathie multiple) et 4 autres par des immunoglobulines intraveineuses à la posologie de 1.62gr/kg (SPT, MR, SGB). Tous les patients ont présenté une régression partielle ou totale des manifestations neurologiques. Conclusion : Des manifestations neurologiques diverses peuvent être observées au cours d’une hépatite aiguë E chez les sujets immunocompétents. Les multinévrites semblent être liées à une action virale directe ou une vasculite. Les SPT sont probablement liés à un mécanisme immunoallergique et les SGB liés à une réaction immunitaire humorale. Chez les patients présentant des manifestations neurologiques et une cytolyse hépatique même modérée dans les pays industrialisés, l’hépatite E doit être recherchée. Références : 1Kamar N, et al. Hepatitis E virus and neurologic disorders. Emerg Infect Dis.2011. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8553 CO.45 Etude VALENCE : sofosbuvir + ribavirine pendant 12 ou 24 semaines chez les malades atteints d’une infection chronique par le VHC de génotype 2 ou 3 C. Hezode (1), S. Pol (2), A. Abergel (3), M. Bourlière (4), D. Brainard (5), J.-P. Bronowicki (6), F. Habersetzer (7), L. Serfaty (2), J.-P. Zarski (8), D. Guyader (9), D. Larrey (10), P. Marcellin (11), V. Ratziu (2), A. Tran (12), W. Symonds (13), J. Mchutchison (5), V. de Lédinghen (14), P. Mathurin (15), O. Libert (2), S. Zeuzem (16) (1) Créteil; (2) Paris; (3) Clermont-Ferrand; (4) Marseille; (5) Foster City, ETATS-UNIS D’AMERIQUE; (6) Vandœuvre-lès-Nancy; (7) Strasbourg; (8) Grenoble; (9) Rennes; (10) Montpellier; (11) Clichy-la-Garenne; (12) Nice; (13) Foster-City, ETATS-UNIS D’AMERIQUE; (14) Bordeaux; (15) Lille; (16) Francfort, ALLEMAGNE. Introduction : Dans les études de phase III, il a été rapporté des taux élevés de réponse virologique soutenue (RVS) après 12 semaines de sofosbuvir (SOF : 400 mg/j) + ribavirine (RBV : 1000-1200 mg/j) chez les malades infectés par un VHC de génotype 2 ou 3. Les taux de RVS étaient supérieurs pour le génotype 2 par rapport au génotype 3. VALENCE est une étude européenne de phase III évaluant l’efficacité et la tolérance de la combinaison SOF + RBV pendant 12 (génotype 2) ou pour la première fois 24 semaines pour le génotype 3. Patients et Méthodes : Les malades infectés par un VHC de génotype 2 ou 3, naïfs ou en échec de traitement, ont été randomisés (4 : 1) pour recevoir SOF+RBV pendant 12 semaines ou un placebo. Le critère principal d’évaluation était la RVS 12. L’étude a été amendée pour prolonger la durée de traitement à 24 semaines chez tous les malades infectés par un VHC de génotype 3 qu’ils soient naïfs ou en échec d’un traitement antérieur. Résultats : 419 malades ont été randomisés, 85 ont reçu le placébo et 334 ont été traités par SOF + RBV (78% GT3 ; 58% rechuteurs ; 21% F4 ; 34% IL28B CC). Tous les malades avaient un ARN du VHC indétectable en fin de traitement. Pour le génotype 2, le taux de RVS4 était de 90% (65/72). Pour le génotype 3, le taux de RVS4 n’est pas connu car les malades n’ont pas encore eu de visite 4 semaines après la fin du traitement. Les taux de RVS12 seront présentés lors du congrès pour l’ensemble des malades. Globalement, la tolérance était bonne pour 12 comme pour 24 semaines de traitement : 2 (<1%) malades ont arrêté prématurément le traitement à cause d’un effet indésirable (malaise et céphalées et tentative de suicide). Les effets indésirables et les valeurs biologiques anormales étaient concordants avec ceux habituellement rapportés avec la RBV. Effets indésirables > 10% des patients Asthénie Céphalées Prurit Fatigue Dyspnée Insomnie total (n=334) 27,4% 27,4% 26,0% 21,9% 15,1% 11,0% Conclusion : Un traitement par SOF et RBV pendant 12 semaines (génotype 2) ou 24 semaines (génotype 3) est bien toléré chez des malades européens majoritairement pré-traités. L’efficacité chez les malades infectés par un VHC de génotype 2 est similaire à celle rapportée dans les études récentes de phase III. Les données d’efficacité de 24 semaines de SOF + RBV chez des malades infectés par un VHC de génotype 3 seront présentées et pourraient permettre de définir la durée optimale de cette combinaison sans interféron. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8056 COMMUNICATIONS ORALES CO.44 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS 25 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS COMMUNICATIONS ORALES 26 CO.46 L’hépatite C augmente le risque de décès d’origine extra-hépatique et la mortalité globale des français vivant avec le VIH CO.47 (1) Paris. Les lésions gastriques parfois observées au cours de la préparation colique par comprimés de phosphate de sodium sont-elles réversibles ? Résultats d’une étude longitudinale par vidéoendoscopie et endomicroscopie dans un modèle expérimental animal Introduction : L’infection par le virus de l’immunodéficience E. Coron (1), M. Dewitte (1), P. Aubert (1), N. Musquer (1), M. Neunlist (1), S. Bruley des Varannes (1) V. Mallet (1), S. Thiébaut (1), A.Vallet-Pichard (1), P. Sogni (1), Y. Yazdanpanah (1), S. Pol (1), M. Schwarzinger (1) humaine (VIH) aggrave le pronostic de l’infection chronique par le virus de l’hépatite C (VHC). L’effet délétère du VHC sur le VIH et sur la mortalité extra-hépatique est controversé. Il est recommandé de traiter le VHC chez les patients co-infectés VIH/VHC à partir d’une fibrose significative (Metavir F≥2) alors que l’indication de traitement est indépendante du stade de fibrose chez les patients coinfectés VIH/VHB. Le but de cette étude Nationale était de déterminer si le VHC augmente la mortalité globale et la mortalité extra-hépatique des personnes vivant avec le VIH. Patients et Méthodes : Nous avons réalisé une analyse rétrospective longitudinale à partir du Programme de Médicalisation des Systèmes d’Information (PMSI). Tous les patients infectés par le VIH hospitalisés de janvier 2008 à décembre 2012 ont été inclus. Leur trajectoire médicale a été tracée dans toutes les structures de soins avec la classification internationale des maladies (CIM-10), les actes médicaux, et la cause de décès enregistrée au cours de la dernière hospitalisation. Les critères d’exclusion étaient : âge < 18 ans, non-résidence en France métropolitaine, triple coinfection (VIH/VHC/VHB ou VIH/VHB/HVD), autre cause d’hépatopathie (autoimmune, génétique, biliaire ou vasculaire), patients identifiés de janvier à juin 2008 avec une maladie VIH classant SIDA, des événements hépatiques (cirrhose terminale, carcinome hépatocellulaire, greffe de foie), une hémophilie, un recours à la dialyse, une transplantation d’organe, un index de Charlson > 0. Un modèle de Cox a d’abord été utilisé pour estimer la mortalité globale ajustée sur l’âge, le sexe, la consommation d’alcool ; des covariables temps-dépendantes ont ensuite été incorporées dans le modèle pour écarter la mortalité compétitive par maladie hépatique ou SIDA. Résultats : Dans cette cohorte de 70.559 personnes infectés par le VIH (65,2% hommes, âge moyen 42,8 ans) et au cours d’un suivi de 248.885 patients-années, 2.385 (3,4%) décès sont survenus. La mortalité globale était plus élevée chez les 8.374 (7,5%) patients coinfectés VIH/VHC comparé aux 60.016 (2,8%) patients infectés par le VIH (HR 1.79, P<0,0001) alors qu’elle n’était pas différente chez 2.169 (3,9%) patients coinfectés VIH/VHB (HR 1.22, P = 0.08). Quand la mortalité compétitive était prise en compte, les taux de mortalité extrahépatique et de mortalité extra-hépatique non liés au SIDA restaient plus élevés chez les patients coinfectés VIH/VHC [HR 1.40 (P<0,0001) et HR 1,47 (P<0,0001), respectivement). Conclusion : En conclusion, l’infection par le VHC augmente la mortalité globale et la mortalité extra-hépatique chez les patients infectés par le VIH. Cette surmortalité n’est pas retrouvée chez les patients VIH/VHB, suggérant la nécessité d’un élargissement des indications de traitement chez les patients VIH/VHC. Remerciements, financements, autres : Université Paris Descartes (VM, PS, SP), Université Denis Diderot (YP), Assistance Publique - Hôpitaux de Paris (VM, AVP, PS, YP, SP), Inserm (VM, PS, SP, YP, MS), Lingha «Links for Global Health Assessment» (VM, SP), THEN «Translational Health Economics Network» (MS, ST). Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8707 (1) Nantes. Introduction : L’utilisation de phosphate de sodium (NaP) à base de comprimés est une nouvelle modalité de préparation colique. La survenue de lésions gastriques au cours de cette préparation a été rapportée, mais le lien de causalité avec les comprimés de phosphate de sodium reste à documenter. Les objectifs de cette étude étaient d’étudier : 1) les effets des comprimés de NaP sur la muqueuse gastrique à l’échelle subcellulaire de façon comparative à des comprimés de placebo, et 2) leur réversibilité éventuelle. Matériels et Méthodes : Nous avons utilisé un modèle de porc vivant anesthésié pour comparer les effets de 1 comprimé de NaP par rapport à 1 comprimé de placebo. Chaque comprimé de NaP (Colokit®, Mayoly-Spindler, France) ou de placebo étaient placé sous contrôle endoscopique sur une zone stable de l’estomac proximal pendant 90 min. Un clip de repérage était positionné entre les 2 comprimés afin de délimiter chaque site exposé. La muqueuse de chaque site était examinée par vidéoendoscopie puis par endomicroscopie confocale (Cellvizio, Mauna Kea Technologies, France) à différents temps : 0min, 90 min, 24h et 72h. Une analyse quantitative des images d’endomicroscopie était réalisée après la procédure par 2 observateurs indépendamment de la vidéoendoscopie. A 72h, les zones étudiées étaient réséquées par mucosectomie. Les specimens de mucosectomie étaient analysé histologiquement et par mesure de la perméabilité épithéliale en chambre d’Ussing. Résultats : 14 porcs ont été étudiés. Macroscopiquement, on observait un énanthème chez 57% des porcs sur les sites exposés au NaP après 90 min. A 24h, un énanthème (n = 2 porcs) et une ulcération aphtoïde (n = 1 porc) étaient observés. En revanche, sur les sites exposés au comprimé placebo, l’aspect macroscopique était normal à 90 min et un énanthème était observé chez 22% des porcs 24h après l’exposition. A 72h, aucune lésion n’était visible macroscopiquement chez aucun porc. Sur les zones exposées au NaP l’examen par endomicroscopie confocale montrait une augmentation significative de l’irrégularité épithéliale et de l’intensité de fluorescéine dans les cryptes à 24h par rapport à H0, qui revenait à la normale à 72h. Le placebo induisait une augmentation modérée mais significative de l’irrégularité épithéliale et de l’intensité de fluorescéine dans les cryptes à 24h. L’épaisseur de la muqueuse dans les zones exposées au NaP était similaire à celle des zones non exposées. La perméabilité paracellulaire n’était pas différente entre les zones NaP et placebo. Conclusion : L’application directe et prolongée de comprimés de NaP induisait des lésions macroscopiques et endomicroscopiques aigües et superficielles, spontanément réversibles en 72h, dans l’estomac de porcs vivants anesthésiés. Ces résultats, bien qu’obtenus dans des conditions expérimentales extrêmes, confortent les données antérieures obtenues chez l’homme. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8491 Facteurs de résistance aux inhibiteurs de la pompe à protons chez des patients adressés pour pH-impédancemétrie œsophagienne A. Garros (1), S. Roman (1), S. Marjoux (1), H. Damon (1), F. Mion (1) (1) Lyon. Introduction : La résistance aux inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) concerne 20 à 40% des patients traités pour des symptômes de reflux gastro-œsophagien (RGO). Les mécanismes de résistance sont multiples (non observance du traitement, reflux non acide, hypersensibilité viscérale, absence de RGO… ). La mise en évidence de facteurs prédictifs de résistance aux IPP pourrait permettre d’optimiser la prise en charge de ces patients. Si l’absence d’œsophagite endoscopique est un facteur prédictif de non réponse, peu d’études ont décrit des facteurs non endoscopiques. L’objectif de cette étude était de déterminer les facteurs cliniques de résistance aux IPP dans une cohorte de patients adressés pour pH-impédancemétrie œsophagienne dans un centre expert. Patients et Méthodes : Cent soixante huit patients consécutifs (62 hommes, âge moyen 52 ans, extrêmes 18-83) adressés pour pH-impédancemétrie œsophagienne ont été inclus entre octobre 2011 et mai 2013. La pH-impédancemétrie était indiquée pour objectiver un RGO pathologique en présence de symptômes typiques (n = 76), atypiques isolés (n = 55) ou atypiques prédominants (n = 37). Avant la réalisation de la pH-impédancemétrie, les patients répondaient à un questionnaire comprenant les critères de Rome III pour la dyspepsie fonctionnelle (syndrome de douleur épigastrique (EPS) et syndrome de détresse post-prandiale (PDS) ) et le syndrome de l’intestin irritable (SII). La résistance aux IPP était définie cliniquement comme la persistance de symptômes de RGO malgré la prise d’un traitement par IPP. La présence d’un RGO pathologique était définie selon les valeurs normales de pH-impédancemétrie établies sans et avec traitement par IPP (1-2). Les comparaisons entre les patients avec et sans résistance aux IPP ont été effectuées par test de chi-deux ou test de Mann-Whitney. Résultats : Cent vingt six patients (83%) étaient considérés comme résistants aux IPP et 26 (17%) comme sensibles. Les données de réponse au traitement n’étaient pas disponibles chez 16 patients (9.5%). Il n’y avait pas de différence significative pour l’âge (moyenne 51.9 ans chez les sensibles contre 52.2 ans), le sexe (50% d’hommes contre 34%) et l’indice de masse corporelle (médiane 25 kg/m2 contre 24.7 kg/m2). Les patients présentant des symptômes typiques étaient résistants à 86%, ceux avec des symptômes atypiques isolés à 74% et ceux avec des symptômes atypiques prédominants à 92 %. Le pourcentage de patients avec EPS, PDS et SII était plus élevé chez les patients résistants aux IPP (Tableau). IPP non résistants, 26 IPP résistants, (17%) (83%) EPS 9 35% 73 58%* PDS 5 20% 50 40%* 126 SII 2 8% 31 25%* * p<0.05 par rapport aux non résistants Conclusion : Cette étude confirme que les patients avec symptômes de RGO résistants aux IPP présentent plus souvent des troubles fonctionnels digestifs associés (EBS, PDS et SII) que les patients avec RGO sensible aux IPP. La résistance aux IPP dans le RGO pourrait être un marqueur d’hypersensibilité viscérale. Références : 1. Zerbib et al. Aliment Pharmacol Ther 2005 2. Zerbib et al. Clin Gastroenterol Hepatol 2013. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8180 CO.49 La pHmétrie pharyngée n’est pas fiable pour la détection du reflux supra-œsophagien. Résultats d’une étude en pH-impédancemétrie chez le sujet sain M. Desjardin (1), S. Roman (2), S. Bruley des Varannes (3), G. Gourcerol (4), B. Coffin (5), A. Ropert (6), F. Mion (2), F. Zerbib (1) (1) Bordeaux; (2) Lyon; (3) Nantes; (4) Rouen; (5) Colombes; (6) Rennes. Introduction : Le diagnostic de reflux supra-œsophagien est difficile. En raison de la faible spécificité des symptômes et des signes laryngoscopiques, il est important de disposer d’une méthode de détection fiable des reflux pharyngés. Le but de cette étude est d’évaluer les performances de la pHmétrie pharyngée seule pour la détection des épisodes de reflux pharyngés détectés en pH-impédancemétrie. Patients et Méthodes : Ont été revus les tracés de 45 sujets sains issus d’une étude servant à l’élaboration de valeurs normales de reflux pharyngés (RP) sans IPP. Les enregistrements de pH-impédancemétrie de 24 heures ont été réalisés à l’aide d’un cathéter dédoublé : le bras long du cathéter fournissait les données d’impédance au niveau de l’œsophage distal et le pH œsophagien 5 cm au-dessus du SIO (manométrie préalable) ; le bras court du cathéter fournissait les données d’impédance au niveau de l’œsophage proximal et du pharynx et le pH pharyngé 0,5 cm au dessus du SSO. Toutes les chutes de pH pharyngé en dessous de 5 et 4 ont été analysées individuellement. Pour chaque chute de pH pharyngé, les profils d’impédance pharyngés et œsophagiens ont permis de déterminer la présence d’un RP, d’un reflux gastro-œsophagien (RGO) proximal ou distal, ou d’une déglutition (DEG) (plusieurs évènement possibles). En impédancemétrie, un profil de RP supposait la présence d’un RGO distal et proximal précédant la chute d’impédance pharyngée. L’analyse du pH œsophagien distal a été également pris en compte. Résultats : Seulement 7,0% des 256 chutes de pH pharyngé < 5 correspondaient à un RP, 13,3% à un RGO distal et 10,2% à un RGO proximal, alors que 92,6% correspondaient à des DEG. La chute simultanée du pH distal ne correspondait à un RP que dans 2,1% des cas. Pour les 144 chutes de pH pharyngé < 4, seulement 13,2% correspondaient à un RP, 21,5% à un RGO distal et 18,1% à un RGO proximal, alors que 87,5% correspondaient à des DEG. La chute simultanée du pH distal ne correspondait à un RP que dans 5,9% des cas. Conclusion : Cette étude démontre que la pHmétrie pharyngée seule n’est pas fiable pour la détection des épisodes de RP, et que l’analyse des valeurs du pH œsophagien distal n’apporte rien de plus. Seule la prise en compte des profils d’impédance pharyngo-œsophagiens permet de démontrer sans équivoque la présence d’un RP qui doit être précédé d’un reflux gastro-œsophagien distal et proximal. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7766 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS CO.48 COMMUNICATIONS ORALES 27 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS COMMUNICATIONS ORALES 28 CO.50 Reperméabilisation de fistules œso-trachéales chez des patients opérés d’une atrésie de l’œsophage : étude rétrospective multicentrique M. Revillion (1), F. Gottrand (1), C. Lepeytre (2), C. Faure (3), A. Breton (4), T. Gelas (5), A. Hadchouel (6), A. Schneider (7), D. Levesque (3), T. Petit (8), S. de Napoli (9), F. Auber (6), C. Borderon (10), M. Dassonville (11), P. de Vries (12), T. Lamireau (13), J. Lam Thanh (14), G. Podevin (15), M.-L. Poli Merol (16), L. Michaud (1) (1) Lille; (2) Marseille; (3) Montréal, CANADA; (4) Toulouse; (5) Lyon; (6) Paris; (7) Strasbourg; (8) Caen; (9) Nantes; (10) Clermont-Ferrand; (11) Bruxelles, BELGIQUE; (12) Brest; (13) Bordeaux; (14) Nancy; (15) Angers; (16) Reims. Introduction : Une reperméabilisation de la fistule oesotrachéale (FOT) survient chez 3 à 10% des patients ayant été opérés en période néonatale d’une atrésie de l’œsophage (AO). Le diagnostic reste difficile et la prise en charge thérapeutique discutée. Patients et Méthodes : Quarante neuf observations de récidives de FOT chez des patients ayant été opérés d’une AO (24 garçons, 84% d’AO de type III) ont été recensées dans cette étude rétrospective, multicentrique (18 centres) sur une période de 15 ans. Résultats : La récidive de FOT était diagnostiquée après un délai moyen de 25 mois après l’intervention initiale (extrêmes : 1 mois- 8 ans et 9 mois). Des symptômes respiratoires étaient présents chez tous les patients. Des symptômes digestifs y étaient associés pour 11 patients (ballonnement abdominaux n = 4, hypersialorrhée n = 4, aérophagie n = 4). En moyenne 2,7 examens complémentaires par enfant était réalisés pour le diagnostic (extrêmes : 0-5) incluant : 40 bronchoscopies (positives dans 33 cas), 32 opacifications œsophagiennes (positives dans 18 cas), 24 fibroscopies œsophagiennes (positives dans 17 cas), 26 bronchoscopies couplée à un test au bleu de Méthylène (positives dans 23 cas), 14 tomodensitométries (positives dans 9 cas). L’abstention thérapeutique était retenue chez 1 patient. Le traitement de première intention était chirurgical dans 38 cas (86%), endoscopique chez 8 patients (7 d’entre eux présentait une nouvelle récidive conduisant à un traitement chirurgical). Une moyenne de 1,3 intervention chirurgicale par enfant était réalisée (extrêmes 0-4). Deux patients sont décédés après 2 tentatives de cure chirurgicale de la FOT. Le taux de nouvelle récidive de FOT était de 29 % toute technique confondue. Au final le taux de fermeture de FOT était de 79% avec en moyenne 1,4 intervention endoscopique et/ou chirurgicale par enfant (extrêmes 0-4). Le traitement endoscopique et une chirurgie anti reflux étaient significativement associés à une nouvelle récurrence de FOT. Conclusion : La récidive de FOT peut survenir longtemps après la réparation initiale de l’AO et est de diagnostic souvent difficile. Les explorations endoscopiques sont les examens les plus rentables pour le diagnostic tandis que le traitement chirurgical reste actuellement plus efficace que le traitement endoscopique. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7842 CO.51 Intérêt de l’analyse multispectrale des images endoscopiques de la muqueuse gastrique pour reconnaître la gastrite inflammatoire et ses différents types : résultats d’une étude préliminaire S.-E. Martinez Herrera (1), R. Akka (2), Y. Benezeth (1), M. Boffety (3), F. Goudail (3), J.-F. Emile (4), F. Marzani (1), D. Lamarque (4) (1) Dijon; (2) Rabat, MAROC; (3) Palaiseau; (4) Boulogne-Billancourt. Introduction : L’amélioration de la définition de l’image des vidéo-endoscopes a affiné la description des différentes lésions de l’estomac et accru la proportion des anomalies reconnues. Cependant, la détection des lésions planes gastriques est particulièrement difficile avec les technologies endoscopiques actuelles. Actuellement, la majorité des outils d’imagerie en endoscopie fournit des images couleur acquises sous lumière blanche. Quelques systèmes ont été développés afin de cibler quelques bandes de longueurs d’ondes. Toutefois, le nombre de bandes spectrales reste réduit à quelques unités. Les progrès technologiques permettent d’envisager une analyse globale de la réflectance des tissus à différentes longueurs d’onde. L’utilisation de l’imagerie multispectrale permet de combiner les avantages de la spectrométrie (précision spectrale) avec ceux de l’imagerie couleur (résolution spatiale) pour reconnaitre les lésions planes gastriques. Le but de ce travail a été de valider le concept de reconnaissance des lésions de gastrite à partir de l’analyse multispectrale de la muqueuse gastrique. Patients et Méthodes : Un prototype d’endoscope multispectral se basant sur une source lumineuse, une roue à filtres et un vidéo-endoscope (Olympus Exera II) a été utilisé pour obtenir des images multispectrales composées de 6 bandes entre 440 à 640 nanomètres. L’analyse spectrale a porté sur la petite et la grande courbure de l’antre chez 7 patients consécutifs ayant une gastroscopie qui ne révélait aucune lésion visible en lumière blanche. Un total de 47 images multispectrales a été obtenu pour les 7 patients et 5 séries de 20 aires (correspondantes chacune à 25 pixels) ont été sélectionnées pour chaque image multispectrale, aléatoirement. À l’issue de l’acquisition, une série de 4 biopsies, sur deux tubes différenciés, était prise dans la petite et la grande courbure de l’antre. La sélection des aires de pixels était réalisée en aveugle des résultats de l’analyse anatomo-pathologiques des biopsies. Les similarités entre les courbes de réflectance ont été analysées par une méthode basée sur les réseaux de neurones. Cette technique d’analyse est effectuée en deux étapes. L’algorithme est d’abord entrainé sur une première série d’aires puis ensuite utilisé pour reconnaitre le type de gastrite des 4 autres séries de ces 47 images. Les résultats de l’analyse histologique a permis de regrouper chaque aire en trois grades selon la classification de Sydney : Absence de gastrite (G0), gastrite interstitielle non active (G1), gastrite interstitielle active (G2). Résultats : L’examen anatomopathologique des prélèvements antraux révélait de façon homogène sur toutes les biopsies un grade G0 pour 2 patients, G1 pour 3 patients et G2 pour 2 patients. La reconnaissance des grades de gastrite par l’analyse multispectrale des quatre séries d’aires était significativement correcte (P<0.001 pour chacune des aires). Les performances étaient les suivantes : Sensibilités (extrêmes) Spécificités (extrêmes) Valeur prédictive positive (extrêmes) Valeur prédictive négative (extrêmes) G0 0,80-1,00 0,78-0,85 0,76-0,80 0,77-1,00 G1 0,62-0,85 0,91-0,97 0,72-0,92 0,86-0,94 G2 0,64-0,78 0,88-1,00 0,73-1,00 0,86-0,91 Conclusion : Cette étude préliminaire montre que l’analyse multispectrale de la muqueuse gastrique pourrait être une aide à la reconnaissance des différents types de gastrites. Ces résultats nous incitent à réaliser une étude diagnostique comparative à large échelle sur différentes pathologies mal identifiées par l’endoscopie et ses technologies usuelles. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8545 CO.53 J.-C. Delchier (1), P. Malfertheiner (2), R. Thieroff-Ekerdt (3) L. Van Landeghem (1), S. Valès (1), M. Biraud (1), T. Oullier (1), S. Marionneau-Lambot (1), M. Neunlist (1) Efficacité et tolérance de PYLERA® + oméprazole pendant 10 jours chez des patients en échec d’un traitement d’éradication de Helicobacter pylori par IPP, amoxicilline et clarithromycine (1) Créteil; (2) Magdebourg, ALLEMAGNE; (3) Bridgewater, ETATSUNIS D’AMERIQUE. Introduction : La tri-thérapie par oméprazole, amoxicilline et clarithromycine (OAC) reste utilisée pour l’éradication de Helicobacter pylori en dépit de l’augmentation de la résistance à la clarithromycine (CLA -R) et d’une efficacité diminuée. La quadri-thérapie bismuthée en traitement de deuxième ligne est fréquemment utilisée chez les patients en échec d’un traitement préalable. Nous avons évalué l’efficacité, l’innocuité et la tolérance d’un traitement de 10 jours par PYLERA (souscitrate de bismuth, métronidazole et tétracycline) plus oméprazole (O) chez des patients en échec d’éradication de H. Pylori par traitement OAC. Patients et Méthodes : Des patients infectés par H pylori en échec d’éradication après 1 traitement par OAC, suivi ou non d’autres traitements sans bismuth, ont été inclus dans une étude multicentrique internationale en ouvert, non comparative et traités par 10 jours de PYLERA + O. Les traitements d’éradication antérieurs devaient avoir été pris dans les 12 mois précédant le screening. L’éradication (critère principal) était définie par 1 test respiratoire à l’urée C13 négatif réalisé dans les 28 à 56 jours après le traitement. Résultats : Quarante-neuf patients (France : 13, Allemagne : 12 ; Espagne : 23 ; Italie : 1) ont reçu ≥ 1 dose de PYLERA + O (en intention de traiter [ITT] ), 40 (82 %) ont pris les 10 jours de traitement et ont été inclus dans l’analyse per protocol (PP). La durée moyenne (± écart-type) depuis la première tentative d’éradication était de 6,3 ± 3,6 mois (ITT) ; 14,3% des patients ITT et 17,5 % des patients PP avaient un ulcère gastroduodénal. Dans les deux populations, 84 % des patients étaient CLA- R, 42 % MET-R et 38% à la fois CLA- R et MET- R. Le taux d’éradication de H. Pylori a dépassé 90 % dans les populations ITT comme PP (93,2% ITT et 94,7 % PP). Un arrêt prématuré de traitement a été observé en raison d’un événement indésirable. Trente-trois patients ont présenté 87 évènements indésirables sous traitement (EIT), la majorité (57%) d’entre eux étaient digestifs (dyspepsie, diarrhée, selles décolorées) ou neurologiques (dysgueusie, maux de tête, vertige). Une augmentation transitoire des paramètres de la fonction hépatique a également été observée ; la majorité a été jugée sans pertinence clinique par les investigateurs . Les EIT étaient en majorité modérés et ont disparu en fin du traitement. Des EIT sévères sont survenus chez 10,2% des patients. Aucun décès ou EI grave n’a été observé. Conclusion : PYLERA + O pendant 10 jours s’est montré sûr et très efficace pour éradiquer H pylori chez des patients en échec d’éradication par OAC . Le taux d’éradication observé dans cette étude de deuxième ligne est similaire à ceux précédemment observés dans les études d’éradication de H. Pylori de première ligne par PYLERA. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8143 Les cellules gliales entériques stimulent les cellules souches cancéreuses coliques et les processus de tumorigenèse associés (1) Nantes. Introduction : De récentes études ont clairement établi l’existence au sein des tumeurs colorectales d’une souspopulation de cellules cancéreuses, appelées cellules initiatrices de tumeurs ou cellules souches cancéreuses (CSC), qui possèdent des caractéristiques de cellules souches associées à de forts pouvoirs tumorigéniques, clonogéniques et métastatiques et qui, dans ce contexte, ont un rôle central dans l’initiation, le développement et les récidives de cancers colorectaux. De façon similaire à leurs homologues nontumoraux, les CSC sont sous le contrôle des cellules et des facteurs moléculaires situés à proximité directe, c’est-à-dire dans leur niche ou leur microenvironnement. Parmi les cellules situées au sein de la niche des CSC se trouvent les cellules gliales entériques (CGE) qui, avec les neurones entériques, composent le système nerveux entérique. Le rôle des CGE dans le maintien de l’homéostasie digestive a désormais été largement démontré. Cependant, il n’existe pas de données concernant l’impact des CGE sur les CSC. Cette étude vise à déterminer si les CGE régulent les processus de tumorigenèse colique médiés par les CSC. Matériels et Méthodes : Afin de tester si les CGE peuvent contrôler directement les fonctions des CSC, des CSC ont été cultivées en 3 dimensions dans du Matrigel en présence de CGE cultivées sur filtres Transwell. Les CSC ont été isolées par tri cellulaire à partir de la lignée humaine de cellules épithéliales coliques cancéreuses HT29 et correspondaient aux cellules exprimant très fortement les marqueurs CD133 et CD44. Deux sources de CGE ont été utilisées : une lignée nontransformée de CGE embryonnaires de rat immortalisée par passages successifs (CGE-JUG) et des cultures primaires de CGE adultes humaines (CGE-HOG). L’impact des CGE a été évalué sur le nombre et la taille des tumorosphères formées par les CSC. Les effets de la lignée non-transformée de fibroblastes humains CCD-18Co sur les CSC ont été comparés à ceux des CGE. Enfin, afin de tester si les CGE stimulent les processus de tumorigenèse, des CSC ont été injectées seules ou de façon concomitante avec des CGE-JUG en sous-cutané dans des souris immunodéficientes SCID-Beige. Résultats : Nos résultats in vitro montrent que la présence de CGE-JUG a induit une augmentation significative du nombre de tumorosphères formées par les CSC ainsi que de leur taille. Nous avons reproduit ces résultats en utilisant des CGEHOG. La présence de CCD-18Co a induit une augmentation de la taille des tumorosphères formées par les CSC, mais n’a pas entrainé de modification du nombre de tumorosphères. Enfin, nos résultats préliminaires in vivo dans le modèle de xénogreffes montrent que l’injection concomitante de CGE avec des CSC a entrainé la formation de tumeurs dont le volume était plus important que celui des tumeurs formées à partir de CSC injectées seules, suggérant fortement que les CGE stimulent le développement tumoral. Conclusion : Nos données suggèrent donc que les CGE activent les CSC et stimulent les processus de tumorigenèse associés. L’identification du facteur glial impliqué est donc d’un intérêt majeur pour le développement de nouvelles stratégies thérapeutiques visant à limiter le développement et les récidives de cancers colorectaux. Remerciements, financements, autres : Cette étude est financée par la Ligue Nationale contre le Cancer. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8709 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS CO.52 COMMUNICATIONS ORALES 29 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS COMMUNICATIONS ORALES 30 CO.54 Cellules tumorales circulantes dans le cancer colorectal : culture et caractérisation phénotypique F. Grillet (1), E. Gavois (1), J.-F. Bourgaux (2), M. Prudhomme (2), F. Hollande (1), J. Pannequin (1) (1) Montpellier; (2) Nîmes. Introduction : Sur le plan clinique, les cellules tumorales circulantes (CTCs) représentent un espoir en termes de pronostic et à plus longue échéance comme test prédictif de la réponse thérapeutique. Les CTC pourraient faire office de « biopsie liquide », en effet leur détection dans un simple prélèvement sanguin peut donner une information en temps réel sur la situation clinique du patient. Pour le cancer du côlon, la quantité de CTCs semble corrélée avec la survie globale du patient et le système de détection des CTC « Cell Search » (Véridex) a été approuvé par la FDA en 2007 comme pronostic de l’évolution des patient porteurs de cancers colorectaux métastatiques. La plupart des études publiées sur les CTC basent leurs résultats sur l’expression de marqueurs sélectifs, entrainant un biais dans la caractérisation de l’hétérogénéité de ces cellules. De récentes publications ont mis en évidence in vivo pour le cancer du sein qu’une sous population de cellules tumorales circulantes (CTC) présentant un caractère de cellules initiatrices de tumeur (CITs) était directement impliquée dans le processus métastatique. Cependant les CTC restent actuellement très peu caractérisées sur le plan fonctionnel. Notre étude se focalise sur les propriétés fonctionnelles des CTC afin d’isoler celles présentant un phénotype de CITs et possédant des propriétés tumorigènes in vivo. Matériels et Méthodes : Grâce à des prélèvements sanguins de patients atteints de CRC provenant du CHU de Nimes et de Montpellier, nous décrivons une approche novatrice pour isoler et cultiver ces cellules, basée sur la formation de sphéroïdes in vitro dans des conditions de cultures appropriées. Pour les expériences in vivo, 2000 cellules ont été injectées dans du matrigel en sous cutané dans une souris NOD SCID. Résultats : La lignée de CTC obtenue exprime conjointement des marqueurs de cellules épithéliales et mésenchymateuses, indiquant une transition épithélio mésenchymateuse. De plus ces cellules expriment des marqueurs de cellules initiatrices de tumeurs décrits pour le cancer du côlon et présentent des capacités d’autorenouvellement. Enfin, nous avons montré la capacité de cette lignée à initier une tumeur in vivo ce qui confirme son origine épithéliale tumorale. Conclusion : Ces résultats montrent que des CTC peuvent êtres isolées de patient atteints de CRC et peuvent êtres cultivées sur le long terme en se basant sur leurs propriétés de cellules initiatrices de tumeurs. Cette étude peut permettre une meilleure caractérisation des CTC dans le cancer colorectal et ouvrir à long terme des perspectives d’outil pour la médecine personnalisée. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8147 CO.55 La progastrine : nouvel acteur du dialogue épithélio-stromal dans le cancer colorectal N. Fénié (1), A. Lacombe (1), S. Roche (2), C. Bousquet (1), C. Toulas (1), E. Cohen Jonathan Moyal (1), A. Ferrand (1) (1) Toulouse; (2) Montpellier. Introduction : Le cancer colorectal (CRC) représente la deuxième cause de décès lié au cancer. Une raison à ce taux de mortalité élevé réside dans le fort potentiel métastatique de ce cancer. Les fibroblastes associés au cancer (CAF) présents dans le stroma tumoral favorisent l’invasion des cellules tumorales épithéliales et donc le caractère agressif du cancer. Cependant, alors que le rôle du stroma tumoral dans la progression du cancer est de plus en plus documenté, comment les fibroblastes résidents «normaux» sont convertis en CAF pro-invasifs et comment les CAF participent au dialogue épithélio-stromal reste une question ouverte. La progastrine, prohormone digestive absente du tissu sain, est détectée dans les polypes et tumeurs colorectales. Or, elle est un facteur de croissance pour les cellules colorectales. Résultats : Par des approches immunohistochimiques et biochimiques, nous montrons que la progastrine induit l’expression des marqueurs d’activation des fibroblastes (AlphaSMA, FAPalpha) par les fibroblastes de la muqueuse colorectale normale des souris surexprimant la progastrine, mais aussi par les fibroblastes colorectaux normaux humains. Afin d’étudier le rôle de cette activation sur la capacité migratoire des cellules épithéliales tumorales colorectales, nous avons comparé la migration des cellules épithéliales exprimant ou non l’hormone, en présence ou en absence de fibroblastes. Les cellules exprimant la progastrine montrent une augmentation de leur capacité migratoire en présence des fibroblastes, alors qu’aucune différence entre les deux lignées de cellules épithéliales n’est observée en l’absence de fibroblastes. De plus, nous avons identifié l’implication de différentes chemokines dans ce processus. Conclusion : Ainsi, nous montrons ici que la progastrine, sécrétée par les cellules épithéliales tumorales, contribue à l’activation des fibroblastes présents dans le stroma associé au cancer et participe au dialogue épithélio-stromal. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8486 La surexpression de HLA-E/β2-microglobuline est associée à un recrutement de lymphocytes intra-tumoraux intra-épithéliaux et à un pronostic défavorable dans les cancers colorectaux MSS J. Eugène-Lamer (1), S. Küry (1), F. Airaud (1), C. Volteau (1), R. Oger (1), N. Gervois (1), F. Jotereau (1), S. Bezieau (1), J.-F. Mosnier (1), C. Bossard (1) (1) Nantes. Introduction : De récentes études ont montré qu’une infiltration des cancers colorectaux (CCR) par des lymphocytes T mémoires (TIL, Tumor-infiltrating lymphocytes) constitue un puissant facteur de bon pronostic1,2 . Par ailleurs, des études in vitro3,4 suggèrent que la surexpression de HLA-E (Human Leukocyte Antigen-E), molécule du complexe majeur d’histocompatibilité de classe Ib, par les cellules tumorales participe à l’échappement de la tumeur au système immunitaire, en induisant un effet tolérogène sur les lymphocytes T et NK par activation du récepteur inhibiteur CD94/NKG2A. Nous avons montré dans les CCR que la surexpression de HLA-E/β2m par les cellules tumorales est associée à une augmentation des lymphocytes intra-tumoraux intra-épithéliaux (TIL-IEL) exprimant le récepteur inhibiteur CD94/NKG2, et s’accompagne d’un pronostic défavorable. L’influence des anomalies génétiques sur l’expression de HLA-E/β2m par les cellules tumorales et sur les interactions cellules tumorales - TIL-IEL dans les CCR, reste méconnue. L’objectif de cette étude a donc été, à partir d’une large cohorte de CCR, 1) de corréler la surexpression de HLA-E/β2m par les cellules tumorales, et la densité et le phénotype des TIL-IEL au statut MSI/MSS, et 2) d’analyser l’influence de ces variables sur la survie des patients, en fonction du statut MSI/MSS. Patients et Méthodes : Deux cent quinze patients atteints d’un CCR ont été inclus rétrospectivement. L’expression de HLA-E/β2m, la densité et le phénotype des TIL-IEL ont été évalués de manière semi-quantitative par immunohistochimie avec les anticorps anti-HLAE, anti-β2m, CD8, CD94 sur tissue microarrays (TMA). Le statut MSI/MSS a été déterminé pour chaque CCR par PCR. Ces variables ont été corrélées entre elles et à la survie des patients. Résultats : La surexpression de HLA-E/β2m était significativement plus importante dans les CCR MSI que dans les CCR MSS (43% vs 18%, p = 0,0004). Cette surexpression de HLA-E/β2m était significativement associée à une densité élevée en TIL-IEL CD8+ et CD94+, quelque soit le statut MSI (7,5% vs 1,9% pour les TIL-IEL CD8+, p<0,0001 et 0,9% vs 0,2% pour les TIL-IEL CD94+, p = 0,02) ou MSS du CCR (1,9% vs 1,1% ; p = 0,03 et 0,4% vs 0,2% ; p<0,0002 respectivement). Enfin, la surexpression de HLA-E/β2m était associée à une survie globale et une survie sans progression plus défavorables dans les CCR MSS uniquement (p = 0,03). Conclusion : Cette étude montre pour la première fois que la surexpression de HLA-E/β2m, plus importante dans les CCR MSI, est significativement associée à un recrutement en TIL-IEL CD8+ et CD94/NKG2+, quelquesoit le statut MSI ou MSS des cellules tumorales. En revanche, cette surexpression est associée à un pronostic défavorable uniquement dans les CCR MSS. Ces résultats peuvent suggérer un rôle biologique différent de HLA-E/β2m dans les CCR en fonction du statut MSI/MSS. Remerciements, financements, autres : Nous remercions La Ligue Contre le cancer et l’INSERM pour leur soutien financier. Références : 1. Pagès et al, J Clin Oncol, 2009, 35,5944-51. 2. Galon et al, Science, 2006, 5795, 1960-4. 3. Derré et al, J Immunol, 2006, 5, 3100-7. 4.Levy et al, Int J Oncol, 2008, 3, 633-41. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8231 CO.57 Rôle du transporteur mitochondrial UCP2 dans le développement du cancer colorectal P. Esteves (1), Y. Schumacher (1), F. Bouillaud (1), S. Guilmeau (1), M.-C. Alves-Guerra (1) (1) Paris. Introduction : La protéine découplante UCP2 est un transporteur mitochondrial participant à la régulation de la production des espèces réactives de l’oxygène. En plus d’un rôle important dans les maladies auto-immunes, récemment nous avons montré qu’UCP2 est impliquée dans le contrôle de la prolifération cellulaire à travers son rôle dans la régulation du métabolisme énergétique. Par son implication dans la prolifération cellulaire et l’inflammation, UCP2 est un bon candidat pour comprendre le « cross-talk » entre ces événements connus pour favoriser l’initiation, la progression et l’invasion du cancer. In vivo, UCP2 est exprimée chez la souris dans le tractus gastro-intestinal, et plus intensément dans les cryptes par rapport aux villosités. Etant donnée cette localisation, siège de la prolifération tumorale et de l’initiation des polypes, nous avons choisi d’étudier l’impact de l’invalidation d’UCP2 (Ucp2/-) dans deux modèles de cancer colorectal. Matériels et Méthodes : Pour cette étude, nous avons utilisé deux modèles de cancer colorectal : un modèle transgénique (souris APCmin/+) et un modèle chimique (AOM+DSS). Le modèle murin APCmin/+ développe de multiples adénomes intestinaux, comme le font chez l’Homme, les patients portant la mutation germinale APC (adenomatous polyposis coli). Le modèle AOM+DSS associe l’utilisation d’un carcinogène (azoxyméthane) et d’un agent inflammatoire (dextran sodium sulfate) et permet d’obtenir des adenocarcinomes au niveau du colon. Nous avons évalué in situ l’initiation tumorale (incidence et latence d’apparition des tumeurs mesurées par le nombre des polypes), la progression de la tumeur (taille et poids) et le stress oxydant (immunohistologie dans et autour des tumeurs) chez des souris APCmin/+ Ucp2-/- ou des souris Ucp2-/- sous traitement AOM+DSS en comparaison de leurs contrôles respectifs. Résultats : Chez des souris APCmin/+Ucp2+/+ et Ucp2+/+ sous traitement AOM+DSS, les tumeurs obtenues présentent une augmentation d’expression d’UCP2 par rapport au tissu adjacent non tumoral. L’invalidation d’UCP2 dans ces deux modèles ne semble pas modifier la survie des animaux. En revanche, par une coloration des noyaux des tumeurs au bleu de méthylène (0,02%), nous avons mis en évidence une augmentation du nombre total de tumeurs dans le colon mais de plus petite taille. Conclusion : Ces résultats suggèrent que l’initiation tumorale pourrait être augmentée en absence d’UCP2. Par la suite, le phénotype tumoral sera évalué par la mesure d’expression de gènes impliqués dans le métabolisme, le stress oxydant et l’apoptose et une mesure de l’activité fonctionnelle des mitochondries. Un suivi par échographies en 2D et 3D. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8507 COMMUNICATIONS ORALES CO.56 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS 31 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS 32 CO.58 La circonférence abdominale et le rapport taillehanches sont de meilleurs facteurs prédictifs du risque de morbi-mortalité après chirurgie colorectale élective que l’indice de masse corporelle et la surface corporelle A. Kartheuser (1), D. Léonard (1), J. Baulieux (2), P.-Y. Bouteloup (3), F. Bretagnol (4), E. Cotte (5), J.-C. Etienne (6), J.-L. Faucheron (7), P. Frileux (8), O. Glehen (2), C. Laurent (9), P.-A. Lehur (10), J. Loriau (11), J.-Y. Mabrut (2), G. Meurette (10), F. Michot (12), Y. Panis (4), Y. Parc (11), M. Pocard (11), J.-J. Tuech (12), P. Rouanet (13), E. Rullier (9), A. Valverde (11), B. Vinson-Bonnet (6), E. Tiret (11) PPARγ est un régulateur clef de l’expression de lactase par les cellules épithéliales intestinales : implication pour la prise en charge de l’intolérance au lactose M. Fumery (1), S. Speca (2), A. Langlois (2), C. Dubuquoy (2), M. Figeac (2), C. Rousseaux (2), L. Dubuquoy (2), S. Bellinvia (3), P. Desreumaux (2), B. Bertin (2) (1) Amiens; (2) Lille; (3) Milan, ITALIE. Introduction : A ce jour, l’indice de masse corporelle Introduction : L’intolérance au lactose est une pathologie fréquente résultant d’un défaut d’expression de la lactase (LCT) par les cellules épithéliales intestinales (CEI). En dehors de l’exclusion du lactose, il n’existe aucun traitement de l’intolérance au lactose et la régulation de l’expression de l’enzyme LCT reste méconnue. Le Peroxysome Proliferator-Activated Receptor γ (PPARγ) est un récepteur nucléaire fortement exprimé par la CEI. PPARγ joue un rôle clé dans la régulation du métabolisme et de l’homéostasie intestinale. L’objectif de cette étude était d’évaluer le rôle de PPARγ dans la régulation de l’expression de la Lactase. Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude multi-centrique internationale qui a inclus des patients opérés en électif de chirurgie colorectale. Le RTH, l’IMC et la SC ont été obtenus ou calculés à partir du poids corporelle, de la taille et des périmètre de taille et de hanche. Une analyse uni- et multivariée a été réalisée afin de déterminer les facteurs prédictifs de complications post-opératoires et de décès. Matériels et Méthodes : Des cellules Caco2 ont été traitées 24 heures, avec la pioglitazone (Pio, 1µM), le 5-aminosalycilate (5ASA, 30 mM) ou avec un nouveau modulateur de PPARγ appelé GED (acide amino-phényl-méthoxy-propionique ; 1 mM). Une analyse transcriptomique a été effectuée par microarrays (Agilent 2 couleurs 44K). L’expression de la LCT a été évaluée par RT-PCR quantitative et par immunocytochimie. L’activité enzymatique de la LCT des cellules Caco-2 ou des prélèvements d’intestins grêles a été évaluée in vitro par mesure de la quantité de glucose produite après incubation des échantillons avec du lactose. L’implication de PPARγ a été confirmée par l’utilisation, in vitro d’ARN interférent et d’un antagoniste de PPARγ (GW9662), et in vivo de souris C57Bl/6 PPARy knock-out spécifiquement dans l’intestin (PPARΔIEC). Des éléments de réponse à PPAR (PPRE) ont été identifiés dans le promoteur du gène LCT par analyse in silico puis étudiés par immunoprécipitation de la chromatine (ChIP). L’expression et l’activité de la LCT ont été évaluées dans le duodénum et le jéjunum de souris sauvages C57Bl/6 et de rats Sprague-Dawley traités avec le GED par voie orale. Finalement, l’effet du GED par voie orale sur la diarrhée induite par une alimentation orale contenant 25% de lactose a été évalué grâce à l’échelle de Bristol chez le rat Sprague-Dawley. (1) Bruxelles, BELGIQUE; (2) Lyon; (3) Saint-Grégoire; (4) Clichy-laGarenne; (5) Pierre-Bénite; (6) Poissy; (7) Grenoble; (8) Suresnes; (9) Bordeaux; (10) Nantes; (11) Paris; (12) Rouen; (13) Montpellier. (IMC), n’a pas pu être identifié clairement comme un facteur de risque de morbi-mortalité per- et post-opératoire en chirurgie colorectale. Pourtant, l’obésité, en particulier l’obésité abdominale caractérisée par l’excès de graisse viscérale, complique le geste chirurgical et induit des troubles métaboliques potentiellement néfaste pendant la période post-opératoire. D’importantes études, concernant les pathologies cardio-vasculaires ou métaboliques, ont montré que le périmètre abdominal (PA) et le rapport taille-hanche (RTH) sont de meilleurs facteurs prédictifs que l’IMC dans ces domaines respectifs. Le but de notre étude est de déterminer si la distribution corporelle de tissu adipeux, mesurée par la PA et le RTH, sont de meilleurs facteurs prédictifs de morbi-mortalité après chirurgie colorectale élective comparés à l’IMC ou à la surface corporelle (SC). COMMUNICATIONS ORALES CO.59 Résultats : Parmi 1349 patients (âge moyen de 64.8 ans +/-13.2) issus de 38 centres dans 10 pays, l’IMC médian était de 25.6 [13.7-50.0], et le RTH était de 0.96 [0.49-2.42]. Le risque de conversion (OR 15.7, RR 4.1), de complications péri-opératoire (OR 11.0, RR 3.2), de complications postopératoires chirurgicales (OR 7.7, RR 2.0) et médicales (OR13.2, RR 2.5) sont significativement influencées par un RTH croissant. Les fistules anastomotiques (OR 13.7, RR 3.3), les réopérations (OR13.3, RR 2.9) et les décès (OR 653.1, RR 21.8) sont également accrus significativement quand le RTH augmente. L’IMC (OR 39.5, RR 1.1) et la SC (OR 4.9, RR 3.1) sont associés à un risque plus élevé de complication de plaie. L’analyse multivariée a permis de confirmer l’influence significative du RTH sur les complications peropératoires, le taux de conversion en laparotomie, les complications médicales post-opératoires et le taux de ré-interventions. D’autre part, l’IMC n’est un facteur de risque que pour la survenue de complications de plaie. La SC n’a atteint la significativité pour aucun des facteurs testés. Conclusion : Le RTH est prédictif du risque de complication après chirurgie colorectale élective. Il devrait entrer dans notre pratique clinique, en particulier pour le calcul de scores prédictifs. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7969 Résultats : Les analyses en microarrays et en qRT-PCR ont révélé une augmentation de l’expression de l’ARNm de la LCT par le GED, la Pio et le 5ASA avec une induction moyenne respective de 5,7 (p<0,0001), 14.7 (p<0,0001) et 9,5 (p<0,0001). Une augmentation de l’expression de la protéine LCT a également été observée par immunocytochimie dans les Caco2 stimulées. Le GED et la Pio ont augmenté significativement l’activité enzymatique de la LCT des cellules Caco-2 (p<0,05). L’expression de l’ARNm (p = 0,0022), de la protéine et l’activité de la lactase (p = 0,0043) étaient significativement diminuées dans les cellules Caco2 exprimant un ARN interférant dirigé contre PPARγ. L’étude fonctionnelle du promoteur du gène de la LCT humaine a révélé un PPRE actif situé -223 à -210 Pb en amont du site d’initiation de la transcription. Les souris PPARΔIEC présentaient une diminution significative de l’expression de l’ARNm de la LCT dans le duodénum (p = 0,028) et le jéjunum (p = 0,05) en comparaison aux souris témoins. L’expression et l’activité de la LCT étaient significativement augmentées dans le duodénum (p<0,05) et le jéjunum (p<0,01) des souris et rats sevrés traités oralement par le GED pendant 1 semaine en comparaison aux animaux témoins. Chez les rats alimentés avec 25% de lactose, le score de Bristol a été significativement diminué (p = 0.007) après 6 jours de traitement par le GED par voie orale. Conclusion : Les agonistes de PPARy sont capables d’augmenter l’expression et l’activité de la LCT in vitro et in vivo. Ces résultats identifient PPARy comme un nouveau régulateur de l’expression de la LCT par la CEI. Les modulateurs de PPARy pourraient être une nouvelle stratégie thérapeutique pour la prise en charge de l’intolérance au lactose. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8403 CO.61 Performances de l’anuscopie haute résolution pour le diagnostic des lésions anales dysplasiques chez les patients infectés par le VIH Prévalence élevée de l’infection anale par les papillomavirus humains et des lésions associées dans une cohorte de femmes infectées par le VIH et suivies en gynécologie D. Cuen (1), A. Lion (1), I. Berkelmans (1), S. Henno (1), C. Dupin (1), T. Wallenhorst (1), K. Marcel (1), C. Couffon (2), B. Tchoundjeu (1), J.-F. Bretagne (1), L. Siproudhis (1) I. Etienney (1), I. Heard (1), V. Potard (1), I. Poizot-Martin (2), C. Moore (3), A.-C. Lesage (1), E. Ressiot (2), C. Creen-Hebert (4), J.-F. Fléjou (1), H. Cubie (3), T. Darragh (5), D. Costagliola (1) (1) Rennes; (2) Angers. Introduction : Les infections par le Virus de l’Immunodéficience Humaine (VIH) et le Papillomavirus Humain (HPV) représentent des facteurs de risque majeurs de développement de lésons dysplasiques anales. Un dépistage de telles lésions est actuellement conseillé chez ces patients infectés par le VIH à haut risque. L’anuscopie haute résolution (AHR) permet un examen précis de la muqueuse anale, par magnification de l’image, à la recherche de lésions macroscopiques évocatrices de foyers dysplasiques, et est aujourd’hui recommandée chez les patients présentant des anomalies cytologiques anales LSIL, HSIL (low ou high-grade squamous intraepithelial lesion) ou ASCUS (atypical squamous cell of undetermined significance). Néanmoins, sa réalisation reste controversée dans le cadre du dépistage des lésions dysplasiques anales, notamment du fait de sa faible disponibilité. L’objectif de cette étude était d’évaluer les performances de l’AHR pour le diagnostic des lésions dysplasiques anales chez une population de patients infectés par le VIH. Patients et Méthodes : Entre octobre 2010 et avril 2013, 70 patients infectés par le VIH (H/F : 66/4 ; âge moyen 47,6 ± 10,1 ans) présentant des anomalies cytologiques anales ont bénéficié de la réalisation d’un total de 107 AHR. Après magnification de l’image et utilisation de colorations vitales (acide acétique 3% et Lugol) les zones muqueuses anormales étaient décrites comme : acidophiles, iodonégatives, ponctuations, aspects verruqueux, anomalies vasculaires, aspects en mosaïque, lésions planes et lisses. Des biopsies étaient réalisées systématiquement en zone macroscopiquement pathologiques et normales. Résultats : Les zones macroscopiquement pathologiques étaient associées aux lésions cytologiques de type ASCUS dans 19,6% des cas, LSIL dans 57,9% des cas et HSIL dans 22,4% des cas. Les néoplasies anales intraépithéliales (AIN) histologiques étaient significativement associées aux lésions de type ponctuations (54,2%, p = 0,003), aspects verruqueux (61,1%, p = 0,01) et anomalies vasculaires (38,5%, p = 0,02). Aucune association significative n’était retrouvée avec les aspects en mosaïque ou les lésions planes et lisses. De façon générale, les anomalies macroscopiques étaient associées à des foyers d’AIN dans 61% des cas (36/59), notamment de haut grade AIN 2-3 dans 37,3% des cas (23/59). Les zones acidophiles et iodonégatives étaient significativement associées aux lésions d’AIN dans 48,8% (20/41) et 46,2% (18/39) des cas respectivement, notamment de haut grade AIN 2-3 dans 26,8% (11/41) et 28,2% (11/39) des cas respectivement (p<0,0001). Des lésions d’AIN étaient également observées chez 50% (15/30) des patients ne présentant pas d’anomalie de coloration, chez 52% (17/33) des patients indemnes de lésion macroscopique et sur 37,6% (35/93) des biopsies réalisées en zones macroscopiquement normales (dont 20% soit 18/93 d’AIN 2-3). La sensibilité et la spécificité de l’AHR étaient de 67,9% (36/53) et 35,7% (10/27) respectivement pour le diagnostic des lésions d’AIN (tous stades), et de 68,7% (22/32) et 34,7% (17/49) respectivement pour le diagnostic des lésions de haut grade AIN 2-3. Conclusion : L’absence d’anomalie macroscopique ou de coloration en AHR n’élimine pas l’existence de lésions dysplasiques AIN. Les biopsies doivent être réalisées en zones pathologiques, mais également en zones macroscopiquement normales. Cette technique devrait être privilégiée pour la détection et le traitement des anomalies macroscopiques évocatrices d’AIN, plutôt que dans le dépistage proprement-dit. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8179 (1) Paris; (2) Marseille; (3) Edimbourg, GRANDE-BRETAGNE; (4) Colombes; (5) San Francisco, ETATS-UNIS D’AMERIQUE. Introduction : Une prévalence élevée d’infections anales à Human Papillomavirus (HPV) a été rapportée chez les hommes infectés par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH). Les données chez les femmes sont plus parcellaires. Le but de cette étude était d’évaluer la prévalence des infections anales à HPV et des lésions intraépithéliales associées dans une cohorte de femmes infectées par le VIH et de déterminer les facteurs de risque de lésions de haut grade. Patients et Méthodes : Un total de 171 femmes infectées par le VIH incluses dans une cohorte gynécologique a participé à une sous-étude anale. Deux prélèvements cervicaux étaient réalisés lors de la consultation gynécologique, l’un pour l’étude cytologique, l’autre pour la détection et le génotypage des HPV. L’examen proctologique comprenait deux frottis anaux, l’un pour l’étude cytologique, l’autre pour la détection et le génotypage des HPV, une anuscopie de haute résolution (AHR) et d’éventuelle(s) biopsie(s) dirigée(s). Les lésions anales et cervicales étaient classées en fonction du résultat de la cytologie ou de la biopsie qui était le plus sévère. Les femmes dont le frottis cytologique anal n’était pas satisfaisant et chez qui aucune biopsie (n = 15) n’était réalisée étaient exclues de l’analyse. Résultats : L’âge moyen des femmes était 47,3 ans, 38% des 156 femmes retenues pour l’analyse étaient d’origine subsaharienne et 98% recevaient un traitement antirétroviral. Le taux médian des CD4 était de 650/mm3 et la charge virale était inférieure à 50 copies/ml dans 87% des cas. La cytologie anale et l’AHR étaient normales chez respectivement 102 (65,4%) et 86 (55,1%) femmes. Des lésions de bas grade (AIN1) et de haut grade (AIN2/3) étaient diagnostiquées chez 33 (21,1%) et 20 (12,8%) femmes. Un cancer épidermoïde était diagnostiqué chez une femme. La prévalence d’infection par les HPV oncogènes était de 50,6% et celle de l’HPV 16 de 17,3% (27 femmes). Au niveau cervical, les prévalences de lésions de haut grade (CIN2+) et d’infections par les HPV oncogènes étaient inférieures, elles étaient respectivement de 1,3% et 26,9%. En analyse univariée, un antécédent de condylome anogénital, ou de lésion cervicale et la détection d’HPV 16 dans le col et dans le canal anal étaient associés à un risque de lésions de haut grade (AIN2/3). En analyse multivariée, un antécédent de lésion cervicale (OR = 4.1, 95%CI : 1.0-16.0) et une infection anale par HPV 16 (OR = 15.4, 95%CI : 5.146.3) étaient fortement associés à un risque de lésions de haut grade (AIN2/3) ou de cancer. Conclusion : Chez les femmes infectées par le VIH, les prévalences de l’infection HPV et des lésions intra épithéliales de haut grade sont plus élevées dans le canal anal que dans le col de l’utérus. Il est possible que la prévalence plus faible de lésions cervicales chez ces femmes soit liée au suivi gynécologique régulier dont elles bénéficiaient. Ces données plaident en faveur du dépistage des lésions anales chez toutes les femmes infectées par le VIH. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8026 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS CO.60 COMMUNICATIONS ORALES 33 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS COMMUNICATIONS ORALES 34 CO.62 Etude observationnelle prospective uni-centrique systématique sur 5 ans des pièces opératoires d’hémorroïdectomies et de fissurectomies macroscopiquement normales à la recherche de lésions de néoplasie anale intraépithéliale et d’infection à HPV I. Etienney (1), J.-F. Fléjou A. Si Mohamed (1), P. Bauer (1) (1), N. Mourra (1), CO.63 Essai randomisé contrôlé « LigaLongo » comparant la ligature artérielle doppler-guidée à l’hémorroïdopexie par agrafage circulaire dans le traitement de la maladie hémorroïdaire stade II et III. Résultats péri-opératoires d’une série de 399 patients J.-L. Faucheron (1), A.-S. Didnee (2), P.-A. Lehur (2), F. Groupe Ligalongo (1) (1) Paris. (1) Grenoble; (2) Nantes. Introduction : L’intérêt d’un examen anatomopathologique systématique des pièces opératoires d’hémorroïdectomie en l’absence de « lésions macroscopiquement suspectes » est controversé. Le but de cette étude était d’étudier prospectivement la prévalence des lésions de néoplasies anales intra-épithéliales (AIN) sur toutes les pièces opératoires d’hémorroïdectomies et de fissurectomies, en l’absence de « lésions macroscopiquement suspectes ». Patients et Méthodes : Du 01 Octobre 2005 au 30 Septembre 2010, toutes les pièces opératoires ont été étudiées. Résultats : Parmi 2997 interventions, 133 (4,4%) patients, d’âge moyen 47,4 [24-73] ans, dont 19 (14%) étaient infectés par le VIH, n’avaient aucune lésion macroscopique suspecte d’AIN ou de lésion secondaire à un HPV mais avaient des lésions histologiques d’AIN. Aucun patient n’avait un antécédent patent de condylome anal et deux femmes avaient un antécédent de conisation. Les lésions étaient unifocales dans 74,4 % (99/133) des cas et multifocales dans 25,6 % (34/133) des cas et se répartissaient de la manière suivante : 65 (49 %) cas d’AIN1, 40 (30 %) d’AIN2 et 28 (21 %) d’AIN3, soit une fréquence de 2,27 % de lésion de haut grade (AIN2/3) et 2,17 % de lésion de bas grade (AIN1). Le marquage p16 était positif dans 93 (70 %) cas. Sa positivité était d’autant plus marquée que le grade d’AIN était élevé. Une relecture par un second anatomopathologiste était effectuée pour 132 patients permettant de confirmer le diagnostic d’AIN de haut grade dans 96 % des cas (65/68), mais ne confirmant le diagnostic d’AIN de bas grade que dans 30 % (19/64) des cas. La recherche d’HPV par génotypage était positive dans 56,4 % (75/133) des cas avec un HPV 16 positif dans 44 % (33/75) des cas et un génotype à haut risque chez 65 (86 %) patients. Le génotypage était positif dans 89 % (24/27) des AIN3, 75 % (30/40) des AIN2 et 33 % (21/63) des AIN1. Un génotypage HPV était retrouvé positif chez 17 % (6/36) des prélèvements finalement considérés comme normaux en histologie. Au cours du suivi de 20,7 [0,6-73,7] mois, une femme bénéficiait d’une conisation pour une néoplasie intra-épithéliale de grade 3 du col utérin (CIN3) moins d’un an après le diagnostic d’AIN2 en première lecture, puis d’AIN3 après relecture. Une autre femme était opérée pour une lésion d’AIN 2, 15 mois après la découverte d’une AIN3 sur une pièce d’exérèse d’hémorroïdectomie de type Milligan et Morgan possédant des limites saines et un génotypage positif (HPV6 et 52). Aucun cancer invasif du canal anal n’apparaissait au cours du suivi. Conclusion : Cette étude prospective uni centrique montre que la fréquence des lésions infra-cliniques d’AIN sur les pièces opératoires, d’hémorroÏdectomie et de fissurectomie, macroscopiquement normales n’est pas négligeable : de 4,4 % en première lecture à 3,2% en seconde lecture avec 2,3 % à 2,5% d’AIN de haut grade. Remerciements, financements, autres : Étude soutenue par une bourse du fond de recherche de la Société Nationale Française de Gastro-entérologie. Groupe d’études prospectives en proctologie des Diaconesses : Patrick Atienza, Maximilien Barret, Brigitte Bertrand, Josée Bourguignon, Hounaida Bouzid, Zouhaier Dahmani, Nadia Fathallah, Mohamed Ali Fourti, Muriel Gauquelin, Lila Hafit, Nadia Hoyau, Chanal Johan, Mehdi Ksiaa, Anne Carole Lesage, Natalie Meary, Farida Mesli, Benoit Mory, Kelai Nabib, Maya Nourani, Mounayett Ould-Hocine Lazrak, Vincent de Parades, Nabila Rabahi, Hessam Safafar, Samy Sultan, Milad Taouk, Christian Thomas, Jean-David Zeitoun. Introduction : L’essai LigaLongo* a eu pour but d’évaluer Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8003 les résultats d’une nouvelle approche chirurgicale de la maladie hémorroïdaire de stades II et III, la ligature artérielle doppler-guidée (Liga) en la comparant au traitement de référence, l’hémorroïdopexie par agrafage circulaire (Longo). L’objectif est de rapporter les résultats préliminaires de l’essai LigaLongo (NCT 01240772) * en décrivant les caractéristiques de la population participant à l’essai et les résultats de la prise en charge jusqu’au quinzième jour post-opératoire. Patients et Méthodes : De septembre 2010 à janvier 2013, 399 patients recrutés dans 22 centres hospitaliers français ont été randomisés dans le cadre de cet essai. Les patients inclus souffraient d’une maladie hémorroïdaire symptomatique (saignement itératif ou prolapsus hémorroïdaire), portant sur au moins deux paquets, de stade II ou III, relevant d’un geste chirurgical. Après tirage au sort, ils étaient opérés soit par Longo, bras de référence (Gr Longo = 199 patients) ou par Liga, bras de l’innovation (Gr Liga = 200 patients). Le bilan clinique initial et au cours du suivi (J15, 3, 6 et 12 mois post-opératoire) était réalisé si possible par un observateur indépendant. Les questionnaires d’évaluation suivants étaient soumis au patient à chaque phase de l’essai : score de sévérité des symptômes (1), Bristol stool chart, EVA, échelle de satisfaction, et questionnaire de qualité de vie (SF 36). Résultats : Description de la population étudiée : L’analyse a porté pour les 399 patients (248 hommes [62%], âge moyen : 50,2 ans, en activité pour 64% d’entre eux), sur les données de l’évaluation initiale, de l’intervention et des suites jusqu’à la visite à J15. La maladie hémorroïdaire était de stade III pour respectivement 77,2 et 75,9% des patients des Gr Liga et Longo. Le score initial de sévérité des symptômes était identique dans les 2 groupes. Résultats - Prise en charge péri-opératoire : Les interventions ont été majoritairement réalisées sous anesthésie générale. La durée opératoire moyenne était respectivement pour les Gr Longo et Liga de 30,6 et 44,1 min. La durée d’hospitalisation était de 1,2 j, similaire dans les 2 groupes. Le taux de complication à J15 était respectivement de 22,2 et 29,8 % pour les Gr Liga et Longo, avec un taux de réadmission similaire dans les 2 groupes à 5%. La douleur mesurée sur l’EVA était identique dans les 2 groupes à J15. Un arrêt de travail concernait respectivement 66,1 et 60,6 % des patients des Gr Longo et Liga. Conclusion : L’essai contrôlé LigaLongo apporte des informations objectives et précises sur un grand nombre de patients opérés de maladie hémorroïdaire. Les résultats présentés portant sur la période péri-opératoire tendent à montrer qu’en période post-opératoire précoce, le taux de complication après ligature doppler-guidée est moindre qu’après anopexie selon Longo, dans une population de patients comparables. La poursuite du recueil des données de l’essai permettra de compléter cette comparaison de 2 approches chirurgicales de la maladie hémorroïdaire sur le plan clinique, mais également médico-économique. Promoteur : CRCI CHU de Nantes. Ref : tahar, Gut 2009. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8402 Attentes des patients au cours du syndrome de l’intestin irritable (SII) : enquête prospective de l’association des patients souffrant du SII (APSSII) J.-M. Sabaté (1), P. Ducrotté (2), T. Piche (3), F. Zerbib (4), M. Dapoigny (5), S. Bruley des Varannes (6), B. Bonaz (7), F. Mion (8), F. Iglicki (1), D. Denez (9), D. Tchatat (1), S. Façon (1), P. Jouet (1) (1) Colombes; (2) Rouen; (3) Nice; (4) Bordeaux; (5) ClermontFerrand; (6) Nantes; (7) Grenoble; (8) Lyon; (9) Vincennes. Introduction : Le syndrome de l’intestin irritable (SII) est responsable d’une altération de la qualité de vie et de coûts importants pour la société. Les traitements sont d’une efficacité modeste et les patients se sentent souvent isolés et restent insatisfaits de leur prise en charge (1). Ce travail a pour but de décrire les caractéristiques des patients adhérents à l’APSSII (Association des Patients Souffrant du SII), d’étudier leurs attentes par rapport à la maladie et aux professionnels de santé, et de les confronter à leur vécu. Patients et Méthodes : De Janvier à Juin 2013 tous les adhérents ont été sollicités (une seule fois, par courrier ou en ligne www.apssii.org) pour répondre à un questionnaire avec description de la maladie et de son retentissement, des traitements, de leurs attentes et du vécu par rapport à la maladie et au système de santé. Résultats : Au total 222/330 (67%) adhérents ont répondu, (F 68,5%, âge 46,5 ± 17,7 ans, durée d’évolution du SII : 8,8 ± 0.7 ans, SII-D : 33,6%, SII-C 26,7%, SII-A 38,2%). Une coloscopie avait été réalisée dans 87% des cas, le diagnostic était fait par un médecin dans 88% des cas. Les patients étaient suivis par un médecin dans 65% des cas (HGE : 57% ou MG 38%), et 82 % avaient consulté pour le SII dans les 12 derniers mois. Les traitements passés ou actuels étaient : antispasmodiques (46%), laxatifs (25%), antidépresseurs (25%), probiotiques (38%), homéopathie (34%), hypnose (15%), relaxation (31%), ostéopathie (28%), acupuncture (25%) et 46% suivaient un régime. La maladie était sévère (score de Francis>300) dans 53% des cas et une dépression majeure était présente dans 45% (score HAD>19). On retrouvait une altération de la qualité de vie (score FDDQL : 333 ± 104), plus importante chez les femmes (322±103 vs 357±102 ; p = 0,036), sans différence selon le sous-type de SII et corrélée avec la sévérité de la maladie et le score HAD (r = -0,635 et r = -0,551 ; p<0,001). Les attentes des patients par rapport à la maladie étaient une amélioration de l’état de santé, une information sur les causes et les traitements pour 94% et pour 86% une meilleure reconnaissance de la maladie. Les attentes et le vécu par rapport au médecin étaient (% attente vs % vécu) : information suffisante (94% vs 16%), écoute attentive avec empathie (97% vs 36%), apport d’espoir (85% vs 9%), amélioration de l’état de santé (95% vs 15%). Les patients considéraient que leur médecin connaissait bien le SII pour 18%, croyait à leurs symptômes pour 47% et pour 65% leur suggérait que « c’était dans leur tête » . Seuls 16% étaient satisfaits du système de santé pour la prise en charge de la maladie et 68% considéraient qu’une amélioration de la prise en charge de leurs symptômes aurait un impact sur le coût global du SII. Il existait un décalage entre les moyens d’information sur la maladie souhaités (plus d’information via les médecins) et la réalité : internet (84%), HGE (48%) et MG (32%). Conclusion : Ces premières données françaises sur les attentes des patients avec SII provenant d’une enquête effectuée auprès de l’APSSII montrent, avec un taux de participation important (2/3 des adhérents), 1) un SII fréquemment sévère avec retentissement psychologique et altération de la qualité de vie, 2) de nombreuses attentes des patients insatisfaites, tant par rapport à la maladie qu’aux professionnels de santé, et 3) plaident pour une amélioration de la qualité de la relation patient-médecin. Remerciements, financements, autres : Adhérents de l’APSSII ayant participé à cette enquête. Références : (1) Halpert et al. Dig Dis Sci. 2010 ; 55 : 375-83. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7812 CO.65 Impact de la nutrition entérale par gastrostomie ou sonde naso-gastrique sur la fonction respiratoire des patients adultes dénutris atteints de mucoviscidose F. Jaouen (1), Y. Duny (1), G.-P. Pageaux (1), M. Sponga (1), L. Lemonnier (1), C. Schiesser (1), F. Lemaitre (1), R. Chiron (1), R. Altwegg (1) (1) Montpellier. Introduction : L’atteinte pulmonaire constitue le principal facteur de morbi-mortalité de la mucoviscidose. De récentes études chez l’enfant ont montré une forte corrélation entre le statut nutritionnel et le Volume Expiratoire Maximal en une Seconde, (VEMS, principal critère d’évaluation de la fonction respiratoire). Il n’existe pas d’étude chez l’adulte, chez qui l’on recense un taux de dénutrition important. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’impact de la nutrition entérale des patients adultes dénutris atteints de mucoviscidose, avec alimentation entérale plus de 3 mois par an, par rapport aux patients adultes dénutris sans support entéral. Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude française multicentrique rétrospective sur les données prospectives du Registre Français de la Mucoviscidose, entre 2004 et 2012. Ce registre recensait 2919 patients adultes atteints en 2012, dont 2893 suivis dans les Centres de Ressources et de Compétences de la Mucoviscidose (exhaustivité de 99,1%). Les données ont été recueillies pour les 1225 patients adultes dénutris (indice de masse corporelle, IMC < 18,5kg/m²) : 308 patients ont été nourris par nutrition entérale plus de 3 mois sur une année (définissant le groupe des cas), et 917 sans nutrition entérale (définissant les témoins). Le critère principal était la modélisation de la probabilité de nutrition entérale chez patients adultes dénutris atteints de mucoviscidose, et nourris par alimentation entérale plus de 3 mois par an, par rapport aux patients adultes dénutris ne bénéficiant pas de nutrition entérale. Nous avons utilisé un modèle GEE prenant en compte les mesures répétées, dans lequel ont été inclues les variables cliniquement pertinentes. Un appariement 1 : 1 a été effectué entre les cas et les témoins sur l’IMC +/-0.5 et sur l’ordre de la répétition. La base finale d’étude représentait 308 cas et 308 témoins. Résultats : Les moyennes d’âge des cas (23,5+/-6,2 ; [18,4 ; 69,6] ) et des témoins (25,5 +/- 10,4 ; [18 ; 80] ) n’étaient pas significativement différentes en baseline (p = 0,37). La répartition par sexe était significativement différente entre les cas et les témoins (p = 0,04) avec un sex-ratio (H/F) de 0,97 chez les témoins et 0,70 chez les cas. La valeur moyenne d’IMC était de 16.8+/-1.2 avec une médiane à 17kg/m². Concernant le VEMS, on retrouvait chez les cas des valeurs de 39.1+/-17.3 avec un VEMS médian à 36%, et chez les témoins 43.8+/-20.8 avec une médiane à 40%. Il n’existait pas de différence significative entre les 2 populations concernant la colonisation à Pseudomonas aeruginosa (93,2% chez les témoins versus 97,7% chez les cas). En analyse multivariée, les variables suivantes ressortaient comme significatives (VEMS>35%, (OR = 1,3 ; IC [1,1-1,63], p = 0,01), l’hospitalisation complète (OR = 2,01 ; IC [1,63-2,5], p<0,001), et l’oxygénothérapie nasale (OR = 1,39 ; IC [1,06-1,83], p = 0,02). Il existait une amélioration significative du VEMS en fonction du temps chez les patients nourris par nutrition entérale, par rapport à la population témoin (p = 0,0182) (Fig 1).Le nombre de cas présentant un VEMS>35% était supérieur par rapport aux témoins en fonction du temps (OR = 1,3 ; IC [1,1-1,63], p = 0,01). Il n’existait pas de différence significative pour l’antibiothérapie par voie intra veineuse (p>0,05). Cependant, on constatait plus d’hospitalisation complète chez les patients nourris par voie entérale (OR = 2,01 ; IC [1,63-2,5], p<0,001), ainsi qu’un plus fort recours à l’oxygénothérapie nasale (OR = 1,39 ; IC [1,06-1,83], p = 0,02). Conclusion : Cette étude constitue la première réalisée chez l’adulte, démontrant une amélioration significative du VEMS, et donc de la fonction pulmonaire, chez des patients atteints de mucoviscidose, dénutris avec nutrition entérale plus de 3 mois/an, par rapport à une population-témoin de patients dénutris sans nutritionnel entérale. Un support nutritionnel entéral pourrait être préconisé dans la prise en charge des patients adultes dénutris atteints de mucoviscidose. JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS CO.64 COMMUNICATIONS ORALES 35 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS 36 CO.66 Les altérations de l’épithélium intestinal induites par l’exposition à un colibiote génotoxique acquis à la naissance sont transmissibles de génération en génération D. Payros (1), T. Secher (1), M. Boury (1), C. Bréhin (1), V. Theodorou (1), E. Oswald (1), M. Olier (1) (1) Toulouse. Introduction COMMUNICATIONS ORALES Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8717 : Le microbiote intestinal acquis à la naissance, appelé primobiote, contribuerait au développement et à la maturation de nombreux processus immunologiques, physiologiques et métaboliques, participant ainsi à la santé de son hôte devenu adulte. Escherichia coli est l’une des premières espèces bactériennes constituant ce primobiote. Environ 15 % des nouveaux nés sont porteurs de souches d’E coli génotoxiques, à savoir des souches dotées de l’îlot génomique pks leur permettant d’exprimer une génotoxine, la colibactine. Si ces nouveaux nés ne manifestent à priori aucun signe particulier de pathologie, aucune étude épidémiologique n’est actuellement menée pour suivre leur santé. Nous avons montré expérimentalement que l’implantation massive d’un colibiote génotoxique à la naissance induit des cassures double brin de l’ADN des cellules intestinales du raton nouveau-né et perturbe définitivement l’homéostasie de cet épithélium chez le rat devenu adulte. Le primobiote étant essentiellement d’origine maternelle, nous nous sommes demandés si sa génotoxicité était naturellement transférable de génération en génération, et en conséquence, si le phénotype épithélial associé était retrouvé chez la descendance. Matériels et Méthodes : Une femelle rat Wistar en fin de gestation a été soumise à un traitement oral de streptomycine. Parallèlement, son intestin est massivement colonisé par une souche d’E coli génotoxique (ou par son mutant isogénique non génotoxique) rendue résistante à cet antibiotique par mutagénèse dirigée. Ce modèle initial a permis de contrôler la nature de la souche d’E coli implantée chez la portée (F1). Dans le cadre de cette étude, ces rats devenus adultes ont servi à l’obtention d’une seconde génération (F2), pour laquelle aucune intervention sur le microbiote intestinal n’a été opérée pendant la gestation, mimant ainsi totalement la transmission naturelle du colibiote de la mère à son nouveau-né. La présence et les taux de colonisation des portées F2 par les souches de E coli ont été comparés. Les marqueurs principaux associés au phénotype observé chez les rats F1 colonisés par un colibiote génotoxique ont été recherchés chez les rats F2 : les cellules du côlon γH2AX-positives ont été quantifiées pour évaluer les dommages à l’ADN chez le raton de 10 jours alors que chez les rats adultes de 56 jours, les cryptes en fission ont été dénombrées, les taux de cellules mitotiques H3Ppositives et parmi elles, celles présentant des ponts anaphasiques, ont été quantifiées au sein des cryptes de l’intestin et du côlon. Résultats : Les dénombrements bactériens du contenu digestif des rats F2 montrent que le primo-colibiote, qu’il soit génotoxique ou non, est transmissible de génération en génération selon des taux similaires à ceux obtenus au cours de la F1, à savoir plus de 109 cfu/g de tissu en période post-natale et 105 à 106 cfu/g fèces à l’âge adulte, des taux voisins de ceux rencontrés chez l’Homme. Nous confirmons que la période postnatale est une fenêtre critique de sensibilité de l’épithélium intestinal aux cassures double brin de l’ADN induites par un primo-colibiote produisant la colibactine en comparaison de ratons colonisés par un colibiote non génotoxique. L’épithélium des rats adultes F2 colonisés par un colibiote génotoxique présente, comme celui de la génération précédente, des taux significativement élevés de cellules en mitoses, de ponts anaphasiques et de cryptes en fusion à la fois dans l’intestin et le côlon. Conclusion : La transmission de génération en génération d’un primo-colibiote génotoxique est associée au transfert du phénotype acquis par l’épithélium intestinal. Cette empreinte se caractérise par des dommages à l’ADN durant la période post-natale, accompagnés à l’âge adulte, des signes associés à une instabilité chromosomique ou plus généralement, à des mécanismes précocement observés lors du développement d’adénocarcinomes, et pose la question d’une éventuelle prédisposition héréditaire au cancer du côlon. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8045 Les entéropathies associées à la prescription d’olmesartan L. Marthey (1), G. Cadiot (2), P. Seksik (3), P. Pouderoux (4), J. Lacroute (5), F. Skinazi (6), B. Mesnard (7), J.-A. Chayvialle (8), E. Lerebours (9), A. Druez (10), T. Saadi (11), D. Parlier (12), V. Abitbol (3), M. Gompel (13), M. Eoche (14), E. Poncin (15), R. Bobichon (16), P. Colardelle (17), P. Wils (18), N. Cerf-Bensussan (3), G. Malamut (3), F. Carbonnel (19) (1) Clamart; (2) Reims; (3) Paris; (4) Nîmes; (5) Strasbourg; (6) Saint-Denis; (7) Tourcoing; (8) Lyon; (9) Rouen; (10) Montgodinne, BELGIQUE; (11) Haifa, ISRAËL; (12) Boulogne-Billancourt; (13) Montélimar; (14) Amiens; (15) Dax; (16) Saint-Chamond; (17) Le Chesnay; (18) Lille; (19) Le Kremlin-Bicêtre. Introduction : Les entéropathies avec atrophie villositaire non coeliaque sont multiples : sprue réfractaire, entéropathie auto immune, sprue tropicale, lymphome de bas grade de l’intestin, et.c... Récemment, Rubio-Tapia et al. Ont décrit 22 cas d’entéropathies sévères avec atrophie villositaire chez des malades traités par olmesartan (Olm) (Mayo Clinic proceedings 2012 ; 87 : 732). Menne et Haller ont remis en question l’association ; dans l’essai ROADMAP, le taux de diarrhée était similaire chez les 2232 malades diabétiques ayant reçu de l’Olm et les 2215 malades ayant reçu un placebo, 3.5 et 4.2% respectivement (Mayo Clinic proceedings 2012 ; 87 : 1230). Le 1er juillet 2013, nous avons lancé une alerte aux gastroentérologues français pour les informer de cette association, les inviter à nous signaler les cas ainsi qu’à la pharmacovigilance et à nous adresser une fiche d’informations anonyme. Patients et Méthodes : Les principales anomalies cliniques, biologiques et histologiques ont été recueillies par internet auprès des gastroentérologues ayant signalé des cas. Les dossiers des malades ayant eu des arrêts et des réintroductions d’Olm ont été étudiés afin d’établir ou de réfuter une association de causalité entre Olm et entéropathie. Les valeurs numériques sont exprimées en médianes [extrêmes]. Résultats : Un cas d’entéropathie associée à la prise de valsartan et un autre avec ibesartan ont été signalés. 31 malades (19 femmes) âgés de 70 ans [46-91], avec une entéropathie associée à la prise d’Olm ont été signalés. Le temps écoulé entre la première prise d’Olm et le début de la diarrhée était de 20 mois [0-68]. La dose était de 40 mg/j [10-60]. 8/31 malades avaient des antécédents personnels de maladie auto immune ou inflammatoire. Tous les malades avaient une diarrhée, 18 avaient des vomissements, 19 avaient une insuffisance rénale fonctionnelle et 25 une hypokaliémie. La perte de poids était de 20% [0-48], l’albuminémie de 27 g/l [13-43]. 28 malades ont été hospitalisés (30 jours [8-460] ), dont 5 en réanimation. Il n’y a pas eu de décès. 9/17 malades étaient HLA DQ2 ou DQ8. Les marqueurs d’auto immunité intestinale étaient négatifs (29/30 IgA anti transglutaminase négatifs ; 15/15 anti entérocytes négatifs). Les anticorps anti nucléaires étaient positifs (9/10). Les biopsies duodénales ont montré une atrophie villositaire (28/30), le plus souvent subtotale à totale (23/26). Une lymphocytose intraépithéliale (15/29), une sprue collagène (2/26) et une colite microscopique (6/30) ont été observées chez certains malades. Le régime sans gluten a été efficace chez 6/20 patients. 9/14 patients ont eu une réponse ou une rémission sous corticoïdes. 4/5 patients ont été mis en rémission par thiopurines. 6/7 patients ont été mis en rémission par anti TNF en monothérapie ou en association avec une thiopurine. Une malade a répondu au tacrolimus après échec des corticoïdes et des anti TNF. 13 malades ont eu 25 arrêts suivis de réintroductions d’Olm, dont 11 avant l’introduction des corticoïdes et des immunosuppresseurs. Dans ces 11 cas, l’arrêt de l’Olm a été suivi d’une rémission (10/11), la reprise de l’Olm a été suivie d’une rechute (9/10). Aux dernières nouvelles, 27/29 patients sont en rémission clinique depuis l’arrêt de l’Olm, dont 24 sans immunosuppresseur. Conclusion : Cette étude confirme que la prise d’Olm est associée à une entéropathie sévère avec atrophie villositaire. Les marqueurs d’auto immunité intestinale sont négatifs et les anticorps anti nucléaires souvent positifs. L’entéropathie répond le plus souvent aux thiopurines et/ou aux anti TNF, mais elle guérit généralement à l’arrêt de l’Olm. L’étude des observations avec arrêts et réintroductions confirme l’association de causalité entre l’Olm et l’entéropathie. Les autres sartans semblent moins souvent en cause. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8515 CO.68 Transfert d’un microbiote humain dans un animal axénique pour mieux comprendre la dysbiose observée dans le syndrome de grêle court L. Gillard (1), C. Mayeur (2), P. Lepage (2), J. Le Beyec (1), A. Bado (1), M. Thomas (2), F. Joly (3) (1) Paris; (2) Jouy-en-Josas; (3) Clichy-la-Garenne. Introduction : Le syndrome de grêle court (SGC) résulte d’une résection intestinale étendue qui conduit à une malabsorption majeure des nutriments. Chez ces patients il existe une dysbiose du microbiote : les groupes bactériens normalement abondants deviennent minoritaires, alors que les Lactobacilles deviennent majoritaires (Joly et al, 2010) . Certain patients avec SGC souffrent de façon récurrente et non prévisible d’encéphalopathies D-lactiques. Les patients qui souffrent d’encéphalopathies D-lactiques présentent des taux très élevés de D-lactate fécal et un rapport D/L lactate fécal supérieur à 2. Le dosage fécal des lactates serait un outil prédictif du risque de développer des encéphalopathies D-lactiques (Mayeur et al., 2013). Le but de cette étude est de mieux comprendre les caractéristiques de la dysbiose liée au SGC en générant des animaux gnotobiotiques porteurs du microbiote d’un patient en période d’encéphalopathie D-lactique. Matériels et Méthodes : Des rats axéniques ont été gavés avec un prélèvement fécal humain d’un patient SGC qui présentait un épisode aigue d’encéphalopathie D-lactique. L’abondance relative des populations bactériennes fécales a été étudiée par qPCR avant et après le transfert. Afin de moduler l’activité fermentaire de ce microbiote, du lactose a été ajouté dans de l’eau de boisson (45g/l) au jour 17 après le transfert. La concentration fécale de D/L lactate a été dosée par un test enzymatique. Résultats : Le microbiote utilisé comme inoculum est majoritairement constitué de lactobacilles (1.5x1010 UFC/g) et produit 99 mM de D-lactate. Ce microbiote est conforme aux caractéristiques dysbiotiques décrites chez les SGC. Au cours des 4 premiers jours après le transfert dans des rats axéniques, on observe une augmentation des Bacteroides (x1000) et des Coccoïdes (x10) et une diminution des Lactobacilles (x100) ainsi que des Coli (x10). L’apport en lactose, sans intolérance chez les animaux, ne modifie pas l’abondance relative des populations bactériennes. Un jour après l’implantation, la concentration de D-lactate fécal est de 14 mM pour devenir indétectable le troisième jour. Conclusion : Chez les patients, la résection étendue de l’intestin grêle conduit à un avantage sélectif des bactéries anaérobies facultatives (comme les Lactobacilles). Chez le rat gnotobiotique implanté avec le microbiote du patient avec SGC il y a une perte de la spécificité du microbiote du patient, avec une diminution des lactobacilles au profit des Bacteroides et des Clostridii. Cela suggère que la dysbiose observée chez l’homme est sans doute en partie provoquée par une modification du gradient d’oxygène dans le tractus digestif. Cela implique que chez les patients, les interventions nutritionnelles à envisager doivent tenir compte des caractéristiques du microbiote où les bactéries anaérobies strictes sont défavorisées et les bactéries anaérobies facultatives ont un avantage sélectif. Remerciements, financements, autres : Travail financé par la bourse BIOCODEX 2013 sous l’égide de la SFNGE. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8789 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS CO.67 COMMUNICATIONS ORALES 37 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS COMMUNICATIONS ORALES 38 CO.69 Survie à long terme et résection intestinale après ischémie mésentérique aiguë : étude observationnelle rétrospective de cohorte évaluant les facteurs pronostiques sur 164 survivants A. Nuzzo (1), Y. Bouhnik (1), A. Plessier (1), M. Ronot (1), C. Stefanescu (1), V. Bondjemah (1), L. Maggiori (1), D. Cazals-Hatem (1), B. Larroque (1), B. Pasquet (2), A. Toussaint (1), M. Zappa (1), Y. Castier (2), C. Paugam-Burtz (1), Y. Panis (1), F. Joly (1), O. Corcos (1) (1) Clichy-la-Garenne; (2) Paris. Introduction : Les patients ayant survécu à une ischémie mésentérique aigue (IMA) ont nécessité le plus souvent une résection intestinale en urgence dans un contexte de défaillance d’organe ou d’abdomen chirurgical. Leur pronostic vital et fonctionnel n’est pas connu. L’objectif de cette étude était de décrire cette population des survivants de l’IMA et d’identifier des facteurs prédictifs de survie et de résection intestinale. Patients et Méthodes : A partir d’un centre tertiaire spécialisé dans l’insuffisance intestinale et les maladies vasculaires du foie, tous les patients > 18 ans, référés après (ou pour) IMA, ayant survécu > 3 mois, ont été inclus dans une cohorte observationnelle. Le diagnostic d’IMA reposait sur une souffrance ischémique de l’intestin en rapport avec une insuffisance vasculaire splanchno(porto-) mésentérique. Les colites ischémiques et les ischémies mésentériques chroniques étaient exclues. Les données cliniques, biologiques, tomodensitométriques, thérapeutiques et de suivi ont été recueillies et leur association à la résection intestinale et la survie à 5 ans a été comparée en analyse univariée (test du log rank) et multi-variée (modèle de Cox). Résultats : Entre 2006 et 2013, 164 patients (âge médian 50 ans [ext 20-84], 88 hommes) ont été inclus. L’IMA était d’origine artérielle, veineuse et non-occlusive dans respectivement 63%, 27% et 3% des cas. Une comorbidité cardiovasculaire ou thromboembolique veineuse était retrouvée dans 49% des cas. Au moment du diagnostic d’IMA le premier dosage de lactates sériques réalisé était normal dans 57% des cas. Le premier scanner n’évoquait pas le diagnostic dans 36% des cas. Avant la première chirurgie de résection, des signes de péritonite et une défaillance d’organe étaient retrouvés dans respectivement 60% et 45% des cas. Le traitement comprenait des anticoagulants, des antibiotiques IV ou une décontamination digestive orale dans respectivement 87%, 83% et 19% des cas. Les taux de résection intestinale et de syndrome de grêle court étaient respectivement de 83,5% et 69,5%. Après un suivi moyen de 54 [3-1314] mois, la survie globale était de 87% et les taux de survie sans récidive d’IMA, sans entérostomie et sans nutrition parentérale étaient respectivement de 95%, 76% et 53%. Les facteurs associés à la mortalité à 5 ans étaient l’âge (p = 0.008) et la présence de comorbidités cardiovasculaires (p = 0.006). En analyse univariée, les facteurs associés à une résection intestinale étaient : péritonite (p<0.0001), défaillance d’organe (p = 0.002), hyperlactatémie (p = 0002), les signes tomodensitométriques de nécrose intestinale (iléus, feces sign, pneumatose et amincissement pariétaux, p<0.02) et l’absence de revascularisation en cas d’ischémie mésentérique artérielle (p = 0.03). En analyse multivariée, les facteurs associés à la résection intestinale étaient : non administration d’une décontamination digestive orale (p = 0.0003), non prise en charge initiale dans notre centre (p = 0.0029) et admission en réanimation (p = 0.002). Discussion : Cette étude décrit pour la première fois une large cohorte de patients ayant tous présentés une IMA et survivants après trois mois. Elle confirme la valeur pronostique péjorative sur la résection de l’absence de décontamination digestive, des signes tardifs d’IMA et de l’absence de revascularisation. Des lactates normaux et l’absence d’antécédent cardio-athéro-thromboemboliques ne doivent pas faire récuser le diagnostic d’IMA. La proportion élevée de syndromes de grêle court post-ischémiques mais finalement sevrés de la nutrition parentérale et sans stomie justifie une prise en charge initiale agressive. Conclusion : Toute ischémie mésentérique aigue devrait être traitée de façon agressive si nécessaire, les survivants ayant un pronostic vital et fonctionnel à long terme satisfaisant. Une prise en charge multimodale et multidisciplinaire en centres spécialisés devrait modifier l’histoire naturelle de l’IMA. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8844 CO.70 Interaction autophagie/neurotrophines dans le cancer colorectal (CCR) C. Mazouffre (1), A. Perraud (1), H. Akil (1), C. Mélin (1), N. Christou (1), M. Verdier (1), M. Mathonnet (1) (1) Limoges. Introduction : Le cancer colorectal (CCR) est une pathologie très répandue dans notre société. En France, 40500 cas ont été recensés en 2011. L’examen des voies impliquées dans cette pathologie constitue donc un point majeur de la recherche scientifique. Des études précédentes au sein du laboratoire ont montré qu’il existe une expression des neurotrophines et de leur récepteur chez les cellules de CCR et que ceuxci peuvent altérer la survie cellulaire. Les cellules tumorales sont de plus capables de sécréter du BDNF et d’activer la voie PI3K/AKT via le récepteur membranaire à activité tyrosine kinase TrkB. Le processus d’autophagie, visant à permettre le recyclage de certains constituants cellulaires, pourrait induire un phénomène de résistance dans cette pathologie. Notre étude vise à démontrer une relation entre les neurotrophines et l’autophagie dans le cas du CCR, ces 2 voies de survie convergeant vers la protéine mTOR. Matériels et Méthodes : In vitro, les lignées de CCR SW 480 et SW620 ont été utilisées pour mener cette étude. Ces deux lignées sont originaires d’un même patient. Les cellules SW480 sont issues d’une tumeur primaire (stade précoce), les cellules SW620 sont des cellules issues des ganglions lymphatiques envahis (stade tardif). Pour réaliser ce travail, différentes techniques ont été utilisées comme l’immunofluorescence indirecte, le western blot et le proteome array, ainsi que les microscopies électronique et confocale. In vivo, le modèle murin Nude a été utilisé pour réaliser des greffes avec les deux lignées cellulaires. Les tumeurs ont par la suite été prélevées puis analysées par immunohistochimie. Résultats : Nos résultats démontrent que le blocage de la voie de survie gouvernée par les Neurotrophines induit l’activation de l’autophagie, afin de permettre la survie cellulaire. Par conséquent, bloquer l’autophagie pourrait donc constituer une nouvelle cible thérapeutique dans le cadre du CCR. La poursuite de cette étude va consister à réaliser des shRNA dirigés contre le récepteur TrkB. Le blocage de l’autophagie et l’effet sur les neurotrophines sera aussi étudié. In vitro, le traitement chez la souris Nude à l’aide du K252a et du 5-fluorouracile sera mis en place. Enfin, des greffes orthotopiques sont envisagées. Conclusion : En conclusion, le blocage du récepteur TrkB par l’inhibiteur K252a entraîne l’induction de l’autophagie, via une déphosphorylation de la protéine mTOR. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8233 Le flux autophagique n’est pas impliqué dans la morphogénèse du rotavirus dans les cellules intestinales différentiées Caco-2 L.-T. Vu (1), S. Duponchel (1), S. Ancel (1), A. Schnuriger (1), A. Prieto (2), P. Codogno (1), F. Michelangeli (2), M.-C. Ruiz (2), A. Garbag-Chenon (1), S. Chwetzoff (1), G. Trugnan (1) (1) Paris; (2) Caracas, VENEZUELA. Introduction : Les rotavirus, principale cause des gastroentérites aiguës chez l’enfant, infectent essentiellement les cellules intestinales polarisées et différenciées. Les cellules Caco-2, dérivant d’une tumeur du colon humain, sont capables, comme les entérocytes, de se différencier et permettent de plus la réplication efficace du rotavirus. Nous avons montré que dans ces cellules les rotavirus s’assemblent et sortent de la cellule en suivant une voie non conventionnelle (trafic apical polarisé et sortie non-lytique). Les mécanismes moléculaires impliqués dans cette morphogénèse restent toujours inconnus. Notre but a été d’explorer les possibles implications du stress du Réticulum Endoplasmique (RE) et de l’autophagie au cours de l’assemblage du rotavirus dans les cellules intestinales Caco-2. Matériels et Méthodes : Les cellules Caco-2 sont cultivées dans des conditions permettant la différenciation cellulaire. Le stress du RE et la réponse Unfolded Protein Response (UPR) associée sont mesurés par la quantification de l’épissage de l’ARN messager de XBP1 dépendant d’IRE1. Le flux autophagique est étudié soit par la quantification de la lipidation de la protéine LC3 (LC3-II) par Western Blot, soit par l’observation de la distribution de LC3 et des protéines virales par immunofluorescence (IF). Résultats : Dans les cellules Caco-2 différenciées, nous avons tout d’abord observé que le stress du RE et la réponse UPR sont modérément induits aux temps tardifs de l’infection. Dans ces mêmes cellules, le niveau de LC3-II est élevé et n’est pas modifié par l’infection à rotavirus, suggérant qu’il n’y a pas de modulation du processus autophagique. De plus, des expériences d’IF ne montrent pas de changement du nombre d’autophagosomes dans les cellules infectées. Pourtant, ces cellules Caco-2 différenciées produisent efficacement le rotavirus. Ces résultats suggèrent que la production des virions n’est pas associée à la modulation de l’autophagie. D’autres expériences ont été réalisées sur des cellules Caco-2 non différenciées en phase de croissance exponentielle, dans lesquelles la production virale est 15 fois inférieure à celle obtenue sur les Caco-2 différenciées. De manière surprenante, la lipidation de LC3 augmente significativement au cours de l’infection dans les cellules non différenciées. D’autre part, la protéine LC3 ne co-localise pas avec les protéines virales. L’ensemble de ces résultats suggèrent que l’autophagie n’est pas impliquée dans la morphogénèse virale. Conclusion : L’autophagie est un processus d’autocannibalisme mis en place par les cellules pour répondre à leur besoin énergétique particulièrement dans des conditions de stress. Plusieurs virus ciblent l’autophagie, comme la plupart des processus cellulaires impliquant la mobilisation de membranes et le trafic intracellulaire, afin de contrecarrer la réponse cellulaire et/ou exploiter une partie de cette machinerie pour leur propre morphogénèse. Il a été récemment montré que le rotavirus pouvait détourner la machinerie autophagique pour sa réplication. Nos résultats indiquent que cela pourrait être différent, en tout cas dans des cellules se rapprochant le plus des cibles naturelles du rotavirus. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8123 CO.72 L’autophagie : un nouvel développement tumoral intestinal acteur du J. Lévy (1), W. Cacheux (1), D. Ait-Bara (2), A. Durand (1), A. L-Hermitte (1), A.-M. Crain (1), J.-P. Couty (1), C. Perret (1), B. Romagnolo (1) (1) Paris; (2) Lausanne, SUISSE. Introduction : Considéré comme un cancer de l’âge mûr, l’incidence du cancer colorectal ne cesse d’augmenter avec l’allongement de la vie. Dans la majorité des cas, le cancer colique est associé à une mutation du gène suppresseur de tumeur Apc. Afin d’identifier de nouveaux acteurs de la tumorigénèse colique, notre laboratoire a développé des modèles murins de mutation du gène Apc qui ont pour avantage de mimer la pathologie humaine. Nos analyses nous ont permis de mettre en évidence une induction d’autophagie à tous les stades de la progression tumorale murine et humaine. Une dérégulation de ce processus d’auto-cannibalisme cellulaire est associée à de nombreuses pathologies telles que les maladies neuro-dégénératives, ou infectieuses. Cependant, le rôle de l’autophagie dans le cancer reste ambivalent et son implication dans le cancer colique demeure inconnue. Matériels et Méthodes : Dans ce contexte, nous avons généré un modèle murin de délétion conditionnelle et simultanée d’un allèle du gène Apc et des deux allèles du gène Atg7 (gène clé de l’autophagie) spécifiquement dans les cellules épithéliales intestinales. Nos travaux ont permis de caractériser l’impact de l’inhibition de l’autophagie sur l’initiation et la progression tumorale. Pour suivre l’apparition et l’évolution des tumeurs au cours du temps, nous avons mis au point une nouvelle méthode non invasive de reconstruction tridimensionnelle de colons de souris issus d’imagerie échographique à haute résolution. Résultats : Cette étude indique que l’inhibition de l’autophagie entraine une diminution drastique de l’initiation tumorale associée à la mise en place d’une réaction immunitaire de type Th1-cytotoxique. Nos expériences de déplétion des lymphocytes T CD8+ dans ce modèle mettent en évidence une réversion totale du phénotype anti-tumoral lié à l’inhibition de l’autophagie. Des travaux de microbiologie m’ont permis de mettre en évidence l’importance du microbiote intestinale dans le recrutement de cette immunité anti-tumorale. De plus, le suivi échographique montre que les rares tumeurs capables de se développer en l’absence d’autophagie ont une croissance ralentie. Dans ce contexte génétique, les cellules tumorales présentent une induction de p53 et p21, inhibiteurs du cycle cellulaire, et une activation de la signalisation de l’AMPK, senseur clé du métabolisme énergétique. Conclusion : En conclusion, l’ensemble de nos résultats mettent en exergue l’effet anti-tumoral de l’inhibition de l’autophagie sur le cancer colique grâce à une stimulation d’une immunité anti-tumorale et à la modification du métabolisme énergétique des cellules cancéreuses. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7908 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS CO.71 COMMUNICATIONS ORALES 39 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS POSTERS 40 P.01 P.02 B. Malgras (1), L. Brullé (1), R. Lo Dico (1), S. Robine (1), M. Pocard (1) R. Lo Dico (1), B. Malgras (1), P. Bonnin (1), M. Pocard (1) Etude stent et processus métastatique (1) Paris. Introduction : Le traitement d’une occlusion colique sur cancer par un stent colique est controversé depuis la mise en évidence d’une surmorbidité (perforations coliques, fistules anastomotiques) ayant entraîné l’arrêt prématuré pour raisons de sécurité de 3 essais prospectifs randomisés. D’autre part la mise en place d’un stent colique pour cancer semble avoir aussi un impact sur le pronostic oncologique. En effet des études récentes ont observé chez les patients ayant eu un stent colique par rapport à ceux traités chirurgicalement une baisse significative de la survie globale et sans récidive, un essaimage de cellules tumorales circulantes lors du geste endoscopique et la plus forte proportion d’engainements périnerveux et de microperforations sur l’analyse histologique des pièces de résection des tumeurs avec un stent colique en place. Le but de cette étude était, par un modèle expérimental murin se rapprochant le plus de la clinique humaine, d’évaluer l’impact de la pose d’un stent colique sur la dissémination métastatique. Matériels et Méthodes : Un modèle expérimental murin de greffe orthotopique a été utilisé avec des cellules issues d’un adénocarcinome de souris (CT 26) injectées chez des souris immunocompétentes Balb/C. L’injection des cellules dans la sous muqueuse du rectum des souris se faisait au moyen d’un endoscope adapté au petit animal. La croissance tumorale était suivie en coloscopie afin de mettre en place un stent lorsque la tumeur était occlusive. Des stents cardiaques étaient utilisés en guise de stent colique murin. Le suivi de la dissémination métastatique était évalué en bioluminescence et par la mesure du taux sérique de lactate déshydrogénase (LDH) avant et après la mise en place du stent. Lors du sacrifice une ponction intracardiaque était réalisée à la recherche de cellules tumorales circulantes (CTC) par une technique de filtration selon leur taille et leur viscoélasticité puis par un marquage GFP+/-luciférase). Une qRT-PCR était réalisée à la recherche d’ARN GFP sur des prélèvements de foies sains, et enfin un examen macroscopique évaluant la carcinose péritonéale, les métastases hépatiques, la présence d’ascite et le volume de la tumeur primitive. Les prélèvements des lésions retrouvées étaient étudiés en anatomopathologie. Résultats : Il existait chez les souris stentées une diminution de la survie globale en moyenne de 5 jours, par rapport aux souris non stentées (p = 0,02). En analyse multivariée et après ajustement sur les variables carcinose péritonéale (CP), métastases hépatiques (MH) et volume tumoral, le stent était toujours associé à une baisse significative de la survie (p = 0,008). On notait également après pose d’un stent une augmentation des taux de LDH (p<0,001) et des MH (p = 0,059). Il existait aussi une plus forte tendance à la progression des lésions en bioluminescence après pose de stent. La CP, quoique plus fréquente dans le groupe stent (p = 0,2) à l’examen macroscopique final, n’était pas liée au stent car déjà présente sur les acquisitions de bioluminescence réalisées avant la pose de stent. Aucune différence a été notée concernant la qRT-PCR et les CTC entre les 2 groupes. Conclusion : La pose d’un stent colique dans ce modèle expérimental murin diminue significativement la durée de vie en analyse multivariée, augmente les taux de LDH et le nombre de MH. Ce modèle, ayant cherché à mimer la clinique humaine, va dans le même sens que les résultats des études récemment publiées chez l’humain avec un cancer colique en occlusion et tendent à proscrire l’utilisation des stents coliques dans un projet thérapeutique à but curatif. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8554 Impact de la chirurgie hépatique sur la croissance tumorale de la carcinose péritonéale (1) Paris. Introduction : L’indication d’un traitement curatif en cas des métastases hépatiques (MH) et carcinose péritonéale (CP) synchrones d’origine colorectale reste discutée. Il n’y a pas aujourd’hui de stratégie chirurgicale, permettant de choisir quelle chirurgie doit être effectuée en premier : hépatique ou péritonéale. L’objectif principal est d’évaluer l’effet de la chirurgie hépatique sur la croissance et l’angiogenèse tumorale de la CP. Matériels et Méthodes : Un modèle de greffe ortotopique de CP colique intra-péritonéale (injection de 3,1x104 cellules tumorales CT-26 Luciferase+) a été établi. Cinq jours après l’induction de la CP limitée [Index de carcinose péritoneale (IPC) < 10] on a réalisée une hépatectomie de 68% du parenchyme (groupe 1). Le groupe contrôle avait reçu une injection sans hépatectomie (groupe 2). La croissance de la CP a été évaluée en macroscopie, bioluminescence et écho doppler des artères digestives ; l’effet angiogénique a été évalué par la mobilisation des progéniteurs endothéliaux circulants (PEC) dérivées de la moelle osseuse (CD34+ / CD45+ et CD34+/VEGFR2+). Résultats : L’hépatectomie induit une augmentation de l’IPC avec une différence statistiquement significative entre les deux groupes (p<0,05). Le signale en bioluminescence de la CP a montré une différence non significative entre les deux groupes avec une tendance en faveur du groupe 1. L’analyse par échographie-doppler a montré une différence significative de vitesse moyenne du flux dans le tronc cœliaque à J1, J14 et J26 (p<0,001) et une corélation entre l’IPC et la mBFV coeliaque. Une différence significative a été observée dans les taux des PEC CD34+/VEGFR2+ en faveur du groupe 1 avec un pic à J5 ; aucune différence pour le taux des CD34+ /CD 45+. Discussion : Nous avons réalisé un modèle animale proche de la clinique, sans sacrifice de la souris avec un suivi non invasif ; ce travail nous à permis de suivre l’histoire naturelle d’une CP après résection hépatique majeure ; de montrer le rôle pro-tumorale d’une chirurgie hépatique ; de montrer une participation arterielle du flux coeliaque dans la vasculogenèse et l’angiogenèse du réseau vasculaire des nodules de CP ; de mieux comprendre le rôle pro-angiogénique des progéniteurs endothéliaux dérivés de la moelle osseuse. Conclusion : Dans notre modèle animale la résection hépatique majeur entraine une augmentation statistiquement significative de la CP. Ce travail pourra nous aider à orienter la stratégie thérapeutique et la prise en charge des patients présentant une CP et des MH, en fonction des facteurs de risque mis en évidence. Références : 1.Maggiori L, et al.. Ann Surg. 2013 Jul ; 258 (1) : 116-21. 2. Audollent, R. Et al. Int. J. Cancer. 129, 2304-2305 (2011). 3. P. Bonnin, et al. Ultrasound Med Biol, 33 (2007), pp. 561-570. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8535 P.04 R. Coriat (1), J. Alexandre (1), C. Nicco (1), E. Benoit (2), B. Weill (1), M. Dhooge (1), C. Chereau (1), C. Brezault (1), F. Goldwasser (1), S. Chaussade (1), F. Batteux (1) M. Sarabi (1), A. Perraud (1), H. Akil (1), D. Sautereau (1), V. Loustaud Ratti (1), M. Mathonnet (1) (1) Limoges. La neurotoxicité induite par l’oxaliplatine est-elle liée à une atteinte axonale ? Développement d’un modèle murin d’évaluation de la neurotoxicité induite par l’oxaliplatine Evaluation de l’expression du récepteur TrkB et de ses neurotrophines d’affinité, BDNF et NT4/5, dans les cancers colorectaux : implications clinico-biologiques (1) Paris; (2) Gif-sur-Yvette. Introduction : L’oxaliplatine a prouvé son efficacité dans le cancer du colorectal en situation métastatique et adjuvante mais induit une neuropathie périphérique. Afin d’explorer le mécanisme de cette neurotoxicité, nous avons développé un modèle murin d’évaluation de toxicité chimio-induite. Matériels et Méthodes : Des souris immunocompétentes C57BL6 mâles ont reçu des injections intra-péritonéales d’oxaliplatine (10 mg/kg) ou d’un volume équivalent de PBS (contrôle). Les souris ont été soumises à des tests de neurophysiologie : étude de la coordination motrice par Rotarod ; de la sensibilité par « Cold Plate » ; de la nociception avec les filaments de Von Frey. Cinq tests électrophysiologiques différents peu invasifs ont été réalisés in vivo pour évaluer l’excitabilité neuromusculaire (conduisant aux courbes stimulus-réponse, intensité-durée, courant-seuil d’électrotonus, ainsi qu’au cycle d’excitabilité). Ces tests renseignent sur le fonctionnement des canaux calciques et potassiques. Une étude morphologique in vitro a été effectuée sur des axones isolés du nerf sciatique de souris traitées par oxaliplatine avec une exploration en microscopie confocale et reconstruction numérique tridimensionnelle. Résultats : Après 8 semaines de traitement, les souris injectées avec l’oxaliplatine seul présentaient au Rotarod un temps de marche diminué (514±120sec) versus les souris contrôles (1.073± 106sec ; P = 0,006), au test de «Cold Plate» une hypoesthésie au froid avec un temps d’échappement allongé (108±11sec) versus contrôles (16± 3sec, p = 0,002), au Von Frey une sensibilité de retrait de la patte plus faible (8,2±0,5 g) versus contrôle (1,1±0,2g ; P = 0,002) et une hyperalgésie au froid avec une flexion de la patte augmentée (20±1,4) versus contrôle (11±1,1 ; P = 0,0003). Les tests d’excitabilité ont montré des altérations de l’excitabilité neuromusculaire avec l’oxaliplatine. Ces modifications consistaient en (i) une diminution de la pente de la courbe courant-seuil au repos, suggérant que moins de canaux ioniques étaient ouverts au potentiel de repos, (ii) une augmentation des seuils en réponse des courants dépolarisants et hyperpolarisants de longue durée et (iii) une plus intense supernormalité et une plus petite période sous normale tardive reflétant le dysfonctionnement des canaux potassiques. L’étude des axones myélinisés mettaient en évidence une diminution du diamètre internodal lors d’un traitement par oxaliplatine versus contrôle (P = 0,010) avec une absence de modification de la longueur nodal (P = 0,60) suggérant une perte préférentielle des fibres nerveuses myélinisées de gros diamètre. Conclusion : Nous rapportons pour la première fois un modèle murin d’exploration de la neurotoxicité induite par l’oxaliplatine permettant une meilleure compréhension de sa physiopathologie avec une atteinte des canaux potassiques et des fibres nerveuses myélinisées de gros diamètre. Ce modèle permet d’explorer et d’évaluer les thérapeutiques préventives de la neurotoxicité induite par l’oxaliplatine. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7913 Introduction : Enjeu des politiques de santé, le cancer colorectal (CCR) est le cancer digestif le plus fréquent. Une amélioration significative de l’espérance de vie a été possible notamment grâce aux thérapies ciblées. Aujourd’hui les récepteurs tyrosines kinases représentent des cibles incontournables. Le récepteur TrkB (Tropomyosin Related Kinase) est un récepteur tyrosine kinase et les neurotrophines (BDNF et NT4/5) en sont ses ligands. In vitro, ces derniers ont montré une place dans plusieurs lignées cellulaires de CCR (1). Nous avons voulu étudier leur place dans une cohorte de patients opérés. Patients et Méthodes : Nous avons réuni une cohorte de 83 patients opérés au Centre Hospitalier de LImoges. Il y avait 75 adénocarcinomes coliques et 8 adénomes dysplasiques. Une sérothèque et une tumorothèque ont été constituées à partir d’un prélèvement de sérum en préopératoire et un échantillon de la pièce opératoire résequée (tissu tumoral et tissu sain adjacent). Dans le sérum, le BDNF et NT4/5 ont été dosés par ELISA. L’expression du récepteur TrkB a été recherchée dans la tumeur et le tissu sain adjacent par Western blot. Un recueil de données a été réalisé à la recherche de corrélations clinicobiologiques. Résultats : Dans le sérum, les taux de BDNF et NT4/5 était influencés significativement par la prise de psychotropes ou l’âge des patients. De plus, les concentrations sériques de BDNF et NT4/5 était corrélées entre elles pour un même patient (p = 10-4). Dans notre cohorte, une concentration élevée des NTs était associée à une survie plus longue (p< 0,05). Nous n’avons pas mis en évidence de corrélation entre les dosages et le type de lésion (dysplasie versus adénocarcinome), ou le stade TNM, ou le statut de rémission ou encore la réalisation d’un traitement pré-opératoire (radiothérapie et/ou chimiothérapie). L’analyse des pièces opératoires a permis de mettre en évidence une expression du récepteur plus importante dans la tumeur que le tissu sain adjacent. Discussion : Dans notre cohorte, les dosages sériques de BDNF et NT4/5 sont influencés par la prise de psychotropes et l’âge des patients comme dans d’autres études. Nous avons décrit un lien entre la survie et les concentrations de NTs mais celui-ci ne semble pas pertinent en raison du faible nombre de décès et de leurs caractères indépendants vis-à-vis du CCR. Nous n’avons pas mis en évidence d’autre corrélation clinique avec nos dosages mais cela pourrait être du au faible recul de notre cohorte (14,3 mois). Comme rapporté in vitro, nous avons mis en évidence une expression plus forte du récepteur TrkB sur la tumeur en comparaison au tissu sain adjacent. Toutefois nous n’avons pas obtenu assez de résultat en raison d’une mise au point difficile des Western blots. Conclusion : In vitro, les données actuelles suggèrent une place d’intérêt des NTs et de leur récepteur TrkB dans le CCR (1). Nous avons voulu en vérifier l’intérêt sur une cohorte de patients opérés au CHU de Limoges. Il s’agit du premier travail qui s’est intéressé simultanément aux dosages du BDNF et de NT4/5 sériques d’une part, et à l’expression du récepteur TrkB sur la tumeur d’autre part. Nos résultats souffrent du suivi encore faible de notre cohorte et la poursuite de l’étude de l’expression de TrkB est nécessaire. Références : (1) Akil, H., Perraud, A., Mélin, C., Jauberteau, M.-O. & Mathonnet, M. Fine-Tuning Roles of Endogenous BrainDerived Neurotrophic Factor, TrkB and Sortilin in Colorectal Cancer Cell Survival. PLoS ONE (2011). Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8962 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS P.03 POSTERS 41 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS POSTERS 42 P.05 P.06 F. Renaud (1), A. Vincent (1), C. Mariette (1), J. Leclerc (1), M. Crepin (1), S. Truant (1), M.-C. Copin (1), N. Porchet (1), I. Van Seuningen (1), E. Leteurtre (1), M.-P. Buisine (1) A. Aime (1), J. Lefèvre (1), F. Coulet (1), C. Colas (1), F. Soubrier (1), P. Cervera (1), J.-F. Fléjou (1), O. Lascols (1), Y. Parc (1), E. Tiret (1) (1) Lille. (1) Paris. Introduction : Les tumeurs colorectales sont issues de voies de carcinogenèse distinctes caractérisées par différents types d’instabilité : chromosomique (tumeurs CIN, « chromosomal instability » ), épigénétique (tumeurs CIMP, « CpG Island Methylator phenotype » ) et microsatellitaire (tumeurs MSI, « microsatellite instability » ). Les tumeurs CIMP et MSI dériveraient de précurseurs communs, de type adénome festonné, dont l’évolution vers le carcinome invasif serait particulièrement rapide. Cette hétérogénéité tumorale est à l’origine d’un pronostic et d’une chimiosensibilité variables. Une meilleure caractérisation des sous-types tumoraux pourrait donc avoir un intérêt diagnostique, pronostique et thérapeutique. Nos résultats précédents ont montré que l’expression des mucines MUC5AC et MUC2 dans les cancers colorectaux (CCR) était soumise à une régulation épigénétique avec un profil de méthylation spécifique pour MUC5AC dans les tumeurs MSI. Les objectifs de notre étude étaient d’évaluer l’intérêt potentiel des mucines MUC2 et MUC5AC (1) pour la compréhension des différentes voies de carcinogenèse coliques et (2) pour le diagnostic et/ou le pronostic des tumeurs coliques. Patients et Méthodes : Notre étude a porté sur 230 patients opérés d’une colectomie pour CCR et sur 150 patients ayant subi une résection de polype colique. Les données cliniques (âge, sexe, topographie, traitement, survie à 3 ans) et anatomopathologiques (différenciation, mucisécrétion, stade pTNM) ont été analysées. Les anomalies moléculaires : mutations KRAS, BRAF, méthylation des gènes MUC2, MUC5AC, MLH1, MGMT et des marqueurs CIMP ont été étudiées par pyroséquençage et comparées aux caractéristiques cliniques et anatomopathologiques dans les cancers et lésions prénéoplasiques coliques. Résultats : Les résultats préliminaires ont montré un phénotype méthylateur (CIMP+) dans 33% des CCR, dont 27% de MSI et 6% de MSS, et un phénotype CIMP- dans 67% des CCR, dont 50% de MSS et 17% de MSI. Notre étude confirme un chevauchement des voies CIMP et MSI. Discussion : L’hypométhylation de MUC5AC était un marqueur prédictif de la présence d’une instabilité microsatellitaire dans les CCR, indépendemment des données cliniques et pathologiques associées. L’hypométhylation de MUC5AC était également associée au phénotype méthylateur et à la présence de la mutation BRAF. Par ailleurs, les résultats obtenus sur les lésions prénéoplasiques ont montré qu’il s’agit d’un phénomène précoce avec une hypométhylation de MUC5AC exclusivement dans des lésions de type adénomes festonnés sessiles et polypes hyperplasiques. Conclusion : L’hypométhylation de MUC5AC apparaît spécifique des cancers CIMP+/MSI et de leurs lésions précurseurs. Ces données, correlées aux autres caractéristiques moléculaires devraient permettre de mieux caractériser les tumeurs de la voie festonnée et suggèrent un intérêt potentiel de MUC5AC pour la détection précoce des tumeurs CIMP+/MSI. Enfin, la corrélation à l’évolution clinique devrait permettre d’établir la valeur pronostique de MUC5AC dans les CCR. Introduction : La polypose associée au gène MUTYH (MAP) a une prévalence estimée à 0,7% des cancers colorectaux (CCR) et 13% des polyposes. Décrite initialement comme une polypose atténuée, elle présente une grande variabilité d’expression phénotypique. Il n’existe pas actuellement de test de dépistage. La transversion somatique c.34G>T de KRAS semble être spécifique de cette affection. Notre objectif était l’étude des caractéristiques de ce test. Patients et Méthodes : Une analyse rétrospective bicentrique comparant 30 patients atteints de MAP à 47 atteints de polypose adénomateuse familiale liée à APC (PAF) a été réalisée. La mutation c.34G>T a été recherchée sur 3 adénomes par patient et 1 adénocarcinome (ADK) le cas échéant par PCR-HRM puis séquençage direct. MUTYH a aussi été séquencé sur ADN constitutionnel chez tous les patients vivants ayant la mutation c.34G>T identifiée en routine entre 2008 et 2012. Résultats : La mutation c.34G>T a été retrouvée dans 39,7% des adénomes des MAP vs. 1,6% des adénomes des PAF (p<0,01). La sensibilité et la spécificité étaient 39% et 98%. La valeur prédictive positive dans la population des polyposes était de 79%. La fréquence de c.34G>T dans les ADK des MAP était de 58,8% vs. 0% chez les PAF (p = 0,039). La sensibilité et la spécificité étaient 58% et 100%. Sur les 2239 analyses de routine de KRAS sur les CCR, 37,2% étaient mutés dont 5,4% de c.34G>T. Sur 18 patients vivants porteurs de c.34G>T, 5 (27,7%) avaient une mutation bi-allélique du gène MUTYH dont une patiente avec un CCR d’allure sporadique sans aucun polype. Conclusion : Avec une très forte spécificité et un faible coût (90€), la mutation c.34G>T semble être un test de dépistage efficace des MAP. Devant une polypose atypique, il pourrait orienter les tests génétiques (APC ou MUTYH). Réalisé systématiquement chez les patients atteints de CCR, il permettrait de diagnostiquer les patients porteurs de mutations de MUTYH pour organiser leur prise en charge et celle de leurs apparentés. Vers une meilleure compréhension des tumeurs coliques festonnées : intérêt particulier du gène de mucine MUC5AC Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8766 La mutation c.34G>T du gène KRAS : un nouveau test de dépistage pour les polyposes liées au gène MUTYH Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8075 P.08 S. Bizid (1), A. Ben Fredj (1), H. Ben Abdallah (1), M.-R. Bouali (1), M.-N. Abdelli (1) C. Laureau-Fini (1), L. Perrin (1), P. Soler-Michel (1), G. Savy (1), T. Ponchon (1) (1) Tunis, TUNISIE. (1) Lyon. Introduction : L’infirmier a un rôle très important dans la Introduction : Lors de la campagne 2011-2012 du dépistage Rôle de l’infirmier dans la gestion de la chimiothérapie intra-veineuse des cancers digestifs préparation et l’administration de la chimiothérapie dans les cancers digestifs. Il doit donc avoir les connaissances théoriques et les habitudes pratiques nécessaires pour assurer le bon déroulement des cures. But : Evaluer le rôle de l’infirmier diplômé d’état (IDE) dans la gestion de la chimiothérapie des cancers digestifs. Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude transversale menée aux services d’hépato-gastroentérologie et de carcinologie médicale de l’hôpital militaire principal d’instruction de Tunis (HMPIT) et de carcinologie médicale de l’Institut Salah Azaeïz (ISA) de Tunis de janvier à mars 2013 à propos de 80 infirmiers manipulant la chimiothérapie. Résultats : Quatre-vingt IDE (59 femmes et 21 hommes) d’âge moyen 37 ans ont été inclus. Le nombre moyen de patients pris en charge par IDE pour chimiothérapie et par jour était de 4 pour les IDE de l’HMPIT et supérieur à 10 pour les IDE de l’ISA. Prés des 2/3 des IDE avaient une connaissance incomplète sur les généralités des cancers digestifs et les risques provoqués par la manipulation de la chimiothérapie. 7,5% des IDE n’avaient en l’occurrence aucune idée sur les moyens de prévention contre ces risques. Aucun des infirmiers interrogés n’utilisait la totalité des mesures spécifiques à suivre lors de la manipulation de la chimiothérapie. Concernant la communication avec leur patient sous chimiothérapie, seulement 26% des IDE de l’ISA communiquaient avec les patients contre 95% des IDE de l’HMPIT. Cette communication se limitait néanmoins à une simple conversation vu que seuls 27% des IDE donnaient de l’importance au soutien moral des patients. Aucun des IDE interrogé n’avait reçu de formation spécifique dans la gestion et la manipulation de la chimiothérapie. Conclusion : Notre étude met en exergue le manque de formation ainsi que de moyens matériels et humains fournis aux IDE pour assurer une prise en charge de qualité des patients sous chimiothérapie. Il est important de leur transmettre les connaissances et les bonnes habitudes pratiques dans la manipulation de la chimiothérapie pour valoriser leur rôle. Il est du devoir des médecins spécialisés en oncologie de leur donner une formation spécifique dans ce domaine. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8130 Facteurs d’adhésion des médecins généralistes du Rhône au dépistage organisé du cancer colorectal organisé du cancer colorectal (DO CCR), le taux de participation au DO CCR était de 31.7% au niveau national et de seulement 28.5% dans le Rhône. Le rôle du médecin généraliste est très important dans ce DO, 89% des patients réalisent le test Hémoccult II® lorsqu’il est remis par son médecin. Celui-ci est le relais le plus efficace pour convaincre la population de réaliser ce test. L’hypothèse de ce travail est qu’il existe des facteurs d’adhésion et de rejet au test Hémoccult II® par les médecins généralistes du Rhône. Leur identification permettra d’améliorer la participation. Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude déclarative, prospective et observationnelle. 1386 questionnaires de 27 questions ont été envoyés aux médecins généralistes en activité dans le Rhône et équipés du matériel du DO. Le questionnaire (27 questions) portait sur le comportement du médecin vis-à-vis du DO CCR, sur le ressenti vis-à-vis du vécu des patients concernant l’Hémoccult II®, sur les habitudes de prévention des médecins vis-à-vis de ces patients pour le CCR, et sur les caractéristiques démographiques et professionnelles. Les médecins étaient classés en 4 groupes en fonction des quartiles du nombre de tests effectués par leurs patients, manière de juger de leur adhésion au DO CCR. L’opinion majoritaire des médecins du quartile avec la meilleure adhésion permettait de classer la proposition testée : comme facteur d’adhésion s’ils en approuvaient l’idée, sinon comme facteur de non adhésion. L’analyse univariée a permis de repérer les variables ayant une différence significative entre les quartiles. Une régression logistique binaire a comparé les 2 quartiles avec la plus forte adhésion aux deux autres quartiles. Résultats : Le taux de participation des MG à cette étude était satisfaisante, de 54.9 % (761 questionnaires réponses dont 29 non exploitables) et même de 40% pour les médecins participant peu au DO. L’adhésion des MG au DO du CCR est meilleure si le médecin est un homme (OR = 1.6), exerçant en dehors de Lyon (OR = 3) avec plus de 26 patients par jour (OR = 5). Les autres facteurs d’adhésion retrouvés sont : penser que le patient n’attend pas particulièrement que son médecin initie la discussion au DO (OR = 2.3), et justement initier la discussion (OR = 1.8), avoir confiance dans le rythme bisannuel du dépistage (OR = 2.3) et dans la fiabilité de l’Hémoccult II® (OR = 1.8). Les freins au DO CCR repérés dans l’analyse univariée sont : le manque de temps et la multiplication des motifs de consultation, le manque d’information, la complexité du DO, la faible spécificité et le manque de fiabilité de l’Hémoccult II®, la difficulté de convaincre le patient, et le caractère anxiogène et difficile d’emploi pour le patient. Le fait de relier les réponses des médecins, se déclarant à 98.4% favorables à ce DO, au nombre de tests effectués par leur patients, a permis une analyse réelle de leurs motivations et réticences, en soustrayant le biais inhérent aux études déclaratives. Conclusion : La participation à l’enquête a été satisfaisante et a fourni une meilleure connaissance des facteurs d’adhésion et de rejet du DO CCR des médecins généralistes permettant ainsi la mise en place d’actions ciblées. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8771 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS P.07 POSTERS 43 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS 44 P.09 Utilité du test immunologique pour la recherche de sang sur les selles (RSS) dans la population générale en dehors du programme pour le dépistage du cancer colorectal (CCR) et chez des patients symptomatiques E. Zapata (1), A. Castiella (1), L. Zubiaurre (1), A. Iribarren (1), A. Garcia-Barayazarra (1), M.-J. Intxausti (1), M. Arostegui (1) (1) Mendaro, ESPAGNE. Introduction : Les tests immunologiques pour la recherche de sang dans les selles (RSS) sont utiles pour le dépistage organisé du cancer colorrectal (CCR) dans la population générale . Il y a peu d’études visant à évaluer l’utilité de ces tests chez les patients symptomatiques. Patients et Méthodes : Cohorte prospective. Février à Juillet 2013. Patients consécutifs avec une coloscopie en déhors du programme de dépistage du CCR. La RSS est faite avant le début de la préparation de l’examen ; le résultat reste aveugle pour l’endoscopiste . Les données démographiques, motif de la demande, résultat du test endoscopique et de la RSS sont recueillies. Les patients ont été classés en trois groupes : à risque faible, moyenne et élevé par les résultats endoscopiques, selon la derniere guide européenne du dépistage du CCR. Résultats : 93 patients, avec un âge moyen de 59,7 (ET 11.28, 30-85), 45 femmes (48,4%), 48 hommes (51,6%) . Les raisons de la demande d’ exploration étaient : les changements dans les habitudes intestinales chez 9 patients (9,7%), anemie microcytique chez 5 patients (5,4%), des antécédents familiaux chez 18 patients (19,4%), antécédents de polypes colorectaux chez 35 pacientes (37,6 %), douleurs abdominales chez 8 pacients (8,6%), antécédents de chirurgie colorectale chez 8 (8,6%), des rectorragies sur 5 patients (5,4%), et d’autres motifs (colite ulcerative, polypose gastrique, des selles noires et constipation) dans 5 patients (5,4%). 48 patients avaient une coloscopie normale ou des polypes hyperplasiques. Sur les 45 patients restants, 5 avaient des adénomes à haut risque (3 patients porteurs d’adénomes supérieurs à 20 mm, 2 patients avec 5 adénomes ou plus), 22 patients avaient des adénomes de risque moyenne et 18 des adénomes à risque faible. Dans 73 patients le résultat du test RSS était négatif (78,5%) contre 20 patients avec un test positif (21,5%) . Parmi les patients ayant des résultats négatifs, 44 (60,3% n’avaient pas des adénomes. Le 39,7% restant était : 3 patients avec adénomes à haut risque (4,1%), 14 patients avaient des polypes à risque moyenne (19,2%) et 12 patients avec adénomes à risqué faible (16,4%) . Parmi les patients avec test positif (20 patients), 4 n’avaient pas des polypes à la coloscopie (20%). Nous pouvons dire que le test de RSS dans la population générale, en dehors du programme de dépistage de CCR, a une faible sensibilité globale pour la détection de polypes (35,5%), une haute spécificité (91,6 %), une valeur prédictive positive de 60,3% et une VPN de 39.72 %. Si seulement on prend en compte la valeur de la détection des adénomes à haut risque, la VPN augmente a 79%. POSTERS Conclusion : - Le Test immunologique de RSS dans la population générale en dehors du programme de dépistage du CCR a une haute spécificité et VPN pour la détection des adénomes et des adénomes à haut risque - Le test pourrait être utile pour la priorisation des patients sur les listes d’attente pour une coloscopie - Le résultat de ce test ne devrait pas marquer l’indication d’une coloscopie. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8730 P.10 Les tumeurs villeuses recto-sigmoïdiennes : des entités histologiques et moléculaires hétérogènes L. Droy Dupré (1), S. Küry (1), E. Coron (1), S. Bezieau (1), C. Laboisse (1), J.-F. Mosnier (1) (1) Nantes. Introduction : Les tumeurs villeuses du rectosigmoide sont historiquement définies comme des lésions sessiles planes associées à une diarrhée sécrétoire. Ces tumeurs ont perdu leur spécificité anatomo-clinique avec leur inclusion dans le groupe des adénomes de la classification de l’OMS. Le but de cette étude était de réévaluer une série de tumeurs villeuses du rectosigmoide, diagnostiquées sur des critères endoscopiques, en se basant sur les paramètres histologiques actuels, immunohistochimiques et moléculaires. Patients et Méthodes : 22 tumeurs villeuses du rectosigmoide, définies sur des critères endoscopiques, ont été réévaluées histologiquement selon la classification 2010 de l’OMS. Le statut d’instabilité microsatellitaire, l’expression et le profil de méthylation de MLH1 et MGMT, le statut mutationnel des gènes KRAS et BRAF ont été déterminés pour chaque tumeur villeuse, ainsi que pour leur éventuelle composante maligne définie par l’infiltration de la sous muqueuse (au moins pT1). Résultats : Les 22 tumeurs villeuses se répartissaient en 4 groupes histologiques : 9 adénomes villeux, 6 adénomes tubulo-villeux, 3 adénomes festonnés filiformes, et 4 polypes mixtes hyperplasiques et adénomateux. En endoscopie, les adénomes festonnés filiformes présentaient un aspect plus protrusif. Les adénomes villeux étaient fréquemment associés à une diarrhée sécrétoire avec troubles hydro-électrolytiques. Les adénomes villeux étaient fréquemment mutés pour le gène KRAS, alors que tous les adénomes festonnés filiformes étaient mutés pour le gène BRAF. Toutes les tumeurs villeuses étaient stables pour les microsatellites. Cinq tumeurs présentaient cependant des anomalies dans le système de réparation de l’ADN, caractérisées par une méthylation du promoteur de MGMT, avec une perte d’expression de la protéine en immunohistochimie dans 2 cas. Une transformation carcinomateuse était observée dans 3 tumeurs villeuses. Elle avait les mêmes caractéristiques histologiques et moléculaires que la tumeur villeuse initiale. Conclusion : Les tumeurs villeuses du rectosigmoide sont hétérogènes d’un point de vue histologique et moléculaire, incluant des lésions partiellement et totalement festonnées. Le diagnostic de certaines de ces entités peut être prédit sur des critères cliniques et endoscopiques. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8593 Antécédents de néoplasie colorectale révélés par la campagne de dépistage de masse du cancer colorectal : résultats de 5 campagnes départementales dans cette population à risque élevé S. Manfredi (1), J.-F. Bretagne (1), G. Durand (1), C. Piette (1), G. Mallard (1), J. Faivre (2) (1) Rennes; (2) Dijon. Introduction : Le dépistage de masse du cancer colorectal (CCR) par recherche de saignement occulte dans les selles (Hemoccult®) est destiné à dépister les sujets à risque moyen. Les personnes ayant un risque élevé de CCR (antécédents personnels ou familiaux de néoplasie colorectale, MICI) sont exclus de ce mode de dépistage de masse et un dépistage par coloscopie leur est proposé. Ces antécédents jusqu’alors méconnus peuvent être révélés lors de la vérification des critères d’exclusion par le médecin traitant et/ou le gastroentérologue à l’occasion de l’invitation à participer à la campagne de dépistage. Nous nous sommes intéressés à cette population, vierge de tout dépistage, dont les antécédents de néoplasie colorectale sont révélés par la campagne. Patients et Méthodes : Personnes de 50 à 74 ans résidant dans le département, invitées à participer aux cinq 1ères campagnes de dépistage de masse du CCR, n’ayant jamais été dépistées et dont les antécédents sont révélés à cette occasion. Les personnes ayant déjà bénéficié d’exploration colique pour antécédents n’étaient pas inclus dans cette étude. Variables : âge, campagne, source d’exclusion (médecin traitant ou gastroentérologue), taux de réalisation de la coloscopie, valeur prédictive positive (VPP) des néoplasies (cancer, adénomes avancés, adénomes). Résultats : 1179 patients (0,1 à 0,3% de la population cible par campagne) d’âge moyen 59,6 ans [49,4-80,3] (sans différence significative entre les campagnes), 890 coloscopies réalisées (75,5 %), complètes dans 97,5 % des cas. Dans 69 % des cas l’antécédent était révélé par le médecin traitant. Après exclusion par le médecin traitant les personnes réalisaient une coloscopie dans 70 % des cas et dans 87,7 % des cas après exclusion par le gastroentérologue. Une néoplasie colique était diagnostiquée chez 253 patients. Trente quatre cancers ont été diagnostiqués dont 18 réséqués par endoscopie. Ces cancers étaient de stade TNM 0-1 : 73,5%, stade 2 : 8,6%, stade 3 : 14,7%, stade 4 : 2,9%. Un ou plusieurs adénomes étaient diagnostiqués chez 219 sujets. Au total 367 adénomes étaient diagnostiqués, réséqués par endoscopie dans 96.6% des cas. Le nombre moyen d’adénome par patient était de 2,8 [1-50] et la taille moyenne de 8,1 mm [1-75], 25,4 % mesuraient 10 mm ou plus, 37,1 %avaient une composante villeuse et 7,4% étaient en dysplasie de haut grade. Au total 210 adénomes avancés (taille ≥ 10 mm, composante villeuse, dysplasie de haut grade, n ≥ 3) étaient diagnostiqués, chez 122 patients. La VPP des CCR était de 3,8 % (3,2 % pour exclus par le médecin traitant, 5 % pour exclus par le gastroentérologue), la VPP des adénomes de 24,6% et la VPP des adénomes avancés de 13,7 %. Conclusion : Dans cette population dont les antécédents de néoplasie colorectale sont révélés par la campagne de dépistage, le taux de participation au dépistage est de 75,5%. La VPP des néoplasies est plus faible que dans la population à risque moyen sélectionnée par un test Hémoccult® positif (VPP de cancer de 7,5 à 10%, d’adénome de 32 à 37%, d’adénome avancé de 15 à 27%, dans notre département). Cette population pourrait peut être également bénéficier du dépistage par recherche de saignement occulte dans les selles. La nature exacte des antécédents révélés n’est pas précisable dans cette étude, ce qui est une de ses limites. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8580 P.12 Exérèse des tumeurs rectales par microchirurgie endoscopique (TEM) : l’extension des indications péjore-t-elle les résultats opératoires ? Etude chez 133 patients consécutifs A. Saget (1), L. Maggiori (1), M. Ferron (1), Y. Panis (1) (1) Clichy-la-Garenne. Introduction : La TEM joue un rôle important dans la prise en charge des tumeurs rectales, les recommandations réservant surtout son utilisation à des lésions de petite taille du bas et moyen rectum. Le but de ce travail a été d’évaluer les résultats de la TEM dans des indications limites. Patients et Méthodes : De 2007 à 2013, toutes les TEM pour tumeur rectale ont été inclues. Les critères limites étaient définies comme : diamètre > 5 cm, circonférence > 50%, localisation rectale haute > 10 cm. Trois groupes étaient définis en fonction du nombre de critères limites : groupe A (aucun critère), groupe B (1 critère), et groupe C (2 ou 3 critères). Résultats : 133 patients (comprenant 53 lésions bénignes et 80 malignes) ont été inclues : 53 (40%) dans le groupe A, 38 (29%) dans B, et 42 (31%) dans C. Entre le groupe A et B, aucune différence n’était observée en terme de taux de perforation péritonéale (8 vs. 13%), de taux de complications sévères (Clavien Dindo >II, 7 vs. 3%), de durée d’hospitalisation (4 vs. 4 jours), de taux de résection monobloc (98 vs. 95%), de résection R1 (6 vs. 10%), de taux de récidive à 1 an (2 vs. 8%) et de sténose (0 vs. 5%). En revanche, comparé au groupe A, le groupe C présentait de moins bons résultats en terme de durée d’hospitalisation (4 vs. 5 jours, p = 0.044), de taux de résection monobloc (98 vs. 81%, p = 0.010), ou R1 (6 vs. 26%, p = 0.005), de perforation péritonéale (8 vs. 23%, p = 0.030), de récidive à 1 an (2 vs. 13%, p = 0.045) et sténose (0 vs. 9%, p = 0.036). Conclusion : Cette étude suggère que si il reste possible d’étendre les indications de la TEM sans risque majeur, l’association de plusieurs critères rendant limite l’indication de TEM peut péjorer les résultats opératoires. Cette donnée doit être prise en compte dans l’information au patient, mais aussi dans le choix entre TEM et proctectomie. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8320 POSTERS P.11 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS 45 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS POSTERS 46 P.13 P.14 A. Abou Rached (1), S. Abi Kheir (1), S. Khairallah (2), G. Aftimos (2) J. Deyra (1), G. Petit (1), R. Coriat (1), S. Chaussade (1) Les polypes coliques au Liban (localisation, nombre, histologie) (1) Fayadieh, LIBAN; (2) Baabda, LIBAN. Introduction : La fréquence du cancer colorectal est élevée au Liban, le classant parmi les 4 premiers cancers, avec plus de 650 nouveaux cas par an pour une population de 4 millions d’habitants. L’histoire naturelle du cancer, comme transformation maligne d’un adénome bénin dans la majorité des cas, laisse espérer que la détection des adénomes et des polypes à potentiel malin pourrait réduire la mortalité du cancer colorectal. L’objectif est de réaliser une étude nationale multicentrique représentative de la population libanaise, dont le but est de dresser le bilan des polypes du côlon en fonction de leurs nombres, leurs localisations, leurs types histologiques, l’existence d’une tumeur colique synchrone associée. Matériels et Méthodes : Une étude nationale rétrospective sur un échantillon représentatif de la population libanaise en collaboration avec l’institut national de pathologie est réalisée. Un total 1595 comptes rendu anatomopathologique de patients ayant subi une colonoscopie avec résection de polype, sur une période de 3 ans. Une revue des dossiers médicaux a été conduite en relevant l’âge et sexe des patients d’un coté et les caractéristiques des polypes (nombre, localisation et nature histologique) d’un autre coté. L’analyse statistique est effectuée avec l’aide du software « Statistical Package for Social Science Software (SPSS) » Résultats : La prévalence des polypes coliques étaient similaires dans les 2 sexes. Plus de 78% des patients présentaient un seul polype indépendamment du type (78% des adénomes, 85% hyperplasique). 80% des adénomes et 89% des cancers colorectaux étaient retrouvés chez les patients de plus de 50 ans. Les adénomes étaient retrouvés surtout au niveau du colon sigmoïde et du colon droit (29% et 23% respectivement). La localisation du cancer colique était de 30%, 26% et 25% au niveau du colon sigmoïde, du colon droit et du rectum respectivement et rarement retrouvé au niveau du colon transverse (<5%) .Alors que les polypes hyperplasiques et inflammatoires étaient retrouvés principalement dans le rectum (38% v/s 48%) et le côlon sigmoïde (33% V/S 23%) respectivement. Les adénomes tubuleux représentaient 76% de tous les adénomes Le cancer colorectal était synchrone d’un adénome dans 13% des cas, dont 33% au niveau du colon droit, 22% au niveau du colon gauche et dont la nature était villeuse et festonnée dans 27% et 20% respectivement. Le cancer colorectal était aussi synchrone de polype hyperplasique dans 7% des cas et d’un polype inflammatoire dans 2%. La prévalence du cancer colorectale était plus élevée en présence de polypes sessile (27%). Conclusion : Dans notre étude les patients âgés plus de 50 ans ont 8 fois plus de risques de développer des polypes (surtout adénomateux) et cancer colorectal. Le colon droit est le siège d’une prévalence élevée de localisation d’adénomes et cancer colique (23% et 26% respectivement) renforçant la théorie du virage a droite des cancers colorectaux. Les cancers colorectaux synchrones sont plus associés a des adénomes de type villeux ou festonnés dans le colon droit. Une association intéressante, Les polypes hyperplasique étaient associés aux cancers colorectaux dans 7% des cas. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8018 Qualité de l’indication de la prescription du test Hemoccult II® dans le cadre de campagne de dépistage organisé du cancer colorectal à Paris (1) Paris. Introduction : La campagne de dépistage organisé (DO) du cancer colorectal à Paris repose sur la prescription d’un test de recherche de sang occulte dans les selles, l’Hémoccult II®, chez des patients âgés de 50 à 74 ans, à risque moyen et n’ayant pas réalisé de coloscopie récente. Le médecin généraliste est chargé d’estimer le niveau de risque de ses patients et de leur proposer, soit le test, soit une coloscopie d’emblée (patients à risque élevé). Compte tenu des limites du test (sensibilité de 50%) et de la perte de chance éventuelle liée à un test négatif chez un patient à risque élevé, la prescription du test à bon escient est un critère de qualité pour le DO. Matériels et Méthodes : En juillet 2013, 2764 comptesrendus de coloscopie et éventuellement d’anatomo-pathologie réalisées après un test Hémoccult II® positif étaient colligés par ADECA75. Une évaluation du risque de chaque patient a été réalisée à posteriori en fonction des indications à la coloscopie mentionnées par l’endoscopiste dans le compte-rendu. En plus de l’indication pour test Hémoccult II® positif, les autres indications ont été relevées, de même que la notion d’une coloscopie antérieure. Ces indications ont été confrontées au résultat final du dépistage. Résultats : Les comptes-rendus concernaient 1332 hommes (48%) et 1432 femmes (52%), avec une moyenne d’âge de 66 ans. Après exclusion des 185 coloscopies pour lesquelles des résultats anatomo-pathologiques manquaient, 49% (n = 1264) coloscopies « anormales » (cancers, polypes adénomateux ou hyperplasiques, MICI) ont été relevées. Dans 14% (n = 388) des comptes-rendus, une indication à la coloscopie autre que le seul test Hémoccult II® positif a été retrouvée. Il s’agissait le plus souvent de signes cliniques (77,3%) ou d’antécédents familiaux de cancer colorectal ou de polypes (13,4%) ou enfin d’antécédents personnels de polypes (9,3%). Quatre vingt quinze d’entre eux (24,5%) cumulaient plusieurs indications. Ainsi, 14% (n = 388) des patients avaient réalisé un test Hémoccult II® alors qu’ils auraient du réaliser une coloscopie en première intention (risque élevé) et être exclus de la campagne de dépistage organisé. De plus, dans 2,6 % (n = 10) des comptes-rendus, un antécédent de coloscopie récente sans autre cause d’inégibilité, rendait la prescription du test inappropriée. Parmi les 387 patients (1 patient ayant un diagnostic en attente) qui avaient une autre indication de coloscopie, 42,4% (n = 164) avaient une coloscopie anormale versus 50,2% (1100) parmi les 2192 patients sans autre indication. Parmi les 284 patients dont l’une des indications était la présence d’un signe digestif, 47,2% (n = 134) avaient une coloscopie anormale, versus 50,2% (n = 1100) chez le reste des patients. Parmi les patients ayant eu une coloscopie avec un test Hémoccult II® positif et la présence de rectorragies macroscopiques (n = 154), 71% (n = 20) présentaient un cancer sur un total de 28 dans la population qui avait une autre indication à la coloscopie (n = 387). Conclusion : Ces résultats montrent que des tests Hémoccult II® sont trop souvent remis à des patients inéligibles en raison d’un risque élevé justifiant une coloscopie en première intention. Ces résultats confirment l’importance de la mise en place d’une nouvelle sensibilisation des médecins généralistes. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7804 Exploration de l’association entre les polymorphismes des gènes des glutathion S-transférases et le risque de survenue du cancer colorectal dans la population de l’Ouest algérien M. Aberkane (1), M.-A. Loriot (2), A.-M. Houllier (2), M. Fodil (1), B. Larbaoui (1), F. Zemani (1), A. Boudjema (1) (1) Oran, ALGERIE; (2) Paris. Introduction : Les enzymes GST (glutathion S-transférases) de la phase II du métabolisme des xénobiotiques GSTT1, GSTM1 et GSTP1 catalysent la conjugaison du glutathion réduit à des composés électrophiles nocifs. Des polymorphismes sur ces gènes ont été rapportés dans certaines études comme étant associés à la survenue du cancer. Notre étude a consisté à rechercher une éventuelle association entre les polymorphismes « délétion de GSTT1 », « délétion de GSTM1 » et les SNPs (single nucleotide polymorphism) GSTP1 313A>G et 341C>T et le risque de développer un cancer colorectal (CCR) dans notre population. Patients et Méthodes : Nous avons recruté un échantillon de 97 patients atteints de CCR et 99 contrôles originaires de l’Ouest Algérien. La recherche des délétions des gènes GSTT1 et GSTM1 ainsi que celle de la substitution 313A>G du gène GSTP1 a été réalisée par PCR multiplexe suivie d’une analyse RFLP ; une discrimination allèliques par PCR quantitative en temps réel a été adoptée pour le génotypage du SNP GSTP1 341C>T. Résultats : Nous n’avons retrouvé aucune association statistiquement significative entre les SNPs étudiés et le développement du CCR. De plus, il semblerait que notre population se rapproche de la population caucasienne concernant la distribution de la fréquence de ces polymorphismes. Conclusion : Ce travail, nous a permis d’évaluer les fréquences de ces polymorphismes pour la première fois dans la population Algérienne. Par ailleurs, l’identification des fréquences de ces SNPs chez les normaux permettra également d’entreprendre des études cas /témoin sur la génétique de pathologies cancéreuses autres que le CCR. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7786 P.16 Évaluation d’un test immunologique de détection de sang occulte dans les selles : étude princeps multicentrique à Abidjan C.Assi (1),G.Talla (1),K.-A.Attia (1),M.-J. Lohoues Kouacou (1), A. Coulibaly (1), I. Ngo (1), B.-M. Camara (1) (1) Abidjan, CÔTE D’IVOIRE. Introduction : Le cancer colorectal (ccr) a une incidence en progression en Afrique noire. Sa prévention par la recherche de sang occulte dans les selles (dépistage) chez les sujets à risque moyen est efficace. Le but de notre étude princeps était d’évaluer les performances diagnostiques d’un test immunochromatographique qualitatif de recherche de sang occulte dans les selles (bioNexia®FOBplus, Mérieux, France). Patients et Méthodes : Il s’agissait d’une étude princeps multicentrique (4 centres d’endoscopie digestive) prospective (4 mois) portant sur 32 patients non hospitalisés, de plus de 18 ans recrutés de façon consécutive parmi tous ceux adressés pour une coloscopie totale. Un seul échantillon de selle était recueilli, avant la préparation laxative colique pour être analysé par l’enquêteur seul à l’aide du test qualitatif bioNexia®FOBplus (seuil de détection 40 ng/ml d’hémoglobine). Trois résultats qualitatifs étaient possibles : positif, négatif ou indéterminé. Une coloscopie totale était réalisée par un opérateur expérimenté (plus de 500 coloscopies) chez tous à la recherche de lésion colique significative (adénome et/ou ccr confirmée par l’histologie, lu par un anatomopathologiste expérimenté). Ni l’anatomopathologiste, ni l’endoscopiste n’était informé du résultat du test bioNexia®FOBplus. Résultats : Le sex ratio des patients de l’échantillon était de 1,13 ; l’âge moyen de 45 ans ± 14 ans (20 à 71 ans). L’indication principale des coloscopies était la douleur abdominale (87,3% des cas), sans aucun cas de coloscopie de dépistage du ccr. Aucun cas de test fécal indéterminé n’a été observé. Le taux de détection de lésion colique significative était de 6,25% (un adénome de bas grade et un ccr). Comparée à la coloscopie totale, les Sensibilité, Spécificité, Valeur Prédictive Positive, Valeur Prédictive Négative, Ratio de vraisemblance positive, Ratio de vraisemblance négative, Nombre de Coloscopie Nécessaire pour détecter une lésion significative étaient respectivement de 50%, 96,7%, 50%, 96,7%, 16, 0,52 et 2. Conclusion : Le test bioNexia® FOBplus avait de bonnes performances pour la détection de lésion colique significative dans cet échantillon de patients symptomatiques. Ces résultats prometteurs méritent d’être confirmés d’une part sur de plus grands effectifs avec des patients asymptomatiques à risque moyen de ccr et d’autre part par l’évaluation des autres qualités d’un test de dépistage (coût, acceptabilité, adaptabilité à une utilisation à grande échelle, simplicité d’utilisation, adaptation aux objectifs assignés à un programme de dépistage). Ces études pourraient ouvrir la voie à une de politique de dépistage du ccr. Remerciements, financements, autres : Au Laboratoire Mérieux pour la mise à disposition gratuite des kits. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7944 POSTERS P.15 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS 47 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS 48 P.17 P.18 W. Melki (1), A. Hammami (1), H. Loghmari (2), W. Ben Mansour (1), O. Hellara (1), F. Bdioui (1), L. Safer (1), H. Saffar (1) A. Castiella (1), F. Mugica (2), E. Zapata (1), L. Zubiaurre (1), A. Iribarren (1), M.-D. de Juan (2), L. Alzate (2), I. Gil (2), G. Urdapilleta (2), A. Berbiela (2), P. Otazua (3), J.-A. Arriola (2), E. Elosegui (2), E. Utrilla (4), J. Emparanza (2) Comparaison des solutés d’injection sousmuqueuse au cours des mucosectomies des polypes colorectaux : «ça ne sert à rien de dépenser plus» (1) Monastir, TUNISIE; (2) Créteil. Introduction : La mucosectomie endoscopique est une technique efficace d’exérèse des lésions planes et sessiles du tube digestif. Le choix des solutés d’injection sous muqueuse repose généralement sur les habitudes des endoscopistes. Nous rapportons notre expérience débutante des mucosectomies recto-coliques en comparant différents solutés de soulèvement : serum physiologique +/- colorant, +/adrénaline, hyalorunate de sodium (Sigmavisc). Patients et Méthodes : Il s’agit d’une analyse rétrospective incluant 67 mucosectomies réalisées chez 62 patients (71% des hommes) d’âge moyen : 62 ans. Résultats : Les polypes étaient plans dans 47% des cas, siégeaient au niveau du rectum dans 35%, colon droit : 15%des cas, de taille supérieur à 2 cm dans 43,5% des cas (8-50 mm) Les solutés d’injection sous-muqueuse étaient : sérum physiologique seul, sérum physiologique avec l’adrénaline diluée et l’hyalounate de Na dans respectivement : 7%, 47% et 47%. Un saignement nécessitant un geste d’hémostase (Clip/APC) était noté chez 8 patients (13%). Les facteurs prédictifs de survenu de saignement étaient : la non utilisation d’adrénaline (p : 0.025) et la taille > 25 mm (p : 0.013). Aucun cas de perforation n’a été noté. Nous avons noté un taux de récidive de 11.3% lié statistiquement à une résection fragmentée (p : 0.01) L’étude histologique a conclu à un adénocarcinome intra muqueux dans 8.1% des cas, dysplasie de haut grade dans 10% des cas, un adénome festonné dans 4% des cas. Conclusion : Notre étude suggère l’absence de supériorité de l’hyalorunate de sodium par rapport à une simple soluté de sérum physiologique. Il semble également que l’utilisation d’adrénaline permet de reduire significativement le risque de saignement et d’économiser le prix des gestes d’hémostase. POSTERS Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7825 Les biomarqueurs ferriques élevés et le sexe masculin augmentent le risque d’avoir des polypes et un cancer colorectal (1) Mendaro, ESPAGNE; (2) Saint-Sébastien, ESPAGNE; (3) Montdragon, ESPAGNE; (4) Zarautz, ESPAGNE. Introduction : Le programme de dépistage du cancer colorectal (CCR) de la population du Pays Basque (PB) a obtenu un taux élevé de polypes et de CCR. Il semble y avoir une relation entre les dépôts ferriques élevés et un risque accru des polypes et du cancer colorectal Objectif : étudier la prévalence des mutations HFE et les différents niveaux des paramètres ferriques dans la population du PB (Gipuzkoa) avec polypes ou cancer colorectal détectés lors d’un dépistage du cancer colorectal (P- CCR) et de comparer ces résultats avec ceux des patients sans polypes (NP). Patients et Méthodes : Étude prospective de corrélation des mutations HFE et des paramètres ferriques (fer (Fe), l’indice de saturation transferrine (IST), ferritine sérique) avec le risque de développer des polypes ou CCR. Résultats : 432 patients, 263 hommes (61%), 169 femmes (39 %), âgés en moyenne de 60 ans. 221 patients (51,16 %), avec polypes ou atteints de cancer colorectal (12 adénocarcinomes, 25 carcinomes in situ : 37 (16.74 %) ) et 211 patients (48,84 %) sans polypes. L’étude des mutations HFE a révélé la mutation C282Y/wt chez 18 patients (15 P CCR, 3 NP), 140 mutation H63D/wt (76 P- CCR, 64 NP) ; 16 H63D/H63D (6 P- CCR ; 10 NP) ; 2 C282Y/H63D (2 P- CCR). Un cas C282Y/C282Y (NP ). Dans 12 patients présence de la mutation S65C : 9 étaient S65C/wt (6 NP), 1 C282Y/S65C (P- CCR) et 2 H63D/S65C (1 dans chaque groupe) . Une seule des mutations du gène HFE a montré des différences statistiquement significatives entre les deux groupes : C282Y/ wt a une fréquence génotypique 6,79% en P- CCR vs 1,42% NP (p < 0,05) ; la fréquence de l’allèle C282Y était 3.85 % (P-CCR) vs. 1.18 % (NP) (p < 0,05). Laboratoire : Fe 91.29 ± 34 (IC 95% de 86,77 à 95,80) (P- CCR) ; 80,81 ± 30,59 (IC 95% de 76,61 à 85) (NP). IST 24,95 ± 8,90 (IC 95% de 21,53 à 23,94) (P- CCR) ; 22,74 ± 8,79 (IC 95% de 23,76 à 26,12) (NP) . La ferritine sérique (P- CCR) 308.09 ± 536.32 (IC 95% de 236,83 à 379,36) ; NP 177,55 ± 159,95 (IC 95% de 155,63 à 199,47). Les différences des trois paramètres entre les deux groupes d’étude étaient statistiquement significatives (p < 0,05). La mutation C282Y présente un OR = 3 (IC 95% de 1.07-8.40) de présenter P-CCR. Les résultats avec H63D et S65C sont OR = NS. La férritine sérique en femmes : 111.65±76.38 (IC 95% de 99.97-123.31) ; chez les hommes : 330.35±498.066 (IC 95% de 269.52-391.17). La férritine sérique et le sex maculin du patient prédisposent a avoir P-CCR (p = 0.000). Les résultats sont NS dans le cas du sex et des autres parametres ferriques et des mutations HFE. Regresion logistique multivariante : Séulement le sex (masculin (p = 0.001), la férritine sérique (p = 0.012) et le Fe (p = 0.003) ont une valeur predictive significative. Les OR sont : OR = 2.04 pour le sex, OR = 1.010 Fe, OR = 1.001 férrine sérique. (des résultats parciels sur HFE furent presentées JFHOD 2013). Conclusion : Les hommes ont le double de risqué d’avoir des lesions P-CCR ; Le fait d’avoir les biomarqueurs férriques (Fe, férrine sérique) élevés augmente le risqué de P-CCR. Remerciements, financements, autres : *Bourse du Departamento Sanidad Gobierno Vasco nº2010111125. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7819 P.19 P.20 A. Handra-Luca (1), M. Bendib (1) M. Provost (1), E. Cauchin (1), A. Morel (2), I. Valo (1), C. Bossard (1), J. Chétritt (1), J. Bennouna (1), T. MatysiakBudnik (1) (1) Bobigny. Introduction : Les adénomes colorectaux sont les tumeurs bénignes les plus fréquentes colorectales. Ils se caractérisent par la présence de lésions de dysplasie épithéliale de bas et de haut grade, ces dernières pouvant se transformer en adénocarcinomes. Le but de cette étude était d’analyser l’expression de la protéine PTEN dans une série d’adénomes colorectaux et ses relations à la prolifération cellulaire et à l’expression du marqueur de cellules souches CD133. Matériels et Méthodes : Des adénomes colorectaux ont été sélectionnés à partir de 426 cas analysées histologiquement pour être étudiés pour l’expression immunohistochimique de la protéine PTEN sur des puces tissulaires. L’expression de PTEN a été analysée par rapport aux caractéristiques morphologiques des adénomes et par rapport à l’expression de la protéine de la prolifération cellulaire Ki67 et du marqueur de cellules souches CD133, à l’aide du test de corrélation de Kendall. Résultats : PTEN était exprime dans 92% des adénomes colorectaux, soit dans le cytoplasme soit dans le noyau des cellules adenomateuses. Le PTEN cytoplasmique était corrélé à une CD133 cytoplasmique élevée (p = 0,02 tau 0,191) tandis que le PTEN nucléaire à une taille diminuée et à une architecture tubulaire (p = 0,01 tau -0,184 et p = 0,01 tau -0,183). L’expression de PTEN nucleaire était aussi corrélée à la présence d’une dysplasie de bas grade, tandis que le PTEN global (nuclear ou cytoplasmique) était corrélé à la présence d’une composante cellulaire Ki67 positive diminuée mais, sans attendre signifiance statistique (p = 0,06 tau -0,144 et p = 0,07 tau -0,213). Conclusion : En conclusion, les résultats de l’étude suggèrent un rôle pour PTEN dans la morphogenèse et héterogeneité cellulaire des adénomes colorectaux, son expression tumorale étant lié à une taillé diminuée, la présence d’une architecture tubulaire et d’une composante cellulaire CD133 élevée. Remerciements, financements, autres : L’auteur remercie la Société Nationale Française de Gastroentérologie, ainsi que V Le Stanguennec, F Bouchard, F Spindler, C Van Vetteren, V Ipotesi, V Moigne, N Kemache, M Grossin, C Lesty, A Couvelard, G Kharsa, S Morard, M Normand, P Pausicles, P Cusenier et CDMP APHP. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7765 Analyse de facteurs cliniques, histologiques et moléculaires impliqués dans la récidive de cancers colorectaux de stade II (1) Nantes; (2) Angers. Introduction : L’évaluation des facteurs de risque de récidive chez les patients suivis pour un cancer colorectal de stade II (CCR) est capitale pour identifier les patients qui pourraient être traités par chimiothérapie adjuvante. Bien que certains de ces facteurs soient bien identifiés (perforation, stade T, nombre de ganglions analysés, faible degré de différenciation), de nombreuses études cherchent à mettre en évidence des facteurs prédictifs, plus fiables. But : Etudier des facteurs de récidive cliniques, histologiques et moléculaires dans une série de patients pris en charge pour un CCR de stade II. Matériels et Méthodes : Nous avons recueilli rétrospectivement les données cliniques, histologiques de 100 patients pris en charge dans deux centres d’oncologie digestive à Nantes (CHU de Nantes et Institut de Cancérologie de l’Ouest, René Gauducheau) entre le 1er août 2001 et le 21 décembre 2009. Les patients inclus avaient tous un adénocarcinome colique ou rectal de stade II, prouvé histologiquement avec résection complète R0 et analyse ganglionnaire. Chaque patient avait un suivi minimal de 3 ans. Les blocs tumoraux ont été désarchivés afin d’analyser, prospectivement le statut des microsatellites et la mutation du gène BRAF. Résultats : Parmi les 100 patients étudiés (âge médian 70,5 ans {23-96} dont 61 hommes), 18 (18%) ont récidivé pendant le suivi. La présence d’une anémie révélatrice était significativement associée à une diminution de la récidive (p = 0,04). La localisation tumorale droite, la présence d’une anémie et l’absence de syndrome rectal au diagnostic était associée à une diminution significative de la SSR à 3 ans (p = 0,048, p = 0,061 et p = 0,052 respectivement). Parmi les 10 patients avec statut MSI, aucun n’a récidivé. L’association avec la récidive n’était pas significative (p = 0,19). Il n’a pas été identifié d’association entre le risque de récidive et l’âge, le sexe, la présence d’une perforation ou occlusion révélatrice, le degré de différenciation, la présence de VELIPI. Aucun facteur histologique analysé n’a été associé à la récidive (degré de différenciation, emboles lymphatiques ou veineux, engainements périnerveux, nombre de ganglions analysés). Conclusion : Les patients pris en charge pour un CCR de stade II ont un pronostic significativement meilleur lorsque le diagnostic est posé lors de l’exploration d’une anémie et en l’absence de syndrome rectal (p = 0.052). La SSR à 3 ans est augmentée lorsque la localisation tumorale est colique droite. Aucune récidive n’était observée chez les patients avec phénotype tumoral, MSI. Ces résultats nous incitent à poursuivre notre étude sur de plus grand effectifs afin d’établir un score clinique, histologique et moléculaire de récidive dans cette population-cible. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8100 POSTERS Expression de PTEN dans les adénomes colorectaux. Relation à la morphologie et hétérogenéïté cellulaire JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS 49 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS 50 P.21 Valeur pronostique des ganglions de l’angle cardiophrénique dans les carcinoses péritonéales d’origine colorectale C. Honoré (1), M. Farron (1), I. Borget (1), F. Dumont (1), D. Goere (1), M. Ducreux (1), C. Dromain (1), C. Caramella (1), D. Elias (1) (1) Villejuif. Introduction : Dans le cancer colorectal, la présence d’un ganglion de l’angle cardiophrénique (GGACP) est corrélée à l’existence de métastases péritonéales et sa détection à la tomodensitométrie contribue au diagnostic de carcinose péritonéale (CP). L’objectif de cette étude était d’évaluer l’impact pronostique de la présence d’un ou plusieurs GGACP après chirurgie de cytoréduction complète (CCRC) plus chimiohyperthermie intrapéritonéale (CHIP). Patients et Méthodes : Les données issues d’une base prospective monocentrique de tous les patients avec CP d’origine colorectale traités par CCRC plus CHIP entre 1999 et 2010 ont été rétrospectivement étudiées. Ces données ont été complétées par une analyse rétrospective de l’imagerie scannographique préopératoire immédiate à la recherche d’un GGACP. Résultats : Cent-quatorze patients ont été sélectionnés et inclus dans l’analyse. Vingt-trois d’entre eux (20%) avaient une localisation tumorale primitive rectale, 24 (21%) avaient une ou plusieurs métastases hépatiques associées et 71% des femmes (46/65) avaient des métastases ovariennes synchrones associées. Au moins un GGACP a été retrouvé chez 73 patients (64%). Il a été réséqué chez 3 d’entre eux. L’index péritonéal moyen était de 9,2 [extrêmes : 1- 27]. Après un suivi médian de 3,9 ans, la survie globale à 5 ans était de 47% et sans récidive de 16%. En analyse multivariée, seuls la localisation tumorale rectale (HR = 2,3 [IC95% : 1,04-4,9], p = 0.04) et un index péritonéal > 10 (HR = 3,1 [IC95% : 1,47,0], p = 0.006) étaient des facteurs pronostiques et seul l’index péritonéal > 10 était prédictif de récidive (HR = 1,9 [IC95% : 1,1-3,3], p = 0.02). La présence d’un GGCAP n’était pas statistiquement corrélé à une modification de la survie globale ou sans récidive. Conclusion : Bien qu’il ait une valeur diagnostique avérée, la présence d’un GGACP sur l’imagerie préopératoire n’a aucun impact sur la survie globale ou sans récidive après CCRC plus CHIP. POSTERS Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8856 P.22 Influence des scores de pronostic vital sur la survie des patients atteints de cancer colorectal F. Cappellio (1), F. Mecheri (1), T. Aparicio C. Lagorce (1), R. Douard (1), P. Wind (1) (1), (1) Bobigny. Introduction : Le stade TNM est habituellement le déterminant principal du pronostic du cancer colorectal opéré. Le but de ce travail était de mesurer l’impact des scores de pronostic vital (Charlson et Karnofski) sur la survie des patients âgés de plus de 75 ans atteints d’un cancer colorectal. Patients et Méthodes : 360 patients (214H) opérés d’un cancer colorectal (colon n = 226, rectum n = 134) ont été divisés en : groupe 1 pour les patients de moins de 75 ans (n = 225) et groupe 2 pour les plus de 75 ans (n = 135). Le nombre d’interventions en urgence, de résections curatives, de ganglions examinés et la répartition des stades TNM étaient équivalents dans les 2 groupes. Une chimiothérapie adjuvante était administrée chez 82,46% (141/171) des patients du groupe 1 contre 44,44 (84/189) dans le groupe 2 (p<0.0001). Parmi les seuls rectums, 67,37% (66/98) patients du groupe 1 ont reçu un traitement néoadjuvant contre 36,11% (13/36) du groupe 2 (p = 0.0015). Résultats : Dans le groupe 1, les facteurs influençant la survie étaient le stade ASA (p = 0,031), l’atteinte ganglionnaire (p = 0.0233), la présence d’emboles vasculaires (p = 0.0151), une infiltration tumorale périnerveuse (p0.0018) et une résection curative R0 (p<0.0001). En analyse multivariée, seule la présence d’une métastase synchrone restait pronostique. Dans le groupe 2, les facteurs influençant la survie étaient le stade ASA (p = 0,0195), le caractère urgent de l’intervention (p<0.001), la localisation colique (p = 0,0304), le stade TNM (p = 0,0356), le score de Charlson (p = 0,0236) et le score de Karnofsky (p = 0,0217). En analyse multivariée, une métastase synchrone, le caractère urgent de l’intervention et le score de Karnovski restaient significatifs. Les traitements périopératoires n’influençaient pas le pronostic postopératoire. Conclusion : Les scores de pronostic vital des patients âgés doivent être utilisés systématiquement pour juger de l’intérêt des traitements périopératoires dans le CCR des patients âgés opérés. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8837 Caractérisation immunohistochimique de la mutation BRAFV600E et caractéristiques clinicopathologiques associées à cette mutation : à partir d’une série rétrospective de 86 cas de cancers coliques C. Boulagnon (1), O. Dudez (1), O. Beaudoux (1), V. Dalstein (1), A.-R. Kianmanesh (1), O. Bouché (1), M.-D. Diebold (1) (1) Reims. Introduction : La présence d’une mutation sur le gène BRAF, dont la plus fréquente est la mutation ponctuelle V600E, est un facteur indépendant de mauvais pronostic dans les cancers colorectaux. Actuellement, le diagnostic de mutation de ce gène est effectuée par des techniques de biologie moléculaire pour : rechercher l’absence de facteur de non-réponse au traitement anti-EGFR et pour différencier les cancers colorectaux MSI-H sporadiques de ceux entrant dans le cadre du syndrome de Lynch. Le gène BRAF est muté dans environ 10% des cancers colorectaux tous types confondus. Le but de ce travail était d’étudier les performances de l’immunohistochimie pour la détection de la mutation BRAFV600E par comparaison aux données de la biologie moléculaire et de comparer les critères clinico-pathologiques associés à cette mutation sur une série rétrospective de 86 pièces opératoires de cancers coliques examinés de 2006 à 2012 au CHU de REIMS dont le statut BRAFV600E était connu. Matériels et Méthodes : L’expression immunohistochimique a été étudiée sur Tissue Microarray confectionné au moyen de 6 spots prélevés sur chaque tumeur, 3 dans la partie centrale et 3 au front d’invasion après incubation avec l’anticorps spécifique de la mutation V600E. Trois lecteurs ont interprété l’immunomarquage de manière indépendante. La mutation BRAFV600E avait été recherchée par PCR en temps réel TaqMan. La série de tumeurs a fait l’objet d’une relecture histopathologique par 2 anatomopathologistes. Résultats : L’immunomarquage au moyen de l’anticorps spécifique VE1 s’est révélé d’une sensibilité de 95.2% et d’une spécificité de 92.3%. La reproductibilité inter-observateurs était κ = 0,83. La confrontation de ces résultats aux données anatomopathologiques confirme que les cancers coliques BRAFV600E mutés surviennent chez les sujets plus âgés (âge moyen 75 ans versus 67 ans, p = 0,005), plus souvent féminins (SR 0,5 versus 1,6, p = 0,02) et sont le plus souvent de localisation droite (19/21 versus 28/65, p < 0,001). Au plan anatomopathologique, les critères architecturaux et cellulaires décrits dans les cancers dits festonnés (architecture festonnée des glandes tumorales, éosinophilie cytoplasmique, noyaux vésiculeux non stratifiés [1] ) étaient retrouvés dans cette série de manière significativement plus élevée parmi ceux qui présentaient la mutation BRAFV600E (p = 0,02). Discussion : L’adénocarcinome colique de type festonné réputé de mauvais pronostic serait l’étape ultime de la voie histogénétique des néoplasies festonnées marquées par la mutation BRAF de survenue précoce. La relation entre cette maturation et le morphotype festonné, illustrée par les travaux expérimentaux, pourrait être en lien avec le rôle antiapoptotique de la mutation [2]. Conclusion : La détection de la mutation BRAFV600E dans les cancers coliques par immunohistochimie est réalisable avec une bonne sensibilité, spécificité et concordance interobservateurs. Les cancers coliques BRAFV600E mutés ont un profil clinique et morphologique qui doivent alerter sur l’intérêt du dépistage de la mutation. Références [1] : Tuppurainen K et al. J Pathol 2005 ; 207 (3) : 285-94. [2] : Rad R et al. Cancer Cell 2013 ; 24 (1) : 15-29. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8703 : P.24 Intérêt du scanner dans l’extension locorégionale des cancers rectaux : évaluation du risque de récidive locale M. Jaffro (1), P. Otal (1), G. Portier (1), R. Guimbaud (1), E. Berard (1), F.-Z. Mokrane (1) (1) Toulouse. Introduction : Un traitement néo-adjuvant est indiqué pour les tumeurs T3 du rectum. Les tumeurs à haut risque de récidive locale (MRC< 1 mm, envahissement ganglionnaire ou vasculaire, présence de nodule satellite) bénéficient d’une radiochimiothérapie néo-adjuvante (RCT). Les tumeurs à bas risque de récidive locale peuvent bénéficier d’une radiothérapie néo-adjuvante seule (RT) dans certians centres. L’objectif est d’étudier la concordance entre le scanner et l’IRM dans l’évaluation locorégionale du cancer du rectum afin de prédire les modalités du traitement néo-adjuvant, en classant les cancers du moyen rectum en haut ou bas risque de récidive locale. Matériels et Méthodes : Etude rétrospective portant sur les adénocarcinomes du rectum opérés au CHU de Toulouse, de janvier 2009 à décembre 2012. Deux radiologues (expert et junior) ont interprété les scanners avec reconstructions multiplanaires et les IRM, en aveugle de la clinique, des résultats de l’autre modalité d’imagerie et du deuxième observateur. Le risque de récidive locale a été détérminé en fonction des aractéristiques tumorales (localisation, taille, envahissement du mesorectum, MRC, adénomégalie, nodule satellite, envahissement vasculaire). Seules les tumeurs T3 ont été analysées. Les concordances scanner/IRM pour l’expert et les concordances expert/junior pour le scanner et pour l’IRM ont été calculées. Résultats : Sur les 62 patients, 56 ont été classés à haut risque de récidive locale. La concordance scanner/IRM pour prédire le traitement pour prédire le risque de récidive, évaluée par l’expert, est de 0,73. La concordance interobservateur est de 0,73 pour l’IRM et de 1,00 pour le scanner. Ainsi la sensibilité, la spécificité la VPP et la VPN de la TDM sont respectivement de 98%, 75%, 98% et 75%. Les différentes concordances TDM/IRM pour les caractéristiques tumorales sont de 0,73 pour la MRC, de 0,53 pour les adénomégalies, de 0,48 pour les nodules satellites, de 0,14 pour l’envahissement du mesorectum, de 0, 19 pour l’envahissement vasculaire et de 0,94 pour la taille. Conclusion : Le scanner avec reconstructions multiplannaires peut remplacer IRM pour prédire le risque de récidive locale dans la population des cancers du moyen rectum, classés T3. Références : 1- Thésaurus national de cancérologie digestive. Cancer du rectum. (2013) 2- Kim, C. K. et al. Comparison between 3-T magnetic resonance imaging and multi-detector row computed tomography for the preoperative evaluation of rectal cancer. J Comput Assist Tomogr 31, 853-859 (2007) 3-Beets-Tan, R. G. H. MRI in rectal cancer : the T stage and circumferential resection margin. Colorectal Dis 5, 392-395 (2003). Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8516 POSTERS P.23 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS 51 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS 52 P.25 Evolution de l’incidence, du recours aux traitements néoadjuvants et de la survie des patients atteints d’un cancer du rectum entre 1990 et 2009 dans le département du Finistère M.-C. Déniel (1), M. Cariou (1), J. Jezequel (1), F. Cholet (1), J.-B. Nousbaum (1), M. Robaszkiewicz (1) (1) Brest. Introduction : Les techniques chirurgicales d’exérèse totale du mésorectum et les traitements néoadjuvants ont pour objectif d’améliorer le pronostic du cancer du rectum. Le but de cette étude réalisée dans le département du Finistère entre 1990 et 2009 était d’analyser les variations d’incidence des adénocarcinomes du rectum ainsi que l’accès aux traitements néoadjuvants et leur impact sur la survie des patients. Patients et Méthodes : Tous les cas d’adénocarcinome du rectum diagnostiqués entre le 1er janvier 1990 et le 31 décembre 2009, recensés par le registre des tumeurs digestives du Finistère, ont été inclus dans l’étude. Quatre périodes de 5 ans ont été comparées pour les études d’incidence et de survie. Les variables étudiées étaient le sexe, l’âge, le stade du cancer au diagnostic (UICC), le type de premier traitement appliqué. Les variables qualitatives ont été comparées grâce au test de Chi 2 ; les courbes de survie ont été construites grâce à la méthode de Kaplan Meier et comparées par le test du log rank. Résultats : 2838 patients atteints d’un cancer du rectum invasif ont été inclus dans l’étude. Sur la totalité de la période 1990-2009, l’incidence du cancer du rectum a peu varié (7,51+0,33 à 7,97+0,32 pour 100 000 habitants). On notait une modification significative de la répartition des cancers par stades avec le temps (p = 0,04) avec une augmentation de la proportion de stades 4 qui passait de 16,4 % à 21,6% entre la première et la dernière période. La proportion de patients ayant reçu un traitement néoadjuvant par radiothérapie ou radiochimiothérapie, a augmenté avec le temps pour les cancers de stade 2 et de stade 3 (23 % entre 1990 et 1994 ; 55 % entre 2005 et 2009) ; la proportion de patients ayant reçu un traitement anti-cancéreux est passée de 17 à 65 % pour les cancers de stade 4. Le taux de survie globale à 5 ans était de 37,3% [IC : 33,7% - 41,3%] pour la période 1990-1994 et de 49,8 % [IC : 46,3% ; 53,6%] pour la période 2005-2009 (p = 10-5). Le gain de survie à 5 ans le plus important concernait les patients ayant un cancer de stade 3 (augmentation du taux de survie de 29,3% à 65,4%). Conclusion : En 20 ans, l’incidence de l’adénocarcinome du rectum a peu varié dans le Finistère. Les taux de survie ont augmenté de manière significative au fil des périodes malgré la plus forte proportion de stades évolués ; ceci est à mettre en parallèle avec l’augmentation de l’accès à un traitement néoadjuvant ou à un traitement anticancéreux exclusif. L’impact des progrès de la chirurgie n’a pas pu être mesuré dans cette étude. POSTERS Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8358 P.26 Cancer colorectal du sujet de moins de 50 ans. Epidémiologie dans le Calvados de 2000 à 2010 et comparaison aux sujets plus âgés F. Prévost (1), K. Bouhier-Leporrier (1), V. Bouvier (1), B. Dupont (1), G. Launoy (1) (1) Caen. Introduction : Le cancer colo-rectal est le premier cancer digestif des pays occidentaux. Des études récentes ont montré que l’incidence de ce cancer chez les sujets de moins de 50 ans était en augmentation. Cependant, les données sont encore contradictoires selon les études concernant le stade au diagnostic et la survie de ces patients jeunes par rapport aux sujets plus âgés.De plus, beaucoup d’études sont issues de séries hospitalières et les études de registre sont rares. Patients et Méthodes : De 2000 à 2010, 3870 cas incidents de cancers colorectaux ont été inscrits au Registre des tumeurs digestives du Calvados. Nous avons recueilli, pour les moins de 50 ans (n = 201) : l’incidence, les maladies prédisposantes, les antécédents personnels et familiaux de cancer, le mode de révélation, la localisation tumorale, le stade TNM, l’histologie et la différenciation tumorale. Nous avons analysé les traitements, les modes et délais évolutifs, les facteurs pronostiques et la survie relative. Ce groupe a été comparé à celui des sujets de plus de 50 ans sur la même période (n = 3669). Résultats : Dans le Calvados, 3,57% des cancers colorectaux (CCR) concernaient un patient de moins de 50 ans avec un taux d’incidence standardisée de 2,7 et 2,2/ 100000 habitants chez les femmes et les hommes. Les plus jeunes avaient significativement plus d’antécédents de maladies inflammatoires digestives, de syndromes prédisposants (2,46% vs 0,55% ; p<0,05) et de cancers familiaux (38,3% vs 15,4% ; p<0,001) que les sujets de plus de 50 ans. Les CCR des sujets jeunes étaient plus souvent de nature peu ou pas différenciée (10,5% vs 6,9% ; p<0,005), à composante mucineuse (9,5% vs 7,5%) ou à cellules indépendantes (1,5% vs 0,32%). Il n’existait pas de différence concernant le stade au diagnostic entre les sujets jeunes et les plus âgés. Les CCR de stades II et III des moins de 50 ans recevaient plus souvent une chimiothérapie adjuvante (42,5% et 91,6% vs 18,3% et 57,% ; p< 0,001). L’évolution de la maladie vers un stade métastatique (pour les stades I à III au diagnostic) était plus fréquente (31,8% vs 20,1% ; p<0,05) et plus précoce chez les patients jeunes. Cette évolution métastatique se faisait préférentiellement sur un mode multifocal chez les plus jeunes. Le stade TNM au diagnostic et la différenciation tumorale étaient les 2 facteurs pronostiques indépendants chez les 2 groupes de patients. La survie relative à 5 ans n’était pas différente entre les 2 groupes de patients (60% vs 56%). Conclusion : L’incidence du cancer colo-rectal chez les patients de moins de 50 ans semble être en augmentation, surtout chez les femmes, si on compare nos résultats à ceux d’études de registre antérieures. Dans notre étude, les patients de moins de 50 ans, atteints d’un cancer colorectal présentent plus de facteurs prédisposants au CCR et ils évoluent sur un mode métastatique plus fréquemment et plus rapidement que les sujets plus âgés .Cependant, leur survie à 5 ans est comparable à celle des plus âgés, résultat souvent contradictoire dans la plupart des études. Ceci témoigne probablement d’une prise en charge spécialisée et intensive de ce groupe de patients. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8965 Un index de masse corporel anormal est associé à un risque accru de cancer recto-sigmoïdien : intérêt d’une recto-sigmoïdoscopie courte pour un dépistage précoce (Groupe COINCIDE) C. Eveno (1), Y. Parc (1), A. Laurent (2), C. Tresallet (1), J.-C. Vaillant (1), A. Civet (1), M. Ducreux (3), J.-F. Emile (4) (1) Paris; (2) Créteil; (3) Villejuif; (4) Boulogne-Billancourt. Introduction : L’obésité est un facteur de risque connu du cancer colorectal (CCR) et est associée avec l’insuffisance pondérale à un mauvais pronostic. L’incidence du CCR est de 40 000 nouveaux cas en 2012 avec 1 cas diagnostiqué dans la tranche d’âge du début du dépistage (50-54 ans) pour 2 000 coloscopies réalisées. Les statistiques à partir desquelles est défini le dépistage du CCR sont issues des registres du cancer. Ces registres ont été renseignés il y a 20 ans et les caractéristiques de la population Française évoluent et en particulier son poids. Nous avons étudié l’influence de l’indice de masse corporelle (IMC) sur la localisation des tumeurs colorectales et son intérêt comme marqueur pour adapter le dépistage du CCR. Patients et Méthodes : De janvier 2008 à décembre 2010, nous avons colligé dans une database prospective (projet COINCIDE) les patients opérés de manière consécutive de cancers coliques dans 20 services APHP et IGR, d’Ile de France. L’analyse des données a été faite grâce à son algorithme propriétaire de clustering supervisé nonparamétrique (Q-Finder®). Le résultat est un jeu de règles ; une règle étant définie comme une combinaison de variables qui décrivent un sous-groupe de patients. Les variables d’une règle sont aussi bien continues et définies par des bornes inférieures et supérieures que des variables discrètes définies par une modalité. La sélection des règles est déterminée par la taille et le Z-score. La taille réfère au nombre de patients satisfaisant l’ensemble des critères définissant la règle. Résultats : Sur les 1908 patients de la base COINCIDE, 1095 patients présentaient un cancer localisé au sigmoïde ou au rectum. Nous avons analysé les patients en fonction de leur âge, sexe et IMC. Parmi les 12 sous-groupes de patients associés à un sur-risque de développer un cancer rectosigmoïdien, 6 sous-groupes étaient liés à un IMC anormal. Par exemple, 142 patientes de 42 à 69 ans, avec un IMC de 24 à 33 (en surpoids et obèse) avaient un risque 1,8 fois plus élevé d’avoir une tumeur primitive localisée au haut rectum par rapport à l’ensemble de la population ayant un CCR. Un autre sous groupe de 123 patients de 53 à 63 ans, avec un IMC de 14 à 22.4 (en insuffisance pondérale) avaient un risque 1,9 fois plus élevé d’avoir une tumeur primitive localisée au moyen rectum. Conclusion : La base COINCIDE est représentative, sur une période très récente, de l’état de la population d’Ile de France ayant un CCR. Les IMC anormaux (surpoids et insuffisance pondérale) sont associés à un sur-risque de CCR recto-sigmoïdien. Nous proposons de discuter d’intensifier le dépistage du CCR pour les personnes ayant soit un surpoids soit en déficit de poids par la réalisation sans AG d’une rectosigmoïdoscopie à l’âge de 45 ans. La validation du coût et de l’efficacité d’une telle pratique devra être réalisée de manière prospective. Remerciements, financements, autres : Financement par la Région ile de France et l’APHP. Soutien pour l’analyse statistique par Roche. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8784 P.28 Evaluation des délais de prise en charge des adénocarcinomes du rectum dans le Finistère entre 2000 et 2009 M.-C. Déniel (1), M. Cariou (1), J. Faycal (1), F. Tanne (1), J.-B. Nousbaum (1), M. Robaszkiewicz (1) (1) Brest. Introduction : Le pronostic du cancer du rectum dépend du stade au diagnostic ; il s’est amélioré grâce aux techniques chirurgicales d’exérèse totale du mésorectum et aux traitements néoadjuvants. Le bilan préthérapeutique par échoendoscopie et IRM et la discussion en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) peuvent avoir un impact sur le délai de mise en oeuvre du traitement. Le but de cette étude était d’analyser l’évolution des délais de prise en charge des adénocarcinomes du rectum diagnostiqués entre 2000 et 2009 dans le département du Finistère. Patients et Méthodes : Tous les cas d’adénocarcinome du rectum diagnostiqués entre le 1er janvier 2000 et le 31 décembre 2009, recensés par le registre des tumeurs digestives du Finistère, ont été inclus dans l’étude. Deux périodes ont été comparées : 2000-2004 et 2005-2009. Les variables suivantes ont été analysées : l’âge, le stade du cancer au diagnostic (UICC), le type de premier traitement appliqué, la densité médicale du lieu de résidence du patient, ainsi que la distance et la durée d’acheminement vers le centre de radiothérapie le plus proche pour les patients qui ont reçu un traitement néoadjuvant. Les variables qualitatives ont été comparées grâce au test du Chi 2 de Pearson, les variables quantitatives par l’analyse de variance et le test de Kruskal Wallis. Résultats : 1391 patients ont été inclus dans l’étude. Le délai moyen de prise en charge était de 28,5 ± 29,6 jours entre 2000-2004 et de 35,8 ± 30,6 jours entre 2005-2009. Cette différence était statistiquement significative (p < 10-5). Les délais de prise en charge n’étaient pas influencés par le sexe, l’âge, le stade UICC du cancer, le type de premier traitement appliqué et la démographie médicale. Pour les patients qui ont reçu un traitement néoadjuvant, la distance et la durée d’acheminement vers le centre de radiothérapie n’avaient pas d’effet sur les délais de prise en charge. L’allongement des délais, constaté entre les deux périodes de l’étude, était plus important pour les patients les plus jeunes et pour les cancers au stade 2 et stade 3. Conclusion : Les délais de prise en charge du cancer du rectum ont augmenté après 2004 dans le département du Finistère et n’étaient pas liés aux caractéristiques des tumeurs, au type de premier traitement appliqué, à la démographie médicale ou à la distance du lieu de domicile du patient au centre de radiothérapie le plus proche. Le temps nécessaire à la réalisation du bilan préthérapeutique et la discussion systématique des dossiers en RCP est probablement à l’origine de cet allongement des délais de prise en charge. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8371 POSTERS P.27 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS 53 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS POSTERS 54 P.29 P.30 S. Charles (1), N. Catajar (1), H. Charreire (2), S. Saifi (1), T. Aparicio (3), T. Gombeaud (4), R. Benamouzig (3) C. Debove (1), L. Maggiori (1), A. Chau (1), F. Kanso (1), M. Ferron (1), Y. Panis (1) (1) Bondy; (2) Créteil; (3) Bobigny; (4) Les Lilas. (1) Clichy-la-Garenne. Introduction : L’évaluation du dépistage organisé du cancer colorectal met en évidence des disparités de participation à l’échelle régionale, départementale et communale. Aborder les inégalités d’accès à la prévention suppose d’analyser les logiques d’occupation de l’espace par la population qui combinent des critères politiques, sociaux, économiques, culturels et de prendre en compte les contextes sociaux tels que les lieux de vie ou les politiques de santé. L’objectif de cette étude a été d’analyser les déterminants socio-territoriaux de la participation au dépistage du cancer colorectal à une échelle infra-communale en utilisant un outil de cartographie fine pour la campagne 2010-2011. Matériels et Méthodes : Différentes sources de données ont été mobilisées pour ce travail de cartographie mené dans la ville de Bondy : Données du dépistage disponibles au CDC93 (structure de gestion des dépistages organisés en Seine-SaintDenis) avec un géocodage des assurés (11 510 personnes invitées soit 97 % de la population cible ; 2 673 personnes dépistées) et des professionnels sanitaires ; données de l’Assurance Maladie sur l’offre de soins et le recours extraites spécifiquement pour l’étude ; données socio-économiques de l’INSEE ; Plan Local d’Urbanisme. L’échelle retenue a été celle de l’IRIS « Ilots Regroupés pour l’Information Statistique » en faisant référence à la taille visée de 2 000 habitants par maille élémentaire. Parallèlement, pour percevoir les caractéristiques des différents territoires, des entretiens ont été réalisés avec les acteurs de terrains comme les médecins libéraux, l’élu en charge de la santé, les équipes municipales et acteurs associatifs travaillant sur la santé. Résultats : La ville étudiée est segmentée en trois secteurs fonction de critères socio-économiques combinés aux ruptures géographiques physiques. La répartition des médecins généralistes est inégale et les conditions d’exercice variables selon ces secteurs. Ainsi 12 % des médecins généralistes exercent à « Bondy Nord » mais ils assurent 21 % des consultations et 29 % des consultations pour les bénéficiaires de la CMU-C. Parmi les personnes ayant réalisé le test après une consultation, 90 % avaient consulté un médecin à Bondy ou une ville limitrophe. De fortes disparités de participation sont constatées à l’échelle IRIS de 17 % à 35 %. La part de réalisation après la seconde relance avec envoi du test à domicile varie aussi selon les IRIS de 6 % à 35 %. La population occupant les IRIS défavorisés participe moins au dépistage organisé. Selon les quartiers défavorisés, la proportion des tests réalisés après consultation est plus importante lorsque les médecins se situent à proximité, sans toutefois que la participation ne soit plus forte sur ces zones. Conclusion : La population occupant les IRIS défavorisés participe moins au dépistage organisé. Les résidents des quartiers aux situations socio-économiques les plus défavorables sont aussi ceux pour qui l’accès au médecin généraliste est le plus difficile. Dans ce contexte, les services municipaux et les acteurs associatifs, en ouvrant le dialogue avec le public, peuvent jouer un rôle important dans l’accès au dépistage, aux côtés des médecins généralistes, pivots de la campagne. Remerciements, financements, autres : Remerciements aux membre du comité scientifique du CDC93 Travail réalisé dans le cadre du Master «Géographie, Santé, Territoire et Environnement», co-habilité par l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense et l’Université Paris Est Créteil. Introduction : L’envahissement microscopique des marges de résection chirurgicale (R1) est un facteur de mauvais pronostic, en terme de récidive locale et de survie, chez les patients opérés d’un adénocarcinome du rectum. Néanmoins, il existe peu d’études ayant évalué spécifiquement le devenir des patients ayant une résection R1, notamment en fonction du type de résection R1 (circonférentielle ou digestive distale). L’objectif de notre étude était de comparer chez les patients R1 versus R0 : la survie globale et sans récidive, le taux de récidives locales ou métastatiques. Patients et Méthodes : De 2005 à 2013, 377 patients consécutifs opérés d’une proctectomie par voie laparoscopique pour un adénocarcinome du rectum ont été inclus. La résection R1 (circonférentielle ou digestive distale) était définie comme une marge ≤ 1 mm. Nous avons effectué une analyse de survie des différents groupes avec courbes de Kaplan-Meier et des analyses comparatives des taux de récidive par des tests de Khi-2 de Pearson. Résultats : 48 patients avaient une résection R1 (13%) : 36 (75%) sur la marge circonférentielle, 7 sur la marge digestive distale (15%) et 5 sur les deux marges (10%). Après un suivi moyen de 27 mois (extr. 0-97), chez les patients R0, le nombre de décès était de 16/329 (5%), le taux brut de récidive globale de 80/329 (25%) dont métastatique 66/329 (20%) et loco-régionale 21/329 (6%). La survie globale à 24 mois était de 96% chez les patients R0 et de 82% chez les patients R1 (p<0,001). Dans le groupe R1 globale, étaient significativement plus élevés par rapport aux R0 : le nombre de décès : 8/48 (17% ; p = 0,005) et le taux brut de récidive globale : 26/48 (54% ; p<0,0001). Dans le groupe R1 uniquement circonférentielle, étaient significativement plus élevés par rapport aux R0 : le nombre de décès : 8/36 (23% ; p = 0,001) et le taux brut de récidive globale : 20/36 (56% ; p<0,0001). Dans le groupe uniquement R1 digestive distale, il n’existait aucune différence significative par rapport aux R0 pour : le nombre de décès : 0/7 (0% ; p = 0,55) et le taux brut de récidive globale : 3/7 (43% ; p = 0,37). Concernant le taux brut de récidive locorégionale, il était de 21/329 (6%) dans le groupe R0 versus 5/36 (14%) dans le groupe R1 circonférentielle (p = 0,160) et de 2/7 (29%) dans le groupe digestive distale (p = 0,08). Conclusion : L’existence d’une résection R1 sur une pièce de proctectomie est associée à un plus mauvais pronostic en terme de survie. Comparativement aux résections R0, une résection R1 uniquement digestive distale n’a pas la même signification pronostique péjorative qu’une résection R1 uniquement circonférentielle, qui elle est associée à une augmentation significative du taux de récidive métastatique justifiant dans ce cas la discussion d’un traitement systémique adjuvant. Chez les patients R1 uniquement circonférentielle ou uniquement digestif distale, l’absence d’augmentation significative du taux de récidive loco-régionale par rapport aux patients R0 suggère qu’une reprise chirurgicale loco-régionale prophylactique dans ces cas est probablement moins justifiée. Analyse des disparités socio-territoriales d’accès au dépistage du cancer colorectal en Seine-Saint-Denis (Campagne 2010-2011) Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7830 Après proctectomie laparoscopique pour cancer, quel est le devenir des patients ayant une résection R1 ? Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8541 P.32 C. Debove (1), L. Maggiori (1), A. Chau (1), F. Kanso (1), M. Ferron (1), Y. Panis (1) A. Chau (1), L. Maggiori (1), C. Debove (1), F. Kanso (1), M. Ferron (1), Y. Panis (1) (1) Clichy-la-Garenne. (1) Clichy-la-Garenne. Introduction : L’envahissement microscopique des marges de résection chirurgicale (R1) est un facteur de mauvais pronostic, en terme de récidive locale et de survie, chez les patients opérés d’un adénocarcinome du rectum. L’objectif de notre étude est de rechercher des facteurs de risque de résection R1. Patients et Méthodes : De 2005 à 2013, 377 patients consécutifs opérés d’une proctectomie par voie laparoscopique pour un adénocarcinome du rectum ont été inclus. La résection R1 (circonférentielle ou distale) était définie comme une marge ≤ 1 mm. Une analyse uni puis multivariée a été réalisée pour rechercher des facteurs prédictifs de résection R1. Résultats : 48 patients avaient une résection R1 (13%) : 41 (85%) sur la marge circonférentielle et 12 sur la marge digestive distale (25%), certains patients ayant les 2 réunis. En analyse univariée étaient associés à un risque plus élevée de résection R1 : bas rectum, durée opératoire, coloanale manuelle (ACA) et sur la pièce opératoire : T3-T4. En analyse multivariée, les facteurs de risque indépendants de résection R1 étaient : ACA (OR = 5,35 ; p = 0,019), tumeur T3-T4 (OR = 2,88 ; p = 0,03), et durée opératoire (OR = 1,01 ; p = 0,022). Les facteurs de risque indépendants de marge circonférentielle envahie étaient l’indice de masse corporelle (IMC) (OR = 1,2 ; p = 0,014), ACA (OR = 6,38 ; p = 0,001), et lésion T3-T4 (OR = 11,6 ; p = 0,004). Aucun facteur de risque d’envahissement de la marge digestive distale n’était identifié. Conclusion : Cette étude suggère que certains patients avec cancer du rectum ont un risque particulièrement élevé de résection R1 : IMC élevé, cancer du bas rectum, ACA manuelle et/ou tumeur volumineuse suspecte d’être T3-T4. Chez ces patients, ce sur-risque de résection R1 justifie un bilan morphologique précis systématique par IRM, et pourrait justifier un usage extensif des thérapeutiques néoadjuvantes. Introduction : Le prolapsus extériorisé du côlon après exérèse totale du mésorectum (ETM) pour cancer avec résection inter-sphinctérienne (RIS) est une entité mal connue. Le but de ce travail a été d’en analyser les conséquences fonctionnelles et les possibilités thérapeutiques. Patients et Méthodes : De 2006 à 2013, parmi 142 ETM laparoscopique avec RIS, 9 (6%) patients (dont 2 RIS subtotales et 7 RIS partielles) ont présenté un prolapsus extériorisé symptomatique (avec altération significative de la fonction sphinctérienne ressenti par le patient) après un délai moyen après l’ETM de 9 mois (extr. 3-24). Résultats : Parmi les 9 patients, 6 ont été réopérés par voie transanale avec résection du réservoir latérale dans 5 cas, et résection d’une ACA directe dans 1 cas. Une nouvelle anastomose coloanale (ACA) directe manuelle était ensuite réalisée dans les 6 cas, dont 2 avec myorraphie associée des releveurs. Dans aucun des 6 cas, une nouvelle stomie temporaire était nécessaire. Parmi ces 6 patients, après un suivi moyen de 23 mois (extr. 1-58) après la cure du prolapsus, la fonction a été considérée comme significativement améliorée par 3 patients (50 %), inchangée dans 2 cas (dont un nécessitant une colostomie définitive avec amputation abdominopérinéale du fait de la persistance d’un très mauvais résultat fonctionnel dans le suivi) et 1 a un recul trop court après l’intervention. Les 3 autres patients n’ont pas été réopérés : deux avaient un résultat fonctionnel médiocre (impériosité et/ ou incontinence, selles fractionnées) mais acceptable pour les patients et le dernier a un suivi trop court après la fermeture de stomie. Conclusion : Bien que rare, le prolapsus colique extériorisé après RIS altère significativement la fonction sphinctérienne. Une reprise par voie transanale avec transformation en ACA directe semble améliorer la fonction chez la moitié des patients. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8389 Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8379 Peut-on prédire une résection R1 avant la réalisation d’une proctectomie laparoscopique pour cancer ? Prolapsus colique extériorisé après résection inter-sphinctérienne : quelle conséquence ? Quel traitement proposer ? JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS P.31 POSTERS 55 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS POSTERS 56 P.33 P.34 S. Valmary-Degano (1), L. Vuitton (1), C. Jaillet (1), E. Jacquin (1), C. Lassabe (2), F. Monnien (1), B. Heyd (1), N. Lamfichek (3), A. Picard (2), J. Raffoul (3), C. Mougin (1), J.-L. Pretet (1) M. Abid (1), A. Hamed (1), K. Cherchar (1), M.-W. Boubnider (1), M. Mahiou (1), M. Afiane (1), S. Admane (1), H. Ait Kaci (1), A. Hammani (1), A. Graba (1) Les papillomavirus humains (HPV) ne sont pas impliqués dans la carcinogénèse colorectale : étude de 250 cas (1) Besançon; (2) Belfort; (3) Montbéliard. Introduction : La présence d’HPV dans les cancers colorectaux (CCR) est encore débattue, avec une prévalence du virus dans ces tumeurs qui varie de 0 à 80 % selon les études. Les résultats hétérogènes peuvent s’expliquer par la diversité des techniques de détection utilisées. Toutefois, ceux obtenus par des techniques de PCR de sensibilité et spécificité similaires restent discordants. Les HPV16 ou HPV18 à haut risque carcinogène sont les principaux types détectés dans les CCR dans des séries brésiliennes et asiatiques ou encore américaines et européennes. Il n’existe pas de données françaises. La question du rôle des HPV dans la carcinogenèse colorectale est déterminante, compte tenu de son impact en terme de prévention. L’objectif principal de l’étude était de déterminer la prévalence d’HPV16 et HPV18 dans les CCR. Les objectifs secondaires étaient (1) de décrire le portage d’HPV en fonction de la localisation du cancer (colon droit/gauche, sigmoïde, rectum) ; (2) de comparer la valeur de la charge virale dans la tumeur et dans la muqueuse saine pour les tumeurs HPV+ ; (3) de comparer le nombre de cas HPV+ dans les CCR et dans les colons non tumoraux. Matériels et Méthodes : Nous avons analysé 217 CCR chez 210 patients ainsi que du tissu sain à distance et 40 diverticuloses coliques, soit un total de 467 échantillons. La recherche d’HPV a été réalisée par une qPCR duplex spécifique ciblant le gène E6 d’HPV16 et d’HPV18. Un génotypage par INNO-LiPA a été effectué sur 10% des échantillons pris au hasard. Toutes les précautions pour éviter les contaminations ont été prises à chaque étape. Résultats : A la première détermination, l’ADN d’HPV16 a été mis en évidence dans seulement 3/467 échantillons chez 2 patients atteints de CCR, soit une prévalence de 0,94 % (précision de 1,3% ; IC à 95 % [0 ; 2,24] ). La charge virale était non quantifiable dans la tumeur et la muqueuse saine du colon droit de l’un des patients et égale à 2,3 copies d’équivalent génome d’HPV16/103 cellules dans la tumeur du sigmoïde du second patient. Ces 3 résultats positifs ont été confirmés par une qPCR simplex ciblant E6 d’HPV16 à partir des mêmes extraits d’ADN, mais n’ont pas été confirmés après une seconde extraction d’ADN à partir des mêmes blocs en paraffine. Cinq autres blocs en paraffine des pièces opératoires de ces deux patients ont été testés, avec des résultats à nouveau négatifs. Le génotypage par INNO-LiPA réalisé (1) sur les 3 cas HPV16 positifs à la première extraction et (2) sur 21 autres cas tirés au sort parmi les CCR HPV négatifs, a montré des résultats strictement identiques, avec une concordance parfaite entre la qPCR et le génotypage. Finalement, les trois échantillons HPV16 positifs à la première extraction ont été considérés comme négatifs devant l’absence de reproductibilité des résultats. Aucun cas témoin de diverticulose colique n’abritait d’ADN d’HPV16 ou d’HPV18. Ainsi la prévalence d’HPV16 et HPV18 est de 0 % dans cette étude de 250 patients (467 échantillons). Discussion : Dans notre travail, la taille de la population étudiée était suffisante pour tester l’hypothèse de la présence d’HPV dans les CCR, avec une précision de 1,3 % et un IC de 95 %. Ce travail démontre, par des techniques de biologie moléculaire rigoureuses, sensibles et spécifiques, qu’aucun cas de CCR ou de colon non tumoral n’abrite d’HPV16 ou HPV18. Conclusion : Notre étude, avec une méthodologie adaptée (technique sensible, effectif de grande taille), objective l’absence d’HPV16 ou HPV18 dans les CCR d’une population française, excluant définitivement un rôle des HPV dans la carcinogenèse colorectale. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8041 La radiothérapie courte suivie d’une chirurgie différée est une option valable dans les cancers du bas et du moyen rectum : résultats d’une étude prospective randomisée (1) Alger, ALGERIE. Introduction : Deux techniques de radiothérapie néo-adjuvante sont admises dans le traitement des adénocarcinomes du rectum. Il s’agit de la radiothérapie hypo-fractionnée (5X5 Gy) délivrée en 5 à 7 jours suivie d’une chirurgie immédiate (schéma scandinave), et de la chimio-radiothérapie concomitante de 45 à 50 Gy réalisée en 5 semaines (RCC) suivie d’une chirurgie 6 à 8 semaines après. Le RCC permet d’obtenir des réductions de la taille tumorale de même que des taux de réponses histologiques complètes pouvant atteindre 20% des cas contrairement au schéma scandinave à cause du délai trop court entre la fin du traitement et la chirurgie. Objectif : Augmenter le taux de réponses histologiques du schéma scandinave en retardant la chirurgie de 6 à 8 semaines après la radiothérapie. Patients et Méthodes : De mai 2010 à Juillet 2012, 236 patients présentant un adénocarcinome du moyen et du bas rectum classé à l’IRM T3/4 et/ou N+ ont reçu une radiothérapie néo-adjuvante hypo-fractionnée et ont été randomisés en 2 groupes. Un premier groupe (Groupe 1) de 102 patients à bénéficié d’une ETM 7 à 10 jours après la radiothérapie est comparé au seconde groupe de 134 patients dont la chirurgie a été retardée entre 6 et 8 semaines après la radiothérapie. Résultats : La résection était de type R0 dans 76,5 % des cas (n = 78) pour le groupe 1 vs 88% (n = 118) pour le groupe 2. La mortalité post opératoire était de 3,9% (n = 4) pour le groupe 1 vs 3% (n = 4). Une morbidité de grade 3 et 4 a été observée dans 3% des cas (n = 3) pour le group 1 vs 6,7% des cas (n = 9) pour le groupe 2. Un down staging a été observé dans 21,6% (n = 22) pour le groupe 1 vs 27% (n = 36) pour le groupe 2. Enfin des réponses histologiques complètes ont été observées dans 10,4 % des cas (n = 14) uniquement après chirurgie différée. Conclusion : La modification du schéma scandinave classique en retardant la chirurgie de 6 à 8 semaines permet d’obtenir un down-staging et des réponses histologiques complètes sans augmenter le taux de complications postopératoires La modification du schéma scandinave classique en retardant la chirurgie de 6 à 8 semaines permet d’obtenir un down-staging et des réponses histologiques complètes sans augmenter le taux de complications postopératoires. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7907 Tolérance et efficacité de la radiothérapie stéréotaxique au moyen du système Cyberknife® dans le traitement du cancer colorectal oligométastatique A. Lebrun (1), Y. Pointreau (1), S. Chapet (1), G. Bernadou (1), S. Féau (1), E. Dorval (1), G. Calais (1), T. Lecomte (1) (1) Chambray-lès-Tours. Introduction : La radiothérapie stéréotaxique permet une irradiation hautement conformationnelle grâce à l’utilisation d’un grand nombre de faisceaux multidirectionnels d’une précision millimétrique. La place de cette technique d’irradiation est encore peu évaluée dans le traitement du cancer colorectal oligométastatique. L’objectif de cette étude était d’évaluer la tolérance et l’efficacité d’une radiothérapie stéréotaxique au moyen du système Cyberknife® chez des patients (pts) atteints d’un cancer colorectal oligométastatique (CCRm). Matériels et Méthodes : Les pts consécutifs traités entre juin 2010 et décembre 2012 par le système Cyberknife® pour une récidive locale ou des métastases d’un CCR ont été inclus dans cette étude monocentrique. L’indication du Cyberknife® était posée en réunion de concertation pluridisciplinaire. La tolérance était évaluée selon les critères NCI-CTC AE V4. Et l’évaluation tumorale (contrôle local des lésions traitées) tous les 3 mois selon les critères RECIST 1.1. La survie sans progression (SSP), la survie globale (SG) et la durée sans progression (DSP) des lésions traitées ont été calculées par la méthode de Kaplan-Meier et comparées par le test du log-rank. Les paramètres suivants ont été recueillis avant le début du traitement : l’OMS, le site métastatique, le caractère synchrone ou métachrone des lésions traitées, la localisation du cancer primitif, les antécédents de traitement par thérapie ciblée (anti-VEGF et/ou anti-EGFR), le délai entre le diagnostic de la métastase et la date d’irradiation stéréotaxique, le nombre de ligne de chimiothérapie avant irradiation stéréotaxique, le sexe et l’âge au moment du traitement. Résultats : 57 pts porteurs de 67 lésions traitées par Cyberknife® ont été inclus. Leurs caractéristiques étaient : 33 hommes et 24 femmes ; âge médian au moment du traitement : 69 ans (37-85) ; 53 % avec statut OMS à 0 ; nombre de ligne de chimiothérapies reçues de 2 lignes dans 23,9 % des cas, 3 lignes dans 22,4 % des cas, 4 lignes dans 19,4 % des cas et 5 lignes dans 6 % des cas ; le nombre de pts qui ont reçu au moins une thérapie ciblée était de 68,2 % . Les localisations des lésions traitées étaient : pulmonaires n = 26 (39%), hépatiques n = 20 (30%), ganglionnaires n = 13 (19%), autres n = 8 (12%). Les lésions traitées étaient synchrones de la tumeur primitive dans 14 % des cas. Le suivi médian était de 12 mois (3-33,6). La dose moyenne délivrée au niveau de chaque lésion était de 56,4 Gy pour les métastases pulmonaires ; 35,2 Gy pour les métastases ganglionnaires ; 45 Gy pour les métastases hépatiques. Les taux de contrôle local des lésions traitées étaient de 68,9 % à un an. Les taux de contrôle local à un an des métastases pulmonaires, ganglionnaires et hépatiques étaient respectivement de 77%, 89% et 54 %. La médiane de temps sans progression des lésions traitées était de 9 mois. Les médianes de SSP et de SG étaient de 6 et 11 mois respectivement. Parmi les paramètres analysés aucun n’était significativement associé aux données de survie. Aucune toxicité de grade 4 n’a été observée. Douze pts (18 %) ont présenté une toxicité aiguë de grade 1-2 et 6 pts (9 %) une toxicité tardive de grade 2-3. Conclusion : Dans cette série, la radiothérapie stéréotaxique par Cyberknife® semble être un traitement local bien toléré et efficace des métastases de CCR chez des pts pour la plupart lourdement pré-traités. Elle se positionne comme une alternative thérapeutique prometteuse à d’autres traitements locorégionaux tels que la chirurgie ou la radiofréquence. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8941 P.36 La prescription de chimiothérapie dans le cancer colorectal en Ile-de-France est conforme aux bonnes pratiques cliniques (Groupe COINCIDE) C. Eveno (1), T. Aparicio (2), T. André (1), J.-M. Gornet (1), V. Boige (3), M. Pocard (1) (1) Paris; (2) Bobigny; (3) Villejuif. Introduction : Selon le rapport sur la surveillance et la promotion du bon usage du médicament, l’impact sanitaire et économique des prescriptions et de l’utilisation hors recommandations des produits de santé en France est important. Nous avons voulu étudier la mise en conformité des prescriptions de chimiothérapie dans le cancer colorectal (CCR) par rapport au référentiel de cancérologie. Patients et Méthodes : De janvier 2008 à décembre 2010, nous avons colligé dans une database prospective (projet COINCIDE) les patients opérés de manière consécutive de cancers coliques dans 20 services APHP et IGR, d’Ilede-France. Pour les comparaisons de moyennes et de concentrations, le test t de Student bilatéral a été utilisé avec un seuil de significativité de 5%. Résultats : Sur les 1908 patients de la base COINCIDE, 3 situations cliniques ont été identifiées comme nonconformes aux recommandations de bonne pratique clinique, représentant 15% des traitements : i) - Cent trente sept (25.7%) des 533 patients ayant une tumeur de stade II ont reçu de la chimiothérapie, dont 72 patients (52.5%) du Folfox et 57 patients (41.6%) du 5FU seul. Il n’y a pas eu d’ajout de biothérapie. Ii) - Parmi les 483 patients ayant une tumeur de stade III, 159 (33%) n’ont pas eu de chimiothérapie adjuvante après résection de la tumeur primitive, avec une moyenne d’âge et un taux d’opération en urgence significativement plus élevés que ceux ayant eu de la chimiothérapie (74 ans et 19.6% vs. 62.8 ans et 11.4%, p < 0.001 et p < 0.05). Iii) - Parmi les 325 patients de stade IV, 78 (24%) n’ont pas eu de chimiothérapie, avec une moyenne d’âge et un taux de décès significativement plus élevés que ceux ayant eu de la chimiothérapie (69.3 ans et 14.1% vs. 61.1 ans et 1.6%, p < 0.001). Lorsqu’elle était réalisée, le type de chimiothérapie était majoritairement en accord avec les recommandations, avec dans les stades III, 85% de Folfox et dans les stades IV, 41.5% de Folfox, 20% de Folfiri-Bevacizumab, 12.3% de FolfoxBevacizumab et 9.2% de Folfiri. L’utilisation de Bevacizumab et de Cetuximab chez les patients non métastatique était de 2.4 et 1.1%, respectivement. Conclusion : La base COINCIDE est représentative, sur une période très récente, des soins apportés aux patients présentant un CCR en Ile de France. Sur cette cohorte étudiée à un instant « t », la prescription de chimiothérapie est en adéquation avec les recommandations du thésaurus de cancérologie digestive, référentiel de cancérologie, dans 85% des cas. Ces résultats sont en amélioration par rapport aux derniers chiffres de 80% de l’Union Régionale des Caisses Régionales d’Assurance Maladie d’Ile de France. Certains facteurs explicatifs de l’inadéquation de prescription peuvent êtres soulevés, comme la chimiothérapie adjuvante dans les stades II ayant des facteurs histologiques de mauvais pronostiques (représentant environ 15% des stades II), l’absence de chimiothérapie chez des patients aux âges très avancés, opérés en urgence, ou présentant de lourdes comorbidités et seront analysés ultérieurement. Remerciements, financements, autres : Financement par la Région ile de France et APHP Soutien pour l’analyse statistique par Roche. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8894 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS P.35 POSTERS 57 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS 58 P.37 Evaluation de l’homogénéité de la réponse histologique des métastases hépatiques après chimiothérapie d’induction T. Orriere (1), C. Cosse (1), D. Chatelain (1), C. Sabbagh (1), J.-P. Joly (1), B. Chauffert (1), J.-M. Regimbeau (1) (1) Amiens. Introduction : Le traitement des métastases hépatiques (MH) associe chirurgie et chimiothérapie péri-opératoire (CT) selon leur résécabilité initiale. Après l’intervention, la réponse tumorale à la CT est déterminée par 2 classifications (celle du Rubbia-Brandt et celle du MD Anderson). A l’heure actuelle aucune étude ne rapporte l’homogénéité de la réponse histologique (RH) des MH après CT d’induction pour chacune des classifications. Patients et Méthodes : Nous avons réalisé une étude rétrospective, monocentrique des patients opérés pour cancer colorectal (CCR) avec MH entre septembre 2011 et juin 2013. Les patients traités par CT d’induction (au moins 4 cycles) à visée chirurgicale avec au moins 2 MH réséquées pendant le même temps opératoire pour lesquelles les 2 classifications sont décrites dans le compte rendu d’anatomopathologie ont été inclus. Le critère de jugement principal correspond à une RH homogène pour chaque classification définie comme une RH similaire pour chaque MH. Les critères secondaires sont les facteurs de risque de réponse homogène et l’impact de la RH sur la décision de la RCP. La population a été divisée en sous-groupes en fonction du sexe, de l’IMC, des type et nombre de cycles de CT (≤8 vs. >9), du caractère synchrone vs. métachrone, de la localisation et taille (la plus grosse MH et en moyenne). Résultats : 39 patients soit 148 MH ont été inclus. 8 MH étaient en réponse complète (5.4%). D’après la classification Rubbia-Brandt, 44% ont une réponse homogène (max 80% pour MH > 3cm ; min 18% pour MH ≥ 3 traitées par folfiri ou folfox seul) et avec celle du MD Anderson 44% (max 61% pour plus de 2 MH ≤ 3cm ; min 14% pour plus de 3 MH localisées dans les segments VII-VIII). Aucun facteur testé n’était prédictif de RH homogène. La RH n’affecte la décision de la RCP que pour 2 patients (changement de la CT). Conclusion : Dans notre expérience, la réponse histologique à une CT d’induction n’est pas homogène chez les patients opérés pour CCR avec MH. POSTERS Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8871 P.38 Impact du polymorphisme de HIF1α sur la survie sans progression des patients traités par bévacizumab dans le cancer colorectal métastatique C. Sibertin-Blanc (1), A.-S. Chantry (1), J. Ciccolini (1), M. Duluc (1), E. Norguet (1), L. Dalmasso (1), J.-F. Seitz (1), S. Olschwang (1), L. Dahan (1) (1) Marseille. Introduction : Le cancer du colon représente le 3èmecancer le plus fréquent avec 42100 nouveaux cas par an en France en 2012. Dans un quart des cas le diagnostic se fait au stade métastatique. La chimiothérapie de première ligne est souvent une bi-chimiothérapie (Folfox ou Folfiri) associée à une thérapie ciblée (Bevacizumab ou Cetuximab). Depuis 2004 la mutation KRAS est prédictive de non réponse aux anti-EGFR mais on ne connait pas de facteurs prédictifs d’efficacité des antiangiogéniques et en particulier du bevacizumab. Notre étude a pour objectif d’évaluer l’impact de SNPs (Single Nucleotide Polymorphism) impliqués dans la signalisation du VEGF sur l’efficacité de l’avastin. Dans notre étude, les polymorphismes du VEGF-A (-2578 C/A, -1154G/G, -634G/ C, +936C/T ; -460 T/C ; +405C/G), VEGFR1 (-319C/A), VEGFR-2 (-604T/C ; 1192C/T ; 1719T/A) et HIF1α (1772C/T ; 1790G/A) ont été corrélés à la survie sans progression, la survie globale, la survie spécifique, la réponse et la survenue d’une hypertension artérielle chez des patients traités par bevacizumab pour un cancer colorectal métastatique. Patients et Méthodes : Nous avons inclus rétrospectivement tous les patients présentant un adénocarcinome colo-rectal métastatique traités par bevacizumab dans un service universitaire d’oncologie digestive du CHU Timone (Marseille) et pour lesquels nous disposions d’un échantillon d’ADN sanguin. Les patients étaient traités par une chimiothérapie à base de 5FU associée à du bevacizumab. Tous les patients avaient signés un consentement institutionnel. Résultats : De septembre 2005 à février 2013, 120 patients ont été inclus. Nous disposions d’ADN pour 60 d’entre eux et les données cliniques étaient disponibles pour 51 patients. Les patients étaient âgés en moyenne de 63 ans, il y avait 38 hommes (74,5%, ), ils étaient majoritairement en bon état général (OMS = 0-1). La tumeur initiale était majoritairement au niveau du colon gauche (54,9%) ; 76,5 % présentaient des métastases synchrones contre 17% de métastases métachrones. Les métastases étaient multiples dans 61% des cas. Le bevacizumab était administré en majorité en première ligne (66,6%) et en association avec du folfiri (92%). Les patients ont reçu en moyenne 15 [1-75] cures. Notre population contenait 35,5% de KRAS mutés. Le taux de réponse objective était de 29%, 54,9% de maladie stable, 11,7% de progression et 3,9% de non évaluables. La médiane de survie sans progression était de 12.7 mois [9,9- 25,4] et la médiane de survie globale était de 26.1 mois [19.9-37.3]. Dans notre population, il n’a pas été retrouvé d’association significative entre les SNPs étudiés et la réponse tumorale, ni la survie globale. En revanche le SNPs HIF1α1772 C/T était significativement associé à une diminution de la survie sans progression avec une médiane à 1.4 mois pour les homozygotes TT [1.4-3.0] contre 25.4 mois pour les hétérozygotes CT [11.9-75.4] et 11.6 mois pour les homozygotes CC [7.7-16.3] (p = 0,0169). Conclusion : Le polymorphisme HIF1α 1772 C/T serait prédictif d’une moins bonne survie sans progression chez les patients traités par bevacizumab pour un cancer colorectal métastatique avec survie sans progression diminuée pour les homozygotes TT. L’étude spécifique des hétérozygotes est en cours pour documenter leur avantage. Ce résultat doit être confirmé par une étude prospective avec un groupe contrôle sans avastin. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8684 Analyse post-hoc selon les sous-groupes de Köhne chez les patients avec un cancer colorectal (mCRC) traité dans l’étude VELOUR P. Rougier (1), G. Lledo (2), P. Artru (2), E. Van Cutsem (3), J. Taieb (1) (1) Paris; (2) Lyon; (3) Louvain, BELGIQUE. Introduction : Kohne (Ann Oncol 2002) a identifié 3 groupes pronostiques parmi les patients traités par fluoropyrimidines. L’étude VELOUR a démontré un bénéfice en survie avec FOLFIRI-aflibercept (A) vs placebo chez les mCRC en progression durant ou après oxaliplatine, et, nous l’avons réanalysé en considérant les groupes de Kohne. Patients et Méthodes : Dans cette analyse post-hoc de l’étude VELOUR (n = 1226), les groupes de Kohne étaient définis en patients à faible risque : PS0/1 + ≤1 site métastatique ; risque intermédiaire : PS 0/1+ > 1 site métastatique et taux de phosphatase alcaline < 300U/L ou PS 2 +≤1 site métastatique + GB totaux < 10.109/L ; haut risque : les autres. Résultats : Les survies différent selon les groupes. Seuls les groupes à risque faible et intermédiaire traités par FOLFIRI-A ont une survie globale plus longue que celle du groupe FOLFIRI-placebo (P) avec une probabilité de survie à 30 mois augmentée de 11%. Ce bénéfice n’existait pas pour le groupe à haut risque. Gr. De Kohne Survie Globale Risqué élevé FOLFIRI-A [95% CI] 255 Patients, n 270 Médiane, mo* 13.67 [12.32; 15.97 16.43] [14.42 ; 20.86] Probabilité survie à30 m* 0.16 [0.08; 0.23] 0.27 [0.19 ; 0.35] 282 Faible risque Risqué intermédiaire FOLFIRI-P [95% CI] Comparaison [95% CI] + 2.3 mois ; HR: 0.787 [0.633 ; 0.978] Patients, n 267 Médiane, mo* 12.06 [10.48; 13.21 [11.93 + 1.15 mois ; 13.63] ; 16.03] HR: 0.799 [0.654 ; 0.975] Probabilité survie à 30 m* 0.11 [0.06; 0.16] 0.23 [0.17 ; 0.30] Patients, n 71 73 M é d i a n e , 7.49 mo* 9.59] [5.98; 5.95 [4.50 ; -1.54 mois 8.74] NS, HR: 1,067 P r o b a b i l i t é 0.02 de survie 30 0.07] m* [0.00; 0.03 [0.00 ; 0.08] Conclusion : La classification de Kohne a une valeur pronostique avec les polychimiothérapies. Les groupes à risque faible et intermédiaire bénéficie plus de la combinaison FOLFIRI-A. Remerciements, financements, autres : remerciements au laboratoire SANOFI pour les données et à l’association AGEO. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8677 P.40 Réponse histologique complète et lésions chimio-induites : une étude comparative entre administration intra-artérielle et systémique d’oxaliplatine M.-A. Allard (1), M. Sebagh (1), G. Baillie (1), P. Dartigues (1), F. Faitot (1), M. Faron (1), D. Elias (1), R. Adam (1), D. Goere (1), A. Sa Cunha (1) (1) Villejuif. Introduction : But du travail : Comparer les réponses histologiques complètes (RHC) et lésions sévères au foie non tumoral induite par l’oxaliplatine (LOx) entre les entre la voie d’administration intra-artérielle hépatique (IA) et systémique chez les patients opérés pour métastases hépatiques colorectales. Patients et Méthodes : Tous les patients opérés consécutivement pour MCR dans deux institutions entre 2004 et 2010 après un protocole à base d’oxaliplatine (+/- une thérapie ciblée), administré exclusivement par voie IA (groupe IA, n = 19) ou systémique (groupe S, n = 116) ont été inclus. L’analyse histologique a été réalisée par deux anatomopathologistes conjointement et en aveugle. La présence de lésions de SOS de grade 2 ou 3 et/ou d’hyperplasie nodulaire régénérative définissait les LOx. Résultats : Une RHC était plus fréquemment observée dans le groupe IA (n = 6, 32%) que dans le groupe S (n = 8, 7% ; P = 0.005). De même, la présence de LOx, un nombre de cycle > 6, et la taille des lésions < 20 mm était associée à la survenue d’une RHC en analyse univariée. Seules, la voie IA (RR 5.8 [1.7-19.9] ) et la taille des lésions < 20 mm (RR 3.3 [1.02-11.1] ) restaient des facteurs indépendants de RHC en analyse multivariée. Dans le groupe IA, 13 patients (68%) présentaient des LOx vs 19 patients (16%) du groupe S (P<0.001). Les LOx tendaient à être moins fréquentes chez les patients traités par bevacizumab (10% vs 23%, P = 0.08). Un nombre de cycle > 6 et la voie IA étaient associés à la survenue de LOx en univariée, mais en multivariée la voie IA était le seul facteur prédictif de LOx (RR 9.1 [3.1-25.8] ). Conclusion : L’administration d’oxaliplatine par voie IA est associée à une augmentation de la fréquence de RHC au prix d’un taux plus élevé de LOx. Ces résultats soulignent l’efficacité de la voie IA au plan histologique et la nécessité d’une préparation optimale avant de réaliser une hépatectomie majeure chez ces patients. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8478 POSTERS P.39 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS 59 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS 60 P.41 Evaluation de la qualité de vie atteints d’un cancer colorectal traités par aflibercept et FOLFIRI ligne : analyses intermédiaires ASQoP et AFEQT J. Taieb (1), C. Borg (2), M. Benabdelghani (3), L.-M. Dourthe (3), V. Lebrun-Ly (4), R. Guimbaud (5), A. Sobrero (6), D. Ferry (7), F. Joulain (8), G. Lledo (9) (1) Paris; (2) Besançon; (3) Strasbourg; (4) Limoges; (5) Toulouse; (6) Gènes, ITALIE; (7) West Midlands, GRANDE-BRETAGNE; (8) Chilly-Mazarin; (9) Lyon. Introduction : Dans l’étude de phase 3 VELOUR, l’association aflibercept+FOLFIRI a montré une amélioration significative de la survie globale (SG) comparé au FOLFIRI seul chez des patients atteints d’un cancer colorectal métastatique (CCRm) préalablement traités par un traitement à base d’oxaliplatine. Ces résultats ont conduit à la mise en place d’un Programme international d’évaluation de la tolérance et de la Qualité de la vie (QdV) d’Aflibercept, composé de 2 études cliniques (ASQoP [NCT01571284] et AFEQT [NCT01670721] ), qui évalue l’utilité de ce traitement à partir du recueil de QdV et de tolérance d’une population similaire à celle de l’étude VELOUR en condition réelle d’utilisation. Cette analyse rapporte les premières données intermédiaires de QdV issues des deux études ASQoP et AFEQT. Patients et Méthodes : Le recrutement estimé pour l’étude ASQoP est de 900 patients dans 150 centres situés dans de nombreux pays et de 200 patients dans l’étude AFEQT dans des centres situés en France. L’outil EuroQol EQ-5D™ a été choisi pour la mesure de la QdV. La population analysable pour la QdV du EQ-5D comprend tous les patients ayant rempli le questionnaire EQ 5D initial, ayant au moins eu 1 évaluation depuis le début de l’étude, et ayant reçu au moins une dose du traitement à l’étude. L’instrument EQ-5D était à remplir par le patient au début de l’étude dans les 3 jours précédant la première prise du traitement, puis ultérieurement au début de chaque cycle impair de traitement. Résultats : À la date du cut-off, pour cette analyse intermédiaire, les données EQ 5D de 67 patients ont été analysées ; 56,7 % étaient des hommes ; l’âge médian était de 64 ans (de 33 à 78 ans) et 73,1 % avaient un PS-ECOG de 0. L’index de QdV, ainsi mesuré par le score moyen (± DS) initial était de 0,77 (± 0,22). Il est resté stable chez 63 patients évaluables au cycle 3 et chez 30 patients évaluables au cycle 5, avec une variation moyenne (± DS) par rapport aux valeurs initiales de + 0,01 (± 0,24) et de ‒ 0,02 (± 0,25), respectivement. Conclusion : Cette analyse intermédiaire suggère que le traitement par aflibercept n’entraînerait pas d’altération significative de la QdV chez des patients atteints d’un CRCm en 2ème ligne de traitement. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8442 POSTERS des patients métastatique en deuxième des études P.42 Un effet indésirable tardif du bévacizumab : l’ostéonécrose aseptique T. Tabouret (1), M. Dhooge (1), A. Esch (1), C. Brezault (1), G. Thomas (1), O. Mir (2), S. Chaussade (1), R. Coriat (1) (1) Paris; (2) Villejuif. Introduction : Le bevacizumab est un anticorps monoclonal anti-VEGF qui a montré un bénéfice en survie dans le cancer colorectal. L’exposition prolongée à un anti angiogénique peut entrainer une toxicité de type ischémique sur les tissus sains. Il a ainsi été mis en évidence des cas de pneumatose kystique. Les ostéonécroses aseptiques (fémorale ou humérale) peuvent être liées à une ischémie chronique ou subaigüe. Le but de notre étude était d’évaluer l’incidence des ostéonécroses aseptiques chez les patients traités par bevacizumab pour un cancer digestif. Matériels et Méthodes : Sur la période du 01/01/2006 au 01/10/2013, 479 patients ont été traités par bevacizumab pour un cancer digestif dans un centre hospitalo-universitaire. Le diagnostic d’ostéonécrose était suspecté devant l’apparition progressive d’une douleur associée à une gêne fonctionnelle. Tous les patients présentant un trouble de la mobilité ostéoarticulaire ont été évalués par une imagerie et un avis orthopédique. Résultats : Parmi les 479 patients traités, l’incidence des ostéonécroses était de 4 °/°° (n = 2). Les patients présentaient une ostéonécrose de la tête humérale (n = 1) ou fémorale (n = 1). La prise en charge de ces patients a consisté en un arrêt du bevacizumab et la mise en place à distance d’une prothèse afin d’améliorer les fonctions motrices. La pose de prothèse a été réalisée 8 semaines après l’arrêt du bevacizumab. Au moment du diagnostic d’ostéonécrose, les patients avaient reçu 22 et 26 perfusions à la dose de 2.5 mg/ kg/semaine, soit une dose cumulée de 11.883 mg et 8.087 mg. La survie globale des patients était de 13 mois et +7 mois après le diagnostic d’ostéonécrose. Conclusion : L’incidence de l’ostéonécrose induite par le bevacizumab était de 4 pour 1000 patients. Cette complication est rare et tardive, survenant après 12 mois d’exposition et nécessite l’arrêt du bevacizumab associée à une prise en charge orthopédique avec la mise en place d’une prothèse à distance. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8165 Oligométastases viscérales des cancers colorectaux : la radiothérapie stéréotaxique robotisée comme une nouvelle option ? G. Janoray (1), S. Chapet (1), A. Ruffier-Loubière (1), G. Bernadou (1), I. Barillot (1), G. Calais (1) (1) Tours. Introduction : Les oligométastases viscérales des cancers colo-rectaux posent une nouvelle problématique dans la prise en charge de patients fragiles ne pouvant bénéficier d’une thérapeutique validée telle que la chimiothérapie ou la chirurgie. L’objectif de cette étude rétrospective est de montrer l’efficacité et la tolérance de la radiothérapie stéréotaxique robotisée (RSR) par Cyberknife® pour le traitement des métastases hépatiques ou pulmonaires. Matériels et Méthodes : De juin 2010 à juin 2013, 55 patients atteints de cancer colo-rectal ont été traités pour 27 métastases hépatiques et 41 métastases pulmonaires. Après acquisition des images de référence, la radiothérapie stéréotaxique robotisée par le Cyberknife® a été réalisée avec suivi en temps réel des mouvements de la tumeur et synchronisation respiratoire. La prescription était de 36Gy (2/55), 45Gy (27/55) ou de 60Gy (26/55), en trois fractions. La réponse était évaluée selon les critères RECIST v1.1, le contrôle local défini comme l’absence de progression tumorale. La toxicité était évaluée selon la CTCAE v4.0. Résultats : Le suivi médian était de 11.3m (mini : 1.3m, maxi : 31.7m). Un contrôle local a été obtenu dans 67.3% des cas (37/55 patients), 62.2% de RC, 24.3% de RP et 13.5% de maladie stable. Le contrôle local à 1 an était de 55% (I.C. 95% = 0.38 ; 0.71). La survie sans récidive et la survie globale à 1 an étaient de 16% et 90%, respectivement. Il n’a pas été observé de toxicité aigue grade 3 ou 4. Une hépatopathie radio-induite biologique, asymptomatique et spontanément résolutive a été observée chez 2 patients. Conclusion : La radiothérapie stéréotaxique robotisée est bien tolérée, permettant un taux de contrôle local élevé des sites traités. Des études prospectives sont nécessaires afin de déterminer la place de cette technique innovante dans la prise en charge des cancers colo-rectaux pauci-métastatiques. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8154 P.44 Aflibercept en combinaison avec FOLFIRI en seconde ligne de traitement chez des patients atteints de cancer colorectal métastatique : données intermédiaires de tolérance (études ASQoP et AFEQT) G. Lledo (1), C. Borg (2), M. Benabdelghani (3), R. Guimbaud (4), L.-M. Dourthe (3), E. Samalin (5), P. Artru (1), J. Taieb (6) (1) Lyon; (2) Besançon; (3) Strasbourg; (4) Toulouse; (5) Montpellier; (6) Paris. Introduction : Dans l’étude de phase III VELOUR, l’association Aflibercept +FOLFIRI (irinotecan, 5-FU, and leucovorin) a montré une amélioration significative de de la survie globale (SG) comparé à FOLFIRI seul chez des patients (pts) atteint d’un cancer colorectal métastatique (CCRm) préalablement traités par un protocole à base d’oxaliplatine. Ces résultats de VELOUR ont conduit à la mise en place d’un programme global aflibercept, composé de 2 études cliniques ASQoP [NCT01571284] ; et AFEQT [NCT01670721] ) pour évaluer la tolérance et la qualité de vie (QdV) dans une population similaire à celle de VELOUR en condition réelle d’utilisation. Nous rapportons ici les données intermédiaires de tolérance de ces études en cours. Patients et Méthodes : ASQoP et AFEQT sont des études monobras ouvertes évaluant la tolérance et la QdV chez des pts CCRm traités par l’association FOLFIRI+aflibercept préalablement traités par un protocole à base d’oxaliplatine. Le recrutement est estimé à ~1100 pts dans 180 centres. Les patients éligibles ont reçu aflibercept (4 mg/kg) toutes les 2 semaines le 1er jour de chaque cycle suivi de FOLFIRI jusqu’à progression, toxicité inacceptable, décès ou décision de l’investigateur ou du patient. La dose de départ de FOLFIRI ainsi que les éventuelles modifications de dose ultérieures sont à la discrétion de l’investigateur. L’évaluation de la tolérance a lieu après chaque cycle et jusqu’à 30 jours après la dernière administration du traitement. Le pourcentage de patients avec des évènements indésirables de grade 3/4 (EI de G3/4) dans cette population combinée d’ASQOP et AFEQT est comparé à celui de VELOUR. Résultats : à la data cut off, la population analysable pour la tolérance était de 116 pts avec aumoins un cycle de traitement complété. Les caractéristiques démographiques de départ étaient similaires à celles de VELOUR. 54,3% des pts ont eu au moins un EI G3/4 vs 83,5% dans VELOUR. La majeure partie de ces G3/4 étaient des G3. Aucun évènement d’hypertension ni de diarrhées de grade 4 n’a été rapporté. EI Grade 3/4 Pourcentage de patients ASQoP et AFEQT VELOUR Protéinurie 0.9 2.9 Stomatites 3.4 12.8 Diarrhées 8.6 19.3 Infections 12.1 12.3 Hypertension 16.4 19.1 Conclusion : Dans VELOUR les EIs sont survenus précocement sous traitement en majorité en un seul épisode et étaient généralement réversibles et habituels (EIs communément rencontrés par les oncologues en pratique clinique). Cette analyse intermédiaire de la tolérance d’ASQoP et AFEQT n’a pas identifié de nouveaux problèmes de tolérance lors de l’utilisation de la combinaison FOLFIRI+aflibercept. Cette analyse précoce suggère même un meilleur profil de tolérance de cette association thérapeutique en conditions réelles d’utilisation. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8374 POSTERS P.43 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS 61 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS POSTERS 62 P.45 P.46 L. Rinaldi (1), G. Barabino (1), J.-P. Klein (1), D. Bitounis (1), J. Pourchez (1), V. Forest (1), M. Leclerc (1), G. Sarry (1), X. Roblin (1), M. Cottier (1), J.-M. Phelip (1) M.-P. Beaumont-Epinette (1), S. Manfredi (1), A. Lespagnol (1), M. de Tayrac (1), J.-F. Bretagne (1), J. Mosser (1) (1) Saint-Étienne. (1) Rennes. Introduction : Les particules ultrafines (PUF) représentent un domaine innovant en plein essor en cancérologie. Certaines sont classées comme « carcinogènes avérés » et d’autres comme « carcinogènes probables » par le Centre de Recherche International de Recherche sur le Cancer (CIRC). En effet, leurs implications dans les facteurs de risque environnementaux sont suggérées par des séries cliniques et des études expérimentales notamment pour le magnésium, le silicium et le zinc. Ces éléments pourraient en effet être impliqués dans la carcinogenèse colorectale comme agents microenvironementaux à travers la promotion d’altérations génétiques délétères. L’objectif principal de notre étude était de déterminer la charge minéralogique quantitative et qualitative en micro éléments au niveau des cancers colorectaux. Cette charge minéralogique a été comparée à celle des colons sains péritumoraux et à celle des colons sains d’un groupe témoin sans cancer colorectal ni maladie inflammatoire. Matériels et Méthodes : Nous avons mené une étude prospective sur 75 patients réséqués d’un cancer colorectal entre mars 2011 et mars 2013 au CHU de St Etienne. Chaque patient était son propre témoin (colon péritumoral). Un groupe témoin de 30 patients colectomisés sur la même période pour une étiologie non néoplasique et non inflammatoire a par ailleurs été constitué. Nous avons ainsi identifié 3 groupes de prélèvements sur pièce opératoire : tumeur colorectale (groupe1), tissu sain péritumoral (groupe2), tissu sain sur groupe témoin (groupe3). Au total, 15 éléments de la classification de Mendeleïev ont été recherchés par Spectrométrie d’Emission Atomique par Plasma à Couplage Inductif. Les moyennes et médianes des concentrations en microéléments de chaque groupe ont été comparées par le test Z, test de Mann-Whitney et test de Wilcoxon pour séries appariées. Résultats : Parmi les 15 éléments recherchés, 3 ont été identifiés et présentaient des concentrations significativement supérieures sur les tissus tumoraux : le magnésium (Mg), le zinc (Zn) et le silicium (Si). Les concentrations en Mg étaient respectivement pour les groupes 1, 2 et 3 de 13,74ppm, 11,34ppm et 9,46ppm avec une différence significative entre chaque groupe. Les concentrations en Zn étaient significativement plus élevées entre les groupes 1 et 2 mais avec une simple tendance entre les groupes 1 et 3, et entre les groupes 2 et 3. Pour le Si, il n’y avait qu’une simple tendance entre les groupes 1 et 3. Il n’y avait aucune corrélation entre les concentrations de ces 3 éléments. Conclusion : Notre étude à mis en évidence une association significative du Mg, du Zn et du Si avec le cancer colorectal. Elle suggère notamment une implication du Mg dans la carcinogenèse colorectale. Des études prospectives aux différentes étapes de la séquence « adénome-cancer » permettront de préciser l’impact de ces éléments sur la carcinogenèse colorectale. Introduction : L’administration d’un anti EGFR est réservée au cancer colorectal métastatique Kras sauvage (voir Ras sauvage). 60 à 65 % des cancers colorectaux Kras sauvage ne répondent pas à une chimiothérapie comprenant un antiEGFR. Le polymorphisme LCS6 (rs61764370) du gène KRAS (lieu de fixation du micro ARN let-7 qui possède une action inhibitrice des oncogènes, un rôle de suppresseur de tumeur) est suggéré comme facteur de risque de certains cancers du sein, des bronches et ORL. Des études discordantes, rétrospectives, de petits effectifs, suggèrent ou infirment, le rôle de ce polymorphisme dans la réponse aux anti-EGFR dans le cancer du côlon métastatique. Nous avons mené une étude rétrospective à partir de 1 200 patients Kras sauvage analysés par une plateforme régionale de génétique moléculaire des cancers. Patients et Méthodes : De 2008 à 2010, 1 200 patients porteurs de cancer colorectal métastatique ont été identifiés comme étant Kras sauvage (codons G12 et G13 de l’exon 2). Un questionnaire a été adressé aux oncologues référents pour recueillir le type de chimiothérapie administré, le nombre de lignes de chimiothérapie, le nombre de cures administrées et la réponse aux traitements selon les critères RECIST (réponse objective (RO), stabilisation (ST), progression (P)). Le statut mutationnel BRAF (codon V600 de l’exon 15) et le polymorphisme LCS6 ont été analysés par la technique de pyroséquençage sur de l’ADN extrait d’échantillons tumoraux fixés et inclus en paraffine. Résultats : 517 questionnaires (43,1 %) ont été remplis par les oncologues ; ont été exclus de l’analyse 227 patients qui n’ont pas reçu d’anti-EGFR, et 67 prélèvements non exploitables. Les données étaient complètes pour 223 patients traités par anti-EGFR ; âge moyen de 69 ans [25-92], 65% d’hommes. Globalement 67 % de cette population était non répondeur aux anti-EGFR (ST : 21,1%, P : 45,7%), 19 % (n = 42) étaient LCS6 muté (hétérozygote pour 18,5% des cas) et 13 % (n = 29) BRAF muté. La RO aux anti-EGFR en fonction du statut BRAF était de 36,6 % pour les BRAF sauvage (n = 194) et de 10,3% pour les BRAF muté (n = 29) (p<0.01). Le statut LCS6 n’influençait pas le taux de RO ni le taux de contrôle de la maladie (RO + ST) que le statut BRAF soit pris en compte ou pas : pour l’ensemble des 223 cas : LCS6 muté (n = 42) : RO 23,8%, ST 28,6% ; LCS6 sauvage (n = 181) : RO 35,4%, ST 19,3% (NS) ; pour le groupe BRAF sauvage (n = 194) : LCS6 muté (n = 34) : RO 23,5%, ST 29,4% ; LCS6 sauvage (n = 160) : RO 39,4%, ST 18,1% (NS). Le type de chimiothérapie associée à l’anti-EGFR n’influençait pas le taux de réponse (Irinotecan seul ou schéma FOLFIRI essentiellement). Seulement 19% des patients recevaient l’anti-EGFR en monothérapie. L’anti EGFR était administré en 1ère , 2ème, 3ème, 4ème ligne dans respectivement 26%, 45%, 41% et 15% des cas BRAF sauvage ; il n’y avait pas de différence de réponse entre ces différentes lignes. Conclusion : Cette étude de large effectif confirme l’absence de rôle prédictif à la réponse aux anti-EGFR du polymorphisme de LCS6 dans le cancer du côlon métastatique, comme suggéré par Kjersem et al. (1) sur une série de 535 cancers colorectaux métastatiques dont 355 traités par oxaliplatine et cetuximab. Les autres mutations de Ras (Hras et Nras) ainsi que les mutations de PTEN n’ont pas été recherchées dans cette étude ce qui constitue une de ses limites. Références : (1) Kjersem J et al. BMC Cancer 2012 ; 12 : 534-41. Cancer colorectal et microparticules environnementales : un lien probable. Etude prospective unicentrique Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7867 Cancer colorectal métastatique KRAS sauvage : le polymorphisme LCS6 peut-il prédire l’efficacité des anti-EGFR ? Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8747 P.48 D. Sefrioui (1), N. Vasseur (1), R. Sesboue (1), F. Blanchard (1), A. Gangloff (1), J.-C. Sabourin (1), T. Frébourg (1), P. Michel (1), F. Di Fiore (1) A. Taieb (1), S. Dumont (1), O. Buhard (1), A. Scriva (1), K. Wanherdrick (1), A. Collura (1), A. Lagrange (1), J.-F. Fléjou (1), J. Lefevre (1), E. Tiret (1), Y. Parc (1), A. Duval (1), M. Svrcek (1) Impact pronostique de l’ADN total circulant et du pourcentage de fragments KRAS mutés dans le plasma des patients traités pour un cancer colorectal métastatique (1) Rouen. Introduction : Nous avons précédemment montré que la détection d’ADN tumoral circulant pouvait constituer un indicateur pronostique pertinent chez les patients traités pour un cancer colorectal métastatique (CCRm) [1]. L’objectif principal du travail actuel était d’évaluer l’impact pronostique de l’ADN total circulant et de sa fraction respective en fragments KRAS mutés dans le plasma de patients traités par chimiothérapie pour un cancer colorectal métastatique. Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude monocentrique réalisée entre avril et juillet 2013. Les échantillons de plasma ont été prospectivement recueillis sur une série de 35 patients avec CCRm traités par chimiothérapie. L’ADN était extrait à partir de 1 mL de plasma avec le kit QIAamp® Circulating Nucleic Acid. La quantification de l’ADN total plasmatique était réalisée par une méthode de fluorimétrie (Quant-iT™ High Sensitivity dsDNA Assay). La détection de l’ADN tumoral circulant était basée sur les mutations KRAS identifiées dans la tumeur et réalisée au moyen de la technologie TaqMan Mutation Detection Assay® (ou castPCR™ TMDA) pour la détection des mutations KRAS dans le plasma.La réponse à la chimiothérapie était évaluée en fonction des critères RECIST 1.1 et classée en contrôle (réponse partielle et stabilité) et progression. La quantité d’ADN total circulant et le pourcentage de fragments KRAS mutés étaient corrélés avec la réponse et la survie à 3 mois. Résultats : Pour chaque patient, l’ADN total circulant était extrait et quantifié avec une concentration moyenne de 106 ng/mL. Parmi ces patients, 18 avaient un statut KRAS sauvage et 17 un statut muté dans leur tumeur primitive. La détection des fragments KRAS mutés circulants étaient réalisés pour 23 patients (10 avec un statut sauvage et 13 avec un statut muté dans la tumeur primitive). Nous avons ainsi obtenu une sensibilité de 62 % (8/13) et une spécificité de 100 % (0/10) avec un pourcentage de fragments mutés compris entre 0 et 29%. La quantité d’ADN total circulant et le pourcentage de fragments KRAS mutés étaient significativement corrélés avec la survie à 3 mois (moyenne = 36 versus 524 ng/mL, p = 0.0015 et 2% versus 29%, p<0.0001). Il y avait une tendance non significative pour la réponse à la chimiothérapie (respectivement p = 0,14 et p = 0,12 pour l’ADN total circulant et le pourcentage de fragments KRAS mutés). Conclusion : La technologie castPCR™ TMDA est une méthode simple, précise et non invasive pour la détection d’ADN tumoral circulant. Nos résultats préliminaires suggèrent également que la quantité d’ADN total circulant et le pourcentage de fragments KRAS mutés pourraient constituer des marqueurs pronostiques chez les patients avec CCRm. Références : [1] Lefebure B, Charbonnier F, Di Fiore F, et al. Prognostic value of circulating mutant DNA in unresectable metastatic colorectal cancer. Ann Surg 2010 ; 251 (2) : 275-80. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8487 Caractérisation par immunohistochimie du statut d’expression de la protéine chaperonne HSP110 dans les cancers colorectaux : un nouvel outil pronostique ? (1) Paris. Introduction : Les protéines chaperonnes ou Heat Shock Proteins (HSPs) sont surexprimées par les cellules tumorales. Elles interviennent dans le contrôle de nombreux processus biologiques en rapport avec le cancer, i.e. La mort cellulaire, la prolifération, le contrôle de l’immunité anti-tumorale et la résistance aux drogues. Il a récemment été mis en évidence, par biologie moléculaire, une mutation d’HSP110 restreinte aux cancers colorectaux (CCR) de phénotype Microsatellite Instable (MSI), avec 2 statuts mutationnels : délétions de petite (statut ‘small’) ou grande (statut ‘large’) tailles sur un microsatellite de l’ADN. Cette mutation génère une protéine tronquée (perte de l’extrémité C-terminale). Le taux d’expression de la protéine HSP110 mutante est corrélé à la taille de la délétion. Les délétions ‘large’ entraînent une perte d’expression complète d’HSP110 sauvage au profit d’un mutant qui sensibilise les cellules tumorales aux drogues, rendant les patients porteurs bons répondeurs à la chimiothérapie.L’objectif principal de ce travail était de mettre au point une méthode morphologique complémentaire de la biologie moléculaire, par immunohistochimie (IHC), pour caractériser, à l’échelon cellulaire, le statut d’HSP110 au sein des CCR. Matériels et Méthodes : 9 anticorps anti-HSP110 ont été testés par IHC sur des tumeurs MSI (n = 131) et MSS contrôles (n = 89) appariées. Les immunomarquages ont été analysés en fonction de leur localisation (cytoplasmique et/ou nucléaire) et de leur intensité [ (0) absence de marquage, (1) marquage faible, (2) marquage modéré, (3) marquage intense) ] en tenant compte du pourcentage de cellules marquées. Les résultats ont été corrélés au statut mutationnel d’HSP110 par biologie moléculaire (PCR). Résultats : Aucune mutation d’HSP110 n’a été retrouvée dans les 89 tumeurs MSS, 33% (43/131) des tumeurs MSI étaient « large » et 67% (88/131) étaient « small » . Grâce à l’anticorps dirigé contre la partie C-terminale d’HSP110 (clone 58F12, Leica biosystems, spécifique de la protéine sauvage), il a été possible de mettre en évidence une différence significative de marquage entre les CCR MSI « small » et les CCR MSI « large » . En effet, un marquage nucléaire n’a été observé que dans des CCR MSI « small » (19/88 vs 0/43, p<0,001). De plus, 90% (15/17 vs 0/114, p< 0,001) des tumeurs avec extinction complète du marquage étaient des CCR MSI « large ». Conclusion : Ce projet a permis d’identifier un nouvel outil diagnostique immunohistochimique permettant de proposer un classement des tumeurs MSI quant au statut mutationnel de la protéine HSP110 complémentaire à celui de la biologie moléculaire. Cette approche immunohistochimique permet de mieux préciser l’hétérogénéité des tumeurs MSI concernant le statut de cette protéine chaperonne. Cette méthode pourrait s’avérer à l’avenir un outil d’intérêt clinique pour prédire la réponse à la chimiothérapie des patients. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8489 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS P.47 POSTERS 63 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS POSTERS 64 P.49 Valeurs pronostique et prédictive de l’immunoscore chez les patients atteints d’un cancer du rectum G. Zeitoun (1), G. Anitei (2), A. Berger (1), F. Zinzindohoué (1), C. Lagorce (3), J. Galon (1), F. Pagès (1) (1) Paris; (2) Iasi, ROUMANIE; (3) Bobigny. Introduction : Dans les cancers colorectaux, le type, la densité et le siège de l’infiltrat immunitaire étudiés sur la pièce opératoire ont un impact majeur sur la survie (OS et DFS).1,2 Pour quantifier cet infiltrat, un « Immunoscore » a été créé et validé dans le cancer du colon se révélant supérieur au TNM notamment dans les stades précoces.3,4 Dans le cancer du rectum les stratégies thérapeutiques sont plus complexes imposant une étude préliminaire spécifique. Chez les patients traités par chirurgie première (CP), la valeur pronostique de l’Immunoscore doit être validée. Chez les patients traités par radiochimiothérapie néoadjuvante (RCTn), les modifications architecturales de la tumeur induites par le traitement empêchent la réalisation d’un Immunoscore. La quantification de l’infiltrat immunitaire dans les biopsies réalisées au diagnostic pourrait permettre d’évaluer son impact pronostic et sa capacité à prédire la réponse à la RCTn. Patients et Méthodes : La densité des lymphocytes T totaux (CD3+) et cytotoxiques (CD8+) a été évaluée par immunohistochimie et quantifiée par un logiciel dédié d’analyse d’’images sur : 1/ les pièces opératoires de 111 patients traités par CP ; 2/ les biopsies au diagnostic de 55 patients traités par RCTn. Les résultats ont été corrélés à la récidive, l’OS, la DFS et la réponse à la RCTn. Résultats : Chez les patients traités par CP, les densités des lymphocytes T CD3+ et CD8+ ainsi que l’Immunoscore (de I0 à I4) étaient significativement corrélés à l’OS et la DFS (HR 1.81 and 1.72, respectivement ; tous les p< 0.005). Un modèle de Cox confirme la supériorité de l’Immunoscore sur le TNM pour prédire l’OS et la DFS (tous p<0.001). Le ratio du nombre de ganglions lymphatiques envahis / examinés augmentait la prédiction du modèle (tous p<0.03). Chez les patients traités par RCTn, une forte infiltration de lymphocytes CD3+ and CD8+ dans les biopsies était associée à une régression totale/ partielle de la tumeur (cellules CD3+ ; test de Fisher p = 0.01). Conclusion : Pour les patients traités par CP l’Immunoscore fournit un est marqueur pronostic de première importance qui pourrait être supérieur au TNM. Pour les patients traités par RCTn, la détermination de l’infiltrat immunitaire dans les biopsies au diagnostic pourrait permettre de prédire la réponse au traitement. Remerciements, financements, autres : Cancer Institute (INCa), Association pour la Recherche sur le Cancer (ARC), Cancéropôle Ile-de-France, Ville de Paris, Programme Hospitalier de Recherche Clinique (PHRC) de l’AP-HP-, 2011 (programme IMMUCOL). Références : 1/ Pagès F et al. Effector memory T cells, early metastasis, and survival in colorectal cancer. N Engl J Med. 2005 ; 353 : 2654-66. 2/ Galon J et al. Type, density, and location of immune cells within human colorectal tumors predict clinical outcome. Science. 2006 ; 313 : 1960-4. 3/ Pagès F et al. In situ cytotoxic and memory T cells predict outcome in patients with early-stage colorectal cancer. J Clin Oncol. 2009 ; 27 : 5944-51. 4/ Mlecnick B et al. Histopathologic-based prognostic factors of colorectal cancers are associated with the state of the local immune reaction. J Clin Oncol. 2011 ; 29 : 610-8. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8332 P.50 Valeur pronostique de l’angiopoïétine-2 chez les patients traités par chimiothérapie et bévacizumab pour un cancer colorectal métastatique M. Jary (1), E. Dobi (1), T. Lecomte (2), F. Ghiringhelli (3), J. Leger (2), F. Monnien (1), O. Bouché (4), L. Queiroz (1), O. Adotevi (1), S. Fratté (5), S. Kim (1), C. Borg (1) (1) Besançon; (2) Tours; (3) Dijon; (4) Reims; (5) Belfort. Introduction : L’angiogenèse est un mécanisme complexe impliqué dans la carcinogenèse et associé à la progression tumorale. Néanmoins il n’existe toujours pas de biomarqueur pronostique spécifique de l’angiogenèse chez les patients présentant un cancer colorectal métastatique (CCRm). L’Angiopoietine-2 (Ang-2), ligand du récepteur Tie-2, est impliqué notamment dans la régulation du remodelage vasculaire. La valeur de son dosage plasmatique est un biomarqueur pronostique proposé chez les patients présentant un CCRm et traités par chimiothérapie et bévacizumab.1,2 Nous avons donc réalisé une étude de validation afin d’évaluer la valeur pronostique de l’Ang-2. Pour ce travail les taux plasmatiques d’Ang-2 du début de traitement étaient analysés grâce à deux cohortes prospectives indépendantes incluant des patients présentant des CCRm et traités par chimiothérapie et bévacizumab. Patients et Méthodes : Le dosage plasmatique de l’Ang-2 a tout d’abord été réalisé chez des volontaires sains, puis chez 51 patients traité par chimiothérapie et bévacizumab en première ligne d’un CCRm dans le cadre d’une étude de phase II. Il s’agit de la ” cohorte-1 ” . Les prélèvements sériques étaient réalisés à l’initiation du traitement, et le taux d’Ang-2 mesuré par test ELISA (Enzyme-linked immunosorbent assays). Le seuil d’Ang-2 a été determiné à l’aide d’une courbe ROC. Une “ cohorte-2 ”, indépendante, était disponible pour notre analyse, et comprenait 126 patients présentant un CRCm inclus prospectivement dans un essai clinique multicentrique. Résultats : Dans les expériences préliminaires, le dosage du taux sérique d’Ang-2 est toujours resté inférieur à 5ng/mL, pour l’ensemble des volontaires sains (n = 10). Les cohortes 1 et 2 ont chacune inclu respectivement 51 et 126 patients traités en première ligne d’un CCRm et pour lesquels les taux d’Ang-2 à l’initiation du traitement étaient disponibles. Chez ces patients, un taux élevé d’Ang-2 était corrélé à une dimiution de la médiane de survie sans progression (SSP) et de la survie globale (SG) (8,6 vs 11,8 months, p = 0,001 ; et 15,7 vs. 31 months, p = 0,001 ; respectivement). Le taux de réponse était plus important chez les patients ayant des taux bas d’Ang-2 (69.8% vs 48.3%, p = 0,008). En analyse multivariée avec régression de Cox, deux facteurs pronostiques significatifs pour la survie globale sont retenus : le taux augmenté de LDH (HR = 2,1 ; 95%IC : 1,1-3,9 ; p = 0,02) et le niveau d’Ang-2 élevé >5ng/mL (HR = 1,9 ; 95%IC : 1-3,7 ; p = 0,04). Conclusion : Ces résultats confirment l’impact négatif d’un taux sérique augmenté d’Ang-2 sur le pronostic des patients présentant un CCRm. De façon intéressante, l’Ang-2, en association au dosage des LDH, pourrait être utilisé pour déterminer le pronostic de ces patients métastatiques, en début de prise en charge. Il pourrait enfin exister un intérêt potentiel à stratifier ces patients, en fonction de ce paramètre pronostique, dans le cadre d’essais cliniques prospectifs, et ceci nécessite d’être approfondi. Références : 1. Goede V et al Br J Cancer ; 103 : 1407-14 (2010) 2. Kim S et al, BMC Cancer, in revision (2013). Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7923 Les facteurs prédictifs d’un curage ganglionnaire insuffisant dans la chirurgie des cancers colorectaux non métastatiques T. Souiki (1), E.-B. Benjelloun (1) (1) Fès, MAROC. Introduction : La qualité du curage ganglionnaire est un facteur pronostique et thérapeutique déterminant pour la prise en charge des cancers colorectaux non métastatiques (CCRNM). D’après les recommandations récentes (SFCD 2009), L’évaluation appropriée du statut ganglionnaire requiert l’examen d’au moins douze ganglions sur la pièce opératoire, seuil qui reste inconstamment atteint. Le but de notre étude est d’identifier les facteurs prédictifs d’un curage ganglionnaire insuffisant (Nombre de ganglions examinés ; NGE < 12). Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective, colligée dans le cadre de l’étude COLOREC-FES, portant sur 244 patients opérés d’un CCRNM, entre janvier 2009 et décembre 2012. Nos patients étaient réparties en deux groupes selon que le curage ganglionnaire soit adéquat (groupe A ; NGE ≥ 12 ; n = 167) ou insuffisant (groupe B ; NGE < 12 ; n = 77). Une analyse univariée et multivariée par régression statistique comparant les deux groupes de patients a été réalisée. Les principales variables évaluées sont l’âge, le sexe, la valeur initiale des marqueurs tumoraux, la taille tumorale, le siège tumoral, la voie d’abord (coelioscopique ou laparotomie), les circonstances de l’intervention (programmée ou urgente), la réalisation ou non d’une radio-chimiothérapie néo-adjuvantes, le degré de différentiation histologique, l’expérience du chirurgien et l’expérience de l’anatomopathologiste. Résultats : L’âge moyen des patients était de 57 ans (extrêmes : 23-92 ans). Le sexe ratio était de 1,1. La localisation tumorale est colique chez 148 patients et rectale chez 96 patients. Le nombre moyen de ganglions examinés était de 16,43 (extrêmes : 0-59). Le curage était adéquat (NGE est supérieur à 12) chez 69 % des malades. En analyse univariée, les facteurs qui favorise un curage ganglionnaire insuffisant étaient la petite taille tumorale (p < 0,0001), la localisation anatomique rectale (p < 0,0001), la radiothérapie néo-adjuvante (p < 0,0001) ainsi que le stade tumoral précoce (p = 0,005). En analyse multivariée, les seuls facteurs indépendants identifiés étaient la radiothérapie néo-adjuvante (p< 0,0001) et la petite taille tumorale (p = 0,003) Conclusion : Dans notre expérience, la radio-chimiothérapie néo-adjuvante et la petite taille tumorale semblent être deux facteurs indépendants qui favorisent un curage ganglionnaire insuffisant au cours de la chirurgie des CCRNM. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/9003 P.52 La réalisation d’un curage ganglionnaire rétropéritonéal radical augmente la survie des patients atteints de métastases ganglionnaires rétropéritonéales de cancer colorectal A. Dupre (1), J. Gagniere (1), S. Chabaud (1), Y. Chen (1), P. Meeus (1), M. Rivoire (1) (1) Lyon. Introduction : Les métastases ganglionnaires rétropéritonéales (MGRP) représentent 1-2% des métastases de cancers colorectaux (CCR). En l’absence de CGRPR, la survie à 5 ans est de 0-12%. L’intérêt du CGRPR est toutefois débattu mais les séries publiées ne distinguent souvent pas les récidives locorégionales (RLR) des MGRP. Cette étude a donc évalué spécifiquement les résultats du CGRPR pour métastases de CCR. Patients et Méthodes : Analyse rétrospective des patients opérés pour des MGRP d’un CCR au Centre Léon Bérard entre 01-97 et 08-12. Les RLR ont été exclues. La morbidité postopératoire, les survies globale (SG) et sans récidive (SSR), ainsi que les facteurs pronostiques ont été analysés. Résultats : 25 patients (16F ; 9H) (55 ans [31-69] ) ont eu un CGRPR pour des MGRP synchrones (n = 19) ou métachrones (n = 6) de CCR (rectum, n = 13). 15 avaient au moins un autre site métastatique. La durée de séjour était de 16 jours [7-23]. La morbidité du CGRP grade ≥ 3 était de 8%, sans décès. Le suivi médian était de 85 mois [4-142]. Les médianes de SG et SSR étaient respectivement de 31 [3-142] et 14 mois [1-116], et les taux de SG et SSR à 3 et 5 ans respectivement de 64% et 46%, et de 24% et 16%. Les facteurs négatifs sur la SG étaient la localisation supra-rénale des MGRP (p = 0,03) et l’absence de chimiothérapie adjuvante (CA) (p = 0,05). Les facteurs négatifs sur la SSR étaient un délai <24 mois entre la chirurgie du CCR et le diagnostic des MGRP (p = 0,01), la localisation supra-rénale des MGRP (p = 0,03) et l’absence de CA (p = 0,03). Les survies n’étaient pas influencées par l’âge, le caractère synchrone des MGRP, le nombre de sites métastatiques, l’ACE préopératoire et la réalisation d’une chimiothérapie néoadjuvante. Conclusion : À notre connaissance, il s’agit de la plus grande série ayant évalué spécifiquement les résultats de la chirurgie chez les patients atteints de métastases ganglionnaires rétropéritonéales de cancer colorectal. Dans cette indication, un curage ganglionnaire rétropéritonéal radical permet d’augmenter la survie globale avec une morbidité acceptable. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8994 POSTERS P.51 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS 65 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS POSTERS 66 P.53 P.54 A. Dupre (1), J. Hetu (1), S. Chabaud (1), Y. Chen (1), P. Peyrat (1), M. Rivoire (1) A. Dupre (1), A. Vitry (1), N. Oussaid (1), Y. Chen (1), M. Rivoire (1) (1) Lyon. (1) Lyon. Introduction : La prise en charge des cancers du moyen-bas rectum est complexe puisqu’elle doit associer chmiothérapie, radiothérapie, chirurgies colorectale et hépatique. Le peu de données factuelles ne permet pas de proposer la meilleure séquence thérapeutique possible. L’objectif de ce travail était d’analyser la prise en charge de ces patients dans un centre tertiaire afin de proposer une attitude consensuelle. Patients et Méthodes : A partir d’une base de données prospective, les patients atteints d’un cancer du moyenbas rectum avec métastases hépatiques synchrones ont été analysés de manière rétrospective. Les données des patients, la morbidité opératoire, les survies globale (SG) et sans récidive (SSR) ont été analysées. La chirurgie combinée (rectum-foie) et la chirurgie séquentielle ont été comparées. Résultats : Entre 1991 et 2013, 110 patients ont été opérés pour cancer du rectum avec métastases hépatiques synchrones. Parmi ces patients, 47 (38 de sexe masculins, 9 de sexe féminin, d’âge médian 59 ans) avaient un cancer du moyen-bas rectum. Vingt-cinq (53%) patients ont eu une chirurgie combinée rectale et hépatique (groupe CC) et 22 patients (47%) ont eu une chirurgie séquentielle, foie 1er (2 patients) ou rectum 1er (20 patients) (groupe CS). Tous les patients ont eu un traitement néo-adjuvant, soit par chimiothérapie première (59%) soit par chimioradiothérapie première (41%). La plupart des patients (94%) ont eu de la radiothérapie pendant le traitement néo-adjuvant. Les 2 groupes étaient comparables pour l’âge, le sexe, le taux d’atteinte bilobaire. Le nombre médian de métastases hépatiques était de 6 dans le groupe CS et de 3 dans le groupe CC. Le taux d’hépatectomies majeures était de 72% dans le groupe CC (poids de foie réséqué 785g) contre 56% dans le groupe CS (poids de foie réséqué 695g). Le nombre médian d’interventions chirurgicales réglées était de 2 [1-4] dans le groupe CC et 3 [2-4] dans le groupe CS. Le taux cumulé de complications (au moins 1 complication au cours de l’une des interventions) était identique dans les 2 groupes (76% groupe CC vs 64% groupe CS ; p = 0.52). Le taux cumulé de complications majeures (grade III-IV selon la classification de clavien) était moins important dans le groupe CC : 16% VS 41% (p = 0,03). Il n’y a eu aucun décès péri opératoire. Avec un suivi médian de 73.3 mois, les médianes de SG et de SSR étaient de 56.5 mois et 18.4 mois. La SG à 3 et 5 ans était de 64% et 46%. La SSR à 1 et 3 ans était de 72.3% et 23.6%. Il n’y avait pas de différence significative entre les 2 groupes ni pour la SG, ni pour la SSR. Conclusion : La chirurgie combinée hépatique et rectale doit être l’attitude privilégiée dans la prise en charge des cancers du moyen-bas rectum avec métastases hépatiques synchrones. Elle permet d’associer de manière optimale le traitement de la maladie métastatique et la radiothérapie des cancers du rectum, en limitant le nombre d’interventions chirurgicales et surtout le nombre de complications post-opératoire. Introduction : Seuls 10 à 20% des patients atteints de métastases hépatiques d’origine colorectale sont éligibles à une chirurgie potentiellement curative. Malgré les progrès obtenus grâce à la chimiothérapie, la plupart des patients restent non résécables. Les techniques thermo-ablatives, comme la cryothérapie, permettent d’augmenter le nombre de patients candidats à une chirurgie. Le but de cette étude était d’analyser l’efficacité à long terme de la cryothérapie dans la prise en charge des patients atteints de métastases hépatiques résécables et non résécables. Patients et Méthodes : A partir d’une base de donnée prospective, l’ensemble des patients traités par cryothérapie a été analysé de manière rétrospective. Les objectifs principaux de cette étude étaient la survie globale (SG) et la survie sans progression (SSP). Les objectifs secondaires comportaient l’analyse des facteurs pronostiques de SG, les caractéristiques des récidives. La faisabilité de la technique associée ou non à une résection hépatique et/ou digestive était également étudiée. Résultats : Entre 1995 et 2013, 212 patients (716 métastases) ont été traités par cryothérapie per-opératoire. Avec une médiane de suivi de 79,9 mois, les médianes de SG et de SSP étaient de 44 mois et de 11,4 mois. La SG à 3 et 5 ans étaient de 62,2% et de 38,5%. La SSP à 1 et 3 ans étaient de 46% et de 18,2%. Sur les 174 récidives, 112 (64%) étaient hépatiques, dont 57 (33%) exclusivement hépatiques. Sept patients (4%) ont présentés une récidive sur le site de cryothérapie. En analyse multivariée, les facteurs pronostiques de SG étaient la réponse à la chimiothérapie préopératoire (p = 0,0001) et le nombre de lésions traitées par cryothérapie. Soixante-quatre patients (30%) ont présenté au moins une complicaiton dont la moitié étaient des complications sévères (grade III-IV selon la classification de Clavien). La mortalité postopératoire était de 1,7%. Conclusion : La cryothérapie est un moyen sûr et efficace dans le traitement des métastases hépatiques d’origine colorectale résécables. Elle permet également de traiter efficacement des patients initialement considérés comme non résécables. Complexité de la prise en charge des cancers du moyen-bas rectum avec métastases hépatiques synchrones : un plaidoyer pour la chirurgie combinée Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8986 Cryothérapie pour métastases hépatiques résécables et non résécables d’origine colorectale : un outil efficace pour traiter les patients à visée curative Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8952 P.56 E. Chouillard (1), B. Vinson-Bonnet (1), F. Brunetti (2), C. Salloum (2), C. Tournigand (2), D. Azoulay (2) C. Salloum (1), E. Chouillard (2), P. Compagnon (1), B. Othman (2), R. Daher (2), D. Azoulay (1) (1) Poissy; (2) Créteil. (1) Créteil; (2) Poissy. Introduction : La chirurgie par NOTES (Natural Orifice Introduction : La colectomie laparoscopique est un traitement confirmé pour les patients ayant un cancer colique résécable. La variante laparoscopique par trocart unique (single port) est une variante de la laparoscopie conventionnelle développée ces dernières années sous l’influence du principe de la chirurgie par les orifices naturels (NOTES). Les avantages théoriques seraient principalement la potentialisation des bénéfices déjà avérés de la laparoscopie (suites opératoires allégées, séjour hospitalier raccourci, retour précoce aux activités normales, cosmétique). Nous avons rétrospectivement évalué les patients opérés de colectomies droites single port pour cancer en les comparant à des patients opérés par voie laparoscopique coonventionnelle. L’objectif principal était donc d’analyser la mortalité et la morbidité opératoire. Les critères secondaires étaient la douleur postopératoire, la durée du séjour hospitalier et les paramètres oncologiques de la résection. Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective, cas-témoins, unicentrique non randomisée entre juillet 2009 et juillet 2012. L’appariement a eu lieu sur le sexe, l’âge et l’indice de masse corporelle. Tous les patients avaient un adénocarcinome liberkhunien du côlon. La comparaison des deux groupes (A : single port ; B : laparoscopie conventionnelle) est réalisée par le test de chi² pour deux variables qualitatives et le test t de student pour une variable qualitative et une quantitative. Une courte vidéo explique une illustration technique de chaque variante. Résultats : 50 patients (14 hommes et 36 femmes) ont été inclus dont 25 dans le groupe A et 25 dans le groupe B. Les données démographiques pré-opératoires étaient comparables et notamment concernant l’âge moyen (49,8 ans versus 51,2 ans), l’indice de masse corporelle (26,4 kg/m² versus 28,1 kg/m²) ou le sexe (7 homme et 18 femmes dans chaque groupe, respectivement). Il n’y avait pas de différence significative dans les temps opératoires moyens entre le groupe A (124 minutes, 90-270) et le groupe B (193 minutes, 120-280). Il n’y avait également aucune différence significative dans la perte de sang médiane estimée entre le groupe A (52,0 ml, intervalle de confiance IC [0 à 120 ml] et le groupe B, 74 ml ; IC [35 à 300]. Aucun incident opératoire majeur n’a été décrit dans les deux groupes. Il y avait une seule conversion en laparotomie, un dans chaque groupe. La longueur de l’incision cutanée était en moyenne de 27,8 mm IC [25 à 50 mm] et était significativement plus courte que celle du groupe B qui était à 49,2 mm IC [40 à 100 mm], (p< 0.05). La mortalité était nulle dans les deux groupes. Dans le groupe A, il y eu a une fistule anastomostique (réintervention). Dans le groupe B, il y a eu un iléus intestinal prolongé et un hématome pariétal. Le taux global de morbidité était de 5 % et de 8 %, dans les groupes A et B (p>0,05), respectivement. Dans le groupe A, la durée médiane du séjour était de 8,8 jours [IC 6 à 40 jours], inférieure à celle du groupe B, 10,5 jours [IC 4 à 22 jours] dans le groupe B (p<0.05). Concernant la longueur de la pièce opératoire, le nombre de ganglions analysés (20,0 [IC 7 à 45] pour le groupe A et 21,6 [IC 2 à 57] pour le groupe B) et les marges de résections, il n’y avait pas de différences significatives entre les groupes. Conclusion : La variante single port de la colectomie droite laparoscopique est faisable et sure chez des patients sélectionnés avec un adenocarcinome liberkhunien du côlon. L’éxérèse totale du mésorectum par la technique NOTES ou la chirurgie par les orifices naturels sans cicatrices : expérience préliminaire Translumenal Endoscopique Surgery est un phénomène chirurgical émergent. Des variantes de la NOTES dites « Hybrides » (NOTES avec assistance laparoscopique) sont de plus en plus rapportées, étant donné que des obstacles techniques majeurs ralentissent pour l’instant le développement de la NOTES dans ses formes dites « pures » (utilisation exclusive d’un orifice naturel pour la réalisation d’une chirurgie abdominale, pelvienne ou thoracique. L’exérèse totale du mésorectum (ETM) est le traitement standard chez les patients atteints d’un adénocarcinome résécable du bas ou moyen rectum. L’ETM par voie laparoscopique est largement faisable et sûre. Cependant, cette approche reste difficilement reproductible et associée à une morbidité significative liée principalement à des lésions nerveuses ou à un lâchage anastomotique. Nous avons mis au point une approche par NOTES à l’ETM pour les patients atteints d’un cancer du moyen ou bas rectum. Le but théorique est de réduire davantage le caractère mini-invasif de la laparoscopie et surtout améliorer la définition de l’anatomie de la partie inférieure du mésorectum. La résultante serait théoriquement la réduction de la douleur postopératoire et la diminution des atteintes nerveuses séquellaires. Matériels et Méthodes : Les trois premiers patients ont été opérés entre novembre 2010 et février 2011. Il s’agissait de l’expérience initiale ayant servi à relativement standardiser l’approche. Deux de ces procédures ont été converties en laparoscopie. La troisième patiente a été reprise à J3 pour suspicion de lâchage anastomotique. Ultérieurement, l’approche par NOTES à l’ETM a été tentée chez 21 patients souffrant d’un adénocarcinome du moyen ou bas rectum, y compris 14 avec des variantes « hybrides » et 7 par NOTES « pure », sans aucune incision abdominale. Ces derniers font l’objet de cette étude. Les critères d’inclusion étaient un adénocarcinome prouvé histologiquement (bord inférieur de la tumeur entre 0 et 12 cm de la ligne pectinée), un score ASA de I à III et l’absence de chirurgie abdominale majeure antérieure. L’étude a été approuvée par le CPP régional avec un consentement écrit et signé du patient. Résultats : Sept patients (Cinq femmes et deux hommes) ont eu une ETM par NOTES « pure » . Deux patients ont eu une amputation abdomino-périnéale du rectum et cinq patients une conservation sphinctérienne avec une anastomose coloanale, non protégée. Il n’y a pas eu de conversion. La durée opératoire était de 280 minutes en moyenne (180-380). Aucune complication post-opératoire n’a été signalée. Les suites opératoires ont été marquées par l’absence d’utilisation de morphiniques intraveineux au-delà de la sixième heure post-opératoire, une reprise de l’alimentation le lendemain de l’intervention. La durée médiane du séjour était de 4 jours (311). L’analyse histologique des spécimens n’avait pas montré de marges positives. Le nombre moyen de ganglions analysés étaient de 17 (12-34). Conclusion : L’ETM par la technique NOTES « pure » est faisable et sûre dans des cas bien sélectionnés de patients ayant un cancer du moyen ou bas rectum. La définition anatomique de la moitié distale du mésorectum semble meilleure. La qualité carcinologique de l’exérèse semble respectée. Néanmoins, cette technique nécessite encore une standardisation, une optimisation de l’instrumentation dédiée et surtout une évaluation à plus large échelle. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8927 Colectomie droite pour cancer : trocart unique versus laparoscopie conventionnelle. Etude cas témoins Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8923 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS P.55 POSTERS 67 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS POSTERS 68 P.57 Vers la fin de l’amputation abdomino-périnéale pour cancer du rectum ? Etude de l’évolution des idées sur une décade chez plus de 400 patients consécutifs A. Chau (1), L. Maggiori (1), C. Hennequin (2), F. Kanso (1), C. Debove (1), Y. Panis (1) (1) Clichy-la-Garenne; (2) Paris. Introduction : La chirurgie du cancer du rectum est associée à un risque d’amputation abdominopérinéale (AAP) de l’ordre de 25 à 40% dans les grandes séries multicentriques et encore d’environ 15 à 25% dans des séries récentes provenant de centres experts. L’apport récent de la laparoscopie, puis des résections inter-sphinctériennes, et enfin des exérèses locales en cas de réponse jugée complète après radiochimiothérapie (RCT) pourrait permettre d’abaisser encore ce taux de stomie définitive. Le but de notre travail a été d’étudier l’impact de ces différents progrès dans un centre expert sur une période de 9 ans. Patients et Méthodes : De novembre 2005 à juin 2013, l’ensemble des patients opérés d’un adénocarcinome infiltrant du rectum ont été inclus. Ont été exclus de l’étude : les patients porteurs d’un petit adénocarcinome du rectum (T1N0) traités par exérèse locale seule ; les patients opérés par laparotomie ; et enfin, les cancers du rectum survenant sur maladie inflammatoire ou sur polypose. Résultats : 408 patients avec cancer du rectum ont été inclus. Il s’agissait de 241 (59%) hommes et 167 (41%) femmes, d’âge moyen 61±12 ans (range 25-89). Le cancer était localisé dans le haut (n = 93, 23%), moyen (n = 120, 29%) ou bas (n = 195, 48%) rectum. Une RCT néoadjuvante était réalisée dans 280 cas (69%). L’intervention réalisée par laparocopie était : une proctectomie avec anastomose colorectale mécanique (ACR) dans 221 cas (54%), une anastomose coloanale manuelle (ACA) avec résection intersphinctérienne (RIS) partielle (avec anastomose sur la ligne pectinée) dans 104 cas (25%), une ACA manuelle avec RIS subtotale ou totale (anastomose sous la ligne pectinée) dans 33 cas (8%), une anastomose iléo-anale dans 4 cas (1%), et une stomie définitive dans 30 cas (7 %) avec soit amputation abdominopérinéale (n = 24, 6%) soit intervention de Hartmann (n = 6 %). Une exérèse locale après RCT en cas de suspicion de réponse complète (clinique et radiologique) était proposée chez 21/195 patients avec cancer du bas rectum (11%) pour lequel une conservation sphinctérienne était jugée comme impossible ou au prix d’une RIS subtotale ou totale, notamment chez les patients âgés de plus de 75 ans et/ou avec lourdes comorbidités. Dans 5/21 cas (24%), cette exérèse locale était suivie d’une proctectomie de rattrapage immédiate devant l’existence de critères de mauvais pronostic à l’examen histologique (3 AAP et 2 ACA). Au total donc 16/408 patients (4%) ont bénéficié d’une exérèse locale seule, soit 16/195 (8%) des cancers du bas rectum. Au total, le taux théorique de stomie définitive serait en cas de réalisation uniquement d’ACR et d’ACA avec RIS partielle (soit une ACA « classique » ) de 19% (79/408). L’apport des techniques plus récentes de RIS subtotale ou totale permet de diminuer ce taux à 11% (46/408). Enfin la possibilité chez des patients très sélectionnés d’exérèse locale seule après RCT (indication confirmée par l’examen anatomopathologique de la pièce opératoire) permet au final d’obtenir dans cette étude un taux de stomie définitive de seulement 7% (30/408). Enfin, dans le cancer uniquement du bas rectum, le taux de stomie définitive n’était au final dans cette série que de 13% (25/195). Conclusion : La chirurgie du cancer du rectum n’est plus aujourd’hui synonyme de risque élevé de stomie définitive. Quelque soit le siège de la lésion, le risque de stomie définitive est devenu très faible. Il n’est ainsi que de 7% dans toute notre série, et seulement de 13% dans les cancers uniquement du bas rectum. Ceci peut s’expliquer non seulement par les progrès de la chirurgie (laparoscopie, RIS subtotale ou totale), mais aussi par l’apport plus récent de l’exérèse locale après RCT néoadjuvante chez des patients très sélectionnés avec cancer du bas rectum et suspicion de réponse complète. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8899 P.58 Abord périnéal premier ou laparoscopie première pour cancer du bas rectum : quelle est la meilleure stratégie ? F. Kanso (1), L. Maggiori (1), A. Chau (1), C. Debove (1), M. Ferron (1), Y. Panis (1) (1) Clichy-la-Garenne. Introduction : Au cours de la prise en charge chirurgicale du cancer du bas rectum, un abord périnéal premier, comprenant une dissection d’environ 5 à 6 cm de bas rectum par en bas, pourrait faciliter l’exérèse totale du mésorectum (ETM) par le deuxième temps de laparoscopie. C’est aujourd’hui la stratégie que nous privilégions. Le but de cette étude était de comparer cette approche avec l’abord laparoscopique premier. Patients et Méthodes : De 2005 à 2013, parmi 138 patients avec cancers du bas rectum ayant eu une ETM avec anastomose coloanale manuelle (ACA), 34 patients opérés par laparoscopie première (Groupe Lap) ont été appariés avec l’ensemble des patients appariés ayant eu un abord périnéal premier (Groupe Péri). Les critères d’appariement concernaient le stade T histologique, le stade N histologique, le sexe, l’indice de masse corporelle (IMC), et l’âge. Résultats : 85 patients ont été inclus : 34 patients du groupe Lap ont été appariés à 51 patients du groupe Péri. Il y avait au total 64 RIS partielles (anastomose sur la ligne pectinée) et 21 RIS subtotales ou totales (anastomose sous la ligne pectinée). Les 2 groupes Lap et Péri étaient comparables sur les critères d’appariement (stade T : p = 0,822 ; stade N : p = 0,316 ; Sexe : p = 0,550 ; IMC : p = 0,937 ; Age : p = 0,868). De plus, les 2 groupes ne présentaient pas de différence en termes de score ASA (ASA 3 ou 4 : Groupe Lap : 9%, groupe Péri : 8%, p = 0,893), de présence de comorbidités (Groupe Lap : 38%, groupe Péri : 28%, p = 0,324), de métastases synchrones (Groupe Lap : 12%, groupe Péri : 2%, p = 0,152), de radiothérapie néoadjuvante (Groupe Lap : 82%, groupe Péri : 84%, p = 0,811), ou de nécessité de réaliser une résection intersphinctérienne (RIS) subtotale ou totale (Groupe Lap : 27%, groupe Péri : 24%, p = 0,758). La durée opératoire était significativement plus longue dans le Groupe Lap (269 contre 240 minutes, p = 0,010). Les taux de conversion en laparotomie (Groupe Lap : 6%, groupe Péri : 0%, p = 0,157), de morbidité globale (Groupe Lap : 47%, groupe Péri : 47%, p = 1), de morbidité sévère (Groupe Lap : 15%, groupe Péri : 16%, p = 0,902) et de fistule anastomotique clinique (Groupe Lap : 12%, groupe Péri : 24%, p = 0,174) ne présentaient pas de différence entre les 2 groupes. Le taux de résection R1 global (marge circonférentielle et/ou digestive distale ≤ 1 mm) était similaire dans les 2 groupe (Groupe Lap : 9%, groupe Péri : 16%, p = 0,356). Ces taux de R1 comprenaient des taux de marge circonférentielle ≤ 1 mm de 9% dans le groupe Lap et de 10% dans le groupe Péri (p = 0,879) et des taux de marge distale ≤ 1 mm de 0% dans le groupe Lap et de 8% dans le groupe Péri (p = 0,146). Parmi les 85 patients de l’étude, Le taux de R1 digestif distal était de 2/64 (3%) après RIS partielle et de 2/21 après RIS totales (10%) (p = 0,254). Enfin, après un suivi moyen de 34 mois (extr. 0-76), le taux de sténoses anastomotiques (Groupe Lap : 18% versus groupe Péri : 10% ; p = 0,328), le taux brut de récidive loco-régionale (9% vs 12% ; p = 0,733), et de survie sans récidive à 3 ans (Groupe Lap : 61%, groupe Péri : 58%, p = 0,512) étaient identiques entre les 2 groupes. Conclusion : En cas de cancer du bas rectum opéré par laparoscopie, l’abord périnéal premier semble réduire la durée d’intervention, avec une morbidité postopératoire équivalente à l’abord laparoscopique premier. De plus, les résultats oncologiques étaient similaires. L’abord périnéal premier nécessite toutefois une évaluation randomisée avant de la proposer comme un standard de l’approche laparoscopique pour les cancers du bas rectum. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8883 L’analyse de la réponse histologique des métastases hépatiques d’origine colorectale révèle des particularités morphologiques en fonction des traitements d’induction. Etude rétrospective à partir d’une série de 117 cas, à l’ère des thérapies ciblées F. Bibeau (1), H. Gil (1), F. Castan (1), M. Pédot (1), F. Quenet (1), M. Ychou (1), C. Bouquet (2), F. Gaire (3), F. BoissièreMichot (1) (1) Montpellier; (2) Paris; (3) Pentzberg, ALLEMAGNE. Introduction : La réponse histologique des métastases hépatiques d’origine colorectale (MH CR) présente un facteur pronostique reconnu. Elle repose sur l’utilisation de différentes classifications dont celle de Rubbia-Brandt et de Blazer. En revanche, la réponse histologique et l’identification de particularités morphologiques en fonction des différents traitements disponibles, n’a été que très partiellement étudiée. Cette analyse détaillée a fait l’objet de notre travail. Matériels et Méthodes : 117 MH CR réséquées, issues de 107 patients, ont été sélectionnés, répartis en 4 bras : 31 cas traités par chimiothérapie (CT), 31 cas traités par CT+antiVEGF (bevacizumab), 26 cas traités par CT+anti-EGFR (cetuximab) et 29 cas sans traitement (groupe contrôle). Les cas correspondaient à des traitements de 1ère ligne et majoritairement à des adénocarcinomes lieberkühniens. La réponse histologique a été évaluée selon les classifications de Rubbia-Brandt (TRG, pour Tumor Regression Grade), intégrant le pourcentage de tumeur résiduelle et de régression sous forme de fibrose sans nécrose, et de Blazer, intégrant seulement le pourcentage de tumeur résiduelle. Les régressions sous forme de réponse colloïde et de nécrose qualifiée d’ « infarctoïde » ont été prises en considération, la nécrose « infarctoïde » étant un élément de la nouvelle classification de Rubbia-Brandt modifiée (mTRG). La présence d’images particulières dites « en cible », correspondant à des nodules avec fibrose périphérique, centrés par de la nécrose « infarctoïde », associée ou non à des foyers d’adénocarcinome résiduel, a également été notée. Résultats : Le taux global de répondeurs histologiques variait significativement suivant les classifications (Blazer> mTRG >TRG p<0.01). Cependant il n’existait pas de différence statistiquement significative en termes d’intensité de réponse histologique, en fonction des traitements d’induction, quelle que soit la classification utilisée. La fréquence de nécrose « infarctoïde » était significativement plus élevée dans les MH CR post-CT + anti-VEGF, que dans les MH CR post-CT + anti-EGFR et post-CT (p = 0.001). Ce type de nécrose se singularisait par la présence de foyers ischémiques, associés à des macrophages spumeux et des cristaux de cholestérol. Elle n’était jamais objectivée dans le groupe contrôle, validant ainsi cette lésion en tant que critère de réponse au traitement d’induction. Les images « en cible » n’étaient jamais observées dans les groupes contrôle et CT seule et étaient significativement associées à un traitement comportant CT+anti VEGF (p<0.001). Conclusion : La réponse histologique des MH CR diffère qualitativement selon les traitements d’induction. Les traitements comportant un anti-angiogénique se singularisent par la présence de nécrose « infarctoïde » et d’images en « cible », qui pourraient expliquer les critères radiologiques morphologiques proposés par Chun et al. Ces données mériteraient d’être intégrées à une nouvelle classification histologique, pour mieux évaluer l’impact des traitements d’induction, notamment ciblés, éviter des sous-estimations et permettre des corrélations plus précises avec les données de l’imagerie. L’association de ces critères originaux de réponse histologique avec les données de survie est en cours d’évaluation. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8845 P.60 Le trocart unique améliore-t-il les résultats de la laparoscopie colorectale ? Etude avec score de propension chez 799 patients A. Khayat (1), L. Maggiori (1), M. Ferron (1), E. Vicaut (2), Y. Panis (1) (1) Clichy-la-Garenne; (2) Paris. Introduction : Le bénéfice de la laparoscopie à trocart unique n’est pas actuellement démontré en chirurgie colorectale. L’objectif de cette étude était de comparer les résultats opératoires de cette nouvelle voie d’abord avec ceux de la laparoscopie conventionnelle et d’obtenir des résultats ajustés à l’aide d’un score de propension. Patients et Méthodes : De juillet 2009 à avril 2013, tous les patients ayant eu une résection colorectale par laparoscopie conventionnelle ou par trocart unique ont été inclus dans une base de données prospective. L’analyse des résultats opératoires était réalisée après ajustement par un score de propension. Résultats : 84 résections colorectales par laparoscopie à trocart unique ont été réalisées : 43 résections iléo-coliques, 15 colectomies droites, 14 colectomies gauches, 5 proctectomies, 4 colectomies subtotales et 3 coloproctectomies totales. La mortalité postopératoire était nulle. La morbidité postopératoire était de 25%. Le taux de conversion en laparotomie était de 4%. La durée moyenne d’hospitalisation était de 8 jours. Ces résultats étaient comparés avec ceux de 715 résections réalisées par laparoscopie conventionnelle et ajustés par un score de propension. Les taux de morbidité postopératoire globale (Odds-Ratio (OR) : 0,75 [0,38-1,47], p = 0,393), non grave (OR : 0,59 [0,28-1,24], p = 0,164) et grave (OR : 1,8 [0,47-7,09], p = 0,381) ne présentaient pas de différence entre les 2 groupes. Cette absence de différence était confirmée dans les sous-groupes des résections iléo-coliques droites des colectomies gauches et des colectomies droite. La durée d’hospitalisation était significativement plus courte après laparoscopie à trocart unique dans le sous-groupe des colectomies droites (6,3 ± 2,2 jours contre 9,6 ± 7,3 jours après laparoscopie conventionnelle, p = 0,001) mais ce résultat n’atteignait pas la significativité statistique dans la population globale (7,7 ± 5,5 jours après laparoscopie à trocart unique contre 9,6 ± 6,5 jours après laparoscopie conventionnelle, p = 0,080). Conclusion : La laparoscopie à trocart unique en chirurgie colorectale apparait comme faisable et sure dans cette étude. Elle est associée à morbidité postopératoire équivalente par rapport à la laparoscopie traditionnelle. De plus, elle pourrait permettre de réduire la durée d’hospitalisation postopératoire. Ces résultats, si ils étaient confirmés par les essais randomisés contrôlés qui doivent débutés, valideraient le trocart unique en chirurgie colorectale. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8838 POSTERS P.59 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS 69 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS 70 P.61 Métastases hépatiques colorectales initialement non résecables : vers une désescalade chirurgicale ? S. Evrard (1), V. Brouste (1), G. Poston (2), S. Staettner (3), P. Kissmeyer-Nielsen (4), S. Mathoulin-Pélissier (1), G. Desolneux (1), Y. Fong (5) (1) Bordeaux; (2) Liverpool, GRANDE-BRETAGNE; (3) Salzbourg, AUTRICHE; (4) Arhus, DANEMARK; (5) New York, ETATS-UNIS D’AMERIQUE. Introduction : Promouvoir l’association de l’ablation peropératoire (APO) à la résection en stratégie de desescalade pour la prise en charge des métastases hépatiques colorectales (MHCR) non resécables. Les objectifs étaient d’évaluer la survie globale (SG), la survie sans récidive locale (SSRL), la survie sans récidive hépatique (SSRH) et la survie sans progression (SSP) à trois ans. Les complications postopératoires ainsi que les facteurs pronostiques de survie étaient étudiés. Patients et Méthodes : Quatre centres partageant la même approche conceptuelle ont mis en commun leurs databases consacrées aux métastases non résécables traitées par résections combinées à de l’APO. Un fichier commun a été composé pour permettre l’analyse des survies, des complications (Dindo et Clavien) et des facteurs pronostiques. Résultats : De 2001 à 2011, 288 patients (38% de femmes, âge moyen 61 ans) ont bénéficié d’une approche chirurgicale combinée. 232 patients (81%) ont reçu une chimiothérapie préopératoire, 210 avaient des métastases synchrones (73,4%) et 255 étaient bilatérales (88,5%). Les nombres médians des MHCR étaient de 5 [2-21], de MHCR réséquées de 2 [1-19] and ablatées de 2 [1-12]. Les tailles moyennes des MHCR étaient de 15 mm par résection et 11 mm par ablation. Cent patients ont eu une complication : 29 G1, 19 G2, 38 G3, 11 G4, 3 sont décédés (G5). Le suivi moyen était de 3,17 ans [95%CI (2.83-4.08) ]. La SG médiane était de 3,33 ans [ (95%CI (3.08- 4.17) ]. La SSRL était respectivement à 1, 2 et 3 ans de 89,4% de [95%CI85.0-92.5], 85,5% [95%CI80.4-89.3] et 81,2% [95%CI74.9-86.1]. La médiane de SSRH était de 14 mois [95%CI11-18]. La SSP médiane était de 9 mois [95%CI 8-11]. Dans le modèle multivarié ajusté par centre, la survenue d’une complication était un puissant facteur pronostique indépendant avec une diminution des taux de survie à 3 ans : SG (HR 1.93, 95%CI 1.27-2.92, p = 0.002), SSRL (HR 1.396, [95%CI1.03-1.90], p = 0.035) et SSP (HR 1.399, [95%CI1.051.86], p = 0.022). Conclusion : La survenue d’une complication post-opératoire dans ce groupe de patients initialement non résécables et lourdement traités par chimiothérapie peri-opératoire est le facteur pronostique majeur. L’introduction de l’APO combinée à la résection est une desescalade chirurgicale alternative à la pratique d’hépatectomie radicale extensive. POSTERS Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8686 P.62 Chirurgie du cancer colorectal des patients de plus de 80 ans : laparotomie versus cœlioscopie L. Rinaldi (1), J.-M. Phelip (1), M. Ouaissi (2), A. Loundou (2), X. Roblin (1), L. Clavel (1), B. Sastre (2), J. Porcheron (1), B. Gayet (3), G. Barabino (1) (1) Saint-Étienne; (2) Marseille; (3) Paris. Introduction : Depuis une vingtaine d’années l’espérance de vie en France n’a cessé d’augmenter. Le cancer colorectal sporadique, pour lequel l’incidence est corrélée à l’âge du patient, est donc de plus en plus fréquent. Grâce au diagnostic endoscopique précoce, les indications chirurgicales à but curatif sont certes nombreuses, mais les chirurgiens doivent s’attendre à opérer des patients de plus en plus âgés. Le but de cette étude était de comparer les complications à court terme et la mortalité post-opératoire dans une importante cohorte de patients de plus de 80 ans ayant subi une colectomie par laparotomie (LP) ou par voie cœlioscopique (CP) dans le cadre d’une chirurgie programmée de cancer colorectal. Matériels et Méthodes : Sur une base de données prospective, nous avons analysé 147 patients de plus de 80 ans opérés d’un cancer colorectal entre juillet 2005 et avril 2012 dans trois centres experts de chirurgie colorectale. Les données démographiques, cliniques, opératoires et postopératoires ont été comparées par le test du χ2 de Pearson, le test de Fisher et le test T de Student de comparaison de moyennes. La survie post-opératoire a été calculée à partir de la date de chirurgie de chaque patient par la méthode de Kaplan-Meier puis comparée par le test de Log-Rank. Les analyses univairées et multivariées ont été réalisées par le χ2de Pearson et le modèle de régression de Cox. Le p était fixé à 0.05. Résultats : Au total, 71 patients ont subi une colectomie par LP et 76 par CP. L’âge médian était de 84 ans dans le groupe LP et 83 ans dans le groupe CP. Le temps opératoire était plus important dans le groupe CP (LP = 185 min versus CP = 212 min, p = 0.017) mais la durée médiane de séjour plus courte (LP = 13 jours versus CP = 8 jours, p<0.001). La morbidité et la mortalité post-opératoires étaient évaluées par la classification de Clavien et étaient inférieures dans le groupe CP par rapport au groupe LP (p = 0.021). Les facteurs prédictifs de mortalité post-opératoire étaient : la douleur abdominale au diagnostic (HR = 2.780, IC 95% [1.548 ; 4.995], p = 0.001) , le BMI moyen (HR = 0.924, IC 95% [0.854 ; 1.000], p = 0.050) , le type de chirurgie avec un HR à 2.612 (IC 95% [1.412-4.832], p = 0.002) en défaveur de la laparotomie, le nombre moyen de ganglions envahis (HR = 2.451, IC 95% [1.347 ; 4.460], p = 0.003) , l’apparition en post-opératoire d’une fistule (HR = 3.557, IC 95% [1.657 ; 7.635], p = 0.001) ou de complications cardiaques (HR = 2.923, IC 95% [1.209 ; 7.066], p = 0.017) , ainsi que l’hospitalisation en soins intensifs (HR = 3.943, IC 95% [1.926 ; 8.072], p<0.001) . La mortalité post-opératoire à trois mois était significativement supérieure dans le groupe LP par rapport au groupe CP, respectivement 15.5% versus 1.3%. Conclusion : Notre étude suggère donc que chez les patients âgés, malgré leurs co-morbidités plus importantes que chez les patients plus jeunes, la coelioscopie doit être systématiquement proposée lors d’une chirurgie de cancer colorectal. Nous avons mis en évidence dans le groupe coelioscopie une diminution significative de la durée de l’hospitalisation, des transfusions péri-opératoires, de la morbidité ainsi que de la mortalité post-opératoire. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8295 P.63 P.64 D. Moszkowicz (1), L. Maggiori (1), M. Ferron (1), Y. Panis (1) D. Mege (1), V. Bridoux (2), L. Lacaze (2), M. Ouaissi (1), I. Sielezneff (1), B. Sastre (1), F. Michot (2), J.-J. Tuech (2) Un antécédent de prostatectomie contreindique-t-il l’anastomose colorectale après proctectomie ? (1) Clichy-la-Garenne. (1) Marseille; (2) Rouen. Introduction : Introduction : Les conséquences du traitement d’un cancer de prostate (CP) sur la prise en charge d’un cancer du rectum (CR) sont peu connues. Un taux de fistule anastomotique de 50 % après radiothérapie pelvienne a été rapporté, mais l’impact de la prostatectomie n’a jamais été évalué. L’objectif de cette étude était d’étudier l’impact du traitement du CP sur le traitement du CR. Matériels et Méthodes : Cette étude bicentrique a inclus tous les malades pris en charge (2000-2013) pour un CR ayant un antécédent de traitement de CP La morbidité, la mortalité et les résultats oncologiques ont été recueillis de manière rétrospective. Résultats : Seize malades, âgés de 72 ans [56-83], étaient inclus. Le traitement du CP était : une radiothérapie seule (n = 4), une prostatectomie seule (n = 5) ou suivie de radiothérapie (n = 7) ). Le délai médian d’apparition du CR était de 4 ans [0,5-17 ans]. La hauteur tumorale médiane était 5 cm [1-15]. Six malades ont bénéficié d’une radiochimiothérapie néoadjuvante (38%). Huit malades ont eu une résection-anastomose. Parmi ces 8 malades, 3 avaient été traités par radiothérapie pour CP et n’ont pas présenté de complication, 5 malades avaient été traités par chirurgie et 100% se sont compliqués (3 fistules anastomotiques, 1 fistule uro-digestive et un décès par OAP à J1). Deux malades ont eu une intervention de Hartman (prostatectomie = 2), 4 une amputation abdomino-périnéale (prostatectomie = 3), et 2 une tumorectomie après radiothérapie pré-opératoire (prostatectomie = 2). Aucune complication n’est survenue chez ces 8 malades. Conclusion : Cette étude ne retrouve pas la morbidité élevée liée aux antécédents de radiothérapie mais a mis en évidence un taux de fistule de 80% lorsqu’il existait un antécédent de prostatectomie. La puissance de cette étude est limitée mais incite à modifier nos pratiques en privilégiant les résections rectales sans anastomose lorsqu’il existe un antécédent de prostatectomie. Une étude rétrospective multicentrique devra confirmer ou infirmer ces résultats. Le but de cette étude prospective a été étudier la faisabilité, la tolérance et l’impact sur le taux d’éventration de la mise en place d’une prothèse biologique lors de la fermeture d’une iléostomie temporaire (RC) après exérèse totale du mésorectum (ETM) pour cancer. Patients et Méthodes : D’aout 2012 à mars 2013, une membrane de collagène porcin (Protexa©, Meccellis Biothech, Fr) était mise en place au moment du RC en position rétro-musculaire chez 20 patients consécutifs (Gr. Prothèse) ayant eu une ETM laparoscopique pour cancer. Les malades étaient appariés individuellement (pour le sexe, âge, indice de masse corporelle (IMC), diabète et radiothérapie néoadjuvante) à 53 témoins (Gr. Témoins) ayant eu un RC avec raphie simple sans prothèse biologique après ETM pour cancer. Le suivi postopératoire consistait en un examen clinique et un scanner thoraco-abdomino-pelvien interprété en aveugle tous les 3 mois. Résultats : La prothèse a pu être mise en place chez tous les patients inclus. Le RC durait en moyenne 100 min (60-150). Les 2 groupes étaient comparables pour l’âge (Prothèse : 60 ± 15 vs. Témoins : 64 ± 12 ans, p = 0,46), le sexe, l’IMC (25 ± 4 vs. 25 ± 3, p = 0,8), le délai de RC après ETM (10 ± 6 vs. 12 ± 6 semaines, p = 0,87), le diabète (25% vs. 11%, p = 0,3) et la radiothérapie (65% vs. 68%, p = 1,0). Dans le groupe Prothèse, 3 patients (15%) ont présenté une suppuration pariétale traité médicalement ; après un suivi de 9 ± 2 mois (410), aucune éventration n’était observée chez ces 20 patients. Dans le groupe Témoins, après un suivi de 24 ± 17 mois (160), 11 éventrations étaient observées (21 %) (p = 0,047). Conclusion : Cette première étude confirme la faisabilité et la tolérance de la mise en place d’une prothèse biologique lors de la fermeture d’iléostomie temporaire après ETM pour cancer. Ces résultats préliminaires suggère un possible effet bénéfique sur le taux d’éventration mais une étude contrôlée est nécessaire pour confirmer ce résultat préliminaire. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8336 Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8328 POSTERS Prévention des éventrations par prothèse biologique lors de la fermeture d’iléostomie temporaire après proctectomie pour cancer : première étude prospective cas-témoins JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS 71 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS 72 P.65 Le délai de fermeture d’iléostomie temporaire après éxérese totale du mésorectum (ETM) pour cancer modifie-t-il le résultat opératoire ? Etude chez 260 patients consécutifs M. Figueiredo (1), L. Maggiori (1), M. Ferron (1), Y. Panis (1) (1) Clichy-la-Garenne. Introduction : Il n’existe pas de consensus sur le délai optimal de fermeture de stomie (RC) après ETM pour cancer, notamment chez les patients devant recevoir une chimiothérapie adjuvante. Le but de ce travail a été d’analyser si ce délai pouvait influencer le résultat opératoire. Patients et Méthodes : De janvier 2008 à juillet 2013 tous les patients ayant une ETM laparoscopique pour cancer (sans geste associé) ont été inclus et analysés rétrospectivement à partir d’une base de données prospective. Trois groupes ont été individualisés : RC<60 jours (les RC avant 15 jours ayant été exclus) (Gr. A), RC entre 61 et 90 jours (Gr. B), et RC > 90 jours (Gr. C). Une analyse comparative des résultats opératoires a été réalisée. Résultats : 260 patients (146 hommes), d’âge moyen 60 ± 1 ans (extr., 25-89) ont eu un RC après un délai médian de 74 jours (36-525) répartis entre Gr A (n = 65), Gr. B (n = 116) et Gr. C (n = 79). Il existait significativement plus de patients sous chimiothérapie dans le Gr. C (30,4%) et dans le Gr. B (37,1%) que dans le Gr. A (10,8% ; p = 0,001). Dans le Gr. C, on observait une augmentation significative du taux de fistule anastomotique (Gr. C 5% vs Gr. B 0% vs Gr A 1,5% ; p = 0,04), de la durée d’hospitalisation (6,4 vs 5,8 vs 5,7 jours ; p = 0,021), du taux d’éventration au moment du RC (27% vs 12% vs 6% ; p = 0,001). Par contre, ni la morbidité postopératoire (globale et sévère), ni le taux de complications pariétales (hématome, infection) n’étaient significativement différents entre les 3 groupes. Conclusion : Cette étude suggère que la prolongation du délai entre ETM et RC augmente la durée d’hospitalisation et le taux de fistule anastomotique. Il semble donc préférable, à chaque fois que possible, de réaliser le RC le plus tôt possible même chez des patients sous chimiothérapie et probablement de ne pas attendre la fin de celle si. POSTERS Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8323 P.66 Perforation péritonéale durant la microchirurgie transanale endoscopique (TEM) : complication ou geste associé ? Etude de 21 cas A. Saget (1), L. Maggiori (1), M. Ferron (1), Y. Panis (1) (1) Clichy-la-Garenne. Introduction : La perforation péritonéale au cours d’une TEM constitue une complication habituellement redoutée. Nous rapportons ici notre expérience de ces perforations et de leur prise en charge. Patients et Méthodes : De 2007 à 2013, 137 TEM ont été réalisées. Dans 21 cas (15%) une perforation péritonéale était suspectée lors de la TEM (visualisation du péritoine, météorisme abdominal, perte du gonflement rectal). Résultats : Ces 21 patients comprenait 12 hommes (57%) et 9 femmes, d’âge moyen 66±12 ans. Les lésions étaient antérieures ou circonférentielles dans 16 cas (76%), la taille médiane était de 50 mm (Min-Max : 15-100), et la distance moyenne / marge anale était de 8±3 cm. Dans les 21 cas, une laparoscopie à 3 trocarts était réalisée de manière systématique. Dans 2 cas (9,5%) malgré la suspicion, aucune perforation n’était identifiée à la laparoscopie. Parmi les 19 autres patients qui présentaient une perforation péritonéale, 2 étaient suturées par voie endo-anale (11%), et les 17 autres (89%) par voie laparoscopique, suivie d’un test à l’air et à la bétadine. Un drain pelvien était mis chez 10 patients (59%) et une iléostomie de protection dans 3 cas (16%), dont un à cause d’une résection iléocolique associée et 2 à cause d’un test d’étanchéité positif. La mortalité opératoire était nulle et 1 patient (5%) a eu une complication sévère (Clavien Dindo >II) : hémorragie rectale nécessitant une reprise par TEM et une transfusion. Aucune complication septique n’était observée en postopératoire. La durée médiane d’hospitalisation était de 6 jours (Min-Max : 3-17). A distance, 3 patients (14%) ont nécessité une dilatation rectale sous anesthésie générale pour une sténose. Conclusion : La survenue d’une perforation péritonéale lors d’une TEM est plus une conséquence de l’extension des indications (lésion antérieure et/ou du haut rectum, étendue) qu’une réelle complication. Le traitement par laparoscopie de ces perforations est sûr et est associé à une faible morbidité. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8321 Chirurgie pour métastases hépatiques initialement non-résécables à l’ère de la bio-chimiothérapie K.-L. Amroun (1), D. Sommacale (1), Z. Djerada (1), S. Deguelte (1), S. Msika (2), M.-D. Diebold (1), O. Bouché (1), A.-R. Kianmanesh (1) (1) Reims; (2) Colombes. Introduction : Plus de 85% des malades ayant des métastases hépatiques (MH) du CCR sont initialement nonrésécables. Or l’exérèse complète des MH associée à la chimiothérapie (CT) permet d’obtenir des taux de survie à 5 ans de plus de 50%. Les thérapies ciblées et/ou la tri-CT permettent d’obtenir des taux de réponse de plus de 60-70%. Le but de cette étude était d’évaluer les facteurs prédictifs d’échec de la prise en charge chirurgicale des malades avec MH initialement non-résécables. Patients et Méthodes : Sur les 8 dernières années, 63 malades avec MH non-résécables ont été discutés en RCP pour possible prise en charge chirurgicale. Tous ont eu une CT ou bioCT de down-staging puis ont été re-évalués par critères RECIST. Une hépatectomie en un ou deux temps a été planifiée dès que possible après avis d’un chirurgien hépatique. Les analyses uni et multi-variées ont été faites par sous-groupe de malades : (i) avec réponse complète ou partielle vs les non-répondeurs (maladie stable ou progressive), (ii) ayant une exérèse R0/R1 (hépatectomie un ou deux temps) vs ceux ayant une exérèse R2 (iii), avec suites post-opératoires simple vs compliqués (Dindo III-IV). La mortalité postopératoire était jusqu’à 3 mois. La survie globale a été évaluée pour les malades ayant eu une exérèse R0/R1 vs R2 et les non opérés. Résultats : Soixante onze pourcents (45/63) des malades ont eu une intervention chirurgicale (39/45 en 2 temps). Les facteurs prédictifs de non-réponse à la CT ont été un IMC ≥ 25 et l’absence de biothérapie. Les facteurs prédictifs d’échec du 2ème temps ont été : le sexe masculin ; la taille maximale des MH ≥ 5 cm et/ou un nombre > 5 ; présence de complications sévères après le premier temps ; présence d’adénopathie(s) envahie(s) du pédicule hépatique. Le facteur prédictif de morbidité était une CT préopératoire ≥ 8 cycles et pour la mortalité une hépatectomie majeure, une transfusion périopératoire ainsi que plus de 8 cycles de chimiothérapie préopératoire. Les malades ayant eu une exérèse complète (R0/R1) en 1 temps vs 2 temps avaient moins de morbidité (7 vs 48 %) et une durée moyenne de séjour plus faible. La survie globale à 3 ans étaient significativement meilleure pour les malades ayant eu une exérèse complète (R0/R1) vs les R2 et ceux ayant eu une chimiothérapie seule soit 64,9%, 0% et 0%, respectivement. Conclusion : Les progrès actuelles de la bioCT permettent de proposer à certains malades initialement non-résecébles une stratégie d’exérèse hépatique complète qui nécessite souvent une hépatectomie en 2 temps. Les malades ayant eu une exérèse complète ont une survie prolongée avec une morbimortalité acceptable. La connaissance de facteurs prédictifs d’échec, permettra de mieux sélectionner les malades pouvant bénéficier de cette stratégie. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7943 P.68 Impact des traitements d’induction sur le micro-environnement immun des métastases hépatiques d’origine colorectale. Etude rétrospective à partir d’une série de 117 cas F. Bibeau (1), H. Gil (1), F. Castan (1), M. Pédot (1), F. Quenet (1), M. Ychou (1), C. Bouquet (2), F. Gaire (3), F. Boissière-Michot (1) (1) Montpellier; (2) Paris; (3) Pentzberg, ALLEMAGNE. Introduction : La réponse immune dite « adaptative et coordonnée » représente un facteur pronostique favorable dans les cancers colorectaux (CCR). Elle est définie par un infiltrat lymphocytaire T péri- et intra-tumoral dense, CD8+ (T cytotoxiques) / CD 45+ (T mémoires). Inversement les lymphocytes T régulateurs FoxP3+ inhibent ce type de réponse immune. Cependant ces données ont principalement concerné les stades localisés de CCR. De plus, l’impact des traitements systémiques et ciblés sur la réponse immune, en phase métastatique, n’a été que très partiellement étudiée. Le but de notre travail a consisté à analyser la réponse immune au sein de métastases hépatiques d’origine colorectale (MHCR) après différents traitements d’induction. Matériels et Méthodes : 117 MHCR réséquées, issues de 107 patients ont été sélectionnés, et répartis en 4 bras de traitement : chimiothérapie seule (CT) (n = 31), CT + antiVEGF (bevacizumab) (n = 31), CT + anti-EGFR (cetuximab) (n = 26), groupe contrôle sans traitement (n = 29). Les cas correspondaient à des traitements de 1ère ligne et majoritairement à des adénocarcinomes lieberkühniens. La réponse histologique a reposé sur la classification de RubbiaBrandt, selon le grade TRG (Tumor Regression Grade). Les MHCR ont été classés en TRG 1-2 (réponse forte), TRG3 (réponse intermédiaire) et TRG4-5 (réponse absente). Le microenvironnement immun a été évalué de façon semiquantitative (mineur, majeur) sur coupes conventionnelles (infiltrat lymphocytaire) et par immunohistochimie avec les marqueurs suivants : CD8, CD 45, Tbet (lymphocytes T helper 1), FoxP3, CD68 et CD163 (macrophages). Résultats : Un infiltrat CD8+, CD 68+, et CD 163+, péri- et intra- tumoral majeur était plus fréquemment associé à des MHCR avec réponse forte ou intermédiaire qu’à des MHCR avec réponse absente (p = 0.03 et p = 0.06 ; p = 0.084 et p = 0.027 ; p = 0.002 et p = 0.014 respectivement). Un infiltrat CD45+ intra-tumoral et Tbet+ péri-tumoral majeur était plus fréquemment associé à des MHCR avec réponse forte ou intermédiaire qu’à des MHCR avec réponse absente (p = 0.006 et p = 0.008 respectivement). Inversement un infiltrat intra-tumoral FoxP3+majeur était plus fréquemment associé à des MHCR avec réponse histologique absente qu’avec des MHCR avec réponse intermédiaire ou forte (p<0.029). Pour la majeure partie des marqueurs étudiés, l’infiltrat immun ne variait pas significativement en fonction du traitement d’induction. Conclusion : Ces données originales suggèrent que les traitements d’induction ont un impact sur le microenvironnement immun des MHCR. Les MHCR avec réponse histologique se caractérisent par une réponse immune adaptative CD8+// CD 45+. Parallèlement, la voie T helper 1 y apparait stimulée et les T régulateurs inhibés. L’impact pronostique de ce microenvironnement immun est en cours d’évaluation. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8919 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS P.67 POSTERS 73 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS POSTERS 74 P.69 Pronostic après résection de métastases hépatiques ou d’une carcinose péritonéale d’origine colorectale : similarités et différences M. Faron (1), D. Goere (1), B. Stan Iuga (1), C. Honoré (1), F. Dumont (1), D. Malka (1), M. Ducreux (1), D. Elias (1) (1) Villejuif. Introduction : Le but de ce travail était d’analyser et de comparer le pronostic de patients opérés à visée curative de métastases hépatiques (MH) ou d’une carcinose péritonéale (CP) d’origine colorectale. Patients et Méthodes : A partir d’une base de données prospective (1993-2009), 287 patients opérés de MH et 119 patients opérés de CP par cytoréduction complète suivie de chimiothérapie intra-péritonéale, ont été sélectionnés. Tous les patients inclus ont bénéficié d’une résection complète : R0 pour les MH et R0/R1 suivi de CHIP pour les CP. Les patients présentant une atteinte combinée MH + CP ont été exclus. Résultats : Les taux de mortalité postopératoire (respectivement 2,3% et 4,2%), de morbidité (respectivement 11% et 17%), et de survie globale à 5 ans (respectivement 38,5% et 36,5%) ne différaient pas significativement entre les patients opérés de MH et ceux opérés de CP. Dans chacun des groupes MH et CP, l’analyse multivariée a montré que l’étendue de la maladie correspondant respectivement au nombre de MH ou à l’index péritonéal (PCI), était le principal facteur pronostique. Ainsi, en se basant sur le pronostic, le groupe MH a été divisé en deux sous-groupes : 1 à 10 MH et plus de 10 MH. Le groupe PCI a été, lui, divisé en trois sousgroupes : PCI compris entre 1 et 5, 6 et 15, et plus de 15, constituant donc 5 groupes au total. Le taux de survie globale à 5 ans le plus élevé (72,4%) était observé chez les patients atteints de CP avec un faible PCI (≤ 5). Les taux de survie globale à 5 ans étaient similaires pour les patients opérés de moins de 10 MH et ceux ayant un PCI compris entre 6 et 15 (respectivement 39,4% et 38,7%). Le taux de survie globale était inférieur chez les patients opérés de plus de 10 MH (18,1%), et sévèrement diminué chez ceux ayant un PCI > 15 (11,8%). Conclusion : Cette étude souligne l’impact pronostique majeur de la charge tumorale dans la maladie colorectale métastatique, qu’elle soit localisée au foie ou au péritoine. Chez des patients sélectionnés, des taux de survie similaires peuvent être obtenus après traitement multimodal optimal et agressif, incluant une exérèse chirurgicale et une chimiothérapie systémique. Ces résultats confirment donc qu’un traitement chirurgical optimal doit être proposé aux patients ayant une CP de PCI <16, notamment si le PCI est inférieur à 5. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8776 P.70 Un nomogramme simple basé sur la charge tumorale pour évaluer le pronostic de patients présentant une carcinose péritonéale et/ou des métastases hépatiques d’origine colorectale M. Faron (1), D. Goere (1), F. Dumont (1), C. Honoré (1), V. Boige (1), D. Malka (1), M. Ducreux (1), D. Elias (1) (1) Villejuif. Introduction : La décision de réaliser une chirurgie de résection optimale quand des métastases hépatiques (MH) sont associées à de la carcinose péritonéale (CP) d’origine colorectale est extrêmement complexe. Aucune recommandation n’existe à ce jour. Un outil statistique permettant d’estimer rapidement le pronostic en fonction de paramètres simples pourrait aider à guider la prise en charge. Patients et Méthodes : 287 patients avec des MH, 119 avec de la CP et 37 avec CP + MH ayant bénéficié d’une chirurgie complète entre 1995 et 2010 ont été analysés. Les patients avaient eu une résection complète R0 de leurs métastases hépatiques et/ou une cytoréduction maximale R0/R1 de leurs lésions péritonéales suivie de chimiothérapie hyperthermique intrapéritonéale. A partir des facteurs pronostiques identifiés en analyse univariée un modèle de Cox parcimonieux (basé sur le critère d’information d’Akaike (AIC) ) a été développé afin de garder un nombre restreint de prédicteurs. Les coefficients du modèle ont été utilisés pour réaliser un nomogramme prédisant la survie. La charge tumorale était estimée par le nombre de métastase hépatique et l’Index de Carcinose Peritonéale de Sugarbaker (PCI). Résultats : La survie à 5 ans était de 38,5%, 36,5% et 26,4% dans les groupes MH, CP et MH + CP respectivement. Après stratification sur les groupes, en analyse multivariée, la charge tumorale était le principal facteur pronostique. Les autres facteurs significatifs (statut N de la tumeur primitive et âge) modifiaient peu la vraisemblance pénalisée du modèle (AIC) et n’ont pas été retenu. Un modèle de Cox incluant le nombre de MH, le PCI et le type d’intervention nécessaire pour obtenir une résection R0 a été utilisé pour réaliser le nomogramme (Figure). Celui-ci permet d’obtenir par une lecture graphique la survie attendu à 1, 3 et 5 ans en fonction des caractéristiques du patient. Le C-index du modèle calculé par bootstrap était de 61% et la calibration du modèle semblait correcte. Conclusion : Cet outil simple à utiliser permet d’obtenir rapidement, éventuellement en peropératoire, une estimation fiable de la survie à 1, 3 et 5 ans des patients présentant des métastases hépatiques et/ ou péritonéales. Cette estimation pourrait aider à prendre une décision thérapeutique dans ces situations complexes mais reste à valider dans une étude prospective ou dans un autre centre spécialisé. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8779 P.72 Y. Parc (1), J. Reboul-Marty (1), J. Lefèvre (1), E. Tiret (1) P. Rey (1), M.-P. Massoure-Sockeel (1), A.-L. Seigne (1), C. Sava (1) Facteurs de morbi-mortalité après résection colorectale en France. Etude de la base nationale de l’ATIH entre 2009 et 2011 (1) Paris. Introduction : Les résections colorectales sont grevées d’une morbidité importante. Le but de notre étude était de déterminer la mortalité, la morbidité de cette chirurgie à l’échelle nationale et d’analyser les facteurs de risques liés aux patients, aux pathologies et aux institutions. Patients et Méthodes : Tous les patients ayant eu une résection colorectale entre 2009 et 2011 ont été identifiés à partir de la base nationale des données du PMSI obtenues auprès de l’ATIH (Agence technique de l’information sur l’hospitalisation). Puis par chainage, ont été identifiés les patients ayant présenté une complication à type d’abcès ou de péritonite ou qui ont requis un geste chirurgical ou un drainage radiologique d’un abcès. Seuls les décès survenus lors du premier séjour ont été considérés pour évaluer la mortalité opératoire. Afin d’étudier les facteurs de risque pouvant influer sur la mortalité ou la morbidité, les co-morbidité ont été classée en forte (GHM -Groupe Homogène de Malade 3-4) ou faible (GHM 1-2), l’âge limite était 80 ans, les gestes ont été subdivisés en lourds (proctectomie, colectomie totale, colo-proctectomie) ou léger (colectomie droite, transverse et gauche et rétablissement de continuité après Hartmann) et les établissements ont été classée en fonction du nombre de résections colorectales par an (< = 100 vs >100). Résultats : 174018 patients (176 443 séjours) ont eu une résection colorectale pendant les 3 années étudiées. 5408 sont décédés (3,16%) et 41240 ont présenté une complication (24,11%) codé comme une péritonite ou un abcès intraabdominale (21860 ; 12,5%) ou ayant requis une nouvelle opération (26282 ; 14.9%) avec constitution d’une stomie (8361 ; 4,8%) ou un drainage radiologique (3257 ; 1,8%). En analyse multivariée les facteurs influençant défavorablement la morbidité étaient l’âge>80 ans, le GMH 3-4, une résection pour maladie non diverticulaire, le sexe masculin, la lourdeur du geste, la laparotomie et être opéré dans un centre avec plus de 100 résections annuelles. Les facteurs retrouvés comme influençant défavorablement la mortalité étaient : l’âge>80 ans, le GMH 3-4, le sexe masculin, la lourdeur du geste, la laparotomie et être opéré dans un centre avec moins 100 ou moins de 100 résections annuelles. Au sein des institutions réalisant plus de 100 résections colorectales annuelles, les interventions étaient significativement plus lourdes (54,66% vs. 47,17%, p<0.0001), avaient une morbidité supérieure (26,59% vs. 22,07%, p<0,0001) mais une mortalité plus faible (2,17% vs. 3,43%, p<0,0001) que dans les centres avec une activité plus faible. Conclusion : De tous les facteurs identifiés, seuls la voie d’abord coelioscopique et un volume de résections de plus de 100 résections colorectales par an sont des critères sur lesquels le chirurgien a une influence. Les centres à gros volume semblent mieux prendre en charge leur complication et limiter ainsi la mortalité induite. La chirurgie pour diverticulose, est responsable de moins de complication mais présente une mortalité observée identique à celle des autres indications. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8278 Traitement d’éradication d’Helicobacter pylori. Efficacité et tolérance de la quadrithérapie oméprazole-Pylera® dans la vraie vie (1) Metz. Introduction : Les échecs de l’éradication d’Helicobacter pylori (HP) par des trithérapies, en grande partie liés à des taux de résistance aux antibiotiques croissants (> 20 % à la clarithromycine en France), ont conduit aux développements de quadrithérapies. L’adjonction de bismuth s’est avérée efficace dans des études de phase III1, qui ont permis la commercialisation en France en avril 2013 de l’association Pylera® - Laboratoire Aptalis Pharma SAS (bismuth 140 mg, métronidazole 125 mg et chlorhydrate de tétracycline 125 mg). Les effets secondaires potentiels du bismuth, en particulier neurologiques, ont conduit à la mise en place d’un plan de gestion des risques (PGR). Ce travail présente l’efficacité et la tolérance de cette combinaison dans la vraie vie. Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude monocentique hospitalière prospective en cours, débutée le 01.05.13 pour une durée de 10 mois. Tous les patients > 18 ans présentant une infection gastrique active à HP documentée par biopsie gastrique ou test respiratoire à l’urée marquée (test HeliKit® - Laboratoire Mayoli Spindler), ont été inclus et traités par l’association oméprazole 1 cp à 20 mg x 2/j + Pylera 3 gélules x 4/j/10j selon l’AMM. Etaient exclus les patients intolérants à l’un des composés, présentant une insuffisance hépatique et/ ou rénale, ou refusant sa prescription après information. Le contrôle de l’éradication était conduit 1 mois après la fin du traitement par test Heli-Kit®. Ont été colligés l’indication de la recherche de HP, les modalités du diagnostic et du contrôle de l’éradication, le nombre et type de lignes thérapeutiques précédentes, les dates de début du traitement et du contrôle de l’éradication, l’observance (bonne si les prises dépassaient 80 % du plan de traitement) et la tolérance avec précision des effets secondaires (neurologiques, digestifs et autres). Résultats : A la date de soumission, 50 patients ont été inclus sans aucune exclusion. HP était recherché pour une gastrite et/ou dyspepsie non ulcéreuse, un traitement au long cours par inhibiteur de la pompe à protons, un ulcère gastroduodénal ou une autre raison, dans respectivement 62.5 %, 21.9 %, 12.5 % et 3.1 % des cas. La quadrithérapie à base de bismuth constituait une nouvelle ligne thérapeutique (1 à 3 lignes) dans 34.4 % des cas. L’observance était jugée bonne dans 83.3 % des cas. La tolérance était bonne dans 75 % des cas. Les effets secondaires rapportés dans 25 % des cas concernaient des troubles digestifs (95 %) et des céphalées (5 %). L’éradication était obtenue dans 92.9 % des cas. Les résultats seront actualisés en mars 2014. Discussion : Ces résultats préliminaires dans la vraie vie sont très proches de ceux publiés dans l’étude de phase III de Malfertheiner P et coll.1. Dans ce travail, le taux d’éradication d’HP était de 92.6 % des cas. Les effets secondaires étaient signalés dans 46.8 % des cas ; les plus fréquents étaient d’origine digestive dans 8.3 % des cas et neurologiques dans la même proportion. Aucun effet secondaire grave n’a été colligé dans notre étude. Il n’a pas été effectué de déclaration dans le PGR. Conclusion : Le taux d’éradication, l’observance et la tolérance du traitement par Pylera® en association avec l’oméprazole pour l’éradication de HP sont bons dans la vraie vie et apparaissent conformes aux résultats attendus dans ce travail. Références : 1-Malfertheiner P et al. Lancet 2011 ; 377 : 905-13. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8893 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS P.71 POSTERS 75 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS 76 P.73 La consultation post-urgence en hépatogastroentérologie contribue-t-elle à améliorer l’aval des urgences ? J. Netter (1), B. Boubaker (1), M. Trompette (1), G. Chitic (1), S. Barge (1), L. Yahoui (1), L. Costes (1), I. Rosa Hezode (1), H. Hagège (1) (1) Créteil. Introduction : Dans notre hôpital, les délais de rendez-vous en hépato-gastroentérologie (HGE) sont en moyenne d’un mois. Ce délai n’est pas adapté à la demande des patients consultant aux urgences. Pour améliorer le parcours-patient des personnes consultant aux urgences, mais ne nécessitant pas d’hospitalisation immédiate, nous avons créé en mai 2012 une consultation post-urgence. L’objectif de cette étude est d’évaluer la typologie des patients et l’intérêt de ce type de prise en charge. Patients et Méthodes : Nous avons proposé à tous les patients vus aux urgences et nécessitant un avis spécialisé rapide en HGE une consultation au maximum 3 jours après leur passage aux urgences. Nous avons ensuite analysé les indications de ces consultations, les examens et hospitalisations organisés pour leur prise en charge, ainsi que les diagnostics retenus. Nous avons enfin évalué le niveau de satisfaction des patients. Résultats : Sur une période d’un an, 504 patients ont été adressés à cette consultation post-urgence soit 42 patients par mois, dont 49% d’hommes. 77% des patients se sont présentés à la consultation. Les motifs de consultation étaient les suivants : 79% de gastroentérologie, 10% d’hépatologie, 7% de proctologie, 1% de pathologie pancréatique et 3% de pathologies diverses. 48% des patients ont eu une endoscopie et 27% d’entre eux ont été hospitalisés en hôpital de jour ou de semaine. Les principaux diagnostics retenus étaient les suivants : 20% de syndrome de l’intestin irritable (dont 30% de constipation opiniâtre), 6% de gastrites, 3% d’ulcères, 7% d’ oesophagites, 7% de reflux gastro-oesophagien simple, 10% d’épigastralgies non spécifiques, 7% de pathologie hémorroïdaire, 5% de découverte ou de suivi de maladie inflammatoire chronique de l’intestin, 3% de colites infectieuses, 3% de pathologie biliaire, 1% de découverte ou décompensation de cirrhose et 18% de pathologies diverses. Dans 8 cas un cancer a été découvert : 3 cancers du colon, 2 cancers de l’estomac, 1 cancer du pancréas et 2 carcinomes hépatocellulaires. 32% des patients ont répondu au questionnaire de satisfaction : 84% d’entre eux étaient satisfaits du délai de prise en charge et 97% étaient satisfaits de la prise en charge initiale et ultérieure. Conclusion : Cette consultation post-urgence contribue à améliorer le parcours des patients. Elle répond aux attentes des patients, des urgentistes et des hépato-gastroentérologues. L’absentéisme des patients était faible. Il serait donc intéressant de réaliser une étude médico-économique de cette prise en charge qui a permis de limiter les hospitalisations non programmées en proposant un avis spécialisé rapide aux patients. POSTERS Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8855 P.74 Prévalence de l’Helicobacter pylori dans un centre d’endoscopie digestive à Libreville P.-E. Itoudi Bignoumba (1), R. Bignoumba Ibouili (1), A.-G. Eyi Nguema (1), I. Maganga Moussavou (1), J. Iba Ba (1), L. Missounga (1), J.-B. Moussavou Kombila (1) (1) Libreville, GABON. Introduction : Helicobacter pylori est l’infection la plus rependu dans le monde selon l’OMS. Bien que sa prévalence soit estimée supérieure à 80% en Afrique, aucune étude de prévalence n’a encore été réalisée au Gabon. Le but de ce travail était d’évaluer la prévalence de cette affection dans notre centre d’endoscopie. Patients et Méthodes : Etude prospective et descriptive réalisée au département d’endoscopie du CHU de Libreville entre le 1er Mars et le 31 Aout 2013. Tous les patients ayant bénéficié d’une endoscopie digestive haute avaient systématiquement au minimum 2 biopsies antrales et 2 biopsies fundiques pour analyse anatomopathologique à la recherche de Helicobacter pylori. Etaient exclus de cette étude les contrôles endoscopiques et/ou les patients n’ayant pas répondu au questionnaire. Résultats : Sur 443 endoscopies digestives hautes réalisées pendant la période d’étude, nous avons exclu 60 (18 contrôles d’hémorragie, 12 contrôles d’ulcères gastriques, 13 contrôles de ligature de varices œsophagiennes, 11 refus du questionnaire, 6 traitements anticoagulant en cours). L’analyse a donc portée sur 383 endoscopies. L’âge moyen des patients était de 44 ans avec des extrêmes de 8 et 86 ans. Le sexratio H/F était de 0,7. Les indications étaient respectivement 37% épigastralgies, 16% RGO, 15% bilan d’hypertension portale, 10% hémorragie digestive, 7% anémie. La muqueuse gastrique était endoscopiquement normale dans 38% des cas, la gastropathie d’hypertension portale dans 13%, l’ulcere gastrique 14% .l’analyse anatomopathologique retrouvait une prévalence de H. Pylori de 36%, gastrite chronique active 55%. Il y avait 5 cas de metaplasie intestinale sans dysplasie, et 9 cancers (6 adénocarcinomes et 3 sarcome de Kaposi). Conclusion : Le Gabon semble être un pays africain à faible prévalence de H. Pylori. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8816 P.75 P.76 R. Ennaifer (1), N. Elleuch (1), R. Hefaiedh (2), M. Cheikh (1), H. Ben Nejma (2), N. Belhadj (2) S. Adadi (1), L. Sedreddine (1), I. Mellouki (1), M. El Yousfi (1), N. Aqodad (1), M. El Abkari (1), A. Ibrahimi (1), D.-A. Benajah (1) Evaluation des facteurs de risque d’infection par l’Helicobacter pylori (1) Tunis, TUNISIE; (2) La Marsa, TUNISIE. (1) Fès, MAROC. Introduction : La diminution de l’infection à Hélicobacter Pylori (Hp) dans les pays occidentaux s’est accompagnée d’une baisse de l’incidence des ulcères gastro-duodénaux (UGD) et d’une modification des facteurs étiologiques prédominants. Nous ne disposons pas de données à ce sujet dans notre pays mais l’occidentalisation du mode de vie et le vieillissement de la population que nous observons pourrait également influencer le profil des UGD. Le but de notre travail était de préciser la fréquence actuelle de l’infection à Hp et des autres facteurs étiologiques au cours de l’UGD dans notre pays. Patients et Méthodes : Etude prospective menée de Janvier 2011 à Avril 2012, incluant tous les patients ayant un UGD diagnostiqué dans notre unité d’endoscopie digestive Les caractéristiques épidémiologiques des patients ont été relevées, au moment de l’examen était précisé : la notion de prise des anti-inflammatoires non stéroïdien (AINS) ou d’aspirine, un tabagisme et la présence de co-morbidité. Des biopsies au niveau de l’antre, de la petite courbure et du fundus ont été pratiquées pour tous les patients et cela indépendamment du siège de l’ulcère afin de préciser le statut Hp. Introduction : L’Helicobacter pylori (HP) est considérée comme une bactérie carcinogène, l’infection par cette bactérie est parmi les infections bactériennes les plus répondues au monde. Acquise le plus souvent pendant l’enfance, elle touche plus que la moitié de la population. Sa prévalence varie en fonction du pays, de l’âge, de l’origine ethnique, influencée par les conditions socio-économiques, la promiscuité et les conditions d’hygiène. L’objectif de cette étude est d’évaluer des facteurs de risque d’infection par HP. Matériels et Méthodes : Il s’agit s’une étude prospective, étalée sur une période de 4 ans (Mai 2009 -juillet2013). Nous avons inclus dans notre étude tous les patients âgés de plus de 15 ans, présentant une symptomatologie digestive haute ayant bénéficié d’une FOGD, le diagnostic de l’HP a été fait par l’histologie, un questionnaire a été fait pour tous les patients comprenait des données démographiques, socioéconomiques, les habitudes alcoolo-tabagiques et alimentaire. Résultats : Durant cette période d’étude, 950 patients ont étaient inclus le taux d’infection par HP était 69,5% (N = 661), L’âge moyen était de 48,77 ans [15- 99], le sexe ratio H/F était 1,11. Les épigastralgies étaient le principal motif d’exploration retrouvé chez 47% des malades. Une gastrite a été mise en évidence chez 69% de nos patients (N = 456), suivie d’un ulcère gastro duodénal (UGD) chez 23,4% (N = 152). 5,4% de nos malades avaient un cancer gastrique (N = 35). L’analyse épidémiologique a montré que le tabagisme (p = 0,8), l’alcool (p = 0,5), niveau socio-économique (p = 0,5), la consommation de viande (p = 0,1), de khliaa (p = 0,2), conserve (p = 0,5), produit laitiers (p = 0,6), crudité (p = 0,4), café (p = 0,2) et la consommation des repas à l’extérieur (p = 0,5) n’étaient pas des facteurs de risque d’infection par l’Helicobacter pylori et seul la consommation fréquente de thé (p = 0,02) était un facteur de risque d’infection à HP avec un OR = 6. Conclusion : Dans notre étude la prévalence de l’infection à l’Hélicobacter pylori est de 69,5%, seul la consommation de thé fréquente (p = 0,02) était un facteur de risque d’infection à HP avec un OR = 6. Résultats : Ulcère gastrique (n=27) Ulcère duodénal (n=39) p Age (ans) 54,4 48,6 0,8 Sexe (H/F) 24/15 19/8 0,4 Hp positif 70,3% 82% 0,2 Co-morbidité 77,7% 40,7% 0,07 AINS/aspirine 22,2% 38,4% 0,6 Tabagisme 40% 20,5% 0,1 Hp positif (n=51) Hp négatif (n=15) p Age (ans) 50,2 53,6 0,3 Sexe (H/F) 34/17 9/6 0,6 Co-morbidité 25,5% 40% 0,3 AINS/aspirine 21,5% 13,3% 0,7 Tabagisme 31 ,3% 33,3% 1 Conclusion : Dans cette étude monocentrique, la prévalence de l’infection à Hp au cours de l’ulcère duodénal en 2011 a diminué par rapport aux taux de 98-100% rapportés avant 2006. Ces résultats préliminaires suggèrent que nos recommandations actuelles qui consistent à prescrire un traitement d’éradication d’Hp devant tout ulcère duodénal sans préciser le statut au préalable devraient être rediscutées s’ils sont confirmés par une étude plus large. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8533 Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8750 POSTERS Etude descriptive de l’ulcère gastroduodénal. Résultats d’une étude préliminaire monocentrique tunisienne JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS 77 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS 78 P.77 P.78 H. Lahlou (1), M. Tahiri (1), R. Meharich (1), A. Bellabah (1), F. Haddad (1), W. Badre (1), W. Hliwa (1), R. Alaoui (1) M.-E.-A. Boudjella (1), A. Tebaibia (1), A. Bouhadef (1), F. Mouffok (1), F. Souiilah (1), N. Djenas (1), Z. Lamari (1), M. Lahcene (1), N. Oumnia (1) Corrélation entre la densité de la colonisation par l’Helicobacter pylori et la sévérité des gastrites : à propos d’une série marocaine (1) Casablanca, MAROC. Introduction : L’Helicobacter Pylori (HP) est actuellement reconnu comme principal facteur causal de la gastrite chronique. En effet, Cette infection est responsable de la majorité des lésions inflammatoires gastriques. Le but du travail est d’analyser la relation entre la densité de la colonisation de la muqueuse gastrique par l’Helicobacter pylori et la sévérité de certains paramètres histologiques de la gastrite (activité de l’inflammation, atrophie gastrique et métaplasie intestinale). Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective réalisée au service de Gastro-entérologie du CHU Ibn Rochd de Casablanca, menée sur 300 patients présentant une infection à Helicobacter Pylori documentée histologiquement. Résultats : L’âge moyen des patients était de 46 ans. Le sexratio (H/F) était de 1,11. La densité de la colonisation par l’HP était légère (+) chez 26,7% des patients, modérée (++) chez 52% des patients et importante (+++) chez 21,3% des patients. L’activité de la gastrite était significativement liée à la densité de l’HP. La gastrite chronique était active chez 52,5% des patients avec une densité légère, 67,9% des patients avec une densité modérée et 87,5% des patients avec une densité importante. Une atrophie gastrique était observée chez 42,2% des patients avec densité importante d’HP versus 34% des patients avec densité modérée et 25% des patients avec densité légère, sans différence significative. Une métaplasie intestinale était présente chez 9.37% des patients avec une densité importante d’HP, 9.61% des patients avec une densité modérée, et 8.75% des patients avec une densité légère. Conclusion : L’activité de la gastrite était significativement liée à la densité de la colonisation par l’HelicobacterPylori. On peut en conclure que l’H. Pylori joue le rôle le plus important dans l’apparition et le maintien de l’inflammation chronique active dans la muqueuse gastrique. L’existence de lésions atrophiques ou de métaplasie intestinale n’étaient pas liés à la densité de la colonisation par l’HP. Ceci peut être expliqué par le fait que le milieu gastrique atrophique et métaplasique constituerait un environnement inadéquat pour la survie de la bactérie. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8625 Facteurs de virulence CagA et VacA de Helicobacter pylori et atrophie de la muqueuse gastrique : quels liens ? (1) Alger, ALGERIE. Introduction : Le but de ce travail était d’étudier l’impact des facteurs de virulence de virulence de Helicobacter pylori (Hp), Cag A et Vac A, sur la sévérité de l’atrophie et sur son évolution après éradication du germe. Matériels et Méthodes : Au cours de cette étude prospective et unicentrique, 143 patients (âge moyen : 33 ans, sex ratio : 0,70) porteurs d’une gastrite chronique atrophique à Hp ont été inclus (atrophie : légére : 36%, atrophie modérée : 40%, atrophie sévère : 4%). Ils ont été efficacement traités par divers régimes thérapeutiques anti Hp. L’examen histologique a été effectué en coobservation entre 3 pathologistes. L’analyse des lésions histologiques était effectuée selon la classification des gastrites du système Sydney. L’étude des facteurs de virulence Cag A et Vac A a été faite par méthodes Western Blot. Cag A+ Vac A- était le génotype le plus fréquent (Cag A+ Vac A- : 46% ; Cag A+ Vac A+ : 28% ; Cag A- Vac A+ : 6% ; Cag A- Vac A- : 25%). Résultats : Le facteur de virulence Cag A+ était significativement plus fréquent dans les atrophies sévères par rapport à celles modérées (atrophie sévère : 100%, atrophie modérée : 69 % ; p< 0,05). La répartition des génotypes en cas d’atrophie sévère a montré : Cag A+ Vac A+ : 70%, Cag A+ Vac A: 30%. Cette analyse à montré un polymorphisme génotypique plus important chez les patients porteurs d’une atrophie antrale modérée (Cag A+ Vac A+ : 25% ; Cag A+ Vac A- : 44% ; Cag A- Vac A+ : 9% ; Cag A- Vac A- : 22%). Comparativement aux souches Cag A -, les souches Cag A+ étaient associées, après éradication, à des taux significativement plus élevés de régression de l’atrophie antrale (27% vs 6 % ; p < 0.05). Les taux d’amélioration du score de l’atrophie avec les génotypes comportant le facteur Cag A+ étaient significativement plus élevés par rapport à ceux Cag A- (Cag A+ Vac A+ : 33%, Cag A+ Vac A- : 26%, Cag A- Vac A- : 0.6 % ; p<0.5). Avec le facteur Vac, les taux de régression de l’atrophie antrale ont été plus élevés en cas de souches Vac A+ par rapport à celles Vac A-, avec une différence statistique à la limite de la significativité (souches Vac A+ : 25%, souches Vac A - : 6 %, p = 0,053). Conclusion : Dans cette étude, le facteur de virulence Cag A était nettement plus fréquent en cas d’atrophie gastrique sévère. D’autre part, sa présence était associée à une régression de l’atrophie après éradication post thérapeutique de Hp . Quant au facteur Vac A, celui ci était peu fréquent, quel que soit le degré de l’atrophie. L’évaluation de son impact sur l’évolution de l’atrophie gastrique nécessitera un effectif plus important de patients. POSTERS Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8598 P.80 A. Al Khouja (1), I. Benelbardadi (1), R. Razine (1), W. Essamri (1), F.-Z. Ajana (1), R. Afifi (1), A. Essaid (1) M.-M. Diop (1), A. Berthe (1), M.-M. Ka (1) Corrélation entre la densité de la colonisation gastrique par l’Helicobacter pylori et la sévérité de la gastrite : à propos de 500 cas (1) Rabat, MAROC. Introduction : L’Helicobacter pylori est actuellement reconnu comme principal facteur causal de la gastrite chronique. En effet, cette infection est responsable de la majorité des lésions inflammatoires gastriques. Le but du travail est d’analyser la relation entre la densité de la colonisation de la muqueuse gastrique par l’HP et la sévérité de certains paramètres histologiques de la gastrite (activité de l’inflammation, atrophie gastrique et métaplasie intestinale). Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective réalisée au service des maladies de l’appareil digestif « Médecine C » du CHU Ibn Sina de Rabat-Maroc, sur une période de 32 mois (janvier 2011-aout 2013) concernant 500 malades présentant une infection à l’Helicobacter Pylori (HP). Ont été inclus tous les patients ayant un HP positif, prouvé histologiquement, ayant bénéficié d’une endoscopie gastroduodénale avec biopsies gastriques. L’analyse statistique a été réalisée à l’aide d’un logiciel SPSS 13.0, l’association entre d’une part la densité de l’HP et d’autre part l’activité, l’atrophie et la métaplasie intestinale a été étudié par le test Khi-deux de Pearson, un ρ<0,05 a été considérée comme statistiquement significative. Résultats : L’âge moyen des patients était de 45,8 ±17,00 ans [14-100]. Le sex ratio (H/F) était de 0,98. L’endoscopie haute montrait des anomalies dans 88% des cas alors que dans 12% des cas l’aspect endoscopique était normal. La densité de la colonisation par l’HP était légère (+) chez 35,5% des patients, modérée (++) chez 47% des patients et importante (+++) chez 17,5% des patients. La gastrite était antrofundique dans 80% des cas et seulement antrale dans 20% des cas. Il y a une association statistiquement significative entre la densité de l’HP et l’activité de la gastrite (ρ < 0,001) : plus la densité augmente plus l’activité augmente. Chez les patients avec une densité d’HP légère, la gastrite chronique était légèrement active dans 57% des cas. Chez les patients avec une densité d’HP modérée, la gastrite chronique était modérément active dans 63,4% des cas. Chez les patients avec une densité d’HP importante, la gastrite chronique était modérément à sévèrement active dans 92,2% des cas. Une atrophie gastrique était observée chez 17,2% des patients avec densité importante d’HP versus 12,8% des patients avec densité modérée et 10,8% des patients avec densité légère, sans différence significative. Une métaplasie intestinale était présente chez 9,2% des patients avec densité importante d’HP, 7,2% des patients avec densité modérée et 7,4 % des patients avec densité légère, mais cette relation n’était pas statistiquement significative. Chez les patients ayant un aspect endoscopique normal, 4,4% avait une métaplasie intestinale. Conclusion : L’activité de la gastrite était significativement liée à la densité de la colonisation par l’HP. L’existence des lésions atrophiques et de métaplasie intestinale était plus élevée quand la densité d’HP est plus importante mais cette association n’était pas statistiquement significative. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8587 La mélanodermie acquise est-elle un signe clinique orientant fortement vers le diagnostic de maladie de Biermer chez le malade africain noir ? (1) Thiès, SENEGAL. Introduction : L’hyperpigmentation acquise des téguments (ou mélanodermie acquise) est un signe clinique observé dans différentes maladies, dont en particulier l’insuffisance surrénalienne chronique. Elle a aussi été rapportée, moins fréquemment, dans d’autres maladies parmi lesquelles la maladie de Biermer ou anémie pernicieuse (1). Contrastant avec la littérature internationale, nous avons fréquemment noté ce signe clinique chez des malades africains noirs hospitalisés pour maladie de Biermer dans notre centre hospitalier. Notre objectif était donc de déterminer prospectivement la fréquence de la mélanodermie acquise chez des malades africains noirs pris en charge pour une anémie pernicieuse dans notre Service et d’évaluer la pertinence à considérer ce signe clinique simple comme devant amener à évoquer le diagnostic de maladie de Biermer chez les patients africains noirs. Patients et Méthodes : Du 1ermai 2007 au 30 juin 2013, nous avons colligé prospectivement les caractéristiques cliniques et biologiques de 28 malades pris en charge au Service pour un syndrome neuro-anémique orientant vers un diagnostic de maladie de Biermer. Résultats : L’âge médian des malades inclus au moment du diagnostic était de 43 ans (extrêmes : 2 ans et 80 ans) avec un sex ratio (H/F) de 2,11. Le délai médian entre les premiers signes cliniques et le diagnostic d’anémie pernicieuse était de 3 ans (2 - 8). Dans tous les cas, les malades présentaient des signes neurologiques subjectifs (par exemple des paresthésies des membres inférieurs) ou objectifs (par exemple une ataxie sensitive ou une sclérose combinée de la moelle) et une anémie profonde (taux médian : 5,8 g/dl, extrêmes : 2 à 6 g/dl ; macrocytaire non régénérative dans 67,85% des cas, normocytaire chez 25 % des malades et enfin microcytaire chez 7,14%). Une glossite ainsi qu’une mélanodermie acquise étaient notées chez 78,6 % des malades. Chez certains, la maladie de Biermer était révélée par une thrombose veineuse profonde (7,14%des malades) ou un accident vasculaire cérébral (3,57%des malades). La vitaminémie B12 était très basse chez 25/28 patients (89,3 %) avec une positivité des anticorps anti-facteur intrinsèque chez 71,4 % d’entre eux. Une gastrique chronique atrophique était présente sur les biopsies per-endoscopiques de 71,4 % des malades ayant eu cet examen (les autres patients n’ayant pu accéder à l’endoscopie compte-tenu de difficultés financières conditionnant l’accès aux soins). Chez tous les malades, le traitement intramusculaire par vitamine B12 a permis la régression de la mélanodermie et de la glossite, et la normalisation des anomalies biologiques. Conclusion : La maladie de Biermer présente certaines particularités chez les malades africains noirs. Ainsi, le plus jeune âge au diagnostic a déjà été identifié. La série prospective de malades que nous présentons ici, suggère que la mélanodermie acquise du sujet noir africain est un signe clinique orientant fortement vers le diagnostic d’anémie pernicieuse dans cette population, qui devrait permettre un diagnostic et une prise en charge thérapeutique adéquate précoce. Références : (1) Ben Kacem Ernez S et al. Rev Med Int 2004 ; 25 : 475. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8411 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS P.79 POSTERS 79 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS 80 P.81 P.82 S. Adadi (1), L. Sedreddine (1), M. Elyousfi (1), I. Mellouki (1), N. Aqodad (1), M. Elabkari (1), A. Ibrahimi (1), D.A. Benajah (1) M. Sabbah (1), K. El Jeri (1), S. Bouzaidi (1), R. Debbeche (1), Y. Said (1), L. Mouelhi (1), F. Houissa (1), H. Mekki (1), S. Khedher (1), M. Salem (1), T. Najjar (1) (1) Fès, MAROC. (1) Tunis, TUNISIE. Introduction : La dyspepsie fonctionnelle est un trouble extrêmement fréquent dans la population adulte, La prévalence de l’infection à Hélicobacter pylori (HP) chez les patients ayant une dyspepsie fonctionnelle est d’environ 40-70%. Hélicobacterpylori est connue comme la principale cause de gastrite chronique considéré comme l’un des facteurs déterminants de la dyspepsie fonctionnelle L’objectif de cette étude est de déterminer la prévalence de l’Hélicobacter pylori au cours de la dyspepsie fonctionnelle et évolution après éradication de l’Hélicobacter pylori. Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude prospective, étalée sur une période de 4 ans (Mai 2009 -juillet 2013). Nous avons inclus dans notre étude tous les patients âgés de plus de 15 ans, présentant une symptomatologie digestive haute ayant bénéficié d’une FOGD, le diagnostic de l’HP a été fait par l’histologie et l’évaluation des malades a été faite à 3 mois, 6 mois et un an. Résultats : Durant cette période d’étude, 950 patients ont été inclus dont 350 patients (37%) présentaient une dyspepsie fonctionnelle selon les critères de Rome III L’âge moyen chez les malades présentant une dyspepsie fonctionnelle était de 43 ans [16- 80], le sexe ratio H/F était de 1,06. 60% des patients étaient âgés de plus de 45 ans. Le tabagisme chronique était retrouvé chez 22% des malades. Deux cent quatre-vingt-dix patients (83%) présentaient une infection à HP dont 235 des patients (81%) ont reçu une cure d’ HP avec un taux d’éradication à 70% (N = 166), 55 patients (19%) n’ont pas reçu la cure d’HP par faute de moyen. Deux cent patients (85%) ont terminé 3 mois de suivi, 30 patients (10%) ont terminé 6 mois de suivi, 15 patients (5%) ont terminé 1 an de suivi. La disparition de la symptomatologie a été notée chez 60 % N = 141 après éradication d’HP, la persistance de la symptomatologie a été notée chez 40% N = 94 après éradication d’HP. Conclusion : Dans notre étude la prévalence de l’infection à l’Hélicobacter pylori chez les patients présentant une dyspepsie fonctionnelle est élevée : 70%. L’éradication de H.pylori améliore les symptômes de la dyspepsie fonctionnelle. Introduction : L’utilisation de la trithérapie d’éradication Prévalence de l’Helicobacter pylori au cours de la dyspepsie fonctionnelle et évolution après éradication de l’Helicobacter pylori Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8375 Existe-t-il encore une place à la trithérapie d’éradication d’Helicobacter pylori au cours de la pathologie ulcéreuse gastrique ? d’Hélicobacter Pylori (HP) au cours de la pathologie ulcéreuse gastrique n’est plus recommandée par le dernier consensus de Maastricht IV qui préconise actuellement d’emblée le traitement séquentiel. Cependant, elle est toujours de pratique courante en Tunisie. Le but de notre étude était d’évaluer l’efficacité de la trithérapie dans l’obtention d’une éradication d’HP chez des patients adultes ayant une pathologie ulcéreuse gastrique. Patients et Méthodes : Nous avons mené une étude descriptive, rétrospective, au service de gastro-entérologie de l’hôpital Charles Nicolle colligeant tous les patients présentant des ulcères ou ulcérations gastriques associées à une infection par HP diagnostiqués durant l’année 2012. Les patients ont reçu une trithérapie d’éradication pendant 7 jours comprenant un inhibiteur de la pompe à proton double dose + amoxicilline (2g/24h) + clarithromycine (1g/24h) (groupe C) ou métronidazole (1,5g/24h) (groupe M). Une fibroscopie de contrôle avec de nouvelles biopsies a été pratiquée 6 semaines après la cure afin de contrôler la cicatrisation et l’éradication. En cas d’absence d’obtention d’une éradication, une deuxième cure de traitement était prescrite avec changement de la clarithromycine par le métronidazole et inversement. En l’absence d’obtention d’une éradication après deux cures de traitement, la durée de celui-ci était augmentée à 14 jours. Les patients perdus de vue ou dont l’observance au traitement n’était pas adéquate ont été exclus. Résultats : Cent dix sept patients ont été inclus dans l’étude. L’âge moyen était de 54 ans [18 - 85] et le sexe ratio de 0,98 [H/F = 58/59]. La prise médicamenteuse d’anti-inflammatoires était notée chez 29 patients (24,7%). Concernant les données endoscopiques, il s’agissait d’un ulcère gastrique dans 46 cas (39%), il était unique dans 40 cas, de taille moyenne de 7,5 mm [6 - 30] et préférentiellement de localisation antrale (70%). Une gastrite ulcérée était objectivée dans 71 cas (71%). Le taux global d’éradication d’HP était de 65,8%. Après une première cure de traitement, une éradication d’HP était obtenue chez 51 patients (43,6%) Ce taux était significativement plus élevé dans le groupe C (73,7%) que dans le groupe M (51,2%) avec p < 0,05. Une deuxième et une troisième cures de traitement ont permis d’augmenter le taux d’éradication d’HP de respectivement 27% et 7%. Conclusion : Dans notre étude, l’utilisation de la trithérapie classique a permis l’obtention d’une éradication d’ HP chez deux tiers des patients. Cette option thérapeutique garde sa place dans notre pays, surtout en l’absence de quadrithérapie bismuthée. POSTERS Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8333 P.83 P.84 M. Sabbah (1), K. El Jeri (1), Y. Said (1), R. Debbeche (1), F. Houissa (1), L. Mouelhi (1), H. Mekki (1), M. Salem (1), S. Khedher (1), S. Bouzaidi (1), T. Najjar (1) J. Mouhcine (1), W. Badre (1), H. Sammoud (1), M. Tahiri (1), F. Haddad (1), W. Hliwa (1), A. Bellabah (1), R. Alaoui (1) (1) Tunis, TUNISIE. Introduction : L’utilisation de la trithérapie d’éradication d’Hélicobacter Pylori (HP) au cours de la pathologie ulcéreuse gastrique est toujours de pratique courante en Tunisie et est préconisée par le consensus tunisien de traitement de la maladie ulcéreuse gastroduodénale établi en 2006, et ce malgré la résistance primaire à la clarythromycine et au métronidazole évalués respectivement à 17,5% et 56%. Le but de notre étude était de rechercher les facteurs prédictifs d’obtention d’une éradication d’HP après trithérapie chez des patients adultes ayant une pathologie ulcéreuse gastrique. Patients et Méthodes : Type d’étude : une étude rétrospective comparative a été réalisée durant l’année 2012 au service de gastro-entérologie de l’hôpital Charles Nicolle. Critères d’inclusion : cent dix sept patients présentant des ulcères ou ulcérations gastriques associées à une infection par HP nécessitant son éradication ont été inclus dans l’étude et répartis en deux groupes (groupe 1 : éradication de HP et groupe 2 : absence d’éradication de HP). Ils ont reçu une trithérapie pendant 7 jours comprenant un inhibiteur de la pompe à proton double dose + amoxicilline (2g/24h) + clarithromycine (1g/24h) ou métronidazole (1,5g/24h). Une fibroscopie de contrôle avec de nouvelles biopsies a été pratiquée 6 semaines après la cure afin de contrôler la cicatrisation et l’éradication. Critères d’exclusion : les patients perdus de vue ou dont l’observance au traitement n’était pas adéquate ont été exclus de l’étude. Paramètres étudiés : les paramètres épidémiologiques (âge, sexe, prise d’AINS, tabagisme, antécédents) cliniques, endoscopiques (taille, nombre, localisation des ulcères), histologiques et thérapeutiques ont été comparés. Etude statistique : les données ont été saisies par le logiciel SPSS18.0. Le seuil de significativité était fixé à 0.05. Résultats : Cent dix sept patients ont été inclus dans l’étude. L’âge moyen était de 54 ans [18 - 85] et le sexe ratio de 0,98 [H/F = 58/59]. Les groupes 1 et 2 incluaient respectivement 77 et 40 patients soient 66% et 34%. Dans notre série, une éradication de HP était plus fréquemment obtenue chez les patients non tabagiques (p = 0,033), ayant un petit ulcère <4 mm (p = 0,02), ne prenant pas de traitement anti-inflammatoire (p = 0,016) et n’ayant ni métaplasie ni dysplasie à l’histologie (p = 0,03 et 0,046). Par ailleurs, le taux d’éradication était significativement plus élevé avec la clarithromycine qu’avec le métronidazole (p = 0,013). Il n’y avait pas de différence entre les deux groupes en ce qui concerne l’âge, le sexe, les antécédents (notamment l’insuffisance rénale), la présentation clinique, le nombre et la localisation des ulcères et l’activité de la gastrite à l’histologie. Conclusion : Notre étude confirme la supériorité de la clarithromycine par rapport au métronidazole dans le traitement des ulcères gastriques. Les facteurs prédictifs de mauvaise réponse était le tabac, la prise d’AINS, les gros ulcères et l’association à une métaplasie ou a une dysplasie à l’histologie. Ces patients devraient sans doute bénéficier d’emblée d’un traitement séquentiel. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8331 Traitement séquentiel dans l’infection à Helicobacter pylori : quelle efficacité et quels facteurs prédictifs d’échec ? Résultats d’une étude prospective (1) Casablanca, MAROC. Introduction : Plusieurs études ont montré que les taux d’éradication d’Helicobacter pylori (H. Pylori) obtenus avec une triple thérapie de 7 jours étaient insuffisants. En effet, le taux moyen d’éradication varie de 70 à 80 %. Plus récemment, il a été montré que des taux plus élevés à 95% avaient été obtenus avec un nouveau traitement séquentiel. Le but de ce travail est d’évaluer l’efficacité du traitement séquentiel et de déterminer les différents facteurs de risque associés à l’échec d’éradication d’H.pylori dans une population localisée à Casablanca. Patients et Méthodes : Etude transversale, analytique avec recueil prospectif des patients colligée au service à partir du mois de Janvier 2012 et mars 2013. Ont été inclus des patients adultes des deux sexes présentant une infection à H.pylori, naïfs au traitement. Les patients inclus ont reçu un traitement séquentiel : IPP +Amoxicilline pendant 5 jours puis IPP +Metronidazole +Clarithromycine pendant 5 jours. Tous les patients ont été revus après 10 jours du traitement à fin d’étudier la tolérance médicamenteuse, le sevrage tabagique et l’observance thérapeutique. Un test respiratoire pour le contrôle d’éradication d’H.pylori était réalisé 3 mois après l’arrêt du traitement. Résultats : 110 patients étaient inclus dans l’étude. L’âge moyen des patients était de 48.5 [17-80] avec un sex-ratio H/F de 1,03.Des effets secondaires au traitement ont été noté chez 9 patients représentés par des douleurs abdominale (6cas), diarrhées liquidiennes (3 cas).le traitement séquentiel était efficace dans 92.73%, les taux d’échec d’éradication d’H.pylori avec le traitement séquentiel étaient de 7.27%. En analyse uni variée : ni l’âge (p = 0,45), ni le sexe (p = 0,30), ni le non sevrage tabagique (p = 0,54), ni l’apparition des effets secondaires aux traitements (p = 0,4) ont été lié à l’échec au traitement. Seule une mauvaise observance au traitement a été liée de façon significative à l’échec thérapeutique (p = 0,00003). Conclusion : Les résultats de cette étude montrent que le principal facteur responsable de l’échec thérapeutique lors du traitement séquentiel est représenté par la mauvaise observance thérapeutique. D’autres études incluant la résistance de la bactérie aux antibiotiques, la virulence de la bactérie et la susceptibilité génétique de l’hôte s’avèrent nécessaires. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8296 POSTERS Facteurs prédictifs d’éradication de l’Helicobacter pylori par trithérapie au cours de la pathologie ulcéreuse gastrique JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS 81 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS 82 P.85 P.86 M.-E.-A. Boudjella (1), A. Tebaibia (1), A. Bouhadef (1), K. Kalem (1), N. Djenas (1), N. Nouar (1), Z. Lamari (1), F. Souiilah (1), M. Lahcene (1), N. Oumnia (1) A. Lamine Sejai (1), W. Zerhoune (1), K. Saada (1), I. Mellouki (1), M. Elyousfi (1), N. Aqodad (1), M. Elabkari (1), D.-A. Benajah (1), A. Ibrahimi (1) (1) Alger, ALGERIE. (1) Fès, MAROC. Introduction : La gastrite chronique atrophique est une étape Introduction : L’aspirine à faible dose est largement utilisé surtout en cardiologie et en neurologie mais malgré ses effets bénéfiques, il peut entrainer des troubles digestifs plus ou moins graves .Le but de ce travail était d’évaluer la gravité de l’hémorragie digestive haute (HDH) chez les patients sous aspirine au long cours. Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective de Janvier 2001 à Août 2013. Tous les malades présentant une HDH, ont été inclus et nous avons recruté ceux qui sont sous aspirine au long cours. But de notre travail est d’évaluer la gravité de l’HDH chez les patients sous aspirine au long cours. Résultats : Parmi 1949 cas d’HDH, 76 cas (3,8%) ont survenu chez des patients sous aspirine à faible dose. Leur âge moyen est 65 ans. On note une prédominance masculine avec sex- ratio de 1,5.Soixante sept pour cent (67%) ont une cardiopathie, 25% sont suivis pour pathologie neurologique et plus fréquemment un accident vasculaire ischémique, Une consommation de tabac dans 23 % et d’alcool dans 13 %. Un traitement concomitant par AINS dans 8,6 % et anticoagulant dans 15 %. Des antécédents d’ulcère gastro-duodénal dans 11,7 %. L’HDH a été sévère dans 56,4% et a nécessité une transfusion sanguine. A l’examen endoscopique l’ulcère bulbaire est le plus fréquent dans 56,3%. Stade III de Forrest représente 87% des cas. Vingt trois pour cent ont représenté une instabilité hémodynamique, la récidive hémorragique dans 5,3%.Trois pour cent de nos patients ont bénéficié de traitement endoscopique. Aucun de nos patients n’a bénéficié de traitement chirurgical. Conclusion : Cinquante six pour cent ont présenté une HDH grave ayant nécessité une transfusion et 23% ont présenté une instabilité hémodynamique, témoignant de la gravité de l’HDH chez les patients sous aspirine au long cours. Profil des lésions histologiques des gastrites en Algérie : à propos de 1068 patients importante dans l’histoire naturelle du cancer gastrique. De ce fait, L’évaluation de son degré de sévérité et la recherche des lésions précancéreuses, chez les patients explorés par une endoscopie haute, permet d’identifier les sujets à risque d’ adénocarcinome gastrique. Ce travail a pour objectifs d’étudier le profil histologique des gastrites en Algérie, d’estimer la prévalence des lésions précancéreuses gastriques et d’évaluer l’impact de l’infection à Helicobacter pylori (Hp) sur la sévérité des lésions. Matériels et Méthodes : De 2002 à 2013, 1068 patients ont été inclus dans une étude prospective multicentrique (Age moyen : 38,3 ans, Hommes : 389, UD : 139, DNU : 929). Une endoscopie haute avec 4 biopsies per-endoscopiques (2 antrales et 2 fundiques) a été réalisée chez tous les patients. Le diagnostic de l’infection à Hp était attesté par la positivité de 4 tests : UBT, TRU, Histologie et culture. L’étude microscopique a été faite en co-observation par 3 à 5 pathologistes. L’analyse des lésions histologiques a été effectuée selon la classification des gastrites du système Sydney et le score OLGA. Résultats : L’infection à Hp était notée dans 92% des cas. Une atrophie gastrique a été retrouvée chez 72 % des patients. Les localisations antro-fundique, antrale et fundique de cette atrophie étaient notées dans respectivement 63 %, 34,7% et 2,3 % des cas. L’atrophie antrale était légère à modérée dans la majorité des cas (légère : 42.3%, modérée : 53.3%, sévère : 4,4%). Celle fundique était légère à modérée chez la quasitotalité des patients (légère : 72.8%, modérée : 25.7%, sévère : 1,5 %). Le risque d’atrophie sévère (score III et IV d’OLGA) était légèrement plus élevé en cas d’infection à Hp (RR = 1,2). La prévalence de la métaplasie était de 14 %. Une dysplasie a été notée chez 25 patients (1,8%). Son siège était antral dans la majorité des cas (antre : 18, fundus : 4, antre et fundus : 4). Elle était constamment légère à modérée (légère : 20 cas, modérée : 5 cas ). Les taux de dysplasie chez les âgés et les sujets jeunes étaient équivalents (Age < 60 ans : 2,3%, Age > 60 ans : 2,4%, p = 0,96). Conclusion : En Algérie, l’aspect histologique le plus souvent noté était celui d’une gastrite antro-fundique chronique à Hp, d’atrophie légère à modérée. Le risque d’atrophie sévère était légèrement plus élevé en cas d’infection Hp. La métaplasie était peu fréquente et la dysplasie rare. Ces données font de l’Algérie un pays à faible risque d’adénocarcinome gastrique malgré la prévalence élevée de l’infection à Helicobacter pylori. POSTERS Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8482 La gravité de l’hémorragie digestive haute chez les patients sous aspirine au long cours Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8462 Les facteurs prédictifs d’échec d’éradication de l’Helicobacter pylori S. Adadi (1), L. Sedreddine (1), I. Mellouki (1), M. El Yousfi (1), N. Aqodad (1), M. Elabkari (1), A. Ibrahimi (1), D.-A. Benajah (1) (1) Fès, MAROC. Introduction : Plusieurs études ont montré que les taux d’éradication de Helicobacter pylori (H. Pylori) étaient insuffisants. En effet, le taux moyen d’éradication varie de 70 à 80 % avec les trithérapies standards à 95% avec le traitement séquentiel. Le but de ce travail est de déterminer les différents facteurs associés à l’échec d’éradication d’H.pylori dans une population localisée à FES. Matériels et Méthodes : Etude prospective randomisée à partir du mois de juin 2009 jusqu’à juillet 2013. Notre critère d’inclusion était tout patient présentant une infection à H. Pylori confirmée par des tests invasifs et /ou non invasifs, et ayant présenté un échec d’éradication confirmés par un est respiratoire de contrôle Résultats : Durant cette période d’étude, 950 patients ont été inclus dont 75% avaient une infection à HP (N = 660). L’âge moyen était de 48,21 ans [16- 99 ans]. Le sexe ratio H/F était de 1,08. 63% de nos patients étaient âgés de plus de 45 ans. Le tabagisme chronique était retrouvé chez 12% de nos malades. Les taux d’échec d’éradication d’H.pylori avec le traitement séquentiel, le protocole A (IPP+amoxicilline+clarithromycine) et B (IPP+amoxicilline+ métronidazole) ont été 16%, 34% et 28% respectivement (p = 0,002). Les différents facteurs qui ont été liés significativement à l’échec d’éradication d’H.pylori en analyse uni variée sont : la mauvaise observance thérapeutique des médicaments prescrits (p = 0,001), l’apparition d’effets secondaires aux traitements utilisés (P = 0,001), le non sevrage tabagique (p = 0, 007) et enfin l’appartenance à un milieu rural (p = 0, 02). Par contre ; l’échec d’éradication d’ H. Pylori n’était lié ni à l’âge (p = 0,1), ni au sexe des malades (p = 0,16), ni au niveau socioéconomique (p = 0,2), ni à la densité d’HP intra gastrique (P = 0,5) ni au profil génétique cagA (p = 0,2), vacA (p = 0,5) ni à un antécédent d’ulcère gastroduodénale (p = 0,37), ni à la prise préalable d’AINS dans les antécédents des patients (p = 0,3) et non plus à la prise d’alcool et du tabac dans les antécédents (p = 0,3, p = 0,2 respectivement). Conclusion : Les résultats de cette étude ont montré que les principaux facteurs responsables de l’échec thérapeutique étaient : la mauvaise observance thérapeutique, l’apparition des effets secondaires aux traitements utilisés, le non sevrage tabagique, l’appartenance à un milieu rural. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8453 P.88 Atrophie gastrique, métaplasie intestinale dans la gastrite à Helicobacter pylori : prévalence et facteurs prédictifs S. Adadi (1), L. Sedreddine (1), I. Mellouki (1), M. El Yousfi (1), N. Aqodad (1), M. El Abkari (1), A. Ibrahimi (1), D.-A. Benajah (1) (1) Fès, MAROC. Introduction : L’atrophie gastrique et la métaplasie intestinale constituent des lésions précancéreuses qui peuvent conduire à un cancer gastrique L’ampleur et la gravité de l’inflammation muqueuse gastrique, dépend d’un certain nombre de facteurs qui sont liés à la bactérie l’Hélicobacter pylori (HP), à l’hôte et aux facteurs environnementaux. Objectif de notre étude est de déterminer la prévalence et les facteurs associés à L’atrophie gastrique et la métaplasie intestinale chez les patients infectés par l’Hélicobacter pylori. Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude prospective, étalée sur une période de 4 ans (Juin 2009 -juillet 2013). Nous avons inclus dans notre étude tous les patients âgés de plus de 15 ans, ayant une dyspepsie ulcéreuse, une pathologie ulcéreuse gastro duodénale, une gastrite ou un cancer sur les données de la fibroscopie oeso gastro duodénale (FOGD). Résultats : Durant cette période d’étude, 950 patients ont été inclus dont 69,5% avaient une infection à HP (N = 661). L’âge moyen était de 48,21 ans [16- 99 ans]. Le sexe ratio H/F était de 1,11. 60% de nos patients étaient âgés de plus de 45 ans. Le tabagisme chronique était retrouvé chez 12% de nos malades. L’atrophie gastrique était notée chez 84% (N = 555) des patients infectés par HP dont 62 % minime 35% modérée et 3% sévère L’atrophie gastrique était localisée dans 70% au niveau de l’antre et dans 30% au niveau du fundus Activité de la gastrite (p = 0,0001), intensité de l’inflammation (p = 0,032), et la densité de l’HP antrale (p = 0,005) étaient des facteurs liés à l’atrophie Métaplasie intestinale a été notée chez 13,5% des patients (N = 85) La densité d’HP surtout fundique (p = 0,037) et l’atrophie sévère (p = 0,001) étaient des facteurs liés à la métaplasie Les autres facteurs étudiés : âge, sexe, tabagisme, le génotype vacA et cagA n’étaient pas associés ni à l’atrophie gastrique ou à la métaplasie intestinale. Conclusion : Dans notre étude la prévalence de l’atrophie gastrique et de la métaplasie intestinale chez les patients infectés par l’Hélicobacter pylori était de 84% et 13,5% respectivement L’activité de la gastrite, l’intensité de l’inflammation, et la densité de l’HP antrale étaient des facteurs associés à l’atrophie La densité d’HP surtout fundique et l’atrophie sévère étaient des facteurs liés à la métaplasie. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8446 POSTERS P.87 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS 83 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS 84 P.89 P.90 H. Blondon (1), J.-P. Farmachidi (1), A.-C. Chuendom Chatchueng (1), R. Martin-Niombella (1), W. Sekri (1), S. Monat (1), S. Manet Lacombe (1), P. Hervio (1) J. Mouhcine (1), W. Badre (1), H. Sammoud (1), M. Tahiri (1), F. Haddad (1), W. Hliwa (1), A. Bellabah (1), R. Alaoui (1) Risque élevé d’hémorragies digestives graves sur lésions minimes avec les nouveaux anticoagulants oraux (1) Pontoise. Introduction : Le risque d’hémorragie digestive au cours d’un traitement par les nouveaux anti-coagulants oraux (naco) est mal connu. Patients et Méthodes : Entre mars et août 2013 six cas d’hémorragies digestives sous naco ont été observés dans un centre hospitalier réalisant 3400 endoscopies par an pour un bassin de population d’environ 500000 personnes. Nous en décrivons les caractéristiques. Résultats : Les patients étaient 3 femmes et 3 hommes d’âge moyen 73 ans (extrêmes : 45-85). Les molécules incriminées étaient le rivaroxaban (Xarelto) dans 3 cas et le dabigatran (Pradaxa) dans 3 cas. Trois patients prenaient également un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) et 3 du Kardégic ; AINS et Kardégic étaient associés chez 2 patients. L’hémoglobine était à 6,8 g/dl en moyenne à l’arrivée (extrêmes : 5,4-8,5). Tous les patients ont nécessité la transfusion d’au moins un concentré globulaire (de 2 à 9 par patient, en moyenne 3,5). Trois patients ont nécessité une prise en charge en soins intensifs du fait d’un état de choc hémorragique. Le naco a été arrêté dans tous les cas. Deux patients ont reçu du plasma frais congelé et un du complexe prothrombique humain. Un geste d’hémostase endoscopique a été réalisé chez deux patients. Le saignement digestif a été résolutif dans tous les cas en 1 à 5 jours. Un patient est décédé d’un infarctus du myocarde au décours de l’hémorragie digestive. L’hémorragie était en rapport dans un cas avec une polypectomie colique réalisée 48 heures auparavant, dans un cas avec un ulcère antral superficiel de 10 mm, et dans 4 cas avec des lésions gastriques minimes (suintement hémorragique sans lésion muqueuse). Discussion : L’incidence observée sur un seul site hospitalier pendant une courte période de 6 mois suggère que le risque d’hémorragies digestives sous naco est élevé. Toutefois, ce travail descriptif ne permet pas une comparaison directe avec le risque observé sous AVK ou héparine et ne permet donc pas d’affirmer un sur-risque par rapport au traitement conventionnel. Une attention particulière de pharmacovigilance vis-à-vis de ces nouveaux traitements est indispensable. Conclusion : Le risque d’hémorragies digestives graves sous les nouveaux anti-coagulants oraux est élevé. Des hémorragies graves peuvent survenir sur des lésions digestives minimes. Une prise concomitante d’AINS ou de Kardégic est souvent retrouvée. POSTERS Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8257 Prévalence et facteurs prédictifs de l’atrophie gastrique et de la métaplasie intestinale chez les patients marocains infectés par l’Helicobacter pylori : résultats d’une étude prospective (1) Casablanca, MAROC. Introduction : L’Helicobacter Pylori est un facteur indépendant d’apparition des lésions prénéoplasiques (atrophie et métaplasie intestinale) et peut conduire au lymphome du MALT et aux carcinomes gastriques. L’ampleur et la gravité de l’inflammation muqueuse gastrique, ainsi que les résultats cliniques de l’infection dépendent d’un certain nombre de facteurs qui sont liés à la bactérie, à l’hôte et aux facteurs environnementaux. Le but de notre travail est de déterminer la prévalence et les facteurs associés à l’atrophie gastrique et à la métaplasie intestinale chez les patients marocains infectés par l’Hélicobacter pylori. Patients et Méthodes : Etude transversale, analytique avec recueil prospectif des malades, menée sur une période de 14 mois (janvier 2012-mars 2013) intéressant 110 patients présentant une infection à Helicobacter Pylori documentée histologiquement. Les caractéristiques histologiques de la gastrite chronique ont été évaluées selon la classification de Sydney. Résultats : L’âge moyen des patients était de 48,5 (17-80 ans).Le sex-ratio (H/F) était de 1,03. Le tabagisme chronique a été retrouvé dans 19% des cas et la prise d’AINS dans 15.45% des cas. La fréquence de l’atrophie gastrique et de la métaplasie intestinale était respectivement de 32% et 12%. L’atrophie gastrique était plus fréquente chez l’homme que chez la femme (41.8 % versus 20%, p< 0,05). Elle était plus fréquente chez les sujets âgés plus de 50 ans (42.6 % versus 22.2 %, p <0.02) .L’activité de la gastrite était significativement associée à la présence d’une atrophie gastrique (p < 0,01). Le risque d’apparition d’atrophie était corrélée au degré d’activité avec un OR = 4.7 (1.22- 18.29) quand l’activité est légère, OR = 4.4 (1.07-17.54) quand l’activité est modérée et un OR = 6.4 (1.07-37.96) quand l’activité est sévère. La métaplasie intestinale était observée chez 12% des cas. L’âge >50 ans et l’atrophie gastrique étaient significativement liée à la métaplasie intestinale (p < 0.01, p<0.02 respectivement ). Le risque d’apparition de métaplasie intestinale était corrélée au degré d’atrophie avec un OR = 3.64 (1.09-12.15) quand l’atrophie est légère, OR = 3.18 (1.7-14.51) quand l’atrophie est modérée, OR = 17 (1.38-20.14) quand l’atrophie est sévère. Conclusion : Dans notre série, la prévalence de l’atrophie gastrique et de la métaplasie intestinale étaient de 32% et de 12% respectivement. Ces prévalences sont comparables à celles retrouvées dans les populations à faible risque de cancer gastrique. L’âge supérieur à 50 ans, le sexe masculin et l’activité de la gastrite étaient des facteurs significativement liés à la présence d’une atrophie gastrique. L’âge supérieur à 50 ans et l’existence d’une atrophie gastrique étaient des facteurs significativement liés à la présence d’une métaplasie intestinale. D’autres études avec de vastes séries de cas incluant d’autres facteurs, notamment, le profil génétique de l’Hélicobacter pylori, s’avèrent nécessaires. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8249 Diagnostic et prise en charge des lésions caustiques gastriques de l’adulte : à propos de 58 cas N. Oumnia (1), M. Lahcene (1), A. Tebaibia (1), M.-E.-A. Boudjella (1) (1) Alger, ALGERIE. Introduction : les lésions caustiques gastriques sont induites essentiellement après ingestion d’acide fort. Le but de ce travail est de rapporter notre expérience de la prise en charge des lésions caustiques gastriques. Patients et Méthodes : Il s’agit d’une série de 480 patients colligés sur une période de 10 ans. L’âge moyen est de 26,7 ans (E : 16-78 ans), le sex-ratio de 0,2. Tous les patients ont bénéficié d’une endoscopie à la phase aigue et d’une endoscopie de contrôle. La prise en charge à la phase des séquelles dépend de l’évolution des lésions. Résultats : Le suivi moyen est de 24 ± 36 mois (E : 12- 72 mois). Le produit caustique le plus fréquemment en cause dans les lésions gastriques est un acide retrouvé dans 72% des cas. Les produits basiques sont incriminés dans 28% des cas surtout en cas d’ingestion volontaire. Des lésions gastriques sont objectivées dans 12% (n = 58). Les lésions gastriques sont peu sévères dans 46,5% des cas (n = 27), et sévères dans 53 % des cas (n = 31). Nous avons retrouvé 64 % de lésions œsophagiennes associées. La fibroscopie de contrôle a permis de noter une évolution sténosante des lésions gastriques dans 28 cas (49%), retrouvée surtout dans les stades III (28% IIIA et 78 %IIIB). Ces sténoses sont antropyloriques dans 23 cas. Les sténoses gastriques (n = 26) symptomatiques et serrées ont été opérées (GEA ou gastrectomie).Les lésions œsophagiennes ont évolué vers la sténose dans 67,5% des cas (n = 121).Tous les patients porteurs de sténose œsophagienne ont été dilatés en première intention. Conclusion : Les lésions gastriques peuvent être associées aux lésions œsophagiennes surtout après ingestion de produit caustique acide ou lors d’une ingestion volontaire. Le pronostic des sténoses gastriques est plus favorable que celui des sténoses œsophagiennes. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7834 P.92 Facteurs de risque associés aux lésions gastroduodénales à Douala : étude transversale sur 234 endoscopies hautes à l’hôpital général de Douala – Cameroun S.-A.-F. Eloumou Bagnaka (1), H. Luma Namme (1), A. Malongue (1), D. Noah Noah (1), G.-P. Ngaba (1), C. Tzeuton (1), M. Biwole-Sida (2), E.-C. Ndam Ndjitoyap (2) (1) Douala, CAMEROUN; (2) Yaoundé, CAMEROUN. Introduction : la survenue de lésions gastroduodénales est multifactorielle. Il existe peu d’études révélant l’impact de chacun de ces facteurs en Afrique. L’objectif de notre travail était de faire ressortir les facteurs associés à la survenue des lésions gastroduodénales dans notre contexte. Patients et Méthodes : Il s’agissait d’une étude transversale, prospective sur une période allant de Janvier 2013 à Mai 2013 dans l’unité d’endoscopie digestive de l’hôpital général de Douala. Tout patient adulte adressé pour une gastroscopie et ayant donné son consentement éclairé était inclus. Les données démographiques, les données relatives au mode de vie et antécédents, et les données cliniques étaient recueillies à partir d’un questionnaire avant la réalisation de la gastroscopie. Le test rapide à l’uréase réalisé à partir des biopsies permettait de faire le diagnostic d’infection à Hélicobacter pylori. L’analyse des données était faite à partir du logiciel SPSS version 20.35. Le test de Chi-2 était utilisé pour les données qualitatives (pourcentage) et le test de Fischer pour les données quantitatives. Les analyses multivariées étaient faites par une régression logistique. Résultats : Sur un total de 265 patients reçus en endoscopie, 234 étaient inclus. 54,27% des gastroscopies étaient normales. La prévalence de l’ulcère gastroduodénal et des lésions inflammatoires (gastropathies inflammatoires, duodénite érythémateuse) étaient respectivement 17,09% et 26,49%.Les facteurs de risque de survenue d’une lésion gastroduodénale étaient l’âge>60 ans (OR 2,953 ; IC 95% : 1,399-6,231), la consommation d’alcool (OR, 1,791 ; IC 95% : 1,031-3,112) et l’infection à Hélicobacter pylori (OR, 1,938 ; IC 95% : 1,111-3,381). La prise régulières d’AINS un mois avant l’examen (OR, 6,000 ; IC 95% : 1,049-34,317) et au long court (OR, 10,000 ; IC 95% : 1,686-59,312) étaient isolées comme facteurs associés à l’apparition d’un ulcère gastroduodénal. Conclusion : Plus de la moitié des gastroscopies est normale à l’hôpital général de Douala. L’âge supérieur à 60 ans, la consommation d’alcool et l’infection à Hélicobacter pylori étaient associés à la survenue d’une lésion gastroduodénale. La prise régulière d’AINS au long court, était associée à la survenue d’un ulcère gastroduodénal. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7790 POSTERS P.91 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS 85 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS 86 P.93 P.94 K. Benallal (1), K. Bouziane (2), W. Hachlef (2), G. Boudraa (2), M. Touhami (2) A.-S. Doffou (1), A.-D. Bangoura (1), K.-A. Attia (1), H. Kissi Ya (1), K.-J. N’Da (1), M.-F. Yao-Bathaix (1), K.-A. Mahassadi (1), T. N’Dri-Yoman (1) Infection à Helicobacter pylori chez l’enfant, prévalence et facteurs de risque : étude prospective (1) Sidi Bel Abbès, ALGERIE; (2) Oran, ALGERIE. Introduction : L’infection à Hélicobacter Pylori (Hp) est essentiellement acquise dans l’enfance notamment dans les pays en développement ou l’influence des facteurs socioéconomiques est bien connue. Objectif : approcher la prévalence de l’infection à Hp chez l’enfant et adolescent et identifier les facteurs de risque. Patients et Méthodes : C’est une étude prospective de 2006 à 2008 ayant concernée 170 enfants. L’Hp a été recherché chez les patients par biopsie antrale perendoscopique indiquée soit devant des signes évocateurs d’une infection à Hp, soit systématiquement chez les patients bénéficiant d’une fibroscopie. Trois prélèvements biopsiques ont été réalisés au niveau de l’antre pour la mise en évidence de l’infection à Hp (test à l’uréase, coloration de Gram et histologie). Résultats : Sur les 170 patients, une infection à Hp a été retrouvée chez 51,7% des patients, la prévalence était de 58,6% chez les filles vs 45,1% chez les garçons (p = 0,05), l’âge moyen était de 9,90±4,89 ans. L’Hp avait été recherché devant un tableau de douleurs abdominales récurrentes chez 44 malades dont 27 étaient Hp positif (61,3%). L’endoscopique était normale chez 77,6% des patients. L’histologie a mis en évidence une gastrite chez 46 malades Hp positif et 17 malades Hp négatifs, elle était normale chez 9 malades Hp positif. La prévalence de l’infection augmente avec le nombre de la fratrie vivant sous le même toit (p<0,02). Les habitations insalubres contribue à l’acquisition de cette infection (p<0,05). Conclusion : Nos résultats ont montré une prévalence élevée de l’infection à Hp qui a une relation étroite avec les mauvaises conditions de vie. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7880 Evaluation comparative de trois schémas de trithérapie dans un pays de haute prévalence de l’infection à Helicobacter pylori (1) Yopougon, CÔTE D’IVOIRE. Introduction : Dans les pays occidentaux, la tendance actuelle est d’utiliser la quadrithérapie séquentielle ou bismuthée en lieu et place des trithérapies pour l’éradication d’Helicobacter pylori (HP). En Afrique subsaharienne, zone de haute prévalence de l’infection à HP, l’efficacité de ces trithérapies largement utilisée en routine a été peu évaluée. Le but de cette étude était d’évaluer et de comparer l’efficacité de 3 schémas de trithérapie de première ligne basés sur la combinaison d’un IPP, l’oméprazole (O) et de 3 types d’antibiotiques : amoxicilline (A), clarythromycine (C) et métronidazole (M). Patients et Méthodes : Il s’agit d’un essai clinique randomisé ouvert sur 3 bras parallèles : OAM (groupe 1 ou G1), OAC (groupe 2 ou G2) ou OCM (groupe 3 ou G3). Le critère de jugement principal était le taux d’éradication d’HP après une trithérapie de 7 jours. Le diagnostic de l’infection à HP reposait sur la mise en évidence de la bactérie à l’examen histologique des biopsies gastriques. Un contrôle histologique était réalisé 4 semaines après la fin du traitement pour évaluer le taux d’éradication d’HP. Résultats : L’âge moyen de nos 153 patients inclus dans l’étude (86 hommes) était de 44,33 ± 11,72 ans. Le principal motif de l’endoscopie était le syndrome dyspeptique (75,16%). La gastroscopie était normale dans 28,76%. Un ulcère gastrique ou duodénal était retrouvé dans 17% des cas et une gastropathie dans 45,75% des cas. Au plan histologique, la GC était active dans 90,9% des cas, folliculaire dans 35,3% des cas, atrophique dans 22,5% des cas et associée à une métaplasie intestinale (MI) dans 5,2% des cas. Les patients des 3 groupes (n = 64 pour G1, n = 56 pour G2 et n = 33 pour G3) étaient comparables pour l’âge, le sexe, le motif de l’endoscopie, les antécédents de consommation d’alcool ou de tabac et la prise d’antiinflammatoires. Le taux d’éradication global d’HP était de 22.3%. Il n’y avait pas de différence significative du taux d’éradication d’HP en fonction du schéma thérapeutique utilisé (28,1%, 21,4% et 15,1% respectivement pour G1, G2 et G3 ; p = 0,34). Conclusion : Le taux d’éradication d’HP était médiocre quel que soit le schéma de trithérapie utilisé. Il est souhaitable en l’absence de données bactériologiques sur les niveaux de résistance primaire et secondaire d’optimiser les taux d’éradication en préconisant l’utilisation d’emblée des quadrithérapie en 1ère intention. POSTERS Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8020 P.96 S. Baki (1), S. Gharaba (1), G. Elmghari (1), N. Elansari (1), S. Oubaha (1), Z. Samlani (1), K. Krati (1) A. Tebaibia (1), F. Benmediouni (1), M.-E.-A. Boudjella (1), M. Lahcene (1), N. Oumnia (1) (1) Marrakech, MAROC. (1) Alger, ALGERIE. Introduction : Plusieurs antigènes viraux et bactériens ont été suspectés de mimer le profil antigénique de la membrane cellulaire cellules endocriniennes et jouer un rôle important dans les pathologies auto-immunes endocriniennes (thyroïdites auto-immunes, diabète type 1). L’infection à HP est une infection fréquente surtout dans les pays sous-développés dans la prévalence pourrait atteindre les 50%. Des études récentes ont rapportés la possible corrélation entre l’infection à HP et l’atteinte auto-immune endocrinienne mais les résultats restent contradictoires. But : Evaluer la prévalence de l’infection à HP chez un groupe de patients suivis pour pathologie autoimmune endocrinienne. Matériels et Méthodes : Etude transversale à visée descriptive incluant 45 malades suivis pour pathologie autoimmune endocrinienne dont 23 patients suivis pour thyroïdite auto-immune. La collecte a concerné des paramètres cliniques (âge, sexe, pathologies associées, type et statut de la pathologie endocrinienne), biologiques (vitesse de sédimentation, TSHus, T4 et T3 libres, Anticorps anti typeroxydas, anti récepteurs de la TSH, Ac anti GAD) et thérapeutiques (type et posologie du traitement suivi). Le diagnostic d’infection à HP a été posé devant la positivité des biopsies gastriques. Une étude descriptive avec analyse bivariée par le test de Khi2 ont été effectuées. Résultats : La moyenne d’âge des patients a été de 22±2,8 ans avec un sex ratio de 9/1. La biopsie avec recherche d’HP était positive chez 11 patientes suivies pour thyroïdite à Hashimoto et 13 patients suivis pour diabète de type 1 autoimmun. 3 patients ont présenté l’association des 2 pathologies. La présence d’HP a été corrélée significativement au sexe féminin, le statut thyroïdien, le type de thyroïdite auto-immune, le taux des AC antithyroïdiens et le taux des AC anti GAD. Conclusion : La question de dépistage d’infection d’HP chez des patients suivis pour maladies auto-immunes endocriniennes reste conflictuelle. La comparaison de la prévalence d’HP chez les patients suivis pour pathologie autoimmune endocrinienne et chez des cas témoins est en cours. Néanmoins, l’éradication d’une infection à HP est toujours indiquée si positivité des biopsies. L’évolutivité du statut autoimmun après éradication d’HP serait un des domaines de recherche en matière d’auto-immunité. Introduction : Le syndrome d’Allgrove est une affection autosomale récessive très rare. Il associe, le plus souvent une alacrymie, une achalasie, une maladie d’Adisson et une dysautonomie neurovégétative. Il est habituellement observé durant la première décade de la vie. Quelques cas ont été rapportés chez l’adulte Le gène responsable de cette affection est porté par le bras long du chromosome 12 (12q13) et comporte 16 exons. Les mutations les plus fréquentes sont : faux sens ou entraînant un décalage du cadre de lecture aboutissant à une protéine tronquée, non fonctionnelle. Buts : préciser le profil clinique et génétique au cours de ce syndrome. Patients et Méthodes : il s’agit d’une étude prospective portant sur 80 patients consécutifs (Masculin : 38, Féminin : 42, âge moyen : 16.23 +/- 10.4 (3 mois - 41 ans) recrutés sur une période de 21 ans (jan1992- juin 2013). Il y avait 49 enfants (61%) et 31 adultes (39 %). Chaque patient a bénéficié d’un questionnaire médical standardisé, d’un examen clinique complet, d’un examen ophtalmologique avec un test de Schirmer, d’un bilan hormonal surrénalien et d’une exploration œsophagienne (transit baryté œsophagien, endoscopie digestive haute et manométrie oesophagienne). Le diagnostic d’achalasie a été retenu sur les critères manométriques. Une étude génétique par PCR- RFLP a la recherche de la mutation IVS14 et ESV9 a été réalisée chez 30 patients et leurs parents sains soit 23 familles (14 masculins et 16 féminins). Résultats : la notion de consanguinité de premier degré a été retrouvée chez 56 patients (70%). Le syndrome était familial (frères et sœurs) dans 35 cas (16 familles). Tous les patients avaient une alacrymie dès la naissance, plus tard ils ont tous développé une achalasie (100%), une insuffisance surrénalienne dans 43 cas (54%) et une dysautonomie neurovégétative/ anomalies neurologiques (hypotrophie de l’éminence thénar et hypothénar, réduction de la force d’adduction et d’abduction des doigts, amyotrophie généralisée, ataxie, hyperreflexie… ) dans 19 cas (24%). Il s’agissait d’un syndrome 3A (achalasie, alacrymie, Addisson) dans 46 cas et d’un syndrome des 4A dans huit cas. Le syndrome était incomplet ou dit syndrome des 2A (alacrymie, achalasie) dans les autres cas. Dans les formes familiales on a relevé 17 autres cas (dans 08 familles) de syndrome d’Allgrove probable qui présentaient au moins une alacrymie et décédés dans un tableau compatible avec une insuffisance surrénalienne aigue. L’analyse génétique de 30 patients a montré que 20 malades (67%) portaient la mutation IVS14 + 1G>A du gène AAAS : mutation de l’intron 14 du gène AAAS (chromosome 12 : 12q13) et 10 patients (33%) portaient la mutation EVS9 du gène AAAS : mutation de l’exon 9 du gène AAAS (chromosome 12 : 12q13). Par ailleurs, tous les patients étaient homozygotes et les parents hétérozygotes. Conclusion : le syndrome d’Allgrove est une affection génétique polymorphe tres rare. Elle est rencontrée plus fréquemment chez l’enfant que chez l’adulte. Toute alacrymie de l’enfant ou de l’adulte jeune doit faire évoquer ce syndrome. L’achalasie est le trouble le plus fréquemment rencontré après l’alacrymie. La mutation de l’intron14 du gène AAAS (chromosome 12) est la plus fréquemment observée. Autoimmunité endocrinienne et Helicobacter pylori : agent causal ou association fortuite ? Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8972 Profil clinique et données génétiques du syndrome des 3 A : à propos de 80 cas Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7982 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS P.95 POSTERS 87 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS 88 P.97 Profil du reflux gastro-œsophagien consultation ambulatoire à Libreville P.-E. Itoudi Bignoumba (1), J. Iba Ba (1), C. Obamengwa (1), K. Nseme (1), R. Bignoumba Ibouili (1), A.-G. Eyi Nguema (1), I. Maganga Moussavou (1), J.-B. Moussavou Kombila (1) (1) Libreville, GABON. Introduction : Le reflux gastro-œsophagien (RGO) est le passage involontaire à travers le cardia d’une partie du contenu de l’estomac vers l’œsophage. Il représente un problème de santé publique dans les pays occidentaux, du fait de sa fréquence, de l’altération de la qualité de vie qu’elle entraîne et du coût de la prise en charge médicale en résultant. En Afrique, les données disponibles sont fragmentaires et concernent exclusivement la prévalence de l’œsophagite peptique évaluée sur la base de séries endoscopiques. Au Gabon, le profil du reflux gastro-œsophagien en consultation ambulatoire n’a pas été à ce jour exploré. Patients et Méthodes : Etude rétrospective et descriptive sur une période de 4 ans. Le diagnostic de RGO était retenu en présence des signes classiques (pyrosis, régurgitation, syndrome positionnel) ou en cas de lésions d’œsophagite peptique pour une symptomatologie atypique. Nous avons évalué la fréquence du RGO, défini le profil clinique et épidémiologique, et préciser le type de prise en charge réalisé par les différents praticiens. Résultats : Parmi les 2677 patients suivi pendant la période d’étude, 696 patients (514 femmes et 182 hommes) l’était pour RGO soit une fréquence de 26%. L’âge moyen était de 42 ans. La consommation d’alcool (22%), de tabac (5%), et le stress socio-professionnel (8%), constituaient les facteurs favorisants. Les motifs fréquents de consultation étaient représentés par épigastralgies (65%), pyrosis (48%), et régurgitations acides (27%). L’endoscopie digestive haute était normale dans 34% ou retrouvait en association béance cardiale (17%), hernie hiatale (40%), œsophagite peptique (58%), gastrite (46%), gastroduodénite (14%), et ulcère gastroduodénal (12%). Les mesures hygiéno-diététiques (22%), la mise sous inhibiteur de la pompe à proton (74%), et les prokinétiques (43%) constituaient le trépied de la prise en charge. Conclusion : L’amélioration du niveau de vie, et les modifications alimentaires des populations en milieu urbain à Libreville, conduisent à un profil épidémiologique, clinique et thérapeutique du reflux gastro-œsophagien en ambulatoire superposable à celui de la revue de la littérature. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8819 POSTERS en P.98 Apport de la manométrie à haute résolution dans les dysphagies à endoscopie normale : étude marocaine préliminaire I. Ait Ahmed (1), I. Serraj (1), N. Amrani (1) (1) Rabat, MAROC. Introduction : La dysphagie est un motif fréquent de consultation en gastroentérologie. La manométrie œsophagienne est recommandée pour l’exploration de la dysphagie, lorsque la gastroscopie est normale et les biopsies œsophagiennes sont négatives. L’avènement de la manométrie haute résolution (MHR) a conduit à l’élaboration d’une nouvelle classification des troubles moteurs de l’œsophage. Le but de cette étude est d’évaluer la fréquence et identifier le type de troubles moteurs œsophagiens chez des patients dysphagiques ayant une endoscopie digestive haute normale. Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude préliminaire prospective, sur une période de 04 mois, incluant 26 patients ayant une dysphagie avec une endoscopie digestive haute normale et qui ont bénéficié d’une MHR. Les troubles moteurs œsophagiens ont été identifiés selon la classification de Chicago. L’âge moyen de nos patients était de 42 ans (27-71). Il s’agissait de 14 hommes et 12 femmes. Résultats : La MHR était pathologique chez 19 cas (73%). Elle a révélé une achalasie chez 14 patients (53,8%). Il s’agissait d’une achalasie type I chez 6 patients (23%), type II chez 7 patients (26,9%), type III chez un seul patient (3,8%). Elle a montré des troubles moteur pouvant correspondre à une sclérodermie chez 2 patients (7,6%), un œsophage cassenoissette chez 1 cas (3,8%), un œsophage marteau-piqueur chez 1 cas (3,8%). La MHR était normale chez 7 malades (26,9%). Conclusion : La MHR de l’œsophage représente un progrès incontestable dans l’exploration de la motricité de l’œsophage, principalement pour l’exploration des dysphagies à endoscopie normale. L’achalasie, que l’on peut maintenant classer en 3 types selon les résultats de la MHR, reste le trouble moteur primitif le plus fréquemment retrouvé. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8723 P.99 P.100 W. Zerhoune (1), A. Salih (1), M. El Yousfi (1), N. Aqodad (1), D.-A. Benajah (1), M. El Abkari (1), I. Mellouki (1) H. Meyiz (1), W. Zerhoune (1), I. Mellouki (1), N. Aqodad (1), D.-A. Benajah (1), M. Elabkari (1), A. Ibrahimi (1), M. El Yousfi (1) Les troubles moteurs de l’œsophage : quelle prévalence dans un échantillon de population marocaine ? (1) Fès, MAROC. Introduction : Les troubles moteurs œsophagiens (TMO) comprennent différentes entités cliniques se manifestant par une dysphagie, des douleurs thoraciques ou des symptômes de reflux. On distingue TMO primitif et secondaire. La manométrie œsophagienne (MO) représente le gold standard dans le diagnostic des TMO primitifs après avoir éliminé une cause organique. Le but de notre étude est de déterminer les principales indications de la MO, et à travers l’analyse des résultats de la manométrie évaluer la fréquence des troubles moteurs œsophagiens et de ce fait l’intérêt diagnostic de la manométrie œsophagienne. Patients et Méthodes : Tous les examens manométriques œsophagiennes réalisés dans notre unité d’exploration fonctionnelle digestive au CHU HASSAN II FES sur une période de 4 ans [mai 2009- Aout 2013] ont été étudiés. Nous avons relevé pour chaque examen, son indication et le résultat de la manométrie œsophagienne normale ou pathologique. Résultats : Durant cette période, 133 malades avaient bénéficié d’une manométrie œsophagienne, l’âge moyen des patients était de 44 ans [17-75 ans], on note une nette prédominance féminine avec un sex-ratio = 1,95 (88F/45H). L’indication principale de la MO était la dysphagie 64,66% (N = 86). Le bilan d’une connectivite était l’indication chez 39% (N = 52) dominée essentiellement par la sclérodermie chez 24,3% (N = 49), dont 8 patients présentaient une dysphagie associée, les autres indications de la MO étaient un RGO résistant aux IPP (N = 4). Les résultats de la manométrie œsophagienne chez le groupe des patients présentant la dysphagie (N = 79) (en dehors de la sclérodermie) ; était une achalasie chez 45 patients, des troubles moteurs non spécifiques chez 15 patients, normale chez 14 patients, puis un aspect d’œsophage casse noisette chez un patient et un autre cas de maladie des spasmes diffus, et 3 patients avec un TMO entrant dans le cadre d’une connective. Concernant le groupe des patients suivi pour sclérodermie (N = 49), la présence d’atteinte œsophagienne typique de sclérodermie chez 20 patients, la manométrie était normale chez 19 patients, 10 patients avaient un TMO non spécifique. Conclusion : La manométrie œsophagienne reste un examen performant dans le diagnostic des troubles moteurs œsophagiens primitifs : achalasie, l’œsophage casse noisette, la maladie des spasmes diffus de l’œsophage, les troubles moteurs œsophagiens non spécifique, et en fin dans les TMO secondaires au connectivite notamment la sclérodermie, la MO doit être privilégiée dans le diagnostic de cette affection même en absence de signes cliniques car son apport est primordial dans le diagnostic de la sclérodermie. Quel est le coût de la prise en charge hospitalière des ingestions de caustiques en phase aiguë : à propos de 160 cas (1) Fès, MAROC. Introduction : La fréquence de l’ingestion de produit caustique connait une augmentation exponentielle au cours de notre pratique quotidienne. C’est une urgence médicochirurgicale qui met en jeu le pronostic vital et fonctionnel. La prise en charge est multidisciplinaire, générant ainsi des dépenses économiques non négligeables. Le but de notre étude a été de déterminer le coût de la prise en charge intrahospitalière des ingestions de caustiques au sein de notre formation, entre juin 2001 et juillet 2013. Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective, ayant inclus tous les patients admis pour une ingestion de produit caustique en phase aigue. Le coût de la prise en charge a été calculé en additionnant le coût des examens biologiques, des examens morphologiques, de la prise en charge thérapeutique (chirurgie et soins) et des journées d’hospitalisations. Résultats : Durant la période de l’étude, 160 patients étaient inclus. L’ingestion était volontaire chez 81,3% des cas (N = 131). Le coût moyen de prise en charge d’une ingestion de produit caustique en phase aigué est de 3314 DH (295€). Ce coût était relatif à la sévérité des lésions ; Le coût moyen de la prise en charge d’une ingestion de produit caustique en l’absence de lésion muqueuse ou en présence de lésions minimes (stades I oesophagiens et/ou I-IIa gastriques) est de 983 ±77DH (87,64€), en présence lésions muqueuses intermédiaires (stades II œsophagiens et/ou IIb-IIIa gastriques) est de 4123 ±2413 DH (367€) et de 9307 ±2393,05DH (829€) pour les lésions sévères (stades III œsophagiens et/ou IIIb gastriques). La somme globale des dépenses liées à la prise en charge des ingestions de produits caustique est de 554140 DH (49 407€). Conclusion : L’ingestion de produit caustique est une urgence fréquente dans notre pratique. Le coût de la prise en charge intra-hospitalière dépend de la sévérité des lésions, et il s’élève en moyenne à 9307 DH (829€) pour les lésions sévères. Ceci est lié à la durée du séjour hospitalier et la lourdeur du traitement chirurgical. Dans notre contexte, il s’agit le plus souvent d’une ingestion volontaire d’où la nécessité d’une prise en charge psychiatrique chez ces patients et l’intérêt de la prévention passant par un dépistage des troubles psychiatriques. JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS 89 Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8441 POSTERS Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8483 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS POSTERS 90 P.101 P.102 M. Belghiti Alaoui (1), I. Benelbardadi (1), G. Bakari (1), F.-Z. Ajana (1), W. Essamri (1), R. Afifi (1), A. Essaid (1) M.-C. d’Huart (1), J.-B. Chevaux (2), A. Bressenot (2), N. Froment (1), S. Valmary-Degano (3), C. Latarche (4), M.-A. Bigard (2), L. Vuitton (3), A. Courrier (1), H. Hudziak (2), S. Koch (3), E. Kull (1), L. Peyrin-Biroulet (2) Les sténoses de l’œsophage : profil étiologique et prise en charge thérapeutique (A propos de 593 cas) (1) Rabat, MAROC. Introduction : La sténose de l’œsophage est une pathologie assez fréquente pouvant être d’origine organique ou fonctionnelle. Le maître symptôme en est la dysphagie. Le contexte clinique et la fibroscopie oeso-gastro-duodénale permettent généralement de poser le diagnostic positif et étiologique. Le traitement repose essentiellement sur la dilatation endoscopique. Nous rapportons à travers ce travail l’expérience de notre service par rapport au diagnostic et prise en charge des sténoses œsophagiennes toutes étiologies confondues. Matériels et Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive des cas de sténoses œsophagiennes colligés au service des maladies de l’appareil digestif « Médecine C » du CHU Ibn Sina de Rabat sur une période de 23 ans [1990-2013]. Tous nos patients ont bénéficié d’une fibroscopie oeso-gastroduodénale diagnostique et d’un traitement endoscopique de leur sténose. Résultats : 593 patients sont colligés. Le sexe ratio (H/F) est de 0,91. L’âge moyen de nos patients est de 47,9 ans [199]. 99,7 % des patients accusent une dysphagie (n = 591). 196 patients présentent une sténose peptique (33%), 143 un syndrome de Plummer-Vinson (24,1%), 80 mégaoesophages (13,5%), 58 patients présentent une sténose post-opératoire (9,8%), 51 une sténose caustique (8,6%) et 50 une sténose tumorale soit 8,5%. La sténose est post-radique dans 8 cas (1,3%), iatrogène par sonde gastrique dans 3 cas (0,5%), mycosique dans 2 cas (0,3%), sur une sclérodermie dans 1 cas (0,2%) et compliquant une maladie de Crohn dans 1 cas (0,2%). Tous nos patients ont bénéficié d’une dilatation endoscopique des sténoses. La dilatation est réalisée généralement au moyen des bougies de Savary Gilliard : dans 100% des sténoses peptiques, 97% des syndromes de Plummer-Vinson, 92% des sténoses tumorales et 89,6% des sténoses post-opératoires. Une dilatation pneumatique est réalisée pour tous les mégaoesophages. Le succès de la dilatation est noté dans 100% des sténoses peptiques, 100% des syndromes de Plummer-Vinson, 96,5% des sténoses post-opératoires et 74% des sténoses tumorales. Les complications rapportées sont deux cas de perforation œsophagienne soit 0,3% et les douleurs thoraciques sont peu fréquentes. Une récidive de la dysphagie est notée dans 55,2% des sténoses post opératoire, dans 40% des sténoses peptiques et tumorales, 27% des syndromes de PlummerVinson et dans 20% des mégaoesophages. Le recours à la chirurgie est noté dans 6,6% des sténoses peptiques, 3,5% des sténoses post-opératoires, 10% des sténoses tumorales et 1,3% des mégaoesophages. 3,2% des sténoses, soit 19 cas, ont bénéficié d’une pose de prothèse oesophagienne. Conclusion : Les sténoses peptiques et l’anneau de Plummer-Vinson sont les étiologies des sténoses oesophagiennes les plus fréquentes au Maroc. La dilatation endoscopique constitue la principale arme thérapeutique dans notre série. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8261 Prévalence du papillome œsophagien et cancer associé dans le Nord-Est de la France (1) Metz; (2) Vandoeuvre-lès-Nancy; (3) Besançon; (4) Nancy. Introduction : Les buts de cette étude étaient d’évaluer la prévalence du papillome œsophagien dans le Nord Est de la France et de déterminer le risque de carcinome épidermoïde de l’œsophage associé. Matériels et Méthodes : 78 patients diagnostiqués avec un papillome œsophagien ont été inclus consécutivement dans 3 hôpitaux du Nord Est de la France entre janvier 2005 et février 2013. Résultats : 55 305 endoscopies ont été réalisées et 78 papillomes ont été diagnostiqués (0.01%). L’âge médian des patients était de 50 ans (IQR, 19-86) et 44 patients étaient des hommes (56.4%). L’indication principale de la gastroscopie était la dyspepsie (24.4%). La plupart des papillomes œsophagiens étaient isolés (93.6%) et localisés dans l’œsophage distal (27 cm, IQR 16-40). La taille médiane était de 3 mm (IQR, 1-20). Le papillome œsophagien était associé à une hernie hiatale chez 12 patients et à une œsophagite chez 11 patients. Le traitement endoscopique était le plus souvent une biopsieexérèse (60.3%). HPV a été recherché chez 6 patients et n’a pas été retrouvé. La médiane de suivi était de 21 mois (IQR, 0-91) et la durée médiane entre la première et le deuxième gastroscopie était de 7 mois (IQR, 0.5-74). 35 patients (44.9%) ont eu une seconde endoscopie. De la dysplasie de bas grade a été retrouvée dans 2 papillomes œsophagiens. Durant le suivi endoscopique, 2 cas de carcinome épidermoïde ont été diagnostiqués. Un n’était pas situé au même endroit que le papillome. La prévalence de carcinome épidermoïde associé au papillome œsophagien était de 1,3 %. Conclusion : La prévalence du papillome œsophagien dans le Nord Est de la France est similaire à celle de la littérature. Les caractéristiques endoscopiques étaient identiques aux données antérieures. L’apparition de dysplasie et de carcinome épidermoïde devrait conduire les endoscopistes à réséquer totalement les papillomes oesophagiens et à débuter une surveillance endoscopique en raison de son possible potentiel malin. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8032 Intérêt de la dilatation pneumatique dans l’achalasie de l’œsophage chez les patients âgés de moins de 20 ans : à propos d’une étude prospective unicentrique A. Tebaibia (1), F. Benmediouni (1), M.-E.-A. Boudjella (1), M. Lahcene (1), N. Oumnia (1) (1) Alger, ALGERIE. P.104 Profil de l’achalasie familiale : expérience de vingt années A. Tebaibia (1), F. Bemediouni (1), M.-E.-A. Boudjella (1), M. Lahcene (1), N. Oumnia (1) (1) Alger, ALGERIE. Introduction : L’achalasie familiale est une affection très rare. rare. Elle atteint le plus souvent les patients âgés entre 25 et 60 ans. Elle était rarement rapportée avant l’âge de 20 ans. L’efficacité de la dilatation pneumatique (DP) n’a pas été évaluée prospectivement dans des séries importantes, chez cette tranche d’âge. Objectifs : Préciser le profil clinique de l’achalasie et évaluer l’efficacité et la tolérance de la dilatation pneumatique dans cette tranche d’âge. Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude prospective portant sur 90 patients achalasiques, recrutés consécutivement sur une période de 10 ans (Jan 2000-Dec 2009), 49 femmes et 41 hommes dont l’âge moyen était de 14.57 +- 4.88 (extrêmes : 5 mois- 20 ans). Le diagnostic d’achalasie était retenu sur un faisceau d’arguments cliniques, endoscopiques, radiologiques et manométriques. La dilatation pneumatique (DP) était réalisée sous contrôle endoscopique à l’aide d’un ballonnet de Witzel et/ou de Rigiflex après une simple prémédication par diazepam (10 mg IM). Elle a été réalisée chaque semaine jusqu’à rémission (1 à 3 séances). L’évaluation des résultats thérapeutiques était faite à 6 mois (court terme) et à 12 mois (long terme), de la dernière séance de dilatation. L’efficacité était jugée uniquement sur des critères cliniques selon la classification de Vantrappen. Résultats : l’achalasie était associée à un syndrome d’Allgrove dans 23 cas. Elle été isolée (achalasie classique) dans 74%. Au total, 252 séances de DP étaient pratiquées, avec une moyenne de 3 séances par patient. Une seule séance était pratiquée dans 19 cas, deux dans 16 cas, trois dans 15 cas et plus de 3 séances dans 28 cas. Aucune perforation n’était notée. A 6 mois, une rémission initiale a été enregistrée chez 63 patients (70%) alors qu’à 12 mois, ce taux a chuté à près de 39%. Le taux d’échec à 12 mois était de 31%. Il n’y avait pas de différence entre les répondeurs et non répondeurs concernant l’âge moyen, le sexe, l’ancienneté de la maladie, les données radiologiques ou manométriques. 18 patients ont été opérés et 25 traités par dérivés nitrés. Après prise de dérivés nitrés par 25 patients, une amélioration était notée dans 15 cas (60%). La comparaison entre les patients répondeurs. Conclusion : le syndrome d’Allgrove est fréquemment observé chez les patients atteint d’achalasie et âgés de moins de 20 ans. A court terme, la dilatation pneumatique est un traitement efficace et sure. Cependant, le taux de rémission à long terme est faible. Les dérivés nitrés, après échec de la dilatation pneumatique, semble permettre d’améliorer significativement la symptomatologie, en attendant le traitement chirurgical. Très peu d’études sont disponibles et portent, généralement sur des cas isolés. objectifs : évaluer la prévalence de l’achalasie familiale en Algérie et étudier les profils cliniques et paracliniques dans une série importante. Patients et Méthodes : il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 819 patients achalasiques recrutés sur une période de 20 ans (1990-2012). Il s’agissait de 427 femmes, 392 hommes, dont l’âge moyen était de 38.3+/- 18.7 ans (3 mois 86 ans). Tous les patients ont bénéficié d’un questionnaire médical standardisé, d’un transit baryte oesophagien, d’une endoscopie digestive haute et d’une manométrie oesophagienne. La notion d’achalasie familiale isolée ou faisant partie à un syndrome d’Allgrove était systématiquement recherchée aussi bien chez les patients, les parents et dans la fratrie. Résultats : au total, 19 familles représentées par 43 patients (5%) étaient recensées (âge moyen : 15.8 ± 8 ans, extrêmes : 4-37). Dans 15 familles, l’atteinte de 2 membres était notée dans chacune d’entre elles, dans les trois suivantes 3 membres par famille et pour la dernière famille 4 membres étaient atteints. Toutes les achalasies étaient observées dans la fratrie (sens horizontal), l’achalasie familiale dans le sens vertical (parent- enfant) était absente. L’achalasie était isolée (dite achalasie classique ou isolée : groupe A) dans 3 familles (n : 7 ; Féminin : 4, Masculin : 3 ; âge moyen : 12±6 (5-16 ans), elle était associée à un syndrome d’Allgrove (groupe B) dans 16 autres familles (n : 36 ; F : 22, M : 14 ; âge moyen : 16 ± 8). Il s’agissait d’un syndrome des 3A (achalasie, alacrymie, insuffisance surrénalienne) dans 64% des cas, d’un syndrome des 2 A (alacrymie, achalasie) dans 27% et d’un syndrome des 4 A (achalasie, alacrymie, insuffisance surrénalienne, neuropathie autonome) dans 8.3%. La notion de consanguinité était notée chez 85% des patients, et la notion de décès à un jeune âge dans la fratrie, probablement par insuffisance surrénalienne, était enregistrée dans 25 % des cas. L’alacrymie était constante et présente dès la naissance dans tous les cas de syndrome d’Allgrove. L’achalasie se déclarait avant l’âge de 5 ans dans 71.5% des cas. Il n’y avait pas de différence concernant l’âge, l’âge de survenue, le sexe et la présence de signes cardinaux de l’achalasie. Conclusion : l’achalasie familiale est une affection presque exclusivement infantile. Elle est rarement isolée rentrant le plus souvent dans le cadre d’un syndrome d’Allgrove. Elle se voit exclusivement dans la fratrie. L’alacrymie est le signe le plus précoce qui doit amener au diagnostic d’un syndrome d’Allgrove. Le pronostic est très souvent lié à la survenue d’une insuffisance surrénalienne aigüe ou des troubles neurologiques. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7983 Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7981 Introduction : l’achalasie de l’œsophage est une pathologie JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS P.103 POSTERS 91 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS 92 P.105 P.106 M. Lahcene (1), N. Oumnia (1), M.-E.-A. Boudjella (1), A. Tebaibia (1), N. Chiali (1), Y. Saadaoui (1) I. Mellouki (1), W. Zerhoune (1), M. Lahlali (1), M. El Yousfi (1), N. Aqodad (1), M. El Abkari (1), A. Ibrahimi (1), D.-A. Benajah (1) Troubles moteurs de l’œsophage au cours de l’œsophagite par reflux. Prévalence et sévérité (1) Alger, ALGERIE. Introduction : Les troubles moteurs œsophagiens (TMO) ont été incriminés dans la survenue d’une œsophagite au cours du reflux gastro-œsophagien ainsi que dans le déterminisme de sa sévérité. Le but du travail a été de préciser la prévalence des TMO au cours de l’œsophagite par reflux (OR) ainsi que leur relation avec la sévérité de l’OR. Patients et Méthodes : L’étude a porté sur 32 patients consécutifs porteurs d’une OR et répartis en 2 groupes, G1 (n = 22) : OR stade A ou B de la classification internationale de Los-Angeles (LA) et G2 (n = 10) : OR sévère (stade C ou D LA, n = 7) ou compliquée d’une sténose et/ou d’un œsophage de Barrett (n = 3). La population témoin était constituée de 24 volontaires sains appariés par l’âge et le sexe. Une manométrie œsophagienne conventionnelle a été réalisée dans tous les cas. Résultats : L’âge moyen a été de 46,2 ± 13,6 ans (21-72) et le sex-ratio (M/F) de 0,68. Les symptômes étaient à type de pyrosis et/ou de régurgitations acides chez 31 patients (96,8%) et/ou d’une dysphagie dans 12 cas (37,5%). La manométrie a été perturbée dans 17 cas (53,1%). Il s’agissait d’une hypotonie du sphincter inférieur de l’œsophage (SIO) chez 14 patients (43,7%) et de TMO dans 13 cas (40,6%), les deux anomalies étant associées dans 10 cas (31,2%). Les sous-populations de patients avec manométrie normale et manométrie perturbée n’étaient statistiquement pas différentes par l’âge : 45,1 ± 12,4 vs 47,1 ± 14,8 ans, p = 0,68 ou par le sexe, celui-ci étant féminin dans 10 (66,7%) et 9 cas (52,9%) respectivement, p = 0,43. La fréquence globale des troubles manométriques n’a pas été statistiquement liée à la sévérité de l’OR. Elle a été de 12 (54,5%) dans le G1 vs 5 (50%) dans le G2, p = 0,88. L’intensité des troubles manométriques n’était également pas significativement différente entre les groupes G1 et G2, la pression moyenne du SIO étant respectivement de 16 ± 9,8 vs 13 ± 8,8 mmHg : p = 0,47, celle de l’onde contraction au niveau du segment œsophagien distal de 58,6 ± 17,7 vs 61 ± 2 mmHg, p = 0,73. Conclusion : Les TMO sont fréquents, mais non constants, au cours de l’œsophagite par reflux. La sévérité de cette dernière n’est pas liée à celle des TMO. Mots-clés : œsophagite par reflux, reflux gastro-œsophagien, troubles moteurs œsophagiens. POSTERS Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7892 Efficacité des dilatations endoscopiques dans la prise en charge de l’achalasie (1) Fès, MAROC. Introduction : L’achalasie primitive de l’œsophage ou mégaoesophage idiopathique est une maladie motrice primitive de l’œsophage ayant une définition manométrique caractérisée par une hypertonie du sphincter inférieur de l’œsophage avec trouble de la relaxation et un aperistaltisme du corps de l’œsophage. Le traitement est basé essentiellement sur la dilatation œsophagienne rarement sur la chirurgie en cas d’échec. Le but de notre étude et d’Evaluer l’efficacité de la dilatation endoscopique de l’achalasie chez les patients présentant une achalasie ayant été pris en charge au sein du service d’hépato-gastro-entérologie au CHU HASSAN II FEZ. Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective s’étalant sur une période de 11 ans entre janvier 2002 et juillet 2013, incluant tous les patients ayant une achalasie dont Le diagnostic était retenu sur un ensemble d’arguments cliniques, endoscopiques, manométriques et radiologiques. La dilatation endoscopique était réalisée avec des ballonnets pneumatiques avec un diamètre de 35 mm à une pression de 7-8 Psi. L’efficacité du traitement a été jugé devant l’amélioration clinique des patients (Score d’Eckart).L’échec était défini par l’absence d’amélioration ou un nombre de dilatation >3. Résultats : Durant la période d’étude 46 patients présentant une achalasie ont été inclus. L’âge moyen de nos patients, était de 44 ans [20-81]. Dont 60,8% des malades avaient un âge < à 45 ans .Le sexe ratio était de 1. Le score moyen d’Eckart avant la réalisation de la dilatation était de 5. On avait réalisé en moyenne 1,6 [1 et 6séances] séance de dilatation par patient avec un taux de réussite de 89% (n = 41) sans complications immédiates. Le succès initial sans recours à d’autres séances de dilatation était obtenu chez 29 (63%) patients qui ont bien évolué, la récidive clinique nécessitant d’autres séances de dilatation chez 17 patients (70%) dont 12 (70%) patients ont nécessité moins de 3 séances avec bonne évolution (score d’Eckart<3), alors qu’un échec de la dilatation été retenue chez cinq patients (29%) nécessitant le recours à la chirurgie. Un seul cas de complication immédiate a été noté il s’agit d’une perforation post dilatation nécessitant le recours à une chirurgie en urgence. Conclusion : Selon les résultats de notre étude la dilatation œsophagienne est une technique efficace (un taux de réussite de 89%), avec des taux de complications (2.1%) et d’échecs (10.8%) qui restent acceptable. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8419 Mégaœsophage idiopathique : notre propre expérience M. Haddouch (1), I. Benelbarhdadi (1), M. El Bakkali (1), W. Essamri (1), F.-Z. Ajana (1), R. Afifi (1), A. Essaid (1) (1) Rabat, MAROC. Introduction : Le mégaœsophage idiopathique (MI) ou achalasie est une maladie motrice de l’œsophage, définie par une perte du péristaltisme du corps de l’œsophage, une hypertonie et un défaut de relaxation du sphincter inférieur de l’œsophage (SIO). La dilatation pneumatique (DP) est toujours considérée comme un traitement de premier choix du MI. Notre but est de montre l’efficacité de ce traitement et d’évaluer les facteurs prédictifs de succès de la dilatation et ceux de la récidive. Matériels et Méthodes : Nous rapportons une étude rétrospective descriptive et analytique colligés au service d’hépatogastroentérologie Médecine « C » du CHU IBN SINA Rabat au Maroc. Cette étude s’étale sur une période de 13 ans. Tous les patients avaient bénéficié d’une dilatation pneumatique faite à l’aide d’un ballonnet type Rigiflex de 35 mm de diamètre, comportait 3 insufflations consécutives d’une minute chacune à 7psi en moyenne. L’étude statistique a été réalisée en régression logistique par le logiciel SPSS 15.0. Résultats : Ont été recueilli 80 malades. Il s’agit de 34 hommes et 46 femmes d’âge moyen de 45 ans (15 à 88 ans). Le mode de révélation clinique était une dysphagie dans 100% qu’était paradoxale dans 42% et organique dans 58% des cas. Le diagnostic était posé par le transit œsogastroduodénal (TOGD) et la fibroscopie (signe de ressaut) qui ont objectivé un mégaœsophage dans 85% des cas. Ce diagnostic était confirmé par la manométrie œsophagienne réalisée chez 49% des malades où l’absence de péristaltisme était constamment retrouvée et n’était associée à une hypertonie du SIO que dans 56% des cas. Après la première séance de dilatation, une amélioration nette et immédiate de la dysphagie était observée dans 97% des malades. Un traitement médical (Nifédipine) a été associé à la dilatation pneumatique chez 33 malades (41%).La durée de suivi moyenne était de 3 ans, durant ce suivi, la dilatation pneumatique était efficace chez 63 malades (78%). La survenue de la récidive a été observée chez 17 malades (21%) avec un nombre de récidive allant de 1 à 3 pour un délai moyen d’installation de 19 mois. Un seul malade avait nécessité la chirurgie vu l’échec de la DP. Un cas de complication à type de perforation (1.2%) a été noté dans notre série. L’étude statistique a analysé les facteurs prédictifs de succès de la dilatation et de la récidive et qui sont : l’Age, le sexe et le traitement médical (Nifédipine). Il n’ y avait pas de différence significative dans la survenue de récidive entre les patients ayant pris un traitement médical et ceux qui n’ont pas pris le traitement (p = 0,249). Dans un deuxième temps nous avons voulu étudier l’influence de ces facteurs (âge, le sexe et le traitement médical) sur la survenue de la récidive : l’analyse de régression logistique univariée a montré qu’il n y a pas une relation entre la survenue de la récidive et les facteurs prédictifs indépendants. Conclusion : La dilatation pneumatique reste le traitement de choix du mégaoesophage idiopathique améliorant immédiatement la dysphagie. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8633 P.108 Dyspepsie fonctionnelle selon Rome 3 : chevauchements importants avec le RGO et le syndrome de l’intestin irritable F. Mion (1), S. Roman (1), S. Marjoux (1), P.-E. Pellissier (1), H. Damon (1) (1) Lyon. Introduction : La dyspepsie fonctionnelle est décrite dans la classification de Rome III en 2 formes distinctes : syndrome de douleur épigastrique (EPS) et syndrome de détresse postprandiale (PDS). Les études en population générale montrent une assez bonne distinction entre les 2 groupes, mais moins pertinente sur des patients consultant pour des troubles digestifs. Notre objectif était d’étudier la prévalence de la dyspepsie et la répartition en EPS et PDS dans une cohorte de patients adressés pour exploration fonctionnelle digestive œsophagienne. Patients et Méthodes : Un questionnaire était appliqué aux patients consultants pour une manométrie et/ou pH (impédance) métrie œsophagienne comprenant les variables démographiques, un questionnaire de reflux (GERD-Q) et les questionnaires de Rome 3 pour les 2 formes de dyspepsie et le syndrome de l’intestin irritable (SII). Une analyse univariée ANOVA était conduite pour étudier une association entre ces différentes variables. Résultats : Sur un total de 1044 dossiers, 869 dossiers complets (59% de femmes) ont été classés selon 4 catégories d’indication d’exploration : symptômes typiques et atypiques de RGO (521 RGO), symptômes après chirurgie antireflux (104 CHIR), achalasie (109 ACHAL), et dysphagie (hors achalasie et hors chirurgie, 135 DYSPH). Les autres dossiers ont été exclus (incomplets ou autre indication). Les symptômes de dyspepsie étaient absents dans 47%, l’EPS seul dans 18%, le PDS seul dans 9% et EPS + PDS dans 26%. La prévalence de la dyspepsie (EPS et/ou PDS) était plus élevée dans les groupes RGO et CHIR (61 et 66%) que dans le groupe DYSPH (38%) et ACHAL (21%, p<0.0001). La prévalence du SII était également corrélée à celle de la dyspepsie (CHIR 23%, RGO 21%, DYSPH 12%, ACHAL 8%, p = 0.0023). Chez les sujets avec dyspepsie selon les critères de Rome 3, on notait plus de femmes (69% vs 48%, p<0.0001), un âge plus jeune (52 vs 55, p = 0.0178), plus de SII (27% vs 9%, p<0.0001). Les symptômes typiques de RGO (pyrosis et régurgitations) étaient également beaucoup plus fréquents en cas de dyspepsie (46% vs 17%, p<0.0001). Au sein du groupe dyspepsie, il n’y avait pas de différence de sexe ni d’âge entre les patients EPS (156), PDS (79) et EPS+PDS (224). L’IMC était significativement plus faible dans le groupe PDS que dans le groupe EPS (24 (1) vs 26 (0.5), p = 0.0009). Le pyrosis et les régurgitations (plus de 4 jours par semaine) était moins fréquent chez les PDS (28%) que chez les EPS (38%) ou les EPS+PDS (56%, p<0.0001). Les nausées étaient plus fréquentes chez les EPS+PDS (34%) vs EPS (17%) et PDS (18 %, p<0.0001), de même que la prévalence du SII (38% vs 15% EPS et 22% PDS, p<0.0001). Conclusion : Les symptômes dyspeptiques sont très fréquents chez les patients explorés pour RGO ou symptômes après chirurgie anti-reflux. Il existe une forte association entre dyspepsie, SII et symptômes de RGO, témoignant d’une possible physiopathologie commune. Ce lien est moins marqué avec l’achalasie et la dysphagie non achalasique. Les formes isolées de PDS sont beaucoup moins fréquentes que l’EPS et surtout que les formes EPS+PDS, posant la question de l’utilité de cette distinction en pratique clinique. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7894 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS P.107 POSTERS 93 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS POSTERS 94 P.109 P.110 L. Legros (1), A. Ropert (1), C. Brochard (1), G. Bouguen (1), M. Pagenault (1), L. Siproudhis (1), J.-F. Bretagne (1) A. Parvanescu (1), V. Grybek (1), A. Couvelard (1), A. Linglart (1), A. Sauvanet (2), P. Ruszniewski (2), J. Cros (2), S. Gaujoux (2) Résultats de la dilatation pneumatique pour achalasie chez le patient en récidive après myotomie de Heller Mécanismes et conséquence de l’activation de GNAS dans la tumorigénèse pancréatique (1) Rennes. (1) Paris; (2) Clichy-la-Garenne. Introduction : Les échecs de la dilatation pneumatique Introduction : Plus de 60% des tumeurs intra-canalaires papillaires et mucineuses du pancréas (TIPMP) présentent des mutations activatrices de GNAS, entrainant une activation de la voie de l’AMP cyclique (AMPc). Mais GNAS est soumis à empreinte génomique à travers des régions différentiellement méthylées (DMRs), la déméthylation de ces régions du promoteur pouvant aussi être en cause dans l’activation de la voie de l’AMPc. Cependant, l’existence d’une perte d’empreinte n’a jamais été étudiée dans les TIPMP. Les buts de ce travail étaient de préciser la fréquence des mutations de GNAS, d’étudier les corrélations génotype-phénotype et d’identifier des pertes d’empreintes pouvant aussi activer la voie AMPc. Matériels et Méthodes : Le statut GNAS de 115 TIPMP a été déterminé par TaqMan, puis confirmé en SNaPshot avant d’être corrélé aux caractéristiques anatomo-cliniques. La méthylation des DMRs de GNAS a été quantifiée par pyroséquençage dans 15 TIPMP mutées, 11 TIPMP non mutées, 8 pancréas normaux, 6 épithéliums biliaires et 11 adénocarcinomes pancréatiques non-développés sur TIPMP (ADK non-TIPMP). pour achalasie sont habituellement opérés par Heller. Mais, les résultats de la dilatation pneumatique chez des patients en échec de la myotomie de Heller ne sont pas connus. Le but de cette étude était d’évaluer la performance et les risques de la dilatation pneumatique chez de tels patients. Patients et Méthodes : Tous les patients ayant eu une dilatation pneumatique pour récidive d’achalasie après intervention de Heller ont été inclus dans cette étude monocentrique, observationnelle et rétrospective. Les tracés de manométrie perfusée ont été classés selon les 3 soustypes de la classification de Chicago (Rohof et al. Gy 2013 ; 144 : 718-25). La dilatation pneumatique initiale était réalisée avec un ballon Rigiflex™ de 30 mm gonflé 3 x 1 minute. Lors des rechutes, un ballon de 35 ou 40 mm pouvait être utilisé. La pression était laissée à l’appréciation de l’endoscopiste. Le score d’Eckardt a été utilisé pour évaluer la sévérité de l’achalasie et la réponse au traitement. En Juin 2013, les patients ont été contactés par téléphone, puis par courrier, afin d’évaluer le score d’Eckardt. Les patients étaient amenés à compléter un auto-questionnaire de déglutition, afin de calculer le score de Sydney. Un score d’Eckardt ≤3 et un Δ Eckardt (différence entre le score d’Eckardt après et avant la dilatation pneumatique) ≥3 définissaient le succès de la dilatation initiale. Une réponse maintenue plus de 2 mois après 1 ou 2 dilatations définissait les répondeurs à court terme. Les répondeurs à long terme étaient ceux qui avaient bénéficié de 3 dilatations pneumatiques au plus et qui avaient lors de l’évaluation finale un score d’Eckardt ≤3 et/ou un Δ Eckardt ≥3. Les résultats étaient exprimés en médiane et percentiles [25-75%]. Résultats : Dix-huit patients (11 F et 7 H, âge 50 ans [39-69] ) ont été inclus entre Janvier 2004 et 2013. Le suivi était de 33 mois [23-60]. L’âge du début des symptômes était de 30 ans [24-46], la myotomie de Heller était effectuée à l’âge de 36 ans [26-51] et la dilatation pneumatique à 46 ans [31-62]. Pour 14 des patients, le traitement chirurgical avait été proposé d’emblée, et 4 autres patients avaient été traités par dilatation pneumatique et/ou injection de toxine botulique avant Heller. Dix patients avaient une achalasie de type 1, 7 patients une achalasie de type 3, aucun de type 2. Trente-neuf séances de dilatation ont été effectuées, 1,5 [1-2,25] par patient avec un intervalle de 8 mois [5-15] entre chaque dilatation. La taille maximale du ballon était de 30 mm dans 71% des cas, 35 mm dans 23 % des cas et 40 mm dans 6% des cas. L’inflation maximale du ballon était de 13 PSI [12,5-16,5]. Tous les patients ont été répondeurs à court terme. Parmi eux, neuf patients ont nécessité une seule dilatation pneumatique pour atteindre une réponse prolongée et 5 patients avec récidive ont nécessité une deuxième dilatation pour avoir une réponse prolongée. Trois patients avec récidive ayant nécessité plus de 3 dilatations pneumatiques ont été considérés comme des échecs de la technique. À l’évaluation finale, le score d’Eckardt était de 2 [1-3,5] et Le score de Sydney de 397 [56704]. Aucun facteur prédictif de réponse prolongée n’a pu être mis en évidence de manière significative, ni l’âge, ni le type d’achalasie. Aucun cas de perforation œsophagienne n’a été observé. Conclusion : La pratique de la dilatation pneumatique après intervention de Heller pour achalasie apparait efficace et sans risque de perforation. Un bon résultat a été observé à long terme chez 83,3% des patients de cette série qui pourtant ne comprenait aucun cas d’achalasie de type 2. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8091 Résultats : 57% (66/115) des TIPMP présentaient des mutations activatrices de GNAS au codon 201, et ces mutations étaient significativement associées à la présence d’un phénotype intestinal (p = 0,00011). Il y existait une association non significative entre le statut GNAS sauvage et les TIPMP dégénérées (p = 0,073). En pyroséquencage, les TIPMP mutées et non mutées présentaient une hypométhylation significative du DMR XL comparé aux pancréas normaux (p = 0,041), à l’épithéliums biliaires (p = 0,005) et aux ADK non-TIPMP (p = 0,00007), ainsi qu’une hypermethylation significative du DMR AB dans les TIPMP non mutées comparée aux pancréas normaux (p = 0,050), pouvant contribuer à une activation de la voie de l’AMPc. Conclusion : Les mutations activatrices de GNAS sont observées dans plus de la moitié des TIPMP et leur association au phénotype intestinal suggère une implication de GNAS dans la différenciation phénotypique des TIPMP. Les variations de méthylation des DMRs de GNAS, pourraient être des mécanismes alternatifs aux mutations de GNAS. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8072 P.111 P.112 V. Rebours (1), S. Gaujoux (1), G. d’Assignies (1), M.-P. Vullierme (1), A. Sauvanet (1), P. Hammel (1), P. Ruszniewski (1), P. Lévy (1), A. Couvelard (2) S. Gaujoux (1), A. Parvanescu (2), J. Cros (1), M. Ronot (1), A. Linglart (2), S. Salenave (2), J. Belghiti (1), P. Chanson(3), A. Sauvanet (1), P. Ruszniewski (1) (1) Clichy-la-Garenne; (2) Paris. (1) Clichy-la-Garenne; (2) Paris; (3) Le Kremlin-Bicêtre. Introduction : L’obésité morbide est un facteur de risque de cancer du pancréas connu depuis 10 ans, évalué à 1,72 [1.192,48], soit 1.76 [0.90-3.45] chez l’homme et 1.70 [1.09-2.64] chez la femme (1). Les rôles respectifs de la graisse intraviscérale ou sous-cutanée, et du syndrome métabolique sont encore inconnus. De même, aucune donnée n’est disponible sur la prévalence des lésions précancéreuses chez les patients obèses. But : Evaluer la prévalence et la sévérité des PanIN (Pancreatic Intraepithelial Neoplasia) sur des pièces de pancréatectomie ; chercher une corrélation avec la stéatose hépatique, le syndrome métabolique, l’infiltration graisseuse intra- et extrapancréatique et la masse graisseuse intraviscérale et sous-cutanée. Patients et Méthodes : Etude monocentrique rétrospective 2008-2011. Toutes les pièces opératoires de pancréatectomie pour tumeur bénigne neuroendocrine bien différenciée de petite taille étaient analysées ; toutes les tumeurs canalaires (adénocarcinome, TIPMP) étaient exclues. Le parenchyme pancréatique analysé était situé en aval et à plus de 20 mm de la tumeur. Les scores d’infiltration graisseuse et de fibrose intra- et extralobulaire, le nombre et le grade de dysplasie des PanIN étaient évalués. La stéatose hépatique était évaluée sur la scanographie hépatique (moyenne de 3 ROI (region of interest), seuil>58UH). La masse de graisse intraviscérale et sous-cutanée (% de surface totale) était évaluée à partir de coupes scanographiques au niveau de l’ombilic au moyen du logiciel ImageJ (1.47, NIH, USA). Résultats : 110 patients étaient inclus (âge médian 54 ans, H 57%). Une HTA, un diabète, un tabagisme étaient notés respectivement dans 19, 9 et 23% des cas. L’indice de masse corporelle (IMC) médian était de 24 (IMC<25 : 45%, 25-<30 : 24%, >30 : 11%). Des PanIN étaient notées chez 65% des patients (nombre médian : 2), de grade 1, 2 ou 3 chez 62, 38 et 1%, respectivement. Une fibrose et une infiltration graisseuse extra- et intra lobulaire étaient vues respectivement dans 1% et 24% et dans 30% et 51% des cas. Une stéatose hépatique était notée chez 27% des patients. La présence de PanIN était corrélée à un IMC élevé (p = 0,02), une stéatose hépatique (p = 0,03), une masse grasse sous-cutanée (p = 0,02) et intraviscérale (p = 0 , 02) élevée, une fibrose intra lobulaire (p = 0,003) et à la sévérité de l’infiltration graisseuse intra- (p<0,001) et extra lobulaire (p = 0,01). Le tabagisme et le diabète n’étaient pas associés au risque de PanIN. Le nombre total de PanIN par patient était corrélé à la sévérité de la stéatose (r = -0,25, p = 0,02), au pourcentage de graisse intraviscérale (r = 0,22, p = 0,04) mais non sous cutanée (r = 0,14, p = 0,22), ni à l’âge. Conclusion : L’obésité est un facteur de risque de lésions précancéreuses pancréatiques. L’obésité androïde (graisse intraviscérale) est un facteur de risque surajouté, ce qui valide les études épidémiologiques de sur-risque de cancer du pancréas chez les hommes en surpoids. Références : (1) Michaud DS, Giovannucci E, Willett WC, Colditz GA, Stampfer MJ, Fuchs CS. Physical activity, obesity, height, and the risk of pancreatic cancer. JAMA. 2001 Aug 2229 ; 286 (8) : 921-9. Introduction : Les mutations activatrice de GNAS ont Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8873 TIPMP syndromique, GNAS et syndrome de McCune-Albright récemment été décrites dans 70% des TIPMP et sont aussi connues pour être à l’origine du syndrome de McCune-Albright (SMCA) associant dysplasie fibreuse des os, puberté précoce et taches café au lait. Le but de ce travail était 1/ d’évaluer l’existence des TIPMP dans le SMCA 2/ l’incidence du SMCA chez les patients opérés de TIPMP. Patients et Méthodes : a/ 19 patients avec SMCA suivie entre 1995 et 2012 dans un centre expert en maladie de la croissance, ont eu en dépistage par IRM de lésions hépatobilio-pancréatique, b/ les scanners pré-opératoires de 272 patients opérés d’une TIPMP dans un centre expert en chirurgie pancréatique entre 2007 et 2012 ont été revus à la recherche d’une atteinte osseuse à type de dysplasie fibreuse, pouvant évoquer un SMCA. Résultats : a/ 4 des 19 patients avec SMCA présentaient des anomalies canalaires pancréatiques dont 3 typiques de TIPMP multiples des canaux secondaires. En excluant, les hémangiomes, les kystes hépatiques simples et les HNF, on observait en plus un kyste du cholédoque Todani 4 et des adénomes inflamatoires/télangiectasiques multiples chez 2 patients. Au total 6 (32%) des 19 patients présentaient des anomalies hépato-bilio-pancréatique. Une mutation activatrice de GNAS était retrouvée dans un adénome biopsié. b/ Parmi les 272 patients opérés de TIPMP, 1 seul présentait une dysplasie fibreuse centrale et périphérique et des taches café-au-lait en rapport avec un SMCA. La tumeur réséquée était une TIPMP de phénotype intestinal de 11 cm de diamètre, associée à un adénocarcinome colloïde muqueux (pT3N0M0). Les 2 contingents présentaient la même mutation activatrice de GNAS, identique à celle retrouvé dans les leucocytes du patient. Le patient était en vie sans récidive à 6 ans. Conclusion : Il existe une association syndromique entre TIPMP, anomalies hépato-bilio-pancréatiques et en particulier les TIPMP et le SMCA. Cela suggère l’implication fonctionnelle de GNAS dans la tumorigénèse pancréatique, associé aux TIPMP de phénotype intestinal, adénocarcinomes colloïdes muqueux et donc possiblement à un meilleur pronostic. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8074 POSTERS L’obésité est un facteur de risque de lésions précancéreuses pancréatiques JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS 95 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS POSTERS 96 P.113 Le pancréas divisum (PD) protège de la pancréatite aiguë (PA) biliaire R. Stan Iuga (1), C. Bertin (1), M.-P. Vullierme (1), P. Hammel (1), P. Ruszniewski (1), P. Lévy (1), V. Rebours (1) (1) Clichy-la-Garenne. Introduction : Le PD est la plus fréquente des anomalies de développement du pancréas ; sa prévalence est estimée à 7% dans la population générale. L’imputabilité du PD dans la survenue de PA reste encore débattue, même si sa fréquence a pu atteindre 50% dans certaines séries de PA idiopathiques. Au cours de la PA biliaire, la prévalence du PD n’est pas connue et l’abouchement du canal de Wirsung drainant le pancréas dorsal au niveau de la papille mineure pourrait être un facteur protecteur. But : Evaluer la prévalence du PD dans une cohorte de patients présentant une PA biliaire. Patients et Méthodes : Étude rétrospective, monocentrique, 2004-2013. Tous les patients présentant une PA biliaire, avec IRM biliopancréatique disponible au décours de l’épisode étaient inclus consécutivement. L’origine biliaire était affirmée par la présence d’une cytolyse au premier jour des douleurs et de calculs vésiculaires ou par la présence de calculs intracholédociens sur une échographie ciblée. Une IRM bilio-pancréatique était réalisée au cours de l’hospitalisation pour suspicion de calcul intracholédocien, recherche de complication (rupture canalaire), ou en cas de grossesse. Les malades avec PA non biliaire, ou sans IRM disponible au moment du diagnostic étaient exclus. Cinq groupes témoins de patients étaient constitués : pancréatite alcoolique (G1), pancréatite génétique liée à des mutations de PRSS1 (G2), SPINK1 (G3) ou CFTR (G4), sujets sans maladie biliopancréatique connue (G5). Résultats : 65 patients étaient inclus, dont 38 femmes (58%). L’âge moyen au diagnostic était de 57 ans (+/-18.5). Un tabagisme actif et > 20 paquets-années était noté chez 10 pts (15%) et une consommation alcoolique (> 20g/jour) ancienne et sevrée dans 8 cas (12%). Une cytolyse hépatique et une cholestase étaient notées respectivement dans 34 cas (53%) et 28 cas (43%). Les ASAT étaient >5N dans 25 cas (38%). Sept patients étaient cholécystectomisés, soit 11%. Dans 29 cas, les pancréatites étaient sévères avec un score scanographique de gravité >4. Une nécrose de la queue du pancréas était associée à la PAB dans 8 cas (12%). Une thrombose vasculaire et un pseudokyste étaient observés, respectivement dans 7 (10%) et 24 cas (37%). Une sphinctérotomie pour calcul intracholédocien était réalisée dans 29 cas (44%). Un PD était visualisé dans 2 cas de PA biliaire, soit 3%. Dans les groupes témoins, un PD était visualisé chez 2/29 (7%), 4/19 (21%), 3/24 (12,5%), 14/30 (46%) et 3/45 (7%) des patients des groupes G1 à G5. Toutes les différences PD-PA biliaire vs PD-autres causes ou sans affection pancréatique étaient significatives. Conclusion : Le pancréas divisum est moins prévalent au cours de la PA biliaire qu’au cours des PA d’autre cause ou chez des sujets sans maladie bilio-pancréatique. Le drainage pancréatique dorsal dominant au cours du PD pourrait expliquer cette particularité. La présence d’un PD en cas de PA de cause incertaine est un argument fort contre l’origine biliaire. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8532 P.114 Facteurs prédictifs du succès de la lithotritie extra-corporelle chez les malades atteints de pancréatite chronique calcifiante avec dilatation du canal pancréatique principal T. Vaysse (1), I. Boytchev (1), G. Antoni (1), G. Pelletier (1), C. Buffet (1), R. Bou Farah (1), D. Sainte-Croix (1), F. Carbonnel (1) (1) Le Kremlin-Bicêtre. Introduction : La lithotritie extracorporelle (LEC) a été proposée pour traiter les malades ayant des douleurs pancréatiques associées à une pancréatite chronique calcifiante avec dilatation du canal pancréatique principal (CPP). Le but de cette étude était de déterminer les facteurs prédictifs du succès de la LEC. Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 146 patients consécutifs ayant subi une LEC à l’hôpital de Bicêtre entre 2001 et 2012. L’indication de la LEC était une douleur pancréatique chronique ou des poussées de pancréatite aiguë rapprochées et une obstruction calculeuse du CPP. Avant 2007, tous les malades ont eu un traitement associant LEC et désobstruction endoscopique. Après 2007, date de parution de l’essai de Dumonceau et al (Gut 2007 ; 56 : 545), 44% des malades ont eu une LEC seule. Le critère principal d’efficacité était l’absence de douleur, de traitement antalgique, de pancréatite aiguë et de traitement chirurgical à 6 mois. Les facteurs prédictifs de réussite de la LEC ont été étudiés par une analyse univariée puis multivariée. Une analyse portant sur les 94 malades qui ont été traités après 2007 a également été effectuée. Résultats : La PCC était d’origine alcoolique chez 89/146 (61%) patients. Au moment de la réalisation de la LEC, 110/146 (75%) patients nécessitaient un traitement antalgique et 46/146 (31%) avaient un traitement par morphiniques. 14 patients ont été perdus de vue. 91/132 (69%) patients ont eu un traitement par LEC suivie d’un traitement endoscopique et 41/132 (31%) ont eu une LEC seule. Une complication est survenue chez 6/146 (4%) patients : 5 pancréatites aiguës dont 2 sévères et 1 hématurie. A 6 mois, 100/132 (76%) patients ont atteint le critère principal. Au terme d’un suivi médian de 23 mois, le critère principal était maintenu chez 85/132 (64%) patients. Le seul facteur pronostic du succès du traitement à 6 mois était, en analyse multivariée, l’absence de traitement morphinique (OR = 3.08 [1.32-7.30] ). 82% des patients non traités par morphiniques atteignaient le critère principal vs 61% de ceux traités par morphiniques. Le taux de succès était similaire chez les patients qui ont eu une LEC suivie d’une désobstruction endoscopique et ceux qui n’ont eu que la LEC (p = 0.89). Ce résultat était confirmé chez les 94 patients inclus après 2007 (OR = 0.90 [0.33-2.37] ). Conclusion : La LEC parait plus efficace chez les malades non traités par les morphiniques. Elle devrait être proposée chez les malades en échec du traitement antalgique, morphinique ou non. Cette étude n’a pas mis en évidence de bénéfice apporté par l’association systématique à une CPRE. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8325 Cholangiopancréatographie rétrograde à l’aide d’un entéroscope simple ballon : indications et efficacité après modifications anatomiques chirurgicales T. Aouattah (1), C.-P.-R. Yeung (2), H. Piessevaux (3), P. Deprez (4) P.116 DPC : l’anastomose pancréatico-jéjunale termino-terminale (APJ-TT), avec adossement postérieur, et un patch antérieur (APJ-TT+AP/ PA) par la même anse anastomosée, réduit le risque de fistule pancréatique même chez les patients à haut risque (1) Ottignies, BELGIQUE; (2) Haine-Saint-Paul, BELGIQUE; (3) Louvain, BELGIQUE; (4) Bruxelles, BELGIQUE. M. El Haouari (1), M. Mohamed (1) Introduction : La cholangiopancréatographie rétrograde (CPRE) chez les patients avec une modification anatomique après chirurgie, reste un acte difficile dont la demande croit du fait de la plus grande pratique de chirurgie bariatrique. Différentes techniques permettent l’accès à la voie biliaire dont récemment les techniques hybrides laparo-endoscopiques. La CPRE avec un entéroscope simple ou double ballon est la technique la plus fréquemment utilisée pour parvenir à un geste thérapeutique. Nous rapportons notre expérience quant à la faisabilité, la sécurité et le succès de la technique avec simple ballon. Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective, incluant les examens réalisés entre 04/2008 et 01/2013. L’endoscope utilisé était un SIF Q 180 (Olympus Belgium). Les procédures ont été réalisées sous anesthésie générale avec intubation, en décubitus dorsal ou ventral, avec insufflation CO². Les indications des examens comportaient soit des problèmes biliaires (cholestase, lithiase, sténose anastomotique cicatricielle ou tumorale), soit des indications pancréatiques (pancréatite sur sténose anastomotique, suspicion d’ampullome ou d’obstruction). Résultats : Au total 76 procédures ont été réalisées chez 62 patients, âge moyen 60 ans (21-85), dont 34 hommes et 28 femmes. La durée moyenne des examens était de 88 min (22 - 230). La progression de l’endoscope jusqu’à l’ampoule de Vater ou l’anastomose bilio-digestive ou pancréatico-digestive a été obtenue dans 62/76 procédures (81.5%). L’impossibilité à atteindre les voies biliaires ou pancréatiques étaient dues à une infiltration tumorale, à des phénomènes adhérentiels et parfois la longueur de l’anse montée. Le cathétérisme biliaire et/ou bilio-pancréatique a été obtenu dans 54 cas (71%), avec réalisation de différents actes thérapeutiques (9 sphinctérotomies, 17 dilatations par ballonnet, 14 extractions de lithiase, et pose de 20 prothèses biliaires plastiques ou métalliques). Neuf examens se sont révélés normaux (réalisés pour angiocholite et suspicion de lithiase). Deux complications immédiates (perforations du grêle) ont été traitées avec succès par chirurgie. Conclusion : La cholangiopancréatographie rétrograde à l’aide d’un entéroscope simple ballon chez les patients avec modification anatomique post- chirurgicale est faisable, permettant des actes diagnostiques et thérapeutiques dans plus de 70% des cas, justifiant que cette technique reste à réaliser en première intention. Introduction : La FP après anastomose pancréatico- Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8882 (1) Blida, ALGERIE. digestive demeure la complication la plus redoutable et la plus redoutée après DPC en particulier chez les patients à haut risque. L’objectif de cette étude est de montrer à travers une étude comparative rétrospective que l’APJ-TT+AP/PA avec la même anse jéjunale montée, réduit le risque de fistule pancréatique (FP) grave, comparativement à une APJ-TT ou TL simple. Patients et Méthodes : DPC : L’anastomose pancréaticojéjunale termino-terminale (APJ-TT), avec adossement postérieur, et un patch antérieur (APJ-TT+AP/PA) par la même anse anastomosée, réduit le risque de fistule pancréatique même chez les patients à haut risque de fistule pancréatique (FP). Matériel et méthodes : Entre 1999 et 2012, 75 DPC ont été pratiquées, toutes pathologies confondues. Quarante six (46) patients ont subi une DPC avec la technique de l’APJTT+AP/PA. En revanche, durant la même période, 29 patients ont subi une DPC avec anastomose simple (APJ-TT ou lateroterminale LT) sans invagination du moignon ni patch grêlique. Les 2 groupes sont comparables sur plusieurs paramètres. Résultats : Un (1) seul décès est enregistré parmi les 46 malades opérés selon la technique l’APJ-TT+AP/PA (2%). Ce décès, en outre n’était pas du à une FP. En revanche, 5 décès sur 7 soit un taux de 17% sont en relation avec une FP parmi les patients opérés selon la technique d’anastomose PJ simple LT ou TT. La morbidité globale et le taux de FP sont respectivement de 15/23 (65%), 11/45 (24%) et 1/45 (02,2%), 2/23 (8,7%) plus élevée dans le groupe l’APJ-TT+AP/ PA par rapport au groupe APJ-TT ou TL simple. Cependant cette différence reste statistiquement significative que pour la morbidité globale. Par ailleurs, dans le groupe APJ-TT+AP/PA, scindé en 2 sous groupes en fonction des 2 facteurs de risque de FP (texture du parenchyme pancréatique et diamètre du CPP), il n’y avait pas de différence significative dans la morbidité globale et taux de FP. Conclusion : Afin de réduire le taux de FP dont la fréquence va jusqu’à plus de 30% et, qui demeure l’une des principales causes de mortalité et de morbidité post opératoire, nous plaidons pour l’utilisation de la technique d APJ-TT+AP/PA par la même anse jéjunale montée. Il s’agit d’une technique simple, sûre et efficace utilisable dans tous les cas même en cas de facteurs de risque de FP. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7912 POSTERS P.115 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS 97 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS POSTERS 98 P.117 P.118 I. Elkoti (1), H. Seddik (1), R. Akka (1), Y. Hnach (1), S. Sentissi (1), F. Elhamdi (1), A. Benkirane (1) C. Charpy (1), M. Palazzo (2), F. Andreiuolo (3), P. Dartigues (3), P. Ruszniewski (2), P. Lévy (2), P. Vielh (3), L. Palazzo (4), M. Fabre (3) Taux de succès, de complications et facteurs associés du traitement endoscopique des gros calculs et de l’empierrement cholédociens (série de 542 cas) Apport diagnostique de l’échoendoscopie avec ponction pancréatique et biopsie ampullaire dans la pancréatite auto-immune (1) Rabat, MAROC. (1) Créteil; (2) Clichy-la-Garenne; (3) Villejuif; (4) Paris. Introduction : la lithiase résiduelle de la voie biliaire Introduction : Le Gold Standard pour le diagnostic de la principale constitue l’indication de choix de la sphinctérotomie endoscopique. Le traitement endoscopique permet d’obtenir une clairance de la VBP dans plus de 90%des cas ; cependant, la présence d’un empierrement cholédocien ou d’un gros calcul peut en limiter les resultats.la but de ce travail était d’évaluer le taux de sucés et les facteurs influençant celui-ci ainsi que les complications du traitement endoscopique en cas d’empierrement et/ou des gros calculs cholédociens. Patients et Méthodes : étude rétrospective menée de Janvier 2007 à mars 2013.ont été inclus 542 patients ayant bénéficié d’une CPRE pour lithiase de la voie biliaire principale. L’empierrement cholédocien était défini par la présence de multiples calculs (plus de 3) et le gros calcul par une lithiase obstructive dont la taille est supérieure à15 mm. Nous avons comparé les résultats de la CPRE chez les patients présentant un empierrement cholédocien et/ou un gros calcul (groupe I) et ceux obtenus chez les patients présentant une lithiase simple de la voie biliaire principale : moins de 4calculs, non obstructif (groupe II).le succés du traitement endoscopique était défini par une vacuité complète de la voie biliaire principale en fin de procédure. Résultats : l’empierrement cholédocien et /ou les gros calculs (groupe I) représentaient 32.8% des lithiases de la voie biliaire principale (178 patients).le groupe II comportait 364patients (67.1%).le taux de succés au terme d’un seul cathétérisme était de 90.2% dans le groupe II versus 64%dans le groupe I (p<0.001).le taux de succès global après manœuvres complémentaires et/ou reprise de du malade était de 95.3%dans le groupe II versus 89% dans le groupe I (p = 0.006).le taux global des complications précoces était de 4.8% dans le groupe II versus 7.8% dans le groupe I (p = 0.37). en analyse multivariée en ajustant sur les facteurs étudiés (age, sexe, antecedents chirurgicaux-cholecystéctomie, cholédocotomie, chirurgie gastroduodénale-pancréatite aigue sévére, angiocholite, stenose de la voie biliaire principale, diverticule periampullaire, diamètre de la voie biliaire principale), seule la présence d’une angiocholite, d’un diverticule périampullaire et/ou d’une sténose de la voie biliaire principale étaient des facteurs associés à la diminution du succès global du traitement endoscopique. Conclusion : l’empierrement et/ou les gros calculs cholédociens constituent certes une difficulté au traitement endoscopique, mais des manœuvres complémentaires ont permis dans notre série de porter le succés de ce traitement à 89%sans augmentation significative du taux des complications précoces ; la présence d’une angiocholite, d’un diverticule périampullaire et/ou d’une sténose de la VBP semblent être des facteurs associés à la diminution du succés global du traitement endoscopique. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7886 pancréatite auto-immune (PAI) est l’histologie. Trois types de PAI sont définis d’après le consensus international1 : le type 1 correspond à la pancréatite sclérosante lymphoplasmocytaire, le type 2 correspond à la pancréatite idiopathique ductocentrique et le type 3 correspond à une PAI restant inclassée. Ces critères ont été définis sur pièces opératoires. Les objectifs étaient d’évaluer l’apport de l’échoendoscopie pour le diagnostic positif et l’identification des sous-types de PAI. Patients et Méthodes : Nous avons fait une analyse rétrospective d’une série de malades ayant une PAI répondant aux critères du consensus international et ayant eu, pour exclure un carcinome, une ponction guidée sous échoendoscopie et une biopsie ampullaire. Dans un premier temps, le type présumé de PAI était déterminé d’après les données cliniques, biologiques et radiologiques. Dans un deuxième temps, les résultats des prélèvements anatomopathologiques (ponction + biopsie ampullaire) étaient analysés. Résultats : Dix-sept malades étaient inclus dont 13 hommes. L’âge moyen était de 51 (15-74) ans. D’après les données cliniques, biologiques et radiologiques, 10 (59%), 2 (12%) et 5 (29%) malades étaient diagnostiqués porteurs d’une PAI de type 1, de type 2 et de type 3, respectivement. Les hommes représentaient 80%, 0% et 100% de la population et l’âge moyen était de 57, 52 et 39 ans respectivement. Après analyse anatomopathologiques des ponctions, les diagnostics de PAI étaient confirmées dans 15 (88%) des cas. Pour les PAI présumées de type 1, de type 2 et de type 3, le diagnostic histologique de PAI était confirmé dans 9 (90%), 2 (100%) et 4 (80%) cas, respectivement. Les 2 prélèvements non contributifs montraient une fibrose sans infiltrat lymphoplasmocytaire. En revanche dans ces 2 cas, les biopsies ampullaires mettaient en évidence des plasmocytes IgG4 positifs de façon significative. Pour les PAI présumées de type 3, la ponction échoendoscopiquement guidée permettait de reclasser 2 (40%) et 2 (40%) cas comme étant de type 1 et de type 2, respectivement. Au total, la phlébite oblitérante était présente dans 9/13 (69%) PAI de type 1. Les plasmocytes IgG4 positifs dans la ponction étaient significativement présents dans 7/13 (54%) cas. Pour les PAI de type 2, aucun plasmocyte IgG4 positif n’était vu, et les lésions épithéliales granulocytiques étaient observées dans 4/4 (100%) cas. Données cliniques, biologiques et radiologiques Ponction Ponction + Biopsie ampullaire PAI de type 1 n=10 n=11 n=13 PAI de type 2 n=2 n=4 n=4 PAI de type 3 n=5 n=0 n=0 Non contributif n=0 n=2 n=0 Conclusion : Dans notre série, le rendement diagnostique de l’échoendoscopie avec ponction était de 88%. L’échoendoscopie avec ponction pancréatique et biopsie ampullaire permettait le diagnostic positif et l’identification des sous-types de PAI dans tous les cas. Les PAI initialement inclassées étaient finalement des PAI de type 1 séronégatives ou des PAI de type 2 sans maladie inflammatoire chronique de l’intestin. Références : 1-International consensus diagnostic criteria for autoimmune pancreatitis : guidelines of the International Association of Pancreatology. Pancreas. 2011 ; 40 : 352-8. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8124 La dilatation congénitale des voies biliaires (DCVB) de type II selon Todani : une maladie exceptionnelle pas si facile à traiter : la série de l’Association Française de Chirurgie (AFC) M. Ouaissi (1), E. Ragot (2), A.-R. Kianmanesh (3), J. Belghiti (4), G. Mentha (5), M. Adham (6), R. Troisi (7), S. Truant (8), F.-R. Pruvot (8), L. Duguet (9), F. Paye (2), L. Bresler (10), G. Nuzzo (11), M. Falconi (12), N. Demartines (13), J.-Y. Mabrut (6), J.-F. Gigot (14) P.120 Corrélation échoendoscopie et cholangiopancréatographie rétrograde endoscopique (CPRE) dans la pathologie biliaire lithiasique A. Lamine Sejai (1), H. El Boujnani (1), M. El Yousfi (1), I. Mellouki (1), N. Aqodad (1), M. Elabkari (1), D.-A. Benajah (1), A. Ibrahimi (1) (1) Fès, MAROC. diverticulaire latérale de la voie biliaire principale (VBP) ou des canaux hépatiques proximaux et représente <5% de toutes les DCVB. Nous rapportons la plus grande série mondiale. Patients et Méthodes : Sur 350 patients porteurs d’une DCVB de type I à IV, 5,4% (n = 19) étaient de type II dans cette série multicentrique rétrospective de l’AFC. Résultats : L’âge médian était de 42,5 ans (0,1-81 ans), la majorité étant des adultes (89,5%). Le sexe ratio (F/H) était de 3,75/1. Des antécédents hépatobiliaires existaient chez 10,5% des patients. Vingt et un pourcent étaient asymptomatiques et le délai moyen entre les symptômes et le diagnostic était de 10±18,2 mois. Les symptômes les plus fréquents étaient la douleur (57,9%) et l’ictère (15,8%). Le geste chirurgical a consisté chez les patients avec une localisation pédiculaire haute (n = 11) en une exérèse simple du diverticule (n = 6), étendu à la VBEH (n = 4) et une hépatectomie gauche. Un adénocarcinome a été découvert à l’examen anatomopathologique final chez un patient. Chez les patients avec une localisation pédiculaire moyenne ou basse (n = 8), le geste chirurgical a consisté en une exérèse simple du diverticule (n = 4), étendu à la VBEH (n = 3) et une DPC (n = 1). L’exérèse a été incomplète chez 2 patients. Aucun décès péri-opératoire n’était rapporté. Les suites opératoires étaient simples dans 84.2%. Les complications consistaient en une angiocholite et deux fistules biliaires. Sur un suivi médian de 12 mois, 11 patients avaient un résultat excellent selon le score de la Mayo Clinic. Conclusion : La série AFC confirme que la DCVB de type II est une affection rare (5.4% de la série globale) et constitue la plus grande série mondiale connue. La DCVB est située en position pédiculaire haute chez 58% des patients. La diverticulectomie simple nécessite cependant l’exérèse associée de la voie biliaire dans la moitié des cas. Introduction : La pathologie biliaire lithiasique est une affection très répondue dont le diagnostic radiologique reposait sur l’échographie abdominale. Néanmoins, dès l’avènement de l’imagerie par résonance magnétique (IRM), ce diagnostic est devenu plus précis. Actuellement, l’échoendoscopie (EE) est le moyen diagnostique le plus performant. Le but de notre travail est d’évaluer la corrélation entre l’échoendoscopie et CPRE dans la pathologie biliaire lithiasique. Matériels et Méthodes : c’est une étude rétrospective s’étendant du Janvier 2010 à Août 2013 où 53 patients ont bénéficié d’une EE pour suspicion de LB. La confirmation diagnostique était obtenue par la réalisation de la cholangiographie rétrograde perendoscopique (CPRE) chez 33 patients. Résultats : nous avons une confirmation diagnostique chez 33 patients, leur âge moyen est de 56,6 ans et leur sex-ratio est de 1,34 F/H.Vingt neuf patients était symptomatique (87,8%). Vingt trois patients avaient une cytolyse (69,6%) et 22 avaient une cholestase associée à la cytolyse (66,6%). Vingt neuf de nos patients avaient une échographie abdominale (87,8%) et tous avaient une dilatation des voies biliaires. L’échographie n’a objectivé une lithiase du cholédoque que chez 10 patients (30,3%). La TDM était réalisée chez 15 patients (45,4%), objectivant une dilatation des voies biliaires dans la totalité des cas mais les lithiases n’étaient détectées que chez 11 patients. L’IRM était faite chez 9 patients, mettant en évidence des microlithiases sans dilatation des voies biliaires dans 3 cas, une dilatation sans obstacle dans 3 cas et sur calcul dans 6 cas. L’échoendoscopie était réalisée chez 53 patients, objectivant une dilatation des voies biliaires avec des calculs du cholédoque chez 45 patients (84,9%).Six cas de dilatation sans obstacle étaient observés (11,3%). Elle est revenue normale dans 2 cas (3,7%). La CPRE était réalisée chez 31 objectivant une dilatation des voies biliaires sur obstacle lithiasique dans 21 cas (67,7%). Huit cas de dilatation sans obstacle et une CPRE normale ont étaient également observés. Conclusion : La corrélation entre EE et CPRE était excellente avec un coefficient de concordance>0,6 (Kappa = 1) et p = 0,001. Ainsi la sensibilité et la spécificité diagnostique de l’EE étaient de 100%. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8185 Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8459 (1) Marseille; (2) Paris; (3) Reims; (4) Clichy-la-Garenne; (5) Genève, SUISSE; (6) Lyon; (7) Gand, BELGIQUE; (8) Lille; (9) Brysur-Marne; (10) Vandoeuvre-lès-Nancy; (11) Rome, ITALIE; (12) Vérone, ITALIE; (13) Lausanne, SUISSE; (14) Bruxelles, BELGIQUE. Introduction : La DCVB de type II est une dilatation JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS P.119 POSTERS 99 JFHOD2014 / JEUDI 20 MARS 100 P.121 P.122 B. Coulibaly (1), S. Bellon (1), J.-P. Arpurt (1), S. Bramli (1) B. Bournet (1), M. Daudé (1), J. Selves (1), D. Grand (1), M. Danjoux (1), F. Muscari (1), N. Carrere (1), P. Cordelier (1), L. Buscail (1) Prise en charge échoendoscopique des pseudokystes pancréatiques. Expérience d’un centre hospitalier général (1) Avignon. Introduction : Les pseudokystes pancréatiques sont des collections de liquide pancréatique pur ou mêlé de sang ou de nécrose. Ils surviennent le plus souvent au décours d’une pancréatite aigue nécrotique. Lorsqu’il y a une indication de drainage cela peut se faire par voie endoscopique si la lésion est au contact de la paroi gastrique ou duodénale. L’avènement de l’échoendoscopie interventionnelle a révolutionné leur prise en charge permettant de choisir au mieux le point de ponction et de minimiser la morbidité endoscopique. Patients et Méthodes : Nous rapportons notre expérience à propos de28 cas de drainage de pseudokystes sous guidage écho endoscopique ; Il s’agit d’un travail rétrospectif allant de 2010 à 2013 La population étudiée a un âge moyen de 58 ans. Résultats : Nous avons posé tantôt 2 prothèses « double queue-de-cochon » (14 patients) tantôt une prothèse métallique couverte type « diabolo » (12 patients). Le volume moyen des collections drainées était de 9 cm. Le taux de réussite a été de 92%. Le taux de complications de7%. Le taux de récidive de 7%. Conclusion : Ces résultats sont comparables à ceux qui sont publiés dans la littérature ce qui nous permet de recommander aux praticiens des hôpitaux généraux maitrisant l’endoscopie interventionelle avec échange de fils guides et disposant d’un échoendoscope de se familiariser avec cette technique. En revanche le petit nombre de patients ne permet pas pour l’instant de recommander l’utilisation de prothèses métalliques couvertes au dépend des doubles queues-de-cochon. POSTERS Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8602 Intérêt de la recherche de la mutation de l’oncogène KRAS pour le diagnostic de malignité des TIPMP à haut risque de dégénérescence (1) Toulouse. Introduction : Les études menées sur pièce de résection chirurgicale ont démontrées que la mutation de l’oncogène KRAS est présente dans 60 à 85 % des TIPMP qu’elles soient dégénérées ou non, et qu’elles atteignent les canaux secondaires ou le canal principal ou les deux. Néanmoins, peu de données existent sur l’analyse du liquide pancréatique ou kystique dans le cadre du bilan pré-thérapeutique des TIPMP, en particuliers celles avec suspicion de dégénérescence. Le but de cette étude était d’apprécier la valeur prédictive en terme de malignité de la recherche de la mutation KRAS dans le suc pancréatique ou le liquide de ponction de TIPMP à haut risque de dégénérescence. Patients et Méthodes : entre 1999 et 2012, 31 patients (H : 23, F : 8 ; âge moyen : 70 ans ext. 57 - 85 ans) porteurs de TIPMP soit du canal principal ou mixtes (n = 20) soit des canaux secondaires avec critères « inquiétants » (taille > 3 cm, nodules pariétaux, épaississement de la paroi) (n = 11) ont été inclus. Le prélèvement était fait par CPRE (n = 11) ou par cytoponction dirigée sous échoendoscopie (n = 20) avant toute décision thérapeutique. L’analyse de la mutation KRAS (codons 12 et 13) était faite par RFLP + séquençage direct puis par Taqmann discrimination allélique à partir de 2010. Une résection a pu être possible dans 12 cas, les autres patients n’ont pu être opérés pour des raisons de co-morbidité et/ou score ASA > 3 mais ont été suivis (suivi clinique et paraclinique avec une médiane 45 mois). Résultats : L’intervention chirurgicale et/ou le suivi des patients ont révélés une TIPMP dégénérée dans 20 cas, une dysplasie de haut grade était présente dans 4 cas, une dysplasie de bas grade dans 3 cas et un adénome dans 4 cas. L’analyse de KRAS était possible chez tous les patients avec présence d’une mutation du codon 12 dans 58% des TIPMP. Parmi ces 18 cas, 13 (72%) avaient (ou ont développé) une TIPMP dégénérée. Une mutation de KRAS était présente chez 58 % des patients avec dysplasie et 25% des patients avec adénome. Les performances de l’analyse de KRAS pour le diagnostic de malignité des TIPMP étaient : Sensibilité 65%, Spécificité 54%, valeur prédictive positive 72%, valeur prédictive négative 46% et précision 61% Conclusion : Dans les cas des TIPMP à haut risque de dégénérescence (TIPMP mixtes ou des canaux secondaires avec «signes inquiétants» cliniques et radiologiques) la présence d’une mutation de l’oncogène KRAS dans le suc pancréatique ou le liquide de ponction du kyste permet de prédire une forme dégénérée dans 72% des cas et une forme dégénérée ou en dysplasie de haut grade dans 83% des cas. La spécificité de cette recherche ne dépasse cependant pas 50% en raison de faux négatifs et soulignant l’intérêt de la recherche d’autres marqueurs moléculaires comme GNAS dans cette indication. Remerciements, financements, autres : Financement pour une partie par STIC Inca et une autre partie INSERM. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8853 CO.74 B. Napoléon (1), A.-I. Lemaistre (1), B. Pujol (1), F. Caillol (2), M. Giovannini (2) C. Briquez (1), L. Vuitton (1), N. Badet (1), M. Lavy (1), S. Valmary-Degano (1), A.-L. Parmentier (1), B. Heyd (1), F. Mauny (1), S. Koch (1), E. Delabrousse (1) La microscopie confocale est-elle performante pour l’évaluation diagnostique des kystes pancréatiques ? Etude CONTACT 2 (1) Lyon; (2) Marseille. Introduction : In vivo et en temps réel, au cours d’une procédure d’échoendoscopie avec ponction (EE-P). Une étude prospective multicentrique française (étude CONTACT 2012-A00320-43), a pour objectif d’évaluer les performances de la nCLE pour le diagnostic des kystes pancréatiques uniques chez des patients sans pancréatite chronique avérée, ni communication évidente en imagerie. Deux critères d’interprétation paraissant très spécifiques avaient été évalués lors d’études précédentes (INSPECT, CONTACT 1) : la papille pour le diagnostic de TIPMP, le maillage vasculaire superficiel (MVS) pour le diagnostic de cystadénome séreux (CS). Deux nouveaux critères : champ de particules brillantes pour le diagnostic de pseudokyste (PK) et bordure épithéliale pour celui de cystadénome mucineux (CM) ont été mis en évidence lors de CONTACT 1. Le but de CONTACT 2 est d’évaluer rétrospectivement les performances de la nCLE pour le diagnostic de nature des kystes pancréatiques en se basant sur l’ensemble de ces critères. Matériels et Méthodes : 31 patients ont été inclus de Juin 2012 à Avril 2013, dans 3 centres français. Durant une procédure d’EE-P la minisonde AQ-Flex 19 était introduite dans une aiguille 19G et des vidéos en temps réel de la paroi du kyste étaient enregistrées. Le kyste était ensuite vidé et le liquide analysé (cytologie, dosages d’amylase et d’ACE). Le diagnostic final (13 CS, 7 Pk, 5 TIPMP, et 6 CM) était retenu sur l’analyse histologique du spécimen chirurgical (n = 6), sur un diagnostic cytologique formel (n = 16) ou par consensus entre les 5 investigateurs, basé sur l’histoire clinique du patient, l’EE et l’analyse du liquide (n = 9). Dans une première phase, les investigateurs (5 experts) revoyaient individuellement les enregistrements d’endomicroscopie confocale des 31 cas, et proposaient un diagnostic, CS, PK, TIPMP ou CM. En l’absence de visualisation des critères définis le diagnostic retenu était indéterminé. L’accord inter-observateur était évalué. Dans une seconde phase, les investigateurs ont revu uniquement les cas pour lesquels une discordance était observée, pour établir, si possible, un consensus. Résultats : L’accord entre les observateurs était total dans 35% des cas. Les investigateurs sont parvenus à un consensus final dans tous les cas discordants avec un diagnostic porté dans 54% des cas, 46% restant indéterminés. En comparaison avec le diagnostic final, la spécificité des critères nCLE retenus a été de 100% pour les diagnostics de CS, de PK et de kyste mucineux. La différenciation entre TIPMP et CM était moins performante (spécificité 67%). La concordance inter-observateur pour la différenciation des kystes mucineux versus non-mucineux était bonne (kappa = 0,63). Conclusion : Basée sur les quatre signes définis, la sensibilité de nCLE pour diagnostiquer la nature des kystes pancréatiques est moyenne, 46% des lésions restant indéterminées. L’excellente spécificité permet toutefois d’envisager un fort impact clinique en présence de ces signes. Une validation prospective des performances de la nCLE est maintenant nécessaire. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8250 Suivi prospectif de 100 panniculites mésentériques diagnostiquées au scanner abdomino-pelvien : quel suivi pour nos patients ? (1) Besançon. Introduction : La panniculite mésentérique (PM) est un processus inflammatoire aspécifique affectant le pédicule adipeux du mésentère, asymptomatique ou parfois révélé par de la fièvre, des douleurs abdominales, des troubles du transit ou des vomissements. Son diagnostic est scannographique et se défini par une augmentation de la densité de la graisse mésentérique appelée « misty mesentery » associée à des nodules tissulaires au sein de cette infiltration. Une pseudocapsule hyperdense qui circonscrit le mésentère inflammatoire et/ou un halo graisseux autour des vaisseaux et des nodules appelé « fat ring sign » peuvent également être présents. Des études antérieures suggèrent une association entre la PM et des pathologies néoplasiques, notamment le lymphome, mais aussi des affections abdominales aigues, des pathologies infectieuses ou inflammatoires. Cependant les données sont hétérogènes et majoritairement rétrospectives. Finalement, la prise en charge immédiate et le suivi des patients sont mal codifiés. L’objectif de notre étude était de connaître la prévalence des cancers chez les patients présentant une PM au scanner abdomino-pelvien, et d’étudier l’évolution clinique et radiologique chez les patients. Matériels et Méthodes : Notre étude a été menée de manière prospective et descriptive, dans un centre hospitalier régional universitaire français. Tous les scanners réalisés entre Janvier 2012 et Février 2013 avec un diagnostic de PM ont été répertoriés. Le diagnostic de PM était défini par la présence d’un misty mesentery et de nodules tissulaires infra-centimétriques, et par l’absence d’envahissement des structures vasculaires et des anses digestives. Les caractéristiques cliniques et radiologiques des patients atteints de PM ont été collectées, et ceux atteints d’une PM isolée ont été suivis en consultation par un gastro-entérologue. Un bilan initial à la recherche d’une pathologie associée, notamment néoplasique, était réalisé puis un suivi prospectif de 1 an a été proposé. Résultats : Une PM a été diagnostiquée chez 100 patients consécutifs parmi les 9027 scanners abdominaux réalisés pendant la période de l’ étude (1,1% des scanners). Cinquantequatre patients (54%) étaient atteints d’un cancer dont 12 mélanomes (22%) et 11 lymphomes (20%). Pour 35/54 patients la PM était découverte de façon concomitante au cancer, et pour 7/54 patients la PM était découverte lors du suivi du cancer. Vingt-deux patients étaient atteints d’une PM associée à une pathologie abdominale aigue (anévrismes de l’aorte, coliques néphrétiques, pancréatite) et 24 patients étaient atteints d’une PM isolée. Parmi ces patients et au cours du suivi prospectif un seul cancer a été diagnostiqué dans l’année qui suivait le diagnostic de PM, et il s’agissait d’un carcinome basocellulaire de la paupière. Concernant les caractéristiques radiologiques des PM : une pseudo capsule était présente dans 58 % des cas, un halo graisseux dans 63 % des cas et une latéralisation à gauche dans 88 % des cas. Il n’y avait pas de différence significative entre les caractéristiques scannographiques des PM selon qu’elles étaient associées ou non à un cancer. Conclusion : Cette série est la plus large décrivant de façon prospective la PM diagnostiquée au scanner, et la première qui propose un suivi prospectif des patients. La PM est dans notre étude fréquemment associée aux cancers, en majorité des mélanomes et des lymphomes, toujours diagnostiqués de façon concomitante ou avant la PM. La forte prévalence du mélanome suggère l’intérêt d’un examen dermatologique lors du bilan initial. Cependant les données du suivi nous indiquent que si aucun cancer n’est connu au moment du diagnostic il ne semble pas se développer de cas incident. Ces éléments paraissent rassurants et permettront peut être dans le futur de réduire la surveillance chez les patients asymptomatiques. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8917 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS CO.73 COMMUNICATIONS ORALES 101 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS COMMUNICATIONS ORALES 102 CO.75 CO.76 J. Hochberger (1), E. Wedi (1), J. Huppertz (1), E. Kruse (2), M. Delvaux (1) E. Ben Soussan (1), C. Pauphilet (1), J.-F. Lefebvre (1), B. Mader (1), D. Bonnel (1) (1) Strasbourg; (2) Hildesheim, ALLEMAGNE. (1) Paris. Introduction : La dissection sous-muqueuse endoscopique Introduction : Plusieurs études ont rapportées l’intérêt potentiel d’un abord trans-hépatique ou trans-bulbaire échoendoscopique chez des patients ictériques en rapport avec une sténose biliaire maligne, après échec de la CPRE. Cette étude a évalué de façon prospective la faisabilité et la morbidité à court et long terme de la pose d’une prothèse biliaire métallique par voie écho-endoscopique et trans-bulbaire chez des patients ictériques, après échec du drainage endoscopique rétrograde. Patients et Méthodes : De novembre 2009 à septembre 2013, vingt trois patients (H/F = 12/11 ; âge moyen = 70,6 ans) présentant une sténose maligne (n = 22) ou bénigne (n = 1) de la voie biliaire principale ont été inclus pour un drainage écho-endoscopique avec pose par voie trans-bulbaire d’une prothèse biliaire. Trois patients avec une carcinose péritonéale (n = 2) ou une infiltration diffuse de la vbp ont été exclus lors de l’écho-endoscopie, et drainés par voie radiologique. Les causes d’échecs du drainage endoscopique rétrograde étaient la présence d’une sténose duodénale (n = 17) traitée préalablement par prothèse et un échec de cathétérisme de la voie biliaire (n = 6). La procédure comprenait : 1) la ponction à l’aiguille de 19 g de la voie biliaire principale en position transbulbaire, 2) l’opacification des voies biliaires et la mise en place d’un fil guide dans les voies biliaires ou en trans-papillaire 3) l’élargissement de l’orifice de ponction au cystostome puis la pose d’une prothèse biliaire métallique partiellement couverte. Le succès technique, la morbidité et la mortalité liée au geste ont été évalués dans cette étude. Résultats : Le succès thérapeutique était de 20/23 (87%). Les échecs survenaient lors de la procédure de pose de la prothèse, après opacification des voies biliaires. Les 3 patients ont été drainés le jour même par voie radiologique. Des complications majeures sont survenues dans 6 cas (26%) et un patient est décédé des complications post procédure. Les complications comprenaient un pneumopéritoine (n = 3) avec emphysème sous cutané dans un cas. Une hémorragie digestive (n = 2) survenue à J4 au niveau de l’anastomose cholédoco-bulbaire et traitée par adrénaline et à S2 nécessitant une embolisation et le retrait de la prothèse. Un patient a présenté une infection rétropéritonéale avec pancréatite et fistulisation colique. Ce patient est décédé à M4. Au long cours, une obstruction de prothèse est survenue à M3, traitée par pose d’une nouvelle prothèse et une migration intra-gastrique de la prothèse à M9 a été traitée par mise en place d’une nouvelle prothèse. Conclusion : Le drainage trans-bulbaire de la voie biliaire principale par voie écho-endoscopique est une alternative intéressante en cas d’échec du drainage endoscopique. Toutefois, des complications sévères sont possibles, ce qui incite à réserver cette technique à des endoscopistes experts. La place de la radiologie interventionnelle chez ces patients reste à discuter et semble dépendre de l’expertise des opérateurs au sein de chaque centre. Dissection sous-muqueuse de larges tumeurs sessiles du rectum et du sigmoïde : résultats d’une expérience monocentrique chez 113 patients (ESD) est aujourd’hui reconnue comme un traitement efficace des tumeurs sessiles du rectum et du côlon mais cette technique longue et difficile reste réservée à quelques centres spécialisés. L’ESD permet la résection en un seul bloc de ces tumeurs et donc un examen histologique précis des marges de résection ainsi que de la totalité de la pièce pour évaluer le degré d’invasion de la lésion et le caractère complet de la résection. Dans cette étude nous analysons les indications, conditions techniques de réalisation et résultats cliniques de 116 ESD. Patients et Méthodes : De 2006 à 2013, tous les patients présentant une indication de résection d’une tumeur sessile du rectum ou du côlon sigmoïde ont été inclus dans une cohorte prospective. Les données cliniques des patients, les conditions techniques de la résection par ESD, les résultats immédiats et le suivi des patients étaient systématiquement enregistrés. Résultats : Cent seize ESD ont réalisées chez 113 patients (Age médian 68 ans (extrêmes 47-90 ans), 41 femmes, 72 hommes). Chez un patient, 3 lésions ont été réséquées en deux séances. Chez 15 patients, une première résection avait été tentée par mucosectomie (13,3%) et 7 patients présentaient une récidive après résection chirurgicale transanale (6,2%). Soixante-une lésions étaient situées dans le rectum (52,6%), 36, au niveau de la jonction recto-sigmoïdienne (31,0%) et 19, du côlon sigmoïde (16,4%). Une résection en bloc (une seule pièce) était obtenue pour 107 lésions (92,2%). Les marges de section passaient en tissu sain pour 80 d’entre elles (R0 - 69%), n’étaient pas analysables à cause d’artéfacts dus au courant de section pour 5 (4,3%) et passaient en tissu tumoral pour 22 lésions (R1 - 20,6%), correspondant tous à des adénomes en dysplasie de bas grade. La taille de la pièce de résection après fixation était comprise entre 2,5x1,5 cm et 19,0x13,9 cm. L’examen anatomo-pathologique retrouvait 17 adénocarcinomes (14,7%), dont 6 intramuqueux (pTis - 5,2%), 1 tumeur neuroendocrine et 1 lymphome (1,7%). Quarante lésions correspondaient à des adénomes en dysplasie de bas grade (34,5%) et 57, à des adénomes en dysplasie de haut grade (49,1%). Le suivi médian était de 550 jours (17-2362 jours). Deux patients sont décédés de causes sans rapport avec la tumeur rectale et 7 patients ont été opérés pour des adénocarcinomes pT1. Aucun patient n’a présenté une récidive et chez un patient, un adénome de 6 mm était réséqué à côté de la cicatrice d’ESD, lor du contrôle 12 mois après celle-ci Quatre perforations ont été observées pendant ou après l’ESD (3,5 %) et ont été traitées médicalement. Chez un patient, l’ESD était compliquée d’une explosion due à une accumulation de gaz méthane et le patient était opéré. Cinq patients présentaient un saignement modéré, aucun ne nécessitant de transfusion (4,4%). Conclusion : L’ESD est un traitement efficace des tumeurs sessiles de grande taille du rectum et du sigmoïde, même chez des patients présentant une récidive après mucosectomie ou résection chirurgicale trans-anale. Le nombre élevé d’adénocarcinomes ou d’adénomes en dysplasie de haut grade (63%) justifie de tenter chez tous les patients d’obtenir une résection en bloc permettant une meilleure analyse des marges de section. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8830 Drainage trans-bulbaire avec pose de prothèse par voie échoendoscopique des sténoses biliaires : résultats à long terme d’une série prospective Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8991 CO.78 G. Rahmi (1), S. Tanaka (2), T. Ishida (2), Y. Morita (2), Y. Ohara (2), T. Yoshizaki (2), T. Toyonaga (2), T. Azuma (2) E. Bories (1), F. Poizat (1), F. Caillol (1), C. Pesenti (1), C. de Chaisemartin (1), G. Monges (1), J.-R. Delpero (1), M. Giovannini (1) Efficacité de la dissection sous-muqueuse endoscopique pour le traitement des tumeurs colorectales superficielles résiduelles ou récidivantes après mucosectomie première : une expérience japonaise Résection endoscopique des cancers colorectaux comportant un envahissement sous-muqueux : évaluation rétrospective monocentrique (1) Paris; (2) Kobé, JAPON. (1) Marseille. Introduction : La dissection sous-muqueuse endoscopique Introduction : Le but de cette étude était d’évaluer l’efficacité de la résection endoscopique (RE) des carcinomes colo-rectaux comportant un envahissement sous-muqueux. Patients et Méthodes : Les données des patients présentant un carcinome colo-rectal comportant une infiltration sousmuqueuse réséqué endoscopiquement entre 2006 et 2012 ont été rétrospectivement examinées. L’infiltration sous-muqueuse a été classée selon la classification de Paris1. Les patients présentant un cancer infiltrant la sous-muqueuse sur plus de 1000µm ou inférieur à 1000µm avec facteurs de mauvais pronostiques (budding, peu différenciée, embols lympho-vasculaires) ont été proposé pour une chirurgie complémentaire tandis qu’une surveillance était proposée en cas de tumeur sm1 sans critères péjoratifs. Résultats : Quarante et un patients (16 femmes, âge moyen = 30 ans [35-88] ) ont bénéficié d’une RE pour 43 adénocarcinomes avec infiltration sous-muqueuse (rectum = 17, colon = 26), selon une technique de mucosectomie (n = 35 ; 81,5%), de dissection sous-muqueuse (n = 5 ; 11,5%) ou hybride (n = 3 ; 7%). Le diamètre médian était de 30 mm (10-50 mm). La RE était macroscopiquement complète dans tous les cas, monobloc seulement dans 51%. La morbidité était de 14% (hémorragie = 4, perforation = 2), traitée médicalement dans tous les cas. L’examen histologique était en faveur d’un adénocarcinome bien ou modérément différencié respectivement dans 49% et 35% (7 données manquantes). Un budding, des embols vasculaires ou lymphatiques étaient présent respectivement dans 5%, 11% et 2%. La marge profonde était jugée suffisante dans seulement 58%. Les marges latérales étaient saines dans 77% des lésions évaluables, après résection monobloc. L’infiltration sousmuqueuse était sm1, sm2 ou sm3 respectivement dans 32%, 28% et 5%. Dans 15 cas (35%), il n’était pas possible de préciser le niveau de l’infiltration sous-muqueuse (smx). Un suivi après résection endoscopique était disponible pour 29 patients (71%) : - Une résection chirurgicale complémentaire était indiquée pour 20 patients (sm1 = 1, sm2 = 7, sm3 = 1, smx = 11). Onze patients (27%) ont été opérés (4 sm2, 6 smx, 1 sm1 budding+), 9 patients surveillés (contre-indication opératoire ou refus). En cas de chirurgie complémentaire, aucun tissu adénomateux résiduel n’a été retrouvé sur le site de résection mais 2 patients traités pour un cancer rectal présentaient des métastases ganglionnaires : pT0N0 = 9, pT0N1 = 1, pT0N2 = 1. Aucun de ces patients n’avait récidivé à la fin du suivi. - Dix-huit patients ont donc été suivis pendant une durée médiane de 27 mois (4-73 mois) : sm1 = 9, sm2 = 3, sm3 = 1, smx = 5. Une récidive locale a été trouvée dans seulement 1 cas (5%) traitée endoscopiquement. Aucune récidive métastatique n’a été observée. Conclusion : La RE est un traitement sûr et efficace des adénocarcinomes colo-rectaux avec infiltration sous-muqueuse. Les récidives locales sont rares et traitables endoscopiquement dans la grande majorité des cas. Une résection complète macroscopique semble supérieure à l’examen histologique pour prédire la résection R0. Une résection monobloc doit être privilégiée pour améliorer la qualité de l’analyse histologique (marges profondes, envahissement sous muqueux). En cas d’infiltration sous-muqueuse dépassant 1000µm, le risque d’envahissement ganglionnaire doit faire indiquer une chirurgie complémentaire. Références : (1) Update on the paris classification of superficial neoplastic lesions in the digestive tract. Endoscopy 37, 570-578 (2005). (ESD) permet la résection en bloc des tumeurs colorectales superficielles. L’objectif de l’étude était d’évaluer l’efficacité de l’ESD pour le traitement des tumeurs colorectales superficielles résiduelles après mucosectomie première, et de rechercher des facteurs prédictifs de la difficulté de la procédure. Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective sur 28 patients consécutifs, adressés à l’Hôpital Universitaire de Kobe au Japon, entre décembre 2008 et juillet 2013, pour le traitement d’une tumeur colorectale superficielle résiduelle ou récidivante après mucosectomie première. Le Flush knife (Fujinon Optical Co, Tokyo, Japan), était utilisé pour tous les patients. Il s’agit un couteau diathermique permettant l’injection de sérum physiologique tout au long de la dissection, grâce à une pompe spécifique. Résultats : Sur 28 patients (66.5±9 ans, 15 hommes), 27 ont été traités par ESD. Ce traitement n’a pas été possible pour une lésion située dans le colon sigmoïde en raison d’une fibrose sévère et d’un positionnement difficile de l’endoscope. La localisation était colique dans 21 cas et rectale dans 7 cas. Le diamètre médian de la pièce de résection était de 38 mm [10-180] et de la tumeur de 17.5 (4-68). Le durée médiane de la procédure était de 63 min [22-248]. Aucune lésion n’était correctement surélevée lors de l’injection sous-muqueuse en raison d’une fibrose plus ou moins importante. Dans 3 cas, un capuchon plus étroit (ST hood, Fujinon) a facilité la dissection. Il n’y a eu aucune complication hémorragique ou perforation immédiate. Une perforation retardée (le lendemain de l’ESD) a été traité chirurgicalement. Le taux de résection en bloc R0 était de 100% et l’analyse histologique a montré un taux de résection R0 curative de 92,8% (8 adénomes dysplasiques ; 17 adénocarcinomes bien différentiés sans envahissement lymphovasculaire, intra-muqueux ou avec un envahissement de la sous-muqueuse <1000 μm ; et 1 tumeur carcinoïde). L’ESD n’était pas curative pour un patient en raison d’un adénocarcinome envahissant la sous-muqueuse profonde (>3000 μm). Ce patient a eu une résection colique complémentaire par voie coelioscopique. Le seul facteur prédictif significativement associé à une durée de procédure longue (>90 min), reflétant la difficulté du geste, était le nombre de mucosectomie avant l’ESD. Ainsi pour les patients traités préalablement par plus de 1 mucosectomie (pour la lésion initiale puis des lésions résiduelles), le temps de procédure était plus souvent long (67% vs 11% pour 1 mucosectomie, p = 0.006). La taille de la tumeur n’était pas un facteur influençant la durée de la procédure. Le suivi médian était de 22 mois (3-41) et aucun patient n’a présenté de récidive tumorale. Conclusion : L’ESD pratiquée dans un center expert est sure et efficace pour le traitement des tumeurs colorectales résiduelles après mucosectomie. La difficulté de la procédure est en rapport avec la fibrose dans la sous-muqueuse, en particulier lorsqu’il existe plusieurs tentatives préalables de résections par mucosectomie. Remerciements, financements, autres : Etude réalisée lors d’un séjour à l’Hôpital Universitaire de Kobe du Dr Rahmi en tant que «Visitor Researcher». Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8315 Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8398 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS CO.77 COMMUNICATIONS ORALES 103 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS COMMUNICATIONS ORALES 104 CO.79 CO.80 S. Boyer (1), G. Boschetti (1), E. Guillot (1), D. Marion (1), C. Armanieu (1), B. Flourié (1), P.-J. Valette (2), S. Nancey (1) A. Buisson (1), C. Hordonneau (1), J. Scanzi (1), F. Goutorbe (1), C. Borderon (1), V. Petitcolin (1), B. Pereira (1), G. Bommelaer (1) Intérêt de l’injection de produit de contraste par rapport à l’échographie conventionnelle dans la détection d’une activité inflammatoire au cours de la maladie de Crohn (1) Pierre-Bénite; (2) Lyon. Introduction : L’intérêt de l’échographie de contraste (CEUS) pour identifier les patients avec une maladie de Crohn (MC) active par rapport à l’échographie abdominale conventionnelle n’est pas connu. BUT : Comparer l’apport du CEUS à l’échographie conventionnelle pour détecter et quantifier l’activité inflammatoire intestinale au cours de la MC iléo-colique. Patients et Méthodes : 36 patients (16F, 20H, âge médian 34 ans) avec une MC de localisation L1 ou L3, selon la classification de Montréal ont été prospectivement inclus. L’activité clinique de la maladie était évaluée par le score d’Harvey-Bradshaw (HBI). Une maladie inactive était définie par un score HBI ≤ 4 points. Tous les patients réalisaient dans un intervalle de temps court (médiane 4 jours) i) une entéroIRM (considérée comme la référence pour détecter l’activité de la MC) avec des séquences T2 axiales et coronales, des séquences T1 sans et avec injection de Gadolinium et des séquences de diffusion, ii) une échographie abdominale conventionnelle complétée par une CEUS avec injection de microbulles Sonovue®. Les radiologues séniors qui réalisaient et interprétaient l’échographie conventionnelle et la CEUS n’avaient pas connaissance des résultats de l’activité clinique et de l’activité IRM. Différents paramètres radiologiques étaient systématiquement rapportés (épaisseur de la paroi intestinale, présence d’ulcérations, signe du peigne, intensité de la prise de contraste, hypersignal en T2, différenciation pariétale, type de rehaussement à l’injection de contraste). La CEUS permettait aussi d’obtenir des données quantitatives issues des courbes de rehaussement à l’injection de Sonovue® (pente, aire sous la courbe de rehaussement et temps du pic de rehaussement) grâce au logiciel CHIQ®. Résultats : Parmi, les 27 patients sur 36 en rémission clinique (HBI ≤ 4 points), 15 patients (56%) avaient des signes nets d’activité inflammatoire en entéro-IRM ou en CEUS (avec une paroi épaissie et/ou un rehaussement jugé intense ou très intense). La concordance globale entre les paramètres d’activité inflammatoire évalués en CEUS et ceux obtenus en entéro-IRM était excellente. Le signe du peigne et l’intensité du rehaussement à l’injection de contraste étaient fiables pour détecter l’activité inflammatoire (performances globales de 81 % et 86 %, respectivement). Parmi les données quantitatives après injection de Sonovue®, seule la pente de la courbe était positivement corrélée à l’épaisseur pariétale mesurée en IRM (coefficient de corrélation r = 0,62 ; p<0.001).Une pente≥ 3,2 VI/sec permettait, de façon fiable, d’identifier une MC active en IRM (AUC = 0,75) avec une sensibilité de 66 % et une spécificité de 83 %. Six patients, jugés inactifs en IRM, avaient un épaississement pariétal en échographie conventionnelle (pouvant ainsi être considérés à tort comme actifs). Après injection de Sonovue®, tous avaient une pente de la courbe de rehaussement ≤ 3,2 VI/sec permettant ainsi de « reclasser » ces patients comme inactifs. Conclusion : La CEUS avec ses paramètres qualitatifs (signe du peigne, intensité du rehaussement) et quantitatifs (pente de la courbe de rehaussement) est fiable pour détecter l’activité inflammatoire de la MC iléo-colique. L’injection de contraste pourrait permettre d’éviter de considérer à tort certains patients en poussée sur la base d’un épaississement pariétal détecté en échographie. Ces résultats méritent d’être confirmés sur des effectifs plus larges afin de déterminer le potentiel de la CEUS dans le suivi de patients atteints de MC etl’évaluation de la réponse au traitement. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8377 Entéro-colo-IRM de diffusion dans la détection et l’évaluation de l’activité de la maladie de Crohn : validation prospective d’un index qualitatif et quantitatif chez 130 patients (1) Clermont-Ferrand. Introduction : L’IRM permet d’évaluer l’activité inflammatoire de la maladie de Crohn (MC), mais nécessite l’injection de gadolinium. L’IRM de diffusion, permettant d’éviter cette injection, a montré une efficacité comparable dans la détection et l’évaluation de la MC iléale. Le but de notre travail était de comparer les performances du coefficient apparent de diffusion (ADC), le paramètre quantitatif des séquences de diffusion, par rapport au score MaRIA1,2 (Magnetic Resonance Index of Activity) calculé à partir des séquences injectées (gold standard) ; de définir le meilleur seuil d’ADC pour différencier une maladie active d’une maladie non active ; de valider sur une cohorte indépendante le score DWI-MaRIA, précédemment créé par régression linéaire, dans l’évaluation de l’activité inflammatoire des atteintes iléales de MC. Patients et Méthodes : Au total, 130 patients consécutifs ont été inclus prospectivement. Une entéro-IRM a été réalisée pour chaque patient avec séquences injectés et séquences de diffusion entre Juillet 2011 et décembre 2012. Les patients devaient être à jeûn depuis 4 heures, aucune préparation colique la veille ou de lavement n’étaient réalisés. Seul un produit de contraste oral (500 à 1000 mL de PEG) était ingéré 25 à 40 minutes avant l’examen. L’analyse a été réalisée en découpant l’intestin en 7 segments (jejunum, iléon proximal et distal, colon droit, colon transverse, colon gauche/sigmoïde et rectum) sauf pour les patients opérés. Au total, 848 segments digestifs ont été étudiés. Chaque examen était interprété indépendamment par 2 radiologues en insu de l’activité clinique. Résultats : Parmi les 848 segments étudiés, 175 segments (20,6%) étaient actifs (grêle = 111, colon/rectum = 64) définis par un score MaRIA ≥ 7. En utilisant une courbe ROC, nous avons determiné qu’une valeur d’ADC < 1,9x10³mm²/s permettait d’obtenir une sensibilité et une spécificité de 96,9% and 98,1%, respectivement, pour le colon/rectum, et de 85,9% et 81,6%, respectivement pour l’iléon dans la détection de l’activité inflammatoire. L’ADC était mieux corrélé à l’activité de la maladie, définie par un score MaRIA ≥ 7, que le rehaussement de la paroi après injection de produit de contraste (p<0,001). Le score DWI-MaRIA ( = 1,646 x épaisseur de la paroi intestinal 1,321 x ADC + 5,613 x oedème + 8,306 x ulcération + 5,039) était hautement corrélé au score MaRIA (rho = 0.98) pour les atteintes iléales mais pas pour les atteintes coliques (rho < 0.80). Un score DWI-MaRIA > 8,4 était hautement prédictif d’une maladie active (AUROC = 0,99 ; p = 0,0001) et un score DWI-MaRIA ≥ 12.5 d’une maladie sévère (AUROC = 0,99 ; p = 0,0001). La concordance inter-observateur était forte pour la mesure de l’ADC (corrélation and concordance>0,9 ; p< 0,0001). Conclusion : L’ADC mesurée au cours d’une IRM de diffusion sans préparation colique ni lavement est un outil reproductible et efficace pour différencier une maladie de Crohn active d’une maladie non active, particulièrement dans les atteintes coliques. Le score DWI-MaRIA est désormais un outil validé pour détecter et évaluer l’inflammation iléale dans la maladie de Crohn et pourrait être particulièrement utile dans les essais cliniques. Dans ce contexte, l’entéro-coloIRM de diffusion devrait être employée plus largement dans le suivi des maladies de Crohn et pourrait permettre d’éviter la répétition d’injections de gadolinium en pratique quotidienne. Références : 1. Rimola J, et al. Gut. 2009 ; 58 : 1113-1120. 2. Rimola J, et al. Inflamm. Bowel Dis. 2011 ; 17 : 1759-1768. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8078 Développement d’un indice IRM permettant de quantifier la sévérité de l’inflammation au cours de la maladie de Crohn du grêle Y. Bouhnik (1), M. Zappa (1), V. Abitbol (2), M. Lewin (3), M. Boudiaf (2), J. Cosnes (2), J.-Y. Mary (2) (1) Clichy-la-Garenne; (2) Paris; (3) Villejuif. Introduction : La quantification de la sévérité des lésions inflammatoires au cours de la maladie de Crohn (MC) est un élément clé dans la décision médicale, du fait de la réversibilité potentielle des lésions inflammatoires sous traitement médical. Patients et Méthodes : Une étude transversale prospective incluant 13 centres du GETAID a été menée afin de développer un indice IRM de sévérité de l’inflammation de l’intestin grêle au cours de la MC (CDMR-IS Crohn’s Disease Magnetic Resonance Index of inflammation Severity). Chaque centre a sélectionné chez des patients atteints de MC avec atteinte du grêle, 6 IRM stratifiées sur la sévérité radiologique présumée de l’inflammation : nulle ou minime (2), modérée (2) et sévère (2). Les 78 IRM ont été anonymisées puis copiées sur DVD (MR-DVD) et envoyées au département central de biostatistiques. La méthode des blocs incomplets équilibrés a été utilisée par strate de sévérité présumée de l’inflammation pour redistribuer les MR-DVD aux centres participants en 3 sets successifs à 2 mois d’intervalle, en s’assurant que chaque centre ne recevrait pas l’un des MR-DVD qu’il avait lui-même sélectionné. La lecture des MR-DVD était effectuée dans chaque centre par un binôme unique gastroentérologue - radiologue. Chaque MR-DVD a été lu par 4, 9 et 4 binômes, et chaque binôme a évalué 8, 18 et 8 MR-DVD par grade de sévérité nulle ou minime, modérée et sévère, respectivement, soit un total de 34 lectures de MR-DVD par binôme. La longueur totale et le nombre de segments de grêle malade par tranches de 20 cm ont été notés. Pour chaque segment, les données suivantes ont été relevées : localisation, épaisseur pariétale maximale, diamètre luminal minimal, ulcération profonde sans fistule, hypersignal en T2, intensité (minimemodérée ou sévère) et aspect (homogène ou en couches) du rehaussement pariétal en T1, infiltration de la graisse péridigestive (bords flous ou masse inflammatoire), signe du peigne, sclérolipomatose, adénopathies péri-intestinales, adénopathies péri-vasculaires, abcès et fistule (borgne, interne, entérocutanée). Pour chaque MR-DVD, la sévérité globale de l’inflammation (SGI) a été évaluée quantitativement entre 0 et 100 en utilisant une échelle visuelle analogique. La construction du CDMR-IS a été effectuée par un modèle de régression linéaire multiple à effets mixtes. La variable dépendante était la SGI et les variables indépendantes le nombre de segments dans lesquels chaque signe était observé à un niveau donné, l’épaisseur maximale de la paroi et le diamètre minimal de la lumière intestinale. Binôme et MRDVD ont été pris en compte comme des facteurs aléatoires. Résultats : 438 lectures ont été analysées. La moyenne ± écart-type de la SGI était de 20,7 ± 20,0. Les facteurs prédictifs indépendants de la SGI étaient le nombre de segments avec : intensité minime-modérée du rehaussement en T1 (na), intensité sévère du rehaussement en T1 (nb), tout type de fistule (nc), ulcération profonde sans fistule (nd), signe du peigne (ne) et abcès (nf). Ceci a permis la construction de l’indice CDMR-IS, dont la formule est la suivante : CDMR-IS = 2*na + 3*nb + 3*nc + nd + ne + 4*nf. Ces variables prédictives expliquaient 70 % de la variance de la SGI. Conclusion : Le CDMR-IS est un indice standardisé permettant de quantifier la sévérité de l’inflammation chez les patients atteints de maladie de Crohn avec atteinte du grêle. Des études sont en cours pour valider cet indice dans une nouvelle population et pour étudier sa sensibilité au changement après traitement anti-inflammatoire. Remerciements, financements, autres : GETAID ; Groupe d’Etudes Thérapeutiques dans les Affections Inflammatoires Digestives. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8564 CO.82 Impact de la résection iléo-cæcale sur le microbiote mucosal de patients atteints de la maladie de Crohn : l’étape microbienne vers la rémission ou la récidive S. Mondot (1), P. Lepage (2), P. Seksik (1), N. Vasquez (1), M. Allez (1), J.-C. Soule (1), Y. Bouhnik (3), J.-F. Colombel (4), P. Cattan (1), S. Msika (5), Y. Panis (3), M. Leclerc (2), P. Pochart (1), J. Doré (2), P. Marteau (1) (1) Paris; (2) Jouy-en-Josas; (3) Clichy-la-Garenne; (4) New York, ETATS-UNIS D’AMERIQUE; (5) Colombes. Introduction : La maladie de Crohn (MC) est une maladie multifactorielle caractérisée par des prédispositions génétiques, une réponse immunitaire altérée et un microbiote dysbiotique. 70%-80% des patients atteints vont subir une intervention chirurgicale dans les 20 ans suivant le diagnostic de la maladie. De plus, la récidive précoce des lésions inflammatoires est observée pour 70% de ces patients. Notre étude propose de caractériser les évènements microbiens précoces liés au devenir des patients opérés par l’analyse de la composition du microbiote mucosal de patients MC présentant une atteinte iléale grave nécessitant une résection ileo cécale (RIC) de leur intestin. Patients et Méthodes : La muqueuse iléale de 20 patients MC a été échantillonnée lors de la RIC puis de nouvelles biopsies ont été prélevées six mois après l’opération chirurgicale en bordure de l’anastomose (sus- et sous) comme décrit par Marteau et col.. Les feces de ces patients ont également été collectées. La composition du microbiote ainsi que sa structure ont été analysées à l’aide d’hybridation in situ par fluorescence, de typage électrophorétique et du séquençage haut débit (pyroséquençage) de la molécule d’ARNr 16S. Résultats : La RIC a un impact dramatique sur l’écosystème intestinal microbien. Lors de l’opération, le microbiote associé aux muqueuses des patients présente une dysbiose en partie caractérisée par l’abondance d’α/β Proteobacteria et de Bacilli. Six mois après la RIC, la moitié des patients étaient en récidive de la maladie et présentaient un microbiote mucosal enrichi en bactéries appartenant à la famille des Lachnospiraceae. La récidive de la maladie était caractérisée par une augmentation des proportions d’Enterococcus durans tandis que le microbiote en rémission présentait des pourcentages plus élevés de Dorea longicatena et Bacteroides plebeius. Le devenir de la maladie semble donc être associé à une dysbiose bactérienne mais au-delà d’une modification de composition, des différences structurelles importantes ont aussi été observées. Ainsi, le microbiote en récidive était composé de six communautés bactériennes (réseaux de corrélations) faiblement corrélées entre elles. A l’inverse, le microbiote des patients en rémission à 6 mois présentait une structure composée de cinq communautés présentant un degré très supérieur d’interconnectivité. Enfin, la composition du microbiote colonisant l’iléon-terminal et la sous-anastomose six mois après la RIC était différente chez le patient MC en récidive. Conclusion : La résection ileo-caecale conduit à de profondes modifications de l’écosystème intestinal microbien. La re-colonisation bactérienne après RIC semble avoir un fort impact sur le devenir de la maladie. Les nouvelles conditions physiologiques à la muqueuse pourraient favoriser l’implantation de microbiotes particuliers, une continuité dans la re-colonisation de l’anastomose semblant être un facteur essentiel pour freiner la récidive. Le développement d’un microbiote synthétique composé d’un consortium d’espèces montrant un fort degré d’inter-connectivité pourrait constituer une piste intéressante afin de favoriser la restauration de l’homéostasie intestinale chez le malade MC. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8591 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS CO.81 COMMUNICATIONS ORALES 105 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS COMMUNICATIONS ORALES 106 CO.83 Identification d’une nouvelle population de lymphocytes T régulateurs humains spécifiques de Faecalibacterium prausnitzii. Rôle dans la prévention ou le contrôle des MICI G. Sarrabayrouse (1), C. Bossard (1), G. Meurette (1), L. Potiron (1), K. Asehnoune (1), F. Altare (1), H. Sokol (2), F. Jotereau (1) (1) Nantes; (2) Paris. Introduction : L’impact du microbiote intestinal en santé humaine est établi mais mal compris. Chez la souris, des données récentes ont montré que des bactéries commensales du genre Clostridium induisent dans la muqueuse colique le développement de lymphocytes T régulateurs (Treg) Foxp3 sécréteurs d’IL-10 et que ces cellules jouent un rôle majeur dans la prévention des MICI (1). Ces données, et la fréquente spécificité de ces cellules pour des bactéries du microbiote, conduisent à penser que l’induction des Treg du colon dépend de la reconnaissance d’antigènes bactériens. Chez l’homme, un déséquilibre du microbiote est associé aux MICI, mais les mécanismes impliqués sont mal connus. De plus, contrairement à la souris, la contribution des Treg Foxp3 dans la prévention des MICI n’est pas claire, suggérant que d’autres cellules ou mécanismes régulateurs contribuent à l’homéostasie du tube digestif. Nous avons recherché un rôle régulateur des lymphocytes CD4CD8αα (DP8α) décrits dans la muqueuse colique et le sang humains et leur réactivité à des bactéries commensales dont Faecalibacterium prausnitzii (F prau) une bactérie du genre Clostridium douée de propriétés antiinflammatoires et diminuée chez les patients atteints de MICI (2). Patients et Méthodes : Nous avons caractérisé le phénotype et les fonctions des lymphocytes DP8α présents dans la lamina propria (LPL) de muqueuses coliques saines provenant de patients opérés d’un cancer du colon et dans le sang de donneurs sains. Cette caractérisation a été effectuée sur des cellules fraîchement isolées et/ou en lignées obtenues par tri au FACS. Les lymphocytes DP8α ont été quantifiés dans l’épithélium et la lamina propria des muqueuses coliques saines et dans la muqueuses inflammatoire de patients atteints de Crohn ou de rectocolite hémorragique ainsi que dans le sang de donneurs sains et de patients MICI. A l’aide des lignées nous avons mesuré les fonctions régulatrices ainsi que la réponse proliférative et cytokinique des LPL et PBL DP8α à des monocytes pré- incubés avec 12 bactéries intestinales dont F prau, B thetaiotaomicron, L casei, E Coli. Résultats : Nous montrons que les lymphocytes DP8α représentent en moyenne 13,3% des lymphocytes CD4 dans la lamina propria colique et 2,3% dans le sang. Ces cellules expriment ex-vivo et/ou en lignées les marqueurs régulateurs CD25, CTLA-4, GITR, LAG3, et sécrètent les cytokines IL10, IFN-γ et TNF-α mais pas d’IL-2, IL-4, IL-17. De plus, les lymphocytes DP8α n’expriment pas Foxp3 mais possèdent les fonctions régulatrices caractéristiques des Treg Foxp3 : inhibition de prolifération des T CD4 et inhibition de maturation des cellules dendritiques. Nous montrons enfin qu’une forte fraction des LPL et PBL DP8α reconnaissent spécifiquement F prau de façon HLA Classe-II-restreinte et que la fréquence de ces cellules et leur réactivité à F prau sont significativement plus faibles chez les patients MICI que chez les donneurs sains. Conclusion : Nos résultats i) établissent l’existence d’une sous-population de Treg DP8α non Foxp3 sécrétrice d’IL-10 dans la lamina propria colique et dans le sang humains ii) montrent l’existence chez l’homme de Treg spécifiques de bactéries commensales iii) identifient F prau comme l’inducteur majeur de ces Treg iii) suggèrent que les Treg DP8α contribuent au contrôle ou à la prévention des MICI. Ces données ouvrent la voie à de nouvelles stratégies diagnostiques et thérapeutiques pour le traitement des MICI et fournissent des outils pour l’étude de l’impact du microbiote sur l’homéostasie immune. Par ailleurs, elles mettent en évidence une divergence entre l’homme et la souris quant au phénotype des Treg coliques induites par des Clostridi. Références : 1-Atarashi Science (2011) 331, 337-341 2- Sokol Proc Natl Acad Sci (2008) 105, 16731-736. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8521 CO.84 Influence de la colite sur la barrière épithéliale iléale et son environnement S. Sedghi (1), Z. Alnabhani (1), F. Barreau (1), P. Lepage (2), E. Pedruzzi (1), D. Cazals-Hatem (3), X. Treton (3), N. Montcuquet (1), P. Mauny (4), E. Ogier-Denis (1), F. Daniel (1) (1) Paris; (2) Jouy-en-Josas; (3) Clichy-la-Garenne; (4) Orléans. Introduction : Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) regroupent principalement la rectocolite hémorragique (RCH) et la maladie de Crohn (MC). Contrairement à la MC qui peut affecter tout le tractus digestif, la RCH se limite au côlon, sauf dans quelques cas d’iléite de reflux. Peu d’études se sont intéressées à la réactivité de l’iléon face à la colite dans la RCH. Quelques travaux ont montré des modifications de l’iléon dans un modèle de colite induite, ou bien des plaques de Peyer (PP) chez des patients atteints de RCH. Notre étude se propose d’étudier l’effet de la colite sur la morphologie et la fonctionnalité de l’iléon dans un nouveau modèle murin de RCH, et chez des patients atteints de RCH. Il s’articulera autour de trois compartiments liés : la barrière épithéliale iléale, les défenses immunitaires et le microbiote. Matériels et Méthodes : Les souris EXCY2 développent dès 6 semaines une colite spontanée cliniquement et histologiquement très proche de la RCH. Ces souris sont invalidées pour l’interleukine 10 et pour la NADPH oxydase 1 (rôle dans la différenciation et la prolifération coliques). Les biopsies iléales de patients contrôles et atteints de RCH proviennent de l’hôpital Beaujon. La prolifération a été étudiée en immunohistochimie par la quantification de noyaux marqués au Ki67 et au BrdU dans l’iléon. La perméabilité paracellulaire (Dextran-FITC) et la translocation d’E.coli ont été mesurées en chambre d’Ussing. La composition du microbiote de la muqueuse iléale a été déterminée par pyroséquençage454. Résultats : L’analyse histologique et la mesure de l’expression de cytokines démontrent l’absence d’inflammation dans l’iléon des souris EXCY2, quelle que soit la sévérité de la colite. Une augmentation du taux de prolifération de 50% est observée dans les cryptes iléales des souris EXCY2 à 6 et 17 semaines par rapport aux souris WT. Elle est accompagnée d’une activation des voies Wnt et MAPKinase. Cette prolifération iléale accrue est également retrouvée chez des patients atteints de RCH comparés aux patients contrôles. Enfin, la perméabilité paracellulaire et la translocation bactérienne au niveau de l’iléon et des PP sont augmentées chez les souris EXCY2 à 6 semaines par rapport aux WT, mais se normalisent chez les souris EXCY2 plus âgées. Les PP sont les senseurs immunitaires de l’intestin. L’analyse de leur profil immunitaire a mis en évidence une augmentation des lymphocytes T régulateurs chez les souris EXCY2 à 6 et 17 semaines comparées aux souris WT. Aucune différence d’expression des peptides anti-microbiens entre les souris EXCY2 et WT n’a été détectée. Le microbiote iléal adhérent des souris EXCY2 âgées de 6 semaines a révélé une dysbiose quantitative et qualitative (augmentation des Proteobacteria et diminution des Firmicutes). Dans le but de savoir si la dysbiose pouvait être responsable des modifications iléales observées, un transfert d’embryons a été réalisé par réimplantation d’embryons WT et EXCY2 dans des femelles WT pseudo-gestantes. Les premiers résultats indiquent que les souris EXCY2 développent toujours une colite, mais ne présentent plus de différence de perméabilité et de translocation avec les souris WT. Conclusion : Ces résultats montrent que l’inflammation colique peut avoir un effet à distance sur le renouvellement et l’intégrité de la barrière épithéliale, ainsi que sur le système immunitaire et le microbiote. En dépit d’une dysbiose et d’une perméabilité accrue, les souris EXCY2 ne développent pas d’iléite. Ce travail permettra de mieux comprendre comment l’iléon résiste à l’inflammation dans la RCH et ouvrira de nouvelles pistes d’études sur la pathogénèse de la MC. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8162 Chimiothérapie intrapéritonéale pressurisée par aérosols (PIPAC) dans la carcinose péritonéale colorectale chimiorésistante : résultats préliminaires W. Solass (1), U. Giger-Pabst (1), D. Strumberg (1), J. Zieren (1), C. Eveno (2), M. Pocard (2), M. Reymond (1) (1) Herne, ALLEMAGNE; (2) Paris. Introduction : Les résultats de la chimiothérapie systémique (CS) sont limités dans la carcinose péritonéale (CP) chimiorésistante d’origine colorectale (CRC). La chirurgie de cytoréduction (CRS) combinée avec une chimiothérapie intrapéritonéale hyperthermique (CHIP) est réservée aux patients en excellent état général avec CP limitée (Index de carcinose péritonéale (PCI) < 20). La Chimiothérapie IntraPéritonéale par Aérosols Pressurisés (PIPAC) est une méthode coelioscopique innovante qui améliore la biodisponibilité locale. Les premières PIPAC chez le patient ont été publiées récemment ; la PIPAC induit très peu de toxicité systémique et des réponses tumorales ont été observées dans des CP chimiorésistantes. Patients et Méthodes : Depuis 8.2012 nous avons appliqué 34 PIPAC chez 19 patients consécutifs atteints de CRC avec CP dans le cadre d’un programme de traitement compassionnel autorisé. 17 patients avaient recu une CS auparavant. L’indication à une CRS + CHIP était exclue. L’âge moyen était de 59 +- 13 ans, l’index de Karnofsky de 83 +20%. L’index de carcinose péritonéale (PCI) était de 18 +-12. Aucun patient n’avait d’autres métastases. Une chimiothérapie d’oxaliplatine (OX) 92 g/m2 surface corporelle a été appliquée à 37°C et 12 mmHg pour 30 min. Le suivi a été arrêté au 4.9.2013 ou au décès du patient. La réponse tumorale a été documentée par vidéocoelioscopie (PCI) et par histologie répétée (biopsies multiples). Résultats : Dans 1 cas, l’accès n’a pas été possible (adhérences), dans 1 autre cas une lésion intestinale a dû être suturée. Le temps opératoire était de 86 min (PIPAC seule). Chez 10 patients, la PIPAC a pu être répétée à 6 semaines d’intervalle (4x : n = 1 ; 3x : n = 5 ; 2x : n = 4). Deux patients ont eu une CRS secondaire combinée avec PIPAC, dont 1 a développé une perforation gastrique postopératoire avec réopération. 4 autres effets secondaires > CTCAE 2 ont été observés (1x douleurs abdominales, 3x vomissements). La mortalité hospitalière est nulle. Parmi les 10 patients éligibles (PIPAC répétée), 4 avaient une rémission macroscopique et histologique complète (CR), 3 une régression marquée (PR) et 1 une maladie stable (SD). La survie actuarielle après 9 mois est de 69,9%, la survie médiane n’a pas encore été atteinte. Conclusion : Il s’agit des premiers résultats cliniques obtenus avec PIPAC et OX, et ils sont encourageants. Le taux de bénéfice clinique (CBR) est de 8/10 après PIPAC pour CRC et CP résistante au platine. La survie est encourageante, probablement expliquée par les rémissions induites par la haute biodisponibilité locale d’OX et ceci dans des tumeurs chimiorésistantes. La toxicité locale est bien contrôlée à ces doses, mais PIPAC ne doit pas être combinée à une CRS. Une étude de phase 1 (escalation) doit maintenant permettre de déterminer la dose optimale d’OX. Remerciements, financements, autres : M.R. Est inventeur de diverses patentes reliées à la PIPAC, les autres auteurs ne déclarent pas de conflit d’intérêt. L’étude a été financée par des fonds institutionnels. Références : Solass W, Kerb R, Mürdter T et al. Intraperitoneal Chemotherapy of Peritoneal Carcinomatosis Using Pressurized Aerosol as an Alternative to Liquid Solution : First Evidence for Efficacy. Ann Surg Oncol. 2013 Sep 5. [Epub ahead of print] 1. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8982 CO.86 Régression spontanée des tumeurs desmoïdes primitives de la paroi abdominale : résultats d’une étude bicentrique internationale C. Honoré (1), N. Ternes (1), M. Fiore (2), G. Bitsakou (1), A. Dunant (1), A. Lecesne (1), A. Gronchi (2), S. Bonvalot (1) (1) Villejuif; (2) Milan, ITALIE. Introduction : Les tumeurs desmoïdes sont des lésions infiltrantes issues d’une prolifération monoclonale fibroblastique dont l’évolution est variable et imprévisible à ce jour. L’objectif de cette étude était d’évaluer une approche conservative première des tumeurs desmoïdes de la paroi abdominale. Patients et Méthodes : Les données de 147 patients issus de 2 centres experts entre 1993 et 2012 ont été rétrospectivement collectées. L’approche thérapeutique initiale a été catégorisée entre chirurgie d’emblée (groupe chirurgie (C), n = 41, 28%) et une surveillance initiale ou un traitement médical d’emblée (groupe non-chirurgical (NC), n = 106, 72%) afin de comparer les deux groupes et d’évaluer leurs résultats. Résultats : 143 patients étaient des femmes (97%). Dans le groupe C, 27 patients (66%) ont eu une reconstruction pariétale totale avec prothèse ; 23 (56%) ont eu une chirurgie R0. Dans le groupe NC, 102 patients (96%) ont initialement été surveillé et 4 ont reçu un traitement médical d’emblée. Dans le groupe NC, les incidences à 1 et 3 ans de changement vers un traitement médical étaient de 19% [IC95%, 11% - 28%] et 25% [IC95%, 17% - 35%] et les incidences de recours à la chirurgie à 1 et 3 ans étaient de 14% [IC95%, 8% - 22%] et 16% [IC95%, 9% - 24%]. Une taille tumorale initiale > 7 cm était le seul facteur prédictif de modification de stratégie thérapeutique (p = 0.004, HR : 8.2 [IC95%, 2.4 - 28] ). Sur les 102 patients du groupe NC, 38 ont vu une stabilité tumorale et 29 ont vu une régression spontanée de leur lésion après un suivi médian de 32 mois. Tous les patients opérés en seconde intention ont eu une résection macroscopiquement complète, avec un taux de chirurgie R0 de 82%. Conclusion : Cette étude montre qu’une approche conservative première des tumeurs desmoïdes de la paroi abdominale est fiable et qu’elle pourrait diminuer le recours à la chirurgie sans modifier sa faisabilité lorsqu’elle est indiquée sur base d’une croissance tumorale. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8858 COMMUNICATIONS ORALES CO.85 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS 107 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS COMMUNICATIONS ORALES 108 CO.87 Les facteurs prédictifs de contrôle tumoral des carcinomes épidermoïdes métastatiques de l’œsophage traités par chimiothérapie à base de sels de platine : premiers résultats de l’étude E-DIS C. Peugniez (1), S. Hiret (2), M.-P. Galais (3), E. Tresch (1), E. François (4), P.-L. Etienne (5), M. Ben Abdelghani (6), P. Michel (7), J.-F. Seitz (8), T. Conroy (9), F. Ghiringhelli (10), L. Bedenne (10), E. Samalin (11), G. Piessen (1), F. El Hajbi (1), J. Bennouna (2), A. Kramar (1), C. Mariette (1), A. Adenis (1) (1) Lille; (2) Nantes; (3) Caen; (4) Nice; (5) Saint-Brieuc; (6) Strasbourg; (7) Rouen; (8) Paris; (9) Vandœuvre-lès-Nancy; (10) Dijon; (11) Montpellier. Introduction : Il existe peu de preuves d’efficacité de la chimiothérapie (CT) chez les patients (pts) traités pour un carcinome épidermoïde de l’œsophage au stade métastatique. Un essai de phase II randomisé est en cours de recrutement, et a pour objet de détecter un bénéfice de survie sans progression d’une poursuite de la CT versus une interruption de celle-ci, chez des pts en bon état général (ECOG ≤ 2), et dont la maladie métastatique n’est pas progressive après 6 semaines de CT initiale. L’objectif du présent travail était d’identifier les facteurs prédictifs de contrôle de la maladie à 6 semaines, chez ces pts traités par une CT à base de sels de platine pour un carcinome épidermoïde métastatique de l’œsophage. Patients et Méthodes : Soixante dix pts ont été inclus dans l’étude prospective E-DIS entre janvier 2011 et juillet 2013, et 68 ont reçu au moins un cycle de CT. Parmi ceux-ci, 58 étaient évaluables (critères RECIST 1.1) pour la réponse au traitement à 6 semaines. Dix pts n’étaient pas évaluables (décès précoces : 4, décision du patient : 2, maladie concomitante : 1, progression précoce de la maladie : 1, autres raisons : 2). Les principales caractéristiques cliniques et biologiques des pts et de leurs tumeurs, à l’inclusion, ont été testées comme facteurs prédictifs de contrôle de la maladie à 6 semaines (+/- une semaine). Les variables significatives ont été identifiées avec le test du chi² et la régression logistique. Résultats : Les principales caractéristiques des pts à l’inclusion étaient les suivantes : âge médian 61.5 ans ; 57 pts sur 68 étaient des hommes ; 13 pts présentaient un score OMS 0, 42 un score OMS 1 et 13 un score OMS 2 ; 38 pts avaient un carcinome épidermoïde métastatique métachrone et 30 un stade métastatique synchrone ; 35 pts présentaient un seul site métastatique, 20 pts deux sites métastatiques et 13 pts plus de 2 sites métastatiques ; les localisations métastatiques principales étaient le poumon (36 pts), le foie (23 patients), les os (11 pts), ou les ganglions (37 pts) ; 37 pts sur 68 avaient été exposés antérieurement à une CT lors de la prise en charge du cancer localisé ; le temps écoulé depuis l’exposition à la CT délivrée pour maladie localisée dans les cas métachrones était inférieur à 6 mois chez 6 pts, entre 6 et 12 mois chez 14 pts et supérieur à 1 an chez 17 pts ; 19 pts sur 67 présentaient une dysphagie de grade supérieur à 2 selon Atkinson ; 13 pts sur 68 avaient un BMI inférieur à 18.5kg/m². Les CT utilisées étaient : FU-CDDP pour 2 pts, LV5FU2-CDDP pour 15 pts, FOLFOX pour 51 pts. Le nombre de cycles de CT administrés étaient de 1 pour 1 pt, 2 pour 7 pts et supérieur à 2 pour 54 pts. Le taux de contrôle de la maladie à 6 semaines était de 65.7%, avec 23.5% de réponse partielle (16/68 pts) et 42.2% de stabilité (28/68 pts). Le taux d’albumine (p<0.01), le BMI (p<0.02), les métastases osseuses (p<0.005), le genre (p<0.047) et le statut ECOG (p<0.05) étaient prédictifs de contrôle de la maladie à 6 semaines. L’analyse multivariée révélait que seuls un BMI normal ou supérieur à la normale, un taux d’albumine normal, et l’absence de métastases osseuses étaient des facteurs prédictifs de contrôle tumoral à 6 semaines. Conclusion : Un contrôle tumoral à 6 semaines a été obtenu chez 65.7% des pts traités pour un carcinome épidermoïde métastatique de l’œsophage par une 1ère ligne de CT à base de sels de platine. Un BMI normal ou un surpoids, un taux d’albumine normal et l’absence de métastases osseuses étaient autant de facteurs prédictifs significatifs de contrôle de la maladie à 6 semaines. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7961 CO.88 REGARD : étude de phase III évaluant le ramucirumab et MSS vs placebo et MSS en 2ème ligne des adénocarcinomes métastatiques de l’estomac et de la JGO ayant progressé après une 1ère ligne comportant un sel de platine et/ou une fluoropyrimidine M. Tehfe (1), J. Tomasek (2), J.-Y. Cho (3), D. Filip (4), R. Passalacqua (5), C. Goswami (6), H. Safran (7), L.-V. Dos Santos (8), G. Aprile (9), D. Ferry (10), B. Melichar (11), E. Topuzov (12), J. Tabernero (13), J.-R. Zalcberg (14), I. Chau (15), M. Koshiji (16), Y. Hsu (16), J. Schwartz (16), C.-S. Fuchs (17) (1) Montréal, CANADA; (2) Brno, REPUBLIQUE TCHEQUE; (3) Séoul, REPUBLIQUE DE COREE DU SUD; (4) Baia Mare, ROUMANIE; (5) Cremona, ITALIE; (6) Bengal, INDE; (7) Rhode Island, ETATS-UNIS D’AMERIQUE; (8) Barretos, BRÉSIL; (9) Udine, ITALIE; (10) West Midlands, GRANDE-BRETAGNE; (11) Olomouc, REPUBLIQUE TCHEQUE; (12) St. Petersburg, FEDERATION DE RUSSIE; (13) Barcelone, ESPAGNE; (14) Melbourne, AUSTRALIE; (15) Surrey, GRANDE-BRETAGNE; (16) New Jersey, ETATS-UNIS D’AMERIQUE; (17) Boston, ETATS-UNIS D’AMERIQUE. Introduction : Le VEGF et le récepteur VEGFR-2 sont des médiateurs majeurs de l’angiogenèse susceptibles de contribuer à la pathogenèse du cancer gastrique. Le ramucirumab (RAM ; IMC1121B) est un anticorps monoclonal totalement humain ciblant le domaine extracellulaire du VEGFR-2. Nous avons conduit une étude internationale de phase III, randomisée, en double aveugle, contrôlée par placebo, pour évaluer l’efficacité et la tolérance du RAM chez des patients (pts) atteints d’adénocarcinome métastatique de l’estomac ou de la jonction gastro-œsophagienne (JGO), et dont la maladie a progressé après une chimiothérapie de première ligne comportant un sel de platine et/ou une fluoropyrimidine. Patients et Méthodes : Les pts dont la maladie a progressé ≤ 4 mois après un traitement de première ligne ou ≤ 6 mois après un traitement adjuvant ont été randomisés selon un ratio 2 : 1 pour recevoir les MSS associés soit au RAM (8 mg/kg IV) soit au placebo (PL) toutes les 2 semaines jusqu’à progression, toxicité inacceptable ou décès. Le critère principal de jugement était la survie globale (SG). Les critères secondaires incluent la survie sans progression (SSP), le taux de SSP à 12 semaines, le taux de réponse globale et la tolérance. Résultats : Entre Octobre 2009 et Janvier 2012, 355 pts ont été randomisés (RAM : 238 ; PL : 117). Les caractéristiques initiales des pts étaient équilibrées entre les deux bras. RAM a réduit significativement le risque de décès toutes causes confondues de 22% en comparaison au PL. La médiane de SG était de 5.2 mois pour le bras RAM vs 3.8 mois pour PL (HR : 0.776 ; IC 95% : 0.603-0.998 ; p = 0.0473). Le bénéfice en SG dans le bras RAM est retrouvé dans les sous-groupes de patients prédéfinis et après ajustement pour d’autres facteurs pronostiques (HR multivarié = 0.774 ; IC 95% : 0.605-0.991). La médiane de SSP était de 2.1 mois pour RAM vs 1.3 mois pour PL (HR : 0.483 ; IC 95% : 0.376-0.620 ; p < 0.0001). Le taux de SSP à 12 semaines était de 40% pour RAM vs 16% pour PL. Le taux de réponse globale était de 3.4% pour RAM vs 2.6% pour PL. Le taux de contrôle de la maladie était de 49% pour RAM vs 23% pour PL (p<0.0001). 32% des patients pour RAM vs 39% pour PL ont reçu une ligne thérapeutique ultérieure. Les effets indésirables de grade ≥3 les plus fréquents étaient : hypertension artérielle (7.6% RAM ; 2.6% PL), fatigue (6.4% RAM ; 9.6% PL), anémie (6.4% RAM ; 7.8% PL), douleur abdominale (5.9% RAM ; 2.6% PL), ascite (4.2% RAM ; 4.3% PL), perte d’appétit (3.4% RAM ; 3.5% PL), saignement (3.4% RAM ; 2.6% PL), et hyponatrémie (3.4% RAM ; 0.9% PL). Conclusion : Le ramucirumab améliore de manière significative la survie globale des pts ayant un adénocarcinome de l’estomac ou de la JGO dont la maladie a progressé après une chimiothérapie de première ligne, et ce, avec un profil de tolérance acceptable. Ces résultats valident la voie du VEFGR-2 comme cible thérapeutique dans le cancer gastrique. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7836 Facteurs prédictifs de non réalisation de la chimiothérapie adjuvante dans les adénocarcinomes gastriques et de la jonction engagés dans une stratégie péri-opératoire C. Gronnier (1), G. Piessen (1), M. Messager (1), T. Crombé (1), D. Goere (2), N. Carrere (3), J. Lefevre (4), J.-M. Balon (5), B. Meunier (6), C. Brigand (7), J.-Y. Mabrut (8), C. Mariette (1) (1) Lille; (2) Villejuif; (3) Toulouse; (4) Paris; (5) Nantes; (6) Rennes; (7) Strasbourg; (8) Lyon. Introduction : La chimiothérapie péri-opératoire est le standard de prise en charge à visée curative des adénocarcinomes de l’estomac et de la jonction (AEJ). Cependant près de 50% des patients ne bénéficient pas de la chimiothérapie adjuvante (CTa) dans les essais randomisés. Afin d’optimiser la prise en charge, il est nécessaire (i) d’évaluer l’intérêt de la CTa sur la survie et (ii) d’identifier les facteurs prédictifs de sa non réalisation. Matériels et Méthodes : A partir d’une base de données multicentrique ayant inclus 3202 AEJ entre 1997 et 2010, 438 patients consécutifs traités par chimiothérapie néoadjuvante suivie de chirurgie étaient éligibles à une CTa. Résultats : La CTa n’a finalement pas été réalisée chez 148 patients (33,8%). La médiane de survie était plus longue chez les patients ayant reçu une CTa (26,8 versus 15,2 mois, p<0,001). Ce bénéfice de survie était observé après administration d’au moins 2 cycles de CTa, avec une médiane de survie de 29,5 mois vs. 10.6 mois pour moins de 2 cycles reçus (p<0,001). En modèle de Cox, l’administration d’une CTa était un facteur de bon pronostic (HR 0,6, IC 95% 0,4-0,8, p = 0,002). En régression logistique, les facteurs prédictifs de la non réalisation de la CTa étaient un âge > 60 ans (OR 2,4, p<0,001), une dénutrition au diagnostic (OR 1,8, p = 0,036), une toxicité de grade III-IV au traitement néoadjuvant (OR 2,7, p = 0,001), une exérèse chirurgicale étendue aux organes de voisinages (OR 2,0, p = 0,045), une oeso-gastrectomie totale (OR 2,7, p = 0,013) et la survenue de complications postopératoires après 30 jours (OR 2,3, p = 0,011). Conclusion : Chez les patients porteurs d’un AEJ engagés dans une stratégie péri-opératoire, la CTa offre un bénéfice de survie. Les facteurs prédictifs de non réalisation de la CTa identifiés suggèrent, au-delà d’une optimisation nutritionnelle, d’intensifier la chimiothérapie néoadjuvante chez ces patients à risque de non réalisation de la CTa. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7977 CO.90 Traitement de la neurotoxicité induite par l’oxaliplatine par un modulateur du stress oxydant : le mangafodipir R. Coriat (1), J. Alexandre (1), C. Nicco (1), E. Benoit (2), B. Weill (1), M. Dhooge (1), C. Chereau (1), C. Brezault (1), F. Goldwasser (1), S. Chaussade (1), F. Batteux (1) (1) Paris; (2) Gif-sur-Yvette. Introduction : L’oxaliplatine est une des principales molécules utilisées en oncologie digestive notamment dans le cancer du colorectal. La neuropathie périphérique induite par l’oxaliplatine conduit fréquemment à l’arrêt du traitement. La production de formes réactives de l’oxygène est toxique sur les cellules saines et pourrait expliquer la neuropathie induite par l’oxaliplatine. Nous avons étudié les effets thérapeutiques du mangafodipir, une molécule dotée de propriétés anti-oxydantes, sur la neuropathie induite par l’oxaliplatine dans un modèle murin et confirmé les résultats chez l’homme. Patients et Méthodes : Chez la souris, la neuropathie a été induite par l’oxaliplatine en association ou non avec le mangafodipir. La mobilité et la sensibilité des souris ont été évaluées en utilisant des dispositifs spécifiques (test de motricité par Rotarod, test d’hypoesthésie au froid, test de nociception par Von Frey, test d’hyperalgésie au froid par «Cold Plate» ).Lors d’une étude de phase II, vingt-deux patients atteints de cancer et présentant une neuropathie de stade 2 induite par l’oxaliplatine ont été inclus et ont reçu du mangafodipir intraveineux tout en poursuivant leur chimiothérapie à base d’oxaliplatine. Le critère principal d’efficacité était le pourcentage de patients ayant une neuropathie de stade ≤ 2. Un interrogatoire sur l’intensité de la neuropathie était rempli par les patients à chaque cure. Le niveau de stress oxydatif dans le sang des patients a été évalué par le dosage des produits des protéiques oxydés (AOPP) et de la super oxyde dismutase (SOD). Résultats : Après 8 semaines, les souris traitées par oxaliplatine seul présentaient une neuropathie entraînant des altérations significatives de l’ensemble des tests. En revanche, les souris traitées par oxaliplatine + mangafodipir présentaient des résultats équivalents aux souris injectées avec du PBS (contrôle) sur tous les principaux tests : temps de marche au Rotarod (961 ± 137 sec vs 1 073 ± 106 sec ; P = NS), nociception au Von Frey (1,36 ± 0,25 g, vs 1,1 ± 0,2g ; P = NS) et hyperalgésie au froid (12 ± 1,0 et 11 ± 1,1 ; P = NS). Chez l’homme, dans 77% des cas, la neuropathie a été améliorée ou stabilisée après 4 cycles d’oxaliplatine associé au mangafodipir. Après huit cycles, la neuropathie était de stade 2 ou moins chez six des sept patients. La neuropathie s’est aggravée chez six patients non-répondeurs. Neuf patients ont été exclus en raison d’une progression de la maladie qui empêchait la poursuite de l’oxaliplatine. Aucune modification significative des paramètres hématologiques et biochimiques a été observée après l’introduction du mangafodipir, à l’exception d’une augmentation significative du nombre de cellules neutrophiles (P = 0,010), une diminution des taux d’hémoglobine (P <0,001) et une augmentation du niveau de la phosphatase alcaline (P < 0,001). L’ajout de mangafodipir permet un allongement médian de la survie sous oxaliplatine de 2,75 mois. Les patients inclus dans l’étude avaient reçu une moyenne de 880 ± 239 mg/m² d’oxaliplatine avant l’inclusion. Pendant l’étude, le dosage de l’oxaliplatine a pu être maintenu à 85 mg/m². Ainsi, les patients traités par mangafodipir ont pu être exposés à une dose supplémentaire moyenne de 458 ± 207 mg/m² d’oxaliplatine. L’évaluation du niveau de stress oxydatif par AOPP était plus faible chez les répondeurs que chez les non répondeurs (p = 0,027). Le niveau de SOD était plus élevé chez les répondeurs que chez les non répondeurs, suggérant une augmentation du stress oxydatif chez les non répondeurs (p = 0,020). Conclusion : Le mangafodipir prévient l’apparition d’un dysfonctionnement moteur, d’une neuropathie sensitive, et de lésions démyélinisantes induites par l’oxaliplatine. Les propriétés anti-oxydantes du mangafodipir permettent de prévenir ou de traiter la neuropathie périphérique induite par l’oxaliplatine. Remerciements, financements, autres : Financement Université Paris Descartes, Ministère de la Recherche. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7910 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS CO.89 COMMUNICATIONS ORALES 109 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS COMMUNICATIONS ORALES 110 CO.91 CO.92 F. Gerbe (1), S. Soualhi (1), B. Brulin (1), P. Cesses (1), C. Legraverend (1), P. Jay (1) S. Soualhi (1), F. Gerbe (1), C. Legraverend (1), P. Jay (1) Caractérisation et étude de la fonction des cellules tuft de l’épithélium intestinal (1) Montpellier. Introduction : Les cellules tuft représentent une population de cellules retrouvées dans l’épithélium intestinal se singularisant par un appareil micro-villositaire apical très développé se projetant dans le lumen. Historiquement considérées comme des cellules impliquées dans la chemo-reception, l’origine ainsi que la fonction de ces dernières dans la physiologie intestinale sont encore peu connues à ce jour. Nos travaux ont pour but la caractérisation et la découverte de la fonction de ces cellules. Matériels et Méthodes : L’utilisation de différents modèles murins (modèles de traçage cellulaire, de déficiences génétiques), nous a permis d’étudier l’origine et les relations existantes entre les cellules tuft et les autres lignages épithéliaux. Des expériences de tri cellulaire nous ont permis de réaliser l’analyse transcriptomique de cette population. Nous avons élaboré une nouvelle lignée murine, la lignée Tuftless, permettant de perdre de façon inductible les cellules tuft au sein de l’épithélium intestinal. Résultats : Nos données d’analyse transcriptomique nous permettent de montrer que les cellules tuft se distinguent par une signature moléculaire inédite marquée, entre autres, par l’expression constitutive d’enzymes nécessaires à la biosynthèse d’acteurs essentiels de la physiologie intestinale (prostanoïdes, opioïdes), ainsi que par l’expression de la protéine DCLK1, jusqu’alors décrite comme marqueur putatif de cellules souches intestinales quiescentes. Les résultats combinés d’analyse de lignage cellulaire et d’incorporation de BrdU montrent que les cellules tuft sont renouvelées en 10 jours et dérivent des cellules souches intestinales exprimant le marqueur Lgr5. Les observations réalisées sur des intestins d’animaux déficients pour les gènes Atoh1, Neurog3, Gfi1 ou Sox9 indiquent que les cellules tuft constituent un type cellulaire distinct. Finalement, nous avons pu mettre en évidence la présence de groupes de cellules tuft dans certains adénomes murins provenant des lignées ApcΔ14 et K-RasV12G, montrant que les programmes génétiques de différenciation de ce lignage peuvent être effectifs en contexte sain comme en contexte transformé. Conclusion : Les résultats acquis jusqu’à présent ont permis de mieux caractériser les cellules tuft en les définissant comme un lignage intestinal à part entière. Plusieurs modèles murins sont maintenant disponibles afin d’analyser leurs fonctions (et leurs mécanismes moléculaires sous-jacents). Nos données préliminaires montrent que le modèle murin tuftless présente une diminution drastique du nombre de cellules tuft intestinale. Cette lignée murine « tuftless » sera soumise à des stress (inflammation, carcinogenèse). Ces expériences nous permettront de réellement comprendre le rôle des cellules tuft in vivo dans les contextes sains et pathologiques. Références : Gerbe F, Brulin B, Makrini L, Legraverend C, Jay P. DCAMKL-1 expression identifies Tuft cells rather than stem cells in the adult mouse intestinal epithelium. Gastroenterology. 137 (6) : 2179-80 (2009) Gerbe F, . Van Es JH, Makrini L, Brulin B, Mellitzer G, Robine S, Romagnolo B, Shroyer NF, Bourgaux JF, Pignodel C, Clevers H, Jay P. Distinct ATOH1 and Neurog3 requirements define tuft cells as a new secretory cell type in the intestinal epithelium. J cell Biol. 192 (5) : 767-80 (2011) Gerbe F, Legraverend C, Jay P. The intestinal epithelium tuft cells : specification and function. Cell Mol Life Sci. 69 (17) : 2907-17 (2012). Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8188 Fonction(s) du facteur de transcription Sox9 dans l’épithélium intestinal de souris adulte (1) Montpellier. Introduction : L’épithélium intestinal se renouvelle en permanence. Ce renouvellement repose sur les cellules souches qui sont intercalées au fond des cryptes de l’intestin, entre les cellules de Paneth qui leur servent de niche (1). Le facteur de transcription Sox9 est exprimé dans les cellules prolifératives de cryptes (cellules souches / progéniteurs) mais également dans deux types cellulaires différenciés : les cellules de Paneth et les cellules tufts (2,3). Sox9 est requis pour la mise en place des cellules de Paneth et limite la prolifération dans les cryptes (4), ce qui suggère que Sox9 possède des fonctions indépendantes au sein des différents types cellulaires qui l’expriment. Enfin, la sur-expression de Sox9 a été rapportée à tous les stades de lésions cancéreuses colorectales, ce qui indique un rôle potentiel de ce facteur dans la tumorigenèse. Notre étude vise à déterminer les mécanismes biologiques et moléculaires régulés par Sox9 dans les populations de cellules souches / Paneth et tuft, afin de mieux définir sa fonction dans l’intestin sain et apporter de nouvelles pistes sur son rôle dans le tissu tumoral. Matériels et Méthodes : Pour cela, nous utilisons plusieurs modèles murins d’inactivation inductible pour Sox9 dans l’épithélium intestinal (Sox9∆IEC) à partir desquels nous réalisons des analyses transcriptomiques comparatives avec de l’épithélium exprimant Sox9. Résultats : Ces analyses, associées à des études histologiques, ont montré que la perte de Sox9 entraîne de nombreuses altérations au niveau de l’épithélium intestinal, notamment au niveau des cellules de Paneth. En effet, les souris Sox9∆IEC sont capables de produire des cellules ayant un phénotype similaire aux cellules de Paneth, cependant ces cellules sont déficientes et associées à un contexte inflammatoire. De plus, nous avons montré que la barrière épithéliale est altérée dans ces souris par des tests ex-vivo et in-vivo, ce qui peut expliquer la susceptibilité accrue des souris Sox9∆IEC à des traitements pro-inflammatoires tels que le dextran sodium sulfate. Conclusion : Cette étude vise à préciser les fonctions biologiques et les cibles directes de Sox9 dans l’épithélium intestinal sain afin de comprendre son rôle au cours du renouvellement et de la différenciation cellulaire qui sont des processus essentiels au maintien de l’homéostasie tissulaire. Les résultats obtenus pourront être mis en parallèle avec les données actuelles impliquant Sox9 au cours du processus de tumorigenèse intestinale (5,6). Références : 1. Sato, T. Et al. Paneth cells constitute the niche for Lgr5 stem cells in intestinal crypts. Nature 469, 415418 (2011). 2. Gerbe, F. Et al. Distinct ATOH1 and Neurog3 requirements define tuft cells as a new secretory cell type in the intestinal epithelium. J. Cell Biol. 192, 767-780 (2011). 3. Blache, P. Et al. SOX9 is an intestine crypt transcription factor, is regulated by the Wnt pathway, and represses the CDX2 and MUC2 genes. J. Cell Biol. 166, 37-47 (2004). 4. Bastide, P. Et al. Sox9 regulates cell proliferation and is required for Paneth cell differentiation in the intestinal epithelium. J. Cell Biol. 178, 635-648 (2007). 5. Shi, Z., Chiang, C.-I., Mistretta, T.-A., Major, A. & MoriAkiyama, Y. SOX9 directly regulates IGFBP-4 in the intestinal epithelium. Am. J. Physiol. Gastrointest. Liver Physiol. (2013). 6. Matheu, A. Et al. Oncogenicity of the developmental transcription factor Sox9. Cancer Res. (2012). Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7922 Role of the transcription coregulator RIP140 in intestinal physiopathology M. Lapierre (1), S. Bonnet (1), M. Plateroti (2), C. Quittau-Prévostel (1), P. Blache (1), V. Cavaillès (1) (1) Montpellier; (2) Lyon. Introduction : The intestinal epithelium is composed of crypts and villi, which undergo a permanent renewal. Stem cells maintain a proliferative compartment in the bottom of the crypt and give rise to four types of differentiated cells : goblet, entero-endocrine and absorptive cells, which migrate toward the top of the villus and Paneth cells, which remain in the crypt in close proximity of stem cells. The Wnt/ß-catenin signaling is essential for the proliferation, differentiation and self-renewal of the intestinal epithelium. This pathway is constitutively activated in up to 80% of colon cancers and a growing body of evidence suggests that it plays a major role as oncogenic driver of colorectal cancers. We recently observed that the transcriptional coregulator NRIP1/RIP140 is a key regulator of the Wnt/ß-catenin signaling pathway (Lapierre et al., in revision), whose expression in human colon cancers is correlated with poor survival of patients. Matériels et Méthodes : The effects of RIP140 expression on intestinal epithelium were investigated using transgenic mice either invalidated (RIPKO) or which constitutively overexpress the RIP140 gene (RIPTg). The impact on cellular parameters was evaluated upon overexpression of RIP140 in the HCT116 colon cancer cell line. Résultats : By analyzing its expression at the mRNA and protein levels, we observed that the RIP140 gene was expressed at higher levels in differentiated epithelial cells than in cells located at the bottom of small intestine crypts. Interestingly, our results indicate that RIP140 is implicated in intestinal differentiation and alters the Paneth cell lineage.The maintenance of the Paneth cell phenotype depends on several transcription factors, including the SOX9 transcription factor, which we found to be regulated by RIP140 in the intestinal epithelium and in colon cancer cells. Paneth cells serve as a niche for intestinal stem cells and are therefore key actors of epithelium renewal and intestinal homeostasis. Indeed, our preliminary data suggest that RIP140 regulates the expression of several stem cell markers in mouse intestinal epithelium. In addition, we observed that RIP140 reduces the regeneration capacities of the intestinal epithelium, following mice whole body irradiation. Finally, our data show that RIP140 also impacts the stem cell capacities of colon cancer cells. Conclusion : Our data suggest that the RIP140 gene, whose expression is attenuated in colon cancer, is able to control Paneth cells differentiation and intestinal stem cell properties. This involves the transcriptional control of several key master genes such as SOX9. However, a more precise deciphering of the molecular mechanism by which RIP140 regulates Paneth cell identity will be essential. Moreover, it is well established that Paneth cells play an important role in the first line of intestinal defense. As a consequence, a deficit in Paneth cell has been implicated in ileal Crohn’s disease, a subgroup of inflammatory bowel disease. Thereby, analysis of RIP140 expression in Crohn’s disease could be interesting, in order to determine its potential role in inflammatory response of the intestinal epithelium. Altogether, a better understanding of the mechanisms by which RIP140 controls stem cell physiology and host response to inflammatory disease could help improving diagnosis and treatment of these pathologies. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8241 CO.94 Les conséquences d’une inhibition de la mannosidase cytosolique (Man2C1) dans les hépatocytes : caractérisation d’un modèle murin KO inductible I. Chantret (1), M. Fasseu (1), S. Sabry (1), V. Kodali (1), P. Lettéron (1), A. Massarweh (1), A. Couvineau (1), S. Moore (1) (1) Paris. Introduction : La mannosidase cytosolique ou Man2C1 est une enzyme multifonctionnelle qui est à l’interface de plusieurs voies métaboliques. Cette enzyme a d’abord été impliquée dans le catabolisme des oligosaccharides libres (fOS) issus du processus de N-glycosylation ou de la dégradation des glycoprotéines mal repliées au cours du processus ERAD (« ER-Associated Degradation » ) : Man2C1 enlève plusieurs résidus de mannose de ces structures sucres et génère le produit final Man5GlcNAc qui sera transporté dans les lysosomes afin d’y être complètement dégradé. Plus récemment il a été décrit que Man2C1 forme un complexe avec la protéine codée par le gène suppresseur de tumeur PTEN (Phosphatase and TENsin homolog) et inhibe son activité phosphatase qui entraîne à son tour, une inhibition de la voie de signalisation AKT. Afin d’étudier les effets à long terme d’une inhibition de la mannosidase cytosolique sur le foie, nous avons généré et caractérisé un modèle murin KO inductible (lignée K234). Matériels et Méthodes : Le système de délétion conditionnelle choisi est le système Cre/LoxP. La lignée K234 a été croisée avec la lignée SA-Cre-ERT2 qui permet d’une part l’expression de la recombinase-ERT2 de façon exclusive dans les hépatocytes, et d’autre part, la translocation de l’enzyme vers le noyau après l’injection de tamoxifène. Le taux de transcrit du gène Man2C1 a été estimé par QPCR et le taux de la protéine Man2C1 a été analysé par Western-blot. Les fOS ont été extraits à différents temps après induction de la recombinaison du gène Man2C1 et analysés par HPLC. Le niveau de phosphorylation de AKT a été estimé par des études en immuno-blot. Résultats : Après l’induction de la recombinaison du gène par le tamoxifène, nous avons pu mettre en évidence une inhibition de 80% de l’expression de Man2C1 dans le foie alors que l’expression de cette enzyme reste inchangée dans le rein. De façon concomitante, nous avons observé dans les hépatocytes, une accumulation cytosolique de fOS qui comportent 8 ou 9 résidus de mannose et une très forte diminution de la structure Man5GlcNAc qui résulte normalement de la digestion terminale du fOS dans le cytosol. Cette accumulation augmente d’abord de façon linéaire avec le temps puis atteint un plateau qui reste constant même après 18 mois d’induction de KO. Nous avons également observé des variations du taux de phosphorylation de AKT qui sont parallèles à l’augmentation des fOS. Discussion : Ces résultats suggèrent qu’il existerait une autre voie permettant l’élimination des fOS du cytosol et que la mise en place de cette nouvelle voie pourrait correspondre à une adaptation physiologique du foie à un déficit en Man2C1. Nous émettons l’hypothèse que cette nouvelle voie pourrait correspondre au processus autophagique et que l’activation de cette voie dépendrait de la voie AKT et/ou de PTEN. Conclusion : Le modèle murin de déficit en Man2C1 devrait permettre de mieux comprendre les différentes fonctions de cette enzyme sur la physiologie du foie. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8597 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS CO.93 COMMUNICATIONS ORALES 111 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS COMMUNICATIONS ORALES 112 CO.95 CO.96 S. Ismail (1), I. Dubois-Vedrenne (1), M. Laval (1), R. d’Angelo (1), C. Sanchez (1), P. Clerc (1), C. Escrieut (1), V. Gigoux (1), R. Magnan (1), D. Fourmy (1) D. Reita (1), D. Guenot (1), E. Guérin (1) Etude des mécanismes et des conséquences de l’internalisation du récepteur humain du GIP et découverte d’un agoniste biaisé (1) Toulouse. Introduction : Le GIP (Glucose-Insulinotropic Polypeptide), est essentiel à la régulation de la glycémie. L’activité de son récepteur (le RGIP), comme celle de la majorité des récepteurs à 7 hélices transmembranaires couplés aux protéines G, est régulée par plusieurs mécanismes et à différents niveaux. Il est prévisible que l’internalisation du RGIP soit importante et ait des conséquences fonctionnelles majeures en terme de régulation négative de l’activité du RGIP et/ou de mise en place d’une signalisation nouvelle à partir d’endosomes. Aucune donnée n’est cependant disponible sur le RGIP humain. Or, le RGIP pourrait être une cible thérapeutique dans plusieurs pathologies humaines comme le diabète, l’obésité et le cancer. Dans ce contexte, notre objectif a été de caractériser les mécanismes de l’internalisation du RGIP et ses conséquences fonctionnelles. Grace à cette étude, un agoniste biaisé du RGIP a été découvert. Matériels et Méthodes : Les cellules HEK exprimant de façon stable ou transitoire le RGIP, de même que les cellules endocrines MIN-6 ont été utilisées. L’étude moléculaire de l’internalisation a été réalisée par microscopie confocale à l’aide d’inhibiteurs et d’outils moléculaires tels que un GIP fluorescent, des plasmides codant pour le RGIP-GFP, le RGIP-RLuc, des formes tronquées ou mutées du RGIP, des protéines de la machinerie d’endocytose (clathrine-GFP, µ2adaptin-GFP, DsRed-Rab-5,-7 et-11-GFP et β-arrestinesŒGFP ou -YFP, Ub-YFP). L’activité du RGIP a été mesurée par dosage de l’AMPc par BRET et de l’insuline sécrétée par les cellules MIN-6. Résultats : En réponse à une stimulation par le GIP, le RGIP s’internalise rapidement, fortement et est adressé majoritairement vers la voie de dégradation lysosomale. L’internalisation se fait via les puits de clathrine, en faisant intervenir le complexe AP-2 et la dynamine, mais pas les β-arrestines. Une étape précoce semble être l’ubiquitination du RGIP. L’internalisation a pour conséquence une régulation négative de la production d’AMPc a partir du RGIP membranaire. A ce jour, et contrairement à ce qui a été rapporté pour le récepteur β2 adrénergique (1), aucune signalisation significative productrice d’AMPc ne semble provenir des endosomes. Le test de plusieurs analogues peptidiques du RGIP nous a permis de découvrir un peptide agoniste atypique présentant une activité pleine sur la production d’AMPc mais dépourvu de capacité à stimuler l’internalisation du RGIP. Cet agoniste « biaisé » désensibilise peu la réponse biologique du RGIP comparativement au peptide naturel. Conclusion : Notre étude est la première à décrire l’endocytose du R-GIP et les mécanismes sous-jacents. L’endocytose du RGIP a essentiellement pour conséquence une désensibilisation de la réponse du RGIP, la production d’AMPc à partir d’endosomes n’ayant à ce jour pu être démontrée. Enfin un agoniste biaisé présentant potentiellement un intérêt pharmacologique a été découvert.. Références : 1. Irannejad R, et al. Conformational biosensors reveal GPCR signalling from endosomes. Nature 495 : 534538. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8142 Etude de l’activation des voies PI3K/AKT et RAS/ MAPK en réponse à la rapamycine dans des lignées de cancers du côlon (1) Strasbourg. Introduction : mTOR (mammalian target of rapamycin) est une protéine kinase impliquée dans la régulation de la prolifération, de l’angiogenèse et du métabolisme cellulaire. Positionnée en aval de voies oncogéniques majeures (PI3K/ Akt et MAPK), mTOR est activée dans de nombreux cancers, justifiant son intérêt en tant que cible thérapeutique. Dans les cancers du côlon et des lignées coliques humaines, si la rapamycine, un inhibiteur de mTOR, permet de sensibiliser les cellules tumorales à l’action de l’irinotécan en ciblant de manière coopérative l’axe mTOR-HIF-1α, utilisée seule, son activité anti-tumorale reste limitée et transitoire. Le but du travail a été de caractériser la potentielle implication des voies oncogéniques PI3K/Akt et MAPK dans les mécanismes d’échappement thérapeutique à la rapamycine en tenant compte du statut mutationnel des lignées cellulaires étudiées et de la pression en oxygène, susceptibles de moduler le niveau d’activation de ces voies. Matériels et Méthodes : Quatre lignées cellulaires coliques (HCT116, SW480, Caco2 et HT29) présentant un statut mutationnel différent pour les gènes KRAS et PIK3CA ont été cultivées en normoxie (20% 02) ou en hypoxie (1% 02) et traitées avec des doses croissantes de rapamycine. L’effet de la drogue sur la prolifération cellulaire a été évalué après 24, 48 et 72h par un test colorimétrique au cristal violet. Afin de préciser l’activation et les possibles interactions entre les voies oncogéniques PI3K/Akt et MAPK, les cellules ont été traitées par la rapamycine seule ou en association avec deux inhibiteurs pharmacologiques, le LY294002 (inhibiteur de PI3K) et le U0126 (inhibiteur de MEK). L’expression protéique de composants majeurs de ces voies (pAKT/AKT, pERK/ERK, HIF-1α et pS6RP) a été analysée par Western Blot (WB). Afin de caractériser les mécanismes moléculaires qui soustendent la sensibilité ou la résistance des cellules tumorales coliques, l’expression de gènes cibles de l’activation de l’axe mTOR-HIF-1α et impliqués dans le métabolisme glycolytique, l’angiogenèse ou l’EMT a été quantifiée par RT-qPCR. Résultats : L’action de la rapamycine sur la prolifération cellulaire semble directement liée au profil mutationnel des cellules. La lignée HCT116, mutée à la fois pour les gènes KRAS et PIK3CA, est résistante à la rapamycine alors que la lignée Caco2, non mutée pour ces deux gènes, est la plus sensible (60% d’inhibition après 72h en normoxie). Comme attendu, l’hypoxie attenue l’effet anti-prolifératif de la rapamycine. L’analyse de l’expression des protéines pAKT/ AKT et pERK/ERK montre que la rapamycine induit une réactivation des voies PI3K/AKT et MAPK qui dépend de la pression en oxygène et du statut mutationnel des lignées. Dans la lignée SW480 qui présente une mutation activatrice du gène KRAS, l’activation de la voie MAPK précède celle de PI3K/AKT alors que dans la lignée Caco2, l’activation des deux voies est synchrone. De manière intéressante, l’hypoxie majore les phénomènes de réactivation dans les lignées sensibles comme SW480. De plus, l’étude de quelques gènes cibles de HIF-1α a révélé qu’en hypoxie, un traitement par la rapamycine induit une augmentation de l’expression de VEGFA dans la lignée HCT116, ou une surexpression de GLUT1 et de la métalloprotéase matricielle MMP9 respectivement dans les lignées Caco2 et SW480. Conclusion : Ce travail apporte une base rationnelle au développement d’approches thérapeutiques combinées qui devront tenir compte des phénomènes de réactivation afin d’inhiber efficacement la voie mTOR dans les tumeurs du côlon. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8277 Observatoire des hémorragies de l’hypertension portale sur cirrhose en France (étude CHOC) : une prise en charge très homogène, un accès au TIPS trop limité D. Thabut (1), A.-J. Remy (2), N. Carbonell (1), J.-F. Cadranel (3), J. Coelho (1), X. Causse (4), J.-P. Cervoni (5), I. Dadamessi (6), I. Archambeaud (7), K. Aziz (8), F. Ehrhard (9), K. Elriz (10), C. Bureau (11), G. Bellaiche (12), F. Rostain (13), J. Pofelski (14), J. Vergniol (15), L. Lamare (16), A.-L. Pelletier (1), Y. Le Bricquir (17), A. Guillygomarc’H (18), A. Pauwels (19) (1) Paris; (2) Perpignan; (3) Creil; (4) Orléans; (5) Besançon; (6) Saint-Quentin; (7) Nantes; (8) Saint-Brieuc; (9) Reims; (10) CorbeilEssonnes; (11) Toulouse; (12) Aulnay-sous-Bois; (13) Dijon; (14) Annecy; (15) Bordeaux; (16) Lorient; (17) Béziers; (18) Rennes; (19) Gonesse. Introduction : Les hémorragies de l’hypertension portale sont des complications fréquentes et graves de la cirrhose. Leur pronostic a été amélioré par un ensemble de mesures simples à mettre en œuvre, qui ont fait l’objet de recommandations. Toutefois, chez les patients à haut risque (hémorragie d’origine variqueuse + Child B avec saignement actif ou Child C), la mortalité reste élevée et le bénéfice de la mise en place d’un TIPS précoce (avant 72h) a été récemment suggéré. Les objectifs de ce travail étaient : 1) de décrire la prise en charge des hémorragies de l’hypertension portale sur cirrhose en France, et ses résultats ; 2) d’évaluer la proportion de patients à haut risque et leur accès au TIPS précoce dans la vraie vie. Matériels et Méthodes : Étude observationnelle, prospective, multicentrique, nationale. Tous les centres français prenant en charge des hémorragies digestives étaient invités à participer. Tous les patients atteints de cirrhose et présentant une hémorragie digestive liée à l’hypertension portale (rupture de varice œsophagienne, gastrique ou ectopique ; gastropathie d’hypertension portale ; ulcération post-ligature) étaient inclus. Résultats : Entre mars 2012 et avril 2013, 782 patients ont été inclus dans 59 centres (28 CHU, 31 CHG). Cet abstract rapporte les résultats pour les 601 premiers patients (les données complètes seront disponibles pour les JFHOD). Leurs caractéristiques étaient les suivantes : hommes 75% ; âge 59.8 ± 12.2 ans ; étiologies : alcoolique 78%, virale C (±alcool) 12%, autres 10% ; classe de Child : A 19%, B 47%, C 34% ; hémorragie par rupture de varices œsophagiennes/gastriques/autres causes : 80/10/10% ; saignement actif à l’endoscopie : 38% ; mortalité hospitalière 14.7% ; mortalité à J42 17% (Child A 6%, Child B 8%, Child C 38%). Dans le sous-groupe des patients ayant saigné par rupture de varices, il n’y avait pas de différence entre les CHU et les CHG pour l’utilisation d’un traitement vasoactif (91% vs 88%) et la réalisation d’un traitement endoscopique en urgence (87% vs 83%). En revanche, la prescription d’une antibioprophylaxie était plus fréquente dans les CHU (82% vs 65%, p = 0.00003). Le taux de non-contrôle du saignement était comparable dans les CHU et les CHG (11% vs 8%, ns). Les récidives hémorragiques précoces (22% vs 14%, p = 0.001) et les infections secondaires (23% vs 9%, p = 0.00002) étaient plus fréquentes dans les CHU. Cela s’expliquait par une sévérité plus importante des patients (CHU : A 17%, B 41%, C 42% vs CHG : A 19%, B 52%, C 29%, p = 0.02). Chez les patients à haut risque (44% des patients), la mortalité à J42 était de 29.5% (CHU 29%, CHG 30%). Seuls 7% des patients ont bénéficié d’un TIPS en semi-urgence (CHU 12% vs CHG 5%, p = 0.004). Chez ces patients, la mortalité à J42 était de 14%, vs 31% en l’absence de TIPS. Conclusion : La prise en charge des hémorragies de l’hypertension portale sur cirrhose est très homogène en France, avec un bon suivi des recommandations et des résultats comparables dans les CHU et dans les CHG. La mortalité à J42 reste cependant très élevée (38%) chez les patients Child C. Chez les patients à haut risque, l’accès au TIPS précoce est très limité. Remerciements, financements, autres : Avec le soutien de l’AFEF, Avec le soutien financier des laboratoires Eumedica et Gore. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8590 CO.98 Evaluation multicentrique et prospective de la mucosectomie et polypectomie endoscopique colorectale sous aspirine (étude OPERA) G. Vanbiervliet (1), T. Barrioz (2), P. Bulois (3), B. Nalet (4), C. Subtil (5), S. Chaussade (6), J. Filippi (1), M. Barthet (7), F. Cholet (8), M. Le Rhun (9), G. Medinger (10), R. Gincul (11), C. Boustière (12), B. Napoléon (11), H. Lamouliatte (5), J. Jezequel (8), K. Barange (13), A. Charachon (14), C. Cellier (6), V. Lépilliez (11), P. Bichard (15), J.-C. Saurin (11), T. Ponchon (11) (1) Nice; (2) Poitiers; (3) Lille; (4) Montélimar; (5) Bordeaux; (6) Paris; (7) Marseille; (8) Brest; (9) Nantes; (10) La Roche-sur-Yon; (11) Lyon; (12) Aubagne; (13) Toulouse; (14) Monaco, MONACO; (15) Grenoble. Introduction : Les récentes recommandations ESGE n’autorisent pas la poursuite de l’aspirine pour la réalisation d’une mucosectomie endoscopique (EMR). Les études de large effectifs, multicentriques et prospectives manquent dans le domaine. Le but de l’étude était d’évaluer le risque hémorragique des patients traités par EMR ou large polypectomie recto colique endoscopique en cas de prise au long cours et préventive d’aspirine. Patients et Méthodes : Il s’agissait d’une étude prospective multicentrique observationnelle conduite de janvier 2010 à octobre 2012. Tout patient bénéficiant d’une EMR et/ ou polypectomie sous aspirine au long cours (< 375 mg/ jour, depuis plus de 3 mois) dans le cadre d’une prévention cardio vasculaire était inclus. Etait exclu de cette évaluation tout malade présentant des troubles de la coagulation ou de l’hémostase, une insuffisance hépatique ou rénale, une prise d’AVK, de clopidogrel ou tout autre anti agrégant plaquettaire/anti coagulant. La technique de résection était standardisée selon les recommandations SFED. Les techniques d’hémostase préventive (clips, pince à coagulation, endoloop) étaient autorisées. L’objectif principal de l’étude était de déterminer l’incidence de l’hémorragie retardée (HR) et de l’hémorragie sévère (HS) post polypectomie ou EMR. Les objectifs secondaires étaient de déterminer l’incidence de l’hémorragie immédiate (HI), l’efficacité du traitement endoscopique, la morbi mortalité induite et d’identifier les facteurs prédictifs d’hémorragie. Un suivi clinique était effectué pendant une période de un mois. Résultats : Un total de 599 lésions furent réséquées chez 317 malades inclus (248 hommes, 68,9 ± 10,3 ans [34-90] ) au sein de 19 centres, soit en moyenne 1,89 ± 1,5 lésions par patient [1 à 12]. La posologie de l’aspirine était de 75 mg/j pour plus de 76% de la population étudiée et l’indication de la prise préventive était une maladie coronarienne dans 59% des cas. La technique de résection était une EMR dans 55% des cas, de manière fragmentée pour 19% des malades. Les lésions traitées étaient adénomateuses dans 75% des cas, de 12,3 ± 10,2 mm [1-70] en moyenne avec 126 lésions (21%) ≥ à 15 mm. Les techniques mécaniques d’hémostase préventive étaient utilisées dans un peu moins d’un quart de la population (clip 21% et endoloop 3%). Un total de 6 patients ont présenté une HR et 36 patients une HI (concernant 37 lésions). L’incidence de l’HR était de 1,00% (0,20% - 1,80%) par lésion et 1,89% (0,39% - 3,39%) par malade. L’incidence de l’HI était de 6,18% (4,25% - 8,10%) par lésion et de 11,36% (7,86% - 14,85%) par malade. L’incidence des HS était de 1,84% (0,08% 2,91%) par lésion et 3,47% (1,46% - 5,48%) par malade. L’HR était associée à la survenue d’une HI (p = 0,006), aux résections EMR fragmentées (p = 0,00006) et à la taille des lésions (≥ 15 mm, p = 0,0005). Les HI étaient artérielles pour 20 malades (54%). L’hémostase fut obtenue pour tous les cas d’hémorragie (HI et HR) par endoscopie avec une (n = 29) ou deux techniques (n = 8) excepté chez un patient traité par chirurgie (succès technique de 98%). Une simple surveillance fut effectuée pour un dernier patient. Le temps moyen de survenue de l’HR après l’endoscopie initiale était de 4,7 ± 3,8 jours [1-10]. Une hospitalisation ou un prolongement de séjour fut nécessaire pour 17 malades et pour une durée moyenne de 2,4 ± 2,3 jours [1-10]. Une transfusion fut réalisée chez 5 malades (1,5%). Aucun décès ne fut observé. Malgré la JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS CO.97 COMMUNICATIONS PLENIERES 113 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS COMMUNICATIONS ORALES 114 poursuite de l’aspirine un cas d’embolie pulmonaire (non fatal) fut noté 28 jours après une procédure. Conclusion : Le risque hémorragique après EMR ou polypectomie recto colique endoscopique sous aspirine est faible et acceptable. La prise en charge hémostatique endoscopique est quasiment constamment efficace. Les recommandations nationales et internationales devront être modifiées pour tenir compte de ces résultats dans un proche avenir. Remerciements, financements, autres : Financement : Bourse AstraZeneca/SFED 2009. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7881 CO.99 Activation de la voie mTOR et du stress du reticulum endoplasmique dans les tumeurs neuroendocrines digestives : une cible potentielle pour augmenter la réponse aux thérapies ciblant mTOR ? P. Freis (1), J. Bollard (1), C. Vercherat (1), J. Lebeau (1), J. Fauvre (1), M. Blanc (1), P. Massoma (1), T. Walter (1), S. Manie (1), C. Roche (1), J.-Y. Scoazec (1), C. Ferraro-Peyret (1) (1) Lyon. Introduction : Les tumeurs neuroendocrines digestives (TNED) sont des lésions néoplasiques rares se développant aux dépens du système endocrinien diffus du tube digestif. Ces tumeurs, lorsqu’elles sont au stade métastatique et en progression, sont traitées par des thérapies ciblées (inhibiteurs de mTOR (ImTOR) ou de tyrosine-kinase). Notre équipe a montré dans des lignées dérivées de TNED : 1/ que la voie mTOR est suractivée dans des conditions de stress hypoglucidique ou hypoxique, 2/ que la rapamycine et l’éverolimus, ImTOR, induisent l’apoptose de ces cellules (Couderc, 2011, Bollard, 2013). Dans ce travail, nous avons étudié le rôle du stress du reticulum endoplasmique (SRE) dans l’activation de mTOR et la réponse aux ImTOR. Matériels et Méthodes : Les cellules STC-1, dérivées de TNED viro-induites de souris, ont été cultivées à différentes concentrations de glucose (25 mM, 5 mM, 2.5 mM, 1 mM), sur des temps courts (quelques heures afin d’observer l’effet immédiat du stress hypoglucidique) et sur des temps longs (plusieurs jours dans le but d’étudier l’adaptation des cellules au stress hypoglucidique). L’activation et/ou l’expression des protéines de la voie mTOR (P-4EBP1, P-p70S6K) et du stress du RE (BiP, CHOP, P-PERK, XBP1) a été mise en évidence par western blot. L’apoptose a été étudiée par le clivage de la caspase 3 en western blot. Les cellules ont été traitées par un ImTOR, la rapamycine (11 nM), ou par un inducteur du SRE, la thapsigargine (300 nM ou 1 µM). Résultats : La déplétion en glucose active le SRE dans les cellules STC-1. Cette activation est biphasique : dans les premières heures de la déplétion, on observe la surexpression de la protéine BiP et l’activation de la kinase PERK, sans expression de CHOP, facteur pro-apoptotique connu pour être un effecteur de PERK. Après 24h, l’expression de BiP est maintenue et ce pendant plusieurs jours, mais l’activation de PERK disparait. Dans ces mêmes conditions expérimentales, la voie mTOR est simultanément activée et persiste également dans le temps. L’inhibition de mTOR par la rapamycine entraine alors l’activation rapide de PERK. Ces données inattendues suggèrent que la voie mTOR pourrait exercer un rétrocontrôle négatif sur la kinase PERK, limitant ainsi les effets pro-apoptotique de cette kinase. Conclusion : Nos travaux montrent une activation partielle du SRE dans les cellules STC-1 en réponse à la carence en glucose qui pourrait être régulée par la voie mTOR. Cette interaction entre le SRE et la voie mTOR pourrait être utilisée pour sensibiliser les tumeurs neuroendocrines aux inhibiteurs de mTOR. Remerciements, financements, autres : Ce projet est soutenu par l’ARC. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8980 Le suppresseur de tumeur Cdx2 augmente la chimiorésistance des cellules cancéreuses coliques au 5-fluorouracile via le transporteur ABCC11 J.-B. Delhorme (1), E. Martin (1), J.-M. Reimund (1), J.-N. Freund (1), I. Gross (1) (1) Strasbourg. Introduction : Le traitement des cancers colorectaux (CCR) de stade avancé repose sur la chirurgie et la chimiothérapie à base de 5-Fluorouracile (5-FU). Celle-ci se heurte à la chimiorésistance, un phénomène complexe qui inclut notamment la surexpression par la tumeur de molécules d’efflux de la famille ABC. Cdx2 est un facteur de transcription qui permet le maintien de l’identité et de l’homéostasie intestinale. Son expression est réduite de manière hétérogène dans les CCR, ce qui pourrait influer sur la chimiorésistance anticancéreuse car ABCB1 a récemment été identifié comme un de ses gènes cibles. Matériels et Méthodes : Matériel : lignées cellulaires cancéreuses coliques Caco2/TC7, HT29-TW6 et HCT116 Méthodes de biologie cellulaire et moléculaire : tests de survie MTT, expression génique par RT-qPCR, transfections de plasmides et siRNA, immunoprécipitation de chromatine, tests gène rapporteur luciférase. Résultats : Nous avons observé (MTT) que les cellules cancéreuses coliques différenciées (Caco2/TC7) et les cellules dans lesquelles la surexpression de Cdx2 a été induite (HT29TW6) sont plus résistantes au 5-FU que les cellules contrôles. Par RT-qPCR, nous avons constaté que l’expression de plusieurs transporteurs de la famille ABC est augmentée dans ces cellules.Des approches de gain ou perte de fonction dans des cellules cancéreuses coliques HCT116 nous ont permis de montrer que Cdx2 est nécessaire à l’expression d’ABCC11, un transporteur qui permet l’efflux du 5-FU. Des expériences de gène rapporteur et d’immunoprécipitation de chromatine ont confirmé que Cdx2 régule directement l’expression d’ABCC11 et interagit avec son promoteur. Enfin, l’inhibition d’ABCC11 par le MK-571 permet de restaurer la sensibilité au 5-FU des cellules surexprimant Cdx2, suggérant que l’activité d’ABCC11 est nécessaire à la chimiorésistance induite par Cdx2. Conclusion : Ces résultats ont permis d’identifier un nouveau gène cible de Cdx2 qui pourrait contribuer à la chimiorésistance des CCR. Cette étude sera poursuivie par la recherche d’une corrélation entre la réponse à la chimiothérapie des patients et les niveaux d’expression de Cdx2 et d’ABCC11 détectés dans leur tumeur. A terme, ABCC11 pourrait représenter un nouvel outil pronostique ou une cible thérapeutique pour les CCR. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8199 CO.101 PAR2 contrôle la survie des progéniteurs coliques via la régulation de GSK3beta I. Nasri (1), E. d’Aldebert (1), R. Mezghani-Jarraya (2), E. Mas (1), N. Cenac (1), N. Vergnolle (1), C. Racaud-Sultan (1) (1) Toulouse; (2) Sfax, TUNISIE. Introduction : L’incidence du cancer colorectal augmente en cas de maladie inflammatoire chronique intestinale. En dépit des thérapies anti-inflammatoires et de la surveillance par coloscopie, la survenue d’un cancer sur colite est de mauvais pronostic et manque de marqueurs prédictifs. Les mécanismes de la transformation tumorale en contexte inflammatoire sont encore mal compris. Les « Protease-Activated Receptors » (PARs) sont suractivés par les protéases dans le tractus digestif inflammatoire. Une dérégulation de PAR1 et de PAR2 a été corrélée à la progression tumorale dans différents tissus. Néanmoins, leurs rôles dans la régulation de la crypte intestinale, lieu initial de la transformation tumorale, sont méconnus. La Glycogène Synthase Kinase 3® (GSK3®) est suractivée dans le cancer colique et est un acteur de l’inflammation et de la carcinogenèse. Cette étude vise à comprendre si les PARs régulent les voies de carcinogenèse colique et si chaque PAR a un rôle spécifique. Matériels et Méthodes : Des cryocoupes de côlon murin ont été utilisées pour les expériences d’immunomarquage et d’analyse confocale de l’expression des PARs. Des cryptes isolées de côlon murin de souris sauvages ou déficientesPAR2 ont permis la culture en 3D de colonoïdes. Les lignées IEC6 et Caco-2 ont respectivement été utilisées comme cellules immatures intestinales normales et cancéreuses. Elles ont été stimulées par des peptides agonistes spécifiques de chacun des PARs ou leurs contrôles. Les études des voies de signalisation ont été réalisées par Western blot ou par immunomarquage et analyse confocale. La survie cellulaire a été évaluée par colorimétrie et par immunomarquage de la Caspase 3. Dans certains cas, des inhibiteurs pharmacologiques de GSK3 ont été ajoutés au milieu de culture. Résultats : 1/ PAR1 et PAR2 sont exprimés dans les cellules immatures de l’épithélium colique- Le co-marquage des PARs et des protéines exprimées spécifiquement dans les cellules immatures de la crypte intestinale montre que PAR1 et PAR2 sont exprimés par les cellules responsables de la régénération intestinale. 2/ PAR1 et PAR2 régulent différemment les signaux de carcinogenèse colique- L’étude des voies de carcinogenèse intestinale (GSK3®, ® caténine et FAK) montre que, dans les cellules IEC6, seul PAR2 régule l’activation et l’expression de GSK3β, ® caténine et FAK. Dans les cellules Caco-2, PAR2 promeut l’activation de GSK3® mais, dans ces cellules, c’est PAR1 qui régule la ® caténine et FAK. 3/ PAR2 promeut la survie des cellules épithéliales coliques via la régulation de GSK3®- Les conséquences d’une stimulation de PAR2 ou de PAR1 sur la survie et la prolifération cellulaires ont été analysées en conditions de culture 2D ou 3D. Il ressort que, dans les cellules normales ou cancéreuses, l’activation de PAR2 promeut la survie mais freine la prolifération cellulaire en cas de stress de privation sérique ou de culture 3D (colonoïde, tumorosphère). Si l’activation exogène de PAR2 est nécessaire pour activer GSK3® et soutenir la survie des cellules épithéliales en culture 2D, en culture 3D, PAR2 et GSK3® semblent spontanément activés. Conclusion : Cette étude démontre une spécificité d’action de PAR2 sur la régulation de la survie des cellules épithéliales intestinales via GSK3β qui pourrait représenter une étape importante de la carcinogenèse colique. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8316 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS CO.100 COMMUNICATIONS ORALES 115 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS COMMUNICATIONS PLENIERES 116 CO.102 Etude internationale de phase III randomisée en double aveugle contre placebo évaluant l’effet antiprolifératif du lanréotide chez des patients atteints de tumeurs neuroendocrines pancréatiques et intestinales (étude Clarinet) P. Ruszniewski (1), M.-E. Caplin (2), G. Cadiot (3), S. Dominguez (4), A. Adenis (4), C. Lombard-Bohas (5), Y. Borbath (6), N. Liyanage (7), J. Blumberg (7) (1) Clichy-la-Garenne; (2) Londres, GRANDE-BRETAGNE; (3) Reims; (4) Lille; (5) Lyon; (6) Woluve Saint-Lambert, BELGIQUE; (7) Les Ulis. Introduction : Les données cliniques démontrant un effet antiprolifératif des analogues de la somatostatine (SSA) chez les patients atteints de TNE digestives étaient jusqu’à maintenant limitées, une seule étude prospective avait démontré une efficacité chez des patients atteints de tumeurs de l’intestin moyen avec un envahissement hépatique modéré. Patients et Méthodes : Etude internationale, randomisée, en double aveugle, contre placebo incluant 204 patients âgés de 18 ans et plus, atteints de TNE entéro-pancréatiques, non fonctionnelles, bien ou modérément différenciées (Ki67 < 10%), et n’ayant reçu aucun traitement par SSA, interféron, chimioembolisation ou chimiothérapie au cours des 6 derniers mois. Traitement : lanréotide LP 120 mg (n = 101) ou placebo (n = 103) toutes les 4 semaines pendant 96 semaines, ou jusqu’à progression tumorale ou décès. Le critère principal d’évaluation était la survie sans progression (SSP), soit le délai jusqu’à progression tumorale (évalué selon les critères RECIST) ou le décès. La lecture des scanners pratiqués pour évaluation de la progression tumorale au début et au cours de l’étude a été réalisée de manière centralisée. Les critères d’évaluation secondaires étaient le pourcentage de patients vivants et sans progression tumorale à 48 et 96 semaines, le délai sans progression tumorale, la survie globale, la tolérance. La population utilisée pour l’analyse primaire était la population en intention de traiter. L’étude a été financée par Ipsen. ClinicalTrials.gov NCT00353496 ; EudraCT 2005004904-35. Résultats : À l’inclusion, les principaux sites de localisation de la tumeur primitive étaient le pancréas (45%), l’intestin moyen (36%), l’intestin postérieur (7%), les sites inconnus (13%). La plupart des patients présentaient des tumeurs non progressives (96%) et n’avaient pas reçu de traitement (81%). Par ailleurs, 22% des patients avaient un Ki67 entre 3%-10% (grade OMS 2) et 33 % avaient un envahissement hépatique >25%. Après 2 ans de traitement, la SSP était significativement plus élevée dans le groupe lanréotide que dans le groupe placebo. (SSP médiane non atteinte dans le groupe lanréotide versus 18 mois dans le groupe placebo, hasard ratio 0,47 ; IC à 95% 0,30-0,73 ; p = 0,0002). 62 et 22% des patients respectivement traités par lanréotide et placebo n’avaient pas progressé et n’étaient pas décédés à 2 ans. Les analyses par sous-groupes montraient une efficacité sur la survie sans progression tumorale du lanreotide plus marquée sur les TNE de l’intestin que sur les tumeurs pancréatiques, cette efficacité étant indépendante du grade tumoral (G1/ G2) et de l’envahissement hépatique (<25%/>25%). Des événements indésirables reliés au traitement étaient rapportés chez 50% des patients dans le groupe lanréotide, versus 28% dans le groupe placebo (diarrhée, 26% versus 9%). Très peu d’événements indésirables étaient considérés comme graves (3% versus 1%). Le nombre de patients sortis de l’étude à cause d’événements indésirables était faible (3 dans chaque groupe de traitement). Conclusion : Le lanréotide LP 120 mg/28j prolonge significativement la SSP des patients atteints de TNE digestives pancréatiques et intestinales. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8724 CO.103 Corriger la dysbiose intestinale prévient les lésions hépatiques induites par l’alcool A.-M. Cassard-Doulcier (1), F. Cailleux (1), L. Wrzosek (1), F. Gaudin-Nomé (1), M. Horckmans (1), S. Naveau (1), G. Perlemuter (1) (1) Clamart. Introduction : L’atteinte hépatique au cours de la maladie alcoolique du foie (MAF) évolue de la stéatose à l’hépatite, la fibrose, la cirrhose et jusqu’au carcinome hépato-cellulaire. Parmi les sujets ayant une forte consommation d’alcool à long terme, la majorité des patients développe une stéatose mais seulement 10 à 35% développeront une hépatite et 8 à 20% une cirrhose. D’autres facteurs que la seule quantité d’alcool consommée interviennent donc dans la genèse des lésions hépatiques. Nous avons montré que l’hépatite alcoolique aiguë sévère était associée, chez l’homme, à un profil particulier du microbiote intestinal (MI) et que la sensibilité à la MAF était transmissible de l’homme vers la souris via le MI. L’objectif de ce travail a été de montrer que le maintien de certaines espèces bactériennes à un niveau élevé inhibait le développement des lésions hépatiques au cours de la MAF dans un modèle murin. Matériels et Méthodes : L’alcoolisation a été réalisée dans deux animaleries (A et B) chez des souris femelles C57BL/6 de 8 semaines par un régime Lieber de Carli, additionné d’alcool 5% ou de maltodextrine isocalorique, durant 10 jours. Les souris ont d’abord été adaptées au régime semi-liquide (7 jours), puis à une alcoolisation croissante (7 jours). Le transfert de MI a été réalisé avec des fèces frais de souris donneuses (animalerie A) non pathologiques. Les souris receveuses de l’animalerie B (témoins et alcoolisées) ont été gavées 3 fois par semaine. Le MI a été analysé par cytométrie en flux en utilisant 9 sondes spécifiques couvrant la majorité du MI. L’atteinte hépatique a été évaluée par dosage des transaminases, quantification des triglycérides hépatiques, étude anatomo-pathologique du foie et expression de marqueurs de l’inflammation hépatique par qPCR. L’intégrité de la barrière intestinale a été évaluée par analyse des protéines MUC2, ZO-1 et occludine. Résultats : Avant toute alcoolisation, après une semaine d’acclimatation, les souris des animaleries A et B avaient un MI comparable, sauf pour les Bacteroidetes qui étaient diminuées dans l’animalerie B par rapport à l’animalerie A. Dans l’animalerie B, la consommation d’alcool induisait une inflammation hépatique avec une stéatose prononcée, une augmentation des ALAT plasmatiques et une inflammation hépatique (expression du TNF, CCL2… .). En revanche, une alcoolisation similaire n’engendrait aucune atteinte hépatique dans l’animalerie A. L’analyse du MI des souris témoins et alcoolisées dans les animaleries A et B a montré que l’alcool entraînait une modification du MI identique dans les deux animaleries : on observait une diminution des Clostridium coccoides et leptum, Enterobacteria, Lactobacillus, Bifidobacterium et une augmentation des Eubacteria cylindroides. En revanche, on observait une baisse importante des populations de Bacteroidetes dans l’animalerie B comparée à l’animalerie A. Afin de savoir si le maintien d’un niveau élevé des Bacteroidetes était suffisant pour prévenir les lésions hépatiques, nous avons réalisé un transfert de MI : les souris de l’animalerie B recevaient les fèces des souris de l’animalerie A. Nous avons également ajouté un groupe de souris recevant un prébiotique, la pectine, connu pour favoriser la croissance des Bacteroides. L’analyse du MI a confirmé l’efficacité de la fécalothérapie et du traitement prébiotique puisque l’on maintenait un pourcentage élevé des Bacteroidetes dans l’animalerie B. Le maintient de ce niveau élevé de Bacteroidetes inhibait la survenue des lésions hépatiques induites par l’alcool en terme de niveau des ALAT, stéatose, TNF… . Dans l’animalerie B par rapport aux souris alcoolisées n’ayant reçu ni fécalothérapie, ni prébiotique. Conclusion : Nos résultats montrent que la diminution du pourcentage de Bacteroidetes est associée aux lésions hépatiques au cours de la MAF. Le maintien des Bacteroidetes à un niveau élevé soit par fécalothérapie, soit par un traitement prébiotique suffit à empêcher le développement des lésions hépatiques au cours de l’alcoolisation. Ces données suggèrent que le contrôle du MI chez les patients ayant une consommation excessive d’alcool pourrait participer à l’amélioration des lésions hépatiques au cours de la MAF. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8046 Mise en évidence de voies métaboliques impliquées dans la progression de l’adénocarcinome pancréatique : le collagène comme substrat énergétique O. Olivares (1), J. Mayers (2), F. Guillaumond (1), S. Lac (1), M.-N. Lavaut (1), P. Berthezene (1), J. Nigri (1), R. Tomasini (1), J. Iovanna (1), M. Vander Heiden (2), S. Vasseur (1) (1) Marseille; (2) Boston, ETATS-UNIS D’AMERIQUE. Introduction : L’adénocarcinome canalaire pancréatique (ADK), un des cancers les plus agressifs (progression rapide, diagnostic difficile) se caractérise notamment par une réorganisation des cellules épithéliales du pancréas exocrine en glandes tumorales, associée à une forte réaction desmoplasique (stroma). Ce stroma est composé d’une matrice extracellulaire contenant principalement des collagènes, et différents types cellulaires (fibroblastes, cellules immunes, neurones). Cette densification rend toute vascularisation de la tumeur difficile, et entraîne une fluctuation de l’apport en oxygène/ en nutriments aux cellules tumorales, ce qui les conduit à développer des adaptations métaboliques. Parmi ces dernières on retrouve la glycolyse aérobie (effet Warburg). Malgré tout, de récentes études affirment que le glucose ne représenterait que 11% des substrats utilisés par les tumeurs, et que 65% seraient de source inconnue. Matériels et Méthodes : Pour identifier les voies métaboliques modifiées dans l’ADK, nous avons utilisé le modèle murin Pdx1-Cre ; KRasG12D ; Ink4a, Arf fl/ fl développant des ADK proches de ceux des patients, et analysé leur profil transcriptomique en comparant par criblages exhaustifs (puces ADN) les modifications géniques chez ces souris par rapport à celles de souris saines. Pour les gènes dérégulés impliqués dans le métabolisme, nous avons confirmé les modifications observées dans les tumeurs par PCR quantitatives, et enfin vérifié l’expression et la localisation des protéines surreprésentées dans les tumeurs par Western Blots, et marquages (Immunofluorescents/histochimiques), sur échantillons murins et humains. Résultats : Notre étude montre que les gènes des métabolismes du collagène et de la proline sont fortement modifiés, et que les enzymes clés de ces voies sont exprimées par les cellules tumorales. Nous avons rapproché ceci de l’hypothèse Ecophagique (Phang et al, 2008), selon laquelle le collagène du microenvironnement peut servir de ressource énergétique aux cellules tumorales. Bien qu’innovante, cette hypothèse n’a à ce jour jamais été montrée dans le pancréas. Par des études de tri cellulaire (FACS) nous avons prouvé que, lors d’une privation nutritive, les cellules tumorales peuvent intégrer du collagène de façon corrélative à la force du stress imposé. Or, la proline étant un élément majeur du collagène (1/4 de la molécule), ce dernier pourrait représenter un réservoir prolinique pour les cellules tumorales. Nous avons pu confirmer que lors d’un stress nutritif intense, ces dernières internalisent le collagène majoritairement par macropinocytose, avant de l’accumuler dans des vésicules lysosomales où il est détruit, et fournit de la Proline et l’Hydroxyproline utilisables par les cellules tumorales. Nous avons prouvé que ces dernières captent aussi la proline libre et que dans une situation de stress nutritif ceci conduit à un accroissement de leur viabilité. Des traçages de Proline marquée (13C) ont montré que cet acide aminé était dirigé dans la mitochondrie vers le cycle de Krebs (connu pour son rôle énergétique en particulier) pour former des intermédiaires métaboliques, notamment le Malate et l’Aspartate impliqués dans la formation de biomasse cellulaire et dans le maintien du statut redox de la cellule. Enfin, l’intérêt thérapeutique du ciblage du métabolisme prolinique est à l’étude par l’utilisation de shARN contre des enzymes clés de cette voie. L’inhibition de celles-ci et l’analyse des répercussions sur la croissance tumorale pancréatique permettront d’identifier des cibles thérapeutiques insoupçonnées. Conclusion : Cette étude permet d’envisager de nouvelles cibles pour la compréhension de l’ADK et sa thérapeutique. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8562 CO.105 Etude de la régulation transcriptionnelle de la mucine MUC4 par l’oncogène KRAS dans le cancer du pancréas R. Vasseur (1), N. Skrypek (2), B. Duchene I. Van Seuningen (1), N. Jonckheere (1) (1), (1) Lille; (2) Bethesda, ETATS-UNIS D’AMERIQUE. Introduction : Le cancer du pancréas est un cancer de très mauvais pronostic (taux de survie à 5 ans inférieur à 5%) qui s’explique par un diagnostic tardif et un manque de thérapies efficaces. Découvrir de nouveaux biomarqueurs de la cancérogenèse pancréatique et de nouvelles cibles thérapeutiques est donc primordial. Plus de 90% des adénocarcinomes pancréatiques (PDAC) possèdent la mutation activatrice de l’oncogène K-ras et expriment la mucine oncogénique MUC4. Le PDAC se développe à partir de lésions précurseurs néoplasiques intra-épithéliales (PanINs). La mutation de la glycine 12 (G12D ou G12V) de l’oncogène K-ras intervient dès les stades précoces et serait l’une des mutations initiatrices de cette pathologie. La mucine MUC4, non exprimée par le pancréas sain, joue un rôle important dans la prolifération des cellules tumorales et participe à leur chimiorésistance, ce qui en fait une cible pronostique/ thérapeutique potentielle. Objectif : Etudier le rôle de l’oncogène K-ras dans la régulation de la mucine MUC4, néo exprimée précocement au cours de la cancérogenèse pancréatique. Matériels et Méthodes : L’expression in vivo de la mucine Muc4 et des voies de signalisation cibles de K-¬ras ont été étudiées par immunohistochimie dans les tissus pancréatiques de notre modèle murin de cancérogenèse pancréatique (Pdx1-Cre ; LstopL-K-rasG12D) sacrifiées à 3, 5, 9 et 12 mois. In vitro, des transfections de formes mutées de K-ras ou son invalidation par ARN interférence ont été réalisées dans des lignées tumorales pancréatiques humaines mutées (Capan-2) ou non (BxPC-3) pour K-ras et exprimant la mucine MUC4. L’expression au niveau ARN et protéique de MUC4 et des voies de signalisation MAPKs (p42/44 et p38), JNK et NF-κB a été évaluée par qRT-PCR et par Western Blot. Enfin, l’impact de K-ras sur l’activité transcriptionnelle de MUC4 a été étudié par co-transfection cellulaire. Résultats : Au cours de la séquence carcinogénétique reproduite dans notre modèle murin, la néoexpression de Muc4, dès 3 mois est corrélée avec une activation de la voie p42/44 MAPK ; une activation de la voie JNK à 9 mois ; une activation à 3 mois de la voie p38 MAPK qui diminue progressivement et une activation dès 3 mois de la voie NFκB. L’expression des GTPases RalA/RalB et du facteur de transcription c-fos est également observée dans les PanINs. Par ailleurs, la transfection transitoire de K-rasG12V dans des lignées tumorales pancréatiques augmente l’expression de MUC4, alors qu’a l’inverse, l’inhibition de K-ras par ARN interférence, ou par l’utilisation de dominants négatifs, diminue l’expression de MUC4. Enfin, l’activité des promoteurs de MUC4 qui contiennent des sites de fixations pour les facteurs de transcription AP-1 et NF-κB, est augmentée lorsque la forme mutée K-ras est sur-exprimée. Conclusion : Notre étude montre l’implication de K-ras dans la régulation transcriptionnelle de l’onco-mucine MUC4. Cette régulation fait intervenir les voies MAPKs, JNK et NF-κB. Toutefois, le rôle de chacune de ces voies reste à déterminer. Nos travaux devrait permettre à termes de comprendre la régulation de la mucine MUC4 in vitro et in vivo par l’oncogène K-ras au cours des phases précoces de la cancérogenèse pancréatique pour permettre ensuite des études interventionnelles sur son expression et fournir aux cliniciens de nouvelles stratégies thérapeutiques contre ce type de cancer. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8310 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS CO.104 COMMUNICATIONS ORALES 117 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS COMMUNICATIONS ORALES 118 CO.106 L’E3 ubiquitine-ligase TRIP12 : une cible du cancer du pancréas L. Dagnon (1), N. Hanoun (1), J. Lescure (1), J. Bonzom (1), T. Diab (1), H. Lulka (1), V. Gigoux (1), A. Couvelard (2), J. Selves (1), P. Cordelier (1), J. Torrisani (1), M. Dufresne (1) (1) Toulouse; (2) Paris. CO.107 La perte hétérozygote du récepteur de somatostatine sst2 accélère la cancérogenèse pancréatique induite par l’oncogène KRAS M. Chalabi (1), S. Cassant-Sourdy (1), H. Lulka (1), M. Fanjul (1), T. Al Saati (1), J. Guillermet-Guibert (1), M. Dufresne (1), B. Garmy Susini (1), S. Pyronnet (1), C. Bousquet (1) Introduction : Le complexe protéolytique du protéasome intervient dans la plupart des processus cellulaires eucaryotes. Cette voie de dégradation des protéines nécessite l’étiquetage des protéines cibles par l’ajout d’une chaine de poly-ubiquitine. L’ubiquitination est extrêmement régulée et ce sont les E3 ubiquitine-ligases (E3s) qui assurent la spécificité de cette réaction. La dérégulation de l’expression et/ou de l’activité des E3s est observée dans de nombreuses pathologies. Leur potentiel oncogénique est largement illustré mais peu d’études se sont intéressées à leur rôle dans l’adénocarcinome pancréatique. Matériels et Méthodes : Nous avons quantifié l’expression de TRIP12 (Thyroid hormone Receptor Interacting Protein 12) par immunohistochimie à partir d’une collection d’échantillons de lésions précancéreuses et d’adénocarcinomes pancréatiques provenant de patients opérés. Nous avons analysé plusieurs lignées cellulaires par immunocytochimie et inhibé l’expression de TRIP12 par un shARN. Les études de cycle cellulaire ont été réalisées par cytométrie en flux. Résultats : Nous avons découvert que la protéine TRIP12, une E3 initialement identifiée en tant que partenaire du récepteur aux hormones thyroïdiennes, est surexprimée dans le cancer du pancréas. En effet l’analyse d’une collection de lésions précancéreuses TIPMP (tumeur intracanalaire papillaire mucineuse du pancréas), de PanIN (pancreatic intraepithelial neoplasia) et d’adénocarcinomes pancréatiques révèle une surexpression de la protéine TRIP12 dans 80% des échantillons comparativement au tissu sain. TRIP12 est surexprimée dès le premier stade prénéoplasique suggérant un rôle de cette E3 dans la mise en place du cancer. De plus, TRIP12 est majoritairement localisée dans le noyau des cellules de lésions pré-néoplasiques et des tumeurs. Pour expliquer la surreprésentation de cellules TRIP12 positives nous avons analysé plusieurs lignées cellulaires par immunocytochimie. Alors que TRIP12 est présente dans le cytoplasme de l’ensemble des cellules, sa localisation nucléaire varie grandement selon la lignée étudiée. Ainsi ~15% des cellules hPNE, Capan-1 et Capan-2 présentent un marquage nucléaire. Cette proportion atteint ~50% dans les cellules PANC-1 et MiaPACA-2. De plus, l’inhibition de l’expression de TRIP12 par un shARN modifie le phénotype des cellules. Elle provoque l’accumulation des cellules en phase G2/M du cycle cellulaire et inhibe leur croissance de 50% in vitro et in vivo. De plus nos résultats montrent que la localisation subcellulaire de TRIP12 varie pendant le cycle cellulaire. TRIP12 est présente dans le cytoplasme mais nous montrons une translocation nucléaire de TRIP12 dès le premier stade de la mitose puis une perte de cette localisation nucléaire lors de la séparation des cellules. Nous montrons également que la localisation nucléaire mitotique est altérée dans les lignées cellulaires cancéreuses pancréatiques MiaPACA-2 et PANC-1. Cette altération pourrait expliquer la surexpression nucléaire mesurée dans les échantillons de tumeurs et de lésions précancéreuses pancréatiques. Conclusion : Impliquée dans la croissance et la division cellulaire, il est vraisemblable que TRIP12 joue un rôle majeur dès les premières étapes de la carcinogenèse pancréatique et que la surexpression de TRIP12 dans les lésions précancéreuses confère à ces cellules un avantage nécessaire à l’acquisition d’un phénotype cancéreux. Introduction : L’adénocarcinome pancréatique canalaire (PDAC) reste un cancer mortel qui touche le pancréas exocrine. Comprendre la physiopathologie des étapes précancéreuses du PDAC permettra de proposer de nouveaux outils diagnostiques et thérapeutiques. La mutation activatrice de l’oncogène Kras est la plus précoce des modifications génétiques de ce cancer. Le développement d’un modèle transgénique murin où l’oncogène Kras muté est exprimé dans le pancréas (souris Pdx1-KrasG12D ou KC) a permis de montrer que cet oncogène initie la cancérogenèse pancréatique. Les souris KC présentent des lésions précancéreuses pancréatiques, qui n’évoluent toutefois que très rarement et tardivement vers un PDAC. Cette évolution peut être favorisée par une pancréatite qui est un facteur prédisposant au PDAC chez l’Homme. D’autre part, les résultats de notre équipe démontrent que l’expression du récepteur de somatostatine sst2 est perdue dans 90% des cas de PDAC dès les stades précancéreux, et que sa réexpression dans les cellules cancéreuses pancréatiques entraîne un effet anti-tumoral in vitro et in vivo. Matériels et Méthodes : Afin d’étudier le rôle du récepteur sst2 dans le processus de la cancérogenèse pancréatique, nous avons entrepris le croisement des souris invalidées pour le gène sst2 (sst2-/-) avec les souris KC et avons obtenu le modèle Pdx1-KrasG12D/+ ; sst2-/+ (KCS). Résultats : Alors que les souris sst2-/- ne présentent pas de lésions pancréatiques, les souris KCS présentent une augmentation de l’incidence d’apparition des lésions par rapport aux souris KC du même âge. De plus, alors que les souris KC développent uniquement des lésions précancéreuses, les souris KCS développent dès 4 mois des lésions cancéreuses qui se rapprochent phénotypiquement de celles observées dans la pathologie humaine (analyses immunohistochimiques à l’appui). Nos résultats montrent donc que la perte hétérozygote de sst2 est permissive à l’évolution rapide vers un stade cancéreux de lésions initiées par Kras, qui seraient restées à un stade précancéreux si sst2 était exprimé (souris KC). Sst2 est donc un gène suppresseur de tumeur pour le cancer du pancréas. Nous montrons que cette accélération induite par la perte d’expression de sst2 est dépendante d’une inflammation puisqu’une activation de la voie NF-KB-COX2 est observée spécifiquement dans les lésions pancréatiques des souris KCS, et puisqu’elle est reversée lorsque les souris KCS sont traitées avec un inhibiteur de COX2. D’autre part, une analyse exhaustive par « cytokines antibody array » des milieux conditionnés (MC) de ces acini, a permis l’identification de la cytokine IL-6 et de la chimiokine CXCL-16 qui sont fortement et spécifiquement secrétées par les acini issus des souris KCS. Enfin, nous montrons que l’activation du récepteur sst2 dans les modèles cellulaires pancréatiques exprimant Kras muté est capable d’inhiber l’activation de NF-kB et la sécrétion de la chimiokine CXCL-16. Conclusion : Sst2 serait donc un frein anti-inflammatoire endogène dont la perte d’expression au cours du processus de la cancérogenèse pancréatique favoriserait l’évolution des lésions précancéreuses initiées par Kras muté en lésions cancéreuses. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8161 Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8560 (1) Toulouse. Signalisation apeline thérapeutique de pancréatique ? CO.109 : nouvelle cible l’adénocarcinome C. Chaves-Almagro (1), F.-X. Picault (1), F. Projetti (1), S. Deleruyelle (1), A. Gomez-Brouchet (1), M. Dufresne (1), P. Valet (1), H. Prats (1), B. Knibiehler (1), Y. Audigier (1), B. Masri (1) (1) Toulouse. Introduction : L’adénocarcinome pancréatique est la forme la plus commune et la plus agressive des cancers du pancréas avec une médiane de survie inférieure à 6 mois postdiagnostic. Ce pronostic très sombre est lié à son évolution asymptomatique ainsi qu’a l’absence de biomarqueurs et de traitements curatifs, la plaçant au 4ème rang mondial de mortalité par cancer. Le peptide apeline, ligand endogène du Récepteur Couplé aux Protéines G APJ, joue un rôle majeur au niveau cardiovasculaire, notamment dans l’angiogenèse physiologique et la néovascularisation tumorale. De manière intéressante, nous avons mis en évidence la surexpression du gène de l’apeline dans un tiers des adénocarcinomes humains, avec une fréquence élevée (2/3) dans les cancers du pancréas. Notre étude a pour but d’étudier l’expression spatiotemporelle de l’apeline et d’APJ au cours de la carcinogenèse pancréatique et de caractériser les mécanismes cellulaires et moléculaires induits par l’apeline sur la cellule tumorale. Matériels et Méthodes : L’expression de l’apeline et d’APJ a été analysée par immunohistochimie sur des coupes d’adénocarcinomes pancréatiques humains issues de 40 patients et sur des coupes de pancréas de souris K-ras (souris Lox-Stop-Lox-KrasG12D/+/Pdx1-Cre). Le rôle de cette signalisation sur la cellule tumorale pancréatique humaine a été caractérisé sur la lignée cellulaire MiaPaCa. Après stimulation par l’apeline, la régulation de différents effecteurs intracellulaires a été étudiée par immuno-transfert et les effets cellulaires liés à la prolifération, la migration et la recapture du glucose ont été analysés. Résultats : Par une approche immunohistochimique sur coupes d’adénocarcinomes pancréatiques humains, nous avons observé que l’apeline et son récepteur sont exprimés par les cellules tumorales mais aussi par les cellules endothéliales de certains vaisseaux sanguins. Dans le but de caractériser l’expression spatio-temporelle de l’apeline et de son récepteur, nous avons étudié leur expression dans le modèle murin K-ras qui récapitule les stades précoces de la pathologie. Comme observé chez l’Homme, nos résultats montrent que l’apeline et son récepteur APJ sont exprimés par les cellules tumorales et ce, dès les premiers stades de la carcinogenèse. Afin de déterminer la fonction de cette voie de signalisation sur la cellule tumorale nous avons, dans un premier temps, recherché des lignées tumorales pancréatiques humaines exprimant de manière endogène le récepteur APJ. Dans la lignée MiaPaCa, l’apeline induit l’activation transitoire d’effecteurs intracellulaires majeurs que sont les MAPKs et la p70S6 kinase et engendre une stimulation soutenue de la voie PI3K/Akt. De plus, l’apeline augmente l’expression protéique de l’Hexokinase 2, de c-Myc et de la Cycline D1, des acteurs clés contrôlant la glycolyse et la progression dans le cycle cellulaire. De manière intéressante, nos résultats montrent que l’activation de ces cascades de transduction par l’apeline a pour effet d’accélérer la prolifération, d’augmenter la recapture du glucose et d’accroître la migration des cellules tumorales. Conclusion : Nos travaux mettent en évidence que l’apeline et APJ sont exprimés dès les premiers stades de la carcinogenèse pancréatique par les cellules tumorales et les cellules endothéliales. Au niveau de la cellule tumorale, l’apeline active différentes cascades de transduction aboutissant à la prolifération, la migration et la recapture du glucose. L’ensemble de ces résultats suggère que la signalisation apeline pourrait favoriser la progression tumorale. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8305 Facteurs pronostiques indépendants de la récidive hémorragique, du recours à la chirurgie et de la mortalité dans l’ulcère gastro-duodénal hémorragique M. Camus (1), T. Kovacs (2), M.-E. Jensen D. Markovic (2), J. Gornbein (2), D. Jensen (2) (2), (1) Paris; (2) Los Angeles, ETATS-UNIS D’AMERIQUE. Introduction : Les facteurs prédictifs de mauvaise évolution des ulcères gastro-duodénaux (récidive hémorragique, recours à la chirurgie et décès) n’ont pas été décrits depuis l’optimisation du traitement médical et endoscopique recommandée par le consensus international sur la prise en charge de l’ulcère gastro-duodénal hémorragique (traitement IPP IVSE fortes doses et hémostase endoscopique optimale). Le but de cette étude était de déterminer les facteurs prédictifs de récidive hémorragique, de chirurgie et de mortalité à 30 jours dans une population de patients présentant un ulcère gastroduodénal hémorragique. Patients et Méthodes : Dans cette étude prospective bicentrique, tous les patients consécutifs hospitalisés pour une hémorragie digestive haute sévère due à un ulcère gastroduodénal (perte de plus de 2 points d’hémoglobine, ou transfusion de plus de 2 culots globulaires) étaient inclus entre Janvier 1993 et Décembre 2011. Tous les patients ont été traités par IPP IVSE (8 mg/h) et stratifié par stigmates d’hémorragie selon la classification de Forrest pour la décision d’hémostase endoscopique. Les données cliniques, biologiques, endoscopiques, et le suivi à 30 jours ont été colligés de façon prospective. Les facteurs prédictifs indépendants de récidive hémorragique, de recours à la chirurgie et de mortalité à 30 jours ont été déterminés par analyses uni- puis multivariées (régression logistique). Résultats : 1264 patients ont été inclus prospectivement. 54,9% des patients présentaient un stigmate majeur d’hémorragie (Forrest Ia à IIb). 44,4% ont reçu un traitement endoscopique hémostatique, avec un succès immédiat dans 96,3% des cas. 17,7% des patients ont eu une récidive hémorragique, 6,7% une chirurgie et 7,2% sont décédés. Les facteurs prédictifs de récidive hémorragique à 30 jours étaient la présence d’un ulcère Forrest Ia à IIb (OR = 7,51 ; 95%IC 4,37-12,9), une taille supérieure à 1 cm (OR = 3,69 ; 95%IC 1,47-9,23), une hémorragie intrahospitalière (OR = 1,65 ; 95%IC 1,14-2,39), et un antécédent d’hémorragie digestive haute (OR = 1,56 ; 95%IC 1,10-2,22). Les facteurs indépendants protecteurs de récidive hémorragique étaient le sexe féminin, la réalisation d’une hémostase endoscopique, et l’efficacité de cette dernière. Le seul facteur prédictif indépendant de recours à la chirurgie était la présence de stigmate d’hémorragie dit majeurs (Forrest Ia à IIb), (OR = 42,74 ; 95%IC 9,67-111,17). La prise d’aspirine et le recours à une hémostase endoscopique étaient protecteurs de recours à la chirurgie. Les facteurs prédictifs indépendants de mortalité à 30 jours étaient la présence de stigmate d’hémorragie dit majeurs (OR = 3,02 95%IC 1,27-7,20), d’une hémorragie intrahospitalière (OR = 3,78 ; 95%IC 2,09-6,82), du recours à une transfusion de plaquettes (OR = 3,63 ; 95%IC 1,88-7,00) ou de plasma frais congelé (OR = 3,74 ; 95%IC 1,80-7,80). Parmi les patients ayant un ulcère Forrest Ia à IIb et présentant une hémorragie extrahospitalisère, la taille de l’ulcère était également un facteur prédictif significatif de mortalité (OR de 1,08 tous les 10% d’augmentation de taille de l’ulcère, 95%IC 1,02-1,14 ; p = 0,0095). Conclusion : La taille de l’ulcère est un facteur de risque indépendant de récidive hémorragique sur ulcère gastroduodénal. Combiné avec la présence de stigmates majeurs d’hémorragie, il est également un facteur de risque de mortalité. La taille de l’ulcère pourrait être un élément d’amélioration du tri et de la gestion thérapeutique des patients et doit être un élément obligatoire à colliger lors de l’endoscopie initiale, à l’instar de la classification de Forrest. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8066 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS CO.108 COMMUNICATIONS ORALES 119 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS COMMUNICATIONS ORALES 120 CO.110 CO.111 D. Lorenzo (1), P. Lahmek (2), C. Gallois (1), B. Lesgourgues (3), C. Champion (3), R. Faroux (4), B. Bour (5), A.-J. Remy (6), T. Morin (7), C. Naouri (8), E.-A. Pariente (9), M. Picon (10), E. Poncin (11), G. Macaigne (12), J.-A. Seyrig (13), D. Bernardini (14), G. Bellaiche (15), D. Grasset (16), J. Henrion (17), S. Nahon (3) E. Bories (1), C. Pesenti (1), F. Caillol (1), M. Giovannini (1) Facteurs prédictifs de la récidive hémorragique et de mortalité au long cours au cours de la diverticulose hémorragique (1) Paris; (2) Limeil-Brévannes; (3) Montfermeil; (4) La Roche-surYon; (5) Le Mans; (6) Perpignan; (7) Tarbes; (8) Mâcon; (9) Pau; (10) Aix-en-Provence; (11) Dax; (12) Lagny-sur-Marne; (13) Pontivy; (14) Toulon; (15) Aulnay-sous-Bois; (16) Vannes; (17) Haine-SaintPaul, BELGIQUE. Introduction : Les données concernant les taux de récidive et de mortalité au long cours des hémorragies diverticulaires (HD) sont limitées. Le but de ce travail était de déterminer les taux et les facteurs de risque de récidive et de mortalité au long cours des HD dans une large cohorte de patients. Patients et Méthodes : En 2007, les données de 2462 patients ayant une hémorragie digestive basse (HBD) ont été collectées prospectivement dans 102 centres hospitaliers généraux ; 789 patients (32%) avaient une HD. Nous avons étudié rétrospectivement en 2013 le devenir de ces patients. Les données suivantes ont été recueillies : les taux de décès et de récidive, la prise de traitements anticoagulants et d’antiagrégants plaquettaires, le taux de chirurgie colique et les comorbidités associées évaluées par le score de Charlson (notamment les accidents ischémiques ). Les facteurs prédictifs de récidive et de mortalité ont été étudiés en analyses univariée et multivariée. Résultats : Les données de 365 patients (47,3% de la population initiale) ont été recueillies. Il s’agissait de 181 femmes (49,6%) ; l’âge moyen des patients aux dernières nouvelles était de 84,7+/- 9,7 ans. La durée médiane du suivi était de 3,9 ans. Cent quarante huit patients sont décédés (40,5%) dont neuf des suites d’une HD. Les taux de mortalité à 1 an, 3 ans et 5 ans étaient respectivement de 22%, 36% et 52%. Soixante neuf patients (19,2%) ont présenté au moins une récidive hémorragique. Les taux de récidives à 1 an, 3 ans et 5 ans étaient respectivement de 11%, 21% et 30%. Ces récidives ont été compliquées de 9 décès (12,8% de mortalité des récidives) et 3 patients ont eu une chirurgie d’hémostase (4,3%). Deux patients ont bénéficié d’un traitement endoscopique. Soixante dix patients (19,2%) ont dû arrêter un traitement anticoagulant ou antiagrégant plaquettaire. Les facteurs de risque de mortalité étaient en analyse multivariée : un âge >80 ans (p<0,001) et un score de comorbidité de Charlson>2 (p = 0,003). Un arrêt du traitement anticoagulant ou antiagrégant plaquettaire n’était pas associé à un surrisque de décès. Aucun facteur de risque de récidive hémorragique n’a été observé en dehors d’un antécédent d’HD (p = 0.078) qui était à la limite de la significativité. Conclusion : Dans cette population, le taux cumulé de récidive était de 19,2% après un suivi médian de 3,9 ans et le taux de mortalité de 40,5%. La majorité des décès n’était pas en rapport avec l’hémorragie. La poursuite des traitements anticoagulant et antiagrégant plaquettaire n’était pas associé à un surrisque de récidive hémorragique et inversement leur arrêt n’augmentait pas significativement la mortalité par accident ischémique. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7935 Résultats à court terme après hépaticogastrostomie guidée par échoendoscopie : étude rétrospective monocentrique (1) Marseille. Introduction : Le drainage biliaire guidé par échoendoscopie (EE) est une technique indispensable pour le traitement des sténoses biliaires complexes en complément des techniques percutanée et rétrograde. La réalisation d’anastomose hépaticogastrique sous EE constitue la technique ayant le plus d’indications potentielles puisque réalisables même en l’impossibilité d’accéder à la papille mais est associée à une morbidité élevée dans les études publiées. Patients et Méthodes : Quatre-vingt-onze interventions biliaires guidées par échoendoscopies ont été exécutées de juin 2000 à février 2013. Parmi ces procédures, 73 hépaticogastrostomies (HG) ont été réalisées. Après exclusion des patients inclus dans une étude prospective randomisée, 60 dossiers patients ont été analysés rétrospectivement afin d’étudier la faisabilité et les résultats précoces de cette technique. Résultats : Soixante patients (Femme = 32 ; âge médian = 64 ans [38-93] ) ont été traités par HG. Cette technique a été choisie en cas d’impossibilité d’atteindre la papille, un échec de CPRE ou de compléter le drainage des conduits biliaires hépatiques gauches respectivement dans 35%, 15% et 50%. La sténose biliaire était néoplasique dans 85% des cas. Soixante-quatre procédures ont été réalisées : le taux de succès technique était de 94%. 18 patients ont présenté un ou plusieurs effets indésirables post-procédure (28%) : état septique (n = 14), pneumopéritoine (n = 7), cholepéritoine/ biliome (n = 8), hémorragie (n = 3). Une migration d’une prothèse était observée dans 7 cas (11%). La durée d’hospitalisation moyenne était de 9 jours (0-61j). Trois décès post-procédures sont survenus, secondaires à un sepsis. Au cours de la période de l’étude, plusieurs types de prothèses ont été employés lors du drainage initial : prothèses plastiques (PP ; n = 12), une prothèse métallique couverte ou non couverte (PM ; n = 9), association d’une prothèse métallique non couverte et d’une couverte insérée dans la non couverte (DS, n = 27), ou une prothèse couverte à 50% (PMC ; n = 16). Le taux de complications était respectivement de 33% (n = 4), 56% (n = 5), 26% (n = 7) et 13% (n = 2) en fonction du type de prothèse utilisé. Trois périodes successives peuvent ainsi être individualisées en fonction du type de prothèse utilisées et l’utilisation d’un insufflateur de CO2. Le tableau 1 synthétise les techniques utilisées ainsi que la morbidité de chaque période. Période nb procédure PP PM DS PMC CO2 complication (%) 20012006 14 8 6 0 0 NON 7 (50%) 20072009 29 4 2 22 1 NON 7 (24%) 20102013 21 0 1 5 15 OUI 4 (19%) Conclusion : L’hépaticogastrique guidée par EE est une technique efficace, utile lorsque la voie rétrograde n’est pas possible ou pour drainer sélectivement les voies biliaires intrahépatiques gauches. Le taux de complication global est élevé mais semble diminuer grâce à l’apprentissage de la technique, l’introduction de l’insufflateur à CO2 et l’utilisation de prothèses mi-couvertes. Les limites de cette étude sont évidemment son caratère monocentrique et rétrospectif. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8380 Une nouvelle prothèse métallique couverte pour traiter les fistules et déhiscences anastomotiques œsogastriques en diminuant le risque de migration ? R. Garces Duran (1), G. Vanbiervliet (2), J.-M. Gonzalez (1), J.-C. Grimaud (1), M. Barthet (1) (1) Marseille; (2) Nice. Introduction : La déhiscence anastomotique et la fistule œsogastrique post opératoire sont toujours difficiles à gérer. Les prothèses complètement couvertes ont un risque élevé de migration. Le but de notre étude est d’évaluer l’efficacité d’une nouvelle type de prothèse dite double type en cas de déhiscence anastomotique ou de fistule post opératoire œsogastrique. Patients et Méthodes : Trente patients traités dans notre centre avec une prothèse métallique double œsogastrique (Taewong, Séoul, Corée du Sud) ont été inclus dans cette étude rétrospective entre 2011 et 2013. Dix-huit ont été indiqué pour fistule postopératoire ou déhiscence anastomotique. Les prothèses double type ont été utilisé parce qu’elles possèdent une endoprothèse entièrement couverte à l’intérieur et une maille métallique sphérique découverte à l’extérieur. La partie intérieure assure l’étanchéité de la prothèse alors que la partie extérieure diminue le risque de migration. Les prothèses métalliques double type étaient retirées quatre semaines après l’intervention, retournées « en chaussette » du pôle distal au pôle proximal. Résultats : Douze patients avaient une fistule post opératoire (post Sleeve gastrectomie dans 8 cas), six avaient une fuite anastomotique. Huit patients sur dix-huit avaient eu un échec des traitements par prothèse précédents ; huit ont eu un traitement associé avec des clips OTSC. Une guérison complète a été obtenue chez quinze parmi les dix-huit patients (83%). Ces patients ont été guéris par succès primaire (une séance de traitement endoscopique) dans 12 cas et ils ont requis une deuxième séance de traitement dans 3 cas. Parmi les patients ayant une fistule (12), le taux de réussite était de 75% (9/12) et il a été de 100 % (6/6) chez les patients souffrant une déhiscence anastomotique . Toutes les prothèses ont été retirées sans aucune complication après une médiane de temps de 33 jours. Le taux de migration spontanée des prothèses était de 16%. Conclusion : La prothèse métallique double type est une nouvelle méthode efficace pour traiter les fistules et les déhiscences post opératoires œsogastriques. Les prothèses sont toujours extirpables malgré la partie non recouverte externe avec un faible risque de migration. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7929 CO.113 La dissection endoscopique sous-muqueuse en France : analyse du registre de la SFED 20112013 et comparaison avec la période 2008-2010 F. Prat (1), S. Leblanc (1), A. Esch (1), M. Pioche (2), V. Lépilliez (2), S. Chaussade (1), D. Coumaros (3), G. Rahmi (1), E. Chabrun (4), E. Coron (5), P. Bauret (6), A. Charachon (7), S. Bellon (8), P. Bulois (9), P. Bichard (10), S. Koch (11), E. Vaillant (9), S. Farhat (12), T. Ponchon (2), N. Kaddour (1), F. Robin (2) (1) Paris; (2) Lyon; (3) Strasbourg; (4) Bordeaux; (5) Nantes; (6) Montpellier; (7) Monaco, MONACO; (8) Avignon; (9) Lille; (10) Genève, SUISSE; (11) Besançon; (12) Beyrouth, LIBAN. Introduction : La dissection endoscopique sous-muqueuse (ESD) est une technique émergente en France. Un registre destiné à apprécier l’état et l’évolution de la pratique de l’ESD a été initié en 2008 sous l’égide de la Sfed ; la période 20082010 a été analysée précédemment (S Farhat et al, Endoscopy 2011 ; 43 : 664-70). Ce recueil de données a été poursuivi pour la période 2011-2013. Patients et Méthodes : Sur une base volontaire, les membres de la Sfed pratiquant l’ESD ont rempli pour chaque acte sur la période concernée et de façon prospective une fiche de renseignements qu’ils ont transmise pour analyse centralisée. Les principaux résultats de cette analyse sont présentés et comparés à ceux de la période antérieure. Résultats : 14 centres publics et privés (contre 16 pour 2008-2010) ont participé au registre et inclus un total de 343 malades (contre 188, soit une augmentation de 82% pour une durée similaire). Le nombre médian d’ESD par centre sur la période a été de 8.5 (contre 6) avec des extrêmes de 1 à 97 (contre 1 à 43), quatre centres regroupant à eux seuls 79% des cas. La durée moyenne de séjour pour ESD était de 3,1+/-1.7jours (contre 3,7) et la médiane était stable à 3 jours. Caractéristiques des néoplasies réséquées et résultats des ESD pour les 2 périodes : Siège Œsophage Estomac Colon Rectum 2008- 27 2010 14.4% 76 10 40.4% 5.3% 38.3% 45.7% 2011- 76 2013 22% 111 48 150 32.4% 14% ESD Monobloc R0 hybride % % % 72 Diamètre Durée Histologie = moyen moy. du cancer invasif geste 26 mm 117 min 86 107 39+/- 23 110+/64 min 31.2% mm 43.7% Morbidité Globale Hémorragie Perforation Traitement médical 2008- ___ 2010 77% 73% 29% 11% 18% 89% 2011- 24% 2013 84% 93% 19.5% 11.3% 7.5% 98.5% Conclusion : L’ESD se développe lentement en France, mais certains centres élargissent rapidement leur expérience. La qualité des exérèses réalisées est en hausse et la morbidité liée aux gestes en baisse sensible. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8661 COMMUNICATIONS ORALES CO.112 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS 121 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS COMMUNICATIONS ORALES 122 CO.114 Indications et résultats de l’application endoscopique du macroclip OTSC : étude rétrospective chez 84 patients E. Wedi (1), A. Sportes (1), J. Huppertz (1), M. Delvaux (1), J. Hochberger (1) (1) Strasbourg. Introduction : Le macro clip OTSC (OVESCO, Allemagne) est un nouvel outil endoscopique qui permet la suture endoscopique de lésions hémorragiques, perforations de la paroi digestive et orifices fistuleux. Cette technique a été utilisée avec succès dans la prise en charge des hémorragies digestives sévères, des perforations, fistules et lors de procédures expérimentales de type NOTES. Le but de notre étude était d’analyser rétrospectivement les résultats de cette technique chez des patients non sélectionnés afin d’en préciser les indications et résultats cliniques. Patients et Méthodes : Les données cliniques des patients et les données concernant les procédures endoscopiques ont été recueillies prospectivement entre 2009 et 2012. Les indications initialement retenues comprenaient les hémorragies digesives sévères, n’ayant pas répondu à un traitement endoscopique classique (clips et/ou injection hémostatiques, les perforations et fistules. Résultats : Quatre-vingt quatre patients ont été inclus (34 femmes et 50 hommes - âge médian 71 ans (extrêmes 2 à 98 ans). Leur score ASA au moment de l’endoscopie était compris entre 2 et 4. Cent-un clips OTSC (12/6 T-type : n = 75 ; 14/6 T-type : n = 26) ont été posés chez 44 patients, pour le traitement d’une hémorragie digestive sévère (52,4%) dont 41 présentaient une hémorragie digestive haute secondaire à un ulcère gastro-duodénal (n = 38), à une tumeur (n = 2) et un patient avec une déchirure muqueuse après dilatation endoscopique et 3 patients (3,6%), une hémorragie digestive basse. Chez 12 patients, le clip OTSC était posé pendant ou après une résection par ESD ou EMR d’une lésion muqueuse, pour prévenir un risque hémorragique (14,3%). Parmi les 44 patients présentant une hémorragie active, 13 (29,5%) ont été traités par un OTSC après échec d’une première tentative d’hémostase classique (clip et/ou injection). La pose d’un clip OTSC a permis l’hémostase définitive chez 39/44 patients (88,6%) mais 5 patients (11,4%) sont décédés des suites d’une récidive hémorragique. Chez 25 patients (29,8%) l’OTSC a été utilisé pour la fermeture d’un défect de la paroi digestive. Parmi 7 patients avec une perforation (8,3%) l’OTSC a permis la fermeture de l’orifice chez 4 patients, avec une évolution favorable chez 4. Chez 3 patients présentant une fistule gastrique chronique, la fermeture était obtenue dans tous les cas. Chez 18 patients, le clip OTSC a été utilisé suite à une suspicion de perforation au cours d’une EMR/ESD (21,4%), sans perforation dans les suites. Des complications liées au placement de l’OTSC sont survenues chez 3 patients : dans 1 cas, la pince a été coincée dans les dents du clip en raison de son retrait insuffisant avant de libérer le clip ; dans un cas, le clip a été libéré prématurément dans l’estomac en raison de l’adhérence de la corde de traction au dispositif de largage, sans incident dans les suites. Un patient présentant une perforation du côlon droit après EMR a bénéficié d’un traitement local, avec succès, en utilisant deux clips OTSC.14/6 Cependant, une perforation secondaire a été observée en rapport avec une sténose diverticulaire et le patient a été opéré en urgence. Conclusion : Le clip OTSC permet le traiteent de lésions hémorragiques sévères avec une hémostase défintive chez près de 90% des patients. Les résultats dans le traitement des fistules et perforations sont encourgeants mais devront être confirmés sur des séries plus larges. Ces résultats confirment l’intérêt des clips OTSC pour la prise en charge des urgences digestives et des complications gastro-intestinales. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8829 CO.115 Facteurs nutritionnels et risque de cholécystectomie au sein de la cohorte E3N C. Cadeau (1), A. M.-C. Boutron-Ruault (1) Bijon (1), A. Racine (2), (1) Villejuif; (2) Le Kremlin-Bicêtre. Introduction : La maladie lithiasique biliaire est la première cause digestive d’hospitalisation en Europe et aux Etats-Unis (1). En France, en moyenne 80 000 cholécystectomies par an sont effectuées (2). Il existe peu de données sur les relations entre alimentation et risque de cholécystectomie. L’objectif de notre étude était d’étudier prospectivement les relations entre consommation d’aliments et score d’adéquation au régime méditerranéen et risque de cholécystectomie. Matériels et Méthodes : Après exclusion des cas de cholécystectomie et de cancer antérieurs à l’inclusion, nous avons étudié 63 995 femmes de la cohorte E3N, suivies entre 1993 et 2008, nées entre 1925 et 1950, pour lesquelles nous disposions de données alimentaires. Celles-ci ont été estimées par un questionnaire de fréquence semi-quantitatif envoyé en 1993. Les cas de cholécystectomie ont été déclarés au cours de questionnaires envoyés tous les 2 à 3 ans. Une étude de validation sur un échantillon de 100 cas de lithiase biliaire, 100 cas de cholécystectomie et 50 femmes n’ayant déclaré ni lithiase ni cholécystectomie a confirmé 99% des cas déclarés de cholécystectomie. Les risques relatifs et leurs intervalles de confiance à 95 % ont été estimés par des modèles de Cox. Résultats : Au cours de 850 926 Personnes-Années, 2 748 cas de cholécystectomie ont été déclarés. Après ajustement sur IMC, apport énergétique, alcool, diabète, activité physique, statut tabagique, facteurs hormonaux et reproductifs, et niveau d’études, les consommations de légumineuses (RR pour le quartile 4 vs.1, RRQ4 = 0,79, IC95% = [0,70 ; 0,88], p tendance < 0,0001), de légumes crus (RRQ4 = 0,90, IC95% = [0,80 ; 1,00], p tendance = 0,02), d’agrumes (RRQ4 = 0,84, IC95% = [0,75 ; 0,93], p tendance = 0,002) et de café (RRQ4 = 0,88, IC95% = [0,79 ; 0,99], p tendance = 0,02) étaient inversement associées au risque de cholécystectomie. L’adéquation au régime méditerranéen (scores 6-9 vs. 0-3) était également inversement associée au risque de cholécystectomie : RR = 0,87 (IC95% = [0,78 ; 0,99], p tendance = 0,02). Conclusion : Nos résultats suggèrent une relation inverse entre une bonne adhésion au régime méditerranéen, en particulier une consommation élevée d’agrumes, de légumes crus et de légumineuses, et ainsi que la consommation de café et le risque de cholécystectomie. Ces données peuvent permettre des conseils de prévention dans des populations à haut risque. Remerciements, financements, autres : L’Etude E3N est soutenue financièrement par la Mutuelle Générale de l’Education Nationale (MGEN), la Ligue nationale contre le cancer, l’Institut national de la recherche médicale (Inserm) et Gustave Roussy. La thèse de Claire Cadeau est financée par le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche. Références : 1.Portincasa P, Moschetta A, Palasciano G. Cholesterol gallstone disease. Lancet 2006 ; 368 : 230-239. 2.Champault G. Complications of cholecystectomy by laparoscopy. How can they be avoided ? . Journal de Chirurgie Viscérale 1995, 132 : 209-219. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7964 Adénocarcinome du pancréas réséqué : Sonic Hedgehog et Gli1 sont deux facteurs pronostiques indépendants R. Maréchal (1), J.-B. Bachet (2), A. Calomme (1), P. Demetter (1), J.-R. Delpero (3), M. Svrcek (2), J. Cros (4), A. Bardier-Dupas (2), F. Puleo (1), P. Hammel (4), C. Louvet (2), F. Paye (2), P. Bachelier (5), Y.-P. Le Treut (3), G. Monges (3), J.-C. Vaillant (2), A. Sauvanet (4), T. André (2), I. Salmon (1), J. Deviere (1), J.-F. Emile (6), J.-L. Van Laethem (1) (1) Bruxelles, BELGIQUE; (2) Paris; (3) Marseille; (4) Clichy-laGarenne; (5) Strasbourg; (6) Boulogne-Billancourt. Introduction : Une hyperactivité de la voie de signalisation Sonic Hedgehog est impliquée dans les processus d’invasion, de prolifération tumorale, de dissémination et de résistance à la radio et chimiothérapie dans le cancer du pancréas. Nous avons étudié la valeur prédictive et pronostique de 4 protéines faisant partie de cette voie de signalisation. Patients et Méthodes : Etude rétrospective multicentrique. Trois cohortes indépendantes de patients ayant bénéficiés d’une résection à visée curative pour un adénocarcinome du pancréas (ACP) : une cohorte exploratoire, rétrospective multicentrique ; une première cohorte de validation rétrospective multicentrique, une deuxième cohorte de validation prospective multicentrique. Critères d’exclusion : résection R2, traitement néo-adjuvant, décès <30 jours postopératoires. L’expression de sonic hedgehog (Shh), SMO, PTCH1 et Gli1 a été évaluée de manière semi-quantitative (marquage faible versus intense) par immunohistochimie sur tissue microarray avec une triple quantification indépendante. La survie globale (SG) et la survie sans récidive (SSR) ont été analysées. Résultats : Au total 567 patients ont été inclus : (cohorte exploratoire : n = 237 ; première cohorte de validation : n = 234, deuxième cohorte de validation : n = 96). Shh et Gli1 sont 2 facteurs pronostiques indépendants pour la SSR (cohorte exploratoire : Shh, HR = 2.36 et Gli1, HR = 2.09) et la SG (cohorte exploratoire : Shh, HR = 3.21 et Gli1, HR = 1.89). Une faible expression de ces protéines étant associée à une SG et à une SSR prolongées. En combinant les niveaux d’expressions de ces 2 biomarqueurs indépendants, 3 sousgroupes de patients au pronostic significativement différent ont été identifiés (SG : Shh et Gli1 faible : HR à 1 vs 3.08 pour Shh ou Gli1 faible vs 5.69 pour Shh et Gli1 intense ; p<0.001). L’ensemble de ces résultats étaient confirmés dans les deux cohortes de validation. Conclusion : Shh et Gli1 sont deux facteurs pronostiques indépendants dans les ACP opérés à visée curative. L’analyse combinée ces 2 biomarqueurs pourrait aider à la sélection des candidats à une thérapie ciblant la voie hedgehog. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8576 CO.117 L’étude de l’expression de c-Met en immunohistochimie dans l’adénocarcinome du pancréas (AP) opéré permet d’identifier un sousgroupe de malades à risque élevé de récidive précoce C. Neuzillet (1), J. Cros (1), A. Tijeras-Raballand (1), L. de Mestier (1), J. Moroch (2), P. Bedossa (1), V. Paradis (1), A. Sauvanet (1), J.-B. Bachet (3), P. Ruszniewski (1), E. Raymond (1), A. Couvelard (3), P. Hammel (1) (1) Clichy-la-Garenne; (2) Créteil; (3) Paris. Introduction : L’adénocarcinome du pancréas (AP) est le 2ème cancer digestif en incidence. Chez les malades opérables, le taux de survie à 5 ans reste voisin de 20% et certains récidivent précocement. L’identification de biomarqueurs pronostiques est un enjeu majeur. Les AP sont des tumeurs caractérisées par un stroma très dense et abondant, responsable d’une hypoxie et d’une pression de sélection sur les cellules tumorales. Celles-ci auraient un phénotype plus agressif, notamment du fait de l’activation de la voie de HGF/c-Met. Celle-ci est impliquée dans les interactions tumeur-stroma et stimule la prolifération, l’invasion, et la transition épithélio-mésenchymateuse des cellules tumorales d’AP. L’objectif de ce travail était d’étudier, en immunohistochimie (IHC) dans l’AP opéré, l’expression de c-Met, sa valeur pronostique et sa corrélation avec les caractéristiques du microenvironnement tumoral (hypoxie, densité microvasculaire [DMV], abondance du stroma). Patients et Méthodes : Trente-sept malades opérés pour un AP et n’ayant pas reçu de traitement adjuvant (valeur pronostique « pure » ) ont été inclus à partir d’une cohorte rétrospective de 471 malades issus de cinq centres. L’expression de c-Met a été évaluée sur lames pleines en IHC, gradée selon un score de 0 à 4, et corrélée avec les caractéristiques du microenvironnement (hypoxie évaluée par IHC HIF-1α et CA9, DMV par IHC CD31, abondance du stroma), la survie sans récidive (SSR) et la survie globale (SG). Résultats : Dix des 37 tumeurs (27%) des tumeurs étaient classées c-Met « fort » (score 3-4). Une forte expression de c-Met était associée à des tumeurs peu/moyennement différenciées (p = 0,017), à la présence de cellules tumorales isolées dans le stroma (p = 0,023), et à un stroma peu abondant (r = -0,445, p = 0,0074), mais il n’y avait pas de corrélation avec les marqueurs de l’hypoxie (HIF-1α, CA9, ou DMV). Elle était associée à une diminution significative de la SSR (médiane : 7,7 contre 33,0 mois, Hazard Ratio [HR] : 2,207, p = 0,025) et de la SG (médiane : 12,1 contre 38,9 mois, HR : 2,207, p = 0,0099). L’association avec la taille tumorale et le lymph node ratio (n ganglions envahis/n total de ganglions prélevés) prédisait le risque de récidive précoce (SSR < 12 mois) avec une aire sous la courbe (AUC) = 0,833. Conclusion : c-Met est un marqueur pronostique fort chez les malades opérés d’un AP, permettant d’identifier un sousgroupe à risque élevé de récidive précoce. Ces résultats seront confirmés sur la totalité de la cohorte sur tissue microarrays et les mécanismes moléculaires oncogéniques de c-Met explorés. Les malades ayant une forte expression de c-Met pourraient être candidats à un traitement adjuvant intensifié et/ ou avec un des inhibiteurs de c-Met, actuellement en cours de développement clinique. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7814 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS CO.116 COMMUNICATIONS ORALES 123 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS COMMUNICATIONS ORALES 124 CO.118 CO.119 M. Gilabert (1), F. Paye (2), P. Bachellier (3), J.-M. Boher (1), L. Moureau-Zabotto (1), O. Turrini (1), J.-L. Raoul (1), J.-R. Delpero (1) C. Mallaret (1), X. Truchet (2), V. Secq (1), Y.-P. Le Treut (1), V. Moutardier (1), M. Ouaissi (1), E. Nouguerede (1), M. Rubis (1), J. Delgrande (1), M.-N. Lavaut (1), M. Gasmi (1), S. Garcia (1), J.-F. Seitz (1), L. Dahan (1) Facteurs prédictifs de rechute et/ou de décès avant 1 an chez des patients présentant un adénocarcinome du pancréas réséqué : à propos de 1219 patients issus d’une série rétrospective de l’Association Française de Chirurgie (AFC) (1) Marseille; (2) Paris; (3) Strasbourg. Introduction : Le cancer du pancréas est un des cancers les plus meurtriers au monde avec encore aujourd’hui moins de 5% de survie à 5 ans. Seule la résection tumorale pancréatique demeure le traitement potentiellement curatif. Cependant, la plupart des patients vont développer rapidement une récidive locale et/ou à distance. Cette étude rétrospective a pour but de déterminer les facteurs prédictifs de rechute ou de décès avant 1 an après une chirurgie carcinologique. Patients et Méthodes : Entre 2004 et 2009, les données de 1 219 patients ayant subi une pancréatectomie pour un adénocarcinome du pancréas ont été rétrospectivement revues et enregistrées au sein d’une base de données centrale, supervisée par l’Association Française de Chirurgie. Pour l’analyse des facteurs prédictifs de décès ou d’évolution à 1 an, nous n’avons retenu que les patients encore vivants 2 mois après la chirurgie. La survie globale (SG) et la survie sans maladie (SSM) à 1 an ont été calculées par la méthode de Kaplan Meyer avec un t0 défini le jour de la chirurgie. Les analyses uni et multivariées ont été réalisées par une technique de Landmark analyse et Cox régression. Résultats : La médiane de survie des 1219 patients était de 33,9 mois (IC 95% [29,7 à 38,5] ). Le taux de SG estimé à 5 ans était de 35% (IC 95% [32,3 -38.9] ). La SG et la SSM à 1 an étaient de 83,4% (IC 95% [80,8 à 85,7] ) et 62,3% (IC 95% [58,8 à 65,4] ), respectivement. En analyse univariée, le taux de bilirubine préopératoire, le nombre de transfusion péri-opératoire, la pancréatectomie totale, le stade T, l’atteinte ganglionnaire, la résection veineuse, les marges de résection veineuse et enfin la réalisation d’un traitement adjuvant, avaient une influence à la fois sur la SG et sur la SSM. En analyse multivariée, l’absence de résection veineuse était indépendamment associée à une augmentation de la SG (p = 0,04) et de la SSM à 1 an (p <0,01). La réalisation d’un traitement adjuvant (chimiothérapie 82% et radiochimiothérapie 18%) influençait la SG seulement (p = 0,02), et l’absence d’envahissement ganglionnaire influençait la SSM seulement (p <0,01). Conclusion : Malgré son caractère rétrospectif, cette grande série a permis d’analyser les facteurs prédictifs de rechute et/ ou de décès avant 1 an après chirurgie carcinologique d’un adénocarcinome du pancréas, et a mis en évidence que la résection veineuse est associée à un plus mauvais pronostic alors que la réalisation d’un traitement adjuvant l’améliore. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7976 Facteurs histo-pronostiques de réponse à la chimiothérapie adjuvante après chirurgie curative pour adénocarcinome canalaire du pancréas : impact pronostique de la CDA et valeur prédictive de réponse au 5FU de la DPD (1) Marseille; (2) Toulon. Introduction : Le cancer du pancréas représente 11600 nouveaux cas par an en France. Le traitement curatif est la résection chirurgicale. Depuis 2005, la chimiothérapie adjuvante pendant 6 mois est un standard, soit par 5FU-acide folinique (1) soit par gemcitabine (2,3). L’identification de facteurs prédictifs d’efficacité de ces deux schémas parait nécessaire. Le but de cette étude rétrospective est d’évaluer la valeur pronostique de 7 marqueurs histologiques (DPD, TS, CDA, hENT1, hCNT3, S100A2, et SMAD 4) et leur impact sur l’efficacité de la chimiothérapie adjuvante par Gemcitabine ou 5FU. Patients et Méthodes : A partir de 230 pancréatectomies pour cancer, nous avons inclus rétrospectivement 193 patients présentant un adénocarcinome canalaire (ADK) du pancréas opéré entre mars 2005 et décembre 2012 dans trois centres de l’APHM pour lesquels nous avons constitué un Tissu Micro Array (TMA). Parmi eux 63 patients ont été exclus de l’analyse : 9 décédés post opératoire, 7 métastatique ou R2, 6 traitements néo-adjuvant, 14 perdus de vus, 27 absents du TMA. Au total 130 patients ont été évaluables, 16 n’ont pas reçu de traitement adjuvant, 110 ont reçu une chimiothérapie post opératoire (68 Gemcitabine, 31 LV5FU2, 4 Gemcitabine puis LV5FU2, 3 Folfirinox, 1 LV5FU2-CDDP, 1Gem/Tarceva, 2 traitements inconnus). Dans cette étude préliminaires, 7 marqueurs immunohistochimiques ont été évalués sur le TMA : SMAD 4, TS, hCNT3 (marquage absent ou présent) et DPD, CDA, hENT1, S100A2 (marquage absent, faible ou élevé). Résultats : La tumeur était céphalique ou céphalo-isthmique dans 107 cas et corporéo-caudale dans 23 cas. Il y a eu 105 résections R0, 24 résections R1, et une donnée non retrouvée. Avec un suivi de 27,5 mois la survie globale était de 21 mois [1729], et la survie sans maladie de 10 mois [8-11]. La médiane de survie globale était significativement meilleure chez les patients N0 par rapport aux patients N+ (29 mois [18-54] versus 18 mois [14-28], p = 0,047), chez les patients R0 par rapport aux patients R1 (25 mois [18-34] versus 15 mois [11-18], p = 0,011), et dans le groupe chimiothérapie par rapport au groupe contrôle (25 mois [18-31] versus 10 mois [6-17], p = 0,002). L’expression immunohistochimique de la CDA est pronostique avec une survie globale significativement meilleure chez les patients qui n’expriment pas la CDA : médiane de 26,3 mois en cas d’expression nulle ou faible de la CDA contre 17,9 mois en cas d’expression élevée (p = 0,0262). SMAD 4, TS, hCNT3, hENT1, S100A2 ne sont pas pronostiques. Chez les patients traités par 5FU, la surexpression de la DPD est prédictive d’une moins bonne survie globale 9,6 mois contre 25,7 mois chez les patients qui ne l’expriment pas ou peu (p = 0,0459) et d’une moins bonne survie sans rechute, respectivement 4 mois contre 12,4 mois (p = 0,0002). Conclusion : La perte ou la faible expression tumorale de la CDA serait pronostique d’une meilleure survie chez les patients opérés à visée curative d’un ADK pancréatique. La faible expression de la DPD est prédictive de survie sans rechute et de survie globale chez les patients traités par 5FU enadjuvant. L’expression d’hENT1 en utilisant les anticorps de lapin n’est pas prédictive de l’efficacité de la gemcitabine dans cette série rétrospective. Remerciements, financements, autres : SIRIC PACAOUEST (contrat INCa-DGOS-Inserm 6038) et CRO2. Références : 1-NeoptolemosJP, et al. NEJM. 2004 ; 350 (12) : 1200-10- 2-OettleH, et al. JAMA 2013 ; 310 (14) : 1473-81- 3NeoptolemosJP, et al.JAMA 2010 ; 304 (10) : 1073-81. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8517 Cancer du pancréas familial : identification d’une mutation constitutionnelle inactivant un gène spécifiquement exprimé dans le tissu pancréatique M. Parrin (1), P. Hammel (2), J. Cros (2), O. Ingster (3), A. Couvelard (1), P. Jonveaux (4), J. Mauillon (5), A. Riffault (1), P. Lévy (2), P. Ruszniewski (2), N. Soufir (1) (1) Paris; (2) Clichy-la-Garenne; (3) Angers; (4) Vandœuvre-lèsNancy; (5) Le Havre. Introduction : Dans la prédisposition au cancer du pancréas familial (CaPaFa), on connaît actuellement peu de gènes de susceptibilité (BRCA2, CDKN2A, STK11 et PALB2). Ils sont impliqués dans moins de 10% de ces formes héréditaires. CDKN2A est un gène suppresseur de tumeur qui code pour différents transcrits : p16ink4a et p14arf exprimés de manière ubiquitaire, et un transcrit spécifiquement exprimé dans le pancréas, p12. Afin de chercher d’autres gènes de susceptibilité, nous avons réalisé une série d’exomes dans des familles de CaPaFa. Patients et Méthodes : Douze familles, comportant au moins 3 apparentés atteints d’adénocarcinome du pancréas vues en consultation d’oncogénétique, ont été sélectionnées pour ce travail après signature d’un consentement éclairé. L’ADN lymphocytaire (5 µg) d’un cas index par famille a été étudié (Kit Agilent V4, couverture moyenne 50 X, séquenceur Illumina Hi Seq 2000). Après analyse bio-informatique, les variants ayant une fréquence allélique < 1%, de type non sens, frameshift, d’épissage et faux sens ont été retenus. Les résultats ont été confirmés par séquençage classique (méthode de Sanger) et il était prévu de confirmer l’implication du ou des gènes(s) d’intérêt identifiés sur un groupe indépendant de 87 familles CaPaFa. Résultats : L’analyse d’exomes a permis de caractériser un variant non sens inconnu du gène CDKN2A, n’affectant ni le cadre de lecture p16ink4a et p14arf, mais touchant spécifiquement le cadre de lecture de p12 (g.21974637, C>T, p.Arg64Ter). Cette mutation a été confirmée par séquençage. La famille comportait 3 cas de cancer dont deux au 1er degré et pas d’autre mutation des gènes déjà décrits dans les CaPaFa. Un séquençage de la région génomique codant pour p12 a ensuite été conduit chez les cas index des 87 familles, et seule une famille porteuse d’une mutation du gène CDKN2A déjà identifiée (insertion en phase de deux alanines au nucléotide 21974769) a été confirmée. De manière intéressante, cette mutation étant située dans l’exon 1-alpha de p16ink4a, elle affectait donc également p12. Dans la littérature, 45% des mutations de CDKN2A décrites dans les CaPaFa étaient situées dans l’exon 1-alpha et touchaient donc le transcrit spécifique du pancréas p12. Conclusion : Nos résultats suggèrent un rôle spécifique de p12 dans la prédisposition héréditaire au cancer du pancréas familial, non décrit auparavant. L’étude de ce transcrit pourrait être proposée de façon systématique dans les CaPaFa pour optimiser le conseil génétique et aider à sélectionner les apparentés devant faire l’objet d’un dépistage de lésions précancéreuses. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8544 CO.121 Picking ganglionnaire interaorticocave et adénocarcinomes du pancréas. Sensibilité, pronostic et rôle des micro-métastases L. Schwarz (1), R. Lupinacci (2), M. Svrcek (2), M. Lesurtel (3), M. Bubenheim (1), H. Vuarnesson (2), P. Balladur (2), F. Paye (2) (1) Rouen; (2) Paris; (3) Zurich, SUISSE. Introduction : L’envahissement ganglionnaire inter aortico-cave (IAoC), a été associé à un pronostic péjoratif de l’adénocarcinome du pancréas céphalique (AP) et contre indiquerait la duodéno-pancréatectomie céphalique (DPC). Mais un picking ganglionnaire IAoC avec extemporané n’est pas systématiquement réalisé et sa sensibilité est inconnue. L’objectif ce l’étude était d’évaluer l’influence de l’envahissement ganglionnaire (IAoC) sur la survie des patients traités par DPC pour adénocarcinome pancréatique. Matériels et Méthodes : Entre 2000 et 2010, un picking IAoC était systématiquement réaliséen début d’intervention. Le chirurgien n’était pas informé du résultat de l’analyse histologique extemporanée (HE) pour ne pas interférer avec la décision de résection curative. Les ganglions lymphatiques du picking IAoC sans envahissement métastatique trouvé en HE et en histologie standard (HS) ont été analysés par immunomarquage anti-cytokératine KL1 (KL1) pour évaluer l’atteinte micrométastatique. Résultats : 111 patients ont été inclus prospectivement. Le suivi médian est de 21 mois [2-126]. Les survies globale et sans récidive à 1, 2 et 5 ans sont de73%, 54%, 24% and 51%, 28%, 18% respectivement. L’HE était positive dans 12 cas, toujours confirmée par l’HS qui détectait 5 envahissements ganglionnaires supplémentaires IAoC. Dix patients supplémentaires présentaient des micro-métastases IAoC. Les survies médianes globales des patients avec et sans envahissement IAoC déctecté par l’HE et l’HS étaient de 9.7 vs 28.5 mois (p = 0,01) et15,7 vs 27,2 mois (p = 0,05) respectivement, alors que lessurvies médianes sans récidiveétaient respectivement de 5.6 vs 12.9 mois (p = 0,04), et 8.4 vs 12.9 mois (p = 0,04). La présence de seules micrométastases n’influençait pas significativement les survies globale et sans récidive : 28.7 vs 14,6 mois (p = 0,23) et 13,9 vs 11,6 mois (p = 0,6), respectivement. Conclusion : Le picking IAoC, avec examen extemporané doit être systématique. Il détecte 70% des envahissements ganglionnaires IAoC diagnostiqués par l’analyse histologique conventionnelle. Sa positivité est un facteur très péjoratif de survie après DPC et peut être donc être considérée comme une contre indication à cette intervention. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8102 COMMUNICATIONS ORALES CO.120 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS 125 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS COMMUNICATIONS ORALES 126 CO.122 Nanothérapie ciblée des tumeurs endocrines par hyperthermie magnétique D. El Hajj Diab (1), P. Clerc (1), C. Sanchez (1),V. Connord (1), J. Carrey (1), D. Fourmy (1), V. Gigoux (1) (1) Toulouse. Introduction : Les tumeurs endocrines sont diagnostiquées grâce à l’emploi d’une technique d’imagerie utilisant un peptide radio-marqué (somatostatine). La surexpression des récepteurs à sept domaines transmembranaires (R7TM) RCCK2 et RGIP a également été mise en évidence dans une collection de tumeurs endocrines humaines. De plus, notre équipe a montré que ces récepteurs s’internalisent massivement et sont dirigés vers les lysosomes. Nous formulons l’hypothèse que la surexpression de R7TM dans les tumeurs comparativement aux tissus sains et leur capacité d’internalisation peuvent être avantageusement utilisées pour développer une nouvelle approche diagnostique et thérapeutique. La stratégie consiste à développer une nanoplateforme constituée de nanoparticules magnétiques (NPM) vectorisées avec l’agoniste d’un R7TM ; nous avons choisi comme premier modèle d’étude : le RCCK2 et son agoniste, la gastrine. Les objectifs consistaient à optimiser l’accumulation des NPM dans les cellules tumorales, puis à éradiquer ces cellules par hyperthermie magnétique. Matériels et Méthodes : Les NPM présentent un fluorophore et ont été vectorisées avec différentes densités de gastrine. Les études de liaison et trafic intracellulaire ont été réalisées par microscopie confocale et/ou cytométrie en flux, sur la lignée tumorale INR1G9 (glucagon-producing islet cells) dépourvue en RCCK2 et un clone stable surexprimant le RCCK2 (INR1G9-RCCK2). Les effets de l’hyperthermie magnétique sur la mort et la survie des cellules sont révélés par marquage AnnexinV/iodure de propidium et test MTT. Résultats : Les NPM vectorisées avec la gastrine se lient spécifiquement aux cellules tumorales INR1G9-RCCK2 et non aux cellules INR1G9. Elles s’internalisent massivement et s’accumulent dans les lysosomes, selon un mécanisme identique au ligand libre. L’application d’un champ magnétique alternatif (275 kHz, 40 mT) pendant 2h induit la mort de 25% des cellules tumorales selon un processus apoptotique, faisant intervenir la Cathepsine B lysosomale. Nous cherchons actuellement à préciser ces mécanismes : production de ROS, perméabilisation de la membrane lysosomale, fuite des enzymes lysosomales vers le cytoplasme, activation des voies de signalisation pro-apoptotique... Conclusion : Notre stratégie devrait constituer une nouvelle approche diagnostique et thérapeutique des tumeurs ciblant des R7TM et utilisant des NPM comme agent de contraste pour l’imagerie et agent thérapeutique. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8150 CO.123 In vitro, la culture cellulaire en 3D est plus pertinente que celle en 2D pour étudier la résistance des cancers coliques (CC) à l’association 5-Fluorouracile / oxaliplatine (FOLFOX). Premiers résultats suggérant un rôle pour la protéine d’efflux ABCG2 F. Prévost (1), C. Quesnelle (1), J.-M. Reimund (2), M. Lechevrel (1) (1) Caen; (2) Strasbourg. Introduction : L’étude in vitro des modes d’action et de résistance aux anticancéreux dans le CC repose surtout sur la culture en 2D de lignées de CC humains. Ce modèle est très éloigné des tumeurs humaines. Récemment, la culture en 3D (colonosphères) a été développée pour se rapprocher des caractéristiques des tumeurs humaines (architecture tumorale, interactions cellulescellules, etc.) [1,2]. Par ailleurs, des travaux récents suggèrent que la surexpression de la protéine d’efflux ABCG2 est associée à la résistance au FOLFOX, in vitro [3] et in vivo [4]. Matériels et Méthodes : La viabilité des lignées HCT-116 et HT-29 de CC humains en culture 2D et 3D, en absence ou non de FOLFOX (5-FU : 50 µM et oxaliplatine : 1,25 à 5 µM ; l’association 50 µM/2,5 µM étant considérée comme celle présente dans le sang des malades traités par FOLFOX [5] ) était évaluée par un test de luminescence. Parallèlement la capacité de formation des colonosphères (CFE : colonosphere formation efficiency) était étudiée. Enfin, nous avons déterminé l’expression des ARNm d’ABCG2 dans des cellules HT-29 en culture 2D et 3D (plus résistantes au FOLFOX que les cellules HCT-116 ; cf. Résultats), en présence ou non de FOLFOX (Q-PCR). Résultats : (i) En 2D, la viabilité des cellules HCT-116 et HT29 était significativement diminuée par le FOLFOX, sans dosedépendance. La lignée HCT-116 était plus sensible que HT-29 (viabilité : 20 ± 2% versus 43 ± 2% pour FOLFOX 50/2,5 ; p < 0,05). (ii) En 3D, le FOLFOX diminuait de façon dose-dépendante la viabilité des colonosphères constituées de cellules HCT116 mais moins qu’en 2D (e.g. Pour FOLFOX 50/2,5 : 72 ± 1% ; p < 0,01). En revanche, la viabilité et la croissance des colonosphères constituées de cellules HT-29 n’étaient pas affectées par le FOLFOX ; HT-29 cultivée en 3D étant totalement résistante au FOLFOX. (iii) La CFE en présence de FOLFOX était significativement diminuée à la fois pour HCT-116 et HT29. Dans un deuxième temps, nous avons donc travaillé d’abord avec HT-29 du fait de sa résistance complète au FOLFOX en 3D. (iv) A l’état basal nous avons observé une plus forte expression des ARNm d’ABCG2 dans les cellules HT-29 cultivées en 2D vs. 3D (p = 0,001). (v) Par contre, alors que le FOLFOX augmentait faiblement l’expression d’ABCG2 dans des cellules HT-29 cultivées en 2D (x2), ABCG2 était exprimé 6 fois plus dans des colonosphères HT-29 traitées par FOLFOX versus des colonosphères HT-29 non traitées (p < 0,01). Conclusion : (1) Les lignées cellulaires de CC humains HCT116, et plus encore HT-29, sont significativement plus résistantes au FOLFOX en culture en 3D que 2D, suggérant que ce modèle de culture cellulaire est plus pertinent pour l’étude de la résistance aux drogues anticancéreuses dans le CC. (2) Cette résistance au FOLFOX est associée, dans les cellules HT-29 cultivées en 3D, à une surexpression des ARNm de la protéine d’efflux ABCG2. (3) Ces résultats incitent à poursuivre nos travaux en nous intéressant à d’autres protéines ABC, et en essayant d’identifier les mécanismes par lesquels le 5-FU, l’oxaliplatine ou leur combinaison induisent la surexpression d’ABCG2. (4) L’extrapolation de ces données aux mécanismes de résistance in vivo chez l’homme nécessite cependant d’être particulièrement prudente compte tenu des différences observées d’une lignées cellulaire à l’autre. Cette différence pourrait être expliquée - au moins en partie - par leur statut de différentiation et leurs caractéristiques génétiques différentes (e.g. HCT-116 est sauvage pour p53 alors qu’il est muté dans HT-29). Remerciements, financements, autres : Ce projet a été soutenu par les associations Alsace contre le Cancer et CœurCancer du Département de la Manche. Références : [1] Fischbach et al. Nat Methods 2007 ; 4 : 855. [2] Pickl et al. Oncogene 2009 ; 28 : 461. [3] Theile et al. Biochem Pharmacol 2009 ; 78 : 1366. [4] Lin et al. Int J Biol Markers 2013 ; 28 : 182. [5] Yu et al. Transl Oncol 2009 ; 2 : 321. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7855 CO.125 C. Duluc (1), S. Moatassim (1), M. Chalabi (1), Y. Martineau (1), J. Guillermet-Guibert (1), B. Garmy Susini (1), H. Schmid (2), M.-B. Delisle (1), S. Pyronnet (1), C. Bousquet (1) S. Huber (1), S. Valente (2), P. Chaimbault (1), H. Schohn (1) Intérêt thérapeutique d’inhiber la voie PI3K – mTOR dans les cellules pancréatiques étoilées du cancer pancréatique pour ciblage de la réaction fibreuse pro-tumorale et chimioprotectrice (1) Toulouse; (2) Bâle, SUISSE. Introduction : Le stroma fibrotique représente 80% de la masse tumorale dans l’adénocarcinome canalaire pancréatique (PDAC). Il est composé essentiellement de fibroblastes qui sont « activés » dans ce contexte tumoral et appelés cellules pancréatiques étoilées activées (pancreatic stellate cells, PSCa). Contrairement au PSC « normaux » résidents dans un pancréas normal, les PSCa synthétisent et sécrètent des quantités abondantes de protéines de la matrice extracellulaire et de facteurs de croissance et cytokines, qui agissent par paracrinie sur les cellules cancéreuses pancréatiques contribuant ainsi activement à la progression et à la chimiorésistance tumorale. Cibler les effets paracrines des sécrétions des PSCa sur les cellules cancéreuses pancréatiques représente donc une stratégie thérapeutique potentielle. Nous avons émis l’hypothèse que ce ciblage pourrait être envisagé par inhibition de la synthèse des protéines (traduction) dans les PSCa. Patients et Méthodes : Pour tester cette hypothèse, nous avons isolé et mis en culture (primo-cultures) des PSC « normaux » et des PSCa issus de pancréas humain (donneurs sains n = 2, et patients atteints de PDAC et opérés n = 6). Résultats : La synthèse (traduction) des protéines est activement régulée par la voie PI3K (phosphoinositide 3-kinase) - mTOR (mammalian target of rapamycin). Ainsi, nous avons démontré qu’une forte activation de la voie PI3K-mTOR, conduisant à la phosphorylation/inactivation de l’inhibiteur de la synthèse protéique 4E-BP1 et ainsi à l’augmentation du niveau de synthèse protéique, est observée dans les PSCa par rapport aux PSC. Nous avons directement corrélé l’activation de cette voie dans les PSCa avec leur capacité à produire et sécréter des facteurs chimioprotecteurs abrogeant la sensibilité aux chimiothérapies des cellules cancéreuses pancréatiques lorsque celles-ci sont mises en présence des milieux conditionnés (MC) des PSCa. Par une approche pharmacologique visant à inhiber la synthèse des protéines dans les PSCa par inhibition de la voie PI3K - mTOR (inhibiteur I), nous avons réussi à abolir les effets chimioprotecteurs médiés par les MC des PSCa et ainsi à resensibiliser les cellules cancéreuses pancréatiques aux chimiothérapies, à la fois in vitro et in vivo après co-xénogreffes des deux types cellulaires. D’autre part, nous avons identifié l’interleukine-6 (IL-6) comme facteur majoritairement sécrété par les PSCa et dont la synthèse protéique est abrogée par l’inhibiteur I (analyse du sécrétome par membrane antibody array). L’inactivation de l’IL-6 dans les MC des PSCa (Ac bloquant) diminue significativement les propriétés chimioprotectrices des MC sur les cellules cancéreuses pancréatiques, révélant l’importance de l’IL-6 dans ces effets. Conclusion : Nos résultats suggèrent donc que l’inhibition de la synthèse des protéines par inhibition de la voie PI3KmTOR dans les PSCa représente une stratégie thérapeutique prometteuse pour la prise en charge de l’adénocarcinome pancréatique canalaire par ciblage de la réaction fibreuse protumorale et chimioprotectrice. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7940 Impact de la ΔPioglitazone, un analogue de la pioglitazone, sur la prolifération et le statut oxydant de cellules cancéreuses coliques humaines in vitro (1) Metz; (2) Rome, ITALIE. Introduction : La Pioglitazone appartient à la famille des thiazolidinédiones, tout comme la Rosiglitazone et la Troglitazone. Ces molécules sont des agonistes synthétiques du récepteur activable par les proliférateurs de peroxysomes γ (PPARγ), un membre de la famille des récepteurs nucléaires aux hormones. Il a été montré que ces molécules pouvaient présenter une activité anti-cancéreuse, en partie due à une action indépendante de l’activation de PPARγ. Néanmoins, la Troglitazone et la Rosiglitazone ont été retirées du marché en raison de leur toxicité. Plus récemment, la Pioglitazone a subi le même sort en France, car une augmentation de l’incidence des cancers de la vessie a été observée. D’autres effets secondaires, liés à l’activation de PPARγ sont associés à ce traitement (ostéoporose accélérée et une formation d’œdèmes). La ΔPioglitazone, 5- {4- (2- (5-ethylpyridin-2-yl) -ethoxy) -benzylidene} -thiazolidine-2,4-dione, un analogue de la Pioglitazone, possédant une double liaison au niveau du cycle thiazolidine, se lie à PPARγ mais est incapable de l’activer. L’objectif de cette étude est de vérifier l’efficacité de cette molécule sur la survie de cellules cancéreuses coliques humaine (HT29 et HCT116). Les effets de la ΔPioglitazone ont été comparés à ceux obtenus avec la Pioglitazone. Matériels et Méthodes : Pour cela, nous avons évalué l’impact de la Pioglitazone et de la ΔPioglitazone sur la survie de deux lignées colorectales HT29 et HCT116. La croissance cellulaire a été évaluée par des tests MTT et des comptages au bleu Trypan. De plus, la répartition des cellules dans le cycle a été analysée par cytométrie en flux. L’apoptose a été étudiée par microcopie (DAPI et JC-1), mais également par immunoréplique en recherchant le clivage des protéines caspase 3 et de PARP-1. L’autophagie a été évaluée par un marquage des vésicules acides par l’acridine orange et la variation de l’expression de Beclin 1. La production d’espèces réactives a été mesurée par cytométrie en flux, grâce aux sondes DCF-DA, DAF et DHR. Le contenu en glutathion a été dosé par une technique fluorimétrique. Enfin, l’activation de la voie antioxydante Nrf2/Keap1 a été étudiée par immunoréplique, ainsi que l’expression de ses principaux gènes cible. Résultats : Le traitement par la ΔPioglitazone réduit fortement la croissance des cellules colorectales en induisant un arrêt du cycle cellulaire, mais sans induire de processus apoptotique. Ces effets sont moins marqués avec la Pioglitazone. En revanche, ces traitements accroissent l’autophagie. Ces effets sont accompagnés par la production d’espèces réactives de l’oxygène et de l’azote. Parallèlement, le traitement par ces composés entraîne une chute du contenu en glutathion. Enfin, le stress oxydant observé active la voie de signalisation Nrf2/Keap1 et en conséquence induit l’expression de ses gènes-cibles principaux (HO-1 et NQO1). Discussion : La Pioglitazone, via l’activation de PPARγ, induit l’augmentation de la voie glycolytique dans certaines cellules saines. Mais, il a été montré que les TZD diminuaient la voie glycolytique dans certaines cellules cancéreuses, de manière indépendante du récepteur. La suite de cette étude consistera à étudier l’impact de la Pioglitazone et de la ΔPioglitazone sur la glycolyse et le cycle de Krebs au sein des cellules HT29 et HCT116, par spectrométrie de masse couplée à la chromatographie liquide (LC-MS). Conclusion : En conclusion, la ΔPioglitazone réduit plus efficacement la croissance des cellules colorectales que la Pioglitazone, notamment en modifiant le statut redox cellulaire. De plus, ces deux molécules ont des effets relativement similaires sur les cellules HT29 et HCT116. La ΔPioglitazone pourrait donc représenter un traitement potentiel des cancers coliques, peut être de manière plus sûre que la Pioglitazone en raison de son absence d’activation de PPARγ. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8149 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS CO.124 COMMUNICATIONS ORALES 127 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS COMMUNICATIONS ORALES 128 CO.126 CO.127 M. Colombé (1), T. Walter (1), A. Lacheretz-Bernigaud (1), C. Roche (1), M. Cordier-Bussat (1), I. Goddard (1), N. Gadot (1), V. Hervieu (1), N. Benslama (1), C. Ferraro Peyret (1), J.-Y. Scoazec (1), C. Vercherat (1) A. Vincent (1), C. Kazmierczak (1), B. Duchene (1), E. Leteurtre (1), N. Jonckheere (1), I. Van Seuningen (1) L’inhibiteur de mTOR, RAD001, sensibilise les cellules d’insulinome à l’apoptose induite par la streptozotocine (1) Lyon. Introduction : Les tumeurs neuroendocrines pancréatiques (TNEPs) sont des tumeurs rares et hétérogènes dans leur présentation anatomopathologique et clinique. Cela rend difficiles le diagnostic, le pronostic et la prise en charge thérapeutique. En outre, ces tumeurs présentent une chimiorésistance importante probablement due à leur faible prolifération et à une dérégulation des processus de contrôle de la survie cellulaire et notamment d’apoptose. Les options thérapeutiques sont réduites et les thérapies ciblées n’entraînent pas de réponse thérapeutique complète même si elles sont encourageantes. L’association de chimiothérapies et de thérapies ciblées pourrait être une voie prometteuse. La streptozotocin (STZ) est le traitement de 1ère ligne des TNEPs ne pouvant être opérées, avec toutefois des réponses insuffisantes. Les souris RIP-MyrAkt1, dont AKT est constitutivement activé dans les cellules β-pancréatiques, sont résistantes à la STZ. La voie mTOR étant fréquemment activée dans les TNEPs, nous avons analysé les effets de l’association de la STZ avec différents inhibiteurs de cette voie sur la survie cellulaires in vitro et in vivo. Matériels et Méthodes : Afin de tester l’effet de combinaisons in vitro (STZ + inhibiteurs de la voie mTOR), nous avons traité différentes lignées murines d’insulinome (INS-1E, INS-Rβ, MIN6, β-TC). Le clivage de la caspase 3 a été analysé en western-blot pour évaluer le niveau d’induction de l’apoptose. In vivo, nous avons effectué des xénogreffes intraspléniques de la lignée cellulaire INS-1E chez la souris nude. Ce modèle est associé à une dissémination intra-hépatique. Les nodules intra-hépatiques de souris traitées ou non (CTL, STZ, RAD001, STZ+RAD001) ont été analysés en morphométrie et immunohistochimie. Résultats : Le traitement par la STZ des différentes lignées utilisées entraîne la mort par apoptose des cellules. Le traitement par le RAD001 seul inhibe la voie mTOR (phosphorylation de p70 S6K) mais n’affecte pas la viabilité cellulaire des cellules testées. En revanche, nous constatons une sensibilisation des cellules à l’apoptose induite par la STZ (clivage de la caspase 3) lorsqu’ils sont utilisés en combinaison (STZ+RAD001 versus STZ seule). Ces résultats semblent confirmés in vivo dans le modèle de xénogreffe intrasplénique. En effet, nous constatons que la masse tumorale et la taille moyenne des nodules tumoraux sont fortement réduites lors d’un co-traitement des souris par la STZ et le RAD001 par rapport aux souris non traitées ou aux animaux traitées avec le RAD001 seul ou la STZ seule. Afin d’identifier les combinaisons thérapeutiques efficaces, nous analysons les mécanismes d’action du RAD001 et de la STZ sur les lignées cellulaires. Paradoxalement, le traitement par le RAD001 entraîne bien une inhibition des cibles du complexe mTORC1 mais également une activation d’AKT, facteur favorisant la survie cellulaire. Afin d’augmenter la sensibilisation à la STZ, nous avons co-traité les cellules avec la STZ et du NVP-BEZ235, inhibant à la fois mTORC1, mTORC2 et PI3K. Nous constatons l’absence d’activation d’AKT, toutefois, contrairement au RAD001, l’ajout de NVP-BEZ235 ne sensibilise pas les cellules à l’apoptose induite par la STZ. Conclusion : Par ce travail, nous avons montré que l’association d’une chimiothérapie, la STZ et d’une thérapie ciblée, le RAD001, entraine une potentialisation de la réponse apoptotique. Ces résultats observés in vitro mais également in vivo sont encourageants et ouvrent une nouvelle option thérapeutique pour le traitement des TNEPs. Remerciements, financements, autres : Ligue Contre le Cancer, comité de la Savoie. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8700 Altération de la programmation épigénétique au cours de la (dé)différenciation des cellules épithéliales le long de l’axe crypto-villositaire intestinal chez la souris Muc2-/(1) Lille. Introduction : Des reprogrammations épigénétiques aberrantes au sein de cellules souches normales ou de cellules différenciées pourraient être à l’origine de l’établissement des cellules souches cancéreuses. Ainsi, décrire les profils épigénétiques accompagnant la différenciation normale des cellules épithéliales chez l’adulte est une étape indispensable à la compréhension des mécanismes impliqués dans la dédifférenciation associée à la cancérogenèse. L’épithélium intestinal, doté d’un renouvellement rapide au sein de compartiments bien délimités, constitue un modèle de choix pour l’étude de ces mécanismes. En effet, nichées au fond des cryptes, les cellules souches intestinales sont capables de donner naissance aux cinq types de cellules épithéliales tapissant la muqueuse intestinale. Les cellules qui ont entamé le processus de différenciation migrent alors le long de l’axe crypto-villositaire (exceptées les cellules de Paneth) avant d’être libérées dans la lumière intestinale, au sommet des villosités. Dans ce modèle, nous avons précédemment montré que le gène codant la mucine MUC2, soumis à régulation épigénétique, est exprimé très précocement chez l’Homme au sein de l’intestin primitif, avant même la cytodifférenciation épithéliale. Cette expression fœtale, ainsi que les données obtenues chez les souris Muc2/- qui développent des adénocarcinomes coliques, indique que MUC2 pourrait jouer un rôle important dans la différenciation épithéliale. Matériels et Méthodes : Nous avons tout d’abord étudié le profil d’expression des enzymes responsables des modifications épigénétiques (DNA methyltransferases, histone deacetylases et histone methyltransferases) le long de l’axe crypto-villositaire intestinal de souris sauvages ou invalidées pour le gène Muc2 par immunohistochimie. Nous avons ensuite étudié les profils de méthylation et de modifications posttraductionnelles des histones caractérisant les promoteurs de gènes de pluripotence (Lgr5, Bmi1, Ascl2) et de différenciation (Math1, Muc2, Fabp1) aux différents étages de l’axe cryptovillositaire intestinal par les techniques de Methylation-Specific PCR et d’immunoprécipitation de chromatine. Enfin, nous avons étudié l’effet de l’agent déméthylant 5-aza-2’-désoxycytidine et de l’inhibiteur des histone deacetylases, le butyrate de sodium, sur l’expression des transcrits des gènes de pluripotence et de différenciation. Résultats : Nous montrons que les enzymes responsables des modifications épigénétiques arborent un profil d’expression en gradient le long de l’axe crypto-villositaire qui est profondément modifié en l’absence de la mucine Muc2. Ce profil d’expression spécifique semble être à l’origine de profils différentiels de méthylation de l’ADN ou de modifications post-traductionnelles des histones observés dans notre étude le long de l’axe cryptovillositaire respectivement au sein des promoteurs de gènes de différenciation ou de pluripotence. Nous avons également montré un profil épigénétique spécifique du gène Ascl2 qui présente à la fois un profil chromatinien bivalent, spécifique des cellules souches intestinales, et une inhibition par méthylation de l’ADN spécifique des cellules cancéreuses coliques. Conclusion : Ainsi, grâce à un modèle original d’étude aux différents étages le long de l’axe crypto-villositaire intestinal, nous montrons que les mécanismes épigénétiques jouent un rôle important au cours des étapes de différenciation et de dédifférenciation accompagnant la cancérogenèse et ouvrons des perspectives quant à l’étude de ces mécanismes à l’échelle du génome entier. Remerciements, financements, autres : Le premier auteur de ce travail est bénéficiaire d’une « Aide Individuelle Jeune Chercheur » financée par la Fondation ARC. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8312 Amélioration de la fonction hépatique à 9 mois chez les cirrhotiques traités par baclofène pour alcoolo-dépendance : résultats de l’observatoire «Baclocir» C. Barrault (1), H. Lison (2), F. Roudot-Thoraval (1), E. Sarlon (2), V. Béhar (1), M. Medmoun (2), I. Rosa Hezode (1), M. Cordonnier (2), D. Belloula (2), A. Garioud (2), G. Pulwermacher (2), H. Hagège (1), J.-F. Cadranel (2) (1) Créteil; (2) Creil. Introduction : Un avis favorable à une prochaine recommandation temporaire d’utilisation du baclofène (BAC) dans le traitement de l’alcoolo-dépendance vient d’être rendu [1]. Le but de notre étude est d’évaluer l’efficacité et la tolérance du baclofène chez les patients cirrhotiques. Patients et Méthodes : Tous les patients ayant débuté un traitement par baclofène pour alcoolo-dépendance entre juin 2010 et décembre 2012 dans les services d’hépatogastroentérologie de deux CHG ont été inclus prospectivement dans l’observatoire : « Baclovie » . Nous avons étudié ici les données clinico-biologiques des patients cirrhotiques : « Baclocir ». Résultats : Parmi les 66 patients traités, 40 étaient cirrhotiques (Child A : 65%, B : 17%, C : 18%). Chez les 35 patients suivis à M9, à la posologie médiane de BAC de 50 mg/j (15 à 210 mg/j), on observait une diminution significative de la consommation déclarée d’alcool médiane : 28 g/j vs 127g/j (p<0,001). Le groupe « faible consommation » (≤30g/j) était composé de 19 patients (dont 10 (25%) abstinents) d’âge moyen significativement plus élevé que le groupe à « forte consommation » (≤30g/j). Biologiquement, on constatait la diminution du taux médian des GGT : 2,3N vs 5,1N (p<0,001), des ASAT : 1,2N vs 2,9N (p<0,001) et du VGM : 95µ3 vs102µ3 (p<0,001) ainsi qu’une amélioration significative de la fonction hépatique : TP : 75% vs 69% (p<0,001) et bilirubinémie : 17 vs 30 µmol/l (p<0,001). L’amélioration de la fonction hépatique était plus marquée dans le groupe « faible consommation » : TP : 78% vs 69% (p = 0,002), bilirubinémie : 12 µmol/L vs 33 µmol/L (p = 0,007), taux de plaquettes : 158000/mm3 vs 138000/mm3 (p = 0,001), albuminémie : 34 vs 31 g/L (ns). L’augmentation du TP était plus importante dans le groupe « faible consommation » que dans le groupe « forte consommation » : +10,7 points vs +1,1 point (p = 0.018). Douze patients (30%) ont rapporté des effets secondaires peu sévères (sensation vertigineuse, somnolence) mais aucun n’a dû arrêter le traitement. Aucune dégradation clinico-biologique de la fonction hépatique ni de la fonction rénale n’a été observée. Conclusion : Les résultats à 9 mois de l’observatoire Baclocir suggèrent que le traitement par baclofène, associé à une prise en charge médicale et psycho-sociale, permet la diminution ou l’arrêt de la consommation d’alcool conduisant à une amélioration significative de la fonction hépatique des cirrhotiques. Références : [1] ANSM - commission d’évaluation initiale du rapport entre les bénéfices et les risques des produits de santé - compte-rendu n°3 - (02/10/2013). Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8702 CO.129 Résultats des traitements endovasculaires des sténoses de l’artère hépatique après transplantation hépatique P.-O. Bucur (1), M. Rajakannu (1), S. Awad (1), R. Memeo (1), O. Ciacio (1), R. Adam (1), A. Sa Cunha (1), D. Cherqui (1), D. Castaing (1), D. Samuel (1), E. Vibert (1) (1) Villejuif. Introduction : Après transplantation hépatique (TH), la sténose de l’artère hépatique (SAH) précède la thrombose de l’artère hépatique (TAH) si elle n’est pas traitée, notamment par angioplastie. Le but de ce travail était d’évaluer les résultats de ce traitement et de déterminer les facteurs de risque de cette stratégie. Patients et Méthodes : Entre 2006 et 2012, 836 TH ont été réalisées dans notre centre dont 100 TH de foies partiels (12%). Outre une surveillance échographique quotidienne, un angioscanner était réalisé systématiquement entre J7 et J10. Une sténose >50% était traitée par angioplastie après J21. La survie des greffons et des malades ont été analysées et une analyse univariée a été réalisée sur des facteurs disponibles au moment de la décision d’angioplastie. Résultats : Dans cette période, une SAH a été diagnostiquée chez 60 patients (7,1%). Une angioplastie a été planifiée chez 23 pts (2,7%). Elle n’a pas pu être réalisée chez 4 4 pts, a été une dilatation simple chez 3 pts et dilatation-stent chez 17 pts. Trois procédures se sont compliquées (2 thromboses sur table et 1 rupture de guide). Avec un suivi médian de 22 mois, le taux de perméabilité primaire à 1 an était de 73%. Une resténose a été observé chez 5 pts dont 1 a été retraité. Une reTH a été nécessaire chez 6/23 (26%) des pts dont 5 pour cholangite ischémique. La survie des greffons et des malades à 3 ans était respectivement de 61% et 83%. La présence d’une ischémie biliaire au moment de l’angioplastie était le seul facteur prédictif de perte du greffon. Conclusion : Le traitement endovasculaire de la SAH évite l’évolution vers la thrombose de l’artère hépatique mais il semble inutile, et donc potentiellement délétère, dès lors que des lésions d’ischémies biliaires sont présentes. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8897 COMMUNICATIONS ORALES CO.128 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS 129 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS COMMUNICATIONS ORALES 130 CO.130 Validation de la valeur pronostique de la CRP au cours de la cirrhose C. Coutris (1), J.-P. Cervoni (1), S. Dritsas (1), D. Weil (1), T. Thevenot (1), V. Di Martino (1) (1) Besançon. Introduction : L’identification des cirrhotiques ayant le plus mauvais pronostic à court terme reste déterminante pour améliorer l’allocation des greffons hépatiques. Nous avons suggéré dans une précédente étude que la mesure de la CRP avait un intérêt pour prédire la mortalité à 6 mois chez les patients cirrhotiques hospitalisés avec un score de ChildPugh supérieur à B7. Le but de cette étude était de valider dans une nouvelle cohorte l’intérêt pronostique d’un modèle à 3 variables associant la variation de la CRP, le score de MELD et la présence de comorbidités et de le tester la pertinence de ce modèle dans une population plus large de cirrhotiques, sans restriction liée au score de Child-Pugh ou à la nature de l’hospitalisation. Patients et Méthodes : Les données des patients cirrhotiques indemnes de carcinome hépatocellulaire, de cancer extrahépatique, d’infection par le VIH, de transplantation d’organe, et hospitalisés (hospitalisation programmée ou non) entre janvier 2010 et décembre 2011, ont été recueillies rétrospectivement. Le critère de jugement principal était la mortalité à 6 mois. Les comorbidités ont été quantifiées par le score de Charlson ajusté sur l’âge (ACCI). Les analyses multivariées ont utilisé un modèle de Cox et la comparaison de la performance pronostique du modèle à 3 variables par rapport au MELD a utilisé la comparaison des aires sous courbe ROC. Résultats : 241 patients ont répondu aux critères d’inclusion. Parmi eux, 109 patients avec un score de Child-Pugh >7 et hospitalisés pour une complication de leur cirrhose, ont constitué la cohorte de validation. Chez ces patients les plus sévères, la mortalité à 6 mois était prédite de façon indépendante par le MELD (HR = 1,13 ; IC95% : 1,09-1,21), le score ACCI (HR = 1,58 ; IC95% : 1,19-2,10), et la persistance d’une CRP>29 mg/L entre J0 et J15 (HR = 3,39, IC95% : 1,0011,45). L’AUROC de ce modèle était à 0,79, significativement meilleure que celle du MELD seul (0,70 ; p = 0,025) pour prédire la mortalité à 6 mois. Dans la population globale, la mortalité à 6 mois était mieux prédite par un modèle ajusté sur l’ACCI, incluant le MELD>20 (HR = 2,85 ; IC95% : 1,50-5,40 ; p = 0,0013), la persistance d’une CRP>11 mg/L entre J0 et J15 (HR = 2,17 ; IC95% : 1,12-4,21 ; p = 0,022) et le caractère non programmé de l’hospitalisation (HR = 4,87 ; IC95% : 1,3917,01 ; p = 0,013). L’AUROC du modèle à 3 variables n’était néanmoins pas significativement plus élevée que celle du score de MELD seul (0,85 vs 0,83), suggérant qu’en cas de cirrhose peu sévère, le gain pronostique de l’évaluation de la CRP reste marginal pour la prédiction de la mortalité à 6 mois. Conclusion : Cette étude valide l’intérêt d’un modèle pronostique intégrant les variations de la CRP pour la prédiction de la mortalité à 6 mois au cours de la cirrhose. Ce modèle est particulièrement pertinent chez les cirrhotiques sévères (Child>B7) hospitalisés pour un épisode de décompensation et semble moins utile lorsqu’il s’adresse à la population générale des cirrhotiques. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8039 CO.131 Présentation clinique et pronostic des endocardites bactériennes chez les patients atteints de cirrhose, à partir d’une série multicentrique de 78 observations J.-F. Cadranel (1), M. Allaire (2), H. Blasco-Perrin (3), T. Thévenot (4), C. Chagneau-Derrode (5), E.-A. Pariente (6), A. Garioud (7), H. Lison (1), M. Bakkar (8), G. Le Folgoc (9), J.-B. Nousbaum (10), I. Rosa Hezode (11), V. Jouannaud (12), T.-M. (13), J. Denis (14), E. Sarlon (1), I. Ollivier-Hourmand (2), V. Di Martino (4), C. Silvain (5), J.-D. Grange (7), X. Causse (8), M. Bourlière (9), B. Lesgourgues (12), C. Bureau (3), M.-T. Dao (2) (1) Creil; (2) Caen; (3) Toulouse; (4) Besançon; (5) Poitiers; (6) Pau; (7) Paris; (8) Orléans; (9) Marseille; (10) Brest; (11) Créteil; (12) Montfermeil; (13) Villejuif; (14) Corbeil-Essonnes. Introduction : L’endocardite bactérienne (EB) est une complication rare mais grave chez les patients cirrhotiques (CIR). Le but de cette étude multicentrique est de présenter les caractéristiques cliniques et le pronostic de l’EB chez les patients CIR. Patients et Méthodes : Les observations de toutes les EB vues entre 2000 et 2013 chez des patients (pts) CIR par 14 services d’Hépato-Gastroentérologie en France ont été répertoriées. Les caractéristiques cliniques, hépatologiques, cardiologiques, bactériologiques, thérapeutiques ainsi que l’évolution ont été colligées. Les résultats sont exprimés en m±sd. Les facteurs associés à la mortalité ont été étudiés en analyse univariée et multivariée (régression logistique). Résultats : 78 observations d’EB chez 77 pts CIR (âge médian : 64 ans [43-89 ans] ; 60 H et 17 F) ont été analysées. La cirrhose était alcoolique : 59 (76,6%), virale : 11 (14%), métabolique : 3pts (4%), mixte : 3 pts (4%). 34 pts (43,5%) étaient diabétiques, 13 pts avaient eu une complication antérieure de la cirrhose. Lors du diagnostic d’EB, 80% et 78% des pts étaient fébriles et avaient un souffle cardiaque respectivement. Le score de Child Pugh était : A : 7% pts, B : 45% pts, C : 48% pts. La bilirubinémie totale était à 71,6 ± 83,9µmol/l (> 100 : 20% pts), le TP à 53% ± 17,2 (TP<40% : 27% pts), l’albuminémie à 25g/l ± 5,4 et la créatininémie à 129,6 ± 112,9 µmol/l (creat>130 : 30% pts). Les hémocultures étaient positives chez 70 pts (92%). 33 pts avaient une cardiopathie préexistant à l’EB. Au moment du diagnostic d’EB, 33 pts (49,2%) avaient une insuffisance cardiaque. La porte d’entrée de l’endocardite était digestive dans 13 cas, dentaire dans 15 cas, cutanée dans 15 cas, iatrogène dans 6 cas. Les valves touchées étaient : mitrale chez 41 pts et aortique chez 50 pts, avec insuffisance mitrale et aortique chez respectivement 32 et 30 pts. 19 pts avaient une atteinte bivalvulaire mitrale et aortique. 10 pts avaient un rétrécissement valvulaire. La fraction d’éjection ventriculaire était de 57% (± 16). Un germe a été isolé chez 68 pts (87%) : Staphylocoque pour 28 pts (41%) ; Streptocoque pour 27 pts (40%, dont 7 pts (10%) avec S Bovis), entérocoque ou E Coli chez 9 pts (13%) ; Les pts ont reçu 37 (±20) jours d’antibiothérapie. Les antibiotiques les plus souvent utilisés étaient la gentamycine chez 43 pts (55,1%), l’amoxicilline chez 41 pts (52,6%), la vancomycine chez 21 pts (26,9%), et la ceftriaxone chez 19 pts (23,4%). 21 pts ont eu une chirurgie cardiaque. 40 pts (51%) sur 77 sont décédés. Le décès était lié dans 11 cas à une insuffisance hépatocellulaire terminale avec syndrome hépato-rénal, dans 16 cas à une défaillance multi viscérale, dans 4 cas à un choc cardiogénique, dans 4 cas en rapport avec des abcès cérébraux multiples, dans 2 cas lié à une hémorragie digestive. En analyse univariée, le décès n’était pas lié à l’âge, au stade de Child Pugh, à la créatininémie, à la bilirubine totale ni à l’utilisation de gentamycine mais lié à un TP<40% (p = 0.03). Ce résultat persistait en analyse multivariée avec un risque de décès multiplié par 8 pour un TP<40% (OR = 8,3 IC95% [6,610] ), après ajustement sur l’âge, le sexe, le fait de présenter une insuffisance cardiaque ou un diabète. Conclusion : Le pronostic de l’EB chez les CIR, dont la porte d’entrée est souvent digestive, est très sévère, entraînant le décès dans la moitié des cas ; le risque de décès est multiplié par 8 chez les patients ayant un TP<40%. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8077 Pas de TIPS, pas de chirurgie ? N. Fares (1), M.-A. Robic (1), P. Otal (1), J.-M. Peron (1), F. Muscari (1), J.-P. Vinel (1), C. Bureau (1) (1) Toulouse. Introduction : La morbidité et la mortalité de la chirurgie chez les patients atteints d’une cirrhose avec HTP sont augmentées. Ainsi, certaines interventions sont contre indiquées ou non envisagées chez ces patients. Le TIPS permet de prévenir les complications liées à l’HTP et pourrait non seulement améliorer les conditions de la chirurgie mais aussi diminuer la morbidité à 3 mois. Le but de ce travail était de rapporter notre expérience du TIPS dans cette indication. Patients et Méthodes : Les dossiers de tous les patients traités par TIPS entre 01/2005 et 03/2013 ont été revus. Seuls les dossiers des patients traités par TIPS avec l’indication dédiée « préparation à une chirurgie » ont été retenus. Les caractéristiques des patients et des interventions ont été décrites. Le critère de jugement principal était la survie sans complication hépatique persistante à 3 mois [1]. Les objectifs secondaires étaient la mesure du taux de complications post opératoires (à 30 jours), hépatiques et la survie globale à 3, 6 et 12 mois. Résultats : 293 patients ont été traités par TIPS pendant cette période. L’indication du TIPS était la préparation à un geste invasif dans 29 cas (10%). L’âge moyen était de 62 ± 6 ans, c’était majoritairement des hommes (82%). La cause principale de la cirrhose était l’alcool (72%). L’hypertension portale était définie par la présence d’au moins un des éléments suivants : un antécédent d’hémorragie par rupture de varice œsophagienne ou la présence de varices (79%), la présence d’une ascite (51%), un gradient de pressions hépatique supérieur à 10mmHg (3%). Les interventions envisagées étaient : une résection digestive (n = 11, 38%) ou hépatique (n = 7, 24%), une chirurgie pariétale (n = 6, 20%), un traitement endoscopique à risque (n = 3, 10%), autres (n = 2, 6%). Le score de Child était en moyenne de 6,7 ±1,6 et le score MELD de 10,5 ± 3,3. Le geste programmé a pu être réalisé chez 24 patients (83%) dans un délai moyen de 66 ± 74 jours après la pose du TIPS. Cinq patients n’ont pas pu bénéficier du geste envisagé : 3 sont décédés en raison d’une progression tumorale, un patient est décédé à distance du TIPS d’une hémorragie intracérébrale, un patient a présenté une insuffisance hépatocellulaire sévère dans les suites de la pose du TIPS. La survie globale et sans complication hépatique persistante à 3 mois étaient respectivement de 96 % et 83%. Il n’y a eu aucun décès 30 jours après l’intervention chirurgicale ou endoscopique. Huit patients (33%) ont présenté des complications post-opératoires principalement locales : cicatricielles (n = 4), hématome sur le site opératoire (n = 2). Un patient a présenté dans les suites opératoires précoces une décompensation ictérique et ascitique persistante et un patient a présenté un épisode d’encéphalopathie résolutif et sans facteur déclenchant 28 jours après chirurgie. La survie à 6 et 12 mois était respectivement de 92% et 83%. A six mois : 5 patients (21%) ont présenté un épisode de décompensation de leur cirrhose : encéphalopathie (n = 2) ; ascite (n = 2), récidive d’un CHC (n = 1). Aucune caractéristique avant TIPS ne permettait d’identifier les patients chez qui l’intervention a pu être réalisée avec succès. La survie à un an était de 60 % chez les patients avec une résection hépatique contre 90 % chez les autres (NS). Conclusion : Chez des patients sélectionnés, la pose d’un TIPS permet d’envisager un geste invasif qui aurait pu être récusé en raison d’une hypertension portale significative. Un observatoire national est nécessaire pour pouvoir identifier les bons candidats à cette approche. Références : [1] J Bruix et al. Gastroentrology 1996. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8216 CO.133 La correction d’une hypertension portale dite «sévère» par un TIPS couvert suffit-elle à modifier l’histoire naturelle de la cirrhose décompensée ? Etude comparative monocentrique à propos de 130 patients X. Adhoute (1), P. Castellani (1), G. Penaranda (1), O. Monnet (1), O. Bayle (1), P. Beaurain (1), H. Perrier (1), C. Muller (1), C. Boustière (2), A. Laquière (1), A. Wendt (1), V. Oules (1), M. Bourlière (1) (1) Marseille; (2) Aubagne. Introduction : le TIPS diminue l’hypertension portale, améliore l’excrétion sodée, la réponse aux diurétiques, réduit la récidive de l’ascite et des hémorragies par ruptures de varices oesogastriques. Mais son efficacité est contrebalancée par l’incidence de l’encéphalopathie et des résultats contradictoires concernant son impact sur la survie. Cependant la plupart des essais ont été publiés avant la mise en place des stents couverts. Objectifs : Analyser l’impact du TIPS sur la survie de patients présentant une hypertension portale dite « sévère » par rapport à un groupe témoin traité médicalement, présentant une première décompensation de leur cirrhose. Evaluer les complications liées à la mise en place du TIPS. Matériels et Méthodes : 65 patients cirrhotiques avec ascite réfractaire (AR) ou varices œsophagiennes et / ou sous-cardiales hémorragiques récidivantes (VOC) ont été traités de 01/2008 à 04/2012, par l’implantation d’un TIPS couvert. Le groupe témoin était constitué de 65 patients cirrhotiques hospitalisés au cours de la même période pour une première décompensation, appariés pour l’âge (61 ans ± 10), le sexe, l’IMC, l’étiologie de la cirrhose, la présence d’un carcinome hépatocellulaire avancé et le score de Child-Pugh. Résultats : le TIPS a pu être implanté dans 100% des cas. Le gradient de pression porto-cave diminuait en moyenne de 18,5 (± 4,5) à 5,8 (± 2,6) mmHg (p <.0001). Il n’y avait pas de différence entre les groupes avec et sans TIPS concernant le score MELD (respectivement 17.0±4.2 vs. 15.8±3.9, p = 0.15), la présence d’un diabète de type 2 (35% vs. 28%, p = 0.38), la présence d’une hyponatrémie (35% vs. 28%, p = 0.35), la présence d’une thrombose de la veine porte (20% vs. 17%, p = 0.65), d’une hépatite alcoolique aiguë (6% vs. 17%, p = 0.98) et d’un syndrome hépatorénal (20% vs. 18%, p = 0.88). Il n’y avait pas de différence entre les 2 groupes concernant le taux d’infections bactériennes (respectivement 51% vs. 46% avec et sans TIPS, p = 0.60), le siège de l’infection, le type de bactéries (cocci gram plus vs bacille gram négatif, p = 0.08). Par contre, une hypertension portale dite « sévère » caractérisée par des varices œsophagiennes de grade 2 ou 3 (74% vs. 51%, p = 0,003), une ascite réfractaire (80% vs. 54%, p = 0,01), un gradient porto-cave plus important (18.5±4.5 vs. 13.3±5.3, p = 0,008) et un débit veineux azygos > 500 (65% vs. 43%, p = 0,002) étaient significativement plus fréquents dans le groupe TIPS. La mortalité n’était pas significativement différente entre les 2 groupes (51% vs. 38% respectivement avec et sans TIPS, p = 0.16). La médiane de survie était de 26 mois dans le groupe TIPS vs 27 mois dans le groupe sans TIPS (ns). Le suivi médian était de 12 mois. Les complications liées à la pose du shunt affectaient 44,5% des patients : encéphalopathies (21,5%) sans passage à la chronicité dans la majorité des cas, thrombose du stent (9%), hernie ombilicale étranglée (7,5%), insuffisance cardiaque congestive (4,5%), septicémie (1,5%), ischémie du foie (1,5%) sans impact direct sur la mortalité. Conclusion : Dans cette série, la pose d’un TIPS couvert pour ascite réfractaire ou saignements répétés liés à une hypertension portale dite « sévère », restaure une survie comparable à celle d’un groupe témoin hospitalisé pour une première décompensation de leur cirrhose. Références : (1) Deltenre P et al. Transjugular intrahepatic porto systemic shunt in refractory ascite : a meta-analysis ; Liver international 2005 : 25 (2) Gennaro d’amico et al. Uncovered transjugular intrahepatic porto systemic shunt in refractory ascite : a meta-analysis ; Gastroenterology 2005 : 129 (3) Rössle M. TIPS : 25 years later. J Hepatol (2013). Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8827 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS CO.132 COMMUNICATIONS ORALES 131 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS COMMUNICATIONS ORALES 132 CO.134 Carcinomes hépatocellulaires inopérables, évaluation après la 1ère chimioembolisation : le score ART supplante-t-il la réponse radiologique ? Résultats sur trois cohortes françaises regroupant 292 patients X. Adhoute (1), G. Penaranda (1), S. Naude (2), P. Castellani (1), O. Monnet (1), O. Bayle (1), P. Beaurain (1), H. Perrier (1), J.-L. Raoul (1), C. Bazin (3), J.-P. Bronowicki (2), M. Bourlière (1) (1) Marseille; (2) Vandœuvre-lès-Nancy; (3) Essey-lès-Nancy. Introduction : La chimioembolisation (cel) est recommandée pour les carcinomes hépatocellulaires (CHC) de stade intermédiaire dans la classification de Barcelone (CHC BCLC B), pour des stades plus avancés dans les recommandions Asiatiques (CHC avec thrombose porte segmentaire). C’est une option thérapeutique pour des CHC « limités » non accessibles à un traitement curatif. Le score ART publié par Sieghart en 2013, calculé avant la seconde cel a été conçu pour être une aide à la décision. Il distingue deux groupes de pronostic différent (23.7 mois vs. 6.6 mois, p<0.001). Son calcul est basé sur une augmentation des asat (4 points), l’absence de réponse radiologique (1 point), une aggravation de la cirrhose (1.5 ou 3 points) Il a été établi à partir d’une cohorte de 107 pts, porteurs en majorité de cirrhoses alcooliques (CHC principalement BCLC B). Objectifs de l’étude : valeur pronostique du score ART après la 1ère cel au sein de 3 cohortes françaises de CHC sur cirrhoses d’origine virale et alcoolique. Patients et Méthodes : Ont été inclut les CHC BCLC B, certains CHC BCLC A non accessibles à un traitement curatif, des CHC BCLC C avec thrombose porte segmentaire (à l’inverse de l’étude de sieghart) traités par CEL de 01/2007 à 06/2012, sans traitement complémentaire (RF ou greffe) avec cirrhoses Chil-Pugh A ou B. La cohorte initiale comportait 139 pts. Les résultats ont été confirmés au sein de deux cohortes de validation (mêmes critères de sélection) : interne (n = 53) à partir de pts traités de 01/2004 à 12/2006, externe (n = 100) (CHU Nancy). La réponse radiologique était évaluée selon les critères EASL. Pour le calcul du score ART, comme dans l’étude de sieghart, nous avons distingué deux groupes : 0-1.5 et > 2.5. Résultats : Les trois cohortes comportaient principalement des hommes : plus de 80%, âgés de 63 à 68.5 ans, avec des cirrhoses Child-Pugh A (69%, 79%, 95%), majoritairement virales pour les cohortes initiales et internes (53% et 52%), alcooliques pour la cohorte externe (45%). La cohorte initiale comportait 47% de CHC BCLC A, les cohortes internes et externes respectivement 51% et 81% de CHC BCLC B. La plupart des CHC ont été diagnostiqués dans le cadre d’un dépistage. Pour la cohorte initiale, 31% des pts (n = 43) avaient un score ART≥ 2.5 (B), 69% des pts (n = 96) un score compris entre 0 et 1.5 (A). Il existait une différence significative entre les 2 groupes A vs. B concernant la médiane de survie (p <0,0001), avec une médiane de 34 mois A (28-38) vs. 13 mois B (10-16). Il existait également une différence significative entre ces deux groupes concernant la valeur initiale de l’AFP, le score de Child-Pugh, la classification BCLC, la présence d’une thrombose porte segmentaire. Mais la progression du score n’était pas corrélée au pronostic. Les pts ayant un score ART évalué à 1 ayant une survie inférieure aux pts ayant un score ART évalué à 4 (respectivement, 9 mois vs. 28 mois). Parmi les pts ayant une élévation des ASAT (ART 4), 56% avaient une réponse radiologique. Pour la cohorte interne, Il n’y avait pas de différence significative de survie entre les deux groupes ART (0 - 1.5, 20 mois) vs. (≥ 2.5, 11 mois), p = 0.33. Concernant la cohorte de validation externe, il existait une différence significative de survie entre les deux groupes ART (0 - 1.5, 27.4 mois) vs. (≥ 2.5, 15.5 mois), p < 0.0001. Mais à nouveau la progression du score n’était pas corrélée au pronostic notamment pour les groupes ART 1 et ART 4. Conclusion : Dans ces trois cohortes françaises de CHC, le score ART calculé avant la seconde cel ne permet pas d’orienter la décision pour l’ensemble des patients. Il distingue deux populations différentes, mais la progression du score n’est pas corrélée au pronostic. Il ne supplante pas la réponse radiologique à qui est attribué le plus faible coefficient dans ce score à l’inverse de la variation des transaminases dont la fluctuation est fréquente dans ces populations. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/9001 Intérêt d’une chimiothérapie de deuxième ligne des cholangiocarcinomes avancés après échec d’une association de gemcitabine-sels de platine : étude rétrospective multicentrique française de l’AGEO B. Brieau (1), T. Boussaha (1), P. Vasseur (2), T. Lecomte (3), R. Coriat (1), J.-B. Bachet (1), P. Soibinet (4), A. Bidault (1), J. Desramé (5), A. Zaanan (1), B. Billemont (4), F. Mary (6), L. Marthey (7), C. Locher (8), D. Tougeron (2), I. Trouilloud (9), W. Cacheux (1), A. Lievre (10) (1) Paris; (2) Poitiers; (3) Tours; (4) Reims; (5) Lyon; (6) Bobigny; (7) Clamart; (8) Meaux; (9) Boulogne-Billancourt; (10) Saint-Cloud. Introduction : Le cholangiocarcinome est une tumeur rare, de mauvais pronostic en raison d’un diagnostic souvent tardif. L’association gemcitabine + sel de platine est le traitement de référence en 1ère ligne des cholangiocarcinomes avancés (CCA) (localement avancés ou métastatiques) (1). L’objectif de cette étude rétrospective était d’analyser l’efficacité et la tolérance d’une chimiothérapie de 2ème ligne dans les CCA, après échec de la 1ère ligne standard par gemcitabine-sel de platine. Patients et Méthodes : Les patients de 16 centres français, suivis pour un CCA de janvier 2005 à septembre 2013, et ayant reçu une 2ème ligne de chimiothérapie après échec d’une association gemcitabine- oxaliplatine (GEMOX) ou cisplatine (GEMCIS) ont été inclus. Les patients avec un ampullome étaient exclus. Les caractéristiques clinico-biologiques et tumorales initiales et avant chaque ligne de chimiothérapie (âge, sexe, ECOG PS, albuminémie, bilirubinémie, CA 19-9, localisation tumorale, nombre et sites des métastases), les traitements antérieurs (chirurgie, radiothérapie, efficacité et tolérance de la chimiothérapie de 1ère ligne) et les données de drainage biliaire ont été recueillis de façon rétrospective, ainsi que les données relatives à la chimiothérapie de 2ème ligne (type, durée, nombre de cycles, réponse selon les critères RECIST, toxicité). L’accès à une 3ème ligne de traitement lorsqu’elle a été possible, son efficacité et sa toxicité ont également été recueillies. Résultats : Sur la période d’inclusion, 445 patients ont reçu une 1ère ligne de chimiothérapie par GEMOX/GEMCIS pour le traitement d’un CCA. Parmi eux, 147 patients (33%) ont reçu une 2ème ligne de chimiothérapie et ont été inclus. L’âge médian au diagnostic était de 63 ans (rang : 28-82) et 54% étaient des hommes. La localisation primitive était intrahépatique (48%), puis extrahépatique (27%) et vésiculaire (25%). Au total, 56 patients (38%) avaient eu un traitement chirurgical initial dont 50% considérés R0 et 39% ont eu une prothèse avec drainage biliaire. La majorité des patients avaient reçu une première ligne par GEMOX (97%) avec une médiane de 8 cycles et une réponse objective dans 31% des cas. Au moment de la 2ème ligne, 138 patients (94%) étaient métastatiques ; 64% et 34% des patients avaient un score ECOG PS de 0-1 et 2. Les chimiothérapies utilisées étaient le FOLFIRI (LV5FU2+irinotécan) pour 35% des patients, le LV5FU2 seul pour 22%, le FOLCIS (LV5FU2+cisplatine) pour 17%, le FOLFOX (LV5FU2+oxaliplatine) pour 8%, et l’inclusion dans un protocole pour 17%. La maladie était contrôlée chez 46% des patients (12% de réponse objective et 34% de stabilité), avec une médiane de 5 cycles administrés (rang : 1-74). Les taux de contrôle de la maladie étaient de 40%, 42%, 49% et 63% sous FOLFIRI, FOLFOX, LV5FU2 ou FOLCIS respectivement. Enfin, 42% des patients (n = 62) ont reçu une 3ème ligne de chimiothérapie, principalement par FOLFIRI (32%), avec une efficacité limitée. Les données de survie sans progression et de survie globale seront présentées lors du congrès. Conclusion : Cette étude suggère l’intérêt d’une chimiothérapie de 2ème ligne après échec d’une association gemcitabine plus sel de platine chez les patients ayant un cholangiocarcinome avancé et en bon état général, avec un contrôle tumoral obtenu chez près de la moitié d’entre eux. Les résultats de l’étude ne permettent pas d’identifier un schéma de chimiothérapie plus efficace que les autres et l’utilisation de 5-FU seul ou combiné à l’irinotécan ou à un sel de platine sont des options possibles. Les données de survie seront présentées lors du congrès. Références : (1) : Valle et al. Cisplatin plus gemcitabine versus gemcitabine for biliary tract. NEJM 2010. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8862 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS CO.135 COMMUNICATIONS ORALES 133 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS COMMUNICATIONS ORALES 134 CO.136 Intérêt de la radioembolisation dans le carcinome hépatocellulaire avec thrombose vasculaire : comparaison rétrospective avec le sorafénib J. Edeline (1), L. Crouzet (1), E. Boucher (1), L. Lenoir (1), Y. Rolland (1), M. Latournerie (1), K. Boudjema (1), E. Garin (1) (1) Rennes. Introduction : La thrombose vasculaire représente un facteur pronostique péjoratif majeur dans le carcinome hépatocellulaire. Elle contre-indique pour la plupart des équipes occidentales la chirurgie et la chimioembolisation. Dans l’essai SHARP, la survie globale médiane des patients présentant une thrombose traités par sorafenib était seulement de 8,1 mois. La radioembolisation est réalisable en cas de thrombose et semble donner des résultats intéressants dans les séries publiées. Patients et Méthodes : Nous avons comparé de manière rétrospective les patients traités dans notre centre pour carcinome hépatocellulaire avec thrombose vasculaire macroscopique. Les patients avec diffusion extra-hépatique ont été exclus. Nous avons groupé les patients en fonction des traitements reçus : sorafenib, radioembolisation, ou les 2 traitements reçus de manière séquentielle ou concomitante. La survie a été analysée par la méthode de Kaplan-Meier avec un test de log-rank, avec comme référence la date de début du sorafenib ou la date de la première radioembolisation. Résultats : 61 patients ont été identifiés, 18 (30%) traités par radioembolisation seule, 29 patients (48%) par sorafenib seul, 14 (23%) par association des 2 traitements. La thrombose touchait le tronc porte chez 38% des patients traités par radioembolisation vs 52% des patients traités par sorafenib seul (p = 0,26), elle touchait une branche dans les autres cas. Après traitement, chez les 36 patients avec AFP élevée initialement, une baisse de l’AFP était constatée chez 78% des patients traités par radioembolisation vs 46% des patients traités par sorafenib seul (p = 0,05). La survie globale (SG) médiane était de 23,4 mois (intervalle de confiance (IC) à 95% : 20,6-26,2) dans le groupe radioembolisation vs 5,1 (IC 95% : 2,3-7,8) dans le groupe sorafenib seul (p<0,001). Dans le groupe traité par radioembolisation, la SG médiane n’était pas différente que les patients aient reçus ou non du sorafenib (24,0 vs 21,5 mois, respectivement, p = 0,96). Dans le groupe radioembolisation (n = 32), 22 patients ont présenté une progression, 9 sur la zone traitée, 13 uniquement en dehors de la zone traitée. 24% des patients étaient décédés sans preuve radiologique de progression dans le groupe radioembolisation vs 42% des patients traités par sorafenib seul. La survie sans progression était de 7,7 mois (IC 95% : 6,5-8,9) dans le groupe radioembolisation vs 3,5 (IC 95% : 1,8-5,2) dans le groupe sorafenib seul (p = 0,026). Si on limitait l’analyse aux patients avec au maximum 3 nodules (radioembolisation : n = 32, sorafenib seul : n = 20), les résultats restaient en faveur du groupe radioembolisation (médiane de SG : 23,8 vs 5,1 mois, p<0,001) ; de même si on limitait de plus aux patients avec thrombose unilatérale (radioembolisation : n = 20, sorafenib seul : n = 8 ; médiane de SG : 24,0 vs 6,5 mois, p<0,001). Conclusion : Cette étude est rétrospective, issue d’un seul centre expert où la dose administrée lors de la radioembolisation est adaptée à chaque patient. L’analyse pourrait être également influencée par des biais de sélection. Cependant, l’importance de la différence avec une SG médiane atteinte de 23,4 mois est exceptionnelle pour cette population de mauvais pronostic, ce qui plaide fortement en faveur d’une utilisation de la radioembolisation chez les patients avec thrombose vasculaire, en comparaison avec le standard de traitement par sorafenib. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8567 CO.137 Biomarqueurs tissulaires et profils métaboliques des carcinomes hépatocellulaires (CHC) développés sur pathologie hépatique sous-jacente non cirrhotique : analyse par spectroscopie par résonance magnétique nucléaire (RMN) du proton C. Teilhet (1), D. Morvan (1), J. Joubert Zakeyh P. Dechelotte (1), D. Pezet (1), E. Buc (1), B. Pereira A.-S. Biesse (1), G. Lamblin (1), S. Massoulier M. Peoc’H (2), J. Porcheron (2), M.-P. Vasson A. Demidem (1), A. Abergel (1) (1), (1), (1), (1), (1) Clermont-Ferrand; (2) Saint-Étienne. Introduction : Le Carcinome Hépato-Cellulaire (CHC) est la troisième cause de mortalité par cancer dans le monde. Le CHC développé sur stéatopathies non alcooliques (Non Alcoholic Fatty Liver Disease ou NAFLD) survient dans 40% des cas en l’absence de cirrhose et échappe donc au dépistage systématique. En conséquence, il est essentiel de découvrir de nouveaux biomarqueurs du CHC et des pathologies prédisposantes comme la NAFLD et d’améliorer les connaissances sur les relations entre insulino-résistance, NAFLD et CHC. Patients et Méthodes : L’étude a inclus 27 patients candidats à une hépatectomie. L’analyse métabolomique a porté sur 27 paires de tissus hépatiques associant Tissu Tumoral (TT) et Tissu Non Tumoral (TNT) prélevé à distance de la tumeur. Les extraits tissulaires aqueux et lipidiques ont été analysés en Spectroscopie 1H-RMN à 400 MHz. Les données spectrales ont été analysées par des méthodes statistiques multivariées (Analyse en Composante Principale/ACP et Orthogonal Partial Least Statistical Discriminant Analysis/OPLS-DA) et ont été confrontées aux données histologiques. Résultats : Nos résultats portent sur l’étude des tissus hépatiques des 27 patients présentant respectivement un CHC (n = 24), une Hyperplasie Nodulaire Focale (HNF) (n = 1), une métastase hépatique de cancer colorectal (n = 2). Les CHC des 24 patients sont associés à une pathologie hépatique sousjacente évoluée au stade de cirrhose (n = 7) ou à une pathologie non cirrhotique (n = 17) incluant NAFLD (n = 12) et stéatose alcoolique (n = 5). L’analyse des extraits tissulaires aqueux a permis de montrer que le TT présentait par rapport au TNT une accumulation de lactate, d’acides aminés (valine, leucine, glutamine, tyrosine, phénylalanine) et d’ascorbate (test de Wilcoxon, p<0.005) ; une diminution des taux de glucose, de glycogène et des métabolites du cycle de Krebs tels que le succinate et le fumarate (p<0.005). L’analyse des extraits lipidiques a révélé une augmentation du taux de cholestérol total et de cholestérol estérifié dans le TT et une diminution des taux d’acides gras polyinsaturés et de triglycérides par rapport au TNT (p<0.005). Les TT développés sur tissus non cirrhotiques (n = 14) présentaient une baisse significative du cholestérol total et du cholestérol estérifié et une augmentation significative du taux de glutamine par rapport aux TT développés sur cirrhose (n = 7) (p<0.05). Chez les patients porteurs d’un CHC sur foie non cirrhotique, l’ACP a permis de discriminer 3 groupes et de souligner le gradient de transformation du tissu sain vers la stéatose et le CHC. Les tissus sains (tissus «contrôles» des patients porteurs de métastases et d’HNF) se caractérisent par l’expression de choline et de glycérophosphocholine, témoin de l’intégrité du métabolisme phospholipidique membranaire. Les tissus stéatosiques se distinguent par une accumulation de glucose témoignant d’une signature métabolique d’insulino-résistance. La deuxième composante témoigne de la signature effet Warburg, à savoir l’accumulation intra-tumorale de lactate associée à un faible taux de glucose intra-cellulaire. Conclusion : Cette étude a mis en évidence des biomarqueurs métaboliques spécifiques du CHC développés en l’absence de cirrhose et le pouvoir discriminant de l’analyse du métabolome tissulaire. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8064 L’étude de l’expression de c-MET et de CA9 en immunohistochimie dans le carcinome hépatocellulaire (CHC) permet d’identifier un sous-groupe de malades de mauvais pronostic et candidats potentiels pour un traitement par les inhibiteurs de MET A. Tijeras-Raballand (1), M. Albuquerque (1), C. Neuzillet (1), N. Colnot (1), F. Bladt (2), C. Ihling (2), M. Klevesath (2), H. Zheng (3), E. Raymond (1), A. de Gramont (4), V. Paradis (1), S. Faivre (1) (1) Clichy-la-Garenne; (2) Darmstadt, ALLEMAGNE; (3) Billerica, ETATS-UNIS D’AMERIQUE; (4) Boulogne-Billancourt. Introduction : Le carcinome hépatocellulaire (CHC) est la tumeur maligne hépatique primitive la plus fréquente. La majorité des malades ont un CHC avancé au moment du diagnostic, non accessible à un traitement curatif, et relèvent alors, si leur état général et leur fonction hépatique le permettent, d’un traitement par chimioembolisation ou sorafénib. L’utilisation du sorafénib est limitée par l’émergence de résistances secondaires, comme pour toutes les thérapies ciblées. Ces résistances sont liées à l’activation de voies de signalisation, dont celle de HGF/c-MET. Celle-ci est impliquée dans les interactions tumeur-stroma, et stimule la prolifération, l’invasion et la transition épithéliomésenchymateuse des cellules tumorales de CHC. Il a également été montré que l’anhydrase carbonique 9 (CA9), marqueur d’hypoxie, est exprimée au cours de la carcinogenèse hépatique. Notre objectif était d’étudier, en immunohistochimie (IHC) dans des CHC réséqués, la corrélation entre les niveaux d’expression de c-MET et CA9, les données clinico-pathologiques et la survie sans récidive (SSR) des malades. Patients et Méthodes : Cent tumeurs issues de 100 malades opérés pour un CHC et n’ayant pas reçu de traitement préopératoire ont été analysées. L’expression de c-MET et CA9 ont été étudiées en IHC sur lame pleine, et quantifiées de manière visuelle et informatisée (logiciel d’analyse d’image Aperio®), selon une échelle de 0 à 3+. Une expression forte de c-MET (c-METfort) ou CA9 (CA9fort) a été définie par un score 2+ ou 3+. Résultats : La population était majoritairement composée d’hommes (84%), avec une prédominance de tumeurs classées BCLC A1 (92%), uninodulaires (59%), avec des taux plasmatiques faibles d’ alpha-foetoprotéine (AFP) (81%), moyennement différenciées (60%), et avec une invasion vasculaire à l’examen histologique (70%). Le marquage c-MET était de localisation cytoplasmique et membranaire au niveau des cellules tumorales, et 51% des tumeurs étaient classées c-METfort. Une forte expression de c-MET était associée à la présence d’une hépatite virale B ou C (p = 0,02), et un taux d’AFP plasmatique > 400 UI/L (p = 0,03). Un marquage CA9fort (41% des tumeurs) était associé à la présence d’une hépatite virale B ou C (p = 0,002), une invasion vasculaire (p = 0,007), et un faible niveau de différenciation (p = 0,007). Il existait une corrélation forte entre les niveaux d’expression de c-MET et CA9 (r = ?, p = 0,008). De forts niveaux d’expression de c-MET et CA9 étaient associés à une diminution de la SSR médiane (mSSR) (12,9 vs >80 mois, p = 0,018, et 10,2 vs 34,4 mois, p = 0,02). La combinaison de ces 2 marqueurs permettait de distinguer 3 groupes : c-METfort/ CA9fort, avec une mSSR de 10,2 mois ; c-METfort/CA9faible et c-METfaible/CA9fort, avec une mSSR de 19,0 mois ; c-METfaible/ CA9faible, où la mSSR n’était pas atteinte (p = 0,003). En analyse multivariée, la taille tumorale (p = 0,025), la morphologie (uni vs multinodulaire) (p = 0,004), et l’expression de CA9 (p = 0,007) étaient associées à la SSR ; l’expression de c-MET était également associée de manière indépendante à la SSR après exclusion de la variable CA9 du modèle (p = 0,024). Conclusion : L’expression de c-MET est un marqueur pronostique fort dans le CHC et pourrait être utilisée pour la stratification thérapeutique des malades. Les malades ayant un CHC c-METfort/CA9fort représentent un sous-groupe de pronostic particulièrement péjoratif et pourraient bénéficier d’un traitement par inhibiteurs de c-MET, actuellement en cours de développement clinique. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8790 CO.139 Valeur pronostique de l’alpha-fœtoprotéine chez les patients atteints de carcinome hépatocellulaire : étude d’une cohorte de 715 patients présentés en RCP DE 2006 à 2011 E. Fourquet-Offredi (1), E. Berard (1), C. Christol (1), F. Muscari (1), P. Otal (1), J. Laurent (1), C. Bureau (1), P. Berlioux (1), L. Buscail (1), M. Faruch (1), M.-A. Robic (1), S. Metivier (1), K. Barange (1), J.-P. Vinel (1), J.-M. Peron (1) (1) Toulouse. Introduction : Le carcinome hépatocellulaire (CHC) est la tumeur maligne du foie la plus fréquente. Elle se développe le plus souvent sur un foie cirrhotique ou dans le cadre d’une hépatopathie chronique. Patients et Méthodes : Notre travail a inclus 715 patients atteints d’un CHC de novo présentés lors de la RCP dédiée de notre CHU de début 2006 à fin 2011. Le but de notre étude était de décrire l’épidémiologie de notre cohorte de patients, de rechercher des facteurs pronostiques de survie et d’analyser en particulier le rôle de l’alpha-foetoprotéine (αFP). Résultats : L’âge médian des patients était de 66 ans (2591). Il existait une nette prédominance masculine (84,6%). Les patients étaient majoritairement porteurs d’une cirrhose (88,8%). Le score de Child était A chez 63,7% des patients, B chez 26,5% des patients et C chez 9,8% des patients. Les étiologies de la cirrhose étaient l’alcool dans 42,1% des cas, le VHC dans 18% des cas et les étiologies mixtes (alcool et virus) dans 9,2% des cas. Le taux médian d’αFP au moment du diagnostic était de 30,9 ng/ml (0,78-840 353 ng/ml). Le CHC était diagnostiqué dans 38,8% des cas dans le cadre du dépistage. Le stade tumoral selon la classification BCLC était A chez 32,7% des patients, B chez 32,5% des patients, C pour 26,1% des patients et D pour 8,7% des patients. Le traitement décidé lors de la RCP était la transplantation hépatique dans 15,5% des cas (réalisée dans 4,4% des cas), la résection chirurgicale dans 13,8% des cas (réalisée dans 8,5% des cas), la radiofréquence dans 13,5% des cas (réalisée dans 14,4% des cas), la chimioembolisation dans 19% des cas (réalisée dans 27,3% des cas), le traitement par sorafénib dans 20,9% des cas (donné dans 12,9% des cas), l’inclusion dans un protocole de seconde ligne dans 1,4% des cas (réalisée dans 1,4% des cas) et l’abstention dans 15,9% des cas (effective dans 31,1% des cas). La médiane de survie était de 14,1 mois avec une médiane de suivi de 40 mois. En analyse multivariée, les facteurs pronostiques indépendants de survie étaient le taux d’αFP, la présence d’une infiltration tumorale, le stade BCLC, le taux d’ASAT et de phosphatases alcalines. Le taux d’αFP ressortait alors comme un facteur pronostique indépendant de mortalité dès un taux supérieur à 20 ng/ml et de façon quasi-linéaire. La sensibilité du taux d’αFP à 600 ng/ ml pour prédire la survie était 30,2% et la spécificité de 93,6%. Le taux d’αFP modifiait le pronostic au sein des différentes catégories de la classification BCLC (Figure). Conclusion : Le taux d’αFP mesuré au diagnostic est un facteur pronostique indépendant de mortalité dès un taux supérieur à 20 ng/ml et de façon quasi-linéaire quelles que soient les caractéristiques du patient et/ou de la tumeur. Le taux d’αFP peut faire basculer un patient d’une catégorie de la classification BCLC vers la catégorie supérieure. Ce paramètre doit donc être pris en compte lors de la discussion de dossiers en RCP et devrait être inclus dans la classification BCLC. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8405 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS CO.138 COMMUNICATIONS ORALES 135 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS COMMUNICATIONS ORALES 136 CO.140 Impact du dépistage organisé du cancer colorectal sur le taux de détection des adénomes dans la population de Côte-d’Or V. Cottet (1), V. Jooste (1), V. Dancourt (1), J. Faivre (1), A.-M. Bouvier (1) (1) Dijon. Introduction : En France, les autorités sanitaires ont décidé de mettre en place un programme de dépistage organisé du cancer colorectal (CCR), dès 2003 dans des départements pilotes comme la Côte-d’Or. Ce programme propose à l’ensemble de la population de 50 à 74 ans un test Hemoccult® tous les 2 ans suivi d’une coloscopie en cas de test positif. Or, la détection et la résection coloscopique possible des adénomes, lésion épithéliale précancéreuse, permet d’envisager la prévention du cancer colorectal. Une précédente étude de notre équipe a estimé que moins de 18% des individus porteurs d’un adénome, parmi la population de Côted’Or, avaient effectivement bénéficié d’un diagnostic au cours de la période 1976-1999. En raison de la forte prévalence des adénomes chez les personnes de 50 à 74 ans et de leur risque de transformation en cancer, l’amélioration de la détection des adénomes est donc un enjeu majeur du programme de dépistage. L’objectif principal de ce projet est d’évaluer en pratique courante, à partir des données du Registre des polypes de Côte-d’Or, si la mise en place du dépistage organisé en 2003 a permis d’améliorer le taux global de détection des adénomes dans la population, en particulier des adénomes à haut risque. Patients et Méthodes : Ce projet s’appuie sur le seul Registre de population en France qui recueille, depuis le 1er janvier 1976, tous les cas de polypes colorectaux diagnostiqués sur l’ensemble d’un département. Tous les résidents du département ayant eu un 1er diagnostic d’adénome colorectal entre janvier 1997 et décembre 2008 et âgés de 50 à 74 ans lors du diagnostic, ont été inclus dans la présente étude. La période a été découpée en « période pré-dépistage (1997-2002) » et « période post-dépistage (2003-2008) » . Les taux de détection des adénomes ont été standardisés selon la population mondiale de référence. Les taux de variation, annuelle et selon la période, ont été estimés à l’aide d’une régression de Poisson. Résultats : En Côte-d’Or, 4 908 hommes et 3 133 femmes âgés de 50 à 74 ans, ont eu un adénome ou un carcinome in situ diagnostiqué pour la 1ère fois au cours des 10 années d’étude. Parmi eux, 38,7% avaient un adénome à haut risque (taille > 1 cm, contingent villeux et/ou dysplasie de haut grade). Le taux standardisé de détection était de 509,1 pour 100 000 avec un taux de variation de 76% entre la 1ère et la 2ème période. Pour les adénomes à haut risque, le taux standardisé de détection était de 136,1 pour 100 000 durant la période pré-dépistage et 256,6 pour 100 000 après mise en place du dépistage, avec un taux de variation de 89% entre les 2 périodes. Les taux de détection correspondant pour les adénomes à bas risque étaient respectivement de 234,6 et 392,3 pour 100 000, avec un taux de variation de 68% entre les périodes pré- et post-dépistage. Conclusion : Cette étude a montré une augmentation marquée de la détection des adénomes depuis la mise en place du dépistage dans le département, en particulier des adénomes à haut risque. Il s’agit à notre connaissance du premier projet en population générale pour vérifier l’impact du dépistage organisé sur la détection des lésions précancéreuses en pratique courante. Les structures en charge du dépistage ne disposent pas de ce type de données sur une grande période de temps et à l’échelle d’un département. Ce travail constitue donc une approche originale de l’évaluation du dépistage organisé. Nous prolongeons actuellement cette étude en coopération avec la structure de dépistage ADECA21 pour distinguer les individus ayant participé au dépistage organisé des non-participants et les individus ayant eu un test positif des faux négatifs. Remerciements, financements, autres : Nous remercions La Ligue contre le Cancer région bourgogne pour le financement de cette étude, l’ADECA21 et ses financeurs, le Conseil Régional de Bourgogne ainsi que tous les médecins participant aux campagnes du dépistage organisé du cancer colorectal, les anatomopathologistes, gastroentérologues, et chirurgiens digestifs du département 21 et des grandes villes limitrophes. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7904 Un programme optimisé de surveillance par coloscopie permet de diminuer la survenue de CCR d’intervalle chez les sujets atteints de syndrome de Lynch. Résultats de 3 ans d’expérience d’un centre pilote de suivi labellisé par l’INCa G. Perrod (1), E. Samaha (1), G. Rahmi (1), G. Malamut (1), M. Barret (1), L. Abbes (1), A. Zaanan (1), P.-L. Puig (1), G. Chatellier (1), C. Cellier (1) (1) Paris. Introduction : Les patients atteints du syndrome de Lynch ont un risque cumulé de cancer colorectal de 40%. Malgré les recommandations de surveillance endoscopique actuelles, la survenue de cancer d’intervalle est encore élevée. Pour réduire ce taux, l’élaboration d’un programme de surveillance optimisé est nécessaire. Matériels et Méthodes : Nous avons inclus prospectivement tous les patients adhérant à notre centre et présentant un syndrome de Lynch avec mutation identifiée. Un programme endoscopique de surveillance colorectal optimisé leur a été proposé par chromoendoscopie à l’indigo carmin tous les 2 ans ; si un adénome était détecté, le délai avant la prochaine coloscopie était réduit à un an ; si la préparation colique était insuffisante, ou si la chromoendoscopie n’avait pas été effectuée, le délai avant la prochaine coloscopie était réduit à 6 mois. Nous avons également récupéré et analysé pour chaque patient les résultats des coloscopies réalisées avant adhésion au centre. L’analyse des données endoscopiques a été faite indépendamment pour chaque patient et pour chaque coloscopie. Lorsque tous les critères du programme de surveillance optimisé étaient respectés, la coloscopie était considérée comme optimale. Dans tous les autres cas, elle était considérée comme non-optimale. Ont été calculés le taux de détection de cancer d’intervalle (TDCI), le taux de détection d’adénome (TDA) et le taux de détection de polypes (TDP) par la méthode du test de Fischer. Résultats : De janvier 2010 à avril 2013, 108 patients (H / F = 37/71, âge moyen = 44 ans [21-74] ) avec syndrome de Lynch génétiquement confirmé (MLH1 = 42,6%, MSH2 = 37,9%, MSH6 = 17,6%, PMS2 = 1,9%) ont été inclus. Au total, 155 coloscopies prospectives et 170 coloscopies rétrospectives ont été analysées. Cinq ont été exclues en raison d’un diagnostic de cancer colorectal lors de la première coloscopie. Le suivi moyen était de 43,6 [12-74] mois. Nous avons identifié 168 coloscopies optimales et 157 non optimales. Le taux de coloscopies optimales avant inclusion était de 43,4% (73/168) vs 56,4% (95/168) après adhésion dans le centre (p<0,0001). Le TDP était de 58,9% (99/168) dans le groupe optimal (GO) vs 35,0% (55/157) dans le groupe non optimal (GNO) (p <0,0001, OR = 2,6 [1.6-4.2] ). Le TDA était de 32,7% (55/168) dans le GO vs 21,0% (33/157) dans le GNO (p = 0,018, OR = 1,8 [1,1-3,1] ). Le TDCI était de 0,6% (1/168) dans le GO vs 4,5% (7/157) dans le GNO (p = 0,03, OR = 0,12 [0,003 à 1,02]. Tous les cancers d’intervalle étaient de stade 1 ou 2. Le seul cancer d’intervalle dans le GO était une récidive locale après colectomie pour une tumeur T4N1, probablement méconnue lors de l’endoscopie précédant le diagnostic du fait d’une atteinte extra colique. Conclusion : Une stratégie de surveillance colique optimisée augmente significativement la détection d’adénomes et diminue le risque de cancer d’intervalle chez les patients atteints de syndrome de Lynch. L’observance d’une telle stratégie est améliorée par un suivi au sein d’un réseau de prise en charge spécialisé. Références : 1-Lecomte T at al. Clin Gastroenterol Hepatol 2005 2-Mecklin JP at al. Gastroenterology 2007 3-Bonadona V et al. JAMA 2011. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8691 CO.142 Consommation de fer héminique et filiation adénome-cancer colorectal, au sein de la cohorte E3N ; étude d’interactions avec les nutriments identifiés comme protecteurs dans des modèles expérimentaux N. Bastide (1), S. Revois (1), A. Nasr (1), A. Racine (2), F. Clavel-Chapelon (1), M.-C. Boutron-Ruault (1) (1) Villejuif; (2) Le Kremlin-Bicêtre. Introduction : En termes d’incidence et de mortalité le cancer colorectal arrive en seconde place chez les femmes françaises après le cancer du sein (1). Le risque cancer colorectal associé à la consommation de viandes rouges et les charcuteries est classé comme étant « convainquant » par le WCRF (World Cancer Research Fund) (2). Des études épidémiologiques et expérimentales montrent que le fer héminique pourrait être responsable de l’effet carcinogène de la viande rouge et des charcuteries sur l’intestin (3). Il a été montré in vivo que des polyphénols pourraient neutraliser cet effet carcinogène grâce à leurs propriétés antioxydantes et/ou antinitrosantes. L’objectif de cette étude épidémiologique est de vérifier ces hypothèses expérimentales en étudiant, dans une cohorte de femmes françaises, les associations entre consommation de fer héminique et risque d’adénomes et de cancers colorectaux, ainsi que les interactions avec les antioxydants potentiellement protecteurs. Matériels et Méthodes : La cohorte étudiée a été initiée en 1990, et inclut 98 995 femmes françaises nées entre 1925 et 1950. Les populations d’étude sont constituées de 17 397 femmes ayant fait une coloscopie, dont 1 409 porteuses d’adénomes, et de 67 635 femmes, dont 510 ont déclaré un cancer colorectal. La teneur en fer héminique des aliments a été évaluée à partir de la littérature, et ajoutée à la base de données nutritionnelle, établie à partir du questionnaire alimentaire quantitatif et de fréquence rempli entre 1993 et 1995 par 73 034 femmes. Le modèle de Cox a été utilisé, avec l’âge en échelle de temps, ajusté pour les facteurs de confusion potentiels (consommation d’énergie, de fibres alimentaires, d’acides gras saturés, et d’alcool, statut tabagique, niveau d’études, IMC, antécédents familiaux de cancer colorectal, activité physique, statut ménopausique), la méthode des résidus ayant été utilisée pour les variables alimentaires. Résultats : Le risque d’adénome était associé à la consommation de fer héminique total, (Hazard ratio pour le dernier versus le premier quartile HR = 1,37 IC 95% : 1,14-1,64 ; p tendance = 0,001), de fer héminique nitrosylé (médiane de consommation Q4 = 0,29 mg/jour HR = 1,22 IC 95% : 1,041,42 ; p tendance = 0,009), et de fer héminique non nitrosylé (médiane de consommation Q4 = 1,46 mg/jour HR = 1,27 IC 95% : 1,06-1,52 ; p tendance = 0,0095). En revanche, ce risque élevé d’adénome associé à la consommation de fer héminique n’existait plus en cas de consommation simultanée d’un niveau élevé (tertile supérieur) d’antioxydants. Aucune association n’a été observée entre la consommation de fer héminique nitrosylé ou non et le risque de cancer colorectal. Conclusion : Ce travail a mis en évidence : (i) une association positive entre risque d’adénomes colorectaux et consommation d’hème ; (ii) une diminution de ce risque lorsque la consommation d’antioxydants augmente ; (iii) une absence d’association entre consommation d’hème et risque de cancer colorectal, suggérant l’influence du fer héminique à des étapes précoces de la cancérogenèse. Ces travaux pourraient conduire à des recommandations nutritionnelles. Ainsi, il pourrait notamment être recommandé de consommer des aliments riches en antioxydants de façon simultanée avec les viandes riches en fer héminique, ce qui constituerait une alternative à la limitation de ce nutriment important pour les populations à risque de carence en fer, du fait de sa forte biodisponibilité. Références : (1) Belot A, Grosclaude P, Bossard N, et al. Rev Epidemiol Sante Publique 2008 Jun ; 56 (3) : 159-75. (2) WCRF, AICR. Systematic Literature Review Continuous Update Project Report. 2010. (3) Qiao L, Feng Y. Cancer Causes Control 2013 Jun ; 24 (6) : 1175-83. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8272 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS CO.141 COMMUNICATIONS ORALES 137 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS COMMUNICATIONS ORALES 138 CO.143 Impact des traitements anti-angiogéniques ciblant la voie VEGF-A/VEGFR dans l’épuisement des lymphocytes T CD8+ intratumoraux T. Voron (1), M. Terme (1), E. Marcheteau (1), O. Colussi (1), S. Pernot (1), M. Nizard (1), E. Tartour (1), J. Taieb (1) (1) Paris. Introduction : L’évolution d’une cellule humaine vers une cellule tumorale est dépendante de l’acquisition successive d’anomalies leur conférant un avantage de croissance et leur permettant une expansion clonale. Parmi ces anomalies, la capacité d’échapper à la surveillance continue du système immunitaire s’est révélée être indispensable. Pour y aboutir les cellules tumorales ont développé différents mécanismes parmi lesquels l’instauration d’un microenvironnement immunosuppresseur favorisant l’accumulation de cellules immunorégulatrices, telles que les lymphocytes T régulateurs (Treg), et les cellules myeloïdes suppressives (MDSC), ainsi que l’inhibition des fonctions des lymphocytes T CD8+ effecteurs. Cette perte de fonction, appelée «exhaustion ou épuisement», passe notamment par l’expression à leur surface de molécules de co-stimulation inhibitrices telles que PD-1, Tim3, CTLA4 et LAG3. Au sein de ce microenvironnement tumoral, le vascular endothelial growth factor (VEGF) -A a longtemps été étudié pour ses propriétés pro-angiogéniques, aboutissant au développement de traitements antiangiogéniques. Cependant, le VEGF-A possède également des propriétés immunomodulatrices favorisant l’échappement des cellules tumorales à la surveillance par le système immunitaire (induction de Treg et MDSC). Mais l’action du VEGF-A sur les lymphocytes T CD8+ infiltrant la tumeur, n’est pas connue. Nous avons donc évalué l’implication potentielle de la voie VEGF-A/VEGFR dans l’épuisement des lymphocytes T intra-tumoraux, en analysant l’expression de molécules de co-stimulation inhibitrices à la surface de ces lymphocytes. Matériels et Méthodes : In vitro des lymphocytes T CD8+ triés à partir de rate de souris naïves puis activés par de l’anti-CD3, ont été stimulés en présence ou non de VEGF-A. L’expression des molécules de costimulation inhibitrices (PD-1, Tim3, CTLA4, Lag3) a ensuite été analysée. In vivo, des souris porteuses de tumeurs colorectales (CT26) implantées en souscutané ou en intra-hépatique ont été traitées par différentes molécules anti-angiogéniques ciblant ou non la voie VEGFA/ VEGFR (sunitinib, anti-VEGF-A murin et masitinib). Après traitement, l’expression des mêmes molécules inhibitrices a été étudiée par cytométrie en flux. Résultats : Après 14 jours de traitements, seules les molécules anti-angiogéniques inhibant la voie VEGF-A/VEGFR (sunitinib et anti-VEGF-A murin) diminuent l’expression de PD-1 à la surface des lymphocytes T CD8+ intratumoraux. L’observation de l’expression des VEGFR sur les lymphocytes T CD8 activés infiltrant la tumeur suggère une action directe du VEGF-A sur les lymphocytes T. In vitro la stimulation des lymphocytes T CD8+ activés par du VEGF-A induit une augmentation de l’expression de PD-1 mais aussi d’autres molécules inhibitrices (Tim3, CTLA4 et LAG3) à la surface de ces lymphocytes T montrant un effet direct du VEGF-A sur l’épuisement des lymphocytes T. In vivo, cet effet est confirmé par la diminution de l’expression de PD-1 mais aussi de Tim3 et de LAG3 à la surface des lymphocytes T infiltrant la tumeur de souris traitées par anti-VEGF-A. Conclusion : Cette étude révèle l’effet direct du VEGF-A produit par la tumeur sur l’expression des molécules de co-stimulation inhibitrices à la surface des lymphocytes T CD8+ intratumoraux suggérant un rôle clé du VEGF-A dans l’épuisement de ces lymphocytes. A la lumière de ces résultats, de nouvelles combinaisons thérapeutiques associant antiangiogéniques et immunothérapie pourraient être envisagées. Remerciements, financements, autres : Genentech/ Roche, Pfizer, Association des Gastro-Entérologues Oncologues (AGEO), Société Francaise de Chirurgie Digestive (SFCD), Association Benoit Malassagne. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8669 CO.144 La composition du microbiote intestinal prédit la survenue de la diarrhée post-chimiothérapie chez les patients recevant une chimiothérapie intensive conditionnant une greffe de cellules souches hématopoïétiques E. Montassier (1), E. Batard (1), T. Carton (1), T. Gastinne (1), S. Bruley des Varannes (1), G. Potel (1), F. Le Vacon (1), M.-F. de la Cochetière (1) (1) Nantes. Introduction : La diarrhée est une complication fréquente chez les patients recevant une chimiothérapie intensive dans le cadre d’une greffe de cellules souches hématopoïétiques. Cette diarrhée peut avoir des conséquences graves en rapport avec un état de choc hypovolémique ou septique, suite à une bactériémie d’origine digestive. Elle a donc des conséquences importantes en termes de morbi-mortalité. Cependant, la physiopathologie de la diarrhée post-chimiothérapie est à ce jour mal connue. De même, l’impact du microbiote intestinal dans la survenue d’une diarrhée post-chimiothérapie n’est pas rapporté à ce jour. L’objectif de notre étude est de définir si les patients développant une diarrhée post-chimiothérapie ont une signature phylogénétique spécifique prédisposant à la diarrhée. Matériels et Méthodes : Nous avons inclus 36 patients ayant un Lymphome Non Hodgkinien et recevant une même chimiothérapie de conditionnement pendant 5 jours. Deux prélèvements de selles ont été effectués : un avant la chimiothérapie, le jour de l’admission à l’hôpital et un autre, sept jours plus tard, le jour de la greffe de cellules souches hématopoïétiques. La flore fécale a été analysée par pyroséquençage (GS Flex 454 Roche®, régions V5-V6 16S rRNA). Les séquences ont été analysées avec QIIME et LEfSe. Résultats : Huit patients ont développé une diarrhée postchimiothérapie et leurs prélèvements de selles ont pu être analysés. Il existe une différence significative en terme de béta-diversité entre les prélèvements des patients qui ont développé une diarrhée et ceux qui n’en développent pas (Weighted UniFrac distances, Kruskal-Wallis test p = 0.0006). A l’échelle du genre, une analyse en composante principale permet de séparer les prélèvements de selles en trois clusters : un cluster incluant les prélèvements collectés avant la chimiothérapie, un cluster incluant les prélèvements collectés après la chimiothérapie des patients développant une diarrhée et un cluster incluant les prélèvements de selles collectés après la chimiothérapie des patients ne développant pas de diarrhée. Le cluster des patients développant une diarrhée a pour principal contributeur Bacteroides et le cluster des patients ne développant pas de diarrhée a pour principal contributeur Escherichia. Une analyse discriminante linéaire permet de retrouver 32 caractéristiques à l’échelle du genus différenciant les patients ayant une diarrhée post-chimiothérapie des patients n’ayant pas de diarrhée permettant la construction d’une cladogramme. Nous avons développé un biomarqueur de la survenue d’une diarrhée post-chimiothérapie à l’aide d’une analyse par courbe ROC : le rapport Bacteroides/ Escherichia (Aire sous la courbe : 0,90, sensibilité : 87,5%, spécificité : 86,7%. Conclusion : Chez les patients recevant une chimiothérapie intensive conditionnant une greffe de cellules souches hématopoïétiques, il est possible de prédire la survenue de la diarrhée post-chimiothérapie, par une analyse du microbiote intestinal. Nos données doivent être confirmées avant d’envisager des manipulations du microbiote pour éviter la survenue de cette complication potentiellement grave. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8617 CO.146 A. Laforest (1), T. Aparicio (1), A. Zaanan (1), F. Pittella Silva (1), A. Didelot (1), A. Desbeaux (1), D. Le Corre (1), L. Benhaim (1), K. Pallier (1), D. Aust (2), S. Pistorius (1), H. Blons (1), M. Svrcek (1), P. Laurent-Puig (1) J. Dreanic (1), J. Cosnes (1), C. Baudry (1), D. Laharie (2), V. Abitbol (1), Y. Bouhnik (3), M. Nachury (4), L. Abramowitz (1), B. Flourie (5), L. Beaugerie (1), M. Allez (1) (1) Paris; (2) Dresden, ALLEMAGNE. (1) Paris; (2) Bordeaux; (3) Clichy-la-Garenne; (4) Besançon; (5) Lyon. ERBB2 : une cible thérapeutique potentielle pour le traitement des adénocarcinomes de l’intestin grêle Introduction : L’adénocarcinome de l’intestin grêle (AIG) est une tumeur agressive de mauvais pronostique dont l’espérance de survie globale ne dépasse pas 30% à 5 ans. En raison de sa faible incidence, seul un petit nombre d’études ont pu être menées pour évaluer la prise en charge thérapeutique. In-fine les données disponibles restent insuffisantes et le traitement mal standardisé. Afin de mieux appréhender le processus carcinologique impliqué dans l’AG nous avons donc entrepris de réaliser un large criblage de mutations somatiques en étudiant plus de 740 point chaud de mutations au sein de plus de 46 gènes. Patients et Méthodes : 83 cas d’AIG ont été collectés issus de deux collections européennes (France - Allemagne). Le séquençage a été réalisé en utilisant lun appareil de séquençage de nouvelle génération (PGM) et le kit Ampliseq cancer panel. En complément nous avons également analysé le status MSI et l’expression tumorale de ERBB2 par immunohistochimie et FISH. Résultats : Les tumeurs étaient majoritairement de localisation duodénale (47%) et de stade ≥ 3 (63%). Parmi les 46 gènes étudiés, 8 présentaient une mutation chez plus de 5% des patients : KRAS, TP53, APC, SMAD4, PIK3CA, ERBB2, BRAF and FBXW7. En additionnant les patients présentant une mutation somatiques (7 cas) avec ceux présentant une amplification de ERRB2 (3 cas), 12% des patients présentaient au moins une altération sur ce gène. Dans ce sous-groupe, l’altération ERBB2 était fréquemment associée à un phénotype dMMR (p = 0.006) ou/et une mutation APC (p = 0.02) mais négativement associée aux mutations de p53 (p = 0.038). En termes de localisation, il est intéressant de noter que les mutations ERBB2 étaient principalement retrouvées dans les tumeurs dérivées de l’intestin antérieur (duodénum) tandis que les amplifications de ERRB2 étaient plus fréquemment trouvées au niveau des tumeurs dérivées de l’intestin moyen (jejunum, iléon). Conclusion : Cette étude est la première étude à large échelle de criblage de mutations somatiques dans l’AIG utilisant le séquençage de dernière génération. Dans l’AIG, les mutations d’ERBB2 se sont révélées être fréquentes avec une incidence variable selon la localisation de la tumeur primitive. Dans la plupart des cas, les patients présentaient la mutation p.L755S potentiellement sensible au neratinib. En pratique clinique, ces données suggèrent que 10% des patients présentant un AIG pourraient être pris efficacement en charge en utilisant des agents ciblés anti-ERBB2. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8588 Adénocarcinome et carcinome épidermoïde de l’anus et/ou du bas rectum au cours de la maladie de Crohn Introduction : Le cancer ano-périnéal (anus et/ou bas rectum) est une complication rare mais grave de la maladie de Crohn (MC). Cette étude a pour objectifs de décrire les caractéristiques de ce cancer chez les patients atteints de MC, d’en estimer l’incidence au sein d’une cohorte et d’identifier les facteurs de risque. Matériels et Méthodes : Les cas de cancer ou de dysplasie de haut grade développés au niveau de l’anus ou des 5 derniers cm du rectum ont été recueillis dans les centres du GETAID et dans la cohorte CESAME, puis analysés rétrospectivement. Une étude cas-témoins (4 témoins appariés en sexe, date de naissance et date de diagnostic de la MC) a été réalisée pour identifier des facteurs de risque (analyse en régression logistique). Le taux actuariel de cancer ano-rectal a été calculé dans une cohorte monocentrique (MICISTA). Résultats : 48 cas (29F/19M) ont été identifiés : adénocarcinome (n = 37, 76%), carcinome épidermoïde (n = 9, 19%), dysplasie de haut grade (n = 2). 42 et 43 de ces patients, respectivement, avaient présenté une atteinte du rectum ou de l’anus (LAP) au cours de l’évolution de la MC. L’âge médian au moment du diagnostic de cancer était de 44.8 ans (IQR 37.9-55.3). Le délai médian entre le diagnostic de MC et le cancer était de 21 ans (IQR 15-27), et celui entre l’apparition des LAP et du cancer de 10.2 ans (IQR 4.1-17.4). Vingt-deux patients ont présenté une sténose anale précédant le diagnostic de cancer. Le délai médian entre le diagnostic de sténose et du cancer était de 3.5 ans (IQR 0.8-6.8). Ce délai était significativement plus court en cas de carcinome épidermoïde (0.3 ans) qu’en cas d’adénocarcinome (4.3 ans). Le diagnostic de cancer était fait sur pièce de proctectomie dans 8 cas (17%). Le suivi moyen après le diagnostic de cancer était de 34.2 mois (9-46.5). Vingt et un patients avaient une récidive dans un délai médian de 32 mois (IC95% 22.553.3), et 15 patients sont décédés avec une médiane de survie globale de 54.6 mois (IC95% 33.5-93). L’analyse cas-témoins a permis d’identifier les facteurs de risque suivants : absence de manifestation extra-intestinale [odds ratio (OR) et IC95% : 6.99 (2.75-17.86) ], atteinte rectale [OR = 6.44 (2.45-16.96) ], atteinte ano-périnéale [OR = 6.72 (2.37-19.06) ], absence de tabagisme [OR = 2.22 (1.03-4.81) ]. Au sein de la cohorte MICISTA, le taux actuariel de cancer ano-rectal était de 0.79% à 20 ans et 1.93% à 30 ans. Conclusion : Les cancers de l’anus et/ou bas rectum au cours de la MC (adénocarcinome et carcinome épidermoïde) ont un mauvais pronostic et surviennent préférentiellement chez les patients non fumeurs ayant une MC distale, non systémique. Une stratégie de surveillance pourrait être envisagée chez ces patients à haut risque. Une recherche systématique de cancer en cas de sténose anale ou rectale basse doit être recommandée. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8839 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS CO.145 COMMUNICATIONS ORALES 139 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS COMMUNICATIONS ORALES 140 CO.147 Les colites à ipilimumab multicentrique du GETAID : une étude L. Marthey (1), C. Mateus (2), M. Nachury (3), S. Nancey (4), F. Grange (5), C. Zallot (6), J.-F. Rahier (7), M. Bourdier de Beauregard (8), L. Mortier (3), C. Robert (2), F. Carbonnel (9) (1) Clamart; (2) Villejuif; (3) Lille; (4) Pierre-Bénite; (5) Reims; (6) Vandœuvre-lès-Nancy; (7) Mont-Godinne, BELGIQUE; (8) Besançon; (9) Le Kremlin-Bicêtre. Introduction : L’ipilimumab (IPI) est un anticorps monoclonal humain inhibant le CTLA4. Il entraine la prolifération et l’activation des lymphocytes T et a été développé comme traitement antitumoral, en particulier dans le mélanome. Il provoque chez 21% des patients traités des colites inflammatoires qui ont un phénotype proche de celui des colites indéterminées. Leurs caractéristiques endoscopiques et évolutives sont mal connues. Le but de cette étude était de décrire les caractéristiques et l’évolution des colites induites par l’IPI (CI) à partir d’observations collectées dans des centres spécialisés dans la prise en charge des MICI. Patients et Méthodes : Les patients traités pour une CI dans 7 hôpitaux français et belge entre juin 2011 et mai 2013 ont été étudiés rétrospectivement. Les patients avaient reçu l’IPI avant la survenue des 1ers symptômes digestifs, la colite était confirmée par endoscopie, une origine infectieuse était éliminée (coproculture et recherche de toxine de C Difficile négatives). Les aspects cliniques, endoscopiques, histologiques et l’évolution ont été étudiés. Les variables sont exprimées en médianes [extrêmes]. Résultats : 26 patients (16 hommes) âgés de 60,5 ans [23-80] ont été inclus. 24 avaient un mélanome et 2 un cancer de prostate. 6 patients avaient des antécédents de maladies auto immunes ou inflammatoires. Le nombre de perfusions d’IPI était de 3 [18], le délai d’apparition des symptômes après la 1ère perfusion était de 36 jours [4-91]. Les CI se manifestaient par une diarrhée (92%), des douleurs abdominales (80%), des rectorragies (56%), des vomissements (44%), de la fièvre (40%). La perte de poids était de 6% [0-18]. 1 patient avait une ulcération buccale, 2 une atteinte ano-périnéale et 4 des manifestations extra-digestives. 2 patients ont eu un abcès intra-abdominal, 3 ont eu une perforation colique. La CRP était de 93 mg/l [5-622], l’albumine de 26g/l [1439] et la calprotectine fécale, dosée chez 4 malades était de 4208 mg/g [932-12900]. Aucun patient n’avait d’ASCA ou d’ANCA. Tous ont eu au moins une recto-sigmoïdoscopie et 19 ont eu une iléo-coloscopie : 16% avaient une iléite, 57% une pancolite ; 77% avaient des ulcérations, 57% une atteinte discontinue. L’analyse histologique des biopsies montrait une inflammation de la muqueuse avec un infiltrat mononucléé du chorion, une dystrophie des cryptes, des abcès cryptiques et des ulcérations muqueuses. Des granulomes ont été observés chez 3 patients. 23 patients ont reçu des corticoïdes à la dose initiale de 60 mg/j [16-120]. Une réponse complète ou partielle a été observée chez 8 et 11 patients respectivement. 9 répondeurs aux corticoïdes ont rechuté : 2 ont eu une nouvelle corticothérapie et 5 ont reçu une association corticoïdes/infliximab (IFX). 3 patients non répondeurs primaires aux corticoïdes ont reçu de l’IFX en traitement de 2ème intention ; 1 patient a eu une réponse complète et 2 ont eu une réponse partielle. Au total, 8 patients (31%) ont eu recours à un traitement par IFX. 3 patients (12%) ont été opérés d’une colectomie pour perforation. 1 patient a eu une colectomie totale d’emblée. 2 malades ont eu une colectomie partielle ; l’une a été totalisée à J1 du fait d’un sepsis associé à une colite aiguë grave, l’autre patient a reçu de l’IFX en post-opératoire. Ces 3 patients ont eu des suites chirurgicales compliquées. Il n’y a eu aucun décès imputable à la CI. Conclusion : Les CI partagent de nombreuses caractéristiques avec la maladie de Crohn (intervalles de muqueuse saine, atteinte iléale et péri-anale, granulomes parfois). Mais l’histoire naturelle est accélérée : le délai entre l’IPI et les 1ers symptômes n’est que de 36 jours. De plus, il s’agit de formes graves (31% de recours à l’IFX, 12% de perforations coliques). Une collaboration entre les prescripteurs d’IPI et les gastroentérologues est indispensable à la prise en charge optimale de ces CI. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8646 CO.148 MICI_HEBDO : enquête sur les maladies inflammatoires de l’intestin dans les centres hospitaliers généraux de l’ANGH du 2 au 15 septembre 2013 S. Nahon (1), P. Lahmek (2), T. Paupard (3), B. de Vroey (4), G. Macaigne (5), M. Boualit (6), L. Costes (7), K. Elriz (8), A. Techy (9), J.-M. Maisin (4), B. Bour (10), B. Nalet (11), J. Bonnet (12), B. Mesnard (13), A. Courillon-Mallet (14), O. Nouel (15), B. Coulibaly (16), I. Dadamessi (17), B. Lesgourgues (1) (1) Montfermeil; (2) Limeil-Brévannes; (3) Dunkerque; (4) HaineSaint-Paul, BELGIQUE; (5) Lagny-sur-Marne; (6) Valenciennes; (7) Créteil; (8) Corbeil-Essonnes; (9) Roubaix; (10) Le Mans; (11) Montélimar; (12) Bry-sur-Marne; (13) Tourcoing; (14) VilleneuveSaint-Georges; (15) Saint-Brieuc; (16) Avignon; (17) Saint-Quentin. Introduction : Décrire les caractéristiques des patients atteints de maladie inflammatoire de l’intestin (MICI) et l’évolution des pratiques dans les centres hospitaliers généraux. Patients et Méthodes : Les médecins membres de l’ANGH ont été invités à répondre à une enquête en ligne concernant leurs patients atteints de MICI du 2 au 15 septembre 2013. Les caractéristiques démographiques et de la MICI (classification de Montréal), les complications et les traitements (médicaux et chirurgicaux) ont été saisis à l’aide du logiciel LimeSurvey©. Le recours aux immunosuppresseur et anti-TNF au cours des 5 premières années suivant le diagnostic de la maladie de Crohn (MC) ont été comparés selon la méthode de Kaplan Meier dans 4 groupes déterminés par la date du diagnostic de la MC (avant 1999, 2000-2003, 2004-2008, 2009-2013). Résultats : 1083 malades ont été inclus par 57 centres (médiane 17 par centre ; IQR 25-75% : 6-28). Il s’agissait de 739 (68,2%) MC et 344 (31,8%) rectocolite hémorragique (RCH) ; le diagnostic était < 6 mois dans 8,7% des cas. Le mode de recrutement était : une consultation 49,6%, une hospitalisation de jour 34,1%, une endoscopie 11,5%, et une hospitalisation traditionnelle dans 6,7% des cas (dont 27,4% en urgence). Le sexe ratio (F/H) était de 1,38 au cours de la MC et de 0,87 au cours de la RCH. L’âge médian au diagnostic était de 27,5 ans (IQR : 20,5-39,8) et était significativement plus élevé chez les patients ayant une RCH comparativement à ceux ayant une MC (33,1 vs 25,4 ans, p<0,0001). La consommation de tabac était de 23% et était significativement plus élevée au cours de la MC 30% vs 7 % au cours de la RCH (p<0,0001). La localisation de la MC était : iléale (L1) 31% ; colique (L2) 21,2% ; iléo-colique (L3) 44,5% et tube digestif supérieur (L4) dans 5,4% cas. Le phénotype était de type inflammatoire (B1) 59,7% ; sténosant (B2) 26,9% et pénétrant (B3) 12,7% des cas ; 26,1% avait une localisation anopé-rinéale. La topographie de la RCH était E3 (au delà angle gauche) dans 43% des cas, E2 (en amont angle gauche) dans 38,9% des cas et E1 (rectite) dans 17,8% des cas. La maladie était en rémission dans 71,7% des cas, rémission significati-vement associée à une meilleure qualité de vie (p<0,0001). Une complication révolue était observée chez 37,8% des patients ayant une MC (occlusion n = 123, abcès ou fistule digestive n = 71, péritonite n = 13, colite grave n = 10 et aucun cancer du côlon ou du grêle). On notait 19 colites graves et 3 cancers du côlon parmi les 344 patients ayant une RCH. Le taux de chirurgie globale était de 26,3% (36,5% MC vs 4% RCH) celui de chirurgie précoce (< 3 mois) était de 9,8% pour les patients diagnostiqués avant 1999 ; 8% entre 1999-2003 ; 5,5% entre 2004-2008 et 7,7% après 2009. Les traitements en cours étaient pour la MC : 5ASA 23,1%, corticoides 9,8%, thiopurines 32%, methotexate 4,6%, infliximab 42,1%, adalimumab 11,2% ; pour la RCH : 5-ASA 62,2%, corticoides 14%, thiopurines 27%, MTX 1,2%, infliximab 29,7% et adalimumab 6,7%. Au cours des cinq premières années suivant le diagnostic de la MC, la proportion de patients sous IMS et anti-TNF augmentait significativement respectivement (<1999 18%, 2000-2003 52%, 2004-2008 66%, 2009-2013 75%, p < 0,0001) et (<1999 0%, 2000-2003 23%, 2004-2008 70%, 2009-2013 100%, p < 0,0001). en charge des MICI dans les CHG se fait principalement en consultation et en hôpital de jour. La majorité des patients a une maladie modérée à sévère et reçoit un traitement par anti-TNF α dans la moitié des cas. Le délai d’initiation d’un traitement par IMS et anti-TNF α a diminué significativement avec le temps. Remerciements, financements, autres : Ce travail a reçu un soutien financier du laboratoire MSD. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7953 CO.149 Education patients thérapeutique : perception des C. Trang (1), B. Boucard (1), E. Kerdreux (1), E. Basset (1), M.-N. Sejault (1), M. Flamant (1), S. Bruley des Varannes (1), A. Bourreille (1) (1) Nantes. Introduction : Les maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI) sont des maladies chroniques nécessitant un traitement au long cours. Environ 40 % des patients seraient non observants aux traitements. L’amélioration de la compréhension de la maladie, l’observance thérapeutique et le bien -être des patients sont des objectifs importants dont la réussite peut être favorisée par les programmes d’éducation thérapeutique (ETP). Par conséquent, nous avons développé un programme d’ETP pour les patients atteints de MICI en 2011 avec un patient ressource spécialement formé pour travailler en partenariat avec les médecins et infirmières. Les objectifs principaux de ce programme d’ETP étaient d’augmenter l’estime de soi, l ‘image de soi, l’adhérence thérapeutique et le bien -être des patients. Le but de ce travail était de déterminer la perception des patients après la première année du programme d’ETP MICI. Patients et Méthodes : Tous les patients ayant une MICI suivis dans notre service ont été invités à participer au programme d’ETP durant les consultations de suivi. Des séances individuelles avec une infirmière formée à l’ETP et des séances collectives ont été organisées afin d’identifier leurs besoins et connaissances sur la maladie. Afin de déterminer la perception des patients sur ce programme d’ETP, ils ont été interrogés par entretien téléphonique par un observateur indépendant. Le questionnaire était limité à trois questions ouvertes : 1. « Quel bénéfice avez-vous tiré de ce programme ? », 2. « Le recommanderiez-vous à un ami ? », 3. « Si vous deviez modifier quelque chose qu’est-ce que ce serait ? ». Résultats : 42 patients, 33 femmes et 9 hommes, âge moyen 41 ans (21-68 ans), 11 rectocolite hémorragique, 31 maladie de Crohn, ont été inclus dans le programme d’ETP. En 2012, 63 séances individuelles avec 39 patients ont été réalisées, et 3 séances collectives ont inclus 5 patients. 19 patients ont eu au moins 2 séances individuelles. 36 patients (86 %) ont répondu au questionnaire, 3 patients ont été injoignables, et 3 patients ne se souvenaient pas des séances. 31 patients (86%) estimaient avoir tiré bénéfice de l’ETP, 5 (14%) estimaient n’en avoir pas tiré de bénéfice (3 ont indiqué qu’ils n’avaient pas de demande particulière). Les bénéfices exprimés étaient de meilleures connaissances concernant l’évolution de la maladie et les traitements pour 12 patients (33 %), pouvoir parler de différents aspects de la maladie pour 7 patients (19%), l’acceptation de la maladie pour 4 patients (11 %), l’échange avec d’autres patients pour 4 patients sur 5 ayant suivi les séances collectives (11 %), le bien-être pour 3 patients (8%), la gestion de la maladie pour 3 patients (8%). 34 patients (94 %) recommanderaient ce programme à d’autres patients. Seuls 10 patients (28 %) auraient effectué des modifications, sur la fréquence des séances pour 4 patients (11 %), les horaires des séances pour 4 patients (11 %), le manque d’information sur le programme pour 2 patients (5%), le manque de communication et de suivi entre les infirmières et les médecins pour un patient (3%). Conclusion : 86 % des patients considèrent avoir tiré un bénéfice personnel à l’issue de ce programme d’ETP. Ces résultats soulignent les bénéfices potentiels sur la qualité de vie des patients, l’acceptation de la maladie et la relation avec les soignants. Des études prospectives devront documenter si un tel programme peut contribuer à prévenir les rechutes, les complications et les coûts de santé liés à la maladie au long cours. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8238 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS Conclusion : Pendant ces 2 semaines d’enquête, la prise COMMUNICATIONS ORALES 141 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS COMMUNICATIONS ORALES 142 CO.150 CO.151 Y. Harnoy (1), V. Desfourneaux Denis (1), G. Bouguen (1), L. Sulpice (1), B. Meunier (1), K. Boudjema (1) A. Belle (1), C. Baumann (1), M.-A. Bigard (1), C. Zallot (1), E. Gizard (2), J.-L. Guéant (1), J.-P. Bronowicki (1), L. Peyrin-Biroulet (1) Anastomose iléo-anale pour rectocolite hémorragique : le type d’anastomose influencet-il les résultats fonctionnels, sexuels, urinaires et la fertilité ? Efficacité de la réponse vaccinale contre l’hépatite B dans les maladies inflammatoires chroniques intestinales (1) Rennes. (1) Vandœuvre-lès-Nancy; (2) Briey. Introduction : L’anastomose iléo-anale (AIA) est le traitement chirurgical de référence de la Rectocolite Hémorragique (RCH). Les conséquences urinaires, sexuelles ainsi que sur la fertilité restent imprécises. Le but de l’étude était de comparer les résultats post-opératoires et à long terme, incluant les conséquences fonctionnelles, urinaires, sexuelles ainsi que sur la fertilité après AIA manuelle et mécanique avec réservoir en J réalisées chez les patients atteints de RCH. Patients et Méthodes : Les données démographiques, préopératoires, péri-opératoires et post-opératoires de 135 AIA consécutives réalisées entre Mai 1996 et Avril 2011 pour RCH au sein d’un centre expert ont été collectées rétrospectivement. Un questionnaire, portant sur les résultats fonctionnels, sexuels, urinaires, de fertilité, de qualité de vie et sur les restrictions après AIA, a été envoyé aux patients. Résultats : La durée moyenne de suivi post-opératoire était de 98,9 ± 60,2 mois. L’âge moyen au moment de l’AIA était de 37,1 ± 12,4 ans. Soixante-deux patients (45,9 %) étaient des hommes. La mortalité post-opératoire était nulle. Les patients avec AIA manuelle (n = 69 ; 51,1 %) et avec AIA mécanique (n = 66 ; 48,9 %) présentaient des caractéristiques similaires. Les patients avec AIA manuelle étaient plus souvent opérés sous cœlioscopie (p = 0,006). La technique de l’éversion rectale durant l’AIA était plus souvent réalisée lors de l’AIA mécanique (p<0,0001). Les patients avec AIA mécanique présentaient plus de pochites (p = 0,019). Quatre-vingt-huit patients (65,2 %) ont répondu au questionnaire. Les patients avec AIA mécanique présentaient un plus grand nombre de selles par 24h (p = 0,008), devaient plus souvent restreindre leur alimentation (p = 0,003) et présentaient plus de symptômes urinaires (p = 0,02) incluant des symptômes d’incontinence urinaire d’effort (p = 0,037), d’hyperactivité vésicale (p = 0,028) et de dysurie (p = 0,026) selon le questionnaire « Urinary Symptom Profile » . Les autres résultats en termes fonctionnels, de qualité de vie, de restrictions liées à l’AIA et de conséquences de l’AIA sur la sexualité et la fertilité étaient identiques dans les 2 groupes. Conclusion : Les patients atteints de RCH et opérés d’une AIA manuelle ont des résultats fonctionnels et urinaires meilleurs que les patients opérés d’une AIA mécanique. Les résultats en termes de sexualité et de fertilité sont identiques. Introduction : Le taux de vaccination contre le virus de Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8118 l’hépatite B (VHB) est faible chez les patients atteints de maladie inflammatoire chronique intestinale (MICI). Le consensus de l’Organisation Européenne des maladies de Crohn et des Colites recommande de déterminer le statut vaccinal vis-à-vis de l’hépatite B au diagnostic de la maladie digestive et de vacciner tous les patients non protégés contre l’hépatite B. Le but de notre travail est d’évaluer, d’une part, l’efficacité de la vaccination contre l’hépatite B chez les patients suivis pour une MICI et d’autre part, l’influence des traitements immunosuppresseurs sur cette réponse vaccinale. Patients et Méthodes : Les patients atteints de MICI et des travailleurs sains ont été vaccinés contre le VHB selon un protocole standard (à 0, 1 et 6 mois ; Engerix B). L’efficacité vaccinale a été déterminée au huitième mois par le dosage du titre des anticorps de surface de l’hépatite B (anti-HBs). Résultats : Sur les 140 patients inclus (96 ont une MICI et 44 sont des contrôles sains), le titre des anticorps anti-HBs était supérieur à 10 UI/L (definition standard de la séroconversion) dans respectivement 80,2 % vs. 93,2 % (P = 0,502) et pour le seuil de 100 UI/L (definition standard de l’efficacité du protocole de vaccination), 45,8 % vs. 77,3 % (P = 0,0005). Le taux médian des anticorps anti-HBs était significativement plus élevé pour les contrôles sains (464,9 ± 393) que pour les patients avec une MICI (253,9 ± 34.5) (P = 0.0016). Aucune des caractéristiques des patients atteints de MICI, y compris les traitements immunomodulateurs et les thérapies par antiTNF (Tumor Necrosis Factor) reçus, n’ont influencé la réponse vaccinale. L’analyse multivariée montre que la maladie de Crohn iléale était le seul facteur associé à une plus faible réponse vaccinale (OR, 3.2 ; 95% CI, 1-9.7 ; P = 0,049). Conclusion : En conclusion, la réponse vaccinale contre l’hépatite B est plus faible chez les patients avec une MICI que ceux de la population générale. Le traitement immunosuppresseur n’influencerait pas la réponse vaccinale. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7864 Etude de la réponse aux thérapies ciblant la voie mTOR dans un modèle de cultures organotypiques de tumeurs neuroendocrines du pancréas (TNEP) M. Bucau (1), J. Cros (2),V. Rebours (2), M. Albuquerque (2), V. Paradis (2), S. Gaujoux (2), A. Sauvanet (2), E. Raymond (2), P. Ruszniewski (2), P. Bedossa (2), A. Couvelard (1) (1) Paris; (2) Clichy-la-Garenne. Introduction : Des thérapies ciblées (sunitinib, évérolimus) ont fait la preuve de leur efficacité chez les patients atteints de TNEP métastatiques. La culture organotypique permettrait de tester ces molécules sur des tumeurs humaines et de personnaliser la prise en charge des patients. But : Analyser l’effet de 2 molécules ciblant la voie mTOR (évérolimus et BEZ235) sur l’apoptose tumorale et sur l’état d’activation de molécules clés de cette voie, dans un modèle de culture organotypique de TNEP. Matériels et Méthodes : Etude prospective, incluant les TNEP de patients opérés de janvier à juillet 2013 dans notre centre. Les coupes étaient réalisées à l’état frais à l’aide d’un tissu slicer et mises en culture avec ou sans ajout dans le milieu d’évérolimus 1μM ou BEZ235 1μM, pendant 1 et 2 jours. Elles étaient ensuite fixées, incluses en paraffine et coupées pour immunohistochimie [expression de la caspase-3 (en %) pour quantifier l’apoptose et des molécules phosphorylées (score semi-quantitatif allant de 0 à 300) p-Akt, p-mTOR et p-S6]. Un test de Mann-Whitney était effectué pour comparer les variables quantitatives. Résultats : Dans les 8 TNEP étudiées, le nombre de cellules tumorales apoptotiques caspase-3+ était plus grand dans les coupes traitées par évérolimus ou BEZ235 à J1 et J2 par rapport aux coupes témoins. P-Akt était inhibée en présence d’évérolimus ou BEZ235 à J1 et J2. P-mTOR et p-S6 n’étaient pas significativement modifiées en présence d’évérolimus ou BEZ235. Conclusion : Il est possible de réaliser des cultures organotypiques de TNEP pour tester l’effet de molécules agissant sur la voie de signalisation mTOR. Ces traitements entrainent une augmentation significative de l’apoptose tumorale, variable selon les tumeurs ainsi qu’une modification de l’activation de molécules clés de la voie. La comparaison de ces effets avec le profil tumoral initial permettra d’identifier des marqueurs prédictifs de réponse à ces traitements, utiles pour la prise en charge personnalisée des patients. Remerciements, financements, autres : Nous remercions Novartis pour nous avoir fourni les molécules testées : évérolimus et BEZ235. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8778 P.124 Lésions kystiques du pancréas : détection de nouveaux marqueurs diagnostics par approche protéomique A.-R. Farina (1), P. Bichard (1), L. Spahr (1), J.-L. Frossard (1) (1) Genève, SUISSE. Introduction : Les néoplasies kystiques du pancréas représentent environ 10-15% de l’ensemble des lésions kystiques du pancréas. La démarche de diagnostic différentiel pour ces néoplasies demeure insatisfaisante de nos jours du fait du manque de sensibilité et de spécificité des techniques utilisées. L’identification de nouveaux biomarqueurs est donc requise. Les approches de protéomique quantitative basés sur la spectrométrie de masse permettent de déterminer l’expression différentielle de milliers de protéines à la fois. L’analyse simultanée du fluide de kyste accroît la probabilité de trouver des biomarqueurs des lésions kystiques en raison de sa capacité de collecter les protéines relarguées par les tissus malades. Matériels et Méthodes : Cinq entités histologiques distinctes ont été inclus dans l’étude : cystadénome séreux (SCA) ; cystadénome mucineux (MCN) ; tumeur intra-canalaire papillaire mucineuse (IPMN) ; pseudokyste (CP) ; tumeur neuroendocrine (NET). Les liquides ont été obtenus par ponction peropératoire de la lésion kystique. Un échantillon de la paroi du kyste, ainsi qu’un fragment adjacent de pancréas normal, ont été collectés. Après digestion tryptique des protéines, une sonde isobarique spécifique de type iTRAQ 8-plex (AB Sciex) a été associée à chaque échantillon et les peptides marqués de chaque série ont été regroupés et fractionnés par électrophorèse OFFGEL (Agilent). Les 12 fractions peptidiques ont ensuite été analysées par spectrométrie de masse ESI LTQ-OT. L’identification et la quantification des protéines ont été réalisées en utilisant la plate-forme EasyProt. La surexpression de certaines protéines dans les tissus et les liquides de kystes a été finalement vérifiée par immunoblot. Résultats : Au total, 2 218 et 1 794 protéines non redondantes ont été respectivement identifiées et quantifiées dans les fluides et les tissus de kyste. La comparaison des lésions malignes/précancéreuses et bénignes a permis d’identifier 158 et 85 protéines surexprimées au moins 2 fois (p <0,05) chez les lésions de type MCN et IPMN. L’expression de trois de ces protéines, trouvées spécifiquement augmentées dans les tissus cancéreux de MCN, (adipocyte enhancer-binding protein 1, AEBP1 ; four and a half LIM domains protein 2, FHL2 ; versican core protein, CSPG2) a été vérifiée par immunoblot dans les tissus néoplasiques et normaux prélevés en correspondance avec les kystes de type MCN, SCA et CP. Finalement, la surexpression de la protéine olfactomédine-4 (OLFM4), qui a été trouvée augmentée dans le culot de centrifugation du liquide de kyste de type MCN (et qui avait déjà été mise en évidence par des études qualitatives), a été confirmée à la fois dans les liquides et dans les tissus de kystes MCN. Conclusion : En utilisant une approche de protéomique comparative, nous avons identifié des protéines surexprimées dans les kystes pancréatiques malins/précancéreux. Les vérifications préliminaires par immunoblot effectuées sur un ensemble restreint de candidats ont confirmé la surexpression de trois de ces protéines dans les lésions de type MCN. Dans l’ensemble, nos analyses jettent les bases pour les validations futures de nouveaux biomarqueurs pour le diagnostic différentiel des lésions kystiques du pancréas. Remerciements, financements, autres : Fonds Flags, Genève. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8690 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS P.123 POSTERS 143 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS POSTERS 144 P.125 P.126 J. Bertrand (1), R. Ait-Belkacem (1), C. Villard (1), J.-P. Bernard (1), D. Lombardo (1), E. Mas (1), D. Lafitte (1) F. Mary (1), A. Moessler (2), P.-C. Gregory (2), N. Khodorova (3), A. Foucault (3), R. Benamouzig (1), D. Tome (3), C. Gaudichon (3) Identification de biomarqueurs protéiques de l’adénocarcinome pancréatique par imagerie MALDI in-source decay (1) Marseille. Introduction : L’adénocarcinome du pancréas est l’un des cancers solides les plus redoutables. Il représente en effet la 4ème cause de décès par cancer en Occident, principalement en raison d’une progression rapide et de mécanismes de résistance aux thérapies conventionnelles. L’identification de biomarqueurs moléculaires à visée diagnostique et pronostique, mais également prédictifs de la réponse aux traitements parait donc essentielle. L’imagerie MALDI, pour désorption/ionisation laser assistée par matrice, est une technique de spectrométrie de masse qui va mettre en évidence des molécules d’intérêt (peptides, protéines, lipides, acides nucléiques, composés pharmaceutiques et leurs métabolites) directement sur des coupes tissulaires, sans a priori, c’est-à-dire sans connaissance préalable et sans nécessité de marquage. Ceci aboutit à la formation de profils protéiques, qui l’on pourra comparer entre tissus sains et cancéreux, ainsi que de cartographies moléculaires que l’on pourra superposer aux coupes histologiques afin de caractériser les structures anatomiques. La fragmentation par in-source decay (ISD) facilite l’identification des molécules détectées. Matériels et Méthodes : Nous avons associé la technique récente de l’ISD à l’imagerie MALDI (spectromètre de masse UltraFleXtrem, Bruker) pour l’analyse différentielle de tissus pancréatiques sains et tumoraux (xénogreffes de la lignée pancréatique tumorale humaine SOJ-6 dans un modèle murin et échantillon d’adénocarcinome prélevé sur pièce opératoire). Concernant la méthodologie, des coupes épaisses (12 microns) de tissu congelé sont déposées sur des lames conductrices dédiées à l’analyse MALDI. Une matrice (1,5-DAN) est ensuite déposée, afin d’extraire les protéines du tissu et de faciliter leur ionisation lors de leur désorption par le laser. Le laser balaye la surface de la coupe tissulaire avec une résolution latérale de 80 microns. Les molécules désorbées et ionisées sont ensuite analysées par un analyseur à temps de vol (TOF). Les spectres de masses ont été analysés grâce aux logiciels Flexanalysis 3.4 et Biotools 3.2 (Bruker), et les protéines ont été identifiées dans la base de données Swissprot par les logiciels BLAST et Mascot. Résultats : Dans chaque type de tumeur nous avons identifié deux protéines connues pour être surexprimées dans l’ADK pancréatique, la thymosine β4 et la calcycline ou S100A6. L’analyse des tumeurs SOJ-6 a par ailleurs révélé la présence d’autres protéines appartenant à la famille des protéines S100 : les protéines S100A8 et S100A9 agissant sous la forme d’un hétérodimère appelé calprotectine, et la calgizzarine ou S100A11, toutes trois décrites dans la littérature comme étant dérégulées dans ce cancer. Par ailleurs, nous avons mis en évidence la psoriasine ou protéine S100A7, surexprimée dans plusieurs types de cancers épithéliaux mais qui n’a jamais été décrite dans celui du pancréas. Toutes ces protéines seraient impliquées dans la croissance tumorale et la progression métastatique. Les premières analyses sur l’échantillon d’ADK humain ont montré la présence de la thymosine β4 et de deux hormones pancréatiques l’insuline et le polypeptide pancréatique. Conclusion : Ces résultats, les premiers obtenus grâce à cette nouvelle technique sur l’adénocarcinome du pancréas, sont intéressants et semblent confirmer le potentiel de cette approche pour l’identification des protéines les plus abondantes d’un tissu. Ceci pourrait permettre l’identification de nouveaux biomarqueurs, le but étant d’identifier un panel de protéines spécifiquement surexprimées dans l’ADK du pancréas, afin de former une « signature moléculaire » facilitant le diagnostic et le pronostic. Ces biomarqueurs peuvent également constituer d’éventuelles cibles thérapeutiques, permettant de proposer de nouvelles thérapies ciblées dans le cadre du concept de « médecine personnalisée ». Remerciements, financements, autres : Nous remercions le projet SIRIC pancréas pour le financement de cette étude. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8571 Marqueurs métaboliques de la malabsorption protéique dans un modèle de miniporc insuffisant pancréatique (1) Bobigny; (2) Hannovre, ALLEMAGNE; (3) Paris. Introduction : Nous avons montré chez des patients atteints de pancréatite chronique que la malabsorption protéique n’était pas détectable par un test fécal classique (Airinei et al, 2011). Cette étude a pour but d’identifier des marqueurs du métabolisme protéique associés à la malabsorption protéique dans un modèle de miniporc insuffisant pancréatique. Matériels et Méthodes : Six miniporcs femelles ont subi une ligature du canal pancréatique pour induire une insuffisance pancréatique exocrine (IPE). Quatre animaux, exempts de ligature, ont servi de groupe contrôle. Tous les animaux ont été équipés d’une canule iléo-caecale. Un test digestif et métabolique a été réalisé après ingestion d’un repas complet contenant de la caséine 15N comme marqueur des protéines alimentaires. Les miniporcs IPE ont répété 3 fois le même test à 2 semaines d’intervalle, en absence de traitement enzymatique ou avec une substitution (Créon) à deux doses différentes (A : 7500 et B : 75000 FIPU lipase/ repas). Un recueil complet du chyme iléal et des urines a été effectué pendant 16 h après le repas, ainsi que des prises de sang toutes les heures. L’azote total et l’enrichissement en 15N ont été déterminés dans les différents pools : chyme iléal, urée et ammoniac urinaires, urée, protéines et acides aminés plasmatiques, afin d’évaluer l’effet de l’IPE et du traitement enzymatique sur la digestion protéique et le métabolisme postprandial associé. Résultats : La digestibilité de la caséine 15N a été drastiquement réduite chez les miniporcs IPE (29 ± 11%) comparée aux contrôles (89 ± 6%). La substitution enzymatique à la dose A a augmenté la digestibilité (58 ± 14%), et a fortiori à la dose B (74 ± 14%), sans différence significative entre ce dernier groupe et le contrôle. Les pertes d’azote 15N dans les urines ont diminué de 4.8 ± 2.5 % de l’ingéré chez les contrôles à 0.6 ± 0.4 % chez les animaux IPE. Ce niveau tendait à être restauré par le traitement, sans différence entre les deux doses. La perte urinaire d’azote 15N était corrélée à la digestibilité (R = 0.6 ; P = 0.006). De même, l’incorporation de l’azote 15N dans les protéines plasmatiques étaient corrélée à la digestibilité (R = 0.5, P = 0.004). Conclusion : La perte de digestibilité due à l’insuffisance pancréatique est restaurée de manière dose dépendante par le traitement enzymatique. Une bonne corrélation est observée entre la digestibilité et le transfert d’azote 15N dans l’urine et les protéines plasmatiques, confirmant nos précédents résultats chez l’Homme. Le repas test à l’azote 15N s’avère un test intéressant. Sa capacité à rendre compte d’une malabsorption protéique modérée doit être confirmée. Références : Airinei G, Gaudichon C, Bos C, Bon C, Kapel N, Bejou B, Raynaud JJ, Luengo C, Aparicio T, Levy P, Tome D, Benamouzig R : Postprandial protein metabolism but not a fecal test reveals protein malabsorption in patients with pancreatic exocrine insufficiency. Clin Nutr 2011 ; 30 : 831-837. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8407 P.128 T. Aparicio (1), S. Manfredi (2), D. Tougeron (3), O. Bouché (4), D. Pezet (5), C. Mariette (6), R. Coriat (7), A. Zaanan (7), J.-L. Legoux (8), E. Terrebonne (9), M. Pocard (7), J.-M. Gornet (7), T. Lecomte (10), R. Guimbaud (11), C. Lombard-Bohas (12), H. Perrier (13), J. Balosso (14), C. Lecaille (9), S. Lavau-Denes (15), M. Porneuf (16), D. Luet (17), C. Locher (18), F. Fein (19), M. Driffa (12), P. Afchain (7) G. Roquin (1), E. Baudin (2), C. Lombard-Bohas G. Cadiot (4), S. Dominguez (5), R. Guimbaud P. Niccoli (7), J.-L. Legoux (8), E. Mitry (9), V. Rohmer M. Ducreux (2), P. Ruszniewski (10), F.-X. Caroli-Bosc O. Hentic (10) Cohorte NADEGE : données démographiques sur 343 patients atteints d’adénocarcinome de l’intestin grêle (1) Bobigny; (2) Rennes; (3) Poitiers; (4) Reims; (5) ClermontFerrand; (6) Lille; (7) Paris; (8) Orléans; (9) Bordeaux; (10) Tours; (11) Toulouse; (12) Lyon; (13) Marseille; (14) Grenoble; (15) Limoges; (16) Saint-Brieuc; (17) Angers; (18) Meaux; (19) Besançon. Introduction : L’adénocarcinome de l’intestin grêle (AIG) est une tumeur rare pour laquelle il existe peu de données prospectives. L’objectif de la cohorte NADEGE (Cohorte Nationale d’ADEnocarcinomes du GrêlE) est de décrire les caractéristiques, la prise en charge et le pronostic des AIG chez des patients non sélectionnés au niveau national. Patients et Méthodes : Inclusion prospective des AIG diagnostiqués entre janvier 2009 et décembre 2012. Les tumeurs ampullaires étaient exclues. Résultats : 365 patients ont été inclus, dont 343 avec données démographiques exploitables, dans 74 centres français. Le nombre médian de patient inclus par centre était de 2 [1-33]. Il y avait 59% d’homme, l’âge médian était de 63 ans [23-90]. La tumeur primitive était localisée dans le duodénum (50,4%), duodéno-jéjunum (8,7%), jéjunum (20,4%), iléon (16,1%) ou indéterminée (4,4%). La tumeur était peu différenciée (16,9%), moyennement différenciée (31,7%), bien différenciée (31,7%) ou indéterminée (19,5%). Une maladie prédisposante a été notée chez 65 (18,9%) patients : maladie de Crohn n = 30 (8,7%), syndrome de Lynch n = 20 (5,8%), polypose adénomateuse familiale n = 7 (2%), maladie coeliaque n = 6 (1,7%) et syndrome de Peutz-Jeghers n = 2 (0,5%). Les tumeurs étaient localisées et réséquées chez 186 (54%) patients, localement avancées et non résequées chez 19 (5,5%), métastatiques et réséquées chez 36 (10,5%), métastatiques et non réséquées chez 78 (23%) et indéterminées chez 24 (7%). Les 186 tumeurs réséquées sans métastases étaient de stade 0 chez 5 (2,5%) patients, de stade I-II chez 69 (37,1%) patients, de stade III chez 90 (48,4%) patients et indéterminées chez 22 (11,8%) patients. Une chimiothérapie adjuvante principalement par FOLFOX (86%) a été prescrite chez 16,4% des stades I-II, 55,6% des stades III et 27,7% des stades IV. Une chimiothérapie palliative a été prescrite dans 74% des cas de tumeur métastatiques, par FOLFOX dans 80% des cas. Selon la localisation du primitif duodénum/jéjunum/iléon, la tumeur était T4 dans respectivement 27%, 40% et 33% des cas, métastatique dans 33%, 29% et 36% des cas et peu différenciée dans 15%, 14% et 27% des cas. La tumeur primitive était iléale chez 77% des patients avec une maladie de Crohn et duodénale chez 40% des patients avec un syndrome de Lynch et 57% des patients avec polypose adénomateuse familiale. Conclusion : La cohorte NADEGEest la plus importante étude prospective sur les AIG. Un taux élevé de maladie prédisposante est observé avec des différences selon la localisation tumorale. La chimiothérapie par FOLFOX est la plus utilisée en situation adjuvante et métastatique. Le suivi sera poursuivi jusqu’en 2015 pour déterminer des facteurs prédictifs de récidive et de survie. Remerciements, financements, autres : Subvention de la fondation ARCAD, collaboration intergroupe GERCOR, FFCD, FRENCH, AGEO, UNICANCER, SNFGE. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7799 Etude TEP+10 : efficacité de l’association platine/VP16 dans le traitement des tumeurs neuroendocrines pancréatiques bien différenciées avec Ki67 ≥ 10% (3), (6), (1), (1), (1) Angers; (2) Villejuif; (3) Lyon; (4) Reims; (5) Lille; (6) Toulouse; (7) Marseille; (8) Orléans; (9) Saint-Cloud; (10) Clichy-la-Garenne. Introduction : L’association platine/VP16 est le traitement de référence des carcinomes neuroendocrines peu différenciés. Les standards de chimiothérapie des tumeurs neuroendocrines pancréatiques bien différenciées (TNEP) sont basés sur d’autres associations. Certaines données suggèrent que l’association platine/VP16 serait efficace dans les TNEP avec un haut indice de prolifération. L’objectif principal de cette étude était de comparer l’efficacité du schéma platine/VP16 à celle des autres régimes de chimiothérapie chez les patients atteints d’une TNEP avec un indice de prolifération Ki 67 ≥ 10%. Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective, multicentrique, faite dans le cadre du groupe d’étude des tumeurs endocrines (GTE). Tous les patients avec une TNEP sporadique et un Ki 67 ≥10% (lecture dans les centres référents) et ayant reçu une chimiothérapie entre 2000 et 2012 ont été inclus. Les données évaluées étaient les suivantes : caractéristiques socio-démographiques, caractéristiques de la tumeur au diagnostic, traitements reçus et dates de progression, de décès ou de dernières nouvelles. Les taux de réponses objectives n’ont pu être évalués selon les critères RECIST. Les groupes traités par platine/VP16 ou non ont été comparés pour le stade, le nombre d’organes métastatiques, le Ki 67. Les courbes de survie sans progression et de survie globale ont été estimées par la méthode de Kaplan-Meier pour chacun des 2 groupes (patients traités par platine/VP16 vs patients traités par d’autres associations de chimiothérapie) puis comparées avec un test du log-rank. Résultats : Dix centres ont participé à cette étude. Quatrevingt-neuf patients (48 hommes) d’âge moyen 54 ans ont été inclus. Il existait des métastases chez 73/89 patients (82%) (hépatiques chez 71). Le Ki 67 était compris entre 10 et 20% pour 72% d’entre eux et > 20% chez 28%. Les traitements de première ligne étaient les suivants : platine/VP16 (n = 18), adriamycine/streptozotocine (n = 36), les autres traitements étaient représentés essentiellement par les associations : 5FuStretozotocine (n = 8) et 5Fu-épiadriamycine-Deticène (n = 4). La comparaison des 2 groupes de patients à montré qu’ils n’étaient pas statistiquement différents selon l’âge, le sexe, les circonstances de diagnostic, les métastases au diagnostic, la chirurgie du primitif et le Ki67 supérieur à 20%. La médiane de survie sans progression était de 6,7 mois chez les patients traités en 1ère ligne par platine/VP16 vs 7,5 mois chez les patients traités par d’autres associations de chimiothérapie (p = 0,79). La médiane de survie globale était de 2,7 ans dans le groupe platine/VP16 vs 3,2 ans pour les autres patients (p = 0,50). Conclusion : Ces données rétrospectives suggèrent l’absence de différence évidente entre l’association platine/ VP16 et les autres associations de chimiothérapie chez les patients atteints de TNEP avec Ki 67 ≥10%. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8874 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS P.127 POSTERS 145 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS COMMUNICATIONS PLENIERES 146 P.129 P.130 X. Hébuterne (1), E. Gyan (2), J. Lacau Saint Guily (3), F. Goldwasser (3), B. Raynard (4) W. Zensen (1), T. Walter (1), O. Guillaud (1), E. Cotte (1), A. Pasquier (1), O. Vinet (1), G. Poncet (1), T. Ponchon (1), J.-C. Saurin (1) Evolution de la prévalence de la dénutrition et de sa prise en charge chez malades atteints de cancer en France (1) Nice; (2) Tours; (3) Paris; (4) Villejuif. Introduction : En 2005, l’étude Nutricancer 1 (N1) avait montré qu’au cours du cancer la dénutrition était fréquente et que sa prise en charge était insuffisante. Le but de cette étude a été de comparer la prévalence de la dénutrition et sa prise en charge observée au cours de l’enquête Nutricancer 2 (N2) avec celle de N1. Patients et Méthodes : Deux enquêtes un jour donné ont été réalisées le 15/11/05 (N1) et le 9/10/12 (N2) dans respectivement 154 unités de 24 villes et 283 unités de 30 villes en France. Les caractéristiques du cancer, son traitement, le performance status (PS), la taille, le poids actuel et antérieur ainsi que l’IMC ont été évalués chez les malades présents en consultation, hôpital de jour ou hospitalisation. La dénutrition était définie par un IMC<18.5 (<21 si ≥70 ans) et/ou une perte de poids > 5% en un mois ou 10% en 6 mois. Des questionnaires concernant la prise en charge nutritionnelle étaient remplis par les malades. Les comparaisons ont été réalisées à l’aide du test t de Student. Résultats : Dans N1 et N2, respectivement, le statut nutritionnel a été évalué chez 1.903 patients (59 ± 13 ans ; H/F : 58% vs 42%) et 2.197 patients (62 ± 13 ans ; H/F : 52%/48%). Les principales localisations étaient hématologiques (20% vs 10%), digestives (17% vs 32%), ORL (19% vs 13%), mammaires (12% vs 15%) ou broncho-pulmonaires (13% vs 10%). Le cancer était local (25% vs 23%) loco-régional (31% vs 22%) ou métastatique (44% vs 55%). Le PS était 0 ou 1 (52% vs 58%), 2 (25% vs 27%) ou 3 ou 4 (23% vs 15%). La prévalence de la dénutrition était de 39% en 2005 ; elle était également de 39% en 2012. Selon le type de cancer, elle était dans N1 et N2 de 67% vs 54% pour le pancréas, 60% vs 53% pour l’oesophage/estomac, 49% vs 42% pour l’ORL, 45% vs 41% pour le poumon, 39% vs 35 % pour le colo-rectum, 34% vs 46% pour l’hématologie et 20% vs 21% pour le sein (NS). La dénutrition était étroitement liée au PS et sa prévalence dans N1 et N2 était respecpectivement de 14% vs 17% pour PS 0, 31% vs 33% pour PS 1, 52% vs 48% pour PS 2, 54% vs 67% pour PS 3 et 65% vs 70% pour PS 4 (NS). En 2005, 55% des malades (59% des dénutris et 28% des non dénutris) affirmaient avoir bénéficié d’une prise en charge nutritionnelle ; ils étaient 69% (86% des dénutris et 58% des non dénutris) en 2012 (P<0,05). L’amélioration de la prise en charge était plus marquée (P<0,05) en ORL (72% vs 85%), en hématologie (51% vs 63%) et pour les cancers broncho-pulmonaires (50% vs 70%). Les types de prise en charge étaient au cours de N1 et N2, respectivement : des conseils diététiques (68% vs 89% : P<0,05), des compléments nutritionnels oraux (44% vs 50% ; P<0,05), une nutrition entérale (25% vs 17% ; P<0,05) ou une nutrition parentérale (18% vs 16% ; NS). Conclusion : En sept ans en France, la prévalence de la dénutrition est restée la même chez les malades atteints de cancer. Par contre, la prise en charge nutritionnelle des malades semble s’être améliorée et les malades ont bénéficié plus souvent de conseils diététiques et de compléments nutritionnels oraux. Ces résultats encourageants (même si 14% des malades dénutris n’ont encore aucune prise en charge), suggèrent une prise de conscience du problème nutritionnel en cancérologie. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8013 Le type de chirurgie influence-t-il le risque de développer une tumeur desmoïde au cours de la polypose adénomateuse familiale ? (1) Lyon. Introduction : Les tumeurs desmoide représentent la complication la plus imprévisible et la plus grave aujourd’hui en général de la polypose adénomateuse familiale. Notre objectif était de préciser l’épidémiologie de ces tumeurs desmoides dans une large cohorte monocentrique française, de préciser les types de traitement qui ont été essayés et leurs résultats. Patients et Méthodes : Nous avons repris les dossiers de 190 patients présentant une polypose rectocolique et suivi sur l’hôpital E. Herriot entre 1965 et 2013. Les données médicales de suivi étaient complètes pour tous ces patients. Un traitement de tumeur desmoide n’était institué qu’après progression documentée sur 6 mois d’une tumeur desmoide. La réponse était évaluée rétrospectivement sur compte-rendus, sans relecture, selon les critères RECIST. Résultats : Il s’agissait de 10 patients porteurs d’une mutation bi-allélique du gène MUTYH (âge médian 56,5 ans) et 180 patients présentant un phénotype, une histoire familiale et/ou une mutation identifiée du gène APC (âge médian 44,1 an, 22-85). Le suivi médian depuis le diagnostic de la polypose était de 25 ans. Aucun patient (0/10) porteur d’une mutation de MUTYH ne présentait de TD pendant le suivi, alors que 31/180 (17,2 %) des patients APC (11 H, 20 F) développaient 58 TD, à un âge médian de 44,1 ans (extrêmes). La localisation des TD était : mésentère 25, paroi abdominale 25, extra-abdominale 3 (sein : 2 x, muscle fessier 1 x). Parmi les 189 patients APC, une colectomie totale avait été réalisée chez 104 (12 tumeurs desmoides, 11 %) et une coloproctectomie chez 76 (19 TD, 25 %, p = 0.027). Le type d’abord (coelioscopie ou laparotomie) n’était pas lié au risque de TD. Chez 3 patients stables, aucun traitement n’était proposé (suivi moyen 7,17 ans). Les traitements proposés étaient les suivants : 12 patients (porteurs de 28 TD) recevaient 29 séances de traitement médical de durée moyenne 12,8 mois (extrêmes 3-24 mois). Selon les critères RECIST, une réponse était observée dans 3 cas (10,3 %), une stabilité dans 17 cas (58,7 %) et une progression sous traitement dans 9 cas (31 %). Les séances de traitement comprenaient : celecoxib (6), arthrocine (9), tamoxifen (4), glivec (8), sorafenib (1), bevacizumab (2). Une résection chirurgicale de 32 TD était réalisée chez 16 patients : 12 TD mésentériques (5 récidives, 41,6 %) et 21 TD extramésentériques (6 récidives, 28,5 %). Conclusion : Cette étude confirme le lien entre tumeur desmoide et sexe féminin, le caractère décevant des traitements médicaux disponibles actuellement, le fort taux de récidive post-opératoire. Elle suggère un lien fort entre coloproctectomie totale et apparition d’une tumeur desmoide qui n’a jamais été décrit auparavant. Remerciements, financements, autres : Ce travail relève d’un financement de base de donnée INCA. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8694 P.132 M. Sabbah (1), D. Trad (1), N. Bibani (1), H. Elloumi (1), A. Ouakaa-Kchaou (1), A. Kochlef (1), D. Gargouri (1), J. Kharrat (1) B. Raynard (1), E. Gyan (2), J. Lacau Saint Guily (3), F. Goldwasser (3), X. Hébuterne (4) Obésité et cancers digestifs : impact pronostic à propos de 283 cas (1) Tunis, TUNISIE. Introduction : En plus d’être un facteur de risque des maladies cardiovasculaires, l’obésité a également été incriminée dans la cancérogenèse comme en témoigne l’’incidence plus élevée de celles-ci chez les patients obèses avec un risque relatif variant de 1,5 à 2. Cependant ; les mécanismes de cette association et les conséquences pronostiques restent peu élucidés. La physiopathogénie associe la résistance à l’insuline, l’inflammation chronique, l’immunomodulation par les adipokines, le stress oxydatif, et les modifications du microbiome intestinal. Le but de notre étude était de déterminer les particularités phénotypiques, thérapeutiques et pronostiques des cancers digestifs chez le patient obèse. Patients et Méthodes : Type d’étude : étude rétrospective descriptive réalisée au service de gastro-entérologie de l’hôpital Habib Thameur de Tunis sur une période de 11 ans de 2002 à 2012. Critères d’inclusion : tous les patients ayant un cancer digestif (gastrique, grêlique, colo-rectal, carcinome hépatocellulaire, cancer du pancréas, ampullome vatérien ou cholangiocarcinome) ont été inclus dans l’étude et répartis en deux groupes - Groupe 1 : patients ayant un indice de masse corporel < 25kg/m2 - Groupe 2 : patients ayant un indice de masse corporel ≥ 25kg/m2 Paramètres étudiés : les deux groupes ont été comparés concernant l’extension locorégionale et à distance, l’histologie, le traitement curatif ou palliatif ainsi que la survie. Etude statistique : les données ont été saisies par le logiciel SPSS 18.0. Les variables ont été comparées par le test khi 2 de Pearson. La survie a été étudiée selon la méthode de Kaplan Meier. Une association de variable était considérée comme statistiquement significative si p <0,05. Résultats : Deux cent quatre-vingt-trois patients ont été inclus, l’âge moyen 63,7 ans (29-96) et sexe ratio 1,35 (H/F = 163/120) ). Le type de cancer était dominé par le cancer colorectal dans 77 cas (27%) puis gastrique dans 65 cas (23%). L’indice de masse corporel moyen était de 22,5kg/m2 avec des extrêmes allant de 13,7 à 26,6kg/m2. Un surpoids était noté chez 69 patients (24%). Dans notre étude, les patients en surpoids étaient plus fréquemment classés T3 ou T4 et N+ selon la classification TNM (p = 0,009 et 0,0001) témoignant d’une extension locorégionale et ganglionnaire plus avancée. Cependant aucune différence n’a été notée concernant l’extension métastatique entre les deux groupes (p = 0,399). Par ailleurs des formes histologiques de mauvais pronostic était plus fréquemment observées en cas de surpoids (indifférenciation, production de mucine) avec un p = 0,022. Aucune différence n’était notée entre les deux groupes concernant l’âge, le sexe, le type de tumeur, le traitement (curatif ou palliatif).La mortalité était également plus importante chez les patients obèses avec une survie moyenne à 12 mois était de 70% dans le groupe BMI < 25kg/m2 contre 45% dans le groupe BMI ≥ 25kg/m2 avec un p<0,0001. Conclusion : Dans notre série, le surpoids et l’obésité sont associés à un plus mauvais pronostic au cours des cancers digestifs. En effet, dans ce groupe, l’extension locorégionale et ganglionnaire est plus avancée expliquant la mortalité plus importante. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7974 Patients, proches et médecins n’ont pas la même vision de la dénutrition en cancérologie. Résultats de l’étude NUTRICANCER 2012 (1) Villejuif; (2) Tours; (3) Paris; (4) Nice. Introduction : La prévalence de dénutrition en oncologie est souvent sous-estimée par les soignants. L’enquête NUTRICANCER 2005 avait montré que cette prévalence était de 39% mais près d’1/3 de ces patients dénutris n’avait pas de prise en charge nutritionnelle. L’objectif principal cette étude a été de comparer la perception de la dénutrition du médecin, du malade et de l’entourage à la réalité de l’état nutritionnel. Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude « un jour donné », réalisée dans 30 centres français. Tous les malades adultes atteints d’un cancer présents ce jour là en hospitalisation ou en ambulatoire (consultation, radiothérapie, hôpital de jour, etc... ) et consentant à participer, ont été inclus dans l’étude. Les données ont été recueillies sous forme de questionnaires pour le patient, le médecin en charge de ce patient et entourage du patient. Les médecins investigateurs complétaient également une fiche d’observation pour chaque patient qui comprenait des données sur la localisation du cancer et le stade tumoral ; la prise en charge nutritionnelle ; le poids ; l’albuminémie (si disponible dans le dossier) ; la prise alimentaire ; la capacité fonctionnelle et l’état général du patient. La dénutrition était définie par une perte de poids ≥ 5% en 1 mois ou ≥ 10% en 6 mois, et/ou IMC≤ 18,5 si <70 ans ou ≤ 21 si ≥ 70 ans, et/ou albuminémie <35g/L. Résultats : 2197 patients ont été inclus (hommes : 52%, âge moyen 62 ans) par 193 médecins. 94% des patients et 44% de l’entourage ont complété le questionnaire. Comme en 2005, la prévalence de dénutrition était de 39%. Les patients se considéraient dénutris dans 24% des cas, l’entourage les estimait dénutris dans 25% des cas et les médecins dans 44% des cas (p<0,05 par rapport aux patients et à l’entourage). L’évaluation de l’état nutritionnel par les médecins avait une sensibilité de 67% et une spécificité de 72%. L’estimation de la perte de poids totale était significativement plus basse pour les médecins que pour les patients (8,5 vs.10,0 kg ; p<0,05). L’existence d’une perte de poids durant le dernier mois (35% vs.71% ; p<0,05) et d’une EVA des ingesta <7 (36% vs. 45% ; p<0,05) étaient moins souvent repérés par les médecins. Si les patients et l’entourage surestimaient l’existence d’une prise en charge nutritionnelle par rapport au médecin (81%, 82% vs. 69% ; p<0,05), ils sous-estimaient l’utilisation de la nutrition artificielle. Des conseils diététiques étaient prescrits par les médecins dans 35% des cas alors que 29% des patients et 30% de l’entourage déclaraient en avoir reçu (p<0,05). De plus, 37% des patients disaient n’avoir aucun suivi nutritionnel alors que les médecins n’identifiaient cette situation que dans 17% des cas (p<0,05). Les médecins sous-estimaient l’impact de l’état nutritionnel sur la fatigue, la vie quotidienne et le moral des patients. Conclusion : Cette étude montre des différences entre le ressenti des patients et de leur entourage avec celui des médecins concernant l’état nutritionnel et sa prise en charge. Elles pourraient être expliquées par un défaut d’information du patient mais aussi par un manque de formation des médecins. La majorité des médecins considère cette problématique comme importante mais estime la prise en charge nutritionnelle complexe. Il est clair que le jugement du patient doit être pris en compte dans l’évaluation nutritionnelle et l’établissement du plan de soins. Les médecins prenant en charge des patients atteints de cancer doivent être mieux formés à la nutrition. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8015 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS P.131 COMMUNICATIONS PLENIERES 147 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS COMMUNICATIONS ORALES 148 P.133 Epidémiologie du cancer du pancréas en France : première étude observationnelle à partir des données du PMSI 2012 F. Maire (1), J.-O. Cibot (2), P. Hammel (1), O. Hentic (1), P. Ponsot (1), A. Sauvanet (1), M. Palazzo (1), V. Rebours (1), R. Stan Iuga (1), P. Lévy (1), P. Ruszniewski (1) (1) Clichy-la-Garenne; (2) Paris. Introduction : Le cancer du pancréas est un des rares cancers pour lesquels l’INCA n’a pu fournir de données épidémiologiques précises en termes de mortalité. Le but de notre travail était d’actualiser les données épidémiologiques du cancer du pancréas et d’évaluer sa prise en charge en France en 2012. Patients et Méthodes : A partir des données nationales du Programme de Médicalisation du Système d’Information PMSI (CIM10), toute hospitalisation mentionnant une tumeur maligne du pancréas en diagnostic principal (DP), relié (DR) ou associé (DA), dans tout établissement de santé, public ou privé, en court (MCO), moyen ou long séjour (SSR) ou hospitalisation à domicile (HAD), était analysée sur l’année 2012 en France. Les caractéristiques des patients (âge, sexe) et des séjours (durée, type de prise en charge, établissements) étaient étudiés. Les résultats étaient comparés à ceux observés en 2008. Résultats : 12 580 nouveaux patients (52% d’hommes) ont été pris en charge pour un cancer du pancréas en 2012, représentant 3,5% des nouveaux cas de cancer en France. Ce chiffre est en augmentation de 6,3 % par rapport à 2008. L’âge médian des patients était de 70 ans. Des métastases hépatiques étaient décrites dans 58% des cas. 26,3% des nouveaux patients ont été opérés, en augmentation de 7,9% par rapport à 2008. Plus de 132 000 séjours en MCO de patients ayant un cancer du pancréas sont décomptés en 2012, soit une fréquence annuelle moyenne de 7 séjours par patient. Près de 75 % des séjours étaient en rapport avec une chimiothérapie, soit + 32,4% par rapport à l’année 2008. La durée moyenne de séjour était de 2,3 jours. Les 15 plus gros établissements (principalement CHU et Centres AntiCancéreux) ont pris en charge 20% des patients. Sur l’année 2011 (analyse en cours pour 2012), 7 194 décès de patients ayant un cancer du pancréas ont été rapportés, soit 4,8% des décès par cancer en France. Le nombre de décès a diminué de 8,0% par rapport à 2008. Conclusion : Plus de 12 500 nouveaux cas de cancer du pancréas ont été observés en France sur l’année 2012. L’augmentation de cette incidence associée à une baisse du nombre de décès va dans le sens des progrès dans la prise en charge de cette maladie, comme en témoignent l’augmentation des actes de chirurgie et surtout du nombre de chimiothérapies. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8705 P.134 Modèle pronostique de la survie globale chez des patients atteints de carcinome pancréatique localement avancé non résécable : une étude ancillaire de l’essai clinique LAP 07 D. Vernerey (1), P. Hammel (2), S. Paget-Bailly (1), F. Huguet (3), J.-L. Van Laethem (4), D. Goldstein (5), B. Glimelius (6), P. Artru (7), M.-J. Moore (8), T. André (3), L. Mineur (9), B. Chibaudel (3), C. Louvet (3), F. Bonnetain (1) (1) Besançon; (2) Clichy-la-Garenne; (3) Paris; (4) Bruxelles, BELGIQUE; (5) Sydney, AUSTRALIE; (6) Upsala, SUEDE; (7) Lyon; (8) Toronto, CANADA; (9) Avignon. Introduction : Le carcinome du pancréas est l’une des principales causes de mortalité liée au cancer. Au diagnostic, 30% des patients présentent un carcinome localement avancé non résécable mais non métastatique (LACP). Aucun modèle pronostique de la survie globale (SG) intégrant l’ensemble des paramètres disponibles au diagnostic a été établi à ce jour. Nous avons mené pour répondre à ce besoin une étude avec la plus grande cohorte de LACP recrutés dans un essai clinique randomisé multicentrique de phase III (LAP 07 : NCT00634725). Matériels et Méthodes : Pour identifier, les facteurs associés avec la SG, nous avons effectué des analyses de Cox univariées sur l’ensemble des paramètres démographiques, cliniques, biologiques, radiologiques ainsi que sur les caractéristiques du carcinome. Toutes les variables avec une p-value < = 0,10 ont ensuite été inclues dans un modèle de Cox multivariée, à l’exception du grade histologique en raison de la présence de trop nombreuses données manquantes (N = 219). La capacité de discrimination du modèle final a été évaluée à l’aide du C de Harrel. Cette estimation a été répétée 500 fois sur des échantillons issus d’une procédure de rééchantillongae pour calculer l’ IC à 95% pour le C de Harrell. Résultats : 442 patients atteints de LACP ont été randomisés dans l’essai. L’analyse univariée a montré que : - le grade histologique (Modérément vs bien différencié HR = 1,106, IC95% 0,799 -1,530 / peu vs bien différencié HR = 1.939, IC 95% 1.331 - 2.825 p- value globale = 0.0021), - l’age (HR = 1.013, IC95% 1.003 - 1.024, p = 0.0148), - le statut OMS (1 vs 0 HR = 1,252 - IC95% 1.012 1.550 / 2 vs 0 HR = 1,731, IC95% 1.171 - 2.558 p- valeur globale = 0.0092), - la douleur (HR = 1.199, IC 95% 0.976 - 1.472, p = 0.0834), - l’ASAT (HR = 1.003, IC 95% 1,000 - 1,006, p = 0.0546), - l’albumine (HR = 0.963, IC95% 0,944 - 982, p = 0.0002), - et la taille RECIST (HR = 1.008, IC95% 1.002 - 1.015, p = 0.0081) sont significativement associés à la SG. Une analyse multivariée a ensuite été réalisée en combinant les paramètres significatifs issus de l’analyse univariée. Les facteurs prédictifs indépendants associés à la SG retenus sont les suivants : - Age (HR = 1.014, IC95% 1.001 - 1,026, p = 0.0280), - Douleur (HR = 1.408, IC95% 1.114 - 1,780, p = 0.0041), - AST (HR = 1.006, IC 95% 1.001 - 1.012, p = 0.0287), - Albumine (HR = 0.961, IC95 % 0.941 - 0.982 p = 0.0003), - Et la taille RECIST (HR = 1.011, IC95 % 1.004 - 1.018, p = 0.0011) Les associations restent inchangées après l’ajout de la variable traitement dans le modèle (pTRAIT = 0,4772). Le C du modèle final est de 0.60 avec un IC95 % : 0.57 à 0.64. Ceci montre que la capacité de discrimination du modèle est modeste mais très significative. Conclusion : Nous proposons ainsi le premier modèle pronostique de la SG basé sur l’ensemble des paramètres disponibles au moment du diagnostic. L’importance de la douleur dans le modèle suggère d’investiguer plus en profondeur la qualité de vie relative à la santé. Enin, un score pronostique sera, par la suite, proposé et validé sur une population externe (ARCAD). Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8390 P.135 P.136 A.-M. Marion-Audibert (1), A. Rode (2), M.-P. Vullierme (3), M. Cuilleron (4), J.-Y. Mabrut (2), C. Ducerf (2), A. Sauvanet (3), J.-C. Souquet (2), P. Ruszniewski (3) D. Birnbaum (1), L. Vigano (2), A. Ferrero (2), S. Langella (2), N. Russolillo (2), L. Capussotti (2) (1) Ecully; (2) Lyon; (3) Clichy-la-Garenne; (4) Saint-Etienne. Introduction : 13 à 23% des patients atteints d’un adénocarcinome pancréatique (ADKP) a priori opérable présentent, lors du geste chirurgical, une contre-indication à la résécabilité en raison d’une extension loco-régionale ou systémique sous-estimée par le scanner thoracoabdominopelvien hélicoïdal (TDM TAP) (atteinte vasculaire, métastases hépatiques, ganglionnaires, carcinose péritonéale). L’IRM avec séquence de diffusion (IRM SD) a montré une optimisation du staging des patients, notamment dans le mélanome. Ses performances pour le diagnostic de métastases pulmonaires, ganglionnaires et hépatiques varient de 61.5 à 100 %. Sa réalisation chez les patients atteints d’un ADKP localisé pourrait permettre une meilleure sélection des ADKP résécables. Patients et Méthodes : D’avril 2009 à juillet 2013, tous les patients atteints d’un ADKP considéré comme résécable sur le TDM TAP initial, avaient un bilan d’imagerie comprenant une IRM SD et un PET Scan si possible. Selon les résultats de ce bilan, la décision thérapeutique était prise en RCP : chirurgie d’emblée s’il n’y avait aucune image suspecte, biopsie pour obtenir une preuve histologique d’une métastase vue à l’imagerie ou traitement néo-adjuvant selon le choix de l’investigateur. Pour les patients chez qui une preuve de la métastase était faite, il leur était proposé un traitement approprié. Résultats : 93 patients La chirurgie a pu être évitée chez 11 patients (11,8%), en raison de métastases hépatiques (9 patients), d’une extension ganglionnaire à distance (1 patient) et d’une carcinose péritonéale (1 patient). En analysant par patient, la sensibilité de l’IRM SD était de 81,5%, la spécificité de 86,3%, la valeur prédictive positive de 56,3%, la valeur prédictive négative de 95,2%, alors que celles de l’IRM conventionnelle étaient respectivement de 28,6% ; 91,4% ; 40% ; 86,5%. En analysant par lésion, la sensibilité de l’IRM SD était de 95,2%, et la spécificité de 84.2% ; alors que celles de l’IRM conventionnelle étaient respectivement de 23,8% et 91.9%. L’apport de l’IRM SD a permis la détection de 17 lésions néoplasiques supplémentaires (76%), par rapport à l’IRM conventionnelle, et 21 lésions supplémentaires par rapport au TDM (100%). La sensibilité de l’IRM SD était significativement supérieure au TDM pour la détection de l’extension métastatique à distance, particulièrement hépatique (p = 0,02). Conclusion : Ces résultats montrent que l’IRM SD permettrait une meilleure sélection des patients atteints d’un ADKP potentiellement résécable en modifiant la stratégie thérapeutique dans plus 12% de patients. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8245 Impact pronostique de l’envahissement ganglionnaire après résection d’un cancer de la vésicule biliaire (1) Marseille; (2) Turin, ITALIE. Introduction : Le statut ganglionnaire est l’un des facteurs pronostiques les plus importants dans le cancer de la vésicule biliaire (CVB) réséqué. Cependant, la stratification des patients avec des ganglions métastatiques (N+) sur le plan pronostique reste débattu. Le but de notre étude était d’évaluer le pronostic après résection pour CVB selon le statut ganglionnaire, avec une attention particulaire sur la localisation et le nombre de ganglions envahis. Matériels et Méthodes : 126 patients opérés d’un CVB entre 1989 et 2011 ont été inclus. Un curage ganglionnaire a été réalisé chez 115 patients. Les décès periopératoire (n = 6), les cancers associés (n = 2) et les résections R2 (n = 1) ont été exclus de l’étude. Au total, 106 patients ont été inclus. Le curage ganglionnaire était limité au pédicule hépatique (D1) chez 25 (23,6%) patients, tandis qu’il était étendu au tronc cœliaque et retropancréatique (D2) chez 81 (76,4%) patients. Le stade ganglionnaire était classé selon la 7ème édition du manuel AJCC. Le ratio ganglionnaire (RG) a été calculé de la façon suivante : nombre de ganglion N+/nombre de ganglions retrouvés. Résultats : Le nombre médian de ganglion retrouvés était de 8 (3,5 après D1 vs. 8 après D2, p = 0,022). Cinquante cinq (51.9%) patients étaient N+ (19 N2), la médiane RG = 0,32 (0.08-1). Le statut N+ péjorait le pronostic (survie médiane 15,1 vs. 48,9 mois si N0, p<0,0001), mais les patients N1 et N2 avaient une survie similaire (14,3 vs. 15,1 mois).Ni le nombre de N+ (1-3 vs. ≥4) ni l’étendue du curage (D1 vs. D2) impactait le pronostic. Le RG classait correctement les patients N+ ; la médiane de survie était de 25,6 mois si le RG>0.15 vs. 13.5 si RG>0.15 (analyse multivariée p = 0,009) ; La survie sans récidive était de 17,5 vs. 6,8 mois (p<0,0001). L’impact du RG était indépendant de l’étendue du curage. Conclusion : Le statut ganglionnaire est un facteur pronostique majeur après résection d’un CVB. Parmi les N+, le RG = 0,15 plus que la localisation des N+ ou le nombre doit être utilisé comme facteur pronostique pour stratifier les patients. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7856 COMMUNICATIONS ORALES Intérêt de l’IRM de diffusion dans le bilan pré-thérapeutique de l’adénocarcinome pancréatique potentiellement résécable JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS 149 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS COMMUNICATIONS ORALES 150 P.137 P.138 N. Dusetti (1), P. Duconseil (1), M. Gilabert (1), O. Gayet (1), C. Loncle (1), V. Moutardier (1), O. Turrini (1), J. Ewald (1), M. Giovannini (1), M. Gasmi (1), E. Bories (1), M. Barthet (1), M. Ouaissi (1), A. Goncalves (1), J.-L. Raoul (1), V. Secq (1), S. Garcia (1), P. Viens (1), J. Iovanna (1) A. Barkun (1), V. Adam (1), M. Martel (1), M. Bardou (2), P. Moses (3) L’hétérogénéité des adénocarcinomes pancréatiques mise en évidence par l’analyse omique des cellules cancéreuses en culture primaire (1) Marseille. Introduction : Les cancers du pancréas, très agressifs, ne laissent généralement le temps qu’à une unique ligne de chimiothérapie. Celle-ci est choisie en concertation pluridisciplinaire selon le stade tumoral, les antécédents du patient et son état général au moment du diagnostic. Ces recommandations sont basées sur des essais cliniques menés sur des populations globales, qui ne tiennent pas compte de l’hétérogénéité moléculaire des tumeurs. De même, ils n’intègrent pas la variabilité de la sensibilité des cellules tumorales aux chimiothérapies, observée à partir de cultures primaires dérivées de pièces opératoires. Le concept de médecine personnalisée prend donc toute sa place dans cette maladie. Le but de ce travail était de mesurer et d’étudier l’hétérogénéité des adénocarcinomes pancréatiques (ADCP) par une approche aussi exhaustive que possible. Matériels et Méthodes : A partir de pièces opératoires et de biopsies obtenues par écho-endoscopie, nous avons réalisé des xénogreffes chez des souris immunodéprimées, ainsi que des cultures primaires. Pour cela, nous avons développé une procédure innovante permettant de travailler sur un faible nombre de cellules. L’avantage de cette méthode est d’inclure la totalité des patients quel que soit le stade de leur maladie (avancée ou résécable). Les tumeurs ont été caractérisées par : séquençage d’oncogènes et de gènes suppresseurs de tumeurs ; profil d’expression des ARNm (système Affymetrix) ; niveau d’autophagie par mesure du clivage de la protéine LC3 ; mesure par cytometrie en flux de l’expression des marqueurs des cellules souches CD44, CD24 et EPCAM, et mesure de l’activité ALDH (Aldefluor). Enfin, nous avons réalisé des chimiogrammes afin d’étudier la sensibilité aux chimiothérapies couramment utilisées (gemcitabine, 5-FU, oxaliplatine, irinotécan et docetaxel). Les données cliniques de chaque patient ont été systématiquement recueillies. Résultats : Nous avons obtenu 42 échantillons. L’analyse des chimiogrammes nous permet d’affirmer : 1-que le profil de sensibilité aux drogues est spécifique à chaque individu et 2-que la sensibilité ou la résistance à une drogue ne permet pas d’inférer sur la réponse à une autre drogue, même si leur mécanisme d’action est proche. Basés sur leur chimiosensibilité, nous avons classé les patients par groupes. Les données obtenues par les approches Omiques ont été clustérisées, sans corrélation significative avec la chimiosensibilité. En revanche, pour certains patients nous avons observé une corrélation entre la sensibilité in vitro et la réponse au traitement. Ces résultats confirment l’hétérogénéité des ADCP et démontrent qu’aucun marqueur simple ne peut prédire la réponse à une drogue. Conclusion : Cette étude translationnelle met en évidence l’existence de sous-groupes d’ADCP selon leur chimiogramme, en corrélation avec la réponse des patients au traitement. L’analyse Omique n’a pas encore permis d’associer chaque chimiogramme à une signature moléculaire, mais nous poursuivons notre recherche d’indicateurs de chimiosensibilité. Cela passe par un séquençage des exomes des patients, une analyse de la variation du nombre des copies des gènes et des modifications épigénetiques, le profilage des ARN non codants et l’étude des modifications post traductionnelles des protéines tumorales. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8063 Analyse coût-efficacité comparative, nordaméricaine, des stents en polyethylène ou métalliques auto-expansibles partiellement couverts pour les obstructions malignes des voies biliaires (1) Montréal, CANADA; (2) Dijon; (3) Burlington, ETATS-UNIS D’AMERIQUE. Introduction : La mise en place de stents biliaires, métallique auto-expansible partiellement couvert (SMAE) ou en polyéthylène (SPE), est la principale intervention palliative de l’obstruction maligne des voies biliaires distales. Si le SMAE est plus coûteux que le SPE, il pourrait être plus efficace. Cette étude compare le rapport coût-efficacité de l’emploi de ces 2 stents sur une période de suivis donnée. Matériels et Méthodes : Un arbre décisionnel a comparé le rapport coût-efficacité sur une période de 12 mois lorsqu’ un SMAE est choisi plutôt qu’un SPE en cas d’obstruction maligne des voies biliaires distales. La mise en place du stent se fait au cours d’une cholangio-pancréatographie rétrograde endoscopique (CPRE) et par la suite, le patient est suivi par un gastroentérologue tous les 3 mois. Si la mise en place échoue, une cholangiographie transhépatique percutanée (CTP) est pratiquée. En cas d’onbstruction, un nouveau SPE est systématiquement mis en place lors d’une CPRE (avec ou sans admission à l’hôpital) quel que soit le type initial de stent. Les moyennes nationales des honoraires de spécialistes sont fournies par l’Association Médicale Américaine (AMA). Le coût des hospitalisations est basé sur une banque de données nationale des États-Unis. Le coût des procédures de CTP et le prix des stents sont fournis par Boston Scientific. L’estimation des coûts (en dollars américains, US$, de 2011) est réalisée selon la perspective d’une tierce partie indépendante. L’efficacité est exprimée en termes de probabilité de ne pas faire face à une occlusion au cours des 12 mois de suivi. Seules les probabilités d’échec de la mise en place du stent sont fournies par la littérature médicale. Les autres probabilités proviennent d’une étude clinique randomisée dont les patients sont issus de 6 centres universitaires d’Amérique du Nord. La comparaison a été soumise à des analyses de sensitivité déterministes et probabilistes. Résultats : Mettre en place initialement un SMAE s’est avéré être une stratégie à la fois moins coûteuse et plus efficace que mettre en place initialement un SPE. Le coût moyen de chaque stratégie sur 12 mois est de 6 541 dollars américains pour un SMAE placé initialement et 19 054 dollars américains pour un SPE placé initialement. L’efficacité respective de chaque cas comparatif est de 65% et 13,85% ce qui représente la probabilité de ne pas rencontrer d’occlusion pendant les 12 mois consécutifs du suivi. L’analyse de sensibilité a confirmé ces résultats. La stratégie de poser un SPE initialement reste dominée même si le temps d’horizon est raccourci. Conclusion : La mise en place initiale d’un SMAE, plutôt que des SPE, est une stratégie coût-efficace pour les obstructions malignes des voies biliaires distales. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8146 P.140 A.-L. Pointet (1), C. d’Engremont (1), F. Monnien (1), A.-C. Dupont-Gossard (1), L. Vuitton (1), S. Koch (1), G. Mantion (1), B. Heyd (1), N. Lamfichek (2), A. Picard (3), A. Berger (4), B. Landi (4), J. Taieb (4), C. Borg (1), F. Fein (1) A. Dupre (1), H. Pflieger (1), Y. Chen (1), J. Jarry (1), J. Vincenot (1), D. Melodelima (1), M. Rivoire (1) Les lymphopénies pré et post-opératoires sont des facteurs pronostiques des adénocarcinomes pancréatiques résécables (1) Besançon; (2) Montbéliard; (3) Belfort; (4) Paris. Introduction : L’adénocarcinome pancréatique résécable (APR) a un mauvais pronostic en dépit d’une chirurgie carcinologique suivie d’une chimiothérapie adjuvante. L’identification de facteurs pronostiques corrélés à la rechute précoce est essentielle afin de mieux sélectionner les patients éligibles à ces traitements. Depuis quelques années, l’implication pronostique de la lymphopénie fait débat dans de nombreux cancers. L’objectif de notre étude est de confirmer la valeur pronostique de la lymphopénie pré et post-opératoire chez les patients atteints d’APR. Patients et Méthodes : Nous avons réalisé entre 2000 et 2010 une analyse rétrospective des APR dans une cohorte exploratoire parisienne (HEGP, n = 58) puis dans une cohorte de validation franc-comtoise (IRFC, n = 136). Recueil de la lymphopénie (taux de lymphocytes <1000/mm3) la veille (LPRE) et plus d’un mois après la chirurgie (LPOST). Calcul des survies sans récidive (SSR) et globale (SG) selon KaplanMeier et test du log-rank. Analyse uni puis multivariée selon le modèle de Cox, risque α = 5%. Résultats : Les caractéristiques des patients et tumeurs étaient semblables aux données de la littérature avec une majorité de : pT3 (81,8% et 74,4% p = 0.33), pN1 (57,9% et 66,2% p = 0,33), en résection R0 (75% et 78,7% p = 0,57) et comparables dans les 2 centres hormis un taux significativement supérieur de patients de plus de 75 ans et de tumeurs bien différenciées à l’HEGP. Les LPRE et LPOST apparaissaient indépendantes des caractéristiques des patients, de la dénutrition préopératoire, ou de la classification TNM. L’incidence de la LPRE était de 24,1% à l’HEGP et 19,9% à l’IRFC (p = 0,57). La LPRE était associée à une diminution significative de la SG à l’HEGP (médiane 13,6 mois [0 - 31,8] par rapport aux patients non lymphonéniques (médiane 27,3 mois [19,6 - 35] p = 0,03), et non significative pour la SSR. A l’IRFC, la LPRE diminuait significativement la SG (médiane 8,6 mois [4,9 - 12,3] par rapport aux patients sans LPRE (21,8 mois [17,9 - 25,7] p<0,01) ainsi que la SSR (médiane 6,4 mois [5,4-7,5] versus 11 mois [9,3 - 12,7] p <0,01). La chimiothérapie adjuvante a été significativement moins administrée en cas de LPRE à l’HEGP ainsi qu’à l’IRFC mais non significativement. L’analyse multivariée a confirmée la LPRE comme facteur pronostique indépendant de la SSR (HR 1,8 [1,1- 2,9] p = 0,02) et de la SG (HR 1,8 [1,1-3,0] p = 0,02). La réalisation de chimiothérapie adjuvante était également un facteur pronostique indépendant de la SSR et de la SG. La cohorte de validation a confirmé que la LPOST réduisait également significativement la SG (médiane 12,7 mois [6,8- 18,6] vs 47,5 mois [29,6 -65,3], p<0.01) et la SSR (médiane 8,1 mois [3,9-12,3] vs 21,2 mois [7,5 -34,9] p<0,01). Conclusion : Notre étude montre que la LPRE est un facteur pronostique indépendant de SSR et SG dans l’APR, et souligne le rôle pronostique péjoratif de la LPOST. La LPRE est un biomarqueur pronostique facile à utiliser dans la prise en charge de l’APR. Une étude prospective au sein de l’IRFC est prévue pour définir d’autres biomarqueurs. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8901 Ultrasons Focalisés de Haute Intensité (HIFU) sur pancréas de porc sain : étude de faisabilité et de tolérance (1) Lyon. Introduction : L’adénocarcinome pancréatique (ADP) représente 90 % des tumeurs primitives du pancréas. Dans la plupart des cas, l’ADP est diagnostiqué à un stade avancé non opérable. Pour les ADP localement avancés non résécables, les résultats de la radio-chimiothérapie sont décevants. Les techniques de destruction focalisée, comme la radiofréquence semblent montrer des résultats encourageants dans les ADP localement avancés. Les HIFU sont une nouvelle technique de destruction focalisée prometteuse, permettant une destruction tumorale en quelques secondes, sans nécessité de ponction intra-tumorale. Les HIFU ont déjà prouvé leur efficacité dans de nombreux organes comme la prostate. L’utilisation des HIFU dans l’ADP localement avancé non résécable pourrait présenter une avancée considérable dans la stratégie thérapeutique de ce cancer de très mauvais pronostic. L’objectif de notre étude était de montrer la faisabilité et la tolérance des HIFU sur le pancréas de porc sain. Matériels et Méthodes : Cette étude préclinique était divisée en 2 phases. Lors de la première phase, les HIFU ont été réalisés sur les pancréas de 12 porcs, soit sur la queue soit sur l’isthme. Lors de la deuxième phase, les HIFU étaient réalisées sur la région isthmique de 8 porcs afin de détruire le tissu pancréatique autour des vaisseaux mésentériques supérieurs. Le dispositif HIFU utilisé comportait un transducteur torique avec une sonde échographique intégrée, appelé M-FOCUS 2. Une laparotomie médiane était réalisée sur tous les animaux afin de produire une lésion HIFU soit sur la queue soit sur l’isthme. Des prélèvements sanguins et des études échographiques des lésions étaient réalisés le jour de la chirurgie (J0), à J2 et à J8. Les animaux étaient sacrifiés à J8 avant la réalisation d’une pancréatectomie totale. La cavité abdominale et les organes de voisinage étaient explorés et les pièces de pancréatectomie étaient mesurées et analysées par un anatomopathologiste. L’analyse histologique des tissus pancréatiques a été réalisée afin de mettre en évidence la présence de nécrose de coagulation et de déterminer la taille des lésions. Le critère de jugement principal étaient d’obtenir une destruction pancréatique homogène par HIFU d’au moins 1 cm de diamètre sans entraîner la mort de l’animal. Résultats : Lors de la première phase, le critère de jugement principal était atteint sur 10 des 12 animaux. Les valeurs médianes des lésions obtenues étaient de 1,6 (0,8-2,6) cm de longueur sur 2,0 (1,5-2,7) cm de largeur. Les destructions créées par HIFU étaient visibles en échographie, hypoéchogènes. Le coefficient de corrélation entre les mesures macroscopiques et échographiques des lésions à J8 était r = 0,56. Le coefficient de corrélation entre les mesures ultrasonores à J0 et macroscopiques à J8 était r = 0,75. Aucun décès avant J8 n’a été observé. Aucune pancréatite clinique n’a été observée. Seul un pic enzymatique d’amylase et de lipase était observé à J2 chez la plupart des animaux (9/12). La destruction pancréatique se traduisait par des lésions nécrotiques abcédées (5 porcs) et par des pseudokystes (6 porcs). La limite entre le pancréas sain et la zone détruite (nécrose de coagulation) était facilement observable en histologie. Lors de la deuxième phase, un seul porc est décédé d’une perforation digestive. Pour l’ensemble des porcs, la région pancréatique entourant les vaisseaux mésentériques supérieurs (veine et artère) était détruite sans qu’il n’y ait d’infarctus mésentérique. Conclusion : Les HIFU sont une technologie prometteuse dans le traitement des cancers du pancréas non métastatiques. Cette étude préclinique a montré, de manière sûre, l’efficacité des HIFU pour la destruction de parenchyme pancréatique, y compris autour des vaisseaux mésentériques supérieurs. Ces données précliniques nous permettent d’envisager la réalisation d’une étude de phase I dans le traitement des cancers du pancréas non métastatiques. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8995 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS P.139 COMMUNICATIONS ORALES 151 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS COMMUNICATIONS ORALES 152 P.141 Adénocarcinome pancréatique borderline (APB) : efficacité de l’association GEMOX suivie de chimioradiothérapie (CRT) O. Hentic (1), F.-S. Fteriche (1), J. Cros (1), M. Zappa (1), V. Rebours (1), H. Lamallem (2), S. Dokmak (1), B. Aussilhou (1), S. Gaujoux (1), A. Couvelard (3), F. Maire (1), M. Palazzo (1), R. Stan Iuga (1), P. Lévy (1), P. Ruszniewski (1), A. Sauvanet (1), P. Hammel (1) P.142 Facteurs pronostiques de récidive des ampullomes vatériens après duodenopancreatectomie céphalique, à propos de 152 cas de l’AGEO (1) Clichy-la-Garenne; (2) Neuilly-sur-Seine; (3) Paris. O. Colussi (1), T. Voron (1), P. Rougier (1), A. Berger (1), P. Hammel (2), A. Sauvanet (2), T. André (1), F. Paye (1), D. Malka (3), T. Aparicio (4), J.-C. Vaillant (1), J.-B. Bachet (1), B. Dousset (1), F. Peschaud (1), R. Coriat (1), C. Locher (5), J. Taieb (1) Introduction : L’APB est opérable mais le risque de résection (1) Paris; (2) Clichy-la-Garenne; (3) Villejuif; (4) Bobigny; (5) Meaux. incomplète (R1) est élevé et un traitement néoadjuvant est souvent discuté. Le taux de réponse (27%) et la bonne tolérance de l’association gemcitabine+oxaliplatine (GEMOX) en situation métastatique nous ont incités à l’utiliser, suivi d’une CRT susceptible d’augmenter le taux de résection R0¹. But : Evaluer la faisabilité et l’efficacité (taux de résection R0 et survie) du GEMOX suivi de CRT dans l’APB. Patients et Méthodes : Etude monocentrique rétrospective. Critères d’inclusion : patients (pts) consécutifs avec APB prouvé histologiquement, défini selon les critères du MD Anderson² (envahissement AMS ou tronc coeliaque ≤180°, ou envahissement d’un court segment de l’artère hépatique, ou de l’axe veineux mésentérico-porte résécable) vérifiés en RCP par un radiologue expert, absence de contre-indication chirurgicale. Schéma thérapeutique : GEMOX (gemcitabine 1000 mg/m² J1, oxaliplatine 85 mg/m² J2, J1 = J14) pendant 2 mois après drainage biliaire si nécessaire ; évaluation (Eval 1) et si tumeur contrôlée, CRT (45 à 54 Gy + capécitabine 800 mg/m² x 2/j en 6 s) ; 1 mois après la fin de la CRT, Eval 2 pour discuter une résection.Critères analysés : taux de traitements effectués et de pts opérés, taux de réponse histologique/ résection R0, survies sans progression (SSP), sans récidive (SSR) et globale (SG). Résultats : De 06/2005 à 05/2013, 72 pts (H = 38 [53%], âge médian 63 ans [42-80] ) ont reçu GEMOX (5 cures [3-8] ). Adaptation des doses pour neurotoxicité : n = 11 et/ou toxicité hématologique (n = 13) ou digestive (n = ) de grade 3-4. Après Eval 1, 17 pts (24%) n’ont pas eu la CRT car décision de résection anticipée (n = 8), progression (locale n = 2, métastatique n = 5) ou contre-indication à la CRT (n = 2). Parmi les 55 pts (76%) ayant eu la CRT, 29 (53%) ont eu une laparotomie et 26 (47%) n’ont pas été opérés (progression tumorale : n = 20, CRT non terminée : n = 4, perte de contact : n = 1 ou mauvais état général : n = 1). Pas de décès lié au traitement néoadjuvant. Après un délai médian de 6 mois [2-10], 37 pts (8 après CT seule, 29 après traitement complet) ont eu une laparatomie. Au total, 34/72 (47%) ont eu une chirurgie à visée curative (25 DPC, 9 SPG) avec une durée d’hospitalisation de 14 jours [5-48] et 1 reprise chirurgicale ; les 3 autres pts avaient des métastases découvertes en per opératoire. Pas de décès post-opératoire. Données histologiques : ypT 1 : n = 4, ypT2 : n = 2, ypT3 : n = 28 (82%) ; N0 : n = 18 (53%), N1 : n = 16, et résection R0 : n = 32/34 (94%) et R1 : n = 2 (6%), différenciation bonne : n = 21, moyenne : n = 11 et faible n = 2. Réponse histologique (fibrose intratumorale) : 51%-100% et 1%-50% chez 16 et 18 pts, respectivement. Traitement adjuvant toujours effectué sauf chez 4 pts (12%) (troubles digestifs/ état général n = 3 et embolie pulmonaire n = 1). Après un suivi médian de 18 mois [3-75], la SG chez les 72 pts était de 25 mois et de 24% à 5 ans et chez les 34 opérés à visée curative, elle était de 51 mois et de 54% à 5 ans vs 18 mois chez les non opérés. La SSR des pts opérés était de 33 mois et la survie SSP des non opérés était de 8 mois. Conclusion : L’association GEMOX suivie de CRT dans un centre expert donne d’excellents résultats avec un taux de résection R0 de 94%, une survie médiane de 51 mois, et un taux actuariel de survie à 5 ans de 54% chez les pts sélectionnés par ce traitement néoadjuvant (47%), avec une tolérance correcte. Ce schéma mériterait d’être testé prospectivement. Références : ¹Louvet et al, J Clin Oncol 2005, ² Varadhachary et al, Ann Surg Oncol 2006. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8607 Introduction : L’adénocarcinome ampullaire est une pathologie rare représentant 0,2% des cancers gastrointestinaux. Elle souvent gérée comme des carcinomes d’origine bilio-pancreatique bien qu’il existe des éléments suggérant qu’il s’agit d’une entité hétérogène et distincte. Les données scientifiques actuelles concernant son évolution après résection sont très parcellaires et le plus souvent basées sur des séries de faible effectif. Il n’existe pas de directives pour l’utilisation de la chimiothérapie adjuvante ou néoadjuvante en raison de la faible incidence de la maladie qui rend difficile la réalisation d’essais contrôlés. Les objectifs sont d’analyser les survies globale et sans récidive, d’évaluer les pratiques dans une cohorte relativement importante pour la pathologie et d’établir un score pronostique de récidive. Patients et Méthodes : Les données concernant les caractéristiques tumorales au diagnostic, l’administration éventuelle d’un traitement adjuvant et son type, la survenue d’une récidive ou du décès ont été analysées rétrospectivement pour 152 patients opérés par duodenopancréatectomie céphalique de 2000 à 2010 dans 9 centres d’oncologie digestive de l’AGEO. Résultats : A 5 ans, la survie globale est de 67.9% et la survie sans récidive est de 47.1%. La moitié des patients ont reçu un traitement adjuvant, le plus souvent une chimiothérapie contenant de la gemcitabine. Les facteurs pronostiques de récidive en analyse multivariée sont : le stade TNM, le grade de différentiation histologique, l’âge au diagnostic et le taux d’ACE initial. Nous avons pu à partir de ces paramètres simples et reproductibles, établir un score permettant de classer les patients en 4 sous-groupes en fonction de leur risque de récidive. La survie sans récidive est de 87,3% et 74,3% dans le groupe à faible risque et de 31,4% et 20.9% dans le groupe à très haut risque à 2 et ans, respectivement. Conclusion : l’adénocarcinome ampullaire est de bon pronostic si diagnostiqué précocement. Le taux de récidive reste néanmoins relativement important. Les facteurs pronostiques de récidive sont : le stade TNM, le grade de différentiation histologique, l’âge au diagnostic et le taux d’ACE initial. Ils permettent de classer les patients en sous-groupes à risque plus ou moins élevé de récidive qui pourrait aider dans le futur à la décision de prescription d’un traitement adjuvant. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8289 P.144 M. Ouaissi (1), E. Ragot (2), A.-R. Kianmanesh (3), J. Belghiti (4), D. Cherqui (5), Y.-P. Le Treut (1), C. Letoublon (6), F. Paye (2), J.-Y. Mabrut (7), J.-F. Gigot (8) C. Chaves-Almagro (1), F.-X. Picault (1), F. Projetti (1), S. Deleruyelle (1), A. Gomez-Brouchet (1), M. Dufresne (1), P. Valet (1), H. Prats (1), B. Knibiehler (1), Y. Audigier (1), B. Masri (1) Cancer sur dilatations kystiques congénitales des voies biliaires : étude multicentrique de l’Association Française de Chirurgie (AFC) (1) Marseille; (2) Paris; (3) Reims; (4) Clichy-la-Garenne; (5) Créteil; (6) Grenoble; (7) Lyon; (8) Bruxelles, BELGIQUE. Introduction : Les dilatations congénitales des voies biliaires (DCVB) sont rares dans les pays occidentaux. L’histoire naturelle de la DCVB est dominée par le risque de dégénérescence maligne et son pronostic redoutable. Patients et Méthodes : Sur 349 patients porteurs d’une DCVB de type I à IV selon la classification de Todani, 27 (8%) avaient un cancer synchrone (CS). Résultats : La répartition du type de DCVB était identique, entre le groupe avec et sans cancer . Dans le groupe cancer, il y avait significativement plus d’antécédents d’anastomoses kysto-digestives (22,2vs 5,2% ; p = 0,0049), plus d’amaigrissement (25,9vs2,4% ; p = 0,05) et plus de symptômes multiples (36,4vs10,3 % ; p<0,05). La localisation du cancer était vésiculaire (n = 7), biliaire extra hépatique (VBEH : n = 10) ou intrahépatique (VBIH : n = 3), pancréatique (n = 1) et intrakystique (n = 6). Parmi les 27 patients, 1 patient n’a pas été opéré, 2 n’ont pas été réséqués, 24 CS ont une exérèse radicale de la VBEH (n = 24), associé à une hépatectomie (n = 8), une DPC (n = 7), ou les deux (n = 1). Parmi eux 5 malades ont eu une résection initiale R1, définitive chez 3 malades et ayant fait l’objet d’une exérèse itérative R0 dans le mois de l’intervention chez 2 malades. Sur une médiane de suivi significativement plus courte chez les patients avec un CS (12vs24 mois ; p = 0.005), la survie selon Kaplan Meier était de 85% et 14,7% à 1 et 3 ans, respectivement, significativement plus faible pour les patients N1 (14vs32 mois ; p<0,05) et influencée à 1 an par la classification UICC du cancer (0 à 2A) 87,9% vs 80% pour les (2B à 4) (p<0,05). La survie après exérèse R0, tous stades confondus et au terme d’une chirurgie initiale ou d’une réintervention précoce, était de 26,4% à 3 ans. Conclusion : La résection chirurgicale d’un CS sur DCVB se fait au prix d’un taux accru de résections hépatiques et pancréatique. Cependant la survie est globalement mauvaise, influencée par la classification UICC et le statut ganglionnaire. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8388 Signalisation apeline thérapeutique de pancréatique ? : nouvelle cible l’adénocarcinome (1) Toulouse. Introduction : L’adénocarcinome pancréatique est la forme la plus commune et la plus agressive des cancers du pancréas avec une médiane de survie inférieure à 6 mois postdiagnostic. Ce pronostic très sombre est lié à son évolution asymptomatique ainsi qu’a l’absence de biomarqueurs et de traitements curatifs, la plaçant au 4ème rang mondial de mortalité par cancer. Le peptide apeline, ligand endogène du Récepteur Couplé aux Protéines G APJ, joue un rôle majeur au niveau cardiovasculaire, notamment dans l’angiogenèse physiologique et la néovascularisation tumorale. De manière intéressante, nous avons mis en évidence la surexpression du gène de l’apeline dans un tiers des adénocarcinomes humains, avec une fréquence élevée (2/3) dans les cancers du pancréas. Notre étude a pour but d’étudier l’expression spatiotemporelle de l’apeline et d’APJ au cours de la carcinogenèse pancréatique et de caractériser les mécanismes cellulaires et moléculaires induits par l’apeline sur la cellule tumorale. Matériels et Méthodes : L’expression de l’apeline et d’APJ a été analysée par immunohistochimie sur des coupes d’adénocarcinomes pancréatiques humains issues de 40 patients et sur des coupes de pancréas de souris K-ras (souris Lox-Stop-Lox-KrasG12D/+/Pdx1-Cre). Le rôle de cette signalisation sur la cellule tumorale pancréatique humaine a été caractérisé sur la lignée cellulaire MiaPaCa. Après stimulation par l’apeline, la régulation de différents effecteurs intracellulaires a été étudiée par immuno-transfert et les effets cellulaires liés à la prolifération, la migration et la recapture du glucose ont été analysés. Résultats : Par une approche immunohistochimique sur coupes d’adénocarcinomes pancréatiques humains, nous avons observé que l’apeline et son récepteur sont exprimés par les cellules tumorales mais aussi par les cellules endothéliales de certains vaisseaux sanguins. Dans le but de caractériser l’expression spatio-temporelle de l’apeline et de son récepteur, nous avons étudié leur expression dans le modèle murin K-ras qui récapitule les stades précoces de la pathologie. Comme observé chez l’Homme, nos résultats montrent que l’apeline et son récepteur APJ sont exprimés par les cellules tumorales et ce, dès les premiers stades de la carcinogenèse. Afin de déterminer la fonction de cette voie de signalisation sur la cellule tumorale nous avons, dans un premier temps, recherché des lignées tumorales pancréatiques humaines exprimant de manière endogène le récepteur APJ. Dans la lignée MiaPaCa, l’apeline induit l’activation transitoire d’effecteurs intracellulaires majeurs que sont les MAPKs et la p70S6 kinase et engendre une stimulation soutenue de la voie PI3K/Akt. De plus, l’apeline augmente l’expression protéique de l’Hexokinase 2, de c-Myc et de la Cycline D1, des acteurs clés contrôlant la glycolyse et la progression dans le cycle cellulaire. De manière intéressante, nos résultats montrent que l’activation de ces cascades de transduction par l’apeline a pour effet d’accélérer la prolifération, d’augmenter la recapture du glucose et d’accroître la migration des cellules tumorales. Conclusion : Nos travaux mettent en évidence que l’apeline et APJ sont exprimés dès les premiers stades de la carcinogenèse pancréatique par les cellules tumorales et les cellules endothéliales. Au niveau de la cellule tumorale, l’apeline active différentes cascades de transduction aboutissant à la prolifération, la migration et la recapture du glucose. L’ensemble de ces résultats suggère que la signalisation apeline pourrait favoriser la progression tumorale. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8596 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS P.143 COMMUNICATIONS ORALES 153 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS COMMUNICATIONS ORALES 154 P.145 P.146 B. Chanez (1), M. Gilabert (1), S. Oziel Taieb (1), P. Ries (1), L. Moureau-Zabotto (1), O. Turrini (1), J.-L. Raoul (1) P. Hammel (1), C. Verslype (2), M. Hidalgo (3), T. Maraculla (4), T. André (5), M. Vanden Eynden (2), B. Laquente (6), M. Milella (7), E. Raymond (1), S. Faivre (1), L. Damstrup (8), E. Van Cutsem (2) Gemcitabine après Folfirinox chez des patients présentant un adénocarcinome du pancréas avancé ou métastatique : à propos d’une série unicentrique de 39 cas (1) Marseille. Introduction : Les cancers du pancréas avancés (localement Pimarsertib (inhibiteur de la voie MEK) dans le cancer du pancréas métastatique : résultats d’une étude de phase I-II (1) Clichy-la-Garenne; (2) Louvain, BELGIQUE; (3) Madrid, ESPAGNE; (4) Barcelone, ESPAGNE; (5) Paris; (6) L’Hospitalet de Llobregat, ESPAGNE; (7) Rome, ITALIE; (8) Darmstadt, ALLEMAGNE. avancé (LA) ou métastatique (M) ) représentent 80% des patients au diagnostic. L’avènement de la polychimiothérapie par Folfirinox en 2010 a permis de déplacer l’ancien standard de monochimiothérapie par Gemcitabine en deuxième ligne thérapeutique. L’objectif de cette étude rétrospective a été d’évaluer le taux de réponse objective à la Gemcitabine après une première ligne par Folfirinox. Patients et Méthodes : Entre 2008 et 2013, 145 patients suivis pour adénocarcinome du pancréas avancé ont reçu dans notre institution une chimiothérapie par Folfirinox en première ligne (L1). Parmi eux, 39 patients ont reçu une deuxième ligne (L2) par Gemcitabine. Les analyses statistiques ont été réalisées par une méthode de T-Test et par un calcul de la médiane de survie sans progression (SSP), définie entre le début de la chimiothérapie par Gemcitabine L2 et la progression ou le décès. Le critère de jugement principal était la meilleure réponse scannographique obtenue sous traitement par Gemcitabine L2. Résultats : Sur les 39 patients ayant reçu Folfirinox L1 et Gemcitabine L2, nous avons retrouvé 21 hommes et 18 femmes, d’âge moyen 62 ans [34-77]. Dans les antécédents familiaux personnels, on retrouvait une mutation BRCA1 familiale, 3 cancers du pancréas au premier degré, 3 cancers du sein, 2 cancers de la prostate et 1 mélanome. 24 patients (61%) présentaient une intoxication tabagique. Au diagnostic, 14 patients (35%) étaient LA et 25 patients (65%) M. Les localisations métastatiques initiales étaient en majorité au niveau hépatique (53%). Le siège de la lésion primitive était le plus fréquemment retrouvé au niveau de la tête du pancréas (51%). En moyenne, les patients ont reçu 7 cures de Folfirinox L1 [2-12] avec 15 réponses partielles (38%), 8 maladies stables (20%) mais 10 toxicités (27%) nécessitant l’arrêt du traitement précocement. Parmi les maladies stables, 6 patients ont bénéficié d’un traitement complémentaire par radio-chimiothérapie (50 Gy-Xeloda). Après Gemcitabine en L2, nous avons observé 5 réponses partielles (12%) (dont 4 (10%) > 2 mois) et représentées en majorité par des patients peu sensibles au Folfirinox L1, et 24 maladies stables (61%) (dont 15 (38%) > 3 mois). 21 patients (53%) ont présenté une amélioration clinique subjective. La SSP médiane sous Gemcitabine L2 était de 2,9 mois [0.25-11]. 8 patients (22%) n’ont pas eu plus de 2 cycles de Gemcitabine L2 pour causes de décès ou d’altération majeure de l’état général. La SSP médiane des patients ayant reçu plus de 2 cures de Gemcitabine L2 (31 patients) était alors de 3.6 mois [0.5-11]. Conclusion : L’analyse rétrospective de la réponse au Gemcitabine en deuxième ligne thérapeutique chez des patients ayant reçu Folfirinox en première ligne pour un cancer du pancréas avancé, a permis de montrer qu’1 seul patient sur 10 pouvait présenter une réponse partielle, et ce, indépendamment de la sensibilité au Folfirinox L1. Cependant, 1 patient sur 3 obtiendrait une maladie stable pendant au moins 3 mois et 1 patient sur 2 présenterait une amélioration clinique subjective, justifiant l’utilisation du Gemcitabine en L2. Introduction : L’adénocarcinome pancréatique (AP) comporte fréquemment des mutations activatrices de l’oncogène ras. Les protéines Raf, recrutées en aval, ont comme cibles les protéines MEK1 et 2. Les inhibiteurs de MEK (MEK-I) seraient d’autant plus efficaces que la voie rasMAPK est activée. Dès lors, il paraît légitime de tester leur efficacité dans l’AP. Le pimasertib est un MEK-I ayant une activité anti-tumorale sur les lignées cellulaires et modèles de xénogreffes comportant une activation de la voie MAPK. La présente étude a été réalisé en deux temps : 1) une escalade de dose pour étudier la toxicité puis 2) une phase II randomisée. La dose maximale tolérée (MTD), la tolérance, la pharmacocinétique (PK) et l’activité anti-tumorale de deux schémas d’administration ont été testés, de façon à définir la dose recommandée pour la phase II. Patients et Méthodes : L’escalade de dose (schéma 3+3) a été faite avec deux schémas(S) d’administration du pimasertib par voie orale : soit en une prise quotidienne 5 j consécutifs (S1), soit une prise bi-quotidienne continue (S2), en association avec la gemcitabine (gem). Résultats : La population traitée comportait 53 malades ayant un AP métastatique non pré-traité, d’âge médian 61 ans avec index de performance 0 ou 1. Ils ont reçu six niveaux de doses de 15 à 120 mg en 1 prise (S1), ou 60 et 75 mg deux fois par jour (S2). La MTD était 120 mg en 1 prise ou 75 mg x2. Deux malades ont eu une toxicité limitante durant la première partie de l’étude : une confusion de grade 3 avec ataxie et désorientation avec dose de 60 mg x 2, et une dépression grade 4 avec dose de 75 mg x 2. Les effets indésirables grade 3-4 survenus chez plus de 5% des malades étaient les suivants : neutropénie (32%), thrombopénie (25%), asthénie (19%), dyspnée (9%), élévation des transaminases (9%), anémie (8%), et diarrhée, embolie pulmonaire et pneumopathie (6% chaque). Par ailleurs, les effets secondaires les plus fréquents étaient : fatigue (70%), atteinte ophtalmologique (68%), diarrhée (58%), œdèmes périphériques (51%), thrombopénie (49%), vomissements (45%), mucite (43%), neutropénie (38%), anorexie (36%) et anémie (34%). L’atteinte ophtalmologique la plus fréquente était un œdème séreux sous-rétinien ou une occlusion de la veine centrale de la rétine (5 malades) régressifs. Les données de PK étaient comparables à celles publiées avec la monothérapie par pimasertib. Une réponse partielle selon RECIST a été notée chez 10 malades (19%) et une stabilisation durant plus de 3 mois chez 13 malades (24%). Conclusion : La dose maximale tolérable du pimasertib a été déterminée. Ainsi, la dose de 60 mg deux fois par jour a été retenue. Un taux de contrôle tumoral intéressant (43%, avec 19% de réponses partielles) a été obtenu avec les deux schémas d’administration. Remerciements, financements, autres : Etude financée par Merck Serono S.A. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8589 Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8067 P.148 C. Bouzid (1), K. Bentabak (1), S.-A. Faraoun (1), H. Ait Kaci (1), K. Cherchar (1), M.-W. Boubnider (1), M. Kheloufi (1), N. Kheidri (1), Z. Hattou (1), L. Bachiri (1), C. Sedkaoui (2), N. Smail (1), A. Graba (1) S. Oziel-Taieb (1), M. Faure (1), O. Turrini (1), M. Giovannini (1), G. Monges (1), A. Goncalves (1), M. Gilabert (1), A. Autret (1), L. Moureau-Zabotto (1), J.-R. Delpero (1), J.-L. Raoul (1) (1) Alger, ALGERIE; (2) Tizi Ouzou, ALGERIE. (1) Marseille. Introduction : Le cancer de la vésicule biliaire traité à tort par simple cholécystectomie montre un fort taux de récidive locorégionale et un faible taux de survie en cas d’invasion de la musculeuse et plus. L’indication de la cholécystectomie étant posée en général pour une pathologie bénigne lithiasique et le diagnostic redressé par l’anatomo-pathologiste. Le but de cette étude est de déterminer si la cholécystectomie première pour cancer de la vésicule biliaire découvert sur pièce opératoire classé T2 (épargnant la séreuse) altère le pronostic des patients. Matériels et Méthodes : De janvier 2001 à décembre 2012, 66 patients présentant un cancer de la vésicule biliaire et classé T2 ont bénéficié d’une résection radicale (R0) au niveau du service. Dans 24 cas (36%) le diagnostic était suspecté en préopératoire et le traitement réalisé un temps (groupe 1), et dans 42 cas (64%) le diagnostic était fait sur pièce de cholécystectomie et le traitement réalisé en deux temps (groupe 2). Ont été exclus de cette étude les patients dont le diagnostic était suspecté en préopératoire et opérés en deux temps. La résection radicale étant définie comme au minimum une bisegmentectomie IV-V associée à un curage ganglionnaire extensif. Les ganglions étaient envahis dans 7 cas (29%) dans le groupe 1 versus 14 cas (33%) dans le groupe 2. Les 2 groupes étaient comparables en termes de nombre moyen de ganglions étudiés [9.52 (3-17) dans le groupe 1 versus 9.87 (3-20) dans le groupe 2]. La voie biliaire principale a été réséquée dans 7 cas (29%) dans le groupe 1 versus 5 cas (12%) dans le groupe 2. Résultats : La mortalité opératoire globale était de 4,5% (3 cas) [1 cas (4,2%) dans le groupe 1 et 2 cas (4,8%) dans le groupe 2]. La morbidité opératoire globale était de 27% (18 cas) [8 cas (33%) dans le groupe 1 et 10 cas (24%) dans le groupe 2]. La survie globale des patients à 1 an, 3 ans et 5 ans était respectivement de 82%, 73% et 73% dans le groupe 1 et 85%, 64% et 64% dans le groupe 2. La différence entre les 2 groupes étant non significative (p = 0.65) ]. Conclusion : La découverte postopératoire d’un cancer de la vésicule biliaire classé T2 sur pièce de cholécystectomie n’altère pas le pronostic des patients réséqués R0. En revanche, la suspicion préopératoire et/ou per opératoire d’un cancer de la vésicule biliaire doit faire renoncer à la cholécystectomie et le patient orienté vers un centre expert en chirurgie hépatobiliaire pour une résection radicale en un temps. Introduction : le cancer du pancréas est une maladie sévère survenant surtout chez le sujet âgé. Les données de la littérature sont rares concernant ces patients qui sont souvent exclus des protocoles thérapeutiques. Nous rapportons ici notre expérience. Patients et Méthodes : De 1997 à 2000, 129 patients âgés de 75 à 90 ans (âge médian : 78 ans) ont été pris en charge pour adénocarcinome pancréatique. Les tumeurs touchaient la tête dans 65,1%, le corps dans 23,2% et la queue dans 11,6%. Au diagnostic, 45% des patients étaient métastatiques (M) et 55% localisés ou localement avancés (LA). Une chirurgie de dérivation a été réalisée chez 4 patients et une résection à visée curative chez 21 (16,3%) avec 16 DPC et 5 SPG. L’exérèse était R0 pour 16 cas. Sur pièce opératoire, les tumeurs étaient classées : T1 (9,5%), T2 (28,6%), T3 (47,6%), T4 (14,3%), N0 (42,8%). Résultats : Huit patients ont reçu une chimiothérapie adjuvante majoritairement par gemcitabine avec une adaptation de dose à C2 pour 60% des patients. Une chimiothérapie palliative a été réalisée chez 68% de localement avancés (Gemcitabine : 30% ; Fu-Platine : 32%) et chez 79,3% de patients métastatiques, essentiellement par Gemcitabine (71,7%). Les doses de chimiothérapie ont été réduites dès la première cure pour 44% des M et 25,8% des LA surtout du fait de l’état général, rarement pour toxicité. Un tiers des patients LA ont reçu une deuxième ligne de chimiothérapie contre 21% pour les M. Une radiothérapie a été délivrée chez 25 patients LA. 20,1% de patients n’ont reçu que des soins de support. Cinq patients sont décédés dans les 28 jours après le début de la prise en charge. Avec un suivi médian de 50,9 mois, la survie globale de la population est de 34% à 1 an et 14,6% à 2 ans (médiane : 8,1 mois). Les patients opérés à visée curative ont une survie de 95% à 1 an, 64% à 2 ans et 18,1% à 5 ans. La survie globale des patients localement avancés est de 34% à 1 an et 6% à 2 ans. Celle des patients métastatiques est de 12,3% à 1 an et 5,3% à 2 ans. Conclusion : Cette série rétrospective unicentrique d’adénocarcinomes pancréatiques du sujet âgé de plus de 75 ans ne montre pas de caractéristiques cliniques ni histopathologiques spécifiques liées à l’âge. La prise en charge primaire chirurgicale n’est pas négligeable sans mortalité précoce et plus d’un tiers des patients a pu recevoir une chimiothérapie adjuvante post-opératoire (à une dose diminuée). Leur survie est de 64% à 2 ans. Deux tiers des patients ont pu recevoir une chimiothérapie palliative à dose diminuée dans la majorité des cas. La toxicité ne semble pas être le facteur limitant mais plutôt l’état général du patient. Les données de survie semblent comparables à celle d’une population plus jeune. La cholécystectomie première grève-t-elle le pronostic des cancers de la vésicule biliaire classés T2 réséqués R0 ? Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8082 Prise en charge thérapeutique d’adénocarcinomes pancréatiques de patients de plus de 75 ans Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8286 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS P.147 COMMUNICATIONS ORALES 155 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS COMMUNICATIONS ORALES 156 P.149 P.150 R. Laugier (1), P.-H. Rolland (1), E. Gregoire (1), J. Del Grande (1), C. de Biasi (1), P. Brige (1), E. Mas (1), D. Lombardo (1) (1) Marseille. T. Walter (1), D. Tougeron (2), S. Manfredi (3), T. Lecomte (4), J.-L. Legoux (5), R. Guimbaud (6), K. Le Malicot (7), J.-Y. Scoazec (1), C. Lombard-Bohas (1), C. Lepage (7), G. Cadiot (8) Introduction : L’objectif était de réaliser l’implantation de (1) Lyon; (2) Poitiers; (3) Rennes; (4) Tours; (5) Orléans; (6) Toulouse; (7) Dijon; (8) Reims. Implantation de cancer pancréatique humain chez le porc : modèle expérimental permettant de tester de nouveaux outils de diagnostic précoce du cancer pancréatique cancers humains primitifs du pancréas (hPKc) dans l’organe autologue chez le porc afin de fournir pour l’imagerie médicale, un modèle de croissance de masses tumorales hPKc, confirmées histologiquement. Matériels et Méthodes : Des pièces d’exérèse chirurgicale hPKc, confirmées histologiquement afin de déterminer la densité de cellules malignes étaient transportées au laboratoire dans les conditions stériles des greffes d’organe ; 5 mm3 noyés dans une matrice hémostatique étaient implantés. L’implantation hPKc dans le pancréas porcin était réalisée après une laparotomie courte, haute, comportant une incision rétropéritonéale, et une suture de la plaie pancréatique (4/0 non résorbable) qui servait de marqueur de l’emplacement de la greffe. L’implantation réclame des gestes précis et rapides pour ne pas générer une pancréatite aiguë. Les contrôles d’imagerie se faisaient par échographie et scanner et étaient bimensuels. Le modèle porcin s’est révélé extrêmement réactif dans ses défenses immunitaires. Comme dans les conditions de greffes d’organes, le porc rejette spontanément toute implantation dans un délai d’un mois. La réponse immunitaire produit des pseudolymphomes (apparemment différents du « post-transplantation lymphoproliferative disorder » ) engluant la tumeur, ainsi que des réactions ganglionnaires péri-pancréatiques majeures. Après plusieurs tentatives thérapeutiques, les animaux ont finalement été placés 6h avant l’implantation sous traitement immunosuppresseur (tacrolimus et corticoïdes) et antibiotique (Penicilline-streptomycine longue durée). Les taux sanguins de tacrolimus étaient adaptés pour atteindre 15 à 20 ng/ml. Résultats : Six hPKc étaient implantés chez 6 porcs. Les prélèvements étaient réalisés à 3 mois. Le développement tumoral était confirmé par les contrôles d’anatomiepathologiques et d’immuno-histologie (cytokératines CK7, AE1-AE3 et EMA). Le développement tumoral était histologiquement infiltrant dans un premier temps. Conclusion : Le modèle créé, permet l’implantation de hPKc primitif dans le pancréas de Porc, avec une confirmation histologique de l’existence des masses tumorales. La thérapeutique immuno-suppressive est indispensable, ainsi que l’antibiothérapie au long-terme. Remerciements, financements, autres : 2013 Ce programme est une composante (WP6) du programme européen EndoTOFPET-US : Novel multimodal endoscopic probes for simultaneous PET/ultrasound imaging for imageguided interventions. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8117 Caractéristiques des 127 premiers patients avec un carcinome neuroendocrine digestif peu différencié inclus dans la cohorte nationale FFCD-GTE Introduction : Les données concernant les carcinomes neuroendocrines peu différenciés gastro-intestinaux (CNEGI) sont limitées et rétrospectives. Nous avons conduit une cohorte nationale prospective, FFCD-GTE, pour étudier les caractéristiques au diagnostic des CNE-GI et rechercher des facteurs pronostiques de la survie globale. Patients et Méthodes : Tous les patients avec un CNE-GI selon la classification OMS 2010 et un diagnostic fait après le 01/01/2010 pouvaient être inclus en utilisant un e-crf disponible en ligne (www.cepd.fr). L’analyse des données présentées ici a été effectuée sur une base datant de Mars 2013. Une relecture des prélèvements histologiques par le réseau TENpath était conseillée. Résultats : 127 patients ont été inclus par 33 centres, dont 75% avec un diagnostic fait en 2011 et 2012 : 62% étaient des hommes, d’âge médian 66 ans (23-90). Aucun CNE-GI n’était associé à un syndrome de prédisposition. Les principales localisations étaient : duodéno-pancréatique (24%), rectale (16%), gastrique (13%), œsophagienne (11%), colique (11%) et de primitif inconnu (18%). Aucune tumeur n’était localisée dans l’appendice ou l’intestin grêle. Le symptôme initial était la douleur (58%). Au diagnostic, l’état général OMS (PS) était 0-1 chez 78% des patients. La plupart des maladies était d’emblée métastatique (79%) avec un nombre médian de sites métastatiques de 2 (0-5) : foie (76%), adénopathies à distance (54%), poumon (15%), os (16%), péritoine (12%), encéphale (5%), autre (11%). Le PET scan (18F-FDG TEP) et l’Octreoscan® étaient positifs chez respectivement 46/52 (89%) et 12/20 (60%) des cas.. Les dosages sanguins médians de chromogranine A, NSE (Neuronal-Specific Enolase) et LDH (lactate déhydrogénase) étaient respectivement de 151 µg/L (27-23500), 61 µg/L (23460) et 427 U/L (145-5115). L’analyse anatomopathologique a porté sur la tumeur primitive (65%) et/ou sur une métastase (46%). 74 (58%) tumeurs étaient relues dans le cadre du réseau TENpath. La répartition petites/grandes cellules était de 40%/60%, avec une nécrose dans 76% des cas et un indice de prolifération Ki67 médian de 70% (extrêmes 15%-100%). La tumeur primitive était réséquée chez 18 (14%) patients. Une [cisplatine/étoposide dans 53/79 (67%) ou carboplatine/ étoposide dans 16/79 (20%) des cas], deux [folfiri dans 18/39 (46%) des cas] ou >2 chimiothérapies systémiques palliatives étaient administrées chez respectivement 79 (62%), 39 (31%) et 19 (15%) patients. La survie globale médiane était de 14,6 mois (IC 95% : 11,9-16,5). Une maladie métastatique (HR = 2,36, p = 0,03) et un PS >1 (HR = 2,32, p = 0,02) étaient associés à un mauvais pronostic, tandis qu’il existait une tendance non significative pour un primitif inconnu ou duodénopancréatique, un nombre de sites métastatiques >2, un CNE à petites cellules et un dosage élevé de la NSE. Conclusion : Les CNE-GI sont principalement diagnostiqués à un stade avancé. L’indice Ki67 médian (70%) était plus élevé que dans l’étude nordique. En dehors du PS et une maladie métastatique, il n’y avait pas d’autres facteurs pronostiques identifiés à ce point du recrutement. Les inclusions se poursuivent jusqu’au 31/12/2013 et les résultats actualisés sur plus de 200 patients avec la relecture TENpath seront présentés lors du congrès. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8416 Tumeurs Carcinoïdes Familiales de l’intestin grêle (TCF) : série de cas du Groupe d’étude des Tumeurs Endocrines (GTE) L. de Mestier (1), C. Fleury (1), E. Pasmant (2), T. Féron (1), H. Brixi (1), A. Murat (3), E. Baudin (4), F. Cholet (5), B. Goichot (6), C. Lombard-Bohas (7), M.-D. Diebold (1), G. Cadiot (1) (1) Reims; (2) Paris; (3) Nantes; (4) Villejuif; (5) Brest; (6) Strasbourg; (7) Lyon. Introduction : Les tumeurs carcinoïdes familiales du grêle (TCF) sont une entité rare, récemment identifiée, définie par la présence, chez au moins 2 apparentés au premier degré, d’une tumeur neuroendocrine du grêle. Elles n’ont été décrites qu’au travers de cas cliniques ou de séries épidémiologiques. L’objectif de cette étude était de recenser et de décrire les cas de TCF au sein du réseau du Groupe d’étude des Tumeurs Endocrines (GTE). Patients et Méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective des caractéristiques cliniques et anatomo-pathologiques des malades répondant aux critères de TCF, incluant la nonappartenance à tout autre syndrome oncogénétique dont la néoplasie endocrine multiple de type 1 (NEM1). Résultats : Huit familles (17 malades) ont été identifiées au sein du réseau du GTE. Il s’agissait de 9 hommes et 8 femmes, d’âge médian 58 ans (extrêmes : 30-80), suivis pendant une durée médiane de 51 mois (0-438). Il existait un antécédent d’autre cancer dans 29% des cas (sein, estomac, côlon, leucémie, et carcinoïde bronchique sans suspicion de NEM1), et en moyenne 1,6 cas d’autre cancer par famille. Il existait des métastases synchrones dans 59% des cas (n = 10), et des métastases métachrones sont apparues chez 4 autres malades. Les métastases étaient principalement hépatiques (93%). Un syndrome carcinoïde était rapporté dans 67% des cas. L’Octreoscan® était positif lorsqu’il était réalisé (n = 12). A l’examen anatomo-pathologique, l’aspect architectural et cytologique des TCF était semblable à celui des tumeurs carcinoïdes sporadiques. Les TCF étaient multiples (2-80 tumeurs) dans 50% des cas, et majoritairement de stade T4 (64%), avec invasion lymphovasculaire (77%) et périnerveuse (69%), et extension ganglionnaire (93%). Les TCF étaient toutes bien différenciées avec un indice de prolifération (Ki67) <3% dans 72% des cas (extrêmes 1-4). Certaines caractéristiques étaient fréquemment identiques au sein des apparentés d’une même famille, notamment la localisation de la tumeur principale (95%) et la multiplicité tumorale (83%). Les patients ont tous été opérés à l’exception d’un malade décédé d’occlusion. Conclusion : Il s’agit à notre connaissance de la première caractérisation de TCF en dehors de cas cliniques. En plus du caractère familial, l’âge plus jeune de 5 à 10 ans en comparaison aux malades atteints de TNE sporadiques du grêle et certaines similitudes au sein des familles, dont la localisation tumorale et le caractère multiple, sont en faveur d’une transmission héréditaire, de même que la fréquente association à d’autres cancers. Une étude génétique est en cours afin de tenter d’identifier les anomalies à l’origine de ce syndrome. Un fichier en ligne permet à tous d’inscrire des patients atteints de TCF (cohorte FFCD/GTE sur www.tnefamiliales.fr). Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8253 P.152 Satisfaction des patients sur le contrôle des symptômes liés au syndrome carcinoïde (SC) associé aux tumeurs neuroendocrines digestives au cours d’un traitement par lanréotide LP : résultats de l’étude SYMNET P. Ruszniewski (1), M.-E. Caplin (2), C. Lombard-Bohas (3), P. Niccoli (4), D. Smith (5), T. Lecomte (6), E. Baudin (7), P. Maisonobe (8), P. Atlan (8) (1) Clichy-la-Garenne; (2) Londres, GRANDE-BRETAGNE; (3) Lyon; (4) Marseille; (5) Bordeaux; (6) Tours; (7) Villejuif; (8) Boulogne-Billancourt. Introduction : Les analogues de la somatostatine sont utilisés pour réduire l’incidence et l’intensité des symptômes liés au syndrome carcinoïde (diarrhée, flushes) chez les patients atteints de tumeurs neuroendocrines (TNE). Cependant, le degré de satisfaction des patients vis à vis du traitement par analogues retard a été peu étudié. Patients et Méthodes : Lors d’une visite de routine à l’hôpital, les patients traités par lanréotide LP depuis plus de 3 mois dans 45 centres de 8 pays remplissaient des questionnaires évaluant leur satisfaction sur le contrôle de la diarrhée (critère d’évaluation principal) et des autres symptômes (échelles de Likert). Les facteurs prédictifs de satisfaction, épidémiologiques et cliniques, étaient recueillis. CT.gov : NCT01234168. Résultats : 273 patients (H : 56%, âge > 60 ans : 57%) ont été inclus après un délai moyen depuis le diagnostic de 4,4 ans. 66% des patients avaient une tumeur primitive de l’intestin grêle et 80% des métastases hépatiques. Au cours des trois mois précédant la visite, 66% avaient été opérés et 23% avaient reçu un traitement médical anti-cancéreux. La durée moyenne du traitement par lanréotide était de 21,7 mois et la posologie médiane le jour de la visite était de 120 mg/mois. 76% des patients étaient “ complètement satisfaits ” ou “ plutôt satisfaits ” du contrôle de la diarrhée. Un taux de satisfaction similaire (73%) était rapporté pour le contrôle des flushes. Le pourcentage de patients signalant un impact nul ou léger de la diarrhée sur leurs activités quotidiennes passait de 33% avant traitement à 75% sous traitement. La fréquence quotidienne des selles entre le début du traitement et la visite de contrôle passait de 4,7 à 2,6 en moyenne [95%CI : -2.5 ; -1.7]. Il existait une diminution statistiquement significative du nombre de patients signalant une diarrhée impérieuse sous traitement (de 73 à 41%), une incontinence fécale (21 à 9%) et des douleurs associées (37 à 14%) (tests appariés de McNemar, p<0,001). La présence d’une incontinence fécale avant traitement et une tumeur primitive non grêlique étaient associés à une plus grande satisfaction sur le contrôle de la diarrhée. Conclusion : Chez des patients atteints de TNE digestives porteurs d’un syndrome carcinoïde, le traitement par lanréotide permet de contrôler de manière satisfaisante et prolongée les symptômes associés au SC. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8713 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS P.151 COMMUNICATIONS ORALES 157 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS 158 P.153 Pronostic des tumeurs neuroendocrines du pancréas sporadiques non-fonctionnelles de découverte fortuite D. Birnbaum (1), S. Gaujoux (2), R. Cherif (2), S. Dokmak (2), D. Fuks (3), A. Couvelard (4), M.-P.Vullierme (2), M. Ronot (2), P. Ruszniewski (2), J. Belghiti (2), A. Sauvanet (2) (1) Marseille; (2) Clichy-la-Garenne; (3) Amiens; (4) Paris. Introduction : Les tumeurs neuroendocrines sporadiques, non-fonctionnelles du pancréas (TNEP-NF) sont de plus en plus souvent diagnostiquées de façon fortuites (TNEP fortuite). Leur résection chirurgicale est recommandée, mais reste l’objet de controverse pour celle de taille inferieure à 2 cm, dont le pronostique à long terme est mal connu. Les caractéristiques cliniques, histologiques et la survie des TNEP fortuite ont été comparées à des TEP-NF symptomatique (TEP symp) afin de mieux comprendre la biologie de ces tumeurs et d’améliorer leur prise en charge. Matériels et Méthodes : Entre 1994 et 2010, 108 patients ont été opérés d’une TNENF, non métastatique. Le diagnostic de TEP était dit fortuit en cas de patients asymptomatique ou en cas de symptômes sans lien avec la TEP. Résultats : Sur les 108 patients, 65 (61%) présentaient une TEP fortuite. Une pancréatectomie limitée (pancreatectomie mediane ou énucléation) était le plus souvent réalisée dans le groupe TEP fortuite (62% vs 30%, p = 0.001). Les TEP fortuites étaient le plus souvent de taille inférieure à 20 mm (67% vs 42%, p = 0.019), de stade T1 (62% vs 33%, p = 0.003), N0 (60% vs 44%, p = 0.008), et de grade 1 (66% vs 33%, p = 0.0006). Un patient était décédé en postopératoire immédiat dans le groupe TEP fortuite, et la morbidité postopératoire était similaire entre les 2 groupes (60% vs 65%, p = 0.59). La survie sans récidive était meilleure dans le groupe TEP fortuite (5year DFS = 91% vs 82%, p = 0.0016), sans différence sur la survie globale. Conclusion : Les TEP de découverte fortuite sont moins agressives que les TEP symptomatiques mais ne peuvent pas être considérées comme toujours bénignes. Une résection chirurgicale reste la règle dans la majorité des cas. Les patients avec une TEP fortuite sont de bons candidats pour une résection pancréatique limitée avec une excellente survie sans récidive. COMMUNICATIONS ORALES Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7850 P.154 Intérêt thérapeutique d’inhiber la voie PI3K – mTOR dans les cellules pancréatiques étoilées du cancer pancréatique pour ciblage de la réaction fibreuse pro-tumorale et chimioprotectrice C. Duluc (1), S. Moatassim (1), Y. Martineau (1), M. Chalabi (1), H. Schmid (2), M.-B. Delisle (1), B. Garmy-Susini (1), J. Guillermet-Guibert (1), S. Pyronnet (1), C. Bousquet (1) (1) Toulouse; (2) Bâle, SUISSE. Introduction : Le stroma fibrotique représente 80% de la masse tumorale dans l’adénocarcinome canalaire pancréatique (PDAC). Il est composé essentiellement de fibroblastes qui sont « activés » dans ce contexte tumoral et appelés cellules pancréatiques étoilées activées (pancreatic stellate cells, PSCa). Contrairement au PSC « normaux » résidents dans un pancréas normal, les PSCa synthétisent et sécrètent des quantités abondantes de protéines de la matrice extracellulaire et de facteurs de croissance et cytokines, qui agissent par paracrinie sur les cellules cancéreuses pancréatiques contribuant ainsi activement à la progression et à la chimiorésistance tumorale. Cibler les effets paracrines des sécrétions des PSCa sur les cellules cancéreuses pancréatiques représente donc une stratégie thérapeutique potentielle. Nous avons émis l’hypothèse que ce ciblage pourrait être envisagé par inhibition de la synthèse des protéines (traduction) dans les PSCa. Patients et Méthodes : Pour tester cette hypothèse, nous avons isolé et mis en culture (primo-cultures) des PSC « normaux » et des PSCa issus de pancréas humain (donneurs sains n = 2, et patients atteints de PDAC et opérés n = 6). Résultats : La synthèse (traduction) des protéines est activement régulée par la voie PI3K (phosphoinositide 3-kinase) - mTOR (mammalian target of rapamycin). Ainsi, nous avons démontré qu’une forte activation de la voie PI3K-mTOR, conduisant à la phosphorylation/inactivation de l’inhibiteur de la synthèse protéique 4E-BP1 et ainsi à l’augmentation du niveau de synthèse protéique, est observée dans les PSCa par rapport aux PSC. Nous avons directement corrélé l’activation de cette voie dans les PSCa avec leur capacité à produire et sécréter des facteurs chimioprotecteurs abrogeant la sensibilité aux chimiothérapies des cellules cancéreuses pancréatiques lorsque celles-ci sont mises en présence des milieux conditionnés (MC) des PSCa. Par une approche pharmacologique visant à inhiber la synthèse des protéines dans les PSCa par inhibition de la voie PI3K - mTOR (inhibiteur I), nous avons réussi à abolir les effets chimioprotecteurs médiés par les MC des PSCa et ainsi à resensibiliser les cellules cancéreuses pancréatiques aux chimiothérapies, à la fois in vitro et in vivo après co-xénogreffes des deux types cellulaires. D’autre part, nous avons identifié l’interleukine-6 (IL-6) comme facteur majoritairement sécrété par les PSCa et dont la synthèse protéique est abrogée par l’inhibiteur I (analyse du sécrétome par membrane antibody array). L’inactivation de l’IL-6 dans les MC des PSCa (Ac bloquant) diminue significativement les propriétés chimioprotectrices des MC sur les cellules cancéreuses pancréatiques, révélant l’importance de l’IL-6 dans ces effets. Conclusion : Nos résultats suggèrent donc que l’inhibition de la synthèse des protéines par inhibition de la voie PI3KmTOR dans les PSCa représente une stratégie thérapeutique prometteuse pour la prise en charge de l’adénocarcinome pancréatique canalaire par ciblage de la réaction fibreuse protumorale et chimioprotectrice. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8559 Marqueurs cliniques, biologiques et histologiques associés à la réponse à l’évérolimus dans les tumeurs neuroendocrines N. Benslama (1), J. Bollard (1), C. Roche (1), C. Vercherat (1), C. Couderc (1), V. Hervieu (1), A. Pierrot (1), C. LombardBohas (1), J.-Y. Scoazec (1), T. Walter (1) (1) Lyon. Introduction : Les tumeurs neuroendocrines (TNE) sont des tumeurs rares, mais leur incidence augmente. La majorité de ces tumeurs sont diagnostiquées à un stade métastatique et non résécable. Plusieurs traitements systémiques sont alors disponibles (chimiothérapie cytotoxique, évérolimus, sunitinib) mais ils n’ont pas été comparés entre eux, et aucun facteur prédictif de réponse à ces traitements n’est disponible. Notre objectif était d’identifier les caractéristiques cliniques et biologiques des patients, et surtout les marqueurs histologiques des tumeurs, qui pourraient orienter le clinicien dans ses choix en prédisant la réponse à l’évérolimus. Patients et Méthodes : Nous avons analysé les données de 53 patients atteints de tumeurs neuroendocrines traitées par évérolimus. Du matériel tissulaire tumoral était disponible dans 44 cas ; l’expression de p-p70S6K, une protéine effectrice de la voie mTOR, et de marqueurs de l’angiogénèse (CD34 et endogline), potentiellement activée par mTOR, a été étudiée par immunohistochimie. La réponse au traitement était évaluée selon les critères RECIST. Les variables clinico-biologiques et histologiques pronostiques de la survie sans progression (SSP) étaient identifiées en utilisant la méthode de KaplanMeier. Elles ont été également étudiées par le test de chi2 en comparant le groupe des « bons répondeurs » (SSP≥12 mois) aux « mauvais répondeurs » (SSP<6 mois). Résultats : Les tumeurs étaient d’origine pancréatique dans 75% des cas, de grade 2 dans 55%, toujours métastatiques et progressives. L’évérolimus était donné dans le cadre d’un essai clinique dans 68% des cas. La réponse objective et la stabilité tumorale étaient obtenues dans respectivement 9% et 68% des cas. La SSP et la survie globale médianes par rapport à l’initiation de l’évérolimus étaient respectivement de 8,1 et 27,5 mois. Une tumeur fonctionnelle, l’absence de métastases osseuses, une chromogranine A inférieure à 5N avant traitement étaient des facteurs significativement associés à une meilleure SSP après analyse univariée et multivariée, contrairement au grade histologique. L’apparition d’une hypercholestérolémie nécessitant un traitement était également associée à une meilleure SSP (HR 0,06, p<0,0001). L’apparition d’une lymphopénie de grade 3 était plus fréquente chez les « bons répondeurs » (p = 0,03). L’expression tumorale intense de p-p70S6 kinase était associée à une moins bonne SSP sous évérolimus (HR 2,51, p = 0,02), celle de l’endogline était plus fréquente chez les « mauvais répondeurs » (p = 0,05) et en cas de localisations métastatiques multiples (p = 0,03). Conclusion : Les marqueurs clinico-biologiques et histologiques classiques (grade tumoral, site tumoral primitif, traitements antérieurs) ne permettent pas de sélectionner un patient pour un traitement par évérolimus. La survenue d’une hypercholestérolémie ou d’une lymphopénie sont pour la première fois rapportées comme marqueurs associés à un meilleur pronostic sous évérolimus. Des études prospectives sont nécessaires pour valider ces résultats et évaluer l’intérêt de marqueurs tissulaires témoins de l’activation de la voie mTOR, comme p-p70S6K et endogline. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/7917 P.156 L’évolution à long terme des tumeurs neuroendocrines du pancréas (TNEP) associées à la maladie de von Hippel-Lindau est-elle différente de celle des TNEP sporadiques ? Une étude cas-témoins L. de Mestier (1), S. Gaujoux (2), J. Cros (2), O. Hentic (2), M.-P. Vullierme (2), A. Couvelard (3), G. Cadiot (1), A. Sauvanet (2), P. Ruszniewski (2), S. Richard (4), P. Hammel (2) (1) Reims; (2) Clichy-la-Garenne; (3) Paris; (4) Le Kremlin-Bicêtre. Introduction : Les TNEP représentent l’atteinte pancréatique la plus préoccupante dans le cadre de la maladie de von HippelLindau (VHL) du fait de leur risque évolutif. Toutefois, l’histoire naturelle de ces tumeurs ainsi que l’évolution à long terme des malades opérés pour une TNEP-VHL n’est pas connue. La taille (> 30 mm ou > 20 mm dans la tête du pancréas) représente actuellement le principal critère indiquant une résection chirurgicale. L’objectif de cette étude rétrospective était de rapporter l’évolution à long terme de malades opérés d’une TNEP-VHL et de la comparer à celle de malades opérés de TNEP sporadiques. Patients et Méthodes : De 1997 à 2013, tous les malades opérés d’une TNEP-VHL ont été inclus. La survie sans récidive (SSR) a été comparée à celle d’un groupe témoin constitué de malades opérés d’une TNEP sporadique pendant la même période, appariés selon la taille tumorale, le stade et le grade ENETS. Résultats : Vingt-trois malades (sexe féminin : 70%) ont été opérés pour une TNEP-VHL sur cette période. Parmi eux, 83% étaient également atteints d’un cancer du rein et/ou d’un phéochromocytome. La TNEP était l’unique atteinte de la maladie de VHL chez 1 malade et la seule atteinte pancréatique (absence de kyste et/ou de cystadénome séreux) chez 35% d’entre eux. L’Octréoscan® était négatif dans 43% des cas. La TNEP mesurait 33,6 ± 9,9 mm en moyenne, avait un Ki-67 moyen de 4,9 ± 5.2% et était de stade ENETS I, IIa, IIb et IIIb dans respectivement 4%, 35%, 17% et 44% des cas. Les malades des groupes témoin et VHL étaient comparables, à l’exception d’un âge médian plus élevé (54 vs. 36 ans ; p<0,0001) et de tumeurs plus rarement multiples chez les malades VHL (17% vs. 70% ; p = 0,006). La résection chirurgicale consistait principalement en une duodénopancréatectomie céphalique (61% et 48% des cas, TNE-VHL et sporadiques, respectivement) ou une splénopancréatectomie gauche (35% et 26%). Dans le but de préserver le parenchyme pancréatique, des TNE-VHL de taille infracentimétrique associées à la tumeur à réséquer ont été volontairement laissées en place chez les 11 malades VHL concernés (48%). La mortalité périopératoire était nulle dans les deux groupes. Les taux de morbidité postopératoire précoce et globale étaient de 22% vs. 57%, et 52% vs. 61%, chez les malades VHL et ceux du groupe témoin, respectivement. Après un suivi médian de 115 mois, la SSR médiane n’était pas atteinte dans le groupe VHL et était de 109 mois dans le groupe TNE sporadiques (HR 5,6 ; IC 95% [1,5-21,8] ; logrank, p = 0,013). Les taux de SSR à 5 et 10 ans étaient respectivement de 95% et 88,2% dans le groupe VHL, et de 89,2% et 46,3% dans le groupe témoin. Au cours du suivi, 5 décès sont survenus le groupe VHL (1/5 en rapport avec la TNEP, vs. 0/2 chez les témoins). Conclusion : Avec un recul médian de près de 10 ans, le taux de récidive après résection d’une TNEP-VHL était faible (12%) et la SSR était significativement supérieure à celle des malades opérés d’une TNEP sporadique. Les TNE-VHL de petite taille, souvent multiples et laissées en place chez la moitié des malades VHL n’ont pas évolué, justifiant a posteriori leur non résection pour préserver le parenchyme pancréatique. Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8210 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS P.155 COMMUNICATIONS ORALES 159 JFHOD2014 / VENDREDI 21 MARS 160 P.157 Tumeurs endocrines digestives avec carcinose péritonéale : résultats à long terme après chirurgie de cytoréduction complète C. Honoré (1), A. David (1), I. Sourrouille (1), D. Goere (1), F. Dumont (1), M. Ducreux (1), E. Baudin (1), D. Elias (1) (1) Villejuif. Introduction : Un traitement agressif des tumeurs endocrines digestives (TED) en carcinose péritonéale (CP) (associée dans la majorité des cas à d’autres sites métastatiques) n’a jamais été rapporté dans la littérature bien que la présence de ces métastases ait un impact pronostique majeur. L’objectif de cette étude était de rapporter les résultats après chirurgie de cytoréduction complète (CCRC) pour TED avec CP associée avec ou sans chimiohyperthermie intrapéritonéale (CHIP). Patients et Méthodes : Les données issues d’une base prospective monocentrique de patients pris en charge pour une TED entre 1994 et 2012 ont été rétrospectivement étudiées afin de sélectionner les patients avec CP traités par chirurgie. Résultats : Sur les 48 patients identifiés, 41 (85%) ont eu une résection macroscopiquement complète. Une CHIP a été associée chez 28 d’entre eux (entre 1994 et 2007) et 13 ont eu une CRCC seule (entre 2008 et 2012). Un traitement chirurgical simultané de métastases hépatiques (MH) a été nécessaire chez 27 (66%) patients. La mortalité postopératoire était de 2%, la morbidité de 56%. Les survies globales (SG) à 5 et 10 ans étaient respectivement de 69% et 52%. Les survies sans récidive (SSR) à 5 et 10 ans étaient de 17% et 6%. A 5 ans, les CP et MH ont respectivement récidivé dans 47% et 66% des cas. La SG n’était pas différente entre les groupes avec et sans CHIP mais la SSR était meilleure dans le groupe avec CHIP (p = 0,018), principalement à cause d’un taux moindre de récidives osseuses et pulmonaires. Conclusion : Une CRCC en cas de TED avec CP est réalisable chez la majorité des patients avec un bénéfice de survie potentiel par rapport aux données issues de la littérature. L’impact positif ou négatif de la CHIP n’a pas pu être déterminé par cette étude. COMMUNICATIONS ORALES Pour consulter ce résumé en ligne : http://www.snfge.org/resumes/8849 P.158 L’expression de la O6-méthylguanine-ADNméthyltransférase (MGMT) et l’indice Ki67 prédisent la réponse au témozolomide des tumeurs neuroendocrines bien différenciées pancréatiques (TNEBDP) J. Cros (1), O. Hentic (1), V. Rebours (1), M. Zappa (1), N. Gille (1), F. Maire (1), A. Sauvanet (1), P. Lévy (1), P. Hammel (1), P. Ruszniewski (1), A. Couvelard (2) (1) Clichy-la-Garenne; (2) Paris. Introduction : Le témozolomide (TEM) est une chimiothérapie orale utilisée dans le traitement des TNE digestives ; il permet notamment d’obtenir des taux significatifs de réponses objectives dans les TNE pancréatiques. Le déficit tumoral en MGMT semble être corrélé à une meilleure efficacité de ce traitement. La méthylation du promoteur de la MGMT est associée à une survie prolongée dans les tumeurs gliales traitées par TEM. Buts : Evaluer l’expression de la MGMT et la méthylation de son promoteur comme facteurs prédictifs de la réponse tumorale au TEM dans une série monocentrique de TNEBDP. Patients et Méthodes : Tous les patients présentant une TNEBDP avancée et traités par chimiothérapie comportant du TEM (TEM seul ou TEM-capécitabine (CAP) ) entre 2006 et 2012 étaient inclus. L’efficacité du traitement après analyse de la meilleure réponse tumorale était évaluée selon les critères RECIST. Les patients étaient classés en répondeurs en cas de réponse objective et non répondeurs en cas de stabilité ou progression tumorale. L’expression nucléaire de la MGMT était étudiée par immunohistochimie (IHC). Le score d’expression de la MGMT prenait en compte l’intensité et le % de cellules marquées (intensité 0/négative ; 1/faible ; 2/ modérée ; 3/forte multipliée par le % de cellules marquées ; 0 à 300). La méthylation du promoteur de la MGMT était évaluée par pyroséquençage et corrélée à l’expression en IHC. L’expression du Ki67 et le grade tumoral étaient évalués selon les recommandations de la classification OMS 2010. L’association de ces critères avec la meilleure réponse radiologique et la survie sans progression (SSP) était testée. Résultats : 43 patients (21 hommes, 58 ans (27-84) ) avec une TNEBDP grade 1 (6 pts) ou 2 (37 pts) étaient traités par TEM (28pts) ou TEM+CAP (15pts). Une réponse objective, stabilité et progression tumorale étaient observées chez 17 (40%), 18 (42%) et 8 pts (18%), respectivement. Le score médian de la M
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