208933 L’hebdo qui parle aux Toulousains Photos : Cyril Fourquet-IAE/ Daniel Avril-UTM 2 METIERS &FORMATION l l METIERS . &FORMATION (SOMMAIRE Les prochains rendez-vous formation dans vOS journaUX 20 mars 26 juin 20 novembre Comment trouver sa voie vers l’emploi EN VENTE chez votre marchand de journaux Répondre aux attentes. Les Français seraient-ils à ce point dépressifs ? Au point de justifier la formation de plus de 4500 étudiants en psychologie rien qu’à Toulouse... C’est plus de 10% du nombre actuel de psychologues dans toute la France. En attendant le retour de la croissance, et devant l’ampleur du chômage des jeunes - près de 25% - on pourrait aussi former des conseillers d’orientation selon les dires de plusieurs patrons. Car pendant qu’un étudiant prolonge ses études dans l’angoisse d’intégrer le marché de l’emploi, et de rejoindre la longue file du Pôle Emploi, des employeurs sont à la peine pour recruter des profils répondant à leurs besoins. Des besoins qui nécessitent parfois des compétences techniques que l’on maîtrise après une courte formation. Chaudronnier, ajusteur, monteur... Des chefs d’entreprise sont prêts à financer eux-mêmes la formation d’anciens salariés en reconversion professionnelle, histoire de dénicher l’oiseau rare. (Fotolia - ©Baillou) n Président et directeur de la publication : Dominique Billard nPrincipal associé : La Presse Régionale S.A. ISSN 0750-3970 Voix du Midi CPPAP 0114C8217 ISNN 1766-6856. n Imprimé par : Imprimerie Rotimpres Ayguaviva (Girona, Espagne) La Voix du Cantal CPPAP 1115C83903 1148-4764 L’hebdo qui parle auxISNN LaToulousains Vie Quercynoise CPPAP 1118C83902 Hugues-Olivier Dumez L’actualité Ce qui va changer en 2014 •p4à6 s’informer Le marché de l’emploi à la loupe • L’interview d’Alain Di Crescenzo, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Toulouse • Ce qu’attendent les recruteurs ! • La place des femmes dans l’entreprise DR • p 8 à 14 se projeter Les métiers de demain • Les nouveaux métiers de l’agroalimentaire • Vous avez un projet, la TIC Valley vous aide à créer l’entreprise • p 36 à 39 s’identifier Huit portraits de jeunes diplômés déjà au travail • p 24 à 34 Assystem n Date du dépôt légal : A parution 210051 (Fotolia ©alphaspirit) Supplément gratuit avec nos éditions du jeudi 20 février 2014 Edité par La Société d’Edition de la Presse Régionale n S.A. constituée le 26 mai 1899 au capital de 357 500 euros n Inscrite au RCS sous le N° 570 801 662. Adresse : 28, rue Théron de Montaugé B.P. 72137 n Tél. : 05 61 99 44 44 Fax : 05 61 99 26 00 C’est pourquoi nous avons choisi de mettre en lumière ces formations qui répondent aux attentes des recruteurs. Celles, bien sûr, qui proposent l’alternance ou l’apprentissage. Mais aussi celles qui renforcent les partenariats à l’étranger permettant aux jeunes de faire face à la mondialisation. Sans parler de celles qui intègrent les chefs d’entreprise dans leurs réflexions pédagogiques afin d’être au cœur des problématiques du marché. Pourquoi pas en faisant appel aux intervenants extérieurs, issus de ce monde - parfois décrié - de l’entreprise. Histoire de dispenser des cours où la pratique compte autant que la théorie. Une série de huit portraits de jeunes diplômés qui viennent de trouver un travail complète ce supplément Métiers&Formations. Ces derniers n’ont connu aucune difficulté pour emprunter le chemin du marché de l’emploi. Autant dire une bouffée d’oxygène en ces temps de morosité. s’orienter Des formations qui répondent aux besoins du marché • Quand la fac concurrence les meilleures écoles de commerce • Ingénieurs, biologistes, informaticiens... ils choisissent l’Université ! • Université et entreprise, la fin d’un antagonisme • Une formation intégrée à l’entreprise : reportage au lycée Airbus • p 15 à 22 3 METIERS l’actualité l METIERS &FORMATION 5 Ce qui va cha nger en 2014 ! 5 > Déménagement à la rentrée 2016 Sciences Po Toulouse va s'installer Quai Saint-Pierre, face à la Garonne, à la rentrée 2016. Actuellement situé rue des Puits Creusés, l'établissement déménage dans de futurs locaux de plus de 4000 m². « Ce nouveau bâtiment se composera d’espaces de travail modernes, de nombreuses salles de classes et de travail, trois amphithéâtres de grande capacité, d’équipements de hautetechnologie mais aussi un cadre appréciable avec une vue exceptionnelle sur la Garonne », décrit l'IEP de Toulouse. > Lancement d’un statut d’étudiant-entrepreneur L’Institut national polytechnique (INP) de Toulouse vient de créer un statut d’étudiant-entrepreneur destiné aux étudiants voulant développer leur projet de création d’entreprise. Les élèves sélectionnés continueront leurs études tout en avançant sur leur projet d’entreprise. Leur emploi du temps sera aménagé et ils pourront bénéficier d’un an supplémentaire pour effectuer leur cursus et pour obtenir leur diplôme. « Le statut d’étudiant-entrepreneur correspond à une initiative porteuse d’avenir, souligne Olivier Simonin, président de l’INP Toulouse. Il répond à une demande émergente des étudiants, de plus en plus nombreux à porter un projet de création d’entreprise avant même la fin de leur cursus ». Chaque élève entrepreneur bénéficiera d’un suivi personnalisé par un tuteur, issu soit du GIPI (Club d’innovation pour l’industrie de Midi-Pyrénées), soit de la Cantine numérique, soit d’une association des diplômés de l’INP Toulouse. Ils auront aussi un accès privilégié à toutes les infrastructures et aux laboratoires de recherche de l’INP Toulouse qui regroupe sept grandes écoles : • ENSAT (École nationale supérieure agronomique de Toulouse) •ENSEEIHT (École nationale supérieure d’électrotechnique, d’électronique, d’informatique, d’hydraulique et des télécommunications) • ENSIACET (École nationale supérieure des ingénieurs en arts chimiques et technologiques) • ENIT (École nationale d’ingénieurs de Tarbes) • ENM (École nationale de la météorologie) • EI Purpan (École d’ingénieurs de Purpan) • ENVT (École nationale vétérinaire de Toulouse) 3 4 École d’ingénieurs Isis de Castres > Une formation en partenariat avec l’Insa Toulouse L’école d’ingénieurs Isis de Castres, spécialisée dans l’informatique et les systèmes d’information pour la santé, lance à la rentrée 2014 un cycle de formation en 5 ans dans le cadre d’un partenariat avec l’Institut national des sciences appliquées (INSA). Lycée ToulouseLautrec d’Albi > Ouverture d’un BTS Tourisme Le lycée professionnel Toulouse-Lautrec, à Albi (Tarn), ouvre à la rentrée 2014 un BTS Tourisme. Les futurs candidats pourront recevoir toutes les informations nécessaires à l’occasion de la journée portes ouvertes de l’établissement, le samedi 22 mars 2014 (8h30-13h30). 210063 2 Institut national polytechnique (INP) de Toulouse Université catholique de Toulouse (UCT) > Nouvelle Licence de droit, parcours Science Politique L’Université catholique de Toulouse (UCT) lance une nouvelle Licence en droit, parcours Science Politique. Il s’agit d’un diplôme reconnu par l’État, en convention avec l’Université Toulouse 1 Capitole. Cette formation permet notamment de préparer aux concours commun des IEP (Institut d’études politiques) tout en disposant d’enseignements juridiques. DR Institut d'études politiques (IEP) de Toulouse DR 1 &FORMATION l l’actualité DR 4 &FORMATION l l’actualité LYCÉE DES MÉTIERS SAINT JOSEPH Toulouse School of Economics (TSE) Principes fondamentaux de l’économie et de la gestion, sciences économiques et sociales, création et activités artistiques (arts du spectacle), littérature et société, méthodes pratiques et scientifiques, santé et social. Options facultatives Théâtre - EPS - Arts Plastiques TECHNOLOGIQUE 1ère et Terminale S.T.S.S. (sciences et technologies sanitaires et sociales) TSE METIERS DE LA SANTE ET DU BIEN ÊTRE 7 BAC Pro Santé Social Accompagnement, Soins et Services à la Personne (Anciennement BEP Carrières Sanitaires et Sociales) CAP petite enfance en 1 an Après un BEP sanitaire, BEPA ou CAP LYCEE DES METIERS DE L’HOTELLERIE 3ème Préparation Professionnelle Hôtelière CAP BAC PRO Cuisine et Service et Commercialisation en restaurant (option Marine) CAP Serveur en Brasserie Café Nouvelle Formation à la rentrée BAC Technologique Hôtelier Mention Complémentaire : Accueil Réception (accessible après un Bac Général) - Sommellerie - Pâtisserie en dessert de Restaurant LYCEE POLYVALENT INDUSTRIEL Bac Pro en 3 ans • Commerce ENSEIGNEMENT SUPERIEUR de 9h à 16h TBS 2nde Générale Bac ES METIERS DE LA VENTE SECTION EUROPEENNE ANGLAIS PORTES OUVERTES Samedi 12 avril 2014 TBS LYCEE GENERAL Filière BOIS CAP - BAC PRO Agenceur Menuiserie Constructeur Habitat Bois Filière MECANIQUE AGRICOLE CAP - BAC PRO Maintenance Agricole Filière ELECTRONIQUE NUMÉRIQUE BAC PRO SEN Filière CARROSSERIE (Systèmes Electroniques Numériques) CAP Carrosserie et Peinture • CAP Esthétique, Cosmétique, Parfumerie • BAC PRO Esthétique, Cosmétique, Parfumerie • BTS Métiers de l’Esthétique, Cosmétique et Parfumerie > Création d’un double diplôme en droit et gestion L’Université Toulouse 1 Capitole ouvre à la rentrée 2014 un nouveau cursus de trois ans pour permettre aux étudiants de valider en même temps deux licences (droit et gestion) afin de suivre le Master 1 de son choix, à l’IAE (Institut d’administration des entreprises) ou à la faculté de droit. Toulouse Business School (TBS) > L’école de commerce veut diversifier ses recrutements Dès 2014, le concours d’accès à la première année du programme Grande école sera ouvert aux étudiants de Bac+2 issus de formations universitaires, d’IUT et de BTS. Anciennement dénommée École supérieure de commerce (ESC), TBS prévoit 50 places en plus des 405 places attribuées aux étudiants de classes préparatoires. Cette nouvelle voie d’accès au Programme Grande école prendra la forme d’un concours d’entrée spécifique, adapté à la formation initiale de ce nouveau public. Au menu de ce nouveau concours, des épreuves écrites d’admissibilité, telles que le test TAGE 2, traditionnellement adopté par les écoles de commerce, et un test d’anglais. S’ensuit un entretien individuel de motivation ainsi que deux oraux de langues. Classe bilangue 3ème préparation professionnelle Enseignements d’exploration : > De nouveaux locaux au cœur de Toulouse L’école d’économie de Toulouse, située dans les locaux de l’ancienne Manufacture des tabacs, face au canal de Brienne, s’agrandit. D’ici l’été 2015, un imposant bâtiment de 11000 m2 sur 7 niveaux sortira de terre à quelques mètres de la place Saint-Pierre. Entièrement dédiés à la recherche, les nouveaux locaux abriteront, à partir de janvier 2016, plus de 150 chercheurs et enseignants-chercheurs de la Toulouse School of Economics et du laboratoire d’excellence IAST (Institut for Advanced Study in Toulouse) dirigé par l’économiste Jean Tirole. Université Toulouse 1 Capitole 8 COLLEGE 2nde ,1ère et Terminale ES, L, S Section européenne Anglais 208623 6 La richesse d’un ensemble scolaire De formations adaptées pour tous les jeunes vers des métiers d’avenir. La passion des métiers au service des jeunes ENSEIGNEMENT GENERAL DR Grandir par le vivre ensemble Des parcours de réussite pour tous ons Internats filles et garç Lycée Privé Saint Joseph 1 AV. T. Roussel - 48 100 MARVEJOLS Tél. 04 66 32 02 40 - Fax 04 66 32 30 45 mail : [email protected] www.lyceesaintjoseph.com Mise à Niveau BTS A (mercatique et gestion /hébergement) BTS B (art de la table et cuisine) BTS Technicien Service en Maintenance Agricole BTS Système Construction Habitat Bois MINI STAGE D’ORIENTATION dans toutes ces formations 208625 Ce qui va changer en 2014 ! FORMATION GENERALE TECHNOLOGIQUE PROFESSIONNELLE 143542 METIERS TSE 6 Tél : 04.66.31.00.99 Email : [email protected] Site : www.lycee-sacre-coeur.fr METIERS > s’i &FORMATION l s’informer s’informer l ou l a l à i o l p m e l’ e d é nformer : le march Rendez-vous à la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Toulouse le 21 février prochain. Au cœur du Palais consulaire (2, rue d’Alsace-Lorraine), la CCI organise la Nuit de l’orientation à destination des collégiens, lycéens et étudiants. De 17h à 22h, environ 150 métiers seront présentés dans des secteurs variés, là où les entreprises peinent à trouver les compétences dont elles ont besoin pour leur développement. Trois conférences seront également proposées sur les réseaux sociaux (à 18h30), sur les métiers de la vente, du commerce et de la distribution (à 19h30) et sur l’alternance et l’apprentissage (à 20h30). David Bécus Dominique Delpoux Petit-fils de pêcheur sur le port de Marseille, fils d’ouvrier, Alain Di Crescenzo veut croire en la méritocratie. Fort de son expérience personnelle, le président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Toulouse, également PDG du groupe coté en bourse IGE+XAO, mène des actions concrètes en faveur de l’orientation des jeunes. `` Pour autant, le taux de chômage des jeunes est très élevé… La principale difficulté des jeunes aujourd’hui, c’est le chômage de masse. Un pays développé comme la France ne peut se permettre d’avoir un taux de chômage des jeunes autour de 25 %. C’est un échec retentissant pour le pays. Un nombre trop important de jeunes issus de filières que l’on sait bouchées se retrouvent fatalement au chômage. A l’inverse, certains secteurs peinent à recruter, en particulier dans les métiers manuels. Il devrait y avoir plus de liens entre l’entreprise et le système éducatif, et ce dès le collège : des choix d’orientation se font dès la troisième. `` Comment expliquer cette pénurie de maind’œuvre dont vous parlez ? Nous avons un réel problème d’inadéquation entre les formations proposées et le marché du travail. Il est déjà trop tard lorsqu’on constate la pénurie. Que se passe-t-il lorsqu’une entreprise ne trouve pas de bons candidats au poste ? Dans le meilleur des cas, elle sous-traite à une entreprise locale ou nationale qui peut lui fournir la prestation. Et dans le pire des cas, l’activité est transférée à l’étranger. Je n’ai rien contre les entreprises étrangères mais il est quand même regrettable de perdre des gisements d’emplois car on n’a pas su adapter l’offre et la demande. Les formations doivent correspondront aux besoins des entreprises. `` Comment la CCI peut-elle intervenir ? A la CCI de Toulouse, nous avons lancé un comité afin de réunir les principaux employeurs pour qu’ils évoquent les besoins à plus long terme. On s’aperçoit seulement maintenant que l’activité dans l’ingénierie, par exemple, va un peu diminuer. Et que les besoins pour piloter les chaînes de production vont augmenter. Notre idée est de réaliser une cartographie régionale des projections de recrutements d’ici cinq ans. `` Par ailleurs, la CCI est à l’initiative de la Nuit de l’orientation. En quoi cela consiste-t-il ? Sont présentés uniquement les métiers dont les débouchés existent. Environ 150 métiers sont représentés lors de l’événement. Lancée au niveau national, la Nuit de l’orientation permet aux jeunes de réfléchir sur la fonction qu’ils pourraient exercer plus tard. L’année dernière, pour la deuxième édition, nous avons accueilli environ 2400 personnes. Ces jeunes sont principalement des lycéens se posant des questions sur l’entreprise. Ils ont souvent cette image terrible renvoyée dans les médias lors de scandales, de fermetures d’usines, de piquets de grève. Difficile de faire rêver la jeunesse avec cette image… `` En tant que PDG, les mesures annoncées en ce début d’année par le président François Hollande dans le pacte de responsabilité peuvent-elles vous inciter à recruter ? Une mesure incitative ne peut gouverner une entreprise. Vous imaginez, a contrario, si une société licenciait demain après l’annonce de suppression des aides aux entreprises ? Ce n’est pas possible. Plutôt que de prendre des engagements sur les créations d’emploi, les entreprises pourraient s’engager sur les contrats de professionnalisation afin de développer l’alternance et l’apprentissage. Si quelque chose doit être imposé aux entreprises, c’est sur ce sujet. L’allégement des charges sur les entreprises pourrait déboucher sur un quota d’alternance à respecter. Recueilli par Hugues-Olivier Dumez 210064 `` Votre réussite professionnelle pourrait-elle être possible aujourd’hui ? Mon parcours est un peu chaotique, étant donné que je ne voulais pas faire d’études… Mes parents m’y ont forcé ! Et c’est à la suite d’un accident de moto à 17 ans que j’ai dû abandonner l’idée d’être professeur d’éducation physique. Étant bon en mathématiques, j’avais la possibilité de rejoindre une école d’ingénieurs (NDLR : Alain Di Crescenzo est diplômé de l’École nationale supérieure d’arts et métiers). Issu moi-même d’un milieu modeste, je souhaite mettre en exergue la démocratisation de l’enseignement dans ce pays ! Cette gratuité des études supérieures est une chance extraordinaire et c’est une spécificité française. 9 Une nuit pour réfléchir à son avenir « Renforcer les liens entre l’entreprise et le système éducatif » “ &FORMATION pe Alain Di Crescenzo, CCI Toulouse `` Quel premier conseil donneriez-vous aux lycéens ? De faire d’abord ce qui leur plaît ! Il ne faut pas rêver, on passe l’essentiel de sa vie au travail. A mon avis, on devient malheureux si le travail est uniquement effectué par une motivation alimentaire. J’estime qu’il vaut mieux travailler deux heures de plus et être motivé plutôt que de regarder l’horloge tourner. METIERS 208940 8 10 METIERS &FORMATION l s’informer s’informer l METIERS &FORMATION 11 Ce que veulent les recruteurs Liebherr-Aerospace Toulouse Près d’une centaine d’emplois vont être créés chez Liebherr-Aerospace Toulouse SAS, entreprise leader dans les systèmes embarqués. A la tête des ressources humaines, Jérôme Noyer détaille les postes à pourvoir, sans omettre de donner ses conseils aux futurs candidats. fiche entreprise Société du groupe familial Liebherr (37 800 salariés et 9,1 milliards d’euros de chiffre d’affaires), l’entreprise LiebherrAerospace Toulouse SAS est spécialisée dans les systèmes d’air pour l’aéronautique. Elle emploie 1200 salariés à Toulouse et à Campsas (Tarn-et-Garonne) et enregistre un chiffre d’affaires de 420 millions d’euros. L’entreprise est fournisseur de premier rang pour les avionneurs (Airbus, ATR, Boeing, Bombardier, Dassault, Embraer, Sukhoï,…) et assure la maintenance d’environ 300 compagnies aériennes. `` Combien d’emplois la société prévoit-elle en 2014 ? Nous tablons sur une centaine de créations d’emploi d’ici quatre ans, soit environ 25 nouveaux postes chaque année. Pour atteindre un effectif proche des 1 300 salariés en 2017, nous devons recruter entre 50 et 70 personnes par an afin de pallier les départs (NDLR : retraite, démission, licenciement), tout en renforçant les équipes. `` Quels sont les postes à pourvoir ? Majoritairement des métiers de production et de support à la production. Les deux tiers de nos recrutements porteront sur des métiers aujourd’hui en tension, à savoir les postes de monteur-mécanicien, d’usineur-ajusteur, de chaudronnier-soudeur, de préparateur-méthode et d’ordonnancement. On peut dire que les recrutements seront réguliers, même au-delà de 2017. C’est pourquoi les filières de formation initiale à ces métiers doivent être défendues et promues. Nous devons aussi amener vers nos métiers des personnes qui ne s’y destinaient pas. En collaboration avec notre branche professionnelle et le Pôle Emploi, nous formons des demandeurs d’emploi dans le cadre de la méthode de recrutement par les habiletés. Nous avons ainsi embauché l’an passé quatre personnes en reconversion professionnelle. `` Qu’en est-il des fonctions supports ? Le dernier tiers des recrutements devrait permettre de renforcer le support commercial avec les métiers de technicien administration des ventes et les métiers d’ingénieurs d’affaires. Ces derniers, de profil ingénieur et/ou commerce-gestion sont l’interface avec nos clients sur les activités de première monte auprès des avionneurs ou de maintenance auprès des compagnies aériennes. Des renforts sont aussi à prévoir dans les achats. Une fonction stratégique pour un sous-traitant de premier rang puisque notre volume d’achat représente plus de 60 % de notre chiffre d’affaires. Enfin, nous sommes régulièrement à la recherche de qualiticiens (NDLR : là pour garantir la qualité des produits fabriqués) et de spécialistes des systèmes d’information. `` Quels conseils donneriez-vous avant l’entretien d’embauche ? Le minimum est déjà de s’intéresser à l’entreprise et au poste. Cette candidature doit être cohérente au regard de votre parcours et de votre projet professionnel. On doit percevoir le chemin qui vous a conduit à nous. Un entretien de recrutement n’est pas un exercice de séduction. C’est une rencontre entre le besoin d’une entreprise et le profil d’un candidat. C’est pourquoi nous présentons le poste tel qu’il est ! Réciproquement, le candidat est dans un exercice de vérité, d’authenticité et de lucidité pour donner les meilleures informations sur son profil et son projet professionnel. Dans l’industrie aéronautique, nous sommes dans une relation plutôt équilibrée entre le recruteur et le candidat. Les ouvriers qualifiés, les techniciens ou les ingénieurs ont souvent plusieurs propositions d’embauche, c’est donc un « vrai choix » que fait le candidat en nous rejoignant. `` Combien d’entretiens faut-il passer avant d’intégrer votre entreprise ? Une première sélection a lieu par l’intermédiaire d’un cabinet de recrutement pour les postes d’ingénieurs. Au-delà de ce regard externe à l’entreprise, trois autres entretiens complètent le processus de recrutement. Le candidat rencontre les responsables hiérarchiques et les ressources humaines. `` Le secteur aéronautique est en très bonne santé, en témoigne le carnet de commandes des avionneurs. Au point d’inciter de jeunes lycéens à intégrer le marché du travail après le bac professionnel. La fin précoce des études n’est-elle pas risquée sur le long terme ? Les métiers de production sont-ils pérennes malgré l’arrivée de nouveaux concurrents sur le marché ? Avec une visibilité à dix ans, nous sommes effectivement dans l’un des secteurs industriels les plus dynamiques. Il y a un co-leadership entre l’Europe et l’Amérique du Nord. Mais il ne faut pas sousestimer des acteurs historiques (Russie) ou émergents (Brésil, Chine, Inde) très ambitieux. Tout est une question de confiance quant à la perfor- `` Quelles sont les perspectives de carrière d’un ouvrier qualifié ? J’ai en tête le parcours d’un monteur-mécanicien, titulaire d’un bac professionnel, ayant rejoint l’entreprise en 2000 au sein de notre atelier de réparation. Il a saisi l’opportunité d’une demande de renfort technique opérationnel pendant quelques mois pour notre station de réparation à Singapour. `` Combien gagne un salarié chez Liebherr-Aerospace Toulouse ? Un ouvrier qualifié débutant démarre chez nous à 23 500 euros bruts par an. C’est de l’ordre de 25 000 euros pour un technicien débutant et de 33 500 euros pour un cadre. S’y ajoutent des rémunérations complémentaires telles que les primes de nuit ou des participations à la performance économique de l’entreprise. `` Quel jugement portez-vous sur les formations ? La situation a changé. Industrie et monde de l’éducation se connaissent mieux et collaborent davantage. De manière globale, le regard de la société sur l’industrie a changé. Chacun prend conscience qu’un pays qui défend et développe son industrie est un pays qui prépare l’avenir. Un autre signe positif est la féminisation de métiers Liebherr-Aerospace Toulouse “ « L’entretien n’est pas un exercice de séduction » Il a pratiqué au quotidien l’anglais, la langue de l’aéronautique. A son retour, un poste de préparateur Méthodes lui a été confié. Et depuis quelques jours, il a pris des responsabilités d’encadrement à la tête d’une équipe d’une vingtaine de monteurs. 208931 Jérôme Noyer, DRH de Liebherr-Aerospace Toulouse SAS mance de nos entreprises. Si nous sommes capables de garder une industrie aéronautique compétitive, nous conserverons notre avance. Cela passe notamment par l’avance technologique, c’est-àdire par des efforts constants en R & D (Recherche et Développement) mais aussi par une bonne combinaison entre ingénierie et production. Nos défis actuels sont, d’une part de maîtriser nos coûts de développement, d’autre part de livrer en temps et en heure avec le niveau de qualité attendu par nos clients. Par conséquent, il y a de très belles carrières à faire dans les métiers de production. Et puis tout ne s’arrête pas à la formation initiale et au premier poste. Nous proposons de la formation professionnelle à nos salariés afin d’évoluer dans l’entreprise et au sein du groupe Liebherr. &FORMATION l s’informer Ce que veulent les recruteurs “ METIERS &FORMATION 13 Ce que veulent les recruteurs Les conseils de Christophe Dubouloz dirigeant d’une société de conseils en recrutement ``Quels sont vos liens avec le monde de l’enseignement ? Nous avons signé près d’une vingtaine de nouveaux contrats d’apprentissage en septembre dernier. C’est au total une cinquantaine de jeunes alternants ou thésards qui se forment dans l’entreprise, de l’apprenti chaudronnier à l’ingénieur. Par ailleurs, nous accueillons 150 stagiaires par an, dont des stages de découverte en troisième. D’importants efforts sont donc déployés pour se rapprocher des lycées professionnels et des écoles. Nous ouvrons chaque année les portes de l’entreprise à une classe de lycée professionnel que nous parrainons. Des visites d’entreprise sont aussi organisées pour les éco- Liebherr-Aerospace Toulouse jusqu’alors exercés par les hommes dans les ateliers de fabrication. Par ailleurs, nous avons en France, particulièrement à Toulouse, de très bonnes écoles d’ingénieurs. De son côté, le monde universitaire a aussi un réel savoir-faire dans plusieurs domaines techniques. Enfin, le dispositif de formation répond et s’adapte aux besoins des entreprises au travers de l’alternance et de l’apprentissage. C’est une autre voie d’excellence qui prépare les jeunes avec un fort d’insertion professionnel. 209501 louse ace Tou -Aerosp Liebherr s’informer l les d’ingénieurs et nous participons aux actions de la branche professionnelle, par exemple « Bravo l’industrie ». Enfin, nous menons une réflexion pour nous doter d’un centre de formation afin de partager le savoir-faire de nos salariés au sein de l’entreprise. `` Et quels sont vos liens avec le monde de la recherche ? Nous consacrons 20 % du chiffre d’affaires aux activités de R & D. L’un des directeurs généraux de la division aéronautique et ferroviaire, André Benhamou, est aussi vice-président du pôle de compétitivité Aerospace Valley. Nous sommes membres fondateurs de l’IRT (Institut de recherche technologique) Saint-Exupéry, dédié à l’aéronautique, à l’espace et aux systèmes embarqués. Toulouse est un bassin d’emplois très dynamique concernant la R & D en aéronautique. L’idée est de mutualiser avec d’autres grands acteurs de l’aéronautique nos moyens humains et industriels pour être en pointe sur l’avion de demain. `` La fin des programmes de développement de l’A350 suscite l’inquiétude des sous-traitants spécialisés dans l’ingénierie. Votre activité de recherche et développement va-t-elle être impactée ? Environ 300 collaborateurs se consacrent à la R & D. Nous allons en effet stabiliser nos effectifs dans le domaine de la conception et de l’ingénierie, tout en continuant de recruter de manière ciblée sur des compétences qui nous permettront d’être à la pointe des nouvelles technologies : l’avion plus « vert » et plus électrique. Nous avons assuré ces dernières années le développement de nombreux nouveaux programmes (NDRL : A320neo, Comac 919, SSJ100, Augusta169). Progressivement, les programmes entrent en service et il y a pour l’heure peu de programmes majeurs annoncés par les avionneurs d’ici 2017-2018. Par conséquent, le recours aux prestations, assurées par plus d’une centaine de collaborateurs de nos prestataires d’ingénierie, va progressivement diminuer. C’est une situation qui est partagée sur le bassin d’emploi toulousain. Des solutions semblent s’esquisser pour préserver autant que possible le potentiel de R & D de notre région. L’une d’elle est de se consacrer à l’optimisation des programmes en service. Recueilli par Hugues-Olivier Dumez pour postuler Du jeune diplômé au candidat expérimenté à la recherche d’un nouveau défi professionnel, Liebherr Aerospace Toulouse permet de postuler en adressant curriculum vitae et lettre de motivation par mail (recrutement@ liebherr.com) ou par courrier (Liebherr Aerospace Toulouse – Direction des ressources humaines – 408, avenue des États-Unis BP 52016 – 31016 Toulouse cedex 2). La société accueille aussi des stagiaires et des contrats de formation en alternance. « Cibler aussi les petites entreprises ! » `` Quelles sont les entreprises qui recrutent ? L’emploi résiste un peu mieux dans le SudOuest du fait de l’aéronautique mais aussi de la présence de pôles dynamiques dans la santé, l’agroalimentaire ou l’ingénierie. Le marché de l’emploi comporte toutefois quelques paradoxes. Plusieurs PME locales, dans le Lot ou le Tarn par exemple, témoignent de réelles difficultés à recruter. De manière générale, les candidats à l’embauche privilégient les grands groupes capables de communiquer par l’intermédiaire de vastes compagnes de recrutements. Contrairement aux PME, il s’agit bien souvent de remplacement de départs et non de pures créations d’emploi. Le premier conseil que je donne aux jeunes diplômés est donc de cibler aussi les petites entreprises ! Trop souvent, les jeunes sont formatés pour intégrer les grands groupes. Désireux de travailler en autonomie et d’accéder rapidement aux responsabilités, ils prendraient davantage de plaisir en exerçant leurs talents dans une plus petite structure. `` Vers quelles formations s’orienter ? Avant de parler de formation, il faut d’abord se poser la question du projet professionnel : qu’est-ce que j’ai envie de faire ? Vous aurez la possibilité d’exercer plusieurs métiers au cours de votre carrière et cela dans différents domaines. Donc à moins de vouloir devenir ingénieur dans l’industrie aéronautique, il ne faut pas se focaliser sur une voie unique mais privilégier une formation généraliste et pluridisciplinaire. Parmi les profils recherchés, l’ouverture à l’international est également fondamentale. C’est une formidable carte de visite et il est plus aisé de partir à l’étranger lorsqu’on est jeune… `` Le clivage entre l’Université et les Écoles demeure-t-il pertinent ? Les recruteurs ont encore tendance à valoriser davantage les diplômés d’écoles d’ingénieurs ou de commerce. Mais cela évolue de manière significative car d’autres critères prennent une place importante, en particulier les stages effectués et les engagements associatifs. Si l’école conserve encore un peu d’avance en termes d’image, l’Université peut être beaucoup plus formatrice car l’étudiant est moins encadré et doit apprendre l’autonomie. `` Quelle est aujourd’hui la valeur du diplôme ? C’est une clé d’entrée, c’est tout. Le diplôme est l’assurance d’une certaine qualité de formation des jeunes même s’il arrive parfois d’être un peu surpris… De riches expériences de stages en entreprise doivent nécessairement accompagner l’acquisition du diplôme. Par ailleurs, il est encore possible de monter les échelons dans l’entreprise sans diplôme, en simple autodidacte. Heureusement ! `` En quoi le réseau est-il important ? On doit être dans les réseaux à n’importe quel âge ! C’est une corde de plus à son arc. Vos rencontres lors des forums de l’emploi ou votre investissement dans une association étudiante sont autant d’opportunités pour se faire repérer. Un grand nombre de postes se pourvoient aujourd’hui par le bouche à oreille… `` Quels conseils donneriez-vous pour un entretien ? Renseignez-vous sur l’entreprise dans laquelle vous candidatez. L’entretien se prépare et nécessite des entraînements afin de répondre à une question essentielle : qu’allez-vous apporter à l’entreprise ? Vous pourrez ainsi vous distinguer en mettant en valeur votre parcours. Les jeunes candidats ne savent pas toujours valoriser leurs engagements divers et variés dans le domaine associatif ou humanitaire, par exemple. Il n’y a pas que les études… L’entreprise recrute aussi une personnalité et un potentiel. `` A contrario, que faut-il éviter ? Avant de vendre son background, il faut d’abord écouter ce qui intéresse le recruteur. Nous sommes dans une démarche commerciale. On vient promouvoir son profil tandis que l’entreprise, de son côté, propose un projet. Pas question non plus de tricher sur ses diplômes ou les expériences acquises en entreprise. Il est préférable de ne pas intégrer une entreprise quand elle ne correspond pas à votre profil plutôt que de vivre une mauvaise expérience car il sera difficile de rebondir par la suite. La sincérité est aussi une façon de vous démarquer par rapport à des discours récités par cœur lors de l’entretien… Comme disait Sacha Guitry : « Méfiez-vous de la première impression, c’est toujours la bonne ! » Recueilli par H.O. D. DR METIERS fiche D’IDENTITÉ Riche d’une expérience de trente années dans les ressources humaines, Christophe Dubouloz a lancé en avril 2013 sa propre société Dubouloz Consulting, spécialisée dans le conseil en management et en ressources humaines. Il vient aussi en ce début d’année de passer le relais de la présidence du CMRH (Club management et ressources humaines) Sud-Ouest à Christine Courade, DRH de l’aéroport Toulouse-Blagnac. Plusieurs grandes entreprises figurent dans le curriculum vitae de Christophe Dubouloz, notamment la Fnac, Bouygues et le groupe ENI, avant qu’il ne prenne la direction des ressources humaines de SPIE Sud-Ouest pendant huit ans. 209275 12 &FORMATION l s’informer s’orienter l la fin d’un antagonisme « Casser les préjugés » Société du groupe international Assystem, Athos aéronautique emploie 220 salariés et dispose de son propre organisme de formation. La société est un prestataire de services tourné vers la production aéronautique. Ses principaux clients sont les constructeurs Airbus, ATR ou Dassault. Et ses besoins en main-d’œuvre portent principalement sur des postes de technicien en contrôle qualité. « La pénurie de techniciens (ajusteurs, contrôleurs qualité, câbleurs…) est une réalité pour beaucoup d’entreprises, il n’est plus possible de recruter comme auparavant, explique Françoise Chalies. Il faut repenser nos mé- Hugues-Olivier Dumez La dernière enquête publiée par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche classe le Mirail dans les dix meilleures universités françaises spécialisées en lettres, langues et arts pour l’insertion professionnelle de ses étudiants diplômés. L L’entreprise Athos aéronautique mène une politique de recrutement offensive pour attirer les femmes en reconversion professionnelle vers ses métiers. Vers plus d’égalité ? Le club économique paritaire Exæquo note une évolution positive de la place des femmes dans l’entreprise. « Nous sommes sur le bon chemin, estime Sophie Iborra, cofondatrice en 2013 de ce réseau de dirigeants et dirigeantes se proclamant ni politiques, ni féministes. Les chefs d’entreprise prennent conscience des atouts de la diversité même si l’évolution aux postes de direction est encore lente, particulièrement dans les grands groupes. De même, il n’est pas tolérable qu’une femme gagne encore environ 20 % de moins qu’un homme à poste équivalent ». Les entreprises connaissent parfois des difficultés à recruter des femmes. « La question se pose alors à la source, au sein du système éducatif où des filières sont désertées, insiste la présidente d’Exæquo, elle-même dirigeante d’une société de communication. D’où la nécessité de pédagogie à l’égard des lycéennes autour des métiers plus techniques. Il est regrettable de se priver de la compétence de potentiels in- génieurs, surtout lorsque ces métiers sont en tension ». Réforme du congé parental Quant à l’équilibre entre vie professionnelle et vie familiale, Sophie Iborra remarque que la question concerne également les hommes « désirant s’investir davantage dans l’éducation familiale ». Si cette mère de famille admet que les places en crèche « sont parfois insuffisantes », la volonté d’encourager la place des pères dans le congé parental permet d’éviter un trop long éloignement professionnel de la mère ayant l’ambition d’accéder aux postes à responsabilités. C’est en tout cas la volonté de la réforme du congé parental : à partir de deux enfants, la durée du congé restera de trois ans à condition que six mois soient pris par le second parent, sinon elle sera raccourcie à deux ans et demi. « Il est dommage de réduire le congé parental des femmes faisant un choix différent », regrette toutefois Sophie Iborra. Un équilibre entre vie professionnelle et vie familiale manifestement difficile à trouver. H.-O. D. e Mirail n’est pas une usine à chômeurs. C’est en substance le message qu’entend délivrer l’Université des sciences humaines et sociales de Toulouse qui forme chaque année près de 25 000 étudiants. On est loin du temps des barricades et des grèves à répétition altérant sérieusement la notoriété de l’Université dans l’hexagone ainsi qu’à l’étranger. D’ici la fin 2016, le campus fera peau neuve. Dans le cadre d’un partenariat public-privé, un projet de 350 millions d’euros de démolition-reconstruction a été lancé. Tout change au Mirail ! En attendant le « campus du XXIe siècle », comme l’a ainsi dénommé son président Jean-Michel Minovez, un autre sujet de satisfaction est avancé. La dernière enquête publiée par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche classe le Mirail dans les dix meilleures universités françaises spécialisées en lettres, langues et arts pour l’insertion professionnelle de ses étudiants diplômés. Selon l’enquête, 79 % des diplômés de master en 2010 ont un emploi 30 mois après l’obtention du diplôme. Le salaire net mensuel médian est de 1560 euros. Contrairement aux idées reçues, le Mirail serait donc proche des besoins de l’entreprise ? « Parmi nos points forts, l’enseignement des langues et l’ouverture à l’international sont très appréciés des recruteurs, insiste Jean-Marc Olivier, vice-président du Mirail, en charge des relations internationales. En dehors de nos filières bilingues en anglais ou en espagnol, une vingtaine d’autres langues sont proposées dont le chinois, le russe, l’allemand, le japonais ou l’arabe. Nos étudiants sont également incités à voyager pour profiter des accords internationaux signés entre le Mirail et d’autres universités étrangères : Georgia State University à Atlanta, Massey University à Auckland, l’Université Sisu de Chongqing en Chine… ». Plus de 300 accords internationaux existent, dont une vingtaine avec des universités classées parmi les cent premières mondiales dans le classement de Shanghai : University College London, University of British Columbia à Vancouver, University of Oslo, Uppsala University, University of Helsinki… Des pépites au sein du Mirail Outre l’enseignement classique des disciplines de lettres et sciences humaines, l’Université compte aussi cinq instituts et trois écoles. Encore plutôt méconnu, l’Institut supérieur du tourisme, de l’hôtellerie et de l’alimentation (ISTHIA) forme chaque année un millier d’étudiants. « C’est pourtant l’une de nos pépites, prévient d’emblée JeanMarc Olivier. A l’image des grandes écoles, l’institut dispose d’un campus en Malaisie. Les étudiants peuvent obtenir un double diplôme avec la Taylor’s University de Kuala Lumpur ». L’ISTHIA délivre des licences et des masters en formation initiale et en alternance. Diplômée en 2013, Marion Linard est aujourd’hui directrice adjointe d’un château-hôtel quatre étoiles et gère une trentaine d’employés. Elle est titulaire d’un master Tourisme et hôtellerie, parcours Management. « Ma forma- un nouveau campus en 2016 Garder l’esprit Candilis des années 1960. Tel est le mot d’ordre des architectes en reprenant le principe d’une trame orthogonale. Le projet prévoit au-dessus de la rue principale une canopée située à 8 mètres de hauteur qui laisse passer la lumière tout en protégeant les passants de la pluie. franckalix_pp Si de manière générale, les inégalités salariales persistent, l’accession aux postes à responsabilités n’est plus une gageure. Assystem Il y a tout juste un an, Najat Vallaud-Belkacem, ministre des droits des femmes, s’était rendue en personne saluer l’initiative lancée par l’entreprise toulousaine Athos aéronautique. L’occasion d’un coup de projecteur sur une campagne de recrutement originale. Sans condition de diplôme, l’entreprise avait à l’époque ciblé un public exclusivement féminin en recherche d’emploi désirant se former à un nouveau métier. La direction s’est alors rapprochée du Pôle Emploi afin d’effectuer une première sélection de candidates en cours de reclassement ou en réinsertion professionnelle. « Nous avons reçu 330 curriculum vitae que nous n’aurions sinon jamais réceptionnés, souligne Françoise Chalies, responsable des ressources humaines pour Athos aéronautique. 90 candidates ont ensuite été pré-sélectionnées. Parmi elles, neuf ont été retenues pour une phase de forma- Daniel Avril - UTM Des métiers encore désertés thodes d’embauche, et cela passe aussi par la féminisation de la filière. Les métiers de contrôle qualité ou d’ajusteurmonteur conviennent parfaitement aux femmes qui apportent leur complémentarité, source de performance pour l’entreprise ! » Un travail de sensibilisation du jeune public reste encore à faire, particulièrement lors de l’orientation à l’issue du collège. « J’encourage les collégiennes à effectuer le stage de découverte en troisième dans les entreprises de l’industrie, conseille-t-elle. Et réciproquement, notre entreprise doit se rapprocher de l’enseignement secondaire afin de toucher le public féminin en amont et casser les préjugés. Nous participons bien évidemment aux grands événements annuels tels que la Nuit de l’orientation, la Semaine de l’industrie ou différents salons des métiers. C’est souvent une opportunité pour accueillir de nouveaux stagiaires ou procéder à des recrutements ». marché Université et entreprise, elles brisent le plafond de verre tion aux métiers de contrôle qualité aéronautique et sont aujourd’hui intégrées à nos équipes après la signature d’un CDI. Les profils sont très variés. Nous avons embauché des personnes diplômées de BEP en secrétariat, des titulaires de licence en géographie ou dans la conception de produits textiles… » &FORMATION 15 auX besoin S du t en nd po ré i qu ns io at rm fo s > s’orienter : de Femmes dans l’entreprise : Opération séduction, l’industrie doit innover si elle veut attirer les femmes vers ses métiers. METIERS “ La question se pose à la source, au sein du système éducatif ” Sophie Iborra, présidente du club économique paritaire Exæquo Le campus est organisé en quatre plateaux : Un rez-de-chaussée dédié aux véhicules. Un rez-de-dalle dédié aux piétons et aux déplacements doux, aux centres de ressources documentaires, au sport, aux cafétérias, aux espaces associatifs et à l’administration. Un premier étage dédié à l’enseignement. Un second étage dédié au corps professoral. Au total, 94 000 m2 de bâtiments seront rénovés ou reconstruits d’ici 2016. Construite dans les années 1960, l’Université du Mirail entend casser son image rebelle. D’ici la fin 2016, elle sera dotée d’un campus futuriste. Signe d’un autre changement d’époque, l’Université se rapproche des besoins de l’entreprise à l’image de ses formations dans le tourisme et l’hôtellerie. tion n’a rien à envier aux écoles privées, estime-t-elle. L’expérience professionnelle acquise lors des stages a été un tremplin pour débuter ma carrière ». De son côté, Benjamin Maire vante le réseau d’anciens élèves de cette école née il y a plus de vingt ans : « Pour l’anecdote, nous sommes six anciens de l’ISTHIA au sein du groupe britannique Compass, spécialisé dans la restauration collective ». Le jeune diplômé a intégré la direction technique en tant que chef de projet après un master dans l’alimentation, parcours management et ingénierie de la restauration collective. Le vice-président du Mirail, JeanMarc Olivier, n’oublie pas non plus d’évoquer le département d’histoire dont il est professeur. « Le QS World University Rankings by Subject nous classe en quatrième position dans l’hexagone,derrière Sciences-Po et les deux universités de la Sorbonne », signale l’universitaire. Le Mirail dispose de formation originale, par exemple dans l’archéologie préventive. « En lien avec le laboratoire de recherche TRACES, des doctorants et des étudiants en master participent régulièrement aux différents programmes dans lesquels nous utilisons un drone équipé de capteurs pour la recherche archéologique », raconte Florent Hautefeuille, maître de conférences à l’Université du Mirail. « Nous travaillons aussi avec Airbus et le futur musée Aeroscopia de Blagnac, entièrement dédié à l’aéronautique, indique Jean-Marc Olivier. En collaboration avec notre pôle informatique, nous proposons des formations d’archivistes adaptées aux nouvelles technologies de l’information et de la communication ». Un projet est également dans les cartons : la création d’un master d’Histoire entièrement en anglais, spécialisé dans le patrimoine de l’aéronautique et du spatial. « Le Mirail serait alors la seule à délivrer un tel diplôme, fait-il remarquer. Toulouse a une certaine cohérence et une légitimité pour proposer cette formation du fait de notre héritage et du dynamisme économique de la filière aérospatiale dans la région. » H.-O. D. Valode et Pistre - Cardete et Huet METIERS Valode et Pistre - Cardete et Huet 14 METIERS Quand la fac concurrence les meilleures écoles de commerce Déjà 57 diplômés de l’Institut d’administration des entreprises (IAE) de Toulouse travaillent au sein des Laboratoires Pierre Fabre. Implanté en MidiPyrénées, ce géant de l’industrie pharmaceutique tisse des liens avec l’institut depuis une dizaine d’années. « L’IAE a signé une convention avec Les Laboratoires Pierre Fabre pour développer nos masters en management international et en ressources humaines, 366 contrats de professionnalisation ont été signés pour l’année 2013-2014 au sein de l’Institut d’administration des entreprises (IAE) de Toulouse. confirme Catherine Casamatta, directrice de l’IAE Toulouse. Ils sont aussi un appui financier pour nous permettre d’inviter des conférenciers internationaux tandis que certains cours sont dispensés par des salariés du groupe pharmaceutique ». Preuve de l’ouverture de l’IAE aux entreprises, un tiers des enseignements de dernière année sont délivrés par des intervenants extérieurs. Cyril Fourquet - IAE Toulouse L’Université Toulouse 1 Capitole n’a rien à envier aux grandes écoles. En témoignent l’attrait des entreprises pour les formations en alternance délivrées par l’Institut d’administration des entreprises (IAE) ou la notoriété internationale de l’école d’économie TSE. L’objectif étant d’offrir aux étudiants une formation professionnalisante. « D’autres conventions existent avec Continental, Man- power ou SPIE, poursuit Catherine Casamatta. Ces entreprises participent au conseil de perfectionnement des diplômes, financent l’IAE par l’intermédiaire de la taxe d’apprentissage et proposent des stages à nos étudiants. Nous sommes également proches de l’Ordre des experts comptables et de la Compagnie des commissaires aux comptes. Dans le secteur bancaire, nos formations de chargé d’affaires sont proposées en lien avec le CFPB (Centre de formation de la profession bancaire) ». Digne des grandes écoles, l’IAE développe peu à peu son propre réseau d’anciens élèves. Environ 10 000 diplômés y sont recensés et répertoriés selon l’entreprise, la ville ou le poste occupé. « L’IAE fonctionne aujourd’hui L’IUT, une filière d’excellence à Aurillac Gestion des Entreprises et des Administrations (GEA) et Génie Biologique. L’Institut Universitaire de Technologie d’Aurillac propose aux étudiants deux filières. Antenne de l’Université d’Auvergne, il occupe une place importante dans le paysage de l’enseignement supérieur aurillacois. 208604 Les atouts de l’IUT Le Diplôme Universitaire de Technologie est un titre recherché par les chefs d’entreprises. Il permet l’entrée sur le marché du travail à niveau Bac+2 ou Bac+3 après une Licence Professionnelle. Cette voie post DUT est particulièrement attractive, le diplôme est professionnalisant, intègre une période de stage longue et peut déboucher sur un Master. Actuellement après un DUT, 15% des étudiants choisissent le monde du travail, 85% d’entre eux poursuivent leur cursus. Les cours sont assurés par des enseignants et des professionnels issus de l’environnement économique local. C’est une spécificité de l’établissement, sa proximité avec le bassin d’emploi et les entreprises de la région. Les projets tutorés, travaux semi-professionnels, s’inscrivent dans cette logique, permettant d’acquérir un niveau opérationnel. L’équilibre entre transmission du savoir des chercheurs et du monde professionnel assure la force de cet enseignement. La qualité du diplôme résulte enfin de la répartition entre cours, travaux dirigés, travaux pratiques, projets de groupes encadrés et projet professionnel personnel. La formation s’achève par un stage en entreprise de 10 semaines en France ou à l’étranger. La formation est évaluée dans le cadre du contrôle continu. Le site aurillacois en constant développement, rassemble environ 600 étudiants : 300 en GEA, 300 en Génie Biologique. Des services renforcent l’offre proposée aux étudiants : restaurant du CROUS, logements étudiants, bibliothèque universitaire. Grâce à l’investissement des collectivités locales, les établissements bénéficient d’équipements informatiques et scientifiques de qualité. La filière GEA Le DUT « Gestion des Entreprises et des Administrations » forme des techniciens supérieurs en gestion polyvalents et capables d’assumer des fonctions de responsabilité dans les entreprises, les administrations, les banques, les collectivités et les associations. Les études se déroulent en deux ans, découpés en quatre semestres. Trois options sont possibles Point fort de la filière, son en deuxième année : ouverture à l’international. • Gestion des Ressources Elle offre d’étudier le chinois Humaines en deuxième langue, dès la • Gestion comptable et première année. Le stage de fin financière de formation peut se dérouler • Gestion et management à l’étranger, notamment au Québec, en Irlande ou en des organisations La poursuite d’études peut Chine. Depuis plusieurs années, l’IUT accueille des étudiants s’effectuer en Licence chinois. Les échanges entre les Professionnelle. ressortissants des deux pays • Gestion des Ressources sont source d’enrichissement Humaines personnel. • Finances Comptabilité La filière Génie Biologique Le DUT « Génie Biologique » forme des techniciens supérieurs en agronomie, en environnement ou en bioinformatique. Dans ce dernier domaine, le site aurillacois est le seul en France à délivrer un DUT. En fin de formation, un stage de dix semaines minimum permet la mise en application pratique des savoirs acquis à l’IUT. Deux Licences Professionnelles assurent la poursuite d’études : • Innovation et Valorisation des Produits Alimentaires du Terroir • Expertise Agro-environnementale et Conduite de Projet Le département « Génie Biologique » est lui aussi tourné vers l’international. Les formations peuvent être validées dans d’autres universités partenaires au Royaume Uni ou au Canada. INSTITUT UNIVERSITAIRE DE TECHNOLOGIE - 100 rue de l’Egalité - 15013 AURILLAC cedex Département Gestion des Entreprises et des Administrations • Tél : 04 71 46 86 10 - Fax : 04 71 46 86 17 - Mel : [email protected] Département Génie Biologique • Tél : 04 71 45 57 50 - Fax : 04 71 45 57 59 - Mel : [email protected] Inscriptions en ligne En DUT : www.admission-postbac.fr - En Licence Professionnelle : http://iutweb.u-clermont1.fr & FORMATION comme une école de commerce », souligne cette ancienne diplômée de l’ESSEC. Bien que public, l’IAE n’en demeure pas moins sélectif puisque seuls 20 % des candidats seront admis sur dossier et épreuves écrites. L’accès se fait en troisième année après le baccalauréat (niveau Licence) et se poursuit jusqu’en Master 2. Si le DUT Gestion des entreprises et des administrations (GEA) est une voie d’entrée classique, d’autres chemins existent. Un parcours commun de deux années, sorte de prépa intégrée, existe entre l’IAE et la Toulouse School of economics. « nouveau cursus » Par ailleurs, l’Université Toulouse 1 Capitole ouvre à la rentrée 2014 un nouveau cursus de trois ans pour permettre aux étudiants « de valider en même temps deux licences (droit et gestion) afin de suivre le Master 1 de son choix, à l’IAE ou en droit », annonce Catherine Casamatta. Chaque année, près de 1800 étudiants se forment au management, à la finance, au marketing ou aux ressources humaines au sein de l’IAE. L’alternance attire également de nombreux jeunes avec 366 contrats de professionnalisation signés pour l’année 2013-2014. « Ce parcours plaît aux entreprises, ajoute-t-elle. Nous proposons des licences professionnelles pour la banque (chargé de clientèle particuliers), les achats, la gestion des ressources humaines et la gestion des PME. Notre offre de masters en alternance s’est par ailleurs beaucoup renforcée. L’IAE forme ainsi aux postes de directeur des achats, de chargé d’affaires l s’orienter 17 Cyril Fourquet - IAE Toulouse &FORMATION l s’orienter en banque ou de management des ressources humaines. » TSE, vitrine de l’Université de Toulouse Célèbre dans le passé pour ses enseignements de droit, dispensés par de prestigieux juristes français, l’Université Toulouse 1 Capitole (UT1) a su se diversifier pour s’adapter à la mondialisation, à l’image de son ancienne faculté d’économie. Née en 2011, la Toulouse School of economics (TSE) est devenue l’une des plus belles vitrines de l’Université toulousaine. Située dans l’ancienne manufacture des tabacs, face au Canal de Brienne, TSE est calquée sur le modèle d’une grande école, avec deux premières années de classe préparatoire intégrées à l’université. L’école d’économie attire « les meilleurs étudiants et les meilleurs professeurs », aux dires de Bruno Sire, président de l’UT1, manifestement satisfait de la notoriété acquise en quelques années par l’école d’économie. A titre d’exemple, le corps professoral compte parmi ses membres l’économiste Jean Tirole, régulièrement pressenti pour le prix Nobel d’économie. Près de la moitié des chercheurs sont de nationalité étrangère et tous les enseignements sont délivrés en anglais dès le master, à l’exception de quelques cours de droit ou de mathématiques. D’ailleurs, 80 % des étudiants en master et doctorat sont étrangers. Si de nombreux étudiants s’orientent vers la recherche, l’école renforce ses liens avec l’entreprise, en particulier dans l’industrie ou les services. La direction entend se rapprocher de grands groupes internationaux, par le biais des stages, afin d’offrir à ses diplômés des débouchés à l’étranger. Aujourd’hui copiée par d’autres universités, TSE a également mis en place plusieurs doubles diplômes. L’un de ses parcours a particulièrement le vent en poupe : il permet de cumuler une licence de droit avec une licence d’économie. « Les étudiants pourront par la suite exercer comme économistes dans de prestigieux cabinets d’avocats d’affaires, notamment anglo- “ Plusieurs entreprises participent au conseil de perfectionnement des diplômes et proposent des stages à nos étudiants ” Catherine Casamatta, directrice de l’IAE Toulouse saxons, ou même tenter l’examen du barreau afin d’y travailler comme avocats », souligne le président d’UT1 Bruno Sire. D’autres doubles diplômes sont à prévoir, notamment avec les écoles d’ingénieurs et les universités étrangères. « un lien étroit avec l’entreprise » La recette du succès ? « Former des diplômés compétents, glisse Bruno Sire, un brin provocateur. Peu importe la réputation, le réseau ou les classements… au final seul compte la maîtrise des connaissances. C’est pourquoi nous attirons les meilleurs professeurs pour enseigner à UT1. Les cours suivis à la Toulouse School of economics (TSE) sont dispensés par bon nombre de polytechniciens ou de normaliens. L’élite intellectuelle de la recherche se trouve majoritairement dans les universités et peu dans les grandes écoles, or c’est elle qui construit les savoirs qui permettent les innovations et l’amélioration des performances ». Pour le président d’UT1, le fonctionnement atypique de cette école d’économie au sein de l’Université permet d’attirer les meilleurs lycéens. Une façon aussi de se démarquer de l’image traditionnelle de la fac où les débouchés seraient peu nombreux. « Nous ne sommes pas concernés, soutient Bruno Sire. Prenez l’exemple des études de droit ! Cette filière a toujours eu un lien étroit avec l’entreprise. Les facultés de droit, comme les facultés de médecine, sont les champions de la professionnalisation. Nos formations ne sont pas tournées vers l’abstraction mais débouchent sur des métiers très concrets : avocat, notaire, huissier, juriste d’entreprise… » H.-O. D. Le chiffre 92,7 % C’est le pourcentage des diplômés de Masters à l’IAE (Institut d’administration des entreprises) ayant trouvé un emploi en moins d’un an, selon une enquête réalisée en 2012 pour le ministère de l’enseignement supérieur concernant les diplômés 2010 en formation initiale. Le revenu médian à l’embauche est de 2000 euros nets mensuel. 208937 METIERS Cyril Fourquet - IAE Toulouse 16 s’orienter l L’envol professionnel H.O. D. des lycéens A l’image de Nathan Fourment, originaire de la région parisienne, 120 jeunes intègrent chaque année le lycée Airbus. H.O. D. H.O. D. Un millier de candidats, ayant entre 15 et 18 ans, se présentent chaque année au concours d’admission. Le bac professionnel en poche, entre 90 et 95 % des diplômés seront directement recrutés par Airbus ou l’un de ses sous-traitants. d’Airbus Une école dans l’usine. Le constructeur Airbus a son propre lycée professionnel au sein de l’usine Saint-Éloi, dans le centre-ville de Toulouse. Des lycéens de 15 à 18 ans se forment aux métiers de l’industrie aéronautique tout en s’imprégnant de la culture d’entreprise. Reportage au cœur d’un établissement scolaire singulier. I 208939 mpossible de se rendre en classe sans badger. Aucun pion à l’horizon, le lycéen franchit un tourniquet permettant de pénétrer sur le site. Dans le bâtiment, il enfile une blouse bleue laissant fièrement apparaître le logo du lycée Airbus. Le midi, c’est à la cantine de l’entreprise qu’il partage son repas en compagnie des salariés. Et quand le cours de français ou de mathématiques démarre dans l’après-midi, la fenêtre de la classe offre une vue plongeante sur l’une des chaînes de fabrication où les mâts réacteur (pièce permettant de fixer le moteur à la voilure) sont assemblés. Situé au cœur de l’usine Saint-Éloi, à Toulouse, à deux pas du Canal du Midi, le lycée professionnel Airbus ne ressemble à aucun autre établissement scolaire. Cela fait pourtant 65 ans qu’il forme aux différents métiers de l’aéronautique, de l’usinage à la chaudronnerie, en passant par la mécanique structure ou systèmes avionique. Marina Perez, 17 ans, a intégré le lycée professionnel cette année. Elle était auparavant dans un lycée technologique à Toulouse et se spécialisait dans la gestion d’entreprises. « Le résultat d’une mauvaise orientation à la fin du collège, confie-t-elle. J’étais attirée par l’aspect manuel des métiers de l’aéronautique. Des proches dans la famille me conseillaient d’ailleurs le lycée Airbus où ils avaient effectué leurs études. Mais une conseillère d’orientation avait une mauvaise image de l’industrie et m’a incitée à opter pour une filière technologique dans le commerce. Le problème est que les notes n’ont pas suivi et je suis devenue dernière de classe… » Au cours de la scolarité, Marina opte pour un grand chamboulement et décide de passer finalement le concours pour intégrer le lycée professionnel Airbus. « Lors de la journée portes ouvertes, j’ai pu échanger avec des enseignants qui m’ont orienté et renseigné sur la forme du test d’admission », se rappelle Marina. L’admission en seconde au lycée Airbus est en effet conditionnée à des épreuves écrites de français, d’anglais, de mathématiques,… mais également à des tests de construction et d’aptitudes mécaniques tandis qu’un oral vient clôturer la sélection sous la forme d’un entretien individuel. Le pari est réussi pour Marina. Depuis, la jeune Toulousaine a repris confiance et souhaite poursuivre ses études au-delà du bac professionnel. Le BTS aéronautique délivré en lien avec le CFAI (Centre de formation d’apprentis de l’industrie) de Beauzelle est un objectif. Avec de bons résultats scolaires et un comportement dit professionnel, elle pourra prétendre à un contrat d’apprentissage de deux ans chez Airbus dans le cadre du BTS aéronautique. En attendant, Marina se forme dans les ateliers de l’usine Saint-Éloi avec des employés d’Airbus affectés au lycée professionnel. Il faut l’admettre, la présence féminine est encore minoritaire. Elle représente seulement 10 % des effectifs lycéens de l’établissement. « Nous partons tous sur le même pied d’égalité pour apprendre le métier, assure pourtant Marina. Les filles ne devraient pas se mettre de barrières à l’entrée, au contraire ! » « 95 % des diplômés sont recrutés » Chaque année, 120 jeunes sortent diplômés du lycée Airbus avec un bac professionnel en poche. Surtout, ils entrent dans la vie active avec un emploi à la clé pour la majorité d’entre eux. « Entre 90 et 95 % des diplômés sont recrutés ensuite par Airbus ou par l’un de ses sous-traitants », confirme Didier Paulin, directeur du lycée Airbus. Ce dernier a longtemps travaillé en bureau d’études pour le prestigieux programme de l’A380. En comparaison avec ses pairs, directeurs d’autres établissements scolaires, il présente la spécificité d’être sous la tutelle du recteur de l’académie de Toulouse tout en demeurant rattaché au service des ressources humaines d’Airbus. « Nous sommes un lycée privé sous contrat d’association avec l’État, détaille-t-il. La formation est gratuite pour les élèves et les cours théoriques sont délivrés par des enseignants de l’Éducation nationale ». Les cours pratiques ont lieu en atelier et sont directement enseignés par des salariés d’Airbus détachés pour cette mission. « Nos élèves apprennent les bases élémentaires sur des machines conventionnelles avant d’utiliser celles à commandes numériques, explique Didier Paulin. Il est 11 - photo AIRBUS S.A.S. 20 é gny/H. Gouss by exm compa indispensable qu’ils travaillent sur un parc récent garantissant un certain mimétisme avec les outils industriels de l’entreprise. Par ailleurs, les formations délivrées s’adaptent aux besoins des industriels, à savoir les constructeurs Airbus ou ATR, par exemple, mais également les exploitants tels Air France ou Lufthansa… » La culture de l’entreprise ! Avant de pouvoir effectuer un stage chez Airbus en Première, l’élève doit trouver lui-même un stage en Seconde dans une entreprise extérieure. Ce n’est qu’en Terminale qu’il signe un contrat d’apprentissage avec Airbus ou une autre entreprise de la filière aéronautique. L’élève recevra ainsi son premier salaire. Mais déjà auparavant, tout au long de sa scolarité, le lycéen bénéficie des conditions avantageuses offertes par le géant aéronautique : activités du comité d’entreprise, cadeaux de noël,… « Nous souhaitons qu’ils intègrent la culture de l’entreprise, insiste le directeur du lycée Airbus, principal concurrent de Boeing dans la course au leadership. Lors de l’entretien d’admission, un contrat moral est passé avec le futur élève. Cette nouvelle génération est parfois difficile à responsabiliser ! Leur attitude concernant l’autorité ou leur rapport aux notes est parfois déconcertante pour le corps professoral… C’est pourquoi un parrain ou une marraine, salarié Airbus au lycée, est désigné afin de jouer le rôle de mentor auprès du jeune. Le comportement jouera un rôle déterminant, en particulier pour l’admission en BTS aéronautique ». La sélection devient aussi de plus en plus rude pour intégrer l’établissement. Un millier de candidats se sont présentés l’année dernière au concours pour uniquement 120 places disponibles. La connaissance de l’anglais est particulièrement appréciée d’autant qu’il s’agit de la langue officielle de travail chez l’avionneur. « On demande aux lycéens d’être en mesure de s’exprimer en anglais car les clients ou les fournisseurs sont généralement anglosaxons, indique Didier Paulin. Mais l’anglais est surtout impératif pour s’intégrer dans l’entreprise. Dans les chaînes d’assemblage, vous pouvez collaborer avec des salariés anglais ou allemands du fait de la mobilité encouragée par le METIERS groupe Airbus ». Selon le directeur, cette sélectivité n’affecte pas les démarches d’ouverture du lycée aux quartiers dit sensibles ou aux zones rurales : « Nous poursuivons nos efforts pour permettre à des jeunes issus d’établissements identifiés d’intégrer notre lycée et des partenariats sont signés en milieu rural ». L’essentiel étant de recruter des passionnés de l’aéronautique à l’image de Nathan Fourment, originaire de la région parisienne. Initialement en Seconde générale, Nathan s’est finalement orienté vers une filière professionnelle, mais celle de son cœur puisque le jeune homme se passionne pour l’aviation depuis l’enfance. Actuellement en Première au lycée Airbus, il s’est spécialisé dans les systèmes avioniques, c’est-à-dire dans l’alimentation électrique de l’aéronef. A 17 ans, le lycéen est déjà déterminé quant à son ambition professionnelle : « intégrer Airbus ! » Hugues-Olivier Dumez > Le lycée Airbus ouvre ses portes ce samedi 22 février. Rendez-vous de 8 h à 14 h au poste de garde de l’usine Airbus de Saint-Éloi (57, Chemin du Sang de Serp), à proximité du métro Canal du Midi. Possibilité de visite du lycée uniquement de 8 h à 12 h 30. &FORMATION 19 H.O. D. &FORMATION l s’orienter 209067 METIERS 208936 18 “ Les filles ne devraient pas se mettre de barrières à l’entrée, au contraire ! Marina Perez, 17 ans, lycée Airbus EN SAVOIR PLUS ” Diplômes préparés au lycée professionnel d’Airbus : > Bac professionnel Technicien d’usinage > Bac professionnel Technicien chaudronnerie industrielle > Bac professionnel Aéronautique, option structure > Bac professionnel Aéronautique, option avionique La scolarité est gratuite, le lycée étant lié par un contrat d’association au Ministère de l’Éducation nationale. En lien avec le CFAI (Centre de formation d’apprentis de l’industrie) de Beauzelle, le lycée Airbus délivre un BTS aéronautique. • s’orienter l METIERS &FORMATION 21 www.animapole.fr • Environnement • Conseil • Production animale • Elevage • Animaux sauvages et de compagnie Des diplômes • 3ème • Seconde générale et technologique • Bac Technologique STAV (Production et Services) • Bac Professionnel CGEA (Exploitation Agricoles) • Bac Professionnel CGESCF (canin, félin) • Bac Professionnel TCVA (Conseil Vente en Animalerie) • BTSA ACSE (Gestion des entreprises du secteur agricole) Portes ouvertes Samedi 29 mars 2014 Les formations du CFAA du LOT Les formations du CFPPA du LOT Classe d’Insertion Pré professionnelle en Alternance (DIMA) CAPA Productions Agricoles, Utilisation du Matériel (niveau 5) CAPA Travaux Paysagers (niveau 5) BP Responsable d’Exploitation Agricole (niveau 4) BTSA Productions Animales (niveau 3) BTSA Développement, Animation des Territoires Ruraux (niveau 3) BTSA Technico-commercial (niveau3) Certification Professionnelle « Agent Cynophile de Sécurité » (niveau 5) Certification Professionnelle « Soigneur Animateur d’Etablissement Zoologique » (niveau 4) Brevet Professionnel « Educateur Canin » (niveau 4) Certificat de Spécialisation en Ovin Viande Spécialisation en « techniques rapaces et fauconnerie » Spécialisation en médiation animale Certificat de Capacité d’animaux d’espèces domestiques FOAD découverte des métiers animaliers, thématiques agricoles Validation des acquis de l’expérience BPA Travaux d’Aménagement Paysagers (niveau 5) BP Responsable d’Exploitation Agricole (niveau 4) Certificat de Spécialisation Acheteur Estimateur de bétail (niveau 4) CAPTAV Habilitation au convoyage d’espèces domestiques et sauvages Compétences clefs/ lutte contre l’illettrisme et prestations OFII Portes ouvertes Samedi 22 mars 2014 Portes ouvertes Samedi 22 mars 2014 CFAA/CFPPA du Lot Prairie du Château à LACAPELLE-MARIVAL Tél. 05 65 38 72 12 www.formation-lot.fr CFAA/CFPPA du Lot Prairie du Château à LACAPELLE-MARIVAL Tél. 05 65 38 72 12 www.formation-lot.fr de 10h00 à 16h00 Lycée d’enseignement général et technologique La Vinadie 46100 FIGEAC Tél. 05 65 34 25 91 [email protected] *Etablissement Public Local d’Enseignement et de Formation Professionnelle Agricole de 9h00 à 16h00 de 9h00 à 16h00 Alain Labat - UPS Formations scolaires au LEGTA 99Legende Ingénieurs, biologistes, informaticiens... ils choisissent l’Université ! L Les formations d’ingénieurs ou d’informatique ne sont pas l’apanage des écoles. A Toulouse, l’Université Paul Sabatier répond aux besoins des entreprises en lien avec les pôles de compétitivité Aerospace Valley, Cancer-Bio-Santé ou Agri Sud-Ouest Innovation. es étudiants seront au cœur du futur campus Toulouse Montaudran Aerospace, là où se dessinera peut-être l’avion du futur. L’ancienne piste mythique de l’Aéropostale qui a vu s’envoler Latécoère, Mermoz ou Saint-Exupéry n’est plus à l’abandon. L’objectif est d’en faire le plus grand site européen dans le secteur aérospatial à l’horizon 2020. L’Espace Clément Ader, dédié à la recherche, est déjà sorti de terre tandis qu’un autre bâtiment, la Maison de la formation, accueillera entre autres les étudiants de Licence 3 à Master 2 issus de la filière Génie mécanique de la faculté des sciences et d’ingénierie de l’Université Paul Sabatier à la rentrée 2017. D’ici là, l’Institut de recherche technologique (IRT) Saint-Exupéry pour l’aéronautique, l’espace et les systèmes embarqués, sera déjà implanté à Montaudran. Des synergies entre l’enseignement, les principaux laboratoires publics et les partenaires industriels (Actia, Airbus, Astrium, Liebherr, Safran, Thales, Zodiac...) sont attendus. Bref, un environnement idéal pour les futurs étudiants. En attendant, les 90 étudiants qui sortent chaque année diplômés de génie mécanique bénéficient déjà de solides liens avec le monde de l’industrie. A titre d’exemple, les formations sur les matériaux composites sont directement dispensées par l’équipe composite du bureau d’étude d’Airbus. « En Mas- ter 2, environ 35% des cours sont donnés par des intervenants de l’industrie, complète Jean-François Ferrero, professeur à l’Université Paul Sabatier. Nos étudiants suivent au choix trois spécialités : la conception, le calcul ou la fabrication. 90% ont déjà trouvé un travail dans les six mois qui suivent l’obtention du diplôme. A la demande des industriels, nous délivrons également un Master 2 en alternance. » tournées vers le bassin d’emploi En complément de son activité d’enseignement, Jean-François Ferrero est également chargé de coordonner l’implantation de la filière Génie mécanique au sein du campus Toulouse Montaudran Aerospace. « Nous sommes forcément tournés vers le bassin d’emploi et nos formations doivent s’adapter au tissu économique local, justifie-t-il. Initialement, les formations universitaires en génie mécanique alimentaient exclusivement le vivier d’enseignants. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, 95% de nos étudiants s’orientent ensuite vers l’industrie. Il y a aujourd’hui une forte demande en provenance des sous-traitants de l’aéronautique, en particulier dans la production. Notre science est appliquée à l’industrie ». Les ingénieurs issus de la filière Génie mécanique de l’Université Paul Sabatier débutent autour de 2200 euros nets par mois. « Complémentaires des élèves d’école d’ingénieurs, plus généralistes, nos diplômés bénéficient d’une formation ancrée dans la pratique, ajoute encore JeanFrançois Ferrero. Le rythme des cours en Master 2 est d’une semaine d’enseignement théorique ciblée sur une problématique suivie d’une ou deux semaines de mise en situation sur un projet de type industriel ». Quelque 130 étudiants intègrent chaque “ ups • Agriculture • Commerce • Service 209281 Des métiers Une pénurie de main-d’œuvre est à craindre dans le numérique d’ici 2020 Daniel Marquié, Université Paul Sabatier ” &FORMATION l s’orienter année la filière “Génie mécanique” à partir de la Licence 3 jusqu’au Master 2. L’admission se fait automatiquement pour les étudiants en fin d’année de Licence 2 “Sciences pour l’ingénieur” de l’Université ou sur dossier pour les autres, principalement des diplômés de DUT “Génie mécanique” ou “Mesures physiques”, mais aussi quelques étudiants de prépa scientifique. Aéronautique, santé, agroalimentaire... et numérique ! « Les formations sont directement en lien avec les pôles de compétitivité, souligne Daniel Marquié, directeur du SUIO (Service universitaire d’information et d’orientation) à l’Université Paul Sabatier. Nos ingénieurs sont recrutés par les entreprises adhérentes du pôle de compétitivité Aerospace Valley. Nos scientifiques sont embauchés au sein des groupes pharmaceutiques membres du pôle Cancer-biosanté. Nos biologistes et nos agronomes trouvent des postes dans les sociétés de l’agroalimentaire associées au pôle Agri Sud-Ouest Innovation ». D’autres partena- riats existent avec des sociétés de services en ingénierie informatique, « par exemple Capgemini, Altran ou Sopra Group ». A proximité des start-up dans les nouvelles technologies de l’information et de la communication, pour la plupart concentrées à Labège, l’Université Paul Sabatier tisse sa toile dans l’informatique. Daniel Marquié prend ainsi l’exemple de la formation qu’il codirige. De niveau Licence et Master, la MIAGE (Méthodes informatiques appliquées à la gestion des entreprises) forme au sein de l’Université des consultants et des managers de projets informatiques mais aussi des programmeurs, des développeurs de logiciels... « Dans toutes les filières informatiques, nous avons un taux d’insertion de plus de 90% dans les trois mois qui suivent la fin des études, souligne Daniel Marquié. Les jeunes lycéens devraient s’intéresser davantage à la filière du numérique. Une pénurie de main d’œuvre est à craindre selon des études européennes qui estiment que 800 000 emplois seraient créés en Europe dans le numérique d’ici 2020. » 209260 METIERS ups 22 Au cœur du futur campus Toulouse Montaudran Aerospace, la Maison de la formation accueillera entre autres les étudiants de Licence 3 à Master 2 issus de la filière Génie mécanique de la faculté des sciences et d’ingénierie de l’Université Paul Sabatier à la rentrée 2017. H.-O. D. UPS Quelque 130 étudiants de l’Université Paul Sabatier intègrent chaque année la filière “Génie mécanique” à partir de la Licence 3 jusqu’au Master 2. Le lycée Jeanne d’Arc - Figeac pour… • Préparer un bac général L / ES /S • Se former aux métiers du domaine sanitaire et social - Un bac technologique, Sciences et Technologies de la Santé et du Social (S.T.2.S.) - Au lycée professionnel, * un CAP au service des usagers (assistant technique en milieu familial et collectif ou A.T.M.F.C.) * un bac professionnel sanitaire et social (accompagnement soins et services à la personne ou A.2.S.P.) - Au centre de formation Arc en Ciel, une préparation aux concours (infirmier, aide-soignant, …) - Section Sportive football • Nos enseignements facultatifs : Cinéma Audiovisuel, langage des Signes Français (L.S.F.), Arts Plastiques, Latin UPS Et aussi du collège au lycée… • Stage au Sénégal en Terminale Bac Pro ASSP et en 1re ST2S • Des temps d’aide aux devoirs, de remédiation ou d’approfondissement • Des ateliers pour développer tous les talent : Théâtre, chorale, patrimoine… • Un internat mixte (accueil dès le dimanche soir) • Préparation au TOIC Bridge en Terminale, au BAFA, à l’option musique (bac) Alain Labat - UP S 209273 • Un établissement sportif : Section sportive football en collège et lycée (ouverture en 1re GT et Pro), préparation du certificat fédéral 1er degré (éducateur), temps aménagé rugby en collège METIERS &FORMATION l s’identifier s’identifier l phie GS Photogra 8 PORTRAITS de jeunes diplômés déjà au travail phie GS Photogra DR 24 METIERS &FORMATION 25 &FORMATION l s’identifier s’identifier l ALEXANDRE INGÉNIEUR DR Le chiffre 2 200 € C’est le salaire mensuel d’un ingénieur débutant dans l’aéronautique, selon l’Onisep. Niveau : Bac+5 L’ingénieur n’a pas eu besoin d’envoyer de lettres de motivation. Les entreprises sont venues le chercher alors qu’il était en stage au bureau d’étude de l’équipementier Aerolia, filiale d’Airbus. « Mon curriculum vitae était en ligne sur les réseaux sociaux professionnels ainsi que sur le site de l’Apec (association pour l’emploi des cadres) », raconte Alexandre Salvy, diplômé à 23 ans de l’école d’ingénieurs Icam, à Toulouse. En stage pendant six mois au département de Recherche & développement d’Aerolia, Alexandre travaillait sur l’avion du futur, un aéronef plus électrique mais surtout plus léger. Ses recherches portaient sur une nouvelle génération de matériaux composites. Plusieurs grands noms de l’ingénierie, tels Safran, Alten ou Altran, ont pris directement contact pendant sa période de stage. Ainsi, avant même d’être diplômé, l’étudiant était déjà employé par Sogeti High Tech, société de conseil en ingénierie. Alexandre y exerce le métier d’ingénieur calcul. « D’où l’importance de choisir un stage en adéquation avec le métier que l’on souhaite exercer plus tard, conseille Alexandre. Nous sommes directement opérationnels pour l’entreprise ». Salarié pour Sogeti High Tech, dont Airbus est client, Alexandre œuvre désormais sur le programme de l’A350-1000 dont les essais sont prévus en 2016. « Cet avion sera un peu plus long que l’actuel A350-900 avec une cinquantaine de places supplémentaires, explique-t-il. Il faut donc travailler sur la structure primaire de l’avion. Le bon choix des matériaux permet de rendre l’avion plus léger et donc de consommer moins de kérosène. C’est le principal enjeu pour les constructeurs dans la course au leadership. J’effectue des simulations afin d’étudier et d’anticiper le comportement de l’avion dans l’air. L’objectif est de gagner des kilos sur la structure à chaque pièce surdimensionnée entre l’aile et le fuselage ». Interrogé sur le gel des embauches dans l’ingénierie du fait de l’absence de nouveaux programmes, Alexandre admet avoir eu de la chance. « Nous sommes rentrés dans une période creuse, reconnaît-il. Airbus se concentre actuellement sur la montée en cadence ». Pour autant pas question de décourager les lycéens : « De nouveaux programmes seront forcément lancés d’ici cinq ans du fait de la concurrence avec les constructeurs chinois, brésiliens ou russes ». Dans ce métier, l’évolution de carrière peut être rapide et passe par la direction d’une équipe de bureau d’étude au bout de quelques années d’ancienneté. « En début de carrière, un ingénieur calcul gagne entre 28 000 et 33 000 euros par an, précise-t-il. &FORMATION 27 DELPHINE INFIRMIÈRE « Choisir un stage en adéquation avec son futur métier ! » Diplômé de l’école d’ingénieurs Icam à Toulouse Alexandre Salvy, 23 ans, est ingénieur calcul chez Sogeti High Tech, une société de conseil en ingénierie.. METIERS Le salaire varie suivant la formation reçue à l’Université ou entre les écoles ». Une formation d’ingénieur généraliste Ce natif de Lacrouzette, dans le Tarn, est passé par un baccalauréat scientifique avant d’être admis sur dossier et entretiens à la prépa intégrée de l’Icam (Institut catholique d’arts et métiers). « Pendant deux ans, on bénéficie d’une formation généraliste en mathématiques, physique ou science de l’ingénieur… détaille Alexandre. Une fois admis en troisième année, de nouvelles matières apparaissent comme l’électronique, la mécanique, l’énergétique ou les matériaux. Nous sommes en cours théorique le matin et des ateliers pratiques ont lieu l’après-midi. Ce n’est qu’en quatrième année que nous commençons à nous spécialiser avec des cours dispensés par des professionnels ». L’ancien étudiant se souvient notamment d’un cas concret donné par un ingénieur du bureau d’étude de Latécoère : « Nous devions réfléchir à la conception d’une poutre en composite pour la structure d’un Boeing 787 ». En dernière année, un stage de six mois en entreprise (chez Aerolia pour Alexandre) et un mémoire viennent clôturer les cinq années d’étude. L’école ayant la particularité d’être cliente d’industriels (Airbus,Thales…) et de grands laboratoires, Alexandre a planché avec d’autres élèves pendant six mois sur un projet porté par le Cnes (Centre national d’études spatiales). « Il s’agissait de créer un banc d’essai afin d’observer puis d’analyser la dilatation thermique entre l’aluminium et le titane lorsque le satellite passe du côté obscur ou quand il est éclairé par le soleil, se remémore encore passionné le jeune homme. Il y a d’importantes différences de température, créant un déplacement non concomitant des matériaux. L’ensemble est alors soumis à de fortes contraintes, au point de provoquer du flou si le satellite est chargé de capturer des photos ». Hormis le stage ouvrier classique, l’école encourage ses étudiants à partir quatre mois à l’étranger en fin de troisième année dans le cadre d’un projet de volontariat. La politique de l’établissement étant de former de potentiels dirigeants citoyens dotés d’une fibre humaniste. • H.-O. D. d’autres formations possibles • École d’ingénieurs de Purpan / École d’ingénieurs UPSSITECH (Université Paul Sabatier, Toulouse) / ENAC (École Nationale de l’Aviation Civile) / ENSAT (École nationale supérieure agronomique de Toulouse) / ENSEEIHT (École nationale supérieure d’électrotechnique, d’électronique, d’informatique, d’hydraulique et des télécommunications) / INSA (Institut national des sciences appliquées) / ISAE (Institut supérieur de l’aéronautique et de l’espace) Delphine Gardes, 21 ans, est infirmière à l’hôpital Garonne de Purpan. Elle a effectué ses trois années d’étude au sein de l’IFSI (Institut de formation en soins infirmiers) d’Aurillac, dans le Cantal. Son visage rayonne auprès des patients. Il faut dire que plusieurs générations séparent Delphine Gardes de ces derniers. Cette jeune infirmière de 21 ans est de service de jour, en ce mois de janvier. Au hasard d’une visite de chambre, elle entame spontanément la conversation avec deux patientes âgées. Les échanges témoignent d’un respect réciproque. Delphine a su trouver rapidement sa place au sein du service d’Unité de soins de longue durée de l’hôpital Garonne, à Purpan, dans l’agglomération toulousaine. Infirmière diplômée depuis juillet dernier, elle n’a pas chômé longtemps avant d’intégrer le marché du travail. Seulement quatre jours se sont écoulés entre la délivrance du diplôme délivré par l’IFSI (Institut de formation en soins infirmiers) d’Aurillac et le démarrage de son activité professionnelle. Et pourtant, Delphine désirait au départ embrasser une carrière d’architecte. « C’est vrai, je n’avais pas prévu de faire ce métier, confie cette native de Toulouse. Je me suis posé pour la première fois la question en discutant avec la mère de l’une de mes meilleures amies qui est infirmière au bloc opératoire ». C’est alors le déclic. Parallèlement à l’obtention avec mention de son baccalauréat scientifique, Delphine tente sa chance et passe le concours d’école d’infirmier. « Nous étions environ 870 candidats pour 86 places à l’IFSI d’Aurillac… se rappelle Delphine. L’épreuve d’oral était conditionnée à la réussite des écrits, à savoir de la culture générale et des tests de logique et de calcul. » S’ensuit trois années d’études dont de nombreuses semaines de stages avant la délivrance du Graal, le diplôme d’infirmier. « J’ai découvert la vocation pour le métier au fur et à mesure de la formation, souligne Delphine, aujourd’hui infirmière du CHU de Toulouse. Les cours théoriques permettent de consolider ce qu’on apprend en stage. Et l’expérience accumulée pendant les stages donne confiance en soi afin d’acquérir des automatismes. Rien qu’en troisième année, il y a déjà 25 semaines de stages ». Au cours de ses études, la jeune femme est plongée dans pléthore de services : chirurgie orthopédique, bloc opératoire, institut médico-éducatif, maison de retraite… Elle a même l’occasion d’effectuer un passage dans un cabinet libéral. Pas de routine possible ! « L’avantage de ce métier, c’est sa pluralité, explique Delphine. Une fois titulaire, on peut changer très facilement de service et passer, par exemple, de la réanimation à la psychiatrie. Cela permet d’éviter la routine ». L’évolution professionnelle n’est pas non plus une gageure. Après deux ans d’expérience, plusieurs concours sont ouverts afin d’accéder à la formation d’infirmier anesthésiste ou celle d’infirmier de bloc. C’est justement le souhait de Delphine qui, à terme, désire travailler au bloc opératoire. « C’est un service très exigeant qui demande beaucoup de connaissances techniques, souligne-t-elle. Mon stage au bloc est l’expérience qui m’a le plus marquée ». En attendant, Delphine assure le service en longs séjours auprès de patients pour la plupart très âgés. Elle gagne environ 1 600 euros bruts par mois sans compter les primes de week-end. « Au début ce n’est pas facile, surtout quand on est jeune, témoigne-t-elle. On travaille la nuit, les jours fériés… Et puis l’infirmière est directement confrontée aux questions touchant à la fin de vie ». Impossible pour elle d’oublier le visage de cette dame dont elle a vu rendre le dernier souffle. Mais la jeune Toulousaine sait qu’elle peut s’appuyer sur le soutien de son équipe pour que la vie professionnelle n’impacte pas la vie personnelle. De toute façon, Delphine préfère mettre l’accent sur la reconnaissance que procure son métier. « Évidemment, la remise en cause est permanente, précise-t-elle. La société est de plus en plus exigeante, y compris à l’hôpital. Nous jouons parfois le rôle de tampon entre le médecin et le patient ». Pour autant, sans idéaliser son travail, Delphine souligne l’importance des liens qui se C’est le salaire nouent entre l’infirmensuel d’un mier et son infirmier malade. Le chiffre 1 551 € débutant, selon l’Onisep. • H.-O. D. H.O. D. METIERS « J’ai découvert la vocation au fur et à mesure de la formation » d’autres formations possibles • IFSI d’Alby Bon Sauveur / IFSI du Centre Hospitalier d’Albi / IFSI du Centre Hospitalier de Castres Mazame / IFSI/IFAS Millau (Centre Hospitalier de Millau) / IFSI du Centre Hospitalier de Montauban / IFSI du Centre Hospitalier du Val d’Ariège / IFSI du Centre Hospitalier de Rodez / hInstitut de formation Henry Dunant (IFSI Centre hospitalier de Bigorre) / IFSI du Centre Hospitalier Marchan / IFSI du Gers / IFSI Croix-Rouge Française de Toulouse / IFSI Rangueil - CHU Toulouse 208617 26 28 METIERS &FORMATION l s’identifier l mars LES PROCHAINS 2620 juin 20 novembre RENDEZ-VOUS FORMATION DANS VOS JOURNAUX METIERS &FORMATION 29 PIERRE INFORMATICIEN EN VENTE chez votre marchand de journaux . DR « Je reçois encore des propositions de poste ! » Pierre Villard, 24 ans, est programmeur pour l’entreprise Capgemini, spécialisée dans le secteur des services informatiques. Il est sorti diplômé de l’INP-ENSEEIHT (École nationale supérieure d’électrotechnique, d’électronique, d’informatique, d’hydraulique et des télécommunications) l’année dernière. L’hebdo qui parle aux Toulousains Le chiffre 209288 3 000 € C’est le salaire mensuel d’un chef de projet informatique (Bac+5) débutant selon l’Onisep. Il est de 2000 € pour un développeur débutant de niveau Bac + 2 Des propositions d’embauche continuent d’affluer sur sa messagerie. Principalement des offres en provenance d’entreprises parisiennes spécialisées dans la conception de logiciels de trading pour le secteur financier… Un paradoxe au regard des millions de chômeurs sur le banc du marché de l’emploi. C’est pourtant une réalité pour Pierre Villard, 24 ans, diplômé de l’INP-ENSEEIHT (École nationale supérieure d’électrotechnique, d’électronique, d’informatique, d’hydraulique et des télécommunications) à Toulouse. Alors qu’il n’était pas encore diplômé, ce natif de Normandie avait déjà une dizaine de propositions concrètes avant d’opter pour la société Capgemini, spécialisée dans le secteur des services informatiques. « En tant que programmeur, je travaille sur un système à destination du CNES (Centre national d’études spatiales), détaille Pierre. Il est actuellement en phase de test dans le cadre du programme de recherche et de sauvetage lié au système Galileo de l’agence spatiale européenne ». Ce projet européen de positionnement par satellites est stratégique car il devrait garantir, à terme, l’indépendance de l’Union européenne vis-à-vis des États-Unis à l’origine du GPS (Global positioning system). « Notre équipe est notamment chargée du développement du système coordonnant les différentes antennes déployées en Europe dans le but d’optimiser la zone de couverture. Grâce à un algorithme, le programme planifie un calendrier de suivi des satellites par les antennes pour réceptionner le maximum de données permettant la géolocalisation rapide des balises de détresse afin d’envoyer des secours ». Le programme Galileo sera en effet utilisé pour les transports maritimes, aériens et terrestres ou les opérations de secours et de sauvetage… Du Programmeur à l’Architecte système Diplômé en septembre 2013, salarisé quelques semaines auparavant chez Capgemini, Pierre pourrait bien évoluer rapidement au sein de l’entreprise. Junior (Grade A), il pourrait passer salarié confirmé (Grade B) et se spécialiser. « Lors de mon entretien annuel avec mon responsable hiérarchique, j’ai en effet exprimé ma volonté de me diriger vers le rôle d’Architecte système, raconte-t-il. Cette fonction a pour but de concevoir un système en recherchant les meilleures solutions techniques pour répondre aux besoins du client ». Après un bac scientifique, Pierre rejoint une classe préparatoire au Lycée Corneille de Rouen. Trois années de bachotage plus tard, il est admis au concours d’entrée de l’ENSEEIHT, au sein de la filière Informatique et mathématiques appliquées. « Avant de définitivement choisir l’informatique en deuxième année d’école, on reçoit d’abord une formation généraliste propre à sa filière. En dernière année, je me suis spécialisé dans le développement de logiciel. Au cours du cursus, en profitant notamment d’une année de césure, j’ai cumulé environ 20 mois de stage dans la même entreprise, à savoir Capgemini. Je commence à bien connaître les équipes maintenant ! » De quoi négocier son salaire qui, selon le baromètre officiel propre à la société Capgemini, atteint 32 000 euros bruts par an pour les diplômés de l’ENSEEIHT. En parallèle, Pierre a conservé son statut d’auto-entrepreneur et réalise des sites Internet pour des petites entreprises ou des collectivités locales. De ses années d’étude, Pierre retiendra le projet mené avec une équipe de cinq étudiants au dernier semestre de l’école. « En collaboration avec un thésard de l’ENSEEIHT, nous recherchions avec le cofondateur de VLC une extension possible du logiciel pour le secteur cinématographique ». Au jeu des conseils à donner aux lycéens, Pierre a une approche triviale : « Soit vous êtes convaincu d’intégrer cette filière et vous pouvez intégrer une formation directement après le bac, soit vous n’êtes pas encore totalement déterminé et dans ce cas, la prépa permet un enseignement généraliste pour ne fermer aucune porte ». • H.-O. D. d’autres formations possibles • Lycée Victor Hugo (Colomiers) / Lycée Louis Rascol (Albi) / Université Jean-François Champollion (Albi) / Université Paul Sabatier (Toulouse) / IUT de Blagnac / IUT de Rodez / École des Mines d’Albi / École supérieure d’ingénierie informatique Ingésup / INSA (Institut national des sciences appliquées) Toulouse / IPI (Groupe IGS) / EPITECH… 30 METIERS &FORMATION l s’identifier METIERS 208616 d’autres formations possibles • Bac+2 : Lycée Billières (Toulouse) / Lycée Jeanne d’Arc (Mazamet) / Lycée Jolimont (Toulouse) / Lycée Myriam (Toulouse) / Lycée Notre-Dame (Castres) / Lycée Pierre d’Aragon (Muret) • Bac+5 : École supérieure privée de commerce et de gestion ESICAD / Groupe IGS (Institut de gestion sociale) / Institut de formation aux affaires et à la gestion IFAG Pas même encore diplômée, Lucie Maset était déjà embauchée. A 24 ans, elle est aujourd’hui chargée de mission marketing pour l’entreprise paloise Contacts consulting, une société de conseil. Diplômée de l’école de commerce Toulouse Business School (TBS), anciennement dénommée ESC (école supérieure de commerce), Lucie a signé son contrat de travail en avril derUn poste à responsabilités nier pour rejoindre l’équipe marketing du « La formation ouvre des portes mais il bureau toulousain de Contacts consulting faut aussi faire preuve d’audace et d’enà la rentrée 2013. « J’effectue des missions de thousiasme », insiste cette ancienne hôplusieurs jours au sein d’entreprises », explitesse d’accueil du Stade Toulousain. C’est que Lucie. En tant que consultante, elle efd’ailleurs lors de ce job étudiant qu’elle fectue de la prospection, puis intervient rencontre un responsable communication directement dans les sociétés. Ces dernièd’Airbus dans les loges, à l’occasion d’un res sont variées, à l’image de la centrale match de rugby. « J’avais toujours mon curSud de System U, dans l’agglomération de riculum vitae sur moi et je suis allée le voir Montpellier, d’une distillerie à Cognac ou au culot pour obtenir un stage ». Si la ford’un restaurant à Pau. « L’éventail est large, mation a un coût (comptez 6850 euros les nos clients sont dans la grande distribution, premières années), Lucie met aussi en dans les services, dans l’industrie,… J’ai la avant les vertus de son cursus : « Nous bénéchance d’exercer une même activité dans ficions d’un solide accompagnement de la des secteurs variés », insiste la jeune femme part du corps professoral ainsi que d’un rénée à Carmaux, dans le Tarn. Cette dernière seau dynamique une fois que nous sommes est régulièrement en déplacement dans diplômés. Nous à travailler en équipe en metout le Sud-Ouest de la France. « Nous ne nant des projets et notre formation est sommes pas une agence de publicité, précise ouverte sur l’international ». L’investisseLucie. Mon métier est en amont. L’élaborament financier en vaut la peine pour Lucie tion d’un nouveau plan de communication, qui a trouvé du travail avant même la fin de par exemple, implique la définition d’une son école. Sa rémunération oscille autour de cible commerciale, la refonte de la charte 2000 euros net, de quoi permettre l’indégraphique de l’entreprise, le lancement pendance et l’accession à la propriété d’une d’une newsletter, la réalisation de nouvelles maison à seulement 24 plaquettes pour les comans ! Mais là n’est pas l’esmerciaux… » Après une sentiel. La jeune Tarnaise terminale économique, estime que son diplôme Lucie intègre sur concours lui a surtout permis d’ocle programme Bachelor cuper un poste à responsade l’école de commerce bilités. Une seule frustratoulousaine TBS. Comptation demeure actuellebilité, droit du travail, ment que la consultante marketing, logistique, devrait être en mesure d’y cours de macro et micro remédier : « Je n’ai actuelleéconomie,… sont au proment aucune mission à gramme des premières l’étranger… mais mon enannées d’étude. L’étudiantreprise a vocation à s’ouvrir te qui a passé dans son vers les entreprises internaenfance près de deux ans tionales. Donc à moi de en Italie saisit l’opportutrouver de nouveaux clients nité offerte par l’école de étrangers ! » séjourner à l’étranger et rejoint dès sa deuxième H.-O. D. année le campus de TBS à Niveau : Bac+5 2 100 € C’est le salaire mensuel d’un chargé de mission marketing débutant, selon l’Onisep. • M.-C. I. Barcelone. La troisième année de licence terminée, Lucie passe une nouvelle fois un concours afin de poursuivre ses études à TBS dans le cadre du programme Grande école. L’institution toulousaine est régulièrement classée dans les dix meilleures écoles de commerce en France. Le parcours de Lucie connaît ensuite un long fleuve tranquille avec un master 1 en projet marketing, un stage d’un an chez Airbus pendant l’année de césure, et un master 2 en alternance toujours au sein du géant aéronautique. Le chiffre 23 rue du Collège - 15013 AURILLAC Cedex Tél. 04 71 48 28 18 - Fax 04 71 48 39 05 [email protected] « Je suis resté 6 mois en stage chez Alain Ducasse, je ne voulais pas en partir » Thomas Chambreaux, 21 ans, est chef de partie au restaurant étoilé “Le Gindreau”, dans le Lot. Ancien élève du lycée hôtelier du Quercy-Périgord à Souillac, il a trouvé dans la cuisine un moyen de s’exprimer. Thomas Chambreaux en compagnie du chef Pascal Bardet, de son épouse Sandrine et du Second de cuisine Thierry Thomas devant la cheminée du restaurant “Le Gindreau”. M.-C. I. ie GS Photograph « Si la formation ouvre des portes, il faut aussi faire preuve d’audace ! » 31 THOMAS CUISINIER LUCIE CHARGÉE DE MISSION Lucie Maset, 24 ans, est diplômée de l’école de commerce Toulouse Business School (TBS). Elle a trouvé du travail comme chargée de mission marketing pour une société de conseil. &FORMATION l s’identifier Le chiffre 1445 € C’est le salaire mensuel d’un cuisinier débutant selon l’Onisep. Niveau : CAP ou équivalent 15 heures. Le service est terminé. Mais c’est frais et pimpant que Thomas Chambreaux se présente malgré plusieurs heures passées devant les fourneaux de la cuisine du restaurant étoilé “Le Gindreau”. A presque 22 ans, il n’a pas connu les galères de Pôle emploi. C’est directement sur les bancs de son école qu’on est venu le chercher. Les métiers de l’hôtellerie et de la restauration ne manquent pas de débouchés, et rares sont ceux qui restent sur le bord de la route. Mais ce sont des métiers exigeants, où on ne compte pas les heures. Thomas est la 4e génération de cuisiniers dans sa famille. Sa vocation, il l’a eue très tôt, en suivant son père dans le restaurant familial près de Limoges, qu’il souhaite d’ailleurs reprendre dans quelques années. Il est entré en 2007 au lycée hôtelier du Quercy-Périgord où il a d’abord passé un BEP et il en est ressorti en 2011 avec un Bac pro en poche. Lorsqu’il a commencé, le jeune homme était très discret, timide même, mais c’est dans les assiettes qu’il a réussi à s’exprimer. En Bac Pro, le lycée l’a envoyé au restaurant Le Louis XV d’Alain Ducasse, à Monaco, classé trois étoiles au Guide Michelin. Une « grande maison » comme on dit dans le milieu, où il a rencontré le chef Pascal Bardet qu’il a rejoint cette année dans le Lot. « Je suis resté 6 mois en stage au Louis XV, se rappelle-t-il. Je ne voulais pas en partir, mais il fallait bien rentrer terminer le lycée… » Puis, il a travaillé avec le chef Benoit Witz près de Brignolles, qui correspondait plus à sa sensibilité. Quand Pascal Bardet a quitté son poste au Louis XV pour le restaurant du palace 5 étoiles le Belles Rives à Juan-les-Pins, Thomas était du voyage. Et lorsque le chef s’installe dans le Lot pour reprendre “Le Gin- dreau”, Thomas Chambreaux l’accompagne encore. Tout en progressant. Aujourd’hui, il est chef de partie poisson dans le restaurant classé “1 étoile” au Guide Michelin. Il pourra tout aussi bien concocter des “raviolis à l’encre de sèche, chair de tourteau coraillée”, une “truite en croûte de pain et amandes, marinade croquante au persil plat et cresson de fontaine” ou encore des “noix de St Jacques cloutées de truffes cuites au poêlon”. Des appellations alléchantes, dignes d’un “Top Chef”. Malgré un physique de jeune premier, pas question pour lui de participer à ces concours télévisés. « Cuisiner au milieu d’un champ, au sommet d’une montagne, ça ne m’intéresse pas, ce n’est pas de la cuisine. Ce qui me plaît, c’est de mettre en valeur des produits », argumente-t-il. Si le métier est très prenant, c’est aussi une grande famille et son amie, Amandine, elle aussi ancienne élève du lycée Quercy-Périgord, a également été embauchée au Gindreau. Elle y travaille en salle, directement en contact avec les clients. Un vivier de transmission Car le Gindreau est un restaurant où la transmission des savoirs règne en maître. A 35 ans, le chef Pascal Bardet a repris le restaurant en 2013 avec sa femme Sandrine. Tous deux sont aussi diplômés du lycée hôtelier Quercy-Périgord, lui, en cuisine, elle, en salle. Ils accueillent plusieurs stagiaires et apprentis au sein de leur établissement. Et nombreux sont ceux qui sortent du lycée de Souillac. Pour le chef Bardet « on a fait le choix de prendre beaucoup de jeunes car c’est un métier d’artisanat, tout passe par l’échange de sensations, de savoirs » Le métier de cuisinier ne s’apprend pas que sur les bancs d’une école, mais surtout au contact avec des professionnels. Au Gindreau, les jeunes ne sont pas surprotégés « il faut aller dans le bain et hop, on nage ! » s’amuse le chef. C’est le lycée qui dirige les jeunes vers tel ou tel stage, en fonction de leur motivation, de leur personnalité, de leur niveau. Parfois, les résultats scolaires ne sont pas à la hauteur mais un stagiaire pourra se révéler directement au cœur de l’action, dans la cuisine. Pour Pascal Bardet, cet échange d’expériences est plaisant « l’apprenti avance personnellement, avance avec l’entreprise, avec vous jusqu’à ce qu’il vole de ses propres ailes, et les échanges perdurent avec les années, les liens ne se rompent pas ». Lui-même a été stagiaire lors de ses études au lycée auprès du grand chef Alain Ducasse. Il a toujours foi en l’avenir des jeunes, notamment dans ces métiers où la pratique est primordiale. Pour sa femme et lui, il n’est pas question d’arrêter de transmettre aux jeunes « C’est important de faire passer le savoir, ça fait partie du métier, on l’a fait pour nous, on le fait pour les autres… Et on reste jeune plus longtemps ! » • Marie-Cécile Itier d’autres formations possibles • CFA commerce et services (Blagnac) / CFA de la Chambre de métiers et de l’artisanat de l’Ariège (Foix) / CFA du Comminges (Gourdan-Polignan) / Lycée hôtellerie et tourisme (Toulouse) / Lycée professionnel hôtelier et économique Lautréamont (Tarbes) / Lycée professionnel Jean de Prades (Castelsarrasin) / Lycée professionnel Pardailhan (Auch) 32 METIERS &FORMATION l s’identifier s’identifier l LAURA COIFFEUSE H.O. D. 208620 d’autres formations possibles • CFA de l’Aveyron (Onet-le-Château) / CFA de la Chambre des métiers de l’Ariège / CFA de la ville de Castres (Tarn) / CFA des HautesPyrénées (Tarbes) / École des métiers (Auch) / Lycée professionnel Hélène Boucher (Toulouse) / Lycée professionnel La Providence (Revel) / Lycée professionnel Toulouse Lautrec (Albi) DR activité au mois de décembre dernier, les revenus de Laura ne permettent pas encore d’accéder à l’indépendance familiale. « J’ai la chance de pouvoir encore habiter chez mes parents afin d’éviter les dépenses de loyer à la fin du mois, admet-elle. L’activité débute et mon revenu net ne dépasse pas 700 euros pour l’instant ». C’est pourquoi la jeune toulousaine s’échine à multiplier les rendez-vous afin de se constituer une clientèle. « Le statut d’indépendant est un choix personnel,précise Laura. Je ne souhaitais pas travailler dans les grandes enseignes car j’estime que le métier ne permet pas de progresser sereinement quand il s’effectue à la chaîne. Le statut de coiffeur à domicile se développe car il s’exerce de manière plus conviviale ». Mais pas question de voir dans ces propos un jugement de valeur,Laura tient uniquement à transmettre un ressenti après plusieurs expériences passées. Elle a le statut d’auto-entrepreneur, paye ses cotisations au Régime social des indépendants (RSI) et enchaîne les rendez-vous telle une business woman. Basée à Grenade, au Nord de Toulouse, Laura Aillères vient de lancer son activité comme coiffeuse à domicile. Grâce au bouche à oreille, Laura est contactée directement par ses clients pour des coupes de cheveux. « J’essaye de regrouper mes déplacements avec un jour à Toulouse, un autre à Blagnac... » raconte cette jeune diplômée du lycée professionnel Jasmin coiffure. Avec un brevet professionnel en poche, en septembre dernier, plusieurs offres d’emploi se sont préUn métier de passion sentées à Laura pour travailler chez des indéIl faut dire que le parcours de Laura s’est pendants ou dans les grandes enseignes de déroulé avec précocité. Dès la petite enfance, salons de coiffure. C’était sans compter l’aspielle réclamait pour accompagner sa mère au ration de Laura à rejoindre le statut d’indépensalon de coiffure. Au point de pousser le coifdant. Son rêve ultime étant bien évidemment feur à pronostiquer la future profession de la de créer son propre salon d’ici trois ans. « C’est jeune fille. « C’est un métier de passion », marl’ambition de beaucoup de jeunes coiffeurs », tèle Laura. A l’issue du collège,elle intègre pour précise-t-elle avec simplicité. Pour le moment, deux ans le CAP (Certificat d’aptitude profesLaura accumule l’expérience et les clients sur sionnelle) coiffure au lycée professionnelle un rayon d’une trentaine de kilomètres. Elle Jasmin. « J’ai complété cette formation avec n’a pas encore de site Internet mais communiune mention complémentaire d’un an, histoire que par l’intermédiaire d’une page Facebook d’étoffer mon expérience professionnelle, rapersonnalisée. Ses tarifs oscillent entre 15 conte-t-elle. Le CAP compte très peu de semaieuros, pour les hommes, et 25 euros, pour les nes de stage contrairement à la mention comfemmes. La facture augmente quand il faut plémentaire qui comprend dans son programajouter d’autres interventions de type lissage me l’obligation d’exercer dans un salon, un jour des cheveux, colorations ou mèches. Des compar semaine ». Si ces trois premières années pétences qu’elle a su acquérir dans le cadre de permettent d’entamer une la Mention complémentaicarrière en tant que salarié, re coloriste-permanentiste, elles ne sont pas suffisanune année supplémentaire tes pour déboucher sur proposée par le lycée Jasl’ouverture d’un salon en min. « Les horaires de travail tant qu’indépendant. Laura sont par nature contraia donc poursuivi par la voie gnants puisque les rendezde l’apprentissage pendant vous se prennent généraledeux ans afin d’obtenir un ment en fin d’après-midi et brevet professionnel de le samedi, prévient Laura. Il coiffure, le sésame indism’arrive de devoir travailler pensable pour exhausser jusqu’à 21 heures alors que je un jour son rêve : « monter n’ai aucun rendez-vous en mon propre salon ! » début d’après-midi... Le métier impose une grande flexi- Niveau : Brevet H.-O. D. bilité ». Ayant démarré son professionnel Le chiffre mensuel d’un coiffeur en début de carrière. mensuel d’un auxiliaire de vie sociale débutant, selon l’Onisep. • « Du métier de comptable à l’assistance aux personnes » Sophie Bertrand, 38 ans, vient d’obtenir son diplôme d’auxiliaire de vie sociale (DEAVS) au mois d’octobre. Elle se confie sur son parcours de vie. Le chiffre 1 400 € C’est le salaire &FORMATION 33 SOPHIE AUXILIAIRE DE VIE SOCIALE « De quoi monter un jour mon propre salon ! » Laura Aillères est titulaire d’un brevet professionnel délivré au sein du lycée professionnel Jasmin coiffure, situé à Toulouse. Elle a tout juste 20 ans mais travaille déjà à son compte, après avoir décliné plusieurs propositions d’embauche. METIERS 1 426 € C’est le salaire Niveau : CAP Un sacerdoce au quotidien, tel pourrait être le ressenti quand l’on écoute Sophie parler de son métier : auxiliaire de vie sociale. Un travail où l’on rentre dans l’intimité des gens, au quotidien, sans pour autant être leur ami. « C’est une des règles que je me fixe. Il ne faut jamais être copain avec eux, on doit installer une certaine distance. C’est par respect pour eux » explique Sophie. Elle ne tutoie jamais ses « patients », elle préfère le vouvoiement. Pour autant, la relation qu’elle peut entretenir avec eux n’en est pas moins chaleureuse. « La première fois que j’interviens chez une personne, la famille est généralement présente. Je les écoute, observe et vois leurs besoins. Puis je me mets au travail. Mais j’interviens toujours après un dossier établi par une assistante sociale du Conseil général. C’est elle qui précise les besoins de la personne et le nombre d’heures que l’on doit effectuer à son domicile », précise Sophie. Le premier contact peut être compliqué, tendu. Les personnes qui reçoivent l’aide de Sophie ne voient pas d’un bon œil son arrivée. « Je me souviens d’un cas précis où la personne ne comprenait pas pourquoi j’étais chez elle. Elle considérait qu’elle pouvait se débrouiller toute seule. Puis au fur et à mesure du temps, au bout de quelques semaines, le contact a été plus facile », raconte Sophie. Son travail, justement, consiste à venir en aide aux personnes âgées, handicapées ou jeunes enfants. Les aider dans leurs tâches quotidiennes : « ménage, faire les courses, le lever ou coucher, les aider pour le repas ou pour faire la toilette. Par contre, il y a un domaine où je n’interviens pas, c’est lorsque des soins sont à prodiguer. Là, une infirmière s’en occupe » indique Sophie. En règle générale, elle débute sa journée à 7h30 et passe chez 8 personnes : « 4 le matin et 4 l’après-midi, mais cela peut varier. En matinée, l’on s’occupe plutôt du lever, de la toilette et du petit-déjeuner. Par contre, l’après-midi est consacrée aux courses, repassage… ». Aujourd’hui, Sophie s’épanouit pleinement dans ce travail. Plus jeune, elle avait envie de trouver un travail dans le domaine médical, au sens large. Mais les hasards de la vie l’ont orientée vers un métier dans la comptabilité. « Je vivais à Paris et mes parents habitaient dans le Cantal. Je faisais des aller-retours pour m’occuper d’eux mais ce n’était pas évident. Je suis donc venu ici et cela m’a donné la volonté de franchir le pas et de changer d’activité professionnelle ». Un métier où l’écoute est primordiale Elle décide donc de suivre une formation d’assistante de vie sociale et intervient ponctuellement auprès de l’ADMR d’Aurillac et de Saint-Cernin. Elle fait également quelques stages, puis elle est sollicitée par l’ADMR pour être salariée. Elle prend la décision, par la suite, de passer le diplôme d’auxiliaire de vie sociale. « Je l’ai passé par Validation des acquis de l’expérience (VAE). Au bout de trois ans et 3000 heures de travail. Je l’ai obtenu en octobre dernier ». Après un questionnaire rempli par l’ADMR, Sophie est passée devant un jury, durant 30 minutes environ, pour établir son degré de motivation et de compétence. Des années plus tard, Sophie Bertrand ne regrette absolument pas ce changement de vie : « C’est un métier enrichissant, très passionnant où l’on est en contact permanent avec les gens. C’est un travail où l’on doit être à l’écoute, respecter l’intimité de chacun, et être patient. Nous sommes là pour les aider et améliorer leur quotidien. Mais on en ressort grandit. Parfois, il suffit d’un sourire et l’on se dit que l’on est utile ». • Nicolas Gastal d’autres formations possibles • Centre de formation de l’ESSOR à Le Montat (Lot) / Institut de formation INFA Midi-Pyrénées / Institut Limayrac de Toulouse / Ireps (Instance régionale d’éducation et de promotion de la santé) de Midi-Pyrénées / Lycée professionnel Louis Querbes, à Saint-Girons (Ariège) 34 METIERS &FORMATION l s’identifier ROMAIN TECHNICIEN Romain Vandeleene, 19 ans, diplômé du CFAI (Centre de formation d’apprentis de l’industrie) de Beauzelle, s’est fait recruter par l’entreprise où il était en apprentissage. Le chiffre 1 500 € C’est le salaire mensuel d’un technicien débutant, selon l’Onisep. Niveau : Bac professionnel Et dire qu’il voulait arrêter ses études en Seconde… Le portrait de Romain Vandeleene devrait en inspirer plus d’un ! Au cours de sa scolarité dans un lycée professionnel de Castres, dans le Tarn, Romain désire arrêter ses études. Il visait à l’époque un bac professionnel en maintenance mais ne se plaisait pas dans la formation. Pis encore, Romain est dyslexique, ce qui n’arrange pas les choses pour prendre confiance en soi. Il n’est alors qu’en Seconde et souhaite quitter le système scolaire. Une rencontre va pourtant bouleverser ses perspectives. C’est celle de son actuel chef d’atelier, salarié chez Weir Minerals France, un fabricant d’équipements (pompes, vannes, cyclones…) destinés au traitement des minerais dans le secteur de l’énergie. Romain fait la connaissance de son futur mentor au collège. Il est en troisième et effectue une visite d’entreprise à Weir Minerals France, une filiale du groupe écossais The Weir Group PLC qui emploie une cinquantaine de salariés à Castres. Un stage lui est proposé par son chef d’atelier, puis un autre en maintenance durant sa Seconde. « C’est lors de cette expérience professionnelle que j’ai découvert le métier d’usinage, insiste Romain avec un certain enthousiasme au regard de son itinéraire. Finalement, je faisais très peu de maintenance et je me suis plu à apprendre un nouveau métier, celui de technicien d’usinage ». Son chef d’atelier lui parle alors d’une formation possible en apprentissage au CFAI de Beauzelle, dans l’agglomération toulousaine. Romain décide de poursuivre les études. Ce natif de Roubaix, dans le Nord de la France, effectue sa Première et sa Terminale à Beauzelle et obtient le baccalauréat Technicien d’usinage (TU). « Mes bonnes notes obtenues dans les matières dites professionnelles m’ont permis de compenser les mauvaises notes en Français ou en Histoire », précise-t-il avec modestie. Mais cela ne doit pas affecter son mérite. En complément des heures théoriques en classe, le Tarnais d’adoption est engagé en contrat d’apprentissage avec la société Weir Minerals France. « La formation était répartie avec deux semaines de cours et deux semaines en entreprise, décrit-il. Je n’avais pas de vacances scolaires mais j’étais indépendant avec un salaire à seulement 16 ans ». Surtout, Romain est embauché directement en CDI au terme de sa formation. Un savoir-faire recherché Il gagne actuellement un peu plus du Smic sans compter les primes qu’il perçoit puisqu’il est affecté aux équipes de nuit. « C’est un choix personnel, confie le jeune de 19 ans. Je souhaitais travailler sur la plus grosse machine de l’entreprise et cette dernière n’était disponible que la nuit. Il s’agit d’une machine à deux plateaux nécessitant une grosse concentration. Elle tourne en permanence et pivote, donc la moindre erreur est fatale. C’est enrichissant d’apprendre l’usinage sur ce type d’outil ». D’autant que son savoir-faire est fortement recherché dans le secteur industriel. Les techniciens d’usinage, autrefois appelés tourneur-fraiseur, deviennent une denrée rare, particulièrement au regard des enjeux de montée en cadence de la production dans l’aéronautique. Le travail de nuit présente aussi un autre avantage pour Romain : « Du coup, j’ai du temps libre durant la journée pour assouvir une passion que j’ai depuis l’âge de quatre ans, à savoir le moto-cross ! » Ses horaires de travail démarrent en effet à 19h35 et se terminent à 2h40 chaque jour du lundi soir au samedi matin. Le salarié entend également casser certains clichés qui perdurent sur le métier. « J’avais l’image de l’ouvrier travaillant dans la poussière et la saleté ; or l’atelier est aussi propre qu’une cuisine, souligne-t-il. Les femmes ont aussi leur place dans l’industrie. Nous ne portons pas des charges trop lourdes ». En ce qui concerne l’évolution professionnelle, Romain a l’ambition de passer du métier d’opérateur à celui de programmeur : « Il s’agit de créer soi-même le programme de la pièce, c’est-à-dire le diamètre, le perçage, le taraudage,… » Et pourquoi pas de prétendre, au bout de plusieurs années, à un BTS (Brevet de technicien supérieur) par le biais de la Validation des acquis de l’expérience (VAE) afin d’exercer la profession de contrôle qualité. • H.-O. D. d’autres formations possibles • École de production de l’Icam (Toulouse) / Lycée de la Borde Basse (Castres) / Lycée Clément Ader (Samatan) / Lycée Déodat de Séverac (Toulouse) / Lycée Gaston Monnerville (Cahors) / Lycée Jean Dupuy (Tarbes) / Lycée Louis Rascol (Albi) / Lycée Pierre-Paul Riquet (Saint-Orens-de-Gameville) / Lycée Saint-Exupéry (Blagnac) / Lycée Saint-Joseph (Toulouse) 209262 DR « J’ai reçu mon premier salaire à 16 ans » METIERS &FORMATION l se projeter mai de de rs ie ét m s le : er et oj pr > se 208938 36 n Anabiotec Une formation tournée vers l’avenir de la filière agroalimentaire D épendant du ministère de l’agriculture, le Brevet de technicien supérieur agricole (BTSA) Anabiotec répond à une demande formulée dans les années 70 par les professionnels dépendant de ce même ministère (agriculteurs, éleveurs mais également semenciers et professionnels du végétal). « Ces derniers souhaitaient voir être mise en place une formation qui leur permettrait de faire appel à des professionnels de laboratoire ayant une bonne connaissance du secteur agricole et agroalimentaire et capables d’assurer les analyses qui leur sont demandées par la législation en vigueur concernant leurs produits ou matières premières - Seconde générale et technologique - Baccalauréat général : Série S : Ecologie – Agronomie – Territoire DR Le lycée d’enseignement général et technologique agricole d’Auzeville-Tolosane (31) prépare au Brevet de technicien supérieur agricole Anabiotec (Analyses Agricoles Biologiques et Biotechnologies). Un pôle général et technologique : le LEGTA d’Auzeville Les étudiants du BTSA Anabiotec du lycée d’Auzeville-Tolosane dans leur laboratoire. afin d’assurer les contraintes de qualité propres à la filière », précise Christine Barfety, coordinatrice du BTSA Anabiotec au lycée d’Auzeville-Tolosane. La formation de technicien supérieur Anabiotec est organisée autour de deux domaines d’enseignements. Le premier est commun à tous les techniciens supérieurs agricoles tandis que le second est spécifique à ce BTSA (dix modules qui tendent à l’acquisition des connaissances scientifiques, techniques et réglementaires liées au secteur professionnel). Chacun est subdivisé en modules comportant des stages collectifs. À ces deux domaines, s’ajoutent un module d’accompagnement au projet Que deviennent les étudiants ? La majorité des étudiants ayant suivi le BTSA Anabiotec dispensé par le lycée d’Auzeville-Tolosane depuis 1993 ont poursuivi leurs études après la validation de leur diplôme. « Ils choisissent souvent de se spécialiser ou d’emprunter des parcours de formation assez longs, précise Christine Barfety, coordinatrice du BTSA Anabiothèque. Ils sont donc peu nombreux à occuper à l’issue de leurs études un poste de technicien en laboratoire. Ce sont plutôt des encadrants, des chefs de projets, des vétérinaires voire des ingénieurs agronomes ou de l’agroalimentaire. Nous avons également des anciens élèves qui sont devenus technico-commerciaux ou qui travaillent dans des services marketing pour l’industrie agroalimentaire. D’autres ont intégré des services Recherche et Développement de groupes pharmaceutiques ou de services de cancérologie. Ce BTSA amène donc à une grande diversité de carrières en fonction du choix de la poursuite d’étude », souligne Christine Barfety. Quant aux étudiants qui décident d’arrêter leurs études après le BTSA, les débouchés sont également au rendezvous. « Dans les trois mois suivant l’obtention de leur diplôme, ils obtiennent un CDD dans des laboratoires. Les offres d’emploi me parviennent directement de la part de l’Inserm, de l’Inra ou de l’École vétérinaire et je leur transmets », indique Christine Barfety. personnel et professionnel et une période de stage individuel en entreprise de 12 semaines. La formation inclut des séquences d’activités pluridisciplinaires en liaison avec les différents modules et le secteur professionnel afin d’élaborer des mises en situation et ainsi préparer l’étudiant à sa future entrée dans la vie professionnelle. Une grande variété d’enseignements dispensés Parmi les matières enseignées au sein du BTSA scientifique et professionnel figurent la biologie cellulaire, la biologie moléculaire, la microbiologie, l’histologie, l’immunologie, l’enzymologie, la biotechnologie mais également la physique, la chimie ou encore la culture de cellules animales et végétales… Couvrant une large palette de domaines d’activités, cette formation permet ainsi de répondre aux attentes de nombreux professionnels de la filière agricole et agroalimentaire. Mais elle offre également d’autres débouchés comme le fait remarquer Christine Barfety : « Afin d’assurer un poste à l’ensemble des étudiants sortant de ce BTSA, le ministère de l’agriculture a élargi cette formation à d’autres domaines en faisant appel à des professionnels d’autres secteurs pour recenser les compétences communes. C’est par exemple le cas des laboratoires du secteur de l’environnement assurant analyses d’eau, des sols ou de l’air mais également des laboratoires œuvrant dans les domaines de la pharmaceutique, de la cosmétique ou de la santé humaine ». En 2013, le lycée d’enseignement général et technologique agricole d’Auzeville-Tolosane a fêté le 20e anniversaire de l’intégration de cette formation au cœur de ses enseignements. Il est d’ailleurs à noter que le taux de réussite a été de 100 % pour l’ensemble des 20 promotions ayant suivi ce parcours de formation. Paul Halbedel Les conditions de recrutement Ce BTSA s’adresse aux lycéens titulaires d’un BAC S (option biologie, physique-chimie, math), de certains BAC technologiques (STL, STAV…), de BAC pro (laboratoire). Sont également recrutés quelques étudiants de première année de médecine ou pharmacie ayant échoué au concours ou issus de première ou deuxième année de Licence. - Brevet de Techniciens Supérieurs Agricoles * Analyse et conduite des systèmes d’exploitation (ACSE) * Analyses agricoles biologiques et biotechnologiques (ANABIOTEC) * Agronomie et Productions Végétales (APV) Un pôle Apprentissage : le CFA d’Auzeville Après la 3ème, l’alternance en apprentissage : une possibilité de formation - classe de DIMA - CAP, seconde professionnelle - Baccalauréat professionnel - BTSA - Licence professionnelle Les secteurs d’activités : * L’aménagement paysager * La vente en animalerie, en végétaux d’ornement, en produits alimentaires et en agrofournitures * La gestion d’entreprises - Baccalauréat technologique : Série STAV (Sciences et Technologies de l’Agronomie et du Vivant) : Productions agricoles – Aménagement – Transformations agroalimentaires - Classes Préparatoires : * Biologie, Chimie, Physique et Sciences de la Terre (BCPST) * Post B.T.S – D.U.T (Concours C d’entrée dans les ENSA, ENITA et ENV) Un pôle professionnel : CFPPAs Auzeville et Auterive Antennes de Villefranche-de-Lauragais, Revel Accompagnement socioprofessionnel Insertion vers l’emploi Auzeville et Auterive Brevet professionnel de niveau V Brevet professionnel de niveau IV BTSA Certificat de spécialisation Spécialité d’Initiatives Locales Formations qualifiantes de courtes durées Secteurs d’activités Apiculture Agro-écologie Aménagements paysagers et conception paysagère Commerce et gestion Environnement / gestion des espaces (gestion des cours d’eau, conduites et soins aux arbres) &FORMATION l se projeter se projeter l Vous avez un projet, ils vous aident à Pendant six mois, sept équipes sont hébergées et accompagnées pour créer leur société. C’est le lancement de la troisième saison du « Camping » au sein de la TIC Valley, une association d’entreprises spécialisées dans les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Pierre Movila Xavier Niel, PDG de Free, figure parmi les partenaires financiers de Mobi rider. De quoi assurer le déploiement de sa solution innovante dans le secteur des objets connectés. Concrètement, l’innovation de Mobi rider réside dans un boîtier à destination des grandes enseignes que l’on installe sur le comptoir caisse pour que le client puisse y déposer son smartphone et télécharger instantanément et automatiquement l’application permettant, par exemple, de bénéficier de promotions. La solution peut aussi être déployée dans les musées afin de télécharger l’audioguide en posant le téléphone sur le boîtier situé au guichet d’entrée. De quoi gagner en rapidité à une époque où le consommateur est noyé par un nombre colossal d’applications mobiles… tences financières ou dans le marketing. Ils pourront ainsi affiner leur pitch et convaincre de potentiels investisseurs à soutenir le projet. Utilib, « le bon coin des prêteurs » Pour le lancement de cette troisième édition, rapidement des conversations s’engagent autour d’un café entre potentiels créateurs de start-up. Une tente plantée au milieu des bureaux est là pour matérialiser le “Camping”. A tour de rôle, les campeurs vont présenter leur projet innovant tandis que d’anciens campeurs, aujourd’hui patrons de start-up, racontent leur parcours. Ces témoignages devraient sans doute inspirer Angélique Fouix, Aurélien Souchon et Clément Gianferrari. Les trois jeunes n’ont pas encore 25 ans et sont tout juste diplômés de l’Université Toulouse 1 Capitole. Aurélien et Clément se sont connus à l’Institut d’administration des entreprises (IAE) tandis qu’Angélique sort de l’Institut d’études “ ” Il faut n’avoir peur de rien Cécile Morel, cofondatrice de Mobi rider 99Legende politique (IEP). Ils ont été sélectionnés pour leur projet Utilib, “le bon coin des prêteurs” comme ils le définissent. Le concept est simple. « Pourquoi acheter un objet alors que l’on pourrait te le prêter ? Pourquoi ne pas prêter ce que l’on possède lorsqu’on ne l’utilise pas ? » interroge Clément Gianferrari, cofondateur de cette plateforme de prêt d’objets sur Internet. « La tente, la perceuse, le matériel de sport… sont typiquement des objets sous-utilisés qui prennent la poussière au grenier, Utilib.fr permet au propriétaire d’obtenir des crédits à chaque fois qu’il met des objets en prêt. Ce dernier peut alors emprunter à son tour ». Le site Internet met gratuitement en relation les personnes tandis qu’un service de caution est proposé pour sécuriser l’emprunt. « Nous prélevons une commission de moins de 5 % sur la caution déposée ». Le démarrage de l’activité est prévu en mars prochain, sur la région toulousaine pour commencer. Des mentors qui ont fait leur preuve En attendant, Angélique, Aurélien et Clément souhaitent bénéficier de l’accompagnement de la TIC Valley. « C’est stimulant, nous sommes entourés par des gens qui ont déjà fait leurs preuves », souligne Clément. Le jeune homme pense notamment à Ludovic Le Moan, PDG de Sigfox, le premier opérateur cellulaire bas débit dédié à l’Internet des objets, et à Marc Rougier, président de Scoop-it. Marc Rougier s’est récemment installé à San Francisco, dans la Sillicon Valley, pour développer son site qui a déjà attiré 100 millions d’internautes depuis 2 ans. L’entreprise permet de relayer, en fonction des centres d’intérêt de l’utilisateur, une information trouvée sur internet vers son journal personnel en ligne, via le site Scoop.it. De son côté, Ludovic Le Moan, président de la TIC Valley, entend faire de Sigfox un géant des télécoms. La société toulousaine négocie actuellement des accords de licence pour se développer à l’international. Preuve que les porteurs de projet, sélectionnés pour la troisième saison du “Camping”, seront bien accompagnés. « L’enseignement universitaire n’est pas toujours en phase avec les nouveaux usages et les ruptures technologiques, regrette Aurélien, diplômé d’un master 2 Management de l’innovation à l’IAE de Toulouse. Il n’y a pas qu’une seule vision entrepreneuriale. A l’Université, nous apprenons à faire une étude de marché, à rédiger un cahier des charges puis à développer un produit fini. En débutant notre projet de création d’entreprise, nous réalisons que les cycles sont plus courts. Des hypothèses sont testées puis nous développons le concept en fonction du retour des utilisateurs. Nous procédons par palier en nous adaptant aux évolutions de la demande. Notre produit doit donner des réponses à des problèmes existants : à savoir l’optimisation des objets, la mise en relation des prêteurs et la lutte contre l’obsolescence programmée ». Au total, depuis la première édition du “Cam- &FORMATION 39 créer l’entreprise H.O. d. I ls ne se connaissent pas encore mais vont partager pendant six mois les mêmes locaux. Sept équipes, soit une vingtaine de porteurs de projet, ont été sélectionnées pour la troisième saison du “Camping”. Nous sommes à Labège, dans l’agglomération toulousaine, plus précisément dans les locaux de la TIC Valley, une association d’entreprises innovantes spécialisées dans les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Non contente de favoriser l’émulation et le développement de start-up, la TIC Valley est aussi le lieu de naissance d’entreprises. Forte du succès des deux premières éditions, l’association vient de lancer la saison 3 du “Camping”. Plusieurs chefs d’entreprise adhérents de la TIC Valley vont jouer les mentors auprès de jeunes créateurs pour leur permettre d’affiner leur business plan. Pendant ce parcours initiatique, les porteurs de projet sont hébergés gratuitement et bénéficient de sessions de monitoring afin d’acquérir des compé- METIERS ping”, une dizaine de projets ont abouti à la naissance de sociétés. La plupart de ces start-up résident aujourd’hui à la “passerelle”, une zone située dans les locaux de la TIC Valley où les anciens campeurs bénéficient de conditions d’hébergement avantageuses. D’anciens campeurs sont là pour épauler les nouveaux Pendant la journée de lancement du “Camping”, ils ont pu présenter leur start-up aux nouveaux campeurs. L’occasion d’un retour d’expérience et le témoignage de belles réussites. C’est le cas, par exemple, de Cécile Morel et de Nghia Phan, cofondateurs de Mobi rider lors de la première saison du “Camping”. Le fonds d’investissement Kima Ventures lancé par « CELA PERMET DE NE PAS ÊTRE ISOLÉ » La start-up emploie aujourd’hui cinq salariés et compte accélérer son développement. « La création d’entreprise est une aventure difficile, confie Cécile Morel, dirigeante à 42 ans de Mobi rider. Il faut n’avoir peur de rien et être porté par un réel enthousiasme. Car si la bonne idée est nécessaire, elle n’est pas suffisante ». Et de prendre l’image d’un grand huit pour illustrer le parcours du combattant auquel le porteur de projet est confronté. « Dans les moments difficiles, lors de retard dans les programmes de recherche et développement ou en raison de la pression des investisseurs, il est essentiel d’échanger avec d’autres dirigeants et de ne pas être isolé, explique-t-elle. Car l’enjeu est de remonter rapidement la pente ! » Le constat est partagé par Hervé Schlosser, vice-président de la TIC Valley et à la tête de l’entreprise France Pari. Diplômé de l’école de commerce ESCP, il a travaillé pendant une quinzaine d’années dans des groupes de médias, en particulier Canal + et Lagardère, avant d’occuper le poste de directeur général de TLT, la télévision locale toulousaine. En 2008, Hervé Schlosser prend un virage professionnel important en faisant le pari des jeux en ligne. C’est la naissance de France Pari. Entreprise adhérente de la TIC Valley, employant 25 salariés, France Pari « sort aujourd’hui la tête de l’eau » et « devrait générer cette année ses premiers bénéfices », assure Hervé Schlosser. Comment prendre les bonnes décisions L’entrepreneur de 44 ans s’est attaqué à un marché extrêmement régulé en développant sa propre plateforme de paris en ligne. Par ailleurs, France Pari dispose de traders chargés de coter quelque 35000 événements sportifs et fournit la moitié des opérateurs de paris sportifs comme NetBet.fr, par exemple. Ce qui permet de dire aujourd’hui que l’essentiel des cotes sur les matchs de football ou de tennis sont fixées à Toulouse, dans les locaux de la TIC Valley. Cela n’empêche pas le patron de France Pari de continuer à s’impliquer auprès des jeunes porteurs de projet puisqu’il accompagnera l’une des sept équipes du « Camping ». Selon lui, le principal apport de la TIC Valley est d’offrir la possibilité d’échanger avec d’autres chefs d’entreprise pour « ne pas reproduire les mêmes erreurs mais aussi pour acquérir les compétences nécessaires à la prise de décision stratégique. » Hugues-Olivier Dumez “ L’enseignement universitaire n’est pas toujours en phase avec les nouveaux usages et les ruptures technologiques ” Aurélien Souchon, cofondateur d’Utilib DR METIERS 209061 38 210021
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