L'Armée nationale populaire neutralise un terroriste à Batna Lire page 24 Quotidien national d'information N° 6277 Prix 10 DA France 1 C Dimanche 17 janvier 2016 26 MORTS, 56 BLESSÉS ET 156 PERSONNES LIBÉRÉES, SELON LE BILAN FINAL Ouagadougou cible d’attaques terroristes meurtrières Par LES ATTAQUES perpétrées dans la capitale burkinabé, vendredi soir et samedi, par un groupe terroriste a fait au total 26 morts, de 18 nationalités et 56 blessés, a annoncé le Premier ministre, Paul Kaba, hier. Côté assaillants, trois individus ont été annoncés morts, a-t-il ajouté. Suite à cette attaque à Ouagadougou, ayant été revendiquée par Al Qaïda au Maghreb Islamique (Aqim), selon des médias, les autorités du Burkina Faso ont mené une opération qui a permis la libération de 156 personnes dont 126 se trouvant à l’hôtel Splendid et 30 autres au restaurant très fréquenté Cappuccino. Ce dernier, a-t-on expliqué, est l’un des rares lieux de la capitale Ouagadougou, se trouvant en face de l’hôtel Splendid, à être fréquenté par les Occidentaux principalement. Hier matin, Simon Compaoré, le ministre de l’Intérieur, avait fait savoir que les assauts menés par les forces de sécurité étaient terminés au niveau de l’hôtel Splendid et du restaurant Cappuccino. Ces deux lieux, faut-il Photo : DR Massinissa Benlakehal le préciser, se trouvent à presque deux kilomètres de l’aéroport de Ouagadougou. Selon les récits des témoins, rapportés par différents médias, l’attaque djihadiste était u n e h o r r e u r. C e t t e a t t a q u e , avons-nous compris, a un mode opératoire similaire avec celle perpétrée en début novembre ACTUALITÉ Supplément Sports La nécessaire autonomie financière des fédérations sportives Lire pp 11 à 14 dernier au Bataclan, Paris. Les assaillants, selon les témoignages, ont mitraillés les bars Taxi-Brousse et le Cappuccino, incendiant de même, des véhicules qui par la suite ont explosé, pour se retrancher à l’intérieur de l’hôtel Splendid. Comme si la situation n’était pas déjà assez compliquée, le ministère de la Sécurité intérieure burkinabé a annoncé, hier, que deux Australiens, un médecin et sa femme, ont été enlevés. Le rapt s’est produit, vendredi dans la nuit. «Les deux Australiens, un couple –dont on ignore s’ils étaient résidents au Burkina ou touristes de passage- ont été enlevés à Baraboulé, dans la région du Sahel», a rapporté l’AFP, citant le ministère de la Sécurité intérieure. A l’heure où nous mettons sous presse, aucune information n’a été donnée concernant un possible lien avec l’attaque terroriste à Ouagadougou. L’Algérie a, comme plusieurs autres pays, condamné avec la plus grande vigueur ces attaques terroristes, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Suite en page 2 IMPORTATIONS Plus de 2 milliards de dinars de marchandises saisies en 2015 ....................... p3 EMPLOI La pérennisation de l'apprentissage en objectif ...................................................... p5 MONDE Vers la levée des sanctions occidentales contre l'Iran ........................................ p17 2 L ’ É V É N E M E N T Dimanche 17 janvier 2016 ATTAQUES TERRORISTES DANS LA CAPITALE BURKINABÉ La communauté internationale condamne fermement Par Massinissa Benlakehal es attaques terroristes perpétrées vendredi soir et samedi matin dans la capitale Burkinabé, Ouagadougou, ont suscité de vives réactions et des condamnations de la communauté internationale. L’attaque a fait au moins 26 morts, selon le bilan communiqué par les officiels du pays. Le ministère des Affaires étrangères a indiqué, dans un communiqué : «L’Algérie condamne avec la plus grande vigueur les attaques terroristes qui ont ciblé hier (vendredi) et aujourd’hui (samedi) certains lieux dans la capitale burkinabé, Ouagadougou et exprime sa solidarité avec les familles des victimes, ainsi qu’avec le gouvernement et le peuple burkinabés.» «L’Algérie réitère sa conviction que le terrorisme représente une menace globale et réelle pour la paix et la sécurité internationales et que seule une mobilisation collective de la communauté internationale et une fédération de l’ensemble de ses efforts est à même de lui faire face», ajoute le communiqué. De son côté, l’Union Photo : DR L européenne (UE) a exprimé sa solidarité avec le Burkina Faso. «L’Union européenne est unie avec le Burkina Faso, ainsi qu’avec les autres pays du Sahel, dans la lutte contre le terrorisme et la défense des valeurs de paix, de liberté et de diversité (…)», a affirmé la Haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères, Federica Mogherini, dans une déclaration rapportée par les médias. Elle a, également, souligné la détermination de l’UE, qu’elle représente, à «utiliser tous ses instruments pour lutter, ensemble, contre cette menace commune», en soulignant que «cet acte terroriste intervient alors que le peuple burkinabé, par son vote pacifique en novembre dernier, a clairement exprimé sa détermination à Ouagadougou cible d’attaques terroristes meurtrières Suite de la page 1 L’Algérie, rappelons-le, connaît très bien le danger que peuvent représenter ces groupes terroristes qui pullulent, actuellement, dans la zone du Sahel. Al Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi) et ses acolytes, en plus des groupes se revendiquant de l’Etat Islamique (EI) constituent un vrai danger et une menace permanente à tous les pays de la région du Sahel. Les forces de l’Armée nationale populaire, rappelonsle, ont mené une opération la semaine dernière dans la région de Hassi-Kiout, à Illizi, durant laquelle un groupe de sept terroristes a été arrêté. Ces terroristes étaient venus de Libye. Aucun ressortissant algérien ne figure parmi les victimes des deux attaques. «Suite aux attaques terroristes qui ont ciblé plusieurs endroits de la capitale burkinabé, Ouagadougou, le ministère des Affaires zzz AU FIL DES JOURS Par A. Samil L’attentat perpétré dans la nuit de vendredi à samedi à Ouagadougou, n’a, objectivement, rien d’un haut fait d’armes. Le crime signé Mokhtar Belmokhtar, alias Belaouar (le Borgne), n’est spectaculaire que par le nombre de victimes, innocentes et sans armes, qui ont jonché les sols luxueux de l’hôtel Le Splendid et du café Le Capuccino qui le jouxte, tous deux lieux de rendez-vous de prédilection des expatriés de passage dans la capitale burkinabé ou y vivant. Avec au moins 27 morts et des dizaines de blessés, le bilan est certes lourd, mais il n’est en aucun cas le résultat d’une opération menée de main de maître. Ceux qui connaissent l’Afrique sahélo-saharienne le savent, un groupe terroriste moyennement déter- étrangères (Algérien) informe qu’aucun ressortissant algérien ne figure, pour le moment, parmi les victimes». Alors que le président burkinabé, Roch Marc Christian Kaboré a qualifié l’attentat d’«acte barbare» qu’il faut combattre en mutualisant les efforts, un deuil national de 72 heures a été décrété. Il sera observé, sur l’ensemble du territoire burkinabé, à partir de ce dimanche, a annoncé le Premier ministre. M. B. vivre en paix et dans la stabilité». Les Etats-Unis ont, également, condamné avec vigueur. «Les Etats-Unis condamnent avec fermeté l’attaque de Ouagadougou», a déclaré John Kirby, porte-parole du département d’Etat, dans un communiqué. Présentant «les profondes condoléances américaines aux familles des victimes de cet assaut insensé», le porte-parole de la diplomatie américaine a assuré que tout le personnel de leur ambassade était sauf. La France a dénoncé l’odieuse et lâche attaque qui frappe Ouagadougou. «Les forces françaises apportent leur soutien aux forces burkinabé», a fait savoir l’Elysée. Pour l’Espagne, la fermeté dans la condamnation a été de mise, aussi. «Le gouvernement espagnol, qui exprime ses condoléances aux familles des victimes, aux autorités et au peuple burkinabé, est persuadé que les auteurs et les complices de cet attentat seront déférés devant la justice le plus tôt possible», selon le ministère espagnol des Affaires étrangères et de la coopération. M. B. L’Algérie condamne les attaques terroristes au Burkina Faso et en Somalie L’ALGÉRIE a condamné, hier, les attaques terroristes perpétrées, vendredi et samedi, dans la capitale burkinabé, Ouagadougou, a indiqué hier, le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. «L’Algérie condamne avec la plus grande vigueur les attaques terroristes qui ont ciblé hier et aujourd’hui certains lieux dans la capitale burkinabé, Ouagadougou, et exprime sa solidarité avec les familles des victimes, ainsi qu’avec le gouvernement et le peuple burkinabés», a précisé la même source. L’Algérie réitère «sa conviction que le terrorisme représente une menace globale et réelle pour la paix et la sécurité internationales et que seule une mobilisation collective de la communauté internationale et une fédération de l’ensemble de ses efforts est à même de lui faire face», a ajouté le communiqué. Alger a également condamné, hier, avec la même vigueur l’attaque meurtrière menée par le groupe terroriste Al Shabab contre une base de la Mission de l’Union africaine en Somalie (Amisom) et qui a coûté la vie à plusieurs soldats kenyans. «L’Algérie présente ses sincères condoléances aux familles des victimes de cet acte odieux et exprime sa solidarité avec le peuple et le Gouvernement kenyans», a indiqué un autre communiqué du ministère des Affaires étrangères. «L’Algérie réitère son soutien au Gouvernement somalien et à l’Union africaine dans leurs efforts pour la stabilisation de ce pays frère et l’éradication du fléau terroriste», note le MAE. Au moins 50 soldats kenyans ont été tués, vendredi matin dernier, dans cette attaque lancée par le groupe Al Shebab contre une base de l’Amisom. Le Borgne, «bon œil, bon pied» miné peut investir sans trop de difficultés le centre-ville d’une capitale, y accomplir sa triste et criminelle besogne et repartir sur les chapeaux de roue vers la brousse. Cependant, une sérieuse interrogation se pose par rapport à la tuerie de Ouagadougou : à quoi étaient occupés les forces spéciales françaises et les commandos US présents depuis un certain temps déjà, à quelques kilomètres seulement de la «scène de crime» ? Un «exploit» quasiment identique quant au modus operandi avait en effet semé l’effroi et la mort moins de deux mois auparavant, le 20 novembre 2015 précisément, à l’hôtel Radisson Blu de Bamako, la capitale du Mali. Deux terroristes à eux seuls, se réclamant aussi des «Mourabitoune», l’organisation terroriste islamiste créée en 2013 par Belmokhtar, parvenaient à pénétrer dans l’hôtel à 7 heures du matin, à prendre plus de 150 personnes en otages et à en exécuter 21 d’entre elles. A cette occasion, des éléments des forces spéciales françaises et des commandos américains y étaient venus du Burkina Faso prêter main forte aux forces militaires maliennes. Après coup, il est toujours facile d’échafauder des hypothèses et d’imaginer d’autres scénarios que ceux qui ont servi à la riposte, à Ouagadougou. Mais ce n’est nullement une accusation de faiblesse, la similitude des tensions et des attaques de groupes armés dans les pays du Sahel aurait dû laisser prévoir une répétition à l’identique de ce genre d’attentat, planifié de la même manière et exécuté, à très peu de chose près, selon les mêmes procédés de l’attaque surprise conçue pour faire un maximum de victimes. Quoi qu’il en soit, le raid terroriste de Ouagadougou a le mérite, le triste mérite, de faire démarrer la nouvelle année 2016 au même point où s’était arrêtée la précédente, 2015. Soit sur une toile de fond de regain des attaques et coups de main terroristes, de relatif enlisement de l’intervention militaire française dans la région et d’efforts politico-diplomatiques qui, manifestement, marquent le pas, le tout appelant à une redéfinition des moyens, des objectifs et de la stratégie pour l’ensemble de la sous-région. On ne peut pas donc dire, au vu de tous ces éléments, que Belaouar, le bien nommé le Borgne, ne soit pas aux aguets. C’est même l’inverse : il est plutôt «bon œil, bon pied». A. S. L ’ É V É N E M E N T Dimanche 17 janvier 2016 SELON LA DIRECTION GÉNÉRALE DES DOUANES MEETING À ALGER DE LA SECRÉTAIRE GÉNÉRALE DU PT Plus de 2 milliards de dinars de marchandises saisies en 2015 Louisa Hanoune en démonstration de force Par Par Fatiha Ouidir ne marchandise d’une valeur globale de 2,44 milliards de dinars contre 1,8 milliard de dinars en 2014 a été saisie par les services des douanes pour empêcher sa destination à la contrebande. Un haut responsable de la direction générale des Douanes a affirmé à l’APS que sur l’ensemble des saisies effectuées en 2015 les stupéfiants et psychotropes (drogues) viennent en tête avec un montant de 1,108 milliard de dinars, soit 45% de la totalité des saisies, et impliquant 110 contrevenants. Les quantités saisies de drogues, à l’issue de 96 opérations, sont composées de 19,6 tonnes de kif traité, de 31 941 comprimés psychotropes et de 175 grammes de cocaïne. A noté que ce bilan des saisies opérées durant l’année 2015 porte uniquement sur les saisies de marchandises par les Douanes dans le cadre de la lutte contre la contrebande au niveau des barrages ou des zones frontalières (appelées saisies d’infractions de contrebande), tandis que les «saisies d’infractions de bureau», qui sont enregistrées dans les bureaux des Douanes lors du contrôle douanier au niveau des ports et aéroports, ne sont pas incluses dans ce bilan. Le même responsable a tenu par ailleurs à indiquer les wilayas qui ont enregistré les plus importantes saisies de drogues sont Tlemcen avec 834,01 millions de dinars (53 saisies), Ouargla pour 206,04 millions de dinars (3 saisies), Oran pour 60,01 millions de dinars (3 affaires), Béchar avec 3,01 millions de dinars (5 affaires) et Laghouat avec 2,7 millions de dinars avec 2 affaires. Les saisies de véhicules, impliquant 263 personnes, sont arrivées en deuxième position pour un montant de 486,1 millions de dinars, concernant 421 véhicules touristiques et Adel Boucherguine Photo : S. Zoheir U utilitaires, 126 camions, 10 tracteurs routiers, 80 motocycles, motos et vélos, 3 engins et 1 bus, auxquels s’ajoutent un (1) bateau et 151 baudets utilisés pour le transport de marchandises destinées à la contrebande. Ces chiffres concernent aussi bien les véhicules saisis comme moyens de transport des marchandises destinées à la contrebande que ceux destinés eux-mêmes à la contrebande. Pour les véhicules saisis, c’est également la wilaya de Tlemcen qui est en tête du peloton avec une valeur de 157,04 millions de dinars, suivie de Tébessa (55,8 millions DA) et de Tamanrasset (52,9 millions DA). Concernant les monnaies en devises étrangères saisies en 2015, leur montant s’est établi à un équivalent de 52,3 millions de dinars, soit 964 810 euros, 2 000 dollars, 240 livres sterling et 3 800 dinars tunisiens. Près de 80% de ce montant global ont été interceptés près de la bande frontalière de Tébessa (41,5 millions de dinars). Les métaux ferreux et non ferreux ont fait l’objet de saisies par les services douaniers pour une valeur de 38,03 millions DA, dont essentiellement des câbles téléphoniques, des déchets de cuivre et d’aluminium, de l’or, des barreaux et des lingots de plomb. Par ailleurs, le carburant reste l’un des produits les plus touchés par le phénomène du commerce illicite aux frontières algériennes. De ce fait, sur l’année 2015, les services douaniers ont récupéré près de 565 900 litres, à travers 520 opérations de saisies, pour un montant total de 8,1 millions de dinars à travers les trois bandes frontalières: Est, Ouest et Sud. L’ampleur de ce phénomène s’explique par la cherté des prix de ce produit dans les pays limitrophes qui pro- fitent énormément du prix algérien subventionné. Pour rappel, la direction générale des Douanes (DGD) va se doter d’un nouveau système d’information qui devra lui permettre d’améliorer le fonctionnement de l’administration douanière et de renforcer le contrôle du commerce extérieur. Ce nouveau système d’information «permettra surtout de compresser les délais de traitement des dossiers, d’améliorer le contrôle des flux de commerce extérieur et de capitaux pour préserver les intérêts économiques du pays, mais aussi de préparer l’administration douanière à ses nouvelles missions de facilitation des investissements directs étrangers et des exportations», avait-on indiqué lors de la présentation de ce projet conçu par le Centre national de l’information et des statistiques des douanes (Cnis). F. O./APS LE MINISTRE DU COMMERCE, BAKHTI BELAÏB, PROMET UN MEILLEUR SITE AUX GROSSISTES Eradication prochaine du marché de gros de Gué de Constantine à Alger Par Karima Mokrani IL N’Y A pas un mois, les autorités de la wilaya d’Alger ont complètement rasé le centre commercial d’El Biar (Alger), malgré l’opposition des commerçants locataires, qui de plus contestaient les nouveaux locaux attribués ailleurs. Hier, le ministre du Commerce, Bakhti Belaïb, a annoncé l’éradication prochaine du plus grand marché informel de gros des produits alimentaires de la capitale, sis dans la commune de Gué de Constantine, promettant un espace commercial meilleur, dans un autre site non identifié encore. Le ministre en a fait l’annonce, hier, en marge d’une rencontre avec «les représentants» des grossistes de Gué de Constantine, affirmant que ce 3 n’est là qu’une réponse à la demande des grossistes qui, depuis des années, se plaignaient de contraintes nombreuses, principalement les difficultés d’accès à leurs commerces (mauvais état de la route, problèmes avec les riverains et autres). «Cette décision répondait aux revendications légitimes des commerçants qui exercent leur activité dans des conditions difficiles», a indiqué le ministre lors de cette réunion, qui a eu lieu au siège de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa). Et d’assurer : «Notre rencontre vise à examiner le projet de réalisation d’un nouveau marché où toutes les conditions seront réunies pour l’exercice de cette activité.» Dans quelques jours, le ministre se rendra sur place, discutera du projet avec les grossistes et, certainement, tentera de convaincre ceux qui se refusent à l’idée même de quitter la place pour des raisons évidentes de commercialité du site actuel, où «les affaires marchent mieux» et les moyens d’échapper au fisc, au contrôle des agents de lutte contre la fraude et autres ne manquent pas. Les grossistes de Gué de Constantine, quoi qu’en disent le ministre et les responsables de l’Ugcaa, s’y trouvent mieux qu’ailleurs et cette décision de les déloger risque de créer une grande polémique, suivie d’une contestation difficile à maîtriser. Plus de 800 commerces informels y activent. Le ministre assure que la réalisation d’un nouveau marché de gros, mieux équipé et répondant aux aspirations des concernés sera terminée dans un délai de 6 mois. Une promesse difficile à tenir en raison notamment des difficultés financières que connaît le pays. Dans ses déclarations, hier, il a affirmé que «la capacité d’accueil du nouvel espace commercial sera de 1 000. Ce sera un marché de dimension internationale étant donné qu’une partie des produits sera destinée à l’exportation». Attendons pour voir ! Par ailleurs, a rappelé le ministre, «8 marchés de gros des fruits et légumes sont en cours de réalisation, dont deux seront réceptionnés cette année». De son côté, le secrétaire général de l’Ugcaa, reçu récemment par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a affirmé que ce dernier «avait approuvé le projet revendiqué depuis des années par l’Ugcaa». K. M. C’EST devant un parterre de militants, sympathisants et citoyens que la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a animé, hier, un meeting à la salle de cinéma Sierra Maestra, dans le centre de la capitale (Alger). Des syndicalistes, meneurs du mouvement des gardes communaux, et plusieurs autres personnalités nationales, notamment celles du groupe des 19-4, étaient au premier rang, dont la moudjahida Zohra Drif-Bitat et l’ancienne ministre de la Culture, Khalida Toumi, lesquelles recevront les compliments élogieux de l’oratrice, sous les applaudissements et les youyous qui fusaient d’une salle chauffée à blanc. «Notre pays est dans une zone de hautes turbulences. Et c’est pour cela que nous avons décidé de descendre sur le terrain pour en débattre avec le citoyen. Nous avons décidé de rencontrer toutes les forces et compétences militantes là où elles se trouvent», a, d’emblée, lancé Louisa Hanoune. Et d’ajouter : «Si nous ne contenons pas la situation, ça sera la catastrophe.» Sauver le pays de la «maffia politique» et de «l’oligarchie» est la question primordiale qui passe avant toutes les idéologies, ou sensibilités politiques, pour la responsable du PT. «La ligne de démarcation n’est plus idéologique mais patriotique. Car, a-t-elle expliqué, aujourd’hui, c’est devenu clair. Il y a deux pôles : celui de l’oligarchie et des prédateurs, et celui des patriotes.» Aujourd’hui, a-t-elle encore ajouté, «toutes nos lectures et craintes se sont confirmées». Aux assurances du gouvernement sur la crise économique qui secoue le pays, Mme Hanoune répondra : «A ceux qui vous disent que vous devez vous soumettre à la crise, dites-leur oui, il y a crise mais il y a des solutions. Ces solutions, ce n’est pas dans les poches de pauvres paysans et travailleurs que nous allons les puiser». Aujourd’hui, constate la conférencière, les prix des fruits et légumes ont augmenté de 100%. «En Tunisie et en Egypte, juste avant la chute de Benali et Moubarak, jamais ces deux pays n’ont connu la situation qui prévaut actuellement dans notre pays», soutient la secrétaire générale du PT. Sur cette comparaison, l’oratrice affirme qu’«avec l’orientation économique actuelle, l’Algérie se dirige droit dans le mur». Mais si personne n’a échappé à ses critiques acerbes, Louisa Hanoune épargne cependant le chef de l’Etat. «Nous sommes confiants que si Bouteflika était au courant, il n’accepterait jamais cette situation suicidaire», a-t-elle indiqué. «Bas les pattes devant l’État algérien. Bas les pattes devant les richesses du pays. Bas les pattes devant sa souveraineté nationale. Ça suffit la prédation. C’est eux qui doivent avoir peur. Resserrez les rangs. Nous avons décidé de libérer le pays des prédateurs, des mafias et des néo-harkis pour que l’Algérie vive libre, souveraine et indépendante.» C’est avec ces mots que la chef du PT a annoncé la fin du meeting, qui a duré une bonne heure. A. B. L ’ É V É N E M E N T Dimanche 17 janvier 2016 Annaba : le procès de l’affaire du câble internet sectionné reporté 3E SALON NATIONAL DE LA FORMATION CONTINUE La pérennisation de l’apprentissage en objectif Par Chahira Cheref ous le slogan «Se former tout au long de la vie», la 3e édition du Salon national de la formation continue, de la formation par apprentissage et du recrutement par alternance a été ouverte hier au Palais de la Culture à Alger. Le Salon qui se tiendra jusqu’au 18 du mois de janvier a été organisé par l’Agence culture communication, agence conseil en communication et évènementiel sous la thématique «La formation professionnelle par apprentissage et par alternance, ses apports et ses enjeux pour les entreprises». Selon le commissaire du Salon, le Dr Ali Belkhiri, cette manifestation veut être un carrefour de rencontres entre les fournisseurs de la formation et les entreprises en quête de partenaires pour la prise en charge de leur plan de formation interne ainsi que le public à la recherche d’offres de formation individuelle ou de formation et de recrutement par alternance ou apprentissage. Tout en insistant sur la nécessité pour les entreprises algériennes, publiques et privées, de se développer, le Dr Belkhiri a rappelé l’actualité liée à la chute des revenus pétroliers et la nécessité pour le pays de mettre en place une économie alternatives qui s’appuie sur les entreprises locales. Selon le responsable l’idée de l’organisation de ce Salon est venue parce qu’on a constaté S De notre correspondant à Annaba Photo : Archives Mohamed Rahmani que la formation de manière générale, et la formation continue en particulier est un élément important pour le développement économique et sociale du pays. «Cette année, nous avons choisi de mettre en valeur un aspect de cette formation continue et professionnelle qui consiste à la formation et le recrutement par apprentissage», a-t-il souligné. Intervenant lors de l’ouverture, le directeur des ressources humaines de l’Institut de formation d’électricité et de gaz (Ifeg), a estimé que la formation continue doit se poursuivre tout au long de la vie, ajoutant que des centaines de stagiaires ont été formés. Pour sa par le représentant du Fonds national de développement de l’apprentissage et de la formation continue (Fnac), Redha Bendali a affirmé que le Fnac, envisage de couvrir toutes les wilayas. «Nous finançons tous les programmes qui répondent au plan de la formation, et les outils de base qui sont utilisés par les apprentis», a-t-il précisé. D’un autre côté et dans le but d’exhiber les dispositifs, les règlements, la fiscalité et les programmes des formations continues, ainsi que celles par apprentissage et par alternance, des conférences, des ateliers, et des tables-rondes ont été programmé en parallèle du Salon qui s’étalera en trois jours. Environ 48 exposants et partenaires sont présents au Salon qui réuni également les institutions de formation continue et apporte toutes les clés aux créateurs de projets et jeunes entrepreneurs pour faire naître, avancer et réussir leurs projets à travers la présence des institutions d’accompagnement dont l’Ansej, l’Anem, la Cnac et l’Angem. C. C. DANS LE CADRE DU PROGRAMME LOCATION-VENTE AADL 2001-2002 40 000 décisions de pré-affectation seront remises aux souscripteurs en février Par Abdallah Kaddour «PRÈS de 40 000 décisions de pré-affectation seront remises à partir du 8 février 2016 aux souscripteurs au programme de location-vente 2001-2002, à raison de 1 000 à 1 500 décisions par semaine», a annoncé le directeur général de l’Agence nationale d’amélioration et de développement du logement (Aadl), Mohamed Tarek Belaribi, dans un entretien accordé à l’APS. Ajoutant que «tous les moyens logistiques ont été réunis pour ce faire». Pour rappel, l’Agence a établi une liste de tous les souscripteurs au programme de 2001-2002 concernés, classés par ordre chronologique de souscription, en présence d’un huissier de justice pour garantir la transparence de l’opération. Outre le site d’implantation du logement, la décision de pré-affectation comporte toutes 5 les données relatives au logement (nombre de chambres, étage, etc…). Les bénéficiaires pourront ainsi visiter leur logement dès l’obtention de leur décision, d’autant que le taux de réalisation dans les sites concernés par l’opération dépasse les 70%. Les souscripteurs qui reçoivent les décisions de pré-affectation doivent verser la troisième tranche, estimée à 5% du prix du logement, soit 105 000 DA pour un F3 et 135 000 DA pour un F4. Cette démarche fait suite à la promulgation d’un décret exécutif signé à la fin décembre 2015 par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lequel prévoit le versement de 10% du prix du logement après validation de la demande formulée par l’acquéreur auprès du promoteur Aadl, 5% au moment du démarrage des travaux du site d’implantation du logement, 5% au moment de l’affectation et les derniers 5% au moment de la prise de possession du logement par le bénéficiaire. Par ailleurs, le directeur général de l’Aadl a démenti la rumeur concernant une éventuelle hausse des prix des logements en locationvente, précisant qu’il s’agissait seulement d’une réévaluation de l’opération de paiement, après introduction des décisions de pré-affectation dans le processus de souscription, contrairement au premier programme Aadl. Parallèlement à la remise des décisions de pré-affectation, les travaux de réalisation des projets de logements connaissent un rythme effréné en prévision de leur distribution aux bénéficiaires dans les plus brefs délais. Dans ce contexte, M. Belaribi a précisé que l’Aadl ambitionnait de réceptionner en 2016 tous les projets lancés en 2013, estimant que les conditions climatiques marquées par une faible pluviométrie avaient contribué à l’avancement des travaux. Pour ce qui est des souscripteurs à l’Aadl pour l’année 2013, l’opération du choix des sites sur Internet débutera le 11 mars, avant la remise des ordres de versement de la deuxième tranche. Les décisions de pré-affectation seront remises à partir du 31 mai aux bénéficiaires du premier quota de logements, proposé pour le choix des sites sélectionnés sur la base de l’état d’avancement des travaux (plus de 70%). D’autres opérations de choix des sites seront organisées au profit des autres souscripteurs de 2013, dont le nombre s’élève à près de 420 000, au fur et à mesure que les travaux atteignent un taux de réalisation de 70%. Les souscripteurs à l’Aadl 2013 dans d’autres wilayas pourront recevoir directement les décisions de pré-affectation, les projets de logements prévus dans ces wilayas étant en cours d’achèvement. A. K. LORS de l’audience du 14 janvier dernier, à la demande de l’avocat de la défense, le procès de l’affaire du câble sous-marin internet sectionné opposant Algérie Télécom (AT) à Chang Leng, commandant de bord du navire Paovasa-ACE battant pavillon panaméen, tenu pour responsable du sectionnement du câble, a été renvoyé pour le 4 février prochain. L’avocat représentant la défense a motivé sa demande de report par le fait qu’il vient d’être engagé et qu’il lui fallait plus de temps pour se préparer. L’affaire qui, avec l’audience du 14 janvier dernier, est reportée pour la seconde fois, remonte au mois d’octobre 2015, lorsqu’une rupture de la connexion internet avait eu lieu suite au sectionnement du câble sous-marin Smwe 4 au large de la côte de Sidi Salem. L’enquête confiée aux garde-côtes avait établi que le navire cité était en rade dans cette zone et qu’en levant l’ancre il avait accroché le câble qu’il avait remonté et sectionné. Des milliers d’internautes avaient été coupés et ce n’est que six jours après que la connexion avait été entièrement rétablie. Un navire italien, le Raymond Croze, spécialisé dans ce type de réparation, des ingénieurs dépêchés par AT, et la marine nationale avaient été mobilisés cinq jours durant à temps plein pour retrouver les deux bouts de câbles, procéder aux travaux de réparation et ainsi rétablir la connexion. Les dépenses induites par cet incident se chiffrent en millions de dinars et un manque à gagner estimé à plus de 100 millions de dinars, un préjudice financier qui ne peut être supporté par l’entreprise algérienne. Cette dernière avait demandé la saisie conservatoire du navire jusqu’à ce que la justice statue sur cette affaire, ce que le tribunal avait accordé, en ordonnant la confiscation du passeport du commandant de bord, Chang Leng, et le placement de ce dernier sous contrôle judiciaire. AT a également demandé au tribunal la réparation des préjudices financiers causés, préjudices qu’elle estime à 18 millions de dinars pour les travaux et 100 millions de dinars pour le manque à gagner suite à la rupture de la connexion. M. R. 6 I D É E S Dimanche 17 janvier 2016 ÉDITORIAL Le terrorisme, ennemi commun et international Comment vaincre le terrorisme Par UNE bande d’assassins et de sanguinaires a suffi pour transformer Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso et du cinéma africain, en ville martyre. Peu importe de savoir qui des fous d’Al-Qaïda au Maghreb islamique, El mouaqiôun bidamm, Shebab, Boko Haram, Daech ou de n’importe quelle autre organisation terroriste ont mené les attaques contre des infrastructures civiles et des citoyens non armés. Les terroristes sont tous les mêmes. Ils n’ont ni religion ni idéal autre que celui d’imposer par la force et la terreur leur modèle de société où il n’y a aucune place pour la justice, qu’elle soit divine ou humaine, les droits, la liberté tels qu’ils sont définis par Dieu ou les hommes. C’est le même schéma et les mêmes procédés qui ont été adoptés dans tous les pays et régions où une de ces organisations terroristes s’est installée, de l’Afghanistan, hier, au Burkina Faso, aujourd’hui, en passant par l’Algérie, l’Irak, la Syrie, la Libye, le Mali, le Niger… Ce sont les mêmes criminels et les mêmes méthodes de brigands. Ils s’allient pour se renforcer quand leurs intérêts se rejoignent et se font la guerre pour le partage des richesses ou du leadership. Et contre des criminels internationaux, il n’y a pas d’autre réponse qu’une lutte internationale. L’Algérie, qui, pour avoir tristement connu ce terrorisme et expérimenté tous les moyens de lutte contre ces organisations criminelles, a toujours alerté sur l’internationalisation de ce fléau et la nécessité d’y adapter les réponses, tant sur le plan militaire que social et religieux. Après avoir «dépolitisé» et neutralisé l’action des groupes terroristes, l’Algérie a engagé une politique de déradicalisation des terreaux pouvant les alimenter, tout en ouvrant un front international pour le tarissement des sources de financement du terrorisme avec comme première action la criminalisation du paiement des rançons que des pays occidentaux pratiquent sous le manteau. Les positions et actions algériennes sont saluées, mais pas toujours adoptées. Les erreurs ayant produit les talibans ont été reproduites en Syrie, en Irak et en Libye, qui est devenue l’armurerie de tous les groupes terroristes du Sahel, où on n’a pas fait mieux. Les frontières poreuses entre les pays dans cette région facilitent le déplacement des groupes qui exploitent la moindre faiblesse ou faille pour attaquer. L’imperméabilisation des frontières que l’Algérie, qui se retrouve cernée par le danger qu’elle a réussi réduire sur son territoire, a entreprise, et l’instauration d’un climat politique apaisé sont la première solution à apporter, parallèlement à l’action militaire où la collaboration, l’échange d’information et la coopération doivent être effectifs et continus. H. G. Quotidien national d’information Edité par la SARL Omnium maghrébin de presse au capital de 100 000 DA Maison de la Presse Tahar Djaout - 1, rue Bachir Attar Place du 1er Mai, Alger http://www.latribune-dz.com Directeur de la publication-Gérant Hassen BACHIR-CHERIF Directeur de la rédaction Hassan Gherab Administratrice Sabira Boushaki Publicité : Rédaction : e-mail: [email protected] e-mail: [email protected] Tél.: 021.67.63.31/021.66.02.60 Alger : Tél.: 021.68.54.24 021.66.02.66/0770.32.98.24 Fax.: 021.68.54.23 Fax: 021.68.54.22 Béjaïa : Tél./Fax: 034.21.29.11 Impression : Oran : Tél./Fax: 041.58.79.06 Centre : SIA - Est : SIE - Ouest : SIO Constantine : Tél./Fax: 031.92.17.03 Sud : SIA Ouargla Tizi Ouzou : Tél./Fax: 026.22.37.32 Diffusion : Centre : OMP la Tribune Bouira : Tél./Fax: 026.94.81.38 Est : AMP - Ouest : KDPO ANEP: Tél.: 021.71.16.64 / 021.73.71.28 Sud : SARL TDS Fax: 021.73.95.59 / 021.73.99.19 Membres fondateurs Ameyar Kheïreddine, Cherif Tifaoui, Hassen Bachir-Cherif, Baya Gacemi, Djamel Djerad Tous les documents remis au journal ne peuvent faire l'objet d'aucune réclamation, sauf accord préalable avec la direction. Photo : DR Hassan Gherab Par Hernando de Soto* ela fait 14 ans depuis que le président George W. Bush a déclaré la «guerre totale contre le terrorisme». Aujourd’hui, après y avoir englouti 1 600 milliards de dollars et éliminé 101 chefs de cellules terroristes, de Oussama Ben Ladin à «John le djihadiste», l’Occident demeure évidemment aussi vulnérable qu’avant, voire plus, aux attaques d’un mouvement extrémiste qui peut recruter des combattants perpétrant, pratiquement sur commande, des attentats dans toutes les capitales occidentales. Maintenant que le président de la République française –François Hollande– a lui aussi déclaré la guerre contre le terrorisme (ainsi que d’autres dirigeants européens) les chances de victoire sont-elles vraiment plus grandes ? J’ai des raisons d’en douter. Il est temps d’admettre que la force de nos ennemis tire sa source, dans une certaine mesure, d’aspirations similaires à celles qui ont motivé la guerre de l’Indépendance américaine et la Révolution française : le mécontentement de la population envers le système en place et l’aliénation qui en résulte. Dans les colonies américaines détenues par l’Angleterre avant 1776, et dans toute la France des années précédant 1789, les gens du peuple sont devenus convaincus que leurs vies, leurs biens et leurs commerces ont fait l’objet pendant trop longtemps des rapines de régimes féodaux arbitraires. Cette même aliénation est ressentie à notre époque dans tout le Proche-Orient comme en Afrique du Nord. Le printemps arabe ne s’est-il pas installé lorsqu’un jeune marchand ambulant tunisien, Mohamed Bouazizi, qui s’est immolé en décembre 2010 pour protester contre l’exaction répétée des produits de son commerce ? Il s’est enlevé la vie – comme son frère Salem me l’a confié lors d’un entretien télévisé sur la chaîne publique américaine – au nom «du droit des pauvres d’exercer un commerce». Dans les 60 jours après la mort de Bouazizi, son message a galvanisé le monde arabe. Soixante-trois autres petits commerçants ont imité son geste dans tout le Proche-Orient, incitant des centaines de millions d’arabes à descendre dans la rue et à renverser quatre gouvernements. La force de leur fureur continue de déstabiliser la région tout entière. L’Occident n’a pas vraiment saisi le message. Comme toujours, il s’est principalement occupé de mesures macroéconomiques et d’assistance technique et n’a pas tenu compte du droit à la propriété de la majorité démunie. Le problème n’est pas neuf : au lieu de se souvenir que ce sont les droits de propriété qui a libéré leurs sociétés de la tyrannie des souverains, les Occidentaux plutôt à gauche estiment que la protection des droits de propriété fait partie du dogme de la droite, alors que les gens de droite la tiennent pour acquise et que les économistes l’associent uniquement aux transactions immobilières et aux meubles. Le fait que l’Occident n’a pas su appuyer (et leur en donner les moyens) des gouvernements arabes qui établissent et protègent les droits de propriété de leurs citoyens a créé un vide, dans lequel s’est engouffré les nationalistes romantiques de la région et leurs rejetons terroristes, qui envoient maintenant leurs fantassins en Europe. Bien entendu, ces fanatiques ne pourront rien faire pour relever le niveau de vie des populations défavorisées – loin de là, C comme le démontrent les manœuvres prédatrices du prétendu état islamique dans son califat autoproclamé. Mais dans l’atmosphère de dénuement et de rancœur, ceux qui font de fausses promesses attirent facilement des adeptes. Combien de temps prendra l’Occident pour se souvenir que le capitalisme démocratique est tributaire d’une protection efficace des droits de propriété qui fixe des limites que l’État n’est pas autorisé à transgresser ? Comme l’univers entropique et tous les espaces ouverts, le marché mondial est une zone de turbulence qui fait peu de cas de la vie. Les systèmes vivants, naturels ou structurés par l’homme sont issus et ne peuvent survivre qu’en vase clos. Qu’ils s’agissent de cellules, de molécules, d’organes humains, d’ordinateurs ou de groupes sociaux, ces choses sont confinées à l’intérieur d’une ligne de démarcation : une membrane, un épiderme, un mur ou un droit reconnu par la loi. Dans l’enveloppe corporelle, les structures pluricellulaires complexes sont maintenues en vie par la production de molécules qui assurent la coopération et l’échange d’information entre les cellules – un processus désigné sous le nom de «signalisation». Des défauts dans ce processus peuvent entraîner l’apparition de maladies comme le cancer. Lorsqu’elles sont séparées des autres cellules ou de la matrice environnante, la durée de vie des cellules est normalement brève, un processus de mort cellulaire appelé anoikis, qui en grec signifie «sans domicile». Quiconque parvient à faire cesser l’anoikis de l’ensemble du Moyen-Orient et du Maghreb vaincra le terrorisme. C’est pour cette raison que l’Occident et ses alliés doivent en premier lieu aider le 80% de la population dont la survie dépend des démarcations dont ils ont besoin pour les protéger ainsi que de leurs biens (les droits de propriété et la responsabilité limitée). Ils ont besoin des mécanismes de signalisation qui permettent de détecter les risques (des systèmes d’enregistrement et de suivi issus de l’enregistrement des actifs et des sociétés commerciales). Sont aussi nécessaires des molécules d’adhésion qui lient entre elles et échafaudent des combinaisons de plus en plus complexes et utiles (des contrats juridiquement contraignants). Ils doivent aussi être en mesure de se servir des actifs comme garantie de crédit et d’instrument de création de capital (les titres et les actions pour la répartition, l’agrandissement et le nantissement de la propriété). Sans cela, les forces militaires combinées de l’Europe et des États-Unis – et maintenant de la Russie – ne remporteront rien qui vaille. Si Hollande, comme le prochain président des États-Unis et leurs alliés arabes veulent éradiquer le terrorisme, ils doivent insister auprès des gouvernements du Proche-Orient (tout en les aidant) pour qu’ils assurent à leurs citoyens les protections qui agrandissent leur potentiel de prospérer aux mêmes conditions que dans le grand marché du monde. C’est ce que les révolutionnaires américains et français ont accompli. Et c’est le moyen le plus sûr d’ôter aux extrémistes le mirage qui leur permet d’exister. H. S. (traduit de l’anglais par Pierre Castegnier) *Président de l’Institut pour la liberté et la démocratie. In project-syndicate.org R É G I O N S Dimanche 17 janvier 2016 RENCONTRE RÉGIONALE SUR LES ACTIVITÉS PASTORALES À OUARGLA PROGRAMME AADL2 Adoption de nouvelles méthodes modernes dans l’élevage, en vue de l’exportation L rencontre permet aux éleveurs participants des régions de Tindouf, Adrar, Tamanrasset, Illizi et de Ouargla, de soulever leurs problèmes et contraintes et avancer des suggestions à mettre en œuvre dans l’optique de développer ce segment et contribuer à la promotion de l’économie nationale, hors hydrocarbures. Les ateliers mis sur pied avec la participation de pas moins de 70 éleveurs et maquignons-chevillards ont permis d’aborder plusieurs questions inhérentes au manque d’aires de pacage dans les wilayas du grand sud algérien, notamment celles frontalières, avant de proposer aux pouvoirs publics d’accorder des facilités dans ce domaine avec les pays limitrophes. L’absence d’un cadre juridique organisant le patrimoine camelin, la rareté des aliments fourragers, l’orge notamment, au niveau des wilayas de Tamanrasset, Tindouf et Adrar, la carence des produits vétérinaires pour les camélidés importés de certains pays du Golfe, sont autant de préoccu- pations soulevées par les participants à cette rencontre. Initiée par le Hcds, dont le siège est à Djelfa, en coordination avec la Fnea, cette rencontre, qui vient en application aux instructions du ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, fait partie des quatre rencontres similaires retenues dans les wilayas de Djelfa, Ouargla, El-Bayadh et Tébessa, pour examiner les préoccupations des éleveurs et asseoir un plan d’action à soumettre à la tutelle, ont indiqué les organisateurs. APS ILS SONT CRÉATEURS D’EMPLOIS Appel à pérenniser les métiers patrimoniaux DES ARTISANES et intervenantes dans le domaine du patrimoine et de l’artisanat dans la wilaya de Ouargla ont plaidé, mercredi à Ouargla, pour la préservation et la pérennisation des métiers patrimoniaux d’artisanat faisant la réputation de la région. Approchées par l’APS en marge des expositions qui se poursuivent au musée saharien de Ouargla dans le cadre de la célébration du nouvel an Amazigh (Yennayer 2966), des artisanes ont estimé que la préservation du patrimoine culturel amazigh de la population locale (Béni Wardjilène) passait par la réhabilitation et la promotion d’anciens métiers de l’artisanat local. Dans cette optique, une membre de l’asso- Lancement en chantier de 2 200 logements avant avril à Ouargla Photo : DR e président de la Fédération nationale des éleveurs algériens (Fnea) a insisté, samedi à Ouargla, sur la nécessaire adoption de nouvelles méthodes modernes dans l’élevage, toutes races confondues, qui permettra l’exportation. Intervenant lors d’une rencontre régionale sur les activités pastorales, tenue à l’Office des établissements de jeunes (Odej) de Ouargla, M. Djilali Azzaoui a indiqué que la stratégie et les efforts de la Fnea ne sont pas axés uniquement sur l’approvisionnement du marché national en viandes, mais oeuvrent en perspective sur l’amélioration des produits animaux à exporter. L’Algérie a une richesse ovine de près de 25 millions de têtes nécessitant des activités d’investissement et de développement de cette activité, notamment à travers les régions steppiques, semi-arides et sahariennes, a soutenu le président de la Fnea, ajoutant que «la réalisation de cet objectif requiert l’implication des éleveurs, la prise en charge de leurs préoccupations». M. Azzaoui a, à ce titre, mis l’accent sur la nécessité d’accorder davantage d’importance à l’élevage camelin et le recours aux expériences des spécialistes pour le développement de ce segment en quête d’intérêt, a indiqué l’intervenant, relevant, dans ce cadre, que l’Algérie renferme un effectif de plus de 4 millions de camélidés concentrés pratiquement dans les régions du grand sud du pays. Pour le responsable du Haut commissariat au développement de la steppe (Hcds), Mustapha Amdjekouh, cette ciation «Iffess-ksour» de l’artisanat a suggéré l’ouverture d’écoles privées ainsi que des filières de formation féminine au niveau des établissements de la formation dans des spécialités de protection et de pérennisation de ce legs ancestral. L’importance du rôle des parents dans l’ancrage de l’amour de ce patrimoine séculaire chez les jeunes générations, notamment les filles, est aussi soulignée par la même interlocutrice pour la sauvegarde d’anciens métiers créateurs d’emplois. Elle a cité, à titre d’illustration, les célèbres tapis ouarglis «Scène de chasse» et «Tellis» qui font la fierté de la région et figurent souvent dans le trousseau de la mariée Ouarglie, et qui requièrent une grande dextérité et maîtrise des techniques de tissage, d’où, a-telle dit, l’insistance sur le volet de la formation. Mme Oum El-Kheir Sedrati, artisane spécialisée dans la confection d’habits traditionnels et produits aromatiques, a plaidé pour la valorisation de la place historique qu’incarne le vieux Ksar de Ouargla, afin d’y créer un espace d’exposition de produits de l’artisanat local, à la faveur de l’existence d’une main-d’œuvre, sachant que plus de 90% des habitants du Ksar exercent des métiers patrimoniaux. De son côté, Mohamed Ferrane, président de l’association Lalla Mansoura, a salué l’intérêt accordé par l’Etat à la préservation et la promotion du patrimoine, avant de souligner que les actions des associations locales durant les fêtes et manifestations locales, reflètent l’attachement de la population à son riche patrimoine, matériel et immatériel, authentique. Les expositions mises sur pied dans le cadre de la célébration de Yennayer 2966 à Ouargla, comportent des modèles du foyer Ouargli, ainsi que des produits cosmétiques traditionnels, bibelots et articles d’ornement, effets vestimentaires féminins, bijoux traditionnels, tapisserie ouarglie et pâtisserie traditionnelle. APS 7 UN programme de 2 200 logements de type location-vente relevant de l’Agence nationale d’amélioration et de développement du logement (Aadl), sera lancé avant la fin du premier trimestre de 2016 dans la wilaya de Ouargla, a-t-on appris jeudi auprès de la direction locale de l’habitat. Visant l’amélioration du cadre de vie du citoyen, ce projet, dont les études techniques ont été finalisées, est réparti entre la commune d’Ouargla (1 700 unités) et la circonscription administrative de Touggourt (500), a précisé le directeur de l’habitat, Rachid Mohammedi. Ce programme, qui a été attribué de gré à gré à une entreprise de réalisation saoudienne, fait partie d’un programme Aadl de 2 600 logements retenu en faveur de la wilaya et réparti à travers les communes d’Ouargla, Rouissat, Témacine, Sidi Khouiled et la circonscription administrative de Touggourt, a-t-il ajouté. Selon le responsable, la commune de Sidi Khouiled bénéficie d’une tranche de 200 unités ayant fait l’objet, la mi-décembre dernier, d’appels d’offres, et dont les cahiers de charges sont mis à la disposition des entreprises soumissionnaires. Les appels d’offres pour la réalisation des études techniques et de suivi d’une tranche de 200 logements répartie équitablement entre les communes de Rouissat et Témacine seront lancés «très prochainement». Les logements du programme Aadl seront, selon les instructions de la tutelle, réalisés en formule «individuelle» ou en duplex d’une superficie de 250 m2 chacun, une formule très prisée localement et répondant aux conditions naturelles de la région. Le parc immobilier de la wilaya d’Ouargla a été renforcé depuis 2010 d’un programme global de près de 63 000 unités de logements, dont 3 900 de type locationvente, 27 395 unités rurales, 20 777 de type public locatif, 3 976 logements entre promotionnels aidés et sociaux participatifs, en plus de 1 500 logements promotionnels publics, ainsi que 5 499 logements de fonction et promotionnels privés, selon les données de la direction de l’habitat. 8 Dimanche 17 janvier 2016 C O N J O N C T U R E DÉSTABILISER PAR LA CHUTE DU PÉTROLE ET LA CHINE Le Cac 40 lâche 2,38% et s’approche des 4 200 points indice CAC 40 a perdu 102,73 points à 4.210,16 points, dans un volume d’échanges très étoffé de 6,0 milliards d’euros. La veille, il avait lâché 1,80%, pénalisé par le plongeon de Renault, dont le titre est resté en forte baisse. Parmi les autres marchés européens, Francfort a lâché 2,54% et Londres 1,93%. Par ailleurs, l’Eurostoxx 50 a perdu 2,37%. L’ Le marché parisien n’a cessé de perdre du terrain au fil de la journée, au point de lâcher brièvement plus de 3%, accusant le coup après un début de séance en forte baisse de Wall Street. «Le marché est pris dans un cercle vicieux. La séance a très mal commencé avec la Chine qui a remis le feu aux poudres, ce qui a entraîné une baisse du baril, un recul des marchés européens puis de Wall Street», résume Alexandre Baradez, analyste IG France. La chute du pétrole et les craintes autour de la Chine ont entretenu la déprime sur les marchés. «Nos craintes se révèlent fondées: la chute du pétrole, qui s’installe sous les 30 dollars (...), empêche les marchés actions de reprendre leur souffle. Or, à court terme, il n’y a que des pressions baissières sur le pétrole», explique le courtier Aurel BGC. Les cours du pétrole chutaient sous les 30 dollars le baril vendredi à l’ouverture à New York, effaçant Photo : DR Plus de 3% de perte en cours de séance leur tentative de rebond de la veille, dans un marché abattu par la perspective imminente d’afflux d’or noir iranien et les inquiétudes sur l’économie américaine. Le pétrole sous les 30 dollars à New York «Dans le même temps, les investisseurs ne sont pas rassurés sur l’état de santé de l’économie chinoise», rappelle Aurel BGC, alors que les marchés chinois ont perdu beaucoup de terrain, la Bourse de Shanghai ayant fini en chute de 3,55%. Selon Aurel BGC, «avant la publication du PIB et d’autres statistiques mardi prochain en Chine, les arguments qui incitent à prendre des risques ne sont pas nombreux». John Plassard, chez Mirabaud Securities, rappelle que «lundi prochain, les indices américains seront fermés» pour un jour férié. Selon lui, «les investisseurs n’ont donc pas l’envie de prendre des risques exagérés avant un week-end de 3 jours qui, dans ce type de marché, peut apporter encore plus de volatilité et d’interrogations». La question est désormais de savoir si les marchés, en particulier en Europe, ont encore un potentiel de baisse, alors même que la conjoncture s’améliore en zone euro, sans compter le soutien de la Banque centrale européenne (BCE). Quid de la BCE ? «Des forces de rappel existent avec la macroéconomie européenne et la BCE qui reste présente. La baisse du marché ne ressemble pas à un contexte de krach durable», souligne M. Baradez. Parmi les valeurs, Renault a perdu 3,37% à 75,13 euros, encore perturbé par les perquisitions effectuées chez le groupe français par les services de la répression des fraudes. Vallourec a lourdement chuté (-12,77% à 5,47 euros) après avoir annoncé qu’il allait «réexaminer» son projet de réorganisation de ses unités européennes qui devait initialement être validé fin janvier. Les valeurs liées aux matières premières ont dégringolé, à l’image de CGG (-9,57% à 0,85 euro), Maurel et Prom (-6,27% à 2,54 euros), Total (-3,03% à 37,66 euros) et ArcelorMittal (-7,03% à 3,05 euros). Casino a fortement progressé (+4,84% à 40,03 euros). Quelques semaines après avoir annoncé qu’il allait céder ses activités au Vietnam, le groupe de grande distribution a affirmé qu’il avait «entrepris des démarches» en vue de vendre ses activités en Thaïlande. Archos a bondi (+5,26% à 1,60 euro). Le concepteur de tablettes et smartphones a annoncé avoir réalisé un chiffre d’affaires en hausse de 20% sur l’ensemble de l’exercice 2015, grâce à la bonne tenue des ventes de ses principaux produits, smartphones et tablettes. Virbac a plongé (-10,41% à 172,90 euros), après la publication d’un chiffre d’affaires plus faible que prévu au quatrième trimestre. Latribune.fr / AFP CHUTE DES PRIX DU PÉTROLE : Comment les pays du Golfe résistent LA CHUTE des cours du pétrole s’accélère. A 16h31, vendredi 15 janvier, le baril de Brent perdait 4,19% à 29,70 euros. Ce qui n’arrange pas les affaires des pays du Golfe. Très dépendant de l’or noir, ces derniers ont annoncé des budgetw 2016 dans le rouge. Ainsi, le Qatar a adopté un budget 2016 déficitaire de 12,77 milliards de dollars. L’Arabie saoudite espère réduire son déficit à 79 milliards d’euros cette année, contre 98 milliards en 2015. Oman estime que son budget devrait rester déficitaire jusqu’en 2020. Revue de détail des mesures mises en place par les pays du Golfe pour endiguer les pertes. Réduction drastique des subventions et augmentation des prix de l’essence Au Qatar, les prix de l’essence sont majorés d’au moins 30% à partir de vendredi 15 janvier, les prix passent ainsi de 0,25 à 0,33 euros. Plus tôt dans la semaine, mardi, Bahreïn a augmenté les prix de l’essence de plus de 50% (18 à 30 centimes d’euros). L’Arabie saoudite est allée plus loin, à la fin de l’année 2015, réduisant les subventions sur les produits pétroliers jusqu’à 80%. Pour rappel, en 2015, Autre piste pour les pays du Golfe : moins dépendre de l’or noir. Du côté de l’Arabie saoudite, 90% de ses revenus sont issus du pétrole. Le royaume prévoit d’investir 140 milliards de dollars dans la santé et les transports d’ici à 2020. Par ailleurs, il mise sur le nucléaire, avec un plan de 100 milliards de dollars pour construire 16 réacteurs d’ici 2030 et sur l’énergie solaire, avec 100 autres milliards pour construire 41 Gigawatts de panneaux photovoltaïques en plein désert, soit l’équivalent en énergie de 25 réacteurs nucléaires. Oman est allé plus loin. Le sultanat a lancé un plan sur cinq ans pour diviser par deux le poids du pétrole dans son économie. A travers 500 programmes, le pays prévoit de développer l’industrie manufacturière, les mines, les transports ou encore le tourisme. Aujourd’hui, le LA REVOLUTION numérique a du plomb dans l’aile. En 2015, 4,2 milliards de personnes restaient privées d’accès à internet, soit 60% de la population mondiale, dénonçait la Banque mondiale dans un rapport publié mercredi 13 janvier. Pourtant le nombre d’internautes dans le monde a triplé en dix ans, indique le rapport. La clef de ce paradoxe réside, selon l’agence de l’ONU, dans le fait que les nouvelles technologies profitent majoritairement aux pays riches. L’Inde, deuxième pays le plus peuplé au monde après la Chine avec 1,26 milliard d’habitants en 2015 est aussi celui qui compte le plus de personnes dépourvues de connexion : 1,1 milliard, selon le rapport. La Chine n’en compte, en comparaison, que 755 millions. Parallèlement les Etats-Unis ont un taux de connexion de 80%, et la France 83% ! Quant à l’internet haut débit, il concerne moins de 15% de la population mondiale... Plus de téléphones mobiles que d’installations sanitaires ? Mais paradoxalement, les technologies numériques se développent rapidement dans les pays en voie de développement, indique le rapport : ainsi, parmi les 20% des ménages les plus pauvres sur le globe, près de 7 sur 10 possèdent ainsi un téléphone les subventions dans le secteur de l’énergie ont coûté 61 milliards de dollars au royaume. Diversification des économies secteur pétrolier représente 44% de son PIB. En 2020, il est censé n’en représenter que 22%. Les investissements seront toutefois lourds puisqu’ils représentent autour de 28% du PIB d’Oman. financières accumulées lorsque les prix du brut étaient élevés (le Brent était coté entre 90 et 127 dollars entre janvier 2011 et novembre 2014). Riyad pioche dans ses réserves Pour financer son déficit en 2015, Riyad a puisé plus de 80 milliards dans ses réserves en devises qui grimpaient à 732 milliards de dollars à la fin de l’année 2014. Le pays s’appuie sur ses réserves L’été dernier, l’Arabie saoudite a émis des emprunts sur le marché national pour financer son budget déficitaire, pour la première fois. Selon la banque d’investissements, Saudi Fransi Capital, les nouvelles émissions du pays grimperaient à 325 milliards de dollars en 2016. In latribune.fr mobile.«En fait, ces ménages sont plus susceptibles d’accéder à des téléphones mobiles qu’à des toilettes ou à de l’eau salubre», souligne le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim. Mais les retombées économiques de cette révolution numérique ont été bien moins importantes qu’espéré pour les pays à faible revenu, déplore l’agence. «Les effets de la technologie sur la productivité mondiale, l’amélioration des opportunités pour les pauvres et la classe moyenne (...) n’ont pas été à la hauteur des attentes», indique son rapport, qui pointe notamment certains effets pervers sur le marché du travail. Les nouveaux emplois créés par la révolution technologique requièrent ainsi des «compétences élevées» et limitent les fonctions routinières, «forçant ainsi de nombreux travailleurs à rivaliser pour des emplois faiblement rémunérés». Pour combler cette lacune, la Banque mondiale propose des pistes visant à résorber le fossé numérique et appelle les gouvernement nationaux à développer les réseaux numériques en libéralisant le secteur des télécommunications et en nouant des partenariat. AFP Émission obligataire La Banque mondiale dénonce l’inégale répartition des «dividendes du numérique» C O N J O N C T U R E Dimanche 17 janvier 2016 9 UNE DÉCISION JUGÉE INCOMPRÉHENSIBLE PAR VARSOVIE agence Standard and Poor’s (S&P) a abaissé vendredi la note de la dette de la Pologne, estimant que des lois adoptées sous l’impulsion du gouvernement conservateur avaient conduit à un «affaiblissement des institutions clés», une décision jugée «incompréhensible» par Varsovie. La nouvelle note, «BBB+», est assortie d’une «perspective négative», ce qui signifie que S&P pourrait abaisser de nouveau la note de ce pays «dans les 24 prochains mois» si les dépenses publiques s’accroissaient et la politique monétaire se détériorait, précise l’agence dans un communiqué. Après l’annonce de S&P, le zloty, la monnaie polonaise, a dévissé par rapport aux principales devises. Un euro s’échangeait à 18h30 GMT contre 4,4861 zlotys, soit une hausse de plus 2,17% sur une journée, alors qu’un dollar s’échangeait contre 4,0948 zlotys, soit une hausse de 1,32% sur la journée. Standard and Poor’s explique sa décision par son évaluation des réformes qu’a introduites le parti conservateur Droit et Justice (PiS) de Jaroslaw Kaczynski, qui a la majorité absolue dans les deux chambres du Parlement. «L’abaissement (de la note) reflète notre opinion, Photo : DR S&P abaisse la note de la Pologne, Fitch la maintient L’ selon laquelle le système des freins et des contrepoids institutionnels a été nettement érodé, car l’indépendance et l’efficacité d’institutions clés sont affaiblies par différentes mesures législatives prises depuis les élections législatives d’octobre 2015», souligne l’agence. Elle évoque l’affaiblissement de «la capacité du Tribunal constitutionnel de travailler de manière efficace et indépendante» ainsi que la nouvelle loi sur les médias, qui, selon elle, donne au gouvernement la compétence de nommer et contrôler leurs dirigeants. Même si «la majorité absolue dont dispose le PiS a enlevé les craintes d’instabilité politique accrue résultant de fragiles arrangements de coalition, nous nous attendons à d’importantes frictions qui persisteront entre le PiS et l’opposition», écrit encore S&P. Fitch a de son côté maintenu sa note à «A-» avec une perspective stable. Cette agence a mis en exergue «les fortes performances économiques de la Pologne, le système bancaire solide et des indicateurs de gouvernance compatibles avec une note A» mais avec une forte dette extérieure, une forte dette publique par rapport à d’autres pays comparables (52% du PIB pour une moyenne de 45% pour les autres) et un revenu par habitant plus faible. Fitch souligne toutefois que l’arrivée au pouvoir du PiS va «augmenter la polarisation de la vie politique polonaise et conduire à de plus grandes tensions». Le ministère polonais des Finances a estimé dans un communiqué vendredi soir que la décision de S&P était «incompréhensible de point de vue de l’analyse économique et financière». «Cette décision est en contradiction avec les évaluations d’autres agences et des intervenants sur les marchés financiers», a déclaré le ministère. «Elle est d’autant plus incompréhensible qu’elle n’a pas été précédée par le changement de la perspective qui avant la décision de l’agence S&P était positive», a encore déclaré le ministère qui a également regretté un manque de communication de la part de l’agence. AFP FACE À LA CHUTE DES PRIX DU PÉTROLE Wall Street finit une semaine agitée sur une nouvelle rechute LA BOURSE de New York a lourdement rechuté vendredi, les investisseurs ne trouvant rien pour les rassurer face à la chute des prix du pétrole, celle des Bourses européennes et des mauvais indicateurs : le Dow Jones a dégringolé de 2,39% et le Nasdaq de 2,74%. Selon des résultats définitifs, l’indice vedette Dow Jones Industrial Average a perdu 390,97 points à 15 988,08 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 126,59 points à 4 488,42 points. Très surveillé par les investisseurs, l’indice élargi S&P 500 a lâché 41,55 points, soit 2,16%, à 1 880,29 points. «Vous avez la chute des prix du pétrole combinée avec la poursuite de la peur pour les perspectives de la Chine, et pour couronner le tout un week-end de trois jours», avec lundi férié en l’honneur de Martin Luther King: pour David Levy, chez Kenjol Capital Management, tout était réuni pour que les investisseurs évitent la prise de risque et se retirent du marché. «C’est pas joli», a-t-il ajouté, tout en relevant que les indices s’étaient un peu repris après avoir dépassé les -3% à la mi-journée. «A ce stade, ce sont les facteurs techniques qui donnent le ton», a noté pour sa part Peter Cardillo, chez First Standard Financial, conduisant les indices à tester les plus bas niveaux atteints lors de la correction d’août dernier. Le S&P 500 s’est maintenu une douzaine de points au-dessus, après une brève incursion en deçà à mi-séance. Déjà minée par le recul du pétrole, au plus bas depuis douze ans, Wall Street s’est laissée entraîner par les Bourses chinoises et européennes, qui ont toutes fini en forte baisse, et les mauvais indicateurs américains ont renforcé le pessimisme. Très surveillées, les ventes de détail aux Etats-Unis ont inopinément reculé en décembre, l’activité manufacturière de la région de New York s’affiche au plus bas depuis la récession de 2009, et les prix à la production, tout comme la production industrielle, ont baissé plus que prévu en décembre. Pour autant, assurait Jack Ablin, chez BMO, «l’économie (américaine) reste assez solide. Elle ne croît pas au rythme qu’on voudrait mais elle continue à croître, et les bilans (financiers des entreprises) sont très solides». «Je ne vois pas les prémices d’une crise financière, mais juste un mouvement de correction» justifié, a-t-il dit. Selon lui, «il y a une déconnexion entre les performances de l’économie et la valorisation des actions», et la tourmente actuelle est la continuation de la correction amorcée en août. Le marché obligataire était en forte hausse. Le rendement des bons du Trésor à dix ans s’affichait à 2,030% contre 2,094% jeudi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,810% contre 2,890% la veille. AFP Schäuble évoque une taxe européenne sur l’essence pour financer l’accueil des réfugiés LE MINISTRE allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a évoqué hier l’hypothèse d’une taxe européenne sur l’essence pour, en cas de besoin, faire face financièrement à la crise des réfugiés, dans une interview au quotidien Süddeutsche Zeitung. «Si les budgets nationaux ou le budget européen ne suffisent pas, mettons-nous alors d’accord pour instaurer par exemple une taxe d’un certain niveau sur chaque litre d’essence», a déclaré le ministre. «Ainsi nous aurions les moyens pour une réponse européenne à la question des réfugiés», a-t-il estimé, jugeant que «la solution du problème ne devait pas échouer en raison d’une limitation des moyens» mis en œuvre. Le ministre a jugé que les événements de Cologne une série d’agressions, notamment sexuelles, attribuées à des migrants, la nuit du Nouvel An «renforçaient la pression» pour trouver rapidement «une solution au problème du contrôle des frontières extérieures de l’Union européenne». «C’est incontestable», a-t-il jugé. «Le problème doit être réglé sur la scène européenne», a poursuivi le ministre. «Dans le cas contraire, il n’y a pas que l’Allemagne qui en subira les conséquences, comme certains semblent le penser, mais ce sont nos voisins et les pays des Balkans, jusqu’à la Grèce, qui seront massivement touchés». «Les choses vont trop lentement en Europe», a-t-il déploré, affirmant soutenir pleinement la chancelière Angela Merkel dans ses efforts pour trouver une solution. «Je soutiens avec toute la force de mes convictions ce qu’a dit la chancelière : il faut régler le problème au niveau des frontières extérieures de l’Europe». «Si le problème n’est pas résolu à ce niveau, il le sera au niveau des frontières nationales mais ce serait la pire des solutions» et «l’Europe se trouverait dans une crise plus grande encore», a-t-il jugé. DES SPORTS SUPPLÉMENT Pp12-13 La FAF pourrait provoquer une émulation parmi elles Aider les fédérations sportives à atteindre l'autonomie financière HEBDOMADAIRE P14 Athlétisme : «La corruption était partie intégrante» de la fédération internationale LA NÉCESSAIRE AUTONOMIE FINANCIÈRE DES FÉDÉRATIONS SPORTIVES Il est incontestable que les pouvoirs publics ou sinon les instances sportives concernées ne peuvent à eux seuls prendre en charge une logistique du genre et deux fois plus qu’une si elle est multipliée à travers l’ensemble du territoire national, autrement dit si elle est vulgarisée dans le but de permettre sinon de seulement encourager ce retour sur investissement d’où forcément l’obligation de recourir à des financements privés. Ce qui en soi n’est pas une honte, loin s’en faut, à l’heure actuelle et à travers toute la planète là où toute discipline sportive et autre, même la plus étrange, n’a émergé que par la grâce du sponsoring privé Photo : DR Plus d’imagination, de volontarisme pour réussir Par A. Lemili oute fédération sportive algérienne éprouve des difficultés de financement. Sauf toutefois celle de football est-il susurré ici et là. Mieux ladite fédération s’est volontairement passée de la manne financière publique. Comme il est de notoriété publique, ce ne sont certainement pas les cotisations des associations qui la font vivre, il devient alors plus plausible que la propre prise en charge de ses… charges, des impressionnantes réalisations d’infrastructures entreprises depuis des années et pour certaines déjà livrées, que la prodigalité ne peut venir que de sponsors conséquents en plus évidemment des dotations de la Fédération internationale de football notamment depuis que la sélection nationale est omniprésente dans le concert sportif mondial. Qu’est-ce qui empêcherait alors le reste des fédérations à calquer leur pas sur celui T de la FAF ? La question exige une réponse et celle-ci pourrait couler de source : le football étant le sport le plus populaire dans tous les pays du monde, il est vecteur de l’union nationale, une puissante arme politique quand il y a lieu de passer par cette case et elle est d’ailleurs inévitable, et tous les annonceurs qui ont besoin de fourguer n’importe quelle camelote ne peuvent trouver meilleur canal. Or, pour ne pas avoir un ancrage populaire les autres disciplines : handball, volley-ball, tennis de court et de table, pétanque, natation, boxe et athlétisme ne peuvent prétendre à une prise en charge où il n’y pas l’assurance d’un retour sur investissement. Toutefois depuis quelques années, une discipline pour ne pas dire une fédération a semblé comprendre les enjeux et trouver là, voire les pistes qui aideraient à sortir de l’anonymat la discipline qu’elle régente en l’occurrence celle de cyclisme laquelle avec le tour d’Algérie et après bien des balbutiements, toutes proportions gardées encore, a d’ores et déjà trouvé des repères ou du moins des points d’ancrage, certains au vu de la graduelle présence internationale des pays participants. Il ne faut pas toutefois perdre de vue que le cyclisme est également une discipline populaire par excellence, celle-ci l’était d’ailleurs bien plus que le football en d’autres temps. Néanmoins, cette progressive embellie pourrait être ralentie si les responsables concernés ne réfléchissent pas aux voies et moyens d’implanter la pratique du cyclisme à la base. En effet, les quelques coureurs qui représentent l’Algérie à l’évènement international en question ne se comptent que sur les doigts de deux mains, cette poignée de cycliste étant même pratiquement concentrée au centre du pays, ce qui n’est donc pas pour vraiment une démarche à même de capitaliser et l’intérêt, l’attention et surtout l’engouement des jeunes d’une part et des populations d’autre part. Suite en page 12 SPORTS DES 12 Dimanche 17 janvier 2016 Dimanche 17 janvier 2016 13 LA FAF POURRAIT PROVOQUER UNE ÉMULATION PARMI ELLES Aider les fédérations sportives à atteindre l’autonomie financière Par Malik Boumati Etat algérien a toujours été considéré comme une vache laitière que tout le monde peut traire. Qu’ils soient responsables ou simples citoyens, cette idée est profondément ancrée dans les esprits. Au point où cet état d’esprit a paralysé la société durant des décennies et avec elles plusieurs organismes et institutions publics. Et l’entrée fracassante de l’économie de marché dans notre pays durant les années quatre-vingt-dix n’a pas changé grand-chose dans cette façon de voir les choses. Dans cette façon de considérer l’Etat. C’est ainsi que cette politique d’assistanat a participé à inhiber la société et avec elle, l’Etat lui-même. Mais au milieu de cette flopée d’assistés, il y a certaines entités qui ont réussi à se faire pousser des ailes et à s’envoler seules. Certaines associations sociales et/ou culturelles activent sans aucun soutien des pouvoirs publics, à un moment où d’autres se trouvent en léthargie en raison du manque de moyens notamment financiers dont elles souffrent. La Fédération algérienne de football (FAF) figure parmi les entités qui ont fini par s’offrir une autonomie financière qui pourrait provoquer une émulation parmi les autres fédérations sportives. C’est positif dans une période dédiée au «serrage de ceinture» et à l’austérité, en raison de la chute drastique des prix du pétrole et sa répercussion sur le budget de l’Etat. Mais les autres fédérations sportives peuvent-elles faire comme leur homologue dédié au sport-roi ? Sachant que la Fédération algérienne de football a bénéficié de grandes et larges facilités qui ont amené la naissance de l’équipe nationale actuelle, ce n’est pas du tout évident. Les nouvelles dispositions de la FIFA permettant aux Franco-algériens d’intégrer l’équipe nationale algérienne, y compris après un passage parmi les jeunes catégories de l’équipe de France a été pour beaucoup dans les performances des Verts d’aujourd’hui. Et ce sont ces performances qui ont facilité cette autonomie financière dont se réjouit la FAF aujourd’hui. C’est la Fédération de football. Mais elles devraient aussi bénéficier des mêmes avantages et du même soutien de l’Etat que ceux dont a bénéficié la fédération présidée par Raouraoua. Cela peut se faire de façon graduelle avec particulièrement certaines disciplines qui ont déjà eu l’occasion de donner une bonne image du sport algérien et parmi lesquelles l’on peut citer le judo, la boxe, l’athlétisme et même le handball. Ce sont des fédérations que le ministère de la Jeunesse et des Sports devrait soutenir d’une manière ou d’une autre même si la période ne permet pas de faire comme pour le football pour deux raisons principales ; le football est le plus populaire des sports et la situation financière du pays ne permet plus les folies dépensières accordées à la fédération de Raouraoua. De leur côté, les fédérations concernées sont contraintes de réagir et de montrer qu’elles sont capables de réaliser des performances susceptibles de replacer le sport national dans l’échiquier mondial ou, au moins, continental. Cela devrait être accompagné par une gestion professionnelle et rigoureuse des fédérations nationales dont certaines continuent à fonctionner comme des auberges espagnoles ou comme des épiceries. Les responsables des fédérations concernées ne doivent surtout pas faire l’erreur commise dans le milieu footballistique. Là où des efforts énormes ont été consentis et des sommes faramineuses ont été dépensées seulement pour entretenir la vitrine que constitue l’équipe nationale au moment où le championnat national est abandonné dans un état désastreux. Les gestionnaires des différentes disciplines sportives devraient travailler dans le sens d’une réhabilitation sérieuse du sport national. Dans le sens d’une renaissance de toutes ces disciplines sportives que les responsables de l’Etat considèrent comme non-rentables politiquement. M. B. Photo : Archives Plus d’imagination, de volontarisme pour réussir Suite de la page 11 Il est incontestable que les pouvoirs publics ou sinon les instances sportives concernées ne peuvent à eux seuls prendre en charge une logistique du genre et deux fois plus qu’une si elle est multipliée à travers l’ensemble du territoire national, autrement dit si elle est vulgarisée dans le but de permettre sinon de seulement encourager ce retour sur investissement d’où forcément l’obligation de recourir à des financements privés. Ce qui en soi n’est pas une honte, loin s’en faut, à l’heure actuelle et à travers toute la planète là où toute discipline sportive et autre, même la plus étrange, n’a émergé que par la grâce du sponsoring privé. Là se pose alors une autre problématique, celle de l’imagination, de la disponibilité et de la capacité des personnes impliquées, leur degré de volontarisme au service d’une activité publique où la notion, voire le risque d’échec sinon d’absence de résultats immédiats sont monnaie courante. En fait, un bouquet d’éléments indicateurs dont la particularité est de rabrouer vite fait toute bonne et forte volonté. Nous en donnons pour preuve les démissions en cascade et quasi régulières de responsables qui se disent anéantis par les difficultés quotidiennes rencontrées pour solliciter l’impératif concours public. Pourtant il ne faudrait surtout pas qualifier une telle attitude de défaitisme en ce sens que les pouvoirs publics sont tenus quand même d’assurer l’avenir immédiat des fédérations sportives, de les mettre sur les rails, les obliger au respect d’un cahier des charges pour exiger ensuite d’elles qu’elles s’autonomisent. Malheureusement, celles-ci donnent l’impression de vivre et surtout d’activer au jour le jour avec toutes les appréhensions possibles liées à un patent échec sportif, ce qui n’est pas faux au vu des réalités livrées par le terrain. Exception faite du football bien entendu même si la vigueur que celui-ci représente n’est que relative compte tenu que la fédération se sert la sélection nationale comme le symbole de cette vigueur au moment où sur le plan local, la discipline vole au ras des pâquerettes. Et quand on sait que dans son intégralité, la sélection nationale est faite de footballeurs formés ailleurs qu’en Algérie, il devient alors aisé de saisir pleinement la réalité de ce dicton selon lequel «le soleil ne peut être caché indéterminément par un tamis». A. L. Du préalable de l’autonomie financière Par Kamel Amghar es annonceurs misent «gros» sur le sport. La communication économique développe une nette préférence pour ce support populaire. Les grandes entreprises payent cher pour se réserver les bonnes places dans les stades, les salles omnisports et les médias spécialisés. C’est un passage obligé pour promouvoir leurs produits et redorer leur image de marque. Partout à travers le monde, les budgets consacrés à cet effet ne cessent de monter. Les multinationales parrainent des clubs prestigieux et de grandes sélections nationales. Cette tendance managériale est aussi présente en Algérie où la valeur d’une société dépend fortement de sa présence dans les compétitions et les grands événements sportifs. Quasiment toutes les entités économiques ont conclu des contrats de sponsoring avec les différents clubs pour entretenir et accroître des parts de marché. L’Etat a accordé aussi des avantages supplémentaires L aux sponsors à travers la défiscalisation des enveloppes investies dans ce type de publicité. Les opérateurs de téléphonie mobile, les concessionnaires automobiles, les leaders de l’industrie agroalimentaire, les assureurs et les firmes étrangères tablent sur le sponsoring sportif, et notamment le football qui passionne tous les Algériens. Il y a beaucoup d’argent à gagner dans ce domaine pour les fédérations, les associations, les clubs et les sportifs qui savent polariser les attentes des publicistes, porter haut leur message et réaliser leurs vœux. La Fédération algérienne de football (FAF) a su s’y prendre pour conclure de gros contrats au cours des dix dernières années. Les grandes firmes nationales et étrangères, font confiance au professionnalisme de l’instance nationale du ballon rond. Résultat immédiat : la FAF assure largement son autonomie financière. Faisant preuve de fair-play, la FAF renonce volontiers aux subventions directes de l’Etat. Autre exemple de réussite, le Grand tour d’Algérie cycliste (Gtac), grand événement annuel de la petite reine, s’auto-finance aussi grâce à l’appui et au soutien des opérateurs économiques et des médias. Les organisateurs du tour voient grand et intéressent, de plus en plus, les clubs et les «écuries» étrangères. La participation au tournoi reste sur une courbe ascendante. L’intérêt du public et des networks internationaux est aussi en nette progression. Chaque nouvelle édition brise de nouveaux records et promet davantage pour la prochaine. Ces deux réussites doivent, en principe, inspirer les autres fédérations sportives, les ligues et les clubs. Le chemin est tout indiqué. Il n’y a plus de secret. Il faut seulement du sérieux et du professionnalisme. Des équipes dirigeantes légitimes et compétentes, de bons gestionnaires et un bon suivi sur le terrain, voilà les trois piliers fondamentaux pour «percer» dans ce domaine. L’Etat, à travers le ministère de tutelle, a un grand rôle à jouer. D’abord, concernant l’organisation d’assemblées électives transparentes et ouvertes à toutes les grandes figures de chaque discipline sportive. Ensuite, en assume pleinement son rôle régulateur et de contrôle de la gestion ainsi que la bonne conduite des projets et des compétitions. La professionnalisation consiste justement à impliquer des opérateurs économiques et des partenaires privés (parrains, sponsors, annonceurs…) pour donner au sport toute sa dimension compétitive. Le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) et les Fédérations sportives sont appelés à affiner leur stratégies en matière de relations publiques, professionnalisme et d’éthique financière avec l’objectif clair de «vendre» les compétitions sportives nationales et internationales, afin de couvrir les frais d’organisation et, pourquoi pas, dégager des bénéfices. Sans autonomie financière, on ne peut pas parler de succès. La réussite ou l’échec d’un président de club ou d’une direction fédérale dans leurs fonctions se mesure à ce niveau. Tout le reste n’est que de la com. K. A. Photo : DR performance des Verts depuis les éliminatoires de la Coupe du monde sudafricaine de 2010 qui a permis à la Fédération de football de ramasser de l’argent qui l’autorise aujourd’hui à renoncer aux 35 milliards de centimes de subventions publiques, particulièrement après leur qualification aux Mondiaux d’Afrique du Sud (2010) et du Brésil (2014) synonyme, faut-il le rappeler, d’une rentrée de plusieurs millions de dollars pour l’instance dirigée par Mohamed Raouraoua. Des millions de dollars ajoutés à tout l’argent ramassé auprès de sponsors qui se bousculent désormais au portillon. Aujourd’hui, grâce à cette politique, la FAF de Raouraoua se permet non seulement de renoncer au soutien des pouvoirs publics mais aussi d’investir son argent et agir comme une sorte d’entreprise économique qui se fait de l’argent. Les autres fédérations sportives nationales pourraient éventuellement faire comme la CONDUITE DES CLUBS ET DES INSTANCES SPORTIVES Photo : DR Photo : DR Photo : DR L’ SPORTS Dimanche 17 janvier 2016 DES 14 ATHLÉTISME «La corruption était partie intégrante» de la fédération internationale Par Yann Bouchez e 24 novembre 2015, deux semaines après la publication de la première partie du rapport de la commission indépendante de l’Agence mondiale antidopage (AMA) détaillant par le menu le dopage institutionnalisé en Russie, son président, le Canadien Dick Pound, avait promis de nouvelles révélations encore plus fracassantes lors de la publication de la deuxième partie du rapport. Quand il évoquait un «effet waouh», Dick Pound pensait alors au système de corruption qui a conduit à la mise en examen de l’ancien président de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF), Lamine Diack, et de son ex-responsable de la lutte antidopage, Gabriel Dollé, soupçonnés d’avoir caché des cas de dopage russes contre de l’argent. Beaucoup de questions tournent autour de Coe. Comment pouvait-il ne pas être au courant ? C’est effectivement une bonne question Mais le plan a changé. Prévue initialement en décembre, la conférence de presse de M. Pound sur la deuxième partie du rapport aura lieu jeudi 14 janvier à Munich. Entre-temps, Le Monde a révélé, le 18 décembre, les éléments saillants du système de corruption qui régnait à la fédération internationale. Avec, entre autres, les aveux de Lamine Diack au juge Renaud Van Ruymbeke concernant de l’argent russe qui aurait servi à financer des élections au Sénégal. Du coup, la commission indépendante de l’AMA a annoncé le 6 janvier que la suite du rapport concernerait surtout la base de données hématologiques de l’IAAF, dont la chaîne allemande ARD et le journal britannique Sunday Times s’étaient fait l’écho en août 2015. Mais la corruption sera également abordée car, fait très rare, le procureur national financier, Eliane Houlette, qui mène l’enquête en France, sera également présente à Munich. Elle devrait évoquer assez largement le cas du fils de Lamine Photo : DR L l’Ukraine, la Turquie ou le Maroc ? Certains athlètes présentant des données anormales après 2009 et la mise en place du passeport biologique seront-ils sanctionnés ? Quelques jours avant les Mondiaux de Pékin, en août 2015, ARD et le Sunday Times avaient exploité cette base en soumettant ces données à deux experts australiens, Michael Ashenden et Robin Parisotto. Les conclusions de ces deux spécialistes reconnus de l’antidopage étaient accablantes. Sur la période 2001-2012, pour les médaillés mondiaux ou olympiques des épreuves de fond et de demi-fond, ils estimaient qu’une médaille sur trois était suspecte – soit 146 breloques. «Pour moi, résumait M. Ashenden, l’athlétisme est dans la même situation diabolique que le cyclisme professionnel il y a vingt ans.» L’IAAF ne s’est pas seulement indignée d’informations «sensationnalistes et trompeuses», soulignant au passage que nombre de ces échantillons sanguins avaient été prélevés avant 2009, date de la mise en place du passeport biologique dans l’athlétisme – qui permet désormais de sanctionner des variations sanguines anormales. Selon nos informations, la Fédération a aussi porté plainte à la suite des révélations autour de cette base de données. Entendu comme témoin le 8 octobre par le juge Renaud Van Ruymbeke, Essar Gabriel, ancien secrétaire général de l’institution, a déclaré avoir déposé plainte à l’été 2015 «auprès du commissariat de police de Monaco, pour vol d’une base de données confidentielles, au nom de l’IAAF». Diack, Papa Massata, ancien consultant marketing pour la fédération internationale. Soupçonné d’être au cœur du système de corruption, «PMD» est prudemment resté au Sénégal. La base de données de l’IAAF Le Monde a pu prendre possession en intégralité de la base de données par laquelle le scandale est arrivé. Elle contient les résultats de plus de 12 000 tests sanguins effectués sur 5 000 athlètes entre 2001 et 2012. Elle a permis de mettre en évidence le «dopage d’Etat» en Russie. Elle pose aussi encore de nombreuses questions auxquelles devrait répondre Dick Pound, premier président de l’AMA (1999-2007), jeudi. Ainsi, pourquoi n’y a-t-il eu, parmi les centaines de contrôles sanguins effectués sur les athlètes kényans, aucun contrôle hors compétition au Kenya entre 2006 et 2012 ? Et très peu dans des pays comme Photo : DR La charge contre Lamine Diack et ses fils Pas directement visé dans la première partie du rapport de la commission indépendante de l’AMA, le 9 novembre 2015, ni par les sanctions du 7 janvier de la commission d’éthique de l’IAAF, l’ancien président de la Fédération internationale d’athlétisme (1999-2015) ne devrait pas être épargné cette fois. Dans leur rapport de juillet 2015, les enquêteurs de la commission indépendante, qui n’étaient pas au courant de la piste de financement des campagnes électorales au Sénégal évoquées par Lamine Diack devant le juge Van Ruymbeke, évoquaient déjà de lourds griefs. «Il savait ce qui se passait et il n’a rien fait, résument-ils dans le rapport que Le Monde a pu consulter. Parmi tous ceux de l’organisation (IAAF), il était le principal qui aurait pu mettre un terme à au moins une partie de la fraude. Il a présidé une organisation qui permettait à son fils, «PMD», (Habib) Cissé (conseiller juridique personnel de Lamine Diack) et (Gabriel) Dollé (ancien patron de l’antidopage à l’IAAF) de faire ce qu’ils voulaient. Au mieux, il s’agit d’incompétence managériale. Au pire, et plus probablement, il s’agit d’une implication dans la corruption, en toute connaissance ou autrement. Le fait qu’il n’ait pas agi gâchera sa présidence.» Depuis, le parquet national financier et les policiers de l’Office central de lutte contre les infractions financières et fiscales ont permis d’en apprendre plus, avec les aveux de Lamine Diack et de Gabriel Dollé. En plus de Papa Massata Diack, au cœur du dossier de corruption, la procureure Eliane Houlette devrait mentionner le rôle joué par un autre des fils Diack, Papa Ibrahima. Ce dernier aurait, selon les investigations des enquêteurs de la commission indépendante de l’AMA, essayé de soutirer de l’argent à la championne olympique du 1 500 m aux Jeux de Londres en 2012, la Turque Asli Alptekin. Venu plusieurs fois à Istanbul, il lui a fait miroiter de passer sous silence son passeport biologique anormal en échange d’argent. Sans succès. Y. B. In lemonde.fr 15 S P O R T S Dimanche 17 janvier 2016 Ligue 2 Mobilis (16e journée) : L’O Médéa revient sur l’USM Bel Abbès COUPE D’AFRIQUE DES NATIONS DE HANDBALL Aux Verts de confirmer leur réputation en Egypte Les Algériens démarreront le tournoi affaiblis par la non-disponibilité d’un gardien de métier depuis le retrait de l’emblématique Slahdji que ne semblent pas pouvoir remplacer les Benmeni, Ghodbane et Bousmail Par A. Lemili ission difficile que celle de défendre son titre de champion de la discipline en terre égyptienne et qui plus est pour sa première rencontre face au pays organisateur lui-même. Certes le plus important dans une compétition qui semble être très relevé et dans un groupe composé de la sélection du pays organisateur, de celle du Maroc, du Gabon, Nigéria et Cameroun et où, cela coule de source en sus de bien d’autres considérations, la tâche ne lui sera pas facile, les protégés de Bouchekriou gagneront forcément à renouveler un bail avec le trophée, mais également qu’au-delà de cet objectif c’est à une qualification aux Jeux olympiques de Rio qu’il leur faudra encore penser. Néanmoins aller au rendez-vous brésilien semble être dans les cordes des Verts puisque l’opportunité de gagner un billet en ce sens va jusqu’à la quatrième place. Autrement dit une qualification en demi-finales du tournoi africain. Le tournoi qui prendra effet à partir du 21 de ce mois pour durer dix jours a été précédé par une série de rencontres de préparation disputées face à des formations slovènes, pays où la sélection nationale se trouve en stage après en avoir effectué deux précédents en Serbie et au Monténégro avant de rallier le pays des pharaons. Le sélectionneur national avait tenu à maximaliser ces rencontres de Photo : DR M préparation afin de remettre à niveau une formation qui, aux yeux des spécialistes, ne donnerait pas l’impression d’être au niveau, les appréciations, voire la critique allant jusqu’à ne donner aucune chance aux Verts quant à la préservation du trophée et pis parfois jusqu’à douter de la possibilité d’arracher le billet qui leur permettrait d’être présents à Rio durant l’été 2016. C’est dire l’état des lieux. Le calendrier semble effectivement confirmer ces doutes dans la mesure où algérienne et qui partent avantagés du fait de jouer devant leur public et de bénéficier par voie de conséquence au-delà de leurs qualités physiques et techniques de la pression attendue. Une défaite dès l’entame de la compétition pourrait morale les protégés de Bouchekriou auront à affronter les Egyptiens, éternels rivaux de la sélectionment affecter bien des éléments parmi les nouveaux faisant partie des Verts. Toutefois, il n’est surtout pas à exclure que ces derniers se transcendent comme cela arrive souvent pour infirmer tout pronostic défavorable. A contrario, les Algériens démarreront le tournoi affaiblis par la non-disponibilité d’un gardien de métier depuis le retrait de l’emblématique Slahdji que ne semblent pas pouvoir remplacer les Benmeni, Ghodbane et Bousmail. Cette partie de la défense reste importante aux yeux de Bouchekriou malgré sa satisfaction témoignée par rapport aux rencontres de préparations disputées tout au long des trois stages effectués en Europe et surtout l’excellent comportement et rendement de la ligne offensive des Verts et de la solidité du compartiment défensif. A. L. CHALLENGE INTERNATIONAL CHERDIOUI SAÏD DE CROSS-COUNTRY Les Algérois dominent la 32e édition à Fréha LES ATHLÈTES de la wilaya d’Alger ont dominé, samedi, la 32e édition du challenge international Cherdioui-Saïd de Cross-country, qui s’est déroulé à Fréha, à une trentaine de Kilomètre à l’est de Tizi Ouzou dans des conditions climatiques difficile en raison du froid et de la pluie. Les athlètes algérois ont brillé dans cette compétition en raflant presque tous les prix des deux catégories juniors garçons individuels en remportant trois prix (le 2 e , le 3 e et le 6 e ), et chez les seniors dames en individuel, en décrochant cinq prix sur les six en compétition. Le cinquième prix est revenu à un athlète de la wilaya de Bordj Bou Arréridj réputée pour ses coureurs de haut niveau, lesquels avaient dominé la 31e édition de ce cross, l’année dernière. Dans la catégorie senior dames, les quatre premières places sont revenues aux athlètes d’Alger, respectivement à Yahi Nawal, Ben Derbal Malika, Senani Riham et Ben Mediouni Kheira. En cinquième position on retrouve Ait Athmane Siham de l’O-Bordj Bou Arréridj, puis en sixième position, Sabor Nassima d’Alger. Les athlètes de la capitale ont ainsi raflé près d’un tiers des prix en jeu dans le cadre de cette compétition puisqu’ils ont remporté 10 sur un total de 32 prix. La wilaya de Bordj Bou Arreridj arrive en seconde position avec 5 prix. Les athlètes de Ain Defla et de Tizi Ouzou ont remporté 4 prix par wilaya. La participation étrangère a brillé dans la catégorie senior hommes en individuel ou la première place est revenue à Zelalem Bacha Rgassa du Bahreïn, la deuxième à Tafese Soboka Jimma d’Ethiopie, la troisième à Aymanot Alew Engdayehu du Kenya, la quatrième à son compatriote Andrew Lorot. Dali Ahmed d’Alger a decrcohé la sixième place suivie par Annou Abderrahmane également de la capitale et Mhammedi Brahim du RC Arbaâ de Blida en 8e place. Par catégories, chez les cadettes Kheroubi Wiam du CRBTZ de Ain Defla est arrivée première. La première place chez les garçons a été décrochée par Cherrad Oussama de l’O-Bordj Bou Arréridj. Pour les juniors, l’athlète Reffas Abir d’Alger est arrivée première chez les filles devant l’Espagnole Perez Bugarine Uxia. Gonzales Garbalada Miguel d’Espagne s’est classé premier chez les garçons dans cette même catégorie. En seniors, les premières places chez les dames et les messieurs sont revenues respectivement à Yahia Nawal d’Alger et à Zelalem Bacha Rgassa du Bahreïn. Les conditions climatiques difficiles ont poussé les organisateurs à annuler les courses des petites catégories: benjamins et minimes filles et garçons, et ce «dans le seul souci de préserver la santé de nos athlètes, qui sont trop jeunes pour faire face à ces conditions, une décision jugée sage de la part de tous les présents à cet événement» soulignent les organisateurs. Cette compétition orga- nisée par la Ligue d’athlétisme de Tizi Ouzou (LAT) en collaboration avec la direction locale de la jeunesse et des sports a enregistré une forte participation de plus de 1 570 athlètes, issus de 22 wilayas dont 110 associations. Quant aux délégations étrangères elles sont au nombre de 36 dont 29 athlètes venant du Kenya, Tanzanie, Ethiopie, Libye, Maroc, Bahreïn, et enfin la délégation Espagnole, forte de 9 athlètes juniors, dont 4 filles et 5 garçons. «La forte participation vient confirmer la dimension internationale de ce challenge qui d’année en année attitre un plus grand nombre de pays», selon les organisateurs. Cette compétition est dédiée à la mémoire du premier vice-président de la LAT, Bachir Belkacem décédé à l’âge de 55 ans le 17 janvier 2014 en plein préparatif de la 30e édition de ce challenge international. APS Ligue 1 Mobilis (16e journée) victoire du CR Belouizdad devant le MC Alger (1-0) Le CR Belouizdad s’est imposé devant le MC Alger sur le score de (1-0), mi-temps (0-0) en match comptant pour la 16e journée du championnat de Ligue 1 Mobilis de football, disputé samedi au stade 20-Août (Alger). L’unique but de la rencontre a été inscrit par Derrag (88’) pour le CRB. Cette victoire permet au CRB de consolider sa 2e place avec un total de 30 points, à 8 longueurs du leader, l’USM Alger. Prévu une première fois au stade 20-Août, ce derby algérois a été délocalisé au stade 5-Juillet pour des raisons «organisationnelles» avant d’être reprogrammé dans l’enceinte d’El-Annasser. Des mesures exceptionnelles de sécurité ont été prises à l’occasion de cette rencontre pour laquelle 5 500 places avaient été retenues. L’O MÉDÉA, difficile vainqueur de l’USMM Hadjout (2-1) s’est emparé de la deuxième place du championnat de Ligue 2 Mobilis de football, à une longueur du leader l’USM Bel Abbès, tenu en échec par le Paradou AC (0-0), alors que l’exdauphin le CA Batna a été contraint au partage des points par l’US Chaouia (0-0), lors de la 16e journée vendredi. Menés au score sur un but de Zitouni à la demi-heure de jeu, les hommes de Slimani ont renversé leur adversaire en seconde période grâce à des réalisations d’Addadi (48’) et Banouh (84’). A la faveur de cette victoire, la huitième de la saison, l’O Médéa (28 points) revient à une unité de l’USM Bel Abbès, incapable de s’imposer sur sa pelouse face au Paradou AC qui confirme sa belle série, aussi bien en Coupe d’Algérie qu’en championnat. Le CA Batna a laissé passer une belle occasion de revenir à hauteur de l’USM Bel Abbès après le nul concédé à domicile face à l’US Chaouia dans un derby sans buts. Un résultat nul, le second de rang des Batnéens au stade Sefouhi, qui confirme le passage à vide des protégés de Rachid Bouaarata, lesquels rétrogradent à la troisième place, à deux longueurs du premier. La surprise de la journée a été réalisée par la JSM Skikda (8e) qui est allée battre la JSM Béjaïa (4e) sur le score de 2 à 0. Après une égalité parfaite en première période, les hommes d’Abdelkrim Bira ont surpris leur adversaire en deux minutes avec des buts de Boulaneur (67e) et Cheniguer (69e). C’est la seconde défaite consécutive à domicile de la JSMB après l’élimination en Coupe d’Algérie «at home». En revanche, la JSMS qui a vécu une semaine agitée rejoint Paradou à la 7e place. De son côté, le CA Bordj Bou Arréridj a disposé difficilement de l’Amel Boussaâda (1-0) grâce à une réalisation d’Attafen (10e). Un précieux succès qui permet aux Criquets jaunes de remonter à la cinquième place avec 23 points, à trois longueurs du quatrième, la JSMB. Dans le bas du classement, la bonne opération de la journée est à mettre à l’actif du MC Saïda qui quitte l’avant-dernière place après sa victoire, la quatrième de la saison, contre le MC El-Eulma (1-0) grâce à un but de Feghloul (52e). Le MCS, 14e aux côtés de l’OM Arzew et l’US Chaouia, devance provisoirement le CRB Aïn Fekroun qui se déplace samedi à Chlef pour affronter l’ASO. Quant à l’USMM Hadjout, elle reste scotchée à la dernière place avec 11 points. Championnat de Ligue 2 Mobilis : la 16e journée en un clin d’oeil Résultats des rencontres et buteurs lors de la 16e journée du championnat de Ligue 2 Mobilis de football, jouée vendredi et samedi: USM Bel-Abbès 0 -Paradou AC 0 O. Médéa 2 - USMM Hadjout 1 MC Saïda 1 - MC El Eulma 0 CABB. Arrérid 1 - Amel Boussaâda 0 AS Khroub 4 - OM Arzew 1 JSM Béjaïa 0 -JSM Skikda 2 CA Batna 0 - US Chaouia 0 Samedi : ASO Chlef 1 - CRB Aïn Fekroun 0 16 F O C U S Dimanche 17 janvier 2016 LE PRÉSIDENT CHINOIS SERA EN ÉGYPTE DU 20 AU 22 JANVIER Pékin au contact des rivalités du Proche-Orient L’homme fort de Pékin va promouvoir son concept phare de politique étrangère, «une ceinture, une route», plus communément connu sous l’appellation de nouvelles routes de la soie, un ensemble d’initiatives censées rapprocher la Chine du reste de l’Asie et, au-delà, de l’Europe et de l’Afrique. La Chine est le premier partenaire commercial de l’Arabie saoudite - Pékin est son premier client pétrolier -, mais aussi de l’Iran, du fait des sanctions occidentales Par Harold Thibault et Benjamin Barthe e président chinois, Xi Jinping, s’apprête à mettre le pied au Proche-Orient pour la première fois depuis sa prise de fonction il y a trois ans. M. Xi, également secrétaire général du Parti communiste chinois (PCC), sera en Egypte du 20 au 22 janvier puis se rendra à Téhéran le 23 janvier. Il devrait également faire étape en Arabie saoudite, une destination déjà envisagée au printemps 2015, mais Pékin avait alors préféré décaler du fait de la crise au Yémen, par souci sécuritaire et pour ne pas sembler approuver les frappes saoudiennes, contraires auprincipe de non-intervention dans les affaires d’autrui, cher à la diplomatie chinoise. En amont, la Chine a publié, mercredi 13 janvier, un document de cadrage de sa politique arabe. La République populaire y reprend sans surprise des axes déjà bien connus : le développement économique d’abord, fondé sur le pragmatisme, mais aussi le respect de la souveraineté territoriale et la non-ingérence, en opposition aux pratiques américaines. Concrètement, l’homme fort de Pékin va promouvoir son concept phare de politique étrangère, «une ceinture, une route», plus communément connu sous l’appellation de nouvelles routes de la soie, un ensemble d’initiatives censées rapprocher la Chine du reste de l’Asie et, au-delà, de l’Europe et de l’Afrique. La Chine est le premier partenaire commercial Photo : DR L Les Chinois se sont toujours abstenus de s’immiscer dans la politique de leur partenaire saoudien Son rôle auprès de Riyad n’a cessé de croître depuis quinze ans, parallèlement au recul des livraisons pétrolières saoudiennes aux Etats-Unis, où se développait l’industrie du gaz de schiste. Le pivot saoudien vers l’Extrême-Orient s’apparente aussi à une réponse aux «infidélités» de Washington, partenaire historique, coupable de leur point de vue de s’être désinvesti du dossier syrien et de se rapprocher de l’Iran, leur grand rival régional, avec lequel ils viennent de rompre leurs relations diplomatiques, à rôle de Bachar Al-Assad. « La Chine se voit comme un acteur marginal dans la région. Elle peut continuer à appeler les parties au dialogue mais ne pense pas avoir la capacité de faire davantage, ce qui ne serait désiré ni par les Iraniens ni par les Saoudiens. Elle n’est pas les Etats-Unis», résume Zha Daojiong, professeur au Centre d’études internationales de l’université de Pékin. L’un des fruits de l’axe Pékin-Riyad est la raffinerie de Yanbu, sur la côte de la mer Rouge, entrée en service il y a un an. Mais Pékin veut montrer qu’il n’est pas intéressé que par le pétrole. Des entreprises chinoises construisent la ligne de chemin de fer Haramein, reliant La Mecque à Médine via Djedda. La Chine est aussi soupçonnée d’être un fournisseur de l’armée saoudienne à qui elle aurait vendu, en 2007, selon une enquête de Newsweek, des missiles balistiques de moyenne portée. Les autorités saoudiennes apprécient d’autant plus de commercer avec Pékin que les Chinois se sont toujours abstenus de s’immiscer dans la politique de leur partenaire, contrairement aux Etats-Unis, qui critiquent à intervalles réguliers les pratiques du royaume en matière de droits de l’homme. Inversement, les responsables saoudiens, y compris religieux, évitent de critiquer la répression dont la minorité musulmane ouïgoure fait l’objet en Chine. la suite du saccage de leur ambassade à Téhéran. Le président chinois s’efforcera de maintenir un équilibre entre Riyad et Téhéran. Il devra réaffirmer les liens de l’empire du Milieu avec l’Iran, à l’heure où l’accord sur le programme nucléaire iranien est synonyme de relatif réchauffement des relations avec les Etats-Unis et l’Europe. Par le passé, les produits russes et chinois s’imposaient par défaut en Iran. «La Chine se voit comme un acteur marginal dans la région» La méthode chinoise pour ne froisser ni l’Arabie saoudite ni l’Iran consiste à rester en retrait des problèmes politiques. La Chine avait proposé en 2012 un plan de paix en quatre points sur la Syrie, mais il restait suffisamment vague pour éviter des épines telles que le futur L’Egypte, une porte d’entrée en Afrique Photo : DR de l’Arabie saoudite – Pékin est son premier client pétrolier –, mais aussi de l’Iran, du fait des sanctions occidentales. Ce n’est pas toujours le cas en Egypte. L’université Al-Azhar, la plus haute autorité de l’islam sunnite, avait dénoncé en 2015 l’interdiction faite aux musulmans du Xinjiang d’observer le ramadan. Pour autant, les relations entre les deux pays sont, là aussi, en plein essor. L’amitié vient de loin, car Nasser avait reconnu la République populaire au détriment de Taïwan très tôt, dès 1956, et elle ne s’est pas embarrassée depuis des «printemps arabes». «La Chine a rapidement reconnu Morsi puis a su aussi vite basculer vers Sissi, qui lui prouve que la démocratie n’est pas faite pour la région, en contre-pied à la position occidentale», explique Jean-Pierre Cabestan, politologue à l’université baptiste de Hongkong. En un an et demi au pouvoir, le maréchal-président Abel Fattah Al-Sissi, qui a succédé en juin 2014 au président déchu Mohamed Morsi, s’est déjà rendu à deux reprises en Chine, un pays dont il apprécie non seulement le dynamisme économique mais aussi l’absence totale de commentaires sur le bâillonnement de ses opposants. La Chine voit le marché égyptien comme une porte d’entrée en Afrique. Durant son dernier passage, en septembre 2015, le chef d’Etat égyptien a finalisé une série de contrats, dont la construction d’une centrale électrique à Suez et d’une nouvelle ligne de chemin de fer entre Le Caire et sa banlieue. La venue de Xi Jinping au Caire pourrait déboucher notamment sur la création d’une zone industrielle chinoise sur le canal de Suez, un axe maritime élargi à grands frais par le pouvoir. H. T. / B. B. In lemonde.fr 17 M O N D E Dimanche 17 janvier 2016 ZARIF ET KERRY À VIENNE POUR SA MISE EN ŒUVRE Vers la levée des sanctions occidentales contre l’Iran L’accord de Vienne, négocié par l’Iran et le groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne), est considéré comme un succès diplomatique majeur pour l’Iran. C’est considéré aussi comme un succès pour le président américain Barack Obama, qui aura réussi en fin de mandat l’exploit d’un accord avec un pays avec lequel il était au bord de la guerre Par Moumene Belghoul es deux principaux artisans de l’accord nucléaire iranien, le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, et son homologue iranien, Mohammad Javad Zarif, se retrouvent à Vienne pour y finaliser la mise en œuvre de ce texte qui prévoit la levée des sanctions occidentales visant Téhéran. Un instant historique. «Aujourd’hui, c’est un bon jour pour le peuple iranien et les sanctions seront levées», a déclaré Zarif estimant qu’il s’agissait aussi d’un bon jour «pour la région et pour le monde». La mise en œuvre de l’accord conclu le 14 juillet avec les grandes puissances occidentales, destiné à solder un contentieux vieux de plus de treize ans est devenu une réalité. Et pourrait quelque peu modifier les rapports de force dans la région. Ce texte devrait garantir une levée progressive et contrôlée des sanctions occidentales. L’Agence internationale de l’énergie atomique (Aiea) doit encore confirmer les engagements pris dans le cadre de l’accord de juillet. L’Union européenne, les Etats-Unis et l’ONU devraient procéder à une levée des sanctions qui touchent l’économie de l’Iran, un pays de 77 millions d’habitants aux riches ressources pétrolières et Photo : DR L gazières. L’accord de Vienne, négocié par l’Iran et le groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne), est considéré comme un succès diplomatique majeur pour l’Iran. C’est considéré aussi comme un succès pour le président américain Barack Obama, qui aura réussi en fin de mandat l’exploit d’un accord avec un pays avec lequel il était au bord de la guerre. Le président iranien Rohani a d’ailleurs déclaré que son pays était sur le point d’en- tamer «une année de prospérité économique» avec la levée des sanctions. Les milieux économiques occidentaux se tiennent prêts depuis plusieurs mois à revenir dans ce pays qui dispose des quatrièmes réserves de brut au monde, et des deuxièmes de gaz. L’Iran, un pays de l’Opep, pourra notamment exporter à nouveau librement son pétrole. Selon l’accord, la levée de l’intégralité des sanctions occidentales sera échelonnée sur dix ans. Les embargos sur les armes conventionnelles et sur les missiles balistiques sont par contre maintenus jusqu’en 2020 et 2023. L’accord de Vienne est surtout considéré comme l’amorce d’une réconciliation entre Washington et Téhéran, plus de 35 ans après la rupture de leurs relations diplomatiques. Ce rapprochement irano-américain n’a pas été du goût des alliés traditionnels de l’Amérique dans la région, comme Israël, détentrice de l’arme nucléaire, et l’Arabie saoudite qui redoutent l’influence nouvelle de l’Iran. Jeudi, lors d’une rencontre à Londres, Kerry a tenu à rassurer son homologue saoudien Adel alJubeir, en soulignant que «l’amitié entre les Etats-Unis et le royaume d’Arabie saoudite demeurait la clé de voûte» de la politique des deux pays au Moyen-Orient. L’Iran a toujours démenti avoir voulu se doter de l’arme atomique, tout en revendiquant son droit légitime à user du nucléaire comme source d’énergie alternative aux hydrocarbures conventionnelles limités dans le temps. M. B./Agences L’ONU EXIGE QUE CESSE LA «TACTIQUE BARBARE» DES SIÈGES DES VILLES SYRIENNES Moscou dénonce «une politisation du dossier humanitaire» la Rédaction Internationale L’ONU a réclamé que les belligérants cessent immédiatement d’assiéger des villes en Syrie, dénonçant une «tactique barbare». «Il n’y a pas de raison, ni d’explication ou d’excuse valables pour empêcher des gens qui en ont besoin d’être secourus», a affirmé une responsable des opérations humanitaires de l’ONU, Kyung-Wha Kang, devant le Conseil de sécurité réuni en urgence. «C’est une violation grave du droit international et elle doit cesser immédiatement». L’un après l’autre, les principaux membres du Conseil ont exigé que l’armée syrienne et les groupes armés cessent d’affamer les populations civiles prises en otage, comme le Conseil l’avait déjà fait dans plusieurs résolutions restées lettre morte. M me Kang a réclamé un accès humanitaire «complet, sans entrave ni condition préalable et de manière prolongée» en Syrie. Elle a rappelé que «la situation à Madaya n’est pas unique» mais que 400 000 Syriens sont assiégés. L’ONU, a-t-elle indiqué, sou- haite évacuer d’urgence pour les soigner neuf habitants de Madaya. Neuf autres ont déjà été évacués depuis que les secours sont parvenus à atteindre la ville infestée de rebelles, assiégée depuis des mois par l’armée syrienne. L’ONU a aussi déposé cette semaine des demandes pour organiser d’autres convois vers les villes assiégées. Celles-ci «doivent être acceptées sans délai», a affirmé M me Kang. Rappelant que le Conseil «avait la responsabilité de protéger» les civils, elle a exhorté les ambassadeurs des 15 pays membres à «ne pas laisser mourir d’autres personnes». A quelques jours de pourparlers de paix inter-syriens prévus à Genève, cette situation humanitaire risque de compliquer les contactes. Le représentant adjoint britannique Peter Wilson a fait valoir que «Madaya n’est que le pointe émergée de l’iceberg» et qu’il fallait désormais assurer «un accès soutenu» aux civils assiégés. La représentante adjointe américaine, Michele Sison, a réclamé «un accès humanitaire rapide, sûr et libre à Madaya et aux autres villes». Un discours particulièrement partisan heureusement atténué par Moscou. Le représentant adjoint russe Vladimir Safronkov a déploré que le Conseil «ne dise pas un mot» des villes assiégées par les groupes rebelles comme Kafraya (nord-ouest), également ravitaillée jeudi. Il a dénoncé «une politisation du dossier humanitaire» et a rappelé que l’armée russe avait mené une opération de largage d’aide dans la région de Deir Ezzor dans l’est du pays. «Les civils ne doivent pas être utilisés comme des pions» dans la guerre civile en Syrie, a déclaré, de son côté, l’ambassadeur néo-zélandais Gerard van Bohemen. En effet c’est bien les civils syriens qui payent le lourd tribut de cette situation de blocage nourrie par des parties externes qui alimentent sans cesse le feu destructeur avec un seul objectif : la destruction de la Syrie. R. I. Photo : DR Par 18 S O C I É T É Dimanche 17 janvier 2016 BLIDA Par Algérie presse service a prolifération des chiens errants à travers divers quartiers et cités de la wilaya de Blida constitue un véritable danger pour la vie et la sécurité des citoyens, au vu du nombre de ces bêtes «sauvages» qui y prolifèrent. Les efforts menés, jusque-là, par les autorités locales et les services concernés pour les éradiquer n’ont pas permis de mettre un terme à ce danger permanent, faisant craindre aux citoyens de sortir pour vaquer à leurs occupations, notamment durant la nuit ou tôt le matin. En effet, les résidants de ces quartiers n’ont pas eu de cesse de se plaindre de cet état de fait, d’autant plus qu’une majorité de ces chiens sont porteurs de virus ou de maladies graves constituant un risque pour la sécurité des citoyens. Selon des citoyens rencontrés par l’APS, la présence, au niveau de ces cités, de dépotoirs anarchiques d’ordures a énormément contribué à la prolifération, ces derniers jours, de chiens errants, qui y trouvent «à manger et à boire». Ajouter à cela la dégradation de leur environnement, marqué par la multitude de sacs d’ordures éventrés par ces animaux. Une situation jugée «intolérable» est constatée notamment dans les communes de Blida, Ouled Aïch, Beni Mered, Chifa et Larbaâ, dont les habitants interpellent instamment les autorités concernées pour une intervention efficace contre ce «fléau». L type de ce phénomène des chiens errants dans la wilaya, étant devenues ces derniers temps, de véritables «Eldorados» pour ces animaux. Les riverains vivent la peur au ventre de sortir la nuit, alors que certains assurent qu’ils «passent des nuits blanches» à cause de l’aboiement incessant de ces chiens, constituant, également, une menace pour les fidèles qui sortent pour accomplir leur prière de l’aube (El Fedjr). Pis encore, des parents vivent dans la terreur de voir leurs enfants, qui sortent pour jouer, se faire attaquer par ces chiens. Un phénomène, également, constaté au niveau des cités populaires d’Ouled Aïch, à l’exemple de Youcef Ben Khedda, et Emir Abdelkader, ainsi que dans les cités Diar El Bahri de Beni Mered, et Sidi Yahia à Chifa où les chiens vont jusqu’à s’introduire dans les immeubles, suscitant désagrément et peur chez les habitants, dont les enfants notamment, en l’absence des services concernés par leur éradication. Les chantiers de constructions ouverts ça et là sont l’autre lieu de prédilection des chiens errants, selon des citoyens, qui déplorent aussi leur présence «fort désagréable» sur les places publiques et des jets d’eau de la ville de Ouled Aïch où le visiteur peut les apercevoir le matin, particulièrement au niveau de l’espace vert faisant face au siège de daïra, constituant ainsi une «véritable plaie» pour l’environnement local. Une dizaine de foyers de rage recensés en 2015 Les services vétérinaires de la Direction des services agricoles de Blida ont recensé une dizaine de foyers de rage à travers la wilaya, au cours de la campagne de vaccination anti-rage de l’année 2015, contre 16 foyers enregistrés l’année d’avant (2014), a-t-on appris auprès de cette structure. Les vétérinaires de la wilaya n’ont pas manqué de mettre en Cités Aboudi et Ben Boulaïd, «l’eldorado» des chiens errants Les cités populaires Aboudi et Ben Boulaïd, de la commune de Blida, constituent l’exemple Photo : DR Les riverains vivent la peur au ventre de sortir la nuit, alors que certains assurent qu’ils «passent des nuits blanches» à cause de l’aboiement incessant de ces chiens, constituant, également, une menace pour les fidèles qui sortent pour accomplir leur prière de l’aube (El Fedjr). Pis encore, des parents vivent dans la terreur de voir leurs enfants, qui sortent pour jouer, se faire attaquer par ces chiens. Un phénomène, également, constaté au niveau des cités populaires d’Ouled Aïch, à l’exemple de Youcef -Ben Khedda et Emir Abdelkader, ainsi que dans les cités Diar El Bahri de Beni Mered, et Sidi Yahia à Chifa où les chiens vont jusqu’à s’introduire dans les immeubles, suscitant désagrément et peur chez les habitants, dont les enfants notamment, en l’absence des services concernés par leur éradication Photo : DR Les chiens errants, un véritable danger pour les citoyens garde les citoyens contre le danger des maladies que peuvent véhiculer, ces animaux errants, dont la leishmaniose et d’autres maladies transmissibles, à l’instar de la rage qui peut provoquer la mort. Contactés par l’APS, des responsables du service d’hygiène de la commune de Blida ont assuré que cette mission relève, depuis l’année dernière, du Centre d’enfouissement technique des ordures (CET), chargé désormais, selon eux, de l’éradication des animaux errants. Une unité d’éradication des chiens errants a été créée au niveau du CET de Beni Mered, travaillant en coordination avec les communes désirant éradiquer ces animaux. Elle dispose de deux véhicules adaptés et d’une équipe spécialisée dans ce genre d’opérations. Cette unité, créée l’année dernière, a déjà réalisé de nombreuses opérations d’éradication de ces animaux dans les communes de Blida (140 chiens errants abattus), Mouzaia (67), Ouled Aïch (100) et Chréa (125), a indiqué le directeur de ce Centre, Kara Smaïl, signalant le lancement, la semaine écoulée, d’une opération similaire à Bouguera. Selon le chargé de la gestion de cette unité, Hamza Guendouz, ces opérations, adoptant généralement la méthode de pose de poison, sont réalisées sur la base de conventions signées entre le CET de Beni Mered et les communes concernées. «Il est impératif, pour que l’éradication des animaux errants soit effective dans le grand Blida (englobant quatre communes), que l’opération soit réalisée en simultanée, afin d’empêcher la fuite des chiens vers une commune voisine», a-t-il insisté, citant en exemple l’opération réalisée en avril 2015 à Ouled Aïch, et en mai de chaque année à Blida. APS 19 C U L T U R E Dimanche 17 janvier 2016 CLÔTURE DE LA MANIFESTATION CULTURELLE INTERNATIONALE DANS QUATRE MOIS CCCA-2015 prépare son baroud d’honneur Constantine a bien réceptionné quelques infrastructures de base qui lui manquaient. Mais avec de la bonne volonté et beaucoup d’engouement, la ville aurait colmaté toutes les brèches qu’elle recèle grâce à cette manifestation qui finalement apparaît comme un coup d’épée dans l’eau De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi quatre mois de la clôture de la manifestation «Constantine, Capitale de la culture arabe 2015» (CCCA2015), les autorités locales préparent la clôture avec la ferme intention de terminer avec un finish grandiose. En témoignent les directives issues du conseil de wilaya, tenu en fin de semaine dernière, sous la présidence du wali de Constantine qui a fait passer en revue quelques points inhérents aux projets destinés à ladite manifestation (infrastructures et programmes culturels), avant d’amorcer la dernière ligne pour l’extinction des ultimes lampions. Pour certaines personnes, ce ne sera qu’un baroud d’honneur, dès lors que la rétrospective en question n’a pas apporté l’effet escompté depuis son démarrage en avril 2015, alors que l’Etat a consacré un budget conséquent pour faire de la méga manifestation une vitrine non seulement pour Constantine mais également pour tout le pays, qui irradierait au-delà des frontières. D’autres observateurs considèrent que cette ruée vers les intensifications des opérations sur le terrain s’apparente à ces classiques préparatifs pour garantir un show plus officiel que populaire, ce qui ne dérogera pas aux règles établies. En effet, la population, en particulier locale, a plutôt tourné le dos aux différentes animations qui Photo : DR A infrastructures réceptionnées et ayant permis l’inauguration de l’évènement dont la grande salle du Zénith (3 000 places), l’hôtel Marriott, le Palais de la culture Mohamed El Aïd Khalifa, la Maison de la culture Malek-Haddad et le théâtre régional, l’ensemble des projets inscrits dans le contexte ont accusé et accusent encore des retards dans leur exécution, à l’image du Palais des expositions à Zouaghi et étaient censées impulser une dynamique culturelle. Les multiples réaménagements procurés au vecteur de la communication, une charnière fort décriée par la corporation depuis l’entame de la manifestation, n’ont pas réussi à faire grimper les taux d’audience en dépit de l’élaboration de programmes bien chargés. En ce qui concerne le volet relatif aux réalisations, hormis les les diverses opérations de réhabilitations engagées dans la vieille ville et quelques espaces, telles les zaouïas. Et les responsables n’arrivent pas à accélérer le mouvement en sommant les entreprises en charge de parachever les travaux et chantiers qui cumulent les ajournements. L’exemple le plus illustratif est visible au boulevard Belouizdad (ex-Saint-Jean) dont les trottoirs sont en travaux depuis plus d’une année, attendant désespérément le nouveau revêtement. En parallèle, quelques aires, dont des infrastructures sportives qui s’inscrivent plus dans le cadre du développement des municipalités, ont vu le jour. Les autorités ont bien multiplié les sorties sur le terrain pour tenter d’imprimer les cadences nécessaires afin de boucler les chantiers. En vain. Les retards se sont accumulés faisant de Constantine une capitale de la culture arabe en chantier. Le rêve de donner à la ville une image avenante, à la hauteur de la manifestation, s’est vite transformé en cauchemar urbain. Lifting et cure de jouvence sont renvoyés aux calendes grecques, au grand dam d’une population qui, à un moment, a cru au développement de leur région, grâce à cette opportunité qui lui a été léguée par l’Organisation arabe pour l’éducation, les sciences et la culture (Alesco). Constantine a bien réceptionné quelques infrastructures de base qui lui manquaient. C’est un fait indéniable. Mais avec de la bonne volonté et beaucoup d’engouement, la ville de Benbadis aurait colmaté toutes les brèches qu’elle recèle et aplanit tous les problèmes urbains qu’elle a grâce à cette manifestation qui finalement apparaît comme un coup d’épée dans l’eau, qui aura cependant son baroud d’honneur qui retentirait le 16 avril prochain, dans un contexte purement officiel. N. H. LES DEUX MAÎTRES ONT PORTÉ LA CHANSON ORANAISE Hommages à Blaoui El Houari à Oran et à Ahmed Wahbi à Paris Reda Cadi LA VILLE d’Oran s’est souvenue d’un de ses grands maîtres de la chanson oranaise, Blaoui El Houari, à qui elle rendu hommage comme il se doit, avec une soirée musicale qui a été animée, jeudi dernier au théâtre Abdelkader-Alloula d’Oran, par son élève Baroudi Benkhada. Cette scène se voulait une reconnaissance au célèbre chanteur et compositeur oranais qui, par son riche répertoire et son œuvre de haute facture, a grandement contribué à la promotion de la chanson oranaise, diront les organisateurs. C’est d’ailleurs avec la reprise de quelques-unes de ces chansons les plus célèbres que Benkheda, qui a 40 ans de carrière, a fait vibrer, avec son orchestre, le public. Ida kane essaad ya Messaoud, S’hab el baroud, Win ould bladi, Rani M’hayar, Ya Syadi, Serredj ya fares, Fi Wahran sakna ghezali, Djar aliya el hem et Touil Erragba du poète cheikh Abdelkader El Khaldi replongeront l’assistance dans les beaux souvenirs de ces temps de joie. D’autres chansons à succès de Blaoui ont emballé l’auditoire formé essentiellement d’artistes, pour la plupart ses élèves. Blaoui El Houari est «un virtuose qui a réussi à chanter le Melhoun dans un style moderne. A 17 ans, il était déjà chef d’orchestre», dira Bekhedda à l’APS, ajoutant «c’est une référence et aussi un doyen des artistes algériens». De son côté, l’universitaire Mohamed Meliani, qui s’intéresse à l’œuvre du maître, soutient que «Blaoui est le fondateur de la chanson oranaise moderne marquant les 20 e et 21e siècles. C’est aussi une école qui a beaucoup formé». «Blaoui El Houari est le pilier de la chanson oranaise. Il a semé en moi la graine de l’art, à travers la chanson. C’est un père pour moi», renchérit la chanteuse Houria Baba. Blaoui n’est pas qu’un artiste, il a aussi été un militant du mouvement national à l’époque coloniale et un moudjahid aux côtés d’autres artistes algériens ayant contribué, durant la révolution de novembre 1954, à la prise de conscience nationale, indiqueront des artistes présents. «Un hommage qui mérite une considération à la hauteur de ce grand auteur-compositeur qui, malgré son âge, soufflera le 23 janvier ses 90 bougies, continue à donner pour perpétuer une œuvre, composée de près de 1 000 chansons», a-t-on ajouté. «C’est un créateur, un grand auteur-compositeur issu d’une famille d’artistes. Son père était un homme de culture qui a écrit des pièces de théâtre de Sidi Blal à haï Médina Jdida à Oran», a déclaré, pour sa part, le directeur de l’Office national des droits d’auteurs, Boucif Belhachemi. La soirée s’est poursuivie avec la chanteuse Nassima Chaâbani, la diva de l’école andalouse de Blida donnant plus d’entrain, d’autres couleurs à cette ambiance conviviale, celle des grands jours culturels de la ville d’El Bahia qui a toujours rayonné par ses artistes de renom tels Ahmed Saber, Blaoui Houari, Khaled et Ahmed Photo : DR Par Wahbi qui d’ailleurs aura également droit à un hommage qu’organisera son fils Abdallah Driche, les 22 et 23 janvier au Centre culturel algérien à Paris, a indiqué un communiqué des organisateurs. Le défunt Wahbi a aussi laissé en héritage un patrimoine de plusieurs centaines de chansons dont Wahran, Wahran ou Seredj ya Fares. Auteur, compositeur et interprète, il a, durant ses 40 années de carrière, porté la chanson oranaise aux quatre coins du monde arabe et au-delà. Durant les deux soirées parisiennes, plusieurs artistes interpréteront les grands titres du maestro dont parmi eux, l’étoile montante de la chanson algérienne, Lina Doran. L’événement se déroulera en deux parties avec, pour la première soirée, la projection d’un film documentaire retraçant la vie d’Ahmed Wahbi, une exposition photo et une conférence-débat en présence du producteur Bachir Berichi et de l’écrivain et journaliste Tchiko Bouhassoun. Le lendemain, la soirée sera musicale avec un plateau d’artistes qui ravira certainement les présents. R. C. E N V I R O N N E M E N T Dimanche 17 janvier 2016 21 CHANGEMENT CLIMATIQUE ET RÉCHAUFFEMENT DE LA PLANÈTE Les mécanismes incitatifs favorables à un avenir plus écologique Lorsque les dirigeants politiques réfléchiront à l’élaboration de stratégies visant à faire appliquer l’accord de Paris, il ne leur faudra pas privilégier la hausse des prix énergétiques pour atteindre leurs objectifs Par Thomas Fricke* accord climatique conclu par les dirigeants mondiaux à Paris le mois dernier a été largement célébré. Il vient fixer un objectif ambitieux, consistant à limiter l’augmentation de la température du globe bien en-dessous des 2°C par rapport aux niveaux préindustriels. Bien qu’il s’agisse d’une avancée majeure, cet accord ne constitue qu’une première étape. Il appartient désormais aux responsables politiques d’élaborer les moyens de parvenir à cet objectif – ce qui ne sera pas chose facile, car, contrairement à la croyance populaire, il ne faut pas compter sur la hausse continue du coût des énergies conventionnelles pour amorcer le virage nécessaire en direction d’un avenir à faibles émissions de carbone. A première vue, la logique des incitations économiques négatives semble judicieuse. S’il devient par exemple plus coûteux de conduire une automobile gourmande en carburant, les consommateurs auront sans doute davantage tendance à y renoncer. Pour autant, l’impact engendré par l’évolution des prix du carburant se révèle partial et différé. Bien qu’il soit possible à long terme que les automobilistes fassent l’acquisition d’un véhicule à meilleure efficience de carburant, ils sont plus susceptibles à court terme de réduire d’autres types de consommation afin de compenser la hausse des coûts. Lorsqu’il est question de résoudre une problématique aussi urgente que celle du changement climatique, la célèbre formule de Keynes s’applique clairement selon laquelle «à long terme, nous sommes tous morts». En outre, même si les consommateurs venaient à réagir Photo : DR L’ efficacement, les prix des combustibles fossiles sont en grande partie dictés par des marchés lourdement financiarisés, qui ont tendance à être extrêmement volatils. C’est ce qu’illustre clairement la baisse marquée des prix du pétrole au cours des 18 derniers mois. En effet, non seulement les prix du pétrole échouent-ils eux-mêmes à engendrer une réduction de la consommation, mais ils mettent également à mal les mécanismes incitatifs visant à développer des sources d’énergie alternatives. Les recherches autour de l’énergie solaire semblaient par exemple en valoir la peine lorsque le baril de pétrole atteignait les 100 dollars, mais elles sont devenues beaucoup moins intéressantes lorsque ce prix a chuté en-dessous des 50 dollars. De manière concevable, les dirigeants politiques pourraient rehausser les taxes afin de compenser de telles baisses. Mais ces hausses devraient alors être parfois considérables (par exemple à l’heure actuelle), sachant par ailleurs que l’adoption de politiques inconstantes visant à refléter la volatilité du marché n’est jamais une bonne idée. La tarification du carbone pourrait ainsi connaître un sort similaire. Dans l’Union européenne, les prix du carbone sont peu élevés depuis plusieurs années, et les acteurs du marché semblent pour l’heure suivre les instincts du troupeau en considérant qu’ils le resteront. Or, rien ne garantit que la libre négociation des émissions ne fonctionnera pas à la manière d’autres marchés financiers, produisant d’importantes fluctuations des prix du CO2. Si les prévisions venaient à changer soudainement, le troupeau pourrait ainsi faire demi-tour et se ruer dans la direction opposée, provoquant une montée en flèche des prix du CO2. Autre difficulté liée à cette démarche fondée sur les prix, dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, cette approche ne prend pas en compte le risque de voir les marchés créer des incitations perverses. Lorsque le coût des énergies conventionnelles augmente, les nouveaux fournisseurs y voient une opportunité. C’est ainsi qu’avant juin 2014, lorsque les prix du pétrole étaient élevés, un certain nombre d’investisseurs ont intensément déployé leurs ressources dans le développement du gaz et du pétrole de schiste aux Etats-Unis. L’offre additionnelle a cependant en fin de compte poussé les prix à la baisse, réduisant ainsi l’incitation à l’investissement dans les sources d’énergie alternatives ou dans l’efficience énergétique. Il y a là une réaction normale du marché, mais qui ne génère aucune avancée dans la lutte contre le changement climatique, qui pour sa part exigerait une hausse continue des coûts. La dernière raison pour laquelle les incitations négatives ne suffisent pas à répondre au défi du changement climatique est peut-être la plus irrationnelle : après des années de hausse des impôts, l’opinion publique est farouchement opposée à toute politique susceptible de faire augmenter le prix des énergies, indépendamment du niveau faible ou élevé des prix du moment. Les citoyens sont si persuadés de l’«explosion» du prix des énergies, malgré la récente chute du prix du pétrole, que tout nouveau projet impliquant une hausse de prix même minime - et bien que les prix énergétiques soient moins élevés qu’il y a cinq ans - se révèle désormais excessivement difficile à initier. La conclusion est claire : lorsque les dirigeants politiques réfléchiront à l’élaboration de stratégies visant à faire appliquer l’accord de Paris, il ne leur faudra pas privilégier la hausse des prix énergétiques pour atteindre leurs objectifs. Une stratégie fondée sur l’hypothèse selon laquelle le marché finirait par sanctionner ceux qui n’investissent pas dans un avenir à faible carbone ne serait pas réaliste. Une meilleure approche est possible : récompenser directement ceux qui investissent effectivement dans un avenir plus propre, que ce soit en s’efforçant d’optimiser l’efficience énergétique ou en développant des sources d’énergie plus écologiques. Certes, une approche basée sur de telles incitations positives serait plus coûteuse à court terme que les hausses de taxes, mais ses bienfaits à long terme se révéleraient considérables. En cette période de forte résistance face à des prix énergétiques plus élevés, il pourrait bien s’agir de l’un des mécanismes les plus efficaces - qui plus est politiquement plus habile - vers l’accomplissement des objectifs fixés à Paris. T. F. (traduit de l’anglais par Martin Morel) *Economiste en chef de la Fondation européenne pour le climat. In project-syndicate.org PLUS DE 900 SECOUSSES ONT ÉTÉ ENREGISTRÉES EN 2015 Dans l’Oklahoma, le gaz de schiste provoque des séismes à répétition Par Stéphane Bussard POUR les habitants de l’Oklahoma, c’est presque devenu une routine. La terre tremble régulièrement. Le 6 janvier, deux séismes d’une magnitude de 4,7 et 4,8 ont secoué la région septentrionale de cet Etat du centre des Etats-Unis. Les dégâts ont été mineurs mais ont néanmoins alerté les autorités locales. L’une des secousses, au début d’octobre 2015, a eu lieu à proximité de la ville de Cushing, qui abrite un énorme complexe de stockage de brut contenant jusqu’à 60 millions de barils d’or noir et considéré comme une infrastructure stratégique nationale. En 2015, l’Oklahoma a recensé plus de 900 tremblements de terre d’une magnitude proche de 3, soit deux et demi par jour. Pour 2016, les prédictions ne sont pas meilleures. Selon le National Earth-quake Information Center de Golden, dans le Colorado, la barre des mille séismes devrait être franchie. La région centrale du pays n’avait enregistré que 21 séismes de magnitude 3 et plus entre 1973 et 2008. Depuis 2008, l’augmentation du nombre de tremblements de terre est exponentielle. La cause de cette forte activité sismique est, à en croire une majorité de scientifiques, la fracturation hydraulique des formations de gaz et pétrole de schiste et la multiplication des sites de forage – même si, en 2011, des failles parcourant l’Etat du nord-est au sud-ouest ont été à l’origine du plus puissant séisme que l’Etat ait connu (5,7). Depuis 2008, l’Oklahoma, à l’image des Etats-Unis, connaît un boom pétrolier grâce à la révolution de l’hydrofracturation. Il a grandement bénéficié des retombées fiscales qui en découlent, même si aujourd’hui il souffre du bas prix du baril de pétrole. Le secteur pétrolier représente 20% des emplois de l’Etat et deux tiers des emplois créés depuis 2010 lui sont attribuables. La fracturation hydraulique des schistes s’accompagne toutefois d’effets secondaires. Des volumes considérables d’eaux usées et de produits chimiques utilisés pour les forages sont réinjectés dans les formations de schiste, car pour l’heure l’industrie n’a pas trouvé d’alternative à ces dépôts «sauvages». Entre 2009 et 2014, les volumes utilisés dans la région, en particulier dans la formation de schiste du Precambrian Basement Rock, ont augmenté de 140%, selon l’International Business Times, passant de 68 milliards à 162 milliards de litres. Pour les sismologues, cela ne fait aucun doute, la fracturation hydraulique, qui nécessite parfois dix barils d’eau pour chaque baril de pétrole produit, est directement en cause. Les volumes d’eau injectés peuvent avoir pour effet de soulever des plaques près de failles au lieu de les rapprocher, explique le US Geological Survey. Les autorités politiques ont été très lentes à réagir. La gouverneure de l’Etat, la républicaine Mary Fallin, a tout d’abord nié le problème avant de se rendre à l’évidence au vu du nombre croissant de preuves scientifiques. Selon Bloomberg, l’Oklahoma Geological Survey, une instance scientifique, a subi des pressions de la part des sociétés pétrolières pour ne pas établir de liens entre l’hydrofracturation et les séismes et a longtemps affirmé que les secousses étaient un phénomène naturel. Le régulateur du secteur, l’Oklahoma Corporation Commission, n’a pas fait preuve d’une grande indépendance non plus, se contentant de réduire le nombre de nouveaux puits de forage pour répondre à une montée de la colère de la population. Le régulateur et la gouverneure se sont souvent renvoyés la balle. Puis, le régulateur a fini par inviter les sociétés pétrolières à réduire sur une base volontaire les volumes d’eau réinjectés dans le sol, tandis que l’Oklahoma Geological Survey a reconnu que la fracturation hydraulique était «très probablement» la cause des séismes. Cité par le New York Times, Daniel Mnamara, géophysicien au National Earthquake Information Center, est catégorique quant aux risques futurs : «Il y a une forte chance que l’Oklahoma soit confronté à une forte secousse.» Les spécialistes pensent en particulier à la faille Edmond, longue de 20 km. L’Oklahoma n’est pas le seul Etat touché par des séismes induits par l’activité pétrolière et gazière. La Californie, le Dakota du Nord ainsi que le Texas connaissent le même type de phénomène. Dans certaines régions du Texas, des pétitions demandant l’arrêt du «fracking» ont été signées. S. B. In lemonde.fr www.latribune-dz.com PLUIE ET NEIGE SUR CONSTANTINE Dimanche 17 janvier 2016 MÉTÉO Une bénédiction pour l’agriculture Centre Max. 13° Plutôt Min 06° ensoleillé De notre correspondant à Constantine A. Lemili étrompez-vous, même si aucune goutte de pluie n’est tombée depuis plus de 40 jours, il est plus que faux de dire que la saison agricole est d’ores et déjà compromise», a tenu à préciser en réponse à notre question sur l’opportunité du changement climatique intervenu depuis la fin de la journée de vendredi, marquée par un début de chute de pluie, et de neige à partir des premières heures de celle de samedi Zoheir M., agriculteur de métier et technicien agronome de formation. Notre interlocuteur ajoutera qu’il ne faut pas oublier que «nous sommes en période d’hiver et donc que le sol était naturellement alimenté même en l’absence de pluie. Le gel matinal nourrit le sol, il y a également les autres apports d’eau avec les barrages, les nappes souterraines, etc. pour moi, toute inquiétude aurait pu être invoquée au cas où le printemps serait venu sans que le climat que nous avons vécu ces deux derniers mois ne change». Ces propos nous seront confirmés par un autre agriculteur qui assure que «la couverture végétale n’a en rien été contrariée. Personnellement, je dispose d’un puits lequel m’a assuré une irrigation d’appoint, par ailleurs je n’ai pas eu à m’inquiéter outre mesure de ce que certains ont prématurément, voire «D Max. 16 Ensoleillé Min 04° Est Max. 07° Min 01° Sud Max. 16° Ensoleillé Min 04° Légère pluie Source http://fr.weather.yahoo.com Horaires des prières Fadjr...........06.21 Echourouk ...08.05 Dohr...........12.58 Assar ..........15.38 Maghreb ....18.02 Icha ............19.26 Photo : DR Mort de quatre personnes asphyxiées à Oran et Oum El Bouaghi arbitrairement, qualifié de sécheresse le fait qu’il ne pleuve pas pendant deux mois. En réalité, il n’y avait pas de raison d’avoir des inquiétudes sachant que tant que l’on se trouvait en saison hivernale et que, selon leur structure, les sols répondaient favorablement ou non, c’est selon, à un manque ponctuel d’eau qui pouvait être autrement comblé notamment pour la culture des céréales qu’a contrario, un trop important apport d’eau pouvait contrarier». Les deux agriculteurs contactés se rejoignent toutefois sur la nécessité et l’avantage de chutes s’étalant sur le long terme en ce sens que les nappes phréatiques ne peuvent supporter indéfiniment une longue période de sécheresse en même temps que des chutes de pluie accompagnées de neige contribuent énormément aux remontées de barrage. Rarement, et plus particulièrement chez les habitants, la neige, qui a fait son apparition sur les zones situées en hauteur de la ville de Constantine et malgré les désagréments qu’elle a pour habitude de leur causer en raison de l’impréparation des pouvoirs publics à y faire face en matière de gestion du cadre de vie direct lié aux difficultés de transport, d’approvisionnement, n’a autant constitué motif de soulagement général. A. L. AÏN TÉMOUCHENT Un centre de formation pour l’usine de montage de véhicules utilitaires L’OUVERTURE d’un centre de formation professionnelle pour les besoins de la future unité de montage de véhicules utilitaires de Tamazoura, dans la wilaya de Aïn Témouchent, à l’ouest du pays, a été proposée aux autorités de la wilaya, a indiqué, hier, le directeur de la formation et de l’enseignement professionnels cité par l’APS. L’ancienne brigade de la Garde communale à Tamazoura a été proposée pour être aménagée et accueillir ce centre qui aura pour mission de dispenser plusieurs spécialités en relation avec l’industrie automobile, a indiqué Mostefaoui Kouider. Il est question, entre autres, de formation en mécanique automobile, en électricité automobile, en tôlerie et en électronique. Des spécialités qui répondront aux besoins de la future unité de montage de la Sarl algéro-turque Emin Ouest Auto, au niveau de la zone industrielle de Tamazoura, a-t-il souligné. Les stagiaires, qui seront formés sur place, constitueront une maind’œuvre adéquate pour cette unité, laquelle aura besoin, à ces débuts, de 270 ouvriers, selon le chef du projet. Cette proposition d’un centre de formation professionnelle est à l’étude au niveau de la wilaya, a-t-on fait savoir. Pour rappel, la wilaya de Aïn Témouchent a déjà proposé, en 2014, à la commission d’arbitrage du ministère des Finances, la réalisation d’un centre de formation professionnelle à Tamazoura, commune frontalière avec la wilaya d’Oran, pour les besoins en main-d’œuvre spécialisée de l’usine Renault-Algérie de Oued Tlelat. La direction de la formation et de l’enseignement professionnels attend toujours la réponse du ministère des Finances, a affirmé M. Mostefaoui. Le protocole d’accord entre la Sarl Emin Auto et le partenaire chinois JAC pour la réalisation d’une unité de montage de véhicules utilitaires au niveau de la nouvelle zone industrielle de Tamazoura a été signé, le 7 janvier dernier à Alger. Cette unité, qui sera implantée sur une superficie de 34 hectares, sera réalisée dans un délai de quinze mois pour un investissement de 8,243 milliards de dinars dont 5,4 milliards de dinars pour l’unité de montage. L’usine générera 270 postes d’emploi à son début d’activité, pour passer à 450 postes durant sa cinquième année de production. Dans sa première phase d’activité, cette chaîne de montage produira 10 000 véhicules utilitaires/an, soit 8% de sa capacité globale, qui passera à 80% durant la 10e année, soit 100 000 véhicules/an. APS Quatre personnes sont mortes asphyxiées en inhalant du monoxyde de carbone, émanant de chauffages et de chauffe-bains, à Oran et Oum El Bouaghi, durant les dernières 24 heures, a indiqué samedi la direction générale de la Protection civile. Du 15 au 16 janvier en cours, 3 personnes ont été tuées par inhalation de monoxyde de carbone à la cité «Grande-Terre», située dans la commune d’Oran, a précisé la même source dans un bilan. La quatrième victime est morte, quant à elle, à la cité 17-Juin, dans la commune de «Bir Chouhada», dans la wilaya de Oum El Bouaghi. Par ailleurs, l’intervention des secours de la Protection civile a permis de prodiguer des soins de première urgence à 10 autres personnes asphyxiées par monoxyde de carbone, suite à l’utilisation d’appareils de chauffage, dans la wilaya d’Alger, a ajouté le communiqué. M’sila : interdiction des activités de 23 sablières pour non-respect des cahiers de charges Les activités de 23 sablières exploitées dans les communes de Boussaâda, M’cif et Maârif dans la wilaya de M’sila ont été suspendues à la fin de la semaine passée par le wali, Mohamed Bousmaha, ont indiqué samedi les services de la wilaya. Il s’agit de 19 carrières d’extraction du sable des oueds et de 4 carrières exploitant la roche, précise la même source qui a motivé la suspension par l’absence d’autorisation d’exploitation du sable des oueds, et le non-respect des cahiers de charges Ces infractions ont étés constatées par une commission d’enquête installée par le wali en réponse aux préoccupations qui lui ont été soulevées par des citoyens lors de ses tournées dans les communes de la wilaya à propos des nuisances de ces activités pour l’environnement, est-il noté. Les risques des activités non contrôlées à M’sila des carrières de sable ont été souvent soulevées par des associations de l’environnement notamment après les crues de l’Oued Boussaâda en 2007 dues au changement de son lit à cause de l’exploitation excessive du sable. Ces crues avaient alors fait 10 morts. Jijel : Texenna, Selma et Chehna sous la neige D’importantes chutes de neige ont été enregistrées dans la nuit de vendredi à samedi sur les hauteurs de la région de Jijel, a-t-on constaté. Les localités de Texenna, Selma et Chehna, situées en altitude, ont été recouvertes d’un épais manteau blanc faisant la joie des agriculteurs et des visiteurs qui y découvrent un spectacle immaculé, baigné dans un froid glacial, ont rapporté des voyageurs en provenance de ces agglomérations. Les prévisions météorologiques font état de la persistance de ce temps froid avec des chutes de neige sur les reliefs atteignant les 700 mètres. Les autorités locales ont indiqué avoir pris les dispositions nécessaires pour intervenir en cas de blocage par la neige des voies de communications. Le président de L’APC de Texenna, Boualem Bouhenna, a, dans cet ordre d’idées, affirmé que tous les moyens nécessaires sont mobilisés pour parer à tout impondérable résultant de ces intempéries. Le Forum «Femme et sport en Afrique» les 18 et 19 janvier à Alger Le 1er Forum «Femme et sport» en Afrique aura lieu les 18 et 19 janvier 2016 à l’Ecole supérieure de l’hôtellerie et du tourisme à Aïn Benian (Alger), avec la présence de plusieurs «grandes figures» du sport africain et mondial, a-t-on appris samedi auprès du Comité olympique algérien (COA). «Les 54 présidents des comités nationaux olympiques africains (Cnoa) seront présents à Alger, à leur tête le parton de l’Acnoa, Lassana Palenfo, en plus de personnalités occupant des postes importants au niveau des instances internationales», a indiqué à l’APS le président du COA, Mustapha Berraf. Outre les pays du continent qui seront en force à Alger, il y aura aussi la présence de la présidente de la commission des athlètes au CIO, Claudia Bockel, la présidente de la commission femme et sport du CIO, Lydia Nsekera, ainsi que l’ancienne championne du monde marocaine d’athlétisme, Nezha Bidouane. Plusieurs thèmes en relation avec la promotion de la pratique sportive dans le continent seront traités par les participants qui seront invités à proposer des mesures à même de permettre l’évolution et l’épanouissement de la femme sportive africaine. L’Armée nationale populaire neutralise un terroriste à Batna Un terroriste a été neutralisé vendredi à Batna par un détachement de l’Armée nationale populaire (ANP) qui a réussi à récupérer un fusil mitrailleur de type (Fmpk) et une quantité de munitions, a indiqué samedi le ministère de la Défense nationale (MDN) dans un communiqué. «Dans le cadre de la lutte antiterroriste, un détachement de l’ANP, relevant du secteur opérationnel de Batna (5 e Région militaire), a neutralisé, le 15 janvier 2016, un terroriste près de la commune de Ben Foudhala située à 30 km au sud-ouest du chef-lieu de la wilaya», a précisé la même source. L’opération s’est soldée également par «la récupération d’un fusil mitrailleur de type (Fmpk), d’une quantité de munitions (160 balles), une paire de jumelles, cinq téléphones portables et d’autres objets», a ajouté le communiqué. Par ailleurs et dans le cadre de la sécurisation des frontières et de la lutte contre la criminalité organisée, des détachements relevant des secteurs opérationnels de Tamanrasset, d’In Salah et d’In Guezzam, (6e Région militaire) «ont arrêté six contrebandiers et saisi six camions, trois véhicules tout-terrain». La même opération a permis également la saisie «d’une importante quantité de denrées alimentaires s’élevant à 196 tonnes, deux détecteurs de métaux, 800 litres de carburant et des téléphones portables». Un détachement relevant du secteur opérationnel de Tindouf, (3e Région militaire), a pour sa part, «déjoué une tentative de contrebande de 1 200 litres de carburant», conclut le communiqué du MDN.
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