Caractérisation des polymères par RMN par Marie-Florence GRENIER-LOUSTALOT Directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique - URA 1494 Laboratoire de physico-chimie des polymères PE 3 764 − 3 1. Généralités pour l’obtention d’un spectre........................................ 1.1 Préparation des échantillons ...................................................................... — 3 1.2 Fréquence d’analyse.................................................................................... — 3 1.3 Déterminations quantitatives ..................................................................... — 3 2. Applications de la RMN haute résolution aux polymères ............ — 3 2.1 Caractérisation de la structure chimique de systèmes polymères en solution.................................................................................................... — 3 Caractérisation de la structure de systèmes polymères à l’état solide par RMN13C du solide (CP/MAS)................................................................ — 8 Conclusion ................................................................................................. — 13 Références bibliographiques ......................................................................... — 18 2.2 3. L a spectroscopie par résonance magnétique nucléaire (RMN) constitue maintenant un des outils les plus puissants d’élucidation des structures chimiques. Dans le cas des polymères en solution, elle permet d’accéder facilement à des informations structurales essentielles (microstructure, tacticité, distribution des motifs). Cependant, l’utilisation de la RMN en phase liquide semble être limitée aux polymères liquides ou solubles. En fait, un grand nombre de polymères insolubles sont « gonflables » dans des solvants adéquats et peuvent être étudiés par cette technique. Seuls les polymères infusibles et «non gonflables» Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Analyse et Caractérisation PE 3 764 − 1 nécessitent l’utilisation de la RMN en phase solide à angle magique (CP-MAS : Croised Polarisation-Magic Angle Solid). POLYMÈRES Insolubles Liquides - Solubles liquides gels gonflés infusibles, non gonflables (H2O, solvants organiques) 1H et 13C RMN liquide ou classique 13C 13C RMN solide angle magique (CP-MAS) Nous avons résumé ci-dessous l’apport de la RMN pour l’étude des polymères. Cette technique permet : — une bonne connaissance de la microstructure (tacticité du squelette, extrémités de chaîne, anomalie structurale, stéréorégularités...) ; — une bonne compréhension des mécanismes réactionnels (polycondensation, polymérisation, dégradation...) qui peuvent gouverner la polymérisation, d’une part, et, d’autre part, permettent l’établissement de relations fiables microstructures/propriétés physiques et propriétés mécaniques, compte tenu de la grande sensibilité de détection et de la grande résolution spectrale des spectromètres à haut champ. Depuis quelques années se développe, pour les polymères, la RMN du carbone 13 haute résolution dans les solides (rotation à angle magique et polarisation croisée CP/MAS). Si la RMN du carbone 13 haute résolution dans les liquides, qui permet de faire correspondre, à chaque carbone d’une molécule en solution, un pic du spectre, constitue une source d’information prodigieuse, obtenir le même résultat pour un composé en phase solide n’est pas aussi immédiat. Cependant cette technique s’est révélée intéressante pour : — la détermination de structures de polymères tridimensionnels insolubles ; — l’étude de l’organisation en phase solide dans les polymères. En particulier il est possible d’étudier : • les conformations et configurations du squelette carboné de la chaîne, • la structure cristalline montrant le polymorphisme, les zones amorphes et cristallines et des zones intermédiaires dans les polymères semi-cristallins, • la compatibilité des mélanges de polymères. Après avoir rappelé quelques généralités nécessaires pour l’obtention d’un spectre et le choix de la technique, nous examinerons, sur quelques exemples, l’application de la RMN haute résolution du proton 1H et du carbone 13C (en phase liquide et solide) dans le domaine des polymères. PE 3 764 − 2 Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Analyse et Caractérisation _____________________________________________________________________________________________________________________________________ 1. Généralités pour l’obtention d’un spectre qui détermine les paramètres du type angle d’impulsion α et temps d’attente de la séquence RMN par transformée de Fourier. Connaissant T1, le couple (α, t) optimal se calcule à l’aide de la relation d’Ernst [2, 6] : cos α = exp (− t / T1) 1.1 Préparation des échantillons En solution, il est toujours très utile d’examiner deux (1H, 13C) ou plusieurs noyaux (19F, 31P, 29Si...). Des anomalies structurales présentes en faibles concentrations se détectent plus aisément avec des noyaux de forte abondance naturelle. Cependant en général, même en solution diluée, la mobilité des chaînes macromoléculaires est faible et, du fait de l’effet dipôle-dipôle, les raies sont larges et la résolution spectrale mauvaise. Les raies de résonance ne s’affinent que si l’échantillon est porté à une température suffisante. Pour les gels gonflés, seule la RMN 13C est performante. Elle ne peut être utilisée que si l’échantillon est chauffé au-dessus de sa température de transition vitreuse (Tg). La résolution spectrale dépend de l’homogénéité des gels. À l’état solide, le polymère est le plus souvent broyé. Afin d’avoir la meilleure stabilité pour la rotation de la turbine à l’angle magique (environ de 5 à 10 kHz suivant le spectromètre), l’échantillon est tamisé. 1.2 Fréquence d’analyse L’étude des polymères nécessite l’utilisation de spectromètres à haut champ pour leur pouvoir de résolution et leur sensibilité. Ces champs magnétiques élevés sont en effet indispensables pour que soient réunies la sensibilité et la résolution nécessaires à l’observation des phénomènes de faible intensité que sont les anomalies structurales. Dans le cas d’analyse configurationnelle des chaînes, l’utilisation de champs magnétiques élevés (7 à 9 T) s’accompagne à la fois d’une meilleure résolution et d’une simplification des spectres (souvent l’interprétation peut se faire au premier ordre), permettant l’observation et l’attribution de séquences de plus en plus longues. 1.3 Déterminations quantitatives En solution, les spectres 13C des polymères, même obtenus dans des conditions standards et sans temps d’attente adéquat, peuvent fournir des informations quantitatives concernant la tacticité des homopolymères et la distribution des motifs dans les copolymères. En effet, dans le premier cas, il s’agit de comparer les intensités relatives de carbones de même classe (CH, CH2, CH3) d’un motif appartenant à des séquences (diades, triades, tétrades...) de tacticités différentes. L’effet Overhauser nucléaire (NOE) [4] est le même pour un même type de carbone dans différentes configurations tactiques. Par contre, lorsqu’il s’agit de comparer quantitativement les intensités relatives de carbones différemment protonés, il faut s’affranchir des perturbations dues au NOE, en utilisant des séquences de découplage en créneaux, et du temps de relaxation longitudinal T1. Cependant, il a été montré que, pour les polymères dont les solutions sont très visqueuses, il y a assez peu de différence d’effet Over-hauser entre les carbones, du fait des faibles mobilités des chaînes macromoléculaires [1, 2]. La bonne connaissance des temps de relaxation spin-réseau (T1) est particulièrement indispensable dans la détermination quantitative des taux de conversion, lors du suivi cinétique d’une polycondensation par exemple. Dans ce cas, c’est la plus forte valeur de T1 où α est l’angle optimal. En RMN du solide, l’obtention de spectres quantitatifs est plus délicate. Il est nécessaire de déterminer les temps de polarisation croisée, qui dépendent de la force de l’interaction dipolaire CCH et de mettre en œuvre des séquences d’impulsion sélectives [10, 14, 15]. 2. Applications de la RMN haute résolution aux polymères 2.1 Caractérisation de la structure chimique de systèmes polymères en solution On distingue généralement plusieurs types d’études d’applications de la technique dans le domaine des polymères. Cependant, étant donné les nombreux exemples présentés dans la littérature [3], [11], nous ne décrivons que ceux qui nous semblent être les plus représentatifs. Ainsi, nous développons l’application de la RMN à la détermination et à la caractérisation de la structure chimique de systèmes polymères et, en particulier, à l’étude de la microstructure (tacticité du squelette et anomalies structurales) [3], [5], [6], [7], [8], [9], [10], [11], [12], [13] en corrélation avec l’étude de polymérisation, polycondensation et dégradation. Cependant, suivant l’information recherchée, on utilisera préférentiellement un noyau. En général, dans les spectres 1H et/ou 13C d’un polymère, les résolutions peuvent être classées en deux catégories selon leur intensité [6] : — les signaux de grande intensité, faciles à détecter par RMN13C provenant des unités monomères semblables (homopolymères) ou dissemblables (copolymères) qui se répètent le long de la chaîne ; — les signaux de faible intensité, plus faciles à détecter par RMN1H (mais, quelquefois, seule la RMN13C est utilisable), qui révèlent la présence des structures chimiques en faible ou très faible concentration dans le polymère. Nous avons rassemblé ces différentes informations dans le tableau 1. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Analyse et Caractérisation PE 3 764 − 3 _____________________________________________________________________________________________________________________________________ Tableau 1 – Microstructures des polymères : classification des signaux RMN 1H et 13C Tableau 2 – Définitions des configurations X r (racémique) m (méso) MICROSTRUCTURES des POLYMÈRES Classification des signaux RMN 1H et 13C (solutions : 1H + 13C ; gels : 13C) triades X X X α X X α Phénomènes de forte intensité Phénomènes de faible intensité HOMOPOLYMÈRES Tacticité du squelette (1H, 13C) (statistique de propagation) Anomalies structurales (1H, 13C) (additions anormales, dégradations accidentelles...) COPOLYMÈRES Composition (1H, 13C) (taux de réactivité) Extrémités de chaînes (1H, 13C) (amorçage, terminaison, transfert...) Distribution Groupements fonctionnels (1H, 13C) des motifs (1H, 13C) (bout de chaînes) (statistique de propagation) h (hétérotactique) ou mr + rm X X α X X s (syndiotactique) ou rr COPOLYMÈRES (cotacticité) alternances X Y m' (coméso) Mécanismes de propagation Propriétés physico-mécaniques i (isotactique) ou mm X Y r' (coracémique) Mécanismes d'amorçage et de terminaison Réactions secondaires Fonctionnalité en groupements réactifs (réactivité, cinétique, thermodynamique...) Propriétés physicochimiques 2.1.1 Étude de la stéréoisomérie dans les polymères linéaires C’est dans l’étude de la stéréoisomérie que cette technique s’avère la plus performante [16]. En effet, elle est pratiquement la seule méthode permettant d’aborder l’analyse des longueurs des stéréoséquences, qui apporte des informations très importantes sur les mécanismes de polymérisation et sur la réactivité chimique du polymère. En ce qui concerne les polymères vinyliques, acryliques et apparentés, on sait que les enchaînements peuvent se faire de façon régulière (isotactique) ou régulière alternée (syndiotactique) où, lorsque les probabilités de formation des deux types d’enchaînement au cours de la polymérisation sont proches, ils coexistent dans la même chaîne et où l’on a alors, à la jonction, entre deux séquences stéréorégulières différentes, un troisième type d’enchaînement (hétérotactique) (tableau 2). PE 3 764 − 4 ■ Étude par RMN 1H et 13C du poly(chlorure de vinyle) À titre d’exemple [17] nous avons porté, sur les figures 1 a et 1 b, les spectres protonique et du carbone du poly(chlorure de vinyle) de masse molaire 83 000 enregistrés avec un spectromètre à haut champ (500 MHz pour le proton). On remarque que les signaux des protons méthyne (CH ; δ = 4,5 ppm) et méthylène (CH2 ; δ = 2,1 ppm) sont bien résolus, mais qu’il n’est pas observé de simples signaux lorentziens. Le signal dans la région des ponts méthylène (1,5 à 2,5 ppm) se présente comme un massif avec plusieurs raies de résonance venant de la non-équivalence des protons méthylène dans les diades méso. Cependant, à partir de séquence à deux dimensions (RMN-2D), il est possible d’attribuer toutes les raies observées. L’étude du même polymère par RMN13C (figure 1 b), dans les mêmes conditions de température, de solvant et avec un champ de 125 MHz, montre que c’est la technique de choix pour l’étude de ce type de polymère. On remarque que les déplacements chimiques des carbones de la chaîne sont extrêmement sensibles à la microstructure du polymère. En particulier, seules des diades sont observées sur le spectre protonique, alors que des triades sont détectées sur le spectre du carbone 13. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Analyse et Caractérisation _____________________________________________________________________________________________________________________________________ 2.1.2 Étude des irrégularités structurales mr Étant donné le mode d’acquisition des spectres, on peut, après un certain nombre d’accumulations, extraire du bruit de fond des signaux de faible intensité, les identifier et les mesurer, permettant ainsi le dosage de structures présentes en faible concentration dans les polymères : doubles liaisons, ramifications, fonction chimique en bout de chaîne... rr mm δ (ppm) 5 4 3 2 masse molaire : 83 000, solvant : C6D6, température : 45 °C, référence : TMS a spectre RMN 1H (500 MHz) d'une solution à 10 % en masse de poly(chlorure de vinyle) mr rrm mrm mmr rmr rr mm rrr mmm δ (ppm) 60 55 50 45 masse molaire : 83 000, solvant : C6D6 , température : 45 °C, référence : TMS b spectre RMN13C (125 MHz) d'une solution à 10 % en masse de poly(chlorure de vinyle) δ (ppm) : déplacement chimique en 10 –6 TMS : tétraméthylsilane Figure 1 – Étude par RMN1H et 13C du poly(chlorure de vinyle) [17] ■ Étude par RMN 1H du poly(méthacrylate de méthyle) La stéréochimie du poly(méthacrylate de méthyle) est déterminée par les conditions choisies lors de la synthèse. Ainsi un spectre protonique relativement simple est observé pour un poly(méthacrylate de méthyle) isotactique (> 95 %) obtenu à partir d’une polymérisation anionique dans le toluène à basse température. Trois signaux principaux sont observés sur le spectre protonique (figure 2 a) qui peuvent être attribués à la résonance du groupement méthyle et aux protons du groupement méthylène non équivalents assignés respectivement e et t (pour érythro et thréo). Les protons du groupement méthoxy ne sont pas représentés, mais ils résonnent sous forme d’un pic fin vers 3,4 ppm. Cependant des irrégularités de structures peuvent être observées si l’on augmente le gain (x 5, x 100). Ces résultats montrent que la stéréochimie du polymère peut être caractérisée en détail ; ainsi un certain nombre de pics peuvent être identifiés et le pourcentage de chaque séquence peut être déterminé à partir de l’intensité de chaque pic. À partir de ce spectre enregistré à 500 MHz, on a pu quantifier des stéréoséquences qui sont des probabilités de présence inférieures à 1 %. La figure 2 b présente le spectre d’un poly(méthacrylate de méthyle) préparé par voie radicalaire. C’est un polymère dans lequel les fractions de diades m et r sont approximativement égales. Le spectre diffère complètement de celui obtenu pour le polymère isotactique, montrant la puissance de la RMN pour l’étude de la microstructure de ces systèmes. Les résultats obtenus peuvent fournir des informations sur les mécanismes de réaction, si la stéréoséquence des pics peut être identifiée. La méthode traditionnelle la plus souvent utilisée est la comparaison des spectres de composés modèles avec ceux des polymères. Cependant, maintenant, avec la RMN 2D, beaucoup de pics peuvent être attribués sans la nécessité de synthétiser de nouveaux composés. ■ Identification des branchements dans la chaîne 13 ● Étude par RMN C du polyéthylène basse densité radicalaire (PE-bd) Compte tenu du mécanisme radicalaire, on attend pour ces polymères d’importantes irrégularités structurales. En particulier, à partir d’une étude sur composés modèles et de l’utilisation de règles d’additivité incrémentielles [19, 24], il est possible d’attribuer toutes les raies observées dans la région 10-60 ppm. L’identification de chaque raie indique que des branchements éthyle, butyle, pentyle, hexyle, ethylbutyle et supérieurs (L) sont présents, confirmant les mécanismes réactionnels proposés, types transferts de chaîne intra et intermoléculaire (figure 3) [19, 22, 23, 24, 25]. À partir de séquences d’impulsion quantitatives, il est possible de déterminer quantitativement chaque branchement et d’établir des relations structure chimique/propriétés viscoélastiques. 13 ● Étude par RMN C de copolymères éthylène-hexène-1 (PE-bdl) Nous avons porté, sur les figures 4 a et 4 b, les spectres RMN13C obtenus pour deux copolymères éthylène-hexène-1 à deux taux d’αoléfine (97/3 pour a et 83/17 pour b). Synthétisés à basse pression par catalyse Ziegler, ils ne possèdent pas de branchements longs, ils ne font intervenir l’α-oléfine, en faible quantité, que pour obtenir une distribution contrôlée. Les ramifications influent directement sur la structure semi-cristalline du polymère, d’où la nécessité de les identifier et de les doser [26]. La comparaison des deux spectres montre que, pour le polymère de la figure 4 a, s’il est possible d’interpréter le spectre avec un branchement butyle isolé, par contre, pour le polymère de la figure 4 b, il est nécessaire de faire intervenir des séquences où plusieurs branchements butyle sont adjacents. À partir de séquences en créneau, permettant l’obtention de spectres quantitatifs, il est possible de déterminer le pourcentage d’α-oléfine ayant copolymérisé avec l’éthylène (figure 4 a). ■ Identification et dosage des bouts de chaîne ● Étude de cis-poly(isoprènes) naturels La structure chimique de cis-poly(isoprènes) naturels a été déterminée par RMN13C. À titre d’exemple, sur les figures 5 a et 5 b, sont représentés les spectres obtenus après 20 000 accumulations, de deux poly(isoprènes) naturels dans un solvant. À partir de composés modèles types terpène et polyprénol, il est possible d’attribuer toutes les raies principales observées sur les spectres [27, 28]. En particulier, on peut conclure, d’une manière générale, que les unités isoprène le long de la chaîne sont dans l’ordre indiqué sur la figure 6. Cette étude microstructurale permet de démontrer que la biosynthèse de cis-poly(isoprène) naturel débute à partir du pyrophosphate de trans, trans, trans-géranylgéranyl. Cependant, on peut aussi remarquer que certaines anomalies structurales dans la chaîne sont observées, selon l’origine de l’échantillon, puisque sur le spectre 13C du cis-poly(isoprène), obtenu à partir d’une gomme naturelle de l’Hevea brasiliensis, on détecte, au milieu de la chaîne, des groupements époxydes (figure 5 b). Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Analyse et Caractérisation PE 3 764 − 5 _____________________________________________________________________________________________________________________________________ mmm mmrr rmrm mmr rmr mmr mmrm x mrm rrrm 100 X OCH3 mrrm x rrrr CH3 rrr 1,5 X mrr 1X rrrr mmmm mrrr t-mmmmm e-mmmmm CH2 rmrr 5X rrr rmrr mrrr mmrm mmrr + rmrm mmmm mmrr rmrm mrm 1X rmmr mmm rmr mmr rmmr mmr t-mmmmm e-mmmmm mmmr rmr X mmrm mmmr mrr δ (ppm) 2,5 2,0 1,5 1,0 3,50 δ (ppm) Température : 23 °C, référence : TMS TMS : tétraméthylsilane a 3,45 3,40 2,0 1,5 1,0 Température : 23 °C, référence : TMS δ (ppm) : déplacement chimique en 10 – 6 spectre RMN1H (500 MHz) du poly(méthacrylate de méthyle) isotactique à 10 % en masse dans le chlorobenzène-D5 b spectre RMN1H (500 MHz) du poly(méthacrylate de méthyle) en masse dans le chlorobenzène-D5 Figure 2 – Étude par RMN1H du poly(méthacrylate de méthyle) [18] 2.2 Caractérisation de la structure de systèmes polymères à l’état solide par RMN13C du solide (CP/MAS) Le domaine préférentiel de la RMN haute résolution dans les solides est celui des polymères [11, 14, 15]. Ces composés sont le plus souvent utilisés en masse et certains d’entre eux sont insolubles dans la plupart des solvants. Dans ce dernier cas, c’est la seule technique, avec la spectroscopie d’absorption dans l’infrarouge, qui permet de déterminer la structure chimique d’un polymère. Comme la RMN en solution, cette technique donne lieu à des mesures de déplacements chimiques et de relaxation nucléaire dans des études structurales et dynamiques. 2.2.1 Caractérisation de structures chimiques de polymères insolubles linéaires Leur insolubilité vient de leur séquence linéaire, qui maximise les interactions dans le solide et entraîne une bonne stabilité thermique. Étant donné leur procédé de polymérisation, leur structure chimique est bien définie et donne le plus souvent des spectres bien résolus, surtout lorsque ces polymères sont semi-cristallins. ■ Étude par RMN13C aromatiques [29] du solide (CP/MAS) polyesters Des exemples typiques de ces composés sont les polymères à base d’homopolymères de l’acide p-hydroxybenzoïque et de deux dérivés méthoxylés. Les spectres obtenus (figure 7 a et 7 b) montrent une très bonne résolution (proche de celle de la RMN en phase liquide). L’exploitation du nombre de raies observées indique que les cycles benzéniques ont une orientation préférentielle dans la chaîne et que le système est très cristallin. Le dédoublement de certaines raies de carbones chimiquement équivalents (carbones indexés 3,3′ et 6,6′, figure 7 a, et 2,2′ et 3,3′, figure 7 b) semble indiquer que quelques oscillations dans la chaîne sont présentes à l’état solide. En général les polymères polyaromatiques issus de réactions de condensation sont trop peu solubles pour être étudiés en solution. PE 3 764 − 6 de Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Analyse et Caractérisation _____________________________________________________________________________________________________________________________________ A C β α C1 C1 C2 C2 br C C C αα C br C α C β C β Et + Cα Bu+ C1 C2 C B C C4 C C β α C 1 n = 0 bu n = 1 pent n = 2 hex n > 2 hex + n-1) C br C α C (C β C β α C br C C4 Cbr Bu + Cbr A Cbr B C C C 2 α C 1 C2 5 C β Me Cα Me 3 C α C ODCB : β α 20 br : branchement br C C 25 orthodichlorobenzène C1 C C4Pent 2 C Hex + C2 A 2 C1 Me C B Cβ A C α A C3 L 35 30 40 δ (ppm) β C α C β C1 Bu + C2 Bu Bu Cbr Me C3 Pent (Me) C1 A C1 B 15 10 TMS : tétraméthylsilane δ (ppm) : déplacement chimique en 10 –6 Polyéthylène basse densité à 10 % en masse dans un mélange ODCB-C6D6, référence TMS, température 120 °C Figure 3 – Étude par RMN13C des branchements dans la chaîne du polyéthylène basse densité radicalaire [24] D H C 1 B4 C C3 B4 δ +δ + 3B4 αδ+ βδ + γδ+ B C4 B4 C C C C C C β δ + α δ + CH α δ + β δ + γ δ + 1B4 F 2B4 4B4 CH 3S A 2S 1S δ (ppm) 40 Température : 25° C 100 Transients γ CH α δ + 3B4 β δ + 4B4 3S Température : 130° C a G E C 2 B4 2B4 2S 30 Référence : TMS 20 E : éthylène 10 H : hexène Région A (42-39,5 ppm) : α α CH2 (séquences HHHH, HHHE, EHHE) Région B (38,1 ppm) : CH (séquence EHE) Région C (33-36 ppm) : CH (séquences EHH, HHH), CH2 [séquences EHE, EHH, HHH (carbone 4B4)], CH2 [séquence EHEE, HHEE (carbone αδ +)], CH2 [séquence EHEH, HHEH (carbone αγ )] 1B4 1S Référence : TMS RMN13C spectre (100MHz) de copolymère éthylène-hexène-1 (97/3), 15 % en masse dans le trichloro 1, 2, 4-benzène [24] Région D (28,5-31 ppm) : CH2 α α (séquence HEEH), αδ + (séquence HEEE), δ +δ + (séquence (EEE)n), 3B4 (séquences EHE,EHH HHH) Région E (26,5-27,5 ppm) : CH2 β δ + (séquences EHEE et HHEE) Région F (24 à 25 ppm) : CH2 ββ (séquences EHEHE, EHEHH et HHEHH) Région G (23,4 ppm) : CH22B4 Région H (14,1 ppm) CH31B4 b RMN13C spectre (100 MHz) de copolymère éthylène-hexène-1 (83/17), 15 % en masse dans le trichloro 1, 2, 4-benzène [24] Figure 4 – Étude par RMN13C de copolymères éthylène-hexène-1 [26] Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Analyse et Caractérisation PE 3 764 − 7 _____________________________________________________________________________________________________________________________________ * cis CH2 cis CH2 cis CH3 ω -trans trans-trans trans CH3 CH2 cis α CH2OH ω CH3 * * * CH3 C b x : X 8, y : X 256 * x : X 2, y : X 128 60 50 δ (ppm) / (TMS) 40 30 CDCl3 : chloroforme deutéré 20 a CH a O * b 60 δ (ppm) / (TMS) TMS : tétraméthylsilane trans-trans * CH2 * 50 40 trans CH3 30 20 10 Les signaux indexés * sont dus à des impuretés Température : 45 °C a cis CH2 cis CH3 cis CH2 spectre RMN13C (100 MHz) région des carbones aliphatiques du cis-poly(isoprène), obtenu à partir d'un échantillon de Solidago altissima, solvant CDCl3 b spectre RMN13C (100 MHz) région des carbones aliphatiques du cis-poly(isoprène), obtenu à partir d'un échantillon de Hevea brasiliensis Figure 5 – Étude par RMN13C de cis-poly(isoprènes) naturels [27, 28] IPP O-PP trans addition x 3 O-PP : pyrophosphate IPP : isopenténylpyrophosphate DMAPP : diméthylallylpyrophosphate GGPP : pyrophosphate de géranylgéranyl cis addition x n DMAPP O-P O-PP 3 O-PP GGPP ω – end trans n -1 3 cis cis – α– end n = 1 000 ou 2 200 Figure 6 – Mécanisme de biosynthèse de cis-poly(isoprène) [27, 28] ■ Étude par RMN13C thermoplastiques [30] du solide (CP/MAS) de polyimides Une deuxième famille de polymères pour laquelle cette technique est très performante est celle des polyimides thermoplastiques. À partir de composés modèles correspondant à chaque fragment de la chaîne, il est possible de déterminer le spectre des polymères. L’étude des déplacements chimiques montre qu’il y a une forte conjugaison entre le cycle imide et le groupement phényle porteur de ce dernier. Cette conjugaison est un facteur important pour l’obtention de bonnes propriétés mécaniques et la thermostabilité de ces systémes. À titre d’exemple, nous avons représenté sur la figure 8 le spectre du polyimide ODA/PDMA (film de Kapton). On remarque que la bonne définition des raies permet parfaitement d’attribuer tous les carbones du squelette aromatique, confirmant la planéité du cycle imide et sa conjugaison avec le cycle du PDMA. 2.2.2 Caractérisation par RMN du solide (CP/MAS) des conformations et des cristallinités La cristallinité des polymères se traduit par des domaines ordonnés dans un solide amorphe, et il est important de déterminer les propriétés physiques et mécaniques du matériau en masse. La détection directe et la caractérisation de la cristallinité d’un poly- PE 3 764 − 8 mère, par mesures CP/MAS, dépendront des différents environnements locaux pour les noyaux entre les zones cristallines et amorphes, entraînant la présence de signaux différents dans les deux situations. Cela peut intervenir si les molécules dans la région cristalline ont une seule conformation préférentielle, le spectre étant sensible aux effets conformationnels [14, 31, 32]. Cependant, un signal plus ou moins important peut être observé pour la conformation préférentielle, alors que la partie amorphe présente un signal de résonance large, dû à la distribution de toutes les conformations présentes dans le polymère en masse désordonnée. L’effet observé en RMN est très local et le pourcentage détecté peut être très différent (le plus souvent inférieur) de celui estimé par d’autres techniques (diffraction des rayons X, par exemple). ■ Étude du polyéthylène Le premier exemple décrit dans la littérature [31] avec des résonances distinctes pour des environnements cristallin et amorphe est celui du polyéthylène. Le spectre d’un échantillon cristallin à 60 % environ (figure 9) présente un pic fin à bas champ (∆ ν1/2 = 10 Hz à 15 Hz) par rapport au pic large observé à champ fort ; les maximums des deux signaux sont séparés d’environ 2,3 à 2,5 ppm. Le déplacement chimique des carbones dans la phase cristalline (environ 34,1 ppm) est attribuable à une chaîne où tous les carbones sont en configuration trans, alors que la largeur du signal amorphe est due en grande partie à une dispersion des déplacements chimiques. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Analyse et Caractérisation _____________________________________________________________________________________________________________________________________ 6 OCH3 2 O (4, 2',3') 1 2' (2) (5) (1) O 3 Temps de contact t = 1,5 ms C 4 5 n 3' (6) (3) Phase amorphe Phase cristalline δ (ppm) a 200 160 120 80 40 dérivé monométhoxylé (temps de contact 2,5 ms et délai 3 s nombre d'accumulations : 10 000) 6 (2, 2') OCH3 O 3 2 C O 1 4 5 n 2' 3' (1) (5) (6, 6') OCH3 (4) (3, 3') 6' t = 20,0 s t = 10,0 s t = 2,5 s t = 1,1 s δ (ppm) 200 b 160 120 80 2,3 ppm 40 Température : 27° C Nombre d'accumulations : 2 000 à 5 000 dérivé diméthoxylé (mêmes conditions que a ) 13 Figure 7 – Spectres RMN13C (CP/MAS) de polyesters aromatiques, référence TMS [29] 4 O 5 1 C 3 4 7 6 C5 N 6 3 N C C O O C (CP/MAS) d’un polyéthylène semi- fin, augmentant avec le pourcentage de cristallinité, il a été possible d’attribuer les phénomènes observés à des zones cristallines et amorphes dans le polymère. O 7 Figure 9 – Spectre RMN cristallin [29] 2 4 1 O n C 2 O OCH2CH2O O O C C CH2 n 180 δ (ppm) 160 140 120 100 80 60 40 20 0 – 20 Temps de contact 2 ps et délai 3 s ; nombre d'accumulations 500 Figure 8 – Spectre RMN13C (CP/MAS) de polyimide linéaire (Kapton) [30] Cependant, comme le montre la figure 9, on peut parfaitement différencier les deux pics en changeant les paramètres de temps de contact dans la séquence de polarisation croisée. Ainsi on montre que les carbones de la partie cristalline ont les temps de relaxation (T1) les plus longs. ■ Étude du poly(éthylènetéréphtalate) [33] Le spectre RMN13C (CP/MAS) du poly(éthylènetéréphtalate) sous forme de poudre a été enregistré. Il présente (figure 10), au niveau des résonances des carbones méthylène et carbonyle, des pics dissymétriques présentant à bas champ un épaulement large. Afin d’expliquer ce phénomène, plusieurs échantillons de cristallinité différente (contrôlée par rayons X) ont été étudiés. L’intensité du pic composantes amorphes composantes cristallines Figure 10 – Spectre RMN13C (CP/MAS) du poly(éthylènetéréphtalate) avec expansion des régions des groupements méthylène et carbonyle [33] ■ Étude du poly(butylènetéréphtalate) [34] Le poly(butylènetéréphtalate) (PBT), ainsi que des composés modèles, ont été étudiés par RMN13C du solide, l’objectif étant de comprendre les changements structuraux (conformation) observés Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Analyse et Caractérisation PE 3 764 − 9 _____________________________________________________________________________________________________________________________________ lors de l’étirement d’un film de PBT. À partir de spectres de composés modèles caractéristiques des formes α (conformation ttt) et β (conformation gtt) (figure 11), il a été prouvé que les groupements méthylène du milieu de la chaîne résonnaient vers 24,2 ppm pour le modèle α et 27,8 ppm pour le modèle β. Le spectre d’un PBT trempé est constitué d’une partie amorphe et d’une partie cristalline. On attend, pour l’unité tétraméthylène, un mélange de toutes les conformations possibles. Pour cette raison, le déplacement chimique du groupement méthylène du centre de la chaîne peut être prévu entre ceux des formes α et β des composés modèles. C’est ce qui est observé au maximum de la large bande du CH2 à l’intérieur de la chaîne vers 26,2 ppm. OH OH OH OH OH CH2OCH2 OH OH OH OH CH2OH CH2 a Phényl OCH2 27,3 CH2 180 160 δ (ppm) O C δ (ppm) 170 150 130 60 40 O C Cl 20 O O CH2 CH2 CH2 CH2 O C Cl O O C C O O b CH2 CH2 CH2 O CH2 C n structure du PBT Phényl C O OCH2 24,2 CH2 170 δ (ppm) 150 130 70 60 50 40 30 20 O O C Cl O c CH2 CH2 CH2 CH2 modèle de la forme α du PBT O C Cl Figure 11 – Structures chimiques et spectres RMN13C (CP/MAS) de modèles de poly(butylènetéréphtalate) (PBT) [34] PE 3 764 − 10 140 120 100 80 60 40 20 0 a spectre RMN13C (CP/MAS) d'un prépolymère phénol / formol, traité thermiquement 3 heures à 120 °C, catalyseur NaOH 2 % (500 accumulations, temps contact 1 ms, délai 5 s) b déconvolution des massifs en raies élémentaires [35] Figure 12 – Étude des résines formophénoliques par RMC13C (CP/MAS) [38] modèle de la forme β du PBT a O b 2.2.3 Caractérisation par RMN13C (CP/MAS) de polymères thermodurcissables Ces systèmes sont des cas très particuliers, où les mesures par RMN en phase solide CP/MAS sont très utiles, car la RMN en solution, du fait de l’insolubilité du matériau, ainsi que les rayons X (polymères amorphes) sont des techniques inadéquates. Le plus souvent, les réactions chimiques à l’état fondu, puis à l’état solide, sont étudiées au cours d’un cycle thermique complexe, afin de connaître les structures chimiques des chaînons formés, ainsi que le taux de réticulation du matériau en fin de réaction. Cependant plusieurs questions se posent pour l’étude structurale de ces systèmes. En effet, étant donné que les études ont lieu sur des matériaux à l’état fondu puis à l’état solide, on peut mettre en jeu différentes réactions entraînant des irrégularités de structures difficilement identifiables, compte tenu des largeurs des raies observées sur les spectres. ■ Étude des résines formophénoliques [35, 38] La figure 12 a montre le spectre RMN13C (CP/MAS) obtenu pour une résine formophénolique traitée thermiquement 3 heures à 120 ˚C (catalyseur NaOH 2 %). La résolution spectrale obtenue est suffisante pour distinguer les différents signaux aromatiques résiduels du phénol non substitué, ainsi que les signaux aliphatiques dus à l’addition du formol et à des réactions de condensation intermoléculaires. Les modifications spectrales apportées par la réticulation sont décelables sur les signaux suivants : — le « massif » à 45-25 ppm est caractéristique des ponts méthylène (enchaînements ortho-para et para-para) ; — le « massif » à 80-60 ppm est attribuable aux groupements hydroxyméthyle vers 85 ppm ainsi qu’aux ponts diméthylène-éther ( CH 2 COCCH 2 ) vers 75 ppm ; — le signal vers 115 ppm correspond aux carbones aromatiques non substitués en position ortho. Cependant, le « massif » vers 140-120 ppm attribuable aux résonances des carbones aromatiques non substitués en position para Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Analyse et Caractérisation _____________________________________________________________________________________________________________________________________ et méta, substitués en ortho et para, ainsi que le signal à 160150 ppm caractéristique de tous les carbones C1 porteurs d’un groupement hydroxyle dans le milieu réactionnel, ne sont pas exploitables pour un suivi de réticulation. Par déconvolution des « massifs » en raies élémentaires (figure 12 b), il est possible de déterminer quantitativement chaque espèce chimique et de relier les intensités des signaux au cycle thermique mis en œuvre pour ces systèmes. L’étude cinétique consiste à suivre l’évolution du « massif » des groupements méthylol vers 65 ppm par rapport aux « massifs » des groupements méthylène (réticulation) à 45-30 ppm. Les résultats obtenus sur des suivis cinétiques dans une gamme de température 80-120 ˚C montrent que les mécanismes ne sont pas simples et qu’il est nécessaire de faire intervenir, en plus des réactions chimiques de condensation, la mobilité du réseau à partir d’une certaine température ainsi que le taux de conversion [38]. ■ Étude de polyimides préparés par réaction d’addition et polymérisation en masse. Cas des résines bismaléimides [39, 40] Plusieurs polyimides font intervenir ce type de réaction [39, 40]. À titre d’exemple, nous présentons sur la figure 13 les résultats obtenus sur des polyimides préparés à partir de bismaléimide (BMI) et d’amine aromatique. En effet, dans ce système, si la double liaison maléimide est très réactive du fait de la présence de groupements carbonyle en α, elle peut aussi donner lieu à de nombreux composés d’addition. Souvent le type d’enchaînement formé est susceptible, principalement sous l’action de la chaleur, de se rompre en régénérant les produits de départ. O BMI pur a CH2 1 O C ∆ C C T > 220 oC N CH2 C N C O O N C C N O O [BMI] 1,5 = 1 [DDM] b O C O + 2 1 2 O 2 ∆ C + N CH2 c H2N C [BMI] 1 = 1 [DDM] CH2 T ≈140 oC CH2 O O H C N CH2 N C O DDM = diaminodiphénylméthane 200 δ (ppm) 150 100 50 0 Figure 13 – Mécanismes réactionnels et spectres RMN13C (CP/MAS) de systèmes BMI/amine aromatique réticulés thermiquement [39, 40] Cependant, parallèlement à ces réactions d’addition ont lieu des réactions d’homopolymérisation des fonctions maléimides en excès, qui vont créer un réseau tridimensionnel dans lequel il est peu probable que les réactions inverses aient lieu. Sur la figure 13 sont réunis les spectres RMN en phase solide (CP/ MAS) d’un monomère BMI pur après un cycle thermique à température inférieure à 220 ˚C pendant 4 heures (figure 13 a), et ceux obtenus pour des rapports BMI/amine aromatique égaux à 1,5 et 1 de produits traités thermiquement pendant 2 heures à température inférieure à 140 ˚C (figure 13 b et 13 c). Compte tenu des mécanismes réactionnels attendus (figure 13) et afin d’interpréter les spectres des polymères, des molécules modèles caractéristiques des différents fragments résiduels, furtifs et formés (maléimide, succinimide et aspartimide), ont été synthétisées (figure 14). La comparaison des spectres montre que certaines régions sont spécifiques simultanément et/ou parallèlement de la polymérisation en chaîne et de la réticulation. En particulier, les résonances des groupements carbonyle à 169 et 175 ppm, qui résultent respectivement des bismaléimides résiduels (169 ppm), et de ceux formés après réaction (polyaspartimide 175 ppm) sont visibles. La résonance vers 40 ppm augmente d’intensité à bas champ, dans le cas où la réaction d’homopolymérisation est prépondérante, et croît à haut champ, dans le cas de la réaction d’addition avec l’amine. Par contre, cette dernière réaction peut être suivie individuellement à partir des résonances à 52 ppm et 118 ppm, raies absentes du spectre de la figure 13 a. On peut conclure que, avec cette technique, il est possible de quantifier les différentes réactions suivant les cycles thermiques et de les corréler avec des propriétés thermiques et de thermostabilité [39, 40]. ■ Étude de la réticulation de polymères poly(propargyliques) [41] Pour cette famille de polymères, seule la RMN13C (CP/MAS) permet une étude structurale (les triples liaisons de la chaîne sont inactives en spectroscopie d’absorption dans l’infrarouge). Afin d’effectuer une étude mécanistique, l’homopolymérisation du prépolymère a été suivie pendant 8 h sous traitement thermique isotherme à 140 ˚C (figure 15 a). On note, au cours du temps, la disparition des signaux caractéristiques de la triple liaison vers 7075 ppm ( C ≡ C ) et vers 55 ppm ceux du groupement OCH2. L’étude de l’évolution dans le temps des surfaces des signaux entre 5080 ppm et entre 100-160 ppm, respectivement attribués aux carbones acétyléniques et aromatiques (la surface du pic correspondant au carbone quaternaire C10 non touché par les mécanismes réactionnels servant de référence interne), permet de montrer que, simultanément à la disparition de la triple liaison, on note une augmentation du « massif » entre 100 et 160 ppm, indiquant la présence Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Analyse et Caractérisation PE 3 764 − 11 _____________________________________________________________________________________________________________________________________ O O H H C C N N CH2 N N C C O O succinimide 300 δ (ppm) O H2 C C HC HN 250 200 150 100 50 0 –50 O C CH2 C C CH O O N CH2 N N H succinimide O 300 δ (ppm) 250 200 150 100 50 0 –50 300 δ (ppm) 250 200 150 100 50 0 –50 200 150 100 50 0 – 50 O H2C C H2C C C O O C N CH2 N CH2 CH2 succinimide O HC HC O C C CH C C CH O O N CH2 N maléimide δ (ppm) Figure 14 – Spectres RMN13C (CP/MAS) de composés modèles caractéristiques des réactions mises en jeu lors de la réticulation des systèmes BMI/amine aromatique [40] PE 3 764 − 12 Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Analyse et Caractérisation _____________________________________________________________________________________________________________________________________ de nouveaux carbones dans cette région. Afin d’expliquer cette évolution, le mécanisme présenté sur la figure 15 b été proposé [41]. Cependant, afin de vérifier ces hypothèses, un calcul incrémentiel modélisant la structure du polymère à partir du phénanthrène hexasubstitué par des groupements méthylol a été effectué. Les valeurs théoriques des déplacements chimiques trouvées (139,1 et 130,1 ppm) indiquent que les déplacements chimiques δ1 (vers 139 ppm), δ2 et δ3 (130,1 et 131,9 ppm) résonneraient sous des carbones aromatiques du squelette initial et, seule, l’évolution de leur intensité serait observée au cours du cycle thermique (figure 15 c). ■ Étude de la réticulation de systèmes à base de résine époxyde Depuis plusieurs années [41, 46], ces systèmes sont étudiés par RMN13C en phase solide. En particulier ont été développées les réactions mises en jeu dans des systèmes à base de bis-2,2′-[4(2 époxypropyl)phényl]propane (DGEBA) et de tétraglycidyldiaminophénylméthane (TGMDA) polycondensés avec des amines linéaires et aromatiques. Les résultats obtenus sur composés modèles par RMN13C en phase liquide, simulant les réactions chimiques attendues en masse, ont montré que la première étape procède de l’addition d’un groupement époxyde sur l’amine primaire, alors que la deuxième étape dépend de la structure chimique du monomère époxyde et de la réactivité de l’amine secondaire [44, 49]. Ces dernières années sont apparus de nouveaux systèmes types époxyde/cyanate-ester [48, 49] [DGEBA - 4,4′dicyanato-2,2′diphénylpropane (Arocyl B10)]. Pour cette résine, une étude mécanistique et cinétique en masse sur composés modèles polymérisés thermiquement a été effectuée. Après séparation par chromatographie préparative et identification des différents composés, un mécanisme réactionnel a été proposé (figure 16). Il a ainsi pu être mis en évidence que la réaction principale débute par la polymérisation de la fonction cyanate avec formation d’un dimère (cycle diazacyclobutène), puis d’un trimère (cycle triazine), ce dernier réagissant avec les cycles époxydes pour former principalement des oxazolidinones substituées. Cependant, de nombreuses réactions secondaires sont présentes et dépendent principalement de la pureté des monomères de départ [48]. oxazolidinone ainsi que ceux en α et β des fonctions uréthane (figure 18). À partir du dénombrement de toutes les espèces chimiques présentes dans le matériau réticulé, il est possible d’établir des relations structure chimique/propriétés thermiques (Tg) des réseaux [48]. On en déduit ainsi que la structure finale est fonction du rapport époxyde/cyanate, entraînant des variations des propriétés thermiques du réseau réticulé. Ainsi la température de transition vitreuse (Tg) diminue avec la concentration en fonctions cyanate, c’est-à-dire que la présence de cycles triazine augmente les propriétés thermiques du réseau réticulé [48]. 3. Conclusion L’ensemble des résultats présentés dans cette étude montre que la RMN est une technique très performante, permettant de résoudre la quasi-totalité des questions qui se posent pour déterminer la structure chimique et la microstructure de matériaux polymères en solution et à l’état solide. Il faut cependant noter que la résolution des problèmes posés et l’interprétation des spectres passent le plus souvent par la mise en œuvre de séquences impulsionnelles spécifiques, ainsi que par une modélisation fine, afin d’interpréter tous les phénomènes chimiques ou/et morphologiques observés. Il est aussi important de souligner que cette technique a pris un essor important, ces dernières années, avec l’utilisation de spectromètres à haut champ, qui sont indispensables pour que soient réunies la sensibilité et la résolution qui sont nécessaires pour l’étude de systèmes complexes que sont les polymères. L’étude des systèmes difonctionnels est plus complexe, étant donné l’insolubilité des produits formés. Afin de bien comprendre les différents chemins réactionnels mis en jeu sur composés modèles, une première étude a été faite sur l’homopolymérisation du prépolymère cyanate seul (figure 17). Les résultats obtenus jusqu’au point de gel montrent qu’il est parfaitement possible de suivre l’évolution du mélange réactionnel par RMN13C en solution [48]. En effet, la présence de trimère et de pentamère avec formation de cycles triazine est parfaitement identifiée par l’étude de la région 155-145 ppm, où résonnent les carbones quaternaires du squelette (les plus stéréosensibles à l’environnement moléculaire). Après le point de gel (avancement de l’ordre de 50 à 60 % suivant les techniques d’investigation et la pureté des produits), l’étude ne peut être faite que par RMN13C en phase solide CP/ MAS. Les spectres obtenus sur le monomère de départ et sur deux échantillons polymérisés à 50 et 95 % sont représentés sur la figure 17. On remarque qu’il est possible de suivre parfaitement la disparition du monomère de départ (raie à 109 ppm), ainsi que l’apparition du cycle triazine vers 173,5 ppm. Dans les conditions d’enregistrement, l’intégration de ce signal par rapport à ceux des carbones du groupement isopropyle non touchés par le mécanisme réactionnel permet de connaître la quantité de cycles triazine formés. Cependant, étant donné la largeur des raies observées, on ne peut plus faire la distinction entre les trimères et les pentamères comme en solution. L’interprétation des spectres obtenus lors de l’étude de la copolymérisation du système DGEBA/cyanate-ester, pour des rapports stœchiométriques variables, est identique à celle présentée ci-dessus. On remarque qu’il est possible de dénombrer les cycles triazine résiduels et de suivre l’évolution du monomère époxyde. En effet, sous le « massif » vers 60-80 ppm, résonnent les carbones du cycle Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Analyse et Caractérisation PE 3 764 − 13 _____________________________________________________________________________________________________________________________________ 9 C C 1 2 CH2 O 4 3 CH3 8 7 5 Ar C10 O CH2 C C 6 OCH2 C C C CH2O Ar C C CH2O Ar C C CH2O Ar + n Ar OCH2 CH3 C C + 11 Ar C6 – C 8 C OCH2 C10 C4 C C + C11 Ar OCH2 C C C C CH2O Ar Ar OCH2 C C C C CH2O Ar Ar OCH2 C C C C CH2O Ar Ar OCH2 C C C C CH2O Ar Ar OCH2 C C C C CH2O Ar C7 C5 – C 9 C C OCH2 t=8h t=6h t=4h Ar OCH2 Ar OCH2 Ar OCH2 Ar OCH2 CH2OAr Ar OCH2 Ar OCH2 t=2h CH2OAr Ar OCH2 Ar OCH2 CH2OAr CH2OAr CH2OAr CH2OAr CH2OAr CH2OAr b mécanisme réactionnel t = 30 min HOCH2 HOCH2 t = 15 min 1 2 CH2OH 3 CH2OH CH2OH δ 1 = 139,1 ppm δ 2 = 130,1 ppm δ 3 = 131,9 ppm CH2OH t=0 δ (ppm) 200 a 150 100 50 c modélisation 0 spectre RMN13C en phase solide (CP/ MAS) Figure 15 – Suivi par RMN13C (CP/MAS) de la polymérisation thermique de systèmes poly(propargyliques) [41] PE 3 764 − 14 Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Analyse et Caractérisation _____________________________________________________________________________________________________________________________________ CH3 OH + R C Phénol N + C O O Cyanate CH3 CH2 CH PGE CH2 O R H2O O N R O C O R R O NH2 C R O O N R R NH Iminocarbonate O Carbamate O N N Arylcyanurate O N Dimère cyclique R PGE PGE PGE R O C NH CH CH2 CH2 O O R O O CH2 CH2 CH O O O C N CH2 CH CH2 CH2 OH Isocyanurate O O CH O N PGE O O N R OH R R N CH CH2 CH O CH2 O 2 N C O CH2 CH CH2 O R Oxazolidinone CH3 R= C CH3 Figure 16 – Mécanisme réactionnel mis en jeu à l’état fondu de systèmes époxyde/cyanate [48] Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Analyse et Caractérisation PE 3 764 − 15 _____________________________________________________________________________________________________________________________________ 2",5" 7 CH3 N 6 O C 4 3 2 5 C O 4" 1 C N 3" 6 CH3 1 7 monomère de départ (B 10) 1" 7 O N N 12' O 10' 11' 9' 8' 6 CH3 C B 10 polymérisé 4' 3' 5' 2' O 1' C N CIV N CH3 O 2 4,4',9',4" 10',3" 3,3' 1",12' avancement 50 % (B 50) 1,1' B 50 2 7 CH3 O N O N 6 C 4'' 3'' 2'' 5'' 5 3 4 O N O 1'' N 1 N N CH3 O 3 B 10 O avancement > 95 % δ (ppm) 180 160 140 120 100 80 60 Figure 17 – Spectres RMN13C (CP/MAS) de l’homopolymérisation d’un dicyanate à l’état fondu [48] PE 3 764 − 16 Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Analyse et Caractérisation 40 20 _____________________________________________________________________________________________________________________________________ CH3 C f e c h O b b a CH2 CH CH2 N O CH3 C c a b b CH2 CH CH2 O f O O CH3 CH3 e h C C e c c f a h C O CH3 CH3 NH CH2 O b CH CH2 CH3 C b b b CH2 CH CH2 CH3 CH3 N C e g g N O d O i b b b CH2 CH CH2 O f f C C N CH3 O N N N c CH3 O CH3 e CH3 e h O h CH3 OH c O C c f N f O e O O CH3 e h h c H3C b O b b b CH2 CH CH2 O h CH3 e f CH3 OH a C structures chimiques présentes dans le réseau Raies de référence R= [époxyde] [cyanate] R=2 Carbones aliphatiques Époxyde g e R = 1,5 c h d f b Triazine a R=1 R = 0,5 R = 0,25 T = 210 °C, temps 8 heures B 10 polymérisé 200 δ (ppm) 180 160 140 b 120 100 80 60 40 20 0 spectre RMN13C (CP / MAS) 13 Figure 18 – Spectres RMN C (CP/MAS) des systèmes époxyde/cyanate à différents rapports époxyde/cyanate Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Analyse et Caractérisation PE 3 764 − 17 _____________________________________________________________________________________________________________________________________ Références bibliographiques [1] [2] [3] [4] [5] [6] [7] [8] [9] [10] [11] [12] [13] [14] [15] [16] BOVEY (F.A.). – Nuclear magnetic resonance spectroscopy. 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