ECO

Numéro 53
Février 2016
Publication
«CCIA-BML»
www.ccib.org.lb
ECONEWS
The Chambers’ Newsletter
éDITO
Non assistance à pays en danger
Comment survivre dans un océan de
troubles? L’activité économique a besoin de
calme pour se maintenir ; et cette tranquillité
est désormais vacante de nos vies et de nos
sociétés. Le tissu communautaire résonne
avec les discordes régionale et mondiale, ce
qui se traduit par un égoïsme effréné, nourri par la peur, et dont le seul produit est un
blocage de la vie publique à tous les niveaux.
Avant de pacifier le terrain, et de convaincre
le monde que la vie publique se déroule au
Liban en pleine sérénité, il ne faut s’attendre
à aucune éclaircie sur le plan économique.
Le paradigme est unanimement accepté. La
réciproque a tout autant droit de cité: il suffit de restaurer la paix et la sécurité et tout
ira bien. Enfin, les Libanais sont convaincus
d’être l’objet d’un enjeu international dont il faut attendre patiemment les
développements pour agir.
J’entends encore le ministre Ghassan Salamé déclarer patiemment à Marcel Ghanem dans «Kalam el nas», et ce dernier prendre plaisir à le lui faire
répéter: «Qu’ils aillent élire un président de la République, je vous assure que
personne ne va les en empêcher». J’entends aussi le coordinateur spécial des
Nations Unies pour le Liban, Sigrid Kaag, dévoiler ses appréhensions quant
à la capacité de l’administration libanaise à gérer l’aide aux réfugiés en l’absence d’un président de la République.
Nous détruisons nos chances de nos propres mains. Et pourtant: l’initiative
économique est surtout nécessaire dans les périodes de troubles, au moment
où il faut sauvegarder le potentiel de la nation et le niveau de vie, durement
acquis par les citoyens. On dirait que la majorité de nos responsables n’en a
cure. 27% de la population vit au dessous du seuil de pauvreté, c’est-à-dire
Mohamed Choucair
avec moins de 8,75 dollars par personne et
par jour, d’après la dernière étude faite par
l’Administration centrale de la statistique.
L’année dernière, le pays a pu assurer 3 500
nouveaux postes de travail, face à un besoin
10 fois plus grand. Les autres émigrent ou
grossissent les rangs des chômeurs, quant
ils ne sont pas victimes des drames de l’émigration clandestine par manque de moyens
ou refus de visa dans les pays d’accueil.
Nous sommes tous responsables, et cette
tare collective ne nous quittera jamais!
Il est temps de prendre les choses en main.
La conjoncture n’a d’emprise que sur deux
éléments, très importants il est vrai, mais
contrôlables si on prend la peine de les affronter: les anticipations et la propension à
consommer. La consommation est devenue anarchique au niveau des produits de base, du fait des réfugiés. Si elle garde sa vitesse de croisière dans
la filière du luxe, moins sensible à la conjoncture, elle diminue de façon dramatique dans l’immense secteur des produits courants. Les gens sans travail
ont de moins en moins de revenus, et ceux qui gardent leur emploi ou leur
commerce ont désormais peur de l’avenir et cherchent à consolider leurs
économies pour des jours plus sombres encore.
C’est parce que les entrepreneurs manquent alors de confiance et refusent
d’investir que les emplois se tarissent, que les moyens disparaissent, et que
le pays sombre. C’est le moment de suppléer à la carence de la demande par
la relance des travaux publics. Avec quel argent? Justement avec celui qui sert
à financer les frais de fonctionnement et autres dépenses. Le soutien de l’économie n’est sûrement pas moins important. Mais il faut d’abord commencer
par discuter le Budget et le voter pour savoir enfin où l’on va.
index
Comment retrouver la
croissance? L’avis des experts
La CCIA-BML offre son assistance
à l’Autorité libanaise de l’énergie
P.03
EN FRANçAIS
P02. Actu du mois
P03. La CCIA-BML offre son
assistance à l’Autorité
libanaise du Pétrole
P.06
L’Espagne à l’honneur de la
P.17
troisième édition de Photomed
P07. Comment retrouver la
croissance? L’avis des experts
P08. Max Zaccar est confiant quant
à l’avenir de l’assurance au
Liban
P04. La lutte contre le blanchiment
d’argent au Liban: vers une
culture de conformité
P09. Fusions et acquisitions: le
Liban va-t-il suivre la tendance
mondiale?
P05. COP 21, qu’ont-ils évité à la
prochaine génération?
P10. La proportionnelle: parle-t-on
le même langage électoral?
P06. L’Espagne à l’honneur de la
troisième édition de Photomed
P11. Économie: sortir de l’impasse
IN ENGLISH
P12. Economic development of
Tripoli: the need for an urgent
action
P14. The World Bank at the
Chamber of Tripoli & NorthLebanon
P14. Fruit Logistica
P15. Lebanese delegation to
Indonesia to promote
development and economic
cooperation
P15. Training Southern Women’s
Agro-food Cooperatives
P.12
Economic development of Tripoli:
the need for an urgent action
P16. Lebanon Should be Wary
of Importing Petroleum
Revenue Management
Strategies
P17. The Lebanese Training
Center
P18. OPTIMED: Rationalizing
Mediterranean Sea Ways
P19. Trade between Lebanon
and African Countries
P19. Lebanon in figures
P20. Exhibitions, Conferences
& Business Opportunities
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Numéro 53 | PAGE 2
ECONEWS En Français
ACTU DU MOIS
L’ambassadeur du Liban à Oman, hôte de Mohamed Choucair
Houssam Diab, ambassadeur du Liban au Sultanat
d’Oman, a été reçu par Mohamed Choucair, président de
la Fédération des chambres de commerce du Liban. C’est
dans les locaux de la Chambre de Sanayeh-Beyrouth,
que le diplomate a été accueilli le 8 janvier dernier, en
présence d’un parterre de personnalités politiques et
économiques des deux pays. Les participants se sont mis
d’accord sur un renforcement des relations économiques entre le Liban et Oman.
Également au menu des discussions, la préparation de la visite, du 8 au 12 février
derniers, d’une délégation économique omanaise au Liban, comme il avait été
convenu lors de la visite récente à Mascate de la délégation libanaise. À noter que la
délégation d’hommes d’affaires qui sera au Liban prochainement sera présidée par
Saïd Ben Salah, président de la Chambre de commerce et d’industrie du Sultanat
d’Oman. Face à son hôte, Mohamed Choucair a souhaité renforcer la coopération
entre les secteurs privés libanais et omanais, et ouvrir de nouvelles perspectives aux
hommes d’affaires des deux pays. Il a enfin exprimé sa reconnaissance pour le rôle
joué par le diplomate Houssam Diab afin de soutenir l’économie libanaise.
Ibercaja obtient un prêt de 150 000 euros de la BEI pour aider les PME
en Espagne
La banque européenne d’investissement (BEI) a octroyé,
le 15 janvier 2016 à Zaragoza, un prêt de 150 millions
d’euros à Ibercaja pour l’aider à accorder des prêts aux
entreprises espagnoles dans l’industrie et les services.
Il s’agit du second, et dernier, versement d’un accord
de prêt portant sur 200 millions d’euros. Le premier
versement, de 50 millions d’euros, datait de mai 2015.
Ibercaja abonde la même somme que la BEI et dispose donc d’un fonds de 400
millions d’euros pour aider les entreprises espagnoles.
Pour être éligibles à cette enveloppe, les projets d’investissements doivent être
apportés par des sociétés de moins de 3 000 salariés pour des prêts maximums de
25 millions d’euros dans le cas d’une petite entreprise et de 50 millions pour une
entreprise moyenne.
La Berd va financer le développement de l’énergie géothermique en
Turquie
La Banque européenne pour la reconstruction et le
développement (Berd) et le Fonds pour les technologies
propres (FTP), administré par la Banque mondiale,
lancent une initiative Pluto pour soutenir la croissance de
l’énergie géothermique en Turquie. Présenté le 14 janvier
dernier à Istanbul lors du 35e Forum de l’efficience
énergétique, Pluto va bénéficier de 125 millions de
dollars (100 millions apportés par la Berd et 25 millions
par le FTP). Le programme se déroule en deux phases: les fonds du FTP permettent
d’abord d’appuyer les investissements des forages exploratoires. En cas de succès,
la Berd prend financièrement le relais pour soutenir les dernières étapes du forage
et la construction d’une centrale. La seconde phase vise à la construction d’une
centrale géothermique.
ECONEWS
The Chambers Newsletter
L’Algérie va réduire de 50% l’importation de véhicules neufs en 2016
Face à la perte de 50% de ses revenus en 2015 à
cause de la chute brutale du prix du baril de pétrole
brut, l’Algérie va poursuivre en 2016 sa politique de
contrôle des importations. Déjà, un durcissement
du cahier des charges des concessionnaires en mars
2015 avait porté ses fruits, en exigeant notamment la
présence de plusieurs équipements de sécurité sur les
véhicules importés. Avec la mise en place de licences
d’importation en 2016 pour les concessionnaires, l’arrivée en Algérie de véhicules
neufs devrait baisser de 50% selon le ministère algérien de l’Industrie.
General Electric veut supprimer 6 500 emplois en Europe
Malgré ses promesses à l’État français, lors du rachat
du pôle énergie du Français Alstom finalisé en novembre
2015, de créer 1 000 postes, l’Américain General
Electric (GE) va supprimer 6 500 emplois sur 35 000
en Europe dont 756 en France (sur 9 000 salariés).
Le chiffre de 10 000 suppressions dans le monde est
évoqué. Ces licenciements, sur la base du volontariat,
s’effectueront dans l’ancienne filiale d’Alstom d’ici à la fin 2017 et principalement
en France, au siège de Levallois-Perret, près de Paris, et dans les activités réseaux
électriques. GE confirme cependant bien vouloir créer 1 000 emplois nets sur trois
ans dans l’Hexagone. Ce plan de restructuration a été dénoncé, mercredi 13 janvier
2016, par les syndicats CGT et CFE-CGC du pôle énergie d’Alstom, qui le qualifient de
«plan de licenciements boursiers».
Baisse historique du nombre de chômeurs en Espagne
Le ministère espagnol de l’Emploi annonce une baisse
du chômage en 2015. Entre fin décembre 2014 et fin
décembre 2015, il a recensé 354 203 chômeurs en
moins pour un total de 4,04 millions. Certes, la crise
terminée laisse encore des traces avec un actif sur cinq
sans emploi. Selon l’Institut national de la statistique
(INE), le taux de chômage s’élevait à 21,18% au troisième
trimestre 2015, le plus élevé en Europe, après la Grèce, selon Eurostat. À noter que le
taux de chômage est passé sous la barre des 11% en Europe (10,9%) en juillet 2015.
L’Espagne affichait alors un chiffre de 22,2%. Mais la tendance s’améliore puisque
l’Espagne enregistre le plus forte baisse annuelle depuis 1996.
«Les 100 mots de l’entreprise» de david Simonnet
Du premier désir d’entreprendre jusqu’aux moyens d’éviter la liquidation en passant
par les rouages de la compétitivité, David Simonnet analyse
l’entreprise et ceux qui la font. En 100 mots, il dresse un état des
lieux du monde de l’entreprise et scrute ses évolutions à l’heure
de la mondialisation.
Sont abordées, entre autres, les mutations que supposent la
porosité des frontières, le défi numérique ou encore les relations
renouvelées entre l’entreprise et ses «parties prenantes». Que ce
soit sous l’angle technique, social, psychologique, juridique ou
encore culturel, ce livre, publié dans la fameuse collection «Quesais-je?» des éditions PUF, est l’occasion de revenir d’une façon
claire et rigoureuse sur des notions qui rythment désormais le
quotidien des entrepreneurs, des salariés et plus largement de
tous les citoyens. Président-directeur général d’un groupe industriel, David Simonnet
exerce des mandats en faveur du développement des entreprises. Diplômé de
l’ESSEC (1993), titulaire d’un DEA de Droit et d’un DEA d’Économie, il est également
enseignant en master 2 à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne après avoir enseigné
en classes préparatoires économiques et commerciales.
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Diffusion: 22,000 destinataires: chambres de commerce des pays méditerranéens, ambassades du Liban, ministères, parlementaires, ambassades
étrangères, sociétés commerciales, industrielles, de services, syndicats, organisations et commissions économiques, banques.
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Call: 1314.ext.14 | +961.1.353390.ext.14 | +961.1.353190.ext.111/ 266
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Numéro 53 | PAGE 3
La CCIA-BML offre son assistance à l’Autorité libanaise du Pétrole
La Chambre de commerce de Beyrouth et du Mont-Liban
vient de signer un accord de coopération avec l’Autorité
de l’énergie libanaise. Objectif: harmoniser les besoins du
privé avec les normes en vigueur mais aussi soutenir les
investissements au sein de ce secteur.
Mohamed Choucair, président de la
Chambre de commerce de Beyrouth et
Wissam Zahabi, président de l’Autorité
libanaise du Pétrole (LPA), ont signé le
8 janvier dernier à la CCIA un accord
de coopération en présence d’Arthur
Nazarian, ministre de l’Énergie et de
l’Eau, d’Adnane Kassar, président des
organismes économiques et d’un parterre de personnalités diplomatiques,
ministérielles, syndicales et du sec- Signature d’accord de coopération entre
teur privé.
la CCIAB et l’Autorité de l’Energie.
QuE PréCONISE CET ACCOrd?
Tout d’abord, les deux parties sont tombées d’accord pour organiser des séminaires, des conférences, des ateliers et des formations visant à renforcer les
connaissances et le know-how du secteur pétrolier et gazier local. Autre objectif:
développer les capacités et les compétences des secteurs industriels et commerciaux pour les rendre aptes à suivre au mieux les enjeux du secteur pétrolier.
L’accord prévoit aussi de fournir au secteur privé un accès à l’information sur le
secteur pétrolier et de mieux coordonner les besoins du secteur privé avec les
exigences et réglementations gouvernementales et législatives. Un soutien aux
investissements est enfin envisagé, y compris dans le développement durable
des différentes régions du Liban.
«LE PéTrOLE ET LE GAz, uN TréSOr NATIONAL QuI APPArTIENT
Aux CITOyENS»
En ouverture, Mohamed Choucair a souhaité que cette nouvelle année voit une
relance de la productivité, de l’emploi et de la croissance. Il s’est dit plus prêt
que jamais à aller de l’avant en faisant avancer les revendications du secteur privé
vers l’excellence, et ce en dépit de tout le flou ambiant du processus politique.
Concernant le timing de la signature de l’accord, il a expliqué: «Ce moment n’est
pas une coïncidence, nous avons sciemment voulu qu’il ait lieu début 2016, afin
d’entrer dans cette nouvelle année par la grande porte avec un enjeu national,
celui du pétrole et du gaz. Nous profitons de cette occasion pour transmettre
aux politiciens un message fort». Dans son allocution, le président de la CCIA
est revenu sur les années d’inaction qui ont suivi la découverte de gisements
pétroliers et de gaz, en raison de divers blocages politiques. Il a aussi déploré que
«d’autres pays de la région aient eu le temps de faire de grandes avancées sur
le chemin de l’extraction du gaz et du pétrole et qu’ils en soient déjà à la phase
marketing». «Nous sommes les rois des occasions manquées», a lancé Mohamed
Choucair, martelant que «la question des gisements pétroliers et gaziers devrait
être l’une des premières priorités car c’est un trésor national qui appartient à tous
les citoyens». Le président de la CCIA a ensuite tenu à saluer le travail de la LPA
et souhaité que cet accord débouche non seulement sur une meilleure gestion
du secteur et de sa défense mais aussi permettre de mettre en valeur l’efficacité
d’un partenariat public-privé. Dans une phrase plus personnelle, il s’est ensuite
adressé au public: «Au fond de mon cœur, je suis frustré pour ma nation, patrie du
rayonnement, de la culture, de la beauté et de la vie, oui je suis très frustré pour
mon pays qui souffre sans relâche et pour mon peuple qui ne cesse de souffrir,
de s’appauvrir de famine et qui émigre». «Les citoyens veulent un État, une vie
décente, oui les gens veulent profiter de la richesse de leur pays notamment du
pétrole et du gaz ; et c’est leur droit et non une faveur qu’on leur fait!» a-t-il conclu.
«Je ferai de mon mieux pour débloquer
la situation concernant les décrets sur
l’attribution des blocs et l’adoption de
la loi sur le cadre fiscal des activités
pétrolières», a assuré Wissam Zahabi.
À noter que le processus d’appel
d’offres pour l’attribution des blocs
d’exploration est suspendu depuis
fin 2013, dans l’attente précisant les
modalités du contrat d’exploitation liant
Mohamed Choucair lors de son allocution.
l’État aux concessionnaires. Wissam
Zahabi a souhaité aussi contribuer à la «restructuration de la LPA pour la mettre
au niveau des pays développés». «La nécessité d’impliquer tous les segments de la
société, en particulier dans les premiers stades de la prospection, de l’exploration
et plus tard dans les deux phases de développement et de production pétrolière
et gazière en vue d’obtenir des résultats optimaux et un avantage maximal pour
l’économie nationale, est aussi une de nos ambitions» a-t-il poursuivi.
Concernant le travail entrepris par la LPA, il a notamment cité «la réhabilitation
de 46 entreprises mondiales du titulaire du droit exploitant et du propriétaire du
droit». Il a aussi déploré «le report de la date limite pour recevoir les demandes
d’appel d’offres à plusieurs reprises, qui a contribué à affaiblir la crédibilité de
l’État libanais auprès des entreprises internationales». Il s’est néanmoins voulu
rassurant en précisant «que la Commission a récemment présenté un plan d’action en cinq étapes pour compléter le cycle d’octrois de licences, en tenant compte
des événements et des développements en cascade survenus dans les pays voisins
dans le domaine de l’exploration pétrolière, notamment la coopération régionale
entre ces pays et la possibilité de construire une infrastructure commune pour
approvisionner l’Europe en gaz naturel, déplorant que le Liban à l’heure actuelle
soit absent de cette équation. Enfin, Wissam Zahabi a dressé les priorités: «L’impératif pour nous tous est de contribuer à la fois à l’emplacement et à la capacité
d’influencer, de faire progresser et de
relancer la première session d’appel
d’offres pour l’exploration et le forage,
de maintenir un intérêt minimum des
compagnies pétrolières internationales
qui ont déjà été réhabilitées et de les attirer à participer au lancement du processus d’exploration - qui peut prendre
jusqu’à six ans - pour au moins être
capable de commencer la production». Poignée de main entre Mohamed Choucair et
Wissam Zahabi
L’Autorité du Pétrole en bref
L’Autorité libanaise du Pétrole, prévue par la loi 132/2010, est l’organisme public chargé de l’administration du secteur pétrolier au Liban. Il lui appartient de
superviser l’exploitation des hydrocarbures dans la zone économique exclusive
libanaise. La composition, les fonctions et le règlement interne de l’Autorité
sont déterminés par le décret n07968.
L’Autorité est soumise à la tutelle du ministre de l’Énergie et de l’Eau mais
jouit d’une autonomie financière et administrative. Elle joue un rôle-clé dans le
secteur pétrolier, où le processus de prise de décision se fait à trois niveaux:
elle est tenue de donner son avis sur toutes les décisions opérationnelles et
formule des recommandations au ministre de l’Énergie. Celui-ci s’appuie dans
la plupart de ses décisions sur l’avis consultatif de l’Autorité. Les décisions
qui engagent l’État sont prises en Conseil des ministres, sur proposition du
ministre de l’Énergie qui aura recueilli auparavant l’avis de l’Autorité.
«LA NéCESSITé d’uN PArTENArIAT PuBLIC-PrIvé COMME uNE
vALEur AjOuTée à NOTrE éCONOMIE ET à NOTrE SOCIéTé»
Elle évalue les compétences et les capacités des compagnies souhaitant obtenir une licence et soumet leur dossier au ministre ; elle rédige les conditions
de participations aux appels d’offres, le contrat-type d’exploration et de production entre l’État et les compagnies pétrolières, et autres accords connexes ;
elle assiste le ministre dans les négociations des contrats d’exploration et de
production, et lui présente un rapport détaillé pour permettre au Conseil des
ministres de prendre une décision finale ; elle gère, surveille et supervise les
activités pétrolières et la bonne application des licences et des accords.
«Je me réjouis à l’idée des résultats positifs souhaités par notre coopération avec
la Chambre, afin d’échanger des informations et travailler au renforcement des
capacités locales capables de lancer le secteur pétrolier et gazier, ce qui créerait
aussi un avenir économique prometteur et ouvrirait les portes vers de nouveaux
emplois», a de son côté déclaré Wissam Zahabi, président de l’Autorité libanaise
du Pétrole et directeur du Département économique et financier de la LPA. Depuis 2012, année au cours de laquelle le nouveau conseil d’administration de la
LPA a vu le jour avec la nomination de ses six membres, «nous avons envisagé la
nécessité d’un partenariat public-privé comme une valeur ajoutée à notre économie et à notre société», a-t-il rappelé.
L’Autorité est composée de six membres, nommés pour six ans, renouvelables
une fois. L’Autorité pétrolière actuelle est présidée depuis décembre 2015 par
Wissam Zahabi, directeur du Département économique et financier qui succède
à Gaby Daaboul. Conformément au décret 7968, il exercera cette présidence
rotative pendant un an. Quand aux cinq autres membres du Conseil, il s’agit
de: Nasser Hoteit, directeur du Département technique et ingénierie; Walid
Nasr, directeur du Département de la planification stratégique ; Assem Abou
Ibrahim, directeur du Département qualité, santé, sécurité et environnement ;
Wissam Chbat, directeur du Département de géologie et de géophysique et
Gaby Daaboul, directeur du Département légal.
Numéro 53 | PAGE 4
ECONEWS En Français
La lutte contre le blanchiment d’argent au Liban: vers une culture de conformité
Sélim Mekdessi 1 - Racha Hajj Chehadé2
Dans quelle mesure la culture de conformité aux régulations de
lutte contre le blanchiment d’argent est-elle effectivement mise
en place dans les banques libanaises? C’est à cette question que
nous avons tenté de répondre dans une étude de cent pages sur
le blanchiment d’argent, ses conséquences et ses enjeux. Dans
les colonnes d’Econews, nous partageons nos recommandations
et les conclusions que nous avons pu dresser.
La convention des Nations Unies
à Vienne et la convention Palerme
des Nations Unies définissent le
blanchiment d’argent comme «la
dissimulation ou le déguisement de
la nature véritable, de l’origine, de
l’emplacement, de la disposition, du
mouvement ou de la propriété de biens
ou de droits relatifs dont l’auteur sait
qu’ils sont le produit du crime».
Depuis 1996, les banques libanaises se
sont engagées à lutter contre ce fléau
et ont signé en 1997, «la convention
de diligence pour la lutte contre le
blanchiment des capitaux3». Cette
convention n’avait cependant pas force
de loi et ne prévoyait aucune sanction
pénale. De plus, elle se limitait à la
lutte contre le blanchiment de capitaux
générés par le trafic de drogue. En mars
1998, le Parlement libanais a fait un pas
supplémentaire en approuvant la loi
sur les narcotiques et les psychotropes
découlant de la convention de Vienne.
Or cette loi se limitait également aux
opérations liées au trafic de drogue.
Récemment, pour faire face à la
menace de la réinscription du Liban
sur les listes noires du GAFI (Groupe
d’Action Financière sur le Blanchiment
de Capitaux), la Chambre a promulgué
diverses lois, notamment la loi no.
44 de novembre 2015 qui a prolongé
la notion des offenses desquelles
résultent les fonds illicites sujets
de blanchiment d’argent comptant
de sept à 21 (les crimes contre
l’environnement, l’extorsion, l’évasion
fiscale selon les lois libanaises,
l’homicide, l’exploitation sexuelle y
compris l’exploitation sexuelle des
enfants, la contrefaçon et la fraude
dans le trafic des marchandises,
la contrebande, etc.). Aussi, la loi
no.53 qui permet au gouvernement
libanais de rejoindre la convention
internationale pour la répression du
financement du terrorisme de New
York 1999, et plusieurs autres lois.
Les autorités libanaises considèrent
que la plus grande partie des fonds
illicites résultent d’actes criminels
commis en dehors du Liban. Quant aux
statistiques publiées par SIC dans ses
rapports annuels, elles indiquent que
les cas liés aux drogues ne représentent
qu’un faible pourcentage ainsi que les
affaires liées à la contrefaçon et au
détournement de fonds, la plus grande
partie étant produite à l’étranger, où
les autorités ont soumis une demande
d’assistance. Dès lors, la plupart
des affaires traitées par SIC montrent
l’existence de la violation de blanchiment
à l’étranger, pas au Liban. D’autre
part, les cas reportés localement sont
de 72,6% contre 27,4%* reportés de
l’extérieur du Liban.
faire partie du système financier
international, ils doivent mettre
en place tous les moyens pour
combattre le blanchiment d’argent et
les financements terroristes. Le Liban
n’y échappe pas.
D’autre part, quand il s’agit de de
définir les défis de la propagation
de la culture de lutte contre le
blanchiment d’argent aux banques
au Liban, nous avons trouvé que les
principaux facteurs sont la conformité
contre la profitabilité, l’évolution à
tendance croissante des banques
au Liban, l’évolution continuelle des
techniques du blanchiment d’argent
et le comportement des employés.
éTudE dE TErrAIN AuPrèS dES
CAdrES dES BANQuES LIBANAISES NOS rECOMMANdATIONS SONT
dONC LES SuIvANTES:
Afin
de
pouvoir
proposer
des
recommandations pour améliorer la un nouveau KPI4
propagation de la culture de conformité
aux régulations de lutte contre le
blanchiment d’argent dans les banques
libanaises, nous avons utilisé une
méthodologie de recherche qualitative
qui repose sur une stratégie de recherche
souple et interactive basée sur une revue
des lois et de la littérature publiée en
relation avec ce thème, mais aussi sur
des entretiens. Ce choix est motivé par le
constat que les comportements humains
sont d’autant plus difficiles à observer
qu’ils sont soumis à des conditions de
confidentialité et de non-divulgation
propres aux banques. Les sujets
d’entretiens sont des cadres supérieurs
des banques libanaises, possédant
des expériences professionnelles qui
contribuent à améliorer la connaissance
sur des aspects de la lutte contre le
blanchiment d’argent, sa culture et ses
mesures, et qui forment un échantillon
représentatif des cadres des banques
libanaises. La technique s’est basée
sur des entretiens approfondis et non
structurés d’une durée de 65 minutes en
moyenne pour chacun. Elle nous a permis
d’obtenir des descriptions détaillées
des
expériences
professionnelles
individuelles et collectives au sein de
l’établissement. Les questions posées
étaient en général des questions
ouvertes parce que le sujet est versatile
et porte sur différents aspects.
rECOMMANdATIONS
Cette étude nous a montré que les
principales méthodes de propagation
de la culture de LBC sont l’engagement
du top management, la diligence
raisonnable, la structure indépendante
du département de conformité, les
politiques et procédures de LBC et la
formation du personnel des banques sur
cette question.
De plus, le secteur bancaire libanais
ne peut pas se permettre de ternir sa
réputation ni de semer un quelconque
doute sur sa bonne foi, d›autant plus
que, depuis quelques années, les
États n’ont plus le choix: s’ils veulent
Afin
d’augmenter
l’indulgence
des employés, de nouveaux KPI
pourraient être pris en compte lors de
leur évaluation annuelle qui prendra
en compte le rapport de l’agence
concernant la conformité pour éviter
toute déviation au blanchiment
d’argent.
Whistle Blower
En outre, pour promouvoir la
LBC parmi les employés, il est
recommandé d’adapter le concept
«Whistle Blower» ou dénonciateurs.
Les
employés
devraient
être
encouragés à déclarer toute activité
suspecte occurrente.
Coopération avec les propriétaires
des entreprises
À la lumière des exigences croissantes
de conformité et de lutte contre le
blanchiment d’argent et la surveillance
accrue des clients des banques, nous
encourageons des rencontres entre
le directeur d’agence, le responsable
de la conformité et le propriétaire de
l’entreprise (client) afin de discuter
des différents risques, de justifier les
exigences supplémentaires relatives à
la gestion de compte et d’avoir une
image plus claire des activités des
clients.
Sensibiliser le client
Il s’agit de communiquer aux clients
leurs droits et devoirs, ainsi que les
nouvelles règles, car le rôle de la
conformité ne consiste pas seulement
à protéger la banque mais aussi le
client afin qu’il soit au courant de la
santé de l’emploi bancaire.
Extension du rôle de la conformité
Le rôle de la conformité devrait
être en extension passant de LBC/
LFT5 à la conformité réglementaire,
sanctions, puis à l’évasion fiscale,
aux marchés de capitaux, à la
Professeur, Université libanaise, Faculté des Sciences économiques et de gestion des entreprises; [email protected]
Doctorante à l’Université libanaise, et Senior Compliance Officer à Bank Audi S.A.L; [email protected]
3
LBC: Lutte contre le Blanchiment de Capitaux
4
Indicateur de performance
5
Lutte contre le Financement du Terrorisme
*Rapport de SIC 2014, http://www.sic.gov.lb/downloads/SIC_Annual_Report_2014_En.pdf, consulté le 27 novembre 2015
1
2
protection des consommateurs et à
la corruption, encadrant deux axes:
progrès dynamique et application plus
stricte des règles.
Minimiser l’écart entre profitabilité
et conformité
Il
s’agit
d’une
communication
quotidienne des mises à jour,
d’échanges d’informations pour unifier
la vision de la direction de la banque et
des agences vers le client.
Infrastructure des produits et des
services
Comme il y a des risques de
blanchiment et de conformité dans
certains produits, des réunions
périodiques seront nécessaires entre les
différents départements de la banque
avec le département de conformité
pour discuter des exigences, des
spécifications et préoccupations liées
à chaque produit.
Projet de la BdL
Une préparation par la Banque centrale
d’un programme d’encadrement et
d’éducation sera nécessaire pour
diffuser la LBC et la conformité parmi
les directions et les cadres supérieurs
des différentes banques.
Pour conclure, nous affirmons que
depuis l’avènement de la loi antiblanchiment, le Liban a mis en place
un système homogène de lutte contre
le blanchiment et nous remarquons
qu’il existe un véritable canal entre les
objectifs de la LBC et les nécessités du
secteur bancaire qui seront traduites par
la gestion du secret bancaire au Liban.
Les nouvelles régulations délivrées par
le Parlement libanais étendent le rôle de
conformité au delà du secteur financier
et bancaire à des secteurs plus vastes
afin de propager la notion de LBC. La
lutte contre le blanchiment impose
une transparence plus importante des
activités financières, en exigeant du
secteur bancaire libanais une tendance
croissante de bonne gouvernance
d’entreprise,
et
une
application
d’un concept d’éthique dans son
fonctionnement.
D’autre part, la tendance de la
conformité est de subir une mutation
de son identité actuelle locale
comme gendarme vers une identité
de partenaire du business; c’est une
responsabilité partagée entre ce qui
est obligatoire par la loi et ce qui est
éthique. Au Liban, la culture de lutte
contre le blanchiment des capitaux est
déjà ancrée dans une réelle volonté de
combattre ce phénomène, mais il faut
travailler pour que cette volonté soit
contagieuse. Enfin, cette mobilisation
n’est pas seulement du ressort des
politiques et du secteur public, mais
aussi des acteurs du secteur privé,
en particulier le secteur bancaire qui
aura peut-être à revoir la gestion du
secret bancaire.
ECONEWS En Français
Numéro 53 | PAGE 5
COP 21: qu’ont-ils évité à la prochaine génération?
Un accord historique dans l’histoire de la gouvernance
mon- diale en matière d’environnement a été adopté par
consensus, par 195 pays, lors de la 21e conférence sur
le climat de l’ONU qui s’est tenue à Paris. Ce traité a notamment pour but de limiter le réchauffement climatique
à moins de 2°C. Un tournant vers un monde meilleur et
plus sûr pour nos enfants?
«Je déclare l’accord de Paris pour le
climat adopté». C’est par ces mots
que Laurent Fabius, ministre français
des Affaires étrangères et président
de la 21e conférence sur le climat de
l’ONU (COP21), a annoncé ému le 12
décembre dernier en direct du Bourget à Paris. 195 pays avaient validé les
efforts à venir de tous pour limiter les
dérèglements climatiques, en espérant
endiguer leurs effets. Une France qui,
rappelons-le, a planché des mois durant pour convaincre les pays invités à
participer à ce rendez-vous d’une part,
et à adopter l’accord final qui ambitionne de résoudre la crise climatique
mondiale d’autre part. Une avancée
sans précédent dans la lutte contre le
réchauffement de la planète, à l’origine
de dérèglements et de menaces croissantes pour l’homme et la nature. Rappelons que le coup d’envoi de la COP21
avait été donné le 30 novembre dernier en présence de 150 chefs d’États
et de gouvernements venus exprimer
l’urgence d’agir face à un phénomène
qui touche en premier lieu les pays
les plus pauvres, disposant de moins
de moyens pour y faire face. Après 12
jours de négociations ardues, c’est un
accord de 32 pages scellant le destin
climatique du monde qui a vu le jour,
un document traduit en français composé d’un préambule et de 29 articles.
OPTIMISME MESuré
Suite à l’adoption de ce que l’on appelle désormais «l’Accord de Paris»,
l’optimisme était au rendez-vous dans
de nombreuses déclarations officielles.
Parmi ces réactions, on retiendra celle
de François Hollande qui a estimé que
«le monde avait écrit une nouvelle page
de son histoire». «L’Accord de Paris
est un triomphe monumental pour
les gens et notre planète, a déclaré
pour sa part, le secrétaire général de
l’ONU, Ban Ki-Moon. Il ouvre la voie
à des progrès pour éliminer la pauvreté, renforcer la paix et assurer une
vie de dignité et d’opportunités pour
tous». Et Barack Obama de déclarer:
«Le problème n’est pas résolu» mais
«l’Accord de Paris (...) établit le cadre
durable dont le monde a besoin pour
résoudre la crise climatique». Le président américain a notamment qualifié
cet accord de «solide» signifiant «un
monde plus sûr pour nos enfants». À
son tour, la chancelière allemande, Angela Merkel, a vu dans cet accord «un
signe d’espoir», même si, a-t-elle reconnu, «il reste beaucoup de travail
à accomplir». S’exprimant au nom de
plusieurs ONG, Greenpeace a estimé
que l’accord marquait un «tournant» et
reléguait les énergies fossiles «du mauvais côté de l’Histoire». Encore faut-il
que chaque pays signataire puisse se
doter des moyens de se passer de ces
énergies historiques a tempéré toutefois l’organisation.
Le ministre Laurent Fabius, président de la COP21.
Alors que la communauté internationale s’était accordée à fixer le seuil
du réchauffement planétaire à 2°C, ce
nouveau texte fait mention d’un objectif plus ambitieux. Rappelons que ce
chiffre était une revendication notamment portée par les petits États insulaires, premières victimes potentielles
face à la montée du niveau des mers.
2- Aide de 100 milliards de dollars
aux pays en développement
QuE CONTIENT LE PrEMIEr
ACCOrd MONdIAL dE LA
COP21?
Le pacte scellé au Bourget devrait entrer en vigueur en 2020, un horizon
estimé par les spécialistes «court en
matière de politiques macro-économiques». Pour mieux comprendre ses
enjeux, découvrons ce que ce texte
historique contient, en trois points
principaux:
1- Un seuil de + 2°C... si possible de
+1,5°C
En premier lieu, cet accord devrait
permettre de réorienter l’économie
mondiale vers un modèle à bas carbone. Ce qui signifie qu’il faudra «renoncer progressivement, mais vite, au
pétrole, au gaz et au charbon». Cela
sous-entend qu’il faudrait parvenir à
limiter le réchauffement climatique
sous la barre des +2° C.
Il prévoit aussi des financements
pour les pays en développement. En
effet, les pays développés s’engagent
à verser 100 milliards de dollars (91
milliards d’euros environ) aux pays
en développement afin de les aider à
faire face aux conséquences du dérèglement climatique. Cette somme est
un «plancher», qui appelle donc à être
relevé, «au plus tard en 2025».
Mais si tous les pays ont des efforts à
fournir pour juguler le réchauffement
climatique, ceux-ci ne seront pas les
mêmes partout. Il s’agit là d’une exigence de longue date des pays du Sud.
L’objectif de parvenir en 2015 à un
accord universel et contraignant avait
été fixé en 2011 à Durban (Afrique du
Sud). C’est un point auquel les pays
en développement, comme l’Inde, tenaient particulièrement à défendre. Les
pays du Nord doivent «assumer plus de
responsabilités» car les pays en voie de
développement doivent être «autorisés
à se développer», un point qu’avait fait
valoir le Premier ministre indien Narendra Modi lors des négociations.
3- Un objectif à long terme
L’accord prévoit «dans la seconde moitié du siècle» de parvenir à «zéro émission nette» via «un équilibre» entre les
émissions d’origine anthropique et
leur absorption par des puits de carbone (naturels, avec les forêts ou via
enfouissement du CO2, que le texte ne
nomme pas précisément). Sur la base
de «l’équité», les pays devront revoir
leur copie tous les cinq ans afin de se
fixer de nouveaux objectifs en matière
de réduction d’émissions de gaz à effet de serre. À noter cependant que
tout pays pourra choisir de se retirer
de l’Accord de Paris «à tout moment
après un délai de trois ans à partir de
l’entrée en vigueur de l’accord», autrement dit à partir de 2023.
Au lendemain de l’adoption de ce texte
historique, des voix se sont pourtant
élevées pour déplorer que «le courage
politique soit encore le grand absent
de cette conférence puisque les résultats reposent une nouvelle fois sur
le bon vouloir des gouvernants».Prochain rendez-vous: l’année prochaine
pour la COP22 à Marrakech.
Officiels lors de la conférence sur le climat.
Qu’EST-CE QuE LA COP21?
La COP21, est la 21e «Conference
of the Parties» ou Conférence des
Parties. Elle est l’organe majeur de
la Convention-cadre des Nations
Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), adoptée en 1992
à l’issue du Sommet de la Terre à
Rio de Janeiro, au Brésil. Cette
Convention-cadre a été mise en
place afin de comprendre et trouver
des solutions au problème du changement climatique. Dans ce cadre,
presque tous les pays du monde
se réunissent chaque année depuis
1995 pour lutter ensemble contre le
réchauffement climatique.
Au Bourget, Ban Ki-Moon, Laurent Fabius et François Hollande saluent «l’Accord de Paris».
ECONEWS En Français
Numéro 53 | PAGE 6
L’Espagne à l’honneur de la troisième édition de Photomed
Les férus de photographie et les amateurs d’art se font
plaisir depuis le 20 janvier dernier en découvrant la
nouvelle édition de Photomed Liban. Une bouffée de
beauté et d’oxygène à déguster jusqu’au 10 février.
Photo de Angelo Antonio
Clic clac et place à la photographie.
Depuis le 20 janvier et jusqu’au 10
février, les citoyens du pays du Cèdre
peuvent sillonner les allées du siège
central de la Byblos Bank, du Beirut
Exhibition Center, de l’Institut français
du Liban, du luxueux hôtel Le Gray et
du non moins tendance Station, pour y
découvrir la troisième édition de Photomed Liban. Ce rendez-vous, devenu
incontournable depuis trois ans déjà, a
désormais une place ensoleillée dans
le paysage photographique beyrouthin.
C’est en partenariat avec la Byblos
Bank et co-organisé par l’Office du
Tourisme du Liban à Paris,que cet événement a pu voir le jour cette année
encore. Sans oublier le soutien de partenaires institutionnels: ministères du
Tourisme, de la Culture, Municipalité de
Beyrouth, Union européenne, Institut
français, ambassade d’Italie, Institut
culturel italien, ambassade d’Espagne,
Institut Cervantes, etc. Côté sponsors,
on comptes notamment le Gray Beirut,
Solidere, LIA Insurance, Canon, la MEA
ou encore Turkish Airlines.
C’est dans cet esprit que les galeries
de la capitale sont elles aussi mises à
l’honneur, elles qui depuis longtemps
déjà entreprennent un travail colossal
et de longue haleine pour sensibiliser
et promouvoir la photographie auprès
du public libanais. C’est pourquoi Photomed 2016 a voulu mettre en lumière
leur travail en les invitant à présenter
les photographes libanais qu’elles
défendent. Il s’agit des galeries Tanit avec Gilbert Hage et Lamia Maria Abillama -, Janine Rubeiz - avec Lara Tabet
et Myriam Boulos -, Art Factum - avec
Caroline Tabet et Tanya Traboulsi, Agial
avec Waddah Faris et Hady Sy, Alice
Mogabgab - avec Tony Hage.
Ce sont des photographes libanais
et internationaux que vous pourrez
découvrir dans les différents lieux d’expositions au cours de cette édition
2016 qui met l’Espagne et ses talents
à l’honneur.
Également au programme, des lectures
de portfolios étaient ouverts aux amateurs de photographie, les 22 et 23
janvier derniers au siège central de la
Byblos Bank où pendant deux heures
un jury d’expert a évalué leurs clichés.
Les candidats ont bénéficié de conseils
précieux de pros du secteur quant à
l’avenir de leur passion pour la photo.
Un jury d’experts formé de Philippe
Heullant, président de Photomed, de
Philippe Sérénon, directeur de l’agence
de photo VU et co-fondateur de Photomed, de Guillaume de Sardes, directeur
artistique de Photomed et de Teixido
Parmi les autres photographes libanais
qui présentent leurs œuvres aux thématiques différentes, figurent Karim
Sakr, gagnant du 1er Prix de Photomed
2015, Randa Mirza et Elsie Haddad.
Très tendance dans le monde de l’art,
la vidéo est aussi privilégiée avec
l’exposition «Expressions méditerranéennes. De la poésie à l’engagement» qui présente le travail d’artistes
méditerranéens dont Ange Leccia, Béatrice Pediconi, Louidgi Beltrame, et Danielle Arbid.
Mais Photomed Liban n’existerait pas
sans la volonté, le travail acharné et la
passion de son comité organisateur:
Philippe Heullant, son président, Serge
Akl, son vice-président, Tony Hage, son
trésorier et la direction artistique de
Guillaume de Sardes.
L’ESPAGNE à L’hONNEur
AMATEurS dE PhOTOGrAPhIES
Photo de Randa Mirza.
Braulio, galeriste. Le gagnant bénéficiera de la publication d’un livre de photos
et d’une exposition à l’hôtel Le Gray.
Un autre concours dédié aux photographes libanais résidants au Liban,
en collaboration avec l’Institut français,
contribue lui aussi à faire découvrir les
nouveaux talents de la scène photographique libanaise. À noter que le lauréat
aura l’opportunité d’exposer son travail
dans le cadre du prochain festival Photomed en France. Le 2e prix sera exposé
au deuxième semestre de 2016 à la Galerie de l’Institut français du Liban.
Des ateliers organisés en parallèle porteront sur du «Portrait» avec Pierre Anthony Allard, «l’Architecture de la ville»
avec Serge Najjar et la «Mémoire Urbaine» avec Caroline Tabet...
Photo de Caroline Tabet.
«AvEC LES PhOTOGrAPhES NOuS
CONSTruISONS uNE IMAGE ET
uN dISCOurS POSITIf dANS LA
réGION MédITErrANéENNE»
Comme l’a si bien souligné Philippe
Heullant: «À Photomed, nous travaillons
avec les photographes pour construire
une image et un discours positifs dans
la région méditerranéenne. La culture
peut jouer un rôle clé pour faire face
Au menu de ce nouveau cru: un vibrant
hommage rendu aux photographes
espagnols tel que, Toni Catany, Alvaro
Sanchez-Montanes et Luis Vioque. À
voir aussi la riche collection du célèbre
acteur espagnol Gabino Diego.
à l’extrémisme, et le dialogue interculturel à travers la photographie peut
permettre de garder des valeurs communes contre l’intolérance».
«Photomed revient avec une troisième
édition encore plus intéressante et
complète que les deux précédentes.
Cette année, avec nos cinq lieux d’exposition, nous pouvons réellement dire
que nous sommes en train d’organiser
le plus grand festival photographique
du Moyen-Orient, et ce afin de contribuer à construire un pont culturel entre
la France et le Liban d’un côté, et entre
le Liban et tous les pays du pourtour
méditerranéen de l’autre. C’est par ces
échanges et ce dialogue artistique vertueux que nous trouvons notre raison
d’être de passeurs d’images, de catalyseurs de talents, et de promoteur du
rapprochementdescultures»,explique
pour sa part le vice-président de Photomed-Liban et directeur de l’Office du
Tourisme du Liban à Paris. Serge Akl
ajoute : «L’intérêt grandissant des photographes et des partenaires d’un côté,
et du public de l’autre, nous conforte
dans notre mission de persévérer sur
sur ce chemin...».
Pour sa part, Nada Tawil, directrice du
département de communication du
groupe Byblos Bank, confirme: «La Byblos Bank est fière d’être le partenaire
du festival Photomed au Liban pour
la troisième année consécutive. Nous
croyons que ce festival prépare la voie
à des échanges culturels et permet aux
photographes libanais d’apprécier le travail de professionnels de la photographie
originaires du bassin méditerranéen».
Seule ombre au tableau, le décès tragique de la photographe Leila Alaoui,
décédée suite à l’attentat perpétré
au Burkina Faso où elle était en mission pour Amnesty International. Leila
Alaoui, d’origine Franco-Marocaine avait
choisi de vivre au Liban pour contribuer
positivement à cette effervescence artistique et culturelle que connait le
pays. Elle faisait partie de la famille de
Photomed. Un vibrant hommage lui a
été rendu par les organisateurs.
D’autre part, une importante rétrospective est consacrée au photographe
Edouard Boubat ainsi que l’exposition des œuvres des Français Antoine
d’Agata, Emma Grosbois et Arno Brignon. L’Italie est également présente
avec les œuvres des artistes Alessandro Puccinelli et Angelo Antolino.
Photo de Toni Catany.
Photo de groupe avec le ministre de la Culture, Raymond Araygi.
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Numéro 53 | PAGE 7
Comment retrouver la croissance ? L’avis des experts
Marilyne Jallad
Avec un taux de croissance que la Banque centrale estime
proche de 0% pour 2015, une crise économique qui persiste,
Econews a sondé des économistes sur les conditions d’une
éventuelle relance de l’activité en 2016. Même si ce ne sont
que des analyses et des spéculations qui peuvent être modifiées au gré de l’actualité galopante et imprévisible, il est
bon de les partager.
2015, la pire année économique que le Liban ait connu depuis 2011. Pourquoi nous en sommes arrivés là? Quels «outils» permettraient de renouer
avec la croissance? Pour ces trois spécialistes, la reprise est encore loin.
lutions... Ces facteurs empêchent de voir le bout du
tunnel», résume l’économiste. «Le problème est aussi
géopolitique, la crise politique
locale étant liée au conflit régional, poursuit-il. Nous en
payons la facture».
Selon le spécialiste, deux scénarios sont à prévoir en 2016. L’un, miraculeux, avec un brusque retournement de situation politique. «Avec l’élection
d’un président, l’activité économique et la confiance perdues reviendront
d’elles même, avance-t-il, car le Liban n’a pas de réel problème structurel». Deuxième hypothèse: aucun changement à l’horizon sur le plan
régional. «Dans ce cas, la situation économique restera stagnante et la
crise se prolongera, prédit le chercheur. La banque centrale et les banques
libanaises devront limiter les dégâts en jouant un rôle d’aide et non d’asphyxie auprès des entreprises souffrantes dans le secteur privé en restructurant leur dettes et en prolongeant leurs échéances de paiement». Sinon,
«la crise économique du pays sera amplifiée», prévient Paul Douaihy.
NASSIB GhOBrIL: réduIrE LES COûTS dANS LE SECTEur PrIvé
Pour le directeur du Département recherche et analyses de la Banque Byblos,
«l’activité économique au Liban dépend en grande partie de la confiance
des ménages et des investisseurs». «Sans reprise de la confiance, pas de
rebondissement de croissance n’est possible», assure, chiffres à l’appui,
Nassib Ghobril. «L’indice de confiance du consommateur est très bas, en
déclin de 60% en 2015 en comparaison avec l’année idéale de 2009. Quant
aux investissements directs étrangers (IDE), nous observons un déclin de
15% du PIB en 2008 à 6% du PIB en 2014», note l’économiste qui s’attend
à une baisse significative pour 2015.
NICOLAS ChAMMAS: L’urGENCE d’uN PrOCESSuS
INSTITuTIONNEL ET POLITIQuE CrédIBLE
«Le retour de la croissance, robuste et durable, n’est plus une mince affaire
au Liban et ne va plus de soi, tant ses fondements ont été malmenés, et
s’imbriquent dans notre pays les facteurs politiques et économiques, ainsi
que les éléments structurels et conjoncturels», reconnaît Nicolas Chammas,
président de l’Association des commerçants de Beyrouth (ACB). «En tout
état de cause, les anticipations de croissance sont à elles seules à même de
provoquer un frémissement économique, à condition qu’un processus institutionnel et politique crédible s’enclenche sans délai», affirme l’économiste.
Et de prévenir: «Faute de quoi, la paralysie du cycle politique continuera de
torpiller le cycle économique, et ce d’autant que l’environnement arabe du
Liban s’apprête à entrer dans une longue phase d’hibernation financière».
Solutions? «Le Liban devra rechercher à activer péniblement ses ressorts
internes de croissance malgré tous les vents contraires, réponds Nicolas
Chammas. L’investissement public devra être débloqué par l’adoption d’un
budget étatique après dix ans d’absence. Il devra aussi être intensifié par le
partenariat public-privé qui est resté lettre morte jusqu’à ce jour».
Qu’en est-il de l’investissement privé dans les secteurs productifs? «Il est
tributaire d’un minimum de stabilité interne, mais plus encore d’une demande prévisible sur les biens et services», explique-t-il.
Pour cette raison, il faut impérativement, «une réactivation de la consommation, car son érosion, malgré la baisse des prix, a fortement plombé la
croissance sur la période précédente, étant donné la part prépondérante
de la consommation dans le PIB».
Et Nicolas Chammas de conclure: «Il faudrait aussi soutenir les exportations, voire les encourager, afin d’enrayer leur mécanique de déclin et
assurer de nouveaux moyens de respiration pour l’économie nationale».
PAuL dOuAIhy: LIMITEr LES déGâTS EN SOuTENANT LES ENTrEPrISES
«Le problème n’est pas économique. Il s’agit de deux variables politiques
par excellence. L’une interne et la seconde externe reliée à la question régionale et à son incertitude», remarque Paul Douaihy, directeur du Centre
de recherche en économie et sur les marchés financiers de l’Université de
Balamand. «Pas de président, un gouvernement qui peine à se réunir, des
dossiers complexes que nous n’arrivons pas à discuter et l’absence de so-
Ce dernier déplore par ailleurs «les occasions en or manquées par le Liban
pour entreprendre les réformes structurelles indispensables qui auraient pu
voir le jour entre 2008 et 2010, lorsque le taux de croissance avait atteint
9,2% et que la situation politique et sécuritaire d’accalmie le permettait».
«Ce taux a reculé de façon vertigineuse jusqu’à atteindre 1,3% de moyenne
annuelle entre 2011 et 2015, en raison des problèmes politiques et sécuritaires du Liban et de la Syrie, rappelle Nassib Ghobril. Il ne serait pas tombé
aussi bas, si le Liban avait entrepris des réformes qui auraient évité aux
entreprises de subir des coûts opérationnels exorbitants, mais aussi permis
d’améliorer le climat des investissements et des affaires, de moderniser
l’infrastructure et de résoudre les problèmes de bureaucratie et de liaison
entre les citoyens et les services publics». Pour l’économiste, la longue liste
des coûts opérationnels - électricité, télécoms de mauvaise qualité, lenteur d’Internet, sécurité sociale, main d’œuvre, immobilier, impôts et factures parallèles -, représente un véritable fardeau pour les entreprises et les
consommateurs. Conséquence? «Les rentrées d’argent sont en recul alors
que les coûts restent élevés, ce qui a diminué fortement leur bénéfices»,
constate Nassib Ghobril.
Relancer. Comment? Il faudrait «un choc positif politique pour augmenter la
confiance des ménages et des investisseurs», juge l’économiste. En 2008,
alors que le pays était confronté à une perte de confiance similaire, l’Accord
de Doha a permis de résoudre les crises avec l’élection d’un président de la
République après neuf mois de vide, de former un gouvernement d’unité nationale (après qu’un tiers ait démissionné), de débloquer le Parlement avec un
accord sur une loi électorale et la tenue d’élections parlementaires, d’unir les
rangs après les assassinats et de changer l’économie à 180% positivement,
explique Nassib Ghobril, qui appelle de ses vœux à la tenue d’un tel accord.
Toutefois, prévient le chercheur, «ce choc positif politique ne suffira pas.
Il nous fera gagner un bond de croissance de soulagement de 4% à 5%
qui, sans mesures pour réduire les coûts opérationnels du secteur privé,
réformer l’électricité, améliorer les infrastructures, libéraliser le secteur
des télécoms, faciliter le travail public-privé, ne durera pas longtemps».
Et si rien ne change en 2016? «L’économie restera stagnante, tributaire des
opportunités perdues qui constituent un coût de plus en plus élevé», soutient
Nassib Ghobril. Selon lui, il ne devrait néanmoins pas avoir d’écroulement
des finances publiques et de la livre libanaise. Le directeur de Recherche de
la Banque Byblos appelle enfin les autorités à réformer sans plus attendre et
à cesser de se cacher derrière des prétextes. Et d’insister: «La situation régionale n’est nullement un frein à la mise en place de telles réformes».
Numéro 53 | PAGE 8
ECONEWS En Français
Max zaccar est confiant quant à l’avenir de l’assurance
au Liban
Marilyne Jallad
Depuis mai 2015, Max Zaccar, le président de Commercial
Insurance, compagnie d’assurance fondée en 1962 au Liban, a été élu président de l’Association des Compagnies
d’Assurance libanaises. Malgré une situation socio- économique de crise, l’Association poursuit ses projets d’assurance dans les secteurs de l’aviation et du pétrole qui seraient gérés, en cas d’accord par les autorités compétentes,
par l’Acal. Plus d’informations dans cet entretien.
Comment se porte le secteur de
l’assurance au Liban?
Ce secteur a subi le contrecoup de la
situation socio-économique du pays
étant donné que nous sommes le
thermomètre de l’activité au niveau
des entreprises et des particuliers.
Mais le secteur a tout de même
enregistré une progression de 2%
au 3e trimestre 2015 par rapport à
l’année précédente.
NOUS N’AvONS PAS
RENCONTRé DE DIFFICULTéS
PARTICULIèRES MIS à PART
LES RALENTISSEMENTS LIéS
à LA LENTEUR DU TRAvAIL
INSTITUTIONNEL.
Peut-on dire que la crise affecte
aussi le secteur de la réassurance?
D’une part le marché libanais a
toujours été préservé grâce aux
professionnels qui opèrent dans les
compagnies d’assurances. D’autre
part, le Liban est considéré à l’abri
des catastrophes naturelles. De plus,
compte tenu de l’offre importante
de la réassurance mondiale, les
assureurs libanais n’ont pas eu de
difficultés à se réassurer.
Depuis mai 2015, vous présidez
l’Acal. Quels programmes avez-vous
mis en place? Et à quelles difficultés
êtes-vous confrontés?
Nous n’avons pas rencontré de
difficultés particulières mis à part
les ralentissements liés à la lenteur
du travail institutionnel. Le nouveau
conseil a poursuivi l’excellent travail
de l’équipe précédente. Nous avons
entrepris de nouveaux chantiers dont
les résultats se feront sentir au fur et
à mesure de mon mandat. Dans un
premier temps, nous avons souhaité
renforcer notre relation avec notre
direction de tutelle, la Commission
de contrôle des assurances (ICC)
du ministère de l’Économie et du
Commerce. Sa présidente par intérim,
Nadine El-Habbal, a clairement
manifesté son désir non seulement
de protéger le consommateur
libanais mais aussi de défendre le
marché de l’assurance. Elle a ainsi
pu obtenir l’aval de notre excellent
ministre de l’Économie, Alain Hakim.
Après tout, le secteur de l’assurance
est, avec le secteur bancaire, un pilier
financier de l’économie. Par ailleurs,
nous gardons aussi le contact avec
les ministères des Finances, de
l’Environnement et de l’Intérieur.
Au niveau du secteur privé,
nous maintenons et renforçons
nos relations avec l’Association
des banques du Liban (ABL) et
l’Association
des
importateurs
Quid des polices d’assurance
émises en 2015. Observez-vous une
baisse des cotisations, ou un retard
dans l’acquittement des factures?
L’assurance est un besoin vital et
donc nous ne devrions pas observer
une baisse des primes ou des
difficultés anormales d’acquittement
des primes.
Max Zaccar.
de voitures au Liban (AIA) ainsi
qu’avec l’ensemble des instances
économiques, dont évidemment la
Chambre de commerce de Beyrouth.
Qu’en est-il du projet qui exige
que le secteur de l’aviation
s’assure exclusivement auprès des
compagnies libanaises d’assurance?
En 1999, la Middle East Airlines
(MEA) a obtenu une dérogation
spéciale lui permettant d’assurer sa
flotte directement à l’étranger. Étaitce parce que les compagnies opérant
localement n’avaient pas réussi à
démontrer leurs capacités à assurer ce
risque aviation? Je n’ai pas de réponse
à cette question. Mais il est clair que
depuis 2015 les choses ont changé.
Nous avons mené des contacts pour
établir un pool d’assurance qui serait
géré par l’Acal et qui s’adresserait à
toutes les compagnies d’assurances
enregistrées au Liban. À l’exception de
sa flotte, il ne faut tout de même pas
oublier que la MEA fait partie des gros
clients des compagnies libanaises.
Quel sera le rôle des compagnies
d’assurance libanaises pour assurer
l’industrie du pétrole ?
Nous avons établi des contacts
avec
l’Administration
libanaise
du pétrole, actuellement présidée
par Wissam Zahabi, ainsi qu’avec
le ministre de l’Énergie et de
l’Eau, Arthur Nazarian. Nous leur
avons présenté un projet de pool
d’assurance énergie comprenant
toutes les compagnies d’assurances
et qui serait géré par l’Acal. Pour
l’instant, nous avons obtenu leur
soutien pour un tel projet qui serait
bénéfique aussi bien au niveau des
primes d’assurances qui seront
investies au Liban, qu’au niveau
des opportunités d’emplois qui
pourraient être générées. Ils en sont
d’ailleurs vivement remerciés. Au
niveau de l’Acal, nous avons organisé
en juin dernier une conférence
internationale sur ce sujet avec la
participation de 250 personnes.
La 31e conférence générale du GAIF
(General Arab Insurance Fédération)
se tiendra à Beyrouth du 24 au
26 mai prochains et rassemblera
près de 2 000 grands noms de
l’assurance. Quelles en seront les
principales thématiques?
Le thème de la conférence est «Les
futurs défis pour les assureurs
arabes» avec des présentations qui
porteront sur les: «Opportunités de
participation dans l’assurance dans
l’industrie du pétrole» ; «Digitalisation
de notre métier» et «Reconstruction
des pays arabes». Cette conférence
intéresse tous les secteurs de
l’économie et nous souhaitons une
participation massive des Libanais.
L’ASSURANCE EST UN bESOIN
vITAL ET DONC NOUS NE
DEvRIONS PAS ObSERvER
UNE bAISSE DES PRIMES OU
DES DIFFICULTéS ANORMALES
D’ACqUITTEMENT DES PRIMES.
Le Liban est-il encore considéré
comme le premier asssureur de la
région?
Oui, le Liban maintient sa position
dominante à tous les niveaux, qu’il
s’agisse de la densité de l’assurance,
de l’innovation mais surtout par
l’intermédiaire de nos cadres qui
sont formés dans les différentes
universités. Il faut aussi relever que
les assureurs libanais se trouvent
non seulement dans la région MENA
mais aussi dans de nombreux autres
pays.
Votre vision de l’assurance au Liban?
Il est essentiel pour nous que
le grand public réalise que sans
assurance le monde serait livré à
la fatalité. Sans assurances, il n’y
a pas d’activité économique, sans
assurances il n’y a pas de protection
des personnes.
ECONEWS En Français
Numéro 53 | PAGE 9
Fusions et acquisitions: le Liban va-t-il suivre
la tendance mondiale?
Alors que le Liban a connu l’an dernier une forte baisse
des opérations de fusions et acquisitions, la tendance
mondiale est à la hausse – notamment en Europe et en
Amérique du Nord. Ce recul est lié à des facteurs conjoncturels et structurels. Éclairage.
L’atmosphère politique et économique
délétère qui plane sur le pays depuis
2011 n’a pas été sans impact sur le
secteur des fusions et acquisitions au
Liban (M&A, en anglais). Seules trois
opérations de ce type ont eu lieu en
2015, d’une valeur de 6 millions de
dollars, contre 7 transactions en 2014
et en 2013, d’un montant respectif de
312 et 12 millions, selon le rapport
annuel Zephir, publié par le bureau
Van Djik.
L’une des rares opérations conclues
cette année: celle de la fusion entre
la banque commerciale First National
Bank (FNB) et la banque d’investissement, Corporate Finance House (CFH).
Cette très faible dynamique – 163
opérations ont eu lieu en Égypte en
2015 d’une valeur de 3,9 milliards
de dollars et 107 aux EAU d’un montant de 15,2 milliards – tient essentiellement à l’environnement local des
affaires, plombé par la paralysie politique et les répercussions du conflit
syrien.
Mais il ne s’agit pas du seul facteur
rédhibitoire ; sur le plan structurel,
l’un des principaux obstacles au développement du secteur M&A au Liban
réside dans la structure familiale d’un
bon nombre de compagnies locales –
laquelle entrave, par ailleurs, le développement du secteur boursier - mais
aussi dans la taille du marché et des
compagnies locales ; 95% du tissu
productif est en effet composé de
PME, généralement moins éligibles à
ce type d’opérations.
Reflétant cette inaptitude à la fois
conjoncturelle et structurelle, la Cass
Business School a d’ailleurs classé le
Liban 13e parmi 18 pays de la région
MENA, en termes d’indice de maturité, lequel se base sur cinq indicateurs: les facteurs économiques, les
facteurs financiers, les facteurs politiques, les facteurs de régulation, les
facteurs socio-culturels et les facteurs
technologiques.
EN 2010, LE LIbAN
FIGURAIT AU TOP 20 DES
FUSIONS ET ACqUISITIONS
AU MOyEN-ORIENT.
Avec un score de 39% seulement, contre
des moyennes régionale et mondiale de
49% et 71%, respectivement, le pays
du Cèdre a ainsi été classé dans la 3e
catégorie - «émergeant» - et le marché
jugé «pas prêt» à un développement des
fusions et acquisitions.
Le Liban traversait pourtant une phase
transitionnelle durant les années 2000 ;
en 2010, le pays figurait au top 20 des
fusions et acquisitions au Moyen-Orient.
Trois opérations d’envergure concernant
le secteur bancaire avaient alors eu lieu,
dont la vente de 22% des actions de la
Bank Audi, d’une valeur de 913 millions
de dollars, par le groupe égyptien EFGHermes et l’acquisition, par ce dernier,
de 65% des actions du Crédit Libanais,
d’un coût de 542 millions de dollars.
M&A: hAuSSE dE 37% dES
OPérATIONS à L’éChELLE
MONdIALE
Contrastant avec cette «récession» sur
le marché local, le volume global des
fusions et acquisitions dans le monde a
encore progressé en 2015, pour la troisième année consécutive, pour atteindre
un niveau historique, à plus de 5 030 milliards de dollars, selon le cabinet Dealogic, soit une hausse de 37% par rapport
à 2014 (3 670 milliards). Il convient toutefois de préciser que cette croissance a
été davantage portée par la valeur des
transactions conclues que par leur volume ; 69 opérations de plus de 10 milliards de dollars chacune ont, en effet,
eu lieu (contre 36 opérations en 2014)
ainsi que 10 transactions de plus de 50
milliards, représentant à elles seules
plus de la moitié de la valeur globale.
Ces données sont corroborées par
le rapport annuel du bureau Van Djik
– autre source internationale sur le
secteur M&A - selon lequel 89 440
transactions d’une valeur de 6 144 milliards de dollars ont eu lieu l’an dernier, contre 89 773 opérations d’un
montant de 4 810 milliards en 2014.
Preuve d’un recul du nombre des
contrats conclus, dans un contexte
de reprise économique encore lente
et d’une montée des incidents sécuritaires en Europe, le volume des transactions au quatrième trimestre s’est
élevé à 8 481, selon Dealogic, le niveau
le plus bas depuis le troisième trimestre de 2005.
Au niveau géographique, les résultats
sont toutefois assez divergents. L’Europe
occidentale a connu une hausse de 50%
de la valeur des transactions, à 1 735
milliards de dollars, selon le rapport du
bureau Van Djik, tandis que le nombre
de transactions a progressé à un rythme
moins effréné (13%), atteignant 25 507
transactions. Si la plupart des régions
ont connu une augmentation en valeur
en 2015, avec les seules exceptions de
la région MENA et de la zone Russie-Europe centrale, plusieurs régions ont en
effet connu une faible croissance, voire
une baisse, en termes de volume.
Dans la zone Asie-Pacifique, la croissance s’est ainsi élevée respectivement
à 44% et 7% (1 788 milliards de dollars
et 31 978 transactions), tandis qu’en
Amérique du Nord, la valeur des fusions
et acquisitions a progressé de 12%,
à 2 080 milliards, contre une baisse
de 7% en volume (18 264). Quant au
Moyen-Orient et à l’Afrique du Nord, le
schéma était plutôt inversé ; la valeur
des transactions a baissé de 11% (30,6
milliards), contre une hausse de 26%
du nombre de contrats (657). Enfin, la
Russie et l’Europe centrale ont connu
une baisse respective de 27% et 31%.
Par ailleurs, et sur le plan sectoriel, le
secteur de la Santé s’est taillé la part
du lion avec une valeur cumulée de
723,7 milliards de dollars, en hausse
de 66% par rapport aux 436,4 milliards
enregistrés en 2014. Il s’agit d’ailleurs
du niveau annuel le plus élevé jamais
atteint. Le secteur technologique est
arrivé au second rang, avec également
un record historique, à 713,2 milliards,
tandis que l’immobilier s’est classé
en troisième position avec 457,8 milliards, son deuxième plus haut niveau
annuel depuis 2007 (482,9 milliards).
Quant au classement des institutions
ayant assuré le conseil et géré le plus
grand nombre de transactions, la
banque d’investissement américaine
Goldman Sachs s’est imposée en tête,
avec des opérations d’un montant de
1 800 milliards de dollars, suivie par
Morgan Stanley et JPMorgan avec 1
530 et 1 500 milliards, respectivement.
Enfin, selon le bureau Van Djik, la transaction la plus importante a porté sur
l’acquisition à hauteur de 100% par
le groupe pharmaceutique américain
Pfizer de la société irlandaise Allergan, d’une valeur de 160 milliards de
dollars, suivie par l’acquisition totale
de SABMiller par Newco au RoyaumeUni (131,7 milliards de dollars) et
de celle de Time Warner par Charter
Communications aux Etats-Unis (78,7
milliards de dollars).
Numéro 53 | PAGE 10
ECONEWS En Français
La proportionnelle: parle-t-on le même langage électoral?
La paralysie politique libanaise se maintient ainsi que la
vacance présidentielle depuis presque deux ans déjà. Cela
ne nous empêche d’aller de l’avant en sondant les uns
et les autres sur la question de la loi électorale au mode
de scrutin proportionnel, qui est à la une des discussions
citoyennes et politiques. Quid de ses avantages et enjeux.
La loi électorale, qui constitue
l’élément clé et fondateur du pouvoir,
en ce sens qu’elle permet d’exprimer
la volonté populaire, a depuis toujours
été l’objet de débats quant à la nature
du meilleur mode de scrutin et la
taille des circonscriptions électorales.
Comme l’explique docteur Antoine
Sfeir, professeur en Droit international:
«Parler
d’élections
au
suffrage
universel nous mène à esquisser le
système électoral et le mode de scrutin
sous lesquels ces élections vont se
dérouler. Dans ce sens, on peut classer
les systèmes électoraux comme suit:
1. Scrutins majoritaires qui se basent
sur la règle de la majorité.
2.
Scrutins
de
représentation
proportionnelle qui visent à
représenter tous les votes.
3. Scrutins mixtes qui font le mariage
entre les critères des deux
premières catégories.
Au LIBAN dEPuIS 1943,
LE MOdE dE SCruTIN
MAjOrITAIrE PLurINOMINAL
à uN TOur PrévAuT
Or au Liban, et depuis l’indépendance
du Grand-Liban en 1943, la loi
électorale a toujours été l’objet de
vifs débats sachant que la nature
pluraliste de la société libanaise a
toujours laissé la place à de multiples
interprétations quant à la justesse de
telle ou telle loi électorale. De plus,
les diverses lois électorales libanaises
ont depuis toujours adopté le mode
de scrutin majoritaire plurinominal à
un tour. Ce qui veut dire que l’électeur
est appelé à voter pour une liste
de candidats qu’il peut également
panacher, sachant que le nombre de
sièges par circonscription est variable
- par exemple, 10 députés à BaalbeckHermel ou 2 députés à Saïda -, et les
candidats qui ont obtenu le plus grand
nombre de voix selon la répartition
confessionnelle des sièges attribués
à chaque communauté au sein de
cette circonscription remportent les
élections.
Or jusqu’à ce jour, les Libanais n’ont
pas encore expérimenté d’autres
modes de scrutin que le majoritaire
plurinominal à un tour. À savoir que
les autres options sont: le scrutin
majoritaire uninominal (un député
par circonscription) ou le scrutin
proportionnel ou encore le scrutin
mixte (majoritaire et proportionnel).
Mais
depuis
quelques
années,
les discussions ont repris et les
voix scandant les avantages d’un
régime électoral proportionnel se
font entendre. De quoi s’agit? Qui le
revendique? Et quel serait l’avantage
d’un tel mode scrutin pour le ou les
citoyens libanais?
politique en ce sens qu’ils favorisent la
multiplication des partis politiques en
donnant un rôle important aux partis
minoritaires». Selon lui, ce mode
de scrutin n’est pas sans danger. «Il
devient alors très difficile de former
des gouvernements stables, comme ce
fut le cas en Italie dans les années 80
et 90 et comme on a pu le constater à
maintes reprises en Israël».
Qu’EST-CE Qu’uN MOdE dE
SCruTIN PrOPOrTIONNEL?
«Comme tout autre système, le régime
proportionnel a ses avantages comme
ses inconvénients mais il peut assurer
beaucoup plus que les autres la
représentation de la volonté politique
d’un peuple ou de sa volonté, comme il
peut mettre en valeur le vote de chaque
citoyen car il reflète fidèlement la
diversité des opinions des électeurs»,
indique Me. Sfeir.
Dans le détail, il explique que «chaque
liste obtiendra un nombre de siège en
divisant le nombre de voix obtenues par
le quotient électoral qui est le nombre
de voix nécessaires pour obtenir un
siège». «Pour les sièges restant à
pourvoir, ils seront fixés suivant la
méthode juridiquement adoptée suivant la méthode du plus fort reste,
ou suivant la méthode de la plus forte
moyenne», ajoute-t-il. En application
du régime proportionnel, il existerait
selon Me. Sfeir, deux mécanismes de
vote: «L’un suivant la liste bloquée
où l’électeur est dans l’obligation de
choisir une liste en entier sans aucune
modification ou ajout, ou suivant le
mécanisme préférentiel où l’électeur
peut choisir à son gré un ou plusieurs
candidats». «Le régime proportionnel
reflète d’une façon plus fidèle la volonté
démocratique des électeurs», poursuit
l’avocat en émettant cependant un
bémol: «Il est possible que ce régime
crée des perturbations au niveau de la
stabilité au sein de l’exécutif».
De son côté, le politologue Joy
Homsy estime que «les scrutins
proportionnels conduisent souvent
à un dysfonctionnement du système
Au Liban, il rappelle que «le lien est
indissociable entre le mode de scrutin
à savoir proportionnel et la taille des
circonscriptions». «Des must à prendre
en considération», ajoute-t-il. «Selon le
mode de scrutin proportionnel, il y a
une grande différence entre le Liban
circonscription unique (chaque électeur
vote pour 128 députés), les divers
projets de circonscription moyenne
- dont celle des 15 circonscriptions
présentées lors du gouvernement
Mikati (qui garantit une meilleure
représentativité des minorités que la
loi précitée) - ou encore la désormais
célèbre loi orthodoxe qui implique que
chaque communauté élise ses propres
députés (les maronites choisissent
les 34 députés de leur communauté,
les sunnites élisent les 27 de leur
communauté, etc.)», explique Joy
Homsy.
QuI rEvENdIQuE LE MOdE dE
SCruTIN PrOPOrTIONNEL Au
LIBAN ?
Selon diverses analyses, la loi qui
préconise le Liban comme une
circonscription unique serait défendue
principalement par les partis chiites
(Amal et Hezbollah) qui considèrent
que leur poids démographique leur
permettra d’assurer un plus grand
nombre de députés dans leurs blocs
parlementaires
respectifs.
Même
son de cloche, pour les petits partis
d’obédience gauchise et nationalistes
arabes, tels que le PCL, le PSNS ou
le Baas, qui y trouveraient également
leur compte, cette approche leur
permettant de rassembler leurs voix
éparses sur tout le territoire.
Le projet de la Rencontre Orthodoxe
fut quant à lui défendu par la majorité
des partis chrétiens qui considéraient
que cela leur permettrait de mettre fin
aux dominations des partis des autres
communautés sur une partie non
négligeable de leurs députés. Quant
aux divers autres projets de lois basés
sur des circonscriptions moyennes
(Kesrouan/Jbeil, Chouf, Baalbeck
Hermel...), ils permettraient l’adhésion
d’un plus grand nombre de partis, à
l’exception du PSP et du Courant du
Futur qui considèrent que leurs blocs
parlementaires vont se rétrécir du
fait de la perte de sièges au sein de
leurs communautés respectives - les
personnalités sunnites comme Abdel
Rahim Mrad pourraient percer les listes
du Courant du Futur dans la Bekaa
ouest, et le PSP de Walid Joumblatt
pourrait perdre en représentativité
auprès des communautés chrétiennes
et sunnites dans le Chouf.
«Il est vrai que l’idéologie du mode de
scrutin proportionnel a su se frayer un
chemin dans le paysage médiatique
libanais», poursuit le politologue.
«Cependant, la diversité socio-culturelle
libanaise et la représentativité la plus
démocratique ne saurait trouver sa
place que dans un système majoritaire
uninominal à deux tours (Al Daiira al
fardia) qui permettrait notamment
de
garantir
une
représentation
géographique et communautaire en
maximisant autant que possible le
nombre d’électeurs de la communauté
du représentant ; de favoriser autant
les personnalités locales, dynamiques
et proches des gens que les partis,
notamment grâce aux alliances qui
doivent se tisser au second tour ; de
créer une plus grande proximité entre
les électeurs d’une circonscription et
leur élu, du fait qu’il n’y a qu’un seul
représentant par circonscription sur
128», analyse Joy Homsy. «Ce mode
de scrutin uninominal à deux tours
permettrait de participer à la création
de blocs pluricommunautaires et ainsi
de contribuer à la formation d’un
gouvernement fort et stable», conclut-il.
Les avis semblent partagés comme il se
doit au pays du Cèdre sur une question
d’avenir démocratique cruciale qu’est
le mode de scrutin à adopter sur du
long terme pour représenter au mieux
les Libanais de tous bords.
ECONEWS En Français
Numéro 53 | PAGE 11
économie: sortir de l’impasse
2015 se sera achevée sur une croissance nulle ; la première fois depuis longtemps. Certes, le PIB a été minime
ces dernières années, autour de 2%. Quant aux 8% enregistrés après l’invasion israisraélienne, ils ne sont plus
qu’un lointain souvenir.
Pratiquement, il n’y a pas eu
d’inflation ces dernières années.
Maisaujourd’huil’indicedesprixàla
consommation accuse une déflation
de l’ordre de 3,90% par an. Malgré
la présence d’un million et demi
de
réfugiés
supplémentaires,
la
demande
reste
stagnante.
L’importation est tombée, pour
les neuf premiers mois, de 17,6
milliards de dollars en 2014 à 14,6
milliards de dollars en 2015 ; la
balance des paiements est en déficit
de 1,77 milliards de dollars à fin
septembre 2015.
Le chômage est estimé par le
ministère du Travail autour de 20%, et
le chômage des jeunes autour de 35%.
La moyenne des salaires à la CNSS se
chiffre à 1700000 livres libanaises par
mois ; et aucun accord n’est intervenu
sur une grille des salaires contestée
depuis de longues années. L’indice
de la population active est très bas,
à 47,6% d’après les estimations
de l’Administration centrale de la
statistique (CAS) et la population
effective qui travaille au dessous de
40%, déduction faite du chômage. Le
pays roule donc au ralenti.
Depuis dix ans, il n’y a pas eu de
vote du Budget. Les dépenses sont
effectuées sur base du douzième
provisoire. Des recettes sont liées
à des dépenses et créent des
situations
privilégiées
sources
de déficits structurels. La dette
publique a repris son ascension et
dépassé les 70 milliards de dollars
en fin d’année.
La stabilité des prix que d’aucuns
considèrent comme une panacée
n’a pas résolu tous les problèmes,
loin de là. Elle nous a finalement
coûté en chômage et en perte de
revenu beaucoup plus qu’elle ne
nous a assuré du fait de l’ancrage
au dollar. Était-il nécessaire pour
financer la construction? Il est
légitiment permis d’en douter ; ce
n’est pas en sacrifiant le revenu
qu’on assure plus de moyens à
l’investissement.
Heureusement
que la BDL a toujours essayé de
compenser la hausse des taux
d’intérêt pour les secteurs sensibles
(circulaire 80 du 2/1/200; circulaire
84 du 2/7/2001 ; circulaire 331 du
22/8/2013). Mais une hirondelle ne
fait pas le printemps.
PERSONNE NE CONTESTE
L’IMPORTANCE DE LA
STAbILITé MONéTAIRE,
MAIS...
L’action de la BDL prouve que le
problème était connu dès le départ.
Les industries bénéficiaires des
taux assistés ont pu se développer,
et encore, l’allègement des taux ne
portait que sur les investissements
nouveaux. Les investisseurs ont
boudé l’exploitation des secteurs
de production, l’État ayant refusé
de s’engager sur plus d’un an,
quoiqu’en pratique il a renouvelé la
faveur d’année en année.
Le résultat fut la reprise de plus
bel de l’émigration des jeunes.
Le mouvement qui s’était inversé
au début des années 90, devait
reprendre de plus bel vers le milieu
de la décennie pour ne plus jamais
s’arrêter. Ce que l’on croyait un
cycle économique défavorable s’est
avéré une détérioration à long terme
de l’économie.
Personne ne conteste l’importance
de la stabilité monétaire, mais il est
clair, au terme de cette expérience,
que parfois la possibilité de disposer
d’un régime plus flexible est un grand
avantage, surtout dans la mesure où
le point départ est une situation non
inflationniste (à fortiori si on est en
période de déflation comme c’est le
cas aujourd’hui), et que la demande
peut être satisfaite par l’existence
d’un grand potentiel de production
inemployé (un chômage de 20%
et la possibilité à moyen terme de
majorer de 45%-65% le taux de la
population active).
Le conflit latent entre le secteur
financier et l’économie de production
est que le premier estime que la
priorité absolue de l’économie est de
contrôler l’inflation, que rien ne peut
être fait pour combattre la récession
et le chômage. Cette conviction
largement répandue dans les milieux
financiers est sans doute la cause de
beaucoup de souffrances gratuites
dans une grande partie du monde.
rEPrENdrE L’éCONOMIE EN
MAIN
La priorité semble aujourd’hui de
mettre un terme à la déflation ; une
légère inflation est indispensable pour
relancer l’économie, au moins de
l’ordre de 2% à 3%. Elle aurait le mérite
de concourir à la rationalisation des
salaires et des prix, alors que le coût
del’inflationestencoreinsignifiant.
Cependant la détente de la monnaie
n’affecte l’inflation qu’avec un certain
retard ; il serait utile de disposer
d’un moyen plus opérationnel pour
éviterd’attendrelongtempsquandla
crise sévit. Une stratégie utile serait
de tabler sur un taux de chômage
correspondant à l’inflation souhaitée,
même si l’on se rend parfaitement
compte que la conformité du taux est
très aléatoire et que la structure de
l’économie change obligatoirement
dans le temps.
C’est pourquoi il faut être prêt à ajuster
le taux de chômage, à la baisse ou à
la hausse, si l’évolution de l’inflation
s’avère meilleure ou moins bonne que
prévu. De même, si de précédentes
dispositions ont causé une hausse ou
une baisse exagérée de l’inflation, il
revient à la politique monétaire de la
ramener à un niveau plus rationnel.
Les mouvements spéculatifs se
déclenchent quant la monnaie
paraît vulnérable, mais n’est pas
encore menacée. Il y a une sorte
de fatalité dans ce domaine:
quand une monnaie est sujette à la
dépréciation, généralement elle ne
résiste pas. Les marchés financiers
n’ont pas l’habitude d’accorder
aux pays dont l’économie se
trouve fragilisée le bénéfice du
doute. Une monnaie qui inspire
confiance ne sera jamais attaquée,
et une monnaie qui n’inspire pas
confiance se retrouve toujours prise
dans un tourbillon spéculatif. La
dynamique que permet un taux de
change flexible en période de crise
est importante ; mais les marchés
étrangers sont toujours à l’affût
d’un profit spéculatif. À terme,
rien ne remplace la productivité de
l’économie réelle.
ECONEWS In English
Numéro 53 | PAGE 12
Economic development of Tripoli: the need for
an urgent action
Bachir el Khoury*
Characterized by one of the highest poverty and
unemployment levels in the country, the second largest
city is home to very important resources, yet still largely
unexploited. While some “isolated” and punctual
private and public initiatives are being taken, a national
comprehensive strategy and developmental agenda
cruelly lacks. In the current context though, these are more
than necessary to prevent the explosion of a time bomb,
on one side, and to lay, on the other, the foundations for a
sustainable long-term development.
Tripoli has been described over
centuries as one of the few, if not
the only harbor on the coast of the
Levant with a prosperous and highly
influential commercial activity. The
nature of its soil and the abundance
of water have contributed, in
parallel, to the emergence of a large
number of mills and olive presses.
Most of the historical sources
attest that the city was a flourishing
metropolis, enjoying strong ties with
European traders as well as with the
merchants of Damascus, Homs and
Hama. Today, the picture is much less
bright. The city, home to more than
half a million residents (including
suburbs), is one of the poorest and the
least developed. Decades of neglect,
wars, and absence or delays in the
implementation of developmental
agendas, have negatively affected
the socio- economic situation and
hampered the exploitation of a strong,
yet vanishing, potential. Recently, the
Syrian conflict and its repercussions
on the city in terms of refugee influx
and security incidents, is another
negative layer that has been added to
already degraded situation.
Nevertheless, the city is struggling,
albeit hardly, to overcome this
difficult period. Its economy, based
on six main sectors - agricultural
products (mainly vegetables, fruits
and citrus), agro food industry,
traditional food products, pastries,
and shipping – is being supported
by private initiatives, some of which
are under execution or close to be
completed. These projects, which
include among others, the creation
of a Special Economic Zone (SEZ),
the modernization and development
of the Port, and others, are, no doubt,
contributing to counter the trend and
to lay, in parallel, the foundations of a
longer term developmental path.
SEZ, Port, Vegetables
Souk, BIAT... some light in
the darkness
One of these main projects is, in fact,
the creation of the Special Economic
Zone-SEZ. After years of delay – the
initiative was initially approved in
2005 while a specific law was passed
in the Parliament in 2008 - the Council
for Development and Reconstruction
(CDR) has recently given its green light
for the kick-off of the sea backfilling
operations, after the government
had appointed in April 2015 former
Finance minister, Raya el-Hassan, at
the head of the Board of Directors
Rashid Karame International Exhibition.
*In collaboration with the Chamber of Tripoli
ARAb AND FOREIGN
TOURISTS wERE ALMOST
AbSENT IN TRIPOLI OvER
THE PAST FOUR yEARS
of the zone. The works will cover an
area of 550.000 m2, for a total cost of
US$ 22.3 million, and will be carried
out by al-Jihad Trading & Contracting
Company. It is expected that works
will end by the first quarter of 2017.
The importance of this project lays in
the fact that it will stimulate the inflow
of Arab and foreign direct investments
(FDI) by granting potential companies
administrative facilities and a range of
tax exemptions (VAT, customs, through
tax on profits, and contributions to the
National Social Security Fund, etc...).
According to Tripoli’s Chamber of
commerce, this project will be able
to attract more than 120 companies
and employ more than 9.000 workers
in the next twenty years. In addition
to its investment and job creation
virtues, the SEZ, which will be located
close to the Port, is also expected to
dump commercial activities.
That’s why the enlargement of the Port
– another endlessly delayed project –
has become unavoidable. It should be
the first to reap the benefits of the
SEZ, when the latter is completed.
Initially launched in the early 2000s,
through an amount of US$ 80 million,
partly financed by the European
Investment Bank (EIB), and aiming at
expanding and modernizing several
infrastructures,
the harbor development project was
several times interrupted. A first
phase of expansion of nearly
US$ 30 million was completed in
2008, but did not give the port the
capacity to accommodate large
container ships, as it is in Beirut.
The second phase launched in
2004 and included the construction
of the container terminal, was
subsequently suspended by the
executing company, China Harbor
Engineering, for security reasons
(the 2006 war, security events in
the North), but also due to financial
and contractual misunderstandings
with the Lebanese government.
The construction works were finally
completed in 2012, however,
the operational phase remained
suspended until the implementation
of additional infrastructural works
such as electricity and sanitary
sewer system connections. This last
phase was supposed to be financed
by the government, a fact that
never occurred. Instead, a contract
was signed with a private Emirati
company, Gulftainer, to equip the
60.000 m2 terminal with the needed
infrastructure.
GEOLOGICAL STUDIES
INDICATE THE PRESENCE
OF LARGE qUANTITIES OF
HyDROCARbONS IN THE
OFFSHORE zONE bETwEEN
bATROUN AND TRIPOLI
In the current context of political
paralysis,
sectarian
violence
and economic recession, a third
ongoing project is taking place,
the vegetables and fruit market.
This important “souk”, which is
ECONEWS In English
THE MASSIvE INFLUx OF SyRIAN REFUGEES INTO
THE CITy HAS AGGRAvATED THE SOCIOECONOMIC CONDITIONS
OF THE POPULATION, by INCREASING PRESSURE ON THE
LAbOR MARkET, AMONG OTHER THINGS
currently near completion, enjoys
high quality specifications, with
a capacity to host more than 200
operating institutions in the fruit
and vegetable sector.
Finally, the Business Incubator
“BIAT”, established in 2004 to
provide support to local innovative
projects,
continues
to
foster
entrepreneurship in the city despite
the current difficult circumstances.
The success story of BIAT remains
AABCO, an engineering company
which achieved to grow substantially,
contributing to the implementation
of large projects, among which
Dubai Airport and the Sorbonne
University in Abu Dhabi.
AN uNdEr-ExPLOITEd
POTENTIAL
Despite these projects, the city
suffers from low growth, while some
areas are going through economic
recession. The neighboring conflict
has, no doubt, largely weighed on
the city divided among pro and antiSyrian regime, but the causes remain
structural. Even when the country
was enjoying high growth rates during
the 2007-2010 period, averaging
8%, growth in Tripoli was estimated
between 1 and 2%. The reasons are
diverse, but it was mainly due to
the absence of a national strategy
to enhance the infrastructure,
foster job opportunities and tackle
structural failures, among which
the low literacy rate and level of
educational qualifications. Several
“existing” sectors or projects have
been, in parallel, deadlocked since
the civil war. On the employment
front, for instance, the reactivation
and development of the Rene
Mouawad airport and oil refinement
installations, in addition to the
modernization of the port and
the rehabilitation of the “Rashid
Karame International Exhibition”**,
would have provided alone more
than 20 000 job opportunities,
according to Tripoli’s Chamber
estimates. For its president, Toufic
Dabboussi, there is a need for a
larger-scale involvement of the private
sector in high value added activities
and jobs - unlike real estate that is
still growing in the city, alike other
regions in the country. These sectors
include the production of renewable
energy,
new
technologies,
and
tourism. Another promising sector
is oil and gas. Geological studies
conducted over the Lebanese offshore
indicate, in fact, the presence of large
quantities of hydrocarbons in the
zone between Batroun and Tripoli. But
the exploitation of these resources
may take more than ten years; since
late 2013, the “oil file” is totally on
freeze in the country, for political and
security reasons...
Yet, the expansion of new sectors
should take into account the necessity
of a balanced development, amidst
high inequalities. That’s why the
amendment of “paragraph c” of the
Investment law no. 360, issued in
2002, constitutes one of the major
measures to be taken in order to
widen the geographical scope and
include more rural areas in investment
projects, according to President
Dabboussi.
uNEMPLOyMENT, POvErTy,
ILLITErACy: ThE TICKING
TIME BOMB
The consequences of State neglect
over the past twenty years are not less
than disastrous: the rates of poverty,
unemployment, illiteracy
and health security in Tripoli have
recently reached peaks compared to
national rates. According to a study
published last year by the ESCWA,
57% of Tripoli’s inhabitants are poor,
of which 26% are extremely poor,
while 77% are deprived in terms of
economic status, 35% in terms of
accommodation, and 25% in terms
of education. Illiteracy rate reaches,
in fact, 11% on the city-level, while in
some areas, such as Bab al-Tabbane,
it goes up to 20%, while university
graduates constitute only a quarter
of the whole population. Last but not
least, 73% of the families of Tripoli do
**Since its launch in 1960, only a small set of the complex was completed.
Numéro 53 | PAGE 13
not benefit from any health insurance
- against a national average of 52% while this percentage rises in Bab alTabbane and Swayka to reach 90%
of articles 8 and 9 pertaining to the
law on foreign workers “that was
totally in favor of Syrian refugees”,
according to Tripoli’s chamber.
ThE IMPACT Of rEfuGEES’
INfLux
Beyond
labor
market,
the
Syrian conflict had also severe
repercussions on the touristic
activity of the city, mainly as a result
of the geographical proximity with
Syria and the sectarian violence it
provoked between different factions.
The touristic dynamic in Tripoli and
the North was, hence, limited over
the past four years to some festivals
in a couple of towns (The Cedars,
Batroun, Ehden, Tripoli), while “Arab
and foreign tourist delegations were
almost non-existent”, according to
Tripoli’s chamber. This contrasts
to a certain extent with national
figures. According to the Ministry
of Tourism, the number of tourists
recorded, in fact, an annual increase
of 14% in the first 11 months of
2015, compared with an increase
of 5% during the same period of
2014.
This situation was further aggravated
by the massive influx of refugees into
the city, amid the Syrian conflict, and
the consequent growing competition
on the labor market, among other
things. Many Syrians have, in fact,
opened local businesses over the past
three years; these range from shaving
and haircut “salons” to bakeries
(Lebanese “forn”), cafes, restaurants
and even public transport, with
prices below market levels. This has
opened the door for a fierce and unfair
competition. According to Tripoli’s
chamber, the number of bakeries and
cafes opened by Syrians in Tripoli and
Akkar reached around ten, while more
than 260 restaurants were opened
in Western Bekaa, not counting the
growing number of street vendors (of
“kaak”, fruits and vegetables, etc.).
The number of Syrian taxi drivers
in the North (Tripoli, Akkar, Koura,
Batroun) is estimated to 120 by the
same source, against 90 in the Bekaa
and more than 500 in the Greater
Beirut area. In parallel, many Syrians
work in professional sectors such
as construction, sewing, carpentry,
furniture,
accounting,
teaching,
nursing, pharmaceutical, and others.
This situation was made possible by
the amendment on February 2, 2013
57% OF TRIPOLI’S
INHABITANTS ARE DEPRIVED,
OF WHICH 26% ARE
EXTREMELY DEPRIVED, WHILE
73% DO NOT ENJOY ANY
HEALTH SECURITY PLAN
Tripoli’s Chamber: a pivotal role
The Chamber also coordinates with the Investment Development
Authority (IDAL) to support exports as well as with the port
authorities to ensure the maritime transport of merchandise
under the current exceptional circumstances related to the conflict
in Syria. In this regard, it is also conducting intensive contacts
with the national authorities and relevant ministries in order to
secure funds to cover the cost difference between maritime and
land transportation.
On another side, the Chamber is actively participating in
promoting health and food security through the organization of
workshops, trainings, and by putting its quality control laboratory
at the disposal of local industrialists. A new section for the control
of pesticides concentration for agriculturalists, is currently under
development in these laboratories.
Finally, the Chamber has played a pivotal role in the drafting of all
legislative and legal texts governing the Special Economic Zone
(SEZ).
Numéro 53 | PAGE 14
ECONEWS In English
The World Bank at the Chamber of Tripoli & North-Lebanon
The World Bank group representatives visited the Chamber
of Commerce, Industry & Agriculture of Tripoli and North
Lebanon, within the framework of the “Lebanon Jobs Program
Technical Assistance” mission.
The meeting held on Tuesday, January 12, 2016, aimed to highlight the mission
objectives, short-term and long- term plans, job creation and developmental
strategies, and initiate formal contact with the Chamber and stakeholders of various
sectors of the North. The World Bank team introduced the mission importance and
objectives to the President of the Chamber, Toufic Dabboussi, in the presence of Dr.
Nader Ghazal, former mayor of the Municipality of Tripoli and CCIAT representatives.
Based on previous studies and field visits implemented by the World Bank,
the core team came to a decision that the most important and economically
influential sectors to focus on included: agro-processing and agriculture;
vegetable processing with stakeholders linked to the potato and tomato value
chains; municipal services: waste management and recycling as well as other
municipal public and social services; ICT; and metal processing and construction.
The first stage of the World Bank “Lebanon Jobs Program Technical Assistance”
mission consists of a pilot analysis on mainly six sectors in north Lebanon. In
collaboration with the Chamber, the World Bank will gather sufficient data from
different sectors in order to select two of the six analyzed sectors with the highest
potential growth and highest yields or opportunities for job creation. Collaboration
with the Chamber on such a mission shall require reporting from both sides, and
the data collected will complement the existing information and help elaborate
more accurate recommendations for potential projects.
A final report is to be completed by May 2016. It will include all information
gathered on the two chosen sectors, the recommendations from both the World
Bank core team and the Chamber of Tripoli & the North, the strategies in relation
to development schemes resulting from the pilot study, in addition to the following
indicators: objectives, components, stakeholder sectors, and procedures.
The two sectors will be chosen according to criteria related to “good jobs”
yield; that is to say jobs with a skilled labor force that has the ability to foster
entrepreneurship and start-ups to produce higher added-value products
and services. The key indicators used for this mission included the following
components: sectoral opportunities and growth potential; type of job creation;
readiness of investors and stakeholders; number of jobs created due to direct and
indirect effects; swiftness and momentum of job creation.
The selection of two sectors in the North (through funding / financing, vocational
training, awareness campaigns, etc.) does not imply that other sectors will not
get future focus. Individual sectoral focus would in fact allow the yield of positive
results, which will create a momentum for developmental progress.
Fruit Logistica,
Berlin—3 to 5 february 2016
The meeting aimed to highlight the
Will host objectives,
the largest international
mission
short-term and
trade fair
of fruits
longterm
plans,and
jobvegetables.
creation and
developmental
Almost 2,800 strategies,
exhibitors and
from initiate
all
formal
contact
with
the
Chamber
over the world will be present, andand
stakeholders of various sectors of the
the Lebanese horticulture sector
North. The World Bank team introduced
will mission
be in theimportance
spotlights.and objectives
the
to the President of the Chamber, Toufic
Dabboussi, in the presence of Dr. Nader
Ghazal,
former
mayor
of
the
Municipality
of Tripoli and
representatives.
Lebanese exporters of fresh fruits & vegetables
are CCIAT
looking
forward to
meeting
daily between
9:00
amvisits
and implemented
6:00 pm to respond
to your
Based
onyou
previous
studies and
field
by the World
Bank,
enquiries
and meet
the
core team
came your
to a requirements.
decision that the most important and economically
influential sectors to focus on included: agro-processing and agriculture;
For further processing
information with
or If you
have any specific
enquiry,
kindlyand
contact
us at:
vegetable
stakeholders
linked to
the potato
tomato
value
[email protected]
chains; municipal services: waste management and recycling as well as other
municipal public and social services; ICT; and metal processing and construction.
Hall 1.1 Stand E-05
vALuE ChAIN PILOT ANALySIS
Once data has been gathered from stakeholders of the six selected sectors,
emphasis on sectoral analysis is mandatory in order to fully comprehend the
needs for development. In order to create the proper jobs which will enhance the
economy, the proper skills are needed. Therefore, information on the type/level
of vocational training in the North is needed in order to fill the gaps of knowledge
and skill capacity building.
One of the means to complete this information would be to identify which of the
existing organizations in each sector have the potential to expand/increase its
capacity for production. Interviews were conducted with different stakeholders
during the visit program. A broad discussion took place during individual meetings
from each sector to understand the following realities:
1.The background and structure of each sector and generic operations in North
Lebanon
2.Main products and services offered by each sector 3. Main opportunities for
growth
4.Main challenges/obstacles faced
5.Existing projects in the North
A follow-up action has been taken by the World Bank mission by selecting two initial
developmental sectors: the agro-processing and agricultural sector (specifically
the potato value chain) and municipal services (including recycling).
ECONEWS In English
Lebanese delegation to Indonesia
to promote development and
economic cooperation
At the invitation of the Indonesian Ambassador to Lebanon,
Ahmad Khazen Khmidi, a Lebanese delegation visited the
Indonesian capital, Jakarta, with the aim of enhancing
trade and economic relations between Indonesian and
Lebanese businessmen. The delegation was headed by the
Director General of the Chamber of Commerce, Industry
and Agriculture in Zahle and the Bekaa Youssef Geha, the
legal advisor of the Chamber Toufic Hindi, and a number
of businessmen, with the participation and the presence of
Indonesian Ambassador to Lebanon, the Chargé d’Affaires
and Economic Attaché at the Indonesian Embassy, Andre
Nugroho, and Communications and Protocol Officer, Ziad
Khoury.
The delegation participated in the opening of the International Exhibition of
Indonesian Industries, which was an important opportunity to learn about
the latest advancement in Indonesian industries in terms of technology, high
quality, and competitive prices. The delegation held several meetings with the
focus to promote trade exchange, development of economic relations and
exchange of delegations.
Visits to key business representatives of the private and public sectors took
place, starting with the head of the Indonesian Chamber’s Committee for
Asian Relations, and a number of Indonesian officials. The delegation
also visited Ahmad Hiriwan, the governor of Bandung City, capital of West
Java, which is the largest province in Indonesia and the most important
economically, especially in the fields of industry, agriculture and tourism, with
46 million inhabitants (the number of Indonesia’s population is 255 million
inhabitants). Talks stressed on strengthening economic relations through the
signing of agreements that help to increase the volume of trade exchange.
The delegation also visited the head of West Java Chamber Agung Sutismo
and members of the Board of Directors, where there has been exchange of
valuable information about available investment opportunities between the
two countries, especially in tourism, industry and agriculture. It is worth
noting that the Java area is the first industrial area that produces 70% of the
total production of coffee and tea in Indonesia. The meetings were concluded
by stressing the need to strengthen relations in commerce, tourism, banking
and services, considering that Lebanon can play the role of mediator, but
also can be an important location for the marketing of Indonesian product
of high-quality. The delegation noted that the Indonesian market needs
many Lebanese products, including olive oil, fruits and vegetables and other
agrofood industry; at the same time, Indonesia has many raw and industrial
materials of interest to many Lebanese businessmen. It was agreed to
exchange visits to enhance economic relations and the signing of agreements
that will contribute to the development of economic exchanges between the
two countries, especially that Indonesia exempted Lebanese businessmen
from the entry Visa and is waiting from the Lebanese side to speed up the
process of reciprocity.
Numéro 53 | PAGE 15
Training Southern Women’s Agrofood Cooperatives
Within the framework of encouraging the revitalization of
women cooperatives, especially in the agro-food sector,
the Chamber of Commerce, Industry and Agriculture
in Sidon and South Lebanon carried out a workshop on
preparing economically feasible projects.
Writing business plans and feasible work plans are major obstacles that face
rural women coops.
This training aimed at strengthening the capabilities of women cooperatives. It
was carried out at the premises of the Chamber and included materials such
as the indicators, the technical and financial studies, and the operational plan
(action plan) of the project.
The training is a component of the project entitled “Supporting Rural Women’s
Agro-food Cooperatives in South Lebanon”, implemented by the Agriculture
Department at the Chamber, and funded by the Government of Finland through
the Drylands Development Center (DDC) within the framework of the United
Nations Development Program (UNDP).
The competition between these cooperatives will be through the provision of
business plans and projects. As such, it will contribute to the organization
of the work of participating cooperatives and to the development of their
investment projects in order to achieve sustainable economic development
opportunities, and create new marketing channels for their products.
On the launching ceremony, Mr. Mohamad Saleh assured that supporting
working rural women has become an urgent necessity, since our economy is
based on small and medium enterprises, especially in the fields of crafts and
agro-industries that provide work for a significant percentage of rural women.
“A Lebanese woman is a creative entrepreneur if she is given the possibility,” he
said, adding that “she has proven to have high capabilities in the investment of
small loans and credibility in fulfilling her obligations to lending institutions”.
«This initiative reassures the importance we give to rural women, not only
out of moral obligation but also as an economic necessity, focusing on their
role in change and development, and supporting this role on the economic
and social level» said Dr. Raghed Assi, Social & Local Development Program
Manager of UNDP.
All existing agricultural cooperatives in the South and Nabatiyeh can
participate in this initiative as long as the proportion of women members is
not less than 75%.
After the initial evaluation phase, twelve cooperatives will be selected to
compete. Based on the proposals submitted, a specialized jury will select four
winning cooperative plans by adopting clear criteria, especially in terms of
working team, capacity building, innovation and the development of products
and services, the diversity of developed products, food safety, marketing,
initiatives for sustainable agriculture, and natural resource management.
The winning cooperatives will be supported not in cash but through the
purchase of equipment or supply of services worth 10,000 USD for the first
two and the positions, and 5,000 USD for the third and fourth positions.
On the other hand, the cooperative must contribute for at least 25% of the
value of the proposed project of which 15% should be in cash and the rest
should be in-kind contribution.
For its part, the Chamber in Sidon and South Lebanon will provide technical
support for the capacity building of cooperatives and for the procurement
of equipment, supplies and material according to transparent international
standards.
ECONEWS In English
Numéro 53 | PAGE 16
Lebanon should be wary of importing petroleum revenue
management strategies1
Bachir el Khoury
Lebanon’s waters are believed to hold large hydrocarbon reserves, making offshore Lebanon an attractive location for oil
and gas companies. While developing and monetizing these
reserves will entail many geological and technical challenges,
a key policy challenge that Lebanon will have to face is how to
manage oil and gas revenues in a way to maximize the economic benefits for its citizens.
The challenge is grave given the country’s weak institutional framework and poor
governance structure, perceptions of widespread public sector corruption, political
polarization, and rising sectarian tensions.
The prospect of natural resource discoveries has already generated a lot of ‘hype’
in Lebanon. Across the country, billboards sponsored by the Ministry of Energy and
Water have been erected along highways promising better transportation networks,
a better healthcare system, more jobs, and a better equipped army; all to be funded
by revenues from potential hydrocarbon wealth. Lebanon also has plans to establish
a sovereign wealth fund for future generations.
While many countries have followed the Norwegian model in managing their
hydrocarbon wealth, there is no one-size-fits-all approach. Before formulating any
policy recommendations, it is important to understand the macroeconomic context
in which policy decisions have to be made, analyze some of the salient economic and
institutional features of the country, and try to identify the key sources of economic
vulnerability.
While Lebanon has managed to navigate
through various shocks and safeguard its
macroeconomic stability, many sources of
economic and institutional vulnerability
remain. One such vulnerability is
Lebanon’s high level of sovereign debt
(both foreign and domestic) that requires
constant rollover and entails large interest
payments crowding out priority spending
and capital expenditure. Persistent
government deficits are expected to keep
the debt-to-GDP ratio at high levels for the
foreseeable future.
LEbANON SHOULD AvOID
DISTRIbUTING FUTURE
RESOURCE REvENUES AS
ENERGy SUbSIDIES.
No matter how large or small the resource earnings could be, the clear policy
prescription for Lebanon would be to initially use these revenues to pay off its
large public debt, beginning with the country’s most risky liability, foreign currency
external debt. This would have the effect of reducing the vulnerability of the domestic
economy to external market shocks. Lebanon’s improved sovereign rating can also
lower interest rates, improving the competitiveness of the economy and boosting
growth. Repayment of public debt should also encourage banks to increase their
lending to the private sector, and thus help support the private sector.
While the benefits of debt reduction are obvious, there are many risks associated
with this strategy. Reducing public debt may not be politically feasible and may face
public resistance, especially when constituencies’ expectations will press for more
public expenditure, as impressions will have been created of ample availability of
financial resources. Also, there is the risk that reducing the size of public debt will
improve Lebanon’s credit rating, resulting in lower interest rates, which in turn will
provide an incentive and irresistible opportunity to borrow more, inducing Lebanon
into a cycle of re-borrowing.
In the very optimistic scenario that debt is reduced and there are ample natural
resource revenues left over, the government may consider direct cash transfers to
citizens given the lack of an efficient public investment system, the high perception
of public corruption among citizens, and the dynamism of the private sector. One
drawback is that capital markets in Lebanon are underdeveloped and may not provide
individuals with the appropriate financial assets to enable them to make optimal
decisions. Also, if cash handouts are sizeable enough to undermine politicians’
patronage, then such a scheme is not likely to receive the necessary political support.
There is a strong case for increasing public spending, especially in infrastructure
projects such as electricity and transportation. Infrastructure constraints pose a
serious barrier to enhancing Lebanon’s
competitiveness and thus devoting part of
the revenues to scale-up public investment
can have positive effects and induce an
upward shift in economic growth and/or
help the country escape poverty traps.
But the quality of spending is key. The
limitations associated with increasing
public spending in Lebanon are many
and include limited administrative and
technical capacity to scale up investment
at a rapid pace; a situation which could
result in sub-optimal investment in addition to fostering corruption and rent seeking.
THERE IS NO IMPERATIvE
TO CREATE SUCH A FUND
IN LEbANON
Lebanon should avoid distributing future resource revenues as energy subsidies—
for instance as cheaper electricity—since these distort pricing signals and result
in a misallocation of resources. Although energy subsidies constitute an important
social safety net for the poor, they are regressive in nature because richer households
capture the bulk of subsidies. Energy subsidies also have a negative environmental
impact by encouraging wasteful consumption of fossil fuels. Energy subsidies once
introduced are very difficult to reverse, reducing macroeconomic policy flexibility.
While Lebanon’s hydrocarbon law requires the establishment of a sovereign wealth
fund for future generations, there is no imperative to create such a fund in Lebanon.
This has been a viable and successful strategy for some countries such as Norway,
which already has high levels of income per capita, but may not be appropriate
for Lebanon, which has potential sources of vulnerabilities and poor physical
infrastructure as well as rising poverty and inequality.
Even though it may be many years before exploration, production, and monetization
reach a decisive stage, the government needs to formulate without further delay a
plan to manage the country’s potential oil and gas wealth. Lebanon should be wary of
importing revenue management strategies from abroad, as optimal choices depend
on each country’s political, economic, and institutional context. The government
should also exercise considerable restraint in avoiding exaggerated claims regarding
the size of the windfall and increased state expenditure.
1
This article was published under the signature of Mr. Bassam Fattouh, Director of the Oxford Institute
for Energy Studies and LCPS research fellow.
http://www.lcps-lebanon. org/featuredArticle.php?id=#44sthash.iUJ7lEZO.dpuf
working toward the common interest
FCCIAL’s aim is to build an increasingly dynamic and
globally competitive Lebanese economy and to promote the
common interest of the four regional Chambers vis-à-vis the
Lebanese Goverment and other national and international
institutions by being:
• The main economic lobbying group in Lebanon
• A versatile service provider
• The Key interlocutor with external parties on economic
issues, specifically those connected to commerce, industry
and agriculture
CCIAB Bldg., 12th Floor, Sanayeh, Beirut
| T: +961 1 744 702
|
email: [email protected] |
www.cci-fed.org.lb
ECONEWS In English
LTC
Numéro 53 | PAGE 17
The Lebanese Training Center
at the Chamber of Commerce, Industry and Agriculture of Beirut & Mount Lebanon
is pleased to announce the upcoming following trainings:
Finance f o r N on - Financial E x ec u ti v es
Trainer:Mr. Georges Assilian
CPA, Financial advisor and Auditor
Date: 17, 18 & 19 February 2016
Time: 5:00 - 8:00 P.M
Outline: Empowering non-financial executives with a framework of essential financial terminology, concepts and applications that would lead to effective running of operations and efficient strategic decisions allowing these executives to
communicate comfortably with any financial executives within the organization.
Target: This lecture is addressed to professionals, executives and managers in
any industry with little background or work experience in the field of accounting & finance.
T h e N ew I S O 9 0 0 1 : 2 0 1 5
(Released September 23, 2015)
Trainer: Dr. Rami Chidiac
Senior Consultant, Lecturer, Trainer & ISO Expert
Date: 15, 16 & 17 February 2016
Time: 5.00 -8.00 P.M.
Outline: Overview of the new ISO 9001:2015 QMS: Requirements and importance to business management & growth. This course will help attendees to
identify and address risks affecting products and services compliancy in organizations as well as opportunities for improvement to enhance customer
satisfaction in accordance with the new standards.
Target: This course is intended for employees involved in the development and
implementation of quality management system within their organizations.
C u stome r S e r v ice W o r ks h op
Trainer: Mr. Bassam Nammour,
EMBA, Human Resources & Talent Management Professional, Senior Consultant
Date: 1, 2 & 3 March 2016
Time: 5.00 - 8.00 P.M
Objectives: Defining customer service means in relation to all type of customers,
both internal and external. The course will help concerned employees to identify
how their attitude would affect the customer service, how to deal with difficult
clients and how to use outstanding customer service to generate return on business and build good will. The workshop will tackle the different communication
tools with customers in order to deliver an outstanding service either over the
phone or through online tools.
Target: This workshop intends to provide customer service staff a strong skillset including in-person and over the phone techniques, simulation of real cases
scenarios and dealing with difficult customers.
Certificates signed by the Chamber will be delivered after completion of each course.
For information/registration:
Call Center: 1314 Ext 15
T: 01-353190
Email: [email protected]
[email protected]
Free parking access
w w w. c c i b. o rg. l b
Numéro 53 | PAGE 18
ECONEWS In English
OPTIMEd: Rationalizing Mediterranean Sea Ways
Christy Makridis
Funded by the ENPI CBC Mediterranean Sea Basin Programme,
with a total budget of € 1.9million OPTIMED project aims to enhance the development of maritime transport and logistics sector in the Mediterranean in order to ensure more efficient and
sustainable trade relations between the northern and southeastern shores of the Mediterranean Sea.
The objective of Optimed is the
development of ports on the northwestern and south-eastern coasts
of the Mediterranean Sea, which are
facing significant pressures related to
the process of globalization, increased
international trade, and modern
consumer and production patterns,
in addition to the development of
maritime network connecting these
ports together.
Optimed partners include:
• Italy: Autonomous Region of Sardinia
(RAS), University of Cagliari, Port
Authority of Olbia and Golfo Aranci
• Spain: ASCAME (Association of
the Mediterranean Chambers of
Commerce and Industry), European
Short Sea Shipping School
• Lebanon: Chamber of Commerce,
Industry and Agriculture of Beirut
and Mount Lebanon
In this context, and by means of a
virtual logistics platform structured
around the ports of Beirut (Lebanon)
and Porto Torres (Italy), Optimed will
enhance commercial connections
between public and private operators
in maritime transport and logistics
sector of Lebanon, Italy, Spain and
France. The two ports will be directly
affected by activities oriented to
improve the current services and
strengthen the ports in their role of
Ro-Ro (Roll-on/Roll- off) hubs. Ro-Ro
ships are vessels designed to carry
wheeled cargo, such as automobiles,
trucks, semi- trailer trucks, trailers,
and railroad cars that are driven on
and off the ship on their own wheels or
using a platform vehicle.
the promotion of Ro-RO hub-based
networks, short sea shipping, Motorways
of the Sea and e-freight, as the basis
for the development of sustainable
logistics within Mediterranean transport
systems.
The project aims to a direct economic
and commercial impact, creating
opportunities finalized at the matching
between offer and demand of services
between the two shores. The six actors
also developed new tools (such as the
organization of business meetings
and the promotion of short sea
shipping), thus contributing to a more
efficient transport and logistics model
characterized by better delivery times
of freight and consequently by a greater
competitiveness. Moreover, Optimed
aims at improving the technical and
management capacities and network
structure, which consequently helps
companies obtain precise delivery
time estimates. This is opposed to the
current system in which delivery times
cannot be guaranteed. Through the
different phases of analysis, testing,
promotion and training, the project
wants to contribute to achieve a better
competitiveness of the Mediterranean
transport and logistics sector, and
therefore of trade in general. In the
coming years, the project results and
the capitalization of these results
will give the opportunity to operators
to take advantages and rewards
of intermodal transport through
The signature of the MoU “Short Sea
Shipping Euro-Mediterranean Network”
represents a starting point for the
enlargement of the Optimed network
at Euro-Mediterranean level in order to
exploit the opportunities arising from
the new maritime trade connections.
Final beneficiaries of the start up of
the new network will be the consumers
of EU and the Mediterranean Partner
Countries (MPC), which will take
advantage of the faster and better
efficient trade services between the two
shores of the Mediterranean basin.
Through the organization of businessto-business meetings in Spain, France,
Italy and Lebanon, Optimed has
promoted the virtual logistic platform,
which is based around the main two
hubs: Beirut and Porto Torres, in addition
to strengthening links and relations
between major actors in the logistics
and maritime transport domain in
these four countries. Furthermore,
training sessions were implemented
in order to familiarize the concept
and functionality of this platform.
In the long-term, the expected results
of the project are:
- Optimization of the maritime trade
network between the northern
shores of the High Tyrrhenian arc
and the south-eastern shores of
the Mediterranean Sea, creating
new opportunities and business
relationships
for
economic
operators and institutions.
- Improving the performance of
Porto Torres (Italy) and Beirut
(Lebanon) port infrastructures as
RO-RO hubs, in the framework of
the freight shipping network.
- Completing the virtual platform
supporting the new maritime trade
network, allowing the process
of shifting freight from current
modes of transportation to more
efficient ones.
ECONEWS In English
Numéro 53 | PAGE 19
Trade between Lebanon and African Countries
Total trade between Lebanon and African countries reached 1.031 billion USD
in 2014. The Lebanese trade with African countries has been in surplus since
1993, reaching a maximum surplus of 928.4 million USD in 2012.
Imports from African countries accounted for 1.9 % of total imports in 2014,
while exports to these countries formed 19.6 % of Lebanese exports.
In 2014, major imports from the African countries included Jewelry (86%),
Vegetable products (5%), and Wood and articles of wood (3%). On the other
hand, main Lebanese exports to the African countries included Jewelry (45%),
Machinery(20%), and Base metal sand articles there of (7%).
Exports to African
Countries
(%)
Lebanese expatriates in Africa, estimated at 115,000, helped Lebanon achieve
a surplus in the trade balance, by creating a demand for Lebanese products,
and the opening of African markets for these products. They also invested in
their country, and benefited Lebanon in international affairs through holding
various political, economic and commercial positions in African countries.
*Source: Chamber of Commerce, Industry and Agriculture of Beirut and Mount
Lebanon – Lebanese Customs statistics
Imports from African
Countries
2014 ( in thousand $)
Value
Sections
Value
1%
3,283
1-Live animals; animal products
6,658
2%
1%
7,862
2-Vegetable products
18,279
5%
0%
(%)
0%
1,527
3-Animal or vegetable fats and oils
1
6%
36,874
4-Prepared foodstuffs; beverages, tobbaco
3,309
1%
0%
983
5-Mineral products
1,680
0%
1%
3%
18,253
6-Products of the chemical or allied industries
2,795
5%
32,142
7-Plastics and articles thereof; rubber
117
0%
0%
382
8-Raw hides and skins, leather, furskins
94
0%
1%
3,490
9-Wood and articles of wood
13,054
3%
3%
21,712
10-Pulp of wood; paper and paperboard
254
0%
1%
6,382
11-Textiles and textile articles
1,706
0%
0%
1,050
12-Footwear, umbrellas, artificial flowers
53
0%
1%
8,818
13-Articles of stone, plaster, cement, glass
109
0%
45%
294,460
14-Pearls, precious stones and metals
330,422
86%
0%
7%
46,928
15-Base metals and articles of base metal
611
20%
129,144
16-Machinery;electrical instruments
1,318
0%
1%
6,511
17-Vehicles, transport equipment
1,621
0%
0%
837
18-Optical, photographic,medical, musical instruments
71
0%
0%
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
Exports
Thousand $
311,486
329,593
652,239
1,021,377
1,194,668
782,448
647,970
(%)
9.0 %
9.5 %
15.3 %
24.0 %
26.7 %
19.9 %
19.6 %
Imports
Thousand $
109,261
132,133
212,162
251,659
266,226
411,472
382,824
(%)
0.7%
0.8%
1.2%
1.3%
1.3%
1.9%
1.9%
Trade Balance
Thousand $
202,225
197,460
440,077
769,718
928,442
370,976
265,146
TRADE EXCHANGE WITH AFRICAN COUNTRIES IN 2014
0%
0
19-Arms and ammunition; parts and accessories
0
4%
27,104
20-Miscellaneous manufactured articles
161
0%
0%
228
21-Works of art, collectors' pieces and antiques
511
0%
100%
647,970
Total
382,824
100%
Lebanon in Figures
TRADE WITH AFRICAN COUNTRIES
2014
South Africa
Togo
Nigeria
Congo
Ivory Coast
Angola
Ghana
Guinea
Gabon
Liberia
Benin
Sierra Leone
Senegal
Cameroon
Other
Total
Exports
Thousand $
297,031
5,675
58,752
47,478
37,793
40,195
24,265
17,228
18,456
17,354
9,527
11,251
6,954
7,364
48,647
647,970
Imports
Thousand $
51,539
268,883
3,982
2,158
7,324
41
10,300
3,640
1,103
0
6,941
3,840
3,471
2,517
17,085
382,824
Trade Balance
Thousand $
245,492
-263,208
54,770
45,320
30,469
40,154
13,965
13,588
17,353
17,354
2,586
7,411
3,483
4,847
31,562
265,146
Total Trade
Thousand $
348,570
274,558
62,734
49,636
45,117
40,236
34,565
20,868
19,559
17,354
16,468
15,091
10,425
9,881
65,732
1,030,794
in billion US$ (unless otherwise specified)
Ref.
Indicator
2013
Oct-14
2014
Oct-15
10
11
12
20
21
22
23
24
26
27
28
30
31
Growth
GDP ( in constant Prices 2010)
GDP ( in current prices)
CPI
M1
M2
M3
M4
Banks Assets
Banks Deposits - Private Sector
Banks Loans - Private Sector
Balance of Payment
Current Account
3.00%
40.80
47.20
1.10%
5.05
45.59
111.12
117.25
164.77
136.16
41.49
-1.13
-11.78
0.97%
5.28
47.81
115.98
122.99
171.21
141.98
44.47
-0.87
-9.30
2.00%
41.60
47.80
-0.71%
5.50
48.67
117.64
124.55
175.64
144.38
45.35
-1.41
-12.36
-2.47%
5.58
51.62
122.00
129.21
182.20
149.30
47.17
-2.17
-
Ref.
Indicator
2013
Nov-14
2014
Nov-15
32
33
34
40
Balance of Trade
Imports
Exports
Unemployment Rate (Est.)
-17.29
21.23
3.94
20.00%
-14.66
17.45
2.79
-
-17.18
20.49
3.31
20.00%
-13.51
16.23
2.72
-
41
42
43
Employment Rate (Est.)
Population (Est.)
Population 15 - 64 y.(Est.)
47.60%
4.18 Mn
2.85 Mn
-
47.60%
4.23 Mn
2.88 Mn
-
Ref.
Indicator
2013
Sep-14
2014
Sep-15
51
52
53
54
55
56
State Budget Deficit
Budget Revenues
Budget Expenditures
Public Debt
Debt Service
Total Primary Deficit / Surplus
-4.22
9.42
13.64
63.47
3.79
-0.24
-2.22
7.91
10.13
65.98
2.95
0.87
-3.07
10.88
13.95
66.67
4.19
1.31
-2.61
7.23
9.83
68.71
3.13
0.67
Key economic indicators prepared by the Center of Economic Research showed
the following results:
• Consumer Price Index
Based on the Central Administration of Statistics, CPI dropped 2.47% in
October 2015 compared to the end of 2014. The CPI had increased by 0.97%
in October 2014 compared to the end of 2013.
• Balance of Payments
In the first 10 months of 2015, the balance of payments, deficit reached 2.17
billion USD compared to a deficit of only 867.7 million USD in the same period
of 2014.
• Trade Balance
The trade deficit reached -13.51 billion USD in the first 11 months of 2015,
compared to 14.66 billion USD over the same period of 2014. Exports
decreased by 2.51% in the first 10 months of 2015 compared to the same
period of 2014, while imports decreased by 7%. This led to a drop of 7.85%
in the trade balance.
• Public Finance
In the first nine months of 2015, public expenditures decreased by 2.9 %
compared to the first nine months of 2014, while revenues dropped by 8.6 %.
Hence, the budget deficit rose by 17.6 %.
Primary surplus reached 672 million USD in the first nine months of 2015, a
decrease of 22.4 % from 866 million USD over the same period of 2014. This
was caused by the increase of debt service by 6.1 % and decrease of public
revenues by 8.6 %, in addition to the decrease of public expenditures by 2.9 %.
• Public Debt
Public debt increased from 66.0 billion USD to 68.7 billion USD between
September 2014 and September 2015, i.e an increase of 4 % over one year.
BDL (21,22,23,24,26,27,28,30,31,54), CAS (11,12,20,40,41,42,43), Customs (32,33,34), Ministry of Finance (51,52,53,55,56) ,World Bank (10)
ECONEWS In English
Numéro 53 | PAGE 20
CONFERENCES
EU Funding for energy 2016
Scope:
Financing Energy Projects in Europe
Location:
Berlin - Germany
Date:
04 - 03 March 2016
Phone:
230 / 004930802080246
Fax:
250 / 004930802080259
Email:
[email protected]
Website:
www.eurocad.eu
Workshop on Ehical Leadership and its impact on
developing organizations
Scope:
Leadership
Location:
Kuala lumpur - Malisia
Venue:
Grand Millennium Hotel
Date:
10-06 March 2016
Phone:
00966138993749 ext 227
00966564852442
Fax:
00966138994638
Email:
[email protected]
2016 Masterclass on Protocol & Diplomacy for UN
Agencies, International Organizations & Major Corporations
Scope:
Investing in Human capital
Location:
Johannesburg – South Africa
Date:
11 - 07 March 2016
Phone:
00270110562544
Fax:
00270117945232
Email:
[email protected]
World ATM Congress
Scope:
Targets the ATM Industry
Location:
Madrid - Spain
Venue:
Feria de Madrid-IFEMA
Date:
10 – 08 March 2016
Phone:
0017032992430 Ext. 304
Email:
[email protected]
Website:
http://www.worldatmcongress.org/
Crans Montana Forum on Africa, Regional Cooperation & the
Future of South-South
Scope:
Global
Location:
Dakhla - Morocco
Date:
22 - 17 March 2016
Phone:
0037797707000
Email:
[email protected]
Website:
www.cmf.ch
EU Financing for Broadband Infrastructure
Projects 2020-2014
Scope:
Investment
Location:
Berlin - Germany
Date:
22 - 21 March 2016
Phone:
004930802080230 / 004930802080230
Fax:
004930802080250/ 004930802080259
Email:
[email protected]
Website:
www.euroacad.eu
Beirut Arab University’s Job Fair
Scope:
Global
Location:
Debbieh – Lebanon
Venue:
Beirut Arab University
Date:
19 April 2016
Phone:
009611300110 Ext 2329
Fax:
009611300110 Ext 2767
Email:
[email protected]
Website:
www.bau.edu.lb
EXHIBITIONS
Maysan 3rd International Exhibition for Energy &
Construction
Industry:
Energy & Construction
Location:
Maysan - Iraq
Date:
26 – 23 February 2016
Phone:
009647901755296/ 00964770289999
Email:
[email protected]
[email protected]
Korea Build 2016
Industry:
Furniture, Home Interior, Gardening, Lighting,
A/C & Heating, Construction & Installation
Material
Location:
Korea
Venue:
Kintex
Date:
28 – 24 February 2016
Email:
http://2016.khfair.com
Hellenic Jewelry fair
Industry:
Jewelry, Watches, Precious Stones Machinery &
Equipment
Location:
Athens – Greece
Venue:
Metropolitan Expo Exhibition Center
International Airport “Al Venizelos”
Date:
28 - 25 February 2016
Phone:
0030210354900
Fax:
00302103542910
Email:
[email protected]
Website:
www.metropolitanexpo.gr
Detrop
Industry:
Location:
Venue:
Date:
Phone:
Fax:
Email:
Website:
Food, Beverages, Machinery & Equipment
Thessaloniki - Athens
International Exhibition Center
28 - 25 February 2016
00302310291111
00302310256822
[email protected]
www.helexpo.gr
Hellenic Jewelry Fair for Professional Only
Industry:
Jewelry, Watches, Precious Stones
Machinery & Equipment
Location:
Athens – Greece
Venue:
Metropolitan Expo Exhibition Center
International Airport “Al Venizelos”
Date:
29 - 26 February 2016
Phone:
0030210354900
Fax:
00302103542910
Email:
[email protected]
Website:
www.metropolitanexpo.gr
ARTOZYMA
Industry:
Bakery, Confectionary, Machinery & Raw Material
Thessaloniki - Athens
Location:
Venue:
International Exhibition Center
Date:
Phone:
Fax:
Email:
Website:
29 - 26 February 2016
00302310291111
00302310256822
[email protected]
www.helexpo.gr
Paper World Middle East 2016
Industry:
Paper & Office Products
Location:
Dubai – United Arab Emirates
Venue:
Za’abeel Halls, Dubai International Convention
and Exhibition Centre
Date:
03 – 01 March 2016
Phone:
0097143894500
Fax:
0097143585533
Email:
[email protected]
Website:
www.paperworldme.com
Play World Middle East
Industry:
Toys & Games
Location:
Dubai – United Arab Emirates
Venue:
Dubai International Convention and Exhibition
Centre
Date:
03 – 01 March 2016
Phone:
80102 00971433
Fax:
280 90 00971433
Email:
[email protected]
Website:
www.playworldme.com
Exhibition: World Olive Oil Exhibition
Industry:
Olive Oil
Location:
Madrid - Spain
Venue:
Feria de Madrid-IFEMA-Hall 1
Date:
03 – 02 March 2016
Phone:
0034917223000
Fax:
0034917225801
Email:
[email protected]
Website:
http://www.oliveoilexhibition.com/ing/inicio.html
MOMAD Shoes 2016
Industry:
Shoes
Location:
Madrid - Spain
Venue:
Feria de Madrid-IFEMA
Date:
06 – 04 March 2016
Phone:
0034917225795
Email:
[email protected]
Website:
http://www.ifema.es/ momadshoes_06
Security and Defense Exhibition
Industry:
Security and Defense
Location:
Baghdad - Iraq
Date:
08 – 05 March 2016
Phone:
009647702444844/ 009647806666661
Email:
[email protected]
[email protected]
Website:
www.unfco.com
Eleotechnia
Industry:
Location:
Date:
Phone:
Fax:
Email:
Website:
Olive & Olive Oil
Athens - Greece
10 – 07 March 2016
00302107568888
00302107568889
[email protected]
www.copassexpo.gr
INFARMA Madrid
Industry:
Pharmaceutical
Location:
Madrid - Spain
Venue:
Feria de Madrid-IFEMA
Date:
10 – 08 March 2016
0034914068381
Phone:
Email:
[email protected]
Website:
http://www.infarma.interalia.es/?locale=en
Preview In Daegu-PID 2016
Industry:
Yarn, Fabrics, Eco Friendly textiles & Fabrics
Location:
Korea
Venue:
Exco
Date:
11 – 09 March 2016
Website:
www.previewin.com
EXPODENTAL 2016
Industry:
Dental Equipment, Supplies and Services
Location:
Madrid - Spain
Venue:
Feria de Madrid - IFEMA
Date:
12 – 10 March 2016
Phone:
59 53 722 91 0034
Email:
[email protected]
Website:
http://www.ifema.es/expodental_06/
Korea International Textile Machinery Exhibition –KORTEX
2016
Industry: Chemical Fiber Machinery, Weaving Preparation
Machinery, Knitting machinery, Dyeing &
Finishing Machinery, Sewing & Embroidery
Machinery
Location:
Korea
Venue:
Exco
Date:
11 – 09 March 2016
Website:
www.kortex.or.kr
Exhibition: Busan International Boat Show 2016
Industry:
Boats, Yachts, Related Accessories & Spare Parts,
Water Sports & fishing Equipment
Location:
Korea
Venue:
Bexco
Date:
13 – 10 March 2016
Website:
www.boatshowbusan.com
Exhibition: Light+Building 2016
Industry:
Lighting & Building Services Technology
Location:
Frankfurt - Germany
Date:
18 – 13 March 2016
Website:
http:// light-building.messefrankfurt.com
Modern Bakery Moscow 2016
Industry:
Bakery & Confectionary
Location:
Moscow - Russia
Date:
17 – 14 March 2016
Website:
http://modern-bakery-moscow.ru.messefrankfurt.com
Techtextil Russia 2016
Industry:
Textile
Location:
Moscow - Russia
Date:
17 – 15 March 2016
Phone:
75 87 649 007495 Ext. 125
Fax:
85 87 007495649
Website:
http://techtextil-russia.ru.messefrankfurt.com
Directeur responsable: Rabih Sabra, Conseiller économique: Roger Khayat
Rédacteurs: Bachir El Khoury, Marilyne Jallad, Coordinateurs: Irene Habib Ballouz,
Roula Itani Younes, Maquette: Rita Roukoz Nehmé
ECONEWS est disponible sur: www.ccib.org.lb
Automechanika St. Petersburg 2016
Industry:
Automotive
Location:
St. Petersburg - Russia
Date:
17 – 15 March 2016
Website:
http://automechanika-spb.com
E-Show Barcelona 2016
Industry:
E-Commerce, Digital Marketing & Social Media
Expo & Congress
Location:
Barcelona – Spain
Venue:
Montjuïc
Date:
17 – 16 March 2016
Phone:
0034933094941
Website:
http://www.the-eshow.com/barcelona/home
Intertextile Shanghai Apparel Fabrics – Spring Edition 2016
Industry:
Textile
Location:
Shanghai – China
Date:
18 – 16 March 2016
Phone:
7728 2802 852+
Fax:
8771 2598 852+
Email:
[email protected]
Website:
www.messefrankfurt.com
Solar, Wind & Earth Energy Trade Fair -2016SWEET 2016
Industry:
Photovoltaic, Solar Thermal, Wind Power, Waste
Energy, etc..
Location:
Korea
Venue:
Kimdaejung Convention Center
Date:
18 – 16 March 2016
Website:
www.sweet.or.kr
Kem World Franchise Exhibition
Industry:
Global
Location:
Athens - Greece
Date:
21 – 18 March 2016
Phone:
00302106084550
Fax:
00302106084559
Email:
[email protected]
[email protected]
Website:
www.kemexpo.gr
Food Expo Greece
Industry:
Food & Beverages
Location:
Athens - Greece
Venue:
Metropolitan Expo Exhibition Center International
Airport “Al Venizelos”
Date:
21 – 19 March 2016
Phone:
00302103542900/ 00302105242100
Fax:
00302105246581
Email:
[email protected]/[email protected]
Website:
www.foodexpo.gr/www.metropolitanexpo.gr
International Coating, Adhesive & Film Fair-Coating Korea 2016
Industry:
Adhesives, Coating Material,
Waterproofing, & Nano Products
Location:
Korea
Venue:
Songdo, Convensia, Incheon
Date:
18 – 16 March 2016
Website:
www.sweet.or.kr
3rd OIC Health Expo
Industry:
Health
Location:
Morocco
Date:
27 – 24 March 2016
Phone:
00212522474435/ 00212522314974
Fax:
00212522310110
Email:
[email protected]/[email protected]
Website:
www.icdt.oic.org/www.medicalexpo.ma
Arab Turkish Economic Cooperation Forum
Industry:
Food and Agriculture
Location:
Izmir - Turkey
Date:
29 March – 01 April 2016
Phone:
00905337363090
Fax:
00902324257770
Email:
[email protected]
Website:
www.turabexpo.com
Korea Public Procurement Expo -2016 KOPPEX 2016
Industry:
Cutting Edge Technologies & Green Procurement
Location:
Korea
Venue:
Kintex
Date:
30 March – 01 April 2016
Website:
www.koppex.com
Fur Excellence in Athens
Industry:
Fur
Location:
Athens – Greece
Date:
Metropolitan Expo Exhibition Center International
Airport “Al Venizelos”
Phone:
00302103542900
Fax:
00302103542910
Email:
[email protected]
Website:
www.metropolitanexpo.gr
The Arab 4P Jordan Chemex for Plastic & Chemical Industries
Industry:
Petrochemical, Plastic, Packaging and Printing
Location:
Amman - Jordan
Venue:
Amman International motor show
Date:
21-19 April 2016
Phone:
0096227240950 / 0096279868960
Fax:
0096227240750 / 0096265540880
Email:
[email protected]
Website:
www.afaqgroupadv.com
HORECA 2016
Industry:
Global
Location:
Beirut – Lebanon
Venue:
BIEL- Hall 1,2,3
Date:
08 – 05 April 2016
Phone:
009611480081 Ext. 224
Email:
[email protected]
Website:
www. hospitalityservices.com.lb
MEDWOOD 2016
Industry:
Woodwork & Furniture / Architecture & Interior
Design
Location:
Athens
Venue:
Metropolitan Expo Center
Date:
10 – 07 April 2016
Email:
[email protected]
The 3rd Qualitative Exhibition for Electricity
Industry:
Electricity
Location:
Baghdad - Iraq
Date:
21 – 18 April 2016
Phone:
009647905984770/ 009647708885609
Email:
[email protected]/[email protected]
Immeuble CCIA-BML,
Rue 1 Justinien, Sanayeh
PO Box 11 1801 Beyrouth, Liban
[email protected]
Hotline: 1314 ext: 14
T: 961 1 353 390 ext: 14
BeautyEurasia
Industry:
Beauty
Location:
Istanbul - Turkey
Date:
23 – 21 April 2016
Phone:
00902126033333 Ext 213
Fax:
00902126033334
Website:
www.beautyeurasia.com
Prolight + Sound Guangzhou 2016
Industry:
Audio & Lighting
Location:
China
Venue:
China Import & Export Fair Complex.
Date:
29 February – 03 March 2016
Phone:
0-61946 711 49+
Fax:
96-61946 711 49+
Email:
[email protected]
Website:
http://www.e-emc.com
BUSINESS OPPORTUNITIES
Company:
Activity:
Location:
Phone:
Email:
Email:
Marble Piliati Aebe
Marble
Greece
00302224051348
00302224051423
[email protected]
Company:
Activity:
Location:
Phone:
Email:
CRETAFARM
Food
Greece
00302106260187
[email protected]
Company:
Activity:
Location:
Phone:
Fax:
Email:
Website:
Pan. P. Kristallidis SA ‘’SKO’’
Food
Greece
00306982522533 / 003023810829024
00302381082901
[email protected]
www.skosa.gr
Company:
Activity:
Location:
Phone:
Email:
Website:
Hutoépíto Kft.
Industrial Refrigeration Technology
Hungary
003637301070
[email protected]
http://hutoepito.hu/
Company:
Activity:
Location:
Phone:
Email:
Website:
Herbária Zrt.
Herbal/bio teas, cosmetics, health care
Hungary
114/003612365010
[email protected]
http://new.herbaria.hu/en_GB/products3-/
Company: Shandong Keruim Petroleum Equipment Co., Ltd.
Activity:
Design of High-tech Petroleum Equipment/
Provides Technical Service for Oilfield Integrated
Engineering/ Supply Oilfield Comprehensive
Solutions
Location:
China
Phone:
6610-008605468179179
Fax:
008605468179685
Email:
[email protected]
Website:
www.keruigroup.com
Company: Zhejiang Noblelift Equipment Joint Stock Co., Ltd.
Activity:
Sale of Noblelift Products /Production of
Industrial Vehicles
Location:
China
Phone:
008605726210806
Fax:
008605726128212
Email:
[email protected]
Website:
www.noblelift.com
Company:
Activity:
Location:
Phone:
Fax:
Email:
Website:
Fargen Pharma
Production of Dermocosmetic
Istanbul - Turkey
00905051458836 / 00902128521993
00902128522139
[email protected]
www.fargen.com.tr
Company:
Activity:
Location:
Phone:
Email:
Website:
CITYREALTY
Real Estate
Greece
00306945554795 / 00302107232326
[email protected]
www. cityrealty.gr
Company:
Activity:
Location:
Phone:
Email:
Website:
TiSoft
Electrical, Heating & Energy Design Software
Greece
8-302109607870
[email protected]
www.ti-soft.com
Company:
Activity:
Fibertex
Manufacturer of nonwovens for the industrial
and technical industry
Location:
Greece
Phone/Fax: 00302110145376
Email:
[email protected]
Website:
www.fibertex.com
Global B2B Web Portal
Location:
India
www.bizbilla.com/www.edubilla.com/www.ecbilla.com
Website:
For more information:
Dr. K. Karthikeyan.com, Embassy of Romania in Lebanon
Phone:
00914565230755
Mobile:
08056782333
Email:
[email protected]
Investment opportunities offered by the Republic of Iraq
Location:
Babil – Iraq
Email:
[email protected]
Website:
www.bic.gov.iq
For more information:
Embassy of the Republic of Iraq
Phone:
009611780004 ext 2033
Email:
[email protected]
Sanayeh Headquarter
T: 01-353190 | [email protected]
Sin el Fil branch
T: 01-498062 | [email protected]
Jounieh branch
T: 09-838700 | [email protected]
Baakline branch
T: 05-303038 | [email protected]