Numéro 53 Février 2016 Publication «CCIA-BML» www.ccib.org.lb ECONEWS The Chambers’ Newsletter éDITO Non assistance à pays en danger Comment survivre dans un océan de troubles? L’activité économique a besoin de calme pour se maintenir ; et cette tranquillité est désormais vacante de nos vies et de nos sociétés. Le tissu communautaire résonne avec les discordes régionale et mondiale, ce qui se traduit par un égoïsme effréné, nourri par la peur, et dont le seul produit est un blocage de la vie publique à tous les niveaux. Avant de pacifier le terrain, et de convaincre le monde que la vie publique se déroule au Liban en pleine sérénité, il ne faut s’attendre à aucune éclaircie sur le plan économique. Le paradigme est unanimement accepté. La réciproque a tout autant droit de cité: il suffit de restaurer la paix et la sécurité et tout ira bien. Enfin, les Libanais sont convaincus d’être l’objet d’un enjeu international dont il faut attendre patiemment les développements pour agir. J’entends encore le ministre Ghassan Salamé déclarer patiemment à Marcel Ghanem dans «Kalam el nas», et ce dernier prendre plaisir à le lui faire répéter: «Qu’ils aillent élire un président de la République, je vous assure que personne ne va les en empêcher». J’entends aussi le coordinateur spécial des Nations Unies pour le Liban, Sigrid Kaag, dévoiler ses appréhensions quant à la capacité de l’administration libanaise à gérer l’aide aux réfugiés en l’absence d’un président de la République. Nous détruisons nos chances de nos propres mains. Et pourtant: l’initiative économique est surtout nécessaire dans les périodes de troubles, au moment où il faut sauvegarder le potentiel de la nation et le niveau de vie, durement acquis par les citoyens. On dirait que la majorité de nos responsables n’en a cure. 27% de la population vit au dessous du seuil de pauvreté, c’est-à-dire Mohamed Choucair avec moins de 8,75 dollars par personne et par jour, d’après la dernière étude faite par l’Administration centrale de la statistique. L’année dernière, le pays a pu assurer 3 500 nouveaux postes de travail, face à un besoin 10 fois plus grand. Les autres émigrent ou grossissent les rangs des chômeurs, quant ils ne sont pas victimes des drames de l’émigration clandestine par manque de moyens ou refus de visa dans les pays d’accueil. Nous sommes tous responsables, et cette tare collective ne nous quittera jamais! Il est temps de prendre les choses en main. La conjoncture n’a d’emprise que sur deux éléments, très importants il est vrai, mais contrôlables si on prend la peine de les affronter: les anticipations et la propension à consommer. La consommation est devenue anarchique au niveau des produits de base, du fait des réfugiés. Si elle garde sa vitesse de croisière dans la filière du luxe, moins sensible à la conjoncture, elle diminue de façon dramatique dans l’immense secteur des produits courants. Les gens sans travail ont de moins en moins de revenus, et ceux qui gardent leur emploi ou leur commerce ont désormais peur de l’avenir et cherchent à consolider leurs économies pour des jours plus sombres encore. C’est parce que les entrepreneurs manquent alors de confiance et refusent d’investir que les emplois se tarissent, que les moyens disparaissent, et que le pays sombre. C’est le moment de suppléer à la carence de la demande par la relance des travaux publics. Avec quel argent? Justement avec celui qui sert à financer les frais de fonctionnement et autres dépenses. Le soutien de l’économie n’est sûrement pas moins important. Mais il faut d’abord commencer par discuter le Budget et le voter pour savoir enfin où l’on va. index Comment retrouver la croissance? L’avis des experts La CCIA-BML offre son assistance à l’Autorité libanaise de l’énergie P.03 EN FRANçAIS P02. Actu du mois P03. La CCIA-BML offre son assistance à l’Autorité libanaise du Pétrole P.06 L’Espagne à l’honneur de la P.17 troisième édition de Photomed P07. Comment retrouver la croissance? L’avis des experts P08. Max Zaccar est confiant quant à l’avenir de l’assurance au Liban P04. La lutte contre le blanchiment d’argent au Liban: vers une culture de conformité P09. Fusions et acquisitions: le Liban va-t-il suivre la tendance mondiale? P05. COP 21, qu’ont-ils évité à la prochaine génération? P10. La proportionnelle: parle-t-on le même langage électoral? P06. L’Espagne à l’honneur de la troisième édition de Photomed P11. Économie: sortir de l’impasse IN ENGLISH P12. Economic development of Tripoli: the need for an urgent action P14. The World Bank at the Chamber of Tripoli & NorthLebanon P14. Fruit Logistica P15. Lebanese delegation to Indonesia to promote development and economic cooperation P15. Training Southern Women’s Agro-food Cooperatives P.12 Economic development of Tripoli: the need for an urgent action P16. Lebanon Should be Wary of Importing Petroleum Revenue Management Strategies P17. The Lebanese Training Center P18. OPTIMED: Rationalizing Mediterranean Sea Ways P19. Trade between Lebanon and African Countries P19. Lebanon in figures P20. Exhibitions, Conferences & Business Opportunities Les articles de cette publication expriment l’avis de leurs auteurs ; ils sont publiés dans leur langue originale, et n’expriment pas nécessairement l’avis d’ ECONEWS. The views expressed in this publication are those of the authors; they are published in their original language, and do not necessarily reflect the opinion of ECONEWS. Numéro 53 | PAGE 2 ECONEWS En Français ACTU DU MOIS L’ambassadeur du Liban à Oman, hôte de Mohamed Choucair Houssam Diab, ambassadeur du Liban au Sultanat d’Oman, a été reçu par Mohamed Choucair, président de la Fédération des chambres de commerce du Liban. C’est dans les locaux de la Chambre de Sanayeh-Beyrouth, que le diplomate a été accueilli le 8 janvier dernier, en présence d’un parterre de personnalités politiques et économiques des deux pays. Les participants se sont mis d’accord sur un renforcement des relations économiques entre le Liban et Oman. Également au menu des discussions, la préparation de la visite, du 8 au 12 février derniers, d’une délégation économique omanaise au Liban, comme il avait été convenu lors de la visite récente à Mascate de la délégation libanaise. À noter que la délégation d’hommes d’affaires qui sera au Liban prochainement sera présidée par Saïd Ben Salah, président de la Chambre de commerce et d’industrie du Sultanat d’Oman. Face à son hôte, Mohamed Choucair a souhaité renforcer la coopération entre les secteurs privés libanais et omanais, et ouvrir de nouvelles perspectives aux hommes d’affaires des deux pays. Il a enfin exprimé sa reconnaissance pour le rôle joué par le diplomate Houssam Diab afin de soutenir l’économie libanaise. Ibercaja obtient un prêt de 150 000 euros de la BEI pour aider les PME en Espagne La banque européenne d’investissement (BEI) a octroyé, le 15 janvier 2016 à Zaragoza, un prêt de 150 millions d’euros à Ibercaja pour l’aider à accorder des prêts aux entreprises espagnoles dans l’industrie et les services. Il s’agit du second, et dernier, versement d’un accord de prêt portant sur 200 millions d’euros. Le premier versement, de 50 millions d’euros, datait de mai 2015. Ibercaja abonde la même somme que la BEI et dispose donc d’un fonds de 400 millions d’euros pour aider les entreprises espagnoles. Pour être éligibles à cette enveloppe, les projets d’investissements doivent être apportés par des sociétés de moins de 3 000 salariés pour des prêts maximums de 25 millions d’euros dans le cas d’une petite entreprise et de 50 millions pour une entreprise moyenne. La Berd va financer le développement de l’énergie géothermique en Turquie La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) et le Fonds pour les technologies propres (FTP), administré par la Banque mondiale, lancent une initiative Pluto pour soutenir la croissance de l’énergie géothermique en Turquie. Présenté le 14 janvier dernier à Istanbul lors du 35e Forum de l’efficience énergétique, Pluto va bénéficier de 125 millions de dollars (100 millions apportés par la Berd et 25 millions par le FTP). Le programme se déroule en deux phases: les fonds du FTP permettent d’abord d’appuyer les investissements des forages exploratoires. En cas de succès, la Berd prend financièrement le relais pour soutenir les dernières étapes du forage et la construction d’une centrale. La seconde phase vise à la construction d’une centrale géothermique. ECONEWS The Chambers Newsletter L’Algérie va réduire de 50% l’importation de véhicules neufs en 2016 Face à la perte de 50% de ses revenus en 2015 à cause de la chute brutale du prix du baril de pétrole brut, l’Algérie va poursuivre en 2016 sa politique de contrôle des importations. Déjà, un durcissement du cahier des charges des concessionnaires en mars 2015 avait porté ses fruits, en exigeant notamment la présence de plusieurs équipements de sécurité sur les véhicules importés. Avec la mise en place de licences d’importation en 2016 pour les concessionnaires, l’arrivée en Algérie de véhicules neufs devrait baisser de 50% selon le ministère algérien de l’Industrie. General Electric veut supprimer 6 500 emplois en Europe Malgré ses promesses à l’État français, lors du rachat du pôle énergie du Français Alstom finalisé en novembre 2015, de créer 1 000 postes, l’Américain General Electric (GE) va supprimer 6 500 emplois sur 35 000 en Europe dont 756 en France (sur 9 000 salariés). Le chiffre de 10 000 suppressions dans le monde est évoqué. Ces licenciements, sur la base du volontariat, s’effectueront dans l’ancienne filiale d’Alstom d’ici à la fin 2017 et principalement en France, au siège de Levallois-Perret, près de Paris, et dans les activités réseaux électriques. GE confirme cependant bien vouloir créer 1 000 emplois nets sur trois ans dans l’Hexagone. Ce plan de restructuration a été dénoncé, mercredi 13 janvier 2016, par les syndicats CGT et CFE-CGC du pôle énergie d’Alstom, qui le qualifient de «plan de licenciements boursiers». Baisse historique du nombre de chômeurs en Espagne Le ministère espagnol de l’Emploi annonce une baisse du chômage en 2015. Entre fin décembre 2014 et fin décembre 2015, il a recensé 354 203 chômeurs en moins pour un total de 4,04 millions. Certes, la crise terminée laisse encore des traces avec un actif sur cinq sans emploi. Selon l’Institut national de la statistique (INE), le taux de chômage s’élevait à 21,18% au troisième trimestre 2015, le plus élevé en Europe, après la Grèce, selon Eurostat. À noter que le taux de chômage est passé sous la barre des 11% en Europe (10,9%) en juillet 2015. L’Espagne affichait alors un chiffre de 22,2%. Mais la tendance s’améliore puisque l’Espagne enregistre le plus forte baisse annuelle depuis 1996. «Les 100 mots de l’entreprise» de david Simonnet Du premier désir d’entreprendre jusqu’aux moyens d’éviter la liquidation en passant par les rouages de la compétitivité, David Simonnet analyse l’entreprise et ceux qui la font. En 100 mots, il dresse un état des lieux du monde de l’entreprise et scrute ses évolutions à l’heure de la mondialisation. Sont abordées, entre autres, les mutations que supposent la porosité des frontières, le défi numérique ou encore les relations renouvelées entre l’entreprise et ses «parties prenantes». Que ce soit sous l’angle technique, social, psychologique, juridique ou encore culturel, ce livre, publié dans la fameuse collection «Quesais-je?» des éditions PUF, est l’occasion de revenir d’une façon claire et rigoureuse sur des notions qui rythment désormais le quotidien des entrepreneurs, des salariés et plus largement de tous les citoyens. Président-directeur général d’un groupe industriel, David Simonnet exerce des mandats en faveur du développement des entreprises. Diplômé de l’ESSEC (1993), titulaire d’un DEA de Droit et d’un DEA d’Économie, il est également enseignant en master 2 à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne après avoir enseigné en classes préparatoires économiques et commerciales. Publicité Information Tarifs Surface Pub Dimension Prix Page pleine Demi-page Quart de page Manchette bas de page 25cm L x 33cm H 12cm L x 33cm H 12cm L x 16cm H 25cm L x 6cm H $ 1,000 $ 600 $ 400 $ 250 Diffusion: 22,000 destinataires: chambres de commerce des pays méditerranéens, ambassades du Liban, ministères, parlementaires, ambassades étrangères, sociétés commerciales, industrielles, de services, syndicats, organisations et commissions économiques, banques. Website: www.ccib.org.lb Email: [email protected] Call: 1314.ext.14 | +961.1.353390.ext.14 | +961.1.353190.ext.111/ 266 ECONEWS En Français Numéro 53 | PAGE 3 La CCIA-BML offre son assistance à l’Autorité libanaise du Pétrole La Chambre de commerce de Beyrouth et du Mont-Liban vient de signer un accord de coopération avec l’Autorité de l’énergie libanaise. Objectif: harmoniser les besoins du privé avec les normes en vigueur mais aussi soutenir les investissements au sein de ce secteur. Mohamed Choucair, président de la Chambre de commerce de Beyrouth et Wissam Zahabi, président de l’Autorité libanaise du Pétrole (LPA), ont signé le 8 janvier dernier à la CCIA un accord de coopération en présence d’Arthur Nazarian, ministre de l’Énergie et de l’Eau, d’Adnane Kassar, président des organismes économiques et d’un parterre de personnalités diplomatiques, ministérielles, syndicales et du sec- Signature d’accord de coopération entre teur privé. la CCIAB et l’Autorité de l’Energie. QuE PréCONISE CET ACCOrd? Tout d’abord, les deux parties sont tombées d’accord pour organiser des séminaires, des conférences, des ateliers et des formations visant à renforcer les connaissances et le know-how du secteur pétrolier et gazier local. Autre objectif: développer les capacités et les compétences des secteurs industriels et commerciaux pour les rendre aptes à suivre au mieux les enjeux du secteur pétrolier. L’accord prévoit aussi de fournir au secteur privé un accès à l’information sur le secteur pétrolier et de mieux coordonner les besoins du secteur privé avec les exigences et réglementations gouvernementales et législatives. Un soutien aux investissements est enfin envisagé, y compris dans le développement durable des différentes régions du Liban. «LE PéTrOLE ET LE GAz, uN TréSOr NATIONAL QuI APPArTIENT Aux CITOyENS» En ouverture, Mohamed Choucair a souhaité que cette nouvelle année voit une relance de la productivité, de l’emploi et de la croissance. Il s’est dit plus prêt que jamais à aller de l’avant en faisant avancer les revendications du secteur privé vers l’excellence, et ce en dépit de tout le flou ambiant du processus politique. Concernant le timing de la signature de l’accord, il a expliqué: «Ce moment n’est pas une coïncidence, nous avons sciemment voulu qu’il ait lieu début 2016, afin d’entrer dans cette nouvelle année par la grande porte avec un enjeu national, celui du pétrole et du gaz. Nous profitons de cette occasion pour transmettre aux politiciens un message fort». Dans son allocution, le président de la CCIA est revenu sur les années d’inaction qui ont suivi la découverte de gisements pétroliers et de gaz, en raison de divers blocages politiques. Il a aussi déploré que «d’autres pays de la région aient eu le temps de faire de grandes avancées sur le chemin de l’extraction du gaz et du pétrole et qu’ils en soient déjà à la phase marketing». «Nous sommes les rois des occasions manquées», a lancé Mohamed Choucair, martelant que «la question des gisements pétroliers et gaziers devrait être l’une des premières priorités car c’est un trésor national qui appartient à tous les citoyens». Le président de la CCIA a ensuite tenu à saluer le travail de la LPA et souhaité que cet accord débouche non seulement sur une meilleure gestion du secteur et de sa défense mais aussi permettre de mettre en valeur l’efficacité d’un partenariat public-privé. Dans une phrase plus personnelle, il s’est ensuite adressé au public: «Au fond de mon cœur, je suis frustré pour ma nation, patrie du rayonnement, de la culture, de la beauté et de la vie, oui je suis très frustré pour mon pays qui souffre sans relâche et pour mon peuple qui ne cesse de souffrir, de s’appauvrir de famine et qui émigre». «Les citoyens veulent un État, une vie décente, oui les gens veulent profiter de la richesse de leur pays notamment du pétrole et du gaz ; et c’est leur droit et non une faveur qu’on leur fait!» a-t-il conclu. «Je ferai de mon mieux pour débloquer la situation concernant les décrets sur l’attribution des blocs et l’adoption de la loi sur le cadre fiscal des activités pétrolières», a assuré Wissam Zahabi. À noter que le processus d’appel d’offres pour l’attribution des blocs d’exploration est suspendu depuis fin 2013, dans l’attente précisant les modalités du contrat d’exploitation liant Mohamed Choucair lors de son allocution. l’État aux concessionnaires. Wissam Zahabi a souhaité aussi contribuer à la «restructuration de la LPA pour la mettre au niveau des pays développés». «La nécessité d’impliquer tous les segments de la société, en particulier dans les premiers stades de la prospection, de l’exploration et plus tard dans les deux phases de développement et de production pétrolière et gazière en vue d’obtenir des résultats optimaux et un avantage maximal pour l’économie nationale, est aussi une de nos ambitions» a-t-il poursuivi. Concernant le travail entrepris par la LPA, il a notamment cité «la réhabilitation de 46 entreprises mondiales du titulaire du droit exploitant et du propriétaire du droit». Il a aussi déploré «le report de la date limite pour recevoir les demandes d’appel d’offres à plusieurs reprises, qui a contribué à affaiblir la crédibilité de l’État libanais auprès des entreprises internationales». Il s’est néanmoins voulu rassurant en précisant «que la Commission a récemment présenté un plan d’action en cinq étapes pour compléter le cycle d’octrois de licences, en tenant compte des événements et des développements en cascade survenus dans les pays voisins dans le domaine de l’exploration pétrolière, notamment la coopération régionale entre ces pays et la possibilité de construire une infrastructure commune pour approvisionner l’Europe en gaz naturel, déplorant que le Liban à l’heure actuelle soit absent de cette équation. Enfin, Wissam Zahabi a dressé les priorités: «L’impératif pour nous tous est de contribuer à la fois à l’emplacement et à la capacité d’influencer, de faire progresser et de relancer la première session d’appel d’offres pour l’exploration et le forage, de maintenir un intérêt minimum des compagnies pétrolières internationales qui ont déjà été réhabilitées et de les attirer à participer au lancement du processus d’exploration - qui peut prendre jusqu’à six ans - pour au moins être capable de commencer la production». Poignée de main entre Mohamed Choucair et Wissam Zahabi L’Autorité du Pétrole en bref L’Autorité libanaise du Pétrole, prévue par la loi 132/2010, est l’organisme public chargé de l’administration du secteur pétrolier au Liban. Il lui appartient de superviser l’exploitation des hydrocarbures dans la zone économique exclusive libanaise. La composition, les fonctions et le règlement interne de l’Autorité sont déterminés par le décret n07968. L’Autorité est soumise à la tutelle du ministre de l’Énergie et de l’Eau mais jouit d’une autonomie financière et administrative. Elle joue un rôle-clé dans le secteur pétrolier, où le processus de prise de décision se fait à trois niveaux: elle est tenue de donner son avis sur toutes les décisions opérationnelles et formule des recommandations au ministre de l’Énergie. Celui-ci s’appuie dans la plupart de ses décisions sur l’avis consultatif de l’Autorité. Les décisions qui engagent l’État sont prises en Conseil des ministres, sur proposition du ministre de l’Énergie qui aura recueilli auparavant l’avis de l’Autorité. «LA NéCESSITé d’uN PArTENArIAT PuBLIC-PrIvé COMME uNE vALEur AjOuTée à NOTrE éCONOMIE ET à NOTrE SOCIéTé» Elle évalue les compétences et les capacités des compagnies souhaitant obtenir une licence et soumet leur dossier au ministre ; elle rédige les conditions de participations aux appels d’offres, le contrat-type d’exploration et de production entre l’État et les compagnies pétrolières, et autres accords connexes ; elle assiste le ministre dans les négociations des contrats d’exploration et de production, et lui présente un rapport détaillé pour permettre au Conseil des ministres de prendre une décision finale ; elle gère, surveille et supervise les activités pétrolières et la bonne application des licences et des accords. «Je me réjouis à l’idée des résultats positifs souhaités par notre coopération avec la Chambre, afin d’échanger des informations et travailler au renforcement des capacités locales capables de lancer le secteur pétrolier et gazier, ce qui créerait aussi un avenir économique prometteur et ouvrirait les portes vers de nouveaux emplois», a de son côté déclaré Wissam Zahabi, président de l’Autorité libanaise du Pétrole et directeur du Département économique et financier de la LPA. Depuis 2012, année au cours de laquelle le nouveau conseil d’administration de la LPA a vu le jour avec la nomination de ses six membres, «nous avons envisagé la nécessité d’un partenariat public-privé comme une valeur ajoutée à notre économie et à notre société», a-t-il rappelé. L’Autorité est composée de six membres, nommés pour six ans, renouvelables une fois. L’Autorité pétrolière actuelle est présidée depuis décembre 2015 par Wissam Zahabi, directeur du Département économique et financier qui succède à Gaby Daaboul. Conformément au décret 7968, il exercera cette présidence rotative pendant un an. Quand aux cinq autres membres du Conseil, il s’agit de: Nasser Hoteit, directeur du Département technique et ingénierie; Walid Nasr, directeur du Département de la planification stratégique ; Assem Abou Ibrahim, directeur du Département qualité, santé, sécurité et environnement ; Wissam Chbat, directeur du Département de géologie et de géophysique et Gaby Daaboul, directeur du Département légal. Numéro 53 | PAGE 4 ECONEWS En Français La lutte contre le blanchiment d’argent au Liban: vers une culture de conformité Sélim Mekdessi 1 - Racha Hajj Chehadé2 Dans quelle mesure la culture de conformité aux régulations de lutte contre le blanchiment d’argent est-elle effectivement mise en place dans les banques libanaises? C’est à cette question que nous avons tenté de répondre dans une étude de cent pages sur le blanchiment d’argent, ses conséquences et ses enjeux. Dans les colonnes d’Econews, nous partageons nos recommandations et les conclusions que nous avons pu dresser. La convention des Nations Unies à Vienne et la convention Palerme des Nations Unies définissent le blanchiment d’argent comme «la dissimulation ou le déguisement de la nature véritable, de l’origine, de l’emplacement, de la disposition, du mouvement ou de la propriété de biens ou de droits relatifs dont l’auteur sait qu’ils sont le produit du crime». Depuis 1996, les banques libanaises se sont engagées à lutter contre ce fléau et ont signé en 1997, «la convention de diligence pour la lutte contre le blanchiment des capitaux3». Cette convention n’avait cependant pas force de loi et ne prévoyait aucune sanction pénale. De plus, elle se limitait à la lutte contre le blanchiment de capitaux générés par le trafic de drogue. En mars 1998, le Parlement libanais a fait un pas supplémentaire en approuvant la loi sur les narcotiques et les psychotropes découlant de la convention de Vienne. Or cette loi se limitait également aux opérations liées au trafic de drogue. Récemment, pour faire face à la menace de la réinscription du Liban sur les listes noires du GAFI (Groupe d’Action Financière sur le Blanchiment de Capitaux), la Chambre a promulgué diverses lois, notamment la loi no. 44 de novembre 2015 qui a prolongé la notion des offenses desquelles résultent les fonds illicites sujets de blanchiment d’argent comptant de sept à 21 (les crimes contre l’environnement, l’extorsion, l’évasion fiscale selon les lois libanaises, l’homicide, l’exploitation sexuelle y compris l’exploitation sexuelle des enfants, la contrefaçon et la fraude dans le trafic des marchandises, la contrebande, etc.). Aussi, la loi no.53 qui permet au gouvernement libanais de rejoindre la convention internationale pour la répression du financement du terrorisme de New York 1999, et plusieurs autres lois. Les autorités libanaises considèrent que la plus grande partie des fonds illicites résultent d’actes criminels commis en dehors du Liban. Quant aux statistiques publiées par SIC dans ses rapports annuels, elles indiquent que les cas liés aux drogues ne représentent qu’un faible pourcentage ainsi que les affaires liées à la contrefaçon et au détournement de fonds, la plus grande partie étant produite à l’étranger, où les autorités ont soumis une demande d’assistance. Dès lors, la plupart des affaires traitées par SIC montrent l’existence de la violation de blanchiment à l’étranger, pas au Liban. D’autre part, les cas reportés localement sont de 72,6% contre 27,4%* reportés de l’extérieur du Liban. faire partie du système financier international, ils doivent mettre en place tous les moyens pour combattre le blanchiment d’argent et les financements terroristes. Le Liban n’y échappe pas. D’autre part, quand il s’agit de de définir les défis de la propagation de la culture de lutte contre le blanchiment d’argent aux banques au Liban, nous avons trouvé que les principaux facteurs sont la conformité contre la profitabilité, l’évolution à tendance croissante des banques au Liban, l’évolution continuelle des techniques du blanchiment d’argent et le comportement des employés. éTudE dE TErrAIN AuPrèS dES CAdrES dES BANQuES LIBANAISES NOS rECOMMANdATIONS SONT dONC LES SuIvANTES: Afin de pouvoir proposer des recommandations pour améliorer la un nouveau KPI4 propagation de la culture de conformité aux régulations de lutte contre le blanchiment d’argent dans les banques libanaises, nous avons utilisé une méthodologie de recherche qualitative qui repose sur une stratégie de recherche souple et interactive basée sur une revue des lois et de la littérature publiée en relation avec ce thème, mais aussi sur des entretiens. Ce choix est motivé par le constat que les comportements humains sont d’autant plus difficiles à observer qu’ils sont soumis à des conditions de confidentialité et de non-divulgation propres aux banques. Les sujets d’entretiens sont des cadres supérieurs des banques libanaises, possédant des expériences professionnelles qui contribuent à améliorer la connaissance sur des aspects de la lutte contre le blanchiment d’argent, sa culture et ses mesures, et qui forment un échantillon représentatif des cadres des banques libanaises. La technique s’est basée sur des entretiens approfondis et non structurés d’une durée de 65 minutes en moyenne pour chacun. Elle nous a permis d’obtenir des descriptions détaillées des expériences professionnelles individuelles et collectives au sein de l’établissement. Les questions posées étaient en général des questions ouvertes parce que le sujet est versatile et porte sur différents aspects. rECOMMANdATIONS Cette étude nous a montré que les principales méthodes de propagation de la culture de LBC sont l’engagement du top management, la diligence raisonnable, la structure indépendante du département de conformité, les politiques et procédures de LBC et la formation du personnel des banques sur cette question. De plus, le secteur bancaire libanais ne peut pas se permettre de ternir sa réputation ni de semer un quelconque doute sur sa bonne foi, d›autant plus que, depuis quelques années, les États n’ont plus le choix: s’ils veulent Afin d’augmenter l’indulgence des employés, de nouveaux KPI pourraient être pris en compte lors de leur évaluation annuelle qui prendra en compte le rapport de l’agence concernant la conformité pour éviter toute déviation au blanchiment d’argent. Whistle Blower En outre, pour promouvoir la LBC parmi les employés, il est recommandé d’adapter le concept «Whistle Blower» ou dénonciateurs. Les employés devraient être encouragés à déclarer toute activité suspecte occurrente. Coopération avec les propriétaires des entreprises À la lumière des exigences croissantes de conformité et de lutte contre le blanchiment d’argent et la surveillance accrue des clients des banques, nous encourageons des rencontres entre le directeur d’agence, le responsable de la conformité et le propriétaire de l’entreprise (client) afin de discuter des différents risques, de justifier les exigences supplémentaires relatives à la gestion de compte et d’avoir une image plus claire des activités des clients. Sensibiliser le client Il s’agit de communiquer aux clients leurs droits et devoirs, ainsi que les nouvelles règles, car le rôle de la conformité ne consiste pas seulement à protéger la banque mais aussi le client afin qu’il soit au courant de la santé de l’emploi bancaire. Extension du rôle de la conformité Le rôle de la conformité devrait être en extension passant de LBC/ LFT5 à la conformité réglementaire, sanctions, puis à l’évasion fiscale, aux marchés de capitaux, à la Professeur, Université libanaise, Faculté des Sciences économiques et de gestion des entreprises; [email protected] Doctorante à l’Université libanaise, et Senior Compliance Officer à Bank Audi S.A.L; [email protected] 3 LBC: Lutte contre le Blanchiment de Capitaux 4 Indicateur de performance 5 Lutte contre le Financement du Terrorisme *Rapport de SIC 2014, http://www.sic.gov.lb/downloads/SIC_Annual_Report_2014_En.pdf, consulté le 27 novembre 2015 1 2 protection des consommateurs et à la corruption, encadrant deux axes: progrès dynamique et application plus stricte des règles. Minimiser l’écart entre profitabilité et conformité Il s’agit d’une communication quotidienne des mises à jour, d’échanges d’informations pour unifier la vision de la direction de la banque et des agences vers le client. Infrastructure des produits et des services Comme il y a des risques de blanchiment et de conformité dans certains produits, des réunions périodiques seront nécessaires entre les différents départements de la banque avec le département de conformité pour discuter des exigences, des spécifications et préoccupations liées à chaque produit. Projet de la BdL Une préparation par la Banque centrale d’un programme d’encadrement et d’éducation sera nécessaire pour diffuser la LBC et la conformité parmi les directions et les cadres supérieurs des différentes banques. Pour conclure, nous affirmons que depuis l’avènement de la loi antiblanchiment, le Liban a mis en place un système homogène de lutte contre le blanchiment et nous remarquons qu’il existe un véritable canal entre les objectifs de la LBC et les nécessités du secteur bancaire qui seront traduites par la gestion du secret bancaire au Liban. Les nouvelles régulations délivrées par le Parlement libanais étendent le rôle de conformité au delà du secteur financier et bancaire à des secteurs plus vastes afin de propager la notion de LBC. La lutte contre le blanchiment impose une transparence plus importante des activités financières, en exigeant du secteur bancaire libanais une tendance croissante de bonne gouvernance d’entreprise, et une application d’un concept d’éthique dans son fonctionnement. D’autre part, la tendance de la conformité est de subir une mutation de son identité actuelle locale comme gendarme vers une identité de partenaire du business; c’est une responsabilité partagée entre ce qui est obligatoire par la loi et ce qui est éthique. Au Liban, la culture de lutte contre le blanchiment des capitaux est déjà ancrée dans une réelle volonté de combattre ce phénomène, mais il faut travailler pour que cette volonté soit contagieuse. Enfin, cette mobilisation n’est pas seulement du ressort des politiques et du secteur public, mais aussi des acteurs du secteur privé, en particulier le secteur bancaire qui aura peut-être à revoir la gestion du secret bancaire. ECONEWS En Français Numéro 53 | PAGE 5 COP 21: qu’ont-ils évité à la prochaine génération? Un accord historique dans l’histoire de la gouvernance mon- diale en matière d’environnement a été adopté par consensus, par 195 pays, lors de la 21e conférence sur le climat de l’ONU qui s’est tenue à Paris. Ce traité a notamment pour but de limiter le réchauffement climatique à moins de 2°C. Un tournant vers un monde meilleur et plus sûr pour nos enfants? «Je déclare l’accord de Paris pour le climat adopté». C’est par ces mots que Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères et président de la 21e conférence sur le climat de l’ONU (COP21), a annoncé ému le 12 décembre dernier en direct du Bourget à Paris. 195 pays avaient validé les efforts à venir de tous pour limiter les dérèglements climatiques, en espérant endiguer leurs effets. Une France qui, rappelons-le, a planché des mois durant pour convaincre les pays invités à participer à ce rendez-vous d’une part, et à adopter l’accord final qui ambitionne de résoudre la crise climatique mondiale d’autre part. Une avancée sans précédent dans la lutte contre le réchauffement de la planète, à l’origine de dérèglements et de menaces croissantes pour l’homme et la nature. Rappelons que le coup d’envoi de la COP21 avait été donné le 30 novembre dernier en présence de 150 chefs d’États et de gouvernements venus exprimer l’urgence d’agir face à un phénomène qui touche en premier lieu les pays les plus pauvres, disposant de moins de moyens pour y faire face. Après 12 jours de négociations ardues, c’est un accord de 32 pages scellant le destin climatique du monde qui a vu le jour, un document traduit en français composé d’un préambule et de 29 articles. OPTIMISME MESuré Suite à l’adoption de ce que l’on appelle désormais «l’Accord de Paris», l’optimisme était au rendez-vous dans de nombreuses déclarations officielles. Parmi ces réactions, on retiendra celle de François Hollande qui a estimé que «le monde avait écrit une nouvelle page de son histoire». «L’Accord de Paris est un triomphe monumental pour les gens et notre planète, a déclaré pour sa part, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon. Il ouvre la voie à des progrès pour éliminer la pauvreté, renforcer la paix et assurer une vie de dignité et d’opportunités pour tous». Et Barack Obama de déclarer: «Le problème n’est pas résolu» mais «l’Accord de Paris (...) établit le cadre durable dont le monde a besoin pour résoudre la crise climatique». Le président américain a notamment qualifié cet accord de «solide» signifiant «un monde plus sûr pour nos enfants». À son tour, la chancelière allemande, Angela Merkel, a vu dans cet accord «un signe d’espoir», même si, a-t-elle reconnu, «il reste beaucoup de travail à accomplir». S’exprimant au nom de plusieurs ONG, Greenpeace a estimé que l’accord marquait un «tournant» et reléguait les énergies fossiles «du mauvais côté de l’Histoire». Encore faut-il que chaque pays signataire puisse se doter des moyens de se passer de ces énergies historiques a tempéré toutefois l’organisation. Le ministre Laurent Fabius, président de la COP21. Alors que la communauté internationale s’était accordée à fixer le seuil du réchauffement planétaire à 2°C, ce nouveau texte fait mention d’un objectif plus ambitieux. Rappelons que ce chiffre était une revendication notamment portée par les petits États insulaires, premières victimes potentielles face à la montée du niveau des mers. 2- Aide de 100 milliards de dollars aux pays en développement QuE CONTIENT LE PrEMIEr ACCOrd MONdIAL dE LA COP21? Le pacte scellé au Bourget devrait entrer en vigueur en 2020, un horizon estimé par les spécialistes «court en matière de politiques macro-économiques». Pour mieux comprendre ses enjeux, découvrons ce que ce texte historique contient, en trois points principaux: 1- Un seuil de + 2°C... si possible de +1,5°C En premier lieu, cet accord devrait permettre de réorienter l’économie mondiale vers un modèle à bas carbone. Ce qui signifie qu’il faudra «renoncer progressivement, mais vite, au pétrole, au gaz et au charbon». Cela sous-entend qu’il faudrait parvenir à limiter le réchauffement climatique sous la barre des +2° C. Il prévoit aussi des financements pour les pays en développement. En effet, les pays développés s’engagent à verser 100 milliards de dollars (91 milliards d’euros environ) aux pays en développement afin de les aider à faire face aux conséquences du dérèglement climatique. Cette somme est un «plancher», qui appelle donc à être relevé, «au plus tard en 2025». Mais si tous les pays ont des efforts à fournir pour juguler le réchauffement climatique, ceux-ci ne seront pas les mêmes partout. Il s’agit là d’une exigence de longue date des pays du Sud. L’objectif de parvenir en 2015 à un accord universel et contraignant avait été fixé en 2011 à Durban (Afrique du Sud). C’est un point auquel les pays en développement, comme l’Inde, tenaient particulièrement à défendre. Les pays du Nord doivent «assumer plus de responsabilités» car les pays en voie de développement doivent être «autorisés à se développer», un point qu’avait fait valoir le Premier ministre indien Narendra Modi lors des négociations. 3- Un objectif à long terme L’accord prévoit «dans la seconde moitié du siècle» de parvenir à «zéro émission nette» via «un équilibre» entre les émissions d’origine anthropique et leur absorption par des puits de carbone (naturels, avec les forêts ou via enfouissement du CO2, que le texte ne nomme pas précisément). Sur la base de «l’équité», les pays devront revoir leur copie tous les cinq ans afin de se fixer de nouveaux objectifs en matière de réduction d’émissions de gaz à effet de serre. À noter cependant que tout pays pourra choisir de se retirer de l’Accord de Paris «à tout moment après un délai de trois ans à partir de l’entrée en vigueur de l’accord», autrement dit à partir de 2023. Au lendemain de l’adoption de ce texte historique, des voix se sont pourtant élevées pour déplorer que «le courage politique soit encore le grand absent de cette conférence puisque les résultats reposent une nouvelle fois sur le bon vouloir des gouvernants».Prochain rendez-vous: l’année prochaine pour la COP22 à Marrakech. Officiels lors de la conférence sur le climat. Qu’EST-CE QuE LA COP21? La COP21, est la 21e «Conference of the Parties» ou Conférence des Parties. Elle est l’organe majeur de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), adoptée en 1992 à l’issue du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro, au Brésil. Cette Convention-cadre a été mise en place afin de comprendre et trouver des solutions au problème du changement climatique. Dans ce cadre, presque tous les pays du monde se réunissent chaque année depuis 1995 pour lutter ensemble contre le réchauffement climatique. Au Bourget, Ban Ki-Moon, Laurent Fabius et François Hollande saluent «l’Accord de Paris». ECONEWS En Français Numéro 53 | PAGE 6 L’Espagne à l’honneur de la troisième édition de Photomed Les férus de photographie et les amateurs d’art se font plaisir depuis le 20 janvier dernier en découvrant la nouvelle édition de Photomed Liban. Une bouffée de beauté et d’oxygène à déguster jusqu’au 10 février. Photo de Angelo Antonio Clic clac et place à la photographie. Depuis le 20 janvier et jusqu’au 10 février, les citoyens du pays du Cèdre peuvent sillonner les allées du siège central de la Byblos Bank, du Beirut Exhibition Center, de l’Institut français du Liban, du luxueux hôtel Le Gray et du non moins tendance Station, pour y découvrir la troisième édition de Photomed Liban. Ce rendez-vous, devenu incontournable depuis trois ans déjà, a désormais une place ensoleillée dans le paysage photographique beyrouthin. C’est en partenariat avec la Byblos Bank et co-organisé par l’Office du Tourisme du Liban à Paris,que cet événement a pu voir le jour cette année encore. Sans oublier le soutien de partenaires institutionnels: ministères du Tourisme, de la Culture, Municipalité de Beyrouth, Union européenne, Institut français, ambassade d’Italie, Institut culturel italien, ambassade d’Espagne, Institut Cervantes, etc. Côté sponsors, on comptes notamment le Gray Beirut, Solidere, LIA Insurance, Canon, la MEA ou encore Turkish Airlines. C’est dans cet esprit que les galeries de la capitale sont elles aussi mises à l’honneur, elles qui depuis longtemps déjà entreprennent un travail colossal et de longue haleine pour sensibiliser et promouvoir la photographie auprès du public libanais. C’est pourquoi Photomed 2016 a voulu mettre en lumière leur travail en les invitant à présenter les photographes libanais qu’elles défendent. Il s’agit des galeries Tanit avec Gilbert Hage et Lamia Maria Abillama -, Janine Rubeiz - avec Lara Tabet et Myriam Boulos -, Art Factum - avec Caroline Tabet et Tanya Traboulsi, Agial avec Waddah Faris et Hady Sy, Alice Mogabgab - avec Tony Hage. Ce sont des photographes libanais et internationaux que vous pourrez découvrir dans les différents lieux d’expositions au cours de cette édition 2016 qui met l’Espagne et ses talents à l’honneur. Également au programme, des lectures de portfolios étaient ouverts aux amateurs de photographie, les 22 et 23 janvier derniers au siège central de la Byblos Bank où pendant deux heures un jury d’expert a évalué leurs clichés. Les candidats ont bénéficié de conseils précieux de pros du secteur quant à l’avenir de leur passion pour la photo. Un jury d’experts formé de Philippe Heullant, président de Photomed, de Philippe Sérénon, directeur de l’agence de photo VU et co-fondateur de Photomed, de Guillaume de Sardes, directeur artistique de Photomed et de Teixido Parmi les autres photographes libanais qui présentent leurs œuvres aux thématiques différentes, figurent Karim Sakr, gagnant du 1er Prix de Photomed 2015, Randa Mirza et Elsie Haddad. Très tendance dans le monde de l’art, la vidéo est aussi privilégiée avec l’exposition «Expressions méditerranéennes. De la poésie à l’engagement» qui présente le travail d’artistes méditerranéens dont Ange Leccia, Béatrice Pediconi, Louidgi Beltrame, et Danielle Arbid. Mais Photomed Liban n’existerait pas sans la volonté, le travail acharné et la passion de son comité organisateur: Philippe Heullant, son président, Serge Akl, son vice-président, Tony Hage, son trésorier et la direction artistique de Guillaume de Sardes. L’ESPAGNE à L’hONNEur AMATEurS dE PhOTOGrAPhIES Photo de Randa Mirza. Braulio, galeriste. Le gagnant bénéficiera de la publication d’un livre de photos et d’une exposition à l’hôtel Le Gray. Un autre concours dédié aux photographes libanais résidants au Liban, en collaboration avec l’Institut français, contribue lui aussi à faire découvrir les nouveaux talents de la scène photographique libanaise. À noter que le lauréat aura l’opportunité d’exposer son travail dans le cadre du prochain festival Photomed en France. Le 2e prix sera exposé au deuxième semestre de 2016 à la Galerie de l’Institut français du Liban. Des ateliers organisés en parallèle porteront sur du «Portrait» avec Pierre Anthony Allard, «l’Architecture de la ville» avec Serge Najjar et la «Mémoire Urbaine» avec Caroline Tabet... Photo de Caroline Tabet. «AvEC LES PhOTOGrAPhES NOuS CONSTruISONS uNE IMAGE ET uN dISCOurS POSITIf dANS LA réGION MédITErrANéENNE» Comme l’a si bien souligné Philippe Heullant: «À Photomed, nous travaillons avec les photographes pour construire une image et un discours positifs dans la région méditerranéenne. La culture peut jouer un rôle clé pour faire face Au menu de ce nouveau cru: un vibrant hommage rendu aux photographes espagnols tel que, Toni Catany, Alvaro Sanchez-Montanes et Luis Vioque. À voir aussi la riche collection du célèbre acteur espagnol Gabino Diego. à l’extrémisme, et le dialogue interculturel à travers la photographie peut permettre de garder des valeurs communes contre l’intolérance». «Photomed revient avec une troisième édition encore plus intéressante et complète que les deux précédentes. Cette année, avec nos cinq lieux d’exposition, nous pouvons réellement dire que nous sommes en train d’organiser le plus grand festival photographique du Moyen-Orient, et ce afin de contribuer à construire un pont culturel entre la France et le Liban d’un côté, et entre le Liban et tous les pays du pourtour méditerranéen de l’autre. C’est par ces échanges et ce dialogue artistique vertueux que nous trouvons notre raison d’être de passeurs d’images, de catalyseurs de talents, et de promoteur du rapprochementdescultures»,explique pour sa part le vice-président de Photomed-Liban et directeur de l’Office du Tourisme du Liban à Paris. Serge Akl ajoute : «L’intérêt grandissant des photographes et des partenaires d’un côté, et du public de l’autre, nous conforte dans notre mission de persévérer sur sur ce chemin...». Pour sa part, Nada Tawil, directrice du département de communication du groupe Byblos Bank, confirme: «La Byblos Bank est fière d’être le partenaire du festival Photomed au Liban pour la troisième année consécutive. Nous croyons que ce festival prépare la voie à des échanges culturels et permet aux photographes libanais d’apprécier le travail de professionnels de la photographie originaires du bassin méditerranéen». Seule ombre au tableau, le décès tragique de la photographe Leila Alaoui, décédée suite à l’attentat perpétré au Burkina Faso où elle était en mission pour Amnesty International. Leila Alaoui, d’origine Franco-Marocaine avait choisi de vivre au Liban pour contribuer positivement à cette effervescence artistique et culturelle que connait le pays. Elle faisait partie de la famille de Photomed. Un vibrant hommage lui a été rendu par les organisateurs. D’autre part, une importante rétrospective est consacrée au photographe Edouard Boubat ainsi que l’exposition des œuvres des Français Antoine d’Agata, Emma Grosbois et Arno Brignon. L’Italie est également présente avec les œuvres des artistes Alessandro Puccinelli et Angelo Antolino. Photo de Toni Catany. Photo de groupe avec le ministre de la Culture, Raymond Araygi. ECONEWS En Français Numéro 53 | PAGE 7 Comment retrouver la croissance ? L’avis des experts Marilyne Jallad Avec un taux de croissance que la Banque centrale estime proche de 0% pour 2015, une crise économique qui persiste, Econews a sondé des économistes sur les conditions d’une éventuelle relance de l’activité en 2016. Même si ce ne sont que des analyses et des spéculations qui peuvent être modifiées au gré de l’actualité galopante et imprévisible, il est bon de les partager. 2015, la pire année économique que le Liban ait connu depuis 2011. Pourquoi nous en sommes arrivés là? Quels «outils» permettraient de renouer avec la croissance? Pour ces trois spécialistes, la reprise est encore loin. lutions... Ces facteurs empêchent de voir le bout du tunnel», résume l’économiste. «Le problème est aussi géopolitique, la crise politique locale étant liée au conflit régional, poursuit-il. Nous en payons la facture». Selon le spécialiste, deux scénarios sont à prévoir en 2016. L’un, miraculeux, avec un brusque retournement de situation politique. «Avec l’élection d’un président, l’activité économique et la confiance perdues reviendront d’elles même, avance-t-il, car le Liban n’a pas de réel problème structurel». Deuxième hypothèse: aucun changement à l’horizon sur le plan régional. «Dans ce cas, la situation économique restera stagnante et la crise se prolongera, prédit le chercheur. La banque centrale et les banques libanaises devront limiter les dégâts en jouant un rôle d’aide et non d’asphyxie auprès des entreprises souffrantes dans le secteur privé en restructurant leur dettes et en prolongeant leurs échéances de paiement». Sinon, «la crise économique du pays sera amplifiée», prévient Paul Douaihy. NASSIB GhOBrIL: réduIrE LES COûTS dANS LE SECTEur PrIvé Pour le directeur du Département recherche et analyses de la Banque Byblos, «l’activité économique au Liban dépend en grande partie de la confiance des ménages et des investisseurs». «Sans reprise de la confiance, pas de rebondissement de croissance n’est possible», assure, chiffres à l’appui, Nassib Ghobril. «L’indice de confiance du consommateur est très bas, en déclin de 60% en 2015 en comparaison avec l’année idéale de 2009. Quant aux investissements directs étrangers (IDE), nous observons un déclin de 15% du PIB en 2008 à 6% du PIB en 2014», note l’économiste qui s’attend à une baisse significative pour 2015. NICOLAS ChAMMAS: L’urGENCE d’uN PrOCESSuS INSTITuTIONNEL ET POLITIQuE CrédIBLE «Le retour de la croissance, robuste et durable, n’est plus une mince affaire au Liban et ne va plus de soi, tant ses fondements ont été malmenés, et s’imbriquent dans notre pays les facteurs politiques et économiques, ainsi que les éléments structurels et conjoncturels», reconnaît Nicolas Chammas, président de l’Association des commerçants de Beyrouth (ACB). «En tout état de cause, les anticipations de croissance sont à elles seules à même de provoquer un frémissement économique, à condition qu’un processus institutionnel et politique crédible s’enclenche sans délai», affirme l’économiste. Et de prévenir: «Faute de quoi, la paralysie du cycle politique continuera de torpiller le cycle économique, et ce d’autant que l’environnement arabe du Liban s’apprête à entrer dans une longue phase d’hibernation financière». Solutions? «Le Liban devra rechercher à activer péniblement ses ressorts internes de croissance malgré tous les vents contraires, réponds Nicolas Chammas. L’investissement public devra être débloqué par l’adoption d’un budget étatique après dix ans d’absence. Il devra aussi être intensifié par le partenariat public-privé qui est resté lettre morte jusqu’à ce jour». Qu’en est-il de l’investissement privé dans les secteurs productifs? «Il est tributaire d’un minimum de stabilité interne, mais plus encore d’une demande prévisible sur les biens et services», explique-t-il. Pour cette raison, il faut impérativement, «une réactivation de la consommation, car son érosion, malgré la baisse des prix, a fortement plombé la croissance sur la période précédente, étant donné la part prépondérante de la consommation dans le PIB». Et Nicolas Chammas de conclure: «Il faudrait aussi soutenir les exportations, voire les encourager, afin d’enrayer leur mécanique de déclin et assurer de nouveaux moyens de respiration pour l’économie nationale». PAuL dOuAIhy: LIMITEr LES déGâTS EN SOuTENANT LES ENTrEPrISES «Le problème n’est pas économique. Il s’agit de deux variables politiques par excellence. L’une interne et la seconde externe reliée à la question régionale et à son incertitude», remarque Paul Douaihy, directeur du Centre de recherche en économie et sur les marchés financiers de l’Université de Balamand. «Pas de président, un gouvernement qui peine à se réunir, des dossiers complexes que nous n’arrivons pas à discuter et l’absence de so- Ce dernier déplore par ailleurs «les occasions en or manquées par le Liban pour entreprendre les réformes structurelles indispensables qui auraient pu voir le jour entre 2008 et 2010, lorsque le taux de croissance avait atteint 9,2% et que la situation politique et sécuritaire d’accalmie le permettait». «Ce taux a reculé de façon vertigineuse jusqu’à atteindre 1,3% de moyenne annuelle entre 2011 et 2015, en raison des problèmes politiques et sécuritaires du Liban et de la Syrie, rappelle Nassib Ghobril. Il ne serait pas tombé aussi bas, si le Liban avait entrepris des réformes qui auraient évité aux entreprises de subir des coûts opérationnels exorbitants, mais aussi permis d’améliorer le climat des investissements et des affaires, de moderniser l’infrastructure et de résoudre les problèmes de bureaucratie et de liaison entre les citoyens et les services publics». Pour l’économiste, la longue liste des coûts opérationnels - électricité, télécoms de mauvaise qualité, lenteur d’Internet, sécurité sociale, main d’œuvre, immobilier, impôts et factures parallèles -, représente un véritable fardeau pour les entreprises et les consommateurs. Conséquence? «Les rentrées d’argent sont en recul alors que les coûts restent élevés, ce qui a diminué fortement leur bénéfices», constate Nassib Ghobril. Relancer. Comment? Il faudrait «un choc positif politique pour augmenter la confiance des ménages et des investisseurs», juge l’économiste. En 2008, alors que le pays était confronté à une perte de confiance similaire, l’Accord de Doha a permis de résoudre les crises avec l’élection d’un président de la République après neuf mois de vide, de former un gouvernement d’unité nationale (après qu’un tiers ait démissionné), de débloquer le Parlement avec un accord sur une loi électorale et la tenue d’élections parlementaires, d’unir les rangs après les assassinats et de changer l’économie à 180% positivement, explique Nassib Ghobril, qui appelle de ses vœux à la tenue d’un tel accord. Toutefois, prévient le chercheur, «ce choc positif politique ne suffira pas. Il nous fera gagner un bond de croissance de soulagement de 4% à 5% qui, sans mesures pour réduire les coûts opérationnels du secteur privé, réformer l’électricité, améliorer les infrastructures, libéraliser le secteur des télécoms, faciliter le travail public-privé, ne durera pas longtemps». Et si rien ne change en 2016? «L’économie restera stagnante, tributaire des opportunités perdues qui constituent un coût de plus en plus élevé», soutient Nassib Ghobril. Selon lui, il ne devrait néanmoins pas avoir d’écroulement des finances publiques et de la livre libanaise. Le directeur de Recherche de la Banque Byblos appelle enfin les autorités à réformer sans plus attendre et à cesser de se cacher derrière des prétextes. Et d’insister: «La situation régionale n’est nullement un frein à la mise en place de telles réformes». Numéro 53 | PAGE 8 ECONEWS En Français Max zaccar est confiant quant à l’avenir de l’assurance au Liban Marilyne Jallad Depuis mai 2015, Max Zaccar, le président de Commercial Insurance, compagnie d’assurance fondée en 1962 au Liban, a été élu président de l’Association des Compagnies d’Assurance libanaises. Malgré une situation socio- économique de crise, l’Association poursuit ses projets d’assurance dans les secteurs de l’aviation et du pétrole qui seraient gérés, en cas d’accord par les autorités compétentes, par l’Acal. Plus d’informations dans cet entretien. Comment se porte le secteur de l’assurance au Liban? Ce secteur a subi le contrecoup de la situation socio-économique du pays étant donné que nous sommes le thermomètre de l’activité au niveau des entreprises et des particuliers. Mais le secteur a tout de même enregistré une progression de 2% au 3e trimestre 2015 par rapport à l’année précédente. NOUS N’AvONS PAS RENCONTRé DE DIFFICULTéS PARTICULIèRES MIS à PART LES RALENTISSEMENTS LIéS à LA LENTEUR DU TRAvAIL INSTITUTIONNEL. Peut-on dire que la crise affecte aussi le secteur de la réassurance? D’une part le marché libanais a toujours été préservé grâce aux professionnels qui opèrent dans les compagnies d’assurances. D’autre part, le Liban est considéré à l’abri des catastrophes naturelles. De plus, compte tenu de l’offre importante de la réassurance mondiale, les assureurs libanais n’ont pas eu de difficultés à se réassurer. Depuis mai 2015, vous présidez l’Acal. Quels programmes avez-vous mis en place? Et à quelles difficultés êtes-vous confrontés? Nous n’avons pas rencontré de difficultés particulières mis à part les ralentissements liés à la lenteur du travail institutionnel. Le nouveau conseil a poursuivi l’excellent travail de l’équipe précédente. Nous avons entrepris de nouveaux chantiers dont les résultats se feront sentir au fur et à mesure de mon mandat. Dans un premier temps, nous avons souhaité renforcer notre relation avec notre direction de tutelle, la Commission de contrôle des assurances (ICC) du ministère de l’Économie et du Commerce. Sa présidente par intérim, Nadine El-Habbal, a clairement manifesté son désir non seulement de protéger le consommateur libanais mais aussi de défendre le marché de l’assurance. Elle a ainsi pu obtenir l’aval de notre excellent ministre de l’Économie, Alain Hakim. Après tout, le secteur de l’assurance est, avec le secteur bancaire, un pilier financier de l’économie. Par ailleurs, nous gardons aussi le contact avec les ministères des Finances, de l’Environnement et de l’Intérieur. Au niveau du secteur privé, nous maintenons et renforçons nos relations avec l’Association des banques du Liban (ABL) et l’Association des importateurs Quid des polices d’assurance émises en 2015. Observez-vous une baisse des cotisations, ou un retard dans l’acquittement des factures? L’assurance est un besoin vital et donc nous ne devrions pas observer une baisse des primes ou des difficultés anormales d’acquittement des primes. Max Zaccar. de voitures au Liban (AIA) ainsi qu’avec l’ensemble des instances économiques, dont évidemment la Chambre de commerce de Beyrouth. Qu’en est-il du projet qui exige que le secteur de l’aviation s’assure exclusivement auprès des compagnies libanaises d’assurance? En 1999, la Middle East Airlines (MEA) a obtenu une dérogation spéciale lui permettant d’assurer sa flotte directement à l’étranger. Étaitce parce que les compagnies opérant localement n’avaient pas réussi à démontrer leurs capacités à assurer ce risque aviation? Je n’ai pas de réponse à cette question. Mais il est clair que depuis 2015 les choses ont changé. Nous avons mené des contacts pour établir un pool d’assurance qui serait géré par l’Acal et qui s’adresserait à toutes les compagnies d’assurances enregistrées au Liban. À l’exception de sa flotte, il ne faut tout de même pas oublier que la MEA fait partie des gros clients des compagnies libanaises. Quel sera le rôle des compagnies d’assurance libanaises pour assurer l’industrie du pétrole ? Nous avons établi des contacts avec l’Administration libanaise du pétrole, actuellement présidée par Wissam Zahabi, ainsi qu’avec le ministre de l’Énergie et de l’Eau, Arthur Nazarian. Nous leur avons présenté un projet de pool d’assurance énergie comprenant toutes les compagnies d’assurances et qui serait géré par l’Acal. Pour l’instant, nous avons obtenu leur soutien pour un tel projet qui serait bénéfique aussi bien au niveau des primes d’assurances qui seront investies au Liban, qu’au niveau des opportunités d’emplois qui pourraient être générées. Ils en sont d’ailleurs vivement remerciés. Au niveau de l’Acal, nous avons organisé en juin dernier une conférence internationale sur ce sujet avec la participation de 250 personnes. La 31e conférence générale du GAIF (General Arab Insurance Fédération) se tiendra à Beyrouth du 24 au 26 mai prochains et rassemblera près de 2 000 grands noms de l’assurance. Quelles en seront les principales thématiques? Le thème de la conférence est «Les futurs défis pour les assureurs arabes» avec des présentations qui porteront sur les: «Opportunités de participation dans l’assurance dans l’industrie du pétrole» ; «Digitalisation de notre métier» et «Reconstruction des pays arabes». Cette conférence intéresse tous les secteurs de l’économie et nous souhaitons une participation massive des Libanais. L’ASSURANCE EST UN bESOIN vITAL ET DONC NOUS NE DEvRIONS PAS ObSERvER UNE bAISSE DES PRIMES OU DES DIFFICULTéS ANORMALES D’ACqUITTEMENT DES PRIMES. Le Liban est-il encore considéré comme le premier asssureur de la région? Oui, le Liban maintient sa position dominante à tous les niveaux, qu’il s’agisse de la densité de l’assurance, de l’innovation mais surtout par l’intermédiaire de nos cadres qui sont formés dans les différentes universités. Il faut aussi relever que les assureurs libanais se trouvent non seulement dans la région MENA mais aussi dans de nombreux autres pays. Votre vision de l’assurance au Liban? Il est essentiel pour nous que le grand public réalise que sans assurance le monde serait livré à la fatalité. Sans assurances, il n’y a pas d’activité économique, sans assurances il n’y a pas de protection des personnes. ECONEWS En Français Numéro 53 | PAGE 9 Fusions et acquisitions: le Liban va-t-il suivre la tendance mondiale? Alors que le Liban a connu l’an dernier une forte baisse des opérations de fusions et acquisitions, la tendance mondiale est à la hausse – notamment en Europe et en Amérique du Nord. Ce recul est lié à des facteurs conjoncturels et structurels. Éclairage. L’atmosphère politique et économique délétère qui plane sur le pays depuis 2011 n’a pas été sans impact sur le secteur des fusions et acquisitions au Liban (M&A, en anglais). Seules trois opérations de ce type ont eu lieu en 2015, d’une valeur de 6 millions de dollars, contre 7 transactions en 2014 et en 2013, d’un montant respectif de 312 et 12 millions, selon le rapport annuel Zephir, publié par le bureau Van Djik. L’une des rares opérations conclues cette année: celle de la fusion entre la banque commerciale First National Bank (FNB) et la banque d’investissement, Corporate Finance House (CFH). Cette très faible dynamique – 163 opérations ont eu lieu en Égypte en 2015 d’une valeur de 3,9 milliards de dollars et 107 aux EAU d’un montant de 15,2 milliards – tient essentiellement à l’environnement local des affaires, plombé par la paralysie politique et les répercussions du conflit syrien. Mais il ne s’agit pas du seul facteur rédhibitoire ; sur le plan structurel, l’un des principaux obstacles au développement du secteur M&A au Liban réside dans la structure familiale d’un bon nombre de compagnies locales – laquelle entrave, par ailleurs, le développement du secteur boursier - mais aussi dans la taille du marché et des compagnies locales ; 95% du tissu productif est en effet composé de PME, généralement moins éligibles à ce type d’opérations. Reflétant cette inaptitude à la fois conjoncturelle et structurelle, la Cass Business School a d’ailleurs classé le Liban 13e parmi 18 pays de la région MENA, en termes d’indice de maturité, lequel se base sur cinq indicateurs: les facteurs économiques, les facteurs financiers, les facteurs politiques, les facteurs de régulation, les facteurs socio-culturels et les facteurs technologiques. EN 2010, LE LIbAN FIGURAIT AU TOP 20 DES FUSIONS ET ACqUISITIONS AU MOyEN-ORIENT. Avec un score de 39% seulement, contre des moyennes régionale et mondiale de 49% et 71%, respectivement, le pays du Cèdre a ainsi été classé dans la 3e catégorie - «émergeant» - et le marché jugé «pas prêt» à un développement des fusions et acquisitions. Le Liban traversait pourtant une phase transitionnelle durant les années 2000 ; en 2010, le pays figurait au top 20 des fusions et acquisitions au Moyen-Orient. Trois opérations d’envergure concernant le secteur bancaire avaient alors eu lieu, dont la vente de 22% des actions de la Bank Audi, d’une valeur de 913 millions de dollars, par le groupe égyptien EFGHermes et l’acquisition, par ce dernier, de 65% des actions du Crédit Libanais, d’un coût de 542 millions de dollars. M&A: hAuSSE dE 37% dES OPérATIONS à L’éChELLE MONdIALE Contrastant avec cette «récession» sur le marché local, le volume global des fusions et acquisitions dans le monde a encore progressé en 2015, pour la troisième année consécutive, pour atteindre un niveau historique, à plus de 5 030 milliards de dollars, selon le cabinet Dealogic, soit une hausse de 37% par rapport à 2014 (3 670 milliards). Il convient toutefois de préciser que cette croissance a été davantage portée par la valeur des transactions conclues que par leur volume ; 69 opérations de plus de 10 milliards de dollars chacune ont, en effet, eu lieu (contre 36 opérations en 2014) ainsi que 10 transactions de plus de 50 milliards, représentant à elles seules plus de la moitié de la valeur globale. Ces données sont corroborées par le rapport annuel du bureau Van Djik – autre source internationale sur le secteur M&A - selon lequel 89 440 transactions d’une valeur de 6 144 milliards de dollars ont eu lieu l’an dernier, contre 89 773 opérations d’un montant de 4 810 milliards en 2014. Preuve d’un recul du nombre des contrats conclus, dans un contexte de reprise économique encore lente et d’une montée des incidents sécuritaires en Europe, le volume des transactions au quatrième trimestre s’est élevé à 8 481, selon Dealogic, le niveau le plus bas depuis le troisième trimestre de 2005. Au niveau géographique, les résultats sont toutefois assez divergents. L’Europe occidentale a connu une hausse de 50% de la valeur des transactions, à 1 735 milliards de dollars, selon le rapport du bureau Van Djik, tandis que le nombre de transactions a progressé à un rythme moins effréné (13%), atteignant 25 507 transactions. Si la plupart des régions ont connu une augmentation en valeur en 2015, avec les seules exceptions de la région MENA et de la zone Russie-Europe centrale, plusieurs régions ont en effet connu une faible croissance, voire une baisse, en termes de volume. Dans la zone Asie-Pacifique, la croissance s’est ainsi élevée respectivement à 44% et 7% (1 788 milliards de dollars et 31 978 transactions), tandis qu’en Amérique du Nord, la valeur des fusions et acquisitions a progressé de 12%, à 2 080 milliards, contre une baisse de 7% en volume (18 264). Quant au Moyen-Orient et à l’Afrique du Nord, le schéma était plutôt inversé ; la valeur des transactions a baissé de 11% (30,6 milliards), contre une hausse de 26% du nombre de contrats (657). Enfin, la Russie et l’Europe centrale ont connu une baisse respective de 27% et 31%. Par ailleurs, et sur le plan sectoriel, le secteur de la Santé s’est taillé la part du lion avec une valeur cumulée de 723,7 milliards de dollars, en hausse de 66% par rapport aux 436,4 milliards enregistrés en 2014. Il s’agit d’ailleurs du niveau annuel le plus élevé jamais atteint. Le secteur technologique est arrivé au second rang, avec également un record historique, à 713,2 milliards, tandis que l’immobilier s’est classé en troisième position avec 457,8 milliards, son deuxième plus haut niveau annuel depuis 2007 (482,9 milliards). Quant au classement des institutions ayant assuré le conseil et géré le plus grand nombre de transactions, la banque d’investissement américaine Goldman Sachs s’est imposée en tête, avec des opérations d’un montant de 1 800 milliards de dollars, suivie par Morgan Stanley et JPMorgan avec 1 530 et 1 500 milliards, respectivement. Enfin, selon le bureau Van Djik, la transaction la plus importante a porté sur l’acquisition à hauteur de 100% par le groupe pharmaceutique américain Pfizer de la société irlandaise Allergan, d’une valeur de 160 milliards de dollars, suivie par l’acquisition totale de SABMiller par Newco au RoyaumeUni (131,7 milliards de dollars) et de celle de Time Warner par Charter Communications aux Etats-Unis (78,7 milliards de dollars). Numéro 53 | PAGE 10 ECONEWS En Français La proportionnelle: parle-t-on le même langage électoral? La paralysie politique libanaise se maintient ainsi que la vacance présidentielle depuis presque deux ans déjà. Cela ne nous empêche d’aller de l’avant en sondant les uns et les autres sur la question de la loi électorale au mode de scrutin proportionnel, qui est à la une des discussions citoyennes et politiques. Quid de ses avantages et enjeux. La loi électorale, qui constitue l’élément clé et fondateur du pouvoir, en ce sens qu’elle permet d’exprimer la volonté populaire, a depuis toujours été l’objet de débats quant à la nature du meilleur mode de scrutin et la taille des circonscriptions électorales. Comme l’explique docteur Antoine Sfeir, professeur en Droit international: «Parler d’élections au suffrage universel nous mène à esquisser le système électoral et le mode de scrutin sous lesquels ces élections vont se dérouler. Dans ce sens, on peut classer les systèmes électoraux comme suit: 1. Scrutins majoritaires qui se basent sur la règle de la majorité. 2. Scrutins de représentation proportionnelle qui visent à représenter tous les votes. 3. Scrutins mixtes qui font le mariage entre les critères des deux premières catégories. Au LIBAN dEPuIS 1943, LE MOdE dE SCruTIN MAjOrITAIrE PLurINOMINAL à uN TOur PrévAuT Or au Liban, et depuis l’indépendance du Grand-Liban en 1943, la loi électorale a toujours été l’objet de vifs débats sachant que la nature pluraliste de la société libanaise a toujours laissé la place à de multiples interprétations quant à la justesse de telle ou telle loi électorale. De plus, les diverses lois électorales libanaises ont depuis toujours adopté le mode de scrutin majoritaire plurinominal à un tour. Ce qui veut dire que l’électeur est appelé à voter pour une liste de candidats qu’il peut également panacher, sachant que le nombre de sièges par circonscription est variable - par exemple, 10 députés à BaalbeckHermel ou 2 députés à Saïda -, et les candidats qui ont obtenu le plus grand nombre de voix selon la répartition confessionnelle des sièges attribués à chaque communauté au sein de cette circonscription remportent les élections. Or jusqu’à ce jour, les Libanais n’ont pas encore expérimenté d’autres modes de scrutin que le majoritaire plurinominal à un tour. À savoir que les autres options sont: le scrutin majoritaire uninominal (un député par circonscription) ou le scrutin proportionnel ou encore le scrutin mixte (majoritaire et proportionnel). Mais depuis quelques années, les discussions ont repris et les voix scandant les avantages d’un régime électoral proportionnel se font entendre. De quoi s’agit? Qui le revendique? Et quel serait l’avantage d’un tel mode scrutin pour le ou les citoyens libanais? politique en ce sens qu’ils favorisent la multiplication des partis politiques en donnant un rôle important aux partis minoritaires». Selon lui, ce mode de scrutin n’est pas sans danger. «Il devient alors très difficile de former des gouvernements stables, comme ce fut le cas en Italie dans les années 80 et 90 et comme on a pu le constater à maintes reprises en Israël». Qu’EST-CE Qu’uN MOdE dE SCruTIN PrOPOrTIONNEL? «Comme tout autre système, le régime proportionnel a ses avantages comme ses inconvénients mais il peut assurer beaucoup plus que les autres la représentation de la volonté politique d’un peuple ou de sa volonté, comme il peut mettre en valeur le vote de chaque citoyen car il reflète fidèlement la diversité des opinions des électeurs», indique Me. Sfeir. Dans le détail, il explique que «chaque liste obtiendra un nombre de siège en divisant le nombre de voix obtenues par le quotient électoral qui est le nombre de voix nécessaires pour obtenir un siège». «Pour les sièges restant à pourvoir, ils seront fixés suivant la méthode juridiquement adoptée suivant la méthode du plus fort reste, ou suivant la méthode de la plus forte moyenne», ajoute-t-il. En application du régime proportionnel, il existerait selon Me. Sfeir, deux mécanismes de vote: «L’un suivant la liste bloquée où l’électeur est dans l’obligation de choisir une liste en entier sans aucune modification ou ajout, ou suivant le mécanisme préférentiel où l’électeur peut choisir à son gré un ou plusieurs candidats». «Le régime proportionnel reflète d’une façon plus fidèle la volonté démocratique des électeurs», poursuit l’avocat en émettant cependant un bémol: «Il est possible que ce régime crée des perturbations au niveau de la stabilité au sein de l’exécutif». De son côté, le politologue Joy Homsy estime que «les scrutins proportionnels conduisent souvent à un dysfonctionnement du système Au Liban, il rappelle que «le lien est indissociable entre le mode de scrutin à savoir proportionnel et la taille des circonscriptions». «Des must à prendre en considération», ajoute-t-il. «Selon le mode de scrutin proportionnel, il y a une grande différence entre le Liban circonscription unique (chaque électeur vote pour 128 députés), les divers projets de circonscription moyenne - dont celle des 15 circonscriptions présentées lors du gouvernement Mikati (qui garantit une meilleure représentativité des minorités que la loi précitée) - ou encore la désormais célèbre loi orthodoxe qui implique que chaque communauté élise ses propres députés (les maronites choisissent les 34 députés de leur communauté, les sunnites élisent les 27 de leur communauté, etc.)», explique Joy Homsy. QuI rEvENdIQuE LE MOdE dE SCruTIN PrOPOrTIONNEL Au LIBAN ? Selon diverses analyses, la loi qui préconise le Liban comme une circonscription unique serait défendue principalement par les partis chiites (Amal et Hezbollah) qui considèrent que leur poids démographique leur permettra d’assurer un plus grand nombre de députés dans leurs blocs parlementaires respectifs. Même son de cloche, pour les petits partis d’obédience gauchise et nationalistes arabes, tels que le PCL, le PSNS ou le Baas, qui y trouveraient également leur compte, cette approche leur permettant de rassembler leurs voix éparses sur tout le territoire. Le projet de la Rencontre Orthodoxe fut quant à lui défendu par la majorité des partis chrétiens qui considéraient que cela leur permettrait de mettre fin aux dominations des partis des autres communautés sur une partie non négligeable de leurs députés. Quant aux divers autres projets de lois basés sur des circonscriptions moyennes (Kesrouan/Jbeil, Chouf, Baalbeck Hermel...), ils permettraient l’adhésion d’un plus grand nombre de partis, à l’exception du PSP et du Courant du Futur qui considèrent que leurs blocs parlementaires vont se rétrécir du fait de la perte de sièges au sein de leurs communautés respectives - les personnalités sunnites comme Abdel Rahim Mrad pourraient percer les listes du Courant du Futur dans la Bekaa ouest, et le PSP de Walid Joumblatt pourrait perdre en représentativité auprès des communautés chrétiennes et sunnites dans le Chouf. «Il est vrai que l’idéologie du mode de scrutin proportionnel a su se frayer un chemin dans le paysage médiatique libanais», poursuit le politologue. «Cependant, la diversité socio-culturelle libanaise et la représentativité la plus démocratique ne saurait trouver sa place que dans un système majoritaire uninominal à deux tours (Al Daiira al fardia) qui permettrait notamment de garantir une représentation géographique et communautaire en maximisant autant que possible le nombre d’électeurs de la communauté du représentant ; de favoriser autant les personnalités locales, dynamiques et proches des gens que les partis, notamment grâce aux alliances qui doivent se tisser au second tour ; de créer une plus grande proximité entre les électeurs d’une circonscription et leur élu, du fait qu’il n’y a qu’un seul représentant par circonscription sur 128», analyse Joy Homsy. «Ce mode de scrutin uninominal à deux tours permettrait de participer à la création de blocs pluricommunautaires et ainsi de contribuer à la formation d’un gouvernement fort et stable», conclut-il. Les avis semblent partagés comme il se doit au pays du Cèdre sur une question d’avenir démocratique cruciale qu’est le mode de scrutin à adopter sur du long terme pour représenter au mieux les Libanais de tous bords. ECONEWS En Français Numéro 53 | PAGE 11 économie: sortir de l’impasse 2015 se sera achevée sur une croissance nulle ; la première fois depuis longtemps. Certes, le PIB a été minime ces dernières années, autour de 2%. Quant aux 8% enregistrés après l’invasion israisraélienne, ils ne sont plus qu’un lointain souvenir. Pratiquement, il n’y a pas eu d’inflation ces dernières années. Maisaujourd’huil’indicedesprixàla consommation accuse une déflation de l’ordre de 3,90% par an. Malgré la présence d’un million et demi de réfugiés supplémentaires, la demande reste stagnante. L’importation est tombée, pour les neuf premiers mois, de 17,6 milliards de dollars en 2014 à 14,6 milliards de dollars en 2015 ; la balance des paiements est en déficit de 1,77 milliards de dollars à fin septembre 2015. Le chômage est estimé par le ministère du Travail autour de 20%, et le chômage des jeunes autour de 35%. La moyenne des salaires à la CNSS se chiffre à 1700000 livres libanaises par mois ; et aucun accord n’est intervenu sur une grille des salaires contestée depuis de longues années. L’indice de la population active est très bas, à 47,6% d’après les estimations de l’Administration centrale de la statistique (CAS) et la population effective qui travaille au dessous de 40%, déduction faite du chômage. Le pays roule donc au ralenti. Depuis dix ans, il n’y a pas eu de vote du Budget. Les dépenses sont effectuées sur base du douzième provisoire. Des recettes sont liées à des dépenses et créent des situations privilégiées sources de déficits structurels. La dette publique a repris son ascension et dépassé les 70 milliards de dollars en fin d’année. La stabilité des prix que d’aucuns considèrent comme une panacée n’a pas résolu tous les problèmes, loin de là. Elle nous a finalement coûté en chômage et en perte de revenu beaucoup plus qu’elle ne nous a assuré du fait de l’ancrage au dollar. Était-il nécessaire pour financer la construction? Il est légitiment permis d’en douter ; ce n’est pas en sacrifiant le revenu qu’on assure plus de moyens à l’investissement. Heureusement que la BDL a toujours essayé de compenser la hausse des taux d’intérêt pour les secteurs sensibles (circulaire 80 du 2/1/200; circulaire 84 du 2/7/2001 ; circulaire 331 du 22/8/2013). Mais une hirondelle ne fait pas le printemps. PERSONNE NE CONTESTE L’IMPORTANCE DE LA STAbILITé MONéTAIRE, MAIS... L’action de la BDL prouve que le problème était connu dès le départ. Les industries bénéficiaires des taux assistés ont pu se développer, et encore, l’allègement des taux ne portait que sur les investissements nouveaux. Les investisseurs ont boudé l’exploitation des secteurs de production, l’État ayant refusé de s’engager sur plus d’un an, quoiqu’en pratique il a renouvelé la faveur d’année en année. Le résultat fut la reprise de plus bel de l’émigration des jeunes. Le mouvement qui s’était inversé au début des années 90, devait reprendre de plus bel vers le milieu de la décennie pour ne plus jamais s’arrêter. Ce que l’on croyait un cycle économique défavorable s’est avéré une détérioration à long terme de l’économie. Personne ne conteste l’importance de la stabilité monétaire, mais il est clair, au terme de cette expérience, que parfois la possibilité de disposer d’un régime plus flexible est un grand avantage, surtout dans la mesure où le point départ est une situation non inflationniste (à fortiori si on est en période de déflation comme c’est le cas aujourd’hui), et que la demande peut être satisfaite par l’existence d’un grand potentiel de production inemployé (un chômage de 20% et la possibilité à moyen terme de majorer de 45%-65% le taux de la population active). Le conflit latent entre le secteur financier et l’économie de production est que le premier estime que la priorité absolue de l’économie est de contrôler l’inflation, que rien ne peut être fait pour combattre la récession et le chômage. Cette conviction largement répandue dans les milieux financiers est sans doute la cause de beaucoup de souffrances gratuites dans une grande partie du monde. rEPrENdrE L’éCONOMIE EN MAIN La priorité semble aujourd’hui de mettre un terme à la déflation ; une légère inflation est indispensable pour relancer l’économie, au moins de l’ordre de 2% à 3%. Elle aurait le mérite de concourir à la rationalisation des salaires et des prix, alors que le coût del’inflationestencoreinsignifiant. Cependant la détente de la monnaie n’affecte l’inflation qu’avec un certain retard ; il serait utile de disposer d’un moyen plus opérationnel pour éviterd’attendrelongtempsquandla crise sévit. Une stratégie utile serait de tabler sur un taux de chômage correspondant à l’inflation souhaitée, même si l’on se rend parfaitement compte que la conformité du taux est très aléatoire et que la structure de l’économie change obligatoirement dans le temps. C’est pourquoi il faut être prêt à ajuster le taux de chômage, à la baisse ou à la hausse, si l’évolution de l’inflation s’avère meilleure ou moins bonne que prévu. De même, si de précédentes dispositions ont causé une hausse ou une baisse exagérée de l’inflation, il revient à la politique monétaire de la ramener à un niveau plus rationnel. Les mouvements spéculatifs se déclenchent quant la monnaie paraît vulnérable, mais n’est pas encore menacée. Il y a une sorte de fatalité dans ce domaine: quand une monnaie est sujette à la dépréciation, généralement elle ne résiste pas. Les marchés financiers n’ont pas l’habitude d’accorder aux pays dont l’économie se trouve fragilisée le bénéfice du doute. Une monnaie qui inspire confiance ne sera jamais attaquée, et une monnaie qui n’inspire pas confiance se retrouve toujours prise dans un tourbillon spéculatif. La dynamique que permet un taux de change flexible en période de crise est importante ; mais les marchés étrangers sont toujours à l’affût d’un profit spéculatif. À terme, rien ne remplace la productivité de l’économie réelle. ECONEWS In English Numéro 53 | PAGE 12 Economic development of Tripoli: the need for an urgent action Bachir el Khoury* Characterized by one of the highest poverty and unemployment levels in the country, the second largest city is home to very important resources, yet still largely unexploited. While some “isolated” and punctual private and public initiatives are being taken, a national comprehensive strategy and developmental agenda cruelly lacks. In the current context though, these are more than necessary to prevent the explosion of a time bomb, on one side, and to lay, on the other, the foundations for a sustainable long-term development. Tripoli has been described over centuries as one of the few, if not the only harbor on the coast of the Levant with a prosperous and highly influential commercial activity. The nature of its soil and the abundance of water have contributed, in parallel, to the emergence of a large number of mills and olive presses. Most of the historical sources attest that the city was a flourishing metropolis, enjoying strong ties with European traders as well as with the merchants of Damascus, Homs and Hama. Today, the picture is much less bright. The city, home to more than half a million residents (including suburbs), is one of the poorest and the least developed. Decades of neglect, wars, and absence or delays in the implementation of developmental agendas, have negatively affected the socio- economic situation and hampered the exploitation of a strong, yet vanishing, potential. Recently, the Syrian conflict and its repercussions on the city in terms of refugee influx and security incidents, is another negative layer that has been added to already degraded situation. Nevertheless, the city is struggling, albeit hardly, to overcome this difficult period. Its economy, based on six main sectors - agricultural products (mainly vegetables, fruits and citrus), agro food industry, traditional food products, pastries, and shipping – is being supported by private initiatives, some of which are under execution or close to be completed. These projects, which include among others, the creation of a Special Economic Zone (SEZ), the modernization and development of the Port, and others, are, no doubt, contributing to counter the trend and to lay, in parallel, the foundations of a longer term developmental path. SEZ, Port, Vegetables Souk, BIAT... some light in the darkness One of these main projects is, in fact, the creation of the Special Economic Zone-SEZ. After years of delay – the initiative was initially approved in 2005 while a specific law was passed in the Parliament in 2008 - the Council for Development and Reconstruction (CDR) has recently given its green light for the kick-off of the sea backfilling operations, after the government had appointed in April 2015 former Finance minister, Raya el-Hassan, at the head of the Board of Directors Rashid Karame International Exhibition. *In collaboration with the Chamber of Tripoli ARAb AND FOREIGN TOURISTS wERE ALMOST AbSENT IN TRIPOLI OvER THE PAST FOUR yEARS of the zone. The works will cover an area of 550.000 m2, for a total cost of US$ 22.3 million, and will be carried out by al-Jihad Trading & Contracting Company. It is expected that works will end by the first quarter of 2017. The importance of this project lays in the fact that it will stimulate the inflow of Arab and foreign direct investments (FDI) by granting potential companies administrative facilities and a range of tax exemptions (VAT, customs, through tax on profits, and contributions to the National Social Security Fund, etc...). According to Tripoli’s Chamber of commerce, this project will be able to attract more than 120 companies and employ more than 9.000 workers in the next twenty years. In addition to its investment and job creation virtues, the SEZ, which will be located close to the Port, is also expected to dump commercial activities. That’s why the enlargement of the Port – another endlessly delayed project – has become unavoidable. It should be the first to reap the benefits of the SEZ, when the latter is completed. Initially launched in the early 2000s, through an amount of US$ 80 million, partly financed by the European Investment Bank (EIB), and aiming at expanding and modernizing several infrastructures, the harbor development project was several times interrupted. A first phase of expansion of nearly US$ 30 million was completed in 2008, but did not give the port the capacity to accommodate large container ships, as it is in Beirut. The second phase launched in 2004 and included the construction of the container terminal, was subsequently suspended by the executing company, China Harbor Engineering, for security reasons (the 2006 war, security events in the North), but also due to financial and contractual misunderstandings with the Lebanese government. The construction works were finally completed in 2012, however, the operational phase remained suspended until the implementation of additional infrastructural works such as electricity and sanitary sewer system connections. This last phase was supposed to be financed by the government, a fact that never occurred. Instead, a contract was signed with a private Emirati company, Gulftainer, to equip the 60.000 m2 terminal with the needed infrastructure. GEOLOGICAL STUDIES INDICATE THE PRESENCE OF LARGE qUANTITIES OF HyDROCARbONS IN THE OFFSHORE zONE bETwEEN bATROUN AND TRIPOLI In the current context of political paralysis, sectarian violence and economic recession, a third ongoing project is taking place, the vegetables and fruit market. This important “souk”, which is ECONEWS In English THE MASSIvE INFLUx OF SyRIAN REFUGEES INTO THE CITy HAS AGGRAvATED THE SOCIOECONOMIC CONDITIONS OF THE POPULATION, by INCREASING PRESSURE ON THE LAbOR MARkET, AMONG OTHER THINGS currently near completion, enjoys high quality specifications, with a capacity to host more than 200 operating institutions in the fruit and vegetable sector. Finally, the Business Incubator “BIAT”, established in 2004 to provide support to local innovative projects, continues to foster entrepreneurship in the city despite the current difficult circumstances. The success story of BIAT remains AABCO, an engineering company which achieved to grow substantially, contributing to the implementation of large projects, among which Dubai Airport and the Sorbonne University in Abu Dhabi. AN uNdEr-ExPLOITEd POTENTIAL Despite these projects, the city suffers from low growth, while some areas are going through economic recession. The neighboring conflict has, no doubt, largely weighed on the city divided among pro and antiSyrian regime, but the causes remain structural. Even when the country was enjoying high growth rates during the 2007-2010 period, averaging 8%, growth in Tripoli was estimated between 1 and 2%. The reasons are diverse, but it was mainly due to the absence of a national strategy to enhance the infrastructure, foster job opportunities and tackle structural failures, among which the low literacy rate and level of educational qualifications. Several “existing” sectors or projects have been, in parallel, deadlocked since the civil war. On the employment front, for instance, the reactivation and development of the Rene Mouawad airport and oil refinement installations, in addition to the modernization of the port and the rehabilitation of the “Rashid Karame International Exhibition”**, would have provided alone more than 20 000 job opportunities, according to Tripoli’s Chamber estimates. For its president, Toufic Dabboussi, there is a need for a larger-scale involvement of the private sector in high value added activities and jobs - unlike real estate that is still growing in the city, alike other regions in the country. These sectors include the production of renewable energy, new technologies, and tourism. Another promising sector is oil and gas. Geological studies conducted over the Lebanese offshore indicate, in fact, the presence of large quantities of hydrocarbons in the zone between Batroun and Tripoli. But the exploitation of these resources may take more than ten years; since late 2013, the “oil file” is totally on freeze in the country, for political and security reasons... Yet, the expansion of new sectors should take into account the necessity of a balanced development, amidst high inequalities. That’s why the amendment of “paragraph c” of the Investment law no. 360, issued in 2002, constitutes one of the major measures to be taken in order to widen the geographical scope and include more rural areas in investment projects, according to President Dabboussi. uNEMPLOyMENT, POvErTy, ILLITErACy: ThE TICKING TIME BOMB The consequences of State neglect over the past twenty years are not less than disastrous: the rates of poverty, unemployment, illiteracy and health security in Tripoli have recently reached peaks compared to national rates. According to a study published last year by the ESCWA, 57% of Tripoli’s inhabitants are poor, of which 26% are extremely poor, while 77% are deprived in terms of economic status, 35% in terms of accommodation, and 25% in terms of education. Illiteracy rate reaches, in fact, 11% on the city-level, while in some areas, such as Bab al-Tabbane, it goes up to 20%, while university graduates constitute only a quarter of the whole population. Last but not least, 73% of the families of Tripoli do **Since its launch in 1960, only a small set of the complex was completed. Numéro 53 | PAGE 13 not benefit from any health insurance - against a national average of 52% while this percentage rises in Bab alTabbane and Swayka to reach 90% of articles 8 and 9 pertaining to the law on foreign workers “that was totally in favor of Syrian refugees”, according to Tripoli’s chamber. ThE IMPACT Of rEfuGEES’ INfLux Beyond labor market, the Syrian conflict had also severe repercussions on the touristic activity of the city, mainly as a result of the geographical proximity with Syria and the sectarian violence it provoked between different factions. The touristic dynamic in Tripoli and the North was, hence, limited over the past four years to some festivals in a couple of towns (The Cedars, Batroun, Ehden, Tripoli), while “Arab and foreign tourist delegations were almost non-existent”, according to Tripoli’s chamber. This contrasts to a certain extent with national figures. According to the Ministry of Tourism, the number of tourists recorded, in fact, an annual increase of 14% in the first 11 months of 2015, compared with an increase of 5% during the same period of 2014. This situation was further aggravated by the massive influx of refugees into the city, amid the Syrian conflict, and the consequent growing competition on the labor market, among other things. Many Syrians have, in fact, opened local businesses over the past three years; these range from shaving and haircut “salons” to bakeries (Lebanese “forn”), cafes, restaurants and even public transport, with prices below market levels. This has opened the door for a fierce and unfair competition. According to Tripoli’s chamber, the number of bakeries and cafes opened by Syrians in Tripoli and Akkar reached around ten, while more than 260 restaurants were opened in Western Bekaa, not counting the growing number of street vendors (of “kaak”, fruits and vegetables, etc.). The number of Syrian taxi drivers in the North (Tripoli, Akkar, Koura, Batroun) is estimated to 120 by the same source, against 90 in the Bekaa and more than 500 in the Greater Beirut area. In parallel, many Syrians work in professional sectors such as construction, sewing, carpentry, furniture, accounting, teaching, nursing, pharmaceutical, and others. This situation was made possible by the amendment on February 2, 2013 57% OF TRIPOLI’S INHABITANTS ARE DEPRIVED, OF WHICH 26% ARE EXTREMELY DEPRIVED, WHILE 73% DO NOT ENJOY ANY HEALTH SECURITY PLAN Tripoli’s Chamber: a pivotal role The Chamber also coordinates with the Investment Development Authority (IDAL) to support exports as well as with the port authorities to ensure the maritime transport of merchandise under the current exceptional circumstances related to the conflict in Syria. In this regard, it is also conducting intensive contacts with the national authorities and relevant ministries in order to secure funds to cover the cost difference between maritime and land transportation. On another side, the Chamber is actively participating in promoting health and food security through the organization of workshops, trainings, and by putting its quality control laboratory at the disposal of local industrialists. A new section for the control of pesticides concentration for agriculturalists, is currently under development in these laboratories. Finally, the Chamber has played a pivotal role in the drafting of all legislative and legal texts governing the Special Economic Zone (SEZ). Numéro 53 | PAGE 14 ECONEWS In English The World Bank at the Chamber of Tripoli & North-Lebanon The World Bank group representatives visited the Chamber of Commerce, Industry & Agriculture of Tripoli and North Lebanon, within the framework of the “Lebanon Jobs Program Technical Assistance” mission. The meeting held on Tuesday, January 12, 2016, aimed to highlight the mission objectives, short-term and long- term plans, job creation and developmental strategies, and initiate formal contact with the Chamber and stakeholders of various sectors of the North. The World Bank team introduced the mission importance and objectives to the President of the Chamber, Toufic Dabboussi, in the presence of Dr. Nader Ghazal, former mayor of the Municipality of Tripoli and CCIAT representatives. Based on previous studies and field visits implemented by the World Bank, the core team came to a decision that the most important and economically influential sectors to focus on included: agro-processing and agriculture; vegetable processing with stakeholders linked to the potato and tomato value chains; municipal services: waste management and recycling as well as other municipal public and social services; ICT; and metal processing and construction. The first stage of the World Bank “Lebanon Jobs Program Technical Assistance” mission consists of a pilot analysis on mainly six sectors in north Lebanon. In collaboration with the Chamber, the World Bank will gather sufficient data from different sectors in order to select two of the six analyzed sectors with the highest potential growth and highest yields or opportunities for job creation. Collaboration with the Chamber on such a mission shall require reporting from both sides, and the data collected will complement the existing information and help elaborate more accurate recommendations for potential projects. A final report is to be completed by May 2016. It will include all information gathered on the two chosen sectors, the recommendations from both the World Bank core team and the Chamber of Tripoli & the North, the strategies in relation to development schemes resulting from the pilot study, in addition to the following indicators: objectives, components, stakeholder sectors, and procedures. The two sectors will be chosen according to criteria related to “good jobs” yield; that is to say jobs with a skilled labor force that has the ability to foster entrepreneurship and start-ups to produce higher added-value products and services. The key indicators used for this mission included the following components: sectoral opportunities and growth potential; type of job creation; readiness of investors and stakeholders; number of jobs created due to direct and indirect effects; swiftness and momentum of job creation. The selection of two sectors in the North (through funding / financing, vocational training, awareness campaigns, etc.) does not imply that other sectors will not get future focus. Individual sectoral focus would in fact allow the yield of positive results, which will create a momentum for developmental progress. Fruit Logistica, Berlin—3 to 5 february 2016 The meeting aimed to highlight the Will host objectives, the largest international mission short-term and trade fair of fruits longterm plans,and jobvegetables. creation and developmental Almost 2,800 strategies, exhibitors and from initiate all formal contact with the Chamber over the world will be present, andand stakeholders of various sectors of the the Lebanese horticulture sector North. The World Bank team introduced will mission be in theimportance spotlights.and objectives the to the President of the Chamber, Toufic Dabboussi, in the presence of Dr. Nader Ghazal, former mayor of the Municipality of Tripoli and representatives. Lebanese exporters of fresh fruits & vegetables are CCIAT looking forward to meeting daily between 9:00 amvisits and implemented 6:00 pm to respond to your Based onyou previous studies and field by the World Bank, enquiries and meet the core team came your to a requirements. decision that the most important and economically influential sectors to focus on included: agro-processing and agriculture; For further processing information with or If you have any specific enquiry, kindlyand contact us at: vegetable stakeholders linked to the potato tomato value [email protected] chains; municipal services: waste management and recycling as well as other municipal public and social services; ICT; and metal processing and construction. Hall 1.1 Stand E-05 vALuE ChAIN PILOT ANALySIS Once data has been gathered from stakeholders of the six selected sectors, emphasis on sectoral analysis is mandatory in order to fully comprehend the needs for development. In order to create the proper jobs which will enhance the economy, the proper skills are needed. Therefore, information on the type/level of vocational training in the North is needed in order to fill the gaps of knowledge and skill capacity building. One of the means to complete this information would be to identify which of the existing organizations in each sector have the potential to expand/increase its capacity for production. Interviews were conducted with different stakeholders during the visit program. A broad discussion took place during individual meetings from each sector to understand the following realities: 1.The background and structure of each sector and generic operations in North Lebanon 2.Main products and services offered by each sector 3. Main opportunities for growth 4.Main challenges/obstacles faced 5.Existing projects in the North A follow-up action has been taken by the World Bank mission by selecting two initial developmental sectors: the agro-processing and agricultural sector (specifically the potato value chain) and municipal services (including recycling). ECONEWS In English Lebanese delegation to Indonesia to promote development and economic cooperation At the invitation of the Indonesian Ambassador to Lebanon, Ahmad Khazen Khmidi, a Lebanese delegation visited the Indonesian capital, Jakarta, with the aim of enhancing trade and economic relations between Indonesian and Lebanese businessmen. The delegation was headed by the Director General of the Chamber of Commerce, Industry and Agriculture in Zahle and the Bekaa Youssef Geha, the legal advisor of the Chamber Toufic Hindi, and a number of businessmen, with the participation and the presence of Indonesian Ambassador to Lebanon, the Chargé d’Affaires and Economic Attaché at the Indonesian Embassy, Andre Nugroho, and Communications and Protocol Officer, Ziad Khoury. The delegation participated in the opening of the International Exhibition of Indonesian Industries, which was an important opportunity to learn about the latest advancement in Indonesian industries in terms of technology, high quality, and competitive prices. The delegation held several meetings with the focus to promote trade exchange, development of economic relations and exchange of delegations. Visits to key business representatives of the private and public sectors took place, starting with the head of the Indonesian Chamber’s Committee for Asian Relations, and a number of Indonesian officials. The delegation also visited Ahmad Hiriwan, the governor of Bandung City, capital of West Java, which is the largest province in Indonesia and the most important economically, especially in the fields of industry, agriculture and tourism, with 46 million inhabitants (the number of Indonesia’s population is 255 million inhabitants). Talks stressed on strengthening economic relations through the signing of agreements that help to increase the volume of trade exchange. The delegation also visited the head of West Java Chamber Agung Sutismo and members of the Board of Directors, where there has been exchange of valuable information about available investment opportunities between the two countries, especially in tourism, industry and agriculture. It is worth noting that the Java area is the first industrial area that produces 70% of the total production of coffee and tea in Indonesia. The meetings were concluded by stressing the need to strengthen relations in commerce, tourism, banking and services, considering that Lebanon can play the role of mediator, but also can be an important location for the marketing of Indonesian product of high-quality. The delegation noted that the Indonesian market needs many Lebanese products, including olive oil, fruits and vegetables and other agrofood industry; at the same time, Indonesia has many raw and industrial materials of interest to many Lebanese businessmen. It was agreed to exchange visits to enhance economic relations and the signing of agreements that will contribute to the development of economic exchanges between the two countries, especially that Indonesia exempted Lebanese businessmen from the entry Visa and is waiting from the Lebanese side to speed up the process of reciprocity. Numéro 53 | PAGE 15 Training Southern Women’s Agrofood Cooperatives Within the framework of encouraging the revitalization of women cooperatives, especially in the agro-food sector, the Chamber of Commerce, Industry and Agriculture in Sidon and South Lebanon carried out a workshop on preparing economically feasible projects. Writing business plans and feasible work plans are major obstacles that face rural women coops. This training aimed at strengthening the capabilities of women cooperatives. It was carried out at the premises of the Chamber and included materials such as the indicators, the technical and financial studies, and the operational plan (action plan) of the project. The training is a component of the project entitled “Supporting Rural Women’s Agro-food Cooperatives in South Lebanon”, implemented by the Agriculture Department at the Chamber, and funded by the Government of Finland through the Drylands Development Center (DDC) within the framework of the United Nations Development Program (UNDP). The competition between these cooperatives will be through the provision of business plans and projects. As such, it will contribute to the organization of the work of participating cooperatives and to the development of their investment projects in order to achieve sustainable economic development opportunities, and create new marketing channels for their products. On the launching ceremony, Mr. Mohamad Saleh assured that supporting working rural women has become an urgent necessity, since our economy is based on small and medium enterprises, especially in the fields of crafts and agro-industries that provide work for a significant percentage of rural women. “A Lebanese woman is a creative entrepreneur if she is given the possibility,” he said, adding that “she has proven to have high capabilities in the investment of small loans and credibility in fulfilling her obligations to lending institutions”. «This initiative reassures the importance we give to rural women, not only out of moral obligation but also as an economic necessity, focusing on their role in change and development, and supporting this role on the economic and social level» said Dr. Raghed Assi, Social & Local Development Program Manager of UNDP. All existing agricultural cooperatives in the South and Nabatiyeh can participate in this initiative as long as the proportion of women members is not less than 75%. After the initial evaluation phase, twelve cooperatives will be selected to compete. Based on the proposals submitted, a specialized jury will select four winning cooperative plans by adopting clear criteria, especially in terms of working team, capacity building, innovation and the development of products and services, the diversity of developed products, food safety, marketing, initiatives for sustainable agriculture, and natural resource management. The winning cooperatives will be supported not in cash but through the purchase of equipment or supply of services worth 10,000 USD for the first two and the positions, and 5,000 USD for the third and fourth positions. On the other hand, the cooperative must contribute for at least 25% of the value of the proposed project of which 15% should be in cash and the rest should be in-kind contribution. For its part, the Chamber in Sidon and South Lebanon will provide technical support for the capacity building of cooperatives and for the procurement of equipment, supplies and material according to transparent international standards. ECONEWS In English Numéro 53 | PAGE 16 Lebanon should be wary of importing petroleum revenue management strategies1 Bachir el Khoury Lebanon’s waters are believed to hold large hydrocarbon reserves, making offshore Lebanon an attractive location for oil and gas companies. While developing and monetizing these reserves will entail many geological and technical challenges, a key policy challenge that Lebanon will have to face is how to manage oil and gas revenues in a way to maximize the economic benefits for its citizens. The challenge is grave given the country’s weak institutional framework and poor governance structure, perceptions of widespread public sector corruption, political polarization, and rising sectarian tensions. The prospect of natural resource discoveries has already generated a lot of ‘hype’ in Lebanon. Across the country, billboards sponsored by the Ministry of Energy and Water have been erected along highways promising better transportation networks, a better healthcare system, more jobs, and a better equipped army; all to be funded by revenues from potential hydrocarbon wealth. Lebanon also has plans to establish a sovereign wealth fund for future generations. While many countries have followed the Norwegian model in managing their hydrocarbon wealth, there is no one-size-fits-all approach. Before formulating any policy recommendations, it is important to understand the macroeconomic context in which policy decisions have to be made, analyze some of the salient economic and institutional features of the country, and try to identify the key sources of economic vulnerability. While Lebanon has managed to navigate through various shocks and safeguard its macroeconomic stability, many sources of economic and institutional vulnerability remain. One such vulnerability is Lebanon’s high level of sovereign debt (both foreign and domestic) that requires constant rollover and entails large interest payments crowding out priority spending and capital expenditure. Persistent government deficits are expected to keep the debt-to-GDP ratio at high levels for the foreseeable future. LEbANON SHOULD AvOID DISTRIbUTING FUTURE RESOURCE REvENUES AS ENERGy SUbSIDIES. No matter how large or small the resource earnings could be, the clear policy prescription for Lebanon would be to initially use these revenues to pay off its large public debt, beginning with the country’s most risky liability, foreign currency external debt. This would have the effect of reducing the vulnerability of the domestic economy to external market shocks. Lebanon’s improved sovereign rating can also lower interest rates, improving the competitiveness of the economy and boosting growth. Repayment of public debt should also encourage banks to increase their lending to the private sector, and thus help support the private sector. While the benefits of debt reduction are obvious, there are many risks associated with this strategy. Reducing public debt may not be politically feasible and may face public resistance, especially when constituencies’ expectations will press for more public expenditure, as impressions will have been created of ample availability of financial resources. Also, there is the risk that reducing the size of public debt will improve Lebanon’s credit rating, resulting in lower interest rates, which in turn will provide an incentive and irresistible opportunity to borrow more, inducing Lebanon into a cycle of re-borrowing. In the very optimistic scenario that debt is reduced and there are ample natural resource revenues left over, the government may consider direct cash transfers to citizens given the lack of an efficient public investment system, the high perception of public corruption among citizens, and the dynamism of the private sector. One drawback is that capital markets in Lebanon are underdeveloped and may not provide individuals with the appropriate financial assets to enable them to make optimal decisions. Also, if cash handouts are sizeable enough to undermine politicians’ patronage, then such a scheme is not likely to receive the necessary political support. There is a strong case for increasing public spending, especially in infrastructure projects such as electricity and transportation. Infrastructure constraints pose a serious barrier to enhancing Lebanon’s competitiveness and thus devoting part of the revenues to scale-up public investment can have positive effects and induce an upward shift in economic growth and/or help the country escape poverty traps. But the quality of spending is key. The limitations associated with increasing public spending in Lebanon are many and include limited administrative and technical capacity to scale up investment at a rapid pace; a situation which could result in sub-optimal investment in addition to fostering corruption and rent seeking. THERE IS NO IMPERATIvE TO CREATE SUCH A FUND IN LEbANON Lebanon should avoid distributing future resource revenues as energy subsidies— for instance as cheaper electricity—since these distort pricing signals and result in a misallocation of resources. Although energy subsidies constitute an important social safety net for the poor, they are regressive in nature because richer households capture the bulk of subsidies. Energy subsidies also have a negative environmental impact by encouraging wasteful consumption of fossil fuels. Energy subsidies once introduced are very difficult to reverse, reducing macroeconomic policy flexibility. While Lebanon’s hydrocarbon law requires the establishment of a sovereign wealth fund for future generations, there is no imperative to create such a fund in Lebanon. This has been a viable and successful strategy for some countries such as Norway, which already has high levels of income per capita, but may not be appropriate for Lebanon, which has potential sources of vulnerabilities and poor physical infrastructure as well as rising poverty and inequality. Even though it may be many years before exploration, production, and monetization reach a decisive stage, the government needs to formulate without further delay a plan to manage the country’s potential oil and gas wealth. Lebanon should be wary of importing revenue management strategies from abroad, as optimal choices depend on each country’s political, economic, and institutional context. The government should also exercise considerable restraint in avoiding exaggerated claims regarding the size of the windfall and increased state expenditure. 1 This article was published under the signature of Mr. Bassam Fattouh, Director of the Oxford Institute for Energy Studies and LCPS research fellow. http://www.lcps-lebanon. org/featuredArticle.php?id=#44sthash.iUJ7lEZO.dpuf working toward the common interest FCCIAL’s aim is to build an increasingly dynamic and globally competitive Lebanese economy and to promote the common interest of the four regional Chambers vis-à-vis the Lebanese Goverment and other national and international institutions by being: • The main economic lobbying group in Lebanon • A versatile service provider • The Key interlocutor with external parties on economic issues, specifically those connected to commerce, industry and agriculture CCIAB Bldg., 12th Floor, Sanayeh, Beirut | T: +961 1 744 702 | email: [email protected] | www.cci-fed.org.lb ECONEWS In English LTC Numéro 53 | PAGE 17 The Lebanese Training Center at the Chamber of Commerce, Industry and Agriculture of Beirut & Mount Lebanon is pleased to announce the upcoming following trainings: Finance f o r N on - Financial E x ec u ti v es Trainer:Mr. Georges Assilian CPA, Financial advisor and Auditor Date: 17, 18 & 19 February 2016 Time: 5:00 - 8:00 P.M Outline: Empowering non-financial executives with a framework of essential financial terminology, concepts and applications that would lead to effective running of operations and efficient strategic decisions allowing these executives to communicate comfortably with any financial executives within the organization. Target: This lecture is addressed to professionals, executives and managers in any industry with little background or work experience in the field of accounting & finance. T h e N ew I S O 9 0 0 1 : 2 0 1 5 (Released September 23, 2015) Trainer: Dr. Rami Chidiac Senior Consultant, Lecturer, Trainer & ISO Expert Date: 15, 16 & 17 February 2016 Time: 5.00 -8.00 P.M. Outline: Overview of the new ISO 9001:2015 QMS: Requirements and importance to business management & growth. This course will help attendees to identify and address risks affecting products and services compliancy in organizations as well as opportunities for improvement to enhance customer satisfaction in accordance with the new standards. Target: This course is intended for employees involved in the development and implementation of quality management system within their organizations. C u stome r S e r v ice W o r ks h op Trainer: Mr. Bassam Nammour, EMBA, Human Resources & Talent Management Professional, Senior Consultant Date: 1, 2 & 3 March 2016 Time: 5.00 - 8.00 P.M Objectives: Defining customer service means in relation to all type of customers, both internal and external. The course will help concerned employees to identify how their attitude would affect the customer service, how to deal with difficult clients and how to use outstanding customer service to generate return on business and build good will. The workshop will tackle the different communication tools with customers in order to deliver an outstanding service either over the phone or through online tools. Target: This workshop intends to provide customer service staff a strong skillset including in-person and over the phone techniques, simulation of real cases scenarios and dealing with difficult customers. Certificates signed by the Chamber will be delivered after completion of each course. For information/registration: Call Center: 1314 Ext 15 T: 01-353190 Email: [email protected] [email protected] Free parking access w w w. c c i b. o rg. l b Numéro 53 | PAGE 18 ECONEWS In English OPTIMEd: Rationalizing Mediterranean Sea Ways Christy Makridis Funded by the ENPI CBC Mediterranean Sea Basin Programme, with a total budget of € 1.9million OPTIMED project aims to enhance the development of maritime transport and logistics sector in the Mediterranean in order to ensure more efficient and sustainable trade relations between the northern and southeastern shores of the Mediterranean Sea. The objective of Optimed is the development of ports on the northwestern and south-eastern coasts of the Mediterranean Sea, which are facing significant pressures related to the process of globalization, increased international trade, and modern consumer and production patterns, in addition to the development of maritime network connecting these ports together. Optimed partners include: • Italy: Autonomous Region of Sardinia (RAS), University of Cagliari, Port Authority of Olbia and Golfo Aranci • Spain: ASCAME (Association of the Mediterranean Chambers of Commerce and Industry), European Short Sea Shipping School • Lebanon: Chamber of Commerce, Industry and Agriculture of Beirut and Mount Lebanon In this context, and by means of a virtual logistics platform structured around the ports of Beirut (Lebanon) and Porto Torres (Italy), Optimed will enhance commercial connections between public and private operators in maritime transport and logistics sector of Lebanon, Italy, Spain and France. The two ports will be directly affected by activities oriented to improve the current services and strengthen the ports in their role of Ro-Ro (Roll-on/Roll- off) hubs. Ro-Ro ships are vessels designed to carry wheeled cargo, such as automobiles, trucks, semi- trailer trucks, trailers, and railroad cars that are driven on and off the ship on their own wheels or using a platform vehicle. the promotion of Ro-RO hub-based networks, short sea shipping, Motorways of the Sea and e-freight, as the basis for the development of sustainable logistics within Mediterranean transport systems. The project aims to a direct economic and commercial impact, creating opportunities finalized at the matching between offer and demand of services between the two shores. The six actors also developed new tools (such as the organization of business meetings and the promotion of short sea shipping), thus contributing to a more efficient transport and logistics model characterized by better delivery times of freight and consequently by a greater competitiveness. Moreover, Optimed aims at improving the technical and management capacities and network structure, which consequently helps companies obtain precise delivery time estimates. This is opposed to the current system in which delivery times cannot be guaranteed. Through the different phases of analysis, testing, promotion and training, the project wants to contribute to achieve a better competitiveness of the Mediterranean transport and logistics sector, and therefore of trade in general. In the coming years, the project results and the capitalization of these results will give the opportunity to operators to take advantages and rewards of intermodal transport through The signature of the MoU “Short Sea Shipping Euro-Mediterranean Network” represents a starting point for the enlargement of the Optimed network at Euro-Mediterranean level in order to exploit the opportunities arising from the new maritime trade connections. Final beneficiaries of the start up of the new network will be the consumers of EU and the Mediterranean Partner Countries (MPC), which will take advantage of the faster and better efficient trade services between the two shores of the Mediterranean basin. Through the organization of businessto-business meetings in Spain, France, Italy and Lebanon, Optimed has promoted the virtual logistic platform, which is based around the main two hubs: Beirut and Porto Torres, in addition to strengthening links and relations between major actors in the logistics and maritime transport domain in these four countries. Furthermore, training sessions were implemented in order to familiarize the concept and functionality of this platform. In the long-term, the expected results of the project are: - Optimization of the maritime trade network between the northern shores of the High Tyrrhenian arc and the south-eastern shores of the Mediterranean Sea, creating new opportunities and business relationships for economic operators and institutions. - Improving the performance of Porto Torres (Italy) and Beirut (Lebanon) port infrastructures as RO-RO hubs, in the framework of the freight shipping network. - Completing the virtual platform supporting the new maritime trade network, allowing the process of shifting freight from current modes of transportation to more efficient ones. ECONEWS In English Numéro 53 | PAGE 19 Trade between Lebanon and African Countries Total trade between Lebanon and African countries reached 1.031 billion USD in 2014. The Lebanese trade with African countries has been in surplus since 1993, reaching a maximum surplus of 928.4 million USD in 2012. Imports from African countries accounted for 1.9 % of total imports in 2014, while exports to these countries formed 19.6 % of Lebanese exports. In 2014, major imports from the African countries included Jewelry (86%), Vegetable products (5%), and Wood and articles of wood (3%). On the other hand, main Lebanese exports to the African countries included Jewelry (45%), Machinery(20%), and Base metal sand articles there of (7%). Exports to African Countries (%) Lebanese expatriates in Africa, estimated at 115,000, helped Lebanon achieve a surplus in the trade balance, by creating a demand for Lebanese products, and the opening of African markets for these products. They also invested in their country, and benefited Lebanon in international affairs through holding various political, economic and commercial positions in African countries. *Source: Chamber of Commerce, Industry and Agriculture of Beirut and Mount Lebanon – Lebanese Customs statistics Imports from African Countries 2014 ( in thousand $) Value Sections Value 1% 3,283 1-Live animals; animal products 6,658 2% 1% 7,862 2-Vegetable products 18,279 5% 0% (%) 0% 1,527 3-Animal or vegetable fats and oils 1 6% 36,874 4-Prepared foodstuffs; beverages, tobbaco 3,309 1% 0% 983 5-Mineral products 1,680 0% 1% 3% 18,253 6-Products of the chemical or allied industries 2,795 5% 32,142 7-Plastics and articles thereof; rubber 117 0% 0% 382 8-Raw hides and skins, leather, furskins 94 0% 1% 3,490 9-Wood and articles of wood 13,054 3% 3% 21,712 10-Pulp of wood; paper and paperboard 254 0% 1% 6,382 11-Textiles and textile articles 1,706 0% 0% 1,050 12-Footwear, umbrellas, artificial flowers 53 0% 1% 8,818 13-Articles of stone, plaster, cement, glass 109 0% 45% 294,460 14-Pearls, precious stones and metals 330,422 86% 0% 7% 46,928 15-Base metals and articles of base metal 611 20% 129,144 16-Machinery;electrical instruments 1,318 0% 1% 6,511 17-Vehicles, transport equipment 1,621 0% 0% 837 18-Optical, photographic,medical, musical instruments 71 0% 0% 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 Exports Thousand $ 311,486 329,593 652,239 1,021,377 1,194,668 782,448 647,970 (%) 9.0 % 9.5 % 15.3 % 24.0 % 26.7 % 19.9 % 19.6 % Imports Thousand $ 109,261 132,133 212,162 251,659 266,226 411,472 382,824 (%) 0.7% 0.8% 1.2% 1.3% 1.3% 1.9% 1.9% Trade Balance Thousand $ 202,225 197,460 440,077 769,718 928,442 370,976 265,146 TRADE EXCHANGE WITH AFRICAN COUNTRIES IN 2014 0% 0 19-Arms and ammunition; parts and accessories 0 4% 27,104 20-Miscellaneous manufactured articles 161 0% 0% 228 21-Works of art, collectors' pieces and antiques 511 0% 100% 647,970 Total 382,824 100% Lebanon in Figures TRADE WITH AFRICAN COUNTRIES 2014 South Africa Togo Nigeria Congo Ivory Coast Angola Ghana Guinea Gabon Liberia Benin Sierra Leone Senegal Cameroon Other Total Exports Thousand $ 297,031 5,675 58,752 47,478 37,793 40,195 24,265 17,228 18,456 17,354 9,527 11,251 6,954 7,364 48,647 647,970 Imports Thousand $ 51,539 268,883 3,982 2,158 7,324 41 10,300 3,640 1,103 0 6,941 3,840 3,471 2,517 17,085 382,824 Trade Balance Thousand $ 245,492 -263,208 54,770 45,320 30,469 40,154 13,965 13,588 17,353 17,354 2,586 7,411 3,483 4,847 31,562 265,146 Total Trade Thousand $ 348,570 274,558 62,734 49,636 45,117 40,236 34,565 20,868 19,559 17,354 16,468 15,091 10,425 9,881 65,732 1,030,794 in billion US$ (unless otherwise specified) Ref. Indicator 2013 Oct-14 2014 Oct-15 10 11 12 20 21 22 23 24 26 27 28 30 31 Growth GDP ( in constant Prices 2010) GDP ( in current prices) CPI M1 M2 M3 M4 Banks Assets Banks Deposits - Private Sector Banks Loans - Private Sector Balance of Payment Current Account 3.00% 40.80 47.20 1.10% 5.05 45.59 111.12 117.25 164.77 136.16 41.49 -1.13 -11.78 0.97% 5.28 47.81 115.98 122.99 171.21 141.98 44.47 -0.87 -9.30 2.00% 41.60 47.80 -0.71% 5.50 48.67 117.64 124.55 175.64 144.38 45.35 -1.41 -12.36 -2.47% 5.58 51.62 122.00 129.21 182.20 149.30 47.17 -2.17 - Ref. Indicator 2013 Nov-14 2014 Nov-15 32 33 34 40 Balance of Trade Imports Exports Unemployment Rate (Est.) -17.29 21.23 3.94 20.00% -14.66 17.45 2.79 - -17.18 20.49 3.31 20.00% -13.51 16.23 2.72 - 41 42 43 Employment Rate (Est.) Population (Est.) Population 15 - 64 y.(Est.) 47.60% 4.18 Mn 2.85 Mn - 47.60% 4.23 Mn 2.88 Mn - Ref. Indicator 2013 Sep-14 2014 Sep-15 51 52 53 54 55 56 State Budget Deficit Budget Revenues Budget Expenditures Public Debt Debt Service Total Primary Deficit / Surplus -4.22 9.42 13.64 63.47 3.79 -0.24 -2.22 7.91 10.13 65.98 2.95 0.87 -3.07 10.88 13.95 66.67 4.19 1.31 -2.61 7.23 9.83 68.71 3.13 0.67 Key economic indicators prepared by the Center of Economic Research showed the following results: • Consumer Price Index Based on the Central Administration of Statistics, CPI dropped 2.47% in October 2015 compared to the end of 2014. The CPI had increased by 0.97% in October 2014 compared to the end of 2013. • Balance of Payments In the first 10 months of 2015, the balance of payments, deficit reached 2.17 billion USD compared to a deficit of only 867.7 million USD in the same period of 2014. • Trade Balance The trade deficit reached -13.51 billion USD in the first 11 months of 2015, compared to 14.66 billion USD over the same period of 2014. Exports decreased by 2.51% in the first 10 months of 2015 compared to the same period of 2014, while imports decreased by 7%. This led to a drop of 7.85% in the trade balance. • Public Finance In the first nine months of 2015, public expenditures decreased by 2.9 % compared to the first nine months of 2014, while revenues dropped by 8.6 %. Hence, the budget deficit rose by 17.6 %. Primary surplus reached 672 million USD in the first nine months of 2015, a decrease of 22.4 % from 866 million USD over the same period of 2014. This was caused by the increase of debt service by 6.1 % and decrease of public revenues by 8.6 %, in addition to the decrease of public expenditures by 2.9 %. • Public Debt Public debt increased from 66.0 billion USD to 68.7 billion USD between September 2014 and September 2015, i.e an increase of 4 % over one year. BDL (21,22,23,24,26,27,28,30,31,54), CAS (11,12,20,40,41,42,43), Customs (32,33,34), Ministry of Finance (51,52,53,55,56) ,World Bank (10) ECONEWS In English Numéro 53 | PAGE 20 CONFERENCES EU Funding for energy 2016 Scope: Financing Energy Projects in Europe Location: Berlin - Germany Date: 04 - 03 March 2016 Phone: 230 / 004930802080246 Fax: 250 / 004930802080259 Email: [email protected] Website: www.eurocad.eu Workshop on Ehical Leadership and its impact on developing organizations Scope: Leadership Location: Kuala lumpur - Malisia Venue: Grand Millennium Hotel Date: 10-06 March 2016 Phone: 00966138993749 ext 227 00966564852442 Fax: 00966138994638 Email: [email protected] 2016 Masterclass on Protocol & Diplomacy for UN Agencies, International Organizations & Major Corporations Scope: Investing in Human capital Location: Johannesburg – South Africa Date: 11 - 07 March 2016 Phone: 00270110562544 Fax: 00270117945232 Email: [email protected] World ATM Congress Scope: Targets the ATM Industry Location: Madrid - Spain Venue: Feria de Madrid-IFEMA Date: 10 – 08 March 2016 Phone: 0017032992430 Ext. 304 Email: [email protected] Website: http://www.worldatmcongress.org/ Crans Montana Forum on Africa, Regional Cooperation & the Future of South-South Scope: Global Location: Dakhla - Morocco Date: 22 - 17 March 2016 Phone: 0037797707000 Email: [email protected] Website: www.cmf.ch EU Financing for Broadband Infrastructure Projects 2020-2014 Scope: Investment Location: Berlin - Germany Date: 22 - 21 March 2016 Phone: 004930802080230 / 004930802080230 Fax: 004930802080250/ 004930802080259 Email: [email protected] Website: www.euroacad.eu Beirut Arab University’s Job Fair Scope: Global Location: Debbieh – Lebanon Venue: Beirut Arab University Date: 19 April 2016 Phone: 009611300110 Ext 2329 Fax: 009611300110 Ext 2767 Email: [email protected] Website: www.bau.edu.lb EXHIBITIONS Maysan 3rd International Exhibition for Energy & Construction Industry: Energy & Construction Location: Maysan - Iraq Date: 26 – 23 February 2016 Phone: 009647901755296/ 00964770289999 Email: [email protected] [email protected] Korea Build 2016 Industry: Furniture, Home Interior, Gardening, Lighting, A/C & Heating, Construction & Installation Material Location: Korea Venue: Kintex Date: 28 – 24 February 2016 Email: http://2016.khfair.com Hellenic Jewelry fair Industry: Jewelry, Watches, Precious Stones Machinery & Equipment Location: Athens – Greece Venue: Metropolitan Expo Exhibition Center International Airport “Al Venizelos” Date: 28 - 25 February 2016 Phone: 0030210354900 Fax: 00302103542910 Email: [email protected] Website: www.metropolitanexpo.gr Detrop Industry: Location: Venue: Date: Phone: Fax: Email: Website: Food, Beverages, Machinery & Equipment Thessaloniki - Athens International Exhibition Center 28 - 25 February 2016 00302310291111 00302310256822 [email protected] www.helexpo.gr Hellenic Jewelry Fair for Professional Only Industry: Jewelry, Watches, Precious Stones Machinery & Equipment Location: Athens – Greece Venue: Metropolitan Expo Exhibition Center International Airport “Al Venizelos” Date: 29 - 26 February 2016 Phone: 0030210354900 Fax: 00302103542910 Email: [email protected] Website: www.metropolitanexpo.gr ARTOZYMA Industry: Bakery, Confectionary, Machinery & Raw Material Thessaloniki - Athens Location: Venue: International Exhibition Center Date: Phone: Fax: Email: Website: 29 - 26 February 2016 00302310291111 00302310256822 [email protected] www.helexpo.gr Paper World Middle East 2016 Industry: Paper & Office Products Location: Dubai – United Arab Emirates Venue: Za’abeel Halls, Dubai International Convention and Exhibition Centre Date: 03 – 01 March 2016 Phone: 0097143894500 Fax: 0097143585533 Email: [email protected] Website: www.paperworldme.com Play World Middle East Industry: Toys & Games Location: Dubai – United Arab Emirates Venue: Dubai International Convention and Exhibition Centre Date: 03 – 01 March 2016 Phone: 80102 00971433 Fax: 280 90 00971433 Email: [email protected] Website: www.playworldme.com Exhibition: World Olive Oil Exhibition Industry: Olive Oil Location: Madrid - Spain Venue: Feria de Madrid-IFEMA-Hall 1 Date: 03 – 02 March 2016 Phone: 0034917223000 Fax: 0034917225801 Email: [email protected] Website: http://www.oliveoilexhibition.com/ing/inicio.html MOMAD Shoes 2016 Industry: Shoes Location: Madrid - Spain Venue: Feria de Madrid-IFEMA Date: 06 – 04 March 2016 Phone: 0034917225795 Email: [email protected] Website: http://www.ifema.es/ momadshoes_06 Security and Defense Exhibition Industry: Security and Defense Location: Baghdad - Iraq Date: 08 – 05 March 2016 Phone: 009647702444844/ 009647806666661 Email: [email protected] [email protected] Website: www.unfco.com Eleotechnia Industry: Location: Date: Phone: Fax: Email: Website: Olive & Olive Oil Athens - Greece 10 – 07 March 2016 00302107568888 00302107568889 [email protected] www.copassexpo.gr INFARMA Madrid Industry: Pharmaceutical Location: Madrid - Spain Venue: Feria de Madrid-IFEMA Date: 10 – 08 March 2016 0034914068381 Phone: Email: [email protected] Website: http://www.infarma.interalia.es/?locale=en Preview In Daegu-PID 2016 Industry: Yarn, Fabrics, Eco Friendly textiles & Fabrics Location: Korea Venue: Exco Date: 11 – 09 March 2016 Website: www.previewin.com EXPODENTAL 2016 Industry: Dental Equipment, Supplies and Services Location: Madrid - Spain Venue: Feria de Madrid - IFEMA Date: 12 – 10 March 2016 Phone: 59 53 722 91 0034 Email: [email protected] Website: http://www.ifema.es/expodental_06/ Korea International Textile Machinery Exhibition –KORTEX 2016 Industry: Chemical Fiber Machinery, Weaving Preparation Machinery, Knitting machinery, Dyeing & Finishing Machinery, Sewing & Embroidery Machinery Location: Korea Venue: Exco Date: 11 – 09 March 2016 Website: www.kortex.or.kr Exhibition: Busan International Boat Show 2016 Industry: Boats, Yachts, Related Accessories & Spare Parts, Water Sports & fishing Equipment Location: Korea Venue: Bexco Date: 13 – 10 March 2016 Website: www.boatshowbusan.com Exhibition: Light+Building 2016 Industry: Lighting & Building Services Technology Location: Frankfurt - Germany Date: 18 – 13 March 2016 Website: http:// light-building.messefrankfurt.com Modern Bakery Moscow 2016 Industry: Bakery & Confectionary Location: Moscow - Russia Date: 17 – 14 March 2016 Website: http://modern-bakery-moscow.ru.messefrankfurt.com Techtextil Russia 2016 Industry: Textile Location: Moscow - Russia Date: 17 – 15 March 2016 Phone: 75 87 649 007495 Ext. 125 Fax: 85 87 007495649 Website: http://techtextil-russia.ru.messefrankfurt.com Directeur responsable: Rabih Sabra, Conseiller économique: Roger Khayat Rédacteurs: Bachir El Khoury, Marilyne Jallad, Coordinateurs: Irene Habib Ballouz, Roula Itani Younes, Maquette: Rita Roukoz Nehmé ECONEWS est disponible sur: www.ccib.org.lb Automechanika St. Petersburg 2016 Industry: Automotive Location: St. Petersburg - Russia Date: 17 – 15 March 2016 Website: http://automechanika-spb.com E-Show Barcelona 2016 Industry: E-Commerce, Digital Marketing & Social Media Expo & Congress Location: Barcelona – Spain Venue: Montjuïc Date: 17 – 16 March 2016 Phone: 0034933094941 Website: http://www.the-eshow.com/barcelona/home Intertextile Shanghai Apparel Fabrics – Spring Edition 2016 Industry: Textile Location: Shanghai – China Date: 18 – 16 March 2016 Phone: 7728 2802 852+ Fax: 8771 2598 852+ Email: [email protected] Website: www.messefrankfurt.com Solar, Wind & Earth Energy Trade Fair -2016SWEET 2016 Industry: Photovoltaic, Solar Thermal, Wind Power, Waste Energy, etc.. Location: Korea Venue: Kimdaejung Convention Center Date: 18 – 16 March 2016 Website: www.sweet.or.kr Kem World Franchise Exhibition Industry: Global Location: Athens - Greece Date: 21 – 18 March 2016 Phone: 00302106084550 Fax: 00302106084559 Email: [email protected] [email protected] Website: www.kemexpo.gr Food Expo Greece Industry: Food & Beverages Location: Athens - Greece Venue: Metropolitan Expo Exhibition Center International Airport “Al Venizelos” Date: 21 – 19 March 2016 Phone: 00302103542900/ 00302105242100 Fax: 00302105246581 Email: [email protected]/[email protected] Website: www.foodexpo.gr/www.metropolitanexpo.gr International Coating, Adhesive & Film Fair-Coating Korea 2016 Industry: Adhesives, Coating Material, Waterproofing, & Nano Products Location: Korea Venue: Songdo, Convensia, Incheon Date: 18 – 16 March 2016 Website: www.sweet.or.kr 3rd OIC Health Expo Industry: Health Location: Morocco Date: 27 – 24 March 2016 Phone: 00212522474435/ 00212522314974 Fax: 00212522310110 Email: [email protected]/[email protected] Website: www.icdt.oic.org/www.medicalexpo.ma Arab Turkish Economic Cooperation Forum Industry: Food and Agriculture Location: Izmir - Turkey Date: 29 March – 01 April 2016 Phone: 00905337363090 Fax: 00902324257770 Email: [email protected] Website: www.turabexpo.com Korea Public Procurement Expo -2016 KOPPEX 2016 Industry: Cutting Edge Technologies & Green Procurement Location: Korea Venue: Kintex Date: 30 March – 01 April 2016 Website: www.koppex.com Fur Excellence in Athens Industry: Fur Location: Athens – Greece Date: Metropolitan Expo Exhibition Center International Airport “Al Venizelos” Phone: 00302103542900 Fax: 00302103542910 Email: [email protected] Website: www.metropolitanexpo.gr The Arab 4P Jordan Chemex for Plastic & Chemical Industries Industry: Petrochemical, Plastic, Packaging and Printing Location: Amman - Jordan Venue: Amman International motor show Date: 21-19 April 2016 Phone: 0096227240950 / 0096279868960 Fax: 0096227240750 / 0096265540880 Email: [email protected] Website: www.afaqgroupadv.com HORECA 2016 Industry: Global Location: Beirut – Lebanon Venue: BIEL- Hall 1,2,3 Date: 08 – 05 April 2016 Phone: 009611480081 Ext. 224 Email: [email protected] Website: www. hospitalityservices.com.lb MEDWOOD 2016 Industry: Woodwork & Furniture / Architecture & Interior Design Location: Athens Venue: Metropolitan Expo Center Date: 10 – 07 April 2016 Email: [email protected] The 3rd Qualitative Exhibition for Electricity Industry: Electricity Location: Baghdad - Iraq Date: 21 – 18 April 2016 Phone: 009647905984770/ 009647708885609 Email: [email protected]/[email protected] Immeuble CCIA-BML, Rue 1 Justinien, Sanayeh PO Box 11 1801 Beyrouth, Liban [email protected] Hotline: 1314 ext: 14 T: 961 1 353 390 ext: 14 BeautyEurasia Industry: Beauty Location: Istanbul - Turkey Date: 23 – 21 April 2016 Phone: 00902126033333 Ext 213 Fax: 00902126033334 Website: www.beautyeurasia.com Prolight + Sound Guangzhou 2016 Industry: Audio & Lighting Location: China Venue: China Import & Export Fair Complex. Date: 29 February – 03 March 2016 Phone: 0-61946 711 49+ Fax: 96-61946 711 49+ Email: [email protected] Website: http://www.e-emc.com BUSINESS OPPORTUNITIES Company: Activity: Location: Phone: Email: Email: Marble Piliati Aebe Marble Greece 00302224051348 00302224051423 [email protected] Company: Activity: Location: Phone: Email: CRETAFARM Food Greece 00302106260187 [email protected] Company: Activity: Location: Phone: Fax: Email: Website: Pan. P. Kristallidis SA ‘’SKO’’ Food Greece 00306982522533 / 003023810829024 00302381082901 [email protected] www.skosa.gr Company: Activity: Location: Phone: Email: Website: Hutoépíto Kft. Industrial Refrigeration Technology Hungary 003637301070 [email protected] http://hutoepito.hu/ Company: Activity: Location: Phone: Email: Website: Herbária Zrt. Herbal/bio teas, cosmetics, health care Hungary 114/003612365010 [email protected] http://new.herbaria.hu/en_GB/products3-/ Company: Shandong Keruim Petroleum Equipment Co., Ltd. Activity: Design of High-tech Petroleum Equipment/ Provides Technical Service for Oilfield Integrated Engineering/ Supply Oilfield Comprehensive Solutions Location: China Phone: 6610-008605468179179 Fax: 008605468179685 Email: [email protected] Website: www.keruigroup.com Company: Zhejiang Noblelift Equipment Joint Stock Co., Ltd. Activity: Sale of Noblelift Products /Production of Industrial Vehicles Location: China Phone: 008605726210806 Fax: 008605726128212 Email: [email protected] Website: www.noblelift.com Company: Activity: Location: Phone: Fax: Email: Website: Fargen Pharma Production of Dermocosmetic Istanbul - Turkey 00905051458836 / 00902128521993 00902128522139 [email protected] www.fargen.com.tr Company: Activity: Location: Phone: Email: Website: CITYREALTY Real Estate Greece 00306945554795 / 00302107232326 [email protected] www. cityrealty.gr Company: Activity: Location: Phone: Email: Website: TiSoft Electrical, Heating & Energy Design Software Greece 8-302109607870 [email protected] www.ti-soft.com Company: Activity: Fibertex Manufacturer of nonwovens for the industrial and technical industry Location: Greece Phone/Fax: 00302110145376 Email: [email protected] Website: www.fibertex.com Global B2B Web Portal Location: India www.bizbilla.com/www.edubilla.com/www.ecbilla.com Website: For more information: Dr. K. Karthikeyan.com, Embassy of Romania in Lebanon Phone: 00914565230755 Mobile: 08056782333 Email: [email protected] Investment opportunities offered by the Republic of Iraq Location: Babil – Iraq Email: [email protected] Website: www.bic.gov.iq For more information: Embassy of the Republic of Iraq Phone: 009611780004 ext 2033 Email: [email protected] Sanayeh Headquarter T: 01-353190 | [email protected] Sin el Fil branch T: 01-498062 | [email protected] Jounieh branch T: 09-838700 | [email protected] Baakline branch T: 05-303038 | [email protected]
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