ARISTOPHANE Les Grenouilles, Le Chœur 31 ΞΑΝΘΙΑΣ. Κατήκουσας

ARISTOPHANE
Les Grenouilles, Le Chœur 31
ΞΑΝΘΙΑΣ. Κατήκουσας;
∆ΙΟΝΥΣΟΣ.
Τίνος;
ΞΑ. Αὐλῶν πνοῆς.
∆Ι.
῎Εγωγε, καὶ δᾴδων γέ µε
αὔρα τις εἰσέπνευσε µυστικωτάτη.
᾿Αλλ᾿ ἠρεµεὶ πτήξαντες ἀκροασώµεθα.
ΧΟΡΟΣ
῎Ιακχ᾿, ὦ ῎Ιακχε.
῎Ιακχ᾿, ὦ ῎Ιακχε.
ΞΑ. Τοῦτ᾿ ἔστ᾿ ἐκεῖν᾿, ὦ δέσποθ᾿· οἱ µεµυηµένοι
ἐνταῦθά που παίζουσιν, οὓς ἔφραζε νῷν.
῎Αδουσι γοῦν τὸν ῎Ιακχον ὅνπερ δι᾿ ἀγορᾶς.
∆Ι. Κἀµοὶ δοκοῦσιν. ῾Ησυχίαν τοίνυν ἄγειν
βέλτιστόν ἐστιν, ὡς ἂν εἰδῶµεν σαφῶς.
ΧΟ. ῎Ιακχ᾿, ὦ πολυτίµητ᾿ ἐν ἕδραις ἐνθάδε ναίων,
῎Ιακχ᾿, ὦ ῎Ιακχε,
ἐλθὲ τόνδ᾿ ἀνὰ λειµῶνα χορεύσων
ὁσίους εἰς θιασώτας,
πολύκαρπον µὲν τινάσσων
περὶ κρατὶ σῷ βρύοντα
στέφανον µύρτων, θρασεῖ δ᾿ ἐγκατακρούων
ποδὶ τὰν ἀκόλαστον
φιλοπαίγµονα τιµάν,
χαρίτων πλεῖστον ἔχουσαν µέρος, ἁγνήν, ἱερὰν
ὁσίοις µύσταις χορείαν.
ΞΑ. ῏Ω πότνια πολυτίµητε ∆ήµητρος κόρη,
ὡς ἡδύ µοι προσέπνευσε χοιρείων κρεῶν.
∆Ι. Οὔκουν ἀτρέµ᾿ ἕξεις, ἤν τι καὶ χορδῆς λάβῃς;
ΧΟ. ῎Εγειρε· φλογέας ἐν χερσὶ γὰρ ἥκει τινάσσων,
XANTHIAS. - Tu n'as pas
entendu ?
DIONYSOS. - Quoi ?
XANTHIAS. - Un souffle de
flûtes.
DIONYSOS. - Oui, et une
bouffée de torches a passé sur
moi, toute mystique. Allons,
doucement blottissons-nous et
écoutons.
LE CHOEUR DES
INITIES. - (Au loin.)
Iacchos, ô Iacchos
Iacchos, ô Iacchos !
XANTHIAS. - C’est bien cela,
maître. Les initiés s’ébattent là
quelque part, ceux mêmes dont il
nous parlait. Aussi chantent-ils
le Iacchos, le même que par
l’Agora.
DIONYSOS - Il me semble
aussi. En ce cas, tenons-nous
tranquilles, c’est le mieux, pour
savoir sûrement.
LE CHOEUR. (Se rapprochant.)
Iacchos, ô très vénéré, qui
habites en ces demeures, Iacchos,
ô Iacchos, viens danser dans
cette prairie, viens parmi les
membres du saint thiase, en
agitant autour de ta tête une
couronne de myrtes couverte de
fruits abondants, et, d’un pied
hardi frappant le sol, dirige la
danse pétulante et folâtre, toute
pleine de grtâces, la danse
sainte, sacrée de tes mystes
pieux.
XANTHIAS. - O souveraine
très vénérée, fille de Déméter,
quel doux fumet de chairs de
porcs s’est exhalé vers moi !
DIONYSOS. - Veux-tu te
tenir coi ? Tâche d’attraper
aussi quelque morceau
d’andouille.
LE CHOEUR. - (Entrant)
Éveille-toi. Dans ses mains
῎Ιακχ᾿, ὦ ῎Ιακχε,
νυκτέρου τελετῆς φωσφόρος ἀστήρ.
Φλογὶ φέγγεται δὲ λειµών·
γόνυ πάλλεται γερόντων·
ἀποσείονται δὲ λύπας
χρονίους τ᾿ ἐτῶν παλαιῶν ἐνιαυτοὺς
ἱερᾶς ὑπὸ τιµῆς.
Σὺ δὲ λαµπάδι φέγγων
προβάδην ἔξαγ᾿ ἐπ᾿ ἀνθηρὸν ἕλειον δάπεδον
χοροποιόν, µάκαρ, ἥβαν.
Εὐφηµεῖν χρὴ κἀξίστασθαι τοῖς ἡµετέροισι χοροῖσιν,
ὅστις ἄπειρος τοιῶνδε λόγων ἢ γνώµην µὴ καθαρεύει,
ἢ γενναίων ὄργια Μουσῶν µήτ᾿ εἶδεν µήτ᾿ ἐχόρευσεν,
µηδὲ Κρατίνου τοῦ ταυροφάγου γλώττης Βακχεῖ᾿ ἐτελέσθη,
ἢ βωµολόχοις ἔπεσιν χαίρει µὴ ᾿ν καιρῷ τοῦτο ποιοῦσιν,
ἢ στάσιν ἐχθρὰν µὴ καταλύει µηδ᾿ εὔκολός ἐστι πολίταις,
ἀλλ᾿ ἀνεγείρει καὶ ῥιπίζει κερδῶν ἰδίων ἐπιθυµῶν,
ἢ προδίδωσιν φρούριον ἢ ναῦς, ἢ τἀπόρρητ᾿ ἀποπέµπεi
ἐξ Αἰγίνης Θωρυκίων ὢν εἰκοστολόγος κακοδαίµων,
ἀσκώµατα καὶ λίνα καὶ πίτταν διαπέµπων εἰς ᾿Επίδαυρον,
ἢ χρήµατα ταῖς τῶν ἀντιπάλων ναυσὶν παρέχειν τινὰ πείθει,
ἢ κατατιλᾷ τῶν ῾Εκατείων κυκλίοισι χοροῖσιν ὑπᾴδων,
ἢ τοὺς µισθοὺς τῶν ποιητῶν ῥήτωρ ὢν εἶτ᾿ ἀποτρώγει,
κωµῳδηθεὶς ἐν ταῖς πατρίοις τελεταῖς ταῖς τοῦ ∆ιονύσου.
Τούτοις αὐδῶ καὖθις ἐπαυδῶ καὖθις τὸ τρίτον µάλ᾿ ἐπαυδῶ
ἐξίστασθαι µύσταισι χοροῖς· ὑµεῖς δ᾿ ἀνεγείρετε µολπὴν
καὶ παννυχίδας τὰς ἡµετέρας αἳ τῇδε πρέπουσιν ἑορτῇ.
brandissant la flamme des
torches, il est venu, Iacchos, ô
Iacchos, de la fête nocturne
l’astre lumineux. La prairie
étincelle de feux. Le genou des
vieillards s’agite. Ils secouent
leurs ennuis et les longues
périodes de leurs vieux ans, par
l’effet de la sainte fête. Toi,
avec ton brillant flambeau,
avance et emmène vers la
plaine fleurie et humide,
ô bienheureux, la jeunesse qui
forme des choeurs.
LE CORYPHÉE. (Vêtu en hiérophante.)
Que l’on se recueille et que cède
la place à nos choeurs qui n’est
pas versé dans un pareil
langage ; qui n’est pas pur
d’esprit, qui ne vit ni ne célébra
par des danses les mystères des
nobles Muses ; qui ne fut pas
initié aux accents bachiques de
Cratinos le Taurophage ; qui se
plaît à des vers bouffons qui le
sont mal à propos ; qui, au lieu
de dissoudre la sédition ennemie
et d'être accommodant pour des
citoyens, attise et souffle le feu
dans son intérêt privé ; qui,
magistrat dans la cité battue
par l’orage, se laisse corrompre
par des présents, livre un fort
ou des vaisseaux, exporte
d’Égine des marchandises
prohibées - comme un autre
Thorycion, ce misérable
percepteur du vingtième - et fait
passer à Epidaure des cuirs de
sabord, des voiles, de la poix ;
qui conseille de fournir de
l’argent aux ennemis pour leurs
vaisseaux ; qui embrène les
images d’Hécate tout en prêtant
sa voix aux choeurs cycliques ;
qui, orateur, rogne le salaire des
poètes pour avoir été joué dans
les fêtes nationales de Dionysos.
A ceux-là je dis, je redis, je dis
bien fort pour la troisième fois
de céder la place aux choeurs
des mystes. Vous, avivez votre
chant pour célébrer nos veillées,
comme il convient à cette fête.
Χώρει νυν πᾶς ἀνδρείως
εἰς τοὺς εὐανθεῖς κόλπους
λειµώνων ἐγκρούων
κἀπισκώπτων
καὶ παίζων καὶ χλευάζων.
᾿Ηρίστηται δ᾿ ἐξαρκούντως.
᾿Αλλ᾿ ἔµβα χὤπως ἀρεῖς
τὴν Σώτειραν γενναίως
LE CHOEUR . - Que chacun
donc s'avance résolument dans
les replis fleuris des prairies,
frappant du pied le sol,
décochant railleries,
plaisanteries, moqueries. Nous
avons déjeuné suffisamment.
Allons, en route ; mets-toi en
devoir d’exalter noblement de ta
voix modulée la Libératrice qui
promet d’assurer à jamais le
salut de ce pays, en dépit de
Thorycion.
τῇ φωνῇ µολπάζων,
ἣ τὴν χώραν
σῴζειν φήσ᾿ εἰς τὰς ὥρας,
κἂν Θωρυκίων µὴ βούληται.
῎Αγε νυν ἑτέραν ὕµνων ἰδέαν τὴν καρποφόρον βασίλειαν
∆ήµητρα θεάν, ἐπικοσµοῦντες ζαθέαις µολπαῖς κελαδεῖτε.
∆ήµητερ, ἁγνῶν ὀργίων
ἄνασσα, συµπαραστάτει,
καὶ σῷζε τὸν σαυτῆς χορόν·
καί µ᾿ ἀσφαλῶς πανήµερον
παῖσαί τε καὶ χορεῦσαι.
Καὶ πολλὰ µὲν γέλοιά µ᾿ εἰ πεῖν, πολλὰ δὲ σπουδαῖα, καὶ
τῆς σῆς ἑορτῆς ἀξίως
παίσαντα καὶ σκώψαντα νικήσαντα ταινιοῦσθαι.
῎Αγ᾿ εἶά
νυν καὶ τὸν ὡραῖον θεὸν παρακαλεῖτε δεῦρο
ᾠδαῖσι, τὸν ξυνέµπορον τῆσδε τῆς χορείας.
῎Ιακχε πολυτίµητε, µέλος ἑορτῆς
ἥδιστον εὑρών, δεῦρο συνακολούθει
πρὸς τὴν θεὸν
καὶ δεῖξον ὡς ἄνευ πόνου
πολλὴν ὁδὸν περαίνεις.
LE CORYPHÉE. — Eh bien
donc, faites entendre un hymne
différent en l’honneur de la
reine qui apporte les fruits de la
terre, la déesse Déméter ; parezla de chants divins à pleine
voix.
LE CHOEUR. — Déméter,
reine des saintes orgies, assistenous, sauve ton choeur. Fais
qu’en sécurité toute la journée ie
puisse me livrer aux jeux et aux
danses.
Que je tienne bien des propos
plaisants, bien des propos
sérieux ; qu’après avoir badiné
et raillé d’une maniêre digne de
ta fête, vainqueur, je porte les
bandelettes.
LE CORYPHÉE. — Et
maintenant, allons, appelez ici
par vos chants le dieu
charmant, notre compagnon de
route dans cette danse.
LE CHOEUR. — Iacchos tant
honoré, qui inventas la mélodie
si suave de cette fête, viens ici,
accompagne-nous auprès de ta
déesse, et montre que sans
fatigue tu sais achever une
longue route
Iacchos, ami de la danse,
῎Ιακχε φιλοχορευτά, συµπρόπεµπέ µε.
Σὺ γὰρ κατεσχίσω µὲν ἐπὶ γέλωτι
κἀπ᾿ εὐτελείᾳ τόδε τὸ σανδαλίσκον
καὶ τὸ ῥάκος,
escorte-moi. Car c’est toi qui,
pour faire rire et par économie,
lacéras notre sandalette et notre
guenille, et trouvas le moyen de
nous faire, sans dommage, nous
ébattre et danser. Iacchos. ami
de la danse, escorte-moi.
κἀξηῦρες ὥστ᾿ ἀζηµίους
παίζειν τε καὶ χορεύειν.
῎Ιακχε φιλοχορευτά, συµπρόπεµπέ µε.
Καὶ γὰρ παραβλέψας τι µειρακίσκης
υνδὴ κατεῖδον καὶ µάλ᾿ εὐπροσώπου,
συµπαιστρίας,
χιτωνίου παραρραγέν-
En effet, jetant un regard de
côté, je viens d’apercevoir une
fillette, une bien jolie compagne
de jeux, et par une déchirure de
sa petite chemise, j’ai vu saillir
le bouton de son sein, Iacchos,
ami de la danse, escorte-moi.
τος τιτθίον προκύψαν.
῎Ιακχε φιλοχορευτά, συµπρόπεµπέ µε.
Traduction H. Van Daele,
© Les Belles Lettres, 1973