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Vins - Foie gras - Produits régionaux - Restauration
Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon
www.presse-bisontine.fr JUIN 2014
22 rue Bersot - BESANÇON
Tél. 03 81 82 27 14
€50
2,
N° 155
NOS ÉLUS SONT-ILS TROP PAYÉS ?
G
G
LE PALMARÈS DES ÉLUS LES MIEUX RÉMUNÉRÉS.
POURQUOI LES RÉCENTES AUGMENTATIONS À L’AGGLO ?
G
L’ARGENT DES PARLEMENTAIRES.
LE DOSSIER en p. 20 à 25
ÉCONOMIE
p. 38
Le coup
de gueule
des patrons
L’ÉVÉNEMENT
p. 6 à 8
Accidents de la route
Contre l’hécatombe,
la tolérance zéro
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Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 - [email protected]
2
LA TWEETOSPHÈRE BISONTINE
La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014
Éditorial
Poujadisme
À peine a-t-on associé ces mots de “rémunérations” et de “politique” que les principaux intéressés lèvent les bras en invoquant qui le poujadisme, qui le populisme,
quand ceux qui abordent le sujet ne sont
pas accusés de “faire le lit des extrêmes”.
Encore un syndrome bien français qui
voudrait que cette question ne soit jamais
traitée ni même abordée. Le salaire des
politiques reste un sujet étonnamment
tabou en France alors qu’aucun autre
pays d’Europe ne montre une telle aversion pour cette question qui fait pourtant partie intégrante d’une saine démocratie. Si la classe politique est aussi mal
à l’aise avec cette question, ce n’est pas
à cause des montants que nos dirigeants,
nationaux ou locaux, perçoivent, qui
d’ailleurs n’ont rien de scandaleux. Non,
ce n’est pas choquant que le responsable
d’une agglomération de 170 000 habitants, avec les responsabilités que ses
mandats lui confèrent, touche tous les
mois plus de 6 000 euros. Tout comme
il n’est pas plus indécent que l’adjoint au
maire d’une ville comme Besançon ou
qu’un conseiller régional perçoive
1 600 euros avec une vraie charge de
travail en face, ou encore qu’un député
de la Nation qui ne compte pas ses heures
émarge à 5 300 euros nets. On
s’offusquera beaucoup plus à la vue des
primes indécentes que pourraient toucher ces traders dans le monde obscur
de la haute finance crapuleuse. Là où le
maniement de l’argent public serait à
remettre en cause, c’est quand il sert à
satisfaire le plus grand nombre de ses
amis politiques. Le budget “rémunérations” de la C.A.G.B. a flambé de plus de
35 % parce que, subtilement et pour
contourner une loi qui restreignait le
nombre de vice-présidents, l’Agglo a cru
bon de créer des postes de conseillers
communautaires délégués, rémunérés
900 euros chacun par mois, tandis que
les vice-présidents voyaient passer leur
solde mensuelle de 900 à 1 600 euros.
Une fois encore, les montants ne choquent pas. C’est ce genre de tour de passe-passe qui a du mal à passer dans
l’opinion et c’est bien ses instigateurs qui
tendent, par ces procédés quelque peu
tortueux, à discréditer une partie de la
noble fonction d’élu. Le sentiment est le
même quand ces mêmes élus montrent
si peu d’enthousiasme à jouer la transparence sur ces questions d’argent, public
de surcroît. À force de manier l’à peu
près et de tenter de noyer le poisson,
c’est ainsi que l’on jette le discrédit sur
la classe politique tout entière aux yeux
de l’opinion. I
Jean-François Hauser
est éditée par
“Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie
B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX
Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81
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S.I.R.E.N. : 424 896 645
Directeur de la publication :
Éric TOURNOUX
Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER
Directeur artistique : Olivier CHEVALIER
Rédaction :
Édouard Choulet,
Thomas Comte,
Jean-François Hauser.
Contact publicitaire :
François ROUYER au 06 70 10 90 04
Imprimé à I.P.S. - I.S.S.N. : 1623-7641
Dépôt légal : Mai 2014
Commission paritaire : 0217I79291
Crédits photos : La Presse Bisontine, A.C.A.I.,
J. Daran, P. Diéterlé, Vivre aux Chaprais.
LES TWEETS DU MOIS
FUSION
23 avril. Le rapprochement de la Bourgogne et de la
Franche-Comté fait-elle naître des fantasmes ?
Le journaliste d’Europe 1 Michel Grossiord s’en amuse.
Michel Grossiord @MGrossiord · 23 avril
"GDQ "@ATʖ +ŗ@KKH@MBD CT !NTQFNFMD DS CD K@
R@TBHRRDCD,NQSD@T
OHBSVHSSDQBNLRAS!@"
TRANSPORT
Philippe Gonon, conseiller municipal (UDI), s’amuse et
publie la photo de ces chevaux comtois à Besançon.
Philippe Gonon · 6 mai
ʘ!DR@MBNM TM U¤GHBTKD GHOONLNAHKD RTQ K@
OHRSD BXBK@AKD @UDMTD "KDLDMBD@T ,@HR PTD
E@HSCNMBK@ONKHBDLTMHBHO@KD
COMMERCE
12 mai. Pascal Bonnet, élu à Besançon, s’inquiète de la
disparition d’un bar. Ce n’est pas le seul.
pbonnetélubesançon @pbonnetelubes
ʘ!DR@M¢NM KD i/DSHS !@Qy HMRSHSTSHNM CD K@
QTD "GHƨDS U@ EDQLDQ › K@ RTHSD CT iB@E¤ CT
3G¤SQDyQTD5'TFNş
MUSIQUE
Un journaliste bourguignon interview le 9 mai le maire
de Besançon pour le mensuel «Le Miroir mag». Il nous
apprend que Jean-Louis Fousseret est mélomane...
Jérémie Lorand @jlorand
+D LDHKKDTQ C@MR KŗHMSDQUHDV CD ʘ%NTRRDQDS
Bŗ¤S@HSPT@MCL¥LDK@LTRHPTDCŗ@SSDMSD UHBHH
ʘADR@MBNM
STATIONNEMENT
Le Bisonteint publie la photo de la Rolls qui dormait sous
le parking de la mairie. En raison de travaux de peinture,
son propriétaire a dû la déplacer. Un événement.
BisonTeint Bison Teint · 6 mai
ʘADR@MBNM +@ E@LDTRD 1NKKR RDLAKD @UNHQ
PTHSS¤KDO@QJHMFCDK@L@HQHD
OHBSVHSSDQBNL1O-#"U06Y
NATALITÉ
Chauds les Francs-Comtois ? En tout cas, ils sont fertiles.
#NeverGiveUp @DavidSandona · 10 mai.
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CD LDHKKDTQD PT@KHS¤ PTŗ@HKKDTQRş @BST@KHS¤ !D
R@M¢NM%Q@MBGD"NLS¤
CHASSE
15 mai. Besançon ville verte qu’ils disaient ! Apparemment, c’est le cas. Même les chevreuils s’aventurent en
ville. La chasse est fermée...
nathalie @nathdebesac
,NM BNKK£FTD @ UT TMD AHBGD UDQR K@ L@HQHD ›
LHMTHSGHDQRNHQ2HKDRƦDTQRCDKŗDROK@M@CDRNMS
SNTSDRANTKNS¤DRE@TSO@RBGDQBGDQʘ!DR@M¢NM
IMMOBILIER
12 mai. Si vous ne l’avez pas encore fait, il est temps de (re)
négocier vos taux de crédit ou d’aller emprunter.
Choulet Edouard @edouardchoulet
#immobilier : 3@TWCDBQ¤CHSCDȆȆRTQȅȄ@MR
C@MR Kŗ$RS CD +@ %Q@MBD RDKNM (LLNOQ¥S ȇ£LD
Q¤RD@TEQ@M¢@HRCDBNTQSHDQʘA@MPTD
4
RETOUR SUR INFO - BESANÇON
La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014
L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine
revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros,
ceux qui ont fait la une de l’actualité du Grand Besançon.
Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”.
Moins d’attente
aux urgences de Minjoz
400 abonnés à la voiture en libre-service
e service d’autopartage bisontin, rebaptisé Citiz comme les 80 autres réseaux
déployés dans d’autres villes françaises, a inauguré le 13 mai sa douzième
station, place Flore. Quatre ans après sa
mise en service, l’auto en libre-service
L
compte près de 400 abonnés. Si on compare avec d’autres villes qui ont mis en
place ce service avant Besançon, c’est
peu. Strasbourg dispose de son service
d’autopartage depuis 13 ans et la ville alsacienne compte plus de 4 000 abonnés, dix
Jean-Baptiste Schmider, directeur du réseau Citiz.
fois plus qu’à Besançon. Rien d’anormal
selon Jean-Baptiste Schmider, directeur
général du réseau Citiz, “parce qu’il faut
le temps que les utilisateurs potentiels
s’approprient ce nouveau service. Quatre
ans, c’est encore peu. Dans toutes les villes,
le nombre d’abonnés progresse avec le
temps” dit-il. 17 voitures dont quelques
familiales et utilitaires sont disponibles dans
les douze stations réparties en ville (gare
Viotte, Leclerc, Marulaz, Saint-Jacques,
Granvelle, Bersot, Flore…).
L’utilisateur-type de l’auto partagée, c’est
un urbain âgé de 35 à 45 ans qui empruntera le véhicule pendant 5 heures et parcourra 40 km, “par exemple pour aller faire ses courses en périphérie.” Pour la plupart
des utilisateurs de Citiz, la voiture louée a
remplacé la voiture principale. “Dans 78 %
des cas” note M. Schmider.
Le service Citiz est disponible à partir de
10 euros par mois auxquels il faut ajouter
le prix de l’heure d’utilisation (à partir de
2 euros selon le modèle) et le prix du kilomètre (à partir de 30 centimes). Dans la
circulation, une voiture partagée remplace neuf voitures particulières. I
À
P R É S E Nt Tà la
Présen
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ASPIRATION CENTRALISÉE
Efficacité
s 2ÏDUCTION DE VOTRE TEMPS DE MÏNAGE GRÊCE Ì UNE
FORTE PUISSANCE DE SUCCION
s !UCUNE SALETÏ NE VOUS ÏCHAPPE GRÊCE AU SYSTÒME CYCLO
NIQUE QUI MAINTIENT UNE ASPIRATION CONSTANTE ET ÏLIMINE
DES POUSSIÒRES ASPIRÏES
LA
Dans le nouveau secteur d’imagerie,
Le Pr Hatem Boulahdour et le Dr Michel Runge.
ntre une heure et quatre heures
d’attente avant de passer une
radio. C’était le quotidien des
patients qui arrivaient aux urgences
du C.H.U. Minjoz à Besançon jusqu’à l’ouverture du nouveau secteur d’imagerie il y a six mois. Désormais, “ce délai est systématiquement
inférieur à une heure. On prend les
patients au fil de l’eau, parfois même
sans qu’ils passent par la salle
d’attente” assurent les praticiens,
Hatem Boulahdour en tête, le responsable de ce nouveau pôle imagerie, reconfiguré depuis la remontée de Saint-Jacques. À cette
occasion, le C.H.U. a acquis un
nouveau
scanner
(pour
750 000 euros) et cette réorganisation complète semble porter ses
fruits. “Cette reconfiguration a sensiblement réduit l’attente. On patiente beaucoup moins longtemps avant
d’effectuer son diagnostic” confirme Samuel Rouget, directeur adjoint
E
des infrastructures à Minjoz. Parallèlement, ce plateau dédié aux
urgences ne perturbe pas le flux
des examens non urgents, sur rendez-vous, qui ne sont donc plus
réalisés au même endroit.
Ce nouveau secteur d’imagerie des
urgences adultes a déjà réalisé plus
de 7 000 scanners depuis sa mise
en service en septembre dernier,
avec un pic journalier à 71 actes,
800 échographies et 6 500 radiographies conventionnelles. Le pôle
radiologie dans son ensemble
(urgences et actes programmés)
réalise quelque 220 000 actes
d’imagerie par an et voit passer
52 000 patients.
Le prochain projet de Minjoz sera
l’acquisition d’un troisième appareil I.R.M. En Franche-Comté, les
délais pour passer une I.R.M.
s’allongent, il faut désormais attendre
70 jours en moyenne. I
Les architectes lancent
leur opération séduction
er
14
24 mai-1 juin 20 lis
ropo
Besançon - Mic
A8
- S TA N D
H A LL A 2
A8-A9
Hall A2 / Stand
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s 0RATIQUE ET LÏGER PLUS DASPIRATEUR Ì TRAÔNER SEULEMENT UN mEXIBLE
s 3ILENCIEUX VOUS FAITES LE MÏNAGE EN ÏCOUTANT DE LA MUSIQUE CAR LA
MOTORISATION SE TROUVE DANS LE GARAGE OU DANS UNE PIÒCE ANNEXE
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s !MÏLIORATION DE LA QUALITÏ DE LAIR ET RÏDUCTION DES ODEURS GRÊCE AU
SYSTÒME DE REJET Ì LEXTÏRIEUR DE LAIR ASPIRÏ
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LES SÉRIES 1000, 2000, 3000
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sans dégâts dans
maison et appartement
neuf ou ancien
LA SÉRIE RÉGULIÈRE
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[email protected]
En ouvrant leurs agences, les architectes vont aussi en profiter pour partir en guerre
contre les idées reçues. (Réalisation E.U.R.L. Brulet Stéphane - [email protected]).
es 6 et 7 juin, les architectes ouvrent leurs
agences au public partout en France pour faire
découvrir les coulisses de
leur métier, et surtout les
secrets de conception d’un
projet immobilier. Cette opération organisée par l’Ordre
des Architectes dans chaque
région est une première. Elle
vise à susciter l’intérêt des
particuliers pour une profession en mal d’amour. Son
problème est que rares sont
les porteurs de projets à faire appel à un architecte pour
L
la conception d’une maison
individuelle par exemple.
Le premier réflexe des acquéreurs est de se tourner vers les
pavillonneurs traditionnels,
convaincus de toute manière
que le recours à un architecte
serait hors de portée de leur
budget pour une maison sur
mesure. Résultat, certaines
enquêtes
indiquent
qu’actuellement en France,
moins de 15 % des projets de
maisons individuelles sont
confiés à des architectes. “On
se traîne des casseroles. Dans
l’esprit des gens, on reste des
artistes qui se font plaisir. Ils
ont peur de ne pas être écoutés, ou pensent encore que leur
maison leur coûtera forcément
plus cher s’ils passent par nous”
observe un professionnel bisontin. Or, tous les architectes vous
diront qu’ils travaillent dans le
respect du budget fixé par le
client et des normes en vigueur.
Ces deux jours de portes
ouvertes seront donc l’occasion
pour la profession de partir en
guerre contre les idées reçues.
Plusieurs animations sont prévues en marge des rencontres
en agence. I
Renseignements : Ordre des architectes - Tél. : 03 81 81 47 38
BESANÇON
SANTÉ PUBLIQUE
La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014
5
Campagne de dératisation
Les rats attaquent
Rue Bersot, place Flore, à la Citadelle, à Battant, et maintenant à Planoise.
Les rats s’immiscent partout, jusque dans les bureaux. Une campagne de
dératisation est menée par les services de la Ville pour réguler cette
population, qui, sans explication, a augmenté depuis l’année dernière.
n rat mort sous le de la pullulation des rats est bureau, c’est forcément encore - plus problématique.
peu ragoûtant. Voilà ce Les animaux s’infiltrent parqui est arrivé à un tout, notamment dans ces
employé de bureau place Flo- endroits qui sont de véritables
re à Besançon qui préfère ne garde-manger… “Nous troupas donner l’indication de son vons beaucoup plus de rats que
emplacement pour ne pas fai- l’année dernière dans les égouts,
re fuir les clients. Pour d’autres synthétise un membre du perprofessionnels, notamment ceux sonnel de l’assainissement à
de la restauration, le problème Besançon qui gère la dératisa-
U
Les blocs d’anticoagulants sont grignotés par les rats
qui meurent 4 à 5 jours plus tard.
tion. Avant, quand les rats nous
voyaient, ils avaient peur de
nous… mais là, ils n’ont plus
peur. On ne l’explique pas. On
en retrouve surtout à Battant,
Bersot et maintenant Planoise.
Il y en aussi à la Citadelle”
témoigne circonspect l’un
d’entre eux qui nous a guidé
dans le réseau sous le quartier
de Planoise, à l’angle de la rue
de Picardie et des Flandres.
À Besançon, ces animaux sont
légion, comme dans les autres
villes d’ailleurs. Ils sont une
menace pour la santé : ils peuvent causer la leptospirose, la
rage, et des parasitoses. “Impossible de donner un chiffre sur
leur nombre” dit Jean-Luc
Legain, à la direction hygiènesanté de la Ville de Besançon.
Pour “maîtriser” cette population de nuisibles, Besançon a
organisé une campagne de dératisation jusqu’au 16 mai au Marché Beaux-Arts (en prévention),
sur les berges du Doubs, à la
Citadelle, à la station d’épuration
de Port-Douvot.
Son personnel, avec celui d’une
société sous-traitante (FrancheComté Assainissement), se rend
Lorsqu’ils parcourent les 68 km d’égouts “visitables”, les personnels de la Ville
rencontrent souvent des rats. Cette année, ils en ont trouvé plus que d’ordinaire.
dans les 68 km de galeries visi- période plus longue car avec les Port-Douvot à Besançon.
tables sur les 300 km que comp- anciens, plus forts, les rats com- Cette opération dératisation n’a
te la Ville. Objectif : poser des prenaient que ces blocs étaient pas mission à anéantir la popublocs anticoagulants contre les dangereux après avoir vu leurs lation. “En cas de problème dans
congénères mou- une habitation, les Bisontins
parois. Ils doivent, en théorie,
rir. Ils s’en éloi- peuvent venir chercher des grains
attirer les rats. “Souvent, ils pré- “Avant,
gnaient” rappor- empoisonnés que nous remetfèrent une nourriture naturelle
ils avaient
te le technicien. tons gratuitement, explique le
que ces blocs mais ils font leur
Une fois le pro- technicien. La Ville peut envoyer
effet. Lorsqu’ils les mangent, leur peur de
duit avalé, les des agents. Le service est payant,
sang coagule et ils vont mourir nous.”
bestioles dont le 20 euros.” Un conseil que suiun peu plus loin.” L’effet est de
poids
peut vra sans doute cette proprié3 à 4 jours. Cela coûte environ
atteindre 500 taire d’un immeuble à qui les
10 000 euros pour la collectivigrammes
se locataires réclament une opété. Les techniques ont changé :
décomposent ou ration dératisation… I
“On pourrait mettre du blé
se retrouvent à
empoisonné qui les attirerait
la station de
davantage mais avec la chaleur
E.Ch.
des égouts, le blé germerait. Les
produits tuent les rats sur une Pour signaler la présence de rats : Proxim’Cité 0800 25 30 00
L’ÉVÉNEMENT
La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014
ACCIDENTS : LES AUTORITÉS ANNONCENT LA TOLÉRANCE ZÉRO
Sur les quatre premiers mois de l’année, les statistiques de l’accidentologie ont bondi dans le Doubs. Le relâchement des conducteurs est réel.
G Bilan
3 g d’alcool dans le sang
Tolérance zéro
sur les routes
Déjà 13 morts sur les routes du Doubs depuis le
début de l’année, contre 8 sur la même période de
l’an dernier. Trop, c’est trop. Les forces de l’ordre
déclarent la guerre aux chauffards.
ur le seul week-end prolongé
du 8 mai, les forces de l’ordre
dans le département ont constaté 299 infractions relatives à
un excès de vitesse, ont dressé 30 procès-verbaux pour alcoolémie. Les policiers et les gendarmes n’y sont pas
allés de main morte : 36 rétentions
immédiates du permis de conduire ont
été effectuées et 50 immobilisations
de véhicules. “Il est regrettable de constater que certains automobilistes sont
S
Un des récents accidents
spectaculaires sur les
routes du Doubs.
peu soucieux de la sécurité de tous et
n’adoptent pas les règles élémentaires
de prudence et de vigilance dans leur
conduite” note la préfecture du Doubs.
Ainsi un automobiliste a été verbalisé pour grand excès de vitesse à Fallerans. Il a été contrôlé à 148 km/h au
lieu de 90 km/h, soit un dépassement
de plus de 50 km/h de la vitesse autorisée. Son permis lui a été retiré sur
le champ. Heureusement, ce week-end
prolongé n’a pas allongé la liste des
trop nombreuses victimes de la route.
Car les événements ont pris une tournure dramatique depuis le début de
l’année sur les routes du Doubs, et du
Haut-Doubs en particulier. En quatre
mois, pas moins de 13 personnes ont
déjà perdu la vie sur les routes du
Doubs (contre 8 l’an dernier pour la
même période) dont 8 sur le seul arrondissement de Pontarlier. 94 accidents
de la circulation sont survenus dans
le Doubs depuis janvier contre 121 l’an
dernier, qui ont fait 115 blessés, contre
146 l’an dernier. Si on zoome sur le
Haut-Doubs, les chiffres sont encore
plus effrayants. Deux fois plus d’accidents en quatre mois par rapport à
Les contrôles devraient encore être renforcés.
l’an dernier (36 contre
18), 8 morts (contre 3
l’an dernier) et 38 blesLes
sés, contre 19. “Dans
opérations plus de la moitié des cas,
de contrôle l’alcool est mis en cause” note Bruno Charlot,
devraient
le sous-préfet de l’ars’intensifier. rondissement de Pontarlier, sévère sur ce qui
apparaît pour l’instant
comme un échec : “Il y a des comportements inacceptables en matière de
circulation routière” dit-il.
À l’issue du dernier week-end d’avril,
le sous-préfet de Pontarlier avait déjà
signé 8 arrêtés de suspension du permis de conduire, la plupart pour alcoolémie, les autres pour grands excès de
vitesse. “Et pas des petits excès : du
180 au lieu de 110 km/h, du 150 au
lieu de 90. Pour ce qui est de l’alcoolémie, ce n’était pas juste le verre de trop.
Les taux oscillaient entre 1,6 et 3 g !
Ces comportements déviants sont devenus intolérables.”
Les services de l’État sont bien résolus à “frapper fort” dit M. Charlot. “La
prévention ne suffit plus, il faut désormais faire feu de tout bois. Il n’y a que
la répression qui permet de mettre à
l’abri les autres usagers de la route des
chauffards. Comptez sur moi pour être
sévère, les forces de l’ordre ne feront
preuve d’aucune indulgence” assène le
sous-préfet, très remonté face à aux
chiffres de l’insécurité routière.
Les automobilistes sont prévenus : les
opérations de contrôle ne devraient
que s’intensifier durant ces prochaines
semaines pour tenter d’infléchir cette
alarmante courbe de l’accidentologie
sur les routes du Doubs. Tout comme
l’utilisation de la voiture équipée d’un
radar mobile qui devrait elle aussi
davantage sillonner nos nationales et
départementales. I
J.-F.H.
La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014
G Argent
32 par jour le radar-tronçon
Le palmarès des radars
Les radars francs-comtois
rapportent 1 million d’euros par mois
Ce sont les dernières estimations du site spécialisé
Caradisiac.com. La préfecture ne peut pas confirmer
ces chiffres. Une chose est sûre, ça flashe,
surtout dans la descente des Mercureaux.
a Franche-Comté, c’est 102
radars automatiques, et, en
2013, 330 828 infractions comptabilisées, selon les chiffres officiels diffusés par le ministère de l’Intérieur, soit, d’après les estimations,
199 066 P.V. dressés. Pour donner un
ordre d’idée, les radars de la région
Franche-Comté ont potentiellement
rapporté à l’État quelque 12 millions
d’euros en 2013, soit environ 1 million
d’euros par mois. Près de 94 % des excès
de vitesse sont des “petits” dépassements, de moins de 20 km/h, dont
l’amende forfaitaire est à 68 euros. Au
final, si l’on en croit les derniers rapports parlementaires sur le sujet, le
taux de paiement moyen tourne autour
de 80 %. C’est ainsi que l’évaluation
est faite du chiffre d’affaires des radars
automatiques…
Sur les routes du Doubs, 35 radars sont
ont été installés. Un 36ème appareil vient
d’être installé dans le Haut-Doubs : un
radar-tronçon entre Fuans et Les Fins
qui entrera en service début juillet. Ces
35 radars du Doubs ont flashé 105 867
fois l’an dernier ! C’est le radar-tronçon installé dans la descente de la voie
des Mercureaux (où la vitesse est étonnamment limitée à 70 km/h sur toute
la longueur) qui flashe le plus de contreLe radar-tronçon des Mercureaux flashe plus de venants dans le Doubs. En moyenne,
30 véhicules par jour en moyenne. Lucratif. 32 fois par jour. Un autre appareil est
G L’initiative
5 800 “J’aime”
La page facebook
qui prévient
des radars
Cette page créée sur le réseau social cartonne :
elle alerte en temps réel des contrôles radars,
notamment sur le Haut-Doubs. Son nom : “Info
contrôle gendarmerie Haut-Doubs”. L’initiative n’est
pas du goût des forces de l’ordre. Le créateur s’est
fait connaître auprès des services de police
ontrôle aux jumelles sur la 2 X 2 voies à hauteur
du pont de Saône.” “Contrôle radar avant le radar
automatique de Nods direction Pontarlier 17 h 15.”
“Contrôle radar Mégane grise en bas du pont rouge direction Pontarlier, 16 h 40.” “Contrôle radar et contrôle alcoolémie à la sortie de Morre.” La liste des messages publiés sur la
page facebook “Info contrôle gendarmerie Haut-Doubs” s’allonge de jour en jour. Ils visent à alerter en temps réel des contrôles
radars, ou alcoolémie, réalisés sur nos routes.
Le nombre de personnes suivant ces informations distillées s’accroît de jour en jour : 2 800 personnes font partie de cette “communauté”. Près de 5 800 “J’aime” ont été recueillis.
Un phénomène qui n’est pas du goût des autorités même si l’initiative n’a rien de spécifique au Haut-Doubs. L’idée vient d’un
Pontissalien (N.D.L.R. : qui préfère bien sûr rester anonyme) :
“J’ai perdu mon permis après la perte de points suite à des excès
de vitesse. Je suis commercial et je roule beaucoup.
J’ai créé la page le 5 avril… et je suis étonné par
l’ampleur que cela a pris.” Deux de ses amis l’ai“Ce n’est
dent à répertorier les contrôles en cours : “Ce n’est
pas de
pas de l’anti-flics que nous faisons” assure-t-il.
l’anti-flics. Pour autant, les forces de l’ordre ne cautionnent
pas. “J’ai appelé la gendarmerie. Je le répète, je ne
fais pas de l’antiflics, je ne gagne rien et ne veux
pas de soucis. La gendarmerie m’a dit que je pouvais signaler les contrôles sauf les opérations en
cours contre les malfrats.” Le sous-préfet de Pontarlier Bruno Charlot, lui, désapprouve totalement l’initiative : “Je condamne fermement ce genre d’initiative qui selon moi ne rend service qu’aux
chauffards. C’est le contraire d’une initiative citoyenne, c’est tout simplement irresponsable” tranche
le représentant de l’État. I
“C
L
G Colère
Ville d’implantation des cabines
Beure
Exincourt
Besançon (Châteaufarine)
Fournets-Luisans
Clerval A36
Besançon (Boulevard Churchill)
Nods
Épenoy
Beure (descente de Larnod)
Étouvans
Amagney
Montbéliard
Villers-le-Lac
Valentigney
Les Hôpitaux-Vieux
Chapelle-dʼHuin
Vuillecin (route de Besançon)
Montbenoît
Liebvillers
Présentevillers
Montandon
Houtaud
Touillon-et-Loutelet
Villers-le-Lac
Pont-les-Moulins
également très actif, le radar discriminant (qui distingue les voitures des
camions), lui, flashe 33 fois par jour en
moyenne. Celui de Besançon-Châteaufarine complète le podium avec 27
déclenchements quotidiens. Le radar
de la descente de Larnod est moins pro-
Type de
cabine
Tronçon
Discriminant
Classique
Classique
Classique
Classique
Classique
Classique
Classique
Classique
Classique
Classique
Classique
Classique
Classique
Classique
Classique
Classique
Classique
Classique
Classique
Classique
Classique
Tronçon
Classique
7
Nombre
d’infractions
par jour
32
33
27
23
19
10
6
6
4
4
3
3
3
2
2
2
2
1
1
1
1
1
1
1
0
lifique avec 4 déclenchements “seulement”. Le radar le moins lucratif du
département est celui installé dans le
secteur de Pont-les-Moulins avec un
nombre insignifiant de déclenchements,
moins de 1 par jour. I
J.-F.H.
Projet de loi
pas d’accident parce que l’on roule à
90 km/h mais parce que l’on fait une bêtise. Que l’on roule à 90 ou à 80 km/h, le
résultat est identique : cela ne changera
rien. Le corps humain n’est pas fait pour
supporter ce choc.” Alors pourquoi l’État
veut-il tant diminue la vitesse ? Pour faiLe président de la fédération française des motards en colère du
re rentrer davantage d’argent dans les
Doubs explique pourquoi la volonté de l’État de baisser la vitesse
caisses ? Les motards acquiescent.
sur les nationales et les départementales ne changera rien à la
Pour montrer leur volonté de faire baisser le nombre d’accidents, la fédération
problématique de la sécurité routière.
a emmené à l’arrière des motos de leurs
n avril dernier, 700 motards, en re, “nous voulons que la sécurité avance. adhérents le 19 mai, des élus et des jourcolère, ont déambulé à Besançon. On ne veut pas mourir sur les routes…” nalistes. Cette opération “motard d’un
Objectif : montrer leur désarroi dit le représentant des motards. La bais- jour” avait pour but de montrer les nomface à ce qu’ils appellent “une sur- se de la vitesse à 80 km/h ne changerait breuses erreurs commises par les autoenchère sécuritaire inspirée par un petit rien aux statistiques. Pourquoi ? “Parce mobilistes. Oubli de clignotants pour
que la principale cause des accidents, c’est changer de voie, dépassement hasardeux,
comité d’experts.”
Selon Maxime Juif, président de la F.F.M.C. en premier lieu l’alcool, la drogue, la sont autant de risques en plus pour les
25, cette manifestation n’avait rien d’une fatigue et enfin en dernier lieu les conduites amateurs des deux-roues. I
mobilisation anti-sécuritaire. Au contrai- à risque dont la vitesse fait partie. On n’a
“Diminuer la vitesse à
80 km/h ne changera rien”
E
G Prévention
Ligue contre la violence routière
“On a un peu l’impression
de prêcher dans le désert”
La Ligue contre la violence routière du Doubs
poursuit inlassablement ses actions de prévention
en matière de sécurité routière. La prévention,
comme la répression, ne suffit pas.
ela fait treize ans que
Geneviève Chavigny et
son époux Michel se battent pour tenter d’infléchir les mentalités. Quatre
ans plus tôt, la route leur a enlevé un fils. Depuis leur implication à la tête de la Ligue départementale contre la violence
routière, ils sillonnent le département, répondant aux fréquentes demandes d’établissements scolaires pour venir
témoigner de ce que représentent, “en vrai”, les drames de la
C
route. Alors inutile de préciser
la déception de Geneviève Chavigny à la lecture des récentes
statistiques de l’accidentologie
dans le Doubs.“On a un peu l’impression de prêcher dans le désert,
ces chiffres sont vraiment décourageants” soupire-t-elle.La bénévole met ce relâchement des
automobilistes en partie sur le
compte “de ce climat général de
refus des contraintes. Les gens
en ont marre des interdits” ditelle. Alors avant d’éventuelles
mesures comme l’abaissement
à 80 km/h de la vitesse, qu’elle
soutient, ou la généralisation
des radars, la Ligue contre la
violence routière poursuit inlassablement ses actions de prévention auprès d’un public plus
facile à capter : les jeunes. Des
dizaines de fois par an, elle ou
son mari répondent à l’invitation des établissements scolaires
ou de formation pour venir témoigner. Pas de grands discours
théoriques ou de leçons de morale, juste le témoignage de parents
qui ont perdu un fils. Ils associent parfois à leur témoignage
celui d’un bénévole de l’association des familles de traumatisés crâniens, tout aussi parlant.
La Ligue fait également appel
à sa voisine du Jura qui dispose d’une petite voiture auto-choc
et de deux simulateurs de retournements, les fameuses voiturestonneaux. C’est parlant sur le
moment, mais ce sont les vrais
automobilistes que la Ligue a
plus de mal de toucher. “On n’a
pas assez accès aux adultes. Les
entreprises commencent peu à
peu à prendre conscience que la
moitié des accidents mortels du
travail sont des accidents de la
route” ajoute Geneviève Chavigny.
Pour définitivement faire chuter la mortalité sur les routes,
la Ligue contre la violence routière prône l’adoption de
méthodes plus systématiques,
comme l’installation de boîtes
noires destinées à analyser les
causes des accidents, ou la pose
sur tous les véhicules de limiteurs automatiques de vitesse.
Baptisé “Lavia”, ce limiteur de
vitesse doté d’une cartographie
G.P.S. signale par un bip tout
dépassement. “C’est préventif,
efficace et cela évite les P.V. Le
Lavia est au point depuis 2006,
pourquoi les constructeurs ne
l’ont-ils pas déjà installé en série ?”
se demande la Ligue. I
8
L’ÉVÉNEMENT
G Drame
La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014
Le combat d’une mère
Après avoir perdu son fils de
20 ans, une maman témoigne
Son fils Rabhat est décédé dans un accident de la route à proximité du
domicile familial à Saint-Vit. Jeannette Skakni tente d’aller de l’avant.
Elle revient sur son combat : elle a demandé au Conseil général d’enlever
la silhouette placée sur la route. La collectivité a accepté.
ans l’entrée de
l’appartement, la photo de Rabhat illuminée par trois bougies
occupe une place centrale. “Rabhat est encore auprès de nous”
témoigne dignement Jeannette
Skakni. Le 25 novembre 2012,
cette mère de famille a perdu
son fils aîné dans un accident
de la route à l’entrée de SaintVit, ville dont est originaire la
famille. Il était 7 h 15. “Rabhat
s’est endormi. Il n’y avait ni alcool,
ni drogue” dit-elle. La gendarmerie, accompagnée d’une élue
de Saint-Vit (Annick Jacquemet) est venue sonner à sa porte pour lui apprendre cette terrible nouvelle. Inutile de dire
qu’un an et demi plus tard, la
plaie n’est pas refermée. “On
essaie d’aller de l’avant” souffle
Jeannette.
En début d’année, elle et sa famille ont mené un combat pour que
la silhouette, installée sur le
bord de la route par le Département pour rappeler les dangers de la route, soit retirée. Ils
ne supportaient plus sa vision.
Depuis quelques années, la col-
D
lectivité sensibilise aux dangers
de la route avec ce message choc.
Mais pour cette famille de SaintVit, “c’était la double peine pour
nous tous, explique l’oncle de
Rabhat. Tous les matins par
exemple, le petit frère (Aresky)
prenait le bus à 400 mètres de
la silhouette, la famille passait
devant tous les jours” poursuitil. Les Skakni ont écrit au Conseil
général pour demander qu’il la
retire. Ils ont ensuite été reçus
par Claude Jeannerot, le président du Département, qui les a
écoutés. “Il a très
bien compris le
côté traumatisant
“C’était
pour
nous,
la double
explique le tonton.
peine.”
Si la silhouette
avait été 10 km
plus loin, nous
aurions accepté.
Qui mieux que
nous sommes les
mieux sensibilisés
à la prévention
routière ? Il a compris que cette position géographique
était un vrai pro-
blème. C’était d’ailleurs plus un
problème de forme que de fond.”
Mi-janvier, la silhouette a disparu (sans doute un acte de vandalisme). Le Département ne l’a
pas remise. “Nous nous sommes
sentis soutenus”, témoigne Jeannette qui a récolté 3 000 signatures grâce à la pétition qu’elle
avait déposée dans les commerces de Saint-Vit pour demander l’enlèvement. “Nous tenons
à remercier Pascal Routhier (le
maire de Saint-Vit), Annick Jacquemet (élue municipale), pour
leur soutien” poursuit le frère
de Jeannette.
Cette tragédie a eu un effet : le
Conseil général demandera
désormais aux familles l’accord
pour poser une silhouette si
l’accident est survenu à moins
de 10 kilomètres de l’habitation.
Une famille du Haut-Doubs
(Mont-de-Laval), dans le même
cas, a fait de même.
La maman rappelle que son histoire “peut arriver à n’importe
qui.” Personne n’est à l’abri. Comme cela est de coutume dans
pareil cas, la famille a reçu
l’autorisation du maire pour pla-
Le portrait de Rabhat, 20 ans, décédé à quelques mètres de
chez lui à Saint-Vit en novembre 2012.
cer une stèle en mémoire du fils
perdu. “Mais nous ne mettrons
rien. Je ne me suis pas battue
pour que l’on enlève cette silhouette pour remettre ensuite
une stèle. En revanche, je com- rouvre.” En pensant chaque insprends les personnes qui en ont tant à son fils, Jeannette ne baisbesoin. Chaque jour, lorsque sera pas les bras. “Rabhat
j’apprends un accident, je suis n’aurait pas voulu” conclut-elle. I
E.Ch.
touchée. C’est une plaie qui se
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10
BESANÇON
IMPÔTS
La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014
Déclaration sur le revenu
“On rogne petit à petit
les avantages fiscaux dont
bénéficient les familles”
Bernard Gaulard, trésorier de l’Union départementale des Associations
Familiales (U.D.A.F. 25) observe que la pression fiscale ne cesse d’augmenter
sur les ménages dont beaucoup sont dans des situations difficiles.
a Presse Bisontine : Les contribuables découvrent en ce moment
leur feuille d’impôts. Quelles sont
les mauvaises surprises de la
déclaration 2013 ?
Bernard Gaulard : Désormais, la complémentaire santé est imposée. Ce
complément de revenu qui était
considéré comme tel, sans être imposé jusque-là, entre maintenant dans
la catégorie des avantages en nature. Cette mesure a encore plus
d’impact sur les contribuables du
fait que le législateur rend obligatoire la complémentaire santé.
Parmi les changements, il y a également l’abaissement du plafond
du quotient familial qui passe de
2 000 euros à 1 500 euros. Avec cette mécanique, on diminue la mesure fiscale qui consiste à prendre en
compte la charge familiale dans le
calcul de l’impôt. À l’évidence, on
rogne petit à petit les avantages
fiscaux dont bénéficient les familles.
C’est d’autant plus difficile pour
elles de subir la pression fiscale
qu’elles comprennent mal notre
système fiscal qui est d’une grande complexité.
L
L.P.B. : Les retraités ne sont pas non plus
épargnés avec la fiscalisation de la majoration pour enfants à charge ?
B.G. : La majoration pour enfants à
charges a été prévue pour les
familles de trois enfants et plus.
Elles perçoivent un complément de
retraite de 10 % qui n’était pas
imposable, mais qui le devient dans
la déclaration de
revenus 2013. Par
conséquent, des
“Gain de
retraités se retroucause
vent soumis à l’impôt
avec tout ce qui en
sur les
alors qu’ils
allocations découle,
ne l’étaient pas. En
familiales.” changeant de catégorie, ils vont devoir
payer par exemple
la redevance télé, la
C.S.G.-C.R.D.S. Cela
risque d’être difficile pour ces ménages.
C’est toujours plus
compliqué pour une
personne qui ne
payait pas d’impôts
et qui va devoir en
payer, que pour une
personne qui en paye déjà et qui
en paiera un peu plus.
L.P.B. : Les associations familiales demandent-elles à l’État de simplifier le système fiscal afin de le rendre à la fois plus
lisible et peut-être plus juste ?
B.G. : Personne n’ose dire de clarifier ce système qui est tellement
complexe. En revanche, il sera sans
cesse modifié afin de l’adapter au
contexte. Néanmoins, les associations familiales demandent aux
élus d’être attentifs aux conséquences sur les familles lorsqu’ils
décident de modifier la fiscalité.
C’est le message que nous leur fai- Lucie Troutet, chargée de communication à l’U.D.A.F., Bernard Gaulard,
sons passer. À la question est-ce trésorier et Christophe Marichial, directeur général de l’U.D.A.F.
qu’un système fiscal simple serait
forcément plus juste, ce n’est pas
les projets du gouvernement.
l’appliquer. Le paradoxe est qu’il
sûr.
Le chiffre
y a actuellement plus de mesures
L.P.B. : Ce message de prudence envoyé L.P.B. : Où est la vérité dans ce double de l’Union
pour soumettre les ménages à
aux élus, y compris aux élus locaux est- discours qui d’un côté assure que les Nationale des
l’impôt. Le risque, au regard des
il entendu ?
impôts n’augmenteront pas et de l’autre
évolutions fiscales, est qu’on finisB.G. : L’U.N.A.F. (union nationale qui remarque que la pression fiscale Associations
se par intégrer plus de personnes
Familiales
des associations familiales) a eu du ne cesse de s’accentuer ?
dans la catégorie de celles qui
mal à se faire entendre, mais elle B.G. : Entre 2010 et 2012, les En 2014, les hausses
paient des impôts qu’à en faire
a obtenu gain de cause sur les allo- impôts ont augmenté de 30 mil- de la T.V.A.
sortir.
cations familiales qui ne seront pas liards en France et autant de augmenteront de 80 à
fiscalisées alors que cela était dans 2012 à 2014. Nous sommes dans 139 euros le coût de la L.P.B. :Avez-vous le sentiment que l’intérêt
collectif a perdu du terrain sur l’intérêt
une situation économique diffi- vie décente pour les
individuel notamment à cause de la policile, et la pression fiscale familles-types de
tique fiscale ?
s’accentue indéniablement sur l’U.N.A.F. Les postes
B.G. : Oui, nous sommes dans une
les ménages. En 2010 par “loisirs et culture”,
société très individualiste. Nous
exemple, ils supportaient 56 % “transport”, “logement”
et “éducation”
avons réalisé une enquête auprès
de la fiscalité locale. Un chiffre
èmes
représentent les 4/5
des adolescents qui montre bien
qui est passé à 67 % en 2012. de cette hausse. Selon
cela. En résumé, les jeunes ont
Les 33 % restant sont des impôts l’U.N.A.F., un couple
confiance en leur avenir, mais ils
économiques. La taxe d’habitation avec deux enfants paie
a été multipliée par 2 en 12 ans 2 985 euros par an de n’ont pas confiance en l’avenir de
leur pays. Le principe de solidaet la gestion des déchets par 4. T.V.A. et 4 307 euros
par an s’il en a quatre.
rité est de moins en moins bien
L.P.B. : Vous parlez de fiscalité locale.
compris. Ceux qui paient des impôts
Pendant les municipales, le leitmotiv
ont tellement l’impression de payer
des candidats était de ne pas augpour les autres qu’ils finissent par
menter les impôts. Mais ce message
admettre qu’un impôt indirect comest-il crédible au regard de ces chiffres ?
me la T.V.A. est le plus juste de
B.G. : Pour dire que les impôts
tous car tout le monde le paye. Or,
n’augmenteront pas, il faut
il est très inégalitaire.
d’abord avoir une connaissance
L.P.B. : Avec tout cela, les familles ontprécise du budget et du montant
elles encore le moral ?
des engagements pris par les
B.G. : Je pense que la majorité des
prédécesseurs. Or, il y a beaufamilles gardent le moral malgré
coup de communes, au regard
le contexte. Elles s’habituent à la
du contexte, où il n’y a pas
situation et en même temps, elles
d’autres choix que d’augmenter
doivent continuer à avancer. Mais
les impôts.
actuellement à Besançon, un enfant
L.P.B. : L’U.D.A.F. a réalisé une enquêsur trois vit dans une famille qui
te sur la taxe d’habitation dans les
est en dessous du seuil de paucommunes du Doubs. Que faut-il en
vreté.
retenir ?
L.P.B. : L’U.D.A.F. accompagne également
B.G. : Nous avons fait une enquêles familles en situation de surendettete auprès de 120 communes du
ment. Assistez-vous à une recrudescence
Doubs à propos de la taxe
du nombre de ménages en difficulté ?
d’habitation. 40 collectivités ont
B.G. : On observe une légère augrépondu. Nous avons pu constamentation du surendettement.
ter que très peu de communes
L’activité augmente au cours du
pratiquent des abattements parpremier trimestre. Les dossiers
ticuliers. Nous n’en avons trouconcernent deux catégories de pervé que six par exemple, qui applisonnes : celles qui n’ont pas
quent un abattement pour les
d’activité professionnelle et qui se
personnes handicapées.
trouvent dans une situation de
L.P.B. : Le premier ministre Manuel Valls
surendettement, et celles qui ont
a annoncé qu’il ferait sortir 650 000
recours à des crédits sans se poser
ménages de l’impôt sur le revenu. Que
la question de savoir comment
pensez-vous de cette mesure ?
elles vont faire pour les payer. I
B.G. : Oui, cette mesure va dans
Propos recueillis
le bon sens. La limite provient
par T.C.
sans doute de la difficulté à
TOURISME
‘ ‘
Le ChifFre
BESANÇON
La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014
Début de saison
11
“Soigner le touriste…
2,54
et les accompagnateurs” À
Le petit train touristique est de retour dans les rues de la Boucle. Il suscite à son
passage des commentaires, notamment sur sa couleur blanche. Quant aux vedettes
voguant sur le Doubs, elles retrouvent leur circuit initial. Le point sur les nouveautés.
es Bisontins ne l’avaient
plus revu depuis l’accident
du 16 mai 2009. Cinq ans
après, le petit train touristique sillonne à nouveau les
routes du centre de Besançon
pour rejoindre la Citadelle. C’est
la compagnie des “Bateaux du
Saut du Doubs” qui l’exploite
pour une durée de 20 ans. “S’il
n’a pas été remis en service plus
tôt, c’est aussi en raison des travaux liés au tramway” rappelle
le gérant, contraint de le laisser
à quai pour les besoins de
l’enquête.
Depuis jeudi 15 mai, c’est un
nouvel engin, tout de blanc vêtu,
L
qui conduit sept fois par jour les
touristes de Rivotte pour un trajet de 30 minutes en passant par
la place du 8-Septembre pour
arriver jusqu’au fronton de la
Citadelle. Premier départ à
10 heures Sa couleur ne fait pas
l’unanimité : “Effectivement, nous
avons eu beaucoup de questions
à ce sujet, admet Thierry Morton, adjoint au tourisme. S’il est
blanc, c’est par obligation car il
passe dans des espaces sauvegardés au niveau du patrimoine. Mais pour certaines occasions, événements, nous le
décorerons. Tout cela sera fait en
lien avec le gérant.”
Besançon l’a compris : la galère
de la circulation terminée, il va
falloir choyer les nouveaux venus.
Le tourisme doit reprendre la
bonne pente :
“Nous sommes
en train de
“Une
mettre en place
salle pour
de nouveaux
accueillir les commentaires
dans le petit
chauffeurs.” train, explique la
Compagnie. Des
comédiens ont
enregistré des
sons et des
balises G.P.S.
fonctionneront
Le petit
train, tout de
blanc vêtu,
de retour
dans les
rues de
Besançon. Il
monte à la
Citadelle.
IMMOBILIER
lorsque le train passera devant
la maison de Victor-Hugo par
exemple.”
Ce nouvel audioguide a été avalisé et préparé par Lionel Estavoyer, historien d’art et conseiller
patrimoine à la Ville de Besançon. “Notre but n’est pas que les
touristes se contentent de faire
un tour de la ville mais qu’ils
puissent compléter par des visites
guidées s’ils le souhaitent. Il faut
donner un intérêt à Besançon”
martèle l’adjoint au tourisme.
Dure gageure. Inutile de se voiler la face. Besançon n’est pas
un centre touristique. Sur les 6
cars stationnés au pied de la
Citadelle jeudi 15 mai, 4 viennent de Franche-Comté : un de
Pontarlier, un de Lure, deux de
Belfort. Les autres : de Lorraine et Mulhouse. “Les touristes
chinois ne sont pas encore là…”
s’amuse l’un des salariés du
bateau “Le Vauban” qui conduit
tous les jours les touristes sur
les eaux du Doubs pour 1 h 15
de balade. Depuis septembre
dernier, la réouverture du Pont
Battant permet aux vedettes de
réaliser le parcours initial. “C’est
la fin de la galère” résume JeanClaude, le capitaine du Vauban.
Pour espérer attirer davantage
de personnes extérieures, le nouvel élu a son idée : “Il faut réfléchir au service à apporter par
exemple aux chauffeurs de bus.
Il faut autant soigner les touristes que les accompagnateurs !
70 km près, un salaire peut être multiplié par
2,54 ! Selon que l’on travaille en France ou en
Suisse, les différences de salaires se sont encore creusées par le simple jeu des monnaies. Deux études
sont tombées récemment, l’une de l’Urssaf en France,
l’autre de l’office fédéral de la statistique en Suisse, sur
le thème des salaires (voire en pages 37 et 41). Ne prenons qu’un exemple : le secteur de la construction. Un
salarié du B.T.P. en France perçoit en moyenne un salaire brut de 1 970 euros de ce côté-ci de la frontière. Ce
même salarié, s’il part travailler chez nos voisins
suisses, touchera pour le même emploi un salaire de 5 020 euros mensuels. Le miracle économique, pas besoin d’aller jusqu’en Allemagne pour le trouver, regardons juste à
notre porte. Ce groupe venu de Belfort va découvrir Besançon
depuis le Doubs. 1 h 15 de balade avec un passage
sous le nouveau pont Battant.
Nous réfléchissons à la création
d’une salle où ils pourraient être
accueillis.” Les travaux terminés, Besançon peut à nouveau
faire les yeux doux aux nouveaux
venus… Avec 244 522 visiteurs
en 2012 (source Observatoire
régional du Tourisme), la Citadelle demeure le site le plus visité, devant le Dino-zoo. Une base
à conforter. E.Ch.
Des fissures apparaissent
Les tirs de mine ont-ils
fragilisé les immeubles ?
Rue du Lycée à Besançon, des propriétaires ont noté l’apparition de fissures sur les murs de leur habitation. Un syndic de copropriété l’a notifié
dans un de ses comptes rendus. Beaucoup y voient la conséquence des
tirs de mine pour la création du parking en silo des Passages Pasteur.
u grand bonheur des
riverains de l’îlot Pasteur à Besançon, les tirs
de mine nécessaires à
la création du parking souterrain en silo de 332 places (5
étages) se sont tus. Si les nuisances ont disparu, d’autres
désagréments apparaissent :
des fissures sur des façades ont
été mises à jour rue du Lycée,
à côté du chantier immobilier
de l’îlot Pasteur, le plus important que connaisse en ce moment
le centre-ville bisontin. C’est ici,
au cœur de la Boucle qu’un complexe immobilier et commercial
ouvrira ses portes au premier
trimestre 2015 après de nombreux atermoiements : le projet - initié en 1998 - a été retardé par les fouilles archéologiques
A
ou encore le plan de prévention
des risques d’inondations.
Pour l’instant, rien ne prouve
que ces tirs sont la conséquence directe des fissures comme
c’est le cas dans la rue du Lycée
située sur la partie arrière des
Passages Pasteur.
Au numéro 6 de
Le caillou cette rue, les propriétaires s’en
a atterri
inquiètent et ont
dans la
demandé au synchambre. dic de copropriété
de le noter lors de
son assemblée.
Contacté, ce dernier n’a pas souhaité en dire
davantage. Dans
ces dossiers, seuls
des
constats
d’experts peuvent établir des
liens de cause à effet. Si les
maîtres d’ouvrage sont assurés
pour dédommager et réparer
d’éventuels désagréments, les
poursuites sont souvent longues
et complexes.
Dans le quartier, personne n’a
oublié ce jour de novembre 2012.
Un tir de mine sur le chantier
a projeté une pierre jusqu’au
troisième étage d’un immeuble
surplombant l’espace. Le projectile a perforé un volet roulant d’une chambre, avant de
défoncer la porte d’une armoire et de rebondir sur le lit.
L’incident n’avait heureusement
pas fait de blessés. Il s’agissait
bien d’un tir de mine dans le
cadre de la création d’un parking silo souterrain. Si ce ne
Seuls des constats d’experts peuvent attester des liens de causalité. Ici, une fissure
au 7, rue du Lycée sur un immeuble situé derrière le chantier de l’îlot Pasteur.
sont bien évidemment pas les
projectiles qui causent les fissures, les assauts répétés des
vibrations dans le sol peuvent
être une des explications.
Attendus par la Ville, et des
Bisontins, les Passages Pasteur
seront composés de 38 appartements et 15 locatifs. Au rezde-chaussée, un espace com-
mercial verra le jour. Il sera composé de 22 boutiques sur une
surface commerciale de
17 601 m². Le centre sera ouvert
le premier trimestre 2015. 12
BESANÇON
La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014
COMMERCE
‘
‘
L’Humeur
Rue des Granges
“À terme, on sera
moins cher qu’Amazon” L
Le Bison menacé d’extinction
Les travaux d’aménagement de la future grande librairie de centre-ville ont
démarré. L’Intranquille-Plazza ouvrira ses portes à l’automne. Son directeur
Michel Méchiet croit plus que jamais à l’avenir du livre.
a Presse Bisontine : Enfin,
les travaux d’aménagement
démarrent dans l’ancien Plazza. En quoi consistent-ils ?
Michel Méchiet : Les discussions
avec le groupe Eurinvest ont
abouti, toutes les démarches
administratives sont terminées.
J’ai donc acquis le bâtiment et
les travaux d’aménagement ont
démarré début mai. La première
phase de travaux consistera à
réhabiliter l’extérieur au titre
des monuments historiques. Ces
travaux sont à ma charge mais
je bénéficierai d’une bonne subvention de la D.R.A.C. Des travaux sur l’enveloppe extérieure du bâtiment seront réalisés
de telle sorte qu’on aura une
vue directe sur la coupole. Le
petit édifice qui la cache en partie actuellement sera démoli.
La construction de ce bâtiment
historique qui abritait l’église
des Dames de Battant a démarré en 1714, il y a donc tout juste 300 ans. On pourra dire que
300 plus tard, ce bâtiment va
renaître (rires).
À l’intérieur, on ne sait pas encore ce qu’on va trouver. Les travaux démarrent. Et si on n’a
pas de mauvaise surprise, on
pourra alors établir un rétroplanning précis. Pour l’instant,
je peux dire que cette nouvelle
librairie ouvrira ses portes cet
automne.
L
Michel Méchiet est l’investisseur et le futur
responsable de la librairie L’Intranquille-Plazza.
choses ont évolué, et également
parce que de toute façon je
n’aurais pas pu être sur tous les
fronts en même temps. L’idée
est de consacrer tout le temps
que j’aurai à L’Intranquille-Plazza. J’espère y faire un chiffre
d’affaires suffisant pour honorer les lourdes traites et après,
ce ne sera que du bonheur.
L.P.B. : À quoi ressemblera cette librairie ?
M.M. : Elle sera aménagée sur 5
niveaux, avec escalier et ascenseur, sur une surface globale de
1 000 m2. On monte à l’intérieur
une structure autoportée, afin
qu’elle soit démontable si un
jour
c’est
nécessaire.
L’Intranquille-Plazza sera une
librairie généraliste, universitaire, une papeterie et disposera d’un rayon beaux-arts. À
l’arrière, il y aura deux ou trois
baies vitrées pour faire entrer
la lumière.
L.P.B. :Vous avez dû vendre votre librairie L’Intranquille de Pontarlier pour
assumer ce gros investissement à
Besançon ?
M.M. : Je l’ai transmise à Emmanuel Vandelle, un éditeur régional que je connais bien. Je l’ai
vendue car au départ, je ne
devais pas devenir propriétaire des murs à Besançon puis les L.P.B. : Combien de personnes y tra-
COMMERCE
vailleront ?
M.M. : Dès le
démarrage, ce
sera entre 15 et
20 personnes et
l’équipe s’étoffera
en fonction de
“Nous
l’activité et du
chiffre d’affaires.
serons
Le recrutement
la librairie vient de démarrer.
Il y aura certaila plus
quelques
complète nement
anciens de chez
de
Camponovo parBesançon.” mi les salariés. En
tout cas, nous
n’embaucherons que des libraires
aguerris chacun dans sa spécialité.
L.P.B. : Comment se situera cette librairie dans le paysage actuel des librairies à Besançon qui s’est lentement
étiolé ?
M.M. : J’ai dirigé Camponovo pendant quatre ans. Entre-temps,
Cultura s’est installé et est devenu le premier chiffre d’affaires
actuel localement. À travers cette nouvelle librairie, je veux justement retrouver ces belles
années où les librairies indépendantes marchaient très bien
au centre-ville. Je pense que ça
manque vraiment aux Bisontins. D’ailleurs, les grandes librairies n’ont pas fermé pour des
raisons économiques : Camponovo, je ne reviendrai pas sur
son ancien propriétaire, Cêtre
avait décidé de se recentrer sur
l’édition et Cart a eu
l’opportunité qu’on lui fasse un
beau chèque pour reprendre ses
locaux. Et Forum a été confrontée à une gestion chaotique. Mais
la plupart de ces librairies tournaient bien. Le public est là et
les chiffres le montrent : en
centre-ville, les commerces qui
s’en tirent le mieux sont les
librairies indépendantes.
La Ville vend ses “bijoux” de famille
La vente aux enchères publiques du matériel de la Ville de Besançon se déroule samedi 31 mai au
Centre technique municipal. Des véhicules (souvent anciens), de l’outillage, des appareils électriques,
des équipements pour enfants ou des vélos sont à saisir. Il y a même une benne à ordures à acquérir…
L
livre aujourd’hui en France.
Même si ça continue à gagner
un peu du terrain, ça ne décolle pas. D’ailleurs nous aurons
une offre numérique via notre
site Internet, mais je suis persuadé que le livre papier demeurera encore longtemps.
po et des autres. Avec notre arrivée, on va juste retrouver le paysage des librairies de centre-ville d’avant. L’offre en matière de
librairies est comme une chaise à quatre pieds. Il y a la littérature un peu élitiste avec les
Sandales d’Empédocle, le groupe Albin-Michel avec Chapitre
qui représente l’offre grand
public et numérique avec les
C.D. et D.V.D. Puis les librairies
spécialisées avec leur créneau
à elles (religieux ou autre) et
enfin nous avec des espaces comparables avec ce qui existait du
temps de Camponovo. Nous
serons la librairie la plus complète de Besançon.
L.P.B. : Et la concurrence avec des
mastodontes comme Amazon ?
M.M. : Je crois qu’il y a une vraie
prise de conscience du public
concernant les pratiques
d’Amazon, d’évasion fiscale, d’exil
de ses bénéfices au Luxembourg,
etc. En Angleterre, le débat est
très vif sur le sujet, il arrive en
France. D’ailleurs avec les évolutions législatives, Amazon
n’aura plus le droit d’offrir le L.P.B. : Pourquoi avoir appelé vos libraiport. Et donc à terme, on sera ries L’Intranquille ?
de fait, moins cher qu’Amazon. M.M. : Je cherchais un nom qui
Les gens auront tout intérêt à parle et qui ne fasse pas trop
continuer à venir chez leurs “commercial”. C’est juste un
hommage au grand écrivain porlibraires indépendants.
tugais Fernando Pessoa dont
L.P.B. : Votre arrivée ne risque-t-elle l’ouvrage “Le livre de
L.P.B. : Vous croyez donc toujours au pas d’être fatale aux autres “petites” l’intranquillité” a longtemps été
un de mes livres de chevet prélibrairies du centre-ville ?
livre papier ?
M.M. : Le numérique ne repré- M.M. : Ces “petites” librairies férés. Un de ses chefs-d’œuvre. I
Propos recueillis par J.-F.H.
sente que 0,8 % du marché du existaient déjà du temps de Cam-
Vente aux enchères
e matériel qui servait jadis
aux employés de la Ville
de Besançon est mis aux
enchères. Au total, la collectivité propose samedi 31 mai (à
partir de 8 heures), au Centre
technique municipal (avenue
Clemenceau à Besançon), la vente de 73 lots de véhicules, engins
et petits matériels. Il y aura également 35 lots en outillage, appareil électrique et 101 lots divers
(retrouvez la liste sur le site de
la Ville de Besançon).
Ce n’est pas la première fois que
la Ville de Besançon procède à
cette vente aux enchères.
En 2011 et 2013, les biens muni-
e Bisonteint est sur la réserve. Mais pas encore en
cage, ni en prison. L’animal promettait des coups
de tête. Il en a mis, des sévères, avec sa plume, son
blog. Tantôt une ruade contre le tram et ses pavés chinois (novembre 2013), tantôt un coup de sabot contre la
politique politicienne locale… et puis plus rien. Depuis
“l’affaire” du Bisonpeint en janvier dernier, le blog du
Bisonteint sommeille.
Le troupeau que nous sommes attendait de lui des ruades
durant les municipales. Rien. Dure réalité. Ses billets,
bien écrits, souvent piquants, se sont fait piétiner par
la déferlante médiatico-judiciaire désormais appelée
l’affaire Bisonpeint, un blog version copié-collé du bisonteint.net qui tapait sur la “droite”. Le vrai “Bison” avoue
ne plus publier “par lassitude.” Rien à voir avec
d’éventuelles “pressions suite à l’affaire bisonpeint, si ce
n’est l’écran de fumée judiciaire agité” par la partie adverse dit-il. Annoncé comme le pourfendeur de la vie locale, sorte de cavalier des temps modernes, le Bison
a le mérite d’avoir fait bouger les lignes. Futé,
le Bison a vu rouge. Le voilà menacé
d’extinction. G
cipaux étaient passés sous le neaux solaires, des magnéto- avec présentation de deux pièces
marteau d’un commissaire-pri- scopes, des lecteurs D.V.D., des d’identité. Les frais légaux sont
seur. Cette année, Maître trottinettes électriques, etc. Ces en sus (17 %)” rappelle la maiDufrêche mettra en vente des objets trouveront une seconde rie.
berlines comme cette Peugeot vie. Attention, certains engins Le matériel acquis sera impé106 (électrique - sont vétustes voire hors-servi- rativement enlevé le jour même
80 000 km, année ce. “Je ne conseillerai pas à une avant 18 heures par les moyens
1998), fourgon- personne qui ne bricole pas propres de l’acquéreur. L’argent
“Cela
nettes (Ford Cour- d’acheter une voiture. Elles sont récolté ira au budget général de
coûterait
rier année 2000), souvent en bout de course. Il nous la Ville. I
plus cher un camion vide- coûterait plus cher de les garordures, des ton- der” rapporte le responsable du
La Ville de Besançon
de les
deuses,
des Parc automobile de la Ville.
organise
une vente aux
garder.”
débroussailleuses, Pour devenir propriétaire d’un
enchères de véhicules et
des bicyclettes, des des objets mis en vente, il faut
pneus, des auto- se munir de pièces. “Le règled’objets divers qui sont
radios, des lumi- ment des achats se fera au compvétustes
ou hors d’usage.
naires, des pan- tant, en espèces ou par chèque
BESANÇON
SPORTS
La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014
EN BREF
Les 15 et 16 juillet
La Petite reine s’offre deux jours de fête à Besançon
Après l’arrivée à La Planche-des-Belles-Filles la veille,
les coureurs du Tour de France se reposeront mardi
15 juillet à Besançon. Ils repartent mercredi 16 depuis
le Parc Micaud. Outre les nombreuses animations, cet
événement est une chance économique.
e 15 juillet, les Bisontins approcheront de près les coureurs
voire pourront pédaler avec
eux. Lors de la journée de repos,
Froome, Contador, Pinot et les
autres tourneront les jambes sur les
routes bisontines avant de repartir le
16 juillet pour 187,5 km. Ils ont déjà
réservé leurs hôtels. Certaines équipes
dormiront à Pugey, d’autres à Besançon, Port-Lesney…
C’est la 20ème fois que la capitale comtoise accueille cet événement. Après le
contre-la-montre de 2005 (victoire
d’Armstrong), Colmar-Besançon (2009,
victoire d’Ivanov) puis le contre-lamontre Arc-et-Senans-Besançon (2012,
victoire de Wiggins), le Tour reprend
ses quartiers dans le Doubs. “J’entretiens
de bons rapports avec A.S.O. Christian
Prudhomme le patron du Tour m’a appelé pour me dire que nous aurions une
étape de repos. Pendant deux jours, le
Tour sera chez nous. Ce sera une grande fête” explique le maire de Besançon.
1 425 chambres ont été réservées : “Tout
est complet, jusqu’à Dijon” rapporte
Yannick Goasduff, responsable des sites
chez A.S.O.
Le budget des deux journées s’élève à
300 000 euros, financé par les quatre
collectivités (Région, Conseil général,
L
Ville de Besançon, Agglomération). Le
Département va ajouter 80 000 euros
pour la réfection de routes comme la
portion Avanne-Montferrand. Entre
400 000 et 500 000 personnes sont attendues pour ce troisième événement mondial en terme d’audience, “Un événement qui reste gratuit” a tenu à préciser
Claude Jeannerot, le président du Doubs.
Rançon du succès : il sera particulièrement difficile de circuler : “Il y aura
des offres de transports spécifiques
(5 euros par exemple l’aller-retour depuis
Baume-les-Dames ou Morteau)” a rappelé Marie-Guite Dufay pour la Région.
Le site de départ sera installé dans le
Parc Micaud. Les coureurs s’élanceront
de l’avenue de l’Helvétie à 12 h 30. Ils
rejoindront l’avenue Edgar-Faure,
l’avenue Siffert, la rue de Dole, la rue
Ferry, la rue des Vignerons, le boulevard Mitterrand, le boulevard Allende
(Planoise), la rue des Causses… Le
départ réel sera donné à Avanne. Les
cyclistes rejoindront Oyonnax après
187,5 km de course. Selon Patrick Perret, ancien cycliste professionnel domicilié à Besançon “cette étape promet
d’être usante, surtout après une étape
de repos.” Pas sûr que les cadors puissent apprécier nos beaux paysages… I
13
Présentation du Tour de France avec les collectivités. De nombreuses
animations seront organisées mardi 15 et mercredi 16 juillet à Besançon.
Les animations
22 mai : Tour de Franche-Comté au départ de Besançon.
31 mai : La Fête du Tour (diverses randonnées depuis la Rodia).
13 juillet : Feu dʼartifices.
15 juillet : Montée De Gribaldy à 17 h 30, course cycliste entre la City et le Fort
de Chaudanne, Émission Village-départ de France Télévisions, concert sur l'île aux
Moineaux, démonstration de B.M.X., animation Vitalʼété (Malcombe), de 22 heures
à 23 heures, émission publique néerlandaise dans la cour de lʼhôpital Saint-Jacques
(vue par 2 millions de téléspectateurs). À 21 heures, pièce de théâtre avec Gérard
Holtz à la Citadelle (au Kursaal en cas de pluie).
Mercredi 16 (départ) : départ de la caravane à 10 h 30. Village-départ promenade
Micaud (ouverture à 9 h 30), émission “Village-départ” (parking Isenbart à 12 h 50).
Club alpin
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14
BESANÇON
La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014
AMÉNAGEMENT
Place de la Liberté
Un parking
attendu
de pied ferme
Un
commerçant
propose que
cette cour,
propriété
de la ville,
située
dans le
prolongement
de la place de
Liberté, soit
transformée en
parking public.
Cela fait sept ans que Philippe Roussey,
buraliste rue de Belfort, demande la
création de nouvelles places de parking.
La municipalité annonce un projet.
es problèmes de stationnement sont récurrents
rue de Belfort. À défaut
d’avoir une place, les automobilistes ont pris l’habitude
de tourner dans le quartier
jusqu’à ce qu’ils trouvent un
L
endroit où se garer. Sinon, ils
passent leur chemin. “Le problème du commerce dans cette
rue, c’est qu’il n’y a pas de parking. Le matin vous pouvez faire
cinq fois le tour avant de trouver un emplacement” peste
Philippe Roussey, gérant du
tabac-presse Le Totem situé au
carrefour des rues de Belfort et
des Deux-Princesses. Le commerçant est un peu le porteparole de la grogne qui s’est
cristallisée autour de ce problème.
Selon Philippe Roussey, il existe
une solution qui ne réglerait pas
tout, mais qui permettrait
d’améliorer la situation. Elle
consiste à étendre sur une cour
fermée qui appartient à la ville,
le petit parking de la place de
la Liberté (à la jonction entre
la rue de la Liberté et la rue des
Deux-Princesses). La cour en
question se situe derrière le bâtiment des anciens combattants.
Inoccupée pendant longtemps,
elle est ouverte depuis peu à
l’association des Jardins Familiaux, mais cela ne pourrait être
que provisoire. “Il suffirait de
démolir un mur pour recréer une
quinzaine de places supplémentaires voire un peu plus”
poursuit le buraliste. Cela fait
sept ans qu’il se bat auprès de
la municipalité pour qu’elle
étudie cette proposition. En vain.
Mais cette fois-ci, il revient à la
charge de façon un peu plus
ferme. Car ce parking, JeanLouis Fousseret, comme Jacques
Grosperrin d’ailleurs, lui ont
promis lors de la dernière campagne électorale des municipales. “En même temps, pendant
les élections, on a droit à tout”
ironise le commerçant.
Mais cette fois-ci,
le message est
“Pendant passé auprès de la
mairie
et
la
les
promesse devrait
élections, être tenue. Un projet d’aménagement
on a droit de la place de la
Liberté est en préà tout.”
paration avec à
l’intérieur “un volet
stationnement”
affirment les services de la ville qui
ne donnent pas
plus de détails
puisque les études
n’ont pas encore été
réalisées. Elles
devraient
être
lancées cette année.
À suivre. I
EN BREF
Recrutement
L’État recrute des adjoints de sécurité qui seront affectés à
des activités de police de proximité. Les candidats hommes
ou femmes doivent être âgés de 18 à 30 ans et avoir
accompli la journée d’appel de préparation à la défense.
Bonne condition physique requise. Le recrutement se
déroulera à Dijon le 17 juillet, il comprendra des tests
psychotechniques. Dossier de candidature à retirer dans les
commissariats de police du département.
Danse
Jours de danse “Mouvements sonores”, un événement dansé
organisé par la compagnie Pernette dans les rues de
Besançon vendredi 27 et samedi 28 juin dans le cadre de
“Besançon Hors Saison un été culturel”. Cette 5ème édition
du festival Jours de danse invite à nouveau la danse à
envahir les rues de Besançon, autour d’une thématique
commune : celle du rapport entre le mouvement et le son.
L’occasion de voir se côtoyer dans le cœur de ville, danseurs
et musiciens, professionnels et amateurs, petits et grands,
personnes valides et handicapées… Renseignements au
03 81 51 60 70.
Erratum
Dans le numéro 154 de La Presse Bisontine, une erreur
s’est glissée dans l’article consacré à l’activité dressage de
chiens mis en place par le complexe de chiens “De chez
Balzac”. Le coût de la séance est de 100 euros pour le mois
(et non pour une séance d’un jour comme cela a été écrit).
Avec ce forfait, les clients peuvent se rendre aux cours de
dressage dirigés par Georges Ménétrier tous les jours, dans
l’enclos situé à l’entrée de Besançon, sur le bord de la R.N.
57, avant Micropolis.
BESANÇON
HOMMAGE
‘
La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014
15
L’Intox
Quand Johnny raconte De Gribaldy De l’évolution du discours
C
“Jean De Gribaldy, la légende du vicomte”
Pierre Diéterlé s’apprête à publier un livre sur la vie trépidante de son grand-oncle Jean De
Gribaldy. L’ouvrage est ponctué de témoignages dont celui de Johnny Hallyday que l’ancien
coureur professionnel bisontin avait pris sous son aile.
armi les Bisontins
célèbres qui ont marqué leur époque, il y a
Jean De Gribaldy. Ce
personnage atypique a laissé
son empreinte dans l’histoire
en menant une vie trépidante.
Il est entré dans la lumière grâce
au cyclisme, une passion pour
un sport qui va nourrir son existence. “Il était à la fois brillant
et très intelligent” souligne Pierre
Diéterlé qui publie au mois de
juin un livre dans lequel il raconte le parcours de ce grand-oncle
pour lequel il n’a jamais caché
sa fascination. Dans “Jean De
Gribaldy, la légende du Vicomte”,
l’auteur nous fait découvrir les
facettes les plus marquantes
d’un personnage qui
fut à la fois coureur
“Il fait
cycliste professionpartie de nel, commerçant,
pilote d’avion et ami
ceux qui des stars. Un destin
hors du commun qui
ont cru
n’est pas le fruit du
en moi.” hasard mais celui
d’une
volonté
farouche
d’entreprendre et
d’exister sans rien
négliger. “Il était profondément libre. Il
a vécu la vie qu’il a
P
souhaitée. En 1947, lorsqu’il crée
“Au Tour de France”, son premier magasin situé rue
Mégevand, il était encore coureur.
Il a décidé très tôt de capitaliser sur sa notoriété de cycliste
pour se lancer dans les affaires”
explique Pierre Diéterlé. Sachant
pertinemment que sa carrière
de sportif serait éphémère, il a
anticipé sa reconversion.
De Gribaldy a participé à la
Grande Boucle en 1947, 1948,
1952. “Il était le premier FrancComtois à être présent sur le
Tour et donc le premier Bisontin” remarque son neveu. À
l’époque, les hommes du peloton méritaient bien leur surnom
de “forçats de la route”. Ils
avalaient des étapes quotidiennes de plus de 300 kilomètres,
sillonnant les chemins d’une indépendante en 1965.” En par- depuis ses débuts dans la chanFrance d’après-guerre en recon- allèle, l’activité de son commerce son. Le Vicomte jouera un rôle
struction.
va bon train. L’enseigne éponyme essentiel dans la vie du chanteur.
En retraite de la course, Jean est désormais installée place du Récemment, Pierre Diéterlé a
De Gribaldy reviendra plus tard Marché sur 2 500 mètres car- pu rencontrer le rockeur en
au cyclisme professionnel en rés. On y trouve des cycles, mais marge d’un concert pour lui
tant que directeur sportif cette surtout de l’électroménager et demander combien Jean De
fois, une fonction qu’il exercera du mobilier.
Gribaldy avait compté pour lui.
jusqu’en 1987, année de sa dis- Jean De Gribaldy jouit alors L’auteur a consigné les confiparition. “En 1964, il a fondé d’une bonne notoriété, y com- dences rares du chanteur dans
l’amicale cycliste bisontine avec pris dans le milieu du show- son livre. Extrait : “Jean a été
André Seltier. Dans la continu- business où il a ses entrées. Un un ami fidèle, toujours disponible,
ité de cela, il a créé la première de ses amis les plus proches est discret. Je l’appelais à n’importe
équipe semi-professionnelle et Johnny Hallyday qu’il suit quelle heure. Nous discutions
hamars payant, depuis le temps qu’on en parle ! Amis
adeptes de la voiture-ventouse, vous n’avez plus que
trois mois pour profiter d’un des derniers grands parkings gratuits de Besançon. Le 1er septembre prochain,
ce ne sera plus possible. Le parking Chamars gratuit, c’est
bientôt fini, après des décennies d’anarchie. Quand il était
entièrement gratuit et qu’il est passé en partie payant, on
a certifié qu’une partie resterait gratuite encore quelques
années. “Nous n’avons jamais affirmé qu’il y resterait toujours. J’avais dit qu’il ne sera pas totalement payant… pour
l’instant” nuance aujourd’hui Jean-Louis Fousseret. Nous
y voilà donc : le jour de la mise en service commerciale du
tram, les 350 places de Chamars seront entièrement
payantes. La preuve qu’on “ne cache rien aux Bisontins” affirme le maire : “Les trous des futures
barrières sont déjà préparés.” C.Q.F.D. Ceci dit,
cette décision reste en totale cohérence avec
l’arrivée du nouveau transport en commun.
C’est déjà ça. G
Le Vicomte en discussion
avec Johnny dans son magasin.
longuement. Il m’a chouchouté incroyable, à qui on pouvait faire
comme il le faisait avec ses confiance. Il fait partie de ceux
coureurs. On avait vingt ans qui ont cru en moi, très vite, dès
d’écart, il veillait sur moi. Il me le début.”
conseillait. Il aimait les gens qui L’ouvrage de Pierre Diéterlé est
avaient des rêves, et il les aidait ponctué de documents d’archives
à les réaliser, en les aidant autant uniques à la découverte desquels
qu’il le pouvait. C’est ce qu’il a le lecteur va mieux comprendre
fait pour moi. C’était un type qui était Jean De Gribaldy. I
“Jean De Gribaldy, la légende du Vicomte” 24,50 euros
Éditions Sékoya
Disponible en librairie à partir du mois de juin
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2
Intitulé
Date de début
'DWH GH ¿Q
CAP CUISINE
08/07/14
01/06/15
RÉCEPTIONNISTE - CONSEIL
(quelques places disponibles)
12/05/14
27/04/15
Nov. 2014
Juin 2015
TITRE PROFESSIONNEL
GESTIONNAIRE DE PAIE
08/09/14
26/06/15
BTS SIO Services Informatiques
aux Organisations
29/09/14
26/06/15
BTS EEC Études et Économie
de la Construction
29/09/14
30/06/16
LICENCE PROFESSIONNELLE
Bâtiment et Construction
29/09/14
30/06/15
TITRE PROFESSIONNEL
RELATION CLIENT À DISTANCE
16
La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014
PLANOISE
BESANÇON
Des signes positifs
De la lumière et
des fleurs pour Cassin
Les travaux d’embellissement de la place Cassin enthousiasment
les commerçants. Ils demandaient des améliorations depuis longtemps
pour casser l’image dégradée du quartier qui est tenace.
u côté de la place Cas- place. Un test est en cours au d’Intermarché, face aux archives
sin à Planoise, la pro- niveau du tabac-presse. Cela du Doubs. Ce service ouvrira
chaine fête de la contribue à apporter plus de ses portes en septembre 2014.
musique est attendue sécurité” se félicite Jacques Bar- “Cela va amener une centaine
avec impatience. “Pour nous, ce bier, le secrétaire de l’association d’emplois sur le site et un public
sera la fête du renouveau” des commerçants qui compte nouveau” précisent les services
annonce Jocelyne Mortet, pré- désormais 15 adhérents, signe de la municipalité.
sidente de l’association de d’une vitalité nouvelle sur le La liste des travaux n’est pas
l’Espace Commercial Cassin quartier. Et d’autres devraient terminée. La ville qui travaille
Parc Europe et gérante du maga- la rejoindre.
en partenariat avec Aktya sur
sin Joce’Laine. Ce qui suscite Par ailleurs, des travaux le quartier envisage encore
son enthousiasme, ce sont les d’élargissement de la rue Blo- d’enlever les arches métalliques
travaux d’embellissement du
ch sont engagés. d’un vert délavé, qui couvrent
secteur que la ville a entrepris
Cette petite voie deux accès à la place Cassin.
Jocelyne Mortet et Jacques Barbier sont satisfaits de la façon dont est embellie
depuis quelques semaines et “Ramener qui était sombre, “L’autre réflexion menée avec
la “place de village Cassin” comme ils l’appellent désormais.
que beaucoup dans le quartier
partant de Cassin Aktya consiste à ramener
demandaient depuis plusieurs de l’activité pour rejoindre les l’activité commerciale de la plaannées. Des nouveaux lumi- commerarchives départe- ce de l’Europe sur le haut de Cas- re ici.” Un avis que partage les jours, une diversité. Ce qui La place commence à en prendre
naires se dressent au milieu de
mentales, en lon- sin.”
Mohamed Guetarni qui tient la est entrepris actuellement appor- le chemin. L’enjeu maintenant
ciale sur
la place qui est enfin correctegeant le centre Pour Jacques Barbier, ces ini- brasserie de Cassin. “Le pro- te du bon. Il ne faut rien lâcher. est de capter des consommament éclairée. Des jardinières Cassin.”
commercial, était tiatives vont dans le bon sens, blème est qu’on ne médiatise que L’amélioration du quartier est teurs extérieurs à Planoise afin
fleuries ont été installées ainsi
un coupe-gorge. et Cassin prend petit à petit des les faits divers. Je ne dis pas que le vecteur qui va permettre aux d’éviter que le quartier ne foncqu’un nouveau mobilier urbain.
Mais dans peu de allures de place de village qu’il tout est parfait, mais il y a une gens de se sentir bien. Il faut que tionne en vase clos. I
Les cabines téléphoniques ont
temps, elle sera souhaitait, ouverte vers vie à Cassin, que personne ne Cassin devienne un lieu
T.C.
disparu. Il est prévu de les remune artère pas- l’extérieur. “Nous ne pourrons voit, des commerces ouverts tous d’échange et de brassage.”
placer par des toilettes publiques.
sante qui desser- casser l’image dégradée de PlaDes arbres ont été replantés, et
vira le nouveau noise que si nous parvenons à
ce n’est pas tout. “Ce qui a été
Pôle Emploi en faire venir des personnes extédemandé et accepté, c’est
cours de construc- rieures au quartier afin qu’elles
l’éclairage des coursives de la
tion à l’arrière voient qu’il y a des choses à fai-
D
Le replay du conseil
Les phrases-clés
des élus
Conseil municipal du 17 avril 2014
Ilva Sugny, conseillère déléguée au droit des femmes, réagit à l’arrivée de
Michel Omouri au conseil municipal, qui remplace une femme de la liste de
droite qui a préféré céder sa place. Elle dit en direction de l’opposition : “Ce
procédé est étonnant. Nous n’avons pas la même conception que vous de la
parité.”
Jacques Grosperrin (U.M.P.) rétorque : “Tout ce qui est excessif est
insignifiant. J’espère que cette réaction n’a pas été téléguidée par le maire.”
Jean-Louis Fousseret rebondit : “Alors là je suis scotché. M. Grosperrin,
arrêtez de voir des complots partout ! Madame Sugny n’est pas du genre à ce
que je lui donne des ordres.”
Jean-Sébastien Leuba, toujours sur cette pseudo-polémique, car Michel
Omouri est juste le suivant de liste, son arrivée au conseil est donc tout à fait
logique : “Je vous rappelle votre phrase récente M. Grosperrin : “Étonneznous !” Déjà dans le groupe F.N., ce sont deux hommes au conseil et là vous
nous ressortez le fils prodigue M. Omouri. ça étonne en effet beaucoup de
Bisontins. En tout cas, ce n’est pas dans l’esprit de la loi sur la parité que
nous avons voté. Voir deux femmes remplacées par deux hommes, ce n’est pas
notre conception.”
Michel Omouri sur la composition des différentes commissions de travail
du conseil : “Quand une liste fait 44 % des voix et qu’elle n’est pas présente
dans toutes les commissions, il y a de quoi se poser des questions sur vos
méthodes !”
Réponse du maire : “Vous voyez bien que je fais preuve d’ouverture.
M. Omouri est membre du conseil d’administration de S.A.I.E.M.B.-Logement,
M. Vienet de Micropolis, etc.” Et il précise : “Toutes ces fonctions dans les
conseils d’administration sont bénévoles. Et nous avons supprimé les quelques
jetons de présence qui existaient encore.”
Philippe Mougin, plus méfiant que vigilant : “Le groupe U.M.P. vote à 12
voix, mais ils ne sont que 11…” Le leader F.N. n’avait pas vu qu’une des 12
élues de droite était en train de promener l’urne destinée à voter les
membres des commissions.
Toujours sur le vote des commissions, Jean-Louis Fousseret a permis à
Julien Acard, le deuxième élu Front National, d’intégrer une commission. Il
anticipe la réaction de l’U.M.P. : “Je suis quand même un vieux renard… Je
sais de quoi vous allez m’accuser…”
Sur la question de la rémunération des élus, Pascal Bonnet : “On aurait pu
penser qu’en ces temps de rigueur, vous n’auriez pas 40 adjoints et conseillers
délégués !”
Réponse du maire : “Beaucoup de ces élus ont un travail à côté. Et quand
on est élu, on doit prendre du temps pour assumer ses tâches. Il est normal
que dans la plus totale transparence ils aient droit à des indemnités.”
BESANÇON
THÉÂTRE
La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014
17
9ème festival de caves, un bon cru
Goebbels en cave
Les 33 spectacles présentés dans le cadre du Festival de Caves
qui se déroule jusqu’au 27 juin ont été créés pour être joués en
sous-sol. Pour les spectateurs, l’expérience est unique.
u programme du 9ème Festival
de Caves, un spectacle retient
l’attention, “Joseph G.” de
Raphaël Patout. Le metteur
en scène nous confronte à Joseph Goebbels, en s’inspirant des journaux personnels du dignitaire nazi, antisémite acharné. “Il y est décrit le quotidien
du Troisième Reich, comment tout ceci
a été possible, comment des individus
bien réels, avec leur vie, leur famille,
leurs émotions, ont organisé un système totalitaire qui a exterminé des millions d’êtres humains” résume Raphaël
Patout. Le thème du spectacle est
pesant, sensible même, mais le “projet est en aucun cas d’excuser
l’inexcusable” prévient son créateur,
A
Chaque
spectacle
n’accueille
pas plus
de 19
spectateurs.
(photo
P. Forsans,
Atelier
Contrast).
il est plutôt d’apporter un questionnement. D’ailleurs, “Joseph G.” a été
imaginé en partenariat avec le musée
de la Résistance et de la Déportation
de la Citadelle.
Mais à l’évidence, la pièce qui sera
interprétée dans une cave de la ville
tenue secrète jusqu’au jour de la représentation, comme les 33 spectacles du
festival, aura une résonance particulière à Besançon. L’histoire n’a pas
oublié que pendant la seconde guerre mondiale, des résistants ont été torturés par la Gestapo dans la cave de
l’hôtel de Clévans, rue Lecourbe, dont
les murs portent encore les stigmates
de l’horreur.
Le propos de “Joseph G.” va bouscu-
Guillaume Dujardin, fondateur du Festival de Caves dont la dernière édition a réuni plus de 5 000 spectateurs.
ler les 19 spectateurs - et pas un de
plus - qui auront la chance de voir la
pièce. Comme à chaque fois, le public
est volontairement restreint puisque
la configuration des caves n’autorise
pas les organisateurs à accueillir davantage de personnes. En même temps,
le petit nombre, spécifique à ce rendez-vous culturel qui se découvre en
sous-sol, apporte une dimension nouvelle à une création artistique libérée
qui donne à voir, à écouter, à rire, à
s’émouvoir, à réfléchir aussi. “Nous
sommes certains que nous ne pourrions pas dire à l’extérieur tout ce qu’on
dit dans ces caves. Le fait d’être sous
la terre nous donne une liberté intellectuelle dingue. On ose tout” remarque
Guillaume Dujardin, le fondateur de
ce festival dont la 9ème édition se décline dans soixante villes en France et
à l’étranger.
Pour les 19 personnes, qui s’aventurent
dans un escalier improbable pour arriver dans un espace exigu, fermé, où la
proximité avec l’artiste les rend partie prenante du spectacle, l’expérience
est unique. “Beaucoup de gens nous
disent à la fin de la représentation,
vous nous avez emmenés ailleurs” raconte Guillaume Dujardin, qui accueille
la remarque comme un compliment.
Tous les spectacles présentés dans le
cadre du festival sont des créations
originales qui ont été composées pour
être jouées dans des caves avec peu de
moyens, ce qui n’enlève rien à leur qualité. I
Renseignements et réservations obligatoires
Tél. : 03 81 61 79 53 - www.festivaldecaves.fr
À voir “Joseph G.” les 27, 28, 29, 30 et 31 mai à Besançon
18
BESANÇON
LE FEUILLETON DU TRAM
La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014
Le quai rouvert depuis quatre mois
Les commerçants
retrouvent l’espoir
Après deux ans de cauchemar pour certains, le trafic
est à nouveau ouvert tout au long du tracé du tram.
Les commerçants du quai Veil-Picard alternent aujourd’hui entre fatalisme, espoir et optimisme. Visite.
e quai Veil-Picard est rouvert à est stratégique. “Je me suis installé là
la circulation depuis janvier der- car c’est situé entre le skate-parc et la
nier, après plus de deux ans rue d’Arènes qui est très branchée
d’interminables travaux. Le musique. J’ai ouvert mon magasin en
15 janvier, il accueillait son premier fin d’année dernière. Les débuts ont été
tramway en phase d’essai. Et avec les un peu compliqués mais dès que le quai
beaux jours, il est devenu une des a été rouvert, l’activité a bien démarbalades préférées des promeneurs du ré. Il y a un vrai engouement. Et même
dimanche qui découvrent son encor- si je ne suis pas encore dans mes objecbellement et sa vue dégagée sur le tifs vu que j’ai démarré il y a à peine
Doubs. Et les consommateurs, sont-ils cinq mois, je suis très satisfaite d’avoir
également de retour ? Pour certains choisi cet emplacement. Et le bouche à
commerçants, la réouverture du quai oreille est déjà très bon” sourit la jeuarrive trop tard. C’est le cas notam- ne commerçante.
ment du “Cool Heure Café” qui a défi- Un peu plus haut dans la rue, au 23,
nitivement baissé le rideau, tout com- c’est un café qui a ouvert ses portes
me l’institut de beauté “Ongle et plus récemment encore, le 10 mars.
esthétique” dont la gérante motivée Ses deux responsables, Davy Cazali et
fondait pourtant tous les espoirs en ce Frédéric Choulot ont sagement attenqu’elle considérait lors de son instal- du que les travaux du tram soient terlation il y a deux ans comme un des minés pour ouvrir leur enseigne, bapfuturs secteurs les plus porteurs du tisée Öst. Le concept : un sympathique
centre-ville. L’activité n’étant pas suf- coffee-shop à l’anglo-saxonne qui mise
fisamment au rendez-vous, elle est par- sur les bons produits, les cafés authentie exercer sa profession dans un autre tiques, les salades et autres bagels et
institut en tant que salariée. Et les pâtisseries à base de produits souvent
autres ?
bio. “Nous sommes persuadés que ce
Indéboulonnable et fidèle à son com- sera le nouveau quartier branché de
merce, la buraliste Marie-Madeleine Besançon estime Frédéric Choulot. Le
Roquelet accueille évidemment avec centre-ville se décale peu à peu ici. Le
soulagement la réouverture du quai, quartier de la fac de lettres semble
elle qui avait subi une baisse de son délaissé au profit de Battant et des
activité estimée “entre 50 et 60 % à quais. Les débuts sont positifs, on attend
cause des travaux. L’activité repart un maintenant avec impatience le mois de
peu, dit-elle, avec le retour des piétons septembre. Notre objectif sera d’ouvrir
et les gens qui viennent se promener le alors sept jours sur sept.” Juste à côté,
dimanche.” La buraliste a donc adap- le nouveau magasin Docks Shop, spété son activité à cette nouvelle donne cialisé dans les vélos d’occasion, a égaen ouvrant son commerce désormais
lement misé sur
le samedi et le dimanche après-midi
l’attractivité du noudans l’espoir de capter cette nouvelle “On attend veau quai Veil-Picard.
clientèle potentielle. Marie-MadeleiC’est aussi le cas des
avec
ne Roquelet a bien failli abandonner
deux co-gérants de la
la partie. Elle a demandé et obtenu impatience sandwicherie l’En-K qui
une indemnisation de la commission septembre.” avait fait le pari audacréée ad hoc par la C.A.G.B. et fonde
cieux d’ouvrir ses portes
aujourd’hui tous ses espoirs dans
au beau milieu du chanl’immédiate proximité de son commerce
tier, en décembre 2012.
avec les deux futurs arrêts du tram.
Matthieu Garny et VinSi elle retrouve son activité d’antan,
cent Béjean ont tenu le
la buraliste pourra alors espérer vendre
coup, malgré les diffison fonds de commerce correctement.
cultés. “On a misé sur
Elle se donne jusqu’à fin 2015 avant
l’avenir” disent-ils. Ils
de pouvoir goûter à la retraite.
comptent maintenant
Il y a aussi les nouveaux arrivants.
sur l’augmentation du
Comme Aurèle Daubargues. À 27 ans,
trafic pour assurer la
la jeune entrepreneuse a réuni ses
pérennité de leur comdeux passions de la musique et du skamerce. Ils restent toute-board pour ouvrir son magasin au
tefois dubitatifs, com27, quai Veil-Picard qu’elle a baptisé
me d’autres de leurs
“Skate n’roll”. Pour elle, l’emplacement
collègues du quai, sur
L
Frédéric Choulot, co-gérant du nouveau coffee-shop Öst.
Aurèle Daubargues a ouvert
“Skate n’roll”, un magasin
spécialisé dans la vente de
vinyles et de skate-boards.
l’attractivité globale du centre-ville de
Besançon où rien n’est fait selon eux
pour attirer le chaland, contrairement
aux zones commerciales et notamment
à Châteaufarine qui fait tout pour
accueillir les clients dans des conditions optimales, avec un stationnement facile et gratuit.
Depuis le début des travaux du tram,
la commission d’indemnisation à
l’amiable a versé 2,116 millions d’euros
pour 142 dossiers indemnisés. I
J.-F.H.
D’autres
commerces
n’ont pas
résisté, à
l’image de cet
institut de
beauté qui
avait ouvert
pendant les
travaux.
BESANÇON
La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014
HISTOIRE
19
La libération vue d’un quartier
Des photos inédites de la guerre 39-45 vue des Chaprais
Le bombardement
du dépôt du tramway.
L’association “Vivre aux Chaprais” publiera en septembre un numéro
spécial consacré à la Libération vue du quartier. Elle a mis la main
sur des images inédites comme cette troupe de soldats allemands
de retour du cimetière des Champs Bruley après un enterrement.
a France fête le 70ème anniversaire du débarquement
des troupes alliées. Pour
commémorer cet anniversaire, la dynamique association “Vivre aux Chaprais” a
choisi de raconter la libération
vue du quartier. Elle édite en
septembre un numéro spécial
qui sera distribué dans les 6 200
boîtes à lettres. Bien sûr, le journal rappellera cette fameuse
nuit du 15 au 16 juillet 1943,
L
où vers 1 heure du matin, la
gare Viotte était bombardée par
les avions britanniques. 108
bombes auraient été larguées,
d’un poids de 100 à
500 kg. “Les bombes
Une photo tombèrent avenue
Foch, avenue Carclandesti- not, rue de Belfort…
ne des
Le bilan est lourd :
Allemands. 51 tués et 131 blessés. Si la gare a été
hors
d’usage,
Photo clandestine prise par un Bisontin,
rue Tristan-Bernard. Les troupes allemandes
reviennent d’un enterrement.
48 heures après, elle fonctionnait à nouveau” relate JeanClaude Goudot, de l’association
“Vivre aux Chaprais”.
Avec d’autres, il est allé à la
recherche d’images pouvant
illustrer ce numéro spécial “Libération des Chaprais” dans les
banques d’images de la Ville ou
chez
des
particuliers.
L’association a retrouvé des
images connues : le bombardement du dépôt du tramway. Mais
l’image “scoop” est celle communiquée par Christian Mourey, commerçant à Battant à
l’enseigne Battant Musique :
“C’est une photo inédite prise
clandestinement depuis la rue
Tristan-Bernard, explique JeanClaude Goudot. On voit des soldats allemands de retour du
cimetière du Champs Brûley où
ils ont enterré plusieurs des
leurs.” Il y a aussi cette image
de soldats américains dans leur
Jeep au moment de la libération ou encore de la fuite des
troupes allemandes. L’association
a gardé précieusement en stock
d’autres clichés… qu’elle divulguera dans sa publication, qui
sera consultable sur internet
(www.chapraisrotonde.fr). I
À la recherche
des descendants
de 24 résistants
Des prisonniers
allemands
(hiver 1944).
La libération
avec les soldats
américains rue
de Belfort. (Photo C. Mourey).
24 noms de résistants, morts
pour la France, sont inscrits
sur la stèle de la Résistance
installée place de la Liberté à
Besançon. Dans le cadre de
son prochain journal (lire par
ailleurs), lʼassociation “Vivre
aux Chaprais” recherche la
trace des descendants.
Voici les noms des résistants :
Berreux Paul, Braine Robert,
Bordy Robert, Bouton Honorat, Billot Louis, Cordier Gaston, Drezet René, Dornier
Armand, Escoffier Roger, Felsinger Roger, Ferandon Adrien,
Genest René, Grux Maurice,
Kneisky Antoine, Martarello
Joseph, Philippi Gustave, Prenot Julien, Pourchet Roger,
Robert Jean, Renaudin Louis,
Renaud Eugène, Rimey Marcel, Rérat Émile, Vieille Louis.
Contacts : 03 81 50 60 07 06 68 50 91 62
[email protected]
20
LE DOSSIER
NOS ÉLUS SONT-ILS ASSEZ, TROP PAYÉS ?
Le maire de Besançon gagne plus de 4 000 euros par mois à la Ville, et plus de 2 000 euros supplémentaires à l’Agglomération. Assez pour une telle fonction ?
G Indemnités
Démagogie ou démocratie ?
Vifs débats autour de l’augmentation des indemnités
Les vice-présidents du Grand Besançon ont vu leurs indemnités augmenter de 78 %.
Un choix vivement critiqué par la droite bisontine et par les “petites” communes,
pile au moment où le gouvernement demande des efforts aux collectivités.
En chiffres
G
Mandature 2008-2014 :
- Indemnités du Président :
2 759,86 euros x 12 mois
= 33118,32 euros,
soit 198 719,92 euros sur 6 ans.
- Indemnités des 29 vice-présidents :
900,95 euros x 12 mois = 10 811,40 euros
x 29 V.P. = 313 530,60 euros,
soit 1 881 183,60 euros sur 6 ans.
Au total, de 2008 à 2014, une dépense
de 2 079 893,52 euros.
G Mandature 2014-2020 :
- Indemnités du président :
2 759,86 euros x 12 mois
= 331 183,32 euros,
soit 198 719,92 euros sur 6 ans.
- Indemnités des 15 vice-présidents :
1 607 euros x 12 mois = 19 284 euros X
15 V.P. = 289 260 euros,
soit 1 735 560 euros sur 6 ans.
- Indemnités des 14 Conseillers Communautaires Délégués :
900,95 euros x 12 mois = 10 811,40 euros
x 14 C.C.D. = 151 359,60 euros,
soit 908 157,60 euros sur 6 ans.
Total de 2014-2020 = 2 842 427,52 euros
l est souvent reproché au conseil
d’agglomération d’être le vestiaire du conseil municipal du
Besançon. En somme, le match
opposant l’équipe de la majorité à l’opposition de droite se poursuit
à tort, ou à raison, dans l’enceinte communautaire, clouant au passage le bec
des autres communes. Pour une fois,
lors de la séance d’installation des élus
de la communauté d’agglomération du
Grand Besançon (29 avril), c’est un
représentant de la commune de Routelle qui l’a ouvert. Daniel Cuche, comme bien d’autres, attendait le point
relatif au vote des indemnités des élus.
L’agglomération a choisi de les augmenter… C’était le jour même où
Manuel Valls sollicitait le vote de confiance à l’Assemblée Nationale. “Lorsque
je vais rentrer dans ma commune, à
l’heure où l’on demande des efforts aux
Français, que vais-je dire aux habitants ? Pourquoi ne pas baisser les
indemnités d’élus de 5 % ?” a demandé le représentant de ce village de
l’Ouest bisontin. Le président JeanLouis Fousseret qui touchera
2 759,87 euros bruts, soit 72,6 % de
l’indice 1 015 s’est défendu. Il a argumenté : “Attention à la démagogie !
Lorsque j’étais salarié, chaque heure ou
I
chaque journée que je prenais pour ma
fonction d’élu était déduite. Sans ces
indemnités, je ne serai pas là aujourd’hui. C’est le prix de la démocratie !”
Un argument qui n’a visiblement pas
convaincu Odile Faivre-Petitjean (Besançon-MoDem) Ludovic Fagaut Besançon-U.M.P.), Laurent Croizier (Besançon-U.D.I. qui sont montés au créneau
pour dire la même chose : pourquoi cette hausse ? “N’avez-vous pas un sentiment de culpabilité de vous augmenter ?” a demandé Laurent Croizier. Un
élément de langage
qui n’a pas plu à
Gabriel Baulieu
“Comment
(maire de Serre-lescomprendre
Sapins), premier viceÉric Alauzet ?” président : “Je
m’étonne que vous
utilisiez le terme de
culpabilité ! Nous
nous conformons à
la loi.” La tension
était palpable.
Résultat du match :
les indemnités ont
été votées. La grogne,
elle, n’a pas été calmée. Pour Jacques
Grosperrin, qui parle au nom de l’Union,
G Zoom
À
Le Président du Grand Dole baisse
son indemnité, Lons de même
lʼagglomération du Grand Dole (Jura), le président Jean-Pascal Fichère a baissé son indemnité de 283,78 euros par mois. En revanche, les vice-présidents
sont augmentés. Lʼenveloppe totale était en 2008 de 189 638,16 euros en 2008,
196 50,16 euros en 2014. A lʼEspace Communautaire Lons Agglomération, lʼindemnité
des élus a été baissée de 600 euros.
Indemnités des élus du Grand Dole :
Président : 2 469,23 euros brut par mois en 2008, 2 185,85 euros en 2014
Vice-présidents : 987,70 euros en 2008, 1 064,72 euros en 2014
Membres du bureau : 493,85 euros en 2008, 39,57 euros en 2014
il se demande “comment les habitants
du Grand Besançon peuvent-ils comprendre cette incohérence entre les propos et les actes ? Comment comprendre,
par exemple, que Monsieur Alauzet,
Député Europe Écologie-Les Verts du
Doubs, vote pour le programme de Monsieur Valls (en se distinguant de son
groupe à l’Assemblée, majoritairement
contre) et vote (dans le même temps et
à distance) l’augmentation des indemnités des élus de l’exécutif et des dépenses
de fonctionnement de la C.A.G.B. ?” Le
dialogue semble rompu. “Nos concitoyens refusent les hausses massives
d’impôts et de taxes qui vont amputer
leur pouvoir d’achat. Cela Monsieur
Fousseret ne l’a pas entendu et ne le
comprend pas” enfonce Jacques Grosperrin.
Même s’il n’y a plus 29 vice-présidents
comme c’était le cas lors de la dernière mandature mais 15, l’arrivée de 14
conseillers municipaux délégués fait
grimper la note des indemnités. Ainsi,
pour cet exercice 2014-2020, le Grand
Besançon versera 2 842 millions d’euros
d’indemnités contre 2,079 millions lors
du mandat précédent. Cela représente une augmentation de 36 % et de 78 %
pour les vice-présidents. C’est à la fois
le prix de la démocratie. Et le prix des
critiques. I
E.Ch.
La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014
Chefs d’entreprise,
Commerçants,
21
G Réaction Jean-Louis Fousseret
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“Je suis prêt à montrer mes
fiches de paye aux Bisontins”
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Le maire de Besançon et président de la C.A.G.B. affirme gagner à la ville 4 126,40 euros
nets mensuels auxquels s’ajoutent 2 066,03 euros à l’Agglo, soit 6 192,43 euros. Rien de
choquant dit-il pour un homme qui doit gérer un budget global de 600 millions d’euros.
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Jean-Louis Fousseret, réélu à la tête de la C.A.G.B.,
touche 2 066 euros par mois
qui viennent s’ajouter à son indemnité de maire.
a Presse Bisontine : Comprenez-vous
que la question de la hausse du budget “rémunérations” de la C.A.G.B.
puisse heurter des citoyens ?
Jean-Louis Fousseret : C’est la droite qui
en a fait un faux débat. À l’Agglo de
Montbéliard, les indemnités sont plus
importantes qu’à Besançon et on
n’entend pas la droite locale. Ce n’est
pas un sujet à mon sens, c’est juste un
débat politicien. Et je rappelle que la
fixation du nombre de vice-présidents
et de conseillers délégués avait été votée
en son temps à l’unanimité.
L.P.B. :Vos revenus à vous, plus de 4 000 euros
nets à la Ville et plus de 2 000 à l’Agglo, vous
paraissent-ils tout autant justifiés ?
J.-L.F. : Je suis très à l’aise vis-à-vis de
cette question. Je gère dans ces deux
collectivités un budget global de 600
millions d’euros par an et 3 000 salariés. Mes rémunérations ne sont pas
un secret, je suis d’ailleurs prêt à montrer mes fiches de paye à tous les Bisontins qui le souhaiteraient. Sur ces revenus, je paie des cotisations, l’Ircantec,
la C.S.G., la C.R.D.S., et je reverse
500 euros à mon parti politique. Mes
fonctions d’élu m’amènent à travailler
L.P.B. : L’enveloppe globale des rémunérations le samedi, le dimanche, je ne prends
de l’Agglo augmente de 36 % par rapport au que 15 jours de vacances par an. Je ne
précédent mandat et ça ne vous pose aucun vole pas mes indemnités.
problème alors que le pouvoir d’achat des
ménages stagne ?
L.P.B. : Prévoyez-vous enfin de sanctionner
J.-L.F. : C’est le prix de la démocratie. financièrement les élus qui brilleraient par leur
Que veut-on ? Que la politique ne soit absentéisme ?
gérée que par des retraités, des pro- J.-L.F. : Je vais bientôt proposer un règlefessions libérales ou des rentiers ? ment intérieur, que ce soit à la Ville ou
Quand vous vous engagez en politique, à l’Agglo, qui prévoit que ceux qui ne
vous êtes parfois obligés d’abandonner participent pas au conseil ou aux comvotre métier ou alors de briser une car- missions verront leur indemnité baisrière. Si je ne m’étais pas lancé en poli- ser. Désormais, nous devons être intrantique, j’aurais sans doute pu accéder à sigeants vis-à-vis de cette question. Il
un poste de chef de centre et je ne serais est normal que les gens qui travaillent
moins soient moins rémunérés. Ceux
pas resté simple informaticien.
qui
feraient
de
Un président d’Agglo travaille deux
l’absentéisme une relijours à deux jours et demi par semaine à ce mandat, c’est normal qu’il soit “Ceux qui ne gion seraient sanctionnés. Sur ces quesrémunéré. Il ne vole pas son indemni- participent
tions de rémunérations,
té. Il faut juste savoir expliquer à quoi
je suis d’accord qu’il
correspond cette indemnité. Il est faci- pas verront
faut être intransigeant,
le de défendre cette question des indem- leur
clair et transparent.
nités dès lors que ça correspond à un
indemnité
vrai travail. Un vice-président chargé
L.P.B. : Vous touchez aussi
des transports passe au moins deux baisser.”
une retraite de député ?
jours par semaine sur ce mandat, il
J.-L.F. : Je ne vais pas
n’est pas choquant qu’il soit rémunénon plus étaler ma vie
ré 1 600 euros par mois. Pour les
privée. Oui j’ai été dépuconseillers communautaires délégués
té, mais pendant ce
qui auraient un autre mandat dans un
mandat, ça m’a rogné
syndicat, on a décidé que la totalité des
une partie de la retrairémunérations ne peut pas dépasser
te professionnelle à
celle d’un vice-président. Parfois, les
laquelle j’aurais eu
élus embauchent des gens pour les remdroit. I
placer dans leur métier afin de pouvoir
Propos recueillis
assumer leur mandat.
par J.-F.H.
En euros (brut)
Le palmarès des élus bisontins les mieux payés
1
L
2
3
G Jean-Louis Fousseret
En brut, il perçoit 5 512,13 € à la Ville
et 2 759,56 € à lʼAgglo, soit
8 271,99 €, soit juste le plafond légal
maximal. Il touche en plus 300 € nets
à la Ville pour frais de représentation.
6
G Marie-Guite Dufay
La présidente de la Région perçoit
5 512,13 € bruts. Moins les
cotisations et retenues, elle déclare
toucher 3 200 € nets.
7
G Éric Alauzet
Il perçoit 7 100 € bruts en tant que
député (avec une indemnité de résidence et de fonction non comprise dans
lʼindemnité de base quʼil touche (5 300 €
nets déclarés), et 627,24 € bruts en tant
que conseiller municipal délégué, soit
7 727,24 € bruts.
G Yves-Michel Dahoui
Il a droit à 3 193,23 € en tant que
vice-président du Conseil général
et touche 1 862,72 € comme
adjoint au maire de Besançon,
soit 5 055,95 €.
G Claude Jeannerot
Cʼest en euros nets que Claude
Jeannerot présente sa rémunération :
5 288,72 € en tant que sénateur et
2 045,84 € en tant que président du
Doubs, soit 7 334,56 €.
G Patrick Bontemps
En tant que vice-président du
Conseil régional, il perçoit 2 155 €
bruts, auxquels sʼajoutent
1 862,72 € pour son, poste
dʼadjoint au maire, soit 4 017,72 €.
Pour le net, voir lʼarticle page 22.
8
4
G Jean-François Humbert
Le sénateur du Doubs perçoit
7 100,15 € bruts en tant
que parlementaire.
9
5
G Barbara Romagnan
La députée du Doubs perçoit 7 100 €
bruts par mois. En plus des 5 770 €
quʼelle déclare toucher, elle dispose
aussi dʼune indemnité de résidence et
de fonction.
10
G Christophe Lime
En tant quʼadjoint au maire, il a
droit à 1 862,72 €, puis 900,95 €
en tant que conseiller communautaire délégué. Il reverse la somme
au P.C. qui le rétribue en fonction
de ses frais liés à ces mandats.
(voir page 22).
G Françoise Presse
Vice-présidente de lʼAgglo
(1 607,25 €) et conseillère municipale déléguée (627,24 €), soit
2 234,49 €. Dʼautres élus émargent aux mêmes sommes quʼelles
(Michel Loyat, etc.).
22
DOSSIER
DOSSIER
G Exemple
La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014
Dans les statuts du P.C.
Les communistes versent leurs indemnités au parti
Le Parti Communiste est le seul à demander à ses adhérents élus
de reverser leur(s) indemnité(s). Une pratique à laquelle
Christophe Lime, adjoint au maire de Besançon ne déroge pas.
En revanche, il y a des compensations.
Repères
Les indemnités
représentent
une faible part
du budget
L
e député de lʼAisne, René
Dosière qui fait un travail
de fond pour la transparence en politique estime que
les indemnités des élus
locaux, imposables dʼailleurs,
ne pèsent guère sur le budget des collectivités. “Les
indemnités versées aux élus
municipaux représentent 1,2 milliard dʼeuros dit-il. Celles des
élus communautaires sʼélèvent
à 220 millions dʼeuros, des
conseillers généraux 150 millions dʼeuros et des conseillers
régionaux 50 millions dʼeuros.
Pour tous les élus de France,
cela représente 1,5 milliard
dʼeuros, ce qui est très peu. Les
indemnités représentent au maximum 1,5 % des budgets ce qui
est peu.” G
es élus communistes perçoivent leur(s) indemnité(s) mais ils la reversent
en intégralité à leur parti. Une règle morale qui n’a pas
de caractère obligatoire mais à
laquelle Christophe Lime n’a
jamais dérogé. Adjoint au maire de Besançon en charge de
l’eau et de l’assainissement et
conseiller communautaire délégué, deux fonctions pour lesquelles il est rémunéré (soit un
total d’environ 2 800 euros brut),
transfère au P.C. l’intégralité
de la somme. En retour, le Parti Communiste l’indemnise mais
pour couvrir strictement ses
frais liés à l’exercice de son mandat. “Nous considérons dans
notre
organisation
que
l’engagement dans une collectivité ne doit pas coûter à l’élu,
mais il ne doit pas non plus
l’enrichir. Je rappelle que 50 %
du budget du Parti Communiste provient du reversement de
nos indemnités” développe Christophe Lime. Le montant de sa
rémunération peut donc varier
légèrement d’un mois à l’autre
en fonction de son activité et
des dépenses qu’elle occasionne. Le P.C. couvre aussi les pertes
de cotisation retraite de ses adhérents élus.
La situation financière de chaque
élu communiste est donc analysée par les instances locales
L
G Patrick Bontemps
du Parti. Elles procèdent au cas
par cas. Le cas échéant, elles
tiennent compte du fait qu’un
élu salarié d’une entreprise perd
une partie de son salaire du fait
de ses responsabilités politiques.
Cette pratique peu répandue
existe dans d’autres organisations politiques qui comptent
sur la générosité de leurs adhérents. Ces derniers reversent
une partie de leur(s) indemnité(s) dont le montant dépend de
leur bon vouloir (N.D.L.R. : le
député Éric Alauzet donne plus
de 1 000 euros aux Verts). Mais
le P.C. est le seul à avoir institutionnalisé le système. “Pour
autant, nous ne voulons pas donner de leçon” poursuit Christophe Lime qui déplore la tournure que prend aujourd’hui le
débat qui cloue au pilori les élus
sur la question des
indemnités. Il estime que ce n’est pas
Le P.C.
en les diminuant
couvre
comme on l’entend
les frais. parfois que les Français auront davantage confiance en
leur classe politique.
Pis, “je peux observer que dans
l’histoire, chaque fois
que les indemnités
des élus sont remises
en cause, c’est la
démocratie qui recu-
Christophe Lime, élu communiste et adjoint au maire, et Thibaut Bize,
président du groupe Parti Communiste-Front de gauche.
le. En 1941 par exemple, sous le
gouvernement de Vichy, les
maires sont nommés et les indemnités supprimées” remarque
Christophe Lime qui rappelle
au passage que les indemnités
ont des origines révolutionnaires.
S’il suffisait que les élus bais-
sent leurs rémunérations pour et ce n’est pour cela que les gens
retrouver la confiance de leurs l’apprécient plus” argumente
concitoyens, ça se saurait. “Tout l’élu communiste. Selon lui, ce
le monde se souvient que Nico- n’est pas l’indemnité le fond du
las Sarkozy a augmenté sa rému- problème, mais la difficulté à
nération. En revanche, tout le faire reconnaître l’acte politique
monde a oublié que François dans notre société. I
T.C.
Hollande avait baissé la sienne
Concilier travail et fonction d’élu
“100 % avec mes malades, 100 % dans mon mandat”
Cancérologue au C.H.R.U. de Besançon, élu à la Région et à la Ville de
Besançon, Patrick Bontemps cumule. Il a renoncé à une activité libérale
pour assurer son travail en politique. Les 1 947 euros nets qu’il perçoit
à la Région et les 872 euros à la Ville ne couvrent pas
ce “manque à gagner”. Il ne s’en plaint pas.
atrick Bontemps est
transparent. Aussi bien
avec son employeur que
sur les indemnités qu’il
perçoit pour ses fonctions d’élu.
Au 28 avril, sur sa feuille
d’indemnité liée à sa fonction
de vice-président de la Région
en charge des ressources
humaines et de l’enseignement
supérieur, le chiffre de
1 947 euros nets par mois apparaît. Pour sa fonction d’adjoint
à la culture à la Ville de Besançon, l’indemnité est de 872 euros
(nets). “Il faut retirer de cette
somme globale de 2 819 euros,
280 euros que je reverse au Parti socialiste” dit Patrick Bontemps, 59 ans, arrivé en politique en 2001.
Le choix de s’engager en politique est venu naturellement.
Les indemnités n’ont jamais été
sa motivation première : “En
faisant de la politique, je perds
même de l’argent, explique-t-il.
Je me suis désinvesti de certaines
missions dans mon travail,
notamment la recherche clinique.
P
Patrick Bontemps ne
se fait pas rembourser
certains de ses
déplacements,
notamment ceux qu’il
effectue en moto.
En tant que professionnel hospitalier, j’ai la possibilité d’avoir
une activité libérale un jour par
semaine : je l’ai
supprimée, ce qui
est un manque à
gagner pour ma
retraite. Pas sûr
que l’indemnité
“En faisant d’élu compense
cette perte mais
de la
je ne suis pas à
plaindre” répète
politique,
le médecin.
je perds de Selon lui, c’est le
statut d’élu qu’il
l’argent.”
faut clarifier.
Dans son cas,
Patrick Bontemps a réussi à
trouver la parade : “Lorsque je
suis à l’hôpital, je suis à 100 %
pour mes malades. Et inversement lorsque je suis dans mes
mandats. C’est une question
d’organisation. Je ne mélange
pas les deux activités et j’essaie
d’éduquer les personnes pour
qu’elles ne me sollicitent pas
quand je ne suis pas dans la
fonction” dit-il.
Bref, le médecin a le remède
pour gérer deux activités prenantes. Il ne compte toutefois
pas les frais annexes liés à ses
mandats : “On nous met à disposition un téléphone, une tablet-
te. J’ai préféré garder les miens.
J’utilise mon adresse mail personnelle. Souvent, je ne me fais
pas rembourser mes déplacements lorsque je me déplace avec
ma moto sauf lorsque je dois me
rendre par exemple à Belfort. Il
m’arrive de demander un chauffeur à la Région ou une voiture.”
Ancien parent d’élève, vice-président de la commission médicale d’établissement au C.H.R.U.,
adjoint aux sports et désormais
à la culture, vice-président à la
Région, Patrick Bontemps a
embrassé une carrière civique
puis politique. De quoi lui donner l’appétit pour briguer le poste de maire en 2020 ? “L’appétit
vient en mangeant… C’est tentant de vouloir accéder à la plus
haute responsabilité, mais chaque
chose en son temps. Laissons la
nouvelle équipe s’installer. Beaucoup de choses peuvent évoluer”
conclut-il. I
E.Ch.
G Patrick Bontemps
- Vice-président de la
Région Franche-Comté :
1 974 euros (nets)
- Adjoint à la culture et au
patrimoine : 872 euros
déclarés (nets). Il reverse
280 euros au Parti socialiste.
DOSSIER
La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014 23
G Les parlementaires Une I.R.F.M. de 56 000 euros par an
Barbara Romagnan
joue la transparence
La députée bisontine s’apprête à publier pour la seconde année
le détail de ses dépenses liées à l’indemnité représentative des
frais de mandat (I.R.F.M.), 5 770 euros brut mensuels qui
s’ajoutent aux 5 778,02 euros net de sa rémunération de base.
ici la fin du mois de
juin, les électeurs de
la première circonscription du Doubs
pourront savoir comment leur
députée, Barbara Romagnan, a
utilisé les 5 770 euros bruts que
lui met à disposition l’Assemblée
Nationale tous les mois (en plus
de sa rémunération de base de
5 778 euros nets) afin de couvrir ses frais matériels. L’an dernier à la même époque, la parlementaire socialiste avait
effectué la même opération
transparence parce qu’elle estime que “s’agissant d’argent
public alloué par l’Assemblée
nationale pour l’exercice de mon
mandat, il me semble naturel
que mes concitoyens aient
connaissance de son utilisation”
commente l’élue.
Pour faire face aux diverses
dépenses liées à l’exercice de
leur mandat qui ne sont pas
directement prises en charge ou
D’
remboursées par l’Assemblée,
les députés bénéficient d’une
indemnité représentative de
frais de mandat (I.R.F.M.) dont
le montant est revalorisé comme les traitements de la fonction publique. En général, elle
sert essentiellement à payer la
location d’une permanence en
circonscription et
son fonctionne5 600 euros ment (photocopieur, économat,
en frais de assurance, élecrestauration. tricité…), les frais
de restauration
à caractère professionnel, les
frais de représentation, les
documents à destination
des
citoyens, etc. Cette indemnité est
versée directement à chaque
député, sur un
compte bancaire ou postal destiné uniquement à cet usage,
distinct du compte personnel
sur lequel est versée l’indemnité
parlementaire. Entre le 20 juin
2012, date de l’entrée en fonction de Barbara Romagnan, et
le 31 mai 2013, les dépenses
prises en charge par l’I.R.F.M.
ont atteint de 56 000 euros.
“Nous allons refaire un bilan
juin 2013-mai 2014 dans le courant du mois de juin pour actualiser notre site Internet” note son
entourage.
Une bonne partie de cette
I.R.F.M. (27 %) lui sert à compléter la rémunération de ses
collaborateurs, soit 3,2 équivalents temps plein (1,7 à Besançon et 1,5 à Paris), pour lesquelles l’Assemblée Nationale
met en plus tous les mois une
somme de 9 504 euros bruts.
22 % de l’I.R.F.M. sert à payer
la permanence bisontine de la
députée, un appartement T4 est
situé au 1, place Leclerc. 10 % mentaires disposent aussi
de ces 56 000 euros annuels ont d’autres avantages comme le
été dépensés en frais de res- transport gratuit en première
tauration (notamment les verres classe sur le réseau S.N.C.F. ou
de l’amitié et collations à l’issue encore 80 vols entre Paris et la
de réunions publiques), 11 % en circonscription lorsque celle-ci
frais de représentation. “Cela est desservie par une ligne
représente les dépenses comme aérienne régulière et 12 vols
la participation à des manifes- pour toute destination hors cirtations locales ou nationales, le conscription, en France métrosurcoût pour l’habillement ou le politaine. “En outre, les députés
coiffeur” précise Barbara Roma- peuvent se faire rembourser cergnan. Le fonctionnement de la tains déplacements en taxi, dans
permanence mobilise 7 % de cet- la limite d’un plafond annuel.
te I.R.F.M., les déplacements et Je n’y ai pas encore eu recours”
hébergements 3 %, les abonne- ajoute la députée bisontine qui
ments à des journaux 2 % et est jusqu’à maintenant la seul’information aux citoyens 7 %. le parlementaire de la région à
Ce volet de dépenses comprend détailler ainsi l’utilisation de
l’alimentation de son site Inter- cette I.R.F.M. que chaque élu
net, un compte rendu annuel, national peut dépenser comme
des comptes rendus spécifiques, bon lui semble, sans le moindre
des cartes de vœux…
justificatif. I
J.-F.H.
Outre cette I.R.F.M., les parle-
Barbara Romagnan,
seul parlementaire
régional à expliquer
ses dépenses
(photo archive L.P.B.).
Les autres
parlementaires
bisontins
G Le député Éric Alauzet :
Il déclare gagner en tant que
député 5 300 euros nets, dont
1 300 reversés au parti E.E.L.V.
et en tant que conseiller municipal délégué, “je ne sais pas
encore, entre 400 et 450 euros”
dit-il. Il dispose également des
mêmes indemnités de frais de
mandat que sa collègue Romagnan, tout comme les sénateurs.
G Le
sénateur
Claude Jeannerot :
Il déclare gagner “5 288,72 euros
nets par mois au titre de mon
mandat de sénateur et
2 045,84 euros nets par mois
en tant que président du Conseil
général, après écrêtement.”
G Le
sénateur
Jean-François Humbert :
Sa rémunération de sénateur
est égale à celle de Claude Jeannerot, soit 5 288,72 euros nets
par mois.
24
DOSSIER
DOSSIER
La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014
G Rencontre
René Dosière
“La motivation financière
des élus existe”
Le député de l’Aisne est favorable à une réforme du système
d’indemnisation des élus locaux qui conduit actuellement à une
professionnalisation de la vie politique, ce qu’il déplore.
a Presse Bisontine : La baisse des indemnités est-elle
un moyen pour que les
Français retrouvent de l’estime en leurs élus locaux ?
René Dosière : Je ne pense pas.
Plus que la diminution de leurs
indemnités, si les élus locaux
décidaient d’envoyer un signal
fort aux Français, ce serait en
supprimant le cumul des indemnités comme je le suggère.
L
nités des parlementaires. Pour
l’instant, je ne suis pas suivi.
cumul des indemnités. Il me
semble nécessaire de prendre
des dispositions pour montrer
aux Français que la motivation
de l’élu n’est pas financière. Mais
actuellement, cette motivation
financière existe, il ne faut pas
se mentir.
J’ajoute encore que le fait de ne
pas cumuler des mandats locaux
permettrait aux élus de conserver une activité professionnelle. Ils auraient le même train
de vie que leurs concitoyens.
L.P.B. : Pourquoi ne pas supprimer le
cumul des mandats locaux ?
R.D. : Je suis favorable au noncumul des mandats locaux car
le cumul de ces mandats présente
les mêmes inconvénients que le
cumul des mandats nationaux
et locaux. Cela aboutit à une
sorte de professionnalisation de
la politique locale. Ce n’est pas
L.P.B. : Qu’est-ce qui vous amène à
une bonne chose
cette conclusion ?
que des élus ne
R.D. : Un maire, par exemple, qui “J’ai
vivent que de la
est aussi président d’agpolitique locale. Le
proposé
glomération cumule ses indemproblème est que le
nités. Lorsque je propose de sup- que ce
fait d’être maire et
primer ce cumul, les principaux plafond
président d’agglo
concernés répondent, en objecest un cumul
tion, que le cumul des indem- soit
presque indispensnités est plafonné à 8 300 euros abaissé
able car tous les
par mois. Je crois qu’il ne faut
rapports ne sont
pas se moquer du monde. On ne à 5 500
pas réglés entre
peut pas accepter que dans beau- euros.”
commune et comcoup d’endroits les élus
munauté de comperçoivent 8 300 euros mois. J’ai
munes. Mais on
proposé que ce plafond soit abaispeut accepter ce
sé à 5 500 euros, ce qui correcumul des mandats
spond au montant des indemsans permettre le
L.P.B. : Est-ce que vous n’avez pas le
sentiment de remettre en cause l’indemnité ?
R.D. : Non, il ne faut pas remettre en cause l’indemnité et encore
moins donner le sentiment
qu’elle est injustifiée. Mais il
faut l’expliquer et combattre les
abus. On peut adapter le régime
indemnitaire en fonction de la
composition sociologique d’une
assemblée. Faut-il accepter, par
exemple, qu’un élu qui a une
bonne retraite perçoive les
mêmes indemnités qu’un autre
qui va réduire son temps de tra-
René
Dosière
est
l’auteur
de
“Le
métier
d’élu
local”,
son
dernier
livre.
vail et perdre de son salaire pour
s’engager pour la collectivité ?
Je ne le pense pas.
L.P.B. : Le fait de mettre les élus sur
un pied d’égalité face aux indemnités
était un moyen d’inviter les citoyens
de toutes les catégories socio-professionnelles à prendre part à la vie
politique locale. Ce système fonctionnet-il ?
R.D. : Jusque dans les années cinquante, c’est le principe de gratuité qui prévalait. Les élus
locaux ne percevaient qu’une
indemnisation symbolique. Ce
n’est qu’en 1993 que les indemnités telles qu’on les connaît ont
été adoptées. L’objectif était en
effet de démocratiser la vie politique locale en l’ouvrant à tout
le monde. Résultat, le régime
indemnitaire a abouti à la professionnalisation de la politique.
Je pense que pour que la politique devienne quelque chose
pour tous, il faut qu’elle cesse
d’être tout pour quelques-uns.
La démocratisation passe par
la non-professionnalisation.
L.P.B. : Chemine-t-on vers la transparence en politique locale que vous
prônez ?
R.D. : Une disposition nouvelle,
applicable désormais, est que
tous les avantages en nature et
les avantages matériels doivent
faire l’objet d’une délibération
nominative dans les collectivités locales. Cela au nom de la
transparence, mais beaucoup de
collectivités ignorent qu’elles
doivent procéder ainsi. I
Propos recueillis
par T.C.
VENTE AUX ENCHÈRES PUBLIQUES (Me Raphaël CALLIER, Notaire)
1
2
3
Sûrement
et pour longtemps
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DOSSIER
G Thise
La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014 25
Baisse des indemnités
Le maire et les adjoints
réduisent de 25 %
leurs indemnités
À Thise, le maire passe de 1 634 à 1 225 euros bruts par mois
et les adjoints de 617 à 462 euros. Un poste d’adjoint est
supprimé. En contrepartie, 5 conseillers municipaux délégués sont
créés : ils toucheront 81 euros par mois. La commune économise.
“Rien de démagogique” explique le maire.
a nouvelle équipe en place à Thise l’avait
annoncé : en cas de victoire aux municipales, elle réduirait les indemnités liées
à la fonction d’élu. Choisie avec 55,14 %
des voix, la liste portée par Alain Loriguet a
transformé ses paroles en actes en diminuant
de 25 % les sommes à allouer aux représentants
de la vie municipale, soit 1 225 euros bruts par
mois pour le premier magistrat et 462 euros
pour les adjoints. “Cette baisse est une volonté
de notre part qui se traduit dans un contexte
général : la future baisse des dotations de l’État
que nous anticipons” rapporte Alain Loriguet
qui a également supprimé un poste d’adjoint. Il
n’y a donc plus 6 mais 5 adjoints, celui lié à l’urbanisme ayant fusionné avec celui de la forêtembellissement.
Sur la durée du mandat, la baisse de 25 % des
indemnités permet donc à la commune d’économiser 82 728 euros bruts (29 448 euros pour
le maire et 53 280 pour les 5 adjoints). La baisse
a été acceptée par l’ensemble des élus. Il faut
dire qu’en contrepartie, l’équipe municipale a
créé des postes de conseillers municipaux délégués,
rémunérés 81 euros par mois. “Avec 5 adjoints,
L
le travail est lourd, rapporte l’édile. En créant
5 postes de conseillers délégués, on responsabilise
davantage les personnes de l’équipe qui aident
les adjoints. La preuve à l’urbanisme où Claude
Vernerey (conseiller municipal délégué) a pris le
dossier de la requalification du hangar de l’aérodrome à bras-le-corps, en compagnie de MariePierre Petitot (adjointe à l’urbanisme). Cette aide
porte ses fruits” souffle Alain Loriguet.
La création de ces conseillers délégués représente
un coût de 29 610 euros à supporter pour les six
années à venir. Le solde reste donc positif : Thise
économisera 53 118 euros. “Il n’y a rien de démagogique, poursuit Alain
Loriguet qui ne cherche pas
“Responsabiliser le coup de communication. Il
n’y aura pas d’augmentation
les autres élus.” liée aux frais de déplacements.
Les petits parcours ne seront
pas remboursés” dit-il. Moins
payés et davantage responsabilisés, voilà le nouveau
credo des élus thisiens. Bilan
dans 6 ans. I
E.Ch.
Alain Loriguet, maire de Thise, ici avec l’adjointe Marie Adam-Normand,
a baissé son indemnité et celle des adjoints.
D
L’exemple de Marcq-en-Barœul
Un exemple de gestion collective des indemnités
ans certaines mairies, des élus ont une approche très collective des indemnités. Marcq-enBarœul (Nord-Pas-de-Calais) est un exemple que détaille René Dosière, député socialiste de
lʼAisne, qui sʼest intéressé à la question de la rémunération des élus locaux. “Dans cette commune, de 1977 à 2000, les élus ont créé une caisse commune pour les indemnités. Ils ont décidé
quʼelles seraient versées aux élus qui en auraient besoin, et cela en toute transparence. Les gens
ne perdaient pas dʼargent mais ils nʼen gagnaient pas non plus. Le système a bien fonctionné. Au
changement de majorité, plus dʼ1 million dʼeuros dʼindemnités nʼavaient pas été versés. La somme
a été donnée à une association de lutte contre la corruption” raconte René Dosière. Preuve quʼen
matière de versement des indemnités, il est possible de faire preuve dʼimagination pour quʼelles
soient calculées au plus juste en fonction de lʼengagement de lʼélu. Marcq-en-Barœul est un exemple
de démocratie participative qui a le mérite, en plus dʼêtre économique, de lever les doutes sur des
élus soupçonnés à lʼexcès de sʼenrichir sur le dos des contribuables. I
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RETOUR SUR INFO - LE GRAND BESANÇON
L’actualité bouge, les dossiers évoluent.
La Presse Bisontine revient sur les sujets
abordés dans ses précédents numéros,
ceux qui ont fait la une de l’actualité du
Grand Besançon. Tous les mois,
retrouvez la rubrique “Retour sur info”.
La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014
Hôpital de Novillars : la suppression
des 8 R.T.T. repoussée à 2016
es syndicats du centre hospitalier de Novillars
ont rangé les banderoles qui avaient été posées
à l’entrée de l’établissement. “Elles seront au sec
mais prêtes à être ressorties” prévient l’intersyndicale.
Inquiet depuis plusieurs mois d’un plan d’austérité
annoncé par la direction et par l’Agence régionale de
santé (A.R.S.), le personnel de centre traitant la psy-
L
Municipales d’Avanne-Aveney :
l’électeur à l’origine du recours jette l’éponge
e suspense n’aura duré qu’un mois et
demi, le temps nécessaire au citoyen ayant
engagé un recours en annulation de
l’élection municipale d’Avanne-Aveney (23 mars
dernier) pour se résigner à annuler sa requête au tribunal administratif de Besançon.
L’affaire qui devait être jugée le 27 mai pourrait être annulée (lire La Presse Bisontine 154).
Première raison qui pousse ce citoyen d’Avanne
à faire volte-face : la pression financière. S’il
est débouté, il devra dommages et intérêts à
la liste d’Alain Paris, défendue par un avocat.
La partie demande le remboursement des frais
d’honoraires. “La liste d’Alain Paris a respecté
le jeu démocratique et les règles des élections.
Il n’y a eu aucun tract distribué après minuit le
vendredi précédant l’élection” explique maître
Bérengère Chenin, avocate à Besançon, qui
défend 16 membres de l’équipe municipale.
Le requérant, lui, simple retraité, réclamait
l’annulation de l’élection sans contrepartie finan-
L
Fin de la polémique à Avanne-Aveney
autour du recours en annulation des
élections municipales.
cière. Un simple respect de la loi électorale en
quelque sorte. Vu la somme exigée (N.D.L.R. :
les frais d’honoraires de l’avocat), pas question pour lui d’y laisser sa maigre retraite. Et il
le dit lui-même : “Je peux être débouté malgré
un dossier solide et argumenté, ce qui n’est
pas le cas du mémoire adverse emplit
d’inexactitudes et de contre-vérités. En parallèle, le représentant de l’État a eu copie de la
requête déposée le même jour au tribunal administratif et n’a pas jugé bon de donner suite.
Pourquoi donc un simple citoyen devrait-il se
substituer au préfet, habilité lui à déposer un
recours pendant les 15 jours qui suivent
l’élection ?” se demande le requérant. La somme de ces facteurs laisse un goût amer à cette campagne électorale, des relations de voisinage sans doute tendues pour un village de
seulement 2 350 âmes. Le temps arrivera-t-il
à recoller les morceaux ? I
chiatrie a eu réponse à ses interrogations mardi 13 mai
lors d’une assemblée générale à laquelle la direction
(par intérim) a apporté des précisions : “Nous avons
appris que l’essentiel du combat - qui consistait à ne
pas supprimer les 8 R.T.T. - est repoussé au 1er janvier
2016. Ce n’est pas un échec, ni une victoire” dit Norbert Nussbaum, pour l’intersyndicale.
Autre point, positif, aucun des 7,5 postes sur la sellette ne sera supprimé. “La direction prévoit un redéploiement sur 2 postes (pâtissier et coiffeur).”
L’Agence régionale de santé va toutefois demander
des économies à l’établissement : environ 300 000 euros.
Cela semble symbolique au regard du budget de l’hôpital
(environ 40 millions d’euros). “C’est peut-être symbolique, admet l’intersyndicale, mais cela prouve bien
qu’il y a une réelle volonté de faire une cure d’austérité.
En terme de rénovation des bâtiments qui se dégradent et des projets, tout est bloqué” rappelle-t-il.
Souvent considérée comme le parent “pauvre” de la
santé, la psychiatrie ne veut pas être mise sur la touche. I
À l’hôpital de Novillars, le calme est revenu.
Au moins pour quelque temps.
Les banderoles vont être enlevées.
La halte ferroviaire
d’École-Valentin fait pschitt
n plus de faire la liaison entre la gare Viotte et la gare T.G.V. d’Auxon, les navettes
qui circulent sur cette ligne doivent servir
en théorie de moyen de transport en commun
aux Grands Bisontins invités à préférer le train
à la voiture pour leurs va-et-vient entre la banlieue et la ville. Or, en pratique, pour l’instant,
c’est loin d’être le cas. Les chiffres de fréquentation annoncés par la S.N.C.F. sont éloquents.
Sur les 16 allers et retours quotidiens qu’effectuent
les navettes, le nombre de clients est de 15 par
jour en moyenne. Ces trains roulent donc à vide,
ou presque.
Le nouveau point d’accès à cette ligne est la
halte ferroviaire d’École-Valentin qui a coûté près
de 10 millions d’euros à l’Agglo. Un coût exorbitant. Mais ses quais sont déserts. Pourtant un
parking de 90 places a été aménagé à Valparc
à deux pas de la gare pour permettre aux usagers de se stationner leur véhicule avant d’aller
prendre le train. Pour l’instant, cela n’a pas d’effet
sur l’affluence. Pourquoi ? Premier problème :
le cadencement “qui est adapté aux horaires du
T.G.V. et pas à celui d’un transport en commun
en site propre observe Yves Guyen, le maire
d’École-Valentin. La remarque que je fais donc
en tant qu’élu est qu’il manque des navettes le
E
matin aux heures de pointe. Il y en a deux à
7 heures et 8 h 33. Le problème est le même le
soir.” Il faudrait donc modifier la fréquence des
navettes. “Il faut repenser cette desserte” estime à son tour Patrick Noblet de la F.N.A.U.T.
Mais pour l’instant, la Région qui supporte le
coût de fonctionnement de la navette n’envisage
pas de tout remettre à plat.
L’autre problème soulevé par le représentant
local de la F.N.A.U.T. est la communication autour
de cette halte “qui a été mal, voire pas du tout
faite” dit-il. Sur ce point, la seule campagne de
promotion marquante est un flyer que le Conseil
régional distribue en ce moment dans 7 500
boîtes à lettres situées à dix minutes de la gare.
En même temps, communiquer sur un dispositif de transport inadapté à une majorité de clients
potentiels n’est pas d’un grand intérêt. Enfin,
l’autre handicap est le tarif élevé “2,30 euros
l’aller (N.D.L.R. hors abonnements) entre Ecole-Valentin et Viotte” annonce la Région. Les
ajustements sont multiples pour que les Grands
Bisontins s’approprient ce transport en commun. Yves Guyen reste optimiste : “Beaucoup
de personnes attendent que le tram entre en
fonction pour prendre cette navette.” Attendons
de voir. I
La S.N.C.F.
n’installera
pas de
distributeur
automatique
de billets
sur le quai
de la halte
ferroviaire
d’ÉcoleValentin.
LE GRAND BESANÇON
ARGENT PUBLIC
La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014
27
À quoi sert l’Europe ?
Grand Besançon : plus de 600 projets financés par l’Europe
Pour les sept ans à venir, les projets francs-comtois pourront être financés
à hauteur de 764 millions d’euros. C’est l’enveloppe globale que met à
disposition l’Union européenne dans sa prochaine programmation.
u’y a-t-il de commun entre ces
structures : l’A.D.A.P.E.I. de
Besançon, l’Université, la Mission locale pour l’emploi, le
C.C.A.S., l’E.N.S.M.M., A.C. Agir contre
le chômage, la S.E.D.D., le comité de
quartier de Saint-Ferjeux, la commune de Saône ? Aucun rapport a priori,
si ce n’est que toutes ces entités ont
bénéficié des largesses de l’Union européenne au cours de ces dernières
années. Lors des sept dernières années
(entre 2007 et 2013), l’Europe a mis à
disposition de la région Franche-Comté la bagatelle de 586 millions d’euros
d’aides aux projets à travers ses principaux dispositifs F.E.D.E.R. et F.S.E.
Pour la prochaine programmation, le
tiroir-caisse européen va s’ouvrir encore plus grand : 764 millions d’euros de
crédits en faveur de la Franche-Comté sont prévus. “Cette augmentation
s’explique par le fait que notre région
est considérée comme étant “en transition”, c’est-à-dire qu’elle se situe entre
les régions dites compétitives et qui
reçoivent donc moins d’argent, et les
régions en retard. Ce nouveau classement permettra donc à la FrancheComté de bénéficier de 200 millions
d’euros de plus que lors de la précédente programmation” explique Julien
Péa, le directeur de la Maison de
l’Europe à Besançon. Les aides au déve-
Q
loppement constituent ainsi le deuxième plus gros budget de l’Union européenne après l’agriculture. Mais qui
peut donc bénéficier de cette manne ?
“Toute personne morale, répond Julien
Péa. Une association, une entreprise,
une collectivité. Tout le monde peut y
prétendre, à condition de répondre aux
critères qui sont liés à l’innovation, au
développement durable ou à l’inclusion
dans l’emploi. Sur ce dernier point,
entre 2007 et 2013, 130 000 personnes
en Franche-Comté ont bénéficié par
exemple du fonds social pour l’emploi
en suivant des formations financées en partie
par l’Europe. La réno97 % de
vation thermique de plus
ces crédits de 2 000 logements a été
co-financée par l’Europe
ont été
également.” Même la
consompréfecture de FrancheComté en a bénéficié
més.
pour payer une partie
de ses salaires ! (voir
tableau).
L’association “T.R.I.” à
Quingey œuvre depuis
plusieurs années dans
l’encadrement
et
l’accompagnement social
et professionnel de personnes en difficulté et
forme des salariés en
insertion. En 2012, sur un projet global de 124 400 euros, l’association a
reçu une aide de 62 200 euros de fonds
social européen (F.S.E.), c’est-à-dire
50 % de subvention. D’autres projets
d’envergure sont soutenus, mais à une
échelle moindre. Le conservatoire du
Grand Besançon et les aménagements
extérieurs de la Cité des arts et de la
culture ont coûté quelque 22,5 millions
d’euros. Les fonds européens de développement régional (F.E.D.E.R.) ont
contribué à ce financement à hauteur
de 2,7 millions.
Sur les 586 millions d’euros débloqués
par l’Europe pour soutenir des projets
en Franche-Comté, près de 97 % de
ces crédits ont été consommés. Les chemins vers l’argent européen sont tortueux tant sont complexes les
démarches et longues les procédures,
mais ça vaut parfois le coup d’être persévérant. Depuis cette année, ce ne
sont plus les services de l’État qui assurent la gestion des fonds européens,
mais le Conseil régional de FrancheComté. I
J.-F.H.
Julien Péa est directeur
de la Maison de l’Europe
à Besançon.
ZOOM
Quelques projets locaux
soutenus par l’Europe
Structure
A.D.A.P.E.I. de Besançon
Projet
Matériel dʼéquipement
pour formations professionnelles
Agefos P.M.E.
Assistance technique
C.C.A.S. de Besançon
Organisation du forum
international du handicap
Lycée Jules-Haag
Réinsertion des détenus
Mairie de Besançon
Lutte contre la renouée du Japon
La roue de secours
location de deux roues
Société Scoder
Investissement productif
Villages F.M.
Média coopératif en milieu rural
Mairie de Chemaudin
Réhabilitation thermique
groupe scolaire
Association TrivialʼCompost Animation de débats éco-citoyens
Préfet de Franche-Comté Salaires 2011 des agents affectés
à la gestion-évaluation
Société Cryla
Investissement matériel
Commune de Saône
Création dʼune chaufferie bois
ServiʼMag Vieilley
Plan de formation des salariés
Mes moments de partage
entre BUS et TRAM
Budget
Montant
global
de l’aide
(en euros) européenne
168 376,79
8 493
146 675,24
112 033
211 419,50
45 581,80
3 600 000
23 376,87
530 378,38
22 977,61
409 295,30
663 354
280 521
11 934,47
84 188,39
5 945
54 721,29
66 100
84 567,80
14 327
112 500
18 337,97
50 251,50
17 918,61
261 370
24 875,78
56 104,20
5 370,51
E
S
O
H
P
R
O
M
A
R
T
E
M
N
GRAND BESANÇO
> SEPT 2014
La chaufferie bois de
Saône a été
financée en
partie par
des fonds
européens.
Dès le 1er septembre, redécouvrez le réseau Ginko : embarquez
à bord du tramway et des bus pour le même prix, avec le même
ticket ou le même abonnement, dans toute l’agglomération !
28
LE GRAND BESANÇON
SAÔNE
La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014
EN BREF
Un problème de parking
Stationnement : le point noir du centre-bourg
Les problèmes de circulation et de stationnement
s’accentuent au centre-ville depuis que la place
Charles-de-Gaulle est fermée pour travaux.
Une situation qui fait grincer des dents.
tationner au centre de ville de
Saône est devenu une gageure
pour beaucoup d’automobilistes.
Le manque de parking se fait ressentir depuis que la place Charles-deGaulle est inaccessible car elle est en
chantier (un bâtiment de 1 200 mètres
carrés est en cours de construction).
Une situation préjudiciable pour les
commerces du centre. “Je fais de la res-
S
tauration le midi. J’ai perdu au moins
dix couverts par jour car les camions
qui se garaient sur cette place ne peuvent plus stationner” observe le responsable de l’hôtel-restaurant Les
Marais. Pour cette même raison, une
banque a vu certains de ses clients partir vers un autre bureau de l’enseigne
dans une commune voisine. “En journée, c’est un peu la foire d’empoigne pour
les places de parking devant nos commerces” dit-on du côté du magasin Saône Optique. “On sent qu’il y a un mécontentement de beaucoup de personnes.
Des gens de l’extérieur fuient le centre
désormais car ils ont du mal à circuler
et à stationner. Ma crainte est que ce secteur finis“On sent
se par se vider de son activité au profit du futur qu’il y a un
espace commercial de
mécontenSuper U” suppose Monique
tement.”
Billamboz, membre du collectif “Saône bourg centre
en danger” qui est en sommeil depuis les élections
municipales.
Un avis que ne partage pas entièrement
Alain Fève, le photographe, président
de l’association des commerçants et artisans de Saône qui ne fait pas de fatalisme. “Il est clair que l’accessibilité du
centre-ville est problématique. Mais le
stationnement existe. Le problème est
qu’il est dispersé. Le parking de l’église,
par exemple, n’est pas très visible et mal
identifié. Pour ce qui est de la place
Charles-de-Gaulle, il est prévu que l’on
retrouve des places une fois que le chantier sera terminé” indique le président
qui croit, au contraire, en l’avenir commercial de ce secteur notamment depuis
que l’école primaire a été regroupée au
centre de Saône. Pourtant, le petit magasin d’alimentation Vival a fermé définitivement ses portes il y a quelques
semaines. Mais pour beaucoup, le problème du stationnement ne suffit pas
à expliquer la fin de ce commerce qui a
sans doute plus souffert de la concurrence de la grande distribution à Saône que du manque de parking.
Néanmoins, Alain Fève a prévu de rencontrer le nouveau maire Yoran Delarue pour faire le point sur la question
du stationnement et sur l’avenir de la
salle Guinemand, qui dans le projet
d’aménagement global porté par la précédente municipalité devait être détruite au profit de nouvelles places de parking. Un sujet que Yoran Delarue n’ignore
pas, mais qu’il ne souhaite pas traiter
dans la précipitation. “La démolition de
la salle n’est pas un projet anodin estime le maire. Il y a des problèmes de circulation, de sécurité, au centre-bourg
qui vont de pair avec le stationnement.
Mais nous devons aborder cette question dans sa globalité et sous tous ses
aspects, en particulier celui du coût, pour
apporter une solution adaptée.” I
Depuis la fermeture de la place Charles-de-Gaulle qui est en chantier, les problèmes
de stationnement et de circulation s’accentuent au centre de Saône.
FONTAIN
T.C.
Vide-bibliothèque
L’association Citoyens
Clandestins organise,
dimanche 8 juin, son
deuxième videbibliothèque, rue Bersot,
à Besançon. Le déballage
de livres, bandes
dessinées, revues, cartes
postales, photographies,
dessins et peintures,
partitions, disques
vinyles et C.D., anciennes
cassettes magnétiques,
jeux de société
traditionnels aura lieu
entre 9 heures et
19 heures.
Réservations
d’emplacements en
appelant le
06 70 10 35 83.
Saint-Ferjeux
Mieux connaître les
attentes des habitants du
quartier Saint-Ferjeux
pour améliorer les
réponses que la Maison
de Quartier peut y
apporter par ses projets
et ses prestations, voilà
une des tâches que le
Comité de Quartier de
Rosemont-Saint-Ferjeux
s’est fixée.
Pour recueillir leurs
observations, le Comité
va mener une vaste
enquête fondée sur un
questionnaire, intitulée
“Qu’attendez-vous de
votre Maison de
Quartier ? Votre avis
nous intéresse”. Au cours
du mois de juin, des
membres bénévoles du
Comité iront à la
rencontre des habitants
de Rosemont et de SaintFerjeux. Leur but :
écouter leurs aspirations
pour en déduire de
nouvelles actions.
Commerce de proximité
Chez Gladoux, c’est comme à la maison !
À Fontain, le restaurant-épicerie-bar-tabac “Chez Gladoux”
est une institution. Ce commerce de proximité familial tient
le coup dans un contexte économique tourmenté. Il fête ses
90 ans cette année dans la bonne humeur.
ls font partie de la France qui se
lève tôt. Chaque matin à 6 h 45,
José et Sylvie Raudin sont à pied
d’œuvre dans leur épicerie-bartabac-restaurant de Fontain. “La première règle, ce sont les heures de présence” annonce José. C’est à ce prix
que le couple parvient à faire fonctionner le commerce familial qui fête
ses quatre-vingt-dix ans cette année !
Après tant de décennie, “Chez Gladoux” est devenu une institution dans
ce village du Grand Besançon. Les Raudin sont la quatrième génération à faire vivre l’établissement qu’ils ont repris
il y a quinze ans à la suite de Paulette et René Gladoux, les parents de Sylvie.
Certes, l’enseigne n’échappe pas aux
affres économiques que connaissent
tous les commerces de proximité en
milieu rural, surtout depuis l’ouverture
de la voie des Mercureaux qui a éloigné une partie de la clientèle de passage. Mais les gérants parviennent à
tirer leur épingle du jeu en multipliant
les services pour rester attractifs, ce
qui fait d’ailleurs la singularité de leur
affaire. Dès qu’ils en ont pris les rênes
en 1999, ils ont osé le pari de la diver-
I
sité.
À l’époque, “Chez Gladoux” était un
bar et un restaurant. Sylvie et José
ont choisi de réduire la surface réservée à la restauration pour aménager
un point presse et une épicerie. Les
clients ont donc toujours une bonne
raison de pousser la porte de la maison où l’accueil est convivial. “Nous
sommes indépendants. C’est un vrai
avantage. Cela nous donne la liberté
de faire évoluer notre outil de travail
comme on le souhaite” observe Sylvie
Raudin. Pendant qu’elle s’affaire en
cuisine à concocter le
menu du jour (N.D.L.R. :
“Les gens le restaurant est ouvert
de Fontain seulement le midi du lundi au vendredi), José sert
et des
les clients du tabac-prescommunes se et de l’épicerie. Ils trouvent dans les rayons les
jouent
denrées du quotidien dont
le jeu.”
des produits régionaux
et du pain fourni par une
boulangerie de Saône.
“C’est la complémentarité de ces services qui fait
que l’on s’en sort. Si nous
n’avions que l’épicerie, ce
José et Sylvie
Raudin, gèrent
l’établissement
familial depuis
quinze ans.
Ouvert toute
l’année, tous
les jours de la
semaine, “Chez
Gladoux”
fermera exceptionnellement
ses portes la
semaine du
14 juillet.
Renseignements : 03 81 57 21 93
serait sans doute plus difficile” avouentils.
Convaincus d’avoir trouvé une recette commerciale qui fonctionne malgré
les hauts et les bas liés à la conjoncture, José et Sylvie continuent de se
diversifier avec des soirées à thème
par exemple. Par ailleurs, tous les vendredis soir, José prépare des pizzas à
emporter. “Nous sommes contents de
ce que l’on fait. Le plus beau remer-
ciement est que les gens de Fontain et
des communes alentour jouent le jeu.”
Ici, la vie s’écoule dans la bonne humeur
d’un commerce de quartier où les clients
et maintenant, leurs enfants, ont leurs
habitudes. La plupart pousse la porte
en lançant un sympathique “salut José”
au patron qui répond d’un ton taquin,
mais aussi chaleureux. “Pour moi, ce
contact est très important. Beaucoup
de clients sont devenus des copains”
reconnaît José. En cela, cet établissement contribue à tisser le lien social
qui manque à beaucoup de villages
devenus des déserts en termes de commerces de proximité. Ici, on vient acheter sa baguette de pain et prendre un
café, pour discuter avec les copains, en
semaine comme le week-end, à l’abri
du bruit de la ville. “Chez Gladoux”,
c’est un peu comme à la maison. I
T.C.
LE GRAND BESANÇON
POLITIQUE
La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014
29
Communauté d’Agglomération du Grand Besançon
Les nouveaux visages de l’agglo
Qui gère vos poubelles, vos transports, vos impôts, le
développement économique, touristique, le logement ?
Sans surprise, Jean-Louis Fousseret tient les
commandes d’une collectivité où les débats sont
souvent joués d’avance. L’opposition bisontine ne
siégera pas dans les commissions satellites.
ls ont tous posé pour la photo jeu des chaises musicales fonctionne
d’usage. Du représentant de la com- à merveille.
mune de Chemaudin à celui de Lar- Idem chez les conseillers communaunod, jusqu’à l’élu de Besançon, ce taires délégués. Des têtes, connues,
sont 137 conseillers communautaires font leur apparition : Christophe Lime,
en exercice des 59 communes du Grand Sylvie Wanlin, Emmanuel Dumont,
Besançon qui sont passés au “trombi- Fanny Gerdil-Djaouat, tous membres
noscope”. Pour 6 ans, ils vont siéger de l’équipe Fousseret. Les nouveaux
une fois par mois, au Grand Besançon, sont les représentants de Thise, Deluz.
dans les locaux de la chambre de com- En colère d’être écartée des postes à
merce et d’industrie du Doubs.
responsabilité, l’opposition représenCertains ont découvert le lieu à l’image tée par Jacques Grosperrin et Philipdes représentants des communes de pe Gonon ne siégera pas dans les insChalezeule ou Roche-lez-Beaupré, tances “satellites” comme le Sybert
d’autres ont retrouvé leur place, com(déchets), le S.C.O.T.
me si rien n’avait bougé. C’est le cas
(schéma de cohérence
de Jean-Louis Fousseret, réélu sans “On
territoriale) mais sera
surprise à la tête de la C.A.G.B. Le demandait
bien présente dans les
maire de Besançon sera assisté d’un
commissions. Une posvice-président qui connaît bien le une petite
ture de “la chaise vide”
métier : Gabriel Baulieu, maire de Ser- vicequi embarrasse Jeanre-les-Sapins, premier vice-président.
Louis Fousseret, obli- Les nouveaux élus installés au conseil d'agglomération du Grand Besançon.
présidence.”
Les 13 autres vice-présidents (lire par
gé de demander à ses
ailleurs) sont des “petits” nouveaux
membres de siéger une petite vice-présidence… Cela aurait Louis Fousseret, pas question “de tendre mené de lourds dossiers (tram et pasmême si beaucoup sont rompus à
pour atteindre le quo- montré que l’on allait travailler ensemble la main car je sais qu’elle va me mordre.” sage à la redevance incitative des poul’exercice politique à l’instar de Michel
rum. “Nous deman- d’autant que nous représentons 44 % Priorité annoncée de cette nouvelle belles), le Grand Besançon veut déveLoyat (ex-adjoint à la Ville de Besandions que nos électeurs des votes” s’est désolé le leader de la équipe : “l’économie, l’économie” a mar- lopper son territoire de façon
çon) ou encore Françoise Presse. Le
soient représentés par droite Jacques Grosperrin. Pour Jean- telé Jean-Louis Fousseret. Après avoir harmonieuse. I
I
Zoom
G Élection des vice-présidents :
1er vice-président : Gabriel Baulieu (sortant, Serre-les-Sapins, 117 voix) ; 2ème V.P. : Michel Loyat
(Besançon, 115 voix) ; 3ème V.P. : Alain Blessemaille (sortant, Braillans, 115) ; 4ème V.P. : Françoise Presse (Besançon, 111) ; 5ème V.P. : Robert
Stepourjine (sortant, Pirey, 113) ; 6ème V.P. : Pascal Curie (Besançon, 113) ; 7ème V.P. : Jean-Yves
Pralon (sortant, Tallenay, 110) ; 8ème V.P. : Dominique Schauss (Besançon, 113) ; 9ème V.P. : JeanPaul Michaud (Thoraise, 114) ; 10ème V.P. : Elsa
Maillot (Besançon, 113) ; 11ème V.P. : François
Lopez (sortant, Grandfontaine, 113) ; 12ème V.P. :
Karima Rochdi (Besançon, 113) ; 13ème V.P. :
Martine Doney (Fontain, 110) ; 14ème V.P. : Jacques
Krieger (Roche-lez-Beaupré, 113) ; 15ème V.P. :
Yoran Delarue (Saône, 113).
G Conseillers communautaires délégués :
Christophe Lime (Besançon, 117 voix) ; Anthony Poulin (Besançon, 117 voix) ; Serge Rutkowski (Auxon-Dessus) ; Sylvie Wanlin
(Besançon, 116) ; Bernard Gavignet (Chemaudin, 115) ; Marcel Felt (Miserey, 111) ;
Daniel Huot (Mamirolle, 117) ; Pascal Duchezeau (Montferrand-le-Château, 115) ; Fabrice Taillard (Deluz, 115) ; Alain Loriguet (Thise, 115) ; Catherine Barthelet (Pelousey,
115) ; Fanny Gerdil-Djaouat (Besançon, 115) ;
Emmanuel Dumont (Besançon, 113), Pierre Contoz (Montfaucon, 115).
Le TRAM a rafraîchi
mon quartier
G Élection association P.L.I.E. (association dont la mission consiste à
l’insertion professionnelle des publics
fragilisés) :
Andrée Antoine, Claudine Caulet, Guerric Chalnot, Pascal Curie, Marcel Felt, Francine Martin, Éric Petit, Sylvie Thivet, Sylvie Wanlin.
G Élections des représentants au Pôle
métropolitain Centre Franche-Comté
(fonction non rémunérée) :
Gabriel Baulieu, Alain Blessemaille, Pascal
Curie, Jean-Louis Fousseret, Michel Loyat, G Élection commission d’appel d’offres
Jean-Yves Pralon.
(fonction non rémunérée) :
Frédéric Allemann, Dominique Schauss, Serge Rutkowski, Marie-Jeanne Bernabeu, Daniel
Varchon.
Annie
Salomez
(élue de
Pouilleyles-Vignes)
comme les
autres nouveaux élus,
s’est
prêtée à
la photo
d’usage.
E
S
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H
P
R
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M
A
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MRAENTD BESANÇON
G
> SEPT 2014
Dès le 1er septembre, montez à bord du tramway et redécouvrez
entièrement votre agglomération : aménagements embellis dans
les quartiers, nouveaux espaces verts, rues et places mieux partagées
entre piétons, cyclistes et véhicules…
Le tram, une nouvelle façon de se déplacer et de vivre la ville !
LE GRAND BESANÇON
30
FRANOIS
La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014
Sport
Boxe : avec les moyens du bord, ils visent juste
Le boxing-club de savate de Franois-Serre-Chevigney est parmi les
plus capés de France en termes de résultats. Un constat qui tranche
au regard des conditions dans lesquelles s’entraînent les boxeurs.
eur salle n’a ni ring, ni en place pour aller les voir et
miroirs. Mais les boxeurs leur demander un vrai espace.
et boxeuses du club de C’est la mairie qui nous met à
savate boxe française de disposition cette salle : on ne se
Franois-Serre-Chevigney s’en plaint pas mais nous sommes
contentent. C’est au lieu-dit la
des “clochards” par
Belle étoile, sur la commune de
rapport aux locaux
Franois, que 80 sportifs Le ring
si l’on se compare
s’entraînent… dans l’ancienne
aux autres clubs
dépérit
école du hameau ! Ils travaillent
français”, témoigne
leur garde et les coups droits sous le
Raoul Carrel, le fonavec la présence d’un tableau préau.
dateur et entraînoir accroché sur le mur lequel
neur de ce club né
servait jadis au maître d’école.
le 5 janvier 1995.
Les sportifs doivent aussi pousAu grand désarroi
ser les deux baby-foot au fond
du coach, le ring
de la pièce qu’ils partagent avec
acheté il y a
le club local. “J’attends que la
quelques années
nouvelle municipalité se mette
dépérit sous le
L
Les jeunes
se
retrouvent
tous les
mercredis.
préau de l’école, faute de place.
Les entraînements se font sur
le parquet : pas de quoi toutefois gêner Isabelle Coquillard,
qui prépare les championnats
de France vétérans de savate
les 24 et 25 mai. Membre du
club, elle est aussi directrice
technique de ligue et responsable de la commission féminine. À Franois, les femmes sont
en force : une équipe a été créée,
poussée il est vrai par les bons
résultats de Pascale Thiémard
(vice-championne du monde universitaire et championne de
France espoirs). “La savate est
sport esthétique, propre, efficace, voilà pourquoi peut-être elle
attire de plus en plus de femmes.
Sur les effectifs globaux en France, 40 % aujourd’hui sont des
femmes à pratiquer”, dit Isabelle Coquillard.
Les jeunes ne sont pas en reste. Tous les mercredis, Pascale
et Morgane Lucaselli forment
les jeunes poussent qui défendront les couleurs du club le
15 juin à Luxeuil-les-Bains, lors
Renseignements :
06 30 39 10 46 ou
savateboxingclub.free.fr
Découvrez d’autres
réalisations sur
notre site Internet:
www.groupe-publipresse.com
Le gîte de Montfaucon
www.gite-montfaucon.fr
Les
féminines à
l’entraîneme
nt, accompagnées par
Raoul Carrel,
fondateur et
entraîneur du
boxing-club
de Franois.
du tournoi Skippy. L’été, les éducateurs organisent des séjours
de découverte (21 au 25 juillet
et 18 au 22 juillet). De quoi attirer de nouvelles pépites qui, le
club l’espère, prendront le chemin de Romaric Vuillaume,
champion du Monde et champion d’Europe espoir de la discipline. Depuis 1995, le club a
DANNEMARIE-SUR-CRÊTE
récolté 2 titres de champion du
Monde, 2 de vice-champion du
Monde, 2 d’Europe et 33 titres
de champion de France.
L’aventure continue. I
Festival
Des bons mots et du bon vin
Allier le plaisir de la littérature à celui du vin, c’est le mariage réussi
que célèbre depuis deux ans l’association comtoise des auteurs
indépendants (A.C.A.I.). “Le verre et la prose”, troisième édition.
l faut toujours avoir
un écrivain et un vin
à découvrir” a longtemps professé Bernard Pivot. L’association comtoise des auteurs indépendants
(A.C.A.I.) a pris l’animateur
au pied de la lettre il y a deux
ans à l’occasion du premier
salon “Le verre et la prose”
organisé à Dannemarie-surCrête. L’occasion pour les visiteurs d’apprécier en un même
lieu les créations de ces artistes
alchimistes que sont les écrivains et les vignerons.
La manifestation a attiré lors
de ces deux premières éditions
quelque 500 visiteurs qui ont
pu rencontrer une quarantaine
d’auteurs
et
d’illustrateurs locaux tout en
pouvant déguster, avec modération, différents vins du
vignoble
franc-comtois.
L’auteur Roger Faindt sera le
“I
parrain de cette troisième édition qui se tiendra dimanche
15 juin dans la salle de convivialité de Dannemarie-surCrête.
Créée en 2010, l’A.C.A.I.
regroupe à ce jour plus de 80
adhérents. De nombreux et
illustres écrivains parmi lesquels Rabelais
évidemment,
L’A.C.A.I.
mais aussi Volregroupe à taire, Lamartine
ou encore Coletce jour
te, ayant vanté
plus de 80 dans
leurs
ouvrages
l’étroite
adhérents.
relation qui a
souvent existé
entre les écrivains et le vin,
l’idée d’associer
ce noble produit
du terroir à un
salon littéraire
germa
dans
l’esprit de ses initiateurs, Claude Gillot et Gilles Galliot en
tête. Le parrainage de ce salon
est assuré par l’auteur André
Besson.
En marge de ce rendez-vous
littéraire, l’A.C.A.I. a organisé un concours littéraire à destination des adolescents de
Dannemarie dont les prix
seront remis aux lauréats le
jour de la manifestation.
Outre l’organisation de ce rendez-vous littéraire, l’A.C.A.I.
publie régulièrement des
ouvrages collectifs. Dernierné au printemps : un recueil
de 14 polars comtois sortis de
l’imagination des adhérents
de l’association. I
Dimanche 15 juin
à Dannemarie-sur-Crête
(salle de convivialité)
Entrée libre
Les bains de Guillon
www.les-bains-de-guillon.fr
Contactez-nous : François ROUYER | 06 70 10 90 04 | 1, rue de la Brasserie - BP 83143 - 25503 MORTEAU Cedex
Ce salon original est parrainé par l’auteur André Besson (à droite).
LE GRAND BESANÇON
TÉMOIGNAGE
La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014
31
Les 20 ans du génocide rwandais
“J’ai marché durant quatre mois,
enceinte, avec une balle dans la jambe”
20 ans après le génocide du Rwanda, elle témoigne
de son calvaire et apporte certaines vérités. Après
avoir perdu son mari et trois de ses enfants dans le
génocide, Christine s’est reconstruite à Quingey où
elle réside. Elle n’est jamais retournée dans son pays.
a Presse Bisontine : Le Rwanda a commémoré le 20ème anniversaire du
génocide qui a débuté le 7 avril 1994
pour se terminer en juillet. Le président rwandais Paul Kagamé s’en est pris de
façon à peine voilée à la France sur son rôle
toujours controversé durant les massacres.
Comprenez-vous ces attaques contre la France ?
Christine N. (elle préfère témoigner anonymement) : Non, la France n’est pas responsable. Je ne comprends pas pourquoi elle cherche toujours à s’accrocher
au Rwanda alors que Kagamé s’en
prend à la France. Pour preuve, le pays
n’est plus francophone aujourd’hui,
mais anglophone. Lors du conflit, les
militaires français avaient une première mission : ils étaient là pour rapatrier leurs ressortissants. Il y avait 200
casques bleus pour 8 millions de personnes ! Les Français n’ont pas fermé
les yeux : ils n’ont juste pas vu ce qui
se passait dans les bananeraies, tous
les massacres…
L
L.P.B. : Pourquoi dites-vous cela ?
C.N. : Moi, j’habitais avec ma famille
loin de la ville, à Zaza (Est du Rwanda). Je tenais là-bas un bar-restaurant. Lorsque les rebelles ont attaqué,
les premiers massacres, nous étions
seuls. Il a fallu fuir.
L.P.B. : Comment avez-vous réussi à survivre ?
C.N. : Ce n’est pas quelqu’un qui m’a
sauvé. Ce qui m’a sauvé, c’est la chance. Mon mari et ma fille
ont été faits prisonniers par les rebelles
“La France
dans une maison avec
n’est pas
d’autres personnes. Ils
responsable.” ont lancé des bombes
lacrymogènes et ont
mis le feu à la maison.
J’ai perdu mon mari
et trois de mes enfants.
Je me suis enfuie avec
des amis.
Christine N. a
vécu de près le
massacre au
Rwanda. Rescapée, elle
témoigne 20
ans après.
Les souvenirs
restent
douloureux.
L.P.B. : Pour aller où ?
C.N. : Nous allions dans
le sens où il n’y avait
pas la guerre. Sur les
Mes services et commerces
à deux TRAM de chez moi
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S
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P
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M
A
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T
E
M
N
GRAND BESANÇO
> SEPT 2014
Avec le tram, voyagez entre l’hôpital et le centre-ville en 15 minutes !
Et entre Chalezeule et la place de la Révolution en 18 minutes !
Retrouvez le plaisir du shopping en cœur de ville !
collines, les rebelles
tiraient sur les personnes
comme sur des mouches.
J’ai marché durant
quatre mois avec une balle dans la jambe.
L.P.B. : Vous étiez enceinte à
cette époque. Comment avezvous réussi à survivre ?
C.N. : J’ai été soignée dans
un centre tenu par la
Croix Rouge. J’ai marché
longtemps, dormi dehors,
mangé ce que je trouvais.
Par chance, tout pousse
au Rwanda : on se servait dans les champs de
patate douce et d’autres
fruits.
te à Montferrand-le-Château).
L.P.B. : Vous êtes forcément une femme différente depuis ce cauchemar ?
C.N. : Oui, je ne suis plus la même personne. Je peux dire que je me suis
éveillée. Cela m’a même réveillée :
avant la guerre, je disais “tout va bien.”
Je me rends compte qu’être en sécurité et avoir la santé est le plus important. Lorsque je vois des gens qui se
plaignent alors qu’ils sont gâtés, cela
me fait sourire. Passer une nuit dehors,
c’est la fête par rapport à ce que j’ai
vécu. Je n’ai plus peur de mourir…
“Je n’ai
plus peur
de
mourir…”
L.P.B. : À partir de quel moment
vous êtes-vous sentie en sécurité ?
C.N. : J’ai traversé le pays pour aller
au Congo. Puis, j’ai vécu un an au Bénin
(Ouest de l’Afrique), aidée par une
O.N.G. Dans ce périple, j’ai eu la chance d’apprendre qu’un de mes fils avait
été vu en vie. Il était dans un centre.
Il avait 8 ans à l’époque des faits. Une
fois au Bénin, nous sommes allés au
consulat de France pour obtenir des
visas, que nous avons eus en 1996. Je
suis Française depuis 2004.
L.P.B. : Cette philosophie explique donc
votre sourire…
C.N. : J’aime la bonne ambiance. J’ai
trop souffert.
L.P.B. : Peut-on pardonner ?
C.N. : On est tous pareils : il faut arrêter avec les histoires de Hutu et de
Tutsi (Christine était Hutu). Nous
sommes tous des réfugiés. Il n’y avait
pas d’étiquette sur les fronts des Hutus
ou des Tutsis. Les massacres, les coups
de machettes, allaient aussi bien aux
Hutus qu’aux Tutsis.
L.P.B. : Seriez-vous prête à retourner dans
votre pays ?
C.N. : Non, je ne suis pas prête à affronter un retour. Et si vous dites que vous
venez de France, vous êtes mal vu par
L.P.B. : Comment se reconstruire après un tel la population. Ma sœur y est retournée il y a deux ans. Là-bas, il reste
enfer ?
C.N. : Vivre dans l’angoisse et la tris- quelques-uns de mes neveux.
tesse, cela me détruirait. Il y a quelques
années, j’ai consulté un psychologue L.P.B. : Vos trois enfants (30, 25 et 20 ans)
qui m’a aidé à m’en sortir. J’ai retrou- vivent en France et réussissent leurs études
vé le sourire mais cela a été dur car à l’image de votre fille qui est en Master 2 de
j’ai eu l’impression que personne ne biologie à Strasbourg. La vie en Europe estpouvait nous écouter. Même ma sœur, elle ce que vous imaginez lorsque vous étiez
arrivée en France en 1981, n’a pas vrai- au cœur de l’Afrique ?
ment compris ce qui se passait là-bas. C.N. (rires) : On croyait que les EuroLorsqu’un de mes fils tombait mala- péens étaient tous riches, habitaient
de, je me disais : “C’est à cause de la dans une grande maison. On se rend
guerre.” Grâce à l’aide de ce psycho- compte qu’il faut travailler pour payer
logue, j’ai pu passer mon permis de ses factures… mais au moins, il y a la
conduire, trouver un travail (N.D.L.R. : sécurité. I
Propos recueillis par E.Ch.
elle travaille dans une maison de retrai-
32
La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014
FRANOIS
Libertinage
Un champignon, une capote,
un champignon, une capote…
Le bois de Franois est devenu “le” lieu de débauche du Grand Besançon. Un sujet qui préoccupe
la commune car ces actes frôlent “l’exhibitionnisme” dit le maire. C’est d’autant plus embêtant
qu’une liaison douce doit être créée là-bas pour relier le hameau de la Belle Étoile au village.
ertes, ils ne font de mal à per- aimé qu’on l’interroge sur un autre sujet.
sonne. Disons simplement qu’ils Il a néanmoins accepté de nous recevoir,
se font du bien. Mais force est conscient que ce sujet suscite le débat :
d’admettre que la présence
“Lorsque je suis arrivé à
d’individus (souvent des hommes) venus
Franois, je croyais que ce
faire une partie de jambes en l’air dans Les
bois était un bon coin pour
le bois de Franois agace la population gendarmes les champignons… car il
locale. C’est d’autant plus vrai qu’un baly avait beaucoup de voilet incessant de véhicules transite ici relèvent les tures stationnées ! J’ai
chaque jour. Les voitures s’arrêtent sur plaques.
très vite compris que ce
des places aménagées. Les personnes se
n’était pas le cas. Ce qui
dirigent vers des endroits plus reculés
me gêne, c’est que c’est
et font leur petite affaire. Le maire aurait
devenu
de
C
l’exhibitionnisme” dit Éric Petit, le nouveau maire de cette commune dont la
particularité est d’être coupée en deux
avec Franois-village d’un côté, et la Belle étoile de l’autre. C’est dans ce fameux
bois que certains prennent leur pied sans
se soucier des promeneurs ou autre.
Outre les mouchoirs en papier jonchant
le sol, des préservatifs apparaissent au
détour d’une futaie. Beaucoup de joggeurs ont d’ailleurs changé leur itinéraire : ils ne vont plus courir là-bas.
“Pareil pour les familles” dit le maire.
Dans le bois
de Franois
(ancienne
route de
Grandfontaine),
il suffit de
s’arrêter à
n’importe
quelle heure du
jour ou de la
nuit pour une
relation
sexuelle
(souvent
homosexuelle).
EN BREF
Retraite
Une conférence pour bien
aborder la retraite
vendredi 23 mai à 14 h 30
au Petit Kursaal,
organisée par la Maison
des seniors. “Et si nous
réinventions la vieillesse
de demain ?” L’objectif est
d’accompagner les futurs
retraités et d’évoquer les
questions pertinentes à se
poser pour aborder au
mieux cette nouvelle
tranche de vie.
Tabac
Information et
sensibilisation au collège
Lumière de Besançon
lundi 26 mai à l’occasion
de la journée mondiale
sans tabac., organisée par
la Mutualité Française
Doubs. Le but de cette
journée est d’éviter
l’initiation des jeunes au
tabac. Rens. : Lucile
Renaud au
06 87 70 74 81.
Bijoux
“Métiers d’art en FrancheComté” organise “Bijoux
de création”, une
manifestation qui
rassemblera une vingtaine
de créateurs de bijoux
fantaisie haut de gamme
les 24 et 25 mai dans la
cour du Musée du Temps
à Besançon. Au
programme : expositionvente, conférence, concours
de création et intermèdes
musicaux. Dans la cour
du Palais Granvelle.
Rens. 03 81 48 93 90.
FONTAIN
LE GRAND BESANÇON
R
La liaison douce n’est pas
remise en cause
elier le hameau de la Belle Étoile au centre de Franois est un
des projets de la municipalité.
Cette liaison douce passera par ce
fameux bois. “Nous avons repoussé
cette réalisation à 2017 non pas à cause de ce quʼil se passe là-bas mais
pour des raisons financières liées au
budget de la commune. Elle nʼest pas
remise en cause” précise le premier
magistrat. Animer le lieu pourrait gêner
les habitués.
Sur cette ancienne route de Grandfontaine reliant la zone de Châteaufarine
à Franois, les rencontres semblent se
lier assez vite. Les habitués ont des codes :
appels de phare ou va-et-vient montrent
que vous êtes prêt à donner de votre
corps… Dans notre cas, deux arrêts pour
prendre des images auront suffi pour
nouer un contact avec Hervé, venu en
camping-car. Il propose ses services.
Inutile de préciser que nous n’irons pas
plus loin.
Ce constat ne fait pas rire Franois. “Que
faire ? Mettre des panneaux d’interdiction
de stationner, mettre des barrières ! Cela
coûterait trop cher et ne nous ferait que
déplacer le problème. Il faut une réponse des politiques nationaux. L’idéal serait
de vrais endroits pour ces personnes comme il y a eu des salles de shoot pour les
drogués. Nous sommes impuissants”
poursuit Éric Petit.
On l’a compris, Franois est démuni. La
gendarmerie, parfois la B.A.C., relèvent
les plaques d’immatriculation des véhicules à l’arrêt. “Tu peux être embêté dans
ta vie privée, c’est tout” relate Hervé,
habitué du lieu. Il n’a pas conscience
que son “addiction” au sexe gêne. Dans
cette forêt de chênes pédonculés, les
hommes deviennent des bêtes. I
E.Ch.
Un an de chantier
EN BREF
Saône
Le Syndicat mixte du
marais de Saône propose,
en partenariat avec la
L.P.O. Franche-Comté et
le groupe local L.P.O. de
Besançon-Montfaucon,
une animation Fête de la
Nature 2014 le samedi
24 mai après-midi de
14 heures à 18 heures
Cette animation aura lieu
à Saône. Inscription
obligatoire au
03 81 55 48 75.
Gospel
Concert de la formation
gospel Cœur de blues
vendredi 30 mai en
l’église de Pouilley-lesVignes organisé par
l’association Les mille et
une voix. Tarifs de 5 à
8 euros (gratuit moins de
12 ans). Réservations au
06 15 93 26 88.
Exposition
Exposition au Centre
diocésain jusqu’au
31 mai “Jardins en
Liberté, Jardins
d’Éternité”, exposition
mêlant peintures et
photographies. Au
pinceau Olivia Henrard
et Jean Monnet et à
l’objectif Gabriel Vieille
qui a récemment fait
l’exposition de “Chemin
de Croix, Chemin de
Résurrection”. Exposition
visible du lundi au
samedi de 14 h à 18 h.
Orgue
Récital d’orgue à la
cathédrale Saint-Jean de
Besançon mardi 10 juin
à 20 h 30 avec Pierre
Méa, titulaire du grand
orgue de la cathédrale de
Reims. Œuvres de Nicolas
de Grigny, Jean Langlais,
Jehan Alain et Maurice
Durufle. Entrée 6 à
12 euros et gratuit moins
de 12 ans.
Les travaux de construction
de la fruitière démarrent cet été
C’est à proximité de
l’entreprise Cornu, à la sortie
du village, que sera construite
la nouvelle fruitière de
Fontain. Un projet ambitieux
révélateur de la bonne santé
de la filière comté.
e projet de construction de la
nouvelle fruitière prend forme
à Fontain. Le permis de construire déposé le 25 novembre a été
délivré fin mars. “Les travaux vont démarrer dès cet été. Nous sommes en train de
régler l’organisation du chantier qui va
durer un an” annonce Gabriel Guillaume, le président de la fruitière. Dans
quelques semaines, le nouveau bâtiment qui aura sa propre station
d’épuration, sortira de terre à côté de
l’entreprise Cornu, au bord de la route
départementale en direction de Pugey.
Le projet comprend un atelier de fabrication, une cave d’affinage, un magasin de vente directe, et un hall ouvert
aux producteurs locaux de produits
régionaux autre que le fromage.
La coopérative qui compte 11 exploitations (soit 22 exploitants), investit 3,5 millions d’euros dans cette réalisation qui
a mûri au sein de l’organisation avant
d’entrer dans sa phase opérationnelle.
“Sans parler de fierté, construire, c’est
un événement. Plus on y met
d’enthousiasme et plus le projet est beau”
souligne encore Gabriel Guillaume qui
s’est efforcé de faire participer tous les
L
coopérateurs à cette opération qui fait
entrer la fruitière dans une ère d’avenir.
“Mon objectif en tant que président est
d’œuvrer pour pérenniser cette fromagerie pour les générations futures
d’agriculteurs” ajoute-t-il.
L’investissement est lourd pour les
membres de la coop, mais il était devenu nécessaire. Située au centre de Fontain, l’actuelle fruitière n’était plus
adaptée. À l’obligation de rénover les
caves qui allait rapidement s’imposer,
sont venus se greffer des problèmes de
stationnement et le constat d’un magasin devenu trop petit au regard de sa
croissance. “Tout l’enjeu pour nous est
de préserver l’esprit traditionnel de cette coopérative de village dans le nouveau bâtiment qui sera évolutif” concède Philippe Cuinet, vice-président de
la fruitière.
Les coopérateurs veulent
être garants d’une fabri“Préserver cation artisanale d’un
comté de qualité auprès
l’esprit
d’une clientèle de proxitraditionnel mité qui privilégie les
filières courtes, du prode cette
ducteur au consommacoopérative.” teur, dans ses habitudes
d’achat. Cette tendance
a le vent en poupe en tout
cas pour le comté, un fromage prisé, porté par une
filière parfaitement organisée qui a compris
qu’elle n’avait aucun inté-
Philippe Cuinet vice-président de la fruitière et Gabriel Guillaume
président. “Notre objectif est de pérenniser notre système de fabrication
et de développer le magasin.”
rêt à galvauder ce produit. Les ventes
progressent d’une année sur l’autre
(+ 7 % en 2012).
De son côté, la fruitière de Fontain travaille 3,6 millions de litres de lait. Elle
fabrique environ 8 000 meules de fromages et en commercialise 1 800 dans
son magasin de vente au détail pour
lequel se déplacent des clients de tout
le Grand Besançon. “La nouveauté
lorsque nous aurons notre nouvel atelier de fabrication est que nous allons
réserver 100 000 litres de lait à la production de morbier et de fromage à raclet-
te” annonce Philippe Cuinet.
En Franche-Comté, les fruitières occupent plus de 700 emplois. Leur chiffre
d’affaires cumulé avoisine les 300 millions d’euros. Ces dernières années, les
fruitières investissent entre 15 et 16 millions d’euros dans leur outil de travail.
Des montants supportables grâce à la
bonne santé de la filière et à la valorisation du lait à comté qui est de 30 à
40 % supérieure à celle du lait standard
en France. I
34
LES NOUVEAUX VISAGES DE LA VIE PUBLIQUE
BESANÇON
La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014
Société civile
Rosa Rebrab veut faire le job
Elle a apporté son soutien à Jean-Louis Fousseret
qui l’a invitée à le rejoindre sur sa liste. Rosa
Rebrab a saisi cette chance, elle qui n’avait
jamais été élue. Aujourd’hui, elle est conseillère
déléguée à la petite enfance.
vant les dernières élections municipales de
Besançon, Rosa Rebrab
ne s’était jamais engagée
en politique. Pourtant, l’envie d’y
aller ne l’a pas lâchée depuis le
soir du 21 avril 2002, quand elle
découvre avec stupeur que JeanMarie Le Pen est au second tour
de la présidentielle. Dès lors, elle
se sent prête à entrer dans l’action
en se rangeant du côté de ceux
qui font barrage aux discours politiques qui clivent la société à une
époque où elle juge qu’il faut la
rassembler. Mais pendant toutes
ces années, elle hésitera à passer de l’intention aux actes sans
jamais franchir le pas.
Le débat des municipales va
réveiller son enthousiasme militant. Si elle s’y intéresse de près,
l’idée de rallier une équipe de campagne ne l’effleure pas encore,
jusqu’au mois de décembre 2013,
où les circonstances la précipitent
de manière inattendue dans le
grand bain des élections. “J’ai pris
mon téléphone, j’ai appelé le cabinet de Jean-Louis Fousseret avec
la volonté d’exprimer mon soutien
à sa liste. Il y avait trop de dis-
A
cours individualistes dans cette
campagne qui ne me convenaient
pas, moi qui attendais des propos
fédérateurs” raconte-t-elle. Sa
démarche ne laissera pas indifférent le candidat socialiste qui
va donner une suite à ce message
d’encouragement en proposant à
Rosa Rebrab de le rejoindre sur
sa liste qui n’est pas encore bouclée.
Il l’invite à représenter la société
civile. “Le projet du maire sortant
était en adéquation avec mes convictions. Cela me convenait de pouvoir défendre les valeurs républicaines auxquelles je crois, tout en
restant société civile, car j’y tiens.
J’ai dit oui.”
À 42 ans, elle a donc
saisi la main ten“J’avais le due par Monsieur
Fousseret qui rend
sentiment
concret
que tout me l’engagement poliréussissait tique auquel elle
songeait. “C’est plus
ici.”
un engagement
civique et citoyen
que politique” rectifie Madame qui
aborde l’action
municipale avec
Médecin psychiatre de profession, Rosa Rebrab vit sa fonction d’élue comme un second métier.
Et si vous passiez
à l’heure déco ?
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pragmatisme. Elle laisse à
d’autres les querelles de partis
et les enjeux de pouvoir. Ce qui
l’intéresse, c’est d’être utile, sur
le terrain, au contact des Bisontins. “Ce qui m’importe, c’est de
faire le job dans ma délégation,
point.” Le maire a confié à sa
nouvelle conseillère déléguée, la
petite enfance. “C’est au-delà de
mes attentes” reconnaît l’élue qui
découvre sa fonction avec intérêt,
épaulée par “un service composé
de personnes très compétentes.”
Cette délégation est sur mesure
pour Rosa Rebrab qui porte
depuis toujours une attention
particulière aux autres. Son altruisme naturel s’exprime au quotidien dans son métier de médecin
psychiatre qu’elle exerce à
l’hôpital de Novillars et au centre hospitalier de Dole.
“L’ouverture aux autres un est
peu mon fil d’Ariane par rapport
au métier que j’ai choisi et le service public dans lequel j’ai décidé
de l’exercer. Il y a un sens profond pour moi à me rendre
disponible pour tout un chacun,
quelles que soient ses origines et
sa catégorie sociale” résume la
conseillère municipale pour qui
l’intérêt collectif et la solidarité
ne sont pas de vains mots.
Le sujet sur lequel elle compte
se concentrer dans le volet de la
petite enfance est l’accès à la scolarité pour les plus petits. Elle
souhaite favoriser les liens entre
les crèches et les établissements
scolaires, en invitant par ailleurs
les familles à se sentir à leur
place à l’école alors que beaucoup d’entre elles s’en sont
éloignées pour diverses raisons.
“Il faut éviter à la fois que les
parents démissionnent tout en
les aidant à être attentifs à la
scolarité de leurs enfants. Les
Bio express
G
5 avril 1971 :
naissance à Belfort.
G 1989 : Débute ses
études à la faculté de
médecine de Besançon.
G 2000 : Soutient sa
thèse sur “les malaises
graves du nourrisson”.
G 2005 : Devient
psychiatre des hôpitaux
et rejoint le service
public.
G 2012 : Diplôme
universitaire en
ethnopsychiatrie à Paris
13. Le thème de son
mémoire est “la
culturisation de la
population kabyle au
contact des Pères
Blancs”. Son père et sa
mère ont suivi l’école
des Pères Blancs et des
Sœurs Blanches.
G 2014 : Élue au conseil
municipal conseillère
déléguée à la petite
enfance.
cartes se jouent très tôt, dès la
petite enfance” observe-t-elle. Le
bon fonctionnement de ce binôme
école-parents serait une clé pour
élever les nouvelles générations.
Rosa Rebrab le prouve par sa propre expérience.
Elle est née dans un milieu modeste à Belfort, de parents originaires de Kabylie, en Algérie, qui
ont émigré en France dans les
années soixante. Son père était
ouvrier et sa mère femme de
ménage. “Notre père a toujours
suivi de près notre scolarité (elle a
quatre frères et sœurs), convaincu
que notre bonne assise en France
passerait par notre réussite scolaire. Le milieu dans lequel on naît
conditionne le parcours de chacun
d’entre nous. Mais la municipalité
et l’école peuvent contribuer très tôt
à araser les inégalités pour donner sa chance à chacun” estime
Rosa qui est allée ainsi au bout de
son rêve de faire médecine.
C’est à l’occasion de ses études en
1989 qu’elle découvre Besançon.
Une ville à laquelle elle est depuis
sincèrement attachée. “Quand je
suis arrivée là, j’étais étudiante,
une vie nouvelle s’ouvrait à moi.
Je travaillais au resto U en même
temps que je suivais mes études.
J’avais le sentiment que tout me
réussissait ici. J’étais ravie.”
Rosa Rebrab a trouvé son équilibre dans la capitale régionale, participant désormais à la destinée
de la ville. Anecdote de l’histoire,
elle retrouve au conseil municipal
un autre médecin, Marie-Laure
Dalphin, qui fut sa directrice de
thèse. Ces deux femmes de caractère entrent en même temps à la
municipalité mais ne siègent pas
sur le même banc. L’une est dans
la majorité, l’autre dans l’opposition.
C’est le jeu de la démocratie. I
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36
POLITIQUE
RÉFORME
La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014
Après la politique, l’artisanat
Les chambres de métiers de Bourgogne
et de Franche-Comté se rapprochent
Après les Régions, au tour des chambres de Bourgogne et de Franche-Comté d’officialiser
un rapprochement consistant à regrouper dans un premier temps les offres de formation.
C’est une première en France. Elles espèrent à l’avenir fusionner.
e choix géographique de
Dole n’est pas qu’un symbole. Vendredi 16 mai,
Pierre Martin et Paul
Grosjean, respectivement présidents de la chambre régionale des métiers de l’artisanat
(C.R.M.A.) de Bourgogne et son
homologue de Franche-Comté,
se sont réunis dans la ville de
Louis Pasteur pour évoquer le
rapprochement des deux enti-
L
L
Zoom
tés. Même si c’est allé vite en
besogne, Dole pourrait à l’avenir
devenir le siège pour les deux
sites. L’artisanat représente
19 872 entreprises au 1er janvier
2013 et 56 175 actifs dont 38 679
salariés. “Il joue un rôle majeur
pour la Franche-Comté et son
économie” rappelle la chambre
comtoise.
Alors que Marie-Guite Dufay et
François Patriat, présidents des
es présidents des Régions Bourgogne et Franche-Comté ont
eux aussi évoqué le rapprochement en avril à Besançon. Leur
objectif : favoriser la croissance économique en engageant
des restructurations et préserver la dotation globale de financement allouée par lʼÉtat. “Les Comtois ne perdront ni leur saucisse
ni leur comté” rassure Marie-Guite Dufay qui promet “une consultation.” Pour exemple, il nʼy aura plus deux mais un Fonds dʼart
contemporain (F.R.A.C.). Fini également les deux aéroports (Dole
et Dijon) : il nʼen restera quʼun. Basta les agences de développement économiques qui se télescopent ou encore les comités régionaux de tourisme. Mieux, Bourgogne et Franche-Comté vont créer
une société dʼéconomie mixte (S.E.M.) pour la venue des “Center
parcs” dans le Jura et en Saône-et-Loire afin dʼéviter de payer deux
fois les mêmes études. Cela pourrait être réalisé dès 2016. Pour
la fusion des exécutifs, il faudra patienter 2020 voire 2021. I
Régions
Franche-Comté
et Bourgogne ont
scellé en avril
leur volonté de
se rapprocher, les
chambres de
métiers ont donc La reprise et
la
fait un grand pas
vers une pro- transmission
chaine fusion.
des
Cela passe dans
un
premier entreprises :
temps par une
un enjeu.
mutualisation
des offres de formation. “C’est une initiative originale et unique en France qui
sera mise en matière grâce à une
prochaine fusion” indiquent les
deux C.R.M.A. qui anticipent le
big bang territorial. “Cette mutualisation des offres de formation
et un pas avant d’envisager plus
(N.D.L.R. : une fusion complète)”
a déclaré le représentant de
Franche-Comté.
Les offres de formation seront
évidemment adaptées en fonction du territoire local. Les besoins
dans le Territoire-de-Belfort, à
Besançon, ne sont pas les mêmes
qu’à Nevers ou à Autun. La
Franche-Comté a la particularité de disposer d’une offre assez
importante en proposant des
offres pour le C.A.P. jusqu’au
Master dans ce que la Chambre
nomme une école “sans murs.”
Les formations sont distillées en
Centre de formation des apprentis (C.F.A.), I.U.T. et Université
de Franche-Comté (Master).
La chambre franc-comtoise a
également développé un jeu original (secret artisanal) où 600
enfants découvrent le métier
d’artisan. Cette initiative sera
“exportée” en Bourgogne.
Mais le principal dossier demeure la reprise et transmission
d’entreprises, son cheval de
bataille. Avec les départs en
retraite, les candidats à la reprise de société d’électricité, des
métiers de bouche s’avèrent peu
nombreux. Les personnes qualifiées ne sont pas légion. En se
regroupant, elles espèrent gagner
en visibilité, en efficacité. Car
l’artisanat en Franche-Comté a
connu en 2012 une année difficile avec la suppression de plus
de 8 % d’emplois et pour la première fois depuis des années une
baisse du nombre d’entreprises.
Pierre Martin et Paul Grosjean (à droite), respectivement
présidents de la chambre régionale de métiers de
l’artisanat (C.R.M.A.) de Bourgogne et son homologue
de Franche-Comté regroupent leurs offres de formation.
“Donner des moyens pour la créa- l’artisanat : pour cela le soutien
tion
d’entreprises
et des Chambres de Métiers et de
l’apprentissage est le seul moyen l’Artisanat est indispensable”
de pérenniser et développer conclut le président régional. I
ÉCONOMIE
ENQUÊTE
La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014
37
Les chiffres de l’Urssaf
La conjoncture
économique
se dégrade encore
en Franche-Comté
Le baromètre de l’emploi n’est pas bon dans notre région
comme dans ses quatre départements. Les effectifs
salariés repartent à la baisse au dernier trimestre 2013.
Aucun grand secteur d’activité n’est épargné.
a dernière enquête de conjoncture de l’Urssaf indique une
baisse d’emploi au quatrième
trimestre 2013 en Franche-Comté. Les effectifs salariés reculent de
0,4 % sur la période “après un répit au
trimestre précédent. Sur un an, l’emploi
diminue de - 1,1 %, soit 3 000 pertes
nettes d’emplois.” La tendance baissière est observée dans les quatre départements francs-comtois mais dans des
proportions différentes d’un territoire à l’autre.
L’Urssaf indique que le plus fort recul
en 2013 est enregistré “dans le Territoire de Belfort (- 3,2 %), suivi par le
Doubs (- 1 %) et dans une moindre
mesure, la Haute-Saône (- 0,6 %) et le
Jura (- 0,4 %).” L’industrie et la construction sont les deux secteurs où les pertes
d’emplois sont les plus importantes.
Les effectifs salariés dans l’industrie
L
ont reculé de 3 % en un an. Ce sont
2 600 postes qui ont été détruits. “Les
baisses les plus marquées sont observées dans la fabrication de machines
et équipements, la fabrication de matériels de transport, du bois et papier et
de la métallurgie.”
Même constat dans le
L’habille- secteur de la construction dont la dégradation
ment, la
se poursuit au quatrièpharmacie me trimestre. Les pertes
d’emplois les plus signitirent leur ficatives sont relevées
épingle du dans le domaine de la
construction de maisons
jeu.
individuelles (- 2,5 %),
un chiffre qui confirme
le ralentissement du
marché de l’immobilier.
À noter également dans
le tertiaire une baisse
Le salaire moyen dans le B.T.P. est de 1 970 euros par mois.
de l’emploi sur le dernier trimestre luxe, est un exemple du dynamisme
2013 de - 0,3 %.
de ce secteur.
En Franche-Comté, les rares secteurs Si l’enquête de l’Urssaf indique que la
à tirer leur épingle du jeu en créant conjoncture continue de se détériorer
des emplois au quatrième trimestre (le taux de chômage s’établit à 9,9 %
sont “l’habillement, le textile et le cuir, en Franche-Comté et à 10,5 % en Franl’industrie pharmaceutique et l’industrie ce), elle montre par ailleurs que le
chimique qui enregistrent encore des salaire moyen par tête (S.M.P.T.) qui
hausses d’emploi respectives de 3,5 %, est de 2 139 euros, augmente de 2,3 %
2,5 % et 1,1 %.” La croissance de la sur un an. Dans le même temps, les
société S.I.S. à Avoudrey et Valdahon, prix de la consommation progressent
spécialisée dans la maroquinerie de de 0,6 %. I
A
Recul de l’emploi dans le Doubs
u quatrième trimestre 2013, tous les grands secteurs dʼactivité enregistrent des pertes dʼemplois de lʼordre de 0,5 % en moyenne. Même
lʼintérim “qui était dynamique le trimestre précédent (+ 3,7 %) perd 1,2 %
de salariés” relève lʼUrssaf qui précise dans son enquête de conjoncture que
“la baisse se poursuit dans le B.T.P. et dans lʼindustrie qui enregistrent respectivement - 0,9 % et - 0,6 % en terme de nombre de salariés. Le commerce qui se maintenait, chute à nouveau (- 0,2 %), tout comme les autres services (- 0,4 %).”
Le salaire moyen par tête (S.M.P.T.) enregistre par ailleurs dans le Doubs une
hausse de 0,1 % ce trimestre, soit une augmentation inférieure à celle observée sur les trois derniers mois de 2013 en Franche-Comté (+ 0,5 %).
Le nombre de procédures collectives du secteur privé augmente en 2013 de
37,6 %. Sur un an, les redressements judiciaires progressent de 6,8 %. Parallèlement, les liquidations judiciaires sont une hausse de 57,9 %. G
Effectifs et salaires
Source : Acoss-Urssaf
par grands secteurs dans le Doubs
Secteur
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Industrie
B.T.P.
Commerce
H.C.R.
Intérim
Autres services
Total Doubs
Franche-Comté
Effectif en milliers
42
10
22
5
6
52
137
278
Salaire moyen en euros
2 587
1 970
1 982
1 469
2 121
1 936
2 133
2 139
38
ÉCONOMIE
La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014
ENTREPRISES
Le président de la C.G.P.M.E. du Doubs
“Il faut que les élus arrêtent de croire
qu’ils ont la science infuse”
Daniel Petitjean, le président de la C.G.P.M.E. du Doubs,
a boycotté une réunion organisée par la députée Barbara
Romagnan consacrée à la capacité des entreprises à réduire
le chômage. Au-delà de cette polémique et à l’heure du pacte
de responsabilité, il estime que le fossé est encore grand
entre discours politique et réalité de l’entreprise.
a Presse Bisontine : Le 18 avril, vous
étiez convié à cette conférence-débat
consacrée à l’entreprise mais vous
avez répondu sévèrement à Barbara Romagnan en refusant de participer. Ça
partait pourtant d’une bonne intention ?
Daniel Petitjean : J’estime que Madame
Romagnan a tenu des propos insultants, sectaires et méprisants à
l’encontre des entreprises et des entrepreneurs, elle qui gagne plus d’argent
tous les mois que beaucoup de chefs
d’entreprises qui misent parfois tous
leurs biens dans leur entreprise. Quand
elle affirme que “l’entreprise est au
centre des conflits entre actionnaires
et salariés sur le partage des profits”
que croit-elle ? Que les P.M.E. ont des
actionnaires et qu’elles distribuent forcément des profits ? Quand elle affirme aussi que “les entreprises n’ont
aucun moyen de créer elles-mêmes de
l’emploi”, que pense-t-elle ? Que nous
les chefs de petites entreprises nous
L
attendons sur les pouvoirs publics pour
créer de l’emploi ? Quand elle affirme
que “la vision des entreprises est souvent occultée par l’expression publique
des organisations patronales dites
représentatives”, elle ne fait pas autre
chose que de remettre en cause le principe même du paritarisme. Tous ces
propos étaient déplacés, on ne peut
pas laisser passer des choses comme
ça et il était évident qu’on ne participerait pas à ce débat. Je le lui ai fait
savoir.
L.P.B. : Et quelle a été sa réaction ?
D.P. : Elle m’a rappelé la semaine suivante en reconnaissant qu’elle avait
été maladroite en utilisant des mots
qui ont pu être blessants. J’apprécie
l’indépendance d’esprit de Barbara
Romagnan mais là, c’était vraiment
trop. Comme tous les gens un peu radicaux, elle pose peut-être les bonnes
questions mais n’a sans doute pas les
Daniel
Petitjean,
président de la
C.G.P.M.E. du
Doubs dirige
une entreprise
de bureautique
à Besançon.
bonnes réponses. Et des chefs et également le fait de ne plus être au
d’entreprise de sensibilité de gauche cœur des décisions qui les concerne.
ont eux aussi été choqués par ses pro- Des dispositifs comme la B.P.I., la
pos. En plus, les chefs d’entreprise V.A.E., c’est bien, mais les P.M.E. ne
qu’elle avait invités à témoigner étaient se sentent pas impliqués par des disdeux entrepreneurs à forte sensibili- positifs que se sont appropriés des
té de gauche qui venaient de Toulou- structures régionales et non plus locales.
se, comme s’il n’y avait pas assez de
chefs d’entreprises dans notre région. L.P.B. : Quels sont les secteurs d’activité qui
Mais je ne fais de cet épisode ni une souffrent le plus dans le Doubs ?
affaire personnelle, ni une affaire d’État. D.P. : En premier lieu le transport qui
La polémique est close. Cela révèle jus- rencontre de grosses difficultés. Tout
te une vision tronquée de l’entreprise. ce qui est rattaché à l’immobilier traC’est d’autant plus gênant que ce sont verse également une période difficile.
ces mêmes députés qui votent les lois Dans l’industrie, on a l’impression que
qui s’appliqueront ensuite aux entre- les choses se sont un peu stabilisées.
prises. Il faut que les élus arrêtent de La vraie question de fond est de savoir
si en France il y a encore la possibilicroire qu’ils ont la science infuse.
té de se développer. Le groupe Total
L.P.B. Le fameux pacte de responsabilité va (on est loin de la P.M.E.) qui fait des
être voté en juin. Qu’en attendent les P.M.E. ? bénéfices records, perd de l’argent en
D.P. : J’ai tout de même l’impression France. C’est à l’étranger qu’il se dévequ’une prise de conscience a enfin eu loppe. Un autre risque réel est la fuilieu. Après avoir malmené les entre- te des compétences de notre pays. Cela
prises, les dirigeants politiques pose en filigrane la question de la pérens’aperçoivent qu’ils peuvent difficile- nité de nos entreprises au moment
ment faire sans eux et que l’emploi, d’être transmises.
c’est bien les entreprises qui allaient
le créer. Les deux grandes questions L.P.B. : Avec 120 adhérents seulement, la
qui demeurent, c’est quand ce pacte C.G.P.M.E. du Doubs n’est pas au mieux de sa
sera mis en œuvre et comment ? Car forme ?
sans la croissance, rien ne se fera. On D.P. : En effet nous manquons de soutien. Le niveau régional prend de plus
a vu qu’avec une croisen plus d’importance. Nous travaillons
sance zéro au premier
trimestre, rien ne pour- “Cela révèle actuellement à trouver des référents
sur le secteur de Montbéliard et du
ra se passer. Et ce n’est
juste une Haut-Doubs afin de renforcer notre
pas par des impôts que
les
choses
vision action au bénéfice des P.M.E. du Doubs
et de leurs dirigeants.
s’amélioreront, il faut
tronquée de
commencer par des
économies. Que fait l’entreprise.” L.P.B. : Quel regard portez-vous sur l’Europe
alors qu’on élit en ce moment le futur Parleune entreprise quand
ment européen ?
ça va mal ? Elle réduit
D.P. : Je n’ai pas peur de dire que j’avais
son train de vie. À parvoté contre Maastricht en son temps.
tir de là, les choses se
Car je reste persuadé qu’avant de vouferont.
loir faire une Europe politique, il était
nécessaire que les douze pays de
L.P.B. : Comment se porl’époque fassent d’abord une Europe
tent les P.M.E. du Doubs ?
économique et sociale. Aujourd’hui à
D.P. : Il y en a qui vont
très bien, d’autres qui
28 pays, il y a une sorte de concurrence
souffrent. La princimalsaine au sein même de l’Europe,
pale préoccupation de
qui est très néfaste. Les choses ont été
ces dernières est le
faites à l’envers. I
Propos recueillis par J.-F.H.
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ÉCONOMIE
La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014
COMMERCE
Cycles, le boom
Magasins de vélo :
ça roule à Besançon
Édouard
Amiot (à
gauche), Bruno Marion et
David
Philippe
(absent sur la
photo) ont
ouvert il y a
quelques
semaines le
magasin
B.S.C., place
Leclerc à
Besançon.
Trois nouveaux magasins de cycles ont ouvert à Besançon, un autre
à Franois. Une abondance et de la concurrence qui traduisent un
renouveau de la petite Reine. Pour se démarquer, le magasin Besançon
Services Cycles installé place Leclerc lance un nouveau concept.
e printemps, ensoleillé, a
fait ressortir les mollets
des cyclistes. Et avec eux
les magasins de cycles.
Depuis le début de l’année, les
commerces spécialisés dans la
vente et la réparation de vélos
de route ou V.T.T. font une échappée belle à Besançon. Trois entités viennent de s’installer dans
le peloton local. Parmi elles,
“L’Atelier du cycle”, ouvert depuis
mars à Franois. Trois autres ont
pris la roue : le magasin Cycles
Chaprais installé dans le quar-
L
tier du même nom, Besançon
Service Cycles, installé depuis
mi-mars rue Voirin (au niveau
de la place Leclerc) et Proxycycle
et compagny, 138, Grande rue.
Lancé par trois cyclistes bisontins, Besançon Services Cycles
ne s’inquiète pas de cette concurrence qu’il juge saine. “Voilà un
an que nous travaillons sur notre
projet que nous avons monté
après avoir réalisé une étude de
marché poussée, rapporte
Édouard Amiot, un des trois
gérants de Besançon Service
Cycles. Les autres magasins ne
sont pas sur la même philosophie que la nôtre”, dit Édouard
Amiot, accompagné dans cette
aventure par Bruno Marion et
David Philippe. Les trois collaborateurs, tous cyclistes de
niveau 1ère ou 2ème catégorie, ont
créé un “concept store” où l’on
peut acheter, réparer, tester sa
monture, et surtout bénéficier
d’une étude posturale. “Nous
proposons une gamme de vélos
allant de 350 à 15 000 euros. cialized) qui se place dans
Nous vendons une marque (Spe- l’innovation, qui n’était plus présente à Besançon.” Marque des
champions, vendue uniquement
en magasin (et pas sur Internet), elle équipe les meilleurs.
Dans la boutique de 370 m 2,
Besançon Services Cycles a dédié
un espace où l’acheteur d’un
vélo pourra bénéficier d’une étude posturale et morphologique.
C’est le “body fit geometry”, une
méthode développée par un docteur en médecine sportive qui
doit permettre d’aboutir au
mariage du vélo et du corps
(notre photo). “Nous prêtons également des vélos en test ainsi
que des G.P.S., et nous vendons
des vélos électriques. Nous nous
différencions aussi avec un espace réservé aux femmes” explique
l’un des gérants.
En termes de vélos électriques,
le magasin se devait d’être branLe professionnel de la Française des Jeux Geoffrey Soupe peaufine chez B.S.C. ché : “Besançon s’y prête partiles réglages de position de son vélo de contre-la-montre. culièrement avec ses montées”
ÉVÉNEMENT
rapporte Édouard
Amiot. Il faut
compter
1 800 euros pour
acquérir un vélo
de ce type (de
marque
allemande). Dans ce
domaine, le marLe mariage ché bisontin a
du vélo et explosé. La petite Reine espère
du corps.
s’offrir une place
royale à Besançon. L’arrivée du
Tour de France, mardi 15 et mercredi 16 juillet à Besançon offrira une vitrine idéale aux boutiques. Chez B.S.C., les gérants
qui ont déjà des maillots dédicacés des stars du peloton accrochés à leur vitrine ont une idée
derrière la tête. Des professionnels pourraient franchir la
porte de leur lumineuse boutique. Bonne route… I
E.Ch.
Quelle politique
pour le vélo ?
Besançon sʼest engagé à introduire le vélo en ville en créant
au minimum 5 km de voies
cyclables par an. Avec environ
2 millions dʼeuros investis sur
5 ans dans le “plan vélo”, le
Grand Besançon injecte
2,20 euros par habitant. Le dernier tronçon réalisé est celui
reliant Franois aux Hauts-duChazal. Dans son programme
2014-2020, le maire de Besançon a promis une modernisation et une extension du réseau
ainsi que la création dʼun atelier de réparation de vélos dans
la maison de la mobilité.
Foire comtoise du 24 mai au 1er juin
La poule aux œufs d’or de Micropolis
Avec près de 150 000 entrées, la Foire comtoise
reste la principale attraction populaire de Besançon.
Et pour Micropolis, l’indispensable manifestation
qui lui assure un quart de ses recettes annuelles.
a Foire comtoise est une quentations de ces quinze dernières
vieille dame mais qui se années. Nous espérons faire au moins
porte excessivement bien” aussi bien cette année.”
note Raphaële Vivant, la Il y a de l’enjeu. Car avec ses 600 expodirectrice commerciale de Micropolis- sants et ses dizaines de milliers
Besançon. C’est elle qui est chargée d’entrées payantes, la Foire comtoise
de convaincre les exposants de venir s’apparente comme le principal jackposer leurs valises pendant dix jours
pot de l’année pour
sur les 110 000 m2 de surface qu’offre
Micropolis. Le chiffre
le parc des expositions de Besançon. Micropolis
d’affaires pour ces dix
Cette année, la Foire comtoise affijours
d’exposition
chera complet : ils seront 600 expo- compte sur atteint 1,5 million
sants, contre 570 l’an dernier.
la présence d’euros. C’est plus d’un
Avec une fréquentation située entre
quart du budget de la
140 000 et 145 000 visiteurs chaque de stars du structure qui réalise
année, la Foire comtoise reste, et de petit écran. annuellement un chiffre
loin, le plus grand rendez-vous comd’affaires de 5,8 milmercial de Franche-Comté. “C’est une
lions d’euros. Ce qui ne
des fréquentations les plus stables de
signifie pas pour autant
toutes les foires du Grand Est se félique Micropolis croule
cite Didier Sikkink, le directeur génésous les bénéfices. L’an
ral de Micropolis. Avec plus de 145 000
dernier, après impôt, le
visiteurs l’an dernier sur le thème du
parc des expositions a
Brésil, c’est une des plus hautes fréaffiché un résultat net
“L
Zoom
de 74 000 euros après une année un
peu plus compliquée que prévu.
Alors pour que cette “vieille dame ne
sombre pas dans l’Alzheimer” sourit
Didier Sikkink, il est nécessaire de
trouver chaque année des attractions
nouvelles, sans pour autant changer
les fondamentaux de ce rendez-vous
qui se veut, selon les mots du directeur, “une foire à la fois populaire,
urbaine, rurale et agricole.” Pas touche
donc aux grands défilés d’animaux et
aux concours agricoles, car la Foire
comtoise doit rester la plus grande
ferme de Franche-Comté. Mais pour
attirer un public toujours renouvelé,
Micropolis compte depuis l’an dernier
sur la présence de stars du petit écran
ou du show-business. C’est ainsi que
se succéderont dans les allées de Micropolis pendant ces dix jours, des vedettes
comme la finaliste de Master chef 2011
le samedi 24 mai, Miss France 2014
le mercredi 28 mai, les danseurs Fauve et Brahim Zaibat le jeudi 29 mai
(Danse avec les stars), l’hommeorchestre Rémy Bricka le vendredi
30 mai, un acteur de Plus Belle la Vie
le samedi 31 mai, Jean-Pierre Pernaut
en dédicaces dimanche 1er juin au matin,
le vainqueur de The Voice 2013 le
dimanche 1er juin après-midi, suivi
Tout le programme sur
www.micropolis.fr
Didier Sikkink, directeur général de Micropolis,
présente la 88ème édition de la Foire comtoise.
d’une pièce de théâtre avec Nathalie d’un succès populaire renouvelé. CetMarquay et Philippe Risoli dans la te année, la Foire comtoise se pare des
grande salle de spectacle pour clore la couleurs et des saveurs du Vietnam. I
Foire. Ce sont les indispensables clés
J.-F.H.
ÉCONOMIE
BESANÇON
La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014
Une Progression de + 9 %
SUISSE
41
Une augmentation de 13,4 % en 10 ans
Un salarié suisse sur deux gagne
21 650 m2 de
bureau disponibles plus de 5 100 euros brut par mois
Une baisse de la demande et la libération de
locaux expliquent, selon l’agence C.B.R.E.,
l’augmentation du nombre de mètres carrés de
bureaux disponibles à Besançon en 2013.
En 2012, selon l’étude de l’office fédéral de la statistique,
le salaire médian en Suisse s’élevait à 6 118 francs suisses
bruts dans le secteur privé. Les disparités se creusent
aussi de l’autre côté de la frontière.
antenne locale de l’agence
Desaulles-C.B.R.E. vient
de publier son enquête
annuelle sur l’état du marché de l’immobilier d’entreprise
à Besançon. Plusieurs tendances
caractérisent ce secteur. Pour
l’immobilier de bureau, “le stock
d’offres disponibles s’élève à 21 650
mètres carrés fin 2013, soit + 9 %
par rapport à fin 2012. La hausse s’explique par les nombreuses
libérations et la baisse de la demande placée” indique l’enquête dans
laquelle on note également la part
importante
qu’occupe
“80 % des
l’immobilier de
bureau ancien.
commercialisations Elle représente
78 % du stock, un
se sont
chiffre qui continue de croître.
signées à
Or, actuellement
la location.” la demande porte principalement
sur les locaux
neufs ou restructurés, de plus
grande surface et
de préférence à
es chiffres font rêver tout salarié
français. Ils confirment en tout cas
qu’on peut facilement doubler ses
revenus en passant de l’autre côté de la
frontière. La moitié des travailleurs en
Suisse gagnent donc plus de 6 118 francs
bruts auxquels il faudrait soustraire
environ 15 % pour obtenir le salaire net
perçu, soit un revenu de l’ordre de
5 201 francs suisses. Avec taux de change à 1,2, cela représente 4 334 euros. A
la différence des Français et bientôt des
frontaliers, les salariés suisses doivent
aussi régler de leurs poches les cotisations d’assurance-maladie qui correspondent à 5,5 % du salaire brut.
Ce salaire médian de 6 118 francs bruts
masque de fortes disparités. Les 10 % des
salariés les moins bien rémunérés ont gagné
moins de 3 886 francs alors que les 10 %
les mieux payés ont reçu un salaire supérieur à 11 512 francs.Disparités aussi selon
les secteurs d’activité.Les niveaux de rémunérations les plus élevés se trouvent dans
les branches à forte valeur ajoutée telles
que la recherche et le développement
(8 905 francs), l’industrie pharmaceutique
(9 775 francs) et bien sûr les banques
(9 823 francs). Parmi les branches proches
du salaire médian, on peut citer la métallurgie (5 766 francs), la construction
L’
louer. Cela constitue d’ailleurs
67 % de la demande placée. Les
secteurs de Témis Microtechniques
et du parc Lafayette sont les plus
prisés par les entreprises. “La
moyenne des surfaces transactées
s’élève à 248 mètres carrés en 2013
contre 240 mètres carrés en 2012.
80 % des commercialisations se
sont signées à la location.”
Concernant les locaux d’activité,
C.B.R.E. observe que le stock
d’offres disponibles enregistre une
baisse de - 2 % et s’établit à 106 500
mètres carrés contre 109 000
mètres carrés en 2012. “Le territoire bisontin regroupe plus de la
moitié de l’offre de l’agglomération.”
Enfin, pour les entrepôts, le stock
d’offres progresse. Il passe de 2 000
mètres carrés en 2012 à 6 870
mètres carrés en 2013. Les besoins
sont élevés sur ce marché. “La
demande placée atteint 6 260
mètres carrés en 2013, soit une
augmentation annuelle de + 60 %.
Le secteur le plus demandé a été
l’Ouest de Besançon bien desservi par l’A 36 et les grands axes
routiers.” I
C
(6 024 francs) ou encore la santé
(6 186 francs). L’horlogerie se situe plutôt
dans la moyenne industrielle avec un salaire médian à 6 609 francs. Comme quoi ce
qu’on pourrait apparenter au luxe ne rime
pas avec salaires luxueux.En bas de l’échelle,
on retrouve les classiques, à savoir le commerce de détail (4 691 francs), la restauration (4 272 francs), l’hébergement
(4 230 francs) et les services personnels
(3 887 francs). Dans ces métiers-là, Suisse et France, même combat.
Entre 2002 et 2012, le niveau de salaire
a augmenté de 13,4 %. Les 10 % des personnes les mieux payées ont vu le montant de leur rémunération progresser de
22,5 % alors qu’à l’opposé, la hausse se
monte à 9,5 % pour les 10 % des personnes
les moins bien payées. Les écarts salariaux entre le haut et le bas de la pyramide s’accroissent aussi dans le temps,
passant de 2,6 en 2002 à 3 en 2012. Près
de 339 000 personnes occupent en 2012
des postes à bas salaires dont 66,9 % sont
des femmes. On parle de bas salaire quand
la rémunération est inférieure ou égale
aux deux tiers du salaire médian,
4 037 francs bruts. Les syndicats suisses
ont d’ailleurs soumis à votation la proposition d’instaurer l’équivalent d’un
S.M.I.C. à 4 000 francs suisses à l’échelle
du pays. Les différences de salaires entre
branches économiques existent aussi au
niveau des cadres supérieurs. Elles varient
par exemple de 21 528 francs dans
l’industrie pharmaceutique à 8 495 francs
dans la construction et 4 815 francs dans
la restauration. La distorsion salariale
est aussi d’actualité en Suisse selon les
sexes. La différence de salaires entre
hommes et femmes dans le secteur privé
est de 18,9 % en 2012. Ces écarts tendent
d’ailleurs à augmenter en fonction du
niveau de qualification et de responsabilité. Les femmes exerçant des fonctions
à haut niveau de responsabilité gagnent
en moyenne 25,1 % de moins que leurs
collègues masculins. La rémunération de
la main-d’œuvre étrangère dépend du permis de séjour. Les salariés suisses gagnent
plus que leurs collègues étrangers quel
que soit le type d’autorisation de séjour.
Les détenteurs d’un permis de courte durée
perçoivent un salaire de 4 672 francs, d’un
permis de séjour 5 552 francs, d’un permis d’établissement 5 671 francs et les
frontaliers 5 896 francs. Pour les postes
hiérarchiques à haut niveau de responsabilité, la main-d’œuvre étrangère gagne
plus que les Suisses. Ces derniers perçoivent un salaire de 9 683 francs alors que
les frontaliers gagnent 10 505 francs et
les détenteurs d’un permis de séjour
12 726 francs. À l’inverse, pour les postes
sans qualification, la rémunération des
salariés suisses (5 729 francs) est supérieure à celles des frontaliers
(5 488 francs). I
F.C.
..................
Traditions, voyage, sérénité et
merveilles seront les maîtres
mots de cette 88e édition.
Votre programme
er juin
24
16-24
mai -1mai
2009
2014
Besançon
Besançon - Micropolis
Micropolis
..................
Invité d’Honneur
Vietnam
Photo Davhvc
Spectacle traditionnel
> Le village vietnamien
et son artisanat zen
> Des animations hautes en couleur
guidées en pousse-pousse
> Notre restaurant aux saveurs de
l’invité d’honneur
> La présence exceptionnelle de
vos célébrités préférées !
> Le pôle médias, nouveau né
à découvrir
> Les traditionnels « week-end »
agricoles avec les chiens,
la basse-cour, les vaches,
les moutons et les chevaux ;
> Et bien d’autres animations
à venir…
par le Théâtre National vietnamien
Flashez-moi !
Infos sur
et www.foire-comtoise.com
LABELLISÉE
UNE ORGANISATION
42
ÉCONOMIE
La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014
INDUSTRIE
Édition
L’entreprise R. Bourgeois
Un patron chez un capitaine d’industrie Les 50 coups de cœur
de Traces écrites
Le président du M.E.D.E.F.
Pierre Gattaz était en visite à
l’entreprise R. Bourgeois de
Besançon le 23 avril dernier.
L’occasion pour Raymond
Bourgeois, père, d’un petit
discours sans langue de bois.
n accueillant Pierre Gattaz pour
une visite-éclair en FrancheComté le 23 avril, la famille Bourgeois avait bien fait les choses
en organisant une visite rapide, mais complète du site de Trépillot. Et c’est Raymond Bourgeois père qui a dépeint en
quelques mots le tableau de l’industrie
française. “En choisissant R. Bourgeois
pour votre visite en Franche-Comté, vous
avez choisi l’exemple vivant d’une entreprise industrielle témoin
du constat de la lente éro“La France sion du tissu industriel français. En effet, ces 25 derpeut
nières années, nous avons
disparaître vu disparaître quantité de
à l’horizon nos clients électrotechniques
français, quantité de nos
2050.”
fournisseurs machinesoutils. Ils sont tous morts…
ou délocalisés sous d’autres
cieux. Aujourd’hui, nos
clients français se comptent
sur les doigts d’une main :
Schneider, Renault, Emerson ex-Leroy-Somer, Valéo,
Alstom, Somfy. Notre survie, nous ne la devons qu’à
C
hristiane Perruchot et Didier Hugue animent et alimentent le site www.tracesecritesnews.fr créé en 2010,
avec une newsletter web éditée du lundi au vendredi,
consultée en moyenne par 40 000 visiteurs. Mais une fois par
an, ils font appel à la bonne vieille presse papier pour éditer
un magazine d’une bonne centaine de pages qui compilent
des reportages consacrés à des entreprises franc-comtoises,
bourguignonnes ou alsaciennes. Ce n’est pas un classement
ni un palmarès, mais “50 coups de cœur qui sont à la fois des
entreprises avec pignon sur rue et des jeunes pousses” résume
Christiane Perruchot, la rédactrice en chef.
Ce best of tiré à 12 000 exemplaires est disponible dans tous
les kiosques. Traces écrites assume son créneau : “Nous avons
fait le choix de ne pas faire de l’économie qu’un recueil de mauvaises nouvelles” ajoute la rédac’chef. I
E
Raymond Bourgeois a fait visiter son entreprise en compagnie de ses deux fils
qui ont repris les rênes, Raymond-Nicolas (à gauche) et Olivier (à droite).
notre projection internationale où il a bien
fallu aller chercher la croissance où elle
était. Aujourd’hui, 70 % du chiffre d’affaires de Besançon est exporté” a détaillé
Raymond Bourgeois.
À qui la faute ? “La situation économique
dont a hérité le gouvernement présent n’est
que l’héritage des lâchetés politiques successives à fuir le réel estime Raymond
Bourgeois. La France ne se réveillera que
quand elle aura pris conscience de ce qu’elle est dans le monde tel qu’il est.”
En tant qu’industriel dont les différentes
entités réalisent au total un chiffre d’affaires de 175 millions d’euros, Raymond
Bourgeois estime qu’il faut aujourd’hui
“aider le gouvernement, fût-il socialiste.
Il faut l’aider car le bon diagnostic est
enfin fait. Même s’il l’est avec retard, l’urgence est bien de passer aux actes, le feu
est dans la maison. Sans un sursaut réformateur vigoureux, la France peut disparaître à l’horizon 2050 du palmarès des
économies mondiales” présage M. Bourgeois. “Le patronat, le vrai, celui qui connaît
ce qu’est une échéance est ici” a-t-il lancé
à Pierre Gattaz en l’invitant à ne pas se
préoccuper des beaux esprits de la bienpensance attardée des salons de cour du
parisianisme ambiant. I
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CULTURE
ÉVÉNEMENT
La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014
43
Du 7 juin au 1er septembre
L’Origine du monde revient à Ornans
C’est un événement culturel qui se prépare à Ornans.
Du 7 juin au 1er septembre, le Musée Courbet nous invite à
découvrir l’exposition “Cet obscur objet de désir. Autour de
L’Origine du monde.” 70 œuvres des plus grands artistes
(Rodin, Redon, Ingres, Degas, Masson, Rembrandt…) ont
été réunies autour de la star très attendue de l’exposition
“L’Origine du monde” (musée d’Orsay) de Gustave
Courbet. Cette rencontre exceptionnelle avec l’art, est une
invitation à s’interroger sur le regard porté par les artistes
sur le sexe féminin. À découvrir.
DÉCRYPTAGE
Renseignements :
Du 7 juin au 1er septembre
Tél. : 03 81 86 22 88
www.musee-courbet.fr
L’Origine du monde, un tableau
peint par Gustave Courbet en 1866.
Elle a été exposée une
première fois à Ornans au début
des années quatre-vingt-dix.
©RMN-Grand Palais (musée
d'Orsay - H. Lewandowski).
G À lire
“Courbet une révolution érotique”
(Thierry Savatier - éditions
Bartillat)
“L’Origine du monde, Histoire
d’un tableau de Gustave
Courbet” (Thierry Savatier éditions Bartillat).
Thierry Savatier
“L’Origine du monde a gardé
son pouvoir dérangeant”
Historien de l’art, spécialiste de L’Origine du monde, Thierry Savatier
nous parle de ce tableau de Courbet qui scandalise encore.
a Presse Bisontine : Gustave Courbet
peint L’Origine du monde en 1866. Pourquoi réalise-t-il ce tableau pour Khalil
Bey, diplomate turc, amateur d’art et
premier propriétaire de la toile ?
Thierry Savatier : Je pense qu’il y a concomitance de deux facteurs. Courbet avait
peint une grande toile d’inspiration
saphique qui a été vue dans son atelier
(elle a été détruite ensuite). Lorsque
Khalil Bey a connaissance de cette toile, il vient la voir, et demande à l’acheter. Mais il se trouve que le peintre vient
de la vendre. Courbet propose alors à
son client de lui peindre une autre toile. Il réalise “Le Sommeil” et en demande 20 000 francs, ce qui était relativement important à l’époque. Khalil Bey
marchande et Gustave Courbet lui suggère finalement de lui peindre un autre
tableau pour le même prix : “L’Origine
du monde”. En cela, cette toile est une
commande. Mais il est possible qu’un
autre phénomène ait pu inspirer Courbet. Cela fait longtemps qu’il peint dans
la région d’Ornans des paysages. On
peut penser qu’il le fait sous l’influence de Proudhon qui travaille sur l’art
de Courbet et qui est d’un puritanisme
effrayant. Les deux hommes sont proches,
il est imaginable qu’au regard de leurs
rapports, le peintre n’ait pas osé laisser libre cours à sa veine érotique. Proudhon meurt en 1865, et dès 1866 Courbet peint “Le Sommeil” et “L’Origine du
monde”.
L
L.P.B. : Ce tableau aura une vie discrète pendant plus d’un siècle. Il ne sortira pas de la
sphère privée. Le grand public pourra la découvrir véritablement lorsqu’il entre au musée d’Orsay en 1995. Comment cette toile aurait-elle
été perçue si elle avait été exposée en 1866 ?
T.S. : Ce tableau aurait créé un énorme
scandale pour plusieurs raisons. Nous
sommes sous le Second Empire, dans
une période d’ordre moral. Même si, en
vérité, l’élite mène une vie libertine, la
façade est le puritanisme. C’est la première fois que le sexe féminin est peint.
Il l’a été dans l’art préhistorique, mais
depuis la Grèce antique, la femme est
représentée sans sexe. Et Courbet choisit de ne montrer que le sexe, ce que
toutes les conventions de l’art auraient
refusé à l’époque si le tableau avait été
rendu public. Cela n’aurait jamais pu
être accepté.
En effet, l’œuvre ne sortira pas de la
sphère privée. Mais les collectionneurs
la montrent. Jacques Lacan par exemple
à qui la toile a appartenu, la fait décou-
gauche morale qui cherche à en faire
autant. Cette gauche ne parle plus de
bonnes mœurs, mais d’atteinte à la
vrir à des personnes comme Margue- dignité de la femme. À cela s’ajoute la
rite Duras. C’est toujours un cérémo- censure des féministes. Le statut de
nial. Ce tableau était donc connu d’un l’artiste qui travaille sur l’érotisme et
certain nombre de gens mais pas du celui des conservateurs qui s’intéresse
au même thème est loin d’être trangrand public.
quille.
L.P.B. : Cette œuvre est-elle mieux acceptée
L.P.B. :“L’Origine du monde” est-elle une œuvre
aujourd’hui ?
T.S. : Elle a gardé son pouvoir déran- pornographique ou non ?
geant 150 ans après. L’exemple le plus T.S. : Elle échappe à toute pornographie
récent est qu’en 2014, la Société Phi- car cette femme n’a pas de tête. Si Courlatélique de Besançon a demandé à La bet avait représenté un nu féminin comPoste d’imprimer l’œuvre sur un timbre, plet, on aurait pu s’interroger. Dans la
ce qu’elle a refusé. Le tableau a été jugé mesure où la tête est absente, elle a
pornographique pour commencer, ce tout juste une connotation érotique.
qui est imbécile. Finalement, La Poste L’œuvre est un monument à la femme
a prétendu, pour motiver son refus, que inconnue ! C’est la restitution par un
cela pouvait heurter la sensibilité du artiste d’un élément fondamental qui
jeune public.
est le sexe féminin, occulté jusqu’à lui
dans l’art occidental. C’est à la suite de
Courbet que les artistes représenteront
L.P.B. : D’où vient la fronde ?
T.S. : Le problème est qu’il y a des ultra- des femmes sexuées. Rodin, par exemple,
conservateurs, des associations fami- va faire une série de dessins dans des
liales qui sont le cache-sexe de grou- cadrages proches de celui de L’Origine
puscules d’extrême-droite, qui ne voient du monde.
aucune dimension artistique dans une
œuvre qui représente le sexe féminin. L.P.B. : Que sait-on du modèle qui a inspiré
L’autre difficulté vient du droit fran- Courbet ?
çais qui ne dit rien de la pornographie. T.S. : C’est une grande question. On a
En cas de contentieux judiciaire, com- souvent dit que le modèle était “Jo”
me il n’y a aucune définition, c’est au (Joanna Hifferman), la maîtresse du
juge d’apprécier le caractère porno- peintre James Whisler. Si nous sommes
graphique.
certains qu’il s’agit bien d’elle dans “Le
Sommeil”, je ne suis pas aussi affirL.P.B. : Redoutez-vous que des gens manifes- matif en ce qui concerne L’Origine du
tent leur mécontentement à Ornans ?
monde, parce que “Jo” est rousse.
T.S. : En tout cas, avec mes consœurs, Pour ma part, je penche plutôt pour une
nous avons pris la précaution de mettre source photographique. Dès la naisun panneau d’avertissement. Mais il sance de cette technique, les photon’arrêtera pas une association qui déci- graphes réalisent des nus féminins venderait de nuire. Cela paraît invrai- dus comme modèle à des peintres.
semblable, mais nous ne sommes à l’abri Courbet possédait ce genre de photographies. On sait que les photos et les
de rien.
gravures populaires lui servaient de
L.P.B. : Ce que vous dites est très surprenant à source d’inspiration. Or, le photographe
une époque où tous les tabous Auguste Belloc a réalisé des clichés de
paraissent voler en éclat. La sexes féminins du même cadrage que
“L’œuvre
L’Origine du monde.
censure existe encore ?
T.S. : Certes il y a proliest un
monument à fération de sites porno- L.P.B. : Comment avez-vous réagi en apprenant
graphiques sur le Net. dans les médias en 2013 qu’une peinture supla femme
Mais dès l’instant où on posée être le visage de L’Origine du monde
inconnue !” parle d’art, ce n’est plus venait d’être trouvée ?
la même chose. J’obser- T.S. : J’ai immédiatement émis les plus
ve d’ailleurs qu’il y a un grandes réserves. La plus importante
déplacement de la ligne est anatomique. Quand on regarde L’Oride front entre la droite gine du monde, vu la position du buset la gauche. Il y a tou- te, l’épaule droite est plus haute que la
jours une droite d’ins- gauche. Lorsqu’on regarde cette autre
piration chrétienne qui peinture présentée comme le visage de
veut censurer. Mais il y L’Origine du monde, c’est exactement
a aussi un courant de la le contraire.
G À voir
Les conférences autour
de l’Origine du monde
L.P.B. : Vous êtes un spécialiste de ce tableau.
A-t-il livré tous ses secrets ?
T.S. : Non. Il y a encore des parts d’ombre,
notamment sur les années où sa trace
a été perdue. D’autres incertitudes
demeurent ne serait-ce que sur le nom
du tableau “L’Origine du monde” qui
n’a peut-être pas été donné par Courbet.
L.P.B. : Qu’est-ce qui vous fascine dans cette
œuvre ?
T.S. : Je trouve ce tableau fascinant car
il occupe une place charnière dans l’histoire de l’art occidental. Il restitue à la
femme ce sexe que les conventions,
depuis la Grèce antique, lui avaient
refusé. Une fois encore, dans les années
qui suivirent 1866, des artistes (Rodin,
Bonnard, Caillebotte, etc.) commenceront à représenter la femme bien complète de son sexe. Enfin, en supprimant
tout visage, dans un trait de génie, Courbet réalise là, à mon sens, un hymne à
l’éternel féminin. I
Propos recueillis par T.C.
ORNANS
Samedi 14 juin à 20 heures,
centre diocésain rue Mégevand à
Besançon : “De quoi L’Origine du
monde est-elle le nom ? Un regard
psychanalytique sur les passions
que suscite la Jaconde d’Orsay.” En
présence d’Yves Sarfati, psychiatre.
Vendredi 27 juin au centre
diocésain rue Mégevand à
Besançon : “Courbet ou la peinture
à l’œil” avec Jean-Luc Marion de
l’Académie française, Professeur
émérite à l’Université ParisSorbonne, Professeur à The
University of Chicago, et Dominique
de Font-Reaulx, conservateur en
chef au Louvre et directrice du
Musée Eugène Delacroix.
Conférences
Thierry Savatier animera deux
conférences : une à la Ferme de
Flagey le 10 août, sur le thème
“L’Origine du monde et la censure”.
Il participera aussi au colloque qui
aura lieu le 11 septembre, autour
du tableau.
Du 6 au 13 juin
L
Le Désir, matrice de l’œuvre
de Jean-Pierre Sergent
e désir et la sexualité sont des constantes dans le travail de lʼartiste-peintre
Jean-Pierre Sergent. En marge de lʼexposition “Autour de LʼOrigine du monde” organisée au Musée Courbet, il présentera ses œuvres au Caveau des
arts à Ornans, 7 rue Saint-Vernier. Lʼexposition sʼintitule “Le désir, la matrice, la
grotte et le lotus blanc”. On peut découvrir notamment six peintures sur Plexiglas de grand format ont été spécialement choisies pour illustrer ces concepts
du désir. Par le thème suggéré, érotique souvent, beaucoup dʼœuvres de JeanPierre Sergent font écho à la peintre de Gustave Courbet.
À découvrir. I
Le désir et la
sexualité sont
au cœur du
travail de
Jean-Pierre
Sergent qui
expose à
Ornans en juin.
Renseignements : 03 81 62 40 33 - www.j-psergent.com
44
Agenda
La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014
SHOW-BIZ - IL CARTONNE AU THÉÂTRE
“Je suis hypocondriaque
et j’ai peur de la mort”
Jérôme Daran, le Bisontin monté à Paris, s’est fait connaître en écrivant des
sketches pour Florence Foresti. Depuis, il a pris son envol. Après le one-man-show
et le théâtre, il se lance dans la chanson. Un artiste complet.
“Avec
Florence
Foresti, on
a un passé
commun.”
amie Florence Foresti ?
J.D. : Oui, j’ai bossé sur son dernier spectacle qu’elle jouera bientôt au Châtelet et qui est actuellement en rodage à Boulogne. L.P.B. : Vous avez 40 ans et serez papa
Avec elle, on a un passé commun, pour la première fois début juillet. Cetj’ai démarré avec elle. Cela fait te paternité prochaine est une nouvellongtemps qu’on n’avait pas tra- le source d’inspiration ?
vaillé ensemble. On s’est retrou- J.D. : C’est surtout une source de
vé et on s’est bien marré.
stress pour l’instant ! (rires). Oui,
j’espère bien que ce sera aussi
L.P.B. : On pourra vous voir à Besançon une source d’inspiration. Tout se
à la Rodia le 20 juin lors d’une soirée passe bien pour l’instant mais
caritative organisée par le Rotary et c’est vrai que ça reste encore un
l’association “Nos enfants d’ailleurs” peu distant pour moi. Mais comqui lutte contre l’autisme. Vous vous me on dit, c’est quand l’enfant
sentez sensibilisé à ce genre de causes ? est là qu’on devient vraiment
J.D. : J’accepte assez facilement père…
tout ce qui est caritatif. J’estime
tout à fait normal de donner un L.P.B. : La radio que vous aviez pratipeu de son temps. C’est un petit quée sur Europe 1 il y a quelques années,
soutien à des associations qui c’est fini ?
font un travail remarquable tout J.D. : Les commentaires de l’actu
au long de l’année. L’an dernier, au quotidien, ce n’est pas forcéj’avais répondu présent aux ment mon truc. C’était une belVirades de l’espoir à Montfau- le expérience mais l’actualité n’est
con. Quand je vois ce que toutes pas mon fort. Je m’inspire certes
ces associations font, je suis enco- du quotidien, mais sur le plus
re plus motivé à répondre à leurs long terme. J’ai moins la fibre de
demandes. J’estime nécessaire l’actu. J’avoue qu’en radio, j’étais
d’aider ces gens qui s’investissent un peu perdu, sans trop de recul.
BRIGITTE FONTAINE
DE PALMAS
L.P.B. : Pour l’instant, c’est au théâtre
que vous passez le plus de temps avec
cette pièce “Desperate housemen” que
vous jouez à Paris avec vos deux complices. Un énorme succès !
J.D. : On a démarré il y a 9 mois
au Grand Point Virgule et c’est
vrai que ça cartonne. On est complet tous les soirs et on a la chan-
L.P.B. : Vous incarnez
dans la pièce un peu
le même personnage
que dans vos oneman, le loser un peu
fainéant ?
J.D. : C’est un peu
cela. Là, je suis un
peu
branleur,
hypocondriaque en
plus. Dans le personnage, il y a
quelques caractéristiques proches
de moi, même si ce
n’est pas ma nature profonde. Dans
L.P.B. : Bien qu’installé à Paris, vous
vous sentez encore Bisontin ?
J.D. : Complètement ! J’y reviens
souvent, notamment chez mes
parents à Vorges-les-Pins. Paris,
c’est quand même stressant et
Besançon me manque beaucoup.
Je suis un gamin de la campagne
qui a été élevé à Franois. C’est
pour ça que dès que c’est possible,
je reviens sur Besançon ou j’ai
encore ma famille et pas mal de
potes. J’y croise aussi régulièrement Aldebert. D’ailleurs, je lui
écris des petites choses pour la
sortie de son prochain D.V.D.
Je n’étais peut-être pas assez
“roublard” pour faire ça. J’ai
reviendrai peut-être un jour mais
dans ce cas, c’est moi qui le choisirais.
L.P.B. : Votre prochain one-man-show
est déjà en préparation ?
J.D. : J’ai commencé à y travailler.
Fin mai, je passe en Belgique
avec une quinzaine de minutes
de nouveautés. La préparation
d’un nouveau spectacle est en
cours, mais il faut que je me jette vraiment à l’eau. C’est juste
une question de confiance. Ce
n’est pas toujours facile de retomber sur ses pattes. Dans la pièce
que je joue, je teste de nouvelles
vannes qui seront sûrement utilisées dans le prochain one-man.
Mais pour l’instant, c’est vraiment la scène qui occupe mon
temps et qui m’apporte un vrai
VINCENT NICLO
L.P.B. : Votre nom de scène est “Day
off” qui signifie “jour de congé”. La
musique est donc une sorte de loisir ou
d’échappatoire pour vous ?
J.D. : En effet, c’est un peu une
récréation pour moi qui ne me
prend pas beaucoup de temps.
Mais nous sommes en discussion
avec mon manager pour voir dans
quelle mesure on pourra peutêtre caler quelques dates de
concert. J’aime bien me laisser
cette opportunité de faire autre
chose, c’est une vraie liberté et
l’important est d’être à l’aise avec
tout ça.
L.P.B. : Qu’est-ce que qui explique le
succès phénoménal de cette pièce ?
J.D. : C’est une pièce qui est très
efficace en terme de rire. Les spectateurs voient sur scène trois personnalités différentes. Ce spectacle est un peu à mi-chemin
entre le one-man et le théâtre.
En plus, on ajoute quasiment tous
les jours de nouvelles choses et
ça fonctionne particulièrement
bien entre les trois comédiens.
On devrait mettre sur pied une
tournée pour 2015.
“Tous les
soirs, c’est
un vrai
L.P.B. : Vous travaillez
toujours
pour votre
challenge.”
autant. Le 20 juin, je pense que
je viendrai avec quelques chansons et peut-être un ou deux
sketches.
PATRICK TIMSIT
L
la vraie vie, je suis
pas mal hypocondriaque, la mort
m’angoisse beaucoup. J’ai aussi, il
faut l’avouer, ce
petit côté flemmard
mais je pense que
mon inspiration
vient aussi dans ces
moments où je
glande un peu. Cette attitude fait partie de mon travail…
ce de bénéficier d’excellentes critiques. Le bouche à oreille fonctionne à merveille, si bien qu’on
est “numéro 1 des ventes” depuis
quelques semaines. Tout cela fait
très plaisir, et c’est très gratifiant
d’avoir du succès sans pour autant
bénéficier de gros relais médiatiques. Cela montre aussi à tout
le monde que c’est possible sans
avoir de grosses machines médiatiques derrière soi. La pièce est
programmée jusqu’à fin août et
on devrait prolonger jusqu’à fin
décembre. Entre-temps, nous
devrions jouer à Bobino en juillet.
ARY ABITTAN
a Presse Bisontine : On connaît
vos talents de comique et de
comédien. Pas encore vos
talents de chanteur. La chanson est une nouvelle passion pour vous
ou une vieille passion enfin assumée ?
Jérôme Daran : La chanson, ça fait
longtemps que j’en fais. J’avais
fait quelques tentatives, aujourd’hui j’y reviens, mais ça ne m’a
jamais lâché. D’ailleurs dans mes
one-man-shows, j’ai toujours un
peu chanté sur scène. Récemment, j’ai eu l’opportunité d’avoir
quelques titres diffusés régulièrement par le réseau France Bleu
qui s’est associé à ma démarche.
Je retourne bientôt en studio avec
un guitariste pour enregistrer
un 4 titres qui devrait être prêt
en septembre. Des titres dont j’ai
écrit les textes et la musique.
SAM. 8 NOV. 2014
MER. 12 NOV 2014
JEU. 13 NOV. 2014
MER. 26 NOV. 2014
SAM. 6 DÉC. 2014
20h30 MICROPOLIS
20h30 KURSAAL
20h30 KURSAAL
20h30 KURSAAL
20h30 MICROPOLIS
BESANÇON
BESANÇON
BESANÇON
BESANÇON
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Rende z-Vous
La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014
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Livre
Le livre jeunesse en fête à Palente
Vénéré, entretenu, caché, transformé, repoussé, aimé, disséqué, imaginé, peint… le Corps se lit dans et avec tous
les sens. Il se lit partout autour de nous, dans les magazines, dans la rue, à la télévision, au cinéma, au musée et
bien sûr dans les livres jeunesse. Qu’ils traitent d’anatomie, d’identité, de nudité, de genre, les livres jeunesse
accompagnent toujours les interrogations des enfants. La diversité et la créativité de ses auteurs et illustrateurs
et l’engagement de ses éditeurs sont à encourager encore et encore, car le livre est un formidable compagnon de
route pour l’enfant, le parent ou le référent. La 23ème édition donne à voir, à comprendre et à explorer ce qu’est
cette formidable machine dotée de sentiments et d’intelligence : qu’est le corps humain. Dix auteurs jeunesse
seront en rencontre et en dédicace le samedi 24 mai : Katy Couprie, Cathy Ytak, David Dumortier, Marjorie
Pourchet, Bérengère Delaporte, Benoit Morel, Benoit Perroux, Paul Rouillac, Claudine Desmarteau, Antoine
Dole. À noter également la vente de livres d’occasion pour adultes en partenariat avec le Secours populaire
français, le samedi 24 mai de 9 heures à 17 heures à la salle des fêtes de la M.J.C. Palente.
23ÈME FÊTE DU LIVRE JEUNESSE DE PALENTE - DU 19 AU 24 MAI
RENSEIGNEMENTS AU 03 81 80 81 48
Festival
Vivre autrement avec “les petits explorateurs”
Le festival des petits explorateurs prépare sa cinquième édition qui aura lieu mercredi 11 juin sur l’esplanade
Nelson-Mandela à Planoise. Le festival organisé par l’association des Petits Débrouillards de Franche-Comté a
choisi cette année comme thème principal celui de la transition énergétique en référence à la conférence
mondiale sur le climat qui se tiendra à Paris en décembre 2015. L’objectif de cette conférence sera de maintenir
le réchauffement en dessous de 2 °C par rapport aux températures du début du XXème siècle. L’association
souhaite sensibiliser et informer les enfants ainsi que leurs familles sur cet enjeu de société.
Le festival débutera à 13 heures pour se terminer à 18 heures. Ce rendez-vous est ouvert à tous, petits et grands,
il est gratuit. La journée sera ponctuée de nombreuses animations et expériences sur le thème de la transition,
des mini-conférences, des rencontres avec des chercheurs et des professionnels, le tout organisé en trois villages :
habiter, échanger et préserver. L’an dernier, le festival avait accueilli plus de 500 enfants.
RENSEIGNEMENTS AU 03 81 51 74 88
Spectacles de rue
Des artistes à la campagne
Jérôme Daran est actuellement sur scène à Paris dans la pièce
de théâtre “Desperate housemen” où il est accompagné
d’Alexis Macquart et de Stéphane Murat.
plaisir. J’aime vraiment ça et c’est
les soirs où je ne joue pas que je
m’aperçois que je suis en manque
quand je ne joue pas. La scène est
un moyen fort d’exister, c’est du
concret, il y a le public et tous les
soirs, c’est un vrai challenge. Pour
l’instant, le théâtre suffit à mon
bonheur car c’est un espace de
liberté totale et c’est un exercice
qui reste artisanal. C’est ce côtélà, fait maison, qui me plaît beaucoup. I
Propos recueillis par J.-F.H.
POINTS DE VENTE
INFORMATIONS &
RENSEIGNEMENTS :
www.ngproductions.fr
faites le
plein de
es
spectacl
NG Productions
1 bis rue de la Madeleine
25000 Besançon
03 81 54 20 47
Géant, Carrefour, Forum, Cultura,
Fnac, Leclerc, Magasins U,
Digitick, Tickenet, …
Depuis 12 ans, l’Annuelle des artistes à la campagne développe la diffusion de spectacles de rue (théâtre,
musique, danse, cirque…) en milieu rural sur le territoire de la Communauté de communes Vaîtes-Aigremont
regroupant 21 communes, de Bouclans à Roulans. L’Annuelle est un festival itinérant. Pour l’édition 2014 qui a
lieu du 6 au 8 juin, le spectateur, accompagné par les artistes, voyagera dans les villages de Gonsans, Bouclans et
Champlive où différents spectacles et rendez-vous l’attendent, au détour d’une maison, d’une combe, d’un verger
ou d’un pont de grange. Cette année, les maîtres de cérémonie de l’Annuelle seront les “Urbaindigènes” : cette
troupe composée d’arpenteurs et d’acrobates a pour but de dévoiler de nouveaux rapports entre les techniques
acrobatiques et une lecture ludique de l’espace public. En mettant la technique au service de l’humour, les
Urbaindigènes partent à l’assaut des villages dans une grande démonstration acrobatique et déjantée.
L’Annuelle, festival de rue à la campagne - 6, 7 et 8 juin
Réservations et renseignements au 03 81 55 25 55 - www.artistesalacampagne.fr
Sport
Besançon accueille les cadors mondiaux
de paratriathlon
Le Triathlon Vauban 2014, organisé par le Besançon Triathlon se déroule dimanche 25 mai. Pour la seconde
année consécutive, il sera support d’une des manches de la Coupe du monde I.T.U. de Paratriathlon. Les
triathlètes invalides venus de 17 pays s’élanceront à 11 h 30 sur un format sprint avec 750 mètres de natation
(au départ du pont Canot), 20 km de vélo (promenade Mazagran, la Malcombe, Velotte, les 408, la Gare d’Eau)
pour terminer par 5 km de course à pied. L’an dernier, le local David Travadon avait terminé second. 120
paratriathlètes sont engagés.
En marge de cette épreuve mondiale, des épreuves de triathlon pour le grand public seront proposées dès 9 heures
pour le format sprint (200 coureurs attendus). Un duathlon jeunes (course à pied et vélo à 14 heures) ainsi qu’un
contre-la-montre par équipes (15 heures) sont organisés.
Renseignements : www.trivauban.fr
Musique
Laissez-vous enchanter par les 9 muses
Le 9ème Festival de Besançon-Montfaucon ouvrira ses portes le 30 mai sur le thème des 9 Muses en référence aux
filles de Zeus, médiatrices entre le dieu et les artistes. Jusqu’au 8 juin, dans le cadre de ce rendez-vous culturel
original organisé par l’association Musiques en Perspectives, 18 concerts de musiques anciennes sont proposés au
public. Ils sont donnés à Besançon, Montfaucon, Moncley, Passavant, Landresse, Reugney, par des artistes
talentueux avec des instruments d’époque. Un des temps forts de ce festival est son ouverture autour de Bach. À
noter encore le Chant des muses de Franz Schubert, œuvre pour chœurs d’hommes et pianoforte, qui l’on pourra
écouter à l’église de Montfaucon. Les amateurs de danse apprécieront le bal Renaissance qui sera donné sur la
place de ce même village. Outre les concerts, ce festival, c’est aussi des conférences, et une randonnée au pays de la
guerre des boutons.
Renseignements : www.festivaldemontfaucon.com - Tél. : 03 81 83 48 91
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AGENDA
SOLIDARITÉ
La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014
Vendredi 20 juin
Tous unis
contre l’autisme
Après le grand succès de l’édition 2013, le Rotary-club Castan
organise une seconde soirée de gala en faveur de l’association bisontine “Nos enfants d’ailleurs” composée de parents d’enfants autistes.
Trois tableaux à gagner
3 tableaux
de l’artiste
bisontine
Mélanie
Bachmann
seront à
remporter.
Indéniablement, Mélanie Bachmann est une
artiste altruiste. Avec un grand enthousiasme, elle a accepté de réaliser trois œuvres
en lʼhonneur de la soirée. Elle sʼest immergée dans lʼunivers de lʼautisme. Elle a réussi à mettre sa sensibilité au service de cet
événement. Mélanie est ambassadrice des
valeurs qui lui sont chères et celles du partage des émotions. Habitée dʼune force de
conviction, elle est toujours en quête de vérité. Mélanie peint comme on mène un combat : faire fusionner délicatesse du trait et
urgence du geste. Cette fois-ci, elle a dédié
son énergie et son inspiration aux enfants
autistes. Son cœur bat pour eux. I
ous les ans en France, 8 000
enfants naissent, touchés par un
syndrome dont la prévalence est
de plus en plus fréquente sans
qu’aujourd’hui on ne sache encore pourquoi :
l’autisme. Et parmi ces enfants autistes,
80 % ne sont pas scolarisés, soit 80 000
enfants pour qui les parents bien souvent
désemparés n’ont aucune solution
d’encadrement ou de scolarisation.
C’est pour lutter contre cet état de fait
implacable et pour alerter les consciences
qu’est née il y a trois ans à Besançon
l’association “Nos enfants d’ailleurs”, créée
par des parents confrontés à cette difficile
réalité pour leurs enfants, et parrainée
par le chanteur Aldebert. “L’objectif de cette
association et de promouvoir des approches
éducatives comportementales comme
l’A.B.A., qui apporte des solutions alternatives d’apprentissage reconnues par la
Haute Autorité de Santé” indique un des
membres fondateurs de l’association. La
démarche de ces bénévoles est donc de collecter des fonds qui permettront de financer
des formations destinées aux familles
souhaitant s’initier à ces méthodes éducatives qui font leurs preuves. “En 2013,
grâce au soutien financier de l’association,
une quinzaine de familles ont pu suivre
T
une telle formation. Cette réussite demande aujourd’hui à
être amplifiée” précise le
bénévole. Le long travail de
persuasion menée par cette
association a par ailleurs permis, avec le soutien de
l’A.R.S., d’ouvrir une unité
Avec
expérimentale A.B.A. au sein
un plateau de l’A.D.A.P.E.I. et en lien
d’artistes avec l’école Notre-Dame de
Besançon où quatre élèves
plutôt
sont encadrés, bientôt huit.
alléchant. En collaboration avec le
Rotary-club Castan et en
partenariat avec l’A.D.A.P.E.I.
du Doubs et son I.M.-Pro, le Rotary-club
Castan organise donc pour la seconde
année consécutive en faveur de “Nos enfants
d’ailleurs”, une grande soirée de gala destinée à récolter des fonds. Après le succès
de l’édition 2013 qui s’était tenue au Grand
Kursaal, c’est à la Rodia que le cocktail
dînatoire aura lieu cette année, vendredi
20 juin au soir, avec un plateau d’artistes
plutôt alléchant : de la musique avec les
groupes My Lady House, Holy Two et Day
Off (la formation musicale créée par Jérôme
Daran, voir l’interview pages précédentes)
et de la danse avec l’école Ar’K danse et
les rythmes endiablés de Color Latino.
Lors de cette soirée caritative ouverte à
tous (au tarif de 59 euros), le chef JeanFrançois Maire sera épaulé pour le service par des jeunes de l’A.D.A.P.E.I. encadrés
par David Beaugendre.
Une belle opération de solidarité dont un
des desseins est également de changer le
regard de la société sur l’autisme, un handicap aussi fréquent que méconnu. I
J.-F.H.
Les bénévoles
de l’association
“Nos enfants
d’ailleurs” se
démènent pour
que la cause de
l’autisme soit
encore mieux
entendue.
Renseignements et inscriptions au 06 80 05 70 86
LE PORTRAIT
BESANÇON
La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014 47
Le directeur du Théâtre Alcyon
L’Odyssée de Mélior
L’Odyssée - Théâtre Alcyon
Du lundi 9 au dimanche 22 juin à 21 heures
Relâche le dimanche 15 juin
Au Fort de Chaudanne – 99, Chemin du Fort de Chaudanne à
Besançon - Réservations : www.theatre-alcyon.com
Par téléphone : 03 81 83 06 48
Plein tarif : 10 euros, tarif réduit : 6 euros
Voilà quelques mois que le
metteur en scène bisontin
Patrick Mélior travaille sur son
nouveau spectacle. Il s’agit
d’une adaptation de l’Odyssée
d’Homère. Une grande fresque
qui fait écho à notre monde
contemporain. Rencontre.
ui, c’est Patrick Mélior. Il sait que
son nom ne parle pas à tous les
Bisontins, mais peu importe. A soixante ans passés, cet homme plein
de sagesse ne court pas après la notoriété
à tout prix dans la ville de Victor Hugo
où il vit depuis bientôt trente ans. Adoubé
à Paris pour son écriture artistique,
plusieurs fois encensé par la critique, il
n’est pas contrarié d’être accueilli encore
parfois dans sa Franche-Comté natale
comme un débutant. Nul n’est prophète
en son pays, c’est bien connu, et cet écart
de perception entre la capitale et la province
l’amuse au fond, sans mépris.
Patrick Mélior est metteur en scène et
responsable depuis 1991 du Théâtre Alcyon qui a ses quartiers à Chaudanne. Avec
sa compagnie, il s’est fait connaître dans
le milieu culturel par son talent, et audelà, par ses prises de risque, tant dans
le choix des lieux improbables où il porte
le théâtre que dans l’audace de sa mise
en scène. Transposer au théâtre “La
Chevauchée fantastique”, un western de
John Ford, c’est osé ! Il l’a fait. Cela lui
vaut parfois d’être catalogué dans la catégorie des “intello-élitistes”, un attribut
qu’il conteste. Si Faust (Goethe) et Dante
sont des classiques un peu ardus, Patrick
Mélior a su en proposer des adaptations
originales à la portée du spectateur. “Il
est toujours possible d’aller sur des sujets
qui ne sont pas faciles sans tout intellectualiser. Je me bagarre là-dessus. Comment échanger avec un public à qui je ne
demande pas d’être savant et que j’amène
à vivre un événement plutôt qu’un produit
théâtral. C’est tout le sens de mon travail”
résume le metteur en scène qui convainc
ceux qui voient ses spectacles.
La compagnie qu’il dirige est d’abord une
compagnie d’extérieur. “Nous avons choisi
de travailler dans la nature, ou dans des
sites patrimoniaux. Du moment que le lieu
est en accord avec notre propos, la seule
limite est d’ordre technique.” À partir de
là, Patrick Mélior ne se refuse rien. Il est
ouvert à tout. Une forêt, le parc de Consolation, les ruines du château de Montfaucon, voilà le genre de lieux qu’il affectionne. Son public a l’habitude de prévoir
Patrick Mélior a
la double culture
du théâtre et de
l’architecture
dans laquelle
il puisse une
incroyable
liberté
d’expression
artistique.
L
Bio express
13 avril 1948 :
naissance à Besançon
1978 : Architecte
D.P.L.G. diplômé à Paris
1973 : Entreprend une
formation d’acteur
professionnel
1979 : Il crée à Paris la
compagnie Patrick Mélior
et devient maître assistant
en scénographie à l’École
Nationale Supérieure
d’Architecture Paris-Valde-Seine
1982 : Il met en scène
“L’enfer de Dante” à Paris
salué par la critique
1991 : Prend la
direction du théâtre Alcyon
à Besançon
2014 : Il met en scène
l’Odyssée d’après Homère
une petite laine et des chaussures adaptées lorsque l’histoire l’entraîne dans l’un
de ces endroits inattendus. “Quand la
nature se met à jouer au théâtre elle aussi, il se passe quelque chose de merveilleux.”
L’atmosphère est dantesque ! “Ceci étant,
faire un spectacle dans un lieu moche peut
être aussi très intéressant. Une décharge,
par exemple, est un endroit hallucinant.
Cela peut apporter une belle énergie à un
thème.” Cette expérience-là, il ne l’a pas
encore tentée.
Depuis quelques mois, Patrick Mélior s’est
attelé à l’écriture d’un nouveau spectacle
inspiré d’un classique, l’Odyssée d’Homère,
conforme au parcours ambitieux qu’il suit
depuis le début. Il fait surgir Ulysse, roi
d’Ithaque, héros de la mythologie grecque,
dans une adaptation qui fait écho à notre
monde contemporain. L’auteur est sur la
corde raide dans cette histoire. Mais c’est
aussi en se mettant en danger qu’il peut
espérer exalter le public. Patrick Mélior
ne redoute pas d’être jugé. “La critique
n’a jamais été une obsession chez moi ditil. Pendant toute ma période parisienne,
j’en ai reçu beaucoup. C’est le jeu.” Il va là
où l’inspiration le guide, en cheminant
dans le respect des œuvres sur lesquelles
il se penche pour en livrer sa version théâ-
Le mensuel qui
vous sort du quotidien
trale. “Je suis du genre ruminant. L’Odyssée,
j’y pensais depuis longtemps” confie-t-il.
Dans cette grande fresque tout public, le
metteur en scène extrait de la mythologie lointaine la question de l’héroïsme.
“Qu’est-ce qu’un héros ? Finalement, la
mythologie dit que parmi nous, parmi les
gens modestes, il y a des Ulysse, des Achille,
des Pénélope. J’ai croisé des gens dans des
campagnes qui étaient des “demi-dieux”.
Le sens de la mythologie est de nous inviter
à observer ce qu’il peut y avoir d'héroïque
à notre époque.”
L’Odyssée est à l’affiche du théâtre Alcyon pendant tout le mois de juin. Mais Patrick
Mélior réfléchit déjà à sa mise
en scène quelque part du côté
“Le cul
de Montlebon dans le HautDoubs.
Décidément, il est un
entre deux
homme de théâtre mais pas
chaises.” du lieu où il se joue traditionnellement. Il a cette liberté de chahuter les conventions sans doute parce qu’il
n’est pas issu du sérail. Par
exemple, il n’a aucune difficulté à faire cohabiter sur scène
des comédiens amateurs et
professionnels du moment que
ce brassage nourrit la créa-
tion. L’artiste ne rentre pas dans les cases.
Le vrai métier de Patrick Mélior est architecte D.P.L.G. (diplômé par le gouvernement). Des études que ce natif du Russey
a suivies à Paris. Le théâtre est entré dans
sa vie par sa sœur cadette, Chantal Mélior,
metteur en scène reconnue et avec laquelle il collabore encore régulièrement. C’est
elle, qui en amateur, l’a incité à monter sur
les planches. C’est cette double culture de
l’architecture et du théâtre, du rationnel
et de la poésie, qui l’a amené à se tourner
vers la scénographie pour commencer. Un
art du décor qu’il a eu la chance d’enseigner
à l’École Nationale Supérieure d’Architecture
Paris-Val-de-Seine, suite à sa rencontre
avec Jean Perrottet l’architecte qui a restructuré la plupart des théâtres en France. “Je
suis en retraite de l’enseignement depuis
six mois” annonce Patrick Mélior qui croit
beaucoup au hasard de ces rencontres, sur
lequel se joue parfois un destin.
Il puise dans la diversité de ses savoir-faire
autant que dans son cœur pour créer. Le
metteur en scène n’a jamais cessé de décloisonner dans son approche du théâtre. Il a
toujours eu “le cul entre deux chaises” comme
il dit, mais il reste bien assis. T.C.
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ONE
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