Vins - Foie gras - Produits régionaux - Restauration Mensuel d’information de Besançon et du Grand Besançon www.presse-bisontine.fr JUIN 2014 22 rue Bersot - BESANÇON Tél. 03 81 82 27 14 €50 2, N° 155 NOS ÉLUS SONT-ILS TROP PAYÉS ? G G LE PALMARÈS DES ÉLUS LES MIEUX RÉMUNÉRÉS. POURQUOI LES RÉCENTES AUGMENTATIONS À L’AGGLO ? G L’ARGENT DES PARLEMENTAIRES. LE DOSSIER en p. 20 à 25 ÉCONOMIE p. 38 Le coup de gueule des patrons L’ÉVÉNEMENT p. 6 à 8 Accidents de la route Contre l’hécatombe, la tolérance zéro %L M RX[ 0RQW U HV $W HO L HU GH EL M RXW HU L H $FKDW G· 2U GHSXL V 8% %L M RX[ = , GH %HV DQoRQ 7 KL V H &KDO H] HXO H 2XYHU W GX O XQGL DX V DPHGL K K K K $FFqV I DFL O H 3DU NL QJ *U DW XL W ZZZ XEEL M RX[ FRP Rédaction : “Les Éditions de la Presse Bisontine” - B.P. 83 143 - 1, rue de la Brasserie - 25503 MORTEAU CEDEX - Tél. 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 - [email protected] 2 LA TWEETOSPHÈRE BISONTINE La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014 Éditorial Poujadisme À peine a-t-on associé ces mots de “rémunérations” et de “politique” que les principaux intéressés lèvent les bras en invoquant qui le poujadisme, qui le populisme, quand ceux qui abordent le sujet ne sont pas accusés de “faire le lit des extrêmes”. Encore un syndrome bien français qui voudrait que cette question ne soit jamais traitée ni même abordée. Le salaire des politiques reste un sujet étonnamment tabou en France alors qu’aucun autre pays d’Europe ne montre une telle aversion pour cette question qui fait pourtant partie intégrante d’une saine démocratie. Si la classe politique est aussi mal à l’aise avec cette question, ce n’est pas à cause des montants que nos dirigeants, nationaux ou locaux, perçoivent, qui d’ailleurs n’ont rien de scandaleux. Non, ce n’est pas choquant que le responsable d’une agglomération de 170 000 habitants, avec les responsabilités que ses mandats lui confèrent, touche tous les mois plus de 6 000 euros. Tout comme il n’est pas plus indécent que l’adjoint au maire d’une ville comme Besançon ou qu’un conseiller régional perçoive 1 600 euros avec une vraie charge de travail en face, ou encore qu’un député de la Nation qui ne compte pas ses heures émarge à 5 300 euros nets. On s’offusquera beaucoup plus à la vue des primes indécentes que pourraient toucher ces traders dans le monde obscur de la haute finance crapuleuse. Là où le maniement de l’argent public serait à remettre en cause, c’est quand il sert à satisfaire le plus grand nombre de ses amis politiques. Le budget “rémunérations” de la C.A.G.B. a flambé de plus de 35 % parce que, subtilement et pour contourner une loi qui restreignait le nombre de vice-présidents, l’Agglo a cru bon de créer des postes de conseillers communautaires délégués, rémunérés 900 euros chacun par mois, tandis que les vice-présidents voyaient passer leur solde mensuelle de 900 à 1 600 euros. Une fois encore, les montants ne choquent pas. C’est ce genre de tour de passe-passe qui a du mal à passer dans l’opinion et c’est bien ses instigateurs qui tendent, par ces procédés quelque peu tortueux, à discréditer une partie de la noble fonction d’élu. Le sentiment est le même quand ces mêmes élus montrent si peu d’enthousiasme à jouer la transparence sur ces questions d’argent, public de surcroît. À force de manier l’à peu près et de tenter de noyer le poisson, c’est ainsi que l’on jette le discrédit sur la classe politique tout entière aux yeux de l’opinion. I Jean-François Hauser est éditée par “Publipresse Médias” - 1, rue de la Brasserie B.P. 83143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : [email protected] S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. Contact publicitaire : François ROUYER au 06 70 10 90 04 Imprimé à I.P.S. - I.S.S.N. : 1623-7641 Dépôt légal : Mai 2014 Commission paritaire : 0217I79291 Crédits photos : La Presse Bisontine, A.C.A.I., J. Daran, P. Diéterlé, Vivre aux Chaprais. LES TWEETS DU MOIS FUSION 23 avril. Le rapprochement de la Bourgogne et de la Franche-Comté fait-elle naître des fantasmes ? Le journaliste d’Europe 1 Michel Grossiord s’en amuse. Michel Grossiord @MGrossiord · 23 avril "GDQ "@ATʖ +ŗ@KKH@MBD CT !NTQFNFMD DS CD K@ R@TBHRRDCD,NQSD@T OHBSVHSSDQBNLRAS!@" TRANSPORT Philippe Gonon, conseiller municipal (UDI), s’amuse et publie la photo de ces chevaux comtois à Besançon. Philippe Gonon · 6 mai ʘ!DR@MBNM TM U¤GHBTKD GHOONLNAHKD RTQ K@ OHRSD BXBK@AKD @UDMTD "KDLDMBD@T ,@HR PTD E@HSCNMBK@ONKHBDLTMHBHO@KD COMMERCE 12 mai. Pascal Bonnet, élu à Besançon, s’inquiète de la disparition d’un bar. Ce n’est pas le seul. pbonnetélubesançon @pbonnetelubes ʘ!DR@M¢NM KD i/DSHS !@Qy HMRSHSTSHNM CD K@ QTD "GHƨDS U@ EDQLDQ K@ RTHSD CT iB@E¤ CT 3G¤SQDyQTD5'TFNş MUSIQUE Un journaliste bourguignon interview le 9 mai le maire de Besançon pour le mensuel «Le Miroir mag». Il nous apprend que Jean-Louis Fousseret est mélomane... Jérémie Lorand @jlorand +D LDHKKDTQ C@MR KŗHMSDQUHDV CD ʘ%NTRRDQDS Bŗ¤S@HSPT@MCL¥LDK@LTRHPTDCŗ@SSDMSD UHBHH ʘADR@MBNM STATIONNEMENT Le Bisonteint publie la photo de la Rolls qui dormait sous le parking de la mairie. En raison de travaux de peinture, son propriétaire a dû la déplacer. Un événement. BisonTeint Bison Teint · 6 mai ʘADR@MBNM +@ E@LDTRD 1NKKR RDLAKD @UNHQ PTHSS¤KDO@QJHMFCDK@L@HQHD OHBSVHSSDQBNL1O-#"U06Y NATALITÉ Chauds les Francs-Comtois ? En tout cas, ils sont fertiles. #NeverGiveUp @DavidSandona · 10 mai. %Q@MBGD"NLS¤+DRODQLDCDR%Q@MBR"NLSNHR CD LDHKKDTQD PT@KHS¤ PTŗ@HKKDTQRş @BST@KHS¤ !D R@M¢NM%Q@MBGD"NLS¤ CHASSE 15 mai. Besançon ville verte qu’ils disaient ! Apparemment, c’est le cas. Même les chevreuils s’aventurent en ville. La chasse est fermée... nathalie @nathdebesac ,NM BNKK£FTD @ UT TMD AHBGD UDQR K@ L@HQHD LHMTHSGHDQRNHQ2HKDRƦDTQRCDKŗDROK@M@CDRNMS SNTSDRANTKNS¤DRE@TSO@RBGDQBGDQʘ!DR@M¢NM IMMOBILIER 12 mai. Si vous ne l’avez pas encore fait, il est temps de (re) négocier vos taux de crédit ou d’aller emprunter. Choulet Edouard @edouardchoulet #immobilier : 3@TWCDBQ¤CHSCDȆȆRTQȅȄ@MR C@MR Kŗ$RS CD +@ %Q@MBD RDKNM (LLNOQ¥S ȇ£LD Q¤RD@TEQ@M¢@HRCDBNTQSHDQʘA@MPTD 4 RETOUR SUR INFO - BESANÇON La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014 L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Grand Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Moins d’attente aux urgences de Minjoz 400 abonnés à la voiture en libre-service e service d’autopartage bisontin, rebaptisé Citiz comme les 80 autres réseaux déployés dans d’autres villes françaises, a inauguré le 13 mai sa douzième station, place Flore. Quatre ans après sa mise en service, l’auto en libre-service L compte près de 400 abonnés. Si on compare avec d’autres villes qui ont mis en place ce service avant Besançon, c’est peu. Strasbourg dispose de son service d’autopartage depuis 13 ans et la ville alsacienne compte plus de 4 000 abonnés, dix Jean-Baptiste Schmider, directeur du réseau Citiz. fois plus qu’à Besançon. Rien d’anormal selon Jean-Baptiste Schmider, directeur général du réseau Citiz, “parce qu’il faut le temps que les utilisateurs potentiels s’approprient ce nouveau service. Quatre ans, c’est encore peu. Dans toutes les villes, le nombre d’abonnés progresse avec le temps” dit-il. 17 voitures dont quelques familiales et utilitaires sont disponibles dans les douze stations réparties en ville (gare Viotte, Leclerc, Marulaz, Saint-Jacques, Granvelle, Bersot, Flore…). L’utilisateur-type de l’auto partagée, c’est un urbain âgé de 35 à 45 ans qui empruntera le véhicule pendant 5 heures et parcourra 40 km, “par exemple pour aller faire ses courses en périphérie.” Pour la plupart des utilisateurs de Citiz, la voiture louée a remplacé la voiture principale. “Dans 78 % des cas” note M. Schmider. Le service Citiz est disponible à partir de 10 euros par mois auxquels il faut ajouter le prix de l’heure d’utilisation (à partir de 2 euros selon le modèle) et le prix du kilomètre (à partir de 30 centimes). Dans la circulation, une voiture partagée remplace neuf voitures particulières. I À P R É S E Nt Tà la Présen E FOITR IS O E COM ASPIRATION CENTRALISÉE Efficacité s 2ÏDUCTION DE VOTRE TEMPS DE MÏNAGE GRÊCE Ì UNE FORTE PUISSANCE DE SUCCION s !UCUNE SALETÏ NE VOUS ÏCHAPPE GRÊCE AU SYSTÒME CYCLO NIQUE QUI MAINTIENT UNE ASPIRATION CONSTANTE ET ÏLIMINE DES POUSSIÒRES ASPIRÏES LA Dans le nouveau secteur d’imagerie, Le Pr Hatem Boulahdour et le Dr Michel Runge. ntre une heure et quatre heures d’attente avant de passer une radio. C’était le quotidien des patients qui arrivaient aux urgences du C.H.U. Minjoz à Besançon jusqu’à l’ouverture du nouveau secteur d’imagerie il y a six mois. Désormais, “ce délai est systématiquement inférieur à une heure. On prend les patients au fil de l’eau, parfois même sans qu’ils passent par la salle d’attente” assurent les praticiens, Hatem Boulahdour en tête, le responsable de ce nouveau pôle imagerie, reconfiguré depuis la remontée de Saint-Jacques. À cette occasion, le C.H.U. a acquis un nouveau scanner (pour 750 000 euros) et cette réorganisation complète semble porter ses fruits. “Cette reconfiguration a sensiblement réduit l’attente. On patiente beaucoup moins longtemps avant d’effectuer son diagnostic” confirme Samuel Rouget, directeur adjoint E des infrastructures à Minjoz. Parallèlement, ce plateau dédié aux urgences ne perturbe pas le flux des examens non urgents, sur rendez-vous, qui ne sont donc plus réalisés au même endroit. Ce nouveau secteur d’imagerie des urgences adultes a déjà réalisé plus de 7 000 scanners depuis sa mise en service en septembre dernier, avec un pic journalier à 71 actes, 800 échographies et 6 500 radiographies conventionnelles. Le pôle radiologie dans son ensemble (urgences et actes programmés) réalise quelque 220 000 actes d’imagerie par an et voit passer 52 000 patients. Le prochain projet de Minjoz sera l’acquisition d’un troisième appareil I.R.M. En Franche-Comté, les délais pour passer une I.R.M. s’allongent, il faut désormais attendre 70 jours en moyenne. I Les architectes lancent leur opération séduction er 14 24 mai-1 juin 20 lis ropo Besançon - Mic A8 - S TA N D H A LL A 2 A8-A9 Hall A2 / Stand Confort s 0RATIQUE ET LÏGER PLUS DASPIRATEUR Ì TRAÔNER SEULEMENT UN mEXIBLE s 3ILENCIEUX VOUS FAITES LE MÏNAGE EN ÏCOUTANT DE LA MUSIQUE CAR LA MOTORISATION SE TROUVE DANS LE GARAGE OU DANS UNE PIÒCE ANNEXE Santé s !MÏLIORATION DE LA QUALITÏ DE LAIR ET RÏDUCTION DES ODEURS GRÊCE AU SYSTÒME DE REJET Ì LEXTÏRIEUR DE LAIR ASPIRÏ 3 GAMMES DISPONIBLES LES SÉRIES 1000, 2000, 3000 s !SPIRATION DES POUSSIÒRES Installation garantie sans dégâts dans maison et appartement neuf ou ancien LA SÉRIE RÉGULIÈRE s !SPIRATION DES SUBSTANCES SOLIDES ET LIQUIDES LA SÉRIE AUTOMATIQUE s !SPIRATION Ì VIDANGE AUTOMATIQUE Ets LEGAIN 5 Ch. du Vieux Village - 25 170 CHAMPAGNEY T. 03 81 59 08 87 F. 03 81 59 98 19 [email protected] En ouvrant leurs agences, les architectes vont aussi en profiter pour partir en guerre contre les idées reçues. (Réalisation E.U.R.L. Brulet Stéphane - [email protected]). es 6 et 7 juin, les architectes ouvrent leurs agences au public partout en France pour faire découvrir les coulisses de leur métier, et surtout les secrets de conception d’un projet immobilier. Cette opération organisée par l’Ordre des Architectes dans chaque région est une première. Elle vise à susciter l’intérêt des particuliers pour une profession en mal d’amour. Son problème est que rares sont les porteurs de projets à faire appel à un architecte pour L la conception d’une maison individuelle par exemple. Le premier réflexe des acquéreurs est de se tourner vers les pavillonneurs traditionnels, convaincus de toute manière que le recours à un architecte serait hors de portée de leur budget pour une maison sur mesure. Résultat, certaines enquêtes indiquent qu’actuellement en France, moins de 15 % des projets de maisons individuelles sont confiés à des architectes. “On se traîne des casseroles. Dans l’esprit des gens, on reste des artistes qui se font plaisir. Ils ont peur de ne pas être écoutés, ou pensent encore que leur maison leur coûtera forcément plus cher s’ils passent par nous” observe un professionnel bisontin. Or, tous les architectes vous diront qu’ils travaillent dans le respect du budget fixé par le client et des normes en vigueur. Ces deux jours de portes ouvertes seront donc l’occasion pour la profession de partir en guerre contre les idées reçues. Plusieurs animations sont prévues en marge des rencontres en agence. I Renseignements : Ordre des architectes - Tél. : 03 81 81 47 38 BESANÇON SANTÉ PUBLIQUE La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014 5 Campagne de dératisation Les rats attaquent Rue Bersot, place Flore, à la Citadelle, à Battant, et maintenant à Planoise. Les rats s’immiscent partout, jusque dans les bureaux. Une campagne de dératisation est menée par les services de la Ville pour réguler cette population, qui, sans explication, a augmenté depuis l’année dernière. n rat mort sous le de la pullulation des rats est bureau, c’est forcément encore - plus problématique. peu ragoûtant. Voilà ce Les animaux s’infiltrent parqui est arrivé à un tout, notamment dans ces employé de bureau place Flo- endroits qui sont de véritables re à Besançon qui préfère ne garde-manger… “Nous troupas donner l’indication de son vons beaucoup plus de rats que emplacement pour ne pas fai- l’année dernière dans les égouts, re fuir les clients. Pour d’autres synthétise un membre du perprofessionnels, notamment ceux sonnel de l’assainissement à de la restauration, le problème Besançon qui gère la dératisa- U Les blocs d’anticoagulants sont grignotés par les rats qui meurent 4 à 5 jours plus tard. tion. Avant, quand les rats nous voyaient, ils avaient peur de nous… mais là, ils n’ont plus peur. On ne l’explique pas. On en retrouve surtout à Battant, Bersot et maintenant Planoise. Il y en aussi à la Citadelle” témoigne circonspect l’un d’entre eux qui nous a guidé dans le réseau sous le quartier de Planoise, à l’angle de la rue de Picardie et des Flandres. À Besançon, ces animaux sont légion, comme dans les autres villes d’ailleurs. Ils sont une menace pour la santé : ils peuvent causer la leptospirose, la rage, et des parasitoses. “Impossible de donner un chiffre sur leur nombre” dit Jean-Luc Legain, à la direction hygiènesanté de la Ville de Besançon. Pour “maîtriser” cette population de nuisibles, Besançon a organisé une campagne de dératisation jusqu’au 16 mai au Marché Beaux-Arts (en prévention), sur les berges du Doubs, à la Citadelle, à la station d’épuration de Port-Douvot. Son personnel, avec celui d’une société sous-traitante (FrancheComté Assainissement), se rend Lorsqu’ils parcourent les 68 km d’égouts “visitables”, les personnels de la Ville rencontrent souvent des rats. Cette année, ils en ont trouvé plus que d’ordinaire. dans les 68 km de galeries visi- période plus longue car avec les Port-Douvot à Besançon. tables sur les 300 km que comp- anciens, plus forts, les rats com- Cette opération dératisation n’a te la Ville. Objectif : poser des prenaient que ces blocs étaient pas mission à anéantir la popublocs anticoagulants contre les dangereux après avoir vu leurs lation. “En cas de problème dans congénères mou- une habitation, les Bisontins parois. Ils doivent, en théorie, rir. Ils s’en éloi- peuvent venir chercher des grains attirer les rats. “Souvent, ils pré- “Avant, gnaient” rappor- empoisonnés que nous remetfèrent une nourriture naturelle ils avaient te le technicien. tons gratuitement, explique le que ces blocs mais ils font leur Une fois le pro- technicien. La Ville peut envoyer effet. Lorsqu’ils les mangent, leur peur de duit avalé, les des agents. Le service est payant, sang coagule et ils vont mourir nous.” bestioles dont le 20 euros.” Un conseil que suiun peu plus loin.” L’effet est de poids peut vra sans doute cette proprié3 à 4 jours. Cela coûte environ atteindre 500 taire d’un immeuble à qui les 10 000 euros pour la collectivigrammes se locataires réclament une opété. Les techniques ont changé : décomposent ou ration dératisation… I “On pourrait mettre du blé se retrouvent à empoisonné qui les attirerait la station de davantage mais avec la chaleur E.Ch. des égouts, le blé germerait. Les produits tuent les rats sur une Pour signaler la présence de rats : Proxim’Cité 0800 25 30 00 L’ÉVÉNEMENT La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014 ACCIDENTS : LES AUTORITÉS ANNONCENT LA TOLÉRANCE ZÉRO Sur les quatre premiers mois de l’année, les statistiques de l’accidentologie ont bondi dans le Doubs. Le relâchement des conducteurs est réel. G Bilan 3 g d’alcool dans le sang Tolérance zéro sur les routes Déjà 13 morts sur les routes du Doubs depuis le début de l’année, contre 8 sur la même période de l’an dernier. Trop, c’est trop. Les forces de l’ordre déclarent la guerre aux chauffards. ur le seul week-end prolongé du 8 mai, les forces de l’ordre dans le département ont constaté 299 infractions relatives à un excès de vitesse, ont dressé 30 procès-verbaux pour alcoolémie. Les policiers et les gendarmes n’y sont pas allés de main morte : 36 rétentions immédiates du permis de conduire ont été effectuées et 50 immobilisations de véhicules. “Il est regrettable de constater que certains automobilistes sont S Un des récents accidents spectaculaires sur les routes du Doubs. peu soucieux de la sécurité de tous et n’adoptent pas les règles élémentaires de prudence et de vigilance dans leur conduite” note la préfecture du Doubs. Ainsi un automobiliste a été verbalisé pour grand excès de vitesse à Fallerans. Il a été contrôlé à 148 km/h au lieu de 90 km/h, soit un dépassement de plus de 50 km/h de la vitesse autorisée. Son permis lui a été retiré sur le champ. Heureusement, ce week-end prolongé n’a pas allongé la liste des trop nombreuses victimes de la route. Car les événements ont pris une tournure dramatique depuis le début de l’année sur les routes du Doubs, et du Haut-Doubs en particulier. En quatre mois, pas moins de 13 personnes ont déjà perdu la vie sur les routes du Doubs (contre 8 l’an dernier pour la même période) dont 8 sur le seul arrondissement de Pontarlier. 94 accidents de la circulation sont survenus dans le Doubs depuis janvier contre 121 l’an dernier, qui ont fait 115 blessés, contre 146 l’an dernier. Si on zoome sur le Haut-Doubs, les chiffres sont encore plus effrayants. Deux fois plus d’accidents en quatre mois par rapport à Les contrôles devraient encore être renforcés. l’an dernier (36 contre 18), 8 morts (contre 3 l’an dernier) et 38 blesLes sés, contre 19. “Dans opérations plus de la moitié des cas, de contrôle l’alcool est mis en cause” note Bruno Charlot, devraient le sous-préfet de l’ars’intensifier. rondissement de Pontarlier, sévère sur ce qui apparaît pour l’instant comme un échec : “Il y a des comportements inacceptables en matière de circulation routière” dit-il. À l’issue du dernier week-end d’avril, le sous-préfet de Pontarlier avait déjà signé 8 arrêtés de suspension du permis de conduire, la plupart pour alcoolémie, les autres pour grands excès de vitesse. “Et pas des petits excès : du 180 au lieu de 110 km/h, du 150 au lieu de 90. Pour ce qui est de l’alcoolémie, ce n’était pas juste le verre de trop. Les taux oscillaient entre 1,6 et 3 g ! Ces comportements déviants sont devenus intolérables.” Les services de l’État sont bien résolus à “frapper fort” dit M. Charlot. “La prévention ne suffit plus, il faut désormais faire feu de tout bois. Il n’y a que la répression qui permet de mettre à l’abri les autres usagers de la route des chauffards. Comptez sur moi pour être sévère, les forces de l’ordre ne feront preuve d’aucune indulgence” assène le sous-préfet, très remonté face à aux chiffres de l’insécurité routière. Les automobilistes sont prévenus : les opérations de contrôle ne devraient que s’intensifier durant ces prochaines semaines pour tenter d’infléchir cette alarmante courbe de l’accidentologie sur les routes du Doubs. Tout comme l’utilisation de la voiture équipée d’un radar mobile qui devrait elle aussi davantage sillonner nos nationales et départementales. I J.-F.H. La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014 G Argent 32 par jour le radar-tronçon Le palmarès des radars Les radars francs-comtois rapportent 1 million d’euros par mois Ce sont les dernières estimations du site spécialisé Caradisiac.com. La préfecture ne peut pas confirmer ces chiffres. Une chose est sûre, ça flashe, surtout dans la descente des Mercureaux. a Franche-Comté, c’est 102 radars automatiques, et, en 2013, 330 828 infractions comptabilisées, selon les chiffres officiels diffusés par le ministère de l’Intérieur, soit, d’après les estimations, 199 066 P.V. dressés. Pour donner un ordre d’idée, les radars de la région Franche-Comté ont potentiellement rapporté à l’État quelque 12 millions d’euros en 2013, soit environ 1 million d’euros par mois. Près de 94 % des excès de vitesse sont des “petits” dépassements, de moins de 20 km/h, dont l’amende forfaitaire est à 68 euros. Au final, si l’on en croit les derniers rapports parlementaires sur le sujet, le taux de paiement moyen tourne autour de 80 %. C’est ainsi que l’évaluation est faite du chiffre d’affaires des radars automatiques… Sur les routes du Doubs, 35 radars sont ont été installés. Un 36ème appareil vient d’être installé dans le Haut-Doubs : un radar-tronçon entre Fuans et Les Fins qui entrera en service début juillet. Ces 35 radars du Doubs ont flashé 105 867 fois l’an dernier ! C’est le radar-tronçon installé dans la descente de la voie des Mercureaux (où la vitesse est étonnamment limitée à 70 km/h sur toute la longueur) qui flashe le plus de contreLe radar-tronçon des Mercureaux flashe plus de venants dans le Doubs. En moyenne, 30 véhicules par jour en moyenne. Lucratif. 32 fois par jour. Un autre appareil est G L’initiative 5 800 “J’aime” La page facebook qui prévient des radars Cette page créée sur le réseau social cartonne : elle alerte en temps réel des contrôles radars, notamment sur le Haut-Doubs. Son nom : “Info contrôle gendarmerie Haut-Doubs”. L’initiative n’est pas du goût des forces de l’ordre. Le créateur s’est fait connaître auprès des services de police ontrôle aux jumelles sur la 2 X 2 voies à hauteur du pont de Saône.” “Contrôle radar avant le radar automatique de Nods direction Pontarlier 17 h 15.” “Contrôle radar Mégane grise en bas du pont rouge direction Pontarlier, 16 h 40.” “Contrôle radar et contrôle alcoolémie à la sortie de Morre.” La liste des messages publiés sur la page facebook “Info contrôle gendarmerie Haut-Doubs” s’allonge de jour en jour. Ils visent à alerter en temps réel des contrôles radars, ou alcoolémie, réalisés sur nos routes. Le nombre de personnes suivant ces informations distillées s’accroît de jour en jour : 2 800 personnes font partie de cette “communauté”. Près de 5 800 “J’aime” ont été recueillis. Un phénomène qui n’est pas du goût des autorités même si l’initiative n’a rien de spécifique au Haut-Doubs. L’idée vient d’un Pontissalien (N.D.L.R. : qui préfère bien sûr rester anonyme) : “J’ai perdu mon permis après la perte de points suite à des excès de vitesse. Je suis commercial et je roule beaucoup. J’ai créé la page le 5 avril… et je suis étonné par l’ampleur que cela a pris.” Deux de ses amis l’ai“Ce n’est dent à répertorier les contrôles en cours : “Ce n’est pas de pas de l’anti-flics que nous faisons” assure-t-il. l’anti-flics. Pour autant, les forces de l’ordre ne cautionnent pas. “J’ai appelé la gendarmerie. Je le répète, je ne fais pas de l’antiflics, je ne gagne rien et ne veux pas de soucis. La gendarmerie m’a dit que je pouvais signaler les contrôles sauf les opérations en cours contre les malfrats.” Le sous-préfet de Pontarlier Bruno Charlot, lui, désapprouve totalement l’initiative : “Je condamne fermement ce genre d’initiative qui selon moi ne rend service qu’aux chauffards. C’est le contraire d’une initiative citoyenne, c’est tout simplement irresponsable” tranche le représentant de l’État. I “C L G Colère Ville d’implantation des cabines Beure Exincourt Besançon (Châteaufarine) Fournets-Luisans Clerval A36 Besançon (Boulevard Churchill) Nods Épenoy Beure (descente de Larnod) Étouvans Amagney Montbéliard Villers-le-Lac Valentigney Les Hôpitaux-Vieux Chapelle-dʼHuin Vuillecin (route de Besançon) Montbenoît Liebvillers Présentevillers Montandon Houtaud Touillon-et-Loutelet Villers-le-Lac Pont-les-Moulins également très actif, le radar discriminant (qui distingue les voitures des camions), lui, flashe 33 fois par jour en moyenne. Celui de Besançon-Châteaufarine complète le podium avec 27 déclenchements quotidiens. Le radar de la descente de Larnod est moins pro- Type de cabine Tronçon Discriminant Classique Classique Classique Classique Classique Classique Classique Classique Classique Classique Classique Classique Classique Classique Classique Classique Classique Classique Classique Classique Classique Tronçon Classique 7 Nombre d’infractions par jour 32 33 27 23 19 10 6 6 4 4 3 3 3 2 2 2 2 1 1 1 1 1 1 1 0 lifique avec 4 déclenchements “seulement”. Le radar le moins lucratif du département est celui installé dans le secteur de Pont-les-Moulins avec un nombre insignifiant de déclenchements, moins de 1 par jour. I J.-F.H. Projet de loi pas d’accident parce que l’on roule à 90 km/h mais parce que l’on fait une bêtise. Que l’on roule à 90 ou à 80 km/h, le résultat est identique : cela ne changera rien. Le corps humain n’est pas fait pour supporter ce choc.” Alors pourquoi l’État veut-il tant diminue la vitesse ? Pour faiLe président de la fédération française des motards en colère du re rentrer davantage d’argent dans les Doubs explique pourquoi la volonté de l’État de baisser la vitesse caisses ? Les motards acquiescent. sur les nationales et les départementales ne changera rien à la Pour montrer leur volonté de faire baisser le nombre d’accidents, la fédération problématique de la sécurité routière. a emmené à l’arrière des motos de leurs n avril dernier, 700 motards, en re, “nous voulons que la sécurité avance. adhérents le 19 mai, des élus et des jourcolère, ont déambulé à Besançon. On ne veut pas mourir sur les routes…” nalistes. Cette opération “motard d’un Objectif : montrer leur désarroi dit le représentant des motards. La bais- jour” avait pour but de montrer les nomface à ce qu’ils appellent “une sur- se de la vitesse à 80 km/h ne changerait breuses erreurs commises par les autoenchère sécuritaire inspirée par un petit rien aux statistiques. Pourquoi ? “Parce mobilistes. Oubli de clignotants pour que la principale cause des accidents, c’est changer de voie, dépassement hasardeux, comité d’experts.” Selon Maxime Juif, président de la F.F.M.C. en premier lieu l’alcool, la drogue, la sont autant de risques en plus pour les 25, cette manifestation n’avait rien d’une fatigue et enfin en dernier lieu les conduites amateurs des deux-roues. I mobilisation anti-sécuritaire. Au contrai- à risque dont la vitesse fait partie. On n’a “Diminuer la vitesse à 80 km/h ne changera rien” E G Prévention Ligue contre la violence routière “On a un peu l’impression de prêcher dans le désert” La Ligue contre la violence routière du Doubs poursuit inlassablement ses actions de prévention en matière de sécurité routière. La prévention, comme la répression, ne suffit pas. ela fait treize ans que Geneviève Chavigny et son époux Michel se battent pour tenter d’infléchir les mentalités. Quatre ans plus tôt, la route leur a enlevé un fils. Depuis leur implication à la tête de la Ligue départementale contre la violence routière, ils sillonnent le département, répondant aux fréquentes demandes d’établissements scolaires pour venir témoigner de ce que représentent, “en vrai”, les drames de la C route. Alors inutile de préciser la déception de Geneviève Chavigny à la lecture des récentes statistiques de l’accidentologie dans le Doubs.“On a un peu l’impression de prêcher dans le désert, ces chiffres sont vraiment décourageants” soupire-t-elle.La bénévole met ce relâchement des automobilistes en partie sur le compte “de ce climat général de refus des contraintes. Les gens en ont marre des interdits” ditelle. Alors avant d’éventuelles mesures comme l’abaissement à 80 km/h de la vitesse, qu’elle soutient, ou la généralisation des radars, la Ligue contre la violence routière poursuit inlassablement ses actions de prévention auprès d’un public plus facile à capter : les jeunes. Des dizaines de fois par an, elle ou son mari répondent à l’invitation des établissements scolaires ou de formation pour venir témoigner. Pas de grands discours théoriques ou de leçons de morale, juste le témoignage de parents qui ont perdu un fils. Ils associent parfois à leur témoignage celui d’un bénévole de l’association des familles de traumatisés crâniens, tout aussi parlant. La Ligue fait également appel à sa voisine du Jura qui dispose d’une petite voiture auto-choc et de deux simulateurs de retournements, les fameuses voiturestonneaux. C’est parlant sur le moment, mais ce sont les vrais automobilistes que la Ligue a plus de mal de toucher. “On n’a pas assez accès aux adultes. Les entreprises commencent peu à peu à prendre conscience que la moitié des accidents mortels du travail sont des accidents de la route” ajoute Geneviève Chavigny. Pour définitivement faire chuter la mortalité sur les routes, la Ligue contre la violence routière prône l’adoption de méthodes plus systématiques, comme l’installation de boîtes noires destinées à analyser les causes des accidents, ou la pose sur tous les véhicules de limiteurs automatiques de vitesse. Baptisé “Lavia”, ce limiteur de vitesse doté d’une cartographie G.P.S. signale par un bip tout dépassement. “C’est préventif, efficace et cela évite les P.V. Le Lavia est au point depuis 2006, pourquoi les constructeurs ne l’ont-ils pas déjà installé en série ?” se demande la Ligue. I 8 L’ÉVÉNEMENT G Drame La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014 Le combat d’une mère Après avoir perdu son fils de 20 ans, une maman témoigne Son fils Rabhat est décédé dans un accident de la route à proximité du domicile familial à Saint-Vit. Jeannette Skakni tente d’aller de l’avant. Elle revient sur son combat : elle a demandé au Conseil général d’enlever la silhouette placée sur la route. La collectivité a accepté. ans l’entrée de l’appartement, la photo de Rabhat illuminée par trois bougies occupe une place centrale. “Rabhat est encore auprès de nous” témoigne dignement Jeannette Skakni. Le 25 novembre 2012, cette mère de famille a perdu son fils aîné dans un accident de la route à l’entrée de SaintVit, ville dont est originaire la famille. Il était 7 h 15. “Rabhat s’est endormi. Il n’y avait ni alcool, ni drogue” dit-elle. La gendarmerie, accompagnée d’une élue de Saint-Vit (Annick Jacquemet) est venue sonner à sa porte pour lui apprendre cette terrible nouvelle. Inutile de dire qu’un an et demi plus tard, la plaie n’est pas refermée. “On essaie d’aller de l’avant” souffle Jeannette. En début d’année, elle et sa famille ont mené un combat pour que la silhouette, installée sur le bord de la route par le Département pour rappeler les dangers de la route, soit retirée. Ils ne supportaient plus sa vision. Depuis quelques années, la col- D lectivité sensibilise aux dangers de la route avec ce message choc. Mais pour cette famille de SaintVit, “c’était la double peine pour nous tous, explique l’oncle de Rabhat. Tous les matins par exemple, le petit frère (Aresky) prenait le bus à 400 mètres de la silhouette, la famille passait devant tous les jours” poursuitil. Les Skakni ont écrit au Conseil général pour demander qu’il la retire. Ils ont ensuite été reçus par Claude Jeannerot, le président du Département, qui les a écoutés. “Il a très bien compris le côté traumatisant “C’était pour nous, la double explique le tonton. peine.” Si la silhouette avait été 10 km plus loin, nous aurions accepté. Qui mieux que nous sommes les mieux sensibilisés à la prévention routière ? Il a compris que cette position géographique était un vrai pro- blème. C’était d’ailleurs plus un problème de forme que de fond.” Mi-janvier, la silhouette a disparu (sans doute un acte de vandalisme). Le Département ne l’a pas remise. “Nous nous sommes sentis soutenus”, témoigne Jeannette qui a récolté 3 000 signatures grâce à la pétition qu’elle avait déposée dans les commerces de Saint-Vit pour demander l’enlèvement. “Nous tenons à remercier Pascal Routhier (le maire de Saint-Vit), Annick Jacquemet (élue municipale), pour leur soutien” poursuit le frère de Jeannette. Cette tragédie a eu un effet : le Conseil général demandera désormais aux familles l’accord pour poser une silhouette si l’accident est survenu à moins de 10 kilomètres de l’habitation. Une famille du Haut-Doubs (Mont-de-Laval), dans le même cas, a fait de même. La maman rappelle que son histoire “peut arriver à n’importe qui.” Personne n’est à l’abri. Comme cela est de coutume dans pareil cas, la famille a reçu l’autorisation du maire pour pla- Le portrait de Rabhat, 20 ans, décédé à quelques mètres de chez lui à Saint-Vit en novembre 2012. cer une stèle en mémoire du fils perdu. “Mais nous ne mettrons rien. Je ne me suis pas battue pour que l’on enlève cette silhouette pour remettre ensuite une stèle. En revanche, je com- rouvre.” En pensant chaque insprends les personnes qui en ont tant à son fils, Jeannette ne baisbesoin. Chaque jour, lorsque sera pas les bras. “Rabhat j’apprends un accident, je suis n’aurait pas voulu” conclut-elle. I E.Ch. touchée. C’est une plaie qui se ! vUE à pRENdRE offrez-vous cette vue exceptionnelle sur besançon sur les quais de Besançon, La résidence Doubs Regard est composée de 6 appartements d’exception entièrement rénovés et offre une vue unique sur le Doubs, le centre historique et la Citadelle. Cette résidence de standing est proche de toutes les commodités et du futur tramway, au pied de l’immeuble, qui facilitera vos déplacements urbains. 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Bernard Gaulard : Désormais, la complémentaire santé est imposée. Ce complément de revenu qui était considéré comme tel, sans être imposé jusque-là, entre maintenant dans la catégorie des avantages en nature. Cette mesure a encore plus d’impact sur les contribuables du fait que le législateur rend obligatoire la complémentaire santé. Parmi les changements, il y a également l’abaissement du plafond du quotient familial qui passe de 2 000 euros à 1 500 euros. Avec cette mécanique, on diminue la mesure fiscale qui consiste à prendre en compte la charge familiale dans le calcul de l’impôt. À l’évidence, on rogne petit à petit les avantages fiscaux dont bénéficient les familles. C’est d’autant plus difficile pour elles de subir la pression fiscale qu’elles comprennent mal notre système fiscal qui est d’une grande complexité. L L.P.B. : Les retraités ne sont pas non plus épargnés avec la fiscalisation de la majoration pour enfants à charge ? B.G. : La majoration pour enfants à charges a été prévue pour les familles de trois enfants et plus. Elles perçoivent un complément de retraite de 10 % qui n’était pas imposable, mais qui le devient dans la déclaration de revenus 2013. Par conséquent, des “Gain de retraités se retroucause vent soumis à l’impôt avec tout ce qui en sur les alors qu’ils allocations découle, ne l’étaient pas. En familiales.” changeant de catégorie, ils vont devoir payer par exemple la redevance télé, la C.S.G.-C.R.D.S. Cela risque d’être difficile pour ces ménages. C’est toujours plus compliqué pour une personne qui ne payait pas d’impôts et qui va devoir en payer, que pour une personne qui en paye déjà et qui en paiera un peu plus. L.P.B. : Les associations familiales demandent-elles à l’État de simplifier le système fiscal afin de le rendre à la fois plus lisible et peut-être plus juste ? B.G. : Personne n’ose dire de clarifier ce système qui est tellement complexe. En revanche, il sera sans cesse modifié afin de l’adapter au contexte. Néanmoins, les associations familiales demandent aux élus d’être attentifs aux conséquences sur les familles lorsqu’ils décident de modifier la fiscalité. C’est le message que nous leur fai- Lucie Troutet, chargée de communication à l’U.D.A.F., Bernard Gaulard, sons passer. À la question est-ce trésorier et Christophe Marichial, directeur général de l’U.D.A.F. qu’un système fiscal simple serait forcément plus juste, ce n’est pas les projets du gouvernement. l’appliquer. Le paradoxe est qu’il sûr. Le chiffre y a actuellement plus de mesures L.P.B. : Ce message de prudence envoyé L.P.B. : Où est la vérité dans ce double de l’Union pour soumettre les ménages à aux élus, y compris aux élus locaux est- discours qui d’un côté assure que les Nationale des l’impôt. Le risque, au regard des il entendu ? impôts n’augmenteront pas et de l’autre évolutions fiscales, est qu’on finisB.G. : L’U.N.A.F. (union nationale qui remarque que la pression fiscale Associations se par intégrer plus de personnes Familiales des associations familiales) a eu du ne cesse de s’accentuer ? dans la catégorie de celles qui mal à se faire entendre, mais elle B.G. : Entre 2010 et 2012, les En 2014, les hausses paient des impôts qu’à en faire a obtenu gain de cause sur les allo- impôts ont augmenté de 30 mil- de la T.V.A. sortir. cations familiales qui ne seront pas liards en France et autant de augmenteront de 80 à fiscalisées alors que cela était dans 2012 à 2014. Nous sommes dans 139 euros le coût de la L.P.B. :Avez-vous le sentiment que l’intérêt collectif a perdu du terrain sur l’intérêt une situation économique diffi- vie décente pour les individuel notamment à cause de la policile, et la pression fiscale familles-types de tique fiscale ? s’accentue indéniablement sur l’U.N.A.F. Les postes B.G. : Oui, nous sommes dans une les ménages. En 2010 par “loisirs et culture”, société très individualiste. Nous exemple, ils supportaient 56 % “transport”, “logement” et “éducation” avons réalisé une enquête auprès de la fiscalité locale. Un chiffre èmes représentent les 4/5 des adolescents qui montre bien qui est passé à 67 % en 2012. de cette hausse. Selon cela. En résumé, les jeunes ont Les 33 % restant sont des impôts l’U.N.A.F., un couple confiance en leur avenir, mais ils économiques. La taxe d’habitation avec deux enfants paie a été multipliée par 2 en 12 ans 2 985 euros par an de n’ont pas confiance en l’avenir de leur pays. Le principe de solidaet la gestion des déchets par 4. T.V.A. et 4 307 euros par an s’il en a quatre. rité est de moins en moins bien L.P.B. : Vous parlez de fiscalité locale. compris. Ceux qui paient des impôts Pendant les municipales, le leitmotiv ont tellement l’impression de payer des candidats était de ne pas augpour les autres qu’ils finissent par menter les impôts. Mais ce message admettre qu’un impôt indirect comest-il crédible au regard de ces chiffres ? me la T.V.A. est le plus juste de B.G. : Pour dire que les impôts tous car tout le monde le paye. Or, n’augmenteront pas, il faut il est très inégalitaire. d’abord avoir une connaissance L.P.B. : Avec tout cela, les familles ontprécise du budget et du montant elles encore le moral ? des engagements pris par les B.G. : Je pense que la majorité des prédécesseurs. Or, il y a beaufamilles gardent le moral malgré coup de communes, au regard le contexte. Elles s’habituent à la du contexte, où il n’y a pas situation et en même temps, elles d’autres choix que d’augmenter doivent continuer à avancer. Mais les impôts. actuellement à Besançon, un enfant L.P.B. : L’U.D.A.F. a réalisé une enquêsur trois vit dans une famille qui te sur la taxe d’habitation dans les est en dessous du seuil de paucommunes du Doubs. Que faut-il en vreté. retenir ? L.P.B. : L’U.D.A.F. accompagne également B.G. : Nous avons fait une enquêles familles en situation de surendettete auprès de 120 communes du ment. Assistez-vous à une recrudescence Doubs à propos de la taxe du nombre de ménages en difficulté ? d’habitation. 40 collectivités ont B.G. : On observe une légère augrépondu. Nous avons pu constamentation du surendettement. ter que très peu de communes L’activité augmente au cours du pratiquent des abattements parpremier trimestre. Les dossiers ticuliers. Nous n’en avons trouconcernent deux catégories de pervé que six par exemple, qui applisonnes : celles qui n’ont pas quent un abattement pour les d’activité professionnelle et qui se personnes handicapées. trouvent dans une situation de L.P.B. : Le premier ministre Manuel Valls surendettement, et celles qui ont a annoncé qu’il ferait sortir 650 000 recours à des crédits sans se poser ménages de l’impôt sur le revenu. Que la question de savoir comment pensez-vous de cette mesure ? elles vont faire pour les payer. I B.G. : Oui, cette mesure va dans Propos recueillis le bon sens. La limite provient par T.C. sans doute de la difficulté à TOURISME ‘ ‘ Le ChifFre BESANÇON La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014 Début de saison 11 “Soigner le touriste… 2,54 et les accompagnateurs” À Le petit train touristique est de retour dans les rues de la Boucle. Il suscite à son passage des commentaires, notamment sur sa couleur blanche. Quant aux vedettes voguant sur le Doubs, elles retrouvent leur circuit initial. Le point sur les nouveautés. es Bisontins ne l’avaient plus revu depuis l’accident du 16 mai 2009. Cinq ans après, le petit train touristique sillonne à nouveau les routes du centre de Besançon pour rejoindre la Citadelle. C’est la compagnie des “Bateaux du Saut du Doubs” qui l’exploite pour une durée de 20 ans. “S’il n’a pas été remis en service plus tôt, c’est aussi en raison des travaux liés au tramway” rappelle le gérant, contraint de le laisser à quai pour les besoins de l’enquête. Depuis jeudi 15 mai, c’est un nouvel engin, tout de blanc vêtu, L qui conduit sept fois par jour les touristes de Rivotte pour un trajet de 30 minutes en passant par la place du 8-Septembre pour arriver jusqu’au fronton de la Citadelle. Premier départ à 10 heures Sa couleur ne fait pas l’unanimité : “Effectivement, nous avons eu beaucoup de questions à ce sujet, admet Thierry Morton, adjoint au tourisme. S’il est blanc, c’est par obligation car il passe dans des espaces sauvegardés au niveau du patrimoine. Mais pour certaines occasions, événements, nous le décorerons. Tout cela sera fait en lien avec le gérant.” Besançon l’a compris : la galère de la circulation terminée, il va falloir choyer les nouveaux venus. Le tourisme doit reprendre la bonne pente : “Nous sommes en train de “Une mettre en place salle pour de nouveaux accueillir les commentaires dans le petit chauffeurs.” train, explique la Compagnie. Des comédiens ont enregistré des sons et des balises G.P.S. fonctionneront Le petit train, tout de blanc vêtu, de retour dans les rues de Besançon. Il monte à la Citadelle. IMMOBILIER lorsque le train passera devant la maison de Victor-Hugo par exemple.” Ce nouvel audioguide a été avalisé et préparé par Lionel Estavoyer, historien d’art et conseiller patrimoine à la Ville de Besançon. “Notre but n’est pas que les touristes se contentent de faire un tour de la ville mais qu’ils puissent compléter par des visites guidées s’ils le souhaitent. Il faut donner un intérêt à Besançon” martèle l’adjoint au tourisme. Dure gageure. Inutile de se voiler la face. Besançon n’est pas un centre touristique. Sur les 6 cars stationnés au pied de la Citadelle jeudi 15 mai, 4 viennent de Franche-Comté : un de Pontarlier, un de Lure, deux de Belfort. Les autres : de Lorraine et Mulhouse. “Les touristes chinois ne sont pas encore là…” s’amuse l’un des salariés du bateau “Le Vauban” qui conduit tous les jours les touristes sur les eaux du Doubs pour 1 h 15 de balade. Depuis septembre dernier, la réouverture du Pont Battant permet aux vedettes de réaliser le parcours initial. “C’est la fin de la galère” résume JeanClaude, le capitaine du Vauban. Pour espérer attirer davantage de personnes extérieures, le nouvel élu a son idée : “Il faut réfléchir au service à apporter par exemple aux chauffeurs de bus. Il faut autant soigner les touristes que les accompagnateurs ! 70 km près, un salaire peut être multiplié par 2,54 ! Selon que l’on travaille en France ou en Suisse, les différences de salaires se sont encore creusées par le simple jeu des monnaies. Deux études sont tombées récemment, l’une de l’Urssaf en France, l’autre de l’office fédéral de la statistique en Suisse, sur le thème des salaires (voire en pages 37 et 41). Ne prenons qu’un exemple : le secteur de la construction. Un salarié du B.T.P. en France perçoit en moyenne un salaire brut de 1 970 euros de ce côté-ci de la frontière. Ce même salarié, s’il part travailler chez nos voisins suisses, touchera pour le même emploi un salaire de 5 020 euros mensuels. Le miracle économique, pas besoin d’aller jusqu’en Allemagne pour le trouver, regardons juste à notre porte. Ce groupe venu de Belfort va découvrir Besançon depuis le Doubs. 1 h 15 de balade avec un passage sous le nouveau pont Battant. Nous réfléchissons à la création d’une salle où ils pourraient être accueillis.” Les travaux terminés, Besançon peut à nouveau faire les yeux doux aux nouveaux venus… Avec 244 522 visiteurs en 2012 (source Observatoire régional du Tourisme), la Citadelle demeure le site le plus visité, devant le Dino-zoo. Une base à conforter. E.Ch. Des fissures apparaissent Les tirs de mine ont-ils fragilisé les immeubles ? Rue du Lycée à Besançon, des propriétaires ont noté l’apparition de fissures sur les murs de leur habitation. Un syndic de copropriété l’a notifié dans un de ses comptes rendus. Beaucoup y voient la conséquence des tirs de mine pour la création du parking en silo des Passages Pasteur. u grand bonheur des riverains de l’îlot Pasteur à Besançon, les tirs de mine nécessaires à la création du parking souterrain en silo de 332 places (5 étages) se sont tus. Si les nuisances ont disparu, d’autres désagréments apparaissent : des fissures sur des façades ont été mises à jour rue du Lycée, à côté du chantier immobilier de l’îlot Pasteur, le plus important que connaisse en ce moment le centre-ville bisontin. C’est ici, au cœur de la Boucle qu’un complexe immobilier et commercial ouvrira ses portes au premier trimestre 2015 après de nombreux atermoiements : le projet - initié en 1998 - a été retardé par les fouilles archéologiques A ou encore le plan de prévention des risques d’inondations. Pour l’instant, rien ne prouve que ces tirs sont la conséquence directe des fissures comme c’est le cas dans la rue du Lycée située sur la partie arrière des Passages Pasteur. Au numéro 6 de Le caillou cette rue, les propriétaires s’en a atterri inquiètent et ont dans la demandé au synchambre. dic de copropriété de le noter lors de son assemblée. Contacté, ce dernier n’a pas souhaité en dire davantage. Dans ces dossiers, seuls des constats d’experts peuvent établir des liens de cause à effet. Si les maîtres d’ouvrage sont assurés pour dédommager et réparer d’éventuels désagréments, les poursuites sont souvent longues et complexes. Dans le quartier, personne n’a oublié ce jour de novembre 2012. Un tir de mine sur le chantier a projeté une pierre jusqu’au troisième étage d’un immeuble surplombant l’espace. Le projectile a perforé un volet roulant d’une chambre, avant de défoncer la porte d’une armoire et de rebondir sur le lit. L’incident n’avait heureusement pas fait de blessés. Il s’agissait bien d’un tir de mine dans le cadre de la création d’un parking silo souterrain. Si ce ne Seuls des constats d’experts peuvent attester des liens de causalité. Ici, une fissure au 7, rue du Lycée sur un immeuble situé derrière le chantier de l’îlot Pasteur. sont bien évidemment pas les projectiles qui causent les fissures, les assauts répétés des vibrations dans le sol peuvent être une des explications. Attendus par la Ville, et des Bisontins, les Passages Pasteur seront composés de 38 appartements et 15 locatifs. Au rezde-chaussée, un espace com- mercial verra le jour. Il sera composé de 22 boutiques sur une surface commerciale de 17 601 m². Le centre sera ouvert le premier trimestre 2015. 12 BESANÇON La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014 COMMERCE ‘ ‘ L’Humeur Rue des Granges “À terme, on sera moins cher qu’Amazon” L Le Bison menacé d’extinction Les travaux d’aménagement de la future grande librairie de centre-ville ont démarré. L’Intranquille-Plazza ouvrira ses portes à l’automne. Son directeur Michel Méchiet croit plus que jamais à l’avenir du livre. a Presse Bisontine : Enfin, les travaux d’aménagement démarrent dans l’ancien Plazza. En quoi consistent-ils ? Michel Méchiet : Les discussions avec le groupe Eurinvest ont abouti, toutes les démarches administratives sont terminées. J’ai donc acquis le bâtiment et les travaux d’aménagement ont démarré début mai. La première phase de travaux consistera à réhabiliter l’extérieur au titre des monuments historiques. Ces travaux sont à ma charge mais je bénéficierai d’une bonne subvention de la D.R.A.C. Des travaux sur l’enveloppe extérieure du bâtiment seront réalisés de telle sorte qu’on aura une vue directe sur la coupole. Le petit édifice qui la cache en partie actuellement sera démoli. La construction de ce bâtiment historique qui abritait l’église des Dames de Battant a démarré en 1714, il y a donc tout juste 300 ans. On pourra dire que 300 plus tard, ce bâtiment va renaître (rires). À l’intérieur, on ne sait pas encore ce qu’on va trouver. Les travaux démarrent. Et si on n’a pas de mauvaise surprise, on pourra alors établir un rétroplanning précis. Pour l’instant, je peux dire que cette nouvelle librairie ouvrira ses portes cet automne. L Michel Méchiet est l’investisseur et le futur responsable de la librairie L’Intranquille-Plazza. choses ont évolué, et également parce que de toute façon je n’aurais pas pu être sur tous les fronts en même temps. L’idée est de consacrer tout le temps que j’aurai à L’Intranquille-Plazza. J’espère y faire un chiffre d’affaires suffisant pour honorer les lourdes traites et après, ce ne sera que du bonheur. L.P.B. : À quoi ressemblera cette librairie ? M.M. : Elle sera aménagée sur 5 niveaux, avec escalier et ascenseur, sur une surface globale de 1 000 m2. On monte à l’intérieur une structure autoportée, afin qu’elle soit démontable si un jour c’est nécessaire. L’Intranquille-Plazza sera une librairie généraliste, universitaire, une papeterie et disposera d’un rayon beaux-arts. À l’arrière, il y aura deux ou trois baies vitrées pour faire entrer la lumière. L.P.B. :Vous avez dû vendre votre librairie L’Intranquille de Pontarlier pour assumer ce gros investissement à Besançon ? M.M. : Je l’ai transmise à Emmanuel Vandelle, un éditeur régional que je connais bien. Je l’ai vendue car au départ, je ne devais pas devenir propriétaire des murs à Besançon puis les L.P.B. : Combien de personnes y tra- COMMERCE vailleront ? M.M. : Dès le démarrage, ce sera entre 15 et 20 personnes et l’équipe s’étoffera en fonction de “Nous l’activité et du chiffre d’affaires. serons Le recrutement la librairie vient de démarrer. Il y aura certaila plus quelques complète nement anciens de chez de Camponovo parBesançon.” mi les salariés. En tout cas, nous n’embaucherons que des libraires aguerris chacun dans sa spécialité. L.P.B. : Comment se situera cette librairie dans le paysage actuel des librairies à Besançon qui s’est lentement étiolé ? M.M. : J’ai dirigé Camponovo pendant quatre ans. Entre-temps, Cultura s’est installé et est devenu le premier chiffre d’affaires actuel localement. À travers cette nouvelle librairie, je veux justement retrouver ces belles années où les librairies indépendantes marchaient très bien au centre-ville. Je pense que ça manque vraiment aux Bisontins. D’ailleurs, les grandes librairies n’ont pas fermé pour des raisons économiques : Camponovo, je ne reviendrai pas sur son ancien propriétaire, Cêtre avait décidé de se recentrer sur l’édition et Cart a eu l’opportunité qu’on lui fasse un beau chèque pour reprendre ses locaux. Et Forum a été confrontée à une gestion chaotique. Mais la plupart de ces librairies tournaient bien. Le public est là et les chiffres le montrent : en centre-ville, les commerces qui s’en tirent le mieux sont les librairies indépendantes. La Ville vend ses “bijoux” de famille La vente aux enchères publiques du matériel de la Ville de Besançon se déroule samedi 31 mai au Centre technique municipal. Des véhicules (souvent anciens), de l’outillage, des appareils électriques, des équipements pour enfants ou des vélos sont à saisir. Il y a même une benne à ordures à acquérir… L livre aujourd’hui en France. Même si ça continue à gagner un peu du terrain, ça ne décolle pas. D’ailleurs nous aurons une offre numérique via notre site Internet, mais je suis persuadé que le livre papier demeurera encore longtemps. po et des autres. Avec notre arrivée, on va juste retrouver le paysage des librairies de centre-ville d’avant. L’offre en matière de librairies est comme une chaise à quatre pieds. Il y a la littérature un peu élitiste avec les Sandales d’Empédocle, le groupe Albin-Michel avec Chapitre qui représente l’offre grand public et numérique avec les C.D. et D.V.D. Puis les librairies spécialisées avec leur créneau à elles (religieux ou autre) et enfin nous avec des espaces comparables avec ce qui existait du temps de Camponovo. Nous serons la librairie la plus complète de Besançon. L.P.B. : Et la concurrence avec des mastodontes comme Amazon ? M.M. : Je crois qu’il y a une vraie prise de conscience du public concernant les pratiques d’Amazon, d’évasion fiscale, d’exil de ses bénéfices au Luxembourg, etc. En Angleterre, le débat est très vif sur le sujet, il arrive en France. D’ailleurs avec les évolutions législatives, Amazon n’aura plus le droit d’offrir le L.P.B. : Pourquoi avoir appelé vos libraiport. Et donc à terme, on sera ries L’Intranquille ? de fait, moins cher qu’Amazon. M.M. : Je cherchais un nom qui Les gens auront tout intérêt à parle et qui ne fasse pas trop continuer à venir chez leurs “commercial”. C’est juste un hommage au grand écrivain porlibraires indépendants. tugais Fernando Pessoa dont L.P.B. : Votre arrivée ne risque-t-elle l’ouvrage “Le livre de L.P.B. : Vous croyez donc toujours au pas d’être fatale aux autres “petites” l’intranquillité” a longtemps été un de mes livres de chevet prélibrairies du centre-ville ? livre papier ? M.M. : Le numérique ne repré- M.M. : Ces “petites” librairies férés. Un de ses chefs-d’œuvre. I Propos recueillis par J.-F.H. sente que 0,8 % du marché du existaient déjà du temps de Cam- Vente aux enchères e matériel qui servait jadis aux employés de la Ville de Besançon est mis aux enchères. Au total, la collectivité propose samedi 31 mai (à partir de 8 heures), au Centre technique municipal (avenue Clemenceau à Besançon), la vente de 73 lots de véhicules, engins et petits matériels. Il y aura également 35 lots en outillage, appareil électrique et 101 lots divers (retrouvez la liste sur le site de la Ville de Besançon). Ce n’est pas la première fois que la Ville de Besançon procède à cette vente aux enchères. En 2011 et 2013, les biens muni- e Bisonteint est sur la réserve. Mais pas encore en cage, ni en prison. L’animal promettait des coups de tête. Il en a mis, des sévères, avec sa plume, son blog. Tantôt une ruade contre le tram et ses pavés chinois (novembre 2013), tantôt un coup de sabot contre la politique politicienne locale… et puis plus rien. Depuis “l’affaire” du Bisonpeint en janvier dernier, le blog du Bisonteint sommeille. Le troupeau que nous sommes attendait de lui des ruades durant les municipales. Rien. Dure réalité. Ses billets, bien écrits, souvent piquants, se sont fait piétiner par la déferlante médiatico-judiciaire désormais appelée l’affaire Bisonpeint, un blog version copié-collé du bisonteint.net qui tapait sur la “droite”. Le vrai “Bison” avoue ne plus publier “par lassitude.” Rien à voir avec d’éventuelles “pressions suite à l’affaire bisonpeint, si ce n’est l’écran de fumée judiciaire agité” par la partie adverse dit-il. Annoncé comme le pourfendeur de la vie locale, sorte de cavalier des temps modernes, le Bison a le mérite d’avoir fait bouger les lignes. Futé, le Bison a vu rouge. Le voilà menacé d’extinction. G cipaux étaient passés sous le neaux solaires, des magnéto- avec présentation de deux pièces marteau d’un commissaire-pri- scopes, des lecteurs D.V.D., des d’identité. Les frais légaux sont seur. Cette année, Maître trottinettes électriques, etc. Ces en sus (17 %)” rappelle la maiDufrêche mettra en vente des objets trouveront une seconde rie. berlines comme cette Peugeot vie. Attention, certains engins Le matériel acquis sera impé106 (électrique - sont vétustes voire hors-servi- rativement enlevé le jour même 80 000 km, année ce. “Je ne conseillerai pas à une avant 18 heures par les moyens 1998), fourgon- personne qui ne bricole pas propres de l’acquéreur. L’argent “Cela nettes (Ford Cour- d’acheter une voiture. Elles sont récolté ira au budget général de coûterait rier année 2000), souvent en bout de course. Il nous la Ville. I plus cher un camion vide- coûterait plus cher de les garordures, des ton- der” rapporte le responsable du La Ville de Besançon de les deuses, des Parc automobile de la Ville. organise une vente aux garder.” débroussailleuses, Pour devenir propriétaire d’un enchères de véhicules et des bicyclettes, des des objets mis en vente, il faut pneus, des auto- se munir de pièces. “Le règled’objets divers qui sont radios, des lumi- ment des achats se fera au compvétustes ou hors d’usage. naires, des pan- tant, en espèces ou par chèque BESANÇON SPORTS La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014 EN BREF Les 15 et 16 juillet La Petite reine s’offre deux jours de fête à Besançon Après l’arrivée à La Planche-des-Belles-Filles la veille, les coureurs du Tour de France se reposeront mardi 15 juillet à Besançon. Ils repartent mercredi 16 depuis le Parc Micaud. Outre les nombreuses animations, cet événement est une chance économique. e 15 juillet, les Bisontins approcheront de près les coureurs voire pourront pédaler avec eux. Lors de la journée de repos, Froome, Contador, Pinot et les autres tourneront les jambes sur les routes bisontines avant de repartir le 16 juillet pour 187,5 km. Ils ont déjà réservé leurs hôtels. Certaines équipes dormiront à Pugey, d’autres à Besançon, Port-Lesney… C’est la 20ème fois que la capitale comtoise accueille cet événement. Après le contre-la-montre de 2005 (victoire d’Armstrong), Colmar-Besançon (2009, victoire d’Ivanov) puis le contre-lamontre Arc-et-Senans-Besançon (2012, victoire de Wiggins), le Tour reprend ses quartiers dans le Doubs. “J’entretiens de bons rapports avec A.S.O. Christian Prudhomme le patron du Tour m’a appelé pour me dire que nous aurions une étape de repos. Pendant deux jours, le Tour sera chez nous. Ce sera une grande fête” explique le maire de Besançon. 1 425 chambres ont été réservées : “Tout est complet, jusqu’à Dijon” rapporte Yannick Goasduff, responsable des sites chez A.S.O. Le budget des deux journées s’élève à 300 000 euros, financé par les quatre collectivités (Région, Conseil général, L Ville de Besançon, Agglomération). Le Département va ajouter 80 000 euros pour la réfection de routes comme la portion Avanne-Montferrand. Entre 400 000 et 500 000 personnes sont attendues pour ce troisième événement mondial en terme d’audience, “Un événement qui reste gratuit” a tenu à préciser Claude Jeannerot, le président du Doubs. Rançon du succès : il sera particulièrement difficile de circuler : “Il y aura des offres de transports spécifiques (5 euros par exemple l’aller-retour depuis Baume-les-Dames ou Morteau)” a rappelé Marie-Guite Dufay pour la Région. Le site de départ sera installé dans le Parc Micaud. Les coureurs s’élanceront de l’avenue de l’Helvétie à 12 h 30. Ils rejoindront l’avenue Edgar-Faure, l’avenue Siffert, la rue de Dole, la rue Ferry, la rue des Vignerons, le boulevard Mitterrand, le boulevard Allende (Planoise), la rue des Causses… Le départ réel sera donné à Avanne. Les cyclistes rejoindront Oyonnax après 187,5 km de course. Selon Patrick Perret, ancien cycliste professionnel domicilié à Besançon “cette étape promet d’être usante, surtout après une étape de repos.” Pas sûr que les cadors puissent apprécier nos beaux paysages… I 13 Présentation du Tour de France avec les collectivités. De nombreuses animations seront organisées mardi 15 et mercredi 16 juillet à Besançon. Les animations 22 mai : Tour de Franche-Comté au départ de Besançon. 31 mai : La Fête du Tour (diverses randonnées depuis la Rodia). 13 juillet : Feu dʼartifices. 15 juillet : Montée De Gribaldy à 17 h 30, course cycliste entre la City et le Fort de Chaudanne, Émission Village-départ de France Télévisions, concert sur l'île aux Moineaux, démonstration de B.M.X., animation Vitalʼété (Malcombe), de 22 heures à 23 heures, émission publique néerlandaise dans la cour de lʼhôpital Saint-Jacques (vue par 2 millions de téléspectateurs). À 21 heures, pièce de théâtre avec Gérard Holtz à la Citadelle (au Kursaal en cas de pluie). Mercredi 16 (départ) : départ de la caravane à 10 h 30. Village-départ promenade Micaud (ouverture à 9 h 30), émission “Village-départ” (parking Isenbart à 12 h 50). Club alpin Prenez un grand bol d’air dans les Alpes avec le Club Alpin Français de Besançon. Vous rêvez depuis longtemps de randonner dans les Alpes, dormir dans un refuge, côtoyer les marmottes et les bouquetins, bien encadrés et en toute sécurité ? Ne ratez pas ce rendez-vous incontournable proposé par le Club Alpin Français de Besancon : un week-end découverte de la randonnée alpine dans le Chablais les 21 et 22 juin. Tarif : 64 euros comprenant le trajet, la demi-pension, l’encadrement (l’assurance est offerte par le club). Rens. 06 60 26 70 82 ou 06 25 79 35 55. S.O.S. Amitié S.O.S. Amitié Besançon est à la recherche de bénévoles écoutants. L’association assure l’écoute, 24 heures sur 24 et 365 jours par an, de toutes les détresses de manière anonyme, non directive et sans jugement. Elle recherche de nouveaux bénévoles pour renforcer ses équipes : les candidats, après entretien avec des écoutants expérimentés et un psychiatre reçoivent une formation encadrée par des psychologues. Rens. 03 81 52 17 17. L’agence privée La maison positive est signée Moyse www.moyse.fr Tél. 03 81 60 77 00 14 BESANÇON La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014 AMÉNAGEMENT Place de la Liberté Un parking attendu de pied ferme Un commerçant propose que cette cour, propriété de la ville, située dans le prolongement de la place de Liberté, soit transformée en parking public. Cela fait sept ans que Philippe Roussey, buraliste rue de Belfort, demande la création de nouvelles places de parking. La municipalité annonce un projet. es problèmes de stationnement sont récurrents rue de Belfort. À défaut d’avoir une place, les automobilistes ont pris l’habitude de tourner dans le quartier jusqu’à ce qu’ils trouvent un L endroit où se garer. Sinon, ils passent leur chemin. “Le problème du commerce dans cette rue, c’est qu’il n’y a pas de parking. Le matin vous pouvez faire cinq fois le tour avant de trouver un emplacement” peste Philippe Roussey, gérant du tabac-presse Le Totem situé au carrefour des rues de Belfort et des Deux-Princesses. Le commerçant est un peu le porteparole de la grogne qui s’est cristallisée autour de ce problème. Selon Philippe Roussey, il existe une solution qui ne réglerait pas tout, mais qui permettrait d’améliorer la situation. Elle consiste à étendre sur une cour fermée qui appartient à la ville, le petit parking de la place de la Liberté (à la jonction entre la rue de la Liberté et la rue des Deux-Princesses). La cour en question se situe derrière le bâtiment des anciens combattants. Inoccupée pendant longtemps, elle est ouverte depuis peu à l’association des Jardins Familiaux, mais cela ne pourrait être que provisoire. “Il suffirait de démolir un mur pour recréer une quinzaine de places supplémentaires voire un peu plus” poursuit le buraliste. Cela fait sept ans qu’il se bat auprès de la municipalité pour qu’elle étudie cette proposition. En vain. Mais cette fois-ci, il revient à la charge de façon un peu plus ferme. Car ce parking, JeanLouis Fousseret, comme Jacques Grosperrin d’ailleurs, lui ont promis lors de la dernière campagne électorale des municipales. “En même temps, pendant les élections, on a droit à tout” ironise le commerçant. Mais cette fois-ci, le message est “Pendant passé auprès de la mairie et la les promesse devrait élections, être tenue. Un projet d’aménagement on a droit de la place de la Liberté est en préà tout.” paration avec à l’intérieur “un volet stationnement” affirment les services de la ville qui ne donnent pas plus de détails puisque les études n’ont pas encore été réalisées. Elles devraient être lancées cette année. À suivre. I EN BREF Recrutement L’État recrute des adjoints de sécurité qui seront affectés à des activités de police de proximité. Les candidats hommes ou femmes doivent être âgés de 18 à 30 ans et avoir accompli la journée d’appel de préparation à la défense. Bonne condition physique requise. Le recrutement se déroulera à Dijon le 17 juillet, il comprendra des tests psychotechniques. Dossier de candidature à retirer dans les commissariats de police du département. Danse Jours de danse “Mouvements sonores”, un événement dansé organisé par la compagnie Pernette dans les rues de Besançon vendredi 27 et samedi 28 juin dans le cadre de “Besançon Hors Saison un été culturel”. Cette 5ème édition du festival Jours de danse invite à nouveau la danse à envahir les rues de Besançon, autour d’une thématique commune : celle du rapport entre le mouvement et le son. L’occasion de voir se côtoyer dans le cœur de ville, danseurs et musiciens, professionnels et amateurs, petits et grands, personnes valides et handicapées… Renseignements au 03 81 51 60 70. Erratum Dans le numéro 154 de La Presse Bisontine, une erreur s’est glissée dans l’article consacré à l’activité dressage de chiens mis en place par le complexe de chiens “De chez Balzac”. Le coût de la séance est de 100 euros pour le mois (et non pour une séance d’un jour comme cela a été écrit). Avec ce forfait, les clients peuvent se rendre aux cours de dressage dirigés par Georges Ménétrier tous les jours, dans l’enclos situé à l’entrée de Besançon, sur le bord de la R.N. 57, avant Micropolis. BESANÇON HOMMAGE ‘ La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014 15 L’Intox Quand Johnny raconte De Gribaldy De l’évolution du discours C “Jean De Gribaldy, la légende du vicomte” Pierre Diéterlé s’apprête à publier un livre sur la vie trépidante de son grand-oncle Jean De Gribaldy. L’ouvrage est ponctué de témoignages dont celui de Johnny Hallyday que l’ancien coureur professionnel bisontin avait pris sous son aile. armi les Bisontins célèbres qui ont marqué leur époque, il y a Jean De Gribaldy. Ce personnage atypique a laissé son empreinte dans l’histoire en menant une vie trépidante. Il est entré dans la lumière grâce au cyclisme, une passion pour un sport qui va nourrir son existence. “Il était à la fois brillant et très intelligent” souligne Pierre Diéterlé qui publie au mois de juin un livre dans lequel il raconte le parcours de ce grand-oncle pour lequel il n’a jamais caché sa fascination. Dans “Jean De Gribaldy, la légende du Vicomte”, l’auteur nous fait découvrir les facettes les plus marquantes d’un personnage qui fut à la fois coureur “Il fait cycliste professionpartie de nel, commerçant, pilote d’avion et ami ceux qui des stars. Un destin hors du commun qui ont cru n’est pas le fruit du en moi.” hasard mais celui d’une volonté farouche d’entreprendre et d’exister sans rien négliger. “Il était profondément libre. Il a vécu la vie qu’il a P souhaitée. En 1947, lorsqu’il crée “Au Tour de France”, son premier magasin situé rue Mégevand, il était encore coureur. Il a décidé très tôt de capitaliser sur sa notoriété de cycliste pour se lancer dans les affaires” explique Pierre Diéterlé. Sachant pertinemment que sa carrière de sportif serait éphémère, il a anticipé sa reconversion. De Gribaldy a participé à la Grande Boucle en 1947, 1948, 1952. “Il était le premier FrancComtois à être présent sur le Tour et donc le premier Bisontin” remarque son neveu. À l’époque, les hommes du peloton méritaient bien leur surnom de “forçats de la route”. Ils avalaient des étapes quotidiennes de plus de 300 kilomètres, sillonnant les chemins d’une indépendante en 1965.” En par- depuis ses débuts dans la chanFrance d’après-guerre en recon- allèle, l’activité de son commerce son. Le Vicomte jouera un rôle struction. va bon train. L’enseigne éponyme essentiel dans la vie du chanteur. En retraite de la course, Jean est désormais installée place du Récemment, Pierre Diéterlé a De Gribaldy reviendra plus tard Marché sur 2 500 mètres car- pu rencontrer le rockeur en au cyclisme professionnel en rés. On y trouve des cycles, mais marge d’un concert pour lui tant que directeur sportif cette surtout de l’électroménager et demander combien Jean De fois, une fonction qu’il exercera du mobilier. Gribaldy avait compté pour lui. jusqu’en 1987, année de sa dis- Jean De Gribaldy jouit alors L’auteur a consigné les confiparition. “En 1964, il a fondé d’une bonne notoriété, y com- dences rares du chanteur dans l’amicale cycliste bisontine avec pris dans le milieu du show- son livre. Extrait : “Jean a été André Seltier. Dans la continu- business où il a ses entrées. Un un ami fidèle, toujours disponible, ité de cela, il a créé la première de ses amis les plus proches est discret. Je l’appelais à n’importe équipe semi-professionnelle et Johnny Hallyday qu’il suit quelle heure. Nous discutions hamars payant, depuis le temps qu’on en parle ! Amis adeptes de la voiture-ventouse, vous n’avez plus que trois mois pour profiter d’un des derniers grands parkings gratuits de Besançon. Le 1er septembre prochain, ce ne sera plus possible. Le parking Chamars gratuit, c’est bientôt fini, après des décennies d’anarchie. Quand il était entièrement gratuit et qu’il est passé en partie payant, on a certifié qu’une partie resterait gratuite encore quelques années. “Nous n’avons jamais affirmé qu’il y resterait toujours. J’avais dit qu’il ne sera pas totalement payant… pour l’instant” nuance aujourd’hui Jean-Louis Fousseret. Nous y voilà donc : le jour de la mise en service commerciale du tram, les 350 places de Chamars seront entièrement payantes. La preuve qu’on “ne cache rien aux Bisontins” affirme le maire : “Les trous des futures barrières sont déjà préparés.” C.Q.F.D. Ceci dit, cette décision reste en totale cohérence avec l’arrivée du nouveau transport en commun. C’est déjà ça. G Le Vicomte en discussion avec Johnny dans son magasin. longuement. Il m’a chouchouté incroyable, à qui on pouvait faire comme il le faisait avec ses confiance. Il fait partie de ceux coureurs. On avait vingt ans qui ont cru en moi, très vite, dès d’écart, il veillait sur moi. Il me le début.” conseillait. Il aimait les gens qui L’ouvrage de Pierre Diéterlé est avaient des rêves, et il les aidait ponctué de documents d’archives à les réaliser, en les aidant autant uniques à la découverte desquels qu’il le pouvait. C’est ce qu’il a le lecteur va mieux comprendre fait pour moi. C’était un type qui était Jean De Gribaldy. I “Jean De Gribaldy, la légende du Vicomte” 24,50 euros Éditions Sékoya Disponible en librairie à partir du mois de juin DE LA FORMATION À L’EMPLOI ! FLASHEZ-MOI Augmentez vos compétences et obtenez un diplôme avec les formations en contrat de professionnalisation au GRETA de Besançon. RENSEIGNEMENTS ET INSCRIPTIONS DÈS À PRÉSENT ! Niveau 5 4 3 GRETA de BESANÇON 35 avenue de Montrapon - 25000 BESANÇON Tél : 03 81 88 25 94 - [email protected] www.greta-besancon.com 2 Intitulé Date de début 'DWH GH ¿Q CAP CUISINE 08/07/14 01/06/15 RÉCEPTIONNISTE - CONSEIL (quelques places disponibles) 12/05/14 27/04/15 Nov. 2014 Juin 2015 TITRE PROFESSIONNEL GESTIONNAIRE DE PAIE 08/09/14 26/06/15 BTS SIO Services Informatiques aux Organisations 29/09/14 26/06/15 BTS EEC Études et Économie de la Construction 29/09/14 30/06/16 LICENCE PROFESSIONNELLE Bâtiment et Construction 29/09/14 30/06/15 TITRE PROFESSIONNEL RELATION CLIENT À DISTANCE 16 La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014 PLANOISE BESANÇON Des signes positifs De la lumière et des fleurs pour Cassin Les travaux d’embellissement de la place Cassin enthousiasment les commerçants. Ils demandaient des améliorations depuis longtemps pour casser l’image dégradée du quartier qui est tenace. u côté de la place Cas- place. Un test est en cours au d’Intermarché, face aux archives sin à Planoise, la pro- niveau du tabac-presse. Cela du Doubs. Ce service ouvrira chaine fête de la contribue à apporter plus de ses portes en septembre 2014. musique est attendue sécurité” se félicite Jacques Bar- “Cela va amener une centaine avec impatience. “Pour nous, ce bier, le secrétaire de l’association d’emplois sur le site et un public sera la fête du renouveau” des commerçants qui compte nouveau” précisent les services annonce Jocelyne Mortet, pré- désormais 15 adhérents, signe de la municipalité. sidente de l’association de d’une vitalité nouvelle sur le La liste des travaux n’est pas l’Espace Commercial Cassin quartier. Et d’autres devraient terminée. La ville qui travaille Parc Europe et gérante du maga- la rejoindre. en partenariat avec Aktya sur sin Joce’Laine. Ce qui suscite Par ailleurs, des travaux le quartier envisage encore son enthousiasme, ce sont les d’élargissement de la rue Blo- d’enlever les arches métalliques travaux d’embellissement du ch sont engagés. d’un vert délavé, qui couvrent secteur que la ville a entrepris Cette petite voie deux accès à la place Cassin. Jocelyne Mortet et Jacques Barbier sont satisfaits de la façon dont est embellie depuis quelques semaines et “Ramener qui était sombre, “L’autre réflexion menée avec la “place de village Cassin” comme ils l’appellent désormais. que beaucoup dans le quartier partant de Cassin Aktya consiste à ramener demandaient depuis plusieurs de l’activité pour rejoindre les l’activité commerciale de la plaannées. Des nouveaux lumi- commerarchives départe- ce de l’Europe sur le haut de Cas- re ici.” Un avis que partage les jours, une diversité. Ce qui La place commence à en prendre naires se dressent au milieu de mentales, en lon- sin.” Mohamed Guetarni qui tient la est entrepris actuellement appor- le chemin. L’enjeu maintenant ciale sur la place qui est enfin correctegeant le centre Pour Jacques Barbier, ces ini- brasserie de Cassin. “Le pro- te du bon. Il ne faut rien lâcher. est de capter des consommament éclairée. Des jardinières Cassin.” commercial, était tiatives vont dans le bon sens, blème est qu’on ne médiatise que L’amélioration du quartier est teurs extérieurs à Planoise afin fleuries ont été installées ainsi un coupe-gorge. et Cassin prend petit à petit des les faits divers. Je ne dis pas que le vecteur qui va permettre aux d’éviter que le quartier ne foncqu’un nouveau mobilier urbain. Mais dans peu de allures de place de village qu’il tout est parfait, mais il y a une gens de se sentir bien. Il faut que tionne en vase clos. I Les cabines téléphoniques ont temps, elle sera souhaitait, ouverte vers vie à Cassin, que personne ne Cassin devienne un lieu T.C. disparu. Il est prévu de les remune artère pas- l’extérieur. “Nous ne pourrons voit, des commerces ouverts tous d’échange et de brassage.” placer par des toilettes publiques. sante qui desser- casser l’image dégradée de PlaDes arbres ont été replantés, et vira le nouveau noise que si nous parvenons à ce n’est pas tout. “Ce qui a été Pôle Emploi en faire venir des personnes extédemandé et accepté, c’est cours de construc- rieures au quartier afin qu’elles l’éclairage des coursives de la tion à l’arrière voient qu’il y a des choses à fai- D Le replay du conseil Les phrases-clés des élus Conseil municipal du 17 avril 2014 Ilva Sugny, conseillère déléguée au droit des femmes, réagit à l’arrivée de Michel Omouri au conseil municipal, qui remplace une femme de la liste de droite qui a préféré céder sa place. Elle dit en direction de l’opposition : “Ce procédé est étonnant. Nous n’avons pas la même conception que vous de la parité.” Jacques Grosperrin (U.M.P.) rétorque : “Tout ce qui est excessif est insignifiant. J’espère que cette réaction n’a pas été téléguidée par le maire.” Jean-Louis Fousseret rebondit : “Alors là je suis scotché. M. Grosperrin, arrêtez de voir des complots partout ! Madame Sugny n’est pas du genre à ce que je lui donne des ordres.” Jean-Sébastien Leuba, toujours sur cette pseudo-polémique, car Michel Omouri est juste le suivant de liste, son arrivée au conseil est donc tout à fait logique : “Je vous rappelle votre phrase récente M. Grosperrin : “Étonneznous !” Déjà dans le groupe F.N., ce sont deux hommes au conseil et là vous nous ressortez le fils prodigue M. Omouri. ça étonne en effet beaucoup de Bisontins. En tout cas, ce n’est pas dans l’esprit de la loi sur la parité que nous avons voté. Voir deux femmes remplacées par deux hommes, ce n’est pas notre conception.” Michel Omouri sur la composition des différentes commissions de travail du conseil : “Quand une liste fait 44 % des voix et qu’elle n’est pas présente dans toutes les commissions, il y a de quoi se poser des questions sur vos méthodes !” Réponse du maire : “Vous voyez bien que je fais preuve d’ouverture. M. Omouri est membre du conseil d’administration de S.A.I.E.M.B.-Logement, M. Vienet de Micropolis, etc.” Et il précise : “Toutes ces fonctions dans les conseils d’administration sont bénévoles. Et nous avons supprimé les quelques jetons de présence qui existaient encore.” Philippe Mougin, plus méfiant que vigilant : “Le groupe U.M.P. vote à 12 voix, mais ils ne sont que 11…” Le leader F.N. n’avait pas vu qu’une des 12 élues de droite était en train de promener l’urne destinée à voter les membres des commissions. Toujours sur le vote des commissions, Jean-Louis Fousseret a permis à Julien Acard, le deuxième élu Front National, d’intégrer une commission. Il anticipe la réaction de l’U.M.P. : “Je suis quand même un vieux renard… Je sais de quoi vous allez m’accuser…” Sur la question de la rémunération des élus, Pascal Bonnet : “On aurait pu penser qu’en ces temps de rigueur, vous n’auriez pas 40 adjoints et conseillers délégués !” Réponse du maire : “Beaucoup de ces élus ont un travail à côté. Et quand on est élu, on doit prendre du temps pour assumer ses tâches. Il est normal que dans la plus totale transparence ils aient droit à des indemnités.” BESANÇON THÉÂTRE La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014 17 9ème festival de caves, un bon cru Goebbels en cave Les 33 spectacles présentés dans le cadre du Festival de Caves qui se déroule jusqu’au 27 juin ont été créés pour être joués en sous-sol. Pour les spectateurs, l’expérience est unique. u programme du 9ème Festival de Caves, un spectacle retient l’attention, “Joseph G.” de Raphaël Patout. Le metteur en scène nous confronte à Joseph Goebbels, en s’inspirant des journaux personnels du dignitaire nazi, antisémite acharné. “Il y est décrit le quotidien du Troisième Reich, comment tout ceci a été possible, comment des individus bien réels, avec leur vie, leur famille, leurs émotions, ont organisé un système totalitaire qui a exterminé des millions d’êtres humains” résume Raphaël Patout. Le thème du spectacle est pesant, sensible même, mais le “projet est en aucun cas d’excuser l’inexcusable” prévient son créateur, A Chaque spectacle n’accueille pas plus de 19 spectateurs. (photo P. Forsans, Atelier Contrast). il est plutôt d’apporter un questionnement. D’ailleurs, “Joseph G.” a été imaginé en partenariat avec le musée de la Résistance et de la Déportation de la Citadelle. Mais à l’évidence, la pièce qui sera interprétée dans une cave de la ville tenue secrète jusqu’au jour de la représentation, comme les 33 spectacles du festival, aura une résonance particulière à Besançon. L’histoire n’a pas oublié que pendant la seconde guerre mondiale, des résistants ont été torturés par la Gestapo dans la cave de l’hôtel de Clévans, rue Lecourbe, dont les murs portent encore les stigmates de l’horreur. Le propos de “Joseph G.” va bouscu- Guillaume Dujardin, fondateur du Festival de Caves dont la dernière édition a réuni plus de 5 000 spectateurs. ler les 19 spectateurs - et pas un de plus - qui auront la chance de voir la pièce. Comme à chaque fois, le public est volontairement restreint puisque la configuration des caves n’autorise pas les organisateurs à accueillir davantage de personnes. En même temps, le petit nombre, spécifique à ce rendez-vous culturel qui se découvre en sous-sol, apporte une dimension nouvelle à une création artistique libérée qui donne à voir, à écouter, à rire, à s’émouvoir, à réfléchir aussi. “Nous sommes certains que nous ne pourrions pas dire à l’extérieur tout ce qu’on dit dans ces caves. Le fait d’être sous la terre nous donne une liberté intellectuelle dingue. On ose tout” remarque Guillaume Dujardin, le fondateur de ce festival dont la 9ème édition se décline dans soixante villes en France et à l’étranger. Pour les 19 personnes, qui s’aventurent dans un escalier improbable pour arriver dans un espace exigu, fermé, où la proximité avec l’artiste les rend partie prenante du spectacle, l’expérience est unique. “Beaucoup de gens nous disent à la fin de la représentation, vous nous avez emmenés ailleurs” raconte Guillaume Dujardin, qui accueille la remarque comme un compliment. Tous les spectacles présentés dans le cadre du festival sont des créations originales qui ont été composées pour être jouées dans des caves avec peu de moyens, ce qui n’enlève rien à leur qualité. I Renseignements et réservations obligatoires Tél. : 03 81 61 79 53 - www.festivaldecaves.fr À voir “Joseph G.” les 27, 28, 29, 30 et 31 mai à Besançon 18 BESANÇON LE FEUILLETON DU TRAM La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014 Le quai rouvert depuis quatre mois Les commerçants retrouvent l’espoir Après deux ans de cauchemar pour certains, le trafic est à nouveau ouvert tout au long du tracé du tram. Les commerçants du quai Veil-Picard alternent aujourd’hui entre fatalisme, espoir et optimisme. Visite. e quai Veil-Picard est rouvert à est stratégique. “Je me suis installé là la circulation depuis janvier der- car c’est situé entre le skate-parc et la nier, après plus de deux ans rue d’Arènes qui est très branchée d’interminables travaux. Le musique. J’ai ouvert mon magasin en 15 janvier, il accueillait son premier fin d’année dernière. Les débuts ont été tramway en phase d’essai. Et avec les un peu compliqués mais dès que le quai beaux jours, il est devenu une des a été rouvert, l’activité a bien démarbalades préférées des promeneurs du ré. Il y a un vrai engouement. Et même dimanche qui découvrent son encor- si je ne suis pas encore dans mes objecbellement et sa vue dégagée sur le tifs vu que j’ai démarré il y a à peine Doubs. Et les consommateurs, sont-ils cinq mois, je suis très satisfaite d’avoir également de retour ? Pour certains choisi cet emplacement. Et le bouche à commerçants, la réouverture du quai oreille est déjà très bon” sourit la jeuarrive trop tard. C’est le cas notam- ne commerçante. ment du “Cool Heure Café” qui a défi- Un peu plus haut dans la rue, au 23, nitivement baissé le rideau, tout com- c’est un café qui a ouvert ses portes me l’institut de beauté “Ongle et plus récemment encore, le 10 mars. esthétique” dont la gérante motivée Ses deux responsables, Davy Cazali et fondait pourtant tous les espoirs en ce Frédéric Choulot ont sagement attenqu’elle considérait lors de son instal- du que les travaux du tram soient terlation il y a deux ans comme un des minés pour ouvrir leur enseigne, bapfuturs secteurs les plus porteurs du tisée Öst. Le concept : un sympathique centre-ville. L’activité n’étant pas suf- coffee-shop à l’anglo-saxonne qui mise fisamment au rendez-vous, elle est par- sur les bons produits, les cafés authentie exercer sa profession dans un autre tiques, les salades et autres bagels et institut en tant que salariée. Et les pâtisseries à base de produits souvent autres ? bio. “Nous sommes persuadés que ce Indéboulonnable et fidèle à son com- sera le nouveau quartier branché de merce, la buraliste Marie-Madeleine Besançon estime Frédéric Choulot. Le Roquelet accueille évidemment avec centre-ville se décale peu à peu ici. Le soulagement la réouverture du quai, quartier de la fac de lettres semble elle qui avait subi une baisse de son délaissé au profit de Battant et des activité estimée “entre 50 et 60 % à quais. Les débuts sont positifs, on attend cause des travaux. L’activité repart un maintenant avec impatience le mois de peu, dit-elle, avec le retour des piétons septembre. Notre objectif sera d’ouvrir et les gens qui viennent se promener le alors sept jours sur sept.” Juste à côté, dimanche.” La buraliste a donc adap- le nouveau magasin Docks Shop, spété son activité à cette nouvelle donne cialisé dans les vélos d’occasion, a égaen ouvrant son commerce désormais lement misé sur le samedi et le dimanche après-midi l’attractivité du noudans l’espoir de capter cette nouvelle “On attend veau quai Veil-Picard. clientèle potentielle. Marie-MadeleiC’est aussi le cas des avec ne Roquelet a bien failli abandonner deux co-gérants de la la partie. Elle a demandé et obtenu impatience sandwicherie l’En-K qui une indemnisation de la commission septembre.” avait fait le pari audacréée ad hoc par la C.A.G.B. et fonde cieux d’ouvrir ses portes aujourd’hui tous ses espoirs dans au beau milieu du chanl’immédiate proximité de son commerce tier, en décembre 2012. avec les deux futurs arrêts du tram. Matthieu Garny et VinSi elle retrouve son activité d’antan, cent Béjean ont tenu le la buraliste pourra alors espérer vendre coup, malgré les diffison fonds de commerce correctement. cultés. “On a misé sur Elle se donne jusqu’à fin 2015 avant l’avenir” disent-ils. Ils de pouvoir goûter à la retraite. comptent maintenant Il y a aussi les nouveaux arrivants. sur l’augmentation du Comme Aurèle Daubargues. À 27 ans, trafic pour assurer la la jeune entrepreneuse a réuni ses pérennité de leur comdeux passions de la musique et du skamerce. Ils restent toute-board pour ouvrir son magasin au tefois dubitatifs, com27, quai Veil-Picard qu’elle a baptisé me d’autres de leurs “Skate n’roll”. Pour elle, l’emplacement collègues du quai, sur L Frédéric Choulot, co-gérant du nouveau coffee-shop Öst. Aurèle Daubargues a ouvert “Skate n’roll”, un magasin spécialisé dans la vente de vinyles et de skate-boards. l’attractivité globale du centre-ville de Besançon où rien n’est fait selon eux pour attirer le chaland, contrairement aux zones commerciales et notamment à Châteaufarine qui fait tout pour accueillir les clients dans des conditions optimales, avec un stationnement facile et gratuit. Depuis le début des travaux du tram, la commission d’indemnisation à l’amiable a versé 2,116 millions d’euros pour 142 dossiers indemnisés. I J.-F.H. D’autres commerces n’ont pas résisté, à l’image de cet institut de beauté qui avait ouvert pendant les travaux. BESANÇON La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014 HISTOIRE 19 La libération vue d’un quartier Des photos inédites de la guerre 39-45 vue des Chaprais Le bombardement du dépôt du tramway. L’association “Vivre aux Chaprais” publiera en septembre un numéro spécial consacré à la Libération vue du quartier. Elle a mis la main sur des images inédites comme cette troupe de soldats allemands de retour du cimetière des Champs Bruley après un enterrement. a France fête le 70ème anniversaire du débarquement des troupes alliées. Pour commémorer cet anniversaire, la dynamique association “Vivre aux Chaprais” a choisi de raconter la libération vue du quartier. Elle édite en septembre un numéro spécial qui sera distribué dans les 6 200 boîtes à lettres. Bien sûr, le journal rappellera cette fameuse nuit du 15 au 16 juillet 1943, L où vers 1 heure du matin, la gare Viotte était bombardée par les avions britanniques. 108 bombes auraient été larguées, d’un poids de 100 à 500 kg. “Les bombes Une photo tombèrent avenue Foch, avenue Carclandesti- not, rue de Belfort… ne des Le bilan est lourd : Allemands. 51 tués et 131 blessés. Si la gare a été hors d’usage, Photo clandestine prise par un Bisontin, rue Tristan-Bernard. Les troupes allemandes reviennent d’un enterrement. 48 heures après, elle fonctionnait à nouveau” relate JeanClaude Goudot, de l’association “Vivre aux Chaprais”. Avec d’autres, il est allé à la recherche d’images pouvant illustrer ce numéro spécial “Libération des Chaprais” dans les banques d’images de la Ville ou chez des particuliers. L’association a retrouvé des images connues : le bombardement du dépôt du tramway. Mais l’image “scoop” est celle communiquée par Christian Mourey, commerçant à Battant à l’enseigne Battant Musique : “C’est une photo inédite prise clandestinement depuis la rue Tristan-Bernard, explique JeanClaude Goudot. On voit des soldats allemands de retour du cimetière du Champs Brûley où ils ont enterré plusieurs des leurs.” Il y a aussi cette image de soldats américains dans leur Jeep au moment de la libération ou encore de la fuite des troupes allemandes. L’association a gardé précieusement en stock d’autres clichés… qu’elle divulguera dans sa publication, qui sera consultable sur internet (www.chapraisrotonde.fr). I À la recherche des descendants de 24 résistants Des prisonniers allemands (hiver 1944). La libération avec les soldats américains rue de Belfort. (Photo C. Mourey). 24 noms de résistants, morts pour la France, sont inscrits sur la stèle de la Résistance installée place de la Liberté à Besançon. Dans le cadre de son prochain journal (lire par ailleurs), lʼassociation “Vivre aux Chaprais” recherche la trace des descendants. Voici les noms des résistants : Berreux Paul, Braine Robert, Bordy Robert, Bouton Honorat, Billot Louis, Cordier Gaston, Drezet René, Dornier Armand, Escoffier Roger, Felsinger Roger, Ferandon Adrien, Genest René, Grux Maurice, Kneisky Antoine, Martarello Joseph, Philippi Gustave, Prenot Julien, Pourchet Roger, Robert Jean, Renaudin Louis, Renaud Eugène, Rimey Marcel, Rérat Émile, Vieille Louis. Contacts : 03 81 50 60 07 06 68 50 91 62 [email protected] 20 LE DOSSIER NOS ÉLUS SONT-ILS ASSEZ, TROP PAYÉS ? Le maire de Besançon gagne plus de 4 000 euros par mois à la Ville, et plus de 2 000 euros supplémentaires à l’Agglomération. Assez pour une telle fonction ? G Indemnités Démagogie ou démocratie ? Vifs débats autour de l’augmentation des indemnités Les vice-présidents du Grand Besançon ont vu leurs indemnités augmenter de 78 %. Un choix vivement critiqué par la droite bisontine et par les “petites” communes, pile au moment où le gouvernement demande des efforts aux collectivités. En chiffres G Mandature 2008-2014 : - Indemnités du Président : 2 759,86 euros x 12 mois = 33118,32 euros, soit 198 719,92 euros sur 6 ans. - Indemnités des 29 vice-présidents : 900,95 euros x 12 mois = 10 811,40 euros x 29 V.P. = 313 530,60 euros, soit 1 881 183,60 euros sur 6 ans. Au total, de 2008 à 2014, une dépense de 2 079 893,52 euros. G Mandature 2014-2020 : - Indemnités du président : 2 759,86 euros x 12 mois = 331 183,32 euros, soit 198 719,92 euros sur 6 ans. - Indemnités des 15 vice-présidents : 1 607 euros x 12 mois = 19 284 euros X 15 V.P. = 289 260 euros, soit 1 735 560 euros sur 6 ans. - Indemnités des 14 Conseillers Communautaires Délégués : 900,95 euros x 12 mois = 10 811,40 euros x 14 C.C.D. = 151 359,60 euros, soit 908 157,60 euros sur 6 ans. Total de 2014-2020 = 2 842 427,52 euros l est souvent reproché au conseil d’agglomération d’être le vestiaire du conseil municipal du Besançon. En somme, le match opposant l’équipe de la majorité à l’opposition de droite se poursuit à tort, ou à raison, dans l’enceinte communautaire, clouant au passage le bec des autres communes. Pour une fois, lors de la séance d’installation des élus de la communauté d’agglomération du Grand Besançon (29 avril), c’est un représentant de la commune de Routelle qui l’a ouvert. Daniel Cuche, comme bien d’autres, attendait le point relatif au vote des indemnités des élus. L’agglomération a choisi de les augmenter… C’était le jour même où Manuel Valls sollicitait le vote de confiance à l’Assemblée Nationale. “Lorsque je vais rentrer dans ma commune, à l’heure où l’on demande des efforts aux Français, que vais-je dire aux habitants ? Pourquoi ne pas baisser les indemnités d’élus de 5 % ?” a demandé le représentant de ce village de l’Ouest bisontin. Le président JeanLouis Fousseret qui touchera 2 759,87 euros bruts, soit 72,6 % de l’indice 1 015 s’est défendu. Il a argumenté : “Attention à la démagogie ! Lorsque j’étais salarié, chaque heure ou I chaque journée que je prenais pour ma fonction d’élu était déduite. Sans ces indemnités, je ne serai pas là aujourd’hui. C’est le prix de la démocratie !” Un argument qui n’a visiblement pas convaincu Odile Faivre-Petitjean (Besançon-MoDem) Ludovic Fagaut Besançon-U.M.P.), Laurent Croizier (Besançon-U.D.I. qui sont montés au créneau pour dire la même chose : pourquoi cette hausse ? “N’avez-vous pas un sentiment de culpabilité de vous augmenter ?” a demandé Laurent Croizier. Un élément de langage qui n’a pas plu à Gabriel Baulieu “Comment (maire de Serre-lescomprendre Sapins), premier viceÉric Alauzet ?” président : “Je m’étonne que vous utilisiez le terme de culpabilité ! Nous nous conformons à la loi.” La tension était palpable. Résultat du match : les indemnités ont été votées. La grogne, elle, n’a pas été calmée. Pour Jacques Grosperrin, qui parle au nom de l’Union, G Zoom À Le Président du Grand Dole baisse son indemnité, Lons de même lʼagglomération du Grand Dole (Jura), le président Jean-Pascal Fichère a baissé son indemnité de 283,78 euros par mois. En revanche, les vice-présidents sont augmentés. Lʼenveloppe totale était en 2008 de 189 638,16 euros en 2008, 196 50,16 euros en 2014. A lʼEspace Communautaire Lons Agglomération, lʼindemnité des élus a été baissée de 600 euros. Indemnités des élus du Grand Dole : Président : 2 469,23 euros brut par mois en 2008, 2 185,85 euros en 2014 Vice-présidents : 987,70 euros en 2008, 1 064,72 euros en 2014 Membres du bureau : 493,85 euros en 2008, 39,57 euros en 2014 il se demande “comment les habitants du Grand Besançon peuvent-ils comprendre cette incohérence entre les propos et les actes ? Comment comprendre, par exemple, que Monsieur Alauzet, Député Europe Écologie-Les Verts du Doubs, vote pour le programme de Monsieur Valls (en se distinguant de son groupe à l’Assemblée, majoritairement contre) et vote (dans le même temps et à distance) l’augmentation des indemnités des élus de l’exécutif et des dépenses de fonctionnement de la C.A.G.B. ?” Le dialogue semble rompu. “Nos concitoyens refusent les hausses massives d’impôts et de taxes qui vont amputer leur pouvoir d’achat. Cela Monsieur Fousseret ne l’a pas entendu et ne le comprend pas” enfonce Jacques Grosperrin. Même s’il n’y a plus 29 vice-présidents comme c’était le cas lors de la dernière mandature mais 15, l’arrivée de 14 conseillers municipaux délégués fait grimper la note des indemnités. Ainsi, pour cet exercice 2014-2020, le Grand Besançon versera 2 842 millions d’euros d’indemnités contre 2,079 millions lors du mandat précédent. Cela représente une augmentation de 36 % et de 78 % pour les vice-présidents. C’est à la fois le prix de la démocratie. Et le prix des critiques. I E.Ch. La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014 Chefs d’entreprise, Commerçants, 21 G Réaction Jean-Louis Fousseret Nous avons des solutions Pour optimiser vos revenus Et maîtriser vos charges “Je suis prêt à montrer mes fiches de paye aux Bisontins” Audit gratuit de vos risques d’entreprise Le maire de Besançon et président de la C.A.G.B. affirme gagner à la ville 4 126,40 euros nets mensuels auxquels s’ajoutent 2 066,03 euros à l’Agglo, soit 6 192,43 euros. Rien de choquant dit-il pour un homme qui doit gérer un budget global de 600 millions d’euros. Votre agent général Jean-Marc MORLEC 03 81 80 69 13 Email: [email protected] 92 rue de Belfort - 25000 Besançon www.assurances-besancon.gan.fr Jean-Marc MORLEC, N° orias 07 015 397, Agent général Gan Assurances - S.A. au capital de 109 817 739 - Entreprises régie par le code des assurances - 8/10 rue d’Astorg 75008 Paris - 542 063 797 RCS Paris G Classement Jean-Louis Fousseret, réélu à la tête de la C.A.G.B., touche 2 066 euros par mois qui viennent s’ajouter à son indemnité de maire. a Presse Bisontine : Comprenez-vous que la question de la hausse du budget “rémunérations” de la C.A.G.B. puisse heurter des citoyens ? Jean-Louis Fousseret : C’est la droite qui en a fait un faux débat. À l’Agglo de Montbéliard, les indemnités sont plus importantes qu’à Besançon et on n’entend pas la droite locale. Ce n’est pas un sujet à mon sens, c’est juste un débat politicien. Et je rappelle que la fixation du nombre de vice-présidents et de conseillers délégués avait été votée en son temps à l’unanimité. L.P.B. :Vos revenus à vous, plus de 4 000 euros nets à la Ville et plus de 2 000 à l’Agglo, vous paraissent-ils tout autant justifiés ? J.-L.F. : Je suis très à l’aise vis-à-vis de cette question. Je gère dans ces deux collectivités un budget global de 600 millions d’euros par an et 3 000 salariés. Mes rémunérations ne sont pas un secret, je suis d’ailleurs prêt à montrer mes fiches de paye à tous les Bisontins qui le souhaiteraient. Sur ces revenus, je paie des cotisations, l’Ircantec, la C.S.G., la C.R.D.S., et je reverse 500 euros à mon parti politique. Mes fonctions d’élu m’amènent à travailler L.P.B. : L’enveloppe globale des rémunérations le samedi, le dimanche, je ne prends de l’Agglo augmente de 36 % par rapport au que 15 jours de vacances par an. Je ne précédent mandat et ça ne vous pose aucun vole pas mes indemnités. problème alors que le pouvoir d’achat des ménages stagne ? L.P.B. : Prévoyez-vous enfin de sanctionner J.-L.F. : C’est le prix de la démocratie. financièrement les élus qui brilleraient par leur Que veut-on ? Que la politique ne soit absentéisme ? gérée que par des retraités, des pro- J.-L.F. : Je vais bientôt proposer un règlefessions libérales ou des rentiers ? ment intérieur, que ce soit à la Ville ou Quand vous vous engagez en politique, à l’Agglo, qui prévoit que ceux qui ne vous êtes parfois obligés d’abandonner participent pas au conseil ou aux comvotre métier ou alors de briser une car- missions verront leur indemnité baisrière. Si je ne m’étais pas lancé en poli- ser. Désormais, nous devons être intrantique, j’aurais sans doute pu accéder à sigeants vis-à-vis de cette question. Il un poste de chef de centre et je ne serais est normal que les gens qui travaillent moins soient moins rémunérés. Ceux pas resté simple informaticien. qui feraient de Un président d’Agglo travaille deux l’absentéisme une relijours à deux jours et demi par semaine à ce mandat, c’est normal qu’il soit “Ceux qui ne gion seraient sanctionnés. Sur ces quesrémunéré. Il ne vole pas son indemni- participent tions de rémunérations, té. Il faut juste savoir expliquer à quoi je suis d’accord qu’il correspond cette indemnité. Il est faci- pas verront faut être intransigeant, le de défendre cette question des indem- leur clair et transparent. nités dès lors que ça correspond à un indemnité vrai travail. Un vice-président chargé L.P.B. : Vous touchez aussi des transports passe au moins deux baisser.” une retraite de député ? jours par semaine sur ce mandat, il J.-L.F. : Je ne vais pas n’est pas choquant qu’il soit rémunénon plus étaler ma vie ré 1 600 euros par mois. Pour les privée. Oui j’ai été dépuconseillers communautaires délégués té, mais pendant ce qui auraient un autre mandat dans un mandat, ça m’a rogné syndicat, on a décidé que la totalité des une partie de la retrairémunérations ne peut pas dépasser te professionnelle à celle d’un vice-président. Parfois, les laquelle j’aurais eu élus embauchent des gens pour les remdroit. I placer dans leur métier afin de pouvoir Propos recueillis assumer leur mandat. par J.-F.H. En euros (brut) Le palmarès des élus bisontins les mieux payés 1 L 2 3 G Jean-Louis Fousseret En brut, il perçoit 5 512,13 € à la Ville et 2 759,56 € à lʼAgglo, soit 8 271,99 €, soit juste le plafond légal maximal. Il touche en plus 300 € nets à la Ville pour frais de représentation. 6 G Marie-Guite Dufay La présidente de la Région perçoit 5 512,13 € bruts. Moins les cotisations et retenues, elle déclare toucher 3 200 € nets. 7 G Éric Alauzet Il perçoit 7 100 € bruts en tant que député (avec une indemnité de résidence et de fonction non comprise dans lʼindemnité de base quʼil touche (5 300 € nets déclarés), et 627,24 € bruts en tant que conseiller municipal délégué, soit 7 727,24 € bruts. G Yves-Michel Dahoui Il a droit à 3 193,23 € en tant que vice-président du Conseil général et touche 1 862,72 € comme adjoint au maire de Besançon, soit 5 055,95 €. G Claude Jeannerot Cʼest en euros nets que Claude Jeannerot présente sa rémunération : 5 288,72 € en tant que sénateur et 2 045,84 € en tant que président du Doubs, soit 7 334,56 €. G Patrick Bontemps En tant que vice-président du Conseil régional, il perçoit 2 155 € bruts, auxquels sʼajoutent 1 862,72 € pour son, poste dʼadjoint au maire, soit 4 017,72 €. Pour le net, voir lʼarticle page 22. 8 4 G Jean-François Humbert Le sénateur du Doubs perçoit 7 100,15 € bruts en tant que parlementaire. 9 5 G Barbara Romagnan La députée du Doubs perçoit 7 100 € bruts par mois. En plus des 5 770 € quʼelle déclare toucher, elle dispose aussi dʼune indemnité de résidence et de fonction. 10 G Christophe Lime En tant quʼadjoint au maire, il a droit à 1 862,72 €, puis 900,95 € en tant que conseiller communautaire délégué. Il reverse la somme au P.C. qui le rétribue en fonction de ses frais liés à ces mandats. (voir page 22). G Françoise Presse Vice-présidente de lʼAgglo (1 607,25 €) et conseillère municipale déléguée (627,24 €), soit 2 234,49 €. Dʼautres élus émargent aux mêmes sommes quʼelles (Michel Loyat, etc.). 22 DOSSIER DOSSIER G Exemple La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014 Dans les statuts du P.C. Les communistes versent leurs indemnités au parti Le Parti Communiste est le seul à demander à ses adhérents élus de reverser leur(s) indemnité(s). Une pratique à laquelle Christophe Lime, adjoint au maire de Besançon ne déroge pas. En revanche, il y a des compensations. Repères Les indemnités représentent une faible part du budget L e député de lʼAisne, René Dosière qui fait un travail de fond pour la transparence en politique estime que les indemnités des élus locaux, imposables dʼailleurs, ne pèsent guère sur le budget des collectivités. “Les indemnités versées aux élus municipaux représentent 1,2 milliard dʼeuros dit-il. Celles des élus communautaires sʼélèvent à 220 millions dʼeuros, des conseillers généraux 150 millions dʼeuros et des conseillers régionaux 50 millions dʼeuros. Pour tous les élus de France, cela représente 1,5 milliard dʼeuros, ce qui est très peu. Les indemnités représentent au maximum 1,5 % des budgets ce qui est peu.” G es élus communistes perçoivent leur(s) indemnité(s) mais ils la reversent en intégralité à leur parti. Une règle morale qui n’a pas de caractère obligatoire mais à laquelle Christophe Lime n’a jamais dérogé. Adjoint au maire de Besançon en charge de l’eau et de l’assainissement et conseiller communautaire délégué, deux fonctions pour lesquelles il est rémunéré (soit un total d’environ 2 800 euros brut), transfère au P.C. l’intégralité de la somme. En retour, le Parti Communiste l’indemnise mais pour couvrir strictement ses frais liés à l’exercice de son mandat. “Nous considérons dans notre organisation que l’engagement dans une collectivité ne doit pas coûter à l’élu, mais il ne doit pas non plus l’enrichir. Je rappelle que 50 % du budget du Parti Communiste provient du reversement de nos indemnités” développe Christophe Lime. Le montant de sa rémunération peut donc varier légèrement d’un mois à l’autre en fonction de son activité et des dépenses qu’elle occasionne. Le P.C. couvre aussi les pertes de cotisation retraite de ses adhérents élus. La situation financière de chaque élu communiste est donc analysée par les instances locales L G Patrick Bontemps du Parti. Elles procèdent au cas par cas. Le cas échéant, elles tiennent compte du fait qu’un élu salarié d’une entreprise perd une partie de son salaire du fait de ses responsabilités politiques. Cette pratique peu répandue existe dans d’autres organisations politiques qui comptent sur la générosité de leurs adhérents. Ces derniers reversent une partie de leur(s) indemnité(s) dont le montant dépend de leur bon vouloir (N.D.L.R. : le député Éric Alauzet donne plus de 1 000 euros aux Verts). Mais le P.C. est le seul à avoir institutionnalisé le système. “Pour autant, nous ne voulons pas donner de leçon” poursuit Christophe Lime qui déplore la tournure que prend aujourd’hui le débat qui cloue au pilori les élus sur la question des indemnités. Il estime que ce n’est pas Le P.C. en les diminuant couvre comme on l’entend les frais. parfois que les Français auront davantage confiance en leur classe politique. Pis, “je peux observer que dans l’histoire, chaque fois que les indemnités des élus sont remises en cause, c’est la démocratie qui recu- Christophe Lime, élu communiste et adjoint au maire, et Thibaut Bize, président du groupe Parti Communiste-Front de gauche. le. En 1941 par exemple, sous le gouvernement de Vichy, les maires sont nommés et les indemnités supprimées” remarque Christophe Lime qui rappelle au passage que les indemnités ont des origines révolutionnaires. S’il suffisait que les élus bais- sent leurs rémunérations pour et ce n’est pour cela que les gens retrouver la confiance de leurs l’apprécient plus” argumente concitoyens, ça se saurait. “Tout l’élu communiste. Selon lui, ce le monde se souvient que Nico- n’est pas l’indemnité le fond du las Sarkozy a augmenté sa rému- problème, mais la difficulté à nération. En revanche, tout le faire reconnaître l’acte politique monde a oublié que François dans notre société. I T.C. Hollande avait baissé la sienne Concilier travail et fonction d’élu “100 % avec mes malades, 100 % dans mon mandat” Cancérologue au C.H.R.U. de Besançon, élu à la Région et à la Ville de Besançon, Patrick Bontemps cumule. Il a renoncé à une activité libérale pour assurer son travail en politique. Les 1 947 euros nets qu’il perçoit à la Région et les 872 euros à la Ville ne couvrent pas ce “manque à gagner”. Il ne s’en plaint pas. atrick Bontemps est transparent. Aussi bien avec son employeur que sur les indemnités qu’il perçoit pour ses fonctions d’élu. Au 28 avril, sur sa feuille d’indemnité liée à sa fonction de vice-président de la Région en charge des ressources humaines et de l’enseignement supérieur, le chiffre de 1 947 euros nets par mois apparaît. Pour sa fonction d’adjoint à la culture à la Ville de Besançon, l’indemnité est de 872 euros (nets). “Il faut retirer de cette somme globale de 2 819 euros, 280 euros que je reverse au Parti socialiste” dit Patrick Bontemps, 59 ans, arrivé en politique en 2001. Le choix de s’engager en politique est venu naturellement. Les indemnités n’ont jamais été sa motivation première : “En faisant de la politique, je perds même de l’argent, explique-t-il. Je me suis désinvesti de certaines missions dans mon travail, notamment la recherche clinique. P Patrick Bontemps ne se fait pas rembourser certains de ses déplacements, notamment ceux qu’il effectue en moto. En tant que professionnel hospitalier, j’ai la possibilité d’avoir une activité libérale un jour par semaine : je l’ai supprimée, ce qui est un manque à gagner pour ma retraite. Pas sûr que l’indemnité “En faisant d’élu compense cette perte mais de la je ne suis pas à plaindre” répète politique, le médecin. je perds de Selon lui, c’est le statut d’élu qu’il l’argent.” faut clarifier. Dans son cas, Patrick Bontemps a réussi à trouver la parade : “Lorsque je suis à l’hôpital, je suis à 100 % pour mes malades. Et inversement lorsque je suis dans mes mandats. C’est une question d’organisation. Je ne mélange pas les deux activités et j’essaie d’éduquer les personnes pour qu’elles ne me sollicitent pas quand je ne suis pas dans la fonction” dit-il. Bref, le médecin a le remède pour gérer deux activités prenantes. Il ne compte toutefois pas les frais annexes liés à ses mandats : “On nous met à disposition un téléphone, une tablet- te. J’ai préféré garder les miens. J’utilise mon adresse mail personnelle. Souvent, je ne me fais pas rembourser mes déplacements lorsque je me déplace avec ma moto sauf lorsque je dois me rendre par exemple à Belfort. Il m’arrive de demander un chauffeur à la Région ou une voiture.” Ancien parent d’élève, vice-président de la commission médicale d’établissement au C.H.R.U., adjoint aux sports et désormais à la culture, vice-président à la Région, Patrick Bontemps a embrassé une carrière civique puis politique. De quoi lui donner l’appétit pour briguer le poste de maire en 2020 ? “L’appétit vient en mangeant… C’est tentant de vouloir accéder à la plus haute responsabilité, mais chaque chose en son temps. Laissons la nouvelle équipe s’installer. Beaucoup de choses peuvent évoluer” conclut-il. I E.Ch. G Patrick Bontemps - Vice-président de la Région Franche-Comté : 1 974 euros (nets) - Adjoint à la culture et au patrimoine : 872 euros déclarés (nets). Il reverse 280 euros au Parti socialiste. DOSSIER La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014 23 G Les parlementaires Une I.R.F.M. de 56 000 euros par an Barbara Romagnan joue la transparence La députée bisontine s’apprête à publier pour la seconde année le détail de ses dépenses liées à l’indemnité représentative des frais de mandat (I.R.F.M.), 5 770 euros brut mensuels qui s’ajoutent aux 5 778,02 euros net de sa rémunération de base. ici la fin du mois de juin, les électeurs de la première circonscription du Doubs pourront savoir comment leur députée, Barbara Romagnan, a utilisé les 5 770 euros bruts que lui met à disposition l’Assemblée Nationale tous les mois (en plus de sa rémunération de base de 5 778 euros nets) afin de couvrir ses frais matériels. L’an dernier à la même époque, la parlementaire socialiste avait effectué la même opération transparence parce qu’elle estime que “s’agissant d’argent public alloué par l’Assemblée nationale pour l’exercice de mon mandat, il me semble naturel que mes concitoyens aient connaissance de son utilisation” commente l’élue. Pour faire face aux diverses dépenses liées à l’exercice de leur mandat qui ne sont pas directement prises en charge ou D’ remboursées par l’Assemblée, les députés bénéficient d’une indemnité représentative de frais de mandat (I.R.F.M.) dont le montant est revalorisé comme les traitements de la fonction publique. En général, elle sert essentiellement à payer la location d’une permanence en circonscription et son fonctionne5 600 euros ment (photocopieur, économat, en frais de assurance, élecrestauration. tricité…), les frais de restauration à caractère professionnel, les frais de représentation, les documents à destination des citoyens, etc. Cette indemnité est versée directement à chaque député, sur un compte bancaire ou postal destiné uniquement à cet usage, distinct du compte personnel sur lequel est versée l’indemnité parlementaire. Entre le 20 juin 2012, date de l’entrée en fonction de Barbara Romagnan, et le 31 mai 2013, les dépenses prises en charge par l’I.R.F.M. ont atteint de 56 000 euros. “Nous allons refaire un bilan juin 2013-mai 2014 dans le courant du mois de juin pour actualiser notre site Internet” note son entourage. Une bonne partie de cette I.R.F.M. (27 %) lui sert à compléter la rémunération de ses collaborateurs, soit 3,2 équivalents temps plein (1,7 à Besançon et 1,5 à Paris), pour lesquelles l’Assemblée Nationale met en plus tous les mois une somme de 9 504 euros bruts. 22 % de l’I.R.F.M. sert à payer la permanence bisontine de la députée, un appartement T4 est situé au 1, place Leclerc. 10 % mentaires disposent aussi de ces 56 000 euros annuels ont d’autres avantages comme le été dépensés en frais de res- transport gratuit en première tauration (notamment les verres classe sur le réseau S.N.C.F. ou de l’amitié et collations à l’issue encore 80 vols entre Paris et la de réunions publiques), 11 % en circonscription lorsque celle-ci frais de représentation. “Cela est desservie par une ligne représente les dépenses comme aérienne régulière et 12 vols la participation à des manifes- pour toute destination hors cirtations locales ou nationales, le conscription, en France métrosurcoût pour l’habillement ou le politaine. “En outre, les députés coiffeur” précise Barbara Roma- peuvent se faire rembourser cergnan. Le fonctionnement de la tains déplacements en taxi, dans permanence mobilise 7 % de cet- la limite d’un plafond annuel. te I.R.F.M., les déplacements et Je n’y ai pas encore eu recours” hébergements 3 %, les abonne- ajoute la députée bisontine qui ments à des journaux 2 % et est jusqu’à maintenant la seul’information aux citoyens 7 %. le parlementaire de la région à Ce volet de dépenses comprend détailler ainsi l’utilisation de l’alimentation de son site Inter- cette I.R.F.M. que chaque élu net, un compte rendu annuel, national peut dépenser comme des comptes rendus spécifiques, bon lui semble, sans le moindre des cartes de vœux… justificatif. I J.-F.H. Outre cette I.R.F.M., les parle- Barbara Romagnan, seul parlementaire régional à expliquer ses dépenses (photo archive L.P.B.). Les autres parlementaires bisontins G Le député Éric Alauzet : Il déclare gagner en tant que député 5 300 euros nets, dont 1 300 reversés au parti E.E.L.V. et en tant que conseiller municipal délégué, “je ne sais pas encore, entre 400 et 450 euros” dit-il. Il dispose également des mêmes indemnités de frais de mandat que sa collègue Romagnan, tout comme les sénateurs. G Le sénateur Claude Jeannerot : Il déclare gagner “5 288,72 euros nets par mois au titre de mon mandat de sénateur et 2 045,84 euros nets par mois en tant que président du Conseil général, après écrêtement.” G Le sénateur Jean-François Humbert : Sa rémunération de sénateur est égale à celle de Claude Jeannerot, soit 5 288,72 euros nets par mois. 24 DOSSIER DOSSIER La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014 G Rencontre René Dosière “La motivation financière des élus existe” Le député de l’Aisne est favorable à une réforme du système d’indemnisation des élus locaux qui conduit actuellement à une professionnalisation de la vie politique, ce qu’il déplore. a Presse Bisontine : La baisse des indemnités est-elle un moyen pour que les Français retrouvent de l’estime en leurs élus locaux ? René Dosière : Je ne pense pas. Plus que la diminution de leurs indemnités, si les élus locaux décidaient d’envoyer un signal fort aux Français, ce serait en supprimant le cumul des indemnités comme je le suggère. L nités des parlementaires. Pour l’instant, je ne suis pas suivi. cumul des indemnités. Il me semble nécessaire de prendre des dispositions pour montrer aux Français que la motivation de l’élu n’est pas financière. Mais actuellement, cette motivation financière existe, il ne faut pas se mentir. J’ajoute encore que le fait de ne pas cumuler des mandats locaux permettrait aux élus de conserver une activité professionnelle. Ils auraient le même train de vie que leurs concitoyens. L.P.B. : Pourquoi ne pas supprimer le cumul des mandats locaux ? R.D. : Je suis favorable au noncumul des mandats locaux car le cumul de ces mandats présente les mêmes inconvénients que le cumul des mandats nationaux et locaux. Cela aboutit à une sorte de professionnalisation de la politique locale. Ce n’est pas L.P.B. : Qu’est-ce qui vous amène à une bonne chose cette conclusion ? que des élus ne R.D. : Un maire, par exemple, qui “J’ai vivent que de la est aussi président d’agpolitique locale. Le proposé glomération cumule ses indemproblème est que le nités. Lorsque je propose de sup- que ce fait d’être maire et primer ce cumul, les principaux plafond président d’agglo concernés répondent, en objecest un cumul tion, que le cumul des indem- soit presque indispensnités est plafonné à 8 300 euros abaissé able car tous les par mois. Je crois qu’il ne faut rapports ne sont pas se moquer du monde. On ne à 5 500 pas réglés entre peut pas accepter que dans beau- euros.” commune et comcoup d’endroits les élus munauté de comperçoivent 8 300 euros mois. J’ai munes. Mais on proposé que ce plafond soit abaispeut accepter ce sé à 5 500 euros, ce qui correcumul des mandats spond au montant des indemsans permettre le L.P.B. : Est-ce que vous n’avez pas le sentiment de remettre en cause l’indemnité ? R.D. : Non, il ne faut pas remettre en cause l’indemnité et encore moins donner le sentiment qu’elle est injustifiée. Mais il faut l’expliquer et combattre les abus. On peut adapter le régime indemnitaire en fonction de la composition sociologique d’une assemblée. Faut-il accepter, par exemple, qu’un élu qui a une bonne retraite perçoive les mêmes indemnités qu’un autre qui va réduire son temps de tra- René Dosière est l’auteur de “Le métier d’élu local”, son dernier livre. vail et perdre de son salaire pour s’engager pour la collectivité ? Je ne le pense pas. L.P.B. : Le fait de mettre les élus sur un pied d’égalité face aux indemnités était un moyen d’inviter les citoyens de toutes les catégories socio-professionnelles à prendre part à la vie politique locale. Ce système fonctionnet-il ? R.D. : Jusque dans les années cinquante, c’est le principe de gratuité qui prévalait. Les élus locaux ne percevaient qu’une indemnisation symbolique. Ce n’est qu’en 1993 que les indemnités telles qu’on les connaît ont été adoptées. L’objectif était en effet de démocratiser la vie politique locale en l’ouvrant à tout le monde. Résultat, le régime indemnitaire a abouti à la professionnalisation de la politique. Je pense que pour que la politique devienne quelque chose pour tous, il faut qu’elle cesse d’être tout pour quelques-uns. La démocratisation passe par la non-professionnalisation. L.P.B. : Chemine-t-on vers la transparence en politique locale que vous prônez ? R.D. : Une disposition nouvelle, applicable désormais, est que tous les avantages en nature et les avantages matériels doivent faire l’objet d’une délibération nominative dans les collectivités locales. Cela au nom de la transparence, mais beaucoup de collectivités ignorent qu’elles doivent procéder ainsi. I Propos recueillis par T.C. VENTE AUX ENCHÈRES PUBLIQUES (Me Raphaël CALLIER, Notaire) 1 2 3 Sûrement et pour longtemps Le JEUDI 19 JUIN 2014 à 9 heures à la Chambre des Notaires du Doubs 22 A, rue de Trey - Besançon Cahier des conditions de la vente déposé en l’étude de Me CALLIER, où tout amateur pourra en prendre connaissance. Commune de RIOZ (Haute-Saône), 13 rue de Noirfond : une maison à usage d’habitation comprenant : au sous-sol (niveau 0) : garage, buanderie, chaufferie, cellier, entrée ; au 1er niveau : salon-séjour, cuisine, WC, salle de bains, 4 chambres ȝ Pt QRQ JDUDQWLV VXSHUˉFLH GX terrain 05 a 56 ca - classe énergie F. 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Mise à prix à prix : 120.000 Euros Consignation par virement 48h à l’avance d’un montant de 12.000 € Dans un ensemble immobilier sis à MONCEY (Doubs), 11A lotissement Champ la Paule, une maison jumelée à usage d’habitation comprenant : au rez-de chaussée : entrée, salon-séjour, chambre, WC, garage avec cellier ; au 1er étage : deux chambres, salle de bains – bien soumis au statut de la copropriété Pt QRQ JDUDQWLV VXSHUˉFLH GX terrain 4 a 15 ca – classe énergie E. Mise à prix : 90.000 Euros consignation par virement 48h à l’avance d’un montant de 9.000 € 5 Dans un ensemble immobilier sis à BESANÇON (Doubs), 76 rue de Vesoul, surfaces commerciales et aires de stationnement – bien soumis au statut de la copropriété - 147,99 m² non garantis – classe énergie E. Mise à prix : 110.000 Euros consignation par virement 48h à l’avance d’un montant de 11.000 € Commune de BESANÇON (Doubs), 15 rue Emile Ledoux : une maison individuelle comprenant quatre appartements de type F3, quatre garages à l’arrière de l’immeuble et places de stationnement non matérialisées – 290,72 m² non garantis - classe énergie E et F Mise à prix : 430.000 Euros consignation par virement 48h à l’avance d’un montant de 43.000 € Raphaël CALLIER (Successeur de Me Bernard HUTIN) 2 rue des Frères Lumière BP 3147 - 25047 BESANCON Cedex Téléphone : 03.81.81.33.78 / Fax : 03.81.83.47.74 Portable : 0666 555 775 / Courriel : [email protected] DOSSIER G Thise La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014 25 Baisse des indemnités Le maire et les adjoints réduisent de 25 % leurs indemnités À Thise, le maire passe de 1 634 à 1 225 euros bruts par mois et les adjoints de 617 à 462 euros. Un poste d’adjoint est supprimé. En contrepartie, 5 conseillers municipaux délégués sont créés : ils toucheront 81 euros par mois. La commune économise. “Rien de démagogique” explique le maire. a nouvelle équipe en place à Thise l’avait annoncé : en cas de victoire aux municipales, elle réduirait les indemnités liées à la fonction d’élu. Choisie avec 55,14 % des voix, la liste portée par Alain Loriguet a transformé ses paroles en actes en diminuant de 25 % les sommes à allouer aux représentants de la vie municipale, soit 1 225 euros bruts par mois pour le premier magistrat et 462 euros pour les adjoints. “Cette baisse est une volonté de notre part qui se traduit dans un contexte général : la future baisse des dotations de l’État que nous anticipons” rapporte Alain Loriguet qui a également supprimé un poste d’adjoint. Il n’y a donc plus 6 mais 5 adjoints, celui lié à l’urbanisme ayant fusionné avec celui de la forêtembellissement. Sur la durée du mandat, la baisse de 25 % des indemnités permet donc à la commune d’économiser 82 728 euros bruts (29 448 euros pour le maire et 53 280 pour les 5 adjoints). La baisse a été acceptée par l’ensemble des élus. Il faut dire qu’en contrepartie, l’équipe municipale a créé des postes de conseillers municipaux délégués, rémunérés 81 euros par mois. “Avec 5 adjoints, L le travail est lourd, rapporte l’édile. En créant 5 postes de conseillers délégués, on responsabilise davantage les personnes de l’équipe qui aident les adjoints. La preuve à l’urbanisme où Claude Vernerey (conseiller municipal délégué) a pris le dossier de la requalification du hangar de l’aérodrome à bras-le-corps, en compagnie de MariePierre Petitot (adjointe à l’urbanisme). Cette aide porte ses fruits” souffle Alain Loriguet. La création de ces conseillers délégués représente un coût de 29 610 euros à supporter pour les six années à venir. Le solde reste donc positif : Thise économisera 53 118 euros. “Il n’y a rien de démagogique, poursuit Alain Loriguet qui ne cherche pas “Responsabiliser le coup de communication. Il n’y aura pas d’augmentation les autres élus.” liée aux frais de déplacements. Les petits parcours ne seront pas remboursés” dit-il. Moins payés et davantage responsabilisés, voilà le nouveau credo des élus thisiens. Bilan dans 6 ans. I E.Ch. Alain Loriguet, maire de Thise, ici avec l’adjointe Marie Adam-Normand, a baissé son indemnité et celle des adjoints. D L’exemple de Marcq-en-Barœul Un exemple de gestion collective des indemnités ans certaines mairies, des élus ont une approche très collective des indemnités. Marcq-enBarœul (Nord-Pas-de-Calais) est un exemple que détaille René Dosière, député socialiste de lʼAisne, qui sʼest intéressé à la question de la rémunération des élus locaux. “Dans cette commune, de 1977 à 2000, les élus ont créé une caisse commune pour les indemnités. Ils ont décidé quʼelles seraient versées aux élus qui en auraient besoin, et cela en toute transparence. Les gens ne perdaient pas dʼargent mais ils nʼen gagnaient pas non plus. Le système a bien fonctionné. Au changement de majorité, plus dʼ1 million dʼeuros dʼindemnités nʼavaient pas été versés. La somme a été donnée à une association de lutte contre la corruption” raconte René Dosière. Preuve quʼen matière de versement des indemnités, il est possible de faire preuve dʼimagination pour quʼelles soient calculées au plus juste en fonction de lʼengagement de lʼélu. Marcq-en-Barœul est un exemple de démocratie participative qui a le mérite, en plus dʼêtre économique, de lever les doutes sur des élus soupçonnés à lʼexcès de sʼenrichir sur le dos des contribuables. I *offre sous forme d’une réduction applicable selon un barème allant jusqu’à 1000 € (barème consultable en magasin) pour tout achat d’une valeur minimum de 350 € éco-part incluse dans les magasins France Literie participant à l’opération. Offre valable sur les matelas et sommiers signalés en magasin. Offre limitée à une réduction par foyer et non cumulable avec toutes offres promotionnelles. Ne permet pas de solder une commande en cours. DU 7 AU 31 MAI 2014 REPRISE € jusqu’à 1000 * DE VOTRE ANCIENNE LITERIE ZAC ACTISUD DUNIL BESANÇON BESANÇON France Literie partenaire des plus grandes marques BULTEX - EPEDA Espace Centre Espace Valentin Centre 10, RUE DUValentin BOIS D’ORLY-AUGNY BULTEX - EPEDA - MERINOS - SIMMONS - TRECA SIMMONS -TRECA àAFFLELOU Carrefour -- Tél. 03 81 50 50 80 Face ALAIN àFace Carrefour - Tél. 03 50 50 80 CÔTÉ 0381 87 38 41 66 26 RETOUR SUR INFO - LE GRAND BESANÇON L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Bisontine revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Grand Besançon. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014 Hôpital de Novillars : la suppression des 8 R.T.T. repoussée à 2016 es syndicats du centre hospitalier de Novillars ont rangé les banderoles qui avaient été posées à l’entrée de l’établissement. “Elles seront au sec mais prêtes à être ressorties” prévient l’intersyndicale. Inquiet depuis plusieurs mois d’un plan d’austérité annoncé par la direction et par l’Agence régionale de santé (A.R.S.), le personnel de centre traitant la psy- L Municipales d’Avanne-Aveney : l’électeur à l’origine du recours jette l’éponge e suspense n’aura duré qu’un mois et demi, le temps nécessaire au citoyen ayant engagé un recours en annulation de l’élection municipale d’Avanne-Aveney (23 mars dernier) pour se résigner à annuler sa requête au tribunal administratif de Besançon. L’affaire qui devait être jugée le 27 mai pourrait être annulée (lire La Presse Bisontine 154). Première raison qui pousse ce citoyen d’Avanne à faire volte-face : la pression financière. S’il est débouté, il devra dommages et intérêts à la liste d’Alain Paris, défendue par un avocat. La partie demande le remboursement des frais d’honoraires. “La liste d’Alain Paris a respecté le jeu démocratique et les règles des élections. Il n’y a eu aucun tract distribué après minuit le vendredi précédant l’élection” explique maître Bérengère Chenin, avocate à Besançon, qui défend 16 membres de l’équipe municipale. Le requérant, lui, simple retraité, réclamait l’annulation de l’élection sans contrepartie finan- L Fin de la polémique à Avanne-Aveney autour du recours en annulation des élections municipales. cière. Un simple respect de la loi électorale en quelque sorte. Vu la somme exigée (N.D.L.R. : les frais d’honoraires de l’avocat), pas question pour lui d’y laisser sa maigre retraite. Et il le dit lui-même : “Je peux être débouté malgré un dossier solide et argumenté, ce qui n’est pas le cas du mémoire adverse emplit d’inexactitudes et de contre-vérités. En parallèle, le représentant de l’État a eu copie de la requête déposée le même jour au tribunal administratif et n’a pas jugé bon de donner suite. Pourquoi donc un simple citoyen devrait-il se substituer au préfet, habilité lui à déposer un recours pendant les 15 jours qui suivent l’élection ?” se demande le requérant. La somme de ces facteurs laisse un goût amer à cette campagne électorale, des relations de voisinage sans doute tendues pour un village de seulement 2 350 âmes. Le temps arrivera-t-il à recoller les morceaux ? I chiatrie a eu réponse à ses interrogations mardi 13 mai lors d’une assemblée générale à laquelle la direction (par intérim) a apporté des précisions : “Nous avons appris que l’essentiel du combat - qui consistait à ne pas supprimer les 8 R.T.T. - est repoussé au 1er janvier 2016. Ce n’est pas un échec, ni une victoire” dit Norbert Nussbaum, pour l’intersyndicale. Autre point, positif, aucun des 7,5 postes sur la sellette ne sera supprimé. “La direction prévoit un redéploiement sur 2 postes (pâtissier et coiffeur).” L’Agence régionale de santé va toutefois demander des économies à l’établissement : environ 300 000 euros. Cela semble symbolique au regard du budget de l’hôpital (environ 40 millions d’euros). “C’est peut-être symbolique, admet l’intersyndicale, mais cela prouve bien qu’il y a une réelle volonté de faire une cure d’austérité. En terme de rénovation des bâtiments qui se dégradent et des projets, tout est bloqué” rappelle-t-il. Souvent considérée comme le parent “pauvre” de la santé, la psychiatrie ne veut pas être mise sur la touche. I À l’hôpital de Novillars, le calme est revenu. Au moins pour quelque temps. Les banderoles vont être enlevées. La halte ferroviaire d’École-Valentin fait pschitt n plus de faire la liaison entre la gare Viotte et la gare T.G.V. d’Auxon, les navettes qui circulent sur cette ligne doivent servir en théorie de moyen de transport en commun aux Grands Bisontins invités à préférer le train à la voiture pour leurs va-et-vient entre la banlieue et la ville. Or, en pratique, pour l’instant, c’est loin d’être le cas. Les chiffres de fréquentation annoncés par la S.N.C.F. sont éloquents. Sur les 16 allers et retours quotidiens qu’effectuent les navettes, le nombre de clients est de 15 par jour en moyenne. Ces trains roulent donc à vide, ou presque. Le nouveau point d’accès à cette ligne est la halte ferroviaire d’École-Valentin qui a coûté près de 10 millions d’euros à l’Agglo. Un coût exorbitant. Mais ses quais sont déserts. Pourtant un parking de 90 places a été aménagé à Valparc à deux pas de la gare pour permettre aux usagers de se stationner leur véhicule avant d’aller prendre le train. Pour l’instant, cela n’a pas d’effet sur l’affluence. Pourquoi ? Premier problème : le cadencement “qui est adapté aux horaires du T.G.V. et pas à celui d’un transport en commun en site propre observe Yves Guyen, le maire d’École-Valentin. La remarque que je fais donc en tant qu’élu est qu’il manque des navettes le E matin aux heures de pointe. Il y en a deux à 7 heures et 8 h 33. Le problème est le même le soir.” Il faudrait donc modifier la fréquence des navettes. “Il faut repenser cette desserte” estime à son tour Patrick Noblet de la F.N.A.U.T. Mais pour l’instant, la Région qui supporte le coût de fonctionnement de la navette n’envisage pas de tout remettre à plat. L’autre problème soulevé par le représentant local de la F.N.A.U.T. est la communication autour de cette halte “qui a été mal, voire pas du tout faite” dit-il. Sur ce point, la seule campagne de promotion marquante est un flyer que le Conseil régional distribue en ce moment dans 7 500 boîtes à lettres situées à dix minutes de la gare. En même temps, communiquer sur un dispositif de transport inadapté à une majorité de clients potentiels n’est pas d’un grand intérêt. Enfin, l’autre handicap est le tarif élevé “2,30 euros l’aller (N.D.L.R. hors abonnements) entre Ecole-Valentin et Viotte” annonce la Région. Les ajustements sont multiples pour que les Grands Bisontins s’approprient ce transport en commun. Yves Guyen reste optimiste : “Beaucoup de personnes attendent que le tram entre en fonction pour prendre cette navette.” Attendons de voir. I La S.N.C.F. n’installera pas de distributeur automatique de billets sur le quai de la halte ferroviaire d’ÉcoleValentin. LE GRAND BESANÇON ARGENT PUBLIC La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014 27 À quoi sert l’Europe ? Grand Besançon : plus de 600 projets financés par l’Europe Pour les sept ans à venir, les projets francs-comtois pourront être financés à hauteur de 764 millions d’euros. C’est l’enveloppe globale que met à disposition l’Union européenne dans sa prochaine programmation. u’y a-t-il de commun entre ces structures : l’A.D.A.P.E.I. de Besançon, l’Université, la Mission locale pour l’emploi, le C.C.A.S., l’E.N.S.M.M., A.C. Agir contre le chômage, la S.E.D.D., le comité de quartier de Saint-Ferjeux, la commune de Saône ? Aucun rapport a priori, si ce n’est que toutes ces entités ont bénéficié des largesses de l’Union européenne au cours de ces dernières années. Lors des sept dernières années (entre 2007 et 2013), l’Europe a mis à disposition de la région Franche-Comté la bagatelle de 586 millions d’euros d’aides aux projets à travers ses principaux dispositifs F.E.D.E.R. et F.S.E. Pour la prochaine programmation, le tiroir-caisse européen va s’ouvrir encore plus grand : 764 millions d’euros de crédits en faveur de la Franche-Comté sont prévus. “Cette augmentation s’explique par le fait que notre région est considérée comme étant “en transition”, c’est-à-dire qu’elle se situe entre les régions dites compétitives et qui reçoivent donc moins d’argent, et les régions en retard. Ce nouveau classement permettra donc à la FrancheComté de bénéficier de 200 millions d’euros de plus que lors de la précédente programmation” explique Julien Péa, le directeur de la Maison de l’Europe à Besançon. Les aides au déve- Q loppement constituent ainsi le deuxième plus gros budget de l’Union européenne après l’agriculture. Mais qui peut donc bénéficier de cette manne ? “Toute personne morale, répond Julien Péa. Une association, une entreprise, une collectivité. Tout le monde peut y prétendre, à condition de répondre aux critères qui sont liés à l’innovation, au développement durable ou à l’inclusion dans l’emploi. Sur ce dernier point, entre 2007 et 2013, 130 000 personnes en Franche-Comté ont bénéficié par exemple du fonds social pour l’emploi en suivant des formations financées en partie par l’Europe. La réno97 % de vation thermique de plus ces crédits de 2 000 logements a été co-financée par l’Europe ont été également.” Même la consompréfecture de FrancheComté en a bénéficié més. pour payer une partie de ses salaires ! (voir tableau). L’association “T.R.I.” à Quingey œuvre depuis plusieurs années dans l’encadrement et l’accompagnement social et professionnel de personnes en difficulté et forme des salariés en insertion. En 2012, sur un projet global de 124 400 euros, l’association a reçu une aide de 62 200 euros de fonds social européen (F.S.E.), c’est-à-dire 50 % de subvention. D’autres projets d’envergure sont soutenus, mais à une échelle moindre. Le conservatoire du Grand Besançon et les aménagements extérieurs de la Cité des arts et de la culture ont coûté quelque 22,5 millions d’euros. Les fonds européens de développement régional (F.E.D.E.R.) ont contribué à ce financement à hauteur de 2,7 millions. Sur les 586 millions d’euros débloqués par l’Europe pour soutenir des projets en Franche-Comté, près de 97 % de ces crédits ont été consommés. Les chemins vers l’argent européen sont tortueux tant sont complexes les démarches et longues les procédures, mais ça vaut parfois le coup d’être persévérant. Depuis cette année, ce ne sont plus les services de l’État qui assurent la gestion des fonds européens, mais le Conseil régional de FrancheComté. I J.-F.H. Julien Péa est directeur de la Maison de l’Europe à Besançon. ZOOM Quelques projets locaux soutenus par l’Europe Structure A.D.A.P.E.I. de Besançon Projet Matériel dʼéquipement pour formations professionnelles Agefos P.M.E. Assistance technique C.C.A.S. de Besançon Organisation du forum international du handicap Lycée Jules-Haag Réinsertion des détenus Mairie de Besançon Lutte contre la renouée du Japon La roue de secours location de deux roues Société Scoder Investissement productif Villages F.M. Média coopératif en milieu rural Mairie de Chemaudin Réhabilitation thermique groupe scolaire Association TrivialʼCompost Animation de débats éco-citoyens Préfet de Franche-Comté Salaires 2011 des agents affectés à la gestion-évaluation Société Cryla Investissement matériel Commune de Saône Création dʼune chaufferie bois ServiʼMag Vieilley Plan de formation des salariés Mes moments de partage entre BUS et TRAM Budget Montant global de l’aide (en euros) européenne 168 376,79 8 493 146 675,24 112 033 211 419,50 45 581,80 3 600 000 23 376,87 530 378,38 22 977,61 409 295,30 663 354 280 521 11 934,47 84 188,39 5 945 54 721,29 66 100 84 567,80 14 327 112 500 18 337,97 50 251,50 17 918,61 261 370 24 875,78 56 104,20 5 370,51 E S O H P R O M A R T E M N GRAND BESANÇO > SEPT 2014 La chaufferie bois de Saône a été financée en partie par des fonds européens. Dès le 1er septembre, redécouvrez le réseau Ginko : embarquez à bord du tramway et des bus pour le même prix, avec le même ticket ou le même abonnement, dans toute l’agglomération ! 28 LE GRAND BESANÇON SAÔNE La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014 EN BREF Un problème de parking Stationnement : le point noir du centre-bourg Les problèmes de circulation et de stationnement s’accentuent au centre-ville depuis que la place Charles-de-Gaulle est fermée pour travaux. Une situation qui fait grincer des dents. tationner au centre de ville de Saône est devenu une gageure pour beaucoup d’automobilistes. Le manque de parking se fait ressentir depuis que la place Charles-deGaulle est inaccessible car elle est en chantier (un bâtiment de 1 200 mètres carrés est en cours de construction). Une situation préjudiciable pour les commerces du centre. “Je fais de la res- S tauration le midi. J’ai perdu au moins dix couverts par jour car les camions qui se garaient sur cette place ne peuvent plus stationner” observe le responsable de l’hôtel-restaurant Les Marais. Pour cette même raison, une banque a vu certains de ses clients partir vers un autre bureau de l’enseigne dans une commune voisine. “En journée, c’est un peu la foire d’empoigne pour les places de parking devant nos commerces” dit-on du côté du magasin Saône Optique. “On sent qu’il y a un mécontentement de beaucoup de personnes. Des gens de l’extérieur fuient le centre désormais car ils ont du mal à circuler et à stationner. Ma crainte est que ce secteur finis“On sent se par se vider de son activité au profit du futur qu’il y a un espace commercial de mécontenSuper U” suppose Monique tement.” Billamboz, membre du collectif “Saône bourg centre en danger” qui est en sommeil depuis les élections municipales. Un avis que ne partage pas entièrement Alain Fève, le photographe, président de l’association des commerçants et artisans de Saône qui ne fait pas de fatalisme. “Il est clair que l’accessibilité du centre-ville est problématique. Mais le stationnement existe. Le problème est qu’il est dispersé. Le parking de l’église, par exemple, n’est pas très visible et mal identifié. Pour ce qui est de la place Charles-de-Gaulle, il est prévu que l’on retrouve des places une fois que le chantier sera terminé” indique le président qui croit, au contraire, en l’avenir commercial de ce secteur notamment depuis que l’école primaire a été regroupée au centre de Saône. Pourtant, le petit magasin d’alimentation Vival a fermé définitivement ses portes il y a quelques semaines. Mais pour beaucoup, le problème du stationnement ne suffit pas à expliquer la fin de ce commerce qui a sans doute plus souffert de la concurrence de la grande distribution à Saône que du manque de parking. Néanmoins, Alain Fève a prévu de rencontrer le nouveau maire Yoran Delarue pour faire le point sur la question du stationnement et sur l’avenir de la salle Guinemand, qui dans le projet d’aménagement global porté par la précédente municipalité devait être détruite au profit de nouvelles places de parking. Un sujet que Yoran Delarue n’ignore pas, mais qu’il ne souhaite pas traiter dans la précipitation. “La démolition de la salle n’est pas un projet anodin estime le maire. Il y a des problèmes de circulation, de sécurité, au centre-bourg qui vont de pair avec le stationnement. Mais nous devons aborder cette question dans sa globalité et sous tous ses aspects, en particulier celui du coût, pour apporter une solution adaptée.” I Depuis la fermeture de la place Charles-de-Gaulle qui est en chantier, les problèmes de stationnement et de circulation s’accentuent au centre de Saône. FONTAIN T.C. Vide-bibliothèque L’association Citoyens Clandestins organise, dimanche 8 juin, son deuxième videbibliothèque, rue Bersot, à Besançon. Le déballage de livres, bandes dessinées, revues, cartes postales, photographies, dessins et peintures, partitions, disques vinyles et C.D., anciennes cassettes magnétiques, jeux de société traditionnels aura lieu entre 9 heures et 19 heures. Réservations d’emplacements en appelant le 06 70 10 35 83. Saint-Ferjeux Mieux connaître les attentes des habitants du quartier Saint-Ferjeux pour améliorer les réponses que la Maison de Quartier peut y apporter par ses projets et ses prestations, voilà une des tâches que le Comité de Quartier de Rosemont-Saint-Ferjeux s’est fixée. Pour recueillir leurs observations, le Comité va mener une vaste enquête fondée sur un questionnaire, intitulée “Qu’attendez-vous de votre Maison de Quartier ? Votre avis nous intéresse”. Au cours du mois de juin, des membres bénévoles du Comité iront à la rencontre des habitants de Rosemont et de SaintFerjeux. Leur but : écouter leurs aspirations pour en déduire de nouvelles actions. Commerce de proximité Chez Gladoux, c’est comme à la maison ! À Fontain, le restaurant-épicerie-bar-tabac “Chez Gladoux” est une institution. Ce commerce de proximité familial tient le coup dans un contexte économique tourmenté. Il fête ses 90 ans cette année dans la bonne humeur. ls font partie de la France qui se lève tôt. Chaque matin à 6 h 45, José et Sylvie Raudin sont à pied d’œuvre dans leur épicerie-bartabac-restaurant de Fontain. “La première règle, ce sont les heures de présence” annonce José. C’est à ce prix que le couple parvient à faire fonctionner le commerce familial qui fête ses quatre-vingt-dix ans cette année ! Après tant de décennie, “Chez Gladoux” est devenu une institution dans ce village du Grand Besançon. Les Raudin sont la quatrième génération à faire vivre l’établissement qu’ils ont repris il y a quinze ans à la suite de Paulette et René Gladoux, les parents de Sylvie. Certes, l’enseigne n’échappe pas aux affres économiques que connaissent tous les commerces de proximité en milieu rural, surtout depuis l’ouverture de la voie des Mercureaux qui a éloigné une partie de la clientèle de passage. Mais les gérants parviennent à tirer leur épingle du jeu en multipliant les services pour rester attractifs, ce qui fait d’ailleurs la singularité de leur affaire. Dès qu’ils en ont pris les rênes en 1999, ils ont osé le pari de la diver- I sité. À l’époque, “Chez Gladoux” était un bar et un restaurant. Sylvie et José ont choisi de réduire la surface réservée à la restauration pour aménager un point presse et une épicerie. Les clients ont donc toujours une bonne raison de pousser la porte de la maison où l’accueil est convivial. “Nous sommes indépendants. C’est un vrai avantage. Cela nous donne la liberté de faire évoluer notre outil de travail comme on le souhaite” observe Sylvie Raudin. Pendant qu’elle s’affaire en cuisine à concocter le menu du jour (N.D.L.R. : “Les gens le restaurant est ouvert de Fontain seulement le midi du lundi au vendredi), José sert et des les clients du tabac-prescommunes se et de l’épicerie. Ils trouvent dans les rayons les jouent denrées du quotidien dont le jeu.” des produits régionaux et du pain fourni par une boulangerie de Saône. “C’est la complémentarité de ces services qui fait que l’on s’en sort. Si nous n’avions que l’épicerie, ce José et Sylvie Raudin, gèrent l’établissement familial depuis quinze ans. Ouvert toute l’année, tous les jours de la semaine, “Chez Gladoux” fermera exceptionnellement ses portes la semaine du 14 juillet. Renseignements : 03 81 57 21 93 serait sans doute plus difficile” avouentils. Convaincus d’avoir trouvé une recette commerciale qui fonctionne malgré les hauts et les bas liés à la conjoncture, José et Sylvie continuent de se diversifier avec des soirées à thème par exemple. Par ailleurs, tous les vendredis soir, José prépare des pizzas à emporter. “Nous sommes contents de ce que l’on fait. Le plus beau remer- ciement est que les gens de Fontain et des communes alentour jouent le jeu.” Ici, la vie s’écoule dans la bonne humeur d’un commerce de quartier où les clients et maintenant, leurs enfants, ont leurs habitudes. La plupart pousse la porte en lançant un sympathique “salut José” au patron qui répond d’un ton taquin, mais aussi chaleureux. “Pour moi, ce contact est très important. Beaucoup de clients sont devenus des copains” reconnaît José. En cela, cet établissement contribue à tisser le lien social qui manque à beaucoup de villages devenus des déserts en termes de commerces de proximité. Ici, on vient acheter sa baguette de pain et prendre un café, pour discuter avec les copains, en semaine comme le week-end, à l’abri du bruit de la ville. “Chez Gladoux”, c’est un peu comme à la maison. I T.C. LE GRAND BESANÇON POLITIQUE La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014 29 Communauté d’Agglomération du Grand Besançon Les nouveaux visages de l’agglo Qui gère vos poubelles, vos transports, vos impôts, le développement économique, touristique, le logement ? Sans surprise, Jean-Louis Fousseret tient les commandes d’une collectivité où les débats sont souvent joués d’avance. L’opposition bisontine ne siégera pas dans les commissions satellites. ls ont tous posé pour la photo jeu des chaises musicales fonctionne d’usage. Du représentant de la com- à merveille. mune de Chemaudin à celui de Lar- Idem chez les conseillers communaunod, jusqu’à l’élu de Besançon, ce taires délégués. Des têtes, connues, sont 137 conseillers communautaires font leur apparition : Christophe Lime, en exercice des 59 communes du Grand Sylvie Wanlin, Emmanuel Dumont, Besançon qui sont passés au “trombi- Fanny Gerdil-Djaouat, tous membres noscope”. Pour 6 ans, ils vont siéger de l’équipe Fousseret. Les nouveaux une fois par mois, au Grand Besançon, sont les représentants de Thise, Deluz. dans les locaux de la chambre de com- En colère d’être écartée des postes à merce et d’industrie du Doubs. responsabilité, l’opposition représenCertains ont découvert le lieu à l’image tée par Jacques Grosperrin et Philipdes représentants des communes de pe Gonon ne siégera pas dans les insChalezeule ou Roche-lez-Beaupré, tances “satellites” comme le Sybert d’autres ont retrouvé leur place, com(déchets), le S.C.O.T. me si rien n’avait bougé. C’est le cas (schéma de cohérence de Jean-Louis Fousseret, réélu sans “On territoriale) mais sera surprise à la tête de la C.A.G.B. Le demandait bien présente dans les maire de Besançon sera assisté d’un commissions. Une posvice-président qui connaît bien le une petite ture de “la chaise vide” métier : Gabriel Baulieu, maire de Ser- vicequi embarrasse Jeanre-les-Sapins, premier vice-président. Louis Fousseret, obli- Les nouveaux élus installés au conseil d'agglomération du Grand Besançon. présidence.” Les 13 autres vice-présidents (lire par gé de demander à ses ailleurs) sont des “petits” nouveaux membres de siéger une petite vice-présidence… Cela aurait Louis Fousseret, pas question “de tendre mené de lourds dossiers (tram et pasmême si beaucoup sont rompus à pour atteindre le quo- montré que l’on allait travailler ensemble la main car je sais qu’elle va me mordre.” sage à la redevance incitative des poul’exercice politique à l’instar de Michel rum. “Nous deman- d’autant que nous représentons 44 % Priorité annoncée de cette nouvelle belles), le Grand Besançon veut déveLoyat (ex-adjoint à la Ville de Besandions que nos électeurs des votes” s’est désolé le leader de la équipe : “l’économie, l’économie” a mar- lopper son territoire de façon çon) ou encore Françoise Presse. Le soient représentés par droite Jacques Grosperrin. Pour Jean- telé Jean-Louis Fousseret. Après avoir harmonieuse. I I Zoom G Élection des vice-présidents : 1er vice-président : Gabriel Baulieu (sortant, Serre-les-Sapins, 117 voix) ; 2ème V.P. : Michel Loyat (Besançon, 115 voix) ; 3ème V.P. : Alain Blessemaille (sortant, Braillans, 115) ; 4ème V.P. : Françoise Presse (Besançon, 111) ; 5ème V.P. : Robert Stepourjine (sortant, Pirey, 113) ; 6ème V.P. : Pascal Curie (Besançon, 113) ; 7ème V.P. : Jean-Yves Pralon (sortant, Tallenay, 110) ; 8ème V.P. : Dominique Schauss (Besançon, 113) ; 9ème V.P. : JeanPaul Michaud (Thoraise, 114) ; 10ème V.P. : Elsa Maillot (Besançon, 113) ; 11ème V.P. : François Lopez (sortant, Grandfontaine, 113) ; 12ème V.P. : Karima Rochdi (Besançon, 113) ; 13ème V.P. : Martine Doney (Fontain, 110) ; 14ème V.P. : Jacques Krieger (Roche-lez-Beaupré, 113) ; 15ème V.P. : Yoran Delarue (Saône, 113). G Conseillers communautaires délégués : Christophe Lime (Besançon, 117 voix) ; Anthony Poulin (Besançon, 117 voix) ; Serge Rutkowski (Auxon-Dessus) ; Sylvie Wanlin (Besançon, 116) ; Bernard Gavignet (Chemaudin, 115) ; Marcel Felt (Miserey, 111) ; Daniel Huot (Mamirolle, 117) ; Pascal Duchezeau (Montferrand-le-Château, 115) ; Fabrice Taillard (Deluz, 115) ; Alain Loriguet (Thise, 115) ; Catherine Barthelet (Pelousey, 115) ; Fanny Gerdil-Djaouat (Besançon, 115) ; Emmanuel Dumont (Besançon, 113), Pierre Contoz (Montfaucon, 115). Le TRAM a rafraîchi mon quartier G Élection association P.L.I.E. (association dont la mission consiste à l’insertion professionnelle des publics fragilisés) : Andrée Antoine, Claudine Caulet, Guerric Chalnot, Pascal Curie, Marcel Felt, Francine Martin, Éric Petit, Sylvie Thivet, Sylvie Wanlin. G Élections des représentants au Pôle métropolitain Centre Franche-Comté (fonction non rémunérée) : Gabriel Baulieu, Alain Blessemaille, Pascal Curie, Jean-Louis Fousseret, Michel Loyat, G Élection commission d’appel d’offres Jean-Yves Pralon. (fonction non rémunérée) : Frédéric Allemann, Dominique Schauss, Serge Rutkowski, Marie-Jeanne Bernabeu, Daniel Varchon. Annie Salomez (élue de Pouilleyles-Vignes) comme les autres nouveaux élus, s’est prêtée à la photo d’usage. E S O H P R O M A R MRAENTD BESANÇON G > SEPT 2014 Dès le 1er septembre, montez à bord du tramway et redécouvrez entièrement votre agglomération : aménagements embellis dans les quartiers, nouveaux espaces verts, rues et places mieux partagées entre piétons, cyclistes et véhicules… Le tram, une nouvelle façon de se déplacer et de vivre la ville ! LE GRAND BESANÇON 30 FRANOIS La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014 Sport Boxe : avec les moyens du bord, ils visent juste Le boxing-club de savate de Franois-Serre-Chevigney est parmi les plus capés de France en termes de résultats. Un constat qui tranche au regard des conditions dans lesquelles s’entraînent les boxeurs. eur salle n’a ni ring, ni en place pour aller les voir et miroirs. Mais les boxeurs leur demander un vrai espace. et boxeuses du club de C’est la mairie qui nous met à savate boxe française de disposition cette salle : on ne se Franois-Serre-Chevigney s’en plaint pas mais nous sommes contentent. C’est au lieu-dit la des “clochards” par Belle étoile, sur la commune de rapport aux locaux Franois, que 80 sportifs Le ring si l’on se compare s’entraînent… dans l’ancienne aux autres clubs dépérit école du hameau ! Ils travaillent français”, témoigne leur garde et les coups droits sous le Raoul Carrel, le fonavec la présence d’un tableau préau. dateur et entraînoir accroché sur le mur lequel neur de ce club né servait jadis au maître d’école. le 5 janvier 1995. Les sportifs doivent aussi pousAu grand désarroi ser les deux baby-foot au fond du coach, le ring de la pièce qu’ils partagent avec acheté il y a le club local. “J’attends que la quelques années nouvelle municipalité se mette dépérit sous le L Les jeunes se retrouvent tous les mercredis. préau de l’école, faute de place. Les entraînements se font sur le parquet : pas de quoi toutefois gêner Isabelle Coquillard, qui prépare les championnats de France vétérans de savate les 24 et 25 mai. Membre du club, elle est aussi directrice technique de ligue et responsable de la commission féminine. À Franois, les femmes sont en force : une équipe a été créée, poussée il est vrai par les bons résultats de Pascale Thiémard (vice-championne du monde universitaire et championne de France espoirs). “La savate est sport esthétique, propre, efficace, voilà pourquoi peut-être elle attire de plus en plus de femmes. Sur les effectifs globaux en France, 40 % aujourd’hui sont des femmes à pratiquer”, dit Isabelle Coquillard. Les jeunes ne sont pas en reste. Tous les mercredis, Pascale et Morgane Lucaselli forment les jeunes poussent qui défendront les couleurs du club le 15 juin à Luxeuil-les-Bains, lors Renseignements : 06 30 39 10 46 ou savateboxingclub.free.fr Découvrez d’autres réalisations sur notre site Internet: www.groupe-publipresse.com Le gîte de Montfaucon www.gite-montfaucon.fr Les féminines à l’entraîneme nt, accompagnées par Raoul Carrel, fondateur et entraîneur du boxing-club de Franois. du tournoi Skippy. L’été, les éducateurs organisent des séjours de découverte (21 au 25 juillet et 18 au 22 juillet). De quoi attirer de nouvelles pépites qui, le club l’espère, prendront le chemin de Romaric Vuillaume, champion du Monde et champion d’Europe espoir de la discipline. Depuis 1995, le club a DANNEMARIE-SUR-CRÊTE récolté 2 titres de champion du Monde, 2 de vice-champion du Monde, 2 d’Europe et 33 titres de champion de France. L’aventure continue. I Festival Des bons mots et du bon vin Allier le plaisir de la littérature à celui du vin, c’est le mariage réussi que célèbre depuis deux ans l’association comtoise des auteurs indépendants (A.C.A.I.). “Le verre et la prose”, troisième édition. l faut toujours avoir un écrivain et un vin à découvrir” a longtemps professé Bernard Pivot. L’association comtoise des auteurs indépendants (A.C.A.I.) a pris l’animateur au pied de la lettre il y a deux ans à l’occasion du premier salon “Le verre et la prose” organisé à Dannemarie-surCrête. L’occasion pour les visiteurs d’apprécier en un même lieu les créations de ces artistes alchimistes que sont les écrivains et les vignerons. La manifestation a attiré lors de ces deux premières éditions quelque 500 visiteurs qui ont pu rencontrer une quarantaine d’auteurs et d’illustrateurs locaux tout en pouvant déguster, avec modération, différents vins du vignoble franc-comtois. L’auteur Roger Faindt sera le “I parrain de cette troisième édition qui se tiendra dimanche 15 juin dans la salle de convivialité de Dannemarie-surCrête. Créée en 2010, l’A.C.A.I. regroupe à ce jour plus de 80 adhérents. De nombreux et illustres écrivains parmi lesquels Rabelais évidemment, L’A.C.A.I. mais aussi Volregroupe à taire, Lamartine ou encore Coletce jour te, ayant vanté plus de 80 dans leurs ouvrages l’étroite adhérents. relation qui a souvent existé entre les écrivains et le vin, l’idée d’associer ce noble produit du terroir à un salon littéraire germa dans l’esprit de ses initiateurs, Claude Gillot et Gilles Galliot en tête. Le parrainage de ce salon est assuré par l’auteur André Besson. En marge de ce rendez-vous littéraire, l’A.C.A.I. a organisé un concours littéraire à destination des adolescents de Dannemarie dont les prix seront remis aux lauréats le jour de la manifestation. Outre l’organisation de ce rendez-vous littéraire, l’A.C.A.I. publie régulièrement des ouvrages collectifs. Dernierné au printemps : un recueil de 14 polars comtois sortis de l’imagination des adhérents de l’association. I Dimanche 15 juin à Dannemarie-sur-Crête (salle de convivialité) Entrée libre Les bains de Guillon www.les-bains-de-guillon.fr Contactez-nous : François ROUYER | 06 70 10 90 04 | 1, rue de la Brasserie - BP 83143 - 25503 MORTEAU Cedex Ce salon original est parrainé par l’auteur André Besson (à droite). LE GRAND BESANÇON TÉMOIGNAGE La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014 31 Les 20 ans du génocide rwandais “J’ai marché durant quatre mois, enceinte, avec une balle dans la jambe” 20 ans après le génocide du Rwanda, elle témoigne de son calvaire et apporte certaines vérités. Après avoir perdu son mari et trois de ses enfants dans le génocide, Christine s’est reconstruite à Quingey où elle réside. Elle n’est jamais retournée dans son pays. a Presse Bisontine : Le Rwanda a commémoré le 20ème anniversaire du génocide qui a débuté le 7 avril 1994 pour se terminer en juillet. Le président rwandais Paul Kagamé s’en est pris de façon à peine voilée à la France sur son rôle toujours controversé durant les massacres. Comprenez-vous ces attaques contre la France ? Christine N. (elle préfère témoigner anonymement) : Non, la France n’est pas responsable. Je ne comprends pas pourquoi elle cherche toujours à s’accrocher au Rwanda alors que Kagamé s’en prend à la France. Pour preuve, le pays n’est plus francophone aujourd’hui, mais anglophone. Lors du conflit, les militaires français avaient une première mission : ils étaient là pour rapatrier leurs ressortissants. Il y avait 200 casques bleus pour 8 millions de personnes ! Les Français n’ont pas fermé les yeux : ils n’ont juste pas vu ce qui se passait dans les bananeraies, tous les massacres… L L.P.B. : Pourquoi dites-vous cela ? C.N. : Moi, j’habitais avec ma famille loin de la ville, à Zaza (Est du Rwanda). Je tenais là-bas un bar-restaurant. Lorsque les rebelles ont attaqué, les premiers massacres, nous étions seuls. Il a fallu fuir. L.P.B. : Comment avez-vous réussi à survivre ? C.N. : Ce n’est pas quelqu’un qui m’a sauvé. Ce qui m’a sauvé, c’est la chance. Mon mari et ma fille ont été faits prisonniers par les rebelles “La France dans une maison avec n’est pas d’autres personnes. Ils responsable.” ont lancé des bombes lacrymogènes et ont mis le feu à la maison. J’ai perdu mon mari et trois de mes enfants. Je me suis enfuie avec des amis. Christine N. a vécu de près le massacre au Rwanda. Rescapée, elle témoigne 20 ans après. Les souvenirs restent douloureux. L.P.B. : Pour aller où ? C.N. : Nous allions dans le sens où il n’y avait pas la guerre. Sur les Mes services et commerces à deux TRAM de chez moi E S O H P R O M A R T E M N GRAND BESANÇO > SEPT 2014 Avec le tram, voyagez entre l’hôpital et le centre-ville en 15 minutes ! Et entre Chalezeule et la place de la Révolution en 18 minutes ! Retrouvez le plaisir du shopping en cœur de ville ! collines, les rebelles tiraient sur les personnes comme sur des mouches. J’ai marché durant quatre mois avec une balle dans la jambe. L.P.B. : Vous étiez enceinte à cette époque. Comment avezvous réussi à survivre ? C.N. : J’ai été soignée dans un centre tenu par la Croix Rouge. J’ai marché longtemps, dormi dehors, mangé ce que je trouvais. Par chance, tout pousse au Rwanda : on se servait dans les champs de patate douce et d’autres fruits. te à Montferrand-le-Château). L.P.B. : Vous êtes forcément une femme différente depuis ce cauchemar ? C.N. : Oui, je ne suis plus la même personne. Je peux dire que je me suis éveillée. Cela m’a même réveillée : avant la guerre, je disais “tout va bien.” Je me rends compte qu’être en sécurité et avoir la santé est le plus important. Lorsque je vois des gens qui se plaignent alors qu’ils sont gâtés, cela me fait sourire. Passer une nuit dehors, c’est la fête par rapport à ce que j’ai vécu. Je n’ai plus peur de mourir… “Je n’ai plus peur de mourir…” L.P.B. : À partir de quel moment vous êtes-vous sentie en sécurité ? C.N. : J’ai traversé le pays pour aller au Congo. Puis, j’ai vécu un an au Bénin (Ouest de l’Afrique), aidée par une O.N.G. Dans ce périple, j’ai eu la chance d’apprendre qu’un de mes fils avait été vu en vie. Il était dans un centre. Il avait 8 ans à l’époque des faits. Une fois au Bénin, nous sommes allés au consulat de France pour obtenir des visas, que nous avons eus en 1996. Je suis Française depuis 2004. L.P.B. : Cette philosophie explique donc votre sourire… C.N. : J’aime la bonne ambiance. J’ai trop souffert. L.P.B. : Peut-on pardonner ? C.N. : On est tous pareils : il faut arrêter avec les histoires de Hutu et de Tutsi (Christine était Hutu). Nous sommes tous des réfugiés. Il n’y avait pas d’étiquette sur les fronts des Hutus ou des Tutsis. Les massacres, les coups de machettes, allaient aussi bien aux Hutus qu’aux Tutsis. L.P.B. : Seriez-vous prête à retourner dans votre pays ? C.N. : Non, je ne suis pas prête à affronter un retour. Et si vous dites que vous venez de France, vous êtes mal vu par L.P.B. : Comment se reconstruire après un tel la population. Ma sœur y est retournée il y a deux ans. Là-bas, il reste enfer ? C.N. : Vivre dans l’angoisse et la tris- quelques-uns de mes neveux. tesse, cela me détruirait. Il y a quelques années, j’ai consulté un psychologue L.P.B. : Vos trois enfants (30, 25 et 20 ans) qui m’a aidé à m’en sortir. J’ai retrou- vivent en France et réussissent leurs études vé le sourire mais cela a été dur car à l’image de votre fille qui est en Master 2 de j’ai eu l’impression que personne ne biologie à Strasbourg. La vie en Europe estpouvait nous écouter. Même ma sœur, elle ce que vous imaginez lorsque vous étiez arrivée en France en 1981, n’a pas vrai- au cœur de l’Afrique ? ment compris ce qui se passait là-bas. C.N. (rires) : On croyait que les EuroLorsqu’un de mes fils tombait mala- péens étaient tous riches, habitaient de, je me disais : “C’est à cause de la dans une grande maison. On se rend guerre.” Grâce à l’aide de ce psycho- compte qu’il faut travailler pour payer logue, j’ai pu passer mon permis de ses factures… mais au moins, il y a la conduire, trouver un travail (N.D.L.R. : sécurité. I Propos recueillis par E.Ch. elle travaille dans une maison de retrai- 32 La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014 FRANOIS Libertinage Un champignon, une capote, un champignon, une capote… Le bois de Franois est devenu “le” lieu de débauche du Grand Besançon. Un sujet qui préoccupe la commune car ces actes frôlent “l’exhibitionnisme” dit le maire. C’est d’autant plus embêtant qu’une liaison douce doit être créée là-bas pour relier le hameau de la Belle Étoile au village. ertes, ils ne font de mal à per- aimé qu’on l’interroge sur un autre sujet. sonne. Disons simplement qu’ils Il a néanmoins accepté de nous recevoir, se font du bien. Mais force est conscient que ce sujet suscite le débat : d’admettre que la présence “Lorsque je suis arrivé à d’individus (souvent des hommes) venus Franois, je croyais que ce faire une partie de jambes en l’air dans Les bois était un bon coin pour le bois de Franois agace la population gendarmes les champignons… car il locale. C’est d’autant plus vrai qu’un baly avait beaucoup de voilet incessant de véhicules transite ici relèvent les tures stationnées ! J’ai chaque jour. Les voitures s’arrêtent sur plaques. très vite compris que ce des places aménagées. Les personnes se n’était pas le cas. Ce qui dirigent vers des endroits plus reculés me gêne, c’est que c’est et font leur petite affaire. Le maire aurait devenu de C l’exhibitionnisme” dit Éric Petit, le nouveau maire de cette commune dont la particularité est d’être coupée en deux avec Franois-village d’un côté, et la Belle étoile de l’autre. C’est dans ce fameux bois que certains prennent leur pied sans se soucier des promeneurs ou autre. Outre les mouchoirs en papier jonchant le sol, des préservatifs apparaissent au détour d’une futaie. Beaucoup de joggeurs ont d’ailleurs changé leur itinéraire : ils ne vont plus courir là-bas. “Pareil pour les familles” dit le maire. Dans le bois de Franois (ancienne route de Grandfontaine), il suffit de s’arrêter à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit pour une relation sexuelle (souvent homosexuelle). EN BREF Retraite Une conférence pour bien aborder la retraite vendredi 23 mai à 14 h 30 au Petit Kursaal, organisée par la Maison des seniors. “Et si nous réinventions la vieillesse de demain ?” L’objectif est d’accompagner les futurs retraités et d’évoquer les questions pertinentes à se poser pour aborder au mieux cette nouvelle tranche de vie. Tabac Information et sensibilisation au collège Lumière de Besançon lundi 26 mai à l’occasion de la journée mondiale sans tabac., organisée par la Mutualité Française Doubs. Le but de cette journée est d’éviter l’initiation des jeunes au tabac. Rens. : Lucile Renaud au 06 87 70 74 81. Bijoux “Métiers d’art en FrancheComté” organise “Bijoux de création”, une manifestation qui rassemblera une vingtaine de créateurs de bijoux fantaisie haut de gamme les 24 et 25 mai dans la cour du Musée du Temps à Besançon. Au programme : expositionvente, conférence, concours de création et intermèdes musicaux. Dans la cour du Palais Granvelle. Rens. 03 81 48 93 90. FONTAIN LE GRAND BESANÇON R La liaison douce n’est pas remise en cause elier le hameau de la Belle Étoile au centre de Franois est un des projets de la municipalité. Cette liaison douce passera par ce fameux bois. “Nous avons repoussé cette réalisation à 2017 non pas à cause de ce quʼil se passe là-bas mais pour des raisons financières liées au budget de la commune. Elle nʼest pas remise en cause” précise le premier magistrat. Animer le lieu pourrait gêner les habitués. Sur cette ancienne route de Grandfontaine reliant la zone de Châteaufarine à Franois, les rencontres semblent se lier assez vite. Les habitués ont des codes : appels de phare ou va-et-vient montrent que vous êtes prêt à donner de votre corps… Dans notre cas, deux arrêts pour prendre des images auront suffi pour nouer un contact avec Hervé, venu en camping-car. Il propose ses services. Inutile de préciser que nous n’irons pas plus loin. Ce constat ne fait pas rire Franois. “Que faire ? Mettre des panneaux d’interdiction de stationner, mettre des barrières ! Cela coûterait trop cher et ne nous ferait que déplacer le problème. Il faut une réponse des politiques nationaux. L’idéal serait de vrais endroits pour ces personnes comme il y a eu des salles de shoot pour les drogués. Nous sommes impuissants” poursuit Éric Petit. On l’a compris, Franois est démuni. La gendarmerie, parfois la B.A.C., relèvent les plaques d’immatriculation des véhicules à l’arrêt. “Tu peux être embêté dans ta vie privée, c’est tout” relate Hervé, habitué du lieu. Il n’a pas conscience que son “addiction” au sexe gêne. Dans cette forêt de chênes pédonculés, les hommes deviennent des bêtes. I E.Ch. Un an de chantier EN BREF Saône Le Syndicat mixte du marais de Saône propose, en partenariat avec la L.P.O. Franche-Comté et le groupe local L.P.O. de Besançon-Montfaucon, une animation Fête de la Nature 2014 le samedi 24 mai après-midi de 14 heures à 18 heures Cette animation aura lieu à Saône. Inscription obligatoire au 03 81 55 48 75. Gospel Concert de la formation gospel Cœur de blues vendredi 30 mai en l’église de Pouilley-lesVignes organisé par l’association Les mille et une voix. Tarifs de 5 à 8 euros (gratuit moins de 12 ans). Réservations au 06 15 93 26 88. Exposition Exposition au Centre diocésain jusqu’au 31 mai “Jardins en Liberté, Jardins d’Éternité”, exposition mêlant peintures et photographies. Au pinceau Olivia Henrard et Jean Monnet et à l’objectif Gabriel Vieille qui a récemment fait l’exposition de “Chemin de Croix, Chemin de Résurrection”. Exposition visible du lundi au samedi de 14 h à 18 h. Orgue Récital d’orgue à la cathédrale Saint-Jean de Besançon mardi 10 juin à 20 h 30 avec Pierre Méa, titulaire du grand orgue de la cathédrale de Reims. Œuvres de Nicolas de Grigny, Jean Langlais, Jehan Alain et Maurice Durufle. Entrée 6 à 12 euros et gratuit moins de 12 ans. Les travaux de construction de la fruitière démarrent cet été C’est à proximité de l’entreprise Cornu, à la sortie du village, que sera construite la nouvelle fruitière de Fontain. Un projet ambitieux révélateur de la bonne santé de la filière comté. e projet de construction de la nouvelle fruitière prend forme à Fontain. Le permis de construire déposé le 25 novembre a été délivré fin mars. “Les travaux vont démarrer dès cet été. Nous sommes en train de régler l’organisation du chantier qui va durer un an” annonce Gabriel Guillaume, le président de la fruitière. Dans quelques semaines, le nouveau bâtiment qui aura sa propre station d’épuration, sortira de terre à côté de l’entreprise Cornu, au bord de la route départementale en direction de Pugey. Le projet comprend un atelier de fabrication, une cave d’affinage, un magasin de vente directe, et un hall ouvert aux producteurs locaux de produits régionaux autre que le fromage. La coopérative qui compte 11 exploitations (soit 22 exploitants), investit 3,5 millions d’euros dans cette réalisation qui a mûri au sein de l’organisation avant d’entrer dans sa phase opérationnelle. “Sans parler de fierté, construire, c’est un événement. Plus on y met d’enthousiasme et plus le projet est beau” souligne encore Gabriel Guillaume qui s’est efforcé de faire participer tous les L coopérateurs à cette opération qui fait entrer la fruitière dans une ère d’avenir. “Mon objectif en tant que président est d’œuvrer pour pérenniser cette fromagerie pour les générations futures d’agriculteurs” ajoute-t-il. L’investissement est lourd pour les membres de la coop, mais il était devenu nécessaire. Située au centre de Fontain, l’actuelle fruitière n’était plus adaptée. À l’obligation de rénover les caves qui allait rapidement s’imposer, sont venus se greffer des problèmes de stationnement et le constat d’un magasin devenu trop petit au regard de sa croissance. “Tout l’enjeu pour nous est de préserver l’esprit traditionnel de cette coopérative de village dans le nouveau bâtiment qui sera évolutif” concède Philippe Cuinet, vice-président de la fruitière. Les coopérateurs veulent être garants d’une fabri“Préserver cation artisanale d’un comté de qualité auprès l’esprit d’une clientèle de proxitraditionnel mité qui privilégie les filières courtes, du prode cette ducteur au consommacoopérative.” teur, dans ses habitudes d’achat. Cette tendance a le vent en poupe en tout cas pour le comté, un fromage prisé, porté par une filière parfaitement organisée qui a compris qu’elle n’avait aucun inté- Philippe Cuinet vice-président de la fruitière et Gabriel Guillaume président. “Notre objectif est de pérenniser notre système de fabrication et de développer le magasin.” rêt à galvauder ce produit. Les ventes progressent d’une année sur l’autre (+ 7 % en 2012). De son côté, la fruitière de Fontain travaille 3,6 millions de litres de lait. Elle fabrique environ 8 000 meules de fromages et en commercialise 1 800 dans son magasin de vente au détail pour lequel se déplacent des clients de tout le Grand Besançon. “La nouveauté lorsque nous aurons notre nouvel atelier de fabrication est que nous allons réserver 100 000 litres de lait à la production de morbier et de fromage à raclet- te” annonce Philippe Cuinet. En Franche-Comté, les fruitières occupent plus de 700 emplois. Leur chiffre d’affaires cumulé avoisine les 300 millions d’euros. Ces dernières années, les fruitières investissent entre 15 et 16 millions d’euros dans leur outil de travail. Des montants supportables grâce à la bonne santé de la filière et à la valorisation du lait à comté qui est de 30 à 40 % supérieure à celle du lait standard en France. I 34 LES NOUVEAUX VISAGES DE LA VIE PUBLIQUE BESANÇON La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014 Société civile Rosa Rebrab veut faire le job Elle a apporté son soutien à Jean-Louis Fousseret qui l’a invitée à le rejoindre sur sa liste. Rosa Rebrab a saisi cette chance, elle qui n’avait jamais été élue. Aujourd’hui, elle est conseillère déléguée à la petite enfance. vant les dernières élections municipales de Besançon, Rosa Rebrab ne s’était jamais engagée en politique. Pourtant, l’envie d’y aller ne l’a pas lâchée depuis le soir du 21 avril 2002, quand elle découvre avec stupeur que JeanMarie Le Pen est au second tour de la présidentielle. Dès lors, elle se sent prête à entrer dans l’action en se rangeant du côté de ceux qui font barrage aux discours politiques qui clivent la société à une époque où elle juge qu’il faut la rassembler. Mais pendant toutes ces années, elle hésitera à passer de l’intention aux actes sans jamais franchir le pas. Le débat des municipales va réveiller son enthousiasme militant. Si elle s’y intéresse de près, l’idée de rallier une équipe de campagne ne l’effleure pas encore, jusqu’au mois de décembre 2013, où les circonstances la précipitent de manière inattendue dans le grand bain des élections. “J’ai pris mon téléphone, j’ai appelé le cabinet de Jean-Louis Fousseret avec la volonté d’exprimer mon soutien à sa liste. Il y avait trop de dis- A cours individualistes dans cette campagne qui ne me convenaient pas, moi qui attendais des propos fédérateurs” raconte-t-elle. Sa démarche ne laissera pas indifférent le candidat socialiste qui va donner une suite à ce message d’encouragement en proposant à Rosa Rebrab de le rejoindre sur sa liste qui n’est pas encore bouclée. Il l’invite à représenter la société civile. “Le projet du maire sortant était en adéquation avec mes convictions. Cela me convenait de pouvoir défendre les valeurs républicaines auxquelles je crois, tout en restant société civile, car j’y tiens. J’ai dit oui.” À 42 ans, elle a donc saisi la main ten“J’avais le due par Monsieur Fousseret qui rend sentiment concret que tout me l’engagement poliréussissait tique auquel elle songeait. “C’est plus ici.” un engagement civique et citoyen que politique” rectifie Madame qui aborde l’action municipale avec Médecin psychiatre de profession, Rosa Rebrab vit sa fonction d’élue comme un second métier. Et si vous passiez à l’heure déco ? PEINTURES PAPIERS PEINTS REVÊTEMENTS DE SOLS LASURES ISOLATION OUTILLAGE O F F R E D E RÉDUCTION DU 5 AU 30 MAI 2014 15€ à valoir sur vos prochains achats Zolpan (1) (1) Sur la base du prix public TTC, non cumulable avec d’autres opérations promotionnelles en cours. Dans la limite des stocks disponibles. Valable en une fois, sur une seule facture, du 5 au 30 Mai 2014. ZOLPAN BESANÇON ZI de Trepillot 3 rue Berthelot - 25010 BESANÇON Tél. : 03 81 54 37 07 ZOLPAN PONTARLIER ZA Les Grands Planchants 1 rue de Mervil - 25300 PONTARLIER Tél. : 03 81 39 07 57 Du lundi au vendredi de 7 h 30 à 12 h 00 et de 13 h 30 à 18 h 00 RDV sur notre nouveau site haut en couleurs www.zolpan-intensement-couleurs.fr pragmatisme. Elle laisse à d’autres les querelles de partis et les enjeux de pouvoir. Ce qui l’intéresse, c’est d’être utile, sur le terrain, au contact des Bisontins. “Ce qui m’importe, c’est de faire le job dans ma délégation, point.” Le maire a confié à sa nouvelle conseillère déléguée, la petite enfance. “C’est au-delà de mes attentes” reconnaît l’élue qui découvre sa fonction avec intérêt, épaulée par “un service composé de personnes très compétentes.” Cette délégation est sur mesure pour Rosa Rebrab qui porte depuis toujours une attention particulière aux autres. Son altruisme naturel s’exprime au quotidien dans son métier de médecin psychiatre qu’elle exerce à l’hôpital de Novillars et au centre hospitalier de Dole. “L’ouverture aux autres un est peu mon fil d’Ariane par rapport au métier que j’ai choisi et le service public dans lequel j’ai décidé de l’exercer. Il y a un sens profond pour moi à me rendre disponible pour tout un chacun, quelles que soient ses origines et sa catégorie sociale” résume la conseillère municipale pour qui l’intérêt collectif et la solidarité ne sont pas de vains mots. Le sujet sur lequel elle compte se concentrer dans le volet de la petite enfance est l’accès à la scolarité pour les plus petits. Elle souhaite favoriser les liens entre les crèches et les établissements scolaires, en invitant par ailleurs les familles à se sentir à leur place à l’école alors que beaucoup d’entre elles s’en sont éloignées pour diverses raisons. “Il faut éviter à la fois que les parents démissionnent tout en les aidant à être attentifs à la scolarité de leurs enfants. Les Bio express G 5 avril 1971 : naissance à Belfort. G 1989 : Débute ses études à la faculté de médecine de Besançon. G 2000 : Soutient sa thèse sur “les malaises graves du nourrisson”. G 2005 : Devient psychiatre des hôpitaux et rejoint le service public. G 2012 : Diplôme universitaire en ethnopsychiatrie à Paris 13. Le thème de son mémoire est “la culturisation de la population kabyle au contact des Pères Blancs”. Son père et sa mère ont suivi l’école des Pères Blancs et des Sœurs Blanches. G 2014 : Élue au conseil municipal conseillère déléguée à la petite enfance. cartes se jouent très tôt, dès la petite enfance” observe-t-elle. Le bon fonctionnement de ce binôme école-parents serait une clé pour élever les nouvelles générations. Rosa Rebrab le prouve par sa propre expérience. Elle est née dans un milieu modeste à Belfort, de parents originaires de Kabylie, en Algérie, qui ont émigré en France dans les années soixante. Son père était ouvrier et sa mère femme de ménage. “Notre père a toujours suivi de près notre scolarité (elle a quatre frères et sœurs), convaincu que notre bonne assise en France passerait par notre réussite scolaire. Le milieu dans lequel on naît conditionne le parcours de chacun d’entre nous. Mais la municipalité et l’école peuvent contribuer très tôt à araser les inégalités pour donner sa chance à chacun” estime Rosa qui est allée ainsi au bout de son rêve de faire médecine. C’est à l’occasion de ses études en 1989 qu’elle découvre Besançon. Une ville à laquelle elle est depuis sincèrement attachée. “Quand je suis arrivée là, j’étais étudiante, une vie nouvelle s’ouvrait à moi. Je travaillais au resto U en même temps que je suivais mes études. J’avais le sentiment que tout me réussissait ici. J’étais ravie.” Rosa Rebrab a trouvé son équilibre dans la capitale régionale, participant désormais à la destinée de la ville. Anecdote de l’histoire, elle retrouve au conseil municipal un autre médecin, Marie-Laure Dalphin, qui fut sa directrice de thèse. Ces deux femmes de caractère entrent en même temps à la municipalité mais ne siègent pas sur le même banc. L’une est dans la majorité, l’autre dans l’opposition. C’est le jeu de la démocratie. I T.C. A4-City-Clem-Loc_A4-M 21/02/14 14:51 Page1 Imaginer le confort Imaginez un espace de plénitude et de bien-être vous offrant tout le calme et la détente dont vous rêvez. Une oasis de sérénité, où le temps n’a plus de prise sur vous et où chacun de vos mouvements se fait en douceur. Un monde où vous vous laissez aller les yeux fermés pour profiter d’un repos bien mérité. Passez du rêve à la réalité car ce lieu existe vraiment : venez vous installer T H E I N N OVATO R S O F CO M F O RT ™ ( 1 ) confortablement dans votre Stressless chez votre revendeur. ® NOUVEAUTÉ : Fauteuil et pouf Stressless® City en cuir Paloma Clementine Le système PlusTM Stressless®, breveté, assure un maintien synchronisé des lombaires et de la nuque lorsque vous vous inclinez. Le repose-tête, exclusivement équipé de la fonction “sommeil” complète ce confort total. 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Le repose-tête, exclusivement équipé de la fonction “sommeil” complète ce confort total. Les innovateurs du confort (1) 36 POLITIQUE RÉFORME La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014 Après la politique, l’artisanat Les chambres de métiers de Bourgogne et de Franche-Comté se rapprochent Après les Régions, au tour des chambres de Bourgogne et de Franche-Comté d’officialiser un rapprochement consistant à regrouper dans un premier temps les offres de formation. C’est une première en France. Elles espèrent à l’avenir fusionner. e choix géographique de Dole n’est pas qu’un symbole. Vendredi 16 mai, Pierre Martin et Paul Grosjean, respectivement présidents de la chambre régionale des métiers de l’artisanat (C.R.M.A.) de Bourgogne et son homologue de Franche-Comté, se sont réunis dans la ville de Louis Pasteur pour évoquer le rapprochement des deux enti- L L Zoom tés. Même si c’est allé vite en besogne, Dole pourrait à l’avenir devenir le siège pour les deux sites. L’artisanat représente 19 872 entreprises au 1er janvier 2013 et 56 175 actifs dont 38 679 salariés. “Il joue un rôle majeur pour la Franche-Comté et son économie” rappelle la chambre comtoise. Alors que Marie-Guite Dufay et François Patriat, présidents des es présidents des Régions Bourgogne et Franche-Comté ont eux aussi évoqué le rapprochement en avril à Besançon. Leur objectif : favoriser la croissance économique en engageant des restructurations et préserver la dotation globale de financement allouée par lʼÉtat. “Les Comtois ne perdront ni leur saucisse ni leur comté” rassure Marie-Guite Dufay qui promet “une consultation.” Pour exemple, il nʼy aura plus deux mais un Fonds dʼart contemporain (F.R.A.C.). Fini également les deux aéroports (Dole et Dijon) : il nʼen restera quʼun. Basta les agences de développement économiques qui se télescopent ou encore les comités régionaux de tourisme. Mieux, Bourgogne et Franche-Comté vont créer une société dʼéconomie mixte (S.E.M.) pour la venue des “Center parcs” dans le Jura et en Saône-et-Loire afin dʼéviter de payer deux fois les mêmes études. Cela pourrait être réalisé dès 2016. Pour la fusion des exécutifs, il faudra patienter 2020 voire 2021. I Régions Franche-Comté et Bourgogne ont scellé en avril leur volonté de se rapprocher, les chambres de métiers ont donc La reprise et la fait un grand pas vers une pro- transmission chaine fusion. des Cela passe dans un premier entreprises : temps par une un enjeu. mutualisation des offres de formation. “C’est une initiative originale et unique en France qui sera mise en matière grâce à une prochaine fusion” indiquent les deux C.R.M.A. qui anticipent le big bang territorial. “Cette mutualisation des offres de formation et un pas avant d’envisager plus (N.D.L.R. : une fusion complète)” a déclaré le représentant de Franche-Comté. Les offres de formation seront évidemment adaptées en fonction du territoire local. Les besoins dans le Territoire-de-Belfort, à Besançon, ne sont pas les mêmes qu’à Nevers ou à Autun. La Franche-Comté a la particularité de disposer d’une offre assez importante en proposant des offres pour le C.A.P. jusqu’au Master dans ce que la Chambre nomme une école “sans murs.” Les formations sont distillées en Centre de formation des apprentis (C.F.A.), I.U.T. et Université de Franche-Comté (Master). La chambre franc-comtoise a également développé un jeu original (secret artisanal) où 600 enfants découvrent le métier d’artisan. Cette initiative sera “exportée” en Bourgogne. Mais le principal dossier demeure la reprise et transmission d’entreprises, son cheval de bataille. Avec les départs en retraite, les candidats à la reprise de société d’électricité, des métiers de bouche s’avèrent peu nombreux. Les personnes qualifiées ne sont pas légion. En se regroupant, elles espèrent gagner en visibilité, en efficacité. Car l’artisanat en Franche-Comté a connu en 2012 une année difficile avec la suppression de plus de 8 % d’emplois et pour la première fois depuis des années une baisse du nombre d’entreprises. Pierre Martin et Paul Grosjean (à droite), respectivement présidents de la chambre régionale de métiers de l’artisanat (C.R.M.A.) de Bourgogne et son homologue de Franche-Comté regroupent leurs offres de formation. “Donner des moyens pour la créa- l’artisanat : pour cela le soutien tion d’entreprises et des Chambres de Métiers et de l’apprentissage est le seul moyen l’Artisanat est indispensable” de pérenniser et développer conclut le président régional. I ÉCONOMIE ENQUÊTE La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014 37 Les chiffres de l’Urssaf La conjoncture économique se dégrade encore en Franche-Comté Le baromètre de l’emploi n’est pas bon dans notre région comme dans ses quatre départements. Les effectifs salariés repartent à la baisse au dernier trimestre 2013. Aucun grand secteur d’activité n’est épargné. a dernière enquête de conjoncture de l’Urssaf indique une baisse d’emploi au quatrième trimestre 2013 en Franche-Comté. Les effectifs salariés reculent de 0,4 % sur la période “après un répit au trimestre précédent. Sur un an, l’emploi diminue de - 1,1 %, soit 3 000 pertes nettes d’emplois.” La tendance baissière est observée dans les quatre départements francs-comtois mais dans des proportions différentes d’un territoire à l’autre. L’Urssaf indique que le plus fort recul en 2013 est enregistré “dans le Territoire de Belfort (- 3,2 %), suivi par le Doubs (- 1 %) et dans une moindre mesure, la Haute-Saône (- 0,6 %) et le Jura (- 0,4 %).” L’industrie et la construction sont les deux secteurs où les pertes d’emplois sont les plus importantes. Les effectifs salariés dans l’industrie L ont reculé de 3 % en un an. Ce sont 2 600 postes qui ont été détruits. “Les baisses les plus marquées sont observées dans la fabrication de machines et équipements, la fabrication de matériels de transport, du bois et papier et de la métallurgie.” Même constat dans le L’habille- secteur de la construction dont la dégradation ment, la se poursuit au quatrièpharmacie me trimestre. Les pertes d’emplois les plus signitirent leur ficatives sont relevées épingle du dans le domaine de la construction de maisons jeu. individuelles (- 2,5 %), un chiffre qui confirme le ralentissement du marché de l’immobilier. À noter également dans le tertiaire une baisse Le salaire moyen dans le B.T.P. est de 1 970 euros par mois. de l’emploi sur le dernier trimestre luxe, est un exemple du dynamisme 2013 de - 0,3 %. de ce secteur. En Franche-Comté, les rares secteurs Si l’enquête de l’Urssaf indique que la à tirer leur épingle du jeu en créant conjoncture continue de se détériorer des emplois au quatrième trimestre (le taux de chômage s’établit à 9,9 % sont “l’habillement, le textile et le cuir, en Franche-Comté et à 10,5 % en Franl’industrie pharmaceutique et l’industrie ce), elle montre par ailleurs que le chimique qui enregistrent encore des salaire moyen par tête (S.M.P.T.) qui hausses d’emploi respectives de 3,5 %, est de 2 139 euros, augmente de 2,3 % 2,5 % et 1,1 %.” La croissance de la sur un an. Dans le même temps, les société S.I.S. à Avoudrey et Valdahon, prix de la consommation progressent spécialisée dans la maroquinerie de de 0,6 %. I A Recul de l’emploi dans le Doubs u quatrième trimestre 2013, tous les grands secteurs dʼactivité enregistrent des pertes dʼemplois de lʼordre de 0,5 % en moyenne. Même lʼintérim “qui était dynamique le trimestre précédent (+ 3,7 %) perd 1,2 % de salariés” relève lʼUrssaf qui précise dans son enquête de conjoncture que “la baisse se poursuit dans le B.T.P. et dans lʼindustrie qui enregistrent respectivement - 0,9 % et - 0,6 % en terme de nombre de salariés. Le commerce qui se maintenait, chute à nouveau (- 0,2 %), tout comme les autres services (- 0,4 %).” Le salaire moyen par tête (S.M.P.T.) enregistre par ailleurs dans le Doubs une hausse de 0,1 % ce trimestre, soit une augmentation inférieure à celle observée sur les trois derniers mois de 2013 en Franche-Comté (+ 0,5 %). Le nombre de procédures collectives du secteur privé augmente en 2013 de 37,6 %. Sur un an, les redressements judiciaires progressent de 6,8 %. Parallèlement, les liquidations judiciaires sont une hausse de 57,9 %. G Effectifs et salaires Source : Acoss-Urssaf par grands secteurs dans le Doubs Secteur www.espace-de-vie.bulthaup.com mobilier BUREAU D’ÉTUDE EN ARCHITECTURE INTÉRIEURE Industrie B.T.P. Commerce H.C.R. Intérim Autres services Total Doubs Franche-Comté Effectif en milliers 42 10 22 5 6 52 137 278 Salaire moyen en euros 2 587 1 970 1 982 1 469 2 121 1 936 2 133 2 139 38 ÉCONOMIE La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014 ENTREPRISES Le président de la C.G.P.M.E. du Doubs “Il faut que les élus arrêtent de croire qu’ils ont la science infuse” Daniel Petitjean, le président de la C.G.P.M.E. du Doubs, a boycotté une réunion organisée par la députée Barbara Romagnan consacrée à la capacité des entreprises à réduire le chômage. Au-delà de cette polémique et à l’heure du pacte de responsabilité, il estime que le fossé est encore grand entre discours politique et réalité de l’entreprise. a Presse Bisontine : Le 18 avril, vous étiez convié à cette conférence-débat consacrée à l’entreprise mais vous avez répondu sévèrement à Barbara Romagnan en refusant de participer. Ça partait pourtant d’une bonne intention ? Daniel Petitjean : J’estime que Madame Romagnan a tenu des propos insultants, sectaires et méprisants à l’encontre des entreprises et des entrepreneurs, elle qui gagne plus d’argent tous les mois que beaucoup de chefs d’entreprises qui misent parfois tous leurs biens dans leur entreprise. Quand elle affirme que “l’entreprise est au centre des conflits entre actionnaires et salariés sur le partage des profits” que croit-elle ? Que les P.M.E. ont des actionnaires et qu’elles distribuent forcément des profits ? Quand elle affirme aussi que “les entreprises n’ont aucun moyen de créer elles-mêmes de l’emploi”, que pense-t-elle ? Que nous les chefs de petites entreprises nous L attendons sur les pouvoirs publics pour créer de l’emploi ? Quand elle affirme que “la vision des entreprises est souvent occultée par l’expression publique des organisations patronales dites représentatives”, elle ne fait pas autre chose que de remettre en cause le principe même du paritarisme. Tous ces propos étaient déplacés, on ne peut pas laisser passer des choses comme ça et il était évident qu’on ne participerait pas à ce débat. Je le lui ai fait savoir. L.P.B. : Et quelle a été sa réaction ? D.P. : Elle m’a rappelé la semaine suivante en reconnaissant qu’elle avait été maladroite en utilisant des mots qui ont pu être blessants. J’apprécie l’indépendance d’esprit de Barbara Romagnan mais là, c’était vraiment trop. Comme tous les gens un peu radicaux, elle pose peut-être les bonnes questions mais n’a sans doute pas les Daniel Petitjean, président de la C.G.P.M.E. du Doubs dirige une entreprise de bureautique à Besançon. bonnes réponses. Et des chefs et également le fait de ne plus être au d’entreprise de sensibilité de gauche cœur des décisions qui les concerne. ont eux aussi été choqués par ses pro- Des dispositifs comme la B.P.I., la pos. En plus, les chefs d’entreprise V.A.E., c’est bien, mais les P.M.E. ne qu’elle avait invités à témoigner étaient se sentent pas impliqués par des disdeux entrepreneurs à forte sensibili- positifs que se sont appropriés des té de gauche qui venaient de Toulou- structures régionales et non plus locales. se, comme s’il n’y avait pas assez de chefs d’entreprises dans notre région. L.P.B. : Quels sont les secteurs d’activité qui Mais je ne fais de cet épisode ni une souffrent le plus dans le Doubs ? affaire personnelle, ni une affaire d’État. D.P. : En premier lieu le transport qui La polémique est close. Cela révèle jus- rencontre de grosses difficultés. Tout te une vision tronquée de l’entreprise. ce qui est rattaché à l’immobilier traC’est d’autant plus gênant que ce sont verse également une période difficile. ces mêmes députés qui votent les lois Dans l’industrie, on a l’impression que qui s’appliqueront ensuite aux entre- les choses se sont un peu stabilisées. prises. Il faut que les élus arrêtent de La vraie question de fond est de savoir si en France il y a encore la possibilicroire qu’ils ont la science infuse. té de se développer. Le groupe Total L.P.B. Le fameux pacte de responsabilité va (on est loin de la P.M.E.) qui fait des être voté en juin. Qu’en attendent les P.M.E. ? bénéfices records, perd de l’argent en D.P. : J’ai tout de même l’impression France. C’est à l’étranger qu’il se dévequ’une prise de conscience a enfin eu loppe. Un autre risque réel est la fuilieu. Après avoir malmené les entre- te des compétences de notre pays. Cela prises, les dirigeants politiques pose en filigrane la question de la pérens’aperçoivent qu’ils peuvent difficile- nité de nos entreprises au moment ment faire sans eux et que l’emploi, d’être transmises. c’est bien les entreprises qui allaient le créer. Les deux grandes questions L.P.B. : Avec 120 adhérents seulement, la qui demeurent, c’est quand ce pacte C.G.P.M.E. du Doubs n’est pas au mieux de sa sera mis en œuvre et comment ? Car forme ? sans la croissance, rien ne se fera. On D.P. : En effet nous manquons de soutien. Le niveau régional prend de plus a vu qu’avec une croisen plus d’importance. Nous travaillons sance zéro au premier trimestre, rien ne pour- “Cela révèle actuellement à trouver des référents sur le secteur de Montbéliard et du ra se passer. Et ce n’est juste une Haut-Doubs afin de renforcer notre pas par des impôts que les choses vision action au bénéfice des P.M.E. du Doubs et de leurs dirigeants. s’amélioreront, il faut tronquée de commencer par des économies. Que fait l’entreprise.” L.P.B. : Quel regard portez-vous sur l’Europe alors qu’on élit en ce moment le futur Parleune entreprise quand ment européen ? ça va mal ? Elle réduit D.P. : Je n’ai pas peur de dire que j’avais son train de vie. À parvoté contre Maastricht en son temps. tir de là, les choses se Car je reste persuadé qu’avant de vouferont. loir faire une Europe politique, il était nécessaire que les douze pays de L.P.B. : Comment se porl’époque fassent d’abord une Europe tent les P.M.E. du Doubs ? économique et sociale. Aujourd’hui à D.P. : Il y en a qui vont très bien, d’autres qui 28 pays, il y a une sorte de concurrence souffrent. La princimalsaine au sein même de l’Europe, pale préoccupation de qui est très néfaste. Les choses ont été ces dernières est le faites à l’envers. I Propos recueillis par J.-F.H. manque de visibilité 2014 er - 1 juin 24 mai 9439 himolla -4x3b sans theme vecto.indd 2 08/01/14 09:43 OFFREZ-VOUS LE CONFORT TEMPUR® À PRIX DE RÊVE ! Le confort unique TEMPUR® à prix exceptionnel ! REVENDEUR TEMPUR ® AGRÉÉ 40 ÉCONOMIE La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014 COMMERCE Cycles, le boom Magasins de vélo : ça roule à Besançon Édouard Amiot (à gauche), Bruno Marion et David Philippe (absent sur la photo) ont ouvert il y a quelques semaines le magasin B.S.C., place Leclerc à Besançon. Trois nouveaux magasins de cycles ont ouvert à Besançon, un autre à Franois. Une abondance et de la concurrence qui traduisent un renouveau de la petite Reine. Pour se démarquer, le magasin Besançon Services Cycles installé place Leclerc lance un nouveau concept. e printemps, ensoleillé, a fait ressortir les mollets des cyclistes. Et avec eux les magasins de cycles. Depuis le début de l’année, les commerces spécialisés dans la vente et la réparation de vélos de route ou V.T.T. font une échappée belle à Besançon. Trois entités viennent de s’installer dans le peloton local. Parmi elles, “L’Atelier du cycle”, ouvert depuis mars à Franois. Trois autres ont pris la roue : le magasin Cycles Chaprais installé dans le quar- L tier du même nom, Besançon Service Cycles, installé depuis mi-mars rue Voirin (au niveau de la place Leclerc) et Proxycycle et compagny, 138, Grande rue. Lancé par trois cyclistes bisontins, Besançon Services Cycles ne s’inquiète pas de cette concurrence qu’il juge saine. “Voilà un an que nous travaillons sur notre projet que nous avons monté après avoir réalisé une étude de marché poussée, rapporte Édouard Amiot, un des trois gérants de Besançon Service Cycles. Les autres magasins ne sont pas sur la même philosophie que la nôtre”, dit Édouard Amiot, accompagné dans cette aventure par Bruno Marion et David Philippe. Les trois collaborateurs, tous cyclistes de niveau 1ère ou 2ème catégorie, ont créé un “concept store” où l’on peut acheter, réparer, tester sa monture, et surtout bénéficier d’une étude posturale. “Nous proposons une gamme de vélos allant de 350 à 15 000 euros. cialized) qui se place dans Nous vendons une marque (Spe- l’innovation, qui n’était plus présente à Besançon.” Marque des champions, vendue uniquement en magasin (et pas sur Internet), elle équipe les meilleurs. Dans la boutique de 370 m 2, Besançon Services Cycles a dédié un espace où l’acheteur d’un vélo pourra bénéficier d’une étude posturale et morphologique. C’est le “body fit geometry”, une méthode développée par un docteur en médecine sportive qui doit permettre d’aboutir au mariage du vélo et du corps (notre photo). “Nous prêtons également des vélos en test ainsi que des G.P.S., et nous vendons des vélos électriques. Nous nous différencions aussi avec un espace réservé aux femmes” explique l’un des gérants. En termes de vélos électriques, le magasin se devait d’être branLe professionnel de la Française des Jeux Geoffrey Soupe peaufine chez B.S.C. ché : “Besançon s’y prête partiles réglages de position de son vélo de contre-la-montre. culièrement avec ses montées” ÉVÉNEMENT rapporte Édouard Amiot. Il faut compter 1 800 euros pour acquérir un vélo de ce type (de marque allemande). Dans ce domaine, le marLe mariage ché bisontin a du vélo et explosé. La petite Reine espère du corps. s’offrir une place royale à Besançon. L’arrivée du Tour de France, mardi 15 et mercredi 16 juillet à Besançon offrira une vitrine idéale aux boutiques. Chez B.S.C., les gérants qui ont déjà des maillots dédicacés des stars du peloton accrochés à leur vitrine ont une idée derrière la tête. Des professionnels pourraient franchir la porte de leur lumineuse boutique. Bonne route… I E.Ch. Quelle politique pour le vélo ? Besançon sʼest engagé à introduire le vélo en ville en créant au minimum 5 km de voies cyclables par an. Avec environ 2 millions dʼeuros investis sur 5 ans dans le “plan vélo”, le Grand Besançon injecte 2,20 euros par habitant. Le dernier tronçon réalisé est celui reliant Franois aux Hauts-duChazal. Dans son programme 2014-2020, le maire de Besançon a promis une modernisation et une extension du réseau ainsi que la création dʼun atelier de réparation de vélos dans la maison de la mobilité. Foire comtoise du 24 mai au 1er juin La poule aux œufs d’or de Micropolis Avec près de 150 000 entrées, la Foire comtoise reste la principale attraction populaire de Besançon. Et pour Micropolis, l’indispensable manifestation qui lui assure un quart de ses recettes annuelles. a Foire comtoise est une quentations de ces quinze dernières vieille dame mais qui se années. Nous espérons faire au moins porte excessivement bien” aussi bien cette année.” note Raphaële Vivant, la Il y a de l’enjeu. Car avec ses 600 expodirectrice commerciale de Micropolis- sants et ses dizaines de milliers Besançon. C’est elle qui est chargée d’entrées payantes, la Foire comtoise de convaincre les exposants de venir s’apparente comme le principal jackposer leurs valises pendant dix jours pot de l’année pour sur les 110 000 m2 de surface qu’offre Micropolis. Le chiffre le parc des expositions de Besançon. Micropolis d’affaires pour ces dix Cette année, la Foire comtoise affijours d’exposition chera complet : ils seront 600 expo- compte sur atteint 1,5 million sants, contre 570 l’an dernier. la présence d’euros. C’est plus d’un Avec une fréquentation située entre quart du budget de la 140 000 et 145 000 visiteurs chaque de stars du structure qui réalise année, la Foire comtoise reste, et de petit écran. annuellement un chiffre loin, le plus grand rendez-vous comd’affaires de 5,8 milmercial de Franche-Comté. “C’est une lions d’euros. Ce qui ne des fréquentations les plus stables de signifie pas pour autant toutes les foires du Grand Est se félique Micropolis croule cite Didier Sikkink, le directeur génésous les bénéfices. L’an ral de Micropolis. Avec plus de 145 000 dernier, après impôt, le visiteurs l’an dernier sur le thème du parc des expositions a Brésil, c’est une des plus hautes fréaffiché un résultat net “L Zoom de 74 000 euros après une année un peu plus compliquée que prévu. Alors pour que cette “vieille dame ne sombre pas dans l’Alzheimer” sourit Didier Sikkink, il est nécessaire de trouver chaque année des attractions nouvelles, sans pour autant changer les fondamentaux de ce rendez-vous qui se veut, selon les mots du directeur, “une foire à la fois populaire, urbaine, rurale et agricole.” Pas touche donc aux grands défilés d’animaux et aux concours agricoles, car la Foire comtoise doit rester la plus grande ferme de Franche-Comté. Mais pour attirer un public toujours renouvelé, Micropolis compte depuis l’an dernier sur la présence de stars du petit écran ou du show-business. C’est ainsi que se succéderont dans les allées de Micropolis pendant ces dix jours, des vedettes comme la finaliste de Master chef 2011 le samedi 24 mai, Miss France 2014 le mercredi 28 mai, les danseurs Fauve et Brahim Zaibat le jeudi 29 mai (Danse avec les stars), l’hommeorchestre Rémy Bricka le vendredi 30 mai, un acteur de Plus Belle la Vie le samedi 31 mai, Jean-Pierre Pernaut en dédicaces dimanche 1er juin au matin, le vainqueur de The Voice 2013 le dimanche 1er juin après-midi, suivi Tout le programme sur www.micropolis.fr Didier Sikkink, directeur général de Micropolis, présente la 88ème édition de la Foire comtoise. d’une pièce de théâtre avec Nathalie d’un succès populaire renouvelé. CetMarquay et Philippe Risoli dans la te année, la Foire comtoise se pare des grande salle de spectacle pour clore la couleurs et des saveurs du Vietnam. I Foire. Ce sont les indispensables clés J.-F.H. ÉCONOMIE BESANÇON La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014 Une Progression de + 9 % SUISSE 41 Une augmentation de 13,4 % en 10 ans Un salarié suisse sur deux gagne 21 650 m2 de bureau disponibles plus de 5 100 euros brut par mois Une baisse de la demande et la libération de locaux expliquent, selon l’agence C.B.R.E., l’augmentation du nombre de mètres carrés de bureaux disponibles à Besançon en 2013. En 2012, selon l’étude de l’office fédéral de la statistique, le salaire médian en Suisse s’élevait à 6 118 francs suisses bruts dans le secteur privé. Les disparités se creusent aussi de l’autre côté de la frontière. antenne locale de l’agence Desaulles-C.B.R.E. vient de publier son enquête annuelle sur l’état du marché de l’immobilier d’entreprise à Besançon. Plusieurs tendances caractérisent ce secteur. Pour l’immobilier de bureau, “le stock d’offres disponibles s’élève à 21 650 mètres carrés fin 2013, soit + 9 % par rapport à fin 2012. La hausse s’explique par les nombreuses libérations et la baisse de la demande placée” indique l’enquête dans laquelle on note également la part importante qu’occupe “80 % des l’immobilier de bureau ancien. commercialisations Elle représente 78 % du stock, un se sont chiffre qui continue de croître. signées à Or, actuellement la location.” la demande porte principalement sur les locaux neufs ou restructurés, de plus grande surface et de préférence à es chiffres font rêver tout salarié français. Ils confirment en tout cas qu’on peut facilement doubler ses revenus en passant de l’autre côté de la frontière. La moitié des travailleurs en Suisse gagnent donc plus de 6 118 francs bruts auxquels il faudrait soustraire environ 15 % pour obtenir le salaire net perçu, soit un revenu de l’ordre de 5 201 francs suisses. Avec taux de change à 1,2, cela représente 4 334 euros. A la différence des Français et bientôt des frontaliers, les salariés suisses doivent aussi régler de leurs poches les cotisations d’assurance-maladie qui correspondent à 5,5 % du salaire brut. Ce salaire médian de 6 118 francs bruts masque de fortes disparités. Les 10 % des salariés les moins bien rémunérés ont gagné moins de 3 886 francs alors que les 10 % les mieux payés ont reçu un salaire supérieur à 11 512 francs.Disparités aussi selon les secteurs d’activité.Les niveaux de rémunérations les plus élevés se trouvent dans les branches à forte valeur ajoutée telles que la recherche et le développement (8 905 francs), l’industrie pharmaceutique (9 775 francs) et bien sûr les banques (9 823 francs). Parmi les branches proches du salaire médian, on peut citer la métallurgie (5 766 francs), la construction L’ louer. Cela constitue d’ailleurs 67 % de la demande placée. Les secteurs de Témis Microtechniques et du parc Lafayette sont les plus prisés par les entreprises. “La moyenne des surfaces transactées s’élève à 248 mètres carrés en 2013 contre 240 mètres carrés en 2012. 80 % des commercialisations se sont signées à la location.” Concernant les locaux d’activité, C.B.R.E. observe que le stock d’offres disponibles enregistre une baisse de - 2 % et s’établit à 106 500 mètres carrés contre 109 000 mètres carrés en 2012. “Le territoire bisontin regroupe plus de la moitié de l’offre de l’agglomération.” Enfin, pour les entrepôts, le stock d’offres progresse. Il passe de 2 000 mètres carrés en 2012 à 6 870 mètres carrés en 2013. Les besoins sont élevés sur ce marché. “La demande placée atteint 6 260 mètres carrés en 2013, soit une augmentation annuelle de + 60 %. Le secteur le plus demandé a été l’Ouest de Besançon bien desservi par l’A 36 et les grands axes routiers.” I C (6 024 francs) ou encore la santé (6 186 francs). L’horlogerie se situe plutôt dans la moyenne industrielle avec un salaire médian à 6 609 francs. Comme quoi ce qu’on pourrait apparenter au luxe ne rime pas avec salaires luxueux.En bas de l’échelle, on retrouve les classiques, à savoir le commerce de détail (4 691 francs), la restauration (4 272 francs), l’hébergement (4 230 francs) et les services personnels (3 887 francs). Dans ces métiers-là, Suisse et France, même combat. Entre 2002 et 2012, le niveau de salaire a augmenté de 13,4 %. Les 10 % des personnes les mieux payées ont vu le montant de leur rémunération progresser de 22,5 % alors qu’à l’opposé, la hausse se monte à 9,5 % pour les 10 % des personnes les moins bien payées. Les écarts salariaux entre le haut et le bas de la pyramide s’accroissent aussi dans le temps, passant de 2,6 en 2002 à 3 en 2012. Près de 339 000 personnes occupent en 2012 des postes à bas salaires dont 66,9 % sont des femmes. On parle de bas salaire quand la rémunération est inférieure ou égale aux deux tiers du salaire médian, 4 037 francs bruts. Les syndicats suisses ont d’ailleurs soumis à votation la proposition d’instaurer l’équivalent d’un S.M.I.C. à 4 000 francs suisses à l’échelle du pays. Les différences de salaires entre branches économiques existent aussi au niveau des cadres supérieurs. Elles varient par exemple de 21 528 francs dans l’industrie pharmaceutique à 8 495 francs dans la construction et 4 815 francs dans la restauration. La distorsion salariale est aussi d’actualité en Suisse selon les sexes. La différence de salaires entre hommes et femmes dans le secteur privé est de 18,9 % en 2012. Ces écarts tendent d’ailleurs à augmenter en fonction du niveau de qualification et de responsabilité. Les femmes exerçant des fonctions à haut niveau de responsabilité gagnent en moyenne 25,1 % de moins que leurs collègues masculins. La rémunération de la main-d’œuvre étrangère dépend du permis de séjour. Les salariés suisses gagnent plus que leurs collègues étrangers quel que soit le type d’autorisation de séjour. Les détenteurs d’un permis de courte durée perçoivent un salaire de 4 672 francs, d’un permis de séjour 5 552 francs, d’un permis d’établissement 5 671 francs et les frontaliers 5 896 francs. Pour les postes hiérarchiques à haut niveau de responsabilité, la main-d’œuvre étrangère gagne plus que les Suisses. Ces derniers perçoivent un salaire de 9 683 francs alors que les frontaliers gagnent 10 505 francs et les détenteurs d’un permis de séjour 12 726 francs. À l’inverse, pour les postes sans qualification, la rémunération des salariés suisses (5 729 francs) est supérieure à celles des frontaliers (5 488 francs). I F.C. .................. Traditions, voyage, sérénité et merveilles seront les maîtres mots de cette 88e édition. Votre programme er juin 24 16-24 mai -1mai 2009 2014 Besançon Besançon - Micropolis Micropolis .................. Invité d’Honneur Vietnam Photo Davhvc Spectacle traditionnel > Le village vietnamien et son artisanat zen > Des animations hautes en couleur guidées en pousse-pousse > Notre restaurant aux saveurs de l’invité d’honneur > La présence exceptionnelle de vos célébrités préférées ! > Le pôle médias, nouveau né à découvrir > Les traditionnels « week-end » agricoles avec les chiens, la basse-cour, les vaches, les moutons et les chevaux ; > Et bien d’autres animations à venir… par le Théâtre National vietnamien Flashez-moi ! Infos sur et www.foire-comtoise.com LABELLISÉE UNE ORGANISATION 42 ÉCONOMIE La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014 INDUSTRIE Édition L’entreprise R. Bourgeois Un patron chez un capitaine d’industrie Les 50 coups de cœur de Traces écrites Le président du M.E.D.E.F. Pierre Gattaz était en visite à l’entreprise R. Bourgeois de Besançon le 23 avril dernier. L’occasion pour Raymond Bourgeois, père, d’un petit discours sans langue de bois. n accueillant Pierre Gattaz pour une visite-éclair en FrancheComté le 23 avril, la famille Bourgeois avait bien fait les choses en organisant une visite rapide, mais complète du site de Trépillot. Et c’est Raymond Bourgeois père qui a dépeint en quelques mots le tableau de l’industrie française. “En choisissant R. Bourgeois pour votre visite en Franche-Comté, vous avez choisi l’exemple vivant d’une entreprise industrielle témoin du constat de la lente éro“La France sion du tissu industriel français. En effet, ces 25 derpeut nières années, nous avons disparaître vu disparaître quantité de à l’horizon nos clients électrotechniques français, quantité de nos 2050.” fournisseurs machinesoutils. Ils sont tous morts… ou délocalisés sous d’autres cieux. Aujourd’hui, nos clients français se comptent sur les doigts d’une main : Schneider, Renault, Emerson ex-Leroy-Somer, Valéo, Alstom, Somfy. Notre survie, nous ne la devons qu’à C hristiane Perruchot et Didier Hugue animent et alimentent le site www.tracesecritesnews.fr créé en 2010, avec une newsletter web éditée du lundi au vendredi, consultée en moyenne par 40 000 visiteurs. Mais une fois par an, ils font appel à la bonne vieille presse papier pour éditer un magazine d’une bonne centaine de pages qui compilent des reportages consacrés à des entreprises franc-comtoises, bourguignonnes ou alsaciennes. Ce n’est pas un classement ni un palmarès, mais “50 coups de cœur qui sont à la fois des entreprises avec pignon sur rue et des jeunes pousses” résume Christiane Perruchot, la rédactrice en chef. Ce best of tiré à 12 000 exemplaires est disponible dans tous les kiosques. Traces écrites assume son créneau : “Nous avons fait le choix de ne pas faire de l’économie qu’un recueil de mauvaises nouvelles” ajoute la rédac’chef. I E Raymond Bourgeois a fait visiter son entreprise en compagnie de ses deux fils qui ont repris les rênes, Raymond-Nicolas (à gauche) et Olivier (à droite). notre projection internationale où il a bien fallu aller chercher la croissance où elle était. Aujourd’hui, 70 % du chiffre d’affaires de Besançon est exporté” a détaillé Raymond Bourgeois. À qui la faute ? “La situation économique dont a hérité le gouvernement présent n’est que l’héritage des lâchetés politiques successives à fuir le réel estime Raymond Bourgeois. La France ne se réveillera que quand elle aura pris conscience de ce qu’elle est dans le monde tel qu’il est.” En tant qu’industriel dont les différentes entités réalisent au total un chiffre d’affaires de 175 millions d’euros, Raymond Bourgeois estime qu’il faut aujourd’hui “aider le gouvernement, fût-il socialiste. Il faut l’aider car le bon diagnostic est enfin fait. Même s’il l’est avec retard, l’urgence est bien de passer aux actes, le feu est dans la maison. Sans un sursaut réformateur vigoureux, la France peut disparaître à l’horizon 2050 du palmarès des économies mondiales” présage M. Bourgeois. “Le patronat, le vrai, celui qui connaît ce qu’est une échéance est ici” a-t-il lancé à Pierre Gattaz en l’invitant à ne pas se préoccuper des beaux esprits de la bienpensance attardée des salons de cour du parisianisme ambiant. I Votre X-MEN À partir du 21 Mai www.tracesecritesnews.fr BEAUX ARTS cinéma cœur ville CINÉMA DAYS OF FUTURE PAST Didier Hugue et Christiane Perruchot, fondateur de Traces écrites news. MALÉFIQUE À partir du 28 Mai SOUS LES JUPES DES FILLES À partir du 4 Juin au de la EDGE OF TOMORROW JERSEY BOYS À partir du 4 Juin À partir du 18 Juin ÉCRANS GÉANTS. SON NUMÉRIQUE. PARKING 1000 PLACES. MARCHE BEAUX ARTS - BESANÇON - Répondeur programme : 0892 696 696 (0,34e TTC/min) BEAUX ARTS www.cinemaspathe.com CULTURE ÉVÉNEMENT La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014 43 Du 7 juin au 1er septembre L’Origine du monde revient à Ornans C’est un événement culturel qui se prépare à Ornans. Du 7 juin au 1er septembre, le Musée Courbet nous invite à découvrir l’exposition “Cet obscur objet de désir. Autour de L’Origine du monde.” 70 œuvres des plus grands artistes (Rodin, Redon, Ingres, Degas, Masson, Rembrandt…) ont été réunies autour de la star très attendue de l’exposition “L’Origine du monde” (musée d’Orsay) de Gustave Courbet. Cette rencontre exceptionnelle avec l’art, est une invitation à s’interroger sur le regard porté par les artistes sur le sexe féminin. À découvrir. DÉCRYPTAGE Renseignements : Du 7 juin au 1er septembre Tél. : 03 81 86 22 88 www.musee-courbet.fr L’Origine du monde, un tableau peint par Gustave Courbet en 1866. Elle a été exposée une première fois à Ornans au début des années quatre-vingt-dix. ©RMN-Grand Palais (musée d'Orsay - H. Lewandowski). G À lire “Courbet une révolution érotique” (Thierry Savatier - éditions Bartillat) “L’Origine du monde, Histoire d’un tableau de Gustave Courbet” (Thierry Savatier éditions Bartillat). Thierry Savatier “L’Origine du monde a gardé son pouvoir dérangeant” Historien de l’art, spécialiste de L’Origine du monde, Thierry Savatier nous parle de ce tableau de Courbet qui scandalise encore. a Presse Bisontine : Gustave Courbet peint L’Origine du monde en 1866. Pourquoi réalise-t-il ce tableau pour Khalil Bey, diplomate turc, amateur d’art et premier propriétaire de la toile ? Thierry Savatier : Je pense qu’il y a concomitance de deux facteurs. Courbet avait peint une grande toile d’inspiration saphique qui a été vue dans son atelier (elle a été détruite ensuite). Lorsque Khalil Bey a connaissance de cette toile, il vient la voir, et demande à l’acheter. Mais il se trouve que le peintre vient de la vendre. Courbet propose alors à son client de lui peindre une autre toile. Il réalise “Le Sommeil” et en demande 20 000 francs, ce qui était relativement important à l’époque. Khalil Bey marchande et Gustave Courbet lui suggère finalement de lui peindre un autre tableau pour le même prix : “L’Origine du monde”. En cela, cette toile est une commande. Mais il est possible qu’un autre phénomène ait pu inspirer Courbet. Cela fait longtemps qu’il peint dans la région d’Ornans des paysages. On peut penser qu’il le fait sous l’influence de Proudhon qui travaille sur l’art de Courbet et qui est d’un puritanisme effrayant. Les deux hommes sont proches, il est imaginable qu’au regard de leurs rapports, le peintre n’ait pas osé laisser libre cours à sa veine érotique. Proudhon meurt en 1865, et dès 1866 Courbet peint “Le Sommeil” et “L’Origine du monde”. L L.P.B. : Ce tableau aura une vie discrète pendant plus d’un siècle. Il ne sortira pas de la sphère privée. Le grand public pourra la découvrir véritablement lorsqu’il entre au musée d’Orsay en 1995. Comment cette toile aurait-elle été perçue si elle avait été exposée en 1866 ? T.S. : Ce tableau aurait créé un énorme scandale pour plusieurs raisons. Nous sommes sous le Second Empire, dans une période d’ordre moral. Même si, en vérité, l’élite mène une vie libertine, la façade est le puritanisme. C’est la première fois que le sexe féminin est peint. Il l’a été dans l’art préhistorique, mais depuis la Grèce antique, la femme est représentée sans sexe. Et Courbet choisit de ne montrer que le sexe, ce que toutes les conventions de l’art auraient refusé à l’époque si le tableau avait été rendu public. Cela n’aurait jamais pu être accepté. En effet, l’œuvre ne sortira pas de la sphère privée. Mais les collectionneurs la montrent. Jacques Lacan par exemple à qui la toile a appartenu, la fait décou- gauche morale qui cherche à en faire autant. Cette gauche ne parle plus de bonnes mœurs, mais d’atteinte à la vrir à des personnes comme Margue- dignité de la femme. À cela s’ajoute la rite Duras. C’est toujours un cérémo- censure des féministes. Le statut de nial. Ce tableau était donc connu d’un l’artiste qui travaille sur l’érotisme et certain nombre de gens mais pas du celui des conservateurs qui s’intéresse au même thème est loin d’être trangrand public. quille. L.P.B. : Cette œuvre est-elle mieux acceptée L.P.B. :“L’Origine du monde” est-elle une œuvre aujourd’hui ? T.S. : Elle a gardé son pouvoir déran- pornographique ou non ? geant 150 ans après. L’exemple le plus T.S. : Elle échappe à toute pornographie récent est qu’en 2014, la Société Phi- car cette femme n’a pas de tête. Si Courlatélique de Besançon a demandé à La bet avait représenté un nu féminin comPoste d’imprimer l’œuvre sur un timbre, plet, on aurait pu s’interroger. Dans la ce qu’elle a refusé. Le tableau a été jugé mesure où la tête est absente, elle a pornographique pour commencer, ce tout juste une connotation érotique. qui est imbécile. Finalement, La Poste L’œuvre est un monument à la femme a prétendu, pour motiver son refus, que inconnue ! C’est la restitution par un cela pouvait heurter la sensibilité du artiste d’un élément fondamental qui jeune public. est le sexe féminin, occulté jusqu’à lui dans l’art occidental. C’est à la suite de Courbet que les artistes représenteront L.P.B. : D’où vient la fronde ? T.S. : Le problème est qu’il y a des ultra- des femmes sexuées. Rodin, par exemple, conservateurs, des associations fami- va faire une série de dessins dans des liales qui sont le cache-sexe de grou- cadrages proches de celui de L’Origine puscules d’extrême-droite, qui ne voient du monde. aucune dimension artistique dans une œuvre qui représente le sexe féminin. L.P.B. : Que sait-on du modèle qui a inspiré L’autre difficulté vient du droit fran- Courbet ? çais qui ne dit rien de la pornographie. T.S. : C’est une grande question. On a En cas de contentieux judiciaire, com- souvent dit que le modèle était “Jo” me il n’y a aucune définition, c’est au (Joanna Hifferman), la maîtresse du juge d’apprécier le caractère porno- peintre James Whisler. Si nous sommes graphique. certains qu’il s’agit bien d’elle dans “Le Sommeil”, je ne suis pas aussi affirL.P.B. : Redoutez-vous que des gens manifes- matif en ce qui concerne L’Origine du tent leur mécontentement à Ornans ? monde, parce que “Jo” est rousse. T.S. : En tout cas, avec mes consœurs, Pour ma part, je penche plutôt pour une nous avons pris la précaution de mettre source photographique. Dès la naisun panneau d’avertissement. Mais il sance de cette technique, les photon’arrêtera pas une association qui déci- graphes réalisent des nus féminins venderait de nuire. Cela paraît invrai- dus comme modèle à des peintres. semblable, mais nous ne sommes à l’abri Courbet possédait ce genre de photographies. On sait que les photos et les de rien. gravures populaires lui servaient de L.P.B. : Ce que vous dites est très surprenant à source d’inspiration. Or, le photographe une époque où tous les tabous Auguste Belloc a réalisé des clichés de paraissent voler en éclat. La sexes féminins du même cadrage que “L’œuvre L’Origine du monde. censure existe encore ? T.S. : Certes il y a proliest un monument à fération de sites porno- L.P.B. : Comment avez-vous réagi en apprenant graphiques sur le Net. dans les médias en 2013 qu’une peinture supla femme Mais dès l’instant où on posée être le visage de L’Origine du monde inconnue !” parle d’art, ce n’est plus venait d’être trouvée ? la même chose. J’obser- T.S. : J’ai immédiatement émis les plus ve d’ailleurs qu’il y a un grandes réserves. La plus importante déplacement de la ligne est anatomique. Quand on regarde L’Oride front entre la droite gine du monde, vu la position du buset la gauche. Il y a tou- te, l’épaule droite est plus haute que la jours une droite d’ins- gauche. Lorsqu’on regarde cette autre piration chrétienne qui peinture présentée comme le visage de veut censurer. Mais il y L’Origine du monde, c’est exactement a aussi un courant de la le contraire. G À voir Les conférences autour de l’Origine du monde L.P.B. : Vous êtes un spécialiste de ce tableau. A-t-il livré tous ses secrets ? T.S. : Non. Il y a encore des parts d’ombre, notamment sur les années où sa trace a été perdue. D’autres incertitudes demeurent ne serait-ce que sur le nom du tableau “L’Origine du monde” qui n’a peut-être pas été donné par Courbet. L.P.B. : Qu’est-ce qui vous fascine dans cette œuvre ? T.S. : Je trouve ce tableau fascinant car il occupe une place charnière dans l’histoire de l’art occidental. Il restitue à la femme ce sexe que les conventions, depuis la Grèce antique, lui avaient refusé. Une fois encore, dans les années qui suivirent 1866, des artistes (Rodin, Bonnard, Caillebotte, etc.) commenceront à représenter la femme bien complète de son sexe. Enfin, en supprimant tout visage, dans un trait de génie, Courbet réalise là, à mon sens, un hymne à l’éternel féminin. I Propos recueillis par T.C. ORNANS Samedi 14 juin à 20 heures, centre diocésain rue Mégevand à Besançon : “De quoi L’Origine du monde est-elle le nom ? Un regard psychanalytique sur les passions que suscite la Jaconde d’Orsay.” En présence d’Yves Sarfati, psychiatre. Vendredi 27 juin au centre diocésain rue Mégevand à Besançon : “Courbet ou la peinture à l’œil” avec Jean-Luc Marion de l’Académie française, Professeur émérite à l’Université ParisSorbonne, Professeur à The University of Chicago, et Dominique de Font-Reaulx, conservateur en chef au Louvre et directrice du Musée Eugène Delacroix. Conférences Thierry Savatier animera deux conférences : une à la Ferme de Flagey le 10 août, sur le thème “L’Origine du monde et la censure”. Il participera aussi au colloque qui aura lieu le 11 septembre, autour du tableau. Du 6 au 13 juin L Le Désir, matrice de l’œuvre de Jean-Pierre Sergent e désir et la sexualité sont des constantes dans le travail de lʼartiste-peintre Jean-Pierre Sergent. En marge de lʼexposition “Autour de LʼOrigine du monde” organisée au Musée Courbet, il présentera ses œuvres au Caveau des arts à Ornans, 7 rue Saint-Vernier. Lʼexposition sʼintitule “Le désir, la matrice, la grotte et le lotus blanc”. On peut découvrir notamment six peintures sur Plexiglas de grand format ont été spécialement choisies pour illustrer ces concepts du désir. Par le thème suggéré, érotique souvent, beaucoup dʼœuvres de JeanPierre Sergent font écho à la peintre de Gustave Courbet. À découvrir. I Le désir et la sexualité sont au cœur du travail de Jean-Pierre Sergent qui expose à Ornans en juin. Renseignements : 03 81 62 40 33 - www.j-psergent.com 44 Agenda La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014 SHOW-BIZ - IL CARTONNE AU THÉÂTRE “Je suis hypocondriaque et j’ai peur de la mort” Jérôme Daran, le Bisontin monté à Paris, s’est fait connaître en écrivant des sketches pour Florence Foresti. Depuis, il a pris son envol. Après le one-man-show et le théâtre, il se lance dans la chanson. Un artiste complet. “Avec Florence Foresti, on a un passé commun.” amie Florence Foresti ? J.D. : Oui, j’ai bossé sur son dernier spectacle qu’elle jouera bientôt au Châtelet et qui est actuellement en rodage à Boulogne. L.P.B. : Vous avez 40 ans et serez papa Avec elle, on a un passé commun, pour la première fois début juillet. Cetj’ai démarré avec elle. Cela fait te paternité prochaine est une nouvellongtemps qu’on n’avait pas tra- le source d’inspiration ? vaillé ensemble. On s’est retrou- J.D. : C’est surtout une source de vé et on s’est bien marré. stress pour l’instant ! (rires). Oui, j’espère bien que ce sera aussi L.P.B. : On pourra vous voir à Besançon une source d’inspiration. Tout se à la Rodia le 20 juin lors d’une soirée passe bien pour l’instant mais caritative organisée par le Rotary et c’est vrai que ça reste encore un l’association “Nos enfants d’ailleurs” peu distant pour moi. Mais comqui lutte contre l’autisme. Vous vous me on dit, c’est quand l’enfant sentez sensibilisé à ce genre de causes ? est là qu’on devient vraiment J.D. : J’accepte assez facilement père… tout ce qui est caritatif. J’estime tout à fait normal de donner un L.P.B. : La radio que vous aviez pratipeu de son temps. C’est un petit quée sur Europe 1 il y a quelques années, soutien à des associations qui c’est fini ? font un travail remarquable tout J.D. : Les commentaires de l’actu au long de l’année. L’an dernier, au quotidien, ce n’est pas forcéj’avais répondu présent aux ment mon truc. C’était une belVirades de l’espoir à Montfau- le expérience mais l’actualité n’est con. Quand je vois ce que toutes pas mon fort. Je m’inspire certes ces associations font, je suis enco- du quotidien, mais sur le plus re plus motivé à répondre à leurs long terme. J’ai moins la fibre de demandes. J’estime nécessaire l’actu. J’avoue qu’en radio, j’étais d’aider ces gens qui s’investissent un peu perdu, sans trop de recul. BRIGITTE FONTAINE DE PALMAS L.P.B. : Pour l’instant, c’est au théâtre que vous passez le plus de temps avec cette pièce “Desperate housemen” que vous jouez à Paris avec vos deux complices. Un énorme succès ! J.D. : On a démarré il y a 9 mois au Grand Point Virgule et c’est vrai que ça cartonne. On est complet tous les soirs et on a la chan- L.P.B. : Vous incarnez dans la pièce un peu le même personnage que dans vos oneman, le loser un peu fainéant ? J.D. : C’est un peu cela. Là, je suis un peu branleur, hypocondriaque en plus. Dans le personnage, il y a quelques caractéristiques proches de moi, même si ce n’est pas ma nature profonde. Dans L.P.B. : Bien qu’installé à Paris, vous vous sentez encore Bisontin ? J.D. : Complètement ! J’y reviens souvent, notamment chez mes parents à Vorges-les-Pins. Paris, c’est quand même stressant et Besançon me manque beaucoup. Je suis un gamin de la campagne qui a été élevé à Franois. C’est pour ça que dès que c’est possible, je reviens sur Besançon ou j’ai encore ma famille et pas mal de potes. J’y croise aussi régulièrement Aldebert. D’ailleurs, je lui écris des petites choses pour la sortie de son prochain D.V.D. Je n’étais peut-être pas assez “roublard” pour faire ça. J’ai reviendrai peut-être un jour mais dans ce cas, c’est moi qui le choisirais. L.P.B. : Votre prochain one-man-show est déjà en préparation ? J.D. : J’ai commencé à y travailler. Fin mai, je passe en Belgique avec une quinzaine de minutes de nouveautés. La préparation d’un nouveau spectacle est en cours, mais il faut que je me jette vraiment à l’eau. C’est juste une question de confiance. Ce n’est pas toujours facile de retomber sur ses pattes. Dans la pièce que je joue, je teste de nouvelles vannes qui seront sûrement utilisées dans le prochain one-man. Mais pour l’instant, c’est vraiment la scène qui occupe mon temps et qui m’apporte un vrai VINCENT NICLO L.P.B. : Votre nom de scène est “Day off” qui signifie “jour de congé”. La musique est donc une sorte de loisir ou d’échappatoire pour vous ? J.D. : En effet, c’est un peu une récréation pour moi qui ne me prend pas beaucoup de temps. Mais nous sommes en discussion avec mon manager pour voir dans quelle mesure on pourra peutêtre caler quelques dates de concert. J’aime bien me laisser cette opportunité de faire autre chose, c’est une vraie liberté et l’important est d’être à l’aise avec tout ça. L.P.B. : Qu’est-ce que qui explique le succès phénoménal de cette pièce ? J.D. : C’est une pièce qui est très efficace en terme de rire. Les spectateurs voient sur scène trois personnalités différentes. Ce spectacle est un peu à mi-chemin entre le one-man et le théâtre. En plus, on ajoute quasiment tous les jours de nouvelles choses et ça fonctionne particulièrement bien entre les trois comédiens. On devrait mettre sur pied une tournée pour 2015. “Tous les soirs, c’est un vrai L.P.B. : Vous travaillez toujours pour votre challenge.” autant. Le 20 juin, je pense que je viendrai avec quelques chansons et peut-être un ou deux sketches. PATRICK TIMSIT L la vraie vie, je suis pas mal hypocondriaque, la mort m’angoisse beaucoup. J’ai aussi, il faut l’avouer, ce petit côté flemmard mais je pense que mon inspiration vient aussi dans ces moments où je glande un peu. Cette attitude fait partie de mon travail… ce de bénéficier d’excellentes critiques. Le bouche à oreille fonctionne à merveille, si bien qu’on est “numéro 1 des ventes” depuis quelques semaines. Tout cela fait très plaisir, et c’est très gratifiant d’avoir du succès sans pour autant bénéficier de gros relais médiatiques. Cela montre aussi à tout le monde que c’est possible sans avoir de grosses machines médiatiques derrière soi. La pièce est programmée jusqu’à fin août et on devrait prolonger jusqu’à fin décembre. Entre-temps, nous devrions jouer à Bobino en juillet. ARY ABITTAN a Presse Bisontine : On connaît vos talents de comique et de comédien. Pas encore vos talents de chanteur. La chanson est une nouvelle passion pour vous ou une vieille passion enfin assumée ? Jérôme Daran : La chanson, ça fait longtemps que j’en fais. J’avais fait quelques tentatives, aujourd’hui j’y reviens, mais ça ne m’a jamais lâché. D’ailleurs dans mes one-man-shows, j’ai toujours un peu chanté sur scène. Récemment, j’ai eu l’opportunité d’avoir quelques titres diffusés régulièrement par le réseau France Bleu qui s’est associé à ma démarche. Je retourne bientôt en studio avec un guitariste pour enregistrer un 4 titres qui devrait être prêt en septembre. Des titres dont j’ai écrit les textes et la musique. SAM. 8 NOV. 2014 MER. 12 NOV 2014 JEU. 13 NOV. 2014 MER. 26 NOV. 2014 SAM. 6 DÉC. 2014 20h30 MICROPOLIS 20h30 KURSAAL 20h30 KURSAAL 20h30 KURSAAL 20h30 MICROPOLIS BESANÇON BESANÇON BESANÇON BESANÇON BESANÇON Rende z-Vous La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014 45 Livre Le livre jeunesse en fête à Palente Vénéré, entretenu, caché, transformé, repoussé, aimé, disséqué, imaginé, peint… le Corps se lit dans et avec tous les sens. Il se lit partout autour de nous, dans les magazines, dans la rue, à la télévision, au cinéma, au musée et bien sûr dans les livres jeunesse. Qu’ils traitent d’anatomie, d’identité, de nudité, de genre, les livres jeunesse accompagnent toujours les interrogations des enfants. La diversité et la créativité de ses auteurs et illustrateurs et l’engagement de ses éditeurs sont à encourager encore et encore, car le livre est un formidable compagnon de route pour l’enfant, le parent ou le référent. La 23ème édition donne à voir, à comprendre et à explorer ce qu’est cette formidable machine dotée de sentiments et d’intelligence : qu’est le corps humain. Dix auteurs jeunesse seront en rencontre et en dédicace le samedi 24 mai : Katy Couprie, Cathy Ytak, David Dumortier, Marjorie Pourchet, Bérengère Delaporte, Benoit Morel, Benoit Perroux, Paul Rouillac, Claudine Desmarteau, Antoine Dole. À noter également la vente de livres d’occasion pour adultes en partenariat avec le Secours populaire français, le samedi 24 mai de 9 heures à 17 heures à la salle des fêtes de la M.J.C. Palente. 23ÈME FÊTE DU LIVRE JEUNESSE DE PALENTE - DU 19 AU 24 MAI RENSEIGNEMENTS AU 03 81 80 81 48 Festival Vivre autrement avec “les petits explorateurs” Le festival des petits explorateurs prépare sa cinquième édition qui aura lieu mercredi 11 juin sur l’esplanade Nelson-Mandela à Planoise. Le festival organisé par l’association des Petits Débrouillards de Franche-Comté a choisi cette année comme thème principal celui de la transition énergétique en référence à la conférence mondiale sur le climat qui se tiendra à Paris en décembre 2015. L’objectif de cette conférence sera de maintenir le réchauffement en dessous de 2 °C par rapport aux températures du début du XXème siècle. L’association souhaite sensibiliser et informer les enfants ainsi que leurs familles sur cet enjeu de société. Le festival débutera à 13 heures pour se terminer à 18 heures. Ce rendez-vous est ouvert à tous, petits et grands, il est gratuit. La journée sera ponctuée de nombreuses animations et expériences sur le thème de la transition, des mini-conférences, des rencontres avec des chercheurs et des professionnels, le tout organisé en trois villages : habiter, échanger et préserver. L’an dernier, le festival avait accueilli plus de 500 enfants. RENSEIGNEMENTS AU 03 81 51 74 88 Spectacles de rue Des artistes à la campagne Jérôme Daran est actuellement sur scène à Paris dans la pièce de théâtre “Desperate housemen” où il est accompagné d’Alexis Macquart et de Stéphane Murat. plaisir. J’aime vraiment ça et c’est les soirs où je ne joue pas que je m’aperçois que je suis en manque quand je ne joue pas. La scène est un moyen fort d’exister, c’est du concret, il y a le public et tous les soirs, c’est un vrai challenge. Pour l’instant, le théâtre suffit à mon bonheur car c’est un espace de liberté totale et c’est un exercice qui reste artisanal. C’est ce côtélà, fait maison, qui me plaît beaucoup. I Propos recueillis par J.-F.H. POINTS DE VENTE INFORMATIONS & RENSEIGNEMENTS : www.ngproductions.fr faites le plein de es spectacl NG Productions 1 bis rue de la Madeleine 25000 Besançon 03 81 54 20 47 Géant, Carrefour, Forum, Cultura, Fnac, Leclerc, Magasins U, Digitick, Tickenet, … Depuis 12 ans, l’Annuelle des artistes à la campagne développe la diffusion de spectacles de rue (théâtre, musique, danse, cirque…) en milieu rural sur le territoire de la Communauté de communes Vaîtes-Aigremont regroupant 21 communes, de Bouclans à Roulans. L’Annuelle est un festival itinérant. Pour l’édition 2014 qui a lieu du 6 au 8 juin, le spectateur, accompagné par les artistes, voyagera dans les villages de Gonsans, Bouclans et Champlive où différents spectacles et rendez-vous l’attendent, au détour d’une maison, d’une combe, d’un verger ou d’un pont de grange. Cette année, les maîtres de cérémonie de l’Annuelle seront les “Urbaindigènes” : cette troupe composée d’arpenteurs et d’acrobates a pour but de dévoiler de nouveaux rapports entre les techniques acrobatiques et une lecture ludique de l’espace public. En mettant la technique au service de l’humour, les Urbaindigènes partent à l’assaut des villages dans une grande démonstration acrobatique et déjantée. L’Annuelle, festival de rue à la campagne - 6, 7 et 8 juin Réservations et renseignements au 03 81 55 25 55 - www.artistesalacampagne.fr Sport Besançon accueille les cadors mondiaux de paratriathlon Le Triathlon Vauban 2014, organisé par le Besançon Triathlon se déroule dimanche 25 mai. Pour la seconde année consécutive, il sera support d’une des manches de la Coupe du monde I.T.U. de Paratriathlon. Les triathlètes invalides venus de 17 pays s’élanceront à 11 h 30 sur un format sprint avec 750 mètres de natation (au départ du pont Canot), 20 km de vélo (promenade Mazagran, la Malcombe, Velotte, les 408, la Gare d’Eau) pour terminer par 5 km de course à pied. L’an dernier, le local David Travadon avait terminé second. 120 paratriathlètes sont engagés. En marge de cette épreuve mondiale, des épreuves de triathlon pour le grand public seront proposées dès 9 heures pour le format sprint (200 coureurs attendus). Un duathlon jeunes (course à pied et vélo à 14 heures) ainsi qu’un contre-la-montre par équipes (15 heures) sont organisés. Renseignements : www.trivauban.fr Musique Laissez-vous enchanter par les 9 muses Le 9ème Festival de Besançon-Montfaucon ouvrira ses portes le 30 mai sur le thème des 9 Muses en référence aux filles de Zeus, médiatrices entre le dieu et les artistes. Jusqu’au 8 juin, dans le cadre de ce rendez-vous culturel original organisé par l’association Musiques en Perspectives, 18 concerts de musiques anciennes sont proposés au public. Ils sont donnés à Besançon, Montfaucon, Moncley, Passavant, Landresse, Reugney, par des artistes talentueux avec des instruments d’époque. Un des temps forts de ce festival est son ouverture autour de Bach. À noter encore le Chant des muses de Franz Schubert, œuvre pour chœurs d’hommes et pianoforte, qui l’on pourra écouter à l’église de Montfaucon. Les amateurs de danse apprécieront le bal Renaissance qui sera donné sur la place de ce même village. Outre les concerts, ce festival, c’est aussi des conférences, et une randonnée au pays de la guerre des boutons. Renseignements : www.festivaldemontfaucon.com - Tél. : 03 81 83 48 91 46 AGENDA SOLIDARITÉ La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014 Vendredi 20 juin Tous unis contre l’autisme Après le grand succès de l’édition 2013, le Rotary-club Castan organise une seconde soirée de gala en faveur de l’association bisontine “Nos enfants d’ailleurs” composée de parents d’enfants autistes. Trois tableaux à gagner 3 tableaux de l’artiste bisontine Mélanie Bachmann seront à remporter. Indéniablement, Mélanie Bachmann est une artiste altruiste. Avec un grand enthousiasme, elle a accepté de réaliser trois œuvres en lʼhonneur de la soirée. Elle sʼest immergée dans lʼunivers de lʼautisme. Elle a réussi à mettre sa sensibilité au service de cet événement. Mélanie est ambassadrice des valeurs qui lui sont chères et celles du partage des émotions. Habitée dʼune force de conviction, elle est toujours en quête de vérité. Mélanie peint comme on mène un combat : faire fusionner délicatesse du trait et urgence du geste. Cette fois-ci, elle a dédié son énergie et son inspiration aux enfants autistes. Son cœur bat pour eux. I ous les ans en France, 8 000 enfants naissent, touchés par un syndrome dont la prévalence est de plus en plus fréquente sans qu’aujourd’hui on ne sache encore pourquoi : l’autisme. Et parmi ces enfants autistes, 80 % ne sont pas scolarisés, soit 80 000 enfants pour qui les parents bien souvent désemparés n’ont aucune solution d’encadrement ou de scolarisation. C’est pour lutter contre cet état de fait implacable et pour alerter les consciences qu’est née il y a trois ans à Besançon l’association “Nos enfants d’ailleurs”, créée par des parents confrontés à cette difficile réalité pour leurs enfants, et parrainée par le chanteur Aldebert. “L’objectif de cette association et de promouvoir des approches éducatives comportementales comme l’A.B.A., qui apporte des solutions alternatives d’apprentissage reconnues par la Haute Autorité de Santé” indique un des membres fondateurs de l’association. La démarche de ces bénévoles est donc de collecter des fonds qui permettront de financer des formations destinées aux familles souhaitant s’initier à ces méthodes éducatives qui font leurs preuves. “En 2013, grâce au soutien financier de l’association, une quinzaine de familles ont pu suivre T une telle formation. Cette réussite demande aujourd’hui à être amplifiée” précise le bénévole. Le long travail de persuasion menée par cette association a par ailleurs permis, avec le soutien de l’A.R.S., d’ouvrir une unité Avec expérimentale A.B.A. au sein un plateau de l’A.D.A.P.E.I. et en lien d’artistes avec l’école Notre-Dame de Besançon où quatre élèves plutôt sont encadrés, bientôt huit. alléchant. En collaboration avec le Rotary-club Castan et en partenariat avec l’A.D.A.P.E.I. du Doubs et son I.M.-Pro, le Rotary-club Castan organise donc pour la seconde année consécutive en faveur de “Nos enfants d’ailleurs”, une grande soirée de gala destinée à récolter des fonds. Après le succès de l’édition 2013 qui s’était tenue au Grand Kursaal, c’est à la Rodia que le cocktail dînatoire aura lieu cette année, vendredi 20 juin au soir, avec un plateau d’artistes plutôt alléchant : de la musique avec les groupes My Lady House, Holy Two et Day Off (la formation musicale créée par Jérôme Daran, voir l’interview pages précédentes) et de la danse avec l’école Ar’K danse et les rythmes endiablés de Color Latino. Lors de cette soirée caritative ouverte à tous (au tarif de 59 euros), le chef JeanFrançois Maire sera épaulé pour le service par des jeunes de l’A.D.A.P.E.I. encadrés par David Beaugendre. Une belle opération de solidarité dont un des desseins est également de changer le regard de la société sur l’autisme, un handicap aussi fréquent que méconnu. I J.-F.H. Les bénévoles de l’association “Nos enfants d’ailleurs” se démènent pour que la cause de l’autisme soit encore mieux entendue. Renseignements et inscriptions au 06 80 05 70 86 LE PORTRAIT BESANÇON La Presse Bisontine n° 155 - Juin 2014 47 Le directeur du Théâtre Alcyon L’Odyssée de Mélior L’Odyssée - Théâtre Alcyon Du lundi 9 au dimanche 22 juin à 21 heures Relâche le dimanche 15 juin Au Fort de Chaudanne – 99, Chemin du Fort de Chaudanne à Besançon - Réservations : www.theatre-alcyon.com Par téléphone : 03 81 83 06 48 Plein tarif : 10 euros, tarif réduit : 6 euros Voilà quelques mois que le metteur en scène bisontin Patrick Mélior travaille sur son nouveau spectacle. Il s’agit d’une adaptation de l’Odyssée d’Homère. Une grande fresque qui fait écho à notre monde contemporain. Rencontre. ui, c’est Patrick Mélior. Il sait que son nom ne parle pas à tous les Bisontins, mais peu importe. A soixante ans passés, cet homme plein de sagesse ne court pas après la notoriété à tout prix dans la ville de Victor Hugo où il vit depuis bientôt trente ans. Adoubé à Paris pour son écriture artistique, plusieurs fois encensé par la critique, il n’est pas contrarié d’être accueilli encore parfois dans sa Franche-Comté natale comme un débutant. Nul n’est prophète en son pays, c’est bien connu, et cet écart de perception entre la capitale et la province l’amuse au fond, sans mépris. Patrick Mélior est metteur en scène et responsable depuis 1991 du Théâtre Alcyon qui a ses quartiers à Chaudanne. Avec sa compagnie, il s’est fait connaître dans le milieu culturel par son talent, et audelà, par ses prises de risque, tant dans le choix des lieux improbables où il porte le théâtre que dans l’audace de sa mise en scène. Transposer au théâtre “La Chevauchée fantastique”, un western de John Ford, c’est osé ! Il l’a fait. Cela lui vaut parfois d’être catalogué dans la catégorie des “intello-élitistes”, un attribut qu’il conteste. Si Faust (Goethe) et Dante sont des classiques un peu ardus, Patrick Mélior a su en proposer des adaptations originales à la portée du spectateur. “Il est toujours possible d’aller sur des sujets qui ne sont pas faciles sans tout intellectualiser. Je me bagarre là-dessus. Comment échanger avec un public à qui je ne demande pas d’être savant et que j’amène à vivre un événement plutôt qu’un produit théâtral. C’est tout le sens de mon travail” résume le metteur en scène qui convainc ceux qui voient ses spectacles. La compagnie qu’il dirige est d’abord une compagnie d’extérieur. “Nous avons choisi de travailler dans la nature, ou dans des sites patrimoniaux. Du moment que le lieu est en accord avec notre propos, la seule limite est d’ordre technique.” À partir de là, Patrick Mélior ne se refuse rien. Il est ouvert à tout. Une forêt, le parc de Consolation, les ruines du château de Montfaucon, voilà le genre de lieux qu’il affectionne. Son public a l’habitude de prévoir Patrick Mélior a la double culture du théâtre et de l’architecture dans laquelle il puisse une incroyable liberté d’expression artistique. L Bio express 13 avril 1948 : naissance à Besançon 1978 : Architecte D.P.L.G. diplômé à Paris 1973 : Entreprend une formation d’acteur professionnel 1979 : Il crée à Paris la compagnie Patrick Mélior et devient maître assistant en scénographie à l’École Nationale Supérieure d’Architecture Paris-Valde-Seine 1982 : Il met en scène “L’enfer de Dante” à Paris salué par la critique 1991 : Prend la direction du théâtre Alcyon à Besançon 2014 : Il met en scène l’Odyssée d’après Homère une petite laine et des chaussures adaptées lorsque l’histoire l’entraîne dans l’un de ces endroits inattendus. “Quand la nature se met à jouer au théâtre elle aussi, il se passe quelque chose de merveilleux.” L’atmosphère est dantesque ! “Ceci étant, faire un spectacle dans un lieu moche peut être aussi très intéressant. Une décharge, par exemple, est un endroit hallucinant. Cela peut apporter une belle énergie à un thème.” Cette expérience-là, il ne l’a pas encore tentée. Depuis quelques mois, Patrick Mélior s’est attelé à l’écriture d’un nouveau spectacle inspiré d’un classique, l’Odyssée d’Homère, conforme au parcours ambitieux qu’il suit depuis le début. Il fait surgir Ulysse, roi d’Ithaque, héros de la mythologie grecque, dans une adaptation qui fait écho à notre monde contemporain. L’auteur est sur la corde raide dans cette histoire. Mais c’est aussi en se mettant en danger qu’il peut espérer exalter le public. Patrick Mélior ne redoute pas d’être jugé. “La critique n’a jamais été une obsession chez moi ditil. Pendant toute ma période parisienne, j’en ai reçu beaucoup. C’est le jeu.” Il va là où l’inspiration le guide, en cheminant dans le respect des œuvres sur lesquelles il se penche pour en livrer sa version théâ- Le mensuel qui vous sort du quotidien trale. “Je suis du genre ruminant. L’Odyssée, j’y pensais depuis longtemps” confie-t-il. Dans cette grande fresque tout public, le metteur en scène extrait de la mythologie lointaine la question de l’héroïsme. “Qu’est-ce qu’un héros ? Finalement, la mythologie dit que parmi nous, parmi les gens modestes, il y a des Ulysse, des Achille, des Pénélope. J’ai croisé des gens dans des campagnes qui étaient des “demi-dieux”. Le sens de la mythologie est de nous inviter à observer ce qu’il peut y avoir d'héroïque à notre époque.” L’Odyssée est à l’affiche du théâtre Alcyon pendant tout le mois de juin. Mais Patrick Mélior réfléchit déjà à sa mise en scène quelque part du côté “Le cul de Montlebon dans le HautDoubs. Décidément, il est un entre deux homme de théâtre mais pas chaises.” du lieu où il se joue traditionnellement. Il a cette liberté de chahuter les conventions sans doute parce qu’il n’est pas issu du sérail. Par exemple, il n’a aucune difficulté à faire cohabiter sur scène des comédiens amateurs et professionnels du moment que ce brassage nourrit la créa- tion. L’artiste ne rentre pas dans les cases. Le vrai métier de Patrick Mélior est architecte D.P.L.G. (diplômé par le gouvernement). Des études que ce natif du Russey a suivies à Paris. Le théâtre est entré dans sa vie par sa sœur cadette, Chantal Mélior, metteur en scène reconnue et avec laquelle il collabore encore régulièrement. C’est elle, qui en amateur, l’a incité à monter sur les planches. C’est cette double culture de l’architecture et du théâtre, du rationnel et de la poésie, qui l’a amené à se tourner vers la scénographie pour commencer. Un art du décor qu’il a eu la chance d’enseigner à l’École Nationale Supérieure d’Architecture Paris-Val-de-Seine, suite à sa rencontre avec Jean Perrottet l’architecte qui a restructuré la plupart des théâtres en France. “Je suis en retraite de l’enseignement depuis six mois” annonce Patrick Mélior qui croit beaucoup au hasard de ces rencontres, sur lequel se joue parfois un destin. Il puise dans la diversité de ses savoir-faire autant que dans son cœur pour créer. Le metteur en scène n’a jamais cessé de décloisonner dans son approche du théâtre. Il a toujours eu “le cul entre deux chaises” comme il dit, mais il reste bien assis. T.C. BULLETIN D’ABONNEMENT À renvoyer accompagné de votre règlement à : Publipresse Médias - BP 83 143 - 1 rue de la Brasserie - 25 503 MORTEAU CEDEX 1 an 2 ans (12 numéros) = 27,50€ au lieu de soit 1 numéro gratuit € 2750 Abonnez-vous en ligne sur notre site internet : www.presse-bisontine.fr ou remplissez le bulletin ci-contre : les 12 numéros € au lieu de 30€ 1 numéro GR ATUIT au lieu de 60€ 5250 3 numéros les 24 numéros GRATUITS NOM PRÉNOM ADRESSE CODE POSTAL TÉL 30€ 52,50€ au lieu de 60€ soit 3 numéros gratuits (24 numéros) = VILLE E-MAIL En application de l’article 27 de la loi du 6 janvier 1978, les informations ci-dessus sont indispensables au traitement de votre commande et sont communiquées aux destinataires la traitant. Elles peuvent donner lieu à l’exercise du droit d’accès et de rectification auprès de La Presse Bisontine. Vous pouvez vous opposer à ce que vos nom et adresse soient cédés ultérieurement. Tarifs étrangers et DOM TOM : nous consulter. 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