BURKINA FASO UNITE - PROGRES – JUSTICE MINISTERE DE L’AGRICULTURE ET DE LA SECURITE ALIMENTAIRE -=-=-=-=-=SECRETARIAT GENERAL -=-=-=-=-=DIRECTION GENERALE DES ETUDES ET DES STATISTIQUES SECTORIELLES Mission conjointe de suivi de la campagne agropastorale et d’évaluation de la situation alimentaire et nutritionnelle des ménages Rapport de synthèse Juillet 2014 1ère Mission SAP-GTP 13-19 juillet 2014 Page 1 Sommaire Sigles et abréviations ................................................................................................................. 3 Introduction ................................................................................................................................. 4 1. Méthodologie ........................................................................................................................... 5 2. Analyse de la situation pluviométrique et hydrologique ............................................... 6 2.1. Prévisions saisonnières ......................................................................................................... 6 2.2. Analyse pluviométrique ....................................................................................................... 7 2.3. Analyse de l’imagerie satellitaire ....................................................................................... 10 2.4. Catastrophes ....................................................................................................................... 12 2.5. La situation hydrologique................................................................................................... 12 3. Analyse de l’état d’installation de la campagne agricole .............................................. 13 3.1. Niveau de soutien à la campagne ....................................................................................... 13 3.2. Opérations culturales .......................................................................................................... 14 3.3. Etat végétatif et stades phénologiques ............................................................................... 15 3.4. Situation phytosanitaire ...................................................................................................... 15 4. Analyse de la situation alimentaire et sanitaire du bétail ........................................... 15 4.1. Situation des pâturages, des SPAI et points d’eau ............................................................. 15 4.2. Situation sanitaire du bétail ................................................................................................ 16 4.3.État des transhumances et des conflits ................................................................................ 16 4.4. Productions animales.......................................................................................................... 17 5. Analyse de la situation alimentaire et nutritionnelle des ménages ........................... 17 5.1. Disponibilité et accessibilité............................................................................................... 17 5.2. Etat nutritionnel des enfants de moins de 5 ans ................................................................. 17 5.3. Situation des interventions ................................................................................................. 18 6. Suivi des marchés ................................................................................................................. 19 6.1. Marchés de céréales ........................................................................................................... 19 6.2. Marchés à bétail ................................................................................................................. 22 6.3. Termes de l’échange bétail/céréales ................................................................................... 22 6.4. Analyse de l’économie des ménages .................................................................................. 23 7. Perspectives et recommandations ................................................................................. 23 1ère Mission SAP-GTP 13-19 juillet 2014 Page 2 Sigles et abréviations ACMAD ACF ACCEDES AGRHYMET COCIMA CONASUR CPT CRS DGEAP DGESS/MASA DGESS/MRAH DGM DGPV DGRE DN FAO FEWS NET MAM MAS NDVI OCADES ONG OXFAM PAM PAPSA PPA PPCB PRP PRESAO PUAAB SAP SE-CNSA SIM SONAGESS SPAI SP/CONASUR TDE African Center of Meteorological Applications for Development Action Contre la Faim Alliance Chrétienne pour la Coopération Economique et le Développement Social Centre Régional de Formation et d’Application en Agrométéorologie et Hydrologie Opérationnelle Coopérative de Commercialisation des Intrants et Matériels Agricoles Conseil National de Secours d’Urgence et de Réhabilitation Climate Predictability Tools Catholic Relief Service Direction Générale des Espaces et Aménagements Pastoraux Direction Générale des Etudes et des Statistiques Sectorielles du Ministère de l’Agriculture et de la Sécurité Alimentaire Direction Générale des Etudes et des Statistiques Sectorielles du Ministère de Ressources Animales et Halieutiques Direction Générale de la Météorologie Direction Générale des Productions Végétales Direction Générales des Ressources en Eau Direction de la Nutrition Food and Agriculture Organization Famine Early Warning Systems Network (Réseau de Systèmes d’Alerte Précoce contre la Famine de l’USAID) Malnutrition Aiguë Modérée Malnutrition Aiguë Sévère Indice Différentiel Normalisé de la Végétation Organisation Catholique pour le Développement Economique et Social Organisation Non Gouvernementale Oxford Commitee for Famine Relief Programme Alimentaire Mondial Projet d’Amélioration de la Productivité et de la Sécurité alimentaire Peste Porcine Africaine Peri Pneumonie Contagieuse Bovine Projet Riz Pluvial Prévision Saisonnière pour l’Afrique de l’Ouest Programme d’Urgence d’Appui à l’Alimentation du Bétail Système d’Alerte Précoce Secrétariat Exécutif du Conseil National de Sécurité Alimentaire Système d’Information des Marchés Société Nationale de Gestion des Stocks de Sécurité Sous Produits Agro-Industriels Secrétariat Permanent du Conseil National de Secours d’Urgence et de Réhabilitation Termes De l’Echange 1ère Mission SAP-GTP 13-19 juillet 2014 Page 3 Introduction En avril 2014 le suivi de la situation alimentaire des ménages indiquait une situation alimentaire dans l’ensemble satisfaisante mais précaire dans plusieurs localités malgré la bonne disponibilité des céréales sur les marchés. Quant à la situation nutritionnelle, elle demeure contrastée avec les différents dépistages réalisés. La situation alimentaire et zoo sanitaire était marquée par une dégradation avancée et /ou une rareté des pâturages dans toutes les provinces, un état d’embonpoint des animaux également en dégradation avec en revanche une situation zoo-sanitaire calme. Les marchés connaissaient un bon approvisionnement en céréales et en bétail avec pour conséquence une baisse généralisée des prix des céréales et des prix des animaux, surtout les bovins et les ovins. Les termes de l’échange bétail/céréales connaissaient une dégradation par rapport au mois précédent. On notait particulièrement une forte affluence des ménages au niveau des boutiques témoins. Les perspectives alimentaires pourraient rester bonnes avec un maintien de l’approvisionnement des marchés et une augmentation de la disponibilité avec les productions de saison sèche. Par contre la situation alimentaire du bétail se dégraderait davantage et pourrait entrainer une dégradation éventuelle des termes de l’échange bétail/céréales. Les résultats de la Prévision Saisonnière pour l’Afrique de l’Ouest (PRESAO) donnent pour la période Juillet-Août-Septembre 2014, des conditions très favorables à des précipitations supérieures à la normale sur la majeure partie du Burkina Faso. En effet, il est attendu une pluviométrie excédentaire à tendance normale. Toutefois des zones déficitaires à tendance normale, seront circonscrites aux parties extrêmes nord, ouest et sud du pays. Dans ces conditions le suivi qualitatif de la campagne agropastorale à travers les différents systèmes d’informations concernées reste déterminant pour détecter précocement les anomalies pouvant compromettre le bon déroulement de la campagne d’où la mise en œuvre de la présente mission conjointe de suivi de la campagne agropastorale et de la situation alimentaire et nutritionnelle. Le présent rapport issu de l’analyse des différentes structures du dispositif met l’accent sur : o La situation pluviométrique et hydrologique o L’état des cultures et les opérations culturales o La situation alimentaire et nutritionnelle des ménages o La situation alimentaire et sanitaire du bétail o La situation des marchés agricoles o Les perspectives et recommandations. 1ère Mission SAP-GTP 13-19 juillet 2014 Page 4 1. Méthodologie Ce premier suivi de la campagne agropastorale et de la situation alimentaire et nutritionnelle s’est déroulé du 13 au 19 juillet 2014. Il a été conjointement mis en œuvre par l’ensemble des structures techniques membres du dispositif national de prévention, d’alerte et de gestion des crises alimentaires : DGESS/MASA, DGM, DGRE, SP/CONASUR, DGESS/MRAH, DGPV, SE/CNSA, DGEAP, SONAGESS, OXFAM, FAO, PAM, FEWS NET et ACF. Son objectif global est d’apprécier l’état d’installation de la campagne agricole, d’évaluer la situation alimentaire et nutritionnelle courante des ménages et d’en dégager les perspectives. Il s’agissait au cours de cette mission de collecter et d’analyser des informations sur la situation pluviométrique et hydrologique, l’état des cultures et les opérations culturales en cours, la situation sanitaire et alimentaire du bétail et la situation alimentaire et nutritionnelle des ménages. La mission consistait également à recueillir les avis et les commentaires sur les perspectives de la campagne agropastorale. A cet effet et pour atteindre les objectifs, six (6) équipes ont été constituées. Celles ci ont rencontré les différentes structures techniques (agriculture, santé, ressources animales, action sociale, environnement) et administratives, ainsi que les membres des SAP relais, les partenaires locaux, les associations et organisations paysannes. Elles ont également eu des échanges directs avec les producteurs, les commerçants ainsi que les consommateurs surtout ceux des zones les plus exposées à des difficultés alimentaires. Certains marchés clés dans les régions ont été également visités en vue d’évaluer directement l’état des stocks, l’offre et la demande, le niveau des prix et les flux à travers des échanges directs avec les acteurs présents sur place. Dans le but de dégager un consensus autour des informations à collecter par les différentes équipes, des outils de collecte constitués de canevas, de fiches et de questionnaires ont été élaborés et discutés avant le départ sur le terrain. 1ère Mission SAP-GTP 13-19 juillet 2014 Page 5 2. Analyse de la situation pluviométrique et hydrologique 2.1. Prévisions saisonnières Au niveau régional De façon globale, il y a une forte probabilité que les précipitations soient déficitaires à normales sur la majeure partie du Sahel Ouest, pendant la période de juillet à septembre (figure 1). Quant aux pays de la zone Centrale et de la partie Est du Sahel, de même qu’au nord des pays du Golfe de Guinée, la tendance montre qu’ils doivent s’attendre plutôt à des précipitations normales à déficitaires. Toutefois, toutes ces zones pourraient connaître des perturbations dans la distribution des événements pluvieux durant la saison. De façon spécifique il est attendu: Des précipitations déficitaires à normales sont prévues de juin à aout sur le Sénégal, la Gambie, la Guinée, le sud-ouest de la Mauritanie et le sud-ouest du Mali et de juillet à septembre sur le Sénégal, la Gambie, la Guinée et le sud-ouest de la Mauritanie. Des précipitations normales à déficitaires sont prévues, de juin à aout 2014, sur la zone sahélienne couvrant le Burkina Faso, le Centre et l’Est du Mali; la zone agricole du Niger et le Nord des pays du Golfe de Guinée. Pour la période de juillet à septembre, des précipitations normales à déficitaires sont attendues au Burkina Faso, à l’Ouest et à l’Est de la zone agricole du Niger, dans la zone sahélienne et le Nord de la zone soudanienne du Tchad et dans le Nord des pays du Golfe de Guinée Figure 1: Prévision climatique saisonnière des précipitations de juillet-aout-septembre 2014 en Afrique de l’Ouest 1ère Mission SAP-GTP 13-19 juillet 2014 Page 6 Au niveau du Burkina Faso La prévision par le modèle Climate Predictability Tools (CPT) donne pour le Burkina Faso, les probabilités de pluviométrie suivantes pour la période juin-juillet-août 2014 (figure 2): Les zones normales à tendance déficitaire, en couleur verte occupent la majeure partie du territoire ; Les zones déficitaires à tendance normale, en couleur jaune sont circonscrites aux parties extrêmes nord, ouest et sud du pays ; Une zone excédentaire à tendance normale située à l’extrême est du pays. En rappel, la pluviométrie moyenne de la saison JAS pour la période 1981-2010 est de 341,9 mm au Nord, 499,8 mm au centre et 602,1 mm au sud. Figure 2 : Prévision du cumul pluviométrique de juillet-aout-septembre 2014 au Burkina Faso Ces prévisions sont susceptibles d’évolution au cours de la saison des pluies. Par conséquent, il est fortement recommandé de suivre les mises à jour qui seront faites en juin, juillet et août par le Centre Régional AGRHYMET, l’ACMAD et les services météorologiques nationaux. 2.2. Analyse pluviométrique La campagne agropastorale 2014/2015 a été marquée par une installation précoce des pluies sur la majeure partie du pays. 1ère Mission SAP-GTP 13-19 juillet 2014 Page 7 En effet, dès les mois d’avril et de mai, la majorité des postes pluviométriques du réseau météorologique avait enregistré des cumuls de pluie suffisants pour permettre la réussite des semis, présageant ainsi un début précoce de la saison agricole. Ces quantités d’eau recueillie ont permis au cours de la deuxième décade de mai le démarrage des opérations de labour et des premiers semis dans la plupart des provinces du pays. A l’issu des pluies précoces enregistrées dans les mois d’avril et de mai, il s’en est suivi une hétérogénéité remarquable de la pluviométrie suivant les régions et les provinces et qui a fait survenir des séquences sèches plus ou moins longues au cours du mois de juin, période de semis par excellence. C’est ainsi que des pauses pluviométriques de près de dix-huit (18) jours ont été observées à la première et deuxième décade de juin dans la commune de Foutouri et de dix (10) jours dans les communes de Bartiébougou et de Gayéri dans la région de l’Est. Une longue poche de sécheresse de 12 à 14 jours est également survenue au cours du mois de juin dans certaines localités de la région du Centre-Ouest. Cette disparité de la pluviométrie a provoqué des échecs de semis entraînant donc des resemis, un stress hydrique sur les plants et une hétérogénéité sur la croissance des cultures. Les cumuls pluviométriques saisonniers du 1er avril au 10 juillet 2014 sur l’ensemble du pays ont varié entre 56.8 mm en 6 jours de pluie à Bogandé dans la province de la Gnagna et 547.6 mm en 28 jours de pluie à Manga dans la province du Zoundwéogo (figure 3). Longitude (°) -6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 Pluviométrie cumulée du 1er avril au 10 juillet 2014 15 15 MARKOYE ARBINDA BANH DORI 14 14 BANI OUAHIGOUYA YARGO GOURCY LIPTOUGOU BOGANDE Latitude (°) 13 SOURI DEDOUGOU 13 BOULSAPIELA YAKO KANTCHARI OUAGADOUGOU KOUDOUGOU ZORGHO MONKUY FADA NGOURMA 12 BOROMO TO VALLEE DU KOU BOBO-DIOULASSO ORODARA DIEBOUGOU 11 BOGNOUNOU SAPOUY LEO DIAPAGA 12 NAMOUNOU TENKODOGO OUARGAYE BITTOUSOUDOUGUI PAMA PO 11 BANFORA LEGENDE: GAOUA NIANGOLOKO KAMPTI 10 MANGODARA 50 10 100 150 200 250 300 350 400 450 500 550 Hauteur (mm) 9 0 -6 100 -5 Direction Générale de la Météorologie (DGM)/GTP_Juillet 2014 200 Km -4 9 -3 -2 -1 0 1 2 3 Figure 3: Cumul pluviométrique saisonnier du 1er avril au 10 juillet 2014 1ère Mission SAP-GTP 13-19 juillet 2014 Page 8 Ces cumuls pluviométriques du 1er avril au 10 juillet 2014, comparés à ceux de l’année 2013 et pour la même période ont été similaires à excédentaires et même très excédentaires dans la moitié sud de la région du Nord, notamment à Ouahigouya, Gourcy et Yako, dans les régions du Centre-Ouest, du Centre, du Centre-Sud, du Centre-Est à l’exception des localités de Pama (Est) et de Soudougui (Centre Est); dans les régions du Sahel et du Sud-Ouest particulièrement à Arbinda, Bani, Markoye, Dori, Diébougou, Kampti. Des excédents pluviométriques ont été également enregistrés dans la région des Hauts-Bassins, notamment dans les localités de BoboDioulasso, de la Vallée du Kou, de Orodara et dans le Sud-Est de la région de la Boucle du Mouhoun notamment à Boromo. En dépit de ces excédents pluviométriques, des zones de déficits pluviométriques ont été enregistrés sur le pays. En effet, les localités de Niangoloko et Mangodara dans la région des Cascades, de Dédougou et de Monkuy dans la région de la Boucle du Mouhoun ont connu une situation pluviométrique très déficitaire à déficitaire. Ce déficit est également constaté dans la région du Nord, précisément dans la localité de Banh, dans la partie Est de la région du CentreNord, et dans la région de l’Est notamment à Bogandé, Piéla, Fada N’Gourma, Diapaga, Pama et Namounou, et à Soudougui dans la région du Centre-Est (figure 4). Longitude (°) -6 15 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 Cumul pluviométrique du 1er avril au 10 juillet 2014: pourcentage par rapport à 2013 15 MARKOYE ARBINDA BANH DORI 14 14 BANI OUAHIGOUYA YARGO GOURCY LIPTOUGOU BOGANDE Latitude (°) 13 DEDOUGOU 13 BOULSAPIELA YAKO KANTCHARI OUAGADOUGOU KOUDOUGOU ZORGHO MONKUY FADA NGOURMA 12 BOROMO TO VALLEE DU KOU BOBO-DIOULASSO ORODARA DIEBOUGOU 11 BOGNOUNOU SAPOUY LEO 12 OUARGAYE PO BITTOUSOUDOUGUI PAMA 11 BANFORA LEGENDE GAOUA NIANGOLOKO Très déficitaire Déficitaire Similaire Excédentaire Très excédent KAMPTI 10 DIAPAGA NAMOUNOU TENKODOGO 10 MANGODARA -6000 50 90 110 150 2000 >150 EC (%) Direction Générale de la Météorologie/GTP_Juillet_2014 9 -6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 9 3 Figure 4: Cumuls saisonniers du 1er avril au 10 juillet 2014 comparés à 2013 Comparés à la moyenne 1981-2010 et pour la même période du 1er avril au 10 juillet 2014, les cumuls pluviométriques enregistrés ont été majoritairement excédentaires à similaires sur l’ensemble du pays à l’exception de quelques localités dont Banh dans la région du Nord, Bogandé, Piéla, Diapaga et Pama dans la région de l’Est, Boulsa dans la région du Centre-Nord, 1ère Mission SAP-GTP 13-19 juillet 2014 Page 9 Niangoloko et Mangodara dans les Cascades et Gaoua et Kampti dans la région du Sud-Ouest (figure 5). Seuls quelques postes tels que ceux d’Arbinda, Markoye, Ouargaye et Manga ont été très excédentaires par rapport à la normale 1981-2010. Longitude (°) -6 15 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 3 Cumul pluviométrique du 1er avril au 10 juillet 2014: pourcentage par rapport à la normale 1981-2010 15 MARKOYE ARBINDA BANH DORI 14 14 BANI OUAHIGOUYA YARGO GOURCY LIPTOUGOU BOGANDE Latitude (°) 13 DEDOUGOU 13 BOULSAPIELA YAKO KANTCHARI OUAGADOUGOU KOUDOUGOU ZORGHO MONKUY FADA NGOURMA 12 BOROMO TO VALLEE DU KOU BOBO-DIOULASSO ORODARA DIEBOUGOU 11 BOGNOUNOU SAPOUY LEO 12 OUARGAYE PO BITTOUSOUDOUGUI PAMA 11 BANFORA LEGENDE GAOUA NIANGOLOKO Très déficitaire Déficitaire Similaire Excédentaire Très excédent KAMPTI 10 DIAPAGA NAMOUNOU TENKODOGO 10 MANGODARA -6000 50 90 110 150 2000 >150 EC (%) Direction Générale de la Météorologie/GTP_Juillet_2014 9 -6 -5 -4 -3 -2 -1 0 1 2 9 3 Figure 5 : Cumul saisonnier du 1er avril au 10 juillet 2014 comparé à la normale 1981-2010 2.3. Analyse de l’imagerie satellitaire A la faveur des pluies précoces reçues depuis le début de l’installation de la campagne, l’Indice Différentiel Normalisé de Végétation (NDVI), à la première décade de juillet 2014 a connu une évolution à la hausse, en particulier dans les zones soudanienne et soudano-sahélienne du pays. Cet indice de végétation montre la présence d’une couverture végétale moyennement dense à dense sur la moitié sud du pays. Cet indice est encore faible dans la partie sahélienne du pays même s’il y connaît également une certaine amélioration (figure 6). 1ère Mission SAP-GTP 13-19 juillet 2014 Page 10 Figure 6 : Indice Normalisé Différentiel de Végétation (NDVI) à la 1ère décade de juillet 2014 L’indice Différentiel Normalisé de Végétation à la 1ère décade de juillet 2014, comparé à la moyenne 2001-2010 pour la même période, révèle un retard de croissance de la végétation dans les provinces de la Tapoa, de la Gnagna dans la région de l’Est. Ce retard est également constaté dans la région de la Boucle du Mouhoun de manière générale et à l’Ouest de la Vallée du Kou dans la région des Hauts-Bassins et dans la région du Sud-Ouest. Mais il est important de noter qu’une situation équivalente à la moyenne et même une avancée de croissance de la végétation est constatée sur la majeure partie du pays. Ces différents états de la végétation confirment les analyses qui ont été faites par rapport à l’évolution de la pluviométrie sur l’ensemble du pays (Figure 7). 1ère Mission SAP-GTP 13-19 juillet 2014 Page 11 Figure 7: Anomalies de croissance de la végétation à la deuxième décade de juillet 2014 comparée à la moyenne 2001-2010 Au regard de la prévision saisonnière pour la période de juillet-août-septembre, de la reprise de l’activité pluviométrique à partir de la première décade de Juillet, et de la physionomie actuelle de la campagne, les perspectives de la campagne agro-pastorale s’annoncent bonnes. 2.4. Catastrophes Le regain de l’activité pluviométrique amorcé au cours de la troisième décade du mois de juin et à la première décade de juillet a occasionné des inondations dans quelques localités, notamment dans les zones de Ténado (Sanguié) et Siglé (Boulkiemdé), entraînant des dégâts matériels et une perte en vie humaine. Au Kouritenga dans le Centre Est, un vent violent a causé le 05 mai 2014, des pertes en vivres et matériels avec 178 maisons écroulées. Ce vent a touché 96 ménages (586 sinistrés) blessé 11 personnes et causé la perte d’une vie humaine. Par ailleurs la région de l’Est a enregistré 43 sinistres notamment des incendies de maison qui ont touché 112 ménages composé de 735 personnes dont seulement 52% des ménages ont pu bénéficier d’appui en vivres. 2.5. La situation hydrologique Les écoulements enregistrés dans les quatre bassins hydrographiques nationaux de notre pays depuis le début de la saison pluvieuse jusqu’au 17 juillet 2014, ont permis d’alimenter les milliers de retenues d’eau du Burkina Faso. La présente synthèse donne la situation de remplissage au 17 juillet 2014 de vingt une (21) retenues régulièrement suivies par le service hydrologique national. A cette date, la situation de remplissage de ces barrages et retenues d’eau se présente comme suit : 1ère Mission SAP-GTP 13-19 juillet 2014 Page 12 Six barrages déversent : il s’agit des barrages de Tougou, Louda, Ziga et Séguénéga dans le bassin du Nakanbé, Vy dans le bassin fluvial du Mouhoun et Liptougou dans le bassin du Niger; Quatre retenues d’eau ont un bon taux (volume compris entre 75% et 100% de la capacité totale de la retenue) de remplissage à la date du 17 juillet 2014 : c’est le cas du barrage de la Tapoa à Diapaga avec un taux de remplissage de 96,90%, du barrage de Kanazoé (Dourou) dans le Passoré avec un taux de remplissage de 91,36%, du Lac Bam avec un taux de remplissage de 89,24% et du barrage de Ouagadougou (2+3) avec un taux de remplissage de 86,61%; Deux retenues d’eau sont à un taux moyen (volume compris entre 50% et 75% de la capacité totale de la retenue) de remplissage à la date du 17 juillet 2014 : Il s’agit du barrage de Loumbila rempli à 69,83% de sa capacité totale et du barrage de Titao rempli à 68,10% de sa capacité totale ; Quatre retenues d’eau présentent un faible taux de remplissage (volume compris entre 25% et 50% de la capacité totale du barrage). Il s’agit des barrages de Seytenga (44,52%), de la Lobi (44,10%), de Goinré (40,27%) et de Bagré (31,41%) ; Cinq retenues d’eau présentent un taux de remplissage très faible (volume inférieur à 25% de la capacité totale). Il s’agit des barrages de Moussodougou ou Comoé (21,46%), de Kompienga (18,86%), du Sourou à Yaran (18,63%), de Toussiana (16,56%) et de Ouahigouya (10,57%) ; D’une manière générale, excepté les barrages de la Comoé, la situation de remplissage des retenues d’eau à la date du 17 juillet 2014 sur l’ensemble du territoire national est satisfaisante. Les besoins pour l’alimentation en eau potable des populations pour l’année 2015 pourront être couverts au regard de la situation actuelle de remplissage des barrages à vocation d’approvisionnement en eau potable. Les problèmes majeurs constatés au niveau des retenues d'eau sont le manque d'entretien des ouvrages, les longs délais observés avant les réparations ou réhabilitations, l'insuffisance ou l'irrégularité des moyens financiers pour le suivi de ces ouvrages et le manque de sensibilisation des populations locales à l’auto entretien de leurs ouvrages. 3. Analyse de l’état d’installation de la campagne agricole 3.1. Niveau de soutien à la campagne Pour la réussite de la présente campagne agricole, l’Etat a apporté une fois de plus un soutien aux producteurs notamment en intrants (semences et engrais), et en équipements agricoles (charrues et charrettes) selon le tableau 1 ci-dessous. 1ère Mission SAP-GTP 13-19 juillet 2014 Page 13 Tableau 1 : Répartition de l’appui aux producteurs Type Prévision Distribuée au 15 juillet 2014 Equipement 24 680 unités 9 658 unités Semence (toute spéculation 9002 tonnes 6543 tonnes confondue) NPK 27897 tonnes 1956 tonnes Engrais Urée DAP Animaux de trait Anes 7 140 têtes 939 têtes Bœufs 4 550 têtes 1058 têtes Taux de réalisation 42% 82,37% 17% 31% Le taux de réalisation varie selon le type de soutien. Le dépôt et la distribution des engrais est en cours dans les régions. Quant au matériel réceptionné, il est en cours de rétrocessions à la COCIMA. Les producteurs ont également bénéficié d’un appui de certains partenaires comme le PAM, la FAO, l’OCADES, l’ACCEDES, le PAPSA, la Coopération Japonaise, le PRP, le CCP et l’Afrique Verte pour l’aménagement de bas fond, de restauration des sols et de renforcement des capacités. En Outre, le Ministère des Ressources Animales et Halieutiques a mis à la disposition des producteurs des semences de sorgho, de maïs, de niébé et de soja. Il faut noter que dans certaines régions la mise en place des semences a accusé un retard. 3.2. Opérations culturales En dépit des pluies précoces, l’installation des semis reste similaire à la normale (1981-2010). De manière générale, elle se situe à des niveaux différents. Les opérations culturales en cours actuellement sont à des niveaux plus avancés dans la Boucle du Mouhoun, dans les Hauts Bassins, et au Centre Est. On note aussi un début de sarclage (25%) pour les céréales et quelques cas de buttage pour le maïs dans quelques provinces (Sissili, Kenedougou…). Dans les autres régions les semis se poursuivent de manière assez satisfaisante avec des taux de réalisation qui varient de 75% à 100% pour les céréales, 25% pour les légumineuses (niébé, voandzou et arachide). Au niveau des bas-fonds rizicoles le semis est à un taux de réalisation de 100%. Toutefois il faut souligner que les opérations de semis n’ont pu être poursuivies de façon régulière du fait de la mauvaise répartition des pluies. En outre, les précipitations ont souvent été faibles, ne permettant pas d’enchainer deux à trois jours de semis. Quelques localités du Gourma, de la Gnagna, du Kouritenga, du Boulgou, du Sourou du Noumbiel connaissent des retards par rapport à la campagne passée mais similaire à la normale. Les communes de Tibga dans le Gourma, Foutouri, Gayeri et Batiébougou dans la Komandjoari, Madjoari Pama et Kompienga ont observé une séquence sèche de 10 à16 jours pendant le mois de juin qui a sévèrement touché les premiers semis. 1ère Mission SAP-GTP 13-19 juillet 2014 Page 14 De même des séquences sèches de 10 à 20 jours depuis la fin du mois de juin ont entrainé de faible taux de semis des céréales (environ 50%dans le Namentenga et dans les communes de Pensa, Barsalgo, Dargo dans le Sanementenga). 3.3. Etat végétatif et stades phénologiques Les stades végétatifs des cultures sont hétérogènes dans les régions mais la plus dominante est la levée. Elle varie entre 25 à 75% pour les céréales et le coton. Toutefois, il est constaté un début de tallage/ramification (25%) sur certains bas-fonds rizicoles au niveau des premiers semis de sorgho et de riz. Le mil hâtif est au stade épiaison dans la Kompienga et le Koulpelgo à environ 50%. D’une manière générale, les stades de développement des cultures sont similaires à la normale et la physionomie des cultures est acceptable. 3.4. Situation phytosanitaire La situation phytosanitaire est calme dans toutes les régions. Aucune attaque majeure n’a été pour le moment signalée. 4. Analyse de la situation alimentaire et sanitaire du bétail 4.1. Situation des pâturages, des SPAI et points d’eau Les pâturages L’état de développement des herbacées, graminées et légumineuses principales composantes des pâturages varient d’une région à l’autre. Dans les régions du Sud-Ouest, des Cascades et des Hauts Bassins le niveau de développement est jugé satisfaisant. Dans les régions de la Boucle du Mouhoun, la partie sud de la région du Centre-Ouest, la région du Centre Sud et la région de l’Est le développement des pâturages est moyen. Les régions du Nord, du Centre-Nord, du Plateau Central, du Centre et du Centre Est connaissent un développement des pâturages inférieur à la moyenne. Dans la région du Sahel le développement des pâturages est insuffisant entraînant des difficultés pour l’alimentation des animaux. Il faut noter que de façon globale le stade de développement des pâturages est inférieur à celui de l’année passée à la même période. Stocks de fourrage Les stocks de fourrage sont inexistants dans l’ensemble des régions. Disponibilité en eau Les points d’eaux sont assez fournis pour l’abreuvement des animaux dans l’ensemble des régions. Le niveau de remplissage des retenues demeure déficitaire par rapport à la même période de l’année écoulée. Le problème d’accès aux points d’eau se pose dans certaines régions surtout au Sud-Ouest et dans les Cascades. 1ère Mission SAP-GTP 13-19 juillet 2014 Page 15 Disponibilité des SPAI Les SPAI sont disponibles sur les places des marchés et dans certains magasins des services techniques. Le Ministère des Ressources Animales et Halieutiques à travers le Programme d’Urgence d’Appui à l’Alimentation du Bétail (PUAAB) a mis à la disposition des éleveurs des SPAI. Au passage des équipes, certaines régions où la demande est très forte avaient épuisé leurs stocks entraînant une hausse des prix sur la place du marché. Les prix variant entre 7500 Francs et 9000 Francs le sac de 50kg selon les régions. 4.2. Situation sanitaire du bétail La situation zoo-sanitaire au cours de la période est marquée par des foyers dont l’ampleur varie selon l’espèce. On note des suspicions de la fièvre aphteuse au niveau des bovins dans les régions du Sud-Ouest, dans la province du Poni (commune de Djigouè) 38 cas ont été enregistrés sur 2000 bovins exposés. Dans la région des Cascades, dans la Comoé (communes de Mangodara, Ouo, Niangoloko et Banfora) 477 cas sur 35 000 bovins ont été enregistrés dont 20 mortalités. Dans la Comoé un foyer de pasteurellose des petits ruminants a été suspecté à Ouo avec un effectif exposé de 1 200 têtes dont 528 malades et 100 cas de mortalité. Au niveau de la région du Sahel on a enregistré un foyer de suspicions de charbon bactéridien à l’Oudalan et dans la région du Centre Nord et une suspicion de peste porcine africaine (PPA) dans la province du Sanmatenga Dans la région de l’Est la situation sanitaire du bétail a été marquée par la suspicion de la fièvre aphteuse dans la province de la Kompienga, de la PPA dans la Tapoa ayant provoqué la mortalité de 247 porcs. Au Centre Est une suspicion de la Peste Porcine Africaine a été faite à Lalgaye où on a enregistré 16 mortalités. Dans la région du Nord on note des suspicions de foyer de PPA dans le Passoré et un foyer de PPR dans le Lorum. Des mortalités importantes d’animaux (petits ruminants et gros ruminants) ont été signalées dans la région du Centre Ouest et les suspicions portent sur des probables intoxications dues à l’utilisation abusive d’herbicides qui est devenu un problème majeur de santé publique. Il faut signaler que des séances de sensibilisation et de vaccination services techniques et les partenaires. ont été réalisées par les 4.3.État des transhumances et des conflits État des transhumances On note de façon générale un retour timide des transhumants qui ne sont pas encore rassurés de l’état de développement des pâturages en particulier dans la région du Nord où la majorité du troupeau est au Mali ou concentré le long de la frontière. Quant aux mouvements internes ils sont enregistrés au niveau de toutes les régions mais de faible envergure. 1ère Mission SAP-GTP 13-19 juillet 2014 Page 16 État des conflits L’installation de la campagne s’accompagne dans toutes les régions d’une recrudescence des conflits. Au Centre-Nord, une dizaine de conflits a été recensée dont sept (07) au cours du mois de juin. Au Sahel, une trentaine de conflits ont été notés au cours du second trimestre 2014 avec une perte en vie humaine (Mansila). Un cas majeur de conflit a été signalé dans la région du Centre Sud. Ce conflit qui a opposé des producteurs et des éleveurs dans le village d’Idenia-Kora, commune de Tiébelé (Nahouri), a fait 5 morts dont 4 éleveurs, 12 blessés et engendré le déplacement d’au moins 92 personnes. Au Sud-Ouest on note au cours du trimestre dix cas de constat de dégâts de champs et de sévices sur les animaux au Noumbiel. 4.4. Productions animales Au niveau des productions animales on note un accroissement de la production de lait et d’œufs de consommation sur l’ensemble des régions par rapport aux mois précédents. Quant à la production de viande on note un accroissement mais cet accroissement est tributaire de l’état physique des animaux. A titre d’exemple on note dans la région de l’Est 68 919 litres de lait et 1058,775 tonnes de viande et 19 3845 œufs produits au cours du mois de juin 2014. La région du Centre Est a enregistré 10 069 litres de lait collecté dans les mini laiteries de Bittou, Ouargaye, Kando et Garango, 897,37 tonnes de viande et 103 194 œufs. 5. Analyse de la situation alimentaire et nutritionnelle des ménages 5.1. Disponibilité et accessibilité D’une manière générale, la situation alimentaire est jugée acceptable avec la prise de deux repas par jour en moyenne dans les ménages. On note une bonne disponibilité de céréales sur les marchés. Le niveau des stocks céréaliers paysans a été affaibli. Cette disponibilité est renforcée par les boutiques témoins et les produits forestiers non ligneux. Cependant il a été signalé des difficultés alimentaires dans certaines localités de la partie nord de la Boucle du Mouhoun, dans la province du Noumbiel et de la Gnagna en raison de problème d’accessibilité financière aux denrées. 5.2. Etat nutritionnel des enfants de moins de 5 ans Au niveau national, 73 820 enfants de 0-59 mois atteints de malnutrition aiguë ont été pris en charge au cours du deuxième trimestre de 2014 contre 91 848 cas à la même période de 2013. De façon générale, on constate une baisse du nombre de cas de malnutrition pris en charge par rapport à la même période de 2013. Il faut cependant noter que les données transmises par les régions ne sont pas exhaustives car certains districts sanitaires n’ont pas encore transmis leur état de prise en charge du mois de juin. Au total, 24 128 cas de MAS ont été pris en charge au cours de ce trimestre contre 24 370 cas à la même période de 2013. Au niveau régional, une hausse du nombre de cas de MAS par rapport à l’année 2013 à la même période s’observe dans les régions de la Boucle du Mouhoun, des Cascades, des Hauts- Bassins, du centre-Ouest, du Centre-Sud, du Plateau Central et du Sahel (figure 8). 1ère Mission SAP-GTP 13-19 juillet 2014 Page 17 Figure 8 : Etat de la prise en charge des MAS à T2 2014 vs T2 2013 par régions Pour ce qui est des MAM, 49 692 cas ont été pris en charge au cours du trimestre au plan national, contre 67478 cas au cours du même trimestre de 2013. Au niveau régional, seules les régions des Cascades, de la Boucle du Mouhoun, des Hauts Bassins et du Sahel présentent une situation de la prise en charge des MAM supérieure à celle de l’année écoulée à la même période (figure 9). Figure 9 : Etat de la prise en charge des MAM à T2 2014 vs T2 2013 par régions 5.3. Situation des interventions Dans l’ensemble, les interventions humanitaires en cours sont similaires à la moyenne en ce qui concerne les mesures de soutien à la résilience. Elles sont en-dessous de la moyenne et de celles réalisées l’année dernière en matière d’assistance alimentaire et nutritionnelle. 1ère Mission SAP-GTP 13-19 juillet 2014 Page 18 Les actions de soutien à la résilience portent sur la distribution d’intrants agricoles (FAO, projet VIM, CRS) et d’animaux pour l’élevage (FAO, projet VIM) et la traction animale (OCADES). Au titre de l’assistance alimentaire, les 180 boutiques témoins mises en place par le gouvernement dans les chefs-lieux de provinces et dans certaines communes pour la vente de céréales à prix subventionné sont fréquentées par les ménages, surtout dans la région du Sahel où la vente moyenne par boutique atteint 10 tonnes par semaine. En outre, des stocks communautaires sont mis à la disposition des ménages par l’OCADES dans certaines localités des provinces du Séno, du Sanmentenga, du Kouritenga, du Ganzourgou et de la Comoé, contribuant ainsi à favoriser l’accès des ménages à l’alimentation. Par ailleurs, en ce mois de carême musulman, des dons de personnes de bonne volonté sont offerts aux ménages nécessiteux. Au plan nutritionnel, le PAM et ACF assurent la prise en charge des enfants malnutris aigüe modérés et sévères dans les régions du Sahel, du Centre-Nord, du Nord, de l’Est et du CentreEst. Save the Children prend en charge les enfants malnutris aigus sévères avec complication dans la région du Centre-Nord. Le projet VIM réalise des actions de prévention de la malnutrition dans la province du Sanmentenga. 6. Suivi des marchés 6.1. Marchés de céréales Approvisionnement des marchés La plupart des marchés sont toujours bien approvisionnés par les commerçants et quelques ménages. Mais ces derniers disposent de faibles quantités de stocks. L’offre est satisfaisante sur les différents marchés. Elle est renforcée par l’ouverture des boutiques témoins et aussi par les flux entrant de maïs du Ghana et de la Cote d’Ivoire. Les stocks détenus par les principaux commerçants et union de commerçants (FNZ/Léo, UPPA/HB, UGCPA/BM, Ets VELEGDA, TERA, ZOUNGRANA sont estimés à 3 210 tonnes pour le mil, 10 042 tonnes pour le sorgho, 26 138 pour le maïs et 2 100 tonnes pour le niébé. Ces niveaux sont supérieurs à la moyenne. Variation des prix des céréales sur les marchés Le niveau des prix enregistré au cours du mois de juillet 2014 en comparaison avec celui de juin 2014 fait ressortir une variation légèrement à la hausse de 3% pour le mil local sur les marchés de collecte et aussi sur les marchés de détail. Cette légère hausse en partie liée à la forte demande de cette céréale pour le jeun musulman. Par ailleurs une quasi-stabilité a été observée pour le maïs blanc et le sorgho blanc sur ces deux catégories de marchés. Cette tendance est due à la bonne disponibilité sur les marchés mais aussi à la présence des boutiques témoins. En générale, les niveaux des prix sont jugés abordables dans la plupart des communes. 1ère Mission SAP-GTP 13-19 juillet 2014 Page 19 Tableau 2: Variations mensuelles des prix Type de marché Spéculation maïs blanc Prix au détail Prix à la collecte Juin 2014 Juillet 2014 variation mensuelle 149 150 1% mil local 194 199 3% sorgho blanc 164 165 1% maïs blanc 113 114 0% mil local 179 183 3% sorgho blanc 145 145 0% Comparés à la même période de l’année précédente (juillet 2013), les prix des principales denrées (maïs, mil et sorgho) sont en baisse. Ces baisses s’observent tant sur les marchés de consommation que sur ceux de collecte. En effet, des baisses de 8% pour le prix moyen du maïs blanc, 5% pour le mil local et 3% pour le sorgho blanc sont enregistrés sur les marchés de détail. Les marchés de collecte enregistrent des variations de -16%, -7% et -3% respectivement pour le maïs, le mil et le sorgho. Tableau 3: Variations annuelles des prix Type de marché Spéculation maïs blanc Prix au détail Prix à la collecte Juillet 2013 Juillet 2014 Variation annuelle 163 150 -8% mil local 209 199 -5% sorgho blanc 171 165 -3% maïs blanc 136 114 -16% mil local 196 183 -7% sorgho blanc 149 145 -3% Par rapport à la moyenne quinquennale, les prix des céréales connaissent également une baisse dans la plupart des régions. 1ère Mission SAP-GTP 13-19 juillet 2014 Page 20 Tableau 4 : Variations quinquennales des prix Type de marché Spéculation maïs blanc Prix au détail Prix à la collecte Moyenne 5 ans Juillet 2014 Variation 5 ans 171 150 -13% mil local 202 199 -2% sorgho blanc 171 165 -3% maïs blanc 149 114 -24% mil local 189 183 -3% sorgho blanc 156 145 -7% Evolution des prix des céréales sur les marchés de détail De juillet à décembre 2013, on observe des tendances à la baisse des prix pour les 03 principales céréales. Jusqu’en janvier 2014 on constate une hausse du prix du mil et du sorgho. Mais à partir de janvier une tendance à la stabilité est observée jusqu’en juillet (figure 10). Prix (FCFA/Kg) Marchés de détail 220 210 200 190 180 170 160 150 140 maïs blanc mil local sorgho blanc Figure 10 : Evolution des prix sur les marchés de détail Par ailleurs les mêmes tendances sont également observées sur les marchés de collecte (figure 11) 1ère Mission SAP-GTP 13-19 juillet 2014 Page 21 Marchés de collecte 220 Prix (FCFA/Kg) 200 180 160 140 120 100 maïs blanc mil local sorgho blanc Figure 11 : Evolution des prix sur les marchés de collecte 6.2. Marchés à bétail Sur les marchés à bétail on note une stabilité des offres pour toutes les espèces par rapport au mois passé. Comparé à la même période de 2013, on note une baisse des offres de 28,62% pour les caprins mossis et de 7,19% pour bovin. Par contre chez la race sahélienne on enregistre une légère hausse des offres 5.12% pour le caprin et 8.14% pour les ovins sur les marchés du Nord et du Centre-Ouest. Dans les régions du Sahel, du Sud-Ouest, des Cascades, des Hauts Bassins, de l’Est et du CentreEst, les offres sont en légère hausse sur la plupart des marchés comparativement à la même période de 2013 par exemple sur le marché de Djibo et comparativement à 2013, l’offre est en hausse de 9,7% pour les ovins et 14% pour les caprins et quasi stable pour les bovins. Quant aux prix, on note une baisse des prix sur l’ensemble des marchés à bétail. A titre illustratif on note dans la région du Nord des baisses pour les bovins (7.86%) et le caprin sahélien (12.08%) et une légère hausse de 3.38% pour le caprin mossi, et une hausse variant entre 10% et 28% pour les ovins sahéliens et mossi. La hausse des prix des ovins est imputable aux préparatifs des fêtes religieuses. 6.3. Termes de l’échange bétail/céréales Au regard du fait qu’au moins 80% des animaux présentés sur les principaux marchés à bétail du Sahel et du Centre-Nord, le bouc de mauvais état a été préféré pour la détermination des termes de l’échange, on note une dégradation de ces termes de l’échange bétail céréales qui ne profitent pas aux éleveurs (tableau 5). Tableau 5 : Termes de l’échange bétail/céréales Marchés Prix moyen TDE/mil TDE/sorgho Dori 21 333 0.86 1.07 Djibo 20 250 1.00 1.13 1ère Mission SAP-GTP 13-19 juillet 2014 Kaya 11 320 0.58 0.67 Page 22 6.4. Analyse de l’économie des ménages Selon les résultats de la mise à jour du Outcome Analysis récemment effectué en juillet et sur la base d’une hausse probable des prix à 10%, seuls les ménages très pauvres des provinces du Séno, du Soum et de l’Ouadalan feront face à des déficits de survie et protection des moyens d’existence durant principalement la période de soudure. Pour les autres provinces on observera une détérioration de la situation alimentaire pour les ménages pauvres et très pauvres comparativement à leur situation de référence à l’exception de ceux des provinces du Bazèga, du Nayala, du Sanguié, de la Sissili, du Sourou, de l’Oubritenga, du Kourittenga, du Kadiogo et du Zoundwéogo, de la Bougouriba, du Poni, du Boulgou, du Mouhun, du Noumbiel, de la Tapoa et du Koulpelogo sans qu’il n’y ait des déficits. 7. Perspectives et recommandations La campagne s’installe progressivement dans les provinces. La physionomie correspondante de la campagne agricole à cette période est hétérogène mais globalement satisfaisante. La situation alimentaire des ménages est satisfaisante (bonne disponibilité sur les marchés, quasi stabilité des prix depuis un trimestre, présence de stocks paysans), mais reste encore difficile pour les ménages vulnérables pauvres et très pauvres en dépit de la relative baisse des prix des céréales. L’évolution de la campagne sera déterminante dans la situation alimentaire des ménages. En effet, une bonne répartition spatio-temporelle de la pluviométrie entraînera une libération des stocks restants des ménages et des stocks commerçants entraînant une hausse de la disponibilité des céréales et par la même occasion une baisse des prix sur les marchés. A l’opposé, une irrégularité des pluies au cours des prochaines décades pourrait entraîner une rétention volontaire des stocks par les commerçants et par conséquent une hausse des prix sur les marchés. Elle pourrait s’améliorer dans les prochains mois avec l’apparition des nouveaux produits et l’amélioration de la production de lait La situation alimentaire du bétail s’améliore progressivement dans la zone agropastorale au nord du pays avec la régénération des pâturages naturels. Toutefois la production fourragère pourraient fortement baisser du fait de longues séquences sèches durant le mois de juin ayant succédé les repousses. Au terme de cette mission les principaux constats suivants se dégagent : Quelques communes (Tin-Akof, Déou, Falangountou, Oursi, Nassoumbou, Koutoukou) connaissent des difficultés alimentaires mais la mise en œuvre diligente du plan de réponse devrait soulager ces ménages pendant la période de soudure. Des mortalités enregistrées sur le cheptel surtout au Sahel par manque de fourrage et de SPAI malgré les recommandations des différentes missions depuis octobre 2013. L’appui en intrant et en équipement agricole devrait améliorer la production au cours de la campagne, toutefois on note une certaine lenteur dans la mise à disposition des producteurs de ces différents intrants de production dû à un mécanisme assez lourd. Les dégâts des éléphants deviennent de plus en plus récurrents à chaque campagne agricole surtout dans les régions du Sud-Ouest, des Cascades, du Centre Ouest et du Centre Sud. Plusieurs hectares sont ainsi détruits et les producteurs ne sont jamais dédommagés. 1ère Mission SAP-GTP 13-19 juillet 2014 Page 23 On relève une mévente des céréales dans les boutiques témoin des provinces suivantes: Poni Bougouriba, Ioba, Leraba, Comoé, Sissili, Ziro, Kompienga, Banwa, Kossi, Mouhoun, Kenedougou etc due au prix pratiqué qui est supérieur à celui du marché. La défaillance et ou l’absence de pluviomètres dans plusieurs communes qui ne permettent pas une utilisation efficiente de l’information pluviométrique par les acteurs. On note également une utilisation abusive et non contrôlée des produits phytosanitaires qui causent des dommages sur les animaux et la santé humaine. Le retour des transhumants surtout du Togo se fait difficilement à cause de l’obstruction des pistes à bétail par les exploitations agricoles. Au regard de ces constats il est recommandé : Au Ministère de l’Agriculture et de la Sécurité Alimentaire 1. Accélérer la mise en place des pluviomètres dans les communes pour un suivi plus rapproché de la pluviométrie. 2. Réorganiser la mise en place des boutiques témoins dans les régions afin de tenir compte des besoins des provinces et éviter la mévente. 3. Renforcer la collaboration entre la DGM et la DGPV pour une meilleure utilisation des produits météorologiques dans la planification de la production. 4. Maintenir le suivi rapproché des zones où l’installation de la campagne est difficile. 5. Redynamiser les comités régionaux de sécurité alimentaire (CRSA) pour renforcer les concertations autour de la sécurité alimentaire. 6. Accélérer et /ou alléger le mécanisme de mise en place des intrants en particulier les engrais et le matériel agricole au niveau régional. 7. Renforcer et maintenir le contrôle de l’importation des produits phytosanitaires non homologués. Ministère des Ressources Animales et Halieutiques 8. Intensifier les actions de sensibilisation des producteurs sur le respect des règlementant l’utilisation des pistes à bétail. textes 9. Mettre en place des comités de gestion et d’entretien des pistes à bétail. 10. Anticiper la mise en place d’un stock de prévention en SPAI au niveau des services techniques surtout au Sahel. Ministère de l’Environnement et du Développement Durable 11. Prendre des mesures pour activer le fonds de dédommagement mise en place pour venir en aide aux producteurs victimes de dégâts d’éléphants. 1ère Mission SAP-GTP 13-19 juillet 2014 Page 24 Comité de rédaction Nom et Prénoms NANEMA Léopold Dr BANCE Régis TIROGO Souleymane SOURWEMA Maimouna BAKI Grégoire KABORE Boureima KIENOU Blaise Structure DGESS/MASA DGESS/MRAH DN SONAGESS DGM DGESS/MASA FEWS NET
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