BIOGRAPHIE Rougui DIA Elle hésitait entre devenir couturière et intégrer l’armée. Entrée finalement en cuisine pour ne pas s’éloigner des siens, cette princesse de conte de fées a gravi les échelons à force de ténacité. Aujourd’hui, elle nous régale de sa cuisine métissée-épicée. C Persiennes, il l’emmène. Là, de commis, elle gravit les échelons et devient second de cuisine. Elle fait encore partie du voyage quand Philippe Conticini s’installe au 144, le restaurant situé au-dessus de Petrossian, spécialiste mondial du caviar, et demande à Faré de former la brigade. Tout naturellement, au départ de Conticini, Faré prend les commandes et Rougui monte en grade. Quand, en 2005, Sébastien Faré quitte à son tour son poste, Rougui se trouve dans la meilleure position qui soit pour devenir chef. Et se révèle instantanément la coqueluche des médias. Dans l’aventure, elle écope même d’un surnom qui ne la quittera plus : « la perle noire ». Du jour au lendemain, elle prend la tête d’une équipe de neuf personnes. Elle s’en souvient encore : « J’ai dû travailler sur moi-même pour assumer ce rôle… J’ai été obligée de me montrer sûre de moi, parce que l’équipe comptait sur moi et que je n’avais pas le droit d’avoir peur. » Depuis cette année, Rougui s’est lancée dans une nouvelle aventure : la création d’un restaurant, de sa carte, de son décor, de sa cuisine et de sa brigade. La direction du Buddha Bar Hôtel lui a demandé de prendre en main son restaurant, Le Vraymonde. Pour y cuisiner, comme elle sait si bien le faire, les saveurs d’ailleurs, chaudes et envoûtantes, colorées et parfumées. Comment imaginer qu’une jeune fille, née dans une famille nombreuse, d’origine sénégalaise, habitant la Seine-Saint-Denis, puisse se retrouver un jour chef d’un restaurant gastronomique où le caviar coule à flot ? La saga Dia commence en 1960, lorsque son père débarque en France de son Sénégal natal. Il est bientôt suivi par son épouse. Sept enfants naissent de cette union, dont Rougui en février 1976. De son enfance à Neuilly-Plaisance, elle ne se souvient que de bons moments. Pourtant, une fois les devoirs terminés, les filles ont droit aux travaux de ménage et de cuisine. Rougui se retrouve derrière les fourneaux à 13 ans. Aïssata, sa mère, l’initie à la tradition culinaire sénégalaise, trempant un morceau de pain dans les sauces pour qu’elle goûte, découvre, donne son avis. Plus tard, elle s’imagine faire carrière dans l’armée ou devenir couturière. Mais à la fin de son année de cinquième, elle est orientée vers l’enseignement professionnel. Pour éviter de s’éloigner de sa famille, elle choisit l’établissement le plus proche. Et qu’y enseigne-t-on ? La cuisine, dites-vous ? Eh bien, elle sera donc cuisinière. Au cours de son apprentissage, elle doit trouver un stage. On l’accepte au Drugstore Matignon. L’expérience est dure. N’empêche, à 20 ans, elle obtient son CAP de cuisine. Elle passe ensuite un BEP et poursuit finalement ses études jusqu’au bac pro. La rencontre avec Sébastien Faré, alors chef du restaurant Chez Jean, s’avère déterminante. Il pressent en elle un talent naissant, une élégance, une autorité naturelle malgré une timidité extrême. Quand il s’empare des fourneaux du restaurant Les 78 Buddha Bar Hôtel Le Vraymonde 4, rue d’Anjou 75008 Paris 01 83 96 88 88 www.buddhabarhotelparis.com RECETTE ROUGET LAQUÉ, SALSA D’ANANAS AU POIVRE VERT THAÏ PRÉPARATION 20 MIN CUISSON 20 MIN POUR 4 PERSONNES : 4 rougets barbets en filets avec peau, 2 cuil. à soupe d’huile de tournesol, 1 ananas, 2 cuil. à soupe d’huile d’olive, 2 cuil. à café rases de poivre vert thaïlandais, sel, poivre. Pour le laquage : 2 cuil. à soupe de miel, 3 cuil. à café de sauce soja, ½ citron jaune. Pour le décor : des petites feuilles de basilic. Demandez au poissonnier de lever les filets de rouget. Retirez les arêtes à l’aide d’une pince à épiler (elles sont faciles à repérer : on les sent sous le doigt quand on le passe au milieu du filet). Réservez-les au frais. Épluchez l’ananas en enlevant généreusement l’écorce, ce qui permet d’ôter en même temps les yeux noirs. Coupez-le verticalement en quatre. Débarrassez chaque morceau de son cœur dur et fibreux. Taillez le reste de la pulpe en tranches longues que vous recoupez en lanières puis en petits dés. Dans une poêle où chauffe l’huile d’olive, faites revenir l’ananas pour lui faire perdre un peu de son humidité. Ajoutez le poivre vert, salez puis baissez le feu, couvrez et laissez compoter au moins 15 min. Préparez le laquage en mélangeant le miel, la sauce soja et le jus du citron. Au moment du dîner, chauffez vivement l’huile de tournesol dans une poêle antiadhésive, déposez-y les filets de rouget côté peau en dessous et faitesles cuire à peine 2 min. Hors du feu, salez, poivrez et laissez reposer 2 min. Puis laquez-les généreusement, côté peau. Dressez 2 filets laqués dans chaque assiette de service, flanqués de la compotée d’ananas au poivre vert. Décorez avec le basilic. 81 INGRÉDIENT Le ROUGET BARBET N e confondez pas rouget grondin et rouget barbet. De commun, ils n’ont que la couleur rouge. Pour le reste, le grondin n’appartient même pas à la famille du barbet. Il n’en a d’ailleurs pas la finesse et sa chair, nettement plus fade, s’emploie surtout dans les soupes et la bouillabaisse. Quant aux véritables rougets barbets, ils sont deux : celui de vase, déjà excellent, et celui de roche, le plus fin, le plus rare, le plus recherché. On reconnaît ce dernier à sa couleur rose vif rayée d’or et à sa première nageoire dorsale striée de brun et de jaune (incolore chez le rouget de vase). Tous ceux qui craignent le poisson à cause des arêtes, préféreront acheter du rouget levé en filets par le poissonnier. Malheureusement, d’un point de vue gustatif, la présentation en filets n’est pas idéale : la chair perd une partie de son goût. En revanche, cette présentation permet un contrôle beaucoup plus précis du temps de cuisson. Quoi qu’il en soit, même en filets, il vous faudra encore enlever quelques arêtes (disposées en ligne, on les sent sous le doigt) à l’aide d’une pince à épiler. Dernier argument contre les filets : le rouget ne pourra pas cuire avec son foie. Or, ce n’est pas par hasard que ce poisson est surnommé la bécasse des mers : comme le volatile, on le cuit parfois avec ses entrailles et tout particulièrement son foie, merveilleusement iodé, qui communique une saveur unique au reste du poisson. Vous pourrez cependant servir ces foies avec les filets : soit en les mixant avec la sauce d’accompagnement, soit en les écrasant sur des tranches de baguette aillées et toastées puis passées 2 min à four chaud. Pour conclure, achetez donc vos rougets entiers (non vidés s’ils sont petits et très frais, ou vidés mais avec le foie en place) ou demandez que les filets soient levés devant vous pour pouvoir récupérer les foies. Comptez 200 à 250 g de rougets entiers par personne. S’il est entier, le rouget moyen, simplement écaillé, cuit en 6-8 min à la poêle ou sur les braises et en une dizaine de minutes au four (15 min en papillote). Dans tous les cas, le meilleur moyen de constater la bonne cuisson, c’est de fendre légèrement le dos du poisson et d’observer la couleur de sa chair contre l’arête : rose soutenu, la cuisson doit se poursuivre ; blanche, il faut éteindre le feu. Pour la cuisson des filets, posez ceux-ci (côté peau en dessous) dans une poêle antiadhésive bien chaude et huilée, et laissez-les cuire environ 1 min avant de les retourner délicatement (la peau s’arrache très facilement) et de poursuivre la cuisson 30 secondes. Entier ou en filets, le rouget se marie bien avec les ingrédients de la cuisine provençale : poivron, tomate, aubergine, fenouil, olive, citron, orange, huile d’olive, herbes de la garrigue, ail… 82 SANTĒ On a beau ranger le rouget dans la catégorie des poissons semi-gras, il n’en demeure pas moins un poisson quasiment maigre avec seulement 8 % de matières grasses (il fournit 130 kcal aux 100 g). De surcroît, ces matières grasses-là comptent parmi les meilleures qui soient : les acides gras polyinsaturés. Par ailleurs, le rouget apporte 20 % de protéines et une bonne quantité de fer (150 g de rouget couvrent 18 % de nos besoins quotidiens). RECETTE POÊLÉE DE LOTTE AU VINAIGRE BALSAMIQUE DE MODÈNE, PRALINÉ ET ARTICHAUTS POIVRADES PRÉPARATION 15 MIN CUISSON 15 MIN POUR 4 PERSONNES : 6 artichauts poivrades, 2 citrons, 2 cuil. à soupe d’huile d’olive, 4 tranches de lotte d’environ 160-180 g chacune, 100 g de beurre, 4 cuil. à café de purée de noisette (en boutique bio), 4 cuil. à soupe de vinaigre balsamique, sel, poivre. Débarrassez les artichauts des petites feuilles à la base de leur cœur et ôtez les deux tiers supérieurs des feuilles restantes. À l’aide d’un couteau d’office bien tranchant, tenu parallèlement à la tige, tournez autour des cœurs pour enlever les feuilles encore dures et de couleur foncée (violette ou verte), jusqu’à voir apparaître les feuilles blanches. Raccourcissez la tige à 3 cm. Pelez la peau verte sous le cœur et sur la tige. Citronnez fortement ces fonds d’artichauts et gardez-les en attente dans un saladier d’eau froide citronnée. Au moment du dîner, égouttez les artichauts et taillez-les finement à la mandoline. Faites-les sauter dans l’huile chaude pendant 3 à 4 min, jusqu’à ce qu’ils commencent légèrement à colorer (ils doivent demeurer croquants). Salez, poivrez, gardez au chaud. Parallèlement, mettez les tranches de lotte à cuire dans 20 g de beurre noisette, à feu doux, pendant 4-5 min. Retirez-les de la poêle, gardez-les au chaud, salez, poivrez. Videz le beurre de cuisson et remplacez-le par le restant de beurre que vous fouettez avec la purée de noisette. Versez le vinaigre balsamique, toujours en fouettant, et laissez la sauce se lier quelques secondes. Dans les assiettes de service, dressez la lotte, répartissez les artichauts sautés, et versez quelques traits de sauce. 85 INGRÉDIENT L’ARTICHAUT POIVRADE L e petit artichaut violet, également dénommé poivrade, ne se vend jamais à l’unité mais toujours en bouquet de cinq, avec ses longues tiges et ses feuilles. Deux éléments qui en disent long sur sa fraîcheur : les feuilles ne doivent pas être flétries, desséchées, rabougries, mais bien vives, d’un beau vert franc ; les tiges en bon état se présentent raides, surtout pas molles ; quant à l’artichaut lui-même, préférez-le avec des feuilles bien fermes, sans tache, serrées les unes contre les autres. Pour le conserver, placez-le dans le bac à légumes du réfrigérateur et recouvrez-le d’un linge humide pour éviter son dessèchement. Vous pouvez aussi, si vous disposez d’une pièce fraîche ou d’un immense réfrigérateur, lui couper la queue sur un centimètre et le mettre dans une jatte d’eau additionnée de sucre. Il faudra simplement changer l’eau tous les jours. Le petit artichaut violet consommé cru, en crudité, ne requiert pratiquement aucun travail. Il suffit de le laver, de raccourcir sa queue et de la citronner. Il se sert avec une vinaigrette ou une sauce crème au vinaigre. Pour le faire cuire, il nécessite en revanche quelques préparations fastidieuses. Coupez les deux tiers supérieurs de ses feuilles avec un couteau-scie, retirez les deux premiers rangs de feuilles restantes, trop dures, et pelez son fond, ainsi que 3 cm de sa queue qui est comestible, avec un économe. À l’aide d’une cuillère, retirez le foin s’il y en a. Il faut aussi le citronner au fur et à mesure des opérations, puis le plonger dans une jatte d’eau citronnée pour éviter son noircissement jusqu’au moment de la cuisson. Les artichauts à la barigoule constituent l’une des meilleures préparations. Ils sont farcis avec champignons, persil et jambon et cuits dans un fond de vin blanc et d’huile d’olive, entourés d’une garniture aromatique (carotte et oignon), après avoir été bardés. Essayez aussi la purée de cœurs d’artichauts, délicieuse avec un rôti de veau ou un poulet. Ou, dans une version plus diluée (avec du bouillon de volaille), le potage d’artichaut. 86 SANTĒ La fiche santé de l’artichaut n’est pas miraculeuse : il ne protège ni des maladies cardiovasculaires, ni de certains cancers. En revanche, grâce à son taux de potassium, à ses fibres et à l’inuline, un glucide qui lui est spécifique, il stimule en douceur nos fonctions d’élimination : c’est tout à la fois un bon diurétique et un activateur du transit intestinal. Grâce à son apport énergétique modéré (40 kcal aux 100 g), il convient à tous les régimes, mais sans vinaigrette : 80 kcal la cuillerée ! RECETTE POITRINE DE VEAU CONFITE AU CITRON ET CURRY ROUGE, RIZ VÉNÉRÉ, DÉS DE MANGUE ET MENTHE PRÉPARATION 20 MIN CUISSON 6 H 30 POUR 4 PERSONNES : 800 g de poitrine de veau, 60 g de beurre, 50 g de miel, 15 cl de jus de citron, 4 g de pâte de curry rouge, ½ mangue, 2 branches de menthe, 1 oignon, 200 g de riz vénéré, sel, poivre. Préchauffez le four à 120 °C. Dans 40 g de beurre mis à chauffer dans une cocotte allant au four, faites colorer la poitrine de veau de tous côtés. Retirez la viande, jetez le beurre cuit et remplacez-le par le miel, le jus de citron et la pâte de curry rouge. Replacez la viande dans la cocotte, salez. Posez le couvercle et enfournez pour 6 heures de cuisson, en retournant souvent le veau. Pelez la mangue, détaillez-la en tranches, puis en lanières et enfin en petits dés. Effeuillez la menthe, ciselez-la finement. Une demi-heure avant la fin de la cuisson de la viande, faites cuire le riz. Pelez et hachez l’oignon. Faites-le fondre dans le beurre restant. Versez le riz et remuez-le pendant 2 min. Couvrez d’eau salée (3 fois le volume du riz) et laissez cuire 18 min, à couvert, et à petit feu. Égouttez-le s’il reste de l’eau. Vérifiez l’assaisonnement, poivrez. Mélangez-le avec les dés de mangue et la menthe ciselée. Sortez la viande du four, tranchez-la. Assaisonnez-la. Faites réduire le jus de cuisson s’il est trop liquide. Dressez les assiettes de service, en répartissant la viande, le riz vénéré à la mangue. Entourez d’un cordon de jus de cuisson. 88 INGRÉDIENT Le RIZ C ’est parce que les Français ne sont pas de gros consommateurs de riz (à peine 5 kg par an et par personne, contre 160 en Birmanie et 60 pour la moyenne mondiale) que nous avons eu pendant longtemps très peu de variétés de riz disponibles sur le marché. Il en existe pourtant des milliers de par le monde. Rassurez-vous, les supermarchés vous en proposent moins que les doigts de vos mains. Les riz sont classés en deux sous-espèces dont vous ne trouverez jamais le nom sur les emballages : - Japonica qui regroupe les riz ronds (de 4 à 5 mm de long, 3 mm de large), demi-longs, voire longs (jusqu’à 6 mm), mais, dans ce dernier cas, ils sont également larges. Durant la cuisson, ils absorbent beaucoup d’eau (puis ensuite de sauce) et ont tendance facilement à coller en cas de cuisson trop longue, parce qu’ils sont riches en amidon. Ces riz-là conviennent plus particulièrement pour les desserts (riz au lait, gâteau de riz, tarte au riz), les risottos (auxquels ils offrent leur onctuosité : l’arborio ou le carnaroli) et les potages. - Indica regroupe des riz aux grains très longs et fins (en moyenne 6,8 mm et 2 mm de large au maximum) qui, lorsqu’ils sont cuits dans de bonnes conditions, ne collent pas à la cuisson (pour autant, il n’est pas incollable). À cette catégorie appartiennent les riz en provenance des USA et du Surinam (Amérique du Sud), connus pour leur blancheur, leurs grains longs, fins et fermes ainsi que pour leur saveur… très modérée. C’est le riz de base d’accompagnement qui sait se faire discret devant une sauce parfumée. Il est aussi parfait pour les salades grâce à ses grains bien défaits et croquants. Dans la même catégorie, vous trouvez ce qu’on appelle les riz naturellement parfumés, comme le basmati (dont le nom signifie roi des riz), le thaï ou le kashmir. En les dégustant, vous découvrirez peut-être leurs arômes caractéristiques : noisette, pop corn et jasmin. Quand ils sont de bonne origine, ce sont des riz absolument délicieux dont on se sert et on se ressert juste pour le plaisir, sans avoir besoin de leur ajouter quoi que ce soit, sinon du sel et du poivre, voire une noix de beurre. - Autres qualité de riz : les riz bruns, ainsi que les riz rouges, sont des riz complets, c’est-à-dire qu’ils n’ont pas été débarrassés de leur enveloppe, contrairement aux autres riz, dits blancs. Les riz précuits sont des riz qu’on a précuits pour raccourcir leur temps de cuisson. Ainsi les riz complets et rouges sont parfois proposés en version précuite pour ramener leur temps de cuisson de 45 min à 25 min. Le riz sauvage n’est pas à proprement parler du riz. C’est une graminée aquatique au goût prononcé de noisette et à la texture croquante : elle est souvent mélangée au riz long grain pour améliorer son goût et sa consistance. Le riz incollable est, la plupart du temps, un riz Indica qu’on a passé à la vapeur sous pression. Ce traitement conserve ses qualités nutritionnelles et le rend incollable, mais il affadit sensiblement ses saveurs. 91 ET LE RIZ VÉNÉRÉ ? Il s’agit d’un riz complet naturellement noir, qui dégage pendant sa cuisson une odeur caractéristique de bois de santal et de pain tout chaud, au sortir du four. Né en Chine, où seul l’empereur avait le droit d’y goûter (on supposait qu’il avait quelques vertus aphrodisiaques… Du coup, on le nommait le riz interdit), il est aujourd’hui cultivé en Italie, dans la plaine du Pô. RECETTE NAGE DE MANGUE AU THYM CITRON PRÉPARATION 25 MIN CUISSON 20 MIN POUR 4 PERSONNES : 4 petites mangues, 100 g de chocolat blanc, 20 cl de crème fraîche liquide, 1 barquette de framboises. Pour le sirop : 75 cl d’eau, 300 g de sucre en poudre, 4 brins de thym citron. Pelez les mangues, puis découpez directement de fines lamelles sur les fruits, sans chercher à ôter le noyau. Préparez le sirop en portant à ébullition l’eau et le sucre. Baissez le feu, ajoutez le thym et les lamelles de fruit. Faites cuire 10 min à petit frémissement. Puis éteignez le feu et laissez les fruits refroidir dans le sirop. Égouttez-les. Faites fondre au bain-marie à peine tiède le chocolat blanc haché fin. Incorporez-y la crème fraîche liquide. Puis fouettez le tout, posé sur des glaçons, jusqu’à ce que se forme une mousse. Au fond de chaque assiette de service, disposez une rosace de lamelles de mangue. Surmontez-la, au centre, d’un nuage de crème au chocolat blanc. Répartissez quelques framboises, pour le décor. 92 INGRÉDIENT La MANGUE D es centaines de variétés de mangues sont cultivées sur la planète. Certaines apparaissent rouge-orangé (tommy atkins, un peu fibreuse), d’autres jaunes (kent, sans fibres), d’autres encore complètement vertes (amélie, non fibreuse). Autant dire que l’apparence ne renseigne aucunement sur leur état de maturité. En revanche, l’odeur qui s’en dégage, si elle est prononcée, donne une bonne indication, tout comme le toucher : la pulpe doit montrer de la souplesse sans être molle. En Asie, la mangue est artistiquement découpée en demi-sphère pour que la chair se dresse comme les pics d’un hérisson. Pour y parvenir, il suffit de couper la mangue en deux dans sa longueur, en faisant glisser le couteau de part et d’autre du noyau plat. Taillez la pulpe en losanges, jusqu’à la peau mais sans fendre celle-ci. Inversez ensuite la concavité des deux demi-sphères de manière à ce que les cubes de pulpe se séparent, formant un quadrillage en relief. C’est crue que vous apprécierez la mangue, surtout mêlée à des préparations salées. Taillée en dés ou en lamelles, voire en boules, elle se fond avec bonheur dans de nombreuses salades composées, notamment celles où figurent des coquillages, des crustacés ou des agrumes. Elle supporte également la présence des épices, comme le curry, le gingembre ou le poivre de Setchuan. Sa chair, finement mixée, est la base de cocktails, de jus de fruits composés ou de milk-shakes onctueux. La plus connue des préparations cuites où la mangue excelle, c’est le chutney, ce condiment aigre-doux qui réveille les viandes froides. Elle peut aussi être servie chaude, en accompagnement d’une volaille un peu grasse, comme le canard : il faudra cependant vous contenter d’une cuisson rapide. En version sucrée, elle permet de réaliser facilement des compotes (par exemple au micro-ondes, en 4 à 5 min à la puissance maximum). 95 SANTĒ La mangue est une mine de provitamine A : il suffit d’un demi-fruit pour couvrir les besoins journaliers. Côté vitamine C, elle fournit les 2/3 de notre dose quotidiennement nécessaire. Elle contient aussi de la vitamine E, du fer et du potassium. Le tout pour seulement 60 kcal aux 100 g.
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