2e BC 1 Champ magnétique Electromagnétisme Le magnétisme se manifeste par exemple lorsqu’un aimant attire un clou en fer. C’est un phénomène distinct de la gravitation, laquelle est une interaction due la masse des corps. En effet, les phénomènes liés à l’électricité et au magnétisme ont la même cause : la charge électrique. Ils sont réunis sous l’appellation plus générale d’électromagnétisme. L’étude de l’électromagnétisme comprend les notions de champ magnétique, de force magnétique, de force magnétique de Lorentz et de force électromagnétique de Laplace, d’induction électromagnétique. Chapitre 1 : Champ magnétique 1. Aimants a) Définition Un aimant est un corps capable d'attirer le fer, le nickel, le cobalt et certains alliages contenant beaucoup de fer (tel que l'acier); ces corps sont appelés corps ferromagnétiques. Cette force est appelée force magnétique. b) Exemples * Aimants naturels : c'est un minerai de fer appelé magnétite. * Aimants artificiels : on distingue les aimants permanents tels que le barreau aimanté, l'aimant en U, l'aiguille magnétique, et les aimants temporaires tels que les électroaimants. Ces aimants sont constitués de matières ferromagnétiques. * Remarque : La terre est aussi un énorme aimant ! 1 2e BC 1 Champ magnétique 2 c) Pôles magnétiques * Ce sont les régions de l'aimant où la force d'attraction est la plus forte. * Tout aimant possède 2 pôles: pôle Nord (N) et pôle Sud (S). * Les pôles se trouvent généralement aux extrémités de l'aimant. * Lorsque l'aimant est mobile il s'oriente tel que son pôle N pointe vers le pôle nord géographique. 2. Force magnétique exercée par un aimant sur un autre aimant Deux pôles magnétiques exercent l'un sur l'autre une force magnétique dont les caractéristiques sont : * Direction : droite qui joint les 2 pôles. * Sens : déterminé par la loi suivante : deux pôles de même nom se repoussent ; deux pôles de nom différent s'attirent. * Intensité : d'autant plus grande que la distance entre les pôles est plus petite. 3. Aimantation d'un corps ferromagnétique a) Expérience Un aimant attire un corps en fer. Interprétation : Le fer situé à proximité de l'aimant devient lui-même un aimant dont la polarité est telle qu'il est attiré. Conclusion : Tout corps ferromagnétique initialement non aimanté, placé dans un champ magnétique devient lui-même un aimant. On dit qu'il est aimanté. Remarque : Certains corps tel que l'acier restent aimantés lorsqu'on supprime le champ qui les a aimanté. D'autres corps par contre, tel que le fer sont alors très vite désaimantés. 2e BC 1 Champ magnétique b) Expérience de l'aimant brisé Coupons un aimant en deux parties afin d'obtenir des pôles isolés ! Observation : Chaque moitié possède les 2 pôles N et S. Même si on répète l'opération, on n'obtient jamais un seul pôle magnétique. Il semble impossible d'isoler un seul pôle. Chaque fragment est un aimant complet possédant ses 2 pôles. Interprétation : Toute matière ferromagnétique est constituée d'aimants élémentaires (microscopiques). Lorsque la matière n'est pas aimantée les aimants élémentaires sont complètement désordonnés. Leurs actions se neutralisent mutuellement. Si la matière est placée dans un champ magnétique tous les aimants élémentaires s'orientent suivant la même direction et dans le même sens. A l'intérieur de la matière les pôles se neutralisent mutuellement. A chaque extrémité par contre il reste des pôles non neutralisés qui tous ensembles constituent un pôle magnétique important. Lorsqu'on coupe l'aimant en deux parties, il en va de même pour chacune des parties. 3 2e BC 1 Champ magnétique 4. Champ magnétique a) Définition C’est une région de l’espace où une aiguille magnétique est soumise à une force magnétique. b) Exemples de champs magnétiques Au voisinage d'un aimant permanent (aimant droit, aimant en U), d'un électroaimant, d'un fil parcouru par le courant, de la Terre. c) Définition du vecteur champ magnétique G Le champ magnétique en un point est caractérisé par son vecteur champ magnétique B : o Direction : celle d'une aiguille magnétique placée en ce point o Sens : celui de la force magnétique sur le pôle Nord de l'aiguille o Intensité : d'autant plus grande que les forces magnétiques sur l'aiguille sont plus importantes Unité: le tesla (T) G d) Mesure de l’intensité B du (vecteur) champ B : A l’aide d’un teslamètre. Aimants permanents B de l’ordre de 10-3 T à 10-2 T Champ magnétique terrestre BT = 50 μT B 4 2e BC 1 Champ magnétique 5 5. Spectres magnétiques Les lignes de champ magnétique indiquent en tout point du champ la direction et le sens du G G vecteur B : B est tangent aux lignes de champ. Plus les lignes sont denses, plus B est important. Expérimentalement on visualise les lignes de champ à l'aide de grains de limaille de fer : dans le champ chaque grain s'aimante et subit un couple de forces qui l'oriente parallèlement au champ, tout comme une aiguille magnétique. a) Champ créé par un aimant droit Les lignes sortent du pôle N et entrent par le pôle S. b) Champ créé par un aimant en U Entre les branches de l'aimant le vecteur G B est le même en tout point ⇔ le G champ magnétique B y est uniforme ! 2e BC 1 Champ magnétique c) Champ créé par un conducteur rectiligne parcouru par le courant Il n'y a pas de pôles N ni S. G Le sens de B dépend du sens de I. L'intensité B du champ augmente avec l'intensité de courant et diminue avec la distance au conducteur. d) Champ créé par un conducteur circulaire (bobine plate) parcouru parle courant Toutes les lignes sortent par une face appelée face nord (N) et entrent par l'autre face appelée face sud (S). G Le sens de B dépend du sens de I. Le champ au centre est d'autant plus important que l'intensité de courant est plus élevée et que le rayon est plus petit. 6 2e BC 1 Champ magnétique 7 e) Champ créé par un solénoïde (bobine longue) parcouru par le courant * A l'intérieur d'un solénoïde le champ est uniforme d'intensité : B = μ 0 NI = μ 0 nI A μ0 = perméabilité du vide : μ0 = 4π⋅10-7 unités S.I. n = densité de spires : n = N avec A = longueur du solénoïde et N = nombre de spires A I = intensité de courant à travers le solénoïde * G Le sens de B dépend du sens de I. f) Règles pour trouver le sens du champ magnétique * Règle 1 de la main droite : Pouce : sens du courant G Doigts courbés : sens de B 2e BC * 1 Champ magnétique Autre règle (pour les bobines uniquement) On regarde sur l'une des faces et on examine le sens du courant : s'il correspond au sens indiqué par la lettre S on regarde sur une face Sud ; s'il correspond à celui indiqué par la lettre N on regarde sur une face Nord.. 6. Le champ magnétique terrestre Autour de la Terre règne un champ magnétique, dont l'étude est extrêmement utile pour la navigation et l'orientation. a) Caractéristiques générales Le champ magnétique terrestre est approximativement assimilable à celui d'un aimant droit placé au centre de la Terre (et dont l'axe est incliné d'un faible angle par rapport à l'axe de rotation). Le pôle magnétique Sud se trouve à proximité du pôle géographique nord. De même le pôle magnétique Nord se trouve près du pôle géographique sud. 8 2e BC 1 Champ magnétique b) Caractéristiques locales * G A Luxembourg, le champ magnétique terrestre B T n'est ni horizontal, ni vertical : il fait un angle appelé inclinaison I = 65° par rapport à l'horizontale. Il se décompose en deux G G vecteurs : la composante horizontale B h et la composante verticale B v . * Le plan du méridien magnétique est le plan vertical contenant le vecteur champ G G magnétique terrestre B T (de donc aussi B h ). * On a évidemment : B h = B T ⋅ cos I avec Bh = 20 μT (Europe de l'Ouest) on obtient B = 47 μT B * Les aiguilles des boussoles ne sont généralement mobiles que dans un plan horizontal : G elles indiquent donc la direction de B h . G * La direction de B h n'est pas exactement celle du méridien géographique : l'écart angulaire varie avec le temps et vaut actuellement à peu près 1°. 9 2e BC 2 Force de Lorentz. Force de Laplace 10 Chapitre 2 : Force de Lorentz. Force de Laplace 1. Expérience a) Dispositif expérimental • • • Deux bobines de Helmholtz (2 bobines plates disposées parallèlement en regard, à la G distance égale au rayon des bobines) créent un champ magnétique B uniforme parallèle à l'axe des bobines. Un canon à électrons produit un faisceau d'électrons de vitesse v à l'intérieur d'une ampoule de verre. Les quelques molécules de gaz, excitées par des chocs avec les électrons, émettent ensuite un rayonnement lumineux permettant de visualiser la trajectoire du faisceau d'électrons. L'ampoule peut tourner autour d'un axe, de telle manière que l'angle α entre la vitesse G G initiale v des électrons et le champ B puisse être varié. b) Observations G 1. En absence d'un champ B la trajectoire des électrons est rectiligne. G G 2. En présence d'un champ B ⊥ v les électrons décrivent une trajectoire circulaire. Plus le champ est intense, plus le rayon de la trajectoire est petit. Plus la vitesse des électrons est grande, plus le rayon est grand. G G 3. En présence d'un champ B & v les électrons décrivent une trajectoire rectiligne. G G 4. En présence d'un champ B faisant un angle α quelconque par rapport à v , les électrons décrivent une hélice. 2e BC 2 Force de Lorentz. Force de Laplace 11 c) Interprétations G 1. En absence d'un champ B il n'y a pas de forces s'exerçant sur les électrons. (Le poids des électrons peut être négligé!) En vertu du principe d'inertie le mouvement des électrons est rectiligne et uniforme. G 2. En présence d'un champ B une force magnétique s'exerce sur les électrons et dévie constamment leur direction. Cette force est toujours perpendiculaire à la vitesse (elleG même tangente au cercle). En plus la force est perpendiculaire au champ B . Cette G force augmente avec l'intensité du champ B et dépend également de la vitesse v des électrons. (Cette dépendance plus compliquée ne sera abordée qu'en classe de 1re après avoir étudié l'accélération d'un corps en mouvement circulaire !) G G 3. Lorsque B et v sont parallèles il n'y a pas de force magnétique. 4. Nous n'interpréterons pas l'observation 4. 2e BC 2 Force de Lorentz. Force de Laplace 12 2. Force de Lorentz a) Définition G Une charge q qui se déplace avec une vitesse v dans un champ magnétique caractérisé par le G G vecteur B subit une force magnétique appelée force de Lorentz f m donnée par : G G G f m = qv ∧ B G G G f m est le produit vectoriel de q v par B . (Cette formule ne sera utilisée qu'en classe de première !) b) Caractéristiques de la force de Lorentz G G G G • direction : perpendiculaire à qv et à B , donc au plan formé par qv et B • sens : déterminé par la règle des trois doigts de la main droite qv qv B Représentation d'un vecteur perpendiculaire au plan de la figure fm B fm figure en perspective • norme : figure schématique f m = qvBsin α où q est la charge (C) v est la vitesse de la charge (m/s) B est l'intensité (la norme) du vecteur champ magnétique (T) G G α est l'angle formé par qv et B . si α = 90° alors f m = qvB (force maximale) si α = 0 alors fm = 0 2e BC 2 Force de Lorentz. Force de Laplace 13 3. Expérience: vérification de la règle de la main droite a) Dispositif expérimental : tube de Braun A l'intérieur d'un tube où règne un vide poussé, se trouve un canon à électrons,constitué d'un filament porté à incandescence et d'un anode munie d'un trou. L'anode est portée à une tension accélératrice U > 0 par rapport au filament. Le filament chauffé émet des électrons (= effet thermoélectronique) qui acquièrent une vitesse v dans le champ électrique régnant entre le filament et l'anode. Un grand nombre d'électrons passent par le trou et forment le faisceau électronique se dirigeant en ligne droite (en absence de forces) vers l'écran fluorescent. En heurtant l'écran à grande vitesse les électrons y produisent un spot lumineux. b) Observations 1. Lorsqu'on approche un aimant droit du tube le spot est dévié sur l'écran par rapport à sa position initiale. 2. En maintenant l'aimant de sorte que le champ magnétique est horizontal et perpendiculaire au faisceau on observe que le spot est dévié verticalement conformément à la règle de la main droite. 2e BC 2 Force de Lorentz. Force de Laplace G G Attention : qv est dirigé dans le sens opposé à celui de v car q < 0 (il s'agit d'électrons) ! 14 2e BC 2 Force de Lorentz. Force de Laplace 15 4. Expérience : force électromagnétique de Laplace s'exerçant sur un conducteur parcouru par le courant et placé dans un champ magnétique a) Dispositif expérimental Un conducteur mobile est placé sur deux rails horizontaux connectés à un accumulateur, et dans le champ magnétique d'un aimant en U. b) Observations Lorsque le courant passe le conducteur mobile roule vers le gauche où vers la droite selon le sens du courant et selon le sens du champ magnétique. c) Interprétation D'après un modèle simplifié on peut considérer que le courant électrique est constitué G d'innombrables électrons qui se déplacent tous avec la même vitesse v dans le sens opposé au sens conventionnel du courant. G G Ces électrons se déplacent donc dans un champ magnétique B ⊥ v de sorte que chaque électron est soumis à une même force de Lorentz. Comme les électrons sont retenus par les atomes du réseau cristallin constituant le conducteur, c'est finalement le conducteur tout entier qui est sollicité par une force appelée force électromagnétique de Laplace. Cette force est égale à la résultante de toutes les innombrables force des Lorentz qui s'exercent sur les électrons qui constituent le courant électrique. 2e BC 2 Force de Lorentz. Force de Laplace 16 5. Force de Laplace a) Expression mathématique de la norme de la force de Laplace On considère un conducteur rectiligne de longueur A = PM parcouru par un courant électrique d'intensité I. Les N électrons contenus dans ce conducteur et constituant le courant subissent une force de Lorentz, dont la résultante est la force électromagnétique de Laplace s'exerçant sur le conducteur tout entier. Afin de déterminer la résultante F des N forces de Lorentz nous raisonnons sur le modèle simplifié du courant électrique où les N électrons libres se déplacent à vitesse G constante v . Dans ces conditions les N électrons G subissent la même force de Lorentz f m . Force de Laplace : F = Nf m = NevB (q = -e = -1,6⋅10-19 C) Etablissons une relation entre la vitesse des électrons v et l'intensité I du courant ! Q Q = charge totale traversant une section quelconque du Par définition : I = Δt conducteur pendant la durée Δt. Si Q = Ne ⇒ Δt = A v Donc : I = alors Δt = durée qu'il faut aux N électrons présents dans le conducteur pour s'écouler à travers la section en M (figure!) chacun des électrons a parcouru une distance A avec la vitesse v Nev ⇔ IA = Nev A Exprimons la force de Laplace: F = NevB = IBA 2e BC 2 Force de Lorentz. Force de Laplace 17 b) Caractéristiques de la force de Laplace Un conducteur de longueur A placé dans un champ magnétique et parcouru par un courant I, G est soumis à une force de Laplace F : G • direction : perpendiculaire au plan formé par le conducteur et B • sens : déterminé par la règle des trois doigts de la main droite pouce : sens du courant G index : sens de B G majeur : sens de F • norme : F = IBA⋅sinα où I est l'intensité de courant (A) B est l'intensité (la norme) du vecteur champ magnétique (T) G α est l'angle formé par B par rapport au conducteur. si α = 90° alors F = IBA (force maximale) si α = 0 alors F = 0 2e BC 2 Force de Lorentz. Force de Laplace 18 6. Applications de la force de Laplace a) Le moteur électrique Un cadre rectangulaire est enroulé autour d'un noyau de fer cylindrique mobile autour d'un axe fixe. Le cadre est alimenté en courant par l'intermédiaire du commutateur : le courant entre et sort par deux balais en graphite fixes qui frottent contre deux demi-cylindres métalliques solidaires du cadre lorsque le moteur tourne ; ces demi-cylindres sont connectés aux extrémités du fil du cadre. Dans l'entrefer, c'est-à-dire dans l'espace entre les électro-aimants fixes (stator) et la partie mobile (rotor), existe un champ magnétique radial. Placé dans ce champ, le cadre est soumis à un couple de forces de Laplace qui provoquent sa rotation. A chaque demi-tour, le sens du courant dans le cadre est inversé grâce au commutateur. Ainsi le couple agit toujours dans le même sens, et la continuité du mouvement de rotation est assurée ! 2e BC 2 Force de Lorentz. Force de Laplace 19 b) L'ampèremètre à cadre mobile Un cadre rectangulaire est enroulé autour d'un noyau de fer cylindrique mobile autour d'un axe fixe. Dans l'entrefer existe un champ magnétique radial. Placé dans ce champ, le cadre est soumis à un couple de forces de Laplace qui provoquent la rotation du cadre. Un ressort spiral fixé d'une part au cadre et d'autre part à la carcasse de l'ampèremètre se tord de sorte que le cadre se retrouve finalement en équilibre sous l'action de deux couples : le couple moteur des forces de Laplace, proportionnel à l'intensité de courant et le couple résistant du ressort spiral, proportionnel à l'angle de torsion (égal à l'angle de déviation de l'aiguille). Plus l'intensité est grande, plus la déviation de l'aiguille est grande. (Le ressort doit être tordu davantage pour pouvoir équilibrer un couple moteur devenu plus important.) 2e BC 2 Force de Lorentz. Force de Laplace 20 Exercices 1 Force de Lorentz Déterminer dans les cas suivants la direction, le sens et l’intensité de la force de Lorentz si v = 2 ⋅104 m/s , B = 0,1T et | q |= 1, 6 ⋅10−19 C : 2 Force de Laplace Un fil en cuivre de longueur l = 50 cm est traversé par un courant d’intensité I = 10 A . Il se trouve dans un plan horizontal et est perpendiculaire à la direction Sud-Nord magnétique. L’inclinaison du champ magnétique terrestre est i = 60 ° . Déterminer la direction et l’intensité de la force de Laplace. 3 Force de Lorentz Un conducteur en cuivre de masse m = 100 g et de longueur OM = 25 cm , mobile autour de O , est placé entre les pôles d’un aimant en U. Il est parcouru par un courant électrique d’intensité I = 2 A . L’intensité du champ magnétique uniforme qui s’étend sur d = 30 cm est B = 0, 8 T . a) Déterminer le sens du courant électrique. b) Représenter sur une figure les forces qui agissent sur le conducteur. c) Calculer, à l’équilibre, l’angle θ entre le conducteur et la verticale. 2e BC 3 Induction électromagnétique 21 Chapitre 3: Induction électromagnétique 1. Mise en évidence du phénomène : expériences fondamentales a) Expérience 1 1. Introduisons un aimant dans une bobine connectée à un galvanomètre (= ampèremètre sensible à cadre mobile, dont l'aiguille dévie soit vers la droite soit vers la gauche selon le sens du courant). Observation : Un courant circule dans la bobine pendant la durée du mouvement de l'aimant. 2. Retirons l'aimant. Observation : Le courant circule dans le sens opposé. 3. Maintenons l'aimant immobile dans la bobine. Observation : Rien ne se passe. 4. Maintenons l'aimant fixe et approchons la bobine. Observation : comme sub 1. 5. Maintenons l'aimant toujours immobile, et éloignons la bobine. Observation : comme sub 2. b) Terminologie Le phénomène observé s'appelle induction électromagnétique. Le courant observé s'appelle courant induit. Son intensité, généralement variable dans le temps, est notée "i". La bobine dans laquelle le courant induit circule est la bobine induite. De même que tout courant est dû à une tension, le courant induit est dû à une tension induite appelée force électromotrice induite ou f. é. m. induite. On la note "e". 2e BC 3 Induction électromagnétique c) Expérience 2 1. On place une boucle formée par un fil conducteur et reliée à un galvanomètre dans le champ magnétique d'un aimant en U. Initialement la boucle est aplatie de sorte que la surface traversée par les lignes de champ est faible. Etirons cette boucle pour que la surface traversée par les lignes de champ s'agrandisse. Observation : Un courant induit circule dans la boucle pendant la durée où la boucle s'agrandit. 2. Comprimons la boucle afin de réduire la surface traversée par les lignes de champ. Observation : Le courant induit circule dans le sens opposé. d) Expérience 3 Plaçons un aimant horizontal, mobile autour d'un axe vertical, près d'une bobine d'axe horizontal, connectée à un galvanomètre. Faisons tourner cet aimant à vitesse angulaire constante. Observation : Un courant induit circule dans la bobine dans un sens, puis dans l'autre, puis de nouveau dans le premier sens, et ainsi de suite : la bobine est parcourue par un courant alternatif de fréquence égale à celle du mouvement de rotation. On fait la même observation si l'aimant est fixe et que la bobine tourne à vitesse angulaire constante. 22 2e BC 3 Induction électromagnétique 23 e) Conclusion On observe l'apparition d'un courant induit dans un circuit fermé si : 1) l'intensité ou la direction d'un champ magnétique à travers ce circuit varie; 2) la surface délimitée par le circuit traversé par le champ varie. Si le circuit est ouvert une f. é. m. (tension) apparaît aux bornes du circuit. 2. Flux magnétique a) Notion intuitive La conclusion précédente nous suggère que le phénomène de l'induction électromagnétique se manifeste dans un circuit dès que le nombre de lignes de champ à travers ce circuit varie. Les physiciens ont défini une grandeur physique appelée flux magnétique Φ qui est justement une mesure du nombre de lignes de champ passant à travers un circuit. Comme B est une mesure de la densité des lignes de champ, Φ est proportionnel à B et à S. Si la surface S est disposée perpendiculairement aux lignes de champ, alors Φ = BS (constante de proportionnalité égale à 1, ce qui définit l'unité de Φ). Si la surface n'est pas perpendiculaire aux lignes de champ, alors Φ < BS ! Afin d'exprimer ce G flux, les physiciens définissent le vecteur surface S . b) Définition du vecteur surface Tout d'abord on choisit un sens positif pour le contour de la surface. G Les caractéristiques du vecteur surface S sont : * point d'application : le centre de la surface * direction : perpendiculaire à la surface * sens : déterminé par la règle de la main droite : les doigts courbés indiquent le sens + G et le pouce indique le sens de S * norme : la valeur S de la surface (en m2) 2e BC 3 Induction électromagnétique 24 b) Définition du flux magnétique G G 1. S parallèle à B : Φ = BS G G G G 2. Angle α quelconque entre S et B : Φ à travers S = Φ à travers S' = BS' = BS cosα= B ⋅ S G G Φ = 0 car aucune ligne de champ ne traverse S ! 3. S perpendiculaire à B : On voit aisément que la relation trouvée sub 2 vaut aussi dans les cas 1 et 3. G G Finalement, le flux d'un champ magnétique B à travers une surface S est défini par le G G produit scalaire de B par S : G G Φ = B ⋅ S = BS cos α Si la surface est délimitée par un circuit bobiné comportant N spires, la surface totale vaut N fois la surface d'une spire, et : G G Φ = NB ⋅ S = NBS cos α G ( S est toujours le vecteur surface d'une seule spire !) 2e BC 3 Induction électromagnétique 25 c) Unité S.I. : le weber (Wb) G G S parallèle à B : Φ = BS Si B = 1 T et S = 1 m2 alors Φ = 1 Tm2 = 1 weber = 1 Wb 1 mWb = 10-3 Wb etc. d) Apparition du phénomène de l'induction électromagnétique [Conclusion 1. e)] Le phénomène de l'induction électromagnétique apparaît dans un circuit électrique si le flux magnétique à travers ce circuit varie ! Si le circuit est ouvert le phénomène se manifeste par une f.é.m. apparaissant aux bornes du circuit. Si le circuit est fermé, il se manifeste par un courant induit circulant dans le circuit. 3. Sens du courant induit: Loi de Lenz a) Reprenons l'expérience 1 Introduisons un pôle Sud dans la bobine et déterminons le sens du courant induit. Bien entendu ce courant à travers la bobine engendre un champ magnétique qui va se superposer au champ de l'aimant. Afin de ne pas confondre ces champs il convient de soigner la terminologie: * L'aimant est le système inducteur, celui qui provoque une variation de flux dans la bobine. G Son champ s'appelle champ inducteur B I ; son flux qu'il envoie à travers n'importe quelle surface s'appelle flux inducteur. * La bobine, à travers laquelle le flux inducteur varie et qui est donc parcourue par un courant induit, s'appelle bobine induite. Le champ créé par le courant induit s'appelle G champ induit Bi , le flux que ce champ envoie à travers n'importe quelle surface, flux induit. Conformément à cette terminologie nous dirons : En approchant le pôle Sud, le flux inducteur à travers la bobine induite augmente (compte tenu du sens positif choisi !). Cette variation positive du flux inducteur donne naissance à un courant induit d'intensité i. 2e BC 3 Induction électromagnétique 26 Observations : i circule dans le sens opposé au sens positif choisi i circule dans un sens tel que : la bobine présente une face Sud au pôle Sud en train de s'approcher (bobine et aimant se repoussent !) ; G G le champ induit Bi est opposé au champ inducteur B I en train d'augmenter ; le flux induit à travers la bobine induite (négatif !) est de signe opposé à celui de la variation du flux inducteur (positive !). Remarque : Choisissons le sens contraire comme sens positif Le flux inducteur diminue lorsqu'on approche le pôle Sud. i circule dans le sens positif. Bobine et aimant se repoussent. Champ induit et champ inducteur sont de sens contraire. Le flux induit à travers la bobine induite (positif !) est de signe opposé à celui de la variation du flux inducteur (négative !). En éloignant le pôle Sud, le flux inducteur à travers la bobine induite diminue (compte tenu du sens positif choisi !) Observations : i circule dans le sens positif 2e BC 3 Induction électromagnétique 27 i circule dans un sens tel que : la bobine présente une face Nord à l'aimant en train de s'éloigner (bobine et aimant s'attirent) ; G G le champ induit Bi est de même sens que le champ inducteur B I en train de diminuer ; le flux induit à travers la bobine induite (positif !) est de signe opposé à celui de la variation du flux inducteur (négative !). b) Loi de Lenz Généralisons les résultats de l'expérience précédente ! Le courant induit circule dans un sens tel qu'il tente de s'opposer à la cause qui lui donne naissance. Cette cause est évidemment la variation du flux inducteur. Donc : Le courant induit circule dans un sens tel qu'il tente de s'opposer à la variation du flux inducteur qui lui donne naissance. c) D'où provient l'énergie électrique induite dans l'expérience 1 ? * La bobine présente une face S au pôle S de l'aimant lorsqu'on l'introduit dans la bobine : il faut donc vaincre cette force de répulsion. * La bobine présente une face N au pôle S de l'aimant lorsqu'on le retire de la bobine : il faut donc vaincre cette force d'attraction. C'est le travail de ces forces mécaniques qu'un dispositif extérieur doit fournir (opérateur, moteur,…) qui est transformé en énergie électrique. 2e BC 3 Induction électromagnétique 28 d) Application de la loi de Lenz pour trouver le sens du courant induit Trouver le sens du courant induit lorsqu'on ferme l'interrupteur K, et lorsqu'on ouvre K. Trouver la polarité des points A et C ! On ferme K : Méthode : 1. Le champ inducteur augmente. Le champ induit est donc opposé au champ inducteur. On représente ces champs sur la figure. 2. À partir sens du champ induit, trouver le sens du courant induit ! 3. Sachant que le courant circule à l'extérieur d'un générateur (= bobine induite) du pôle + vers le pôle -, on trouve aisément la polarité des bornes de la bobine induite. On ouvre K : même méthode. Attention : Le champ inducteur diminue rapidement. Le champ induit est donc de même sens que le champ inducteur. e) Forme mathématique de la loi de Lenz Convention: signes de l'intensité i d'un courant et de la f.é.m. e qui le crée Courant circulant dans le sens positif ⇔ i > 0 ⇔ e > 0 Courant circulant dans le sens négatif ⇔ i < 0 ⇔ e < 0 En tenant compte de ces conventions et en notant la variation du flux inducteur ΔΦ : Si ΔΦ < 0, alors i > 0 et e > 0 Si ΔΦ > 0, alors i < 0 et e < 0 2e BC 3 Induction électromagnétique 29 4. Etude expérimentale de la f.é.m. induite a) F.é.m. induite moyenne em et f.é.m. induite instantanée e Pendant l'intervalle de temps Δt où le flux inducteur varie de ΔΦ, la bobine donne naissance à une f.é.m. induite dont la valeur instantanée e varie (en principe) au cours de l'intervalle de temps. Souvent on ne s'intéresse qu'à la valeur moyenne em au cours de l'intervalle de temps Δt. Dans l'étude expérimentale qui va suivre, nous mesurons la f.é.m. moyenne à l'aide d'un galvanomètre en admettant qu'elle soit proportionnelle à la déviation maximale de l'aiguille. En plus, nous ne nous intéressons qu'aux valeurs absolues de ΔΦ et de em. (Nous savons que ΔΦ et em sont de signe opposé !) b) Facteurs influençant la f. é. m. induite moyenne ⎜em⎜ C'est la variation de flux ⎜ΔΦ⎜, ayant lieu au cours d'une durée Δt, qui est à l'origine de la f.é.m. induite. Les facteurs susceptibles d'influencer la f. é. m. moyenne ⎜em⎜ au cours de la durée Δt sont donc ceux qui déterminent ⎜ΔΦ⎜ : l'intensité BI du champ magnétique inducteur B le nombre N de spires la surface S délimitée par 1 spire et traversée par le champ magnétique inducteur G G l'angle entre B I et S En plus, nous allons étudier l'influence de la durée Δt sur la f.é.m. moyenne ⎜em⎜. (Rappel : lorsqu'on étudie l'influence d'un facteur il faut maintenir les autres constants !) c) Influence de l'intensité BI du champ magnétique inducteur (expérience 4) On reprend l'expérience 1, en introduisant, avec la même vitesse, un aimant faible, puis un aimant plus puissant dans la bobine induite. Nous mesurons la déviation maximale de l'aiguille, proportionnelle à la f.é.m. moyenne ⎜em⎜. Observation : Plus l'aimant est puissant, plus ⎜em⎜ est élevé. Conclusion 1 : ⎜em⎜ est proportionnel à BI. 2e BC 3 Induction électromagnétique 30 d) Influence du nombre N de spires (expérience 5) Trois bobines en série, de nombres de spires respectifs 300, 600 et 1200, sont connectées au galvanomètre. Introduisons successivement, avec la même vitesse, un aimant dans ces bobines. Nous mesurons chaque fois la déviation maximale de l'aiguille, proportionnelle à la f.é.m. moyenne ⎜em⎜. Observation : Pour 600 spires ⎜em⎜ est 2 fois plus élevé que pour 300 spires; pour 1200 spires ⎜em⎜ est 4 fois plus élevé que pour 300 spires. Conclusion 2 : ⎜em⎜ est proportionnel à N. e) Influence de la surface S d'une spire traversée par le champ (expérience 6) Deux bobines induites en série, de même nombre de spires, sont connectées à un galvanomètre. Pour l'une des bobines, la surface d'une spire vaut 14 cm2, pour l'autre, 28 cm2. On place successivement l'une, puis l'autre de ces bobines à l'intérieur d'un long solénoïde (bobine inductrice) connecté à un accumulateur par l'intermédiaire d'un interrupteur. Lorsqu'on ferme ou qu'on ouvre l'interrupteur, le champ du solénoïde (champ inducteur) s'établit ou disparaît rapidement : il y 2e BC 3 Induction électromagnétique 31 a donc des variations rapides du flux inducteur à travers la bobine induite qui sont à l'origine de f.é.m. induites. Nous mesurons la déviation maximale de l'aiguille, proportionnelle à la f.é.m. moyenne ⎜em⎜. Observation : Lorsque la bobine de 28 cm2 de surface par spire se trouve à l'intérieur du solénoïde ⎜em⎜ est 2 fois plus élevée que lorsque celle de 14 cm2 s'y trouve. Conclusion 3 : ⎜em⎜ est proportionnel à S. f) Influence de la durée Δt de variation du flux (expérience 7) Reprenons l'expérience 1, et introduisons l'aimant lentement puis rapidement dans la bobine induite. Nous mesurons dans les deux cas la déviation maximale de l'aiguille, proportionnelle à la f.é.m. moyenne ⎜em⎜. Observation : Lorsqu'on introduit l'aimant lentement dans la bobine, ⎜em⎜ est plus faible que si on l'introduit rapidement. Une expérience plus sophistiquée montrerait que si la durée de variation du flux Δt est 2 fois plus grande, ⎜em⎜ est deux fois plus faible. Conclusion 4 : ⎜em⎜ est inversement proportionnel à Δt. g) Conclusion générale Conclusions 1, 2 et 3 ⇒ ⎜em⎜ est proportionnel à la variation du flux inducteur ⎜ΔΦ⎜. Conclusion 4 : ⎜em⎜ est inversement proportionnel à Δt Finalement : ⎜em⎜ est proportionnel à ΔΦ Δt ⇔ em = k ΔΦ Δt Dans le système d'unités S.I., la constante de proportionnalité k est égale à 1 ! En tenant compte de la Loi de Lenz (em et ΔΦ de signe opposé) on aboutit finalement à la loi de Faraday ! 2e BC 3 Induction électromagnétique h) Loi de Faraday La f.é.m. induite moyenne dans un circuit est égale à l'opposé de la variation du flux inducteur à travers ce circuit par unité de temps. em = − ΔΦ Δt La f.é.m. instantanée à un instant t est la f. é. m. moyenne au cours d'un intervalle de temps très petit englobant t. ΔΦ dΦ e = − lim =− Δt → 0 Δ t dt La f.é.m. induite (instantanée) dans un circuit est égale à l'opposé de la dérivée par rapport au temps du flux inducteur à travers ce circuit. Rappel: La dérivée par rapport au temps d'une grandeur quelconque représente la vitesse de variation de cette grandeur. dΦ est donc une mesure de la vitesse de variation du flux inducteur ! dt Plus le flux inducteur varie vite, plus la f.é.m. induite sera importante ! 32 2e BC 3 Induction électromagnétique 33 5. Applications a) L'alternateur Une bobine ayant N spires, tourne à vitesse angulaire constante dans un champ magnétique (supposé uniforme). Une f. é. m. alternative sinusoïdale de même fréquence que la fréquence de rotation est induite dans la bobine. Si le circuit est fermé un courant alternatif sinusoïdal de même fréquence circule dans le circuit. Afin de comprendre le fonctionnement de l'alternateur on considère tout d'abord une seule spire rectangulaire tournant à vitesse angulaire ω constante dans un champ magnétique G inducteur uniforme B . Les figures illustrent que le flux inducteur varie en fonction du temps. Analysons comment varie le flux inducteur Φ à différents instants ! G G Pour cela regardons d'en haut sur le cadre tournant : B et S apparaissent alors dans le plan de la figure ! La période de rotation est notée T. 2e BC Appliquons la loi de Lenz : 3 Induction électromagnétique 34 si Φ augmente alors e et i sont négatifs si Φ diminue alors e et i sont positifs si Φ ne varie pas (extremum) alors e et i sont nuls Expression mathématique de la f.é.m. induite On peut montrer que la f.é.m. produite par l'alternateur s'écrit : e = NBSω sin ωt = E sin ωt La f.é.m. e est alternative et sinusoïdale d'amplitude E. Remarque Un voltmètre indique la f.é.m. efficace E eff = E 2 (moyenne de e2 dans le temps). Exemple Tension alternative 220 V, 50 Hz : La tension efficace est de 220 V ! L'amplitude est donc de 220 ⋅ 2 V = 316 V . La tension instantanée varie entre +316 V et –316 V. La période est T = 1/50 s. 2e BC 3 Induction électromagnétique 35 b) Le transformateur Deux bobines appelées primaire et secondaire sont reliées par un noyau de fer fermé. Ainsi à tout instant, le champ magnétique à travers chaque spire du primaire et chaque spire du secondaire est le même : on dit que le fer canalise les lignes de champ. Le primaire (inducteur) est branché sur un générateur de tension alternative de tensions u1 : il est parcouru par un courant alternatif d'intensité i1 produisant dans le fer un champ G magnétique alternatif : B I s'établit dans un sens, puis disparaît pour s'établir dans l'autre sens, puis s'établit de nouveau dans le premier sens, etc. Le champ inducteur alternatif envoie un flux inducteur alternatif à travers le secondaire (induit) : une f.é.m. induite alternative y prend naissance. Lorsqu'on branche le secondaire sur une résistance R, il est parcouru par un courant alternatif d'intensité i2 et une tension alternative u2 règne à ses bornes. Remarques u1, i1, u2, i2 sont les grandeurs instantanées (alternatives sinusoïdales). Les amplitudes (valeurs maximales) sont notées U1m, I1m, U2m, I2m. Les valeurs efficaces sont notées U1, I1, U2, I2 : ce sont les valeurs indiquées par des instruments de mesure (voltmètre, ampèremètre). Les valeurs efficaces sont reliées aux amplitudes par les relations : U 1 = Relations pour le transformateur parfait (sans pertes d'énergie) : U1 N1 = U2 N2 I1 N 2 = I 2 N1 P1 = P2 (P est la puissance électrique reçue ou fournie) U 1m 2 , I1 = I1m 2 , etc.
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