La société Main et Fils, cuivrerie de Cerdon,

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Ces Français du Japon 日本のフランス人たち
La société Main et Fils,
cuivrerie de Cerdon,
fournisseur de la Filature de soie de Tomioka
富岡製糸場に繰糸器を供給した
セルドン村の銅製品製作所、
マン・エ・フィス社
A
Première Partie
第一部
u XXIè siècle, l’industrie automobile demeure pour le
Japon et pour la France la locomotive de l’économie et
des exportations. Aujourd’hui de nombreux équipementiers français fournissent tous les constructeurs automobiles japonais, aussi bien dans l’Archipel que dans le
monde ; c’est l’une des plus belles réussites en matière
de coopérations stratégiques entre les deux pays.
Au XIXè siècle, c’est l’industrie de la soie qui joue ce rôle ; elle fait
basculer la France dans la révolution industrielle. Les produits de la
soie deviennent le premier poste des exportations, l’Hexagone se hissant au premier rang mondial des pays producteurs avec pour capitale Lyon. Au Japon, l’exportation de soie grège (fil de soie), principalement vers la France pendant plus de 40 années, permet à
l’Archipel, dès 1865, de trouver les ressources financières nécessaires à sa révolution industrielle. La France va participer à cet effort
de modernisation en apportant ses technologies et en construisant,
en 1872, la plus grande filature de soie du monde de l’époque, à
Tomioka dans le département de Gunma, sous la direction de l’ingénieur Paul Brunat, filature qui servira de modèle pour vingt autres
projets sur tout le territoire (voir Soie et Lumières pp. 122 à 127).
Comme aujourd’hui pour les équipementiers de l’industrie automobile, ce sont, 150 ans auparavant, des sociétés françaises qui vont
fournir la plupart des équipements de ces filatures modernes. Nous
présentons un exemple de cette coopération avec la société Main et
fils, l’actuelle cuivrerie de Cerdon (Ain) devenue musée, qui a livré,
dès 1871, à la Filature de soie de Tomioka, les machines de dévidage
et de filage.
par Christian Polak,
Président, fondateur de la Séric
Chercheur-associé au Centre de recherches sur
le Japon de l’École des Hautes Études en Sciences
Sociales (EHESS Paris)
Administrateur de la Maison franco-japonaise
クリスチャン・ポラック、
株式会社セリク創業社長
フランス社会科学高等研究院日本研究所
(EHESSパリ)客員研究員、
日仏会館理事
Traduction et mise en page d’Akemi Ishii
翻訳、
レイアウト:石井朱美
二十一世紀、
自動車産業は依然として日本とフランス
両国の経済、貿易の牽引役を担い続けている。現在、
数多のフランス企業が、
日本の自動車製造業のすみず
みにまで部品を供給している。
それは日本国内にとど
まらない。
「日本車」の世界中の生産拠点にまで部品
を納入するのである。
これは両国の戦略的協力が最
も功を奏した例の一つである。
十九世紀にこの役割を演じたのが絹産業である。
おかげで、
フランスは産業革命の再来でにわかに沸
き立つ。絹製品は第一位の輸出品目に躍り出て、
フ
ランスは世界でも指折りの生産大国に数えられるよ
うになる。
その一大中心地がリヨンである。一方、
日本
は絹生糸を主にフランス相手に1865年より四十有余
年にわたり輸出し続け、
この国が産業革命に必要とす
る資金を確保できたのである。
日本のこの努力を後押
しすべく、
フランスは技術を供与し、
1872(明治四)年、
フランス人技師、ポール・ブリュナの指導の下、当時と
しては世界最大規模の製糸場が群馬県の富岡に建設
される(「絹と光」p.122-127参照)。
この製糸場は、
日
本全国二十カ所に計画中の工場の模範となるのであ
る。今日の自動車部品製造業と同様に、百五十年前も
こうした近代式製糸設備のほとんどを供給したのは
フランス企業であった。
こうした協力の一例として、
フ
ランスのアン県、
セルドン村の銅製品製作所で、現在
はミュージアムとなっている旧マン・エ・フィス社を紹
介しよう。
同社は1871年より富岡製糸場に繰糸器と紡
糸器を供給していた。
繰糸器設計図面
© Musée de la cuivrerie de Cerdon
端 緒
FRANCE JAPON ÉCO 137 HIVER 2014
2013年5月8日、在日フランス商工会議所商務部ブノ
ア・ロロー氏より一通の電子メールを受け取った。送
り主はセルドン村の銅製品製作所、旧マン・エ・フィス
社、
現在はミュージアムとなっている施設の館長、
モー
リス・ゴワ氏で、
自社と同じ様にミュージアムとなった
富岡製糸場と協力関係を結びたいので、責任者を紹
介して欲しい、
との願いが綴られていた。筆者と富岡
市、および富岡製糸場との三十有余年におよぶ付き
合いを知っていたブノワ・ロロー氏から、モーリス・ゴ
ワ氏と富岡市との仲介の労をとったらどうかと勧めら
れた。無論、
そのような御用であれば喜んでお引き受
けしよう。
まずモーリス・ゴワ氏とメール、手紙を何通かやり
取りし、
キュイヴルリ・ド・セルドン・ミュージアム、
マン・
エ・フィス社、
セルドン村とその周辺地方に関する資料
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CES FRANçAIS du JAPON 日本のフランス人たち
Le Lien
Le 8 mai 2013, nous recevons un message de Benoît Laureau du service d’appui aux entreprises de la Chambre de commerce et d’industrie française du Japon. Ce message expliquait la demande de Monsieur Maurice Goy, directeur de la Cuivrerie de Cerdon, ancienne société Main et fils devenue musée : entrer en contact avec les responsables de la Filature de soie de Tomioka, devenue elle aussi musée,
afin de proposer une coopération entre les deux institutions. Connaissant nos liens depuis plus de trente ans avec la ville de Tomioka et sa
filature, Benoît Laureau nous suggère d’assister Maurice Goy dans sa
démarche. C’est, bien sûr, avec enthousiasme que nous acceptons
cette mission. Nous échangeons d’abord avec Maurice Goy de nombreux messages et courriers, et recevons une importante documentation relative au Musée de la Cuivrerie de Cerdon, à la société Main et
fils et au village de Cerdon et à sa région. Convaincus, d’abord, par
plusieurs documents inédits, dont en particulier le contrat entre la société Hecht Lilienthal et Main et fils, et, ensuite, par cette idée d’une
éventuelle coopération dont la forme sera à définir plus tard, nous
nous rendons, le 13 novembre 2013, à Tomioka revoir notre ami le directeur du Musée de la Filature de soie, Mikio Imai, entouré de son
équipe, afin de lui exposer le projet. L’idée d’un rapprochement entre
Tomioka et Cerdon séduit. Nous décidons de nous rendre en France
pour rencontrer une première fois Maurice Goy à Lyon le 25 novembre. Passionné et chaleureux, le personnage nous envoûte par sa
force de persuasion. Nous nous quittons avec le projet d’une visite à
Tomioka d’une délégation de Cerdon pour le printemps de cette année.
Paul Brunat et la Filature de soie de Tomioka,
grand projet d’État du gouvernement Meiji
Le gouvernement Meiji conçoit son grand projet industriel avec la France : la
grande filature moderne de Tomioka dans le département de Gumma au
nord de Tokyo qui servira de modèle à vingt autres projets dans le pays. C’est
Paul Brunat qui est choisi en 1870 par Eichi Shibusawa, membre du nouveau
gouvernement (voir Soie et Lumières p. 123) pour diriger ce grand projet
d’État. Employé par la société Hecht Lilienthal à Yokohama comme expert de
soie grège, il doit quitter son poste pour devenir fonctionnaire du gouvernement japonais chargé de la construction et de l’organisation de la filature.
Avec Edmond Bastien, architecte français à l’arsenal de Yokosuka, Paul
Brunat en dirige la conception ; il choisit d’installer la future filature dans le
département de Gunma à Tomioka qui réunit toutes les exigences en eau,
charbon et bien sûr en fourniture de cocons, la région étant spécialisée dans
la sériciculture. Il part en France au début de l’année 1871 pour commander
tous les équipements nécessaires. Il parcourt la région de Lyon visitant de
nombreuses entreprises capables de fournir en temps les diverses machines.
Pour les appareils à filer, c’est la maison Main et fils, du petit village de
Cerdon dans le département de l’Ain, qui va être retenue.
Cerdon et la maison Main et fils
Village dans une vallée encaissée des contreforts du Jura sur la route de
Lyon à Genève, Cerdon connaît un premier essor artisanal au XVè siècle
avec l’installation d’un premier moulin à papier grâce à l’énergie de la petite
rivière La Morénaz. Puis à partir du XVIIè siècle, l’activité du roulage confère
à Cerdon le rôle de village-relais bien situé sur le parcours des diligences
Lyon-Genève. Le passage difficile de la montée vers Labalme par la voie romaine exigeait des nuits de repos, donc des hôtels pour héberger les voyageurs, des restaurants, des renforts d’équipage (chevaux et hommes), des
charrons, des palefreniers, des maréchaux ferrants, des estaminets, des aubergistes et des bistrots servant le vin des vignes avoisinantes. Au milieu du
XIXè siècle, la malchance s’abat sur Cerdon : la voie ferrée supprime le rou-
En haut, article du quotidien régional, Jomo Shinbun,
daté du 9 janvier 2014 relatif à la découverte d’un contrat
passé entre Hecht Lilienthal et Main et Fils sur l’envoi d’un
technicien à la filature de Tomioka. En bas, machine à filer
livrée à la filature de Tomioka par la société Main et Fils.
上:富岡製糸場への技術者一名派遣に関してエシュト・リリアンタール商
会とマン・エ・フィス社との間で取り交わされた契約書が発見されたことを
報じる地方紙、上毛新聞1月9日付記事。下:マン・エ・フィス社から富岡製
糸場に納入された繰糸器。
を大量に受け取った。
多くの未公開資料のなかでも、
特にエ
シュト・リリアンタール商会とマン・エ・フィス社との間に取り
交わされた契約書を見た筆者は、両ミュージアム間に協力
関係が樹立できると確信し
(その形態は後に述べることに
する)、
2013年11月13日、
富岡製糸場ミュージアムに友、
今井
幹夫所長を訪ね、
スタッフ一同が見守るなか、
企画書を提案
したのである。富岡市とセルドン村との提携構想は皆の心
を魅了した。
かくして筆者は渡仏を決意した。
モーリス・ゴワ
氏に会いに行くのである。
リヨンで初対面の11月25日、
筆者
の目の前に現れたのは熱い情熱と温かい真心の持ち主で、
その説得力あふれる語り口に筆者は魅了された。
そして、
セ
ルドン村使節団の富岡市訪問の今春実現を目指すという結
論に達し、
帰路に就いた。
FRANCE JAPON ÉCO 137 HIVER 2014
Contexte historique
Représentée par l’envoyé de Napoléon III, JeanBaptiste Gros, la France signe le 9 octobre 1858 à
Edo (ancien nom de Tokyo) son premier traité de
paix, d’amitié et de commerce avec l’Empire du
Soleil Levant. Le premier consul général de
France, Duchesne de Bellecourt, arrive à Edo le 6
septembre 1859. Sur le plan économique, la
France recherche d’urgence un pays partenaire
capable de l’approvisionner en un produit stratégique : la soie grège. En effet, au milieu du
XIXè siècle, l’économie du Second Empire repose
sur son industrie de la soie, qui occupe la première place mondiale et dont les produits transformés forment le premier poste des exportations. Entre 1855 et 1860, deux maladies, la pébrine et la flacherie, viennent ruiner et mettre
en péril cette industrie séricicole. Les premières
dépêches du représentant de la France à Edo
confirment bien que l’industrie séricicole du
Japon pourra pallier à la pénurie qui sévit en
France. Ainsi les premiers Français à débarquer
dans les ports ouverts au commerce, Nagasaki,
Yokohama et Hakodate, sont les soyeux de Lyon
qui constatent la qualité supérieure de la soie
grège du Japon comparée à celle de Chine. Ils
achètent aux premières maisons de commerce
japonaises autorisées à vendre le précieux produit : Nozawaya, Wakao, Mitsui Bussan. Un
Lyonnais, Louis Bourret, installe la première filature de soie dans le quartier français de la
concession étrangère de Yokohama dès 1860, filature qui hélas brûlera dans l’incendie de 1863.
La même année, la société Hecht Lilienthal et
Cie devient la première société française
d’import-export à s’installer à Yokohama avec
son premier représentant Maurice Lejeune, secondé en 1865 par l’expert en soie grège, Paul
Brunat ; elle sera suivie par les maisons
Oppenheimer, Ulysse Pila, Dourille, Robison,
Meynard, Puech, Reynaud, etc.
Le deuxième représentant de la France,
Léon Roches, arrivé le 27 avril 1864, originaire de
Grenoble et sensibilisé au grave problème de la
maladie des vers à soie en France, aidé par
Mermet-Cachon et Jo.un Kurimoto, d’abord
s’assure auprès du gouvernement shogunal
d’un approvisionnement régulier en soie grège
vers la France, puis obtient la levée de l’interdiction d’exportation des graines de vers à soie de
l’Archipel, les seules à résister aux deux maladies, comme le confirme définitivement en 1867
le rapport de Louis Pasteur ; les bombyx du
Japon vont régénérer et sauver la sériciculture
des régions de Lyon et de la vallée du Rhône.
Des milliers de cartons sont ainsi exportés par
les navires des Messageries Impériales qui
inaugurent la ligne Marseille-Yokohama en septembre 1865. (voir Soie et Lumières pp. 26 à 47)
Sous l’impulsion du 14ème shogun Tokugawa
Iemochi et de Léon Roches, une relation d’interdépendance s’installe entre les deux pays. La
France achète au Japon ses besoins en graines
de vers à soie et en soie grège, soit plus de 50%
de la production totale de l’Archipel. En contrepartie le Japon va demander à la France de
contribuer à la modernisation du pays en appor-
lage qui avait amené la prospérité, puis le tracé de la nouvelle route nationale évite la vallée, enfin l’oïdium, le mildiou et le philloxéra anéantissent
les vignes. En quelques mois, plus de 500 Cerdonnais doivent émigrer dans
les villes à la recherche d’un travail. Les vignerons tenaces replantent les
vignes et quelques artisans établissent leurs petites entreprises de tournage
sur bois, de papeteries ou encore de cuivreries. Parmi eux, Charles-Eugène
Main, chaudronnier, ancien compagnon du Devoir du Tour de France, décide, avec ses deux fils Joseph et Jules, d’établir, en 1854, son entreprise à
Cerdon dans les locaux d’un vieux moulin à papier qui fournira l’énergie nécessaire grâce à l’installation des premières roues à aubes.
Appelés quotidiennement pour des travaux de chaudronnerie dans les grandes usines de soiries Bonnet de Jujurieux, la petite maison Main se voit proposer par le directeur de cette société Bonnet, la fabrication de la première
filature sur banque métallique. Tous les appareils de filature de Jujurieux sont alors transformés par la maison
Main et fils qui installe cent nouvelles bassines en cuivre
posées sur platelage laiton, avec ses pots, son tuyautage et
Charles-Eugène Main
シャルル・ウジェーヌ・マン ses divers accessoires. Cette jeune entreprise acquiert vite
une renommée internationale pour cette nouvelle spécialité qui s’ajoute aux autres, plateaux de balances en laiton, aiguières,
bouilloires, batteries de cuisine, alambics de laboratoire, articles de bains,
articles pour l’Orient, pièces d’orfévrerie hôtelière. Elle installe la plupart
des filatures avec banques en laiton et bassines en cuivre qui remplacent
l’antique banque en ciment avec bassines en terre. Les premiers appareils à
filer fabriqués par l’usine de Cerdon sont installés dans les filatures du Midi
de la France, en Espagne, en Italie, en Grèce, en Syrie, et bientôt au Japon.
(Note 1)
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© Collection Christian Polak
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CES FRANçAIS du JAPON 日本のフランス人たち
Étiquette de la maison Hecht Lilienthal pour les
ballots de soie grège. エシュト・リリアンタール商会の
絹生糸用商標
tant ses compétences scientifiques, technologiques et industrielles. Les importations de soie
du Japon étant considérées comme stratégiques pour la France, Roches convainc facilement Napoléon III de répondre positivement
ポール・ブリュナと富岡製糸場
明治政府の一大構想
明治政府は日本の殖産興業という壮大な計画をフランスと
共に構想した。
それは群馬県富岡に近代式の大規模官営製
糸場を設置し、
日本全国に計画されている他の二十件の製
糸場の模範とすることである。
この国家の一大プロジェクト
の指導者選定の任にあたったのが新政府のメンバー、渋沢
栄一である。1870年、
エシュト・リリアンタール商会で絹生糸
の目利きとして活躍していたポール・ブリュナに白羽の矢が
立つ。だが、
日本政府のお雇い外国人として製糸場の建設
と運営を行うにあたっては、
その職を辞さねばならなかった
(「絹と光」p.123参照)。横須賀造船所付建築家、エドモン・
バスティアンと共にポール・ブリュナは構想を練る。彼が将来
の製糸場に選んだ地は、群馬県の富岡だった。
そこには水、
石炭、
そして無論、養蚕が盛んな土地柄だけに蚕の繭という
必要な資源が全て揃っている。1871年が明けると必要な全
ての機材を発注するため、
ブリュナはフランスに帰国する。
リ
ヨン地方をくまなく回り、各種機械を期限内に納入してくれ
る企業を尋ね歩いた。
繰糸器の供給元に選ばれたのは、
アン
県の小村に所在するマン・エ・フィス社であった。
セルドン村とマン・エ・フィス社
リヨンからジュネーブに至る街道沿いのジュラの支脈に囲
まれた谷間の村、セルドンは十五世紀に小規模河川、モレ
1- voir La Nouvelle Encyclopédie, 25 novembre 1898, revue bi-mensuelle,
Chronique Industrielle, La Fabrique de cuivrerie et maillechort de MM.
Main et fils, à Cerdon (Ain) – Les plateaux de balances.- Les appareils
pour filatures de soie. – L’orfrèvrerie en maillechort, pp. 8 et 9.
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CES FRANçAIS du JAPON 日本のフランス人たち
aux multiples demandes du shogun Iemochi :
c’est d’abord l’immense projet de l’arsenal de
Yokosuka, chantier de constructions navales,
projet dirigé par le jeune ingénieur du génie
maritime, Léonce Verny, assisté d’une cinquantaine d’ingénieurs et de spécialistes qui arrivent début 1866. (voir Soie et Lumières pp. 106 à
121) Des canons dernier cri sont aussi livrés à
l’armée du shogun.
La France envoie une première mission militaire de l’armée de terre (artillerie, cavalerie et
infanterie) dirigée par le capitaine Chanoine,
composée de 17 officiers et sous-officiers, pour
moderniser l’armée du shogun. (voir Soie et Lumières pp. 52 à 77)
Le nouveau gouvernement de Meiji continue dès 1871 à faire appel à son partenaire privilégié, la France : les ingénieurs français poursuivent la construction de l’arsenal de Yokosuka
jusqu’en 1876, une deuxième mission militaire
arrive pour dix années en 1872 composée de cinquante officiers et sous-officiers qui fondent
l’École militaire sur le modèle de Saint-Cyr, et
qui installent les fondements de l’industrie
d’armement du Japon. (voir Sabre et Pinceau,
pp. 10 à 75)
歴史背景
1858年10月9日、
ナポレオン三世の特命を帯びたジャン=バ
ティスト・グロを団長とするフランス使節団は、江戸で日本と
第一次修好通商条約を取り交わす。初代フランス総領事デュ
シェヌ・ド・ベルクールは1859年9月6日に江戸入りする。
フラ
ンスは緊急の課題を抱えていた。
それは自国の経済、貿易に
とって戦略的な製品、絹生糸の供給能力のある相手国を見
つけ出すことである。
なぜなら、
十九世紀半ば以降、
第二帝政
の経済は絹産業に強く依存していたからである。
同国の絹産
業は世界第一位の座に上り詰め、
この分野での各種加工品
は輸出品目の第一位を占めた。
ところが1855年から1860年
まで、
微粒子病、
硬化病という蚕の二大病が大流行し、
蚕糸産
業を壊滅的危機に陥れる。
フランス総領事が江戸から本国に送った外交文書の第
一信は、
日本の蚕糸産業がフランスの逼迫状況を必ずや打
開してくれるであろうというものだった。
こうして、外国人に
開かれた長崎、横浜、箱館の三港からいち早く日本に上陸し
たフランス人は、
リヨンの絹商人であった。彼等は日本の生
糸が中国産のものよりも上質であることを確認する。幕府か
らこの貴重な商品の販売を許された日本の一流商社、野沢
屋、
若尾、
三井物産が彼等の買い付け先となった。
リヨン出身
のルイ・ブーレは日本国内では初の西洋人資本の製糸場を
1860年に横浜外国人居留地内に開業していたが、あいにく
1863年に火事で焼失してしまう。
同年、
エシュト・リリアンタル
社がフランス初の貿易商社として横浜に開業する。初代支配
人にはモーリス・ルジュヌが就任し、1865年からは生糸の鑑
定人、ポール・ブリュナが加わり、脇を固めた。
その後、
オッペ
ネメール商会をはじめ、
ユリス・ピラ、
ドゥリーユ、
ロビゾン、
メ
ナール、
ピュエッシュ、
レノー等の商社が続々と参入する。
1864年4月27日に着任した第二代駐日フランス公使、
レ
オン・ロッシュはグルノーブル出身で、
フランス国内に蔓延
する蚕の伝染病の深刻さを認識していた。そこでメルメ・
カション、栗本鋤雲の助けを借りて幕府に陳情し、
まずは絹
生糸をフランスが安定的に調達できるよう言質を取り付け
Le contrat de coopération entre la maison Main et fils
et la future filature de soie de Tomioka
Paul Brunat passe plusieurs jours en novembre 1871 à Cerdon visitant les
ateliers de la maison Main et fils. Satisfait par la qualité des appareils à filer
que son directeur Charles-Eugène Main lui présente, il décide de passer
commande de trois cents appareils à filer pour la future filature de Tomioka.
Pour ce faire, il n’oublie pas son ancien employé, la société Hecht Lilienthal,
à qui il donne les pouvoirs pour passer officiellement commande et organiser l’exportation vers le Japon ainsi que le délicat transport jusqu’à Tomioka
dans des délais très serrés. Le contrat en plusieurs articles est négocié entre
la société Hecht Lilienthal et la maison Main et fils sous la responsabilité de
Paul Brunat dans les termes suivants (voir illustration ci-dessous) et signé le
6 décembre 1871 à Lyon :
Contrat signé entre Hecht
Lilienthal et Main et Fils.
エシュト・リリアンタール商会と
マン・エ・フィス社との間で取り交
わされた契約書
る。次に蚕の二大病に唯一耐性を示す日本産蚕の卵、蚕種
(さんしゅ)の輸出に関する幕府の禁令を解いてくれるよ
う訴える。事実、ルイ・パスツールは1867年発表の報告書で
「リヨン、
ヴァレ・デュ・ローヌ地方の蚕糸産業を再生、救済で
きるのは日本産のカイコガだけ」
と断言している。
こうして、
何千箱という蚕種が1865年9月に開通したメッサジュリ・アン
ペリアルのマルセイユ・横浜間定期航路の郵船に載せられて、
フランスへと輸出されていった。
(
「絹と光」p.26-47参照)
第十四代将軍、徳川家茂とレオン・ロッシュのてこ入れに
より、両国に相互依存関係が成立する。
フランスは日本から
蚕種と生糸という、なくてはならない商品を調達する。
これ
は日本の総生産量の実に五割を超えている。
その見返りとし
て日本は、科学、技術、産業ノウハウの提供を通じて国の近
代化を後押しして欲しいとフランスに要求する。家茂からの
要求は複数に及んだが、
日本産絹の輸入はフランスにとって
戦略的とみなされたため、
レオン・ロッシュはさほど苦もなく
ナポレオン三世を説き伏せ、前向きな返答を取り付けること
ができたのである。家茂の願いへのフランスの答え、中でも
真っ先に挙げられるのが海軍造船所の建設という巨大事業
である。用地は横須賀、陣頭指揮をとる首長には若手技師、
レオンス・ヴェルニーが選ばれた。彼は約五十人の技師、専
門家らを従え1866年初頭に来日する(「絹と光」p.106-121参
照)。
最新式の大砲も将軍の軍隊に納入された。
フランスは陸軍(砲、
騎、
歩の各兵科)
を対象とした第一次
遣日軍事顧問団を派遣する。
シャノワーヌ大尉団長以下、士
官・下士官十七人によって構成され、将軍の軍隊の近代化を
その使命とした(
「絹と光」p.52-77参照)。
明治新政府は1871年から再びフランスを特権的パート
ナーに指名する。横須賀造船所の建設を行っていたフランス
人技師らは、引き続きこれに従事することとなり、1876年に
帰国した。1872年には五十人の士官、下士官から成る第二
次軍事顧問団が十年の期限で来日し、
サンシールを手本にし
た陸軍士官学校を創設するとともに日本の武器産業の礎を
築いた(
「筆と刀」p.10-75)。
ナズ川の水力を利用した紙漉き水車が設置され、最初の手
工芸発展期を迎える。十七世紀になると道路交通網が発達
し、
セルドンはリヨン ‒ ジュネーブ間乗り合い馬車路線上の
絶好の宿場町としての役割を担うようになる。ローマ街道
上の隣町、
ラバルムに向かう上り坂は険しいため、旅人はセ
ルドンで一泊を余儀なくされる。
こうして、旅人を泊めるた
めのホテル、
レストラン、人馬双方の装具補強や増員サービ
ス、車大工、馬方(別当)、蹄鉄工、
ビアパブ、料理店を兼ねた
宿屋、近隣の醸造所仕込みのワインを飲ませる居酒屋等が
繁盛する。十九世紀中頃、セルドンは三重の不運に見舞わ
れる。
まず、鉄道の開通により、
セルドンにこれまで繁栄をも
たらしてきた宿場町のインフラは不用となり、
さらに新国道
は谷を迂回し、挙げ句の果てにうどん粉病、べと病、
フィロ
クセラ病によってブドウの木が壊滅的被害を受けたのであ
る。職を求めて大都市に転出を余儀なくされる村民の数は
数ヶ月間に五百人を超えた。
それでもしぶとく生き残ったワ
イナリーがブドウの木を植え替え、数えるほどの職人が木工
所、紙漉き所、あるいは銅製品製作所といった小規模企業
を立ち上げる。
そのなかに、
フランス職工組合、ツール・ド・
フランスの元加盟員で金物工のシャルル・ウジェーヌ・マン
がいた。彼は1854年、二人の息子、ジョゼフ、ジュールと共
に昔の紙漉き所のあった場所で金物製作所の起業を決意
する。当地で初めての羽根車式発電機を設置し、必要なエ
ネルギーはここでまかなうのである。ジュジュリユー自治体
の大手絹織物工場ボネに金物加工で毎日のように呼び出
されていた一小規模事業主マンは金属製の鍋台付き繰糸
器を考案し、
これを工場長に提案する。
こうして、ジュジュリ
ユーの町の全ての繰糸器がマン・エ・フィス社の手によって
FRANCE JAPON ÉCO 137 HIVER 2014
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Ces Français du Japon 日本のフランス人たち
« Entre les soussignés Hecht
Lilienthal et Cie, négociant
demeurant à Lyon, 3 rue du
Garet, d’une part,
et Messieurs Main et fils,
constructeurs de machines
demeurant à Cerdon (Ain),
d’autre part,
Il a été expliqué ce qui suit :
Le gouvernement japonais
dans le but d’améliorer la
soie du Japon, ayant décidé
la création d’une filature
à l’Européenne à trois
cents bassines et a confié
l’organisation et la gérance
de cette usine à Monsieur
Paul Brunat et a chargé
Messieurs Hecht Lilienthal et
Cie d’engager pour son compte
en Europe le personnel dont
Monsieur Brunat aura besoin.
Tous pouvoirs nécessaire ont
été conférés soit à Monsieur
Brunat soit à Messieurs
Hecht Lilienthal et Cie par
un traité conclu et signé à
Yédo le 29 novembre 1870 et
régulièrement enregistré à la
Chancellerie du Consulat de
France à Yokohama. Dans cet
état, Monsieur Brunat ayant
confié à Monsieur Jouffray
cadet et fils la construction
de la dite filature, Monsieur
Jouffray a dû s’engager
d’envoyer des ouvriers à
Yokohama, capables de
monter sur les lieux mêmes
cette filature.
Monsieur Jouffray, ayant
confié une partie des
constructions à Messieurs
Main et fils, a fait des
ouvertures à ces derniers qui
envoient un de leurs ouvriers
au Japon. Il a été fait les
conventions suivantes :
Article I.
Messieurs Main et fils envoient
à Tomioka un ouvrier dont ils
sont complètement sûrs et
qui, sous les ordres et sous la
direction de Monsieur Brunat,
doit rester tout le temps au
Japon pour monter la filature
et ne doit quitter le Japon
que quand elle est en marche
et que Monsieur Brunat lui
signifie que sa mission est
terminée.
Article II.
L’ouvrier partira par la malle
française de la première
quinzaine de janvier 1872, il
aura droit à un passage de
cabine de deuxième classe sur
les paquebots pour l’aller et
FRANCE JAPON ÉCO 137 HIVER 2013
le retour.
L’ouvrier sera logé par
la filature ; quant à la
nourriture, elle lui sera
donnée gratuitement par la
filature comme aux autres
employés de l’usine pendant
trois mois. Après ce délai il
devra se nourrir lui-même,
il lui sera alloué à cet effet
une indemnité dont le chiffre
sera basé sur la moyenne des
dépenses que la filature aura
faites pour la nourriture des
employés pendant les trois
mois d’essai.
Article III.
Messieurs Main et fils
s’engagent que leur ouvrier
remplira loyalement et
consciencieusement l’emploi
qui lui a été confié et à y
consacrer tout son temps
et ses soins. Si pour sa
convenance particulière, il
s’absentait plus de quatre
jours sans l’autorisation de
Monsieur Brunat, il subirait
pour la première fois une
réduction proportionnelle de
ses appointements et en cas de
récidive, il serait renvoyé sans
indemnité et sans avoir droit
à aucun frais de rapatriement.
De même s’il quittait son
poste avant d’avoir monté la
filature et sans y être autorisé
par Monsieur Brunat, les
appointements de l’ouvrier
seraient perdus et il n’aurait
pas droit aux frais de retour.
Article IV.
Si pour des raisons imprévues
et absolument indépendantes
de la volonté de l’ouvrier de
Messieurs Main et fils, et de
son travail, le gouvernement
japonais venait à le congédier
avant l’expiration du présent
contrat, le gouvernement
japonais devra payer à
Messieurs Main et fils ce qui
leur est dû jusqu’au jour du
départ de l’ouvrier ainsi que
ses frais de retour en France.
Article V.
En cas de maladie, les frais de
médecins et les médicaments
ordonnés seront à la charge de
la filature. En cas d’incapacité
de travail par suite de
maladie, le présent contrat
sera résilié mais Messieurs
Main et fils auront droit aux
appointements de l’ouvrier
jusqu’au jour de son renvoi et
aux frais de rapatriement de
ce dernier.
Article VI.
Messieurs Main et fils
recevront pour l’envoi de leur
ouvrier un appointement
de cent piastres mexicaines
par mois pour tout le temps
de son séjour au Japon. Cet
appointement courra du jour
de son embarquement et
ne cessera que le jour de son
arrivée à Marseille. Les deux
tiers de son appointement ne
sont exigibles qu’à l’arrivée de
l’ouvrier à Marseille ; c’est à ce
moment que Messieurs Hecht
Lilienthal et Cie le payeront
entre les mains de Messieurs
Main et fils. Quant au dernier
tiers, soit environ trente cinq
piastres par mois, elles seront
mises mensuellement à la
disposition de l’ouvrier désigné
par Messieurs Main et fils et
auquel il donnera pouvoir pour
toucher cette somme.
Article VII.
Le présent engagement
dont les conditions ont
été librement discutées et
exécutées d’après le traité du
29 novembre 1870 est fait pour
une durée qui aujourd’hui
ne peut pas être fixée mais
qui commencera comme il
a été dit dans l’Article II le
jour de l’embarquement de
l’ouvrier désigné et cessera
probablement dans un an.
D
ans ce contrat, Paul Brunat fait intervenir la maison Main et Fils sur deux
missions : d’une part, fourniture de
trois cents machines à filer et, d’autre
part, détachement d’un technicien
compétent capable de monter ces machines et de les
faire marcher. Le nom du technicien qui sera envoyé
au Japon n’est malheureusement pas indiqué.
Cependant grâce aux documents d’archives de la
maison Main et Fils, classés par Maurice Goy, notamment le Registre du Personnel, nous pouvons
affirmer aujourd’hui qu’il s’agit bien de Jules
Chatron, né le 30 avril 1845 dans un petit village
près de Cerdon (Ain), entré chez Main et fils en
1855 et parti au Japon en janvier 1872. De plus, le
Registre du Personnel de la Filature de Tomioka
nous permet également d’appuyer cette affirmation, dans lequel est indiqué : Jules Chatron, âgé
de 27 ans (ce qui correspond parfaitement à son
âge) arrive le 12 février 1872 et rentre en France le
25 novembre de l’année suivante, avec un salaire
de 100 dollars (comme précisé dans le contrat cicontre). La confrontation des documents japonais
et français nous permet de résoudre une ancienne
et longue énigme. (Note 2)
Ce contrat rappelle les contrats actuels des ingénieurs des équipementiers automobile qui vont
résider pendant plusieurs mois au centre de recherche et de développement du constructeur automobile japonais pour terminer la mise au point
du produit commandé. (À SUIVRE)
Article VIII.
Pour statuer sur toutes
difficultés qui pourraient
surgir pour l’interprétation ou
l’exécution du présent contrat,
les parties sont d’accord de
s’en rapporter à la décision
du Tribunal consulaire de
Yokohama qui sera seul
compétent et qui jugera en
dernier ressort.
Article IX.
Aux présentes, intervient
Monsieur Paul Brunat en sa
qualité d’organisateur et de
Directeur de la filature lequel
ratifie et approuve le présent
contrat.
Ainsi convenu pour être
exécuté de bonne foi.
Fait et signé en triple à Lyon
Le 6 décembre 1871
Signataires : Main et Fils et
Hecht Lilienthal. »
Tarif des articles pour l’Orient de la société Main et Fils.
マン・エ・フィス社の中近東向け製品価格表
2- Voir la liste des employés français de Tomioka fournie par Mikio Imai ;
voir Sawa Mamoru : Tomioka seishijo no oyatoi furansujin, Les employés
français de la Filature de soie de Tomioka in Chiba keiai keizai daigaku
kenkyu renshu No. 20, décembre 1981, pp.193 à 216).
83
CES FRANçAIS du JAPON 日本のフランス人たち
作り替えられることとなる。同社はさらに水入、
配管、
その他付属品を取り付けた真鍮製の台座
に据え付けた銅製釜を百釜、新規で設置する。
こ
の創業間もないベンチャー企業は、黄銅製計量
台、水差し、やかん、炊事用具一式、実験用蒸溜
器、浴室用具、中近東向け備品、ホテル用貴金属
細工等の既存分野以外に、
この新規参入した専
門分野で瞬く間に国際的名声を得るのである。ほ
とんどの製糸工場の旧式のセメント製作業台と
素焼き製釜が、同社の真鍮製の鍋台繰糸器と入
れ替わった。セルドン社製の初期の繰糸器は南
フランス、
スペイン、
イタリア、
ギリシャ、
シリアに導
入され、間もなく日本でも導入されることとなる。
(注1)
マン・エ・フィス社と
将来の富岡製糸場との事業協力契約
ポール・ブリュナは1871年11月にマン・エ・フィス社
の工房群を何日かかけて回っている。事業主シャ
ルル・ウジェーヌ・マンが提案する繰糸器の性能に
満足したブリュナは、富岡製糸場のために三百釜
の繰糸器を発注する。
この際、
ブリュナは自分の元
雇用主、
エシュト・リリアンタール商会への恩義を
忘れておらず、同社に正式な発注、
日本への輸出
手配、富岡までの輸送の権限を与えている。ただ
し、
製品は非常に繊細、
しかも日程は非常に立て込
んでいる。
契約書はポール・ブリュナの責任の下で、
エシュト・
リリアンタール商会とマン・エ・フィス社との間で右
記の条件にて交渉され(前頁挿絵参照)、1871年
12月6日、
リヨンで署名された。
仲買人にしてリヨン、ガレ通り三番に所在
も二等船室を利用できるものとする。作業
する下記署名人、エシュト・リリアンタール
員の居所は製糸場より与えられるものとす
商会を一方の当事者とし、
る。食事に関しては、最初の三ヶ月間は他
機械製作業者にしてセルドン(アン県)に
の工場従業員と同様に製糸場から無料で
所在するマン・エ・フィス社をもう一方の当
支給されるものとする。当該期間を過ぎる
事者とし、
と食事は自ら工面しなければならない。
そ
下記のように経緯が説明された:
のため、食事手当が支給されるが、
その金
日本政府は、
日本産絹の品質向上のため、 額は、
三ヶ月の試用期間中に製糸場が従業
繰糸器三百釜を配備したヨーロッパ式製
員らの食事に出費した金額の平均値に基
糸場の創設を決定し、当該工場の編成及 くものとする。
び運営をポール・ブリュナ氏に委託し、
エシ
ュト・リリアンタール商会には、
ブリュナ氏
第三条
に代わり、同氏が必要とする人員をヨーロ マン・エ・フィス社は自社の作業員が、委託
ッパで雇用する任を与える。必要な一切の
された職務を忠実、かつ誠意を以て遂行
権限は、
1870年11月29日、
江戸にて締結さ し、己の全ての時間と注意力を仕事に捧
れ、
在横浜フランス領事館事務室に定期的
げることを保証する。特に作業員自身の都
に登録される条約によってブリュナ氏及び
合にてブリュナ氏の許可なく四日以上欠勤
エシュト・リリアンタール商会に付与される する場合、
それが初めての場合は、相応分
ものとする。
こうした状況において、
ブリュ の金額が給与から差し引かれるものとす
ナ氏はジュフレー・カデ・エ・フィス社に当
るが、再発の場合は、解雇手当も、帰国費
該製糸器の組み立てを委託していたため、 用も一切受け取る資格なしに帰国させら
ジュフレー氏は現地で製糸器を組み立て
れるものとする。 同様に、
製糸器を組立て
る能力のある作業員を横浜に派遣する約
ず、かつ、
ブリュナ氏の許可を得ず持ち場を
束をしなければならなかった。
離れた場合、作業員の給与は支払われず、
ジュフレー氏はかかる組み立て業務の一
帰国費用を受ける権利も失うものとする。
部をマン・エ・フィス社に委託していたた
め、同社に協力を申し入れ、同社は自社作
第四条
業員の一人を日本に派遣することとなっ 予期せぬ、かつ、
マン・エ・フィス社作業員
た。
以下の合意書が作成された。
およびその仕事とは全く関わりのない事
由により、日本政府が本契約書の満了前
第一条
に当該作業員を解雇する場合、日本政府
マン・エ・フィス社は全面的に信頼できる作
はマン・エ・フィス社に、当該作業員の離日
業員一名を富岡に派遣するものとし、当該 までに同社が負う負債及び当該作業員の
作業員はブリュナ氏の命令、監督の下、製 フランスへの帰国費用を支払わなければ
糸器組み立てのため、
いつ何時でも日本国
ならない。
内に待機しておらねばならず、
また製糸器
が作動中であり、かつ、
ブリュナ氏より当人
第五条
の使命は完了したと明確に申し渡しのな
罹病の場合、医師費用、処方薬剤費用は製
い限り、
日本を離れてはならない。
糸場が負担するものとする。罹病の後、労
働不能となった場合、
本契約書は解除され
第二条
るが、
マン・エ・フィス社は当該作業員が本
作業員は1872年1月の第二週までにフラン
国へ送り返されるまでの給与、及び帰国費
スの客船で出発するものとし、往路も復路
用の支払いを受ける権利を有する。
第六条
マン・エ・フィス社は自社の作業員を派遣す
るにあたり、一月当たり百メキシカンピア
ストル(ドル)を受け取る。給与は作業員が
(日本行き)客船に乗船した時に発生し始
め、
マルセイユに帰還するまで発生し続け
るものとする
給与の三分の二は作業員のマルセイユ到
着時に請求可能となり、
この際、
エシュト・リ
リアンrタール商会はこれをマン・エ・フィス
に支払うものとする。
残りの三分の一、
すな
わち月額約三十五ピアストルは、
マン・エ・
フィス社が指名する作業員に月々支給され
るものとしエシュト・リリアンタール商会は
作業員に当該金額を受け取る権限を与え
るものとする。
第七条
本契約書の文言は自由に討議され、1870
年11月29日付条約に従って執行されるも
のとするが、
その存続期間は現時点ではま
だ確定できない。第二条に述べたように、
作業員の乗船日に始まり、おそらく一年後
に終了する可能性が高い。
第八条
本契約書の解釈、執行をめぐり生じるあら
ゆる問題を解決すべく、両当事者は横浜領
事裁判所を唯一の管轄法廷とし、
その裁定
を最終裁定として仰ぐものとする。
第九条
本契約書にはポール・ブリュナ氏が製糸所
開業準備人および支配人の資格で介入し、
同氏が本契約書の改訂及び承認を行うも
のとする。
かくして信義誠実の原則に則り合意、締結
された。
リヨンにて原本三部作成署名
1871年12月6日
署名人:マン・エ・フィスとエシュト・リリアン
タール商会
ポール・ブリュナはこの契約書の二つの使命に関
してマン・エ・フィス社を介在させている。
繰糸器三
百釜の供給と、
これを組み立て、
作動させることの
できる技術者の派遣であるが、
モーリス・ゴワ氏が
分類したマン・エ・フィス社所蔵の古文書、なかで
も従業員名簿によって、
この技術者が1845年4月
30日、
アン県セルドンに近い小村で生まれ、1855
年、27歳でマン・エ・フィスに入社し、1872年に渡
日したジュール・シャトロンであることが確認でき
た。
さらに、富岡製糸場の従業員名簿のジュール・
シャトロンに関する記述もこれの裏付けとなっ
た。
1872年2月12日、
27歳(彼の年齢と完全に一致
する)
で着任し、
フランスに翌年11月25日に帰国し
たことが確認できる。給与は契約書に記載した通
り月額百ドル。
日仏双方の資料を突き合わせるこ
(注2)
とによって、
長年の謎がようやく解けた。
この契約書は、現代の自動車部品会社の技師が
日本の自動車製造会社の研究所に数カ月間滞在
し、受注製品の調整を完了させる際に取り交わす
契約書に似ている。
(続く)
1.
2.
隔月刊雑誌「ラ・ヌーヴェル・アンシクロペディ」1898年11月25
日号参照、
産業史、
セルドン村(アン県)、
マン・エ・フィスの銅お
よび洋白加工所、
計量台 ‒ 絹製糸用器具 -洋白製貴金属細工
p.8-9)
今井幹夫氏提供お雇いフランス人リスト参照、
澤護「富岡製
糸場のお雇いフランス人」、
千葉敬愛経済大学研究練習第20
号」1981年12月、
p.193-216)
Tableau du prix de revient d’une filature de 100 bassines de filage.
繰糸器100釜装備の製糸場の製造原価計算表
FRANCE JAPON ÉCO 137 HIVER 2013