REPORTERS DU 04.11.2014

ISSN n° 2335-1047
N° 609 - Mardi 4 novembre 2014 - Prix : 10 DA
Le gouvernement tient aujourd’hui
à Alger sa conférence sur le
développement économique et social
A la recherche
d’un nouveau
souffle industriel
24 HEURES AU PAYS
Fête de la figue
Béni Maouche, capitale
de tazarth
Omar Bekkouche, organisateur
de la 12e édition
«La Fête de la figue mérite
un statut national»
Lire en page 6
INTÉRIEUR/VUE
Bouira
Le dépeuplement menace
de nombreux villages
Lire en page 7
Cherchell
Rendre à l’hôtel Césarée...
son nom
Lire en page 8
PLANÉTARIUM
Libye
Le gouvernement organise aujourd’hui, sous l’égide de son
ministère de l’Industrie et des Mines, une rencontre pour faire
le point sur les réformes, la diversification de l’économie et la
relance de l’outil industriel par l’investissement national
et étranger. L’évènement s’annonce aussi comme le point de
départ des grands changements et des restructurations attendus
dans le tissu entrepreneurial du secteur public.
LIRE EN PAGES 2-3
Elhassi appelle à de nouvelles
élections législatives
dans un contexte chaotique
Lire en page 15
SPORTISSIMO
CAN 2015
La CAF refuse le report de
la Coupe d’Afrique des nations
Lire en page 19
ZOULIKHA BEKADDOUR, MOUDJAHIDA
«Aucune guerre n’est propre,
la nôtre ne fut ni noire ni
blanche, mais glorieuse»
Lire en pages 12-13
2
mardi 4 novembre 2014
ACTUJOURD'HUI
ont été perdus par l’Algérie dans le dernier rapport de la
7 points
Banque mondiale sur le climat des affaires, le Doing Business 2015,
comparativement à celui de 2014 où le pays se classait à la 147e place.
Dans une déclaration publique, le ministre de l’Industrie,
M. Bouchouareb, a affirmé que le gouvernement allait analyser ce
rapport pour en tirer les conclusions nécessaires.
le point
Réformes
PAR HALIM MIDOUNI
Le projet du gouvernement de réformer
le système économique jouit du soutien
certain de l’ensemble des acteurs qui en
connaissent l’enjeu et savent aussi
quelle menace pèse sur les équilibres du
pays s’il ne parvient pas à remembrer
son tissu industriel et relancer
l’investissement sur la base de ses atouts
propres et des avantages comparatifs
qu’il présente par rapport aux autres
pays du Maghreb et de l’ensemble
méditerranéen. A l’exception de
quelques formations de gauche qui
rêvent de manière anachronique d’un
retour au tout-Etat et au dogmatisme
des années soixante-dix, hormis des
groupes partisans qui n’ont ni vision ni
programme pour la conduite des
affaires, il n’y a pas, en effet, aujourd’hui
un patron, un syndicaliste ou un expert
sérieux pour prétendre qu’on peut se
passer de la réformation. Ou qu’il est
possible de faire l’impasse sur la
nécessité de création d’entreprises en
grand nombre, et notamment par le
biais des joint-ventures faisant intervenir
du capital étranger dans le champ
d’investissement national. Le
gouvernement Sellal, de ce point de vue,
bénéficie d’un contexte unique et peutêtre historique pour affronter les
difficiles chantiers des réformes et créer
les opportunités dont a besoin
l’économie algérienne pour capter
l’intérêt des porteurs de capitaux et du
savoir qui lui sont nécessaires pour se
régénérer hors du circuit limité des
hydrocarbures ; et dégager les
perspectives dont elle a besoin pour un
avenir que les prévisionnistes annoncent
complexe, menacé par le tarissement
quasi certain de la ressource fossile.
Alors où est le problème ? Pourquoi le
doute ? La réponse est dans les signaux
que nous renvoie autrui de nos
performances : Doing business et les
autres… Elle est dans le temps qui
passe, les discours qui s’accumulent et
l’impression lourde que les choses
changent lentement. Un peu trop pour
la conjoncture et l’urgence dans laquelle
nous sommes. La réforme et sa nécessité
sont par exemple un sujet qui date de
presque une génération déjà, si l’on
considère que le compteur a commencé
à tourner avec l’arrivée aux affaires de
M. Bouteflika. Elle est dans les
indicateurs forcément inquiétants que
nous donnent à voir certains dossiers
comme celui de la mise à niveau des
entreprises, l’argent qui lui a été
mobilisé et ses résultats pour l’instant
décevants. Que faire ? Ne pas avoir peur
du bilan et faire de la réalité le cœur
battant de l’action publique, s’armer de
discernement et de pragmatisme pour
balayer les préjugés, les idées courtes,
nommer les choses pour les gérer et les
améliorer. Ne plus reporter les réformes
nécessaires et s’armer d’espérance.
diplômés universitaires et détenteurs d’un brevet
700 jeunes
de technicien supérieur participeront au lancement
d’un nouveau programme national de formation dans
l’entrepreneuriat, Ibtikari, actuellement dans une phase
pilote, mais appelé à se transformer en feuille de route
nationale pour inciter à la création d’entreprises.
Conférence nationale sur le « Développement économique et social »
Industrie publique, investissement et
climat des affaires passés au crible
Aujourd’hui débutent les travaux de la conférence sur le « Développement économique
et social ». L’évènement sera ouvert cet après-midi par le Premier ministre,
Abdelmalek Sellal, et se prolongera jusqu’au 6 novembre prochain.
PAR FARID MESSAOUD ET KAHINA SIDHOUM
Elle est organisée par le ministère de
l’Industrie et des Mines, indique le communiqué de ce dernier, « dans le sillage du processus de mise en œuvre du Plan d’action du
gouvernement et du pacte national économique et social de croissance ». Le 23 février
2014, en effet, le gouvernement, le patronat
et la centrale syndicale UGTA ont signé dans
le cadre de leur traditionnelle réunion « tripartite » un document dans lequel ils déclarent être d’accord pour « accélérer les réformes », revigorer le dialogue social, améliorer
le climat des affaires, réduire l’informel et
faciliter l’acte d’investissement dans notre
pays. Il s’agit, donc, aujourd’hui, de faire le
point sur les mesures prises en début d’année
et de faire de nouvelles annonces concernant
les chantiers à ouvrir ou qui sont en voie
d’aboutissement. Certaines de ses mesures
importantes sont déjà appliquées comme la
suppression de l'article 87 bis du Code du
travail et le relèvement des plus bas salaires.
D’autres devraient dès aujourd’hui connaître
des clarifications et peut-être des indications
sur leur mise en route, on pense en particulier à la relance effective du crédit à la
consommation pour l’encouragement du
produit national.
rie d’une filière automobile, concerne Renault Algérie Production et la sortie d’usine
le 10 novembre prochain de la première Renault Symbol, en présence des Premiers ministres Abdelmalek Sellal et Manuel Valls,
qui présideront les travaux de la commission
mixte algéro-française chargée du développement des relations économiques et politiques entre Paris et Alger. Cette unité, jointventure réalisée par Renault et SNVI, va produire dans un premier temps 25 000 véhicules par an avant d’arriver à 75 000 unités par
année.
L’HEURE DES JOINTVENTURES
RESTRUCTURER L’OUTIL
INDUSTRIEL
En termes d’ «épistémologie», huit ans après
le premier pacte pour l’économie et la croissance signé en 2006, le rendez-vous
d’aujourd’hui devrait servir aussi d’évaluation à l’action du gouvernement en faveur de
l’entreprise sur une période quasi décennale.
Un exercice qui devrait faire remonter à la
surface le débat sur ce qui était déjà appelé à
l’époque la «nouvelle stratégie industrielle»,
sur laquelle d’éminents économistes tels Mohamed Bahloul, Mustapha Mikideche et
d’autres ont travaillé avec l’objectif affiché
par les différents ministres de l’Industrie qui
se sont succédé depuis de « ressourcer l’outil
industriel » national et de sortir progressivement l’économie du pays de sa dépendance
des recettes pétrolières et gazières. Depuis,
où on est-on ? L’option de privilégier les
joint-ventures et la création avec des partenaires étrangers des sociétés mixtes pour redynamiser certaines filières comme celles de
la mécanique semble donner des résultats.
Le plus récent concerne le lancement effectif
le 26 octobre dernier dans le domaine militaire et paramilitaire de la société mixte
SAFAV-MB (MDN, SNVI, fonds d’investissement émirati Aabar puis Daimler en tant que
partenaire technologique). Son usine de véhicules Mercedes se trouve à Bouchekif,
près de Tiaret, et devrait produire théoriquement chaque année 6000 véhicules pour
les Mercedes Spinter et de 2000 véhicules
4x4 de type G.Class. Le plus emblématique,
en raison de sa charge symbolique et des attentes qu’il suscite pour la création en Algé-
La mise en activité de cette usine, indiquent
des observateurs, aura sans aucun doute un
« effet motivant » pour un « champ d’investissement en devenir », ajoute l’expert Djamel Lakehal, un des participants aux travaux, et pour un secteur industriel public qui
va bientôt connaître une nouvelle restructuration. Ce changement, qui consiste à regrouper plusieurs grandes entreprises en «
blocs » ou en groupes pour en faire des «
champions » de leurs filières, le ministre de
l’Industrie et des Mines le souhaite consensuel et concerté, différent des schémas et des
modes de réorganisation ayant eu cours par
le passé. La réorganisation proposée, mais
pas encore adoptée va graviter en fait autour
de dix groupes industriels que sont : Groupe
métallurgie, Groupe mécanique, Groupe
chimie, Groupe textile et cuir, Groupe équipements électroniques et électriques, Groupe
agro-industrie, Groupe développement industriel local, Groupe minier, Groupe ciment
et matériaux de construction, Groupe véhicules industriels et systèmes de transport.
Un comité de pilotage interne au ministère
de l’Industrie, un organe d’orientation stratégique, chargé de la mise en œuvre de cette
restructuration, a déjà été installé.
Il s’attèlera à établir une feuille de route
identifiant et ordonnançant les différentes
phases de la mise en œuvre de la réforme du
secteur industriel. Le comité de pilotage travaille, par ailleurs, à la définition de critères
de sélection des cabinets d’audit en charge
d’auditer les sociétés de gestion des participations et des entreprises publiques économiques non affiliées, ainsi que les critères
présidant au recrutement d’un cabinet d’envergure pour l’accompagnement de la création des groupes industriels. 
Baromètre de confiance des chefs d’entreprise
L’indice FCE gagne des points, mais reste négatif
SYNTHÈSE DE SELMA ALLANE
L’indice de confiance des chefs d’entreprise s’est amélioré de 6 points en septembre
dernier par rapport au mois de juillet, mais il reste toujours négatif, selon l’enquête
mensuelle du Forum des chefs d’entreprise (FCE). L’indice de confiance de septembre,
qui est le mois de la rentrée économique, affiche une valeur négative de -12, mais est en
progression de 6 points par rapport aux indices des mois de juin et de juillet qui étaient
de -18, souligne le FCE. Le baromètre de confiance, calculé sur la base des perspectives
de production, le volume des commandes et le niveau des stocks, résulte d’une
comparaison avec ceux des principaux partenaires de l’Algérie. Ainsi, l’amélioration de
l’indice de confiance global a été induite par «un regain d’optimisme » des chefs
d’entreprise du secteur du bâtiment, des travaux publics et de l’hydraulique (BTPH) et
ceux du secteur des services, souligne l’enquête. Dans le secteur du BTPH, l’indice de
confiance est passé de -46 points en juillet à -13 points en septembre, soit une
progression de 23 points en deux mois, indique le document, précisant que l’enquête
ne couvre pas le mois d’août en raison des congés annuels. Pour le secteur des
services, l’indice de confiance est sorti de la zone négative, affichant une valeur positive
de +10 pour la première fois depuis une année et demie, réalisant un bond de 36 points
par rapport à juillet lorsqu’il était à -26. La dernière valeur positive de l’indice de
confiance du secteur des services remonte à avril 2013 où il s’était établi à +15.
ACTUJOURD'HUI m a r d i 4 n o v e m b r e 2 0 1 4 3
plus des exportations que réaliseront les
95% etentreprises
en 2014 dépendront du secteur
dernier, le gouvernement, le patronat et la
23 février
centrale syndicale UGTA avaient signé, dans le cadre
de leur traditionnelle réunion « tripartite », un
document dans lequel ils déclaraient être d’accord
pour « accélérer les réformes », revigorer le dialogue
social et améliorer le climat des affaires.
des hydrocarbures dans la mesure où 70%
des besoins de nos entreprises resteront
tributaires des importations, selon l’économiste
Abderrahmane Mebtoul.
Lancement du programme
national de formation
à l’entrepreneuriat
Ibtikari, le sursaut
post-pétrole
PAR SAMIR TAZAÏRT
Initialement, au vu de leur caractère purement
théorique, les études universitaires ou une
formation à un métier ne préparent pas toujours
le futur diplômé à la création d’entreprise en
Algérie, processus décrit par les experts et
spécialistes de l’entrepreneuriat, aussi bien
algériens qu’étrangers ou même onusiens,
comme un «supplice» que l’hydre
bureaucratique ravive. Pour y remédier, le
gouvernement, qui a associé à l’Institut des
Nations unies pour la formation et la recherche
(UNITAR) différents départements ministériels, à
leur tête ceux de la Formation professionnelle,
de la Solidarité nationale et du Travail et de la
Sécurité sociale, vient de lancer le programme
national Ibtikari, destiné à développer et à
stimuler chez les jeunes diplômés universitaires
et détenteurs d’un brevet de technicien
supérieur les compétences requises pour lancer
en toute autonomie une entreprise dans l’un
des secteurs économiques vus par les pouvoirs
publics comme étant stratégiques et à forte
valeur ajoutée : transformation agricole,
environnement et énergies renouvelables,
bâtiment, tourisme, industrie automobile, pêche
et agriculture et enfin nouvelles technologies. A
l’heure actuelle, Ibtikari, dans sa phase pilote, a
dégagé un premier calendrier annuel de
formation et d’accompagnement de 700 jeunes
diplômés à l'entrepreneuriat avant que les
pouvoirs publics en fassent un plan de référence
qui servira de modèle national à la formation
entrepreneuriale. La première vague
d’inscriptions a d’ores et déjà été lancée, avec
une deadline arrêtée au 6 novembre, et ceux qui
auront manqué de temps pour faire partie de la
première promotion participeront à la suivante
selon un calendrier établi. Les candidats retenus
à l’issue de leur inscription (www.unitar.org/ksi/
ibtikari) prendront connaissance des premiers
résultats le 16 novembre. Une présélection sera
faite par l’Agence nationale de l’emploi (ANEM)
à partir de l'analyse des formulaires de
candidature sur la base d'un système de
notation associé aux critères de participation, et
la sélection finale sera menée conjointement
par l’UNITAR et le ministère du Travail. Une fois
dans le bain, le candidat n’aura à sortir aucun
dinar de sa poche, puisque le programme
Ibtikari prend en charge les frais d’inscription,
d’hébergement, de transport – si hors wilaya de
résidence - et de restauration. Il y a lieu de
savoir que les initiateurs d’Ibtikari ont divisé les
zones géographiques par «pôles» et chacun de
ces derniers comprend un nombre de wilayas
périphériques qu’accueillera une wilaya hôte qui
abritera la formation. Evidemment, les candidats
doivent obligatoirement justifier d’un diplôme
universitaire ou d’un brevet de technicien
supérieur, s’être inscrits à l’ANEM et bien sûr
avoir une idée de projet d’entreprise. Une fois
les candidats admis à la formation, ils devront
d’abord se soumettre à une sensibilisation sur
la création d’entreprise afin qu’ils réalisent dans
quoi ils vont s’engager, en prendre
véritablement conscience et mesurer leurs
aptitudes à le faire.
S’ils dépassent ce cap, alors durant une année,
ils apprendront les rudiments élémentaires pour
créer une entreprise et «révéler» leurs
compétences techniques nécessaires à sa
gestion et à son développement à long terme.
Ce programme national de formation à
l’entreprenariat arrive en prélude à une
conférence nationale économique et sociale sur
la jeunesse, prévue pour les 24 et 25 novembre
prochains, lors de laquelle plus de 350
représentants d'associations de jeunes des
différentes wilayas parleront de «l'aprèspétrole». De plus, différentes mécanismes d’aide
à la création d’entreprises (ANSEJ, ANGEM…)
seront évalués.
Un événement tourné vers
le progrès et… l’Europe
La conférence sur le
développement économique
et social organisé à partir
d’aujourd’hui, à Alger et
pendant trois jours, par
le ministère de l’Industrie
et des Mines est sans nul
doute un rendez-vous très
particulier.
PAR AHMED GASMIA
Cette rencontre, annoncée comme un
prélude à quelque chose de nouveau pour l’investissement industriel en Algérie, ne se distingue pas tant par les sujets devant y être
abordés, très variés il faut le dire, que par la
qualité des intervenants qui l’animeront. A michemin entre une tripartie et une rencontre
internationale, elle réunit des représentants de
différents ministères, des membres d’organisations patronales algériennes et de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Elle
accueille aussi de nombreux experts algériens,
dont certains ne partagent pas la vision des officiels sur les réformes à mener dans certains
secteurs.
Des experts tels Chems-Eddine Chitour ou Abderrahmane Mebtoul, qui ont critiqué la politique énergétique adoptée par l’Etat algérien
ou encore l’abrogation de l’article 87 bis du
Code du travail, pour ne citer que ces deux
questions. Cependant, une place d’honneur
leur a été réservée puisqu’ils auront à intervenir le premier jour aux côtés d’invités internationaux de marque.
Des institutions publiques, des banques, mais
également des chefs d’entreprises algériens et
étrangers auront aussi la possibilité d’intervenir à cette rencontre. La liste des invités ne
s’arrête pas là.
Des cadres de l’Union européenne (UE), de
l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), du Programme
des Nations unies pour le développement
(PNUD) ou encore de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) présenteront des communications lors de cette conférence.
UN REPRÉSENTANT DE
L’ETAT FRANÇAIS PARMI
LES INVITÉS
Si différents pays y sont représentés par des
chefs d’entreprises ou dans le cadre d’organismes internationaux, la France, elle, sera représentée par ses opérateurs économiques, mais
aussi en tant qu’Etat. Au premier jour de la
conférence, le Haut responsable de la coopération industrielle et technologique franco-algérienne, Jean Louis Levet, aura une communication à présenter. Nommé, en 2013, à ce
poste hautement politique par le gouvernement français, M. Levet ne parlera certaine-
ment pas seulement en qualité d’expert
connaissant parfaitement le marché algérien.
Sa nomination au poste qu’il occupe a été décidée, rappelons-le, cinq mois après la visite
officielle du président français en Algérie, en
décembre 2012. Visite qui s’est soldée par le
« traité d’Amitié et de coopération » et la signature de contrats de partenariat, dont celui
de l’usine Renault Algérie. Justement, l’inauguration de cette usine prévue dans moins
d’une semaine est certainement pour quelque
chose dans la participation de M. Levet à cette
conférence.
Mme Christel Gulbrun, directrice exécutive
du groupe Renault, présentera, d’ailleurs, une
communication au deuxième jour de la conférence. Une communication, dont le programme de la conférence ne précise pas le contenu
ni celui d’aucune des interventions prévues au
cours des deux premiers jours.
Les organisateurs de la conférence ont prévu,
par ailleurs, trois grands ateliers et plusieurs
tables rondes en rapport avec différents sujets
qui seront animés par des experts et des chefs
d’entreprise venus de différents horizons.
« Un climat des investissements mieux adapté,
attractif et porteur de croissance », « L’investissement productif et le développement industriel au cœur du nouveau régime de croissance » et « Le partenariat public privé national et national-étranger ; cadre légal d’encadrement, domaines prioritaires et mesures
d’encouragement », sont les intitulés de ces
ateliers.
(Suite en Page 4)
entretien
Abderrahmane Mebtoul, économiste
« Il faut que l’Etat agisse en stratège et non en tacticien »
PROPOS RECUEILLIS PAR MOUNIA MESLEM
Reporters : Le ministère de
l’Industrie et des Mines organise
aujourd’hui une conférence sur
le développement économique et
social où il sera question de relance de l’investissement et du
tissu industriel dans notre pays.
Qu’en pensez-vous ?
Abderrahmane Mebtoul : C’est toujours
bon de débattre de l’état de notre industrie
et de notre économie et de parvenir à des
résultats qui les fassent sortir de l’état où elles se trouvent. En 2014, les exportations
dépendront à plus de 95% du secteur des
hydrocarbures. 70% des besoins de nos entreprises resteront tributaires des importations. Ces entreprises continueront d’avoir
une faible capacité d’intégration et ce n’est
pas une bonne chose ni pour elles ni pour
l’équilibre économique du pays.
Il y a, donc, lieu d’agir en ayant comme priorité centrale l’entreprise, qu’elle soit publique, privée ou étrangère, et de s’inscrire
dans une démarche de filières industrielles
combinées avec les services.
L’important est que le gouvernement, qui a
une feuille de route, agisse en stratège et
non en tacticien.
Les actions à prendre doivent être coordonnées et synchronisées. Elles exigeront le
courage de réformer vite et massivement, en
passant par une réhabilitation de la planification et du management.
Durant la conférence, il sera
également question d’investissement et d’investissement direct
étranger (IDE). A ce propos, la
règle 51/49 continue de faire débat. Etes-vous toujours en faveur
de sa modification ?
veloppement de l’investissement,
ANDI. Récemment, il a créé une
commission chargée d’examiner
les recours déposés par les opérateurs, dont les projets d’investissement sont en souffrance.
Qu’en pensez-vous ?
Oui, absolument. Il faut revoir le fonctionnement du dispositif actuel de l’investissement, ainsi que la règle des 51/49 %. Sur
ce point précisément, il faut distinguer ce
qui est stratégique de ce qui ne l’est pas, et
libérer l’initiative dans les secteurs où il y a
une offre d’investissement étranger. Pour ce
qui est de l’investissement en général, les
multinationales recherchent classiquement
des avantages pour produire de façon compétitive. Pour un marché local solvable, mais
aussi pour un marché régional et mondial.
D’où l’importance de l’intégration à terme
du Maghreb, pont entre l’Europe et l’Afrique, où l’Algérie pourrait trouver des avantages comparatifs. Le problème essentiel à
résoudre est la mise en place de subventions
ciblées budgétarisées par le Parlement afin
d’éviter des transferts artificiels de bénéfices
par les prix de cession via l’optimisation fiscale vers les lieux peu fiables et imposés. La
distorsion de la concurrence et le monopole
sont sources de surcoûts.
Les agences que l’Etat a créées pour donner
de nouveaux ressorts à l’industrie nationale se
sont malheureusement confinées dans un simple rôle d’enregistrement, pour des intentions
d’investir et la tenue de statistiques sur des
projets dont beaucoup ne dépassent pas le
stade de la déclaration. L’ANDI et le Conseil
national de l’investissement (CNI) n’ont pas
un bilan enthousiasmant. Pour ce qui concerne
le CNI, le montant global des investissements
en attente d’autorisation dépasserait les 15
milliards de dollars, selon les estimations du
Forum des chefs d’entreprise (FCE). Le même
problème se pose pour les investissements
que devaient promouvoir des entreprises publiques, soumises au visa préalable du Conseil
des participations de l’Etat (CPE). Là aussi, des
dizaines de projets que souhaitaient réaliser
des entreprises publiques (EPE), seules ou en
partenariat avec des opérateurs privés algériens ou étrangers, végètent encore, certains
depuis des années. Ce constat nous amène à
dire que les changements annoncés dans le
fonctionnement de ces agences sont nécessaires. L’urgence est à l’assouplissement des
procédures et à s’éloigner de la bureaucratisation qui enfante la sphère informelle et la
corruption. 
Le ministre de l’Industrie et des
Mines s’apprête à effectuer des
changements dans le fonctionnement de son Agence pour le dé-
4
mardi 4 novembre 2014
(Suite de la page 3)
Les tables rondes, dont certaines
seront animées par une dizaine
d’experts à la fois, toucheront, entre autres questions, celles du financement de l’investissement,
de l’économie numérique et de la
nécessaire complémentarité entre
l’université et l’entreprise.
UNE VISION
TOURNÉE VERS LE
PARTENARIAT
Même si le ministre de l’Industrie
et des Mines, Abdessalemn Bouchouareb, revient fraîchement
des Etats-Unis avec trois contrats
conclus au profit d’entreprises algériennes, c’est surtout vers l’Europe que l’intérêt semble être
porté. C’est du moins ce que l’on
peut déduire du programme de la
conférence sur le développement
économique et social. Massey
Fergusson, présente en Algérie à
travers son unité de production
de tracteurs de Constantine, est la
compagnie américaine représentée lors de cette rencontre. Les
sociétés françaises Lafarge, Danone et Renault sont invitées à cet
événement aux côtés de Libherr
(société allemande de droit suisse), Knauf (Allemagne), Novo
Nordisk (Danemark), Sampo Rosenlew (Finlande), Tosyali (Turquie) et Airbus Hélicoptères
(France-Allemagne). Certaines de
ces sociétés sont représentées par
de hauts responsables, à l’image
de Renault ou encore de la société
turque Tosyali au nom de laquelle
parlera le P-DG Fuat Tosyali au
deuxième jour de la conférence.
Concernant ces deux groupes précisément, la présence de cadres
dirigeants s’explique par l’importance des investissements consentis en Algérie. Pour Renault, l’usine réalisée à Oran est la première
du genre dans le pays. Pour Tosyali, l’aciérie inaugurée en juin
2013, toujours à Oran, n’est autre
que le plus gros investissement
réalisé en dehors des frontières
turques. En plus de ces entreprises, la liste des invités inclut également la Chambre de commerce
mixte Algérie-Allemagne (AHK),
le Cercle de commerce et de l’industrie algéro-espagnole (CCIAE)
et la Chambre de commerce et
d’industrie
algéro-française
(CCIAF). L’Europe est sans nul
doute le continent à l’honneur à
la conférence du développement
économique et social voulue par
le ministère de l’Industrie.
24 HEURES AU PAYS
Conférence nationale du consensus
Le SNAPAP en faveur de l’initiative du FFS
Dans le cadre de la
préparation de la
conférence nationale du
consensus, le Front des
forces socialistes (FFS)
poursuit ses consultations
avec les acteurs sociaux
et médiatiques.
PAR IMAD BOUBEKRI
Cette semaine, il a rencontré le Syndicats na-
tional autonome des personnels de l’administration
publique (SNAPAP) et les directeurs des quotidiens
arabophone et francophone El Khabar et El Watan.
Le SNAPAP, un vieux partenaire du FFS, a annoncé
sa participation à la conférence du consensus, motivant sa position par le rôle que doivent jouer les
syndicats des travailleurs dans la vie politique du
pays, a-t-on appris de sources sûres. Rencontré par
la délégation du FFS samedi dernier en fin d’aprèsmidi, Rachid Malaoui, président du SNAPAP, accompagné des membres de sa direction nationale,
ainsi que des représentants de toutes les fédérations affiliées à son syndicat, a déclaré aux représentants du FFS que «les syndicats autonomes en
Algérie n’ont pas uniquement participé au combat
pour les intérêts moraux et sociaux des travailleurs.
Ils ont toujours été présents dans toutes les initiatives visant un changement pacifique et démocratique dans le pays». Il a également insisté sur l’inclusion des questions sociales et économiques dans
toute initiative visant la démocratisation du pays.
Les directeurs des journaux ont, quant à eux, été
consultés avant-hier. A ce titre, le directeur d’El
Watan, Omar Belhouchet, explique notre source, a
souligné que la direction de son journal suit avec
beaucoup d’intérêt l’initiative du FFS. Pour lui,
cette initiative tend à réhabiliter la politique en Algérie, ce qui la rend importante. Même son de cloche du côté de la direction d’El Khabar. Elle a souhaité que cette initiative aboutisse au vu des perspectives qu’elle ouvre pour la mise en branle d’un
processus de démocratisation graduel du pays. Les
deux directeurs de journaux ont abordé la question
de la liberté de la presse et des défis auxquels font
face les quotidiens nationaux. Le FFS, selon un
membre de sa délégation, a exprimé son attachement à la liberté de la presse, mais «pour nous, elle
ne peut être effective qu’après la construction d’un
Etat de droit», nous a-t-il déclaré.
Par ailleurs, le chargé à la communication du FFS,
M. Youcef Aouchiche, nous a informé que son parti
rencontrera, dans le même cadre, aujourd’hui, Mohand Saïd, président du Parti pour la liberté et la
justice (PLD), tandis que demain une délégation du
même parti recevra, dans son siège national, l’exprésident du MSP, Aboudjerra Soltani, alors que
jeudi une délégation du FFS se rendra à l’association RAJ et vendredi chez le parti TAJ.
Opposition
L’appel ambigu de l’ICSO au peuple algérien
PAR ADEL BOUCHERGUINE
Toute la classe politique s’accorde aujourd’hui
à dire que le pays traverse une crise multidimensionnelle. Les initiatives des partis, personnalités et
groupes politiques se multiplient. Chacun développe sa propre analyse et propose la solution qui lui
semble la plus appropriée. Mais cela semble être
loin de constituer un «Smig» politique consensuel
entre les différents acteurs. Se sentant pressée par
le temps, mais également par la démarche de reconstruction d’un consensus national prôné par le
FFS, l’Instance de concertation et de suivi de l’opposition (ICSO) a adressé, à l’occasion du soixantième anniversaire du déclenchement de la Guerre
de Libération nationale, une lettre au peuple algérien.Dans son appel, l’ICSO invite le peuple algérien dans toutes ses catégories à «adhérer à un processus salutaire dont l’objectif est l’instauration
d’un système démocratique et social», un processus
«en mesure d’assurer la justice, la liberté et l’égalité
entre tous ses enfants».
Elle estime que «la transition démocratique à laquelle nous appelons et à laquelle nous nous mettons à votre service n’a de sens que si le peuple,
dans toute sa composante, sa jeunesse et ses élites
politiques et socioprofessionnelles, est convaincu
de sa justesse et de la sincérité des femmes et des
hommes qui l’animent». Pour la commission de rédaction de l’ICSO, cette «crise» date depuis la venue de l’actuel locataire d’El Mouradia, Abdelaziz
Bouteflika. «Notre pays a engrangé ces quinze dernières années des recettes colossales jamais égalées
Affaire des magistrats faussaires
Benyoucef Mellouk : «Je détiens
des preuves»
Poursuivi et condamné à plusieurs reprises, depuis 1992, par la justice pour
diffamation à l’égard de ceux qu’il a qualifiés de «faux moudjahidine», Benyoucef
Mellouk continue de se défende et d’accuser «preuves à l’appui», dit-il. Il affirme que
«ces faux moudjahidine sont au cœur de l’Etat». En effet, le 6 novembre prochain, M.
Benyoucef Mellouk comparaîtra devant la cour d’Alger pour diffamation à l’égard de
la famille Mohammedi et Barradja. Les deux familles sont citées par Benyoucef
Mellouk comme ayant un membre parmi «les magistrats faussaires» qu’il dénonce
depuis des années. Invité, hier à Alger, par le mouvement Barakat pour donner une
conférence sur le sujet, M. Mellouk est revenu sur le début de l’affaire qui remonte,
selon lui, à l’époque où il était au ministère de la Justice dans les années 1970 sous le
règne de Boumediène. A ce titre, il a dévoilé qu’il y avait des notes confidentielles de
Boumediène demandant au ministre de la Justice «de nettoyer l’Etat de ces faux
moudjahidine» et de «les envoyer à la retraite». Il a par la suite donné des noms de
personnes ayant occupé de hauts postes de responsabilité au sein de l’Etat qu’il
accuse d’avoir étouffé l’affaire. M. Mellouk a également raconté son histoire avec la
justice algérienne sur ce sujet, lui qui a fait de la prison à cause de ce dossier, la
désignant comme «complice», puisque, selon lui, «plusieurs magistrats faussaires
étaient dans des postes de responsabilité dont un ex-président de la Cour suprême».
Il a affirmé détenir «des preuves irréfutables contre ces personnes». Pour lui, ce
dossier dérange, c’est la raison pour laquelle, a-t-il ajouté, «les autorités ne veulent
pas régler ce dossier». Il a par la suite appelé la jeunesse à le défendre. «Il s’agit de
l’histoire de l’Algérie. Moi, j’ai dénoncé, j’ai tout sacrifié pour ce dossier. C’est à vous
maintenant de le prendre en charge», a-t-il déclaré.
I. B.
depuis le recouvrement de l’Indépendance nationale», écrit-on dans la même lettre, avant de préciser que «cette manne financière, qui échappe à
toute forme de contrôle populaire ou institutionnel, n’a ni servi au développement du pays ni garanti la paix sociale que le gouvernement veut assurer à coup de promesses irréalisables à court ou
à moyen terme, mais destinées surtout à gagner du
temps». Plus explicite, l’ICSO considère
qu’aujourd’hui, l’Algérie est confrontée à un choix
crucial entre la persistance de l’impasse politique
actuelle et la mobilisation pour un sursaut national
salvateur pour la préservation de la cohésion et de
l’unité nationales. Il est vrai que c’est un appel
d’une frange de l’opposition, même si la majorité
de ses acteurs ont déjà siégé dans les gouvernements successifs de l’actuel chef de l’Etat, en occupant d’importants portefeuilles ministériels. Mais à
bien lire cet appel, ne sonne-t-il pas comme un appel au peuple algérien pour recourir à l’action de
rue ? Pour le politologue Abderezzak Saghour,
«même si ses rédacteurs (la lettre) affirment que
c’est un appel à la sensibilisation, le contenu de la
lettre est un message explicite d’incitation à sortir
dans la rue». Peut-on considérer ce message comme
un message dangereux ? Notre interlocuteur estime
qu’«on ne peut parler de dangerosité si le peuple
n’est pas encore dans la rue. Et dans le cas contraire, l’initiative sera dangereuse et nuisible», a-t-il
lancé. Cependant, ajoute-t-il, «plusieurs chaînes de
télévision incitent le peuple à sortir dans la rue,
mais ce dernier reste méfiant». Selon cet universitaire, beaucoup de questions restent posées, notamment celles relatives à la capacité des acteurs et
partis de l’opposition à mobiliser la société civile. A
ce propos, il dira : «Je ne pense pas que l’opposition soit aujourd’hui en mesure de faire sortir les
masses populaires dans la rue.» Et cette «opposition», reste, à ses yeux, «à définir». Abderrezak Mokri, président du MSP, l’un des acteurs de cette
instance, a dans un post publié sur son compte Facebook affirmé que «si dans la forme, la lettre
adressée au peuple algérien en ce 1er novembre est
symbolique, dans son fond, elle prend le peuple algérien comme témoin de la crise, en l’invitant à
assumer ses responsabilités dans l’accompagnement de la démarche de la transition démocratique». 
La crise refait surface au FLN
Le parti risque de faire face à deux
commissions de préparation du congrès
PAR OUIZA K.
La crise qui secoue le parti du Front de libération nationale n’est pas près de connaître son épilogue. Et pour cause, le groupe des contestataires
revient à la charge et veut déstabiliser l’actuel secrétaire général, Amar Saâdani, avant même le
congrès, et ce, en voulant s’accaparer la commission de préparation du congrès, prévu au premier
trimestre 2015. Abderrahmane Belayat, chef de file
des contestataires, appuyé par la fronde des députés de la majorité, estime que la commission de
préparation et le travail de préparation sont une
mission qu’ils vont accomplir eux-mêmes. « Nous
allons préparer les textes, les amendements des statuts et le programme politique nous-mêmes », a-t-il
souligné, en accusant, une fois de plus, Saâdani
«d’être une imposture ». De son côté, Saâd Bouhadja, chargé de communication au sein du FLN, estime que la commission réunira tous les membres
du comité central. De ce fait, a-t-il fait savoir, «nous
allons travailler ensemble ». Belayat, qui conteste
la légitimité de Saâdani qu’il accuse de « rendre
service aux ennemis extérieurs du pays » en « s’attaquant au DRS », est convaincu que le congrès
saura trancher la question de l’illégitimité de la direction actuelle. « Il a violé les statuts et le règlement intérieur. Il s’est substitué à la commission de
discipline, il fait face à une fronde dans toutes les
mouhafadhas », a-t-il lancé.
Du côté des soutiens de Saâdani, on pense qu’il est
légitime et que seuls « un congrès et une commission légitime seront reconnus par l’administration».
Les griefs retenus par les contestataires contre
Amar Saâdani sont multiples. Il est accusé de vouloir « saborder le fonctionnement du parti », de
«déstabiliser le DRS » qu’il soupçonne « réfractaire
à la réélection de Bouteflika » et aussi « de faire
pression sur le gouvernement pour un nouveau découpage administratif », qui prendra, selon les
contestataires, «la nouvelle carte des mouhafadas
installées par Saâdani ». Ce retour de fronde, selon
des proches de Saâdani, qui n’évoquent pas la source, a pour origine, sans les nommer, « de grosses
pointures dans le gouvernement ».
Le congrès, qui voit les deux ailes se livrer une nouvelle fois une guerre de tranchées, concentre tous
les regards du fait, souligne les protagonistes, que
c’est « la seule instance qui décidera de la légitimité de l’un ou de l’autre ». Ce bras de fer relancé
risque de perdurer d’ici le début de l’année prochaine. Au rythme actuel des choses, les deux groupes se livrent en sourdine un combat sans merci
pour la maîtrise d’un instrument et un appareil,
dont les rangs s’enflamment à l’approche du
congrès.
24 HEURES AU PAYS m a r d i 4 n o v e m b r e 2 0 1 4 5
Front social
Les enseignants
du paramédical
en grève dès
aujourd’hui
PAR FATIMA FERHATI
Le personnel enseignant du
paramédical (PEPM) entame
aujourd’hui son mouvement
de grève. A partir de ce matin,
son collectif devrait observer
un arrêt de travail de trois
jours, renouvelable chaque
semaine si ses revendications
ne sont pas satisfaites, ainsi
qu’on le lit dans le
communiqué qu’il a rendu
public hier. Le préavis de
grève, rappelle-t-on, a été
déposé le 26 octobre dernier.
Il était accompagné d’un
certain nombre de
revendications telles que
l’octroi de la «prime de
contagion» à l’ensemble des
PEPM, les «primes
d’encadrement des
mémoires», la «titularisation
des PEPM stagiaires»,
«l’ouverture de postes
supérieurs», la
«reconnaissance pédagogique
du diplôme de PEPM», ainsi
que la «formation des
formateurs et des filières
paramédicales». Le même
préavis est accompagné
d’explications selon lesquelles
les réunions qui ont eu lieu
avec le ministère de tutelle,
celui de la Santé publique et
de la Réforme hospitalière,
n’ont pas abouti. Leur
débrayage va concerner les 38
écoles d’enseignement
paramédical que compte le
pays.
Enseignement
Un salon pour
des études au
Canada
PAR MERIEM KACI
Les 5 et 6 novembre se tiendra
à l’hôtel El Aurassi la
deuxième édition du salon de
l’éducation. Cet évènement est
organisé par l’ambassade du
Canada en Algérie. Il est
destiné aux jeunes étudiants
qui souhaiteraient faire ou
poursuivre leurs études
supérieures au Canada.
Miriam van Nie, chargée
d’affaires à l’ambassade, a
annoncé lors d’une conférence
avant-hier que ce salon sera
un « espace d’échange et de
découverte des différentes
opportunités du système
éducatif canadien », réputé
pour être l’un des meilleures
au monde par la qualité de son
système d’éducation et de
formation.
Lors de cette manifestation,
15 institutions canadiennes,
dont 10 universités ainsi que
des collèges, seront
représentées pour expliquer et
promouvoir leurs offres
d’études diversifiées, a ajouté
la conférencière. Mme Van Nie
a précisé que celles-ci
concernent des domaines
aussi variés que la fiscalité,
l’administration, les affaires,
l’environnement,
l’informatique, le génie, les
finances et la fiscalité, les arts
et lettres, la médecine,
l’hôtellerie, etc. Les nouveaux
critères d’admission ainsi que
le coût des études seront
expliqués, alors que des
séances d’information sur les
programmes d’études seront
dispensées en marge de cet
espace, a-t-elle ajouté. Les
universités canadiennes sont
classées au 8e rang des 42
pays inscrits au palmarès de
Shanghai 2014, qui compte
500 établissements classés.
Renouvellement partiel du Conseil régional de l’Ordre
Les chirurgiens-dentistes dénoncent
les «irrégularités»
Les élections pour le
renouvellement partiel de la
Section ordinale régionale (SOR)
des chirurgiens-dentistes,
regroupant les wilayas de Bouira,
Boumerdès, Tizi-Ouzou et Béjaïa,
ont été entachées par un
scandale, suite aux irrégularités
ayant marqué le déroulement de
l’opération de vote organisée le
30 octobre denier à Tizi-Ouzou.
PAR AÏSSA MOUSSI
Conséquences
: les chirurgiensdentistes inscrits auprès du même conseil
ont demandé, dans un recours adressé à
l’Ordre national, l’annulation pure et
simple de ces élections, faute de quoi ils
passeront à d’autres formes de contestation plus radicales, dont des actions en
justice. Les signataires du recours, dont
nous détenons une copie, arguent leur
requête par «le caractère éminemment
douteux du scrutin et pour non-respect
de la réglementation en vigueur (...), à
savoir la décision n°1 du Conseil national
de déontologie médicale (CNDM) datant
du 15 juin 2014 portant règlement électoral en conformité avec les dispositions
du décret n°92/276 du 6 juillet 1992
portant Code de déontologie médicale».
Dans le texte du rapport, dont une copie
a été déposée au niveau du CNDM présidé par le Dr Mohamed Bekkat Berkani,
signé par les quatre candidats que sont
les docteurs Tahar Gazou, Hakim Moali,
Leila Makhoukh et Karim Sfihi, il est fait
état d’un certain nombre d’irrégularités
qui n’honorent en rien le Conseil régional des chirurgiens-dentistes, encore
moins la corporation de ces intellectuels
qu’un minimum de «civisme» devrait
animer. Pourtant, c’est aux candidats
parmi les membres du bureau sortant
qu’incombe cette responsabilité, estiment les plaignants, car, en violation de
la réglementation, ils sont allés jusqu’à
figurer dans la commission d’organisation du scrutin «pour manipuler le choix
des électeurs et influer le résultat du vote
pour garantir une gestion autocratique
de la SOR qui préserverait leurs intérêts
personnels». Dans le registre des infractions, les signataires du document citent,
entre autres, «la tenue au secret de l’appel à candidature», «l’absence de notification d’éligibilité» brouillant ainsi les
cartes aux candidats retenus et non retenus, «le retard dans l’affichage des listes
des candidatures», «la non-réception par
beaucoup de chirurgiens-dentistes de la
convocation de vote» ainsi que «l’absence des isoloirs dans les bureaux de vote».
Pis encore, les rédacteurs du recours relèvent «l’irrégularité» du travail mené
par l’huissier de justice qui, selon eux, «a
déserté le bureau de vote durant toute la
journée pour revenir dans la soirée,
avant même que le temps réglementaire
(19h00) soit atteint, signer des PV à
blanc et s’en aller». Aussi, contrairement
aux recommandations de Mohamed Bekkat Berkani concernant «l’interdiction de
présence à toute personne quelle que soit
sa qualité, dans les bureaux de vote», les
contestataires ont enregistré «la présence
douteuse du président sortant de la SOR
alors qu’il était candidat».
DÉTOURNEMENTS
Malgré la fraude massive qui a caractérisé le renouvèlement partiel du Conseil
de l’Ordre régional des chirurgiens-dentistes, composé d’une trentaine de
membres et auprès duquel sont inscrits
plus de 1000 praticiens des deux secteurs public et privé, le nombre de votants n’a atteint que le timide chiffre de
117 voix. Ce qui reflète, regrette l’un
des signataires du recours, «le manque
de confiance qui règne désormais entre
les adhérents et le Conseil de l’Ordre
relégué aux sorties de loisirs dans de
luxueux hôtels aux frais de nos cotisations annuelles».
Selon lui, «aucune revue publiée, encore moins une journée médicale organisée ! La SOR est devenue un moyen de
détournement de l’argent des sponsors
et des cotisations de ses adhérents»,
surtout que ces derniers (ceux issus du
secteur privé) sont obligés de s’acquitter de 2000 DA par an, pour pouvoir
exercer légalement. Exprimant leur indignation pour les violations caractérisées du code électoral lors de ce scrutin,
suite aux nombreuses irrégularités commises et «orchestrées délibérément», les
signataires de la requête estiment qu’ils
sont dans «la légitimité de demander
l’annulation des résultats».
«Une commission nationale devait être
dépêchée pour enquêter sur ces irrégularités, geler l’installation officielle de
la SOR avant que d’autres élections
soient organisées», indique, confiant,
un membre sortant de l’ancien bureau
de la SOR. 
Education nationale
Le Cnapest critique la «mauvaise foi» du ministère
PAR ABDELLAH BOURIM
Dossiers qui traînent depuis plusieurs années, ab-
sence d’une volonté politique chez les responsables de
la tutelle pour résoudre les problèmes de la corporation
et, plus dangereux encore, la directive du ministère de
tutelle visant à restreindre les libertés syndicales sont
les conclusions tirées par les participants au conseil national du CNAPEST (Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire) tenu le 30 octobre dernier. Dans un communiqué rendu public hier, le
syndicat a appelé ses troupes à se mobiliser pour la préservation et la sauvegarde de leurs acquis. «La dernière
directive du ministère de l’Education vise à rétrécir le
champ des libertés et représente une vraie menace pour
l’avenir du mouvement syndical. La situation interpelle
tous les acteurs et les adhérents du syndicat pour défendre leur position», indique le CNAPEST. «le syndiquer
est le seul moyen pour la concrétisation de notre plateforme de revendications à laquelle le ministère de l’Education tarde à apporter une solution», ajoute-t-il. La
majorité des dossiers exposés par le syndicat n’ont pas
été bouclés en dépit des assurances de la première responsable du secteur. Cela «confirme une nouvelle fois la
mauvaise foi du ministère de tutelle qui vise à étouffer
la voix des syndicats», déplore le CNAPEST. Parmi les
points abordés par les participants à cette rencontre, la
question de la promotion et la décision du ministère de
l’Education de mettre sur un pied d’égalité les travailleurs de l’administration et les enseignants. Le syndicat n’a pas manqué l’occasion pour exiger «la promotion automatique et inconditionnelle des professeurs
des lycées techniques et l’installation des enseignants
dont les postes sont en voie de disparition dans les nouveaux postes créés dans le secteur de l’éducation». Pour
le syndicat, la majorité des dossiers présentés traînent
encore et le département de l’éducation «se contente
seulement de nous faire des promesses». Parmi les dossiers pendants : la médecine du travail, le logement, la
retraite et les services sociaux. Le syndicat critique
«l’absence d’une volonté politique pour résoudre ces
dossiers pendants depuis plusieurs années». Afin de préparer son conseil national ordinaire prévu le 23 novembre, le syndicat a appelé ses adhérents à l’organisation
des conseils de wilaya le 22 du mois courant de novembre. Au sujet de la participation au programme du Front
des forces socialistes (FFS) sur le projet de «consensus
national», le syndicat a affirmé qu’il prendra une décision finale lors de la tenue de son conseil national (le 23
novembre). Sur un autre volet, le Syndicat national
autonome des professeurs de l’enseignement secondaire
et technique (Snapest), qui a achevé les travaux de son
conseil national ordinaire dimanche dernier, a décidé
de laisser son conseil national «ouvert». Contacté hier,
le porte-parole du syndicat, M. Meziane Meriane, a affirmé que «le syndicat a laissé son conseil national
ouvert en vue de la rencontre avec la ministre de l’Education le 15 novembre». «Pour le moment, aucune décision n’est prise», a-t-il ajouté. 
Le premier jet de la charte d’éthique connu
PAR WARDA SLIMANE
Le ministère de l’Education nationale a dévoilé le contenu du projet de la charte d’éthique censée remettre de
l’ordre dans nos écoles en proie à de multiples dérapages. Le document, qui précise les tâches de l’enseignant,
ses attitudes envers ses élèves, son entourage et ses droits, sera soumis aux discussions avant son adoption par
la famille de l’éducation nationale.
Les devoirs de l’instituteur sont également clarifiés par cette charte qui oblige ce dernier à respecter : les
principes de l’Islam, les lois de la profession et les normes d’éthique. L’enseignant ou l’instituteur s’engage, selon
le projet de cette charte, à accomplir avec sérénité son travail, à préserver l’intérêt des élèves et à veiller à leur
bien-être à l’école, à accepter les critiques des autres, à supporter la pression. Il doit également avoir la
prédisposition à affronter les situations difficiles, à éviter la nervosité et la timidité. Mais aussi à garder le secret
professionnel, à préserver les études et les recherches. Sur le plan linguistique, le document en discussion
précise que la langue de travail est l’arabe classique. « L’enseignant doit s’adresser aux élèves avec la langue
arabe classique ». En ce qui concerne les relations avec les parents d’élèves, la charte rappelle que l’enseignant
est appelé à entretenir de bons rapports avec les parents d’élèves, de les écouter et de les tenir informés de
l’évolution de leurs enfants. Cela vise à renforcer le rôle de la famille dans le système éducatif algérien.
L’enseignant est appelé aussi à jouer un rôle à l’extérieur des établissements scolaires. En effet, il doit être
l’exemple à suivre au sein de la société. « L’enseignant doit être compréhensif et veillera à gagner la confiance de
la société », note le document qui précise que l’enseignant est protégé par loi à l’intérieur et à l’extérieur des
établissements scolaires.
Crash du vol AH 5017
Air Algérie à Paris pour s’expliquer devant les familles des victimes
PAR MARIAM ALI MARINA
A en croire une information parue
dans le quotidien français Le Parisien,
la compagnie aérienne Air Algérie
compte «s’expliquer» devant les
familles des 54 victimes françaises du
crash du vol AH 5017 qui s’est écrasé
dans le Nord du Mali environ 32
minutes après son décollage avec
116 passagers à son bord. La première
réunion du genre est prévue dans les
prochains jours à Paris, selon Le
Parisien. Le journal n’a cependant pas
révélé «sa source». Air Algérie aurait
fait appel pour la circonstance à une
société britannique de gestion des
risques pour mettre en place cette
réunion.
Les avocats des familles des victimes
ont exigé, pour leur part, que cette
réunion se fasse en présence du P-DG
de la compagnie Air Algérie. Lors de
cette réunion, selon la même source, il
est également exclu que les familles
signent des documents et notamment
des propositions d’indemnisation.
«Cette réunion devrait précéder le
voyage des familles sur le site du
crash au Mali courant novembre»,
a-t-on précisé. Un voyage un temps
compromis par les événements
politiques survenus au Burkina Faso
où seront hébergés durant trois jours
les proches des victimes avant de se
rendre en hélicoptère sur le lieu du
drame dans la région de Gossi au Mali.
Le vol AH 5017, qui devait relier
Ouagadougou à Alger, s’est écrasé le
24 juillet dernier, dans le Nord du Mali
environ 32 minutes après son
décollage avec 116 passagers et
membres d’équipage, qui ont tous péri.
Outre 54 ressortissants français, les
passagers venaient du Burkina Faso
(23 personnes), du Liban, d’Algérie (6),
d’Espagne, du Canada, d’Allemagne et
du Luxembourg.
6
mardi 4 novembre 2014
24 HEURES AU PAYS
12e édition de la fête de la figue
Béni Maouche, capitale
de tazarth
La commune de Béni Maouche, située au sudest de la wilaya de Béjaïa, a abrité, les 30 et
31 octobre dernier, les festivités de la 12e
édition de la fête de la figue ou «Tamaghra
n’tazarth» en kabyle. Ce rendez-vous, qui a
fait sortir cette région de l’anonymat, constitue
une occasion en or pour les agricultures et les
opérateurs économiques locaux pour faire
connaître aux visiteurs, venus des quatre coins
du pays, leur produit qui aura dans peu de
temps son propre label.
PAR YOUNES SAADI
Pour accéder à la région, la distance est courte, mais le temps du
voyage, en raison des chemins qui
montent, paraît curieusement plus
long. Et, prenant la route nationale
n°74 qui relie la RN 26 à la wilaya de
Sétif en passant par la commune de
Seddouk, tout indique que nous allons à la découverte d’une localité
particulière.
A la sortie de Seddouk, un panneau
nous indique la direction et nous annonce aussi la distance qui nous sépare de notre destination finale. 16
km de montagnes couvertes d’olives
et de broussailles. Un tronçon pour
une belle petite course de vélo de
montagne, qui nous fait passer en
quelques minutes de 246 à 980 m
d’altitude à l’entrée de la commune
de Beni Maouche. Gagner plus de
700 m d’altitude en 30 minutes donne l’impression pour celui qui n’a pas
Béni Maouche,
entre l’héroïque
et l’insolite
La programmation cette année
de la Fête de la figue à la veille
du 1er novembre a été bien
accueillie par les habitants de
la commune de Béni Maouche.
Durant la guerre de Libération,
plus de 1000 combattants de
l’ALN sont tombés ici au
champ d’honneur, faisant du
lieu le premier en nombre de
chouhada. Les anciens se
souviennent encore de
l’opération Jumelle et des
dommages qu’elle a fait subir à
la région. Ils en parlent souvent
entre eux, car les jeunes sont
moins intéressés par le passé.
En plus de cette glorieuse
réputation, Béni Maouche a
d’autres «atouts» de fierté,
plutôt insolites, comme
d’abriter les meilleurs
réparateurs de cardans de
voitures. Pour cela, beaucoup
de personnes viennent
d’ailleurs solliciter le
«spécialiste», un mécanicien
qui a vécu des dizaines
d’années en France avant de
rentrer au pays. C’est grâce à
lui que des dizaines de jeunes
ont appris le métier et sont
partis l’exercer aux quatre
coins d’Algérie.
l’habitude de prendre cette route
d’avoir escaladé de hautes montagnes. Une fois au chef-lieu de la commune, nous nous trouvons face à une
extension urbaine dans tous les sens,
et pas toujours les bons, et ce, compte tenu du relief du lieu et de la foule
de visiteurs venus de loin et de très
loin pour certains pour déguster et
acheter «Tazarth n’Idhurar» (les figues des montagnes). Les plaques
d’immatriculation des voitures – on
peut voir 16, 35, 10, 15, 19, 18 et
autres – témoignent de ce flux de visiteurs. Le stade communal inauguré
à la fin des années 1980 où se déroule la partie commerciale de la
fête, c’est-à-dire l’essentiel, n’a jamais connu autant d’afflux que cette
année, affirment des témoins.
D’autres habitants de la localité et
des villages limitrophes, rencontrés
plus tard, disent qu’ils n’ont jamais
vu autant de monde ni subi des embouteillages aussi inextricables. Les
raisons, a-t-on ensuite compris, sont
que les anciennes éditions ont été tenues dans d’autres espaces (CFPA,
siège de l’APC et marché) et même à
l’extérieur de la commune dans des
espaces libres, notamment pour les
petits négociants. Cette fois, les autorités locales ont décidé, pour des besoins d’organisation ont-ils affirmé,
de tout concentrer au niveau du stade où il fallait être très patient et rapide à la fois pour trouver où stationner. En ce qui nous concerne, il nous
a fallu attendre une dizaine de minutes avant que les agents de l’ordre
nous dégagent un espace.
UNE FIGUE PEUT EN
CACHER D’AUTRES
A l’entrée du stade, une banderole
souhaitant la bienvenue à tout monde est accrochée au mur. Les chants
du célèbre chanteur kabyle Slimane
Azem donnent à cet évènement une
empreinte culturelle. Il est parmi les
rares chanteurs qui ont cité plusieurs
fois ce fruit dans ses chansons. Et il
avait raison, tant ce produit paraît ici
plus beau et si étonnamment varié. A
ce propos, on ne peut pas parler des
figues de Béni Maouche sans citer
Abdelhak Lounès, qui consacre sa vie
pour le développement de ce produit.
Dans son stand situé juste après le
bureau d’accueil, il a exposé plusieurs variétés de figues, toutes issues
du chef-lieu de la commune. Interrogé sur les variétés les plus connues
dans sa région, il nous dira qu’en
tout, la commune de Béni Maouche
en compte dix. «Nous avons dix variétés de figues fraîches dont quatre
peuvent devenir des figues sèches»,
nous a-t-il déclaré avec enthousiasme. Il ajoute : «Chaque variété a son
propre goût et sa propre forme.» Il
s’agit d’abord de tâamriouth, qui oc-
cupe près de 75% de la récolte, suivie par azendjar et aberkan qui occupent ensemble une part de 15% ; le
reste des variétés, à savoir tahayount,
adjidji, taganaouit et autres occupent
10%. Pour lui, Taâmrouith est la reine des figues fraîches et sèches.
Elle est très demandée sur le marché.
Quant au classement des figues selon
la qualité, le fellah affirme que le
choix se présente comme suit : thufrint (la supra), puis thaâmriouth
(l’extra), ensuite thaouliht (la marchande) enfin Takharboucht (aliment
de bétail). «C’est la qualité qui détermine le prix. Le consommateur pourra choisir les variétés et les qualités»,
a-t-il expliqué. En effet, les prix peuvent varier entre 400 et 700 DA
selon les variétés et la qualité.
Installé pas loin de Abdelhak Lounès,
Mohamed Sahki est perçu à Béni
Maouche comme le premier producteur national de la figue. Avec ses 25
ha et quelque 1200 figuiers de toutes
variétés, c’est en effet un opérateur
de poids.
Dans son stand décoré avec des
feuilles de figuiers, il présente une
multitude de variétés qui attirent les
regards des visiteurs qui ne peuvent
quitter la foire sans rendre visite à ce
géant des figues qui voit déjà loin. La
médiatisation et le succès de la figue
de Béni Maouche reviennent en
grande partie à cet homme. «Nous
avons participé, depuis 1986, à plusieurs foires et expositions agricoles
en Algérie et en France. Nous avons
remarqué un engouement extraordinaire envers notre figue. Une surprise
qui nous a fait penser immédiatement à créer un événement spécifique à ce produit», nous fait savoir
Mohamed Sahki. Effectivement,
après plusieurs années d’effort, il a
réussi à convaincre l’Association de
l’huile d’olive d’Akbou et l’APC de
Béni Maouche de soutenir son idée.
(Suite en page 7)
l’entretien
Omar Bekkouche, organisateur de la 12e édition de la Fête de la figue
«La Fête de la figue mérite un statut national»
ENTRETIEN RÉALISÉ PAR Y. S.
Reporters : Quel bilan tirer de la 12e
édition de la Fête de la figue ?
Omar Bekouche, organisateur de la
12e édition de la Fête de la figue,
estime que la figue de Béni Maouche
mérite d’avoir le statut de «fête
nationale» comme pour la fête de la
fraise à Skikda et de la date à
Biskra. Cela lui donnera une
audience plus importante et
suscitera l’intérêt des investisseurs,
ajoute-t-il en jugeant nécessaire
«l’implication de l’Etat dans le
développement de cette culture».
Omar Bekkouche : En ma qualité de chargé
de l’organisation de la 12e édition de la Fête de la
figue, je peux dire que la réussite et le succès ont
été au rendez-vous. Nous avons enregistré plus
de 145 exposants venus de quatre wilayas, à savoir Béjaïa, Sétif, Tizi-Ouzou et Skikda. La particularité à signaler cette année est sans doute
l’abondance de la production. Les agriculteurs
proposent des quantités importantes pour la
vente. C’est une réussite qui nous encourage à
fournir davantage d’efforts pour moderniser cette activité. Je signale également que notre produit commence à intéresser les investisseurs, ce
qui réglera le problème de la commercialisation.
D’ailleurs, un investisseur est prêt à signer des
conventions avec les agriculteurs pour acheter
toute leur production. La production communale cette année dépassera 11 000 quintaux.
Justement, certains agriculteurs évoquent le problème de la commercialisation, qu’allez-vous entreprendre pour
trouver des marchés pour ce produit ?
Comme je vous l’ai déjà signalé, nous sommes en contact avec un investisseur qui propose
d’acheter toute la production. Son offre pourra
régler une fois pour toutes le problème de la
commercialisation qui pose problème à chaque
bonne récolte. A cela, on pourra ajouter les unités de transformation que comptent lancer des
agriculteurs. Nous allons aussi lancer un appel
aux investisseurs pour s’intéresser à ce produit.
Avec de simples moyens, des agriculteurs ont
réussi à faire de la confiture et du chocolat à
base de figue. Selon les premiers échos, ces
produits ont recueilli la satisfaction des consommateurs. On a besoin de tracteurs adaptés aux
reliefs de la région. L’Etat doit également accorder des subventions pour les fellahs comme
cela se fait ailleurs, quitte à subventionner les
méthodes traditionnelles. Nous demandons
aussi à l’Etat de nous installer en urgence une
unité de la Protection civile équipée du matériel anti-incendies de forêt qui cause des dommages importants chaque été. Enfin, j’estime
que cette fête doit devenir nationale.
Un dernier mot sur l’événement ?
Je lance un appel aux agriculteurs pour
s’organiser en associations et en coopératives
pour faciliter la tâche à l’APC pour les aider. Il
faut un interlocuteur qui sera consulté et associé à la prise de décision, notamment du fait
que notre produit aura très bientôt son propre
label.
INTÉRIEUR/VUE m a r d i 4 n o v e m b r e 2 0 1 4 7
(Suite de la page 6)
La première édition de la fête a eu lieu en automne de 1995.
«1995 est l’année de naissance de cette fête devenue aujourd’hui
un rendez-vous économique de taille», a-t-il confié. Se rappelant les préparatifs de la première édition, Da Mohand ne peut
qu’être fier de la réalisation. «Nous avons démarré de zéro
pour arriver à un succès national puis international. Je suis
content et heureux à la fois du chemin parcouru jusque-là»,
a-t-il affirmé, le sourire en coin. Après ces succès indéniables,
l’homme voit encore loin. Associés à cinq producteurs locaux,
ils ont créé une coopérative : «Coopérative des figuiculteurs de
Béni Maouche» qui se chargera, dans peu de temps, de faire de
la figue une activité économique par excellence. En effet, l’unité de fabrication de la confiture à base de figues est déjà en
marche. Une autre ligne spécialisée dans la préparation du
chocolat à base de figues sera opérationnelle au premier semestre 2015. «Le choix des machines est fait de même pour les
commandes. Du coup, la mise en marche de cette ligne de
production est une question de temps», a-t-il affirmé. Les projections de la coopérative ne s’arrêtent pas là, puisque des lignes de production de gâteaux et biscuits à base de figues sont
inscrites au programme. Neuf employées sont déjà en poste,
indique notre interlocuteur.
UNE ACTIVITÉ BOUDÉE PAR LES
JEUNES, MENACÉE PAR LE BÉTON
Mais si en apparence les figues se présentent comme un bon
business, elles sont vendues 350 à 400 dinars le kilogramme,
c’est loin d’être le cas pour tous les concernés et la réalité n’est
pas «si réjouissante», s’accordent à dire les exposants rencontrés lors de cette fête. Ils estiment que l’effort fourni dépasse de
loin les résultats obtenus. «Nous rencontrons d’énormes difficultés pour développer notre activité. Personnellement, je
continue à travailler mes figuiers par nostalgie seulement.
L’argent, je n’en gagne pas assez», nous a confié Lamouchi Abdelhafidh, qui précise que cette activité ne constitue pas sa
ressource principale. «On ne peut pas dépendre à 100% des
figues, c’est impossible, il faut d’autres activités connexes», a-til noté. Le manque de main-d’œuvre est le principal problème
que rencontrent les figuiculteurs. La jeune génération, d’après
eux, accorde peu d’intérêt à cette activité. «Nos jeunes préfèrent d’autres activités que de s’occuper des figues», déplore
Lamouchi Abdelhafidh. Un constat partagé par Akli Mouhous,
propriétaire d’une exploitation sise au village Aït Adjissa, dans
la commune de Béni Maouche. En plus du désintérêt des jeunes pour la culture et l’exploitation, la figue souffre aussi de
l’avancée du ciment. «Nous assistons au recul des surfaces des
figuiers. L’extension que connaît le chef-lieu de la commune et
les villages avoisinants se fait au détriment des figuiers»,
constate Abdelhak Lounès. «Le nouvel habitat rural n’arrange
pas les choses. Il avance très vite à cause des aides de l’Etat,
mais reste mal adapté et sa multiplication réduit chaque année
d’une manière significative les surfaces dédiées aux figues»,
a-t-il ajouté. Pour lui, il faudra planter de nouvelles surfaces
pour garder la même cadence de production. Il recommande
dans ce cadre à l’Etat la création d’une pépinière spécialisée
dans le figuier qui se chargera du renouvellement des arbres.
L’autre obstacle que rencontrent les agriculteurs de Béni Maouche est le manque de pistes agricoles. «Je veux bien travailler
la terre de mes ancêtres, mais mon souhait se heurte à l’absence de pistes agricoles», nous confie Makhlouf Ouari, un
jeune agriculteur du village Aguemoune. Il nous fait savoir par
ailleurs qu’il a entamé des démarches pour désenclaver la région par la construction d’une piste automobile. Par ailleurs,
chaque été, la région de Béni Maouche enregistre des incendies ravageurs qui transforment en cendres des centaines,
voire des milliers de figuiers et d’oliviers. Pour l’été 2014 seulement, plus de 1000 figuiers ont été ravagés par les flammes.
Cette situation décourage les agriculteurs à planter davantage,
notamment en l’absence d’assurance. L’élu de l’APC, Omar
Bekouche, réclame l’implantation d’une unité de la Protection
civile. «Nous ne pouvons plus compter sur la mobilisation populaire pour maîtriser les feux de forêt qui se déclarent chaque
été dans notre région. Une unité de la Protection civile devient
une nécessité, voire une urgence pour préserver ce qui reste
des figuiers et des oliviers», a-t-il clamé. Une revendication
soutenue par le P/APC qui nous fait savoir que son équipe fait
de son mieux pour ouvrir des pistes agricoles et réunir les
conditions idoines pour les agriculteurs de sa commune. «Nous
sommes à leur écoute», a-t-il tenu à rassurer. Pour motiver les
propriétaires terriens à investir dans la figue, Mohamed Sahki
recommande la généralisation de l’électricité et le forage de
puits. «Les figuiers ont besoin d’arrosage durant les quatre à
cinq premières années de leur plantation. Du coup, le forage
des puits devient un élément indispensable. Je demande à
l’Etat de généraliser l’électricité et le forage à toutes les exploitations», a-t-il recommandé. L’enjeu vaut la peine, dit-il. Car si
à travers les siècles, elle a constitué l’aliment principal pour les
populations durant les hivers rudes, la figue sera dans quelque
temps une matière première pour plusieurs industries. On peut
citer entre autres la fabrication du chocolat à base de figues
(une unité de transformation fonctionne déjà et deux autres
suivront). A cela s’ajoutent la fabrication de la confiture (une
marque sera dans quelques semaines disponibles sur le marché) et enfin la fabrication de gâteaux et biscuits à base de figues. Certains opérateurs y travaillent déjà.
Bouira
Le dépeuplement
menace de nombreux
villages
En dépit du retour de la
sécurité dans plusieurs
communes de la wilaya
de Bouira, l’exode rural,
qui a presque vidé des
villages au début des
années de terrorisme, se
poursuit et des localités
entières continuent de se
vider de leurs habitants à
cause des conditions de
vie difficiles.
DE BOUIRA, SLIMANE SEDDIKI
Les villageois et après le retour à la
stabilité et une amélioration des conditions de sécurité, notamment dans les zones rurales que ce soit à l’ouest de la wilaya ou dans le sud de Bouira, les familles
veulent y retourner, mais les conditions
de vie ne sont pas encore réunies pour assurer la stabilité et fixer les villageois
dans leurs communes. L’attrait de la ville
pour trouver un emploi, un logement, un
abri sûr et toutes les commodités nécessaires était, donc, l’origine de cet exode
massif pour ne pas dire forcé. Dans la wilaya de Bouira, particulièrement, les zones touchées par le terrorisme, au début
des années de sang, les choses ont été nettement améliorées. Les pouvoirs publics
ont, dans l’objectif de fixer les populations et surtout les appeler à regagner
leurs terres, inscrit des dizaines de projets : construction d’écoles, ouverture de
pistes agricoles et dégager des dizaines de
projets.
A Bouira, des centaines de familles
avaient quitté sous la menace terroriste
leurs maisons. Elles ont pris le chemin de
l’exode rural pour fuir l’insécurité et l’instabilité. Destination : les grandes villes
considérées comme uniques refuges. Ces
« réfugiés » de la décennie noire se sont
sacrifiés durant des années à vivre dans
des conditions lamentables. Des centai-
nes d’entre eux avaient érigé de simples
baraques. Deux décennies après, de nombreux villageois y sont quand même retournés et d’autres attendent toujours.
C’est le cas au niveau de la commune de
Malla, dans la région de Lakhdaria, à
l’ouest de Bouira. Touchées par le terrorisme, des centaines de familles ont quitté
leurs terres. Au début des années 1990, le
nombre d’habitants recensés était de 12
000 habitants. Près de la moitié de villageois ont quitté leurs villages.
Selon le recensement de l’année 2008, la
commune n’en comptait que 5000. « Nous
n’avons d’autres choix que de quitter la
région, sous la menace des groupes armés. Ceux qui avaient les moyens avaient
acheté des maisons dans les grandes villes, comme Alger, et d’autres n’avaient le
choix que de s’installer chez des proches.
Après des années, nous avons décidé de
regagner nos terres, vu que la situation
sécuritaire s’est améliorée », nous dira
Arezki, la soixantaine passée. Cependant,
les conditions de vie et les commodités
vitales sont inexistantes. « Les collégiens
trouvent d’énormes difficultés pour rejoindre leurs établissements. La commune
n’est pas encore dotée de gaz naturel », se
désole-t-il. Les villageois continuent de
cultiver leurs terres, comme en témoignent d’ailleurs ces dizaines de surfaces
de champs d’oliveraies.
Les aides de l’Etat ont été renforcées par
les aides accordées dans le cadre de l’habitat rural. Plus de 500 dossiers ont été
approuvés. Cependant, cela reste insuffisant. Dans les communes rurales, lourdement touchées par le terrorisme, les
conditions de vie restent inchangées. Les
villageois ne cessent de réclamer un minimum, comme l’ouverture de pistes agricoles, la réhabilitation du réseau routier
et le raccordement de leurs foyers au réseau de gaz naturel.
A souligner que c’est presque la même situation qui a été vécue dans des communes de l’est de la wilaya de Bouira. Des
dizaines de villages ont été dépeuplés à la
suite de la dégradation de la situation
sécuritaire dans le pays, au début des années de terrorisme. 
Le développement et le niveau de vie des citoyens au menu
SYNTHÈSE MERIEM HADJ ALI
Le premier magistrat de la wilaya de
Bouira, Nacer Maaskri, a présenté,
jeudi dernier, lors d’une rencontre de
travail qui s’est déroulée en présence
des cadres centraux du ministère et
présidée par le secrétaire général du
ministère de l’Intérieur et des
Collectivités locales, Ahmed Adli, un
exposé sur les grands axes du
développement de la wilaya de
Bouira. En effet, le développement et
la prise en charge des préoccupations
des citoyens ont été au menu de
cette séance. Le wali de Bouira s’est
montré satisfait du contact
permanent établi entre les
administrations locales et centrales.
Après avoir souligné que cette
séance s’inscrivait dans le cadre
d’une série de rencontres décidées
par le ministre d’Etat, ministre de
l’Intérieur et des Collectivités locales
Tayeb Belaïz, M. Maaskri a indiqué,
dans une déclaration à la presse, que
celle-ci avait permis d’évoquer
« plusieurs aspects et dossiers relatifs
au développement dans les différents
domaines, outre les questions
intéressant directement le citoyen ».
Lors de cette rencontre, il a été
question des secteurs dits
« importants », notamment l’habitat,
l’approvisionnement en eau potable
(AEP), en électricité et en gaz, le
réseau routier, la santé et l’éducation,
a souligné le wali. Tous les dossiers
ont été examinés en profondeur, a-t-il
précisé. La rencontre a été
« l’occasion de relever les points
positifs et négatifs » en vue de
prendre en charge les préoccupations
des citoyens et remédier aux lacunes,
notamment grâce à l’intervention du
ministère de l’Intérieur qui « est le
meilleur soutien pour l’Administration
au niveau de la wilaya ». Après avoir
rappelé les instructions du ministère
de l’Intérieur concernant
l’amélioration du service public tel
que décidé dans le programme du
gouvernement, le wali de Bouira a dit
avoir passé en revue « les résultats
obtenus jusqu’à présent, notamment
en matière de rapprochement entre
l’Administration et le citoyen ». Selon
le même responsable, ces séances
permettent « d’établir le contact entre
les autorités centrales et
l’administration locale, de manière à
permettre à toutes les parties
concernées d’exprimer leurs
préoccupations et d’examiner les
questions et projets prévus dans
chaque wilaya ». « Tous les citoyens
et les représentants de la société
civile aspirent à une prise en charge
de leurs préoccupations qui sont
soumises à l’Administration centrale
pour d’éventuelles solutions », a-t-il
relevé. « Le ministère nous aide à
accomplir nos missions, grâce à sa
capacité d’intervenir à long terme et
de transmettre nos préoccupations
au gouvernement, car étant le
meilleur médiateur entre la wilaya et
l’Exécutif, ce qui permet de prendre
en charge les préoccupations des
citoyens et d’être à leur écoute », a
affirmé M. Maaskri.
mardi 4 novembre 2014
INTÉRIEUR/VUE
Cherchell
Mila
Rendre à l’hôtel Césarée... son nom
L’adage populaire « rendre à César ce qui
appartient à César » est on ne peut plus
d’actualité dans la ville de Cherchell où
des citoyens défendent bec et ongles leur
hôtel, dont « la renommée n’a d’égal que
le nom qu’il portait, à savoir Césarée tiré
de l’ancienne appellation de la ville du
temps de l’Empire romain », qui vient de
changer de nom.
DE CHERCHELL, DJ. SEDDIKI
L’hôtel Césarée, une struc-
ture datant de la période coloniale, qui a fait l’objet d’une
opération de rénovation, vient
d’être attribué à un gestionnaire privé, en l’occurrence
M. Necib qui a décidé de lui
donner son nom, ce qui a fortement déplu à de nombreux
Cherchelois qui préférerait
que le nom originel (Césarée)
soit maintenu. Regroupés
autour de l’office du tourisme
de la ville, de nombreux Cher-
chelois ne comprennent pas
ce changement d’appellation
de l’hôtel qu’ils considèrent
comme mythique étant donné
le nombre de personnalités
qui y ont séjourné. Dans une
lettre adressée à la ministre
du Tourisme, qui connait bien
la structure, puisque du temps
où elle était à la tête de la wilaya, l’hôtel avait été transformé en siège pour la police
locale, les protestataires ne
manquent pas de signaler que
cet hôtel Césarée est considéré comme un joyau architec-
tural édifié avec des pierres
trouvées lors des fouilles sur
les sites romains au moment
de sa réalisation en 1887.
L’hôtel, unique dans la ville
de Cherchell, est, selon eux,
emblématique puisqu’il a été
visité par de nombreuses personnalités du monde politique
et culturel, à l’image de feu
Houari Boumediene, la reine
d’Angleterre, de Che Guevara,
de la comtesse de Saint Exupéry, de Jean Sénac pour ne
citer que ceux-là. L’hôtel, trois
étoiles à l’époque, figurait
également dans le guide bleu
international des hôtels, et
malgré l’usure du temps et
des aléas naturels, il vient de
retrouver une nouvelle jeunesse grâce à une opération
de rénovation qui a duré plus
de 5 années. Réhabilité à
l’identique par l’Agence de
gestion et de régulation foncière urbaine (AGERFU) pour
un montant de 10 milliards de
centimes, cet hôtel, un bien
communal, avait subi de gros
dégâts lors des séismes de
1980 et 1989, ce qui a obligé
les responsables à sa fermeture, ce qui a accentué son délabrement. L’AGRFU, chargée
des travaux de rénovation, a,
par la suite, procédé à sa location afin de récupérer le montant de l’investissement. Cet
établissement comprend 60
chambres et plusieurs suites
s’étendant sur une assiette et
une emprise au sol de 2000
m2. Il est structuré en trois
blocs destinés à la restauration, l’hôtellerie et les salles
de banquets. Les responsables
de la wilaya, ayant décidé la
restauration de ce joyau touristique et architectural en
2007 en espérant que celui-ci
reprendra son rang de patrimoine culturel et touristique,
ont vite déchanté étant donné
la qualité médiocre des travaux réalisés qui avaient nécessité de faire appel à des
soi-disant artisans qui ont utilisé des matériaux nobles. Au
moment de la réception de
l’ouvrage, force a été de
constater que les résultats de
la rénovation même en maintenant l’aménagement des espaces à l’identique a été de
piètre qualité et en deçà des
exigences de l’enveloppe allouée. Une fois rénové et mis
en adjudication, une autre
controverse menée par des islamistes de la ville est née, à
savoir l’interdiction de la vente de boissons alcoolisées dans
le restaurant de l’hôtel étant
donné sa proximité de la mosquée. L’hôtel Césarée, décidément, ne laisse personne indifférent en attendant la réalisation d’autres infrastructures
dédiées au tourisme. 
Tizi-Ouzou
Halte à Ighil Imoula, haut lieu de mémoire
DE TIZI-OUZOU, S. OULARBI
La wilaya de Tizi-Ouzou était au rendez-vous pour la célébration du 60e
anniversaire du déclenchement de la
guerre de Libération nationale.
D’ailleurs, plusieurs projets ont été
lancés par le wali, M. Abdelkader
Bouazghi, pour marquer cet évènement historique. Dans la matinée de
samedi, la délégation officielle composée de plusieurs directeurs de la wilaya et des représentants du mouvement associatif et culturel a procédé
au dépôt d’une gerbe de fleurs au carré des Martyrs de M’Douha qui a été
suivi par la levée des couleurs au rythme de l’hymne national, de la lecture
de la fatiha et d’une minute de silence
à la mémoire des chouhada de la région. La délégation s’est dirigée par la
suite vers Tizi-Rached où le wali a
procédé à l’inauguration du nouveau
poste de secours routier de la protection civile. Il a également Procédé au
coup d’envoi de la première édition
du Festival national d’aviron et de Canoé-kanak au barrage de Takseabt en
faveur des jeunes rameurs. Une manifestation qui s’étalera jusqu’à
aujourd’hui. « C’est un challenge qui
aura pour objectif de mobiliser les
jeunes rameurs afin qu’ils défendent
les couleurs nationales dans les diffé-
PUB
rentes compétitions internationales »,
a souligné le président de la Fédération algérienne des associations d’aviron. Notons que ces festivités ont été
marquées par le déplacement du wali
de Tizi-Ouzou dans le village d’Ighil
Imoula, dans la daïra des Ouadhias,
qui constitue un haut lieu d’histoire,
de mémoire, mais surtout le théâtre
de la proclamation de la révolution du
1er Novembre 1954. En effet, c’est
dans ce village que fut saisie et tirée à
la ronéo la fameuse proclamation du
1er novembre 1954. Notons que c’est
par le biais de cette proclamation que
le peuple algérien ainsi que l’opinion
internationale furent informés officiellement du déclenchement de la
glorieuse guerre de Libération, mais
aussi que les objectifs intérieurs et extérieurs de la Révolution ont été fixés.
Sur place, le wali a été chaleureusement accueilli par les villageois. « Je
remercie tous les habitants de ce village pour cet enthousiasme et votre
générosité en cet évènement très cher
pour tous les Algériens », a souligné
M. Bouazghi devant un nombre impressionnant de villageois qui se sont
rassemblés au chef-lieu du village.
Notons que le moudjahid et enfant natif du village, Ali Zaamoum, qui fut
responsable de l’organisation paramilitaire d’Ighil Imoula, avait reçu le
journaliste Mohamed Laichaoui qui
avait dactylographié et imprimé le
document du texte du 1er Novembre.
« Le texte de la proclamation de cet
évènement phare de l’histoire de notre pays a été saisi dans la nuit du 25
octobre 1954. Quant à son tirage, il a
été effectué dans les nuits du 26 et du
27 octobre de la même année, et ce, à
l’aide d’une ronéo. A cette occasion, le
wali s’est rendu sur ces hauts lieux de
mémoire et qui sont classés patrimoine culturel national. « Gloire à tous les
martyrs de l’Algérie, dont les 96 natifs
de ce village. On doit un grand hommage à ces héros qui sont tombés sur
le champ d’honneur pour se débarrasser du joug colonial », a-t-il précisé
sous les applaudissements de l’assistance.
DÉPÔT DE LA
PREMIÈRE PIERRE
DE RÉALISATION DE
L’EPH À OUADHIAS
Après cette visite typiquement historique, la délégation s’est rendue au
chef-lieu de daïra des Ouadhias où le
premier responsable de la wilaya a
procédé au dépôt de la première
pierre pour la réalisation officielle
d’un établissement public hospitalier
(EPH) de 60 lits dans cette localité.
Le wali a eu des explications sur les
mesures à entreprendre pour veiller
au respect des délais de livraison de
ce projet. Rappelons que les travaux
de réalisation de cet EPH ont été lancés le 3 juin dernier pour un délai de
livraison de 28 mois. M. Bouazghi a
instruit les maîtres d’œuvre chargés
de cette réalisation de livrer cet hôpital à temps afin de répondre aux attentes des citoyens. « Le montant global du projet est estimé de plus de
100 milliards de DA », a souligné, le
directeur de la santé de la wilaya de
Tizi-Ouzou, Dr Mostafa Gaceb.A la
fin de cette journée, le wali s’est rendu dans la zone industrielle de Tala
Athmane où il a procédé à l’inauguration officielle de début d’activité
d’un Complexe industriel de production de détergents (Cosmos). Sachant
que la mise en exploitation de cette
usine a eu lieu en avril dernier, alors
que sa réalisation a eu lieu en 2008,
a expliqué le P-DG de cette unité.
Tout en affirmant que le complexe
contribuera à la résorption du chômage, puisque 108 postes d’emploi
ont été créés avec comme objectif
d’atteindre les 300 d’ici à la fin de
l’année en cours. Quant à la capacité
de production, elle est estimée de
120 tonnes par an. 
Le soutien aux
exportations hors
hydrocarbures
fait débat
DE MILA, ZAOUI ABDERAOUF
Une journée d’études sur les
exportations hors hydrocarbures
et la réflexion sur une mise sur
pied d’une stratégie nationale
d’exportation des autres produits
s’est tenue à la salle de
délibérations de la wilaya, jeudi
dernier à Mila. Elle a été
organisée par la Chambre de
commerce et d’industrie de Mila
en collaboration avec celle de
Jijel, et de la Société algérienne
d’assurances et de garantie des
exportations (SAGEX). Des
exportateurs de la wilaya de Mila
et de Jijel, des représentants de
la douane, des impôts et des
institutions d’aide et de soutien
à l’exportation et des banques
ont participé à cette journée. Les
modalités d’aide et de soutien à
l’exportation hors hydrocarbures
auront été le thème le plus
évoqué par les participants lors
de cette rencontre qui aura
permis aux orateurs de
décortiquer, sous tous leurs
aspects, les problèmes auxquels
sont confrontés les exportateurs
et les solutions à apporter au
plus vite pour donner plus
d’atouts et de prérogatives à ces
derniers. Permettre aux
exportateurs de démarrer sur
des bases solides et éviter
toutes les contraintes et
difficultés, et ce, par et grâce à
une connaissance parfaite des
lois de l’exportation et des droits
et devoirs de chacun est le
message adressé aux
participants en cette journée.
Seules une base solide
définissant les modalités
d’exportation et des lois non
contraignantes permettront la
mise sur rails d’une exportation
saine à même de rivaliser avec
celle du reste du monde.
L’Algérie dispose d’énormes
moyens de production,
malheureusement mal ou pas
exploités dans le cadre de
l’exportation, c’est là une des
conclusions à laquelle ont abouti
les intervenants. Combler les
lacunes existantes et appliquer
un dispositif réglementé et fiable
amèneraient les exportateurs à
se lancer sans risques dans
l’exportation de produits
agricoles et autres. Lors de cette
journée, la bureaucratie,
l’absence de main-d’œuvre
qualifiée dans le
conditionnement des produits
agricoles destinés à
l’exportation, l’OMC, l’Union
européenne, l’Union arabe et
plusieurs autres sujets relatifs
au thème précité sont revenus
également dans les
interventions des uns et des
autres.
ANEP 154130 / Reporters du 04/11/2014
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INTÉRIEUR/VUE m a r d i 4 n o v e m b r e 2 0 1 4 9
Mostaganem
Batna
Le bijou chaoui en quête
de renaissance
La deuxième édition du salon du bijou traditionnel
organisée dans la capitale des Aurès du 28 octobre
au 2 novembre avait pour objectifs, entre autres,
la confirmation et la concrétisation de certains
projets annoncés lors de l’édition précédente, selon
les propos des organisateurs, en l’occurrence la
Chambre de l’artisanat et des métiers de la wilaya
de Batna. Une opportunité pour les artisans
d’exposer non seulement leurs bijoux, mais aussi
d’attirer l’attention sur l’avenir et le devenir du
bijou chaoui authentique qui connait des moments
difficiles. Pis, n’ayant pas peur des mots, il est
même menacé de disparition.
DE BATNA, JUBA RACHID
Contrairement au tapis des Nememcha de Babar (Kenchella) ou à la
poterie du sud des Aurès aussi bien à
El Kantara qu’à Imsounine, qui
Blida
Le CHU prêt à
prendre en charge
les maladies
vasculaires
DE BLIDA, MOHAMED RAFIK
Les maladies vasculaires cérébrales
sont responsables de plus de 26%
des décès en Algérie. Couplées aux
accidents cardiovasculaires, elles
constituent la première cause de
mortalité, loin devant les cancers et
même les accidents de la route. C’est
dire la gravité de cette pathologie, qui
tend à enregistrer une incidence de
plus en plus grande dans un pays en
pleine transition épidémiologique.
Les chiffres sont là pour confirmer
une réalité implacable. Selon les
données rendues publiques par la
Société algérienne de neurologie et
de neurophysiologie clinique
(SANNC), que préside le professeur
Mohamed Arezki, l’Algérie enregistre
environ 40 000 nouveaux cas
graves annuellement, dont 30% des
AVC décèdent dans l’année. Ces
nouveaux cas d’AVC induisent
quatre à cinq fois plus que le nombre
des victimes des accidents de la
circulation. Quand ils n’entraînent
pas la mort, ils laissent des
handicaps irréversibles dans la
moitié des cas. La mortalité survient,
souvent lorsque le malade arrive aux
urgences trop tard, c’est-à-dire après
plus de trois heures de l’apparition
des premiers symptômes de l’AVC.
C’est justement durant ces Golden
Hours, comme les appellent les
spécialistes de la santé, que
l’intervention médicale peut sauver le
patient d’une mort certaine. Chaque
minute compte, recevoir les patients
rapidement au niveau du CHU
améliore le pronostic vital et
fonctionnel. Le CHU de Blida dispose
actuellement de moyens et de
structures qui peuvent prendre en
charge ces patients 24h/24. En effet,
la seule unité Stroke qui existe en
Algérie se trouve au CHU de Blida. Il
faut savoir que l’accident vasculaire
cérébral est une complication très
grave qui engage souvent le
pronostic vital du patient. Selon le
professeur Arezki, la fibrillation
atriale est responsable de 25% des
AVC que l’on a tendance à oublier.
connaissent depuis quelques années
une certaine embellie après des années
de disette, le bijou chaoui en argent est
à la traîne. Les raisons de cette léthargie chronique proche du trépas sont
nombreuses, selon les bijoutiers, les
artisans, les collectionneurs et les
clients rencontrés au salon. En dépit
de sa beauté et de son authenticité, le
bijou Auressien, à l’image des haklhlalth, mcharaf, kholkhel habzimth et
tant d’autres que les femmes chouia
portaient jadis, le sont beaucoup moins
de nos jours. Pour les connaisseurs, la
parure chaouie est victime des ses propres artisans qui lui ont tourné le dos,
et ce, à travers tout le pays chaoui, les
bijoutiers lui préférant l’or, beaucoup
plus rentable en plus d’être un signe de
richesse en vogue. S’y ajoutent d’autres
facteurs beaucoup plus dramatiques.
Selon des témoins, des faussaires et
faux collectionneurs ont pu se procurer en arrière pays des bijoux d’une
valeur inestimable qu’ils bradent au
premier venu, et, pire encore, des
moules pour bijoux en argent ont été
vendus à l’étranger ou échangés contre
des gadgets sans valeur aucune.
Certes le bijou chaoui diffère d’une
région à une autre, cependant la part
de ressemblance et de similitude dépasse de loin quelques particularités.
Selon un jeune artisan de la ville
d’Arris, le bijou en argent dans les
Aurès n’est pas réservé à la fête dans
le sens où la femme le porte au quotidien. Que l’on soit de Merouna, Arris
ou Baghai, c’est-à-dire le grand Aurès,
la femme chouie garde tout le temps
ses bracelets en main, car ils sont
souvent un legs. Au-delà de la parure
en elle-même, il s’agit plus de sauvegarder une mémoire. Selon le professeur Haddad Mostefa, enseignant
d’histoire à l’université de Batna, la
parure est plus porteuse de messages
que d’esthétique. Pour l’enseignant, il
n’y a qu’à voir dans le détail le bijou
formé uniquement de signes et de
symboles, une écriture inventée bien
avant l’alphabet.
Une lueur d’espoir cependant. Batna,
qui n’a toujours pas sa maison d’artisans, devrait en acquérir dans 12
mois, selon les responsables du secteur du tourisme et de l’artisanat, en
plus d’un centre d’artisanat pour la
formation et l’encadrement des jeunes artisans où la priorité sera donnée à la sauvegarde du bijou chaoui.
A ce sujet, un ancien élève de l’école
des beaux arts de Batna, Azzedine
Mairif, chargé de l’encadrement de la
spécialité design matériaux et modélisation, dira : « J’ai déjà encadré un
groupe de jeunes pendant 80 heures
et je suis satisfait. L’expérience mérite d’être prolongée. La parure chaouie
a besoin d’une touche artistique, mais
elle doit être mieux travaillée et l’argent s’y prête bien. Je suis d’ailleurs
chargé de la conception et de l’amélioration des modèles, d’autant que
nous avons une idée sur la demande
des clients. »
En dépit de la présence, en effet, de
plus de 40 participants au salon, la
qualité laisse à désirer et contraste
avec les bijoux anciens exposés. Cela
étant dit, comme la si bien dit l’universitaire Mekideche, les Aurès ne
désespèrent pas de voir la renaissance
du bijou chaoui, un patrimoine d’une
valeur inestimable. 
Boumerdès
Festivités et hommages aux martyrs de la Révolution
DE BOUMERDÈS, KACI K.
A l’instar
de toutes les villes du
pays, la wilaya de Boumerdès était,
elle aussi, au rendez-vous pour célébrer le 60e anniversaire de l’Indépendance. A cet effet, un riche programme
de festivités commémoratives a été
confectionné et mis en exécution au niveau du chef-lieu. En plus des festivités
habituelles faites de levées de drapeau,
de dépôts de gerbes de fleurs à la mémoire des martyrs, des conférences sur
les actes historiques dans la région par
des historiens et des témoignages de
moudjahidine, une marche sur l’artère
principale de la ville a été organisée
avec la participation des autorités locales, des moudjahidine, des jeunes
scouts, des associations de jeunes, ainsi
qu’un large public venu participer à
cette fête d’indépendance qui symbolise la liberté. Des expositions sur l’histoire de la Révolution et des photos de
héros de la Révolution ont été exposées
afin de les faire connaitre aux jeunes et
au large public au niveau de la Maison
de la culture de Rachid-Mimouni. Des
danses et des chants folkloriques, ainsi
que des chants révolutionnaires pour
perpétuer la mémoire de la Révolution
nationale ont été entonnés par des jeunes habillés aux couleurs nationales
durant cette parade de fête pour perpétuer cette commémoration d’indépen-
dance arrachée après de grands sacrifices des moudjahidine. Dans les autres
contrées de la wilaya, c’est le même
scénario de fête qui s’est reproduit
pour marquer ce 60e anniversaire du
déclenchement de la lutte armée avec
la baptisation d’institutions au nom de
martyrs de la Révolution, l’inauguration de projets comme c’est le cas à
Bordj-Ménaiel et Boudouaou où il a été
procédé à l’alimentation en gaz de ville. Les populations locales ont adhéré
et apprécié les différentes activités
culturelles, musicales, historiques et
sportives. Dans ce cadre, les villes et les
villages se sont parés aux couleurs du
drapeau national. Cette journée commémorative était une occasion pour
rappeler le sacrifice des martyrs pour
conquérir l’indépendance. « Notre dur
combat contre l’ennemi doit être connu
par les jeunes et ils doivent étudier et
connaitre l’histoire », a confié Si Slimane, un ancien moudjahid qui lança
d’ailleurs un appel à toute la jeunesse
pour parachever les idéaux des chouhada tracés le 1er novembre 1954 pour
permettre au peuple algérien de vivre
dans la dignité, la liberté et la justice
sociale. 
Trois ans
de prison
ferme pour
vandalisme
DE MOSTAGANEM, E. OUAIL
Une peine de trois ans de
prison ferme vient d’être
infligée par les membres du
tribunal correctionnel de
Mostaganem à l’encontre du
dénommé H. B., âgé de
25 ans, poursuivi pour acte
de vandalisme. Les faits de
cette affaire remontent à la
journée du mercredi 18
décembre, quand H. B. s’est
vu refuser l’accès à un
cybercafé. Fou de rage, il a
tout saccagé. Le
représentant du ministère
public avait requis la peine
de 5 ans de prison ferme,
assortie d’une amende de
20 millions de centimes à
l’encontre du mis en cause.
Relizane
Des travaux
routiers
pour rien
Malgré les efforts fournis par
la direction des travaux
publics ces dernières
années et en dépit de
plusieurs enveloppes
dégagées, les rues de
plusieurs quartiers du cheflieu de wilaya sont toujours
dans un état déplorable. Un
constat que tout le monde
partage, en particulier les
automobilistes. Ces derniers,
exaspérés par cette
situation, interpellent les
autorités locales et les élus.
Selon un vieux chauffeur de
taxi, « l’état lamentable de la
chaussée en de nombreux
endroits irrite de longue date
les résidents de la nouvelle
ville Adda Benada, exBermadia ». Au chef-lieu de
Relizane, tout le monde
s’accorde à dire que des
travaux de réfection
s’imposent aujourd’hui.
La chaussée présente une
dénivellation de plusieurs
centimètres. Les
conducteurs, comme les
chauffeurs de taxi, qui font la
navette plusieurs fois par
jour, ne peuvent emprunter
ces axes. Même la nouvelle
ruelle appelée « Hai les fruits
de bois » à peine
réceptionnée est devenue
impraticable conduisant les
usagers à s’interroger sur la
qualité du travail pourtant
inspecté par le premier
responsable de la wilaya.
E. O.
CHLEF Activement recherché, un malfaiteur arrêté à Sidi Akkacha
DE CHLEF, ZAKARYA MAHFOUD
Les éléments de la police judiciaire de la sûreté extérieure de Sidi Akkacha, au nord de Chlef, relevant
de la sûreté de daïra de Ténès, ont mis la main, en fin de semaine, sur un dangereux malfaiteur, a-t-on
appris auprès de la cellule de communication de la sûreté de willaya. À son actif, 25 affaires entre vols
et agressions corporelles avec arme blanche prohibée. En effet, le dernier vol en date commis par ce
malfaiteur remonte à la semaine passée où le voleur présumé s’est introduit par effraction dans une
maison pour subtiliser divers objets de valeur.
Activement recherché par la police depuis plusieurs mois, le malfaiteur a été interpellé en son domicile
où les policiers l’ont découvert caché dans une armoire. La cavale de ce dangereux délinquant qui a
terrorisé de nombreux citoyens a pris fin grâce à cette intervention énergique des éléments de la
police, souligne-t-on. À signaler que le voleur écroué est âgé de 29 ans, marié, père d’un enfant et
habitant le bourg de Chatt, dans la commune de Sidi Akkacha. Présenté devant le procureur de la
République près le tribunal de Ténès, le malfaiteur a été placé en détention provisoire en attendant son
jugement pour des affaires de vol par effraction, agression corporelle… La nouvelle de la neutralisation
de ce malfrat a été accueillie avec beaucoup de soulagement par la population locale.
ENVIRONNEMENT m a r d i 4 n o v e m b r e 2 0 1 4 11
France
Changement climatique
L’avertissement du GIEC sera-t-il
entendu ?
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur
l’évolution du climat (GIEC) a publié, dimanche,
à Copenhague, son rapport de synthèse qui
résume, en 40 pages, les résultats des travaux
de plus de 800 scientifiques consignés dans trois
rapports parus en septembre 2013 sur les preuves
du réchauffement, en mars 2014 sur les impacts,
et en avril 2014 sur les mesures pour atténuer
la hausse des températures.
PAR M’HAMED REBAH
Selon
les agences de presse qui en
ont rendu compte, le GIEC fait remarquer que « les gouvernements peuvent
encore endiguer le changement climatique à un coût gérable, mais devront
réduire à zéro les émissions de gaz à
effet de serre d’ici la fin du siècle pour
contenir le réchauffement sous le seuil
des 2°C». C’est ce rapport qui servira
de base à la conférence sur le climat
qui se déroulera fin 2015 à Paris. Mais,
avant, la Conférence sur les changements climatiques qui se tiendra du
1er au 12 décembre, à Lima, au Pérou,
devra clarifier les éléments pour les
négociations en vue d’arriver à l’accord prévu en 2015. Pour l’heure, les
choses n’ont pas l’air d’avancer. Le paquet-énergie climat 2030 (PEC 2030)
de l’Union européenne validé durant
la nuit de jeudi 23 octobre à Bruxelles
par les chefs d’Etat et de gouvernement des 28 Etats-membres a été critiqué par de nombreux écologistes et
ONG. D’après leur point de vue, il «institue un revirement majeur de l’UE en
matière de lutte contre les dérèglements climatiques ».
En Algérie, le changement climatique
n’apparaît pas comme une préoccupation importante, ni dans les médias, ni
dans le discours officiel. Son impact
sur les ressources en eau ou sur l’agriculture est moins perçu que celui lié au
gaspillage de l’eau et aux insuffisances
dans sa gestion, et, pour la sécurité alimentaire, le doigt est pointé sur la frénésie de l’urbanisation dévorant les
bonnes terres, surtout sur le littoral,
qui a provoqué la chute vertigineuse
de la superficie agricole utile par habitant. Pourtant, le facteur climatique a
été bien ressenti ces derniers mois dans
notre pays. L’analyse de l’Office natio-
L’Afrique qui avance
La transition vers un transport
durable a commencé
Le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, et le président
du Kenya, Uhuru Kenyatta, ont salué jeudi l’adoption d’un nouveau
cadre pour la transition vers un transport durable en Afrique, qui devrait
améliorer la santé, l’environnement et le développement durable dans
son ensemble dans tout le continent. Plus de 42 pays africains,
représentés par les ministres des Transports, de l’Environnement et
d’autres hauts fonctionnaires, ont participé au Forum du transport
durable en Afrique (FTDA), organisé par le Programme des Nations
unies pour l’environnement (PNUE), la Banque mondiale et l’ONUHabitat, qui a eu lieu à Nairobi au Kenya. L’objectif de la réunion est de
préparer la mise en œuvre d’actions concrètes pour intégrer le transport
durable dans les processus de développement et de planification de la
région. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la pollution de
l’air tue 7 millions de personnes par an dans le monde, soit quatre fois
plus que les maladies du VIH/Sida et du paludisme combinées. Au
Kenya, l’urbanisation rapide a eu pour conséquence que le nombre de
voitures dans la capitale Nairobi a doublé en seulement six ans, ce qui
affecte la santé et le bien-être des résidents de la ville. Selon les études
récentes, les niveaux de pollution de l’air dans la ville sont parfois sept
fois plus élevés que le seuil maximal établi par l’OMS. Lors de
l’ouverture de la réunion ministérielle, le président Kenyatta a déclaré
que la conférence intervient à un moment où l’Afrique est à un stade
critique dans la mise en œuvre de l’Agenda 2063 (plan d’action africain
commun pour le développement). « Pour assurer le succès de ce plan
pour la transformation de l’Afrique, nous devons nous engager à un
cadre stratégique commun pour la croissance inclusive et du
développement durable. Il nous faut faire les choses différemment pour
réaliser notre vision d’une Afrique intégrée, prospère et pacifique », a
affirmé M. Kenyatta. La réduction des émissions de CO2 est un défi
considérable pour le secteur des transports qui consomme de plus en
plus de combustibles fossiles et le secteur est responsable de la plus
forte croissance des émissions de CO2. Avec l’urbanisation rapide
dans les pays en développement, la consommation d’énergie et les
émissions de CO2 par les transports urbains augmentent rapidement
partout dans le monde, y compris en Afrique. La feuille de route
adoptée par les ministres vise à réduire les émissions de gaz à effet de
serre du secteur des transports en Afrique en adoptant une approche
globale qui vise à promouvoir l’utilisation de moyens de transport
moins polluants, encourager le développement des transports publics
de qualité et accroître les investissements dans les technologies
propres.
(Agences)
nal de la météorologie a fait ressortir
que le mois d’août a été caractérisé
dans les régions agricoles, comme le
mois précédent, par des situations caniculaires.
Les mois de septembre et d’octobre
n’ont pas été très différents.
En commentant, en avril dernier, ce
qu’il a qualifié de « conclusions d’un
énième rapport alarmant du GIEC», un
site algérien d’informations générales
avait cru bon recourir à la «pédagogie
de la trouille» dans le but de sensibiliser ses lecteurs et certainement aussi
les pouvoirs publics. Pour faire peur, il
a choisi un titre-choc : « L’Algérie risque de devenir un immense désert » ;
puis l’avertissement : «L’Algérie
connaîtra une baisse des précipitations, entraînant une désertification de
la région Nord et une dégradation des
systèmes agricoles, selon les données
fournies par le Programme des Nations
unies pour l’environnement». Plus récemment, en septembre, le directeur
du Centre climatologique national,
Djamel Boucherf, en spécialiste de la
question, renchérissait : «L’Algérie, de
par sa situation géographique et ses
caractéristiques environnementales,
est fortement affectée par les changements et perturbations climatiques,
comme la sécheresse, l’augmentation
des températures, la désertification et
les inondations». Comme preuve, il a
cité l’élévation des températures
automnales à 33 degrés Celsius, alors
que la moyenne est de 26 degrés Celsius en cette saison. Pour le moment,
les alertes sont restées sans écho. 
Ornithologie
Les rapaces du Djurdjura
menacés de disparition
Les modifications « substantielles » subies par la chaîne alimentaire
liant les différentes espèces animales,
induites notamment par l’usage intensif de pesticides dans l’agriculture, expose les rapaces du parc national du
Djurdjura à des risques d’empoisonnement, du fait qu’ils occupent le sommet de cette pyramide de la chaine
alimentaire, a expliqué Mohamed
Boukhamza, ornithologue de l’université de Tizi-Ouzou dans un entretien
jeudi à l’APS. Ces menaces pèsent essentiellement sur le gypaète, l’aigle
royal, le percnoptère et le vautour fauve, se comptant parmi les onze espèces
de rapaces inventoriées dans cette réserve naturelle d’une superficie de
18 000 ha répartis sur les wilayas de
Tizi-Ouzou et de Bouira, a-t-il ajouté.
L’autre facteur de menace, relevé par
ce spécialiste, a trait au recul de l’élevage, dont notamment l’abandon, par
les bergers, de la pratique de la transhumance des troupeaux dans le
Djurdjura, ce qui a privé ces rapaces
de leur nourriture qui leur était, jusque dans les années 1980, fournie par
des bêtes accidentées ou mortes de
maladies, ainsi que par la prolifération
de déchets d’animaux dans la nature.
La consommation de charognes d’animaux s’avère, aussi, souvent fatale à
ces rapaces, car les bergers recourent à
l’empoisonnement de leurs bêtes mortes qu’ils abandonnent à l’air libre,
plutôt que de les enfouir, a-t-il déploré. Ces appâts empoisonnés sont destinés, selon des bergers, à éliminer les
chacals et les hyènes, ennemis redoutables d’animaux domestiques. Bien
que vivant et nichant dans des crevai-
sons de parois rocheuses inaccessibles,
la plupart des rapaces « n’échappent
pas à l’homme, ce grand prédateur qui
leur donne la chasse gratuitement (sachant qu’ils sont incomestibles), ou en
saccageant les aires de reproduction,
rien que pour se faire plaisir », a déploré le même spécialiste, rappelant
que les rapaces « rendent de précieux
services à l’environnement qu’ils débarrassent de charognes, rongeurs et
reptiles, ce qui leur vant le qualificatif
d’éboueurs de la nature ».
Parmi les vautours vivant dans cette
montagne où on l’aperçoit tournoyant
dans le ciel, les ailes toutes déployées,
le gypaète est considéré, selon lui,
comme « l’espèce la plus mystérieuse »
pouvant vivre jusqu’à 40 ans et ne
pondant qu’un seul œuf par an. L’unique oisillon doit être constamment
protégé par ses parents contre les prédateurs, dont notamment le grand corbeau.
Vivant en solitaire, le gypaète ne se
joint jamais à la curée des autres rapaces. Il attend toujours que les autres
vautours aient terminé leur festin,
pour s’emparer des os qu’il casse, en
les laissant tomber d’en haut sur un
rocher, pour en libérer la moelle et
l’avaler. L’aigle royal, autre rapace familier du Djurdjura, est un vaillant
chasseur au bec très puissant et aux
serres très longues. Autrefois, il nichait
à basse altitude, mais l’homme l’a
chassé et s’est réfugié en haute montagne pour lui échapper. D’envergure de
près de deux mètres, puissant, il vole
assez bas et surprend sa proie, en fonçant dessus brusquement, pour la déchiqueter à coups de bec.
(APS)
Le projet
du barrage
de Sivens
surdimensionné
Dans l’affaire du barrage de
Sivens, l’État français est mis
en accusation. Après le
décès d’un opposant et la
publication d’un rapport très
critique sur le projet tarnais,
le gouvernement est dans
une situation délicate. La
résistance au projet de
barrage de Sivens, sur le
Tescou (Tarn), a pris une
dimension radicalement
nouvelle après la mort d’un
manifestant. Dans la nuit de
samedi 25 à dimanche 26
octobre, Rémi Fraisse est
décédé à la suite d’une
explosion possiblement
provoquée par une grenade.
Étudiant toulousain, il ne
semblait pas appartenir aux
groupes organisés qui ont
violemment affronté les
forces de l’ordre sur le site
du Testet, en marge du
rassemblement pacifique de
quelque 2 000 personnes,
dont José Bové et Jean-Luc
Mélenchon. En parallèle à ce
tragique événement, le
ministère de l’Écologie
rendait public, lundi, un
rapport du Conseil général
de l’environnement et du
développement durable
(CGEDD), commandé le 29
septembre après les sévères
échauffourées lors du
terrassement par des
bulldozers de plusieurs
hectares du site, reconnu
d’intérêt écologique.
Les conclusions sont
sévères. La retenue, prévue
pour compenser l’impact des
pompages d’irrigation, se
révèle « très sensiblement »
surdimensionnée, avec
726 000 mètres cubes de
réserve, alors que les
agriculteurs en prélèvent
moins des deux tiers. « Le
projet est fondé sur des
données de 2002 non mises
à jour, il ne saurait avoir pour
vocation d’accroître les
prélèvements », indique
Patrice Parisé, vice-président
du CGEDD. Conséquence :
un plan de financement fort
douteux. Le rapport
dénonce « un véritable
problème de
compatibilité » avec les
conditions exigées par
l’Europe et les règles en
matière d’aides publiques.
Par ailleurs, le contenu de
l’étude d’impact
environnemental est
jugé « très moyen ». Le
régime hydraulique en aval
n’a été décrit qu’« assez
sommairement » et les
mesures de compensation
pour la destruction d’une
quinzaine d’hectares de zone
humide sont insuffisantes.
Enfin, « le choix d’un barrage
en travers de la vallée a été
privilégié sans réelle analyse
des solutions alternatives
possibles. Ceci est d’autant
plus regrettable que le coût
d’investissement rapporté au
volume stocké est élevé ». Le
prix au mètre cube se situe
dans la fourchette haute du
bassin Adour-Garonne, pour
le bénéfice d’un groupe de
30 à 40 agriculteurs
seulement, alors que le tarif
appliqué ne couvrirait que
70 % de leur quote-part.
(Source : site JNE France)
12 m a r d i 4 n o v e m b r e 2 0 1 4
ZOULIKHA BEKADDO
«Aucune guer
fut ni noire ni
Présente au 19e Salon international du livre
d’Alger (Sila), au stand des éditions Koukou, pour
la sortie et la vente-dédicace de son livre à
caractère autobiographique, Ils ont trahi notre
combat, la moudjahida Zoulikha Bekaddour,
figure de la guerre de Libération nationale, nous
a accordé un long entretien dans lequel elle
revient, entre autres, sur son parcours, le contexte
historique dans lequel la grève du 19 mai 1956 a
été décidée, mais aussi sur sa vision critique, et le
titre de son ouvrage en fait foi, du lendemain de
l’indépendance.
Vous êtes, entre autres, connue
pour votre engagement au sein du
mouvement estudiantin ; pouvezvous revenir sur cet épisode de votre vie, toujours en nous parlant
du contexte social de l’époque ?
Reporters : Vous êtes connue pour
votre rôle dans le déclenchement
de la grève du 19 mai 1956. Pouvez-vous, avant de revenir sur cet
épisode de la guerre, nous parler
de votre parcours, de votre enfance et des conditions qui ont mené
à votre engagement ?
Zoulikha Bekaddour : Je suis née le 1er
mars 1934 à Tiaret, dans les hauts plateaux
oranais, mais très vite notre famille a suivi
mon père en 1939 à Casablanca, au Maroc,
puis en 1940 à Tlemcen, vu qu’il devait vivre
en altitude. Et pour cause, mon père, qui a été
gazé dans les tranchées du Verdun après avoir
été incorporé à l’âge de 16 ans dans l’armée
française dans les conditions que l’on connaît,
était sorti de la guerre invalide et a dû prendre
une retraite anticipée en 1939 alors au rang
d’officier, sans jamais monter en grade parce
qu’il ne voulait pas renoncer à son statut juridique de musulman. J’ai donc, dès l’âge de 6
ans, vécu et grandi à Tlemcen dans un quartier
résidentiel et un environnement très nationaliste, proche de la famille de Messali Hadj. On
avait également comme voisin celui que l’on
connaîtra plus tard comme le colonel Lotfi,
Benali Boudghène, qui avait à deux mois près
le même âge que moi, nous avons grandi ensemble.
Avant votre arrivée à l’université,
votre famille vivait dans un environnement que vous décrivez comme nationaliste, était-ce également
le cas du reste de la population algérienne ?
L’écho des événements du 8 mai 1945 j’avais à cette date 11 ans - a touché toute l’Algérie. Mais il faut savoir qu’en plus des villes de
Sétif, Guelma et Kherrata, Alger a aussi été touchée. J’ai, par exemple, connu plus tard dans le
combat une dame qui était sage-femme au
quartier Ruisseau, et son frère fut l’un des premiers à mourir dans une des manifestations.
Cette période nous a tous marqués, quel que
soit le statut social. J’étais jeune, mais tout le
monde l’a vécue, étant donné le contexte d’exclusion dans lequel nous faisaient vivre les
Européens, bien qu’il faille dire que les relations étaient généralement meilleures avec les
juifs algériens, même s’ils avaient bénéficié du
décret Crémieux.
Toujours en ce qui concerne le
contexte historique, constatiezvous des affrontements politiques
entre Algériens. Autrement dit, des
courants idéologiques clivaient-ils
la population, comme c’est le cas
aujourd’hui ?
Non, ils n’existaient pas, j’ai le souvenir
que nous étions tous Algériens, musulmans et
ouverts, il y avait un respect pour la religion.
Dès notre plus jeune âge, nous fréquentions
les écoles coraniques, où nous apprenions
pour beaucoup le Coran sans le comprendre.
Les fêtes religieuses étaient célébrées. Et petit
à petit, avec le PPA et le MTLD, nous étions
tous à l’époque acquis au mouvement nationaliste, et au-delà, nous étions aussi très attentifs à ce qui se passait au Maroc et en Tunisie à la veille de leur indépendance. C’était, je
dirais, un climat nationaliste nord-africain. Et
toujours dans ce sens, il est à rappeler
qu’avant même la création de l’Union générale des étudiants musulmans algériens (Ugema), le seul regroupement d’étudiants était
l’Association des étudiants musulmans d’Afrique du Nord (AEMAN). En effet, l’Algérie
étant à l’époque un département français,
l’Université d’Alger accueillait des étudiants
tunisiens et marocains qui se sont pour certains intégrés dans la société algérienne en
épousant des Algériennes.
En 1953, deux ans après la mort de mon
père, j’ai passé mon premier bac à Tlemcen.
Puis, à partir de cette époque, comme nous
n’avions plus aucune raison de rester à Tlemcen, nous avons donc déménagé à Alger. Là,
nous avons pu avoir un logement dans un immeuble proche du Jardin d’essai. J’avais repris
mes cours au lycée pour filles Delacroix (Baba
Aroudj), où nous étions une dizaine de musulmanes, dont Hassiba Ben Bouali. Ce qu’il faut
dire ici, c’est qu’on n’avait aucun lien avec les
Européennes, elles ne nous adressaient pas la
parole, c’était l’apartheid, c’est seulement entre nous qu’on se retrouvait à la sortie des
cours. Quant à nos conditions de vie, et là, je
parle de moi et de ce que j’ai vu, nous ne vivions pas dans l’opulence, mais je ne me souviens pas avoir eu faim. Déjà à Tlemcen, ma
famille était relativement aisée, mais la misère
de notre environnement nous touchait.
Pouvez-vous revenir sur votre adhésion à l’Union générale des étudiants musulmans algériens
(Ugema) ?
Une fois arrivée à Alger, j’ai décroché mon
baccalauréat, après la classe préparatoire avec
une dizaine de jeunes musulmanes, où il faut
le dire on a eu un excellent enseignement.
J’arrive à l’Université d’Alger en octobre 1955
pour suivre des études de philosophie et de
lettres. Là nous étions environ 300 ou 400 étudiants algériens et à peine plus d’une vingtaine
de filles. Même si les chiffres que je donne ne
sont pas précis, vu qu’on n’en a jamais eu de
fiables, notre nombre restait très modeste en
comparaison avec les 5000 ou 6000 étudiants
de l’université, mais surtout en déséquilibre
total avec le nombre d’habitants, 9 millions de
musulmans pour un million d’Européens.
Pour revenir à mon engagement au sein de
l’Ugema, il faut rappeler que le bureau principal avait été créé à Paris en 1955. A partir de là,
et avant la dislocation de l’Association des étudiants musulmans d’Afrique du Nord avec l’indépendance de la Tunisie et du Maroc, l’Ugema a créé des sections dans toutes les universi-
tés où il y avait des étudiants algériens. Pour
celle d’Alger, ce fut au moment même de mon
arrivée à l’université. Dans ce contexte, le premier garçon qui m’avait approchée est Amara
Rachid, il me demandait de me présenter à
l’élection qui allait avoir lieu. C’est à partir de
là que mon engagement commence, en faisant
partie du bureau de l’Ugema, un bureau officiellement corporatiste, censé s’occuper des
problèmes des étudiants, mais qui était en fait
une couverture, chacun d’entre nous était un
militant.
A quel moment avez-vous su et accepté l’engagement politique au
sein de l’Ugema, avec tous les risques que cela comportait ?
Je l’ai su dès le début quand j’ai accepté de
prendre part à l’élection. Mais je n’ai pas immédiatement eu d’instructions à suivre. Au début,
il s’agissait de faire partie du bureau, mais Amara Rachid, qui ne suivait pas les cours et qui
était le conseiller et l’agent de liaison d’Abane
Ramdane, venait tous les jours nous voir au
portail de l’université. Là on se retrouvait avec
des jeunes filles, dont Izza Bouzekri, qui était
secrétaire chez un avocat et qui épousera par la
suite Abane Ramdane, Nassima Hablal, qui
était elle secrétaire au gouvernement général
mardi 4 novembre 2014
13
OUR, MOUDJAHIDA
rre n’est propre, la nôtre ne
i blanche, mais glorieuse»
et qui hébergeait Abane Ramdane. Ce sera
d’ailleurs chez elle que le premier numéro du
journal El Moudjahid a été fait. Et ensemble nous
retrouvions aussi des collégiennes, dont Meriem
Ben Mihoub ou encore Safia Bazi, et c’est là avec
elles que j’ai commencé mon initiation et mon
engagement.
Plus généralement, comment a commencé l’engagement politique de
l’Ugema ?
Avec les premières disparitions d’étudiants
musulmans et de militants, nous nous réunissions dans le petit bureau de l’Ugema au dernier
étage de l’actuelle maison des étudiants Amirouche. C’est là, alors que les événements ont commencé à se précipiter, quand tout le personnel
politique de Paris accourrait, fin 1955, pour rassurer les étudiants français les plus réactionnaires et les pieds-noirs qui commençaient à manifester, que nos premières prises de position ont
été décidées. Ce fut un climat de plus en plus
détérioré, et nous avons été obligés de prendre
des positions quand nous avons entendu les premières disparitions de militants, ce fut d’abord
un docteur à Tlemcen, Ahmed Réda Houhou à
Constantine, ou encore un lycéen bougiote qui a
été brûlé dans une meule de foin.
En ce début de guerre d’indépendance, un tel regroupement d’étudiants
devait naturellement éveiller les
soupçons des autorités coloniales ;
était-ce le cas ?
Certainement, nous étions surveillés, mais
c’était discret, nous étions officiellement considérés comme un bureau corporatiste, sans activités hostiles, avant, bien sûr, que nous prenions
des positions et décidions de grèves d’études. Je
pense toutefois que nous avons été repérés au
moment où nous avions organisé une sortie à la
forêt de Sidi Fredj pour rencontrer les étudiants
de l’AJAS (Association de la jeunesse de l’action
sociale), ce groupe était composé d’Européens
et d’étudiants d’origine européenne, mais tous
très libéraux, dont le docteur Pierre Chaulet et
son épouse Claudine, le docteur Pierre Roche ou
encore Pierre Colonna et Eveline Safir Lavalette.
Ils étaient, certes, peu nombreux, mais ils se
considéraient tous comme algériens autour du
professeur André Mandouze, qui avait créé la revue Conscience maghrébine, un titre qui bien
sûr avait de nombreux opposants. Et naturellement en se rapprochant de l’AJAS, on a été repérés, mais de toute façon, en tant que musulmans,
on était déjà suspects.
Pouvez-vous revenir sur les étapes
qui mèneront finalement à la grève
du 19 mai 1956 ?
Déjà, il faut revenir au 20 janvier 1956 quand,
à la suite de toutes les disparitions de militants,
nous avions décidé d’une grève, qui je dois dire
a été pour moi un événement très important. Ce
qui fut décidé à l’époque, une grève d’étude de
15 jours qui s’ouvrait par une journée de grève
de la faim, m’a permis de voir pour la première
fois des Européens venir nous soutenir, mais
pour bien comprendre le contexte de cette période, il faut se rappeler qu’en janvier 1956, nous
étions à plus d’une année du déclenchement de
la guerre, la situation se détériorait tous les jours,
le gouvernement français envoyait ses émissaires
sans pour autant trouver de solutions. Quant à
l’université, les cours ne se tenaient plus, les professeurs, surtout le plus colonialiste, un certain
Bousquet, venait faire sortir les étudiants de la
salle de lecture de bibliothèque où nous travaillons pour les forcer à manifester avec les réactionnaires. C’est dans ce contexte qu’en mars
1956, un congrès de l’Ugema réunissant toutes
les sections s’est tenu à Paris, où nous étions, entre autres, représentés par le président de la section d’Alger, Mohamed Seddik Benyahia. Il restera finalement à l’étranger, où il fut ensuite envoyé à Bandung. C’est à partir de là que les étudiants algériens commencent à jouer un rôle important dans les instances internationales.
Quels seront le déclencheur, mais
aussi les circonstances dans lesquelles la décision de la grève du 19 mai
sera prise ?
La situation continuait à se détériorer, nos
réunions devenaient rares, car trop dangereuses,
et un jour nous apprenons la disparition d’un
étudiant du nom de Hadjadj qui était aussi maître d’internat. C’est là que nous avons décidé
qu’il fallait une nouvelle fois réagir. Par ailleurs,
parallèlement à l’Ugema, se trouvait également
depuis février 1955 une organisation de jeunesse
qui regroupait les collégiens et lycéens, naturellement plus nombreux que nous, leur rôle va
être déterminant. L’Ugema décide donc d’une
réunion le 17 mai dans un local près de la mosquée Ketchaoua mis à notre disposition par le
Cercle culturel musulman, mais la grève qui aura
lieu le 19 mai n’a pourtant pas été décidée ce
jour, ce fut seulement une réunion pour prendre
le pouls et orienter notre décision ultérieure,
d’autant qu’il faut aussi dire que la discussion a
été houleuse, beaucoup d’étudiants ne voulaient
pas de grève, là je veux rester neutre. Pour les
comprendre, il faut se dire qu’on était à la veille
des examens, eux travaillaient pour financer
leurs études, tout en comptant obtenir un diplôme pour subvenir aux besoins de leurs familles.
Les collégiens et lycéens, en revanche, étaient
tous pour la grève, ils voulaient en découdre, et
cela était visiblement spontané. Et c’est le lendemain, le 18 mai, dans la précipitation, que nous
avons eu une seconde réunion à la rue Robertsau
(Télemly) où se trouvait la cité universitaire.
C’est là, après que des arguments pour et contre
ont été avancés, que la grève a été décidée à main
levée vers 20h. Quant à moi, en tant que membre
du bureau, on m’a demandé de me rendre dès le
lendemain dans la Wilaya V, chez le docteur Nekache, pour recevoir une formation de trois semaines dans les premiers soins.
Vous venez de publier aux éditions
Koukou Ils ont trahi notre combat où
vous décrivez longuement votre action, la grève, mais aussi votre entrée dans la clandestinité, avant
d’être arrêtée et emprisonnée. Audelà de l’aspect historique, quel est
le but de l’ouvrage ?
Tout d’abord, parce que je pense qu’on ne raconte pas assez l’histoire de la guerre d’Algérie.
Même si personne ne détient la vérité, chaque
acteur de cette époque a un vécu à un moment
donné et à un endroit donné. J’ai justement voulu à travers cet ouvrage raconter mon vécu tel
que je m’en souviens. L’histoire doit être écrite à
partir des témoignages. Pendant longtemps, on
ne pouvait pas le faire, on ne pouvait pas parler,
l’histoire a été occultée, mais aussi nous n’avions
pas assez de distanciation. Il est temps maintenant que des historiens réunissent ces témoins.
Le livre est également une critique
du lendemain de l’indépendance.
Pourquoi avoir attendu plus de 50
ans pour parler et qui pointez-vous
du doigt avec le titre Ils ont trahi
notre combat ?
Si j’ai attendu autant pour écrire ce livre,
c’est tout simplement parce qu’il y a encore 10
ans je n’aurais pas pu écrire ce que j’écris
aujourd’hui. Avoir du recul est important. Et je
tiens à préciser que je n’appartiens à aucune
partie. Il s’agit d’un texte d’une citoyenne qui a
eu la chance de participer à la guerre de Libération et, à ce titre, je dois dire la vérité aux jeunes. En 1962, j’ai définitivement tiré un trait sur
la politique, parce que quand j’ai été libérée en
1962, j’ai vécu les affres de la police, j’ai été expulsée d’Algérie, j’ai vécu un épisode de la
bleuite. Un sujet que j’ai voulu aborder dès
1963, une terrible et affreuse opération des services de renseignements français et qui a fait de
nombreuses victimes innocentes. Quant au titre, il fait, entre autres, référence à tous mes
frères de combat qui sont subitement devenus
misogynes, à ceux qui attendaient l’indépendance aux frontières pour prendre le pouvoir, je
raconte également dans mon livre mon arrivée à
Tunis et le climat délétère que j’ai trouvé, des
vérités doivent aujourd’hui être dites, aucune
guerre n’est propre, et la nôtre, comme je l’ai
déjà dit, ne fut ni noire ni blanche, mais elle fut
glorieuse.
PLANÉTARIUM m a r d i 4 n o v e m b r e 2 0 1 4 15
Libye
Elhassi appelle à de nouvelles élections législatives
dans un contexte chaotique
Le bloque anti-gouvernement
composé d’une coalition
d’islamistes radicaux et
djihadistes, essentiellement
les milices de Fajr Libya de
Misrata et Ansar Chariaâ de
Benghazi, est en train de
pousser au pourrissement en
Libye. Le chef du
gouvernement parallèle,
désigné par cette coalition
islamiste armée, prône, dans
un entretien à l’AFP, la
tenue de nouvelles élections
législatives.
PAR ABDELKRIM GHEZALI
Elhassi affirme que l'ordre règne à Tripoli
depuis que la capitale est passée fin août sous
le contrôle de la coalition de milices Fajr Libya
après plusieurs semaines de combats contre des
forces pro-gouvernementales. Fajr Libya, qui
avait déjà remis en selle le défunt Congrès national général, a désigné Elhassi, un universitaire de 55 ans, se présentant comme un «indépendant», à la tête d'un gouvernement parallèle. Une dualité de pouvoir qui complique la situation et aggrave le chaos libyen. Ni le CNG
qui siège à Tripoli, ni le gouvernement fantoche d’Elhassi ne sont reconnus par la communauté internationale qui soutient le gouvernement d'Abdallah Etheni et le Parlement élu en
juin dernier, qui siègent à Tobrouk, dans l'est
du pays. Pour Elhassi, «ce Parlement n'est plus
accepté en Libye. Il a perdu sa légitimité. Il
nous faut de nouvelles élections». Selon lui, le
conflit actuel oppose les «ennemis de la révolution» aux «révolutionnaires» qui ont fait tomber le régime de Mouammar Kadhafi en 2011.
«La révolution a été volée. Nous sommes en
train de la récupérer», insiste-t-il. Ses rivaux
affirment toutefois que le conflit est purement
politique et que l'opération Fajr Libya a été menée par le courant islamiste et des milices de la
ville de Misrata (200 km à l'est de Tripoli), déçus par le nouveau Parlement dominé par les
anti-islamistes. Fajr Libya accuse par ailleurs le
Parlement de ne pas respecter la Constitution
provisoire qui stipule qu'il doit siéger à Benghazi, à 1000 km, dans l'extrême est de la Libye, près de l'Egypte. Des combats font en effet
rage à Benghazi où des forces loyales au général Khalifa Haftar et au gouvernement d'al-Theni mènent une nouvelle offensive depuis mi-oc-
tobre pour reconquérir cette ville tombée en
juillet aux mains de milices islamistes. Des
combats meurtriers continuent par ailleurs
d'opposer les forces de Fajr Libya et leurs rivaux de Zentan sur plusieurs fronts dans l'ouest
libyen. Elhassi accuse le Parlement et le cabinet d'Etheni de soutenir «le coup d'Etat» du général Haftar et de porter atteinte à «la souveraineté nationale» en «autorisant des avions
d'autres pays à bombarder» les forces de Fajr
Libya. Il met particulièrement en cause l'Egypte
et les Emirats pour avoir mené des raids contre
les forces de Fajr Libya à Tripoli en août et à
Gharyan (ouest) en septembre et de fournir des
armes à leurs rivaux. «Je ne sais pas si les Emirats et l'Egypte ont convaincu la communauté
internationale ou le contraire de combattre les
groupes religieux en Libye. Mais ces deux pays
mènent une guerre par procuration dans notre
pays», dénonce Elhassi. «Haftar est venu en
putschiste et tente de convaincre les Libyens et
la communauté internationale qu'il est le sauveur de la Libye et qu'il va la débarrasser des
groupes islamistes». Le chef du gouvernement
parallèle affirme que son gouvernement a la
capacité de rétablir l'ordre et la stabilité dans le
pays. «Nous avons réussi à Tripoli. Depuis que
Fajr Libya en a pris le contrôle, nous avons mis
fin aux coupures d'électricité, à la pénurie du
carburant et nous avons arrêté des dizaines de
criminels», assure-t-il. «Ce que nous avons
réussi dans une ville de plus de deux millions
d'habitants, nous pouvons le faire dans tout le
pays». Mais, pour cela, «nous demandons un
appui de la communauté internationale» et «essayons d'établir des contacts avec plusieurs
pays», ajoute M. Elhassi. Il appelle, par ailleurs,
au retour des entreprises étrangères et des diplomates évacués l'été dernier en raison des
violences à Tripoli. Après le discours creux
d’un pouvoir imposé par la force des armes, Elhassi revient à la realpolitik pour affirmer que
«les Occidentaux attendent pour voir qui est le
victorieux sur le terrain, même au mépris des
choix démocratiques». Ainsi, Elhassi reconnaît
que c’est la force qui tranchera la crise politique libyenne et que les Occidentaux sont plus
motivés par leurs intérêts en Libye que par les
principes démocratiques qu’Elhassi et la coalition qui le soutient ont bafoués en refusant de
reconnaître le Parlement élu et le gouvernement qui en est issu. Pour expliciter son analyse, Elhassi fait le parallèle avec «ce qui s'est
passé en Egypte», où le maréchal à la retraite
Abdel Fattah Essissi a renversé en juillet 2013
le président islamiste élu Mohamed Morsi. En
d’autres termes, le pouvoir parallèle ne tire sa
force que des armes et des milices surarmées
qui l’ont mis en place. Elhassi suggère à la communauté internationale que leurs intérêts sont
avec son gouvernement même s’il n’a pas la légitimité des urnes. 
Droits humains
«Grave déclin» des libertés
religieuses dans le monde
La liberté religieuse a subi
un «grave déclin» depuis deux
ans, avec des entraves dans
81 pays et une détérioration
dans plus d'un quart des 196
Etats étudiés dans le dernier
rapport de l'organisation catholique internationale Aide
à l'Eglise en détresse (AED).
Ce document bisannuel, qui
porte sur toutes les confessions même si l'AED est une
oeuvre de soutien aux chrétiens, balaie une période allant d'octobre 2012 à juin
2014. Il a été mis en ligne
hier sur le site internet www.
liberte-religieuse.org, lancé à
cette occasion. Fondation internationale de droit pontifical, l'AED souligne que dans
81 des 196 pays examinés,
soit 41% d'entre eux, la liberté religieuse est «entravée»
ou «en déclin». «Lorsqu'il y a
eu des changements en matière de liberté religieuse» depuis le précédent rapport publié en octobre 2012, «il s'agit
dans presque tous les cas de
détérioration», note l'organisation, qui classe dans cette
catégorie 55 pays, soit 28%
du total. «Quelques améliorations ont été constatées» dans
six pays seulement, dont quatre (Cuba, Emirats arabes
unis, Iran et Qatar) restent au
demeurant classés dans les
«lieux de haute ou moyenne
persécution» religieuse. Dans
la catégorie «haute intolérance» figurent vingt pays, dont
14 «vivent des situations de
persécution religieuse liées à
l'extrémisme musulman», fait
valoir l'AED: l'Afghanistan, la
Centrafrique, l'Egypte, l'Iran,
l'Irak, la Libye, les Maldives,
le Nigeria, le Pakistan, l'Arabie saoudite, la Somalie, le
Soudan, la Syrie et le Yémen.
Dans six autres pays (Birmanie, Chine, Erythrée, Corée
du Nord, Azerbaïdjan et
Ouzbékistan), les persécutions sont le fait de «régimes
autoritaires», relève l'organisation. La fondation vaticane
souligne que «les chrétiens
restent la minorité religieuse
la plus persécutée». Mais elle
relève que «les musulmans
subissent également un niveau sérieux de persécution
et de discrimination, imputable soit à d'autres musulmans,
soit à des régimes autoritaires». Elle note aussi que «les
violences et autres mauvais
traitements, en général de
faible niveau» ont augmenté
à l'égard des juifs d'Europe
occidentale, «provoquant une
augmentation de l'émigration
vers Israël». Le rapport n'épargne pas l'Europe occidentale,
en particulier la France, classée parmi les pays d'« intolérance préoccupante ».
L'AED invoque notamment, à
l'appui de son jugement, la
légalisation l'an dernier par
la gauche au pouvoir du mariage et de l'adoption par des
couples homosexuels: au regard de l'organisation catholique, «la liberté religieuse
est menacée par l'augmentation de nouvelles formes sociétales qui heurtent la sphère
religieuse».
Nigeria
Au moins 15 chiites tués par
un attentat-suicide
Au moins 15 personnes ont été tuées et 50 blessées par
un attentat-suicide pendant une célébration chiite dans
le nord-est du Nigeria, une région souvent attaquée par
les insurgés islamistes sunnites de Boko Haram, selon
un responsable religieux. « Nous avons perdu 15 de nos
membres lors d'un attentat-suicide survenu à la fin de
notre procession de l'Achoura » commémorant la mort
de l'imam Hussein, une figure parmi les plus respectées
du chiisme, a déclaré à l'AFP Mustapha Lawan Nasidi, le
chef de la communauté chiite de Potiskum, la ville de
l'Etat de Yobe où l'attaque a eu lieu.
50 personnes ont été blessées dans cet attentat, selon
lui. Plusieurs autres personnes sont mortes quand des
soldats ont ouvert le feu, peu après l'explosion, mais il
n'a pu donner le bilan de ces victimes. Le porte-parole de
l'armée nigériane, le général Chris Olukolade, n'était pas
joignable pour réagir sur ces événements. Potiskum est
la capitale économique de Yobe, un des trois Etats du
nord-est sous le coup d'un état d'urgence depuis mai
2013 pour tenter de mettre fin à l'insurrection islamiste,
qui a déjà fait plus de 10 000 morts en cinq ans.
La communauté chiite, minoritaire, compte quand même
plusieurs millions de fidèles dans le nord du Nigeria, qui
sont souvent la cible d'attaques.
En juillet, quatre chiites avaient été tués au cours d'une
attaque attribuée à Boko Haram dans une mosquée en
plein air de Potiskum.
16 m a r d i 4 n o v e m b r e 2 0 1 4 BOUILLON DE CULTURE
Béjaïa
Kateb Yacine et son œuvre revisitée
En marge du Festival international du théâtre professionnel qui se tient
présentement dans la capitale des Hammadites, un colloque dédié à
l’œuvre et la vie du célèbre écrivain algérien, Kateb Yacine, a été
organisé, samedi dernier à la bibliothèque Ibn Khaldoun de la Casbah
de Béjaïa. Des auteurs, des artistes, des journalistes, des enseignants
universitaires et des étudiants en littérature étaient présents.
PAR CHAFIK AÏT M’BAREK
Les travaux de cette manifesta-
tion scientifique se déclinent sous
forme de tables rondes autour du valeureux parcours de l’enfant prodige
de Constantine, d’abord en tant que
résistant face à la barbarie du colonisateur français, puis en sa qualité
d’homme de culture et de lettres.
Parmi les animateurs de ce colloque
intervenant en cette journée symbolique du 1er Novembre, il y avait
Salah Oudahar, poète et directeur artistique du festival Strasbourg-Méditerranée, et Brahim Hadj Slimane,
poète, journaliste et metteur en scène. Le premier intervenant à l’ouverture des travaux de ce colloque présentera Kateb Yacine comme «un
militant intellectuel qui fait partie de
ces écrivains déchirés par la Méditerranée et son histoire. Son combat
pour une Algérie libre et indépendante ne se limitait pas à ses œuvres
littéraires et artistiques, puisqu’il fut
arrêté et emprisonné en 1945. Son
engagement, son dévouement et son
courage patriotique témoignent de la
grandeur de l’auteur de Nedjma. Lui
qui a toujours voulu se placer au
cœur de l’histoire réelle de son pays».
Evoquant le parcours emblématique
de cet intellectuel engagé, M. Oudahar fera savoir à l’assistance que «Kateb Yacine se considérait comme un
poète solitaire et solidaire», ajoutant
qu’il ne cessait d’affirmer qu’il
n’aimait pas deux choses, à savoir la
sacralisation et la banalisation aussi
bien d’une compétence ou d’une action, quelle que soit leur dimension.
Selon les animateurs de cette table
ronde, Kateb, qui signifie «écrivain»
en arabe, avait participé aux soulèvements populaires du Constantinois
pour l’indépendance. Cela, avant
d’être arrêté à Sétif où il fut incarcéré
durant trois mois, lors des douloureux événements du 8 Mai 1945 qui
ont fait quarante-cinq mille morts,
notamment à Kherrata, Sétif et Guelma. «C’est un romancier et dramaturge visionnaire, considéré, grâce à son
roman Nedjma, comme le fondateur
de la littérature algérienne moderne,
comme il était avant tout un poète rebelle. Aujourd’hui, 25 ans après sa
disparition, il demeure un symbole de
la révolte contre toutes les formes
d’injustice, et l’emblème d’une
conscience insoumise, déterminée à
rêver, penser et agir debout», a-t-on
souligné. Par ailleurs, dans l’aprèsmidi, il a été procédé à la projection
d’un film documentaire dédié à la vie
du défunt écrivain et dramaturge, in-
titulé La troisième vie de Kateb Yacine,
au niveau de la grande salle du théâtre régional Malek-Bouguermouh de
Béjaïa. C’est dire que cet intellectuel
algérien, décédé en 1989 à Grenoble
(France), a eu droit à un hommage à
la hauteur de son œuvre. 
Cinéma
Des œuvres algériennes au «Film Africa» de Londres
PAR MYASSA ILLOUL
«Film Africa» est le festival
annuel organisé par la Royal
African Society pour célébrer le
meilleur du cinéma africain.
Lancé en 2011, «Film Africa» est
de nos jours le plus grand festival britannique du cinéma et de
la culture africaine. Ce grand
événement apporte chaque année au public londonien un pro-
gramme riche en fiction et films
documentaires, en plus d’une
série de manifestations animées,
tables rondes, conférences, ateliers, master classes et des activités familiales, sans oublier les
Arts plastiques
Le Salon national d’Oran dédié à
la Révolution de novembre 1954
La quatrième édition du
Salon national d’arts plastiques, dédiée aux héros et hauts
faits de la glorieuse Révolution
de Novembre 1954, attire, au
musée national Ahmed-Zabana
d’Oran, de nombreux visiteurs,
notamment des amoureux de
l’art pictural. Les 70 toiles ont
eu droit à la cimaise du musée,
à l’occasion de la célébration
du 60e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale, pour mettre
en valeur des héros de la résistance populaire et de la glorieuse révolution contre l’occupation française, dont un portrait de l’Emir Abdelkader et
un autre de chouhada, intitulé
Sangs. Organisé sous le slogan
« Novembre, la liberté », le sa-
lon comporte également des
œuvres sur la femme et son
combat pour l’indépendance
de l’Algérie, dont un tableau
sur La femme et l’indépendance. Une autre toile aborde le
haïk, un des symboles de l’histoire de l’Algérie et habit porté
dans des opérations fidaies durant la guerre de Libération nationale. Des œuvres reproduisant la beauté de la nature, la
simplicité du monde rural, la
splendeur de sites archéologiques d’Oran et d’Alger sont
également exposées au salon,
ouvert samedi soir. L’exposition met en exergue aussi
l’authenticité de spectacles
folkloriques, dont la fantasia à
Mascara et la place du marché
dans la vie quotidienne du ci-
toyen algérien. Tous ces thèmes sont superbement rendus
grâce au doigté de peintres algériens maîtrisant les couleurs
et les techniques de la peinture.
Un espace est réservé à la calligraphie arabe et aux sculptures
sur marbre et bois. Une série de
communications était également programmée pour ce salon qui a pris fin hier, de même
qu’une visite à l’atelier de l’artiste peintre Saad Houari, un
des célèbres peintres d’Oran
qui contribue à la formation
des artistes en herbe à l’école
des Beaux Arts, dans le quartier
Medina Jdida. Cette manifestation a été initiée par la maison
de la culture Zeddour-Brahim
Belkacem et la direction de la
culture d’Oran. 
LITTÉRATURE Yanick Lahens et Zeruya
Shalev remportent le prix Femina
Le jury du prix Femina, l’une des principales
récompenses littéraires françaises, a
couronné hier l’Haïtienne Yanick Lahens et
l’Israélienne Zeruya Shalev. Yanick Lahens a
été primée pour Bain de lune, roman d’une
violente beauté sur son pays, traversé par la
destruction, l’opportunisme politique, et les
familles déchirées. « Je suis très contente. La
reconnaissance fait du bien et je suis surtout
sensible au fait que le jury a compris que
cette histoire, si elle se passe en Haïti est
universelle », a déclaré à l’AFP la lauréate.
Grande figure de la littérature haïtienne et
engagée dans le développement social et
culturel de son pays, Yanick Lahens est née à
Port-au-Prince en 1953. Zeruya Shalev a reçu
pour sa part le « Femina étranger », décerné à
un roman écrit dans une autre langue que le
français, pour Ce qui reste de nos vies, que le
jury a préférée au romancier irlandais
Sebastian Barry. L’auteure s’est dite « ravie
d’être la première Israélienne à recevoir ce
prix », ajoutant vouloir « partager ce moment
» avec son père, décédé il y a deux semaines.
Ce qui reste de nos vies est une envoûtante
variation, au soir de la vie d’une mère, sur les
mystérieux liens tissés entre parents et
enfants.
soirées musicales de «Film Africa Live !» Pour marquer le 60e
anniversaire de la Révolution de
l’Algérie, le quatrième festival
de «Film Africa» présentera un
programme spécial organisé par
Rosa Abidi. En effet, quinze
films algériens seront projetés
jusqu’au 9 novembre, regroupés
selon un ordre chronologique et
thématique. Ils mettront en lumière le travail frais, fantasque
et perspicace d’une nouvelle vague de cinéastes algériens tels
Belkacem Hadjadj, Anis Djaâd
ou encore le réalisateur italien
de La bataille d’Alger, Gillo Pontecorvo, dans la catégorie longs
métrages. Ce quatrième «Film
Africa» de Londres a en outre
programmé les courts métrages
d’Amine Sidi Boumediene, Ka-
rim Moussaoui, Sonia Ahnou,
Sabrina Draoui et Faouzi Boudjemaï, relève-t-on sur le site Internet des organisateurs. Figure
également au programme la
projection de Une journée ordinaire de Bahia Allouache ainsi
que Tarzan, Don Quichotte et
nous de Hassen Farhani. Ces cinéastes au futur prometteur seront en compétition pour le
Boabab Awards du meilleur
court métrage, dans la section
«Algerian Cinema : Towards a
New Wave» (Cinéma algérien :
vers une nouvelle vague). 85
productions, entre documentaires, longs et courts métrages,
représentant 23 pays, apprendon, seront accueillis sous le thème «Célébration du cinéma africain». On y retrouvera notam-
ment le film documentaire de
William Klein Festival panafricain d’Alger. Cette quatrième
édition du festival «Film Africa»
commémore également cette
année le 20e anniversaire de
l’avènement de la démocratie
en Afrique du Sud et le génocide
perpétré au Rwanda en 1994.
De ce fait, la projection de Timbuktu du Mauritanien Abderrahmane Sissako, The Narrow Frame of Midnight de la Marocaine
Tala Hadid et The Bloody Miracle des Sud-Africains Meg Rickards et Bert Haïsma est également prévue. Fondé en 2011
par la Fondation Royal African
Society, «Film Africa» de Londres programme à chacune de
ses éditions une sélection des
meilleurs films africains. 
Avis de décès
Les familles Yousfi, parents et alliés, ont la douleur de faire
part du décès de Yousfi Loucif, survenu à Béjaïa le dimanche
2 novembre 2014 à l’âge de 91 ans.
L’enterrement a eu lieu hier, lundi 3 novembre, au cimetière
Sidi Ouali de Béjaïa.
Ses enfants demandent à tous ceux qui l’ont connu et aimé
d’avoir une pieuse pensée en sa mémoire.
Puisse Allah Le Miséricordieux accorder au défunt Sa Sainte
Miséricorde et l’accueillir en Son Vaste Paradis.
A Allah nous appartenons et à Lui nous retournons.
Condoléances
C’est avec une immense tristesse que le collectif du quotidien
Reporters a appris le décès du père de leur ami Lyèce Yousfi.
En cette pénible circonstance, il lui présente ainsi qu’à sa famille
ses sincères condoléances. « A Dieu nous appartenons, et à Lui
nous retournons »
BOUILLON DE CULTURE
mardi 4 novembre 2014
17
A C T U W E E K
CONCOURS -3e édition
du Prix Photo AFD
Depuis le 12 juin et jusqu’au 31 octobre prochain, l’appel à candidatures est ouvert
pour la 3e édition du Prix Photo AFD. Ce prix a un double objectif : faire connaître
au grand public les enjeux du développement des pays du Sud, tout en mettant
en valeur le travail de photographes professionnels engagés. Le développement
des pays du Sud soulève de nombreuses questions liées au dérèglement
climatique, à la sécurité alimentaire et l’accès à l’eau. L’AFD souhaite donner plus
de visibilité à ces problématiques, par ses actions mais aussi par l’image. Lancé
en 2012, ce prix s’adresse exclusivement aux photojournalistes professionnels :
free-lance, employés par des médias français ou internationaux (quotidiens,
magazines, chaînes de télévision) ou des agences (agences de presse, agences
multimédias, collectifs de photographes). Le règlement complet est disponible
sur : http://prix.afd.fr
CONCOURS
DE LA MEILLEURE NOUVELLE
La 11 édition du Concours de la meilleure nouvelle, initié par l’Etablissement Arts et
Culture de la wilaya d’Alger, est lancée. L’édition de cette année a pour thème “la
Résistance” en solidarité avec le peuple palestinien. Ouvert du 20 août au 20 octobre
2014, ce concours s’adresse à toutes les franges de la population et dans toutes les
langues en usage en Algérie. Les nouvelles présentées ne doivent pas dépasser
10 pages. Les œuvres seront soumises à un jury composé d’hommes de lettres et
d’écrivains. Trois grands prix seront décernés lors de la cérémonie de remise des prix.
Les candidats peuvent envoyer leurs œuvres en trois exemplaires accompagnées
d’une fiche de renseignements à l’adresse suivante : Bibliothèque jeunesse DidoucheMourad – 38/40, rue Didouche-Mourad, Alger. Tél : 021 63 20 65.
e
COMPLEXE
CULTUREL
DE TIPAZA
Programme
enfants
Hebdomadaire
- Vendredi 31 Octobre 2014
à 15H00 :
Spectacle éducatif et
divertissant riche et
varié :
Représentation Théâtrale
intitulée « El Chahid »
Chants Patriotiques
interprétés par les Scouts
Musulmans / Tipasa.
Livres
Le Salon
international du
livre d’Alger (SILA),
aura lieu du
30 octobre au
8 novembre 2014
au Palais
des Expositions
des Pins-Maritimes
(SAFEX)
18 m a r d i 4 n o v e m b r e 2 0 1 4 SPORTISSIMO
Grand Chelem d’Abu Dhabi de judo
Sports aériens
Le judoka algérien, Lyes Bouyacoub, a
remporté, dimanche, la médaille de bronze de
la catégorie des moins de 100 kg lors du
Tournoi Grand Chelem d’Abu Dhabi 2014.
Cette belle performance est d’autant les
importante que les judokas algériens n’ont pas
remporté de médailles dans les tournois
internationaux depuis longtemps.
Un plan visant la généralisation
de la pratique du parapente sera
lancé prochainement à travers le
territoire national, a indiqué
dimanche un responsable de la
Fédération algérienne des sports
aériens (FASA). Le directeur de la
formation et de développement à
la FASA, Abdelghani Boudour, a
précisé au terme d’un stage
d’initiation à la pratique du
parapente, organisé à Laghouat,
que ce plan, établi par la FASA en
coordination avec le ministère de
tutelle, repose essentiellement
sur la formation de l’encadrement
local et l’intensification des
activités sportives aériennes. Une
réflexion est engagée par la FASA
pour la formation des encadreurs
locaux au niveau des aéroclubs,
pour combler le déficit accusé en
la matière, sans avoir à recourir à
l’encadrement étranger assuré
actuellement dans le cadre de
stages périodiques, a ajouté le
même responsable. Ce plan sera
concrétisé au plus tard en 2016 et
sera suivi d’une opération de
dotation des aéroclubs en
équipements nécessaires à la
formation de leurs adhérents, en
prévision de leur participation à
d’éventuelles manifestations, a-til fait savoir. Selon Abdelghani
Boudour, la FASA a, pour mettre
en œuvre cette stratégie dans les
délais fixés, opté pour la création
de nouveaux clubs et la
sensibilisation des jeunes sur
l’importance de la pratique du
parapente et des sports aériens.
Créée en 2002, la FASA compte
actuellement près de 500
adhérents structurés à travers 30
aéroclubs de para-moteurs,
aéromodélisme et parapente,
répartis à travers différentes
wilayas du pays. Ce stage de
formation sur le parapente, qu’a
abrité durant deux semaines la
wilaya de Laghouat au niveau du
parc de loisirs M’reigha, a profité à
20 adhérents, dont cinq filles,
selon les responsables de
l’aéroclub de Laghouat.
Lyes Bouyacoub en bronze
PAR MOUNIR M.
Bouyacoub
a battu, lors de son
premier combat dans la poule A, le
Suisse Flavio Orlik par Ippon, avant
de s’incliner face au Français Maret
Cyrille, vainqueur de cette poule préliminaire et qui a empoché, lui aussi,
le bronze. Qualifié pour le repêchage, l’Algérien a réalisé un sans-faute
jusqu’à la fin du parcours en battant
d’abord l’Egyptien Ramadan Darwish
puis Elmar Gazimov (Azerbaïdjan).
« C’est une belle performance, car
l’Algérie n’a pas gagné de médaille
dans un grand tournoi depuis longtemps. Bouyacoub gagne ainsi 200
points et se hisse à la 18e place du
classement mondial », s’est félicité le
président de la Fédération algérienne
de judo (FAJ), Messaoud Mati. Les
22 premiers du classement mondial
sont qualifiés d’office pour les jeux
Olympiques (JO-2016) à Rio. Trois
autres judokas algériens ont été engagés dans le Grand Chelem d’Abu
Dhabi, mais n’ont pas eu autant de
réussite que Bouyacoub.
Tayeb Mohamed Amine (+100 kg) a
pris la 7e place dans ce tournoi bien
coté par la Fédération internationale
(IJF). Pour son entame de la compétition, il a battu l’Allemand Andre
Breitbarth, avant de subir la loi du
Roumain Daniel Natea. Qualifié également pour le repêchage, il a trébuché face au Polonais Maciej Sarnacki.
En revanche, Houd Zourdani et Fethi
Nourine (-66 kg) ont quitté la compétition dès les tours préliminaires.
Zourdani a battu le Turc Sinan Sandal avant de s’incliner devant le Be-
larus Dzmirty Shershan, alors que
Nourine n’a disputé qu’un seul combat perdu face au Serbe Ilija Ciganovic.
La sélection algérienne de judo enchaînera avec un autre tournoi, en
prenant part à l’African Open prévu
du 5 au 11 novembre à Maurice. 
EQUITATION Dorothée Amar remporte le concours international de saut d’obstacles
La cavalière française Dorothée Amar,
montant Pacha des forêts, a remporté le
Grand Prix du concours international de saut
d’obstacles, qui a pris fin samedi soir au
centre équestre Hocine-El Mansour de
Mostaganem. Dorothée Amar a fait un
parcours sans faute en 41 secondes 69/100e.
La deuxième place est revenue à Mahi Amine
enfourchant Unanime des forêts, auteur d’un
chrono de 51’49, suivi en 3e position de
Bouabdellah Chlef montant Calypso avec un
temps de 1 min 13 sec 61/100e. Dans les prix
Hadj Tayeb Metidji et du 1er Novembre, les
cavaliers Jean Marc Nicolas de France et
Mahi Moundir se sont illustrés de fort belle
manière en décrochant la première place. Les
prix de la ville de Kheireddine, Haras Hocine
El Mansour et celui de la ville de
Mostaganem ont été remportés
respectivement par les cavaliers Mahi
Moundir montant Kazan, Saïd Mahi sur
Tortilla des forêts et Bouabdellah Chlef sur
Calypso. Organisé par le club équestre Haras
Hocine-El Mansour de Mostaganem dans le
cadre des festivités du 60e anniversaire du
déclenchement de la Guerre de libération
nationale, sous l’égide de la Fédération
équestre algérienne (FAE), ce concours
international de saut d’obstacles de niveau 1
étoile, ouvert à tous les cavaliers (amateurs
comme professionnels), a réuni des cavaliers
de clubs équestres nationaux et plusieurs
cavaliers étrangers, notamment de France, de
Russie, d’Irlande et de Tunisie. Au
programme de cette manifestation équestre
de trois jours, les concurrents se sont
affrontés dans neuf épreuves dotées de
plusieurs prix.
Le directeur de la compétition, Ferhat Akli, a
qualifié la performance des participants
algériens de « satisfaisante », compte tenu
de l’excellent niveau de cette compétition
internationale. « Nous avons actuellement
une très belle relève de cavaliers, de chevaux
et de propriétaires investis. Nous avons de
vrais talents qui ont un grand avenir devant
eux. C’est une réalité reconnue par tous »,
a-t-il affirmé.
Tournoi de ParisBercy de Tennis
Handisport
Lancement de la nouvelle formule du championnat de volley-assis
La Fédération algérienne handis-
port (FAH) a adopté une nouvelle
formule de compétition en championnat national Une (hommes) de
volley-assis, saison 2014-2015, dont
le démarrage est prévu les 7 et 8 novembre, après l’augmentation du
nombre de clubs, a-t-on appris auprès
du directeur de l’organisation sportive (DOS), Aït Saïd Mançor. Le nombre de clubs a augmenté pour la nou-
velle saison (2014-2015), pour atteindre les dix, répartis en deux groupes (Centre-Est et Centre Ouest). La
nouvelle formule prévoit deux phases, une locale dans chaque poule où
les équipes se rencontrent en aller et
retour. Chaque équipe jouera au
moins huit matchs avant la phase finale. Après la fin de la phase locale,
un classement sera établi et déterminera les trois premiers de chaque
poule qui passeront à la phase de
play-off (pour le titre), alors que les
autres classés des deux groupes se
déplaceront à Alger pour jouer le
tournoi de play-down (maintien). Le
play-off se jouera en deux tournois,
le premier chez le 1er du groupe centre-ouest et le second chez le premier
du groupe centre-est. Les équipes engagées sont : Batna, Souk Ahras,
Ouargla, El Ménéa, Bou Saâda (centre-est), et Oran, Médéa, Chlef, Aïn
Merane, Mascara (centre-ouest). Le
démarrage du championnat national
Une de volley-assis est fixé pour le
week-end du 7 et 8 novembre, alors
que le premier tournoi du play-off
aura lieu, selon le programme établi
par la DOS, le 10 et 11 avril prochain.
La finale est prévue le 8 et 9 mai
2015. L’ancienne formule du championnat national avait regroupé huit
équipes en une seule poule. « La discipline du volley-assis commence à
prendre de l’ampleur chez nous, avec
le lancement de nouveaux clubs par
Vers la
généralisation
du parapente
en Algérie
les associations et ligues spécialisées.
En augmentant le nombre de clubs, il
a fallu passer à une nouvelle formule
de compétition en tenant compte,
plus au moins, du découpage géographique », a déclaré le DOS de la FAH,
ajoutant que cette formule limitera
beaucoup les dépenses des uns et des
autres. L’objectif de la fédération est
d’arriver à constituer, plus tard, un
championnat d’excellence, composé
des meilleurs clubs, et des championnats de second palier. « On veut arriver à un nombre entre 18 et 20 clubs,
ce qui nous donnera la possibilité de
penser à lancer différents championnats et tournois et rehausser le niveau de la discipline du volley-assis.
Cette démarche rendra un grand service à notre équipe nationale », a
conclu le directeur de l’organisation
sportive. Il est à rappeler que la saison sportive du handisport a été lancée le week-end du 24 et 25 octobre
avec le déroulement de la 1re journée du championnat handibasket. 
Novak Djokovic
conserve son titre
Le N°1 mondial de tennis Novak
Djokovic a remporté pour la
deuxième fois d’affilée le Masters
1000 de Paris-Bercy en
s’imposant dimanche en finale
contre le Canadien Milos Raonic,
7e, en deux sets 6-2, 6-3. Le Serbe
décroche ainsi le 20e titre de sa
carrière dans cette catégorie de
tournois et laisse à distance
Roger Federer, qui espère encore
le détrôner du sommet de l’ATP
en fin de saison. Djokovic, qui vise
maintenant à garder son bien au
Masters (9-16 novembre à
Londres), a réalisé une prouesse à
Bercy où aucun joueur n’avait
précédemment réussi à conserver
son titre. Le Djoker a signé à 27
ans sa 600e victoire sur le circuit.
Il s’agit de son 47e titre. Ce
vingtième succès en Masters
1000, la catégorie de tournois
situés juste sous les Grands
chelems le rapproche un peu plus
de Federer (23) et de Rafael Nadal
(27). Le match n’a pas tenu toutes
ses promesses tant Djokovic s’est
montré supérieur.
SPORTISSIMO m a r d i 4 n o v e m b r e 2 0 1 4 19
Mondial des clubs champions
L’Entente de Sétif
veut remporter
son 1er match,
selon Madoui
L’objectif de l’Entente de Sétif
pendant la prochaine Coupe du
monde des clubs champions,
du 10 au 20 décembre au
Maroc, sera de « remporter son
premier match, pour entrevoir
la suite du parcours sous de
meilleurs auspices », a indiqué
le coach Kheireddine Madoui,
dimanche à Alger. « Au-delà
des trois points, notre équipe
prendrait suffisamment
confiance pour faire face aux
échéances suivantes, et à partir
de là, tout deviendra possible »,
a estimé l’entraîneur sétifien
dans une déclaration à l’APS,
en marge de la cérémonie
organisée dimanche par le wali
d’Alger en l’honneur de l’ESS,
après son sacre en Ligue des
Champions face à l’AS Vita
Club. L’Aigle noir fera son
entrée en lice dans ce mondial
des clubs champions le 13
décembre (16h00), à Rabat,
face au vainqueur du tour
préliminaire, entre Moghreb
Tétouan (champion du Maroc)
et Auckland City (Nouvelle
Zélande). L’optimisme du staff
technique sétifien provient
essentiellement de la forme
éblouissante dans laquelle se
trouve son équipe en cette fin
d’année 2014, mais aussi des
joueurs talentueux qui, bientôt,
viendront renforcer son effectif.
« Jusque-là, nous avons fait
avec les moyens du bord,
notamment à cause des
blessures et du manque de
licences africaines. Mais
bientôt, nous disposerons d’un
effectif mieux étoffé, qui nous
procurera plus de solutions. A
partir de là, nous serons mieux
parés pour faire face à toutes
les situations », a affirmé
Madoui. L’ESS avait pris part à
la dernière Ligue des
Champions avec un effectif
réduit, n’excédant pas 15 ou 16
joueurs, en raison des
blessures, qui avaient accentué
un peu plus le problème de
manque de licences africaines.
Mais le club dispose déjà de
plusieurs joueurs qui, à l’instar
de Dagoulou (ex-MC Oran),
Ahmed Gasmi (ex-USMA),
Lazhar Hadj-Aïssa (ex-MC
Alger), pourront disputer la
prochaine coupe du monde
des clubs.
Programme de la
coupe du Monde
des clubs :
Tour préliminaire :
Match 1 : Moghreb Tétouan
(champion du Maroc) Auckland City (Nouvelle
Zélande), le 10 décembre à
Rabat -19h30-.
Quarts de finale :
Match 2 : ES Sétif - Vainqueur
match 1 (le 13 décembre à
Rabat -16h00-).
Match 3 : Cruz Azul (Mexique) Sydney Wanderers (Australie),
le 13 décembre à Rabat
(19h30).
Demi-finales :
Vainqueur match 3 - Real
Madrid (Espagne), le 16
décembre à Rabat (19h30).
Vainqueur match 2 - San
Lorenzo (Argentine), le 17
décembre à Marrakech
(19h30).
Matchs de classement :
(5e place) : perdant match 2 perdant match 3 (17 décembre
à Marrakech -16h30-).
(3e place) : perdant match 5 perdant match 4 (20 décembre
à Marrakech -16h30-).
Finale :
Le 20 décembre à Marrakech
(19h30).
CAN 2015
La CAF refuse le report de
la Coupe d’Afrique des nations
La Confédération africaine de football (CAF)
a refusé hier la demande du Maroc, pays
organisateur, de reporter la CAN-2015, en raison
de l'épidémie d'Ebola. Elle laisse cinq jours au
royaume pour communiquer sa réponse définitive.
PAR MOUNIR M.
« La CAF confirme les dates de la
compétition. Une nouvelle réunion
aura lieu le 11 novembre au Caire (siège de l’instance, ndlr) pour prendre les
décisions qui s’imposent », a indiqué
hier à Rabat le directeur des médias de
la Confédération africaine de football
(CAF), Junior Binyam. D’ici là, le
Maroc a cinq jours - jusqu’à samedi 8 pour faire connaître sa décision définitive a de son côté, précisé selon l’AFP,
le porte-parole de la Fédération marocaine (FRMF). Mohamed Makrouf évoque trois options : la tenue de la CAN
dans le royaume en janvier, le déroulement de la compétition dans un autre
pays ou son annulation pure et simple.
S’exprimant au terme d’entretiens avec
les dirigeants marocains, M. Binyam a
fait valoir les contraintes de l’instance
panafricaine. « Tout changement (de
dates) se ferait au détriment du calendrier de la CAF, qui a l’obligation de
suivre le calendrier international de la
Fifa », a-t-il noté. Il a, par ailleurs, estimé que « le dispositif sanitaire » mis en
place par le Maroc pour prévenir la
propagation d’Ebola était « largement
capable de faire face au flux limité » de
supporteurs durant la compétition. La
réunion de Rabat était présentée comme décisive, au lendemain du comité
exécutif de la CAF tenu à huis clos à
Alger. Le tirage au sort de l’épreuve
reste, pour l’heure, programmé le 26
novembre à Rabat, là même où s’est tenue la réunion ce lundi.
Rappelons que le Comité exécutif de la
CAF s’était réuni dimanche à huis clos à
Alger et plus précisément aux Palais
des nations, au lendemain de la consécration de l’Entente de Sétif en finale de
la Ligue des champions d’Afrique jouée
à Blida.
Sous la présidence d’Issa Hayatou, patron de la CAF, en présence de l’Algérien Mohamed Raouraoua et de l’Egyptien Hani Abourida et d’autres membres du comité exécutif de la Confédération, cette réunion avait pour but de
décider du sort de la prochaine CAN
qui devrait se dérouler au Maroc au
mois de janvier prochain. Selon des indiscrétions, le patron de la Confédération africaine Issa Hayatou avait été
catégorique et a refusé de reporter ce
rendez-vous à une date ultérieure insistant pour le faire jouer au temps imparti et ne pas le déplacer ailleurs. Rappelons que les Marocains avaient demandé de reporter la CAN au mois de
juin prochain, c’est-à-dire pour six
mois, et ce, en raison des craintes nourries par la propagation du virus Ebola
dans la partie Ouest du continent africain depuis plusieurs mois, notamment
en Sierra Léone, Libéria et tout dernièrement au Mali. Hier, les dirigeants de
la CAF étaient au Maroc pour discuter
avec leurs homologues marocains et
aborder la question et en même temps
les informer de la décision du Comité
exécutif de la CAF, leur indiquant que
cette décision est finale et n’accepte
aucun marchandage. Le président de la
CAF menace de sanctionner lourdement le Maroc si celui-ci campe sur sa
position et maintient sa décision de reporter ce tournoi. La CAF avait répondu
le lendemain qu’elle maintenait, en
l’état, les dates de la compétition, mais
sans préciser si la plus importante compétition sportive du continent serait
maintenue au Maroc. L’instance afri-
caine a, par ailleurs, démenti, vendredi,
une information parue dans un quotidien marocain selon laquelle la CAN2015 serait reportée à juin. Les pays
qualifiés à la CAN-2015 seront connus
à l’issue de la sixième et dernière journée des éliminatoires prévue le 19 novembre prochain. L’Algérie a été le premier pays à valider son billet pour le
rendez-vous africain, suivie du CapVert. Seize nations doivent participer à
la CAN-2015, dont le pays hôte. 
Le Malawi ne déclarera pas forfait
L’équipe de football du Malawi, confrontée à de sérieux problèmes
financiers, s’efforce d’y trouver des solutions pour éviter de se retirer des
qualifications de la coupe d’Afrique des nations CAN-2015, au risque de
se voir sanctionner par la Confédération africaine, a indiqué un
responsable de la Fédération malawite (FAM), dimanche à la Chaîne 2 de
la Radio algérienne. « Certes, nous faisons face à des contraintes
financières, mais nous n’avons pas tranché sur un forfait de notre
sélection en compétition africaine, sachant que, le cas échéant, la CAF
nous infligera une sanction de deux ans », a expliqué Suzgo Augustin
Nyirenda, secrétaire général de la (FAM), contacté par la radio algérienne.
Jeudi dernier, la BBC, citant M. Nyirenda, avait rapporté que le Malawi, en
raison de sérieux problèmes financiers, pourrait être contraint de se retirer
des qualifications de la CAN-2015, car ne disposant pas d’argent pour
permettre à l’équipe nationale de disputer ses deux derniers matchs
contre respectivement le Mali et l’Ethiopie. « Nous avons tenu des
réunions avec des responsables de notre ministère des Sports en vue de
trouver des solutions à ce problème. Le forfait n’est pas à l’ordre du jour,
car nous risquons des sanctions », a ajouté M. Nyirenda.
Equipe nationale
Ligue des champions 2015
L’ESS ouvre la voie à l’engagement
d’un 3e club
L’Algérie
pourrait être représentée par trois clubs lors
de la prochaine édition de la
Ligue des champions d’Afrique, après la consécration de
l’ES Sétif samedi au stade
Mustapha-Tchaker à Blida,
a-t-on appris auprès de la Fédération algérienne de football (FAF). L’ESS est le premier club algérien à remporter cette épreuve (nouvelle
version) après le nul face au
Vita Club du RD Congo 1 à 1
(2-2 à l’aller à Kinshasa).
Cette distinction permet aux
Sétifiens de se qualifier d’office pour l’édition 2015, afin
de défendre leur trophée.
L’Aigle noir, classé 3e au
championnat de Ligue une
algérienne la saison dernière, était auparavant désigné
par la FAF pour remplacer,
dans l’édition-2015, la JS
Kabylie, vice-champion d’Algérie, après la suspension de
deux ans dont elle a écopée
de la Confédération africaine
(CAF). Le nouveau trophée
permet ainsi à l’ESS de participer à la Ligue des champions-2015 en sa qualité de
détenteur du titre en compagnie de l’USMA, championne
d’Algérie en titre. La FAF devrait décider prochainement
si elle comptait aligner ou
non une troisième équipe algérienne dans la prochaine
édition de la Ligue des champions, ajoute-t-on de même
source. L’USM El Harrach,
cinquième au classement de
l’exercice écoulé, est pres-
senti pour disputer la compétition africaine, sachant
que le quatrième, le MC El
Eulma, est engagé en Coupe
de la CAF en compagnie du
MC Alger, détenteur de la
Coupe d’Algérie.
Vainqueurs de la Ligue des Champions d’Afrique
Sellal honore les Sétifiens
Le Premier ministre, Abdelmalek
Sellal, a offert dimanche soir à la résidence El-Mithak (Alger) un dîner en
l’honneur des joueurs de l’ES Sétif,
vainqueurs de la Ligue des Champions
d’Afrique de football face aux Congolais de l’AS Vita Club. Des membres du
gouvernement, de hauts responsables
de l’Etat, des membres du Conseil de
la nation et de l’Assemblée populaire
nationale (APN) ainsi que des personnalités sportives et politiques étaient
présents à ce dîner. « Je vous félicite
pour cette belle et retentissante victoire qui coïncide avec la célébration
du 60e anniversaire du déclenchement
de la guerre de Libération nationale.
Vous avez montré au monde entier
que la jeunesse algérienne croit en
l’avenir de l’Algérie », a déclaré M. Sel-
lal dans une brève allocution lue au
nom du président de la République,
Abdelaziz Bouteflika. Le Premier ministre a ensuite mis en exergue l’excellent état d’esprit qui a animé le groupe
tout au long de cette compétition,
soulignant la « tradition des titres au
sein des l’ES Sétif » avant d’encourager
les joueurs pour de nouvelles
consécrations.
Les Verts en stage
à partir du
10 novembre
L’équipe algérienne de
football entamera le lundi 10
novembre un stage au
Centre technique national de
Sidi Moussa (Alger), en vue
des deux derniers matchs
des qualifications à la Coupe
d’Afrique des nations CAN2015, le 15 novembre à Blida
face à l’Ethiopie, et le 19
novembre à Bamako devant
le Mali, a appris l’APS
dimanche auprès de la FAF.
Le sélectionneur national,
Christian Gourcuff, a
présélectionné en vue de
ses deux rendez-vous 27
joueurs évoluant à l’étranger,
dont les trois nouveaux
venus, Mehdi Abeid
(Newacstle/Angleterre),
Ahmed Kashi (FC Metz/
France) et Baghdad
Bounedjah (ES Sahel/
Tunisie). Le coach des Verts
publiera cette semaine les
noms des joueurs concernés
par ces deux rencontres,
auxquels s’ajoutent les
éléments locaux qui seront
probablement au nombre de
quatre, dont deux gardiens
de but. A l’issue de la 4e
journée, l’Algérie est solide
leader du groupe B avec 12
points, ce qui lui a valu de
composter son billet pour la
prochaine CAN-2015 au
Maroc.
A la Safex aujourd’hui
Alger
Les artisants font leur salon
La 19e édition du Salon
international de l’artisanat
s’ouvre aujourd’hui à la Safex,
inaugurée par la ministre du
Tourisme, Nouria Yamina
Zerhouni, et la ministre
déléguée chargée de l’Artisanat,
Aïcha Tagabou.
PAR FAYÇAL DJOUDI
Une occasion pour relancer les débats sur la
problématique de la formation et des matières
premières dans l’artisanat, une activité en déperdition, selon les artisans.
Le marché aujourd’hui, il est vrai, est inondé de
produits artisanaux importés. D’ailleurs, les touristes étrangers ne cessent de le reprocher. Ils
constatent qu’il est difficile de trouver des souvenirs made in Algéria à emporter chez eux. Les
artisans, de leur côté, estiment que leur activité
se meurt à cause de la rareté des touristes étrangers. Mais ils oublient que les touristes internes,
ce n’est pas ce qui manque. Les consommateurs
sont friands de ce genre de produits. Il n’y a qu’à
voir l’affluence dans les boutiques artisanales.
Le hic, c’est que les produits artisanaux sont trop
chers et donc pas à la portée de tous. Les artisans
imputent la cherté de leurs produits aux prix très
élevés de la matière première. Des matières qui
sont soit importées, soit commercialisées sur le
marché parallèle, tel le corail. Lors de la dernière
édition de la fête du bijou à Béni Yenni, dans la
wilaya de Tizi-Ouzou, des artisans avaient confié
avoir retiré leur registre du commerce pour ne
pas payer d’impôts. Car la matière première, le
corail notamment, ampute une grande partie de
leurs bénéfices. Résultat : le village qui comptait
les meilleurs artisans de bijoux en argent sur le
territoire national n’abrite aujourd’hui que quelques ateliers. Quant à la relève, c’est la grande
question. C’est le souci majeur des artisans
aujourd’hui. Comment inciter les jeunes à s’intéresser à cette activité, alors que leurs aînés peinent
à l’exercer ? Les opérateurs économiques étran-
gers, eux, parlent du manque de publicité du
produit artisanal algérien sur le marché international.
Nos produits ne sont pas mis en valeur, et donc
ne sont pas connus. Aucun effort n’est fourni
pour les implanter sur le marché externe pour
une probable exportation. Pourtant, cela peut
être un gisement important à exploiter en dehors
des hydrocarbures.
Ce salon, qui se tiendra jusqu’au 12 novembre,
sera peut-être une occasion pour débattre de tous
ces problèmes, et faire connaître le produit algérien. C’est le but du moins de cet événement.
Le but également est d’inciter les artisans à fournir plus d’efforts pour produire plus et faire de
leurs œuvres des produits compétitifs sur le plan
international.
Sa coordination intercommunale maintient la pression
Chemini veut du gaz naturel
PAR CHAFIK AÏT M’BAREK
Après avoir fermé, la semaine écoulée, le
siège de leur daïra et observé un rassemblement
devant le siège de la wilaya de Béjaïa, les citoyens
des quatre communes rattachées à la daïra de
Chemini, à savoir Chemini, Souk Oufella, Tibane
et Akfadou, ont procédé, dimanche, à la fermeture de la route nationale n°26 reliant Béjaïa à
Alger via Bouira. Leur seule et unique revendication, «le raccordement immédiat et inconditionnel de tous les foyers de la daïra de Chemini au
réseau du gaz naturel».
Les villageois protestataires, qui dénoncent l’exclusion de leur daïra du nouveau programme
quinquennal relatif au gaz de ville, ont bloqué,
dès la matinée, la route à la circulation au niveau
des deux bourgades Maâkal et Boutagout, situées
respectivement à l’entrée est et ouest de la localité de Takrietz, relevant de la commune de Souk
Oufella. Cette action de protestation, devenue ces
derniers temps un moyen de pression très efficace, est intervenue suite à l’appel de la Coordination des associations de la daïra de Chemini, regroupant quelque 59 villages issus des deux tribus des Ath Waghlis et des Ath Mansour, surplombant la vallée de la Soummam, sur les hau-
teurs de la ville de Sidi Aïch. «C’est vraiment
inadmissible pour nous de constater que le réseau du gazoduc traverse de bout en bout le territoire de notre daïra sans que nous soyons
concernés par cette énergie. Et pourtant, nous
comptons pas moins de 59 villages situés dans
une zone montagneuse connue pour la rudesse
de ses hivers», témoigne Madjid Ouddak, élu indépendant à l’APC de Chemini et membre actif
de ladite coordination.
Rappelons que lors de leur rassemblement devant le siège de la wilaya tenu le 20 octobre dernier, ces citoyens protestataires ont désigné une
délégation devant rencontrer le wali de Béjaïa
qui, six jours après, convoquera les maires des
quatre communes relevant de la daïra de Chemini pour une réunion de travail à propos de cet
épineux dossier du gaz naturel. En dépit des promesses du chef de l’exécutif, Hamou Ahmed Touhami, qui s’est engagé à prendre en charge la
doléance des habitants de cette région, la coordination des associations de la daïra de Chemini ne
semble pas convaincue, puisqu’elle ne tardera
pas à rendre publique une déclaration appelant à
la fermeture de la RN 26, comme première action
de rue. «Au lieu d’accomplir et de mener à terme
leur mandat en accompagnant la dynamique de
Accidents de la circulation
26 morts et 38 blessés
en trois jours
Durant la période s’étalant du 30 octobre
au 2 novembre courant, à 8 h du matin, la Protection civile a fait état de 22 accidents survenus sur nos routes causant la mort de 26 personnes et blessant 38 autres. Les bilans les plus
lourds ont été enregistrés au niveau des wilayas
de Laghouat et d’Oran. Pour la première, on dénombre 3 personnes décédées et 2 autres blessées dans deux accidents dont le plus important
est survenu sur la route nationale 23, dans la
commune d’Aflou. Il s’agissait d’une collision
entre un véhicule léger et un autobus de transport de voyageurs. Il y a lieu de rappeler qu’un
accident tragique s’est produit sur cette même
route (RN23) le mois denier impliquant un minibus assurant la liaison Aflou-Laghouat et un
autocar reliant Oran à Adrar. 17 personnes ont
été tuées et 45 blessées suite à ce même accident. Concernant la wilaya d’Oran, la Protection
civile a enregistré 4 morts et 4 blessés suite à
une collision entre deux véhicules légers survenue sur la route reliant Sidi Maârouf à Hassi
Amer, commune de Bir El Djir. Comme toujours,
les principales causes de ces accidents de la circulation sont liées au défaut de maîtrise des véhicules, inadvertance des piétons et des conducteurs, excès de vitesse, non-respect de la priorité
et des feux de signalisation, changement de direction non autorisé, circulation sur la voie de
gauche et en sens interdit ou encore dépassement non autorisé.
F. D.
la population pour le raccordement de la daïra de
Chemini en gaz naturel dans l’immédiat, les premiers responsables exécutifs convoqués par le
wali, le dimanche 20 octobre, viennent d’afficher
leur couleur en placardant un PV de réunion signé par le wali confirmant l’exclusion de la daïra
de Chemini de la deuxième tranche du programme quinquennal 2010-2014 », lit-on dans la déclaration de la coordination citoyenne qui renvoie dos à dos le wali de Béjaïa aux maires respectifs. «Ni échéance, ni date, encore moins la
référence de la couverture financière du projet de
raccordement dont on parle dans leur PV n’ont
été avancées», déplore-t-on encore dans le même
document. A noter enfin que ce mouvement de
protestation est encadré par une coordination intercommunale très dynamique et apparemment
décidée à rester unie et déterminée à continuer à
se battre jusqu’à satisfaction de sa principale et
unique revendication : gaz naturel pour tous ! 
ILA-DIS
Incendie maîtrisé sur
un cargo au port
Un incendie, qui s’est déclaré hier
dans la matinée dans les cales d’un
cargo à quai dans le grand môle du
port d’Alger, a été vite maîtrisé et
une équipe d’experts est
actuellement en train de déterminer
l’origine du départ du feu, a-t-on
appris auprès d’une source proche
de la direction de l’entreprise
portuaire d’Alger (EPAL).
Les équipes de la Protection civile
du port d’Alger et les travailleurs de
l’EPAL ont rapidement maîtrisé le
sinistre, a précise Abderrahmane
Timizar, responsable de la
communication à l’EPAL.
« Des experts sont actuellement en
train de déterminer l’origine de
l’incendie, qui s’est déclaré dans la
cale 3, et les dégâts occasionnés à
la marchandise de ce cargo », a-t-il
ajouté.
Le navire, le Lady-Rasisce, qui
transporte une cargaison de
bananes, est un pavillon des Iles
Marshall. Il est entré au port d’Alger
vendredi, le travail de manutention
étant réduit au maximum.
La cargaison n’a commencé à être
déchargée qu’hier, selon la même
source. Le Lady-Rasisce, qui a été
construit en 2000, est un navire
réfrigéré.
Il est enregistré IMO160724 et
MMSI 538001908.
Des fumées ont commencé à se
dégager du navire vers 9 heures du
matin, avec des flammes. « Le feu
aurait probablement touché les
cartons contenant la cargaison de
bananes », précise la même source
selon laquelle une infime quantité
de cartons a été la proie des
flammes.
L’hypothèse avancée pour le
moment sur l’origine de cet
incendie est que les moteurs du
navire ont pris feu, car maintenus
en marche durant tout le week-end
pour assurer la conservation
(jusqu’à-14 degrés) de la cargaison
de bananes.
Le déchargement du navire, qui a
repris, « se fait normalement, après
la maîtrise » de l’incendie, indiquet-on de même source. Il a rallié le
port d’Alger en provenance du
Costa Rica. Le 7 octobre dernier, il
avait accosté à Gibraltar, le 4
octobre à Vado Ligur (Italie), et le
1er octobre il était au port de
Tarragone (Espagne).