Copenhague : des attentats suspects ; Ukraine : un accord fragile Hannibal nous dit tout sur la religion juive de l’Amérique Entretien avec Vincent Reynouard :“Mon avenir, la prison ou l’exil” N° 3176 RIVAROL “Quand les peuples cessent d’estimer, ils cessent d’obéir” 19/2/2015 HEBDOMADAIRE DE L’OPPOSITION NATIONALE ET EUROPÉENNE PARAISSANT LE JEUDI Deux ans de prison ferme pour révisionnisme : elle est belle leur liberté d’expression ! U N MOIS jour pour jour après que quelque quatre millions de Français eurent défilé dans les rues de France pour défendre la liberté d’expression, le 11 février, le révisionniste Vincent Reynouard était condamné par le tribunal correctionnel de Coutances (Manche) à deux ans de prison ferme pour avoir contrevenu à la loi Gayssot interdisant depuis un quart de siècle toute contestation publique de l’“Holocauste” en postant sur la Toile des vidéos pédagogiques historiquement incorrectes. Qui connaît un tant soit peu Vincent sait à quel point ce quadragénaire souriant et travailleur est un homme pacifique, apôtre de la non-violence. Le condamner à une peine aussi lourde alors qu’il n’a commis d’autre crime que de dévoiler les conclusions de ses recherches historiques et de dire publiquement, à visage découvert, sa sympathie sincère pour les puissances de l’Axe est une infamie. Aux conséquences désastreuses puisque Reynouard, du fait de cette condamnation judiciaire, vient de perdre les deux activités professionnelles qu’il avait réussi non sans mal à obtenir et qu’il se voit condamné à un dilemme cornélien : soit retourner derrière les barreaux d’ici quelques mois lorsque la cour d’appel de Caen aura, hélas selon toute vraisemblance, maintenu une peine de prison ferme et que la cour de cassation l’aura confirmée, soit s’exiler pour toujours. Q UE l’on nous permette dans cet éditorial de rappeler à cette occasion — car ils le méritent — les noms des courageux militants révisionnistes actuellement embastillés pour avoir refusé de brûler leur grain d’encens devant l’idole holocaustique (merci à Bocage de nous avoir considérablement aidé dans ce travail). L’Allemagne est sans surprise le pays le plus hostile à la libre expression du révisionnisme. A la prison de Brandenbourg-sur-Havel est détenu depuis le 25 février 2009 l’héroïque avocat Horst Mahler, 79 ans, ancien membre de la Fraction armée rouge dans les années 1970, N°3176 du 19 FEVRIER 2015 www.rivarol.com Imprimé en France/Printed in France L 14240 - 3176 - F: 3,50 € rentrer en Suisse prochainement car la prescription de sa condamnation est acquise depuis le 2 septembre 2014. S condamné à 12 ans et 11 mois de prison (qui dit mieux ?) et qui ne pourra être libéré qu’en 2021, à 85 ans ! Il risque même davantage depuis qu’une affaire a été ouverte contre lui pour avoir été à l’origine de la diffusion sur la Toile — et par la suite sur papier ! — d’un livre, Das Ende der Wanderschaft [La fin de l’errance], qu’il a écrit en prison en guise de réponse au livre de Gilad Atzmon, Quel juif errant ?, qui lui avait été envoyé à la prison. En Allemagne encore, mais cette fois à la prison de Bützow : Axel Möller, 49 ans, ancien responsable du site Altermedia Deutschland, a été condamné à 3 ans et demi et est incarcéré depuis le 7 décembre 2011 (il devrait normalement sortir le 29 mai 2015). Outre-Rhin toujours, à la prison de Nuremberg est détenu Gerd Ittner, 56 ans (qui a fait des études d’archéologie, de sanskrit et d’indologie). Condamné en 2005 à 2 ans et 9 mois de prison, Ittner s’est enfui, a été en exil pendant 7 ans, arrêté au Portugal le 11 avril 2012 où il reste incarcéré 5 mois, puis est extradé en Allemagne le 18 septembre 2012. Il avait en principe terminé sa peine le 15 octobre 2014 mais on le prévient, deux jours avant sa sortie, qu’une autre affaire est ouverte contre lui et qu’on le maintient en prison en attendant le procès (vraisemblablement pour éviter qu’il n’échappe à la justice) : en effet, pendant son incarcération au Portugal il a envoyé à des personnalités des courriers contestant les crimes contre l’humanité, courriers pour lesquels il devrait être jugé prochainement. En Autriche, à la prison de Krems-sur-Stein est incarcéré Wolfgang Fröhlich, 63 ans, ingénieur chimiste (spécialiste des questions de désinfection !). Il a fait l’objet de plusieurs condamnations, toutes pour révisionnisme, (Dessin de Chard) condamné au total à plus de 8 ans de prison, incarcéré depuis août 2007 et ne devrait pas sortir avant janvier 2016. Il envoie des courriers à toutes sortes d’autorités — au président de la République Heinz Fischer, au chancelier, à une « commission épiscopale », dépose plainte contre le faux expert Jagschitz, etc. — mais n’obtient jamais aucune réponse à aucun de ses écrits… A CETTE LISTE il convient d’ajouter tous les révisionnistes qui ont déjà été emprisonnés dans le passé pour leurs travaux : le fondateur et directeur du Courrier du Continent Gaston-Armand Amaudruz (Suisse, emprisonné à l’âge de 83 ans !), René-Louis Berclaz (Suisse), Frank Brunner (Suisse), Günter Deckert (Allemand), Dietlieb Felderer (Suédois), le directeur de Révision Alain Guionnet (Français), Gerd Honsik (Autrichien), David Irving (Anglais), Walter Ochensberger (Autrichien), Franz Radl (Autrichien), Ahmed Rami (Suédois), Fritz Rebhandl (Autrichien), Vincent Reynouard (Français), Manfred Roeder (en tout 12 ans de prison), Germar Rudolf (Allemand), Hans Schmidt (Germano-Américain), Herbert Schweiger (Autrichien), Simon Sheppard et Steven Whittle (Anglais), Sylvia Stolz (Allemande), Fred Toben (Australien), Pedro Varela (Espagnol), Siegfried Verbeke (Flamand), Udo Walendy (Allemand), Ernst-Hubert Zafke (Allemand), Ernst Zündel (Germano-Canadien, 7 ans). Le cas de Jürgen Graf, l’auteur de L’Holocauste au scanner, est particulier car il n’a pas réellement été embastillé : condamné à 15 mois de prison ferme le 16 juillet 1998, confirmé le 23 juin 1999, J. Graf s’est exilé, n’a pas été extradé du lieu de son exil et devrait enfin pouvoir EIZE PAYS actuellement dans le monde punissent pénalement le révisionnisme. Il s’agit de l’Allemagne, de l’Autriche, de la Belgique, de l’Espagne, de la France (qui fut la première nation à voter une loi antirévisionniste, dès 1990, il n’y a pas de quoi s’en vanter !), de la Hongrie, d’Israël, du Liechtenstein, de la Lituanie, du Luxembourg, des Pays-Bas, de la Pologne, du Portugal, de la République tchèque, de la Roumanie, de la Suisse. Un dix-septième Etat pourrait bientôt s’ajouter à cette liste impressionnante : l’Italie. La loi antirévisionniste a en effet été approuvée le 11 février par le Sénat et doit repasser devant la Chambre sous peu… Notons toutefois que les persécutions peuvent prendre bien d’autres formes, parfois bien plus insidieuses : les révisionnistes, on les assassine (François Duprat en 1978, vraisemblablement le Polonais Ratajczak), on les vitriole (Michel Caignet), on les roue de coups (Robert Faurisson en 1989 à Vichy), on les chasse de leur emploi (Bernard Notin en 1990, Vincent Reynouard en 1997 et tant d’autres), on les dépossède de leurs titres universitaires ou professionnels (Wilhelm Stäglich, Henri Roques, Eric Delcroix), on s’attaque à leur femme ou à leurs enfants… et/ou on les accable d’amendes et de dommages-intérêts pour les ruiner (Jean-Louis Berger, Martin Peltier, Georges Theil, Fredrick Töben, David Irving, et tant d’autres). I L NE FAUT pas compter sur les grands media pour évoquer le cas de ces martyrs des temps modernes. Même dans la mouvance dite d’extrême droite combien croient plus sage, plus habile, plus efficace de ne jamais parler du révisionnisme ni même de la redoutable répression qui frappe les révisionnistes ! Ce ne sont que des lâches ou des imbéciles, des jeanfoutre pour lesquels nous n’avons que mépris. Si le révisionnisme n’était pas essentiel, si l’“Holocauste” n’était pas la clé de voûte du système mondial, une contre-religion et une contre-morale universelle, croit-on vraiment que le Système se donnerait tant de peine pour faire taire par tous les moyens une poignée de libres chercheurs imperméables à toutes les pressions avouables et inavouables ? RIVAROL, <[email protected]>. 2 N°3176 — 19 FÉVRIER 2015 — RIVAROL NOS DEUILS Marie-Gabrielle Decossas (1932-2015) Nous devons déplorer la perte d’un pilier historique de RIVAROL. Madame Marie-Gabrielle Decossas (Ginette Decossas à l’état civil) est morte à 83 ans des suites d’un cancer foudroyant le 14 février dernier, après trois mois de souffrances qu’elle a endurées avec un grand courage. Sa disparition est une immense perte pour RIVAROL et pour sa revue sœur Ecrits de Paris. Pendant trente ans, avec compétence et professionnalisme, elle s’est occupée de la ru- brique littéraire de notre hebdomadaire, tâche qui lui seyait à merveille : l’auteur du Discours sur l’universalité de la langue française n’aurait pas désavoué ses qualités stylistiques. Outre les recensions de livres et la chronique théâtrale qu’elle a continué à tenir jusqu’à ses dernières forces (son ultime recension littéraire date de la mi-novembre !), Mme Decossas, pendant plus d’un quart de siècle, a relu et corrigé les épreuves de notre hebdomadaire et de notre D.R. mensuel, et accompli moult tâches administratives et rédactionnelles essentielles à la bonne marche du journal. Très proche de notre ancienne directrice Camille Galic avec laquelle elle formait un indissociable tandem et à laquelle elle était liée par une profonde amitié, Madame Decossas a rendu des services innombrables aux Editions des Tuileries et à l’Association des Amis de RIVAROL avec autant d’efficacité que de discrétion. Toujours disponible, cette dame au caractère trempé et à la personnalité affirmée était une ascète : il lui arrivait bien souvent de faire fi de toute pause pendant une entière journée de travail, ce qui nous a toujours stupéfiés. Elle s’est acquittée de ses diverses tâches avec beaucoup de conscience professionnelle et un inlassable dévouement : mise à jour hebdomadaire du fichier des abonnés, correction des morasses, préparation et tenue de stands RIVAROL et Ecrits de Paris, traitement du courrier des lecteurs, secrétariat, standard téléphonique… Catholique de tradition, elle avait refusé dès les débuts la nouvelle messe et la révolution désastreuse de Vatican II ; elle suivit, avec son défunt époux Jacques et ses enfants Jérôme et Béatrice, les pérégrinations de Mgr Ducaud-Bourget qu’elle aimait profondément, de l’hôpital Laennec à Saint-Nicolas-du-Chardonnet. C’est d’ailleurs dans cette église qu’auront lieu ses obsèques, ce vendredi 20 février à 9h30. Elle sera ensuite inhumée au cimetière des Lilas dans la tombe où repose déjà son mari depuis juin 2013. La direction et toute l’équipe de rédaction de RIVAROL et d’Ecrits de Paris présentent à la famille de notre chère disparue, à ses enfants et à ses petits-enfants, leurs condoléances attristées, et tiennent à leur témoigner leur fidèle affection dans cette douloureuse épreuve. Jérôme BOURBON. Stéphane Tiki, Camerounais clandestin et avenir de la France L’histoire, bien sûr, a un côté cocasse. Que le dénommé Stéphane Tiki, co-fondateur de « Génération Sarkozy », adepte, sur le modèle de son héros, d’une fermeté de façade contre l’immigration clandestine, et fraîchement nommé par celui-ci à la présidence des « Jeunes Populaires », ait été tout du long un immigré clandestin, voilà qui est farcesque. Mais on aurait tort de ne voir là que matière à plaisanterie. L’épisode est révélateur de l’état politique et social de la France — un état de décomposition avancé. Passons sur les leçons les plus évidentes de l’affaire. Elle illustre une fois de plus le fonctionnement du système politico-médiatique. Dès le 7 janvier 2015, un article de Minute, relayé en particulier par le site Fdesouche, relevait qu’on ne trouvait aucune trace que le Camerounais Tiki eût jamais obtenu la nationalité française et que l’intéressé, interrogé sur ce point, refusait obstinément de répondre. Aucun écho dans les gros media, aucune réaction politique : il n’était pas question de donner le moindre crédit à ces « rumeurs d’extrême droite ». Tiki continua, comme si de rien n’était, à présider le mouvement de jeunesse de l’UMP. Sitôt en revanche l’information devenue, le 10 février, à plus d’un mois de distance, une « révélation du Canard enchaîné », elle fut immédiatement reprise partout et Tiki quitta ses fonctions dans la journée. L’affaire confirme aussi, s’il en était besoin, la passivité totale et délibérée de l’État français devant l’immigration clandestine. Tiki, qui avait bénéficié d’un titre de séjour “étudiant”, est en situation irrégulière « depuis début 2011 » selon Europe 1, avril 2011 selon I-Télé. Il avait fait en février 2009, alors qu’il était officiellement étudiant, une demande de naturalisation qui avait été rejetée. Il a depuis lors, d’après ses dires, déposé une nouvelle « demande de naturalisation qui est en cours » — alors même que, en droit, une telle demande implique de disposer d’un titre de séjour valide. Il n’a pourtant été reconduit à la frontière ni en 2011-2012, pendant la dernière année de pseudo-fermeté sarkozyste, ni depuis l’arrivée au pouvoir des socialistes. Le cas, sans doute, est banal. Un rapport très officiel sur les étudiants étrangers soulignait, en septembre 2012, que « les étudiants venus d’Afrique se distinguaient des autres » par leur faible taux de retour au pays à l’issue de leurs “études” : « Au bout de huit ans, un peu plus d’un sur deux est encore en France. […] Une partie importante, environ 40 %, est restée en changeant de motif : par ordre d’importance vient le motif familial puis le motif professionnel. Cette population est plutôt masculine »1. Ces faits notoires ont pourtant échappé aux jeunes espoirs marinistes, ou plus précisément philippotistes, du « Collectif Marianne », qui ont proposé pompeusement, le 31 janvier, « de créer un Erasmus de la francophonie », destiné « en particulier aux étudiants venus de pays africains ». Faire venir toujours plus de Tiki donnerait à la 1. L’immigration des étudiants étrangers en France. Étude réalisée par le Point de contact français du Réseau européen des migrations, septembre 2012, p. 72. D.R. France « un nouveau vecteur de rayonnement culturel international ». Ce qui est plus instructif, c’est le nombre de défenseurs opiniâtres, malhonnêtes, éhontés, au mépris de toute évidence et de toute décence, que le clandestin Tiki a trouvé parmi la “droite” — on s’y attendait, mais pas à ce point. Sur twitter, le mot-dièse « Avec Tiki » livre un abondant florilège, qui fait voir crûment jusqu’où, à force de mise en condition, est tombée toute une jeunesse bourgeoise française. Ainsi « les jeunes UMP de Dordogne » expriment-ils leur « soutien total à Stéphane Tiki, notre Président. Un jeune qui aime plus que quiconque la République et son [sic] pays ». Jean-Édouard, de Boulogne, vante un « grand militant et grand amoureux de la France ». Marie-Charlotte, depuis le XVIe arrondissement, se pâme sur « sa décision, son travail remarquable au sein de l’UMP et son engagement pour la France ». Certains de ces jeunes décervelés sont-ils récupérables ? Il n’y a rien, en tout cas, à espérer de leurs aînés, endurcis depuis des lustres à défendre l’indéfendable. Me Henri de Beauregard, « avocat officiel de La Manif Pour Tous » — qui s’était signalé avant Noël en s’indignant que Robert Ménard eût installé une crèche à l’Hôtel de Ville de Béziers, « pour faire de la provoc’ et créer de la division » —, n’a pas manqué de voler au secours du Camerounais de l’UMP. « Ceux qui se gaussent de la situation de Stéphane Tiki, a-t-il accusé, sont souvent les mêmes qui soutiennent que des papiers ne font pas des Français ». Et alors ? Parce que l’on constate que, entre droit du sol et naturalisation industrielle, la nationalité française ne signifie plus rien, on serait tenu d’accepter encore sans protester tous les clandestins d’Afrique ? Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI, a usé du même sophisme en déclarant préférer « un Tiki sans papiers à deux frères Kouachi qui, eux, ont des papiers » : comme s’il s’agissait de faire un troc et qu’accueillir les nouveaux permît au moins de se débarrasser des anciens ! À en croire Geoffroy Didier, animateur avec Guillaume Peltier de ce qu’ils ont impudemment nommé « la Droite forte » — le courant sarkozyste dont Tiki était une des étoiles montantes —, le Camerounais « répond aux conditions légales pour devenir Français. Dossier en cours. Exemple d’intégration, il incarne la méritocratie UMP ». Tiki, on l’observera, s’est gardé de démissionner, mais s’est seulement « mis en congé », afin de « garantir l’issue favorable de [s]a demande » de naturalisation. Selon les informations du Monde, Sarkozy a prévu de le rétablir dans ses fonctions sitôt sa situation “régularisée”. « “Il veut seulement qu’il se mette en retrait de manière provisoire, en attendant que la tempête passe”, affirme un dirigeant » de l’UMP. Le statut de Tiki était, paraît-il, un secret de polichinelle dans son parti, et il n’y a aucun doute que Sarkozy avait nommé ce fraudeur africain en toute connaissance de cause : peut-être pour avoir barre sur lui, mais avant tout pour promouvoir le métissage si cher à l’ancien hôte de l’Élysée et à ses propres maîtres. Accoutumer les Marie-Charlotte et les Jean-Édouard à prendre leurs ordres d’un Tiki, voilà un beau symbole de la France de demain. La réaction la plus édifiante a cependant été celle de Marion Maréchal-Le Pen. Interrogée sur Tiki au « Club de la Presse » d’Europe 1, elle a tranché d’emblée : « manifestement, il fait partie de ces immigrés qui mériteraient la naturalisation », et s’est réjouie que celle-ci ne soit plus qu’ « une question de temps ». Elle a ajouté, il est vrai, dans une contorsion digne de Hollande face à Leonarda, que le jeune homme devrait, « en attendant », retourner au Cameroun. Cela supposerait une entorse au droit — le demandeur doit résider en France au moment de la signature du décret de naturalisation —, mais il est vrai que, au point où l’on en est… Cette position est en parfaite cohérence avec la conception que la députée du Vaucluse se fait du peuple français. En juillet 2013, elle expliquait au mensuel néo-conservateur Causeur : « Je suis contre l’ethnicisme identitaire ! La France n’a jamais connu d’homogénéité ethnique. […] Nos origines et notre culture sont si hétérogènes que seule la force de la République et de l’État peut nous rassembler. Bref, je suis du côté de Renan contre Fichte »2. On ne spéculera pas sur ce que cette aimable donzelle a effectivement lu de Fichte et a fortiori de Renan, dont la pensée sur la race ne se réduit certes pas à la trop fameuse conférence « Qu’est-ce qu’une nation ? ». En décembre de la même année, en tout cas, interrogée sur RMC par Jean-Jacques Bourdin, elle répétait sa profession de foi : « Je n’ai pas une conception ethniciste de la France. […] Le miracle de la République française c’est d’unir par un destin commun, par les valeurs de la République, des peuples qui ont des cultures, des modes de vie, 2. Causeur, juillet-août 2013, p. 58. l De Robert FAURISSON : “HANNIBAL”, UN RÉGAL ! Chaque semaine, je me délecte des chroniques de celui qui signe “Hannibal”. Celle qu’il a publiée sous le titre de « L’Amérique, mère de la religion de la Shoah » (RIVAROL, 5 février 2015) constitue une synthèse magistrale de l’histoire d’une croyance qui a fini par s’imposer sinon au monde entier, du moins à la totalité, ou peu s’en faut, du monde occidental. Mais où se situe, en la circonstance, la mère de cette religion ? A cette question, “Hannibal” répond : « L’Amérique est la mère de la religion de la Shoah. Les pères de celle-ci sont nombreux comme les poils de la barbe du sage. Robert Faurisson a tort, l’Etat d’Israël n’est ni l’instigateur ni le principal bénéficiaire de la chose […] ». Je n’ai jamais dit de l’Etat d’Israël qu’il était « l’instigateur de la chose » pour la bonne des langues, des couleurs de peau différents ». Arthur Kemp, un ancien de la résistance sud-africaine aujourd’hui établi en Grande-Bretagne, a publié en 2013 un petit livre, discutable mais stimulant, sur les chances de survie de l’homme blanc, Nova Europa : European Survival Strategies in a Darkening World3. Il s’y demande s’il y a encore un sens, en l’état actuel des choses, à persister à mener un combat électoral dans le cadre démocratique. Sa réponse est affirmative, parce qu’il n’est pas « absolument impossible » que, dans tel ou tel pays d’Europe, ce combat puisse être victorieux, et surtout car « cela reste le moyen le meilleur et le plus aisé de répandre le message de l’ethno-nationalisme ». S’agissant de la France, on serait tenté de dire, à la lumière de l’expérience des trois dernières décennies, que cette seconde justification est la seule qui tienne. C’est certainement la seule qui puisse à la rigueur justifier d’aller encore voter, malgré tout, pour le Front National. L’excellent site italien Il Primato Nazionale, dont les rédacteurs, proches de Casapound, suivent l’actualité du parti mariniste avec une sympathie lucide, affirmait voici un an : « le Front national est compris par les Français tout simplement comme le syndicat ethno-culturel de la France réelle. Et cela, qu’on y prenne garde, indépendamment du programme du FN » (éditorial du 25 mars 2014). Combien de temps, pourtant, ce dédoublement sera-t-il tenable ? Que le programme n’ait rien d’ethno-culturel est une chose ; c’en est une autre que le discours du parti, en toute occasion, bafoue expressément toute conception ethno-culturelle de la France. Quand la figure de proue de l’aile censément la plus identitaire du FN fait profession de considérer, à l’égal de l’UMP, que les Tiki — y compris les Tiki clandestins et fraudeurs — “méritent” de devenir français, n’a-t-on pas atteint un point de non-retour ? Flavien BLANCHON. 3. Traduit en français aux éditions Akribeia sous le titre Bâtir le foyer blanc. Camille Galic en a donné un compte rendu fouillé sur le site Polémia (23 juin 2014). raison que « la chose » a pris naissance avant même la fondation de cet Etat. Aurais-je dit qu’il en était « le principal bénéficiaire » ? La réponse à cette question se trouve dans la phrase à laquelle “Hannibal” fait ici allusion. Cette phrase, dite « de soixante mots », remonte au 17 décembre 1980 et je l’ai, ce jourlà, lentement débitée devant Ivan Levaï. Parlant de « la chose », je lui ai précisé : « dont les principaux bénéficiaires sont l’Etat d’Israël et le sionisme international et dont les principales victimes sont le peuple allemand, mais non pas ses dirigeants, et le peuple palestinien tout entier ». On voit par là que j’ai désigné non pas un principal bénéficiaire mais deux principaux bénéficiaires : d’une part, l’Etat d’Israël et, d’autre part, le « sionisme international », ce qui englobe nécessairement l’Amérique. Je laisse à d’autres le soin de déterminer lequel de ces deux bénéficiaires exerce sur l’autre la plus forte emprise. N°3176 — 19 FÉVRIER 2015 — RIVAROL L ’ÉCRIVAIN et historien Frank Ferrand constate dans Le Figaro que le chef de l’Etat parle très mal le français, ce que nous savions. Il cite quelques perles recueillies lors de sa conférence de presse : « La France, elle doit toujours être à l’initiative…/ C’était quand?/ Est-ce que les crédits ont à l’être?/ …nous aurons à chercher un accord pour permettre que dans le moyen terme, il puisse être donné un cadre pour que les Grecs puissent faire des réformes…/ Et puis, tout s’est défait dans les applications, dans les détails, puis ensuite dans les mouvements de force./ Nous avons pu faire accomplir des progrès, mais ils n’ont pas résisté aux tenants des épreuves de force… » etc. Quel charabia ! On est loin du verbe de De Gaulle, Pompidou, François Mitterrand et même de Giscard d’Estaing. Sans doute Hollande a-t-il pris des leçons chez Sarkozy qui est, lui aussi, un exceptionnel massacreur de notre langue… HOLLANDE, LE PRÉSIDENT DES ANALPHABÈTES A la mi-temps du match de coupe de France, Red-Star contre Saint Etienne, interrogé par la chaîne eurosport qui lui pose la question suivante « avec votre agenda très chargé, vous avez encore le temps d’assister à des matchs de football? », Hollande répond : « je suis très attaché à la presse, à la presse sportive, à l’Equipe en particulier, je regarde les images! » Ça y en a être un président proche du peuple des analphabètes ! HOLLANDE AVAIT-IL FUMÉ LA MOQUETTE ? Le Pingouin avait accepté d’être le rédacteur en chef exceptionnel du journal pour enfants Mon Quotidien. On eut droit à un grand moment. Voici le propos tout à fait indéchiffrable qu’il tint : « Il faut… euh… laisser penser que ce que nous faisons est humain et en même temps tout doit être fait pour que les humains vivent mieux. Pas simplement qu’on les fasse rêver dans un imaginaire impossible, laisser penser que ce que nous faisons est humain. Et en même temps tout doit être fait pour que les humains vivent mieux, pas seulement qu’on les fasse rêver dans un imaginaire impossible ». Le lecteur de RIVAROL qui saura décrypter ce salmigondis aura droit à un siècle d’abonnement… MAIS QUE FAISAIT CETTE MOUCHE SUR LE FRONT DE HOLLANDE ? Décidément le Pingouin a la scoumoune. Lors de sa conférence de presse de septembre, une fuite d’eau s’était déclenchée en pleine salle des fêtes de l’Elysée suite à un orage monstre. Il y eut ensuite l’affaire du pigeon qui s’était lâché sur l’épaule de François Hollande lors de la sacro-saintemarche républicaine du 11 janvier. Et voici qu’une mouche est venue perturber la dernière conférence de presse de l’improbable oiseau. Elle se mit à voleter amoureusement autour du pupitre, puis vint se poser sur l’auguste front présidentiel, histoire sans doute de lui manifester son affection. L’image passera, sans nul doute, à la postérité… DÉGRADATIONS ANTISÉMITES DANS LE 16e. LES AUTEURS SONT UN COUPLE JUIF ! Des croix gammées peintes sur des véhicules en stationnement, dans le seizième arrondissement de Paris. Des inscriptions antisémites. L’horreur. La Ligue de Défense Juive y est allée de son indignation, sur son site. Pensez… Les heures les plus sombres de notre histoire étaient de retour. Commentaire de la Ligue : « Tracées à la peinture blanche, ces lettres sont bien entendu de sinistre mémoire, elles rappellent celles que certains dénonciateurs inscrivaient pendant l’occupation sur les magasins tenus par des juifs. » Un couple juif avait déjà porté plainte plusieurs fois pour des inscriptions antisémites. Persécution, quand tu nous tiens… Car la police a découvert que les auteurs sont ce couple juif voulant changer d’HLM ! L’analyse de l’écriture a montré qu’elles étaient des mêmes mains. Damned, encore raté… CAMBADÉLIS PREND DE SÉRIEUX RISQUES Cambadélis, le premier secrétaire du Parti socialiste n’aurait-il pas quelques tendances suicidaires ? Interrogé sur les tensions intercommunautaires sur la radio juive Radio J, il a déclaré : « Je suis contre [le fait] que l’on identifie une communauté à un Etat. On identifie la communauté juive à Israël et on identifie les musulmans à Daech. C’est le même raisonnement. » Quoi, comparer Daech et l’Etat juif ! Mais est-il devenu fou ? Il fut immediatement sommé de s’expliquer, faute de quoi il subirait les pires avanies. Il tenta de rétropédaler d’importance, expliquant : « Je disais que c’était le même raisonnement. Je suis loin de mettre Daech sur le même plan qu’Israël. » Nous voici soulagés… Mais depuis, Cambadelis est sous très haute surveillance… BARBIER, LUI AUSSI, PREND DES RISQUES Le directeur de L’Express, le très conformiste Christophe Barbier, a été sommé par qui on sait de s’expliquer sur la couverture du hors-série Juifs de France où l’on voit une jeune femme participant aux récentes manifestations parisiennes arborer un drapeau avec l’étoile de David. Certains laissent entendre que cette image renvoie au ghetto. Barbier tente, vaille que vaille, de défendre la pureté de ses intentions : cette photo n’illustre pas le ghetto, mais « La République » ! Rien que ça. Il relève que sur la photo, il y a un drapeau français en arrière-plan, notant, des trémolos dans la voix : « L’un derrière l’autre, l’autre derrière l’un, l’un à côté de l’autre: c’est bien là une image qui résume, depuis 1947, les relations passionnelles entre Israël et la France ». Sauf que le drapeau français est bien derrière le drapeau israélien, et non devant, ni à côté. Mais ceci n’est qu’un détail. Barbier aborde les débats sur la double nationalité et l’alya et évoque « un double attachement » des Juifs français pour Israël et pour la France. Il dit, sans que cela n’ait provoqué de scandale : « Etre français et israélien a un sens très fort pour de nombreux citoyens, sans que ces deux nationalités puissent toujours être, en leur esprit, hiérarchisées. » Qu’en termes élégants ceci est dit ! En attendant, si un conflit devait éclater entre la France et Israël, vers quelle fidélité iraient ceux qui sont supposés avoir un « double attachement » ? Poser la question, c’est y répondre… UN CLANDESTIN À LA TÊTE DES JEUNES DE L’UMP Stéphane Tiki (voir l’article de Flavien Blanchon en page 2) est ce ressortissant camerounais, venu en France il y a dix ans, avec un visa d’étudiant. Il fit une demande de naturalisation qui lui fut refusée, il y a sept ans. Pas grave. Entre-temps il a fait son chemin. Nicolas Sarkozy l’avait nommé à la mi-décembre, à la présidence des Jeunes UMP, et il figurait dans l’organigramme de la Droite Forte, pilotée par Geoffroy Didier et Guillaume Peltier. Excellent militant, fort 3 sympathique, paraît-il, il relayait avec fougue les thèmes disons quelque peu droitiers de cette sensibilité de l’UMP : « Non au droit de vote des étrangers », « Non à l’immigration sauvage ». Tiki, qui est Africain, était un merveilleux symbole de la France africaine, pour reprendre le titre du livre de Jean-Paul Gourevitch. Il explique, face aux accusations de ne pas avoir la nationalité française : « Ma sœur est française, mes parents ont été mariés en France par Jacques Chirac, j’ai fait mes études en France. […] C’est une polémique infamante. Tant pour garantir l’issue favorable de ma demande, que pour assurer la sérénité de l’action des Jeunes Populaires, j’ai décidé de me mettre en congé de sa direction. Mon engagement au service de la France et de ma famille politique reste intact, sincère et entier. » Et il ajoute : « J’ai fait une demande de naturalisation qui est en cours. » Problème : cette demande de naturalisation, qui lui fut refusée, il y a sept ans, comme le relève Minute (un mois avant le Canard Enchaîné) n’existe tout simplement pas. Elle n’a jamais été renouvelée. Bref, Stéphane Tiki est un sans-papiers, ce qu’en bon français, on appelle un clandestin, un délinquant, un hors-la-loi. Un clandestin à la tête des jeunes de l’UMP ! Mais, ne doutant de rien, et surtout pas de ses hautes relations, il s’était porté candidat pour figurer sur la liste UMP aux élections régionales de décembre prochain ! Leur République est tout de même amusante. En attendant, Laura Slimani, présidente des Jeunes socialistes, s’engage, avec ironie à se « battre pour la régularisation » de Stéphane Tiki. Voilà où en est l’UMP. Voilà où en est la France… CHEZ MÉNARD, LA POLICE A UN “NOUVEL AMI” Depuis le 1er février, la police municipale de Béziers, dont Robert Ménard est le maire, a « un nouvel ami », partagé avec les Biterrois. La police municipale de Béziers est en effet désormais équipée d’armes létales, des 7.65 automatiques. Neuf policiers — déjà formés et en provenance d’autres polices municipales déjà armées — patrouillent avec cette arme, essentiellement la nuit. Robert Ménard a tenu à le faire savoir. La mairie a lancé une campagne sur les panneaux publicitaires de la ville. On y découvre un pistolet en gros plan avec un écusson tricolore sur la crosse et les messages suivants: « Désormais la police municipale a un nouvel ami ». Autant dire que les couineurs couinent à qui mieux mieux… DANS LES MOSQUÉES, AFFLUX DE DEMANDES DE CONVERSION À L’ISLAM Depuis les attentats de janvier, les mosquées de Paris, Lyon et Strasbourg reçoivent un afflux de demandes de conversions à l’islam, affirme RTL. En janvier, la Grande Mosquée de Paris a enregistré un doublement des certificats de conversion, 40 contre 22 en 2014. A Strasbourg et Aubervilliers, la hausse est de 30 %, à Lyon de 20 %.« À Paris, un médecin, une directrice d’école ou encore un policier, ont franchi la porte de la Grande Mosquée pour se convertir » indique même RTL. Au fait, quel est le titre du livre de Houellebecq, qui connaît un grand succès ? Soumission ! A MORT, DIEUDONNÉ ! (Dessins de Chard) L’acharnement judiciaire contre Dieudonné s’intensifie. Près de 120 000 euros ont été requis contre lui en l’espace de quelques semaines au tribunal de grande instance de Paris. Le 28 janvier le procureur de la République a requis 300 jours amende à 100 euros, soit au total 30 000 euros, contre le comique pour provocation à la haine raciale notamment en raison d’une plaisanterie visant le journaliste Patrick Cohen. On se souvient des propos tenus par l’humoriste, dans son spectacle « Le Mur » : « Tu vois, lui, si le vent tourne, je ne suis pas sûr qu’il ait le temps de faire sa valise. Quand je l’entends parler, Patrick Cohen, je me dis, tu vois, les chambres à gaz… Dommage ». Si le tribunal suivait ces réquisitions (jugement le 19 mars), sa peine serait transformée en emprisonnement s’il ne s’acquittait pas de la totalité de l’amende. Parions que ce diable d’homme est capable de relever le défi. Dieudo en prison ! Cela aurait de l’allure et susciterait sans doute quelque émoi dans les banlieues, et pas seulement dans les banlieues. En attendant, Dieudo n’avait fait que répliquer au journaliste de France Inter qui l’avait qualifié de « cerveau malade », pour justifier son refus de l’inviter à l’antenne, ce que l’humoriste avait peu apprécié. La “procuseuse” avait affirmé, le ton grave, la bouche en cul de poule, que Dieudo avait répondu « pas en visant Patrick Cohen pour ses propos, mais parce qu’il les a tenus en tant que représentant de la communauté juive ». Mais, attention, pas d’errements. La magistrate est une démocrate. La preuve, elle a asséné : « Oui la liberté d’expression est un droit fondamental sauf que […] la loi elle est là pour fixer les limites ». En d’autres termes, la liberté d’expression pour ceux qui se vautrent dans le politiquement correct, la prison ou la guillotine pour les autres. Le 16 janvier l’humoriste avait été condamné à 6 000 euros d’amende pour avoir lancé sur internet fin 2013 un appel aux dons pour payer de précédentes amendes, ce qui est en principe interdit mais ce qui en général ne fait jamais l’objet de poursuite, encore moins de condamnation. Le 22 janvier Dieudonné a été condamné à verser 50 000 euros de dommages et intérêts à l’ayant-droit du frère de feu la chanteuse Barbara pour avoir parodié sa chanson « L’Aigle noir » et à 1 500 euros d’astreinte par jour s’il ne supprime pas immédiatement son clip-vidéo. Enfin, le 4 février, le procureur a requis contre lui 30 000 euros d’amende (200 jours amende à 150 euros) pour avoir posté le 11 janvier un message sur sa page Facebook dans lequel il écrivait « je me sens Charlie Coulibaly ». Il est poursuivi sans rire pour « apologie de terrorisme ». Jugement le 18 mars. Ce monde est complètement fou ! Mais, en attendant, des juges qui osent respecter la loi, ce qui est, par les temps qui courent, d’une audace inouïe, autorisent les spectacles de Dieudo. C’est ainsi que le tribunal administratif de Clermont-Ferrand a ordonné la suspension de l’arrêté du maire PS de Cournon d’Auvergne, dans le Puy-deDôme, qui interdisait le show « La Bête immonde ». Idem pour Metz et Strasbourg. Décision confirmée par le Conseil d’Etat qui a estimé que « l’interdiction du spectacle portait une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d’expression et à la liberté de réunion ». Une bonne nouvelle. Me Jacques Verdier, avocat de Dieudonné, avait déclaré il y a quelques jours que la décision du tribunal administratif allait « faire jurisprudence car elle est la première à débouter une demande d’interdiction de ce spectacle émanant d’une collectivité publique », en l’occurrence le Zénith d’Auvergne, qui appartient au conseil régional. Les demandes d’annulation de ses spectacles à Metz et Strasbourg émanaient alors de Vega, un exploitant de plusieurs Zénith de l’Hexagone, contrôlé par Fimalac, le fonds d’investissement de l’homme d’affaires Marc Ladreit de Lacharrière (lequel fut propriétaire du très sioniste Valeurs Actuelles). En attendant, vive Dieudo ! Robert SPIELER. N°3176 — 19 FÉVRIER 2015 — RIVAROL 4 Procès à charge au Tribunal de France Culture : Poutine damné F RANCE Culture, nous l’avons souvent démontré, n’est rien d’autre qu’une énorme machine à décérébrer mise au service d’un système mondialisé visant au métissage ethnique et culturel radical. Depuis quelques années il consacre un temps considérable de ses heures d’antenne à la propagation de l’Islam dit “modéré” en même temps qu’il s’emploie à diffamer avec hargne et bassesse Vladimir Poutine et son “régime”. Dans ce vacarme de propagandes aux accents excessifs, quelques (Dessin de Chard) voix s’élèvent encore afin de modérer l’hystérie. On pouvait jusque-là ranger parmi elles « L’Escalade en Ukraine », émission celle de Philippe Meyer. Certes issu de l’extrême gauche soixante-huitarde, attiré par le diffusée le 1er février, était en réalité une mouvement québecois issu des mêmes dé- charge grossière contre le chef d’Etat russe rives et dont il fréquenta avec assiduité les illustrant Dans la tête de Vladimir Poutine, grands porte-drapeaux, il glissa peu à peu un livre de Michel Eltachinoff, rédacteur en vers le centre jusqu’à se complaire dans les chef adjoint du mensuel gauchiste Philosoméandres du Modem. Pour finir dans les eaux phie magazine. Eût-on imaginé une étude saumâtres de la Sarkozie. Si on ne craignait de ce type sur Obama, Hollande, Sarkozy, d’être menacé d’antisémitisme ou de conspi- Merkel ou Alexis Tsipras ? Après une rapide introduction de Meyer rationnisme — ce qui revient à peu près au même —, on n’hésiterait pas à voir en lui sur la situation en Ukraine la parole est quelques nettes tendances au néo-conserva- donnée à un ambassadeur, François Bujon de Lestang. D’entrée il qualifie le récent tisme. Depuis 1998 sur France Culture il produit discours de Poutine à la Douma de « fanL’Esprit Public, émission dédiée au politi- tasmes tout à fait extraordinaires ». Il quement correct, dont le prosélytisme eu- évoque, en Ukraine, « la force de l’armée ropéiste est le cœur de défense et Poutine russe ». Insistant sur le fait que face à elle plus récemment devenu le bouc émissaire « les menaces de l’Occident ne fonctionneprincipal. Après qu’il eut, sans pouvoir se ront pas ». Qualifiant les déclarations russes défendre, été vilipendé sur les ondes de Ra- de “rodomontades”. Rapidement le propos dérape et verse dio France, tout au long de la semaine, la bande à Meyer n’a pas grande difficulté, le dans le libelle, voire la calomnie. Pour déboucher sur la loi de Godwin ou resamedi venu, à enfoncer encore son clou. Dans cette bande figurèrent longtemps, ductio ad Hitlerum, selon laquelle lorsque la Max Gallo — qui n’était pas le plus sec- discussion devient embarrassante le calomtaire —, Yves Michaud, Jean-François Re- niateur peut toujours s’en sortir en faisant invel, Jean-Claude Casanova, feu Bernard tervenir la Shoah ou les SS. Bujon ne traîne Maris, Denis Olivennes, Michel Rocard, pas : « Tout n’a pas fonctionné pour Hitler, Pierre Nora et de nombreux autres… par- de la même façon. » L’allusion est claire. Il voit dans les récents développements tisans intraitables de l’Europe du pognon et pour la plupart familiers de la Trilatérale ou comme une sorte de nouvelle guerre froide : « Une situation d’affrontement entre la du Bilderberg. Bourlanges : “Poutine mystifie l’extrême droite” Dans l’émission de L’Esprit Public du 2 février destinée à diaboliser encore plus Vladimir Poutine alors que le petit Mitterrand s’agitait au chevet de l’Ukraine, Philippe Meyer, outre François Bujon de Lestang, avait invité Thierry Pech, ancien Pdg de la revue Alternatives Economiques, le journaliste Eric Le Boucher et Jean-Louis Bourlanges, professeur à l’IEP de Paris. Tous sont de sévères censeurs de Vladimir Poutine. Bourlanges est depuis des années un des piliers de cette émission. Il fut député européen élu sur les listes de Simone Veil, Dominique Baudis et François Bayrou, évoluant entre la gauche de la droite et la Sarkozie mais toujours profondément libéral et européiste et toujours fédéraliste européen, ayant pendant quatre ans présidé le Mouvement Européen-France. Lequel a pour vocation l’instauration d’une Europe fédérale, c’est-à-dire, au-delà des grimaces et des gesticulations, la disparition des nations. Bourlanges est un adversaire implacable de l’idée nationale et de toute conception traditionnelle de la nation et de la culture. Evidemment Poutine et sa Russie sont la cible de toutes ses attaques. « Ça bouillonne dans sa tête (celle de Poutine), ironise-t-il, sans déboucher sur rien ». N’hésitant pas à affirmer qu’il « n’y a pas a priori de rationalité à son comportement ». Conscient du ridicule, en l’absence de toute preuve, il ne va pas, comme les media américains, jusqu’à le décrire affligé du Syndrome d’Asperger, c’est-à-dire d’une forme autistique d’hyper-intelligence. Mais il affirme que l’Occident n’aurait cessé de lui tendre la main et de tenter de traiter avec lui, ce qui à l’évidence est faux. Il y a quinze ans que les media de l’Ouest le brocardent et l’insultent et autant d’années que, depuis George W. Bush et les deux mandats d’Obama, l’Amérique essaie d’entraver la renaissance de la Russie. Pour Bourlanges ce qui motive Poutine c’est « le mythe d’un régime panslave, orthodoxe, impérialiste, le conservatisme qui se traduit essentiellement par l’homophobie et l’opposition aux immigrés. La volonté de constituer une communauté eurasienne rivale et hostile à la communauté européenne. Tout ça traîne depuis des siècles dans les cerveaux russes. Russes blancs ou russes rouges d’ailleurs ». L’ancien député européen fédéraliste sait être encore plus méprisant quand, avec toute l’arrogance du cuistre universitaire, il fustige ceux qui, à l’extrême droite, possèdent quelque inclination pour cet homme courageux et obstiné : « Nous avons affaire à des gens qui effectivement s’identifient au combat pour la souveraineté de M. Poutine sans voir que pour nous c’est de la vassalité. S’identifient à l’exaltation de l’Empire sans voir que pour nous c’est de la soumission. Qui s’identifient au conservatisme sans voir que pour nous c’est la renonciation à nos valeurs libérales. Et qui s’identifient à une espèce de réconciliation du trône et de l’autel sans voir que loin de nous enraciner dans notre passé ça nous en déracine. Il y a un point commun entre le christianisme et la république c’est l’acceptation de ce qu’on appelle parfois la laïcité et ce que les catholiques appellent la distinction du spirituel, du temporel et de l’intellectuel ». Alors que les véritables valeurs “libérales” portées par M. Bourlanges et ses semblables sont celles de la vassalité, de la soumission, de la renonciation, du déracinement, du fatalisme, imposées par l’impérialisme atlantique. R. B. Russie et l’Occident ». En même temps il observe un isolement complet de la première dont se désintéresse l’Amérique, qui ferait l’unanimité des Européens contre elle et à laquelle les Chinois eux-mêmes tourneraient le dos. Au Conseil de Sécurité lors du vote condamnant l’annexion de la Crimée, ils se sont abstenus. A Davos le Premier ministre chinois « a fait un long discours en faveur du respect des frontières issues de la IIe Guerre Mondiale et des intégrités territoriales ». Concluant d’un définitif : « Quiconque sait lire voit bien que Moscou n’a pas le soutien de la Chine. » L’INCROYABLE APOSTROPHE DE BUJON DE LESTANG dans laquelle celui-ci évidemment a vu la main de la CIA, et vous êtes dans l’actualité la plus slavophile qui soit et la plus russe. » On marche en effet sur la tête lorsqu’on reproche à un chef d’Etat slave d’être slavophile. Il est vrai que personne n’a demandé à Obama d’être américanophile ou à Hollande d’être autre chose que laïc et républicain. Mais on marche également sur la tête lorsque l’on tient pour aberrante la conviction qu’avait Poutine de l’intervention de la CIA dans les révolutions de couleur. Ce qui est en effet un secret de polichinelle, comme celle de Soros et celle de l’USAID, appendice de la CIA. Or qui est ce Bujon de Lestang ? Diplômé de Sciences Po Paris, énarque, ancien élève de la Harvard Business School, il est, à 75 ans, conseiller international de Citibank, 10e plus grande entreprise au monde, dont il dirigea la filiale française entre 2003 et 2010. Membre du directoire de Total, il est vice-président de la French-American Foundation, créée par Giscard d’Estaing et Ford pour renforcer les liens entre les EtatsUnis et la France. Cette institution chapote les Young Leaders que fréquentèrent Nadjat Belkacem, Emmanuel Macron, Marisol Touraine, Guy Sorman, Valérie Pécresse, Christine Ockrent, Pierre Moscovici, Alain Minc, Bruno Le Roux, Anne Lauvergeon, Alain Juppé, Laurent Joffrin, François Hollande, Bernard Guetta, Jean-Marie Colombani et plusieurs centaines d’autres qui pantouflent dans tous les hauts lieux de la République. Bujon de Lestang appartint de 1966 à 1969 au secrétariat général de la présidence de la République, Charles De Gaulle regnante, ce qui montre à quel point la fronde anti-Atlantique de celui-ci n’était que posture. Puis il occupa les mêmes fonctions de 1986 à 1988 auprès de Jacques Chirac. Il est un des piliers de la Trilatérale et on comprend que, comme Zbigniew Brzezinski sur la Russie conseiller très écouté d’Obama et qui voue une haine farouche à celle-ci et à Poutine, on ne peut attendre de sa part aucun jugement objectif sur l’une et sur l’autre. En l’invitant, Philippe Meyer le savait parfaitement. On reproduira ici, verbatim, une seconde intervention de M. De Lestang, dont la violence, lui enlevant toute crédibilité, le dispute à la fureur et à l’outrance. Elle illustre parfaitement la haine anti-Poutine frénétique qui imprègne l’autorité totalitaire mondialiste. « Monsieur Poutine, aujourd’hui, tient le langage des slavophiles. Tout est de la faute de l’Occident. L’Occident se coalise contre la Russie pour entraver ses desseins, pour la réduire et pour la contenir. Donc la baisse du prix du pétrole, ça fait partie du complot de l’Occident, il n’y a absolument aucun doute dans son esprit… La Russie est un pays qui vit sur son capital. Son infrastructure est dans un état déplorable. Sa démographie est en crise très grave. Son industrie manufacturière a besoin d’être reconstruite. C’est une économie un peu arabe, si j’ose dire, fondée complètement sur le pétrole… Cela dit la propagande coulant à plein bord et la mauvaise foi étant totale au Kremlin, Poutine va réussir à tourner son opinion publique grâce à cela contre les Occidentaux : c’est de leur faute. Et aujourd’hui avec sa popularité considérable fondée sur le nationalisme et sur une propagande qui rappelle des années pas si lointaines, il est tout à fait capable de développer cette thèse parce qu’en réalité il est en cours de radicalisation complète. C’est un homme qui a développé depuis sa rééRené BLANC. lection en 2012 une espèce de philosophie générale du pouvoir qui est ancrée dans celle des slavophiles du siècle dernier. L’orthodoxie, la morale, l’exaltation de la voix russe et « Je suis très inquiet parce qu’on a le sentiment que de la morale russe, tout ceci constitue une espèce d’idéo- la fragilisation économique organisée de Poutine n’a logie nouvelle dans laquelle pas pour conséquence la recherche d’un compromis on a l’impression que, dans intelligent pour sortir de la crise, mais au contraire un pays qui reste autocratique une fuite en avant dans l’escalade diplomatique et miet qui bride les libertés pu- litaire qui apporte à un peuple qui a souvent un senbliques, le parti communiste timent d’humiliation sa dose d’opium pour croire en a été remplacé par l’Eglise toutes ces folies. Et que le retour de la Russie sur la orthodoxe. On retrouve des scène internationale passe par ce genre de démonscaractéristiques aujourd’hui tration de force. » C’est clair : Poutine est un fou fudans ce pouvoir russe qui rieux et il s’apprête pour assouvir quelques fantasmes rappellent beaucoup celui des à faire sauter la planète. Celui qui parle ainsi s’appelle tsars au siècle dernier. J’ai Thierry Pech. Son bagage littéraire est impressionnant trouvé dans les mémoires de mais cela ne fait pas nécessairement les élites les plus Erzen qui fut la conscience intelligentes. Après avoir navigué dans la nébuleuse libérale — (Faux, Erzen est socialo-gauchiste, il se sera posé en décembre 2013 à appelé “le père du socialisme la direction du réservoir de réflexion socialiste qu’est russe”) — de la Russie au le club Terra Nova. Pas le lieu où on admire la Russiècle dernier une phrase que sie nouvelle et moins encore son chef charismatique. je trouve extraordinaire qui Il dresse donc un portrait apocalyptique de la Russie porte sur le régime de Nico- poutinienne : récession, fuite de capitaux, turbulence las II mais qui est presque monétaire. Pas un mot sur les sanctions s’il doit bien transcriptible en changeant admettre l’insignifiance de la dette russe quand celle deux ou trois mots : “Sous des Etats-Unis ou de la France explose. « Mais, corNicolas 1er le patriotisme se rige-t-il, il y a un risque sur la dette privée : un certain transforma en quelque chose nombre de banques et d’entreprises risquent de faire qui sentait le knout et la police défaut dans les mois qui viennent. » Mais cela n’arrivesurtout à Pétersbourg. Afin de t-il pas tous les jours ailleurs ? De surcroît, « elle n’a se couper de l’Europe, des Lu- aucune indépendance technologique et contrairement mières, de la révolution qu’il à tout ce qu’elle se raconte, elle a besoin de la technoavait redoutée depuis le 14 logie occidentale pour aller forer en eau profonde de septembre 1825, la fameuse nouvelles ressources pétrolières ». S’interroge-t-il sur révolution décembriste, Ni- l’indépendance technologique de la Chine, de l’Inde colas leva la bannière de l’or- ou du Vietnam ? Il lui suffit en effet que « la Russie de thodoxie, de l’autocratie et Poutine (soit) un pays très fragile ». Précisons que Terra Nova est le laboratoire d’idées du du nationalisme, fignolée à la manière de l’étendard prus- Parti Socialiste. Peuplé d’une faune rocambolesque de sien”. Remplacez Nicolas par laquelle on extraira quelques noms : Rocard, Cohn-BenPoutine, remplacez la révolu- dit, Peyrelevade, Aghion, Delanoé, Elie Cohen, Castel, tion décembriste par la révo- Olivier Duhamel, Zeribi, Diallo, Pigasse, Olivennes, j’en lution orange ou par les mani- passe et des pires ! festations de 2012 au moment R. B. de la réélection de Poutine Terra-Nova : pour déglinguer la Russie de Poutine N°3176 — 19 FÉVRIER 2015 — RIVAROL 5 Vincent Reynouard : “Mon avenir ? La prison ou l’exil !” RIVAROL : Vous avez été condamné à 2 ans de prison ferme le 11 février par le tribunal correctionnel de Coutances (voir l’éditorial). Pourquoi ne pas avoir pris un avocat qui vous aurait peut-être aidé dans votre défense ? qui m’est arrivé à Saverne en 2008 lorsque, sur la demande du procureur, le Président du tribunal m’ordonna de cesser mon exposé historique et de retourner m’asseoir. Voilà pourquoi je l’affirme : la loi Gayssot m’interdit de me défendre. Vincent REYNOUARD : Tout d’abord parce que, dans ce genre d’affaires, je refuse de me battre sur la forme. La loi antirévisionniste en vertu de laquelle je suis poursuivi, je l’ai violée sciemment, en toute connaissance de cause, sachant à quoi je m’exposais. Dès lors, je dois assumer pleinement mes actes et ne pas tenter de trouver une échappatoire en invoquant d’éventuels vices de procédure. R. : Avec la loi Gayssot, le législateur n’at-il pas finalement obéi aux antirévisionnistes qui refusaient toute remise en cause de l’existence des chambres à gaz homicides allemandes ? R. : Sans doute, mais la loi antirévisionniste (loi Fabius-Gayssot) ne vous ôte-t-elle pas toute possibilité de vous défendre sur le fond ? V. R. : En effet, et c’est la deuxième raison pour laquelle je n’ai pas pris d’avocat : cette loi déclare que certains crimes contre l’humanité ont effectivement été commis au motif que des personnes ou des organisations en ont été reconnues coupables par une juridiction française ou internationale. Elle s’appuie donc sur des décisions de justice pour affirmer que certains crimes sont incontestables. Plus précisément — car c’est là le problème — la loi déclare qu’entre 1941 et 1944, les Allemands ont exterminé systématiquement les juifs, l’arme principale du crime ayant été la chambre à gaz homicide. Dès lors, si je tente de démontrer le contraire à l’audience, on me répond que ce n’est pas le sujet, on me reproche de transformer le tribunal en tribune pour tenir des propos illégaux et, au nom même de cette loi Gayssot, on me retire la parole. C’est ce V. R. : C’est incontestable. Dans une déclaration intitulée : « La politique hitlérienne d’extermination », publiée fin février 1979 D.R. et signée par 34 historiens, on lisait en guise de conclusion : « Il ne faut pas se demander comment, techniquement, un tel meurtre de masse a été possible. Il a été possible techniquement puisqu’il a eu lieu. Tel est le point de départ obligé de toute enquête historique sur le sujet. Cette vérité, il nous appartenait de la rappeler simplement : il n’y a pas, il ne peut y avoir de débat sur l’existence des chambres à gaz » (voy. Le Monde, 21 février 1979, p. 23). Les révisionnistes ayant au contraire réclamé un débat public (c’était en 1988), les antirévisionnistes ont obtenu du Législateur une loi qui allait permettre d’interdire définitivement tout débat public, puisqu’elle allait punir l’expression publique des thèses révisionnistes. R. : Mais un mois après le slogan « je suis Charlie », n’est-il pas étonnant de vous incarcérer pour avoir usé de votre liberté d’expression ? V. R. : Ceux qui expriment leur étonnement oublient qu’en France, pour bénéficier Eric Le Boucher : quel imbécile ce Poutine ! Celui-là voit partout, depuis des années, les Occidentaux tendre une main fraternelle à Poutine. Mais Poutine est si stupide qu’il ne répond pas à leurs avances. Les Américains : « On a besoin de vous pour les autres conflits mondiaux, on a besoin vraiment de vous ». Eh non, Poutine fonce sur Marioupol et casse tout ! « Totalement incompréhensible » s’esclaffe Le Boucher qui a pourtant une explication : « En fait Poutine veut mettre suffisamment de guerre pour que les marchés pétroliers aient peur et que le pétrole reparte à la hausse ». Génial, il suffisait que le cofondateur de Slate.fr — avec Colombani et Attali — y songe. « Il va flanquer la trouille et alors le pétrole… c’est-à-dire ses ressources, sa manière de gouverner, sa manière d’être, c’est-à-dire son pouvoir, il ne le maintiendra que comme ça ». Ah, c’est beau comme l’antique. Vous croiriez que cet Eric le Boucher est un sot ? Erreur, c’est un des beaux esprits de la planète médiatique française. Il a appartenu à la Commission Attali, commise pour refonder notre économie, par le grand chef de la Droite, Sarkozy soi-même, du temps où il avait été porté à l’Elysée par les électeurs du Front National. Ce Le Boucher a collaboré à l’Usine Nouvelle, au Matin de Paris, au Monde, à Les Echos, à Europe1. Il appartient à toute une tripatouillée d’organismes économiques dans lesquels on case les copains. C’est surtout un partisan acharné de l’immigration de masse dont il vante partout les bienfaits. Le nationalisme, il abhorre. Poutine, il abhorre. La Russie, il abhorre. Ses dilections vont plutôt vers l’Afrique et le Maghreb. Il est donc de tous les “débats”. R. B. RIVARO L Tour Ancône, 82 Bd Masséna 75013 Paris Rédaction-Administration Tél. : 01-53-34-97-97 — Fax : 01-53-34-97-98 www.rivarol.com www.boutique-rivarol.com Rédaction : [email protected] Administration : [email protected] Hebdomadaire créé le jeudi 18 janvier 1951 Fondateur : † René Malliavin (1896-1970) ANCIENS DIRECTEURS : † René Malliavin (janvier 1951-septembre 1970) † Dominique Lucchini, dit Pierre Dominique (septembre 1970-mai 1973) † Maurice Gaït (mai 1973-novembre 1983) Marie-Luce Wacquez, dite Camille-Marie Galic (novembre 1983-février 2010) Directeur de la publication et de la rédaction, éditorialiste : Fabrice Jérôme BOURBON E.U.R.L. “Editions des Tuileries”, au capital de 51 000 euros pour 99 ans, à partir du 20 mai 1949. Maquettiste : B. Archier — Imprimerie : Roto Presse Numéris, 36-40 boulevard Robert Schuman, 93190 Livry Gargan — Dépôt légal : à parution — Gérant et associé : Fabrice Bourbon. CPPAP n° 0218 C 82763, ISSN n° 0035 56 66. ABONNEMENTS : 2 ans : 194 euros — 1 an : 114 euros — 6 mois : 64 euros — 3 mois : 36 euros — soutien : 175 euros — propagande : 210 euros —1 an (chômeurs, étudiants, lycéens, personnes en grande difficulté) : 100 euros. ABONNEMENTS PAR PRÉLÈVEMENT AUTOMATIQUE : 12 euros par mois (imprimer le bulletin sur notre site Internet ou le demander en nous téléphonant ou en envoyant un courriel) ABONNEMENT NUMÉRIQUE 1 an : 80 euros (créer un compte sur le site <www.boutique-rivarol. com>) ETRANGER : 1 an : 126 euros — 6 mois : 75 euros. * Supplément par avion : 24 euros pour un an et 12 euros pour 6 mois. * Reliure RIVAROL (contient une année entière du journal) : 41 euros au guichet, 50 euros franco de port. * Pour tout changement d’adresse, joindre 2 euros et la dernière bande (ou indiquer l’ancienne adresse). Ecrire nom et adresse en CAPITALES. Délai dix jours. Règlement par chèque établi sur une banque domiciliée en France, à l’ordre d’Editions des Tuileries ou virement à notre compte : La Banque postale IBAN : FR33 2004 1000 0104 5321 9K02 048 (BIC : PSSTFR PPPAR) de cette liberté, il faut être « politiquement correct ». Car la démocratie n’est pas neutre : c’est un régime politiquement engagé et qui en tant que tel, réprime férocement ses adversaires déterminés. R. : N’y a-t-il pas, pourtant, les Droits de l’Homme ? V. R. : Au contraire ! Ce sont eux qui permettent de me dénier toute liberté d’expression. En effet, la Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948 se termine ainsi : « Aucune disposition de la présente Déclaration ne peut être interprétée comme impliquant pour […] un individu un droit quelconque de se livrer à une activité […] visant à la destruction des droits et libertés qui y sont énoncés. » (art. 30). Or, en tant que nationaliste, je crois en l’existence d’un ordre naturel qui fonde le Bien commun. Et parce qu’une société doit avoir pour idéal son adéquation la plus parfaite à l’ordre naturel, alors le Bien commun prime sur les biens particuliers. D’où certains droits de l’Homme que je conteste en tant que droits permanents et intangibles. Dès lors, nos démocrates ont le droit de s’appuyer sur l’article 30 de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme pour m’interdire toute activité, c’est-à-dire, en l’occurrence, pour m’interdire de m’exprimer librement par écrit ou par vidéos. R. : Seulement, on vous poursuit en vertu de la loi Gayssot. V. R. : Bien sûr ! Mais au terme de mon “procès”, voici ce qu’a déclaré le président de l’association mémorielle normande qui, le premier, a porté plainte contre moi et qui a rameuté le monde pour que les plaintes se multiplient : « Il ne faut absolument pas laisser nos adversaires, les adversaires de cette démocratie, les adversaires de cette liberté, s’exprimer librement ». Pouvait-il être plus clair dans le dévoilement de ses objectifs réels ? » R. : Finalement, la République reste fidèle à l’apostrophe du révolutionnaire Saint-Just : « Pas de liberté pour les ennemis de la Liberté ». V. R. : Oui, mais il faut préciser. Nos bons démocrates veulent dire : « Pas de liberté pour mes ennemis que je définis comme des ennemis de la Liberté au sens où je l’entends. » R. : Le dernier espoir ne résiderait-il pas dans le fait que la loi Gayssot serait anticonstitutionnelle ? Et tout d’abord, l’estelle ? V. R. : Cette loi s’appuie sur des décisions de justice particulières rendues contre des organisations particulières ou contre des particuliers pour déclarer que certains crimes sont des réalités historiques incontestables. C’est ce qui fait d’elle une loi anticonstitutionnelle, puisqu’elle viole la séparation des pouvoirs. Le Législatif ne peut pas s’appuyer sur le Judiciaire. R. : On a aussi parlé d’une déclaration de Robert Badinter à ce sujet. V. R. : En effet. Interrogé le 14 octobre 2010 sur France Info à propos des lois mémorielles — dont la loi Gayssot, Robert Badinter luimême a déclaré : « Ma position est très claire, très claire : le Parlement n’a pas à dire l’histoire. […] La loi est une norme. La loi a pour fonction de règlementer une société, de prévoir son avenir. Elle n’a pas à prendre parti dans une querelle historique ou tout simplement à affirmer un fait historique même indiscutable. J’ajoute, il faut bien le prendre en compte : la Constitution ne le permet pas. Je le dis clairement, elle ne le permet pas. » En 2012, il a tenté de faire machine arrière, mais ses arguments ne sont absolument pas convaincants… R. : Comment, dès lors, expliquer que cette loi n’ait jamais été reconnue anticonstitutionnelle ? V. R. : Parce que le Conseil Constitutionnel n’a pas été saisi de la question. Lorsque la loi Gayssot a été votée, il aurait suffi que 60 députés ou sénateurs s’accordassent pour saisir le Conseil Constitutionnel. Mais cela aurait été vu comme un soutien aux thèses révisionnistes et aucun élu, ou presque, n’a osé se lever. Aujourd’hui, il y a bien la Question prioritaire de constitutionnalité (QPC) que tout citoyen peut poser, mais avant d’être soumise au Conseil Constitutionnel, elle doit être validée par la Cour de Cassation. Or pour la loi Gayssot, comme vous le savez, les QPC transmises à deux reprises par RIVAROL, en 2012 et en 2014, ont toutes été rejetées par cette institution. R. : Finalement, tout est cadenassé. V. R. : Bien sûr ! Sur le papier, on a tous les droits, toutes les garanties. Mais dans la réalité, c’est très différent. Lorsque des intérêts supérieurs sont en jeu, la République sait se défendre et violer des « grands principes » pour mieux broyer le gêneur. R. : Qu’allez-vous faire maintenant ? V. R. : Je ne cesserai pas le combat pour lequel la Providence m’a désigné. Mais je ne nourris aucune illusion : les plaintes déposées à mon encontre se multiplieront à cause des vidéos que je mets en ligne. Je suis désormais un hors-la-loi ; un « desperado » comme on disait en Amérique dans les années 1800. Je n’ai plus rien à perdre. Je continuerai donc jusqu’au bout. Et quel sera ce bout ? La prison ou l’exil… R. : Quel est votre sentiment sur l’avenir du révisionnisme en France ? V. R. : L’histoire étant le théâtre de l’imprévu, je ne fais aucun pronostic. De toute façon, Internet est un phénomène mondial et même si la France bloque les sites, il y aura toujours moyen de contourner la censure. J’ajoute que pour nos adversaires, il est trop tard : des graines ont été semées. Elles germeront un jour ou l’autre, à la faveur d’événements que l’on ne peut pas prévoir. Au-delà de mon petit destin personnel — qui ne compte pas — j’ai donc confiance. Propos recueillis par Jérôme BOURBON. Ecrits de Paris AU SOMMAIRE DE FÉVRIER 2015 Jim REEVES : “Ils sont Charlie” : derrière la veulerie et la lâcheté, l’Islam prend partout position — François-Xavier ROCHETTE : Ulrich Beck, prophète cosmopolitique ? — Michel FROMENTOUX : Un contre-révolutionnaire ardéchois : le comte d’Antraigues, l’homme qui en savait trop — Nicolas BERTRAND : La Moldavie, un pays divisé qui penche désormais à l’Ouest ? — Sylvestre ALIBERT : Les opérations germano-soviétiques dans le Caucase (1942-1943) deuxième partie — Patrick LAURENT : Coups de cœur, coup de griffes. Tour Ancône, 82 bd Masséna 75013 Paris. Prix : 6 € (8,40 € fco). Abt. un an : 53 €. Chèques à l’ordre d’Editions des Tuileries Spécimen gratuit sur simple appel au 01-53-34-9797 ou <[email protected]>. Archives numériques en vente à 2 euros sur <http://boutique-rivarol.com/>. RIVAROL N°3176 6 Copenhague : l’internationale de la terreur et ses promoteurs A COPENHAGUE l’attaque d’un centre culturel vers 16 heures samedi a fait un mort et trois blessés parmi des policiers. Une seconde personne est décédée et deux autres policiers ont été atteints peu après minuit à l’occasion d’une nouvelle fusillade à proximité de la synagogue de Copenhague. Et comme le dit si bien la grande presse avec son habituelle et ineffable emphase « un peu plus d’un mois après les attentats de Paris au siège de Charlie Hebdo et à la porte de Vincennes, l’Europe est à nouveau confrontée au terrorisme. Le ministre français, de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve est attendu sur place dans la matinée » [leparisien. fr15fév15]. NE SOYONS PAS DUPES ! Le bilan de ces attentats étant au final de deux morts et cinq blessés, l’un de nos correspondants nous écrit à ce propos : « Bernard Cazeneuve, le plus fin limier de l’Hexagone, va incessamment arriver à Copenhague. Il devrait pouvoir montrer aux Danois comment confectionner, en un minimum de temps, des bobards en béton armé. Et comment assurer leur cohérence avec ceux servis, il y a à peine plus d’un mois, au public français avec tant de succès. Il devra cependant mobiliser son imagination, car les circonstances ne sont pas tout à fait les mêmes. Pas d’invocation tonitruante “Allah Akbar”, pas de revendication au nom d’Al Qaïda au Yémen [fort occupée en ce moment, il est vrai, dans son propre pays par la révolution chiite en cours], ni davantage au nom des frères bien aimés de Daech ! Pas non plus de pièce d’identité oubliée dans le véhicule emprunté pour accomplir le forfait… À quoi pensent ces gens-là, on se le demande ? Reste que l’on sait avec certitude, avant même que n’ait eu lieu la fusillade de la synagogue à minuit passé et avant que ne soit abattu l’homme que l’on suppose être l’auteur des deux fusillades successives, qu’il s’agit d’un attentat, et de rien d’autre ! ». Le chef du gouvernement danois, l’attrayante Helle Thorning-Schmidt, auteur d’un selfie devenu fameux pris avec les sieurs Obama et Cameron lors des obsèques de Nelson Mandela, l’a pourtant affirmé péremptoirement ! Elle sait aussi que l’auteur est un islamiste, puisque le site AlyaNews avait trouvé l’info avant tous — probablement avant le terroriste lui-même ! — et l’avait publiée… devoir d’informer oblige. En France, deux heures à peine après la fusillade de la rue Appert, ce tragique 7 janvier, un site du même acabit donnait l’identité précise des coupables. Site communautariste que personne n’a apparemment songé à interroger sur la nature de ses sources ! La vidéo du suspect désigné confirme cette première analyse : du haut de son mètre quatre-vingts, et derrière son bonnet qui ne laisse entrevoir qu’une infime partie de son visage, l’on a immédiatement reconnu un « type oriental », malgré un épiderme plutôt blafard… peut-être un disciple de Michael Jackson ? En fait Omar el-Hussein, vingt-deux ans, le présumé assassin — présumé pour l’éternité puisqu’étant raide mort il ne pourra jamais révéler les tenants et aboutissants de ses crimes supposés —, cela comme ses devanciers Merah, Kouachi, Coulibaly & Cie… L’on sait aussi que notre ambassadeur au Danemark, le proactif joueur de pipeau François Zimeray [ce qui en hébreu signifie mélodieux, musical], avait été auparavant ambassadeur pour les Droits de l’Homme sur proposition de l’humaniste Bernard Kouchner, et qu’à ce titre, à 54 ans, il avait déjà rencontré quasiment tous D.R. ceux qui comptent sur terre… Nous apprenons enfin qu’à l’occasion de cette périlleuse conférence sur « l’art, l’Islam et le blasphème » donnée dans un Centre Culturel de Copenhague, tout le monde ou presque avait son ou ses gardes du corps et par conséquent que le ressortissant hexagonal Zimeray était lui aussi assurément protégé. Grand bien lui fasse car c’est aussi l’homme qui, par sa haute protection, fit s’exfiltrer de Russie les Femen en rut dans notre Douce France. Faveur qui leur permit entre autres exploits d’aller se frotter le bas ventre contre les nouvelles cloches de Notre-Dame ou de mimer un avortement avec du mou de veau devant le maître-autel de l’église de la Madeleine »… Cela sans en être punies d’aucune façon puisque leurs blasphèmes sont évidemment de l’Art. Il n’y a que l’innommable Poutine, le boucher du Donbass, pour penser autrement et ne pas se rendre à cette noble raison ! Aux côtés de notre très entreprenant ambassadeur, se trouvait ainsi son égérie, la sémillante Inna Chevchenko, l’une des fondatrices du mouvement des Femen, justement originaire d’Ukraine. Que du beau monde en somme ! On se demande pourquoi n’a pas encore déboulé à Copenhague tout le gotha de la politicaillerie mondiale. Ce serait à nouveau l’occasion d’organiser, dans l’une des ruelles bien gardées de la ville et surtout à l’abri des foules, un remake [bis repetita placent] de ce qu’on a vu à Paris le 11 janvier ? Une bonne idée, non ? ». Était aussi présent en vedette américaine, Lars Vilks, dessinateur suédois qui s’était illustré en 2007 par ses dessins représentant — finesse des finesses — le “prophète” Mahomet avec le corps d’un chien. Décidément, les tueurs de Daech et du Yémen ont une mémoire d’éléphant et une irrépressible soif de vengeance. Ils ont l’air d’avoir l’éternité devant eux, alors qu’en temps normal ils se montrent si pressés et expéditifs ! Ne terminons pas sans évoquer le cri d’affliction et de solidarité compulsionnelle lancé par Bibi Netanyahou en direction de ses coreligionnaires du Danemark et de tous les pays européens en général, les invitant à revenir s’installer dans le pays où coulent à flot le lait et le miel. À un mois des élections législatives anticipées, Bibi a su profiter de cet opportun fait divers pour assurer les Juifs du monde entier qu’Israël ne demandait qu’à tous les accueillir. On se débrouillera bien sûr ensuite avec les Palestiniens ! TERRORISME, VOUS AVEZ DIT TERRORISME ? Dès le mardi soir, vous pouvez consulter notre site Internet pour vous assurer que notre hebdomadaire a bien paru, en connaître le sommaire, lire l’éditorial et le billet hebdomadaire, consulter l’agenda et le courrier des lecteurs. Pour toutes les correspondances administratives, utiliser l’adresse <[email protected]>, l’adresse <[email protected]> étant réservée au courrier rédactionnel. Que dire qui n’ait cent fois déjà été dit ? Le terrorisme ? C’est avant tout une question de vacarme médiatique. Qu’une rafale de kalach soit tirée contre une vitrine à Copenhague et les grosses caisses entrent aussitôt en transe. Pourtant ce sont des centaines de cadavres que font quotidiennement les affidés d’Al-Qaïda et de l’État Islamique au Nigeria, en Syrie, en Irak, au Pakistan et ailleurs. En outre une guerre fait rage au Donbass, les civils sont pris en étau, leurs corps éventrés, démembrés, jonchent les rues… cela fait des mois qu’au Donbass le carnage se poursuit, répétitif, inlassable, enveloppé de silence et avec la complicité explicite et les encouragements tacites de toutes les grandes consciences, celles qui ici font et défont l’opinion. Qui cela émeut-il parmi les gens de presse, la classe politique, les autorités morales, les clercs ? Personne ou quasiment. Des tirs d’armes automatiques sont chaque jour entendus dans les faubourgs de Marseille, même, dit-on, en accompagnement de la récente visite du Premier ministre. Une manière comme une autre de fêter la venue d’un grand de la République… et de lui faire la nique façon néo-provençale. Là, les dépouilles des malfrats s’entassent à la morgue. Qui en parle ? Qui s’en offusque ? Qui exige en tapant du poing le retour à la loi et à l’ordre ? Pourtant, suivant les “valeurs”, promues, encensées, exaltées par l’idéologie dominante*, tous les hommes sont censés se valoir, seraient égaux en dignité, la racaille délinquante et meurtrière étant d’égale valeur sociale et humaine que n’importe qui, vous et moi ! Elle est même souvent beaucoup plus digne d’intérêt que ses victimes. Sans doute parce que le criminel est lui-même considéré comme la victime première, un exclu, un enfant perdu chassé du paradis d’ici-bas par l’indécrottable malveillance des bourges et des fachos. À ce titre seul, le hors-la-loi, essentiellement innocent, grande figure romantique passionnément exaltée par la machine à décerveler hollywoodienne, mérite exemption et rédemption… sauf bien entendu s’il s’en prend stupidement et à contretemps aux vaches sacrées, à la liberté d’expression… Liberté pour certains mais évidemment pas pour tous, à la différence des unions institutionnalisées du même calibre. CHARLIE, COULIBALY, HUSSEIN ET COMPAGNIE Or, parce que tous les hommes — sans exception — sont principiellement égaux, notre indignation devant leur mort devrait se montrer a priori de même étiage. Charlie devrait valoir Coulibaly, un homme naguère reçu à l’Élysée par le président Sarkozy en personne ! La vie et la mort d’un assassin devraient, en principe, valoir celles de ses victimes. Et, comme nous le disions, valoir parfois plus car le tueur est une double victime : l’Homme étant bon par essence et de naissance, la source du mal est à chercher ailleurs, notamment dans le système sociétal qui pervertit la bonté originelle de l’Homme, cette grotesque abstraction. C’est bien ce que semblent indiquer les sempiternelles campagnes pour sortir tel ou tel meurtrier des couloirs de la mort des prisons américaines. Bon, bref, le débat serait long. Il n’a été effleuré dans ces lignes que pour suggérer l’ampleur des contradictions internes au sein desquelles nos sociétés progressistes se débattent. Sans parler des idéologues dont l’incohérence rationalisée se transmute en fanatisme par horreur de la réalité, une odieuse et haïssable réalité qui ose les contredire en permanence. Est-ce faire l’apologie d’un acte criminel — puisque juridiquement le terrorisme n’existe pas sans quoi il faudrait opérer de déchirantes révisions quant à l’histoire contemporaine, et notamment requalifier quelques faits dits de résistance — que simplement le remettre en perspective — et non pas le relativiser — ou le resituer dans un contexte général au lieu de se focaliser sur lui de façon indécente ? Est-ce un crime contre la pensée que de constater que le soi-disant terrorisme n’existe pas — ou pas encore, mais ça peut venir — dans nos sociétés et qu’il ne faut pas confondre faits divers et guerre subversive ? Après tout les accidents domestiques ou de la route, les maladies nosocomiales dans nos services hospitaliers, les suicides et les homicides volontaires, font au moins trois grosses dizaines de milliers de morts chaque année et l’on n’en fait pas tout un plat. Alors de qui se moque-t-on ? Que cherche-t-on exactement sinon susciter de réelles vocations afin, au bout du compte, de faire garder le bétail par les loups ? Comme dit plus haut ne sommes ni en Irak, ni au Pakistan, ni en Syrie où nos ingérences ont ensemencé les champs si féconds de la mort brutale. Les bombes ne claquent pas à chaque coin de rue. Le 11 janvier, malgré les annonces, nul tireur d’élite sur les toits pour surveiller et protéger le vulgum pecus apeuré et hébété… pas de contrôle au sortir des stations du métropolitain, pas de forces de l’ordre visibles, rien, nada. Si le terrorisme avait menacé la France, les masses en marche, ventres mous, vulnérables, de la République à la Nation, eussent été des cibles de choix. Où sont alors passés les kamikazes, les shahid [martyrs] censés pulluler ? L’État, le gouvernement, les Services étaient au parfum : ce jour-là le risque était nul alors qu’au contraire il eût dû être maximum ! Maintenant une chose est certaine, avec le tapage qui entoure ces épisodes de violence — de véritables bouffées délirantes car les mots doivent garder un sens sous peine de ne plus rien dire —, ceux qui ont exporté la guerre en Asie Centrale, au Levant, au Maghreb et en Mésopotamie, font tout ce qu’il faut pour recueillir le fruit de leurs efforts et la monnaie de leur pièce. Craignons en effet qu’à force de crier au loup, il ne vienne à celui-ci l’envie de venir en croquer. Mieux vaut ne pas invoquer le diable, il risquerait pour finir par nous entendre. _____ Léon CAMUS. * Voir « 100 mots pour se comprendre, contre le racisme et l’antisémitisme ». Opuscule publié avec le parrainage de la Licra. Fichier pdf téléchargeable gratuitement en ligne. ZIMERAY, OU LA POLITIQUE JUIVE DE LA FRANCE L’une des causes lointaines de la guerre d’Algérie fut le décret pris en 1870 par le républicain Adolphe (Isaac) Crémieux, qui établissait une discrimination positive en faveur des juifs et négative aux dépens des musulmans, ouvrant la nationalité française aux uns et non aux autres. L’une des causes prochaines de la guerre d’Algérie furent les émeutes de Sétif en 1945 dirigées d’abord contre les juifs de la ville et férocement réprimées par le gouvernement De Gaulle où collaboraient les communistes. Les juifs se sont servis des chrétiens pour les protéger des Arabes, comme ils l’ont fait dans l’affaire de Suez, où l’intervention française sur mer, sur terre et dans les airs sauva Israël de la destruction. La guerre contre l’islam d’aujourd’hui suit la même pente, avec les agressions occidentales contre la Syrie et l’Irak, la libération de la parole dite d’extrême droite quand elle est maîtrisée par le sionisme (Wilders, Breivik, Marine Le Pen), et enfin le choix des cibles, lors de l’affaire Merah, du supermarché cacher, de la synagogue de Copenhague, du cimetière de Sarre-Union, etc. A cet égard, on n’a pas assez relevé les particularités de l’ambassadeur de France au Danemark. François Zimeray, juif par ses deux parents, avocat, politique naviguant sans difficulté du socialisme au sarkozysme, est avant tout un fervent ami d’Israël. Ancien député au Parlement européen où il a bataillé contre les Palestiniens, fondateur du cercle Léon Blum et président du Med Bridge, groupe de pression européen sioniste, vénérable au B’ nai B’rith , il fut « ambassadeur pour les droits de l’homme » chargé du dossier de l’antisémitisme. En tant que tel il a sillonné le monde pour porter la bonne parole sioniste, en le revendiquant hautement, comme on peut s’en assurer en lisant l’interview qu’il a donnée au CRIF en 2010. La politique de la France est aujourd’hui une politique juive, et Roland Dumas n’avait pas tort de remarquer au micro de Jean-Jacques Bourdin lundi que Manuel Valls n’est pas neutre à cet égard. HANNIBAL. 19 FÉVRIER 2015 L 7 Minsk II : la guerre en suspens L’ombre de la mort plane sur cet accord ’ACCORD de cessez-le-feu au Donbass est entré en application le samedi 14 février à minuit heure locale. Aussitôt après des tirs de roquettes tuaient encore deux civils au centre de Donetsk. Néanmoins, vingt-quatre heures plus tard, séparatistes et gouvernementaux se voulaient rassurants et annonçaient que le cessez-le-feu était en grande partie établi sur la quasi-totalité des lignes de front de l’Est, cela malgré la poursuite des bombardements autour de la ville de Debaltseve où se trouvent encerclés plusieurs milliers de soldats ukrainiens. Depuis le début de la trêve les positions ukrainiennes n’ont été visées qu’à 60 reprises, soit très peu de chose comparé à l’intensification des combats qui avait précédé. Reste que concernant la viabilité réelle de ces accords, se pose derechef une question à plusieurs étages. La première étant : cet accord sera-t-il respecté ? S’il connaît seulement un début d’exécution au-delà de la simple cessation des combats ! Que prévoit-il exactement ? Les armes lourdes devront en principe être éloignées de 50 à 150 km à partir de l’actuelle ligne de feu en fonction de la portée et de la nature des armes. Disposition qui ne concerne précisément que les armes lourdes, artillerie, lance-roquettes multiples, missiles tactiques. Un retrait qui doit être achevé sous la supervision des observateurs de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe [OSCE] dans les deux semaines qui suivront le silence des armes… un délai très court et trop long à la fois. LA PAIX SUR UN CHEMIN SEMÉ D’EMBÛCHES Au bout d’un long processus constitutionnel l’accord devrait aboutir à la formation d’une région autonome avec sa police, ses forces armées et la capacité d’entretenir des relations spécifiques avec la Russie. Mais il n’est plus question de fédéralisation de l’Ukraine ! Laquelle renonce en contrepartie à poursuivre ses démarches en vue de son adhésion à l’Otan et à l’Union européenne. Ce qui ne saurait beaucoup plaire au Département d’État compte tenu de son opiniâtre volonté de toujours avancer plus loin à l’Est ses pions sur l’échiquier continental. Autant dire que si Washington s’est apparemment tenu coi pendant les pourparlers, les puissantes factions néoconservatrices postées en embuscade derrière Obama, devraient, en toute logique et à court terme, tout entreprendre pour faire capoter un accord qui contredit de façon aussi grossière leurs intérêts et visées géostratégiques dans la région clef du Caucase, notamment du point de vue des sources d’énergies fossiles et de leurs couloirs de transit. L’OMBRE DE LA MORT PLANE SUR LES ACCORDS DE MINSK De ce point de vue, l’accord n’étant garanti formellement par rien ni par personne, il est de facto d’une fragilité extrême… parce qu’en l’état, rien ni personne ne peut D.R. en imposer l’application, tordre le bras de l’un ou de l’autre, surtout sur le terrain politique. Remarquons à ce sujet que parmi toutes les parties concernées ou impliquées dans le conflit, seules quatre étaient présentes à Minsk au chevet de l’Ukraine moribonde : son président, l’oligarque Porochenko1, la Chancelière allemande Merkel, le Français Hollande et le président russe Poutine. Quid de Federica Mogherini, Haut-Représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité ? Pourquoi les Premiers ministres du Royaume-Uni et de la Pologne — ce dernier pays étant l’un des protagonistes du drame, ne serait-ce que par ses liens militaires avec Kiev — étaient-ils absents ? Quant à Obama, nous venons de voir que tout accord avec la Russie via une quelconque résolution de la crise ukrainienne, ne peut que gravement contrarier la politique d’isolement que Washington conduit avec assiduité à l’encontre du Kremlin. Le ABONNEMENTS À PRIX RÉDUITS : Pour nous aider, face aux difficultés de tous ordres qui nous sont faites et pour soutenir l’hebdomadaire le plus ancien de la résistance sans concession au mondialisme sous toutes ses formes, pourquoi ne pas (vous) offrir un abonnement à prix réduit à RIVAROL ? 100 EUROS POUR UN AN (au lieu de 114). 140 EUROS (au lieu de 167) pour un abonnement d’un an à RIVAROL et à sa revue sœur Ecrits de Paris. Offre exceptionnellement prolongée jusqu’au 31 MARS 2015 et réservée aux lecteurs n’ayant JAMAIS ÉTÉ ABONNÉS à RIVAROL. Les abonnements, on ne le dira jamais assez, sont la première et principale ressource du journal. S’abonner, ou abonner de la famille, des amis, des connaissances, des relations de travail, c’est contribuer au développement et à la pérennité de la doyenne des publications du mouvement national en France. Le prochain Pot des Amis de RIVAROL aura lieu au début du printemps, le SAMEDI 28 MARS 2015, à l’Espace Dubail (de 14 heures à 19 heures), 18 passage Dubail, Paris 10e. Retenez cette date sur vos agendas ! Chèques à l’ordre des Editions des Tuileries, Tour Ancône, 82 boulevard Masséna, 75013 Paris. On peut aussi payer par Paypal ces abonnements de Noël sur notre site Internet <www.rivarol.com>. staff de la Maison-Blanche était néanmoins assis à la table des négociations, mais par procuration en la personne de M. Porochenko. Lequel, à intervalles réguliers, s’en allait consulter, dit-on, par satellite ses mentors d’outre-Atlantique sur la conduite à tenir. BOUVARD ET PÉCUCHETTE : TANDEM DE L’ANNÉE Interrogeons-nous d’ailleurs sur les moyens qui seraient matériellement à disposition du couple biscornu franco-allemand en vue de garantir la durabilité d’un cessez-le-feu conclu sans y associer l’ensemble des parties prenantes. Parce que si les représentants des Républiques de Donetsk et de Lougansk étaient présents derrière le rideau, en l’occurrence dans une salle adjacente, a contrario les milices pro-gouvernementales, les bataillons punitifs et autres « Secteurs droits » — véritables bras armés de certains oligarques2 néo-féodaux — n’ont pas, eux, été de la partie. Ces groupes armés, minoritaires mais influents, ne sont en conséquence pas tenus par des dispositions adoptées sans leur consentement. Il va de soi que les parties non présentes ne sont a priori ni liées ni engagées par les termes de l’accord. Resterait également à savoir si Porochenko sera lui-même en mesure d’honorer sa propre signature. De facto, l’Ukraine en cessation de paiement, à la “note” dégradée à l’extrême, est à l’agonie n’existant pour ainsi dire plus en tant qu’État. Cela malgré les 15 milliards d’euros que promettent pour 2015 les banques privées et les 40 milliards de dollars sur quatre ans qu’annonçait à l’heure des négociations le Fonds monétaire international… « Personne ne peut assurer que Porochenko lui-même puisse en effet, pour autant qu’il le veuille réellement, imposer aux bandes armées et aux milices qui sévissent à l’Est et qui semblent échapper à tout contrôle, de respecter un accord de cessez-le-feu négocié alors qu’au même moment le ciel de Donetzk était illuminé par les tirs de l’artillerie ukrainienne » [« Minsk-2 le parfum de l’hypocrisie » Pchetchkov/13fév15]. On pourrait encore et encore gloser longtemps sur les grands absents des négociations de paix. Des chaises vides qui en disent long en ce qu’elles désignent du doigt de redoutables présomptions d’échec… ou en tout cas hypothèquent fortement la viabilité d’un accord conclu sans un substantiel consensus international. LES GALÉJADES DE HOLLANDE Enfin Hollande, lors d’un point de presse conjoint avec Mme Merkel, a qualifié l’accord de « règlement politique global du conflit ukrainien ». De quel règlement global s’agit-il ? La question de la Crimée a-t-elle été évoquée ? Non ! Mais alors le problème reste entier et l’on voit bien ici que l’accord n’a été conclu que pour donner le change, pour amuser la galerie, laisser à Porochenko le temps d’achever — pour autant qu’il y parvienne ! — la mobilisation3 de ses réservistes et permettre aux armes défensives-létales américaines d’arriver… Ceci afin de tenter de renverser le cours d’une guerre intérieure commençant à ressembler furieusement à une débâcle. Bref, les signataires n’ont en fait signé à Minsk qu’une sorte de déclaration commune de bonnes intentions générales — aussi vagues que floues car rédigée en anglais, langue dont on connaît l’imprécision… si utile en matière d’enfumage diplomatique — visant à pérenniser la souveraineté et l’intégrité territoriale ukrainienne. Cela tout en affirmant “endosser” — ce qui ne veut rien dire, la traduction russe moins absconse disait “approuver” — un document intitulé « paquet [package] de mesures », document reprenant pour l’essentiel le Protocole de Minsk du 5 septembre 2014, et dont à ce jour l’échec est patent. Au final le plus sombre pessimisme est de rigueur. Nombre d’observateurs concluent à présent que les voies de la négociation étant épuisées, la guerre ouverte doit devenir la conclusion attendue, normale, de la tragédie ukrainienne. D’autant que Washington entend obtenir un changement de régime à Moscou comme à Damas, et que la guerre, si elle a lieu, se déroulera en Europe orientale, c’est-à-dire loin des rivages américains et surtout loin de Manhattan et de Chicago, bastions de l’humanisme financier et globalisant. L. C. _____ 1. « Prezydent Poroszenko ze złodziejskiej dynastii to koniec pozostałości Ukrainy » Le Président Porochenko, d’origine juive et moldave, de son vrai nom Walcman, âgé de 44 ans, né près d’Odessa et ayant pris le nom de sa mère. Le fils d’Aleksiej Walcman, Piotr Poroszenko, allait emprunter les mêmes chemins sinueux et ascensionnels que son père, lequels sont aussi les voies les plus rapides vers les sommets de la fortune financière et politique [novorus23mai14]. 2. Les liens de « Secteur Droit » et de son chef Dmitri Yarosh avec Valentin Nalivaïtchenko, patron du SBU, le Service de sécurité ukrainien, sont de notoriété publique, tout autant que les relations étroites qu’entretient Nalivaïtchenko avec ses homologues américains. Yarosh dont l’influence au sein de la Garde Nationale est un fait établi, tout comme sa collaboration aux ambitions de l’oligarque ukrainien Igor Kolomoisky, en vérité un trinational puisqu’aussi bien Chypriote qu’Israélien. Celui-ci finance certains des « bataillons punitifs » de Yarosh — un néo-nazi assez peu orthodoxe ! — et s’est créé ce qu’il convient d’appeler un “fief” avec pour base territoriale les villes de Dniepropetrovsk et d’Odessa. Inutile d’ajouter que Kolomoisky est également l’homme des États-Unis ! 3. En Ukraine même, la mobilisation en cours décrété par le chef de l’État, montre l’extrême désaffection des populations à l’égard du gouvernement central : dans certaines régions, seuls 20 % des appelés se présentent à l’incorporation ! AGENDA + 20 février près de Chambéry (20h30). Conférence-dédicace de François Veyret-Passini sur «Piss Christ Fora ». Tél. : 06-60-77-87-75. + 21 février à Paris 7 e (15 heures, 78 A rue de Sèvres). Conférence de Philippe Ploncard d’Assac sur « La guerre des mondes voulue, du mondialisme ». Part. : 10 €. Étudiants, chômeurs : 5 €. + 21 février dans le pays d’Auge. Réunion sous l’égide de Guy Guerrin où l’on débattra sur le thème conduit par M. Mauger : « Réunification : nous, Normandie occidentale, nos atouts à faire valoir ». Contact : 02-31-79-62-04. + 28 février à Toulouse (19h30). Repas de Toulouse Nationaliste, en présence d’Yvan Benedetti, directeur de Jeune Nation et de Pierre-Marie Bonneau, avocat du CLAN. Stands sur place. Entrée : 5 €, repas : 20 €. Inscription à : [email protected]. + 6 mars à Toulouse. Conférence de Pierre de Brague : « Histoire et actualité du Cercle Proudhon ». Ouverture des portes à 19h30. Stand librairie dédicace. Part. : 5 euros. Rens. cercleespritrebelle@ yahoo.fr. Tél. : 06-44-96-19-25. + 14 mars à Pérols (cimetière SaintSixte, entrée A, stèle de l’ADIMAD, 11h). Hommage à Jean Bastien-Thiry et aux assassinés du 26 mars 1962 à Alger. Tél. : 06-22-85-37-98. + 15 mars à Grenoble (16h). Conférence-dédicace de François Veyret-Passini sur « Piss Christ Fora ». Contact : 06-29-5641-49 ou [email protected]. + 21 mars à Lyon (14h). Grande marche pour la Vie, avec participation des Caryatides, mouvement nationaliste féminin. Tél. : 06-60-77-87-75. N°3176 — 19 FÉVRIER 2015 — RIVAROL 8 Le défi géopolitique “français” de l’après “11-septembre” français1 L ’APPEL de F. Hollande à la Révolution de la langue à l’école : pour réarmer l’Intelligence et faire du « français » l’arme anti-terroriste de Reconquête n°1 ! Mais contre qui ? de dénoncer la politique de destruction systématique et continue de la langue française conduite par les gouvernements successifs de la République jusqu’à celui de F. Hollande : Par sa remise à l’honneur du “français”, pour faire de sa “maîtrise” à l’école le fer de lance de sa politique anti-terroriste, c’est à une totale inversion de la politique d’incitation à la haine du français — jusque là l’« ennemi à abattre » ! selon la célèbre formule de l’Académie française2 — que le président de la République vient d’en appeler, à l’ouverture de l’étape 2 de la « refondation de l’école ». L’incroyable Révolution de l’enseignement du français, qu’il a ainsi lancée, le 21 janvier 2015 à la Sorbonne, lors de ses vœux au monde éducatif3, met la Reconquête des territoires perdus de la langue française au centre de sa politique intérieure mais aussi internationale en raison du “statut” universel du français ! Quelle est la “faisabilité” d’un tel virage à 180 % ? Quelle est la raison « géopolitique inéluctable » de cette décision de faire de la Reconquête du français la priorité n°1 de l’école ? Du décryptage du terrorisme au code de lecture, F. Hollande a remonté maillon après maillon, la chaîne d’évidence qui — pour faire « face à l’onde de choc qu’ont déclenché les événements » — l’a acculé à recourir à l’arme primordiale du “français” pour détruire le terrorisme en herbe « à la racine même » dans l’esprit de la jeunesse : pour « comprendre ce qui s’est produit, a-t-il dit, des assassins qui ont perpétré une attaque à l’égard de la France, de ses institutions, de ses valeurs, de la liberté », « Il vous a été demandé une fois encore, vous, personnels de l’éducation, vous, enseignants, d’être en première ligne, pour expliquer […] et réfléchir au sens des mots : liberté, liberté de conscience, laïcité, blasphème, caricature, racisme, antisémitisme ». « Oui ces mots doivent retrouver leur sens », ce qui est impossible sans maîtrise de la langue. Que peut bien vouloir dire le mot “laïcité” pour les enfants de l’illettrisme et de la non-assimilation ? « C’est le rôle de l’école de les rattraper » grâce à un « plan d’action » qui « vise à renforcer la transmission aux élèves des valeurs républicaines » en prenant la « maîtrise du français » comme « chantier prioritaire ». Il faut que « chaque élève puisse comprendre ce qu’est une information » ou non, « décrypter ce qu’est une source d’information ». « Combien d’élèves encore sont en difficulté et finalement se détournent de la lecture pour se contenter des images, et parfois d’images d’une grande violence ? » « Voilà pourquoi nous devons élever le niveau de formation des élèves, les armer face au monde, renforcer l’acquisition des savoirs fondamentaux » à partir du français. « Car il n’y a pas d’accès possible à la culture, à la raison, à l’argumentation, au jugement, aux idées, au plaisir même de penser par soi-même, d’écrire par soimême, d’aller vers des textes qui paraissent les plus essentiels si on ne maîtrise pas le Français. » « Voilà ce qu’est l’enjeu de la grande mobilisation de l’école pour les valeurs de la République » par la Reconquête de la « maîtrise du français ». Telle est la « géopolitique implacable » par laquelle F. Hollande en a été réduit — pour la lisibilité sémantique des valeurs de la République, nécessaire à la reprise en main de la jeunesse — d’en appeler à la Reconquête du “français” à contre-courant de la politique en vigueur. A l’inverse, pour quelle raison « géopolitique comminatoire » F. Hollande a-t-il dû rejeter l’appel de l’Académie française, du 5 décembre 2013, à la Reconquête de la langue française pour en finir avec sa destruction ? Nul ne saurait comprendre l’incroyable défi du 21 janvier, s’il n’est pleinement conscient que c’est en vain que, depuis des décennies, l’Académie français n’a cessé L’ACADÉMIE FRANÇAISE MÉPRISÉE PAR HOLLANDE — 6 avril 2000, sur le « Recul des études littéraires »4 : « L’Académie française s’alarme de ce que la politique d’amenuisement des filières littéraires, depuis plus de deux décennies, soit sur le point de parvenir à éliminer presque complètement de notre enseignement la connaissance et le goût de la littérature. » « Aujourd’hui, la langue et la littérature elles-mêmes ainsi que les exercices qui en sont les instruments d’étude semblent être devenus les ennemis à détruire. » « On a d’abord asphyxié les langues anciennes. C’était oublier qu’elles servent à connaître le français. Des bases en latin et en grec D.R. sont indispensables aussi à la compréhension du langage scientifique comme des structures politiques et juridiques de notre civilisation. » — 21 mars 2002, sur la « Féminisation des noms de métiers, fonctions, grades et titres »5 : « Comme l’Académie française le soulignait déjà en 1984, l’instauration progressive d’une réelle égalité entre les hommes et les femmes dans la vie politique et économique rend indispensable la préservation de dénominations collectives et neutres, donc le maintien du genre non marqué chaque fois que l’usage le permet. Le choix systématique et irréfléchi de formes féminisées établit au contraire, à l’intérieur même de la langue, une ségrégation qui va à l’encontre du but recherché. » « De ce rapport [de 1984], le gouvernement n’a pas non plus tenu compte, alors qu’aucun texte ne lui donne le pouvoir de modifier de sa seule autorité le vocabulaire et la grammaire du français. » — 23 avril 2013, adoption de la « loi Taubira », dont l’article 1, dénaturant la définition de chose du mot mariage, est une violation flagrante du pouvoir souverain de l’Académie française excluant tout droit du gouvernement de modifier la langue6. — Le 5 décembre 2013 « À la reconquête de la langue française »7. A la fin de l’année marquée par les plus fortes mobilisations de l’Histoire de France, contre la destruction d’une définition du mot “mariage”8, dans son discours historique, Hélène Carrère d’Encausse dresse un tableau dramatique du recul constant de la langue française : « La langue française est triplement menacée, disent [nos compatriotes], par la langue anglaise qui insidieusement la dévore de l’intérieur ; par nos élites qui en font un usage affligeant, enfin et surtout menacée d’être ignorée par les nouvelles générations à qui l’école n’apporte plus les moyens de l’apprendre. » « Plus inquiétant encore que le spectacle de rues envahies de termes anglais est le domaine de l’enseignement qui, dit la loi, doit être dispensé en français. Le recul de notre langue est ici dramatique […]. Mais plus encore […] c’est la menace de projets en cours d’élaboration qui affole tous ceux qui ont foi en notre langue. L’idée chemine, dans le plus grand secret, de partager l’enseignement de notre langue en deux parties, l’une, obligatoire, serait consacrée à la langue française, considérée comme langue de communication, et l’autre, couvrant tout l’enseignement littéraire, ne serait que facultative […]. » Enfin, comme le montre la chute au 25e rang de la France au classement PISA « La lecture est au cœur de ce naufrage. c’est la maîtrise et le goût de la langue qui partout reculent. » « La maîtrise de la langue, dont l’école dotait tout un chacun il y encore un demi-siècle, n’est plus le bien également partagé des nouvelles générations. Le fossé s’élargit entre ceux dont l’environne- ment familial et social complète les acquis du milieu scolaire, et ceux qui viennent de milieux dits défavorisés. » « C’est la langue française qui a été sacrifiée. » Devant ce fossé qui se creuse sans cesse davantage « Comment oublier que l’unité française a eu pour outil privilégié la langue du roi, puis celle de l’école. » « Seule la volonté politique, conclut-elle, peut rendre à notre langue le respect et l’attention qui lui sont dus et du même coup son autorité et son influence ici et dans le monde. » Alors, pour la première fois dans l’histoire de l’Académie, tirant les conséquences ultimes du constat de faillite de la politique de la langue de la République ayant conduit à faire du français et de la littérature « les ennemis à abattre », de la course à l’abîme du français auquel elle assiste depuis son élection de 1990, Hélène Carrère d’Encausse, de faire valoir le droit statutaire de “harangue”9 de l’Académie l’assimilant « aux cours supérieures, comme instance suprême en matière de langue ». Ce 5 décembre 2013, elle interpelle donc F. Hollande en ces termes : « C’est donc vers le chef de l’État, son protecteur depuis le règne de Louis XIV, que l’Académie se tourne pour lui demander solennellement de faire de l’année qui vient [2014] l’année de la reconquête de la langue française, et d’abord au sein de l’école qui la porte et la transmet. “La maîtrise des mots est le début de la sagesse”, disait Antisthène, le disciple de Socrate ; son message venu du fond des âges est aussi une leçon pour notre temps. » LA DESTRUCTION DU FRANÇAIS : OBJECTIF PRIORITAIRE DES ÉTATS-UNIS Comment, en flagrante violation de ses devoirs les plus impérieux, F. Hollande — « protecteur de l’Académie » — a-t-il pu ne pas répondre à un tel appel, solennel, à sauver la « maîtrise de la langue », la littérature, l’école, en un mot la langue de la République, du naufrage ! Par son silence, il avouera : 1) Qu’il n’est pas en son pouvoir de faire la Révolution de l’enseignement à laquelle il en a appelé le 21 janvier 2015 à la Reconquête du français et pour en finir avec sa politique de destruction ; 2) Qu’il dépend d’un Pouvoir supérieur au sien lui interdisant cette décision de salut public ; 3) Que la destruction du français — qui est l’objectif stratégique prioritaire des Etats-Unis — s’impose à lui, simple exécutant de ses basses œuvres ! En un mot, cet éloquent silence rendra manifeste que la politique “supérieure” d’amoindrissement continu de la langue française et de substitution progressive de l’anglais au français, est “inchangeable” au plus haut niveau de la République ! Telle est la raison « géopolitique comminatoire » — l’inféodation de la République aux Etats-Unis — expliquant le rejet par F. Hollande de l’appel de l’Académie française10, du 5 décembre 2013, à la Reconquête de la langue française pour en finir avec sa destruction ! Pour quelle raison “géopolitique” de vocation à l’hégémonie culturelle, l’anglais est- il l’ennemi mortel du français ? En matière criminelle — « Is fecit qui prodest » — l’Académie a parfaitement désigné le commanditaire du crime dans les trois causes de la ruine du français : « la langue anglaise » qui « le dévore de l’intérieur », nos “élites” qui le trahissent au profit de l’anglais et « l’école qui n’apporte plus les moyens de l’apprendre » et pousse à l’anglicisation forcée de l’enseignement. Car ces trois causes se résument en un seul ennemi : l’axe anglo-saxon des Etats-Unis avec la guerre à mort qu’ils font à la France, à sa langue et à ses valeurs (cf. De Gaulle et Mitterrand11). Depuis le traité de Versailles de 1919 enclenchant l’élimination du français, toute volonté de Reconquête du français fait l’objet d’un interdit des Etats-Unis. Elle se heurte au terrorisme haineux du « french bashing » anglo-saxon et à la défense des intérêts vitaux des Etats-Unis s’imposant aux Régimes inféodés à l’Otan. Car qui dit Reconquête du français dit Reconquête en chaîne de ses valeurs, de sa Civilisation universelle, du Prestige de la France et de son Pouvoir d’une alternance, géopolitique et géoculturelle, au modèle “américain” et à sa stratégie hégémonique de « guerre des Civilisations ». Les Anglo-Saxons veulent régner sans partage par le “softpower” en remplaçant le rayonnement de la France, encore qualifiée de première puissance culturelle par Kennedy en 1962. Telle est la raison “géopolitique” de vocation à l’hégémonie culturelle qui fait de l’anglais l’ennemi sans merci du de la langue française, langue de l’Europe française, de son rayonnement et de toutes ses valeurs de Civilisation induite. Pour quelle raison de « politique intérieure » l’appel à faire du “français” l’arme anti-terroriste de Reconquête de l’école n°1, ne peut-il aboutir par F. Hollande ? La stratégie de F. Hollande de Reconquête de la jeunesse en faisant du “français” l’arme anti-terroriste de Reconquête n°1 — de décryptage de l’information et de décodage des sources — n’est pas plus crédible que ses mesures anti-chômage ! Est-il sérieux de croire que la nouvelle génération, perfusée en continu de réseaux sociaux, de media, d’Internet, d’émissions de « déshabillage de l’info », etc., l’aurait attendu pour savoir décrypter les malices et autres désinformations de media et des propagandes en tout genre… dont la sienne ? Imaginer que le discernement sémantique serait l’arme idéale de déminage de la propagande “ennemie” (djihadiste) est un leurre à haut risque de voir le décryptage des « valeurs de la République » se retourner contre elles-mêmes, en apparaissant à l’analyse comme de pures duplicités… C’est ce qu’a magistralement démontré Aldous Huxley dans son Retour au meilleur des mondes (1958) : « Nulle part, dit-il, on n’enseigne aux enfants une méthode systématique pour faire le départ entre le vrai et le faux […] Pourquoi ? Parce que leurs aînés, même dans les pays démocratiques, ne veulent pas qu’ils reçoivent ce genre d’instruction. […] la brève et triste histoire de l’Institute for Propaganda Analysis est terriblement révélatrice. Il avait été fondé en 1937, alors que la propagande nazie faisait le plus de bruit et de ravages […] Sous ses auspices, on pratiqua la dissection des méthodes de propagande […] pour l’instruction des lycéens et des étudiants. Puis vint la guerre, une guerre totale, sur tous les fronts, celui des idées au moins autant que celui des corps. Alors que tous les gouvernements alliés se lançaient dans “la guerre psychologique”, cette insistance sur la nécessité de disséquer la propagande sembla quelque peu dépourvue de tact. L’Institut fut fermé en 1941. […] L’examen trop critique par trop de citoyens des moyens [d’expression des autorités] pourrait s’avérer profondément subversif. […] [car] l’ordre social dépend, pour continuer d’exister, de l’acceptation, sans trop de questions embarrassantes, de la propagande mise en circulation par les autorités ». Nul pouvoir en place n’a intérêt à apprendre l’art de la duperie à ses sujets, sous peine de risquer de perdre le contrôle et de se voir lui-même renversé ! Telle est la raison de « politique intérieure » interdisant tout aboutissement de faire du “français” l’arme anti-terroriste de Reconquête n°1 de l’école. Enfin, pour quelle raison, à la fois “géopolitique” et de « politique intérieure », les Français doivent-ils impérativement mettre en œuvre la stratégie du 21 janvier de Hollande : pour faire la révolution de la langue, demandée par l’Académie française, et pour faire du “français” l’arme anti-terroriste de Reconquête n° 1 de la République ! En conclusion, il apparaît que ce sont des raisons “géopolitiques” et de « politique intérieure », résultant d’une erreur sur l’ennemi principal, qui frappent d’impuissance la stratégie du 21 janvier. Il faut donc inverser le regard. Il apparaît alors que le plan stratégique de F. Hollande est parfait, à trois erreurs près, mais de taille : il se trompe d’ennemi, il se trompe de guerre, il se trompe de combattants ! L’ennemi ? Comme De Gaulle et F. Mitterrand l’ont révélé (on ne le répètera jamais assez !), nous sommes en guerre à mort avec les Etats-Unis. La propagande de guerre à décrypter ? C’est celle des fausses valeurs se présentant comme celles de la République pour mieux nous aveugler. Les combattants ? Ce n’est pas l’école qui doit mener la guerre de désintoxication qui s’impose, mais les N°3176 — 19 FÉVRIER 2015 — RIVAROL Français eux-mêmes qui n’ont aucun secours à attendre de leur Gouvernement ennemi, cause de tous leurs maux, comme le “pompier-pyromane” est le pire des incendiaires. LA DÉFENSE DE LA LANGUE FRANÇAISE S’IMPOSE À TOUS ! En voyant la soixantaine de chefs d’Etat « en tête »12 du Grand rassemblement du 11 janvier 2015, un haut fonctionnaire de la magistrature suprême n’a-t-il pas dit le plus posément du monde et rejoignant en cela le franc-parler de la simple caissière du supermarché : « Voilà les commanditaires (au grand chef près Obama qui aurait été trop voyant !) C’est à genoux en demandant pardon qu’ils auraient dû suivre la procession ! » Cheval de Troie de l’ennemi anglo-saxon, le Gouvernement apparaît dès lors comme l’ennemi principal des intérêts vitaux français, qui ne peut se maintenir qu’en désarmant l’intelligence des Français par la destruction de leur langue et par l’anglicisation à marche forcée de ses “élites”, de ses media, de son enseignement ! N’est-ce pas ce crime de haute trahison permanente du “français” qui fait dire de désespoir à Hélène Carrère d’Encausse : « Il n’existe pas dans notre pays de véritable police de la langue. » Et pour cause….. « La contrainte des régimes despotiques réduit l’esprit sans qu’on s’en aperçoive » (Diderot) et ici, c’est au service de l’ennemi. Alors que faire, quelle est la solution pour résister à cette « réduction de l’esprit » résultant de la destruction organisée du français ? C’est aux Français d’appliquer eux-mêmes la stratégie du 21 janvier pour faire triompher l’appel de l’Académie française du 5 décembre 2013. C’est aux L E SEPT février dernier, on apprend le décès de l’écrivaine (comme ils disent dans leur français dégénéré) Assia Djebar, intellectuelle algérienne, ancienne universitaire au Maroc, en Algérie et aux Etats-Unis, et membre depuis 2005 de l’Académie française (cinquième femme élue sous la Coupole depuis 1635). Aussitôt le président de la République rend hommage « à cette femme de conviction, aux identités multiples et fertiles qui nourrissaient son œuvre, entre l’Algérie et la France, entre le berbère, l’arabe et le français. » Le onze février dernier, on apprend le décès du comédien juif sépharade né et depuis lors enterré en Algérie, le cryptocommuniste beau-frère de François Mitterrand, premier président de la République socialiste du régime actuel. Aussitôt le président de la République « salue la mémoire de Roger Hanin ». Et le communiqué élyséen de préciser que « le Président rend hommage à cet acteur populaire, à la faconde familière à des générations de Français qu’il a su toucher tout au long de sa carrière. » Le treize février dernier, on apprend le décès de la romancière Geneviève Dormann1. Aussitôt le président de la République ne publie aucun communiqué, ne rend pas hommage à cette grande dame des lettres françaises, ne salue pas cette journaliste-romancière de grand talent, qui a su toucher tant de Français à travers ses romans et sa prose authentiquement française. Ni lui, ni son sbire de Matignon. Quant à Fleur Pellerin, ce ministre de la Culture qui ne lit pas2, elle a fait assurer le service minimum par les membres de son Cabinet, qui a publié un communiqué laconique et réducteur, dessinant de Geneviève Dormann le portrait d’une femme insolente, qui « avait pour unique boussole ses plaisirs et ses colères », et qui aimait la polémique et les joutes verbales pour assouvir son goût de la provocation. GENEVIÈVE DORMANN OU L’INSOLENCE SALVATRICE Le même Cabinet a assuré aux trépassés des sept et onze février, un traitement autrement enflammé. Pour ces morts illustres, on fait dans le dithyrambique, le compassionnel et l’élogieux ! A peine son décès annoncé, Hanin est-il décrété santo subito par les Grands Prêtres de la République. Il est vrai que le petit Roger avait vécu des épreuves terribles lorsqu’il était adolescent, qui ont fait de lui un bienfaiteur de l’humanité, une grande figure du progressisme synagogal et antiraciste : « Chassé du lycée par les lois antisémites de Vichy, Roger Hanin s’est engagé dans les grands combats de la Cité, depuis qu’à moins de 20 ans il avait rejoint les Forces Françaises Libres, précise l’éloge funèbre de Mme Pellerin. Il restera pour chacun de nous une belle incarnation de cette culture qui sait se faire à la fois populaire, engagée et exigeante, et qui sait toucher le plus grand nombre sans jamais renoncer à son ambition d’élever le public et de lui offrir ce qu’il y a de meilleur. » Inutile de préciser que l’intellectuelle maghrébine, féministe exaltée et anticolonialiste intransigeante, a elle aus- 9 D.R. si été immédiatement panthéonisée, sans retenue ni mesure, par le ministre de la Culture et de la Communication : « Assia Djebar laisse une œuvre immense, riche de ses influences culturelles, en faveur de l’émancipation des femmes, et de la liberté. » On observe dans la prose ministérielle que tous les éléments sont réunis qui définissent ce qu’est un « bon Français » d’aujourd’hui, un Français selon les critères de la pensée non seulement dominante mais encore officielle : cosmopolitisme, déracinement, féminisme égalitaire, mixité ethnico-culturelle, nivellement spirituel, relativisme religieux… Il est vrai que Geneviève Dormann était, sous ce rapport, une très mauvaise Française. Antiféministe — ou plutôt anti-féministeS, sachant que son féminisme était un féminisme de mec et non de nana bégueule et frustrée —, anticonformiste, anticommuniste, anti-consensualiste, anti-panurgiste. Elle détestait et dénonçait la pensée unique et obligatoire, les “cons”, le progressisme moutonnier et bêlant, l’Europe de Bruxelles (elle se disait être « d’un clocher »), ou encore la droite molle et honteuse… LE FRANC-PARLER D’UNE FEMME LIBRE Elle était contre beaucoup de choses qui constituent la modernité et notre époque, mais elle était farouchement pour le franc-parler. Rappel étymologique : l’adjectif franc signifie « qui est libre ». On retrouve l’étymon dans le verbe affranchir (un esclave affranchi : à qui on a donné la liberté), ou encore dans les adjectifs anglais ou allemand (free et frei). Le franc-parler est donc la parole libre, la parole souveraine, celle qui refuse de se soumettre à des convenances et des interdits qui ne sont produits par la seule conscience du locuteur. Dans l’œuvre et dans la personnalité de Geneviève Dormann, il y avait du Marcel Aymé, du Michel Audiard, du Roger Nimier… Sa marque de fabrique, c’est la légèreté insolente, la désinvolture rieuse et salvatrice. Sa liberté de journaliste et d’écrivain revendiquée haut et fort, donc sa liberté de parole, elle la défend bec et ongles : elle se refuse à mâcher ses mots, à garder sa langue ou son drapeau dans la poche3… De chacun de ses livres4 je garde le souvenir d’un grand bonheur de lecture. D’un grand bonheur et d’un grand plaisir. Français de mettre en œuvre « cette véritable police de la langue » à laquelle en appelle le Secrétaire perpétuel de l’Académie pour faire du “français” l’arme anti-terroriste de Reconquête n°1 — d’abord sémantique, puis culturelle et enfin politique — qu’exige la situation dramatique de la France ! Le terrorisme qui paralyse les Français, leur coupe la parole et les livre à l’étranger n’est plus ici l’Islamisme mais bien ce terrorisme d’Etat — d’abord sémantique, médiatique — qui s’oppose au Salut public, à la Liberté d’expression de la Vérité et à la Renaissance de la France qui en dépend. C’est en appliquant à ce « parti de l’étranger 13 » la stratégie de Révolution du langage prônée par F. Hollande lui-même que les Français pourront forger l’arme anti-terroriste n° 1 de leur Libération, déjouer le piège des fausses valeurs qui les oppriment, trouver le courage Rien de pesant dans ses romans, rien de lourdinguement engagé. Que du ramassé, du sautillant, du jubilatoire jusque dans le grave. Du sensuel jamais graveleux. Une écriture à hauteur d’homme, populaire au bon sens du terme. Geneviève Dormann écrivait à bout portant. Elle avait le sens des mots qui font mouche. Ayant appris sa mort, j’ai ressorti ses romans de ma bibliothèque : La Fanfaronne, son premier roman ; Je t’apporterai des orages, Le bal du dodo, Amoureuse Colette… J’en ai relu de nombreux extraits, l’esprit mélancolique et chagrin. Relire, c’est revenir sur les pas de son passé… Et c’est en relisant l’incipit de Adieu, phénomène5, que j’ai conçu que tout Dormann (ou presque) semblait tenir dans le lapidaire des premières phrases du roman : « La duchesse vous emmerde6 tous ! La réplique est partie, cinglante, en réponse à l’apostrophe du gros Dédé, agacé par cette Valentine qui, dans les discussions, prend parfois des airs et un ton impérieux tout de même inadmissibles chez une bonne femme… » A la fois devise et autoportrait… C’est étrange, Geneviève Dormann, qui avait la pègre gaucharde en horreur et qui détestait leur république, est morte au moment où les bonimenteurs socialistes installent, dans notre pays, une censure sans précédent au nom des valeurs républicaines, et font une chasse implacable aux mots interdits, aux mots libres, aux mots joyeux, aux bons mots, aux mots qui disent la liberté d’expression… A la manière du Nimier de la dernière phrase du livre Les Epées, on a envie d’écrire que Geneviève est mieux morte. Adieu donc, phénomène Dormann. Cette France n’avait de toute façon plus d’intérêt pour vous, où il est désormais interdit de fumer et de parler en public… Jean-Philippe ROBIQUET, <[email protected]>. _____ 1. Née le 24 septembre 1933, Geneviève Dormann était journaliste dans l’âme. Elle a collaboré à de nombreux journaux : Elle, Le Point, Le Figaro littéraire… Elle publie son premier roman en 1959. Une douzaine suivra. Quelques Prix, dont celui du Roman de l’Académie française. Un rien anar, elle faisait partie de cette droite littéraire, qu’on appelle aussi la droite buissonnière. Elle déteste ceux qu’elle appelle les “cons”, c’està-dire les bien-pensants d’après-guerre… Son côté “garce”, qu’elle aimait à cultiver, lui a valu quelques solides inimitiés dans le milieu journalistico-littéraire. Elle s’en fichait, prête à tout pour un bon mot ou un éclat de rire. Soucieuse d’élégance jusque dans la grossièreté, elle enfilait ses philippiques dans les ronds de fumée des Gitanes qu’elle fumait avec délectation et persévérance… 2. On se rappelle que, le 26 octobre 2014, sur le plateau de Canal+, elle avait été contrainte d’avouer qu’elle n’avait lu aucun roman de celui qui venait d’obtenir le Prix Nobel de Littérature, Patrick Modiano. 3. On se souvient du scandale provoqué par sa “sortie” dans le Crapouillot, en 1985 : « Les juifs m’emmerdent, je le dis tout net. Lorsque, à la moindre occasion, ils me balancent dans les gencives ce qu’on leur a fait, prenant un sadique plaisir à tenter de faire surgir chez moi un sentiment de culpabilité ou de mauvaise conscience, je leur en veux comme j’en voudrais à des Vendéens, aujourd’hui, qui m’accuseraient d’avoir ravagé leurs villages et sauvagement assassiné leurs ancêtres… Je revendique le droit d’aimer les bons juifs et d’envoyer paître les autres ! » 4. Editions Albin Michel. 5. Publié en 1999. Son dernier roman. Après sa voix nous a manqué… 6. Un de ses verbes préférés… de se dresser contre la tyrannie des gouvernements successifs qui les annihile toujours davantage et remettre enfin à leur tête les élites de cette Intelligence qui doit toujours être chez eux au premier rang. C’est par la maîtrise et par la libération de leur langue — et uniquement par elle — que les Français asservis pourront faire en sorte qu’ « une fois de plus on ne les prenne plus QUE pour des c… en leur jouant la comédie de la Liberté et des Valeurs pour les empêcher de rompre leurs chaînes ». Qu’ils pourront ainsi retrouver leur dignité perdue, leur modèle politique décapité et leur véritable liberté, avec cette Intelligence de leur civilisation qui leur fait actuellement défaut, comme le rappelle à point nommé Fréderic Mistral : Car même si, face contre terre, Un peuple tombe en esclavage, S’il garde sa langue, il garde la clé Qui de ses chaînes le délivre14….. « Vaincre ou mourir ! » Tel est le défi “français” de l’après « 11-Septembre français » que doivent relever les Français — et vite ! — pour retrouver la Liberté de leur langue, sous peine de voir disparaître la France — avec le français et après le “franc” — prise en tenaille entre les pinces du double terrorisme, extérieur (Islamisme et Etats-Unis) et intérieur (gouvernement inféodé), actionnées par une même Volonté d’en finir à jamais avec le modèle français, ses valeurs et sa civilisation européenne, seul modèle d’autorité historique capable de faire pièce à la barbarie anglo-saxonne qui ravage le monde et ces peuples qui n’en peuvent plus de subir sa tyrannie meurtrière. C’est ainsi et seulement ainsi, dans le sillage du grand mouvement de Vérité et de Libération du Peuple qui s’est levé en France en 2013, à partir de 2008, et auquel le Pouvoir a tenté de donner le change le 11 janvier 2015, que les Français doivent répondre à l’appel de l’Académie française à la Reconquête du français qui s’impose aujourd’hui plus que jamais, comme préalable obligé à toute Renaissance de la France : pour permettre au Français de reprendre en main le contrôle de leur destin, pour faire du “français” l’arme anti-terroriste de Reconquête de la République n°1, pour permettre à la France et à la Francophonie, enfin, de retrouver la place et le rôle qui leur revient comme fer de lance de la Civilisation. Telles sont les raisons à la fois “géopolitiques” et de « politique intérieure » pour lesquelles, sauf à devoir disparaître, les Français doivent relever au plus vite le défi géopolitique du “français” en mettant en œuvre la stratégie du 21 janvier inversée. Arnaud-Aaron UPINSKY; Président de l’Union Nationale des Ecrivains de France et de la Coordination Défense de Versailles. _____ 1. Cf. Au nom du 11-Septembre “français”, RIVAROL du 15 janvier 2015. 2. Déclaration unanime du 6 avril 2000 sur le Recul des études littéraires. 3. <http://www.elysee.fr/declarations/article/v-ux-aumonde-educatif-3/>. 4. <http://www.academie-francaise.fr/actualites/ recul-des-etudes-litteraires>. 5. Cf. Saisine de l’Union Nationale des Ecrivains de France et du Sénat : <http://www.academie-francaise. fr/actualites/la-feminisation-des-noms-de-metiersfonctions-grades-ou-titres-mise-au-point-de-lacademie> et <http://coordination-defense-de-versailles. info/wp/2013/05/01/saisine-de-lacademie-francaisepar-un-groupe-de-senateurs/>. 6. <http://coordination-defense-de-versailles.info/ html/2013/2013-02-24_CDV_Lettre-Ouverte-aHelene-Carrere-d-Encausse_Secretaire-perpetuel-de-l-Academie-Francaise.html>. 7. <http://www.academie-francaise.fr/la-reconquetede-la-langue-francaise>. 8. Voir note 6. 9. cf. règlement de 1752 rappelé en 1816 et toujours en vigueur. 10. Concernant l’absence de respect de la langue française par F. Hollande, au delà de son incroyable mépris de l’Académie française, il faut le souligner à titre symbolique : en introduction de son discours du 21 janvier, n’a-t-il pas dit « Madame “la” maire de Paris », faute de grammaire rectifiée en « Madame “le” maire de Paris » par la secrétaire…sur l’écrit du site de l’Elysée qui a encore violé la langue en écrivant “français” avec une majuscule. 11. Cf. Au nom d’un « 11-Septembre français » ! RIVAROL du 15 janvier 2015. 12. <http://reseauinternational.net/arnaque-totalemise-en-scene-en-marge-de-la-manifestation-je-suischarlie/>. 13. Cf. Appel de Cochin de Jacques Chirac le 6 décembre 1978. 14. Cité dans 2+2=5, De nouvelles mathématiques pour une nouvelle société, Upinsky, GERS, 1977, p. 449. Les intertitres ne sont pas de l’auteur de l’article. N°3176 — 19 FÉVRIER 2015 — RIVAROL 10 Sauvons la France de Jean-Louis Wehr Ancien tête de liste du FN aux municipales de Strasbourg, militant de la cause nationale depuis toujours, ami personnel de Jean-Marie Le Pen qu’il a souvent reçu en Alsace, Jean-Louis Wehr, à 92 ans, ne veut pas voir mourir son pays sans tout tenter. Aussi a-t-il décidé de passer à l’action en créant un mouvement, et non un parti. D’aucuns trouveront peut-être l’initiative naïve, illusoire, difficile à mettre en œuvre, d’autres au contraire la jugeront judicieuse, courageuse et originale. La démarche de Jean-Louis Wehr est en tout cas totalement sincère et désintéressée. Nous lui donnons la parole. A chacun de se faire son idée. RIVAROL : Vous avez décidé de fonder le mouvement Sauvons la France. Pourquoi cette initiative alors qu’il existe déjà des partis dits de droite ? Qu’est-ce qui vous a poussé à franchir le pas ? Jean-Louis WEHR : J’ai décidé de créer ce mouvement d’abord parce que notre pays est en péril de mort et qu’il est urgent que les Français se réveillent. Mais Sauvons la France n’est pas un nouveau parti. Bien au contraire, notre initiative part du constat que les partis actuels, dans leur fonctionnement, sont incapables de faire face au déclin de notre pays. L’UMP-PS étalent sans pudeur leurs magouilles et montrent à l’évidence que les partis ne sont plus pour eux qu’un outil pour satisfaire leurs ambitions personnelles. Les orientations actuelles du FN ne lui permettent plus de rassembler ; elles excluent toute une partie de la population. Marine Le Pen n’a pas été capable de répondre à l’immense élan soulevé par les « Manifs pour tous ». Or le redressement de la France passe par une victoire électorale et celle-ci ne sera possible que par un grand rassemblement de toutes les droites : PDF, PCD, FN, UMP, Debout la France, etc. C’est pourquoi nous proposons d’attribuer une sorte de label, le sigle « Sauvons la France » à tous les candidats aux prochaines élections, quel que soit leur parti ou leur association d’origine, à condition qu’ils s’engagent sur la charte de « Sauvons la France » et acceptent d’y adhérer et de la signer. Ce sigle devra figurer sur chaque bulletin de vote. Pour ma part je ne vois pas d’autre moyen plus efficace pour mobiliser les Français, rallier les abstentionnistes, déstabiliser les appareils des partis et à terme renouveler la classe politique. Ils formeront dans la majorité parlementaire un groupe où se discutera l’Avenir de la France dans le cadre des engagements de « SLF ». R. : Quels sont selon vous les principaux maux à combattre en priorité ? Comment faire pour redresser le pays ? J.-L. W. : Les maux dont souffre la France sont bien connus et les Français en prennent de plus en plus conscience, malgré les mensonges véhiculés par les media. On peut les résumer en trois mots : islamisation, mondialisme et socialisme pervers. Islamisation signifie remplacement de la population et, ce qui est encore plus grave, fin d’une civilisation. Il faut stopper l’immigration, sortir de Schengen et rétablir les frontières. Mondialisme : aucun redressement économique ne sera possible tant que la France n’aura pas retrouvé son indépendance financière. L’Europe, telle qu’elle fonctionne actuellement, est entièrement à repenser. Enfin il faut en finir avec le sectarisme idéologique des socialistes et dénoncer ces fausses « valeurs de la République » qu’ils élèvent au rang de véritable religion et qui ne sont qu’un moyen pour imposer, à travers les media et l’Education nationale, le laxisme judiciaire, l’impunité des délinquants, la destruction de la famille (mariage homo), la culture de mort (euthanasie, avortement) et l’amenuisement des libertés, en un mot tout ce qui fait la civilisation chrétienne. R. : Comment peuvent agir concrètement ceux qui veulent vous aider dans votre action ? J-L. W. : Je suis un vieil Alsacien de 92 ans et malgré mon grand âge je ne me résigne pas. J’espère même être encore utile à mon pays. Pour agir efficacement et pouvoir peser sur les candidats aux élections, il faut que nous soyons très nombreux. Vous pouvez m’aider en adhérant à l’association « Sauvons la France ». Il suffit que chaque électrice ou électeur s’inscrive sur le site : http://www.sauvons-lafrance.fr/ . La modique somme de 10 euros n’est pas une cotisation à renouveler, ce n’est que le signe de votre adhésion à notre projet. Elle nous servira à faire passer le message à la classe politique. Il est grand temps que la société civile reprenne ses droits et se réapproprie la démocratie. Pour conclure : Je dis aux Français de souche et de cœur : réveillez-vous avant qu’il ne soit trop tard. Pour sauver la France du précipice où elle tombera, si nous ne réagissons pas, je vous propose un moyen de le faire. Flor O’Squarr Flor O’Squarr est né en Belgique, à une date difficile à préciser. Il est le fils de Joseph-Charles Flor O’Squarr (1830-1890), journaliste, publiciste, auteur de pièces de théâtre et traducteur. Il va suivre la voie tracée par son père dont il reprend d’ailleurs le pseudonyme. Cela entraîna d’ailleurs quelques confusions chez les critiques qui confondaient le père et le fils. Le père connut une vraie notoriété en créant le personnage d’Arthur Van Koppermolle, garde civique de Poperinghe, quelque peu déjanté, dont le public attendait fébrilement les apparitions. Flor O’Squarr n°1 croisa le célèbre dessinateur Willette, avec qui il participa à un voyage de Gambetta à Cahors. Com- D.R. mentaire du dessinateur ; « Un gros borgne. Tout à l’heure, aux stations espacées, il haranguera les curieux, en tenant son œil de verre, et déclarant que c’est lui Gambetta ». Mais Flor n°2 n’atteindra pas la notoriété de son père. Il publie quelques ouvrages qui témoignent d’un talent littéraire, Les fantômes (1885), Chrétienne et aussi des pièces de théâtre avec L’Examen ou La Duchesse Lyly. Arrivé à Paris, il s’adresse à un chroniqueur connu, Aurélien Scholl, un ami de son père, qui lui permet de signer dans les pages du Figaro, du Petit Parisien, du Matin, sous le pseudonyme de Coriolis. Il écrit aussi un ouvrage sur le mouvement anarchiste français, qui demeure une référence pour qui étudie l’anarchisme. Son titre : Les Coulisses de l’anarchie. Ce livre paraît peu de temps après l’exécu- Film Monstre Bis repetita ! après Jupiter, D.R. le destin de l’univers évoqué la semaine dernière, la rubrique ciné va être à nouveau consacrée à un film de science-fiction mais carrément à des années-lumière du space opéra divertissant, Il est difficile d’être un dieu d’Alexeï Guerman, cinéaste russe, rare et défunt. Guerman n’a en effet réalisé que six longs-métrages en un peu plus de 40 ans de carrière avant son décès en février 2013 à l’âge de 75 ans alors qu’il travaillait encore à la postproduction de cet opus ultime mis en chantier depuis une douzaine d’années, dont le montage a été achevé par sa veuve et son fils. Une filmographie courte mais d’une exceptionnelle qualité qui en fait l’égal des plus grands maîtres du cinéma russe, d’Eisenstein à Tarkovski, Sokourov et Zviaguintsev, que ce soit par son premier film, La vérification (1971), ample fresque sur la Grande Guerre patriotique contre les fascistes, pour reprendre la phraséologie officielle soviétique, interdite avant l’avènement de la perestroïka de Gorbatchev en raison de la personnalité idéologiquement incorrecte de son personnage principal, un sergent de l’armée rouge passé à l’ennemi durant le terrible hiver 1942, et son film le plus connu jusqu’alors à l’étranger, Kroustaliov, ma voiture (1998), satire féroce du régime stalinien en général et du camarade Beria en particulier mis dans tous ses états par le soi-disant complot des blouses blanches envers le tyran à l’agonie (un chef-d’œuvre disponible gratuitement en VO sous-titrée mais oui sur YouTube, avis aux amateurs). Le stalinisme et son cortège d’horreurs constituent d’ailleurs l’une des grilles de lecture sous-jacentes d’Il est difficile d’être un dieu, adapté du classique éponyme de la littérature de science-fiction russe des frères Arcadi et Boris Strougatski, publié en France en 1973 chez Denoël dans la légendaire collection Présence du Futur, déjà porté à l’écran en 1989 par l’Allemand Peter Fleischmann dans le très médiocre Un dieu rebelle (scénarisé par Jean-Claude Carrière). Les deux écrivains, disciples slaves d’Aldous Huxley et George Orwell, ont imaginé la planète Arkanar, une autre Terre, dont l’évolution historique s’est arrêtée à la période médiévale sans que la Renaissance ait pu dispenser ses bienfaits civilisateurs en matière d’art, de progrès scientifique et de philosophie humaniste. Il en résulte un monde infernal placé sous le joug d’un pouvoir féodal tyrannique dont la seule ligne de conduite semble être de persécuter et d’exterminer de sale manière, tels les Khmers rouges terriens, tous ceux qui savent lire et écrire et donc comme cibles privilégiées, les savants, artistes et autres penseurs. Don Rumata, un homme de science envoyé par une organisation terrienne en mission d’observation est notre cicérone inlassable tout du long, explorant les moindres recoins de cette planète primitive où par son apparence imposante, il fait figure de demi-dieu auprès des autochtones qui vivent comme des bêtes dans l’obscurantisme et la misère la plus abjecte. Les horreurs et les atrocités qu’il découvre au fur et à mesure de ses pérégrinations dans un environnement humide et pourrissant, l’indisposent à un tel point qu’il a de plus en plus de mal à conserver sa neutralité mais ses ordres de mission sont stricts, à l’instar des gentils cosmonautes de la saga Star Trek, il lui est interdit de s’immiscer dans les affaires intérieures d’Arkanar. Va-t-il passer outre et jouer au dieu salvateur ? Sur le papier, les enjeux philosophiques et éthiques d’une telle histoire apparaissent d’une clarté aveuglante ; il s’agit avant tout de dénoncer les dictatures ayant ravagé notre Terre au cours des siècles, celle du petit père des peuples en particulier, naturellement. Mais ici, la parabole politique prend l’allure d’une descente aux enfers dans une cour des miracles monstrueuse sortie tout droit des tableaux de Jérôme Bosch. C’est formellement hallucinant ; dans un superbe noir et blanc aux infinies nuances de gris et avec des plans séquences d’une incroyable complexité dignes d’Orson Welles, la caméra virtuose de Guerman nous immerge avec une force suffocante dans la boue, la fange, la saleté, le sang et autres fluides corporels dans lesquels se vautrent les divers protagonistes. Il faut vraiment avoir le cœur bien accroché pour supporter sans broncher pendant près de trois heures d’horloge, ce maelstrom chaotique de violences et d’indignités d’une crudité souvent insensée à la ligne narrative très confuse, Guerman s’intéressant en priorité à la création d’une atmosphère dantesque. Il est difficile d’être un dieu est certes autant repoussant que fascinant mais son jusqu’auboutisme baroque, son imaginaire démentiel, sa profusion visuelle, son style en un mot, en font une œuvre au noir unique dans l’histoire du 7e art. Un choc esthétique et viscéral à réserver aux cinéphiles adultes, et russophiles de préférence ! Patrick LAURENT. tion de Ravachol en 1892 et la promulgation des lois consécutives aux attentats anarchistes. Son ouvrage n’est pas particulièrement bien reçu dans ces milieux. Une note anonyme parue dans Les Entretiens politiques et littéraires l’accuse d’être un bourgeois : « Les bourgeois contemporains sont satisfaits de M. Flor O’Squarr. Cet écrivain vient en effet dans un livre de leur présenter un anarchisme bien peigné et médiocre qui ne peut que leur plaire. Inutile de dire que l’auteur est plus mal renseigné que possible et que son opuscule n’a qu’une très médiocre valeur, autant dire aucune ». Il ne manquait ni d’audace, ni d’une certaine fantaisie. Il dépeint ainsi la Commune, quatorze ans après les événements, sous un angle éthéré, fantastique, étrange, que les survivants n’apprécièrent pas franchement… L’image de notre auteur fut longtemps troublée par de graves accusations. C’est ainsi qu’Apollinaire le qualifie de « cochon policier » et l’accuse, dans son Journal Intime, d’avoir joué un rôle des plus troubles dans l’arrestation de certains anarchistes. C’est ainsi que pour avoir fréquenté de trop près la Rousse, Flor O’Squarr perdit toute crédibilité (Eric Dussert ; 156 portraits d’écrivains oubliés). Au fait, pour l’information de nos lecteurs, quelle est l’origine de ce mot d’argot, qui désigne la police ? C’est dans un livre consacré à E-F Vidocq que figure ce mot d’argot : “Rousse” ou “Roussins” pour désigner la police viendrait du mot “Rouchin” qui désignait un mauvais cheval ou une rosse. Et le mot aurait été abrégé par “rousse”. Quelques citations de notre auteur : « Dormir console souvent de vivre. Si l’homme n’avait pas le sommeil, mort temporaire, suspension absolue des douleurs et des chagrins, il n’aurait peut-être pas la patience d’attendre jusqu’à la mort ! » ; « L’orgueil est un défaut qui nous évite de commettre des actions basses » ; « Combien d’hommes meurent dans un homme avant sa mort ! » ; « la plupart du temps les jugements des hommes sur les femmes ne sont que des propos de domestiques sans places ». Il meurt en 1921. R. S. boutique-rivarol.com Sur ce portail vous pouvez commander directement les livres de la bibliothèque RIVAROL que vous désirez vous procurer. Vous pouvez également accéder aux archives de RIVAROL et d’Ecrits de Paris, de consultation gratuite pour les abonnés numériques et payante pour les autres. Ces archives seront progressivement mises en ligne. Vous pouvez commander par ailleurs le numéro de RIVAROL de la semaine et le numéro du mois d’Ecrits de Paris, soit en version papier, soit en version numérique et les anciens numéros de RIVAROL et d’Ecrits de Paris en version numérique. Vous pouvez également vous abonner à notre hebdomadaire et à notre revue sur ce site, que vous habitiez en France ou à l’étranger. Pour expliquer en détails le fonctionnement des abonnements numériques une vidéo est disponible à : <http://rivarol.over-blog.com/article-mode-d-emploi-de-la-boutiquede-rivarol-99408492.html>. N°3176 — 19 FÉVRIER 2015 — RIVAROL 11 Le conspirationnisme, voilà l’ennemi ! Taire la vérité, n’est-ce pas déjà mentir ? Charles Péguy. L E NAQUET, président de leur république, François Hollande, l’a intégré dans les activités hautement maléfiques officielles (c’est dit !), odieuses selon les gardiens du régime en place. A côté de l’antisémitisme et du révisionnisme est désormais rangé le conspirationnisme qui porterait en lui les germes de la haine dévastatrice et pourquoi pas (l’historiographie officielle témoignant de cette possibilité) d’un génocide industriel, éventuelle matrice d’une saponification à base de graisse humaine… Le conspirationnisme, c’est horrible, le conspirationnisme, c’est méchant. Pensez donc ! Semer ainsi le doute dans ces tas de cervelles d’abrutis lobotomisées par le media boursoufflé serait un acte maléfique. Tenter de se défaire de cette glue. Une caractéristique que l’on ne met d’ailleurs pas assez souvent en évidence : l’aspect poisseux de la propagande. A moins de vivre en anachorète, il est impossible de ne pas entendre ou voir celle-ci. Et même si l’on demeure dans un foyer sans télévision, on ne pourra éviter les mensonges déversés dans tel article de tel journal, on ne pourra faire taire la radio, filtrer tout internet (nonobstant dernier lieu de liberté — avec RIVAROL — mais si encombré d’âneries !), empêcher la masse de blablater autour de nous, de répéter les mêmes jérémiades, les faussetés idéologiques, les messages que la grosse machinerie médiatique instille dans les esprits paradoxalement sûrs de leur autonomie, de leur raison et de leur lucidité. Et c’est bien parce que la propagande est prégnante, aussi répandue que l’air que l’on respire, qu’elle est si efficace. Non du fait de sa quantité même, mais parce qu’elle devint invisible tant elle est partout et qu’elle agit en définitive, si l’on peut dire, d’une manière subliminale. Les idées déféquées par le Système sont devenues tout naturelles aux yeux des gens « sans histoires ». SÉPARER LE BON GRAIN DE L’IVRAIE Ils n’imaginent pas pouvoir penser l’actualité sans ce prisme qu’il ne voit pas. Ils n’imaginent pas autre chose. Mais les plus jeunes, moins assidus en cours d’instruction démocratique et qui ont appris à lire avec internet, ont pris aussi l’habitude de remettre en cause non la doxa officielle (comme nous le disons) mais nombre de faits dont l’information est véhiculée par la télévision et la presse écrite. Ils savent que les stars du showbiz ne sont pas ce que le media présente d’eux, ils savent que les politiciens sont quasiment tous cupides et généralement pas plus intelligents que leur facteur, ils savent que les personnalités “sympas” du spectacle ne sont pas des anges. Et puis, après s’être fait berner par des stratagèmes de diversion, par les drôleries extraterrestres, reptiliennes, par les fantasmes de la Terre creuse, du Christ cloné, d’Hitler en Auvergne, une minorité curieuse et dégourdie, leurrée, dupée 20 fois, 30 fois par le clinquant de ces inepties, est parvenue à reprendre le dessus sans jeter le bébé avec l’eau du bain. S’il y a un tri opérant à établir dans ce magma d’internautes épris de “vérité”, il est certainement à faire entre les jeunes rêveurs qui recherchent à peu de frais excitation et exaltation en s’inventant un « réalisme fantastique » qui comble un vide ontologique épouvantable et les véritables résistants (à la propagande, aux mensonges, au conformisme faux et grégaire) qui veulent la vérité à tout prix, par principe et pour mieux agir. La tactique de ringardisation du conspirationnisme exécutée par le Système (mot introduit dans Le Petit Larousse en 2014) réside en partie dans cette confusion permanente interdisant la distinction de ceux défrichant le terrain des mensonges d’une manière (littéralement) scientifique, cartésienne si l’on préfère, par rapport aux jeunes férus de rap fascinés par les ovnis, les Petits Gris, par tout ce qui est caché, ou plus précisément par ce qu’ils croient être ainsi couvert d’ombres. Procédé somme toute assez banal consistant à caricaturer à outrance son adversaire… jeune désillusionné est désormais moins enclin à se faire avoir. Le pouvoir le sait. Il sait qu’il doit mettre le paquet de sang, de larmes, de directs à la télé, de morts, d’imprévus, pour sidérer un temps un public plus averti, plus distant en quelque sorte. La tuerie en quasi live de Charlie Hebdo était de nature à saisir sur le moment un tel public revenu de tout. Une totale sidération. Les journalistes ont coutume de dire qu’une bonne info intéresse le public 8 jours d’affilée au maximum. La pluie d’hémoglobine du 7 janvier aura tenu en haleine la masse pendant 4 semaines, mais force est de constater que la version médiatique des pauvres petits charlots du torchon exécutés par l’unique nazislamisme trop méchant ne fait plus fureur. Le conspirationnisme est déjà passé par là, et le Système réagit en ce moment même ; la rééducation est prônée et déjà mise en place dans certains établissements scolaires. LES LEÇONS DE LA RÉPUBLIQUE LA FRANCE ORANGE MÉCANIQUE, C’EST AUSSI CELLE DE LA RÉÉDUCATION MENTALE Cependant, depuis le 11 septembre 2001, événement majeur ouvrant le grand bal du 21e siècle, les gardiens de l’ordre “démocratique” doivent faire face à une espèce particulière de conspirationnistes se focalisant sur les coups montés orchestrés par des puissances étatiques ou infra-étatiques qui rejettent violemment les nuées paranormales, ésotériques et les drôles de scenarii du réalisme fantastique. C’est embêtant pour l’Engeance. L’amalgame avec les adorateurs des petits hommes verts est en effet devenu grotesque et ringardise du coup ses propres émetteurs. Mais en 2001, Internet était utilisé par une toute petite population dispersée et alors incapable d’atteindre une première masse critique pouvant mettre en danger la version officielle du 11-Septembre. Il y a eu Thierry Meyssan publié dans les FNAC qui servit d’abcès de fixation pour la propagande systémique, les thèses alternatives véhiculées sur Internet constituant alors (aux yeux de tous) les scories du travail du chercheur voltairien. Aujourd’hui, il n’y a plus d’abcès de fixation. Au contraire, oserions-nous dire, c’est bien la multiplicité des thèses conspirationnistes qui sert un peu, vaguement, le Système via le confusionnisme qui exaspère un public lassé par la réflexion, et l’enfumage qui exige un travail de défrichement permanent. Pour autant, les faiseurs d’opinion ne contrôlent plus efficacement la transmission de l’information. Les jeunes, principalement, une minorité d’entre eux, bien sûr (comme toujours), habitués aux fakes et autres hoax, curieux, sensibles à l’injustice, ont franchi le Rubicon. La semaine dernière, nous évoquions l’état d’esprit du garçonnet gentil à l’esprit nivéal à qui l’on “enseigne” brutalement, pour le bien de l’Humanité, l’historiographie shoahtique. (Monstrueuse entreprise au regard de ce qu’est la chose selon ses propres “spécialistes” : l’on voudrait envahir le cerveau du doux enfant d’indicibles horreurs que l’adulte lui-même ne parvient pas à s’expliquer ?) Ne pourrions-nous pas voir dans le conspirationnisme rationnel d’aujourd’hui une sorte d’antidote à la noirceur du monde dessinée par une Engeance dont les intérêts s’opposent à angle droit à ceux des peuples européens ? Les yeux enfin dessillés, le « Confrontés aux doutes de leurs élèves sur la réalité des attentats du 7 janvier contre l’hebdomadaire Charlie Hebdo, résume Le Monde du 10 février, deux enseignants de région parisienne ont décidé de décortiquer en classe les théories du complot. » Binôme zélé qui devrait faire des émules selon le quotidien vespéral… Car la particularité de la démarche anti-conspirationniste, ici, réside dans l’accent mis sur la mécanique de persuasion, sur la forme opératoire du discours, sur les techniques permettant la capture des consciences. La version officielle est postulée. Il n’est pas question de revenir dessus. La seule question qui intéresse le pouvoir et ses sbires est celle de son infusion sociale ! « Les leçons de morale “descendantes” ne servent à rien : il faut partir des discours des élèves, de leur pratique des réseaux sociaux », estime Guillaume Gicquel, professeur d’histoire-géographie. Avec Anne Pellegrini, sa collègue de français, il a donc proposé aux élèves de regarder et d’analyser en classe des vidéos trouvées sur Internet ou Facebook ». Que faut-il penser de la forme du discours conspirationniste selon ces fonctionnaires ? : « Une mise en scène » pardi !, « un théâtre » hypnotique à l’efficacité accrue par des vidéos accompagnées d’une musique “angoissante” ! On croit rêver (tous les documentaires à charge sur les vrais opposants au Système et sur l’Indicible sont portés par une très sombre musique qui angoisserait un mort !). Les élèves ne seraient cependant pas tous convaincus par le cours en question. Un cours qui ne répond pas à une question essentielle : pourquoi les diffuseurs des “thèses” conspirationnistes, qui sont souvent d’ailleurs les réinformateurs de la simple réalité, voudraient-ils induire « en erreur » les internautes ? On ne comprend pas bien. Par méchanceté ? Par satanisme ? Par jeu ? Pour défendre le nazislamisme ? Et quel trésor d’imagination, d’ingéniosité pour défendre si sournoisement un discours fallacieux ! « Si le discours complotiste est aussi efficace, ose le quotidien de référence, c’est qu’il donne l’illusion qu’on pense par soimême. » En fait, c’est exactement la caractéristique de la pensée d’aujourd’hui (vulgaire et indépassable pour ses tenants) que nous avons mis en avant au début de notre propos. Sauf que pour les conspirationnistes, penser par soi-même n’est pas une illusion mais bel et bien une nécessité absolue puisqu’il n’existe quasiment aucun organe médiatique pour leur imposer les conclusions conformes aux intérêts du Système. Le discours conspirationniste, devons-nous préciser, exige, au contraire, de l’observateur, de l’analyste ou du lecteur, un effort intellectuel considérable, un esprit critique lui permettant de penser selon des paramètres nouveaux. Rien à voir, on en conviendra, avec la soi-disant liberté d’expression (enfant de leur fameuse liberté de pensée qu’“ils” triturent dès l’école maternelle) qui est louée en slogans partout mais qui n’est en fait qu’un interminable hurlement destiné à étouffer toutes les voix discordantes. Pendant que le tortionnaire s’occupe de son supplicié, on joue l’orchestre à fond. Et si l’on croit que le volume sonore est saturé, si l’on croit que l’on ne peut aller plus loin dans les décibels assourdissants, c’est qu’on n’a encore rien compris à l’essence même de la propagande. Le Système regroupé, uni comme un seul homme, prépare un nouveau bobardement dévastateur. La semaine de la presse qui sera organisée du 23 au 28 mars pour sa 26e édition aura évidemment pour thème… la liberté d’expression ! Avec ce slogan sorti d’une obscure loge : « La liberté d’expression, ça s’apprend ». Le thème se veut d’actualité, et le nombre des participants sera astronomique puisque la mobilisation de 3,5 millions d’élèves, de 210 000 enseignants et de 15 500 établissements scolaires est déjà prévue. Un effort sans précédent, lit-on ici et là. 1945 media contribueront à la grande fête de l’enfumage des gosses. Et parmi ces organes, 666 (ou 669 selon Le Monde) de la presse écrite. Si avec ça les jeunes ne sont pas convaincus de la liberté qui les étreint, peut-être pensera-t-elle, la Gueuse, à organiser des colonies de vacances (que l’on appelle camps quand elles concernent le public juvénile) consacrées à l’apprentissage rigoureux de la liberté d’expression. L’on se doute bien que cette semaine de la presse, à l’instar de toute les initiatives élaborées à partir de ce thème, ne servira pas à présenter aux collégiens et lycéens les écrits révisionnistes de Robert Faurisson ou les vidéos de Vincent Reynouard que la gaupe républicaine veut encore emprisonner. Elle n’est pas destinée à faire sauter les tabous comme se plaisent à le répéter les saletés qui nous gouvernent quand ils parlent de pornographie ou d’euthanasie. Non, non, elle visera simplement à “vacciner”, si elle le peut, les jeunes curieux contre le bacille du conspirationnisme qui serait donc liberticide comme on nous le dit… Un conspirationnisme qui prend à vue d’œil une importance toujours plus considérable comme si la vérité était enfin devenue une arme au service de telle ou telle puissance. Le 7 février dernier, Vladimir Poutine lui-même menaçait par l’intermédiaire de La Pravda de rendre publiques des photos satellites qui prouveraient les mensonges du 11-Septembre. Charlie n’a pas confirmé. François-Xavier ROCHETTE. Chard sur la toile Allez donc vous délecter des caricatures de Chard auxquelles un de ses admirateurs, fervent lecteur de RIVAROL, vient de consacrer un site, déjà très fréquenté : <http://dessinsdechard.free.fr> Les origines juives de l’Amérique par Hannibal ___________ Du lecteur de RIVAROL, je ne dirais pas qu’il est vétilleux, ni tatillon, ni querelleur, ni chercheur de poux dans la tête, coupeur de cheveux en quatre ou amateur de controverses sans fin, mais enfin il est vigilant et réactif, et avant qu’il ne me fasse observer que mon papier de la semaine dernière sur les origines intellectuelles et religieuses des Etats-Unis est gravement incomplet, je préfère l’avouer moi-même et offrir ici le complément nécessaire. J’ai rappelé à grands traits la place du puritanisme anglais et des innombrables sectes protestantes dans le fanatisme américain, il me reste à préciser dans la mentalité religieuse américaine l’apport juif à peine esquissé. Dire que l’Amérique est une nation juive est d’une certaine manière trivial. Si vous rappelez que New York est la plus grande ville juive du monde, que Manhattan est plus riche que Babylone, ses gratteciel plus hauts que Babel, que les habitudes mentales américaines, telle l’obsession de la pureté notée par Paul Morand, régissent jusqu’à l’emballage des plateaux-repas dans les avions — vous rencontrerez facilement l’assentiment du public cultivé. Si vous remarquez qu’en 1930, la moitié des dentistes et des instituteurs new-yorkais sont juifs, qu’un Juif d’origine italienne, Fiorello La Guardia, est élu maire, qu’ils dominent le parti socialiste à Manhattan ou dans le Bronx et forment 40 % des membres du Communist Party of the USA, que dans les années 1960 11 % des avocats et 15 % des médecins américains sont juifs, vous ne ferez qu’enfoncer une porte ouverte. Si vous notez que depuis la Seconde Guerre mondiale le soutien de Washington n’a jamais fait défaut à Tel-Aviv, que cela s’est accentué avec les néo-cons, chacun ne pourra qu’acquiescer. Mais on relève moins que, du point de vue intellectuel et religieux, l’Amérique fut juive dès l’origine, avant même que New York ne s’appelle New York. Sous François Ier, en 1524, le premier établissement européen du coin fut baptisé Nouvelle Angoulême, puis, un siècle plus tard, le bourg devint possession néerlandaise, sous le nom de New Amsterdam. Amsterdam était alors la première place commerciale et financière du monde, elle avait remplacé Anvers et Gênes, loin devant Londres. Les Provinces Unies (nos Pays-Bas) avaient fait la première révolution de l’histoire moderne, elles étaient en guerre avec l’Espagne de Philippe II, fils de Charles Quint, alors qu’elles appartenaient à l’origine aux Pays-Bas espagnols. Cette guerre politique était aussi religieuse, les républicains du Nord opposés au Habsbourg catholique étant farouchement calvinistes. Or Amsterdam était le lieu d’élection d’une forte communauté de juifs, d’abord marranes puis rejudaïsants venus de la péninsule ibérique, que l’on nommait “Portugais”. Ils publiaient un journal fort lu, La Gazeta d’Amsterdam, ils y fondèrent une “industrie” du livre qui devait inonder l’Europe d’œuvres anticatholiques et anti-royales, répandant la pensée libertine puis celle des Lumières. Peu à peu des juifs venus d’Allemagne et de l’Est s’agrégèrent. La ville fut surnommée « la Jérusalem du Nord ». C’est cette Jérusalem qui allait essaimer à New York. l Mais n’allons pas si vite. Il faut d’abord noter deux choses : juifs et protestants furent dès l’origine liés dans la Réforme et alliés contre le catholicisme, ils sont au départ de la pensée moderne, comme le note Blandine Barret Kriegel. Il y a symbiose entre trois choses : le judaïsme, la Réforme qu’on nommait alors « la Religion », enfin l’“irréligion”. C’est vrai en Allemagne, c’est vrai en Italie, depuis Pic de la Mirandole et Sozzini, père de ce qu’on allait nommer le socinisme, qui est anti-trinitaire et nie la divinité du Christ, bref, qui n’est qu’une resucée juive dans le christianisme. C’est vrai aussi dans les Pays-Bas. L’historienne décrit la convergence entre « les marranes » et les « protestants qui avaient fait de la Bible le livre de chevet et qui se sont unis aux juifs dans un même combat contre Rome et la Papauté ». Elle ajoute : « Dans la pensée philosophique classique moderne, celle qui a édifié le droit de la république moderne […], on a puisé dans l’histoire juive, dans l’histoire des Hébreux “d’utiles exemples” pour la construction de l’Etat républicain moderne (Bodin, Hobbes, Spinoza), on a déduit les droits de l’homme, non à partir du droit romain, mais à partir des Ecritures (Bodin, Hobbes, Milton, Spinoza, Locke », sans oublier « les marranes espagnols, Vitoria et Bartholomé de Las Casas, les premiers défenseurs des Droits de l’homme ». Et de conclure que telle est « la véritable nature des fondateurs de la philosophie politique moderne qui sont très précisément et exclusivement des marranes et des protestants, des protestants alliés de façon très serrée à des marranes. » Cette alliance se traduisait naturellement en des termes que nous dirions “géopolitiques” : de riches marranes ont financé la « révolte des gueux », la première révolution néerlandaise, contre les Habsbourg. Cette collusion entraînait aussi de nombreux protestants à judaïser, convaincus par leurs rapports avec les juifs de la supériorité de l’exégèse juive. A l’inverse, des juifs jugèrent pratique de passer pour protestants afin de se faire réadmettre dans des pays d’où ils étaient officiellement chassés. Ce fut le cas d’environ dix pour cent des “protestants” français ou néerlandais admis en Angleterre sous Elizabeth première, selon l’historienne Yona-Claire Dureau qui en a établi le décompte à partir de registres existants, précisant ainsi l’intuition de l’historien Cecil Roth. A la fin du seizième siècle, l’un d’eux, le “Bohémien” Gaunse avait accompagné, en temps que spécialiste des métaux, Walter Raleigh, favori de la reine vierge, dans ce qui devait être le premier (et éphémère) établissement anglais aux Amériques, la Virginie. l De grands commerçants juifs, marranes ou non, participèrent au commerce transatlantique et à la colonisation du Nouveau Monde, d’abord au Brésil et dans les Caraïbes. Ils s’illustrèrent notamment dans le café, le chocolat, le sucre, la fourrure et la traite des noirs. Plusieurs riches “Portugais” et d’autres « réfugiés du sud des Pays-Bas » participèrent à Amsterdam à la fondation de la Compagnie des Indes orientales en 1602 et à la banque d’Amsterdam, et bien sûr en 1621, celle de la Compagnie des Indes occidentales. Elle conquit la Nouvelle-Néerlande dont la Nouvelle-Amsterdam était la perle, les Antilles néerlandaises et la région de Pernambouc au Brésil. Les Néerlandais avaient vu trop grand, ils perdirent le Brésil dès 1654 et la Nouvelle-Néerlande en 1664. A partir de 1654, les commerçants marranes furent nombreux à se réfugier en Nouvelle-Néerlande, et la Compagnie des Indes occidentales obligea le gouverneur de la Nouvelle-Amsterdam, Peter Stuyvesant, à les intégrer à la colonie. Après la défaite des Pays-Bas, les commerçants marranes implantés continuèrent leurs affaires avec les Anglais. Une figure mérite d’être ici rapidement brossée, celle de Manassé Ben Israël, ami de Rembrandt, rabbin, kabbaliste, patron de la première imprimerie hébraïque en Hollande, né Manoel Dias Soeiro à Madère en 1604 de parents marranes, passé brièvement par La Rochelle, puis élevé dans une yeshivah d’Amsterdam. Messianiste illuminé, il persuada Cromwell (qui connaissait la force des marchands juifs et souhaitait les détacher d’Amsterdam pour vaincre les Provinces-Unies), par son Apologie des Juifs, d’accélérer l’immigration des juifs en Angleterre. Cela fut la grande affaire de cet homme que Victor Hugo nomme « espion, usurier et astrologue » dans sa préface à Cromwell. Le succès en fut acté en 1655 par “connivence”, sans loi formelle, à cause de l’opposition du parlement et du peuple, par la déclaration des juges Glynne et Steele selon laquelle « il n’y avait nulle loi interdisant le retour des juifs vers l’Angleterre ». Dès 1657, la première synagogue et le premier cimetière juif de l’Angleterre moderne étaient construits. L’époque était propice aux imaginations juives (Sabattaï Tsevi, 1626-1676, allait bientôt rallier la presque totalité du judaïsme à ses rêveries de Messie), et Manassé Ben Israël fit valoir autre chose au public anglais. On se souvient que le peuple juif actuel assure descendre de deux tribus d’Israël, celle de Juda et celle de Benjamin. Il considère les dix autres tribus perdues depuis la destruction du premier temple et beaucoup de juifs demeurent à la recherche de ces dix tribus perdues. D’après la relation de voyage du voyageur marrane Aron Lévi (alias Montezinos) qui avait “découvert” des descendants de Reuben en Equateur, Manassé Ben Israel pensait, lui, que des tribus avaient émigré en Amérique, et demanda la permission de soumettre les tribus peaux rouges au prosélytisme juif pour leur faire faire téchouva et les “réintégrer” au mosaïsme. Or il était en relation non seulement avec des marchands de la Compagnie des Indes occidentales mais avec diverses communautés protestantes installées sur le territoire des futurs Etats-Unis. D’autres voyaient dans le peuple anglais le descendant des tribus perdues et cela accrut le messianisme de certaines sectes anglaises. (Dessin de Chard) ___________ l Au-delà de cette curiosité, juifs et marranes réussirent et firent souche à partir de la Nouvelle-Amsterdam. L’influent polygraphe new-yorkais Jacob Neusner compare les Etats-Unis à la Mésopotamie qui fut pendant un millénaire le deuxième centre du judaïsme universel (produisant notamment le Talmud de Babylone) : la diaspora ne se sentit jamais en exil sur cette Terre Promise outre-Atlantique et c’est pourquoi ses membres sont moins nombreux à faire leur Alyah en Israël que les Israéliens à s’installer en Amérique, et bornent leur soutien à Tel-Aviv à l’argent. Les premiers marranes prospérèrent si bien que leurs descendants figurent parmi les signataires de la déclaration des Droits et de la déclaration d’indépendance. On peut donc dire sans se tromper que juifs et protestants fondamentalistes ont bâti les Etats-Unis — avec un troisième larron qui fait le trait d’union entre eux, la franc- maçonnerie. Elle est la fille de l’alliance passée dès la renaissance entre juifs et Réforme. Daniel Lindenberg écrit à ce sujet : « A partir du XVIIIe siècle, les idées du judaïsme qui, depuis deux cents ans, alimentaient de façon souterraine les dissidences religieuses (“antitrinitaires”, “sociniens” et autres “sceptiques”) trouvent un canal institutionnel. La franc-maçonnerie, créée au sein du Dissent britannique (protestants non anglicans), est saturée d’idées et de symbolique juives. Déjà, à l’aube des Lu- mières, certains secteurs du protestantisme anglo-saxon (dont Anderson, fondateur du “Rite écossais” est tout à fait représentatif), évoluent vers un déisme qui reprend à un judaïsme plus ou moins imaginaire (celui des Puritains) nombre de ses thèmes (élection, messianisme), pour en faire une machine de guerre contre les Eglises établies, et peu à peu, contre l’Ancien Régime en général. Ainsi en fut-il pour la Révolution américaine à laquelle les francs-maçons prirent grandement part. » Alternativement juifs et chrétiens, riches et au-dessus des lois, dissimulés par fonction, les marranes développèrent, par leur duplicité même, la critique qui devait mener au déisme, au scepticisme et au libertinisme, dans un processus de controverse interne que décrivit Hume : « tous les systèmes religieux sont sujets à de grandes difficultés ; chaque controverse triomphe à son tour, tant qu’il mène une guerre offensive et expose les absurdités, les barbarismes et les pernicieuses doctrines de son adversaire. Mais tous préparent, au bout du compte, un triomphe complet pour le sceptique. » C’est eux qui firent la pensée de Hume, Locke, et du premier « libre penseur », Tolland. Ce dernier, fait significatif, intraitable dans sa critique de la religion chrétienne, célèbre le judaïsme, la « religion naturelle » avec émotion : « Le vrai christianisme des juifs a été opprimé par la cabale supérieure en nombre des gentils, qui n’en pouvant supporter l’accord parfait avec la raison […] l’ont étouffé par degrés sous les figures et les mystères de leur paganisme. » l Voici donc établie sans solution de continuité la porosité entre juifs, marranes, protestants, déistes, francs-maçons et sceptiques. Par les rabbins kabbalistes, les juifs ont influencé les sectes puritaines, par les marranes les sociétés déistes franc-maçonnes : les deux se retrouvent et se conjuguent dans la mentalité dominante américaine. Cela explique certaines particularités invariantes de la politique des Etats-Unis, comme l’opposition violente à la papauté, ou le soutien sans condition à Israël. Sans doute l’activité du lobby juif renforce-t-elle celui-ci, mais il trouve sa première source dans le post-christianisme anglo-saxon et ses sectes nominalement chrétiennes et son maçonnisme, qui s’inspirent d’une conception juive antichrétienne de l’histoire pour justifier le sionisme. De même, pour rendre compte du matérialisme pratique qui régit les Etats-Unis en dépit de l’effusion bibliste, moraliste et millénariste qui baigne le discours américain, faut-il revenir aux marranes et à leur Jérusalem du nord, Amsterdam. Parmi les disciples de Manassé Ben Israël aurait figuré le jeune Spinoza, qui devint après sa rupture avec la synagogue le père du panthéisme et de l’irréligion modernes — plus violents que les doucereuses niaiseries, pour ainsi dire sulpiciennes, du déisme anglo-saxon. Lui aussi, tout en sapant par la critique l’autorité de la Bible et en frayant la voie à la philosophie rationaliste, demeurait sentimentalement et sociologiquement attaché à la religion de ses pères, et a inauguré la longue et influente cohorte des athées qui ont pour religion par défaut le judaïsme (toujours « plus légitime » ou « plus pure », etc). Cet esprit est à l’œuvre de différentes façons dans la gauche radicale américaine et chez la plupart des consommateurs adorateurs d’euxmêmes qui forment la première religion d’outre-Atlantique. <zepresse.fr> Un site très utile pour connaître les kiosquiers dépositaires de vos titres favoris (en commençant bien sûr par RIVAROL !) les plus proches de chez vous.
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