Les examens partiels du baccalauréat du 19 au 23 juin

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N° 6398 Prix 10 DA France 1 C
Quotidien national d'information
Mardi 7 juin 2016
SELON LA MINISTRE DE L’EDUCATION NATIONALE, NOURIA BENGHABRIT
Les examens partiels
du baccalauréat du 19 au 23 juin
Par
LES EXAMENS partiels du
baccalauréat auront lieu du 19 au
23 juin courant, a annoncé, hier à
Alger, la ministre de l’Education
nationale, Nouria Benghabrit.
«Afin de préserver la crédibilité de
l’examen du baccalauréat et la
consolidation des deux principes
essentiels, consacrés par la Constitution du pays, à savoir l’équité et
l’égalité des chances pour tous, le
gouvernement, à sa tête le Premier
ministre, Abdelmalek Sellal, a
décidé la réorganisation partielle
de examens pour les disciplines
dont les sujets ont été divulgués.
Les épreuves auront lieu les 19, 20,
21, 22 et 23 juin 2016», a-t-elle
précisé.
Lors d’une conférence de presse
animée au siège de son ministère,
Mme Benghabrit a fait savoir que les
disciplines concernées par la
refonte des épreuves de la filière
sciences expérimentales sont au
nombre de sept : mathématiques,
sciences de la nature et de la vie,
physique, anglais, français, histoire-géographie et philosophie.
Photo : Archives
Chahira Cheref
Les candidats des filières mathématiques, maths-techniques et gestion-économie vont refaire les
LE DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA SÉCURITÉ
SOCIALE AU MINISTÈRE DU TRAVAIL :
épreuves des langues française et
anglaise, l’histoire-géographie et la
philosophie Pour ce qui est du
calendrier des examens, la première responsable du secteur de
l’éducation a affirmé qu’il est
ACTUALITÉ
BOUCHOUAREB À PROPOS DU FORUM AFRICAIN
D’INVESTISSEMENT ET D’AFFAIRES :
«Le moment est venu d’aller
vers les marchés africains»
«830 000 travailleurs quittent
leur emploi avant l’âge de 60 ans»
Par
Photo : DR
Par
Abdallah Kaddour
LE DIRECTEUR général de la
Sécurité sociale au ministère du
Travail, Djawad Bourkaïb, a
déclaré, hier, sur les ondes de la
Radio nationale, que près de
«830 000 travailleurs quittent leur
emploi avant l’âge de 60 ans», ce
qui constitue un véritable danger
pour la pérennité du système de
retraite. Le responsable a salué la
décision prise lors de la tripartite
concernant la révision de l’ordonnance 97-13 instituant le départ à la
retraite sans condition d’âge, et
fixant l’âge de départ à la retraite
à 60 ans.
Suite en page 24
Supplément international
Daech : le début
de la fin ?
Lire pp 11 à 15
Photo : DR
Ziad Abdelhadi
POUR NE pas être pris de
court et afin d’assurer la réussite du prochain grand forum
africain d’investissement et
d’affaires, que va abriter
Alger du 19 au 21 novembre
prochain, le ministre de
l’Industrie et des Mines,
Abdesselam Bouchouareb, a
rencontré, hier au siège de son
ministère, le président du
Forum des chefs d’entreprises
(FCE), Ali Haddad. La rencontre a eu lieu en présence de plusieurs cadres du ministère et d’un parterre de journalistes auxquels M. Bouchouareb a annoncé le début des
préparatifs de ce grand rendez-vous d’affaires.
Suite en page 3
volontairement aéré pour permettre
aux candidats durant ce mois de
ramadhan, d’être à l’aise. «Les
épreuves des maths auront lieu
lundi 20 juin de 9h à 12h30», a-telle souligné. Selon la ministre, le
retrait des convocations aura lieu à
partir du 13 juin prochain. Concernant les résultats du bac, elle a
affirmé qu’ils seront donnés en
même temps la première quinzaine
de juillet. En matière d’effectif,
Mme Benghabrit a souligné que
38% de l’ensemble des candidats
au baccalauréat 2016 sont
concernés. La ministre a également
indiqué que les candidats arrivés en
retard aux épreuves initiales sont
autorisés à refaire l’examen,
contrairement à ceux qui sont coupables de fraude.
La ministre de l’Education a toutefois précisé que les fuites des
sujets qui ont émaillé le déroulement de l’examen du baccalauréat
ne sont nullement à imputer à une
fraude en vue de l’obtention de
l’examen. Mme Benghabrit soutiendra que cette fuite est un acte de
sabotage contre le pays.
Suite en page 2
ÉCONOMIE
„ FCE: lever certains
verrous pour réussir
le nouveau modèle de
croissance économique ...p3
UNIVERSITÉ
„ Faux, usage de faux
et passage en force
d'une étudiante..................p5
CULTURE
„ Mihoubi œuvre
à la création d'un marché
d'arts plastiques...............p17
2
L ’ É V É N E M E N T
Mardi 7 juin 2016
LEVÉE DE BOUCLIERS POUR SON DÉPART APRÈS LA FUITE DE SUJETS AU BAC
Benghabrit, la femme à abattre, joue et gagne
Par
Hasna Yacoub
a ministre de l’Education
n a t i o n a l e , M me N o u r i a
Benghabrit, ne démissionnera pas. Elle ne sera également
pas démise de ses fonctions.
Malgré les harcèlements et les
multiples critiques de ses détracteurs, qui seraient peut-être même
derrière la fuite au Bac à en croire
les réseaux sociaux,
M me Benghabrit continue son
combat. Une façon propre à elle
de dire «je ne me laisserai pas
faire».
Et elle a raison. Car il faut se
dire des vérités, il ne s’agit nullement de la première fuite de
sujets au baccalauréat en Algérie.
Cela n’exclue nullement le fait
qu’une fuite de sujets à l’examen
du baccalauréat est une chose très
grave qui remet en cause la fiabilité des diplômes algériens et dont
la responsabilité relève de la
ministre. Mais -car il y a un maiscela pousse à se poser des questions sur l’étonnante rapidité avec
laquelle s’est produit une levée de
boucliers pour le départ de
M me Benghabrit. Les islamoconservateurs n’ont pas attendu pour ne pas dire ils ont accourupour faire signer une pétition aux
députés exigeant le départ de la
ministre de l’Education. Cette
Photo : Archives
L
dernière sera cependant soutenue
non seulement par les syndicats et
les parents d’élèves mais aussi
par le Premier ministre
Abdelmalek Sellal et le patron du
RND, également chef du cabinet
du président de la République,
Ahmed Ouyahia. Un soutien dont
avait grandement besoin la
ministre qui n’est pas à sa
première attaque. En fait,
Mme Benghabrit, cette sociologue
de 63 ans, subit des attaques
depuis sa nomination, et même
avant son installation, il lui a été
reproché sa supposée origine
«juive». La ministre est également attaquée depuis qu’elle a
évoqué l’idée d’introduire l’arabe
dialectal dans un enseignement
jusqu’à présent dispensé uniquement en arabe classique. Elle est
accusée d’appliquer un «programme de destruction de l’école
algérienne, imposé par la
France», comme aime à le
répéter, l’un de ceux qui demandent son départ à savoir
Abderrezak Mokri, le chef
du MSP. Ainsi donc,
Mme Benghabrit, une femme sans
aucune appartenance partisane,
mais avec une stratégie et une
conviction, avance sur un chemin
miné où à couteaux déployés et
aiguisés, les islamo-conservateurs
guettent son moindre faux pas. La
fuite des sujets au baccalauréat a
été ce faux pas tant attendu. Pourtant Mme Benghabrit a été irréprochable dans sa gestion,
enregistrant succès après succès.
Elle a réussi à contenir les mouvements de protestation qui
défrayaient la chronique dans son
secteur en signant des accords
avec les syndicats du secteur. Elle
a aussi réussi à gérer sagement le
grave dossier des enseignants
contractuels.
Pourquoi cherche-t-on donc
tant à faire partir la ministre
malgré des résultats probants à la
tête de l’Education ? La réponse
est simple, Mme Benghabrit, et dès
son installation à la tête du
ministère de l’Education nationale, a affiché sa volonté de
revoir le contenu des programmes
scolaires. Elle a parlé de «modernisation» de l’école ce qui n’a
pas été du goût de certains
islamo-conservateurs. Accusée
d’incarner «une menace réelle
pour les valeurs du pays», Benghabrit devient alors la femme à
abattre. Malgré cela, la ministre,
toujours méthodique, pertinente
et inflexible sur ses positions,
semble décider à mener à bien la
mission qui lui a été confiée à la
tête du secteur de l’éducation.
H. Y.
Les examens partiels du baccalauréat du 19 au 23 juin
Suite de la page 1
«Sans anticiper sur les résultats de
l’enquête des services de sécurité spécialisés, nous pouvons affirmer que les personnes derrière cet acte criminel voulaient
porter atteinte à notre pays dans ce qu’il a
de plus précieux, son système d’éducation
et d’enseignement», a révélé la ministre.
La ministre n’a pas manqué d’exprimer sa
satisfaction pour le comportement responsable des élèves et de leurs parents, qui,
selon elle, malgré le traumatisme vécu, ont
dénoncé avec vigueur la fuite des sujets et
se sont solidarisés avec les partenaires
sociaux pour préserver la crédibilité de cet
examen en adhérant à l’organisation d’un
examen partiel. «Dans cette épreuve difficile que nous traversons, nous pouvons
être fières de ce que notre société nous
renseigne sur la maturité et la clairvoyance en se solidarisant avec la communauté éducative pour dénoncer cette
manœuvre antinationale», dira-t-elle.
M me Benghabrit ajoutera que le
ministère a enregistré avec satisfaction et
une grande fierté l’efficacité de la coordination intergouvernementale, qui s’est
manifestée par «les réponses apportés à
nos demandes par les différents départements ministériels». Elle a, à cette occa-
zzz AU FIL DES JOURS
Par
A. Samil
ON EÛT tant aimé que la Tripartite de
dimanche, la 19 e du genre, réaffirmât un
principe essentiel dans la construction des
grandes nations. En l’occurrence celui du
primat de l’Etat fort, régulant avec justice et
premier artisan du développement économique par des politiques volontaristes et
judicieuses. Dans un contexte de délitement
qui a atteint les institutions, la cohésion et la
force qui s’attachent par essence à l’Etat
sont le dernier rempart de l’immunité protectrice. Contre l’outrage à la loi et les
atteintes aux fondements du socle commun
qui assoit la cohésion nationale et la sécurité
du même nom, seul l’Etat fort de ses capacités rédemptrices peut réorienter vers le
bon cap.
Dans la foulée de ses propos devant les
investisseurs à Tizi Ouzou, le 29 mai dernier,
le Premier ministre s’est, certes, voulu
ferme et même audacieux en n’hésitant pas
à prédire de sombres perspectives pour l’é-
sion, salué les efforts consentis par les services de la Gendarmerie nationale et de la
Sûreté nationale afin d’assurer le bon
déroulement des épreuves, mais aussi dans
la lutte contre les actes qui relèvent de la
cybercriminalité.
Par ailleurs, lors de cette conférence de
presse, la ministre a souligné que l’année
scolaire 2015-2016 a été caractérisée par le
climat serein qui a prévalu dans le traitement de toutes les questions liées à l’amélioration et au développement du système
scolaire. Pour rappel, les épreuves du baccalauréat 2016 ont pris fin jeudi dernier,
sur fond d’une forte tension suite à la fuite
des sujets de certaines matières sur les
réseaux sociaux. Tension qui a été exacerbée par des partis et parlementaires
islamo-conservateurs qui ont vite fait de
politiser l’affaire pour mieux l’exploiter
contre la ministre de l’Education. Mais
l’Etat a aussi été prompt à réagir. Le
Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a
apporté son soutien à sa ministre, et celui
de tout le gouvernement, en affirmant que
l’Etat est résolu à fait entrer l’école algérienne dans la modernité, ce à quoi œuvre
Mme Benghabrit, et qui dérange les islamistes, les conservateurs et tous les rétrogrades.
C. C.
Que l’Etat redevienne l’Etat
conomie nationale si les redressements
nécessaires et urgents n’étaient pas opérés.
Abdelmalek Sellal est passé de l’optimisme
en toutes circonstances des années 20142015 à un «optissimisme» de circonstance
imposé par une nouvelle situation. L’œil toujours braqué sur la courbe du prix du baril
et le niveau - descendant- des réserves de
change, le Premier ministre s’est désinhibé.
Il ne craint pas de s’essayer au langage de la
vérité, exercice pourtant difficile dans le
contexte actuel, pour cause d’épuisement
des réserves de bonnes nouvelles. Le
résultat, tout en étant perfectible, montre
déjà qu’entre l’homme et le nouveau discours, il n’y a pas que des incompatibilités.
La preuve, dans les commentaires du lendemain, le sentiment général est celui d’une
inquiétude «communicative». Certes, les gouvernants sont payés pour anticiper à temps
les difficultés et y parer par les moyens et les
puissent leviers dont ils disposent et qu’ils
peuvent actionner. Bien. Le nouveau modèle
économique de l’Algérie sera donc porté par
un langage de vérité. A double tranchant,
car pour que le discours se conforme aux
désirs «modérés» de la volonté populaire, il
va falloir que l’Etat -encore lui- se décarcasse sérieusement, s’époussette vigoureusement et, tel un chevalier «sans peur et sans
reproche», n’hésite pas à emprunter les sentiers glorieux mais périlleux vers une prise
de distance décisive avec un certain ordre.
Les domaines de rupture sont déjà âprement défendus et les différents gouvernements n’ont jamais vraiment réussi à
assiéger leurs citadelles, ou plutôt leurs
repaires, sachant à qui on a à faire.
Cet Etat sera ou ne sera pas. Il sera celui du
gouvernement, mais pas que. Car le gouvernement civil ne peut incarner l’Etat que s’il
en contrôle les bras séculiers essentiels.
C’est un fait, Sellal et beaucoup de ses
ministres ne peuvent viser durablement l’efficacité si la puissance publique n’est pas en
phase avec leur action sur le terrain. Un
exemple, trop ressassé d’ailleurs, suffit à la
démonstration du postulat. La Tripartite et
sa coïncidence avec le mois de Ramadhan a
rappelé au souvenir de tous l’existence-persistance d’un grave phénomène destructeur
de l’économie nationale et, par extension,
de l’autorité de l’Etat. Il s’agit de cette pratique, très vieille maintenant, du commerce
et de l’économie dits - très pudiquementinformels. Comme tout ce qui est informel,
ce secteur est difficile à quantifier. Mais
toutes les estimations le situent dans une
fourchette entre 40 et 60% du PIB.
Combien d’emplois perdus, de manque à
gagner pour le fisc, de rentrées en moins
pour les caisses de sécurité sociale et de
retraite, d’encaisses oisives transformées illicitement en devises… ? Que fait la force
publique pour contenir cette insupportable
pratique dans les limités du tolérable ?
L’Etat existe-t-il ? Une nouvelle économie,
oui, mais sans l’extraterritorialité d’aucune
forme ni secteur d’activité préjudiciable à
l’économie nationale. Le reste ira de soi,
ensuite.
A. S.
L ’ É V É N E M E N T
Mardi 7 juin 2016
POUR PARACHEVER
LES LOIS ORGANIQUES
TRIPARTITE GOUVERNEMENT-UGTA-PATRONAT
FCE : lever certains verrous pour réussir
le nouveau modèle de croissance économique
Parlement : éventuelle
prorogation de la session
de printemps
Par
Bahia Aliouche
n cette période de contraction drastique des disponibilités financières du pays,
il est impératif d’accorder de l’importance à la question du financement de l’investissement. Ali
Haddad, président du Forum des
chefs d’entreprises (FCE) l’a souligné avant-hier lors de son
intervention à la 19 e tripartite
(gouvernement- Ugta, organisations patronales et walis). «L’intermédiation bancaire et
financière a des exigences que nos
banques auront beaucoup de mal
à satisfaire dans cette phase qui
exige des engagements massifs et
une grande célérité d’exécution»,
a indiqué le patron du FCE selon
qui le réseau bancaire national,
dominé par quelques banques
publiques, reste de taille
«modeste» et prend en charge une
multitude d’activités très diversifiées. En tant que banques de
dépôt, les banques publiques, de
l’avis de M. Haddad, sont soumises à des règles prudentielles
«très strictes» dont elles auront du
mal à se départir. Selon lui, pour
que ces établissements puissent,
effectivement, jouer leur rôle en
matière d’intermédiation bancaire,
il faut qu’ils soient suffisamment
capitalisés. M. Haddad avance
comme exemple, le cas des EtatsUnis, où le total des actifs des
banques représente 1,2 fois le PIB
contre 2,5 fois le PIB en Europe.
Cependant le ratio «actifs bancaires rapportés au PIB» est inférieur à 40% en Algérie, alors qu’il
avoisine les 140% dans certains
pays d’Afrique (Afrique du Sud
145%, et 122% au Maroc).
Ainsi, les banques publiques
sont actuellement sous-capitalisées et l’annonce par la banque
centrale de leur prochaine recapitalisation permettra, «assurément,
Photo : DR
E
d’améliorer sensiblement leur
situation, sans pour autant leur
permettre de répondre aux importants besoins de financement
d’une économie que nous ambitionnons de voir entrer, très rapidement, dans une phase de forte
croissance», a-t-il indiqué. Aussi,
la réforme du secteur financier et
bancaire est-elle plus que jamais
d’actualité. «Elle est impérieuse»,
a-t-il estimé. Pour ce patron, cette
réforme doit répondre en urgence,
à la nécessité de disposer de
modes de financement adaptés
aux besoins des différents secteurs
de l’économie. Elle doit assurer
que le crédit ne soit plus assujetti
à des garanties «prohibitives»;
réduire les délais de traitement des
dossiers, développer le crédit long
pour les investissements importants, et mettre en place un
système de couverture du risque
de change. Dans le même ordre
d’idée et afin de promouvoir la
diversification dans le système
national bancaire et financier, le
FCE préconise, à l’instar d’autres
pays, de «séparer les banques de
dépôts des banques d’affaires
et/ou d’investissement». «Tout en
permettant aux banques publiques
de poursuivre leurs activités de
financement de l’investissement et
de l’entreprise à travers des
filiales dédiées, l’Etat pourra
autoriser le secteur privé national
à créer ce type d’établissement.
L’Etat n’aura pas, dans cette
optique, à engager sa garantie»,
a-t-il suggéré.
Outre la question du financement de l’investissement, Ali
Haddad est revenu sur le problème du foncier industriel.
«Parmi les dossiers urgents, qu’il
nous faudra prendre en charge
dans les délais les meilleurs, celui
du foncier industriel, est sans
aucun doute, le plus prégnant», at-il indiqué. Pour Haddad, il est
donc, «vital» que soient réalisées
dans les plus brefs délais, les
zones industrielles ou d’activités
décidées par le gouvernement. Les
opérateurs économiques sont,
selon lui, disposés à contribuer à
leur création, pour peu que les terrains nécessaires à leur implantation leurs soient concédés.
La réforme fiscale, la question
de la gouvernance, mais
aussi l’environnement desaffaires
ont été également abordés par
M. Haddad lors de cette tripartite.
Toutes ces questions doivent être
résolues dans les plus brefs délais,
et ce, afin d’accélérer la mise en
œuvre du nouveau modèle de
croissance économique, selon Ali
Haddad.
B. A.
«Le moment est venu d’aller vers les marchés africains»
Suite de la page 1
«Un groupe de travail va être désigné pour
préparer la tenue de ce rendez-vous économique avec l’Afrique. Il sera composé de
représentants de ministères, respectivement, de
l’Industrie, et des Affaires étrangères, ainsi
que du FCE», a indiqué le ministre lors de son
intervention. Quant à l’idée d’organiser ce
forum le ministre a expliqué que «le moment
est venu d’aller vers les marchés africains qui
enregistrent une forte demande d’autant plus
que cela est des plus indiqué dans la mesure
où notre pays est le mieux placé pour investir
dans de nombreux pays africain». L’Algérie
vise à «orienter ses exportations hors hydrocarbures vers sa première destination naturelle (l’Afrique) et à développer des
investissements algériens dans ce continent qui
possède d’énormes potentialités», ajoutera-t-il.
Pour M. Bouchouareb, l’Afrique constitue
pour l’Algérie un objectif primordial dans ses
efforts d’exportation hors hydrocarbures et de
diversification de son économie. L’avenir se
trouve dans les marchés africains où l’économie a connu une forte croissance et une
demande importante durant ces dernières
années, dira le ministre.
M. Bouchouareb a par ailleurs tenu à rappeler que l’Algérie possède des atouts à faire
valoir pour pénétrer ce continent d’«une
manière privilégiée» grâce à ses infrastruc-
tures, notamment le projet du grand port du
Centre et le dédoublement de la route transsaharienne. Il dira que l’Algérie envisage également, à travers l’organisation de ce forum, de
participer au programme d’électrification de ce
continent, tracé par l’ONU et l’Union africaine
à l’horizon 2030. «C’est dans ce sens que des
projets énergétiques et le Programme national
des énergies renouvelables seront présentés
lors de cette rencontre algéro-africaine pour
mettre en exergue les potentialités algériennes
en la matière», dira-t-il. «C’est un enjeu
majeur pour nous. Nous sommes parmi les
pays les mieux placés pour investir et participer dans ce programme (d’électrification du
continent)», soutient le ministre citant
l’exemple de Sonelgaz et du groupe privé
Amimer énergie qui ont manifesté leur intérêt
pour ce programme.
De son côté, M. Haddad a expliqué que le
rôle du FCE sera de réunir tout le patronat.
Concernant le forum de novembre prochain, il
dira qu’il est purement économique. Il s’agira,
selon M. Haddad, «de faire connaître nos
capacités de productions notamment dans les
secteurs où nous sommes devenu compétitifs
comme dans le médicament et l’agriculture.
L’autre volet à exploiter est celui de l’énergie
renouvelable où nous avons aussi de sérieux
atouts qui peuvent nous permettre de pénétrer
les marchés africains». En somme, pour le pré-
sident du FCE, ce déploiement vers l’Afrique
va assurer au pays sa sécurité alimentaire,
énergétique, entre autres. Le forum sera une
occasion qui permettra à l’Algérie de se repositionner en Afrique, dira M. Haddad qui réitérera l’urgence de déployer des banques
algériennes à travers des pays d’Afrique et
d’ouvrir des lignes aériennes liant directement
Alger à différentes capitales africaines.
A retenir que M. Bouchouareb a indiqué
avoir reçu un accord de principe du Forum
économique mondial de Davos pour organiser,
en Algérie, le Forum économique mondial sur
l’Afrique en 2018 et que l’édition de 2017 se
tiendra en Afrique du Sud. Il a également
annoncé que les importations de ciment vont
cesser à partir du mois d’octobre prochain.
Z. A.
3
L’ACTUELLE session de printemps pourrait être prorogée pour parachever les lois organiques relatives à
la dernière révision constitutionnelle, a
indiqué, hier, Saïd Lakhdari, vice-président de l’Assemblée populaire nationale (APN). Intervenant en marge
d’une conférence de presse co-animée
avec le vice-président de l’APN,
Rabah Zebbar, et consacrée à la présentation du bilan de la 7e législature,
M. Lakhdari a indiqué que la clôture
de la session de printemps pourrait
être reportée au 23 juillet pour parachever les lois organiques relatives
à la révision de la Constitution
approuvée en février dernier. Concernant la non présentation de la déclaration de politique générale du
gouvernement, M. Lakhdari a rappelé
que l’ancienne Constitution ne conférait pas un caractère contraignant à
cette mesure, contrairement à la
Constitution amendée. Qualifiant l’absentéisme des députés aux séances de
«manquement à l’une des missions
confiées au député», M. Lakhdari a
souligné que la présence aux séances
est «avant tout une affaire de
conscience». Toujours au plan législatif, M. Zebbar a fait savoir que 4
avant-projets de lois approuvés par le
dernier Conseil des ministres avaient
été soumis dans la matinée. Il s’agit
des avant-projets de lois modifiant et
complétant respectivement, l’ordonnance relative aux statuts des officiers
de réserve ainsi que l’ordonnance portant statuts des personnels militaires.
L’avant-projet de loi fixant la composition et les modalités de désignation
des membres du Conseil national des
droits de l’Homme ainsi que les règles
relatives à son organisation et à son
fonctionnement a été déposé de même
que l’avant-projet de loi organique
fixant l’organisation et le fonctionnement de l’Assemblée populaire nationale et du Conseil de la Nation, ainsi
que les relations fonctionnelles entre
les deux Chambres et le gouvernement. A une question sur le «rôle
négatif» de certains députés face aux
provocations incessantes provenant de
la partie française, M. Lakhdari a
affirmé que les représentants du gouvernement, à leur tête le Premier
ministre, Abdelmalek Sellal, et le
ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, ainsi que certains
partis représentés au Parlement «ont
répliqué au moment opportun», rappelant que la diplomatie algérienne était
une diplomatie «apaisée». S’agissant
de la proposition de loi criminalisant
le colonialisme, M. Lakhdari a rappelé
que cette revendication avait déjà été
exprimée lors de la précédente législature et qu’il était «tout à fait normal
qu’elle soit relancée à la lumière des
dernières tensions qu’ont connues les
relations algéro-françaises». Il a
estimé que le moment était «inopportun» d’évoquer cette loi s’interrogeant sur l’intérêt de son adoption.
«L’Algérie ne fait point de compromission lorsqu’il s’agit de ses principes»,
a-t-il souligné.
Renault-Algérie : mise en vente prochaine de la Dacia Sandero
L’usine automobile de Renault à Oued Tlélat (sud de la wilaya d’Oran) lancera la commercialisation de
son produit de marque Dacia dans quelques semaines, a annoncé le P-dg de Renault-Algérie production, Bernard Sonelec. Dans une déclaration à l’APS en marge de la remise d’un don didactique (voiture
et accessoires) offert par l’usine précitée au centre de formation professionnelle (Cfpa)
Abou-Bakr-Belkaïd de Oued Tlélat, M. Sonelec a souligné que Renault-Algérie s’est lancé «dans la production du modèle Dacia Sandero qui sera commercialisé sur le marché algérien dans quelques semaines». Il
a ajouté que le nombre de véhicules de ce modèle dépendra des demandes des clients, signalant qu’il
est possible de produire 15 000 unités par an de cette marque. Dacia Sandero est le deuxième modèle
après Renault Symbol produits au niveau de l’usine Renault-Algérie de Oued Tlelet, inaugurée en
novembre 2014.
L ’ É V É N E M E N T
Mardi 7 juin 2016
5
INSTITUT DES SCIENCES VÉTÉRINAIRES ET SCIENCES AGRONOMIQUES DE BATNA
Faux, usage de faux et passage
en force d’une étudiante
De notre correspondant
à Constantine
A. Lemili
es étudiants de l’Institut
des sciences vétérinaires et sciences
agronomiques de Batna ont fait
parvenir un document au
bureau de la Tribune à
Constantine. En fait, il s’agit
d’une liasse de documents
officiels portant notamment
procès-verbaux de délibération
portant clôture de l’année
universitaire 2014/2015, avec
forcément un listing déterminant l’avenir immédiat des étudiants. Autrement dit ceux qui
ont réussi leur année et ceux
confrontés au rattrapage.
L’intention des étudiants est
d’évoquer et surtout de produire les éléments de preuve
l’étayant un cas flagrant de
triche engagé et validé en l’occurrence par M. M. le directeur
de l’institut en faveur de B. K.
étudiante en troisième année
ajournée au vu du PV de
délibération signé par
8 membres du jury, validé et
entériné par son président
au même titre que le chef
de département des sciences
vétérinaires. L’étudiante en
question ayant obtenu la
moyenne de 9,32 alors qu’il en
Photo : DR
D
faut selon les termes du procèsverbal de délibération une
moyenne générale supérieure
ou égale à 9,58 sans note éliminatoire pour que soit consacré
le passage en quatrième année.
Etaient inscrits 285 étudiants,
dont 190 ont été admis et
95 ajournés, dont évidemment
B. K., laquelle, ironie du sort,
occupe le 191e rang. Elle
formule alors une demande de
transfert à un autre institut,
celui-là relevant de l’Université
de Tarf où elle est étrangement
admise en... 4 e année. Une
démarche, à son tour, allègrement validée d’abord par le
directeur de l’Isvsa de Batna et
également confirmée par le
vice-président la nouvelle
université d’accueil. A quoi
pourrait être attribuée cette
procédure pour le moins
intrigante mais laquelle, avec
l’affaire des examens du baccalauréat cru 2016, semble faire
partie d’un décor où en plus de
la tricherie, le faux et l’usage
de faux relèvent désormais d’un
sport national. Une rumeur
massacrante laisserait entendre
une relation très rapprochée du
directeur de l’institut et
l’étudiante. Mais, nonobstant
tous les arguments qui pourraient être avancés, il existe une
indéniable réalité corroborée
par les documents officiels en
circulation.
Ceci étant, dans le document
transmis au journal par les
étudiants de l’Isvsa Batna, ces
derniers attirent l’attention des
«parties concernées» sur ce qui
se passe à l’institut et des
procédés et procédures de gestion peu orthodoxes de son
directeur dont à titre d’exemple
cité «une violation des codes
des marchés publics» notamment par l’attribution de projets
internes à l’institution à de
pseudo-entrepreneurs. Sauf
qu’il s’agit là d’allégations non
étayées de justificatifs contrairement à ce qui est détaillé
auparavant.
En dernière minute, nous
avons appris, à la suite d’un
contact téléphonique avec l’un
des rédacteurs du communiqué
portant objet «préoccupations»,
l’envoi imminent d’une commission d’enquête diligentée
par le ministère de tutelle et
tout aussi une enquête discrètement ouverte par les services de
sécurité spécialisés.
A. L.
UNION DE WILAYA UGTA DE CONSTANTINE
Retour aux situations conflictuelles
ZOHEIR B, secrétaire de
l’importante union locale de
l’Ugta Khroub a animé au
cours de la matinée d’hier une
assemblée générale des cadres
syndicaux. L’objet était de
manière générale de les
informer sur les turbulences qui
agitent l’union de wilaya et
surtout depuis la veille, après
le retrait de confiance à
Boudjemaa Rahma, en l’occurrence son secrétaire général.
En fait, les évènements se
sont déroulés de manière moins
civilisées puisque le cadre en
question a été interdit d’accès à
son bureau. Pis, celui-ci
(bureau) a été littéralement obstrué par des moyens de fortune.
Il s’agit là d’un presque remake
en version soft de ce qui s’était
passé avec son prédécesseur
feu Hadj Mehdi lequel avait été
sauvagement agressé et jeté
sans ménagement hors du siège
de l’union de wilaya. Dénominateur commun entre les deux
hommes, ils assurent un intérim
et un intérim qui dure, ou avait
plutôt duré pour Hadj Mehdi
qui est resté à la tête de l’union
de wilaya pendant plus de dix
ans. A son tour Boudjemaa
Rahma a été coopté par la
centrale syndicale même si en
réalité les principaux dirigeants
de celle-ci ne l’avaient plus en
odeur de sainteté malgré son
statut d’ancien secrétaire
national. Lorsqu’il a été rappelé
aux affaires à l’union de
wilaya, il nous avait alors
déclaré que «la centrale ne
pouvait pas trouver mieux que
moi pour ramener la sérénité».
Ce qui a été le cas effectivement durant les premiers mois,
voire tout au long de l’année
même s’il lui a fallu faire de
l’équilibrisme pour ménager
chou et chèvre, notamment
avec des cadres indéracinables
depuis près de quatre décennies
et dont les privilèges n’interpellaient plus que les travailleurs
et les syndicalistes mais carrément l’opinion publique. C’est
grâce à de jeunes loups de la
politique et des nouvelles luttes
syndicales que ces derniers
allaient être ébranlés, avec plus
particulièrement le siège des
lieux (maison des syndicats
Abdelhak-Benhamouda) durant
plusieurs mois, que Sidi Saïd
avait alors daigné prendre en
considération des turbulences
qui n’en finissaient pas et surtout la pugnacité de leurs
auteurs lesquels, il est important de le souligner, avaient la
légitimité pour eux si tant est
que les statuts de l’Ugta étaient
respectés. Qu’est-il reproché à
Boudjemaa Rahma pour qu’il
soit ainsi vilipendé par les trois
cadres indéracinables précédemment évoqués et après des
manœuvres auxquelles ils sont
rompus, sont parvenus à le
bouter dehors et mieux encore à
lui opposer ceux-là mêmes qui
s’étaient réjouis de son retour.
Le secrétaire de wilaya par
intérim aurait outrepassé ses
prérogatives et surtout les dispositions des statuts de l’union
en convoquant une conférence
de wilaya alors que cela relève
des obligations, voire des
missions de la commission
exécutive.
Il semblerait selon les
propos tenus par le secrétaire
de l’union locale du Khroub
lors de sa rencontre avec les
syndicalistes que «la majorité
des syndicalistes invités à la
conférence de wilaya ne l’étaient pas. Il s’agissait d’indus
individus qui n’avaient rien à
voir avec notre union».
Dans tout cela quelle est la
position de la centrale
syndicale pour ne pas dire Sidi
Saïd ? Toujours selon Zoheir
Benhabsa, celle-ci aurait
demandé aux cadres qui sont
ses interlocuteurs de patienter
et de faire trainer en
longueur cette situation jusqu’à
ce que s’écoule le mois de
ramadhan et ce d’autant plus
que le siège de l’union de
wilaya est actuellement affecté
à l’opération de solidarité du
mois de ramadhan et ses différents espaces ouverts aux co
merçants en ce sens. Joint au
téléphone en début d’aprèsmidi d’hier, Boudjemaa
Rahma, le secrétaire de wilaya
de wilaya nous dira : «Je suis
en ce moment même avec un
huissier de justice pour établir
un constat sur les dépassements
d’hier. Cela dit, la réalité est
que, vous devez vous en souvenir, nous avons tenu un
congrès de wilaya en 2014 et là
nous avons demandé aux
Offres promotionnelles prépayées chez Mobilis
unions locales de tenir le leur
pour remettre dans la légitimité
une instance en déshérence
depuis plus d’une décennie.
Bien entendu, il y a eu des
résistances (les trois syndicalistes évoqués auparavant) dont
celle du secrétaire de l’union
locale de Khroub qui ne représente que lui-même.
Ces individus ont mis à
profit l’affectation du siège à la
campagne de solidarité du mois
de Ramadhan pour envahir,
avec des énergumènes qui
n’ont rien à voir avec les syndicats les lieux et terroriser les
opérateurs économiques et
commerçants qui nous ont
tendu la main pour cette opération. Toutefois, je peux vous
assurer que force reviendra à
la légitimité et que tous ces
manœuvriers seront éconduits
et surtout définitivement
confondus.»
En conclusion, chacune des
parties tient son discours et il
est désormais acquis que
l’union de wilaya Ugta de
Constantine est repartie pour un
autre tour de piste en matière
d’instabilité.
A. L.
A l’occasion du mois de Ramadhan, Mobilis annonce ses promotions d’offres prépayées 2G/3G destinées à ses clients Mobtasim et ses plans. A compter du 1er jour de Ramadhan et durant 21 jours,
afin de permettre à ses clients de rester en contact avec leur famille et proches, Mobilis lance deux mégas promotions Voix et Data, accessibles via la formule *600#. En choisissant le
«Plan Ramadhan», les clients prépayés Mobilis, adhéreront au Plan 50 DA, qui leur permettra de profiter durant 24 heures de 100 DA d’appel vers tous les réseaux nationaux + 50 Mo d’Internet ou
de 150 DA d’appels vers tous les réseaux nationaux. Mobilis triple aussi les volumes Data de tous ses pass Internet achetés, (Pass Facebook et WhatsApp 50Mo, Pass 50Mo, Pass 250Mo, Pass 1Go,
Pass 2Go et Pass 5Go), en faisant profiter ses clients du meilleur de la 3G++.
6
I D É E S
Mardi 7 juin 2016
ÉDITORIAL
Durant le Ramadhan,
Gargantua est algérien !
Par
Stimuler les investissements privés
pour le développement
LE RAMADHAN est une ritournelle obsédante. Normalement, selon les tables coraniques,
la première nuit de Ramadhan tous les djinns rebelles sont enchaînés. Toutes les portes de
l’Enfer closes et celles du Paradis ouvertes. Un ange crie «ô toi qui veux du bien,
accours !» Revisiter Al-Tirmidhi (824), l’auteur de cette réconfortante affirmation, c’est
méditer sur les vertus du carême. En 2016 et depuis toujours, tous les démons et tous les
djinns réfractaires à l’Autorité divine n’auront pas été soumis en Algérie. Toutes les portes
de l’enfer du couffin n’auront pas été fermées. Toutes les portes de la piété, la sobriété, la
compassion et la fraternité n’auront pas été déverrouillées. Chaque année, dans un pays
où l’économie obéit peu à la loi de l’offre et de la demande, les démons du marché et les
djinns de la consommation se déchaînent de plus belle ! Le Ramadhan n’est pas seulement
un rituel, c’est une triste rengaine. Chaque année, les prix flambent davantage et
consument les économies de consommateurs compulsifs. Tous les ans, les mêmes
chroniques dans les mêmes gazettes. La même litanie du couffin qui flambe, le panier de
tous les excès, l’ardoise de toutes les surenchères. Ah, il y a bien sûr une Administration
toujours incapable de contrôler, réguler, sanctionner, autrement qu’en inondant le
marché de produits importés et subventionnés. Et toujours ce souci de ne pas ajouter de la
fièvre sociale aux tensions artificielles du marché. Le Ramadhan, avec sa parabole du
couffin qui flambe, pose récurremment la problématique d’un marché déstructuré, mais
aussi la manière de consommer et d’être durant le mois de jeûne. En somme, questionner
encore l’homoramadanicus algérien. Qui est-il, comment achète-il, et que dit-il par-dessus
le marché ? Il y a dans le coran (la Vache, verset 187) cette exhortation à faire bombance,
sans que cela soit une invitation à une bamboula excessive : «Mangez et buvez jusqu’à ce
que l’on voit sur le fond noir de la nuit la lueur de l’aube naissante.» Mais le
«ramadaneur» algérien est à la fois Pantagruel et Gargantua. Pour «y bâfrer à crever»,
comme l’écrivait Rabelais. En ce mois sacré, c’est la sainte goinfrerie qui fait grossir les
forçats du jeûne et engraisser les cochons du commerce spéculateur. Une gargantuesque
compétition de cholestérol dont les trophées sont le diabète et les maladies
cardiovasculaires ! Il y a d’abord la surconsommation de bombes radioactives, ces
bouteilles de limonades ou ces friandises toxiques tels le «cœur de semoule» nommé
kalbellouz ou bien la zalabiya radionucléide. Jamais repus, les consommateurs frénétiques
s’inventent d’autres envies boulimiques. Pour répondre à la dictature implacable d’yeux
toujours plus gros qu’un ventre déjà proéminent, on se déplace partout. On s’agglutine, on
fait des queues homériques. On s’énerve toujours plus. Parfois on ajoute aux noms
d’oiseaux des torgnoles et des châtaignes. Bref, on jeûne. A l’algérienne. Façon d’être
transformant le Ramadhan en sainte excuse pour des jeûneurs qui souffrent de ne pas se
goinfrer toujours plus. Surtout, de manquer cruellement de sommeil pour avoir trop veillé
à bouffer, boire et «tuer le temps» devant une télé lobotomisante. Et, pour s’excuser de
son comportement antisocial, le bambocheur fautif et un tantinet dépressif dit «ghlabni
ramdane», le Ramadhan m’a vaincu ! On dit alors de lui «rahou émramdane», il est
ramadanisé, le mec ! Depuis des lustres, les Algériens, pauvres ou riches, au motif de faire
plaisir aux sens, s’évertuent à détourner le sens même du Ramadhan. Les notions de piété,
d’abstinence, de maîtrise de soi, de compassion et d’altruisme sont pourtant propres au
Ramadhan. Nom dont la racine est «ramda», la chaleur infernale qui fend les pierres du
désert. C’est l’être brûlant. Par extension, «al-irtimada», signifie se consumer. Le
Ramadhan est donc un engouement, une énergie spirituelle créée par l’abstinence et la
sustentation maîtrisée. Il est censé absoudre les péchés et brûler les graisses. Il soulage
l’embonpoint, mais en Algérie il gonfle encore plus le bide ! Pourtant, il suffit de revenir
aux sources de la spiritualité coranique pour bien se comporter et mieux se porter. Ca
soulagerait le porte-monnaie et engraisserait d’autant moins les spéculateurs. On
reviendrait alors aux saines vertus du Prophète célébrées par Al-Tirmidhi. La chorba n’en
serait alors que plus savoureuse.
N. K.
Quotidien national d’information
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Membres fondateurs
Ameyar Kheïreddine, Cherif Tifaoui,
Hassen Bachir-Cherif, Baya Gacemi, Djamel Djerad
Tous les documents remis au journal ne peuvent faire l'objet d'aucune
réclamation, sauf accord préalable avec la direction.
Photo : Archives
Noureddine Khelassi
Par
Nirj Deva*
U
n développement économique réussi se
conforme à un modèle bien connu. Sortir un
pays de la pauvreté et le mettre sur une
trajectoire de croissance durable exige un énorme
travail, la création d’un système solide de droits de
propriété et surtout, des investissements privés.
Cette méthode n’est pas spécifique à une région ou
à un peuple en particulier. Comme la croissance
spectaculaire de l’Asie l’a démontré, il peut être
transmis d’une culture à l’autre. Il est donc dommage
que les économistes du développement et que les
institutions multilatérales du monde ne parviennent
pas à l’appliquer systématiquement au monde en
développement.
Des milliards de dollars d’aide ont été versés aux
pays en développement, mais cela n’a pas été suffisant
et les résultats ont été décevants. La Banque mondiale
estime qu’un milliard d’individus vivent encore avec
moins de 1,25 dollar par jour, alors que plus de
800 millions de personnes ne mangent pas à leur faim.
Les Objectifs du Millénaire pour le Développement
ont tenté d’appliquer une approche globale de
réduction de la pauvreté, mais les OMD ont échoué à
répondre à ses causes sous-jacentes.
Sur le papier au moins, les nouveaux Objectifs de
Développement Durable des Nations unies mis en
place l’an dernier constituent une amélioration. Le
problème est que leurs grandes ambitions ont un coût
élevé. Il reste en effet un déficit de financement
d’environ 2,5 milliards de dollars si leurs 17 objectifs
doivent être atteints. Un gouffre aussi grand ne
peut pas être comblé par les seuls moyens des
gouvernements à court d’argent, ni par ceux des
contribuables.
Voilà pourquoi ce qui rend si importante une
décision récente du Parlement européen, visant à
soutenir mon rapport appelant à la mobilisation du
capital privé dans la lutte contre la pauvreté dans le
monde. Pour la première fois dans l’histoire du
Parlement, ses membres ont reconnu le secteur privé
comme un partenaire clé dans la création de richesses
dans le monde en développement. Etant donné
que l’Union européenne est l’un des plus grands
fournisseurs d’aide au développement, la décision
pourrait être très importante.
Certes remporter un vote n’est jamais simple.
C’est pourtant la partie facile. Le défi consistera à
traduire les paroles en actes.
Les signes avant-coureurs sont encourageants.
Marianne Thyssen, commissaire de l’UE à l’emploi et
au travail, veut que la mise en œuvre de ce rapport
commence immédiatement. Elle a promis que la
Commission européenne allait investir plus de
2 milliards d’euros (2,27 milliards de dollars) pour
aider le secteur privé dans les pays en développement
d’ici 2020. Elle prévoit que 4,8 milliards d’euros de
subventions de l’UE vont permettre de recueillir au
moins 66 milliards d’euros d’investissements en
Afrique subsaharienne, en Asie et en Amérique latine
par l’intermédiaire des institutions financières et des
entreprises privées. Si l’ensemble du budget de
développement de l’UE était maximisé de la même
manière, nous pourrions mobiliser environ
300 milliards d’euros de capitaux qui, consacrés à
l’acquisition de matériel, d’usines et de technologie en
provenance de l’Europe, pourrait donner un énorme
coup de pouce à la faible croissance actuelle des
économies européennes.
Une des premières tâches importantes dans la
réalisation de l’impact souhaité consistera à créer un
environnement dans lequel les initiatives privées
pourront prospérer. Actuellement, les micros, petites
et moyennes entreprises représentent environ 60% de
l’emploi dans le monde en développement. Pourtant
70% de ces entreprises ne reçoivent aucune aide des
institutions financières, même dans les cas où les
investissements pourraient leur permettre d’augmenter
leur croissance et de créer des emplois.
Nous devons commencer à changer cela en
fournissant à ces pays, l’aide financière et technique
dont ils ont besoin pour établir des systèmes bancaires
et des administrations fiscales fiables. Il faudra
encourager le respect des normes comptables
internationales. La transparence doit être améliorée et
la corruption doit être éradiquée. Et dans de nombreux
pays, le système d’enregistrement des biens fonciers
et des droits de propriété doit être formalisé, de sorte
que les individus et les entreprises puissent acquérir
les capitaux propres qui leur serviront de garantie
pour emprunter et investir dans leurs entreprises.
L’effet consistera à augmenter le nombre de
projets susceptibles d’obtenir un financement, dans
lesquels les entreprises locales et internationales
pourront investir. Le potentiel de partenariats entre les
secteurs publics et privés existent dans des projets
d’énergie et de télécommunications, dans les puits et
l’irrigation, dans le secteur du bâtiment, dans les
infrastructures comme les routes, les aéroports et les
ports, ainsi que dans les usines de transformation des
industries agroalimentaires de la viande et des fruits et
légumes.
Des garanties rigoureuses doivent évidemment être
mises en place. Les investisseurs privés devront
accepter les règles de protection des droits sociaux,
environnementaux, des droits de l’Homme et de
l’égalité entre les sexes. Pour renforcer la confiance,
des forums au niveau de l’UE doivent être créés, afin
que le secteur privé, les ONG, les think tanks et les
gouvernements puissent discuter des possibilités de
développement.
Favoriser la croissance des pays en développement
va stimuler les opportunités d’investissements pour
les entreprises de l’UE et ouvrir de nouveaux marchés
à leurs produits. Le résultat sera un cycle vertueux de
développement qui profitera à tous et qui fera
beaucoup avancer le monde dans la réalisation des
objectifs ambitieux qui ont été adoptés.
N. D.
*Membre de rang du Parlement européen et
vice-président conservateur du Comité de
développement.
In project-syndicate.org
R É G I O N S
Mardi 7 juin 2016
TIZI-OUZOU
Brèves des wilayas
Légère hausse des prix des fruits et légumes
au premier jour du mois de Ramadhan
U
AïN TÉMOUCHENT : Pas moins
de 38 777 couffins du Ramadhan
seront distribués aux familles
nécessiteuses dans la wilaya de
Aïn Témouchent en prévision du
mois du Ramadhan, a-t-on appris
dimanche des services de la wilaya.
Les familles concernées par cette
opération de solidarité ont été
recensées dans une transparence
avec la contribution de la direction
de l’action sociale, des communes
et du secteur des affaires religieuses, a-t-on indiqué dans un
communiqué de presse.
Cette opération, dont les derniers
couffins seront distribués avant la
fin du de Chaabane, a nécessité un
budget de 130 millions DA.
OUARGLA : le tribunal criminel
prés la Cour de Ouargla a acquitté
dimanche deux individus poursuivis dans l’affaire de troubles survenus à Ouargla en avril 2013, lors
desquels plusieurs biens publics et
privés ont été incendiés ou saccagés. Les dénommés A.A et A.S
étaient poursuivis pour obstruction de la circulation des véhicules
sur la voie publique ainsi que le
rassemblement armé et violence
contre les éléments de maintien de
l’ordre, lors de trouble ayant
éclaté après l’affichage des listes
des bénéficiaires de logements
sociaux.
Photo : Archives
ne légère hausse des prix
des fruits et légumes a
été enregistrée au niveau
des marchés de la wilaya de Tizi
Ouzou en ce lundi premier jour
du mois de Ramadhan, a-t-on
constaté. Lors d’une virée matinale dans les marchés des fruits
et légumes de Draa Ben Khedda
et de Tizi Ouzou, les prix des
produits proposés à la vente,
notamment ceux entrant dans la
préparation de certains plats
prisés durant ce mois sacré, ont
connu des hausses de prix allant
de 5 à 30 DA, selon le produit.
La tomate, les courgettes,
l’ail, céleri branche, entre autres,
ont été touchés par cette augmentation, tandis que les fruits,
au-dessus desquelles trône le
citron affiché entre 200 et
250 DA le kilo, restent «trop
chers» de l’avis de plusieurs
consommateurs, rencontrés au
niveau des marchés de Draâ Ben
Khedda.
L’affluence des acheteurs
demeure plutôt celles des jours
ordinaires, la plupart des familles
ayant fait leurs achats à l’avance
prévoyant cette flambée des prix.
La ruée sur les produits de
large consommation a été à l’origine de la «légère hausse» enregistrée et qui est causée par un
«déséquilibre entre l’offre et la
demande» suite au stockage de
marchandises par des consommateurs qui ont acheté, à
l’avance, de grandes quantités de
produits, a indiqué à l’APS le
directeur local du commerce,
Doguemane Akacha.
«Un retour à la normale des
prix, est attendu dans deux jours
avec la stabilisation de l’offre et
de la demande, d’autant plus que
les produits agricoles sont disponibles étant en pleine saison de
production», a ajouté ce même
responsable qui a également
rassuré le citoyen quant à la
7
disponibilité des produits de
large consommation.
Par ailleurs, et dans l’optique
de mettre à la disposition du
consommateur des produits à des
prix abordables, un marché
spécial Ramadhan sera ouvert
jeudi prochain au niveau du site
de l’ancienne gare routière
de Tizi Ouzou, a informé
M. Doguemane.
Cet espace commercial sera
animé par une quarantaine
d’opérateurs procurateurs qui
assureront une vente directe au
client. «Ce marché jouera un
rôle de régulateur des prix au
niveau de la wilaya durant ce
mois sacré», a-t-on ajouté de
même source.
Sur un autre volet, et dans le
but de garantir la sécurité du
consommateur la direction du
commerce a renforcé son dispositif de contrôle en mobilisant
plus de 200 agents répartis sur
103 brigades, qui vont sillonner
le territoire de la wilaya afin de
veiller au respect des bonnes pratiques commerciales et des
normes d’hygiène, a souligné le
directeur du commerce.
Un réaménagement des
horaires de contrôle a été égale-
ment effectué a l’occasion de ce
mois de ramadhan pour un
contrôle en dehors des heures
réglementaires, nocturnes et pendant les week-end, a-t-on indiqué
de même source.
La direction du commerce
assure également, en collaboration avec les services concernés,
un contrôle des restaurants
Errahma, des produits composant le couffin de Ramadan destinés aux nécessiteux, les
conditions de transport des
marchandises, a observé
M. Doguemane.
APS
BECHAR : l’Office national de
drainage et d’irrigation (Onid) a
pris l’engagement devant
l’Assemblée populaire de wilaya
(APW) de Bechar, réunie en 2e session ordinaire, à livrer le projet de
réhabilitation du périmètre irrigué
d’Abadla, qui s’étend sur 5 400 ha,
au cours des 6 prochains mois, a-ton appris auprès de la commission
de l’APW chargée de l’agriculture.
L’opération de réhabilitation, qui
connait pour le moment un taux
d’avancement de 7% seulement,
porte sur la rénovation et la mise à
niveau d’un linéaire de
88,4 kilomètres de réseaux d’irrigation souterrains et 55,67 km de
réseaux superficiels, en plus de
490 autres équipements destinés à
l’irrigation du périmètre par les
eaux du barrage de Djorf Ettorba’
mitoyen, a-t-on ajouté.
CONSTANTINE
Près de 60 stations MSAN pour les nouvelles cités
LA WILAYA de Constantine
a bénéficié d’un programme de
réalisation de près de 60 stations
d’accès multiservices Msan
(Multiservice Access Node) destinés essentiellement à raccorder
les nouvelles cités aux réseaux
téléphonique et d’Internet, a-t-on
indiqué hier auprès des services
de la direction locale d’Algérie
Télécom (AT).
Ces nouveaux équipements,
accordés à la wilaya au titre de
l’exercice 2016, seront installés
dans des cités «fraîchement
occupées ou non encore
occupées» dans les villes
Ali-Mendjeli, Massinissa et
également dans les communes de
Benbadis, Ouled Rahmoune et
Ain Abid, a-t-on souligné de
même source, faisant part de
l’impact de cette opération dans
l’amélioration des conditions de
vie des citoyens en matière de
services de télécommunication
devenus aujourd’hui «indispensables».
La direction locale d’Algérie
Télécom compte à travers ces
actions «donner un plus» aux
efforts consentis par l’Etat, en
matière de relogement notamment, a estimé la même source,
précisant que les efforts se multiplient pour permettre à l’en-
semble des habitants des nouvelles cités à avoir accès à l’internet et au téléphone dès leur
installation dans leurs nouvelles
habitations.
Il s’agit là, a ajouté la même
source, d’un «choix stratégique»
devant permettre à Algérie
Télécom d’accompagner les
extensions urbaines que connaît
la wilaya, et de «pallier les diffi-
cultés techniques souvent rencontrées lors de l’installation
des équipements dans les cités
déjà habitées».
Cette opération vient
s’ajouter à d’autres actions similaires réalisées ces deux dernières années et qui ont permis
l’installation de près de 140 stations de même type à travers plusieurs régions de la wilaya,
a-t-on affirmé à la direction
locale d’Algérie Télécom.
Ces programmes, qualifiés
«d’importants», visent l’amélioration des prestations téléphoniques et d’accès à l’Internet
haut débit, la fluidité de la
connexion et la réduction des
pannes sur les réseaux téléphonique et d’Internet, a-t-on
indiqué de même source.
Ouargla : 20 ans de prison ferme à l’encontre d’un narcotrafiquant
UNE peine de 20 ans de
prison ferme, assortie d’une
amende de 100.000 DA, a été
prononcée lundi par le tribunal
criminel près la Cour d’Ouargla à
l’encontre de B.A (31 ans) pour
détention et transport illégal de
produits stupéfiants. Le tribunal
criminel a acquitté, dans cette
affaire, un autre individu, B. M.
(35 ans), pour insuffisance de
preuves. Les faits de cette affaire
remontent, selon l’arrêt de
renvoi, à juin 2013, lorsque les
éléments de la police judiciaires
(PJ) de la Sûreté de wilaya ont
procédé à l’arrestation, sur l’axe
Ouargla-Touggourt, de deux
personnes (le conducteur et son
convoyeur) à bord d’un camion
de transport de marchandises en
provenance de la wilaya d’Oran.
La fouille du véhicule a permis la
découverte de 30,27 quintaux de
kif traité conditionnés en plaquettes et dissimulés dans des
casiers, sous un chargement de
pomme de terre. Le chauffeur du
camion et son convoyeur avaient
été déjà condamnés dans un
précédent procès, et l’enquête
étendue à la wilaya d’Oran, sur la
base d’un mandat d’extension de
compétence territoriale, a permis
l’arrestation du dénommé B.A,
jugé aujourd’hui en audience et
considéré comme un élément
important de ce réseau criminel
spécialisé dans le trafic de
drogue.
8
Mardi 7 juin 2016
C O N J O N C T U R E
A MOINS DE TROIS SEMAINES DU RÉFÉRENDUM BRITANNIQUE SUR LE BREXIT
Bruxelles imagine les modalités du divorce
avec Londres
Par
Cécile Ducourtieux
Bruxelles, les nerfs sont
à vif, à moins de trois
semaines du référendum
britannique sur l’appartenance
du pays à l’Union européenne.
C’est évidemment l’hypothèse
du «Brexit» qui affole le plus :
les dirigeants européens redoutent une déflagration, un coup
d’arrêt brutal à ce qui reste de
l’utopie européenne, et le début
d’un délitement, d’autres pays
risquant de réclamer eux aussi
leur «indépendance». Au-delà
de ces considérations
politiques, une sortie du
Royaume-Uni bouleverserait
complètement l’agenda
européen.
Les services juridiques du
Conseil européen et de la
Commission ont étudié
activement les différentes
options. Et elles sont relativement peu nombreuses. Les
Britanniques devraient
divorcer, puis négocier une
nouvelle relation commerciale
et politique avec leurs
partenaires. La tâche s’annonce
colossale.
La procédure de divorce ne
peut commencer que quand le
Premier ministre britannique
aura envoyé une demande d’activation de l’article 50 du traité
de l’Union au président du
Conseil européen, Donald
Tusk. Cet article, une «clause
de retrait volontaire et unilatéral» encore jamais activée,
a été ajouté dans le traité de
Lisbonne, en 2009.
«La lettre est peut-être déjà
prête sur le bureau de David
Cameron, et il l’enverra dès le
24 juin au matin. Mais, si la
situation politique à Londres
est confuse, s’il doit céder sa
place, cela peut prendre
plusieurs semaines, voire
plusieurs mois», suggère
une source diplomatique
européenne. C’est la Commission, munie d’un mandat des
27, qui négociera le divorce.
Tant que le divorce
n’est pas acté,
le Royaume-Uni reste
membre de l’Union
Que faudra-t-il concrètement
séparer, ou partager ? Des
centaines, des milliers de
législations communes. Les
règlements de l’UE, d’application immédiate dans les pays
membres, vont être annulés au
Royaume-Uni, qui devra les
remplacer par d’autres textes,
nationaux, pour éviter les vides
juridiques. Les 28 devront aussi
négocier les modalités de la fin
de la participation des
Britanniques au budget de
l’UE, le partage des propriétés
communes (les bâtiments du
Conseil, de la Commission, à
Bruxelles et ailleurs).
Des milliers de détails
devront être réglés, surtout par
Londres : combler le manque à
gagner pour les agriculteurs
britanniques, les laboratoires de
Photo : DR
Eviter les vides
juridiques
Photo : DR
A
recherche, etc., une fois
l’argent de l’UE tari, se doter
d’agences de régulation
nationales, le pays n’étant plus
soumis aux décisions de la
trentaine d’agences exécutives
agissant au nom de la
Commission (l’autorité
européenne de sécurité des
aliments, etc.).
Des milliers de détails
à régler
Qu’adviendra-t-il des
fonctionnaires européens britanniques ? A en croire des
officiels européens, un compromis honorable devrait être
trouvé sans trop de problèmes
pour les personnels déjà
recrutés. Il faudra négocier de
payer leurs salaires à 27 au lieu
de 28, régler le financement de
leurs pensions. Mais pas question a priori qu’ils partent. En
revanche, le concours de fonctionnaire ne serait plus ouvert
aux Britanniques à partir du
prononcé du divorce.
Et quid des procédures en
cours ? Les enquêtes antitrust,
qui mettent des années à
aboutir ? Que se passera-t-il si
un mandat d’arrêt européen est
lancé deux jours avant le
divorce ? Tout cela devra aussi
être réglé. En deux ans, comme
le prévoit l’article 50. Ce délai
peut-être renouvelé, mais il
faudra l’unanimité du Conseil,
à 27 membres.
Et si les Britanniques votent
pour rester ? Bruxelles
poussera un très gros ouf de
soulagement, espérant
reprendre le cours de son
fonctionnement comme s’il ne
s’était rien passé. Tant que le
divorce n’est pas acté, le
Royaume-Uni reste membre
de l’Union. Ses ministres
participent aux multiples
conseils des ministres
européens ponctuant l’actualité
bruxelloise. Sauf quand ils
concernent les modalités du
divorce. Les eurodéputés
britanniques continuent de
siéger au Parlement européen.
Le commissaire britannique,
Jonathan Hill, reste à son poste.
Et rien n’empêcherait le
Royaume-Uni de présider
l’Union, pendant six mois, au
deuxième trimestre 2017,
comme prévu depuis des
années.
Une fois le divorce prononcé, l’urgence, pour le pays,
considéré désormais comme un
«pays tiers» n’ayant plus accès
au marché intérieur, sera de
nouer une nouvelle relation
avec l’Union. «Le commerce ne
va pas s’arrêter du jour au lendemain, mais les sociétés de
service, les industries britanniques vont perdre leur accès
privilégié au marché intérieur.
Ils paieront les droits de
douane plein pot. Les banques
perdront leur passeport
européen pour s’installer et
opérer partout dans l’UE»,
explique Jean-Claude Piris,
juriste et ex-haut fonctionnaire
européen.
Renégocier en bilatéral
Pour l’instant, les services
juridiques bruxellois penchent
pour que ces nouvelles négociations soient dissociées de la
procédure de divorce. Mais
certains pays, au Nord,
l’Allemagne notamment,
prôneraient des négociations
parallèles.
Est-ce que Londres optera
pour un simple accord de libreéchange ? Ou pour un accord
d’association, mixte, avec un
volet commercial et de coopération politique, sur le mode de
ceux signés avec la Turquie,
l’Ukraine, l’Albanie, la Suisse
ou la Norvège ?
Les négociations entre
Bruxelles et Londres prendront
des années, quatre à six ans au
moins, et mobiliseront des
dizaines, voire des centaines de
spécialistes, surtout à Londres.
S’il veut encore bénéficier des
dizaines d’accords signés entre
l’UE et des Etats d’Asie,
d’Amérique latine ou d’Afrique
(baisse des droits de douane,
coopérations judiciaires, etc.),
le Royaume-Uni devra
également les renégocier, en
bilatéral.
Et si les Britanniques votent
pour rester ? Bruxelles poussera
un très gros ouf de soulagement, espérant reprendre le
cours de son fonctionnement
comme s’il ne s’était rien passé.
C. D.
In lemonde.fr
C O N J O N C T U R E
Mardi 7 juin 2016
9
ALORS QUE LA COMPÉTITION DÉBUTE VENDREDI 10 JUIN
L’Euro à l’épreuve de la mobilisation sociale
exécutif hausse le ton face
aux conflits sociaux qui
menacent de perturber
l’Euro de football. Alors que la
compétition débute vendredi
10 juin, plusieurs poids lourds du
gouvernement ont demandé aux
cheminots en grève de cesser leur
mouvement et exhorté les
syndicats de pilotes d’Air France à
renoncer aux arrêts de travail,
prévus du 11 au 14 juin, à cause
d’un différend salarial.
«Chacun doit retrouver le sens
du dialogue, a confié, lundi, le
ministre des Finances, Michel
Sapin, dans un entretien aux
Echos. Les rapports de force créés
sur le terrain ne sont pas la bonne
manière d’avancer.» Samedi,
Manuel Valls avait tenu un
discours très musclé à l’égard des
salariés de la SNCF qui contestent
le projet de nouvelle organisation
du travail présenté par la direction.
«Cette grève, elle est déjà
incompréhensible, avait-il déploré
lors d’un déplacement à Crosne
(Essonne). Mais en Ile-de-France,
dans le Centre, dans les régions
qui ont été touchées (par les
intempéries), elle est totalement
incompréhensible.» Car elle ne
fait, selon lui, qu’aggraver les
«difficultés» des habitants.
Un impact limité
sur la circulation
des métros et des RER
Le Premier ministre avait
demandé que «chacun soit responsable dans ce moment-là, fasse
Photo : DR
L’
œuvre et preuve de solidarité». Ce
à quoi la CGT-Cheminot à rétorqué
dans un communiqué n’avoir «de
leçon à recevoir de personne sur
ces questions» de solidarité.
D’autres secteurs continuent
d’être perturbés ou risquent de
l’être dans les prochains jours.
Dans la filière carburants, l’approvisionnement des stations-service
est en voie d’amélioration, selon
l’Union française des industries
pétrolières (UFIP), même si
plusieurs raffineries restent à
l’arrêt. Celle de Grandpuits (Seineet-Marne) devrait redémarrer, les
salariés ayant voté la fin du conflit,
mais il lui faudra plusieurs jours
pour reprendre une activité
normale.
Une nouvelle journée d’action
est par ailleurs prévue, jeudi, dans
les entreprises produisant et
distribuant de l’électricité. A la
RATP, SUD devrait rejoindre,
vendredi, l’appel à la grève
illimitée lancée par la CGT. Un
mouvement qui, à ce stade, n’a eu
un qu’un impact limité sur la
circulation des métros et des RER.
Essoufflement graduel
Les syndicats et organisations
de jeunesse hostiles au projet de
«loi travail» (CGT, FO, FSU,
Solidaire, Fidl, Unef, Unl) maintiennent la pression contre le gouvernement en organisant une
manifestation nationale à Paris, le
14 juin. L’exécutif, lui, campe sur
une ligne de fermeté : pas question
de retirer le texte porté par la
ministre de l’emploi, Myriam
El Khomri. Il table sur un essoufflement graduel de la contestation,
qui pourrait s’accélérer si
l’opinion, jusqu’alors bienveillante
à l’égard des contestataires,
changeait d’état d’esprit. Selon un
sondage BVA, 54% des personnes
interrogées désapprouvent
désormais le mouvement contre la
réforme du code du travail.
Le gouvernement s’est dit prêt à
quelques aménagements, en
particulier sur l’une des dispositions au cœur de la controverse –
l’article 2 du texte, qui donne la
primauté aux accords d’entreprise
en matière de temps de travail.
Mais la «philosophie» restera la
même, a-t-il assuré. Parmi les
options sur la table, l’une, déjà
proposée, début mai, par le
rapporteur du projet de loi à
l’Assemblée nationale, Christophe
Sirugue (PS, Saône-et-Loire),
consiste à donner un droit de
regard des branches sur les accords
conclus dans les entreprises.
Selon une député en première
ligne sur le dossier, ces réécritures
ne devraient intervenir que lors
du retour du texte au Palais
Bourbon, fin juin début juillet,
après son examen au Sénat (qui
débute le 13 juin et durera deux
semaines).
IL RESTE ATTIRÉ PAR LA FRANCE
Le Chinois Fosun négocie son entrée dans la Compagnie des Alpes
Par
Denis Cosnard
UN AN APRES avoir obtenu
les clés du Club Méditerranée, Guo
Guangchang reste attiré par la
France. Fosun, le conglomérat
contrôlé par le milliardaire chinois,
est en négociations en vue de
prendre une participation, de
l’ordre de 10% à 15%, dans la
Compagnie des Alpes, indiquent
des sources concordantes. Le
«Warren Buffett chinois» deviendrait ainsi l’un des principaux
actionnaires de la société qui
exploite onze des plus fameux
domaines skiables français
(Tignes, Val d’Isère, Les Arcs, les
Deux Alpes, etc.), ainsi que le Parc
Astérix, le musée Grévin, ou
encore le Futuroscope de Poitiers.
Au moment où AccorHotels
cherche à freiner les appétits d’un
autre investisseur chinois, les
tractations engagées avec Fosun
sont, elles, totalement amicales.
Depuis plus d’un an, le PDG de la
Compagnie des Alpes, Dominique
Marcel, cherche un ou des
partenaires pour muscler son
capital et accélérer le développement international de l’entreprise.
«Nous avons des contacts avec
divers groupes, pas seulement
chinois, assure-t-il. Les discussions
sont désormais plus approfondies,
et j’aimerais aller vite.
L’entreprise étant cotée, nous
avons tout intérêt à organiser cette
recomposition du capital plutôt
que de nous retrouver avec un
actionnaire rampant.»
Des divers candidats en lice,
Fosun est celui avec lequel les
Le groupe de Shanghaï ne peut
être qu’intéressé. Depuis quelques
années, il investit massivement
dans les loisirs et le tourisme, un
de ses grands métiers avec
l’assurance. Il a pris des participations dans le Club Med, mais aussi
dans les agences Thomas Cook,
dans le Cirque du Soleil, ou encore
dans un domaine de ski à
Hokkaido (Japon). Son ambition
est de constituer ainsi un «écosystème», de faire travailler toutes
ces entreprises ensemble, et de les
aider à profiter de l’explosion du
tourisme chinois.
C’est précisément ce que vise le
PDG de la Compagnie des Alpes.
Depuis quelques années,
M. Marcel a poussé son entreprise
à sortir de ses frontières, en
commençant par des missions
d’ingénierie pour des opérateurs
étrangers. Récemment, la
Compagnie a ainsi été choisie pour
aider à ouvrir la station de ski de
Thaiwoo, qui accueillera des
épreuves des Jeux olympiques de
Pékin en 2022.
A présent, il s’agit d’aller plus
loin, et que la société exploite ellemême des sites loin de ses bases.
En particulier en Chine. «Or dans
ce pays, on ne peut pas se
développer seul, considère
M. Marcel. Il faut passer par des
sociétés communes, et avoir si
possible ses partenaires chinois à
son capital.» L’affaire, pourtant,
n’est pas simple. Elle nécessite un
accord sur le prix de la Compagnie
des Alpes, une société qui pèse
395 millions d’euros en Bourse, et
que certains estiment sous-évaluée.
Surtout, la perspective que des
D’APRES lui, un carton rouge
ne servirait à rien. Le président du
Parlement européen Martin Schulz
a affirmé samedi son opposition à
d’éventuelles sanctions de la
Commission européenne contre le
Portugal pour dérapage budgétaire.
«Vous savez que j’ai l’habitude
d’être très direct: je m’oppose à
des sanctions contre le Portugal»,
a déclaré le social-démocrate
allemand lors d’un discours très
applaudi au congrès du Parti
socialiste portugais, au pouvoir
depuis novembre grâce au soutien
de la gauche radicale. «Je sais que
le gouvernement est en train de
négocier avec la Commission
européenne, ainsi que sur le plan
interne, et je suis sûr que cela
débouchera sur une solution très
constructive», a-t-il ajouté.
Risque d’une grosse amende.
La Commission européenne avait
décidé le 18 mai de reporter à
juillet sa décision de sanctionner
ou non le Portugal et l’Espagne
pour leurs dérapages budgétaires,
préférant attendre le résultat des
législatives espagnoles prévues
pour fin juin. Ces deux pays, qui
ne sont pas parvenus en 2015 à
pourparlers sont les plus avancés,
précise un proche du dossier. Ses
dirigeants ont déjà rencontré ceux
de la Caisse des dépôts, actionnaire
de référence avec 40% du capital.
Des craintes en Savoie
Chinois entrent au capital suscite
des craintes en Savoie. «Si l’entreprise a besoin de partenaires
financiers, on peut en trouver sans
aller si loin !», s’exclame Fabrice
Pannekoucke, maire (LR) de
Moûtiers. «Au nom des élus de la
montagne», le député (LR) Hervé
Gaymard s’est lui aussi déclaré
hostile à toute «dilution du capital
de la Compagnie des Alpes au
profit d’investisseurs étrangers».
Interpellé, le ministre de
l’Economie Emmanuel Macron a
promis à l’Assemblée nationale, le
22 mars, que la Caisse des dépôts
ne vendrait pas une action de sa
filiale, et en garderait donc le
contrôle. Pas question qu’après
avoir pris 10% ou 15% du capital,
un groupe tel que Fosun devienne
peu à peu majoritaire, comme cela
a été le scénario au Club Med.
Pour la Compagnie des Alpes,
s’implanter dans des zones en essor
comme la Chine et y capter de
nouveaux clients susceptibles de
visiter ses sites historiques est jugé
indispensable. En France et au
Benelux, ses terres privilégiées,
l’entreprise ne peut en effet espérer
des miracles, compte tenu de la
faible croissance économique.
Elle n’y reste pas inactive pour
autant. En montagne, elle fait tout
pour attirer les skieurs, alors que la
fréquentation des stations stagne
dans la plupart des pays européens.
Il s’agit à la fois d’offrir aux clients
des activités originales et de
rénover les résidences, dont
certaines commencent à dater. Côté
parcs de loisirs, les investissements
visent à ce que les clients partent
avec des étoiles dans les yeux… et
reviennent. L’ensemble commence
à porter ses fruits. L’exercice en
cours devrait ainsi se terminer sur
une hausse du chiffre d’affaires de
près de 6%, selon les analystes de
Portzamparc.
In latribune.fr
UE : Schulz ne veut pas de sanctions contre le Portugal
atteindre les objectifs fixés par
Bruxelles de réduction du déficit
public, risquent d’être les premiers
de la zone euro à se voir infliger
une amende pouvant aller jusqu’à
0,2% de leur produit intérieur brut
(PIB), depuis l’instauration de
nouvelles procédures après la crise
de la dette.
«Je suis convaincu que le
travail que nous réalisons
ensemble, comme cela avait été le
cas pour le budget de l’Etat, nous
permettra d’éviter des sanctions
contre le Portugal», avait affirmé
le Premier ministre portugais
Antonio Costa vendredi, à l’issue
d’une rencontre avec M. Schulz.
Aprement négocié avec
Bruxelles, le budget 2016 de
l’exécutif socialiste prévoit de
ramener le déficit public à 2,2% du
PIB, un objectif jugé «optimiste»
par la Commission, après un
déséquilibre de 4,4% l’année
dernière. Le Parti socialiste
portugais était réuni en congrès
ce week-end pour entériner la
reconduction de M. Costa, très
largement réélu au poste de secrétaire général par les militants le
22 mai.
AFP
10
F O C U S
Mardi 7 juin 2016
RÉUNION AUJOURD’HUI DES 28 MINISTRES DES TRANSPORTS DE L’UE
Premier vrai débat à Bruxelles
sur le «dieselgate»
Par
Cécile Ducourtieux
a commissaire
européenne à l’industrie,
Elzbieta Bienkowska, à
Bruxelles, en janvier. Elle
demandera aujourd’hui des
explications aux ministres des
Transports des Etats membres
La machine communautaire
prend souvent des mois à se
mettre en mouvement : mardi
7 juin, les 28 ministres des
transports de l’Union
européenne (UE) tiendront leur
premier vrai débat politique,
neuf mois après la révélation du
«dieselgate» chez Volkswagen
(VW). L’Allemand, premier
constructeur mondial, a avoué
avoir triché sur les émissions
réelles d’oxyde d’azote (NOx,
principaux composants du
diesel) de ses voitures.
D’autres constructeurs
ont-ils menti, les autorités
d’homologation nationales
ont-elles péché par manque de
vigilance ? La Commission
européenne et/ou les Etats
membres ont-ils été
négligents ? Le moins que l’on
puisse dire, c’est que les
différents protagonistes ne
semblent pas prêts à assumer
leurs responsabilités.
La Commission, elle, entend
profiter du rendez-vous de
mardi pour exiger des
Vingt-Huit qu’ils accélèrent les
enquêtes nationales sur les
niveaux d’émissions qu’elle
leur avait demandées dès fin
septembre 2015. Seules deux
études – la britannique et
l’allemande – lui ont été
remises fin avril. En France, la
commission Royal n’a publié
qu’un rapport préliminaire,
concernant une cinquantaine de
voitures sur 100 au total.
Pour l’instant, toutes
concluent que seul VW a
réellement triché. Mais
constatent qu’un certain
nombre de véhicules dépassent
largement, en condition de
conduite réelle, les plafonds
d’émissions de NOx autorisées
par l’Europe (80 milligrammes
par kilomètres pour les
véhicules diesel).
L’ONG bruxelloise
Transport & Environnement a
compilé ces quelques rapports
pour établir son «dirty 30», la
liste des trente voitures neuves
les plus émettrices en NOx,
pourtant homologuées par les
agences nationales. Quelques
exemples ? La Dacia Sandero II
(approuvée dans l’Hexagone)
émet 12,8 fois le plafond de
80 mg/km autorisé, la Hyundai
i20 II (feu vert au RoyaumeUni) pointe à 7,9 fois, l’Opel
Insignia (Allemagne)
s’affiche à huit fois le plafond
autorisé… Les enquêtes
allemande et britannique montrent aussi que les constructeurs
utiliseraient un peu trop les
«defeat devices», ces logiciels
d’invalidation destinés à
bloquer la réduction
d’émissions de NOx des
moteurs. La commissaire à
l’industrie, Elzbieta
Bienkowska, a demandé
aujourd’hui des explications
aux Etats membres. La
législation européenne
interdit l’utilisation de ces
sortes d’interrupteurs, ils ne
sont tolérés que dans des cas
exceptionnels (VW les aurait
systématiquement utilisés).
L’article 5 du règlement de
2007 relatif à l’homologation
des véhicules stipule ainsi que
les dispositifs d’invalidation
sont tolérés uniquement, par
exemple,lorsqu’ils s’avèrent
nécessaires «en termes de
protection du moteur contre des
dégâts ou un accident et pour le
fonctionnement en toute
sécurité du véhicule». Mais les
constructeurs mettent en route
leurs logiciels bloquants dans
un grand nombre de conditions
de conduite : «Basse et haute
température extérieure, grande
vitesse, altitude élevée»,
énumère l’ONG Transport &
Environnement, dans un autre
rapport daté du 3 juin.
Des compétences
limitées
Photo : DR
D’autres
que Volkswagen
Photo : DR
L
Sur les modèles OpelVauxhall et Renault Nissan, les
systèmes de réduction des
émissions NOx seraient moins
effectifs en dessous de 17°C de
température ambiante, alors que
la température moyenne en
Europe se situe à 9°C…
«De tels comportements
correspondent à une
interprétation extrême des
textes européens (…), sont très
suspects, et méritent des
enquêtes plus poussées»,
conclut l’ONG.
Que répondent les Etats
membres ? «Que les textes
européens sont trop vagues,
qu’ils laissent une trop grande
marge d’interprétation aux
constructeurs», expliquent
plusieurs sources européennes.
La Commission ne serait pas
contre l’ajout de précisions au
règlement européen de
2007, mais pas avant
d’avoir obtenu davantage
d’explications des 28.
Certes, la Commission a mis
des années avant d’inscrire à
son agenda une remise à
plat des processus de tests
d’homologations des voitures
neuves. Le travail pour des tests
en conditions réelles, pas en
laboratoire, n’a commencé
qu’en 2011 alors que les
protocoles, manifestement
insuffisants, dataient des
années 1990.
Mais les compétences de
Bruxelles restent limitées, et les
Etats membres ont toujours,
jusqu’à présent, refusé que la
Commission se mêle des
activités de leurs agences
nationales d’homologation
(la KBA -allemande, l’Utac
française).
«Le respect du règlement de
2007 - interdisant les logiciels
d’invalidation a été confié
aux Etats, comme ils le
réclamaient», rappelle Julia
Poliscanova, de Transport &
Environnement.
Ces agences d’homologation
nationales sont néanmoins au
cœur des questionnements
bruxellois. La Commission,
même si elle n’a pas osé proposer une agence européenne
pour les chapeauter – anticipant
un refus des pays membres –, a
quand même mis sur la table,
fin janvier, une nouvelle
mouture de la directive de 2007
sur l’homologation des voitures
neuves (à distinguer du
règlement). Et ce, pour
s’autoriser à enquêter sur ces
agences ou pour limiter les
risques de conflit d’intérêts
dans les pays, entre ces agences
et les constructeurs.
Maintenir la pression
Il devrait aussi être question
de ce projet de directive révisé
au conseil de mardi, «la France
soutient très fortement cette
proposition», assure un
diplomate européen. Le
Parlement européen a aussi
commencé à l’étudier, mais il
ne se prononcera pas avant
l’automne.
La commission d’enquête
«dieselgate» devrait se charger
de maintenir la pression sur
toutes les parties. Après les
auditions techniques, elle veut
s’atteler aux auditions des
politiques. Et revenir sur cet
accord entre Etats, obtenu
fin octobre 2015 en plein
«dieselgate», concernant les
plafonds de NOx tolérés pour
les tests en conduite réelle.
Les 28 gouvernements de
l’UE ont jugé que les voitures
neuves pourront, durant les
tests, encore émettre jusqu’à
2,1 fois le plafond autorisé
(80 mg/km), et le dépasser
d’encore au maximum 50 %
après 2020… Cet accord a été
validé par le Parlement. «Nous
allons demander à Ségolène
Royal, que nous voulons auditionner, de saisir la Cour de
justice de l’Union pour tenter
de le casser», prévient
l’eurodéputée verte Karima
Delli, membre de la commission d’enquête «dieselgate» du
Parlement de Strasbourg.
C. D.
In lemonde.fr
INTERNATIONALE
SUPPLÉMENT
HEBDOMADAIRE
PP12-13
P14
Crise des migrants :
La mondialisation a favorisé la montée
des populismes
«Aucun échec n'est
permis»
Répondre à la menace
mondiale contre
la démocratie
SUBISSANT LES ASSAUTS DES COALITIONS EN IRAK COMME EN SYRIE
Daech : le début de la fin ?
Les offensives multiples en cours actuellement en Irak comme en Syrie visant le groupe Daech et les villes qu’il
contrôle semblent être le résultat d’un accord tacite entre les principaux acteurs au Moyen-Orient. La Russie et les
Etats-Unis avec l’Iran paraissent d’accord finalement qu’il faudrait en finir avec une organisation qui menacerait bien
des intérêts. Certains acteurs indirects de la tragédie syrienne se permettent même aujourd’hui de pronostiquer
l’affaiblissement voire la fin du mouvement extrémiste dans la région.
Par
Moumene Belghoul
e groupe Daech est-il en train de
s’affaiblir en Syrie et en Irak
après avoir longtemps menacé de
son extension vers des territoires nouveaux. En Irak, en Syrie et même en
Libye, plusieurs offensives font reculer
l’organisation extrémiste. La plus
importante est peut-être celle que mène
l’armée irakienne à une cinquantaine de
kilomètres de la capitale Baghdad. Il
s’agit de reprendre la ville de Falloudja,
250 000 habitants, la première grande
ville tombée aux mains de Daech en
janvier 2014. La reprise de Falloudja
qui semble se dessiner pourrait obliger
les éléments de Daech à se replier au
Nord sur Mossoul. C’est justement
l’objectif ultime de l’armée irakienne
celui de récupérer la grande ville du
Nord. Parallèlement à cette bataille
anti-Daech les Kurdes semblent mener
leur propre opération qui appliquerait
leur propre agenda. En Irak, ils auraient
libéré dernièrement neuf villages de la
plaine de Ninive. Victoires évidemment
fragiles, permettant sans doute la libération de cités sans habitants et de
champs de mines. A Falloudja, en Irak,
l’armée irakienne poursuit son offensive contre le groupe extrémiste.
Vendredi dernier au prix de «combats
féroces» elle a enregistré des progrès en
entrant dans un nouveau quartier du
Sud de cette ville. Après une première
phase, qui a permis aux troupes irakiennes de couper les dernières lignes
d’approvisionnement des éléments de
Daech les forces d’élite irakiennes sont
entrées le 30 mai dans Falloudja, à
50 km à l’ouest de Baghdad, à partir de
trois axes. Elles ne sont néanmoins pas
parvenues à y avancer rapidement en
profondeur en raison de l’endurance
des groupes armés. Les craintes pour le
sort de quelque 50 000 civils bloqués
dans Falloudja ralentissent la progression. En Syrie voisine d’autres forces
avancent, au nord de Raqa, considérée
comme «la capitale» de Daech.
L’offensive semble affaiblir l’organisation extrémiste bien que le terrain
syrien est plus complexe que celui
d’Irak.
Photo : DR
L
Ennemie commun
La reprise de la cité antique de
Palmyre par l’armée syrienne aura finalement constitué un symbole fort dans
l’objectif toujours de mise de reprendre
le territoire dans son intégralité et
mettre en échec la tentative toujours de
mise de la partition de la Syrie.
Récemment Daech a perdu le contrôle
de la dernière route principale qui relie
son fief de Raqa à la ville de
Jarabolous, à la frontière turque. La
coalition dominée militairement par les
Kurdes de Syrie, venue de l’Est, a ainsi
largement dépassé l’Euphrate. Une
zone considérée il n’y a pas si longtemps encore par Ankara comme une
«ligne rouge». Les Kurdes et leur allié
américain veulent éviter toute confrontation avec les Turcs qui considèrent
que l’offensive pourrait bien encourager un Kurdistan au nord de la Syrie
qui pourrait s’allier prochainement
avec le PKK. La prise de contrôle de la
route vers Jarabalous est d’une grande
signification stratégique selon les
stratèges. Daech n’aura plus accès par
voie goudronnée à la Turquie. Ce qui
l’empêcherait de faire transiter des
hommes, des armes et des marchandises. L’armée syrienne profite de l’occasion pour avancer vers l’Ouest,
soutenue par le travail de l’aviation
russe, dans un mouvement de tenaille.
Damas n’est pas entièrement favorable
à l’offensive kurde sur son territoire
notamment avec le soutien des
Américains. Mais il est évident que les
Kurdes semblent être devenus des
alliés objectifs dans la lutte contre l’ennemie commun. Daech est attaqué sur
plusieurs fronts. Et la chute de Raqa
aurait une grande portée symbolique,
Daech l’ayant établi sa «capitale»
depuis juin 2013. Les offensives mul-
tiples en cours actuellement en Irak
comme en Syrie visant le groupe
Daech et les villes qu’il contrôle
paraissent être le résultat d’un accord
tacite entre les principaux acteurs au
Moyen-Orient. La Russie et les EtatsUnis avec l’Iran semblent d’accord
finalement qu’il faudrait en finir avec
une organisation qui menacerait bien
des intérêts. Certains acteurs indirects
de la tragédie syrienne se permettent
aujourd’hui même de pronostiquer l’affaiblissement voire la fin du mouvement extrémiste dans la région. Si
Daech perd son fief de Mossoul en
Irak, «c'est le début de la fin», a estimé
le ministre français de la Défense. Les
djihadistes «ont beaucoup moins d'argent, de pétrole vendu, d'attractivité
(...) Je reste convaincu que ce sera difficile, mais pour la première fois, je
dis: 'Daech recule et Daech perdra', y
compris à Raqa».
M. B.
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INTERNATIONALE
Mardi 7 juin 2016
Mardi 7 juin 2016
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CRISE DES MIGRANTS :
«Aucun échec n’est permis»
charge de la Grèce, qui serait la
première à souffrir d’un échec de
l’accord UE-Turquie, et ne dispose pas des ressources humaines
nécessaires pour gérer la situation.
Un constat devenu trop évident
ces deux derniers mois.
L
Accord imparfait
Au mois de mars, les dirigeants
européens ont franchi un premier
pas important, en signant un
accord avec la Turquie visant à
empêcher l’immigration dite illégale, et à mettre en place un plan
de réinstallation des réfugiés. En
réduisant considérablement le
nombre de traversées dangereuses
de la Turquie vers la Grèce, de
plus de 57 000 migrants en février
à moins de 4 000 en avril, l’accord
a d’ores et déjà porté un coup aux
Photo : DR
L’UE doit elle aussi
respecter ses
engagements
réseaux de passeurs, et aidé à soulager les souffrances des migrants
en mer Egée. De nombreux observateurs, parmi lesquels des organisations humanitaires et des
associations de défense des droits
humains reconnues, ont exprimé
des craintes légitimes quant au
sort réservé aux migrants
concernés par cet accord, et quant
au risque de violation de leurs
droits humains. Si ces préoccupations doivent être entendues, les
opposants à cet accord doivent
également admettre qu’un accord
imparfait vaut mieux qu’un statu
quo intenable. Nous devons garder
à l’esprit que le mieux est l’ennemi du bien, mais le soutien
apporté à cet accord ne doit pas
éclipser nos inquiétudes quant à
l’état de la démocratie en Turquie.
Si l’accord entre l’UE et la
Turquie met fin au chaos qui
règne aux frontières de l’Europe et
améliore les conditions de vie des
réfugiés dans la région, cela pour-
rait grandement contribuer à restaurer la confiance en l’Union
européenne et à mettre à mal la
stratégie des partis xénophobes.
Encore faut-il que cet accord soit
correctement appliqué, conformément au droit international, et
qu’il s’inscrive dans une réponse
internationale plus vaste.
Améliorer la situation
des îles grecques
Lors d’une récente rencontre du
Forum Aspen des ministres à
Oslo, d’anciens ministres des
Affaires étrangères ont mené plusieurs consultations avec des
experts et des responsables politiques sur les problèmes posés par
l’immigration. Nous avons identifié différentes actions pratiques à
court terme et des initiatives à
long terme qui pourraient nous
aider à sortir de cette crise. Tout
d’abord, nous devons faire le
nécessaire pour améliorer la situa-
tion des îles grecques. Ces
dernières semaines, suite à la
signature de l’accord UE-Turquie,
le nombre de nouveaux arrivants
venus de Turquie a sensiblement
chuté. Cependant, plus de
8 000 migrants et demandeurs
d’asile vivent encore dans ces îles,
nombre d’entre eux en centres de
détention.
Tout laisse à penser que ni le
gouvernement grec ni l’UE n’ont
fourni les ressources nécessaires
pour veiller à ce que les demandes
d’asile soient traitées efficacement
et conformément aux procédures.
Cela doit changer. Selon
l’Initiative européenne pour la stabilité, l’embauche d’au moins 300
travailleurs sociaux suffirait à rattraper le retard en deux mois. Ces
travailleurs sociaux doivent être
employés dès que possible dans le
cadre d’une mission européenne
d’aide aux demandeurs d’asile
menée par l’UE. Ce problème ne
doit pas être laissé à la seule
Alors que de moins en moins
de migrants et de demandeurs
d’asile traversent la mer Egée, les
gouvernements européens pourraient oublier l’urgence qu’il y a à
mettre en œuvre les autres aspects
de l’accord. L’UE fait déjà
machine arrière sur la levée des
visas pour les citoyens turcs souhaitant se rendre en Europe. Cette
décision irréfléchie serait une
erreur. L’UE doit elle aussi respecter ses engagements, si elle
veut mettre en place, depuis la
Turquie, un plan de réinstallation
à grande échelle s’inscrivant dans
un programme d’admission humanitaire volontaire. Il serait tout à
fait possible de réinstaller 150 000
à250 000 réfugiés, si davantage de
pays européens acceptaient de participer à ce programme.
La procédure de réinstallation
aidera à partager plus équitablement les responsabilités pour
protéger les réfugiés, dont la vaste
majorité réside toujours dans des
pays pauvres. Bien sûr, cela ne
résoudra pas la crise sous-jacente.
Les réfugiés sont principalement –
mais pas exclusivement –
originaires de Syrie, où les civils
sont les premières victimes des
attaques menées, tant par le
régime Assad que par Daech
(acronyme arabe de l’organisation
Etat islamique). Tant que ces protagonistes resteront sur le devant
de la scène, l’exode du peuple
syrien continuera.
Toutefois, si les efforts
déployés en faveur de la réinstallation étaient couronnés de succès,
cela démontrerait aux Européens
et au monde entier qu’il est
possible de faire preuve de compassion, tout en maintenant le
contrôle des frontières. Ainsi,
nous donnerions tort aux thèses
des démagogues et des populistes,
et nous deviendrions un exemple
que pourraient suivre d’autres
pays riches comme les Etats-Unis.
Les Etats-Unis doivent
aider à résoudre
la crise
Photo : DR
Les Etats-Unis doivent
admettre que leurs intérêts
sont profondément affectés
par cette crise et agir en
conséquence. Ce n’est pas
seulement la stabilité du
Moyen-Orient qui est en
jeu, mais l’unité et la force
de ses principaux
partenaires en Europe. Afin
de protéger leurs propres
intérêts à l’international,
les Etats-Unis ne doivent
plus se contenter
d’observer les événements,
ils doivent aider à résoudre
la crise européenne et
accepter bien plus que les
10 000 Syriens qu’ils se
sont engagés à accueillir.
Ils ne peuvent pas donner
des leçons à l’Europe sans
participer davantage à la
résolution du problème. En
parallèle à l’application de
l’accord UE-Turquie, des
efforts doivent être mis en
œuvre pour répondre aux
défaillances
institutionnelles de l’aide
humanitaire laissée
exsangue par cette crise
globale. Car, s’il s’agit là
d’une urgence, la situation
n’en constitue pas moins
un défi sur le long terme.
Bien que bon nombre
d’ONG internationales
fassent un travail
extraordinaire sur le
terrain, et que le HautCommissariat des Nations
unies pour les réfugiés
puisse être félicité pour ses
efforts, l’aide humanitaire
reste trop ponctuelle, trop
concentrée sur le court
terme et insuffisamment
financée
Par
Hubert Védrine*
a crise des réfugiés et des
migrants
que connaît
l’Europe est une catastrophe
humanitaire imputable aux guerres
civiles qui frappent le MoyenOrient et aux défaillances institutionnelles de l’Occident. Le climat
politique devient cauchemardesque, les nationalistes de toute
l’Europe exploitant la peur des
réfugiés pour affaiblir l’Union
européenne et critiquant les
valeurs de démocratie libérale
qu’elle représente. La situation est
d’autant plus inquiétante que cette
stratégie semble fonctionner.
Depuis un an, l’Europe est
déchirée et paralysée par la crise
humanitaire qui échoue sur ses
côtes. L’UE n’inspire plus
confiance, tandis que le populisme
séduit de plus en plus.
A l’heure où le continent est
confronté à des défis majeurs,
notamment la politique agressive
de la Russie en Orient, la crise de
la dette et l’éventualité d’un
«Brexit», l’Europe doit prendre un
tournant si elle ne veut pas mettre
son avenir en péril. Il est temps
pour l’UE de montrer au monde
qu’elle est capable d’agir, avec
compassion mais fermeté, afin de
garder cette crise sous contrôle. Et
il est temps pour les Etats-Unis de
passer à la vitesse supérieure et
d’apporter leur concours.
Les Etats-Unis doivent
admettre que leurs intérêts sont
profondément affectés par cette
crise et agir en conséquence.
Ce n’est pas seulement la stabilité
du Moyen-Orient qui est en jeu,
mais l’unité et la force de ses principaux partenaires en Europe.
Afin de protéger leurs propres
intérêts à l’international, les EtatsUnis ne doivent plus se contenter
d’observer les événements, ils doivent aider à résoudre la crise
européenne et accepter bien plus
que les 10 000 Syriens qu’ils se
sont engagés à accueillir. Ils ne
peuvent pas donner des leçons à
l’Europe sans participer davantage
à la résolution du problème.
En parallèle à l’application de
l’accord UE-Turquie, des efforts
doivent être mis en œuvre pour
répondre aux défaillances institutionnelles de l’aide humanitaire
laissée exsangue par cette crise
globale. Car, s’il s’agit là d’une
urgence, la situation n’en constitue
pas moins un défi sur le long
terme.
Bien que bon nombre d’ONG
internationales fassent un travail
extraordinaire sur le terrain, et que
le Haut-Commissariat des Nations
unies pour les réfugiés puisse être
félicité pour ses efforts, l’aide
humanitaire reste trop ponctuelle,
trop concentrée sur le court terme
et insuffisamment financée.
Les mois qui viennent
seront décisifs
Ces derniers mois, un consortium des principales organisations
humanitaires a rédigé un ensemble
de recommandations exhaustives
visant à restructurer le système
humanitaire international, en
mettant l’accent sur de nouveaux
mécanismes de financement, une
meilleure intégration des interventions d’urgence au développement
à long terme et le renforcement du
rôle du secteur privé. L’objectif
n’est pas seulement d’augmenter
les capacités d’aide humanitaire,
mais également d’améliorer les
types d’aides proposés en les
déployant plus stratégiquement.
Fondées sur les discussions
engagées au Sommet humanitaire
mondial d’Istanbul, ces propositions, ainsi que d’autres, devraient
être officiellement énoncées lors
de l’Assemblée générale
des Nations unies de septembre,
où le secrétaire général de l’ONU
et le président américain Barack
Obama organiseront des réunions
de haut niveau sur le thème des
réfugiés et de l’immigration.
En Europe et aux Etats-Unis,
comme ailleurs, le débat public
sur les réfugiés a été dominé par la
xénophobie. Il est temps pour les
dirigeants de tous pays de
s’opposer à ces campagnes de
peur et de montrer que notre engagement en faveur des valeurs libérales ne porte pas atteinte à notre
sécurité. Les mois qui viennent
seront décisifs pour l’Europe et les
Etats-Unis. Aucun échec n’est
permis.
H. V.
*Hubert Védrine, ancien
ministre des Affaires étrangères
français, Madeleine Albright,
ancienne secrétaire d’Etat américaine, George Papandréou,
ancien Premier ministre et
ministre des Affaires étrangères
grec
In lemonde.fr
La Tribune du 07/06/2016/ANEP n° 419 218
INTERNATIONALE
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LA MONDIALISATION A FAVORISÉ LA MONTÉE DES POPULISMES
Répondre à la menace mondiale
contre la démocratie
Les mouvements anti-élites gagnent en influence dans le monde. Ces mouvements ont en commun le
sentiment d’avoir été bafoués, par des «élites» qui ne donnent pas «leur chance» aux citoyens ordinaires.
Ils dénoncent des résultats électoraux «achetés» par des intérêts particuliers ainsi que des cadres légaux et
réglementaires tellement sophistiqués qu’ils semblent conçus pour bénéficier aux riches, à l’instar de
réglementations bancaires dont seules de très grosses institutions peuvent se jouer et d’accords
d’investissement négociés en secret
Par
Ngaire Woods*
artout dans le monde, les populistes
attirent les suffrages en promettant
de protéger les gens ordinaires des
dures réalités de la mondialisation. Les
élites démocratiques, affirment-ils, ne
méritent pas qu’on leur fasse confiance,
trop occupées qu’elles sont à protéger
les riches – une habitude que la
mondialisation n’a fait qu’intensifier.
Pendant des décennies, la mondialisation fut une promesse pour tous. A
l’échelle internationale, elle a permis
l’essor des Tigres asiatiques et des BRICS
(Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du
Sud), a doté l’Afrique d’une croissance
rapide et soutenu la prospérité des pays
riches jusqu’en 2007. Elle a représenté
une chance pour de nombreux pays et
multiplié les opportunités de développement. Mais depuis la crise de 2008,
nombre de pays riches sont prisonniers de
l’austérité, les économies asiatiques
ralentissent, les BRICS sont en panne et
de nombreux pays africains connaissent à
nouveau les affres de la dette.
Tout cela a contribué à la hausse des
inégalités, qui nourrissent aujourd’hui les
mécontentements. Emmanuel Saez et
Gabriel Zucman ont calculé qu’aux
Etats-Unis, les écarts de richesse sont
d’ores et déjà plus marqués que jamais
depuis la Grande Dépression, le centile
des ménages les plus riches possédant
désormais presque la moitié du patrimoine
national.
Au Royaume-Uni, le Bureau des
statistiques nationales a établi que dans la
période 2012-2014, les 10% des ménages
les plus riches possédaient 45% du patrimoine total des ménages. Depuis juillet
2010, le patrimoine du décile supérieur a
augmenté trois fois plus vite que celui des
50% les moins fortunés.
Au Nigéria, une croissance
économique étonnante, de 7% par an en
moyenne depuis 2000, a peut-être réduit
la pauvreté dans le Sud-ouest du pays,
mais a fait apparaître dans le Nord-est
(où le groupe extrémiste Boko Haram est
le plus actif), des niveaux choquants
d’inégalité des patrimoines et de pauvreté.
Les mêmes tendances sont sensibles en
Chine, en Egypte ou en Grèce.
Corrélativement aux inégalités, la
défiance croissante de l’opinion nourrit la
révolte contre la mondialisation et la
démocratie. Nombreux sont ceux qui
pensent que les riches, dans les pays développés comme dans les pays en développement, s’enrichissent parce qu’ils ne sont
pas soumis aux mêmes règles que les gens
du commun.
Il n’est pas difficile de voir pourquoi.
Avec le ralentissement de l’économie
mondiale, les exemples d’inconduite, de
la part de ceux qui tiennent les rênes, sont
devenus plus voyants. Au Royaume-Uni,
Amazon, Starbuck et Google ont suscité
l’indignation générale en mettant à profit
les failles de la législation pour ne payer
Photo : DR
P
quasiment aucun impôt en 2013, conduisant le gouvernement britannique à faire
adopter par le G8 une déclaration contre
l’évasion et la fraude fiscale. En 2015, un
audit de la Nigerian National Petroleum
Corporation, la compagnie publique des
pétroles nigérians, a révélé un trou
d’environ 20 milliards de dollars dans les
recettes qu’elle aurait dû verser aux
autorités sous la précédente
administration.
Et le problème est systémique. Cette
année, les Panama Papers ont montré
comment les riches de la planète créaient
en secret des entreprises offshore qui leur
permettaient de se soustraire à l’attention
de l’administration fiscale et au paiement
de l’impôt. Et les grandes banques
mondiales ont dû acquitter des amendes
sans précédent ces dernières années pour
avoir éhontément violé la loi.
Pourtant, quels qu’aient été les
dommages causés dans l’opinion publique
par ces scandales, pratiquement personne
ne semble avoir été tenu de rendre des
comptes. Presque dix ans après la crise
financière mondiale de 2008, un seul
responsable du secteur bancaire est allé en
prison. De nombreux banquiers ont en
revanche suivi l’exemple de Fred
Goodwin, le directeur de la Royal Bank of
Scotland, qui, après avoir amassé
24,1 milliards de livres (34,2 milliards de
dollars) de pertes, a démissionné avec une
énorme indemnité. Les gens ordinaires –
comme ce père de trois enfants emprisonné en septembre 2015 au RoyaumeUni pour des dettes de jeu d’un montant
de 500 000 livres – n’ont pas droit à tant
d’égards. Tout cela contribue à expliquer
pourquoi les mouvements anti-élites
gagnent en influence dans le monde. Ces
mouvements ont en commun le sentiment
d’avoir été bafoués, par des «élites» qui
ne donnent pas «leur chance» aux
citoyens ordinaires. Ils dénoncent des
résultats électoraux «achetés» par des
intérêts particuliers ainsi que des cadres
légaux et réglementaires tellement
sophistiqués qu’ils semblent conçus pour
bénéficier aux riches, à l’instar de
réglementations bancaires dont seules de
très grosses institutions peuvent se jouer
et d’accords d’investissement négociés en
secret.
Les Etats se sont laissés dépasser par la
globalisation – et par la mobilité des
détenteurs de patrimoine. La mondialisation doit être dirigée et réglementée. Elle
a besoin de chefs d’entreprise responsables. Et d’une coopération mondiale
beaucoup plus étroite et efficace. Lorsque
les Etats ont échoué à coopérer, dans les
années 1930, la mondialisation s’est
écrasée.
Il a fallu de longs efforts, soigneusement dirigés, après la Seconde Guerre
mondiale, pour rouvrir l’économie internationale et permettre à la mondialisation
de reprendre son essor. Encore, tandis que
de nombreux pays libéralisaient leurs
échanges, assuraient-ils, en contrôlant les
capitaux, que les plus «volatils» de ceuxci ne puissent entrer et sortir de leurs économies sans crier gare. Pendant ce temps,
la puissance publique investissait les fruits
de la croissance dans l’amélioration de
l’enseignement, des soins de santé et de
systèmes de protection sociale qui
bénéficiaient au plus grand nombre. Avec
le rôle de l’Etat augmentaient aussi les
ressources qui lui étaient allouées.
Dans les années 1970, les dirigeants
occidentaux, dans l’Etat et dans
l’entreprise, ont relâché leur vigilance. Ils
ont accordé foi à l’idée d’un marché
s’équilibrant et se régulant de lui-même,
source inépuisable de croissance. Lorsque
cette nouvelle orthodoxie se fut répandue
à un secteur financier endetté, la
collision mondiale devint probable.
Malheureusement, de nombreux Etats
avaient déjà perdu tout moyen de contrôle
sur les forces qu’ils avaient contribué à
libérer et les chefs d’entreprises ayant
perdu le sens des responsabilités ne se
souciaient plus guère de la santé
des sociétés au sein desquelles ils
prospéraient.
En 2016, nous sommes en train de
réapprendre que, politiquement, la
mondialisation doit être dirigée, afin de
permettre, certes, au gagnants de gagner,
mais aussi de leur rappeler qu’ils ne
doivent pas tricher ni négliger les responsabilités qui sont les leurs envers la
société. Les politiciens corrompus cédant
aux largesses de dirigeants d’entreprises
corrompus n’y ont pas leur place.
Il sera difficile de restaurer la
confiance. Les chefs d’entreprises devront
obtenir de l’ensemble de la société un
«permis d’entreprendre» et contribuer,
sans ambiguïté, à l’entretien de l’environnement qui permet leur prospérité. Ils
peuvent commencer par payer leurs
impôts.
Les Etats devront prendre leurs distances avec les entreprises qui n’acceptent
pas leur part du fardeau. Ils doivent qui
plus est revoir leur propre fonctionnement
pour prouver leur impartialité. Une réglementation rigoureuse et pérenne nécessitera des investissements conséquents dans
la puissance publique et dans les services
juridiques chargé de la mettre en œuvre.
Enfin, la coopération est indispensable.
On ne peut défaire la mondialisation ;
mais un engagement solide et partagé peut
la contrôler.
N. W. (Traduction François
Boisivon)
*Doyenne de l’Ecole Blavatnik et
directrice du programme de
gouvernance économique mondiale à
l’université d’Oxford.
In project-syndicate.org
16
M O N D E
Maridi 7 juin 2016
DANS UN FACE-À-FACE TENDU
Washington et Pékin s’efforcent de coopérer
Le président Xi Jinping a plaidé pour que «la vaste (région) du Pacifique soit un espace de coopération et non pas de
compétition». Il a réclamé que «les Etats-Unis et la Chine renforcent leur confiance réciproque». Le secrétaire d’Etat
américain, John Kerry, lui a répondu : «C’est à nous, l’Amérique et la Chine, à faire en sorte que nous soyons plus des
partenaires que des rivaux.»
Nicolas Revise et Benjamin Carlson de
l’AFP
Photo : DR
L
es Etats-Unis et la Chine
ont appelé, hier, à
travailler en «partenaires»
plutôt qu’en «rivaux», lors de leur
face-à-face annuel diplomatique et
économique, sous forte tension
cette année en raison d’une
poussée de fièvre en mer de Chine
méridionale. Les deux premières
puissances mondiales sont réunies
lundi et mardi à Pékin pour
leur «8 e Dialogue stratégique et
économique», en pleine mutation
de la région Asie-Pacifique :
l’administration du président
Barack Obama a fait de cette zone
la priorité de sa politique étrangère,
suivant le fameux «pivot» ou
«rééquilibrage» de l’Amérique
vers l’Asie, où la Chine est de plus
en plus influente.
Le président Xi Jinping a plaidé
d’entrée pour que «la vaste
(région) du Pacifique soit un
espace de coopération et non pas
de compétition». Il a réclamé
que «les Etats-Unis et la Chine
renforcent leur confiance
réciproque». Le secrétaire d’Etat
américain John Kerry, accompagné
du secrétaire au Trésor Jacob Lew,
lui a répondu : «C’est à nous,
l’Amérique et la Chine, à faire en
sorte que nous soyons plus des
partenaires que des rivaux.» Mais
les deux mastodontes, concurrents
manifestes en Asie-Pacifique,
avaient eu, dimanche dernier, des
échanges acrimonieux à propos des
contentieux territoriaux en mer de
Chine méridionale qui opposent
Pékin à ses voisins d’Asie du sudest et empoisonnent toute la région.
Washington et Pékin s’étaient
accusés de «provocations».
L’ambiance était un peu plus
diplomatique et polie au premier
jour du Dialogue hier. Les
Etats-Unis se sont gardés de
montrer du doigt nommément leur
hôte chinois. M. Kerry s’est
contenté d’«exhorter toutes les
nations à trouver une solution
diplomatique» et d’éviter les
actions «unilatérales» dans la crise
en mer de Chine méridionale.
Cette montée des tensions
s’explique par l’imminence d’une
décision juridique très attendue de
la Cour permanente d’arbitrage de
la Haye saisie par les Philippines
face à la Chine. Pékin revendique
la quasi-totalité de la mer de Chine
méridionale, où ses travaux
d’infrastructures et de remblaiements sur des îlots contestés
provoquent la colère des Etats riverains, le Vietnam, les Philippines,
Brunei et la Malaisie.
A Oulan-Bator dimanche, John
Kerry avait tonné contre la «militarisation» de cette zone maritime
riche en ressources et cruciale pour
le commerce mondial. Pékin lui
avait rétorqué que «les pays
extérieurs devraient jouer un rôle
constructif à ce sujet, pas
l’inverse». Même si les Etats-Unis
se targuent de «ne pas prendre
position» dans les contentieux en
mer de Chine, ils défendent bec et
ongles la liberté de navigation dans
ces eaux stratégiques. Washington
a même envoyé des navires de
guerre croiser à proximité d’îles
contrôlées par Pékin. «Nous restons inquiets. Les tensions en mer
de Chine méridionale sont plus
élevées qu’il y a un an» lors du
Dialogue Etats-Unis/Chine en
2015, a confié à l’AFP un
diplomate américain. Le menu de
l’édition 2016 est tout aussi chargé.
Mer de Chine, Corée du Nord,
Taïwan, changement climatique,
cyber-sécurité, terrorisme, droits de
l’Homme, niveau du yuan,
échanges commerciaux et
coopération économique : la
liste des sujets de discussions controversés ou consensuels - est
loin d’être exhaustive entre, côté
américain, MM. Kerry et Lew et,
côté chinois, le vice-Premier
ministre Wang Yang et le
conseiller d’Etat Yang Jiechi, qui a
la main sur la politique étrangère.
Evoquant le casse-tête de la
Corée du Nord, le chef de la
diplomatie américaine a jugé
«impératif» de «maintenir la
pression» internationale sur
Pyongyang pour contrecarrer ses
programmes nucléaire et
balistique. John Kerry a vanté la
collaboration des deux premières
puissances mondiales contre le
régime communiste, dont les
activités militaires ont été
condamnées à l’unanimité par le
Conseil de sécurité de l’ONU.
Donc avec la voix de Pékin, allié
de Pyongyang.
Washington et Pékin ont aussi
abordé d’autres sujets qui fâchent :
John Kerry a égratigné Yang Jiechi
sur «nos différences en
matière de droits de l’homme, de
traitement des personnes et
d’application de la loi», des
vieilles pommes de discorde entre
les deux pays aux systèmes
politiques antagoniques.
Au plan économique, M. Lew a
sonné la charge contre la Chine,
numéro un mondial de l’acier,
en l’exhortant à réduire les
surcapacités de ses aciéries, qui
«faussent et nuisent» au marché
mondial de ce métal.
AFP
LA FOSSE CONTENAIT DES CENTAINES DE CORPS
Découverte d’un charnier près de Fallouja
UN CHARNIER contenant des
centaines de corps a été découvert
près de la ville irakienne de
Fallouja, dans laquelle les forces
paramilitaires chiites menacent
d’entrer si les forces gouvernementales tardent à reprendre ce bastion
du groupe Etat islamique (EI).
L’armée irakienne a lancé il y a
deux semaines une vaste offensive
pour reprendre Fallouja, situé à
50 km à l’ouest de Bagdad et
aux mains des djihadistes depuis
janvier 2014. Les forces d’élite du
contre-terrorisme (CTS) tentent
depuis plusieurs jours de
progresser pour entrer dans le
centre de Fallouja mais leur
avancée est ralentie par la résistance des djihadistes et la présence
d’environ 50 000 civils pris au
piège de l’offensive et empêchés
de fuir par l’EI. Les forces irakiennes ont cependant pris samedi
la localité de Saqlawiya, à environ
10 km au nord-ouest de Fallouja,
qui permet d’assiéger totalement la
ville.
Un colonel de la police de la
province d’Al-Anbar, où sont
situées Saqlawiya et Fallouja, a fait
état dimanche de la découverte
d’«une fosse commune dans
le quartier de Chouhada (à
Saqlawiya) au cours d’une
opération de déminage». «La fosse
commune contient environ
400 corps de militaires. Il y a aussi
quelques civils», a-t-il ajouté sous
couvert de l’anonymat. *
Selon lui, la plupart des
victimes auraient été abattues
d’une balle dans la tête. «Les
forces de sécurité ont ouvert la
fosse commune et commencé à
transférer les corps pour leur
identification».
Les corps seraient principalement ceux de soldats irakiens tués
par les jihadistes de l’EI au cours
d’une série d’attaques meurtrières
contre des bases de l’armée dans
cette zone. «L’EI a exécuté
beaucoup de militaires ainsi que
des civils dans cette zone à la fin
de 2014 et au début de 2015»,
a-t-il affirmé.
Rajeh Barakat, membre du
conseil provincial d’Al-Anbar, a
confirmé la découverte du
charnier, affirmant que la fosse
comprend notamment «des civils
exécutés par l’EI pour espionnage
ou non-respect des règles de
l’organisation». Dimanche dernier,
les forces d’élite irakiennes
affrontaient les djihadistes dans les
quartiers de Chouhada et Jbeil,
situés dans le sud de Fallouja. «Il y
a de la résistance mais un peu
moins qu’au cours des jours
précédents», a indiqué le général
Abdelwahab al-Saâdi, commandant
de l’opération pour la reprise de
Fallouja, précisant que les forces
gouvernementales n’avaient pas
encore réussi à pénétrer dans la cité
par le nord. Le Conseil norvégien
pour les réfugiés (NRC) a indiqué
pour sa part que l’EI ouvrait le feu
et abattait les civils qui tentaient de
fuir Fallouja. «Les civilsessayant
de traverser l’Euphrate pour fuir
les combats sont ciblés», a déclaré
l’organisation dans un
communiqué. «Un nombre
indéterminé de civils ont été
abattus en essayant de traverser le
fleuve».
AFP
LES FORCES paramilitaires
chiites pourraient entrer dans
Fallouja si les forces gouvernementales n’investissent pas rapidement dans le centre de cette ville à
majorité sunnite contrôlée par le
groupe Etat islamique (EI), a
prévenu leur chef. Les forces
irakiennes ont lancé dans la nuit du
22 au 23 avril une vaste offensive
pour reprendre Fallouja, l’un des
principaux bastions de l’EI, situé à
50 km à l’ouest de Baghdad.
Les unités paramilitaires du
Hachd al-Chaâbi, dominées par les
milices chiites, ont participé à
l’encerclement de cette ville il y a
deux semaines mais sont jusqu’à
présent restées à l’extérieur,
laissant les forces du service d’élite
du contre-terrorisme (CTS) donner
l’assaut sur la cité. Le Premier
ministre Haider al-Abadi a affirmé
que les milices chiites - la plupart
sous sa responsabilité mais
certaines répondant directement à
Téhéran - n’entreraient pas dans
Fallouja. Elles ont été accusées à
plusieurs reprises d’alimenter le
sectarisme et leur participation aux
opérations de Fallouja est
considérée comme potentiellement
explosive. «Nous sommes
partenaires dans la libération (de
Fallouja, ndlr), notre mission n’est
pas encore finie (…). Nous avons
accompli la tâche qui nous a été
donnée, celle d’encercler
(Fallouja), tandis que la libération
a été assignée à d’autres forces
(…). Nous sommes toujours
présents dans la zone et nous
continuerons à (les) soutenir si la
libération se fait rapidement.
S’ils n’en sont pas capables, nous
entrerons avec eux», a affirmé
Abou Mahdi al-Mohandis le
commandant militaire des unités
paramilitaires. Selon le chef du
Hachd al-Chaâbi, 2 500 djihadistes
seraient retranchés à l’intérieur de
la ville, dorénavant presque
entièrement assiégée par les forces
irakiennes et paramilitaires.
Les forces d’élite tentent depuis
plusieurs jours de progresser pour
entrer dans le centre de Fallouja
mais leur avancée est ralentie par
une forte résistance des combattants de l’EI et par la présence
d’environ 50 000 civils pris au
piège de l’offensive et empêchés
de fuir par les jihadistes.
Irak : les milices chiites pourraient entrer
dans Fallouja
C U L T U R E
Mardi 7 juin 2016
17
INAUGURANT UNE DES PLUS IMPORTANTES EXPOSITIONS DÉDIÉE À MOHAMED KHEDDA
Mihoubi œuvre à la création d’un marché
d’arts plastiques
Les œuvres de 120 artistes plasticiens de différentes régions du pays seront mises en vente dans ce marché,
a indiqué le ministre
Par
Sihem Bounabi
l’occasion de l’inauguration
de exposition de tableaux
de l’artiste Mohamed
Khedda en commémoration du
25 e anniversaire de sa mort, le
ministre de la Culture, Azzedine
Mihoubi, a déclaré, dimanche
dernier à Mostaganem, que son
département ministériel œuvre à la
création d’un premier marché
d’arts plastiques en Algérie,
rapporte l’APS. Azzedine Mihoubi
a indiqué à ce sujet que le
ministère œuvre avec des spécialistes à la création du premier
marché d’arts plastiques en Algérie
comportant des œuvres de
120 artistes plasticiens de différentes régions du pays, qui seront
mises en vente avec l’organisation
d’une campagne médiatique pour
encourager ce marché.
Le ministre a ajouté que
l’Algérie compte plusieurs noms
d’artistes plasticiens dont Racim,
Issiakhem, Boukhatem, Korichi et
Baya, soulignant que la particularité de Khedda est qu’il est autodidacte et doué depuis son jeune âge
lorsqu’il travaillait dans l’imprimerie. Azzedinne Mihoubi a également tenu à mettre en exergue que
l’exposition, inaugurée dimanche
passé, est une des plus importantes
organisées en Algérie donnant une
idée réelle de l’expérience et du
parcours de cet artiste ayant évolué
également dans le théâtre, le
cinéma et de grandes manifestations économiques en étant un
grand adepte de l’évolution de la
société algérienne depuis la révolution jusqu’au début des années 90.
Dans l’esprit de la promotion et
soutien des mouvements des arts
plastiques, le ministre de la Culture
a également signalé un projet de
Photo : DR
A
galeries d’arts à Alger et que des
contacts sont avec le wali pour la
reconversion d’un espace en salle
de vente de tableaux. Le ministre a
également annoncé que l’organisation arabe de la culture, de l’éducation et des sciences (Alesco)
publiera prochainement un ouvrage
abordant l’art plastique algérien et
sa place dans le monde arabe en
particulier et dans le monde en
général.
Il a affirmé, par ailleurs, que la
wilaya de Mostaganem est habilitée à être une des villes de l’art
culturel distingué, rappelant qu’elle
a réussi à s’imposer sur la scène
aux Algériens le grand héritage
artistique de Mohamed Khedda
(1930-1991).
Visitant la Casbah, la mosquée
de Tebbana et Dar El Kaid,
Azzedinne Mihoubi a affirmé le
soutien de son département
ministériel et l’accompagnement
des autorités locales pour préserver
la vieille ville de Mostaganem
disposant de sites nécessitant une
intervention rapide pour leur
protection contre toute détérioration. Il a souligné, dans ce sens,
que la wilaya de Mostaganem
dispose du plus grand secteur
préservé, assurant le soutien du
culturelle avec ce qu’ont réalisé ces
enfants dont le chantre Maâzouz
Bouadjadj et Mohamed Khedda
considéré comme référence des
arts plastiques algériens ayant
laissé son empreinte dans le mouvement culturel et intellectuel algérien et dans la mémoire de ces
élèves.
Le ministre a appelé à organiser
des sorties au profit des étudiants,
des élèves et des habitants des
régions limitrophes pour voir l’art
abstrait et assister à cette exposition de deux mois, ajoutant que
cette manifestation sera déplacée à
Alger, Oran pour faire découvrir
ministère de la Culture pour
préserver de tels sites historiques et
mener des opérations d’urgence
pour restaurer le secteur préservé
de la vieille ville s’étendant sur une
superficie de 103 hectares
englobant des quartiers et ruelles,
avec le concours des propriétaires
d’unités du patrimoine.
Par ailleurs, Azzeddine
Mihoubi a également présidé à
l’inauguration d’une bibliothèque
de lecture publique dans la
commune Bouguirat où il a visité
ses pavillons dont un atelier
destiné aux personnes aux besoins
spécifiques, affirmant que le
ministère œuvre à faire bénéficier
cette catégorie du savoir et à doter
les bibliothèques en matériels de
braille et technologies modernes.
Au chef-lieu de wilaya, le
ministre s’est enquis des travaux de
réalisation du nouveau siège de la
direction de la culture qui ont
atteint un taux d’avancement
dépassant 80% et qui seront
réceptionnés au courant de cette fin
d’année.
Le ministre de la Culture a
aussi annoncé que la wilaya de
Mostaganem sera en 2017, la
capitale du théâtre à l’occasion du
demi siècle de la fondation du
Festival national du théâtre
amateur où tous les théâtres
algériens et coopératives et troupes
étrangères prendront part à
Mostaganem dans des ateliers de
formation, des conférences
sur l’histoire du théâtre et des
hommages à des dramaturges.
Mihoubi a chargé Nabila
Mohammedi pour diriger le
théâtre régional «Si Djillali
Benabdelhalim» de Mostaganem et
a désigné Mohamed Nouari
commissaire du Festival national
du théâtre amateur.
S. B./APS
EN PLUS DE LA MAISON DE LA CULTURE
Le port de Jijel scène d’animation culturelle pour Ramadhan
A L’OCCASION du mois
sacré de Ramadhan, la maison de
la Culture Omar-Oussedik et le
port de Boudis de Jijel, sont les
deux sites qui ont été retenus pour
abriter les manifestations
culturelles et artistiques a indiqué
la directrice de la Culture de la
wilaya de Jijel, Salima Gaoua. Il
est à noter que c’est la première
fois que le port de Boudis aura une
vocation culturelle dans le cadre de
ce mois, a indiqué, la responsable,
lors d’une conférence de presse
animée au musée Kotama. En
diapason avec la beauté naturel de
l’une des plus belles régions
côtières d’Algérie, les professionnels de la mer ont été invités par le
Photo : DR
Par
Rédaction Culturelle
wali à s’approprier et s’imprégner
de l’idée d’animer et (ré)animer cet
espace portuaire qui sera ouvert au
public à l’occasion de la saison
estivale.
S’agissant du programme
d’animation pour la saison estivale,
celui-ci sera étendu à l’ensemble
des communes de la wilaya,
a-t-elle affirmé, précisant que
quatre communes (El Milia,
Settara, El Ancer et Chekfa) se
sont dites prêtes à accueillir de
telles activités.
Salima Gaoua a déclaré à ce
sujet que «chaque commune
aura droit à au moins cinq jours
d’activités culturelles et artistiques
durant la saison estivale». Ainsi, la
journée du 8 juin qui coïncide avec
la célébration de la Journée
nationale de l’Artiste marquera le
coup d’envoi de ces festivités où
un programme ambitieux lui a été
consacré, a noté la directrice de la
Culture.
Elle a souligné à l’APS dans ce
sens que «notre objectif est de faire
connaître les potentialités
cultuelles locales, encourager et
faire émerger les jeunes talents»,
rappelant qu’il est question de
mettre en place une commission
pluridisciplinaire à l’effet
d’élaborer un programme d’action
pour 2017.
Cette responsable a affirmé que
le secteur dont elle préside ne
ménagera aucun effort pour aller
même vers les localités les plus
reculées, rurales ou montagneuses,
reconnaissant que la région de
Jijel possède une infinité de
potentialités et talents culturels et
artistiques, activant le plus souvent
dans l’anonymat et loin des
projecteurs de l’actualité.
A une question relative à la
réhabilitation d’une partie du
musée Kotama dont une aile
menace ruine, la responsable du
secteur de la culture a indiqué que
l’étude concernant ce projet a été
achevée. Pour rappel, le musée
Kotama, avait déjà été l’objet
d’une vaste action d’extension et
de réhabilitation en 2011 afin
de contribuer largement à la de
dynamisation de la vie culturelle et
artistiques.
R. C.
18
E N V I R O N N E M E N T
Mardi 7 juin 2016
PROJET D’AMÉNAGEMENT DE L’OUED EL HARRACH :
Le taux d’avancement est de 70%
Par
Algérie presse service
e taux d’avancement du
projet d’aménagement de
l’oued El-Harrach a atteint
70%, a indiqué dimanche le
directeur des ressources en eau et
de l’environnement d’Alger
Smail Amirouche, lors d’une
visite effectuée au site, par le
ministre du secteur Abdelouahab
Nouri. Le projet d’aménagement
de l’oued, dont les travaux
avaient été lancés en 2012 pour
un coût de 38 milliards de DA
porte, en particulier, sur son recalibrage, la réalisation de trois jardins filtrants, la mise en place de
systèmes de contrôle et surveillance de la qualité de l’eau,
ainsi que de prévision et d’alerte
des crues, la construction de
ponts et passerelles et la réalisation de stations de pompage
d’une capacité de 90 000 mètres
cubes par jour.
Les travaux concernent, aussi,
des aménagements paysagers, à
travers la création de parcs, de
pistes et voies cyclables tout au
long de l’oued, de terrains de
sport de proximité, de piscines en
plein air et d’aires de jeux pour
enfants outre la réalisation de
19 ponts tout au long de l’oued
le boisement de 65 000 plants,
rappelle-t-on. Lors d’une visite à
l’occasion de la Journée mondiale
de l’environnement, et à propos
du rejet des eaux usées par des
usines implantées à proximité de
l’oued, M. Nouri a noté l’existence de «cas particuliers» sur
lesquels son ministère travaille.
«Nous sommes en train de les
forcer pour doter ces unités
industrielles d’instruments de
Photo : Archives
L
traitement des eaux. On ne peut
pas accepter les rejets à l’état
brut tel que se fait à l’heure
actuelle», a-t-il expliqué.Par la
même occasion, le Schéma d’assainissement des trois zones de la
wilaya d’Alger (Est-Centre et
Ouest), a été présenté et qui prévoit actuellement deux extensions
de périmètre, dont les capacités
seront doublées. «Il s’agit de la
station d’épuration de Béni Messous et celle de Baraki. 20% du
volume reste à traiter avec les
extensions de Réghaïa et
Zéralda», a indiqué à l’APS, le
directeur d’exploitation et
d’assainissement à la Société des
eaux et de l’assainissement
d’Alger (SEAAL), Reda Boudab.
A l’occasion de la célébration de
la Journée mondiale de l’environnement tenue cette année sous le
thème «le commerce illicite de la
faune sauvage», M. Nouri a inauguré une journée portes ouvertes
au niveau de «Sablette», un évènement auquel des organismes et
le mouvement associatif ont pris
part. Le ministre a souligné que
plus 100 000 éléphants ont été
abattus dans les forêts tropicales
de l’Afrique, pour la commercialisation de 170 tonnes d’ivoire,
durant la période 2010-2012. «Le
commerce illicite de la faune sauvage génère des gains énormes,
estimés à 20 milliards de dollars
annuellement. Ces chiffres témoignent l’ampleur de cette activité
illégale qui menace la biodiversité et la richesse animalière», at-il dit en mentionnant que
l’Afrique reste parmi les continents les plus touchés par ce phénomène.
Afin de lutter contre ces pratiques illicites, le ministre a
relevé l’arsenal juridique mis en
place par l’Algérie qui reste un
des pays pionniers en matière de
protection de la biodiversité et de
la sauvegarde de l’environnement, a-t-il dit. «Nous sommes en
train de se doter d’instruments
qui peuvent préserver notre biodiversité et notre richesse natu-
relle. Dans ce contexte,
22 espèces seront protégées», a
affirmé le ministre.
M. Nouri a appelé en outre à
la nécessité de conjuguer les
efforts des responsables, citoyens
et mouvement associatif pour
préserver l’environnement et les
lieux de la baignade en prévision
de la saison estivale. Cet été, le
nombre des plages autorisées à la
baignade le long de la côte algérienne est de 370 plages, a-t-il fait
savoir, ajoutant que le but était
d’atteindre le taux de 0% de rejet
d’eaux usées dans la mer, du
moment que 80% des eaux usées
sont déjà traitées.
APS
SITUÉ SUR LE PROLONGEMENT DE LA FRANGE MARITIME
Oran : inauguration d’un nouvel espace vert
sur le prolongement de la frange maritime
de l’APC d’Oran jusqu’à la
désignation de l’adjudicateur
dans les tous prochains jours, a
fait remarquer le wali d’Oran.
Le chef de l’exécutif de
wilaya a assuré que l’opération de
réalisation d’espaces verts se
poursuit de manière qualitative
pour pallier au déficit que connait
la ville en la matière et permettre
à la population oranaise de profiter de ces sites. Il a insisté
auprès du directeur d’Oran-vert,
une entreprise communale
chargée de la prise en charge de
l’environnement, sur la nécessité
d’adopter un règlement intérieur,
une exigence des associations de
l’environnement pour définir les
responsabilités des uns et autres.
Le coût de cette opération
d’aménagement, qui comprend,
le mobilier urbain, l’éclairage
public, la voirie, le revêtement
des allées piétonnes, balustrade
et autres, est de 191 millions DA,
a souligné le délégué du secteur
urbain d’El Menzeh.
Photo : DR
UN NOUVEL espace
vert, situé sur le prolongement de
la frange maritime, a été
inauguré, lundi, à Haï El Menzeh
(ex-Canastel), par le wali d’Oran,
en présence des directeurs de
l’urbanisme et de la construction,
de l’environnement, du
président d’APC d’Oran et de
représentants d’associations.
Aménagé sur une surface de
10 ha, ce nouvel espace vert
donne une vue imprenable sur la
mer, non loin, du siège de la
direction des forêts. Il fait
suite à une série de réalisation
relevant du grand projet urbain
d’Oran dont l’espace vert de
Sidi M’hamed (6 ha), le jardin
Méditerranée (8 ha) et le jardin
du Millénium, à Bir El Djir, qui
est en cours de réalisation sur une
superficie de 17 ha et un autre
espace vert au site du Millénium
(1 ha), a expliqué le wali. Il a
également souligné que cette réalisation sera gérée dans le cadre
d’un contrat-programme entre
l’APC d’Oran et l’entreprise
Oran vert.
Quant à la gestion du parking
de cet espace vert, il sera, provisoirement, sous la responsabilité
L’importance de préserver la cédraie soulignée à Khenchela
L’IMPORTANCE de préserver le patrimoine végétal du
cèdre, présenté comme une
espèce d’arbres majestueux à bois
odorant a été soulignée dimanche
à Khenchela. Cet arbre universel
nécessite «plus d’attention» dans
la wilaya de Khenchela et dans
les Aurès, a considéré l’universitaire Abdelhamid Khebthane,
enseignant au département des
sciences de l’agriculture de l’université Abbas Leghrour, lors
d’une conférence sur le cèdre de
l’Atlas, organisée à la maison de
la culture Ali-Souaihi, à l’occa-
sion de la célébration de la
Journée mondiale de l’environnement. Le conférencier a précisé
que le Cedrus atlantica est l’une
des espèces les plus nobles de la
famille de la cédraie appelant à
œuvrer à préserver cet un patrimoine national, rappelant que
dans la wilaya de Khenchela, le
cèdre est implanté dans la zone
de Chelia et dans celle d’Ouled
Yaâgoub, dans la commune de
Tamza. La cédraie occupe une
surface de 8 000 hectares répartie
sur les wilayas de Khenchela et
de Batna, a-t-il fait savoir, souli-
gnant que la surface réservée à ce
type d’arbre a connu une diminution par rapport aux années dernières, où le cèdre s’étalait, a-t-il
poursuivi sur 12 000 hectares.
M. Khebthane a détaillé que
les changements climatiques,
l’insuffisance hydrique, les
insectes, les champignons, la
coupe illicite des arbres et les
incendies de forêts sont autant de
facteurs qui ont favorisé le dépérissement de ces arbres.
Le cèdre est présent dans plusieurs régions du pays dont le
massif de l’Ouarsenis, les monts
de Babor et Djurdjura, l’Atlas
Blidéen et la région des Aurès,
selon la même source.
Sensibiliser le citoyen quant à
l’importance de protéger l’écosystème des cèdres, associé à un
plan d’action des intervenants
dans la protection de l’environnement, ceux concernés par le développement de l’agriculture
montagneuse, à côté de l’application rigoureuse des lois préservant l’environnement demeurent,
affirme le conférencier les grands
axes pour la préservation de ce
patrimoine forestier.
19
S P O R T S
Mardi 7 juin 2016
SAISON FOOTBALLISTIQUE 2016-2017
On prend les mêmes et on recommence
Pour la saison prochaine, il pourrait y avoir une brochette de joueurs, c’est-à-dire des coéquipiers qui vont
se retrouver pour évoluer dans d’autres clubs. Certains clubs n’hésitant pas à acheter en «gros», deux,
trois, quatre joueurs ce qui n’est que rarement fait ailleurs où on ne saurait dépasser l’achat de deux
joueurs sauf si la complicité et complémentarité entre eux sur le terrain est effective
Par
A. Lemili
édération algérienne de football et Ligue professionnel
de football ont beau s’évertuer de parler, voire de menacer
par les textes autres dispositions
statutaires régissant la discipline,
il n’en demeurera jamais moins
que les jeunes qui aspirent à se
faire une place au soleil dans un
club et surtout s’il est huppé
auront toujours le temps de tracer
des plans sur la comète.
Jusqu’à la fameuse obligation
d’inclure une demi-douzaine de
jeunes dans l’équipe fanion, aucun
club, exception sans doute de
deux ou trois dans les deux divisions professionnelles confondues,
ne s’aventurera à placer ses billes
sur un inconnu. A ce sujet, les responsables des deux instances sportives évoquées auront également
beau de froncer le sourcil, il n’en
sera rien dans la mesure où les
présidents de clubs continueront à
faire leur marché par ce qui est
disponible et qui, plus ou moins, a
donné ses preuves, autrement dit
la cinquantaine de joueurs qui
squatte les terrains depuis une
dizaine d’années si ce n’est plus.
Leur valeur, marchande s’entend, étant désormais établie,
celle-ci dépasse forcément celle de
Photo : DR
F
leur talent si tant est que dans une
bonne partie d’entre eux ils se
trouveraient qui en aient, celle-ci
(valeur marchande) servira de
référent pour justifier les raisons
d’une tirelire cassée, de grands
sacrifices financiers consentis
pour faire plaisir au public sans
pour autant expliquer l’absence de
toute transparence effective dans
toute transaction. En effet, dans ce
cercle, du footballeur au président
en passant par l’agent et le notaire
tout est fait de sorte que s’aventurer dans les méandres de la
transaction entre les parties
concernées ne conduirait que vers
le... mur.
Comble du ridicule, pour la
saison prochaine il pourrait y avoir
une brochette de joueurs, c’est-àdire des coéquipiers qui vont se
retrouver pour évoluer sous
d’autres clubs. Certains clubs
n’hésitant pas à acheter en «gros»
deux, trois, quatre joueurs ce qui
n’est que rarement fait ailleurs ou
ne saurait dépasser deux joueurs
dont la complicité sur le terrain est
effectivement prouvé, cas de
Mahrez et Vardy à Arsenal ou
encore de Mahrez et Slimani si
jamais le Sporting accepte de
libérer l’attaquant algérien ou que
Leicester ait les moyens de sa
politique. Néanmoins tout le
monde se prête au «jeu» pour faire
semblant comme si de rien n’était.
Les présidents de club s’évertuant
à faire croire à leur capacité de
négociations, les footballeurs à
leur valeur, une valeur entretenue
par la presse intéressée et consolidée par le peu d’exigence d’un
public qui va au stade comme
d’autres vont à Clochemerle.
Autrement dit parce qu’il n’a pas
d’autre expédient pour faire du
chahut à moindres frais. Des
entraineurs qui croient intérieurement en leur «propre génie», des
arbitres qui essaient de diriger
sans faire trop de grabuge et en
tuant dans l’œuf l’esprit même du
football en sifflant tout contact
entre adversaires.
Jouer jusqu’à 35 ans est plus
d’âge c’est bien quand il s’agit de
mettre en valeur la longévité d’un
sportif, mais un sportif dans l’hygiène de vie est irréprochable. Il
existe en Europe des joueurs pratiquement quadragénaires, mais il
suffirait de constater leur rendement sur le terrain, leur conduite
exemplaire, pour comprendre
qu’un bon footballeur peut effectivement se bonifier avec l’âge.
Sauf qu’il faudrait également se
pencher sur leur mode de vie de
tous les jours pour comprendre la
notion qu’ils ont du professionnalisme... du vrai.
A. L.
CHAMPIONNATS MÉDITERRANÉENS 2016 «ESPOIRS»
L’Algérie termine avec 2 or et 1 bronze
LA SÉLECTION algérienne
d’athlétisme, composée de sept
membres, a récolté deux médailles
d’or et une bronze aux Championnats méditerranéens «espoirs»,
organisés les 4 et 5 juin à Tunis
(Tunisie). Les deux médailles d’or
algériennes ont été remportées au
3 000 m steeple, respectivement par
Ryma Chenah, chez les dames, et
Ali Messaoudi chez les messieurs.
Chenah, pourtant plus habituée
au cross-country, s’était imposée en
10:06.96, devant la Tunisienne
Maroua Bouzayani (2e) en 10:21.63
et l’Italienne Isabel Mattuzzi (3e) en
10:25.65.
Messaoudi s’est quant à lui
imposé en 8:49.96, devant le
Tunisien Malen Ben Amor (2e) en
8:53.53 et l’Espagnol Brahim
Chakir (3e) en 8:56.08.
La moisson algérienne dans ce
tournoi, destiné uniquement aux
espoirs dont la tranche d’âge se
situe entre 18 et 23 ans, a été boni-
En Brèves...
Eliminatoires CAN-2017 (buteurs) : Soudani
parmi le quatuor de tête
L’international algérien, Hilal Soudani, partage la première place au
classement des meilleurs buteurs des éliminatoires de la Coupe
d’Afrique des nations (CAN-2017) en compagnie de trois autres
joueurs, avec 5 buts chacun, à l’issue de la cinquième et avant-dernière
journée clôturée dimanche. Soudani, absent des rangs des Verts depuis
octobre 2015 en raison de blessures à répétition avec son club croate
le Dinamo Zagreb, a signé son retour par un but lors de la victoire en
déplacement de l’Algérie face aux Seychelles (2-0) jeudi dernier. Il partage la première place avec Jedor (Liberia), Kebede (Ethiopie) et Razak
(Burundi). Soudani (28 ans), deuxième meilleur buteur en activité de
l’équipe nationale, a porté à 18 son capital buts sous le maillot des
Verts, rejoignant Rafik Saïfi dans le classement des goleadors historiques de la sélection algérienne, un classement toujours dominé par
Abdelhafid Tasfaout auteur de 34 réalisations.
JO-2016 (Football) Algérie : des tests physiques
et médicaux au CTN avant le début du stage de Tikjda
Les joueurs de la sélection algérienne de football des moins de 23 ans
subissent depuis le début de cette semaine des tests physiques et médicaux au niveau du Centre technique de Sidi Moussa (CTN) à Alger
avant d’amorcer la dernière ligne droite dans le cadre de leurs préparatifs pour les jeux olympiques de 2016 à Rio de Janeiro (Brésil). Un premier stage est prévu du 9 au 30 juin en cours sur les hauteurs de Tikjda
à Bouira (100 km à l’Est d’Alger) pour lequel 24 joueurs ont été convo-
fiée par une 3e médaille, en bronze,
décrochée par Nadir Gouasmia au
5 000 m.
L’Algérien a pris la 3 e place,
en 14:42.45, derrière le Turc
Suleyman Bekmezci, vainqueur en
14:41.03 et l’Espagnol Artur
Bossyr (2e) en 14:41.42.
Les sept Algériens qui s’étaient
qualifiés pour cette compétition
sont Ryma Chenah et Ali
Messaoudi (3 000 m steeple),
Aymen Sabri et Abdessamie
En Brèves...
Saïdouni (20 km marche),
Mohamed Yasser Triki (triple saut),
Bilel Tarabhat sur le 10 000 m ainsi
que Nadir Gouasmia (5 000 m).
Triki et Tarabhat représentaient
également des chances de médaille
aux yeux de la Fédération algérienne d’athlétisme (FAA), mais ils
se sont finalement contentés de la
4e place.
Triki, malgré un bond mesuré à
7,58 m, a en effet terminé loin derrière l’Italien Marcell Tacops, vain-
En Brèves...
qués. Parmi eux Haris Belkabla (FC Tours/France) retenu pour la première fois, ainsi que quatre éléments de plus de 23 ans (Demmou,
Bendebka, Ziri et Messala), qui sont également la nouveauté de la liste
de l’entraîneur suisse Pierre-André Schürmann. Au menu des Verts, un
deuxième rassemblement à Alger au cours duquel ils disputeront deux
matchs amicaux contre l’Irak, concerné aussi par les JO, les 13 et
17 juillet. Les coéquipiers de Zindeddine Ferhat se rendront le 19 du
même mois en Suisse où ils joueront deux autres rencontres amicales
face à des adversaires à désigner. La sélection algérienne, vice-championne d’Afrique des U23, avait déjà disputé trois rencontres amicales
dans le cadre de sa préparation pour les JO soldées par des défaites
face respectivement à la Palestine (1-0) à Alger et la Corée du Sud (2-0
et 3-0 à Séoul). Lors des JO, les Algériens affronteront l’Argentine, le
Portugal et le Honduras pour le compte du groupe D.
CAN-2017 : l’Algérie toujours meilleure attaque des éliminatoires
La sélection algérienne de football continue de dominer le classement
des meilleures attaques des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des
nations (CAN-2017) avec 19 buts après la cinquième et avant-dernière
journée clôturée dimanche. Les Verts ont consolidé leur place de leaders grâce à leur victoire en déplacement face aux Seychelles (2-0)
jeudi dernier, une victoire leur ayant permis de valider officiellement
leur billet pour le tournoi du Gabon. Ils dépassent de six buts le poursuivant immédiat dans le classement des meilleures attaques, en l’occurrence, le Ghana, qui a marqué 13 fois, suivi de la Tunisie et de la RD
Congo, auteurs chacune de 12 réalisations. Dans le registre des
meilleures défenses, l’Algérie pointe à la 19e place en concédant 5 buts
queur en 7,95 m, tout comme
Tarabhat (30:17.62), auteur d’une
bonne entame de course sur le
10 000 m, avant de sombrer dans
les derniers tours, laissant le champ
libre à deux Espagnols et un Italien.
De leur côté, les marcheurs
Aymen Sabri et Abdessamie
Saïdani ont terminé respectivement
aux 10e et 11e places, loin derrière
le vainqueur italien Francesco
Fortuna.
APS
En Brèves...
pour autant de matchs, soit une moyenne d’un but par match. Les
meilleures défenses des éliminatoires jusque-là étant celles de la Côte
d’Ivoire et de la Sierra Leone avec un seul but encaissé mais seulement
en trois matchs. L’Algérie, le Mali, le Bénin, le Maroc, l’Egypte, le
Ghana, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Zimbabwe et le Cameroun, sont
les seules sélections parmi les 50 engagées dans les éliminatoires à être
toujours invaincues. Le Gabon (pays organisateur), l’Algérie, le Ghana,
le Cameroun, l’Egypte, le Maroc, le Mali, le Sénégal et la Guinée-Bissau
sont déjà qualifiés pour la phase finale.
Ligues 1 et 2 : Kerbadj favorable à la révision de la disposition
réglementaire fixant le nombre des prêts par club
La Ligue de football professionnel (LFP) compte réviser la nouvelle disposition réglementaire interdisant aux clubs des deux premiers paliers
de prêter plus de deux joueurs par saison, une disposition à laquelle se
sont opposés plusieurs présidents des formations concernées. Le président de la LFP, Mahfoud Kerbadj, qui vient d’être réélu pour un nouveau mandat, s’est engagé à prendre en considération la doléance des
présidents en question, n’écartant pas l’éventualité de revoir à la hausse
le nombre des joueurs autorisés à être prêtés par les équipes professionnelles. «Ce n’est pas un vrai problème, on peut fixer à trois ou quatre
le nombre de joueurs qu’un club peut prêter à d’autres formations pendant
une saison», a déclaré Kerbadj dimanche. L’USM Alger, habituée à
prêter plusieurs de ses joueurs de la catégorie des moins de 23 ans
(champions d’Algérie 4 fois consécutives), est le premier club à s’être
opposé à la nouvelle disposition décrétée par le bureau exécutif de la
Fédération algérienne de football (FAF) il y a quelques semaines.
M A G A Z I N E
Mardi 7 juin 2016
21
LA CONSOMMATION DE DONNÉES ET DE VIDÉOS SUR LE TÉLÉPHONE MOBILE CONTINUE D’EXPLOSER
Quand les ados enterrent la télévision traditionnelle
Par
les réseaux cellulaires ont encore
de beaux jours devant eux. Ce
qui lui permettra, suivant son
raisonnement, de continuer à
vendre ses infrastructures de
télécommunications aux
opérateurs mobiles du monde
entier... Toutefois, en parallèle,
les projets visant à déployer des
bornes WiFi gratuites se
multiplient. A l’instar de la ville
de New York, qui songe à transformer ses vieilles cabines téléphones en hot-spots en libre
accès. Il n’est donc pas dit que
sur le long terme, les réseaux
cellulaires soient les premiers et encore moins les seuls - à
bénéficier de cette consommation exponentielle de données.
Pierre Manière
i la consommation de
vidéos continue d’exploser
sur la Toile, les jeunes
générations, rompues au
streaming, délaissent de plus en
plus le bon vieux poste de télé au
profit du smartphone.
Ce changement de comportement a de quoi faire réfléchir
bien des cadors de l’audiovisuel.
Dans la dernière édition de son
Ericsson Mobility Report,
l’équipementier télécoms
suédois passe au crible les nouveaux usages du numérique.
D’après cette étude, la
consommation de données et
notamment de vidéos sur le
téléphone mobile continue
d’exploser. Sur ce point, rien de
neuf. Beaucoup de professionnels et de cabinets d’étude
soulignent depuis longtemps
cette tendance, apparue avec
les premiers smartphones,
en 2007.
Celle-ci concerne toutes les
tranches d’âge, et vient grignoter
le temps passé devant la
télévision. Mais d’après l’étude
d’Ericsson, cette tendance est
particulièrement marquée chez
les ados. C’est peu dire ! En
l’espace de quatre ans, de 2011 à
2015, les ados ont accru de
85% leur temps de consommation de vidéos et contenus
télévisuels sur smartphone à la
maison. Cette progression
s’avère beaucoup plus importante que pour les populations
plus âgées. Dans le même temps,
Photo : DR
S
le nombre d’heures passées
devant la bonne vieille télé du
salon s’est effondré, passant de
plus de 10 heures par semaine à
un peu plus de 5 heures chez les
ados. C’est-à-dire, à la louche,
moitié moins que pour leurs
aînés, toujours attachés au téléviseur du salon.
«Par exemple, les 30-35 ans
ont passé 4 heures de plus que
les ados devant leur poste de télé
en 2011, et c’est toujours le cas
en 2015», observent les auteurs
de l’étude.
Là où les populations les plus
âgées ont parfois gardé le réflexe
des grands rendez-vous
télévisuels (comme le journal du
20h ou le film du dimanche soir),
l’étude constate que la
consommation de vidéos est très
étalée dans la journée chez les
plus jeunes.
La consommation
à heure fixe, c’est fini
En d’autres termes, ils ont
beaucoup moins le réflexe de
regarder un contenu à une heure
donnée. Un grand nombre
d’ados, par exemple, regardent
des vidéos au lit, avant de se
coucher. Au contraire de leurs
aînés, dont la plupart délaissent
leur mobile une fois sous la
couette. Sans surprise, c’est via
le WiFi que la consommation de
vidéo s’avère la plus importante.
Et ce canal s’affiche en forte
croissance vis-à-vis des réseaux
cellulaires.Toutefois, les plus
jeunes regardent beaucoup plus
de vidéos hors de chez eux que
leurs parents.
Et, pour ce faire, ils utilisent
davantage la 3G ou la 4G. Ainsi,
en quinze mois, de juin 2014 à
octobre dernier, les moins de
20 ans ont vu leur consommation
progresser de près 200 mégabits
à environ 400 mégabits par mois
sur les réseaux cellulaires.
WiFi et réseaux
cellulaires progressent
Personne n’est dupe : cette
observation est franchement heureuse pour Ericsson. Le groupe
suédois en déduit forcément que
Place aux «streaming
natives»
Reste qu’Ericsson révèle «un
changement de comportement
majeur» des ados vis-à-vis du
visionnage de vidéos. Dans son
étude, il les perçoit ainsi comme
des «streaming natives», ainsi
rompus depuis le berceau à la
consommation de contenus
audiovisuels en continu, partout
et tout le temps. Ce qui
plaiderait, d’après cette enquête,
en faveur d’un basculement de la
télé traditionnelle vers le smartphone comme premier écran
dans les années à venir. Voilà,
dans tous les cas, de quoi nourrir
les réflexions des chaînes de
télévision traditionnelles sur leur
«transition numérique».
P. M.
In latribune.fr
MALAISIE
Un artiste inculpé pour avoir
caricaturé le Premier ministre
UN ARTISTE malaisien a
été inculpé hier d’infraction à la
législation sur le multimédia et
risque jusqu’à un an de prison
pour avoir caricaturé le Premier
ministre Najib Razak, afin de
protester contre les accusations
de corruption dont ce dernier fait
l’objet.
Fahmi Reza est poursuivi
pour avoir enfreint une loi qui
interdit la diffusion en ligne de
contenu visant à «ennuyer,
menacer ou harceler» autrui,
selon l’AFP.
Il encourt jusqu’à un an
de prison et une amende de
50 000 ringgit (10 750 euros), a
précisé son avocat, Syahredzan
Johan. «Il s’agit essentiellement
de criminaliser la liberté
d’expression», a-t-il estimé.
Les caricatures de Fahmi et
les nombreuses copies
s’inspirant de ces dessins ont été
partagées de multiples fois sur
les réseaux sociaux tel Facebook,
plus tôt dans l’année. Des
posters et autocollants apparus
en public avaient rapidement été
retirés sur instruction des
autorités.
L’artiste âgé de 38 ans fait
aussi l’objet d’une enquête pour
sédition (soulèvement concerté
contre l’autorité établie), selon
son avocat.
Dans un message publié hier
sur son compte Facebook, Fahmi
a promis de défendre son droit
de «critiquer les dirigeants
corrompus en utilisant l’art
comme une arme». Le Premier
ministre malaisien fait l’objet
d’accusations de corruption
récurrentes liées à l’énorme
scandale financier touchant le
fonds souverain 1MDB créé par
lui à son arrivée au pouvoir en
2009, aujourd’hui endetté à
hauteur de 10 milliards d’euros.
Fahmi Reza, perçu comme un
artiste d’avant-garde dans ce
pays d’Asie du Sud-Est à
majorité musulmane, se dit très
influencé dans son travail par
l’Atelier populaire de l’ex-école
des Beaux-Arts de Paris, d’où
sont sorties en mai 1968 de
nombreuses affiches illustrées
accompagnées de slogans de
soutien des étudiants à la classe
ouvrière, lors d’un des plus
importants mouvements de
révolte étudiante et sociale en
France.
AFP
Airbnb veut en finir avec le racisme sur sa plateforme
AIRBNB a lancé une enquête
sur les interactions entre les
utilisateurs de sa plateforme en
vue de lutter contre le racisme,
après un cas de discrimination
envers une femme noire par
l’hôte chez lequel elle avait
réservé un hébergement aux
Etats-Unis. Le loueur de l’hébergement, en Caroline du Nord, a
annulé cette réservation en lui
envoyant des messages racistes
au sujet desquels Airbnb s’est dit
«horrifié», dans un courriel
transmis vendredi à l’AFP.
«L’incident en Caroline du Nord
était inquiétant et inacceptable,
a aussi réagi le patron de la plateforme américaine, Brian
Chesky, sur son compte Twitter.
Nous avons banni cet hôte de
manière permanente.»
Des conclusions attendues en
septembre. L’enquête va examiner la manière dont les
loueurs et les personnes qu’ils
hébergent interagissent en ligne
et dans le monde réel. Ses
conclusions devraient être
connues d’ici septembre, et
Airbnb annoncera alors comment il compte y réagir. L’entre-
prise a également recruté Laura
Murphy, une ancienne responsable de l’Union américaine
pour les libertés civiles, afin de
diriger ses efforts anti-discrimination. «Nous avons une politique de tolérance zéro pour la
discrimination et quand nous
sommes mis au courant nous
prenons des mesures», a assuré
Airbnb dans une lettre à ses utilisateurs. Des critiques qui ne
datent pas d’hier. Les critiques
accusant de racisme des personnes proposant un hébergement sur Airbnb ne sont pas
nouvelles. Une étude de l’université de Harvard avait déjà
constaté en fin d’année dernière
que les personnes dont les noms
et prénoms laissent entendre
qu’elles sont noires subissaient
des discriminations lorsqu’elles
cherchaient à faire une réservation sur Airbnb.
Un homme noir avait même
déposé une plainte contre l’entreprise le mois dernier aux
Etats-Unis à cause des discriminations raciales exercées par
certains hôtes.
AFP
www.latribunedz.com
VERS UNE REPRISE DES COURS
Mardi 7 juin 2016
MÉTÉO
Le Brent au-dessus des 50 dollars
Centre Max. 27° ensoleillé
Min 15°
Ouest
Max. 31°
ensoleillé
Min 17°
Est
Max. 32°
ensoleillé
Min 15°
Sud
Max. 40°
Ensoleillé
Min 23°
Par
Smaïl Boughazi
es prix du baril du pétrole
se maintiennent depuis
plus d’une semaine autour
de la barre des 50 dollars. Bien
qu’il n’y ait pas de grandes
avancées durant la dernière réunion de l’Opep, les cours se
maintiennent à des niveaux
appréciables. Ainsi, le Brent est
repassé hier au-dessus des
50 dollars le baril, soutenu par
une nette perte de vigueur du
dollar et les attaques d’oléoducs
au Nigeria. Le baril de Brent de
la mer du Nord pour livraison en
août valait 50,10 dollars sur
l’Intercontinental Exchange
(ICE) de Londres, en hausse de
46 cents par rapport à la clôture
de vendredi, selon les agences.
Le baril de «light sweet crude»
(WTI) pour la même échéance
gagnait 44 cents à 49,06 dollars
dans les échanges électroniques
sur le New York Mercantile
Exchange (Nymex). L’on estime
que «le marché a eu deux séries
de données en provenance des
Etats-Unis à digérer vendredi
après-midi. Il y a eu le rapport
sur l’emploi américain et le
nombre de puits en activité de la
société privée Baker Hughes», le
premier s’étant finalement révélé
plutôt haussier pour le pétrole
tandis que le second a pesé sur
les cours. Il est relevé, dans ce
sens, que le fort ralentissement
des créations d’emplois aux
Etats-Unis, au plus bas depuis
septembre 2010 avec seulement
38 000 embauches nettes en mai
au lieu de 155 000 attendues.
Pour les analystes, ce facteur
reflète des inquiétudes sur la
vigueur de la reprise américaine
et donc de la demande d’or noir
dont les Etats-Unis sont le
premier consommateur. Quant à
l’affaiblissement du dollar qui
L
Source
http://fr.weather.yahoo.com
Horaires des prières
Fadjr...........03.39
Echourouk ...05.29
Dohr...........12.47
Assar ..........16.38
Maghreb ....20.08
Icha ............21.48
„ 7 morts et 65 blessés sur les routes en 24 heures
7 personnes ont trouvé la mort et 65 autres ont été blessées dans six accidents de la
route survenus durant les dernières 24h heures à travers le territoire national, selon les
services de la Protection civile. Le bilan le plus lourd a été enregistré dans la wilaya de
Tamanrasset avec 4 morts et 38 blessés dans deux accidents de la route, selon la
même source. Le renversement d’un véhicule au niveau de la route nationale N°1 dans
la commune d’In Guezzam a fait 3 morts et 37 blessés.
Photo : DR
„ Dix quintaux de kif traité saisis à Béchar
s’en est suivi, elle a fini par
profiter au pétrole. Un analyste
chez PVM relevait qu’«un dollar
faible tire habituellement les
cours à la hausse mais le bond
des prix du pétrole vendredi
après-midi a été rapidement
contrebalancé par le dernier
décompte des puits en activité
annoncé par le groupe privé
Baker Hughes». Ce décompte
fait état d’une augmentation du
nombre de puits en activité aux
Etats-Unis de 9 unités pour ressortir à 325 la semaine dernière,
soit leur première hausse en onze
semaines et la plus forte depuis
la mi-décembre. L’autre facteur
ayant contribué à la reprise des
prix a trait aux attaques de
sabotage en cours sur les infrastructures pétrolières au Nigeria.
La production nigériane serait
supposément de 800 000 barils à
l’heure actuelle, soit moins de la
moitié du niveau normal de
production du pays, notaient des
experts de Commerzbank.
Il convient de noter, par ailleurs,
que le marché a réagi positivement quoique l’Opep ait décidé
de maintenir son niveau de
production actuel, s’abstenant
à nouveau de mentionner tout
plafond de production chiffré.
«La Conférence a observé que,
depuis la dernière réunion de
décembre 2015, les prix du
pétrole brut ont grimpé de plus
de 80%, l’offre et la demande
convergent», ce qui prouve que
«le marché est engagé dans un
processus de rééquilibrage»,
avait indiqué l’Opep lors d’une
conférence de presse tenue
à l’issue de sa réunion
semestrielle.
S. B./Agences
«830 000 travailleurs quittent leur emploi
avant l’âge de 60 ans»
Suite de la page 1
M. Bourkaïb explique que cette décision est
motivée par le souci d’assurer la continuité du
financement de la retraite fondé, dit-il, sur le
principe de solidarité intergénérationnelle, «chaque
génération de travailleurs assurant le paiement
des actifs de celle l’ayant précédée». Le responsable a estimé que le système national de retraite
«est très généreux» du point de vue de ses
paramètres notamment en ce qui concerne le
salaire de référence, la durée de cotisation «on peut
avoir un taux de 80% après prés de 32 ans de
cotisation alors qu’en France il faut cotiser plus
de 41 ans pour avoir 50% seulement du salaire.
Nos paramètres sont très larges ». Il affirmera
également que «l’âge de départ à la retraite à
60 ans est tout a fait justifié par les données
démographiques sachant que l’espérance de vie
est passée de 72 ans à 77 ans durant les seize
dernières années». L’intervenant a fait savoir que
«la viabilité d’un système de retraite est mesurée
par le nombre de cotisants par retraité. En Algérie
nous avons un ratio de trois cotisants pour un
retraité. Pour arriver à une viabilité de la branche
retraite il faudra au moins un ratio de 5 cotisants
par retraité». Parmi les facteurs mettant en difficultés la Caisse nationale de retraite (CNR) celui-ci
met en cause le départ «précoce» des personnes
actives, entrainant des versements à leur profit de
pensions avant l’âge de 60 ans, «pendant une durée
assez longue» et provoquant, ajoute-t-il, une
«rupture» de cette solidarité. M. Bourkaïb a tenu à
rappeler que si le régime de départ à la retraite
avant 60 ans ne sera plus permis, celui dit de
«retraite anticipée» sera, lui, maintenu afin,
précise-t-il, de protéger les travailleurs perdant son
emploi pour des raisons économiques lesquels
pourront, alors, prétendre à un revenu provisoire de
remplacement. Parmi les autres personnes pouvant
bénéficier d’une pension de retraite anticipée,
l’intervenant cite, en outre, celles mises en
situation de longue maladie ou bien victimes
d’invalidité, d’accident de travail ou de maladies
professionnelles. Le DG de la Sécurité sociale
rappelle, par ailleurs, que la CNR verse, chaque
année, 770 milliards de dinars sous forme de pensions à environ 1 600 000 retraités, «dont plus de
50% relève-t-il, ont quitté leur emploi avant
l’âge de 60 ans». L’intervenant a fait savoir que
«3 millions de personnes en Algérie vivent du
système de retraite, sachant que plusieurs
personnes peuvent bénéficier de la pension de
reversion d’un retraité».
A. K.
Dix quintaux de kif traité ont été saisis, hier, par un détachement de l’Armée nationale
populaire (ANP) près de la localité d’Oued Semmar à Béni Ouenif, dans la wilaya de
Béchar (Sud-ouest), a indiqué un communiqué du ministère de la Défense nationale.
Par ailleurs, des détachements combinés ont appréhendé à Tamanrasset et
In Guezzam 12 contrebandiers et saisi 2 véhicules tout-terrain, 16 détecteurs de
métaux, 8 marteaux-piqueurs, 7 groupes électrogènes et 1,9 kilogramme de mélange
de cailloux et d’or, précise la même source. A Biskra, un détachement de l’ANP a
arrêté une personne à bord d’un camion chargé de 1 797 téléphones portables,
70 tablettes, 22 000 cartes de recharges et 300 puces électroniques.
„ La grève des vétérinaires du secteur public se poursuit
La grève des vétérinaires du secteur public se poursuivait hier, pour la deuxième
journée consécutive. La grève, lancée dimanche passé, par les 2 000 membres du
Syndicat national des vétérinaires fonctionnaires de l’Administration publique (Snvfap),
vise à «satisfaire les revendications socioprofessionnelles contenues dans la plate-forme de
revendications soumise, il y a trois ans, au ministère de l’Agriculture», a indiqué Saïda
Akali, secrétaire générale du Snvfap. La plate-forme de revendications compte
plusieurs points dont la prime de risque, la couverture sanitaire (la vaccination contre
les maladies contagieuses) et la révision des statuts de la profession et de la prime
d’indemnité.
„ 1 100 comprimés de psychotropes saisis à Batna
Un total de 1 106 comprimés de psychotropes ont été saisis et une jeune fille et son
frère, âgés de 19 et 17 ans ont été arrêtés pour implication, possession et
commercialisation de substances psychotropes par les services de la 12e sûreté urbaine
de Hamla 3, de la ville de Batna. Agissant sur informations, les services de la police ont
appréhendé un jeune homme de 17 ans, avec en sa possession 46 grammes de kif
traité. L’enquête déclenchée a prouvé l’implication du jeune homme dans la
commercialisation des stupéfiants dans son quartier, non loin du centre ville de Batna.
La perquisition du domicile du mis en cause a permis la saisie de comprimés de
psychotropes, dont la sœur de l’inculpé tentait de se débarrasser en les jetant dans le
réseau d’assainissement sur instruction de son père, qui a pris la fuite.
„ Port de Cherchell : le wali rassure les citoyens
Les études techniques en cours, relatives à la réalisation du port commercial de
Tipasa, dans la région de Hamdania, à l’ouest du chef-lieu de wilaya, examineront avec
détails tous les côtés du projet, avant le lancement de ses travaux, prévus avant fin
2016, a assuré, hier, le wali de Tipasa, Abdelkader Kadi. Tout en soulignant
l’importance socioéconomique du futur port, le wali dira que «les autorités publiques
sont parfaitement conscientes des craintes et préoccupation des citoyens à ce sujet, qui
seront transmises au bureau d’études chargé du projet», affirmant que «les solutions
existent et que les droits des citoyens sont garantis».
Sécurité énergétique-équité de distribution-environnement :
l’Algérie au 57e rang
L’Algérie occupe la 57e position mondiale sur un total de 130 pays en matière d’équilibre
entre la sécurité énergétique, l’équité dans la distribution de l’énergie et le respect de
l’environnement, selon un classement du Conseil mondial de l’énergie (CME). En
fonction de ce même critère, l’Algérie occupe la première position dans la région Afrique
du Nord dans ce classement mondial où la Suisse occupe le haut du podium alors que le
Bénin est en bas de la liste. Ce classement, présenté par le président du Comité
communication et stratégie au CME, Jean-Marie Dauger, lors d’un atelier organisé à
Alger par le Comité algérien de l’énergie, s’intéresse à un trilemme de priorités dans le
domaine énergétique. Il s’agit de la capacité des pays à assurer la sécurité de
l’approvisionnement, de l’équité en matière de distribution et du respect de
l’environnement. M. Dauger s’est également étalé sur les perspectives d’avenir dans le
domaine énergétique à l’horizon 2050. Selon lui, le mix énergétique mondial sera, à cette
date, encore fortement composé de matières fossiles : «Le mix énergétique sera composé
de matières fossiles à hauteur de 65 et 75% à l’horizon 2050.» Pour aider les pays
souhaitant équilibrer les trois éléments du trilemme énergétique, le CME préconise de
miser davantage sur les énergies renouvelables, de généraliser l’accès à l’énergie, de
favoriser la concurrence entre les fournisseurs d’énergie et de mettre les moyens pour
améliorer l’efficacité énergétique.