Vers une reprise des cours : le Brent au-dessus des 50 dollars Lire en page 24 Imsek : 03h29 Iftar : 20h08 Retrouvez votre journal sur son nouveau site : latribunedz.com N° 6398 Prix 10 DA France 1 C Quotidien national d'information Mardi 7 juin 2016 SELON LA MINISTRE DE L’EDUCATION NATIONALE, NOURIA BENGHABRIT Les examens partiels du baccalauréat du 19 au 23 juin Par LES EXAMENS partiels du baccalauréat auront lieu du 19 au 23 juin courant, a annoncé, hier à Alger, la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghabrit. «Afin de préserver la crédibilité de l’examen du baccalauréat et la consolidation des deux principes essentiels, consacrés par la Constitution du pays, à savoir l’équité et l’égalité des chances pour tous, le gouvernement, à sa tête le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a décidé la réorganisation partielle de examens pour les disciplines dont les sujets ont été divulgués. Les épreuves auront lieu les 19, 20, 21, 22 et 23 juin 2016», a-t-elle précisé. Lors d’une conférence de presse animée au siège de son ministère, Mme Benghabrit a fait savoir que les disciplines concernées par la refonte des épreuves de la filière sciences expérimentales sont au nombre de sept : mathématiques, sciences de la nature et de la vie, physique, anglais, français, histoire-géographie et philosophie. Photo : Archives Chahira Cheref Les candidats des filières mathématiques, maths-techniques et gestion-économie vont refaire les LE DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA SÉCURITÉ SOCIALE AU MINISTÈRE DU TRAVAIL : épreuves des langues française et anglaise, l’histoire-géographie et la philosophie Pour ce qui est du calendrier des examens, la première responsable du secteur de l’éducation a affirmé qu’il est ACTUALITÉ BOUCHOUAREB À PROPOS DU FORUM AFRICAIN D’INVESTISSEMENT ET D’AFFAIRES : «Le moment est venu d’aller vers les marchés africains» «830 000 travailleurs quittent leur emploi avant l’âge de 60 ans» Par Photo : DR Par Abdallah Kaddour LE DIRECTEUR général de la Sécurité sociale au ministère du Travail, Djawad Bourkaïb, a déclaré, hier, sur les ondes de la Radio nationale, que près de «830 000 travailleurs quittent leur emploi avant l’âge de 60 ans», ce qui constitue un véritable danger pour la pérennité du système de retraite. Le responsable a salué la décision prise lors de la tripartite concernant la révision de l’ordonnance 97-13 instituant le départ à la retraite sans condition d’âge, et fixant l’âge de départ à la retraite à 60 ans. Suite en page 24 Supplément international Daech : le début de la fin ? Lire pp 11 à 15 Photo : DR Ziad Abdelhadi POUR NE pas être pris de court et afin d’assurer la réussite du prochain grand forum africain d’investissement et d’affaires, que va abriter Alger du 19 au 21 novembre prochain, le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb, a rencontré, hier au siège de son ministère, le président du Forum des chefs d’entreprises (FCE), Ali Haddad. La rencontre a eu lieu en présence de plusieurs cadres du ministère et d’un parterre de journalistes auxquels M. Bouchouareb a annoncé le début des préparatifs de ce grand rendez-vous d’affaires. Suite en page 3 volontairement aéré pour permettre aux candidats durant ce mois de ramadhan, d’être à l’aise. «Les épreuves des maths auront lieu lundi 20 juin de 9h à 12h30», a-telle souligné. Selon la ministre, le retrait des convocations aura lieu à partir du 13 juin prochain. Concernant les résultats du bac, elle a affirmé qu’ils seront donnés en même temps la première quinzaine de juillet. En matière d’effectif, Mme Benghabrit a souligné que 38% de l’ensemble des candidats au baccalauréat 2016 sont concernés. La ministre a également indiqué que les candidats arrivés en retard aux épreuves initiales sont autorisés à refaire l’examen, contrairement à ceux qui sont coupables de fraude. La ministre de l’Education a toutefois précisé que les fuites des sujets qui ont émaillé le déroulement de l’examen du baccalauréat ne sont nullement à imputer à une fraude en vue de l’obtention de l’examen. Mme Benghabrit soutiendra que cette fuite est un acte de sabotage contre le pays. Suite en page 2 ÉCONOMIE FCE: lever certains verrous pour réussir le nouveau modèle de croissance économique ...p3 UNIVERSITÉ Faux, usage de faux et passage en force d'une étudiante..................p5 CULTURE Mihoubi œuvre à la création d'un marché d'arts plastiques...............p17 2 L ’ É V É N E M E N T Mardi 7 juin 2016 LEVÉE DE BOUCLIERS POUR SON DÉPART APRÈS LA FUITE DE SUJETS AU BAC Benghabrit, la femme à abattre, joue et gagne Par Hasna Yacoub a ministre de l’Education n a t i o n a l e , M me N o u r i a Benghabrit, ne démissionnera pas. Elle ne sera également pas démise de ses fonctions. Malgré les harcèlements et les multiples critiques de ses détracteurs, qui seraient peut-être même derrière la fuite au Bac à en croire les réseaux sociaux, M me Benghabrit continue son combat. Une façon propre à elle de dire «je ne me laisserai pas faire». Et elle a raison. Car il faut se dire des vérités, il ne s’agit nullement de la première fuite de sujets au baccalauréat en Algérie. Cela n’exclue nullement le fait qu’une fuite de sujets à l’examen du baccalauréat est une chose très grave qui remet en cause la fiabilité des diplômes algériens et dont la responsabilité relève de la ministre. Mais -car il y a un maiscela pousse à se poser des questions sur l’étonnante rapidité avec laquelle s’est produit une levée de boucliers pour le départ de M me Benghabrit. Les islamoconservateurs n’ont pas attendu pour ne pas dire ils ont accourupour faire signer une pétition aux députés exigeant le départ de la ministre de l’Education. Cette Photo : Archives L dernière sera cependant soutenue non seulement par les syndicats et les parents d’élèves mais aussi par le Premier ministre Abdelmalek Sellal et le patron du RND, également chef du cabinet du président de la République, Ahmed Ouyahia. Un soutien dont avait grandement besoin la ministre qui n’est pas à sa première attaque. En fait, Mme Benghabrit, cette sociologue de 63 ans, subit des attaques depuis sa nomination, et même avant son installation, il lui a été reproché sa supposée origine «juive». La ministre est également attaquée depuis qu’elle a évoqué l’idée d’introduire l’arabe dialectal dans un enseignement jusqu’à présent dispensé uniquement en arabe classique. Elle est accusée d’appliquer un «programme de destruction de l’école algérienne, imposé par la France», comme aime à le répéter, l’un de ceux qui demandent son départ à savoir Abderrezak Mokri, le chef du MSP. Ainsi donc, Mme Benghabrit, une femme sans aucune appartenance partisane, mais avec une stratégie et une conviction, avance sur un chemin miné où à couteaux déployés et aiguisés, les islamo-conservateurs guettent son moindre faux pas. La fuite des sujets au baccalauréat a été ce faux pas tant attendu. Pourtant Mme Benghabrit a été irréprochable dans sa gestion, enregistrant succès après succès. Elle a réussi à contenir les mouvements de protestation qui défrayaient la chronique dans son secteur en signant des accords avec les syndicats du secteur. Elle a aussi réussi à gérer sagement le grave dossier des enseignants contractuels. Pourquoi cherche-t-on donc tant à faire partir la ministre malgré des résultats probants à la tête de l’Education ? La réponse est simple, Mme Benghabrit, et dès son installation à la tête du ministère de l’Education nationale, a affiché sa volonté de revoir le contenu des programmes scolaires. Elle a parlé de «modernisation» de l’école ce qui n’a pas été du goût de certains islamo-conservateurs. Accusée d’incarner «une menace réelle pour les valeurs du pays», Benghabrit devient alors la femme à abattre. Malgré cela, la ministre, toujours méthodique, pertinente et inflexible sur ses positions, semble décider à mener à bien la mission qui lui a été confiée à la tête du secteur de l’éducation. H. Y. Les examens partiels du baccalauréat du 19 au 23 juin Suite de la page 1 «Sans anticiper sur les résultats de l’enquête des services de sécurité spécialisés, nous pouvons affirmer que les personnes derrière cet acte criminel voulaient porter atteinte à notre pays dans ce qu’il a de plus précieux, son système d’éducation et d’enseignement», a révélé la ministre. La ministre n’a pas manqué d’exprimer sa satisfaction pour le comportement responsable des élèves et de leurs parents, qui, selon elle, malgré le traumatisme vécu, ont dénoncé avec vigueur la fuite des sujets et se sont solidarisés avec les partenaires sociaux pour préserver la crédibilité de cet examen en adhérant à l’organisation d’un examen partiel. «Dans cette épreuve difficile que nous traversons, nous pouvons être fières de ce que notre société nous renseigne sur la maturité et la clairvoyance en se solidarisant avec la communauté éducative pour dénoncer cette manœuvre antinationale», dira-t-elle. M me Benghabrit ajoutera que le ministère a enregistré avec satisfaction et une grande fierté l’efficacité de la coordination intergouvernementale, qui s’est manifestée par «les réponses apportés à nos demandes par les différents départements ministériels». Elle a, à cette occa- zzz AU FIL DES JOURS Par A. Samil ON EÛT tant aimé que la Tripartite de dimanche, la 19 e du genre, réaffirmât un principe essentiel dans la construction des grandes nations. En l’occurrence celui du primat de l’Etat fort, régulant avec justice et premier artisan du développement économique par des politiques volontaristes et judicieuses. Dans un contexte de délitement qui a atteint les institutions, la cohésion et la force qui s’attachent par essence à l’Etat sont le dernier rempart de l’immunité protectrice. Contre l’outrage à la loi et les atteintes aux fondements du socle commun qui assoit la cohésion nationale et la sécurité du même nom, seul l’Etat fort de ses capacités rédemptrices peut réorienter vers le bon cap. Dans la foulée de ses propos devant les investisseurs à Tizi Ouzou, le 29 mai dernier, le Premier ministre s’est, certes, voulu ferme et même audacieux en n’hésitant pas à prédire de sombres perspectives pour l’é- sion, salué les efforts consentis par les services de la Gendarmerie nationale et de la Sûreté nationale afin d’assurer le bon déroulement des épreuves, mais aussi dans la lutte contre les actes qui relèvent de la cybercriminalité. Par ailleurs, lors de cette conférence de presse, la ministre a souligné que l’année scolaire 2015-2016 a été caractérisée par le climat serein qui a prévalu dans le traitement de toutes les questions liées à l’amélioration et au développement du système scolaire. Pour rappel, les épreuves du baccalauréat 2016 ont pris fin jeudi dernier, sur fond d’une forte tension suite à la fuite des sujets de certaines matières sur les réseaux sociaux. Tension qui a été exacerbée par des partis et parlementaires islamo-conservateurs qui ont vite fait de politiser l’affaire pour mieux l’exploiter contre la ministre de l’Education. Mais l’Etat a aussi été prompt à réagir. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a apporté son soutien à sa ministre, et celui de tout le gouvernement, en affirmant que l’Etat est résolu à fait entrer l’école algérienne dans la modernité, ce à quoi œuvre Mme Benghabrit, et qui dérange les islamistes, les conservateurs et tous les rétrogrades. C. C. Que l’Etat redevienne l’Etat conomie nationale si les redressements nécessaires et urgents n’étaient pas opérés. Abdelmalek Sellal est passé de l’optimisme en toutes circonstances des années 20142015 à un «optissimisme» de circonstance imposé par une nouvelle situation. L’œil toujours braqué sur la courbe du prix du baril et le niveau - descendant- des réserves de change, le Premier ministre s’est désinhibé. Il ne craint pas de s’essayer au langage de la vérité, exercice pourtant difficile dans le contexte actuel, pour cause d’épuisement des réserves de bonnes nouvelles. Le résultat, tout en étant perfectible, montre déjà qu’entre l’homme et le nouveau discours, il n’y a pas que des incompatibilités. La preuve, dans les commentaires du lendemain, le sentiment général est celui d’une inquiétude «communicative». Certes, les gouvernants sont payés pour anticiper à temps les difficultés et y parer par les moyens et les puissent leviers dont ils disposent et qu’ils peuvent actionner. Bien. Le nouveau modèle économique de l’Algérie sera donc porté par un langage de vérité. A double tranchant, car pour que le discours se conforme aux désirs «modérés» de la volonté populaire, il va falloir que l’Etat -encore lui- se décarcasse sérieusement, s’époussette vigoureusement et, tel un chevalier «sans peur et sans reproche», n’hésite pas à emprunter les sentiers glorieux mais périlleux vers une prise de distance décisive avec un certain ordre. Les domaines de rupture sont déjà âprement défendus et les différents gouvernements n’ont jamais vraiment réussi à assiéger leurs citadelles, ou plutôt leurs repaires, sachant à qui on a à faire. Cet Etat sera ou ne sera pas. Il sera celui du gouvernement, mais pas que. Car le gouvernement civil ne peut incarner l’Etat que s’il en contrôle les bras séculiers essentiels. C’est un fait, Sellal et beaucoup de ses ministres ne peuvent viser durablement l’efficacité si la puissance publique n’est pas en phase avec leur action sur le terrain. Un exemple, trop ressassé d’ailleurs, suffit à la démonstration du postulat. La Tripartite et sa coïncidence avec le mois de Ramadhan a rappelé au souvenir de tous l’existence-persistance d’un grave phénomène destructeur de l’économie nationale et, par extension, de l’autorité de l’Etat. Il s’agit de cette pratique, très vieille maintenant, du commerce et de l’économie dits - très pudiquementinformels. Comme tout ce qui est informel, ce secteur est difficile à quantifier. Mais toutes les estimations le situent dans une fourchette entre 40 et 60% du PIB. Combien d’emplois perdus, de manque à gagner pour le fisc, de rentrées en moins pour les caisses de sécurité sociale et de retraite, d’encaisses oisives transformées illicitement en devises… ? Que fait la force publique pour contenir cette insupportable pratique dans les limités du tolérable ? L’Etat existe-t-il ? Une nouvelle économie, oui, mais sans l’extraterritorialité d’aucune forme ni secteur d’activité préjudiciable à l’économie nationale. Le reste ira de soi, ensuite. A. S. L ’ É V É N E M E N T Mardi 7 juin 2016 POUR PARACHEVER LES LOIS ORGANIQUES TRIPARTITE GOUVERNEMENT-UGTA-PATRONAT FCE : lever certains verrous pour réussir le nouveau modèle de croissance économique Parlement : éventuelle prorogation de la session de printemps Par Bahia Aliouche n cette période de contraction drastique des disponibilités financières du pays, il est impératif d’accorder de l’importance à la question du financement de l’investissement. Ali Haddad, président du Forum des chefs d’entreprises (FCE) l’a souligné avant-hier lors de son intervention à la 19 e tripartite (gouvernement- Ugta, organisations patronales et walis). «L’intermédiation bancaire et financière a des exigences que nos banques auront beaucoup de mal à satisfaire dans cette phase qui exige des engagements massifs et une grande célérité d’exécution», a indiqué le patron du FCE selon qui le réseau bancaire national, dominé par quelques banques publiques, reste de taille «modeste» et prend en charge une multitude d’activités très diversifiées. En tant que banques de dépôt, les banques publiques, de l’avis de M. Haddad, sont soumises à des règles prudentielles «très strictes» dont elles auront du mal à se départir. Selon lui, pour que ces établissements puissent, effectivement, jouer leur rôle en matière d’intermédiation bancaire, il faut qu’ils soient suffisamment capitalisés. M. Haddad avance comme exemple, le cas des EtatsUnis, où le total des actifs des banques représente 1,2 fois le PIB contre 2,5 fois le PIB en Europe. Cependant le ratio «actifs bancaires rapportés au PIB» est inférieur à 40% en Algérie, alors qu’il avoisine les 140% dans certains pays d’Afrique (Afrique du Sud 145%, et 122% au Maroc). Ainsi, les banques publiques sont actuellement sous-capitalisées et l’annonce par la banque centrale de leur prochaine recapitalisation permettra, «assurément, Photo : DR E d’améliorer sensiblement leur situation, sans pour autant leur permettre de répondre aux importants besoins de financement d’une économie que nous ambitionnons de voir entrer, très rapidement, dans une phase de forte croissance», a-t-il indiqué. Aussi, la réforme du secteur financier et bancaire est-elle plus que jamais d’actualité. «Elle est impérieuse», a-t-il estimé. Pour ce patron, cette réforme doit répondre en urgence, à la nécessité de disposer de modes de financement adaptés aux besoins des différents secteurs de l’économie. Elle doit assurer que le crédit ne soit plus assujetti à des garanties «prohibitives»; réduire les délais de traitement des dossiers, développer le crédit long pour les investissements importants, et mettre en place un système de couverture du risque de change. Dans le même ordre d’idée et afin de promouvoir la diversification dans le système national bancaire et financier, le FCE préconise, à l’instar d’autres pays, de «séparer les banques de dépôts des banques d’affaires et/ou d’investissement». «Tout en permettant aux banques publiques de poursuivre leurs activités de financement de l’investissement et de l’entreprise à travers des filiales dédiées, l’Etat pourra autoriser le secteur privé national à créer ce type d’établissement. L’Etat n’aura pas, dans cette optique, à engager sa garantie», a-t-il suggéré. Outre la question du financement de l’investissement, Ali Haddad est revenu sur le problème du foncier industriel. «Parmi les dossiers urgents, qu’il nous faudra prendre en charge dans les délais les meilleurs, celui du foncier industriel, est sans aucun doute, le plus prégnant», at-il indiqué. Pour Haddad, il est donc, «vital» que soient réalisées dans les plus brefs délais, les zones industrielles ou d’activités décidées par le gouvernement. Les opérateurs économiques sont, selon lui, disposés à contribuer à leur création, pour peu que les terrains nécessaires à leur implantation leurs soient concédés. La réforme fiscale, la question de la gouvernance, mais aussi l’environnement desaffaires ont été également abordés par M. Haddad lors de cette tripartite. Toutes ces questions doivent être résolues dans les plus brefs délais, et ce, afin d’accélérer la mise en œuvre du nouveau modèle de croissance économique, selon Ali Haddad. B. A. «Le moment est venu d’aller vers les marchés africains» Suite de la page 1 «Un groupe de travail va être désigné pour préparer la tenue de ce rendez-vous économique avec l’Afrique. Il sera composé de représentants de ministères, respectivement, de l’Industrie, et des Affaires étrangères, ainsi que du FCE», a indiqué le ministre lors de son intervention. Quant à l’idée d’organiser ce forum le ministre a expliqué que «le moment est venu d’aller vers les marchés africains qui enregistrent une forte demande d’autant plus que cela est des plus indiqué dans la mesure où notre pays est le mieux placé pour investir dans de nombreux pays africain». L’Algérie vise à «orienter ses exportations hors hydrocarbures vers sa première destination naturelle (l’Afrique) et à développer des investissements algériens dans ce continent qui possède d’énormes potentialités», ajoutera-t-il. Pour M. Bouchouareb, l’Afrique constitue pour l’Algérie un objectif primordial dans ses efforts d’exportation hors hydrocarbures et de diversification de son économie. L’avenir se trouve dans les marchés africains où l’économie a connu une forte croissance et une demande importante durant ces dernières années, dira le ministre. M. Bouchouareb a par ailleurs tenu à rappeler que l’Algérie possède des atouts à faire valoir pour pénétrer ce continent d’«une manière privilégiée» grâce à ses infrastruc- tures, notamment le projet du grand port du Centre et le dédoublement de la route transsaharienne. Il dira que l’Algérie envisage également, à travers l’organisation de ce forum, de participer au programme d’électrification de ce continent, tracé par l’ONU et l’Union africaine à l’horizon 2030. «C’est dans ce sens que des projets énergétiques et le Programme national des énergies renouvelables seront présentés lors de cette rencontre algéro-africaine pour mettre en exergue les potentialités algériennes en la matière», dira-t-il. «C’est un enjeu majeur pour nous. Nous sommes parmi les pays les mieux placés pour investir et participer dans ce programme (d’électrification du continent)», soutient le ministre citant l’exemple de Sonelgaz et du groupe privé Amimer énergie qui ont manifesté leur intérêt pour ce programme. De son côté, M. Haddad a expliqué que le rôle du FCE sera de réunir tout le patronat. Concernant le forum de novembre prochain, il dira qu’il est purement économique. Il s’agira, selon M. Haddad, «de faire connaître nos capacités de productions notamment dans les secteurs où nous sommes devenu compétitifs comme dans le médicament et l’agriculture. L’autre volet à exploiter est celui de l’énergie renouvelable où nous avons aussi de sérieux atouts qui peuvent nous permettre de pénétrer les marchés africains». En somme, pour le pré- sident du FCE, ce déploiement vers l’Afrique va assurer au pays sa sécurité alimentaire, énergétique, entre autres. Le forum sera une occasion qui permettra à l’Algérie de se repositionner en Afrique, dira M. Haddad qui réitérera l’urgence de déployer des banques algériennes à travers des pays d’Afrique et d’ouvrir des lignes aériennes liant directement Alger à différentes capitales africaines. A retenir que M. Bouchouareb a indiqué avoir reçu un accord de principe du Forum économique mondial de Davos pour organiser, en Algérie, le Forum économique mondial sur l’Afrique en 2018 et que l’édition de 2017 se tiendra en Afrique du Sud. Il a également annoncé que les importations de ciment vont cesser à partir du mois d’octobre prochain. Z. A. 3 L’ACTUELLE session de printemps pourrait être prorogée pour parachever les lois organiques relatives à la dernière révision constitutionnelle, a indiqué, hier, Saïd Lakhdari, vice-président de l’Assemblée populaire nationale (APN). Intervenant en marge d’une conférence de presse co-animée avec le vice-président de l’APN, Rabah Zebbar, et consacrée à la présentation du bilan de la 7e législature, M. Lakhdari a indiqué que la clôture de la session de printemps pourrait être reportée au 23 juillet pour parachever les lois organiques relatives à la révision de la Constitution approuvée en février dernier. Concernant la non présentation de la déclaration de politique générale du gouvernement, M. Lakhdari a rappelé que l’ancienne Constitution ne conférait pas un caractère contraignant à cette mesure, contrairement à la Constitution amendée. Qualifiant l’absentéisme des députés aux séances de «manquement à l’une des missions confiées au député», M. Lakhdari a souligné que la présence aux séances est «avant tout une affaire de conscience». Toujours au plan législatif, M. Zebbar a fait savoir que 4 avant-projets de lois approuvés par le dernier Conseil des ministres avaient été soumis dans la matinée. Il s’agit des avant-projets de lois modifiant et complétant respectivement, l’ordonnance relative aux statuts des officiers de réserve ainsi que l’ordonnance portant statuts des personnels militaires. L’avant-projet de loi fixant la composition et les modalités de désignation des membres du Conseil national des droits de l’Homme ainsi que les règles relatives à son organisation et à son fonctionnement a été déposé de même que l’avant-projet de loi organique fixant l’organisation et le fonctionnement de l’Assemblée populaire nationale et du Conseil de la Nation, ainsi que les relations fonctionnelles entre les deux Chambres et le gouvernement. A une question sur le «rôle négatif» de certains députés face aux provocations incessantes provenant de la partie française, M. Lakhdari a affirmé que les représentants du gouvernement, à leur tête le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, ainsi que certains partis représentés au Parlement «ont répliqué au moment opportun», rappelant que la diplomatie algérienne était une diplomatie «apaisée». S’agissant de la proposition de loi criminalisant le colonialisme, M. Lakhdari a rappelé que cette revendication avait déjà été exprimée lors de la précédente législature et qu’il était «tout à fait normal qu’elle soit relancée à la lumière des dernières tensions qu’ont connues les relations algéro-françaises». Il a estimé que le moment était «inopportun» d’évoquer cette loi s’interrogeant sur l’intérêt de son adoption. «L’Algérie ne fait point de compromission lorsqu’il s’agit de ses principes», a-t-il souligné. Renault-Algérie : mise en vente prochaine de la Dacia Sandero L’usine automobile de Renault à Oued Tlélat (sud de la wilaya d’Oran) lancera la commercialisation de son produit de marque Dacia dans quelques semaines, a annoncé le P-dg de Renault-Algérie production, Bernard Sonelec. Dans une déclaration à l’APS en marge de la remise d’un don didactique (voiture et accessoires) offert par l’usine précitée au centre de formation professionnelle (Cfpa) Abou-Bakr-Belkaïd de Oued Tlélat, M. Sonelec a souligné que Renault-Algérie s’est lancé «dans la production du modèle Dacia Sandero qui sera commercialisé sur le marché algérien dans quelques semaines». Il a ajouté que le nombre de véhicules de ce modèle dépendra des demandes des clients, signalant qu’il est possible de produire 15 000 unités par an de cette marque. Dacia Sandero est le deuxième modèle après Renault Symbol produits au niveau de l’usine Renault-Algérie de Oued Tlelet, inaugurée en novembre 2014. L ’ É V É N E M E N T Mardi 7 juin 2016 5 INSTITUT DES SCIENCES VÉTÉRINAIRES ET SCIENCES AGRONOMIQUES DE BATNA Faux, usage de faux et passage en force d’une étudiante De notre correspondant à Constantine A. Lemili es étudiants de l’Institut des sciences vétérinaires et sciences agronomiques de Batna ont fait parvenir un document au bureau de la Tribune à Constantine. En fait, il s’agit d’une liasse de documents officiels portant notamment procès-verbaux de délibération portant clôture de l’année universitaire 2014/2015, avec forcément un listing déterminant l’avenir immédiat des étudiants. Autrement dit ceux qui ont réussi leur année et ceux confrontés au rattrapage. L’intention des étudiants est d’évoquer et surtout de produire les éléments de preuve l’étayant un cas flagrant de triche engagé et validé en l’occurrence par M. M. le directeur de l’institut en faveur de B. K. étudiante en troisième année ajournée au vu du PV de délibération signé par 8 membres du jury, validé et entériné par son président au même titre que le chef de département des sciences vétérinaires. L’étudiante en question ayant obtenu la moyenne de 9,32 alors qu’il en Photo : DR D faut selon les termes du procèsverbal de délibération une moyenne générale supérieure ou égale à 9,58 sans note éliminatoire pour que soit consacré le passage en quatrième année. Etaient inscrits 285 étudiants, dont 190 ont été admis et 95 ajournés, dont évidemment B. K., laquelle, ironie du sort, occupe le 191e rang. Elle formule alors une demande de transfert à un autre institut, celui-là relevant de l’Université de Tarf où elle est étrangement admise en... 4 e année. Une démarche, à son tour, allègrement validée d’abord par le directeur de l’Isvsa de Batna et également confirmée par le vice-président la nouvelle université d’accueil. A quoi pourrait être attribuée cette procédure pour le moins intrigante mais laquelle, avec l’affaire des examens du baccalauréat cru 2016, semble faire partie d’un décor où en plus de la tricherie, le faux et l’usage de faux relèvent désormais d’un sport national. Une rumeur massacrante laisserait entendre une relation très rapprochée du directeur de l’institut et l’étudiante. Mais, nonobstant tous les arguments qui pourraient être avancés, il existe une indéniable réalité corroborée par les documents officiels en circulation. Ceci étant, dans le document transmis au journal par les étudiants de l’Isvsa Batna, ces derniers attirent l’attention des «parties concernées» sur ce qui se passe à l’institut et des procédés et procédures de gestion peu orthodoxes de son directeur dont à titre d’exemple cité «une violation des codes des marchés publics» notamment par l’attribution de projets internes à l’institution à de pseudo-entrepreneurs. Sauf qu’il s’agit là d’allégations non étayées de justificatifs contrairement à ce qui est détaillé auparavant. En dernière minute, nous avons appris, à la suite d’un contact téléphonique avec l’un des rédacteurs du communiqué portant objet «préoccupations», l’envoi imminent d’une commission d’enquête diligentée par le ministère de tutelle et tout aussi une enquête discrètement ouverte par les services de sécurité spécialisés. A. L. UNION DE WILAYA UGTA DE CONSTANTINE Retour aux situations conflictuelles ZOHEIR B, secrétaire de l’importante union locale de l’Ugta Khroub a animé au cours de la matinée d’hier une assemblée générale des cadres syndicaux. L’objet était de manière générale de les informer sur les turbulences qui agitent l’union de wilaya et surtout depuis la veille, après le retrait de confiance à Boudjemaa Rahma, en l’occurrence son secrétaire général. En fait, les évènements se sont déroulés de manière moins civilisées puisque le cadre en question a été interdit d’accès à son bureau. Pis, celui-ci (bureau) a été littéralement obstrué par des moyens de fortune. Il s’agit là d’un presque remake en version soft de ce qui s’était passé avec son prédécesseur feu Hadj Mehdi lequel avait été sauvagement agressé et jeté sans ménagement hors du siège de l’union de wilaya. Dénominateur commun entre les deux hommes, ils assurent un intérim et un intérim qui dure, ou avait plutôt duré pour Hadj Mehdi qui est resté à la tête de l’union de wilaya pendant plus de dix ans. A son tour Boudjemaa Rahma a été coopté par la centrale syndicale même si en réalité les principaux dirigeants de celle-ci ne l’avaient plus en odeur de sainteté malgré son statut d’ancien secrétaire national. Lorsqu’il a été rappelé aux affaires à l’union de wilaya, il nous avait alors déclaré que «la centrale ne pouvait pas trouver mieux que moi pour ramener la sérénité». Ce qui a été le cas effectivement durant les premiers mois, voire tout au long de l’année même s’il lui a fallu faire de l’équilibrisme pour ménager chou et chèvre, notamment avec des cadres indéracinables depuis près de quatre décennies et dont les privilèges n’interpellaient plus que les travailleurs et les syndicalistes mais carrément l’opinion publique. C’est grâce à de jeunes loups de la politique et des nouvelles luttes syndicales que ces derniers allaient être ébranlés, avec plus particulièrement le siège des lieux (maison des syndicats Abdelhak-Benhamouda) durant plusieurs mois, que Sidi Saïd avait alors daigné prendre en considération des turbulences qui n’en finissaient pas et surtout la pugnacité de leurs auteurs lesquels, il est important de le souligner, avaient la légitimité pour eux si tant est que les statuts de l’Ugta étaient respectés. Qu’est-il reproché à Boudjemaa Rahma pour qu’il soit ainsi vilipendé par les trois cadres indéracinables précédemment évoqués et après des manœuvres auxquelles ils sont rompus, sont parvenus à le bouter dehors et mieux encore à lui opposer ceux-là mêmes qui s’étaient réjouis de son retour. Le secrétaire de wilaya par intérim aurait outrepassé ses prérogatives et surtout les dispositions des statuts de l’union en convoquant une conférence de wilaya alors que cela relève des obligations, voire des missions de la commission exécutive. Il semblerait selon les propos tenus par le secrétaire de l’union locale du Khroub lors de sa rencontre avec les syndicalistes que «la majorité des syndicalistes invités à la conférence de wilaya ne l’étaient pas. Il s’agissait d’indus individus qui n’avaient rien à voir avec notre union». Dans tout cela quelle est la position de la centrale syndicale pour ne pas dire Sidi Saïd ? Toujours selon Zoheir Benhabsa, celle-ci aurait demandé aux cadres qui sont ses interlocuteurs de patienter et de faire trainer en longueur cette situation jusqu’à ce que s’écoule le mois de ramadhan et ce d’autant plus que le siège de l’union de wilaya est actuellement affecté à l’opération de solidarité du mois de ramadhan et ses différents espaces ouverts aux co merçants en ce sens. Joint au téléphone en début d’aprèsmidi d’hier, Boudjemaa Rahma, le secrétaire de wilaya de wilaya nous dira : «Je suis en ce moment même avec un huissier de justice pour établir un constat sur les dépassements d’hier. Cela dit, la réalité est que, vous devez vous en souvenir, nous avons tenu un congrès de wilaya en 2014 et là nous avons demandé aux Offres promotionnelles prépayées chez Mobilis unions locales de tenir le leur pour remettre dans la légitimité une instance en déshérence depuis plus d’une décennie. Bien entendu, il y a eu des résistances (les trois syndicalistes évoqués auparavant) dont celle du secrétaire de l’union locale de Khroub qui ne représente que lui-même. Ces individus ont mis à profit l’affectation du siège à la campagne de solidarité du mois de Ramadhan pour envahir, avec des énergumènes qui n’ont rien à voir avec les syndicats les lieux et terroriser les opérateurs économiques et commerçants qui nous ont tendu la main pour cette opération. Toutefois, je peux vous assurer que force reviendra à la légitimité et que tous ces manœuvriers seront éconduits et surtout définitivement confondus.» En conclusion, chacune des parties tient son discours et il est désormais acquis que l’union de wilaya Ugta de Constantine est repartie pour un autre tour de piste en matière d’instabilité. A. L. A l’occasion du mois de Ramadhan, Mobilis annonce ses promotions d’offres prépayées 2G/3G destinées à ses clients Mobtasim et ses plans. A compter du 1er jour de Ramadhan et durant 21 jours, afin de permettre à ses clients de rester en contact avec leur famille et proches, Mobilis lance deux mégas promotions Voix et Data, accessibles via la formule *600#. En choisissant le «Plan Ramadhan», les clients prépayés Mobilis, adhéreront au Plan 50 DA, qui leur permettra de profiter durant 24 heures de 100 DA d’appel vers tous les réseaux nationaux + 50 Mo d’Internet ou de 150 DA d’appels vers tous les réseaux nationaux. Mobilis triple aussi les volumes Data de tous ses pass Internet achetés, (Pass Facebook et WhatsApp 50Mo, Pass 50Mo, Pass 250Mo, Pass 1Go, Pass 2Go et Pass 5Go), en faisant profiter ses clients du meilleur de la 3G++. 6 I D É E S Mardi 7 juin 2016 ÉDITORIAL Durant le Ramadhan, Gargantua est algérien ! Par Stimuler les investissements privés pour le développement LE RAMADHAN est une ritournelle obsédante. Normalement, selon les tables coraniques, la première nuit de Ramadhan tous les djinns rebelles sont enchaînés. Toutes les portes de l’Enfer closes et celles du Paradis ouvertes. Un ange crie «ô toi qui veux du bien, accours !» Revisiter Al-Tirmidhi (824), l’auteur de cette réconfortante affirmation, c’est méditer sur les vertus du carême. En 2016 et depuis toujours, tous les démons et tous les djinns réfractaires à l’Autorité divine n’auront pas été soumis en Algérie. Toutes les portes de l’enfer du couffin n’auront pas été fermées. Toutes les portes de la piété, la sobriété, la compassion et la fraternité n’auront pas été déverrouillées. Chaque année, dans un pays où l’économie obéit peu à la loi de l’offre et de la demande, les démons du marché et les djinns de la consommation se déchaînent de plus belle ! Le Ramadhan n’est pas seulement un rituel, c’est une triste rengaine. Chaque année, les prix flambent davantage et consument les économies de consommateurs compulsifs. Tous les ans, les mêmes chroniques dans les mêmes gazettes. La même litanie du couffin qui flambe, le panier de tous les excès, l’ardoise de toutes les surenchères. Ah, il y a bien sûr une Administration toujours incapable de contrôler, réguler, sanctionner, autrement qu’en inondant le marché de produits importés et subventionnés. Et toujours ce souci de ne pas ajouter de la fièvre sociale aux tensions artificielles du marché. Le Ramadhan, avec sa parabole du couffin qui flambe, pose récurremment la problématique d’un marché déstructuré, mais aussi la manière de consommer et d’être durant le mois de jeûne. En somme, questionner encore l’homoramadanicus algérien. Qui est-il, comment achète-il, et que dit-il par-dessus le marché ? Il y a dans le coran (la Vache, verset 187) cette exhortation à faire bombance, sans que cela soit une invitation à une bamboula excessive : «Mangez et buvez jusqu’à ce que l’on voit sur le fond noir de la nuit la lueur de l’aube naissante.» Mais le «ramadaneur» algérien est à la fois Pantagruel et Gargantua. Pour «y bâfrer à crever», comme l’écrivait Rabelais. En ce mois sacré, c’est la sainte goinfrerie qui fait grossir les forçats du jeûne et engraisser les cochons du commerce spéculateur. Une gargantuesque compétition de cholestérol dont les trophées sont le diabète et les maladies cardiovasculaires ! Il y a d’abord la surconsommation de bombes radioactives, ces bouteilles de limonades ou ces friandises toxiques tels le «cœur de semoule» nommé kalbellouz ou bien la zalabiya radionucléide. Jamais repus, les consommateurs frénétiques s’inventent d’autres envies boulimiques. Pour répondre à la dictature implacable d’yeux toujours plus gros qu’un ventre déjà proéminent, on se déplace partout. On s’agglutine, on fait des queues homériques. On s’énerve toujours plus. Parfois on ajoute aux noms d’oiseaux des torgnoles et des châtaignes. Bref, on jeûne. A l’algérienne. Façon d’être transformant le Ramadhan en sainte excuse pour des jeûneurs qui souffrent de ne pas se goinfrer toujours plus. Surtout, de manquer cruellement de sommeil pour avoir trop veillé à bouffer, boire et «tuer le temps» devant une télé lobotomisante. Et, pour s’excuser de son comportement antisocial, le bambocheur fautif et un tantinet dépressif dit «ghlabni ramdane», le Ramadhan m’a vaincu ! On dit alors de lui «rahou émramdane», il est ramadanisé, le mec ! Depuis des lustres, les Algériens, pauvres ou riches, au motif de faire plaisir aux sens, s’évertuent à détourner le sens même du Ramadhan. Les notions de piété, d’abstinence, de maîtrise de soi, de compassion et d’altruisme sont pourtant propres au Ramadhan. Nom dont la racine est «ramda», la chaleur infernale qui fend les pierres du désert. C’est l’être brûlant. Par extension, «al-irtimada», signifie se consumer. Le Ramadhan est donc un engouement, une énergie spirituelle créée par l’abstinence et la sustentation maîtrisée. Il est censé absoudre les péchés et brûler les graisses. Il soulage l’embonpoint, mais en Algérie il gonfle encore plus le bide ! Pourtant, il suffit de revenir aux sources de la spiritualité coranique pour bien se comporter et mieux se porter. Ca soulagerait le porte-monnaie et engraisserait d’autant moins les spéculateurs. On reviendrait alors aux saines vertus du Prophète célébrées par Al-Tirmidhi. La chorba n’en serait alors que plus savoureuse. N. K. Quotidien national d’information Edité par la SARL Omnium maghrébin de presse au capital de 100 000 DA Maison de la Presse Tahar Djaout - 1, rue Bachir Attar Place du 1er Mai, Alger http://www.latribunedz.com Directeur de la publication-Gérant Hassen BACHIR-CHERIF Directeur de la rédaction Hassan Gherab Administratrice Sabira Boushaki Publicité : Rédaction : e-mail: [email protected] e-mail: [email protected] Tél.: 021.67.63.31/021.66.02.60 Alger : Tél.: 021.68.54.24 021.66.02.66/0770.32.98.24 Fax.: 021.68.54.23 Fax: 021.68.54.22 Béjaïa : Tél./Fax: 034.21.29.11 Impression : Oran : Tél./Fax: 041.58.79.06 Centre : SIA - Est : SIE - Ouest : SIO Constantine : Tél./Fax: 031.92.17.03 Sud : SIA Ouargla Tizi Ouzou : Tél./Fax: 026.22.37.32 Diffusion : Centre : OMP la Tribune Bouira : Tél./Fax: 026.94.81.38 Est : AMP - Ouest : KDPO ANEP: Tél.: 021.71.16.64 / 021.73.71.28 Sud : SARL TDS Fax: 021.73.95.59 / 021.73.99.19 Membres fondateurs Ameyar Kheïreddine, Cherif Tifaoui, Hassen Bachir-Cherif, Baya Gacemi, Djamel Djerad Tous les documents remis au journal ne peuvent faire l'objet d'aucune réclamation, sauf accord préalable avec la direction. Photo : Archives Noureddine Khelassi Par Nirj Deva* U n développement économique réussi se conforme à un modèle bien connu. Sortir un pays de la pauvreté et le mettre sur une trajectoire de croissance durable exige un énorme travail, la création d’un système solide de droits de propriété et surtout, des investissements privés. Cette méthode n’est pas spécifique à une région ou à un peuple en particulier. Comme la croissance spectaculaire de l’Asie l’a démontré, il peut être transmis d’une culture à l’autre. Il est donc dommage que les économistes du développement et que les institutions multilatérales du monde ne parviennent pas à l’appliquer systématiquement au monde en développement. Des milliards de dollars d’aide ont été versés aux pays en développement, mais cela n’a pas été suffisant et les résultats ont été décevants. La Banque mondiale estime qu’un milliard d’individus vivent encore avec moins de 1,25 dollar par jour, alors que plus de 800 millions de personnes ne mangent pas à leur faim. Les Objectifs du Millénaire pour le Développement ont tenté d’appliquer une approche globale de réduction de la pauvreté, mais les OMD ont échoué à répondre à ses causes sous-jacentes. Sur le papier au moins, les nouveaux Objectifs de Développement Durable des Nations unies mis en place l’an dernier constituent une amélioration. Le problème est que leurs grandes ambitions ont un coût élevé. Il reste en effet un déficit de financement d’environ 2,5 milliards de dollars si leurs 17 objectifs doivent être atteints. Un gouffre aussi grand ne peut pas être comblé par les seuls moyens des gouvernements à court d’argent, ni par ceux des contribuables. Voilà pourquoi ce qui rend si importante une décision récente du Parlement européen, visant à soutenir mon rapport appelant à la mobilisation du capital privé dans la lutte contre la pauvreté dans le monde. Pour la première fois dans l’histoire du Parlement, ses membres ont reconnu le secteur privé comme un partenaire clé dans la création de richesses dans le monde en développement. Etant donné que l’Union européenne est l’un des plus grands fournisseurs d’aide au développement, la décision pourrait être très importante. Certes remporter un vote n’est jamais simple. C’est pourtant la partie facile. Le défi consistera à traduire les paroles en actes. Les signes avant-coureurs sont encourageants. Marianne Thyssen, commissaire de l’UE à l’emploi et au travail, veut que la mise en œuvre de ce rapport commence immédiatement. Elle a promis que la Commission européenne allait investir plus de 2 milliards d’euros (2,27 milliards de dollars) pour aider le secteur privé dans les pays en développement d’ici 2020. Elle prévoit que 4,8 milliards d’euros de subventions de l’UE vont permettre de recueillir au moins 66 milliards d’euros d’investissements en Afrique subsaharienne, en Asie et en Amérique latine par l’intermédiaire des institutions financières et des entreprises privées. Si l’ensemble du budget de développement de l’UE était maximisé de la même manière, nous pourrions mobiliser environ 300 milliards d’euros de capitaux qui, consacrés à l’acquisition de matériel, d’usines et de technologie en provenance de l’Europe, pourrait donner un énorme coup de pouce à la faible croissance actuelle des économies européennes. Une des premières tâches importantes dans la réalisation de l’impact souhaité consistera à créer un environnement dans lequel les initiatives privées pourront prospérer. Actuellement, les micros, petites et moyennes entreprises représentent environ 60% de l’emploi dans le monde en développement. Pourtant 70% de ces entreprises ne reçoivent aucune aide des institutions financières, même dans les cas où les investissements pourraient leur permettre d’augmenter leur croissance et de créer des emplois. Nous devons commencer à changer cela en fournissant à ces pays, l’aide financière et technique dont ils ont besoin pour établir des systèmes bancaires et des administrations fiscales fiables. Il faudra encourager le respect des normes comptables internationales. La transparence doit être améliorée et la corruption doit être éradiquée. Et dans de nombreux pays, le système d’enregistrement des biens fonciers et des droits de propriété doit être formalisé, de sorte que les individus et les entreprises puissent acquérir les capitaux propres qui leur serviront de garantie pour emprunter et investir dans leurs entreprises. L’effet consistera à augmenter le nombre de projets susceptibles d’obtenir un financement, dans lesquels les entreprises locales et internationales pourront investir. Le potentiel de partenariats entre les secteurs publics et privés existent dans des projets d’énergie et de télécommunications, dans les puits et l’irrigation, dans le secteur du bâtiment, dans les infrastructures comme les routes, les aéroports et les ports, ainsi que dans les usines de transformation des industries agroalimentaires de la viande et des fruits et légumes. Des garanties rigoureuses doivent évidemment être mises en place. Les investisseurs privés devront accepter les règles de protection des droits sociaux, environnementaux, des droits de l’Homme et de l’égalité entre les sexes. Pour renforcer la confiance, des forums au niveau de l’UE doivent être créés, afin que le secteur privé, les ONG, les think tanks et les gouvernements puissent discuter des possibilités de développement. Favoriser la croissance des pays en développement va stimuler les opportunités d’investissements pour les entreprises de l’UE et ouvrir de nouveaux marchés à leurs produits. Le résultat sera un cycle vertueux de développement qui profitera à tous et qui fera beaucoup avancer le monde dans la réalisation des objectifs ambitieux qui ont été adoptés. N. D. *Membre de rang du Parlement européen et vice-président conservateur du Comité de développement. In project-syndicate.org R É G I O N S Mardi 7 juin 2016 TIZI-OUZOU Brèves des wilayas Légère hausse des prix des fruits et légumes au premier jour du mois de Ramadhan U AïN TÉMOUCHENT : Pas moins de 38 777 couffins du Ramadhan seront distribués aux familles nécessiteuses dans la wilaya de Aïn Témouchent en prévision du mois du Ramadhan, a-t-on appris dimanche des services de la wilaya. Les familles concernées par cette opération de solidarité ont été recensées dans une transparence avec la contribution de la direction de l’action sociale, des communes et du secteur des affaires religieuses, a-t-on indiqué dans un communiqué de presse. Cette opération, dont les derniers couffins seront distribués avant la fin du de Chaabane, a nécessité un budget de 130 millions DA. OUARGLA : le tribunal criminel prés la Cour de Ouargla a acquitté dimanche deux individus poursuivis dans l’affaire de troubles survenus à Ouargla en avril 2013, lors desquels plusieurs biens publics et privés ont été incendiés ou saccagés. Les dénommés A.A et A.S étaient poursuivis pour obstruction de la circulation des véhicules sur la voie publique ainsi que le rassemblement armé et violence contre les éléments de maintien de l’ordre, lors de trouble ayant éclaté après l’affichage des listes des bénéficiaires de logements sociaux. Photo : Archives ne légère hausse des prix des fruits et légumes a été enregistrée au niveau des marchés de la wilaya de Tizi Ouzou en ce lundi premier jour du mois de Ramadhan, a-t-on constaté. Lors d’une virée matinale dans les marchés des fruits et légumes de Draa Ben Khedda et de Tizi Ouzou, les prix des produits proposés à la vente, notamment ceux entrant dans la préparation de certains plats prisés durant ce mois sacré, ont connu des hausses de prix allant de 5 à 30 DA, selon le produit. La tomate, les courgettes, l’ail, céleri branche, entre autres, ont été touchés par cette augmentation, tandis que les fruits, au-dessus desquelles trône le citron affiché entre 200 et 250 DA le kilo, restent «trop chers» de l’avis de plusieurs consommateurs, rencontrés au niveau des marchés de Draâ Ben Khedda. L’affluence des acheteurs demeure plutôt celles des jours ordinaires, la plupart des familles ayant fait leurs achats à l’avance prévoyant cette flambée des prix. La ruée sur les produits de large consommation a été à l’origine de la «légère hausse» enregistrée et qui est causée par un «déséquilibre entre l’offre et la demande» suite au stockage de marchandises par des consommateurs qui ont acheté, à l’avance, de grandes quantités de produits, a indiqué à l’APS le directeur local du commerce, Doguemane Akacha. «Un retour à la normale des prix, est attendu dans deux jours avec la stabilisation de l’offre et de la demande, d’autant plus que les produits agricoles sont disponibles étant en pleine saison de production», a ajouté ce même responsable qui a également rassuré le citoyen quant à la 7 disponibilité des produits de large consommation. Par ailleurs, et dans l’optique de mettre à la disposition du consommateur des produits à des prix abordables, un marché spécial Ramadhan sera ouvert jeudi prochain au niveau du site de l’ancienne gare routière de Tizi Ouzou, a informé M. Doguemane. Cet espace commercial sera animé par une quarantaine d’opérateurs procurateurs qui assureront une vente directe au client. «Ce marché jouera un rôle de régulateur des prix au niveau de la wilaya durant ce mois sacré», a-t-on ajouté de même source. Sur un autre volet, et dans le but de garantir la sécurité du consommateur la direction du commerce a renforcé son dispositif de contrôle en mobilisant plus de 200 agents répartis sur 103 brigades, qui vont sillonner le territoire de la wilaya afin de veiller au respect des bonnes pratiques commerciales et des normes d’hygiène, a souligné le directeur du commerce. Un réaménagement des horaires de contrôle a été égale- ment effectué a l’occasion de ce mois de ramadhan pour un contrôle en dehors des heures réglementaires, nocturnes et pendant les week-end, a-t-on indiqué de même source. La direction du commerce assure également, en collaboration avec les services concernés, un contrôle des restaurants Errahma, des produits composant le couffin de Ramadan destinés aux nécessiteux, les conditions de transport des marchandises, a observé M. Doguemane. APS BECHAR : l’Office national de drainage et d’irrigation (Onid) a pris l’engagement devant l’Assemblée populaire de wilaya (APW) de Bechar, réunie en 2e session ordinaire, à livrer le projet de réhabilitation du périmètre irrigué d’Abadla, qui s’étend sur 5 400 ha, au cours des 6 prochains mois, a-ton appris auprès de la commission de l’APW chargée de l’agriculture. L’opération de réhabilitation, qui connait pour le moment un taux d’avancement de 7% seulement, porte sur la rénovation et la mise à niveau d’un linéaire de 88,4 kilomètres de réseaux d’irrigation souterrains et 55,67 km de réseaux superficiels, en plus de 490 autres équipements destinés à l’irrigation du périmètre par les eaux du barrage de Djorf Ettorba’ mitoyen, a-t-on ajouté. CONSTANTINE Près de 60 stations MSAN pour les nouvelles cités LA WILAYA de Constantine a bénéficié d’un programme de réalisation de près de 60 stations d’accès multiservices Msan (Multiservice Access Node) destinés essentiellement à raccorder les nouvelles cités aux réseaux téléphonique et d’Internet, a-t-on indiqué hier auprès des services de la direction locale d’Algérie Télécom (AT). Ces nouveaux équipements, accordés à la wilaya au titre de l’exercice 2016, seront installés dans des cités «fraîchement occupées ou non encore occupées» dans les villes Ali-Mendjeli, Massinissa et également dans les communes de Benbadis, Ouled Rahmoune et Ain Abid, a-t-on souligné de même source, faisant part de l’impact de cette opération dans l’amélioration des conditions de vie des citoyens en matière de services de télécommunication devenus aujourd’hui «indispensables». La direction locale d’Algérie Télécom compte à travers ces actions «donner un plus» aux efforts consentis par l’Etat, en matière de relogement notamment, a estimé la même source, précisant que les efforts se multiplient pour permettre à l’en- semble des habitants des nouvelles cités à avoir accès à l’internet et au téléphone dès leur installation dans leurs nouvelles habitations. Il s’agit là, a ajouté la même source, d’un «choix stratégique» devant permettre à Algérie Télécom d’accompagner les extensions urbaines que connaît la wilaya, et de «pallier les diffi- cultés techniques souvent rencontrées lors de l’installation des équipements dans les cités déjà habitées». Cette opération vient s’ajouter à d’autres actions similaires réalisées ces deux dernières années et qui ont permis l’installation de près de 140 stations de même type à travers plusieurs régions de la wilaya, a-t-on affirmé à la direction locale d’Algérie Télécom. Ces programmes, qualifiés «d’importants», visent l’amélioration des prestations téléphoniques et d’accès à l’Internet haut débit, la fluidité de la connexion et la réduction des pannes sur les réseaux téléphonique et d’Internet, a-t-on indiqué de même source. Ouargla : 20 ans de prison ferme à l’encontre d’un narcotrafiquant UNE peine de 20 ans de prison ferme, assortie d’une amende de 100.000 DA, a été prononcée lundi par le tribunal criminel près la Cour d’Ouargla à l’encontre de B.A (31 ans) pour détention et transport illégal de produits stupéfiants. Le tribunal criminel a acquitté, dans cette affaire, un autre individu, B. M. (35 ans), pour insuffisance de preuves. Les faits de cette affaire remontent, selon l’arrêt de renvoi, à juin 2013, lorsque les éléments de la police judiciaires (PJ) de la Sûreté de wilaya ont procédé à l’arrestation, sur l’axe Ouargla-Touggourt, de deux personnes (le conducteur et son convoyeur) à bord d’un camion de transport de marchandises en provenance de la wilaya d’Oran. La fouille du véhicule a permis la découverte de 30,27 quintaux de kif traité conditionnés en plaquettes et dissimulés dans des casiers, sous un chargement de pomme de terre. Le chauffeur du camion et son convoyeur avaient été déjà condamnés dans un précédent procès, et l’enquête étendue à la wilaya d’Oran, sur la base d’un mandat d’extension de compétence territoriale, a permis l’arrestation du dénommé B.A, jugé aujourd’hui en audience et considéré comme un élément important de ce réseau criminel spécialisé dans le trafic de drogue. 8 Mardi 7 juin 2016 C O N J O N C T U R E A MOINS DE TROIS SEMAINES DU RÉFÉRENDUM BRITANNIQUE SUR LE BREXIT Bruxelles imagine les modalités du divorce avec Londres Par Cécile Ducourtieux Bruxelles, les nerfs sont à vif, à moins de trois semaines du référendum britannique sur l’appartenance du pays à l’Union européenne. C’est évidemment l’hypothèse du «Brexit» qui affole le plus : les dirigeants européens redoutent une déflagration, un coup d’arrêt brutal à ce qui reste de l’utopie européenne, et le début d’un délitement, d’autres pays risquant de réclamer eux aussi leur «indépendance». Au-delà de ces considérations politiques, une sortie du Royaume-Uni bouleverserait complètement l’agenda européen. Les services juridiques du Conseil européen et de la Commission ont étudié activement les différentes options. Et elles sont relativement peu nombreuses. Les Britanniques devraient divorcer, puis négocier une nouvelle relation commerciale et politique avec leurs partenaires. La tâche s’annonce colossale. La procédure de divorce ne peut commencer que quand le Premier ministre britannique aura envoyé une demande d’activation de l’article 50 du traité de l’Union au président du Conseil européen, Donald Tusk. Cet article, une «clause de retrait volontaire et unilatéral» encore jamais activée, a été ajouté dans le traité de Lisbonne, en 2009. «La lettre est peut-être déjà prête sur le bureau de David Cameron, et il l’enverra dès le 24 juin au matin. Mais, si la situation politique à Londres est confuse, s’il doit céder sa place, cela peut prendre plusieurs semaines, voire plusieurs mois», suggère une source diplomatique européenne. C’est la Commission, munie d’un mandat des 27, qui négociera le divorce. Tant que le divorce n’est pas acté, le Royaume-Uni reste membre de l’Union Que faudra-t-il concrètement séparer, ou partager ? Des centaines, des milliers de législations communes. Les règlements de l’UE, d’application immédiate dans les pays membres, vont être annulés au Royaume-Uni, qui devra les remplacer par d’autres textes, nationaux, pour éviter les vides juridiques. Les 28 devront aussi négocier les modalités de la fin de la participation des Britanniques au budget de l’UE, le partage des propriétés communes (les bâtiments du Conseil, de la Commission, à Bruxelles et ailleurs). Des milliers de détails devront être réglés, surtout par Londres : combler le manque à gagner pour les agriculteurs britanniques, les laboratoires de Photo : DR Eviter les vides juridiques Photo : DR A recherche, etc., une fois l’argent de l’UE tari, se doter d’agences de régulation nationales, le pays n’étant plus soumis aux décisions de la trentaine d’agences exécutives agissant au nom de la Commission (l’autorité européenne de sécurité des aliments, etc.). Des milliers de détails à régler Qu’adviendra-t-il des fonctionnaires européens britanniques ? A en croire des officiels européens, un compromis honorable devrait être trouvé sans trop de problèmes pour les personnels déjà recrutés. Il faudra négocier de payer leurs salaires à 27 au lieu de 28, régler le financement de leurs pensions. Mais pas question a priori qu’ils partent. En revanche, le concours de fonctionnaire ne serait plus ouvert aux Britanniques à partir du prononcé du divorce. Et quid des procédures en cours ? Les enquêtes antitrust, qui mettent des années à aboutir ? Que se passera-t-il si un mandat d’arrêt européen est lancé deux jours avant le divorce ? Tout cela devra aussi être réglé. En deux ans, comme le prévoit l’article 50. Ce délai peut-être renouvelé, mais il faudra l’unanimité du Conseil, à 27 membres. Et si les Britanniques votent pour rester ? Bruxelles poussera un très gros ouf de soulagement, espérant reprendre le cours de son fonctionnement comme s’il ne s’était rien passé. Tant que le divorce n’est pas acté, le Royaume-Uni reste membre de l’Union. Ses ministres participent aux multiples conseils des ministres européens ponctuant l’actualité bruxelloise. Sauf quand ils concernent les modalités du divorce. Les eurodéputés britanniques continuent de siéger au Parlement européen. Le commissaire britannique, Jonathan Hill, reste à son poste. Et rien n’empêcherait le Royaume-Uni de présider l’Union, pendant six mois, au deuxième trimestre 2017, comme prévu depuis des années. Une fois le divorce prononcé, l’urgence, pour le pays, considéré désormais comme un «pays tiers» n’ayant plus accès au marché intérieur, sera de nouer une nouvelle relation avec l’Union. «Le commerce ne va pas s’arrêter du jour au lendemain, mais les sociétés de service, les industries britanniques vont perdre leur accès privilégié au marché intérieur. Ils paieront les droits de douane plein pot. Les banques perdront leur passeport européen pour s’installer et opérer partout dans l’UE», explique Jean-Claude Piris, juriste et ex-haut fonctionnaire européen. Renégocier en bilatéral Pour l’instant, les services juridiques bruxellois penchent pour que ces nouvelles négociations soient dissociées de la procédure de divorce. Mais certains pays, au Nord, l’Allemagne notamment, prôneraient des négociations parallèles. Est-ce que Londres optera pour un simple accord de libreéchange ? Ou pour un accord d’association, mixte, avec un volet commercial et de coopération politique, sur le mode de ceux signés avec la Turquie, l’Ukraine, l’Albanie, la Suisse ou la Norvège ? Les négociations entre Bruxelles et Londres prendront des années, quatre à six ans au moins, et mobiliseront des dizaines, voire des centaines de spécialistes, surtout à Londres. S’il veut encore bénéficier des dizaines d’accords signés entre l’UE et des Etats d’Asie, d’Amérique latine ou d’Afrique (baisse des droits de douane, coopérations judiciaires, etc.), le Royaume-Uni devra également les renégocier, en bilatéral. Et si les Britanniques votent pour rester ? Bruxelles poussera un très gros ouf de soulagement, espérant reprendre le cours de son fonctionnement comme s’il ne s’était rien passé. C. D. In lemonde.fr C O N J O N C T U R E Mardi 7 juin 2016 9 ALORS QUE LA COMPÉTITION DÉBUTE VENDREDI 10 JUIN L’Euro à l’épreuve de la mobilisation sociale exécutif hausse le ton face aux conflits sociaux qui menacent de perturber l’Euro de football. Alors que la compétition débute vendredi 10 juin, plusieurs poids lourds du gouvernement ont demandé aux cheminots en grève de cesser leur mouvement et exhorté les syndicats de pilotes d’Air France à renoncer aux arrêts de travail, prévus du 11 au 14 juin, à cause d’un différend salarial. «Chacun doit retrouver le sens du dialogue, a confié, lundi, le ministre des Finances, Michel Sapin, dans un entretien aux Echos. Les rapports de force créés sur le terrain ne sont pas la bonne manière d’avancer.» Samedi, Manuel Valls avait tenu un discours très musclé à l’égard des salariés de la SNCF qui contestent le projet de nouvelle organisation du travail présenté par la direction. «Cette grève, elle est déjà incompréhensible, avait-il déploré lors d’un déplacement à Crosne (Essonne). Mais en Ile-de-France, dans le Centre, dans les régions qui ont été touchées (par les intempéries), elle est totalement incompréhensible.» Car elle ne fait, selon lui, qu’aggraver les «difficultés» des habitants. Un impact limité sur la circulation des métros et des RER Le Premier ministre avait demandé que «chacun soit responsable dans ce moment-là, fasse Photo : DR L’ œuvre et preuve de solidarité». Ce à quoi la CGT-Cheminot à rétorqué dans un communiqué n’avoir «de leçon à recevoir de personne sur ces questions» de solidarité. D’autres secteurs continuent d’être perturbés ou risquent de l’être dans les prochains jours. Dans la filière carburants, l’approvisionnement des stations-service est en voie d’amélioration, selon l’Union française des industries pétrolières (UFIP), même si plusieurs raffineries restent à l’arrêt. Celle de Grandpuits (Seineet-Marne) devrait redémarrer, les salariés ayant voté la fin du conflit, mais il lui faudra plusieurs jours pour reprendre une activité normale. Une nouvelle journée d’action est par ailleurs prévue, jeudi, dans les entreprises produisant et distribuant de l’électricité. A la RATP, SUD devrait rejoindre, vendredi, l’appel à la grève illimitée lancée par la CGT. Un mouvement qui, à ce stade, n’a eu un qu’un impact limité sur la circulation des métros et des RER. Essoufflement graduel Les syndicats et organisations de jeunesse hostiles au projet de «loi travail» (CGT, FO, FSU, Solidaire, Fidl, Unef, Unl) maintiennent la pression contre le gouvernement en organisant une manifestation nationale à Paris, le 14 juin. L’exécutif, lui, campe sur une ligne de fermeté : pas question de retirer le texte porté par la ministre de l’emploi, Myriam El Khomri. Il table sur un essoufflement graduel de la contestation, qui pourrait s’accélérer si l’opinion, jusqu’alors bienveillante à l’égard des contestataires, changeait d’état d’esprit. Selon un sondage BVA, 54% des personnes interrogées désapprouvent désormais le mouvement contre la réforme du code du travail. Le gouvernement s’est dit prêt à quelques aménagements, en particulier sur l’une des dispositions au cœur de la controverse – l’article 2 du texte, qui donne la primauté aux accords d’entreprise en matière de temps de travail. Mais la «philosophie» restera la même, a-t-il assuré. Parmi les options sur la table, l’une, déjà proposée, début mai, par le rapporteur du projet de loi à l’Assemblée nationale, Christophe Sirugue (PS, Saône-et-Loire), consiste à donner un droit de regard des branches sur les accords conclus dans les entreprises. Selon une député en première ligne sur le dossier, ces réécritures ne devraient intervenir que lors du retour du texte au Palais Bourbon, fin juin début juillet, après son examen au Sénat (qui débute le 13 juin et durera deux semaines). IL RESTE ATTIRÉ PAR LA FRANCE Le Chinois Fosun négocie son entrée dans la Compagnie des Alpes Par Denis Cosnard UN AN APRES avoir obtenu les clés du Club Méditerranée, Guo Guangchang reste attiré par la France. Fosun, le conglomérat contrôlé par le milliardaire chinois, est en négociations en vue de prendre une participation, de l’ordre de 10% à 15%, dans la Compagnie des Alpes, indiquent des sources concordantes. Le «Warren Buffett chinois» deviendrait ainsi l’un des principaux actionnaires de la société qui exploite onze des plus fameux domaines skiables français (Tignes, Val d’Isère, Les Arcs, les Deux Alpes, etc.), ainsi que le Parc Astérix, le musée Grévin, ou encore le Futuroscope de Poitiers. Au moment où AccorHotels cherche à freiner les appétits d’un autre investisseur chinois, les tractations engagées avec Fosun sont, elles, totalement amicales. Depuis plus d’un an, le PDG de la Compagnie des Alpes, Dominique Marcel, cherche un ou des partenaires pour muscler son capital et accélérer le développement international de l’entreprise. «Nous avons des contacts avec divers groupes, pas seulement chinois, assure-t-il. Les discussions sont désormais plus approfondies, et j’aimerais aller vite. L’entreprise étant cotée, nous avons tout intérêt à organiser cette recomposition du capital plutôt que de nous retrouver avec un actionnaire rampant.» Des divers candidats en lice, Fosun est celui avec lequel les Le groupe de Shanghaï ne peut être qu’intéressé. Depuis quelques années, il investit massivement dans les loisirs et le tourisme, un de ses grands métiers avec l’assurance. Il a pris des participations dans le Club Med, mais aussi dans les agences Thomas Cook, dans le Cirque du Soleil, ou encore dans un domaine de ski à Hokkaido (Japon). Son ambition est de constituer ainsi un «écosystème», de faire travailler toutes ces entreprises ensemble, et de les aider à profiter de l’explosion du tourisme chinois. C’est précisément ce que vise le PDG de la Compagnie des Alpes. Depuis quelques années, M. Marcel a poussé son entreprise à sortir de ses frontières, en commençant par des missions d’ingénierie pour des opérateurs étrangers. Récemment, la Compagnie a ainsi été choisie pour aider à ouvrir la station de ski de Thaiwoo, qui accueillera des épreuves des Jeux olympiques de Pékin en 2022. A présent, il s’agit d’aller plus loin, et que la société exploite ellemême des sites loin de ses bases. En particulier en Chine. «Or dans ce pays, on ne peut pas se développer seul, considère M. Marcel. Il faut passer par des sociétés communes, et avoir si possible ses partenaires chinois à son capital.» L’affaire, pourtant, n’est pas simple. Elle nécessite un accord sur le prix de la Compagnie des Alpes, une société qui pèse 395 millions d’euros en Bourse, et que certains estiment sous-évaluée. Surtout, la perspective que des D’APRES lui, un carton rouge ne servirait à rien. Le président du Parlement européen Martin Schulz a affirmé samedi son opposition à d’éventuelles sanctions de la Commission européenne contre le Portugal pour dérapage budgétaire. «Vous savez que j’ai l’habitude d’être très direct: je m’oppose à des sanctions contre le Portugal», a déclaré le social-démocrate allemand lors d’un discours très applaudi au congrès du Parti socialiste portugais, au pouvoir depuis novembre grâce au soutien de la gauche radicale. «Je sais que le gouvernement est en train de négocier avec la Commission européenne, ainsi que sur le plan interne, et je suis sûr que cela débouchera sur une solution très constructive», a-t-il ajouté. Risque d’une grosse amende. La Commission européenne avait décidé le 18 mai de reporter à juillet sa décision de sanctionner ou non le Portugal et l’Espagne pour leurs dérapages budgétaires, préférant attendre le résultat des législatives espagnoles prévues pour fin juin. Ces deux pays, qui ne sont pas parvenus en 2015 à pourparlers sont les plus avancés, précise un proche du dossier. Ses dirigeants ont déjà rencontré ceux de la Caisse des dépôts, actionnaire de référence avec 40% du capital. Des craintes en Savoie Chinois entrent au capital suscite des craintes en Savoie. «Si l’entreprise a besoin de partenaires financiers, on peut en trouver sans aller si loin !», s’exclame Fabrice Pannekoucke, maire (LR) de Moûtiers. «Au nom des élus de la montagne», le député (LR) Hervé Gaymard s’est lui aussi déclaré hostile à toute «dilution du capital de la Compagnie des Alpes au profit d’investisseurs étrangers». Interpellé, le ministre de l’Economie Emmanuel Macron a promis à l’Assemblée nationale, le 22 mars, que la Caisse des dépôts ne vendrait pas une action de sa filiale, et en garderait donc le contrôle. Pas question qu’après avoir pris 10% ou 15% du capital, un groupe tel que Fosun devienne peu à peu majoritaire, comme cela a été le scénario au Club Med. Pour la Compagnie des Alpes, s’implanter dans des zones en essor comme la Chine et y capter de nouveaux clients susceptibles de visiter ses sites historiques est jugé indispensable. En France et au Benelux, ses terres privilégiées, l’entreprise ne peut en effet espérer des miracles, compte tenu de la faible croissance économique. Elle n’y reste pas inactive pour autant. En montagne, elle fait tout pour attirer les skieurs, alors que la fréquentation des stations stagne dans la plupart des pays européens. Il s’agit à la fois d’offrir aux clients des activités originales et de rénover les résidences, dont certaines commencent à dater. Côté parcs de loisirs, les investissements visent à ce que les clients partent avec des étoiles dans les yeux… et reviennent. L’ensemble commence à porter ses fruits. L’exercice en cours devrait ainsi se terminer sur une hausse du chiffre d’affaires de près de 6%, selon les analystes de Portzamparc. In latribune.fr UE : Schulz ne veut pas de sanctions contre le Portugal atteindre les objectifs fixés par Bruxelles de réduction du déficit public, risquent d’être les premiers de la zone euro à se voir infliger une amende pouvant aller jusqu’à 0,2% de leur produit intérieur brut (PIB), depuis l’instauration de nouvelles procédures après la crise de la dette. «Je suis convaincu que le travail que nous réalisons ensemble, comme cela avait été le cas pour le budget de l’Etat, nous permettra d’éviter des sanctions contre le Portugal», avait affirmé le Premier ministre portugais Antonio Costa vendredi, à l’issue d’une rencontre avec M. Schulz. Aprement négocié avec Bruxelles, le budget 2016 de l’exécutif socialiste prévoit de ramener le déficit public à 2,2% du PIB, un objectif jugé «optimiste» par la Commission, après un déséquilibre de 4,4% l’année dernière. Le Parti socialiste portugais était réuni en congrès ce week-end pour entériner la reconduction de M. Costa, très largement réélu au poste de secrétaire général par les militants le 22 mai. AFP 10 F O C U S Mardi 7 juin 2016 RÉUNION AUJOURD’HUI DES 28 MINISTRES DES TRANSPORTS DE L’UE Premier vrai débat à Bruxelles sur le «dieselgate» Par Cécile Ducourtieux a commissaire européenne à l’industrie, Elzbieta Bienkowska, à Bruxelles, en janvier. Elle demandera aujourd’hui des explications aux ministres des Transports des Etats membres La machine communautaire prend souvent des mois à se mettre en mouvement : mardi 7 juin, les 28 ministres des transports de l’Union européenne (UE) tiendront leur premier vrai débat politique, neuf mois après la révélation du «dieselgate» chez Volkswagen (VW). L’Allemand, premier constructeur mondial, a avoué avoir triché sur les émissions réelles d’oxyde d’azote (NOx, principaux composants du diesel) de ses voitures. D’autres constructeurs ont-ils menti, les autorités d’homologation nationales ont-elles péché par manque de vigilance ? La Commission européenne et/ou les Etats membres ont-ils été négligents ? Le moins que l’on puisse dire, c’est que les différents protagonistes ne semblent pas prêts à assumer leurs responsabilités. La Commission, elle, entend profiter du rendez-vous de mardi pour exiger des Vingt-Huit qu’ils accélèrent les enquêtes nationales sur les niveaux d’émissions qu’elle leur avait demandées dès fin septembre 2015. Seules deux études – la britannique et l’allemande – lui ont été remises fin avril. En France, la commission Royal n’a publié qu’un rapport préliminaire, concernant une cinquantaine de voitures sur 100 au total. Pour l’instant, toutes concluent que seul VW a réellement triché. Mais constatent qu’un certain nombre de véhicules dépassent largement, en condition de conduite réelle, les plafonds d’émissions de NOx autorisées par l’Europe (80 milligrammes par kilomètres pour les véhicules diesel). L’ONG bruxelloise Transport & Environnement a compilé ces quelques rapports pour établir son «dirty 30», la liste des trente voitures neuves les plus émettrices en NOx, pourtant homologuées par les agences nationales. Quelques exemples ? La Dacia Sandero II (approuvée dans l’Hexagone) émet 12,8 fois le plafond de 80 mg/km autorisé, la Hyundai i20 II (feu vert au RoyaumeUni) pointe à 7,9 fois, l’Opel Insignia (Allemagne) s’affiche à huit fois le plafond autorisé… Les enquêtes allemande et britannique montrent aussi que les constructeurs utiliseraient un peu trop les «defeat devices», ces logiciels d’invalidation destinés à bloquer la réduction d’émissions de NOx des moteurs. La commissaire à l’industrie, Elzbieta Bienkowska, a demandé aujourd’hui des explications aux Etats membres. La législation européenne interdit l’utilisation de ces sortes d’interrupteurs, ils ne sont tolérés que dans des cas exceptionnels (VW les aurait systématiquement utilisés). L’article 5 du règlement de 2007 relatif à l’homologation des véhicules stipule ainsi que les dispositifs d’invalidation sont tolérés uniquement, par exemple,lorsqu’ils s’avèrent nécessaires «en termes de protection du moteur contre des dégâts ou un accident et pour le fonctionnement en toute sécurité du véhicule». Mais les constructeurs mettent en route leurs logiciels bloquants dans un grand nombre de conditions de conduite : «Basse et haute température extérieure, grande vitesse, altitude élevée», énumère l’ONG Transport & Environnement, dans un autre rapport daté du 3 juin. Des compétences limitées Photo : DR D’autres que Volkswagen Photo : DR L Sur les modèles OpelVauxhall et Renault Nissan, les systèmes de réduction des émissions NOx seraient moins effectifs en dessous de 17°C de température ambiante, alors que la température moyenne en Europe se situe à 9°C… «De tels comportements correspondent à une interprétation extrême des textes européens (…), sont très suspects, et méritent des enquêtes plus poussées», conclut l’ONG. Que répondent les Etats membres ? «Que les textes européens sont trop vagues, qu’ils laissent une trop grande marge d’interprétation aux constructeurs», expliquent plusieurs sources européennes. La Commission ne serait pas contre l’ajout de précisions au règlement européen de 2007, mais pas avant d’avoir obtenu davantage d’explications des 28. Certes, la Commission a mis des années avant d’inscrire à son agenda une remise à plat des processus de tests d’homologations des voitures neuves. Le travail pour des tests en conditions réelles, pas en laboratoire, n’a commencé qu’en 2011 alors que les protocoles, manifestement insuffisants, dataient des années 1990. Mais les compétences de Bruxelles restent limitées, et les Etats membres ont toujours, jusqu’à présent, refusé que la Commission se mêle des activités de leurs agences nationales d’homologation (la KBA -allemande, l’Utac française). «Le respect du règlement de 2007 - interdisant les logiciels d’invalidation a été confié aux Etats, comme ils le réclamaient», rappelle Julia Poliscanova, de Transport & Environnement. Ces agences d’homologation nationales sont néanmoins au cœur des questionnements bruxellois. La Commission, même si elle n’a pas osé proposer une agence européenne pour les chapeauter – anticipant un refus des pays membres –, a quand même mis sur la table, fin janvier, une nouvelle mouture de la directive de 2007 sur l’homologation des voitures neuves (à distinguer du règlement). Et ce, pour s’autoriser à enquêter sur ces agences ou pour limiter les risques de conflit d’intérêts dans les pays, entre ces agences et les constructeurs. Maintenir la pression Il devrait aussi être question de ce projet de directive révisé au conseil de mardi, «la France soutient très fortement cette proposition», assure un diplomate européen. Le Parlement européen a aussi commencé à l’étudier, mais il ne se prononcera pas avant l’automne. La commission d’enquête «dieselgate» devrait se charger de maintenir la pression sur toutes les parties. Après les auditions techniques, elle veut s’atteler aux auditions des politiques. Et revenir sur cet accord entre Etats, obtenu fin octobre 2015 en plein «dieselgate», concernant les plafonds de NOx tolérés pour les tests en conduite réelle. Les 28 gouvernements de l’UE ont jugé que les voitures neuves pourront, durant les tests, encore émettre jusqu’à 2,1 fois le plafond autorisé (80 mg/km), et le dépasser d’encore au maximum 50 % après 2020… Cet accord a été validé par le Parlement. «Nous allons demander à Ségolène Royal, que nous voulons auditionner, de saisir la Cour de justice de l’Union pour tenter de le casser», prévient l’eurodéputée verte Karima Delli, membre de la commission d’enquête «dieselgate» du Parlement de Strasbourg. C. D. In lemonde.fr INTERNATIONALE SUPPLÉMENT HEBDOMADAIRE PP12-13 P14 Crise des migrants : La mondialisation a favorisé la montée des populismes «Aucun échec n'est permis» Répondre à la menace mondiale contre la démocratie SUBISSANT LES ASSAUTS DES COALITIONS EN IRAK COMME EN SYRIE Daech : le début de la fin ? Les offensives multiples en cours actuellement en Irak comme en Syrie visant le groupe Daech et les villes qu’il contrôle semblent être le résultat d’un accord tacite entre les principaux acteurs au Moyen-Orient. La Russie et les Etats-Unis avec l’Iran paraissent d’accord finalement qu’il faudrait en finir avec une organisation qui menacerait bien des intérêts. Certains acteurs indirects de la tragédie syrienne se permettent même aujourd’hui de pronostiquer l’affaiblissement voire la fin du mouvement extrémiste dans la région. Par Moumene Belghoul e groupe Daech est-il en train de s’affaiblir en Syrie et en Irak après avoir longtemps menacé de son extension vers des territoires nouveaux. En Irak, en Syrie et même en Libye, plusieurs offensives font reculer l’organisation extrémiste. La plus importante est peut-être celle que mène l’armée irakienne à une cinquantaine de kilomètres de la capitale Baghdad. Il s’agit de reprendre la ville de Falloudja, 250 000 habitants, la première grande ville tombée aux mains de Daech en janvier 2014. La reprise de Falloudja qui semble se dessiner pourrait obliger les éléments de Daech à se replier au Nord sur Mossoul. C’est justement l’objectif ultime de l’armée irakienne celui de récupérer la grande ville du Nord. Parallèlement à cette bataille anti-Daech les Kurdes semblent mener leur propre opération qui appliquerait leur propre agenda. En Irak, ils auraient libéré dernièrement neuf villages de la plaine de Ninive. Victoires évidemment fragiles, permettant sans doute la libération de cités sans habitants et de champs de mines. A Falloudja, en Irak, l’armée irakienne poursuit son offensive contre le groupe extrémiste. Vendredi dernier au prix de «combats féroces» elle a enregistré des progrès en entrant dans un nouveau quartier du Sud de cette ville. Après une première phase, qui a permis aux troupes irakiennes de couper les dernières lignes d’approvisionnement des éléments de Daech les forces d’élite irakiennes sont entrées le 30 mai dans Falloudja, à 50 km à l’ouest de Baghdad, à partir de trois axes. Elles ne sont néanmoins pas parvenues à y avancer rapidement en profondeur en raison de l’endurance des groupes armés. Les craintes pour le sort de quelque 50 000 civils bloqués dans Falloudja ralentissent la progression. En Syrie voisine d’autres forces avancent, au nord de Raqa, considérée comme «la capitale» de Daech. L’offensive semble affaiblir l’organisation extrémiste bien que le terrain syrien est plus complexe que celui d’Irak. Photo : DR L Ennemie commun La reprise de la cité antique de Palmyre par l’armée syrienne aura finalement constitué un symbole fort dans l’objectif toujours de mise de reprendre le territoire dans son intégralité et mettre en échec la tentative toujours de mise de la partition de la Syrie. Récemment Daech a perdu le contrôle de la dernière route principale qui relie son fief de Raqa à la ville de Jarabolous, à la frontière turque. La coalition dominée militairement par les Kurdes de Syrie, venue de l’Est, a ainsi largement dépassé l’Euphrate. Une zone considérée il n’y a pas si longtemps encore par Ankara comme une «ligne rouge». Les Kurdes et leur allié américain veulent éviter toute confrontation avec les Turcs qui considèrent que l’offensive pourrait bien encourager un Kurdistan au nord de la Syrie qui pourrait s’allier prochainement avec le PKK. La prise de contrôle de la route vers Jarabalous est d’une grande signification stratégique selon les stratèges. Daech n’aura plus accès par voie goudronnée à la Turquie. Ce qui l’empêcherait de faire transiter des hommes, des armes et des marchandises. L’armée syrienne profite de l’occasion pour avancer vers l’Ouest, soutenue par le travail de l’aviation russe, dans un mouvement de tenaille. Damas n’est pas entièrement favorable à l’offensive kurde sur son territoire notamment avec le soutien des Américains. Mais il est évident que les Kurdes semblent être devenus des alliés objectifs dans la lutte contre l’ennemie commun. Daech est attaqué sur plusieurs fronts. Et la chute de Raqa aurait une grande portée symbolique, Daech l’ayant établi sa «capitale» depuis juin 2013. Les offensives mul- tiples en cours actuellement en Irak comme en Syrie visant le groupe Daech et les villes qu’il contrôle paraissent être le résultat d’un accord tacite entre les principaux acteurs au Moyen-Orient. La Russie et les EtatsUnis avec l’Iran semblent d’accord finalement qu’il faudrait en finir avec une organisation qui menacerait bien des intérêts. Certains acteurs indirects de la tragédie syrienne se permettent aujourd’hui même de pronostiquer l’affaiblissement voire la fin du mouvement extrémiste dans la région. Si Daech perd son fief de Mossoul en Irak, «c'est le début de la fin», a estimé le ministre français de la Défense. Les djihadistes «ont beaucoup moins d'argent, de pétrole vendu, d'attractivité (...) Je reste convaincu que ce sera difficile, mais pour la première fois, je dis: 'Daech recule et Daech perdra', y compris à Raqa». M. B. 12 INTERNATIONALE Mardi 7 juin 2016 Mardi 7 juin 2016 13 Publicité CRISE DES MIGRANTS : «Aucun échec n’est permis» charge de la Grèce, qui serait la première à souffrir d’un échec de l’accord UE-Turquie, et ne dispose pas des ressources humaines nécessaires pour gérer la situation. Un constat devenu trop évident ces deux derniers mois. L Accord imparfait Au mois de mars, les dirigeants européens ont franchi un premier pas important, en signant un accord avec la Turquie visant à empêcher l’immigration dite illégale, et à mettre en place un plan de réinstallation des réfugiés. En réduisant considérablement le nombre de traversées dangereuses de la Turquie vers la Grèce, de plus de 57 000 migrants en février à moins de 4 000 en avril, l’accord a d’ores et déjà porté un coup aux Photo : DR L’UE doit elle aussi respecter ses engagements réseaux de passeurs, et aidé à soulager les souffrances des migrants en mer Egée. De nombreux observateurs, parmi lesquels des organisations humanitaires et des associations de défense des droits humains reconnues, ont exprimé des craintes légitimes quant au sort réservé aux migrants concernés par cet accord, et quant au risque de violation de leurs droits humains. Si ces préoccupations doivent être entendues, les opposants à cet accord doivent également admettre qu’un accord imparfait vaut mieux qu’un statu quo intenable. Nous devons garder à l’esprit que le mieux est l’ennemi du bien, mais le soutien apporté à cet accord ne doit pas éclipser nos inquiétudes quant à l’état de la démocratie en Turquie. Si l’accord entre l’UE et la Turquie met fin au chaos qui règne aux frontières de l’Europe et améliore les conditions de vie des réfugiés dans la région, cela pour- rait grandement contribuer à restaurer la confiance en l’Union européenne et à mettre à mal la stratégie des partis xénophobes. Encore faut-il que cet accord soit correctement appliqué, conformément au droit international, et qu’il s’inscrive dans une réponse internationale plus vaste. Améliorer la situation des îles grecques Lors d’une récente rencontre du Forum Aspen des ministres à Oslo, d’anciens ministres des Affaires étrangères ont mené plusieurs consultations avec des experts et des responsables politiques sur les problèmes posés par l’immigration. Nous avons identifié différentes actions pratiques à court terme et des initiatives à long terme qui pourraient nous aider à sortir de cette crise. Tout d’abord, nous devons faire le nécessaire pour améliorer la situa- tion des îles grecques. Ces dernières semaines, suite à la signature de l’accord UE-Turquie, le nombre de nouveaux arrivants venus de Turquie a sensiblement chuté. Cependant, plus de 8 000 migrants et demandeurs d’asile vivent encore dans ces îles, nombre d’entre eux en centres de détention. Tout laisse à penser que ni le gouvernement grec ni l’UE n’ont fourni les ressources nécessaires pour veiller à ce que les demandes d’asile soient traitées efficacement et conformément aux procédures. Cela doit changer. Selon l’Initiative européenne pour la stabilité, l’embauche d’au moins 300 travailleurs sociaux suffirait à rattraper le retard en deux mois. Ces travailleurs sociaux doivent être employés dès que possible dans le cadre d’une mission européenne d’aide aux demandeurs d’asile menée par l’UE. Ce problème ne doit pas être laissé à la seule Alors que de moins en moins de migrants et de demandeurs d’asile traversent la mer Egée, les gouvernements européens pourraient oublier l’urgence qu’il y a à mettre en œuvre les autres aspects de l’accord. L’UE fait déjà machine arrière sur la levée des visas pour les citoyens turcs souhaitant se rendre en Europe. Cette décision irréfléchie serait une erreur. L’UE doit elle aussi respecter ses engagements, si elle veut mettre en place, depuis la Turquie, un plan de réinstallation à grande échelle s’inscrivant dans un programme d’admission humanitaire volontaire. Il serait tout à fait possible de réinstaller 150 000 à250 000 réfugiés, si davantage de pays européens acceptaient de participer à ce programme. La procédure de réinstallation aidera à partager plus équitablement les responsabilités pour protéger les réfugiés, dont la vaste majorité réside toujours dans des pays pauvres. Bien sûr, cela ne résoudra pas la crise sous-jacente. Les réfugiés sont principalement – mais pas exclusivement – originaires de Syrie, où les civils sont les premières victimes des attaques menées, tant par le régime Assad que par Daech (acronyme arabe de l’organisation Etat islamique). Tant que ces protagonistes resteront sur le devant de la scène, l’exode du peuple syrien continuera. Toutefois, si les efforts déployés en faveur de la réinstallation étaient couronnés de succès, cela démontrerait aux Européens et au monde entier qu’il est possible de faire preuve de compassion, tout en maintenant le contrôle des frontières. Ainsi, nous donnerions tort aux thèses des démagogues et des populistes, et nous deviendrions un exemple que pourraient suivre d’autres pays riches comme les Etats-Unis. Les Etats-Unis doivent aider à résoudre la crise Photo : DR Les Etats-Unis doivent admettre que leurs intérêts sont profondément affectés par cette crise et agir en conséquence. Ce n’est pas seulement la stabilité du Moyen-Orient qui est en jeu, mais l’unité et la force de ses principaux partenaires en Europe. Afin de protéger leurs propres intérêts à l’international, les Etats-Unis ne doivent plus se contenter d’observer les événements, ils doivent aider à résoudre la crise européenne et accepter bien plus que les 10 000 Syriens qu’ils se sont engagés à accueillir. Ils ne peuvent pas donner des leçons à l’Europe sans participer davantage à la résolution du problème. En parallèle à l’application de l’accord UE-Turquie, des efforts doivent être mis en œuvre pour répondre aux défaillances institutionnelles de l’aide humanitaire laissée exsangue par cette crise globale. Car, s’il s’agit là d’une urgence, la situation n’en constitue pas moins un défi sur le long terme. Bien que bon nombre d’ONG internationales fassent un travail extraordinaire sur le terrain, et que le HautCommissariat des Nations unies pour les réfugiés puisse être félicité pour ses efforts, l’aide humanitaire reste trop ponctuelle, trop concentrée sur le court terme et insuffisamment financée Par Hubert Védrine* a crise des réfugiés et des migrants que connaît l’Europe est une catastrophe humanitaire imputable aux guerres civiles qui frappent le MoyenOrient et aux défaillances institutionnelles de l’Occident. Le climat politique devient cauchemardesque, les nationalistes de toute l’Europe exploitant la peur des réfugiés pour affaiblir l’Union européenne et critiquant les valeurs de démocratie libérale qu’elle représente. La situation est d’autant plus inquiétante que cette stratégie semble fonctionner. Depuis un an, l’Europe est déchirée et paralysée par la crise humanitaire qui échoue sur ses côtes. L’UE n’inspire plus confiance, tandis que le populisme séduit de plus en plus. A l’heure où le continent est confronté à des défis majeurs, notamment la politique agressive de la Russie en Orient, la crise de la dette et l’éventualité d’un «Brexit», l’Europe doit prendre un tournant si elle ne veut pas mettre son avenir en péril. Il est temps pour l’UE de montrer au monde qu’elle est capable d’agir, avec compassion mais fermeté, afin de garder cette crise sous contrôle. Et il est temps pour les Etats-Unis de passer à la vitesse supérieure et d’apporter leur concours. Les Etats-Unis doivent admettre que leurs intérêts sont profondément affectés par cette crise et agir en conséquence. Ce n’est pas seulement la stabilité du Moyen-Orient qui est en jeu, mais l’unité et la force de ses principaux partenaires en Europe. Afin de protéger leurs propres intérêts à l’international, les EtatsUnis ne doivent plus se contenter d’observer les événements, ils doivent aider à résoudre la crise européenne et accepter bien plus que les 10 000 Syriens qu’ils se sont engagés à accueillir. Ils ne peuvent pas donner des leçons à l’Europe sans participer davantage à la résolution du problème. En parallèle à l’application de l’accord UE-Turquie, des efforts doivent être mis en œuvre pour répondre aux défaillances institutionnelles de l’aide humanitaire laissée exsangue par cette crise globale. Car, s’il s’agit là d’une urgence, la situation n’en constitue pas moins un défi sur le long terme. Bien que bon nombre d’ONG internationales fassent un travail extraordinaire sur le terrain, et que le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés puisse être félicité pour ses efforts, l’aide humanitaire reste trop ponctuelle, trop concentrée sur le court terme et insuffisamment financée. Les mois qui viennent seront décisifs Ces derniers mois, un consortium des principales organisations humanitaires a rédigé un ensemble de recommandations exhaustives visant à restructurer le système humanitaire international, en mettant l’accent sur de nouveaux mécanismes de financement, une meilleure intégration des interventions d’urgence au développement à long terme et le renforcement du rôle du secteur privé. L’objectif n’est pas seulement d’augmenter les capacités d’aide humanitaire, mais également d’améliorer les types d’aides proposés en les déployant plus stratégiquement. Fondées sur les discussions engagées au Sommet humanitaire mondial d’Istanbul, ces propositions, ainsi que d’autres, devraient être officiellement énoncées lors de l’Assemblée générale des Nations unies de septembre, où le secrétaire général de l’ONU et le président américain Barack Obama organiseront des réunions de haut niveau sur le thème des réfugiés et de l’immigration. En Europe et aux Etats-Unis, comme ailleurs, le débat public sur les réfugiés a été dominé par la xénophobie. Il est temps pour les dirigeants de tous pays de s’opposer à ces campagnes de peur et de montrer que notre engagement en faveur des valeurs libérales ne porte pas atteinte à notre sécurité. Les mois qui viennent seront décisifs pour l’Europe et les Etats-Unis. Aucun échec n’est permis. H. V. *Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères français, Madeleine Albright, ancienne secrétaire d’Etat américaine, George Papandréou, ancien Premier ministre et ministre des Affaires étrangères grec In lemonde.fr La Tribune du 07/06/2016/ANEP n° 419 218 INTERNATIONALE Mardi 7 juin 2016 15 LA MONDIALISATION A FAVORISÉ LA MONTÉE DES POPULISMES Répondre à la menace mondiale contre la démocratie Les mouvements anti-élites gagnent en influence dans le monde. Ces mouvements ont en commun le sentiment d’avoir été bafoués, par des «élites» qui ne donnent pas «leur chance» aux citoyens ordinaires. Ils dénoncent des résultats électoraux «achetés» par des intérêts particuliers ainsi que des cadres légaux et réglementaires tellement sophistiqués qu’ils semblent conçus pour bénéficier aux riches, à l’instar de réglementations bancaires dont seules de très grosses institutions peuvent se jouer et d’accords d’investissement négociés en secret Par Ngaire Woods* artout dans le monde, les populistes attirent les suffrages en promettant de protéger les gens ordinaires des dures réalités de la mondialisation. Les élites démocratiques, affirment-ils, ne méritent pas qu’on leur fasse confiance, trop occupées qu’elles sont à protéger les riches – une habitude que la mondialisation n’a fait qu’intensifier. Pendant des décennies, la mondialisation fut une promesse pour tous. A l’échelle internationale, elle a permis l’essor des Tigres asiatiques et des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), a doté l’Afrique d’une croissance rapide et soutenu la prospérité des pays riches jusqu’en 2007. Elle a représenté une chance pour de nombreux pays et multiplié les opportunités de développement. Mais depuis la crise de 2008, nombre de pays riches sont prisonniers de l’austérité, les économies asiatiques ralentissent, les BRICS sont en panne et de nombreux pays africains connaissent à nouveau les affres de la dette. Tout cela a contribué à la hausse des inégalités, qui nourrissent aujourd’hui les mécontentements. Emmanuel Saez et Gabriel Zucman ont calculé qu’aux Etats-Unis, les écarts de richesse sont d’ores et déjà plus marqués que jamais depuis la Grande Dépression, le centile des ménages les plus riches possédant désormais presque la moitié du patrimoine national. Au Royaume-Uni, le Bureau des statistiques nationales a établi que dans la période 2012-2014, les 10% des ménages les plus riches possédaient 45% du patrimoine total des ménages. Depuis juillet 2010, le patrimoine du décile supérieur a augmenté trois fois plus vite que celui des 50% les moins fortunés. Au Nigéria, une croissance économique étonnante, de 7% par an en moyenne depuis 2000, a peut-être réduit la pauvreté dans le Sud-ouest du pays, mais a fait apparaître dans le Nord-est (où le groupe extrémiste Boko Haram est le plus actif), des niveaux choquants d’inégalité des patrimoines et de pauvreté. Les mêmes tendances sont sensibles en Chine, en Egypte ou en Grèce. Corrélativement aux inégalités, la défiance croissante de l’opinion nourrit la révolte contre la mondialisation et la démocratie. Nombreux sont ceux qui pensent que les riches, dans les pays développés comme dans les pays en développement, s’enrichissent parce qu’ils ne sont pas soumis aux mêmes règles que les gens du commun. Il n’est pas difficile de voir pourquoi. Avec le ralentissement de l’économie mondiale, les exemples d’inconduite, de la part de ceux qui tiennent les rênes, sont devenus plus voyants. Au Royaume-Uni, Amazon, Starbuck et Google ont suscité l’indignation générale en mettant à profit les failles de la législation pour ne payer Photo : DR P quasiment aucun impôt en 2013, conduisant le gouvernement britannique à faire adopter par le G8 une déclaration contre l’évasion et la fraude fiscale. En 2015, un audit de la Nigerian National Petroleum Corporation, la compagnie publique des pétroles nigérians, a révélé un trou d’environ 20 milliards de dollars dans les recettes qu’elle aurait dû verser aux autorités sous la précédente administration. Et le problème est systémique. Cette année, les Panama Papers ont montré comment les riches de la planète créaient en secret des entreprises offshore qui leur permettaient de se soustraire à l’attention de l’administration fiscale et au paiement de l’impôt. Et les grandes banques mondiales ont dû acquitter des amendes sans précédent ces dernières années pour avoir éhontément violé la loi. Pourtant, quels qu’aient été les dommages causés dans l’opinion publique par ces scandales, pratiquement personne ne semble avoir été tenu de rendre des comptes. Presque dix ans après la crise financière mondiale de 2008, un seul responsable du secteur bancaire est allé en prison. De nombreux banquiers ont en revanche suivi l’exemple de Fred Goodwin, le directeur de la Royal Bank of Scotland, qui, après avoir amassé 24,1 milliards de livres (34,2 milliards de dollars) de pertes, a démissionné avec une énorme indemnité. Les gens ordinaires – comme ce père de trois enfants emprisonné en septembre 2015 au RoyaumeUni pour des dettes de jeu d’un montant de 500 000 livres – n’ont pas droit à tant d’égards. Tout cela contribue à expliquer pourquoi les mouvements anti-élites gagnent en influence dans le monde. Ces mouvements ont en commun le sentiment d’avoir été bafoués, par des «élites» qui ne donnent pas «leur chance» aux citoyens ordinaires. Ils dénoncent des résultats électoraux «achetés» par des intérêts particuliers ainsi que des cadres légaux et réglementaires tellement sophistiqués qu’ils semblent conçus pour bénéficier aux riches, à l’instar de réglementations bancaires dont seules de très grosses institutions peuvent se jouer et d’accords d’investissement négociés en secret. Les Etats se sont laissés dépasser par la globalisation – et par la mobilité des détenteurs de patrimoine. La mondialisation doit être dirigée et réglementée. Elle a besoin de chefs d’entreprise responsables. Et d’une coopération mondiale beaucoup plus étroite et efficace. Lorsque les Etats ont échoué à coopérer, dans les années 1930, la mondialisation s’est écrasée. Il a fallu de longs efforts, soigneusement dirigés, après la Seconde Guerre mondiale, pour rouvrir l’économie internationale et permettre à la mondialisation de reprendre son essor. Encore, tandis que de nombreux pays libéralisaient leurs échanges, assuraient-ils, en contrôlant les capitaux, que les plus «volatils» de ceuxci ne puissent entrer et sortir de leurs économies sans crier gare. Pendant ce temps, la puissance publique investissait les fruits de la croissance dans l’amélioration de l’enseignement, des soins de santé et de systèmes de protection sociale qui bénéficiaient au plus grand nombre. Avec le rôle de l’Etat augmentaient aussi les ressources qui lui étaient allouées. Dans les années 1970, les dirigeants occidentaux, dans l’Etat et dans l’entreprise, ont relâché leur vigilance. Ils ont accordé foi à l’idée d’un marché s’équilibrant et se régulant de lui-même, source inépuisable de croissance. Lorsque cette nouvelle orthodoxie se fut répandue à un secteur financier endetté, la collision mondiale devint probable. Malheureusement, de nombreux Etats avaient déjà perdu tout moyen de contrôle sur les forces qu’ils avaient contribué à libérer et les chefs d’entreprises ayant perdu le sens des responsabilités ne se souciaient plus guère de la santé des sociétés au sein desquelles ils prospéraient. En 2016, nous sommes en train de réapprendre que, politiquement, la mondialisation doit être dirigée, afin de permettre, certes, au gagnants de gagner, mais aussi de leur rappeler qu’ils ne doivent pas tricher ni négliger les responsabilités qui sont les leurs envers la société. Les politiciens corrompus cédant aux largesses de dirigeants d’entreprises corrompus n’y ont pas leur place. Il sera difficile de restaurer la confiance. Les chefs d’entreprises devront obtenir de l’ensemble de la société un «permis d’entreprendre» et contribuer, sans ambiguïté, à l’entretien de l’environnement qui permet leur prospérité. Ils peuvent commencer par payer leurs impôts. Les Etats devront prendre leurs distances avec les entreprises qui n’acceptent pas leur part du fardeau. Ils doivent qui plus est revoir leur propre fonctionnement pour prouver leur impartialité. Une réglementation rigoureuse et pérenne nécessitera des investissements conséquents dans la puissance publique et dans les services juridiques chargé de la mettre en œuvre. Enfin, la coopération est indispensable. On ne peut défaire la mondialisation ; mais un engagement solide et partagé peut la contrôler. N. W. (Traduction François Boisivon) *Doyenne de l’Ecole Blavatnik et directrice du programme de gouvernance économique mondiale à l’université d’Oxford. In project-syndicate.org 16 M O N D E Maridi 7 juin 2016 DANS UN FACE-À-FACE TENDU Washington et Pékin s’efforcent de coopérer Le président Xi Jinping a plaidé pour que «la vaste (région) du Pacifique soit un espace de coopération et non pas de compétition». Il a réclamé que «les Etats-Unis et la Chine renforcent leur confiance réciproque». Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, lui a répondu : «C’est à nous, l’Amérique et la Chine, à faire en sorte que nous soyons plus des partenaires que des rivaux.» Nicolas Revise et Benjamin Carlson de l’AFP Photo : DR L es Etats-Unis et la Chine ont appelé, hier, à travailler en «partenaires» plutôt qu’en «rivaux», lors de leur face-à-face annuel diplomatique et économique, sous forte tension cette année en raison d’une poussée de fièvre en mer de Chine méridionale. Les deux premières puissances mondiales sont réunies lundi et mardi à Pékin pour leur «8 e Dialogue stratégique et économique», en pleine mutation de la région Asie-Pacifique : l’administration du président Barack Obama a fait de cette zone la priorité de sa politique étrangère, suivant le fameux «pivot» ou «rééquilibrage» de l’Amérique vers l’Asie, où la Chine est de plus en plus influente. Le président Xi Jinping a plaidé d’entrée pour que «la vaste (région) du Pacifique soit un espace de coopération et non pas de compétition». Il a réclamé que «les Etats-Unis et la Chine renforcent leur confiance réciproque». Le secrétaire d’Etat américain John Kerry, accompagné du secrétaire au Trésor Jacob Lew, lui a répondu : «C’est à nous, l’Amérique et la Chine, à faire en sorte que nous soyons plus des partenaires que des rivaux.» Mais les deux mastodontes, concurrents manifestes en Asie-Pacifique, avaient eu, dimanche dernier, des échanges acrimonieux à propos des contentieux territoriaux en mer de Chine méridionale qui opposent Pékin à ses voisins d’Asie du sudest et empoisonnent toute la région. Washington et Pékin s’étaient accusés de «provocations». L’ambiance était un peu plus diplomatique et polie au premier jour du Dialogue hier. Les Etats-Unis se sont gardés de montrer du doigt nommément leur hôte chinois. M. Kerry s’est contenté d’«exhorter toutes les nations à trouver une solution diplomatique» et d’éviter les actions «unilatérales» dans la crise en mer de Chine méridionale. Cette montée des tensions s’explique par l’imminence d’une décision juridique très attendue de la Cour permanente d’arbitrage de la Haye saisie par les Philippines face à la Chine. Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, où ses travaux d’infrastructures et de remblaiements sur des îlots contestés provoquent la colère des Etats riverains, le Vietnam, les Philippines, Brunei et la Malaisie. A Oulan-Bator dimanche, John Kerry avait tonné contre la «militarisation» de cette zone maritime riche en ressources et cruciale pour le commerce mondial. Pékin lui avait rétorqué que «les pays extérieurs devraient jouer un rôle constructif à ce sujet, pas l’inverse». Même si les Etats-Unis se targuent de «ne pas prendre position» dans les contentieux en mer de Chine, ils défendent bec et ongles la liberté de navigation dans ces eaux stratégiques. Washington a même envoyé des navires de guerre croiser à proximité d’îles contrôlées par Pékin. «Nous restons inquiets. Les tensions en mer de Chine méridionale sont plus élevées qu’il y a un an» lors du Dialogue Etats-Unis/Chine en 2015, a confié à l’AFP un diplomate américain. Le menu de l’édition 2016 est tout aussi chargé. Mer de Chine, Corée du Nord, Taïwan, changement climatique, cyber-sécurité, terrorisme, droits de l’Homme, niveau du yuan, échanges commerciaux et coopération économique : la liste des sujets de discussions controversés ou consensuels - est loin d’être exhaustive entre, côté américain, MM. Kerry et Lew et, côté chinois, le vice-Premier ministre Wang Yang et le conseiller d’Etat Yang Jiechi, qui a la main sur la politique étrangère. Evoquant le casse-tête de la Corée du Nord, le chef de la diplomatie américaine a jugé «impératif» de «maintenir la pression» internationale sur Pyongyang pour contrecarrer ses programmes nucléaire et balistique. John Kerry a vanté la collaboration des deux premières puissances mondiales contre le régime communiste, dont les activités militaires ont été condamnées à l’unanimité par le Conseil de sécurité de l’ONU. Donc avec la voix de Pékin, allié de Pyongyang. Washington et Pékin ont aussi abordé d’autres sujets qui fâchent : John Kerry a égratigné Yang Jiechi sur «nos différences en matière de droits de l’homme, de traitement des personnes et d’application de la loi», des vieilles pommes de discorde entre les deux pays aux systèmes politiques antagoniques. Au plan économique, M. Lew a sonné la charge contre la Chine, numéro un mondial de l’acier, en l’exhortant à réduire les surcapacités de ses aciéries, qui «faussent et nuisent» au marché mondial de ce métal. AFP LA FOSSE CONTENAIT DES CENTAINES DE CORPS Découverte d’un charnier près de Fallouja UN CHARNIER contenant des centaines de corps a été découvert près de la ville irakienne de Fallouja, dans laquelle les forces paramilitaires chiites menacent d’entrer si les forces gouvernementales tardent à reprendre ce bastion du groupe Etat islamique (EI). L’armée irakienne a lancé il y a deux semaines une vaste offensive pour reprendre Fallouja, situé à 50 km à l’ouest de Bagdad et aux mains des djihadistes depuis janvier 2014. Les forces d’élite du contre-terrorisme (CTS) tentent depuis plusieurs jours de progresser pour entrer dans le centre de Fallouja mais leur avancée est ralentie par la résistance des djihadistes et la présence d’environ 50 000 civils pris au piège de l’offensive et empêchés de fuir par l’EI. Les forces irakiennes ont cependant pris samedi la localité de Saqlawiya, à environ 10 km au nord-ouest de Fallouja, qui permet d’assiéger totalement la ville. Un colonel de la police de la province d’Al-Anbar, où sont situées Saqlawiya et Fallouja, a fait état dimanche de la découverte d’«une fosse commune dans le quartier de Chouhada (à Saqlawiya) au cours d’une opération de déminage». «La fosse commune contient environ 400 corps de militaires. Il y a aussi quelques civils», a-t-il ajouté sous couvert de l’anonymat. * Selon lui, la plupart des victimes auraient été abattues d’une balle dans la tête. «Les forces de sécurité ont ouvert la fosse commune et commencé à transférer les corps pour leur identification». Les corps seraient principalement ceux de soldats irakiens tués par les jihadistes de l’EI au cours d’une série d’attaques meurtrières contre des bases de l’armée dans cette zone. «L’EI a exécuté beaucoup de militaires ainsi que des civils dans cette zone à la fin de 2014 et au début de 2015», a-t-il affirmé. Rajeh Barakat, membre du conseil provincial d’Al-Anbar, a confirmé la découverte du charnier, affirmant que la fosse comprend notamment «des civils exécutés par l’EI pour espionnage ou non-respect des règles de l’organisation». Dimanche dernier, les forces d’élite irakiennes affrontaient les djihadistes dans les quartiers de Chouhada et Jbeil, situés dans le sud de Fallouja. «Il y a de la résistance mais un peu moins qu’au cours des jours précédents», a indiqué le général Abdelwahab al-Saâdi, commandant de l’opération pour la reprise de Fallouja, précisant que les forces gouvernementales n’avaient pas encore réussi à pénétrer dans la cité par le nord. Le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) a indiqué pour sa part que l’EI ouvrait le feu et abattait les civils qui tentaient de fuir Fallouja. «Les civilsessayant de traverser l’Euphrate pour fuir les combats sont ciblés», a déclaré l’organisation dans un communiqué. «Un nombre indéterminé de civils ont été abattus en essayant de traverser le fleuve». AFP LES FORCES paramilitaires chiites pourraient entrer dans Fallouja si les forces gouvernementales n’investissent pas rapidement dans le centre de cette ville à majorité sunnite contrôlée par le groupe Etat islamique (EI), a prévenu leur chef. Les forces irakiennes ont lancé dans la nuit du 22 au 23 avril une vaste offensive pour reprendre Fallouja, l’un des principaux bastions de l’EI, situé à 50 km à l’ouest de Baghdad. Les unités paramilitaires du Hachd al-Chaâbi, dominées par les milices chiites, ont participé à l’encerclement de cette ville il y a deux semaines mais sont jusqu’à présent restées à l’extérieur, laissant les forces du service d’élite du contre-terrorisme (CTS) donner l’assaut sur la cité. Le Premier ministre Haider al-Abadi a affirmé que les milices chiites - la plupart sous sa responsabilité mais certaines répondant directement à Téhéran - n’entreraient pas dans Fallouja. Elles ont été accusées à plusieurs reprises d’alimenter le sectarisme et leur participation aux opérations de Fallouja est considérée comme potentiellement explosive. «Nous sommes partenaires dans la libération (de Fallouja, ndlr), notre mission n’est pas encore finie (…). Nous avons accompli la tâche qui nous a été donnée, celle d’encercler (Fallouja), tandis que la libération a été assignée à d’autres forces (…). Nous sommes toujours présents dans la zone et nous continuerons à (les) soutenir si la libération se fait rapidement. S’ils n’en sont pas capables, nous entrerons avec eux», a affirmé Abou Mahdi al-Mohandis le commandant militaire des unités paramilitaires. Selon le chef du Hachd al-Chaâbi, 2 500 djihadistes seraient retranchés à l’intérieur de la ville, dorénavant presque entièrement assiégée par les forces irakiennes et paramilitaires. Les forces d’élite tentent depuis plusieurs jours de progresser pour entrer dans le centre de Fallouja mais leur avancée est ralentie par une forte résistance des combattants de l’EI et par la présence d’environ 50 000 civils pris au piège de l’offensive et empêchés de fuir par les jihadistes. Irak : les milices chiites pourraient entrer dans Fallouja C U L T U R E Mardi 7 juin 2016 17 INAUGURANT UNE DES PLUS IMPORTANTES EXPOSITIONS DÉDIÉE À MOHAMED KHEDDA Mihoubi œuvre à la création d’un marché d’arts plastiques Les œuvres de 120 artistes plasticiens de différentes régions du pays seront mises en vente dans ce marché, a indiqué le ministre Par Sihem Bounabi l’occasion de l’inauguration de exposition de tableaux de l’artiste Mohamed Khedda en commémoration du 25 e anniversaire de sa mort, le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, a déclaré, dimanche dernier à Mostaganem, que son département ministériel œuvre à la création d’un premier marché d’arts plastiques en Algérie, rapporte l’APS. Azzedine Mihoubi a indiqué à ce sujet que le ministère œuvre avec des spécialistes à la création du premier marché d’arts plastiques en Algérie comportant des œuvres de 120 artistes plasticiens de différentes régions du pays, qui seront mises en vente avec l’organisation d’une campagne médiatique pour encourager ce marché. Le ministre a ajouté que l’Algérie compte plusieurs noms d’artistes plasticiens dont Racim, Issiakhem, Boukhatem, Korichi et Baya, soulignant que la particularité de Khedda est qu’il est autodidacte et doué depuis son jeune âge lorsqu’il travaillait dans l’imprimerie. Azzedinne Mihoubi a également tenu à mettre en exergue que l’exposition, inaugurée dimanche passé, est une des plus importantes organisées en Algérie donnant une idée réelle de l’expérience et du parcours de cet artiste ayant évolué également dans le théâtre, le cinéma et de grandes manifestations économiques en étant un grand adepte de l’évolution de la société algérienne depuis la révolution jusqu’au début des années 90. Dans l’esprit de la promotion et soutien des mouvements des arts plastiques, le ministre de la Culture a également signalé un projet de Photo : DR A galeries d’arts à Alger et que des contacts sont avec le wali pour la reconversion d’un espace en salle de vente de tableaux. Le ministre a également annoncé que l’organisation arabe de la culture, de l’éducation et des sciences (Alesco) publiera prochainement un ouvrage abordant l’art plastique algérien et sa place dans le monde arabe en particulier et dans le monde en général. Il a affirmé, par ailleurs, que la wilaya de Mostaganem est habilitée à être une des villes de l’art culturel distingué, rappelant qu’elle a réussi à s’imposer sur la scène aux Algériens le grand héritage artistique de Mohamed Khedda (1930-1991). Visitant la Casbah, la mosquée de Tebbana et Dar El Kaid, Azzedinne Mihoubi a affirmé le soutien de son département ministériel et l’accompagnement des autorités locales pour préserver la vieille ville de Mostaganem disposant de sites nécessitant une intervention rapide pour leur protection contre toute détérioration. Il a souligné, dans ce sens, que la wilaya de Mostaganem dispose du plus grand secteur préservé, assurant le soutien du culturelle avec ce qu’ont réalisé ces enfants dont le chantre Maâzouz Bouadjadj et Mohamed Khedda considéré comme référence des arts plastiques algériens ayant laissé son empreinte dans le mouvement culturel et intellectuel algérien et dans la mémoire de ces élèves. Le ministre a appelé à organiser des sorties au profit des étudiants, des élèves et des habitants des régions limitrophes pour voir l’art abstrait et assister à cette exposition de deux mois, ajoutant que cette manifestation sera déplacée à Alger, Oran pour faire découvrir ministère de la Culture pour préserver de tels sites historiques et mener des opérations d’urgence pour restaurer le secteur préservé de la vieille ville s’étendant sur une superficie de 103 hectares englobant des quartiers et ruelles, avec le concours des propriétaires d’unités du patrimoine. Par ailleurs, Azzeddine Mihoubi a également présidé à l’inauguration d’une bibliothèque de lecture publique dans la commune Bouguirat où il a visité ses pavillons dont un atelier destiné aux personnes aux besoins spécifiques, affirmant que le ministère œuvre à faire bénéficier cette catégorie du savoir et à doter les bibliothèques en matériels de braille et technologies modernes. Au chef-lieu de wilaya, le ministre s’est enquis des travaux de réalisation du nouveau siège de la direction de la culture qui ont atteint un taux d’avancement dépassant 80% et qui seront réceptionnés au courant de cette fin d’année. Le ministre de la Culture a aussi annoncé que la wilaya de Mostaganem sera en 2017, la capitale du théâtre à l’occasion du demi siècle de la fondation du Festival national du théâtre amateur où tous les théâtres algériens et coopératives et troupes étrangères prendront part à Mostaganem dans des ateliers de formation, des conférences sur l’histoire du théâtre et des hommages à des dramaturges. Mihoubi a chargé Nabila Mohammedi pour diriger le théâtre régional «Si Djillali Benabdelhalim» de Mostaganem et a désigné Mohamed Nouari commissaire du Festival national du théâtre amateur. S. B./APS EN PLUS DE LA MAISON DE LA CULTURE Le port de Jijel scène d’animation culturelle pour Ramadhan A L’OCCASION du mois sacré de Ramadhan, la maison de la Culture Omar-Oussedik et le port de Boudis de Jijel, sont les deux sites qui ont été retenus pour abriter les manifestations culturelles et artistiques a indiqué la directrice de la Culture de la wilaya de Jijel, Salima Gaoua. Il est à noter que c’est la première fois que le port de Boudis aura une vocation culturelle dans le cadre de ce mois, a indiqué, la responsable, lors d’une conférence de presse animée au musée Kotama. En diapason avec la beauté naturel de l’une des plus belles régions côtières d’Algérie, les professionnels de la mer ont été invités par le Photo : DR Par Rédaction Culturelle wali à s’approprier et s’imprégner de l’idée d’animer et (ré)animer cet espace portuaire qui sera ouvert au public à l’occasion de la saison estivale. S’agissant du programme d’animation pour la saison estivale, celui-ci sera étendu à l’ensemble des communes de la wilaya, a-t-elle affirmé, précisant que quatre communes (El Milia, Settara, El Ancer et Chekfa) se sont dites prêtes à accueillir de telles activités. Salima Gaoua a déclaré à ce sujet que «chaque commune aura droit à au moins cinq jours d’activités culturelles et artistiques durant la saison estivale». Ainsi, la journée du 8 juin qui coïncide avec la célébration de la Journée nationale de l’Artiste marquera le coup d’envoi de ces festivités où un programme ambitieux lui a été consacré, a noté la directrice de la Culture. Elle a souligné à l’APS dans ce sens que «notre objectif est de faire connaître les potentialités cultuelles locales, encourager et faire émerger les jeunes talents», rappelant qu’il est question de mettre en place une commission pluridisciplinaire à l’effet d’élaborer un programme d’action pour 2017. Cette responsable a affirmé que le secteur dont elle préside ne ménagera aucun effort pour aller même vers les localités les plus reculées, rurales ou montagneuses, reconnaissant que la région de Jijel possède une infinité de potentialités et talents culturels et artistiques, activant le plus souvent dans l’anonymat et loin des projecteurs de l’actualité. A une question relative à la réhabilitation d’une partie du musée Kotama dont une aile menace ruine, la responsable du secteur de la culture a indiqué que l’étude concernant ce projet a été achevée. Pour rappel, le musée Kotama, avait déjà été l’objet d’une vaste action d’extension et de réhabilitation en 2011 afin de contribuer largement à la de dynamisation de la vie culturelle et artistiques. R. C. 18 E N V I R O N N E M E N T Mardi 7 juin 2016 PROJET D’AMÉNAGEMENT DE L’OUED EL HARRACH : Le taux d’avancement est de 70% Par Algérie presse service e taux d’avancement du projet d’aménagement de l’oued El-Harrach a atteint 70%, a indiqué dimanche le directeur des ressources en eau et de l’environnement d’Alger Smail Amirouche, lors d’une visite effectuée au site, par le ministre du secteur Abdelouahab Nouri. Le projet d’aménagement de l’oued, dont les travaux avaient été lancés en 2012 pour un coût de 38 milliards de DA porte, en particulier, sur son recalibrage, la réalisation de trois jardins filtrants, la mise en place de systèmes de contrôle et surveillance de la qualité de l’eau, ainsi que de prévision et d’alerte des crues, la construction de ponts et passerelles et la réalisation de stations de pompage d’une capacité de 90 000 mètres cubes par jour. Les travaux concernent, aussi, des aménagements paysagers, à travers la création de parcs, de pistes et voies cyclables tout au long de l’oued, de terrains de sport de proximité, de piscines en plein air et d’aires de jeux pour enfants outre la réalisation de 19 ponts tout au long de l’oued le boisement de 65 000 plants, rappelle-t-on. Lors d’une visite à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement, et à propos du rejet des eaux usées par des usines implantées à proximité de l’oued, M. Nouri a noté l’existence de «cas particuliers» sur lesquels son ministère travaille. «Nous sommes en train de les forcer pour doter ces unités industrielles d’instruments de Photo : Archives L traitement des eaux. On ne peut pas accepter les rejets à l’état brut tel que se fait à l’heure actuelle», a-t-il expliqué.Par la même occasion, le Schéma d’assainissement des trois zones de la wilaya d’Alger (Est-Centre et Ouest), a été présenté et qui prévoit actuellement deux extensions de périmètre, dont les capacités seront doublées. «Il s’agit de la station d’épuration de Béni Messous et celle de Baraki. 20% du volume reste à traiter avec les extensions de Réghaïa et Zéralda», a indiqué à l’APS, le directeur d’exploitation et d’assainissement à la Société des eaux et de l’assainissement d’Alger (SEAAL), Reda Boudab. A l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de l’environnement tenue cette année sous le thème «le commerce illicite de la faune sauvage», M. Nouri a inauguré une journée portes ouvertes au niveau de «Sablette», un évènement auquel des organismes et le mouvement associatif ont pris part. Le ministre a souligné que plus 100 000 éléphants ont été abattus dans les forêts tropicales de l’Afrique, pour la commercialisation de 170 tonnes d’ivoire, durant la période 2010-2012. «Le commerce illicite de la faune sauvage génère des gains énormes, estimés à 20 milliards de dollars annuellement. Ces chiffres témoignent l’ampleur de cette activité illégale qui menace la biodiversité et la richesse animalière», at-il dit en mentionnant que l’Afrique reste parmi les continents les plus touchés par ce phénomène. Afin de lutter contre ces pratiques illicites, le ministre a relevé l’arsenal juridique mis en place par l’Algérie qui reste un des pays pionniers en matière de protection de la biodiversité et de la sauvegarde de l’environnement, a-t-il dit. «Nous sommes en train de se doter d’instruments qui peuvent préserver notre biodiversité et notre richesse natu- relle. Dans ce contexte, 22 espèces seront protégées», a affirmé le ministre. M. Nouri a appelé en outre à la nécessité de conjuguer les efforts des responsables, citoyens et mouvement associatif pour préserver l’environnement et les lieux de la baignade en prévision de la saison estivale. Cet été, le nombre des plages autorisées à la baignade le long de la côte algérienne est de 370 plages, a-t-il fait savoir, ajoutant que le but était d’atteindre le taux de 0% de rejet d’eaux usées dans la mer, du moment que 80% des eaux usées sont déjà traitées. APS SITUÉ SUR LE PROLONGEMENT DE LA FRANGE MARITIME Oran : inauguration d’un nouvel espace vert sur le prolongement de la frange maritime de l’APC d’Oran jusqu’à la désignation de l’adjudicateur dans les tous prochains jours, a fait remarquer le wali d’Oran. Le chef de l’exécutif de wilaya a assuré que l’opération de réalisation d’espaces verts se poursuit de manière qualitative pour pallier au déficit que connait la ville en la matière et permettre à la population oranaise de profiter de ces sites. Il a insisté auprès du directeur d’Oran-vert, une entreprise communale chargée de la prise en charge de l’environnement, sur la nécessité d’adopter un règlement intérieur, une exigence des associations de l’environnement pour définir les responsabilités des uns et autres. Le coût de cette opération d’aménagement, qui comprend, le mobilier urbain, l’éclairage public, la voirie, le revêtement des allées piétonnes, balustrade et autres, est de 191 millions DA, a souligné le délégué du secteur urbain d’El Menzeh. Photo : DR UN NOUVEL espace vert, situé sur le prolongement de la frange maritime, a été inauguré, lundi, à Haï El Menzeh (ex-Canastel), par le wali d’Oran, en présence des directeurs de l’urbanisme et de la construction, de l’environnement, du président d’APC d’Oran et de représentants d’associations. Aménagé sur une surface de 10 ha, ce nouvel espace vert donne une vue imprenable sur la mer, non loin, du siège de la direction des forêts. Il fait suite à une série de réalisation relevant du grand projet urbain d’Oran dont l’espace vert de Sidi M’hamed (6 ha), le jardin Méditerranée (8 ha) et le jardin du Millénium, à Bir El Djir, qui est en cours de réalisation sur une superficie de 17 ha et un autre espace vert au site du Millénium (1 ha), a expliqué le wali. Il a également souligné que cette réalisation sera gérée dans le cadre d’un contrat-programme entre l’APC d’Oran et l’entreprise Oran vert. Quant à la gestion du parking de cet espace vert, il sera, provisoirement, sous la responsabilité L’importance de préserver la cédraie soulignée à Khenchela L’IMPORTANCE de préserver le patrimoine végétal du cèdre, présenté comme une espèce d’arbres majestueux à bois odorant a été soulignée dimanche à Khenchela. Cet arbre universel nécessite «plus d’attention» dans la wilaya de Khenchela et dans les Aurès, a considéré l’universitaire Abdelhamid Khebthane, enseignant au département des sciences de l’agriculture de l’université Abbas Leghrour, lors d’une conférence sur le cèdre de l’Atlas, organisée à la maison de la culture Ali-Souaihi, à l’occa- sion de la célébration de la Journée mondiale de l’environnement. Le conférencier a précisé que le Cedrus atlantica est l’une des espèces les plus nobles de la famille de la cédraie appelant à œuvrer à préserver cet un patrimoine national, rappelant que dans la wilaya de Khenchela, le cèdre est implanté dans la zone de Chelia et dans celle d’Ouled Yaâgoub, dans la commune de Tamza. La cédraie occupe une surface de 8 000 hectares répartie sur les wilayas de Khenchela et de Batna, a-t-il fait savoir, souli- gnant que la surface réservée à ce type d’arbre a connu une diminution par rapport aux années dernières, où le cèdre s’étalait, a-t-il poursuivi sur 12 000 hectares. M. Khebthane a détaillé que les changements climatiques, l’insuffisance hydrique, les insectes, les champignons, la coupe illicite des arbres et les incendies de forêts sont autant de facteurs qui ont favorisé le dépérissement de ces arbres. Le cèdre est présent dans plusieurs régions du pays dont le massif de l’Ouarsenis, les monts de Babor et Djurdjura, l’Atlas Blidéen et la région des Aurès, selon la même source. Sensibiliser le citoyen quant à l’importance de protéger l’écosystème des cèdres, associé à un plan d’action des intervenants dans la protection de l’environnement, ceux concernés par le développement de l’agriculture montagneuse, à côté de l’application rigoureuse des lois préservant l’environnement demeurent, affirme le conférencier les grands axes pour la préservation de ce patrimoine forestier. 19 S P O R T S Mardi 7 juin 2016 SAISON FOOTBALLISTIQUE 2016-2017 On prend les mêmes et on recommence Pour la saison prochaine, il pourrait y avoir une brochette de joueurs, c’est-à-dire des coéquipiers qui vont se retrouver pour évoluer dans d’autres clubs. Certains clubs n’hésitant pas à acheter en «gros», deux, trois, quatre joueurs ce qui n’est que rarement fait ailleurs où on ne saurait dépasser l’achat de deux joueurs sauf si la complicité et complémentarité entre eux sur le terrain est effective Par A. Lemili édération algérienne de football et Ligue professionnel de football ont beau s’évertuer de parler, voire de menacer par les textes autres dispositions statutaires régissant la discipline, il n’en demeurera jamais moins que les jeunes qui aspirent à se faire une place au soleil dans un club et surtout s’il est huppé auront toujours le temps de tracer des plans sur la comète. Jusqu’à la fameuse obligation d’inclure une demi-douzaine de jeunes dans l’équipe fanion, aucun club, exception sans doute de deux ou trois dans les deux divisions professionnelles confondues, ne s’aventurera à placer ses billes sur un inconnu. A ce sujet, les responsables des deux instances sportives évoquées auront également beau de froncer le sourcil, il n’en sera rien dans la mesure où les présidents de clubs continueront à faire leur marché par ce qui est disponible et qui, plus ou moins, a donné ses preuves, autrement dit la cinquantaine de joueurs qui squatte les terrains depuis une dizaine d’années si ce n’est plus. Leur valeur, marchande s’entend, étant désormais établie, celle-ci dépasse forcément celle de Photo : DR F leur talent si tant est que dans une bonne partie d’entre eux ils se trouveraient qui en aient, celle-ci (valeur marchande) servira de référent pour justifier les raisons d’une tirelire cassée, de grands sacrifices financiers consentis pour faire plaisir au public sans pour autant expliquer l’absence de toute transparence effective dans toute transaction. En effet, dans ce cercle, du footballeur au président en passant par l’agent et le notaire tout est fait de sorte que s’aventurer dans les méandres de la transaction entre les parties concernées ne conduirait que vers le... mur. Comble du ridicule, pour la saison prochaine il pourrait y avoir une brochette de joueurs, c’est-àdire des coéquipiers qui vont se retrouver pour évoluer sous d’autres clubs. Certains clubs n’hésitant pas à acheter en «gros» deux, trois, quatre joueurs ce qui n’est que rarement fait ailleurs ou ne saurait dépasser deux joueurs dont la complicité sur le terrain est effectivement prouvé, cas de Mahrez et Vardy à Arsenal ou encore de Mahrez et Slimani si jamais le Sporting accepte de libérer l’attaquant algérien ou que Leicester ait les moyens de sa politique. Néanmoins tout le monde se prête au «jeu» pour faire semblant comme si de rien n’était. Les présidents de club s’évertuant à faire croire à leur capacité de négociations, les footballeurs à leur valeur, une valeur entretenue par la presse intéressée et consolidée par le peu d’exigence d’un public qui va au stade comme d’autres vont à Clochemerle. Autrement dit parce qu’il n’a pas d’autre expédient pour faire du chahut à moindres frais. Des entraineurs qui croient intérieurement en leur «propre génie», des arbitres qui essaient de diriger sans faire trop de grabuge et en tuant dans l’œuf l’esprit même du football en sifflant tout contact entre adversaires. Jouer jusqu’à 35 ans est plus d’âge c’est bien quand il s’agit de mettre en valeur la longévité d’un sportif, mais un sportif dans l’hygiène de vie est irréprochable. Il existe en Europe des joueurs pratiquement quadragénaires, mais il suffirait de constater leur rendement sur le terrain, leur conduite exemplaire, pour comprendre qu’un bon footballeur peut effectivement se bonifier avec l’âge. Sauf qu’il faudrait également se pencher sur leur mode de vie de tous les jours pour comprendre la notion qu’ils ont du professionnalisme... du vrai. A. L. CHAMPIONNATS MÉDITERRANÉENS 2016 «ESPOIRS» L’Algérie termine avec 2 or et 1 bronze LA SÉLECTION algérienne d’athlétisme, composée de sept membres, a récolté deux médailles d’or et une bronze aux Championnats méditerranéens «espoirs», organisés les 4 et 5 juin à Tunis (Tunisie). Les deux médailles d’or algériennes ont été remportées au 3 000 m steeple, respectivement par Ryma Chenah, chez les dames, et Ali Messaoudi chez les messieurs. Chenah, pourtant plus habituée au cross-country, s’était imposée en 10:06.96, devant la Tunisienne Maroua Bouzayani (2e) en 10:21.63 et l’Italienne Isabel Mattuzzi (3e) en 10:25.65. Messaoudi s’est quant à lui imposé en 8:49.96, devant le Tunisien Malen Ben Amor (2e) en 8:53.53 et l’Espagnol Brahim Chakir (3e) en 8:56.08. La moisson algérienne dans ce tournoi, destiné uniquement aux espoirs dont la tranche d’âge se situe entre 18 et 23 ans, a été boni- En Brèves... Eliminatoires CAN-2017 (buteurs) : Soudani parmi le quatuor de tête L’international algérien, Hilal Soudani, partage la première place au classement des meilleurs buteurs des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations (CAN-2017) en compagnie de trois autres joueurs, avec 5 buts chacun, à l’issue de la cinquième et avant-dernière journée clôturée dimanche. Soudani, absent des rangs des Verts depuis octobre 2015 en raison de blessures à répétition avec son club croate le Dinamo Zagreb, a signé son retour par un but lors de la victoire en déplacement de l’Algérie face aux Seychelles (2-0) jeudi dernier. Il partage la première place avec Jedor (Liberia), Kebede (Ethiopie) et Razak (Burundi). Soudani (28 ans), deuxième meilleur buteur en activité de l’équipe nationale, a porté à 18 son capital buts sous le maillot des Verts, rejoignant Rafik Saïfi dans le classement des goleadors historiques de la sélection algérienne, un classement toujours dominé par Abdelhafid Tasfaout auteur de 34 réalisations. JO-2016 (Football) Algérie : des tests physiques et médicaux au CTN avant le début du stage de Tikjda Les joueurs de la sélection algérienne de football des moins de 23 ans subissent depuis le début de cette semaine des tests physiques et médicaux au niveau du Centre technique de Sidi Moussa (CTN) à Alger avant d’amorcer la dernière ligne droite dans le cadre de leurs préparatifs pour les jeux olympiques de 2016 à Rio de Janeiro (Brésil). Un premier stage est prévu du 9 au 30 juin en cours sur les hauteurs de Tikjda à Bouira (100 km à l’Est d’Alger) pour lequel 24 joueurs ont été convo- fiée par une 3e médaille, en bronze, décrochée par Nadir Gouasmia au 5 000 m. L’Algérien a pris la 3 e place, en 14:42.45, derrière le Turc Suleyman Bekmezci, vainqueur en 14:41.03 et l’Espagnol Artur Bossyr (2e) en 14:41.42. Les sept Algériens qui s’étaient qualifiés pour cette compétition sont Ryma Chenah et Ali Messaoudi (3 000 m steeple), Aymen Sabri et Abdessamie En Brèves... Saïdouni (20 km marche), Mohamed Yasser Triki (triple saut), Bilel Tarabhat sur le 10 000 m ainsi que Nadir Gouasmia (5 000 m). Triki et Tarabhat représentaient également des chances de médaille aux yeux de la Fédération algérienne d’athlétisme (FAA), mais ils se sont finalement contentés de la 4e place. Triki, malgré un bond mesuré à 7,58 m, a en effet terminé loin derrière l’Italien Marcell Tacops, vain- En Brèves... qués. Parmi eux Haris Belkabla (FC Tours/France) retenu pour la première fois, ainsi que quatre éléments de plus de 23 ans (Demmou, Bendebka, Ziri et Messala), qui sont également la nouveauté de la liste de l’entraîneur suisse Pierre-André Schürmann. Au menu des Verts, un deuxième rassemblement à Alger au cours duquel ils disputeront deux matchs amicaux contre l’Irak, concerné aussi par les JO, les 13 et 17 juillet. Les coéquipiers de Zindeddine Ferhat se rendront le 19 du même mois en Suisse où ils joueront deux autres rencontres amicales face à des adversaires à désigner. La sélection algérienne, vice-championne d’Afrique des U23, avait déjà disputé trois rencontres amicales dans le cadre de sa préparation pour les JO soldées par des défaites face respectivement à la Palestine (1-0) à Alger et la Corée du Sud (2-0 et 3-0 à Séoul). Lors des JO, les Algériens affronteront l’Argentine, le Portugal et le Honduras pour le compte du groupe D. CAN-2017 : l’Algérie toujours meilleure attaque des éliminatoires La sélection algérienne de football continue de dominer le classement des meilleures attaques des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations (CAN-2017) avec 19 buts après la cinquième et avant-dernière journée clôturée dimanche. Les Verts ont consolidé leur place de leaders grâce à leur victoire en déplacement face aux Seychelles (2-0) jeudi dernier, une victoire leur ayant permis de valider officiellement leur billet pour le tournoi du Gabon. Ils dépassent de six buts le poursuivant immédiat dans le classement des meilleures attaques, en l’occurrence, le Ghana, qui a marqué 13 fois, suivi de la Tunisie et de la RD Congo, auteurs chacune de 12 réalisations. Dans le registre des meilleures défenses, l’Algérie pointe à la 19e place en concédant 5 buts queur en 7,95 m, tout comme Tarabhat (30:17.62), auteur d’une bonne entame de course sur le 10 000 m, avant de sombrer dans les derniers tours, laissant le champ libre à deux Espagnols et un Italien. De leur côté, les marcheurs Aymen Sabri et Abdessamie Saïdani ont terminé respectivement aux 10e et 11e places, loin derrière le vainqueur italien Francesco Fortuna. APS En Brèves... pour autant de matchs, soit une moyenne d’un but par match. Les meilleures défenses des éliminatoires jusque-là étant celles de la Côte d’Ivoire et de la Sierra Leone avec un seul but encaissé mais seulement en trois matchs. L’Algérie, le Mali, le Bénin, le Maroc, l’Egypte, le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Zimbabwe et le Cameroun, sont les seules sélections parmi les 50 engagées dans les éliminatoires à être toujours invaincues. Le Gabon (pays organisateur), l’Algérie, le Ghana, le Cameroun, l’Egypte, le Maroc, le Mali, le Sénégal et la Guinée-Bissau sont déjà qualifiés pour la phase finale. Ligues 1 et 2 : Kerbadj favorable à la révision de la disposition réglementaire fixant le nombre des prêts par club La Ligue de football professionnel (LFP) compte réviser la nouvelle disposition réglementaire interdisant aux clubs des deux premiers paliers de prêter plus de deux joueurs par saison, une disposition à laquelle se sont opposés plusieurs présidents des formations concernées. Le président de la LFP, Mahfoud Kerbadj, qui vient d’être réélu pour un nouveau mandat, s’est engagé à prendre en considération la doléance des présidents en question, n’écartant pas l’éventualité de revoir à la hausse le nombre des joueurs autorisés à être prêtés par les équipes professionnelles. «Ce n’est pas un vrai problème, on peut fixer à trois ou quatre le nombre de joueurs qu’un club peut prêter à d’autres formations pendant une saison», a déclaré Kerbadj dimanche. L’USM Alger, habituée à prêter plusieurs de ses joueurs de la catégorie des moins de 23 ans (champions d’Algérie 4 fois consécutives), est le premier club à s’être opposé à la nouvelle disposition décrétée par le bureau exécutif de la Fédération algérienne de football (FAF) il y a quelques semaines. M A G A Z I N E Mardi 7 juin 2016 21 LA CONSOMMATION DE DONNÉES ET DE VIDÉOS SUR LE TÉLÉPHONE MOBILE CONTINUE D’EXPLOSER Quand les ados enterrent la télévision traditionnelle Par les réseaux cellulaires ont encore de beaux jours devant eux. Ce qui lui permettra, suivant son raisonnement, de continuer à vendre ses infrastructures de télécommunications aux opérateurs mobiles du monde entier... Toutefois, en parallèle, les projets visant à déployer des bornes WiFi gratuites se multiplient. A l’instar de la ville de New York, qui songe à transformer ses vieilles cabines téléphones en hot-spots en libre accès. Il n’est donc pas dit que sur le long terme, les réseaux cellulaires soient les premiers et encore moins les seuls - à bénéficier de cette consommation exponentielle de données. Pierre Manière i la consommation de vidéos continue d’exploser sur la Toile, les jeunes générations, rompues au streaming, délaissent de plus en plus le bon vieux poste de télé au profit du smartphone. Ce changement de comportement a de quoi faire réfléchir bien des cadors de l’audiovisuel. Dans la dernière édition de son Ericsson Mobility Report, l’équipementier télécoms suédois passe au crible les nouveaux usages du numérique. D’après cette étude, la consommation de données et notamment de vidéos sur le téléphone mobile continue d’exploser. Sur ce point, rien de neuf. Beaucoup de professionnels et de cabinets d’étude soulignent depuis longtemps cette tendance, apparue avec les premiers smartphones, en 2007. Celle-ci concerne toutes les tranches d’âge, et vient grignoter le temps passé devant la télévision. Mais d’après l’étude d’Ericsson, cette tendance est particulièrement marquée chez les ados. C’est peu dire ! En l’espace de quatre ans, de 2011 à 2015, les ados ont accru de 85% leur temps de consommation de vidéos et contenus télévisuels sur smartphone à la maison. Cette progression s’avère beaucoup plus importante que pour les populations plus âgées. Dans le même temps, Photo : DR S le nombre d’heures passées devant la bonne vieille télé du salon s’est effondré, passant de plus de 10 heures par semaine à un peu plus de 5 heures chez les ados. C’est-à-dire, à la louche, moitié moins que pour leurs aînés, toujours attachés au téléviseur du salon. «Par exemple, les 30-35 ans ont passé 4 heures de plus que les ados devant leur poste de télé en 2011, et c’est toujours le cas en 2015», observent les auteurs de l’étude. Là où les populations les plus âgées ont parfois gardé le réflexe des grands rendez-vous télévisuels (comme le journal du 20h ou le film du dimanche soir), l’étude constate que la consommation de vidéos est très étalée dans la journée chez les plus jeunes. La consommation à heure fixe, c’est fini En d’autres termes, ils ont beaucoup moins le réflexe de regarder un contenu à une heure donnée. Un grand nombre d’ados, par exemple, regardent des vidéos au lit, avant de se coucher. Au contraire de leurs aînés, dont la plupart délaissent leur mobile une fois sous la couette. Sans surprise, c’est via le WiFi que la consommation de vidéo s’avère la plus importante. Et ce canal s’affiche en forte croissance vis-à-vis des réseaux cellulaires.Toutefois, les plus jeunes regardent beaucoup plus de vidéos hors de chez eux que leurs parents. Et, pour ce faire, ils utilisent davantage la 3G ou la 4G. Ainsi, en quinze mois, de juin 2014 à octobre dernier, les moins de 20 ans ont vu leur consommation progresser de près 200 mégabits à environ 400 mégabits par mois sur les réseaux cellulaires. WiFi et réseaux cellulaires progressent Personne n’est dupe : cette observation est franchement heureuse pour Ericsson. Le groupe suédois en déduit forcément que Place aux «streaming natives» Reste qu’Ericsson révèle «un changement de comportement majeur» des ados vis-à-vis du visionnage de vidéos. Dans son étude, il les perçoit ainsi comme des «streaming natives», ainsi rompus depuis le berceau à la consommation de contenus audiovisuels en continu, partout et tout le temps. Ce qui plaiderait, d’après cette enquête, en faveur d’un basculement de la télé traditionnelle vers le smartphone comme premier écran dans les années à venir. Voilà, dans tous les cas, de quoi nourrir les réflexions des chaînes de télévision traditionnelles sur leur «transition numérique». P. M. In latribune.fr MALAISIE Un artiste inculpé pour avoir caricaturé le Premier ministre UN ARTISTE malaisien a été inculpé hier d’infraction à la législation sur le multimédia et risque jusqu’à un an de prison pour avoir caricaturé le Premier ministre Najib Razak, afin de protester contre les accusations de corruption dont ce dernier fait l’objet. Fahmi Reza est poursuivi pour avoir enfreint une loi qui interdit la diffusion en ligne de contenu visant à «ennuyer, menacer ou harceler» autrui, selon l’AFP. Il encourt jusqu’à un an de prison et une amende de 50 000 ringgit (10 750 euros), a précisé son avocat, Syahredzan Johan. «Il s’agit essentiellement de criminaliser la liberté d’expression», a-t-il estimé. Les caricatures de Fahmi et les nombreuses copies s’inspirant de ces dessins ont été partagées de multiples fois sur les réseaux sociaux tel Facebook, plus tôt dans l’année. Des posters et autocollants apparus en public avaient rapidement été retirés sur instruction des autorités. L’artiste âgé de 38 ans fait aussi l’objet d’une enquête pour sédition (soulèvement concerté contre l’autorité établie), selon son avocat. Dans un message publié hier sur son compte Facebook, Fahmi a promis de défendre son droit de «critiquer les dirigeants corrompus en utilisant l’art comme une arme». Le Premier ministre malaisien fait l’objet d’accusations de corruption récurrentes liées à l’énorme scandale financier touchant le fonds souverain 1MDB créé par lui à son arrivée au pouvoir en 2009, aujourd’hui endetté à hauteur de 10 milliards d’euros. Fahmi Reza, perçu comme un artiste d’avant-garde dans ce pays d’Asie du Sud-Est à majorité musulmane, se dit très influencé dans son travail par l’Atelier populaire de l’ex-école des Beaux-Arts de Paris, d’où sont sorties en mai 1968 de nombreuses affiches illustrées accompagnées de slogans de soutien des étudiants à la classe ouvrière, lors d’un des plus importants mouvements de révolte étudiante et sociale en France. AFP Airbnb veut en finir avec le racisme sur sa plateforme AIRBNB a lancé une enquête sur les interactions entre les utilisateurs de sa plateforme en vue de lutter contre le racisme, après un cas de discrimination envers une femme noire par l’hôte chez lequel elle avait réservé un hébergement aux Etats-Unis. Le loueur de l’hébergement, en Caroline du Nord, a annulé cette réservation en lui envoyant des messages racistes au sujet desquels Airbnb s’est dit «horrifié», dans un courriel transmis vendredi à l’AFP. «L’incident en Caroline du Nord était inquiétant et inacceptable, a aussi réagi le patron de la plateforme américaine, Brian Chesky, sur son compte Twitter. Nous avons banni cet hôte de manière permanente.» Des conclusions attendues en septembre. L’enquête va examiner la manière dont les loueurs et les personnes qu’ils hébergent interagissent en ligne et dans le monde réel. Ses conclusions devraient être connues d’ici septembre, et Airbnb annoncera alors comment il compte y réagir. L’entre- prise a également recruté Laura Murphy, une ancienne responsable de l’Union américaine pour les libertés civiles, afin de diriger ses efforts anti-discrimination. «Nous avons une politique de tolérance zéro pour la discrimination et quand nous sommes mis au courant nous prenons des mesures», a assuré Airbnb dans une lettre à ses utilisateurs. Des critiques qui ne datent pas d’hier. Les critiques accusant de racisme des personnes proposant un hébergement sur Airbnb ne sont pas nouvelles. Une étude de l’université de Harvard avait déjà constaté en fin d’année dernière que les personnes dont les noms et prénoms laissent entendre qu’elles sont noires subissaient des discriminations lorsqu’elles cherchaient à faire une réservation sur Airbnb. Un homme noir avait même déposé une plainte contre l’entreprise le mois dernier aux Etats-Unis à cause des discriminations raciales exercées par certains hôtes. AFP www.latribunedz.com VERS UNE REPRISE DES COURS Mardi 7 juin 2016 MÉTÉO Le Brent au-dessus des 50 dollars Centre Max. 27° ensoleillé Min 15° Ouest Max. 31° ensoleillé Min 17° Est Max. 32° ensoleillé Min 15° Sud Max. 40° Ensoleillé Min 23° Par Smaïl Boughazi es prix du baril du pétrole se maintiennent depuis plus d’une semaine autour de la barre des 50 dollars. Bien qu’il n’y ait pas de grandes avancées durant la dernière réunion de l’Opep, les cours se maintiennent à des niveaux appréciables. Ainsi, le Brent est repassé hier au-dessus des 50 dollars le baril, soutenu par une nette perte de vigueur du dollar et les attaques d’oléoducs au Nigeria. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 50,10 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 46 cents par rapport à la clôture de vendredi, selon les agences. Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance gagnait 44 cents à 49,06 dollars dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). L’on estime que «le marché a eu deux séries de données en provenance des Etats-Unis à digérer vendredi après-midi. Il y a eu le rapport sur l’emploi américain et le nombre de puits en activité de la société privée Baker Hughes», le premier s’étant finalement révélé plutôt haussier pour le pétrole tandis que le second a pesé sur les cours. Il est relevé, dans ce sens, que le fort ralentissement des créations d’emplois aux Etats-Unis, au plus bas depuis septembre 2010 avec seulement 38 000 embauches nettes en mai au lieu de 155 000 attendues. Pour les analystes, ce facteur reflète des inquiétudes sur la vigueur de la reprise américaine et donc de la demande d’or noir dont les Etats-Unis sont le premier consommateur. Quant à l’affaiblissement du dollar qui L Source http://fr.weather.yahoo.com Horaires des prières Fadjr...........03.39 Echourouk ...05.29 Dohr...........12.47 Assar ..........16.38 Maghreb ....20.08 Icha ............21.48 7 morts et 65 blessés sur les routes en 24 heures 7 personnes ont trouvé la mort et 65 autres ont été blessées dans six accidents de la route survenus durant les dernières 24h heures à travers le territoire national, selon les services de la Protection civile. Le bilan le plus lourd a été enregistré dans la wilaya de Tamanrasset avec 4 morts et 38 blessés dans deux accidents de la route, selon la même source. Le renversement d’un véhicule au niveau de la route nationale N°1 dans la commune d’In Guezzam a fait 3 morts et 37 blessés. Photo : DR Dix quintaux de kif traité saisis à Béchar s’en est suivi, elle a fini par profiter au pétrole. Un analyste chez PVM relevait qu’«un dollar faible tire habituellement les cours à la hausse mais le bond des prix du pétrole vendredi après-midi a été rapidement contrebalancé par le dernier décompte des puits en activité annoncé par le groupe privé Baker Hughes». Ce décompte fait état d’une augmentation du nombre de puits en activité aux Etats-Unis de 9 unités pour ressortir à 325 la semaine dernière, soit leur première hausse en onze semaines et la plus forte depuis la mi-décembre. L’autre facteur ayant contribué à la reprise des prix a trait aux attaques de sabotage en cours sur les infrastructures pétrolières au Nigeria. La production nigériane serait supposément de 800 000 barils à l’heure actuelle, soit moins de la moitié du niveau normal de production du pays, notaient des experts de Commerzbank. Il convient de noter, par ailleurs, que le marché a réagi positivement quoique l’Opep ait décidé de maintenir son niveau de production actuel, s’abstenant à nouveau de mentionner tout plafond de production chiffré. «La Conférence a observé que, depuis la dernière réunion de décembre 2015, les prix du pétrole brut ont grimpé de plus de 80%, l’offre et la demande convergent», ce qui prouve que «le marché est engagé dans un processus de rééquilibrage», avait indiqué l’Opep lors d’une conférence de presse tenue à l’issue de sa réunion semestrielle. S. B./Agences «830 000 travailleurs quittent leur emploi avant l’âge de 60 ans» Suite de la page 1 M. Bourkaïb explique que cette décision est motivée par le souci d’assurer la continuité du financement de la retraite fondé, dit-il, sur le principe de solidarité intergénérationnelle, «chaque génération de travailleurs assurant le paiement des actifs de celle l’ayant précédée». Le responsable a estimé que le système national de retraite «est très généreux» du point de vue de ses paramètres notamment en ce qui concerne le salaire de référence, la durée de cotisation «on peut avoir un taux de 80% après prés de 32 ans de cotisation alors qu’en France il faut cotiser plus de 41 ans pour avoir 50% seulement du salaire. Nos paramètres sont très larges ». Il affirmera également que «l’âge de départ à la retraite à 60 ans est tout a fait justifié par les données démographiques sachant que l’espérance de vie est passée de 72 ans à 77 ans durant les seize dernières années». L’intervenant a fait savoir que «la viabilité d’un système de retraite est mesurée par le nombre de cotisants par retraité. En Algérie nous avons un ratio de trois cotisants pour un retraité. Pour arriver à une viabilité de la branche retraite il faudra au moins un ratio de 5 cotisants par retraité». Parmi les facteurs mettant en difficultés la Caisse nationale de retraite (CNR) celui-ci met en cause le départ «précoce» des personnes actives, entrainant des versements à leur profit de pensions avant l’âge de 60 ans, «pendant une durée assez longue» et provoquant, ajoute-t-il, une «rupture» de cette solidarité. M. Bourkaïb a tenu à rappeler que si le régime de départ à la retraite avant 60 ans ne sera plus permis, celui dit de «retraite anticipée» sera, lui, maintenu afin, précise-t-il, de protéger les travailleurs perdant son emploi pour des raisons économiques lesquels pourront, alors, prétendre à un revenu provisoire de remplacement. Parmi les autres personnes pouvant bénéficier d’une pension de retraite anticipée, l’intervenant cite, en outre, celles mises en situation de longue maladie ou bien victimes d’invalidité, d’accident de travail ou de maladies professionnelles. Le DG de la Sécurité sociale rappelle, par ailleurs, que la CNR verse, chaque année, 770 milliards de dinars sous forme de pensions à environ 1 600 000 retraités, «dont plus de 50% relève-t-il, ont quitté leur emploi avant l’âge de 60 ans». L’intervenant a fait savoir que «3 millions de personnes en Algérie vivent du système de retraite, sachant que plusieurs personnes peuvent bénéficier de la pension de reversion d’un retraité». A. K. Dix quintaux de kif traité ont été saisis, hier, par un détachement de l’Armée nationale populaire (ANP) près de la localité d’Oued Semmar à Béni Ouenif, dans la wilaya de Béchar (Sud-ouest), a indiqué un communiqué du ministère de la Défense nationale. Par ailleurs, des détachements combinés ont appréhendé à Tamanrasset et In Guezzam 12 contrebandiers et saisi 2 véhicules tout-terrain, 16 détecteurs de métaux, 8 marteaux-piqueurs, 7 groupes électrogènes et 1,9 kilogramme de mélange de cailloux et d’or, précise la même source. A Biskra, un détachement de l’ANP a arrêté une personne à bord d’un camion chargé de 1 797 téléphones portables, 70 tablettes, 22 000 cartes de recharges et 300 puces électroniques. La grève des vétérinaires du secteur public se poursuit La grève des vétérinaires du secteur public se poursuivait hier, pour la deuxième journée consécutive. La grève, lancée dimanche passé, par les 2 000 membres du Syndicat national des vétérinaires fonctionnaires de l’Administration publique (Snvfap), vise à «satisfaire les revendications socioprofessionnelles contenues dans la plate-forme de revendications soumise, il y a trois ans, au ministère de l’Agriculture», a indiqué Saïda Akali, secrétaire générale du Snvfap. La plate-forme de revendications compte plusieurs points dont la prime de risque, la couverture sanitaire (la vaccination contre les maladies contagieuses) et la révision des statuts de la profession et de la prime d’indemnité. 1 100 comprimés de psychotropes saisis à Batna Un total de 1 106 comprimés de psychotropes ont été saisis et une jeune fille et son frère, âgés de 19 et 17 ans ont été arrêtés pour implication, possession et commercialisation de substances psychotropes par les services de la 12e sûreté urbaine de Hamla 3, de la ville de Batna. Agissant sur informations, les services de la police ont appréhendé un jeune homme de 17 ans, avec en sa possession 46 grammes de kif traité. L’enquête déclenchée a prouvé l’implication du jeune homme dans la commercialisation des stupéfiants dans son quartier, non loin du centre ville de Batna. La perquisition du domicile du mis en cause a permis la saisie de comprimés de psychotropes, dont la sœur de l’inculpé tentait de se débarrasser en les jetant dans le réseau d’assainissement sur instruction de son père, qui a pris la fuite. Port de Cherchell : le wali rassure les citoyens Les études techniques en cours, relatives à la réalisation du port commercial de Tipasa, dans la région de Hamdania, à l’ouest du chef-lieu de wilaya, examineront avec détails tous les côtés du projet, avant le lancement de ses travaux, prévus avant fin 2016, a assuré, hier, le wali de Tipasa, Abdelkader Kadi. Tout en soulignant l’importance socioéconomique du futur port, le wali dira que «les autorités publiques sont parfaitement conscientes des craintes et préoccupation des citoyens à ce sujet, qui seront transmises au bureau d’études chargé du projet», affirmant que «les solutions existent et que les droits des citoyens sont garantis». Sécurité énergétique-équité de distribution-environnement : l’Algérie au 57e rang L’Algérie occupe la 57e position mondiale sur un total de 130 pays en matière d’équilibre entre la sécurité énergétique, l’équité dans la distribution de l’énergie et le respect de l’environnement, selon un classement du Conseil mondial de l’énergie (CME). En fonction de ce même critère, l’Algérie occupe la première position dans la région Afrique du Nord dans ce classement mondial où la Suisse occupe le haut du podium alors que le Bénin est en bas de la liste. Ce classement, présenté par le président du Comité communication et stratégie au CME, Jean-Marie Dauger, lors d’un atelier organisé à Alger par le Comité algérien de l’énergie, s’intéresse à un trilemme de priorités dans le domaine énergétique. Il s’agit de la capacité des pays à assurer la sécurité de l’approvisionnement, de l’équité en matière de distribution et du respect de l’environnement. M. Dauger s’est également étalé sur les perspectives d’avenir dans le domaine énergétique à l’horizon 2050. Selon lui, le mix énergétique mondial sera, à cette date, encore fortement composé de matières fossiles : «Le mix énergétique sera composé de matières fossiles à hauteur de 65 et 75% à l’horizon 2050.» Pour aider les pays souhaitant équilibrer les trois éléments du trilemme énergétique, le CME préconise de miser davantage sur les énergies renouvelables, de généraliser l’accès à l’énergie, de favoriser la concurrence entre les fournisseurs d’énergie et de mettre les moyens pour améliorer l’efficacité énergétique.
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