ISSN n° 2335-1047 N° 991 - Dimanche 31 janvier 2016 - Prix : 10 DA Après un recours auprès du ministère de l’Intérieur LES DEUX CHAMBRES DU PARLEMENT Réintégrés au PT, ses créent un VOTERONT LE TEXTE MERCREDI PROCHAIN dissidents groupe parlementaire EN INTERSESSION PARLEMENTAIRE LIRE EN PAGE 5 RÉVISION DE LA CONSTITUTION LES JEUX SONT FAITS Le président de la République a convoqué hier par décret présidentiel les parlementaires du Conseil de la nation et de l’APN afin de faire voter ensemble et «réunis» son projet de modification de la Loi fondamentale. La consultation de la représentation nationale interviendra alors que la session d’automne prendra fin le 2 février prochain. C’est-à-dire en période de vacance et avec la possibilité, donc, selon l’article 124 de l’actuelle Constitution, d’un vote par ordonnance présidentielle. S’il s’agit de cette option, l’article 38 de la loi organique sera donc appliqué. Il dispose que le suffrage peut être dispensé d’un débat et d’amendements éventuels. LE GRAND ROQUE DE BOUTEFLIKA Filière avicole Du poulet et des œufs « au noir » LIRE EN PAGE 6 Ghardaïa / Affaire des «neuf jeunes scouts» Le procureur a requis 18 mois de prison ferme, le verdict connu mardi LIRE EN PAGE 8 Selon une instruction de Bedoui La population et les médias associés à la prévention des risques majeurs LIRE EN PAGE 11 LIRE EN PAGES 2-3-4 ET 5 Ahmed Ouyahia a confirmé hier officiellement sa dissolution LE DRS AU CHAPITRE DE L’HISTOIRE LIRE EN PAGE 4 Angola Un baril en chute, une économie menacée LIRE EN PAGE 15 2 dimanche 31 janvier 2016 33 ACTUJOURD'HUI 462 jours sépareront la présentation du projet de loi de révision de son adoption. Une fois la décision prise et le contenu «adoubé» en Conseil des ministres, le président Bouteflika a voulu aller vite pour pouvoir se consacrer aux différentes tâches et échéances qui attendent le pays en cette conjoncture particulière. le point Le grand roque de Bouteflika PAR AMINE ECHIKR Le 4 février au matin, l’Algérie sera dotée d’une nouvelle Constitution. Si elle a le soutien de la majorité, elle reste soumise à critiques par l’opposition en raison du rôle qu’elle entend jouer et de la période de transition qu’elle souhaite installer. Elle est également soumise à critique par des binationaux qui se sentent discriminés du fait de leur exclusion des postes de responsabilité. Le Parlement convoqué lors d’une intersession aura à voter la Loi fondamentale sans débat et sans amendement du projet. Les députés comme les sénateurs ne pourront pas modifier l’article 51. Ledit article dispose que «l’égal accès aux fonctions et aux emplois au sein de l’Etat est garanti à tous les citoyens, sans autres conditions que celles fixées par la loi. La nationalité algérienne exclusive est requise pour l’accès aux hautes responsabilités de l’Etat et aux fonctions politiques». A l’issue du Conseil des ministres qui a adopté le texte, le président Bouteflika avait ordonné l’élargissement de la liste des hautes fonctions qui seront déterminées par la loi. Les binationaux resteront donc sur leur faim au moment où les débats les concernant font rage dans les pays victimes d’actes terroristes. Il en sera de même pour les députés de l’opposition qui avaient espéré saisir l’occasion de l’adoption de la nouvelle Constitution pour faire entendre leurs voix. La cérémonie sera solennelle et tout écart de langage et de comportement ne sera pas toléré. La Loi fondamentale sera donc adoptée au regard de la loi du nombre. Il faudra une majorité de 455 voix. Le FLN et le RND disposent de 291 députés et de 83 sénateurs si l’on y ajoute les 48 sénateurs du tiers présidentiel et les élus de l’ANR, MPA et du TAJ, les jeux sont faits. Il n’y aura pas de référendum non plus ! Au grand dam des islamistes. Tout au long du processus, le président Bouteflika aura montré qu’il était maître du jeu. Avançant à son rythme et laissant dire et faire adversaires et alliés. Près de 5 années de maturation et moins de 30 jours pour la faire adopter, Bouteflika montre une fois de plus que l’essentiel des cartes sont entre ses mains. Que cela soit pour la nature du régime, la question de la nationalité et les équilibres entre les pouvoirs, il aura marqué de son empreinte la nouvelle Constitution comme il aura choisi le mode de son adoption. En attendant Mazafran II, les partis d’opposition devraient méditer la fine stratégie mise en place pour faire passer le texte. En politique, les approximations comme croire au hasard sont peu porteuses et ne font pas avancer les causes. Abdelaziz Bouteflika, comme dans les jeux d’échecs, aura, avec cette Constitution, fait un roque et peut voir venir ses adversaires sans grands risques. députés et 144 sénateurs se réuniront en congrès le 3 février pour adopter la nouvelle Constitution. Ils devront être 455 à dire oui. Faute de quoi, le référendum sera convoqué dans les 50 jours qui suivent. En cas de rejet, la réforme constitutionnelle ne pourra être soumise une nouvelle fois lors de ce mandat. Selon un décret du président de la République, hier Le vote de la révision de la Constitution aura lieu mercredi Dans soixante-douze heures, les deux chambres du Parlement se réuniront en session extraordinaire, à l’initiative du président de la République, pour se prononcer sur la révision de la Loi fondamentale à laquelle il entend procéder. PAR YOUNES SAADI Ainsi, les parlementaires du Conseil de la nation (Sénat) et de l’APN vont faire basculer le pays dans un nouvel ordre constitutionnel dont les dispositions phares sont, comme chacun le sait, la limitation à deux mandats présidentiels et l’officialisation de tamazight, sans compter, bien sûr, d’autres articles non moins fondamentaux, comme la consécration et la défense des libertés et la reconnaissance au plan économique de la libre entreprise. Le terme de basculement n’est pas usurpé. Il est dicté par l’accélération très rapide du processus de révision constitutionnelle depuis que le directeur de cabinet du président de la République, Ahmed Ouyahia, a rendu publique la mouture de texte que des mois de concertations et de discussions avec les parties qui en ont accepté le principe - celles de l’opposition ont refusé de s’y associer - ont permis de préparer et de confectionner. M. Ouyahia a présenté et expliqué publiquement le texte le 5 janvier dernier lors d’une conférence de presse. Vingt-trois jours sont passés avant que le Conseil constitutionnel ne délivre son avis sur sa conformité. Jeudi dernier, le 28 janvier, en effet, cette institution a rendu publique une déclaration dans laquelle elle affirme qu’en vertu des dispositions de la Constitution, notamment son article 176, le projet de loi en question « ne porte aucunement atteinte aux principes généraux régissant la société algérienne, aux droits et libertés de l’homme et du citoyen, ni n’affecte d’aucune manière les équilibres fondamentaux des pouvoirs et des institutions constitutionnels ». Deux jours après, soit hier, samedi, le président de la République a annoncé la convocation des deux chambres du Parlement pour procéder au vote du texte de révision de la Loi fondamentale. Moins d’une semaine sépare l’« avis motivé » et exprimé par le Conseil constitutionnel du vote de mercredi prochain. Un suffrage qui, précisons-le, aura une teneur juridique réglementaire particulière parce qu’il intervient en période d’intersession parlementaire, la session d’automne se terminant le 2 février, selon un communiqué du bureau de l’Assemblée populaire nationale (APN) (lire article d’Amine Echikr). La décision du chef de l’Etat de convoquer la représentation nationale, doit-on le préciser aussi, est prise sous couvert de l’article 176 de la Constitution. Cette disposition stipule que « lorsque, de l’avis motivé du Conseil constitutionnel, un projet de révision constitutionnelle ne porte aucunement atteinte aux principes généraux régissant la société algérienne, aux droits et libertés de l’homme et du citoyen, ni n’affecte d’aucune manière les équilibres fondamentaux des pouvoirs et des institutions, le président de la République peut directement promulguer la loi portant révision constitutionnelle sans la soumettre à référendum populaire si elle obtient les trois-quarts des voix des membres des deux chambres du Parlement ». La configuration actuelle étant marquée par une représentation acquise en majorité au président de la République - le FLN et le RND y siègent en force, sans compter le MPA, l’ANR et les indépendants dont on ne connaît pas d’hostilité particulière vis-à-vis du texte de la révision -, les trois-quarts des voix devraient être aisément obtenus. Le Parlement qui sera convoqué en intersession suscite la question : Projet de loi ou ordonnance ? PAR AMINE ECHIKR La Constitution sera adoptée ce mercredi par le Parlement siégeant en chambres réunies. Conformément à l’article 98 de la loi organique fixant l’organisation et le fonctionnement de l’Assemblée populaire nationale et du Conseil de la nation ainsi que les relations fonctionnelles entre les chambres du Parlement et le gouvernement, le président Bouteflika a convoqué le Parlement en chambres réunies dans le cas prévu à l’article 176 de la Constitution. Cet article dispose que « lorsque de l’avis motivé du Conseil constitutionnel, un projet de révision constitutionnelle ne porte aucunement atteinte aux principes généraux régissant la société algérienne, aux droits et libertés de l’homme et du citoyen, ni n’affecte d’aucune manière les équilibres fondamentaux des pouvoirs et des institutions, le président de la République peut directement promulguer la loi portant révision constitutionnelle sans la soumettre à référendum populaire si elle a obtenu les trois-quarts des voix des membres des deux chambres du Parlement ». Mercredi, le Parlement sera présidé par le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, conformément à l’article 99 de ladite loi. La séance débutera, après avoir écouté l’hymne national et des versets du Coran, par l’adoption du règlement intérieur qui sera proposé par une commission composée des bureaux des deux chambres et présidée par le doyen d’âge, conformément à l’article 100 de la loi organique. Il restera à savoir s’il s’agira du vote d’un projet de loi ou d’une ordonnance présidentielle. En effet, à la date du 3 février, le Parlement sera en vacances. Mercredi passé, un communiqué du bureau de l’Assemblée populaire nationale annonçait la date du 2 février 2016 pour clôturer la session d’automne des deux chambres du Parlement. « Après concertation avec le Conseil de la nation, le bureau a arrêté la date du 2 février 2016 pour la clôture de la session d’automne », précise le commu- niqué. Le Parlement étant en intersession, le président Bouteflika est obligé de légiférer par ordonnance. L’article 124 de l’actuelle Constitution dispose qu’en « cas de vacance de l’Assemblée populaire nationale ou dans les périodes d’intersessions du Parlement, le président de la République peut légiférer par ordonnance. (…) Les ordonnances sont prises en Conseil des ministres ». LE VOTE DES ORDONNANCES NE DONNE PAS LIEU À DÉBAT S’il s’agit d’une ordonnance, l’article 38 de la loi organique sera donc appliqué. Ce dernier dispose que « la procédure de vote sans débat est applicable aux ordonnances soumises à l’approbation de chaque chambre par le président de la République, en application de l’article 124 de la Constitution. Il ne peut être présenté d’amendement. L’ensemble du texte est soumis au vote et à l’adoption sans débat, au fond, après que soit donnée lecture du rapport de la commission compétente ». Après l’adoption du règlement intérieur, le Parlement écoutera le discours de la personne qui sera désignée par le président Bouteflika exposant la réforme constitutionnelle. Lors des précédentes révisions, le Premier ministre avait été désigné pour accomplir cette tâche. L’honneur devrait donc revenir à Abdelmalek Sellal de lire la missive du président de la République au Parlement. Ensuite et selon la nature juridique du projet, ordonnance ou projet de loi, les parlementaires auront soit à débattre du texte soit à l’adopter directement. L’adoption par une majorité des trois-quarts est nécessaire ; autrement, le texte sera soumis à référendum. Si l’adoption du texte par la majorité des trois-quarts ne devrait pas poser problème, la nature du texte, ordonnance ou loi, suscitera débat de la part de l’opposition, qui rejette par principe la réforme constitutionnelle. ACTUJOURD'HUI d i m a n c h e 3 1 j a n v i e r 2 0 1 6 3 92 députés s’étaient alliés pour bloquer la loi de finances 2016. Ils avaient exprimé leur volonté de faire entendre la voix de l’opposition y compris lors du vote de la révision constitutionnelle. Il n’en sera rien, car le contexte a changé et la donne politique aussi. 2 partis parmi les plus en vue de l’opposition ne pourront pas s’exprimer par le vote. Il s’agit du Rassemblement pour la culture et la démocratie qui a boycotté les législatives de 2012 et de Talaie El Houriyet d’Ali Benflis de constitution récente. Leur absence aux deux Chambres font que leurs critiques du texte ne pourront pas se transformer en voix… Vote de la future Constitution La majorité confiante et l’opposition pour l’histoire… Le président de la République a convoqué le Parlement avec ses deux chambres à une session extraordinaire, le 3 février, pour voter l’avant-projet de loi portant révision de la Constitution. Au moment où les partis de la majorité mobilisent leurs troupes pour le grand jour, ceux de l’opposition, notamment les partis qui siègent à l’APN et au Sénat, cherchent les moyens de constituer un seul bloc, ne serait-ce que pour unifier leurs positions. PAR AÏSSA MOUSSI C’est ce qu’affirme d’ailleurs Naâmane Laouer, ancien chef du groupe parlementaire de l’Alliance de l’Algérie verte (AAV). « Nous sommes en train de multiplier les contacts et la concertation avec l’ensemble des députés de l’opposition pour arriver à s’unir autour d’une seule position », a déclaré le député du MSP, précisant au passage l’exclusion d’un vote « pour » ou d’une « abstention » lors de cette séance. Deux choix se présentent, en effet, pour l’AAV et même pour les autres formations politiques comme le FFS et le PT, estime notre interlocuteur. « Soit nous allons voter contre, ou bien ce sera le boycott de la séance », dit-il, tout en se montrant « confiant » qu’il y aura consensus autour d’une position, « du moins au sein de l’AAV », composée du MSP, d’Ennahda et d’El Islah. L’on se rappelle que lors du débat et du vote sur le projet de loi de finances pour 2016, en novembre dernier, les députés de l’AAV, du PT et du FFS avaient fait « front commun » et perturbé la séance de l’adoption à l’APN. Un précédent dans l’histoire de l’institution législative. Ils sont allés jusqu’à signer une lettre commune (les 92) au chef de l’Etat, lui demandant de surseoir à la signature de la loi. OPPOSITION : VOTER CONTRE OU BOYCOTTER Mais l’initiative des 92 se limite à la loi de finances, reconnaît Naâmane Laouer. « Nous ne sommes pas dans la même phase. Maintenant, il s’agit du vote sur l’avant-projet de révision constitutionnelle et nous essayons de rapprocher les positions », explique-t-il. Notre interlocuteur insiste, en revanche, sur le fait que le chef de l’Etat « n’a pas tenu parole », puisque le texte qui sera présenté au vote « n’est pas consensuel » et « n’a rien de profond », comme promis. Pis encore, M. Bouteflika « a concentré tous les pouvoirs entre ses mains. Ce qui signifie l’absence de l’Etat et des institutions ». Du côté du FFS, son groupe parlementaire s’est réuni la semaine dernière et indiqué en fin de travaux que l’initiative du pouvoir« vise en réalité à pérenniser un système à la recherche, à travers cette Constitution, d’une légitimité internationale ». Cependant, « le parti se prononcera officiellement sur la position à adopter le jour du vote, avant le 3 février », précise une source interne. C’est dire qu’au final, les partis de l’opposition se contenteront d’une position qui ne saura dépasser le fait qu’elle sera archivée dans l’histoire, sans aucun impact sur le cours des événements. LA MAJORITÉ EN CONFORTABLE POSITION Face à l’opposition, les partis du pouvoir se disent « prêts » à faire du jour du vote un évènement. Hocine Khaldoune, chargé de la communication au sein du FLN, affirme, dans ce sens, que son parti « est en concertation avec le RND et des députés indépendants ». Ne se gênant pas d’afficher sa « certitude » quant à l’adoption de l’avant-projet, il estime que « la majorité est largement dans une position confortable à cet effet ». Le FLN à lui seul « détient 60% des parlementaires des deux chambres », précise notre interlocuteur, qui tacle l’opposition qui ne peut rien faire face à la majorité. « Avec tout le respect qu’on doit à l’opposition, force est de constater qu’elle n’y peut rien. Elle qui ne représente même pas le quart restant des trois-quarts requis pour l’adoption », déclare M. Khaldoune, qui se félicite de « l’acte constitutionnel et du respect des procédures » par le président Bouteflika durant tout le processus d’élaboration et de révision de la Constitution. Le représentant du FLN met en garde, enfin, l’opposition quant à une tentative de perturbation de la séance, précisant qu’« il s’agira d’une séance extraordinaire », car l’actuelle session du Parlement sera clôturée le 2 février. « Dans cette séance avec un seul ordre du jour, il n’y aura pas de débat », précise-t-il, estimant que « l’opposition n’a donc le droit que de se prononcer à main levée pour ou contre, sinon s’abstenir de voter le projet ». Toute tentative qui sort de ce cadre « est considérée comme étant un acte anticonstitutionnel », prévient notre source. Les SG du FLN et du RND avaient donné déjà instruction à leurs députés et sénateurs pour « faire preuve de discipline et faire passer » le projet du Président. Quant aux partis ne siégeant pas au Parlement, l’occasion de la tenue d’activités organiques a permis hier à certains de s’exprimer sur cette ultime étape de la révision. Le RCD a indiqué dans la résolution finale de son conseil national que « les modalités choisies pour élaborer et entériner le énième nouveau charcutage de la Constitution est le meilleur indicateur de l’exclusion de l’écrasante majorité du peuple algérien, sur un texte qui le concerne en premier chef, sans compter que cette mouture qui sort directement des laboratoires du système touche profondément aux équilibres des institutions ». Joint par nos soins, Atmane Maâzouz, chargé de la communication du parti, a dénoncé « le recours à un Parlement illégitime pour la révision de la Constitution ». Le Front du changement (FC), qui tenait, lui, vendredi son conseil consultatif, a réaffirmé le caractère « non consensuel» du projet, tout en estimant que « la voie référendaire reste la mieux adaptée ». Dissolution du DRS, révision de la Constitution Des démarches insuffisantes selon le RCD PAR YOUNÈS SAADI Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) ne croit pas à la volonté affichée par les pouvoirs publics d’aller de l’avant dans l’élargissement du champ des libertés démocratiques en Algérie. Les démarches entreprises, qui ont abouti à la dissolution du DRS et à la révision de la Constitution, semblent ne pas convaincre ce parti, qui s’attend à des réformes plus audacieuses et plus profondes. Cette position a été clairement exprimée par son conseil national réuni vendredi en session ordinaire à Alger, pour évaluer l’activité du rassemblement et la situation politique générale. Dans sa résolution finale, rendue publique hier, l’organe délibérant du RCD constate que « tous les signaux sont au rouge ». Commentant l’annonce de la dissolution du DRS, que beaucoup, dira-t-il, attribuent à « des règlements de comptes », cette décision ne peut suffire si elle n’aboutit pas à la dissolution de la police politique du régime et la libération du champ politique et médiatique. « Force est de constater que le refus opposé aux manifestations et les entraves à l’activité des partis de l’opposition, l’épisode des obstacles bureaucratiques à la demande du RCD pour la réservation de la salle Atlas étant le dernier exemple vivant, ne sont pas de nature à accréditer un tel projet de lever la chape de plomb sur les libertés publiques », indique le RCD. En ce qui concerne le projet de révision de la Constitution, qui sera présenté aux parlementaires mercredi prochain, la formation politique de Mohcine Belabbas estime que « les modalités choisies pour élaborer et entériner le énième nouveau charcutage de la Constitution est le meilleur indicateur de l’exclusion de l’écrasante majorité du peuple algérien sur un texte qui le concerne au premier chef, sans compter que cette mouture qui sort directement des laboratoires du système touche profondément aux équilibres des institutions ». Ainsi, le RCD contredit la lecture faite par le Conseil constitutionnel, qui ne voit pas en ces changements un bouleversement des équilibres entre les institutions constitutionnelles. En outre, le parti se joint aux voix qui critiquent les articles 51 et 73 du projet de révision de la Constitution. « La discrimination envers une frange importante de la population, à savoir les Algériens qui vivent à l’étranger, est loin d’être un détail. Dans les faits, on veut constitutionnaliser cette discrimination au motif que cette partie du peuple algérien est celle qui revendique le plus la liberté et la fin d’un système politique d’un autre âge », déplore le Rassemblement pour la culture et la démocratie. Au plan économique et social, il dénonce les mesures prises par le gouvernement pour atténuer les effets de la chute des prix des hydrocarbures. « Les cascades de dévaluations, d’augmentations des prix, couplées à l’abandon de projets annoncés et aux licenciements économiques qui pointent à l’horizon, donnent lieu déjà à des protestations et des manifestations qui risquent de plonger le pays dans le chaos si la seule réponse des pouvoirs publics demeure la répression », a-t-il averti, avant de s’opposer à la manière avec laquelle ont été traités les derniers événements qu’a vécus la commune d’Oued El Ma, à Batna. S’agissant de la vie in- terne au rassemblement, les secrétaires nationaux à l’organique et aux finances ont dressé, selon la même source, le bilan de l’année 2015 respectivement sur la structuration et la nature des rentrées financières ainsi que des dépenses de fonctionnement. « Les membres du conseil national sont appelés à s’engager encore plus sur le terrain pour consolider le redéploiement du parti, mais aussi à concrétiser au mieux le capital confiance dont jouit de plus en plus le RCD auprès de larges couches de la population », peut-on lire dans la résolution, qui ne fait aucune allusion aux déclarations et aux agissements de l’ex-vice-président du parti, Nourredine Aït Hammouda. Enfin, le conseil national se félicite de l’action du RCD sur la scène nationale en « cette période de doutes et d’incertitudes qui pèsent sur le pays. Il appelle les Algériens et les Algériennes à s’impliquer davantage dans les luttes politiques et sociales pour peser et imposer une solution politique négociée conforme aux luttes et aux sacrifices de notre peuple et aspirations de la jeunesse à la liberté, la démocratie et la modernité », ajoute la résolution. 4 dimanche 31 janvier 2016 24 HEURES AU PAYS Ahmed Ouyahia a confirmé hier officiellement sa dissolution Le DRS au chapitre de l’histoire C’est officiel, « le Département du renseignement et de la sécurité (DRS) a été dissous ». C’est le ministre d’Etat, directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, qui l’a annoncé hier à l’occasion d’une conférence de presse qu’il a animée à l’issue du conseil national de son parti, le Rassemblement national démocratique (RND). PAR NADIA BELLIL « Le DRS a été dissous et il a été mis en place trois directions générales de sécurité rattachées directement à la présidence de la République. Il s’agit de la Direction générale de la sécurité intérieure, la Direction générale de la documentation et de la sécurité extérieure et la Direction générale du renseignement technique. » M. Ouyahia, qui s’exprimait en sa qualité de directeur de cabinet de la présidence de la République, a précisé que ces trois directions générales sont des instances de l’Armée nationale populaire (ANP) qui « seront rattachées désormais directement à la présidence de la République ». Athmane Tartag, qui était chef du DRS, est, selon M. Ouyahia, « devenu conseiller auprès du président de la République chargé de la coordination des services de sécurité rattachés à la Présidence ». Ces changements représentent, de l’avis de M. Ouyahia, « un progrès » pour l’Algérie, qui, selon lui, « entre dans une autre phase en matière de sécurité ». « C’est une nouvelle restructuration des services de sécurité en Algérie que le président de la République avait lancée en 2013 et qui s’est terminée avec la mise sur pied de ces trois directions générales. » Pour autant, « la mission de Bouteflika ne s’achève pas avec la restructuration du DRS », relève M. Ouyahia, interrogé sur son éventuelle candidature à la présidentielle de 2019. « Le Président a été réélu sur la base d’un programme et d’engagements que nous soutenons sans faille. » LE FLN EST UN ALLIÉ STRATÉGIQUE DU RND Le secrétaire général par intérim du RND n’a pas manqué de répondre aux questions inhérentes à l’actualité nationale, à l’image de ses récurrents conflits avec le FLN. « C’est insensé de dire que le FLN et le RND, qui soutiennent le même Président et font partie du même gouvernement, sont des ennemis ou des adversaires. Et j’ai de multiples fois dit que le FLN est un allié stratégi- que et nous ne sommes pas en conflit sur des personnes ou des choix, mais nous défendons un message », a lancé M. Ouyahia. Pour se faire plus convaincant, il étayera que « Saâdani et moi sommes camarades, pour ne pas dire amis, mais chacun d’entre nous a sa façon de s’exprimer, ni plus ni moins. Et quand Amar Saâdani a été élu à la tête de l’Assemblée nationale en 2004, j’ai donné des instructions aux députés du RND pour le soutenir ». S’exprimant à propos de l’argent sale, M. Ouyahia a relevé qu’il s’agit d’« une triste réalité lors des élections ». « Créer des lobbies financiers est tout à fait normal, toutefois, il y a des gens qui achètent des voix », regrette-t-il, en estimant que « c’est un non-sens ce que font ceux qui dé- pensent entre 7 à 10 milliards de centimes pour acheter un siège au Parlement, alors qu’un sénateur perçoit environ un milliard et demi de centimes durant son mandat de six ans ». L’argent utilisé à cette fin « se ramasse dans l’activité économique sale et la drogue », assène M. Ouyahia, tout en nuançant : « Je ne jette de pierres à personne, c’est une réalité que nous, les Algériens, les politiques, les gouvernants et la société, nous devons progressivement réparer et faire reculer en la dénonçant d’abord, en agissant ensuite et en se donnant le temps de la faire reculer jusqu’à ce qu’elle disparaisse totalement. » De son avis, « il s’agit d’un problème de réglementation, laquelle triomphera de l’argent sale quand la loi sera totalement respectée, quand l’activité économique sera totalement régulée et quand chaque opérateur payera le fisc, ses charges sociales et j’en passe ». Intervenant à propos du mouvement Barakat et du Mouvement de la jeunesse indépendante pour le changement, M. Ouyahia a estimé qu’« ils sont fascistes ». Ahmed Ouyahia n’a pas manqué à l’occasion de sa conférence de presse de défendre à nouveau le projet de révision constitutionnelle. « Cessez de faire des procès d’intention au pouvoir », a-t-il dit, tout en estimant que « l’opposition refuse tout ce qui vient du pouvoir, à l’image de la révision de la Constitution ». Transcription de tamazight On attend l’avis des spécialistes PAR OUIZA K. La polémique sur la transcription de la langue amazighe n’a toujours pas connu son épilogue. Dès l’annonce de l’officialisation de cette langue comme seconde langue officielle, la polémique a été relancée. Entre les adeptes des caractères latins s’appuyant sur les travaux réalisés durant près d’un siècle de travail, ceux qui sont favorables aux caractères arabes, mais qui agissent par «idéologie», et les «puristes» qui estiment que l’unique transcription possible reste le tifinagh, c’est Ahmed Ouyahia, SG par intérim du RND, qui tente d’y mettre fin. Ainsi, lors de la conférence de presse qu’il a animée, hier, à l’issue de la 5e session ordinaire du Conseil national du parti, le chef du RND et néanmoins chef de cabinet de la Présidence estime que cette question relève des prérogatives des spécialistes. «Tama- zight est enseignée depuis plusieurs années dans certaines régions du pays où elle est différemment parlée, d’où la nécessité de confier aux spécialistes et experts la décision de choisir les caractères avec lesquels elle sera transcrite, une fois promue langue officielle», a indiqué M. Ouyahia. Il a précisé, par ailleurs, que l’application de l’officialisation de tamazight «va nécessairement demander dix à vingt ans ou plus, car il faudra que les spécialistes s’entendent pour en faire une seule langue». Cela étant dit, M. Ouyahia parle de standardisation, estimant qu’il s’agit d’un chantier sur lequel planchera la future Académie de la langue amazighe. M. Ouyahia a précisé que l’Académie sera placée auprès du président de la République, conformément aux dispositions du projet portant révision constitutionnelle. Concernant la non-inscription de cette mesure dans l’article 178 du projet de révision constitutionnelle, il a affirmé que le RND «n’a pas d’état d’âme vis-àvis de cette disposition». L’article en question prévoit que «toute révision constitutionnelle ne peut porter atteinte au caractère républicain de l’Etat, à l’ordre démocratique, basé sur le multipartisme, à l’islam, en tant que religion de l’Etat, à l’arabe comme langue nationale et officielle, aux libertés fondamentales, aux droits de l’Homme et du citoyen, à l’intégrité et à l’unité du territoire national, à l’emblème national et à l’hymne national en tant que symboles de la Révolution et de la République, au fait que le président de la République est rééligible une seule fois». M. Ouyahia a, dans ce sens, relevé que «le plus important, c’est le pas politique franchi pour l’officialisation de tamazight», affirmant que «personne ne pourra remettre en cause cet acquis à l’avenir même s’il n’est pas cité dans l’article 178». Le Front du changement appelle à un programme de « salut économique » PAR FARID MELLAL Le Front du changement d'Abdelmadjid Menasra s’est à nouveau exprimé hier sur la révision de la Constitution. Dans la déclaration finale de la session ordinaire du conseil consultatif national du parti, sa direction affirme, à quelques jours du vote de la Loi fondamentale amendée, mercredi prochain, au Parlement, que sa préférence reste celle d’un référendum populaire. Qui n'aura pas lieu. Même si le texte renferme de nombreux ac- quis, notamment en matière de droits, de libertés, des institutions et des droits de l’opposition, comparativement aux constitutions précédentes, consent cette formation politique, « la révision constitutionnelle à venir n’est pas consensuelle ». Exit le dossier désormais ficelé de la révision constitutionnelle, seul le point de vue développé par le parti sur la conjoncture économique reste réellement pertinent. A ce sujet, le Front du changement appelle à la tenue d'une « conférence nationale », un « quartette », a-t- il précisé, qui réunirait le gouvernement, l’opposition et les partenaires économiques et sociaux. L'objectif, selon le parti, est de dégager un programme de « salut économique » pour contrer les conséquences de la crise financière que traverse l’Algérie suite à la chute actuelle des recettes pétrolières. Sur un autre registre, le parti d’Abdelmadjid Menasra s'est élevé contre la tentation de stigmatiser et de « criminaliser » l'opinion d'opposition, estimant qu'elle a sa place et le droit de s'exprimer. Il faisait allusion aux échanges violents qui ont eu lieu récemment entre des représentants des partis de la majorité et de l'opposition. Le Front du changement, présidé par Abdelmadjid Menasra, a tenu son conseil consultatif national vendredi dernier à Alger. Il a été suivi hier samedi par une réunion de son bureau national élargi aux chefs de bureau du parti. A l’ordre du jour figuraient la présentation du plan annuel des activités du parti pour l’année 2016 et l’examen des questions d’actualité. Révision de la Constitution Les islamistes font front contre le projet présidentiel PAR ALLAOUA BOUALEM Après le Front du changement (FC), hier, deux partis politiques de la mouvance islamiste se sont prononcés contre le projet de révision constitutionnelle. Ces positions rejoignent naturellement les positions affichées par les députés de l’Alliance de l’Algérie verte (AAV), dont est membre également le Mouvement de la société pour la paix (MSP). Mohamed Douibi, secrétaire général du mouvement Ennahda, animant un meeting populaire au centre culturel Aïssat-Idir à Skikda, a indiqué que sa formation politique « rejette le projet de révision de la Constitution ainsi que la manière avec laquelle le texte a été élaboré ». Pour M. Douibi, ce projet « ne permet ni de concrétiser l’Etat de droit, ni de mettre en place un Etat d’institutions, ni de développer durablement le pays, ni répondre au souhait du citoyen qui aspire à une vie digne ». Poursuivant sa critique de l’action de l’Exécutif, il a fait part de son « étonnement » au sujet de la visite du ministre des Moudjahidine en France, un pays, a-t-il souligné, qui « ne s’est encore pas excusé pour les crimes perpétrés contre le peuple algérien ». Il a qualifié cette visite de « renoncement aux droits d’un peuple plaidant pour la criminalisation du colonialisme français ». Sur le plan économique, Mohamed Douibi s’est dit disposé à coopérer et à travailler avec les partis de l’opposition pour « sortir le pays de la crise ». Il a estimé qu’avec « la coopération et une véritable volonté politique, l’Algérie sera capable de surmonter cette crise », car, a-t-il ajouté, le pays « réunit toutes les conditions pour engager une relance globale ». De son côté, le secrétaire général du mouvement El Islah, Filali Ghouini, évoquant la révision de la Constitution, a estimé que le projet proposé « n’est pas consensuel, mais l’œuvre d’une minorité politique qui voudrait imposer sa vision à la majorité ». En raison de la crise économique, il a appelé hier de Bordj Bou Arréridj à un « large débat national » réunissant tous les acteurs de la sphère économique au sujet des solutions à mettre en œuvre pour face à la crise économique. L’économie algérienne, qui traverse une « conjoncture difficile », se dirige tout droit vers une « ligne rouge », ce qui exige « l’association de tous les acteurs, en particulier les compétentes nationales, jusque-là marginalisées à l’intérieur et à l’extérieur du pays » dans la prise de décision, a estimé M. Ghouini au cours d’une rencontre avec les militants de son parti tenue au siège du mouvement. Le secrétaire général du mouvement El Islah a insisté sur le fait qu’il était désormais « impératif » d’engager une concertation autour des moyens de sortir de la dépendance vis-à-vis des hydrocarbures, tout en encourageant les investissements publics et privés afin de générer des richesses et des emplois permanents. Il a également considéré que les dispositifs de soutien à l’emploi ont « globalement montré leur échec ». Pour sa part, le MSP avait donné sa position lors de la réunion de son conseil national le 16 janvier dernier. Son président, Abderrezak Mokri, avait déclaré que « son parti est contre le projet de révision de la Constitution » proposé par le président de la République. Il n'a pas manqué, toutefois, de faire l'éloge de l'officialisation de la langue amazighe, pour laquelle il n'y a jamais eu d'antagonismes ni de problèmes avec la langue arabe, selon lui. Et d'ajouter que c'est plutôt « la langue héritée de la colonisation qui a été la source de problèmes pour l'Algérie ». 24 HEURES AU PAYS d i m a n c h e 3 1 j a n v i e r 2 0 1 6 5 El Irchad Wa El Islah Nouvel hommage posthume à cheikh Bouslimani PAR FAYÇAL DJOUDI L’association El Irchad Wa El Islah souhaite que Mohamed Bouslimani soit réhabilité à la hauteur de la personnalité qu’il incarnait. En effet, lui rendant un vibrant hommage hier, samedi, à Alger, à l’occasion du 22e anniversaire de son assassinat par les hordes terroristes, le président de l’association El Irchad Wa El Islah, Nasreddine Hazem, a fait l’éloge de ce « vaillant » homme, affirmant que « cette rencontre à l’occasion du 22e anniversaire de son assassinat était l’occasion d’évoquer ses valeurs et les principes qu’il a vigoureusement défendus avant d'être assassiné par les terroristes ». « Ce nationaliste avait refusé de promulguer une fatwa légitimant les actes terroristes », a encore dit Nasreddine Hazem, tout en lançant un appel aux autorités algériennes afin que les noms de Mahfoud Nahnah et de Mohamed Bouslimani soient attribués à des établissements publics et à des artères. Une école en Somalie et une mosquée à Gaza portent son nom, a-t-il indiqué à propos. Dans son hommage, l’association El Irchad Wa El Islah a affirmé que son cheikh et membre fondateur du parti a été assassiné atrocement en janvier 1994 par les hordes terroristes pour avoir refusé d’édicter une fatwa légitimant l’assassinat des Algériens. Disparu tragiquement il y a 22 ans, Mohamed Bouslimani était l'un des membres fondateurs du mouvement Hamas, devenu quelques années plus tard le MSP. L’hommage, qui s’est déroulé à la salle Sierra Maestra, à Meissonnier (Alger), a été marqué par une assistance nombreuse et des cadres du parti, alors le président du MSP, Abderrezak Mokri, a brillé par son absence. Les intervenants lors de cette rencontre ont relaté le parcours de Mohamed Bouslimani, notamment pour avoir été l’un des symboles de la réconciliation nationale, mais aussi pour son dévouement à la nation et son attachement aux valeurs républicaines. Lui rendant hommage, Aboudjerra Soltani, l’ex-président du parti MSP, a fait savoir que « Bouslimani avait œuvré pour la préservation de la stabilité du pays en mettant en avant les valeurs d’unité et de rejet de la violence et de la fitna ». Sur ce registre, M. Soltani a rappelé le combat du défunt à l’échelle nationale et au niveau international, notamment ses actions en faveur de la BosnieHerzégovine et son soutien à la cause palestinienne. Mohamed Bouslimani avait été enlevé par quatre individus armés de son domicile à Blida et conduit vers une « destination inconnue ». Il avait été autorisé une semaine après son enlèvement à téléphoner au siège de son organisation, affirmant qu’il était « vivant », sans plus. L’enlèvement avait été revendiqué par deux organisations rivales clandestines, le GIA (Groupe islamique armé) et l’OJAL (Organisation des jeunes algériens libres). Son corps a été découvert enterré à El Affroun, à 70 km à l'ouest d'Alger. A ses détracteurs, ses sympathisants ont loué le personnage, soulignant que sa célébrité surpasse les murs de sa ville natale, Blida, puisqu’il est connu à travers le monde par sa capacité de dialoguer, de convaincre, de prêcher la bonne parole et son courage exemplaire de dénoncer le terrorisme au moment où plusieurs personnalités religieuses et politiques ont choisi le chemin du silence. Né en 1941 à Blida, Mohamed Bouslimani a poursuivi l’essentiel de sa carrière professionnelle dans le secteur de l’éducation. Président de l’association El Irchad Wa El Islah, il figure parmi les principaux membres fondateurs du parti Hamas aux côtés de Mahfoud Nahnah. Après un recours auprès du ministère de l’Intérieur Réintégrés au PT, ses dissidents créent un groupe parlementaire Salim Labatcha, le coordinateur du mouvement de redressement du Parti des travailleurs (PT), a annoncé, hier, la création d’un groupe parlementaire composé de onze députés. PAR NADIA BELLIL C’est à l’issue d’une réunion des contestataires du Parti qui s’est tenue le 26 janvier dernier au siège de l’Assemblée populaire nationale (APN) que ce groupe parlementaire a été constitué. Contacté par téléphone, M. Labatcha explique que ce groupe parlementaire ne s’écarte pas du Parti des travailleurs mais travaillera sous son sigle : «Nous sommes des militants du Parti des travailleurs qui sont d’ailleurs reconnus comme tels et réhabilités dans notre appartenance au PT puisque nous avons été réintégrés grâce à une décision du ministère de l’Intérieur après notre exclusion lors du comité central du 9 janvier dernier». «Nous avons introduit des recours argumentés auprès du ministère de l’Intérieur à propos de notre exclusion qui ne s’est même pas faite après un passage en conseil de discipline et, après examen de nos recours, on a été tous rétablis dans notre appartenance au PT», a-t-il précisé. «Notre mouvement prend de l’ampleur, nous sommes actuellement 41 membres du Comité central, 11 membres du bureau politique, 11 députés représentées à travers Salim Labatcha 38 wilayas», relève-t-il tout en expliquant que «ce à quoi nous aspirons, c’est la poursuite de notre action militante en vue de redresser la ligne politique de notre parti, telle que voulu par ses militants, c’est-à-dire un instrument pour participer au développement national et non un espace pour les insultes et l’opposition destructrice». M. Labatcha, qui relèvera que «les structures du parti ne sont pas associées aux décisions. On a longtemps souffert que le parti soit l’otage d’un groupe restreint, les structures se limitent à ce groupe, sous la direction de la secrétaire générale», soutient que le parti a eu à vivre par le passé des cas de fronde interne dont les initiateurs avaient choisi de quitter le Parti au lieu de Ali Benflis, président de Talaie El Houriyet, à Batna Réquisitoire de campagne PAR FARID MELLAL Le leader de l'Avant-garde des libertés (Talaie El Houriyet) se trouvait hier à Batna où il a animé un rassemblement régional à la gloire des « racines formatrices » et de la « nation » à laquelle elles conduisent. Ali Benflis, on l'aura compris, y a tenu un discours à la tonalité ample et lyrique. Il en a l'habitude, mais, hier, dans son fief aurésien, où il est né, il en a rajouté un peu, allant jusqu'à glorifier l'héritage badissien de la ville, sans compter son patrimoine des luttes pour la souveraineté de l'Algérie, mais aussi, plus tard, après l'indépendance, pour les libertés, que sa formation, a-t-il expliqué, assume et défend ardemment. Le lyrisme de son énoncé ne l'a cependant pas empêché de concentrer ses critiques sur le gouvernement et le président de la République. M. Benflis a déclaré désapprouver la manière dont les autorités locales ont géré la protestation de Ras El Ma, qui a vécu il y a une dizaine de jours au rythme de violentes émeutes dont le détonateur a été des rumeurs circulant à propos de la délocalisation d’un projet industriel prévu dans la commune. A propos de la réaction des forces de l’ordre, soucieuses de circonscrire l’ampleur des émeutes d’Oued El Ma, Ali Benflis considère que c’est une « réaction abusive et arbitraire ». « Dans cette Algérie, que nous ne reconnaissons plus, est-il devenu un crime d’exprimer sa souffrance ? » « Est-il devenu un crime de demander que cessent les injustices ? Est-il devenu un crime de réclamer des pouvoirs publics plus de compréhension, plus de compassion et plus de justice envers les démunis, les exclus, les marginalisés et les plus vulnérables ? », s’est-il interrogé. Et de répondre : « Non, ce n'est pas un crime de réclamer ses droits, de demander à être écouté et respecté et d'exiger d'être traité en citoyenne et citoyen. » Clairement, le chef de l'Avant-garde des libertés s'est montré radical, hier à Batna, d'autant plus radical qu'il s'est inscrit en droite ligne de la présidentielle d'avril 2014 et de son discours de campagne. « A l’occasion de la dernière élection présidentielle, j’avais entamé avec vous un dialogue dont l’intitulé était ‘‘Comment se construisent les nations’’. Les échos que j’ai reçus après cette rencontre m’ont appris que ce sujet avait retenu votre intérêt et votre attention. J’ai pensé qu’il était utile pour vous comme pour moi que nous poursuivions ce dia- logue ensemble aujourd’hui », a-t-il déclaré pour faire le réquisitoire du chef de l'Etat et de sa gestion. Et de s'affirmer comme un porteur d'un « projet national » susceptible de fédérer toutes les forces du pays au moment où l’Algérie, a-t-il dit, est confrontée à une « une grande crise politique, économique et sociale ». « Si le régime politique a été dans l’incapacité de produire un projet national rassembleur, il a néanmoins produit une impasse totale. Et le résultat est qu’aujourd’hui, nous ne nous interrogeons plus sur l’existence ou l’inexistence d’un projet national, mais sur les conditions et les moyens de sortir de cette impasse politique, économique et sociale », a-t-il poursuivi. A Batna, Ali Benflis a élargi son réquisitoire à l'ensemble des mandats du chef de l'Etat, y compris ceux auxquels il a pris part soit en tant que responsable au cabinet de la présidence de la République soit en tant que chef du gouvernement. « Les seize dernières années ont abouti à un véritable désarmement moral de la nation », a-t-il dit, appelant à un « un réel réarmement moral de la nation algérienne (…) comme un préalable indispensable à son redressement et à son renouveau ». se battre à l’intérieur. Aussi, et tout en exprimant son respect pour «les anciens cadres qui ont choisi de se retirer», le chef de file des redresseurs du PT fait observer : «Nous, on a décidé de nous battre à l’intérieur des structures organiques pour récupérer le parti.» «Depuis que nous avons commencé notre action, on a enregistré beaucoup d’adhésions dans d’autres wilayas, au niveau des élus locaux, APW et APC», note Salim Labatcha, qui entend passer à une nouvelle phase, cela en structurant la contestation pour aboutir in fine à la tenue d’un congrès extraordinaire du PT. «Nous sommes déterminés à faire aboutir notre action et en finir définitivement avec l’ère Hanoune, vingt-cinq ans, basta !», souligne-t-il. Révision constitutionnelle Le FFS se prononcera dans les jours à venir Le Front des forces socialistes (FFS) se prononcera"dans les jours à venir" sur le projet de révision de la Constitution,a indiqué, hier à Constantine, le premier secrétaire national du parti, Mohamed Nebbou. Intervenant lors du 2e congrès fédéral du FFS, M. Nebbou a indiqué que son parti a ouvert plusieurs ateliers pour étudier le projet de révision constitutionnelle au sujet duquel les deux chambres du Parlement siègeront mercredi prochain. Soulignant « l’importance de la Constitution dans le développement des peuples », le premier secrétaire national du FFS a cependant estimé que « ce n’est pas avec des textes de loi que l’on mettra fin à la crise de confiance,de légitimité (…) ». Au cours de son discours, M. Nebbou s’est interrogé à plusieurs reprises quant à « l’efficacité des amendements constitutionnels proposés et leur impact dans la résolution des difficultés multiformes vécues par l’Algérie. « La meilleure Constitution du monde serait incapable de régler les problèmes actuels des Algériens (...) », a encore considéré l'intervenant, rappelant « les promesses données il y a 5 années pour la mise en place d’une Constitution consacrant la démocratie et les libertés ». La Constitution, qui est « la Loi suprême des nations, doit prendre en considération l’avis du peuple », a également ajouté M. Nebbou. Il reste, a-t-il souligné, que le FFS est « décidé à poursuivre ses efforts d’établissement d’un consensus national (…) afin d’opérer le changement tant espéré ». (APS) 6 dimanche 31 janvier 2016 24 HEURES AU PAYS Filière avicole Du poulet et des œufs « au noir » Le secteur qui dégage des excédents de production de viandes blanches et d’œufs lui permettant d’aller vers l’exportation souffre cependant de désorganisation et d’une domination des acteurs informels. Une feuille de route est prévue pour 2016. PAR MERIEM KACI La filière avicole devrait connaître prochai- nement de sérieux changements et parvenir à une meilleure organisation de ses acteurs ainsi que de ses ressources. Un programme préparé par le ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche devrait servir à la conduite de ce changement auquel participe, dans le volet étude et analyse, l’Institut national de recherche agronomique d’Algérie (INRAA). Cet institut a, d’ailleurs, abrité hier une rencontre entre institutionnels du ministère de tutelle, des universitaires et des professionnels de la filière pour discuter du contenu du programme dont ont devrait avoir la mouture définitive dans quelques jours, at-on appris sur place. Le programme en question, explique-t-on de bonne source, devra servir de feuille de route aux professionnels du secteur durant l’année 2016 pour, notamment, organiser un marché, le leur, considéré comme très désorganisé, même si en termes de production « il couvre » la majorité des besoins en matière de viandes blanches et d’œufs. Le besoin urgent d’organi- sation s’exprime sous le constat du président du Conseil national interprofessionnel de la filière avicole, Moumene Kalli, selon lequel la majeure partie des acteurs travaillent au noir. « 70% du marché sont couverts par les acteurs de l’informel », a-t-il déclaré à la presse, en soulignant le fait que ce phénomène parasite gravement ses activités et empêche toute analyse ou projection sérieuse pour le structurer en perspective d’une meilleure rentabilité et compétitivité. 22 000 opérateurs sont aujourd’hui identifiés comme acteurs de la filière avicole. Le reste échappe à toute identification et rend difficile l’analyse du marché et ses besoins par exemple en « intrants » et surtout en encadrement technique et en formation. Enfin, plus inquié- tant, cela rend tout contrôle sanitaire, très important pour la production avicole, aléatoire et susceptible de menace à tous les niveaux, y compris de sécurité alimentaire. Ainsi, lors des recommandations entendues hier, outre l’appel à une meilleure régulation des importations des intrants nécessaires à l’élevage, notamment le maïs et le soja, et la création d’un fonds de garantie, il a été question de moyens de lutte contre la grippe aviaire, la New Castle et les salmonelles, trois pathologies considérées comme la bête noire des éleveurs et des producteurs d’œufs. Autre recommandation, la mise à jour du dispositif d’évaluation des capacités du marché. Selon le conseiller du ministre de l’Agriculture, Cherif Omari, présent hier à l’INRAA, la Agence de développement social Des éducateurs à la tête des Directions régionales ! PAR CHAHINEZ MAHIEDDINE Les travailleurs et les cadres de l’Agence de développement social (ADS) n’arrivent pas à admettre ce qui se passe au sein de leur agence. Après l’immobilisme qui frappe de plein fouet les activités de l’agence, les rapports de gestion faisant foi, le DG vient de simuler un mouvement partiel au sein du corps des directeurs régionaux. Pour justifier ce mouvement, le premier responsable de l’ADS a diligenté des missions d’audit, supervisées par celui qui traîne des casseroles dans le cadre du projet PADSELNEA. Ne pouvant pas maintenir ses deux connaissances d’Oran, qu’il avait nommées directeur régional et superviseur régional, après la protesta des travailleurs, il se tourne vers l’antenne de Ouargla, où il vient de placer un autre éducateur, en remplacement d’un directeur régional chevronné et expérimenté. Tous ces éducateurs sont des sexagénaires, donc en phase de retraite. A quoi joue le DG de l’ADS ? L’intérêt de l’institution intéresse-t-il ce DG ? Des questions que se posent les anciens cadres de l’ADS, qui prennent à témoin la ministre qui l’avait installé à son arrivée, affirmant que « ce n’était pas elle qui avait pris la décision ». INSPECTION MINISTÉRIELLE À ANNABA SUITE À DES INCIDENTS SURVENUS À LA DASS DE CONSTANTINE A Annaba également, à peine installé dans ses nouvelles fonctions, « un cadeau du nouvel an que le DG lui a fait », affirme-t-on, le nouveau directeur régional, un éducateur sexagénaire lui aussi, commence à faire des vagues. Des dizaines de bénéficiaires du programme de Blanche Algérie, dont des tâcherons, ont manifesté devant le siège de la DASS de Constantine pour réclamer le paiement de leurs situations respectives. « Des incidents graves sont survenus au siège de la DASS, des portes ont failli être défon- cées et des fonctionnaires ont également failli être violentés », nous explique un cadre de l’antenne d’Annaba, dont dépend la DASS de Constantine pour l’alimentation en projets et paiement des situations. Une situation qui a amené le DASS de Constantine à saisir la ministre au sujet de cette situation explosive. « La responsable du dispositif à l’antenne régionale d’Annaba, un élément qui traîne un dossier lourd, ne jure que par le DG et le nouveau DR… C’est elle qui bloque le règlement des situations… Il est de notoriété publique que quand quelqu’un boque le paiement des situations, c’est pour en tirer profit, d’une manière ou d’une autre… », nous expliquent des cadres mécontents. On croit savoir qu’une plainte a été déposée par le collectif des travailleurs pour faux et usage de faux. production de viandes blanches a dépassé 700 000 tonnes en 2015. La production d’œufs a atteint, durant la même année, selon lui, 60 millions d’unités. Des opérateurs sur place ont cependant laissé entendre qu’en raison de la « dominante informelle », ces chiffres devraient être revus à la hausse. Le constat partagé par les deux parties, cependant, que les capacités actuellement « dépassent les besoins du marché national », souhaitant l’ouverture de fenêtres à l’export. La priorité pour le moment est de « réguler le marché en mettant à contribution un ensemble d’acteurs incluant les professionnels », a toutefois indiqué le conseiller du ministre de l’Agriculture. Enseignement supérieur Tahar Hadjar met de l’ordre dans les « congés scientifiques » PAR WARDA SLIMANE Les enseignants universitaires demandeurs d’un « congé scientifique », une procédure qui les dispense d’assurer leurs cours pour des besoins de recherche, devront s’armer de dossiers bien ficelés pour que ces derniers soient acceptés par leur tutelle. Une décision du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a été publiée aux fins d’organiser les « congés scientifiques» et de mettre fin « à certains abus constatés », a indiqué une bonne source à Reporters. L’acceptation de ces congés est désormais soumise à un examen « plus fin que d’ordinaire » des dossiers des demandeurs. Les candidats doivent présenter des piè- ces détaillant leur projet de recherche, sa durée ainsi que les délais auxquels ils sont soumis, pour espérer un avis favorable de l’administration et des centres universitaires dans lesquels ils travaillent. La demande du congé scientifique doit être accompagnée par une « motivation » sur la qualité et la pertinence du projet de recherche obligeant son auteur à s’éloigner pendant un moment des amphithéâtres. Pour rappel, les «congés scientifiques » sont rémunérés au titre du budget du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et leur soumission à un contrôle plus rigoureux, estime-ton également de bonne source, obéirait à des soucis de rationalisation des dépenses du secteur. INTÉRIEUR/VUE d i m a n c h e 3 1 j a n v i e r 2 0 1 6 7 Boumerdès Les avantages des caisses d’assurance expliqués aux nouveaux agriculteurs « Les nouveaux avantages de l’assurance agricole », tel est le thème d’une journée de sensibilisation qui a été organisée jeudi dernier au niveau du Centre culturel islamique de Boumerdès. DE BOUMERDÈS, KACI K. Des responsables du secteur agricole et des assurances Casnos, Cnas et CNMA ainsi que des agriculteurs de la région ont pris part à cette rencontre. « L’agriculteur va bénéficier de plusieurs avantages en établissant un contrat d’assurance sur ses activités », a déclaré Mme Affak, directrice de la Casnos, en précisant que le fellah est appelé à s’acquitter de ses arriérés de cotisations où toutes les facilités sont introduites pour remédier à ce litige, comme l’établissement d’un échéancier négocié avec le souscripteur. Tout en insistant sur la nécessité de profiter des nouvelles facilités qui sont accordées, la première responsable départementale de la Caisse d’assurances sociales pour les non-salariés a expliqué et mis en exergue les nouveaux avantages contenus dans les nouvelles dispositions en matière d’assurances, notamment au profit des paysans. « Ils vont bénéficier de la retraite, de la protection sociale ainsi que du remboursement des frais de soins pour eux et pour leurs ayants droit », a-t-elle assuré, en exhortant ces derniers à se rapprocher des guichets de la Casnos ou de la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) pour déposer leurs dossiers d’adhésion, en précisant que le délai de paiement de la redevance a été Mila Oum El Bouaghi Des retraités de l’éducation sommés de libérer les logements de fonction DE OUM EL BOUAGHI, KADER M. Désormais, pas moins de 25 directeurs d’établissement scolaire retraités ont fait l’objet de plaintes déposées ces derniers jours par la direction de l’éducation de la wilaya d’Oum El Bouaghi, les sommant de libérer les logements de fonction qu’ils occupent, selon des sources concordantes. Ces derniers font aussi part que ces mêmes ex-chefs d’établissement partis en retraite ont fait l’objet de plusieurs mises en demeure pour quitter les logements en question, mais n’ont pas daigné répondre. Une situation qui a contraint les services chargés du contentieux de la direction de l’éducation de recourir aux instances judiciaires. Ces derniers disposent de pas moins d’une trentaine de décisions rendues par les instances judiciaires en faveur de la direction de l’éducation, exigeant des occupants de libérer les logements sans conditions. Les services du contentieux arriveront-ils à récupérer les logements en ques- tion, après toute cette bataille judiciaire ? Seul l’avenir nous éclairera. Par ailleurs, des sources crédibles font part d’une prochaine rencontre-bilan qui regroupera les chefs d’établissements des trois paliers de l’enseignement, les inspecteurs et les cadres de l’éducation de la wilaya. Au cours de cette réu- nion, l’évaluation pédagogique du premier trimestre sera passée au peigne fin, notamment les résultats, les lacunes et autres. De ce fait, des décisions devraient être prises à l’occasion afin de remédier aux entraves et lacunes rencontrées sur le terrain et donner ainsi un nouveau souffle pour l’entame du second semestre dans un climat serein. D’autant plus que la modernisation de la gestion de cet important secteur se poursuit en matière de numérisation des dossiers des élèves et personnels de l’éducation, une opération en voie d’achèvement, dont l’entame s’est faite dès la rentrée scolaire 2015/2016, ajoutent les mêmes sources. CCI Sidi Rghiss / Loi de finances de 2016 L’encouragement de la production nationale et la simplifi cation des procédures fiscales en débat Poursuivant son programme d’action et d’activité destiné à informer le milieu local de l’économie et celui des affaires, et vulgariser ainsi les nouvelles dispositions réglementaires apportées par la loi de finances de 2016, qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive, la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) Sidi Rghiss de la wilaya d’Oum El Bouaghi a organisé mardi dernier une journée d’étude sur la loi de finances de 2016. Abritée par la maison de la culture Nouar-Boubekeur du chef-lieu de wilaya, cette manifestation économique a regroupé les opérateurs économiques, les cadres des services des douanes, du commerce et des impôts, les élus de la CCI, les représentants de l’administration et ceux de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Coïncidant avec l’entrée en vi- prolongé jusqu’au 31 mars 2016. Le montant de celle-ci a été estimé à 32 000 DA au minimum, a-t-elle rappelé à l’assistance. Intervenant, le directeur des services agricoles de la wilaya, M. Kharroubi, a rappelé l’engagement de l’Etat quant à la relance de la production, aussi bien agricole qu’halieutique, et ce, dans le cadre du développement durable. Il incitera, à son tour, les particuliers à opter, sans crainte, pour l’investissement dans les secteurs cités suite à ces garanties tangibles en matière de sécurité sociale. Abondant dans le même sens, le responsable de la Cnas a expliqué l’intérêt de l’assurance, en rappelant que « personne n’est, de nos jours, à l’abri des différentes et éventuelles catastrophes, comme aucune activité agricole ou industrielle ne sort indemne des éventuelles catastrophes naturelles », en appelant à une large sensibilisation sur l’intérêt et les avantages des assurances, et ce, au niveau de tous les secteurs de la vie. L’occasion a été également saisie par les paysans de la région pour poser certains problèmes liés à leurs activités, entre autres, l’emploi des saisonniers. Dans ce cadre, les nouvelles dispositions émises par les organismes d’assurance visent à prendre en charge la protection sociale de tous les citoyens ainsi que leurs biens, a-t-on expliqué. gueur incessamment du crédit à la consommation, dans le cadre de l’encouragement de la production nationale et de l’investissement, cette journée a permis de mettre en exergue trois principales mesures entreprises dans le cadre de l’encouragement de l’initiative locale afin de favoriser la production nationale et diversifier les activités économiques pour pallier la conjoncture économique née de la chute brutale du prix du pétrole, dont toute l’économie du pays est tributaire. Dans ce sillage, M. Djouimaâ, expert-comptable, consultant et formateur de Sétif, a animé une communication sur les principales mesures entreprises dans le cadre de la LFC 2016. Il s’agit de l’encouragement de l’investissement, seul domaine créateur de richesse et pourvoyeur de postes d’emploi, à même de garantir une indépen- dance socioéconomique du pays, et ce, en favorisant le réinvestissement des bénéfices exonérés, l’encouragement de la production nationale, dont les unités de production connaissent un essor de développement remarquable à l’échelle nationale, avec une maîtrise technologique avérée pour certains produits, tels l’électroménager, l’électronique, l’agroalimentaire et autres. Il s’agit notamment de la taxation des produits importés dont la production locale est de mise, voire maîtrisée parfaitement, et la simplification des procédures fiscales. Pour cela, les nouvelles mesures font état de la refonte de la commission des recours locale, régionale, voire centrale pour lui permettre de mieux jouer son rôle pour la remise des opérateurs, commerçants, investisseurs et autres dans K. M. leurs droits. Les travaux publics en quête de satisfecit DE MILA, ZAOUI ABDERAOUF Parler de l’état des routes dans la wilaya de Mila, particulièrement les routes nationales, c’est réveiller la colère et le dépit des usagers qui ne comprennent toujours pas le pourquoi de leur mauvais état. Sol argileux et instable, glissements de terrains, intempéries et fonte des neiges seraient les causes des maux qui affectent les chemins communaux, les routes départementales et les routes nationales de toute la wilaya. C’est l’explication qui revient chez tous les responsables. Le problème persiste toujours et les usagers de la route subissent, malgré eux, les avatars de Dame Nature. Des milliards de centimes ont pourtant été dépensés au profit des routes, sans pour autant apporter un quelconque changement à l’état des lieux. C’est le même panorama, et ce, malgré tous les travaux effectués par les services d’entretien de la direction des travaux publics pour arrêter l’hémorragie ininterrompue des éboulements et des glissements qui secouent les routes de la wilaya. La RN79 reliant Ferdjioua à Constantine, la RN5 reliant le sud de la wilaya à Sétif et à Constantine, la RN27 reliant Mila à Jijel, la RN100 reliant Redjas à Jijel et autres chemins de wilaya n’ont rien à offrir aux usagers, si ce n’est des crevasses en plusieurs endroits. Le manque flagrant de signalisation horizontale et l’absence de panneaux indicateurs sont l’autre mal qui ronge les routes de la wilaya. Les entrées sud (Ouled Bouhama), est (Constantine), ouest(Zeghaïa) et nord (Jijel) de la ville de Mila, censées être le miroir de la magnificence et de la bonne « santé » des routes, affichent des visages désolants que rien n’explique. Les entrées de Mila n’ont rien à montrer aux visiteurs, l’usager qui les emprunte croirait entrer un grand village. C’est le même constat pour la majorité des agglomérations de la wilaya. Ce n’est pas la bonne volonté qui manque aux responsables du secteur des travaux publics de la wilaya, ils ont tout essayé, mais en vain. Les intempéries et la nature du sol ont toujours pris le dessus sur les prévisions des responsables de ce secteur, qui cherchent à se racheter aux yeux des citoyens. Les dédoublements des RN5 (Tadjenanent-Chelghoum Laïd), RN27 (Mila-Jijel) et RN79 (Mila-Constantine) sont des projets pour lesquels se bat la direction des travaux publics depuis bien des années déjà, mais qui sont loin de voir le jour. Où se situe le problème ? Avec la nouvelle politique d’austérité de l’Etat, l’espoir de voir ces rêves citoyens devenir des réalités s’estompe aux yeux de tous. Heureusement pour les habitants de la wilaya de Mila que le pont à haubans de Beni Haroun, un véritable joyau, le viaduc sur Oued Rhumel, une autre merveille, et le futur viaduc de Ménar, de 620 mètres de long, tous aussi beaux les uns que les autres, sont la fierté des habitants. Les visiteurs de ces lieux, au vu de la magnificence et de la beauté de ces ouvrages, oublient les crevasses, les nids-de-poule et toutes les fissures rencontrés sur les routes qu’ils auront traversées. 8 dimanche 31 janvier 2016 INTÉRIEUR/VUE Chlef Ghardaïa / Affaire des «neuf jeunes scouts» Le procureur a requis 18 mois de prison ferme, le verdict connu mardi C’est avec anxiété que les parents des neuf jeunes scouts accusés d’avoir caillassés, il y a de cela trois semaines, un véhicule de passage par le quartier El Ghaba, situé entre Daya Ben Dahoua, Touzzouz et Ghardaïa, attendent le verdict, qui sera, sauf report de dernière minute, prononcé mardi prochain. DE GHARDAÏA, O. YAZID Jugés par le tribunal de Ghardaïa mardi passé, ils ont tous rejeté les accusations qui pèsent contre eux, clamant leur innocence dans cette affaire qui a fait grand bruit dans la région. Pour rappel, c’est sur plainte déposée le 8 janvier au niveau de la police judiciaire de la sûreté de wilaya de Ghardaïa par un citoyen âgé de 51 ans que cette affaire a éclaté. Le plaignant a déclaré que le jour même, et alors qu’il passait, vers 21h, avec son véhicule de marque Great Wall par le quartier El Ghaba, en venant de Daya Ben Dahoua, à une dizaine de kilomètres au nord de Ghardaïa, il a reçu un (ou deux) cailloux qui ont percuté son pare-brise avant et son aile gauche. Rapidement, plusieurs éléments de la brigade mobile de la police judiciaire (BMPJ) se sont rendus sur les lieux et arrêtèrent sur place sept jeunes nés entre 1995 et 1996. Après interrogatoire des sept suspects au niveau de la sûreté de wilaya, deux autres jeunes du même quartier ont à leur tour été interpellés et placés en garde à vue. Présentés le 10 janvier devant le Santé Les UMC de Tigditt dépassées Cet établissement se trouve quotidiennement submergé par des patients, le plus souvent des personnes prises de malaises pendant la nuit et dont le domicile se trouverait dans certains quartiers et cités situés en périphérie de la ville. Les malades qui nécessitent une prise en charge médicale sont automatiquement dirigés vers le service des urgences situé à Tigditt, du fait que les centres de santé de proximité de la ville n’assurent pas de gardes durant la nuit. En effet, dans certains importants quartiers de la commune de Mostaganem, où résident un bon nombre d’habitants, se trouve des centres de santé. Malheureusement, ces derniers n’assurent pas de permanence durant la nuit, ce qui oblige les patients à se diriger vers le service des urgences qui se trouve à la sortie est de Mostaganem. Un service qui a du mal à faire face à l’importante affluence. Au service des urgences, on trouve des habitants de plusieurs quartiers où il existe des centres de santé, à l’exemple de Mont plaisir, Plateau la marine, etc. Selon un habitant que nous avons rencontré au service des urgences cette semaine vers 22h, « il n’y a point de garde dans nos centres de santé » et se plaint de cette situation. Particulièrement ceux qui ne sont pas véhiculés. Il est à noter que les centres de santé ont été créés pour pratiquer la médecine de proximité afin d’améliorer la prise en charge des patients, mais aussi pour alléger la pression à laquelle est confronté le service des urgences. Il est aussi important de noter que le service des urgences de la commune de Mostaganem qui assure les gardes n’est pas suffisamment doté à même de faire face aux besoins des patients ; et les exemples ne manquent pas. Il suffit de faire un tour pour s’en convaincre. E. O. procureur de la République près le tribunal de Ghardaïa, ils ont été tous placés en détention préventive et incarcérés à la prison de Chaâbet Ennichène pour jet de projectile sur un véhicule particulier. Leur procès a eu lieu mardi 26 janvier dans une salle pleine à craquer du tribunal de Ghardaïa, situé en plein centre-ville, placé pour la circonstance sous protection policière renforcée. En effet, il fallait montrer patte blanche pour juste passer du côté du trottoir attenant au tribunal. Alors que pour y accéder, il fallait soit être muni d’une convocation, soit être parent de l’un des accusés. A signaler tout de même que les journalistes et correspondants qui se sont présentés pour couvrir le procès n’ont rencontré aucune difficulté pour faire leur travail. Selon l’acte d’accusation, les prévenus, lors de leur arrestation, étaient habillés de tenues traditionnelles et n’étaient pas, comme le prétendent certains, vêtus de tenues de scouts. Ce n’est qu’après leur arrestation qu’ils ont été identifiés comme des éléments de la même cellule de scouts. La défense des neuf jeunes, qui a tout fait pour prouver l’innocence de ses clients, insistant sur leur moralité et surtout sur l’éducation inculquée par le scoutisme, tendant à faire valoir qu’il était impossible à des scouts de verser dans ce genre de comportement, a demandé le non-lieu et donc leur libération immédiate. Le procureur de la République, dans son réquisitoire, a tout fait pour, au contraire, démontrer l’implication des neuf jeunes dans cet incident et a requis contre chacun d’entre eux une peine de 18 mois de prison ferme assortie d’une amende de 18 000 DA. Mis en délibéré, le verdict sera prononcé mardi 2 février. Alors que la région a retrouvé le calme et la sérénité, grâce aux énergiques mesures prises par les autorités, ici, et compte tenu du jeune âge des prévenus et de leur appartenance à une association (les Scouts musulmans algériens), connue par l’ensemble du peuple pour la stricte éducation et la moralité qu’elle inculque à ses troupes, la vox populi espère un verdict clément et donc d’apaisement. Berriane Arrestation de l’auteur du kidnapping d’une fi llette de 4 ans Ce qui aurait pu constituer un drame, comme tant d’autres affaires du genre que connaît le pays ces dernières années, a heureusement connu une fin heureuse, et ce, grâce à la rapidité avec laquelle les parents ont alerté les services de sécurité, et ces derniers avec l’efficacité et la promptitude avec laquelle ils ont conduit l’affaire. Le kidnapping en question a eu lieu le 25 janvier vers 11h45 dans la ville de Berriane, à 45 km au nord de Ghardaïa. Ce jour-là, une maman a envoyé sa petite fille de 4 ans lui faire quelques courses dans une épicerie à moins de 25 mètres du domicile familial situé dans le quartier Hania. Ne la voyant pas revenir au bout de 15 minutes, la mère de famille alerte rapidement son époux qui était à la maison. Mostaganem Sorti précipitamment à la recherche de sa fille, celui-ci ne la retrouve pas, et ce, même après avoir questionné quelques voisins qui ont tous affirmé ne pas l’avoir aperçue. Il s’est tout de suite précipité à la brigade de gendarmerie de Berriane où il a alerté sur sa disparition. Immédiatement et sans aucune perte de temps, les éléments de ce corps de sécurité se sont déployés et ont alerté les barrages fixes et les patrouilles en activité dans la zone. Il n’a pas fallu longtemps pour retrouver, vers 13h, la fillette tenue par la main par un individu (Z. Z.) âgé de 23 ans, à quelque 800 mètres de son domicile, marchant sur les bords de la route nationale n°1 en direction de Ghardaïa. Originaire de la région, l’individu en question, qui n’a aucune rela- tion avec la famille de la fillette kidnappée, a été arrêté et emmené vers la brigade de gendarmerie de Berriane pour enquête, alors que la fillette, qui, semble-t-il, n’a pas subi de sévices, a été rendue à son père. Présenté le lendemain de son arrestation devant le procureur de la République près le tribunal de Berriane, il a été placé sous mandat de dépôt et incarcéré à la prison de Châabet Ennichène de Ghardaïa. Les parents doivent redoubler de vigilance depuis que notre société a découvert que des monstres à visage humain hantent nos villes et villages. Les auteurs des crimes et horreurs contre des enfants doivent être sévèrement punis. «Malheur à qui touche à un enfant», a O. Y. clamé le poète. Des nouveau-nés utilisés dans la mendicité DE MOSTAGANEM, E. OUAIL Un phénomène nouveau fait son apparition à Mostaganem. En effet, ces derniers jours, des femmes se cachant le visage avec un khimar utilisent des nouveau-nés pour attirer la pitié des passants. Les grandes voies et les lieux de culte sont occupés par ces mendiantes. Sous une pluie battante et assises à même le sol, elles tiennent dans leurs bras des nouveau-nés grelottant de froid et affamés. Ces innocents pleurent sans cesse. Ce nouveau phénomène est alarmant au regard du silence des responsables concernés. Si la mendicité est un fléau, l’exploitation des nouveau-nés est un crime abominable, déplorent de nombreux passants. Ce sont des actes condamnables et répréhensibles, surtout en cette période hivernale. Pour mettre fin à cette nouvelle forme de mendicité avec l’utilisation de nouveau-nés, un phénomène qui risque de prendre de l’ampleur et d’atteindre des proportions intolérables et alarmantes, les citoyens interpellent les autorités locales pour mettre fin à ce genre de mendicité. Ces pseudos mendiants utilisent cette nouvelle méthode afin de profiter de la naïveté de certains citoyens pour les dépouiller. De nombreux passants ont fait part de leur inquiétude et exaspération face à cette situation. Ces bonnes femmes qui font la manche sur les trottoirs refusent qu’on achète du lait pour leurs bébés. Ils veulent de l’argent, sinon rien. Cinq personnes sous les verrous pour proxénétisme à Chettia DE CHLEF, ZAKARYA MAHFOUD Suite à des plaintes du voisinage faisant état d’un incessant va-et-vient dans un logement sis dans la commune de Chettia, 13 km au nord du chef-lieu de la wilaya de Chlef, les forces de police de la 2e sûreté urbaine relevant de la sûreté de daïra d’Ouled Farès, après recoupement, ont mené une opération qui leur a permis de procéder à l’arrestation de cinq individus, dont deux hommes. En effet, les éléments de la police se sont rendus sur le lieu indiqué armés d’un ordre de perquisition délivré par le parquet. Le lieu du délit présumé n’était autre que la maison occupée par une jeune femme dont les initiales sont Z. M., âgée de 32 ans, divorcée de son état et habitant avec ses trois enfants. Cette dernière, avec la complicité d’un repris de justice âgé de 37 ans, lui servant de rabatteur, ramenait des filles de différents âges et provenant de divers horizons pour les proposer aux clients. Lors de la perquisition du domicile de la personne incriminée, les policiers ont arrêté cinq personnes dont la propriétaire de cet appartement transformé en lupanar, et le rabatteur, en sus de deux jeunes femmes âgées de 22 et 38 ans et d’un autre « client ». La perquisition a également permis aux policiers de découvrir un lot d’objets et de médicaments en rapport avec cette pratique illicite. La propriétaire de la maison et son rabatteur ont été présentés jeudi dernier devant le procureur général près le tribunal de Chlef. Un placement en détention préventive a été prononcé à l’encontre des deux prévenus, en attendant de comparaître pour création de lieu de débauche et atteinte aux bonnes mœurs. Les voisins de la propriétaire du présumé «lieu de débauche» étaient soulagés suite à l’intervention des policiers. Des pratiques qui dérangeaient la quiétude et la « horma » des voisins. Il est à rappeler que la prolifération des lieux de débauche et des débits de boissons alcoolisées a été dénoncée par les populations de plusieurs localités et wilayas, car ce phénomène a même atteint les villages. Enfin, les habitants de Chettia peuvent respirer depuis la mise sous scellés de ces lieux de débauche qui ont porté atteinte à l’honorabilité et aux traditions de la région. INTÉRIEUR/VUE d i m a n c h e 3 1 j a n v i e r 2 0 1 6 9 Béjaïa Un plan pour la protection du littoral DE BÉJAÏA, CHAFIK AÏT M’BAREK Le dernier conseil de wilaya, tenu la semaine dernière, sous la présidence du wali, Ouled Salah Zitouni, a été consacré au plan d’aménagement du littoral de la wilaya de Béjaïa, dont la fiche technique du projet a été présentée, à cette occasion, par un bureau d’études algérois, Eurl TED consult en l’occurrence, indique un communiqué de la cellule de communication de la wilaya. Notre source tient à préciser que ce plan s’inscrit dans l’optique d’une dynamique de développement qui vise la protection et la mise en valeur du littoral béjaoui. «Cette étude constitue un instrument d’orientation pour les responsables locaux en prévision de l’implantation de projets d’investissement touristique. Son objectif est d’identifier, à travers les diverses activités, des solutions aux problèmes de l’environnement les plus urgents, dont certaines pourront être appliquées immédiatement et d’autres feront l’objet de recherches de financement pour une application ultérieure », explique-t-on. Lors de son intervention, le responsable du bureau d’études a présenté une délimitation des zones d’études, un diagnostic et un état des lieux avec une identification des milieux naturels sensibles de la côte, ajoute-t-on. À noter que l’étude en question démontre que « la zone côtière de la wilaya de Béjaïa concentre de nombreuses ressources et opportunités, mais elle reste tout de même exposée aux pollutions, nuisances et autres dégradations résultant du développement de multiples activités économiques ». La même étude technique relève que « es fortes interactions qui existent entre ces activités et l’environnement côtier impliquent un aménagement rationnel et respectueux qui mettra en symbiose les domaines économiques et écologiques ; une symbiose qui passe parfois nécessairement par la protection impérative d’espaces sensibles ». Pour sa part le wali de Béjaïa a exhorté le responsable de ce bureau d’études à aller vite pour rattraper le retard, tout en veillant à actualiser et approfondir encore plus ses recherches avant d’entamer les autres phases de l’étude, du fait que la première phase remonte à l’année 2013. En outre, M. Zitouni a invité le gérant du même bureau d’études à prendre en considération l’aspect historique des zones en question en s’imprégnant des études effectuées auparavant au niveau des sites. Tipasa Une fête des agrumes sous le signe de la diversification Le coup d’envoi de la 13e édition de la Fête des agrumes de la wilaya de Tipasa a été donné ce week-end au siège de la Chambre de l’agriculture par le wali Abdelkader Kadi, en présence de centaines d’agrumiculteurs qui ont, durant deux journées (les 27 et 28 janvier), discuté des problèmes de la filière et des nouvelles techniques de culture et de conduite de vergers pour un meilleur rendement. DE TIPASA, DJAMILA SEDDIKI La visite de l’exposition, composée d’une variété de produits de 80 producteurs, de 4 opérateurs spécialisés dans les engrais, de 5 grenetiers, d’une unité de production d’emballage et d’une autre de panneaux solaires ainsi que d’une coopérative de matériels agricoles, a permis au wali de s’entretenir avec les fellahs de la situation de la production cette année, marquée par un déficit pluviométrique, et de la nécessité de diversifier et d’étaler les produits pour répondre à la demande de toutes les bourses. Ce sera, d’ailleurs, le principal point sur lequel s’attardera le directeur des services agricoles, Rabah Sidhoum, lors de son intervention, à savoir l’absence de diversification des vergers et d’étalement de la production tout au long de l’année. Pour illustrer son propos, Rabah Sidhoum indiquera que 56% de la production de la filière agrumes sont concentrés dans la variété navelle (Washington et Thomson) récoltée en décembre et janvier, d’où la hausse des prix, alors qu’il est possible de produire des oranges et des mandarines durant toute l’année pour peu qu’on se tourne vers ce qui est appelé les variétés précoces et tardives pratiquées chez nos voisins avec succès. Il s’agit, entre autres, de la Portugaise, la Valancialate, la Maltaise qui peuvent être cultivées en dehors des saisons classiques et participer, pourquoi pas, à faire baisser les prix de ces fruits très prisés par les consommateurs et qui restent souvent hors de portée de certaines bourses. Selon les experts des instituts techniques, il existerait autrefois en Algérie 354 variétés d’agrumes, contre à peine une quinzaine aujourd’hui, qui sont inconnues des producteurs, qui préfèrent en rester là pour maintenir les prix élevés. Ce sera d’ailleurs l’aveu de plusieurs fellahs interpellés sur la question qui nous répondront qu’ils ne veulent pas se casser la tête à produire des variétés qui s’étalent sur l’année, car cela va faire baisser les prix et les faire travailler plus, d’autant qu’ils souffrent d’un déficit en main-d’œuvre agricole. 80 agrumiculteurs, choisis pour la qualité de leur production et les très bons rendements obtenus par leurs vergers, exposent leurs produits composés de diverses variétés d’oranges, de citrons, de clémentines, de mandarines, de pamplemousses, de pomélo et autres kumquats, tout en participant au concours du meilleur producteur en agrumes de la wilaya. Le volet exposition des fruits est complété par celui d’une dizaine de sociétés ayant investi dans le para-agricole, tels que le matériel agricole, les produits phytosanitaires, les pépinières, le machinisme agricole, l’éco-emballage et autre matériel destiné à l’économie de l’eau et autres véhicules et tracteurs, sans oublier la Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) et la Casnos. Ces deux dernières sont fortement présentes à la rencontre pour sensibiliser les agriculteurs sur la nécessité de s’assurer pour protéger leurs exploitations des différents risques encourus que ce soit par la sécheresse, les inondations et autres pertes de récoltes ainsi que leur santé et celle de leurs familles. Cette 13e édition de la Fête des agrumes, qui connaît beaucoup de succès auprès des agriculteurs, est d’autant plus importante, diront les responsables de la direction des services agricoles (DSA), que cette année la production d’agrumes avoisine le million de quintaux, un chiffre qui dépasse largement les prévisions du contrat de performance arrêté avec le ministère de tutelle. La filière agrumicole (12 milliards DA) représente 17% de la valeur totale de la production agricole évaluée à 70 milliards DA, selon la DSA. Les vergers agrumicoles couvrent 28% de la surface dédiée aux arbres fruitiers dans la wilaya et occupent 7% de la main-d’œuvre totale du secteur. Plus de 1 200 agrumiculteurs sont recensés à ce jour dans la wilaya de Tipasa, avec une superficie dédiée aux agrumes de 4 300 ha et une production en hausse évaluée en 2015 à plus de 950 000 quintaux, toutes variétés confondues. Blida / Sécurité La Gendarmerie fait son bilan DE BLIDA, MOHAMED RAFIK « La sécurité du citoyen et de ses biens, celle du pays et de ses institutions sont le souci constant de la Gendarmerie nationale qui tout au long de l’année 2015 a engagé des actions de plus en plus nombreuses et de plus en plus professionnelles », a indiqué en substance le général Abdelhafidh Abdaoui, commandant du Groupement régional centre. En effet, à l’instar de cette année à pareille époque, un point de presse a été animé à propos des activités des onze groupements de wilaya. Le bilan de cette année fait ressortir que pour les onze groupements relevant du 1er groupement régional, 275 982 opérations ont été effectuées par les services de la police judiciaire, 177 959 dans celui de la surveillance générale du territoire, 281 856 interventions dans le cadre de la police de la route et 21 397 concernant la police spécialisée. Tout au long de son intervention, le premier responsable du 1er groupement régional a indiqué que dans le but de sécuriser les différentes manifestations, les différentes brigades ont effectué 1 770 interventions durant l’année 2015, tout en faisant partici- per 21 128 gendarmes et 5 424 moyens de transport. Les mêmes unités ont aussi procédé, durant la même année, à la sécurisation de 493 opérations de recasement de familles dans les nouvelles cités qui ont vu la participation de 26 149 agents. Dans ce cadre, il y a lieu de noter que les six grandes opérations de recasement des habitants des bidonvilles de la wilaya d’Alger ont nécessité la contribution de 7 242 gendarmes et se sont déroulées dans les meilleures conditions possibles. « Aucun incident n’a été enregistré », a précisé le général Abdaoui. Dans sa lutte incessante contre les différentes formes de crimes, les unités dépendant du 1er groupement régional ont traité, durant l’année écoulée, 18 580 affaires qui ont donné lieu à l’arrestation de 12 144 personnes dont 3 906 ont été placées sous mandat de dépôt. Les crimes et délits contre les biens ont été les plus nombreux avec 8 950 affaires, suivis de près par les crimes et délits contre les personnes pour lesquels 7 740 affaires ont été traitées. Pour le crime organisé, dont le nombre d’affaires traitées en 2015 a été bien supérieur à celui de 2014, les différentes unités ont traité 2 201 affaires qui ont donné lieu à l’arrestation de 3 579 individus dont 2 285 ont été placés en détention. Le trafic de drogue a pris une ampleur telle en Algérie qu’il ne se passe pas de jours sans que des quantités impressionnantes ne soient saisies, des dizaines de dealers arrêtés. Dans ce cadre, les hauts responsables du groupement régional et les différents commandants des groupements territoriaux tirent la sonnette d’alarme concernant les drogues dures qui effectuent une entrée spectaculaire en Algérie. Durant l’année 2015, plus de 1,5 kg de cocaïne a été saisi, contre 3 g l’année d’avant. Le seul kilogramme a été saisi au niveau de la seule wilaya de Blida, avec des ramifications à l’étranger, a-t-il précisé. En outre, plus de 2 tonnes de kif traité ont été saisies durant la même année (460 kg en 2014) et 73 696 comprimés de psychotropes (9 714 comprimés en 2014). Il y a eu 1407 affaires de trafic de stupéfiants traitées en 2015, ce qui a donné lieu à l’arrestation de 2 271 personnes dont 1 500 ont été placées en détention. Le trafic de fausse monnaie a aussi connu une augmentation sensible en 2015 puisque 30 affaires ont été traitées donnant lieu à l’arrestation de 55 trafi- quants dont 40 ont été mis sous mandat et à la saisie de près de 300 millions de centimes en faux dinars et 1 140 euros contrefaits. Quant à l’immigration clandestine, les différentes unités ont traité 579 affaires ayant entraîné l’arrestation de 1 004 individus, 674 d’entre eux ont été placés en détention et 170 ont été ramenés aux frontières. Les armes à feu (commercialisation et détention) donnent lieu au traitement de plus en plus d’affaires puisque l’année écoulée a vu le traitement de 56 affaires de détention et 5 de commercialisation. Outre l’arrestation de 90 personnes pour détention et 10 autres pour commercialisation, les services de la gendarmerie ont saisi 59 fusils de chasse, 20 fusils à pompe, 11 991 cartouches et 2 pistolets. Voler des bêtes, surtout durant les fêtes, où elles sont le plus demandées et plus chères, est devenu presque courant et les différentes brigades de gendarmerie ont eu beaucoup à faire dans ce cadre. En effet, les gendarmes ont traité 627 affaires de vol de bétail qui ont mené à l’arrestation de 219 suspects dont 143 ont été placés en détention. Les voleurs ont subtilisé 8 405 têtes d’ovins, 1 757 de bovins et 598 de caprins. ENVIRONNEMENT d i m a n c h e 3 1 j a n v i e r 2 0 1 6 11 Etats-Unis Selon une instruction du ministre de l’Intérieur La population et les médias associés à la prévention des risques majeurs La prévention des risques majeurs a été au centre d’une réunion, jeudi dernier, au siège du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, autour de l’«Expérience algérienne en matière de géo-risques et leurs conséquences sur les espaces urbains». PAR M’HAMED REBAH Le ministre Noureddine Bedoui a insisté sur l’anti- cipation des situations et la planification des mesures de prévention et d’adaptation grâce à l’utilisation des outils technologiques, selon l’APS qui se réfère à un communiqué du ministère. La même source indique que la réunion a porté également, sur l’imagerie par caméra sur véhicule pour le relevé du patrimoine urbain, et le développement d’un plan de résilience urbaine. Noureddine Bedoui a donné «les instructions pour l’élaboration d’un plan de résilience pour la wilaya d’Alger qui sera considérée comme une wilaya pilote et de faire installer la première délégation de wilaya au niveau de la wilaya d’Alger pour servir de support à l’élaboration et au suivi du projet». Fait important et significatif : le ministre a demandé au wali d’Alger d’«organiser une journée d’information ouverte aux médias et à la population à laquelle participeront toutes les parties prenantes concernées». La participation des citoyens à la mise en œuvre d’une politique de prévention des risques majeurs est essentielle, surtout quand il s’agit de risques industriels et technologiques. On a vu plusieurs cas d’incidents provoqués dans des unités de production relevant de la PME, pour lesquels l’alerte a été donnée à la Protection civile par les riverains qui contribuent souvent à limiter les dégâts et prennent part aux opérations des secours. Des activités dangereuses sont implantées à proximité d’habitations et il arrive que le système d’alerte de l’installation industrielle concernée par l’incident, s’il existe, ne fonctionne pas. En outre, l’ambiance qui domine chez certains chefs étant à la complaisance à l’égard de leurs subalternes, pour ne pas s’attirer d’inimitiés et, plus grave, des ennuis, personne ne sera surpris de constater, chez les agents de sécurité, des abandons de poste, durant les heures de travail. Dans certaines entreprises, le règlement qui régit les agents de sécurité, quand il existe, n’est pas respecté. Or, il y a des unités disséminées jusque dans les quartiers et cités d’habitations qui développent, même si c’est à petite échelle, des activités qui utilisent des produits chimiques dangereux, comportant des risques d’incendies, d’explosion ou de propagation de produits toxiques dans l’environnement. Elles ne sont pas dispensées d’études d’impact sérieuses et d’études de danger tout aussi rigoureuses qui constituent les premiers éléments de la politique de prévention. Circonstance aggravante : l’urbanisation sauvage a donné lieu à des constructions d’habitations sans le respect des distances de sécurité par rapport aux installations dangereuses et, quand l’accident se produit, le souci premier des éléments de la Protection civile est de protéger les riverains. Pour prévenir ces situations, une commission, composée du wali, de représentants des APC et des directeurs exécutifs ainsi que d’experts, est prévue dans chaque wilaya pour veiller au respect de la réglementation concernant les activités économiques à risques majeurs. Accord de Paris 2015 / Changements climatiques Ban Ki-moon nomme le Hongrois Janos Pasztor conseiller principal Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a annoncé vendredi la nomination du Hongrois Janos Pasztor en tant que conseiller principal du secrétaire général de l’ONU sur les changements climatiques. Dans son nouveau rôle, M. Pasztor soutiendra les efforts du secrétaire général visant à mobiliser les dirigeants du monde et tous les secteurs de la société pour la mise en œuvre de l’Accord historique de Paris 2015, atteint en fin d’année dernière, a Cuba indiqué aux journalistes le porte-parole du secrétaire général Stephane Dujarric. « Le secrétaire général exprime sa profonde gratitude à l’égard de M. Pasztor pour son dévouement et son leadership au cours des derniers 25 ans qu’il a passés avec les Nations unies à se consacrer aux principaux défis mondiaux des changements climatiques, de l’énergie et de la durabilité », a déclaré M. Dujarric. Vendredi également, le secrétaire général a an- noncé la nomination d’un groupe de 10 experts pour appuyer le Mécanisme de facilitation des technologies lancé lors du Sommet des Nations unies sur le développement durable le 25 septembre 2015. Ce mécanisme vise à soutenir la mise en œuvre des Objectifs de développement durable, série de 17 objectifs adoptés par les dirigeants du monde en septembre 2015 en vue de mettre fin à la pauvreté, arriver à l’égalité des sexes, combattre les inégalités et s’attaquer aux changements climatiques. Les 10 membres du groupe viennent de la société civile, du secteur privé et de la communauté scientifique. Ils conseilleront l’équipe de travail inter-institutions, en particulier sur les préparatifs des réunions annuelles du forum multipartite et sur le soutien à apporter au développement et à la mise en route de la plateforme en ligne », a ajouté M. Dujarric. (Agences) 30% des zones protégées sont des zones humides La Journée mondiale des zones humides se fête le 2 février dans le monde afin de sensibiliser les populations à la valeur de ces écosystèmes pour l’humanité et la planète. Ce jour commémore la date d’adoption de la Convention des zones humides (Ramsar, Iran) en 1971. Cette année 2016, avec pour slogan « Les zones humides pour notre avenir » sera dédiée aux modes de vie durables, afin d’exprimer le rôle vital des zones humides pour le bien-être actuel et futur de l’humanité et de promouvoir leur usage rationnel. Nous dépendons tous des zones humides pour obtenir de l’eau douce pour nos besoins quotidiens, mais plus d’un milliard de personnes dans le monde en dépendent directement pour des activités telles que la pêche, la culture du riz, la construction, la fabrication de tissus, la médecine, les transports, le tourisme, etc. Pour ces personnes, des zones humides saines sont essentielles pour leur subsistance et indispensables à leur bien-être. Cependant, les zones humides côtières, marines et intérieures sont en constante diminution. Selon la tendance, en un peu plus de 40 ans, environ 40% d’entre elles ont été dégradées et ce phénomène se poursuit au rythme rapide de 1,5% par an. Selon Susana Aguilar Mujica, spécialiste au ministère cubain de la Science, de la Technologie et de l’Environnement, Cuba qui fait partie de la Convention de Ramsar depuis 2001 a enregistré six sites Ramsar et 30% des zones protégées cubaines sont des zones humides. Les sites Ramsar cubains sont les marais de Zapata à Matanzas ; la zone humide du delta du Cauto à Granma ; la grande zone humide du nord, à Ciego de Avila ; la zone humide de la rivière Maximo-Camagüey dans la province de Camagüey, et le Marais de Lanier au sud de l’île de la Jeunesse. Pour le moment, Cuba travaille à deux nouvelles propositions de site Ramsar : la zone humide de Guanahacabibes et la zone humide sud de Los Palacios, situées dans la province de Pinar del Rio, ainsi qu’à l’inventaire de la liste des zones humides cubaines, l’approbation juridique des sites Ramsar, et la bonne gestion de ces sites pour leur conservation. Chaque année, le 2 février est fêté dans les zones humides de Cuba avec diverses activités, telles que des ateliers d’échange scientifique, des festivals communautaires, des concours de dessin, de poésie, de photographie, des activités culturelles, proposées par les cercles d’intérêt dans les écoles proches des zones humides et beaucoup d’autres, afin d’augmenter la connaissance et sensibiliser la population à la protection de ces importants écosystèmes. (Source : agences) Après Flint, un deuxième scandale de contamination au plomb De récents tests ont fait état d’un taux anormalement élevé de plomb dans «plusieurs» résidences - sur 28 testées et une école de Sebring, une municipalité de 4400 habitants, a indiqué l’Agence de protection de l’environnement de l’Ohio (nord), forçant la fermeture des établissements scolaires tandis que les habitants sont priés de ne pas consommer l’eau du robinet. Ce scandale rappelle celui qui secoue actuellement la ville de Flint, dans le Michigan (nord), et relève d’une fable sur l’austérité. En avril 2014, dans une volonté d’assainir ses finances, cette ville avait cessé de recevoir son eau de Detroit, pour la puiser dans la rivière locale, à la qualité pourtant réputée douteuse. Très vite les habitants se sont plaints du goût, de l’odeur et de l’apparence trouble du liquide sortant de leurs robinets. Puis, pour filtrer une bactérie dangereuse, les autorités ont augmenté le niveau de certains produits chimiques causant notamment des problèmes cutanés ou de chutes de cheveux. A ce stade, l’eau de Flint était tellement corrosive qu’elle avait rongé des conduites en plomb du réseau de distribution, exposant des citoyens au saturnisme, et corrodé les pièces des voitures de l’usine du constructeur General Motors. A Sebring, les services environnementaux de l’Ohio ont quant à eux indiqué avoir des « raisons de soupçonner que l’opérateur (de l’usine de traitement, NDLR) avait falsifié ses données » sur la qualité de l’eau destinée à la consommation humaine. Ils ont demandé l’aide de la division pénale de l’Agence fédérale de l’environnement pour poursuivre leur enquête. Les autorités environnementales de l’Ohio avaient déjà publié un avertissement début décembre à propos de la contamination au plomb et blâmé la ville jeudi pour avoir « échoué à notifier comme il se doit les usagers » et ne pas avoir fourni à leurs représentants sur le terrain des « informations fiables et dans les temps impartis » sur la qualité de l’eau. « Il semble que notre bureau local ait été trop patient avec le village de Sebring qui a joué l’attentisme et aurait dû s’assurer que l’usine de traitement des eaux respecte ses échéances », a ajouté Craig Butler, directeur de l’Agence de protection de l’environnement de l’Ohio, affirmant vouloir renforcer le pouvoir de ses représentants sur le terrain pour forcer les villes à se conformer aux normes. « Nous travaillions avec (les responsables de Sebring) depuis un bon moment pour tenter de leur soutirer des informations et de leur faire faire le bon choix », a résumé auprès de l’AFP le directeur adjoint de l’agence, Heidi Griesmer. (Source : AFP) 12 d i m a n c h e 3 1 j a n v i e r 2 0 1 6 ÉCONOMIE MONDIALE LE TEST DE 2016 L’économie mondiale est en train de donner des prémisses tumultueuses à l’année 2016. Les marchés boursiers sont en chute libre, les économies émergentes sont ébranlées par la forte baisse des prix des matières premières, les afflux de réfugiés continuent de déstabiliser l’Europe, la croissance de la Chine a nettement ralenti en réponse à une inversion des flux de capitaux et à une monnaie surévaluée et les États-Unis connaissent la paralysie politique. Quelques directeurs de banques centrales se battent pour maintenir l’économie mondiale. PAR JEFFREY D. SACHS* Pour échapper à ce chaos, quatre principes doivent nous guider. Premièrement, le progrès économique mondial dépend d’un haut niveau épargne mondial et de forts investissements. Deuxièmement, il faut considérer les flux d’épargne et d’investissements d’un point de vue mondial et non plus national. Troisièmement, le plein emploi dépend de taux d’investissements élevés, qui correspondent à des taux d’épargne élevés. Quatrièmement, d’importants investissements privés de la part des entreprises dépendent d’importants investissements publics dans les infrastructures et dans le capital humain. Passons en revue chacun de ces points. Tout d’abord, notre objectif mondial doit être le progrès économique, ce qui signifie de meilleures conditions de vie dans le monde entier. En effet, cet objectif a été inscrit dans les nouveaux Objectifs de Développement Durable adoptés septembre dernier par les 193 membres de l’Organisation des Nations Unies. Les progrès dépendent d’un taux élevé d’investissements mondiaux dans le renforcement des compétences, de la technologie et du stock de capital physique pour tirer vers le haut les niveaux de vie. En matière de développement économique, comme dans la vie, on n’a jamais rien sans rien : sans des niveaux élevés d’investissements dans le savoirfaire, les compétences, les machines et l’infrastructure durable, la productivité a tendance à baisser (principalement du fait de la dévalorisation), ce qui fait chuter les niveaux de vie. Les taux élevés d’investissements dépendent à leur tour de taux d’épargne élevés. Une célèbre expérience de psychologie a montré que de jeunes enfants capables de résister à la tentation immédiate de manger un Chamallow pour en gagner deux autres à l’avenir, étaient plus susceptibles de prospérer en tant qu’adultes, comparés à ceux qui ne pouvaient pas résister. De même, les sociétés qui retardent la consommation instantanée afin d’épargner et d’investir pour l’avenir auront des revenus futurs plus élevés et une plus grande sécurité pour leur système de retraite. (Quand les économistes américains conseillent à la Chine de stimuler la consommation et de réduire l’épargne, ils ne font que colporter les mauvaises habitudes de la culture américaine, qui économise et investit beaucoup trop peu pour l’avenir de l’Amérique.) Deuxièmement, les flux d’épargne et d’investissements sont mondiaux. Un pays comme la Chine, avec un taux d’épargne élevé qui dépasse les besoins d’investissements locaux, peut soutenir les investissements dans d’autres régions du monde qui épargnent moins, notamment dans les pays à faibles revenus d’Afrique et d’Asie. La population chinoise vieillit rapidement et les ménages chinois épargnent pour leur retraite. Les Chinois savent que le patrimoine financier de leurs ménages, plutôt que de nombreux enfants ou la sécurité sociale du gouvernement, seront la principale source de leur sécurité financière. D’autre part, l’Afrique et l’Asie, à faibles niveaux de revenus, sont des continents pauvres en capitaux et très jeunes. Ils peuvent emprunter aux forts épargnants de la Chine pour financer une accumulation massive et rapide d’éducation, de compétences et d’infrastructure pour soutenir leur propre prospérité économique future. Troisièmement, un taux d’épargne mondial élevé ne se traduit pas automatiquement par un taux d’investissements élevés : à moins qu’il ne soit bien géré, il peut entraîner une sous-utilisation du budget, voire même du chômage. L’argent placé dans les banques et dans d’autres autres intermédiaires financiers (comme les fonds de pension et d’assurance) peut financer des activités productives ou la spéculation à court terme (par exemple, les prêts à la consommation et l’immobilier). De grands banquiers dans l’histoire, comme JP Morgan, ont bâti des industries comme celles du rail et de l’acier. Les gestionnaires de fonds actuels, en revanche, ont tendance à ressembler à des parieurs ou même des fraudeurs comme Charles Ponzi. Quatrièmement, les investissements actuels, avec un fort rendement social (comme par exemple l’énergie à faible émission de carbone, les réseaux électriques intelligents pour les vil- les et les systèmes de santé fondés sur l’information), dépendent de partenariats entre secteurs public et privé, où les investissements publics et les politiques publiques contribuent à stimuler les investissements privés. Cette situation existe depuis longtemps : les réseaux de chemins de fer, l’aviation, l’automobile, les semi-conducteurs, les satellites, le GPS, la fracturation hydraulique, l’énergie nucléaire, la génomique et Internet n’existeraient pas sans des partenariats de ce genre (qui la plupart du temps, mais pas toujours, commencent par être des projets militaires). Notre problème mondial à l’heure actuelle, c’est que les intermédiaires financiers du monde n’allouent pas correctement l’épargne à long terme vers des investissements à long terme. Le problème empire par le fait que la plupart des gouvernements (les États-Unis en sont un cas frappant), sous-investissent de manière chronique dans l’éducation, la formation professionnelle et l’infrastructure à long terme. Les investissements privés ne sont pas à la hauteur, principalement en raison de l’insuffisance des investissements publics complémentaires. Certains macroéconomistes dépourvus de vision à long terme disent que le monde connaît une période de sous-consommation. En fait, il s’agit plutôt d’une période de sous-investissement. Le résultat est une demande mondiale insuffisante (des investissements mondiaux pas à la hauteur de l’épargne mondiale pour le plein emploi) et des flux de capitaux très instables à court terme pour financer la consommation et l’immobilier. Ces flux à court terme sont soumis à de brusques revirements de taille et de sens. La crise financière asiatique de 1997 a fait suite à un arrêt soudain des entrées de capitaux vers l’Asie et les prêts mondiaux à court terme se sont taris subitement après faillite de Lehman Brothers en septembre 2008, ce qui a provoqué la Grande Récession. La Chine est confrontée à présent au même problème, où les entrées de capitaux ont brusquement cédé la priorité aux sorties de capitaux. Le conseil macroéconomique le plus courant donné à la Chine (stimuler la consommation intérieure et surévaluer le renminbi pour réduire les exportations), ne réussit pas le test du Chamallow. Il encourage la surconsommation, le sous-investissement et la hausse du chômage dans une société qui vieillit rapidement, dans un monde qui peut faire un usage considérable de l’épargne et de l’importante capacité industrielle de la Chine. La bonne politique consiste à canaliser l’épargne élevée de la Chine vers l’augmentation des investissements dans les infrastructures et les compétences des pays à faibles revenus d’Afrique et d’Asie. La nouvelle banque chinoise, l’Asian Infrastructure Investment Bank (AIIB) et son projet Une ceinture, une route, qui vise à établir des réseaux de transports et de communication modernes dans toute la région, sont dans la bonne voie. Ces programmes vont continuer à faire fonctionner les usines chinoises à haut régime pour produire les biens d’investissements nécessaires à une croissance rapide dans les pays à faibles revenus actuels. Il faut autoriser la dépréciation de la monnaie chinoise, de sorte que les exportations chinoises de biens d’équipement vers l’Afrique et l’Asie soient plus abordables. Plus généralement, les gouvernements doivent accroître le rôle des banques nationales et multilatérales de développement (y compris les banques régionales de développement pour l’Asie, l’Afrique, les Amériques et les pays islamiques) pour canaliser l’épargne à long terme des fonds de pension, des fonds d’assurance et des banques commerciales, vers des investissements publics et privés à long terme dans les industries et les infrastructures du XXIe siècle. Les banques centrales et les fonds spéculatifs ne peuvent pas produire la croissance économique ni la stabilité financière à long terme. Seuls des investissements publics et privés à long terme peuvent tirer l’économie mondiale de son instabilité et de sa croissance lente. * Jeffrey D. Sachs, professeur de développement durable, professeur de politique et de gestion de la santé, et directeur de l’Institut de la Terre à l’Université Columbia, est également Conseiller spécial du Secrétaire général des Nations Unies sur les Objectifs du Millénaire pour le développement. dimanche 31 janvier 2016 13 ÉCONOMIE CHINOISE QUEL TYPE DE RELANCE ? Le basculement de la Chine d’un modèle de croissance basé sur l’exportation à un autre basé sur les services et la consommation des ménages est bien plus chaotique que ce que l’on aurait pu croire. Cela tient notamment aux décrochages de la Bourse et à la volatilité des taux de change qui suscitent des craintes quant à la stabilité de l’économie du pays. PAR JOSEPH E. STIGLITZ* Pourtant au regard de l’Histoire, l’économie chinoise se porte bien on pourrait même dire très bien, compte tenu d’une croissance du PIB proche de 7%. Mais le succès économique de l’empire du Milieu au cours des trois dernières décennies a suscité des attentes fortes. Retenons une leçon fondamentale : les marchés de type chinois sont aussi volatiles et difficiles à contrôler que les marchés de type américain. Les marchés ont leur vie propre et de ce fait ils sont difficiles à maîtriser. Et dans la mesure où on peut les contrôler, c’est en établissant la règle du jeu en toute transparence. Tous les marchés doivent être réglementés. Une bonne réglementation aide à les stabiliser, une mauvaise - aussi bien intentionnée soit-elle - peut avoir l’effet opposé. Ainsi, depuis le crash des marchés financiers de 1987 aux USA, l’importance des coupe-circuit boursiers est reconnue ; mais s’ils sont mal conçus, ils accroissent la volatilité. S’il existe un double système de coupe-circuit - la suspension des opérations à court terme et à long terme - et s’ils sont trop rapprochés l’un de l’autre, une fois le premier actionné, les acteurs du marché réalisant que le second va sans doute l’être aussi, risquent de se ruer vers la sortie. Par ailleurs, les marchés peuvent évoluer plus ou moins indépendamment de l’économie réelle. La Grande récession qui a eu lieu récemment en est un exemple. Alors que la Bourse américaine a repris de la vigueur, l’économie réelle n’est pas entièrement sortie de l’ornière. Néanmoins, la volatilité de la Bourse et des taux de change peut être lourde de conséquences. L’incertitude peut entraîner une baisse de la consommation et des investissements (c’est pourquoi il faut viser à une réglementation qui favorise la stabilité). La régulation de l’économie réelle joue un rôle encore plus important. En Chine aujourd’hui comme aux USA il y a 35 ans, on débat de savoir s’il faut agir sur l’offre ou sur la demande pour restaurer la croissance. L’expérience des USA et de beaucoup d’autres pays peut fournir une réponse. Premier point à souligner : agir sur la demande se fait au mieux en période de plein emploi. En cas de demande insuffisante, l’amélioration de l’offre se traduit par une sous-utilisation plus marquée des ressources. Faire passer la main d’oeuvre d’une situation de faible productivité à une situation de productivité nulle (le chômage) n’augmente pas la production. Aujourd’hui, l’insuffisance de la demande agrégée exige des mesures favorables aux dépenses. Ces dépenses peuvent avoir toute leur utilité. La Chine doit à tout prix réduire les inégalités, lutter contre la dégradation de l’environnement, créer des villes où il fait bon vivre, investir dans la santé publique, l’éducation, les infrastructures et la technologie. Les autorités doivent également renforcer la réglementation pour garantir la sécurité en matière d’alimentation, de construction, de production pharmaceutique et dans de nombreux autres domaines. Le bénéfice social de ces mesures dépasse largement leur coût. Dans le passé, la Chine a eu trop souvent recours au financement par la dette. Mais il lui est facile d’élargir la base fiscale afin d’accroître l’efficacité et/ou l’équité de son système économique. Une taxe environnementale permettrait d’améliorer la qualité de l’air et de l’eau et rapporterait des sommes non négligeables, une taxe sur les automobiles améliorerait la qualité de vie urbaine, un impôt foncier et un impôt sur les bénéfices du capital encourageraient les investissements dans des activités productives et stimuleraient la croissance. Autrement dit, conçue correctement, une politique budgétaire équilibrée - l’augmentation de la fiscalité et parallèlement celle des dépenses pourrait constituer un stimulant économique efficace. La Chine doit éviter le piège d’une politique de relance par l’offre mal inspirée. Aux USA, on a gaspillé des ressources en construisant des maisons de mauvaise qualité au milieu du désert du Nevada. Cependant, la première priorité n’est pas de démolir ces maisons pour consolider le mar- ché immobilier, mais de veiller à une distribution judicieuse des ressources. Dès les premières semaines de n’importe quel cours élémentaire d’économie on enseigne un principe de base : ne pas se raccrocher au passé - ne pas se lamenter sur la casserole de lait qui a débordé. L’acier à faible coût (grâce à des prix inférieurs au coût moyen de production à long terme, mais au-dessus du coût marginal) peut être un atout pour d’autres secteurs industriels. Par exemple ce serait une erreur de mettre fin à la surcapacité de l’Amérique dans le domaine des fibres optiques qui ont rapporté des bénéfices considérables aux firmes américaines dans les années 1990. Il faut toujours comparer le potentiel d’utilisation future d’un produit ou d’un dispositif au coût minimum de sa maintenance. La Chine est confrontée à un véritable défi. Elle devra répondre au problème de surcapacité de son appareil de production et simultanément aider les travailleurs susceptibles de perdre leur emploi et répondre aux appels au secours des entreprises soucieuses de minimiser leurs pertes. Mais si le gouvernement combine relance par la demande et mesures efficaces contre le chômage, il pourra adopter une politique optimale - ou à tout le moins raisonnable - de restructuration économique. La Chine connaît également un problème macro-déflationniste. La surcapacité de production pousse les prix à la baisse, ce qui aggrave la situation des entreprises endettées. Plutôt que d’accroître l’offre, il vaut mieux accroître substantiellement la demande et s’opposer ainsi aux pressions déflationnistes. Les principes économiques et les facteurs politiques liées à cette situation sont donc bien connus. Mais trop sou- vent le débat sur l’économie chinoise a été dominé par des propositions naïves de stimulation de l’offre, accompagnées de critiques à l’égard de la politique de relance par la demande adoptée après la crise financière mondiale de 2008. La relance par la demande était loin d’être parfaite, elle a été décidée rapidement, dans le contexte d’une crise soudaine. Mais c’était bien mieux que rien du tout. Il vaut mieux utiliser les outils à sa disposition, même de manière imparfaite, plutôt que de ne pas y recourir du tout. Sans son plan de relance après la crise de 2008, la Chine aurait été touchée par un chômage bien plus important. Si les autorités adoptent une politique mieux conçue de relance par la demande, elles auront par la suite une plus grande latitude pour jouer largement sur l’offre. Cela sera d’autant plus facile que l’augmentation de la demande aura diminué l’offre excédentaire. Ce qui se joue maintenant de l’autre coté de la planète n’est pas simplement un débat académique entre économistes occidentaux favorables les uns à une relance par l’offre et les autres à une relance par la demande. Le choix de la Chine aura des conséquences sur les résultats et les perspectives économiques à travers le monde. * Joseph E. Stiglitz, lauréat du prix Nobel Memorial en sciences économiques en 2001 et la médaille John Bates Clark en 1979, est professeur d’université à l’Université de Columbia. Le contenu de ces articles n’engage que leurs auteurs 14 d i m a n c h 3 1 j a n v i e r 2 0 1 6 PLANÉTARIUM Syrie Tractations difficiles à Genève, lignes de front en mouvement Quatre mois de raids aériens russes contre les terroristes et les rebelles «modérés» en Syrie ont permis à l’armée gouvernementale syrienne de reprendre l’initiative sur le terrain. Les forces armées syriennes avancent sur presque tous les fronts, imposant de nouveaux rapports de force qui se traduiront par un durcissement des positions de Damas lors des négociations de Genève, supposées trouver une issue politique à la tragédie syrienne. PAR AYOUB SAHNOUN Selon RFI qui cite «certains spécialistes, notamment américains», qui ont beau minimiser les conséquences de l’intervention des forces aérospatiales russes en Syrie, les développements sur le terrain leur donnent tort. Depuis que le président Vladimir Poutine a ordonné à son aviation de soutenir directement les forces gouvernementales, note encore RFI, Bachar est en passe de récupérer les territoires qui étaient sous contrôle rebelle. Affaiblie ainsi sur le terrain «militaire», la principale coalition de l’opposition syrienne s’est rendue hier, samedi, à Genève pour participer aux discussions organisées par l’ONU. «Nous arrivons ce soir à Genève», avait déclaré par téléphone à l’AFP un porte-parole du Haut Comité pour les négociations (HCN), Monzer Makhous, depuis l’Arabie saoudite où ce groupe d’opposants a discuté pendant quatre jours de sa participation ou non aux pourparlers. Le HCN a dépêché une délégation d’une quinzaine de négociateurs, accompagnés d’une vingtaine d’autres représentants, qui seront rejoints ultérieu- rement par le coordinateur de la coalition, Riad Hijab, a-t-il précisé. La délégation de la République arabe syrienne, quant à elle, est présidée par Bachar Jaafari qui se trouve déjà à Genève et où il à été reçu par l’émissaire spécial de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura. Cité par des sources de l’ONU, Jaafari a indiqué lors de la réunion que les Syriens s’attachent à la préservation de l’unité, de l’indépendance et de la souveraineté de la Syrie. Jaafari n’a pas hésité à charger les pays occidentaux qui, dit-il, considèrent les terroristes d’«opposition modérée». Et d’ajouter : «Les terroristes étrangers conduisent des guerres par procuration sur le territoire de mon pays. (…) Les résolutions du Conseil de sécurité inscrivent Daech, le Front Nosra et ceux qui leur sont affiliés à la liste des réseaux terroristes, ce qui signifie que le “Mouvement d’Ahrar AlCham” est un réseau terroriste.» Ahrar Al-Cham est membre du HCN. Dans un point de presse, de Mistura a assuré que la manière optimale de régler la crise en Syrie est de «venir à Genève et d’engager un processus politique». Et d’enchaîner : «Nous avons suggéré à l’opposition de venir à Genève sans conditions préalables, et nous avons besoin de venir à Genève et d’examiner toutes les questions car nous voulons améliorer la situation du peuple syrien.» Le représentant spécial de l’ONU, insistant sur la priorité de l’application de la résolution 2254 du Conseil de sécurité, a indiqué qu’il était «un médiateur impartial». «Nous avons un agenda clair portant sur l’exécution de cette résolution que les Syriens examineront autour de la table du dialogue», a-t-il dit. DAECH BAT EN RETRAITE À DEIR EZZOR FACE À L’ARMÉE Les troupes gouvernementales syriennes sont passées à l’offensive à Deir Ezzor, 450 km nord-est de la capitale Damas, détruisant une partie considérable du matériel de guerre et tuant de nombreux éléments du groupe terroriste autoproclamé « Etat islamique » (EI/Daech), a rapporté hier l’agence officielle Sana. Les affrontements entre l’armée syrienne et les terroristes de Daech ont été entamés dans le quartier Ar-Rouchdia, dans l’est de Deir Ezzor, a indiqué un responsable militaire, cité par Sana. Les extrémistes, dont la majorité était d’origine étrangère, ont essuyé des pertes considérables et ont été obligés de prendre la fuite, a-t-on ajouté. Sur la liste du matériel de guerre détruit lors de ce combat figurent, entre autres, deux véhicules blindés dotés de mitrailleuses, a précisé la même agence. Les troupes gouvernementa- les syriennes sont par ailleurs passées à l’offensive dans la région de l’aéroport de la ville. Cette attaque a également détruit une série de sites de Daech dont des armes et des munitions de guerre qui se trouvaient à l’intérieur des bâtiments. Les terroristes déployés sur les lieux ont été aussi éliminés, a-t-on indiqué. Le conflit syrien a fait depuis 2011 plus de 260 000 morts et forcé des millions de personnes à quitter leur foyer. DES RESPONSABLES KURDES, NON INVITÉS AUX DISCUSSIONS SYRIENNES, QUITTENT GENÈVE Le chef du principal parti kurde syrien PYD, Saleh Muslim, ainsi que d’autres responsables kurdes qui se trouvaient à Genève en espérant être invitées aux discussions sur la Syrie, ont finalement quitté la Suisse, l’ONU ayant renoncé à les convier, ont indiqué hier à l’AFP des sources kurdes. Saleh Muslim et ses conseillers, arri- Migrants Suède 33 morts dans un nouveau naufrage en mer Egée Au moins 33 migrants, dont de nombreux enfants, ont trouvé la mort hier samedi en tentant de gagner la Grèce depuis la Turquie, dans un nouveau naufrage qui vient s’ajouter aux drames successifs ces derniers jours en mer Egée. Originaires de Syrie, d’Afghanistan mais aussi de Birmanie, ils tentaient de rejoindre l’île grecque de Lesbos depuis la province turque de Canakkale. Les gardes-côtes turcs ont fait état d’au moins 33 morts et indiqué avoir pu secourir 75 personnes. Un photographe de l’AFP a vu les corps d’une vingtaine de migrants, dont plusieurs enfants, sur le rivage près de la ville d’Ayvacik. Parmi eux, un bébé, entièrement vêtu, visage recouvert d’un bonnet et tétine tombée à proximité, rappelle immanquablement la découverte du petit Syrien Aylan Kurdi qui avait ému la planète en septembre. Le corps d’un autre bébé a également été repêché, selon ce photographe. « Nous sommes très tristes. Au moins vingt de nos amis sont portés disparus », a déclaré un survivant en pleurs à l’AFP. La plupart des migrants secourus étaient des femmes et des enfants, selon le photographe de l’AFP. L’embarcation qui a chaviré se trouvait à quelque vés la semaine dernière à Genève, sont partis vendredi soir, selon une de ces sources. « Nous avons quitté Genève parce que nous n’avons pas eu d’invitation. Nous ne nous sentirons engagés par aucune décision prise à Genève, y compris par un cessez-le-feu », a indiqué cette source sous couvert de l’anonymat. « Sans nous, le processus (de Genève) connaîtra le même sort que les précédentes discussions », a ajouté cette source, en référence à l’échec de discussions intersyriennes en 2014 en Suisse. Ilham Ahmad, co-présidente du Conseil démocratique syrien (CDS), une alliance d’opposants kurdes et arabes, a également indiqué à l’AFP avoir quitté la Suisse, faute d’invitation aux discussions. La participation ou pas des Kurdes aux négociations intersyriennes avait suscité une controverse. La Russie, alliée du régime de Damas, a estimé qu’aucune négociation ne pourrait donner de résultats sans eux, tandis que la Turquie a jugé leur présence inacceptable. 50 mètres des côtes turques et des gilets de sauvetage ainsi que des effets personnels des migrants noyés étaient visibles sur la plage. Des volontaires locaux se sont joints aux gardes-côtes et aux plongeurs qui recherchaient des disparus, selon le photographe de l’AFP. Jeudi déjà, 24 migrants dont dix enfants étaient morts noyés au large de l’île grecque de Samos. Et la veille, sept personnes dont deux enfants au large de l’île de Kos. La semaine dernière, 45 migrants avaient péri dans trois naufrages dans la même zone. 46 240 ARRIVÉES DEPUIS LE DÉBUT DE L’ANNÉE Malgré les conditions hivernales et les restrictions imposées par certains pays européens, qui ont rétabli les contrôles à leurs frontières, les arrivées se sont poursuivies tout au long de janvier. Au total, les arrivées de migrants par la Méditerranée en Europe se sont élevées à 46 240 depuis le début de l’année, dont 44 040 sont passés par la Grèce et 2200 par l’Ita- lie, selon le Haut-commissariat des réfugiés des Nations unies. L’écrasante majorité, soit 84%, sont des réfugiés, ressortissants de pays situés dans des zones de conflits. 200 personnes sont mortes ou sont portées disparues, selon le HCR. La Turquie, qui accueille officiellement plus de 2,2 millions de Syriens et 300 000 Irakiens qui ont fui leur pays en guerre, est devenue l’un des principaux points de départ des migrants qui veulent s’installer en Europe. Ankara et Bruxelles ont signé fin novembre un « plan d’action » qui prévoit une aide européenne de 3 milliards d’euros aux autorités turques en échange de leur engagement à mieux contrôler leurs frontières et à lutter contre les passeurs. Mais Rome bloque ce dossier afin que davantage de fonds européens que ce qui est prévu à l’heure actuelle soient utilisés pour financer les 3 milliards d’euros. Jusqu’ici, il est prévu que le budget de l’UE en prenne un tiers à son compte, le reste devant être financé par les Etats européens. L’Italie veut aussi un contrôle sur la manière dont les fonds sont utilisés par Ankara. Le ministre turc des Affaires européennes, Volkan Bozkir, a écarté hier tout problème avec l’Italie et affirmé que les fonds seraient débloqués en février. «Les trois milliards d’euros parviendront à la Turquie avant la fin du mois de février», a déclaré le ministre, en visite officielle à Rome, cité par l’agence Anatolie. Des dizaines d’hommes masqués attaquent des migrants à Stockholm Plusieurs dizaines d’hommes masqués, présumés liés au milieu des hooligans et à la nébuleuse néo-nazie, ont convergé vendredi soir vers le centre de Stockholm pour agresser des migrants, a indiqué samedi la police suédoise. Aucune plainte de victimes potentielles n’avait été déposée samedi à la mijournée, a précisé à l’AFP une porte-parole de la police de Stockholm, Towe Hägg. Entre 50 et 100 personnes, masquées ou encagoulées, s’étaient donné rendez-vous vendredi en début de soirée à Sergels Torg, une grande place piétonne de la capitale suédoise où se croisent jeunes, marginaux et migrants mineurs non accompagnés. D’après des témoins interrogés par le quotidien Aftonbladet, les agresseurs ont molesté « des personnes d’apparence étrangère » et distribué un tract non signé appelant à infliger aux « enfants des rues nordafricains le châtiment qu’ils méritent ». PLANÉTARIUM d i m a n c h e 3 1 j a n v i e r 2 0 1 6 15 ANGOLA Un baril en chute, une économie menacée Durement affectée par la baisse des cours de pétrole, l’Angola, deuxième producteur africain de l’or noir, peine à maintenir ses équilibres socioéconomiques. dollar. Cette dévaluation n'est pas « une surprise étant donné les prix du pétrole, la pression sur le gouvernement des réserves de change et les revenus inférieurs au budget du gouvernement », selon une note interne d'une banque régionale. « Une monnaie plus faible est nécessaire pour aider à ralentir la demande d'importations et aider les exportations », précise la note, qui explique que le baril devra remonter au-dessus de 45 dollars pour stabiliser le kwanza. PAR AYOUB SAHNOUN « DOS SANTOS N’A PAS TENU SES PROMESSES » Une dégringolade « historique » du kwanza, la monnaie nationale, assortie d’une hausse exponentielle des prix à la consommation ont favorisé la précarité chez une population, déjà éprouvée par une économie « inégalitaire », selon l’opposition. Cette ancienne colonie portugaise ressemble à s’y méprendre à nombre de pays dont les recettes sont générées totalement, ou presque, par le pétrole. Dans le sillage des cours du pétrole au plus bas, la devise angolaise, le kwanza, a lourdement chuté en 2015, plongeant le deuxième producteur d'or noir du continent dans une crise financière qui menace la stabilité d'une société déjà rongée par la pauvreté. La chute du cours du baril, à 28 dollars ces derniers jours, contre environ 105 dollars en 2014, a entraîné le kwanza dans une vertigineuse descente : en un an, son cours officiel a perdu 35% de sa valeur face au dollar. Les banques, en manque de liquidités, ne changent quasiment plus le kwanza et c'est sur le marché noir que les Angolais se précipitent pour troquer leurs économies dans une monnaie plus stable. Le taux de change parallèle affiche un dollar contre 335 kwanzas, au Niger L’état d’urgence prolongé dans le sudest du pays Le Niger a prolongé vendredi de trois mois l'état d'urgence dans la région de Diffa (sud-est), à la frontière avec le Nigeria, où l'armée peine depuis plus d'un an à contenir les incursions meurtrières du groupe islamiste Boko Haram, a annoncé la télévision publique. « La situation sécuritaire à Diffa continue de nécessiter le maintien d'un régime juridique adapté dont l'état d'urgence est l'expression », déclare un communiqué du Conseil des ministres lu à la télévision. « En plus, la période électorale qui s'ouvre ajoute à cette nécessité de préserver la tranquillité et la sécurité des personnes et des biens », souligne le texte. La campagne électorale pour le premier tour de l'élection présidentielle, qui sera couplé aux législatives le 21 février, s'ouvre samedi à minuit pour s'achever la veille du scrutin. Le Parlement avait déjà reconduit pour trois mois l'état d'urgence à Diffa, du « 29 octobre 2015 jusqu'au 26 janvier 2016 » en raison de « la persistance » des attaques des insurgés nigérians. L'état d'urgence accorde des pouvoirs supplémentaires aux forces de sécurité et notamment celui « d'ordonner des perquisitions à domicile de jour et de nuit ». La mesure a été décrétée en février 2015 dans la région de Diffa, frontalière du nord-est du Nigeria, considérée comme le fief des islamistes. Au moins six militaires nigériens ont été tués mi-janvier par l'explosion d'une mine au passage de leur véhicule dans la zone. Entre le 6 février et le 18 décembre 2015, l'ONU a répertorié 74 attaques de Boko Haram impliquant ses combattants et l'armée nigérienne dans la zone. lieu de 155 kwanzas au taux officiel. Certains produits ont vu leur prix multiplié par quatre ou cinq. Il y a un an, on pouvait encore trouver un téléphone portable pour 50 dollars, soit 5 000 kwanzas de l'époque. Désormais, il faut compter entre 15 000 et 17 000 kwanzas. En décembre, le gouverneur de la Banque nationale d'Angola, José Pedro de Morais, avait pourtant assuré qu'il n'y avait « pas de crise du dollar dans le pays ». « La balance des paiements est déficitaire et il y a moins de ressources étrangères, mais le budget de l'Etat pour l'exercice 2016 tente de répondre à cette difficulté temporaire », avait-il assuré. Quelques jours après cette annonce, la banque centrale a pourtant dévalué de 15% sa monnaie contre le En Angola, 54% de la population vit encore avec moins de deux dollars par jour. A l’opposé, une élite restreinte, composée de la famille présidentielle et de quelques autres proches, détient des fortunes. Dans ce contexte, le président Dos Santos avait été réélu en 2012 sur la promesse de maintenir la croissance, mais surtout de mieux distribuer les richesses. Un engagement qui sera bien difficile à tenir. « Nous devons faire des économies, mais le pouvoir ne diminue ni le budget de la police et de l’armée, ni celui des hautes instances de l’Etat, dont la présidence et l’Assemblée nationale », déplore Elias Isaac, le directeur de l’association Open Society. De coupes drastiques ont déjà touché le secteur social et les investissements, qui étaient censés améliorer les conditions de vie de la population. Burundi Bujumbura ne veut pas d'une force africaine sur son sol Les autorités burundaises ont de nouveau catégoriquement rejeté l'idée du déploiement d'une force africaine dans leur pays, une proposition âprement discutée lors d'une réunion du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine dans la nuit de vendredi à samedi. Organisée à la veille de l'ouverture du 26e Sommet de l'organisation continentale, cette réunion s'est terminée tard dans la nuit sans que les participants, parmi lesquels une douzaine de chefs d'Etat africains et le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, ne trouvent un accord sur le Burundi. Le Burundi, plongé dans une crise meurtrière depuis fin avril et l'annonce de la candidature du président Pierre Nkurunziza à un 3e mandat controversé, s'est de nouveau vigoureusement opposé à l'envoi de cette force. « A aucune condition nous ne sommes prêts pour cette force », a déclaré à la presse le ministre burundais des Affaires étrangères, Alain Aimé Nyamitwe. « La présidente de la commission (de l'UA) et le commissaire paix et sécurité se sont exprimés pour donner les raisons pour lesquelles ils estimaient que l'envoi de la force était justifié. Nous avons précisé que cet envoi de force n'était pas justifié, nous avons donné les raisons de ce rejet parce que nous estimons que la situation au pays est sous contrôle du point de vue sécuritaire », a ajouté M. Nyamitwe. Plus de 400 personnes ont été tuées depuis le début de la crise, ce qui a poussé à l'exil pas moins de 230 000 personnes, parmi lesquels de nombreux opposants, militants associatifs et journalistes. L'échec d'un coup d'Etat militaire, puis la brutale mise au pas de six semaines de manifestations à Bujumbura n'ont pas mis fin aux violences et le pouvoir du président Nkurunziza reste inflexible aux pressions de l'UA et de l'ONU. Son ministre des Affaires étrangères a indiqué que le Burundi n'était pas isolé dans son refus. « Il n'y a pas que les Burundais qui sont réticents à cette idée » de déploiement, a ainsi déclaré le président gambien Yahya Jammeh, qui participait à la réunion. A la question « Etes-vous opposé au déploiement de cette force au Burundi ? », M. Jammeh a répondu : « Sans l'accord du Burundi, oui. » Une majorité des deux-tiers est requise pour autoriser l'envoi de cette Mission africaine de prévention et de protection au Burundi (Maprobu), décidé par le CPS en décembre dernier. Libye / USA / Daech Un œil sur les négociations, Washington n’exclut pas une intervention militaire L'administration du président Obama envisage désormais l'ouverture d'un nouveau front contre le groupe Etat islamique en Libye, pour empêcher les djihadistes de se tailler un nouveau fief dans le pays en proie au chaos. Au moment où il est sur la défensive en Irak et en Syrie, pilonnée depuis l'été 2014 par la coalition internationale, le groupe ultra-radical a réussi à prendre le contrôle de Syrte, à 450 km à l'est de Tripoli, et ses environs. Forts d'environ 3 000 combattants, selon les estimations occidentales, les djihadistes ont lancé début janvier une offensive dans la zone du «Croissant pétrolier», où sont situés les principaux terminaux d'or noir. Inquiet de l'évolution de la situation, le président Barack Obama a convoqué jeudi un Conseil de sécurité nationale à la Maison Blanche consacré notamment à la Libye, et les signaux se multiplient sur la volonté américaine de mettre un terme à l'expansion de l'EI dans ce pays. « Il faut agir avant que le pays ne devienne un sanctuaire » pour les djihadistes, « avant qu'ils ne deviennent extrêmement difficiles à déloger », a souligné vendredi un responsable américain de la Défense. « Nous ne voulons pas d'une situation comme en Irak ou en Syrie », où les djihadistes ont réussi à saisir des pans entiers de territoire, a-t-il ajouté. Le Pentagone prépare des options pour une intervention militaire, allant de frappes aériennes jusqu'à une participation à une force soutenue par l'ONU. Les Etats-Unis ont envoyé sur le terrain ces derniers mois de petits groupes de forces spéciales pour évaluer la situation, et nouer le contact avec les forces locales. Mais « rien n'est encore formulé ou proposé » à la Maison Blanche, a souligné le responsable américain de la Défense. De fait, les Etats-Unis et leurs alliés ont pour l'instant les yeux rivés sur les négociations en Libye sur la formation d'un gouvernement d'union nationale. Fayez el-Sarraj, le Premier ministre désigné à la suite d'un accord conclu sous l'égide de l'ONU, s'est engagé à proposer une nouvelle équipe gouvernementale d'ici la fin de la semaine prochaine. La communauté internationale doit pouvoir compter sur un partenaire fiable sur le terrain avant de pouvoir intervenir, expliquent militaires et diplomates. « Il faut une solution politique pour avoir une solution militaire », a résumé le responsable américain de la Défense. « La Libye a besoin d'un gouvernement d'union nationale qui peut s'allier à la communauté internationale » pour faire face à la menace des djihadistes, a de son côté souligné vendredi le lieutenant-colonel Michelle Baldanza, une porte-parole du ministère de la Défense américain. 18 d i m a n c h e 3 1 j a n v i e r 2 0 1 6 SPORTISSIMO Basket-ball / Super-Division « A » (17e journée) Fédération internationale des sociétés d’aviron (FISA) Remontée fulgurante du GSP Avec deux matchs en retard, les Pétroliers gardent intactes leurs chances de reprendre le fauteuil de leader que le NAHD n’avait pas lâché depuis le début de cette saison. eu lieu en fin de compte et a été reporté à une date ultérieure en raison de l’absence de l’appareil des 24 secondes indispensable notamment pour la comptabilité du temps d’attaque de chaque équipe. Résultats et classement O. Batna-US Sétif (non joué pour absence de l’appareil des 24 secondes) IRB Bordj Bou Arréridj-COBB Oran 60-58 PAR MOUNIR M. Avec deux matchs en retard, les Pé- troliers gardent intactes leurs chances de reprendre le fauteuil de leader que le NAHD n’avait pas lâché depuis le début de cette saison. En effet, le Groupement sportif des pétroliers a créé la sensation au cours de cette 17e journée de la Super-Division de basket-ball en venant à bout du leader, le Nasr d’Hussein-Dey, lors du match qui les a opposés à la salle du Caroubier d’HusseinDey et qui est considéré, incontestablement, comme le choc de la journée. Le score final était de 68 à 85 en faveur des hommes de Faïd Bilal qui étaient plus déterminés à prendre les deux points et donc à se relancer dans la course au titre, sachant qu’ils occupent maintenant la troisième place avec seulement trois points de retard sur leur adversaire du jour et non moins leader. Il faut savoir que les Pétroliers comptent encore deux matchs en re- tard, ce qui fait qu’ils gardent de grandes chances pour reprendre le fauteuil que les Sang et Or avaient pris depuis les premières journées de cette saison, profitant de l’absence du GSP qui se trouvait au Caire pour participer à la Coupe arabe des clubs. Les poulains de Djamel Rekik voient leur élan freiné, eux qui avaient réussi à remporter des succès très importants lors des dernières journées même à l’extérieur de leurs bases. Le dauphin, le CRB Dar Beida a, lui, réussi l’essentiel en venant à bout de la formation du WA Boufarik, sur le score de 85 à 68. Les banlieu- sards restent collés aux basques du leader et ne comptent pas rater encore des points surtout que l’étau se resserre maintenant avec le retour en force des Pétroliers. L’IRB Bordj Bou Arréridj a réussi à l’emporter à domicile sur son adversaire le COBB Oran sur le score étriqué de (60-58) et garde sa troisième place en compagnie du GSP. Les Bordjiens devraient, néanmoins, corriger certaines lacunes défensives s’ils ne souhaitent pas se faire surprendre même à domicile. Il faut noter que l’un des chocs de cette journée qui devait opposer l’O Batna à l’US Sétif n’a pas NB Staouéli-OMS Miliana 82-67 CRB Dar El Beïda-WA Boufarik 68-50 NA Hussein Dey-GS Pétroliers 68-85 RC Constantine -AB Skikda 72-60 Cl. Equipe Pts 1. NA Hussein-Dey 31 17 J 2. CRB Dar Beida 30 16 3. GS Pétroliers 29 15 --. IRBB Arréridj 29 17 5. NB Staouéli 28 17 6. US Sétif 26 15 --. O Batna 26 16 8. WA Boufarik 24 17 9. OMS Miliana 23 17 10. RC Constantine 21 17 11. AB Skikda 20 16 12. USM Blida 19 15 --. PS El-Eulma 19 16 14. COBB Oran 18 17 Fédération algérienne de voile (FAV) Adoption des nouveaux statuts Les membres de l’assemblée générale de la Fédération algérienne de voile (FAV), réunis vendredi après-midi à l’Ecole nationale des sports nautiques et subaquatiques à Alger-plage (Bordj El-Bahri, est d’Alger), ont adopté, à l’unanimité, les nouveaux statuts et règlement intérieur de l’instance fédérale, ainsi que le statut type des ligues. Réunis en session extraordinaire (AGEx), les 33 membres présents sur les 44 que compte l’assemblée générale ont approuvé les points à l’ordre du jour, sous les yeux du représentant du ministère de la Jeunesse et des Sports, Abdelmadjid Djebab et quelques anciens présidents de la fédération. L’AGEx s’est tenue conformément au décret exécutif N°14-330 du 4 safar 1436, correspondant au 27 novembre 2014, fixant les modalités d’organisation et de fonctionnement des fédérations sportives nationales. Avant l’opération d’approbation, les membres présents ont passé en revue les changements apportés à quelques articles dans les statuts qui ont été par la suite apportés au règlement intérieur. Il a été ainsi proposé d’inscrire au chapitre des prérogatives de la fédération, qu’en plus de « l’organisation, l’animation et le contrôle des disciplines, à savoir de la voile légère, la voile de croisière, le char à voile, la FAV aura à charge, à titre promotionnel, le motonautisme, le ski nautique et le surf, et ce par des activités techniques dans la pers- pective de faire évoluer une culture nautique et récréative d’une manière générale ». « Il faut travailler dans le sens où nos statuts sont inscrits dans la durée. Il est vrai que dans l’état actuel, la gestion de ces disciplines est difficile, mais nous pensons qu’il faut les garder dans les statuts de la FAV », a expliqué le président de la fédération, Mohamed Atbi. Plusieurs autres points ont été abordés au cours de cette AGEx, entre autres la composante du bureau fédéral qui comprendra le président et six autres membres élus, séparément, en plus de deux suppléants. Les nouveaux statuts ont porté aussi sur la durée de l’inté- Tennis / Open d’Australie rim, obligatoire en cas du retrait du président élu. L’intérim sera assuré, dorénavant, par « un des viceprésidents de la fédération qui devra convoquer une AG élective dans les 60 jours ». Avant de passer à l’étude pour approbation du règlement intérieur de la fédération dont les articles sont tirés de ceux du statut, le cas du cumul de fonctions, élective et administrative, interdit par la loi a été banni par l’assistance. Au sujet du règlement intérieur de la fédération, les membres présents ont soulevé des oublis, à savoir l’absence d’une commission de sponsoring et celle des événements internationaux et la possibilité d’attribution d’une présidence d’une commission spécialisée à un membre non élu, puisque c’est dans les prérogatives de l’assemblée générale qui reste souveraine. Le statut type de ligues de voile a été également adopté par les membres de l’AGEx. Par ailleurs, le président de la FAV, Mohamed Atbi a indiqué que l’application de ces nouveaux statuts-ligues, pourrait intervenir avant la fin du mandat olympique, 2012-2016. «L’application des statuts que vous venez d’adopter pourrait intervenir avant la fin du mandat olympique en cours, après leur approbation au niveau de la tutelle», a déclaré Atbi. Le président de la Fédération a affirmé que son instance assurera désormais le suivi et le contrôle de tout ce qui se fait au niveau de ces structures. 4e confrontation Djokovic-Murray pour le titre Novak Djokovic contre Andy Murray : ce sera la quatrième fois que les deux champions s’affronteront pour le titre à l’Open d’Australie, aujourd’hui dimanche, et la sixième fois en finale d’un Grand Chelem, ce qui fait de ce duel l’une des affiches les plus fréquentes au sommet des tournois majeurs. Depuis le début de l’ère Open (1968), seuls les huit Federer-Nadal et les sept Nadal-Djokovic ont été vus plus souvent le dernier dimanche. Il n’y a eu par exemple que cinq Sampras-Agassi en finale et seulement quatre Borg-McEnroe. « Ce n’est pas un secret, nous nous connaissons très bien et nous avons des jeux très similaires. Donc en gros, ce sera à qui sera le plus fort du fond du court. Je m’attends à un match très exigeant physiquement, avec beaucoup de longs échanges », a dit Djokovic. Dans l’ensemble, Djokovic mène 21 victoires à 9 contre Murray. Les trois précédentes finales de l’Open d’Australie entre les deux hommes, en 2011, 2013 et 2015, ont toutes tournée en sa faveur. En Grand Chelem, il a dominé Murray 6 fois sur 8 (2 fois sur 3 en finale). Mais la statistique la plus inquiétante pour le Britannique est celle-ci: sur les onze derniers duels avec Djokovic, il n’en a gagné qu’un, l’été dernier à Montréal. Mehdi Garidi élu à la commission « Aviron pour jeunes » L’Algérien Mehdi Garidi a été élu membre de la commission « Aviron pour jeunes » de la Fédération internationale des sociétés d’aviron (FISA), a appris l’APS vendredi auprès de la Fédération algérienne des sociétés d’aviron et de canoe-kayak (FASACK). L’annonce a été faite dans le circulaire N°1 de la FISA de l’année 2016, précise la même source. La commission « Aviron pour jeunes » présidée par le Lituanien Algirdas Raslanas est composée de cinq autres membres : Axel Mullet (Allemagne), Brabara Grudt (Etats-Unis), Antonio Colamonici (Italie), Barbara Fenner (Australie) et Sevara Ganiyeva (Ouzbékistan). C’est la première fois qu’un Algérien est élu membre d’une commission de la FISA que préside le Français Jean-Christophe Rolland, depuis la création de cette instance en 1892 dont le siège se trouve à Lausanne (Suisse). Tournoi international Dan-Kolov de lutte Lamalsa Rabea décroche le bronze La lutteuse algérienne Lamalsa Rabea (61 kg) a décroché vendredi soir la médaille de bronze du tournoi international de lutte Dan-Kolov et NicolaPetrov qui se déroule à Sofia en Bulgarie (29-31 janvier). Après avoir passé l’écueil d’une lutteuse turque, l’Algérienne n’a pu réaliser le même exploit devant la Bulgare. Vingt lutteurs de la sélection algérienne prennent part au Tournoi international de lutte Dan-Kolov et Nicola-Petrov (lutte libre, gréco-romaine et féminine). Le Tournoi constitue un rendez-vous important pour les lutteurs algériens qui auront l’occasion de jauger leurs capacités avant les prochaines échéances internationales, dont le tournoi « Afrique-Océanie », prévu du 1 au 3 avril à la Coupole du Complexe olympique MohamedBoudiaf, qualificatif aux JO-2016. SPORTISSIMO d i m a n c h e 3 1 j a n v i e r 2 0 1 6 19 Sporting Lisbonne Slimani restera malgré les 18 millions d’euros d’Everton Le Sporting Lisbonne (division 1 portugaise de football) a rejeté une offre de 18 millions d’euros d’Everton (Premier league anglaise de football) pour s’attacher les services de l’attaquant international algérien Islam Slimani, rapporte vendredi le quotidien sportif Record. Très convoité, Slimani, auteur de 16 buts en championnat, devrait rester au Sporting dont la direction refuse de le libérer actuellement, précise la même source qui rappelle que la clause libératoire du joueur algérien est fixée à 30 millions d’euros. Le meilleur goleador en activité de l’équipe nationale (20 buts) a inscrit 8 buts en cinq matchs de suite en championnat depuis le début de l’année 2016. Slimani qui enchaîne sa troisième saison sous les couleurs du Sporting est en train de devenir l’un des attaquants les plus convoités du championnat portugais. Plusieurs clubs européens l’ont supervisé depuis le début de cet exercice. Atletico Madrid Boulahia signe son premier contrat pro Le jeune attaquant algérien Zakaria Boulahia (18 ans) a signé son premier contrat professionnel avec l’Atletico Madrid, actuel 2e au classement du championnat d’Espagne de football, rapporte la presse sportive ibérique. Né le 1e juin 1997 à Aïn Témouchent (Ouest), Boulahia évolue actuellement au sein de l’équipe réserve de l’Atletico, mais est appelé désormais à faire des apparitions à l’avenir dans le groupe professionnel dirigé par l’entraîneur argentin Diego Simeone. Le prochain objectif de Boulahia sera sans doute de gagner une place au sein de l’équipe fanion du deuxième club de la capitale espagnole. Il n’est pas à écarter ainsi de voir cette pépite madrilène faire l’objet des convoitises de la Fédération algérienne de football (FAF) en vue d’intégrer éventuellement les rangs de l’équipe des U20 ou celle des U23. Matchs avancés de la Ligue I Mobilis (18e journée) L’USMH tombe, le CSC se ressaisit Les Banlieusards ont été freinés par une courageuse formation de l’ASMO qui tente de s’en sortir, alors que les Constantinois amorcent leur sauvetage grâce à ce succès à domicile face aux Sétifiens. PAR MOUNIR M. Les deux matchs avancés pour le compte de la 18e journée de la Ligue I Mobilis ont profité aux formations locales qui ont pris le meilleur sur leurs adversaires. Ainsi, au stade Habib Bouakel d’Oran, l’ASM Oran a pris le meilleur sur l’USM El Harrach qu’elle a stoppée net après une longue série de résultats probants. Le but de la rencontre a été inscrit par le goléador asémiste Djemaouni à la deuxième minute de cette empoignade offrant les trois points à sa formation après avoir contribué au nul ramené d’Alger face au NAHD. Il faut savoir que les gars de la Médina Djedida ont évolué sans leur entraîneur, Nabil Medjahed, suspendu pour une durée de six mois pour insultes contre officiels lors du dernier Ligue 2 Mobilis (18 journée) e match face au Nasria. Les Oranais ont su donc gérer ce virage difficile et commencent peu à peu à sortir la tête de l’eau même si le chemin reste encore long pour quitter définitivement Statu quo en tête, Paradou proche du podium L’Olympique Médéa, vainqueur en déplacement contre le CA Bordj Bou Arréridj (0-1) jeudi en ouverture de la 18e journée du championnat de Ligue 2, conserve sa place de leader devant ses deux poursuivants, le CA Batna et l’USM Bel Abbès, alors que la bonne opération a été réalisée par Paradou AC qui se hisse à la quatrième place après son succès contre la JSM Béjaïa (2-1). L’OM était le seul club du Top 5 à avoir évolué hors de ses bases au cours de cette journée, ce qui ne l’a pas empêché de déjouer les pronostics en revenant avec les trois points de son périlleux déplacement chez le CA Bordj Bou Arréridj, qu’il a surpris à la demi-heure de jeu par un but de Hamadache. Les deux poursuivants : le CA Batna et l’USM Bel-Abbès, malgré l’avantage du terrain et le soutien du public, ont éprouvé les pires difficultés contre des adversaires moins bien lotis et contre lesquels ils se sont petitement imposés (1-0). Le CAB l’a emporté face à l’avant-dernier du classement, le CRB Aïn Fekroun, grâce à Mesfar (45’), alors que Bennaï a offert la victoire à l’ex-leader, l’USMBA, à la 41e minute. La meilleure opération de la journée est à mettre à l’actif de Paradou AC qui s’est imposé à l’extérieur contre la JSM Béjaïa (2-1) grâce à un doublé de Benayed (2’,23’). A la faveur de cette précieuse victoire, les hom- mes de Cherif El Ouazzani remontent à la quatrième place à quatre longueurs du podium. En revanche, la JSMB marque le pas et glisse à la cinquième place. La 18e journée a été marquée également par les victoires à l’extérieur du MC El Eulma, et d’Amel Bou Saâda contre respectivement l’AS Khroub et l’ASO Chlef sur le même score (1-0). Le MCEE a surpris l’ASK (1-0) grâce à Fezzani (51’), au moment où l’ABS s’est remis à l’adresse de Tebbaz (19’) pour engranger les trois points contre l’ASO Chlef et qui vaudront probablement leur pesant d’or dans le décompte final pour le maintien. L’US Chaouia n’a pas réussi à préserver le score contre la lanterne rouge, l’USMM Hadjout, concédant l’égalisation de Guerrab à la 83e minute, alors que Fegaâs lui avait permis de mener dès la 4e minute de jeu. Le MC Saïda est l’un des rares clubs à s’imposer à domicile au cours de cette 18e journée contre l’OM Arzew (2-0) grâce à Zahzouh (10’) et Saâdi (34’). CAN-2017 (U20) / Préparation Les Verts « relativement meilleurs » e lors du 2 match face l’Eg ypte L’entraîneur de la sélection algérienne des moins de 20 ans (U20), Mohamed Mekhazni, a estimé que son équipe a présenté un visage relativement meilleur face à l’Egypte (1-1), lors du deuxième match amical entre les deux équipes en l’espace de quatre jours vendredi au stade communal de Baraki (Alger). « J’estime que cette fois on a été relativement meilleurs, par rapport au premier match (défaite 3-2, ndlr). Sur le plan défensif en par- ticulier, mes joueurs se sont mieux comportés », a déclaré Mekhazni à la presse à l’issue de la partie. « On a joué également un bon match sur le plan tactique, en ce sens que mes joueurs étaient mieux en place. Ça motive pour redoubler les efforts, sachant qu’on aura a priori à jouer prochainement deux autres matchs amicaux contre la Mauritanie avant d’entrer dans le vif du sujet », a-t-il ajouté. Le sélectionneur national s’était plaint notamment des carences défensives de son équipe lors de la première rencontre face aux Egyptiens, qualifiant de « maillon faible » de l’équipe son arrière garde. Les deux sorties mi-figue, mi-raisin des protégés de Mekhazni interviennent avant un peu plus d’un mois du début des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations de la catégorie en 2017, dont le tirage au sort aura lieu le 5 février prochain à Kigali (Rwanda). la zone des turbulences. Par contre, les Banlieusards, eux, ratent l’occasion de prendre seuls la troisième place avec cette défaite et sont toujours concurrencés par le MCA et le MOB. Les Jaune et Noir devront maintenant se concentrer sur la suite du parcours dans l’espoir de se refaire une santé dès la prochaine journée du championnat. Dans le deuxième match et qui est ce derby de l’Est entre le CS Constantine et l’ES Sétif, le dernier mot est revenu aux gars de la ville Antique qui ont pris le meilleur sur leur adversaire par le score d’un but à zéro. Une banderille plantée par Samer à la 46’dans les bois gardés par Khedaïria a suffi aux locaux pour prendre les trois points du succès. Les Vert et Noir ont été, certes, inquiétés par les assauts répétitifs des poulains de Geiger, mais cela ne les pas empêchés de prendre le dessus au final en résistant de la meilleure manière qui soit. Les gars de la ville des Hauts-Plateaux, eux, n’arrivent pas à sortir leur tête de l’eau et la saignée des points continue pour eux, qui sont maintenant à la septième place avec seulement 23 points dans leur escarcelle. Ligue 2 Mobilis (18e journée) Résultats et classement : CABBA-OM 0-1 USMBA-JSMS 1-0 USC-USMMH 1-1 MCS-OMA 2-0 ASK-MCEE 0-1 ASO -ABS 0-1 JSMB-PAC 1-2 CAB-CRBAF 1-0 Cl. Equipe Pts J 1). O. Médéa 34 18 2). CA Batna 33 18 3). USM Bel-Abbès 32 18 4). Paradou AC 28 18 5). JSM Béjaïa 27 18 6). ASO Chlef 26 18 7). MC El Eulma 25 18 8). CABB Arréridj 24 18 9). A Bou Saâda 23 18 --). MC Saïda 23 18 11). JSM Skikda 22 18 --). AS Khroub 22 18 --). US Chaouia 22 18 14). OM Arzew 17 18 --). CRB Aïn Fekroun 17 18 16). USMM Hadjout 12 18 Sélection olympique algérienne Salhi veut une place chez les Verts Le gardien de but de la sélection olympique algérienne, Abdelkader Salhi, a indiqué qu’il ambitionnait de rejoindre un club européen et gagner une place en équipe nationale première, estimant que l’Algérie a les atouts pour aller loin lors des prochaines olympiades à Rio De Janeiro en août 2016. « Tout se passe comme je l’avais prévu. Mon premier objectif est de garder les cages d’une équipe européenne et de l’équipe A d’Algérie », a déclaré le portier de l’ASO Chlef (Ligue 2, Algérie) au site officiel de la Fédération internationale de football (Fifa). Désigné meilleur gardien de la précédente Coupe d’Afrique des moins de 23 ans au Sénégal, Salhi avait contribué grandement dans la qualification des Verts aux prochains Jeux olympiques de 2016 à Rio De Janeiro. Il se montre optimiste quant à une participation honorable des Verts dans cet évènement. « Nous n’irons pas à Rio pour faire du tourisme, mais obtenir un résultat honorable pour les Algériens, les Arabes et les Africains en général. Si on jette un coup d’œil sur l’état actuel du football algérien et les joueurs qui composent la sélection olympique, on constate que nous pouvons aller loin dans la compétition », a-t-il assuré. Revenant sur son brillant parcours sur le plan personnel lors de la CAN, le dernier rempart de l’ASO a fructifié le travail réalisé en sélection nationale. « J’ai eu de la chance, car j’ai bénéficié d’un entraînement spécifique avec le groupe. Ce niveau élevé nous a permis d’atteindre les Jeux olympiques », a-t-il expliqué. CAN 2016 de handball/L’Angola prend le bronze africain en dominant l’Algérie 25 à 19 El Khroub Les Verts ne verront pas le Mondial et vivent une nouvelle désillusion Impuissants, vendredi, en demi-finale face à la Tunisie, les Verts ont été surpris par l’Angola qui les a largement dominés 25 à 19 (10-8 à la mi-temps) à l’occasion du match comptant pour la 3e place de la CAN 2016 clôturée hier au Caire (Egypte). Pour la seconde fois après 2004, les Angolais privent l’équipe nationale du bronze qui garantit la présence au Championnat du Monde de la discipline prévu en 2017 à Paris (France). La participation à la manifestation universelle était pourtant l’objectif fixé par le staff technique. On ne pourra pas dire qu’il ait été raté de peu. PAR MOHAMED TOUILEB Fini le temps où l’Algérie déroulait contre toute nation africaine autre que la Tunisie ou l’Egypte. L’Angola s’est invité plus que jamais dans le gotha continental. Une victoire de prestige pour s’offrir le luxe de disputer le Mondial 2017 et le bronze de la CAN 2016. À défaut d’une prestigieuse finale, les Champions d’Afrique de l’opus 2014 se sont contentés d’une petite. L’équipe nationale se devait de réagir pour sauver ce qu’il restait de sa réputation dans l’arène africaine. Une opposition très compliquée face à un adversaire très sérieux qui a énormément progressé ces dernières années. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que le 4e de la dernière CAN a bien étudié le jeu de l’Algérie. Preuve à l’appui, ce « Kung-fu » pour débloquer le compteur en profitant de la perméabilité dans l’axe de la défense qui aura énormément handicapé l’EN dans ce tournoi. Les deux équipes se sont rendu coup pour coup jusqu’au quart d’heure de jeu lorsque les coéquipiers d’Isamel Pereira ont commencé à se détacher pour signer un 7-4 à la 20e minute de jeu face à des Algériens trop imprécis dans la projection offensive et maladroit pour finir les actions. Le face à face raté par Hichem Daoud à 6-4 vient conforter ce constat. Un peu nerveux, comme le prouve l’expulsion de Khomeïni (20’), avec la maladresse illustrée par le 3 sur 6 au tir de Messaoud Berkous et trop lymphatiques en phase défensive, les poulains de Salah Bouchekriou semblaient sonnés par la réactivité adverse et tétanisés par l’enjeu. Même si le gardien Adel Bousmal a réalisé une bonne prestation (15 arrêts dont 6 en première période), la fébrilité de la défense a été sanctionnée contre un vis-à-vis qui a réussi à mener les débats lors du premier acte bouclé avec un avantage de 2 buts (10-8). Après la pause, il y a eu le sursaut d’orgueil pour égaliser et repasser devant 11-12 à la 36e minute puis... le trou. Le black-out total avec la réception de 5 buts de suite sans en marquer pendant 8 minutes. Toujours les mêmes maux, les habituelles difficultés à se créer des situations favorables de tirs. Un rideau défensif difficile à perforer qui engendre la précipitation pour ne pas tomber dans le jeu passif. Parallèlement, les Angolais médaillés de bronze de 2004 face à l’Algérie (tiens tiens) ont déroulé en toute quiétude. Hichem Abdi et consorts n’ont pas pu réagir laissant transparaitre une inhabituelle impuissance. Les séquelles du Mondial raté et les symptômes ont flotté à la surface de la salle omnis- ports du Caire. Le Sept national s’est complètement effondré. Les jambes sciées, les mains tremblotantes, Saker & Cie laissent filer la 3e place après la couronne. Un triste sort pour le Champion en titre qui n’a pas pu limiter la casse revenant bredouille du pays des pyramides. Amer retour sur terre. Résultats des matchs de classement (hors issue de la finale Egypte-Tunisie) Résultats des matchs de classement de la 22e coupe d’Afrique des nations de handball messieurs (CAN-2016), disputés samedi au Caire : Finale : Egypte - Tunisie 3e-4e places : Algérie - Angola 19-25 5e-6e places : Cameroun - Maroc 30-29 7e-8e places : RD Congo - Congo 26-25 9e-10e places : Libye - Nigeria 28-26 11e-12e places : Gabon - Kenya 38-19 Réduction de la production du brut Venezuela, une tournée pour convaincre PAR YANI T. Peut-on espérer enfin une coopération en- tre l’Opep et des producteurs non-Opep autour d’une action sur les marchés pétroliers susceptible de faire remonter les cours ? En tout cas, les rumeurs d’un rapprochement entre la Russie et l’Opep en vue de réduire la production et soigner, par-là même, les déséquilibres du marché, ont eu un bon effet psychologique. Les cours ont fini la semaine dans une euphorie, effaçant la déprime qui persistait depuis maintenant plusieurs semaines. Hier, c’était au tour du Venezuela d’aller faire campagne auprès des producteurs non-Opep, dans une nouvelle tentative de concilier les différentes sources de l’offre. En effet, le ministre vénézuélien du Pétrole, Eulogio del Pino, a débuté, hier, une tournée en Russie, au Qatar, en Iran et en Arabie saoudite pour promouvoir auprès de ces pays producteurs de pétrole, membres ou non de l’Opep, une stratégie pour enrayer la chute des cours. «Il s’agit de quatre pays clés», a souligné dans un communiqué M. Del Pino. Le Venezuela mène depuis plus d’un an une campagne pour lutter contre la chute des prix auprès de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) à laquelle il a proposé, la semaine dernière, une réunion extraordinaire pour février. Cette campagne s’est élargie à la Russie qui n’appartient pas à l’Opep. En Russie, le ministre vénézuélien est presque en terrain conquis, contrairement aux monarchies du Golfe qui, elles, campent sur les mêmes positions ; si réduction de la production il y a, elle doit être assumée à la fois par les membres de l’Opep et les producteurs non-Opep. Chez les Russes, il semble y avoir déjà une prédisposition à négocier. En effet, le ministre russe de l’Energie avait indiqué, jeudi, que l’Opep voulait convoquer une réunion en février non limitée à ses membres et que Moscou était prête à y participer. Il a précisé que l’Arabie saoudite avait évoqué dans le passé la possibilité d’une baisse générale de production de 5%. Bien qu’elle ne soit pas jusqu’ici confirmée par les Saoudiens, cette information a entraîné un nouveau bond des cours du brut, au plus haut en trois semaines. Le cours du baril de «Light Sweet Crude» (WTI) a fini la semaine à près de 34 dollars le baril, tandis que le Brent valait un peu moins de 36 dollars à la clôture hebdomadaire des marchés. Selon les analystes, «les rumeurs sur des négociations entre la Russie et l’Opep, afin de réduire leur production, poussent les investisseurs à se dire qu’il est temps de revenir sur le marché», commentait, vendredi soir, un analyste chez Strategic Energy and Economic Research. Membre de l’Opep et premier producteur de pétrole en Amérique latine, le Venezuela a saisi aussitôt l’opportunité et va à l’encontre des poids lourds de la production mondiale du brut. En baisse depuis plus d’un an et demi face au niveau élevé de la production, que ce soit aux Etats-Unis, dans l’Opep ou en Russie, le marché pétrolier a réagi positivement à l’idée de voir la production baisser de 5%. Il a aussi bien résisté à des rumeurs selon lesquelles l’Iran, qui appartient à l’Opep et s’apprête à faire son retour sur le marché mondial à la suite de l’accord sur son programme nucléaire, avait prévenu qu’il ne participerait pas à une baisse organisée de production. Quoi qu’il en soit, les discussions autour d’une réunion entre membres de l’Opep et producteurs non-Opep seraient de bon augure, présageant un retour à de meilleurs sentiments chez les Saoudiens. Mais il ne faut pas non plus céder à l’euphorie, lorsqu’on sait qu’au sein même des l’Opep, Saoudiens et Iraniens se livrent à une guéguerre aux ramifications politiques qui risque de compromettre la recherche d’un salut aux cours du brut. Il y aurait aussi des calculs derrière les déclarations du ministre russe de l’Energie, destinés à tenter un rebond psychologique des prix. Si les espoirs du marché étaient déçus et si tout cela ne se révélait être qu’un jeu, les cours rechuteraient inévitablement, prévenaient les analystes. Bon nombre parmi eux jugeaient, en effet, la perspective d’une entente entre Moscou et le cartel sur des réductions de production hautement improbable, d’autant que le Vice-Premier ministre russe, Arkadi Dvorkovitch, a estimé, vendredi, qu’il revenait aux compagnies pétrolières et non à l’Etat de décider d’une éventuelle baisse de la production de l’or noir de la Russie. Il faut attendre lundi pour en juger. commémore Abdelhamid Mehri Quatre années après sa disparition, la commune d’El Khroub (Constantine) a revisité, hier, le parcours du regretté Abdelhamid Mehri, ancien ministre du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) et l’une des figures marquantes du mouvement national. Des amis du défunt, entourés de moudjahidine, d’universitaires et de simples citoyens ont rappelé, après avoir salué sa mémoire, le parcours d’Abdelhamid Mehri. S’exprimant lors d’une conférence organisée en hommage au défunt, le moudjahid Rabah Mahchoud, ancien ambassadeur et capitaine de l’ALN dans le Nord constantinois, a rappelé qu’Abdelhamid Mehri (1926-2012) se distinguait par sa «bonne éducation, son respect des autres, sa maturité politique et son engagement total pour la cause nationale qu’il plaçait au-dessus de toute autre considération». Le regretté Abdelhamid Mehri fut désigné au sein de la délégation extérieure du Front de libération nationale (FLN) et occupa le poste de membre du Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA), puis celui de membre du Comité de coordination et d’exécution (CCE), a-t-on rappelé. Il occupa le poste de ministre des Affaires nord-africaines, puis celui de ministre des Affaires sociales et culturelles du GPRA. Il fut également, après l’indépendance, ministre de l’Information avant d’occuper le poste d’ambassadeur dans plusieurs capitales. Sa dernière fonction officielle fut celle de secrétaire général du parti du FLN, de 1988 à 1996. La Grande Mosquée d’Alger réceptionnée fin 2016 Le ministre de l’Habitat, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé, hier, à Alger que les travaux au niveau de la salle de prière de la Grande Mosquée d’Alger seront achevés début mars prochain. Lors d’une visite d’inspection sur site, M. Tebboune a indiqué que les gros œuvres au niveau de la salle de prière avaient atteint un niveau d’avancement de 87%, ajoutant que leur finalisation était prévue pour début mars prochain. Par ailleurs, le minaret de la mosquée, devant culminer à 267 m, atteindra les 120 m début mars, a ajouté M. Tebboune. Le projet de la Grande Mosquée connaît «un avancement remarquable», selon le ministre qui a précisé que les gros œuvres au niveau de ses différentes structures sont achevés (Dar AlQor’ân, la bibliothèque, le centre culturel). Il a ajouté que le projet sera réceptionné en fin d’année avec un possible retard de deux à trois mois eu égard au caractère délicat de l’étude et des matériaux utilisés. Outre sa portée religieuse, culturelle et touristique, la Grande Mosquée d’Alger, dans laquelle de nouvelles techniques de construction sont utilisées pour la première fois en Algérie, sera une référence en tant qu’œuvre d’art. La Grande Mosquée d’Alger ambitionne de devenir un pôle attractif à vocation religieuse, culturelle et scientifique, alliant authenticité et modernité, notamment à travers son cachet architectural particulier.
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