L`ARTISTE - Reporters

ISSN n° 2335-1047
N° 991 - Dimanche 31 janvier 2016 - Prix : 10 DA
Après un recours auprès
du ministère de l’Intérieur
LES DEUX CHAMBRES DU PARLEMENT Réintégrés au PT, ses
créent un
VOTERONT LE TEXTE MERCREDI PROCHAIN dissidents
groupe parlementaire
EN INTERSESSION PARLEMENTAIRE
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RÉVISION DE LA
CONSTITUTION
LES JEUX
SONT FAITS
Le président de la République a convoqué hier par décret présidentiel les parlementaires
du Conseil de la nation et de l’APN afin de faire voter ensemble et «réunis» son projet de
modification de la Loi fondamentale. La consultation de la représentation nationale interviendra
alors que la session d’automne prendra fin le 2 février prochain. C’est-à-dire en période de
vacance et avec la possibilité, donc, selon l’article 124 de l’actuelle Constitution, d’un vote par
ordonnance présidentielle. S’il s’agit de cette option, l’article 38 de la loi organique sera donc
appliqué. Il dispose que le suffrage peut être dispensé d’un débat et d’amendements éventuels.
LE GRAND ROQUE DE BOUTEFLIKA
Filière avicole
Du poulet et des œufs
« au noir »
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Ghardaïa / Affaire des
«neuf jeunes scouts»
Le procureur a requis
18 mois de prison
ferme, le verdict
connu mardi
LIRE EN PAGE 8
Selon une instruction
de Bedoui
La population et les
médias associés
à la prévention des
risques majeurs
LIRE EN PAGE 11
LIRE EN PAGES 2-3-4 ET 5
Ahmed Ouyahia a confirmé hier officiellement sa dissolution
LE DRS AU
CHAPITRE
DE L’HISTOIRE
LIRE EN PAGE 4
Angola
Un baril en chute, une
économie menacée
LIRE EN PAGE 15
2
dimanche 31 janvier 2016
33
ACTUJOURD'HUI
462
jours sépareront la présentation du projet de loi de
révision de son adoption. Une fois la décision prise
et le contenu «adoubé» en Conseil des ministres, le
président Bouteflika a voulu aller vite pour pouvoir
se consacrer aux différentes tâches et échéances qui
attendent le pays en cette conjoncture particulière.
le point
Le grand roque de
Bouteflika
PAR AMINE ECHIKR
Le 4 février au matin, l’Algérie sera dotée
d’une nouvelle Constitution. Si elle a le
soutien de la majorité, elle reste soumise
à critiques par l’opposition en raison du
rôle qu’elle entend jouer et de la période
de transition qu’elle souhaite installer.
Elle est également soumise à critique par
des binationaux qui se sentent
discriminés du fait de leur exclusion des
postes de responsabilité.
Le Parlement convoqué lors d’une
intersession aura à voter la Loi
fondamentale sans débat et sans
amendement du projet. Les députés
comme les sénateurs ne pourront pas
modifier l’article 51. Ledit article dispose
que «l’égal accès aux fonctions et aux
emplois au sein de l’Etat est garanti à
tous les citoyens, sans autres conditions
que celles fixées par la loi. La nationalité
algérienne exclusive est requise pour
l’accès aux hautes responsabilités de
l’Etat et aux fonctions politiques». A
l’issue du Conseil des ministres qui a
adopté le texte, le président Bouteflika
avait ordonné l’élargissement de la liste
des hautes fonctions qui seront
déterminées par la loi. Les binationaux
resteront donc sur leur faim au moment
où les débats les concernant font rage
dans les pays victimes d’actes terroristes.
Il en sera de même pour les députés de
l’opposition qui avaient espéré saisir
l’occasion de l’adoption de la nouvelle
Constitution pour faire entendre leurs
voix. La cérémonie sera solennelle et tout
écart de langage et de comportement ne
sera pas toléré.
La Loi fondamentale sera donc adoptée
au regard de la loi du nombre. Il faudra
une majorité de 455 voix. Le FLN et le
RND disposent de 291 députés et de 83
sénateurs si l’on y ajoute les 48 sénateurs
du tiers présidentiel et les élus de l’ANR,
MPA et du TAJ, les jeux sont faits. Il n’y
aura pas de référendum non plus ! Au
grand dam des islamistes.
Tout au long du processus, le président
Bouteflika aura montré qu’il était maître
du jeu. Avançant à son rythme et laissant
dire et faire adversaires et alliés. Près de 5
années de maturation et moins de 30
jours pour la faire adopter, Bouteflika
montre une fois de plus que l’essentiel
des cartes sont entre ses mains. Que cela
soit pour la nature du régime, la question
de la nationalité et les équilibres entre les
pouvoirs, il aura marqué de son
empreinte la nouvelle Constitution
comme il aura choisi le mode de son
adoption. En attendant Mazafran II, les
partis d’opposition devraient méditer la
fine stratégie mise en place pour faire
passer le texte. En politique, les
approximations comme croire au hasard
sont peu porteuses et ne font pas avancer
les causes. Abdelaziz Bouteflika, comme
dans les jeux d’échecs, aura, avec cette
Constitution, fait un roque et peut voir
venir ses adversaires sans grands risques.
députés et 144 sénateurs se réuniront en congrès le
3 février pour adopter la nouvelle Constitution. Ils devront
être 455 à dire oui. Faute de quoi, le référendum sera
convoqué dans les 50 jours qui suivent. En cas de rejet,
la réforme constitutionnelle ne pourra être soumise une
nouvelle fois lors de ce mandat.
Selon un décret du président de la République, hier
Le vote de la révision de la
Constitution aura lieu mercredi
Dans soixante-douze heures, les
deux chambres du Parlement se
réuniront en session
extraordinaire, à l’initiative du
président de la République,
pour se prononcer sur la
révision de la Loi fondamentale
à laquelle il entend procéder.
PAR YOUNES SAADI
Ainsi, les parlementaires du Conseil de la
nation (Sénat) et de l’APN vont faire basculer le pays dans un nouvel ordre constitutionnel dont les dispositions phares sont,
comme chacun le sait, la limitation à deux
mandats présidentiels et l’officialisation de
tamazight, sans compter, bien sûr, d’autres
articles non moins fondamentaux, comme la
consécration et la défense des libertés et la
reconnaissance au plan économique de la libre entreprise. Le terme de basculement
n’est pas usurpé. Il est dicté par l’accélération très rapide du processus de révision
constitutionnelle depuis que le directeur de
cabinet du président de la République, Ahmed Ouyahia, a rendu publique la mouture
de texte que des mois de concertations et de
discussions avec les parties qui en ont accepté le principe - celles de l’opposition ont
refusé de s’y associer - ont permis de préparer et de confectionner. M. Ouyahia a présenté et expliqué publiquement le texte le 5
janvier dernier lors d’une conférence de
presse. Vingt-trois jours sont passés avant
que le Conseil constitutionnel ne délivre son
avis sur sa conformité. Jeudi dernier, le 28
janvier, en effet, cette institution a rendu publique une déclaration dans laquelle elle affirme qu’en vertu des dispositions de la
Constitution, notamment son article 176, le
projet de loi en question « ne porte aucunement atteinte aux principes généraux régissant la société algérienne, aux droits et libertés de l’homme et du citoyen, ni n’affecte
d’aucune manière les équilibres fondamentaux des pouvoirs et des institutions constitutionnels ». Deux jours après, soit hier, samedi, le président de la République a annoncé la convocation des deux chambres du
Parlement pour procéder au vote du texte de
révision de la Loi fondamentale. Moins d’une
semaine sépare l’« avis motivé » et exprimé
par le Conseil constitutionnel du vote de
mercredi prochain. Un suffrage
qui, précisons-le, aura une teneur
juridique réglementaire particulière parce qu’il intervient en période d’intersession parlementaire, la session d’automne se terminant le 2 février, selon un communiqué du bureau de l’Assemblée populaire nationale (APN)
(lire article d’Amine Echikr). La
décision du chef de l’Etat de
convoquer la représentation nationale, doit-on le préciser aussi,
est prise sous couvert de l’article
176 de la Constitution. Cette disposition stipule que « lorsque, de
l’avis motivé du Conseil constitutionnel, un projet de révision constitutionnelle ne porte aucunement atteinte aux principes généraux régissant la société algérienne, aux droits et libertés de l’homme et du
citoyen, ni n’affecte d’aucune manière les
équilibres fondamentaux des pouvoirs et des
institutions, le président de la République
peut directement promulguer la loi portant
révision constitutionnelle sans la soumettre
à référendum populaire si elle obtient les
trois-quarts des voix des membres des deux
chambres du Parlement ». La configuration
actuelle étant marquée par une représentation acquise en majorité au président de la
République - le FLN et le RND y siègent en
force, sans compter le MPA, l’ANR et les indépendants dont on ne connaît pas d’hostilité particulière vis-à-vis du texte de la révision -, les trois-quarts des voix devraient être
aisément obtenus. 
Le Parlement qui sera convoqué en intersession suscite la question :
Projet de loi ou ordonnance ?
PAR AMINE ECHIKR
La Constitution sera adoptée ce mercredi par le Parlement
siégeant en chambres réunies.
Conformément à l’article 98 de
la loi organique fixant l’organisation et le fonctionnement de
l’Assemblée populaire nationale
et du Conseil de la nation ainsi
que les relations fonctionnelles
entre les chambres du Parlement
et le gouvernement, le président
Bouteflika a convoqué le Parlement en chambres réunies dans
le cas prévu à l’article 176 de la
Constitution. Cet article dispose
que « lorsque de l’avis motivé du
Conseil constitutionnel, un projet de révision constitutionnelle
ne porte aucunement atteinte
aux principes généraux régissant
la société algérienne, aux droits
et libertés de l’homme et du citoyen, ni n’affecte d’aucune manière les équilibres fondamentaux des pouvoirs et des institutions, le président de la République peut directement promulguer la loi portant révision
constitutionnelle sans la soumettre à référendum populaire si
elle a obtenu les trois-quarts des
voix des membres des deux
chambres du Parlement ». Mercredi, le Parlement sera présidé
par le président du Conseil de la
nation, Abdelkader Bensalah,
conformément à l’article 99 de
ladite loi. La séance débutera,
après avoir écouté l’hymne national et des versets du Coran,
par l’adoption du règlement intérieur qui sera proposé par une
commission composée des bureaux des deux chambres et présidée par le doyen d’âge, conformément à l’article 100 de la loi
organique. Il restera à savoir s’il
s’agira du vote d’un projet de loi
ou d’une ordonnance présidentielle. En effet, à la date du 3 février, le Parlement sera en vacances. Mercredi passé, un communiqué du bureau de l’Assemblée populaire nationale annonçait la date du 2 février 2016
pour clôturer la session d’automne des deux chambres du Parlement. « Après concertation avec
le Conseil de la nation, le bureau
a arrêté la date du 2 février 2016
pour la clôture de la session
d’automne », précise le commu-
niqué. Le Parlement étant en
intersession,
le
président
Bouteflika est obligé de légiférer
par ordonnance.
L’article 124 de l’actuelle Constitution dispose qu’en « cas de vacance de l’Assemblée populaire
nationale ou dans les périodes
d’intersessions du Parlement, le
président de la République peut
légiférer par ordonnance. (…)
Les ordonnances sont prises en
Conseil des ministres ».
LE VOTE DES
ORDONNANCES NE
DONNE PAS LIEU À
DÉBAT
S’il s’agit d’une ordonnance, l’article 38 de la loi organique sera
donc appliqué. Ce dernier dispose que « la procédure de vote
sans débat est applicable aux ordonnances soumises à l’approbation de chaque chambre par le
président de la République, en
application de l’article 124 de la
Constitution. Il ne peut être présenté d’amendement. L’ensemble du texte est soumis au vote
et à l’adoption sans débat, au
fond, après que soit donnée lecture du rapport de la commission compétente ».
Après l’adoption du règlement
intérieur, le Parlement écoutera
le discours de la personne qui
sera désignée par le président
Bouteflika exposant la réforme
constitutionnelle. Lors des précédentes révisions, le Premier
ministre avait été désigné pour
accomplir cette tâche. L’honneur
devrait donc revenir à Abdelmalek Sellal de lire la missive du
président de la République au
Parlement. Ensuite et selon la
nature juridique du projet, ordonnance ou projet de loi, les
parlementaires auront soit à débattre du texte soit à l’adopter
directement. L’adoption par une
majorité des trois-quarts est nécessaire ; autrement, le texte
sera soumis à référendum. Si
l’adoption du texte par la majorité des trois-quarts ne devrait
pas poser problème, la nature du
texte, ordonnance ou loi, suscitera débat de la part de l’opposition, qui rejette par principe la
réforme constitutionnelle. 
ACTUJOURD'HUI d i m a n c h e 3 1 j a n v i e r 2 0 1 6 3
92
députés s’étaient alliés pour bloquer la loi de finances
2016. Ils avaient exprimé leur volonté de faire
entendre la voix de l’opposition y compris lors du vote
de la révision constitutionnelle. Il n’en sera rien, car le
contexte a changé et la donne politique aussi.
2
partis parmi les plus en vue de l’opposition ne pourront pas s’exprimer
par le vote. Il s’agit du Rassemblement pour la culture et la démocratie
qui a boycotté les législatives de 2012 et de Talaie El Houriyet d’Ali
Benflis de constitution récente. Leur absence aux deux Chambres font
que leurs critiques du texte ne pourront pas se transformer en voix…
Vote de la future Constitution
La majorité confiante et l’opposition
pour l’histoire…
Le président de la République a convoqué le Parlement avec ses deux
chambres à une session extraordinaire, le 3 février, pour voter
l’avant-projet de loi portant révision de la Constitution. Au moment
où les partis de la majorité mobilisent leurs troupes pour le grand
jour, ceux de l’opposition, notamment les partis qui siègent à l’APN
et au Sénat, cherchent les moyens de constituer un seul bloc, ne
serait-ce que pour unifier leurs positions.
PAR AÏSSA MOUSSI
C’est ce qu’affirme d’ailleurs Naâmane
Laouer, ancien chef du groupe parlementaire
de l’Alliance de l’Algérie verte (AAV). « Nous
sommes en train de multiplier les contacts et la
concertation avec l’ensemble des députés de
l’opposition pour arriver à s’unir autour d’une
seule position », a déclaré le député du MSP,
précisant au passage l’exclusion d’un vote
« pour » ou d’une « abstention » lors de cette
séance. Deux choix se présentent, en effet, pour
l’AAV et même pour les autres formations politiques comme le FFS et le PT, estime notre interlocuteur. « Soit nous allons voter contre, ou
bien ce sera le boycott de la séance », dit-il,
tout en se montrant « confiant » qu’il y aura
consensus autour d’une position, « du moins au
sein de l’AAV », composée du MSP, d’Ennahda
et d’El Islah. L’on se rappelle que lors du débat
et du vote sur le projet de loi de finances pour
2016, en novembre dernier, les députés de
l’AAV, du PT et du FFS avaient fait « front commun » et perturbé la séance de l’adoption à
l’APN. Un précédent dans l’histoire de l’institution législative. Ils sont allés jusqu’à signer une
lettre commune (les 92) au chef de l’Etat, lui
demandant de surseoir à la signature de la loi.
OPPOSITION : VOTER
CONTRE OU BOYCOTTER
Mais l’initiative des 92 se limite à la loi de finances, reconnaît Naâmane Laouer. « Nous ne
sommes pas dans la même phase. Maintenant,
il s’agit du vote sur l’avant-projet de révision
constitutionnelle et nous essayons de rapprocher les positions », explique-t-il. Notre interlocuteur insiste, en revanche, sur le fait que le
chef de l’Etat « n’a pas tenu parole », puisque le
texte qui sera présenté au vote « n’est pas
consensuel » et « n’a rien de profond », comme
promis. Pis encore, M. Bouteflika « a concentré
tous les pouvoirs entre ses mains. Ce qui signifie l’absence de l’Etat et des institutions ». Du
côté du FFS, son groupe parlementaire s’est
réuni la semaine dernière et indiqué en fin de
travaux que l’initiative du pouvoir« vise en réalité à pérenniser un système à la recherche, à
travers cette Constitution, d’une légitimité internationale ». Cependant, « le parti se prononcera officiellement sur la position à adopter le
jour du vote, avant le 3 février », précise une
source interne. C’est dire qu’au final, les partis
de l’opposition se contenteront d’une position
qui ne saura dépasser le fait qu’elle sera archivée dans l’histoire, sans aucun impact sur le
cours des événements.
LA MAJORITÉ EN
CONFORTABLE POSITION
Face à l’opposition, les partis du pouvoir se disent « prêts » à faire du jour du vote un évènement. Hocine Khaldoune, chargé de la communication au sein du FLN, affirme, dans ce sens,
que son parti « est en concertation avec le RND
et des députés indépendants ». Ne se gênant
pas d’afficher sa « certitude » quant à l’adoption de l’avant-projet, il estime que « la majorité est largement dans une position confortable à cet effet ». Le FLN à lui seul « détient 60%
des parlementaires des deux chambres », précise notre interlocuteur, qui tacle l’opposition
qui ne peut rien faire face à la majorité. « Avec
tout le respect qu’on doit à l’opposition, force
est de constater qu’elle n’y peut rien. Elle qui
ne représente même pas le quart restant des
trois-quarts requis pour l’adoption », déclare
M. Khaldoune, qui se félicite de « l’acte constitutionnel et du respect des procédures » par le
président Bouteflika durant tout le processus
d’élaboration et de révision de la Constitution.
Le représentant du FLN met en garde, enfin,
l’opposition quant à une tentative de perturbation de la séance, précisant qu’« il s’agira d’une
séance extraordinaire », car l’actuelle session
du Parlement sera clôturée le 2 février. « Dans
cette séance avec un seul ordre du jour, il n’y
aura pas de débat », précise-t-il, estimant que «
l’opposition n’a donc le droit que de se prononcer à main levée pour ou contre, sinon s’abstenir de voter le projet ». Toute tentative qui sort
de ce cadre « est considérée comme étant un
acte anticonstitutionnel », prévient notre source. Les SG du FLN et du RND avaient donné
déjà instruction à leurs députés et sénateurs
pour « faire preuve de discipline et faire passer
» le projet du Président. Quant aux partis ne
siégeant pas au Parlement, l’occasion de la tenue d’activités organiques a permis hier à certains de s’exprimer sur cette ultime étape de la
révision. Le RCD a indiqué dans la résolution
finale de son conseil national que « les modalités choisies pour élaborer et entériner le énième nouveau charcutage de la Constitution est
le meilleur indicateur de l’exclusion de l’écrasante majorité du peuple algérien, sur un texte
qui le concerne en premier chef, sans compter
que cette mouture qui sort directement des laboratoires du système touche profondément
aux équilibres des institutions ». Joint par nos
soins, Atmane Maâzouz, chargé de la communication du parti, a dénoncé « le recours à un
Parlement illégitime pour la révision de la
Constitution ». Le Front du changement (FC),
qui tenait, lui, vendredi son conseil consultatif,
a réaffirmé le caractère « non consensuel» du
projet, tout en estimant que « la voie référendaire reste la mieux adaptée ». 
Dissolution du DRS, révision de la Constitution
Des démarches insuffisantes selon le RCD
PAR YOUNÈS SAADI
Le Rassemblement pour la culture et la
démocratie (RCD) ne croit pas à la volonté affichée par les pouvoirs publics d’aller de l’avant
dans l’élargissement du champ des libertés démocratiques en Algérie.
Les démarches entreprises, qui ont abouti à la
dissolution du DRS et à la révision de la Constitution, semblent ne pas convaincre ce parti, qui
s’attend à des réformes plus audacieuses et plus
profondes.
Cette position a été clairement exprimée par
son conseil national réuni vendredi en session
ordinaire à Alger, pour évaluer l’activité du
rassemblement et la situation politique générale. Dans sa résolution finale, rendue publique
hier, l’organe délibérant du RCD constate que
« tous les signaux sont au rouge ». Commentant
l’annonce de la dissolution du DRS, que beaucoup, dira-t-il, attribuent à « des règlements de
comptes », cette décision ne peut suffire si elle
n’aboutit pas à la dissolution de la police politique du régime et la libération du champ politique et médiatique. « Force est de constater
que le refus opposé aux manifestations et les
entraves à l’activité des partis de l’opposition,
l’épisode des obstacles bureaucratiques à la demande du RCD pour la réservation de la salle
Atlas étant le dernier exemple vivant, ne sont
pas de nature à accréditer un tel projet de lever
la chape de plomb sur les libertés publiques »,
indique le RCD.
En ce qui concerne le projet de révision de la
Constitution, qui sera présenté aux parlementaires mercredi prochain, la formation politique de Mohcine Belabbas estime que « les modalités choisies pour élaborer et entériner le
énième nouveau charcutage de la Constitution
est le meilleur indicateur de l’exclusion de
l’écrasante majorité du peuple algérien sur un
texte qui le concerne au premier chef, sans
compter que cette mouture qui sort directement des laboratoires du système touche profondément aux équilibres des institutions ».
Ainsi, le RCD contredit la lecture faite par le
Conseil constitutionnel, qui ne voit pas en ces
changements un bouleversement des équilibres
entre les institutions constitutionnelles. En
outre, le parti se joint aux voix qui critiquent
les articles 51 et 73 du projet de révision de la
Constitution. « La discrimination envers une
frange importante de la population, à savoir les
Algériens qui vivent à l’étranger, est loin d’être
un détail.
Dans les faits, on veut constitutionnaliser cette
discrimination au motif que cette partie du
peuple algérien est celle qui revendique le plus
la liberté et la fin d’un système politique d’un
autre âge », déplore le Rassemblement pour la
culture et la démocratie.
Au plan économique et social, il dénonce les
mesures prises par le gouvernement pour atténuer les effets de la chute des prix des hydrocarbures. « Les cascades de dévaluations, d’augmentations des prix, couplées à l’abandon de
projets annoncés et aux licenciements économiques qui pointent à l’horizon, donnent lieu
déjà à des protestations et des manifestations
qui risquent de plonger le pays dans le chaos si
la seule réponse des pouvoirs publics demeure
la répression », a-t-il averti, avant de s’opposer
à la manière avec laquelle ont été traités les
derniers événements qu’a vécus la commune
d’Oued El Ma, à Batna. S’agissant de la vie in-
terne au rassemblement, les secrétaires nationaux à l’organique et aux finances ont dressé,
selon la même source, le bilan de l’année 2015
respectivement sur la structuration et la nature
des rentrées financières ainsi que des dépenses
de fonctionnement. « Les membres du conseil
national sont appelés à s’engager encore plus
sur le terrain pour consolider le redéploiement
du parti, mais aussi à concrétiser au mieux le
capital confiance dont jouit de plus en plus le
RCD auprès de larges couches de la population », peut-on lire dans la résolution, qui ne
fait aucune allusion aux déclarations et aux
agissements de l’ex-vice-président du parti,
Nourredine Aït Hammouda.
Enfin, le conseil national se félicite de l’action
du RCD sur la scène nationale en « cette période de doutes et d’incertitudes qui pèsent sur le
pays. Il appelle les Algériens et les Algériennes
à s’impliquer davantage dans les luttes politiques et sociales pour peser et imposer une solution politique négociée conforme aux luttes et
aux sacrifices de notre peuple et aspirations de
la jeunesse à la liberté, la démocratie et la modernité », ajoute la résolution.
4
dimanche 31 janvier 2016
24 HEURES AU PAYS
Ahmed Ouyahia a confirmé hier officiellement sa dissolution
Le DRS au chapitre de l’histoire
C’est officiel, « le Département du renseignement et de la sécurité (DRS) a été dissous ». C’est
le ministre d’Etat, directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, qui
l’a annoncé hier à l’occasion d’une conférence de presse qu’il a animée à l’issue du conseil
national de son parti, le Rassemblement national démocratique (RND).
PAR NADIA BELLIL
« Le DRS a été dissous et il a
été mis en place trois directions générales de sécurité rattachées directement à la présidence de la République. Il s’agit de la Direction générale de la sécurité intérieure, la Direction générale de la documentation et de la sécurité extérieure et la
Direction générale du renseignement technique. »
M. Ouyahia, qui s’exprimait en sa
qualité de directeur de cabinet de la
présidence de la République, a précisé que ces trois directions générales sont des instances de l’Armée
nationale populaire (ANP) qui « seront rattachées désormais directement à la présidence de la République ». Athmane Tartag, qui était
chef du DRS, est, selon M. Ouyahia,
« devenu conseiller auprès du président de la République chargé de la
coordination des services de sécurité rattachés à la Présidence ». Ces
changements représentent, de l’avis
de M. Ouyahia, « un progrès » pour
l’Algérie, qui, selon lui, « entre dans
une autre phase en matière de sécurité ». « C’est une nouvelle restructuration des services de sécurité en
Algérie que le président de la République avait lancée en 2013 et qui
s’est terminée avec la mise sur pied
de ces trois directions générales. »
Pour autant, « la mission de Bouteflika ne s’achève pas avec la restructuration du DRS », relève M. Ouyahia,
interrogé sur son éventuelle candidature à la présidentielle de 2019. «
Le Président a été réélu sur la base
d’un programme et d’engagements
que nous soutenons sans faille. »
LE FLN EST UN
ALLIÉ STRATÉGIQUE
DU RND
Le secrétaire général par intérim du
RND n’a pas manqué de répondre
aux questions inhérentes à l’actualité nationale, à l’image de ses récurrents conflits avec le FLN. « C’est
insensé de dire que le FLN et le
RND, qui soutiennent le même Président et font partie du même gouvernement, sont des ennemis ou des
adversaires. Et j’ai de multiples fois
dit que le FLN est un allié stratégi-
que et nous ne sommes pas en
conflit sur des personnes ou des
choix, mais nous défendons un message », a lancé M. Ouyahia. Pour se
faire plus convaincant, il étayera
que « Saâdani et moi sommes camarades, pour ne pas dire amis, mais
chacun d’entre nous a sa façon de
s’exprimer, ni plus ni moins. Et
quand Amar Saâdani a été élu à la
tête de l’Assemblée nationale en
2004, j’ai donné des instructions
aux députés du RND pour le soutenir ». S’exprimant à propos de l’argent sale, M. Ouyahia a relevé qu’il
s’agit d’« une triste réalité lors des
élections ».
« Créer des lobbies financiers est
tout à fait normal, toutefois, il y a
des gens qui achètent des voix », regrette-t-il, en estimant que « c’est un
non-sens ce que font ceux qui dé-
pensent entre 7 à 10 milliards de
centimes pour acheter un siège au
Parlement, alors qu’un sénateur perçoit environ un milliard et demi de
centimes durant son mandat de six
ans ». L’argent utilisé à cette fin « se
ramasse dans l’activité économique
sale et la drogue », assène M. Ouyahia, tout en nuançant : « Je ne jette
de pierres à personne, c’est une réalité que nous, les Algériens, les politiques, les gouvernants et la société,
nous devons progressivement réparer et faire reculer en la dénonçant
d’abord, en agissant ensuite et en se
donnant le temps de la faire reculer
jusqu’à ce qu’elle disparaisse totalement. » De son avis, « il s’agit d’un
problème de réglementation, laquelle triomphera de l’argent sale
quand la loi sera totalement respectée, quand l’activité économique
sera totalement régulée et quand
chaque opérateur payera le fisc, ses
charges sociales et j’en passe ». Intervenant à propos du mouvement
Barakat et du Mouvement de la jeunesse indépendante pour le changement, M. Ouyahia a estimé qu’« ils
sont fascistes ». Ahmed Ouyahia n’a
pas manqué à l’occasion de sa conférence de presse de défendre à nouveau le projet de révision constitutionnelle. « Cessez de faire des procès d’intention au pouvoir », a-t-il
dit, tout en estimant que « l’opposition refuse tout ce qui vient du pouvoir, à l’image de la révision de la
Constitution ». 
Transcription de tamazight
On attend l’avis des spécialistes
PAR OUIZA K.
La polémique sur la transcription de la langue
amazighe n’a toujours pas connu son épilogue. Dès
l’annonce de l’officialisation de cette langue comme
seconde langue officielle, la polémique a été relancée. Entre les adeptes des caractères latins s’appuyant sur les travaux réalisés durant près d’un
siècle de travail, ceux qui sont favorables aux caractères arabes, mais qui agissent par «idéologie», et
les «puristes» qui estiment que l’unique transcription possible reste le tifinagh, c’est Ahmed Ouyahia,
SG par intérim du RND, qui tente d’y mettre fin.
Ainsi, lors de la conférence de presse qu’il a animée,
hier, à l’issue de la 5e session ordinaire du Conseil
national du parti, le chef du RND et néanmoins chef
de cabinet de la Présidence estime que cette question relève des prérogatives des spécialistes. «Tama-
zight est enseignée depuis plusieurs années dans
certaines régions du pays où elle est différemment
parlée, d’où la nécessité de confier aux spécialistes
et experts la décision de choisir les caractères avec
lesquels elle sera transcrite, une fois promue langue
officielle», a indiqué M. Ouyahia. Il a précisé, par
ailleurs, que l’application de l’officialisation de tamazight «va nécessairement demander dix à vingt
ans ou plus, car il faudra que les spécialistes s’entendent pour en faire une seule langue». Cela étant
dit, M. Ouyahia parle de standardisation, estimant
qu’il s’agit d’un chantier sur lequel planchera la future Académie de la langue amazighe. M. Ouyahia
a précisé que l’Académie sera placée auprès du président de la République, conformément aux dispositions du projet portant révision constitutionnelle.
Concernant la non-inscription de cette mesure dans
l’article 178 du projet de révision constitutionnelle,
il a affirmé que le RND «n’a pas d’état d’âme vis-àvis de cette disposition». L’article en question prévoit que «toute révision constitutionnelle ne peut
porter atteinte au caractère républicain de l’Etat, à
l’ordre démocratique, basé sur le multipartisme, à
l’islam, en tant que religion de l’Etat, à l’arabe comme langue nationale et officielle, aux libertés fondamentales, aux droits de l’Homme et du citoyen, à
l’intégrité et à l’unité du territoire national, à l’emblème national et à l’hymne national en tant que
symboles de la Révolution et de la République, au
fait que le président de la République est rééligible
une seule fois».
M. Ouyahia a, dans ce sens, relevé que «le plus important, c’est le pas politique franchi pour l’officialisation de tamazight», affirmant que «personne ne
pourra remettre en cause cet acquis à l’avenir même
s’il n’est pas cité dans l’article 178». 
Le Front du changement appelle
à un programme de « salut économique »
PAR FARID MELLAL
Le Front du changement
d'Abdelmadjid Menasra s’est à nouveau exprimé hier sur la révision de la
Constitution. Dans la déclaration finale de la session ordinaire du conseil
consultatif national du parti, sa direction affirme, à quelques jours du vote
de la Loi fondamentale amendée, mercredi prochain, au Parlement, que sa
préférence reste celle d’un référendum
populaire. Qui n'aura pas lieu. Même
si le texte renferme de nombreux ac-
quis, notamment en matière de droits,
de libertés, des institutions et des
droits de l’opposition, comparativement aux constitutions précédentes,
consent cette formation politique, « la
révision constitutionnelle à venir n’est
pas consensuelle ». Exit le dossier désormais ficelé de la révision constitutionnelle, seul le point de vue développé par le parti sur la conjoncture
économique reste réellement pertinent. A ce sujet, le Front du changement appelle à la tenue d'une « conférence nationale », un « quartette », a-t-
il précisé, qui réunirait le gouvernement, l’opposition et les partenaires
économiques et sociaux. L'objectif, selon le parti, est de dégager un programme de « salut économique » pour
contrer les conséquences de la crise
financière que traverse l’Algérie suite
à la chute actuelle des recettes pétrolières. Sur un autre registre, le parti
d’Abdelmadjid Menasra s'est élevé
contre la tentation de stigmatiser et de
« criminaliser » l'opinion d'opposition,
estimant qu'elle a sa place et le droit
de s'exprimer. Il faisait allusion aux
échanges violents qui ont eu lieu récemment entre des représentants des
partis de la majorité et de l'opposition.
Le Front du changement, présidé par
Abdelmadjid Menasra, a tenu son
conseil consultatif national vendredi
dernier à Alger.
Il a été suivi hier samedi par une réunion de son bureau national élargi aux
chefs de bureau du parti. A l’ordre du
jour figuraient la présentation du plan
annuel des activités du parti pour l’année 2016 et l’examen des questions
d’actualité. 
Révision de la Constitution
Les islamistes font
front contre le projet
présidentiel
PAR ALLAOUA BOUALEM
Après le Front du changement (FC),
hier, deux partis politiques de la
mouvance islamiste se sont
prononcés contre le projet de
révision constitutionnelle. Ces
positions rejoignent naturellement
les positions affichées par les
députés de l’Alliance de l’Algérie
verte (AAV), dont est membre
également le Mouvement de la
société pour la paix (MSP).
Mohamed Douibi, secrétaire général
du mouvement Ennahda, animant un
meeting populaire au centre culturel
Aïssat-Idir à Skikda, a indiqué que sa
formation politique « rejette le projet
de révision de la Constitution ainsi
que la manière avec laquelle le texte
a été élaboré ». Pour M. Douibi, ce
projet « ne permet ni de concrétiser
l’Etat de droit, ni de mettre en place
un Etat d’institutions, ni de
développer durablement le pays, ni
répondre au souhait du citoyen qui
aspire à une vie digne ».
Poursuivant sa critique de l’action de
l’Exécutif, il a fait part de son
« étonnement » au sujet de la visite
du ministre des Moudjahidine en
France, un pays, a-t-il souligné, qui
« ne s’est encore pas excusé pour les
crimes perpétrés contre le peuple
algérien ». Il a qualifié cette visite de
« renoncement aux droits d’un
peuple plaidant pour la
criminalisation du colonialisme
français ».
Sur le plan économique, Mohamed
Douibi s’est dit disposé à coopérer et
à travailler avec les partis de
l’opposition pour « sortir le pays de la
crise ». Il a estimé qu’avec « la
coopération et une véritable volonté
politique, l’Algérie sera capable de
surmonter cette crise », car, a-t-il
ajouté, le pays « réunit toutes les
conditions pour engager une relance
globale ».
De son côté, le secrétaire général du
mouvement El Islah, Filali Ghouini,
évoquant la révision de la
Constitution, a estimé que le projet
proposé « n’est pas consensuel, mais
l’œuvre d’une minorité politique qui
voudrait imposer sa vision à la
majorité ».
En raison de la crise économique, il a
appelé hier de Bordj Bou Arréridj à
un « large débat national »
réunissant tous les acteurs de la
sphère économique au sujet des
solutions à mettre en œuvre pour
face à la crise économique.
L’économie algérienne, qui traverse
une « conjoncture difficile », se dirige
tout droit vers une « ligne rouge », ce
qui exige « l’association de tous les
acteurs, en particulier les
compétentes nationales, jusque-là
marginalisées à l’intérieur et à
l’extérieur du pays » dans la prise de
décision, a estimé M. Ghouini au
cours d’une rencontre avec les
militants de son parti tenue au siège
du mouvement.
Le secrétaire général du mouvement
El Islah a insisté sur le fait qu’il était
désormais « impératif » d’engager
une concertation autour des moyens
de sortir de la dépendance vis-à-vis
des hydrocarbures, tout en
encourageant les investissements
publics et privés afin de générer des
richesses et des emplois
permanents. Il a également
considéré que les dispositifs de
soutien à l’emploi ont « globalement
montré leur échec ».
Pour sa part, le MSP avait donné sa
position lors de la réunion de son
conseil national le 16 janvier dernier.
Son président, Abderrezak Mokri,
avait déclaré que « son parti est
contre le projet de révision de la
Constitution » proposé par le
président de la République. Il n'a pas
manqué, toutefois, de faire l'éloge de
l'officialisation de la langue
amazighe, pour laquelle il n'y a
jamais eu d'antagonismes ni de
problèmes avec la langue arabe,
selon lui. Et d'ajouter que c'est plutôt
« la langue héritée de la colonisation
qui a été la source de problèmes
pour l'Algérie ».
24 HEURES AU PAYS d i m a n c h e 3 1 j a n v i e r 2 0 1 6 5
El Irchad Wa El Islah
Nouvel hommage
posthume à cheikh
Bouslimani
PAR FAYÇAL DJOUDI
L’association El Irchad Wa El Islah
souhaite que Mohamed Bouslimani soit
réhabilité à la hauteur de la personnalité
qu’il incarnait. En effet, lui rendant un
vibrant hommage hier, samedi, à Alger, à
l’occasion du 22e anniversaire de son
assassinat par les hordes terroristes, le
président de l’association El Irchad Wa El
Islah, Nasreddine Hazem, a fait l’éloge de
ce « vaillant » homme, affirmant que
« cette rencontre à l’occasion du 22e
anniversaire de son assassinat était
l’occasion d’évoquer ses valeurs et les
principes qu’il a vigoureusement
défendus avant d'être assassiné par les
terroristes ». « Ce nationaliste avait
refusé de promulguer une fatwa
légitimant les actes terroristes », a encore
dit Nasreddine Hazem, tout en lançant
un appel aux autorités algériennes afin
que les noms de Mahfoud Nahnah et de
Mohamed Bouslimani soient attribués à
des établissements publics et à des
artères. Une école en Somalie et une
mosquée à Gaza portent son nom, a-t-il
indiqué à propos.
Dans son hommage, l’association El
Irchad Wa El Islah a affirmé que son
cheikh et membre fondateur du parti a
été assassiné atrocement en janvier 1994
par les hordes terroristes pour avoir
refusé d’édicter une fatwa légitimant
l’assassinat des Algériens.
Disparu tragiquement il y a 22 ans,
Mohamed Bouslimani était l'un des
membres fondateurs du mouvement
Hamas, devenu quelques années plus
tard le MSP. L’hommage, qui s’est
déroulé à la salle Sierra Maestra, à
Meissonnier (Alger), a été marqué par
une assistance nombreuse et des cadres
du parti, alors le président du MSP,
Abderrezak Mokri, a brillé par son
absence. Les intervenants lors de cette
rencontre ont relaté le parcours de
Mohamed Bouslimani, notamment pour
avoir été l’un des symboles de la
réconciliation nationale, mais aussi pour
son dévouement à la nation et son
attachement aux valeurs républicaines.
Lui rendant hommage, Aboudjerra
Soltani, l’ex-président du parti MSP, a fait
savoir que « Bouslimani avait œuvré pour
la préservation de la stabilité du pays en
mettant en avant les valeurs d’unité et de
rejet de la violence et de la fitna ». Sur ce
registre, M. Soltani a rappelé le combat
du défunt à l’échelle nationale et au
niveau international, notamment ses
actions en faveur de la BosnieHerzégovine et son soutien à la cause
palestinienne. Mohamed Bouslimani
avait été enlevé par quatre individus
armés de son domicile à Blida et conduit
vers une « destination inconnue ». Il avait
été autorisé une semaine après son
enlèvement à téléphoner au siège de son
organisation, affirmant qu’il était
« vivant », sans plus. L’enlèvement avait
été revendiqué par deux organisations
rivales clandestines, le GIA (Groupe
islamique armé) et l’OJAL (Organisation
des jeunes algériens libres). Son corps a
été découvert enterré à El Affroun, à 70
km à l'ouest d'Alger.
A ses détracteurs, ses sympathisants ont
loué le personnage, soulignant que sa
célébrité surpasse les murs de sa ville
natale, Blida, puisqu’il est connu à travers
le monde par sa capacité de dialoguer, de
convaincre, de prêcher la bonne parole et
son courage exemplaire de dénoncer le
terrorisme au moment où plusieurs
personnalités religieuses et politiques
ont choisi le chemin du silence. Né en
1941 à Blida, Mohamed Bouslimani a
poursuivi l’essentiel de sa carrière
professionnelle dans le secteur de
l’éducation. Président de l’association El
Irchad Wa El Islah, il figure parmi les
principaux membres fondateurs du parti
Hamas aux côtés de Mahfoud Nahnah.
Après un recours auprès du ministère de l’Intérieur
Réintégrés au PT, ses dissidents
créent un groupe parlementaire
Salim Labatcha, le
coordinateur du mouvement
de redressement du Parti des
travailleurs (PT), a annoncé,
hier, la création d’un groupe
parlementaire composé de
onze députés.
PAR NADIA BELLIL
C’est à l’issue d’une réunion des contestataires du Parti qui s’est tenue le 26 janvier dernier
au siège de l’Assemblée populaire nationale
(APN) que ce groupe parlementaire a été constitué. Contacté par téléphone, M. Labatcha explique que ce groupe parlementaire ne s’écarte pas
du Parti des travailleurs mais travaillera sous
son sigle : «Nous sommes des militants du Parti
des travailleurs qui sont d’ailleurs reconnus comme tels et réhabilités dans notre appartenance au
PT puisque nous avons été réintégrés grâce à une
décision du ministère de l’Intérieur après notre
exclusion lors du comité central du 9 janvier dernier». «Nous avons introduit des recours argumentés auprès du ministère de l’Intérieur à propos de notre exclusion qui ne s’est même pas
faite après un passage en conseil de discipline et,
après examen de nos recours, on a été tous rétablis dans notre appartenance au PT», a-t-il précisé. «Notre mouvement prend de l’ampleur,
nous sommes actuellement 41 membres du
Comité central, 11 membres du bureau politique, 11 députés représentées à travers
Salim Labatcha
38 wilayas», relève-t-il tout en expliquant que
«ce à quoi nous aspirons, c’est la poursuite de
notre action militante en vue de redresser la ligne politique de notre parti, telle que voulu par
ses militants, c’est-à-dire un instrument pour
participer au développement national et non un
espace pour les insultes et l’opposition destructrice».
M. Labatcha, qui relèvera que «les structures du
parti ne sont pas associées aux décisions. On a
longtemps souffert que le parti soit l’otage d’un
groupe restreint, les structures se limitent à ce
groupe, sous la direction de la secrétaire générale», soutient que le parti a eu à vivre par le
passé des cas de fronde interne dont les initiateurs avaient choisi de quitter le Parti au lieu de
Ali Benflis, président de Talaie El Houriyet, à Batna
Réquisitoire de campagne
PAR FARID MELLAL
Le leader de l'Avant-garde des
libertés (Talaie El Houriyet)
se trouvait hier à Batna où il a
animé un rassemblement régional à la gloire des « racines
formatrices » et de la « nation » à laquelle elles conduisent. Ali Benflis, on l'aura
compris, y a tenu un discours
à la tonalité ample et lyrique.
Il en a l'habitude, mais, hier,
dans son fief aurésien, où il
est né, il en a rajouté un peu,
allant jusqu'à glorifier l'héritage badissien de la ville, sans
compter son patrimoine des
luttes pour la souveraineté de
l'Algérie, mais aussi, plus
tard, après l'indépendance,
pour les libertés, que sa formation, a-t-il expliqué, assume et défend ardemment. Le
lyrisme de son énoncé ne l'a
cependant pas empêché de
concentrer ses critiques sur le
gouvernement et le président
de la République. M. Benflis a
déclaré désapprouver la manière dont les autorités locales ont géré la protestation de
Ras El Ma, qui a vécu il y a
une dizaine de jours au rythme de violentes émeutes dont
le détonateur a été des rumeurs circulant à propos de
la délocalisation d’un projet
industriel prévu dans la commune.
A propos de la réaction des
forces de l’ordre, soucieuses
de circonscrire l’ampleur des
émeutes d’Oued El Ma, Ali
Benflis considère que c’est
une « réaction abusive et
arbitraire ». « Dans cette Algérie, que nous ne reconnaissons plus, est-il devenu un
crime d’exprimer sa souffrance ? » « Est-il devenu un crime
de demander que cessent les
injustices ? Est-il devenu un
crime de réclamer des pouvoirs publics plus de compréhension, plus de compassion
et plus de justice envers les
démunis, les exclus, les marginalisés et les plus vulnérables ? », s’est-il interrogé.
Et de répondre : « Non, ce
n'est pas un crime de réclamer ses droits, de demander à
être écouté et respecté et
d'exiger d'être traité en citoyenne et citoyen. » Clairement, le chef de l'Avant-garde
des libertés s'est montré radical, hier à Batna, d'autant
plus radical qu'il s'est inscrit
en droite ligne de la présidentielle d'avril 2014 et de son
discours de campagne. « A
l’occasion de la dernière élection présidentielle, j’avais entamé avec vous un dialogue
dont l’intitulé était ‘‘Comment se construisent les nations’’. Les échos que j’ai reçus après cette rencontre
m’ont appris que ce sujet
avait retenu votre intérêt et
votre attention.
J’ai pensé qu’il était utile
pour vous comme pour moi
que nous poursuivions ce dia-
logue ensemble aujourd’hui »,
a-t-il déclaré pour faire le réquisitoire du chef de l'Etat et
de sa gestion.
Et de s'affirmer comme un
porteur d'un « projet national » susceptible de fédérer
toutes les forces du pays au
moment où l’Algérie, a-t-il
dit, est confrontée à une « une
grande crise politique, économique et sociale ». « Si le régime politique a été dans l’incapacité de produire un projet
national rassembleur, il a
néanmoins produit une impasse totale.
Et
le
résultat
est
qu’aujourd’hui, nous ne nous
interrogeons plus sur l’existence ou l’inexistence d’un
projet national, mais sur les
conditions et les moyens de
sortir de cette impasse politique, économique et sociale »,
a-t-il poursuivi.
A Batna, Ali Benflis a élargi
son réquisitoire à l'ensemble
des mandats du chef de l'Etat,
y compris ceux auxquels il a
pris part soit en tant que responsable au cabinet de la présidence de la République soit
en tant que chef du gouvernement. « Les seize dernières
années ont abouti à un véritable désarmement moral de la
nation », a-t-il dit, appelant à
un « un réel réarmement moral de la nation algérienne
(…) comme un préalable indispensable à son redressement et à son renouveau ». 
se battre à l’intérieur. Aussi, et tout en exprimant
son respect pour «les anciens cadres qui ont
choisi de se retirer», le chef de file des redresseurs du PT fait observer : «Nous, on a décidé de
nous battre à l’intérieur des structures organiques pour récupérer le parti.» «Depuis que nous
avons commencé notre action, on a enregistré
beaucoup d’adhésions dans d’autres wilayas, au
niveau des élus locaux, APW et APC», note Salim
Labatcha, qui entend passer à une nouvelle phase, cela en structurant la contestation pour aboutir in fine à la tenue d’un congrès extraordinaire
du PT.
«Nous sommes déterminés à faire aboutir notre
action et en finir définitivement avec l’ère Hanoune, vingt-cinq ans, basta !», souligne-t-il.
Révision
constitutionnelle
Le FFS se prononcera
dans les jours à venir
Le Front des forces socialistes (FFS) se
prononcera"dans les jours à venir" sur le
projet de révision de la Constitution,a
indiqué, hier à Constantine, le premier
secrétaire national du parti, Mohamed
Nebbou.
Intervenant lors du 2e congrès fédéral du
FFS, M. Nebbou a indiqué que son parti a
ouvert plusieurs ateliers pour étudier le
projet de révision constitutionnelle au
sujet duquel les deux chambres du
Parlement siègeront mercredi prochain.
Soulignant « l’importance de la
Constitution dans le développement des
peuples », le premier secrétaire national
du FFS a cependant estimé que « ce n’est
pas avec des textes de loi que l’on
mettra fin à la crise de confiance,de
légitimité (…) ». Au cours de son discours,
M. Nebbou s’est interrogé à plusieurs
reprises quant à « l’efficacité des
amendements constitutionnels proposés
et leur impact dans la résolution des
difficultés multiformes vécues par
l’Algérie. « La meilleure Constitution du
monde serait incapable de régler les
problèmes actuels des Algériens (...) », a
encore considéré l'intervenant, rappelant
« les promesses données il y a 5 années
pour la mise en place d’une Constitution
consacrant la démocratie et les libertés ».
La Constitution, qui est « la Loi suprême
des nations, doit prendre en
considération l’avis du peuple », a
également ajouté M. Nebbou. Il reste,
a-t-il souligné, que le FFS est « décidé à
poursuivre ses efforts d’établissement
d’un consensus national (…) afin d’opérer
le changement tant espéré ».
(APS)
6
dimanche 31 janvier 2016
24 HEURES AU PAYS
Filière avicole
Du poulet et des œufs « au noir »
Le secteur qui dégage des
excédents de production de
viandes blanches et d’œufs
lui permettant d’aller vers
l’exportation souffre
cependant de
désorganisation et d’une
domination des acteurs
informels. Une feuille de
route est prévue pour 2016.
PAR MERIEM KACI
La filière avicole devrait connaître prochai-
nement de sérieux changements et parvenir à
une meilleure organisation de ses acteurs ainsi que de ses ressources. Un programme préparé par le ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche devrait servir à la conduite de ce changement auquel
participe, dans le volet étude et analyse, l’Institut national de recherche agronomique d’Algérie (INRAA). Cet institut a, d’ailleurs, abrité
hier une rencontre entre institutionnels du
ministère de tutelle, des universitaires et des
professionnels de la filière pour discuter du
contenu du programme dont ont devrait avoir
la mouture définitive dans quelques jours, at-on appris sur place.
Le programme en question, explique-t-on de
bonne source, devra servir de feuille de route
aux professionnels du secteur durant l’année
2016 pour, notamment, organiser un marché,
le leur, considéré comme très désorganisé,
même si en termes de production « il couvre »
la majorité des besoins en matière de viandes
blanches et d’œufs. Le besoin urgent d’organi-
sation s’exprime sous le constat du président
du Conseil national interprofessionnel de la
filière avicole, Moumene Kalli, selon lequel la
majeure partie des acteurs travaillent au noir.
« 70% du marché sont couverts par les acteurs
de l’informel », a-t-il déclaré à la presse, en
soulignant le fait que ce phénomène parasite
gravement ses activités et empêche toute analyse ou projection sérieuse pour le structurer
en perspective d’une meilleure rentabilité et
compétitivité.
22 000 opérateurs sont aujourd’hui identifiés
comme acteurs de la filière avicole. Le reste
échappe à toute identification et rend difficile
l’analyse du marché et ses besoins par exemple en « intrants » et surtout en encadrement
technique et en formation. Enfin, plus inquié-
tant, cela rend tout contrôle sanitaire, très
important pour la production avicole, aléatoire et susceptible de menace à tous les niveaux, y compris de sécurité alimentaire.
Ainsi, lors des recommandations entendues
hier, outre l’appel à une meilleure régulation
des importations des intrants nécessaires à
l’élevage, notamment le maïs et le soja, et la
création d’un fonds de garantie, il a été question de moyens de lutte contre la grippe aviaire, la New Castle et les salmonelles, trois pathologies considérées comme la bête noire
des éleveurs et des producteurs d’œufs.
Autre recommandation, la mise à jour du dispositif d’évaluation des capacités du marché.
Selon le conseiller du ministre de l’Agriculture, Cherif Omari, présent hier à l’INRAA, la
Agence de développement social
Des éducateurs à la tête
des Directions régionales !
PAR CHAHINEZ MAHIEDDINE
Les travailleurs et les cadres
de l’Agence de développement social (ADS) n’arrivent pas à admettre
ce qui se passe au sein de leur agence. Après l’immobilisme qui frappe
de plein fouet les activités de l’agence, les rapports de gestion faisant
foi, le DG vient de simuler un mouvement partiel au sein du corps des
directeurs régionaux.
Pour justifier ce mouvement, le premier responsable de l’ADS a diligenté des missions d’audit, supervisées
par celui qui traîne des casseroles
dans le cadre du projet PADSELNEA.
Ne pouvant pas maintenir ses deux
connaissances d’Oran, qu’il avait
nommées directeur régional et superviseur régional, après la protesta
des travailleurs, il se tourne vers
l’antenne de Ouargla, où il vient de
placer un autre éducateur, en remplacement d’un directeur régional
chevronné et expérimenté.
Tous ces éducateurs sont des sexagénaires, donc en phase de retraite.
A quoi joue le DG de l’ADS ? L’intérêt de l’institution intéresse-t-il ce
DG ? Des questions que se posent les
anciens cadres de l’ADS, qui prennent à témoin la ministre qui l’avait
installé à son arrivée, affirmant que
« ce n’était pas elle qui avait pris la
décision ».
INSPECTION
MINISTÉRIELLE À
ANNABA SUITE À DES
INCIDENTS SURVENUS
À LA DASS DE
CONSTANTINE
A Annaba également, à peine installé
dans ses nouvelles fonctions, « un cadeau du nouvel an que le DG lui a fait
», affirme-t-on, le nouveau directeur
régional, un éducateur sexagénaire
lui aussi, commence à faire des vagues. Des dizaines de bénéficiaires du
programme de Blanche Algérie, dont
des tâcherons, ont manifesté devant
le siège de la DASS de Constantine
pour réclamer le paiement de leurs
situations respectives. « Des incidents
graves sont survenus au siège de la
DASS, des portes ont failli être défon-
cées et des fonctionnaires ont également failli être violentés », nous explique un cadre de l’antenne d’Annaba, dont dépend la DASS de Constantine pour l’alimentation en projets et
paiement des situations. Une situation qui a amené le DASS de Constantine à saisir la ministre au sujet de
cette situation explosive.
« La responsable du dispositif à l’antenne régionale d’Annaba, un élément qui traîne un dossier lourd, ne
jure que par le DG et le nouveau
DR… C’est elle qui bloque le règlement des situations… Il est de notoriété publique que quand quelqu’un
boque le paiement des situations,
c’est pour en tirer profit, d’une manière ou d’une autre… », nous expliquent des cadres mécontents. On
croit savoir qu’une plainte a été déposée par le collectif des travailleurs
pour faux et usage de faux. 
production de viandes blanches a dépassé
700 000 tonnes en 2015.
La production d’œufs a atteint, durant la
même année, selon lui, 60 millions d’unités.
Des opérateurs sur place ont cependant laissé
entendre qu’en raison de la « dominante informelle », ces chiffres devraient être revus à
la hausse.
Le constat partagé par les deux parties, cependant, que les capacités actuellement « dépassent les besoins du marché national », souhaitant l’ouverture de fenêtres à l’export. La
priorité pour le moment est de « réguler le
marché en mettant à contribution un ensemble d’acteurs incluant les professionnels », a
toutefois indiqué le conseiller du ministre de
l’Agriculture. 
Enseignement supérieur
Tahar Hadjar met de
l’ordre dans les « congés
scientifiques »
PAR WARDA SLIMANE
Les enseignants
universitaires demandeurs d’un « congé
scientifique », une procédure qui
les dispense d’assurer leurs cours
pour des besoins de recherche,
devront s’armer de dossiers bien
ficelés pour que ces derniers
soient acceptés par leur tutelle.
Une décision du ministère de
l’Enseignement supérieur et de la
Recherche scientifique a été publiée aux fins d’organiser les
« congés scientifiques» et de mettre fin « à certains abus constatés », a indiqué une bonne source
à Reporters.
L’acceptation de ces congés est
désormais soumise à un examen
« plus fin que d’ordinaire » des
dossiers des demandeurs. Les candidats doivent présenter des piè-
ces détaillant leur projet de recherche, sa durée ainsi que les
délais auxquels ils sont soumis,
pour espérer un avis favorable de
l’administration et des centres
universitaires dans lesquels ils
travaillent. La demande du congé
scientifique doit être accompagnée par une « motivation » sur la
qualité et la pertinence du projet
de recherche obligeant son auteur
à s’éloigner pendant un moment
des amphithéâtres. Pour rappel,
les «congés scientifiques » sont rémunérés au titre du budget du
ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et leur soumission à un
contrôle plus rigoureux, estime-ton également de bonne source,
obéirait à des soucis de rationalisation des dépenses du secteur. 
INTÉRIEUR/VUE d i m a n c h e 3 1 j a n v i e r 2 0 1 6 7
Boumerdès
Les avantages des caisses d’assurance
expliqués aux nouveaux agriculteurs
« Les nouveaux avantages
de l’assurance agricole », tel
est le thème d’une journée
de sensibilisation qui a été
organisée jeudi dernier au
niveau du Centre culturel
islamique de Boumerdès.
DE BOUMERDÈS, KACI K.
Des responsables du secteur agricole et
des assurances Casnos, Cnas et CNMA ainsi que
des agriculteurs de la région ont pris part à
cette rencontre. « L’agriculteur va bénéficier de
plusieurs avantages en établissant un contrat
d’assurance sur ses activités », a déclaré Mme
Affak, directrice de la Casnos, en précisant que
le fellah est appelé à s’acquitter de ses arriérés
de cotisations où toutes les facilités sont introduites pour remédier à ce litige, comme l’établissement d’un échéancier négocié avec le
souscripteur. Tout en insistant sur la nécessité
de profiter des nouvelles facilités qui sont accordées, la première responsable départementale de la Caisse d’assurances sociales pour les
non-salariés a expliqué et mis en exergue les
nouveaux avantages contenus dans les nouvelles dispositions en matière d’assurances, notamment au profit des paysans. « Ils vont bénéficier de la retraite, de la protection sociale
ainsi que du remboursement des frais de soins
pour eux et pour leurs ayants droit », a-t-elle
assuré, en exhortant ces derniers à se rapprocher des guichets de la Casnos ou de la Caisse
nationale de mutualité agricole (CNMA) pour
déposer leurs dossiers d’adhésion, en précisant
que le délai de paiement de la redevance a été
Mila
Oum El Bouaghi
Des retraités de l’éducation sommés
de libérer les logements de fonction
DE OUM EL BOUAGHI, KADER M.
Désormais,
pas moins de
25 directeurs d’établissement
scolaire retraités ont fait l’objet
de plaintes déposées ces derniers jours par la direction de
l’éducation de la wilaya d’Oum
El Bouaghi, les sommant de libérer les logements de fonction
qu’ils occupent, selon des sources concordantes. Ces derniers
font aussi part que ces mêmes
ex-chefs d’établissement partis
en retraite ont fait l’objet de
plusieurs mises en demeure
pour quitter les logements en
question, mais n’ont pas daigné
répondre. Une situation qui a
contraint les services chargés
du contentieux de la direction
de l’éducation de recourir aux
instances judiciaires. Ces derniers disposent de pas moins
d’une trentaine de décisions
rendues par les instances judiciaires en faveur de la direction
de l’éducation, exigeant des occupants de libérer les logements
sans conditions. Les services du
contentieux arriveront-ils à récupérer les logements en ques-
tion, après toute cette bataille
judiciaire ? Seul l’avenir nous
éclairera. Par ailleurs, des sources crédibles font part d’une
prochaine rencontre-bilan qui
regroupera les chefs d’établissements des trois paliers de l’enseignement, les inspecteurs et
les cadres de l’éducation de la
wilaya. Au cours de cette réu-
nion, l’évaluation pédagogique
du premier trimestre sera passée au peigne fin, notamment
les résultats, les lacunes et
autres. De ce fait, des décisions
devraient être prises à l’occasion afin de remédier aux entraves et lacunes rencontrées sur
le terrain et donner ainsi un
nouveau souffle pour l’entame
du second semestre dans un climat serein. D’autant plus que la
modernisation de la gestion de
cet important secteur se poursuit en matière de numérisation
des dossiers des élèves et personnels de l’éducation, une
opération en voie d’achèvement, dont l’entame s’est faite
dès
la
rentrée
scolaire
2015/2016, ajoutent les mêmes
sources.
CCI Sidi Rghiss / Loi de finances de 2016
L’encouragement de la production nationale et la
simplifi
cation des procédures fiscales en débat
Poursuivant
son programme d’action et
d’activité destiné à informer le milieu local
de l’économie et celui des affaires, et vulgariser ainsi les nouvelles dispositions réglementaires apportées par la loi de finances de
2016, qui a fait couler beaucoup d’encre et
de salive, la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) Sidi Rghiss de la wilaya d’Oum
El Bouaghi a organisé mardi dernier une
journée d’étude sur la loi de finances de
2016. Abritée par la maison de la culture
Nouar-Boubekeur du chef-lieu de wilaya,
cette manifestation économique a regroupé
les opérateurs économiques, les cadres des
services des douanes, du commerce et des
impôts, les élus de la CCI, les représentants
de l’administration et ceux de l’Union générale des commerçants et artisans algériens
(UGCAA). Coïncidant avec l’entrée en vi-
prolongé jusqu’au 31 mars 2016. Le montant
de celle-ci a été estimé à 32 000 DA au minimum, a-t-elle rappelé à l’assistance. Intervenant, le directeur des services agricoles de la
wilaya, M. Kharroubi, a rappelé l’engagement
de l’Etat quant à la relance de la production,
aussi bien agricole qu’halieutique, et ce, dans
le cadre du développement durable. Il incitera,
à son tour, les particuliers à opter, sans crainte,
pour l’investissement dans les secteurs cités
suite à ces garanties tangibles en matière de sécurité sociale. Abondant dans le même sens, le
responsable de la Cnas a expliqué l’intérêt de
l’assurance, en rappelant que « personne n’est,
de nos jours, à l’abri des différentes et éventuelles catastrophes, comme aucune activité
agricole ou industrielle ne sort indemne des
éventuelles catastrophes naturelles », en appelant à une large sensibilisation sur l’intérêt et
les avantages des assurances, et ce, au niveau
de tous les secteurs de la vie. L’occasion a été
également saisie par les paysans de la région
pour poser certains problèmes liés à leurs activités, entre autres, l’emploi des saisonniers.
Dans ce cadre, les nouvelles dispositions émises
par les organismes d’assurance visent à prendre
en charge la protection sociale de tous les citoyens ainsi que leurs biens, a-t-on expliqué. 
gueur incessamment du crédit à la consommation, dans le cadre de l’encouragement de
la production nationale et de l’investissement, cette journée a permis de mettre en
exergue trois principales mesures entreprises dans le cadre de l’encouragement de
l’initiative locale afin de favoriser la production nationale et diversifier les activités économiques pour pallier la conjoncture économique née de la chute brutale du prix du
pétrole, dont toute l’économie du pays est
tributaire. Dans ce sillage, M. Djouimaâ, expert-comptable, consultant et formateur de
Sétif, a animé une communication sur les
principales mesures entreprises dans le cadre de la LFC 2016. Il s’agit de l’encouragement de l’investissement, seul domaine
créateur de richesse et pourvoyeur de postes
d’emploi, à même de garantir une indépen-
dance socioéconomique du pays, et ce, en
favorisant le réinvestissement des bénéfices
exonérés, l’encouragement de la production
nationale, dont les unités de production
connaissent un essor de développement remarquable à l’échelle nationale, avec une
maîtrise technologique avérée pour certains
produits, tels l’électroménager, l’électronique, l’agroalimentaire et autres. Il s’agit notamment de la taxation des produits importés dont la production locale est de mise,
voire maîtrisée parfaitement, et la simplification des procédures fiscales. Pour cela, les
nouvelles mesures font état de la refonte de
la commission des recours locale, régionale,
voire centrale pour lui permettre de mieux
jouer son rôle pour la remise des opérateurs,
commerçants, investisseurs et autres dans
K. M.
leurs droits.
Les travaux publics
en quête de satisfecit
DE MILA, ZAOUI ABDERAOUF
Parler de l’état des routes dans la wilaya de Mila,
particulièrement les routes nationales, c’est réveiller la
colère et le dépit des usagers qui ne comprennent
toujours pas le pourquoi de leur mauvais état. Sol argileux
et instable, glissements de terrains, intempéries et fonte
des neiges seraient les causes des maux qui affectent les
chemins communaux, les routes départementales et les
routes nationales de toute la wilaya. C’est l’explication qui
revient chez tous les responsables. Le problème persiste
toujours et les usagers de la route subissent, malgré eux,
les avatars de Dame Nature. Des milliards de centimes ont
pourtant été dépensés au profit des routes, sans pour
autant apporter un quelconque changement à l’état des
lieux. C’est le même panorama, et ce, malgré tous les
travaux effectués par les services d’entretien de la
direction des travaux publics pour arrêter l’hémorragie
ininterrompue des éboulements et des glissements qui
secouent les routes de la wilaya. La RN79 reliant Ferdjioua
à Constantine, la RN5 reliant le sud de la wilaya à Sétif et à
Constantine, la RN27 reliant Mila à Jijel, la RN100 reliant
Redjas à Jijel et autres chemins de wilaya n’ont rien à offrir
aux usagers, si ce n’est des crevasses en plusieurs
endroits. Le manque flagrant de signalisation horizontale
et l’absence de panneaux indicateurs sont l’autre mal qui
ronge les routes de la wilaya. Les entrées sud (Ouled
Bouhama), est (Constantine), ouest(Zeghaïa) et nord (Jijel)
de la ville de Mila, censées être le miroir de la
magnificence et de la bonne « santé » des routes, affichent
des visages désolants que rien n’explique. Les entrées de
Mila n’ont rien à montrer aux visiteurs, l’usager qui les
emprunte croirait entrer un grand village. C’est le même
constat pour la majorité des agglomérations de la wilaya.
Ce n’est pas la bonne volonté qui manque aux
responsables du secteur des travaux publics de la wilaya,
ils ont tout essayé, mais en vain. Les intempéries et la
nature du sol ont toujours pris le dessus sur les prévisions
des responsables de ce secteur, qui cherchent à se
racheter aux yeux des citoyens. Les dédoublements des
RN5 (Tadjenanent-Chelghoum Laïd), RN27 (Mila-Jijel) et
RN79 (Mila-Constantine) sont des projets pour lesquels se
bat la direction des travaux publics depuis bien des
années déjà, mais qui sont loin de voir le jour. Où se situe
le problème ? Avec la nouvelle politique d’austérité de
l’Etat, l’espoir de voir ces rêves citoyens devenir des
réalités s’estompe aux yeux de tous. Heureusement pour
les habitants de la wilaya de Mila que le pont à haubans
de Beni Haroun, un véritable joyau, le viaduc sur Oued
Rhumel, une autre merveille, et le futur viaduc de Ménar,
de 620 mètres de long, tous aussi beaux les uns que les
autres, sont la fierté des habitants. Les visiteurs de ces
lieux, au vu de la magnificence et de la beauté de ces
ouvrages, oublient les crevasses, les nids-de-poule et
toutes les fissures rencontrés sur les routes qu’ils auront
traversées.
8
dimanche 31 janvier 2016
INTÉRIEUR/VUE
Chlef
Ghardaïa / Affaire des «neuf jeunes scouts»
Le procureur a requis 18 mois
de prison ferme, le verdict connu mardi
C’est avec anxiété que les parents
des neuf jeunes scouts accusés
d’avoir caillassés, il y a de cela
trois semaines, un véhicule de
passage par le quartier El Ghaba,
situé entre Daya Ben Dahoua,
Touzzouz et Ghardaïa, attendent
le verdict, qui sera, sauf report
de dernière minute, prononcé
mardi prochain.
DE GHARDAÏA, O. YAZID
Jugés par le tribunal de Ghardaïa mardi passé, ils
ont tous rejeté les accusations qui pèsent contre eux,
clamant leur innocence dans cette affaire qui a fait
grand bruit dans la région. Pour rappel, c’est sur
plainte déposée le 8 janvier au niveau de la police
judiciaire de la sûreté de wilaya de Ghardaïa par un
citoyen âgé de 51 ans que cette affaire a éclaté. Le
plaignant a déclaré que le jour même, et alors qu’il
passait, vers 21h, avec son véhicule de marque Great
Wall par le quartier El Ghaba, en venant de Daya Ben
Dahoua, à une dizaine de kilomètres au nord de
Ghardaïa, il a reçu un (ou deux) cailloux qui ont percuté son pare-brise avant et son aile gauche. Rapidement, plusieurs éléments de la brigade mobile de la
police judiciaire (BMPJ) se sont rendus sur les lieux
et arrêtèrent sur place sept jeunes nés entre 1995 et
1996. Après interrogatoire des sept suspects au niveau de la sûreté de wilaya, deux autres jeunes du
même quartier ont à leur tour été interpellés et placés en garde à vue. Présentés le 10 janvier devant le
Santé
Les UMC de Tigditt
dépassées
Cet établissement se trouve
quotidiennement submergé par des
patients, le plus souvent des
personnes prises de malaises
pendant la nuit et dont le domicile se
trouverait dans certains quartiers et
cités situés en périphérie de la ville.
Les malades qui nécessitent une
prise en charge médicale sont
automatiquement dirigés vers le
service des urgences situé à Tigditt,
du fait que les centres de santé de
proximité de la ville n’assurent pas
de gardes durant la nuit. En effet,
dans certains importants quartiers
de la commune de Mostaganem, où
résident un bon nombre d’habitants,
se trouve des centres de santé.
Malheureusement, ces derniers
n’assurent pas de permanence
durant la nuit, ce qui oblige les
patients à se diriger vers le service
des urgences qui se trouve à la sortie
est de Mostaganem. Un service qui a
du mal à faire face à l’importante
affluence. Au service des urgences,
on trouve des habitants de plusieurs
quartiers où il existe des centres de
santé, à l’exemple de Mont plaisir,
Plateau la marine, etc. Selon un
habitant que nous avons rencontré
au service des urgences cette
semaine vers 22h, « il n’y a point de
garde dans nos centres de santé » et
se plaint de cette situation.
Particulièrement ceux qui ne sont
pas véhiculés. Il est à noter que les
centres de santé ont été créés pour
pratiquer la médecine de proximité
afin d’améliorer la prise en charge
des patients, mais aussi pour alléger
la pression à laquelle est confronté le
service des urgences. Il est aussi
important de noter que le service des
urgences de la commune de
Mostaganem qui assure les gardes
n’est pas suffisamment doté à même
de faire face aux besoins des
patients ; et les exemples ne
manquent pas. Il suffit de faire un
tour pour s’en convaincre.
E. O.
procureur de la République près le tribunal de Ghardaïa, ils ont été tous placés en détention préventive
et incarcérés à la prison de Chaâbet Ennichène pour
jet de projectile sur un véhicule particulier. Leur procès a eu lieu mardi 26 janvier dans une salle pleine à
craquer du tribunal de Ghardaïa, situé en plein centre-ville, placé pour la circonstance sous protection
policière renforcée. En effet, il fallait montrer patte
blanche pour juste passer du côté du trottoir attenant
au tribunal. Alors que pour y accéder, il fallait soit
être muni d’une convocation, soit être parent de l’un
des accusés. A signaler tout de même que les journalistes et correspondants qui se sont présentés pour
couvrir le procès n’ont rencontré aucune difficulté
pour faire leur travail. Selon l’acte d’accusation, les
prévenus, lors de leur arrestation, étaient habillés de
tenues traditionnelles et n’étaient pas, comme le prétendent certains, vêtus de tenues de scouts. Ce n’est
qu’après leur arrestation qu’ils ont été identifiés
comme des éléments de la même cellule de scouts.
La défense des neuf jeunes, qui a tout fait pour prouver l’innocence de ses clients, insistant sur leur moralité et surtout sur l’éducation inculquée par le
scoutisme, tendant à faire valoir qu’il était impossible à des scouts de verser dans ce genre de comportement, a demandé le non-lieu et donc leur libération immédiate. Le procureur de la République, dans
son réquisitoire, a tout fait pour, au contraire, démontrer l’implication des neuf jeunes dans cet incident et a requis contre chacun d’entre eux une peine
de 18 mois de prison ferme assortie d’une amende de
18 000 DA. Mis en délibéré, le verdict sera prononcé
mardi 2 février. Alors que la région a retrouvé le
calme et la sérénité, grâce aux énergiques mesures
prises par les autorités, ici, et compte tenu du jeune
âge des prévenus et de leur appartenance à une association (les Scouts musulmans algériens), connue par
l’ensemble du peuple pour la stricte éducation et la
moralité qu’elle inculque à ses troupes, la vox populi
espère un verdict clément et donc d’apaisement.
Berriane
Arrestation de l’auteur du
kidnapping
d’une
fi
llette
de
4
ans
Ce qui
aurait pu constituer un drame,
comme tant d’autres affaires du genre
que connaît le pays ces dernières années, a heureusement connu une fin
heureuse, et ce, grâce à la rapidité avec
laquelle les parents ont alerté les services de sécurité, et ces derniers avec l’efficacité et la promptitude avec laquelle
ils ont conduit l’affaire. Le kidnapping
en question a eu lieu le 25 janvier vers
11h45 dans la ville de Berriane, à 45 km
au nord de Ghardaïa. Ce jour-là, une
maman a envoyé sa petite fille de 4 ans
lui faire quelques courses dans une épicerie à moins de 25 mètres du domicile
familial situé dans le quartier Hania. Ne
la voyant pas revenir au bout de 15 minutes, la mère de famille alerte rapidement son époux qui était à la maison.
Mostaganem
Sorti précipitamment à la recherche de
sa fille, celui-ci ne la retrouve pas, et ce,
même après avoir questionné quelques
voisins qui ont tous affirmé ne pas
l’avoir aperçue. Il s’est tout de suite précipité à la brigade de gendarmerie de
Berriane où il a alerté sur sa disparition.
Immédiatement et sans aucune perte de
temps, les éléments de ce corps de sécurité se sont déployés et ont alerté les
barrages fixes et les patrouilles en activité dans la zone. Il n’a pas fallu longtemps pour retrouver, vers 13h, la fillette tenue par la main par un individu (Z.
Z.) âgé de 23 ans, à quelque 800 mètres
de son domicile, marchant sur les bords
de la route nationale n°1 en direction de
Ghardaïa. Originaire de la région, l’individu en question, qui n’a aucune rela-
tion avec la famille de la fillette kidnappée, a été arrêté et emmené vers la brigade de gendarmerie de Berriane pour
enquête, alors que la fillette, qui, semble-t-il, n’a pas subi de sévices, a été
rendue à son père. Présenté le lendemain de son arrestation devant le procureur de la République près le tribunal
de Berriane, il a été placé sous mandat
de dépôt et incarcéré à la prison de
Châabet Ennichène de Ghardaïa. Les
parents doivent redoubler de vigilance
depuis que notre société a découvert
que des monstres à visage humain hantent nos villes et villages. Les auteurs
des crimes et horreurs contre des enfants doivent être sévèrement punis.
«Malheur à qui touche à un enfant», a
O. Y.
clamé le poète.
Des nouveau-nés utilisés dans
la mendicité
DE MOSTAGANEM, E. OUAIL
Un phénomène nouveau fait son apparition à Mostaganem. En effet, ces derniers jours, des femmes se cachant le
visage avec un khimar utilisent des nouveau-nés pour attirer
la pitié des passants. Les grandes voies et les lieux de culte
sont occupés par ces mendiantes. Sous une pluie battante et
assises à même le sol, elles tiennent dans leurs bras des nouveau-nés grelottant de froid et affamés. Ces innocents pleurent sans cesse. Ce nouveau phénomène est alarmant au regard du silence des responsables concernés. Si la mendicité
est un fléau, l’exploitation des nouveau-nés est un crime
abominable, déplorent de nombreux passants. Ce sont des
actes condamnables et répréhensibles, surtout en cette période hivernale. Pour mettre fin à cette nouvelle forme de
mendicité avec l’utilisation de nouveau-nés, un phénomène
qui risque de prendre de l’ampleur et d’atteindre des proportions intolérables et alarmantes, les citoyens interpellent les
autorités locales pour mettre fin à ce genre de mendicité.
Ces pseudos mendiants utilisent cette nouvelle méthode afin
de profiter de la naïveté de certains citoyens pour les dépouiller.
De nombreux passants ont fait part de leur inquiétude et
exaspération face à cette situation. Ces bonnes femmes qui
font la manche sur les trottoirs refusent qu’on achète du lait
pour leurs bébés. Ils veulent de l’argent, sinon rien.
Cinq personnes
sous les
verrous pour
proxénétisme
à Chettia
DE CHLEF, ZAKARYA MAHFOUD
Suite à des plaintes du
voisinage faisant état d’un
incessant va-et-vient dans
un logement sis dans la
commune de Chettia, 13
km au nord du chef-lieu
de la wilaya de Chlef, les
forces de police de la 2e
sûreté urbaine relevant de
la sûreté de daïra d’Ouled
Farès, après recoupement,
ont mené une opération
qui leur a permis de
procéder à l’arrestation de
cinq individus, dont deux
hommes.
En effet, les éléments de
la police se sont rendus
sur le lieu indiqué armés
d’un ordre de perquisition
délivré par le parquet. Le
lieu du délit présumé
n’était autre que la maison
occupée par une jeune
femme dont les initiales
sont Z. M., âgée de 32 ans,
divorcée de son état et
habitant avec ses trois
enfants. Cette dernière,
avec la complicité d’un
repris de justice âgé de 37
ans, lui servant de
rabatteur, ramenait des
filles de différents âges et
provenant de divers
horizons pour les
proposer aux clients. Lors
de la perquisition du
domicile de la personne
incriminée, les policiers
ont arrêté cinq personnes
dont la propriétaire de cet
appartement transformé
en lupanar, et le rabatteur,
en sus de deux jeunes
femmes âgées de 22 et 38
ans et d’un autre « client ».
La perquisition a
également permis aux
policiers de découvrir un
lot d’objets et de
médicaments en rapport
avec cette pratique illicite.
La propriétaire de la
maison et son rabatteur
ont été présentés jeudi
dernier devant le
procureur général près le
tribunal de Chlef. Un
placement en détention
préventive a été prononcé
à l’encontre des deux
prévenus, en attendant de
comparaître pour création
de lieu de débauche et
atteinte aux bonnes
mœurs. Les voisins de la
propriétaire du présumé
«lieu de débauche»
étaient soulagés suite à
l’intervention des policiers.
Des pratiques qui
dérangeaient la quiétude
et la « horma » des
voisins. Il est à rappeler
que la prolifération des
lieux de débauche et des
débits de boissons
alcoolisées a été
dénoncée par les
populations de plusieurs
localités et wilayas, car ce
phénomène a même
atteint les villages.
Enfin, les habitants de
Chettia peuvent respirer
depuis la mise sous scellés
de ces lieux de débauche
qui ont porté atteinte à
l’honorabilité et aux
traditions de la région.
INTÉRIEUR/VUE d i m a n c h e 3 1 j a n v i e r 2 0 1 6 9
Béjaïa
Un plan pour
la protection
du littoral
DE BÉJAÏA, CHAFIK AÏT M’BAREK
Le dernier conseil de wilaya,
tenu la semaine dernière,
sous la présidence du wali,
Ouled Salah Zitouni, a été
consacré au plan
d’aménagement du littoral
de la wilaya de Béjaïa, dont
la fiche technique du projet a
été présentée, à cette
occasion, par un bureau
d’études algérois, Eurl TED
consult en l’occurrence,
indique un communiqué de
la cellule de communication
de la wilaya. Notre source
tient à préciser que ce plan
s’inscrit dans l’optique d’une
dynamique de
développement qui vise la
protection et la mise en
valeur du littoral béjaoui.
«Cette étude constitue un
instrument d’orientation
pour les responsables
locaux en prévision de
l’implantation de projets
d’investissement touristique.
Son objectif est d’identifier, à
travers les diverses activités,
des solutions aux problèmes
de l’environnement les plus
urgents, dont certaines
pourront être appliquées
immédiatement et d’autres
feront l’objet de recherches
de financement pour une
application ultérieure »,
explique-t-on.
Lors de son intervention, le
responsable du bureau
d’études a présenté une
délimitation des zones
d’études, un diagnostic et
un état des lieux avec une
identification des milieux
naturels sensibles de la
côte, ajoute-t-on. À noter
que l’étude en question
démontre que « la zone
côtière de la wilaya de
Béjaïa concentre de
nombreuses ressources et
opportunités, mais elle
reste tout de même
exposée aux pollutions,
nuisances et autres
dégradations résultant du
développement de
multiples activités
économiques ». La même
étude technique relève que
« es fortes interactions qui
existent entre ces activités
et l’environnement côtier
impliquent un
aménagement rationnel et
respectueux qui mettra en
symbiose les domaines
économiques et
écologiques ; une
symbiose qui passe parfois
nécessairement par la
protection impérative
d’espaces sensibles ».
Pour sa part le wali de Béjaïa
a exhorté le responsable de
ce bureau d’études à aller
vite pour rattraper le retard,
tout en veillant à actualiser
et approfondir encore plus
ses recherches avant
d’entamer les autres phases
de l’étude, du fait que la
première phase remonte à
l’année 2013. En outre, M.
Zitouni a invité le gérant du
même bureau d’études à
prendre en considération
l’aspect historique des zones
en question en s’imprégnant
des études effectuées
auparavant au niveau des
sites.
Tipasa
Une fête des agrumes sous
le signe de la diversification
Le coup d’envoi de la 13e édition de la Fête des
agrumes de la wilaya de Tipasa a été donné ce
week-end au siège de la Chambre de
l’agriculture par le wali Abdelkader Kadi, en
présence de centaines d’agrumiculteurs qui ont,
durant deux journées (les 27 et 28 janvier),
discuté des problèmes de la filière et des
nouvelles techniques de culture et de conduite
de vergers pour un meilleur rendement.
DE TIPASA, DJAMILA SEDDIKI
La visite de l’exposition, composée d’une variété de produits de 80
producteurs, de 4 opérateurs spécialisés dans les engrais, de 5 grenetiers,
d’une unité de production d’emballage et d’une autre de panneaux solaires ainsi que d’une coopérative de
matériels agricoles, a permis au wali
de s’entretenir avec les fellahs de la
situation de la production cette année, marquée par un déficit pluviométrique, et de la nécessité de diversifier et d’étaler les produits pour répondre à la demande de toutes les
bourses. Ce sera, d’ailleurs, le principal point sur lequel s’attardera le directeur des services agricoles, Rabah
Sidhoum, lors de son intervention, à
savoir l’absence de diversification des
vergers et d’étalement de la production tout au long de l’année. Pour illustrer son propos, Rabah Sidhoum
indiquera que 56% de la production
de la filière agrumes sont concentrés
dans la variété navelle (Washington
et Thomson) récoltée en décembre et
janvier, d’où la hausse des prix, alors
qu’il est possible de produire des
oranges et des mandarines durant
toute l’année pour peu qu’on se tourne vers ce qui est appelé les variétés
précoces et tardives pratiquées chez
nos voisins avec succès.
Il s’agit, entre autres, de la Portugaise, la Valancialate, la Maltaise qui
peuvent être cultivées en dehors des
saisons classiques et participer, pourquoi pas, à faire baisser les prix de ces
fruits très prisés par les consommateurs et qui restent souvent hors de
portée de certaines bourses.
Selon les experts des instituts techniques, il existerait autrefois en Algérie
354 variétés d’agrumes, contre à peine une quinzaine aujourd’hui, qui
sont inconnues des producteurs, qui
préfèrent en rester là pour maintenir
les prix élevés. Ce sera d’ailleurs
l’aveu de plusieurs fellahs interpellés
sur la question qui nous répondront
qu’ils ne veulent pas se casser la tête
à produire des variétés qui s’étalent
sur l’année, car cela va faire baisser
les prix et les faire travailler plus,
d’autant qu’ils souffrent d’un déficit
en main-d’œuvre agricole. 80 agrumiculteurs, choisis pour la qualité de
leur production et les très bons rendements obtenus par leurs vergers, exposent leurs produits composés de
diverses variétés d’oranges, de citrons, de clémentines, de mandarines,
de pamplemousses, de pomélo et
autres kumquats, tout en participant
au concours du meilleur producteur
en agrumes de la wilaya. Le volet exposition des fruits est complété par
celui d’une dizaine de sociétés ayant
investi dans le para-agricole, tels que
le matériel agricole, les produits phytosanitaires, les pépinières, le machinisme agricole, l’éco-emballage et
autre matériel destiné à l’économie
de l’eau et autres véhicules et tracteurs, sans oublier la Caisse nationale
de mutualité agricole (CNMA) et la
Casnos. Ces deux dernières sont fortement présentes à la rencontre pour
sensibiliser les agriculteurs sur la nécessité de s’assurer pour protéger
leurs exploitations des différents risques encourus que ce soit par la sécheresse, les inondations et autres
pertes de récoltes ainsi que leur santé
et celle de leurs familles. Cette 13e
édition de la Fête des agrumes, qui
connaît beaucoup de succès auprès
des agriculteurs, est d’autant plus importante, diront les responsables de la
direction des services agricoles (DSA),
que cette année la production d’agrumes avoisine le million de quintaux,
un chiffre qui dépasse largement les
prévisions du contrat de performance
arrêté avec le ministère de tutelle. La
filière agrumicole (12 milliards DA)
représente 17% de la valeur totale de
la production agricole évaluée à 70
milliards DA, selon la DSA. Les vergers agrumicoles couvrent 28% de la
surface dédiée aux arbres fruitiers
dans la wilaya et occupent 7% de la
main-d’œuvre totale du secteur.
Plus de 1 200 agrumiculteurs sont recensés à ce jour dans la wilaya de Tipasa, avec une superficie dédiée aux
agrumes de 4 300 ha et une production en hausse évaluée en 2015 à plus
de 950 000 quintaux, toutes variétés
confondues.
Blida / Sécurité
La Gendarmerie fait son bilan
DE BLIDA, MOHAMED RAFIK
« La sécurité du citoyen et de ses
biens, celle du pays et de ses institutions sont le souci constant de la
Gendarmerie nationale qui tout au
long de l’année 2015 a engagé des
actions de plus en plus nombreuses
et de plus en plus professionnelles »,
a indiqué en substance le général
Abdelhafidh Abdaoui, commandant
du Groupement régional centre. En
effet, à l’instar de cette année à pareille époque, un point de presse a
été animé à propos des activités des
onze groupements de wilaya. Le bilan de cette année fait ressortir que
pour les onze groupements relevant
du 1er groupement régional, 275
982 opérations ont été effectuées
par les services de la police judiciaire, 177 959 dans celui de la surveillance générale du territoire, 281
856 interventions dans le cadre de la
police de la route et 21 397 concernant la police spécialisée. Tout au
long de son intervention, le premier
responsable du 1er groupement régional a indiqué que dans le but de
sécuriser les différentes manifestations, les différentes brigades ont
effectué 1 770 interventions durant
l’année 2015, tout en faisant partici-
per 21 128 gendarmes et 5 424
moyens de transport. Les mêmes
unités ont aussi procédé, durant la
même année, à la sécurisation de
493 opérations de recasement de familles dans les nouvelles cités qui
ont vu la participation de 26 149
agents. Dans ce cadre, il y a lieu de
noter que les six grandes opérations
de recasement des habitants des bidonvilles de la wilaya d’Alger ont
nécessité la contribution de 7 242
gendarmes et se sont déroulées dans
les meilleures conditions possibles. «
Aucun incident n’a été enregistré »,
a précisé le général Abdaoui. Dans
sa lutte incessante contre les différentes formes de crimes, les unités
dépendant du 1er groupement régional ont traité, durant l’année écoulée, 18 580 affaires qui ont donné
lieu à l’arrestation de 12 144 personnes dont 3 906 ont été placées sous
mandat de dépôt. Les crimes et délits contre les biens ont été les plus
nombreux avec 8 950 affaires, suivis
de près par les crimes et délits contre
les personnes pour lesquels 7 740
affaires ont été traitées. Pour le crime organisé, dont le nombre d’affaires traitées en 2015 a été bien supérieur à celui de 2014, les différentes
unités ont traité 2 201 affaires qui
ont donné lieu à l’arrestation de 3
579 individus dont 2 285 ont été
placés en détention. Le trafic de drogue a pris une ampleur telle en Algérie qu’il ne se passe pas de jours sans
que des quantités impressionnantes
ne soient saisies, des dizaines de
dealers arrêtés. Dans ce cadre, les
hauts responsables du groupement
régional et les différents commandants des groupements territoriaux
tirent la sonnette d’alarme concernant les drogues dures qui effectuent
une entrée spectaculaire en Algérie.
Durant l’année 2015, plus de 1,5 kg
de cocaïne a été saisi, contre 3 g
l’année d’avant. Le seul kilogramme
a été saisi au niveau de la seule wilaya de Blida, avec des ramifications
à l’étranger, a-t-il précisé. En outre,
plus de 2 tonnes de kif traité ont été
saisies durant la même année (460
kg en 2014) et 73 696 comprimés de
psychotropes (9 714 comprimés en
2014). Il y a eu 1407 affaires de trafic de stupéfiants traitées en 2015,
ce qui a donné lieu à l’arrestation de
2 271 personnes dont 1 500 ont été
placées en détention. Le trafic de
fausse monnaie a aussi connu une
augmentation sensible en 2015 puisque 30 affaires ont été traitées donnant lieu à l’arrestation de 55 trafi-
quants dont 40 ont été mis sous
mandat et à la saisie de près de 300
millions de centimes en faux dinars
et 1 140 euros contrefaits. Quant à
l’immigration clandestine, les différentes unités ont traité 579 affaires
ayant entraîné l’arrestation de 1 004
individus, 674 d’entre eux ont été
placés en détention et 170 ont été
ramenés aux frontières. Les armes à
feu (commercialisation et détention)
donnent lieu au traitement de plus
en plus d’affaires puisque l’année
écoulée a vu le traitement de 56 affaires de détention et 5 de commercialisation. Outre l’arrestation de 90
personnes pour détention et 10
autres pour commercialisation, les
services de la gendarmerie ont saisi
59 fusils de chasse, 20 fusils à pompe, 11 991 cartouches et 2 pistolets.
Voler des bêtes, surtout durant les
fêtes, où elles sont le plus demandées et plus chères, est devenu presque courant et les différentes brigades de gendarmerie ont eu beaucoup
à faire dans ce cadre. En effet, les
gendarmes ont traité 627 affaires de
vol de bétail qui ont mené à l’arrestation de 219 suspects dont 143 ont
été placés en détention. Les voleurs
ont subtilisé 8 405 têtes d’ovins,
1 757 de bovins et 598 de caprins.
ENVIRONNEMENT d i m a n c h e 3 1 j a n v i e r 2 0 1 6 11
Etats-Unis
Selon une instruction du ministre de l’Intérieur
La population et les médias associés
à la prévention des risques majeurs
La prévention des risques
majeurs a été au centre d’une
réunion, jeudi dernier, au siège
du ministère de l’Intérieur et des
Collectivités locales, autour de
l’«Expérience algérienne en
matière de géo-risques et leurs
conséquences sur les espaces
urbains».
PAR M’HAMED REBAH
Le ministre Noureddine Bedoui a insisté sur l’anti-
cipation des situations et la planification des mesures de prévention et d’adaptation grâce à l’utilisation des outils technologiques, selon l’APS qui se
réfère à un communiqué du ministère. La même
source indique que la réunion a porté également, sur
l’imagerie par caméra sur véhicule pour le relevé du
patrimoine urbain, et le développement d’un plan
de résilience urbaine.
Noureddine Bedoui a donné «les instructions pour
l’élaboration d’un plan de résilience pour la wilaya
d’Alger qui sera considérée comme une wilaya pilote et de faire installer la première délégation de wilaya au niveau de la wilaya d’Alger pour servir de
support à l’élaboration et au suivi du projet». Fait
important et significatif : le ministre a demandé au
wali d’Alger d’«organiser une journée d’information
ouverte aux médias et à la population à laquelle participeront toutes les parties prenantes concernées».
La participation des citoyens à la mise en œuvre
d’une politique de prévention des risques majeurs
est essentielle, surtout quand il s’agit de risques industriels et technologiques.
On a vu plusieurs cas d’incidents provoqués dans
des unités de production relevant de la PME, pour
lesquels l’alerte a été donnée à la Protection civile
par les riverains qui contribuent souvent à limiter
les dégâts et prennent part aux opérations des secours. Des activités dangereuses sont implantées à
proximité d’habitations et il arrive que le système
d’alerte de l’installation industrielle concernée par
l’incident, s’il existe, ne fonctionne pas.
En outre, l’ambiance qui domine chez certains chefs
étant à la complaisance à l’égard de leurs subalternes, pour ne pas s’attirer d’inimitiés et, plus grave,
des ennuis, personne ne sera surpris de constater,
chez les agents de sécurité, des abandons de poste,
durant les heures de travail.
Dans certaines entreprises, le règlement qui régit les
agents de sécurité, quand il existe, n’est pas respecté. Or, il y a des unités disséminées jusque dans les
quartiers et cités d’habitations qui développent,
même si c’est à petite échelle, des activités qui utilisent des produits chimiques dangereux, comportant
des risques d’incendies, d’explosion ou de propagation de produits toxiques dans l’environnement.
Elles ne sont pas dispensées d’études d’impact sérieuses et d’études de danger tout aussi rigoureuses
qui constituent les premiers éléments de la politique de prévention. Circonstance aggravante : l’urbanisation sauvage a donné lieu à des constructions
d’habitations sans le respect des distances de sécurité par rapport aux installations dangereuses et,
quand l’accident se produit, le souci premier des
éléments de la Protection civile est de protéger les
riverains.
Pour prévenir ces situations, une commission, composée du wali, de représentants des APC et des directeurs exécutifs ainsi que d’experts, est prévue
dans chaque wilaya pour veiller au respect de la réglementation concernant les activités économiques
à risques majeurs.
Accord de Paris 2015 / Changements climatiques
Ban Ki-moon nomme le Hongrois Janos Pasztor
conseiller
principal
Le secrétaire
général de l’ONU Ban
Ki-moon a annoncé vendredi la nomination du Hongrois Janos Pasztor en
tant que conseiller principal du secrétaire général de l’ONU sur les changements climatiques. Dans son nouveau
rôle, M. Pasztor soutiendra les efforts
du secrétaire général visant à mobiliser les dirigeants du monde et tous les
secteurs de la société pour la mise en
œuvre de l’Accord historique de Paris
2015, atteint en fin d’année dernière, a
Cuba
indiqué aux journalistes le porte-parole du secrétaire général Stephane Dujarric. « Le secrétaire général exprime
sa profonde gratitude à l’égard de
M. Pasztor pour son dévouement et
son leadership au cours des derniers
25 ans qu’il a passés avec les Nations
unies à se consacrer aux principaux
défis mondiaux des changements climatiques, de l’énergie et de la durabilité », a déclaré M. Dujarric. Vendredi
également, le secrétaire général a an-
noncé la nomination d’un groupe de
10 experts pour appuyer le Mécanisme
de facilitation des technologies lancé
lors du Sommet des Nations unies sur
le développement durable le 25 septembre 2015. Ce mécanisme vise à
soutenir la mise en œuvre des Objectifs de développement durable, série
de 17 objectifs adoptés par les dirigeants du monde en septembre 2015
en vue de mettre fin à la pauvreté, arriver à l’égalité des sexes, combattre
les inégalités et s’attaquer aux changements climatiques. Les 10 membres du
groupe viennent de la société civile, du
secteur privé et de la communauté
scientifique. Ils conseilleront l’équipe
de travail inter-institutions, en particulier sur les préparatifs des réunions
annuelles du forum multipartite et sur
le soutien à apporter au développement et à la mise en route de la plateforme en ligne », a ajouté M. Dujarric.
(Agences)
30% des zones protégées sont des zones humides
La Journée mondiale des zones humides se fête
le 2 février dans le monde afin de sensibiliser les
populations à la valeur de ces écosystèmes pour
l’humanité et la planète. Ce jour commémore la
date d’adoption de la Convention des zones humides (Ramsar, Iran) en 1971.
Cette année 2016, avec pour slogan « Les zones humides pour notre avenir » sera dédiée aux modes de
vie durables, afin d’exprimer le rôle vital des zones
humides pour le bien-être actuel et futur de l’humanité et de promouvoir leur usage rationnel. Nous
dépendons tous des zones humides pour obtenir de
l’eau douce pour nos besoins quotidiens, mais plus
d’un milliard de personnes dans le monde en dépendent directement pour des activités telles que la pêche, la culture du riz, la construction, la fabrication
de tissus, la médecine, les transports, le tourisme,
etc. Pour ces personnes, des zones humides saines
sont essentielles pour leur subsistance et indispensables à leur bien-être. Cependant, les zones humides côtières, marines et intérieures sont en constante diminution. Selon la tendance, en un peu plus de
40 ans, environ 40% d’entre elles ont été dégradées
et ce phénomène se poursuit au rythme rapide de
1,5% par an.
Selon Susana Aguilar Mujica, spécialiste au ministère cubain de la Science, de la Technologie et de
l’Environnement, Cuba qui fait partie de la Convention de Ramsar depuis 2001 a enregistré six sites
Ramsar et 30% des zones protégées cubaines sont
des zones humides.
Les sites Ramsar cubains sont les marais de Zapata
à Matanzas ; la zone humide du delta du Cauto à
Granma ; la grande zone humide du nord, à Ciego
de Avila ; la zone humide de la rivière Maximo-Camagüey dans la province de Camagüey, et le Marais
de Lanier au sud de l’île de la Jeunesse. Pour le
moment, Cuba travaille à deux nouvelles propositions de site Ramsar : la zone humide de Guanahacabibes et la zone humide sud de Los Palacios, situées dans la province de Pinar del Rio, ainsi qu’à
l’inventaire de la liste des zones humides cubaines,
l’approbation juridique des sites Ramsar, et la bonne gestion de ces sites pour leur conservation.
Chaque année, le 2 février est fêté dans les zones
humides de Cuba avec diverses activités, telles que
des ateliers d’échange scientifique, des festivals
communautaires, des concours de dessin, de poésie,
de photographie, des activités culturelles, proposées par les cercles d’intérêt dans les écoles proches
des zones humides et beaucoup d’autres, afin d’augmenter la connaissance et sensibiliser la population
à la protection de ces importants écosystèmes.
(Source : agences)
Après Flint, un
deuxième scandale de
contamination au plomb
De récents tests ont fait état
d’un taux anormalement élevé
de plomb dans «plusieurs»
résidences - sur 28 testées et une école de Sebring, une
municipalité de 4400
habitants, a indiqué l’Agence
de protection de
l’environnement de l’Ohio
(nord), forçant la fermeture
des établissements scolaires
tandis que les habitants sont
priés de ne pas consommer
l’eau du robinet. Ce scandale
rappelle celui qui secoue
actuellement la ville de Flint,
dans le Michigan (nord), et
relève d’une fable sur
l’austérité. En avril 2014, dans
une volonté d’assainir ses
finances, cette ville avait
cessé de recevoir son eau de
Detroit, pour la puiser dans la
rivière locale, à la qualité
pourtant réputée douteuse.
Très vite les habitants se sont
plaints du goût, de l’odeur et
de l’apparence trouble du
liquide sortant de leurs
robinets. Puis, pour filtrer une
bactérie dangereuse, les
autorités ont augmenté le
niveau de certains produits
chimiques causant
notamment des problèmes
cutanés ou de chutes de
cheveux. A ce stade, l’eau de
Flint était tellement corrosive
qu’elle avait rongé des
conduites en plomb du réseau
de distribution, exposant des
citoyens au saturnisme, et
corrodé les pièces des
voitures de l’usine du
constructeur General Motors.
A Sebring, les services
environnementaux de l’Ohio
ont quant à eux indiqué avoir
des « raisons de soupçonner
que l’opérateur (de l’usine de
traitement, NDLR) avait
falsifié ses données » sur la
qualité de l’eau destinée à la
consommation humaine. Ils
ont demandé l’aide de la
division pénale de l’Agence
fédérale de l’environnement
pour poursuivre leur enquête.
Les autorités
environnementales de l’Ohio
avaient déjà publié un
avertissement début
décembre à propos de la
contamination au plomb et
blâmé la ville jeudi pour avoir
« échoué à notifier comme il
se doit les usagers » et ne pas
avoir fourni à leurs
représentants sur le terrain
des « informations fiables et
dans les temps impartis » sur
la qualité de l’eau. « Il semble
que notre bureau local ait été
trop patient avec le village de
Sebring qui a joué
l’attentisme et aurait dû
s’assurer que l’usine de
traitement des eaux respecte
ses échéances », a ajouté
Craig Butler, directeur de
l’Agence de protection de
l’environnement de l’Ohio,
affirmant vouloir renforcer le
pouvoir de ses représentants
sur le terrain pour forcer les
villes à se conformer aux
normes. « Nous travaillions
avec (les responsables de
Sebring) depuis un bon
moment pour tenter de leur
soutirer des informations et
de leur faire faire le bon choix
», a résumé auprès de l’AFP le
directeur adjoint de l’agence,
Heidi Griesmer.
(Source : AFP)
12 d i m a n c h e 3 1 j a n v i e r 2 0 1 6
ÉCONOMIE MONDIALE
LE TEST DE 2016
L’économie mondiale est en train de donner
des prémisses tumultueuses à l’année 2016.
Les marchés boursiers sont en chute libre, les
économies émergentes sont ébranlées par la
forte baisse des prix des matières premières,
les afflux de réfugiés continuent de
déstabiliser l’Europe, la croissance de la
Chine a nettement ralenti en réponse à une
inversion des flux de capitaux et à une
monnaie surévaluée et les États-Unis
connaissent la paralysie politique. Quelques
directeurs de banques centrales se battent
pour maintenir l’économie mondiale.
PAR JEFFREY D. SACHS*
Pour échapper à ce chaos,
quatre principes doivent nous guider. Premièrement, le progrès économique mondial dépend d’un haut
niveau épargne mondial et de forts
investissements. Deuxièmement, il
faut considérer les flux d’épargne et d’investissements d’un point de vue mondial et non plus national. Troisièmement, le plein emploi dépend de
taux d’investissements élevés, qui correspondent
à des taux d’épargne élevés. Quatrièmement,
d’importants investissements privés de la part
des entreprises dépendent d’importants investissements publics dans les infrastructures et dans
le capital humain. Passons en revue chacun de
ces points.
Tout d’abord, notre objectif mondial doit être le
progrès économique, ce qui signifie de meilleures conditions de vie dans le monde entier. En
effet, cet objectif a été inscrit dans les nouveaux
Objectifs de Développement Durable adoptés
septembre dernier par les 193 membres de l’Organisation des Nations Unies. Les progrès dépendent d’un taux élevé d’investissements mondiaux
dans le renforcement des compétences, de la
technologie et du stock de capital physique pour
tirer vers le haut les niveaux de vie. En matière
de développement économique, comme dans la
vie, on n’a jamais rien sans rien : sans des niveaux élevés d’investissements dans le savoirfaire, les compétences, les machines et l’infrastructure durable, la productivité a tendance à
baisser (principalement du fait de la dévalorisation), ce qui fait chuter les niveaux de vie.
Les taux élevés d’investissements dépendent à
leur tour de taux d’épargne élevés. Une célèbre
expérience de psychologie a montré que de jeunes enfants capables de résister à la tentation
immédiate de manger un Chamallow pour en gagner deux autres à l’avenir, étaient plus susceptibles de prospérer en tant qu’adultes, comparés à
ceux qui ne pouvaient pas résister. De même, les
sociétés qui retardent la consommation instantanée afin d’épargner et d’investir pour l’avenir
auront des revenus futurs plus élevés et une plus
grande sécurité pour leur système de retraite.
(Quand les économistes américains conseillent à
la Chine de stimuler la consommation et de réduire l’épargne, ils ne font que colporter les
mauvaises habitudes de la culture américaine,
qui économise et investit beaucoup trop peu
pour l’avenir de l’Amérique.)
Deuxièmement, les flux d’épargne et d’investissements sont mondiaux. Un pays comme la
Chine, avec un taux d’épargne élevé qui dépasse
les besoins d’investissements locaux, peut soutenir les investissements dans d’autres régions du
monde qui épargnent moins, notamment dans
les pays à faibles revenus d’Afrique et d’Asie. La
population chinoise vieillit rapidement et les
ménages chinois épargnent pour leur retraite.
Les Chinois savent que le patrimoine financier
de leurs ménages, plutôt que de nombreux enfants ou la sécurité sociale du gouvernement,
seront la principale source de leur sécurité financière. D’autre part, l’Afrique et l’Asie, à faibles
niveaux de revenus, sont des continents pauvres
en capitaux et très jeunes. Ils peuvent emprunter
aux forts épargnants de la Chine pour financer
une accumulation massive et rapide d’éducation,
de compétences et d’infrastructure pour soutenir
leur propre prospérité économique future.
Troisièmement, un taux d’épargne mondial élevé
ne se traduit pas automatiquement par un taux
d’investissements élevés : à moins qu’il ne soit
bien géré, il peut entraîner une sous-utilisation
du budget, voire même du chômage. L’argent
placé dans les banques et dans d’autres autres
intermédiaires financiers (comme les fonds de
pension et d’assurance) peut financer des activités productives ou la spéculation à court terme
(par exemple, les prêts à la consommation et
l’immobilier). De grands banquiers dans l’histoire, comme JP Morgan, ont bâti des industries
comme celles du rail et de l’acier. Les gestionnaires de fonds actuels, en revanche, ont tendance à
ressembler à des parieurs ou même des fraudeurs
comme Charles Ponzi.
Quatrièmement, les investissements actuels,
avec un fort rendement social (comme par
exemple l’énergie à faible émission de carbone,
les réseaux électriques intelligents pour les vil-
les et les systèmes de santé fondés sur l’information), dépendent de partenariats entre secteurs
public et privé, où les investissements publics et
les politiques publiques contribuent à stimuler
les investissements privés. Cette situation existe
depuis longtemps : les réseaux de chemins de
fer, l’aviation, l’automobile, les semi-conducteurs, les satellites, le GPS, la fracturation
hydraulique, l’énergie nucléaire, la génomique
et Internet n’existeraient pas sans des partenariats de ce genre (qui la plupart du temps, mais
pas toujours, commencent par être des projets
militaires).
Notre problème mondial à l’heure actuelle, c’est
que les intermédiaires financiers du monde n’allouent pas correctement l’épargne à long terme
vers des investissements à long terme. Le problème empire par le fait que la plupart des gouvernements (les États-Unis en sont un cas frappant), sous-investissent de manière chronique
dans l’éducation, la formation professionnelle et
l’infrastructure à long terme. Les investissements
privés ne sont pas à la hauteur, principalement
en raison de l’insuffisance des investissements
publics complémentaires. Certains macroéconomistes dépourvus de vision à long terme disent
que le monde connaît une période de sous-consommation. En fait, il s’agit plutôt d’une période
de sous-investissement.
Le résultat est une demande mondiale insuffisante (des investissements mondiaux pas à la
hauteur de l’épargne mondiale pour le plein emploi) et des flux de capitaux très instables à
court terme pour financer la consommation et
l’immobilier. Ces flux à court terme sont soumis
à de brusques revirements de taille et de sens.
La crise financière asiatique de 1997 a fait suite
à un arrêt soudain des entrées de capitaux vers
l’Asie et les prêts mondiaux à court terme se
sont taris subitement après faillite de Lehman
Brothers en septembre 2008, ce qui a provoqué
la Grande Récession. La Chine est confrontée à
présent au même problème, où les entrées de
capitaux ont brusquement cédé la priorité aux
sorties de capitaux.
Le conseil macroéconomique le plus courant
donné à la Chine (stimuler la consommation intérieure et surévaluer le renminbi pour réduire
les exportations), ne réussit pas le test du Chamallow. Il encourage la surconsommation, le
sous-investissement et la hausse du chômage
dans une société qui vieillit rapidement, dans un
monde qui peut faire un usage considérable de
l’épargne et de l’importante capacité industrielle
de la Chine.
La bonne politique consiste à canaliser l’épargne
élevée de la Chine vers l’augmentation des investissements dans les infrastructures et les compétences des pays à faibles revenus d’Afrique et
d’Asie. La nouvelle banque chinoise, l’Asian Infrastructure Investment Bank (AIIB) et son projet
Une ceinture, une route, qui vise à établir des
réseaux de transports et de communication modernes dans toute la région, sont dans la bonne
voie. Ces programmes vont continuer à faire
fonctionner les usines chinoises à haut régime
pour produire les biens d’investissements nécessaires à une croissance rapide dans les pays à
faibles revenus actuels. Il faut autoriser la dépréciation de la monnaie chinoise, de sorte que les
exportations chinoises de biens d’équipement
vers l’Afrique et l’Asie soient plus abordables.
Plus généralement, les gouvernements doivent
accroître le rôle des banques nationales et multilatérales de développement (y compris les banques régionales de développement pour l’Asie,
l’Afrique, les Amériques et les pays islamiques)
pour canaliser l’épargne à long terme des fonds
de pension, des fonds d’assurance et des banques
commerciales, vers des investissements publics
et privés à long terme dans les industries et les
infrastructures du XXIe siècle. Les banques centrales et les fonds spéculatifs ne peuvent pas produire la croissance économique ni la stabilité financière à long terme. Seuls des investissements
publics et privés à long terme peuvent tirer l’économie mondiale de son instabilité et de sa croissance lente.
* Jeffrey D. Sachs, professeur de développement
durable, professeur de politique et de gestion de la
santé, et directeur de l’Institut de la Terre à
l’Université Columbia, est également Conseiller
spécial du Secrétaire général des Nations Unies sur
les Objectifs du Millénaire pour le développement.
dimanche 31 janvier 2016
13
ÉCONOMIE CHINOISE
QUEL TYPE DE RELANCE ?
Le basculement de la Chine d’un modèle de croissance
basé sur l’exportation à un autre basé sur les services
et la consommation des ménages est bien plus
chaotique que ce que l’on aurait pu croire. Cela tient
notamment aux décrochages de la Bourse et à la
volatilité des taux de change qui suscitent des craintes
quant à la stabilité de l’économie du pays.
PAR JOSEPH E. STIGLITZ*
Pourtant au regard de l’Histoire,
l’économie chinoise se porte bien on pourrait même dire très bien,
compte tenu d’une croissance du
PIB proche de 7%. Mais le succès
économique de l’empire du Milieu
au cours des trois dernières décennies a suscité
des attentes fortes. Retenons une leçon fondamentale : les marchés de type chinois sont aussi
volatiles et difficiles à contrôler que les marchés
de type américain. Les marchés ont leur vie propre et de ce fait ils sont difficiles à maîtriser. Et
dans la mesure où on peut les contrôler, c’est en
établissant la règle du jeu en toute transparence.
Tous les marchés doivent être réglementés. Une
bonne réglementation aide à les stabiliser, une
mauvaise - aussi bien intentionnée soit-elle - peut
avoir l’effet opposé. Ainsi, depuis le crash des
marchés financiers de 1987 aux USA, l’importance des coupe-circuit boursiers est reconnue ;
mais s’ils sont mal conçus, ils accroissent la volatilité. S’il existe un double système de coupe-circuit - la suspension des opérations à court terme
et à long terme - et s’ils sont trop rapprochés l’un
de l’autre, une fois le premier actionné, les acteurs du marché réalisant que le second va sans
doute l’être aussi, risquent de se ruer vers la sortie. Par ailleurs, les marchés peuvent évoluer plus
ou moins indépendamment de l’économie réelle.
La Grande récession qui a eu lieu récemment en
est un exemple. Alors que la Bourse américaine a
repris de la vigueur, l’économie réelle n’est pas
entièrement sortie de l’ornière. Néanmoins, la
volatilité de la Bourse et des taux de change peut
être lourde de conséquences. L’incertitude peut
entraîner une baisse de la consommation et des
investissements (c’est pourquoi il faut viser à une
réglementation qui favorise la stabilité).
La régulation de l’économie réelle joue un rôle
encore plus important. En Chine aujourd’hui
comme aux USA il y a 35 ans, on débat de savoir
s’il faut agir sur l’offre ou sur la demande pour
restaurer la croissance. L’expérience des USA et
de beaucoup d’autres pays peut fournir une réponse. Premier point à souligner : agir sur la demande se fait au mieux en période de plein emploi. En cas de demande insuffisante, l’amélioration de l’offre se traduit par une sous-utilisation
plus marquée des ressources. Faire passer la main
d’oeuvre d’une situation de faible productivité à
une situation de productivité nulle (le chômage)
n’augmente pas la production. Aujourd’hui, l’insuffisance de la demande agrégée exige des mesures favorables aux dépenses. Ces dépenses
peuvent avoir toute leur utilité. La Chine doit à
tout prix réduire les inégalités, lutter contre la
dégradation de l’environnement, créer des villes
où il fait bon vivre, investir dans la santé publique, l’éducation, les infrastructures et la technologie. Les autorités doivent également renforcer
la réglementation pour garantir la sécurité en
matière d’alimentation, de construction, de production pharmaceutique et dans de nombreux
autres domaines. Le bénéfice social de ces mesures dépasse largement leur coût. Dans le passé, la
Chine a eu trop souvent recours au financement
par la dette. Mais il lui est facile d’élargir la base
fiscale afin d’accroître l’efficacité et/ou l’équité
de son système économique. Une taxe environnementale permettrait d’améliorer la qualité de
l’air et de l’eau et rapporterait des sommes non
négligeables, une taxe sur les automobiles améliorerait la qualité de vie urbaine, un impôt foncier et un impôt sur les bénéfices du capital encourageraient les investissements dans des activités productives et stimuleraient la croissance.
Autrement dit, conçue correctement, une politique budgétaire équilibrée - l’augmentation de la
fiscalité et parallèlement celle des dépenses pourrait constituer un stimulant économique efficace. La Chine doit éviter le piège d’une politique
de relance par l’offre mal inspirée. Aux USA, on a
gaspillé des ressources en construisant des maisons de mauvaise qualité au milieu du désert du
Nevada. Cependant, la première priorité n’est pas
de démolir ces maisons pour consolider le mar-
ché immobilier, mais de veiller à une distribution
judicieuse des ressources. Dès les premières semaines de n’importe quel cours élémentaire
d’économie on enseigne un principe de base : ne
pas se raccrocher au passé - ne pas se lamenter
sur la casserole de lait qui a débordé. L’acier à
faible coût (grâce à des prix inférieurs au coût
moyen de production à long terme, mais au-dessus du coût marginal) peut être un atout pour
d’autres secteurs industriels. Par exemple ce serait une erreur de mettre fin à la surcapacité de
l’Amérique dans le domaine des fibres optiques
qui ont rapporté des bénéfices considérables aux
firmes américaines dans les années 1990. Il faut
toujours comparer le potentiel d’utilisation future d’un produit ou d’un dispositif au coût minimum de sa maintenance.
La Chine est confrontée à un véritable défi. Elle
devra répondre au problème de surcapacité de
son appareil de production et simultanément
aider les travailleurs susceptibles de perdre leur
emploi et répondre aux appels au secours des entreprises soucieuses de minimiser leurs pertes.
Mais si le gouvernement combine relance par la
demande et mesures efficaces contre le chômage,
il pourra adopter une politique optimale - ou à
tout le moins raisonnable - de restructuration
économique. La Chine connaît également un problème macro-déflationniste. La surcapacité de
production pousse les prix à la baisse, ce qui aggrave la situation des entreprises endettées. Plutôt que d’accroître l’offre, il vaut mieux accroître
substantiellement la demande et s’opposer ainsi
aux pressions déflationnistes. Les principes économiques et les facteurs politiques liées à cette
situation sont donc bien connus. Mais trop sou-
vent le débat sur l’économie chinoise a été dominé par des propositions naïves de stimulation
de l’offre, accompagnées de critiques à l’égard de
la politique de relance par la demande adoptée
après la crise financière mondiale de 2008. La
relance par la demande était loin d’être parfaite,
elle a été décidée rapidement, dans le contexte
d’une crise soudaine. Mais c’était bien mieux que
rien du tout. Il vaut mieux utiliser les outils à sa
disposition, même de manière imparfaite, plutôt
que de ne pas y recourir du tout. Sans son plan de
relance après la crise de 2008, la Chine aurait été
touchée par un chômage bien plus important. Si
les autorités adoptent une politique mieux conçue
de relance par la demande, elles auront par la
suite une plus grande latitude pour jouer largement sur l’offre. Cela sera d’autant plus facile que
l’augmentation de la demande aura diminué l’offre excédentaire. Ce qui se joue maintenant de
l’autre coté de la planète n’est pas simplement un
débat académique entre économistes occidentaux
favorables les uns à une relance par l’offre et les
autres à une relance par la demande. Le choix de
la Chine aura des conséquences sur les résultats
et les perspectives économiques à travers le
monde.
* Joseph E. Stiglitz, lauréat du prix Nobel
Memorial en sciences économiques en 2001
et la médaille John Bates Clark en 1979, est
professeur d’université à l’Université de
Columbia.
Le contenu de ces articles n’engage
que leurs auteurs
14 d i m a n c h 3 1 j a n v i e r 2 0 1 6 PLANÉTARIUM
Syrie
Tractations difficiles à Genève, lignes de front en mouvement
Quatre mois de raids aériens russes contre les
terroristes et les rebelles «modérés» en Syrie
ont permis à l’armée gouvernementale syrienne
de reprendre l’initiative sur le terrain. Les
forces armées syriennes avancent sur presque
tous les fronts, imposant de nouveaux rapports
de force qui se traduiront par un durcissement
des positions de Damas lors des négociations
de Genève, supposées trouver une issue
politique à la tragédie syrienne.
PAR AYOUB SAHNOUN
Selon RFI qui cite «certains spécialistes, notamment américains», qui ont
beau minimiser les conséquences de
l’intervention des forces aérospatiales russes en Syrie, les développements sur le terrain leur donnent
tort. Depuis que le président Vladimir Poutine a ordonné à son aviation
de soutenir directement les forces
gouvernementales, note encore RFI,
Bachar est en passe de récupérer les
territoires qui étaient sous contrôle
rebelle. Affaiblie ainsi sur le terrain
«militaire», la principale coalition de
l’opposition syrienne s’est rendue
hier, samedi, à Genève pour participer aux discussions organisées par
l’ONU. «Nous arrivons ce soir à Genève», avait déclaré par téléphone à
l’AFP un porte-parole du Haut Comité pour les négociations (HCN), Monzer Makhous, depuis l’Arabie saoudite où ce groupe d’opposants a discuté pendant quatre jours de sa participation ou non aux pourparlers. Le
HCN a dépêché une délégation d’une
quinzaine de négociateurs, accompagnés d’une vingtaine d’autres représentants, qui seront rejoints ultérieu-
rement par le coordinateur de la coalition, Riad Hijab, a-t-il précisé. La
délégation de la République arabe
syrienne, quant à elle, est présidée
par Bachar Jaafari qui se trouve déjà
à Genève et où il à été reçu par
l’émissaire spécial de l’ONU pour la
Syrie, Staffan de Mistura. Cité par
des sources de l’ONU, Jaafari a indiqué lors de la réunion que les Syriens
s’attachent à la préservation de l’unité, de l’indépendance et de la souveraineté de la Syrie. Jaafari n’a pas
hésité à charger les pays occidentaux
qui, dit-il, considèrent les terroristes
d’«opposition modérée». Et d’ajouter
: «Les terroristes étrangers conduisent des guerres par procuration sur
le territoire de mon pays. (…) Les résolutions du Conseil de sécurité inscrivent Daech, le Front Nosra et ceux
qui leur sont affiliés à la liste des
réseaux terroristes, ce qui signifie
que le “Mouvement d’Ahrar AlCham” est un réseau terroriste.»
Ahrar Al-Cham est membre du HCN.
Dans un point de presse, de Mistura a
assuré que la manière optimale de
régler la crise en Syrie est de «venir à
Genève et d’engager un processus
politique». Et d’enchaîner : «Nous
avons suggéré à l’opposition de venir
à Genève sans conditions préalables,
et nous avons besoin de venir à Genève et d’examiner toutes les questions car nous voulons améliorer la
situation du peuple syrien.» Le représentant spécial de l’ONU, insistant
sur la priorité de l’application de la
résolution 2254 du Conseil de sécurité, a indiqué qu’il était «un médiateur impartial». «Nous avons un
agenda clair portant sur l’exécution
de cette résolution que les Syriens
examineront autour de la table du
dialogue», a-t-il dit.
DAECH BAT EN
RETRAITE À DEIR
EZZOR FACE
À L’ARMÉE
Les troupes gouvernementales syriennes sont passées à l’offensive à Deir
Ezzor, 450 km nord-est de la capitale
Damas, détruisant une partie considérable du matériel de guerre et tuant
de nombreux éléments du groupe terroriste autoproclamé « Etat islamique
» (EI/Daech), a rapporté hier l’agence
officielle Sana. Les affrontements entre l’armée syrienne et les terroristes
de Daech ont été entamés dans le
quartier Ar-Rouchdia, dans l’est de
Deir Ezzor, a indiqué un responsable
militaire, cité par Sana. Les extrémistes, dont la majorité était d’origine
étrangère, ont essuyé des pertes
considérables et ont été obligés de
prendre la fuite, a-t-on ajouté. Sur la
liste du matériel de guerre détruit
lors de ce combat figurent, entre
autres, deux véhicules blindés dotés
de mitrailleuses, a précisé la même
agence. Les troupes gouvernementa-
les syriennes sont par ailleurs passées
à l’offensive dans la région de l’aéroport de la ville. Cette attaque a également détruit une série de sites de
Daech dont des armes et des munitions de guerre qui se trouvaient à
l’intérieur des bâtiments. Les terroristes déployés sur les lieux ont été aussi
éliminés, a-t-on indiqué. Le conflit syrien a fait depuis 2011 plus de 260
000 morts et forcé des millions de
personnes à quitter leur foyer.
DES RESPONSABLES
KURDES, NON INVITÉS
AUX DISCUSSIONS
SYRIENNES,
QUITTENT GENÈVE
Le chef du principal parti kurde
syrien PYD, Saleh Muslim, ainsi que
d’autres responsables kurdes qui se
trouvaient à Genève en espérant être
invitées aux discussions sur la Syrie,
ont finalement quitté la Suisse, l’ONU
ayant renoncé à les convier, ont indiqué hier à l’AFP des sources kurdes.
Saleh Muslim et ses conseillers, arri-
Migrants
Suède
33 morts dans un nouveau naufrage
en mer Egée
Au moins 33 migrants, dont
de nombreux enfants, ont trouvé la
mort hier samedi en tentant de gagner la Grèce depuis la Turquie, dans
un nouveau naufrage qui vient
s’ajouter aux drames successifs ces
derniers jours en mer Egée. Originaires de Syrie, d’Afghanistan mais aussi
de Birmanie, ils tentaient de rejoindre l’île grecque de Lesbos depuis la
province turque de Canakkale. Les
gardes-côtes turcs ont fait état d’au
moins 33 morts et indiqué avoir pu
secourir 75 personnes. Un photographe de l’AFP a vu les corps d’une
vingtaine de migrants, dont plusieurs enfants, sur le rivage près de la
ville d’Ayvacik. Parmi eux, un bébé,
entièrement vêtu, visage recouvert
d’un bonnet et tétine tombée à proximité, rappelle immanquablement la
découverte du petit Syrien Aylan
Kurdi qui avait ému la planète en
septembre. Le corps d’un autre bébé
a également été repêché, selon ce
photographe. « Nous sommes très
tristes. Au moins vingt de nos amis
sont portés disparus », a déclaré un
survivant en pleurs à l’AFP. La plupart des migrants secourus étaient
des femmes et des enfants, selon le
photographe de l’AFP. L’embarcation
qui a chaviré se trouvait à quelque
vés la semaine dernière à Genève,
sont partis vendredi soir, selon une
de ces sources. « Nous avons quitté
Genève parce que nous n’avons pas
eu d’invitation. Nous ne nous sentirons engagés par aucune décision
prise à Genève, y compris par un cessez-le-feu », a indiqué cette source
sous couvert de l’anonymat. « Sans
nous, le processus (de Genève)
connaîtra le même sort que les précédentes discussions », a ajouté cette
source, en référence à l’échec de discussions intersyriennes en 2014 en
Suisse. Ilham Ahmad, co-présidente
du Conseil démocratique syrien
(CDS), une alliance d’opposants kurdes et arabes, a également indiqué à
l’AFP avoir quitté la Suisse, faute
d’invitation aux discussions.
La participation ou pas des Kurdes
aux négociations intersyriennes avait
suscité une controverse. La Russie,
alliée du régime de Damas, a estimé
qu’aucune négociation ne pourrait
donner de résultats sans eux, tandis
que la Turquie a jugé leur présence
inacceptable.
50 mètres des côtes turques et des
gilets de sauvetage ainsi que des effets personnels des migrants noyés
étaient visibles sur la plage. Des volontaires locaux se sont joints aux
gardes-côtes et aux plongeurs qui recherchaient des disparus, selon le
photographe de l’AFP. Jeudi déjà, 24
migrants dont dix enfants étaient
morts noyés au large de l’île grecque
de Samos. Et la veille, sept personnes
dont deux enfants au large de l’île de
Kos. La semaine dernière, 45 migrants avaient péri dans trois naufrages dans la même zone.
46 240 ARRIVÉES
DEPUIS LE DÉBUT
DE L’ANNÉE
Malgré les conditions hivernales et
les restrictions imposées par certains
pays européens, qui ont rétabli les
contrôles à leurs frontières, les arrivées se sont poursuivies tout au long
de janvier. Au total, les arrivées de
migrants par la Méditerranée en Europe se sont élevées à 46 240 depuis
le début de l’année, dont 44 040 sont
passés par la Grèce et 2200 par l’Ita-
lie, selon le Haut-commissariat des
réfugiés des Nations unies. L’écrasante majorité, soit 84%, sont des
réfugiés, ressortissants de pays situés dans des zones de conflits.
200 personnes sont mortes ou sont
portées disparues, selon le HCR. La
Turquie, qui accueille officiellement
plus de 2,2 millions de Syriens et 300
000 Irakiens qui ont fui leur pays en
guerre, est devenue l’un des principaux points de départ des migrants
qui veulent s’installer en Europe. Ankara et Bruxelles ont signé fin novembre un « plan d’action » qui prévoit une aide européenne de 3 milliards d’euros aux autorités turques
en échange de leur engagement à
mieux contrôler leurs frontières et à
lutter contre les passeurs. Mais Rome
bloque ce dossier afin que davantage
de fonds européens que ce qui est
prévu à l’heure actuelle soient utilisés pour financer les 3 milliards
d’euros. Jusqu’ici, il est prévu que le
budget de l’UE en prenne un tiers à
son compte, le reste devant être financé par les Etats européens.
L’Italie veut aussi un contrôle sur la
manière dont les fonds sont utilisés
par Ankara. Le ministre turc des Affaires européennes, Volkan Bozkir, a
écarté hier tout problème avec l’Italie et affirmé que les fonds seraient
débloqués en février. «Les trois milliards d’euros parviendront à la Turquie avant la fin du mois de février»,
a déclaré le ministre, en visite officielle à Rome, cité par l’agence
Anatolie.
Des dizaines
d’hommes
masqués
attaquent des
migrants à
Stockholm
Plusieurs dizaines d’hommes
masqués, présumés liés au
milieu des hooligans et à la
nébuleuse néo-nazie, ont
convergé vendredi soir vers le
centre de Stockholm pour
agresser des migrants, a
indiqué samedi la police
suédoise. Aucune plainte de
victimes potentielles n’avait été
déposée samedi à la mijournée, a précisé à l’AFP une
porte-parole de la police de
Stockholm, Towe Hägg. Entre
50 et 100 personnes,
masquées ou encagoulées,
s’étaient donné rendez-vous
vendredi en début de soirée à
Sergels Torg, une grande place
piétonne de la capitale
suédoise où se croisent jeunes,
marginaux et migrants mineurs
non accompagnés. D’après des
témoins interrogés par le
quotidien Aftonbladet, les
agresseurs ont molesté « des
personnes d’apparence
étrangère » et distribué un tract
non signé appelant à infliger
aux « enfants des rues nordafricains le châtiment qu’ils
méritent ».
PLANÉTARIUM d i m a n c h e 3 1 j a n v i e r 2 0 1 6 15
ANGOLA Un baril en chute,
une économie menacée
Durement affectée par la
baisse des cours de pétrole,
l’Angola, deuxième
producteur africain de l’or
noir, peine à maintenir ses
équilibres socioéconomiques.
dollar. Cette dévaluation n'est pas « une surprise étant donné les prix du pétrole, la pression sur le gouvernement des réserves de change et les revenus inférieurs au budget du gouvernement », selon une note interne d'une banque régionale. « Une monnaie plus faible est
nécessaire pour aider à ralentir la demande
d'importations et aider les exportations », précise la note, qui explique que le baril devra remonter au-dessus de 45 dollars pour stabiliser
le kwanza.
PAR AYOUB SAHNOUN
« DOS SANTOS N’A PAS TENU
SES PROMESSES »
Une dégringolade
« historique » du
kwanza, la monnaie nationale, assortie d’une
hausse exponentielle des prix à la consommation ont favorisé la précarité chez une population, déjà éprouvée par une économie « inégalitaire », selon l’opposition. Cette ancienne colonie portugaise ressemble à s’y méprendre à
nombre de pays dont les recettes sont générées
totalement, ou presque, par le pétrole.
Dans le sillage des cours du pétrole au plus bas,
la devise angolaise, le kwanza, a lourdement
chuté en 2015, plongeant le deuxième producteur d'or noir du continent dans une crise financière qui menace la stabilité d'une société déjà
rongée par la pauvreté. La chute du cours du
baril, à 28 dollars ces derniers jours, contre environ 105 dollars en 2014, a entraîné le kwanza
dans une vertigineuse descente : en un an, son
cours officiel a perdu 35% de sa valeur face au
dollar. Les banques, en manque de liquidités,
ne changent quasiment plus le kwanza et c'est
sur le marché noir que les Angolais se précipitent pour troquer leurs économies dans une
monnaie plus stable. Le taux de change parallèle affiche un dollar contre 335 kwanzas, au
Niger
L’état d’urgence
prolongé dans le sudest du pays
Le Niger a prolongé vendredi de trois
mois l'état d'urgence dans la région de
Diffa (sud-est), à la frontière avec le
Nigeria, où l'armée peine depuis plus
d'un an à contenir les incursions
meurtrières du groupe islamiste Boko
Haram, a annoncé la télévision publique.
« La situation sécuritaire à Diffa
continue de nécessiter le maintien d'un
régime juridique adapté dont l'état
d'urgence est l'expression », déclare un
communiqué du Conseil des ministres
lu à la télévision. « En plus, la période
électorale qui s'ouvre ajoute à cette
nécessité de préserver la tranquillité et
la sécurité des personnes et des biens »,
souligne le texte. La campagne
électorale pour le premier tour de
l'élection présidentielle, qui sera couplé
aux législatives le 21 février, s'ouvre
samedi à minuit pour s'achever la veille
du scrutin. Le Parlement avait déjà
reconduit pour trois mois l'état
d'urgence à Diffa, du « 29 octobre 2015
jusqu'au 26 janvier 2016 » en raison de
« la persistance » des attaques des
insurgés nigérians. L'état d'urgence
accorde des pouvoirs supplémentaires
aux forces de sécurité et notamment
celui « d'ordonner des perquisitions à
domicile de jour et de nuit ». La mesure
a été décrétée en février 2015 dans la
région de Diffa, frontalière du nord-est
du Nigeria, considérée comme le fief
des islamistes. Au moins six militaires
nigériens ont été tués mi-janvier par
l'explosion d'une mine au passage de
leur véhicule dans la zone. Entre le
6 février et le 18 décembre 2015, l'ONU
a répertorié 74 attaques de Boko Haram
impliquant ses combattants et l'armée
nigérienne dans la zone.
lieu de 155 kwanzas au taux officiel. Certains
produits ont vu leur prix multiplié par quatre
ou cinq. Il y a un an, on pouvait encore trouver
un téléphone portable pour 50 dollars, soit
5 000 kwanzas de l'époque. Désormais, il faut
compter entre 15 000 et 17 000 kwanzas. En
décembre, le gouverneur de la Banque nationale d'Angola, José Pedro de Morais, avait
pourtant assuré qu'il n'y avait « pas de crise du
dollar dans le pays ». « La balance des paiements est déficitaire et il y a moins de ressources étrangères, mais le budget de l'Etat pour
l'exercice 2016 tente de répondre à cette difficulté temporaire », avait-il assuré. Quelques
jours après cette annonce, la banque centrale a
pourtant dévalué de 15% sa monnaie contre le
En Angola, 54% de la population vit encore
avec moins de deux dollars par jour. A l’opposé, une élite restreinte, composée de la famille
présidentielle et de quelques autres proches,
détient des fortunes. Dans ce contexte, le président Dos Santos avait été réélu en 2012 sur la
promesse de maintenir la croissance, mais surtout de mieux distribuer les richesses. Un engagement qui sera bien difficile à tenir. « Nous
devons faire des économies, mais le pouvoir ne
diminue ni le budget de la police et de l’armée,
ni celui des hautes instances de l’Etat, dont la
présidence et l’Assemblée nationale », déplore
Elias Isaac, le directeur de l’association Open
Society. De coupes drastiques ont déjà touché
le secteur social et les investissements, qui
étaient censés améliorer les conditions de vie
de la population.
Burundi
Bujumbura ne veut pas d'une force
africaine sur son sol
Les autorités burundaises ont
de nouveau catégoriquement rejeté l'idée du déploiement d'une force africaine dans leur pays, une
proposition âprement discutée lors
d'une réunion du Conseil de paix
et de sécurité de l'Union africaine
dans la nuit de vendredi à samedi.
Organisée à la veille de l'ouverture
du 26e Sommet de l'organisation
continentale, cette réunion s'est
terminée tard dans la nuit sans
que les participants, parmi lesquels une douzaine de chefs d'Etat
africains et le secrétaire général
des Nations unies, Ban Ki-moon,
ne trouvent un accord sur le Burundi. Le Burundi, plongé dans
une crise meurtrière depuis fin
avril et l'annonce de la candidature du président Pierre Nkurunziza
à un 3e mandat controversé, s'est
de nouveau vigoureusement opposé à l'envoi de cette force.
« A aucune condition nous ne sommes prêts pour cette force », a déclaré à la presse le ministre burundais des Affaires étrangères, Alain
Aimé Nyamitwe.
« La présidente de la commission
(de l'UA) et le commissaire paix et
sécurité se sont exprimés pour
donner les raisons pour lesquelles
ils estimaient que l'envoi de la
force était justifié. Nous avons
précisé que cet envoi de force
n'était pas justifié, nous avons
donné les raisons de ce rejet parce
que nous estimons que la situation
au pays est sous contrôle du point
de vue sécuritaire », a ajouté
M. Nyamitwe. Plus de 400 personnes ont été tuées depuis le début
de la crise, ce qui a poussé à l'exil
pas moins de 230 000 personnes,
parmi lesquels de nombreux opposants, militants associatifs et journalistes. L'échec d'un coup d'Etat
militaire, puis la brutale mise au
pas de six semaines de manifestations à Bujumbura n'ont pas mis
fin aux violences et le pouvoir du
président Nkurunziza reste inflexible aux pressions de l'UA et de
l'ONU. Son ministre des Affaires
étrangères a indiqué que le Burundi n'était pas isolé dans son refus.
« Il n'y a pas que les Burundais qui
sont réticents à cette idée » de déploiement, a ainsi déclaré le président gambien Yahya Jammeh, qui
participait à la réunion.
A la question « Etes-vous opposé
au déploiement de cette force au
Burundi ? », M. Jammeh a répondu : « Sans l'accord du Burundi,
oui. » Une majorité des deux-tiers
est requise pour autoriser l'envoi
de cette Mission africaine de prévention et de protection au Burundi (Maprobu), décidé par le CPS
en décembre dernier.
Libye / USA / Daech
Un œil sur les négociations, Washington
n’exclut pas une intervention militaire
L'administration du président Obama
envisage désormais l'ouverture d'un nouveau
front contre le groupe Etat islamique en Libye,
pour empêcher les djihadistes de se tailler un
nouveau fief dans le pays en proie au chaos.
Au moment où il est sur la défensive en Irak et
en Syrie, pilonnée depuis l'été 2014 par la coalition internationale, le groupe ultra-radical a
réussi à prendre le contrôle de Syrte, à 450 km
à l'est de Tripoli, et ses environs. Forts d'environ 3 000 combattants, selon les estimations
occidentales, les djihadistes ont lancé début
janvier une offensive dans la zone du «Croissant pétrolier», où sont situés les principaux
terminaux d'or noir. Inquiet de l'évolution de la
situation, le président Barack Obama a convoqué jeudi un Conseil de sécurité nationale à la
Maison Blanche consacré notamment à la Libye, et les signaux se multiplient sur la volonté
américaine de mettre un terme à l'expansion de
l'EI dans ce pays. « Il faut agir avant que le pays
ne devienne un sanctuaire » pour les djihadistes, « avant qu'ils ne deviennent extrêmement
difficiles à déloger », a souligné vendredi un
responsable américain de la Défense. « Nous ne
voulons pas d'une situation comme en Irak ou
en Syrie », où les djihadistes ont réussi à saisir
des pans entiers de territoire, a-t-il ajouté. Le
Pentagone prépare des options pour une intervention militaire, allant de frappes aériennes
jusqu'à une participation à une force soutenue
par l'ONU. Les Etats-Unis ont envoyé sur le terrain ces derniers mois de petits groupes de forces spéciales pour évaluer la situation, et nouer
le contact avec les forces locales. Mais « rien
n'est encore formulé ou proposé » à la Maison
Blanche, a souligné le responsable américain
de la Défense. De fait, les Etats-Unis et leurs
alliés ont pour l'instant les yeux rivés sur les
négociations en Libye sur la formation d'un
gouvernement d'union nationale. Fayez el-Sarraj, le Premier ministre désigné à la suite d'un
accord conclu sous l'égide de l'ONU, s'est engagé à proposer une nouvelle équipe gouvernementale d'ici la fin de la semaine prochaine. La
communauté internationale doit pouvoir compter sur un partenaire fiable sur le terrain avant
de pouvoir intervenir, expliquent militaires et
diplomates. « Il faut une solution politique pour
avoir une solution militaire », a résumé le responsable américain de la Défense. « La Libye a
besoin d'un gouvernement d'union nationale
qui peut s'allier à la communauté internationale » pour faire face à la menace des djihadistes, a de son côté souligné vendredi le lieutenant-colonel Michelle Baldanza, une porte-parole du ministère de la Défense américain.
18 d i m a n c h e 3 1 j a n v i e r 2 0 1 6 SPORTISSIMO
Basket-ball / Super-Division « A » (17e journée)
Fédération
internationale
des sociétés
d’aviron (FISA)
Remontée fulgurante du GSP
Avec deux matchs en
retard, les Pétroliers
gardent intactes leurs
chances de reprendre le
fauteuil de leader que
le NAHD n’avait pas
lâché depuis le début
de cette saison.
eu lieu en fin de compte et a été reporté à une date ultérieure en raison de
l’absence de l’appareil des 24 secondes
indispensable notamment pour la
comptabilité du temps d’attaque de
chaque équipe.
Résultats et classement
O. Batna-US Sétif
(non joué pour absence de l’appareil des
24 secondes)
IRB Bordj Bou Arréridj-COBB Oran 60-58
PAR MOUNIR M.
Avec deux matchs en retard, les Pé-
troliers gardent intactes leurs chances
de reprendre le fauteuil de leader que
le NAHD n’avait pas lâché depuis le début de cette saison. En effet, le Groupement sportif des pétroliers a créé la
sensation au cours de cette 17e journée
de la Super-Division de basket-ball en
venant à bout du leader, le Nasr d’Hussein-Dey, lors du match qui les a opposés à la salle du Caroubier d’HusseinDey et qui est considéré, incontestablement, comme le choc de la journée. Le
score final était de 68 à 85 en faveur
des hommes de Faïd Bilal qui étaient
plus déterminés à prendre les deux
points et donc à se relancer dans la
course au titre, sachant qu’ils occupent
maintenant la troisième place avec
seulement trois points de retard sur
leur adversaire du jour et non moins
leader. Il faut savoir que les Pétroliers
comptent encore deux matchs en re-
tard, ce qui fait qu’ils gardent de grandes chances pour reprendre le fauteuil
que les Sang et Or avaient pris depuis
les premières journées de cette saison,
profitant de l’absence du GSP qui se
trouvait au Caire pour participer à la
Coupe arabe des clubs. Les poulains de
Djamel Rekik voient leur élan freiné,
eux qui avaient réussi à remporter des
succès très importants lors des dernières journées même à l’extérieur de
leurs bases. Le dauphin, le CRB Dar
Beida a, lui, réussi l’essentiel en venant
à bout de la formation du WA Boufarik,
sur le score de 85 à 68. Les banlieu-
sards restent collés aux basques du leader et ne comptent pas rater encore des
points surtout que l’étau se resserre
maintenant avec le retour en force des
Pétroliers. L’IRB Bordj Bou Arréridj a
réussi à l’emporter à domicile sur son
adversaire le COBB Oran sur le score
étriqué de (60-58) et garde sa troisième
place en compagnie du GSP. Les Bordjiens devraient, néanmoins, corriger
certaines lacunes défensives s’ils ne
souhaitent pas se faire surprendre
même à domicile. Il faut noter que l’un
des chocs de cette journée qui devait
opposer l’O Batna à l’US Sétif n’a pas
NB Staouéli-OMS Miliana
82-67
CRB Dar El Beïda-WA Boufarik
68-50
NA Hussein Dey-GS Pétroliers
68-85
RC Constantine -AB Skikda
72-60
Cl.
Equipe
Pts
1.
NA Hussein-Dey
31
17
J
2.
CRB Dar Beida
30
16
3.
GS Pétroliers
29
15
--.
IRBB Arréridj
29
17
5.
NB Staouéli
28
17
6.
US Sétif
26
15
--.
O Batna
26
16
8.
WA Boufarik
24
17
9.
OMS Miliana
23
17
10.
RC Constantine
21
17
11.
AB Skikda
20
16
12.
USM Blida
19
15
--.
PS El-Eulma
19
16
14.
COBB Oran
18
17
Fédération algérienne de voile (FAV)
Adoption des nouveaux statuts
Les membres
de l’assemblée générale de la
Fédération algérienne de voile (FAV), réunis vendredi après-midi à l’Ecole nationale des sports nautiques et subaquatiques à Alger-plage (Bordj El-Bahri, est d’Alger), ont adopté, à l’unanimité, les nouveaux statuts et règlement intérieur de l’instance fédérale, ainsi que le statut type des ligues. Réunis en
session extraordinaire (AGEx), les 33 membres présents sur les 44 que compte l’assemblée générale ont
approuvé les points à l’ordre du jour, sous les yeux
du représentant du ministère de la Jeunesse et des
Sports, Abdelmadjid Djebab et quelques anciens présidents de la fédération. L’AGEx s’est tenue conformément au décret exécutif N°14-330 du 4 safar 1436,
correspondant au 27 novembre 2014, fixant les modalités d’organisation et de fonctionnement des fédérations sportives nationales. Avant l’opération d’approbation, les membres présents ont passé en revue
les changements apportés à quelques articles dans
les statuts qui ont été par la suite apportés au règlement intérieur. Il a été ainsi proposé d’inscrire au
chapitre des prérogatives de la fédération, qu’en plus
de « l’organisation, l’animation et le contrôle des disciplines, à savoir de la voile légère, la voile de croisière, le char à voile, la FAV aura à charge, à titre
promotionnel, le motonautisme, le ski nautique et le
surf, et ce par des activités techniques dans la pers-
pective de faire évoluer une culture nautique et récréative d’une manière générale ». « Il faut travailler
dans le sens où nos statuts sont inscrits dans la durée.
Il est vrai que dans l’état actuel, la gestion de ces
disciplines est difficile, mais nous pensons qu’il faut
les garder dans les statuts de la FAV », a expliqué le
président de la fédération, Mohamed Atbi. Plusieurs
autres points ont été abordés au cours de cette AGEx,
entre autres la composante du bureau fédéral qui
comprendra le président et six autres membres élus,
séparément, en plus de deux suppléants. Les nouveaux statuts ont porté aussi sur la durée de l’inté-
Tennis / Open d’Australie
rim, obligatoire en cas du retrait du président élu.
L’intérim sera assuré, dorénavant, par « un des viceprésidents de la fédération qui devra convoquer une
AG élective dans les 60 jours ». Avant de passer à
l’étude pour approbation du règlement intérieur de
la fédération dont les articles sont tirés de ceux du
statut, le cas du cumul de fonctions, élective et administrative, interdit par la loi a été banni par l’assistance. Au sujet du règlement intérieur de la fédération, les membres présents ont soulevé des oublis, à
savoir l’absence d’une commission de sponsoring et
celle des événements internationaux et la possibilité
d’attribution d’une présidence d’une commission
spécialisée à un membre non élu, puisque c’est dans
les prérogatives de l’assemblée générale qui reste
souveraine. Le statut type de ligues de voile a été
également adopté par les membres de l’AGEx. Par
ailleurs, le président de la FAV, Mohamed Atbi a indiqué que l’application de ces nouveaux statuts-ligues, pourrait intervenir avant la fin du mandat
olympique, 2012-2016. «L’application des statuts
que vous venez d’adopter pourrait intervenir avant
la fin du mandat olympique en cours, après leur approbation au niveau de la tutelle», a déclaré Atbi. Le
président de la Fédération a affirmé que son instance
assurera désormais le suivi et le contrôle de tout ce
qui se fait au niveau de ces structures. 
4e confrontation Djokovic-Murray pour le titre
Novak Djokovic contre Andy Murray : ce sera la
quatrième fois que les deux champions s’affronteront
pour le titre à l’Open d’Australie, aujourd’hui dimanche, et la sixième fois en finale d’un Grand Chelem,
ce qui fait de ce duel l’une des affiches les plus fréquentes au sommet des tournois majeurs.
Depuis le début de l’ère Open (1968), seuls les huit
Federer-Nadal et les sept Nadal-Djokovic ont été vus
plus souvent le dernier dimanche. Il n’y a eu par
exemple que cinq Sampras-Agassi en finale et seulement quatre Borg-McEnroe.
« Ce n’est pas un secret, nous nous connaissons très
bien et nous avons des jeux très similaires. Donc en
gros, ce sera à qui sera le plus fort du fond du court.
Je m’attends à un match très exigeant physiquement,
avec beaucoup de longs échanges », a dit Djokovic.
Dans l’ensemble, Djokovic mène 21 victoires à 9
contre Murray. Les trois précédentes finales de
l’Open d’Australie entre les deux hommes, en 2011,
2013 et 2015, ont toutes tournée en sa faveur.
En Grand Chelem, il a dominé Murray 6 fois sur 8 (2
fois sur 3 en finale).
Mais la statistique la plus inquiétante pour le Britannique est celle-ci: sur les onze derniers duels
avec Djokovic, il n’en a gagné qu’un, l’été dernier à
Montréal. 
Mehdi Garidi
élu à la
commission
« Aviron pour
jeunes »
L’Algérien Mehdi Garidi a
été élu membre de la
commission « Aviron
pour jeunes » de la
Fédération internationale
des sociétés d’aviron
(FISA), a appris l’APS
vendredi auprès de la
Fédération algérienne
des sociétés d’aviron et
de canoe-kayak
(FASACK). L’annonce a
été faite dans le circulaire
N°1 de la FISA de l’année
2016, précise la même
source. La commission «
Aviron pour jeunes »
présidée par le Lituanien
Algirdas Raslanas est
composée de cinq autres
membres : Axel Mullet
(Allemagne), Brabara
Grudt (Etats-Unis),
Antonio Colamonici
(Italie), Barbara Fenner
(Australie) et Sevara
Ganiyeva (Ouzbékistan).
C’est la première fois
qu’un Algérien est élu
membre d’une
commission de la FISA
que préside le Français
Jean-Christophe Rolland,
depuis la création de
cette instance en 1892
dont le siège se trouve à
Lausanne (Suisse).
Tournoi
international
Dan-Kolov de
lutte
Lamalsa
Rabea
décroche
le bronze
La lutteuse algérienne
Lamalsa Rabea (61 kg) a
décroché vendredi soir la
médaille de bronze du
tournoi international de
lutte Dan-Kolov et NicolaPetrov qui se déroule à
Sofia en Bulgarie (29-31
janvier). Après avoir
passé l’écueil d’une
lutteuse turque,
l’Algérienne n’a pu
réaliser le même exploit
devant la Bulgare. Vingt
lutteurs de la sélection
algérienne prennent part
au Tournoi international
de lutte Dan-Kolov et
Nicola-Petrov (lutte libre,
gréco-romaine et
féminine). Le Tournoi
constitue un rendez-vous
important pour les
lutteurs algériens qui
auront l’occasion de
jauger leurs capacités
avant les prochaines
échéances
internationales, dont le
tournoi « Afrique-Océanie
», prévu du 1 au 3 avril à la
Coupole du Complexe
olympique MohamedBoudiaf, qualificatif aux
JO-2016.
SPORTISSIMO d i m a n c h e 3 1 j a n v i e r 2 0 1 6 19
Sporting
Lisbonne
Slimani
restera
malgré les
18 millions
d’euros
d’Everton
Le Sporting Lisbonne
(division 1 portugaise de
football) a rejeté une offre
de 18 millions d’euros
d’Everton (Premier league
anglaise de football) pour
s’attacher les services de
l’attaquant international
algérien Islam Slimani,
rapporte vendredi le
quotidien sportif Record.
Très convoité, Slimani,
auteur de 16 buts en
championnat, devrait
rester au Sporting dont la
direction refuse de le
libérer actuellement,
précise la même source
qui rappelle que la clause
libératoire du joueur
algérien est fixée à 30
millions d’euros. Le
meilleur goleador en
activité de l’équipe
nationale (20 buts) a
inscrit 8 buts en cinq
matchs de suite en
championnat depuis le
début de l’année 2016.
Slimani qui enchaîne sa
troisième saison sous les
couleurs du Sporting est
en train de devenir l’un
des attaquants les plus
convoités du
championnat portugais.
Plusieurs clubs
européens l’ont supervisé
depuis le début de cet
exercice.
Atletico Madrid
Boulahia
signe son
premier
contrat pro
Le jeune attaquant
algérien Zakaria
Boulahia (18 ans) a signé
son premier contrat
professionnel avec
l’Atletico Madrid, actuel
2e au classement du
championnat d’Espagne
de football, rapporte la
presse sportive ibérique.
Né le 1e juin 1997 à Aïn
Témouchent (Ouest),
Boulahia évolue
actuellement au sein de
l’équipe réserve de
l’Atletico, mais est
appelé désormais à faire
des apparitions à
l’avenir dans le groupe
professionnel dirigé par
l’entraîneur argentin
Diego Simeone. Le
prochain objectif de
Boulahia sera sans
doute de gagner une
place au sein de l’équipe
fanion du deuxième club
de la capitale espagnole.
Il n’est pas à écarter
ainsi de voir cette pépite
madrilène faire l’objet
des convoitises de la
Fédération algérienne
de football (FAF) en vue
d’intégrer
éventuellement les
rangs de l’équipe des
U20 ou celle des U23.
Matchs avancés de la Ligue I Mobilis (18e journée)
L’USMH tombe, le CSC se ressaisit
Les Banlieusards ont
été freinés par une
courageuse formation
de l’ASMO qui tente de
s’en sortir, alors que les
Constantinois amorcent
leur sauvetage grâce à
ce succès à domicile
face aux Sétifiens.
PAR MOUNIR M.
Les deux matchs avancés pour
le compte de la 18e journée de la Ligue
I Mobilis ont profité aux formations
locales qui ont pris le meilleur sur
leurs adversaires. Ainsi, au stade Habib Bouakel d’Oran, l’ASM Oran a pris
le meilleur sur l’USM El Harrach qu’elle a stoppée net après une longue série
de résultats probants. Le but de la rencontre a été inscrit par le goléador asémiste Djemaouni à la deuxième minute
de cette empoignade offrant les trois
points à sa formation après avoir
contribué au nul ramené d’Alger face
au NAHD. Il faut savoir que les gars de
la Médina Djedida ont évolué sans leur
entraîneur, Nabil Medjahed, suspendu
pour une durée de six mois pour insultes contre officiels lors du dernier
Ligue 2 Mobilis (18 journée)
e
match face au Nasria. Les Oranais ont
su donc gérer ce virage difficile et
commencent peu à peu à sortir la tête
de l’eau même si le chemin reste encore long pour quitter définitivement
Statu quo en tête, Paradou proche du podium
L’Olympique
Médéa, vainqueur
en déplacement contre le CA Bordj
Bou Arréridj (0-1) jeudi en ouverture de la 18e journée du championnat de Ligue 2, conserve sa
place de leader devant ses deux
poursuivants, le CA Batna et l’USM
Bel Abbès, alors que la bonne opération a été réalisée par Paradou
AC qui se hisse à la quatrième place après son succès contre la JSM
Béjaïa (2-1). L’OM était le seul club
du Top 5 à avoir évolué hors de ses
bases au cours de cette journée, ce
qui ne l’a pas empêché de déjouer
les pronostics en revenant avec les
trois points de son périlleux déplacement chez le CA Bordj Bou Arréridj, qu’il a surpris à la demi-heure
de jeu par un but de Hamadache.
Les deux poursuivants : le CA Batna et l’USM Bel-Abbès, malgré
l’avantage du terrain et le soutien
du public, ont éprouvé les pires
difficultés contre des adversaires
moins bien lotis et contre lesquels
ils se sont petitement imposés
(1-0). Le CAB l’a emporté face à
l’avant-dernier du classement, le
CRB Aïn Fekroun, grâce à Mesfar
(45’), alors que Bennaï a offert la
victoire à l’ex-leader, l’USMBA, à
la 41e minute. La meilleure opération de la journée est à mettre à
l’actif de Paradou AC qui s’est imposé à l’extérieur contre la JSM
Béjaïa (2-1) grâce à un doublé de
Benayed (2’,23’). A la faveur de
cette précieuse victoire, les hom-
mes de Cherif El Ouazzani remontent à la quatrième place à quatre
longueurs du podium. En revanche, la JSMB marque le pas et glisse à la cinquième place. La 18e
journée a été marquée également
par les victoires à l’extérieur du
MC El Eulma, et d’Amel Bou Saâda
contre respectivement l’AS Khroub
et l’ASO Chlef sur le même score
(1-0). Le MCEE a surpris l’ASK
(1-0) grâce à Fezzani (51’), au moment où l’ABS s’est remis à l’adresse de Tebbaz (19’) pour engranger
les trois points contre l’ASO Chlef
et qui vaudront probablement leur
pesant d’or dans le décompte final
pour le maintien. L’US Chaouia n’a
pas réussi à préserver le score
contre la lanterne rouge, l’USMM
Hadjout, concédant l’égalisation
de Guerrab à la 83e minute, alors
que Fegaâs lui avait permis de mener dès la 4e minute de jeu. Le MC
Saïda est l’un des rares clubs à
s’imposer à domicile au cours de
cette 18e journée contre l’OM Arzew (2-0) grâce à Zahzouh (10’) et
Saâdi (34’).
CAN-2017 (U20) / Préparation
Les Verts « relativement meilleurs »
e
lors
du
2
match
face
l’Eg
ypte
L’entraîneur
de la sélection algérienne des moins
de 20 ans (U20), Mohamed
Mekhazni, a estimé que son
équipe a présenté un visage
relativement meilleur face à
l’Egypte (1-1), lors du
deuxième match amical entre les deux équipes en l’espace de quatre jours vendredi au stade communal
de Baraki (Alger).
« J’estime que cette fois on
a été relativement meilleurs,
par rapport au premier
match (défaite 3-2, ndlr).
Sur le plan défensif en par-
ticulier, mes joueurs se sont
mieux comportés », a déclaré Mekhazni à la presse à
l’issue de la partie. « On a
joué également un bon
match sur le plan tactique,
en ce sens que mes joueurs
étaient mieux en place. Ça
motive pour redoubler les
efforts, sachant qu’on aura
a priori à jouer prochainement deux autres matchs
amicaux contre la Mauritanie avant d’entrer dans le
vif du sujet », a-t-il ajouté.
Le sélectionneur national
s’était plaint notamment
des carences défensives de
son équipe lors de la première rencontre face aux
Egyptiens, qualifiant de «
maillon faible » de l’équipe
son arrière garde.
Les deux sorties mi-figue,
mi-raisin des protégés de
Mekhazni
interviennent
avant un peu plus d’un
mois du début des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations de la catégorie en 2017, dont le tirage au sort aura lieu le 5
février prochain à Kigali
(Rwanda).
la zone des turbulences. Par contre, les
Banlieusards, eux, ratent l’occasion de
prendre seuls la troisième place avec
cette défaite et sont toujours concurrencés par le MCA et le MOB. Les Jaune et Noir devront maintenant se
concentrer sur la suite du parcours
dans l’espoir de se refaire une santé
dès la prochaine journée du championnat. Dans le deuxième match et qui est
ce derby de l’Est entre le CS Constantine et l’ES Sétif, le dernier mot est revenu aux gars de la ville Antique qui
ont pris le meilleur sur leur adversaire
par le score d’un but à zéro. Une banderille plantée par Samer à la 46’dans
les bois gardés par Khedaïria a suffi
aux locaux pour prendre les trois
points du succès. Les Vert et Noir ont
été, certes, inquiétés par les assauts répétitifs des poulains de Geiger, mais
cela ne les pas empêchés de prendre le
dessus au final en résistant de la
meilleure manière qui soit. Les gars de
la ville des Hauts-Plateaux, eux, n’arrivent pas à sortir leur tête de l’eau et la
saignée des points continue pour eux,
qui sont maintenant à la septième place avec seulement 23 points dans leur
escarcelle.
Ligue 2 Mobilis (18e journée)
Résultats et classement :
CABBA-OM
0-1
USMBA-JSMS
1-0
USC-USMMH
1-1
MCS-OMA
2-0
ASK-MCEE
0-1
ASO -ABS
0-1
JSMB-PAC
1-2
CAB-CRBAF
1-0
Cl.
Equipe
Pts
J
1).
O. Médéa
34
18
2).
CA Batna
33
18
3).
USM Bel-Abbès
32
18
4).
Paradou AC
28
18
5).
JSM Béjaïa
27
18
6).
ASO Chlef
26
18
7).
MC El Eulma
25
18
8).
CABB Arréridj
24
18
9).
A Bou Saâda
23
18
--).
MC Saïda
23
18
11).
JSM Skikda
22
18
--).
AS Khroub
22
18
--).
US Chaouia
22
18
14).
OM Arzew
17
18
--).
CRB Aïn Fekroun
17
18
16).
USMM Hadjout
12
18
Sélection olympique algérienne
Salhi veut une place chez les Verts
Le gardien de but de la sélection olympique algérienne,
Abdelkader Salhi, a indiqué qu’il ambitionnait de rejoindre un club
européen et gagner une place en équipe nationale première,
estimant que l’Algérie a les atouts pour aller loin lors des
prochaines olympiades à Rio De Janeiro en août 2016. « Tout se
passe comme je l’avais prévu. Mon premier objectif est de garder
les cages d’une équipe européenne et de l’équipe A d’Algérie », a
déclaré le portier de l’ASO Chlef (Ligue 2, Algérie) au site officiel
de la Fédération internationale de football (Fifa). Désigné meilleur
gardien de la précédente Coupe d’Afrique des moins de 23 ans au
Sénégal, Salhi avait contribué grandement dans la qualification
des Verts aux prochains Jeux olympiques de 2016 à Rio De
Janeiro. Il se montre optimiste quant à une participation honorable
des Verts dans cet évènement. « Nous n’irons pas à Rio pour faire
du tourisme, mais obtenir un résultat honorable pour les
Algériens, les Arabes et les Africains en général. Si on jette un
coup d’œil sur l’état actuel du football algérien et les joueurs qui
composent la sélection olympique, on constate que nous
pouvons aller loin dans la compétition », a-t-il assuré. Revenant
sur son brillant parcours sur le plan personnel lors de la CAN, le
dernier rempart de l’ASO a fructifié le travail réalisé en sélection
nationale. « J’ai eu de la chance, car j’ai bénéficié d’un
entraînement spécifique avec le groupe. Ce niveau élevé nous a
permis d’atteindre les Jeux olympiques », a-t-il expliqué.
CAN 2016 de handball/L’Angola prend le bronze africain en dominant l’Algérie 25 à 19 El Khroub
Les Verts ne verront pas le Mondial
et vivent une nouvelle désillusion
Impuissants, vendredi, en demi-finale face à la Tunisie, les Verts ont été surpris par
l’Angola qui les a largement dominés 25 à 19 (10-8 à la mi-temps) à l’occasion du
match comptant pour la 3e place de la CAN 2016 clôturée hier au Caire (Egypte).
Pour la seconde fois après 2004, les Angolais privent l’équipe nationale du bronze
qui garantit la présence au Championnat du Monde de la discipline prévu en 2017 à
Paris (France). La participation à la manifestation universelle était pourtant l’objectif
fixé par le staff technique. On ne pourra pas dire qu’il ait été raté de peu.
PAR MOHAMED TOUILEB
Fini le temps où l’Algérie déroulait contre
toute nation africaine autre que la Tunisie ou
l’Egypte. L’Angola s’est invité plus que jamais
dans le gotha continental. Une victoire de prestige pour s’offrir le luxe de disputer le Mondial
2017 et le bronze de la CAN 2016.
À défaut d’une prestigieuse finale, les Champions d’Afrique de l’opus 2014 se sont contentés
d’une petite. L’équipe nationale se devait de réagir pour sauver ce qu’il restait de sa réputation
dans l’arène africaine. Une opposition très compliquée face à un adversaire très sérieux qui a
énormément progressé ces dernières années. Et
le moins qu’on puisse dire, c’est que le 4e de la
dernière CAN a bien étudié le jeu de l’Algérie.
Preuve à l’appui, ce « Kung-fu » pour débloquer
le compteur en profitant de la perméabilité dans
l’axe de la défense qui aura énormément handicapé l’EN dans ce tournoi. Les deux équipes se
sont rendu coup pour coup jusqu’au quart
d’heure de jeu lorsque les coéquipiers d’Isamel
Pereira ont commencé à se détacher pour signer
un 7-4 à la 20e minute de jeu face à des Algériens trop imprécis dans la projection offensive
et maladroit pour finir les actions. Le face à face
raté par Hichem Daoud à 6-4 vient conforter ce
constat. Un peu nerveux, comme le prouve l’expulsion de Khomeïni (20’), avec la maladresse
illustrée par le 3 sur 6 au tir de Messaoud
Berkous et trop lymphatiques en phase défensive, les poulains de Salah Bouchekriou semblaient sonnés par la réactivité adverse et tétanisés par l’enjeu. Même si le gardien Adel Bousmal a réalisé une bonne prestation (15 arrêts
dont 6 en première période), la fébrilité de la
défense a été sanctionnée contre un vis-à-vis qui
a réussi à mener les débats lors du premier acte
bouclé avec un avantage de 2 buts (10-8). Après
la pause, il y a eu le sursaut d’orgueil pour égaliser et repasser devant 11-12 à la 36e minute
puis... le trou. Le black-out total avec la réception de 5 buts de suite sans en marquer pendant
8 minutes. Toujours les mêmes maux, les habituelles difficultés à se créer des situations favorables de tirs. Un rideau défensif difficile à perforer qui engendre la précipitation pour ne pas
tomber dans le jeu passif. Parallèlement, les Angolais médaillés de bronze de 2004 face à l’Algérie (tiens tiens) ont déroulé en toute quiétude.
Hichem Abdi et consorts n’ont pas pu réagir
laissant transparaitre une inhabituelle impuissance. Les séquelles du Mondial raté et les symptômes ont flotté à la surface de la salle omnis-
ports du Caire. Le Sept national s’est complètement effondré. Les jambes sciées, les mains
tremblotantes, Saker & Cie laissent filer la 3e
place après la couronne.
Un triste sort pour le Champion en titre qui n’a
pas pu limiter la casse revenant bredouille du
pays des pyramides. Amer retour sur terre. 
Résultats des matchs de classement
(hors issue de la finale Egypte-Tunisie)
Résultats des matchs de classement de la 22e coupe
d’Afrique des nations de handball messieurs
(CAN-2016), disputés samedi au Caire :
Finale : Egypte - Tunisie
3e-4e places : Algérie - Angola
19-25
5e-6e places : Cameroun - Maroc
30-29
7e-8e places : RD Congo - Congo
26-25
9e-10e places : Libye - Nigeria
28-26
11e-12e places : Gabon - Kenya
38-19
Réduction de la production du brut
Venezuela, une tournée pour convaincre
PAR YANI T.
Peut-on espérer enfin une coopération en-
tre l’Opep et des producteurs non-Opep autour
d’une action sur les marchés pétroliers susceptible de faire remonter les cours ? En tout cas, les
rumeurs d’un rapprochement entre la Russie et
l’Opep en vue de réduire la production et soigner, par-là même, les déséquilibres du marché,
ont eu un bon effet psychologique.
Les cours ont fini la semaine dans une euphorie,
effaçant la déprime qui persistait depuis maintenant plusieurs semaines. Hier, c’était au tour du
Venezuela d’aller faire campagne auprès des
producteurs non-Opep, dans une nouvelle tentative de concilier les différentes sources de l’offre. En effet, le ministre vénézuélien du Pétrole,
Eulogio del Pino, a débuté, hier, une tournée en
Russie, au Qatar, en Iran et en Arabie saoudite
pour promouvoir auprès de ces pays producteurs de pétrole, membres ou non de l’Opep,
une stratégie pour enrayer la chute des cours. «Il
s’agit de quatre pays clés», a souligné dans un
communiqué M. Del Pino. Le Venezuela mène
depuis plus d’un an une campagne pour lutter
contre la chute des prix auprès de l’Organisation
des pays exportateurs de pétrole (Opep) à laquelle il a proposé, la semaine dernière, une
réunion extraordinaire pour février. Cette campagne s’est élargie à la Russie qui n’appartient
pas à l’Opep. En Russie, le ministre vénézuélien
est presque en terrain conquis, contrairement
aux monarchies du Golfe qui, elles, campent sur
les mêmes positions ; si réduction de la production il y a, elle doit être assumée à la fois par les
membres de l’Opep et les producteurs non-Opep.
Chez les Russes, il semble y avoir déjà une prédisposition à négocier. En effet, le ministre russe
de l’Energie avait indiqué, jeudi, que l’Opep
voulait convoquer une réunion en février non
limitée à ses membres et que Moscou était prête
à y participer. Il a précisé que l’Arabie saoudite
avait évoqué dans le passé la possibilité d’une
baisse générale de production de 5%. Bien
qu’elle ne soit pas jusqu’ici confirmée par les
Saoudiens, cette information a entraîné un nouveau bond des cours du brut, au plus haut en
trois semaines. Le cours du baril de «Light Sweet
Crude» (WTI) a fini la semaine à près de 34 dollars le baril, tandis que le Brent valait un peu
moins de 36 dollars à la clôture hebdomadaire
des marchés. Selon les analystes, «les rumeurs
sur des négociations entre la Russie et l’Opep,
afin de réduire leur production, poussent les investisseurs à se dire qu’il est temps de revenir
sur le marché», commentait, vendredi soir, un
analyste chez Strategic Energy and Economic
Research. Membre de l’Opep et premier producteur de pétrole en Amérique latine, le Venezuela
a saisi aussitôt l’opportunité et va à l’encontre
des poids lourds de la production mondiale du
brut. En baisse depuis plus d’un an et demi face
au niveau élevé de la production, que ce soit
aux Etats-Unis, dans l’Opep ou en Russie, le
marché pétrolier a réagi positivement à l’idée de
voir la production baisser de 5%. Il a aussi bien
résisté à des rumeurs selon lesquelles l’Iran, qui
appartient à l’Opep et s’apprête à faire son retour sur le marché mondial à la suite de l’accord
sur son programme nucléaire, avait prévenu
qu’il ne participerait pas à une baisse organisée
de production. Quoi qu’il en soit, les discussions
autour d’une réunion entre membres de l’Opep
et producteurs non-Opep seraient de bon augure, présageant un retour à de meilleurs sentiments chez les Saoudiens. Mais il ne faut pas
non plus céder à l’euphorie, lorsqu’on sait qu’au
sein même des l’Opep, Saoudiens et Iraniens se
livrent à une guéguerre aux ramifications politiques qui risque de compromettre la recherche
d’un salut aux cours du brut. Il y aurait aussi des
calculs derrière les déclarations du ministre russe de l’Energie, destinés à tenter un rebond psychologique des prix. Si les espoirs du marché
étaient déçus et si tout cela ne se révélait être
qu’un jeu, les cours rechuteraient inévitablement, prévenaient les analystes. Bon nombre
parmi eux jugeaient, en effet, la perspective
d’une entente entre Moscou et le cartel sur des
réductions de production hautement improbable, d’autant que le Vice-Premier ministre russe,
Arkadi Dvorkovitch, a estimé, vendredi, qu’il
revenait aux compagnies pétrolières et non à
l’Etat de décider d’une éventuelle baisse de la
production de l’or noir de la Russie. Il faut attendre lundi pour en juger. 
commémore
Abdelhamid Mehri
Quatre années après sa disparition, la
commune d’El Khroub (Constantine) a
revisité, hier, le parcours du regretté
Abdelhamid Mehri, ancien ministre du
Gouvernement provisoire de la
République algérienne (GPRA) et l’une
des figures marquantes du
mouvement national. Des amis du
défunt, entourés de moudjahidine,
d’universitaires et de simples citoyens
ont rappelé, après avoir salué sa
mémoire, le parcours d’Abdelhamid
Mehri. S’exprimant lors d’une
conférence organisée en hommage au
défunt, le moudjahid Rabah
Mahchoud, ancien ambassadeur et
capitaine de l’ALN dans le Nord
constantinois, a rappelé
qu’Abdelhamid Mehri (1926-2012) se
distinguait par sa «bonne éducation,
son respect des autres, sa maturité
politique et son engagement total
pour la cause nationale qu’il plaçait
au-dessus de toute autre
considération». Le regretté
Abdelhamid Mehri fut désigné au sein
de la délégation extérieure du Front
de libération nationale (FLN) et
occupa le poste de membre du
Conseil national de la Révolution
algérienne (CNRA), puis celui de
membre du Comité de coordination et
d’exécution (CCE), a-t-on rappelé. Il
occupa le poste de ministre des
Affaires nord-africaines, puis celui de
ministre des Affaires sociales et
culturelles du GPRA. Il fut également,
après l’indépendance, ministre de
l’Information avant d’occuper le poste
d’ambassadeur dans plusieurs
capitales. Sa dernière fonction
officielle fut celle de secrétaire général
du parti du FLN, de 1988 à 1996.
La Grande Mosquée
d’Alger réceptionnée
fin 2016
Le ministre de l’Habitat, Abdelmadjid
Tebboune, a annoncé, hier, à Alger
que les travaux au niveau de la salle
de prière de la Grande Mosquée
d’Alger seront achevés début mars
prochain. Lors d’une visite
d’inspection sur site, M. Tebboune a
indiqué que les gros œuvres au
niveau de la salle de prière avaient
atteint un niveau d’avancement de
87%, ajoutant que leur finalisation
était prévue pour début mars
prochain. Par ailleurs, le minaret de la
mosquée, devant culminer à 267 m,
atteindra les 120 m début mars, a
ajouté M. Tebboune. Le projet de la
Grande Mosquée connaît «un
avancement remarquable», selon le
ministre qui a précisé que les gros
œuvres au niveau de ses différentes
structures sont achevés (Dar AlQor’ân, la bibliothèque, le centre
culturel). Il a ajouté que le projet sera
réceptionné en fin d’année avec un
possible retard de deux à trois mois
eu égard au caractère délicat de
l’étude et des matériaux utilisés.
Outre sa portée religieuse, culturelle
et touristique, la Grande Mosquée
d’Alger, dans laquelle de nouvelles
techniques de construction sont
utilisées pour la première fois en
Algérie, sera une référence en tant
qu’œuvre d’art. La Grande Mosquée
d’Alger ambitionne de devenir un
pôle attractif à vocation religieuse,
culturelle et scientifique, alliant
authenticité et modernité,
notamment à travers son cachet
architectural particulier.