Menacés, les diplomates algériens ont été rapatriés

CONTRIBUTION
UTION
De la fiabilité des
consultations politiques
Par Ahmed Benbitourr
Ancien chef de gouvernement
ment
LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Samedi 17 mai 2014
LIRE LA CONTRIBUTION EN PAGES
S 6 ET 7
ÉDITION DU CENTRE
N°7177 - Vingt-quatrième année - Prix : Algérie : 15 DA. France : 1 €. USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com
FERMETURE DE L’AMBASSADE D’ALGÉRIE EN LIBYE
Menacés, les diplomates
algériens ont été rapatriés
LIRE LES ARTICLES DE MOURAD SELLAMI ET SALIMA TLEMÇANI EN PAGE 2
LA CONSTITUTION VUE PAR L’OPPOSITION
«DU SUR-MESURE
POUR BOUTEFLIKA»
■ La mouture de la nouvelle Constitution
proposée par le pouvoir prévoit notamment
un retour à la limitation des mandats
présidentiels
■ L’opposition y voit une énième
«trituration» qui adapte la Loi fondamentale
aux conditions actuelles de Bouteflika.
E
EXAMENS
DE MISE À NIVEAU
POUR
R 321 PRISONNIERS D’EL HARRACH
CES DÉTENUS QUI SE RÊVENT
EN CANDIDATS VRAIMENT LIBRES
LIRE LES ARTICLES DE MADJID MAKEDHI
ET NABILA AMIR EN PAGE 3
DÉVELOPPEMENT DU PÉRIMÈTRE
GAZIER REGGANE-NORD
CONTRAT D’UN MILLIARD DE
DOLLARS POUR PETROFAC
PHOTO : M. SALIM
● Le groupement Reggane-Nord,
constitué de Sonatrach (40%), Repsol
(29,25%), RWE-DEA (19,50%) et Edison
(11,25%), a signé deux contrats EPC pour
le développement des six gisements
gaziers du périmètre d’un montant de
près d’un milliard de dollars.
LIRE L’ARTICLE DE MELISSA ROUMADI EN PAGE 8
& lettre
lettres
CINÉMA
LE DERNIER FILM DE
BEL
BELKACEM HADJADJ
I
Immortelle
Fadhma
F
Quand un personnage réel
se double d’une légende
et passe au grand écran.
Lire votre supplément en pages 13, 14, 15, 16, 17 et 18
P
rison d’El Harrach. Salle d’examen n°16. Il est près de
14h. Une quarantaine de détenus s’apprêtent à passer
l’épreuve de sciences naturelles. Ils revêtent tous une
blouse blanche qui dissimule leur uniforme jaune moutarde
habituel. Les examens se déroulent sous l’égide de l’Office
national de l’enseignement et de la formation à distance
(ONEFD). Les candidats sont encadrés par des surveillants
d’un autre genre, un personnel pédagogique externe,
dépêché spécialement pour diriger l’opération.
(Suite pages 4 et 5)
Mustapha Benfodil
ÉDUCATION NATIONALE
Mme BENGHEBRIT AMORCE
LE DIALOGUE AVEC LES SYNDICATS
LIRE L’ARTICLE DE FATIMA ARAB EN PAGE 5
PUBLICITÉ
Arts
El Watan - Samedi 17 mai 2014 - 2
L’ACTUALITÉ
L’AMBASSADE D’ALGÉRIE EN LIBYE FERMÉE
Menacés, les diplomates
algériens ont été rapatriés
● En raison d’une menace d’attaque terroriste imminente, l’Algérie a évacué en urgence
tous les membres de sa mission diplomatique en Libye dans la nuit de jeudi à vendredi.
L
e personnel de l’ambassade et du consulat général d’Algérie
en Libye, ainsi que les
chefs de la mission diplomatique et leurs familles
ont été évacués en toute urgence, pour être embarqués
durant la nuit de jeudi à
vendredi à bord d’un avion
militaire, qui les a ramenés
à l’aéroport de Boufarik.
Cette décision aussi grave
qu’importante a été prise
par les plus hautes autorités
sécuritaires et civiles du
pays en raison des menaces
d’attaque terroriste imminente contre les représentations diplomatiques algériennes en Libye. Selon un
communiqué du ministère
des Affaires étrangères cité
hier par l’APS, «suite à des
informations certaines de
l’existence d’une menace
réelle et imminente ciblant
nos diplomates et agents
consulaires, il a été décidé, en coordination avec
les autorités libyennes, de
procéder à titre préventif
et urgent, à la fermeture
de notre ambassade et de
notre consulat général à
Tripoli». Le même communiqué tient à faire savoir
néanmoins que l’Algérie
reste solidaire de la Libye
dans les efforts entrepris
pour «l’édification d’un
Etat de droit et pour l’instauration de la paix et de
la sécurité sur l’ensemble
du territoire libyen».
Selon nos sources, les me-
naces ont été prises au sérieux dans la mesure où des
informations avérées ont
fait état d’une attaque terroriste préparée par les milices des tribus de Zenten,
qui devait être commise
entre hier et aujourd’hui.
Ce qui a poussé les autorités algériennes à agir rapidement et à évacuer tous
les diplomates ainsi que
leurs familles durant la nuit
de jeudi, par un vol militaire. Cette évacuation a été
faite en concertation avec
le gouvernement libyen,
aucun délai pour leur retour n’a été fixé. L’accord
porte sur la fermeture provisoire de l’ambassade et
du consulat en attendant
que la situation sécuritaire
soit contrôlée par les autorités libyennes, ajoutent
nos sources. En fait, depuis la chute du régime
d’El Gueddafi, accélérée
par l’intervention militaire des forces aériennes
françaises, en mars 2011,
appuyée par les bombardiers de l’OTAN, la Libye
a sombré dans le chaos et
le pouvoir central n’arrive même pas à contrôler
les quartiers de la capitale Tripoli et des grandes
villes, comme Benghazi.
Des tribus ont déclaré leur
autonomie, alors que les
groupes islamistes armés
ont pris le contrôle de nombreuses régions du pays.
Une situation dont les
retombées sont catastro-
phiques pour les pays voisins, notamment la Tunisie,
qui subit de plein fouet la
crise, à travers une activité
terroriste de plus en plus
intense dans les régions
frontalières devenues des
passages obligés pour les
groupes islamistes armés.
En Algérie, en dépit des
moyens colossaux mis
en place pour sécuriser la
bande frontalière qu’elle
partage avec la Libye, de
nombreuses opérations de
convoyage d’armement
et de kamikazes ont été
déjouées par les unités de
l’ANP. L’attaque du site
gazier de Tiguentourine
à In Amenas, en janvier
2013, qui a fait plus d’une
trentaine de mort, dont
27 otages étrangers maintenus en captivité durant
des jours, est l’une des
conséquences de la guerre
en Libye. Autant dire que
l’Algérie a toutes les raisons d’évacuer ses diplomates de ce pays en proie
à la violence, d’autant plus
que quatre de leurs collègues, enlevés à Gao, au
nord du Mali, il y a plus
de deux ans, et détenus par
des éléments d’Al Qaîda,
ont été victimes du manque
d’anticipation de leurs
responsables à Alger qui
auraient pu leur éviter ce
cauchemar, en procédant
à leur évacuation dès le
contrôle de la ville par les
groupes armés.
Salima Tlemçani
ATTAQUES ET RAPTS
DE DIPLOMATES EN LIBYE
AOÛT 2011 : l’ambassade d’Algérie à Tripoli a fait
l’objet, dans la nuit du 21 au 22 août, d’une «série de
violations» de la part d’une bande d’individus qui a
emporté plusieurs véhicules appartenant à la mission.
Le chef de la diplomatie algérienne de l’époque,
Mourad Medelci, a adressé une correspondance
«urgente» au secrétaire général des Nations unies pour
attirer son attention sur les violations de l’enceinte
diplomatique algérienne et lui demander de prendre
les mesures nécessaires afin d’assurer la protection
des diplomates.
SEPTEMBRE 2012 : l’ambassadeur des Etats-Unis,
Christopher Stevens, et trois autres personnes ont été
tués à Benghazi, dans l’est de la Libye.
OCTOBRE 2013 : Les diplomates russes et les membres
de leurs familles ont été évacués de Tripoli après une
attaque, le 2 octobre 2013, visant leur ambassade.
Quelques dizaines de manifestants ont tenté de
prendre d’assaut l’ambassade, causant des dégâts
matériels, avant d’être dispersés.
JANVIER 2014 : cinq diplomates égyptiens ainsi qu’un
employé de l’ambassade ont été enlevés entre le 24 et
le 25 janvier. Leurs ravisseurs les ont libérés le
lendemain après des pourparlers avec des
représentants du gouvernement libyen.
MI-AVRIL 2014 : l’ambassadeur jordanien en Libye a
été kidnappé à la mi-avril et son chauffeur blessé par
balle, dans une attaque contre son convoi à Tripoli. Il a
été libéré le 13 mai courant en contrepartie de la
libération d’un djihadiste libyen incarcéré en Jordanie.
17 AVRIL 2014 : un employé et un diplomate de
l’ambassade de Tunisie en Libye ont été enlevés à
Tripoli le 21 mars et le 17 avril. Dans une déclaration
accordée, le 16 mai 2014, à Shems FM, le président de
la commission mixte des négociations tunisolibyennes, section du Sud, Mustapha Abdelkbir, a
affirmé que les négociations avancent à grands pas et
que les deux otages sont en bonne santé.
13 MAI 2014 : le gouvernement libyen rassure les
représentations diplomatiques accréditées en Libye de
sa volonté d’assurer leur sécurité, quelques heures
seulement après la libération, le mardi 13 mai, de
l’ambassadeur jordanien, Faouaz Al Aytane.
OPÉRATIONS MILITAIRES CONTRE
ANÇAR EL CHARIA À BENGHAZI
L
’ex-chef d’état-major de l’armée libyenne,
Khalifa Haftar, a entamé hier une opération
d’envergure baptisée «La bataille de la dignité de
la Libye» contre les milices d’Ançar el charia pour
les déloger de Benghazi.
Les troupes de Khalifa Haftar se sont attaquées
hier au camp 17 Février de Benghazi pour déloger
les milices de Ançar el charia. Des affrontements
violents ont également opposé les deux groupes
autour de sites occupés par les milices islamistes
dans la région de Sidi Fradj, dans le sud de la ville.
Les milices Ançar el charia sont accusées d’être
derrière la série d’attentats contre des éléments
de l’armée libyenne. La goutte qui a fait déborder
le vase, selon les observateurs, fut l’assassinat du
chef des renseignements militaires à l’Est, le colonel Brahim Senoussi, le 8 mai courant. Depuis,
les observateurs sur place voyaient venir l’opération de délogement de Ançar el charia du camp
17 Février de Benghazi.
Le général Haftar ne fait certes plus partie de
l’armée régulière, mais il a réuni un régiment
autour de lui et s’est surtout rallié la sympathie
des citoyens et surtout de la société civile de l’est
de la Libye, lesquels en ont assez des agissements
des milices soupçonnées d’être derrière la vague
déferlante d’assassinats à Benghazi. «La société
civile déplore par ailleurs la léthargie de l’armée
officielle contre Ançar el charia», observe la juge
Naïma Jibril qui ajoute : «Régulières ou pas,
les troupes de Haftar concrétisent les vœux des
gens de Benghazi qui veulent se libérer du joug
d’Ançar el charia.»
ET L’ARMÉE OFFICIELLE ?
Face à ces affrontements militaires entre groupes
combattants libyens, les premiers de cette envergure en Libye depuis la chute d’El Gueddafi, le
chef d’état-major de l’armée libyenne, Abdessalem Jadallah, a démenti toute implication de l’armée régulière dans les affrontements de Benghazi.
Jadallah a appelé, dans une déclaration à la télévision nationale, «l’armée et les révolutionnaires à
s’opposer à tout groupe armé qui tente de contrôler Benghazi par la force des armes». «Drôle de
neutralité face à des soucis de sécurité exprimés
depuis des mois par les citoyens des villes de
l’Est», constate l’avocate au barreau de Benghazi,
Leila Bouguiguis, l’une des premières dames à
avoir soutenu la révolution du 17 février 2011.
La situation est donc confuse dans la mesure où le
groupe de Haftar se fait lui-même appeler «l’Ar-
mée nationale» et affirme «conduire une opération de grande envergure pour purger Benghazi
des groupes terroristes», si l’on se réfère aux
propos de son porte-parole. Les observateurs sur
le terrain constatent que nombre de militaires ont
rejoint cette force pour «dénoncer les assassinats
et les attaques contre l’armée dans l’Est libyen»,
indiquent-ils.
Interrogé sur les conséquences de cette escalade
de violence sur l’évolution de la situation sécuritaire en Libye, le doyen de la faculté de droit de
Gharyane, Ahmed Drid, pense que «Haftar a
réagi parce que les milices d’Ançar el charia ont
franchi toutes les lignes rouges. Elles assassinent
les militaires. Elles kidnappent les diplomates et
exigent la libération de terroristes d’Al Qaîda,
comme pour l’ambassadeur jordanien ou les
diplomates tunisiens, sans que l’armée officielle
ne bouge le petit doigt». Pour le doyen Drid,
Haftar a fait «un acte d’anticipation qui a reçu
l’aval de puissances étrangères, comme le prouve
la cargaison d’armes remises à ces troupes il y a
quelques jours».
Avec ces affrontements armés, la situation en
Libye entre dans une phase plus confuse.
Mourad Sellami
TOURNÉE DE
LAMAMRA AU SAHEL
Alger veut
reprendre
les choses
en main
L
e ministre des Affaires étrangères, Ramtane
Lamamra, effectue depuis jeudi une tournée dans les pays du Sahel, laquelle s’étalera jusqu’à lundi et le mènera successivement en
Mauritanie, au Burkina Faso, au Mali et au Niger.
Mission ? Reprendre l’initiative dans la perspective de rechercher les voies et les moyens de
stabiliser durablement la région du Sahel.
Cette mission s’appuie sur l’expérience de
l’Algérie en sa qualité de pays voisin qui connaît
mieux que quiconque cette région mais aussi sur
son potentiel militaire et économique à même
d’aider ces pays à s’en sortir.
A souligner que l’opération française «Serval»,
même si elle a stoppé militairement la «descente» de la nébuleuse terroriste au sud du Mali,
n’a pas pu résoudre politiquement le conflit
malien.
Cette tournée de Ramtane Lamamra, qui s’inscrit dans le prolongement de la réunion interministérielle sur le Sahel, tenue à Alger il y a tout
juste un mois, annonce le retour en grâce de la
médiation algérienne. Après plusieurs tentatives
infructueuses, notamment de la part de la France
et du Maroc, il est apparu à tous que l’Algérie
est un acteur incontournable dans toute initiative
visant à pacifier la sous-région du Sahel. Les
Etats-Unis, l’Europe et les Nations unies sont
désormais convaincus que l’Algérie est un acteur incontournable compte tenu de ses moyens
militaires et financiers qui lui permettent de faire
face aux défis sécuritaires et de développement.
INDÉPASSABLE
Une telle carte de visite ne pouvait laisser indifférentes les grandes puissances… impuissantes
face à la poudrière du Sahel.
Le fait est que les hauts responsables américains
ne ratent aucune occasion pour souligner le «leadership» et «l’expérience» algériens dans la lutte
antiterroriste. On s’en souvient, le secrétaire
d’Etat américain, John Kerry, avait déclaré lors
de sa visite en Algérie, qu’il attendait «un peu
plus d’engagement de l’Algérie dans la région
après la présidentielle».
Autrement dit, notre pays est appelé à jouer le
gendarme au Sahel mais aussi à mettre la main
à la poche, parce qu’au-delà de la menace terroriste, toujours présente, des pays comme le
Mali, la Mauritanie, le Niger et le Burkina Faso
ont eux aussi et surtout besoin d’une assistance
financière pour faire face aux défis économiques. Ceci est surtout valable au Mali où les
Touareg du Nord réclament légitimement leur
part du développement, faute de quoi ils divorceront d’avec Bamako. Le chef de la diplomatie
algérienne va d’ailleurs assister aujourd’hui aux
travaux de la 3e session du Comité bilatéral stratégique algéro-malien sur le Nord, à Bamako.
Demain, il enchaînera avec la 2e réunion de haut
niveau du groupe des pays voisins, concernés par
la préparation et le lancement des pourparlers
intermaliens et l’appui à un dialogue «inclusif».
A rappeler que le Mali avait demandé à l’Algérie, au terme de la 2e session du Comité bilatéral
stratégique de poursuivre ses efforts de «bons
offices» en vue de la réunion des conditions permettant le lancement, dans les «meilleurs délais»
d’un dialogue intermalien. Une «démarche
opérationnelle» a d’ailleurs été adoptée le mois
dernier à Alger avec les pays voisins. Les consultations exploratoires engagées par l’Algérie avec
les différentes factions maliennes reçues à Alger
devraient constituer une plateforme de discussions pour aboutir à ce fameux dialogue inclusif.
L’Algérie a donc du pain sur la planche. En plus
du fait que le Sahel constitue sa profondeur stratégique, elle devrait aussi justifier son «statut»
de pays «riche» et «exportateur net de stabilité»
pour reprendre la formule désormais proverbiale
de Ramtane Lamamra.
Hassan Moali
El Watan - Samedi 17 mai 2014 - 3
L’ACTUALITÉ
NOUVELLE MOUTURE DE LA CONSTITUTION
DROITS DE
L’HOMME
Le pouvoir redécouvre les vertus
de la limitation de mandats
PHOTO : B. SOUHIL
R
etour à la limitation des
mandats présidentiels et
adaptation de la Constitution aux «besoins» liés à l’état
de santé du chef de l’Etat. C’est
l’âme de la mouture de la révision constitutionnelle proposée,
depuis jeudi dernier, au débat par
la présidence de la République.
En effet, cette mouture, qui aurait
pu être la nouvelle Constitution du
pays si son adoption n’avait pas été
ajournée en 2013, ne propose pas,
de l’avis de plusieurs partis politiques, «une révolution du système
politique algérien». Et pour cause,
après quinze ans de pouvoir sans
partage et un quatrième mandat
validé en avril dernier, le pouvoir
reconnaît enfin que la suppression,
en 2008, du verrou limitant les
mandats présidentiels à deux était
contraire à l’alternance au pouvoir.
«L’amendement proposé dans ce
cadre porte sur la constitutionnalisation de l’alternance démocratique, dans le préambule et
sa traduction dans le corps de la
Constitution par une limitation du
nombre de mandats présidentiel»,
explique-t-on dans le texte publié
par la Présidence sur son site internet el-mouradia.dz.
Ainsi, cette mouture propose le
retour à l’ancienne disposition
contenue dans la Constitution de
1996 en amendant l’article 74. «La
durée du mandat présidentiel est de
cinq ans. Le Président de la République est rééligible une seule fois»,
stipule l’amendement de l’article
en question. Le président Abdelaziz Bouteflika gardera, de ce fait,
le record de longévité à la tête de
l’Etat en totalisant, en 2019, vingt
ans de pouvoir.
Afin d’éviter un blocage institutionnel en cas d’absence prolongée, comme ce fut le cas en 2013
suite à l’accident vasculaire cérébral
(AVC) dont il garde des séquelles,
Bouteflika a amendé la Constitution en 2008 pour pouvoir postuler à un 3e mandat
le régime songe déjà à une solution.
Celle-ci est trouvée. Et ce n’est
pas la création du poste de vicePrésident, qui n’est pas prévu dans
cette mouture, comme annoncé auparavant. C’est le Premier ministre
qui héritera, par délégation, de
certains pouvoirs du Président. Le
texte de la Présidence porte, dans ce
sens, sur l’élaboration d’un nouvel
article (le 81 bis) et l’amendement
de l’article 85 de l’actuelle Loi fondamentale. «Le Premier ministre
peut recevoir du président de la
République, dans les limites fixées
par la Constitution, une délégation
du pouvoir réglementaire», stipule
l’article 81 bis.
LE SÉNAT RENFORCÉ
Le Premier ministre peut également, selon l’amendement de l’alinéa 3 de l’article 85, «signer des
décrets exécutifs par délégation du
président de la République».
Outre le pouvoir exécutif, les propositions de la Présidence portent également sur le pouvoir législatif. Seulement, les amendements proposés
ne cadrent pas avec les aspirations
de la classe politique, exprimées
notamment devant la commission
Bensalah en 2011.
Alors que des questions se posent
sur l’utilité de la Chambre haute du
Parlement et des voix demandent
carrément sa suppression, ces
amendements proposent le renforcement de ses pouvoirs. En vertu
de ces amendements, le Conseil de
la nation, qui gardera toujours son
tiers bloquant (le tiers présidentiel),
pourra même légiférer en élaborant des propositions de loi – un
domaine réservé actuellement aux
membres de l’APN. Mais cette
brèche qui lui a été ouverte reste
limitée aux domaines de «l’organisation locale», de «l’aménagement
du territoire» et au «découpage
administratif». Le reste des propositions ressemble à un ameublement
de la future Loi fondamentale.
En plus des prérogatives du Sénat,
la mouture propose des séances
mensuelles au sein des deux
Chambres pour faire entendre la
voix de l’opposition, qui reste étouffée. La seule nouveauté concernant les membres des Parlements
est la déchéance du mandat des
élus qui «changent d’appartenance
politique sous l’égide de laquelle ils
ont été élus par les citoyens». Une
disposition qui devrait plutôt être
incluse dans la loi organique portant
régime électoral et non pas dans la
Constitution.
La FIDH demande
l’acquittement
de Mohand Kadi
et Moez Benncir
L
TAMAZIGHT ÉLUDÉE
S’agissant du pouvoir judiciaire, le
Conseil constitutionnel, toujours
critiqué, reste sous l’emprise de la
Présidence qui nomme la majorité de ses membres. Son autonomie
financière et administrative n’est
qu’une simple formalité.
Ayant fait l’objet de plusieurs
discussions, y compris lors des
consultations menées par Abdelkader Bensalah, la question de l’officialisation de la langue amazighe
est totalement oubliée dans ces
propositions. Cela laisse apparaître
l’arrière-pensée du pouvoir qui veut
garder «inchangée la question des
constantes nationales, auxquelles
il ajoute une quatrième, en l’occurrence la paix et la réconciliation
nationale». Les partis et les personnalités qui répondront favorablement à l’invitation d’Ahmed
Ouyahia en juin prochain ne seront
pas, en tout cas, autorisés à émettre
des recommandations concernant
«ces constantes nationales»...
Madjid Makedhi
e maintien en détention de Mohand Kadi,
militant du RAJ, et de Moez Benncir, ressortissant tunisien établi en Algérie, continue
de faire réagir les organisations de défense des
droits humains. «La Fédération internationale des
droits de l’homme (FIDH) appelle à la libération
de Mohand Kadi et Moez Benncir et à la fin de
toutes les poursuites judiciaires menées à leur
encontre», indique un communiqué rendu public hier.
Karim Lahidji, président de la FIDH, affirme que
«le procès de Mohand Kadi et Moez Benncir est
une nouvelle illustration de la répression menée en
Algérie contre celles et ceux qui veulent faire entendre
leurs revendications et exprimer leur désaccord de
manière pacifique. L’Algérie démontre, une nouvelle
fois, son incapacité à garantir l’exercice des libertés
fondamentales sur son territoire, et ce, en dépit des
engagements pris au niveau international». Les deux
jeunes, âgés de 23 et 25 ans, ont été arrêtés par la
police en marge d’un sit-in du mouvement Barakat sur
la place Audin, le 16 avril 2014. Lors du procès tenu le
11 mai au tribunal de Sidi M’hamed, Mohand Kadi et
Moez Benncir avaient déclaré au magistrat qu’ils ne
participaient pas au rassemblement ; ils étaient attablés
dans une cafétéria au moment du sit-in.
Détenus à la prison Serkadji, Kadi et Moez sont
accusés d’«attroupement non armé qui peut troubler la
tranquillité publique», selon l’article 97 du code pénal
algérien.
Pour rappel, lors de l’audience, le collectif d’avocats
constitué pour leur défense a déconstruit l’argumentaire du procureur, mettant en relief les critères qui ne
correspondent pas à l’article 97, entre autres la sommation de la police pour disperser les manifestants.
Par ailleurs, la FIDH réitère «son inquiétude quant
aux interdictions de fait des manifestations à Alger.
La loi n°91-19 requiert une autorisation préalable à
toute manifestation publique. Or, cette autorisation est
rarement accordée, en particulier aux organisations
considérées comme critiques vis-à-vis du gouvernement. Devenant de fait des attroupements illégaux,
ceux qui y participent sont passibles de poursuites
judiciaires». L’ONG rappelle que «ces restrictions
législatives au droit de manifester constituent une violation du droit international et de l’article 21 du Pacte
international relatif aux droits civils et politiques
(PIDCP) qui garantit le droit de réunion pacifique et
définit des critères précis pour justifier des restrictions
à ce droit».
Salah Gherbi
RÉACTIONS DES PARTIS POLITIQUES
«C’est du sur-mesure pour Bouteflika»
R
eprésentants de partis politiques, de la société
civile, syndicalistes, enseignants sont très
critiques envers le projet de la nouvelle Loi
fondamentale du pays. Le RCD regrette qu’une
fois de plus, la Constitution soit triturée pour
des considérations conjoncturelles. Pour Atmane
Mazouz, responsable au sein de cette formation,
«nous sommes dans le reniement et le dévoiement
d’un dossier essentiel à la renaissance nationale».
«La copie présentée par la Présidence est une
insulte aux Algériens», assène-t-il, persuadé que
le projet de Constitution concocté par le pouvoir
est «plus réglé en mode procuration pour pallier
l’impossibilité du chef de l’Etat d’assumer ses
fonctions qu’à doter le pays d’un texte fondamental et fédérateur». «Nous sommes en plein dans le
statu quo et l’opération de relooking espérée par
les détenteurs de la procuration à El Mouradia a
lamentablement échoué», note ce cadre du RCD,
qui rappelle que son parti a déjà alerté sur l’incapacité du pouvoir à évoluer ou à prendre en compte
les attentes des Algériens. «La preuve nous est
donnée encore une fois à travers ce projet de Loi
fondamentale inadapté et que les Algériens rejetteront dans sa globalité», estime M. Mazouz. Désormais, explique-t-il, «nous sommes dans l’éternel
recommencement et cette énième Constitution ne
pourra faire illusion et confirme cette incapacité et
impassibilité de tout le système à garantir au pays
une loi essentielle et consensuelle qui assurera le
développement, l’harmonie, la transparence et
la justice». M. Benkhalef, du Front de la justice
et du développement (FJD) dirigé par Abdallah
Djaballah, est tout aussi critique vis-à-vis du
contenu du document. Les rédacteurs de cette
mouture, regrette-t-il, «n’ont ni revu ni touché les
articles et les dispositions nécessitant une refonte,
ils n’évoquent ni la séparation des pouvoirs ni la
nature du régime et encore moins la question des
équilibres. Il s’agit là d’une révision partielle,
alors que la Constitution mérite une refonte et
une révision globale. La copie remise par la Présidence à notre formation corrige les lacunes de
certains articles de la Constitution de 2008». Pour
M. Benkhalef, ce projet est «cousu» pour répondre
aux besoins spécifiques liés à l’état de santé de
Bouteflika et non pour répondre aux aspirations de
la société : «Aucun article ni chapitre n’évoquent
la nature du régime, une préoccupation posée par
les différentes couche sociale. Logiquement, les
détenteurs du pouvoir veulent un superprésident
qui soit le premier responsable de l’Exécutif, qui
contrôle l’institution judiciaire et parlementaire.»
En outre, le FJD ne comprend pas l’objectif visé
par le renforcement des prérogatives du Conseil
de la nation. «Au moment où nous nous attendions
à la dissolution du Sénat, comme souhaité par la
classe politique, la commission lui octroie plus de
prérogatives ; ceci est une aberration. A quoi sert
une Chambre haute du Parlement ?» s’est interrogé M. Benkhalef, qualifiant ce projet de «leurre».
M. Hadibi d’Ennahda partage cet avis et explique
qu’à part le point relatif à la limitation des mandats
présidentiels, il n’y a pas de changement. Il y avait
des points, dont certains sont techniques, qui ne
nécessitent pas une révision de la Constitution.
«Nous avons demandé la redéfinition du système
de gouvernance, le renforcement du pouvoir judiciaire et le pouvoir du Parlement et on ne retrouve
pas cela dans ce projet. Ce document est vide !»,
déplore M. Hadibi.
CONCENTRATION DES POUVOIRS
Soufiane Djilali, président de Jil Jadid, explique
que son parti ne s’implique pas dans cette mascarade : «Nous ne donnerons pas notre avis sur ce
document et nous ne participerons pas aux futures
consultations, car pour nous, le problème n’est pas
la Constitution, mais la légitimité du pouvoir.»
Du côté des enseignants et chercheurs, Nacer
Djabi ne se fait pas d’illusion, ce projet donne
toutes les prérogatives au président Bouteflika,
«c’est du sur-mesure». «Le projet de Constitution
ne fait pas référence au poste de vice-ministre et il
n’y aura jamais la création de ce poste parce que
Bouteflika, même malade, reste le maître des lieux.
Un Président dont tous les pouvoirs sont concentrés entre ses mains.» M. Djabi explique que la
population se désintéresse totalement de ce projet
dès lors que, sur le terrain, les lois de la République
ne sont pas et ne seront jamais respectées. «Il est
connu dans le monde arabe que ce que donne la
Constitution est enlevé par les lois qui viennent
compléter les grands axes de la Loi fondamentale
et enfin les contenus de ces lois ne sont pas appliqués sur le terrain. Quelle est donc la valeur de
la Constitution dont les bases ne sont pas respectées ?», se demande M. Djabi.
Pour sa part, Meziane Mériane, président du
Snapest, résume le fond du problème. D’après
lui, il n’y a pas de volonté politique d’aller vers
une véritable démocratie et une refonte réelle de
la Constitution : «Tant qu’il n’y a pas séparation
des pouvoirs et tant qu’on fait barrage pour la
création d’un contrepouvoir solide, la situation ne
changera pas. Peut-on accepter que la Constitution soit protégée par ceux-là mêmes qui la violent
au quotidien ?»
Nabila Amir
El Watan - Samedi 17 mai 2014 - 4
R E P O R TA G E
EXAMENS DE MISE À NIVEAU POUR 321 PRISONNIERS D’EL HARRACH
Ces détenus qui se rêvent
en candidats vraiment libres
Suite de la page 1
PHOTOS :SALIM M.
N
’étaient les surveillants en uniforme gris
postés à l’entrée de la salle, on en viendrait presque à oublier qu’on est dans un
établissement pénitentiaire. Chaque détenu a sa
petite table. Les candidats ont différents âges.
Parmi eux trois femmes en foulard. Quelquesuns ont des poils grisonnants ornant des crânes
dégarnis.
Ainsi, les candidats-détenus ont troqué leur uniforme «moutarde» contre une blouse blanche qui
les restitue à la vie civile le temps d’une épreuve
scolaire. Néanmoins, les blouses ne cachent que
le haut. Sous les tables, ils arborent tous le pantalon jaune safran de leur «tenue pénale» qu’ils
traînent comme un boulet en tissu.
Les encadreurs passent dans les rangs et commencent à distribuer les feuilles d’examen.
Celles-ci sont à l’en-tête de l’ONEFD. Ils sont
321 candidats en tout (dont 11 femmes et 4
mineurs) à passer des examens de fin d’année
à l’établissement pénitentiaire d’El Harrach. Il
s’agit d’examens «de niveau», selon la terminologie de l’ONEFD, et concernent plus de 455
000 candidats à l’échelle nationale qui suivent
ce qu’on appelle communément des «cours par
correspondance». Parmi eux, 23 728 détenus
répartis sur 122 centres d’examen dans l’ensemble des établissements pénitentiaires, selon le
ministère de la Justice. Ces examens ont été programmés les 13 et 14 mai au plan national et les
candidats issus de la population carcérale ne sont
pas en reste dans ces épreuves qui permettent
aux lauréats de passer au palier supérieur. Leur
attestation de succès leur offrira la possibilité, en
bout de course, de postuler au bac en s’inscrivant
comme candidats libres.
LE CALVAIRE DES FAMILLES DE DÉTENUS
Il nous a fallu franchir plusieurs portes de fer
avant d’arriver à la salle d’examen. L’établissement pénitentiaire, situé sur les hauteurs de
Belfort, s’annonce par sa longue muraille hérissée de barbelés longeant la rue Colonel Slimane
Hanafi. Des fourgons cellulaires sillonnent
régulièrement cette rue. En face de la prison
sont alignées quelques épiceries qui sont très
sollicitées par les familles de détenus. A droite du
portail principal se dresse une entrée secondaire
réservée aux visiteurs. Un couloir étroit donne
sur deux salles d’attente, une pour les femmes,
une autre pour les hommes. Les salles sont bondées de monde et laissent monter un brouhaha
assourdissant.
Elles sont presque aussi surchargées que celles
qui abritent les prisonniers. Une plaque explique
le planning des jours de visite. Le dimanche,
c’est réservé aux personnes impliquées dans des
actes de terrorisme ainsi qu’aux mineurs et aux
femmes. Le lundi, c’est pour les familles des
détenus de droit commun en attente de jugement.
Les autres jours sont réservés aux prisonniers
de droit commun définitivement condamnés.
Une note déroule la liste des denrées interdites
dans les couffins (sauces, boissons, fromages,
yaourts, cachir, épices ou encore le couscous en
été). Les familles entrent par petites vagues au
parloir. A intervalles réguliers, une voix précédée d’une «musique de gare» annonce les noms
des prochains visiteurs autorisés à entrer. Les
familles peuvent ainsi attendre des heures avant
de pouvoir rencontrer leur proche. Détail emblématique de ces visites hebdomadaires : le fameux
couffin, avec ses anses en plastique, garni de
victuailles. Ces couffins saignent littéralement
les plus pauvres.
couffin bien rempli chaque semaine, et ceux qui
viennent de loin doivent en prime payer au prix
fort le transport. Vous savez, il y a beaucoup
de familles dont les proches sont incarcérés à
Aïn Oussera. C’est une véritable galère pour
elles», témoigne le père d’un jeune condamné
à quatre ans de prison pour un portable qu’il a
revendu au marché. Il s’avèrera que le téléphone
en question, qui lui rapporta à peine 300 DA de
marge, appartenait à un jeune supporter assassiné
dans un stade. «Mon fils ne le savait pas. Il n’a
absolument rien à voir avec cette histoire. Mon
fils a simplement payé le prix de sa naïveté. Ça
lui apprendra à faire confiance aux Arabes !» fulmine ce père profondément miné, simple maçon
de son état, qui gagne sa vie au petit bonheur
la chance, et qui, chaque semaine, doit claquer
2000 DA à 3000 DA pour subvenir aux besoins
de son fils.
A un moment donné, une ressortissante malienne
vient prendre anxieusement des nouvelles de
son mari. «Il a été transféré à notre insu vers la
prison de Berrouaghia», explique un homme qui
l’escorte. Une autre femme éclate en sanglots et
finit par «contaminer» sa fille qui fond en larmes
à son tour. Des images récurrentes que l’on voit
immanquablement aux abords des prisons. Des
mères et des épouses éplorées, accompagnées
le plus souvent de leurs enfants. Un spectacle
des plus affligeants que celui de ces bambins qui
se voient confrontés à un univers aussi cruel et
lugubre.
Parmi les autres visiteurs qui poireautent sous
les miradors du «pénitencier», un citoyen qui
s’est déplacé de Bouira. «Je suis venu hier (lundi,
ndlr), mais on m’a dit que ce n’était pas le bon
créneau. Le lundi, c’est pour les mandats de dépôt. Alors, j’ai dû revenir aujourd’hui. Mon frère
chrawhalou, il n’a rien fait. C’est un DRH dans
une entreprise. On l’a accusé d’avoir détourné
un chèque de 30 000 DA. Il a été condamné à un
an de prison ferme dont il a purgé sept mois». Sur
le trottoir d’en face, des badauds peu ordinaires.
Ceux qui viennent rôder par ici ont forcément un
parent, un voisin ou un ami à l’intérieur. Un jeune
homme au visage lacéré nous interpelle : «Vous
ne seriez pas flen ?», lance-t-il en nous dévisageant. «J’ai un ami qui vous ressemble. Il devait
sortir aujourd’hui. Je l’attends depuis ce matin.
Ils ont libéré plein de monde aujourd’hui mais
pas lui», s’inquiète-t-il, l’œil rivé sur le portail.
LE COUFFIN DE LA HONTE
Entre la douleur affective, la souffrance psychologique, voire la honte d’avoir un fils en prison,
et le coût des provisions, c’est carrément la triple
peine pour les familles des détenus. «En plus
du chagrin de voir son fils enfermé entre quatre
murs, on doit se démener pour lui assurer un
DERRIÈRE LES PORTES DE FER
A l’entrée principale, l’agent d’accueil se montre
aimable et nous prie de repasser à 13h30, l’heure
de reprise des examens. A l’heure dite, nous
sommes invités à entrer et à attendre sous un
préau, devant un grand portail métallique bleu.
Sur une table, en face, sont amoncelés divers sacs
▲ L’épreuve de la deuxième chance
▲
vides. Un visiteur qui vient de sortir du parloir se
sert d’un grand sac en plastique pour camoufler
son couffin. Une jeune femme avec un bébé d’à
peine deux mois dans les bras est invitée à entrer.
13h50. Nous sommes enfin autorisés à franchir
le seuil de l’établissement carcéral. Un officier
de l’administration de la prison nous réserve un
accueil chaleureux. Il se charge de nous faire une
visite guidée. Celle-ci se limitera, toutefois, aux
salles d’examen. Un brigadier nous demande, au
préalable, de déposer nos téléphones portables
dans un casier. Cette partie du bâtiment pénitentiaire est réservée aux bureaux administratifs.
A droite, la direction. A gauche, le bureau du
juge d’application des peines. On est d’emblée
submergés par l’émotion. On ne pénètre pas en
ces lieux «impunément». Tout attire et attise
notre curiosité. Nous traversons une cour parée
d’arbres géants. Nous franchissons ensuite un
passage équipé d’un sas de sécurité qui passe
au crible nos sacs et notre matériel. Nous aboutissons à un autre quartier : une cour longiligne,
avec des compartiments réservés aux visiteurs.
Ce sont les parloirs. Des prisonniers reconnaissables à leur tenue de couleur moutarde vaquent
à toutes sortes de corvées. Nous franchissons
encore une autre porte de fer, tenue par des cerbères en uniforme gris, et nous nous retrouvons
dans un autre quartier avec plusieurs salles. Ce
sont précisément les salles d’examen. Chemin
faisant, nous longeons une des salles réservées
aux prisonniers. Une grille pratiquée dans un
mur laisse entrevoir des paires d’yeux qui nous
regardent avec envie. Dans la cour qui dessert les
Au bout du tunnel... la liberté
salles d’examen, un tableau détaille le planning
des épreuves et des données statistiques sur la
population carcérale concernée par ces tests. Le
gros des détenus qui suivent des cours par correspondance sont inscrits en 1re année moyenne (138
sur 321). La «classe» la plus faible est celle de 2e
AS avec 17 inscrits seulement. Ceux de terminale sont 24. Au total, ce sont donc 321 inscrits,
tous paliers confondus. Ils étaient 399 à la base.
27 ont été libérés et 48 transférés ailleurs.
«VOUS AVEZ DES NOUVELLES SUR
L’AMNISTIE ?»
14h. Nous voici dans une des salles d’examen.
Les détenus paraissent… détendus. Formule
presque «oxymorique» qui rappelle que la vie
(et eux le savent sans doute mieux que nous)
ne tient souvent qu’à un coup de «D». Tous les
«élèves à distance» présents dans cette salle
sont en 4e année moyenne. On se croirait dans
un établissement scolaire ordinaire. Dans les
autres salles, les candidats sont répartis selon
différents paliers, allant de la 1re année moyenne
à la 3e année secondaire. L’examen ne va pas tarder à commencer et nous n’avons que quelques
minutes pour prendre un ou deux témoignages
à la volée. Mohamed, 26 ans, est détenu à El
Harrach depuis 17 mois. Corps fluet et visage
émacié, il affiche cependant une mine plaisante.
Mohamed est armé de conviction. «Qui sait ?
Peut-être que ça me permettra de sortir d’ici avec
un diplôme, quoique j’avais déjà un diplôme
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El Watan - Samedi 17 mai 2014 - 5
L’ACTUALITÉ
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avant. J’ai suivi une formation
en infographie», dit-il. Puis il
demande d’une voix discrète :
«Vous avez des nouvelles sur
l’amnistie ?» Il voulait sans
doute parler de la grâce présidentielle. Sauf que son cas est
un peu compliqué. «Je suis en
fait sous mandat de dépôt. Je
n’ai pas encore été jugé. Je
pense que le procès n’aura pas
lieu avant octobre», susurre-til en glissant qu’il est impliqué
dans une affaire de vol, sans
donner plus de précisions. Au
moment de passer au prochain
témoignage, l’officier qui nous
chaperonne juge utile de nous
«briefer». Il nous demande
gentiment d’éviter les questions sur l’identité des prisonniers, la raison de leur présence ici ou leurs conditions de
détention, et de nous limiter à
l’aspect pédagogique. Un autre
détenu présent dans la même
salle, âgé de 40 ans, nous en
dit un peu plus justement sur
le volet pédagogique de la
formation en milieu carcéral.
S’exprimant dans un français
impeccable, il nous confie :
«J’ai arrêté mes études au
niveau du BEM et je tenais à
les reprendre. Pour moi, c’est
un nouveau départ. Ça me
permet d’investir mon temps
dans quelque chose d’utile
et d’instructif. On s’ennuie
moins. Nous avons tout ce
qu’il faut, les livres, le matériel
pédagogique, du coup, je passe
beaucoup de temps à étudier
dans la salle (de détention).»
Interrogé sur le niveau de difficulté des épreuves précédentes
(celles d’arabe et de technologie), il dira dans un sourire
calquant sa fine moustache :
«Celui qui révise n’aura pas
de mal à franchir ces épreuves.
Moi, en tout cas, j’ai bien
révisé.»
«LIBERTÉ, J’ÉCRIS TON
NOM»
Paradoxalement, alors que la
majorité des pensionnaires
de la prison considéraient les
études comme des «travaux
forcés» étant potaches, aujourd’hui, ils les appréhendent
comme une bouffée de liberté.
«Un nombre croissant de détenus s’intègrent dans un cursus
scolaire et s’attachent à sortir
de notre établissement avec un
diplôme. D’ailleurs, pour les
encourager, nous faisons en
sorte de rayer toute mention
faisant référence à l’établissement pénitentiaire sur leur
diplôme», assure notre guide,
avant d’ajouter : «Les cours sont
dispensés par l’Office de l’enseignement à distance. Lorsqu’un
détenu souhaite reprendre ses
études, l’Office se charge d’envoyer les livres et les documents
pédagogiques pour chaque élève.
Une fois par semaine, des enseignants viennent donner des cours
et s’assurer que les leçons ont
bien été assimilées.» Nos candidats-détenus savent certainement mieux que personne l’enjeu
que représentent ces épreuves.
D’aucuns parmi eux recopient
cent fois le soir, sur leur cahier
d’écolier, «liberté, j’écris ton
nom», en faisant le serment de
concourir très rapidement en candidats vraiment libres….
M. B.
SEUIL DU PROGRAMME, DEUXIÈME SESSION
DU BAC, STATUT…
Mme Benghebrit amorce le
dialogue avec les syndicats
L
es syndicats autonomes du secteur de
l’éducation, reçus
jeudi par Mme Nouria Benghebrit, la ministre fraîchement installée, saluent cette
«prise de contact» et mettent
beaucoup d’espoir dans le
devenir des doléances exprimées et qui datent de plusieurs années.
C’est une ministre «qui a
l’air de maîtriser son sujet»,
commente Meriane Meziane, coordonnateur national du Syndicat national
autonome des professeurs
du secondaire et du technique (Snapest) qui a été
reçu, comme les représentants d’autres formations,
séparément. La rencontre
n’a pas été axée sur les
revendications socioprofessionnelles des enseignants,
mais principalement sur les
dysfonctionnements péda-
gogiques qui sont à l’origine
des perturbations de l’année
scolaire, comme c’est le cas
depuis quelques années.
La suppression du seuil des
révisions pour les candidats
au baccalauréat et l’instauration d’une deuxième session ont été au centre de
la discussion. «Nous avons
soumis nos propositions
concernant les conditions
préalables à la réforme de
ces deux aspects, à même de
mettre un terme à l’absentéisme et au manque de
discipline au niveau des
établissements scolaires
par la réhabilitation de la
fiche de synthèse», explique
M. Meriane dont le syndicat
a interpellé Mme Benghebrit
sur la «nécessité d’investir
dans la formation des enseignants, les écoles normales
ne fournissant que 10%
des recrues qui prennent
ainsi leurs fonctions sans
connaissances sociopédagogiques».
Ces dossiers, auxquels a
fait référence le Snapest,
ont été appuyés par les
autres syndicats conviés.
Le Conseil national autonome des professeurs de
l’enseignement secondaire
et technique (Cnapest) accorde beaucoup d’espoir à
l’engagement de la première
responsable du secteur pour
«mettre fin aux solutions
de facilité engagées pour
acheter une paix sociale,
quitte à mettre l’école en
danger». Pour Nouar Larbi,
représentant cette formation, «Mme Benghebrit s’est
engagée a suivre une approche de concertation» et
le «dernier mot revient aux
pédagogues».
Les travailleurs des corps
communs ont également
été écoutés. Se présentant
comme la catégorie la plus
lésée par le statut régissant la profession, le syndicat représentant les corps
communs et les travailleurs
professionnels a relevé les
inégalités de ce texte. «La
ministre s’est engagée à remettre les pendules à l’heure
concernant le travail dépassant les 40 heures/semaine
et remédier au système de
réquisition qui se faisait de
manière anarchique. Nous
avons arraché également
une promesse d’étudier
notre régime indemnitaire
qui pénalise plus de 130
000 fonctionnaires touchant
des salaires de misère et 70
000 contractuels», explique
M. Behari, président de ce
syndicat. Les syndicats se
sont engagés à observer une
trêve.
Fatima Arab
ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
Des représentants des DEUA reçus
en audience par le ministre
L
es diplômés détenteurs d’un DEUA
des universités ont été reçus, mardi dernier, par Mohamed Mebarki,
ministre de l’Enseignement supérieur
et de la Recherche scientifique, selon
un communiqué diffusé hier par le
collectif des DEUA. Ainsi, Alili Yahia
et Nouri Ouahab, représentants de ce
collectif, ont été reçus en audience au
ministère par le premier responsable du
secteur, et ce, en présence de Mustapha
Haouchine, directeur général des enseignements et de la formation supérieure,
est-il précisé dans le procès-verbal qui a
sanctionné cette rencontre.
«Messieurs Alili et Ouahab ont expliqué
au ministre leur revendication quant
à la sous-estimation du DEUA dans
la grille des salaires, qui les aligne au
même niveau que les techniciens supé-
rieurs non bacheliers. Ils ont informé
de leur démarche auprès des autorités
concernées, et de l’état d’avancement
du règlement de ce problème avec la
Fonction publique», relate-t-on dans
le document. Dans ce cadre, ils ont
sollicité le ministère de l’Enseignement
supérieur pour contribuer à solutionner
cette question. «Le ministre a exprimé
sa disponibilité à aider à trouver une
solution à cette demande, même si la
question de l’alignement dans la grille
des salaires n’est pas dans ses prérogatives. Le ministre a confirmé que le
DEUA étant un diplôme de l’Etat algérien, obtenu en trois années d’études
après le baccalauréat, devrait donner
les mêmes droits que d’autres diplômes
obtenus dans les mêmes conditions, en
matière d’accès à l’emploi et en matière
DÉCÈS
La famille Benfodil a la douleur de faire part du
décès de son très cher et regretté
BENFODIL AHMED survenu ce jeudi 15
mai 2014 à l’hôpital de Tizi-Ouzou. L’enterrement
a eu lieu hier au cimetière familial D’Ath-Eurvah.
Qu’Allah accueille le défunt en son Vaste Paradis.
«A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons»
CONDOLÉANCES
Le directeur et l’ensemble du personnel
d’El Watan, très touchés par le décès de
BENFODIL AHMED, oncle de leur ami et
collègue Mustapha Benfodil, présentent à ce dernier
et à toute sa famille leurs sincères condoléances.
«A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons»
de salaire», peut-on lire dans le PV. Il
a précisé que ce diplôme créé en 1990
est clairement défini par décret, ce qui
permet aux administrations et autres
organismes de le situer exactement. Le
ministre a tenu à rappeler qu’il n’existe
pas d’équivalence entre un diplôme algérien et un autre diplôme algérien. Il a
aussi été rappelé les dispositions prises
par le ministère au profit de cette catégorie de diplômés pour poursuivre leurs
études dans le cadre du LMD, contrairement à ceux qui ne sont pas titulaires du
baccalauréat au départ de la formation.
Le ministre a, par ailleurs, conclu cette
réunion en assurant qu’il «répondra au
courrier du Premier ministre à ce sujet,
pour donner toutes les clarifications
susceptibles de participer au règlement
du problème posé».
G. L.
ELLE SERA
GÉNÉRALISÉE
À TOUS
LES AÉROPORTS
DU PAYS
Suppression
de la fiche de
renseignements
Le directeur général de la Sûreté
nationale (DGSN), le généralmajor Abdelghani Hamel, a
annoncé la suppression de la
fiche de renseignements pour les
voyageurs, de et vers l’aéroport
international Houari Boumediène
d’Alger, en vue de faciliter les
procédures administratives
relatives au voyage. «A partir
d’aujourd’hui (jeudi), la fiche de
renseignements pour les
voyageurs à l’aéroport Houari
Boumediène est supprimée en
vue de faciliter les procédures de
voyage», a indiqué M. Hamel
dans une déclaration à la presse,
après avoir présidé l’ouverture
officielle des portes ouvertes sur
la Police aux frontières. «Cette
mesure sera généralisée dans les
jours à venir à tous les ports et
aéroports», a encore fait savoir le
DGSN, qui a souligné le souci de
son secteur de faciliter les
procédures pour les voyageurs, à
travers les ports et aéroports, en
dotant ses structures des moyens
matériels, humains et techniques
à même de garantir les meilleures
prestations au profit des citoyens.
La journée portes ouvertes sur la
Police aux frontières, à l’aéroport
Houari Boumediène, a constitué
une occasion pour fournir des
explications détaillées sur la
mission de ce corps de police qui
assure le contrôle des individus et
des biens ainsi que la sécurité
des ports et aéroports et des
postes frontaliers terrestres
ouverts.
Une exposition mettant en avant
les moyens logistiques modernes
utilisés par la Police aux
frontières pour garantir des
prestations de qualité aux
voyageurs ainsi que les facilités
administratives offertes à travers
tous les postes frontaliers a été
organisée.
APS
El Watan - Samedi 17 mai 2014 - 6
CONTRIBUTION
DE LA FIABILITÉ DES
Son Excellence M. Abdelkader
Bensalah, chargé des consultations
en vue des réformes politiques,
Présidence de la République, Alger,
République algérienne démocratique
et populaire
Objet : En réponse à votre invitation à participer
aux consultations sur les réformes politiques
PHOTO : LYÈS H.
Excellence et cher frère,
J
Par Ahmed Benbitour
Ancien chef de gouvernement
■ Le pouvoir en place appelle
à des consultations politiques
dans les prochaines semaines.
Ce n’est pas la première fois.
Les dernières en date ont eu
lieu en mai 2011. A cette
occasion, j’avais reçu une
invitation de participation à
ces consultations dont voici
quelques extraits : «Il s’agit
essentiellement de la révision de
la Constitution et des textes
législatifs relatifs à l’organisation
des élections, des partis
politiques, de la représentation
de la femme dans les assemblées
élues, des activités de la société
civile, des wilayas, de
l’information… Le Président
insiste pour que tout ce qui
émane démocratiquement de la
majorité de pointS de vue et de
propositions trouvera sa place
dans les révisions
constitutionnelles et législatives
visant à l’approfondissement du
processus démocratique… Et
comme je suis convaincu de
l’importance de votre
contribution à ce débat
concernant les réformes
politiques fondamentales pour
l’avenir de notre pays, je
souhaite votre participation,
confiant dans votre contribution
effective» (fin de citation).
Même si j’avais décliné l’offre
de participation, j’avais
adressé le 29 mai 2011 au
chargé de ces consultations
une lettre dont voici le
contenu intégral. Cela
permettra d’apprécier la
fiabilité des consultations
politiques.
’ai bien reçu votre invitation pour la participation aux consultations en vue des
réformes politiques. Je vous en remercie.
Mon intime conviction est que la situation
du pays appelle au changement, dans les meilleurs délais, de tout le système de gouvernance.
C’est pourquoi je ne pourrai participer à des
consultations sur des réformes lorsque j’appelle
au changement. Permettez-moi de vous proposer
cette analyse qui ne relève d’aucun pessimisme,
mais qui est l’aboutissement d’un travail basé sur
des instruments scientifiques des plus fiables.
La nation est en danger. Notre pays est mené à
la dérive !
Sous l’effet de l’accumulation de crises et de
maux qui s’alimentent mutuellement, la désintégration sociale et la généralisation de la violence
entre individus, entre groupes d’individus, voire
entre le peuple dans son ensemble et le pouvoir
défaillant annoncent des conflits incontrôlables.
Il va de soi que cette dérive n’est pas le scénario
que je voudrais voir se produire dans notre pays,
mais en tout état de cause, ce sont là des prévisions que les événements qui sont intervenus ou
qui sont en cours dans la région ont rendu plus
que probables.
A l’heure des grands bouleversements dans tout
le Monde arabe, où en est-on et que peut-on
encore faire en Algérie ?
Notre société a perdu toutes les références
historiques et toutes les valeurs qui ont marqué
sa place dans la communauté des nations. Elle
sombre dans une régression civique généralisée,
intériorise une forme de violence qu’elle ne
pourra pas contenir plus longtemps et subit la
prédation et la corruption qui tendent à devenir le
seul mode de fonctionnement d’une classe dirigeante incompétente et à bout de souffle.
Le changement est plus que jamais urgent. Il ne
peut ni découler du bon vouloir des autorités en
place ni se limiter aux réformes cosmétiques que
le système actuel cherche à promouvoir pour
sauvegarder sa position et ses privilèges à la tête
de notre pays.
La situation présente exige la mise en place d’un
programme d’une toute autre nature, ambitieux
dans sa perspective historique, ouvert dans la
sélection de ses choix de société, généreux dans
la répartition de ses efforts et rassurant dans
l’instauration d’une démarche qui fonctionnerait
à l’abri de tous les excès vécus depuis l’indépendance. Ce programme ne pourra dépasser l’impasse existentielle qu’avec la promotion d’une
éducation citoyenne et le retour à la confiance
réciproque entre une population rétablie dans ses
droits et un pouvoir nouveau, issu de cette même
population, convaincu de la nécessité, pour son
ancrage dans la société, de sa mission au service
de tout le peuple pour un avenir meilleur pour
l’Algérie dans son ensemble.
C’est dire toute l’ampleur d’un changement
impatiemment attendu par notre peuple.
Il faut œuvrer, dès à présent, à préparer la mise en
place, le plus rapidement possible, d’institutions
crédibles unanimement acceptées et capables
de veiller à éviter à l’Algérie toutes formes de
défaillances susceptibles de verser le pays dans
l’anarchie.
La prééminence de la loi doit, nécessairement
et en toutes circonstances, s’imposer dans la vie
de la nation et la transparence devenir la règle
pour empêcher toute velléité de détourner les
nouvelles règles au sein de la société moderne.
L’équité empêchera toute dérive et les défaillances corrigées sans discrimination d’aucune
sorte.
Au delà de tout a priori sectaire ou politique,
il convient de noter qu’aujourd’hui, la société
algérienne n’a plus besoin d’arguments supplémentaires pour être convaincue par des démonstrations plus ou moins élaborées sur les faiblesses
de gestion de notre pays. La période des analyses,
des bilans, voire des propositions de gestion de la
crise est aujourd’hui largement dépassée. En fait,
la paupérisation s’est déjà largement installée
dans le pays, prétendument riche de ses ressources et fort du dynamisme de sa population.
De fait, la mission urgente, qui s’impose de plus
en plus à tous ceux qui n’acceptent plus la fatalité
d’aujourd’hui, est d’œuvrer à la préservation des
valeurs qui caractérisent, au plus profond de
sa spécificité, le peuple algérien à travers son
courage, sa créativité, son sens aigu de la solidarité avec toutes les causes justes et préparer dès à
présent sa rédemption dans le travail de reconstruction d’un pays au bord de la tragédie et de la
violence fratricide.
Cette mission est d’autant plus cruciale que
l’Algérie, aujourd’hui, connaît un isolement international patent. Notre déclin s’inscrit jusqu’à
l’exercice d’une diplomatie inconsistante, où
les errements se multiplient et les défaillances
nous valent de nouveaux problèmes d’incompréhension qui nous fragilisent encore plus
dangereusement. Cette régression est d’autant
plus dramatique que le monde entier est unanime
pour relever les incohérences de notre pays et
son manque d’appréciation des réalités de notre
sous-région.
La perpétuation d’un tel déphasage par rapport
aux réalités augure de grandes menaces pour
l’unité de notre nation, y compris l’intégrité
territoriale de notre pays. Il n’est que temps de
s’inquiéter de cette dérive mortelle. La mauvaise
gouvernance, voire la non-gouvernance actuelle
bouleverse tous les fondements de la nation
algérienne découlant de la lutte de Libération
nationale et risque de favoriser toutes sortes
de démembrements et de dislocations avec, en
prime, un terrorisme endémique.
L’on peut ainsi mesurer toute l’ampleur de la
menace qui plane sur notre devenir. La sauvegarde de la nation algérienne devient, par-delà
les vicissitudes du moment, l’objet principal de
notre mobilisation et de nos préoccupations quotidiennes et nous incite à préparer, dans les plus
brefs délais, la transition que le peuple algérien,
dans son ensemble, souhaite voir s’installer dans
les plus brefs délais.
Vous comprendrez, cher frère, que face à une
situation aussi périlleuse, il devient impératif
de passer de la complaisance à la vérité et de la
dénonciation à la mise en place des remèdes.
Les expériences de nos voisins ne peuvent pas
ne pas avoir d’impact sur notre mode de gouvernance. Elles s’imposent à nous dans la mesure où
le système de gestion autocratique des affaires
d’Etat, chez eux comme chez nous, n’est plus
accepté par l’ensemble des peuples de la région.
Pour mettre fin aux errements de pouvoirs
aujourd’hui discrédités et dépassés, il n’est
que temps d’imposer l’arrivée des forces du
changement et du progrès et donner enfin sa
chance à l’avènement d’un «espoir» pour un
avenir meilleur pour le peuple. A cet espoir et à
sa réalisation, nous devrons tous travailler pour
son avènement dans les plus brefs délais. Nous
sommes déterminés à aller dans cette direction,
d’autant plus courageusement que les peuples
ne croient plus en la sincérité des systèmes de
pouvoirs actuels et réaffirment leur conviction
que l’heure des réformes de façade est largement
dépassée. Plus que jamais, les peuples exigent le
changement et veulent éradiquer les stigmates
des malheurs qu’ils ont endurés.
Pour sa part, la communauté internationale ne
pourra plus rien pour protéger ou sauvegarder
●●●
SPA DIPHACO
DISTRIBUTION ET COMMERCIALISATION
DE PRODUITS PHARMACEUTIQUES.
Direction générale, Oran.
RECRUTE
➢ COMPTABLES
Conditions :
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El Watan - Samedi 17 mai 2014 - 7
CONTRIBUTION
CONSULTATIONS POLITIQUES
Siège du Conseil constitutionnel à Alger
PHOTO : SALIM M.
●●●
les intérêts financiers détournés par les autocrates durant de longues années de spoliation de
leur peuple. Les dirigeants actuels ne pourront
même plus bénéficier d’un semblant de paradis
dans l’exil. Pour eux-mêmes comme pour leurs
familles et leurs proches, les avoirs illicites placés dans des banques à l’étranger sont désormais
hors de portée. De fait, tout est déjà en place
pour assurer la fin de partie pour les gouvernants
reniés par leurs peuples.
Il reste à gérer le dossier de la violence qu’il
faudra bien canaliser pour épargner de nouveaux
malheurs au peuple algérien. La suite des événements pourra alors s’envisager dans un esprit
nouveau d’ouverture, de justice et de sagesse.
Une transition sera instaurée, comme diverses
personnalités n’ont pas manqué d’y faire référence. L’heure est certainement grave. Cependant
le peuple algérien, comme il l’a déjà démontré,
saura y faire face. Il saura surmonter toutes les
épreuves et vivre sa modernité dans la sérénité
et la liberté ! La question à laquelle chacun, en
particulier les tenants du pouvoir, doit répondre
aujourd’hui est : à titre individuel, que puis-je
faire pour éviter à mon pays cette dérive ?
Il faut bien noter que ce qui compte pour un
homme d’Etat, c’est ce qu’il aura laissé après
son départ et non les honneurs protocolaires
du poste. Or, il y a aujourd’hui une opportunité
ultime pour sauver la nation, après 2011-2012,
ce sera trop tard ! En effet, pour redresser la situation il faudra dégager des ressources financières
importantes pour :
- Améliorer sensiblement le revenu des salariés
sans contrepartie productive pour un temps.
- Financer les réformes nombreuses à entreprendre.
- Dégager une épargne publique pour financer
les investissements productifs du secteur privé.
La situation de l’économie algérienne, aujourd’hui, ne permet pas ces financements, sauf
à utiliser la rente des hydrocarbures. Et toute la
stratégie consistera à sortir la rente au service
de la corruption et de la prébende pour la mettre
au service du développement et de la protection
pour une période de 4 à 5 ans, avant que l’économie ne soit redressée.
A la question que puis-je faire, il y a deux
réponses. Ne rien faire ou faire semblant par
des réformes cosmétiques et se laisser prendre
au piège du fatalisme. Alors, il ne restera que le
regret face à la dislocation de la nation. Ceux
qui en ont la possibilité ne pourront pas s’empêcher de se sentir coupables parce qu’ils auront
appartenu à la génération qui aura achevé la
destruction de la nation algérienne, en ne prenant
pas au sérieux des avertissements nombreux,
dont celui-ci. Ils verront qu’ils ont appartenu à
la dernière équipe qui aurait pu changer le cours
des choses mais qui, en toute connaissance, en a
décidé autrement.
Décider de se mettre au service de la préparation
au changement du système de gouvernance dans
le calme et la sérénité.Si l’option pour un changement du système de gouvernance est retenue
par les tenants actuels du pouvoir, il faudrait
adopter une méthode et choisir un scénario.
LA MÉTHODE SE DÉFINIT EN QUATRE POINTS
ESSENTIELS Les dirigeants actuels devront intérioriser très
fortement (et y croire très fort) l’urgence et
l’absolue nécessité du changement du système
de gouvernance dans le calme et la sérénité, mais
aussi en préservant au mieux les intérêts de tous,
de sorte que beaucoup gagnent et ceux qui ne
gagnent pas n’auront pas à perdre. Il s’agit d’installer un nouveau système de transparence dans
la gestion des affaires publiques.
Le système sera mis en place graduellement
avec le souci maximum de pédagogie pour permettre à tous de s’y adapter progressivement et
s’y conformer au-delà d’une période de grâce
suffisante. Ce n’est qu’après la période de
grâce clairement affichée que des institutions
performantes, et non des individus, quel que
soit leur niveau dans la hiérarchie de la nouvelle
gouvernance, mettront un terme aux défaillances
de ceux qui refusent de se conformer aux nouvelles règles de transparence dans la gestion des
affaires. La garantie du traitement équitable sera
assurée pour tous, dans le seul respect de la loi.
Préparer scientifiquement le changement en
s’inscrivant dans le progrès et la préservation des
intérêts des générations futures. Il faut un moral
très fort et beaucoup de ressources pour défier la
dominance de l’argent.
Même s’il y a urgence, il faut prendre le temps
de préparer les ressources humaines et les ressources financières nécessaires à la réussite.
Comprendre les raisons du désordre ne suffit pas.
Il faut le personnel adéquat pour y remédier.
Engager les réformes du changement au plus tard
en 2012, parce que la cohésion sociale nécessite
des financements qui ne peuvent être dégagés
que des hydrocarbures sur une période de cinq
ans. Or en 2017, le pays amorcera la baisse de
production d’hydrocarbures et l’augmentation
importante de la demande nationale, ce qui accélérera la baisse des capacités d’exportation.
L’assimilation de la méthode est fondamentale
pour la réalisation du changement avec succès,
quel que soit le scénario retenu.
LE SCÉNARIO DU CHANGEMENT Pour une période d’un mois (le mois de juin
2011) ouvrir un débat interne parmi les principaux responsables actuels du pays, sur la nécessité du changement du système de gouvernance,
l’assimilation de la méthode ainsi que sur les
modalités de sa mise en œuvre.
Annoncer à «fin juin 2011» (à l’occasion de la
fête nationale du 5 Juillet 2011) une élection présidentielle anticipée pour la mi-décembre 2011,
sur un programme de changement du système de
gouvernance, avec une présentation des objectifs
du changement par le Président en exercice dans
un discours à la nation. Ces objectifs pourraient
se résumer ainsi :
- Unifier autour de l’amour du pays et de l’intérêt
général les forces du changement pacifique, existant au sein de la société civile et des fractions
saines du pouvoir et de l’administration, pour
obtenir l’instauration des conditions minimales
(effectives et pas cosmétiques) du changement
pacifique : la levée de l’état d’urgence, l’ouverture du champ politique avec la possibilité de
créer de nouveaux partis politiques représentatifs
de la population et de la jeunesse en particulier,
ainsi que l’ouverture du champ médiatique.
- Promouvoir, par une saine compétition politique arbitrée par le peuple lors d’élections non
manipulées, l’arrivée à tous les échelons du pou-
voir, d’une nouvelle génération de dirigeants politiques compétents et honnêtes, aptes à mener un
véritable programme de développement assis sur
un projet démocratique et moderne et à bâtir des
institutions et des mécanismes de gouvernance et
de fonctionnement solides et modernes.
- Sauvegarder les ressources de l’Algérie par
la constitutionnalisation de l’utilisation des
recettes d’hydrocarbures et l’arrêt urgent du plan
de développement 2010-2014 qui hypothèque
gravement le présent et l’avenir, en organisant le
pillage de la moitié des réserves d’hydrocarbures
sans bénéfice pour le pays.
- Lancer un programme urgent pour la refondation de l’Etat, la refondation de l’école dans tous
ses niveaux, la refondation de l’économie.
La compétition électorale des candidats à la
présidence de la République se fera alors sur leur
capacité à mettre en œuvre efficacement les missions nécessaires à la réalisation de ces objectifs.
- Ouvrir, dès l’annonce des l’élection présidentielle anticipée, les médias lourds (TV et radios)
au débat contradictoire.
CONCLUSION Quand la situation devient insupportable, quand
le sentiment d’injustice domine, l’expérience
montre qu’il suffit d’incidents mineurs pour provoquer des embrasements majeurs.
En vous réitérant mes remerciements pour l’invitation, je vous prie d’agréer, Excellence et cher
frère, l’expression de mes sentiments fraternels.
A. B.
Alger, le 29 mai 2011
TOURING VOYAGES ALGERIE
VOYAGE BRESIL 2014
COMMUNIQUÉ
En prévision du départ des supporters de l’équipe nationale
de football pour le Brésil, prévu à partir du 13 juin 2014, un
dispositif de prévention sanitaire a été mis en place par le
ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme
hospitalière (note n°16 du 30 avril 2014).
Parmi les mesures de prévention retenues dans ce dispositif,
conformément aux recommandations du comité d’experts,
le vaccin contre la fièvre jaune devra être administré dès que
possible, sinon au moins dix jours avant le départ.
Un carnet international de vaccination, conformément aux
dispositions du règlement sanitaire international devra être
remis à chaque personne ayant été vaccinée.
A cet effet, les supporters devant se rendre au Brésil devront
se rapprocher, dans les meilleurs délais, des centres de
vaccination les plus proches de leur résidence.
El Watan - Samedi 17 mai 2014 - 8
ÉCONOMIE
AGRICULTURE
DÉVELOPPEMENT DU PÉRIMÈTRE GAZIER REGGANE-NORD
Contrat d’un milliard
de dollars pour Petrofac
e périmètre de RegganeNord, situé à 110 km au
sud de la ville d’Adrar,
pourra entrer en production
dès 2017. Jeudi, le groupement Reggane- Nord, constitué
de Sonatrach (40%), Repsol
(29,25 %), RWE DEA (19,50
%) et enfin Edison (11,25 %),
a signé deux contrats EPC
pour le développement des
six gisements gaziers du périmètre pour un montant global
d’un peu plus d’un milliard de
dollars.
Le plan de développement du
périmètre de Reggane-Nord,
approuvé par Alnaft le 30 novembre 2011, prévoit la production de pas moins de 8
millions de mètres cubes de gaz
sec par jour et de 500 barils/j de
condensat dès 2017 à partir des
gisements de Reggane, Azrafil
sud-est, Kahlouche et Kahlouche sud, les deux derniers,
à savoir Sali et Tiouliline, ne
devant être mis en production
qu’en 2028 afin de retarder le
déclin des blocs.
Le plan de développement table
ainsi sur une durée d’exploitation sur 30 ans, avec 12 années
de plateau. Il est aussi prévu
le forage de 104 puits entre
2014 et 2028, dont 26 avant
le first gaz devant intervenir
dans un délai de 36 mois dès
que les contrats EPC prennent
effet. Les contrats signés jeudi
concernent la réalisation des
installations de surface.
C’est au britannique Petrofac
qu’échoit la tâche de réaliser
les installations de traitement.
Celui-ci a donc décroché un
contrat EPC de plus de 976
millions de dollars pour la
réalisation d’un centre de
traitement de gaz, un réseau de
collecte de 230 km et d’un pipeline d’expédition sur 74 km
au point de raccordement au
PHOTO : DR
L
Le britannique Petrofac réalisera les installations de traitement de gaz
réseau de transport GR5. Le
second contrat EPC a été attribué à l’ENCGB, filiale de Sonatrach. D’une valeur d’un peu
plus de 6,8 milliards de dinars,
il concerne la réalisation des
travaux de génie civil et bâtiment pour 162 km de routes,
une piste d’atterrissage, un
parc à tubes et 26 plateformes
puits de forage. A ce titre, le
PDG de Sonatrach, Abdelhamid Zerguine, a appelé les responsables du projet à observer
une certaine vigilance, quant
au strict respect des normes
de qualité, du planning et des
délais de réalisation du projet.
Il a estimé en ce sens que
le plan de développement du
périmètre revêt une importance
capitale, en raison des retombées économiques à attendre
sur la région d’Adrar. Il constitue en cela un challenge pour
ce qui est des coûts, et insiste
sur ce point afin, dit-il, de
conserver toute l’attractivité
et la rentabilité du projet point
focal des ambitions de Sonatrach en ce qui concerne le
développement des potentialités du bassin sud-ouest, bassin
encore sous-exploité et où tout
reste à faire, contrairement aux
gisements du Grand Erg oriental.
Melissa Roumadi
LA PRODUCTION D’HYDROCARBURES
EN CONSTANTE AUGMENTATION
La demande croissante en énergie sur le marché
interne continue de constituer l’une des
principales préoccupations des responsables du
secteur. Jeudi, le PDG de Sonatrach, Abdelhamid
Zerguine, a indiqué à la presse que la production
en hydrocarbures est loin de décliner, bien au
contraire.
Or, ce qui peut en partie expliquer le recul des
exportations en la matière est sans doute la
croissance de la demande du marché interne. M.
Zerguine a, à ce titre, insisté sur le fait que les
réserves en hydrocarbures de l’Algérie
demeurent stables, et que la production croît
sensiblement et qu’elle continuera d’augmenter,
selon les prévisions de PMTE. Et de préciser
qu’en plus des investissements prévus à moyen
terme dans l’amont pétrolier et gazier, Sonatrach
travaille sur la base d’études et de scénarios pour
faire du boosting sur les gisements, revoir la
pression et améliorer ainsi les taux de
récupération.
Le PDG de Sonatrach, qui a eu à réagir sur des
questions liées à la commercialisation du gaz, a
estimé que la compagnie nationale des
hydrocarbures se doit aujourd’hui de s’adapter
aux réalités du marché. Ainsi, concernant un
hypothétique accord avec ENI pour la revente du
gaz transitant cédé à l’Italie au marché asiatique,
M. Zerguine, qui s’est abstenu de confirmer ou
infirmer l’information, a indiqué que le marché
des monopoles appartient au passé, que
Sonatrach se doit aujourd’hui de s’adapter à un
marché vivant et changeant, en gardant à l’esprit,
la rentabilité des transactions, la vente au
meilleur prix des hydrocarbures et le principe de
partage des gains et des bénéfices.
M. R.
FONCIER INDUSTRIEL
53% des demandes rejetées en 2013
L
a tension demeure forte sur les disponibilités du foncier industriel, selon la note
de conjoncture que vient de publier l’Agence
nationale d’intermédiation et de régulation
foncière (Aniref). Face à une augmentation
importante des demandes d’assiettes foncières pour des projets industriels durant
l’année 2013, par rapport à 2012, les rejets
de dossiers ont connu en parallèle une forte
hausse. Ainsi le bilan des demandes traitées
par le Comité d’assistance à la localisation et
à la promotion des investissements et de régulation du foncier (Calpiref) pour l’exercice
2013, montre une augmentation de 40% des
demandes de foncier industriel par rapport
à 2012, soit 3851 dossiers, alors que les demande acceptées n’ont pas dépassé le modeste
taux de 47%. L’Aniref souligne cependant que
«bien que le contexte économique demeure
peu propice au secteur industriel, les créations d’entreprises sont en nette augmentation
par rapport à 2012» car «les investisseurs
anticipent positivement en s’engageant dans
la création d’entreprises et l’investissement».
Selon l’Aniref, la tension sur les disponibilités
a été «boostée probablement par les mesures
prises par les pouvoirs publics».
«La demande en foncier est en forte augmentation et se fait plus pressante sur l’offre ; le
nouveau dispositif de concession du foncier
est probablement à l’origine de cette propension à l’investissement», peut on lire dans
la note de conjoncture publiée par l’Aniref.
Celle-ci ajoute par ailleurs que «le marché
du foncier demeure toujours sous tension et
se traduit par l’augmentation du prix». La
mercuriale 2013 enregistre en effet, selon le
rapport, «une augmentation significative» des
prix avec plus de 16,5% par rapport à 2012.
«Le prix moyen national se situe à 5 064 DA/
m²», note l’Aniref qui estime que «par rapport
à l’année de base (2008), le prix moyen est
en augmentation de 20 points, soit 7,2% par
an, dénotant une tension persistante sur les
prix». Le marché foncier demeure «actif»,
selon la note de conjoncture mais «change
de nature». Ainsi les concessions du foncier
relevant du domaine privé de l’Etat se développent, supplantant les cessions réalisées sur
le foncier privé. «L’évolution des transactions
du foncier économique, mesurées en termes
de biens mutés, poursuit son accroissement en
2013. L’indice d’évolution annuelle a été de
143, correspondant à une hausse de 43% par
rapport à 2012. Cet accroissement du volume
est essentiellement le fait des concessions
publiques», souligne encore l’Aniref. Concernant les investissements industriels en léger
accroissement, il est à noter que les entreprises
industrielles enregistrées au CNRC à fin septembre 2013, ont atteint 52131, en augmentation de 5% par rapport à la même période de
l’année 2012 (49 723). Les investissements du
secteur industriel déclarés auprès des services
de l’ANDI enregistrent 1544 projets, totalisant un montant de 1092 milliards de dinars.
L’investissement dans le secteur représente
moins de 18% de l’investissement total
déclaré.
Zhor Hadjam
Le SIPSA ouvre
ses portes
L
e Salon international de la production agricole et
agroalimentaire (Sipsa-Agrofood) a ouvert ses portes
jeudi dernier au Palais des expositions de la Safex, Pins
maritimes, Alger, pour sa 14e édition, avec la participation de
quelque 650 exposants de 27 pays. La manifestation devrait
renforcer la relation entre producteurs agricoles et industriels
dans le domaine de l’agroalimentaire et constitue, selon les
organisateurs, «une opportunité pour découvrir les dernières
innovations dans ce domaine». Cette année, le Sipsa présentera le parc animalier et la ferme laitière algérienne et aura
pour thème principal «Synergies fertiles pour la vie» sous le
slogan «La passion nous anime et la qualité nous réunit». Le
président du Sipsa, Amine Bensemane, a exprimé son souhait
que cette édition puisse «donner une nouvelle dynamique aux
agriculteurs, les encourager à investir dans la qualité et de
conclure des contrats avec les chefs d’entreprise de l’agroalimentaire». Le Salon offrira également, selon le même
responsable, «plus d’opportunités aux agriculteurs pour
trouver des débouchés pour faire écouler leurs produits».
De leur côté, des experts ont estimé que le développement du
secteur agricole ne doit pas se limiter aux facilitations accordées par l’Etat mais passe par un investissement d’envergure
en exploitant tous les moyens que recèle le secteur pour une
meilleure complémentarité entre agriculteurs et industriels
tout en misant sur la formation. Outre les exposants algériens
au nombre de 150 entreprises, et verra la participation de la
Chine, la Turquie, la France, l’Espagne et l’Italie… Le Salon
prévoit d’accueillir plus de 20 000 visiteurs. Un espace sera
consacré à la production nationale (produits frais, produits
laitiers, viandes, apiculture, boissons, conserves...). Un forum maghrébin vétérinaire sera organisé en marge du Salon
sur les stratégies de protection de la qualité des produits et du
consommateur. Un séminaire sera organisé également à cette
occasion sur les produits laitiers ainsi que deux autres sur
l’aviculture et l’eau.
R. E.
SECTEUR
DE L’AGRICULTURE
Un budget de 300 milliards
de dinars durant le
prochain quinquennat
L
e ministre de l’Agriculture et du Développement rural,
Abdelwahab Nouri, a affirmé que le budget du secteur
agricole atteindra 300 milliards de dinars pour le prochain
quinquennat (2015-2019) contre 200 milliards de dinars
pour le quinquennat précédent. Intervenant en marge de la
14e édition du Salon international de la production agricole et
agroalimentaire (Sipsa-Agrofood), le ministre a ajouté, selon
l’APS, que son département œuvre à augmenter la production nationale des différents produits et à mettre en place une
base industrielle dans le domaine agroalimentaire relevant
cependant que «le secteur a toujours besoin d’eau». Il a
indiqué dans le même contexte que les ministères de l’Agriculture et des Ressources en eau œuvrent à mettre en place un
système pour l’irrigation des terres agricoles et la lutte contre
le gaspillage. Abdelwahab Nouri a indiqué par ailleurs que
le ministère travaille en coordination avec ceux de l’Industrie
et des Mines et du Commerce pour l’adoption d’un plan de
développement des industries manufacturières en Algérie.
De son côté, le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, a indiqué que l’industrie agroalimentaire
constitue un secteur vital, représentant 5% des PME avec
une valeur ajoutée de 270 milliards de dinars. Il a rappelé
que cette filiale employait quelque 150 000 personnes et son
développement devra porter ce nombre à 200 000 éléments
dans les toutes prochaines années. Pour sa part, le ministre
des Ressources en eau, Hocine Necib, a affirmé que son
secteur accompagnait celui de l’agriculture en matière d’élargissement des superficies irriguées en assurant annuellement
6 500 000 000 m3 d’eau à quelque 200 000 hectares. Cette
coordination sera renforcée davantage, selon le ministre,
eu égard aux défis qui se posent à travers l’irrigation d’un
million d’hectares de terres agricoles «à la faveur de la
volonté politique et celle des investisseurs et des acteurs dans
le secteur». Selon M. Necib, 9 stations de dessalement sont
foctionnelles alors que l’entrée en service des stations d’Oran
et de Ténès est prévue pour l’été prochain. Ces stations produisent environ un milliard de mètres cubes par an, a-t-il rappelé, relevant les perspectives prometteuses dans le cadre des
grands systèmes d’irrigation. M. Necib a indiqué enfin que
les terres irriguées seront élargies à 2 millions d’hectares pour
le prochain plan quinquennal afin de répondre à la demande
croissante.
Z. H.
El Watan - Samedi 17 mai 2014 - 9
ALGER INFO
DÉFICIT EN MAISONS DE JEUNES ET CENTRES CULTURELS
Avoir 20 ans dans un quartier-dortoir
C
ertaines localités de la capitale
sont dépourvues de structures
pour la jeunesse, telles que des
maisons de jeunes, des centres culturels
ou encore des salles dites polyvalentes.
A Ouled Chebel, une commune située
à la limite entre la wilaya d’Alger et
celle de Blida, les jeunes sont livrés à
eux-mêmes. Aucun établissement dédié
aux activités de loisirs éducatifs n’a
été construit dans cette localité rurale.
«Notre localité a été promue commune
en 1984. Mais elle n’a bénéficié d’aucun
projet pour la prise en charge de sa
jeunesse dans le domaine des loisirs éducatifs et culturels», déplorent des jeunes
habitants du quartier de la gare. Hormis
une petite salle qui manque d’ailleurs
de personnel et de moyens, la localité
semble avoir été court-circuitée par ce
genre de projets. «Ce petit établissement
qui se trouve au chef-lieu de la commune
ne peut à lui seul répondre aux besoins
des jeunes de la localité. Il faut que les
pouvoirs publics construisent d’autres
structures qui pourront offrir aux jeunes
un cadre pour la pratique d’activités
artistiques et culturelles», ajoutent-ils.
Il faut signaler que dans la commune
d’Ouled Chebel, qui est à caractère rural,
la population n’est pas concentrée sur un
seul espace comme dans les agglomérations à forte densité de population, au
contraire la commune a une particularité, sa population est éparpillée sur toute
son étendue. «Notre commune compte
nombre de quartiers et de lotissements
qui s’étendent sur une grande superficie,
d’où la nécessité de revoir les plans de
développement urbain. Il est impératif
de doter ces nouveaux quartiers et
lotissements d’établissements pour la
prise en charge de la tranche juvénile»,
suggère-t-on.
En attendant que ces vœux soient exaucés, les jeunes d’Ouled Chebel continuent de subir les méfaits de l’oisiveté. «Nous passons la majeure partie
de notre temps libre dans les cafés. Il
n’y a même pas de cybercafés. Le seul
établissement qui offre ce genre de
prestation est pourvu d’une connexion
de faible débit, et qui plus est s’interrompt la majeure partie du temps», nous
affirme-t-on.
DES QUARTIERS EN VILLE
MAIS DÉLAISSÉS
D’autres localités de la capitale
connaissent ces mêmes manques en
matière de structures de jeunesse, bien
que se trouvant dans des communes nanties et qui sont loin d’être isolées. La cité
PLM, dans la commune de Bourouba,
illustre parfaitement ce manque total de
prise en charge de ces jeunes, qui sont
livrés aux méandres de la rue et de ses
dangers. Les jeunes de cette cité populaire aux allures tentaculaires passent le
plus clair de leur temps dans les cafés
et les «dlalas» (espaces commerciaux
informels). «Notre quartier est dépourvu
de ce genre d’établissements. Les jeunes
qui ont du talent dans le domaine de la
musique, du théâtre ou encore des arts
plastiques doivent se rendre dans les
communes voisines, car à la cité PLM il
n’y a que les cafés et les dlallas pour les
accueillir», dira un jeune de la cité.
Aussi paradoxal que cela puisse paraître,
cette situation semble obéir à un raisonnement illogique. Plus les quartiers sont
nantis de structures de loisirs et culturels,
plus les pouvoirs publics les investissent
d’intérêts et d’attentions, alors que plus
les quartiers sont défavorisés, plus ils
sont ignorés et marginalisés. A la cité
PLM, il n’y a ni centre culturel ni maison
de jeunes, encore moins de salle de sport.
«Nous avons tellement eu d’échecs dans
nos démarches pour attirer l’attention
des pouvoirs publics sur la nécessité de
doter notre quartier d’une maison de
jeunes que nous avons fini par baisser
les bras. Nous n’attendons plus rien
des responsables et des élus locaux qui
ne pensent qu’à leurs propres intérêts.
Quant aux jeunes que nous sommes,
nous pouvons toujours attendre», poursuit-il.
A quelques encablures de la cité PLM,
des quartiers connaissent également la
même situation, à l’instar de la cité Diar
El Afia, Diar Djemaâ, la cité L’engrais,
la Faïence, la cité d’Urgence et Dessolier. Toutes ces cités se situent sur la
rive droite de l’oued El Harrach, elles
sont comme accrochées au flanc d’une
montagne abrupte et escarpée. De la gare
ferroviaire d’El Harrach jusqu’au houch
Hadda dans la commune de Bachdjarrah,
ces quartiers populaires déshérités ont
une très forte population de jeunes de
moins de trente ans, mais qui sont complètement marginalisés. Les pouvoirs
publics doivent porter plus d’intérêt à
cette force vive des quartiers dits populaires qui sont complètement délaissés.
K. Saci
▲ Devant l’absence de
structures de loisirs, les
jeunes scrutent d’autres
horizons...
PHOTOS : D. R.
LES CLÉS
65
Nombre de structures
de la jeunesse dans la
capitale
20 MILLIARDS
Budget consacré à
l’équipement des structures de la jeunesse
SAÏD HOGGAS. Directeur de la jeunesse et des sports
Entre le segment de la jeunesse
et celui du sport il y a toujours eu
un déséquilibre. Le sport a toujours été favorisé par rapport aux
activités culturelles et de loisirs,
n’est-ce pas ?
On ne peut pas parler de déséquilibre tant il est question de particularités attribuées à chaque segment.
La pratique du sport est régie par
un certain nombre de normes et
de règles qui font qu’il a besoin de
moyens particuliers. Son contenu
détermine donc son importance. Il
s’agit pour nous de spécificités et
non de dichotomie. Le secteur de la
jeunesse et des sports compte deux
fragments qui sont indissociables.
Les activités récréatives et de loisir
éducatif ont toute leur importance,
d’autant qu’il est question à travers
ces activités de soustraire les jeunes
à la rue et ses dangers. Nous avons,
dans la capitale, plus de 65 structures
consacrées à la jeunesse, c’est vous
dire l’importance qu’accorde l’Etat
algérien à la prise en charge de la
jeunesse.
A une période donnée, les maisons de jeunes étaient devenues
PHOTOS : SAMI K.
«Occuper le temps libre de la jeunesse est notre cheval de bataille»
des centres de formation dédiés
aux activités dites féminines (couture...). Qu’en est-il aujourd’hui ?
La politique du secteur dans
le domaine de la prise en charge
de la jeunesse a significativement
progressé, et ce, en fonction des nouveaux besoins exprimés tantôt par
les jeunes eux-mêmes, tantôt dictés
par la nouvelle réalité du terrain.
Les responsables du secteur ont pris
conscience de la nécessité de suivre
l’évolution de la société qui est
entrée dans une nouvelle ère : celle
de l’informatique et des technologies
de l’information. Désormais, il n’est
plus possible pour les établissements
de la jeunesse de donner des attestations aux adhérents comme dans
les précédentes années. La vocation
du secteur s’oriente vers l’occupation du temps libre des jeunes par
des activités de loisirs éducatifs à
caractère culturel, artistique et scientifique. C’est une évolution qui a été
inspirée par des impératifs objectifs.
Les maisons de jeunes, les centres
culturels, les salles polyvalentes et
autres établissements dépendant du
secteur s’ouvrent continuellement
sur l’environnement dans lequel ils
activent. Actuellement, les maisons
de jeunes proposent un éventail
d’activités, allant de la lecture aux
arts lyriques et dramatiques, en
passant par l’informatique, l’enseignement des langues étrangères,
les clubs littéraires et écologiques,
les arts plastiques et les espaces de
citoyenneté, etc.
Les associations qui activent
dans le domaine de la prise en
charge de la jeunesse sont-elles
aidées ?
Nous considérons le mouvement
associatif comme un partenaire privilégié.
En plus des espaces que nous
concédons aux associations dans
des établissements de la jeunesse
pour qu’elles puissent activer, nous
ne ménageons aucun effort pour
les soutenir financièrement. Pour
les associations qui présentent des
projets dans le domaine de la prise
en charge de la tranche juvénile, la
DJSL leur octroie un financement à
hauteur de 100%.
Pour être plus concret, pouvezvous nous citer quelques exemples
d’associations qui ont bénéficié de
ce genre de financement ?
Les exemples qui illustrent cette
tendance des pouvoirs publics à intégrer le mouvement associatif dans
le travail que nous effectuons ne
manquent certainement pas.
La DJSL a financé des projets proposés par des associations,
notamment dans le domaine des arts
dramatiques, de la chanson sportive,
des arts lyriques en général, des arts
plastiques, ainsi que dans le domaine
du jumelage interwilayas entre les
associations, l’organisation de caravanes, etc. Aussi, il faut signaler que
la DJSL, dans le cadre du travail qui
lui est dévolu, a fourni des efforts
considérables pour l’équipement de
tous les établissements de la jeunesse
(20 milliards). A titre d’exemple, je
citerai également la création de 13
fanfares dans nos structures, deux
studios d’enregistrement pour les
jeunes talents et des cybercafés avec
connexion à haut débit dans tous les
établissements. Une chorale de 1000
enfants est en cours d’élaboration,
etc.
K. S.
HORAIRES DES PRIÈRES
Alger et ses environs
SAMEDI 17 MAI 2014
Fadjr……..… 03:50
Chorouk.....…. 05:41
Dohr………… 13:20
Asser……….. 16:33
Maghreb….. 19:48
Îcha……....... 21:26
El Watan - Samedi 17 mai 2014 - 9
JIJEL INFO
EN ATTENDANT LA RÉCEPTION DE TROIS BARRAGES LANCEMENT DE PROJETS
D’AMÉLIORATION URBAINE
Déficit chronique en eau U
dans plusieurs villes
n avis d’appel d’offres national a été lancé par la direction
de l’urbanisme de la wilaya de Jijel pour des projets d’amélioration urbaine dans plusieurs quartiers et agglomérations. En
tout, ce sont neuf opérations qui seront réalisées dans les villes de
Jijel, El Milia, Taher et Chekfa. Une dixième opération est lancée
pour le suivi et le contrôle de la qualité des travaux des projets
d’amélioration urbaine du programme 2013. A Jijel, ce sont les
cités Ayouf ouest et les 150, 58, 40, 16 et 43 Logements de la plage
qui sont concernées. Dans la ville de Taher, ces projets sont retenus
pour le lotissement 1 et 5 et les 160, 102 et 80 Logements de la
cité Boucharka. Dans la commune de Chekfa, on prévoit un projet
pour le groupement d’habitations centre du Plan d’occupation du
sol (POS) n° 2. Les cités Zaher et Lemridja dans la ville d’El Milia
sont également retenues. Une autre opération est consacrée pour la
réhabilitation des cités Tennis et Boumahrane dans cette ville. La
route reliant la cité Boulatika Salah à celle de Boumahrane est prévue pour être aménagée dans le cadre de ce programme.
A. Z.
● Les habitants de nombreux quartiers ne reçoivent l’eau qu’une fois par semaine,
alors que dans d’autres localités, c’est à dos d’âne qu’on parcourt des kilomètres
pour aller chercher l’eau.
L
ALGÉRIE TÉLÉCOM
LE PUBLIC DÉCOUVRE LES
DERNIÈRES INNOVATIONS
L
PHOTO: D.R.
a réalisation dans la wilaya de Jijel de plusieurs
barrages, faisant d’elle
un réservoir hydrique stratégique pour les Hauts plateaux
et les villes de l’Est du pays, le
problème de l’alimentation en
eau potable n’a pas été pour
autant définitivement réglé,
avec une couverture partielle
des besoins de la population.
Si on estime à 75% le taux
de raccordement au réseau
d’AEP avec une prévision
de 82% en 2014, selon les
chiffres officiels de la wilaya,
la dotation de la population en
eau est encore insuffisante. A
l’approche de l’été, la crainte
des pénuries d’eau est vécue
tel un cauchemar dans certaines agglomérations, notamment dans les régions rurales.
Les habitants de nombreux
quartiers ne reçoivent l’eau
qu’une fois par semaine, pendant que dans d’autres localités, c’est à dos d’âne qu’on
parcourt des kilomètres pour
aller chercher l’eau. En été, le
tarissement des sources d’eau
dans les bourgades rurales
rend encore plus complexe
la tache des populations. Ces
derniers préfèrent l’eau des
citernes que des vendeurs proposent à 1 DA le litre. Toute
A Taher, prés de 110 000 habitants seront alimentés en 2015 à partir du barrage d’El Agram
fois, Il faut noter que dans la
wilaya de Jijel, de nombreux
projets d’AEP sont en cours
de réalisation, ce qui permettra, prévoit-on à l’issue de
leur livraison, d’augmenter
la dotation en eau potable de
la population. A Taher, l’on
prévoit d’alimenter en eau
prés de 110000 habitants en
2015 à partir du barrage d’El
Agram. Dans la ville d’El
Milia, qui demeure perpétuellement confrontée à une
sévère crise d’eau, l’amélioration de la situation est tributaire de la concrétisation d’un
projet à partir du barrage de
Boussiaba, qui tarde d’ailleurs
à voir le jour. Ce même projet
concerne également les communes de Sidi Marouf et Settara, qui vivent au rythme des
mêmes pénuries d’eau. Une
étude est en voie de lancement pour l’alimentation des
communes de Texenna, Beni
Yadjis et Djimla à partir du
barrage de Tabbalout, dont les
travaux sont en cours de réalisation. La situation est, cependant, mieux maîtrisée pour les
villes de Jijel et d’El Aouana,
depuis la mise en service de la
station de Kissir. En 2014, on
prévoit, selon les prévisions
des services concernés, d’atteindre une dotation en eau
potable de 165 litre/jour/habitant. Actuellement, elle est de
152 l/j/h, selon les mêmes sou
rces.
Amor Z.
CHABAB RIADHI VILLAGE MOUSSA (CRVMJ)
Mobilisation pour l’accession
L
’accession de la JSD en division nationale amateur (DNA)
a davantage motivé les gars de l’équipe du quartier Village Moussa, qui ne jurent que par l’accession pour rejoindre
ce voisin de proximité dans ce groupe. Or, cet objectif si cher
à toute une ville, notamment à ce quartier, est confronté à un
sérieux problème de financement à deux journées de la fin du
championnat. Des initiés à la maison sportive du village Moussa
ont, en effet, fait savoir que l’équipe risque de ne pas pouvoir
honorer le paiement des joueurs pour les motiver en prévision
des deux confrontations qui leur restent à livrer. Le CRVMJ est
appelé à évoluer, d’abord, dans son antre, à Jijel, face à son fidèle
public devant l’équipe de Wifak Tébessa, avant de mettre le cap,
lors de la dernière journée, à Ain S’mara pour livrer le match de
sa vie devant le NRB Teleghma. Si ces deux équipes sont hors
course pour le titre et ne risquent pas la rétrogradation, l’enjeu
est de taille pour le CRVMJ qui veut gagner les six points de ces
deux matchs pour éviter tout calcul ou mauvaise surprise. Pour
atteindre cet objectif, un appel est lancé pour venir en aide à cette
équipe qui cherche par tous les moyens à éviter une démobilisation de ses joueurs si leurs tranches de primes ne sont pas payées.
Pour tenter de remonter cet obstacle, on se débrouille à Jijel pour
rassembler les sommes nécessaires. Il reste à dire que les deux
confrontations de cette équipe sont à marquer dans l’histoire si
récente mais riche en événements d’un club qui a forcé le respect
et l’admiration depuis qu’il a surgi des bas fonds des divisions inférieures. Pour l’histoire, l’équipe de Village Moussa a été créée
il y a moins de deux décennies. Durant cette courte existence,
cette équipe a réalisé des exploits successifs en accédant d’une
division à l’autre jusqu’à atteindre ce niveau de compétition. Le
rêve des supporters du CRVM à Jijel et ailleurs est d’atteindre
l’objectif fixé dés les premières victoires signées au début de la
saison, à savoir l’accession en DNA.
A. Z.
a 4G, le dernier produit phare d’Algérie Télécom, ainsi que
les autres offres proposées ont été au centre d’une exposition
organisée à l’occasion de la journée mondiale des télécommunications, célébrée annuellement le 17 avril. Différée en raison des
élections présidentielles, cette journée a été tenue les 12, 13, 14
et 15 du mois de mai. Un public intéressé est venu découvrir les
produits d’Algérie Télécom, notamment l’offre liée à la 4G qui
permet l’accès à haut débit à Internet. Ces produits ont commencé
à être commercialisés à l’occasion de ces journées dans les villes
de Jijel, El Milia et Taher, selon le chargé de communication d’Algérie Telecom, Faycel Sebti. Des techniciens et des agents de cet
organisme se sont efforcés d’expliquer aux clients les vertus de ces
innovations. Il faut dire que depuis un certain temps, Algérie Télécom s’est investie dans l’évolution vers le haut débit d’Internet et
des projets d’amélioration de ses services par le biais de l’installation et la mise en service des systèmes de la nouvelle technologie
MSAN (multiservice access node). Il reste qu’en dépit de ces efforts, de nombreuses zones sont encours en attente d’être couvertes par ces technologies, pendant que des projets de téléphonie fixe
sont également en instance de réalisation.
A. Z.
RIXE MORTELLE À AYOUF
U
ne rixe entre des jeunes survenue au quartier de Ayouf, s’est
soldée dans la nuit de mercredi à jeudi par la mort d’une personne âgée de 21 ans, mortellement atteinte d’un coup de couteau
au cou. L’information qui s’est propagée comme une traînée de
poudre ce jeudi, a jeté l’émoi parmi les riverains qui n’arrivent
pas à comprendre cet usage effréné des armes blanches. Grièvement atteinte, la victime, H. Ramzi, habitant le quartier de Village
Moussa, a rendu l’âme sur les lieux du drame. L’auteur présumé
du coup mortel se trouve actuellement derrière les barreaux, alors
qu’une enquête a été ouverte par les services de la police.
Siradj D.
DEUX PERSONNES SAUVÉES
DE LA NOYADE
L
es éléments de la Protection civile ont réussi à sauver dans
l’après-midi de mercredi, deux personnes de la noyade au
niveau de la plage de Bordj Blida dans la commune d’El Aouana.
Les deux malheureux baigneurs, âgés de 22 et 23 ans, et originaires de la wilaya de Khenchela, ont été sortis de l’eau après des efforts qui ont duré une heure. Ils s’étaient agrippés à un rocher dans
l’attente d’être secourus, alors que la mer était déchaînée. S. D.
Des protestations dans plusieurs communes
L
a semaine qui vient de s’achever a été émaillée par plusieurs
mouvements de protestation visant le règlement de certaines
revendications. La première montée au créneau a été celle des
habitants de la localité de Dridra dans la commune de Chekfa,
où depuis dimanche dernier et durant trois jours de suite, le pont
servant d’accès au chef-lieu par l’Est a été fermé à la circulation.
Lors de la première journée de protestation, des habitants de Tazouda, dans la même commune, ont pour leur part bloqué la route
qui dessert à partir de Djimar, Taher et Chekfa via Beni Metrane.
Tant pour le premier mouvement que pour le second, la principale
revendication a trait à l’aménagement de la voie qui dessert la localité. On trouvera entre autres revendications, l’éclairage public,
et l’alimentation en eau potable. La contestation des habitants
de Drida a duré trois jours, soit jusqu’à l’intervention de la force
publique pour rouvrir le CW 135 au niveau du pont de Souk. Le
siège de la commune a été lui aussi fermé mercredi, alors que les
protestataires sont allés jusqu’à couper l’AEP au niveau du réservoir de Dridra, privant ainsi le chef-lieu d’eau.
Dans l’après-midi de la même journée, une rencontre a réuni le
chef de daïra et le P/APC avec des représentants des protestataires au siège de la mairie, et qui s’est soldé par un accord pour la
prise en charge de cette doléance. Dans la commune de Ziama
Mansouriah, c’est l’affichage ce jeudi de la liste des 160 prébénéficiaires de logements sociaux qui a mis le feu aux poudres.
Les mécontents ont coupé la RN43 au niveau des localités de
Kemhoune, Azirou et Boublatene durant toute la journée, pa-
ralysant ainsi une importante voie de desserte vers l’ouest. En
fin d’après-midi, la route a été rouverte à Ziama Mansouriah,
tandis qu’un autre blocage de la route était toujours en cours à
Boublatène. Les protestataires demandent aux autorités de revoir
la composition de cette liste. Cette commune à l’instar d’autres
connaît une pression sur le logement social.
On compte actuellement 1400 demandes au niveau de la commission de daïra. Le troisième point chaud de la wilaya a été la
commune de l’Emir Abdelkader et plus précisément la localité
de Boukhertoum. Là, c’est la répétition d’accidents de la route
qui a chauffé la marmite. Le renversement d’une fillette par un
véhicule a poussé les jeunes à bloquer ce jeudi la route qui part de
Tassoust à Boukhertoum pour rejoindre la RN77.
Fodil S.
El Watan - Samedi 17 mai 2014 - 9
RÉGION OUEST
Grogne
des villageois
à Mellaka
Les habitants de la petite
bourgade de «Mellaka»,
située au sud du chef-lieu
de la wilaya de Sidi Bel
Abbès, se sentent littéralement confinés dans un
isolement qu’ils qualifient
d’insupportable.
Pour étayer leurs propos
fondamentalement revendicatifs, ils citent, en premier lieu, le délabrement
prononcé qui affecte les
routes, ruelles et autres
trottoirs dont ils souhaitent vivement une réhabilitation pressante, ainsi
que l’absence de conditions favorables à l’amélioration de leur cadre de
vie (espaces verts, aires
de jeux, etc.). Les autochtones réclament en outre le
renforcement des moyens
de transports collectifs et
la réalisation de diverses
commodités complémentaires qui font défaut dans
ladite bourgade, à l’image
du centre de santé, bureau
de poste, antenne communale, etc.
S’agissant précisément
des infrastructures
d’animation juvénile, les
besoins exprimés par les
habitants de «Mellaka» ont
trait principalement à la
création d’une maison de
jeunes, d’un centre culturel
et d’une salle polyvalente.
De tels espaces d’animation, font-ils remarquer,
permettront aux jeunes,
particulièrement les chômeurs, de rompre un tant
soit peu avec la monotonie
quotidienne.
M. H.
TISSEMSILT
Une cité
à l’abandon
Les résidents de la cite
située sur les hauteurs
de la ville, plus connue
sous le nom «Les villas
CNEP», et organisés en
association dénommée
El Mourdjaene, se disent
abandonnés par les élus
locaux qu’ils ont interpellés à maintes reprises sur
la situation déplorable
de ce lotissement de 51
logements, sans éclairage
public sur plusieurs axes,
causant une atmosphère
d’insécurité le soir alors
que les ordures ménagères ne sont pas récupérées régulièrement, ce qui
est à l’origine des odeurs
nauséabondes en ce
début des chaleurs.
Dans une lettre énumérant
leurs préoccupations,
adressée aux élus et au
premier responsable de
la wilaya, ils réclament le
relogement des habitants
des bidonvilles à
proximité de leur
lotissement.
Ali Ben.
INTERROGÉ SUR LE REFUS DE LA ROTATIVE
PUBLIQUE DE BÉCHAR D’IMPRIMER
CERTAINS JOURNAUX
MASCARA
Hamid Grine s’engage
à répondre
D
● Le nouveau ministre a été interpellé par les journalistes au sujet de l’absence
de certains titres de la presse privée sur les étals à cause du refus (non dit) de la
rotative de Béchar d’imprimer ces journaux. Hamid Grine a affirmé que, compte
tenu de sa récente prise de fonction, il n’a pas pu encore étudier tous les aspects
du dossier et a promis d’y répondre.
L
e nouveau ministre de la
Communication Hamid
Grine a réservé sa première sortie de travail hier à
Béchar en raison, a-t-il déclaré,
«des nombreuses contraintes
qui jalonnent le parcours et
entravent la mission de la
corporation des journalistes».
Il a cité l’inexistence d’une
maison de la presse où le SG
de la wilaya assurant l’intérim du wali lui a donné la
promesse qu’elle sera mise à
la disposition de ces derniers
avant janvier 2015. Rappelant
qu’il est lui-même journaliste,
il est venu surtout, a-t-il encore expliqué, pour «donner
de nouvelles orientations aux
radios locales de proximité qui
doivent animer, à l’avenir, des
programmes en relation avec
la diversité et valorisation du
patrimoine culturel de chaque
région». «Les 11 radios locales frontalières ont besoin de
puissance pour exporter leurs
programmes et augmenter les
capacités de leurs émissions»,
a-t-il insisté.
Le ministre a encore choisi Béchar pour exposer une stratégie
en matière de communication,
esquisser des projets et cibler
des objectifs, a encore souligné
le représentant de l’Etat.
Parmi les objectifs tracés, Hamid Grine évoque d’abord
une démarche qui doit, selon
lui, s’inscrire dans un climat
d’apaisement pour pouvoir
mener à bien la formation et la
professionnalisation des journalistes. Mais avant, il s’agit de
mettre en place tout un dispositif dont, notamment, l’autorité
CONTREBANDE
Plaidoyer pour la réforme
du système des subventions
Une grande déception a suivi la mise en service de l’imprimerie de Béchar
de régulation et l’installation
d’une commission ad hoc (début juin) à travers des élections
dont les membres élus auront
pour tâche, dans une première
phase, de recenser et identifier les véritables journalistes.
S’agissant de la formation,
le ministre va interpeller les
éditeurs de journaux pour leur
demander de consacrer 2% de
leurs bénéfices au profit de la
formation des journalistes.
Selon lui, la démarche qui se
veut rationnelle a pour but de
faire émerger la professionnalisation d’une presse qu’il a
qualifiée de crédible, d’objective où la liberté d’expression
sera entièrement consacrée.
Le ministre a rendu visite aux
structures (TDA, siège de la télévision régionale) relevant de
son département avant d’achever sa tournée à la bibliothèque
(El Khazina) de Kenadsa où il
a rencontré des universitaires.
M. Nadjah
EL-BAYADH
57 investisseurs accèdent
au foncier industriel
P
Des demandeurs
de logements
observent un sit-in
ix-neuf citoyens dont deux femmes ont observé, hier,
un sit-in devant l’entrée de la wilaya de Mascara pour
revendiquer des logements sociaux suite à la démolition, le mois de mai de l’année 2012, de leurs habitations
qualifiées de précaires à travers certains quartiers de la ville de
Mascara. Les citoyens en question, mécontents de la situation
sociale qu’ils vivent, nous ont déclaré que les pouvoirs publics,
à savoir les élus de l’APC de Mascara, «se sont engagés à procéder à notre relogement, après la démolition des habitations
dans lesquelles nous vivions, dans un délai n’excédant pas un
mois. Depuis, il y a plus de deux ans maintenant, aucun de ces
engagements n’a été tenu».
Par le biais d’une requête adressée au wali, ces citoyens ont tenu
à noter que leurs biens (meubles et autres effets) se trouvent, depuis la démolition des habitations qu’ils occupaient, au niveau
du parc communal. «Ma situation sociale est catastrophique.
Les pouvoirs publics m’ont promis un logement dans le cadre
de du programme RHP (Résorption de l’habitat précaire).
Malheureusement, rien n’a été fait. Je souffre le martyre», nous
dira veuve Talia, une mère de 6 enfants. Les frustrés nous ont
annoncé qu’ils ont décidé d’observer le sit-in jusqu’à ce que
leur relogement soit assuré.
Souag Abdelouahab
PHOTO : DR
SIDI BEL ABBÈS
our la direction du développement industriel
et de la promotion de l’investissement de
la wilaya, l’heure n’est plus aux longs palabres
puisque pas moins de quatre-vingts promoteurs
privés se trouvent d’ores et déjà sur la ligne de
départ. Lors de leur dernière rencontre avec les
responsables locaux, ils ont affiché clairement
leurs intentions de concrétiser leurs projets.
Douze d’entre eux n’ont guère attendu et ne se
sont pas fait prier plus d’une fois pour donner le
premier coup de pioche, donnant ainsi naissance
à leurs futures unités industrielles à l’intérieur
des trois zones d’activités industrielles implantées successivement chacune à El-Bayadh,
Bougtob et El-Abiodh. Pour l’heure, il est prévu
une cimenterie, deux briqueteries et une unité
de verrerie qui, nous dit-on, verront le jour bien
avant la fin de cette année. Pour d’autres promoteurs, qui ne sont pas restés en marge des travaux
de cette rencontre, ils ont saisi cette occasion
pour interpeller les autorités locales sur les difficultés que rencontrent leurs unités pour leur
approvisionnement en matières premières. Sur
les 137 postulants à l’investissement privé, 57
d’entre eux ont reçu chacun l’arrêté de concession et, mieux encore, le CALPI a donné son
feu vert pour 87 cas. Des progrès notables ont
été enregistrés depuis le début de cette année,
nous confie Mr Mustapha Khechiba, responsable du secteur du développement industriel.
Poursuivant dans la foulée, il souligne que l’on
commence déjà à se bousculer devant le portillon
de la direction depuis que des facilités, très alléchantes et très encourageantes, ont été accordées
aux promoteurs privés dans un secteur qui a
longtemps traîné la patte et tout porte à croire que
le volet hôtellerie et restauration, réduit actuellement à sa portion congrue, connaîtra un essor
remarquable dans les tout prochains mois.
Rafik M.
«Quelle stratégie pour lutter contre la contrebande ?». C’est
l’une des plus importantes questions abordées lors de la conférence nationale sur la contrebande ouverte mercredi à Tlemcen,
à l’initiative de l’université et du Commandement régional de la
Gendarmerie. Lors de ce colloque national intitulé «La contrebande et ses conséquences socioéconomiques néfastes», tous
les intervenants s’accordent sur la nécessité de mettre en place
tous les moyens pour lutter efficacement contre un phénomène
dangereux qui constitue une double menace pour le pays, sur le
plan économique et sécuritaire. A ce sujet, les conférenciers universitaires plaident pour l’élaboration d’une stratégie de lutte qui
s’articule autour de deux aspects distincts.
L’un concernera la lutte contre le trafic des produits prohibés
(armes, drogues, alcool) pour lequel la répression demeure le
meilleur moyen de lutte tout en la durcissant davantage par la
promulgation de nouveaux textes de loi. L’autre s’appliquera à
l’exportation frauduleuse des produits alimentaires subventionnés par l’Etat vers les pays voisins. L’on dénombre plus de 400
produits alimentaires ciblés par les contrebandiers.
Les statiques de 2013 font état de la saisie de 93 tonnes de
produits alimentaires depuis le début de l’année 2014. Les gendarmes en ont récupéré plus d’une dizaine de tonnes. Dans ce
contexte, le Dr Kouider Boutaleb de l’université de Tlemcen,
dont la communication se rapporte à la problématique de la lutte
contre la contrebande de marchandises au Maghreb et la nécessaire prise en compte de la dimension économique, explique que
«la différence de prix extrêmement incitatif pour le contrebandier est à l’origine de la prolifération de ce fléau. Il a par, ailleurs, évoqué le taux de chômage très élevé au niveau des zones
frontalières, la complicité et la connivence qui ont contribué
largement à l’extension de ce phénomène». Pour cet économiste,
les préjudices causés à l’économie nationale par la contrebande
sont énormes car les produits concernés sont subventionnés par
l’Etat. C’est la raison pour laquelle le professeur soutient que «les
politiques répressives n’ont pas atteint les résultats escomptés,
la preuve la contrebande prospère». Pour l’orateur, «le profit
généré par la contrebande explique la dynamique de cette activité illégale. Donc pour lutter contre ce trafic, il faut le rendre
moins attractif, d’où la nécessité d’agir sur le mécanisme des
prix. Aujourd’hui, si on veut mettre en place des mesures efficaces
pour minimiser la contrebande de produits de large consommation, il faut commencer par revoir la politique de subvention qui
est l’héritage d’un système économique obsolète». «Certes, en
économie de marché, tous les pays subventionnent, mais ils subventionnent la production. En Algérie, nous avons essayé cette
forme de subvention à travers des programmes de développement
agricole, PNDA, PNDRA…Malheureusement, les résultats
escomptés n’ont pas suivi», rappelle l’orateur. Et de s’interroger
: «Cette subvention profite-t-elle seulement aux pauvres ?» En
2013, les gendarmes ont saisi plus de 96 tonnes de drogue, 25
tonnes depuis le début de l’année en cours. Au niveau national,
la quantité de kif saisie en 2013 est de 130 tonnes. En matière de
carburant, les mêmes services ont récupéré près de 470 000 litres,
1 725 092 litres depuis le début de 2014. A l’échelle nationale, les
statistiques font état de la saisie de 1 448 511 litres. O. El Bachir
El Watan - Samedi 17 mai 2014 - 10
KABYLIE INFO
ALGÉRIE TÉLÉCOM
LANCE LA 4G INTERNET
a direction opérationnelle des télécommunications de
L4 génération
Tizi Ouzou (DOT) d’Algérie Télécom (AT) a lancé la
(ou 4G LTE) internet, avec des tests parfaits
CHAMPIONNAT DE FOOTBALL DE TIZI OUZOU
Le sacre pour l’ES Tigzirt
e
PHOTO: EL WATAN
● L’équipe de l’EST signe son accession en palier supérieur après une saison
sportive sans défaite.
Les poulains de l’entraîneur Bouchiba s’illustrent
L
es joueurs de l’Etoile
sportive de Tigzirt, EST,
viennent de décrocher
le billet d’accès en division
Honneur du championnat de
football de la wilaya de Tizi
Ouzou après un parcours
marqué par une invincibilité
exemplaire (19 victoires et 9
matchs nuls). Ils ont, en effet, su assurer leur accession
en palier supérieur avec 66
points avec trois longueurs
d’avance devant leur poursuivant immédiat l’équipe
de Sikh Oumeddour. Ainsi,
les hommes du président
de la section football, Yahia
Betka, ont exaucé l’espoir de
leurs fans. Samir Bouchiba
dit Belaid, l’entraineur de
l’EST, estime que ce sacre
est venu essentiellement avec
la grande abnégation et le
sérieux des joueurs. «Notre
objectif était, dès le début de
saison, l’accession en division supérieure. Je remercie
tous ceux qui ont contribué à
la réussite de notre équipe»,
nous a-t-il ajouté. Cet exploit
n’a pas manqué de susciter une réaction bon enfant
chez les inconditionnels de
ce club qui attendent cette
accession depuis la remise
sur orbite de cette équipe qui
était en veilleuse pendant
sept ans. Il est utile de préciser que l’ES Tigzirt a été
contraint de mettre la clef
sous le paillasson, durant
plusieurs saisons sportives,
et ce, en raison de l’absence
des moyens financiers et surtout l’indisponibilité du terrain étant donné que le stade
municipal ne pouvait pas
abriter les rencontre du club
local. Ce dernier avait laissé,
faut-il le rappeler, tomber
sa participation en division
régionale après une accession historique. Ainsi donc,
aujourd’hui, les camarades
du gardien Idir Iguergaziz
n’ont pas attendu des lustres
pour s’affirmer et reprendre
leur suprématie devant des
clubs mieux lotis sur tous les
plans. Sur ce, l’accession en
palier supérieur est venue,
somme toute, comme une
bouffée d’oxygène pour les
dirigeants, le staff technique
et les joueurs de l’EST qui
ont su, de fort belle manière,
redonner au club son image
d’antan. Le mérite revient
amplement aussi aux jeunes
joueurs à l’image de Mayas
Cherief, Fateh Arabi et Adel
Djelal, un junior promu en
catégorie supérieure. Cela
sans oublier bien évidement
la coqueluche des supporters
du club, Massi Bekhtaoui,
qui a réussi à s’imposer
comme meilleur buteur de
l’exercice avec 11 buts pour
sa première année en senior.
L’équipe est composée de
jeunes qui promettent un
avenir radieux pour peu que
les moyens suivent cette
consécration comme l’a si
bien souligné le secrétaire
général de cette formation,
Ali Rabhi, qui rend également hommage à tous les
artisans de cette accession. Il
cite, d’ailleurs, entre autres,
l’APC et plusieurs sponsors
comme Aziz Khial qui a, ditil, n’a ménagé aucun effort
pour apporter son aide à
cette équipe qui active sous
la houlette du président du
CSA, Cherif Ait Abdellah.
Hafid Azzouzi
sur cette technologie de pointe dans la zone de la Nouvelle
Ville du chef-lieu de wilaya. Elle sera élargie au fur et à
mesure à d’autres zones du chef-lieu de wilaya, notamment
au niveau de la Poste Chikhi (haute ville) et à Boukhalfa, ce
grand village, à l’ouest de la commune de Tizi Ouzou. Trois
stations relais sont déjà placées au chef-lieu, en attendant
le placement de 5 autres. C’est au sein des locaux de son
agence commerciale de ce centre urbain que la direction de
wilaya d’AT a préféré organiser ainsi des portes ouvertes sur
cette technologie, à l’occasion de la «journée mondiale des
télécommunications et de la société de l’information». Le
thème choisi pour cette manifestation, qui s’est tenue du 12
au 15 mai dans les mêmes locaux, porte sur «La large bande
au service du développement durable». Commercialisée en
premier temps aux seuls professionnels (entreprises) depuis
le 1er mai courant, la 4G, ou connexion de très haut débit sans
numéro de téléphone, opérationnelle depuis la même date à
la Nouvelle ville, couvrira ensuite progressivement tout le
chef-lieu de la wilaya, indique le directeur de cette entreprise
publique, M. Attar, précisant «qu’au jour d’aujourd’hui, nous
avons enregistré 7 clients pour la Nouvelle ville». Au fur et à
mesure de recevoir des demandes d’autres clients, «des tests
d’éligibilité doivent être effectués chez ces derniers pour voir
s’il n’y a pas d’obstacles, si l’habitation n’est pas située dans
une zone d’ombre, avant de concrétiser la vente», explique
M. Attar, précisant qu’on pense d’ores et déjà à nantir le littoral de la wilaya en cette connexion haut débit qui utilise les
ondes radio sur un périmètre de 1.500 m, mais ne permet pas
de mobilité. Concernant les chefs-lieux de daïras, notre interlocuteur citera notamment Draâ El Mizan où les équipements
sont installés et testés. Il reste des tests techniques à effectuer
pour les daïras de Beni Douala, de Larbaâ Nath Irathen, de
Aïn El Hammam et d’Azazga.
Les prix quant à eux, non soumis à la TVA, sont de 3.500
DA/mois pour un débit de 5 giga-octets (GO) et 6.500 DA/
mois pour 10 GO. Après les tests d’éligibilité, le client reçoit
un pack contenant une carte Sim et un modem avec wifi
pouvant raccorder jusqu’à 4 postes. La stratégie d’AT, unique
opérateur en Algérie en la matière et 2e en Afrique, est de se
déployer sur les zones non couvertes par la 3G et l’ADSL, les
zones rurales et à fort potentiel commercial. Le client ayant
obtenu son test d’éligibilité, doit payer une facture de 3 mois
d’avance. L’avantage est que l’abonné, au cas où il réussit à
consommer les 5 ou les 10 giga-octets du mois, bénéficie
quand même, pendant la période de validité de l’offre, d’une
connexion à 512 Kbps. La forte fluidité du débit permet, avec
cette technologie, d’atteindre dans les téléchargements un
maximum de 150 Mbps/seconde, est-il noté. Salah Yermèche
UNIVERSITÉ DE BOUMERDÈS
L’Olympique Tizi Rached en régionale 2 COLLOQUE
L
e championnat de la régionale deux
de football de la wilaya de Tizi Ouzou
a baissé rideau. Les clubs affiliés à la
ligue locale de football ont montré leurs
belles facettes de jeu durant toute la
saison sportive qui a donné un niveau
sportif plus ou moins acceptable.
La bataille pour l’accession à la division
supérieure était très ardue et avait suscité un enjeu inhabituel chez des équipes
ambitieuses, comme le DC Boghni,
l’USM Draâ Ben Khedda, l’Olympique
de Tizi Rached ou encore chez l’olympique de Cheurfa (Azazga). Au terme
de la dernière journée, l’OTR a assuré
l’essentiel pour accéder de fort belle
manière en régionale 2 en battant l’ES
Draâ El Mizan sur le score de 1/0. Par
cette victoire dans un match très serrée,
les poulains du président Boudiaf se sont
confortés dans le fauteuil de leur leader
du groupe. Cette accession n’a cependant pas été facile à réaliser, devant des
équipes huppées et aguerries, dont leur
objectif était également de jouer les premiers rôles.
La concurrence sportive des DCB, de
l’USMDBK entre autres, a donné du
charme à la compétition. En effet, la
phase aller a été dominée de bout en
bout par les montagnards de Boghni
engrangeant 7 points d’avance sur leurs
poursuivants immédiats. Toutefois, du
fait de la baisse de forme et le manque
de rigueur chez les joueurs de Mourad
Toua, président du club, l’équipe est
devenue facile à manier et elle a laissé
du terrain aux autres équipes. Ainsi,
Tizi Rached a su comment sauter sur
l’occasion pour enregistrer des résultats
importants à l’intérieur comme à l’extérieur de ses bases.
Amar Ikkour
AÏN EL HAMMAM
Semi marathon d’Azrou N’Thour
P
our une fois qu’une manifestation sportive, entrant
dans le cadre du sport de
montagne, est organisée dans
la région, les initiateurs du
semi marathon «Azrou N’
Thour», du nom du pic surplombant le village de Tirourda, un village de la commune
d’Iferhounene, dont l’association est partie prenante de
l’événement, s’attendent à
recevoir, suite aux échos qui
leur parviennent, une marée
de sportifs qui viendront des
quatre coins de la wilaya de
Tizi Ouzou.
Du chef lieu d’Ait Yahia, dans
la daïra de Ain El Hammam,
point de départ de la course,
les marcheurs auront à parcourir, vendredi 23 mai, 18,
80 km pour atteindre, en
fin de course, Iferhounene
centre, la daïra limitrophe.
Plus que la course en ellemême, cet événement placé
sous le haut patronage du
wali et de la DJS de Tizi
Ouzou, sera, espère-t-on, une
première qui en appellera
d’autres qui, stimuleront, à
coup sûr, la jeunesse locale,
avide de sport. Surtout que,
les stades font défaut dans
la région, les sportifs pour-
raient ainsi se rabattre sur
les sports de montagne telles
les randonnées, les courses à
pied et autres disciplines qui
ne nécessitent pas de moyens
matériels importants. Ils ne
demandent qu’à être encadrés. Le club sportif amateur
de Tirourda vient de donner
l’exemple. Aux autres associations de lui emboîter le
pas.
Nacer Benzekri
INTERNATIONAL
SUR ASSIA DJEBAR
a célèbre romancière, Assia Djebar, champ fertile pour la
Lsionrecherche
académique, sera au centre des débats à l’occad’un colloque international qui se tiendra du 18 au 20
mai à l’université M’Hamed Bougara de Boumerdès. Cette
manifestation scientifique, intitulée «Assia Djebar, Histoire
et mémoire» est organisée par le département des langues et
littératures étrangères de la même université. Des chercheurs
des universités du pays (Annaba, Béchar, Boumerdès, Batna,
Alger, Tizi Ouzou, Laghout et Mostaganem) de Tunis et de
Paris sont attendus pour explorer la pensée de Assia Djebar.
Les activités du colloque se déclinent, selon le programme, en
trois axes ; l’analyse du discours Djebarien, en relation avec
le genre, l’amour, la subversion et la mémoire. Les communications seront présentées en langue française et anglaise. Des
chercheurs de renommée, comme Benaouda Lebdai et Zineb
Ali Benali devront intervenir sur l’impact de l’écriture de
S. G.
Assia Djebar sur la société et la pensée.
DÉCÈS
La famille CHILAB a la douleur de faire part du
décès de son père et grand-père
CHILAB Mohamed
survenu vendredi 16 mai à l’âge de 89 ans.
L’enterrement aura lieu ce samedi à son village
natal Tala Athmane, dans la commune de
Tizi-Ouzou. La levée du corps se fera à 11h30.
«A Dieu nous appartenons, à Lui nous retournons»
El Watan - Samedi 17 mai 2014 - 10
RÉGION EST
RÉUNIS EN ASSEMBLÉE GÉNÉRALE EXTRAORDINAIRE
À GUELMA
MILA
Le passé historique
de la ville revisité
Les pharmaciens
dénoncent l’insécurité
L
● Plusieurs agressions ont été enregistrées ces derniers temps contre des pharmaciens
sous la menace d’armes blanches, par des individus à la recherche de psychotropes.
PHOTO:D.R.
L
es pharmaciens de la wilaya
de Guelma ne sont pas en sécurité. Les dernières agressions qui ont ciblé certaines officines ont fait réagir les membres
de cette corporation. Une assemblée générale extraordinaire, sous
la couverture du Syndicat national
des pharmaciens d’officine (Snapo), les a réunis, jeudi dernier à la
maison de la culture Abdelmadjid
Echaffii de Guelma, ou pas moins
de cinquante pharmaciens de la
wilaya y ont pris part. Ces derniers ont soulevé de nombreuses
questions dont la conformité des
ordonnances, le contrôle médical, les problèmes de connexion
à Internet, les dérivées morphiniques, l’enregistrement des psychotropes et le problème du visa
de l’ordonnancier par le service
de sécurité et de gendarmerie,
ainsi que les horaires de travail et
la liste de garde et le problème des
médicaments périmés. Mais ce
qui a prévalu lors de ce conclave,
a été, incontestablement, l’insécurité qui a atteint un seuil critique avec la dernière agression
à l’arme blanche, survenue le 6
mai dernier, dans la pharmacie
Kharoubi de Guelma, ayant coûté
25 points de suture au visage
du mari de la pharmacienne se
trouvant à la caisse. Celle-ci serait
intimement liée à la vente de
psychotropes. Une agression qui
a fait déborder le vase, selon les
membres du bureau du Snapo de
Guelma, d’autant, que l’agresseur
reste introuvable. Pire encore, les
pharmaciens de la wilaya sont
taxés par les services de sécurité,
de dealers. Ainsi, l’insécurité bat
son plein à Guelma, et les témoignages des unes et des autres
Pour certains, plusieurs aberrations sont enregistrées dans les ordonnances médicales
sont édifiants au sujet des vols de
caisse par effraction, tel celui de la
pharmacie Kara à El Fedjoudj, il y
a quelques jours. Notons aussi les
agressions verbales et les menaces
au quotidien. «Nous demandons
au services de sécurité de nous
traiter comme d’honnêtes citoyens
et non pas comme des présumés
coupable», déclarent des intervenants.
« Lorsque nous appelons la police
pour une agression, les agents
mettent des heures à intervenir. Quant à la procédure de
la plainte, elle se retourne le
plus souvent contre nous. Et nous
sommes d’emblée suspectés. Ici à
Guelma la parole d’un pharmacien ne pèse pas lourd devant celle
d’un drogué», relèvent d’autres.
La traçabilité des produits soumis
à contrôle des services de sécurité,
au nombre de seize, doivent être
systématiquement enregistrés sur
un ordonnancier par le pharmacien.
Le visa mensuel de la police ou
de la gendarmerie est obligatoire.
Cette mesure tend, nous dit-on,
à contrôler la vente des psychotropes par le pharmacien, mais le
prescripteur, c’est-à-dire le médecin n’est jamais inquiété. Et pourtant la règlementation est claire,
selon les intervenants : «un ordonnancier à trois souches peut faire
la différance en cas de fraude,
car un volet est archivé chez le
médecin». Mais à ce jour jamais
le médecin prescripteur n’est pas
inquiété et «ce ne sont pas les
aberrations dans les ordonnances
qui manquent. Il n’est pas rare
de trouver un psychotrope ou un
morphinique, alors que le patient
ne détient pas de carte de malade
chronique».
Les pharmaciens de la wilaya
ont décidé lors de ce conclave
d’observer un mouvement de protestation et de revendication mardi
prochain en solidarité avec leur
consœur Dr Kharoubi. Il est question d’observer un sit-in devant le
siège de la wilaya et de remettre
au wali une liste de revendications
pour régler, entre autres, le problème d’insécurité.
Karim Dadci
SESSION DE L’APW DE SOUK AHRAS
Le bilan annuel de la wilaya critiqué
S
igne de bonne santé ? Peut-être. Les langues se délient et les divergences dans
les approches se confirment dans un climat
moins sournois que celui qui avait caractérisé la session précédente. Le premier jour
de la session ordinaire de l’année 2014 de
l’APW, tenue mercredi dernier, a connu un
échange de critiques entre le P/APW et un
élu FLN, en l’occurrence le docteur Azzedine Aouaidjia.
Ce dernier a soulevé une série de remarques
au sujet de certains points d’ordre organisationnel et autres qui concernent les orientations de cette instance élue. Le travail de
certaines commissions, la présentation dans
sa forme du bilan annuel de la wilaya, et plusieurs autres remarques dans ce sens ont été
faites devant l’assistance. Le P/APW a tout
de suite exprimé le vœu de traiter des affaires
liéest au développement local et à privilégier
le recours à un débat serein lors des travaux
de l’APW. Il a reproché à l’intervenant son
absence lors des rencontres avec les diffé-
rentes commissions. Le premier rétorquera
que son absence n’est pas interdite par les
textes et qu’il ne s’agit pas d’absence mais
de boycott. Une suspension momentanée de
la session a permis aux deux élus de revenir à
de meilleurs sentiments et d’entamer le premier point classé à l’ordre du jour. D’autres
élus ont critiqué, avant sa lecture, le bilan annuel de la wilaya. «On nous propose comme
support de suivi des degrés d’avancement
des projets de l’année 2013, un document
où l’on remonte à 10 sinon 15 années. Est-il
concevable de débattre en 2014 des réalisations qui concernent les gestionnaires et les
élus d’une autre période ?» s’est demandé
Djemil Djamel.
Abondant dans le même ordre d’idées, Smara Liamine, un autre élu, critiquera le rapport
et insistera sur le rôle de l’élu quand les
affaires publiques sont proposées en session.
Une autre élue a déploré l’absence d’une
copie du rapport chez les membres de l’assemblée. Celle-ci sera relayée dans ce même
point par d’autres qui affirmeront tous que le
rapport en question qui nécessiterait, selon
leurs dires, une étude et des réflexions de
plusieurs jours, n’a pas été mis à leur portée.
Un autre membre dira au sujet dudit bilan
annuel : «Tout le texte est composé au futur,
nous aimerions que tous les projets soient
ainsi présentés : nous avons réalisé… ».
Pour sa part, le wali dira: «Nous devons,
d’abord, comprendre la nuance qui existe
entre recommandations et délibérations
pour ensuite déterminer l’objectif du bilan
annuel qui n’est qu’une simple feuille de
route à travers laquelle l’élu de l’APW peut
cerner les données à partir desquelles l’on
peut procéder aux ajustements nécessaires.
En proposant les réalisations antérieures à
l’assemblée, nous transmettons les étapes
d’évolution (ou de régression) des secteurs
et si l’ensemble des élus aspirent à une
meilleure forme qu’on propose ensemble un
spécimen qu’aucun texte, d’ailleurs, ne précise.»
A. Djafri
’association Les amis du Vieux Milev, dirigée par le
Dr Segueni, a organisé, ce jeudi au musée El Moudjahid de Mila, la 9ème conférence sur l’histoire
de la vieille ville. De nombreux chercheurs de renom et
universitaires ont participé à cette édition, à l’image de
Bouba Ouajani de l’université de Constantine, de Youcef
Aibeche, de celle de Sétif, et de M. Chiaba, cadre à la
direction de la culture de la wilaya de Mila, entre autres.
Les communications présentées ont fait de nouveaux
éclairages sur le passé historique de la vieille ville et le
patrimoine archéologique qu’elle recèle. Mais ce qui
retient d’emblée l’attention est l’annonce de la précieuse
découverte faite par la chercheuse Bouba Oujani. Celle-ci
a révélé avoir découvert une riche documentation qui fait
d’étonnants éclairages sur le passé médiéval de la ville de
Mila. Composée d’un ensemble de 20 pages, la documentation en question a été rédigée en 1408, soit aux toutes
dernières années de l’époque médiévale qui prend fin en
1453. L’auteure de cette précieuse découverte assure que
ces documents remontent à l’époque du sultan Hafside
Abou Fares Abdelaziz, qui a régné de 1394 à 1435. «Elle
(la documentation NDLR) comporte des noms de responsables et de magistrats hafsides, ainsi que de précieuses
informations sur la vie économique, l’urbanisme, les
transactions foncières et l’hydrographie de cette région»,
expliquera Oudjani qui qualifie Mila de «berceau de la
culture» et de «perle des archéologues». Pour sa part,
M. Chiaba, assure que la wilaya de Mila recèle plus de
400 sites historiques, dont une bonne douzaine est classée «biens archéologiques protégés, soit 3% des biens
historiques répertoriés sur le territoire de la wilaya». Il
s’agit pour les sites protégés, des sources thermales de
Beni Haroun et de Beni Guecha, des fontaines romaines
du Vieux Mila et de Ouled Khlouf, du Ksar Agha et de la
Prison rouge à Ferdjioua, des églises de Boutakhmayene,
du site historique d’Oued Athmania et de la ville romaine
et de la muraille byzantine du Vieux Mila. Regrettant
toutefois l’état de dégradation qui affecte certains de ces
monuments historiques, le conférencier appelle les parties
concernées à «préserver ce legs contre les actes de pillage
et le promouvoir en encourageant le tourisme historique
dans la région, car il y va de la mémoire collective de
toute une région».
B. K.
OUM EL BOUAGHI
Des magasins ravagés
par le feu à Aïn Beïda
U
n incendie d’une rare intensité s’est produit jeudi dernier vers 17 h à Ain Beida. L’étincelle a pris dans un
local de chaussures situé à la rue Benboulaid, au centreville, puis le feu s’est propagé jusqu’aux magasins voisins. Les éléments de la Protection civile sont intervenus
pour circonscrire le feu qui allait ravager tout un îlot. Pour
arriver à bout de l’incendie, il a fallu faire appel aux unités d’Oum El Bouaghi et de F’kirina. Les fumées noires
dégagées par le feu ont envahi toutes les rues limitrophes.
Heureusement qu’on ne dénombre aucune victime. Toutefois les dégâts matériels sont considérables, selon les
propriétaires des lieux, dont une maison d’habitation. Les
services de sécurité ont ouvert une enquête. L. Baâziz
KHENCHELA
Simulation d’un procès
de kidnapping d’enfants
L
e kidnapping des enfants est devenu une réalité inquiétante en Algérie, et pour cela une journée d’étude
a été organisé, jeudi, à la faculté de droit et de sciences
politiques de l’université Abbes Laghrour de Khenchela,
faisant l’objet d’une simulation de procès animée par des
étudiants en collaboration avec des professeurs en la matière, soucieux d’appliquer concrètement leurs connaissances en droit, et d’aider la société à mieux comprendre
le phénomène, et le combattre juridiquement. Pour ce
faire, les étudiants ont préparé l’amphi comme une salle
d’audience. Ils ont partagé et joué les rôles des différents
acteurs judiciaires (procureur, avocats, juge, témoins, accusé). Cette initiative a trouvé un large écho. Les participants ont travaillé pour l’adéquation des textes législatifs
avec ce genre de crimes, comme ils ont convenu de tenir
compte de l’action de la famille et de la société dans la
prévention contre ce fléau. Il est remarquable de noter que
dans cette simulation de procès, les textes de loi ont été
bien appliqués.
Taibi Mohamed
El Watan - Samedi 17 mai 2014 - 10
RÉGION OUEST
EL-BAYADH
CHLEF
L’APC de Brezina
en crise
Le cadre de vie
se dégrade
À couteaux tirés depuis
leur installation à la tête
de la commune de Brezina,
qui compte pas moins
de 15 000 âmes, les élus
locaux refusent d’enterrer la
hache de guerre et de revenir
à de meilleurs sentiments.
C’est le cri de détresse lancé
par plus d’une cinquantaine
d’habitants de cette commune profondément enfouie
dans le grand Sud. Les
administrés ne savent plus
à quel saint se vouer face à
des élus locaux qui, de leur
côté, ne savent plus également sur quel pied danser
depuis qu’ils ont relevé des
interférences dans la gestion
en dents de scie des affaires
courantes de la commune.
Des projets de développement en retard sinon
carrément gelés ou dont le
lancement a été reporté aux
calendes grecques, voilà en
somme le triste destin auquel
est vouée cette commune.
On vient d’apprendre, par le
biais d’un communiqué de la
wilaya remis à la presse qu’
en réunissant autour d’une
même table l’ensemble des
élus locaux de cette collectivité locale et dans le souci
de faire baisser la grogne des
habitants de cette commune,
le premier responsable de la
wilaya vient de rappeler ces
élus à l’ordre en les invitant
à mettre de côté leurs différends, faute de quoi, il sera
fait appel à un délégué communal désigné par la tutelle,
car, a-t-il souligné, il y va de
l’avenir même du développement local.
R. M.
SOUGUEUR
L’anarchie règne
en ville
S
ougueur, deuxième grande commune de la wilaya
après le chef-lieu, suffoque alors que ses habitants et
commerçants, respectueux de l’ordre, demeurent otage
d’une anarchie due au non-respect total de la circulation, du
stationnement et autres squats de trottoirs. La situation est unique
dans la région et inique de par le non-respect de la législation en
vigueur, notamment après la pose à coups de millions de dinars
de plaques de signalisation. Sougueur, jadis un havre de paix
et localité où il faisait bon vivre, devient une jungle où tout le
monde fait ce que bon lui semble. L’absence des pouvoirs publics
dans la problématique, ajoutée à une indifférence outrageante
des services de sécurité, ne concourt pas à l’apaisement.
Les gens en ont marre et ils le font savoir à travers des lettres de
dénonciations dont une copie a été adressée à notre rédaction.
Bien que connue pour être un carrefour d’échanges commerciaux depuis longtemps, la ville, qui a explosé du fait d’une
démographie galopante, a changé de statut pour voir ses ruelles
et venelles transformées en zones de non-droit. Les premières
victimes de cette situation ubuesque sont les habitants euxmêmes et les commerçants qui continuent de subir ce diktat sans
être écoutés ni compris. L’informel prospère à l’ombre d’une
absence remarquable des autorités. Au lieu d’atténuer la tension
et les appréhensions, l’APC vient de lancer une opération devant
permettre l’installation de feux tricolores.
A. Fawzi
● Plus qu’un mois avant l’été et déjà les réclamations fusent d’un peu
partout concernant les éternels problèmes de coupures d’eau
et d’électricité et ceux liés à l’environnement.
I
l ne se passe pas un jour
sans que des citoyens ne
dénoncent des perturbations dans la distribution de ces
produits essentiels, l’invasion
d’insectes et d’animaux nuisibles et le mauvais état des
routes et trottoirs.
Les contestations n’épargnent
aucune cité ni village de la wilaya, plongeant des franges importantes de la population dans
une grande précarité. Le cheflieu de wilaya n’échappe pas à
cette situation dramatique, et il
suffit de faire un tour dans les
quartiers périphériques pour
constater à quel point ils sont
livrés à eux-mêmes. Le réseau
routier se dégrade de plus en
plus et les services publics
sont totalement inexistants,
comme les marchés de fruits et
légumes, les centres culturels,
les centres de santé, les lycées
et les centres de formation
professionnelle. Mais ce qui
préoccupe le plus les habitants,
c’est la dégradation continue
du cadre de vie, en raison,
d’une part, de la forte ruralisation des villes et d’autre part,
des défaillances manifestes des
collectivités locales. A Ouled
Mohamed, une agglomération
de plus de 80 000 habitants, le
précieux liquide fait cruellement défaut depuis plusieurs
années, à cause du rabattement
des forages publics. La solution
définitive à ce problème réside,
selon les gestionnaires du secteur, dans le raccordement de
la cité au nouveau réseau de
la nouvelle station de dessalement de Ténès.
Le marché de rénovation des
conduites a été attribué à trois
entrepreneurs qui sont tenus
de terminer les travaux avant
le 30 juin prochain. Quoi qu’il
en soit, l’été s’annonce particulièrement chaud à Chlef (au
sens propre et au sens figuré),
pour peu que les promesses des
autorités quant à l’amélioration du quotidien des citoyens
soient concrétisées sur le terrain avant la saison des grandes
chaleurs.
A.Yechkour
SAÏDA
L’agriculture menacée
par la sécheresse
n’a pas plu depuis plus d’un mois. Ce stress hydrique a
Ilahslsuscité
de vives inquiétudes, particulièrement chez les felqui implorent Dieu pour d’éventuelles pluies salvatrices.
SOCIÉTÉ DES EAUX ET DE
L’ASSAINISSEMENT D’ORAN (SEOR)
Un «bâtiment intelligent»
pour mieux gérer l’eau
«Salat istisqua» (la prière pour la pluie) a eu lieu dans les diverses
mosquées de la région, il y a plus de 10 jours, mais rien n’y
fit. Pourtant, le ciel a été clément durant l’année 2011/2012 où
l’on a enregistré de fortes précipitations, soit, respectivement,
540 mm et 620 mm, en 2012 et 2013. Selon Agha Abdelkader,
cadre agricole, «d’octobre à aujourd’hui, il y a eu une faible
pluviométrie, soit 283 mm. Nous devons avoir en principe une
pluviométrie qui oscille entre 380 à 450, suivant les zones».
Les fellahs considèrent que la récolte sera sérieusement compromise s’il ne pleut pas dans un délai de 3 semaines dans les zones
tardives telles que Moulay Larbi, Hassasna, Ouled Brahim et les
zones précoces de Ouled khaled, Sidi Boubekeur qui ont besoin de
pluie au plus tard dans une semaine.
Sid Ahmed
ORAN
Les adhérents de l’association nationale des
anciens condamnés à
mort pendant la Guerre
de libération nationale se
sont réunis, jeudi dernier
à Oran, lors d’une réunion
régionale. Le but étant de
se préparer au congrès
national prévu le 7 juin
prochain au siège de
l’association à Alger. Les
congressistes devront,
notamment, renouveler la
direction de l’association.
«Outre l’adoption des
bilans, l’ordre du jour du
congrès prévoit la mise en
conformité de l’association
avec la nouvelle loi sur les
associations, l’amendement des statuts de cette organisation et l’adoption de
résolutions visant à renforcer le programme d’action»,
lit-on dans un communiqué
parvenu à notre rédaction,
signé par le président de
cette association, Mostefa
R. O.
Boudina.
PHOTO : DR
L’association
des anciens
condamnés à
mort se prépare
au congrès
Le bâtiment intelligent de la SEOR
P
our mieux gérer l’eau, la Société des Eaux
et de l’Assainissement d’Oran (SEOR)
a choisi de s’offrir un siège appelé «bâtiment
intelligent». Il abrite toutes les nouvelles techniques, en combinant à la fois modernité et
haute technologie. Les journalistes ont eu droit,
jeudi, à une visite guidée de cet édifice de
l’entreprise publique à Aïn El Beida. La structure est d’une superficie de 1940 m2 bâtie sur
3 étages. «Ce bâtiment intelligent constitue le
centre nerveux de toute l’activité de la SEOR.
Cette structure est un nouveau concept de management, caractérisé par la multidisciplinarité et
la transversalité», dira M. Barranco Directeur
Général de la SEOR. «Ainsi, explique-t-il, l’organigramme n’obéit pas à la structure classique
pyramidale. Toutes les activités sont reliées entre
elles et interagissent les unes avec les autres. Ce
bâtiment centralise plusieurs activités telles le
télé-contrôle et la télégestion des installations
à partir du bâtiment. Ce qui lui permet de surveiller l’état des installations, de contrôler leur
fonctionnement et au besoin d’agir à distance».
Ce bâtiment intelligent permet également la
surveillance et le contrôle des 96 secteurs que
compte la société ainsi que plusieurs autres
fonctions de conception, suivi et contrôle
comme la planification, la cartographie et le
SIG (Système d’information géographique).
Selon le Directeur Général, la SEOR s’est transformée en entreprise moderne de service public
qui a rempli la mission la plus importante, à savoir perpétuer le fonctionnement d’un système
novateur et efficace et préserver les acquis qui
font d’Oran une wilaya pilote en termes de gestion efficiente de l’eau. Son chiffre d’affaires,
souligne-t-il, a plus que doublé, passant de 965 à
2 77 millions de DA. Ceci dit, et répondant aux
questions des journalistes ayant trait à la saison
estivale, M. Barranco dira que «l’été a toujours
constitué un tournant majeur dans l’approvisionnement et la gestion de l’eau potable dans la
wilaya d’Oran. Mais à la satisfaction générale,
nous pouvons aujourd’hui clamer haut et fort
que la saison estivale est définitivement sortie
du cercle infernal du stress hydrique. Le message que je tiens à passer est le suivant : que
les citoyens se rassurent. L’eau sera dans leurs
robinets en H 24 en quantité et en qualité». En
conclusion, ce responsable s’adressera au parterre de journalistes pour leur faire part qu’une
cellule d’information spéciale saison estivale a
été créée. Elle sera réservée exclusivement aux
journalistes et sera dédiée à toutes les questions
relatives à l’AEP durant la saison estivale 2014.
Hadj Sahraoui
La gestion durable
des ressources naturelles
en débat
L
e laboratoire de recherche en ressources hydriques et environnement de l’université de Saïda, a organisé, les 13 et 14 du mois
courant, en collaboration avec le bureau d’études BECAGROM
de Sidi Bel Abbès, le deuxième colloque sur la gestion durable des
ressources naturelles à l’université.
Un comité scientifique, composé d’une quinzaine de chercheurs et
universitaires spécialisés dans les différents domaines, a analysé les
diverses communications et animé les différentes sessions prévues
à travers le programme richement diversifié.
Sur plus de 200 propositions de communications, seule une soixantaine ont été retenues. Les participants proviennent de toutes les
universités du pays. Les principaux objectifs assignés à ce colloque
sont : gérer les ressources naturelles en tenant compte des changements climatiques, le traitement des eaux polluées et la lutte contre
la désertification.
S. A.
OÙ SORTIR À ORAN ?
◗ CINÉMATHÈQUE : 15 h, projection en avant-première
du film «L’Emir Abdelkader» de Salim Brahimi.
◗ HASSI MEFSOUKH (SALLE DES FÊTES
COMMUNALE) : 16 h, représentation, de la pièce de
théâtre pour enfants «Ma Asghrara Meni». Elle est
l’œuvre de l’auteur et metteur en scène Cheggag
Safia.
T. K.
El Watan - Samedi 17 mai 2014 - 11
I N T E R N AT I O N A L E
ILS ONT COMMÉMORÉ LA NAKBA
RÉVOLUTIONS ARABES
Mohamed Malas :
«La révolution syrienne
n’existe plus»
Les Palestiniens
unis dans la douleur
● Pour ce 66e anniversaire de la Nakba (catastrophe), l’une des pires tragédies
vécues par un peuple, les Palestiniens sont sortis en masse revendiquer leur droit
au retour dans les terres et les foyers d’où ils ont été chassés.
Le Caire (Egypte)
De notre correspondant
PHOTO : DR
L
Même la 66e commémoration de la Nakba a été tragique : deux jeunes Palestiniens ont été tués
Ghaza
De notre correspondant
Q
ue ce soit dans la bande de
Ghaza ou dans toutes les
villes, villages et camps
de réfugiés de Cisjordanie, les
slogans étaient les mêmes et les
manifestants ne brandissaient que
le drapeau palestinien. «Nous reviendrons chez nous», «El Qods
est notre capitale», pouvait-on
lire sur les banderoles. Signe de
l’amélioration de l’atmosphère
politique interne suite aux récents
accords de réconciliation entre
les mouvements Fatah et Hamas,
toutes les factions ont participé aux
activités populaires commémorant
le 66e anniversaire de la Nakba
palestinienne. Le gouvernement
israélien, qui nie sa responsabilité
dans le drame palestinien, refuse
toujours de parler de retour des
réfugiés. Il n’a pas raté l’occasion de rendre cette journée plus
triste encore. Ses soldats, postés
près de la prison militaire d’Ofer,
dans la région de Ramallah, siège
de l’Autorité palestinienne en
Cisjordanie occupée, ont tué de
sang-froid deux jeunes manifestants de 17 et 20 ans, alors qu’ils
étaient désarmés et ne représentaient aucun danger réel.
L’assassinat des deux jeunes Pa-
lestiniens s’est produit jeudi en
début d’après-midi. Ils ont été
atteints de plusieurs balles à la
poitrine alors qu’ils jetaient des
pierres contre les gardiens de la
célèbre prison d’Ofer. Au cours
des mêmes incidents sanglants,
8 autres manifestants ont été blessés par des tirs israéliens.
DEUX PALESTINIENS TUÉS
L’assassinat de Mohamed Oddeh
et de Mossab Nouwarra est une
provocation visant à enflammer
les territoires palestiniens. Une
révolte populaire de grande envergure permettrait au gouvernement
israélien de fuir ses responsabilités
dans l’échec des négociations de
paix. L’Autorité palestinienne et
le président Mahmoud Abbas ont
dénoncé le crime israélien, qui
vient s’ajouter à ceux commis
contre le peuple palestinien depuis
la création de l’Etat hébreu. L’Autorité palestinienne a décrété un
deuil de trois jours. Les dirigeants
palestiniens pensent par ailleurs
suspendre la coordination sécuritaire avec les autorités israéliennes.
Pour le Premier ministre israélien,
la meilleure réponse aux Palestiniens qui commémorent leur
Nakba est une multiplication de la
colonisation et de garder la ville
sainte d’El Qods sous la souverai-
neté israélienne pour toujours.
De son côté, au cours d’un discours télévisé diffusé mercredi soir
par la télévision palestinienne, le
président Mahmoud Abbas a rappelé aux Israéliens qu’il «est temps
de mettre fin à la plus longue
occupation de l’histoire moderne et
qu’il n’y a pas d’autre patrie pour
les Palestiniens que la Palestine».
La direction palestinienne refuse
l’exigence du gouvernement israélien de la reconnaissance d’Israël
comme Etat juif, parce qu’elle
y voit une tentative israélienne
de vouloir effacer d’un simple
coup de gomme la catastrophe
palestinienne traduite par l’exode
forcé de près de 800 000 citoyens
en 1948, dont le nombre actuel
est estimé à plus de 5 millions.
La majorité de ceux qui ont quitté
leurs villes et villages en 1948 sont
sans doute morts aujourd’hui, mais
ceux qui sont toujours en vie ne
perdent pas espoir de revenir en
Palestine pour y finir leurs jours.
Quant aux autres, ils semblent avoir
légué l’amour de leur terre natale
à leurs descendants qui sont prêts
à sacrifier leur vie pour revenir
sur les terres de leurs parents et
grands-parents. La preuve vivante
a été donnée jeudi devant la prison
d’Ofer par Mohamed et Mossab.
Fares Chahine
e cinéaste Mohamed Malas a présenté,
au Caire, son nouveau long métrage,
Echelle à Damas. Un film qui rend
hommage à une jeunesse rêveuse et frondeuse. Rencontre. Mohamed Malas n’est pas
en quête d’une terre d’adoption. Le célèbre
cinéaste ne quittera pas la Syrie. Malgré la
censure systématique dont une grande partie
de ses films a fait l’objet et malgré la guerre
qui fait rage depuis plus de trois ans. De
passage au Caire à l’occasion de la présentation de son nouveau film Echelle à Damas,
il retrouve d’anciennes connaissances, des
amis venus le saluer sur le bout de terrasse
improvisée devant l’entrée du cinéma. Des
figures du cinéma arabe comme l’actrice
syrienne Kinda Allouche, se pressent autour
de Mohamed Malas, affublé de son éternelle
barbe poivre et sel. Ce soir-là, au milieu
des joueurs de dominos et des fumeurs de
chichas, la capitale égyptienne renoue avec
son aura culturelle d’antan. Tous sont là pour
assister à la projection du dernier opus d’une
longue trilogie commencée en 1983 avec Les
Rêves de la ville (Ahlam al Medina), suivi en
1992 de Nuit (Leil). A l’instar des précédents
films de Mohamed Malas, Echelle à Damas
a été réalisé dans la douleur et l’incertitude.
Réalisé en dehors des circuits étatiques, dont
les boîtes de production représentent l’unique
issue pour un réalisateur syrien, le film voit le
jour après plusieurs années de tournage.
«J’AI ACCUEILLI CE SOULÈVEMENT AVEC
ENTHOUSIASME»
Rompu aux difficultés que rencontre tout artiste indépendant en Syrie, Mohamed Malas
veut aller jusqu’au bout. Certes, son film ne
sera probablement jamais projeté dans une
salle de cinéma syrienne. Mais l’artiste sexagénaire ne se bat pas. Résigné.
Selon lui, le régime n’a pas besoin d’interdire
verbalement un film pour qu’il soit exclu
des salles de cinéma. «Nous vivons dans ce
pays depuis longtemps. Les difficultés, nous
les rencontrons dans le cinéma et dans bien
d’autres domaines, confie-t-il entre deux
bouffées de cigarette. Cela fait des années
que ce pouvoir règne en maître sur le pays.
Rien ne lui échappe. Il contrôle tout, les
institutions comme les créations artistiques.»
Cette censure, il en est convaincu, a eu une
influence sur son œuvre, son écriture, sa ma-
nière de concevoir le cinéma. «Nous avons
appris à jouer avec les mots pour contourner
la censure», soutient l’artiste. Son dernier
film est intimement lié à l’histoire, à l’actualité syrienne de ces trois dernières années.
Mohamed Malas commence l’écriture du
scénario en 2010, bien avant le soulèvement
populaire de mars 2011 à Deraa. Une large
partie du film est tournée dans une grande
maison, à cour intérieure et aux pierres
bigarrées, dont la Syrie regorge. Des jeunes y
cohabitent, partagent leurs passions, tombent
amoureux, à l’instar de Ghalia, l’étudiante
en art dramatique, et Fouad, le futur cinéaste.
«ÉVÉNEMENTS DE SYRIE»
A l’euphorie des premiers mois succèdent
rapidement la colère et la tristesse. Mohamed
Malas a l’impression que le soulèvement
échappe à ceux qui l’ont organisé et conduit.
Tout s’arrête. Il ne peut pas tourner dans ces
conditions. L’artiste insiste : il ne souhaite
pas transformer son œuvre en documentaire
sur les manifestations. La guerre doit rester
en arrière-plan. Il suffit ainsi que l’une des
actrices éteigne la lumière pour faire taire les
salves de mitraillettes qui résonnent dans la
rue. Originaire de la ville de Quneitra, juchée
sur les plateaux du Golan, au sud-ouest de la
Syrie, Mohamed Malas a déjà vécu sous le
feu de la guerre. Après le conflit israélo-arabe
de 1967, sa terre natale avait été complètement détruite.
DES RUINES QUI HANTERONT
SOLIDEMENT SON ŒUVRE
CINÉMATOGRAPHIQUE
En mars dernier, alors qu’il s’apprêtait à se
rendre à l’étranger pour un festival, Mohamed Malas a été interpellé par les hommes de
la sécurité nationale. «Ils ne m’ont pas arrêté. Ils m’ont interdit de voyager», rectifie-t-il.
Là encore, comme dans ses films, le cinéaste
joue avec les lignes rouges tracées par le
régime. Il clôt la conversation : «La seule
chose que je puisse dire, c’est que toutes les
questions ne portaient ni sur la culture ni sur
le cinéma.» Après trois années de guerre sanglante, qui ont coûté la vie à plus de 150 000
civils et obligés 9 millions de Syriens à fuir
leur pays, le cinéaste enterre la révolution.
«Elle n’existe plus. Les Syriens en ont été
dépossédés le jour où des pays étrangers sont
intervenus pour défendre leurs intérêts.»
Nadéra Bouazza
REPÈRE
Coup dur pour les Israéliens
L
es Palestiniens sont en train de reconsidérer, et même en
profondeur, les rapports avec l’occupant israélien dans
le cadre de processus de paix dont la finalité, se rend-on
compte, n’est pas la paix. Israël n’en veut pas. Les Palestiniens
ont agi en ce sens avec beaucoup d’intelligence pour ne pas
endosser un échec toujours probable depuis que les deux parties
se sont mises face à face il y a près d’un quart de siècle. Et ce sont
les Israéliens eux-mêmes qui ont fini par dire ce qu’ils pensent
réellement du principe même de la paix. Le négociateur palestinien Mohamed Chtayyeh a bien déclaré que «les Israéliens
veulent substituer à une occupation par la force, une occupation
sur invitation, avec notre signature», les Israéliens n’ont rien fait
pour le démentir. Leur nouvel ambassadeur aux Etats-Unis va
même dans le détail en affirmant que l’Etat palestinien évoqué
par le Premier ministre, Benyamin Netanyahu, n’est pas «un
Etat au sens classique» mais «un Etat qui aura de substantielles
réductions de ses pouvoirs».
Le quotidien palestinien va encore plus loin en écrivant que les
Palestiniens n’avaient plus rien à donner après avoir reconnu
Israël et accepté un Etat sur 22% de la Palestine avant son par-
tage par l’ONU en novembre 1947. C’est cette tragédie que les
Palestiniens ont commémorée comme ils n’ont jamais cessé
de le faire depuis la création d’Israël le 15 mai 1948, la Naqba
(catastrophe), comme ils l’ont toujours considérée. Sauf que
cette année n’est pas comme les précédentes, avec cette marge
que se sont octroyée les dirigeants palestiniens décidés à explorer
d’autres voies et impliquer cette fois la communauté internationale.
En ce sens, un nouveau pas vient d’être franchi, réduisant à
presque rien l’Autorité palestinienne, ultime alibi du processus
d’Oslo à vrai dire mort-né. Cette dernière, déjà accusée par ses
opposants de faire la police pour Israël, envisage une remise
en cause de la coordination avec celui-ci en matière de sécurité
après la mort de deux jeunes hommes, tués jeudi par l’armée
israélienne. «La direction palestinienne ne peut pas rester les
bras croisés devant les violations israéliennes, dont la dernière
en date est la mort de deux jeunes hommes aujourd’hui à Ramallah», a déclaré le porte-parole des services de sécurité.
Les responsables de la sécurité israéliens attachent un grand prix
à la coopération avec leurs homologues de l’Autorité palesti-
Par Mohammed Larbi
nienne pour déjouer des attentats et des attaques à partir de la
Cisjordanie. A contrario, le Hamas, qui a conclu un accord de
gouvernement avec le mouvement Fatah, appelle régulièrement
le président Mahmoud Abbas à renoncer à cette coopération
ainsi qu’aux négociations de paix avec Israël, ce qui n’est pas
nouveau.
Ce qui signifie que le leader palestinien tient compte d’autres
considérations liées à la voie qu’il s’est tracée, à vrai dire, dès
le mois de septembre 2013. Il tient aussi compte de l’opinion
palestinienne qui refuse de renoncer à ses droits nationaux, surtout qu’elle le fait à travers des voies pacifiques, comme le relève
Amnesty International en parlant de «manifestants lanceurs de
pierres qui ne pouvaient pas constituer une menace pour la vie
des soldats et des policiers dans ou autour du camp militaire
fortifié».
Tirer donc pour tuer. Ou encore le règne de la terreur, mais sans
grande conséquence sur les Palestiniens qui poursuivent leur
lutte depuis des décennies, dictant même une feuille de route à la
direction palestinienne. Le moindre écart serait alors considéré
comme une trahison.
M. L.
&LETTRES
Samedi 17 mai 2014 - 13
ARTS
CINÉMA LE DERNIER FILM DE BELKACEM HADJADJ
FRONTON
L’idylle imaginaire
ZESTE D'ÉCRITURE
«Il s’appelait Rachid ou Mourad.
C’était de toute façon un nom
d’emprunt. Le sien, le véritable
n’existait pas. Il ne cherchait pas à
endosser une identité dans un pays
où cette notion ne voulait rien dire».
Salim Bachi
La Kahéna
PHOTO : D. R. LAETITIA EIDO DANS LE RÔLE-TITRE
PAR AMEZIANE FERHANI
Derrière chaque grande femme se cacherait-il un
homme ? C’est ce que pourrait suggérer le dernier film
de Belkacem Hadjadj sur Lalla Fadhma N’Soumer,
grande résistante, égérie des insurrections
anticoloniales du XIXe siècle, surnommée par l’ennemi
«la Jeanne d’Arc du Djurdjura».
Mais dans le film apparaît un autre grand personnage
que n’annonce pas le titre : Boubaghla. Originaire de
l’ouest, entre Mascara et Saïda semble-t-il, il serait
passé par Sour El Ghozlane avant de s’établir chez les
Aït Abbas, grande confédération tribale avec laquelle il
organise une insurrection en 1851. Un an après, il
contrôle les abords de Béjaïa, obligeant l’armée
française à mobiliser un fort contingent. En 1853, il
lance une autre offensive dont l’ampleur sera contrée
par une grande expédition avec des renforts d’Alger et
de Constantine. Blessé, il se rend chez les Aït Melikeche
et s’allie à Fadhma N’Soumer pour poursuivre son
action. Tué par trahison en 1854, il ne verra pas la
résistante imposer, à Icherridene, une défaite cuisante
au Maréchal Randon, lequel demandera un cessez-lefeu.
Née l’année de la prise d’Alger en 1830, Fadhma
N’Soumer est morte à 33 ans. Entre elle et Boubaghla, le
film dessine une idylle contrariée par les circonstances
et les codes sociaux. Ce subterfuge narratif vient
rappeler qu’une œuvre de fiction, même relative à
l’histoire, doit nécessairement recourir à l’imagination
pour rendre visible le réel dans le langage de l’art. Faute
de quoi, il faut faire des documentaires. Mais, dans les
deux cas, le conseil d’un historien s’impose.
Pour être imaginée, la relation entre les deux
personnages demeure cependant proche de la légende.
Le peintre Félix Philippoteaux avait d’ailleurs réalisé,
trois ans après la mort de l’héroïne, un tableau exotique
mais respectueux, la représentant avec Boubaghla à la
tête de leurs troupes, avançant à cheval en se regardant
tendrement.
En prenant quelques libertés, le scénario souligne deux
éléments de fond. D’abord la manière dont la priorité de
la survie collective a commencé à bousculer les statuts
traditionnels et, notamment, ceux de sexe. Ensuite, les
liens existant entre les régions d’Algérie, Boubaghla
venant de l’Ouest pour combattre en Kabylie, Fadhma
N’Soumer agonisant à Tourtatine, près de Tablat (wilaya
de Médéa), où les habitants la vénèrent à ce jour et où
un musée lui a été érigé en 2009. Enterrée là, ses restes
ont été transférés au Carré des Martyrs d’El Alia en
octobre 1994, lorsque l’Algérie convulsait dans
l’horreur. Pendant ce temps — autre horreur signalée
en fin de film — la tête de Boubaghla, exposée aux
populations pour les tétaniser, se trouve encore
enfermée dans une bombonne de formol au Musée de
l’Homme de Paris. De «l’Homme», oui. Et au pays des
Droits de l’Homme. Elle aurait été réclamée au moins
deux fois par l’Algérie. Et c’est là que s’achève
tristement l’idylle...
Immortelle Fadhma
PAR WALID BOUCHAKOUR
atma N’Soumer, la dame
au bandeau et au henné ;
son nom était connu de
toutes les tribus». Ainsi est
décrite cette héroïne dans
un vieux chant kabyle à sa
gloire. De l’histoire de
cette femme qui a mené
une farouche résistance aux troupes du
Maréchal Randon au milieu du XIXe
siècle, il nous reste peu de traces tangibles. Mais sa légende habite l’esprit
des Algériens et, dans les années 80’, on
la chantait encore sur les rythmes du
groupe Tagrawla. Aujourd’hui, c’est le
septième art qui s’empare du personnage avec Fadhma N’Soumer, Le burnous embrasé* de Belkacem Hadjadj,
projeté en avant-première la semaine
passée à Alger. On se souvient de la série TV Adra’ El djabal (La vierge de la
montagne, 2004) réalisée par Samy El
Djenadi sur un scénario de Azzeddine
Mihoubi. Il n’avait pas fait l’unanimité
à cause des libertés prises avec l’histoire
et des accents orientalisants de cette
production algéro-syrienne. Le film de
Hadjadj réalise un saut qualitatif certain
dans le traitement de ce personnage-référence dans l’histoire de la résistance
anticoloniale. Le réalisateur s’est donné
les moyens de ses ambitions en s’entou-
F
rant d’une équipe aux compétences avérées. On citera notamment le Grec Yorgos Avanitis, directeur photo connu
pour sa collaboration avec le réalisateur
Théo Angelopoulos, le poète Mohamed
Benhamadouche (Ben Mohammed),
auteur du célébrissime tube A vava inuva, qui a signé les dialogues, et le compositeur Safy Boutella qui n’est plus à
présenter. Quant à l’héroïne, c’est (à la
surprise générale) la Franco-Libanaise
Laetitia Eido qui l’a magnifiquement
campé par son charisme et ses grands
efforts pour apprendre phonétiquement
les dialogues en kabyle.
Quand un personnage réel
se double d’une légende
et passe au grand écran.
Il n’est pas aisé de réaliser des fictions
autour de l’histoire. Et cela est d’autant
plus vrai quand les sources se font rares
et les légendes nombreuses.** Pour le
scénario de Fadhma N’Soumer, co-écrit
avec le Canadien Marcel
Beaulieu, Belkacem Hadjadj a tenté
avec un certain succès de se maintenir
sur le fil ténu séparant la réalité du
mythe. Véritable exercice de funambule
pour ce film de 96 minutes axé sur la
période guerrière de la vie de
Fadhma N’Soumer, entre 1849, quand
elle rejoint la résistance de Si
Mohamed El Hachemi et 1857, année
de sa capture. Faute de fidélité historique absolue, le réalisateur a tenu à rester dans la «vérité humaine» du personnage et celle de la période. Il faut signaler que le sujet n’est pas du tout étranger
à ce réalisateur qui a soutenu un doctorat sur la tradition orale et l’image. La
seule balise qu’il s’est imposée pour
cette fiction est de ne pas être en contradiction avec le contexte historique. Par
ailleurs, le récit mythique perpétué par
la tradition orale a été pris en compte
mais avec une certaine distanciation. A
titre d’exemple, cette scène où l’on entend des rumeurs du village après le départ d’un pestiféré recueilli par
Fadhma. De bouche à oreille, et à force
d’hyperboles, le mythe de la sainte aux
pouvoirs surnaturels se construit. Par
ailleurs, certaines croyances sont totalement assumées comme celle du talisman offert par Fadhma qui protège
Boubeghla des balles ennemies.
Hadjadj, qui a réalisé auparavant deux
films sur les «bandits d’honneur»,
Djilali el Gataâ et Bouziane el Kalii,
connaît bien le mécanisme de l’oralité
et son importance dans la résistance à la
colonisation.
Suite en page 14
MAIS ENCORE...
■ À L'AFFICHE
■ À LA VOLÉE
■ À VRAI DIRE
■ À LA PAGE
■ À L'ÉCRAN
Suite Cinéma : Immortelle Fadhma
Cit’Arts/ Ventes-dédicaces/ Dris Ouadahi/ Pinocchio/ Mois du Patrimoine/ Spirit of India …
Belkacem Hadjadj, réalisateur : «Apprendre à parler vrai de notre Histoire»
Parution : «Les Attentives» de Karima Berger/ En librairie…
Décès de Malik Bendjelloul/ Cannes : les grandes oubliettes
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El Watan - Arts & Lettres - Samedi 17 mai 2014 - 14
LE RÉALISATEUR A FAIT LE CHOIX DE ROMPRE AVEC L’HÉROÏSME CLASSIQUE/ IL ESTIME QUE LE PUBLIC
D’AUJOURD’HUI A BESOIN DE PERSONNAGES COMPLEXES ET HUMAINS/ LE COMPOSITEUR SAFY
BOUTELLA AJOUTE, NON SANS MALICE : «BOUBAGHLA EST BEAU, MÊME DANS SES EXCÈS. ET,
FRANCHEMENT, EST-CE QUE LES ALGÉRIENS MANQUENT D’EXCÈS ?»
À L'AFFICHE
CINÉMA LE DERNIER FILM DE BELKACEM HADJADJ
Véritable exercice
de funambule pour
ce film axé sur la
période guerrière
de la vie de Fadhma
N’Soumer
ans la croyance en une «baraka» du chef, avantage surnaturel sur l’armée française, les tribus
ne se seraient pas aventurées dans des batailles
perdues d’avance contre un ennemi très largement supérieur en nombre et en moyens. «Le
mythe lui-même participe de la résistance, affirme
Hadjadj. Une collectivité opprimée se défend par la parole et l’imaginaire. C’est une sorte de vengeance symbolique, en chantant les prouesses des héros, on garde
la flamme de la résistance. Mais il est très difficile de
traduire cela en image.»
L’oralité a été subtilement intégrée par un personnagenarrateur nommé Azar, esprit des montagnes du Djurdjura, vecteur du verbe dans le feu de l’action. Ce dernier chante l’insoumission des hommes et des femmes
libres et ponctue leurs hauts faits par des poèmes
épiques. Ali Amran, barde rock’n’roll des temps modernes, a brillamment interprété ce rôle avec des chants
qu’il a lui-même écrits et composés pour l’occasion. Interrogé sur ses sources d’inspiration, il se rappelle des
chants traditionnels qui ont bercé son enfance mais soulignera que la composition se fait surtout «au feeling». Il
ajoutera qu’il faut «rester crédible en se rapprochant de
la structure et des images des chants de l’époque, tant
sur le texte que sur la musique.» Sur cette incursion dans
le monde du cinéma, il nous confie : «Auparavant,
j’avais une petite expérience dans le théâtre, mais j’ai
joué ce rôle surtout parce que le personnage est proche
de ce que je fais en tant que chanteur.»
Faire un film sur Fadhma N’Soumer est une gageure.
Non seulement pour la rareté des sources, mais aussi
parce que cette femme farouchement libre vaut, aujourd’hui encore, son pesant de poudre. Belkacem
Hadjadj estime qu’il est salutaire de rappeler, «dans ces
temps de régression de la condition des femmes au Maghreb et dans le Monde arabe», l’histoire de cette
femme qui a dirigé des révoltes et mené une vie hors des
sentiers battus. De plus, le réalisateur a tenu à mettre en
avant l’humanité du personnage, loin du mythe de la
sainte. Il en va de même pour le personnage de
Boubaghla, interprété par le Franco-Marocain Assaad
S
PHOTOS : D. R.
●●●
Bouab, qui est représenté avec son courage et sa fougue
mais aussi ses excès. On le voit châtier impitoyablement
les tribus soumises au colon : dans une scène assez dure,
il fait danser les femmes d’une de ces tribus sur la place
du village devant les hommes humiliés. Un film sur les
résistances populaires du XIX siècle ne pouvait faire
l’impasse sur les dynamiques tribales avec leur lot d’alliances mais aussi de vengeances et de trahisons. Le réalisateur a fait le choix de rompre avec l’héroïsme classique qui marque la majorité des productions sur l’histoire nationale. Il estime que le public d’aujourd’hui a
besoin de personnages complexes et humains auxquels
il peut s’identifier. Le compositeur Safy Boutella ajoute,
non sans malice : «Boubaghla est beau même dans ses
excès. Et, franchement, est-ce que les Algériens
manquent d’excès ? C’est au contraire un aspect qui
pourrait favoriser l’identification à ce personnage.» Ce
guerrier impitoyable est un véritable «personnage de
cinéma», selon les réalisateur qui consacre une grande
partie du film aux scènes de batailles où Boubaghla se
distingue par sa bravoure. Ce personnage a même tendance à éclipser celui de Fadhma, tout en retenue et requise par sa quête spirituelle difficile à imager.
La chef-monteuse, Isabelle Devinck, affirme avoir opéré de larges coupes, environ une heure de film, pour tenter de rétablir l’équilibre entre les deux personnages :
«L’essentiel est de tenir la tension tout au long du film et
de servir le récit. Par ailleurs, il fallait faire ressortir le
personnage de Fadhma, car Boubaghla prenait trop
d’importance. Après, quand vous coupez une scène,
c’est toute une mécanique et d’autres parties doivent
disparaître pour garder la cohérence du récit.» Si le
personnage de Fadhma est plutôt silencieux et cérébral,
le talent de Laetitia Eido a fait le reste et l’actrice crève
littéralement l’écran. Le choix de cette comédienne s’est
d’abord fait au faciès, car Hadjadj avait une idée précise
de ce qu’il voulait : «Une Irène Papas à vingt ans». Le
physique filiforme de l’actrice est certes éloigné de la
«beauté volumineuse» de Fadhma N’Soumer telle que
décrite par les écrits de l’époque. Mais la prestation de
e
l’actrice fait passer cette petite entorse à la réalité historique. Laetitia Eido, qui a déjà interprété des rôles en
arabe algérien (Mollement un samedi matin) ou en latin
(Destiny of Rome), a appris les dialogues avec un coach
de luxe en la personne de Ben Mohammed. Ce dernier
nous confie : «Dans les dialogues, j’ai essayé de lui simplifier la tâche. Quand c’était possible, je changeais les
mots difficiles. Mais quand ce n’était pas possible, elle
les apprenait quand même. C’est encourageant de travailler avec une personne qui a autant de volonté.» En
outre, le dialoguiste a tenté de se rapprocher le plus possible de la langue kabyle du XIX siècle «cette langue
que je connais à travers la poésie de l’époque et les
textes de Boulifa entre autres. Mais il fallait aussi tenir
compte du public et de la génération d’aujourd’hui auquels il faut rendre accessible le texte.»
De même, le compositeur Safy Boutella a tenté de rester
authentique sans tomber dans le côté couleur locale des
thèmes folkloriques. «Quand un compositeur kabyle
crée une œuvre, il ne se dit pas ‘‘il faut que je fasse kabyle’’, note le compositeur. Tout est question d’inspiration. Le film a une portée universelle. Il serait réducteur
de le limiter à des thèmes typiques. Avec des personnages de la grandeur de Fadhma N’Soumer ou de Boubaghla, l’inspiration vient d’elle-même.»
Le film de Hadjadj a précisément l’intérêt de montrer la
portée humaine, donc universelle, des héros de notre
histoire. Si son œuvre n’est naturellement pas au-dessus
de toute critique, elle peut s’inscrire dans l’écriture du
roman national, mais dans une écriture moderne et décomplexée, à même de parler aux Algériens d’aujourd’hui.
W. B.
e
*Coproduit par l’Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC)
et la société Machaho, dirigée par Belkacem Hadjadj, le film a émargé
au budget de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance algérienne. Il a bénéficié du soutien du Centre national des études et
recherches sur l’histoire du Mouvement national et sur la révolution du
1er Novembre 1954 (CNERMNR) et des ministères de la Culture et des
Moudjahidine.
**Le seul ouvrage connu est celui d’un auteur qui n’était pas historien :
Tahar Oussedik, «Lalla Fadhma n’Summer», Ed. Laphomic, Alger, 1983.
LA «FATMA» ET LLA FATMA
Si une fatma est, selon les dictionnaires
français de référence, un nom commun
désignant anonymement «une femme
musulmane (généralement domestique)», Lla
Fatma est pour les Algériens le symbole de la
femme combattante.
L’entrelacs de légendes et faits historiques est
quasiment inextricable dans la biographie de
cette figure historique. Née en 1830 au sommet
du Djurdjura, dans le village de Ouerdja près
de Aïn El Hammam, Fadhma Si Ahmed Ou
Meziane est issue d’une famille maraboutique
liée à la tariqa rahmaniya. Dès son
adolescence, elle démontre son farouche
attachement à sa liberté en refusant son
cousin pour mari. Elle trouve refuge au village
de Soumer où elle se consacre à sa quête
spirituelle auprès de son frère Si Tahar, imam
du village. Rapidement, cette femme hors du
commun suscite la curiosité et les légendes
vont bon train sur ses pouvoirs surnaturels.
On lui prête des dons de voyance, notamment
pour prévoir les attaques de l’armée coloniale.
La fin des années 1840 (la résistance de l’Emir
Abdelkader s’est achevée en 1847) est la
période où les forces coloniales multiplient les
opérations en Kabylie, un des derniers
bastions de liberté. En 1849, Fadhma
N’Soumer se rallie à Si Mohamed El Hachemi
en menant campagne auprès des tribus pour
convaincre les hésitants et renforcer la
conviction des combattants. «Les balles sont
devant nous et Fadhma est derrière nous»,
disait l’adage. Elle a joué un rôle primordial
dans la propagande et la stratégie guerrière.
Complètement investie dans la lutte, elle en
arrivait à participer à thajmaâth, assemblée
strictement réservée aux hommes. En 1850,
elle prend part à la révolte de Chérif Bou
Baghla et dirige avec son frère les imseblen
(ces hommes qui, à l’image des kamikazes
japonais, sacrifiaient leur vie pour défendre la
terre des ancêtres). De la relation entre
Boubaghla et Fadhma, il est attesté qu’il avait
demandé sa main, mais l’union était
impossible car son cousin n’avait pas résolu de
la libérer de son mariage malheureux.
Fadhma poursuivra sa lutte après la mort de
Boubaghla, en 1854. Soumer et les villages
environnants résisteront farouchement aux
troupes du maréchal Randon et c’est
seulement en 1857 que Fadhma est capturée.
Elle est emprisonnée à la zaouia des Titteri
(Beni Slimane) où elle décède en 1860 à l’âge
de 33 ans.
W. B.
El Watan - Arts &Lettres - Samedi 17 mai 2014 - 15
À LA VOLÉE
…ET AUTRES NOUVELLES
ASSOCIATION
CANNES
Cit’Arts en scène
Sissako en lice
L'association culturelle pour les arts
de la cité, «Cit'Arts», a été créée
mercredi à Alger par un groupe
d'artistes, d'architectes et d'anciens
cadres du ministère de la Culture, a
annoncé l’APS. Présidée par le
documentariste et musicien
Athmane Tadjenante, Cit'Arts
compte parmi ses membres la
plasticienne Djahida Houadef, le
photographe Kaïs Djilali, et
l'architecte Fella Khellif. La
nouvelle association, issue de
«Art'Battoir», un collectif qui
appelle à l'affectation des abattoirs
d'Alger aux activités culturelles et
artistiques, compte mobiliser toutes
les ressources au service de la
création d'une «fabrique culturelle»
à Alger apte «à prendre en charge la
production culturelle et la
formation». A suivre…
VENTES-DÉDICACES
Ici et là…
La saison semble propice aux
ventes-dédicaces. On note
aujourd’hui plusieurs rencontres en
divers points du territoire / La
dramaturge Hajar Bali donne
rendez-vous au public à la Librairie
Chihab Internationale (10, avenue
Brahim Gharafa, Bab El Oued,
Alger) à partir de 14h30. Mais ce ne
sera pas pour des pièces de théâtre
mais un recueil de nouvelles qui
vient de paraître aux éditions
Barzakh et intitulé Trop tard / Notre
confrère, Mohamed Kali, sera pour
sa part à la maison de la Culture de
Sétif pour y présenter et signer son
excellent essai Cent ans de théâtre
algérien (Ed. Socrate, 2013) à partir
de 15 heures. La moudjahida Zohra
Drif Bitat sera présente, à partir de
15 heures, au théâtre Régional de
Batna pour son ouvragetémoignage, Les mémoires d’une
combattante de l’ALN ; Zone
autonome d’Alger (Ed. Chihab,
2013). La rencontre, centrée sur une
conférence-débat de l’auteure, aura
pour cadre le Forum culturel
aurassien, organisé par l’Association
des Amis du Medghacen et
l’Université de Batna / Quant à
l’écrivain Mohamed Magani, il
réapparait à Tizi Ouzou à la librairie
Multilivres, à partir de 13h30 pour
son huitième roman, Rue des
Perplexes (Ed. Chihab, 2013).
Le film du Mauritanien
Abderrahmane Sissako, Timbuktu,
retenu dans la sélection officielle du
Festival de Cannes, est crédité par
certains journalistes de chances
sérieuses pour la Palme d’Or.
D’autres n’imaginent pas même
l’éventualité, invoquant la
concurrence et soulignant la
puérilité du festival. Mais rien n’est
jamais sûr dans cette manifestation
et, avec Jeanne Champion comme
présidente du jury, l’inattendu peut
devenir possible. Seul Africain en
lice dans cette compétition, Sissako
s’est attaché à travers ce long
métrage à décrire le sort de la vieille
cité du Mali occupée par une armée
de terroristes intégristes imposant
leurs visions aux habitants. Nous
saurons bientôt quel sort sera
réservé à ce film dont les sables
mouvants jurent sur le rouge des
marches.
Le plasticien Dris Ouadahi est,
depuis mardi dernier, lauréat du Prix
Léopold Sédar Senghor décerné par
la Biennale d’Art africain
contemporain, le Dak’Art 2014. Il a
reçu une lettre de félicitations de la
nouvelle ministre de la Culture,
Nadia Labidi, qui lui a affirmé :
«Cette consécration confirme que
travail, persévérance et engagement
sont des marches assurées du
tremplin vers la reconnaissance des
pairs et le succès international.»
L’artiste s’est effectivement très tôt
distingué par son travail acharné et
une démarche à la fois rigoureuse et
originale. Dès la fin de ses études
aux Beaux-arts d’Alger, il a
commencé à exposer en Algérie,
notamment à la galerie Esma de
Riad El Feth. Au milieu des années
80’, il s’est rendu en Allemagne
pour parfaire sa formation. Il vit et
travaille à Dusseldorf à partir de
laquelle il s’est assez vite forgé une
réputation internationale.
À NOTER
Pinocchio à Alger
MOIS DU PATRIMOINE
En catimini
Unique activité culturelle
périodique maghrébine, le Mois du
patrimoine s’achève demain, 18
mai, coïncidant avec la Journée
internationale des musées. En
Algérie, comme chaque année, les
musées, sites et institutions
culturelles ont monté de nombreux
programmes de proximité :
expositions, conférences, visites
organisées, ateliers, projections, etc.
Un effort a été fourni dans la
recherche de thématiques et de
formes originales et ces activités
locales ont suscité l’intérêt dans leur
environnement immédiat
(communes ou wilayas). Cependant,
la manifestation n’a pas connu de
visibilité nationale. Il faut dire que
l’attention était portée sur l'élection
présidentielle puis le remaniement
ministériel. Si le Mois du patrimoine
s’est passé en catimini, l’essentiel
est bien qu’il ait eu lieu et que des
publics aient pu en profiter.
ANECDOTE CANNES
Report historique
La première édition du Festival international de Cannes a eu lieu en
1946. Mais, en réalité, la première avait débuté en 1939. Elle était
présidée par Louis Lumière en personne et avait été préparée en grande
pompe. Pour le lancement du film Quasimodo de William Dieterle, une
réplique de la cathédrale de Notre-Dame-de-Paris avait été montée sur la
plage. Mais un acteur a réussi à tout remettre en cause. Ce terrible acteur
de l’histoire se nommait Adolf Hitler. Ses troupes envahirent la Pologne
et le premier Festival de Cannes fut annulé et effacé des tablettes de
l’histoire.
SPECTACLE À ALGER
Spirit of India
A noter sur vos agendas (pour ceux qui en ont encore), ce rendez-vous avec
une formation étonnante et détonante, le Bollywood Masala Orchestra pour
le spectacle «Spirit of India». Organisé par l’AARC, c’est une visite
éblouissante dans l’art de ce pays, entre les régions du Nord, le Rajasthan et
le Maharashtra (Bombay). Musiciens, chanteurs, danseuses, cracheurs de
feu et acrobates se partagent la scène dans un éblouissement rythmé de sons
et de sens, un mélange d’instruments traditionnels et modernes. La
formation s’est déjà produite en Algérie, au Théâtre de Verdure d’Oran, en
juillet 2013. Ces dix dernières années, ces artistes ont parcouru plus de 70
pays, donnant plus de 1000 concerts, devenant ainsi les ambassadeurs
émérites de l’Inde et, notamment, du Rajasthan, au cœur de leur répertoire.
Les 26 et 27 mai à Ibn Zeydoun.
DAK’ART
Prix pour Ouadahi
L’ambassade d’Italie et l’Institut
culturel italien (qui voit le retour de
son ancienne directrice, Maria
Battaglia) proposent un spectacle de
danse contemporaine intitulé
«Dolce Pinocchio». La
chorégraphie en sept tableaux a été
conçue par Alessandro Bigonzetti
sur des musiques de Ravel et Haydn
pour restituer le mythe attachant de
Pinocchio. Inscrit dans le 15e
festival culturel européen en
Algérie, le spectacle aura lieu
vendredi 30 mai à 19h, à la Salle Ibn
Khaldoun (12, rue du docteur
Saâdane, Alger).
Recup-Art 3 : rien n’est jamais perdu
La 3e exposition d'arts basés sur la récupération
et le recyclage, «Récup-art 3», a commencé
mardi au Centre culturel Mustapha Kateb à
Alger et se poursuit jusqu'au 22 mai. Une
dizaine de plasticiens et des jeunes talents y
participent. Intitulée «Renaissance», elle vise à
sensibiliser les artistes sur la possibilité de créer
en récupérant des objets quotidiens, et à
sensibiliser le public sur la consommation
excessive et le gaspillage. Le plasticien
Badreddine Bedidi présente des formes
humaines ou animales à base de bouteilles
d'eau en matière plastique. Bouzidi Omar
expose trois toiles réalisées sur un support de
feuilles mortes collées sur un tissu récupéré.
Abla Retteb présente deux aquarelles avec des
collages de bouts de carton ondulé et de vieux
CD repeints. Lilia Hamouche redonne vie à des
produits de quincaillerie ou de mercerie. Des
jeunes collégiens donnent à des objets usagés
une nouvelle utilité : gobelets jetables en
plastique ou carton transformés en lustres,
vieilles cassettes vidéo en colonnes de
rangement, etc.
(Source APS).
PHOTOS : D. R.
BRÈVES…
REVUE «L’IVRESCQ»
Cinq ans
Les revues littéraires sont trop rares en Algérie
pour manquer de les signaler. «L’ivrEscQ» vient
de boucler sa cinquième année et, à l’occasion, a
organisé un Forum littéraire à l’hôtel Hilton qui
a réuni, dimanche dernier, autour de l’équipe du
magazine littéraire, quelques écrivains, critiques
et amoureux de belles lettres. Au fil des ans, le
support a imposé sa présence, unique du genre
actuellement, en tentant de construire une
critique littéraire accessible aux plus larges
lectorats. Bon anniversaire et d’autres avancées !
Watan
- Arts- Samedi
& Lettres
1 2014 - 16
El Watan -ElArts
& Lettres
17 -mai
«IL EST GRAND TEMPS DE SORTIR D'UNE FAUSSETÉ QUI NE TIENT PLUS LA ROUTE/ CEUX QUI FONT LA
GUERRE SONT DES ÊTRES HUMAINS, FAITS DE CHAIR ET DE SANG, DE PEUR, D’ÉMOTION, DE COURAGE
ET DE FAIBLESSE/ C’EST CELA LA VÉRITÉ/ NOUS NE DEVONS PLUS MONTRER À LA JEUNE GÉNÉRATION
DES HÉROS QUI RESSEMBLENT À DES ROBOTS».
À VRAI DIRE
BELKACEM HADJAD RÉALISATEUR ET PRODUCTEUR
«Apprendre à parler vrai de notre Histoire»
Comment faire un film moderne tout en respectant un mythe ?
PAR FAYÇAL METAOUI
PHOTO : D. R.
Fadhma N’Soumer a été oubliée par les historiens
algériens. Il existe peu d’écrits, de documents sur
elle. Pourquoi ce choix ?
Fadhma N’Soumer était une femme de transgression, avait défié l’ordre établi pour faire ce qu’elle a pu
faire au XIXe siècle. Elle avait été enfermée dans le
moule de la sainte pour dire aux femmes qu’elle n’était
pas comme les autres, n’était donc plus une femme,
mais une sainte. Dans le film, nous avons essayé de
montrer qu’elle était une femme.
La sainte était présente également…
Le mythe est construit là-dessus. On ne peut pas
l’ignorer. Je ne peux pas raconter une autre Fadhma
C’est un film de
fiction sur un
personnage
lointain sur lequel
il n’existe pas de
photos ou d’écrits
détaillés
N’Soumer que celle qui est dans l’imaginaire des gens.
Une des équations à résoudre dans ce film était celle-là :
comment faire un film à portée «moderne» avec une
femme qui se bat, qui va au-devant des choses, tout en
respectant le mythe. Nous avons tout fait pour ne pas
tomber dans le mysticisme stupide et béat.
Oui, mais il y a aussi la Fadhma guérisseuse dans
le film…
Il fallait montrer une Fadhma telle que les gens
l’imaginaient sans tomber dans les histoires de miracles.
Il fallait donc trouver de l’équilibre de ce point de vue là.
C’est un film sur le XIXe siècle en Algérie. A ma connaisance, il y a peu de films sur cette période. Dans le débat
sur la colonisation, il est important de rappeler que les
Français n’ont jamais été invités à venir chez nous,
qu’ils étaient entrés de force avec un degré de cruauté et
de sauvagerie qu’il nous est difficile d’imaginer de nos
jours. Dans tous les débats que j’ai vus dans les télévisions, on ne parle que du 8 Mai 1945 et des événements
d’après. Comme si les Français étaient dans leur pays
auparavant ! La colonisation a commencé en 1830. On
ne peut pas comprendre le 8 Mai 1945 si on ne comprend pas ce qui a été fait auparavant. Le mythe de
Fadhma N’Soumer est un produit de l’oralité par excellence. Cela me posait un certain nombre de questions
qu’il fallait résoudre avec le personnage d’Azar et avec
la manière avec laquelle nous avons construit le personnage de Fadhma…
Le film ne suit pas Fadhma N’Soumer après 1857,
lorsqu’elle part à Tablat. Pourquoi ?
Cela aurait été un autre film. Beaucoup de choses se
sont passées après. Au premier montage, le film faisait
trois heures. Il nous fallait sacrifier des tas de scènes qui
ont coûté beaucoup d’argent et d’énergie. La chef monteuse, Isabelle Devinck, m’a aidé à me libérer de mon
emprisonnement de réalisateur
Dans le film, le personnage du chérif Boubaghla
paraît très présent au point de faire de l’ombre à
Fadhma N’Soumer. N’y a-t-il pas un problème
d’équilibre des personnages ?
Cela faisait partie des difficultés de l’écriture du film.
Il n’y avait presque rien d’écrit sur Fadhma N’Soumer.
Elle n’a jamais pris les armes. Donc, comment faire
vivre un personnage d’une manière cinématographique
sans le mettre dans l’action ? La force de Fadhma était
spirituelle. Des centaines de pages racontent l’histoire
de Boubaghla dans le détail. Il n’y avait qu’à reconstituer et tourner ces faits. Avec le scénariste Marcel
Beaulieu, on s’est entendu pour évoquer Boubaghla en
tant qu’homme. Un homme qui aura quelque chose avec
Fadhma. On s’est dit comment les faire rencontrer ? Ce
n’était pas évident. Il y avait des séquences qui devaient
préparer cette rencontre que j’ai enlevées au montage.
On voulait montrer la guerre, la férocité des choses. Et,
la guerre, la confrontation avec l’ennemi passaient obligatoirement par Boubaghla. Du coup, on lui a donné du
temps à l’image. Cela lui donne une force réelle dans le
film, alors que Fadhma est recluse. Malgré cela, on l’a
faite bouger sans exagérer.
L’histoire d’amour s’est-elle imposée au fil du récit ? Etait-elle essentielle dans le film ?
Boubaghla, selon la mémoire collective, aurait demandé la main de Fadhma. Sans doute qu’à l’époque les
chefs demandaient la main d’une femme pour des raisons stratégiques, gagner l’alliance de telle ou telle tribu. Boubaghla ne s’est pas marié à Fadhma en raison du
refus du premier époux de la libérer, en raison de la tradition. Nous avons cogité et créé cette relation faite
d’amour, d’admiration et de respect entre les deux. On
ne pouvait pas faire une histoire d’amour à l’eau de rose
entre ces deux êtres d’exception. Il y avait de la fascination mutuelle. Elle, par rapport au guerrier qui n’est pas
moche, qui résiste. Et lui, par rapport à une femme qui
n’est pas non plus moche et dont l’aura plane sur toute la
Kabylie.
Boubaghla est en colère lorsqu’il apprend que le
premier mari de Fadhma ne veut pas la libérer. Il
exprime sa rage dans les combats. Se bat-il pour la
patrie ou par chagrin d’amour ?
Durant cette période de rage, il commet des erreurs.
Auparavant, il avait attaqué des convois et des campements français, attaqué Chérif Benali, un allié des Français, aussi. Cette séquence explique le désarroi de Boubeghla. A un moment donné, il dérapait…
La trahison durant la période coloniale est encore
un sujet difficile dans le cinéma algérien. En l’évoquant, n'avez-vous pas l'impression d'évoluer sur un
terrain miné ?
Il faut justement casser les tabous. Faire un film sur
une époque donnée est une lourde responsabilité. Donc,
nous devions rester fidèles à la vérité historique. Hors de
question pour nous de revoir l’histoire du XIXe siècle
avec la vision idéologique d’aujourd’hui. Vision que je
ne partage pas, mais qui a ses raisons d’être. Il est grand
temps de sortir d’une fausseté qui ne tient plus la route.
Ceux qui font la guerre, mènent la résistance sont des
êtres humains, faits de chair et de sang, de peur, d’émotion, de courage et de faiblesse. C’est cela la vérité.
Nous ne devons plus montrer à la jeune génération des
héros qui ressemblent à des robots hors de la réalité. Il va
falloir apprendre à parler vrai de notre Histoire. Surtout
dans le contexte actuel, où les images viennent de partout. Le cinéma, d’une manière générale, est dans cette
dynamique de la vérité. Nous ne devons pas aller à
contresens, sinon nos films n’auront aucune crédibilité
et feront rire les jeunes !
Les rares écrits sur Fadhma N’Soumer évoquent
une femme assez grosse. Or, l’actrice Laetitia Eido
est élancée. Pourquoi ce choix ?
C’est un film de fiction sur un personnage lointain
sur lequel il n’existe pas de photos ou d’écrits détaillés.
Donc, j’ai créé un personnage fictionnel qui devait dégager des choses. Je ne prends en compte des personnages réels que les éléments qui peuvent être importants... Les héroïnes s’imposent aussi par leur présence
physique à l’écran. Le repère, pour moi, lors du casting,
était Irène Papas. J’ai cherché partout en Algérie une
comédienne sur ce modèle, je n’ai pas trouvé. Après
élargissement du casting, j’ai reçu une photo de Laïtitia
Eido, j’ai dit tout de suite que c’était la comédienne qu’il
me fallait... Elle voulait camper le personnage de
Fadhma N’Soumer. Cette détermination était capitale
pour moi. Elle a appris le tamazight, amélioré son accent. Je ne regrette pas d’avoir fait ce choix.
Et pour Assaad Bouab ?
C’est pareil. A un moment, je devais confier le rôle
de Boubaghla à Lyes Salem. Malheureusement, il était
sur un tournage. Après casting, j’ai choisi Assaad Bouab
car il dégageait quelque chose. Lui aussi a appris le tamazight pour les besoins du film. Comme il est Marocain, l’apprentissage était plus facile pour lui. Il me fallait un personnage comme Anzar. Lounis Aït
Menguellet m’a orienté vers Ali Amrane, me conseillant
d’écouter ses chansons. J’avais besoin de quelqu’un qui
n’est pas uniquement une voix, mais qui écrit...
Et quel a été l’apport du scénariste canadien
Marcel Beaulieu ?
Marcel Beaulieu est un scénariste dont la spécialité
est la structure. Comme je suis également producteur, je
n’avais pas suffisamment de temps. Il me fallait
quelqu’un. Ensuite, je voulais autant que possible donner une dimension universelle au film. Pour ce faire, il
fallait un scénariste qui avait de la distance par rapport à
l’Histoire. Car moi, j’aurais pu m’enfermer dans l’algéro-algérien. Nous avons travaillé avec un historien et un
historien anthropologue avec qui nous avons beaucoup
discuté. Nous avons «avalé» toute la Revue Africaine,
tout ce qui a été écrit sur cette période.
Il est vrai que le cinéma n’écrit pas l’Histoire.
Quelle est donc pour vous la difficulté de raconter
l’Histoire en gardant une marge pour la fiction ?
L’historien est obligé d’avoir une démarche scientifique parce qu’il a la responsabilité de la vérité. Un film
historique est fait pour sensibiliser le public à quelque
chose qu’il ne connaît pas, pour l’amener à plonger dans
les livres d’histoire et en savoir plus. On est donc obligé
de raconter l’histoire qui séduit ce public. Je parle de la
fiction. Le documentaire, c’est autre chose. On s’est
donné l’entière liberté de créer par rapport à une préoccupation d’écriture d’une fiction, sans être en porte-àfaux avec des événements historiques établis.
Le fait de cumuler production et réalisation ne
doit pas être de tout repos ?
C’est de la démence ! J’aurais été heureux de trouver
un producteur qui s’occupe de tous les aspects de la production et me consacrer entièrement à la réalisation.
J’avais une boule d’angoisse permanente, parce que tout
tenait à un fil. Dès le premier jour du tournage, nous
avons eu un décès ! Un jeune homme est tombé dans un
précipice. Je me suis dit : c’est fini, le film va s’arrêter.
Et si le film s’était arrêté, nous n’aurions jamais pu reprendre le tournage… La boule d’angoisse m’a suivi
jusqu’à l’avant-première du film.
Et maintenant, d’autres projets en vue ?
J’ai déjà un projet de film en préparation, retenu par
la commission de lecture du ministère de la Culture. Un
film complètement différent de Fadhma N’Soumer.
Une histoire plus contemporaine, plus maîtrisable. F. M.
L’intégralité de l’interview est disponible sur elwatan.com
El Watan -ElArts
Watan
& Lettres
- Arts- Samedi
& Lettres
17 -mai
1 2014 - 17
À LA PAGE
PARUTION «LES ATTENTIVES» DE KARIMA BERGER
EN LIBRAIRIE…
Dialogue au-delà
Un brin de menthe…
Fraîcheur et originalité de pièces
qui se lisent comme un roman...
uteure d’origine algérienne, Karima Berger
s’est déjà fait remarquer par son premier
récit, L’enfant des deux
mondes qui vient d’être réédité à
Alger par les nouvelles éditions
El-Ibriz. L’ouvrage qu’elle vient
de publier chez Albin Michel et
intitulé Les attentives* est d’une
grande originalité, car il fait dialoguer la photographie d’une jeune
Marocaine musulmane découpée dans un magazine avec une
future déportée juive aux camps
de la mort d’Auschwitz, Etty
Hillesum. Cette dernière est Hol-
PHOTOS : D. R.
A
Etty Hillesum avait
pris l’habitude de
s’adresser à la
photographie d’une
petite Marocaine
landaise d’origine, tout comme
Anne Frank, et elle a tenu aussi un
journal pendant près de trois ans
pour dire l’horreur et la folie qui
se sont emparées du monde et en
décrivant la montée des périls en
Europe.
En effet, Etty Hillesum avait pris
l’habitude dans ses moments de
solitude, quand elle arrêtait de se
confier à son journal, de s’adresser
à la photographie d’une petite Marocaine prise dans le sud de l’Atlas. Etty avait trouvé dans cette
photo aux expressions fraternelles
une interlocutrice privilégiée pour
partager son désarroi et dire aussi
son espoir dans une issue qui ne
serait pas fatale.
Karima Berger a eu l’intelligence
de donner une âme et une parole à
cette photographie collée au mur
d’Etty pour lui répondre, en
reliant un passé douloureux de
l’humanité à un présent peu reluisant pour les femmes du monde
arabo-musulman.
Cette similitude dans les destins a
déjà été évoquée et démontrée par
le critique littéraire algérien
Rachid Mokhtari à travers La graphie de l’horreur, où il a montré
que l’écriture était un acte salvateur dans les moments où la vie des
êtres humains est menacée. Mais,
c’est surtout dans son
deuxième ouvrage, Au nouveau
souffle du roman algérien, paru en
2006, qu’il découvre que beaucoup d’auteurs algériens avaient
des thématiques et une poétique
qui se rapprochaient des écrivains
ayant parlé des camps de concentration et de la déportation. En un
mot, ces auteurs algériens faisaient
sans le savoir de l’Imre Kertesz,
prix Nobel de littérature 2002.
Karima Berger semble avoir pris
acte implicitement de la théorie de
Rachid Mokhtari pour la valider
dans son ouvrage, Les Attentives.
Mais avant de parler des thématiques qui lient Etty Hillesum à la
photographie de la jeune Marocaine, Karima Berger tord le cou à
l’idée reçue du photographe qui
vole l’âme de la personne photographiée, comme on le pensait
dans certaines civilisations, notamment chez les Mayas et les
aborigènes d’Australie. En parcourant les pages, on remarque
que la jeune Marocaine se réjouit
d’être au contact d’Etty Hillesum.
Cet échange quotidien qui se déroule dans un appartement situé à
Amsterdam commence par l’évocation des moines de Tibhirine assassinés par les extrémistes du
GIA. Dans leur retraite, ces religieux aimés de la population
avaient coutume de soigner les
gens, de méditer et de confier
comme Etty Hillesum à la page
blanche leurs réflexions. Ainsi, le
père Christian de Chergé essayera
d’établir un dialogue avec ses assassins en refusant de quitter son
monastère. Il écrira : «Ma vie n’a
pas plus de prix qu’une autre […]
De Abderrahmane Mekhlef
J’ai suffisamment vécu pour me
savoir complice du mal qui
semble, hélas, prévaloir dans le
monde, et même de celui-là qui me
frapperait aveuglément».
L’échange entre les deux jeunes
femmes se poursuit sur d’autres
sujets comme celui de la religion.
Etty Hillesum avait toujours à portée de main des exemplaires de la
Torah et du Coran. La jeune Marocaine de la photographie ne semble
pas surprise des lectures de sa
confidente, car le judaïsme et l’islam ont une grande proximité et,
comme le rappelle Karima
Berger à juste titre : «Moïse est le
prophète le plus cité dans le Coran». Sans oublier que les deux religions se réclament du patriarche
Abraham. La jeune Marocaine de
la photographie fait d’autres parallèles entre le judaïsme et l’islam,
comme ce geste mille fois répété
de l’écriture qu’elle voit chez Etty
et qui lui rappelle la copiste qu’elle
fut : «A l’école coranique, chaque
jour j’apprenais à recopier sur ma
louha, une planche rectangulaire
de bois clair aux contours très
doux à force d’être tenue enlacée
dans mes bras d’enfant, toute voilée de ses lettres». Cette spiritualité partagée entre les deux femmes
devient du mysticisme et Etty
Hillesum parle de ses prières faites
de prosternation et de soumission à
Dieu. Ces gestes quotidiens de
communion avec l’Être suprême
ressemblent à s’y méprendre à la
prière que fait le musulman cinq
fois par jour. Ainsi, la piété d’Etty
Hillesum fait penser à celle de la
mystique musulmane Rabia Al
Adaouiya.
De la spiritualité, l’échange débouche ensuite sur la politique. La
jeune Marocaine de la photographie parle de la démocratie qui est
devenue une aspiration populaire
dans le monde arabo-musulman et
croit savoir qu’avec des femmes
comme la Yéminite Tawakkul qui
a été co-lauréate du prix Nobel de
la paix en 2011, la perspective
d’un horizon clément est envisageable. Ce dialogue d’outre-tombe
entre Karima Berger et Etty Hillesum est un travail d’une grande richesse historique car il traverse les
époques en pointant du doigt les
failles de l’âme humaine et les dérives qui naissent de la puissance
et du désir de domination. L’écriture très agréable et le lyrisme de
Karima Berger donnent à ce texte
une force poétique qui captive les
lecteurs les plus exigeants. Les Attentives est une amorce de dialogue qui permet aux religions
monothéistes et aux gens du livre
de voir ce qui les rapproche plus
que ce qui les différencie. Slimane
Aït Sidhoum
*Karima Berger, «Les Attentives», Ed. Albin
Michel, Paris, mars 2014.
Un brin de menthe à l’oreille est
son deuxième roman après Loin
de la source publié en 2010.
Depuis le débarquement des
Américains à Alger en 1942
jusqu’aux balbutiements de la
guerre de Libération nationale,
nous suivons les péripéties du
petit Dahmane qui habite Rue
Porte-Neuve (Casbah). A travers
ses yeux d’enfant puis
d’adolescent, le personnage
principal de ce roman fait
découvrir aux lecteurs une belle
page d’histoire des Algérois en
général et des habitants de La Casbah en particulier. Jeux
d’enfance, clubs sportifs, icônes du chaâbi, vie politique, us
et coutumes… Une véritable saga couvrant une période de 12
ans avec de précieux repères historiques, géographiques et
culturels. L’auteur a vu le jour à La Casbah d’Alger en 1937.
Diplômé de Sciences Po Alger en 1973, il a travaillé comme
journaliste à l’APS et à Algérie-Actualité.
Editions Apic (Alger), 2014 - 427 p - 800 DA.
La fontaine de Sidi-Hassan
De Ahmed Benzelikha
Le débarquement des troupes
françaises sur la plage de Sidi
Fredj est imminent. Pendant ce
temps, la vie suit son cours au
cœur de La Casbah. Le Dey
Ahmed a sollicité le célèbre
peintre espagnol Delbrezecque
afin de lui peindre son portait
devant la fontaine de SidiHassan. Mais bien des choses
se trament dans la cité.
L’infâme Si Amar, riche
commerçant dénué de
scrupules, a des vues sur la
belle Hasna, déjà fiancée à Mourad.
ad Il promet de la
couvrir d’or et de diamants si elle accepte de l’épouser. Da
Mohand, père de la jeune fille, homme de principes refuse
catégoriquement le vil marchandage. Il le payera de sa vie…
Journaliste, économiste, écrivain et spécialiste en
communication, Ahmed Benzelikha est né à Constantine en
1967. Il est également chroniqueur de presse et a publié une
compilation de ses chroniques dans «L’air du temps».
Casbah Editions (Alger) - 2014 - 157 p – 500 DA
Anthologie humoristique…
De Abderrahmane Lounès
Cette Anthologie humoristique des
fourberies de Djeha nous restitue
cette figure emblématique des
contes populaires avec ses facéties,
ses tirades et sa naïveté
légendaires. Une belle compilation
regroupant une soixantaine
d’historiettes : Djeha médecin,
Djeha et la polygamie, Djeha et la
famine, Djeha savant… Le
personnage se décline à travers un
florilège de petites histoires
drôles. L’anthologie est répartie en
rimoine
trois volets : patrimoine berbère, patrimoine
populaire en arabe dialectal et les Farces de Djeha adaptées
par les écrivains. Dans cette dernière partie, de nombreux
textes d’auteurs algériens et étrangers nous racontent de
délicieuses histoires sur l’inénarrable Djeha. Abderrahmane
Lounès est né en 1952 à La Casbah d’Alger. A son actif,
plusieurs recueils de poésie et des ouvrages originaux
comme Tout va bien… Hélas !…
Dar El Othmania (Alger) – 2014 - 112 p - 350 DA.
Zohra Timlit
- Arts- &
Lettres
- 12014 - 18
El WatanEl- Watan
Arts & Lettres
Samedi
17 mai
À L'ÉCRAN
DÉCÈS
MALIK BENDJELLOUL - CINÉASTE ALGÉRO-SUÉDOIS
Un brillant météore
ien étrange est parfois la vie, bien triste
aussi. On ne peut que ressentir de l’émotion, doublée de perplexité, à l’annonce
du décès de Malik Bendjelloul à l’âge de
36 ans, au moment où sa réputation avait
pris une dimension internationale, au point que la
nouvelle a parcouru les allées du Festival de
Cannes. Il y a eu, mardi dernier, ce communiqué
de la police suédoise annonçant son décès sans en
préciser la cause, avant que son frère aîné, Johar
Bendjelloul, grand reporter à la télévision,
n’annonce au journal Aftonbladet que Malik
s’était suicidé. Il ajoutait : «La vie n’est pas toujours simple. Je ne sais pas quoi faire», exprimant
avec une simplicité désarmante à la fois la
complexité d’une telle situation et la douleur de la
famille. Malik Bendjelloul est né en 1977 à Ystad, petite ville du sud de la Suède, d’un père algérien, originaire de Constantine et radiologue, et
d’une mère suédoise, artiste et traductrice de
bandes dessinées. Très tôt, ses dispositions à l’art
l’amenèrent à interpréter des rôles d’enfant et
d’adolescent. Mais sa véritable passion du cinéma penchait vers la réalisation. Il poursuit alors
des études d’audiovisuel et, à leur issue, il réalise
jusqu’en 2006 pour la télévision suédoise des documentaires sur la musique, autre passion qu’il
cultivait. C’est d’ailleurs à la jonction de ces deux
expressions qu’il trouvera la voie de son magnifique accomplissement artistique.
Lors d’un voyage en Afrique du Sud, il apprend
B
Quel talent lui a-t-il
fallu pour
convaincre les
producteurs !
FESTIVAL DE CANNES
l’existence d’un musicien américain d’origine
mexicaine, Sixto Diaz Rodriguez, né dans le Michigan et auteur-compositeur et interprète de rock
et de folk. Il a connu le succès dans les seventies
avant de sombrer dans l’oubli et de se retrouver
ramené à la condition de son père émigré, exerçant des métiers manuels. Et cet artiste ignore
alors qu’en Afrique du Sud sa réputation s’est non
seulement maintenue mais a atteint des sommets.
Sixto y est devenu un phénomène de société, accompagnant la montée de l’anti-apartheid chez
les classes moyennes blanches. En 1998, deux
Afrikaners mélomanes le retrouvent et lui organisent des concerts en Afrique du Sud. Malik
Bendjelloul, séduit par l’histoire décide d’en faire
un film documentaire. Ce sera Sugar Man (2012)
qui obtient le seul Oscar jamais obtenu par un
réalisateur algérien, celui du documentaire. Quel
talent lui a-t-il fallu pour convaincre les
producteurs de confier à un jeune inconnu un
million de dollars ! Quel talent aussi pour réaliser
une œuvre étonnante, émouvante, instructive en
gagnant d’abord la confiance de son sujet puis les
votes de l’Award Academy ! Lors de la remise de
l’Oscar, Malik avait invité Sixto à partager ce
moment, mais le musicien n’avait pas voulu faire
de l’ombre au jeune réalisateur. Lui fera-t-il une
chanson désormais ? En tout cas, en Algérie, où il
venait parfois séjourner dans sa famille, où son
film a été montré au Festival du film engagé
(2013), son aura marquera, même tardivement,
les esprits. Adieu, Malik, brillant météore de l’art
et de la vie.
A. Ferhani
PHOTOS : D. R.
Le seul cinéaste algérien oscarisé s’est retiré de
l’existence...
Au nom de la rédaction d’El Watan comme à celui des
Algériens, nos condoléances aux siens.
ENTRÉE EN MATIÈRE SUR LA CROISETTE
Les grandes oubliettes
Fleuve d’images et masses d’argent, le même spectacle
se rejoue…
DE CANNES, AZZEDINE MABROUKI
Malgré le chaos qui
secoue le monde, à
Cannes aucun écho
es vingt cinéastes qui se retrouvent au cœur de ce
fleuve d’images dans l’espoir de glaner la Palme
d’Or, il y a les plus notoires qui coiffent tout et
prennent déjà une bonne longueur d’avance :
Jean Luc Godard, Ken Loach, les frères
Dardenne, Nuri Bilge Ceylan, Tommy Lee Jones. Le
«Tiers Monde» a aussi cette année voix au chapitre, exceptionnellement, avec l’espoir que Tombouctou, le chagrin des oiseaux, d’Abderrahmane Sissako, figurera dans
le palmarès. Malgré le chaos qui secoue l’ordre actuel du
monde en Ukraine, au Nigeria, en Somalie ou en Syrie, à
Cannes, pendant dix jours, aucun écho de ces tumultes ne
parviendra. Les drames planétaires n’intéressent pas le tapis rouge. Les rapports de force sont portés à l’écran de
manière plutôt pacifique. Si le Japon et la Chine se querellent pour des Îles Vierges, leurs films sont au coude à
coude au marché, éclipsant tout antagonisme. Si l’Amérique et l’Europe s’offrent une crise avec la Russie — un
remake de la guerre froide — à propos de l'Ukraine, ils
n’ont aucun mal à Cannes à montrer et écouler leurs
productions et, parfois, leurs propres coproductions. En
réalité, l’argent est le véritable enjeu. C’est ce qu’essayent
de cacher la montée des marches, la ruée ahurissante des
photographes et le crépitement de leurs flashes. Un jour
Godard s’est fâché avec eux : «Vous prenez des milliers de
photos et quand je regarde les magazines, c’est toujours
D
la même où je me vois.» Une certaine jubilation était perceptible dans le Bunker à la veille de l’ouverture officielle.
Les journalistes attendaient la projection de Grace de
Monaco, le film d’Olivier Dahan. Mais on ne le verra que
mercredi. Jubilation à cause de la présence de Nicole
Kidman dans le rôle principal. Mais le bruit a couru que la
famille princière de Monaco refuse carrément d’assister à
la projection, jugeant le scénario comme un tas de ragots
et de cabotinages. Le fait est que Grace Kelly a peut-être
passé sa vie à Monaco avec le regret d’avoir abandonné sa
brillante carrière à Hollywood. En travaillant avec l’astu-
cieux Hitchcock et dans des œuvres qu’on ne jettera pas
aux oubliettes, comme Rear Window (Fenêtre sur cour).
Pas d’oubliettes justement dans le programme classique à
la salle Buñuel. Cette année, on a refait Paris-Texas de
Wim Wenders et Il était une fois en Amérique de Sergio
Leone. Un jour, ce dernier s’est rendu à l’UCLA, l’université de Californie-Los Angeles. Il est entré dans un cours
et a vu les étudiants analyser ses films, scène par scène,
plan par plan. Il n’en revenait pas. C’est pourtant de cette
université que sont sortis les grands cinéastes américains :
Spielberg, Lucas, Milius...
A. M.
El Watan - Samedi 17 mai 2014 - 19
C U LT U R E
CENTRE DE LOISIRS SCIENTIFIQUES À ALGER
Exposition collective sur
la récupération et le recyclage
P
our cette troisième édition, une
vingtaine d’artistes professionnels sont venus exposer leurs
dernières œuvres aux côtés de
jeunes talents. En effet, la plupart
des artistes exposants sont des
professeurs d’éducation artistique dans deux
lycées de la capitale. Ils ont voulu impliquer
quelques-uns de leurs élèves dans l’activité
du recyclage et de la récupération. Le résultat
est tout simplement époustouflant. Preuve en
est, cette cinquantaine d’œuvres réalisées par
une vingtaine d’artistes. Ces derniers tirent
leur inspiration d’objets trouvés pour en faire
des œuvres d’art. Les artistes ont détourné des
matières de leur fonction première pour en
faire des objets très esthétiques. L’artiste a ce
pouvoir de donner une seconde vie aux objets
de l’univers environnemental. L’un des organisateurs et participant à cette exposition, Guermoud Madjid, estime que cette manifestation
n’a pas pour prétention de faire changer les
choses, mais plutôt de faire prendre conscience
de l’importance du recyclage. «Nous sommes,
dit-il, tous touchés par la mondialisation.
L’Algérie est en pleine modernité. C’est un
pays qui est confronté au quotidien à la pollution. Nous, artistes, nous devons sensibiliser
l’opinion publique à travers cette présente
exposition de peinture organisée dans ce lieu
adéquat.» Cet artiste et plasticien présente des
œuvres métalliques en élévation et en superposition. Il explique qu’il a toujours travaillé
en profondeur. C’est un adepte du retour aux
sources, mais en faisant un chemin inverse.
Les priorités du présent sont à même de mieux
comprendre le passé. «J’aime travailler en
trois dimensions, où j’intègre des signes et des
symboles. En fait, j’aime tourner autour de
l’œuvre», ajoute-t-il.
Professeur de dessin au lycée Cheikh
Bouamama (ex-Descartes) à Alger, Si Larib
Saliha présente des objets stylisés de couleur
bronze. Elle aime utiliser plusieurs matières
improbables comme, entre autres, le cuivre,
des cuillères à café, du plâtre, de la dalle de sol,
des ficelles et des moules à gâteau pour donner
naissance à des créations sorties d’un rêve. Un
vélo, une lampe et ce genre de compositions
s’admirent avec beaucoup de curiosité et de
perpléxité surtout. D’une voix douce, elle
explique que ses créations sont des extériorations de son for intérieur. «J’aime bien la
promenade et la cuisine». Si larbi Saliha tente
depuis quelques années déjà à initier ses élèves
à l’art du recyclage et de la récupération. Certains d’entre eux, malgré leur jeune âge, ont
exposé de belles œuvres, notamment Aïssaoui
Belhadj, âgé de 15 ans, qui a présenté une belle
veilleuse réalisée à partir d’un moule à gâteau.
PHOTO : D. R.
● L’art du recyclage et de la récupération se donne à voir jusqu’au 22 de mois, au Centre de loisirs scientifiques à Alger.
Œuvre de l’artiste et plasticien Madjid Guermoud
Kacha Roschdi, 14 ans, quant à lui, s’est servi
de chutes d’anciennes tables cassées de son
lycée pour en faire une veilleuse. En classe
de seconde, Selma Boulkouène présente une
grande lampe réalisée avec des gobelets en
plastique blanc et une lampe à faible intensité.
Cette jeune fille de seize ans, qui aspire à une
carrière artistique, est consciente que l’art de la
récupération et du recyclage sont importants.
«Il ne faut pas tout jeter, car tout est utile. Il
faut prendre conscience de l’importance du
recyclage», déclare-t-elle. Badreddine Bendidi
est professeur d’éducation artistique au lycée
Ibn Khaldoun de Miramar, à Alger. La gestuelle corporelle occupe une place de choix.
Ses créations sont donc faites à partir d’objets
recyclés, tels que des bouteilles en plastique,
des lampes, des câbles électriques et des ballons. Il en a fait des corps filiformes dépourvus
de tête. Des bouchons sont mis à la place de la
tête. On retrouve également un immense chat,
un poisson grandeur nature, un martien paré
d’antennes et de lampes. Pour ce passionné de
peinture et de recyclage, le corps humain a une
forme géométrique, pour lequel les bouteilles
en plastique s’y prêtent à merveille. «La plupart des objets peuvent être réutilisés pour être
valorisés et ainsi créer des œuvres avec une
histoire», conclut-il.
Nacima Chabani
TÉLÉVISION
19:55 Divertissement
LES ENFANTS DE LA TÉLÉ
Pour revisiter les archives des
émissions télévisées, l’animateur
reçoit Eddy Mitchell et Fred Testot
qui jouent «Un singe en hiver» au
Théâtre de Paris ainsi que Sylvie
Testud et Alice Taglioni, à
l’affiche le 4 juin du film «Sous
les jupes des filles» d’Audrey
Dana.
19:35 Culture info
19:45 Divertissement
19:45 Film
LES ANNÉES BONHEUR
MONGEVILLE
Dans cette émission où règne la
bonne humeur, l’animateur entouré de Fabien Lecœuvre et
d’Evelyne Leclerc, propose un
voyage dans le temps. C’est
l’occasion pour certains artistes
d’interpréter leurs tubes et pour
d’autres - plus rares, de se faire
connaître d’un public qui n’était pas
forcément né en ce temps-là. Avec
notamment Daniela Mercury…
Mongeville assiste à la mort de
son ancien collègue, le juge
Delvaux, victime d’un attentat à la
voitire piégée. Axelle Ferrano lui
apprend qu’Arnaud Huchet, un
homme que lui et Delvaux ont
condamné douze ans auparavant
pour le meurtre de sa femme, est
sorti de prison. L’ex-détenu
chercherait-il à se venger des deux
juges d’instruction ?
19:45 Série TV
19:50 Série TV
ECHAPPÉES BELLES
DA VINCI’S DEMONS
FEMMES DE LOI
La globe-trotteuse Sacha Bollet
voyage au gré du Gulf Stream,
l’un des courants océaniques les
plus puissants de la planète, à la
rencontre des pêcheurs,
scientifiques ou marins qui
vivent, travaillent et se déplacent
avec ce tourbillon géant. Une
aventure terrestre et maritime
qui mène la réalisatrice de
l’Irlande aux Açores…
Après l’assassinat du duc de
Milan, les Médicis cherchent à
apaiser les esprits de la
population de Florence. Ils
demandent à Léonard de Vinci de
créer une colombe mécanique
pour le carnaval de Pâques.
Alors qu’il travaille sur le projet,
le jeune inventeur s’éprend de
Lucrezia Donati, la maîtresse de
Lorenzo de’Medici.
Patron de l’auberge du «Chêne
vert», Fabien Duroc a été abattu
lors d’une balade en forêt.
L’enquête s’oriente rapidement vers
la société du «Grand Bois», qui
organisait une battue aux sangliers,
et plus particulièrement vers son
président, Jacques Ranval, un
notable local. Elisabeth Brochène
connaît bien les problèmes liés aux
comportements …
19:55 Football
CHAMPIONNAT
DE FRANCE LIGUE 1
19:45 Culture info
19:50 Série TV
DE L’ORIENT À L’OCCIDENT
HAWAII 5-0
La dernière journée s’annonce
décisive dans le bas du
classement où Roy Contout et les
Sochaliens disputent une finale
pour le maintien à domicile face
à Evian. Pendant ce temps,
Lorient accueille Lille,
pratiquement assuré de
conserver sa place sa troisième
place qualificative pour…
Apparu en Arabie au VIIe siècle
après la révélation du prophète
Mahomet, l’Islam s’est rapidement
étendu jusqu’à constituer un
empire plus vaste encore que celui
des Romains. Ainsi, de la Perse à
l’Afrique du Nord, puis de La
Mecque à Damas, de Jérusalem au
Caire et enfin de Fez à Cordoue, la
conquête arabe s’affirme de
manière tolérante.
Un couple et le capitaine d’un
bateau ont été trouvés morts par
balle au large de la côte. Le
triple meurtre s’est produit alors
qu’un objet en feu non identifié
venait de tomber dans l’océan.
L’analyse balistique et de
précieuses informations fournies
par Jerry Ortega laissent penser
que l’attaque pourrait être
l’œuvre d’une organisation…
19:55 Série TV
19:50 Dessins animés
19:55 Document
NEW YORK, SECTION
CRIMINELLE
Eames et Goren enquêtent sur
l’assassinat d’un riche trafiquant
d’armes et de sa maîtresse. Cette
dernière portait autour du cou un
foulard appartenant à l’épouse
d’un cheikh. Or, le couple, qui
naviguait sur la mer Rouge, a été
tué peu de temps auparavant.
Alors que les enquêteurs tentent
de découvrir le lien entre…
LES SIMPSON
Homer se réjouit d’aller à la fête de
la bière. Hélas, il découvre que
Marge l’a trompé et a emmené toute
la famille à une foire agricole, où
l’alcool est prohibé. En voulant
quitter cet endroit, Homer entraîne
sa famille dans un labyrinthe taillé
dans du maïs. Lisa parvient à guider
l’essentiel de sa famille vers la sortie
en utilisant une méthode
mathématique, mais Homer reste…
CHRONIQUES
CRIMINELLES
Affaire Jean-Pierre Treiber : un
double meurtre bien mystérieux.
Accusé d’avoir tué Géraldine
Giraud et Katia Lherbier, l’ancien
garde-chasse, qui a toujours
clamé son innocence, se pend dans
sa cellule de Fleury-Mérogis en
février 2010. La cougar et le
légionnaire. Le 5 avril 1997, au
petit matin, Alfred Cavanna…
El Watan - Samedi 17 mai 2014 - 20
I D É E S - D É B AT S
CRÉDITS AUX ENTREPRISES
Les banques demeurent
insuffisamment impliquées
Par M’hamed Abaci
Financier et auteur
L
es crises de croissance, d’investissement
productif, de création de la richesse et
de l’emploi ont rendu assez obscures les
stratégies de nos gouvernements et continuent
à susciter bien des inquiétudes pour maintenir
l’ordre économique avec un climat social et
environnemental particulièrement très difficile
dont souffre le pays depuis deux décennies, et
devraient attirer notre attention sur l’importance du crédit à l’économie des entreprises. En
effet, le rôle de la banque en tant qu’acteur actif
d’intermédiation financière n’est pas fondamentalement d’accumuler les capitaux monétaires
aux dépens d’une économie de production, de
technologie et d’une gestion active du taux de
change et des crédits plus avantageux dans les
circuits des marchés, entre autres, faire leur
entrée en Bourse ou prendre des participations
dans le capital social des IDE (Investissements
directs étrangers) pour mieux s’adapter à la nouvelle dynamique d’évolution mondiale, marquée
par un mouvement international d’harmonisation et de normalisation dans la globalisation
des systèmes et mécanismes de l’économie de
marché, sur lesquels la finance internationale
repose aujourd’hui en bon pouvoir économique.
Là est toute la question des capacités de
management de nos banques et de la nécessaire amélioration de notre législation bancaire et financière qui doit conduire
à préparer notre transition à l’économie de
marché et l’adhésion de l’Algérie à l’OMC.
Nous ne saurions les condamner, car elles demeurent liées à l’environnement des règlementations bancaires et financières du pays, restant
instables et surchargées tantôt de droit public,
tantôt de droit privé et que l’acte de gestion est
toujours pénal, et le risque-gestion est toujours
lié au crédit et aux conditions de marché, que cela
soit partiellement ou totalement dans le cadre
d’une économie concurrentielle de marché. Ainsi, la question de la politique de l’argent à travers
le système bancaire en Algérie est sérieusement
posée pour améliorer l’activité économique et
les conditions pratiques de l’activité bancaire
qui ne sont pas encore en parfaite harmonie avec
l’environnement et le contexte international.
Cette question est une nécessité absolue pour
construire une relation économique et financière
fondée sur un nouveau mécanisme économique,
celui de la financiarisation de l’économie permettant d’accéder à d’autres marchés et d’agir
efficacement sur le marché, en réponse à des
besoins économiques réalisés par l’entreprise.
Il reste que le secteur bancaire algérien est pour
l’heure absent à ce niveau-là et peu efficace
dans l’accompagnement des entreprises en
matière d’incitation à investir et à augmenter
la croissance, qui est un acte de développement économique en réponse à des besoins
de crédits, malgré les résultats encourageants,
notamment une hausse de 30% en 2013 par rapport à 2012, grâce aux orientations du Premier
ministre. Pour rappel, la structure actuelle de
ce secteur se caractérise par la prédominance
de six banques publiques, dont l’actionnaire
unique est l’Etat, et 90% environ des crédits
relèvent aujourd’hui d’un simple acte de finance
publique et sans promotion de produits bancaires sur le marché financier ou boursier. De
l’autre, nos banques commerciales sont plus
dépendantes d’un système financier étatique
plutôt que de celui du marché, notamment
sans vision économique qui prône un modèle
de gestion du capital bancaire ou du business
comme étant un facteur dynamique et structurant du développement de l’économie des
entreprises, dont l’entreprise industrielle est
l’accélérateur et l’effet multiplicateur d’actifs
générateur de richesses et de valeur ajoutée.
A ce sujet, nos banques, il faut le rappeler, sont
désormais régies par la commercialité selon le
droit privé pour s’ouvrir à l’économie de marché
qui se fonde sur la négociation et le contrat ayant
pour assise juridique le droit commercial. On
espère à cet effet que nos banques deviennent
actionnaires dans les entreprises, en investissant
dans les actifs financiers, en finançant des projets
de recherche et des plans de restructuration…
En effet, les entreprises de production fonctionnent au ralenti en raison justement d’une
série de contraintes qui empêchent la bonne
utilisation des capacités installées en termes
de production, dont l’allongement des délais
dans l’octroi des crédits ou dans l’exécution
des opérations bancaires, la faible qualité du
service, le Credoc comme seul et unique mode
de paiement sur le commerce extérieur, les
lourdeurs des procédures qui détournent les
clients particuliers des banques, découragent
les investisseurs et pénalisent les entreprises
en manque à gagner en matière de capacités
installées, de croissance, d’emplois supplémentaires, de pouvoir d’achat et de développement.
Parfois, plusieurs d’entre elles se trouvent
bloquées à cause de besoins en matières
premières et fournitures, le taux de capacités installé en production tourne entre 45%
et 55% et une production de 5% du PIB.
Tout cela a fait qu’aujourd’hui 70% environ
de nos entreprises ne sollicitent plus de crédits
bancaires et, par conséquent, se financent sur
fonds propres avec, comme mode de paiement, le cash (chkara) dont 45% environ de
la masse monétaire circulent dans les circuits
de l’informel, et nous constatons enfin une
faible bancarisation, notamment l’utilisation du
chèque qui est très faiblement répandue, une
monnaie fortement dévaluée, une Bourse des
valeurs qui est à l’état statique et squelettique.
Professionnellement parlant, la banque fait le
commerce de l’argent, mais en l’adaptant aux
progrès de l’économie orientée vers l’entreprise.
A titre de comparaison, la distribution des crédits au sein des pays du Maghreb est évaluée
entre 15 et 20% du PIB, alors que pour le Maroc
ce taux représente 70% et pour la Tunisie 80%.
C’est qu’effectivement les crédits bancaires
n’ont pas connu une accélération particulière
avec l’évolution de l’économie, à savoir l’objectif de création de 100 000 entreprises/an qui
n’a pu être réalisé qu’à moitié devant la gravité
de l’expansion du commerce de l’importation,
lorsque l’on sait que près de 70% de nos revenus
provenant de la rente pétrolière en devises fortes
financent les importations via les banques, aux
dépens de l’encouragement de l’exportation et
de l’investissement dans l’économie productive pour la substitution aux importations. Plus
généralement, le crédit bancaire n’a pas évolué
en puissance pour développer une économie
privée qui est considérée comme un agent économique incontournable, qui intéresse directement l’activité économique et commerciale.
Dans ce contexte, nos banques demeurent
insuffisamment implantées, impliquées dans le
marché financier, efficaces et modernes avec un
réseau de bureaucratie pesante dans l’exercice
des règles stratégiques du marché, cause de
déséquilibres et de contraintes entre la banque
et l’entreprise, dans la mesure où actuellement
45% environ de la masse monétaire circule
dans l’informel, l’épargne privée, qui s’évalue
à moins de 30%, restant insuffisante, les modes
de relation de nos banques avec la clientèle sont
administratifs et la capacité d’initiative est insuffisante beaucoup plus au niveau local, alors que
nous sommes dans une économie de marché.
Sur cette question, il paraît à notre sens plus
judicieux d’accroître leur contribution à travers
une politique de crédit industriel qui permettrait
une croissance harmonieuse de l’économie
algérienne et qui aura pour ambition de mettre
en œuvre une révolution industrielle, sachant
que nos banques disposent de surliquidités accumulées suite à leur recapitalisation par l’Etat,
qui s’évaluent à près de 40 milliards de dollars,
qui s’avèrent abondants, ce qui peut affaiblir
la rentabilité et augmenter les coûts des ressources et, par conséquent, l’inflation monétaire.
Ceci dit, nos banques ne présentent pas de
risques financiers a priori pour investir dans des
opérations telles que prendre des participations
financières dans les entreprises possédant un
bon potentiel industriel, voire la fondation d’une
banque d’affaires mixte banques publiques/
banques privées dédiées au développement
industriel. Un enjeu stratégique pour la crédibilité et l’ouverture internationale pour la mise en
place du marché financier en Algérie en conformité avec les pratiques internationales mixées
aux normes européennes/anglo-saxonnes qui
consacrent un vrai statut d’autonomie de gestion universelle de nos banques. Mais il faudra
LES CRÉDITS BANCAIRES
N’ONT PAS CONNU UNE
ACCÉLÉRATION
PARTICULIÈRE AVEC
L’ÉVOLUTION DE
L’ÉCONOMIE, À SAVOIR
L’OBJECTIF DE CRÉATION
DE 100 000 ENTREPRISES/
AN.
clarifier la responsabilité des organes sociaux
(conseil d’administration, assemblée générale
des actionnaires) en matière civile et pénale,
dont sa source, le droit commercial pour plus
d’efficience, d’efficacité et de concurrence entre
les banques devient un enjeu majeur dans la
réhabilitation et l’évolution du management de
nos banques dans leur vrai rôle d’acteurs actifs
d’intermédiation financière, dans la perspective
d’aboutir à une saine concurrence inter-banques.
Il y a bien l’urgence d’une grande et meilleure
mobilisation des crédits dans le cadre de la
lutte contre la récession, voire pour servir
une politique anti-inflationniste et sociale en
matière de pouvoir d’achat qui est sérieusement posée aujourd’hui, voire de garantir les
entreprises des crédits par signature auprès de
leurs relations commerciales avec leurs fournisseurs ou contractants, selon une approche
managériale, prêter plus et mieux afin que
nos banques deviennent compétitives et par
conséquent se rapprocher du monde économique d’aujourd’hui, car l’évolution vers une
économie d’endettement interne n’est point
une fatalité, n’a rien de contraire à la logique
de l’économie pour le développement des
entreprises. Puisque, d’une part, le crédit est
considéré comme l’âme de l’économie et joue
un rôle stratégique en tant que puissant levier
pour le développement économique et social et,
d’autre part, le crédit constitue principalement
la contrepartie de la masse monétaire. D’autant
que la banque crée la monnaie par le biais du
crédit, et l’entreprise est la structure de base de
la vie socio-économique qui crée en contrepartie
la richesse, l’emploi et le progrès qui sont dans
l’économie liés étroitement par le profit, le
risque de gestion et de responsabilité juridique
qui fait que le processus d’action du gouvernement doit se poursuivre en mettant en œuvre une
nouvelle révolution économique et financière.
En effet, après cinquante ans d’indépendance,
la structure de l’économie algérienne reste
fortement dominée par les personnes physiques qui représentent 90% (commerce et
services). Ce qui peut inquiéter l’équilibre
de l’économie algérienne entre l’offre et la
demande (consommation) présent et futur du
pays. C’est ainsi que l’apport du crédit s’avère
crucial eu égard aux surliquidités accumulées au
niveau de nos banques, qui prendra une position
prioritaire pour l’économie d’entreprise, voire
pour les ménages. Car le crédit bancaire à la
consommation n’a rien de contraire au concept
de l’économie, mais néanmoins il doit tirer
l’offre vers le haut pour une vie économique
dynamique et compétitive au niveau local.
L’octroi d’un crédit ne doit pas se faire à
n’importe quelles conditions, mais à sa juste
valeur économique, notamment sur un business-plan fondé sur des hypothèses de marché
et dans la limite de 70% du total des investissements à réaliser et par lequel une banque
commerciale met, pour une durée déterminée,
des fonds rémunérés au moyen de taux d’intérêt et de commissions à la disposition d’une
entreprise morale ou d’une personne physique
pour son développement économique futur,
c’est-à-dire qu’il faudra faire que le crédit se
transforme nécessairement dans l’acte d’investir, l’acte de produire, l’acte d’innover, l’acte
de financer des programmes de recherches
scientifiques, des plans de restructuration…
En règle générale, un crédit à l’économie
peut prendre deux formes selon le cas : crédit
exploitation (court terme) ou crédit d’investissement (moyen et long termes) et doit reposer
sur des bases bancables dont la solvabilité,
actif net positif et, enfin le niveau du cashflow en rapport avec le crédit, à savoir justifier d’une structure financière bilancielle
équilibrée, un stock de créances confirmé,
disposer de garanties physiques, et enfin d’un
business-plan et des capacités managériales
et de la crédibilité des dirigeants surtout.
Il apparaît ici à faire tout un travail professionnel pour prêter mieux.
Cela concerne, entre autres, la capacité d’étude
technico-économique, l’analyse et l’appréciation des crédits à l’économie en fonction de
business-plans et plans d’activité, sachant que
les banques sont astreintes à respecter les
ratios d’encadrement de gestion interne. Ce
travail est lié à la vision stratégique que l’on
aurait sur l’entreprise en matière d’intelligence économique, d’ingénierie financière,
de négociation et de contrat de financement.
En somme, il devenait plus impérieux que jamais
d’adapter les banques et les entreprises au droit
des sociétés (codes du commerce et civil) au progrès de l’économie et les réalités d’aujourd’hui,
afin de sortir du schéma classique actuel pour
passer aux rouages nouveaux fondés sur la spécialisation, selon la forme juridique de groupe
ou de holding financier (société-mère et ses
filiales). En vue de développer et de professionnaliser les activités bancaires pour une meilleure
diversification des instruments du marché financier et aller vers plus de transparence dans la gestion pour passer dans les meilleures conditions
aux mécanismes de la financiarisation de l’économie face aux nouvelles évolutions mondiales.
Enfin, il nous semble que là aussi il faut que
nos banques sachent d’abord ce qu’est une
entreprise avec laquelle elles auront des relations et que les entreprises sachent de leur côté
ce qu’est une banque.
M. A.
El Watan - Samedi 17 mai 2014 - 21
I D É E S - D É B AT S
HOMMAGE
IL Y A 10 ANS DISPARAISSAIT MAHFOUD BENNOUNE
DE L’INTELLECTUEL MAQUISARD
À L’ANTHROPOLOGUE ENGAGÉ
Par Mustapha Belfodil
Mahfoud Bennoune
entre-temps par l’armée coloniale.
LE PÉRIPLE D’UN UNIVERSITAIRE ATYPIQUE
A la signature des Accords d’Evian le 18 mars
1962, Mahfoud Bennoune est nommé membre
de la commission mixte du cessez-le-feu installée à Boumerdès (ex-Rocher noir). Il est chargé
des relations avec le groupe FLN siégeant dans
l’Exécutif provisoire. Opposé au «putsch» de
l’EMG contre le GPRA, il est reversé dans le «civil». Il s’allie avec Boudiaf qui fonde le PRS, le
Parti de la révolution socialiste. La situation qui
prévaut suite à la crise de l’été 62 et le triomphe
du «groupe d’Oujda» le pousse à l’exil à partir
de 1963. Mafhoud Bennoune décide, alors, de se
consacrer à une carrière universitaire. Il poursuit
des études en sciences sociales, d’abord à Paris
où il obtient un DES en histoire à la Sorbonne.
En 1967, il entame un cycle d’études supérieures
aux Etats-Unis où il est admis à la Wayne State
University.
En 1976, il soutient une thèse de doctorat en
anthropologie à l’université de Michigan. Sa
thèse portait sur «L’impact du colonialisme et
de l’émigration sur la paysannerie algérienne».
Le professeur Bennoune enseigne dans cette
même université de 1970 à 1977, année où il
rentre en Algérie. Il enseigne ensuite à l’Institut
de sociologie de l’université d’Alger. En 1979, il
est nommé directeur de l’Institut des techniques
de planification et d’économie appliquée, poste
dont il démissionne en 1981. En 1992, il est
PHOTOS : D. R.
I
l y a 10 ans, jour pour jour, disparaissait
Mahfoud Bennoune à l’âge de 68 ans.
L’Algérie perdait en ce 17 mai 2004 l’un de
ses intellectuels majeurs. Un chercheur boulimique, doublé d’un fervent militant de la liberté.
Mahfoud Bennoune, c’est à la fois un ancien
officier de l’ALN, un opposant farouche lorsque,
à l’été 1962, il s’engagea aux côtés de Boudiaf
pour dénoncer le coup de force de l’état-major
contre le GPRA, et un anthropologue passionné
de l’Algérie dont les travaux sur la paysannerie,
sur le système industriel sous Boumediène, sur
la condition féminine et le «néopatriarcat», ou
encore ses recherches en anthropologie politique
feront date. C’était un véritable «intellectuel
public», selon la formule du politologue britannique Hugh Roberts, un peu à la manière dont
Mohamed Dib aimait à se définir durant la période coloniale en se déclarant «écrivain public»,
c’est-à-dire un intellectuel «sous contrat» avec
son peuple.
Selon des éléments biographiques que sa
fille Karima a eu l’amabilité de nous fournir,
Mahfoud Bennoune est né le 9 avril 1936 à ElAkbia, petit village du Nord Constantinois situé
entre Mila et El-Milia, village auquel il consacrera d’ailleurs tout un livre sous le titre : El Akbia,
un siècle d’histoire algérienne (OPU, 1986). Le
jeune Mahfoud grandit dans une famille nationaliste proche du PPA-MTLD et foncièrement
engagée dans le combat indépendantiste. Il s’installe rapidement à Alger où il fait l’essentiel de sa
scolarité, tout en militant au sein du MTLD. En
1955, il rejoint les maquis de l’ALN dans le Nord
Constantinois. Il est aussitôt adoubé par les chefs
de la Wilaya II.
Zighoud Youcef et Lakhdar Bentobal le chargent
de missions politiques. Il est désigné comme
officier de liaison entre la Wilaya II et le CCE,
un statut qui lui permettra d’être régulièrement
en contact avec Abane Ramdane. A ce titre, il
s’impliquera activement dans la préparation
du Congrès de la Soummam. Arrêté lors d’une
mission à Alger, il est fait prisonnier de guerre
pendant plus de quatre ans.
Son père, Si Lakhdar, ainsi que deux de ses
frères, Ali et Amar, seront froidement exécutés
nommé membre du Conseil consultatif national.
Chercheur insatiable et prolifique, Mahfoud
Bennoune est l’auteur d’un nombre important d’ouvrages, d’études et d’articles spécialisés. Parmi ses livres, L’an 2000 du TiersMonde : développement ou régression (OPU,
1985), La construction de l’Algérie contemporaine. 1830-1987 (Cambrige University Press,
1988), Le hasard et l’histoire. Entretiens avec
Bélaïd Abdesselam (coécrit avec Ali El Kenz,
ENAG, 1990). Esquisse d’une anthropologie de
l’Algérie politique (Marinoor, 1998), Les Algériennes victimes d’une société néopatriarcale
(Marinoor, 1999), Education, culture et développement (ENAG/Marinoor 2000).
Deux jours après sa disparition, l’université
de Michigan a institué un prix «Mahfoud
Bennoune» décerné aux meilleurs chercheurs en
sciences sociales qui consacrent leur thèse aux
problématiques du Maghreb.
Dans un hommage publié par la revue Insaniyat
peu après sa mort, Hugh Roberts, disséquant
le précieux patrimoine scientifique légué par
Mahfoud Bennoune, dira de lui : «De sa thèse
sur l’émigration des montagnards originaires
de la société disloquée du Nord-Est algérien,
ses articles sur la paysannerie algérienne et
notamment son étude de son village natal, son
essai sur le devenir du Tiers-Monde (…) tous les
travaux de Mahfoud Bennoune (…) ont porté le
sceau de l’engagement politique aussi bien que
scientifique, celui d’un ‘‘intellectuel public’’ qui
mettait inlassablement son énergie au service
de l’intérêt général tel qu’il le concevait plutôt
qu’au service d’une théorie abstraite quelconque, et encore moins de sa carrière et de son
intérêt personnel.»
«HUMANISTE, ANTI-IMPÉRIALISTE
ET FÉMINISTE»
Sollicitée pour nous livrer un témoignage sur son
père, Karima Bennoune, aujourd’hui professeur
de droit international à l’université de Californie, nous gratifie de trois feuillets aussi précis
qu’émouvants. «C’est difficile de résumer la vie
d’une personne comme Mahfoud Bennoune»,
écrit-elle. «Il a toujours été un intellectuel
engagé. Ce qui était important pour lui, c’était
d’utiliser le savoir dans le projet de construire
et d’améliorer sa société». «Il était humaniste
avant tout, antiraciste, anti-impérialiste, et à
partir d’un certain âge il est devenu également
féministe», poursuit-elle. Karima ne manque
pas de souligner le tempérament jovial de son
père, même devant les pires épreuves : «Ce que
je n’oublierai pas, c’est que même avec tout ce
qu’il a vécu pendant la guerre de libération et
les années 90 — la torture, la terreur, l’emprisonnement, les menaces, les assassinats de ses
proches et de ses amis —, il trouvait la force de
rire et de sourire comme personne d’autre, avec
enthousiasme et chaleur.» Karima n’a qu’un seul
regret : le fait que les ouvrages de son père ne
soient plus disponibles. «Actuellement, je mène
une recherche sur les intellectuels algériens
des années 90’ et j’ai trouvé que nous sommes
en train de perdre leur œuvre, ce qui est une
deuxième tragédie (…). Ce projet m’a fait comprendre que si on veut vraiment rendre hommage
à Si Mahfoud, il faut republier ses livres qui sont
presque introuvables dans les librairies d’Alger
aujourd’hui», plaide-t-elle. Dans la foulée, elle
annonce le lancement d’un site dédié à la sauvegarde, justement, de l’œuvre de son père. «Je
viens juste de lancer un projet de récolte de ses
écrits sur un site, www.mahfoudbennoune.com,
pour que les gens puissent accéder librement à
ses écrits, et je continuerai ce travail jusqu’au
9 avril 2016, ce qui aurait été son 80e anniversaire», confie-t-elle. Et d’ajouter : «Mon père est
mort suite à une longue maladie il y a exactement
10 ans. Mais chaque fois que je reviens en Algérie, il me semble que je le retrouve toujours, surtout parmi celles et ceux qui continuent à lutter
pour une Algérie vraiment démocratique, où il
n’y a ni autocratie ni obscurantisme, où les droits
du peuple qu’il aimait sont respectés. A mon
avis, ce sont ces luttes démocratiques qui portent
aujourd’hui l’esprit et l’espoir de Mahfoud
Bennoune.» L’anthropologue baroudeur peut
reposer en paix : sa fille est la digne continuatrice
de son œuvre. «Il était content quand je suis
devenue une Professeure Bennoune comme lui.
Mais pour moi, ‘‘Professeur Bennoune’’ ne peutêtre que Si Mahfoud. J’étais et je suis très très
fière d’être sa fille, et quelque part son étudiante
aussi.» Au vu de la qualité de son travail, comme
en témoigne son livre magistral Votre fatwa ne
s’applique pas ici, qui comporte un gros travail
de mémoire sur les victimes de la décennie noire,
on ne peut que constater avec bonheur la persistance de la flamme résistante de Si Mahfoud. Au
risque de la contredire, la pupille de ses yeux a
tout d’une Professeure Bennoune !
M. B.
L’HUMOUR EST-IL FORCÉMENT DÉPLACÉ ?
Par Abdelhamid Benzerarh
On ne peut rire de tout. Cela ne veut
pas dire qu’il ne faut rire de rien.
«L’humour consiste à renverser
l’adversité en faisant de l’esprit
avec ce qui est sans esprit».
Bertrand Vergely
DE L’HUMEUR À L’HUMOUR
A une députée travailliste qui, un jour,
s’écria devant tout le Parlement anglais
médusé : «Monsieur le Premier Ministre, vous êtes tellement odieux que si
j’étais votre femme je mettrais du poison dans votre thé», Winston Churchill
(1874-1965) répondit du tac au tac :
«Eh bien, moi madame, si j’étais votre
mari, je boirais ce thé !» Churchill
aurait pu se fâcher. Au lieu d’avoir de
l’humeur, il a eu de l’humour, mettant
ainsi en application ce que Thomas
Carlyle (1795-1881) disait à propos de
l’humour, à savoir qu’il consiste non
pas à rire des choses, comme l’ironie,
mais à rire avec les choses.
L’humour est une manière de retourner la violence dont on est l’objet en
ne ripostant pas à la violence par la
violence mais par le langage. Et ce,
en prenant le parti d’un adversaire
ou d’une situation contre soi-même.
Une critique acerbe nous est adressée.
Immédiatement on se met avec celui
qui critique, en lui indiquant des façons
de critiquer davantage. Du coup, celui
qui pensait avoir affaire à un adversaire
se trouve désarmé. Son agressivité n’a
plus lieu d’être puisqu’en face de lui il
n’y a rien pour lui donner une raison
d’exister et de s’entretenir. «Vous voulez me critiquer ? Je vais vous aider
en vous montrant deux ou trois choses
qui vous ont échappé.» Voilà ce que
dit l’humour. Le critique agressif a
trouvé son maître, sans qu’il y ait pour
autant blessure et vaincu. L’humour en
cela est miraculeux. Et ce, pour trois
raisons.
DE L’HUMOUR À LA GRÂCE
L’humour, en effet, est un signe qui a le
don de rétablir l’ordre réel des choses.
Nous pensons souvent que la réalité
réside dans la nature et la violence plus
que dans l’esprit et ce que l’on appelle
la surnature, qui dépasse la nature. En
fait, c’est le contraire qui est vrai. C’est
l’esprit qui est réel et la nature, avec sa
violence qui est seconde. Refoulé par
la nature, l’esprit qui est en chacun de
nous et qui ne demande qu’à jaillir est
ramené à la surface chaque fois que
surgit l’humour. On avait perdu tout
esprit. Par son esprit, l’humoriste nous
redonne l’esprit que nous avions perdu.
D’où le fait que l’humour nous élève
toujours en nous traitant avec esprit
comme citoyens de la cité de l’esprit.
L’humour serait-il possible si l’esprit
n’avait pas de réalité ? Non. Et c’est
en cela qu’il est miraculeux. Avec
lui, c’est toujours une part de ciel qui
s’ouvre et un rayon de soleil qui vient
illuminer la terre où nous avons le
nez collé. Kierkegaard (1813-1855),
le grand penseur danois, a conféré
à l’humour une vertu théologique,
en considérant qu’il est proprement
surnaturel que l’homme puisse rire de
lui-même. Comment ne pas lui donner
raison ? Si nous ne pressentions pas
intimement que notre royaume est
celui de l’esprit et que nous n’en avons
pas d’autre, nous ne trouverions sans
doute pas la force de rire de nous.
Ainsi l’humour, qui n’est pas le ricane-
ment sur tout par dérision méchante et
finalement par désespoir, nous ouvre
les portes du ciel intérieur que chacun
possède sans le savoir, jusqu’à ce
qu’un merveilleux rire bondissant audessus de l’adversité des hommes ou
des situations vienne le réveiller.
RETOUR À L’ENVOYEUR
Winston Churchill n’aimait pas
Bernard Shaw. Lorsque celui-ci lui
envoya deux places de théâtre pour la
générale d’une pièce, il lui répondit
par retour du courrier : «Maître, je
ne peux pas me rendre ce soir-là à
votre aimable invitation, mais envoyezmoi deux autres places pour une
seconde représentation s’il y a une.»
A quoi Bernard Shaw répondit en envoyant deux places par retour de courrier : «Monsieur le Premier Ministre,
voici deux places, comme vous me
l’avez demandé, une pour vous et une
pour l’un de vos amis, s’il vous en reste
un.»
A. B.
El Watan - Samedi 17 mai 2014 - 24
JEUX - DÉTENTE
HORIZONTALEMENT : 1.Pourtour d’un espace plan
2.Drogue. Passée de mode. Période 3.Neptunium.
Embaucherait 4.Peu fidèle en amour. Ecouler 5.Pronom
vague. Disque solaire. Mettais. En plus 6.Chemin de halage.
Fromage. Lettre grecque 7.Salut à César. Altier. Appelle de
loin 8.Règle. Chambres. Faucon 9.De même. Facteur sanguin.
C'est-à-dire. Onéreux 10.Délaissées. Placera judicieusement
11.Points opposés. Saint de la Manche. Feuilletés de nouveau
12.Non dit. Bas de gamme. Soulageât 13.Fin. Son eau est
désinfectante. Note d'espoir 14.Obtenu. Processus de développement de quelque chose. A rendre 15.Carré de campagne. Un
chouïa. Fiables.
VERTICALEMENT : 1.Avis invitant à se présenter.
Moment donné 2.Point décisif au judo. Dégradé 3.Rigolé.
Article. Fleuve froid. Déchet organique 4.Poison. Vêtement.
Actionné 5.Lettre grecque. Marque le mépris. Senteur de mer
6.Démonstratif. Cercueil. Divinité 7.Matière de rideau.
Recommander avec insistance. Amusement 8.Grande cuillère.
Ville de France 9.Amour bestial. Pronom. Tellement. Dresser
10.Hissa. Dépassés 11.Vers marins. Lieux pour fous 12.Icidedans. Etendues d'eau. Non ignoré 13.C'est idem. Ils transgressent la loi divine 14.Foyers lumineux. Métro parisien.
Epaule 15.Premier impair. Allongerait. Vieilles manies.
Quinze sur 15
1
2
3
4
5
6
7
8
9
N° 3816
Mots Croisés
1
1
N°3816
Par M. IRATNI
10 11 12 13 14 15
2
3
4
5
6
7
8
9
10
I
2
II
3
III
4
IV
V
5
VI
6
VII
7
VIII
8
IX
X
9
HORIZONTALEMENT
10
I- Ecrit sans talent. II- Amour excessif. III- Porcheries
- Fils du soleil. IV- Coupe sèche - Ile grecque - Avant
nous. V- Qui fait preuve de soumission. VI- Note Préposition - Interjection. VII- Breuvage divin - Se
traite à la ferme. VIII- Point de saignée - Conifère.
IX- Floué - Arbre à latex toxique - Dans. V- Problème
circulatoire -Ville de Roumanie.
11
12
13
14
VERTICALEMENT
15
SOL. QUINZE SUR 15 PRECEDENT : HORIZONTALEMENT :
1.MOMENTANEMENT 2.OBERER. AMENUISE 3.NEVEU. CI. CELA 4.
DIE. TRANCHE. RAS 5.ORNER. REVA. MEME 6.TREPAS. NEO. UR 7.
IDEE. OB. SCORES 8.SE. IRRITEE. ARES 9.IRAN. ENA. TASSEE 10.
OMIT. SERVEUSE 11.NASAL. SIESTE. AR 12.IOS. ER. OSSUE 13.
POTENCE. SEM. EST 14.AS. NG. CREONS. SE 15.SERT. GUE. NERVIS.
VERTICALEMENT : 1.MONDOVISION. PAS 2.OBEIR. DERMATOSE
3.MEVENTE. AIS 4.ERE. EREINTAIENT 5.NEUTRE. LONG 6.TR.
PORES. SC 7.CARABINES. ECU 8.NAINES. TARIE. RE 9.EM. CV. SE.
VERSE 10.MECHANCETES. EON 11.ENEE. EO. AUTOMNE 12.NUL.
MORASSES. SR 13.TIARE. ERSE. SE 14.AMUSEE. AUSSI 15.PENSER.
SECRETES.
1- Bizarres. 2- Consacrée - Note. 3- Voie carrossable Zone chère à Freud. 4- Oseille - L’être non recommandé.
5- Havre du désert - Dévidoir à cocons. 6- Note - Se
mouiller. 7- Bigarras - Lettre grecque. 8- Fibre textile Rapport de cercle. 9- Lipides phosphorés complexes. 10Risques - C’est nickel.
SOLUTION N° 3815
HORIZONTALEMENT
Sudoku
N° 115
7
REGLE DU JEU
1
Une grille est composée
de plusieurs
carrés. Chaque carré
contient tous les chiffres
de 1 à 9. Chaque ligne
comme chaque colonne
contient aussi tous les
chiffres de 1 à 9.
Certains chiffres vous
sont donnés, à vous de
trouver les autres. Pour
cela, procédez par
déduction et élimination.
8
5
3
2
2
4
Solution
4
5
2
Sudoku
précédent
5
6
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sudation
adipeux
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8
cri de
charretier
officier dans
la marine
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9
I- PALANQUINS. II- INITIATEUR. III- FA - ROSE.
IV- OLLE - IRISE. V- MOU - ADIRE. VI- EGER ANA. VII- TU - AG - ENTE. VIII- REPRESSION.
IX- OE - EUE. X- SOUSSIGNES.
VERTICALEMENT
1- PIFOMETRES. 2- ANALOGUE. 3- LI - LUE POU. 4. ATRE - RARES. 5- NIO - GE. 6- QASIDA SPI. 7- UTERINES. 8- IE - IRANIEN. 9- NURSE TOUE. 10- SR - GENES.
Fléchés Express
cabines
d’électeur
éclat vif
du regard
vagabond
d’avoir
colle bien
à Alma
cours
élémentaire
exciter
légèrement
N° 3816
rat
palmiste
5
8
enjôlée
Tout Codé
N° 3816
Définition
du mot encadré
En vous aidant de la définition du mot encadré, complétez la grille, puis reportez les lettres correspondant
aux bons numéros dans les cases ci-dessous et vous
découvrirez le nom d’un personnage célèbre.
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ce qu’il y a
de meilleur
item
Fixer, installer dans un lieu, une position.
5
étoffe unie
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G
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précède
Lanka
renversait
d’admiration
œuf de
certaines
algues
personnel
groupe
modeste
richesse
briser
demeures
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X
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beau
parleur
symbole
baie de
Honshu
copulative
trophées
d’Indien
peine
né
portion
vante les
mérites de
mis en
branle
génitrice
SOL. TOUT CODÉ PRÉCÉDENT :
CUITE - MATHIEU AMALRIC
SOLUTION FLÉCHÉS EXPRESS PRÉCÉDENTS :
HORIZONTALEMENT : HERITIERS / FUTILITE / PLIERAS / ANUS / EOR / AGES / INNÉ /
REEL / SET / BAS / AUTRE / MISEES / LI / AD / IU / OB / SENSE / ANON / ER / SA / STASE
VERTICALEMENT : DEFLAGRATIONS / RUINEES / BOA / MITEUSE / MA / TIRS / LAIDS /
FILA / US / EST / EISENSTEIN / ART / ONEREUSES / SECRETES / ERE.
lignes de
feuilles
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El Watan - Samedi 17 mai 2014 - 25
L’ÉPOQUE
Le chef de sûreté de wilaya de Tipasa n’a pas dérogé à la
règle depuis son installation à la tête de cette institution.
Jeudi dernier, au siège de la sûreté de wilaya, les
représentants locaux de la presse écrite et leurs
homologues de la radio locale ont été invités à une
cérémonie conviviale par le représentant de la DGSN, à
Tipasa. La manifestation s’est ouverte par une minute de
silence à la mémoire des victimes du devoir, suivie d’une
intervention relative au rôle des médias dans le
développement social et économique du pays. Quelques
correspondants sont intervenus pour exprimer leur
opinion sur la relation entre la police et la presse. Les
autorités civiles et militaires de la wilaya de Tipasa
étaient présentes lors de cette cérémonie, organisée à
l’occasion de la célébration de la Journée internationale
de la liberté de la presse, qui coïncide avec le 3 mai.
Conférences sur les réseaux
sociaux consacrées au tourisme
A l’occasion de la tenue du 15e Salon international du
tourisme et des voyages, une série de conférences seront
programmées, demain, à la Safex, aux Pins maritimes,
sur l’utilisation des réseaux sociaux et des TIC dans la
promotion touristique. Parmi les intervenants, figurent
Alain Jean, expert auprès du programme Diveco, Fadhila
Brahimi, géostratège en image et communication
d’influence dans le digital en France et au Maghreb et
Haloune Hocine, directeur d’études et de la
normalisation au MPTIC. Etre sur le Net n’est plus un
choix, c’est une nécessité. Il ne suffit pas d’avoir un
«www.com» pour dire avoir un site. Les médias sociaux
aident à accroître la présence globale sur le Web et
permettent, par ailleurs, de créer et d’entretenir des
relations durables avec les clients. Mais attention à
l’effet de mode !
18 ambulances médicalisées
pour Aïn Témouchent
Pas moins de dix-huit ambulances médicalisées ont été
affectées dernièrement à la wilaya d’Aïn Témouchent,
selon le directeur de la Protection civile. Ces importants
moyens roulants, dotés de l’ensemble des équipements
d’intervention, seront mis à contribution au cours de la
saison estivale 2014 pour aider les agents dans leurs
efforts à porter assistance aux blessés et victimes de
noyades notamment, a indiqué le lieutenant-colonel
Kamel Bengouitène. Ainsi, la commune de Beni Saf a été
renforcée avec deux nouvelles ambulances pour faire
face à la forte affluence des estivants, au nombre de deux
millions en 2013. Celle de Bouzedjar a également été
renforcée par une ambulance médicalisée, a encore
signalé le directeur de la Protection civile, rappelant que
la wilaya de Aïn Témouchent compte au total 11 unités
d’intervention réparties entre les différentes daïras.
Mme Zidani à la tête du
Conseil scientifique du CHU
de Sétif
Professeure, médecin chef titulaire du service
d’orthopédie du CHU de Sétif, Houria Zidani est la
nouvelle présidente du Conseil scientifique de
l’établissement.
Ce conseil sera pour la première fois de son histoire
présidé par une femme. Elue le jeudi 15 mai par 17 voix
contre 13 pour le président sortant, le professeur Soualili
qui briguait un 3e mandat, la dame de fer de l’hôpital de
Aïn Fouara, respectée et appréciée aussi bien par ses
pairs que par ses patients, a du pain sur la planche.
Intègre, compétente et désintéressée, la nouvelle
présidente, nous dit-on, aura pour mission prioritaire le
règlement du problème de la chefferie des services de
cardiologie et d’ORL. Tout comme l’ouverture de
nouveaux services (maxillo-facial, endocrinologie,
rhumatologie, dermatologie et autres) inexistants à
l’hôpital de Sétif, et faisant face à une interminable valse
de directeurs généraux et à une montagne de
problèmes…
Édité par la SPA “El Watan Presse”
au capital social de 61 008 000 DA. Directeur de la
publication : Omar Belhouchet
Direction - Rédaction - Administration Maison de la Presse :
Tahar Djaout - 1, rue Bachir Attar 16 016 Alger - Place du 1er
Mai Tél : 021 68 21 83 - 021 68 21 84 - 021 68 21 85 Fax : 021 68 21 87 - 021 68 21 88
Allure affolante
pour une visite
ministérielle
Réhabilitation programmée
et inquiétudes justifiées
● Vieux de 2000 ans, ces vestiges restent miraculeusement bien conservés.
T
rois mille ans d’histoire,
dont une grande partie encore enfouie et dans un état
de conservation impressionnant,
font de l’antique ville de Tiddis, située à 28 km au nord de
Constantine, un livre et un musée
à ciel ouvert qui n’a pas encore
révélé tous ses secrets, mais dont
la fragilité est cependant source de
légitime inquiétude. Enfouie sous
terre, protégée par la montagne sur
laquelle elle a été bâtie, Tiddis, ou
Castellum Tidditanorum, la cité
chargée de la protection de Cirta
sous l’occupation romaine a été en
partie mise au jour par l’archéologue français André Berthier en
1972. Erigée en escaliers à flanc
de montagne, ville de poterie,
mosaïque et génie architectural,
Tiddis a été épargnée par l’urbanisation moderne qui a englouti
sa «grande sœur» enfouie sous
l’actuelle ville de Constantine.
L’antique cité, aujourd’hui sous
tutelle de l’OGEBC (Office de
gestion et d’exploitation des biens
culturels), est protégée des intrus
par une petite clôture ainsi que par
une famille d’agriculteurs, dont
des membres assurent la garde.
Après plus de 2000 ans d’existence, les ruines de cette ville forte
restent miraculeusement bien
conservées, malgré la végétation
sauvage qui les envahit, les glissements de terrains et les coulées
de boue les jours de forte pluie.
Les gardiens du site, qui n’a pas
encore été complètement fouillé ni
délimité, attestent avoir découvert,
par hasard, des vestiges de quartiers entiers qu’ils ont laissés sous
terre, «de peur qu’ils ne soient
abîmés ou volés», en attendant
l’intervention des spécialistes. Les
sept hectares dévoilés, sur une superficie totale du site estimée à 40
ha, renferment toutes les propriétés d’une ville romaine de l’Antiquité : des temples dédiés aux
divinités, un forum (le plus petit
jamais construit), des voies dal-
PHOTO : APS
La presse locale à l’honneur
El Watan - Le Quotidien Indépendant
TIPASA
SITE ANTIQUE DE TIDDIS À CONSTANTINE
ON VOUS LE DIT
lées, des quartiers d’artisans, des
thermes et des réservoirs d’eau.
Une étude pour la réhabilitation
de ce site inscrit au programme
des préparatifs de la manifestation
«Constantine capitale de la culture
arabe 2015» est «actuellement en
cours de finalisation», affirme-ton à l’OGBC, qui prévoit d’élargir
les limites du site et de déplacer
en dehors du périmètre l’actuel
parking des visiteurs et d’installer
des infrastructures d’accueil. Au
sommet de la montagne, que les
gardiens souhaitent aménager, le
relief naturel et la beauté des lieux
reprennent leurs droits avec une
vue plongeante sur Tiddis, depuis
le sanctuaire du dieu carthaginois
Baal-Hammon, sur le Rhummel
et surtout sur une montagne qui
devrait encore conserver dans
ses entrailles les ruines du castellum de Caldis, autre fortification
romaine.
Spécialistes et archéologues sont
exclus des fouilles, le Centre national de recherche archéologique
(CNRA) est «seul habilité à effectuer des fouilles» sur des sites de
ce genre, affirme son directeur,
Farid Ighilariz, qui soutient ne
pas avoir été sollicité pour collaborer à l’étude en cours sur le
site de Tiddis, menée sous l’égide
de l’OGBC. Selon les responsables du centre, une étude «préalable» et un «sondage» du terrain
«devraient être effectuée avant
tout aménagement de ce site».
La «mise à l’écart» du CNRA,
conjuguée aux délais courts des
préparatifs, est un autre motif
d’inquiétude pour les experts et
universitaires qui craignent des interventions superficielles, au lieu
et place de fouilles «méthodiques»
et «scientifiques». Quelques archéologues de Constantine sont
certes sollicités épisodiquement
et «à titre consultatif» par les
bureaux d’études chargés des projets pour fournir une estimation
«toute théorique» sur la délimitation des terrains, «sans plus» :
une situation «regrettable» aux
yeux des universitaires constantinois qui sont arrivés à douter de l’utilité de former des
«compétences locales». Plusieurs
sites archéologiques puniques ou
romains d’Algérie, mis au jour
pendant la période coloniale française, nécessitent des opérations
de fouilles complémentaires et
surtout une mise à jour des inventaires, afin d’en protéger légalement les contenus, soulignent
les mêmes experts. A ce sujet, le
directeur du CNRA s’inquiète
du sort réservé au tombeau de
Massinissa, si les opérations de
«sondage» et de «fouilles» ne
devaient pas être menées «préalablement», insiste-t-il, aux travaux
prévus par le Plan de réhabilitation
de ce patrimoine historique qui
remonte à plus de 2200 ans.
AÏN TORKI, UNE COMMUNE ENCLAVÉE
Déficit crucial en logements
L
a commune de Aïn Torki, relevant de la daïra de
Hammam Righa, au nord-est du chef-lieu de la
wilaya de Aïn Defla, souffre de nombeux déficits.
Située sur le flanc sud du mont du Zaccar, à 11 km
de la ville de Miliana, l’ex-Marguerite est confrontée en outre à l’enclavement qui renforce davantage
son isolement. Mais la première préoccupation est
celle du logement, soutiennent des sources locales.
Ainsi, des familles continuent à s’entasser dans
des habitations vétustes datant de l’ère coloniale.
Le problème se pose avec acuité pour les habitants
résidant en zones agglomérées, indiquent des
sources municipales. Pour rappel, cette commune
déshéritée a bénéficié d’un seul quota de 60 logements sociaux en une décennie. Officiellement, on
évoque un manque de terrains d’assiette, alors que
l’aspect montagneux de la région fait que la com-
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ACOM : Agence de communication : 102 Logts, tour de Sidi
mune dispose au contraire de zones constructibles
suffisantes pour accueillir des projets en ce sens, a
affirmé un élu local. Quelque 1000 demandes de
logements sont actuellement déposées au niveau des
services compétents, un véritable casse-tête pour
les autorités locales constamment harcelées par les
administrés. Intervenant récemment sur les ondes
de la radio locale, le maire lancera un véritable SOS
en direction du wali. Ce dernier est sollicité pour
l’octroi d’un nouveau quota de ce type de logements
au profit de cette commune. Les autres problèmes
dont souffre la population de Aïn Torki sont le chômage, l’absence d’infrastructures pour les jeunes,
une couverture sanitaire insuffisante, pour ne citer
que ces exemples. En somme, Aïn Torki nécessite
un intérêt particulier de la part des pouvoirs publics
pour son désenclavement.
Aziza L.
Yahia, Hydra. Tél : 021 56 32 77 - Tél/Fax : 021 56 10 75
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Est ; ENIMPOR - Imprimerie Ouest.
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Youcef Yousfi, ministre de
l’Energie, a effectué, jeudi
dernier, une visite de travail
dans la wilaya de Tipasa, qui
s’est enchaînée ensuite par une
seconde visite de travail dans la
wilaya de Blida, avant de se
rendre à un rendez-vous de
travail important prévu dans la
capitale. Koléa, Hadjret Ennous,
Cherchell, Tipasa ont été les
étapes de son itinéraire dans
cette wilaya côtière. Mais c’est
l’allure affolante imposée par le
protocole qui a effrayé certains
automobilistes. Le compteur
véhicule affichait
160 km/h le long de l’axe routier
reliant Douaouda-Marine à
Oued-Bellah (Cherchell).
Certains conducteurs ont eu du
mal à supporter la vitesse. Les
risques d’accident de
circulation étaient
véritablement réels lors de cette
visite de travail de ce membre
du gouvernement. Quelques
occupants de certains véhicules
ont subi quelques légers
malaises. La visite de M. Yousfi
s’est achevée sans dégâts dans
la wilaya de Tipasa par un
copieux déjeuner «au poisson»,
avant que le membre du
gouvernement ne reprenne la
route vers la wilaya limitrophe,
Blida. Ouf ! L’emploi du temps
de M. Yousfi a été respecté.
M’hamed H.
Une fusée russe
s’écrase après
son lancement
Une fusée russe «Proton-M»
transportant un satellite
Express-AM4R de pointe
s’est écrasée hors du
territoire kazakh, vendredi,
peu après son lancement,
ont rapporté les médias
russes. Le lanceur a
rencontré un problème de
moteur 540 secondes après
avoir décollé du cosmodrome
de Baïkonour (Kazakhstan)
à 01h42 heure locale (21h42
GMT, jeudi), a indiqué
l’Agence spatiale fédérale
russe, citée par l’agence de
presse Itar-Tass.
L’incident pourrait s’être
produit pendant la deuxième
ou la troisième étape du
lancement, selon l’agence de
presse Interfax.
La chaîne de télévision
«Russia Today» a annoncé
que jusqu’à présent aucune
victime ou dommage au
sol imputable au crash
n’avait été signalé. Les
autorités ont commencé à
enquêter sur les causes de
cet échec et ont fait savoir
que tous les lancements de
fusées Proton-M seraient
suspendus jusqu’à ce que
l’origine du crash soit
découverte.
Les manuscrits, photographies ou tout autre
document et illustration adressés ou remis
à la rédaction ne seront pas rendus et ne
feront l’objet
d’aucune réclamation.
Reproduction interdite de tous articles
sauf accord de la rédaction.
El Watan - Samedi 17 mai 2014 - 26
SPORTS
LIGUE DES CHAMPIONS (1re JOURNÉE)
EST (TUNISIE) – ESS, CE SOIR À 20 H À TUNIS
CHAMPIONNATS
D’ALGÉRIE DE JUDO
C
’est aujourd’hui à partir de 9h qu’auront lieu les championnats d’Algérie seniors «par équipes» messieurs et
dames. Ils se dérouleront à la salle omnisports de Birtouta
dans la wilaya d’Alger. Le «par équipes seniors» représente
la plus importante compétition nationale du judo algérien
après l’épreuve des «individuels» de la même catégorie
d’âge. L’enjeu est grand dans cette joute qui regroupera
toutes les équipes championnes des régions avec en plus les
podiums de la dernière édition. Les équipes en lice tenteront
de décrocher le billet qualificatif aux championnats arabes
des clubs champions prévus la fin de l’année en cours.
Les championnats arabes des clubs concerneront aussi les
dames. Chez les messieurs, deux équipes seront favorites
pour le sacre. Il s’agit de l’équipe de la sûreté nationale
(ASSN), championne d’Algérie de l’édition passée et le GS
Pétroliers. En dames, elles seront trois équipes en mesure
de faire le jeu. Elles ont comme noms et dans l’ordre, le
GS Petroliers, le DS Baba Hacene mais aussi l’ASSN qui
vient de se renforcer cette année avec un apport de choix de
judokates rompues. Les finales de ces championnats sont
programmées à partir de 16h.
S. M. S.
6e SEMI MARATHON
DE KABYLIE
Une forte participation
H
uit cent seize athlètes venus de 17 wilayas dont 106
femmes ont pris part à la 6e édition du semi marathon
de la Kabylie qu’organise annuellement l’Association
des amis de la course à Pieds (ADCP) de la wilaya de Tizi
Ouzou. Une compétition placer sous l’hommage au regretté
Bachir Belkacem vice président de la ligue d’athlétisme de
Tizi-Ouzou, mort à la veille du challenge Cherdioui alors
qu’il s’affairait à préparer le parcours sur le site de Fréha
au mois de janvier dernier. Une sixième édition dominée
chez les hommes par l’équipe nationale militaire qui a placé
trois coureurs sur le podium chez les hommes et par celle de
la protection civile d’Alger chez les femmes qui ont raflé
les 5 premières places au général. Avec la participation de
l’EN militaire cette sixième édition atteste si besoin est
que le marathon de Tizi-Ouzou parfaitement organisé est
désormais une compétition de référence dans le calendrier
de notre élite.
Mohamed Rachid
L’aigle noir à rude épreuve
A
près sa défaite à El Eulma et la polémique autour de la date du déroulement
du match de championnat ESS –
USMH, pour le compte de la 29e journée, le
onze sétifien s’est déplacé à Tunis avec un
moral affecté afin de débuter aujourd’hui, la
phase des poules de la ligue des champions
africaine en donnant la réplique à l’ES Tunis,
un habitué de la compétition. Les camarades
de Khediaria, qui abordent leur 3e match en
une semaine, auront probablement du mal à
tenir le coup physiquement. Intervenant en fin
d’exercice, cet important rendez-vous s’annonce difficile pour les sétifiens, qui seront
une nouvelle fois amoindris de plusieurs éléments. Suspendu, Zerara n’a pas fait le déplacement. Pour des raisons techniques, la recrue
du mercato hivernal, Tiaiba est contraint de
faire de même. Par ailleurs, Madouni et Benchadi, qui se trouvent apparemment sur la liste
des libérables, ne sont qualifiés. Benabderahmane et Djahnit sont incertains pour blessure,
alors que Gourmi, «démissionnaire» depuis
un moment, et qui aurait conclu avec le MCA,
ne débutera pas la partie. Cette situation complique la tâche du staff technique, lequel, en
visionnant le match ES T - CS Sfax, a une idée
sur les forces et faiblesses des «Sang et Or». A
cet effet, le staff compte renforcer l’entrejeu.
L’arrière gauche, Lagraa, avancera d’un cran
pour épauler Ferahi et Karaoui. Ogbi, qui
revient fort, ces derniers temps, en fera les
frais. Ménagé lors de la dernière rencontre de
championnat, Mellouli formera, avec Demmou, la charnière centrale. Celle-ci devra, à
l’instar du gardien Khedairia et des latéraux
Ziti et Boukria, cravacher dur pour contrer les
hommes du hollandais Ruud Krol. Ce dernier,
Un déplacement
périlleux attends
l’ESS ce soir, face au
champion de Tunisie
qui vient de s’adjuger un autre titre de champion de Tunisie, deux journées avant la fin
de l’exercice, a, en prévision de cette empoignade, ménagé bon de cadres. En somme, la
confrontation de ce soir ne sera pas une partie
de plaisir pour les setifiens qui bénéficieront
de l’apport de centaines de fans qui ont tenu à
faire le déplacement.
Kamel Beniaiche
LA VIE DES CLUBS - L 1
■ JSK : LE DUO D’ATTAQUE DU MOC
■ MOB : LES BÉJAOUIS VISENT
Le duo d’attaque du MO Constantine (Division
nationale amateur-est) pourrait se reconstituer
à la JSK. En effet, après avoir fait signer pour
trois saisons, Brahim Si-Ammer, le meneur
de jeu des «Bleu et Blanc» de l’antique Cirta,
les dirigeants de la JSK sont sur le point de lui
adjoindre son complice de l’attaque Mociste,
Imad Brahimia. Alors que la venue de ce dernier
devait être annoncée officiellement jeudi dernier,
les dirigeants se sont accordés finalement un
délai de réflexion même si le joueur les intéresse
au plus haut degré. Comme c’est le cas aussi
pour Harrouche, du RCArbaa, qui s’engagera
certainement avec la formation kabyle après la
fin du championnat. Toutefois, la direction n’a
pas encore annoncé quel joueur devra quitter les
rangs de la JSK, surtout en attaque avec Ebossé,
Zaabia, le Mauritanien Bessam et éventuellement
Imad Brahmia.
M. R.
Les «Crabes» tenteront de se mettre
définitivement à l’abri en revenant avec les trois
points à l’occasion de ce déplacement à Bordj.
D’autant plus que les poulains du coach Amrani
auront à faire face à une équipe du CABBA déjà
relégué en ligue 2. L’effectif sera amoindri par
les services de Betrouni et Bahri pour de diverses
raisons. La direction du club a décidé de motiver
les joueurs par le versement d’un salaire.
L. H.
RECONSTITUÉ
■ CSC : CASIMIRO FUTUR ENTRAÎNEUR
La formation du Chabab de Constantine est sur
le point de s’adjuger les services d’un nouvel
entraîneur, en remplacement du Français Bernard
Simondi, qui ne devrait pas être reconduit. En
effet, le président Bentoubal est sur la piste du
coach portugais Alfredo Casimiro. Ce dernier
sera à la ville des ponts le 24 mai prochain pour
négocier avec la direction du CSC. Sur un autre
registre, la formation clubiste attaquera son
match de ce soir face au MCA avec un esprit de
vacance, il ne faut pas trop s’attendre des capés
de Simondi qui joue sans envie ni âme.
A. H.
■ CABBA : BAROUD D’HONNEUR
Ce samedi, ce sera la dernière prestation des
Bordjiens à domicile en L1 pour cette saison 20132014. L’équipe va être composée de jeunes qui
ont prouvé leurs capacités à faire mieux que les
titulaires qui ont joué tout au long de la saison.
Avec Souiche (gardien), Mebarkia, Mansour,
Bendahmane, Benhemine en défense, Djerrar,
Mosrati, Bouflih et Benai au milieu, Hamimid et
Bouguerra en attaque, le groupe compte tous
faire pour l’emporter face au MOB.
Y. B.
LA VICTOIRE
■ JSMB : RETOUR DE NIATI
Les «Vert et Rouge» aborderont l’avant dernière
journée du championnat avec la réception du
champion d’Algérie, l’USMA, dans un match qui
ne sera pas d’une grande importance pour les
deux équipes dans la mesure où les béjaouis ont
déjà perdu pratiquement toutes leurs chances de
se maintenir.
Le coach Hamouche compte aligner quelques
jeunes pour leur permettre de gagner de la
compétition. L’effectif sera renforcé par le retour
de milieu de terrain Niati après avoir purgé quatre
matches de suspension, au moment où trois
joueurs seront absents à savoir Zafour, Challali et
Meddahi pour cause de blessures.
L. H.
■ MCO : PLUSIEURS ABSENCES
Bien que son équipe soit officiellement
maintenue en Ligue 1, l’entraîneur Omar
Belatoui table sur un résultat probant du côté du
stade 2 Août 55 face à une équipe du CRB qui a
pratiquement elle aussi assuré sa survie parmi
l’élite.
Le groupe sera amoindrit par l’absence de
plusieurs éléments clés, à l’image de Dagoulou
qui est rentré chez lui, Nessakh pour mariage,
ainsi que les Bouterbiat et Aoued, encore blessés
ou Saïdi, retenu chez les militaires. Le coach a du
faire appel à plusieurs espoirs, comme Ezzemani
et le jeune Belatoui, pour compléter les 18. A. M.
■ JSS : SANS SES TITULAIRES
Les «Sudistes» se sont déplacés à Tizi Ouzou
pour affronter, cet après midi, la JSK, avec un
effectif très réduit. En effet, le buteur attitré,
le béninois Aoudou Mohamed, est rentré chez
lui pour prendre part à un match amical que
disputera l’équipe nationale de son pays. Les
défenseurs Bagayoko et Terbah sont blessés et
Belkheir est suspendu.
Quatre joueurs cadres qu’il est difficile de
remplacer.
A. B.
■ CRBAF : INCORPORER LES JEUNES
Le championnat est déjà terminé pour le petit
poucet de ligue 1, le CRBAF qui jouera en ligue
2 la saison prochaine.
C’est l’actuel entraîneur Abbas qui drivera
les «Tortues» lors du prochain exercice sur
décision de la direction de Bakouche. Enfin,
les coéquipiers de Khairi joueront un match de
formalité ce soir face au RCA à Larbaâ.
Une joute durant laquelle Abbas incorpora
plusieurs jeunes après le départ de plusieurs
cadres.
A. H.
ESS - USMH, mardi 20 mai
Finalement, la LFP a décidé de décaler au mardi
20 mai, le match de championnat ESS - USMH,
comptant pour la 29e journée. Initialement
devait se jouer aujourd’hui, 17 mai, alors que le
club doit disputer, à Tunis, un match de Ligue
africaine des champions. Si la rencontre face à
l’USMH était maintenue pour le 17, l’ESS allait
diviser son groupe en deux. Cela au moment où
les règlements de la CAF protègent les clubs
participant à une compétition continentale d’un
tel cas de figure.
A. A.
Programme des rencontres Ligue 1 (29e J)
Aujourd’hui (17h)
ASO - MCEE
MCA - CSC (huis-clos)
CRB - MCO
JSK - JSS
RCA - CRBAF
CABBA - MOB
JSMB -USMA
ESS - USMH (Reporté)
Classement :
Pts
J
1. USMA
64
28
2. ESS
52
28
3. JSK
50
28
4. MCEE
45
28
5. USMH
44
28
6. MCA
42
28
7. RCA
40
28
- . CSC
40
28
- . JSS
40
28
10. ASO
37
28
11. MCO
33
28
12. CRB
31
28
13. MOB
30
28
14. JSMB
25
28
15. CABBA
21
28
16.CRBAF
20
28
PHOTO : D. R.
Birtouta, pôle d’attraction
El Watan - Samedi 17 mai 2014 - 27
SPORTS
30e ET DERNIÈRE JOURNÉE DU CHAMPIONNAT PROFESSIONNEL DE LIGUE 2
Le NAHD accompagne l’USMBA et l’ASMO
● NAHD 2– OM 1
WAT : Hadji, Aguid, Messaoudi, Rebai,
Kada Benyacine, Sidhoum (Meftahi 84’),
Belarbi (Yalaoui 74’), Abdellaoui, Touil
(Chaouti 66’), Zerguine, Tebbal
Entr. : Yadel-Kheris
USC : Garah, Djebbar, Khiat, Aïb, Boumidi
M. (Boulaiouidat 57’), Demene, Boumidi
H., Fekas, Bourahla, Naamoun (Bouaziz
87’), Youcef-Khodja
Entr. : Hadj Mansour
Dans un stade plein à craquer, les Sang
et Or ont fêté dignement, hier, leur retour
parmi l’élite. Contraint de vaincre pour
décrocher le troisième billet de l’accession, les choses ont très bien commencé
pour le NAHD qui réussit à ouvrir la
marque dès le coup d’envoi de la partie. Un but signé Allali Gonflé à bloc
par cette ouverture du score express, le
NAHD double la mise quelques minutes
Hemani et ses coéquipiers ont fêté le retour du NAHD parmi l’élite
plus tard par de Hafid (9’). Assommés,
les visiteurs réagiront très timidement.
A la reprise, les Olympiens reviendront
avec plus de détermination et réduisent
le score (57’), sur une tête d’Aoures. Les
Médéens tenteront le tout pour le tout
à la quête d’une égalisation, mais sans
succès, au grand bonheur des Sang et Or
qui retrouvent officiellement l’élite, en
décrochant le dernier ticket, et accompagnent ainsi l’USMBA et le l’ASMO en
Ligue 1.
Youcef T.
ÉLIMINATOIRES
CAN-2015
C’est parti !
C’est ce week-end que débuteront officiellement les
éliminatoires pour la 30e édition de la Coupe d’Afrique
des nations (CAN-2015), qu’abritera le Maroc entre le 17
janvier et le 8 février 2015, avec l’entame du deuxième
et avant-dernier tour préliminaire, qui verra 28
sélections se disputer les sept dernières places pour
prendre part au dernier tour éliminatoire, qui se jouera
en mini-championnat entre les mois de septembre
et d’octobre prochains. Un 2e tour préliminaire, qui
débutera donc aujourd’hui avec le déroulement
des matchs aller de ce premier tour, avec plusieurs
rencontres programmées durant ce week-end, dont
deux intéressent plus particulièrement l’Algérie, à
savoir Malawi-Tchad et Sao Tomé-et-Principe-Bénin.
Ce sont les vainqueurs de ces deux rencontres qui
s’affronteront lors du 3e et dernier tour préliminaire
et auxquels se joindront les Verts dans le groupe B,
en compagnie du Mali et de l’Ethiopie, pour la phase
éliminatoire des groupes.
T. A. S.
RUSSIE
Capello réduit sa liste
à 25 noms
Le sélectionneur de la Russie, Fabio Capello, a réduit,
hier, de 30 à 25 joueurs sa pré-sélection pour le
Mondial au Brésil (12 juin-13 juillet). Les défenseurs
Alexander Anyukov et Alexei Berezutsky, les milieux
Yury Gazinsky et Vladimir Bystrov, ainsi que l’attaquant
Artem Dzyuba, deviennent «réservistes». Le technicien
italien a également appelé l’attaquant de Séville, Denis
Cheryshev, vainqueur de l’Europa League avec l’équipe
espagnole cette semaine, en lieu et place du buteur
vétéran Pavel Pogrebnyak.
La sélection finale des 23 joueurs russes sera
communiquée le 2 juin, dix jours avant le coup d’envoi
du tournoi mondial.
AFP
DÉCÈS
La famille Merzouk du Phare (Baïnem
- falaises) a l'immense douleur de faire
part du décès de son fils à l’âge de 48 ans
Merzouk Mohamed Lamine
L'enterrement a eu lieu, hier, vendredi
16 mai au cimetière de Aïn Bénian.
"A Dieu nous appartenons et à Lui nous
retournons."
● WAT 2 - USC 3
Le hat-trick de
Youcef-Khodja
Stade Akid Lotfi (Tlemcen)
Arbitres : Houasnia, Hamou et Doulach
Averts : Rebai, Touil (WAT) et Demene
(USC)
Buts : Tebbal 20’, Abdellaoui 31’ (WAT),
Youcef Khodja 21’, 33’ et 83’ (USC)
Une fois de plus, le Widad s’est fait ridiculiser par une omniprésente équipe de
l’USC, très lucide et combative qui, au vu
de la physionomie de la rencontre, mérite
amplement cette victoire. Pourtant le
WAT annonce la couleur par l’entremise
de Tebbal qui, en pleine lancée, arrive à
ouvrir le score d’un tir imparable (20’).
Youcef-Khodja, très en verve, réplique à
la minute près (21’).
Abdellaoui redonne l’avantage à son
équipe (31’) après un joli mouvement
offensif.
Dans cette course-poursuite Youcef-Khodja remet les pendules à l’heure (33’)
avant qu’il ne rate un penalty (39’). Le
même joueur triple la marque à la fin de la
partie (83’). Une victoire qui n’a pas suffi
à l’USC pour accéder en Ligue 1.
A. Habchi
ESPAGNE - 38e JOURNÉE
A
Le Barça a besoin d’un succès pour conserver son titre de champion
de l’intensité et de la fraîcheur
physique», a ajouté Miranda.
Exactement la recette qui a
permis à l’«Atléti» d’être invaincu face au Barça en cinq
matches toutes compétitions
confondues cette saison (1
succès, 4 nuls).
BARÇA : UN TITRE POUR
TOURNER LA PAGE ?
La lettre d’adieu du gardien
Victor Valdes mercredi, la cérémonie d’au-revoir organisée
jeudi en l’honneur du capitaine
Carles Puyol...
Le Barça s’apprête à changer
d’ère avec les départs, prévus
de longue date, de ces deux
cadres de l’équipe triomphante
des dernières années. Les deux
trentenaires comptent chacun six sacres en Liga depuis
2005 et un septième titre aujourd’hui représenterait une
digne sortie pour eux. «Nous
avons une excellente génération et nous disposons d’une
opportunité historique», a
souligné le meneur de jeu
Xavi, qui brigue pour sa part
un huitième titre de champion.
Ce match doit surtout permettre au Barça de se racheter après une saison sombre,
plombée par la finale de
Coupe du roi perdue face au
Real Madrid (2-1) et l’élimination contre l’ «Atléti» en quart
de finale de C1.
AFP
JSM BÉJAÏA
Amaouche au poste de manager général
Alors que la JSM Béjaïa se dirige virtuellement
vers la Ligue 2, les dirigeants ont déjà entamé
les préparatifs de la nouvelle saison où ils
comptent mettre le paquet pour réaliser
l’objectif tracé. A cet effet, on croit savoir que
l’ex-joueur de la JSK et de la JSMB, à savoir
Hakim Amaouche, est fortement pressenti au
poste de manager général pour lequel il aurait
déjà négocié avec le président Boualem Tiab.
L. Hama
◗ Ligue 2 (30e J)
USMB - CAB
MCS - ASMO
NAHD - OM
WAT - USC
USMAn - USMMH
ASK - ABS
MSPB - ESM
ABM - USMBA
0-1
2-0
2-1
2-3
4-1
2-3
1-0
0-1
Classement :
1. USMBA
2-.NAHD
3- ASMO
4-.USC
5-.O.M
6 .USMB
7 .WA
8. AB
9. MCS
-- ASK
--.CAB
12. USMMH
13. ABM
14. MSPB
15. USMAn
16. ESM
J
30
30
30
30
30
30
30
30
30
30
30
30
30
30
30
30
Pts
55
53
52
51
50
47
44
39
37
37
37
36
35
33
28
9
Fodil Yaïssi,
nouveau
président du CA
epuis l’avènement de la compagnie péD
trolière nationale Sonatrach au MCA,
chaque édition de la Coupe d’Algérie coûte
Barça-Atlético,
une «finale» pour la Liga
u terme d’un Championnat d’Espagne échevelé,
l’Atlético et le Barça se disputent le titre aujourd’hui au
Camp Nou (17) pour la 38e et
dernière journée, une «finale»
qui peut soit lancer les Colchoneros vers un doublé Liga-C1,
soit sauver la saison catalane.
«Nous n’avons encore rien
gagné», a prévenu au début du
mois l’entraîneur madrilène
Diego Simeone, dont l’équipe
est leader de Liga depuis fin
mars et qualifiée pour la finale
de la Ligue des champions,
prévue le 24 mai face au Real
Madrid.
En une semaine, l’Atlético
peut donc s’offrir son premier
titre de champion d’Espagne
depuis 18 ans et le premier
sacre en C1 de son histoire.
Mais il peut tout aussi bien
terminer son époustouflante
saison les mains vides...
Passés à un but du titre contre
Malaga dimanche dernier (11), les Colchoneros doivent
éviter de rater encore le coche
aujourd’hui au Camp Nou,
où un match nul leur suffit
pour décrocher le 10e trophée
de champion de leur histoire.
«Barcelone est une immense
équipe et nous allons essayer
de l’emporter, en sachant que
le nul nous conviendra aussi.
Pour les battre, il nous faudra
Résultats
et classement
MC ALGER
PHOTO : DR Stade du 20 Août (Alger)
Arbitres : Benouza, Omari et Bouhassoun
Buts : Allali (1’) et Hafid (9’) NAHD.
Aoures (57’) OM
Averts : Hemani (NAHD). Benaissa,
Moundji, Rahoui, Benchergui (OM)
NAHD : Mokrani, Allali, Herida, Aliouane,
Khellaf, Brinis, Guebli, Hafid, Boussaïd,
Belakhdar, Hemani
Entr. : Ifticene
OM : Benmadour, Djabali, Moundji,
Slimani, Benchergui, Makioui, Maaziz,
Benaissa, Aoures, Naceri, Drifèle
Entr. : Naghiz
PHOTO : DR
Les Sang et Or
retrouvent l’élite
sa place au président de son conseil d’administration. Jeudi, la direction de Sonatrach a décidé d’apporter des changements
au niveau du staff dirigeant du club. Ainsi,
Fodil Yaïssi a été nommé président du
conseil d’administration (CA) par intérim,
en remplacement de Boudjemaâ Boumella.
Trois autres membres ont fait leur entrée au
CA. Il s’agit de Hocine Amrouche, ancien
président du CA, Mohamed Hassairi et Abdelkrim Raissi, qui ont remplacé Mohamed
Demat et Farid Madani. Si dans l’entourage
de Yaïssi, on affirme que ce dernier n’est
pas chaud pour occuper ce poste définitivement, du côté du conseil d’administration,
on préfère temporiser avant de se prononcer. Intervenant sur les ondes de la radio,
Amrouche a indiqué qu’il faut laisser du
temps à Yaïssi afin qu’il «s’adapte» avant
de prendre une décision.
Il est à rappeler que si Sonatrach est intervenu pour désigner un nouveau premier
responsable du club, c’est pour mettre un
terme à une polémique qui n’a que trop
duré. En effet, au lendemain de la finale
de la Coupe d’Algérie, un conflit a éclaté
entre Boumella et Kaci Saïd, le manager
général. La compagnie a décidé donc de
se séparer de ces deux personnes. C’est
presque à la même période de l’année dernière que Boumella avait remplacé l’ancien
président Hocine Amrouche qui a quitté
ses fonctions à la tête du CA du MCA
suite au «scandale» provoqué par le club
lorsque les joueurs avaient refusé d’accéder
à la tribune officielle pour recevoir leurs
médailles des mains du Premier ministre,
Abdelmalek Sellal, lors de la finale de la
compétition. Ils n’avaient pas admis leur
défaite face à l’USMA. Fodil Yaïssi était
déjà membre du conseil d’administration
du MCA. En septembre 2013, il a été
nommé président de la commission de
discipline qui a pour mission prioritaire de
préparer la prochaine saison.
Abdelghani Aïchoun
météo
ALGER
16°
25°
ORAN 16°
21°
11°
CONSTANTINE 24°
18°
OUARGLA 38°
LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Samedi 17 mai 2014
COMMENTAIRE
Quand le juge
se déjuge
Par Djaffar Tamani
L
Blatter estime que le Qatar
a été une «erreur»
L
e président de la FIFA,
Joseph Blatter, a reconnu
que confier l'organisation
du Mondial 2022 au Qatar, en
été, avait été une «erreur»,
relançant une polémique qui
ne cesse d'enfler sur les
conditions de l'attribution de la
compétition à l'émirat. M.
Blatter a également pointé des
pressions politiques de la
France et de l'Allemagne pour
favoriser le Qatar, lors du vote
en décembre 2010. Des
accusations qualif iées par
Paris d’«allégations sans
fondement». A huit ans du
coup d'envoi, et à quelques
semaines de l'ouverture du
Mondial au Brésil, le débat
tourne au vinaigre quant à
l'organisation de la compétition
la plus populaire du monde
dans ce très riche pays du
TUNISIE
Golfe, où les températures
atteignent, en été, entre 40°C
et 50°C. «Oui, bien sûr», a
lancé jeudi soir
M. Blatter à un journaliste de
la radio-télévision suisse RTS,
qui lui demandait si la décision
de faire jouer des matchs par
50 degrés avait été une erreur.
«Vous savez, on commet
beaucoup d'erreurs dans la
vie», a-t-il ajouté. «Le rapport
technique du Qatar indiquait
bien qu'il faisait trop chaud en
été, mais le comité exécutif (de
la FIFA), avec une majorité
assez large, a décidé qu'on
(allait) jouer au Qatar.» Le
patron du foot mondial, qui
vient d'annoncer qu'il comptait
se présenter l'an prochain à sa
propre succession, a du coup
indiqué qu'il était «plus que
probable» que la compétition
se joue en hiver, sous des
températures plus clémentes.
Joseph Blatter s'était déjà
exprimé récemment en faveur
d'une compétition en f in
d'année pour éviter la
fournaise. «On doit jouer en
hiver à la fin de l'année»,
avait-il affirmé le 21 avril.
Dans un communiqué, la FIFA
a tenu à préciser ces propos, se
refusant à la possibilité d'une
réattribution de la compétition.
«Le président réitère que la
décision d'organiser la Coupe
du monde au Qatar en été était
une erreur», explique-t-elle.
Depuis sa désignation, le Qatar
est accablé d'accusations de
corruption, alors que des
organisations de défense des
droits de l'homme dénoncent
les conditions de travail
désastreuses des ouvriers
étrangers sur les chantiers du
Mondial. Pour expliquer ce
vote 40 mois plus tard, Sepp
Blatter écarte fermement la
question de la corruption mais
évoque un puissant lobbying
de Paris et Berlin. «Non, je ne
dirai jamais qu'ils ont acheté
(la compétition)», déclare-t-il,
évoquant la conséquence de
«la poussée politique»
provenant notamment de Paris
et Berlin, dont il souligne les
intérêts industriels.
LE PÈLERINAGE JUIF DE LA GHRIBA SOUS SURVEILLANCE
■ Les pèlerins juifs se sont rassemblés,
hier, à la Ghriba, la plus ancienne
synagogue d'Afrique sur l'île tunisienne
de Djerba, pour un pèlerinage annuel qui
intervient juste après une polémique sur
le droit des Israéliens à venir en Tunisie.
Militaires, policiers et forces spéciales
étaient déployés en nombre sur la route
menant à la Ghriba, des barrages ayant
notamment été installés afin de fouiller les
véhicules. A la mi-journée, les premiers
groupes de dizaines de pèlerins arrivaient
pour prier, allumer des bougies et déposer
des œufs barrés de vœux dans une cavité
située au fond de la synagogue. Les
organisateurs du pèlerinage espèrent
accueillir 2000 personnes d'ici dimanche,
dernier jour de ce rituel au lendemain
de shabbat, le jour de repos. Les crises
politiques à répétition et l'essor d'une
mouvance djihadiste armée en 2012
et 2013 ont freiné l'affluence, qui s'est
limitée à quelques centaines de visiteurs.
La stabilisation relative du pays depuis le
début de l'année, avec notamment le retrait
du pouvoir des islamistes d'Ennahdha, pour
laisser la place à un cabinet d'indépendants
en attendant des élections prévues en
2014, a relancé les réservations. Ombre au
tableau cependant, le pèlerinage intervient
tout juste après une polémique en Tunisie
sur l'octroi d'autorisations d'entrée sur le
territoire tunisien à des visiteurs israéliens.
PUBLICITÉ
COUPE DU MONDE DE FOOTBALL 2022
es propositions d’amendement de la
Constitution, révélées ce week-end,
préconisent, entre autres «nouveautés»,
l’interdiction du nomadisme politique pour
les parlementaires. L’opinion publique applaudirait
presque à cette future disposition constitutionnelle
mettant un terme à une pratique politique devenue
le sport préféré des députés, spécialement ceux
élus sous l’étiquette des partis du pouvoir et de
sa périphérie. L’on a vu l’étonnante création d’un
groupe parlementaire TAJ (de Amar Ghoul) alors
que ce parti a été agréé six mois après les dernières
élections législatives tenues en mai 2012. Que la
transhumance des députés passe à la trappe, cela est
une bonne chose, même si l’on doute qu’on puisse
enrayer la corruption politique dans des milieux
rendus célèbres par les affaires de corruption dans le
monde économique.
En vérité, la démarche du pouvoir, sur l’ensemble
des propositions d’amendement, accuse un énorme
déficit de crédibilité. Le nomadisme politique le plus
frappant touche le sommet de l’Etat, où a été conçu
le projet de révision constitutionnelle qui devra être
avalisé à l’issue des consultations politiques prévues
en juin. C’est le même président de la République
qui avait initié la dé-limitation des mandats en 2008
pour permettre sa réélection l’année suivante, qui
parraine aujourd’hui le retour au régime des deux
mandats présidentiels. Quand c’est le premier
magistrat du pays qui se déjuge, changeant d’avis
sur un sujet aussi fondamental que l’alternance au
pouvoir, il n’y a pas de raison de croire au sérieux
de cette démarche et à la volonté politique pour un
réel changement dans les textes et dans les mœurs du
système politique en place.
En réaffirmant, par ailleurs, l’indépendance du
Conseil constitutionnel, cela ajoute du cynisme à la
violence des derniers coups de force institutionnels,
dont la précédente révision de la Loi fondamentale
instaurant la présidence à vie, puis l’accord donné à
une candidature à la magistrature suprême en dépit
d’une incapacité physique criarde.
Les observateurs et les simples citoyens sont en train
de découvrir les autres propositions d’amendement
qui suscitent plus la perplexité que la réflexion et le
débat. Il est ainsi proposé d’intégrer la réconciliation
comme constante nationale. Ce vœu pieux émane
d’un pouvoir dont les clans se déchirent depuis au
moins 1999, au début du premier mandat de l’actuel
président de la République. Ces forces antagoniques
qui minent l’Etat ne sont pas tentées, jusqu’à
l’heure, par l’idée de réconciliation, pas plus que
les structures des partis du pouvoir dont la moindre
réunion élargie se transforme en bataille rangée. L’on
apprend également que la lutte contre la corruption
sera inscrite dans la future Constitution, ainsi que la
confiscation des biens acquis par suite de corruption,
comme si le code pénal n’avait jamais existé en
Algérie. L’absence de crédibilité dans l’initiative
du pouvoir est si prononcée que l’«omission» de
l’officialisation de tamazight n’a pas suscité grande
indignation.