khelIfa BenaBed, PrésIdent de l’aPc d’oued sly : samIr BouazdIa, médecIn orthoPédIste à l'hôPItal hamou makour aIn defla : «Nous recevons aussi des patients de Chlef, Relizane et Tissemsilt» Page 21 semaine du 15 au 21 octobre 2014 - n° 45 - prix 15 dA issn : 2352-9695 «Notre commune franchit des étapes décisives vers la modernité»Page 5 WalId sofIane, étudIant, raPPeur : «J’écrirai sur quiconque se plaint de son droit spolié» Page 24 Il y a 34 ans, un vIolent cataclysme détruIt el asnam L’apocaLypse pages 6 à 13 Le séisme du vendredi 10 octobre 1980 a fait quelque 2633 morts et plus de 10 000 blessés. 29 747 maisons ont été détruites et 478 949 personnes se sont retrouvées, dans la minute qui a suivi la secousse tellurique, dans la situation peu enviable de sinistrés. La coquette ville d’El Asnam est détruite à 80%, ses plus beaux bâtiments se sont effondrés, ensevelissant des centaines de victimes MoHAMEd tEguiA présidEnt dE L’Apc dE cHLEf : «Nous poursuivrons notre tâche de promotion et d’édification malgré les embûches» Page 6 HAdj BEnBouALi, cAdrE rEtrAité : «Les recommandations de l’étude de micro-zonation ne sont pas respectées» Page 11 BoujALtiA djAzouLi, AnciEn présidEnt dE L’Apc dE cHLEf : «Nous continuons à ignorer les leçons du passé» Pages 12-13 2 Numéro 45 du 15 au 21 octobre 2014 ACtueLLes ils vivent l’enfer à CaUse d’Un atelier de menUiserie dans le vieUx ténès Les habitants de la cité des frères Bouriche s’en remettent au wali de Chlef La cité des frères Bouriche, appelée aussi cité du cimetière, se trouve dans le prolongement du vieux Ténès, vers l’oued Allala. En fait de cité, c’est une cinquantaine de demeures de construction relativement récente dont certaines, il faut l’avouer, sont assez coquettes. D e loin, les lieux paraissent paisibles mais, en réalité, nous explique-t-on, la quiétude n’y est pas. En particulier pour les occupants de sept maisons qui, pour leur malheur, ont vu naître dans leur entourage immédiat un atelier de menuiserie générale. Ce dernier fonctionne pratiquement toute la journée. Parfois, les machines sont mises en marche très tôt le matin pour ne s’arrêter que très tard le soir. Forcément, le bruit incommode le voisinage. A plusieurs reprises, les habitants ont supplié le propriétaire des lieux d’y remédier, notamment en interdisant à ses ouvriers de travailler dans la cour, de cesser toute activité au moment de la sieste et de libérer les ouvriers dès 17h. Comme au bon vieux temps où les activités bruyantes étaient strictement réglementées. Peine perdue. Le propriétaire refuse obstinément de répondre aux doléances de ses voisins, prétextant qu’il est chez lui et qu’il peut faire ce que bon lui semble. Les tensions s’exacerbent et, las d’êtres des victimes expiatoires, les voisins décident de porter le différend devant les autorités. Ils saisissent à cet effet l’APC et la daïra de Ténès, la direction de l’Environnement et le wali de Chlef. Une enquête est menée sur les lieux qui donnera tort à l’exploitant de la menuiserie, d’autant que ce dernier, semble-t-il, ne possède aucun document légal pour exercer cette activité. Aussi, sur instruction du wali, et conformément aux procédures en usage dans l’administration publique concernant le règlement de ce genre de litige, la direction de l’Environnement, sous couvert de l’autorité de tutelle, fait signifier au propriétaire de la menuiserie, le nommé M. A., qu’il doit cesser son activité. Une vUe de la basse ville de ténès La décision est datée du 19 juin 2012 et porte le numéro d’enregistrement 852. La décision précise que cette fermeture est motivée par le fait que la menuiserie se trouve en plein tissu urbain, ce qui n’est pas toléré par les lois en vigueur. « Avant, ce voisin exploitait un atelier de tourneur-fraiseur, la machine était pratiquement inaudible, ça ne dérangeait personne. Mais depuis quelques années, c’est l’enfer avec le vrombissement permanent des machines de menuiserie», nous dit un des plaignants, en l’occurrence M. Mohamed Makhlouf, retraité. Or, que s’est-il passé depuis ? Des habitants nous ont certifié que le propriétaire de la menuiserie n’a pas daigné se conformer à la décision de fermeture, continuant à l’exploiter «à plein régime», toujours selon M. Mohamed Makhlouf. Ce citoyen nous signale qu’une copie du PV portant décision de fermeture a été remise aux autorités sécuritaires de Ténès et à la protection civile, mais ces dernières, affirme-t-il, n’ont pas suivi l’affaire. En fin de compte, la décision de la wilaya est ignorée et l’exploitant de la menuiserie poursuit son activité comme si de rien n’était. Et c’est ce qui fait rager l’entourage qui ne comprend pas comment les représentants locaux de l’Etat n’arrivent pas à faire appliquer la loi. Pourtant, nous a-t-on affirmé, la justice a eu à sanctionner l’exploitant à plusieurs, allant jusqu’à le condamner au versement d’une somme de 15000 DA à chacun des sept plaignants. Rebelote. Les plaignants s’en remettent une fois encore au wali de Chlef. Dans une lettre qui lui a été adressée le 15 septembre 2013, les sept propriétaires des maisons situées autour de la menuiserie relèvent que la situation n’a pas changé d’un iota et demandent que soit étudiée leur requête pour la fermeture de la menuiserie soit effective. Une copie de la lettre a été par ailleurs adressée au ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, au ministre de la Justice, au procureur de la république près la Cour de justice de Chlef et au directeur de l’urbanisme de Chlef. «Pour compliquer tout, le propriétaire de la menuiserie s’est arrogée de creuser un puits sans autorisation», explique M. Mohamed Makhlouf en précisant que l’eau est commercialisée dans des camions citernes. « On ne sait même pas si elle est potable », ajoute-t-il, apparemment écœuré par tant de laxisme de la part des autorités locales. Ab. Kader elle fait partie des monUments les plUs visités de ténès La statue de «La Madone» dans un piteux état I l existe à Ténès, tout un quartier nommé «La Vierge» (ou « Miryama » en arabe) qui surplombe la ville de Ténès, en référence à l’existence d’une statue de la sainte Marie, mère de Jésus, érigée sur les hauteurs de la ville, datant de l’époque coloniale. Ce monument qui témoigne d’une part de la présence française dans notre pays mais également de l’attachement de la population de l’époque à la religion du Christ est dans piteux état. Une visite sur les lieux nous a permis de constater l’état de dégradation avancée dans laquelle se trouve la statue de « La Madone ». Réalisée avec du bronze, la statue sous l’effet des aléas climatiques se dégrade d’année en année et une réelle prise en charge est plus que nécessaire si l’on veut préserver ce patrimoine culturel. Il s’agit en fait et en dehors de toute considération politique ou religieuse de préserver un pan du patrimoine de notre histoire par une action de réhabilitation de cette statue d’autant plus que beaucoup de vestiges témoignant de la présence française à Ténès ont été saccagés ou ont fait l’objet de vandalisme. L’exemple du cimetière chrétien de la ville témoigne de l’état de dégradation de ce patrimoine culturel. Sur le volet touristique M. Sefta, guide touristique, nous a fait remarquer que parmi les sites les plus visités par les touristes français figurent la statue de la Vierge Marie et le cimetière chrétien. Par ailleurs, si on se réfère à notre religion, Marie, est connue et respectée à travers les récits coraniques. Elle est mentionnée 34 fois dans le Coran et la sourate (chapitre) 19 porte d’ailleurs son nom. Vierge et Mère (par intervention divine) du prophète Jésus, c’est la seule femme citée par son nom dans le Coran. A son sujet, le Coran dit : «Dieu t’a choisie de préférence à toutes ces femmes de l’univers». Elle est vénérée dans l’Islam, essentiellement par ses vertus, sa pureté virginale, son humilité, sa piété qui en font un modèle pour la foi des croyants. Cependant, faut-il le souligner, la grandeur de Marie est totalement en rapport avec l’évènement extraordinaire constitué par la naissance de son fils Jésus considéré dans notre religion comme prophète au même titre que les autres. Quant à la religion catholique, la Vierge Marie demeure l’une des figures les plus importantes et populaires, symbolisant la mère protectrice et consolatrice. Bencherki Otsmane les habitants du village agricole de Chettia en colère L es habitants du village socialiste agricole (VSA) de Chettia, situé à une dizaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya, sont en colère contre les pouvoirs publics et en particulier contre leurs élus. Et ils l’ont fait savoir à leur manière. En effet, pour se faire entendre et attirer l’attention du wali sur des revendications d'ordre sociales, aujourd’hui, il est devenu coutumier de procéder à la fermeture des axes routiers. C’est ce qui s’est passé samedi dernier où ces habitants ont fermé la RN 19 à hauteur de Chettia pour, disent-ils, «protester contre la marginalisation dont ils sont victimes depuis une décennie». Parmi les revendications exposées, figurent l’alimentation en eau potable qui est fréquemment perturbée, l’absence de l’aménagement du village, la fermeture du marché, source de nuisance et de saleté, l’affectation de logements sociaux, l’établissement d’acte de propriété et enfin la réalisation d’aires de jeux pour les enfants de cet ancien village socialiste agricole (VSA). A ces rvendications, M. Mohamed Benouna, président de l’assemblée populaire communale (APC) de Chettia répond : «Certains points soulevés par les habitants sont légitimes et on est sur le point de les solutionner.» Le président de l’APC nous a dévoilés qu’une commission a été instituée pour recenser tous les points noirs de ce VSA. Quant à l’affectation de logements sociaux, M. Benouna nous dira que 400 logements sont en voie de construction et seront bientôt attribués à des personnes méritantes dès leur achèvement. A noter que la fermeture de cet important axe routier (La RN19 Chlef-Ténès) a perturbé considérablement la circulation automobile. Bencherki Otsmane Numéro 45 du 15 au 21 octobre 2014 3 ACtuEllEs Journée mondIale de l'enseIgnant Mohamed Kounih honoré par ses collègues du CEM de Breira L a journée mondiale de l'enseignant coïncidant avec le 5 octobre de chaque année n'est pas passée inaperçue à Breira. En effet, c'est au niveau du collège d'enseignement moyen (CEM) du chef-lieu de la commune qu'a été célébrée cette journée dédiée à ceux qui se "brûlent" pour éclairer la société et guider des générations sur la voie du savoir et des connaissances. P ar cette initiative, la directrice du CEM, fraichement installée dans cette commune éloignée, a voulu rendre hommage au staff éducatif qui ne lésine pas sur les efforts pour dispenser le savoir et la culture aux générations montantes malgré les mauvaises conditions de travail dues à l'isolement de cette localité. A cette occasion, une sympathique réception a été organisée en l'honneur des enseignants ainsi que des autres travailleurs de cet établissement éducatif. Par ailleurs, l'occasion a été saisie par les enseignants pour rendre hommage à l'ancien conseiller de l'éducation qui a pris sa retraite cette année après une trentaine d'année de loyal service au profit de l'éducation nationale. Cet homme affable et toujours souriant a été apprécié par tous ses collègues grâce justement à ses qualités. Cet homme n'est autre que Mohamed Kounih, ex-enseignant de langue arabe au CEM de Beni-Houa avant d'occuper le poste de conseiller de l'éducation. Etaient également présents à cette cérémonie, Abdelkader Bouzar, ex-enseignant de langue française et conseiller de l'éducation au niveau de CEM de Abdelkader Guellil de Beni-Haoua ainsi que Mohamed Berachiche, conseiller de l'éducation au niveau du lycée de Beni-Haoua. Ces vétérans de l'éducation n'ont pas manqué de donner des conseils et des orientations à ces enseignants qui sont dans la plupart au début de leur carrière, ô combien difficile, de l'éducation et de l'enseignement. En effet, c'est Mohamed Kounih qui a pris la parole pour remercier ceux qui ont pris cette initiative, à leur tête le dynamique et infatigable Sidi Moussa Mohand Ameziane, enseignant de mathématiques. Il a mis l'accent sur le rôle important que joue l'enseignant au sein de la société dans la mesure où il représente le guide et l'éducateur de générations. Donc, il est l'exemple de ses élèves sur tous les niveaux. Un cadeau symbolique lui a été offert en récompense à ce qu'il donné à plusieurs générations qui font aujourd'hui sa fierté, certains d'entre eux sont devenus ses collègues dans l'éducation à l'instar de Fawzi Haddar et Zine Eddine Keddar, enseignants de l'éducation physique, qui ont témoigné de ses qualités humaines. Ces retrouvailles ont été immortalisées par une photo souvenir. H. Boukhalfa Djilali Dahmani, nouveau directeur de la maison de la culture de Chlef M. Djilali Dahmani, cadre de la direction de la culture de la wilaya de Chlef, a été installé le 17 septembre dernier dans ses nouvelles fonctions de directeur de la maison de la culture. D ahmani, qui cumule plus de 25 ans années d'expérience dans le domaine de la culture et qui a été installé dans ses nouvelles fonctions depuis plus d'un mois, se dit déterminé à appliquer le programme et la feuille de route qui lui ont été fixés. Il a affirmé qu'il ne lésinera sur aucun moyen pour mettre l'institution au service des associations, des hommes de culture, des artistes et des créateurs de la wilaya. Il espère que la petite expérience qu'il a capitalisée au niveau de la direction de la culture lui sera très utile pour aborder cette nouvelle étape avec des atouts qui lui permettront d'atteindre ses objectifs. La maison de la culture ouvrira dorénavant ses portes à tout le monde sans aucune exclusion afin de promouvoir la culture au niveau de la wilaya de Chlef. "Je remercie à cet effet madame la ministre de la culture, le wali de Chlef et le directeur de la Culture qui m'ont fait confiance. Un programme culturel et artistique a été mis en place depuis notre installation. Je vous informe à cet effet qu'une journée d'études qui a pour thème le rôle des institutions culturelles dans la prévention des catastrophes naturelles. Nous allons voir comment les artistes, les créateurs et les associations à caractère culturels vont s'imbriquer et appréhender cette problématique face aux catastrophes naturelles telles que les tremblements de terre et les inondations", nous a-t-il indiqué lors d'un entretien express. M. Dahmani, en concluant, nous interpelle et fait appel aux gens de culture de la wilaya. Selon lui, il ne dépend que d'eux pour que ce joyau qu'est la maison de la culture soit "une tombe ou un trésor". En effet, c'est à partir de leur participation que cette institution pourra rayonner toujours et encore. A. Cherifi Hassan Chohra réélu à la tête de l'associaition «Iqra» de Chlef C' est le 8 octobre dernier, à 10 heures du matin, que s'est tenue l'assemblée générale élective de l'association "Iqra" de la wilaya de Chlef. La séance fut ouverte par le président sortant M. Hassan Chohra qui, après les formules de bienvenue, cèdera la parole aux organisateurs délégués par l'instance d'Alger, en l'occurrence MM. Khelid de Tizi Ouzou et Maghraoui de Blida. Le premier aidera l'association pas à pas par la lecture des règlements de l'association dans les différents cas de figures. Il y eut d'abord l'élection de la commission de la session suivie de celle de la discipline qui activera indépendamment de la coupe du président. La fin fut réservée à l'élection du nouveau co- mité. L'assemblée, après lecture des modalités de vote, choisira d'élire avant tout le président qui doit choisir son comité et le présenter à nouveau pour approbation à l'assemblée. A l'issue des votes, M. Hassan Chohra fut réélu pour un nouveau mandat de cinq ans par l'assemblée à l'unanimité et à main levée. Suivra l'approbation de son comité qui recevra l'aval de l'assemblée. A noter que MM. Khelid et Maghraoui n'ont rien laissé au hasard tout au long de la session et ont veillé chaque fois à l'application stricte de la loi dans ces conditions. A la fin, ils prendront à témoin la presse pour signaler que tout s'est passé de façon démocratique. Dont acte. Ali Elouahed 4 Numéro 45 du 15 au 21 octobre 2014 ACtueLLes L'événemenT esT passé qUasi-inaperçU à chLef La Journée mondiale des soins palliatifs ignorée De nombreux pays à travers le monde ont célébré la journée du 11 octobre relative aux soins palliatifs. Le thème retenu cette année : "Atteindre la couverture universelle des soins palliatifs" a pour objectif de soutenir l'accompagnement d'un malade en fin de vie où la médecine actuelle est incapable de trouver le remède nécessaire à la guérison d'une maladie donnée. Il faut dire que chez nous, des centaines voire des milliers de malades en phase terminale (notamment les malades cancéreux), éprouvent des douleurs et une détresse inouïe. S elon le Dr Nouioua, chef de service d'oncologie à l'hôpital de Ténès, "de nombreux patients et patientes ignorent les soins palliatifs dont ils ont besoin, ou bien il leur est difficile d'y accéder". Des témoignages bouleversants de malades en fin de vie ou de leurs proches attestent que, contrairement aux grandes villes du pays, les soins palliatifs font cruellement défaut au niveau des hôpitaux de petite taille implantés au niveau de la wilaya. C'est le cas de cette jeune enseignante qui après avoir subi une ablation du sein à la suite d'un cancer s'est vu son état détérioré et arrive difficilement à se procurer des antalgiques capables de la soulager des douleurs atroces résultant de sa maladie. Pour cela, cette patiente doit se rendre à Alger (à plus de 250 km de son domicile) pour y recevoir les soins… palliatifs. Autre témoignage, celui d'un père d'un enfant âgé à peine de 10 ans. "Au début, tout allait pour le mieux pour ma famille jusqu'au jour où mon enfant est tombé malade. Faute d'un diagnostic précoce, les médecins découvrirent tardivement que mon enfant est atteint d'un neuroblastome, un type de cancer très sévère, de surcroît métastasé, et dont peu de gens guérissent. Alors commencèrent les allers et retours vers le Centre Pierre et Marie Curie (CPMC) d'Alger, spécialisé dans les maladies de cancer. Après plus d'une année de traitement ; le médecin en charge de mon enfant me déclara, la mort dans l'âme, qu'il n'y a plus rien à espérer et qu'il faut se mettre à l'évidence qu'il est inutile de s'acharner et par conséquent attendre que la mort l'emporte. Ainsi, j'ai dû souffrir plus de quatre mois sans aucune aide psychologique ou médicamenteuse, il ne me restait que la foi en Dieu pour accepter que mon enfant rejoigne son créateur". Aujourd'hui, si d'immenses progrès ont été réalisés en médecine, les soins palliatifs de bonne qualité sont indispensables pour la prise en charge des besoins d'une personne dans sa globalité. De même, ils peuvent apporter une réponse à la souffrance des malades en fin de vie ainsi qu'à leur entourage. Il est vrai que la question de la fin de vie nous concerne tous, et nous aspirons tous à une fin de vie paisible et confortable. Toutefois il est important de souligner qu'Il n'y a pas de modèle universel. Au niveau international, l'universalisation des soins palliatifs va de pair avec le développement de la médecine de type occidental un peu partout dans le monde. Mais il convient de rappeler qu'autour de la gestion de la maladie grave et de la fin de vie en particulier, il y a des différences culturelles et sociales qui sont essentielles. Chez nous, notamment dans l'entourage du patient, la reli- gion est omniprésente et on s'en remet à Dieu, alors que les soins sont une nécessité, voire une obligation pour tous les musulmans. Aussi, il est licite de mettre en route tous les moyens nécessaire pour soulager le patient de sa maladie et le médecin doit faire tout ce qu'il peut. Dans le cas où le soin ne fait pas la preuve de son utilité, alors il ne faut pas l'effectuer et nous éviterons ainsi ce qui est communément appelé "l'acharnement thérapeutique" diront les théologiens. L'entourage affectif du patient est très important et l'Islam recommande de toujours dire du bien et de positiver l'avenir lorsqu'on rend visite à un malade. Des versets du Coran ou des hadiths (paroles ou actes tirés de la vie du prophète) traitant de la maladie peuvent être lus ou récités. En effet, comme nous le verrons dans le chapitre lié à la conception de la maladie en Islam, les versets ou hadiths se rapportant à la maladie apportent du réconfort au patient en introduisant des notions de purification, de courage, de patience et de foi. De même, le travail avec la famille est très important et le rapprochement avec le malade doit être favorisé. Le travail de "deuil" est une notion importante à prendre en considération. Ainsi, il est temps que les pouvoirs publics s'impliquent davantage, particulièrement en s'imprégnant de la Déclaration des droits de l'Homme ou le droit aux soins palliatifs est un droit universel. Bencherki Otsmane La consommaTion de boissons aLcooLisées a aUgmenTé en fLèche à chLef Les conséquences d'une prohibition S i la consommation de stupéfiants, particulièrement le cannabis, a connu une ascension fulgurante dans la wilaya de Chlef, celle des boissons alcoolisées a, elle aussi, suivi la même tendance. En effet, il suffit de faire un tour au niveau des quartiers, des jardins publics, des espaces verts retirés et des campagnes autour des villes pour s'apercevoir de l'ampleur du phénomène. Des centaines de cannettes de bière et des bouteilles de vin essaiment les espaces et sont jetées un peu partout, jusqu'à polluer le milieu naturel. Il faut noter que les prises de drogue et d'alcool effectuées régulièrement par les différents services de sécurité ne représentent qu'une infime partie des quantités mises sur le marché par le biais de trafi- quants aguerris et rompus à cette pratique. Au niveau de la wilaya de Chlef, il n'existe aucun débit de boisson alcoolisée autorisé à l'ex- ception de l'entrepôt légal existant au niveau de la zone industrielle d'Oued-Sly qui écoule la marchandise en gros. Ainsi, à défaut de bars autorisés, les adeptes de Bacchus n'ont guère le choix que de se rabattre sur les tripots clandestins qui fleurissent comme des champignons à travers les villes, villages et en rase campagne. Souvent, les plus téméraires des consommateurs se déplacent carrément dans la wilaya voisine de Relizane pour s'abreuver de bières, de spiritueux et de vins (dont l'un était produit dans leur propre wilaya, le fameux Rabelais, Aïn Merane actuellement, qui était connu mondialement). Il faut dire que la prohibition de la vente d'alcool dans la wilaya de Chlef a donné naissance à un commerce informel très juteux générant des sommes astronomiques et dont ne profite guère le trésor public. L'activité échappe au fisc, elle est gérée par Un téléphérique à Ténès ? C'est possible ! N ombreux sont les citoyens résidant dans l'Ex-cité d'urgence, située en contrebas de la ville de Ténès, à même le niveau de la mer, qui réclament un moyen de transport approprié et moderne pour abréger leurs souffrances, notamment les personnes âgées et femmes enceintes dans leur déplacement vers la ville de Ténès. Aujourd'hui, il n'y aucun bus qui assure la desserte Cité d'urgence-Ténès, contraignant ainsi de nombreux citoyens à arpenter les sentiers sinueux pour rejoindre la ville de Ténès ou dans le sens inverse leurs demeures. La solution, selon ces citoyens, réside dans l'installation d'un téléphérique qui est généralement destiné à desservir un sommet généralement difficile d'accès. Même les responsables locaux sont favorables à un tel projet et envisagent de le porter à la connaissance des autorités de la wilaya. Cette revendication exprimée par l'ensemble des habitants du quartier de la Cité d'ur- gence permettra, dans le cas où elle se concrétisera, de transporter des personnes dans des cabines de moyenne capacité et à des horaires étudiées en un laps de temps très court contrairement aux improbables moyens de transports routiers, d'une part, et, d'autre part, l'acquisition par la ville de Ténès d'un moyen de transport propre sans aucune émission de CO2 en sus de la vue panoramique qu'il offre sur la baie. B. O une pègre très bien organisée, bénéficiant de complicités à tous les niveaux, qui en tire des bénéfices colossaux. L'interdiction des débits de boissons alcoolisées -et c'est ce qui est redouté par les institutions en charge de la santé publique- a donné la possibilité à certains individus malintentionnés, mus seulement par l'appât du gain, d'écouler des produits frelatés très dangereux pour la santé des personnes. Cela en plus du risque d'augmentation de la criminalité car, dans les débits illicites, tout peut survenir et à n'importe quel moment. D'aucuns pensent qu'il est nécessaire et indispensable pour les pouvoirs publics de se pencher sur le problème pour trouver des solutions adéquates. B. O. Numéro 45 du 15 au 21 octobre 2014 Les hommes du chéLif 5 Khelifa BenaBed, président de l’apC d’Oued sly : «Notre commune franchit des étapes décisives vers la modernité» Depuis sa création en 1984, suite au découpage administratif qu’a connu l’Algérie sous la présidence du défunt Chadli Bendjedid, la commune d’Oued Sly a toujours été classée parmi les communes comptant le plus de projets d’investissement et de développement en matière d’industrie et d’agriculture plus précisément. Aujourd’hui, les responsables locaux, élus en 2012, lors des dernières élections locales, s’engagent dans une vraie voie de construction et envisagent de tout exploiter pour faire d’Oued Sly une commune des plus modernes. Dans cet entretien, le président de l’APC d’Oued Sly, M. Khelifa Benabed, a eu l’obligeance de répondre à nos questions. Il n’a point hésité à nous éclairer sur tous les projets dont a bénéficié la municipalité. Ecoutons-le. Le Chélif : M. le président, pouvez-vous mettre nos lecteurs au courant des projets lancés depuis votre élection à la tête de l’assemblé populaire communale d’Oued Sly ? Khelifa Benabed : je voudrais, à travers cette tribune que vous venez de m’accorder, porter à la connaissance de l’ensemble de votre lectorat que tous les élus au sein de notre APC travaillent, depuis deux ans, d’arrache-pied dans l’objectif de concrétiser un maximum de projets susceptibles de donner un nouveau visage à cette localité. Nous faisons de notre mieux pour améliorer autant que possible le cadre de vie des habitants d’Oued Sly. D’ailleurs, nous venons juste de réceptionner les premiers projets dont les travaux de réalisation ont été lancés il y a pratiquement un an. Ces projets concernent principalement le secteur de l’hydraulique qui enregistre, depuis des années, un déficit considérable en termes de structures et d’entretien. Nous avons réussi à renouveler une bonne partie du réseau d’alimentation en eau potable en mettant en place des canalisations robustes pour éviter leur usure prématurée. Nos châteaux d’eau ont fait l’objet d’un vaste chantier d’entretien. De même, certaines agglomérations, situées à quelques encablures du chef-lieu de la commune d’Oued Sly, à l’image de Douadiche, Sonelgaz et H’maiss ont bénéficié de projets visant la rénovation et la modernisation du réseau de l’alimentation en eau potable, et l’installation d’un nouveau réseau pour l’évacuation des eaux usées et des eaux pluviales. Ce sont des projets qui nous ont coûté la bagatelle de 11 millions de dinars. Avez-vous consacré des budgets spécifiques pour l’extension et la modernisation des réseaux d’assainissement sachant que certains quartiers de la commune d’Oued Sly en ont plus que jamais besoin ? Bien sûr, cela va de soi. Je tiens absolument à préciser que l’assainissement représente l’une des priorités des élus au cours de cette année. Toutes les opérations lancées jusque-là ont coûté la coquette somme de 15 millions de dinars. Nous avons jugé important voire urgent de procéder au lancement de quelques opérations d’assainissement dans les cités éloignées de Meknassa, Douadiche, Deharidje et l’Emir Abdelkader du fait de l’état d’insalubrité extrême caractérisant les lieux. Le travail effectué a largement contribué dans l’embellissement de tous les coins et recoins où des ordures ménagères et autres déchets incommodaient les habitants à longueur de journée par des odeurs pestilentielles. Dans le même sillage, il est attendu de lancer d’autres opérations similaires qui toucheront d’autres cités beaucoup plus peuplées comme Slim, Ittihad, Sonelgaz, Sidi Djillali Benlazreg, etc. Je signale que ce sont des opérations financées sur fonds propres qui vont nous coûter pas moins de 7 millions de dinars. L’éclairage continue à faire défaut dans plusieurs endroits de la commune. Que comptez-vous entreprendre pour venir à bout des problèmes d’éclairage ? Vous venez de me poser une question à la fois pertinente et intéressante. Vous savez, notre plan consiste à éclairer tout le territoire de la commune en l’espace de quelques mois seulement. Cela va permettre d’assurer la sécurité des citoyens quittant leur domicile dès les premières heures du matin ou rentrant chez tard le soir et mettre d’éventuels malfrats ou cambrioleurs dans l’embarras. Nous avons alloué un budget conséquent, qui est de l’ordre de 18 millions de dinars, pour assurer l’éclairage interne et externe au niveau des cités du chef-lieu de la commune et celles se trouvant un peu plus loin du centre.L’éclairage sera également assuré de façon régulière le long de la RN 4 pour que les automobilistes puissent rouler en toute sécurité. J’ai supervisé en personne l’acquisition de plus de 250 luminaires et d’une centaine de pylônes qui seront installés lors des prochains mois. M. le président, on parle de certains projets de construction réalisés et d’autres qui sont en cours de finalisation. Existe-t-il réellement des projets de construction que vous financez directement ou indirectement ? Depuis mon élection, j’ai toujours œuvré pour la multiplication des projets de construction étant donné que notre commune manque cruellement de structures dans divers domaines. L’Assemblée a contribué au financement de la construction de la nouvelle mosquée à hauteur de 50%. Au cours de l’année précédente, nous avons réussi à construire un marché couvert pour réguler les activités commerciales et absorber l’anarchie qui enlaidissait le paysage urbain de la localité d’Oued Sly. Il a été enregistré aussi la réalisation d’une maison de jeunes dédiée aux activités juvéniles et culturelles. Tandis que les travaux de la réalisation d’un groupe scolaire à Hay El Homr, comptant 12 classes, sont toujours en cours et ont atteint un taux d’avancement de 60%. La construction d’une polyclinique au chef-lieu de la commune, programmée depuis une année, débutera dès les premiers mois de l’an 2015. Par ailleurs, outre la nouvelle salle de soins réalisée à la cité Deharidje, l’APC d’Oued Sly ambitionne d’en réaliser d’autres dans 4 cités différentes que sont Sâaou, Mâamria, Slim et l’Emir Abdelkader. Derrière ces projets, nous aspirons à atteindre notre objectif qui est de permettre à tous les citoyens de la commune de se soigner à tout moment et près de leurs lieux de résidence, c’est-à-dire sans avoir besoin de parcourir de longues distances et subir les innombrables désagréments qui vont avec. Certains évoquent une crise de logement des plus sévères touchant des centaines de familles. Les bidonvilles aussi prolifèrent notamment aux abords de la commune. Avez-vous prévu un plan d’action pour loger les nécessiteux et éradiquer l’habitat précaire ? Pour affronter ces problèmes de logement, nous avons mis en place un projet ambitieux appelé «le nouveau pôle urbain». Dans le cadre de ce projet, 632 logements sociaux ont été construits dernièrement dont 432 ont été distribués. Quant aux 200 restants, ils seront attribués à leurs bénéficiaires au début du mois de février 2015. Un deuxième quota de 800 logements sera prêt au cours du premier semestre de l’année 2015. Afin de répondre à une demande sans cesse croissante, nous avons adressé plusieurs lettres à la direction du Logement demandant plus de quotas à notre commune. Nous sommes arrivés à décrocher un quota de 4 000 logements relevant des deux formules AADL (location-vente) et LPP (logement promotionnel public) pour le prochain quinquennat. Quant aux bidonvilles, nous avons pu éradiquer bon nombre d’entre eux tout en octroyant à leurs occupants des aides financières dans le cadre du financement de l’habitat rural. De plus, 150 logements ruraux ont été attribués aux familles qui vivaient dans des habitations précaires. Existe-t-il d’autres projets ayant rapport avec le développement local au sein de la commune d’Oued Sly? En ce qui concerne l’emploi à l’échelle locale, c’est-à-dire au niveau des différents organismes appartenant à notre APC, plus de 1 500 employés ont été recrutés. Nous projetons actuellement de recruter plus d’employés au cours des prochaines années notamment après la réception de trois nouveaux projets qui sont en cours de finalisation au niveau de la zone industrielle d’Oued Sly. 2 000 emplois seront créés d’ici l’année prochaine. Nous travaillons aussi sur le développement de nos antennes administra- tives existantes pour plus d’efficacité et d’organisation. Le mode «guichet unique» est entré en service depuis plus de 8 mois, et tous les citoyens se réjouissent des prestations fournies. Des prestations qui s’améliorent au fur et à mesure que l’informatisation touche l’ensemble de nos services.Nous avons prévu aussi de concrétiser d’autres projets au cours des prochaines années. Un stade, doté de tribunes spacieuses et d’une pelouse en tartan, sera construit à l’horizon 2016. Il est attendu aussi la réalisation de 14 aires de jeu, une piscine, une salle de judo, une salle de boxe et 4 stades en tuf. Enfin, nous sommes déterminés à rendre aux écoles coraniques leur lustre d’antan en les rénovant et ouvrant à nouveau pour que nos jeunes enfants bénéficient d’une éducation conforme aux préceptes de l’islam, et cela avec l’accord de leurs parents bien entendu. Voulez-vous ajouter un dernier mot M. le président ? Je saisis cette opportunité pour mettre l’accent sur la nécessité de l’implication de tous les habitants d’Oued Sly dans toutes ces actions de développement dont ils tireront un énorme profit en fin de compte. Il faut qu’ils nous aident à protéger ces acquis dont notre commune se dote régulièrement de tout acte de vandalisme ou de sabotage. Je rappelle aussi que notre APC est souvent aux côtés de ses habitants. Elle leur octroie des aides financières conséquentes quand le besoin se fait sentir. A titre d’exemple, elle finance, à hauteur de 400 000 DA, les interventions chirurgicales que subissent les personnes démunies. Elle prend en charge les bébés jumeaux en leur fournissant du lait pendant 2 ans. Elle accorde des indemnités aux familles victimes d’accidents domestiques et de catastrophes naturelles. En somme, je ne ménagerai aucun effort pour conduire cette localité vers un épanouissement complet. Je mettrai en œuvre tout mon savoir-faire pour une gestion rationnelle et optimale des deniers publics. J’essaierai, vaille que vaille, d’être à la hauteur de la confiance qu’ont placée en ma personne les habitants d’Oued Sly. Propos recueillis par Farouk Afounas. 6 Numéro 45 du 15 au 21 octobre 2014 Dossier Il y a 34 ans, un vIolEnt cataclysmE détruIt El asnam L’apocalypse Le 10 octobre 1980, il s'agit d'une date gravée dans la mémoire des Chélifiens, notamment ceux ayant vécu les pénibles moments de ce tragique séisme. C'est une date qu'ils ne seront jamais disposés à oublier quel que soit le nombre des années qui passent. En ce jour funeste, un tremblement de terre d'une magnitude de 7,2 sur l'échelle de Richter secoua brutalement la ville d'El Asnam pour la réduire à néant et occasionner d'incommensurables pertes matérielles et humaines. Les séquelles de ce tremblement de terre sont encore visibles et font de Chlef une ville morne, terne et surtout sans âme. E rigée conformément aux normes européennes de construction en vigueur depuis le 17ème siècle, El Asnam, appelée Orléansville tout au long de la présence de l'occupant français en Algérie, fut une ville d'une beauté singulière. Elle marqua les esprits par la splendeur inégalable de ses bâtisses datant de l'époque coloniale. Des édifices reflétant la méticulosité, la finesse et l'ingéniosité de ceux qui maitrisaient parfaitement l'art exceptionnel de l'immortelle architecture française moyenâgeuse. Son emplacement géographique était, de l'avais de tous, stratégique du moment qu'elle reliait les wilayas du Centre à celles de l'Ouest. La ville jouissait d'une activité économique florissante grâce aux nombreux investissements qui avaient contribué dans le développement de plusieurs secteurs dont l'industrie, l'agriculture, le commerce, l'artisanat, etc. La vie des Asnamis était paisible jusqu'au moment fatidique du séisme dévastateur qui frappa, de toutes ses forces, leur ville pour raser, en un très petit laps de temps, un tissu urbain des plus pittoresques. Une secousse tellurique plus forte et plus rude que celle enregistrée le 9 septembre 1954, et qui causa d'énormes dégâts matériels et humains. Ce fut un tremblement de terre sans précédent dont l'épicentre eut été situé à 25 kilomètres au Nord du chef-lieu de la wilaya, soit au niveau de la localité de Béni Rached. Pendant toute la durée de la secousse, les édifices s'affaissaient bruyamment sur le sol en enterrant des familles entières sous les décombres. Les cris stridents des rares survivants, qui se trouvaient sous les débris, se faisaient entendre de loin. Les victimes se comptaient par dizaines de milliers. Les gens ne croyaient plus ce qu'ils voyaient ; une ville complètement détruite et une population majoritairement décimée. Une aura funèbre plana alors sur la ville dès les premières minutes ayant suivi la secousse. Les experts dépêchés, afin de faire le bilan des pertes engendrées et s'enquérir de EntErrEmEnt dans unE fossE communE la situation psychosociale des survivants, furent sidérés par l'ampleur des dégâts générés par un tel phénomène naturel. Le rêve d'une métropole prospère se dissipa pour donner lieu à une atmosphère de terreur qui hantait les esprits continûment. Ce fut une apocalypse au sens propre du terme. Ce fut un jour effroyable, une douloureuse épreuve pour les habitants d'El Asnam. Malgré l'intensification des opérations de sauvetage et la conjugaison des efforts des agents de la protection civile et l'intervention énergique des éléments de l'Armée Nationale Populaire, peu de vies humaines eurent été sauvées. La gravité de la situation fut extrême. Le séisme fatal de 1980 n'a pas manqué d'occasionner des dommages irréparables à l'infrastructure économique de la région. Beaucoup d'usines, entreprises, ateliers de fabrication, et autres espaces de commerce ont disparu à jamais. La wilaya a perdu presque tout ce qui pouvait lui assurer des rentes régulières et garantir une vie sociale stable aux citoyens. Les spécialistes de l'époque ont tiré la sonnette d'alarme et émis de sérieux doutes à propos de l'avenir de cette wilaya qui n'avait désormais plus aucune ressource financière. Les appels à la reconstruction de la ville et son infrastructure économique se sont multipliés et ont atteint les plus hautes sphères de l'Etat. De plus, plusieurs Etats étrangers ont été appelés à la rescousse pour essayer de réparer les dommages engendrés, reconstruire la ville et aider les sinistrés à renouer avec une vie quotidienne ordinaire où tous les besoins élémentaires seront garantis. Les aides fournies n'ont malheureusement pas suffi pour que la vie reprenne son cours habituel dans une ville anéantie. Les efforts déployés n'ont pas permis de relancer la machine économique de la région. Les initiateurs des programmes de reconstruction ont trouvé toutes les peines du monde pour concrétiser leurs projets. Ils se sont heurtés à des obstacles infranchissables. La main-d'œuvre se faisait très rare suite à l'exode continu des milliers d'habitants. Des habitants qui ont quitté la région définitivement pour s'installer ailleurs, "loin de l'hydre sismique qui pesait sur eux, et qui pouvait à tout moment leur coûter la vie". Les investisseurs, après mout réflexions, n'ont pas jugé utile de s'y rendre pour investir prétextant de la forte sismicité de la région. Ils appréhendaient d'autres séismes semblables à ceux des années 1954 et 1980 pouvant détruire leurs projets et leur causer des pertes conséquentes. Tout le monde voyait en cette région une zone à forte activité sismique où il ne faut jamais mettre les pieds. Chlef a été désertée par tous y compris ses propres habitants. Elle s'est retrouvée, toute seule, abandonnée par les siens au moment où elle avait grand besoin d'eux pour se remettre des fâcheuses conséquences d'un violent tremblement de terre. Ce n'était plus une terre suscitant les convoitises, mais plutôt un lieu effrayant de par sa nature sismique. 34 ans, jour pour jour, après le violent séisme du 10 octobre 1980, la ville de Chlef reste encore prisonnière de son passé "sismique". Les plaies sont béantes et ne semblent pas se guérir vraiment. La ville souffre toujours de l'absence de projets de construction capables de lui redonner son aspect urbain. La ville n'offre plus de commodités ni à ses propres habitants, ni aux visiteurs. Elle manque de tout et ne sait toujours pas comment sortir de cette torpeur qui complique l'existence aux Chélifiens d'aujourd'hui. Les infrastructures hôtelières font terriblement défaut à une ville de plus en plus visitée. Hormis les quelques hôtels éparpillés à travers différents endroits du centre-ville, on ne trouve plus où passer une nuit une fois aux alentours de Chlef. Les visiteurs mènent un vrai parcours du combattant pour dénicher un lieu d'hébergement. Pis encore, les hôtels existants offrent un nombre très restreint de places. Quant aux services proposés, ils laissent à désirer et ne comblent plus la clientèle.Certaines administrations continuent de squatter le vieux bâti menaçant ruine sans que cela puisse faire (ré)agir les autorités concernées. Il est agaçant de constater que des édifices dans un état de délabrement avancé font toujours office d'administrations. Ces vieux édifices n'offrent aucun cadre confortable pour l'exercice d'une fonction administrative quelconque. De plus, l'assainissement est quasi inexistant au niveau des quartiers de la ville. On fait état d'un large déficit en VRD (voirie et réseaux divers). Depuis le séisme, les responsables n'ont pas pensé à renouveler les réseaux en question. A chaque saison hivernale, les Chélifiens subissent les désagréments les plus lassants, et peinent à vivre normalement avec l'accumulation des eaux constituant des flaques interminables. Si la ville a trouvé des personnes déterminées à la reconstruire après le séisme de 1954, ce n'était pas le cas après celui de 1980. Aucune instance n'a pris l'initiative de tracer un plan d'action et procéder à la reconstruction de cette ville. Chlef fait encore les frais d'une indifférence et d'un désintérêt injustifiés. Les habitants ne mâchent pas leurs mots quand il s'agit de s'exprimer sur leur cadre de vie. Jusqu'à quand continue-t-on d'ignorer une ville dont plusieurs secteurs d'activité sont à l'agonie ? N'est-il pas temps de mettre au moins l'argent des contribuables au profit du développement local ? Ce sont entre autres des questions lancinantes nécessitant des débats de fond. Farouk Afounas Déclaration du président de l’APC de Chlef «En cette journée du 10 octobre commémorative du 34ème anniversaire du tragique tremblement de terre qui ravagea El Asnam (aujourd’hui Chlef), nous ne pouvons que nous incliner à la mémoire de tous les chers disparus qu’on n’a jamais oubliés, ni que la blessure de la perte cruelle de notre ville se soit jamais refermée. Et le meilleur hommage qu’on puisse rendre à toutes les victimes de ce terrible séisme, c’est bien sûr, comme le répercutent les Chélifiens, de poursuivre la reconstruction de la région, la main dans la main, citoyens et responsables intègres conscients de leur mission assignée. Pour notre part, nous tenons à assurer aux citoyens de la wilaya que nous restons toujours fidèles à notre éthique et devoir envers la contrée, la nation et les préoccupations citoyennes. Et nous tenons à rendre hommage également aux présidents d’APC qui nous ont précédés, qu’ils soient décédés ou encore en vie, saluant le travail qu’ils ont accompli, à l’image des Belkacem Chorfa, Boudjeltia Djazouli, etc. Comme nous ne manquerons pas de rendre aussi hommage aux citoyennes et citoyens de Chlef qui ont beaucoup œuvré et fait preuve de patience pour que leur région ressuscite de nouveau. Et dans cette perspective, nous tenons à les assurer que nous poursuivrons inlassablement notre tâche de promotion et d’édification de Chlef quelles que soient les embûches rencontrées. Nos portes, comme nous l’avons déjà fait savoir, restent ouvertes à tous celles et ceux qui ont des droits à faire prévaloir. Cela dans la mesure du possible. Comme je souhaite que l’on comprenne le fait qu’après 1980 le taux d’accroissement de la population s’est fortement multiplié entrainant, par conséquent, une incroyable extension de l’habitat sur les superficies existantes. C’est pourquoi est apparue, aujourd’hui, la nécessité de préserver certains terrains qui restent, pour les mettre à l’abri des squats et pouvoir en disposer comme zones d’abris-tentes) en cas de survenue de malheur impromptu, Dieu nous en préserve. Nous avons constamment en ligne de mire l’avenir de la région et nous souhaitons ardemment pouvoir voir, un jour, les enfants de Chlef évoluer dans un cadre de vie sain et moderne, débarrassé des problèmes objectifs que les Chélifiens vivent quotidiennement. Mais dont on espère bien venir à bout avec la volonté conjuguée entre hauts responsables du pays et responsables compétents locaux qui sauront être à la hauteur de la confiance placée en eux. Qu’à chaque commémoration, les Chélifiens aient une pensée pieuse aux chers disparus de la ville mais qu’ils fassent aussi en sorte que cette dernière puisse rejaillir un jour rayonnante et porteuse de belles promesses pour nos enfants et les enfants de nos enfants Inchallah ! Vive l’Algérie, gloire éternelle à nos martyrs !» Mohamed Teguia, président de l’APC de Chlef Numéro 45 du 15 au 21 octobre 2014 7 Dossier iLs ont vécu La catastropHe Des survivants témoignent Le centre-viLLe en ruine Les photos d’archives de ce dossier sont la propriété de M. Hadj Benbouali aHMed cHerifi, cadre en retraite, actueLLeMent journaListe : «à Mascara les fidèles avaient déserté la mosquée» «Le premier janvier 1980, j’ai été nommé directeur général de la société de transformations des métaux d’El Asnam (SOTRAMET) qui avait son siège à Khemis Miliana. Le complexe était à l’état de projet et le montage des équipements était en cours. L’ancienne fonderie de Khemis Miliana, qui était opérationnelle (elle fabriquait avant l’indépendance des obus qui était envoyés au Maroc) ainsi que la ferronnerie d’Ain Defla (qui était en cours de réalisation) avaient également été rattachées au complexe. Comme je n’avais pas encore de logement, je rentrai pratiquement tous les week-ends à Mascara, parfois je passais la fin de la se- maine chez mon frère qui résidait à Asnam. Le jeudi 9 octobre 1980, j’avais pris la route de Mascara et, naturellement, le vendredi, j’étais à la mosquée pour la prière collective. L’imam, du haut de son minbar avait commencé son discours, il était environ 1h30 lorsque retentit alors un bruit assourdissant qui ressemblait à une détonation, non, un claquement qui s’étendait à l’infini et qui emplissait les lieux. Il était impressionnant et venait de partout. Passé le premier moment de stupeur, ce fut la panique. La mosquée se vida en un clin d’œil et l’imam fut pris de bégaiements, mais il ne bougea pas de sa place. Les fidèles, qui avaient tous déserté la mosquée, s’étaient agglutinés à l’extérieur, attendant la suite des événements. Ne voyant rien venir, ils revinrent un à un et réoccupèrent les places qu’ils venaient de déserter. Mais tout le monde savait que quelque chose de terrible venait de se passer quelque part au nord-est de la ville de Mascara, c’està-dire de la direction d’où est venu le bruit qui avait provoqué un début de panique. A la fin de la prière, nous savions qu’un tremblement de terre avait frappé la ville d’El Asnam de plein fouet. Je pensais à lors à mon frère qui y résidait en famille. Il habitait à la cité des 500 logements. Une violente ré- plique eut lieu également à 16 h 30. Nous étions en train de prendre des dispositions pour le joindre, lorsqu’il arriva en voiture, avec ses enfants, à Mascara. Le lendemain, je pris la route pour Chlef dont les abords immédiats étaient bloqués par les militaires et les différents services de sécurité. J’ai dû alors louvoyer et emprunter des pistes en effectuant pas mal de détours pour pénétrer en ville. Le siège de la wilaya était en ruines, le grand hôtel qui lui faisait face l’était également. Les bureaux du wali et de l’administration locale furent aussitôt érigés à côté de la gare et nous entreprimes la récupération et le déplacement des archives.» Hadj Madani, cadre en retraite : «J’ai vu la cité En Nasr disparaitre devant moi» «C’est un vendredi, à 13h30, qu’eut lieu la tragédie. La veille, j’avais reçu la visite de Slimane, mon jeune frère qui était de passage à El Asnam. Je lui avais demandé de passer la nuit chez moi. Il conditionna son acceptation par une virée à Mascara pour le lendemain. J’avais l’habitude de prendre mes décisions tout seul, mais ce jour là, j’avais sollicité l’avis d’El Hadja et elle avait refusé de partir, si bien qu’il repartit aussitôt après avoir mangé. Il faisait vraiment chaud durant ce mois-là. La matinée du vendredi, je m’étais habillé en blanc, pantalon et grande chemise et je m’étais rendu chez Abdelkader l’horloger dont le magasin était sur la rue d’Isly, juste à côté du café de Mohamed Boukhobza, le grand café à étages. Si Abdelkader était un féru du jeu de dames. On en jouait jusqu’à l’heure de la prière. Une semaine auparavant, des amis qui possédaient des cafés dans la cité En Nasr laquelle était en face, m’avaient invité. C’était une cité merveilleuse, qui avait été réalisée par une société française. Ce jour-là, j’étais en train de jouer avec si Abdelkader, juste à l’entrée du magasin, en face de la cité En Nasr, l’actuelle Esplanade. On était en train de jouer, c’était l’heure de partir à la mosquée. Il était 13 h 30 lorsque ça explosa. Tu sais, tu es balloté d’un côté, puis de l’autre, puis vers le bas, puis vers le haut. Tout cela en même temps. Mon ami me tira vers l’extérieur et me poussa sur la voie. Je n’arrivais pas à me maintenir debout. Ça tanguait de partout, à vous donner le vertige. Je tentais de garder l’équilibre, recourbé, les mains sur les jambes, juste en face de la cité En Nasr qui était en train de se pulvériser. Tu ne peux pas savoir ce que c’est que de voir une ville disparaitre ! 500 logements, une cité entière, des murs enchevêtrés les uns sur les autres, des fenêtres, des balcons pleins de vie avaient tout d’un coup, après l’explosion, amorcé une descente au ralenti, comme dans les dessins animés, pour disparaitre à jamais, en enveloppant la marché qui était en dessous, par des tonnes de béton et de fer. Des explosions assourdissantes, une série de détonations, ta, ta, Ta, ta… Et je voyais la cité disparaitre en libérant un immense nuage de poussière qui enveloppa tout sur son pas- sage. On ne voyait plus rien. On était entouré de poussière qui, après une éternité, retomba. J’ai vu alors mon ami l’horloger qui avait complètement changé d’allure et de couleur, il était devenu tout blanc. Il avait en effet été recouvert entièrement de poussière qui avait caché son visage. Je ne voyais plus que ses yeux qui s’ouvraient et se refermaient à chaque clignotement de cils. Je fus alors pris d’un fou rire. Pourtant, je devais avoir la même allure. 7,5 sur l’échelle de Richter, cela ne s’était jamais produit en Algérie. Je me suis ressaisi dans cette position recourbée en train de regarder les décombres de la cité Nasr, dans un décor digne des films d’horreur. Il n’y avait plus que des gravats emmêlés dans de la ferraille torturée. La scène n’avait duré que quelques secondes, mais il m’avait alors semblé que c’était une éternité. Abdelkader, qu’est-ce que c’est que çà, lui ai-je demandé ? J’avais complètement perdu mon sangfroid à cet instant. Il me répondit alors que c’était le tremblement de terre. Mon ami était natif d’El Asnam et avait vécu le tremblement de terre de 1954, il savait donc que ce que c’était. Ce n’est qu’alors que j’ai réalisé l’ampleur de la catastrophe. Mon Dieu, me suis-je dis, c’est un tremblement de terre ! J’avais complètement oublié que mes enfants étaient exposés également à la catastrophe. Abdelkader me demanda alors de le conduire du côté de la cité olympique, je l’ai raccompagné. Ses enfants avaient réchappé à la catastrophe. Après l’avoir déposé, je fus abordé par quelqu’un qui habitait à Oum Drou et qui me demanda de l’accompagner. Je n’y vis aucun inconvénient et le pris à bord. Arrivé au rond point menant à la Ferme, je me suis rappelé mes enfants et lui alors demandé si ses enfants allaient bien. Il me répondit par l’affirmative. Je lui ai alors demandé de descendre de la voiture et suis parti voir alors mes enfants que j’ai trouvés en face de l’immeuble. Le bâtiment avait été éventré. Les murs latéraux avaient été soufflés. L’immeuble d’en face avait littéralement enseveli le rezde-chaussée avec ses occupants. La cité des 500 logements faisait peine à voir, tous les immeubles avaient été touchés.» Propos recueillis par A. Cherifi 8 Numéro 45 du 15 au 21 octobre 2014 doSSier il venaiT d’écrire un poème diTHyramBique sur la Belle ville d’el asnam six mois avanT Hadj Slimane secoué par l’ampleur du drame Ce sont deux poèmes dédiés à El Asnam. Le premiers poème a été écrit en mai 1980, quelques mois avant le tremblement de terre et fait l’apologie de la beauté de la ville. En effet, El Asnam, avant le tremblement de terre de 1980 était belle. Le second poème a été écrit juste après le tremblement de terre et exprime les regrets du poète d’être le spectateur impuissant d’une catastrophe d’une telle ampleur. L e poète exprime ses regrets de voir une ville aussi belle ville être la proie d’un tremblement de terre qui l’a complètement transformée. Déjà, au mois de mai 1980, il avait participé à une soirée poétique ou il avait vanté la beauté d’El Asnam. Hadj Slimane relit son poème avec des larmes dans les rimes de la douleur. Tu es la mariée dont le mariage a été annulé. Ce mois d’octobre 1980, la terre a parlé, par la voix du tonnerre, et s’est fissurée sous les maisons, emportant tout sur son passage. En l’espace d’un temps très court, des cités entières ont été englouties ; Est-ce que c’est un rêve ? Le tremblement de terre a décimé El Asnam en quelques secondes. Personne ne s’y attendait et c’est venu tellement à l’improviste. La surprise a augmenté l’effet de la catastrophe. C’est toute l’Algérie qui a pleuré El Asnam avec des larmes blanches qui étaient de fait rouges. Ou est la ville et la beauté de ses avenues, déclame le poète. Ou est le mariage qui devait avoir lieu ? Oh ! cité Nasr, dont le marché est maintenant sous tes décombres ! je n’ai jamais vu catastrophe pareille survenir aussi rapidement sans prévenir. Voilà un nourrisson qui pleure et se plaint alors que sa mère est en train de mourir, un peu plus loin, une femme qui vient de perdre la chair de sa chair. Les tentes et il faisait alors très froid, c’était l’hiver, ont remplacé les demeures accueillantes. Même les montagnes se sont rencontrées pour accomplir leur destin et les ci=ours d’eau qui se sont déviés. Que peut faire l’homme devant la puissance de son créateur. Il ne peut que prendre son mal en patience et retourner vers son créateur. Les pèlerins, qui étaient à la Mecque n’ont pas été épargnés. Ils ont trouvés leur ville sans population et sans habitations, et les proches, les voisins et les amis sous les décombres entre la vie et la mort ou sous les tentes. Patience et buvez le verre de la patience, leur dit il, toute l’Algérie vous pleure, ajoute le poète qui présente ses condoléances à la population d’El Asnam. Propos recueillis par A. Cherifi Témoignage du dr Hadj BraHimi : «L’horreur était telle que beaucoup de gens avaient perdu la raison» « J’ ai trouvé un homme les deux jambes bloquées par les décombres. Il s’était appuyé sur un mur. Il m’a fallu ramener une équipe de chirurgiens militaires pour le dégager. Il a fallu lui couper les deux jambes, au niveau du genou, pour le sauver. Il y avait des tonnes de décombres au dessus de lui à Hay Nasr. Un autre, dans un bâtiment, au 3ème étage, était en train de prendre sa douche. Lorsque le tremblement de terre a eu lieu, la porte des toilettes, en se détachant, est tombée sur la baignoire qu’elle a recouverte, lui sauvant ainsi la vie. C’était un officier d’administration. Une femme, qui était en train de donner le biberon a son enfant qui était dans son landau a reçu une dalle sur la tête, la tuant sur le coup en coupant la main à hauteur du poignet. La mère est morte, mais l’enfant a été récupéré trois jours plus tard, toujours vivant dans son lit qui l’avait protégé. Lorsque le tremblement de terre a eu lieu, je me suis rendu spontanément à El Attaf. Il n’y avait encore rien. Puis commencèrent à arriver les blessés de toutes parts. Il y avait avec moi un jeune qui avait été blessé. Je l’avais complètement oublié. Il y a eu une deuxième secousse qui est survenue à 16 h30, je suis parti à Oued Fodda chercher ma famille. La ville était déjà encerclée par les services de sécurité pour contrer le pillage. Le lendemain, je me suis déplacé de bonne heure au lycée Es Salem où l’hôpital de campagne avait été installé. On a reçu des blessés de partout. Ça a duré et il y a eu des équipes d’Alger qui sont venues. Puis on a reçu les vac- cins et j’ai commencé à travailler au niveau de la zone industrielle. Le troisième jour, j’ai reçu une morte qui n’avait qu’une partie des cheveux découverte et ses jambes qui ressemblaient à celle de ma sœur. Je n’ai pas pu la découvrir. Il a fallu que j’aille chercher ma sœur à El Bocaa pour voir si elle était toujours vivante et je n’ai pu me rassurer qu’après l’avoir trouvée. J’avais un ami qui avait deux gosses et qui sont morts tous les deux au Monoprix (Hay Nasr). En bas, c’était des magasins et en haut, des habitations. Il a pris un de ses enfants pour l’éloigner et est revenu pour prendre son deuxième enfant. Une secousse est survenue et l’enfant a perdu la vie. Mon ami a perdu alors la raison. Je le vois encore, il habite à Ouled Mohamed. Je dois dire une chose à la décharge des médecins de l’époque, c’est qu’ils se sont tous mobilisés et la caserne du centre-ville était également ouverte à tout le monde. Il y a eu des délégations venues d’Alger et ils ont ramené des vaccins pour lutter contre les épidémies. Toutes les spécialités étaient représentées et nous avions ouverts des blocs dans les classes et les salles de soins dans les couloirs. L’hôpital travaillait en H24. Je me rappelle, le deuxième jour, un homme qui marchait en déclamant « Idha Zoulzilati ». Le lendemain, il est revenu à de bons sentiments et s’est présenté pour nous aider. L’association des médecins privés faisait des consultations gratuites avec offre de médicaments gratuits dans tous les camps. Mon ami, qui avait perdu ses deux enfants dans le monoprix, s’était installé dans le jardin. Il a eu deux jumeaux par la suite. Un autre qui s’était fracturé le pied lors d’une bousculade à la sortie d’une mosquée, avait un plâtre. J’ai senti une mauvaise odeur émanant de son pied. J’ai ouvert le plâtre, il avait le pied qui s’était infecté.je l’ai alors soigné lui évitant ainsi la gangrène et la perte de son pied.» Propos recueillis par A. Cherifi Numéro 45 du 15 au 21 octobre 2014 9 dossiEr hAdj sAid lAhcen A vu le nuAge de pOussière recOuvrir Oued FOddA «C’était une vision de fin de monde» Vendredi 10 octobre 1980. Oued Fodda 13h20. Quartier de Kouane, un petit hameau accroché au piedmont d’une petite montagne, Sidi Diwane, qui domine le nord d’Oued Fodda. Des maisons de pierre avec quelques rares pièces en parpaing construites artisanalement sans piliers et sans utilisation de rond à béton. Quant aux normes antisismiques, personne n’en entendait parler avant cette date fatidique. L a misère des gens de la région les poussait à se débrouiller comme ils peuvent. Abriter leurs familles comme ils peuvent et les nourrir comme ils peuvent. Il faut rappeler également pour mieux saisir les actions des uns et la vision des autres, il faut remettre les choses dans leur contexte. La réalité était dure, la réalité était amère. La misère dans toute la wilaya d’El Asnam était palpable. En ces temps, la misère parlait aux gens. Elle fouettait les pères de familles. Elle s’attaquait aux enfants. Chaque matin. Ces enfants qui allaient à l’école à jeûn et le ventre creux pour s’instruire. S’instruire pour chasser la misère. Ce qui était vrai hier ne l’est plus aujourd’hui. Ce jour-là, les élèves ne vont pas à l’école, c’est férié. Heureusement, car plus tard, nous verrons des établissements scolaires nouvellement réceptionnés s’aplatir comme des gaufrettes. Des logements HLM de quatre ou cinq étages subir le même sort. Certains immeubles s’étaient aplatis certes mais c’est surtout le rez-de-chaussée qui s’est enfoncé dans le sol. Quand nous voyons ces écoles entassés sur le sol, nous ne pouvons que louer le bon Dieu que cela s’est passé un vendredi et non un jour ouvrable car cela aurait été une autre catastrophe. Imaginez la région sans enfants ? Sauter une ou deux générations ? Quel goût pour une ville, une région sans enfants ? Là, oui, c’est réellement inimaginable. Des adultes et des vieux puis, plus rien. On attendra que les nouveaux nés grandissent. Même dans les films de science-fiction, on n’a pas imaginé pareil scénario. Revenons à notre colline de Kouane où notre témoin Hadj Said Lahcen actuellement en retraite, la soixantaine bien sonnée et qui n’avait à l’époque que 26 ans. Il a fait ses ablutions et s’apprêtait à sortir pour rejoindre la mosquée. Brusquement, il fut projeté hors de la porte d’entrée principale, c'est-àdire qu’il s’est retrouvé dehors. Essayant de se relever puisqu’il tenait à quatre pattes comme on dit. Il raconte que la secousse a duré environs une minute qui lui a paru un siècle. «J’ai vu et entendu une explosion dans la montagne, juste derrière notre maison. La suite, j’ai vu la terre s’ouvrir à des kilomètres et à une vitesse vertigineuse. Imaginez un train sous terrain qui ouvrait la terre à une vitesse supersonique», raconte-t-il. anéanti. Il ne nous restait que les larmes pour pleurer. Les secours s’organisaient, des jeunes et moins jeunes arrivent d’Oued Fodda pour nous aider. Résultat : trois victimes, ma mère Mahdjoub Araibi Khadidja, âgée de 50 ans, au moment des faits, mon neveu Hadj Said Amar, âgé de 2 ans et ma nièce de 4 ans, Belabès Hassine. Il y avait également dans mon voisinage et famille une autre victime, il s’agit de Mme Berroudji Malika», se souvient notre interlocuteur. La déchirure de la montagne La plaie ne saigne plus, mais est encore ouverte. «J’ai vu de mes propres yeux, l’image est encore vivace dans ma mémoire, non elle est devant moi, maintenant. J’ai vu la terre onduler comme de grosses vagues quand la mer est agitée. J’ai vu, non je vois la terre plier comme de la pâte à modeler. La crevasse venait de Zebabdja, elle a traversé la montagne et s’est dirigée du côté d’El Abadia. Mouloud Féraoun aurait dit : «Je me rappelle comme si cela datait d’hier ». Non, moi je vis l’évènement maintenant, 34 ans après, c’est toujours aussi vivace et aussi douloureux. La secousse passée, les esprits retrouvés, je lève la tête et regarde en bas vers Oued Fodda. Un gigantesque champignon de poussière mélangée à de la fumée s’élevait dans le ciel, ça ressemble au champignon de la bombe atomique qu’on voit dans les films de télé. Soudain, j’entends des cris derrière moi, notre maison était à terre. Pour m’aider, je n’ai trouvé qu’un garçon de 10 ans, mon neveu Hadj Said Hamid, qui jouait dehors au moment des faits et qui était complètement ahuri et ne comprenait rien. Pour lui, comme pour moi, c’était la fin du monde. J’accours vers notre maison et surtout la très grande et large pièce en pierres où nous nous rassemblons car il y faisait plus frais que dans la pièce en parpaing. Ma femme criait à tue-tête. Des membres de la famille, habitant juste à côté de nous, vinrent m’aider. Nous avons tiré ma femme jusqu’à la taille. Ce qui la sauva, c’est qu’elle était tout près de la porte et qu’elle s’est accrochée au cadre de cette dernière. Elle m’indiqua l’emplacement de ma mère et des enfants. Nous accourons vers ces derniers en laissant ma femme se débrouiller pour revenir la délivrer plus tard. Du côté de ma mère, il y avait trop de pierres en plus de la toiture qui s’est effondrée au dessus. Sans moyens, rien qu’avec des mains nues et des ongles, on arrachait quelques pierres insignifiantes au milieu des gravas et de petites secousses de répliques qui nous rappelaient que le danger est toujours là, omniprésent. Et c’est sur ces entrefaites que nous fûmes surpris par la seconde secousse de 16 heures qui a tout «En découvrant la toiture et en enlevant les gravats, ma mère avait protégé les deux enfants de son corps mais le linteau de la porte a eu raison d’elle et donc des deux autres enfants. Que Dieu ait leurs âmes. Ceux qui ont vu des films d’horreur, de terreur, d’apocalypse n’ont rien vu, rien sentis parce que, tout simplement, c’est invivable. Jusqu’à présent, la moindre secousse nous fait tressaillir. 34 ans après, du côté de notre maison, la faille est encore visible et la terre est incultivable. Ceux qui ne connaissent d’Oued Fodda que la RN4, je rappelle aux uns et informe les autres qu’au niveau de Zebabdja, la pente de la RN4 était douce et que la faille est passée par là pour découper la terre comme le fil découpe le beurre et élever une partie par rapport à une autre. La terre porte encore les stigmates de l’agression. La plaie ne saigne plus mais est encore ouverte pour nous rappeler comme une stèle qui commémore la date de nos morts. La stèle est toujours là.» Après la description de notre témoin, nous n’avons plus rien à ajouter, sinon recommander l’amélioration des constructions antisismiques dans toutes les constructions privées ou étatiques. Ali Elouahed Ouled Ben ABdelkAder : 34 ans après, les Chélifiens se rappellent d’Ezzenzla Nous avons rendu à quelques familles éprouvées par la catastrophe du 10 octobre 1980 vivant à Ouled Ben Abdelkader et ses environs. Ces familles ont perdu des êtres chers lors de cette tragédie. Le village d’Ouled Ben Abdelkader, à l’instar de nombreux autres situés dans la wilaya d’El Asnam a été complètement détruit par la réplique enregistrée une semaine plus tard et qui était considérée comme la plus forte. Beaucoup d’habitants ont du mal à se remémorer ce souvenir douloureux. Ecoutons le récit de quelques survivants. Badni Mohamed : Bouras Lahcen : Badni Elhadi : Badni Miloud : «Ma petite sœur Ouarda, âgée alors de sept mois, dormait paisiblement dans son berceau pendant que ma mère, se trouvait chez mon grand-père habitant à quelques 100 mètres de chez nous. Mon grand- père était de retour de la Mecque et on préparait ce retour. Quand la terre a tremblé, personne ne savait de quoi il s’agissait, la maison construite en pierre s’est effondrée, mon père s’est rendu compte que Ouarda était sous les décombres, il a accouru avec les voisins pour la sauver. Hélas, la volonté divine en a voulu autrement, que Dieu ait son âme et celles de toutes les victimes de cette catastrophe. Notre voisin Kacem Naami était parmi les sauveteurs qui ont tenté de secourir ma sœur, il ne savait pas que sa fille venait de subir le même sort.» «Mon père Mohamed, 60 ans, mes nièces Fatima Zohra, 5 ans et Chahrazed, 3 ans, ont rendu l’âme, le même jour, le 10 octobre. L’une des filles était dans la cuisine, la deuxième jouait dehors. Mon oncle et mes frères sont partis accomplir la prière du vendredi à la mosquée qui était située à 6 km environ. Au moment où la terre a tremblé, un cousin s’est dépêché pour les prévenir. Il les a rencontrés au mi-chemin. A leur arrivée, ils n’ont pu que constater les dégâts. Mon père, handicapé suite à un accident qu’il avait subi auparavant, n’a pu échapper à la fatalité. Que Dieu ait l’âme de mon père et de mes nièces qui sont parties à la fleur de l’âge.» «Mon frère Djamel, 4 ans, jouait avec mon frère Hadj qui est plus âgé que lui de deux ans quand ma sœur les a appelés pour leur faire prendre une douche. Elle a commencé par Hadj, Djamel assis près d’eux sur un tabouret attendait son tour quand ils furent surpris par la secousse tellurique. Ma sœur a pu quand même se sauver tandis que les enfants sont restés à l’intérieur. L’habitation de construction précaire n’a pas résisté à la forte secousse. Une opération de sauvetage est immédiatement menée. Après avoir enlevé une grosse pierre, on a repéré Hadj par ses cheveux qui émergeaient de sous les décombres, Djamel que Dieu ait son âme, fut retrouvé vivant quant à lui, mais quelques instants plus tard, il rendit l’âme dans les bras de ma sœur.» «J’étais âgé d’à peine 9 ans, je jouais devant la maison, quand soudain j’ai entendu un bruit très fort puis la terre a commencé à trembler et les maisons devant moi se sont effondrées. Le dénommé Mohamed Benali, un simple d’esprit, était assis à l’ombre d’un mur. Le mur s’est écroulé et je ne le vis plus. Quelques heures plus tard, il fut retiré inerte par une équipe de sauvetage composée de quelques voisins. Ce jourlà, on a compté 4 morts : Fellague Mahdjouba, Badni Mazouri, Badni Djamel, Badni Ouarda et Badni Mohamed Benali.» Propos recueillis par Abdelkader Ham 10 dossier Numéro 45 du 15 au 21 octobre 2014 el-asnaM, aujourd’hui chlef, trente quatre années déjà ! Par Me MohaMed el Bachir Bennegueouch* Le 10 octobre 2014, date où Chlef et toute la région vont se remémorer déjà le trente quatrième (34) anniversaire du séisme du 10 octobre 1980. L’évocation de cette date fatidique pour toutes les générations confondues de Chlef ne laisse pas ces dernières indifférentes à la situation dans laquelle se trouve présentement leur Chef-lieu de wilaya. Les investissements tellement nombreux et importants réalisés à Chlef par l’État n’ont fait que reculer sa modernisation et atténuer le cadre de vie de ses citoyens livrés à eux même. Photo Prise juste aPrès la réPlique de 16h30 E n effet, les grands projets d’équipements inscrits au profit de Chlef dans le cadre des différents programmes et financés par l’État devaient essentiellement dans le temps, la hisser vers un développement harmonieux à l’image de celui des grandes villes comme AinTemouchent, Boumerdes, Sétif, Mostaganem, Sidi Bel-Abbes et Tlemcen. Malheureusement, ce défi n’a jamais été atteint par les responsables et élus locaux pour résorber définitivement les séquelles du dernier séisme de 1980. La ville de Chlef demeure présentement très en retard sur les plans urbanistique et architectural par rapport aux grandes agglomérations citées plus haut. A titre d’exemple, le programme de construction choisi ces dernières années et devant répondre à cette région particulièrement sismique et aux besoins de ses citoyens, ne semble plus être en adéquation aujourd’hui avec les études de construction parasismiques approuvées dans le temps par les pouvoirs publics consécutivement au tremblement de terre qui avait secoué et détruit la ville d’El Asnam et toute sa région au siècle dernier. C’est ainsi que des équipements privés devant recevoir le public ont été réalisés dans des zones inconstructibles plus exactement dans des endroits situés géographiquement à moins de 500 mètres du fleuve «Le Chéliff» (hôtels, centres commerciaux, etc..) et la liste reste longue malheureusement. A noter que le changement d’un seul élément dans les règles de construction parasismiques retenues pour la région de Chlef, peut engendrer forcément des conséquences fâcheuses sur la qualité du bâti et sur la vie des citoyens si un séisme de forte magnitude venait à toucher la région de Chlef aujourd’hui. Une grande et lourde responsabilité pèse désormais sur tous les secteurs confondus pour avoir autorisé ce genre de constructions dans des zones inconstructibles. Les services concernés qui ont pourtant une vision beaucoup plus précise dans ce do- maine, ne semblent plus se préoccuper d’une façon sereine du processus de construction devant être retenu et appliqué dans une région à haute potentialité sismique. De plus, construire n’est pas sans importance pour le commun des mortels. Cependant, les hommes chargés d’assurer un développement durable pour la région ont, nous semblent-ils, opté tout simplement pour des édifices dépourvus de qualité à Chlef. Et pourtant, l’État a toujours mis les moyens financiers pour la reconstruction de notre région conformément aux règles parasismiques. De même, le potentiel humain dans la région de Chlef ne manque pas de nos jours (architectes, ingénieurs d’état et bureaux d’études). Comment expliquer aujourd’hui cette prolifération de cités dortoirs où les immeubles sont collés l’un à l’autre avec des logements qui donnent dans la majorité des cas sur le vis-à-vis des différents locataires. Pas d’espace vert, ni d’équipements collectifs dans ces nouvelles cités. Les commerces réalisés dans les vides sanitaires défigurent malheureusement l’esthétique du bâti. N’oublions pas aussi le problème de la distribution de l’alimentation en eau potable qui reste le point noir de la ville après le séisme de 1980. Certains sites restent parfois sans alimentation en eau potable pendant plusieurs semaines et particulièrement en été. Au troisième millénaire, les citoyens de Chlef doivent recourir ainsi aux citernes par tracteurs. Une vérité qui demeure dure à avouer de nos jours lorsqu’il s’agit d’un chef-lieu de wilaya. L’autre point névralgique pour Chlef est celui du plan de transport qui perturbe la quiétude des citoyens et embarrasse d’une façon désagréable et continue les services chargés de la circulation particulièrement au cours de la semaine à l’exception du vendredi. Sur ce plan, et à titre d’exemple, la modification du plan de stationnement pour les transports publics des quartiers de la cité En-Nasr regroupant onze (11) zones, a accentué davantage le calvaire pour tous les usagers et les automobilistes de la ville de Chlef y compris pour les véhicules de secours. En effet, ces autocars traversent la ville présentement avec plusieurs rotations journalières, ce qui rend la circulation infernale pour tous. Ce paradoxe découle de l’absence de la participation des citoyens à la gestion des affaires de leur commune et qui constitue pourtant un cadre constitutionnel d’exercice de la démocratie. Par ailleurs, d’autres points noirs méritent d’être signalés et concernant toujours le plan de circulation au centre de la ville de Chlef. Ce triste constat vécu quotidiennement par les citoyens pour se déplacer intra-muros dans les différents quartiers de la ville y compris les sites, mérite d’être pris en considération par les responsables locaux concernés et d’être examiné favorablement Pour soulager les citoyens. C’est ainsi que l’absence de réalisations d’infrastructures de travaux publics nouvelles dans la ville en dehors des deux trémies opérationnelles et réalisées dans la même direction, se fait lourdement sentir. C’est pourquoi, il est judicieux de lancer promptement la construction d’un second pont pour aller du centre-ville vers le quartier En-Nasr et les autres destinations afin de soulager les usagers de la route et les citoyens riverains empruntant quotidiennement cette direction. De même, la réalisation d’un pont sur la route des carrières pour éviter le passage au niveau du centreville dont les études ont été achevées et remontent aux années 1980, permettra sans aucun doute et particulièrement aux véhicules de secours de se déplacer plus rapidement lors des opérations de secours (protection civile et ambulances des structures hospitalières au moment des évacuations vers les CHU d’Alger, Blida ou Oran). Sur ce point, l’absence d’un centre hospitalo-universitaire à Chlef est durement ressentie par les citoyens de Chlef et ceux de la région. Parfois, les malades décèdent au cours de leur transfert vers les CHU compte tenu de l’éloignement de ces derniers de Chlef et qui restent distants de plus de 200 kms. Et pourtant, la vie n’a pas de prix. Sur ce plan, il y a lieu de mentionner le nombre de cancéreux qui augmente sans cesse à une vitesse vertigineuse à Chlef et sa région particulièrement dû aux préfabriqués renfermant de l’amiante. Cette maladie n’est pas prise en charge localement faute d’équipements adéquats et de personnels médical et paramédical spécialisés. La réalisation d’un nouvel hôpital à Chlef de 240 lits à la cité Bensouna, démontre une nouvelle fois l’inconscience de certains responsables locaux sur le choix du site. En effet, en cas d’urgence, l’évacuation d’un malade pour y arriver, même en véhicule de secours, mettra plus de 30 minutes si la circulation est fluide. Pas de voie express réalisée vers cette nouvelle infrastructure pour y arriver dans le temps et sauver le malade. De même, ce nouvel hôpital a été réalisé sur des vergers d’agrumes et entouré d’un oued à 50 mètres de son implantation ainsi que l’édification de nouveaux bâtiments regroupant des logements à majorité sociale. Le principe des zones protégées n’a pas été retenu pour cette nouvelle infrastructure hospitalière digne de ce nom. Il est utile de le souligner que toute proportion gardée, une telle infrastructure méritait une attention particulière par les différents services concernés avant son édification dans une zone à haut rendement agricole et difficile à y accéder présentement par la route. Aussi, certaines nouvelles constructions réalisées par le privé ou en cours d’édification ne font pas l’objet de suivi rigoureux par les services concernés. En effet, ce bâti est réalisé tout près des anciennes voies de communication et ne permettant plus à l’avenir aux services de l’État de moderniser ces accès par un dédoublement de la voie compte tenu de l’importance du parc automobile et des nouvelles cités bâties. Faut-il le rappeler que construire n’est pas tâche facile de nos jours et que le citoyen mérite mieux. M. B. B * Avocat Numéro 45 du 15 au 21 octobre 2014 dossier 11 Hadj BenBouali, ancien cadre retraité : «Les recommandations de l’étude de micro-zonation ne sont pas respectées» A l’occasion de la commémoration du 34ème anniversaire du séisme du 10 octobre 1980 d’El Asnam, «Le Chélif» a rencontré M. Hadj Benbouali, la soixantaine passée, retraité ayant assumé plusieurs fonctions dont celles exercées, entre autres, au service de la communication de la wilaya de Chlef, des inspections des impôts de Chlef et Boukadir, de vice-président de l’APC de Chlef (1997-2002), soit un capital d’une appréciable expérience de gestion administrative et d’action opérationnelle sur le terrain pour laquelle il a été souvent sollicité par nombre d’autorités qui se sont succédé à Chlef. Ce natif de la ville, très connu pour sa bonhomie, sa modestie et sa générosité exemplaire, a bien voulu répondre présent à notre sollicitation. Mieux encore, il a mis à notre disposition ses archives personnelles et nous a conduits dans son véhicule vers des sites particuliers, rappelant la tragédie inoubliable du 10 octobre 1980 dont il tient à évoquer certaines tristes réminiscences en tant que citoyen avant tout. Le Chélif : M. Hadj Benbouali, aujourd’hui nous commémorons le 34ème anniversaire du terrible séisme du 10 octobre 1980 qui a ravagé l’ex-El Asnam. Quel commentaire faites-vous de l’évènement ? Hadj Benbouali : Sincèrement, ma pensée va d’abord aux victimes et chers disparus de notre inoubliable, belle et coquette ville. Je n’aime pas le terme de commémoration qui a une connotation de nostalgie alors que dans cette évocation d’un pan du douloureux passé de Chlef, la priorité doit d’abord être accordée au respect aux morts et aux innombrables victimes dont les survivants handicapés ou traumatisés à vie restent à ce jour témoins de cette tragédie. Comme c’est le cas, entre autres, de M. Hadj Ali Halimi qui n’a jamais su ce qu’il est advenu de sa fille adolescente disparue depuis ce fatidique 10 octobre. Par ailleurs, ce qui est déplorable, c’est l’état de délaissement dans lequel se trouvent les tombes communes de nombre de victimes dans certains cimetières de la banlieue, comme c’est le cas dans celui de Sidi Yahia Bouallache. Ces sépultures collectives ont subi des dégradations considérables suite aux intempéries et épreuves du temps, elles n’ont jamais fait l’objet de réhabilitation de la part des responsables qui se sont succédé jusqu’ici après 1980. Pour ce qui est de la reconstruction de Chlef, quel constat faites-vous à propos de respect des normes d’édification urbanistique de la ville ? Sur ce plan, beaucoup de choses n’ont pas été respectées, hélas ! Considérez l’état actuel de la place de la Solidarité, à titre d’exemple : cet espace, promis à être un joyau architectural de Chlef, est devenu un véritable dépotoir en plein centre-ville. On attendait beaucoup d’une entreprise qui était chargée de la tâche de rénovation de ce vaste espace urbain mais, malheureusement, ses travaux ont été interrompus, laissant la situation perdurer dans son état initial. A un autre niveau se pose la question de l’observation du choix des terrains appropriés pour la reconstruction suivant les recommandations techniques qui n’ont pas été respectées. Durant la période qui a suivi le séisme, des colloques et rencontres scientifiques ont été organisés à Chlef, conjointement avec des organismes nationaux et internationaux. Nous avons eu l’honneur d’accueillir des experts Yougoslaves et autres de réputation mondiale dont l’éminent vulcanologue Haroun Tazieff. Les conclusions tirées à la suite de l’étude de micro-zonation ont établi que la ville d’El Asnam devrait être reconstruite vers le Sud en direction de Sendjas, le terrain présentant des conditions favorables. C’est à dire comportant moins de risques d’effondrement des édifices en cas de séisme car le tracé de la faille sismique emprunte des lignes de propagation passant ailleurs, plus exactement en-dessous des berges de l’oued Chelif, là où précisément a été reconstruite Chlef ( ?) alors que du temps où l’APC était présidée par le maire M. Boudjaltia Djazouli, des recommandations formelles ont été données pour ne pas édifier la ville sur ces berges présentant des menaces futures. Mais les autorités de wilaya de la période, du temps du wali Saadani, en ont décidé autrement. Conséquence : beaucoup d’importantes bâtisses, tels que des hôtels, de nombreuses villas et édifices publics bâtis de façon anarchique, se trouvent sur un endroit défavorable en cas de survenue de rudes secousses telluriques, Dieu nous en préserve. avec, comme on dit et comme l’avaient recommandé les spécialistes-sismologues les exhortant d’observer continuellement les règles préconisées lors de la survenue des tremblements de terre. Et là encore, c’est navrant de constater la non-observation de ces mesures préventives pratiquement à tous les niveaux de la vie active. Combien sont-elles ces communes, par exemple, prêtes à mettre à exécution le plan ORSEC (organisation des secours) en cas de nécessité ? Ce plan dont la mise en œuvre a été recommandé aux collectivités locales à travers la wilaya, inventoriant toutes les potentialités disponibles et mobilisant tous les moyens adéquats opérationnels en cas de survenue de catastrophe naturelle, semble aujourd’hui totalement inconnu. Au plan de la sensibilisation, rappelle-t-on de façon intermittente mais permanente, dans les établissements scolaires, institutions de formation, instances publiques, etc., les règles élémentaires de conduite en cas de séisme ? On dit pourtant que la construction de ces édifices s’est effectuée suivant des normes parasismiques strictes. Ne pourraient-ils pas être préservés en cas de séisme ? Je vous l’ai déjà dit : ces constructions ont été faites sur un terrain défavorable, en dessous d’elles se trouve un véritable terrain en gruyère, ajouté à cela les rivières souterraines. Voyez l’exemple de l’impressionnante nappe d’eau qui a surgi des profondeurs du sous-sol dans les environs de Boukadir, il y a quelques années et qui a pratiquement inondé toute la voie publique et ses alentours sur un vaste rayon sans qu’on n’ait jamais pu savoir jusque-là la présence dans ces parages de telles quantités d’eaux souterraines ! Et dans pareilles situations où le bâti s’est fait sur ces zones à hauts risques, les mesures parasismiques ne seront pas d’un grand secours. Ces mesures servent surtout à atténuer les impacts des secousses telluriques en zones appropriées, c’est-à-dire les terrains convenants aux constructions. Vous avez beau construire une bâtisse sur un terrain glissant, avec l’observation de toutes les normes parasismiques possibles, tôt ou tard, en cas de forte secousse sismique, l’édifice s’écroulera. Parce que, comme signifié auparavant, la ligne de propagation de la faille sismique passe sous le terrain où a été construite la bâtisse, épargnant par conséquent le bâti sous lequel elle ne passe pas. Voilà pourquoi vous avez des habitations qui s’écroulent et d’autres pas, alors qu’elles peuvent être à quelques mètres de distance. Et l’idéal dans tout cela reste, bien sûr, la construction en zone appropriée, comme délimité par la micro-zonation établie par les spécialistes. Malheureusement, les recommandations pour la reconstruction de Chlef vers le Sud n’ont pas été respectées, comme signalé, et il y a lieu maintenant d’envisager les recours palliatifs en cas de séisme, comme cela se fait dans les pays à travers le globe concernés par la menace planante des tremblements de terre périodiques. Ce qui nous amène à aborder l’importante question de la sensibilisation et prévention sur les risques sismiques. J’allais en venir car tout est lié dans le contexte précis de cette catastrophe naturelle aux risques vis-à-vis desquels tous les Chélifiens se doivent de s’accoutumer en vivant Il y a les services de la protection civile qui organisent de temps à autre des journées de sensibilisation pour le signaler au passage ? Certes, les services de la protection civile organisent périodiquement des journées de sensibilisation, ce qui est louable, mais cela ne suffit pas. Car la question concerne tous les Chélifiens, du moins les jeunes qui se doivent d’être périodiquement conviés à des exercices de simulations collectives comme cela se fait au Japon et dans les contrées à forte sismicité. Avec, bien sûr, la participation des médias, notamment de la radio, l’organisation de conférences-débats, bref, c’est l’acclimatation à toute une toute une culture spécifique de la vie avec le risque Par ailleurs, toujours dans ce contexte de la prévention, il y a eu beaucoup de recommandations concernant les constructions d’édifices publics tels que les restaurants, hôtels, cafés, etc., qui, en plus du respect des normes parasismiques requises dans leur construction, se devaient de disposer de portes s’ouvrant vers l’extérieur et non l’intérieur ! Car en cas de catastrophe et de ruée massive des gens vers la sortie hors de l’établissement, l’issue devrait être facilitée, dans cette éventualité, avec justement des portes s’ouvrant vers l’extérieur, celles s’ouvrant vers l’intérieur pouvant être naturellement bloquées par l’afflux des paniqués se précipitant dehors. Inutile de vous dire combien de propriétaires de ces établissements ou institutions publiques ont respecté cette recommandation élémentaire en zone sismique. Je vous invite à aller vousmême faire le constat de vos propres yeux en sillonnant les artères de la ville ! Quel est le constat des autres anomalies que vous signalez ? Considérez la rue Ibn Rochd (ex rue Dr Bouteloup) en plein-centre-ville, sur les deux côtés vous avez moins de cinq habitants à droite et pas plus de trois à gauche. Où sont donc passés les habitants de Chlef ? C’est un véritable déracinement : on nous a imposé de choisir entre la baraque et l’habitat dans les bâtiments et logis marqués au vert et comme les citoyens étaient sous l’emprise de l’angoisse ils ont naturellement opté pour les chalets. Ils ne pouvaient savoir que leurs habitats en dur allient être squattés illégalement par des débarqués de dernière minute, certains élus leur ayant facilité l’utilisation de ces appartements en locaux commerciaux, bureaux ou cabinets médicaux, etc. Résultat : la ville sans résidents ou foyers familiaux se vide tôt le soir, la majorité des gérants des locaux commerciaux rentrant chez eux hors de Chlef. Si bien qu’à 18h, Chlef devient une ville sans âme et à ce jour le problème du transport après l’heure indiquée se pose avec acuité. Pourquoi en est-on arrivé à cette situation qu’on pouvait pourtant éviter avec un peu de perspicacité dans le traitement managérial des questions d’ordre urbanistique ? Et que dire de la concertation démocratique dans les prises de décisions importantes ayant grandement fait défaut aux responsables et élus concernés de la période ? Ils s’étaient précipités dans le règlement de cette problématique sans songer aux conséquences à venir et aujourd’hui on paie le prix de ces hâtes. Tout ce qu’on espère, à présent, c’est que les hauts responsables daignent bien se pencher sur la situation de cette «cité» sans âme , les aménagements se faisant dans la périphérie alors que son centre-ville grouille d’activité pour se retrouver le soir plongé dans une atmosphère lugubre de véritable ville-fantôme, dirait-on ! Chlef vaut bien une prière», estimons-nous en tant qu’humbles citoyens, c’est surtout pour le devenir de ses enfants qui nous préoccupe tant. La raison pour laquelle, nous gardons bon espoir pour que toutes les bonnes volontés se conjuguent, responsables, élus et citoyens, afin que la ville puisse être au diapason des autres villes animées du pays dans un proche avenir Inchallah. Quelque chose de particulier à dire M. Hadj Benbouali ? Je tiens seulement à rendre hommage aux chers disparus de la ville et qu’il est vrai que la meilleure façon de leur rendre hommage c’est de reconstruire comme il se doit la région. Ce qui permettra d’augurer de meilleurs espoirs pour la génération montante. Il y a lieu de rendre un vibrant hommage, également, à tous ceux qui ont participé aux sauvetages et à l’assistance des sinistrés en 1980, qu’ils aient été du pays ou de l’extérieur. A ce propos, je me souviens d’une dame venue de Zurich avec des chiens dressés dans la recherche des victimes ensevelies sous les décombres. Ces formidables bêtes pénétraient par de petites brèches sous les décombres d’où elles ressortaient au bout de quelques instants pour signaler à leur maitresse avec des aboiements ce qu’ils ont découvert. Cette dernière signifiait alors aux services de secours qu’il y avait sous les décombres tel nombre de morts ou tel nombre de vivants encore, en fonction de l’interprétation faite des aboiements des chiens dressés pour la circonstance. Pour la petite histoire, quelques heures avant le séisme du 10 octobre 1980, dans notre foyer, le chien domestique n’a cessé d’aboyer et des perruches s’agitaient tout autant sans fin. Mon défunt père m’avait fait part que les bêtes ont certainement pressenti quelque chose, n’ayant jamais été dans cet état. J’appris plus tard, que les bêtes sont sensibles aux ultra sons et c’est pourquoi nombre de peuplades vivant en zones à hauts risques y ont eu naturellement recours dans la prévention des risques sismiques. Comme quoi, tous les moyens sont bons pour assurer la continuité de la vie et son épanouissement. Espérons que pour ce qui concerne le devenir de Chlef, de sa wilaya et de ses enfants, Dieu le Tout Puissant Miséricordieux fasse qu’elle saura se retrouver dans la voie du progrès et de l’évolution positive, à l’instar de ses autres wilayas sœurs de notre chère Algérie. Propos recueillis par Mohamed Ghriss 12 Numéro 45 Du 15 au 21 octobre 2014 Numéro 45 Du 15 au 21 octobre 2014 Dossier BOuJALtIA DJAzOuLI, ANCIEN PréSIDENt DE L’APC DE ChLEF, CADrE SuPérIEur DE L’EtAt EN rEtrAItE : «Nous continuons à ignorer les leçons du passé» Le 10 octobre 1980, l’ASO devait affronter l’USM El Harrach sur son terrain de Mohammedia. Quelques heures avant la rencontre, le moudjahid Mohamed Benayad dit Ayad proposée au membre du comité directeur de l’ASO une visite au cimetière des martyrs d’El Alia pour leur montrer les tombes des chahids Sahli et Mekkaoui. Au moment où le groupe était en face des tombes, écoutant les explications du moudjahid sur leur parcours révolutionnaire, une violente secousse survient, faisant tressaillir de peur tous les présents. Tout un chacun se demandait ce qui se passait. Ils sortent du cimetière et voient des gens sortir des immeubles en criant : «Ezzenzla, ezzenzla» (c’est un séisme, c’est un séisme). La suite est racontée par M. Djazouli dans ce témoignage recueilli le vendredi 10 octobre 2014, à 9h du matin, soit 34 ans jours pour jour après la survenue du séisme dont il parle ci-après. «Nous sommes sortis du cimetière mais nous n’avions pas fait cas du séisme, pensant qu’il était circonscris à la seule région d’Alger où rien de sérieux ne s’était passé. Mais, pour en avoir le cœur net, j’ai dû demander au gérant d’une station d’essence de me permettre de téléphoner, je voulais avoir des nouvelles d’El Asnam. Le gérant a accepté après que je lui ai montré mes documents d’identité -j’étais premier adjoint au maire d’El Asnam et j’assumais les fonctions de président de l’ASO, d’où mon déplacement à El Harrach. Mais j’ai eu beau essayer, je n’ai pu joindre aucun numéro. J’ai téléphoné chez moi, chez des amis, chez des membres de ma famille, j’ai voulu contacter d’autres élus, des responsables, rien n’y fit, ça ne passait pas. J’ai appelé le garage Slimani, le cercle de l’ASO, c’était pareil. Les lignes étaient apparemment coupées. Pendant ce temps, les joueurs étaient au stade parce qu’ils devaient débuter la partie à 14h30 ou 15h. Quand je suis entré aux vestiaires, les joueurs m’ont harcelé de questions. Le premier, Fodhil Megharia, voulait savoir ce qui se passait à El Asnam. J’ai répondu que j’ai téléphoné au garage Slimani et qu’on m’a rassuré sur le fait que tout allait bien et qu’il ne s’est absolument rien passé. En réalité, j’ai menti car je n’avais aucune nouvelle. Je ne voulais pas non plus les induire en erreur. C’était une lourde responsabilité. Ce jour-là, l’ASO a disputé un match exceptionnel, d’autant qu’elle était constituée d’éléments de valeurs pouvant jouer les premiers rôles en championnat. Il y avait Maaziz, Bellili, Megharia, Belgharbi, Meksi, Bouhella, Hamouni… C’était, de l’avis de tous, une très bonne équipe. On a terminé la première mi-temps par une nette victoire de deux buts à zéro et on a terminé la partie par 2 buts à 1. Avant la rencontre, le président d’El Harrach, M. Manaa à l’époque, nous a conviés à une réception qu’il devait organiser en notre honneur à la fin de la partie. Nous avions de très bonnes relations avec cette équipe qui, je le rappelle aux supporters, nous a évité la relégation. A la fin du match, nous avions donc été conviés à cette réception, mais, entretemps, dans les tribunes, des supporters Asnamis avaient appris la nouvelle par le biais de Radio Monte Carlo qui a annoncé à plusieurs reprises dans ses bulletins qu’El Asnam venait d’être rasée par un violent séisme. Plusieurs d’entre eux sont venus me voir pour me l’annoncer. J’ai décidé donc de ne pas aller à la réception et de rentrer rapidement à El Asnam. Nous avons roulé normalement jusqu’à El Affroun. J’étais dans la voiture de feu Djilali Zitouni, un fervent supporteur de l’ASO qui nous ramenait souvent des tenues de France où il est décédé dans des circonstances douloureuses, Allah yarahmou. En écoutant RMC, nous avons appris que la ville d’Al Asnam a été détruite à 80%. C’est à El Affroun que nous avions mesuré l’ampleur du drame qui venait de se jouer. Nous avons fait circuler la nouvelle parmi les joueurs qui nous suivaient dans plusieurs voitures et c’est ainsi que nous avons foncé à vive allure sur El Asnam. A notre arrivée à Khemis Miliana, nous avons rencontré des gens d’El Asnam. Parmi eux, Djilali Bessoulal, un ancien moudjahid qui avait des beaux-parents à El Khemis, nous a déconseillés de rentrer chez nous, expliquant qu’il ne restait pratiquement aucun survivant. C’était l’affolement. On a pensé à l’apocalypse, que toute la ville a été engloutie… Chaque fois qu’on avançait, on rencontrait des gens de notre connaissance. Nous avons croisé le directeur de l’Hydraulique qui était dans sa voiture en famille. Nous lui avons fait signe de s’arrêter. En s’approchant de lui, j’ai remarqué qu’il portait un slip. Dans la précipitation, il n’a pas eu le temps de s’habiller décemment. Lui aussi nous a dissuadés de partir sur El Asnam car, disait-il, «il ne reste plus rien.» C’était un moment horrible. L’angoisse devenait très forte. Nous commencions à friser la dépression. On a failli perdre la raison. Après consultation, nous avons décidé de rentrer à El Asnam, quoi qu’il nous en coûte. Quand nous sommes arrivés à El Attaf, nous avons vu des bâtiments debout, des maisons aussi. Nous nous sommes dits : si c’est ainsi à El Attaf, c’est qu’il y a de l’espoir de trouver des bâtisses intactes à El Asnam, qui est éloignée d’ici de 30 km seulement. L’espoir commençait à renaître. A Oued « Sous les bâtiments, j’entendais des gémissements, des cris et des appels au secours. C’était atroce. Des gens couraient dans tous les sens pour porter secours aux victimes. Ils avaient quelques pioches, quelques pelles, autant dire pas grand-chose pour soulever les dalles et les poutres sous lesquelles étaient coincées des familles entières. Certains ont ramené des crics de véhicules, mais ça n’a servi absolument à rien. » Fodda, l’espoir renaissait de plus en plus… Nous sommes arrivés aux environs de 18h30 – 19h à El Asnam, il faisait presque nuit. A l’entrée de la ville, nous avons vu des bâtiments debout, la station de Boudjemaa n’était pas touchée... Pourquoi nous a-t-on dit alors que la ville est totalement ? Mais en avançant, nous avons découvert la triste réalité : l’immeuble Saugon n’était qu’un amas de ruines. Je me suis dirigé vers les bâtiments Baudouin où j’habitais lesquels étaient situés dans l’ex-rue pasteur. L’immeuble où se trouvait mon appartement s’est penché comme la tour de Pise, il s’est incliné de 30° mais n’est pas tombé. D’autres bâtiments à côté se sont effondrés. Des voisins sont morts, «Allah yarhamhoum». Mon épouse et mes enfants étaient partis plus tôt chez les grands-parents parce qu’ils devaient assister à un mariage, c’est comme ça qu’ils ont été épargnés. Mais il y avait d’autres parents qui ont été ensevelis. Je suis parti à leur recherche et j’ai constaté qu’il n’y avait plus rien à faire pour eux. Sous les bâtiments, j’entendais des gémissements, des cris et des appels au secours. C’était atroce. Des gens couraient dans tous les sens pour porter secours aux victimes. Ils avaient quelques pioches, quelques pelles, autant dire pas grandchose pour soulever les dalles et les poutres sous lesquelles étaient coincées des familles entières. Certains ont ramené des crics de véhicules, mais ça n’a servi absolument à rien. Avec le recul, nous nous sommes dit que nous n’étions pas préparés pour affronter une telle catastrophe. Il y a une image qui m’a marqué ce jour-là : au moment où je trouvais dans un site, où les gens étaient sous les décombres, j’ai commencé à parler avec quelqu’un. Il m’a reconnu au timbre de ma voix. Il s’est écrié : «Ah, c’est toi Djazouli ? S’il te plaît, ne m’abandonne pas.» Je lui ai dit : «Qui es-tu ?» Il me répondit : «Je suis Dilmi Bouras.» C’était un ancien moudjahid qui assumait aussi les fonctions de maitre d’éducation physique et sportive ; il était avec moi au comité directeur de l’ASO. Il me suppléait de faire quelque chose pour lui. Sous les mêmes décombres, gisaient mortes ma cousine et sa fille qui habitaient le même immeuble que Dilmi Bouras. On a ramené un gros cric de véhicule, on s’est acharné contre de grosses poutres mais c’était impossible à soulever… Je vous épargne le reste. Je suis parti par la suite à la Ferme voir mes enfants chez mes beaux-parents qui possédaient un verger. Ils étaient sains et saufs. Cela m’a rassuré. Par la suite, je me suis présenté au siège du commandement de la gendarmerie nationale. C’était le seul centre qui est resté debout et c’est là que s’est constitué un centre de commandement provisoire improvisé par les autorités locales. Il y avait à l’époque le wali, M. Mustapha Maghraoui, intellectuel et cadre de valeur, le commandant de la gendarmerie et le ministre de l’Intérieur, M. Boualem Benhamouda, arrivé quelques heures plus tôt par hélicoptère d’Alger. Le commandement était installé sous une petite tente. J’y ai rencontré aussi feu Belkacem Chorfa, le maire d’El Asnam, et Laïd Moulfi, président de l’APW. Il y avait aussi les responsables de la wilaya, parmi eux le secrétaire général, parce qu’une partie de la wilaya s’est effondrée. Même le wali a été légèrement blessé, si mes souvenirs sont bons. Qui est Boujaltia Djazouli ? Natif de Medjadja, Boujaltia Djazouli est connu pour être un mordu de l’ASO, l’équipe locale qu’il a dirigée un moment. Il avoue être entré dans le comité de ce club mythique accidentellement presque. L’équipe ayant besoin d’un trésorier. M. Djazouli, alors contrôleur des impôts, venait juste de subir une formation à l’école d’application finances pour accéder au grade d’inspecteur, fonction qu’il occupera parallèlement à son activité de trésorier du club de la ville. Il travaille à Alger pendant une année et revient comme receveur des impôts à la commune d’El Asnam. «Je gérais la commune sur le plan financier et il y avait à cette époque des maîtres dont le regretté cheikh Benali qui était le président de l’APC à l’époque et qui était un de mes instituteurs de français parce qu’il enseignait au cours complémentaire. Avant lui, il y avait Cheikh Djabbour qui a succédé à cheikh Bouzid Ali qui a été le premier président de la délégation spéciale d’El Asnam et qui est devenu par la suite secrétaire général du ministère de la Jeunesse et des Sports. Je me suis formé à leur contact. Le secrétaire général de la mairie de l’époque, qui était hadj Brahim Senouci, avait pris sa retraite. J’étais à ce moment inspecteur vérificateur. Et également commissaire aux comptes de deux entreprises de wilaya avec Si Youssef, ex-wali d’Aïn Defla. La mairie n’avait pas de S.G. Le wali, M. Ghrib, m’a appelé et m’a proposé de me porter candidat pour être vice-président chargé de l’administration et des finances. Etant connu par les supporters de l’ASO et aimé d’eux, il savait que j’allais être élu haut la main. Et c’est comme ça que j’ai été élu avec le plus grand nombre de voix. Il y avait parmi les élus feus Belkacem Chorfa et Bouaïssi, qui ont fait beaucoup pour la commune. Je me suis contenté du poste de premier vice-président alors que M. Chorfa est passé président de l’APC. Cinq années plus tard, j’ai été élu président de l’APC à mon tour. Quand j’ai terminé mon mandat, je suis revenu aux Impôts, et j’occupais le poste d’inspecteur-vérificateur principal. Deux ans après, j’ai été nommé directeur des Impôts à Blida. Quatre années plus tard, j’ai été promu comme directeur des Impôts à Alger, j’ai pris l’une des plus grandes directions des Impôts du pays. J’ai dirigé cette institution pendant 6 ans, assurant même l’intérim de deux directeurs régionaux. Je devais être promu comme directeur central chargé de l’administration et des moyens au niveau de la direction générale des impôts. Finalement, le DG des Impôts, qui a été promu directeur général des Douanes algériennes, m’a fait appel et c’est ainsi que le poste que je devais occuper à la DG des Impôts, je l’ai occupé aux Douanes. J’ai passé environ 8 ans dans cette institution avant de faire valoir mes droits à la retraite à l’âge de 66 ans. Ce que j’ai fait pour la ville de Chlef, je ne le regrette pas car j’aime ma ville, je ne l’ai jamais quitté, je passe tout mon temps à Chlef, même dans les périodes de canicule en été. Je suis toujours en contact avec mes amis, mes anciens camarades de classe, mes voisins, etc. Je vis à Chlef et je ne peux m’en passer. Je suis à Medjadja, à 13 km, et ma famille est venue s’établir à Orléansville en 1953. Il y avait le cousin de mon père qui était instituteur, qui a insisté auprès de mon père de venir s’établir en ville pour notre bien. C’est lui qui nous a fait scolariser et c’est ainsi qu’a pris forme ma vie. Et le seul point où l’on pouvait communiquer avec l’extérieur, c’était la station hertzienne qu’on appelle à ce jour le «Radar». On se branchait depuis cette station pour communiquer avec Alger. Il faut rappeler que la première nuit, les gens se sont débrouillés comme ils ont pu, et pratiquement tout le monde a passé la nuit dehors, à la belle étoile. Le commandement provisoire a décidé de mesures urgentes consistant en la désignation de sites pour installer des tentes et permettre aux sinistrés de regrouper leurs familles. Je me suis porté volontaire pour créer le premier site dans la petite forêt de Zebboudj. C’était le premier camp de toile. On a ensuite commencé à parler des stades de la Ferme, de Bocca Sahnoun… pour y installer des campements provisoires. Le lendemain, l’affolement était à son paroxysme. A l’état psychologique désastreux de la population sinistrée et à l’anarchie qui s’est installée, sont venus s’ajouter les dizaines d’engins ramenés de toutes parts qui bloquaient carrément la circulation. Il était impossible de se déplacer. Les ambulances étaient coincées. Rien ne pouvait entrer ou sortir de la ville. Les moyens qui étaient sur place ont servi à secourir des connaissances. Un exemple : l’équipe de secours japonaise s’est dirigée vers l’hôtel «Le Chéliff» où ont été ensevelis quelques ressortissants nippons. Certains sauveteurs algériens ont utilisé ces engins pour porter secours à leurs parents et amis. C’était l’anarchie totale alors qu’il y avait des dizaines de gens qui criaient sous les décombres. Nous étions dépassés et complètement désorientés. Comme beaucoup de gens de la ville, j’avais des parents, des amis et des connaissances qui ont péri. C’était un choc difficile à supporter. Je ne savais plus où donner de la tête. C’était pareil pour les autres élus et responsables locaux. La décision a été prise de bloquer les engins aux environs de la ville. Mais cela a compliqué davantage les choses puisque ces engins empêchaient les secours d’accéder à la ville. On s’est dit, au niveau du poste de commandement, qu’il était impossible de gérer les secours de cette manière. Des officiers supérieurs de l’ANP et des cadres de la direction générale de la sûreté nationale nous avaient rejoints au PC. Le second jour, il a été décidé de placer la région sinistrée sous le commandement de M. Salim Saadi, ancien officier de l’armée, à l’époque ministre de l’Agriculture, pour prendre en main la situation. C’est lui qui a mis les premiers jalons de l’organisation des opérations. L’aérodrome militaire de Kouasmia a été réquisitionné pour évacuer les blessés graves et recevoir les secours, le service des ambulances a été réorga- nisé de façon à évacuer les blessés pouvant supporter le voyage par route vers les hôpitaux à l’ouest et à l’est d’El Asnam. A ce sujet, il nous a été signalé beaucoup de cas de gens qui ont disparu lors de leur transfert d’Al Asnam, dont de nombreux enfants. Je ne veux pas citer de nom parce que je ne veux pas réveiller d’anciennes souffrances et douleurs. On a commencé à installer des tentes à Zebboudj par les unités militaires ; chaque fois qu’on dressait quatre ou cinq tentes, on y mettait des familles. Parfois, deux familles dans une même tente. Nous devions aller vite car la situation de la population sinistrée se dégradait à vue d’œil. D’autant que cette année-là, nous avions eu un hiver précoce. Un froid terrible s’est abattu sur la région ainsi que des pluies diluviennes. Je dois rappeler aussi que beaucoup de familles se sont prises en charge en utilisant des matériaux hétéroclites pour se construire des abris. Des pères de famille ont ramassé des couvertures, des tôles en zinc, des madriers et pleins d’autres choses pour ériger des abris précaires dans les jardins publics et les espaces verts. Mais, après trois jours, on s’était rendu compte que nous tournions en rond et que la situation allait de mal en pis. Nous n’arrivions pas à maîtriser la situation. Lors de sa visite, le Premier ministre, à l’époque feu Ahmed Benahmed Abdelghani, a expliqué qu’il fallait prendre des mesures radicales et mettre la zone sinistrée sous commandement militaire. Il fallait en effet mettre un terme à certaines choses inadmissibles comme les vols perpétrés dans les maisons abandonnées par leurs occupants. C’est ainsi que feu Benabes Gheziel, à l’époque colonel de l’ANP et directeur du Service national, a été désigné responsable de la région sinistrée. Dès son installation, il a instauré une rigueur militaire dans la conduite de toutes les opérations de secours et d’organisation de la vie des sinistrés. L’une des premières décisions a été d’instituer un tribunal pour juger les auteurs de vols car le phénomène devenait inquiétant. A l’époque, nous avions laissé courir le bruit que des pilleurs avaient été exécutés par des pelotons militaires, nous l’avons fait pour dissuader les voleurs. Même feu Benabès Gheziel a déclaré qu’il y a eu exécution, mais c’était pour faire peur à toute personne tentée par le pillage. Le colonel avait instruit ses troupes d’installer un hôpital de campagne à Mouafkia, les plus grands chirurgiens de l’armée ont été réquisitionnés. Parallèlement, le centre de formation administrative a été transformé en hôpital civil. A ce propos, je souligne que le personnel de la Santé a été admirable, travaillant jour et nuit et pratiquement sans relâche. Ce personnel intervenait partout, s’occupant à la fois des soins, des évacuations et des enterrements. Il y avait tellement de morts que ce personnel était mobilisé tout le temps. Je me souviens qu’il y a eu beaucoup de morts dans le grand hôtel du Chéliff. Il y avait beaucoup d’inconnus. A l’époque, ces victimes avaient été photographiées avant d’être inhumées au petit cimetière de Sidi Yahia Bouallache, au sud de la ville, où il y avait assez d’espace pour creuser des fosses communes. Mais lorsqu’on a développé les films, il s’est avéré qu’ils étaient périmés. A cause de cette négligence qui a mis le commandant de la zone sinistrée dans une colère noire, nous n’avons pu identifier à ce jour les victimes. Il y avait parmi elles des gens d’El Asnam, je crois qu’on a enterré quelque 200 à 250 personnes dans ces fosses communes. L’endroit le plus affecté en ville, c’était bel et bien la cité En Nasr, où il y a eu beaucoup de victimes, il y avait aussi l’immeuble Benali où il n’y a eu que quelques rescapés, le groupe scolaire, l’immeuble Saugon ainsi que les bâtiments de la Bocca Sahnoun qui ont été vraiment très touchés. Avec le temps, nous nous sommes rendu compte que les constructions avaient été érigées dans des endroits où il ne fallait pas construire. D’abord, il y avait des terrains meubles, où il y a des nappes d’eau et des sources, voire des rivières souterraines. On a également construit sans fondations appropriées. Quand on est passé avec les experts étrangers, on a constaté que les matériaux utilisés ne répondaient pas aux normes. On a trouvé du tout-venant au lieu du gravier, et des galets ronds à la place du gravier dans les piliers en béton… Où étaient les contrôleurs à cette époque ? Où étaient les services tech- 13 niques de suivi ? Pourquoi n’avait-on pas construit selon les normes parasismiques du moment qu’on avait connu déjà un tremblement de terre en 1954 ? Comment a-t-on eu l’idée de construire dans des zones pourtant considérées comme inconstructibles parce que très sensibles au tremblement de terre ? C’était inadmissible et je pense qu’à ce jour, nous n’avons pas retenu de leçons des expériences passées. J’ouvre une parenthèse pour dire qu’on continue à construire sans tenir compte des deux leçons passées, c’est-à-dire le séisme de 1954 et celui de 1980. Chlef, pour que vous le sachiez, a été scindée en 3 zones distinctes : la zone une, très sensible au séisme, concerne les berges du Chélif, la zone deux, un peu moins sensible qui englobe l’actuel centre-ville et la zone trois, moins sensible encore, qui se situe au sud de la ville de Chlef. Chacune de ces zones a ses propres normes de construction. Aujourd’hui, on s’est amusé à construire le long des berges de l’oued Chélif, alors que les terrains sont meubles et que les constructions exigent l’utilisation de techniques très coûteuses. Même si vous mettez un radier, il arrivera un jour où ce dernier va bouger et faire incliner la construction qu’il supporte. Demain, vous allez construire un hôtel qui va finir par pencher. Est-ce que vous allez continuer à l’exploiter ? Cela veut dire que nous n’avons pas retenu les leçons et que nous n’avons pas utilisé les normes qui nous ont été prescrites par d’éminents spécialistes internationaux. Je peux vous dire une chose : dans les premiers temps, l’Etat nous a énormément aidés, le président Chadli Bendjedid s’est déplacé au moins 7 fois à Chlef pour s’enquérir de l’état d’avancement des opérations de reconstruction ; c’est ce qui nous a davantage motivés pour la poursuite de notre mission. L’Etat avait diligenté des experts internationaux pour aider à mieux entreprendre la reconstruction. Il y a eu d’abord détermination de toutes les erreurs commises en matière d’urbanisme et de construction, ensuite un lever topographique par satellite qui a servi à déterminer avec précision par où passait la faille sismique. Cette opération a servi de base au lancement d’une étude de micro-zonation minutieuse qui a permis d’identifier la nature des terrains de l’ensemble de la région à partir de laquelle on a réalisé un plan d’occupation des sols. Cette étude de micro-zonation a pris au moins deux ans et ses conclusions ont été rendues un an plus tard. Cette étude se trouve au niveau de tous les services techniques de la wilaya de Chlef. Malheureusement, on n’a pas tenu compte de cette étude dont on a certainement oublié l’existence avec le temps. Pourtant, ces études effectuées en amont ont coûté des sommes faramineuses au Trésor public. Et au lieu d’imposer les règles, d’être strictes et autoritaires concernant les normes de construction, parce que cela sert, faut-il le souligner, à protéger les habitants, on a laissé faire, certains responsables ont même cru qu’ils pouvaient se substituer aux ingénieurs, architectes et techniciens. On a fait entrer les sentiments et les considérations populistes et ça a donné la catastrophe actuelle. Chlef est devenu un gros village, sans âme, sans aucune vocation, c’est une ville qui va à la dérive. Je souhaite que les responsables hautement placés s’intéressent au sort de cette ville et de lui donner une âme pour lui permettre de vivre. Il faut qu’elle renaisse de ses cendres, comme le sphinx. Nous avons les moyens, nous avons les hommes et nous avons cette volonté de réussir. Il ne faut pas perdre de vue que le tremblement de terre est une donnée perpétuelle à Chlef, il revient de manière cyclique, et il ne faut pas donc pas qu’on sacrifie les générations à venir. Nous avons une lourde responsabilité envers elles. Même si nous ne sommes pas directement concernés par la gestion de la ville, il nous appartient d’alerter, d’attirer l’attention, de tirer la sonnette d’alarme sur ce qui est en train de se faire. On peut corriger le tir car il n’est jamais trop tard pour bien faire. Un dernier point que je voudrai soulever : dans le contexte de la reconstruction, nous n’avons pas le droit de toucher aux terrains agricoles ; la réalisation des nouvelles villes devrait se faire dans les zones appropriées, loin des terres arables. Or, malheureusement, c’est l’inverse qui se produit.» Propos recueillis par Ali Laïb 14 Numéro 45 du 15 au 21 octobre 2014 soCiété LA viLLe s'est AgrAndie dePuis sA Promotion Au rAng de chef-Lieu de wiLAyA Le stationnement devient problématique à Aïn Defla Les habitants de la ville d'Ain Defla se posent toujours les mêmes questions : à quand la résolution du problème de stationnement et à jusqu'à quand va-t-on tolérer l'encombrement des rues. Toute la journée durant, la ville est littéralement inondée de voitures, ses rues sont saturées et ses trottoirs ne suffisent plus pour le stationnement. A genre d'activité, d'autant qu'ils n'ont aucun respect vis-à-vis des automobilistes, devenus une "clientèle" bonne à déplumer. Nous savons pertinemment qu'il existe beaucoup de voitures alors que la morphologie de la ville n'a guère changé. Il n'y a pas eu réalisation de parkings et d'aires de stationnement, seules quelques administrations se sont arrangées pour leurs employés puissent se garer sans encombre dans des lieux qu'elles ont squattés. On se demande ce qu'il adviendra de la situation d'ici quelques années si l'on n'arrive pas à trouver une solution radicale aux deux pro- lors, des parkings sauvages émergent ici et là, voire un peu partout à travers la cité. Rues, ruelles, espaces de dégagement sont squattés par des jeunes qui font office de gardiens de parking. Ce sont habituellement des jeunes personnes tenant généralement un bâton et arborant des gilets fluorescents. Certains se sont même fait confectionner des badges pour prouver qu'ils sont autorisés à exerceer cette fonction par la mairie. Leur attitude un peu burlesque, voire bizarre, ne reflète en aucun cas qu'il s'agit vraiment de personnes autorisés à pratiquer ce blèmes. A cause du manque d'espaces dédiés au parking, les automobilistes tournent en rond pour enfin des heures durant dénicher une petite place où garer leur voiture. Des situations comme celles là perdurent et peuvent également créer des tensions entre automobilistes et surtout avec ces gardiens d'autos. Dès fois, les conducteurs paient 4 à 6 fois le stationnement. Faire perdurer cette situation équivaut à vouloir délibérément favoriser l'encombrement et créer des problèmes insolubles aux citoyens. Djilali Deghrar ProPos de citoyens : Abderrahmane Bouri, retraité : Lahcen Roudali, fonction libérale : Mohamed Benhedli, retraité : Youcef Amokrane, retraité : "Nous vivons une époque certes, difficile, mais le problème du stationnement doit être réglé de manière définitive. Cela va donner aux usagers de la route la possibilité d'utiliser leurs véhicules et régler leurs problèmes de déplacements sans encombres, ni frais supplémentaires. A Aïn Defla, il existe des opportunités pour arriver à régler cette situation. Par exemple la création du stationnement pair et impair, la construction et réalisation des parkings à étage, développer et multiplier les aires de stationnement…" "Le phénomène des parkings sauvages au niveau de nos rues commence à prendre des proportions alarmantes, les gardiens nous agressent littéralement avec leur bâton et certains comportements répréhensibles. Cela ne doit plus avoir cours, il faut que cessent les fréquents heurts entre automobilistes et ces gardiens de véhicules." "Une place de stationnement assurée est un rare privilège de nos jours. Là où on va, on est harcelé pour le stationnement et surtout pour trouver une place moyennant à chaque stationnement un payement de 30 DA. Certains qualifient cela comme une forme de mendicité moderne. Chaque jeune dans son quartier ou au niveau de la rue d'à côté devient automatiquement responsable du gardiennage des voitures. On remarque même des adolescents entre 10 à 17 ans en train de s'adonner à cette pratique. Où allons-nous comme ça !" "De nos jours, on vit des situations difficiles concernant le stationnement et l'encombrement. On se demande d'ailleurs qu'est-ce qu'il adviendra dans deux ou quatre années. La relation avec les gardiens de parkings laisse à désirer à cause de leur comportement un peu étonnant." Propos recueillis par Djilali Deghrar des PrAtiques étrAnges ont Pris forme dAns Leurs ALentours Cimetières ou espaces commerciaux ? L es cimetières ne sont plus ce qu'ils étaient. Ils ont perdu leur sacralité, devenant des lieux où l'on peut remarquer des phénomènes étranges aux yeux de beaucoup de citoyens. Aucune religion d'ailleurs ne peut tolérer certaines pratiques qui ont pris forme à l'intérieur et autour de ce que tous comme des lieux pour le repos éternel et donc à respecter au plus haut point. Or, que voyons-nous aujourd'hui aux alentours des cimetières de la région de Chlef -et je suppose dans les autres régions du pays- si ce n'est cette tendance à les transformer en espaces commerciaux, au mépris de la morale et des règles élémentaires de savoir-vivre ? En effet, il nous a été constaté de voir des personnes vendant des sucreries, des bonbons, voire des jouets pour enfants outre des vêtements… Cela sans compter le fait que les pourtours des cimetières sont devenus des parkings payants gérés par quelques individus à la mine patibulaire qui exigent de tout conducteur de payer entre 20 et 30 DA les "droits" de stationnement. Cela évidemment se fait au vu et au su des services de sécurité dont le rôle est, justement, combattre avec la force de la loi ce genre de pratiques malsaines. Les vendredis et les jours de fêtes religieuses, à l'exemple de l'aïd ou "achoura", les "droits" de stationnement flambent pour atteindre les 50 DA. Et gare à celui qui refuse de payer, il risque de voir son pare-brise voler en éclats ou une de ses roues crevée par un objet pointu. Autre phénomène auquel il faudrait trouver une solution, c'est l'envahissement des cimetières par des nuées de mendiants qui bloquent carrément les accès et les sorties et qui sont à quémander quelques pièces de monnaie du matin au soir. Il est impossible de les éviter tant leur technique de "chasse" est bien rôdée. Lors de notre tournée à travers deux cimetières de Chlef, nous avons remarqué que plusieurs tombes ont été profanées, des inscriptions taguées, voire brûlées pour on ne sait quelles raisons. Faut-il organiser un service de sécurité pour la protection des cimetières pour éviter de voir se répéter pareils actes ? C'est à y réfléchir sérieusement. Ibtissem Medigue Vécu L'inconfort du train chlef-Alger J e voulais, à travers ce témoignage, parler de nos voyages par train de Chlef vers Alger et vice-versa. Je parle exactement de celui qui démarre de Chlef vers Alger à 5h30 du matin et celui qui part à 17h d'Alger à Chlef. Il y a des matinées ou l'on voyage dans le noir, vous pouvez être en face de votre voisin sans le savoir ! Mystérieusement, il n'y a dans les wagons aucune lumière. Si jamais vous avez prévu de lire ou de travailler pendant les trois heures du trajet, attendez le lever du soleil ! Mais, dans le même temps, on ne peut pas dormir, on est obligé de rester éveillé tout au long du voyage car il y a des cafards partout, par terre, sur les sièges, sur les radiateurs, autour des poubelles... En hiver, on gèle de froid et en été, quand survient une panne de climatisation, ce qui est souvent le cas, on suffoque. Et si on parvient à ouvrir les vitres, on risque d'avaler des quantités énormes de poussières. Le voyage dure en moyenne trois heures et peut aller jusqu'à six heures, voire davantage quand il y a des pannes. Alors, pendant toute cette durée, vous ne trouverez pas un bonbon à mettre sous la dent ou une goutte d'eau pour apaiser votre soif. Et si par malheur vous êtes pris d'une envie pressante, allez voir les sanitaires et vous oublierez votre besoin illico presto ! Même un incontinent urinaire se retiendra en découvrant l'insalubrité de l'endroit ! Sans parler de l'état de propreté des sièges qui laisse à désirer, les poubelles qu'on ne peut pas utiliser à cause de leur état infect… Je me demande ce qu'on paie au juste dans ce train ? Et l'on se demande pourquoi, au niveau de la direction de la compagnie de chemin de fer, il est des gens, plein de gens, qui se demandent où est passé l'autorail. C'est, assurément, à ne rien y comprendre. A. A. Numéro 45 Du 15 au 21 octobre 2014 15 PATRIMoINE CHeIkH SI eL-DjILLALI BeN ABDeLHAkeM ATBA BeNATBA Un érudit de renom Il était l’un des illustres savants et théologiens que comptait la région du centre-ouest du pays en s’imposant, durant toute sa vie, dans le paysage du savoir. Né en 1878 à El-Attaf, dans la wilaya d’Aïn Defla, cheikh Sidi Djillali Ben Abdelhakem Atba Benatba attirait, déjà dès son jeune âge, l’attention de ses proches, de ses parents et de son entourage de par son intelligence précoce. I l avait un si grand penchant pour le Coran, la littérature arabe ainsi que les notions de la jurisprudence. Passionné par les études alors qu’il était toujours enfant, il devint rapidement l’un des élèves les plus doués de sa promotion. Il a rapidement appris et par cœur le Coran de son maître cheikh Kaddour El-Aychouni, la littérature et la grammaire de ses enseignants chouyoukh El-Hadj Mohamed El-Abassi et Sidi M’hamed Benaouda. Il a également fait des études préliminaires de jurisprudence religieuse chez l’illustre cheikh de l’époque Mohamed Benahmed Essoussi avant de les terminer honorablement chez un autre enseignant de renom, cheikh El-Hadj Benlarbi qui n’est autre que le fils du saint de la région (wali essalah) El-Hadj Bencherki. «C’est avec un grand courage, volonté et détermination remarquables qu’il a pu, en un laps de temps, boucler toute sa scolarité avec une totale réussite. C’est pourquoi d’ailleurs, il a admirablement obtenu de ses enseignants le mérite d’enseigner et de restituer, à son tour, ce qu’il a appris des années durant. Sans tarder et grâce à la confiance qui a été placée en lui par ses maîtres, il se lança dans l’enseignement en formant ceux qui avaient tel- lement besoin d’être formés. A cette époque coloniale, il n’y avait pas assez de places dans les écoles pour les Algériens, surtout les indigènes. Seules les mosquées ou encore les quelques zaouïa éparpillées çà et là à travers le pays pouvaient, malgré les moyens dérisoires dont elles disposaient, accueillir ceux qui voulaient apprendre et étudier. En abordant sa vie d’enseignant, cheikh Si El-Djillali a d’abord fondé, en 1902, une petite zaouia à El-Attaf dans la wilaya d’AïnDefla et dans laquelle il a commencé à enseigner la jurisprudence religieuse, et quelques autres matières comme la littérature ou l’histoire. Malgré son jeune âge et ses moyens qui étaient limités, cette école attirait beaucoup d’étudiants qui venait de partout afin d’enrichir leur connaissance grâce à la volonté de fer de son responsable. On y étudiait presque tout selon un programme parfaitement étudié. Outre la jurisprudence religieuse, la grammaire arabe, la philosophie, les arts, les sciences, les mathématiques, l’astronomie, quelques notions de la médecine y étaient également dispensées. En plus du rôle que cette école a joué dans l’enseignement dans la journée, elle hébergeait en son sein aussi, des sans-abris et des mal- heureux pendant la nuit», témoigne encore le petit-fils de Cheikh Benatba. De la zaouia d’El-Attaf à El-Khaldounia de Chlef Alors qu’il assumait parfaitement sa mission d’enseignant à El-Attaf, cheikh Si ElDjillali se rendait chaque vendredi à El-Asnam (Chlef) afin de donner des cours dans diverses mosquées de la ville avant de retourner à El-Attaf chaque samedi aprèsmidi. Ayant gagné de l’estime et de la considération de la part des sages de la ville d’El-Asnam à l’époque, ces derniers lui proposent de s’y installer définitivement pour se consacrer à sa noble mission. Et c’est suite à cette proposition qu’il n’a pas hésiter à accepter, qu’il a fondé le 14 octobre 1935 l’école «El-Falah» qui deviendra par la suite «El-Khaldounia» dont la renommée a rapidement dépassé les frontières du pays. Unique en son genre à El-Asnam, cette école avait permis à chacun des assoiffés du savoir de la fréquenter même venus de très loin. Unanimes, les quelques témoignages que nous avions pu recueillir à cette occasion, indiquent que non seulement cette école était un lieu d’enseignement et de formation, mais également un endroit où sont régulièrement traités les affaires litigieuses qui survenaient entre les citoyens à l’époque en leur tissant, de par ses actions nobles et salutaires, de solides liens d’amitié et de fraternité. Parmi les étudiants qui se formaient chez cheikh Si El-Djillali, ses deux fils Bencherki (décédé en 1942) et Ahmed (décédé en 2000) qui leur décerna, après des années d’effort et de sacrifice, le diplôme de fin d’études des imams pour devenir ensuite, eux aussi, des professeurs d’une grande renommée. C’est le fils Ahmed qui a repris ensuite le flambeau en assurant les mêmes fonctions que son père au sein de cette même école après sa mort pendant le mois de Ramadhan de 1965, laissant derrière lui un patrimoine riche et fécond qui mérite d'être minutieusement revu afin de servir aux générations futures. Soulignons, enfin, que de nombreuses personnes de différentes couches rencontrées localement souhaitent que les autorités administratives de la wilaya se penchent sur cette personnalité éminente en étudiant profondément ses œuvres, et de baptiser, pourquoi pas, un édifice public en son nom. A. Hakim ANNIverSAIre De LA CréATIoN De L’éCoLe eL-kHALDouNIA De CHLef 79 années au service du savoir et de la jurisprudence religieuse F ondée il y a 79 ans, plus précisément le 14 octobre 1935, par l’illustre cheikh Si El-Hadj Djillali Ben Abdelhakem Atba Benatba, l’école El-Khaldounia qui existe toujours et qui est située au centre de la ville de Chlef, est l’une des plus anciennes que compte le pays. Depuis sa création, cette école ou medersa comme on l’appelle encore de nos jours, a joué un rôle prépondérant et à plusieurs niveaux particulièrement durant l’époque coloniale. Elle était d’une importance inégalable et d’une renommée internationale. D’ailleurs elle avait la même réputation qu’El-Kaïraouiyine, au Maroc, ou la Zitouna, en Tunisie, notamment du point de vue pédagogique et par la nature de l’ensei- gnement qu’elle dispense depuis sa création. Nombreux sont des cadres et oulémas d’aujourd’hui qui y ont été formés. «Cet établissement que les assoiffés du savoir fréquentent même de nos jours était par le passé un modèle, voire un exemple auquel le monde arabo-islamique accordait une attention tout à fait particulière. Elle assurait une formation riche et de qualité dans de nombreux domaines. Au total, pas moins de 13 promotions de 150 oulémas chacune ont été formées par cette école quelques années seulement après sa fondation. On y enseignait le Coran, les sciences, la jurisprudence, la littérature arabe, l’histoire et la géographie. Cheikh Sidi Mohamed Belkebir de la zaouïa d’Adrar dont l’aéroport de cette même ville porte le nom, Hadj Mohamed Teguia, ex-ministre de la Justice, Si Hamoud Faden qui assumait les fonctions de maître-assistant universitaire d’aujourd’hui au sein de cette école durant longtemps, les Bouabdallah Ghoulamallah, ex-ministre des Affaires religieuses et Abdesselam Hadj Kadda, mufti de Mostaganem, figuraient parmi les brillants étudiants de cet établissement. Chacun de ces oulémas, une fois avoir obtenu le diplôme d’enseignant qualifié des mains du cheikh Ben Abdelhakem, a procédé par la suite à la création d’une zaouïa au niveau de sa localité ou, à défaut, d’une médersa dans son propre village, notamment dans le centre-ouest du pays et ce, afin d’assurer une continuité dans l’enseignement et dans la formation au profit des Algériens de l’époque. Quant aux études qui y ont été dispensées, elles étaient semblables à celles que l’on enseignait à El Kaïraouiyine ou encore à Zitouna. Et comme par miracle, cette école est toujours debout et continue d’assurer sa noble mission malgré les deux séismes qui ont frappé la région en 1954 et en 1980», tient à préciser Moulay, le petit-fils du fondateur de cet établissement historique. Cet anniversaire qui regroupera en fin de semaine, des religieux, des chercheurs universitaires et même des politiciens de plusieurs endroits où l’histoire de cet établissement sera profondément débattue, aura lieu au domicile familial du défunt. A. Hakim Pensée Pensée BENETTAYEB LALIA épouse Belkacemi Tenafer Fatma épouse Merouani Cherif Il y a 40 jours qui aura lieu le 15/10/2014 notre chère regrettée Nous a quittés a jamais laissant un grand vide que rien ni personne ne pourra combler. Ta bonté, ta patience, ta générosité et surtout ton indulgence ont fait de toi un être exceptionnel. Tu demeureras toujours vivante dans nos cœurs et nous resterons attachés aux valeurs que tu as tenu à nous inculquer. Nous demandons à tous ceux qui l’on connue et aimée d’avoir une pensée en ta mémoire. Que Dieu t’accorde sa miséricorde et t’accueille en son vaste paradis. A ALLAH nous appartenons et à lui nous retournons. Tes enfants Belkacemi Mohamed et ses enfants, tes filles et tes fils Le Chélif, hebdomadaire régional d’informations de proximité édité à Chlef Le CHéLIf est publié par «Les Presses du Chélif», eurl - Zone différée Bt f n 10 - Chlef 02 000 Directeur de la publication : Ali Laïb Rédaction : M. Aït Djida, M. Boudia, A. Chérifi, M. Ghriss, Larbi H., B. kamel, B. kiouar, A. Laïb, M. Nakkab, L. Med Abdelkrim, A. Zighem Il y a 40 jours qui auront lieu le 14/10/2014 notre chère regrettée mère Nous a quittés a jamais laissant un grand vide que rien ni personne ne pourra combler. Ta bonté, ta patience, ta générosité et surtout ton indulgence ont fait de toi un être exceptionnel. Tu demeureras toujours vivante dans nos cœurs et nous resterons attachés aux valeurs que tu as tenu à nous inculquer. Nous demandons à tous ceux qui l’on connue et aimée d’avoir une pensée en ta mémoire. Que Dieu t’accorde sa miséricorde et t’accueille en son vaste paradis. A ALLAH nous appartenons et à lui nous retournons. Tes enfants Merouani Maamar et ses enfants, tes fils, tes filles et tes voisins. RC : n 02/00-0906487 B12 NIF : 001202090648712 Cpte bancaire : CPA Agence Chlef : 1234000018913-44 Publicité : Pour votre publicité, s’adresser à l’ANeP, 1 avenue Pasteur, Alger Tél : 021 71 16 64 - 021 73 71 28 fax : 021 73 95 59 - 021 73 99 19 Tél : 06 62 35 46 98 05 54 75 34 73 Fax : 027 77 83 28 Fax bureau d’Alger 021 38 75 13 E-mail : [email protected] Impression : SIA Alger 16 numéro 45 Du 15 au 21 octobre 2014 Détente MotSfléchéS Mots croisés HORIZONTALEMENT 1 - Reprise 2 - Convenue - Ferraille de samouraï 3 - Excitantes - Symbole du 85 4 - Grande flaque pyrénéenne - Serveur de données Regarda du coin de l'oeil 5 - Bonnes à jeter - Forme d'expression de conteur 6 - Département des castrais - Vieux potages 7 - Grands rideaux - A l'état naturel 8 - Donc à compter - Descendu - Canal pour saunier 9 - Chef d'état russe - Préfixe trés amplificateur 10- Sac de voilier - Abhorras VERTICALEMENT Soduku A - Attirante mais souvent au négatif B - Fêta un évènement - Existe C - C'est le dernier qui devrait vous habiller - Accessoire de tolet D - Suspendent - Montré son plaisir E - Défalquais - Ceinture de geisha F - Cherche à tromper - Tombée de la nuit G - Phénomène lumineux - Le mari d'avant H - Se décide - Couleur de vin I - Contenant de champagne - Aprés cela, on ne rajoute rien au prix J - Virtuose - Total K - Genre de rollier - Epuisera complètement L - Poseras n'importe comment Citations Le mérite appartient à celui qui commence, même si le suivant fait mieux. Proverbe arabe Les échecs ont une utilité car bien analysés, ils peuvent conduire au succès. Fleming Celui qui pose une question est bête cinq minutes. Celui qui n’en pose pas l’est toute sa vie. Proverbe chinois SolutionSdeSjeux numéro 45 Du 15 au 21 octobre 2014 ContribUtion 17 L'ecoLe, entre rivaLités et coMPLéMentarité Par MaâMar Lariane L'école, lieu de savoir par excellence, a pour mission première de fabriquer l'homme de demain avec, naturellement, l'aide précieuse de la famille, sans quoi toute tentative d'aller de l'avant demeurerait vaine. La responsabilité est partagée vu la complexité de la tâche, une tâche qui appelle à la mobilisation de tous les instants, d'où la relation "Famille-Ecole" que les deux parties devraient s'atteler à établir et à concrétiser en vue d'harmoniser le travail de l'éducateur. S' agissant de cette relation étroite entre la famille et l'école, il convient, pour les deux parties en présence, d'œuvrer inlassablement pour qu'il y ait cette sorte de relais Ecole-Maison, Maison-Ecole; une espèce de partenariat devrait voir le jour si l'on peut dire les choses ainsi, pour simplifier les relations tout au long de l'année. On sent les parents très présents au début de l'année scolaire, relativement présents plus au collège qu'au lycée et un peu moins présents à l'école primaire tout de même, ce à quoi il faudrait remédier sans tarder si l'on veut qu'il y ait cette complémentarité qui nous fait tant défaut. Les parents viennent de manière ponctuelle si on arrive à les rassurer. Mais la partie est loin d'être gagnée, par conséquent il incombe aux deux parties de faire montre d'une grande disponibilité pour éviter que des rivalités ne surgissent et constituent un écueil difficile à surmonter. L'on parle actuellement de violence scolaire, mais nous sommes-nous demandés pourquoi les choses ont pris une telle ampleur ? Cette violence est présente jusque dans nos universités : un phénomène nouveau qui finira par constituer un frein à tout décollage socio-économique si on n'y fait pas face de manière sérieuse et responsable. Les parties en présence (école-parents) ne jouent pas pleinement le rôle attendu d'elles. Par ailleurs, il y a manifestement une démission totale de la part des parents, ce qui n'est pas pour arranger les choses du reste. Citons à titre d'exemple le cas de cet enfant malade, atteint d'hémophilie et qui, à la suite d'un malheureux petit coup de règle au bras, voit son état de santé se dégrader (l'hémophilie étant une méchante maladie), alors qu'il aurait suffi d'une simple présence du parent, muni d'un certificat médical à l'établissement pour que de pareils problèmes soient évités. Une fois le premier responsable averti et les enseignants mis au courant, il n y a plus lieu de s'inquiéter et l'enfant est à l'abri de tout incident fâcheux. C'est pourquoi des rencontres régulières, relativement souvent sont-elles nécessaires si l'on veut établir un lien durable entre la famille et l'école. Une fois ce lien établi, il convient de se pencher sur un autre volet, non moins important celui-là et qui est inhérent à la formation de l'enseignant. La formation en milieu éducatif L'éducateur en charge de cette mission est-il suffisamment "armé "pour mener à bien sa tâche ? Bien sûr que non, nous direz-vous. De nos jours, ce n'est malheureusement pas toujours le cas puisque les enseignants, fraîchement diplômés de l'université se voient affectés dans un établissement scolaire sans aucune formation pédagogique, d'où les nombreuses frictions qui apparaissent, frictions qui, souvent dégénèrent pour atteindre des proportions incalculables. Le comportement pour le moins inacceptable de certains enseignants parce que mal préparés pour cette fonction, font que les enfants réagissent mal au moindre rappel à l'ordre, alors un climat malsain s'installe au sein de l'établissement, ce qui entrave considérablement sa bonne marche. Oui, souvent, par manque de tact de la part de l'enseignant ou de l'encadreur, un enfant se verra poussé vers la porte de sortie pour un rien sans qu'aucune des deux parties (école-famille) ne réussisse à "recoller les morceaux". Combien sont-ils, en effet, ces adolescents à avoir déserté les bancs de l'école suite à une remarque déplacée de la part de l'enseignant ? Se désintéressant de tout au fil du temps, les éléments en question se retrouveront à la rue de manière définitive. Et comme de bien entendu, la réaction des parents ne se fait pas attendre ce qui crée d'énormes problèmes aux chefs d'établissements qui ne savent plus où donner de la tête. En revanche, lorsque l'enfant ou l'adolescent sent chez l'adulte cette capacité à se mettre à son écoute, il change de comportement et se montre tout à fait disposé à communiquer avec lui sans qu'il y ait la moindre animosité. Il incombe donc aux responsables de faire en sorte que les rapports ne soient pas aussi tendus entre l'enseignant et l'enseigné si l'on veut que les buts assignés soient atteints. Qu'est-ce qu'éduquer ? C'est un paradoxe. C'est savoir s'effacer tout en s'imposant, respecter la liberté de l'enfant tout en faisant preuve d'autorité, et c'est aimer en sachant punir. Ce qui complique les choses, c'est que la plupart des parents considèrent leur enfant comme un prolongement d'euxmêmes. Quel est le but de l'éducation? Ce n'est rien d'autre que de fabriquer un adulte équilibré et heureux... et, passez-nous l'expression, qui se sente bien dans sa peau. Heureux avec ce qu'il possède en lui et non pas ce que ses parents voudraient lui voir posséder. Une science nécessaire : la "pédagogie familiale". Le mot "pédagogie" est resté longtemps la propriété et le privilège des éducateurs professionnels et des établissements scolaires. Il est grand temps qu'il pénètre maintenant dans tous les foyers. Mais attention, si un problème survient, inquiétant et "incompréhensible", c'est qu'une erreur a déjà été commise, tout au moins dans la grande majorité des cas. Par exemple : "Mon enfant devient menteur et cela m'inquiète beaucoup", dira un père (ou une mère). Or, un enfant ne devient pas menteur du jour au lendemain, mais le plus souvent à la suite d'un grand nombre de maladresses dont se rendent coupables certains parents inconscients. Puisque Education et Autorité vont de pair, penchons-nous sur ce deuxième volet pour essayer de le définir afin d'apporter (sans prétention aucune) quelques éclaircissements susceptibles d'aider certains collègues enseignants. L'autorité. Pourquoi parler d'autorité ? Eh bien, tout simplement parce que certains parents ne font pas preuve de suffisamment de fermeté à l'égard de leur enfant, ce qui fait que ce dernier n'en fait qu'à sa tête aussi bien à la maison qu'à l'école, chose absolument inadmissible. L'autorité, c'est l'art de se faire obéir et respecter... et même admirer. C'est un art qui ne s'apprend pas car c'est un état d'âme, une émanation de soi. La personne qui a de l'autorité connaît d'instinct les limites de ce qu'elle peut admettre et ce qu'elle ne saurait accepter. Il y a des esprits remarquables qui sont incapables de se faire obéir et écouter; par contre, des sots prétentieux peuvent imposer silence au premier regard. Il y a des professeurs qui hurlent pour couvrir le chahut de leur classe et d'autres qui n'ont qu'à entrer et s'asseoir à leur bureau pour qu'on entende une mouche voler. Les gens qui ont de l'autorité ne font pas forcément peur et ne sont pas forcément craints. En général, ils ne crient pas, ne menacent pas; c'est tout à fait inutile. Ils sont là et ils en "imposent" comme on dit. Malheureusement pour les parents, le problème de l'autorité est infiniment plus complexe. Autrefois, dans beaucoup de familles, il existait une autorité ambiante si l'on peut dire, qui était établie une fois pour toutes au nom de certains principes traditionnels, tels que l'honneur, le courage, Dieu, etc... Mais que sont maintenant devenus ces principes ? La liberté individuelle, la science, le besoin de comprendre, de chercher, les ont presque totalement détruits. Alors que reste-t-il ? Il reste des "manifestations d'autorité" qui n'ont plus ce support occulte de la tradition et qui, de plus, sont utilisés avec une grande maladresse dans beaucoup de cas. L'autorité se confond avec la notion de "contrainte abusive" que l'enfant supportera mal, ou devant laquelle il se révoltera. Les parents et l'autorité Le problème est sérieux et les parents doivent comprendre que la vigilance est de mise. S'occuper d'un enfant, c'est connu, est un travail extrêmement prenant. Freud l'a affirmé : "Nos premières années nous marqueront toujours de leurs empreintes". Et Péguy n'en est pas moins formel : "Avant que nous ayons atteint douze ans, tout est joué..." Les parents ignorent qu'il faut sévir. L'enfant en a besoin pour sa sécurité et son bonheur ; il a besoin d'admirer les guides infaillibles que représentent pour lui son père et sa mère. Il sera rassuré et obéissant: "Le droit chemin" qu'il sent obscurément, il le suivra avec reconnaissance sans en vouloir à ses parents d'entraver ses folles initiatives. Mais pour cela, il aura besoin de logique. Une chose défendue doit l'être une fois pour toutes, et on sait avec quelle volonté infernale un enfant essaie d'obtenir une exception à la règle ou de lever une interdiction et comment il peut vous acculer à la fatigue, à la lassitude et au consentement final. Tout le monde sait combien il est difficile d'exercer une autorité sereine, rationnelle, logique, juste et efficace et surtout de l'exercer régulièrement tous les jours et sans défaillance. Car là est tout le problème : il ne faut pas céder. Les parents s'engagent dans une lutte qui durera tant que leurs enfants resteront près d'eux. En matière d'autorité, le premier ennemi des parents se trouve curieusement être l'amour. Pour eux, le problème de l'autorité est généralement faussé à la base par le simple fait qu'ils aiment leurs enfants d'un amour que seuls peuvent comprendre ceux qui ont eu des enfants. C'est ce qui explique pourquoi les meilleurs éducateurs sont en général ceux qui, n'ayant pas d'enfants euxmêmes, éduquent les enfants des autres. Car ils ont beau être sensibles, humains, compréhensifs, affectueux, il leur manquera toujours ce petit quelque chose qui caractérise l'amour que l'on vouera à son enfant et qui explique (sans les excuser) tant d'attitudes aberrantes de la part des parents. Les éducateurs sauront aller jusqu'au bout, maintenir les punitions, trancher à vif et rester inébranlables : ils n'en éprouveront aucun trouble, aucun sentiment de culpabilité; seulement la grande satisfaction d'avoir fait logiquement et intelligemment leur devoir. Les parents, eux, sont beaucoup plus vulnérables et se montrent volontiers en contradiction l'un avec l'autre, incohérents et fantaisistes. Généralement, les parents sont en déroute, ils achètent le comportement du gamin pour éviter les problèmes et ce, en cédant à tous ses caprices. Ils jouent aux parents-copains sachant qu'ils n'ont aucune prise sur leur progéniture. Les rôles parentsenfants ne sont pas bien définis en général et souvent l'adolescent est en manque de repères d'où le comportement agressif affiché vis-à-vis de l'adulte qui, à ses yeux, n'est là que pour imposer des choses. Certains parents, lorsqu'ils punissent, sont battus d'avance et ils le savent. Ils ne peuvent pas résister au plaisir de voir leur enfant heureux ou ce qui revient au même, ne supportent pas de le voir en larmes. Souvent, le ton y est : voix forte, persuasive, menaçante. Et comme les parents savent qu'ils ne tiendront pas longtemps, ils prennent leurs précautions et essaient de faire peur. Malheureusement, ils ont déjà tant de fois capitulé que l'enfant connaît d'avance l'issue de la bataille. Trop de tendresse ? Manque de volonté, de temps ? Quelle que soit la cause, le résultat n'a plus de sens et la récompense n'en aura pas davantage. L'enfant risquera de devenir insatiable et jamais satisfait. Mais il y aura plus grave. N'ayant jamais rencontré devant lui une force, une résistance qui lui permette de s'éprouver lui-même, comment pourra-t-il se connaître, s'affirmer, se définir ? L'enfant qui ne trouve devant lui que la facilité risque de se débattre en vain dans le vide ; n'ayant rien à vaincre, il perdra la notion de l'effort ; ne sentant pas une autorité pour le protéger, il agira au hasard sans volonté et sans enthousiasme. Les parents doivent essayer d'obtenir ce qui est essentiel, c'est-à-dire "un bon départ", qui conditionnera de façon certaine la seconde enfance et le passage si difficile de l'adolescence. Pour conclure sur une note d'optimisme, disons qu'il est toujours possible de redresser une situation, aussi compliquée soit-elle, et que les parents, en s'impliquant davantage, sont tout à fait en mesure d'apporter leur contribution et ce, dans un cadre officiel par le biais de leurs représentants au sein de leur association. Ce sera le trait d'union qui lèvera immanquablement tous les obstacles qui, jusque-là, ont jalonné le chemin de l'école rendant pour ainsi dire sa mission impossible. M. L. Enseignant en retraite 18 Contribution numéro 45 du 15 au 21 octobre 2014 surCharGe des CLasses, un ProBLèMe auqueL iL est PossiBLe d'y reMédier Par MohaMed Ghriss Surcharge des classes : ce constat revient à chaque rentrée scolaire, causant d'âpres difficultés aux directeurs d'établissements et gestionnaires du secteur de l'Education. Ce qui pousse ces derniers à recourir, en raison de l'insuffisance des infrastructures d'accueil, aux moyens de bords disponibles pour remédier d'urgence à la situation. A insi, les vastes espaces des cantines ou autres sont souvent aménagés en salles de cours afin de permettre aux scolarisés de poursuivre leurs études dans des conditions relativement acceptables. Cependant, au vu de ce phénomène de surcharge des classes qui se renouvelle chaque année et partout à travers le pays, il y a lieu de s'interroger sur ce qui le favorise continuellement et sur la possibilité de trouver des solutions qui puissent l'éradiquer ou du moins diminuer de son ampleur. A ce propos, l'auteur de ses lignes a une suggestion à formuler sur la question, puisse-t-elle être examinée par les responsables-pédagogues des hautes instances concernées en vue d'envisager un remède concret à cette situation problématique. Pour avoir déjà enseigné une bonne quinzaine d'années dans le cycle du secondaire avant de passer dans le domaine des médias, ma modeste expérience dans le domaine éducatif m'a amené, concernant ce problème soulevé, à établir le constat suivant que pourraient confirmer, peut-être, les enseignants des trois paliers du primaire, moyen et secondaire. Il faut signaler d'abord qu'il n'est pas dans mon intention, comme seraient tentés de le croire certains, de fustiger la démocratisation de l'enseignement qui serait derrière l'afflux massif des scolarisés. Cette entreprise ayant, cependant, aussi donné la chance aux plus déshérités des quatre coins du pays de pouvoir suivre des études. Mon propos, tout en considérant ce droit pout tous à la scolarisation, a trait surtout à une question d'ordre pratique, pour ne pas dire pédagogique : en effet, combien de fois n'a-t-on constaté que la surcharge des classes est due au fait qu'il y a un manque flagrant d'orientation pédagogique équitable dans nos institutions scolaires qui, en l'absence de recours adéquats de répartitions par filières appropriées des apprenants en fonction de leurs capacités cognitives et professionnelles, ne fait que laisser ce phénomène durer et perdurer. Par recours adéquats, s'entend -et nombreux sont ceux qui partageront cet avis peut-être- l'établissement à chaque fin de cycle scolaire ou période déterminée, de fiches d'orientation scolaire et professionnelle (incluant bien entendu psycho-tests évaluateurs des aptitudes de prédilection des profils cernés) qui orienteraient les élèves vers la continuité des études ou vers les centres d'enseignement technique et de formation professionnelle, artisanale, artistique, appropriés. De la sorte, à chaque rentrée scolaire, il y aura des élèves qui continueront leurs études théoriques tandis que les autres, orientés en fonction de leurs aptitudes plutôt d'ordre pratique, iront poursuivre leur formation technique dans les centres spécialisés ou des lycées professionnels (ces derniers ayant vu le jour en Occident mais pas encore chez nous !). Du coup, la surcharge des classes diminuerait sensiblement et enseignants et élèves évolueraient dans de meilleures conditions d'études tandis que les orientés vers les centres de formation technique et professionnelle, auraient probablement de meilleurs chances d'aboutir pédagogiquement plutôt que de se retrouver, pour leur plupart, éjectés en fin de cycle secondaire. Avec pour fâcheuse conséquence, le grossissement du lot des chômeurs… après avoir perdu beaucoup de temps sur les bancs du lycée où beaucoup d'entre eux se savaient prédestinés à autre chose qu'aux études théoriques, s'intéressant alors rarement aux cours en se portant hélas préjudice, bien malgré eux, du fait de leurs démotivations transformant la classe en lieu d'oisiveté provisoire… Aussi, aux fins de prévenir de l'accroissement d'année en année de ce phénomène de surcharge des classes, ne convient-il pas, d'ores et déjà, d'entreprendre des initiatives audacieuses pour remédier relativement à cette situation qui requiert l'attention, en premier lieu, des pédagogues-orienteurs concernés ? Ces derniers ont peut-être des idées bien meilleures, plus appropriées pour le traitement efficient de la question, c'est à souhaiter. L'essentiel étant son règlement en examinant les possibles initiatives à entreprendre, telles que des journées d'études ou rencontres consultatives, etc., en vue d'une application concrète sur le terrain des instructions qui seraient dégagées. Reste à savoir quand est-ce que les responsables concernés pourraient envisager pareille éventualité… si jamais ils viendraient à accorder un intérêt à la question soulevée tellement ils sont trop occupés par la surcharge des sempiternels problèmes caractérisant ce secteur. M. G. Le «BenaMisMe» sévit toujours à L'aéroPort de ChLef Par MohaMed Boudia L 'aéroport de Chlef ne fait pas beaucoup d'émules et la seule animation qu'on pourrait y trouver, c'est celle de passagers mécontents et de familles encore plus mécontentes. En effet, en guise de salle d'attente pour les arrivées, un préau en bâche, ouvert aux quatre vents. En hiver vous subissez le froid glacial et l'été vous subissez les chaleurs torrides de la région. Ajoutez à cela par moments les exactions de certains agents qui vous refoulent comme un va-nu-pieds dès que vous vous approchez de la porte d'entrée des "arrivées", avec comme sommation : "Ne restez pas là ! Poussez-vous ! Allez vers le préau, c'est là-bas la salle d'attente". Une dame réclame avec eux et leur dit qu'elle attend une femme âgée handicapée et on lui répond : "Il est interdit d'entrée dans le hall des arrivées." Je me faufile à l'intérieur d'un groupe et j'écoute, sans faire attention, leur discussion. Le premier dit : "C'est un monde ça ! La prochaine fois, je préfère payer un taxi à 5.000 DA et je passerais par Alger ou Oran et je ne reviendrais plus par Chlef." Il y avait quelqu'un à côté de nous qui tripotait son portable pour trouver un numéro ou je ne sais quoi, tout d'un coup, deux policiers viennent vers lui et le prennent par le bras lui et son compagnon vers l'intérieur de l'aéroport du côté des "arrivées". Alors j'ai pensé que le "benamisme" continue de sévir chez nous. Oui, effectivement, plusieurs policiers sont entrés avec des civils qui attendaient leurs parents et amis qui devaient venir par le vol de Paris. Ceux qui n'avaient pas de connaissances comme moi, restaient là à attendre le bon vouloir du temps pour recevoir leurs parents. Pendant quelques instants, peut-être quelques minutes, le bonhomme qui était entré avec les deux policiers venait de ressortir avec son compagnon en rageant : "Pourquoi m'est-il interdit de photographier ? N'ai-je pas le droit, dans mon pays de prendre des souvenirs de ma famille dans mon aéroport, dans ma ville, dans ma patrie ? Qu'est-ce qui se passe ? Me prend-on pour un espion étranger, et espionner quoi ? Toujours cette épée de Damoclès sur notre tête avec le mal qui vient de l'étranger ou ce sabre d'El Hadjadj qu'on nous brandit à chaque occasion qu'on veut. Pourquoi se leurrer ? Ne sait-on pas les USA et Israël ainsi que la France et d'autres pays européens ont des satellites géostationnaires d'observation qui peuvent leur donner tous les renseignements qu'ils veulent ! Ne sait-on pas que toutes nos communications téléphoniques, quelles qu'elles soient, sont enregistrées et étudiées à fond par les services secrets américains? Ne saiton pas aussi que ces pays qu'on nous brandit comme des ennemis utilisent des avions furtifs pour photographier et qui ne sont pas détectables par nos radars d'un autre temps ? Alors pourquoi tous ces leurres pour nous embobiner ? Ne pourrait-on pas vivre comme tout le monde sans appréhension aucune et sans cette épée étrangère qu'on nous balance à la tête à chaque occasion ? Le mal ne vient pas de l'extérieur, il vient plutôt de l'intérieur, dans la manière de diriger un pays et dans le respect du peuple et de ses aspirations propres. Nous avons été créés par Dieu, des hommes libres mais les dirigeants du monde entier ont bien voulu nous parquer à l'intérieur de frontières pour mieux nous asservir et faire de nous des pantins malléables et corvéables à merci. Nos pays sont actuellement comme des ghettos dans lesquels nous végétons sans pouvoir connaître l'autre. Nous savons que la situation sécuritaire est telle qu'elle a été créée par les institutions de tous les pays pour attiser les rancœurs et les vengeances entre les hommes, pour créer une certaine homophobie, un certain racisme mondial et un certain régionalisme séculaire parmi les populations du monde entier. Pourquoi ces frontières et ces visas et contenir les gens parqués dans des "ghettos" que je n'appellerais point "pays". L'homme a besoin de s'épanouir, de voir du monde, des contrées inexplorées alors qu'il est cantonné dans un lieu bien déterminé, fiché et bien endoctriné pour voir en tout un chacun un ennemi potentiel. Dieu n'a-t-il pas dit : "Au nom de Dieu le miséricordieux et le plus miséricordieux, nous vous avons créés peuples et tribus afin que vous puissiez vous connaître, le plus méritant parmi vous est celui qui est le plus pieux." Alors, messieurs les dirigeants du monde entier ! Laissez-nous respirer et vivre la vie que Dieu le Tout Puissant nous a prescrite. M. B. Numéro 45 Du 15 au 21 octobre 2014 19 LEcturE ROMAN INEDIT JE DéfENDRAI mA mèRE AvANt lA JustICE Par RACHID EZZIANE Villeblevin, France, le 4 janvier 1960. La Facel Vega 3B, la voiture la plus rapide de l'époque, dérape, sort de la route et percute un arbre. Dans la voiture se trouvaient Albert Camus, Michel Gallimard, sa femme et leur fille Anne. Dans ce roman, l'auteur fait parler Albert Camus au moment de son agonie, en imaginant un dialogue avec le jeune Algérien qui lui avait posé la question sur la guerre d'Algérie à Stockholm. Aussi, pour essayer d'apporter des éléments de réponse sur l'engagement d'Albert Camus au sujet de l'Algérie. Son histoire, son peuple, sa nation. "Je crois en la justice, mais je défendrai ma mère avant la justice", avait-il dit. Est-ce suffisant pour lui faire endosser tout ce qui a été dit sur lui jusqu'à ce jour ? Pouvait-il être autre que ce qu'il était ? "Compatriote à temps partiel", comme disait Abdelkader Djeghloul… Quatrième Episode Quoi faire ? Aller au-delà de l’histoire, en essayant d’écrire l’histoire telle que nous la voulons. Je me révolte, donc je suis ; nous sommes, diront les damnés. Ils n’ont pas d’autres alternatives. L’histoire a toujours pris un autre tournant à partir de révoltes. En Egypte, à Sparte, au temps de Cromwell, en Russie, aujourd’hui dans les usines, et demain pour la dignité humaine. Avec le changement du cours de l’histoire, les valeurs changent, deviennent universelles. Mais…là où on l’attend le moins, le destin, cette chose indéfinissable, « intercédera » pour faire tout basculer dans le vide. Et la « chute », vertigineuse, nous fera revenir à la case départ, au passé, au rocher de Sisyphe. Et l’histoire se répétera, et l’homme se déshumanisera, encore une fois, plusieurs fois, durant sa longue nuit – d’humain. Et personne ne pourra juger personne. Tout le monde sera quitte avec sa conscience – lâche. Mon rôle, d’écrivain, d’artiste, est de dire tout ça. Ecrire, c’est brûler pour éclairer le chemin aux autres ; écrire n’est pas une fin en soi, mais un moyen à faire réveiller les consciences – insensibles. Jouir de son art loin des autres n’est que lâcheté et ruine de l’âme. Ne peut prétendre être écrivain celui qui se met au service de ceux qui font l’histoire ; car sa place, la vraie, est du côté de ceux qui la subissent. Tout artiste qui se détournera de ce chemin – des hommes humiliés, vivra en solitaire et mourra en solitaire. Sa vie et son œuvre n’auront servi à rien. Même la pauvreté ne devrait pas être un obstacle. Car la richesse nous vient de l’esprit. Et toute révolte est déjà lumière. Car elle est avant tout pour tous les autres. Et elle doit en être ainsi ; « pour que la vie de tous soit élevée dans la lumière ». Même si nos natures, des fois, chez les uns ou les autres, nous orientent vers l’indifférence ou les préjugés hâtifs. Etre artiste, c’est accepter et refuser à la fois ; c’est aussi être à l’observation et à l’écoute. Et seule la pauvreté dans la dignité peut forger l’homme – humain, fait apprendre les leçons qui durent toujours… Il n’y a qu’une seule condition humaine. Celle-là même que personne ne veut voir. La faim. Oui, s’il y a une injustice qu’il faut à tout prix combattre, dénoncer, c’est celle qui prive les enfants de pain. Car la faim rend les hommes « inhumains ». Et après, tout peut arriver. La haine, la guerre, l’anarchie et même les plus grandes dérives. ─ Vite, par là, les blessés par là. ─ Il y a aussi un mort. ─ D’accord, faites d’abord entrer les blessés. ─ Le mort, emmenez-le au service médico-légal ; par là, Vers la morgue. ─ Vite ! Appelez le docteur Brisard. ─ C’est qui le mort ? ─ Je crois que c’est Al Mucas. ─ Qui c’est ? ─ C’est l’écrivain Al Mucas. ─ Ah !... Ça y est. C’est la fin je crois. On parle de morgue. Dans les morgues, il n’y a que des morts, ou des cadavres, sans vie, seuls, froids. Tout est noir. La fin est toujours noire. Et tout à une fin. C’est juste et c’est absurde. C’est juste, pour que personne ne se croie indispensable ; c’est absurde, parce que ça mène à l’inconnu. Et puis, c’est tellement court, ce parcours de la vie, qu’on n’a même pas le temps de revoir ses idées. « Cependant nous disons un temps long, un temps court, et nous ne le disons que du passé et de l’avenir. Par exemple, nous appelons un long passé les cent ans qui ont précédé le moment où nous parlons, un long avenir les cent ans qui le suivront ; un court passé, c’est pour nous, je pense, les dix jours d’avant, un court avenir les dix jours d’après. Mais comment peut être long ou court ce qui n’est pas ? Le passé n’est plus et l’avenir n’est pas encore. » Avait dit Saint Augustin en parlant de la mesure du temps. Une autre aberration de la vie : le temps. Mon temps finit maintenant. Que sera demain pour moi ? Passé, présent, futur ou rien ? Demain, les vivants diront, il a vécu. Et moi, que dirais-je, si j’aurais à dire ? J’ai vécu, je vis, je vivrais? Il y a comme un faisceau qui essaye de s’infiltrer entre les ténèbres de la nuit. Je suis ce rai en empruntant un long tunnel. Je marche, ou je vole, ou je rampe. Au bout ça doit être le terminus. C’est le quai de l’au-delà. Sa lumière vire vers le vert. Elle est pleine de particules. Les quanta dansent au gré de leurs humeurs, chantent l’incertitude, rappellent les limites de la science. Des corpuscules montent et descendent, verts et blancs, attirent mon âme. Au milieu de cette luminescence métaphysique, presque divine, un homme se tient debout. Est-ce un ange ? Non, c’est l’arabe. Cet arabe, il est comme l’œil de Caïn. « O mon père ! L’œil a-t-il disparu ? dit en tremblant Tsilla. Et Caïn répondit : non, il est toujours là. Alors il dit : je veux habiter sous terre comme dans son sépulcre un homme solitaire ; rien ne me verra plus, je ne verrai plus rien… et qu’on eut sur son front fermé le souterrain, l’œil était dans sa tombe et regardait Caïn »… J’entends des pas. On tire un tiroir métallique. Une glissière crisse. Ils déposent un corps à l’intérieur d’une bière. Tout redevient noir. L’arabe est toujours là. Je cours. Je cours en pleurant. Les billets me brûlent les doigts. J’ai menti ce jour. J’ai menti pour gagner de l’argent durant les vacances d’été. C’est injuste de mentir. Même quand on est pauvre, on ne doit pas mentir. Même pour manger. Pour la nécessité de vivre, peut-être. A l’arabe, je vais dire la vérité. Maintenant, elle devient nécessaire. Pour mourir tranquille. L’Algérie m’a réchauffé de son soleil, et j’ai aimé sa mer. C’est une terre bénie, prédestinée à un avenir des plus prometteurs. C’est comme ça que je la voyais, avant que ne commence cette guerre… Il attend toujours l’arabe, celui de Stockholm. Il avance. Il sort d’un brouillard. Il se met en travers de mon chemin. Il sourit, ou il pleure, ou il parle. Les mots froids pénètrent en moi. « Dès que j’ai su, je suis venu. Un homme de votre trempe ne peut être que du côté des démunis ; ne peut incarner que la justice ; vous l’avez toujours dit, écrit, pensé. Monsieur Mucas, pourquoi tournez-vous le dos à tout un peuple ? ». Les mots, telle la lave brûlante, coulent lentement, déchirent mes entrailles. Non, je ne vous ai pas tourné mon dos. Seulement petit… il y a une autre vérité que tu ne sauras comprendre. Je sais, par ta jeunesse et ta sincérité, tu imagines le monde à ta façon. Les premiers qui étaient venus, il y a plus d’un siècle – un siècle c’est cent ans, c’est très long, ils avaient pris, sur leur compte, la souffrance et la misère, les maladies et la faim ; et petit à petit, de jour en jour, d’année en année, ils apprivoisèrent cette terre. Ils firent d’elle ce qu’elle est aujourd’hui. Féconde et fertile. Florissante et vivante. Les premiers colons labouraient le fusil à l’épaule et le comprimé de quinine dans la poche. Et après de rudes années, ils s’enracinèrent dans la terre par les premiers morts, et les premières naissances. Il n’y eut pas que la guerre. Certes, comme dans toutes les conquêtes, comme celle des arabes en Andalousie, il y eut des batailles, avec morts et blessés. Il y eut des prisonniers, des exilés. C’est la logique des guerres. Et même que c’est inévitable ce genre de chose au moment des chocs. Mais après, quand tout s’arrêta, pendant de longues années, il y eut la paix. Et durant ces longues années de paix, les hommes s’activèrent à fructifier les relations, se créèrent des raisons de vivre ensemble. Autrefois, il y a des siècles, les romains avaient conquis la Gaulle. Vercingétorix, comme Abdelkader, avait, en son temps, essayé de s’interposer au romains, mais à la fin il consentit à accepter leur paix ; et les Gaulois devinrent des Gallo-Romains. Avec la France et sa langue, avec la France et sa culture, avec la France et ses sciences, l’Algérie ne sera que plus belle. Tel est son destin. Et c’est cette voie – juste, du progrès, que je choisirais pour elle. Il n’y a que la France qui pourra lui tracer ce chemin. Notre destin est scellé pour le meilleur et pour le pire. Ainsi je pense, ainsi j’ai parlé, et ainsi je voudrais que tu m’acceptes… tu sais petit, les révolutions ce n’est pas mon truc. Je préfère la révolte. Les anticolonialistes des bistrots de Paris vous trompent. Comme ils ont trompé les russes en cautionnant le totalitarisme des Bolcheviks. Ma vision est lointaine. Viendra le jour où vous direz que j’avais raison. Mais j’ai peur que ce sera trop tard… La Grèce m’envahit. Dans mes moments difficiles, c’est vers la Grèce que j’allais chercher mes repères. Ses temples et ses vestiges me donnaient la force de rêver, d’y croire. Et Volos qui me faisait rappeler Orléansville par ses tremblements de terre répétitifs. J’y étais en 1954 à Orléansville. J’y ai vu des afflictions et des malheurs. J’y ai vu aussi comment les hommes se solidarisent dans ces moments de deuil. La lumière m’éblouit. Je ne vois plus l’arabe. A-t-il été satisfait ? Est-il parti rejoindre les siens, leur dire ma pensée ? Non, je le vois, il est toujours là. Il me regarde dans les yeux, s’approche de plus en plus de moi. Dans ses yeux, je lis de la sympathie. Dans la stature, il y a comme une condition à cette sympathie. Et il me parle. Et il parle vite. Je lis sur ses lèvres : « Ce n’est pas de ça que je parle… pas de la guerre, pas du colonialisme… ». Je m’accroche à ses lèvres. Je m’accroche de toutes mes forces. Je dois comprendre, savoir ce qu’il veut. Pour ça, je voudrais bien tirer sur une cigarette. Rien qu’une bouffée me donnera de l’assurance et des idées. Où sont passés mes amis qui me faisaient rire. Je ne les vois pas. Je ne les entends pas. Je suis seul devant mon destin. Mon déclin… A suivre 20 Numéro 45 Du 15 au 21 octobre 2014 CARNET Condoléances Le Président de la Ligue de Wilaya de Football de Chlef ainsi que l’ensemble des membres du bureau exécutif, très affectés par le décès du joueur de l’IRBTénès Badrouni Rabie présentent à sa famille et ses proches leurs sincères condoléances et les assurent en cette pénible circonstance de leur profonde compassion en priant Dieu le Tout Puissant d’accorder au défunt sa Sainte Miséricorde et de l’accueillir en Son vaste Paradis. «A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons» LE PRESIDENT DE LA LWF CHLEF Djilali Touil Condoléances Nous venons d’apprendre avec douleur la perte de : Hadj Benyoucef Benahla Très affectés par cette disparition, ses amis et ses voisins présentent à la famille Benahla leurs sincères condoléances, priant Dieu de l’envelopper de Sa miséricorde et de l’accueillir en son vaste paradis. «A Dieu nous appartenons et à lui nous retournons» Condoléances CONDOLEANCES Anniversaire Abderrezak Belgherbi et Moulay Atbe Benatba très affectés par le décès de La famille Aït Saada de Chlef souhaite un joyeux anniversaire à Suite au drame qui vient de les frapper, le personnel du Chélif présente à toute la famille Teguia ses condoléances attristées. Puisse Le Tout Puissant Miséricordieux accueillir le défunt en Son vaste paradis. «A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons» Présentent à sa famille leurs sincères condoléances et prient Dieu de l’envelopper de sa miséricorde et de l’accepter en Son vaste paradis. A Dieu nous appartenons et à lui nous retournons. Condoléances Naissance M Dahmani Hami Tidjania La famille Aït Saada de Chlef a la joie d’annoncer la naissance, le 2 octobre 2014, d’un joli poupon prénommé L'ensemble du personnel du journal Le Chélif, très affectés par le décès de me retraitée de l'Education survenu le 11 octobre 2014 à Chlef présente à sa famille leurs sincères condoléances. Que Le Tout Puissant Miséricordieux accueille la défunte en son vaste paradis. «A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons» Condoléances Très attristés par la perte de Hadj Mohamed HAMIDI père de M. Djelloul Hamidi, PDG du groupe GMI, les membres du bureau de l’Union Générale des Entrepreneurs Algériens (UGEA) à leur tête Abdelkader Meraïni Présentent à la famille du défunt Leurs sincères condoléances et Prient Dieu de l’envelopper de sa miséricorde et de l’accepter en Son vaste paradis A Dieu nous appartenons et à Lui, nous retournons. Hadj Hamidi Mohamed Abdelmadjid BENNOUR qui vient de souffler sa 5ème bougie le 12 octobre 2014. Son oncle Kamel Aït Saada le félicite et lui dit : «A tes 100 ans !» MOHAMED YACINE MOHAND OUSSAÏD au foyer de M. et Mme MOHAND SAÏD. A cette occasion, elle félicite les heureux parents et souhaite un prompt rétablissement à la maman. REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE WILAYA DE CHLEF DIRECTION DES éQUIPEMENTS PUBLICS N° D’IDENTIFICATION FISCALE / 099802019121821 AVIS D’APPEL D’OFFRES NATIONAL RESTREINT N° 33/2014 Le Wali de Chlef représenté par le directeur des Equipements Publics lance un avis d'appel d'offres national restreint pour la réalisation d'un Lycée 800/200R à ZHUN Hay Bensouna - Chlef répartis en lots séparés: - LOT N 01 : BLOC PÉDAGOGIQUE 01 + ADMINISTRATION + SANITAIRES (TERRASSEMENTS - GROS OEUVRES ETANCHEITE - CORPS D'ETAT SECONDAIRES) - LOT N 02 : BLOC PÉDAGOGIQUE 02 + LOCAUX TECHNIQUES + VRD + MUR DE CLÔTURE (TERRASSEMENTS GROS OEUVRES - ETANCHEITE - CORPS D'ETAT SECONDAIRES - DIVERS - BLOC (CHAUFFERIE + BACHE A EAU) - VRD - MUR DE CLOTURE) - LOT N 03: CHAUFFAGE CENTRAL (RADIATEUR + EQUIPEMENT DE LA CHAUFFERIE + ALIMENTATION GAZ) - LOT N 04 : SALLE DE SPORT (TERRASSEMENTS - GROS OEUVRES - ETANCHEITE — CORPS D'ETAT SECONDAIRES CHARPENTE METALLIQUE - DIVERS) LOT N O5: LOGEMENTS DE FONCTION (TERRASSEMENTS - GROS OEUVRES - ETANCHEITE — CORPS D'ETAT SECONDAIRES -GAZ NATUREL) - LOT N 06: BLOC RÉFECTOIRE (TERRASSEMENTS - GROS OEUVRES - ETANCHEITE - CORPS D'ETAT SECONDAIRES GAZ NATUREL - CHAMBRE FROIDE) - LOT N 07: POSTE DE TRANSFORMATION TYP PSIII (GÉNIE CIVIL + EQUIPEMENT) + ALIMENTATION DES BLOCS - Ne peuvent soumissionner pour un ou plusieurs lots avec des moyens humains et matériels distincts par lot que les entreprises ou groupement d’entreprises ayant: - Le certificat de qualification et de classification professionnelle encours de validité, activité principale en bâtiment, catégorie «III et plus» pour les lots 01 et 02 et de catégorie «II et plus» pour les lots 03, 04, 05, 06 et 07. - Ayant réalisé au moins un projet de catégorie «C ou plus» pour les lots 01 et 02. - Ayant le code 335-3522 et ayant réalisé au moins un projet de même nature (Chauffage central) pour le lot 03 - Ayant réalisé au moins un projet de même nature (Salle de sport) ou un projet de catégorie «B ou plus» pour le lot 04. - Ayant réalisé au moins un projet de même nature (Logement) ou un projet de catégorie «A ou plus» pour le lot 05. - Ayant réalisé au moins un projet de même nature (Réfectoire + Cuisine) ou un projet de catégorie «A ou plus» pour le lot 06. - Ayant le code 341-3911 ou 341-3912 et ayant réalisé au moins un projet de même nature (Poste transformateur G.C + équipement) pour le lot 07 justifié par une attestation de bonne exécution des travaux délivrées par les maîtres d'ouvrage, obtenir les informations du dossier d'appel d'offre et retirer les cahiers des charges auprès de la Direction des Equipements Publics, boulevard des Martyrs, siège des trois (03) directions techniques à Chlef. N.B: Pour le groupement d'entreprises : le chef de file ainsi que tous les membres constituant le groupement doivent satisfaire obligatoirement les conditions d'éligibilité. Les soumissions doivent être accompagnées des pièces exigées par la réglementation en Vigueur à savoir: l) Offre technique doit contenir : 17. Déclaration à souscrire renseignée, datée, signée et cachetée. 18. Déclaration de probité dûment renseignée, date, signée et cachetée 19. Copie du certificat de qualification et de classification professionnelle en cours de validité activité principale en bâtiment de catégorie «III et plus» pour le lot N° 01 et 02 Et de catégorie «II et plus» pour les lots N° 03, 04, 05, 06 et 07. 20. Copie du numéro d'identification fiscale (NIF), 21. Copie de l'extrait de rôles apure ou avec échéancier. 22. Copie des attestations de mise à jour: CNAS, CACOBATPH et CASNOS. 23. Copie de l'extrait du casier judiciaire N° 03 en cours de validité lorsqu'il s'agit d'une personne physique, et du gérant ou du directeur lorsqu'il s'agit d'une personne morale. 24. Copie de l'extrait du registre de commerce. 25. Copie de l'attestation de dépôt légale des comptes sociaux auprès des CNRC pour les sociétés commerciales dotées de personnalité morale de droit algérien. 26. Copies des bilans financiers des trois dernières années (20112012-2013) justifiés par copie des bilans fiscaux portant accusé réception par les services des impôts compétents. 27. CPS (Clauses administratives et techniques) dûment renseignés en délai de réalisation, signée et cachetée. 28. L'instruction aux soumissionnaires dûment signée et cachetée. 29. Un planning d'exécution des travaux objet du marché avec délai de réalisation. 30. Attestation de références prouvant la réalisation de projet de même nature, de catégorie «A» ou de catégorie «B» ou de catégorie «C ou plus», justifiée par des attestations de Bonne exécution ou d'exécution des travaux délivrées par les maîtres d'ouvrages. 31. Moyens matériels justifies par les copies des cartes grises et assurances en cours de validité pour le matériel roulant et factures correspondantes conforme ou acte de vente notarié appuyer par le PV d'évaluation d'un expert ou d'un huissier de justice pour le matériel non roulant. 32. Moyens humains justifiés par copie des diplômes, la déclaration d'affiliation à la CNAS ou par la déclaration annuelle des salaires (DAS) ou contrat d'insertion des diplômes (CID), contrat de travail Aidé (CTA) en cours de validité. NB : Le soumissionnaire retenu sera invité à remettre une copie légalisée du dossier technique déposé au titre de la soumission dans un délai de cinq (05) jours à compter de la réception de l'invitation et ce avant l'attribution provisoire. II) Offre financière doit contenir : - Lettre de soumission (renseignée, signée et cachetée) - Bordereau des prix unitaires (renseigné en chiffre et en lettre, signé et cacheté) - Détail quantitatif et estimatif (renseigné, signé et cacheté) - Les offres Techniques et financières doivent être déposés dans deux enveloppes séparées et introduites dans une enveloppe extérieure unique fermée et anonyme portant la mention suivante «Avis d'appel d'offres national restreint» N° 33 /2014 Réalisation d'un Lycée 800/200 à ZHUN Hay Ben Souna - Chlef. Lot : « A ne pas ouvrir » Est adressée à Monsieur le Directeur des Equipements Publics, boulevard des Martyrs siège des trois (03) directions techniques à Chlef. La durée de préparation des offres est fixée à 21 jours à compter de la première parution de l'avis d'appel d'offres dans la presse nationale ou le Bulletin Officiel des Marchés de l'Opérateur Publics (BOMOP). La date de dépôt des offres est fixée au dernier jour de la durée de la préparation des offres avant 14H00. Si ce jour coïncide avec un jour férié ou un jour de repos légal, la date retenue pour la remise des offres et l'ouverture des plis sera le premier jour ouvrable qui suit. La date d'ouverture technique et financière aura lieu à la date de dépôt des offres à 14H00. Les offres resteront valides pendant une période équivalente à la durée de la préparation des offres augmentée de trois (03) mois à compter de la date de dépôt des offres. N.B. : Les soumissionnaires sont cordialement invitées à la séance d'ouverture technique et financière des plis qui aura lieu a la date indiquée ci-dessus au niveau de la salle de réunions de la direction des Equipements Publics de Chlef, 2ème étage. Le Chélif N° 45 : Du 15/10/2014 au 21/10/2014 Anep N° : 150974 numéro 45 du 15 au 21 octobre 2014 21 Santé Samir Bouazdia, médecin orthopédiSte à l'hôpital hamou makour ain defla : «Nous recevons aussi des patients de Chlef, Relizane et Tissemsilt» La réalisation de la prothèse totale de la hanche (PTH) : une première à Ain Defla. Les Dr Samir Bouazdia, Abdelkader Aissi et Messaoud Mokhtar, sont tous trois spécialistes en orthopédie. Venus d'horizons divers, ils se sont rencontrés à l'hôpital Hamou Makour d'Aïn Defla où ils réalisent des merveilles, selon l'expression des citoyens et des autorités. C es trois jeunes médecins orthopédistes ont non seulement conquis le cœur des habitants de la wilaya mais ils sont également très bien considérés par leurs pairs et les autorités. Animés d'une légitime ambition et d'une volonté de fer pour parvenir à leurs buts, ils ont réussi à mettre à point ce qu'ils avaient depuis longtemps dans leurs têtes : réaliser et développer un service de haut niveau afin de pouvoir réaliser toutes les interventions chirurgicales d'orthopédie sans recourir aux évacuations vers d'autres hôpitaux. Nous avons abordé le Dr Samir Bouazdia au niveau de son service afin d'en savoir un peu plus la stratégie mise en place par l'équipe pour relever les défis. Le Chélif : Docteur, voulez-vous présenter votre équipe à nos lecteurs ? Dr. Samir Bouazdia : Volontiers, je tiens d'abord à remercier votre journal pour l'intérêt qu'il porte à notre métier et nous en sommes très reconnaissants. Nous sommes trois médecins orthopédistes venus de Tissemssilt, Bordj Bou Naâma et Djelfa. Nous nous sommes retrouvés au niveau de cet hôpital et nous avons convenu tout de suite de nous investir dans notre métier. Nous avons voulu montrer surtout de quoi nous étions capables ensemble pour rendre notre service très compétitif. Et Dieu merci, nous y sommes parvenus. Comment est née l'idée de vouloir faire la prothèse totale de la hanche à Ain Defla ? L'équipe s'est reconstituée à Ain Defla, on savait gérer le personnel. Donc, ce qui restait, c'était de faire quelque chose d'ambitieux. Les moyens, on pouvait les avoir, l'essentiel c'était l'équipe qui était bien rodée, soudée et surtout la présence d'un personnel paramédical compétent. Certes, il ne répondait pas vraiment aux exigences souhaitées et voulues mais on était là pour lui donner et enseigner ce qui lui manquait vraiment. Donc, on avait tracé et planifié nos objectifs par rapport à ce qui existait. Le directeur et son staff ont vite compris le message transmis et compris la valeur de l'équipe. La di- rection nous a donné le feu vert en adhérant à notre programme. Elle nous a assistés pour le mettre à exécution par l'acquisition du matériel nécessaire, la réfection du bloc et la réalisation de quelques menus travaux pour rendre les lieux plus fonctionnels. Ensuite ? On avait tracé un programme à court, moyen et long terme, chaque fois qu'on terminait une phase, on s'attaquait à la seconde, on marquait beaucoup de points dans l'avancement des travaux. La direction n'a eu de cesse à nous soutenir et nous encourager. On avait un retard dans la gestion du service. Parce que la gestion était autre chose et on l'avait appris également sur le tas, et cela, nous a beaucoup servi plus tard. On avait à gérer des unités, un matériel très coûteux, des médecins orthopédistes et surtout le personnel paramédical. Gérer le personnel est une chose délicate, parce qu'on n'a pas été formé comme il le fallait, surtout quand on fait cela parallèlement à la consultation, au suivi des malades et à l'exécution du programme opératoire. Le challenge, c'était de travailler avec ce que l'on avait sous la main et surtout de s'améliorer et d'être à jour. A Ain Defla, c'était autre chose, il y avait un bloc opératoire mais il ne répondait pas vraiment aux normes pour pratiquer l'orthopédie. On avait donc comme priorités d'agir sur la propreté et l'hygiène, d'instaurer une discipline, de mettre le service debout, de préparer des unités femmes et hommes et de remettre le bloc opératoire aux normes. On s'était fixé un défi à nous-mêmes en se disant qu'aucun malade ne doit quitter l'hôpital pour subir une intervention ailleurs. Cela n'était pas facile parce qu'une résistance aux changements s'est faite sentir au début, ensuite tout s'est débloqué parce que notre engagement et surtout notre conviction à aller vers l'avant nous ont vraiment aidés. La direction a suivi, la garde fut assurée 24 h et sept jours sur sept. On voulait tenter quelque chose de nouveau à Aïn Defla, qui ne se fait généralement qu'au niveau des grands hôpitaux qui en avaient le monopole : réaliser des prothèses. Quand on était à Blida, c'était nouveau pour nous. Et, comme nous n'avions pas assez d'expérience, le Dr Messaoud et moi avons effectué un stage d'un mois en France afin de nous familiariser aux techniques. A l'hôpital Cochin où nous étions, ce genre de prothèses était trop sophistiqué, il fallait partir à l'intérieur de la France pour assister à des opérations de prothèses moins complexes que celles pratiquées à Cochin (Paris). Nous sommes donc partis à Lille où nos pairs français faisaient des interventions de pose de prothèses qu'on pouvait maitriser. Le Pr Delli nous a mis en contact avec le Pr Benboussi du CHU de Tizi Ouzou pour nous assister au cas où un éventuel problème pourrait survenir Il nous fallait un accompagnateur, voire un spécialiste. On était parti faire des prothèses à Tizi Ouzou avec le Dr Messaoud. On a acquis le matériel prévu pour ce genre d'opérations par le biais de notre direction qui était convaincue par la rage de vaincre de l'équipe. Une fois le matériel demandé livré à l'hôpital Makour, tout le monde attendait le jour "j", entre autres MM. Messaoud Abdaoui et Djamel Belhadj, respectivement directeur de l'hôpital et son adjoint, qui nous ont considérablement aidés parce qu'ils avaient cru en nous et dès le départ. Nous avons réussi la prothèse totale de hanche (PTH) et par la suite nous avons fait passer 40 malades parce que dans nos stocks, il y avait 40 prothèses, tous réalisées avec succès. C'est à partir de cet instant que l'hôpital d'Ain Defla a été reconnu comme un des grands hôpitaux maîtrisant cette technique. Les autorités locales ont félicité toute l'équipe ainsi que la direction. Même le ministre de la santé nous a félicités. Depuis, les hôpitaux limitrophes (Tissemssilt, Chlef, Relizane) nous envoient leurs malades et la notoriété de notre hôpital grandissait de jour en jour. Comment convaincre les patients de la région à venir chez vous ? C'est une très bonne question. Au début, avant qu'on ne fasse les prothèses au niveau de l'hôpital de Tizi Ouzou, on a formé d'abord nos médecins orthopédistes et notre propre personnel paramédical. L'ensemble de l'équipe a suivi une formation locale et un stage à l'hôpital de Tizi Ouzou. Ensuite, une fois la première prothèse totale de la hanche réussie à Ain Defla, on avait fait passer par la suite 40 malades nécessitant ce type de prothèses. Ce qui veut dire que nous avons acquis une expérience en la matière. Lorsque la direction a constaté que les prothèses n'existent plus au niveau du stock, elle nous en a commandé 70 autres. Quels sont autres objectifs ? Pour le court terme, la prothèse totale de la hanche, c'est quelque chose d'acquis. Par contre, on veut s'attaquer à la prothèse du genou et à celle de l'épaule. Ce sont les objectifs de l'équipe d'orthopédie. Nous allons nous y mettre de façon rationnelle et avec beaucoup d'abnégation pour réussir cet objectif. Les prothèses du genou et de l'épaule coûtent chers par rapport à celle de la prothèse totale de la hanche.Nous souhaitons également avoir une deuxième salle pour les opérations chirurgicales courantes de traumatologie. Un dernier mot ou bien un message à transmettre ? Je salue mes collègues pour cette réussite colossale et j'aimerais continuer avec eux l'aventure qui commence déjà à devenir très intéressante. Nous attendons l'aide nécessaire pour les prochaines échéances qui sont les prothèses de genoux et d'épaule. Propos recueillis par Djilali Deghrar 22 Numéro 45 du 15 au 21 octobre 2014 SPortS iL a été initié par La fédération aLgérienne de boxe Séminaire de formation au CNEFD de Chlef La fédération algérienne de boxe (FAB) a organisé au profit des superviseurs de boxe un séminaire de formation de trois jours auquel ont participé plusieurs ligues de wilayas. L cialiste de la discipline, Ben Omar Meskine, directeur de la formation et du développement de la discipline à la FAB. Notons également la présence de nombreux cadres de la boxe algérienne à l'image de MM. Mokhtar Mechta, ancien président de la FAB et actuellement membre du bureau fédéral de cette instance sportive, et Halim Sbaïhia, secrétaire général de l'institution. Les participants ont pu, à l'issue de cette rencontre, s'imprégner des nouveautés en matière de règlements et lois régissant le sport en général et la boxe en particulier. Beaucoup ont émis le vœu de renouveler ce genre de rencontres doublement utiles et pour la réussite de la saison pugilistique qui a débuté officiellement ce lundi et pour la promotion de la discipline qui, pour rappel, a une longue histoire en Algérie. M. Aït Saada a rencontre qui s'est déroulée au centre de préparation des élites sportives de Chlef, du 9 au 11 octobre dernier, a vu la présence de nombreuses personnalistes du monde du pugilat et porté essentiellement sur les lois et règlements en vigueur dans cette discipline que l'ensemble des superviseurs, arbitres et entraîneurs se doivent d'assimiler afin de ne pas tomber dans des travers qui, par le passé, ont coûté cher à la boxe algérienne. Selon le président de la FAB, M. Nabil Saadi, cette rencontre est la première du genre à être organisée à travers le pays ; elle se veut une session de formation utile à tous ceux qui, de près ou de loin, participent à l'essor de la discipline en Algérie. Ont participé aux séances de cours MM. Othmane Laazizi, formateur et arbitre international, Laïd Nouari, cadre de la FAB -il en est le directeur technique- et spé- Les superviseurs ont voté une motion de soutien en sa faveur Candidature souhaitée de Nabil Saadi à la vice-présidence de l'AIBA L es superviseurs et cadres du mouvement pugiliste algérien, présents au séminaire de formation de Chlef, ont voté une motion de soutien au profit de l'actuel président de la fédération algérienne de boxe, M. Nabil Saadi en l'occurrence, dans laquelle ils souhaitent le voir déposer sa candidature au poste de vice-président de l'association internationale de boxe amateur (AIBA). C'est M. Mokhtar Mecheta, ex-président de la fédération algérienne de boxe (FAB), qui a émis cette proposition aux participants qui ont approuvé, à l'unanimité, ce choix. Les participants ont insisté auprès du président de la FAB de ne pas laisser cette opportunité échapper à l'Algérie, considérant que les efforts déployés par M. Saadi pour la promotion et le développement du noble art militent doivent se traduire également par son élection à ce poste. L'idée partagée est que le continent africain et en particulier les pays du Maghreb ont contribué à l'essor de la discipline, grâce au dévouement et au travail de fond mené par les cadres du mouvement pugilistiques dont l'un des dignes représentants n'est autre que M. Nabil Saadi. Les participants ont par ailleurs souligné l'importance de faire soutenir la candidature du président de la FAB par les différentes ligues de boxe du pays. Ab. Kader association eL Wanchirissi pour Le déveLoppement du sport féminin à chLef Peu de moyens mais une volonté de fer Q ui, parmi les sportifs Chélifiens, ne connait ou n'a pas entendu parler de Nadia Guenaoui, une sportive de haut niveau qui a initié nombre de jeunes femmes à la pratique sportive ? Digne fille de son père Bahloul Guenaoui, le talentueux athlète et ami du chahid Ahmed Klouch, elle a pris son destin en main dès sa majorité en devenant la première femme à s'occuper du sport féminin dans la wilaya de Chlef. Pour ce faire, elle va créer l'association pour le développement du sport féminin (APDSF) qui vient d'avoir son agrément tout récemment. Son but : initier toutes les femmes, qu'elles soient actives ou au foyer, à l'aérobic qu'elle considère comme très utile au maintien de la forme. Titulaire d'un diplôme dans cette discipline qui s'est frayée un chemin en Algérie et d'un autre en gymnastique, Nadia est sur tous les fronts pour assouvir une ambition très louable : celle d'attirer le plus de femmes vers les salles de sport. Selon elle, "la pratique de l'aérobic par les femmes, en particulier celles au foyer, est indispensable pour elles. Non seulement, elle ne nécessite pas de moyens particuliers ou coûteux -il suffit juste d'une tenue de sport- mais elle apporte beaucoup de biens aux pratiquantes tant au niveau physique que du point de vue de l'équilibre psychique." Pour rappel, l'association dirigée par Nadia Guenaoui a été créée le 3 mai 2014, elle porte comme nom "association El Wancharissi de sports féminins". C'est grâce à l'appui de M. Ahmed Boudjela, cadre au niveau de la direction de la Jeunesse et des Sports de Chlef et à quelques donateurs dont les femmes ou filles sont membres de l'association, que l'idée a vu le jour. L'un des objectifs de Melle Guenaoui est de sen- sibiliser les femmes souffrant de surcharge pondérale de pratiquer régulièrement une activité sportive. "J'ai insisté auprès de beaucoup d'entre elles pour leur signifier qu'il ne faut pas attendre que s'installe le diabète, l'hypertension et l'excès. Une bonne hygiène de vie, couplée à des exercices physiques réguliers, est à même de leur permettre d'éviter des maladies lourdes, difficiles à soigner", explique Nadia Guenaoui. Pour notre interlocutrice, l'association a aussi pour ambition de créer les conditions idoines pour la participation de ses membres aux différentes rencontres sportives à l'échelle nationale. Par ailleurs, "El Wancharissi" initie des tournois de volley-ball, handball, natation et athlétisme. Elle compte une centaine de membres qui pratiquent l'aérobic soit à la salle Nasri, soit au complexe olympique ; certaines adhérentes viennent de plusieurs villes et villages des alentours de Chlef. Melle Guenaoui profite de l'occasion pour lancer un appel en direction de toutes les femmes intéressées par la pratique d'une activité sportive de se rapprocher de l'association. Son vœu est d'apporter sa contribution à l'essor de la pratique sportive féminine à Chlef et ce, en dépit de la faiblesse des moyens dont dispose son association. Elle souhaite, à ce propos, que les autorités en charge du développement des sports et loisirs apportent leur aide et leur soutien à son association. " La volonté existe ", dit-elle, et c'est ce qui importe le plus à ses yeux. Menouer Aït Saada Numéro 38 Du 27 août au 2 septembre 2014 23 SpOrTS ils ont tenu à l’exprimer à notre reporter Les supporteurs de l’ASO toujours déçus Compte tenu du silence total entretenu autour de l’ASO, sommes-nous en droit de croire que l’indifférence de l’administration est la seule la réponse qui est donnée aux supporteurs inquiets de l’avenir de leur équipe favorite ? Et le limogeage de l’entraineur ou, pour reprendre l’euphémisme, le divorce à l’amiable entre Ighil et Medouar, sera-t-il d’un grand secours pour remédier au mal qui ronge le club ? D eux semaines ont passé sur le départ du désormais ex-entraineur de l’équipe chélifienne sans qu’on lui trouve de remplaçant définitif puisque le driver actuel, fraichement nommé, ne sera qu’un intérimaire. Ces deux semaines auraient donc pu être profitables à l’équipe si des solutions avaient été imaginées par le staff dirigeant. Le facteur temps joue en défaveur du club et la nécessité de recruter un technicien dans les meilleurs délais semble plus que nécessaire. Même si l’on arrive à recruter un entraineur, ce dernier n’aura pas la tâche aisée pour remettre les pendules à l’heure et, du coup, mettre l’équipe sur rail, à tout le moins du point de vue psychologique. Le doute semble s’installer et s’emparer des joueurs et leur rendre confiance n’est pas chose aisée qui peut se faire du jour au lendemain. Un grand travail attend le nouveau technicien qui, pour s’imposer, va courir contre la montre. L’inquiétude des supporteurs pour leur équipe de toujours grandit à vue d’œil et les déclarations de certains dirigeants nourrissent le ras-le-bol des inconditionnels, surtout lorsqu’ils entendent dire : «Celui qui ne veut pas venir au stade, qu’il reste chez lui et qu’il suive les championnats d’outre-mer. » D’après les connaisseurs, cela dénote d’une méconnaissance totale de la psychologie des supporters et c’est une insulte intolérable non seulement aux fans de l’équipe locale mais à toute l’organisation du football national. Qui incite à boycotter le championnat Algérien et faire la part belle aux rencontres européennes. Quelle idée ! L’ASO n’est la propriété de personne, affirment certains supporters que nous avons rencontrés. Pour eux, ce club est un patrimoine qui appartient à tous les Chélifiens, personne ne doit en faire un bien particulier, insistent-ils. Il n’y a pas très longtemps, l’ASO était la propriété de toute une région. Maintenant, elle est snobée par ses enfants. A qui incombe la responsabilité ? Il ne s’agit guère d’un signe indien ou d’un blocage psychologique, comme on se plait à le répéter. D’après les connaisseurs, le problème est plus profond que l’on ne pense. Revoir la politique de gestion constitue la priorité des priorités pour pouvoir retrouver la confiance du public. Où sont passés ces jours où le stade faisait plein à craquer ? Les supporteurs venaient de Médéa, de Tissemssilet, de Ain Defla, de Relizane, de partout, apprécier les dribbles de Ali Hadji, se régaler des touches de balle magiques de Nasri et applaudir longuement les incursions de Niati, Aissaoui, Bentayeb et consorts. Le public chélifien regrette amèrement ces vedettes, ce même public revendique une révolution au sein de l’équipe et sa confiance est totale et demeure intacte pour rendre à l’équipe son exaltation d’autrefois. Abdelkader Ham Des anciens supporteurs De l’aso s’expriment : Mimoun Mohamed : Badni Abdelkader : Mestfai Ali : «L’ASO est dans mon sang, je suis un fidèle supporteur, je le suis depuis les années 1970, je me déplaçais là où l’équipe allait jouer, je n’ai jamais douté de l’équipe comme cette année. Nous sommes devenus à la portée de tout le monde après avoir été l’équipe quasi-impossible à battre, je ne sais pas exactement ce qui se passe. Ça reflète le niveau général du championnat, avec de tels joueurs, c’est quasiment impossible de jouer le titre ni les premiers rôles comme prétendent certains. Notre appel aux responsables est d’intervenir avant qu’il ne soit trop tard.» «Ces dernières années, on recrute les joueurs dits expérimentés mais en vérité, ils ne le sont pas. Les jeunes qui ont été libérés auraient pu mieux faire si l’administration les avait gardés. On préfère jouer le maintien et bâtir une équipe compétitive pour l’avenir plutôt que jouer le titre avec des joueurs dont la majorité a des limites au plan technique. Pour moi, ça y est, je suivais l’ASO même quand elle jouait à l’extérieur, maintenant, je ne suis pas ses matchs, même quand on les passe à la télévision.» «S’il y a vraiment des gens qui ne croient pas au sport de nos jours, c’est incontestablement les dirigeants de ce sport. La dernière fois, j’ai entendu sur les ondes de la radio un responsable qui disait : «Si vous ne voulez pas regarder notre championnat, vous n’avez qu’à rester chez vous.» Autrefois, on se déplaçait là où jouait l’ASO, elle nous régalait de son jeu, les terrains étaient en tuf mais on goûtait vraiment à la prestation. De nos joueurs, les joueurs sont bien payés mais quand tu vas au stade ou quand tu regardes un match à la télé, tu as envie de vomir (hachakom). Pour l’ASO, cette année, vaut mieux ne pas en parler, ni prestation, ni résultats. Le public a fui les gradins pour éviter les problèmes que ce soit avec les joueurs ou avec le service d’ordre. Notre grand souhait est de voir l’ASO retrouver sa place véritable parmi les clubs de l’élite.» Propos recueillis par Abdelkader Ham L’ASO entrainée par Kébir… en attendant ce que réserve l’avenir A ux dernières nouvelles, le président de l'ASO, Abdelkrim Medouar, a entrepris des contacts avec un entraineur français et l'ex-coach Benchikha de l'équipe nationale mais qui se sont avérés vains. Pour l'instant c'est Kébir, le co-entraineur de Meziane Ighil qui drive l'équipe, après la séparation à l’amabile avec ce dernier, selon le communiqué du club. Le staff de l’ASO veille surtout à ne pas se précipiter et d’entreprendre les nécessaires concertations en pareille situation, s’agissant d’une importante décision à prendre. Et il faut dire que fort heureusement, ce divorce entre Ighil et l’ASO, est intervenue dans une période relativement favorable puisque le championnat Mobilis de ligue I observe la trêve que l’on sait. Ce qui donne toute la latitude de temps nécessaire pour faire un choix convenable. Mais en attendant, les éléments du team ché- Condoléances le voisinage et la famille, très affectés par la perte cruelle de 5 membres de sa famille: ses amis et surtout ses voisins présentent à Tahi dit Merouane leurs sincères condoléances. ils prient Dieu d’envelopper les défunts de sa sainte miséricorde et de les accueillir en son vaste paradis. lifien, contrairement à ce que pourraient croire certains, ne semblent point démobilisés et affichent une volonté d’une réaction positive face au RCArba lors de la prochaine journée. Autrement dit, il y a comme une prise de conscience des joueurs de tout entreprendre pour échapper aux risques planant sur les très mal classés. Pour le président de l’ASO, l’équipe dispose d’un bon effectif qui est capable de redresser la situation lors des prochaines rencontres. On le souhaite bien, mais il va falloir que dès les prochains matchs, le club mette tous les atouts de son côté afin qu’il puisse s’éloigner de la zone dangereuse. Et faire montre du coup de sa véritable valeur. A condition qu’on procure à l’ASO un bon entraineur et non pas un coach de quatrième zone qui relancerait le cauchemar des sportifs Chélifiens. Le Chélif Condoléances Deghrar Djilali s’associe avec la famille du défunt à la douleur de la perte de : Hadj Ahmed Mebdou dit Hadj Ahmed Chaab Chikhaoui très affectés par cette disparition, ses amis et ses voisins présentent à la famille Hadj ahmed chikhaoui leurs sincères condoléances. ils prient Dieu de l’envelopper de sa miséricorde et de l’accueillir en son vaste paradis. le chiffre de la Semaine 229 millions detonnes C’estlaquantitédeviande consomméedanslemondeen2000. En2050,cettequantitévadoublerpour atteindre465millionsdetonnes.Les expertsdisentqu’iln’yaurapasassez deterrespourproduirecesquantités. Walid Sofiane, étudiant, rappeur : «J’écrirai sur quiconque se plaint de son droit spolié» Etudiant à la faculté de droit de Chlef, Oualid Sofiane, âgé de 21 ans, est un fervent adepte du genre musical «rap». Il se fait appeler «MC Walla». Cette aptitude à la chanson moderne, il l’a eue depuis son enfance ; l’environnement social et les conditions particulières l’ayant amené à écrire sur différents sujets. T hèmes où il est question de missives adressées à des responsables, de conseils aux gens, etc., communiqués par ses propos chantés en style rap. Walid a commencé à chanter avec son frère Hassan et son ami Abderrezak. Ils avaient pris l’habitude de se réunir pour reprendre les anciennes chansons des célébrités mondiales du rap. Ses débuts furent extrêmement difficiles, confie-t-il, ses parents s’étant opposés à ce qu’il chante, l’exhortant souvent à étudier, estimant les études beaucoup plus importantes que son talent artistique dont ils ne voulaient pas entendre parler. Mais, avec le temps, et après que leur enfant eut étudié avec assiduité et devenu étudiant à la faculté de droit de l’université Hassiba Benbouali de Chlef, ils changèrent d’attitude. Ils commencèrent à encourager sa vocation, étant donné qu’il leur a prouvé que ses études passaient avant sa passion, comme ils le souhaitaient. Ecoutant leurs conseils, Sofiane a pu ainsi continuer à s’adonner au rap. Ses débuts artistiques eurent lieu en 2008 avec le groupe « Strite 02 » composé de jeunes talents prometteurs dans le genre musical rap. Il a intégré cette formation grâce à «Maghe nom» qui lui a ouvert la voie de l’enregistrement de son premier clip intitulé «Andek Chek» (Tu as un doute). C’était un modeste clip abordant tous les sujets dont les plus anciens se rapportant aux thèmes sociaux et politiques dans lesquels Sofiane dit exprimer les problèmes qui accablent le citoyen algérien , telle que l’oppression, «El Hogra», la misère, etc. D’autres sujets avaient trait à la sensibilisation et conseils civiques aux citoyens sous forme de chansons Rap. Et jusqu’à présent, il reçoit des encouragements via les pages Facebook de la toile d’Internet de son compte personnel et quiconque a entendu ses chansons, affirme-t-il, n’a pas manqué pas d’encourager son groupe, même si c’est par un simple mot. Malheureusement, jusqu’à présent, il n’a pas reçu de soutien nécessaire : «Nous avons puisé dans nos propres moyens pour organiser des soirées musicales et n’avons jamais reçu d’aide de la part des autorités locales et ce, malgré les nombreuses opportunités qui se présentaient telles que celles relatives à la célébration de la journée de la femme, la fête de l’indépendance, les fêtes de vacances scolaires, etc., aucune invitation ne nous a été adressée pour la circonstance. A ce propos, nous avons rencontré le wali de Chlef et nous lui avons fait entendre nos chansons. q la suite de quoi il nous avait promis un soutien mais à ce jour nous n’avons rien vu venir», déclare Walid. Il ajoute : «On dit que le silence à propos d’un droit relève d’un acte satanique et ce que je tends à souligner dans la chanson rap, se fait un devoir d’exprimer ce qu’éprouve chaque individu ayant subi l’oppression et l’injustice. Je veille continuellement à traduire les préoccupations de tous ceux qui ont subi les revers de beaucoup de gens et j’écrirai sur quiconque se plaint de son droit spolié. Et tout ce à quoi j’aspire, c’est que les autorités locales puissent accorder un intérêt à ce genre musical qui est considéré à tort par certains comme étant «de bas-étage». Ce qui est évidemment faux, ses pratiquants étant des jeunes gens ordinaires, doués pour le chant et ayant choisi le rap comme moyen pour communiquer leur noble message, soucieux de vérité et de partage des préoccupations citoyennes. Sans prétentions de ma part, étant un humble jeune de modeste origine qui a évolué dans un environnement social commun à la plupart des concitoyens, je ne cherche qu’à promouvoir mon talent de chanteur, écrivant seul les mots qui me viennent à l’esprit. Et ce, à chaque fois que je constate les faits et méfaits survenant qui m’inspirent, que je transcris dans mes messages destinés pour tous. En d’autres termes, je suis là pour être avec les citoyens et parler du peuple de mon pays que je chéris et auquel je souhaite la prospérité et la paix continue. Puisse mon message être compris par les autorités locales et atteindre les 48 wilayas qui sont priées d’encourager les arts et la culture au profit des jeunes : nous représentons la génération de l’avenir, porteuse du flambeau transmis par nos valeureux ainés. Et que l’on sache que le rap nous a protégés des vicissitudes de la rue et des fléaux sociaux. En un mot, il nous a fait vivre le vécu quotidien de tous les autres en partageant avec eux leurs peines et leurs joies», conclut le jeune prometteur talent chélifien. Djamila Boularas Crashd'unavionmilitairedetypeSoukhoïàHassiBahbah U n avion bombardier de type Soukhoï des Forces aériennes algériennes s'est écrasé ce lundi après-midi lors d'un exercice d'entraînement au niveau du Polygone central de l'Air à Hassi Bahbah, relevant de la 1ère région militaire, causant la mort de ses deux membres d'équipage, in- dique le ministère de la Défense nationale dans un communiqué. "Lors d'un exercice d'entraînement au niveau du Polygone central de l'Air à Hassi Bahbah/1ère Région militaire, un avion bombardier de type Soukhoï (Su-24) des Forces aériennes algériennes s'est écrasé, aujourd'hui lundi 13 octobre 2014 à 15h09", précise la même source. "L'accident a causé la mort des membres d'équipage de l'avion, en l'occurrence le pilote et l'officier navigateur système", note le communiqué. "Suite à ce tragique accident, une commission d'enquête a été désignée pour déterminer ses causes et ses circonstances", ajoute la même source. Chronique du temps qui passe devinette P lus fort que moi tu meurs ! Je connais tout en football : les règles du jeu, les noms des joueurs, leurs vies privées, tous les clubs du monde, les entraîneurs, leurs histoires personnelles, professionnelles, etc. Rien qu'en regardant un match de foot chez moi, je pourrai faire l'arbitre, le gardien de but, le défenseur, l'attaquant, le public, le joker quoi ! Chez le médecin, c'est moi qui dicte le traitement à me prescrire, la durée de mon repos, les examens à faire, je connais ma santé mieux que quiconque ! Chez le pharmacien, de même, c'est mon porte-monnaie, je prends ce qui me plait, les médicaments, c'est mon affaire ! Dans la famille, je connais mieux que tout le monde la meilleure façon que chacun devrait adopter pour gèrer son argent, maintenir ses relations, prendre soin de sa santé, mener une belle vie, je pourrai la vivre à sa place même ! En politique, personne, même les diplômés de l'ENA, ne me dépasseront pas dans ce domaine, rien ne m'échappe : la Maison blanche, l’OTAN, Daech, la Libye... Côté religion, je te répondrai à la question que tu veux, sans même avoir lu le Coran une seule fois de ma vie ! Dans le taxi, je suis capable de jouer le policier, le chauffard du bus qui bloque la circulation, les piétons et même le conducteur à côté de moi. Le plan de ma maison? Pas besoin d'architecte, qui mieux que moi saura partager mes quelques mètres carrés? En Afrique, je résoudrai tous les problèmes de pauvreté, au Japon, je trouverai la solution miracle aux séismes, en Espagne, j'aurai évité la crise économique... Vous m'avez sûrement reconnu, qui d'autre que l'Algérien pourrait détenir la clé à tous les problèmes lorsque ceux-ci ne le concernent pas ! L'auteur qui a dit : "Si les mots étaient de l'argent, nous les arabes serions les banquiers de l'univers", ne croyait pas si bien dire. AA
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