La fabuleuse histoire du champ de boules

ameur amar, Président
de L’aPw de chLef :
Le waLi de chLef L’a annoncé
à La cLôture de La session
d’automne de L’aPw
«Notre wilaya
est exposée aux
risques naturels»
«Certains responsables
devront rendre
des comptes»
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semaine du 22 au 28 octobre 2014 - N° 46 - Prix 15 DA
«Rendeznous notre
nom !»
IssN : 2352-9695
Lire en page 24 l’article
de Mohamed M’hammedi Bouzina
iL fait Partie de La mémoire coLLective asnamie
La fabuleuse histoire du champ de boules
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Le matériau nocif est Présent dans queLques tyPes de chaLets à chLef
Faut-il avoir peur
de l’amiante ?
Pages 2 à 4
Pour beaucoup, c’est une
certitude : amiante et cancer
font bon ménage, et les
Chélifiens en font les frais.
Vrai ou faux ? C’est la question
à laquelle nous avons tenté
de répondre pour séparer
le bon grain de l’ivraie
nous avons goûté à ses fruits
charnus et Parfumés
Il pousse un vrai
palmier-dattier
à Chlef !
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iL s’adonne à ce genre musicaL
dePuis son très jeune âge
CouP De gueuLe De suPPoRteR
Rezkallah Bacha,
le digne représentant
du «chaabi» à Aïn Defla
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Ramenez
nos jeunes,
M. Medouar !
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2
Dossier
Numéro 46
du 22 au 28 octobre 2014
Le matériau nocif est présent
dans queLques types de chaLets
Faut-il avoir peur
de l’amiante ?
Beaucoup de choses ont été dites sur les chalets en préfabriqué, en particulier leur durée de vie qui,
d’après les spécialistes, ne devrait pas excéder les dix ans. Mais, la réalité est là : 30 ans ont passé,
voire davantage, et des milliers de ces maisonnettes sont encore debout. Conçues au départ pour abriter des familles de trois à quatre personnes, elles sont aujourd’hui occupées par plusieurs individus,
souvent les parents et leurs enfants mariés. De plus, on dit qu’elles renferment de l’amiante...
C
ertes, beaucoup de citoyens se sont
adaptés à la situation en construisant
qui des pièces supplémentaires dans
la courette, qui des dépendances telles la cuisine, les toilettes, la salle de bains, voire un
débarras ou un réduit pour ranger tout ce qui
peut à la longue devenir encombrant. Du
provisoire en quelque sorte en attendant une
solution définitive qui a fini par pointer du
nez… après des émeutes d’une rare violence
qui ont failli tourner à l’insurrection généralisée, mais qui ont provoqué quand même un
choc difficile à oublier par ceux qui l’ont
vécu.
Le propos n’est pas de s’étendre sur les
conditions de vie dans les «baraques», ni de
s’appesantir sur les raisons objectives qui
obligent les autorités à résoudre une fois
pour toutes un problème qui n’a que trop
duré et dont la solution réside dans l’éradication totale du préfabriqué et son remplacement par des constructions en dur.
La question, de nos jours, est de savoir si
habiter sous le toit d’un des chalets de Chlef
–ou Aïn Defla- peut, à la longue, provoquer
des problèmes de santé ? Question qui, sans
conteste, devrait concerner tous les Chélifiens ou, à tout le moins, les nombreuses familles logeant encore dans des habitations
qu’on avait dit provisoires et destinées seulement à atténuer, pour un temps, les souffrances des 480 000 sinistrés du séisme
d’octobre 1980… En attendant que l’Etat
vienne à engager la troisième phase, soit reconstruire en dur les maisons, les quartiers,
en un mot les villes et villages ayant subi de
plein fouet la secousse tellurique.
Sur le sujet, on a beaucoup disserté. On a
dit que le bois qui pourrit entraine des allergies chez les enfants et les personnes âgées.
On a même avancé d’effrayants chiffres sur
les cancers qui, semble-t-il, ont connu une
progression pour le moins inquiétante à
Chlef, faisant d’elle, selon certains incendiaires, la wilaya la plus touchée par cette affection redoutable. La cause ? L’amiante
contenue dans les chalets. Pour beaucoup,
c’est une certitude : amiante et cancer font
bon ménage, et les Chélifiens en font les
frais. Vrai ou faux ? C’est la question à laquelle nous avons tenté de répondre pour séparer le bon grain de l’ivraie. Autrement dit,
en interrogeant quelques personnes ressources au fait de ce phénomène et en écartant les supputations et spéculations n’ayant
aucun rapport avec la réalité.
D’emblée, nous précisons à nos lecteurs
que les conclusions de cette enquête journalistique restent parcellaires et incomplètes à
bien des égards, et ce en raison de l’impossibilité de trouver des archives –et d’y accéder- sur les constructions en préfabriqué et
quelles en sont les parties floquées
d’amiante. On sait que cette substance, si lar-
gement utilisée par le passé récent dans plusieurs secteurs et en particulier le bâtiment,
l’industrie, la construction navale (pétroliers
et méthaniers notamment), le textile (vêtements ignifuges) entre autres, provoque des
cancers multiples par simple inhalation de
ses fibres. Ce qu’un médecin du travail nous
a parfaitement résumé dans ce dossier.
Mais l’amiante est-il présent dans tous les
chalets de Chlef ? Un technicien qui a eu à
exercer longtemps dans le secteur de la
construction à Chlef et qui a fait partie des
cellules de suivi de la réalisation des sites en
préfabriqués témoigne également dans ce
dossier.
Comme lui, une employée de l’Education
fait part de sa conviction que l’amiante a tué
plusieurs de ses collègues enseignants…
Nous regrettons cependant le fait que certaines personnes ressources se sont décommandées au dernier moment, refusant de
s’impliquer dans un débat qui les concerne
au plus haut point. Leurs témoignages et
éclairages auraient eu le mérite de clarifier
une situation des plus confuses, que d’aucuns n’hésitent pas à exploiter pour faire
monter les tensions. Et franchement, la population de Chlef n’en a pas besoin maintenant, elle qui depuis quelques temps a repris
espoir en constatant de visu une amélioration
nette de ses conditions de vie.
A. L.
Numéro 46
du 22 au 28 octobre 2014
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Dossier
Cheval de bataIl de nombreux PolItICIens loCaux
L’amiante est-il présent dans tous
les chalets en préfabriqué ?
On a beaucoup parlé d’amiante dans les chalets en préfabriqué implantés dans les alentours de Chlef-ville et de nombreuses autres localités de la
wilaya de Chlef et d’Aïn Defla. Fort heureusement, les autorités centrales ont pris conscience de la nécessité d’éradiquer ces édifices. De même, la
reconstruction en dur des établissements scolaires en préfabriqué, tous paliers confondus, est pratiquement en voie d’achèvement à travers la wilaya. Ce qui a suscité un sentiment de soulagement chez les citoyens en attendant que l’opération de reconstruction des chalets en dur s’étende à
l’ensemble des baraques comme l’a assuré le Premier ministre lors de sa visite à Chlef.
L’
Notre spécialiste a tenu à préciser que la présence de l’amiante est localisable par ailleurs
au niveau des établissements hospitaliers de la
ville, des établissements scolaires, du centre de
formation professionnelle et des immeubles en
préfabriqué jouxtant les environs du Technicum
de Chlef à Hay Meddahi.
Et si la reconstruction des établissements scolaires touche à sa fin, il reste à espérer que celle
des établissements sanitaires soit également entreprise à la grande satisfaction des citoyens
Chélifiens.
éradication du préfabriqué parait, en
effet, au centre des préoccupations,
compte tenu de la présence de
l’amiante dans un certain nombre de bâtisses en
préfabriqué. Mais pas toutes, vraisemblablement. Mais tout d’abord, c’est quoi au juste
l’amiante? Matériau isolant et résistant, c’est un
silicate fibreux qui a été très utilisé en Occident
avant son interdiction totale ou partielle de nos
jours dans de nombreux européens, asiatiques,
américains et africains. On a recouru à ce matériau parce qu’il offrait les avantages de résistance au feu, aux agressions chimiques et aussi
du fait de son coût peu élevé. Il existe différentes variétés qui sont utilisées dans l’isolation
thermique, la fabrication de câbles électriques,
de canalisations, des joints ou des faux-plafonds, etc.
Les fibres d’amiante sont aussi incorporées aux
bitumes, mélangées aux résines et aux ciments.
Connu depuis l’Antiquité, ce matériau a surtout
vu son essor à partir des années 1860. Mais la
particularité dangereuse de l’amiante n’a pu être
décelée qu’au début du 20ème siècle.
Côté règlementation, la première loi ayant trait
à l’amiante a vu le jour en 1931 au RoyaumeUni et il n’a été interdit en France qu’à partir de
1997 en raison du constat établi des effets nocifs sur la santé des résidents dans le bâti comportant la présence d’amiante.
Un risque relatif à Chlef ?
Cependant, il y a lieu de relativiser les risques
encourus devant cet amiante signalée dans les
édifices en préfabriqué à Chlef. De fait, ce matériau n’est pas présent dans tous les chalets,
contrairement à ce que font croire certains politiciens locaux, selon un spécialiste que nous
avons consulté et qui a tenu à garder l’anonymat. Ce technicien est passé par la DUCH, les
bureaux d’études des équipes de coordination
«Gagner du temps»
et de suivi de l’installation des sites e préfabriqué. Il compte de nombreuses années dans le
secteur du bâtiment et de l’habitat en particulier.
Il connait pratiquement tous les types de chalets
édifiés à Chlef et ses environs. Il nous a ainsi
fait part des catégories de chalets érigés par
pays à travers la wilaya de Chlef et lesquels
comportent de l’amiante. Voici les différents
types de chalets et leur origine avec indication
de présence ou non de l’amiante : Treco (Ca-
nada), Batimex (présence d’amiante), Leroy,
Prisme, Oohot, (France), Sicel, Saira, Feritje,
Volani, Secomex, Bortolazo (présence
d’amiante) (Italie) ; Hosby House, Rosley
House, Jespersen, Hem international (Danemark), Lamy, Hobesl Group, Immoly, Acomal
(Belgique), AP (présence d’amiante) (Portugal)
; Guily, Adda System (Angleterre), Durizol,
Zolog (présence d’amiante) (Suisse), Dragados
(présence d’amiante) (Espagne)…
Notre consultant a tenu, à l’occasion de l’évocation du plan de reconstruction de Chlef, à rendre hommage au défunt Abou Bakr Belkaïd,
alors secrétaire général du ministère de l’Habitat, puis vice-ministre de l’habitat durant cette
pénible période, pour la coordination inlassable
des travaux de reconstruction de la capitale du
Chélif. Parlant de ce responsable qui venait souvent inspecter lui-même et s’enquérir de visu
de l’état d’avancement des chantiers des sites
en préfabriqué, feu Belkaïd aurait répondu à
une question relative à la mauvaise qualité de
certains équipements que «l’Algérie est soucieuse de gagner du temps surtout pour mettre
à l’abri les nombreuses familles sous les tentes
avant le déferlement de l’hiver.»
Pari tenu par la conjugaison des efforts de tous
les hommes et femmes de bonne volonté. Reste
celui nouveau de la reconstruction progressive
des habitats avec le soutien promis des autorités
centrales et déjà mis en exécution. Aide qui n’a
touché, pour l’instant, qu’un pourcentage réduit
du taux global des résidents dans le préfabriqué
et dont les plus concernés devraient être, en
principe, les occupants de bâtisses où il y a présence évidente d’amiante.
Mohamed Ghriss
Professeur C. Idder, sPéCIalIste en médeCIne du travaIl :
«L’amiante est à l’origine de plusieurs pathologies»
L
e professeur C. Idder, médecin du travail, explique brièvement ce qu’est l’amiante, quelles sont ses utilisations
et quelles pathologies peut provoquer ce matériau qui a
été largement utilisé dans l’industrie et le bâtiment, entre autres,
pour ses qualités ignifuges, son imputrescibilité et sa haute résistance à la corrosion. L’exposition aux fibres d’amiante –qu’on
peut inhaler dans les endroits les plus insolites et même dans les
rues de nos villes- est à l’origine de plusieurs pathologies dont
les cancer de la plèvre.
Le professeur explique que le mot amiante désigne une famille
de fibres très utilisées dans beaucoup de secteurs de l’industrie.
Les plus fréquemment retrouvées sont le chrysotile, la crosidolite
et l’aminosite. Il précise que l’exposition professionnelle peut
être retrouvée dans les métiers du bâtiment, l’électricité, la
construction navale, l’automobile et le textile. Et de citer des métiers où l’activité de travail peut exposer à l’amiante et qui font
partie de notre quotidien : découpe de joints, entretien complet
d’une chaudière, enlèvement de calorifuge, entretien périodique
d’ascenseurs, perçage dans un enduit plâtre-amiante, découpe ou
perçage ou tronçonnage d’éléments en amiante-ciment, montage
et perçage de garnitures de freins. Ce sont donc, aux yeux de
l’universitaire, des populations directement exposées au risque,
«mais d’autres peuvent être exposées indirectement», signale-telle. Selon le professeur Idder, les activités exposants à l’amiante
peuvent être partagées en trois catégories : la transformation
d’amiante ou de matériaux en contenant, le retrait ou le confinement de matériaux contenant de l’amiante et les activités susceptibles d’exposer à l’amiante mais qui n’ont pas pour finalité
de traiter l’amiante. Il faut ajouter pour les pays producteurs l’extraction de l’amiante Canada et Afrique du Sud. L’Algérie n’est
pas un pays producteur mais utilisateur (importation).
L’exposition professionnelle est dite intramurale lorsque les personnes travaillant ou séjournant dans des locaux contenant des
matériaux amiantés et n’ayant aucune action de travail portant
atteinte à ce flocage. La réalité de l’exposition doit être évaluée
au cas par cas. Des expositions environnementales dans la population générale sont possibles lorsque des matériaux dégradés
libèrent des fibres (Eternit, isolation des bâtiments, des fours,
plaques de freins, habitations à proximité d’usine utilisant de
l’amiante).
Les expositions extraprofessionnelles qu’il ne faut pas omettre
de signaler telle l’exposition du bricoleur lors d’activité de loisirs, l’exposition domestique liée soit à l’environnement des habitations soit aux vêtements de travail que les salariés ramènent
à la maison pour l’entretien, c’est le conjoint qui peut développer
des maladies liées à l’amiante (mésothéliome chez les femmes
de mineurs d’amiante d’Afrique du Sud).
Enfin, l’air des villes contient des fibres d’amiante qui résultent
des activités humaines diverses : démolition des bâtiments, flocages et calorifugeages, usures des matériaux de friction du parc
automobile, usure des revêtements routiers, érosion des sols…
poursuit le professeur Idder, soulignant que la connaissance de
la dangerosité de l’amiante s’est enrichie depuis les années 1960,
date de la découverte des liens entre les pathologies chez les mineurs d’Afrique du Sud et l’amiante à ce jour, permettant ainsi
l’amélioration des conditions de prévention lors de d’utilisation
de l’amiante. Par exemple, l’interdiction de certaines variétés, la
substitution d’autres matériaux telles les fibres de verre…
Le professeur Idder explique que le risque est difficile à détecter,
et qu’il faut donc être vigilant quant à la possibilité de la présence
de l’amiante lors de la rénovation, la maintenance ou la démolition de certains bâtiments. Elle insiste sur le fait que les citoyens
concernés par la démolition de leurs baraques à Chlef prennent
en compte le risque qui peut en découler. «La prise en compte
du risque permet de mettre en œuvre les précautions nécessaires
à la protection de la santé des travailleurs et des populations»,
fait-elle remarquer.
L’amiante est une fibre qui ne craint ni le feu, ni les microbes, ni
les produits chimiques ; c’est ce qui permet de fabriquer pour le
bâtiment ou le textile des matériaux ignifuges, imputrescibles et
résistants à la corrosion. Ces qualités font de l’amiante un produit
non dégradable dans les conditions ordinaires.
La spécialiste note que les pathologies liées à l’amiante sont regroupées en pathologies bénignes (plaques pleurales, pleurésies,
calcifications pleurales, pneumoconiose (asbestose)) et pathologies malignes dont le cancer de la plèvre (mésothéliome malin
de la plèvre), le cancer broncho-pulmonaire. D’autres organes
peuvent être atteints de cancers suspectés comme pouvant avoir
un lien avec une exposition à l’amiante. Il s’agit, entre autres,
du cancer du larynx, des cancers digestifs et certains cancers urogénitaux (reins, ovaires) sans que les preuves scientifiques n’en
soient formelles. Ces dernières localisations restent controversées, explique-t-elle, ajoutant que les maladies professionnelles
liées à l’amiante sont réparées par le tableau n° 30 de la législation algérienne pour les personnes professionnellement exposées.
La prévention des risques professionnels en général est une
constante des textes réglementaires dans notre pays. Mais pour
certains risques, les pouvoirs publics renforcent l’action par la
mise en place de comité spécialisé. C’est le cas du «comité
amiante» qui joue un rôle de conseil, fait-elle remarquer en signalant que plusieurs textes spécifiques ont été promulgués traitant de la prise en charge des travailleurs exposés pendant et
après leur carrière professionnelle dans le cadre de la médecine
du travail. Ces textes recommandent l’identification des sources
et des populations exposées dans tous les secteurs.
Comme conseil, le professeur Idder indique que la meilleure prévention est d’éviter d’être exposé à l’amiante et la mise en place
de moyens de protection adéquats pour tous travaux de désamiantage. Il est recommandé de faire appel à des entreprises
spécialisées pour ce genre d’opérations, conseille-t-elle. Si ce
travail n’est pas fait dans de bonnes conditions, la quantité de fibres d’amiante dans l’environnement peut être plus importante
qu’avant.
L. C.
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DoSSiEr
Numéro 46
Du 22 au 28 octobre 2014
Service oncologie De l’hôpital DeS SœurS BeDj
Des chiffres révélateurs de causes
autres que... l’amiante
Dimanche 19 octobre 2014, neuf heures du matin. Direction de la Santé et de la Population de Chlef. Nous nous
présentons au secrétariat du directeur. Il semble que Le Chélif a la côte et est bien apprécié dans cette direction
puisque nous fûmes reçus immédiatement par le docteur Henni Chebra qui était pourtant sur le point de sortir pour
affaire urgente. Nous expliquons l’objet de notre visite et de notre démarche.
Dr Sihem
Braikia,
oncologue
L
e Dr Henni Chebra reconnait que sur le
plan de l’oncologie, les malades de la
wilaya ont souffert le martyr pendant
longtemps. Surtout pour les déplacements fréquents que ses derniers devaient effectuer sur
les hôpitaux d’Alger, de Blida, d’Oran etc.
«Nous avons entrepris de recenser nos malades
sans dans les hôpitaux d’Alger par exemple,
sans grand succès», nous dira notre interlocuteur car les malades ne donnaient pas les véritables adresses de peur de se voir refouler.
Après un tour d’horizon sur la question, le Dr
henni Chebra nous orienta sur le nouvel hôpital
de 240 lits de la Cité et précisément vers le Dr
Braikia qui, dit-il, est à même de nous renseigner mieux que quiconque dans la wilaya.
«Le Dr Braikia était en poste à Blida où il assurait le suivi de nos malades y était assuré par ce
dernier. Maintenant que ce praticien de renom
est parmi nous, je ne vois vraiment pas qui
mieux que le médecin en question pourrait vous
informer», ajouta le Dr Henni Chebra qui appela au téléphone notre praticien pour nous recommander. Ce qui fut fait sur le champ.
La Cité, hôpital des 240 lits. Service d’oncologie. On nous annonce, et le Dr Sihem Braikia
vient en personne dans la salle d’attente pour
nous dire que nous devions patienter un peu
(c’est le lieu par excellence où il faut patienter
et c’est le cas de le dire). C’est tout à l’honneur
du spécialiste de donner la priorité aux malades.
Ici, nous l’avons constaté de nous-mêmes.
Après cela, nous avons été reçus dans le bureau
du praticien en présence d’un de ses collègues,
en l’occurrence le Dr Benazzi, spécialiste de la
chirurgie vasculaire et qui était très intéressé par
le sujet de l’entretien puisque touchant de près
son domaine. D’ailleurs, nous avons pris rendez-vous avec lui pour évoquer plusieurs sujets
ayant très à la chirurgie en général, et les différents problèmes que rencontrent nos praticiens
sur le terrain en particulier.
Le Dr Sihèm Braikia prend la parole pour nous
indiquer que le service oncologie dispose de 32
lits. Du point de vue des spécialistes, dit-elle,
«nous sommes trois oncologues. Nous n’avons
malheureusement pas de médecins généralistes,
ils sont nécessaires pour la bonne marche du
service et pour le suivi permanent des patients.
Nous assurons deux consultations par semaine
avec le Dr Badaoui, tous les lundis et mercredis.» Elle ajoute que le troisième oncologue est
arrivé au mois d’août.
Notre interlocutrice fait remarquer qu’il faut
également prévoir les congés de maternité, ou
tout simplement les congés annuels, ajoutant
que la maladie, elle, ne prend pas de congé et
le patient ne peu pas attendre, il faut le prendre
en charge et le soulager. «Nous suivons 510 malades. 140 hommes et 370 femmes. Nous avons
assuré deux mille consultations depuis septembre 2013, c'est-à-dire en une année. C’est
énorme. Il faut au minimum cinq oncologues et
quatre médecins généralistes pour pouvoir être
efficace», souligne-t-elle. Comparant son service à d’autres dans des wilayas limitrophes,
elle nous interpelle ainsi : «Regardez, à Chlef,
nous avons trois oncologues pour 32 lits. A
Saida, ils ont 7 oncologues pour 10 lits seulement, à Mascara et Relizane, c’est le même
topo à peu près avec 8 lits seulement. A Tlemcen, en une année, nos confrères réalisent 500
consultations, voyez par vous-mêmes maintenant» A la question de savoir qui veille sur les
malades la nuit, sachant qu’il n’y a que trois oncologues, elle nous répond : «Nous ne gardons
pas les malades de nuit, parce que nous n’avons
pas les moyens humains de le faire. Le plateau
technique n’est pas disponible pour garder les
malades de nuit », explique-t-elle.
Nous expliquons à cette praticienne que la rumeur fait circuler l’information selon laquelle
le nombre important de cancéreux à Chlef est
dû à l’amiante contenue dans les chalets. Qu’en
pense-t-elle ? Voici sa réponse : «Écoutez,
quand vous parlez d’amiante et de cancer, ce
sont les poumons qui sont attaqués. Et encore,
la littérature scientifique ne fait pas ressortir exclusivement ce facteur. Je vais vous donner les
différents statistiques et à vous de faire les comparaisons. Nous avons diagnostiqué, par exemple, 15 cancers de la prostate, 34 cancers de
l’estomac, 36 cancers du colon, 25 cancers de
l’amiante eSt préSente DanS cette infraStructure éDucative
Le technicum de Chlef est un «tueur»
D
urant notre enquête sur la présence
ou non de l’amiante dans les chalets
préfabriqués implantés dans la wilaya de Chlef au lendemain du séisme de
1980, nous avons rencontré un ancien cadre
de l’éducation qui a travaillé dans différents
établissements de la ville de Chlef et qui a
tenu à apporter son témoignage, le voici :
«Comment se fait-il que nos responsables refusent de croire à la version selon laquelle
l’amiante contenue dans les chalets est cancérigène ? D’où viennent-ils ? Où vivent-ils ?
Ceux qui pensent de cette façon n’ont rien
d’asnami. Ils sont étrangers à la ville et à la région. Je vais vous donner les preuves de ce
que j’avance. Rien qu’au technicum de Chlef
beaucoup d’enseignants sont morts en silence.
Parce que le technicum tuait dans le silence.
Où sont messieurs Benazzouz chef des travaux, Akerma magasinier des ateliers, Bentoucha professeur de mécanique, Benzegane
professeur de gestion, Benderrar ingénieur en
électrotechnique. Essayer de savoir de quoi ils
sont morts ensuite venez nous dire comme les
autres que c’est le destin et que l’amiante n’a
rien à y voir là dedans. Attendez, j’ai oublié le
directeur Habbar qui a longtemps souffert de
la maladie. Monsieur Habbar que dieu ait son
âme, était très conscient du problème. Il a
même écrit à la société française qui a réalisé
la construction de l’établissement, la Rabot
Dutilleul qui lui a répondu par écrit en lui disant que l’ensemble des bâtiments étaient floqués d’amiante et que seuls les logements du
personnel ne l’étaient pas. Ils ont ajouté qu’en
cas d’incendie, vous n’aurez même pas le
temps d’évacuer les élèves. Dans ce cas de figure la situation est connue de par le monde.
Est-ce pour cela que la reconstruction de cet
établissement a été accélérée ? Selon certaines
indiscrétions, mêmes les archives n’ont pas
été ménagées par les déménageurs dans leur
précipitation. »
Après ce témoignage accablant de l’amiante,
nous n’avons absolument rien à ajouter. Nous
préférons, comme à notre habitude donner la
parole aux professionnels, de la santé pour ce
cas de figure. Qui mieux que le directeur de
la santé pour mieux nous éclairer ainsi que nos
lecteurs ? Suivez le journaliste dans ses déplacements et les spécialistes de la question et
vous vous construirez une idée précise et sans
à priori.
Ali Elouahed
la vessie, 12 cancers du poumon, 18 cancers du
rectum, 277 cancers du sein, 12 des ovaires, 6
du cavum et 52 de cause indéterminée.»
Pour notre interlocutrice, pour être réellement
efficace, il faut un service de chirurgie affecté
au service d’oncologie en attendant la réalisation du CAC (Centre Anti Cancer). «Pour revenir à votre question, seul le registre du cancer
est à même de déterminer avec précision l’origine des différentes maladies et détermine
l’épidémiologie même analytique. Vous tombez
à pic puisque nous sommes sur le point de lancer sa réalisation », nous révèle le Dr Braïkia.
En conclusion, elle nous fait savoir qu’il faut
lutter «au nom des malades» pour garder ce service ouvert, expliquant qu’elle est à Chlef dans
le cadre du service civil. «Qu’adviendra t-il
après nous ? Il faut prendre toutes les dispositions. Nous sommes là pour améliorer la durée
de vie et améliorer la qualité de vie de nos patients. Que nos patients sachent que malgré la
surcharge de travail inhumaine que nous subissons, nous serons toujours là pour eux, et rien
que pour eux, nous savons combien ils souffrent. Nous combattrons la maladie ensemble.
Et dans la mesure de nos possibilités, ensemble
nous vaincrons. Je remercie tous ceux qui ont
œuvré pour l’ouverture de ce service car ils ont
contribué à leur façon à améliorer la qualité de
vie de nos patients.»
Propos recueillis par Ali Elouahed
PENSÉE
«Les êtres chers ne meurent pas quand on les enterre, ils ne meurent que
lorsqu’on les oublie.»
Le 18 septembre 2014,
nous a quitté
MEDJADJI Bouali
à l’âge de 79 ans.
Président des étudiants
algériens en Europe durant la guerre de libération, ex-assistant du
PDG, chargé des approvisionnements à l’ENAGEO à Hassi Messaoud.
Sa famille : sœurs, neveux et nièces ne l’oublierons jamais. Que ceux qui l’ont connu et côtoyé
se souviennent de sa bonté, son honnêteté, sa
sympathie et sa franchise aient une pieuse pensée pour lui.
Que Dieu lui accorde Sa sainte miséricorde et
l’accueille en Son vaste paradis.
A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons.
Numéro 46
Du 22 au 28 octobre 2014
5
LA vIE DES COmmuNES
LES PLAFONDS DES CLASSES MENACENT DE S’EFFONDrEr
Le SOS des élèves de l’école
d’El-Hmyate à Harchoune
L’école primaire Mohamed Hamidi de la localité d’El-Hmyate, à Harchoune, dans la daïra d’El-Karimia, à une trentaine de kilomètres au sud-est du chef-lieu de la wilaya de Chlef, qui regroupe l’ensemble des élèves de plusieurs
douars, se trouve actuellement dans un état lamentable à différents niveaux.
B
ien qu’une visite de travail
et d’inspection ait été effectuée il y a quelques
mois par les autorités de la wilaya
qui avaient pris ample connaissance de l’état des lieux et promis
d’y remédier, la situation n’a guère
changé pour cet établissement scolaire qui continue de manquer, malheureusement, de tout.
«Le toit de certaines classes qui accueillent des élèves, menacent sérieusement de s’effondrer sur leurs
têtes. De gros morceaux de plâtre
se sont subitement détachés du plafond des classes en question
comme l’attestent ces photos prises
quelques moments après le déroulement de l’incident et que nous
mettons à votre disposition », nous
ont dit des citoyens de cette bourgade. Ils assurent que les fissurations du plafond et de certaines
cloisons et murs de séparation sont
de plus en plus apparentes : «Nous
craignons beaucoup pour nos enfants surtout que la saison des
pluies approche. Face à cette situation, combien de fois nos enfants
ont hésité d’aller étudier dans cette
école de peur qu’il ne leur arrive un
quelconque malheur », ajoutent-ils
en rappelant que leur espoir était
grand lorsque des responsables de
la wilaya avaient inspecté cette
école. Sur place, ces derniers
«C’est pourquoi, nous interpellons
une nouvelle fois les autorités compétentes afin que cette situation
soit définitivement prise en charge
avant qu’il ne soit trop, et avant
qu’un drame ne se produise dans
cette école», préviennent de nombreux habitants et parents d’élèves
dans cette localité.
Le réservoir d’AEP ne
fonctionne toujours
pas !
avaient pris beaucoup de décisions
qui consistaient, notamment, à engager de nombreux travaux dont la
réparation du plafond et des murs
de séparation. Malheureusement,
les décisions en question n’ont pas
été sérieusement concrétisées sur le
terrain étant donné que la situation
ne s’est toujours pas améliorée !
Profitant de cette occasion, de
nombreux citoyens de ce village
ont évoqué le problème d’alimentation en potable qui se pose, selon
eux, avec acuité depuis bien longtemps. D’après leurs nombreux témoignages à ce sujet, le réservoir
devant alimenter les habitants du
douar en eau potable n’est plus
opérationnel. «Encore une fois,
nous demandons également aux
autorités compétentes d’intervenir
afin de nous régler cet problème
qui a trop duré. Sincèrement, nous
en avons marre de courir à longueur de journée derrière des citernes tractables afin d’acheter une
eau qui nous arrive on ne sait d’où,
et à des prix exorbitants», se lamentent enfin nombre d’habitants
d’El-Hmyate.
A. Hakim
Une fuite d’eau agaçante à Hay Meddahi
L
es habitants de la cité Meddahi (Zebboudj) sont excédés par la situation
qui prévaut dans leur quartier depuis
trois mois si ce n’est davantage : il s’agit du
déversement de grandes quantités d’eau –potable il faut le noter- sur la chaussée à cause
d’une grosse fuite. Le précieux liquide qui
manque tellement à certains habitants coule
à longueur de journée, allant jusqu’à esquin-
ter la chaussée en différents endroits, en particulier à proximité du dispensaire. La stagnation des eaux durant des journées entières,
ajoutée à la dispersion des eaux par les véhicules, rend ce quartier pratiquement insalubre, notamment pour les commerçants ayant
pignon sur rue qui se plaignent de cet état de
fait. Cette fuite qui risque de perdurer au
grand dam des riverains est survenue au mo-
ment où les habitants du quartier dit « seconde tranche » peinent à obtenir la moindre
goutte d’eau. Et cela, malgré les nombreuses
réclamations et démarches entreprises par les
habitants auprès de l’Algérienne des eaux
(ADE). La population demeure toutefois
confiante quant à une solution rapide à ce
problème.
R. Madaoui
OUED FODDA
L’état-civil ne dispose plus d’imprimé «12 S»
S
sance dit «S 12» ou «nek’wa el khadra»
comme on l’appelle au Maroc, que vous pouvez retirer de n’importe quelle mairie du pays.
Mais, à Oued Fodda, au niveau des guichets
de l’état-civil, on vous répondra que l’opération est impossible, non en raison d’une panne
du système informatique ou d’une rupture de
la liaison Intranet. On vous dira tout simplement ceci : «Nous n’avons pas d’imprimés,
revenez demain.»
Le problème est que chaque jour, vous aurez
droit à la même réponse. Si vous insistez, la
i vous voulez vous déplacer à l’étranger pour une quelconque raison, il
vous est fait aujourd’hui obligation
d’établir un passeport et pas n’importe lequel
: le biométrique qui est exigé partout dans le
monde, raisons sécuritaires obligent.
Qu’à cela ne tienne, nous sommes en pays démocratique et obtenir ce document de voyage
n’est qu’une simple formalité, ce sont les responsables qui le disent, pas nous.
Première étape, le document essentiel pour
cette opération est le fameux extrait de nais-
Le Chélif, hebdomadaire
régional d’informations
de proximité édité à Chlef
LE CHÉLIF est publié par
«Les Presses du Chélif», eurl - Zone
différée Bt F n 10 - Chlef 02 000
Directeur de la publication :
Ali Laïb
Rédaction :
M. Aït Djida, M. Boudia, A.
Chérifi, M. Ghriss, Larbi H.,
B. Kamel, B. Kiouar, A. Laïb,
M. Nakkab, L. Med
Abdelkrim, A. Zighem
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réponse sera plus explicite : «Cela fait quinze
jours que nous n’avons rien et puis c’est chacun son tour, n’allez pas croire que…»
Oui, nous avons fini par comprendre, mais
comme nous avons la tête un peu dure, nous
avons préféré partager cette mésaventure qui
dure avec nos lecteurs pour que nos têtes se
ramollissent un peu. Ou snos responsables
sont de sacrés farceurs ou nous n’avons encore rien compris au fonctionnement de l’administration.
Ali Elouahed
Tél : 06 62 35 46 98
05 54 75 34 73
Fax : 027 77 83 28
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SIA Alger
6
numéro 46
du 22 au 28 octobre 2014
La vie des Communes
eLLe se tient habitueLLement au mOis d’OctObre à OuLed ben abdeLkader
La waada de «R’jal sly» compromise
cette année
Waada «R’jal sly» se tient à Ouled Ben Abdelkader chaque année au début du mois d’octobre. Les visiteurs viennent de partout,
de la proche Aïn Defla et de la lointaine Naâma ou El Bayadh, quand ce n’est pas de Tiaret, Tissemsilt, Saïda ou Aïn Témouchent.
Les festivités de la waada s’étalent sur deux
jours. Le premier jour, les familles désignées
pour préparer des repas pour les visiteurs
venus de loin dressent plusieurs tentes à tel
point qu’on a l’impression d’avoir affaire aux
bivouacs d’une armée en campagne. Ce sont
les Laawachria (la famille Achour), les Lagtaib (les familles Moudjahed, Lemouchi, Boudia, Mestrah et Serradj) avec les familles
Maameri, Merouchi, Zidane, Tergou, Lazaar
et d’autres connues sous le nom de «Zemmala» étaient assignés à cette tâche. L
L’après-midi de la première journée était
consacré à la fantasia, pratique équestre séculaire qui est considérée de nos jours comme
un patrimoine immatériel. Les groupes de cavaliers montant des chevaux arabes, barbesarabes ou barbes se donnent en spectacle,
exécutant des courses effrénées et simulant
une charge contre un ennemi invisible. Les
meilleurs groupes sont ceux qui parviennent à
maitriser et leur course et à synchroniser le tir
des fusils.
Le groupe de Bouzghaia avec El hadj «par
exemple» assiste constamment à la waada de
R’jal sly, celui de Oued Fofda, dirigé par Elhadj «elmeragueb» est le premier à marquer
sa présence chaque année. Les autres groupes
venus d’El Bayadh, Naama et d’autres wilayas sont pris en charge, cavaliers comme
chevaux, par les frères Tergou, Elhadj Ahmed
Attaf dit Becharati, et Zouaoui Boudjeltia dit
Aouad. En plus de la fantasia, le chant bédouin est omniprésent lors des festivités. Les
Chouyoukhs de «bedoui» (chant bédouin) régalent les présents des chansons religieuses.
On psalmodie des versets du Coran jusqu’à
une heure tardive de la nuit. Les enfants s’arrangent quant à eux pour prendre des photos
souvenirs sur les dos des chevaux et en compagnie des cavaliers, fusils à la main.
Les citoyens ont droit aussi à des achats traditionnels comme les paniers faits avec des
cordelettes de palmiers nains et d’autres ustensiles faits en argile et bien décorés.
Le lendemain matin, on retourne sur les lieux
pour continuer la fête, écouter le chant bédouin, acheter ce dont on a besoin et apprécier
le spectacle équestre. Le jeu équestre prend fin
un peu plus tôt pour permettre aux cavaliers
de prendre du repos avant de se restaurer.
Autrefois, on n’avait pas le droit de manger
avant qu’Elhadj Djelloul ne tire un coup de
feu en l’air. On faisait asseoir par groupe tout
le monde sans exception et devant chaque
groupe, on posait une terrine pleine de couscous, de la sauce, du miel, du lait caillé et de
l’eau fraîche bien sûr. Une fois qu’El Hadj
Fjelloul fait tonner son fusil, les convives font
honneur au repas. Elhadj Djelloul, que Dieu
ait son âme, était un homme respecté, il était
écouté par tout le monde et nul n’ose le
contredire. Fusil à la main, il passe de groupe
en groupe en s’assurant que tout va bien et que
rien ne manque. L’organisation de cette waada
ne date pas d’hier, certains racontent que la
première édition remonte au 19ème siècle,
bien avant affirment d’autres.
Il y a eu une rupture avec ce rituel pendant
plus de vingt ans. Ce n’est qu’en 1986 qu’on
a repris et, depuis, la tenue de la fête est régulière.
Mais cette année, le spectre de laisser passer
l’organisation du «taâm» plane à Ouled Ben
Abdelkader. Ni les autorités locales qui
avaient l’habitude de prendre l’initiative, ni
les tribus n’en parlent cette fois-ci. D’habitude, il a lieu au plus tard la première quinzaine du mois d’octobre. Cette année, le mois
d’octobre touche à sa fin et il n’y a rien à qui
se profile à l’horizon.
Abdelkader Ham
On laboure les rues à Oued Fodda
I
l est vrai que c’est la saison des
labours. Les fellahs se préparent, prévoient les semences,
les engrais ou le fumier, nettoient,
graissent et astiquent le matériel en
prévision de cette grande opération
annuelle et symbolique de la vie à la
fois. Les «kachabias» sont sorties en
prévisions des pluies, les bottes, les
socles, les mulets quand c’est nécessaire et bien d’autres choses que
seuls les vrais fellahs peuvent prévoir.
Cette fois, nous allons vous parler
d’un nouveau genre de fellahs. Ceux
là n’attendent pas la pluie. Ils préfèrent labourer à sec, comme chez le
dégraissage. Seulement, ce ne sont
pas eux qui vont chez le dégraissage, mais nous autres citoyens.
Non, nous ne parlons pas charabia,
c’est gens défoncent les rues à Oued
Fodda. Le plus beau boulevard,
celui qui fait la fierté d’Oued Fodda
et que tous les maires qui se sont
succédé y ont mis du leur. Histoire
de marquer son territoire (les psychologues savent de quoi nous parlons),
chacun
apporte
sa
contribution ou démolit ce qu’a réalisé son prédécesseur. Bref, le centre-ville comme on l’appelle est en
train de se faire violer devant tout le
monde.
Des excavatrices au bras long, violent et pénètrent dans les entrailles
de la terre pour y enfouir des buses.
Ces buses desservent la grande canalisation des eaux usées et pluviales de la RN4. Des amis ont posé
la question pour nous au réalisateur
de ces travaux. La question était :
La viLLe cOntinue d’être sens dessus-dessOus
Ça bitume partout à Chlef
A
près avoir refait les trottoirs
par les bitumes, voici venu
le tour des rues. En ville, au
centre-ville même, à la rue de Zenket Zouaoua, du matériel lourd est
déployé pour la rapidité dans l’exécution des travaux. Les rouleaux
passent très vite pour ne laisser nulle
trace où la main ne passe et repasse.
Il est à prévoir que les Chélifiens qui
faisaient la moue en été et juste
après les premières pluies, quand les
avaloirs étaient en partie bouchés, et
surtout, selon les explications du directeur des travaux publics devant
l’assemblée populaire de wilaya, la
semaine écoulée, la pluviométrie
dans le temps et dans l’espace était
considérable et inhabituel. Il faut
comprendre à travers tout cela qu’un
violent orage s’est abattu sur la ville
de Chlef. Pour les orages violents et
limités dans l’espace, nous avons en
Algérie une référence, il s’agit de
Bab-el-Oued à Alger.
Si le membre de l’exécutif fait allusion à cela, nous dirons que Chlef a
reçu une trombe ou un demi-orage.
Dans toute cette histoire de chaussées et de trottoirs, il faut retenir une
seule chose : c’est que le citoyen se
débarrasse des poussières de l’été et
de la gadoue et des inondations de
l’hiver.
Le temps donnera-t-il raison à M. le
wali Boucetta qui veut faire de la
ville de Chlef une ville propre, avec
des rues propres, des trottoirs pro-
pres ? Avec un nouveau plan de circulation et des feux tricolores qui
verrons bientôt le jour, les nostalgiques d’El Asnam son- ils sur le
point de revoir le beau visage de
leur ville que le séisme a défiguré un
certain dix octobre de l’an quatre
vingt du siècle dernier ? Il semble
que le wali de Chlef est près à relever le défi. Lors de la dernière session de l’assemblée populaire de
wilaya, nous avons retenu une
phrase lourde de sens qu’il a prononcée juste avant la clôture des travaux : «Notre intention est de
travailler».
Rêvons et attendant voir, nous jugerons sur pièce.
Ali Elouahed
«D’où ramenez-vous ces buses ?»
La réponse : «Nous les ramenons de
Mostaganem». Une autre question
s’imposait d’elle-même : «Pourquoi
aller si loin quand le produit est disponible sur place ? Hydrocanal (entreprise d’Etat sise à Oued Fodda)
produit en effet des buses de différents calibres et de bonne qualité à
notre connaissance.» La réponse de
l’entrepreneur était simple et répondait strictement à des critères économiques : «A Oued Fodda, les prix
sont très élevés.» Là, c’est nous qui
posons les questions : si les buses
ramenées de Mostaganem avec tous
les frais de transport, de manutention, de levage qui s’imposent, et
avec tout cela le produit revient
moins cher que celui produit à deux
cents mètres du lieu des travaux,
cela veux , de deux choses l’une, ou
bien le produit ramené de Mostaganem n’est pas fiable et ne répond
pas aux critères de solidité et de
pression exprimée en bars, ou alors
les prix pratiqués par «Hydrocanal»
d’Oued Fodda sont effectivement
élevés. Cette dernière hypothèse
pose une question purement économique et de gestion à la direction de
la seule société implantée à Oued
Fodda et qui emploie pas mal d’ouvriers et de cadres de la région. Estce du harakiri ? Il faut au moins
placer ses produits dans les projets
de la région faut-il démarcher les
différents entrepreneurs qui réussissent à arracher les différents marchés. Une autre situation existe. Si
les buses sont de mauvaise qualité,
quel est la structure chargée du
control du matériel employé ? Messieurs les élus, messieurs les responsables, nous attendons les réponses
aux questions que se posent les citoyens ou verrons nous vos déplacements sur le terrain ? En attendant,
le laboureur des temps modernes
sillonne nos boulevards.
Ali Elouahed
Numéro 46
du 22 au 28 octobre 2014
7
REpoRtAGE
Il faIt partIe de la mémoIre collectIve asnamIe
La fabuleuse histoire du champ de boules
Beaucoup de Chélifiens l’ignorent peut-être, mais leur ville abrite un joyau inestimable. Je veux parler du champ de boules
qui a été considéré pendant de longues années comme étant le meilleur boulodrome d’Afrique. Dans une ville où les distractions et les loisirs font cruellement défaut, le champ de boules demeure le seul refuge qui permet aux Chélifiens de se rencontrer, de se voir et fuir la monotonie de la vie quotidienne.
R
(considéré parmi les meilleurs boulistes du
monde) que nous félicitons vivement et à qui
nous souhaitons d’autres succès à l’avenir.
Parmi les joueurs qui ont laissé leurs empreintes dans le monde des boules beaucoup
de boulistes ont cité sans l’ombre d’une hésitation Abdelkader Benaddada, Abdelkader
Houari (dangereux pour les habitués des
lieux) et Benali Kenniche
etiré et situé dans une rue peu fréquentée du centre-ville, le boulodrome reste cependant un endroit
peu connu par les nombreux visiteurs qui
sillonnent la ville matin et soir. Datant de
l’époque coloniale, ce lieu de détente offre
aux Chélifiens l’occasion de s’adonner à
leur passe-temps favori : les boules pour la
grande majorité ou quelques parties de rami
ou de belote pour une petite minorité. La
construction d’un hôtel à la place de la belle
terrasse fleurie l’a quelque peu dénaturé et
lui a enlevé cette particularité qui faisait son
charme mais il a néanmoins su garder ce terrible pouvoir de séduction qui oblige les
Chélifiens à venir le voir quotidiennement.
Qu’il pleuve ou qu’il vente, qu’il fasse beau
ou mauvais temps, les Chélifiens y affluent
chaque fin d’après-midi pour se réfugier
dans cette grotte magique. On y rencontre
des personnes qui viennent de Bocca Sahnoun, de la Cité, de la Ferme et également
de Hay Nasr ou de la CIA.
Ali Rabah : un tireur hors
du commun
Pour pénétrer cet univers secret nous avons
sollicité l’aide d’un ancien bouliste pour
nous faire découvrir ce monde cloisonné et
méconnu du grand public. Ali Rabah, ancien
professeur d’Espagnol, a accepté et c’est
avec un grand plaisir empreint d’une certaine
curiosité que nous nous sommes amusés à le
suivre dans ce monde passionnant et combien fascinant des carreaux, de la pétanque,
du jeu long, des quadrettes et des racleuses,
autant de termes inconnus pour les novices
que nous sommes.
Nulle autre personne que lui ne peut prétendre nous parler des joueurs qui ont évolué et
des nombreux tournois qui se sont déroulés
à l’intérieur de cet édifice sportif. J’ai essayé
d’égrener avec lui les souvenirs de ses plus
belles années. Il nous parlera d’une voix
douce de ses débuts, des victoires et de les
joies des joueurs mais également avec émotion de leurs défaites et de leurs déceptions.
Habitant à quelques pâtés de maisons du
boulodrome, il commença à le fréquenter et
à entendre le bruit fracassant des boules à
l’âge de 14 ans. Et c’est également à cet âge
qu’il fit ses débuts. C’est avec beaucoup de
respect et d’admiration qu’il évoquera le défunt Abdelkader Ouaddah (Bekakou pour les
intimes) qui a été son premier initiateur et lui
a fait aimer ce sport pas très populaire à
l’époque.
Quand Chlef se souvient
d’El Asnam
Ce tireur hors pairs ne tarda pas à être relevé
comme cadet au grand public en remportant
le championnat d’Algérie en 1969 avec le regretté Mohamed Mirraoui à Alger. En 1984,
il connaitra une grande notoriété en devenant
champion d’Algérie à Chlef avec la quadrette composée de Mohamed Boukrari, Ali
Bourouina et El Haddi Ouaddah.
Invité à nous parler de ses plus beaux souvenirs, il répondra que c’est incontestablement
le championnat d’Algérie remporté avec brio
en 1984. Enfin, comme mauvais souvenir, il
gardera toujours en mémoire le terrible accident survenu à Gdyel alors qu’il revenait
d’un tournoi organisé à Oran, et dans lequel
périssent deux grandes figures des boules de
Chlef à savoir les regrettés Mustapha Mirraoui et son fils Ahmed. Ali Rabah s’en sortira avec de graves blessures qui ont
nécessité plusieurs mois d’hospitalisation.
Parlant des joueurs qu’il a eu le privilège de
côtoyer, il n’hésitera pas à citer Sid Ahmed
Ouaddah, Mohamed Mirraoui et bien entendu Mohamed Moulfi considérés parmi les
meilleurs boulistes d’Algérie. Enfin, il
convient de souligner que notre «Espagnol»
comme on s’amuse à l’appeler quelquefois
a terminé sa carrière comme arbitre fédéral.
La grande épopée
Les jeunes Chélifiens doivent être fiers de
leurs ainés qui ont énormément contribué
pour promouvoir cette discipline dans leur
ville et leur région mais surtout à travers
tout le pays. Ils doivent s’enorgueillir d’avoir
comme Chélifien, le premier président de la
fédération algérienne de boules en la personne de M. Cherif Djebbour.
Les habitants de cette ville peuvent se vanter
de savoir que M. Abdelkader Ouaddah, Chélifien comme eux, a été entraineur de
l’équipe nationale de boules. Les Chélifiens
peuvent ressentir une grande fierté de savoir
que le premier arbitre international algérien,
en l’occurrence M. Ahmed Brahmia, est
natif de leur ville.
Ils seront sans aucun doute heureux d’apprendre que leur équipe de boules, à savoir
le BCA (Boules Club d’El Asnam) possède
l’un des plus beaux palmarès d’Algérie.
Personnage incontournable de l’univers des
boules à Chlef et actuellement responsable
du champ de boules, Mohamed Moulfi a
bien voulu nous dresser le palmarès de cette
grande équipe.
Ainsi, il nous apprendra que le BCA a remporté 6 fois le championnat d’Algérie ainsi
que de nombreux tournois organisés dans diverses régions de notre pays. La nouvelle génération n’est pas en reste puisqu’elle a su
admirablement relever le défi en raflant deux
années consécutives le championnat d’Algérie 2013 et 2014 grâce à la doublette composée d’Ahmed Dahmani et Amine Yahi
Dans la ville, aucune trace n’est visible pour
rappeler aux habitants le terrible séisme qui
les a frappés et meurtris dans leur chair et
dans leur âme le 10 octobre 1980.Heureusement que le champ de boules organise un
tournoi chaque année pour lutter contre l’oubli. Cette commémoration, et c’est tout à
l’honneur des organisateurs, est devenue une
tradition au sein de cette enceinte sportive.
Le tournoi se déroule dans une ambiance festive avec la participation de plusieurs
équipes de la ville, de la région et même
d’autres wilayas. Des prix modestes sont décernés aux différents vainqueurs mais tous
repartent satisfaits d’avoir rendu hommage
aux victimes du séisme. A noter que le
champ de boules a eu l’insigne honneur
d’abriter un grand tournoi maghrébin pour
commémorer ce triste anniversaire.
Depuis quelques années, et durant le mois
sacré du Ramadhan le champ de boules devient un véritable espace culturel. De
grandes soirées musicales y sont programmées au grand bonheur des mélomanes. Un
podium a été installé au milieu des terrains
et on a vu des grands artistes de chaabi et de
bedoui se produire sous les applaudissements des spectateurs qui ne peuvent que se
réjouir et vibrer en écoutant Meskoud, Elkoubbi ou Bendaamache.
Espérons que cette louable initiative se perpétuera à l’avenir et deviendra une tradition
bien ancrée dans le paysage culturel d’une
ville qui croule sous le poids de l’ennui. Ces
spectacles connaissent une très forte affluence.
Par oubli, manque de temps ou simplement
par ignorance, certaines personnes ou certains faits n’ont peut-être pas été cités ou signalés. Que les amoureux de cette discipline
trouvent à travers cet article l’expression de
notre plus profonde gratitude pour tout ce
qu’ils ont fait pour promouvoir ce sport dans
notre ville.
Ali Dahoumene
Ils ont dIt :
Maamar Hadri,
commerçant :
Amari Guimmour,
retraité :
Maamar Chentar,
vétérinaire :
«Comme j’habite à hay En Nasr
(radar) où les distractions sont pratiquement inexistantes ? le champ
de boules me permet de rencontrer
mes amis. C’est un lieu de retrouvailles.»
«Je considère le champ de boules
comme une ile au milieu de la
ville. Il nous apporte cette quiétude
et cette tranquillité tant recherchée
et puis nous avons le plaisir de revoir les personnes que nous
connaissons.»
«Après une dure journée de labeur,
une partie de pétanque ou de belote
nous procure une forme d’évasion.
On retrouve cette ambiance conviviale.»
Djillali Khatir,
commerçant :
Ahmed Zerrouki,
professeur :
«Dans une ville où il n’y a ni salle
de cinéma ni salle de théâtre, le
champ de boules reste pour nous le
seul lieu de distraction.»
«Je viens chaque fin d’après-midi
respirer une bouffée d’oxygène
dans ce jardin magique. Dès qu’on
franchit le seuil du portail, on
s’éloigne de la ville, de ses bruits
et de ses fumées.»
8
Numéro 46
Du 22 au 28 octobre 2014
CARNET
Pensée
Condoléances
Nous venons d’apprendre avec
douleur la perte de :
Hadja Gouba Zohra,
épouse de Zouggari Ahmed
Il y a de cela 30 ans que notre
père à tous et aussi notre très bon
voisin
M’hamed Dracine
Très affectés par cette disparition,
ses amis et ses voisins présentent
à la famille Zouggari leurs sincères
condoléances.
Ses amis et sa famille prient Dieu
de l’envelopper de sa miséricorde et de l’accueillir en Son
vaste paradis. A Dieu nous lui appartenons et à Lui nous revenons.
Ses fils Abdelkader, M’hamed
et Métai Mohamed
nous a quittés
Que ses amis, ses voisins et tous
ceux qui l’ont connu aient une
pieuse pensée pour lui.
Ta disparition a laissé un grand
vide parmi vos voisins et votre entourage. Nous prions Dieu
de l’envelopper de sa miséricorde et de l’accueillir en Son
vaste paradis.
A Dieu nous appartenons
et à Lui nous retournons.
Tous ses amis et sa famille
PENSEE
REMERCIEMENTS
C'est avec une grande peine et
une énorme douleur pénétrant
nos cœurs que nous supportons
ta disparition. Nous, tes enfants,
tes petits-enfants et nos proches
te rendons hommage très chère
Hadja Tidjania
Nous te remercions pour ta générosité, ton dévouement et ton
grand amour pour nous. Rien ne
pourra combler ton vide.
Puisse Dieu t'accueillir en Son
vaste paradis.
Repose en paix, toi la mère, la
grand-mère et la tante si tendre.
A tous ceux qui t'ont connu et
aimé nous demandons d'avoir
une pieuse pensée à ta mémoire.
La famille
Dahmani tient
à remercier
vivement les
familles Denai,
Benhamada,
Benmdjahed,
Radaoui,
Bengueda, Benturquia et tous
ceux qui ont compati à leur
douleur à la suite du décès de
leur chère et regrettée mère,
grand-mère et tante :
Mme veuve Dahmani
Zoubir née Tami
Tidjania
Que Dieu l'accueille
en Son vaste paradis.
REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE
WILAYA DE CHLEF
DIRECTION DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS
AVIS D’ATTRIBUTION
PROVISOIRE DE MARCHE
Conformément aux dispositions de l’article 114, alinéa 01, du décret
présidentiel 10/236 du 07/10/2010, modifié et complété, portant réglementation
des marché publics, le wali de la wilaya de Chlef porte à la connaissance de
toutes les entreprises ayant soumissionné à l’avis d’appel d’offre national
restreint n° 39/DJS/2014, programme PCCE 2014, paru sur les quotidiens
nationaux le 26/08/2014, relatif à la : REHABILITATION ET
RENOUVELLEMENT DES EQUIPEMENTS DU CENTRE MEDICAL
DE REGROUPEMENT DE PREPARATION DES TALENTS ET
L’ELITESPORTIVE(CNRPTES)ACHLEF
qu’à l’issue de l’évaluation des offres en date du 16/09/2014, le marché sera
attribué provisoirement aux soumissionnaires suivants :
Désignation
Entreprise
Montant
enTTC
Note
technique
Délais
Observations
Lot n° 01 :
Réhabilitation
du bloc
administratif
KACEMI
AHMEDCHLEF
28.044.587.14
DA
82/100
10 MOIS
Offre
moins-disante
79.44/100
09 MOIS
Offre moinsdisante
95/100
06 MOIS
Offre moinsdisante
92/100
03 MOIS
Offre moinsdisante
Lot n° 02 :
Réhabilitation
HEUS AMARI 68.446.521.00
du bloc
– CHLEF
DA
hébergement
Lot n° 03 :
Réhabilitation
de la salle
OMS
MAIMOUNE
AHMED –
CHLEF
Lot n° 04 :
VDR
BOURASS
MOHAMED –
CHLEF
24.918.660.00
DA
25.983.489.29
DA
N.B.: Tout soumissionnaire qui conteste ce choix peut introduire un recours
auprès de la commission de wilaya des marchés publics dans un délai de DIX
(10) jours, à compter de la première parution de cet avis dans le BOMOP ou les
quotidiens nationaux.
Le Chélif N° 46 : Du 22/10/2014 au 28/10/2014
Anep N° : 148975
Pensée
Il ya de cela 3 ans que notre ami,
notre voisin nous a quittés :
Abdelkader
Mazouzi
Sa famille, ses fils demandent à
ses amis et à ses voisins et à tous
ceux qui l’ont connu d’avoir une
pieuse pensée pour lui. Ses amis
et sa famille prient Dieu de l’envelopper de sa miséricorde et de
l’accueillir en Son vaste paradis.
A Dieu nous appartenons
et à Lui nous revenons.
Mahdi, Farouk et Tewfik
Anniversaire
MANAl
BOUAïCHA,
tu vas fêter
ton anniversaire, ce 19
octobre
2014 et tu
éteindras ta
première
bougie – Reçois à cette
occasion les
meilleurs vœux de santé, de bonheur et longue vie de la part de
Djeddou et Mima ainsi que de
maman et papa Mehdi
Pensée
Quarante jours viennent de
s’écouler depuis la disparition brutale de notre chère mère
Hadja Kaddouri
Roukia, épouse
Kellaci Kouider
Depuis ton départ, les journées ne
ressemblent à rien. La famille Kellaci demande à tous ceux qui
l’ont connue d’avoir une pieuse
pensée pour elle.
A Dieu nous appartenons et lui
nous retournons.
Tes enfants, tes petits-enfants et
toute ta famille.
Pensée
Il ya de cela très longtemps
que notre frère, ami et voisin
Moussa Médouar
dit Kiki
nous a quittés.
Ses voisins et amis, demandent à
tous ceux qui l’ont connu d’avoir
une pieuse pensée pour lui.
Ses amis et sa famille prient Dieu
de l’envelopper de sa miséricorde
et de l’accueillir dans son vaste
paradis. A Dieu nous lui appartenons et à Lui nous revenons.
Abdelkader Belahcène,
Allili Mohamed, ses amis
et ses voisins du quartier Négrier.
REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE
WILAYA DE CHLEF
CIRCONSCRIPTION ADMINISTRATIvE DE ZERALDA
COMMUNE DE RAHMANIA
NIF : 4100020000160850149
AVIS D’INfRUCTUOSITé
Conformément aux dispositions du décret
présidentiel N°10/236 du 07/10/2010 modifié et
complété par le décret présidentiel N°12/23 du
18/01/2012 portant réglementation des marché
publics.
Le président de l’Assemblée Populaire
Communale de Rahmania informe l’ensemble
des soumissionnaires ayant participé à l’appel
d’offres national restreint N°08/2014,
concernant l’opération suivante :
Aménagement et Revêtement Voirie Hai
NaamaneLamriRahmania
Publié dans les quotidiens suivants :
- Eddiare (
) le : 16/09/2014
- Le Chélif le : 17/09/2014
Après consultation du procès-verbal d’analyse
N°22/2014 daté au 16/10/2014, que l’appel
d’offres est déclaré infructueux pour préqualification technique d’une seule entreprise.
Le Chélif N° 46 : Du 22/10/2014 au 28/10/2014
Anep N° : 152248
Numéro 46
du 22 au 28 octobre 2014
9
ActUeLLes
EllE a pourtant unE vocation d'information localE Et dE proximité
La presse régionale encore
à l'état de balbutiement
L'Algérie compte actuellement plus d'une centaine de quotidiens nationaux mais la presse régionale fait figure de parent pauvre, comptant à peine quelques titres, paraissant surtout dans les grandes villes comme Oran, Constantine ou Annaba, contrairement à la période coloniale durant laquelle la presse régionale était très développée.
A
ctuellement certains quotidiens nationaux tentent de compenser ce
manque par l'édition de pages régionales mais l'initiative, quoique louable,
reste insuffisante. Seul un journal local est à
même de prendre en charge, convenablement et dans le détail, l'information de proximité locale en rapport direct avec les
diverses préoccupations régionales.
Nombre de journaux et hebdomadaires régionaux ont vu le jour, notamment à Alger
(La Cité) , Oran (Eray) , Annaba (El Annab),
Ghardaïa (El Waha), Tizi-Ouzou (La Dépêche de Kabylie), Médéa (Le Chroniqueur),
Chlef (Le Courrier du Chélif, Centre Ouest
et Le Chélif), Mostaganem (Réflexion) et
dans de nombreuses autres villes de l'intérieur du pays comme Bejaïa, Tlemcen, Jijel,
Sétif, Sidi Bel-Abbès, Blida, Bouira, mais le
manque de moyens professionnels et soutiens publicitaires, notamment, n'a permis de
subsister sur les étals que quelques titres se
comptant sur les doigts d'une main. D'où la
nécessité de développer et d'encourager ce
créneau par les instances de tutelle centrales
pour accompagner les dynamiques de développements multisectoriels régionales, dans
le cadre de politiques de décentralisations et
d'équilibres régionaux, entre autres.
Principalement en cette phase de vent de
changement de par le monde et celui arabomusulman, où la prise en charge des préoccupations citoyennes de proximité sont de
plus en plus le fait de médias cernant les réalités politiques et socioéconomiques pressantes, les instances publiques n'hésitant pas
à soutenir par les apports de la publicité les
titres faisant preuve de rigueur professionnelle, indépendamment de leurs lignes éditoriales conformément au sacro-saint
principe du droit à la liberté d'expression,
Par ailleurs, la presse en ligne commence à
faire son irruption progressive, et le bouleversement ne faisant que commencer, certains quotidiens nationaux prévoyant ses
conséquences incontournables, ont entrepris,
déjà, des initiatives dans ce contexte. Mais
si la presse numérique constitue un défi à relever par la presse traditionnelle, il n'est pas
sûr que cette dernière soit à moyen terme
menacée d'une relative disparition, comme
cela plane sérieusement sur les pays d'Occident.
Evidemment, cette perspective des journaux
en ligne nationaux ou provinciaux, est en
cours, s'attelant d'ores et déjà à faire face au
déclin du support papier, en créant notamment des sites web originaux proposés
comme supports publicitaires et médiatiques
de plus en plus prisés par les nouveaux publics de plus en plus familiarisés par les
achats en ligne, les commandes et services
en ligne, etc., et les téléchargements sur les
cellulaires GPS, etc. Quoique d'une manière
générale, il parait quasi-certain qu'il subsisterait toujours une complémentarité entre le
papier et le web. Et bien que certains titres
soient allés plus loin en abandonnant carrément le support papier et en optant pour le
support tablette et l'Internet, la presse régionale sur tablette numérique ne pourrait jamais éclipser totalement le support papier.
Ce qui a fait dire à des observateurs des médias française que la galaxie Marconi s'appuie sur celle de Gutenberg pour se valoriser
et vice-versa (exemple les journaux vantant
telles prouesses informatiques et les sites
web ou télés-numériques faisant la promotion de tels livres ou contribuant à la propa-
gouvernement Merbah : "C'était un document à forte connotation réglementaire qui
n'envisageait à aucun moment l'ouverture du
champ médiatique. Le quatrième projet était
issu des journalistes eux-mêmes, suite à une
houleuse et mémorable assemblée générale
tenue un soir de Ramadhan à la salle exABC".
Un succès envié par
beaucoup
gation de tels articles de presse qui commentent telles émissions ou tels contenus de réseaux web, twiters, etc.)
Le chemin qui reste
à parcourir…
Au vu de ce qui a été fait, on peut dire que
beaucoup de chemin a été parcouru par la
jeune presse algérienne écrite postindépendance, le plus dur étant passé, comme l'estime le professeur Brahim Brahimi. (Cf. Le
pouvoir la presse et les intellectuels en Algérie, Brahim Brahimi, éd. L'Harmattan,
Paris 1990, p, 29-32-35 et 38 ).
Mais il reste également beaucoup à faire
dans la perspective de la consolidation des
chers acquis et notamment de la liberté d'expression de plus en plus menacée aujourd'hui, en Algérie, témoin en sont les
divers procès intentés aux journalistes algériens, d'autres en cours qui ne sont pas sans
ternir l'image du pays à l'extérieur. Certes les
journaux et gens de la corporation de presse
algérienne ne sont pas exempts de fautes,
mais ils sont pour la plupart intensément animés d'un puissant idéal démocratique qui se
voient mal œuvrer en se conformant au
moule du "politiquement correct", au risque
de susciter de temps à autre, ces incontournables conflits périodiques "presse-institutions représentatives du pouvoir, pressepersonnalités politiques", etc.
Quand on se veut s'acquitter honorablement
de sa tâche, il est indispensable de se conformer à la pratique journalistique universellement admise et tolérée dans toutes les
contrées du globe, dont certains pays émergents du "Tiers-monde" se déclarent résolu-
ment pour le respect de la liberté d'expression, à plus forte raison quand cela est consacré par la législation en vigueur, mais qui
nécessiterait peut-être une actualisation pour
une reconsidération des droits et devoirs des
gens de la corporation plus que jamais appelés à défendre et promouvoir leurs droits et
la promotion de leurs acquis.
Et comment ne peuvent-ils pas être inquiets
pour le devenir de leur profession ces journalistes qui ont vu différents avant-projets de
lois sur l'information dont ceux considérés
comme étant un véritable "code pénal bis".
Et à propos de ces lois sur l'information chez
nous, relevons ce qu'évoque le Dr Ammar
Belhimer dans une de ses contributions sur
la presse nationale, mentionnant que durant
une période charnière, quatre différents
avant-projets ont vu le jour. Le premier dont
l'ambition était de toucher à tous les points
était l'œuvre d'une commission nationale
préparatoire à laquelle étaient associés des
journalistes élus parmi leurs pairs, écrit M.
Belhimer.
Concernant le second, il a été élaboré par une
cellule de réformes animée par Hadj Nacer,
sous l'autorité de Mouloud Hamrouche, secrétaire général de la présidence à l'époque,
avant- projet qui a été soumis à une délégation du Mouvement des journalistes algériens (MJA). Plus concis que le premier, le
texte de la présidence n'avait pas pour ambition de réglementer la sphère des médias.
Prônant une philosophie et une démarche libérales, il se limitait à lever les interdits pesant jusque-là sur les libertés de presse et
d'édition".
Le troisième avant-projet, poursuit l'universitaire et journaliste, émanait quant à lui du
Récemment, une autre loi de l'information
est intervenue en janvier 2012 venant abroger tous les agréments des titres délivrés en
1990 et obligeant leurs acquéreurs de se mettre en conformité avec la nouvelle réglementation en vigueur…en attendant la mise en
place de nouveaux mécanismes promis dans
un proche avenir. Y compris l'ouverture du
secteur audiovisuel qui semble ouvrir progressivement l'obturateur de ses objectifs
avec un apport pour le moment insuffisant
de l'éclairage de son paysage médiatique parallèlement à la multiplication des stations
radios locales dont l'aval pour les stations libres risque d'attendre longtemps encore…
Quelques temps avant sa disparition, le regretté M'hamed Yazid, ex-ministre de l'information du GPRA, notait : " (...) L'exode des
élites intellectuelles, des cadres de la nation
et de citoyens vers d'autres cieux a de nombreuses raisons. Il y en a une qui est rarement
évoquée et qui est la plus importante. Les
candidats à l'exil sont à la recherche d'un modèle de société, celui d'une société démocratique où chacun a sa chance, toutes ses
chances. Ils considèrent que ce modèle démocratique n'existe pas chez nous et que les
quelques libertés arrachées sont menacées.
Ils n'ont pas tort de le penser.
La liberté d'expression qui existe en Algérie
(...) a été arrachée en 1988", ajoutant par ailleurs que le secteur public subit lui-même
cette mainmise étouffante : "Cette main
basse sur les médias lourds et les journaux
du secteur public a brisé moralement des
membres de la profession qui ont une vocation de journalistes et sont réduits au rôle de
rédacteurs. Du rôle de créateurs intellectuels,
ils sont passés à celui d'instruments."
Evoquant la nécessité de l'entraide, feu
M'Hamed Yazid lançait cet appel d'assistance aux gens de la corporation en difficulté
: "Il faut leur tendre la main pour qu'ils puissent être libérés et apporter leur contribution
à la démocratie et à la liberté d'expression".
Cela concerne naturellement tous les membres de la corporation de la presse algérienne, du secteur public ou privé, l'idéal de
liberté d'expression étant un acquis cher dont
s'enorgueillissent chaque Algérienne et
chaque Algérien… Tant il est vrai que l'aventure de la jeune presse privée en Algérie a
été un formidable succès, envié par beaucoup, et constituant un point d'honneur pour
tous les animateurs du secteur journalistique,
et pour le rappeler, un hommage aux femmes
et hommes de la corporation tragiquement
disparus dans l'exercice de leur devoir.
Conscients qu'ils étaient de cette éclatante
vérité qu'a si bien mise en exergue l'universitaire et spécialiste des médias, Mohamed
Bensalah, en rappelant dans un article publié
dans Le Quotidien d'Oran cette évidence :
"La liberté de la presse n'est pas seulement
le baromètre de la démocratie, elle est la démocratie !"
Mohamed Ghriss
10
numéro 46
Du 22 au 28 octobre 2014
MonDE
ExpErts Et stratègEs russEs affirmatifs sur la quEstion :
«L'opposition syrienne ne pourra
jamais venir à bout de Daech !»
Les officiels américains, turcs et britanniques ont confirmé leur intention d'entraîner et armer "l'opposition syrienne modérée" pour en faire un outil de
lutte contre l'Etat Islamique (EI). Commentant cette décision, les experts russes doutent que la soi-disant opposition syrienne "modérée" divisée et peu
nombreuse, soit en mesure de faire face à l'EI. L'Occident n'a eu de cesse d'essayer de renforcer depuis trois ans l'aile supposée laïque des forces antigouvernementales en Syrie mais, chaque fois, l'argent et les armes disparaissaient sans laisser de traces ou se retrouvaient chez les radicaux comme l'EI.
"Alors, on peut légitimement se demander pourquoi cela doit se passer autrement maintenant", écrit un analyste de la radio russe.
V
ladimir Evseev, directeur du département du Caucase de l'Institut des
pays de la CEI estime que les nouvelles injections d'argent et des armes dans
l'opposition syrienne créent une menace y
compris pour les pays voisins : "Je suis
convaincu que l'armement et l'entraînement
d'une des parties du conflit est un facteur
destructif. D'un autre côté, qui peut être
considéré aujourd'hui comme opposition
modérée? A mon avis, elle est soit inexistante, soit très minoritaire dans les rangs de
l'Armée Syrienne Libre. Le fait est qu'une
partie l'ASL collabore avec l'EI ou a rejoint
l'armée nationale syrienne. Je tiens à rappeler que les armes livrées en son temps à
l'ASL se retrouvaient entièrement entre les
mains des islamistes. L'ASL les vendait aux
islamistes de l'EI ou ceux-ci en prenaient
possession. Alors, il est fort à parier que ces
armes seront utilisées à des fins terroristes
dans d'autres pays."
L'analyste militaire Vadim Makarenko est
pratiquement du même avis, estimant que
l'aide occidentale à l'opposition n'a aucun
sens : "Je crois que les livraisons des armements modernes aux membres de l'opposition syrienne ne feront qu'aggraver la
situation dans ce pays. Le renforcement
d'une des parties signifie une nouvelle spirale des violences et de nouveaux sacrifices
pour le peuple syrien.
De plus, l'armement de l'opposition syrienne
qui n'a pas d'objectifs politiques clairs n'a
aucun sens en principe. En effet, l'opposition
reste toujours divisée sur la structure étatique
et territoriale de la Syrie et n'a formulé aucun
programme constructif qui engagerait l'avenir du pays."
accepté avec ferveur eu égard au souhait
d'Ankara de précipiter la chute de Bachar El
Assad.
«Des erreurs analogues»
Une tactique inefficace
et dangereuse
Pour d'autres, la tactique des Etats-Unis en
Irak et en Syrie a prouvé son inefficacité
comme en témoigne la situation à Aïn el
Arab (Kobani). En plus de la tiédeur de
l'inefficacité des bombardements aériens et
du refus de la Turquie de prêter main-forte
aux combattants kurdes assiégés, cette dernière s'est permis d'ouvrir un front inattendu
: l'attaque de positions du PKK, qui ne font
que compliquer la donne.
Pour autant, et même après avoir subi
quelques revers, les forces de l'Etat islamique demeurent pratiquement intactes et
ses rangs ne font que se renforcer de jour en
jour. Fort de ses avancées, il a ouvertement
menacé de déchaîner une nouvelle guerre
dans le Golfe. Ses commandos ont diffusé
sur Internet une vidéo sur laquelle on voit
l'otage britannique John Cantlie exprimer la
disposition de l'EI à déchaîner une guerre
mondiale d'envergure.
Cette vidéo-déclaration est une nouvelle réponse aux attaques aériennes de l'aviation de
guerre de la coalition internationale avec à
sa tête le Pentagone contre les positions de
l'EI sur le territoire irakien et syrien. Néanmoins, les militaires de la coalition sont
contraints d'avouer qu'il est impossible de réprimer l'EI sans une opération terrestre.
Washington entend appliquer sa tactique préférée : au lieu d'envoyer son armée, instruire
et armer les forces locales dans la zone du
conflit armé. Ce que la Turquie d'Erdogan a
Une partie de la gauche
française pour la reconnaissance
de l'Etat palestinien
Europe-Ecologie-Les-Verts (EELV)
emboîte le pas à trois députés socialistes
qui ont demandé il y a une semaine à ce
que le Parlement français vote une résolution, à l'instar du Parlement britannique.
La pression monte à gauche pour la reconnaissance de l'Etat palestinien. Samedi dernier, dans un communiqué,
Europe-Ecologie-Les-Verts (EELV)
"appelle la France à prendre ses responsabilités et à acter rapidement la reconnaissance de Etat palestinien, à l'instar
de ce qu'a fait la Suède récemment, ou
le Parlement britannique qui s'est également prononcé pour cette reconnaissance".
"Il est temps désormais "pour la patrie
des droits de l'homme" de se montrer à
la hauteur des enjeux et de prendre sa
part à la construction d'une paix durable
dans toute la région. Au-delà de la
charge symbolique d'une telle décision,
la reconnaissance d'un Etat palestinien
par la France serait un signal fort dans
la perspective de la création de deux
Etats, seule solution viable pour résoudre le conflit israélo-palestinien qui a
trop duré." Mercredi dernier, ce sont
trois députés socialistes, Benoît Hamon
(Yvelines), Gwenegan Bui (Finistère) et
François Loncle (Eure), qui avaient proposé que l'Assemblée nationale adopte
une résolution invitant "le gouvernement français à reconnaître l'Etat de Palestine au côté de l'Etat d'Israël".
Laurent Fabius :
une reconnaissance
"le moment venu"
Il y a une semaine, le ministre français
des Affaires étrangères Laurent Fabius
avait déclaré que la France reconnaîtra
l'Etat palestinien "le moment venu"
mais cette décision doit être "utile à la
paix" et non pas seulement "symbolique". "
À partir du moment où nous disons qu'il
faut qu'il y ait deux États [israélien et
palestinien], il y aura nécessairement
une reconnaissance de l'État palestinien,
cela va de soi, c'est logique", a déclaré
le chef de la diplomatie hexagonale devant les députés. Et d'ajouter : "La seule
question, c'est : quelles sont les modalités et comment faire pour être le plus efficace possible".
Rappelons que les parlementaires britanniques ont adopté le 13 octobre dernier par 274 voix contre 12 une motion
appelant le gouvernement britannique à
"reconnaître un Etat palestinien aux
côtés de l'Etat d'Israël".
Le 3 octobre, c'est le nouveau Premier
ministre suédois, Stefan Löfven, qui a
annoncé que son pays reconnaitrait
l'Etat palestinien de façon bilatérale.
Vendredi, la chaîne Al Arabiya a assuré
que le Parlement espagnol avait également l'intention de se saisir de cette
question "très prochainement".
L'expert de l'Institut russe d'études stratégiques Ajdar Kourtov souligne que, "pratiquement toutes les tentatives des Etats-Unis
de satisfaire leurs intérêts dans la politique
étrangère par le biais des mutins locaux ont
échoué à Cuba, au Nicaragua, en Angola, en
Somalie." Et d'ajouter : "Les Etats-Unis préfèrent ces cinquante dernières années mener
une guerre en employant les mercenaires. Ils
ne dédaignent pas le recours aux islamistes
radicaux, aux criminels, aux groupes terroristes de droite pourvu qu'ils aident à réaliser
les objectifs géopolitiques des Etats-Unis.
Les armes remises aux radicaux, les moyens,
le soutien politique ne portent pas souvent
les fruits escomptés. Les commandos armés
ne sont plus subordonnés à Washington et
emploient les armes contre les Américains
ou leurs alliés."
Les exemples de l'Afghanistan et de la Libye
le confirment. Cela concerne également
l'Etat islamique, estime le président de l'Institut du Proche-Orient Evgueni Satanovski :
"Cela se produit en premier lieu parce que
les conceptions d'entraînements ne sont fondés sur la connaissance du pays ni sur la
compréhension qui et à quoi bon sont recrutés ou entraînés dans les forces armées ni sur
l'aptitude à établir les liens avec les chefs locaux. C'est l'erreur permanente des EtatsUnis. Ils entendent armer la dénommée
opposition modérée en Syrie, ce qui promet
des erreurs analogues."
L. C.
Pedro Almodovar
reçoit le prix
Palestine
Le réalisateur espagnol, devenu vendredi dernier le
6ème Prix Lumière à Lyon, a également été récompensé symboliquement par le collectif Palestine 69.
Ce dernier a tenu à lui remettre le prix Palestine pour
avoir "signé une pétition en juillet dernier contre les
crimes menés par l'armée israélienne dans la bande
de Gaza". Aux côtés de ses acteurs fétiches, Penélope
Cruz et Javier Bardem, Pedro Almodovar s'était en
effet engagé pour les Palestiniens, ce qui lui avait
valu à l'époque un tombereau de reproches à Hollywood.
C'est déjà le second Prix Lumière à recevoir symboliquement le Prix Palestine après le réalisateur anglais Ken Loach en 2012.
numéro 46
du 22 au 28 octobre 2014
11
L’événement
GestIon des catastrophes naturelles à chlef
Les risques majeurs évoqués
par les experts
La salle de réunion de la wilaya de Chlef a abrité ce jeudi 16 octobre 2014 une réunion sur la prise en charge de la prévention des catastrophes naturelles qui a été animée par M. Tahar Melizi, ex-wali et délégué national chargé des risques majeurs au niveau du ministère de l’Intérieur en présence du wali, du président de l’APW, du secrétaire général de la wilaya, des directeur de l’exécutif, des chefs
de daïras et des présidents d’APC.
Lors de son allocution d’ouverture et après
les salutations d’usage, le wali de Chlef va
au cœur du sujet en précisant que la réunion
concerne les problèmes posés au niveau de
la prévention et de la gestion de toutes les
perturbations climatiques et les catastrophes
naturelles ainsi que les dispositions qui ont
été prises par l’administration dans le cadre
de la gestion des eaux pluviales.
Le délégué national, prenant la parole, précise que cette rencontre fait suite à d’autres
manifestations organisées dans d’autres wilayas sur instruction du ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales. Il se
demande quant à lui quelles sont les mesures
de prévention prises par les autorités légales
et concernant les catastrophes naturelles
parce que, d’une manière générale, le danger
provoqué par les inondations menace le
pays. En ce qui concerne notre pays, Il vient
en 2ème position, et tout le monde se rappelle la catastrophe nationale de Bab el Oued
qui a endeuillé le pays avec plus de 800
morts et des dégâts matériels très importants,
sans oublier que ces inondations ont entrainé
d’énormes dégâts dans beaucoup de wilayas
comme Ghardaïa, Bechar, El Bayadh ainsi
que d’autres wilayas dans l’Est algérien. Et
ça continue. Il y a d’autres régions qui sont
également menacées. A titre d’exemple, M.
Melizi précise qu’entre 2000 et 2013, les
inondations ont causé plus de 2 700 milliards
de dinars de dégâts. En une seule année, les
pertes matérielles ont dépassé les 1 800 milliards de dinars, ce qui représente le budget
annuel de pays comme l’Autriche ou la Roumanie et les pertes sont de plus importantes,
ce qui a contraint la communauté internationale à prendre des mesures pour les contenir
et à les prévenir, ce qui réduira leur impact.
Une préoccupation
permanente : la prévention
Les mesures à prendre doivent donc être toujours mises à jour, ajoute l’orateur qui précise que les inondations peuvent maintenant
surgir à n’importe quelle période de l’année.
La prévention doit donc constituer une
préoccupation permanente des responsables
qui doivent demeurer vigilants à tous les instants, d’autant que la prise en charge du citoyen est programmée. Dans les prochaines
semaines ou mois à venir, l’aspect éducatif
sera pris en charge par le ministère de l’Education qui va mettre en place des cours spéciaux au profit des élèves tandis que l’aspect
préventif du citoyen sera pris e charge par les
médias qui organiseront des spots et des ta-
bles rondes en collaboration avec la protection civile ainsi que d’autres partenaires en
y associant le citoyen.
Une autre mesure et non des moindres sera
de délimiter les lieux où peuvent survenir les
catastrophes. La protection civile doit donc
mettre en place une commission de suivi des
perturbations climatiques avec mise en place
des équipements nécessaires. Il y a un décret
en préparation pour prendre en charge la
nouvelle mouture du plan Orsec dont la mise
à jour doit se faire en temps réel. Il faut qu’il
y ait un recensement de tous les points noirs
en collaboration avec les présidents d’APC
et les prendre en charge. Ces points noirs
doivent logiquement disparaitre avec le
temps.
Après la prise de parole des directeurs de la
Protection civile et des Ressources en eau, le
délégué reprend la parole pour affirmer que
lorsque d’importantes précipitations ont lieu,
comme la dernière fois (330 mm), il y a stagnation d’eau pendant quelques heures, ce qui
dérange tout le monde. Ca devient alors un
risque grave. En premier lieu, cela bloque la
circulation et une ambulance ne pourra pas
passer. Il faudrait, en accord avec tous les directeurs concernés et en coordination, commencer à traiter tous les points noirs. Il faut
traiter les causes de la stagnation des eaux et
lever définitivement le problème. Une bonne
circulation de l’eau diminue les risques. Il
faut se préparer pour réduire les risques.
Déterminer les zones
à risque
Prenant la parole, le wali de Chlef, souligne
que d’une manière générale, Chlef n’est pas
une grande zone à risques. Il y a eu inscription d’une étude pour la protection des
berges de l’oued Chélif contre les intempéries. L’assainissement des routes doit être
pris en charge par les subdivisionnaires des
travaux publics, ajoute-t-il en soulignant une
absence totale de moyens de l’ONA et un retard important en matière d’aménagement
urbain.
Le directeur de l’Urbanisme intervient pour
souligner que les zones à risques sont prises
en charge et délimitées par le PDO. Il est
suivi par le directeur des Travaux Publics qui
cite les routes prises en charge (routes nationales, chemin de wilayas et chemins communaux) ainsi que les problèmes posés par
les maisons cantonnières sans équipement ni
personnel.
Le conservateur des forêts aborde quant à lui
le traitement des versants (Ténès, El Marsa
et Béni Haoua), la correction des talwegs, les
programmes de plantation annuelle ainsi que
le programme qui touche les incendies de
forêt.
Il y a de nouvelles mesures dans le monde,
il faut donc les intégrer dans la problématique des risques lors de l’inscription de
chaque projet au niveau de la commission de
choix de terrain (à Oran, un lycée a été
construit sur le lit d’un cours d’eau). La
coordination, en matière d’inondation entre
le directeur de la protection civile et ses collègues de l’Urbanisme et des Ressources en
eau, doit être accrue. La vigilance, durant
toute l’année jusqu’à la résolution finale du
point noir pris en charge, doit être permanente. Les journalistes doivent subir des
mises à niveau sur le sujet. En un «monsieur
risques majeurs» devra bientôt être désigné
dans le cabinet du wali.
Dans la foulée, nous sommes invités, ce dimanche 19 octobre 2014 à l’aéroport Abou
Bakr Belkaid de Chlef pour assister à une
réunion de préparation à un exercice de simulation de crash d’avion qui aura lieu de la
matinée du mardi 21 octobre 2014 à l’aéroport.
A. Cherifi
Ils ont dIt :
Matouk Youcef, dIrecteur de la sécurIté aéronautIque
à l’aéroport abou bakr belkaId de chlef :
«Nous allons procéder à un exercice de simulation d’un crash en vertu d’une instruction ministérielle qui ordonne à tous les
aéroports algériens de procéder à des exercices de simulation d’une catastrophe aérienne. La réunion de ce dimanche vise la
mise en place des équipements et des interventions des parties concernées. Les parties présentes sont en principe les membres
du centre directeur des opérations d’urgence qui comprend la base militaire, le
ministère des transports, la protection civile, les hôpitaux, les services de sécurité
(police aéroport), les services de la météorologie et l’organe de gestion des aéroports. Ce sont ces parties qui participent à
l’exercice de simulation de l’aéroport. Le
rôle de chaque partenaire est bien précisé
dans le plan d’urgence de l’aéroport. Nous
avons déjà effectué des exercices de ce
genre en 2010, à l’intérieur de l’aéroport,
en 2012, toujours à l’intérieur de l’aéro-
port. Nous avions alors enregistré des insuffisances et des succès également. Cette
fois-ci, nous allons varier et simuler un
crash à l’extérieur de l’aéroport. Il y aura
des ambulances, des médecins, des infirmiers et les services de la wilaya. Mardi
prochain, juste après le décollage du vol
international en direction de Marseille,
entre 9 H 30 et 10 H. Ce sera juste après le
décollage de l’avion d’Air Algérie, un
Boeing 707-800, qui aura 130 passagers,
un équipage et une autonomie de 4 heures.
Juste après le décollage, il y aura le moteur gauche en feu, un décrochage de
l’avion, une perte de vitesse subite qui va
provoquer la destruction de l’appareil
après 2 ou 2,5 kms de distance, à l’extérieur de l’aéroport du coté de la RN3 en direction d’un chemin communal. Les textes
prévoient la présence de tous les membres
réglementaires déjà cités.
Propos recueillis par A. Cherifi
12
numéro 46
Du22au28octobre2014
lewAliDechlefl’AAnoncéàlAclôtureDelAsessionD’AutomneDel’Apw
«Certains responsables devront
rendre des comptes»
L’ouverture officielle de la saison s’est faite le 30 septembre avec, comme ordre du jour de la première journée, un exposé sur l’usine de
dessalement d’eau de mer de Mainis (Ténès), la situation du réseau de distribution d’eau et enfin la rentrée universitaire 2014-2015. La
reprise s’est effectuée s’est effectuée le 14 octobre dernier sous la présidence de M. Ameur Amar, en présence de M. Abou Bakr Essedik
Boussetta, wali de Chlef, et a traité de la régularisation des constructions conformément à la loi 8-15 du 20 juillet 2008.
L
a lecture du rapport a fait ressortir un
état des lieux accablant. L’opération de
régularisation et d’achèvement des
constructions conformément à la loi a buté au
niveau des commissions de daïra qui ont
complètement échoué dans leur mission. Les
contrats, quant à eux n’ont pas connu plus de
succès. A titre d’exemple, au niveau de la daïra
de Chlef, il n’y a eu que 52 contrats qui ont pu
voir le jour tandis que la commission de daïra
n’a pu étudier à ce jour que 2% des 7 000
dossiers. La direction des domaines a justifié cet
échec par les retards des textes d’application, la
circulaire d’application de la loi sus citée ne leur
étant parvenue que le 8 avril 2013.
Le wali de Chlef, M. Abou Bakr Essedik
Boussetta, a été très incisif dans son
intervention en qualifiant les dépassements
effectués sur ce dossier comme très dangereux
et en promettant des décisions importantes dans
les jours à venir. «Le dossier de régularisation
concerne les constructions qui ont démarré
avant 2008 et personne ne peut déposer un
dossier s’il ne peut pas prouver qu’il a construit
ou démarré sa construction avant 2008. On
n’acceptera aucun dossier incomplet. Il est vrai
que c’est un dossier sensible, mais nous allons
prendre des dispositions dans les jours à venir et
nous allons organiser une journée d’études pour
donner les instructions nécessaires», a indiqué
le wali, ajoutant qu’après cela, «les
responsables devront rendre des comptes. C’est
comme cela que nous allons opérer et il va y
avoir des gens qui vont être sanctionnés. Les
textes ont l’avantage d’exister et sont clairs. Ils
doivent être appliqués et ceux qui ont fait
correctement leur travail doivent être félicités,
Quand aux autres, ils seront sanctionnés.»
Le logement,
le préfabriqué
et la gestion de la cité
La troisième journée, qui a eu lieu le 15
octobre, a traité du projet de budget pour
l’année financière 2015 qui, après déduction des
salaires des fonctionnaires et de la garde
communale, s’est rétréci comme une peau de
chagrin, réduisant ainsi les possibilités d’agir
efficacement sur le développement local. Aux
nombreux questionnements des élus à ce
propos, ce sont les chefs de daïra ainsi que les
directeurs de l’exécutif qui ont répondu de
manière détaillée.
Concernant la souscription AADL (programme
étatique de logements en location-vente),
l’éradication du préfabriqué et le montant de la
contribution de l’Etat que va percevoir de fait le
citoyen à la fin de la construction de son
logement, c’est le directeur du logement qui
apportera les éléments de réponse. Ainsi, pour
ce qui est du programme AADL, ancien et
nouveau, il a été recensé 500 logements au
niveau du programme AADL 1. Entretemps, en
2001, 2002, il y a eu inscription de 800
souscripteurs qui attendent. En 2013, lors du
lancement du programme AADL 2, les 800
souscripteurs retardataires ont été pris en charge
prioritairement dans le nouveau programme. Il
y a donc actuellement 800 demandeurs dont 500
seulement vont bénéficier de logements, les
autres ayant intégré d’autres formules
d’acquisition de logements. Le programme
AADL qui va être réalisé à Chlef va donc
satisfaire les anciens souscripteurs de 2001 et
2002. Le site choisi pour la réalisation du
DesélusDevAnt
l’ApwDechlef
programme est à El Hassania où un choix de
terrain a été fait pour 2 000 logements ; le
dossier est fin prêt. Au niveau central, il y a
également un programme de 1 000 logements.
Pour l’habitat rural complémentaire, ce sont les
communes qui ont déposé les dossiers qui vont
en bénéficier. Il y a 144 logements de ce type.
Le montant exact de la subvention de l’Etat
pour l’éradication des chalets est fixé par
l’arrêté interministériel de 2012. Il est de 128
millions de centimes et se subdivise en plusieurs
tranches. Selon la dernière note de septembre
2014, le bénéficiaire va percevoir les 120
millions en deux tranches.
Il percevra la première tranche de 40 % (48
millions de centimes) dès le dépôt du permis de
construire. La deuxième tranche de 60 % (72
millions de centimes), lui sera versée une fois
qu’il aura réalisé les fondations, la plateforme et
le premier niveau. Sur les 8 millions de
centimes restants, la moitié ira au centre de
contrôle de la construction (CTC) et le bureau
d’études (BET).
La wali a ajouté que celui qui n’a rien perçu et
a réalisé les poteaux percevra directement les
120 millions de centimes. Il a précisé que
l’opération sera clôturée à la fin 2015, ce qui
veut dire que ceux qui sont concernés par
l’éradication de leur chalet et la reconstruction
de leur maison doivent profiter de l’occasion
maintenant, d’autant que les conditions d’aide
ont été simplifiées au maximum.
A propos des nouveaux marchés couverts
terminés, le wali ordonne à ce que leur
ouverture soit programmée le 15 novembre
prochain comme dernier délai. Pour les autres,
des dispositions de prise en charge sont en cours
de mise en place.
Pour ce qui est des opérations de nettoyage,
L’APC de Chlef dispose de 4 tracteurs
AboubAkr
esseDik
boussettA,
wAliDechlef
opérationnels. 4 autres sont en panne. Elle
dispose de 7 bennes tasseuses et 7 autres sont en
panne et elle ne dispose que d’un seul camion
pour l’électricité. Nous avons renfloué l’APC
avec 26 milliards pour l’acquisition du matériel
et sommes en train d’étudier la possibilité de
créer une entreprise. Sans moyens, on ne peut
rien faire. Pour le problème de chauffage, le
wali rappelle qu’il a renfloué les caisses de
toutes les communes pour équiper les écoles. «Il
y a des problèmes qui exigent des solutions», a
ajouté M. Abou Bakr Essedik Boussetta,
rappelant que «si elles sont centrales, elles
seront proposées, si elles sont locales, elles
seront prises.
Nous avons une idée sur la question, noue
entendrons encore les concernés, puis nous
ferons uns synthèse et nous prendrons les
décisions», devait-il dire en conclusion.
A. Cherifi*
13
numéro 46
Du22au28octobre2014
L’événement
AmeurAmAr
présiDentDel’ApwDechlef:
«Notre wilaya est exposée
aux risques naturels»
En marge des travaux de la session, nous avons rencontré M. Ameur Amar, président de l’APW qui a bien voulu apporter quelques éclairages
supplémentaires aux dossiers examinés durant la session. D’emblée M. Ameur Amar tient à remercier toute l’équipe de l’hebdomadaire Le
Chélif pour le travail réalisé. Il signale qu’il l’a souligné en plénière dans la mesure où le journal fait maintenant partie du paysage médiatique
de la wilaya et que la persévérance est de mise. Il souligne également que tous les moyens seront mis à sa disposition afin qu’il devienne l’ami
du chélifien au quotidien.
Le Chélif : L’application de la loi 15-08
pose apparemment problème. Qu’en
dites-vous M. le président ?
Ameur Amar : Effectivement. Nous avons
abordé la loi 15/08 relative à l’achèvement
des constructions. La préfabriqué est une
autre paire de manches. Nous l’avons abordé
par le bais de questionnement effectués par
les élus et de points inscrits à l’ordre du jour
dans le cadre des divers. Ce sont les
inquiétudes des citoyens qui ont été exprimés
et qui ont suscité des réponses de M. le wali
et du directeur du logement. Pour ce qui est
de l’achèvement des constructions dans le
cadre de l’application de la loi 15/08. Vous
avez constaté que le constat était amer. Il y a
un grave déficit dans l’exécution de cette loi
de la part des chefs de daïra, des présidents
d’APC et surtout, des domaines qui n’ont
instruit que 2 dossiers sur les 18 000 déposés.
Il y a donc un dysfonctionnement grave qui
laisse perplexe. D’abord au niveau des APC
qui acceptent tous les dossiers alors que la loi
ne concerne que les constructions qui ont été
réalisés avant 2008. C’est comme si au
niveau de notre wilaya, il n’y a ni
laboratoires, ni structures à même de nous
dire approximativement la date de
construction. C’est à ce niveau que
commence le problème. Nous avons un
encombrement de dossiers qui, parfois ne
sont pas traités alors qu’en face, le citoyen se
plaint de la lenteur du traitement. Au niveau
de la daïra et au niveau de la commission,
c’est la même chose. Au niveau des
domaines, c’est le flou total et le directeur
par intérim des domaines se dit incapable
d’appliquer les textes, ce qui est aberrant.
Heureusement que nous avions des députés
avec nous. Cette situation ne peut être réglée
que par une décision centrale qui sera à
même de faciliter le dossier, permettre aux
APC de mieux le gérer et surtout,
d’appliquer les recommandations émises par
l’assemblée populaire de la wilaya de Chlef,
surtout en matière de nominations. Il faut
établir un arrêté nominatif pour les membres
des commissions de wilaya, de daïra et de
recours pour éviter les échappatoires et où
c’est personne et c’est tout le monde qui est
responsable.
Il faudra également uniformiser les méthodes
de travail et ceci ne peut se faire que par le
bais de l’organisation d’une journée
d’information et vous avez dû constater que
le wali en a pris l’initiative. Nous allons donc
organiser cette opération en faveur des
intervenants au niveau de la commune, de la
daïra, de la commission de recours de la
wilaya et surtout, au niveau des domaines.
Pourquoi tant d’intérêt accordé par
l’APW de Chlef à cette loi ?
C’est parce qu’elle est à même de redonner à
nos quartiers et à nos villes le lustre d’antan,
de gaieté, d’achèvement. Personne ne peut
nier actuellement ce goût d’inachevé que
présentent nos villes avec des bâtisses
inachevées, sans peinture, même au centreville de Chlef. C’est une situation qui ne peut
plus durer. On a tout à gagner tant sur le plan
de l’environnement, de l’embellissement que
sur celui du bien-être du citoyen. Il y aura
également un problème encore plus épineux,
c’est celui des conformités. Avec les
nouvelles mesures prises par les ministères
de l’Intérieur et de l’Habitat, concernant la
vente, la location ou l’utilisation des biens
qui ne peuvent être effectuées que sur la base
du certificat de conformité, chose qui
n’existe pas dans la plupart des situations,
d’où le recours par les citoyens a des
pratiques plus nocives encore. L’APW n’a
pas mis de gants pour traiter ce dossier et n’a
ménagé ni enquêtes sur le terrain, ni
témoignages,
et
des
chiffres
de
l’administration, pour dire que ce dossier
nécessite une prise en charge, d’abord au
niveau central, puis au niveau local, par la
mise en œuvre de nouvelles dispositions à
même de faciliter l’accès à l’application de la
loi 15-08.
Nous avons compris, à partir du débat
en plénière, que le budget primitif est
insignifiant. Su’en pensent les élus ?
Pour ce qui est du budget primitif, pour
l’année 2014, les membres de la commission
et leur présidente ont fait un travail
remarquable qui a abouti à la mise en place
d’un budget primitif équilibré et répondant
aux
exigences
de
notre
wilaya.
Malheureusement, le montant du budget
reste dérisoire. En effet, si on excepte la
masse salariale des fonctionnaires et de la
garde communale et ses accessoires, il ne
reste pas grand-chose pour accompagner le
développement au niveau des communes et
gérer certaines situations au niveau de la
wilaya. Le problème ne réside pas dans
l’élaboration ou l’exécution du budget
primitif, mais dans la collecte des ressources
nécessaires, et cela, malheureusement, est un
point noir dans notre wilaya. Sur 5 taxes, les
impôts n’ont pu recouvrir qu’une seule, pour
un montant qui avoisine les 64 millions de
dinars (64 MDA) qui ne représentent que 72
% de ladite taxe. Cela veut dire que 28%
demeurent dans la nature. Multipliez ces 28
% par 5 et vous aurez l’étendue du désastre.
Il y a un autre point négatif dans le cadre du
recouvrement. La wilaya peut récupérer 700
MDA sur la taxe de l’habitation et la taxe
d’enlèvement des ordures qui vont
directement dans le fond des collectivités
locales. La collecte, à ce niveau, ne dépasse
pas les 2% dans les meilleurs des cas. Il y a
là beaucoup de travail à faire en direction des
gestionnaires des collectivités locales pour
assurer le recouvrement et en direction de la
population pour développer l’esprit civique
des citoyens afin qu’ils payent leurs taxes et
participent de fait au développement de leur
pays.
A travers vos interventions, il semble
que vous n’êtes pas satisfait de la gestion
des risques majeurs…
A propos de la gestion des risques majeurs, je
dirai que la wilaya de Chlef a une relation
amoureuse avec les risques. Il n’y a pas une
seule décade ou la wilaya n’a pas été frappée
Ameur
AmAr
par un sinistre. Le risque majeur que
j’appréhende personnellement est le
débordement du Chélif et je m’explique : le
séisme de 1980 à obstrué le cours du Chélif,
d’où les inondations constatées à Bir Saf Saf
avec l’inondation de 4 000 ha. Maintenant
que les choses se sont rétablies avec
l’intervention
de
l’ex-ministre
de
l’hydraulique, l’oued a retrouvé son cours
normal.
Cela veut dire qu’à la moindre précipitation,
l’eau va se déverser sur le Chélif (Chlef,
Oum Drou et Chettia). En allant de Dechria
vers Béni Haoua, vous avez une chaine
montagneuse dont les précipitations se
déversent en direction de la mer. Et là, nous
avons 5 petites villes pour ne pas dire chefslieux de communes qui subissent les
inondations. Avons El Guelta, Taghzoult
(répétitif), Ténès (répétitif), et à Béni Haoua
au niveau de l’oued Mentrah. Il faut une
protection en amont de toutes ces villes.
Ajoutez-y la bêtise humaine avec les rejets
solides vers la mer, mais là, c’est une autre
histoire. Pour les tremblements de terre, il
n’y a rien de prévisible. Il y a des situations
comme celles de vendredi passé, de fortes
précipitations en l’espace d’un temps très
court, 30 mn. Cela a dépassé les capacités
d’absorption des avaloirs. Cela également
nécessite un plan Orsec réactualisé qui ne
consiste pas seulement en pompes, groupes
électrogènes, tentes et couvertures. Il faut
qu’il y ait des moyens avec la prévision de
canalisation de la population vers des abris
sécurisés en cas de force majeure.
Par exemple pour les inondations de la
semaine passée, les habitants de la Ferme ont
été obligés d’évacuer leurs maisons. Si ce
n’était l’intervention de la protection civile,
les familles étaient inondées, surtout à Hay
El Houria.
Imaginez qu’il n’y avait même pas une
superficie de 100 m2 ou l’on pouvait
installer des tentes pour mettre les femmes et
les enfants à l’abri. Il faut souligner
l’intervention de la protection civile et de
citoyens qui ont intervenu efficacement pour
secourir des automobilistes.
Propos recueillis par A. Cherifi
14
Numéro 46
du 22 au 28 octobre 2014
SoCIété
nous avons goûté à ses fruits Charnus et parfumés
Il pousse un vrai
palmier-dattier à Chlef !
Surprenant est ce jeune palmier-dattier planté dans la cour du tribunal administratif de Chlef. Contrairement à ses congénères du nord qui produisent des dattes
de forme ronde, peu charnues et dotés d’un gros noyau, celui-là donne des dattes comparables à la «deglet nour». Et leur maturation se fait presque au même
moment que dans ses zones de prédilection dans le sud-est du pays, à Biskra et El Oued notamment.
Q
uel est le secret de ce phénomène
peu courant dans le nord du pays ?
L’agent de sécurité qui veille sur le
petit jardin dit que le climat de Chlef est, à
bien des égards, comparable à celui qui prévaut dans le sud du pays, ce qui est quelque
peu exagéré vu la différence de latitudes
entre Chlef et Biskra par exemple. Certes, il
fait chaud, voire très chaud dans la vallée du
Chélif mais ce ne sont pas les 45° à 55° sous
lesquels brûlent pendant plus de 5 mois sur
12 des villes comme Ouargla ou Tolga.
Mais le fait est là : il s’agit bien de dattes,
très goûteuses d’ailleurs, qui ont la même
consistance que la «degla». Et le gardien
n’en est pas peu fier : il dorlote les quelques
régimes comme ses propres enfants, allant
jusqu’à les envelopper de plastique. «C’est
pour éviter que les visiteurs et les employés
les picorent au passage», dit-il en plaisantant. Il nous en a offert quelques-unes, elles
le goût et le parfum de celles qui nous viennent de Tolga… Surprenant et à la fois édifiant sur les possibilités de produire des
dattes… loin du désert. Est-ce le changement
climatique qui nous joue des tours ? Ou simplement la variété du palmier qui a réussi à
s’acclimater sous d’autres cieux ?
Nous avons observé le même phénomène à
Sidi Fredj il y a quelques années où un palmier a donné des fruits semblables à la
«degla». Notre collègue et aîné Tahar Benaïcha, l’érudit natif de Guemmar, dans la wilaya d’El Oued, était à l’origine de la
fécondation de ce palmier-dattier. Il nous a
expliqué qu’il était possible de produire des
dattes dans le nord, à condition de respecter
certaines règles et de prendre quelques précautions. Nous étions circonspects. Et voilà
que la preuve nous est donnée, une seconde
fois, par le palmier-dattier du tribunal administratif de Chlef.
A. L.
Conservation des forêts
Un havre de paix pour les oiseaux
L
l’existence d’une flore diversifiée notamment des
arbres centenaires mais
surtout à la quiétude des
lieux qui permet aux oiseaux d’évoluer sans être
inquiétés par l’homme ou
d’éventuels prédateurs
naturels». Il faut noter que
l’accès au site n’est autorisé qu’au personnel exerçant à la conservation des
forêts. Quant aux espèces
inventoriées on citera
entre autres la palombe,
la tourterelle, la huppe, le
merle, le verdier, le serin,
la mésange, le moineau
ou l’épervier. Les condi-
e siège de la
conservation des
forêts de Chlef
qui date de l’époque coloniale abrite une faune et
une flore remarquablement riches et diversifiées. En effet on y trouve
une variété d’oiseaux qui
évoluent dans cette zone
située en plein centre-ville
d’une superficie de plus
de deux hectares. Selon le
responsable de la faune et
de la flore, «la présence
de ces populations d’oiseaux sur un site situé en
plein cœur de la ville est
due principalement à
tions de nidification
idéales dans ce sanctuaire
permettent aux oiseaux de
se multiplier loin de tout
danger potentiel. Par ailleurs, la conservation des
forêts a effectué un recensement du peuplement
d’oiseaux nicheurs sur les
différents arbres. Cette
opération dira le responsable de la faune et de la
flore «permettra de calculer le nombre de couples
par espèce afin de prendre
d’éventuelles
mesures
pratiques pour préserver
ce biotope naturel».
Bencherki Otsmane
Vécu
Quand les spéculateurs s’emparent du pain et de l’eau
A Chlef, les quotidiens se vendent à 20 DA,
la bouteille d’eau minérale à 30 DA, la baguette de pain à 15 DA… et le reste des produits de consommation courante avec une
différence de 15 à 30 DA par rapport aux
autres régions d’Algérie. Ce phénomène qui
s’apparente ni plus ni moins qu’à de la spéculation, inquiète la population qui ne sait
plus à quel saint se vouer pour s’en prémunir.
Premiers incriminés, les boulangers qui font
fi de la loi et de la réglementation. Pratiquement, aucun d’entre eux ne se croit obligé
de vendre la baguette de pain à 8,50 DA.
C’est 10 DA pour le pain «normal» et 15
DA pour le pain dit «amélioré».
Plus grave, nous avons constaté qu’il y a
souvent –pour ne pas dire systématiquement- tricherie sur le poids. Ainsi, on vous
refilera des baguettes de moins de 200 gr à
la cité Bensouna ou carrément du pain à
peine touché par les rayons des fours. Et qui
plus est bourré de produits dits «améliorants» dont on sait qu’ils sont très nocifs
pour la santé. Ces produits ont été interdits
il y a plusieurs années en Europe et dans le
monde. Pour rendre leur pain croustillant,
certains boulangers n’hésitent pas à ajouter
des quantités de sucre dans la pâte, ce qui
s’apparente, là aussi, à une tricherie ; les
diabétiques étant nombreux à méconnaître
les méfaits d’une telle pratique sur leur
santé. Enfin, pour écouler rapidement leurs
fournées, beaucoup sont en accointance des
revendeurs de pain qui pullulent à Chlef.
Ces derniers exposent leurs paniers à même
les trottoirs poussiéreux et crasseux des
grandes artères telles Hay Bensouna, Bocca
Sahnoun ou la Ferme.
Les seconds ne sont autres que les épiciers
et autres gérants de superettes qui ont pris
forme à travers tous les quartiers de la ville,
s’incrustant même dans les endroits les plus
insolites. Dans certains cas, il suffit juste de
transformer une pièce de sa maison pour ouvrir un commerce… Ici, chez ces marchands, il faut être d’une extrême prudence
car ils peuvent vous refiler des produits périmés ou mal conservés, comme le lait, les
yaourts, le fromage, les viandes «cashir»,
les conserves, les olives... Le plus inquiétant
est qu’ils écoulent la bouteille d’eau à 30
DA, que vous l’achetiez par pack de six
bouteilles ou à l’unité.
Les «tabacs et journaux» ne sont pas en
reste. Très rares sont en effet ceux qui vendent les quotidiens à 15 DA –comme indiqué sur leur Une- ou qui respectent le tarif
imposé pour les cigarettes. On spécule sur
le prix des stylos, des briquets, des bonbons
et autres babioles qu’ils écoulent sans disposer d’aucun document justifiant la provenance des produits.
Jusqu’à quand l’Autorité devrait-elle tolérer
pareilles pratiques qui, si elles enrichissent
leurs auteurs n’en portent pas moins de
graves préjudices aux consommateurs.
Ab. K.
numéro 46
du22au28octobre2014
15
Les gens
iLssontsubjuguésparLaquaLitédesactesmédicaux,dessoinsetdeL’accueiL
auseindeL’ehsd’ophtaLmoLogie
La clinique Front de mer d’Oran fait
rêver les patients Chélifois
Larbi Zerdani, 63 ans, vient de subir une seconde intervention chirurgicale réussie au niveau de la clinique d’ophtalmologie du front de mer
d’Oran. Admis une première fois en juin pour un décollement de rétine, il est rappelé une seconde fois pour une cataracte. Les deux interventions
sont une réussite et Larbi a tenu à témoigner de l’efficacité de l’équipe d’ophtalmologie de la «clinique Lazreg», ainsi appelée pour avoir été longtemps dirigée par l’éminent professeur Hassan Lazreg, médecin officier de l’ALN de 1960 1962, et premier recteur de l’USTO.
T
out a commencé lorsque Larbi a vu
son acuité visuelle baisser rapidement. Croyant à une fatigue passagère, il n’y prêta pas beaucoup attention, se
disant que tout allait rentrer dans l’ordre
dans les jours qui viennent. Erreur : l’homme
parvenait difficilement à voir et c’est qui le
poussa à consulter un ophtalmologiste privé
à Chlef. «Quand vint mon tour après une attente de plusieurs heures, le jeune médecin,
un remplaçant, sans me dire un mot, prît des
espèces de grosses lunettes qu’il voulait me
faire essayer. Mais avant de les poser sur
mon nez, un verre se détache et tombe à
terre. Il appelle alors l’infirmière et lui dit :
«Je ne peux pas travailler dans ces conditions». Et que lui répond cette dernière ?
«C’est la visse qui a dû se détacher, cherchez-là.» J’ai assisté malgré moi à un dialogue surréel qui montre la réalité de la
médecine privée à Chlef. Je continue : le médecin s’assoit, prend une ordonnance et me
prescrit 3 médicaments à prendre pendant
une semaine avant de revenir. Il me fait
payer ensuite 1000 DA. J’ai très mal accepté
la chose parce qu’il ne m’avait même pas
examiné.»
Hors de lui, Larbi sort du cabinet et déchire
l’ordonnance. Il décide de voir un second
ophtalmologiste, le Dr Boughrab, installé à
Hay Bensouna, juste en face du marché.
«Quand il m’a examiné, il m’a dit expliqué
que c’est un décollement de rétine, qu’il fallait au plus vite me faire opérer…»
Angoissé à l’idée de perdre la vue, il se dirige deux jours plus tard vers Baba Hassen,
à Alger, où est implantée une clinique oph-
talmologique espagnole que certaine de ses
connaissances lui avaient recommandée. Sur
place, il est reçu par une secrétaire médicale
qui lui exige une somme de 30 millions de
centimes pour l’intervention. C’est l’abattement. «Je n’ai pas cette somme, ma pension
de retraite ne dépasse pas les 20 000 DA.
Que faire ?»
Larbi revient rendre compte au Dr Boughrab
qui, sans hésiter, rédigea une lettre à ses collègues de la clinique «Lazreg», un établissement hospitalier public spécialisé en
ophtalmologique de réputation nationale, où
il leur fait part de son diagnostics. Larbi est
reçu à la clinique Oranaise «de façon très
correcte», selon ses dires. C’est même
l’étonnement. «Je ne pensais pas que je pouvais être reçu de cette manière, le personnel
était très courtois, on m’a fait passer chez
l’ophtalmologiste de service qui m’a examiné et qui a décidé de me programmer pour
le lendemain vu mon cas. J’ai donc été hospitalisé sur le champ et toute la batterie
d’analyses a été faite au niveau de la clinique.»
Et son étonnement ne va pas s’arrêter là :
«On m’a ensuite donné un bon et on m’a
orienté vers le pressing de la clinique où un
employé m’a remis des draps et des couvertures sous cellophane. Je n’en revenais pas.
En remontant, j’ai trouvé une employée qui
m’attendait près de mon lit pour le faire. Sur
la table de nuit, on avait posé une bouteille
d’eau minérale et un verre… Juste après,
comme il était déjà 12h, on nous a ramenés
un repas très équilibré avec viande, légumes,
salade et fruits. C’était tous les jours comme
Larbi
Zerdani
ça : croissant, beure, confiture, café au lait
au petit déjeuner, repas complet avec viande,
poisson ou volaille à midi, idem le soir avec,
en sus, un goûter en fin d’après-midi…»
M. Zerdani raconte que l’intervention sur le
décollement de rétine a eu lieu le jour du
match Algérie-Russie, elle a été effectuée par
le Dr Belayachi qu’il tient à remercier du
fond du cœur. «Je ne pensais pas qu’en Algérie, on pouvait être soigné de cette manière
et par un personnel aussi compétent. J’ai
vécu plus de 30 ans à l’étranger et ce que je
viens de voir à Oran m’a rendu ma fierté
d’Algérien.»
M. Zerdani avoue qu’il a vécu cette première
expérience comme un rêve : «Je ne pensais
pas qu’on était capable de cela en Algérie,
d’autant que j’ai vécu des déboires à Chlef
où la médecine a vraiment périclité. Les citoyens de ma ville peuvent en témoigner.»
Et ce n’est pas du tout : «Après les examens
préliminaires, on m’a dit que je traînais une
cataracte aussi à l’œil droit. On m’a expliqué
que l’urgence était d’intervenir sur le décollement de rétine. L’intervention sur la cataracte a été programmée et réalisée le 12
octobre dernier», explique M. Zerdani. «Et
avec succès», précise-t-il.
Le patient Chélifois tient à remercier vivement le personnel qui l’a pris en charge. «Je
n’ai payé aucun centime et j’ai été soigné
comme il se doit. Que Dieu prête longue vie
à tous le personnel de la clinique et en particulier aux Dr Neggaz et Belayachi, sans oublier les infirmiers et infirmières qui ont été
d’une gentillesse et d’un professionnalisme
exemplaires. Encore une fois, je leur dis
bravo, vous honorez votre peuple et votre
pays.»
M. Zerdani espère que la médecine évolue
«positivement» dans sa ville, Chlef. Il souhaite surtout que le personnel médical se dévoue davantage à son métier pour le grand
bien des malades.
Ab. Kader
ahmedbenmeraiem,artisan-décorateur,dessinateurenbâtiment:
«Nous nous adoptons au marché et aux goûts de la clientèle»
A
hmed Abdemeraiem, 47
ans, se définit comme artisan-décorateur. Sa spécialité, le décor des villas et des
maisons individuelles, très rarement les sièges d’institutions dont
les responsables, d’après-lui, sont
réticents à conclure des marchés
avec les petites entreprises locales.
Cela fait plus de 15 ans qu’Ahmed
gère la petite unité familiale de
production de balustres, colonnes,
tables et bancs en ciment, des éléments utilisés notamment dans la
décoration des villas. Le jeune artisan s’est fait connaître par la qualité et la finition soignée des objets
qu’il arrive à écouler la concurrence féroce qui a cours dans ce
métier. En particulier dans la région d’Oued Fodda et El Attaf où
des centaines d’hectares de terres
arables ont été transformées en ateliers de fabrication de parpaing,
hourdis, bordures de trottoirs,
buses et, évidemment, de moulage
de colonnettes et autres objets entrant dans la décoration des extérieurs et des intérieurs des maisons
individuelles.
La raison en est toute simple : un
travail soigné, des prix étudiés… et
la recherche continuelle de nouveaux produits. Ahmed dit que son
obsession est de ne pas se laisser
distancer par ses concurrents. «Il
demain de l’indépendance», nous
apprend-il, soulignant que la décoration est devenue presque «une affaire de famille».
La voie d’accès pose
problème
me faut être à l’aguet des nouveautés, des besoins et des goûts de la
clientèle mais aussi et surtout proposer ce qui se fait de mieux dans
le métier, quitte à importer des modèles de l’étranger », explique-t-il.
Il ajoute qu’il est tout le temps sur
les routes pour s’informer des nouveaux produits. Installé à «Carmela», sur les berges du Chélif,
Ahmed Abdemeraiem emploie
deux ouvriers à plein temps. Parfois, quand les commandes se font
nombreuses, il lui arrive de faire
appel à deux autres travailleurs.
«Mais ça devient de plus en plus
difficile ces dernières années car
on ne trouve plus de bons artisans
comme avant», souligne notre interlocuteur. Technicien en dessinbâtiment, Ahmed a longtemps
cherché un poste de travail... En
vain. Les portes étaient fermées et
les recrutements se faisaient à la
tête du client. Népotisme, favoritisme, régionalisme et «benamisme» ont, comme on le sait,
rendu les entreprises publiques hermétiques aux jeunes n’ayant d’autres atouts que leurs diplômes. Et
Ahmed en a été victime.
Qu’importe, le jeune ne s’est pas
laissé abattre, préférant saisir la
proie plutôt que son ombre… Et
c’est pour cette raison qu’il s’est
retrouvé aux côtés de feu son père
pour prendre la relève.
Ahmed dit qu’il a hérité le métier
de son père qui a longtemps travaillé chez un artisan juif d’Orléansville. «Mon père a appris le
métier chez son employeur et c’est
tout naturellement qu’il a lancé une
petite unité de fabrication au len-
Ahmed Benmeraiem est tout aussi
concerné par l’état de la route menant au lotissement Carmela. Son
chiffre d’affaire s’en ressent énormément puisque très rares sont les
clients qui osent encore affronter le
chemin crevassé, une voie qui plus
est rétrécie par un riverain qui y a
érigé un mur de soutènement et des
extensions sans permis de
construire. «Tous les artisans de
Carmela ainsi que les producteurs
qui y sont installés souffrent le
martyre et, malheureusement, malgré leurs appels, ils ne se sont pas
fait entendre par les autorités»,
note-t-il en souhaitant une solution
rapide au problème.
«Les rares clients qui nous rendent
visite sont ceux qui apprécient la
qualité de nos produits. Si on faisait la même chose que les autres,
il y a longtemps qu’on aurait mis la
clé sous le paillasson», souligne
notre interlocuteur, estimant que
«si la route était dans un meilleur
état, nul doute que l’activité économique à Carmela va être intense,
avec tout ce que cela va entrainer
comme choses positives».
Pour l’heure, ajoute Ahmed, la
route est impraticable en hiver.
«Que dis-je, il suffit d’un simple
orage pour transformer les lieux en
marécage boueux», précise-t-il. «Il
y a des clients qui nous attendent
sur la route nationale 4, à l’entrée
de la piste et c’est à nous de leur livrer la marchandise avec nos propres moyens. Les gens refusent de
risquer leur matériel sur cette
piste», ajoute-t-il encore.
Ahmed dit ne rien comprendre à la
situation qu’il vit avec ses autres
voisins. Mais cette difficulté imprévue ne l’empêche pas d’aller de
l’avant. «Le plus important, c’est
de travailler dur et d’être toujours
à la page pour ne pas se laisser distancer», reprend Ahmed qui nous
fait part de ses nouvelles trouvailles : la conception manuelle de
barbecues, de jets d’eau de jardin
ainsi que la fabrication de tables et
bancs sur mesure. «On peut tout
faire pratiquement, soit nous proposons nos produits au client, soit
c’est lui qui nous commande les
objets qu’il souhaite avoir chez
lui», conclut Ahmed qui nous
donne rendez-vous l’année prochaine pour admirer ses nouvelles
trouvailles. Dont acte.
Ab. Kader
16
numéro 46
Du 22 au 28 octobre 2014
Détente
MotSfléchéS
Mots
croisés
HORIZONTALEMENT
1 - Apparemment inexplicable
2 - Brisera le miroir - Contracté mais au pluriel
3 - Pédant - Bruit sec
4 - Bonne pomme - Surfer dans le réseau
5 - Voisine de Digne - Statue couchée
6 - Changerons l'atmosphère - Point de saignée
7 - Père de Jason - Tiens à l'oeil
8 - Coincé - Pas trés enthousiaste - Pouffé
9 - Dernier séjour aprés la flamme - Bien appris - A la
mode vous serez dedans
10- Affluent de l'Aar - Loin d'être dissolu
VERTICALEMENT
Soduku
A - Cloison isolante
B - Pays idéal - Gibier de gaulois
C - Jeune fille bien méritante - Trés peu couvert
D - Dément - Bouts de peau
E - Astringent - Chef d'état
F - Polygones à grand nombre de côtés
G - Patrie d'Abraham - Boisson de table - Grand titre
H - Ruinée
I - Officier du sultan - Fonctionne
J - Incomplets
K - Feuilleté - Oppressé
L - Café - Voisin de l'équerre
Citations
Celui qui sait qu'il sait, écoute-le.
Celui qui sait qu'il ne sait pas, éduque-le.
Celui qui ne sait pas qu'il sait, éveille-le.
Celui qui ne sait pas qu'il ne sait pas, fuis-le.
(Proverbe chinois)
SolutionSdeSjeux
Numéro 46
du 22 au 28 octobre 2014
CulTuRe
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Il s’adonne au genre musIcal depuIs son très jeune âge
Rezkallah Bacha, le digne représentant
du «chaabi» à Aïn Defla
Saxophoniste, comédien et enseignant, Rezkallah Bacha est aussi un féru de la chanson «chaâbie», un genre musical qu’il a adopté dès son jeune
âge et dont il a appris les rudiments auprès de son frère Bouziane. Ce dernier était un excellent chanteur et interprète de chaâbi qui, malgré son
talent, n’a pas reçu en son temps les faveurs de la télévision et de la radio nationale, contrairement à des chanteurs moins doués que lui.
Sami Toumi,
Badji Bahri,
Rezkallah Bacha
et Karim Ouidet
R
ezkallah Bacha est né le 29 septembre 1957 à Chlef. Ses parents ont
déménagé de cette ville pour aller
vivre à Ain Defla. Très jeune, Rezkallah
commença déjà à taper de la «derbouka» et
du «tar» de son frère ainé, Bouziane, un
grand chanteur de chaabi méconnu qui a
pourtant chanté ce genre de 1963 à 1980.
A l’âge de 14 ans, Rezkallah dut, pour des
raisons familiales, s’initier avec son frère,
feu Mohamed, aux travaux de garniture
d’automobiles et de réfection des salons. Il
aidait également son frère pour préparer les
marionnettes au foyer d’animation de la jeunesse (FAJ). Ce travail lui ouvrira le chemin
pour devenir plus tard un professeur d’enseignement professionnel (PEP) au niveau du
CFPA de Botane, à Khemis Miliana.
«Tout a commencé un jour et cela grâce à
mon frère ainé Bouziane qui était déjà chanteur du chaabi. De temps à autres, il m’initiait non seulement aux tambours qu’on croit
faciles comme le «tar» et la «derbouka» mais
également à répéter avec lui des couplets de
chansons « chaabi ». Déjà, très jeune, l’aubade du chaabi m’avait bercé et emporté
pour toujours. Là où j’allais, je fredonnais
quelques accords. Ensuite, ce fut au FAJ où
j’ai vraiment aiguisé mon sens artistique. Le
FAJ était en quelque sorte comme un véritable temple où se pratiquaient diverses activités culturelles qui attiraient de nombreux
jeunes. C’était en quelque sorte une espèce
de maison de la culture et des sports où l’on
pouvait pratiquer la musique, le ping pong,
le tennis, le football, la pétanque, s’initier à
l’animation des marionnettes, au théâtre et
assister aux projections et débats du cinéclub.»
Rezkallah poursuit : «Les dirigeants de ce
temple à merveilles étaient des gens très
connus dans la région qui possédaient un
profil d’animateurs confirmés, c’était le cas
de Zidour Ali, Rezkallah Rachid, Korfi Abdelkader, Medjdoub Bacha, Mohamed
Bacha, Chaachoua Mohamed et Kabli
Ahmed entre autres… On était là, on se recherchait tout le temps pour découvrir réel-
lement notre vrai chemin artistique.»
Selon notre interlocuteur, les jeunes étaient
bien encadrés parce qu’ils avaient cette rage
d’apprendre et d’évoluer. Pour ma part, je
voulais devenir saxophoniste, j’étais fasciné
et très attiré par cet instrument, j’étais
quelqu'un d'engagé. Je voulais jouer de ces
morceaux de musique qui galvanisent les
supporters des équipes de football. Mais
mon frère Bouziane m’a convaincu que ma
véritable vocation, c’était le « chaabi ». Il me
disait toujours que ma voix était parfaite
pour l’interprétation de la chanson « chaabi
». Sur son insistance, j’ai finalement opté
pour ce genre. Il faut dire que beaucoup de
mes camarades trouvaient que je possédais
de très bonnes dispositions et aptitudes pour
la chanson « chaabi ». J’ai réussi à réunir
plusieurs troupes en passant par le chant moderne, le chant oranais pour justement finir
au chant du chaabi.»
Perpétuer la tradition
Pour Rezkallah Bacha, la musique chaabi
s’est imposée il y a très longtemps à Aïn
Defla, bien avant les années 1940. Un article
sur les débuts du chaabi dans notre ville a été
publié dans un quotidien oranais en 2010
sous le titre : «En 1940, Ain Defla possédait
déjà son chantre dans la chanson chaabi »,
en l’occurrence le chanteur Kaddour Djilali
dit Belarbi.
«On s’était fixé définitivement avec une
troupe composée de Benaissa Benzahra (derbouka et tar), Salim Lounici (banjo) Mustapha Sadi (banjo) Rezkallah Bacha
(mandoline), Nacer Bouabdellah (violon),
Mohamed Hammadi (banjo, flûte) Abdelkader Hadjer (derbouka). Ma voix enrouée,
qu’on dit aussi mielleuse et un peu grave
avaient fait le reste. C’était cette voix et surtout les conseils de mon frère ainé qui m’ont
vraiment permis de faire ce choix. Et, depuis, je ne cesse de progresser dans ce style»,
souligne Rezkallah, ajoutant avoir apporté
«des nouveautés dans la préparation, le moulage et surtout le changement d’orientation.»
L’empreinte du groupe commençait à s’im-
planter un peu partout et la reconnaissance
de ses mérités donna des ailes à ses membres. Rezkallah qui ne cessait de fredonner
des chansons du répertoire « chaabi »
lorsqu’il s’adonnait à son activité qui était la
garniture pour autos et salons et surtout la
confection des marionnettes, a beaucoup appris sur les subtilités de ce genre musical caractéristique de l’Algérois. C’est grâce à sa
maitrise de cet art qu’il a pu apporter des
changements et un style nouveau. Il témoigne qu’un certain Allili Ahmed dit Lalmas lui avait procuré des livres sur des
qacidat (poèmes) de chaabi. «Cela m’a permis de mieux corriger et anticiper sur des
passages jusqu’à ce jour incompris et surtout
mal interprétés. En tout cas, ces livres m’ont
été d’une très grande utilité », avoue-t-il.
En progressant, il ne cessait d’aller un peu
partout se produire en Algérie, il a eu la
chance de connaitre le monde merveilleux
mais très fermé du chaabi. Il a eu à connaître
les maîtres du genre andalou, duquel prend
sa racine le chaabi, à Tlemcen, Sidi Bel
Abbes, Ain Témouchent, Alger et à Oran. Il
a connu de grands noms de la chanson algérienne comme Samir Toumi, Badji Bahri,
Karim Ouidet et Rim Hakiki. «Ce sont des
chanteurs très connus qui m’ont tout le
temps encouragé. Le chaabi représente pour
moi la clarté, l’éducation et aussi l’art de
communiquer. Le chaabi, pour le comprendre, il faut savoir l’écouter et le respecter»,
nous dit-il.
De l’interprétation
à la composition
«J’ai réussi également à écrire une chanson
sur ma mère ainsi que d’autres chansonnettes. Je suis arrivé à faire la composition
moi-même. Je ne voulais pas les commercialiser mais je les chante en tournée et dans des
fêtes de mariages », nous apprend-il.
Aux yeux de Rezkallah, chanter le chaabi,
c’est aussi affirmer certaines valeurs humaines. «Ce chant était écouté et très prisé
par des gens qui possédait des qualités hu-
maines comme ne pas semer la haine et la
discorde entre les gens, se surpasser et dépasser certaines contradictions terrestres
pour élever son âme et son esprit, chanter et
glorifier la joie, l’amour, l’amitié et le sens
des responsabilités, montrer l’esprit vertueux
et courageux de l’homme, avoir la « rojla »
et ne pas faire montre de trop de fierté…
Celui qui ne possède pas ces qualités ne peut
en aucun cas apprécier ou du moins savoir
écouter les chansons «chaabi».
Les «chouyoukhs» (pluriel de Cheikh, autrement les maîtres), exprimaient la sagesse et
la pureté de l’âme à travers des paroles d’une
très subtilité linguistique. Les propos étaient
voilés, c’étaient des paraboles difficiles à
saisir par les non-initiés. Avec intelligence,
ils savaient répondre à leurs détracteurs, ils
rendaient la monnaie à la pièce de leurs rivaux avec une grandeur et une affinité qui
laisse pantois plus d’un. Et tout cela, sans
écart de langage.
C’est vrai que pour bien comprendre le sens
des qacidat «chaabi», il faut comprendre les
mots au second degré, savoir apprécier le
sens de la répartie, l’extrême finesse des
phrases que certains comparent à un breuvage enivrant. Le choix des mots, la composition lyrique, les histoires elles-mêmes –la
qacida est un long poème racontant une épopée, une aventure, un destin- sont belles et
captivantes…
Malgré leur apparente désharmonie, les orchestres «chaabi» sont organisés à la perfection : tous les musiciens de l’orchestre
travaillent sous l’œil vigilant du cheikh qui
se fait comprendre par un simple hochement
de tête, une variation de voix, une note spécifique sur son instrument, pour éviter les errements ou que l’on sorte du thème. Chaque
Cheikh privilégie un style et un mode d’interprétation tirant ses origines des noubas andalouses.
Le « chaabi » est ainsi : c’est ce breuvage
avec ses tasses que ne peut comprendre que
l’illuminé, comme l’a si bien dit un grand
poète andalou.
Djilali Deghrar
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Numéro 46
du 22 au 28 octobre 2014
CULTURE
Café littéraire de Chlef
Un programme à la hauteur
des attentes
Pour cette rentrée 2014-2015, le programme annuel du Café littéraire de Chlef promet d’être très intéressant au vu des personnalités et
universitaires de divers profils, littéraire, linguistique, sociologique, historique, médiatique, etc., appelés à animer des conférences-débats avec le public chélifien.
M. Mohamed Boudia, président du Café littéraire activant sous l’égide de l’association
nationale de l’héritage algérien (ANHA)
dont il est le vice-président, a tenu a nous
préciser que pour cette année, le Café littéraire organisera ses séances de chaque mardi
après-midi au siège du Centre des loisirs
scientifiques de Hay Bensouna, remerciant
au passage son directeur Kaddouri Hamid
pour son soutien à l’action culturelle.
Il convient de signaler que M. Boudia déploie d’intenses efforts pour la continuité des
activités de ce Café littéraire depuis des années, n’hésitant pas à contribuer, lui et ses
collaborateurs Mokrane Ait Djidda, Djillali
Matmati, Baroudi Mohamed Kiouar, Mohamed Ayad, Nadir Dahmani et bien d’autres
encore, au financement des frais de réception
des conférenciers et gens de Lettres et de savoir sollicités pour l’animation de ces rencontres culturelles tout au long de l’année ;
la direction de la Culture se chargeant des
frais d’hébergement à l’hôtel des personnalités venant de loin. Mais il y a à espérer que
les instances publiques responsables concernées puissent appuyer un peu plus, à l’avenir,
ces initiatives, les animateurs du Café littéraire œuvrant bénévolement et ne disposant
pas souvent des moyens adéquats pour répondre aux nécessités de pareilles manifestations culturelles et scientifiques.
La dernière fois, l’APC de Chlef a apporté
sa contribution pour l’organisation de la réception donnée en l’honneur des participants
à la première séance de cette rentrée 20142015 du Café littéraire en attendant que,
dans un proche futur, toutes les modalités
d’organisation soient prises en charge par les
institutions relevant du secteur culturel et socioéducatif. N’était-ce la volonté de bien
faire de M. Mohamed Boudia, voué corps et
âme à Dame Culture, le Café littéraire n’aurait assurément pas connu cette activité
continue avec un programme à chaque fois
renouvelé et dont ceux qui tiennent les têtes
d’affiche n’ont rien à envier aux animateurs
des Cafés littéraires des grandes mégapoles
du pays. Cet éventail de participants nationaux et étrangers n’est pas dû au hasard mais
aux choix méticuleux de Mohamed Boudia,
lui-même partie-prenante du monde des Arts
et Lettres et de la culture, en général, étant
un écrivain comptant pas moins d’une vingtaine de livres avec trois autres ouvrages en
projet. Cependant tous ses ouvrages ont été
publiés en France chez les éditions de Edilivre et Ebooks, en attendant qu’ils soient tous
ou du moins une partie réédités en Algérie
où il ne compte que trois livres publiés à Dar
El Gharb dont «L’évasion spectaculaire» qui
a été soutenu par le ministère de la Culture
et le ministère des Moudjahidine.
L’écrivain qui se fond
dans la file d’attente
du «naql»
Par ailleurs, le talent de Mohamed Boudiaécrivain ayant été apprécié en France, il a
été invité à cet effet à prendre part à la foire
internationale du livre de Paris en 2012 où il
a dédicacé nombre de ses livres tandis que,
d’autre part, il a été retenu pour une bourse
de résidence d’écriture à laquelle il n’a pu,
cependant, prendre part pour la simple formalité de sa non résidence en France. Quoi
qu’il en soit, M. Boudia préfère de loin parler des activités des autres que des siennes,
Mohamed Boudia,
Président du Café
littéraire de Chlef
son souci principal étant la relance du Café
littéraire dont il souhaite en faire un lieu de
rayonnement culturel pour tous, insiste-t-il.
Lors de son allocution inauguratrice de la
nouvelle saison 2014-2015, le président du
Café littéraire de la capitale du Chélif s’est
fait un devoir de rappeler, que de par le
monde, les lieux de rendez-vous périodiques
des Cafés littéraires ont été, de tous temps,
les milieux particuliers qui ont assisté à
l’éclosion précoce des futurs talents de la littérature et des arts, en général, citant à cet
effet l’exemple des célèbres cafés d’Egypte
évoqués par le prix Nobel Naguib Mahfoud
qui en était un fervent adepte comme tant
d’autres. «Puissent nos Cafés littéraires
contribuer à faire émerger de futurs talents
en art, littérature, histoire… et ce, en travaillant d’arrache-pied dans l’immédiat à inculquer aux jeunes les notions pédagogiques du
travail d’écriture, l’amour des Lettres et savoirs, l’importance consacrée à l’Histoire du
pays et son patrimoine multimillénaire et
tout autant la spiritualité de l’Islam des lumières. Et partant l’intérêt accordé à l’universalité et l’esprit d’ouverture salutaire sur
les sciences, la technologie, les Humanités,
arts et cultures des civilisations du globe de
ce début du troisième millénaire, loin des affres de l’obscurantisme entretenu des
adeptes de l’intolérance et de l’extrémisme
antidémocratique de tous bords, nuisant tant
aux intérêts suprêmes de la nation», devait
conclure M. Mohamed Boudia.
Après quoi, il s’en allé se fondre parmi la
longue file d’attente des citoyens chélifiens,
guettant sous un soleil de plomb l’arrivée de
l’autobus qui tarde à pointer. Mais il en faut
beaucoup plus pour décourager ce tenace retraité de l’Education, écrivain et cadre culturel bénévole dont la grande force réside
-pour qui ne le connait pas- dans la légendaire modestie d’esprit voilant la richesse de
ce qu’il véhicule comme idées, esprit d’engagement en faveur des humbles et générosité de cœur exemplaires. C’est un résistant
pour ne pas dire un combattant pour le
triomphe de la Culture dans la Cité.
Mohamed Ghriss
Programme du café
littéraire 2014-2015
Mardi 21 octobre : conférence de Vincent
Bertaut du Chazaud- architecte près la cour
d’appel de Paris.
Mardi 28 octobre : conférence de du Dr Ait
Djida Mokrane
Mardi 04 novembre : conférence du Dr
Mohamed Kassoul
Mardi 11 novembre : conférence de Dr Ait
Saada El Djoumhouria
Mardi 18 novembre : Conférence du Dr
Abdelkader Bendamèche
Mardi 25 novembre : conférence de Mme
Bouch’ir Habiba- sociologue
Mardi 02 décembre : conférence de Dr AitSaada El Djoumhouria
Mardi 09 décembre : conférence du Pr
Leila Aslaoui
Mardi 16 décembre : conférence du Dr Ali
Medjdoub
Mardi 23 décembre : conférence du Dr Ait
Djida Mokrane
Mardi 30 décembre : conférence de Mme
Sebkhi Nadia –Directrice de la revue culturelle « Livr’EscQ »
Mardi 04- janvier 2015 : La jeune écrivaine
Anya Mériméche
Mardi 13 janvier 2015 : conférence du Dr
Amiche Abdelkader
Mardi 20 janvier 2015 : conférence du Dr
Mohamed Kassoul
Mardi 27 janvier 2015 : conférence de Mohamed Moulesshoul (Yasmina Khadra)
Mardi 03 février 2015 : conférence du Dr
Babaci Belkacem
Mardi 10 février 2015 : conférence du Dr
Ait Saada El Djomhouria
-Mardi 17 février 2015 : conférence De
Mohamed Boudia – La journée du Chahid
-Mardi 24 février 2015 : Kiouar Mohamed
Baroudi - Le syndicalisme en Algérie l’UGTA. Mardi 03 mars 2015 : conférence
de Maamar Farah, co-fondateur du journal
«Le Soir d’Algérie»
Mardi 10 mars 2015 : conférence de Mme
Zohra Drif Vve Bitat
Mardi 24 mars 2015 : conférence du Dr
Mme Bouch’ir Habiba
Mardi 31 mars 2015 : conférence de Mohamed Boudia – la journée du mensonge
(1er Avril) - Mardi 07 avril 2015 : conférence du Pr El Hachemi Mahieddine – La
numérologie et la cabale juive (magie noire)
– Le Soufisme
Mardi 14 avril 2015 ; conférence du Pr Mohamed Boudia- La journée de la science «
Youm El Ilm »
Mardi 21 avril 2015 : conférence du Pr
Djillali Bencheikh (Prix de l’ADELFFrance)
Mardi 28 avril 2015 : conférence de Mme
Breksi –Rahal Djamila – Editrice «Les Editions 3 pommes» - Oran
Mardi 05 mai 2015 : conférence de Mohamed Boudia : Les évènements du 8 mai 1945
– Les prémices de la révolution du 1er novembre 1954
Mardi 12 mai 2015 : conférence du colonel
Hassan (Youssef El Khatib) – La wilaya IV
historique
Mardi 19 mai 2015 : conférence du Dr Ali
Medjdoub - L’appel du 19 mai 1956- Grève
des étudiants algériens
Mardi 26 mai 2015 : conférence du Dr Bouziane Benachour – Ecrivain – Homme de
théâtre – journaliste d’El Watan
Mardi 02 juin 2015 : conférence du Dr Mohamed Magani
Mardi 09 mai 2015 : conférence du Dr Ait
Djida Mokrane
Mardi 16 juin 2015 : conférence de Mohamed Boudia - Les enfumades de la Dahra et
d’Ouled Younès
Mardi 23 juin 2015 : conférence du Dr Mohamed Kassoul
Mardi 30 juin 2015 : conférence de Mohamed Boudia – Fête de l’indépendance et de
la jeunesse (5 juillet 1962) – Clôture du Café
Littéraire pour la saison 2014-2015/
DELOCALISATION
DU CAFE LITTERAIRE
DE CHLEF
Le Café Littéraire de Chlef a été délocalisé
suite à des contraintes administratives.
Désormais, son siège se trouve au Centre
des Loisirs Scientifiques (face à la Salle
de Sport « Chahid M’hamed Nasri dit
Nini).
Les séances du Café littéraire se tiennent
habituellement tous les mardis à partir de
14 h30. .L’invitation est générale. Bienvenue à tous !
Le Président : Mohamed Boudia
Numéro 46
Du 22 au 28 octobre 2014
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LECturE
ROMAN INEDIT
JE DéfENDRAI mA mèRE
AvANt lA JustICE
Par RACHID EZZIANE
Villeblevin, France, le 4 janvier 1960. La Facel Vega 3B, la voiture la plus rapide de l'époque, dérape, sort de la route et percute un arbre. Dans la
voiture se trouvaient Albert Camus, Michel Gallimard, sa femme et leur fille Anne. Dans ce roman, l'auteur fait parler Albert Camus au moment
de son agonie, en imaginant un dialogue avec le jeune Algérien qui lui avait posé la question sur la guerre d'Algérie à Stockholm. Aussi, pour essayer d'apporter des éléments de réponse sur l'engagement d'Albert Camus au sujet de l'Algérie. Son histoire, son peuple, sa nation.
"Je crois en la justice, mais je défendrai ma mère avant la justice", avait-il dit. Est-ce suffisant pour lui faire endosser tout ce qui a été dit sur
lui jusqu'à ce jour ? Pouvait-il être autre que ce qu'il était ? "Compatriote à temps partiel", comme disait Abdelkader Djeghloul…
Cinquième Episode
Les cerisiers de Miliana attendent
la floraison sous les flocons. En
juillet, ils donneront les plus belles
cerises. Là-bas, sous l’ombre du
Zaccar, j’ai passé plusieurs étés.
Un autre soleil d’Algérie m’avait
réjouit, durant ces années-là. En
tant que fils de pauvre, seul ce coin
de paradis m’était permis. Partout
en Algérie, la nature se confond
avec le soleil. Et tout est gratuit. La
nature, la mer et le soleil. La générosité et la chaleur humaine. Autrefois, plus maintenant.
Il recommence à parler, l’arabe.
«Ce n’est pas non plus de la nature
dont je voudrais vous parler. Même
pas du soleil. Le soleil vous pouvez
le trouver partout dans le monde.
De la Californie à Djibouti. Ni de
la mer non plus. Même le slogan :
l’Algérie Française, est désuet par
rapport à la question qui me taraude l’esprit, depuis bien longtemps. Ton mal est trop profond. Il
habite les abysses de quelque
chose qui ne veut pas dire son nom.
Ton mal est métaphysique… monsieur Mucas.»
Son visage s’adoucit à chaque mot
qui me fait mal. Chaque syllabe lui
procure le plaisir d’avoir touché
l’abcès. Je sais, il veut revenir à ce
fameux jour de Stockholm ; il veut
revenir à : «Je défendrai ma mère
avant la justice». Les arabes
croient que j’avais choisi le colonialisme en disant ça. Je n’oserai
jamais déposséder un arabe de sa
terre. Je n’oserai jamais prendre les
armes contre lui. Mais contre ceux
qui tuent des innocents, je n’ai
point de respect. Et s’ils croient
que leurs actes -l’insurrection,
comme ils l’appellent, est une justice, ils se trompent, et c’est de
cette logique de justice, qui est
fausse pour moi, dont je parle ;
contre cette justice, je choisirai la
vie, celle de ma mère et celle de
tous mes autres concitoyens, y
compris les arabes. D’ailleurs,
j’étais parmi les premiers qui
s’étaient opposés à la création
d’une milice d’autodéfense par les
colons. J’en ai écrit beaucoup de
lettres aux différents responsables.
Toutes mes lettres disaient que
j’avais l’Algérie en travers de la
gorge. Toutes mes lettres, relisezles, toutes, parlent de réconciliation
entre les deux communautés. Et
puis, personne ne peut me contester, ou m’enlever, mon amour pour
l’Algérie. En janvier 1956, j’avais
appelé pour une trêve, entre les
deux peuples. On m’avait dit que
c’était trop tard. La trêve c’était
pour discuter, parler d’hommes à
hommes ; la paix viendra après.
Oui, j’ai dit des choses un peu
dures, surtout quand on voulait
nous faire porter le chapeau, à nous
autres -Français des petits métiers
et employés salariés. Nous aussi on
avait le droit d’être écouté. D’autant plus que de l’autre côté, dans
la France des intellects, on nous
traînait dans la boue et le mensonge. Ils ne connaissent rien à la
vie de l’Algérie. La paix ne se décrète pas, elle se négocie ; elle se
vit. J’ai passé des moments difficiles, durs ; plusieurs fois, l’envie
d’arrêter tout et de partir effleurait
mon esprit saturé de dégoût. J’ai
aussi vécu des jours sans mémoire,
l’esprit stérile, l’âme vide, comme
un barbare. L’humiliation m’accablait, me faisait vivre dans l’enfer.
Et j’ai haï l’injustice coloniale
comme ceux qui prétendaient la réparer par la «la phénoménologie»,
devant un demi, au café Flore. Savaient-ils que je souffrais ? Plus
que tous ! Combien de demandes
de grâce j’avais écrites. Combien
de cris j’avais lancés aux gouvernants. Personne ne m’écoutait.
J’étais seul dans la tourmente Algérienne. Et si mon silence, durant
plus d’une année, avait ouvert la
voie à toutes les supputations possibles, des uns et des autres, c’est,
justement, pour ne pas ajouter de
l’huile sur le feu – de la guerre. Ce
jeudi 12 décembre, je ne l’ai pas
oublié, le débat, avec les jeunes
étudiants, était studieux et pacifique, et qui devint à la fin, cris et
chuchotements. Mon «Je crois à la
justice, mais je défendrai ma mère
avant la justice», je sais, avait fait
le tour du monde ; et jusqu’au fond
des djebels, y est arrivé. Aujourd’hui, je demanderai une seule
chose, ne me faites pas dire ce que
je n’ai pas dit. Je parlais de l’aveugle justice, qui tue, enfants et
femmes ; et ma mère, n’est que la
représentation de tous les autres,
fauchés, ou qui pouvaient être fauchés par cette justice aveugle. On
ne choisit pas les ténèbres, même
s’ils prétendent servir la justice. Et
si c’est ça votre justice, je la dénigre. Voilà, j’ai dit le fond de ma
pensée ; j’assume. «Je voudrais encore ajouter, à propos du jeune Algérien qui m’a interpellé, que je me
sens plus près de lui que de beaucoup de Français qui parlent de
l’Algérie sans la connaître. Lui savait ce dont il parlait et son visage
n’était pas celui de la haine mais du
désespoir et du malheur. Je partage
ce malheur, son visage est celui de
mon pays. C’est pourquoi j’ai
voulu donner publiquement à ce
jeune Algérien, et à lui seul, les explications personnelles que j’avais
tues jusque-là…»
Ah Tipasa ! Ton soleil me manque.
Ton air pur, qui m’aidait, dans mes
moments acariâtres, avec une jatte
pleine, à dégager mes étouffements, me manque aussi. Et du
haut du mont Chénoua, en face de
tes ruines, je m’imaginais accomplir le sommeil des justes, au milieu de tes champs fleuris. Ton
printemps, comme des tableaux, en
patchwork, se succédant, les uns
après les autres, me faisait remémorer ce passé – Romain, d’il y a
plus de deux mille ans. Et tout près
d’une tombe romaine, non loin de
la mer, j’aurais aimé finir mon dernier sommeil. Ah Tipasa ! Si tu sais
combien tu me manques. Si tu
peux m’envoyer, sur le dos de tes
vagues blanches, ou sur les ailes de
tes blanches mouettes, un petit
rayon, ou une goutte des ceps de
Marengo, rouge comme tes crépuscules d’été. De Rome à Tipasa,
combien aurait été mon bonheur de
le parcourir ce chemin… seul.
Le jeune arabe transpire. Il a
chaud, ou il a peur, ou il veut dire
quelque chose d’important. Il a le
visage de l’arabe couché sur le
sable de la plage d’Alger.
Je sens l’odeur des beignets au
miel. La rue Bab Azoun, grouillante de passants, baignée dans
cette odeur de friandises arabes,
m’accueillait les matins d’hiver
avec nonchalance et nostalgie. Je
m’arrêtais devant ces petites
échoppes, je prenais le temps de
déguster un beignet que me remettait, enroulé dans un papier, le petit
serveur arabe, portant chéchia
rouge et pantalon large. Tout en
mordant sur la friandise, je m’amusais à regarder l’homme, tout au
fond de la boutique, avec son air de
fakir, assis en tailleur, le brasier de
feu devant lui. Je continuais mon
chemin vers le lycée en passant devant l’église qui tournait le dos à la
ville arabe. La casbah. Peintes en
blanc, les maisons de la casbah
d’Alger ressemblaient à des escaliers qui montaient vers le ciel. Au
printemps, les maisons deviennent
des bateaux à voiles, amarrés, avec
leur linge qui sèche dans le vent.
Mon âme balance entre le silence
et les mots. Le silence me raconte
le passé. Les mots le présent. Quel
présent !
La bière s’est refermée. L’œil de
Caïn, incarné en un juvénile visage, en sueur, m’épie, tantôt de
près, tantôt de loin. Il s’approche.
Son souffle m’effleure. Il parle. Un
brandon enflammé de mots illumine son visage. Les lettres crépitent, flamboient, forment des
phrases, m’accablent.
«Le premier homme était un soldat. Il était armé. Il était poudre et
bateaux de guerre. C’était un matin
du mois de juin. Le bleu et l’ocre
de l’aube naissante dévoilaient
l’armada en rade. Sur les ponts, les
longues-vues scrutaient, cherchaient les failles, puis partaient au
rapport. La ville blanche, couchée
à flanc de montagne, dormait. Les
petites fleurs, sur les balcons, s’ouvraient avec la rosée qui montait de
la mer. Les enfants rêvaient, recroquevillés sur eux-mêmes. Les
femmes, légèrement habillées,
s’étiraient les bras, en sortant dans
le patio puiser l’eau du puits. Les
hommes gardaient toujours les
nattes. Ils ne s’éveilleront qu’avec
les odeurs matinales, qu’exhaleront
les galettes cuites sur les braseros.
Dans les rues, bordées de maisons
à étages, les premières ombres, tels
des fantômes, rasaient les murs ; ils
deviendront silhouettes, épouvantails, puis maures descendant vers
la mer. Le jour se levait. Les habitants d’Alger «subissaient» l’histoire en ce treizième jour du mois
de juin de l’an 1830. Maudit sera
ce jour à jamais. Sur le pont du
ville de Marseille des peintres et
des dessinateurs se préparaient à illustrer la campagne va-t-en-guerre,
comme s’ils allaient à une fête. Ils
immortaliseront, à leur manière, la
noce de la prise d’Alger ; la défloration de la vierge fut douce et rapide, diront-ils. Mais le silence du
matin d’Alger la laiteuse fut secoué
par des murmures, qui deviendront
cris et pleurs à la fin de la journée.
Et l’étrange guerre ne dura pas
longtemps.
Quelques
jours.
Quelques mois, tout au plus. Car
les Francs étaient plus de quatrevingts mille, entre soldats et marins. De l’autre côté, une petite
garnison pour garder la ville. On
tuait en riant. A chaque salve qui
faisait mouche, des hourras emplissaient les lieux de joie. Dès les
premiers jours, les cales se remplirent de prisonniers. Toulon et Marseille les accueillirent, comme des
bêtes, dans des lazarets. Les autres,
qui étaient plus de deux mille, on
les liquida en une seule salve d’un
feu de bataillon. L’écrivain était là.
Merle, comme un merle, chantait
la victoire. Décrivait le spectacle.
Il se voyait sur les planches d’un
théâtre de Paris en train de jouer les
scènes. A sa femme, comédienne
de renom, il donnera les meilleurs
rôles. Par la poudre et le feu, par le
sabre et la baïonnette, par l’art et la
littérature, on fêta la victoire. Et
l’écrivain, dans sa villégiature,
distribuant des morceaux de sucre
à quelques blessés maures, comme
dans un zoo. Il racontera des anecdotes, belles, pour être lues à Paris,
Marseille et Toulon. « Fanatisme
musulman », écrira-t-il à chaque
fois qu’il décrivit un acte de bravoure d’un arabe. Et puis, c’était le
pillage. L’or, par caisses, avec
d’autres butins, fut transporté
jusqu’au nouveau roi, qui venait de
monter au trône après un coup
d’arcane concocté avec les républicains contre Charles X. Le roi qui
avait ordonné la conquête est
déchu, vive le nouveau qui la
continue. La France, toute la
France, des royalistes et des républicains, des poètes et des écrivains, des scientifiques et des
ignorants, des nobles et du peuple,
salua la victoire, plébiscita l’ère de
l’empire. Tel un volcan, la littérature des souvenirs de la conquête
se propagea à la vitesse de la haine
des bédouins. Militaires, interprètes, scientifiques, homme de religion, médecins et autres se mirent
de la partie. Chacun allant à qui
avait mieux vu, su et fait. La civilisation s’installait en Algérie…»
A suivre
20
Numéro 46
Du 22 au 28 octobre 2014
HigH tecH
présente un nOuveL
imac 27 pOuces
retina et 5K
Apple a officialisé son nouveau tout-en-un, le tout premier iMac 27
pouces de sa gamme à bénéficier d'un écran 4K Retina. En revanche, le 21,5 pouces attendra.
Apple a lancé ce soir un nouvel iMac 27
pouces. Et les aficionados de la marque
à la pomme seront contents d'apprendre
que le nouveau tout-en-un géant de la
marque passe... à la 5K. Pour la vidéo,
et le montage plus précisément, l'intérêt
est d'avoir plus de surface de travail
pour l'exploitation de contenus 4K. Le
21,5 pouces reste lui en Full HD et le 27
pouces "normal" conserve sa définiton
d'image aussi (2560 par 1440 pixels).
Même pied, même boîtier tout en aluminium fin et élégant. Le fond, lui, change
légèrement. Et bien entendu, Yosemite,
la nouvelle version de MacOS X, répond présente.
imac with retina 5K Display : l'écran change
mais pas que....
Soyons honnête, de loin, cet iMac ne
tranche absolument pas avec la généra-
tion précédente. Pour constater les différences, il faut prendre ses lunettes ou
sa loupe et se pencher attentivement sur
l'enveloppe aluminium de l'engin. La
plus grosse inovation est surement le
moniteur 5K (5120 x 2880 pixels) et son
cadre de 5 mm d'épaisseur (au plus fin).
Les ingénieurs ont dû inventer de nouvelles dalles, proposant plus de pixels
par pouce et surtout une consommation
maîtrisée. La dalle IPS est épaulée par
une puce de traitement de pixels additionnelle, dédiée à l'affichage de telles
images. Difficile d'en dire plus pour le
moment car Apple ne donne pas beaucoup de détails sur celle-ci. En outre, la
puce graphique AMD, détaillée ci-dessous, est en l'état incapable d'afficher les
jeux 3D de façon fluide. Enfin, si l'on se
fie à la fiche technique du processeur
3D, ce dernier ne peut pas afficher des
images dont la définition dépasse celle
de la 4K. Le modèle 27 pouces 5K
carbure aux processeurs Intel Core i5
à i7, avec 8 Go de mémoire et un
disque dur Fusion de 1 To. Il repasse sur une puce AMD Radeon
R9 M290X 2 Go GDDR5 (ou
M295X 4 Go GDDR5), délaissant
les solutions Nvidia pourtant toujours présentes sur le 21,5 et le 27
pouces "normaux". À noter aussi,
la présence de deux prises ThunderBolt 2 sur le 27 pouces 5K (le
27 pouces classique se contente
de prises Thunderbolt... classiques).
Quant aux prix, l'iMac 21,5
pouces reste vendu à partir de
1100 euros, le 27 pouces "simple" est vendu 1800 euros, et
le 5K, lui, a un prix de démarrage de 2600 euros. La disponibilité est immédiate.
Omate Lutetia
La montre connectée dessinée
pour les femmes
L’Omate Lutetia serait la première smartwatch exclusivement pensée pour la gent feminine. Un modèle chic conçu autour d'un écran LCD rond, recouvert de verre saphir.
près la TrueSmart, une montre
connectée un peu épaisse et pas
franchement très design, le
constructeur Omate vient d’annoncer la Lutetia : une “smartwatch” exclusivement dessinée
pour les femmes. Nous avions
bien en tête la Cogito Pop
comme modèle unisexe, voire
légèrement féminin, mais d’une
conception un peu trop “toc”
pour accompagner ses dames en
soirée. Ici le style est non seulement plus tranché, mais plus
chic aussi, optant pour un bracelet perlé, décliné en version
dorée, argentée ou rose. Le bijou
est naturellement plus adapté
aux petits poignets des femmes :
12 mm d’épaisseur pour 4 cm de
diamètre.
Sobre, mais bel
et bien connectée
Impossible aussi au premier
coup d’œil de penser que
l’Omate Lutetia est une montre
connectée. A l’image de la Withings Activité, ronde elle aussi,
la Lutetia joue la carte de la sobriété. Mais c’est bien un écran
LCD transflectif (qui capte la lumière ambiante) et qui reste al-
lumé en permanence qui fait office de cadran. Un écran par ailleurs recouvert d’un verre saphir
et qui est tactile pour naviguer
dans les différentes notifications
en provenance du smartphone
Android ou iOS (SMS, mails,
appels, notifications des réseaux
sociaux, etc.), à condition qu’il
soit compatible Bluetooth 4.0.
L’Omate Lutetia fonctionne avec
un processeur (MT2502) et une
plateforme maison. Il s’agit de
LinkIt, dédiée aux objets
connectés et développée par MediaTek Labs. Il faudra donc installer une application sur son
smartphone pour appairer
cette montre.
Enfin, Omate indique que
l’autonomie de sa montre
serait de 5 jours “en veille”.
Il faut craindre qu’en fonction du nombre de notifications qu’on recevra par jour,
cela soit réduit, à une bonne
grosse journée d'utilisation.
L’Omate Lutetia est d’ores et
déjà disponible en précommande
sur le site omate.com à 170 dollars pour une livraison en fin
d’année. Et apriori les livraisons
en France ne sont pas exclues.
numéro 46
du 22 au 28 octobre 2014
21
santé
cancer du sein
Les grands progrès
de La tumoreCtomie
Octobre Rose 2014, mois du dépistage du cancer du sein, et l'occasion de faire le point sur la maladie. C'est toujours difficile à accepter mais,
dans 75 % des cas, la tumeur cancéreuse peut aujourd'hui être ôtée grâce à une chirurgie locale qui permet de conserver le sein. La tumorectomie
est une chirurgie dite « conservatrice », elle ne concerne que la tumeur et une marge de tissu sain tout autour, la « marge de sécurité », ainsi qu'un
ganglion lymphatique. Elle permet de garder intacte la plus grande partie possible de la glande mammaire. Le sein est donc conservé y compris
l'aréole, à moins que la tumeur soit très proche.
D
ans les trois quarts des cas, cette intervention est possible, et ce chiffre
augmente : il faut que la tumeur du
sein soit de petite taille par rapport au sein (
d'où l'intérêt des dépistages précoces) et
qu'elle soit unique (s'il y a deux tumeurs,
elles doivent être très proches). Le type d'intervention est proposé lors d'une réunion de
concertation comprenant des spécialistes de
plusieurs disciplines (chirurgie, oncologie,
radiologie, psychologue...), puis soumise à
l'accord de la patiente.
souvent la patiente est
opérée en ambulatoire
L'intervention de déroule de plus en plus
souvent en ambulatoire : environ 40 % des
patientes sont opérées en une journée à l'Institut Curie. Sinon, il faut compter deux nuits
d'hospitalisation. Le matin, la patiente arrive
à jeun. « A l'Institut Curie, elle entre le plus
souvent en salle d'opération debout », précise le Dr Severine Alran, chirurgienne, responsable de l'unité de chirurgie ambulatoire
à l'Institut Curie à Paris. Si le nodule est palpable, on opère directement. Sinon un repérage préopératoire a été réalisé le jour
précédant l'intervention par le radiologue.
L'intervention se déroule sous anesthésie générale et dure d'une demi-heure à une heure
et demie. Les tissus retirés sont envoyés au
laboratoire afin d'y être analysés. L'empla-
L
cement des cicatrices est décidé « à la carte
» en tenant compte de l'anatomie de la patiente et en fonction de la localisation de la
tumeur. Celles qui se situent autour de
l'aréole sont choisies le plus souvent pour
plus de discrétion. Dans tous les cas, la patiente a été informée par le chirurgien au
préalable. La « mauvaise surprise » au réveil
n'existe pas !
La tumeur est envoyée au laboratoire pour
analyse. Si la marge enlevée se révèle insuffisante, il faut réopérer dans les jours sui-
vants. Un geste qui concerne environ 15 %
des patientes. Un contrôle est réalisé par téléphone le jour qui suit pour vérifier que la
patiente va bien. Elle sait qu'elle peut utiliser
des antidouleurs (paracétamol, tramadol). Le
pansement est simple à effectuer.
des cicatrices les plus
discrètes possibles
Il n'y a plus d'opération standard, les techniques chirurgicales s'adaptent à la forme du
sein et les cicatrices sont le plus discrètes
possibles (autour de l'aréole, sous le sein).
Mais enlever une tumeur laisse toujours une
dépression, ou un effet de dissymétrie entre
les deux seins. Le chirurgien veille à ce que
ce problème soit le moins important possible
en repositionnant des tissus sains en regard
de la dépression. Après tous les traitements
(radiothérapie), une reprise des cicatrices, un
remodelage de l'aréole si nécessaire, et un
comblement avec des cellules graisseuses
peut être envisagé.
Après l'intervention, comment être certain
que tout a été bien enlevé ? Des cellules cancéreuses ne sont-elles pas en train de partir
ailleurs, transportées dans la lymphe qui
draine le sein ?
De cette réponse dépend la survie de la patiente. Pour plus de sécurité, on a longtemps
enlevé toute la chaîne des ganglions lymphatiques située sous l'aisselle. Au risque d'handicaper la femme, qui devait passer par des
séances de drainage et des soins parfois compliqués pour juguler l'effet « gros bras » dû
à la stagnation de la lymphe. Une séquelle
aujourd'hui beaucoup plus rare grâce à la
pratique de la technique du « ganglion sentinelle ».
Lors de l'opération, on ôte le premier ganglion qui draine la tumeur. S'il est sain, la
chaîne n'est pas enlevée. On envoie le ganglion au laboratoire pour vérifier qu'effectivement, il est sain.
CanCer : les recommandations
pour bien s'alimenter
râpée...). Le patient doit consommer 30 calories par kilos
de poids par jour. Soit par exemple 2100 calories pour 70
kilos.
es patients atteints de cancers sont soignés avec des
traitements lourds qui ont des répercussions sur la
manière de s'alimenter. Comme les risques de dénutrition existent et qu'ils ont des conséquences sur l'efficacité
du traitement, voire sur la mortalité, il est essentiel de tout
mettre en œuvre le plus tôt possible pour éviter que les malades ne perdent du poids, conservent un bon apport calorique et gardent le plaisir de manger.
Bruno Raynard, chef de service diététique et nutrition à Gustave Roussy et membre du Conseil d'administration de la Société francophone nutrition clinique et métabolisme
(SFNEP), fait le point sur cette situation. Même si chaque
patient a besoin de conseils diététiques personnalisés, il nous
apporte des recommandations qui peuvent s'appliquer à tous
les malades.
Quels sont les risques
sur l'alimentation
d'un traitement ?
La plupart des traitements cause des nausées, altère l'appétit
et le goût des aliments et provoque un phénomène de satiété
précoce.
Les patients n'ont plus faim dès qu'ils ont consommé une faible quantité de nourriture. Si ces effets sont causés directement par le traitement, la maladie génère aussi de la fatigue,
des déprimes ou de la dépression qui, elles aussi, modifient
la faim.
Pour accompagner le patient, l'entourage et les professionnels de santé ne doivent jamais faire de forcing alimentaire,
car cela aggrave les problèmes de nutrition. En revanche,
avant que le problème devienne irréversible, il existe
quelques principes simples à mettre en place.
se faire plaisir, oublier tous les règles
de l'alimentation équilibrée
Fractionner les repas
Pour limiter la nausée et s'adapter la satiété précoce, on préfère fractionner les repas en 4 à 6 collations par jour plutôt
qu'en 3 gros repas. Le patient choisit l'aliment qu'il a le plus
envie de manger mais en plus petite quantité.
enrichir en calories les plats
Pour faire le plein de force, on enrichit les plats pour les
rendre plus riches en calories et en protéines. On rajoute du
beurre, du fromage, de l'huile d'olive, des lardons, un jaune
d'œuf dans sa purée, sa soupe, ses pâtes, de la chantilly ou
de la crème fraiche sur les fraises, de la mayonnaise dans
la salade. On n'hésite pas à rajouter des fruits oléagineux
(cacahuètes, noix, amandes, poudre d'amande, noix de coco
L'altération du goût provoque souvent un dégoût de la
viande rouge qui devient métallique, mais peut toucher sans
distinction tous les aliments. Il n'existe aucune règle. En
fonction des patients il est essentiel de réadapter les menus
et éliminer tous les goûts parasites. Pour atténuer l'alternation du goût on cuisine plutôt des repas froids.
Et surtout, on oublie les régimes anticholéstérol, les régimes
antidiabètes, et les régimes sans sel. La priorité est de garder un poids constant. Nous ne sommes pas dans le cadre
d'une alimentation de prévention des cancers. Si le patient
a envie par exemple de se nourrir de junk food ce n'est pas
un souci. Aucun aliment n'est interdit, sauf le pamplemousse pour le cas très particulier de la greffe de moelle
car ce fruit bloque la métabolisation des médicaments antirejet après une greffe.
avoir une bonne hygiène
de vie
Si on oublie les règles de l'alimentation équilibrée, il est
fortement recommandé d'arrêter le tabac, qui diminue l'appétit et altère les goûts. Il est aussi important de pratiquer
une activité physique adaptée (20 minutes de marche, de
gym, ou se forcer à monter des escaliers) pour stimuler la
faim et ne pas perdre trop de masse musculaire. Il est aussi
important de soigner son hygiène bucco-dentaire pour réduire les troubles du goût.
22
sCienCes
numéro 46
Du 22 au 28 octobre 2014
des greffes de Cellules souChes
prometteuses Contre la CéCité
Une thérapie aux cellules souches a été utilisée sur des patients atteints de dégénérescence de la macula afin de vérifier si des
effets secondaires néfastes apparaissaient. Les cellules n'ont causé aucun dommage et, mieux encore, 13 des 18 patients ont
constaté une amélioration de leur vision.
C'
est un nouvel espoir pour toutes
les personnes souffrant de maladies affectant les yeux. Et s'il devenait possible d'inverser les dommages sur
la vision grâce à des cellules souches ? C'est
ce que suggère une nouvelle étude publiée
dans la revue The Lancet. Celle-ci a consisté
à injecter des cellules souches dans les yeux
de patients atteints de dégénérescences de la
macula.Initialement, le test ne devait servir
qu’à vérifier si les traitements aux cellules
souches étaient bien sans danger mais au
final, il a abouti à des résultats prometteurs :
le traitement a nettement amélioré l’état de
certains volontaires, a constaté l'équipe de
l'entreprise américaine Advanced Cell Technology.
tester les risques
Les cellules souches offrent l’espoir de pouvoir réparer et remplacer n’importe quel organe sans avoir à passer par des greffes. Ces
dernières demandent en effet des interventions chirurgicales lourdes et des donneurs,
sans compter les difficultés liées au phénomène de rejet. D'où l'intéret croissant pour
les traitements à base de cellules
souches.Mais l’emploi de ces cellules n’est
pas encore au point et des tests sur des animaux ont montré l’apparition de tumeurs et
même de rejets. L’étude d’Advanced Cell
Technology souhaitait donc vérifier ces
risques sur un petit nombre de volontaires.
Pour cela, les patients étaient divisés en deux
groupes. Sur les 18 volontaires, une moitié
était atteinte de dégénérescence de la macula
due à l’âge et l’autre de la maladie de Stargardt, qui affecte aussi la macula mais qui
est d’origine génétique. Ils ont ainsi tous
reçu une injection d’entre 50.000 et 150.000
cellules dans un seul œil, tandis que l’autre
servait de groupe de contrôle. L’œil est également un site de choix car le système immunitaire n’y est pas très développé, ce qui
limite les risques de rejet.
une amélioration chez 13
patients
Au bout de 22 mois, aucun patient n’a montré d’effets secondaires négatifs dus aux cellules. La méthode d’implantation en
elle-même a par contre provoqué quelques
dégâts qui ont réclamé une opération de la
cataracte chez quatre patients. Mais ce qui a
le plus frappé les chercheurs, c’est que 13
patients ont connu une amélioration notable
de leur vision dans leur œil traité. Cette amélioration a été constatée en faisant lire les patients. Huit d'entre eux étaient même
capables de lire 15 lettres supplémentaires
un an après la transplantation, précisent les
auteurs de l'étude dirigée par Robert Lanza.
L’œil qui avait été laissé tel quel n’a pas
montré le moindre signe d’amélioration,
preuve qu’il s’agit bien d’un effet des cellules souches. Dans un commentaire diffusé
par la revue, Anthony Atala, un spécialiste
américain de la médecine régénérative a
salué les nouveaux résultats comme "une
avancée majeure". Néanmoins, les auteurs
soulignent tout de même que les tests n’ont
pas été menés en double aveugle et qu’un
effet placebo n’est pas exclu.Pour en savoir
plus, ils entendent poursuivre les recherches
afin de déterminer notamment le bon dosage
de cellules pour obtenir un effet positif.
Ces abeilles ont une redoutable teChnique
de défense Contre les frelons géants
C
Pour lutter contre le redoutable frelon-géant japonais, les abeilles ont développé une stratégie consistant à rôtir
leur prédateur à petit feu.
inq fois plus gros qu'une
abeille, le frelon-géant japonais (Vespa mandarinia japonica) est capable d'en tuer 40 en moins
d’une minute pour assurer sa subsistance. Les mœurs du redoutable prédateur sont en effet des plus sinistres
puisque l’insecte se nourrit de ses propres cousins sociaux hyménoptères.
Les abeilles, les guêpes, mais aussi les
frelons plus petits que lui constituent
sa principale source nutritive.Lorsque
l’on croise un frelon-géant près d’un
essaim d'abeilles, celui-ci est la plupart du temps condamné.
Les membres de la colonie ont beau
être nombreux et combattifs rien n’y
fait. Si le nid est trop développé, le
prédateur n’hésite pas à se joindre à
d’autres pour chasser en groupe et éradiquer en peu de temps la totalité de la
population.
Les ravages qu’ils infligent à leur
proies sont si fulgurants que celles-ci
ont du mal à s’adapter pour
survivre.Fort heureusement, aussi redoutable que peut être le frelon-géant,
celui-ci a lui aussi son propre talon
d’Achille : la chaleur.
Les abeilles japonaises le connaissent
d’ailleurs assez bien puisqu’elles ont
fait de cette faiblesse une stratégie
pour tenter de lutter contre l’envahisseur. La vidéo ci-dessus réalisée auprès d’un nid dévoilent comment
celles-ci s’y prennent pour faire reculer le prédateur.
Cuisson à petit feu
A travers la séquence, on peut voir les
abeilles s’en prendre à l’intrus non pas
en le piquant mais en vibrant pour
augmenter la température collective
jusqu’à ce que celle-ci atteigne
47,2°C. En recouvrant le frelon-géant
sous leurs corps en mouvement, les
abeilles créent autour du prédateur un
environnement semblable à celui d’un
four traditionnel.Si les ouvrières qui
défendent la colonie peuvent supporter des vagues de chaleurs allant
jusqu’à 47,8°C, les frelons géants en
revanche ne tolèrent pas les température au delà de 46,1°C. Aussi le prédateur, rôti vivant, finit par succomber
sous la chaleur et emporte avec lui le
secret de l'emplacement du nid. La colonie est sauvée.
Numéro 46
du 22 au 28 octobre 2014
23
SportS
L'ASO SORt victORieuSe de SOn MAtch cOntRe Le Rc ARbA
Est-ce le déclic ?
Fraichement désigné à la tête de l'ASO Chlef, Mohamed Benchouia a pu obtenir la dérogation de s'asseoir sur le
banc de touche et suivre de près son équipe lors de la septième journée du championnat national, ligue 1 mobilis.
Peut-on dire qu'il est l'homme providentiel ?
L
e désormais nouveau coach de
l'équipe chélifienne avait tenu une
conférence de presse quelques
heures après son désignation à la tête de la
barre technique, lors de laquelle il a remercié la direction pour la confiance et le public
de Chlef pour son soutien.
En réponse à une question sur la mission qui
l'attend, M. Benchouia a affirmé qu'il n'est
pas facile de prendre en main une équipe
dans de telles conditions, estimant toutefois
que "tout demeure possible pour rendre à
l'équipe son zèle enthousiaste."
Le nouveau coach des rouge et blanc pense
que "le problème est d'ordre psychologique." Il s'agit donc pour le team de surpasser la situation actuelle, ce qui, d'après lui,
nécessite "la conjugaison des efforts de
toutes les parties, administration, staff technique et les supporteurs qui sont priés plus
que jamais de nous venir en aide par leur
soutien à l'équipe."
Le mercato hivernal est aux portes, il faut
toutefois en profiter et bien l'exploiter en allant chercher les oiseaux rares pour renforcer l'équipe dans ses différents
compartiments, a encore souligné M. Benchouia.. Le retour de Benchouia semble déclencher une volonté chez les joueurs, cette
volonté qui leur a manqué, faut-il le dire, depuis l'entame de la saison footballistique et
le match qu'ils ont livré samedi dernier face
au RC Arba en témoigne. En effet, les camarades de Zaoui ont dominé leurs homologues du jour et sont parvenus à secouer les
filets de Fellah par deux fois, grâce à la prestation du groupe qui a fait montre d'un nouveau visage, celui de gagneur qui l'a
caractérisé pendant plusieurs saisons. La
victoire de Zaoui et consorts fait penser à un
réveil d'un groupe qui a failli perdre
confiance en ses valeurs.
Signalons que la programmation de la rencontre à 16h n'a pas réussi à entrainer grand
monde, elle s'est déroulée devant des gra-
dins clairsemés, voire vides. Les quelques
poignées de supporteurs qui ont fait le déplacement du côté du stade Boumezrag ont
longuement applaudi les joueurs au coup de
sifflet final de M. Saidi, l'arbitre de la rencontre, en reconnaissance de leur rendement
sur le terrain.
Tout porte à croire que la touche du nouveau
coach a apporté ses fruits dans l'attente d'une
éventuelle confirmation. Pour rappel, le résultat des U21 est revenu aux locaux qui
jouent le haut du tableau sur le score d'un
but à zéro, le match est en ouverture.
Abdelkader Ham
coup de gueule de supporter
Ramenez nos jeunes, M. Medouar !
L
a moindre des politesses est de remercier les gens
quand ceux-là vous rendent service, ou vous facilitent la tâche dans n'importe quel domaine que ce
soit. C'est pour cela que nous remercions M. Medouar
d'avoir lu notre article intitulé : "L'ASO a perdu ses principes". Nous le remercions d'avoir répondu point par
point à nos questions et ceux que se pose depuis un certain temps le public de l'ASO. On dit qu'une faute reconnue est à moitié pardonnée. C'est pour cela que nous
avons décidé de pardonner à M. Medouar… mais à moitié
!
Parce que, et pour la simple raison, nous réclamons l'autre
moitié. M. Medouar, vous venez de virer Ighil, pardon,
nous voulons dire que vous vous êtes séparés à l'amiable.
C'est comme une femme qui se sépare à l'amiable avec
son époux. Mais le mari doit payer sinon une pension, du
moins une indemnité. Jusqu'ici, nous sommes d'accord,
n'est-ce pas ? Alors M. Medouar, dites-nous s'il vous plait
combien nous a coûté cette amabilité ? Est-ce qu'elle est
égale à la somme des salaires des jeunes qui ont été libérés ? Eux qui nous coûtaient quarante mille dinars chacun
(4 millions de centimes par mois), c'est vous qui avez
donné ce chiffre M. Medouar, vous avez même promis de
les augmenter car ils ont été des hommes et ont sauvé le
club de la relégation.
L'ASO est un club formateur à l'instar d'El Harrach et de
l'ASMO, n'est-ce pas M. Medouar ? Au lieu de tenir parole comme à votre habitude, vous avez failli et vous les
avez chassé, pardon, nous voulons dire comme vous dites,
"libéré" nos jeunes. Nous allons nous faire un devoir de
vous rafraichir la mémoire car vous êtes très occupé M.
Medouar. L'entraineur Amrani avait dit un jour : "Les
jeunes de cette région sont doués techniquement. Seul
l'aspect tactique leur manque à l'état brut." Il est encore en
vie et peut le confirmer. Sinon, nous sortons les archives
des journaux spécialisés.
Un autre technicien de renom s'est aperçu que nos jeunes
sont pétris de qualités intrinsèques et à l'état brut. Il s'agit
de votre ami Saadi qui n'a jamais tari d'éloges à votre
sujet. N'est-ce pas lui qui, après que vous lui ayez retiré
l'équipe fanion à la fin de son mandat, vous a demandé de
le laisser entrainer les jeunes, quitte à être payé en conséquences ? Il est encore en vie et peu le confirmer, sinon
nous revoyons les archives de l'époque puisqu'il l'a dit sur
un plateau de télévision.
Vous faites revenir le pompier Benchouia, nous n'avons
rien contre, mais si vous l'aviez gardé, vous n'auriez pas
libéré nos jeunes, car lui travaillait avec eux, et la
confiance était réciproque entre eux. Ce n'est pas Benchouia qui vous inspirait confiance M. Medouar, vous
voulez copier le modèle Sétifien, n'est-ce pas ? Si Madhoui a réussi à Sétif, pourquoi pas Benchouia à Chlef ?
Et puis c'était un vœu populaire.
Demain s'il y a échec, ce n'est pas vous le responsable,
c'est le peuple de l'ASO. Mais c'est du plagiat M. Medouar ? Vous nous avez habitués à mieux que cela. Vous
nous avez habitués à vendre un joueur pour en ramener
quatre pour le même prix. Rappelez-vous le bras de fer
que vous avez tenu à Hannachi à propos de Zaoui et Tahraoui. Ce Medouar là, nous l'avons perdu, et c'est lui que
nous aimerions retrouver, ce qui nous donnera une équipe
solide et fringante.
En termes de facteurs humains, l'équipe nationale est un
modèle. Des jeunes pétris de qualités pour aller très loin,
dans les compétitions et dans le temps. Pouvez-vous nous
faire revenir nos jeunes ? Travaillez avec les jeunes de
cette région M. Medouar et advienne que pourra.
Nous allons vous raconter une petite anecdote M. Medouar : un jour, au stade Tchaker de Blida, sur les gradins,
en train de regarder le match opposant l'USMB à l'ASO,
deux hommes, l'un de Blida et l'autre de Chlef. Le Blidéen demande au Chélifien de lui compter combien il y
avait de joueurs de l'ASO originaire de la wilaya de
Chlef. Ce jour-ci, il y avait sept Chélifiens titulaires sur le
terrain. La réponse de notre ami Blidéen était : "Comme
ça, nous ne pourrons jamais vous vaincre".
M. Medouar, ne faites pas comme le corbeau qui a perdu
sa façon de marcher en essayant de copier la démarche de
la perdrix. Revenez à vos principes. Si la politique change
les gens de bien en mal, qu'elle aille au diable ! A l'instar
de nos lecteurs, vous avez dû deviner que c'est un fervent
supporter de l'ASO qui a déversé sa bile sur vous par
dépit, en connaisseur et non par méchanceté.
Ali Elouahed
le Chiffre de lA semAine
471
Cubains
C’estlecontingentdemédecinset
techniciensdelasantédépêchépar
CubaenAfriquepourluttercontrele
virusEbola.175d’entreeuxsesont
rendusenSierraLeone,les296autres
sontattendusenGuinéeetauLibéria.
rendez-nous notre nom !
PAr m’hAmmedi BouzinA mohAmed*
Etrange destin que celui de cette ville frappée par un drame collectif dont on a associé le nom d’origine à une hérésie. Aujourd’hui, Chlef vit dans le souvenir douloureux d’El Asnam.
J
e veux vous parler d’El
Asnam, une ville que les
jeunes et moins jeunes d’aujourd’hui n’ont pas connue et à laquelle la légende prête une histoire
fantastique et un destin tragique :
l’Atlantide ! Aujourd’hui encore,
archéologues, historiens et chercheurs creusent les mémoires enfouies sous les épaisses couches de
cendres du temps et de l’oubli dans
l’espoir d’une renaissance. Les
poètes, eux, chantent le souvenir
d’El Asnam et lui dédient des odes
dans le secret espoir qu’elle survivra au temps jusqu’aux arrières-arrières petits-enfants. C’est ainsi
que les légendes naissent pour
l’éternité.
On raconte qu’El Asnam était
autrefois entourée de vergers luxuriants réputés pour leurs fruits et
que la ville n’avait jamais soif. Les
eucalyptus, platanes, cyprès, pins,
mûriers, noisetiers et bien d’autres
«ombrelles» longeaient ses bras et
protégeaient son corps du soleil
blanc des étés et adoucissaient ses
hivers lorsqu’ils s’annonçaient
froids et rigoureux. A intervalle régulier, le printemps s’installait et la
ville s’habillait de vert. El Asnam,
une oasis pour ses habitants d’hier
et un mirage pour ses héritiers
d’aujourd’hui.
On raconte que la ville somnolait
dans cette quiétude jusqu’au jour
où la colère de cette nature si généreuse décida de se venger de ce
bonheur trop provoquant : la punition vint de la terre sous les ordres
du ciel disait-on. La ville disparue
à jamais dans un gigantesque chaos
dominé par les hurlements, les
larmes et le sang de ses habitants.
La terre trembla au moment même
où les Asnamis s’inclinaient dans
un élan collectif de prières pour remercier le créateur de tant de bonheur : vendredi, 13h 26. Au retour
de cette date, chaque année, les
survivants d’El-Asnam reprennent
le chemin du retour à la recherche
de leur Cité perdue. Ils implorent
«Chlef» et l’interrogent pour comprendre pourquoi El Asnam ne ré-
Chlef ou el AsnAm, que Choisir ?
pond plus. Chlef ne peut témoigner
pour El Asnam. Orphelins du paradis perdu, les chélifiens d’aujourd’hui errent dans les méandres
de l’oued dont ils portent, désormais le nom. Chlef, cet oued autrefois majestueux où ils aimaient,
l’été venu, se baigner et se sécher
sous les eucalyptus avant de repartir avec des ceintures où pendaient
des barbeaux, des anguilles et des
carpes destinés au barbecue du
soir. C’était un oued capricieux :
l’été accueillant et l’hiver mélancolique, grondant, tempétueux et
souvent vengeur. Il emportait tout
quand il rugissait. L’oued Chlef
s’est tari. Il a soif comme la ville
dont il est le nom. Lui aussi El
Asnam lui manque.
El Asnam victime d’un double
drame : l’un naturel, celui de cette
fatidique journée du 10 octobre1980 ; l’autre humain et qui lui
a effacé son nom. Les Asnamis ont
été dépouillés de leur identité, de
leur histoire, de leurs racines, de
leur nom. Le choc a été terrible au
point que des illuminés ont lié
notre drame à notre nom. El
Asnam, les idoles traduisaient-ils.
Le Ciel nous a punis parce que
nous étions des idolâtres. Il fallait
effacer cette hérésie. Nous, nous
aimions El Asnam et nous…l’adorions comme un cadeau du ciel.
Rien de plus.
Nous avons enterré nos morts et
soigné nos blessés comme d’autres
victimes d’autres colères de la nature après nous : Boumerdes, Mostaganem, Tipaza, Alger et ses
inondations meurtrières et dont on
n’a pas changé le nom. L’Algérie
entière a vécu collectivement le
drame de la décennie noire avec
des centaines de milliers de morts.
Elle s’est réconciliée avec elle
même. Pourquoi seule El Asnam
doit changer de nom en raison
d’une catastrophe naturelle ? Nous
ne voulons pas être une exception
sur ce plan là et pleurer indéfiniment sur notre sort. Nous voulons
juste récupérer notre histoire, notre
nom. Parce que nous n’oublierons
jamais l’incroyable élan de solidarité de tous les Algériens dès l’annonce de la catastrophe d’octobre
1980 et le soutien du monde entier,
du Japon aux USA en passant par
l’Europe et l’Asie. Partout dans le
monde, le nom d’El Asnam était
répété. Les aides provenant du
pays et du monde entier portaient
le nom d’El Asnam. Rien que pour
cela, rendez-nous notre nom d’origine. Et Chlef, l’oued, reviendra à
son cours parce qu’il est indissociable de l’histoire et de l’identité
d’El-Asnam.
Nous ne sommes point des idolâtres, nous sommes des Asnamis
avec une longue histoire et un
passé glorieux. Et une décision administrative ne peut éradiquer tout
un passé. Nous continuerons de
dire El Asnam, sans en vouloir à
Chlef qui fait partie de notre patrimoine et notre identité. Nous voulons nous réconcilier avec
nous-mêmes.
M. M. B.
*Journaliste professionnel
Chronique du temps qui passe
Plus fort que moi ? il n’y en a pas !
J
e ne pense pas qu’ils soient capables de diriger un
de mes services, quand bien même auraient-ils
obtenu tous les diplômes universitaires de la planète. Et quand ça dit être diplômé des universités algériennes, je n’en fais même pas cas. Quand ils viennent
chercher du boulot et que je les rencontre devant le bureau de ma secrétaire, je ne leur prête même pas attention, je sais qu’il y a des supérieurs à Alger qui
s’acquittent bien de cette pénible tâche, pourquoi doisje les rencontrer et subir leurs supplications ?
Tels qu’ils sont, ils ne me viennent même pas à la cheville, je les toise de haut, je les méprise, moi qui n’ai
pourtant pas fait de longues études ni connu les bancs
des universités. Moi, c’est différent : par mille et un
subterfuges, en faisant surtout intervenir des connaissances par l’intermédiaire des intermédiaires, j’ai pu
garder mon emploi, mieux, je me suis hissé au sommet
de la hiérarchie de mon institution régionale, alors que
j’ai failli être tout bonnement licencié… pour incompétence avérée.
Aujourd’hui, alors que d’autres se font de la bile pour
décrocher je ne sais quel titre à l’université -c’est tellement compliqué que je n’arrive pas à faire la différence
entre master-magister-doctorat-doctorant et tutti
quanti- mon certificat de scolarité de 4ème année
moyenne me suffit amplement pour gagner, sans trop
de remous, le double du salaire des praticiens que j’emploie, et 5 à 6 fois qu’un jeune universitaire nouvellement intégré à mon équipe dirigeante…
Je les défie de rédiger un rapport, que dis-je, une seule
fiche, sans se faire corriger par un de mes subordonnés.
D’ailleurs, comme moi, ils ne maîtrisent ni le français,
ni l’arabe, ni l’anglais… Mais moi, contrairement à
eux, je suis directeur, et je ne suis donc astreint à aucun
exercice qui trahirait ma faiblesse, mon ignorance et
mes capacités justes bonnes pour remplir les fiches multicolores que mes chefs me confiaient autrefois. Mais ça,
c’est du passé.
A. L.