maNsouR mouaIssI, directeur de La caisse nationaLe des retraites de chLef : «Nous sommes le dernier recours des retraités et ils sont la cause de notre existence» semaine du 02 au 08 juillet 2014 - N° 30 - prix 15 Da Page 4 ILs oNt DoNNé LE mEILLEuR D’Eux-mêmEs facE à L’aLLEmagNE IssN : 2352-9695 L’aventure brésilienne des Verts s’achève... Page 23 LE pHéNomÈNE DEVIENt uNE HaBItuDE Et NE cHoQuE pLus LE coNsommatEuR Les prix des produits alimentaires s’envolent LEs HommEs Du cHéLIf IL a été paRmI LEs mEmBREs foNDatEuRs Du cLuB EN 1947 Pages 5 à 7 Marché de hay Bensouna De la viande… à déconseiller ! Halte aux excès pendant le mois sacré L’abstention, c’est aussi freiner la flambée ! abed Benmehdia, une légende vivante de l'aso Page 9 cuLtuRE nordine nedjai, Peintre, artiste, scuLPteur et céraMiste : «Le beau et le vrai, c’est ce qui plaît dans l’Art» Page 17 L’écrivaine anya MériMèche au café Littéraire de chLef : «La disparition d’un être aimé a provoqué le déclic de l’écriture» Page 16 Le waLi L’a décLaré Lors de La distriBution de 1 360 LogeMents à hay Bensouna : «Ceux qui ont une décision seront logés dès que leurs logements seront prêts» Page 3 Ramadhan booste le marché du halal en Europe Page 24 IL sERa coDé Et ImpRImé suR suppoRt pVc IL accusE aL assaD DE commERcER aVEc LEs DjIHaDIstEs Bientôt, Quand un registre fabius de commerce fait dans infalsifiable le mensonge Page 3 Page 11 2 ActueLLeS Numéro 30 du 2 au 8 juillet 2014 direCtions de distribution de Chlef Centre et nord Sonelgaz veut charmer ses clients La société nationale de l'électricité et du gaz (Sonelgaz) a organisé une conférence de presse jeudi 26 juin à l'hôtel Hadef, au centre-ville de Chlef. C'est un véritable plaidoyer auquel se sont livrés les directeurs de distribution centre et nord avec la présentation du bilan de l'activité 2013 et les perspectives 2014. C e sont les objectifs en matière de clientèle d'électricité et de gaz, les problèmes des pertes d'électricité et de gaz, la situation des créances, l'évolution du réseau électrique et le plan d'urgence qui ont été évoqués. La clientèle ne fait qu'augmenter, que ce soit pour l'électricité ou le gaz. C'est une augmentation de 4,98% pour la clientèle électricité, et 10,33% pour le gaz pour les directions centre et nord. Le solde créances lui aussi augmente. Il était de 799,86 milliards DA en 2012 et a connu une progression de 9,13% (+66 milliards DA). La Sonelgaz initie des actions en direction de sa clientèle en assurant une meilleure prise en charge du réseau et de l'activité, la mise en place d'un dispositif de suivi et de contrôle des affaires en instance, la mise en place depuis 2013 de la télé-relève qui consiste à extraire des données générées par un appareil de comptage qui peut être lu à distance grâce au réseau GSM. Cette opération, qui a été lancée en 2013 va prochainement toucher les abonnés basse pression et moyenne pression, et enfin l'amélioration de l'accueil avec l'ouverture d'une nouvelle agence commerciale à Hay Bensouna. Le réseau de gaz en cuivre qui date des années 1980 va être progressivement remplacé. Le programme qui a démarré en 2006 s'est accentué en 2013, 2014 et sera étalé sur l'année 2016. Ce sont 26,42 km de réseau d'un montant de 55 755 KDA (Oued Fodda, Lalla Aouda et El Houria) qui ont été changés en 2013. En 2014, ce sont 66,818 km de réseau à remplacer pour un montant de 157 753 KDA (Oued Fodda, Radar, Hay Zebboudj, El Hassania et Boukader). Il est projeté pour l'année 2015 un changement de 40 km de réseau pour un montant de 101 000 KDA uniquement pour la commune de Chlef. Un plan d'urgence supplémentaire à celui de l'année 2013 et prévu pour l'été 2014 a également été mis en place afin de parer aux faiblesses des réseaux et d'améliorer l'alimentation, notamment durant les périodes d'été et d'hiver et remédier aux conséquences d'exploitation à long terme. Ce plan consiste à réaliser 95 postes HTA/BT et la réalisation de 195 km de lignes HTA et BT. Le plan d'urgence de pour l'année 2015 sera axé essentiellement sur la réhabilitation du réseau basse tension avec la création d'un poste HTA/BT et 93 postes, la réhabilitation de réseaux basse tension sur 68,31 km et la restructuration et le remplacement de 117,6 km de câble MT. Pour 2017, il est prévu un départ HTA à partir d'Ouled Farès 60/30 dont 11 avec une longueur réseau de 34 km, Zebboudja dont 7 avec une longueur réseau de 79 km et Tadjena dont 7 avec une longueur réseau de 119 km. Enfin, dans le cadre de la modernisation de l'exploitation, les directions de distribution de Chlef ont mis en exploitation progressivement un système appelé " SCADA" permettant de télé-conduire, télé-surveiller et télécommander le réseau de distribution d'électricité. Sa mise en service est prévue incessamment. Les services de Sonelgaz se plaignent des vols de câble de cuivre et font appel au civisme de la population pour faire barrage aux voleurs ou au faire appel aux services de sécurité. Pour ceux qui ont peur de représailles, il suffit d'informer les services de sécurité par appel masqué. A. Cherifi Célébration de la journée nationale du tourisme à Chlef Les facettes du terroir mises en exergue L' événement a été célébré le 25 du mois courant au niveau de la maison de la culture de Hay Meddahi, où la direction du tourisme et de l'artisanat, en collaboration avec la chambre de l'artisanat et des métiers, a organisé une exposition dédiée cette année à la qualité des prestations de service. De nombreux professionnels du tourisme (hôteliers, voyagistes, exploitants de plages et associations touristiques et artisanales) ont séduit le public par les différents produits exposés et leur amabilité, notamment à faire savoir aux visiteurs leur souci de préserver l'authenticité, la tradition culinaire et vestimentaire comme nous l'a confié le secrétaire de l'association "tourisme et archéologie" de Medjadja. Le tourisme culinaire était à l'honneur grâce à des mets traditionnels généreusement offerts aux visiteurs dont certains eu l'occasion de manipuler les cuillers en bois. Comme rafraîchissements, on a offert l'eau de la célèbre source de Bouzaour, servie dans une jarre. De nombreux artistes de renommée nationale ont exposé leurs œuvres. Parmi eux, citons Belkacemi (broderie métallique), Tounsi (toile sur sable), Negaz et Mekerba (sculpture sur bois), sans oublier les établissements hôteliers de Fellag (Ténès), El Wanchariss (Chlef-centre), Les Platanes (Oued Fodda) dont le directeur est un membre actif de la fédération nationale de l'hôtellerie ainsi que l'agence de voyage "El Fakhama" de Chlef. Une conférence fut animée par M. Kaïci Moulay Idriss, chef de service à la direction du Tourisme de Chlef qui a mis l'accent sur les techniques d'accueil, les règles d'or de leur qualité et la nécessité pour les professionnels du tourisme d'être au diapason des nouvelles technologies (facebook, twitter, youtube) car le client aujourd'hui ne se fie pas aux étoiles mais plutôt aux commentaires sur la toile de ceux qui fréquentent ces structures. Il a évoqué la fameuse application gratuite "trip advisor" qui permet aux citoyens où qu'il soit de lire des commentaires des clients de tous les hôtels du monde y compris l'Algérie. Par voie de conséquence, un manager se doit d'améliorer ses prestations de service dans le but de fidéliser sa clientèle et de s'entourer d'une équipe professionnelle, qualifiée, prête à satisfaire les exigences des clients, être à leur écoute et les prendre en charge. Il a insisté sur l'importance pour le professionnel d'adopter une stratégie basée sur la qualité de l'accueil et des prestations de service. Il a énuméré les règles d'or incontournables pour fidéliser le client face à une compétitivité de plus en plus rude vu le nombre impressionnant de structures existantes au niveau de la wilaya : 12 hôtels de luxe, 4 en cours de réalisation et 6 000 lits offerts aux investisseurs au niveau des zones d'expansion touristique de Mainis, Tegheza et Aïn Hamadi. Cette journée fut ponctuée par la distribution à une quinzaine d'artisans de fonds d'équipement pour la réalisation d'entreprises artisanales. Ali Medjdoub Numéro 30 du 2 au 8 juillet 2014 3 Actuelles le wAlI l’A déClAré lors de lA dIstrIbutIon de 1 360 logements à HAy bensounA : «Ceux qui ont une décision seront logés dès que leurs logements seront prêts» C’est la semaine dernière, plus exactement le mardi 24 juin 2014, que 1 360 logements sociaux locatifs ont été distribués à Hay Bensouna, commune de Chlef, par les autorités locales de Chlef. Il est à noter que d’autres distributions ont eu lieu à travers le territoire de la wilaya, qui ont touché la plupart des communes. Les listes avaient été affichées au préalable au niveau de ces dernières et sur le site web de la wilaya «www.wilaya-chlef.dz». L a nouvelle cité était noire de monde durant cette matinée. Un portique avait été dressé et une troupe de musique folklorique avait été affrétée pour l’occasion. Il a été demandé aux bénéficiaires de se présenter à partir de midi devant les agents de l’OPGI, au niveau des immeubles concernés, munis de leurs dossiers afin de prendre les clés de leurs appartements. Le wali de Chlef, M. Abou Bakr Essedik Boucetta, dans une déclaration à la presse, nous a affirmé que 2 949 logements ont été distribués depuis la semaine précédente au niveau de la wilaya. Cela en plus des 1 300 qui ont été distribués il y a deux mois et des 500 logements participatifs qui ont également été distribués. Ce qui porte le nombre de logements attribués pendant ces trois derniers mois à plus de 5 000. En plus, il y a un programme de logements qui sera affecté dans les mois à venir. «Pour les citoyens qui n’ont pas eu la chance d’en bénéficier cette fois-ci, je porte à votre connaissance qu’il y a 16 000 logements en cours de réalisation dont 4 000 sont presque terminés puisqu’il ne leur manque que la réalisation urbaine extérieure et qui vont être distribués d’ici à peu près deux mois. L’État a, grâce à Dieu, mis en place un grand programme, qui touche toutes les communes. Il y a bien sur les procédures administratives, il y a les recours et si les citoyens observent des anomalies qu’ils nous en informent », a dit en substance le wali. Il a ajouté que «la meilleure preuve qu’il y a transparence, c’est que les listes ont été affichées au niveau du site web de la wilaya. Les citoyens qui ont fait de fausses déc- larations et qui ont bénéficié de logements seront passibles de poursuites judiciaires.» Concernant les bidonvilles, le wali a précisé que «tous ceux qui ont fait l’objet d’un recensement en 2007 seront déplacés et bénéficieront de logements. Le problème réside chez ceux qui ne veulent pas être déplacés et rester sur place, il y a également ceux qui n’ont pas été recensés en 2007 et n’ont donc pas de programme les con- cernant. Ces gens là doivent déposer leur demande de logement au niveau de la daïra comme tout le monde. Nous n’avons aucune raison de mentir à nos citoyens. Ceux qui sont enregistrés dans un programme auront leur logement tôt ou tard et ceux qui ont une décision seront logés dès que leurs logements seront prêts.» Abordant le problème de la qualité du logement, le wali déclare que, «au vu du prix dé- passant les 3 000,00 DA le mètre-cube, les logements livrés doivent être de qualité.» Puis, s’adressant à la population, il lui a souhaité un «ramadhan mabrouk». Il ajoute que la wilaya est un immense chantier, qu’elle a des projets ambitieux et une position stratégique qui va la promouvoir, dans les années à venir en pôle régional. Ahmed Cherifi Ils ont dIt : nourine Abdelkader, chef de la daïra de Chlef : «Nous venons de distribuer aujourd’hui, au niveau de la commune de Chlef, 1360 logements. Les listes ont été affichées il y a un peu plus d’un mois. C’est après avoir terminé l’étude des recours que nous avons pu aujourd’hui procéder à leur dis- tribution aux citoyens, cela pour égayer les foyers avant le début du mois sacré de ramadhan. L’opération, au niveau de la commune de Chlef est encore ouverte, puisqu’hier seulement, une liste ponctuelle de 2 073 logements a été affichée et les clés seront remises aux bénéficiaires avant la fin du mois de ramadhan. L’opération se poursuit et nous, nous demeurons disponibles pour la mener à bonne fin.» Ahmed Cherifi Il serA Codé et ImprImé sur un support en pVC Bientôt, un registre de commerce infalsifiable L a direction du registre de commerce (RC) de la wilaya de Chlef a organisé jeudi 26 juin 2014, au profit des opérateurs économiques, une journée d’études sur le registre de commerce électronique qui s’est déroulée au niveau de la chambre de commerce et d’industrie de la wilaya de Chlef. Abordé en marge des travaux, M. Mansour Bendjoudi, directeur du RC de Chlef a bien voulu nous apporter les précisions concernant cette rencontre. M. Bendjoudi a expliqué que l’organisation de cette journée d’étude répond au souci d’informer les opérateurs économiques de la mise en place d’un nouveau registre de commerce électronique. Notre interlocuteur a précisé que démarrage de l’opération s’est effectuée à partir d’Alger pour être généralisée à compter du 15 juin 2014 sur l’ensemble du territoire national. Mais tout d’abord, qu’est-ce que le registre de commerce électronique et qu’est ce qu’il apporte de plus ? «Dans la première phase, nous avons réalisé le registre de commerce qui existe, puis nous lui avons ajouté un code crypté en haut à droite du document. L’introduction du code crypté a pour objectif de rendre le registre infalsifiable car, il faut l’avouer, le document actuel peut être facilement contrefait.» La seconde étape, a souligné M. Bendjoudi, va démarrer à fin décembre 2015, « et là on va passer à autre chose : le document de registre de commerce changera d’aspect et sera confectionné sous forme de carte PVC (plastique), toujours évidemment avec le code crypté.» Le directeur du registre de commerce de la wilaya de Chlef fait remarquer que «le RC électronique a deux avantages : le premier est de ren- dre le document infalsifiable, et le deuxième, qui est dû à l’avancée technologique, permet avec la lecture du code par les mobiles de troisième génération dotés d’applications spécifiques, de voir le contenu du code et le comparer à celui du registre. S’il est conforme, c’est que le RC est authentique. Si vous scannez le RC actuel avec son code crypté, ce dernier ne pourra pas être lu, donc là également vous avez affaire à un faux document.» A la question de savoir en quoi, il est important de savoir qu’un RC n’est pas faux, M. Bendjoudi nous répond que lorsque le RC est facilement falsifiable, n’importe quel individu mal intentionné peut, avec une fausse carte d’identité, établir un RC, travailler avec, réaliser des chiffres d’affaires parfois importants, au nom d’une autre personne et ensuite s’évanouir dans la nature. Parfois les banques sont aussi perdantes lorsque qu’un compte bancaire est ouvert avec un faux RC, tandis que les impôts sont perdants à tous les coups ; ils n’arrivent pas à récupérer leur argent puisqu’ils n’arrivent pas à trouver le commerçant indélicat, qui, au moment où il doit payer ses impôts, disparait de la circulation. Avec la nouvelle formule, l’opérateur économique sait que personne ne pourra plus établir un RC en son nom et travailler avec, et les opérations de commerce seront également sécurisées. L’aboutissement recherché étant, avec l’avènement d’internet, et une fois le système sécurisé totalement, et en cas de marché avec une entreprise internationale, permettre à cette dernière d’accéder sur le site et de rechercher des informations sur son partenaire local. Ahmed Cherifi 4 Numéro 30 du 2 au 8 juillet 2014 Actuelles Mansour Mouaissi, directeur de la caisse nationale des retraites de chlef : «Nous sommes le dernier recours des retraités et ils sont la cause de notre existence» A « guichets. Nous avons consacré deux jours par semaine pour la réception du public par les responsables, tous les lundis et mercredis. Autre chose, pour faciliter la tâche à cette catégorie de nos citoyens nous avons créé trois centres d’accueil et d’orientation à Boukader, Oued Fodda et Ténès. Nous avons deux autres centres en projet pour des raisons différentes. Le premier sera ouvert à Beni Haoua, pour son éloignement même de Ténès. Le second à Ouled Farès pour la forte concentration de retraités. h, si jeunesse savait et si vieillesse pouvait. » C’est ce que pense un grand nombre de retraités. Chaque génération a apporté sa pierre à la construction de ce grand édifice qu’est l’Algérie. La période de l’indépendance est la plus difficile. La génération suivante était plus instruite dans les années 1970 et 1980. Actuellement, l’Algérie a fait le plein en termes de formation de haut niveau à tel enseigne qu’il est plus facile de recruter avec effet immédiat plusieurs ingénieurs ou licenciés dans différentes filières, alors qu’il vous est impossible de dénicher un maçon par exemple. Pour cette frange de la population, les actuels retraités, qui a beaucoup donné pour que l’Algérie reste debout, trop de questions restent sans réponses. Trop d’impuissance pour entreprendre les démarches nécessaires à la régularisation de leur situation. Les distances sont trop longues et les transports éreintants pour cette population fragile et fragilisée. Imaginez un retraité prendre le bus à partir d’El Marsa ou de Béni Haoua pour arriver à Chlef usé, lessivé, exsangue. En fin de compte, il n’arrive même pas à joindre le responsable gérant son dossier. C’est mortel tout simplement. Pour répondre aux attentes de nos concitoyens qui ont accompli leur devoir envers la nation, Le Chélif a joint M. Mansour Mouaissi, directeur de la caisse nationale de retraite de la wilaya de Chlef dont le siège se trouve centre-ville. Le Chélif : M. le directeur, on vous remercie d’avoir accepté de nous recevoir malgré vos grandes occupations. Mansour Mouaissi : Le temps qui vous est accordé est au bénéfice de nos retraités qui trouveront peut-être réponses à travers Le Chélif à leurs préoccupations. La dernier revalorisation de l’ordre de 12% a été bien accueillie par les retraités, sera-t-elle pérenne ! Un grand nombre d’entre eux ne comprennent pas le mode de calcul et pensent qu’ils sont lésés. Voulez-vous les éclairer ? A propos de nombre, permettez-moi d’informer le public que nous gérons à l’heure actuelle 60 302 dossiers exactement. Pour le calcul de la re- Quelles sont les différentes catégories de retraités ? Il y a la retraite à l’âge légal de 60 ans. La proportionnelle à 50 ans avec 20 ans de travail réunis. L’anticipée, qui est plus rare actuellement, entre dans le cadre de la compression des effectifs. Là où les gens rencontrent de l’incompréhension, c’est pour la pension de réversion. Exemple : lorsque le conjoint est seul (pas d’ayant-droit) le bénéficiaire perçoit 75% de ce que touchait l’assuré de son vivant. Lorsqu’il y a le conjoint plus un autre ayant-droit, la pension est de 80%, soit 50% pour le conjoint et 30% pour l’ayant-droit. Lorsqu’il y a le conjoint et plusieurs ayants-droit, le taux est de 90%, soit 50% pour le conjoint et 40% à répartir entre les ayants-droit. Lorsqu’il n’y a pas de conjoint, mais un seul ayant droit, le taux est de 45%. S’ils sont plusieurs, le taux est de 90% à répartir équitablement entre les ayants-droit. Permettezmoi d’ajouter que les taux ne sont pas gelés mais évoluent avec la situation et sont révisables. valorisation, il est fait sur la base du revenu brut, à l’image du salaire brut lorsqu’ils étaient en activité. Il faut défalquer les cotisations des assurances et l’IRG, ce qui greffe énormément le revenu net et selon les catégories. Pour ce qui est de la pérennité de cette revalorisation, je dirais que l’augmentation est annuelle. Quant au taux, s’il est maintenu à ce niveau, c’est tout le mal qu’on leur souhaite. Soyez tranquille à ce sujet, le conseil d’administration qui décide, tient compte de beaucoup de facteurs, et celui de l’inflation n’est pas des moindres. Il est pos- sible que la revalorisation soit maintenue au tour des 10%. Beaucoup de retraités disent : ne nous accordez pas la revalorisation, mais enlever la défalcation de l’IRG puisque nous ne travaillons pas, cela nous fera une belle augmentation de la pension. Nous ne faisons pas les lois, nous les appliquons. La loi ne dit pas s’il y a travail mais parle de revenus qu’il s’agisse de commerçants, de salariés, de rentiers ou de pensions. La loi est la même. Il ne faut pas oublier que nous recevons quotidiennement notre public au niveau des L’information est complète et précise, voulez-vous conclure ? Je remercie Le Chélif de nous permettre d’informer nos retraités à travers votre organe, je leur lance un appel. Complétez périodiquement vos dossiers par des certificats de vie, de non remariage pour les femmes de moins de 60 ans, de célibat, de non activité professionnel et de scolarité. Je dis toujours à mes collaborateurs, nous sommes le dernier recours pour ces gens, prenez-en soins. Ils sont la cause de notre existence. Propos recueillis par Ali Elouahed Gare aux chiens méchants… de la gare D es citoyens nous ont rapporté que se rendre à la gare ferroviaire de Chlef de bon matin risque de vous coûter la vie. Il est préférable de laisser le soleil se lever avant de s’aventurer du côté de la gare de chemins de fer. En effet, les citoyens ont peur de prendre le train, surtout de nuit, ou de bonne heure. Il y a une horde menaçante de chiens qui vous attaquent sans crier… gare. Plusieurs citoyens ont été agressés, n’était-ce la promptitude de quelques passants, des voyageuses auraient été déchiquetées par ces chiens pas tout à fait « errants » car c’est l’entrepreneur qui est charge de la construction de l’hôtel Rahmoune qui en a une flopée et qui sont lâchés dès les prémices du crépuscule. Nous avons pris attache avec le chef de gare qui nous a confirmé les dires des citoyens. Il nous a même avancé qu’il a pris attache avec les services de l’APC pour l’abattage de ces chiens qui consti- tuent une menace effective pour les usagers du train. Nous avons même essayé auprès de l’entreprise pour que soient attachés ces chiens à l’intérieur du chantier et qu’ils ne devraient pas les laisser à l’air libre, mettant en danger la vie des citoyens qui sont obligés d’emprunter ces voies pour utiliser le train comme moyen de transport. Nous lançons un appel pressant aux autorités locales pour que cessent ces agressions contre les citoyens en droit d’avoir de la quiétude pour leur déplacement en ville. Que l’entrepreneur en charge de ce chantier comprenne une bonne fois pour toutes qu’il met la vie des citoyens en danger et qu’il en est responsable pénalement devant la loi. Nous espérons seulement, un peu de civisme de la part des propriétaires de ces chiens et qu’ils se mettent à la place des citoyens qui peuvent subir des chocs, surtout s’ils sont diabétiques. Mohamed Boudia Félicitations Notre confrère et ami Abdelkader Zighem a soutenu avec brio son mémoire pour l’obtention du master en sciences politiques, le 5 juin dernier, à l’université de Djelfa. Notre confrère a obtenu la note de 16/20 (16 étant le seuil de plafonnement de la note décidé par le conseil scientifique) et, bien sûr, il a été le seul candidat à avoir obtenu les félicitations du jury. Son mémoire avait pour problématique : «Les réformes politiques en Algérie, entre le discours et la pratique.» C’est une étude centrée sur une analyse critique post discours du 15 avril 2011 du Président de la République s'adressant à la nation. Bien entendu, le mémoire a été rédigé et présenté dans la langue de d’ «Oumro al kais», en arabe. Ses confrères de l’hebdomadaire Le Chélif ne peuvent que lui renouveler leurs félicitations et leur reconnaissance pour les efforts qu’il a déployés des années durant pour réussir ce véritable exploit. Numéro 30 du 2 au 8 juillet 2014 5 ActueLLes Le PhénoMÈne deVIenT une haBITude eT ne choQue PLus Le consoMMaTeur Les prix des produits alimentaires s’envolent La flambée des prix pendant le Ramadhan est devenue une tradition bien particulière pour les personnes activant dans le domaine du négoce qui, par pure cupidité manifestée sans vergogne, n’hésitent plus à augmenter les prix des marchandises qu’ils écoulent au niveau des différents marchés et autres points de vente. E Les Algériens ont jeté 120 millions de baguettes de pains et 6 millions de litres de lait lors du Ramadhan 2013 ! Le taux d’augmentation des prix annoncé par le ministre du Commerce, M. Amara Benyounès est de l’ordre de 12%. Le ministre a précisé dans la foulée que les prix des produits non subventionnés par l’Etat seront librement fixés en fonction du principe de l’offre et de la demande bien entendu. Il met en garde contre la frénésie d’achat qui s’empare des jeûneurs qui ne maîtrisent plus leurs ardeurs gourmandes. Il invite solennellement les Algériens à faire preuve de rationalité, et cela en mettant un terme au gaspillage qui a donné lieu l’année dernière à la mise de 120 millions de baguettes de pains et de 6 millions de litres de laits dans les poubelles à travers les quatre coins du pays. Il est à noter que le rush des clients, qui s’empressent à dépenser sans compter pour remplir de multiples sachets et repartir illico presto, encourage les commençants éhontés à redoubler de ruse et de perfidie pour écouler leurs stocks moyennant des prix excessivement élevés. Dans ce cas de figure, les familles aisées pourraient bien évidemment ne pas se sentir lésées, mais ce sont les familles à revenu modeste qui en payeront «un lourd tribut». On ne peut qu’affirmer que parfois l’incivisme des gens se répercute violemment contre eux. Que nous changions nos mauvaises habitudes pour un Ramadhan sans gaspillage. A Bon entendeur … Farouk Afounas n l’absence d’une mercuriale bien réglementée de la part du ministère du Commerce, les commerçants, vendeurs en gros et détaillants, s’acharnent à imposer leur diktat et faire régner leur propre politique en matière de taxation des différents produits de consommation. Ces gens autant inhumains que mal intentionnés font de la spéculation leur cheval de bataille dans leur course pour le gain facile et rapide. Les citoyens, notamment ceux dont les moyens financiers laissent à désirer, saignent à blanc et trouvent toutes les peines du monde pour remplir leurs paniers. Chez nous à Chlef, une simple virée au marché de Hay Ben Souna, situé au chef-lieu de la wilaya, nous permettra de constater de visu à quel point les commerçants sont devenus insensibles à la situation sociale délicate des citoyens. Les prix qu’ils affichent pour les fruits et légumes sont exorbitants. Le taux d’augmentation des prix est de plus de 20%. Cette spéculation ne date pas d’aujourd’hui vu qu’à l’approche de chaque Ramadhan les commerçants passent à la vitesse supérieure en s’ingéniant à crucifier les citoyens. Le mois de Ramadhan est censé être celui de la piété, de la miséricorde et de la tolérance, où les musulmans s’unissent et œuvrent ensemble à instaurer une société de paix régie par les plus vertueuses des valeurs humaines. Ce qui meurtrit le plus, c’est la réaction virulente des commerçants vis-à-vis des clients qui leur demandent des explications plausibles justifiant les prix affichés. Marché de hay Bensouna De la viande… à déconseiller ! V endredi et samedi dernier, il était quasiimpossible de circuler à l’intérieur du marché de Hay Bensouna. L’immense souk populaire grouillait d’acheteurs qui avaient hâte de remplir leurs couffins, de peur d’être pris au dépourvu le premier jour du ramadhan. Donc, on fait provision de légumes, fruits, viandes, légumes secs et autres condiments pour des plats dignes de «sid’na ramdane», comme si ce mois était synonyme de ripailles. Les immenses tas de fruits et légumes fondaient à vue d’œil et des chaînes interminables se formaient devant les vendeurs de viande car, à voir dans quelles conditions sont débités les quartiers de bœuf et de mouton, on ne peut franchement leur accoler le titre de bouchers. Mais on n’y peut rien, les imams ont beau rappeler les principes fondamentaux du jeûne et les médecins de déconseiller les excès en matière d’alimentation, on continue à se ruer sur les étals des bouchers, les pendoirs des marchands de poulet, les tréteaux et les carreaux des légumiers… L’occasion rêvée pour les commerçants de refiler toutes sortes de cochonneries à ces consommateurs angoissés à l’idée de ne pas manger à leur faim. Oui, et nous le répétons sans détour : ce sont bien et bien des cochonneries car les produits carnés écoulés au marché de Hay Bensouna ne subissent apparemment aucun contrôle. La viande est découpée sur des troncs d’arbres qui font office de tables de bouchers, les abats sont entreposés dans des bassines en plastique à l’hygiène douteuse, les pieds et les têtes de veau brûlés au chalumeau… Il n’y a ni vitrine réfrigérée ni réfrigérateur. Les morceaux de viande sur lesquels s’agglutinent des nuées de mouches vertes sont accrochés à des esses rouillés. De quoi soulever un haut-le-cœur aux âmes délicates. Cette vision cauchemardesque ne semble pas émouvoir outre-mesure les clients, très nombreux à se bousculer devant ces étals qui font le bonheur de l’abattage clandestin. Comment peut-on tolérer pareilles pratiques dans une ville où, pourtant, ce ne sont pas les bons bouchers qui manquent ? Un confrère installé de longue date à Chlef nous fait comprendre que les prix pratiqués séduisent les consommateurs de condition modeste qui, malheureusement, ne sont pas informés du danger quant à consommer le type de viandes qui s’écoulent au marché de Hay Bensouna. Tant bien que mal, quelques citoyens tentent de résister à la ruralisation qui les prend à la gorge en s’approvionnant chez les bouchers du centreville. Mais ces derniers ne peuvent répondre qu’à une infime partie de la demande. De plus, ils se comptent sur les doigts d’une main, beaucoup d’entre eux a dû mettre la clef sous la porte, incapables de résister à la concurrence qui leur est imposée par leurs collègues abatteurs clandestins. Ab. Kader Halte aux excès pendant le mois sacré C e qui frappe chez nous pendant le ramadhan, c'est le gaspillage. Les ménages préparent des repas gargantuesques mais au moment du f’tor, ils n’en consomment qu'une partie et le reste atterrit dans la poubelle. La rationalité est totalement absente. Ce qui est navrant, c'est de découvrir que beaucoup de nécessiteux auraient pu profiter de ce surplus et être la source d'une bonne action pour ces nécessiteux comme ces réfugiés syriens, maliens et nigériens victimes de l'impérialisme. Le ramadhan est synonyme chez nous de veillées jusqu'à une heure avancée du matin et de longues siestes durant la journée. Tout est au ralenti sauf les bagarres qui éclatent pour un rien, au marché, entre les automobilistes. Des noms d'oiseaux agressent nos tympans. Heureusement qu'il y a encore des gens sages pour empêcher l'irréparable. Nos administrations, il vaut mieux les éviter et laisser les fonctionnaires avec leur mine maussade des lendemains de ripaille et de nuits blanches. Toutes les excuses sont bonnes pour vous donner rendez-vous après l'aïd : le supérieur absent ou l'ordinateur en panne… Vaut mieux prendre son mal en patience et l’on arrive même à s'en vouloir de ne pas avoir réglé ses affaires avant le mois sacré. Les imams, à la mosquée, les médias et surtout les institu- tions éducatives doivent sensibiliser les citoyens à passer ce mois avec plus de bon sens pour redonner toute sa sacralité au ramadhan, c'est-à-dire ne pas abuser des veillées, manger normalement pour ne pas agresser son organisme, multiplier les bonnes actions pour être en harmonie avec sa religion et surtout accomplir ses tâches et son travail quotidiens avec sérieux et abnégation. Djamila Boulares 6 ActueLLes Numéro 30 du 2 au 8 juillet 2014 Face au phénomène de la boulimie L’abstention, c’est aussi freiner la flambée ! Le mois sacré du ramadhan est là. Il arrive en ramenant avec lui la piété et la baraka, comme disent nos vieilles. Hélas, dans la réalité, ce mois déchaîne toutes les passions. Les citoyens, d’habitude raisonnables, se métamorphosent en ogres, raflant tout ce qui est mis en vente dans les marchés des fruits et légumes. La quiétude cède le pas à la violence, la gabegie et le gaspillage. L a flambée des prix fait rage dans nos marchés, et cela bien avant même début du ramadhan. Les prix sont passés du simple au double, provoquant la consternation des consommateurs, les petites bourses notamment, qui ne comprennent pas pourquoi cet acharnement sur leurs maigres ressources financières. Mais, l’habitude étant une seconde nature, les citoyens, en dépit de cette flambée, continuent de se ruer sur les marchés, les épiceries et les boucheries pour s’approvisionner de façon anormale et inquiétante. Ils achètent et raflent tout si comme si une tragédie qui va s’abattre sur eux. Une frénésie incompréhensible s’empare des acheteurs et cet état d’esprit arrange beaucoup les vendeurs. N’en parlons pas des vendeurs véreux qui ne lésinent devant rien : marchandises trafiquées, arnaques sur la qualité et le poids, rien ne les arrêtent, pas même les yeux suppliants des pauvres ménagères. Les citoyens comme à l’accoutumée font des calculs et une gymnastique folle pour justement passer «comme il se doit» le mois du carême, mais très vite, ces calculs sont vite apparus incertains et inefficaces parce que, en face, il existe une armada d’arnaqueurs et de filous qui préparent déjà ce mois depuis très longtemps afin d’amasser un maximum d’argent. Sur le dos des citoyens. On pourrait dire que ces derniers le méritent ! Ou que c’est bien fait pour eux parce qu’ils sont dupes et leur comportement anormal. Qu’ils ont voulu imiter les riches alors qu’ils n’ont pas le sou. En dernier ressort, ils apprennent à leur détriment qu’ils sont les seuls perdants. «Ils le méritent» Il existe pourtant plusieurs solutions pour freiner cette inflation qui dépasse l’entendement. La première des choses à faire, c’est de se comporter de façon rationnelle. Autrement dit, procéder aux achats nécessaires pour le repas d’une journée ou deux, mais pas davantage. Cela veut dire qu’il ne faut pas acheter pour stocker, car l’épuisement des stocks est une occasion pour les commerçants véreux de créer la tension sur les produits qui manquent, puis d’augmenter facilement leurs prix. En économie, la rareté fait la cherté ! En n’achetant que le strict nécessaire, les prix vont se stabiliser durant toute l’année, et par conséquent, les comportements hérités de l’époque des pénuries organisées vont disparaître petit à petit de notre société. Mais nos citoyens se réveilleront-ils un jour pour appliquer cette méthode pourtant si simple ? Nous pouvons vaincre cette augmentation des prix à condition que chacun s’y mette et n’achète que ce qui est vraiment nécessaire et indispensable. On peut justement gagner beaucoup d’avantages en optant pour l’abstention afin de freiner l’inflation. C’est une possibilité qui est à notre portée. «La solution : être logique et respectueux des autres» Et beaucoup de citoyens approuvent cette idée. Pour M. Bouri Abderrahmane, les citoyens sont responsables de l’instauration de l’inflation, parce que, selon lui, «ce sont eux qui la soutiennent et l’encouragent.» L’inflation pourrait être combattue à condition que tous les citoyens s’y mettent, ajoute-t-il, soutenu par M. Labdouni Ahmed-Bouziane qui considère que l’inflation est «un cancer qui range les poches des gens.» «Nous sommes face à des citoyens irresponsables qui s’adonnent à des achats sans réflexion ni modération.» Tahar Kadar estime de son côté que l’inflation, «c’est la mort lente d’un peuple, les citoyens sont devenus eux même des ennemis envers eux-mêmes parce qu’ils tombent et encouragent l’arnaque tendue par les vendeurs.» Propos que semblent partager Belahcène Merzouga pour qui la flambée des prix est la conséquence d’un état d’esprit chez les consommateurs. «Les citoyens sont dupes en réalité alors qu’ils apparaissent comme étant des gens civilisés et des gentlemen.» Enfin, Amokrane Youcef propose un éventail de solutions pour combattre la cherté des produits de consommation courante : «Il suffit d’être logique et aussi respectueux des autres.» Djilali Deghrar Son commerce eSt d’une propreté impeccable Aâmi Djelloul, un boucher pas comme les autres E n passant par la rue principale de Hay Meddahi, vous ne pouvez rater la boucherie de Aâmi Djelloul tant elle ne désemplit pas de sa clientèle et ce, à longueur d’année. Le rush dans ce modeste lieu de commerce s’explique autant par le professionnalisme u maître de céans que par la propreté impeccable qui caractérise les lieux. «Ici, chaque chose est à sa place», nous dit tout de go Aâmi Djelloul auquel nous avons rendu visite la veille du ramadhan. La boucherie était bien achalandée, on y trouvait de tout, des morceaux de viande bien découpés aux tranches de foie, de cœur et de rognons exposés avec art dans des plats en inox. Le tout est rangé à l’intérieur du frigoprésentoir, à une température ambiante afin de préserver les viandes de toute avarie. D’ailleurs, la porte vitrée du magasin n’est pas ouverte aux quatre vents, et à cela, Aâmi Djelloul y tient beaucoup. «D’abord, cela permet de garder l’intimité des lieux, ensuite cela évite les poussières et les fumées des pots d’échappement qui circulent en nombre sur cette artère », nous dit-il, expliquant que la moindre variation de température peut altérer la marchandise. Aâmi est passé maître de la découpe, c’est avec une précision de chirurgien qu’il découpe steaks, entrecôtes, filets et apprête avec une extrême finesse les gigots et autres épaules prêts à être enfournés. D’une propreté à faire pâlir d’envie les con- currents, Aâmi Djelloul tient énormément à la réputation de son commerce, d’où la qualité des viandes qu’il propose à ses clients. Nous sommes aux antipodes de ces viandards, sales et dégoûtants, qui ont pris possession du commerce de la boucherie dans les marchés populaires et qui trompent l’acheteur en lui refilant de la viande qu’on n’ose pas jeter aux chiens. « C’est un métier noble, qui exige beaucoup d’efforts et de perspicacité : il faut savoir choisir les bêtes à sacrifier, savoir équarrir une carcasse, la découper, connaître l’anatomie de la bête et ne pas découper au kilomètre… », nous dit Aâmi, visiblement irrité par les « gens qui font tort à la profession». L’autre qualité du maître des lieux est de ne jamais laisser tomber les pauvres. « Je suis issu d’une famille pauvre, et je sais ce que subissent ces gens », affirme-t-il, laissant entendre qu’il ne refuse pas de venir en aide à son proche. C’est une autre raison peut-être qui fait aimer Djelloul le boucher, probablement l’un des plus anciens bouchers du quartier. Redouane Madaoui Numéro 30 du 2 au 8 juillet 2014 7 ActueLLes POint de vue Ramadhan, le mois sacré qui ne se vit plus comme avant ! Par Farouk Afounas D'après les récits fabuleux de nos chères grands-mères, les Algériens d'autrefois avaient pour habitude de respecter tous les rituels relatifs à la religion islamique à leur juste valeur. Ils célébraient absolument toutes les fêtes religieuses de manière parfaitement festive frappée de l'indéniable et éternel sceau de la sacralité. N ous savons tous que, jadis, nos ancêtres, pour cause de colonisation impitoyable et privative de droits et de libertés, étaient d'un niveau d'instruction très modeste qui ne leur avait pas permis de rejoindre les prestigieuses universités pour poursuivre des études supérieures ouvrant le champ des possibilités pour l'exercice de hautes fonctions dans des secteurs névralgiques. Cela ne les a tout de même pas empêché de mener une vie agréable basée sur des légions d'us et de coutumes à ne pas omettre ou mettre à l'écart quelles que soient les circonstances et les conjonctures. Ils vénéraient surtout ces coutumes bien assisses qui renvoyaient à une existence humaine, avant d'être arabo-musulmane, infiniment respectable. Selon nos chères grands-mères toujours, le mois de Ramadhan était d'une sacralité extrême qui n'acceptait aucune compromission. C'était le mois où pratiquement toutes les nobles vertus humaines se réunissaient pour que l'Algérien musulman puisse accomplir le culte de jeûne conformément aux préceptes de la Charia en ce sens. Le Ramadhan revêtait une importance particulière du moment qu'Il constituait une occasion en or, pour ceux ayant failli à l'accomplissement de leur devoir de musulmans pratiquants et dévoués, afin de se ressaisir et resserrer les liens avec le Bon Dieu. A une quarantaine de jours du début de ce mois, les Algériens commençaient à se préparer, d'abord et au premier plan, spirituellement en chassant leurs démons en vue de redonner à l'esprit sa pureté instinctive lui permettant d'être entièrement dévoué au culte. Au second plan, ils se mettaient aussi à épargner quelques sommes d'argent pour s'approvisionner suffisamment en denrées alimentaires nécessaires pour garnir la table à l'heure de la rupture du jeûne. Ils n'omettaient plus de recenser les nécessiteux à l'approche de chaque mois de Ramadhan pour les prendre en charge en leur octroyant des sommes d'argent en guise de sincère et loyale solidarité entre musulmans et non pas d'aumône. On vaquait normalement à ses occupations De nos jours, la toute nouvelle et jeune génération, dont je fais partie malgré moi et parce que le destin en a voulu ainsi, ne semble nullement prête à perpétuer les " traditions religieuses " de nos prédécesseurs qui, en dépit d'un niveau intellectuel limité pour la majeure partie, avaient su comment créer un véritable chemin de dévotion en suivant le Coran, et la Sunna du Prophète Mohammed, que la Prière d'Allah et son Salut soient sur Lui et ses Compagnons. Ils savaient pertinemment que l'homme ne pourra être comblé et heureux que lorsque ses liens avec son Créateur seront d'une solidité sans faille. Une solidité qui se raffermit davantage au fur et à mesure que l'homme se dévoue corps et âme au Bon Dieu en s'engageant fermement à appliquer, à la lettre, les préceptes de la religion. Le Ramadhan était autrefois célébré dans la sérénité la plus originale au sein d'une société algérienne qui avait toujours été conservatrice malgré les tentatives du colonisateur français de la déstabiliser et ensuite la déraciner. Du- rant la journée, personne n'accusait le moindre retard à vaquer à ses préoccupations sauf quand il s'agit d'observer une petite halte pour accomplir une des prières du jour et réciter une partie du Coran. Les femmes, quant à elles, ne ménageaient aucun effort pour créer cet équilibre entre les tâches ménagères et le bon accomplissement du culte de jeûne qui est l'un des cinq piliers de l'Islam. Elles se battaient, primo, pour ne pas passer à côté de la Bénédiction et de la Miséricorde du Bon Dieu, et secundo pour satisfaire les jeûneurs de la famille qui aimaient se régaler un tant soit peu afin d'oublier la fatigue du jour. Les veillées ramadhanesques étaient dédiées en premier temps aux prières de Tarawih qui duraient plus de 3 heures. Ensuite, il y avait lieu à la consommation joyeuse et à la délectation d'un certain nombre de sucreries et de friandises accompagnées de l'indétrônable théière qui faisait le bonheur de tout le monde. Veillées interminables, siestes obligatoires et rixes quotidiennes Le Ramadhan aujourd'hui n'est pas vraiment apprécié et sacralisé comme il l'était il y a bien longtemps. Il est pour de nombreuses personnes un mois durant lequel tout travail doit s'arrêter pour cause de conditions…climatiques et sociales trop pénibles. La spiritualité n'est malheureusement que peu présente car elle a tout simplement cédé sa place à d'autres activités ludiques où d'aucuns s'en donnent à cœur joie pendant de longues heures juste pour " tuer le temps " en attendant l'instant de la rupture du jeûne. Les siestes interminables prennent position de fort belle manière étant donné que les jeûneurs y ont recours pour ne plus se sentir mal à l'aise ! Il y en a d'autres qui, après une longue veillée et tout de suite après le S'hour, s'éclipsent pour sombrer bien évidemment dans un sommeil profond de plus de 10 heures. L'autre aspect haineux qui vient éclabousser la spiritualité des jeûneurs durant le Ramadhan, et qui s'est notamment affirmé lors de ces dernières années, est cette espèce d'énervement accentué qui s'empare de certains pour les rendre furieux et prêts à commettre des crimes crapuleux. A Chaque fin d'après-midi, les Algériens ont rendez-vous avec des spectacles pleins de rixes, d'escarmouches ou de batailles rangées qui éclatent sans la moindre raison et qui finissent toujours mal en apportant un lot considérable de victimes entre blessés et morts. En somme, le Ramadhan est inéluctablement la meilleure occasion qui puisse être présentée à tout musulman aspirant à dépasser son malheur, causé par une vie bohémienne sans objectifs ni perspectives, et à retrouver le bonheur éternel en croyant fermement et continûment en le Bon Dieu. C'est le mois où tous les précédents péchés peuvent être tolérés voire effacés à jamais. Ne ratons pas cette opportunité et œuvrons à nous mettre sur le droit chemin, celui de la dure croyance en Allah, de la rectitude et de l'idéale conduite humaine…etc. Ramadhan Karim à tous les musulmans du monde. F. A. RAmAdhAn à Ouled Ben ABdelkAdeR Les prix horrifient les citoyens R amadhan frappe à nos portes. Sommesnous prêts pour l'accueillir comme Dieu et son prophète nous l'ont prescrit et recommandé ? Qui, parmi nous, pense à en tirer profit pour se rapprocher de Dieu, en accomplissant la prière, réciter le coran, verser l'aumône, aider les pauvres, pardonner, se réconcilier avec les gens et du coup tourner le dos aux tentations ? Si tout le monde prétend profiter de ce mois pour être en étroite corrélation avec son créateur, il n'en demeure pas moins qu'il l'attend pour satisfaire ses tentations et faire emplettes de tout ce qui se vend comme produit alimentaire. Sinon, comment expliquer les queues interminables devant les boulangeries, les boucheries et les marchands de légumes et de fruits ? Comment expliquer aussi le fait d'effectuer de longs déplacements dans la recherche des sucreries ou des boissons ? Les rixes quant à elles sont devenues le menu des jeûneurs et c'est le jeûne qui est toujours remis en cause par ces énergumènes. Pour l'administration, c'est le mois où le marasme et la stagnation règnent, les prestations font du surplace et l'absentéisme bat son plein. Pour se faire délivrer un document, il est préférable de ne pas venir au moment de la prière car tout le monde est à la mosquée. Certains préfèrent prendre congé pour passer des vacances loin du casse-tête des citoyens ou pour observer le jeûne tranquillement. Quand un employé de l'administration part en congé, il n'est pas remplacé bien évidemment, le service est en panne et l'expression "va et reviens après l'Aïd" est récurrente et répétitive parce que celui qui doit te servir est absent. Ramadhan, qui est une propreté de l'âme et une zakat pour le corps de l'être humain, est censé absoudre les croyants de leurs péchés potentiels. En vérité, il est devenu une occasion en or pour les commerçants à Ouled Ben Abdelkader, à l'instar de toutes les villes du pays : c'est le moment où ils dressent leurs traquenards, aidés en cela par la gourmandise des jeûneurs. La pomme de terre, par exemple, aliment essentiel, est cédée à un prix inimaginable la veille de ramadan. Certains l'ont stockée pour la présenter le jour "j" à un prix exorbitant sans parler de la courgette dont le prix est passé de 30 DA à 100 DA du jour au lendemain, de même pour la carotte pour ne citer que ces produits. Les marchands des sucreries (zlabia et kalb ellouz) surgissent en des endroits précis et habituels à proximité de la boulangerie. Cette année, le kilo de zlabia atteint ou avoisine les 180 DA. Chaque année, on entend parler d'un éventuel contrôle de prix, mais hélas ! Que peut faire la victime face de son bourreau ? Pourquoi nous abstenons-nous de boire et de manger si le long de ce mois sacré nous exhibons nos travers ? Une question qui demeure posée. Ramadhan Karim pour tout le monde tout de même et sans rancune. Abdelkader Ham 8 Numéro 30 du 2 au 8 juillet 2014 ACtueLLes les lieux attirent une Foule nomBreuse La piscine d’Oued Fodda, un lieu de détente estivale A partir de la moitié du mois de juin, la vallée du Chélif flambe. Le soleil ne filtre plus ses rayons ardents qui sont lâchés pour griller bêtes et gens et même les forêts. Oued Fodda n’échappe pas à ce régime. Les climatiseurs marchent à fond la caisse. Cela ne suffit pas. Les mordus de la pêche à l’hameçon continuent d’aller taquiner le barbeau au barrage de l’Oued Fodda, voire plus loin, dans celui de Zeddine. C des «kalb elouz» ou autres friandises sucrées. Les boissons fraiches ne manquent pas, notamment lors des veillées ramadhanesques. eux qui ne peuvent supporter la chaleur torride, fuient par bus entiers vers les plages de Ténès, Mostaganem et Tipaza. D’autres, et ils sont nombreux, découvrent un coin de fraicheur de jour comme de nuit. Il s’agit de la piscine semi-olympique d’Oued Fodda. Hérité de l’ère coloniale, et très bien conservée, elle est située sur la RN4 et juste en face de la gare routière. Cette piscine fait le bonheur des jeunes de jour comme de nuit. Le soir, les jeunes et les enfants continuent de plonger ; quand les séniors, attablés sous les arbres et les palmiers et sous l’éclairage des lampions, s’adonnent à leurs jeux favoris de la belotte et autres jeux de société ou tout simplement pour siroter un thé à la menthe avec Du semi-olympique pour les barbotteurs d’Oued Fodda, rien que ça ! La piscine d’Oued Fodda est grande avec ses 25 mètres de long et surtout ses 5 mètres de profondeur sous les trois plongeoirs qui la surplombent. Un autre bassin avec beaucoup moins d’envergure est réservé aux enfants. Il est conforme à leurs tailles et leurs ambitions de briser les records de plongée sous marine ou de vitesse. Parfois, il ya une musique douce qui vient couvrir d’un voile doux à l’oreille, et plonger l’ensemble de l’assistance dans une sorte de bulle, loin des tracas de l’extérieur. Une belle soirée pour se reposer et se ressourcer pour la modique somme de cent dinars pour les adultes. Quant aux enfants, ils peuvent barboter tout leur plaisir pour cinquante dinars. Les lieux sont propres et bien tenus sous l’œil vigilant de Hichem Kouider Elouahed, le gérant de ce joyau. Un maîtrenageur et un agent de sécurité veillent à la quiétude des baigneurs. Un petit coin idéal pour la détente et le repos ; pas loin, même pour les environs puisqu’il est situé juste devant la station des bus. Bonne soirée et bon ramadhan. Ali Elouahed Feux de Forêts La partie sud-est du Doui s’enflamme V endredi dernier, un feu s’est propagé sur le versant sud-est du Doui, dévorant plusieurs parcelles de forêts selon les riverains. Les flammes et les colonnes de fumées qui étaient visibles à partir de l’autoroute A1, ont attiré l’attention des automobilistes lesquels n’ont fait que constater les dégâts. Dans la même journée, des feux ont été observés sur le versant sud-ouest du Zaccar. Là aussi, il a fallu l’intervention des unités de la protection civile pour circonscrire l’incendie. La journée de vendredi a été particulièrement chaude, et c’est que qui a favorisé, vraisemblablement, la propagation des flammes. Selon des riverains, ce sont les brûlis pratiqués chaque été par des paysans en quête de nouvelles parcelles de terrains cultivables qui sont à l’origine de ce type de sinistre. Sou- vent impossible à maîtriser dès qu’un petit vent se lève, ces feux, au départ très restreint, se propagent à grande vitesse, prenant de court leurs auteurs. C’est ce qui s’est passé ce même vendredi aux environs d’Oued Fodda, tout près des relais routiers. Le feu qui a ravagé une parcelle dédiée aux céréales a été éteint par les sapeurs-pompiers. Brûlis en zone urBaines Les habitants du Radar asphyxiés D ès l’approche de l’été, et c’est devenu une coutume, des habitants peu regardants en matière de civisme et de citadinité, s’empressent d’arracher les herbes folles sèches de leur jardin et des pourtours de leur maison qu’ils disposent en tas pour ensuite les brûler, espérant ainsi s’en débarrasser à moindre coût. Ces petits feux qui se multiplient dans les zones d’habitation ont cet incon- vénient majeur de gêner considérablement le voisinage qui doit subir les fumées asphyxiantes. Beaucoup de riverains sont pris de malaises, d’autres sont obligés de fermer portes et fenêtres par ces temps caniculaires pour atténuer un tant soit peu les nuisances. «Tant que c’est des herbes sèches, ça peut aller car elles brûlent assez vite. Mais quand, en plus, on y ajoute les détritus des poubelles, alors là, c’est l’asphyxie assurée», nous dit Kheira C., qui réside dans un chalet dans la zone 11 du Radar. Le plus grave est que malgré le tort qu’ils causent à autrui, certains habitants se permettent toujours ces brûlis qui empoisonnent la vie de la population des alentours. Des requêtes nt été adressées aux services compétents de la mairie mais sans succès. Cela ne fait pas longtemps, quelques écervelés ont cru bon mettre le feu à la broussaille qui entourait un centre de santé à Hay Chorfa, provoquant une panique sans pareille parmi les malades et le personnel médical qui ont cru qu’un incendie s’était déclaré à l’intérieur même de la structure sanitaire. Mme Kheira C., très remontée contre ce genre de pratiques qui n’ont rien de citadines est ulcérée à l’idée que l’on ne les interdise pas par arrêté communal. «Le pire est que la fumée enveloppe nos demeures, imprègnent nos intérieurs et colle à nos vêtements. On se croirait à l’époque des hommes de cavernes», s’emporte-t-elle, consciente que cet été sera aussi pénible que les autres. A moins d’une prise de conscience des gens ou, à défaut, de la verbalisation de tout individu s’adonnant à cette pratique dangereuse. Ab. Kader L’école primaire M’hamed Boutraa Chorfa honore les élèves admis en 5ème L’ équipe pédagogique de l’école primaire M’hamed Boutraa, située à Chorfa, zone 5, a honoré les élèves de 5ème année, admis en première année moyenne, ainsi que leur directeur M. Zerrouki Mohamed, parti en retraite. Les enseignants de l’école et en terme de reconnaissance pour leur responsable ont procédé à l’organisation d’une fête durant laquelle des élèves ont été récompensés pour les efforts fournis au long de toute une année le moins que l’on puisse dire qu’elle était dure et fatigante. L’organisation de cette fête intervient suite au résultat encour- ageant réalisée par les élèves de l’école à l’examen de fin de cycle primaire en guise de récompense et aussi pour faire des adieux à M. Zerrouki, désormais ex-directeur d’école. La cérémonie a pu entrainer un nombre considérable de personnes, tous venus partager la liesse avec leurs enfants. Parmi les présents, on notera la présence d’enseignants retraités, enthousiasmés par l’initiative, venus pour rendre hommage à leur directeur et lui remettre des cadeaux en contrepartie des efforts fournis par cette personne dans la gestion durant sa carrière professionnelle. La cérémonie est caractérisée par des activités culturelles présentées par les élèves, toutes portées sur le nationalisme, la reconnaissance, la tolérance ainsi que l’amour pour l’école et l’enseignant. A la fin, des cadeaux ont été décernés, l’opération a visé l’ensemble des admis et M. le directeur s’en est taillé la part du lion. Après, l’assistance a été invitée pour déguster du café, du thé et des gâteaux dans une atmosphère conviviale. De telles initiatives demeurent souhaitables du fait qu’elles peuvent consolider l’amour et le respect entre les gens. Abdelkader Ham Numéro 30 du 2 au 8 juillet 2014 9 LES hOmmES Du ChéLIF Il a été parmI les membres fondateurs du club en 1947 Abed Benmehdia, une légende vivante de l'ASO Qui se souvient encore de Abed Benmehdia, cet homme qui a participé à la création de l'équipe prestigieuse de l'ASO dans les années quarante-cinquante ? Pas grand-monde si on se fie au petit sondage que nous avons réalisé dans quelques lieux fréquentés pourtant par des sportifs fort connu sur la place asnamie. Très rares sont en effet qui le connaissent et pourtant, le parcours de cet homme d'exception est très riche. N é le 5 novembre 1924 à Orléansville, l'actuel Chlef, Abed Benmehdia a été un des piliers de l'ASO durant la période coloniale aux côtés de Bendjelloul et Chaoui et ce, depuis la création du club en 1947. Comme chacun le sait, en ce temps-là, les autorités coloniales imposaient aux équipes et clubs indigènes d'avoir dans leurs effectifs au moins 3 joueurs jouissant pleinement de leurs droits civiques, des français-français en quelque sorte et non des français-musulmans, soumis eux à une législation ségrégationniste, semblable à celle de l'apartheid qui était appliquée en Afrique du sud jusqu'en 1990. Le club arabe orléansvillois devait donc s'offrir les services de Medjaher -qui était considéré comme français à part entière-, Michelin et Trinpignon. La création du club, confirme M. Benmehdia, n'a été possible que par la ténacité d'Ahmed Bacha qui fut d'un grand apport pour l'émergence de l'ASO sur la scène sportive algérienne de l'époque. C'est grâce à lui que le club put obtenir son agrément en tant qu'association sportive. Pourquoi ? Parce que tout simplement, M. Bacha était fonctionnaire à la préfecture d'Orléansville et c'est ce qui lui a facilité l'obtention du précieux sésame qui, dès lors, ouvrit grande la voie aux footballeurs de l'ASO. M. Benmehdia soutient qu'il n'était pas seulement obsédé par le développement de la pratique footballistique par ses congénères musulmans. Il a aussi été un dirigeant de valeur qui a su impulser une certaine dynamique au développement et à l'émergence d'une élite dans l'art de la boxe. Dans les années 1960, il sera parmi le staff qui va manager des grands noms de la boxe tels les Berroudja, Bensaïd, Tergou, etc. M. Benmehdia nous rappelle que le premier match joué par l'ASO l'a été durant l'année 1940 contre le REMC (Maison Carrée, actuel El Harrach). L'ASO (Asnam sport olympique) a remporté la partie en battant les visiteurs par 2 à 1. La rencontre s'est disputée au stade Colomb qui était proche du stade Paul Robert, baptisé depuis l'indépendance Maamar Sahli. Ce même Sahli qui fut l'auteur du premier but qu'il inscrivit à la première minute de la rencontre, d'un tir qu'il exécuta depuis le milieu du terrain. Pour le souvenir, M. Benmehdia nous fait savoir aussi qu'à l'époque, il existait deux équipes à Chlef, le GSO qui recevait au stade Paul Robert de la Ferme, et l'ASO qui disputait ses matchs au stade Colomb. A l'indépendance, le GSO disparut et il ne resta que l'ASO qui, depuis, dut prendre ses quartiers au stade Paul Robert, devenu stade " Maamar Sahli ". Le talentueux footballeur est en effet tombé au champ d'honneur. Le Chélif, hebdomadaire régional d’informations de proximité édité à chlef le cHélIf est publié par «les presses du chélif», eurl - Zone différée bt f n 10 - chlef 02 000 L'ASO de cette époque comprenait en son sein les joueurs Fadhlaoui, Zaïri, Medadi, Slimane Teggar, Boukrari, Hamza qui, pour l'anecdote, a acheté la première tenue sportive aux couleurs rouge et vert, qui ressemble à celle du doyen, le MCA. Directeur de la publication : ali laïb Rédaction : m. aït djida, m. boudia, a. chérifi, m. Ghriss, larbi H., b. Kamel, b. Kiouar, a. laïb, m. nakkab, l. med abdelkrim, a. Zighem Notre interlocuteur nous gavera de plusieurs anecdotes, indiquant que Chlef a un riche passé footballistique. Les générations actuelles, nous dit-il, doivent savoir que les anciens présidents de l'ASO tels Sayah Bouali et Beneguouch, qui sont considérés RC : n 02/00-0906487 b12 NIF : 001202090648712 Cpte bancaire : cpa agence chlef : 1234000018913-44 Publicité : pour votre publicité, s’adresser à l’anep, 1 avenue pasteur, alger tél : 021 71 16 64 - 021 73 71 28 fax : 021 73 95 59 - 021 73 99 19 comme les dirigeants les plus brillants qu'a connus l'ASO, n'hésitaient pas à mettre la main à la poche pour financer le club et ce, par amour pour ce dernier. Dans les années 1970, poursuit-il, M. Boudjaltia Djazouli a été élu président de l'ASO et c'est lui qui est à l'origine du changement des couleurs du club en imposant le noir et le blanc avec un lion sur la poitrine, d'où le nom des lions du Chélif. Cette discussion nous a appris qu'Abed Benmehdia a été écarté du mouvement sportif local et de l'ASO par des personnes mues par la jalousie plus qu'autre chose. Grand seigneur et ne voulant pas user des mêmes armes que ses ennemis, il a préféré se retirer sans faire de bruit, estimant que toute polémique à son sujet serait fatale à l'évolution du club. Cela ne l'empêchera pas d'être, à ce jour, un fervent supporteur de l'ASO et de suivre les péripéties de l'équipe dans les détails. Notre homme se déplace au stade Boumezrag chaque fois que l'ASO reçoit une équipe adverse, juste pour supporter le club et cela, à l'âge vénérable de 90 ans. Le seul regret -un point noir, dit-il- est qu'aucun responsable sportif, aucun dirigeant de club, qu'il soit membre du staff administratif ou technique, ne demande après lui ni ne s'inquiète de ce qu'il devient. D'ailleurs, note-t-il avec amertume, "je n'ai jamais été invité à une quelconque rencontre organisée ou disputée par l'ASO." Une marginalisation et un oubli qui ne font pas honneur au club et à ses dirigeants actuels, M. Benmehdia se considérant comme mort et enterré. Et oublié des vivants. Et il n'est pas le seul. Son ami Teggar Slimane vit la même situation alors qu'il a tant donné à l'ASO. "Slimane est aujourd'hui alité, se débattant contre la maladie, mais personne ne demande après lui", dit avec regret M. Benmehdia qui ne comprend pas pourquoi les gens sont devenus aussi inhumains. Mais Abed Benmehdia n'est pas du genre à se lamenter sur son sort. Altruiste, il nous charge de transmettre un message très clair aux dirigeants du mouvement sportif local : "N'oubliez pas de leur dire de s'intéresser aux jeunes, et de mettre à leur disposition tous les moyens pour en faire une élite. Et dans toutes les disciplines sportives. Surtout, qu'ils ne marginalisent aucun cadre formateur, comme leurs prédécesseurs l'ont malheureusement fait envers de brillants sportifs."En conclusion, il nous avoue qu'il n'est pas du genre à demander quoi que ce soit à l'équipe ni à ses dirigeants. Il ne veut surtout pas que l'on applique sur lui l'adage arabe qui dit : "quand il était vivant, il souhaitait juste avoir une datte. Quand il est mort, on lui en a tendu un régime." Menouer Aït Saada Tél : 06 62 35 46 98 05 54 75 34 73 Fax : 027 77 83 28 Fax bureau d’Alger 021 38 75 13 E-mail : [email protected] Impression : sIa alger 10 Numéro 30 du 2 au 8 juillet 2014 NatioN commerce durant l’été et le ramadan Mise en place d'un dispositif de suivi de l'approvisionnement Le ministère du Commerce a mis en place, pour le mois de ramadhan et de l'été, un dispositif de suivi de l'approvisionnement du marché national en produits de consommation courante ainsi qu'un dispositif de contrôle de la qualité et de la conformité de ces produits, a-t-on appris auprès du ministère. C e dispositif vise notamment à "veiller sur la régularité de l'offre et des approvisionnements" en produits de large consommation et à lutter contre la "prolifération de certaines pratiques illicites et frauduleuses susceptibles de porter atteinte à la santé, à la sécurité et aux intérêts matériels des consommateurs". Ainsi, ces actions s'orientent vers la surveillance accrue des unités de production afin de s'enquérir des conditions de fabrication et du respect des règles d'hygiène et de salubrité. Aussi, les services de contrôle renforceront leurs opérations de contrôle sur les produits alimentaires importés afin de s'assurer de leur conformité aux spécifications réglementaires notamment celles relatives à la composition, à l'étiquetage, au respect de la chaîne de froid et aux conditions de transport et de présentation à la vente afin de parer à tout risque d'intoxication alimentaire. Le dispositif veillera aussi au respect des prix réglementés des produits alimentaires de large consommation tels que le lait pasteurisé en sachets, la semoule ordinaire, l'huile de table raffinée où encore le sucre. Quelque 3.500 agents de contrôle seront mobilisés par les directions de commerce des 48 wilayas du pays pour le contrôle des activités commerciales durant le mois de ramadhan. Le ministère du Commerce, a travers une campagne de sensibilisation, a tenu à informer que toutes les mesures nécessaires ont été prises par les pouvoirs publics en vue d'assurer un approvisionnement régulier du marché national et que les stocks actuellement disponibles couvrent largement les besoins de la population. Le ministère du Commerce et celui de l'Agri- culture et du développement rural avaient assuré récemment que les produits alimentaires de large consommation seront disponibles durant le mois du ramadhan et que des mesures sont prises en ce sens par son département et celui de l'agriculture. Des stocks de différents produits agricoles, notamment les légumes et les viandes ont été constitués. Environ 30.000 tonnes de viandes rouges avaient été importées par des opérateurs publics et privés pour couvrir la demande durant le mois de jeûne. ils ont été introduits depuis 2000 Plus de 257.000 recours en instance à la Cour suprême P Selon les statistiques, 50% des affaires liées aux délits et infractions accusent des fins de non-recevoir, les recours ne répondant pas aux conditions de forme soit 109.274 affaires. 98% de ces affaires concernent le non dépôt de la requête du recours, soit 107.089 affaires, ajoute la même source. Pour traiter ce cumul, le ministère de la Justice a procédé à la mise à jour du système de gestion informatique du dossier judiciaire à la Cour suprême. Il s'agit du "transfert des dossiers parvenus du parquet vers la première présidence puis vers le président de la chambre". Le ministère a, par ailleurs, lancé un projet de numérisation du service Documentation afin de mettre en place des bases de données sur les décisions, la législation et la jurisprudence ainsi que la relance du site internet de la Cour suprême. L'exposé a été présenté en présence du ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Belaiz, de magistrats et de cadres du ministère. lus de 257.000 recours enrôlés au niveau de la Cour suprême depuis 2000 "n'ont pas encore été tranchés" jusqu'à avril 2014, selon les statistiques présentées lundi par la Cour suprême à l'occasion du lancement du projet de modernisation de cette structure. "257.117 recours n'ont encore pas été tranchés par la Cour suprême jusqu'au au 31 avril 2014 dont 218.549 concernent les affaires de délits et infractions soit 85% du total des affaires non tranchées depuis 2000, sachant que la durée moyenne de traitement par la chambre des délits et infractions est de 5 années", indique la même source. Depuis la création de la Cour suprême en 1964, un "équilibre" a toujours été enregistré entre les affaires enrôlées au niveau de la Cour et les affaires tranchées, jusqu'en 2000 où un "cumul" a été enregistré, d'où la modernisation de la Cour suprême en y introduisant de nouvelles techniques. Violence faite aux femmes Le projet de loi prévoit des peines plus lourdes Le projet de loi relatif à la violence faite aux femmes prévoit des peines plus lourdes dans le cas des violences corporelles en vue de préserver la famille et la relation conjugale, a affirmé lundi, le ministre de la Justice, garde des sceaux, Tayeb Louh. "Le projet de loi relatif à la vio- lence faite aux femmes prévoit des peines plus lourdes contre tous ceux qui recourent à la violence corporelle contre les femmes notamment en présence d'enfants mineurs", a précisé le ministre en marge d'une rencontre autour de la numérisation du dossier judiciaire et de la jurispru- dence à la Cour suprême. Qualifiant le projet de loi de "très important", M. Louh a fait savoir que le texte approuvé récemment en Conseil de gouvernement, "n'est pas contraire aux traditions de la société algériennes en matière de promotion des droits de la femme et de l'enfant et d'éradica- tion de la discrimination". Parmi les aspects prévus par le projet de loi, figurent "la violence économique et psychologique contre la femme et la lutte contre toute forme de violence y compris la violence sexuelle qui sera criminalisée". numéro 30 du 2 au 8 juillet 2014 11 Le monde il aCCUse al assad de CommerCer aveC les djihadistes Quand Fabius fait dans le mensonge Laurent Fabius veut-il faire admettre à l’opinion internationale que le plus urgent est de débarrasser le monde d’Al Assad plutôt que de s’opposer à la folie des djihadistes qui opèrent avec une sauvagerie extrême sur le territoire syrien ? Si l’on suit le raisonnement du ministre des Affaires étrangères français, l’urgence est en effet d’en finir avec le régime syrien. Quitte à user des grands moyens. Et du mensonge éhonté. D evant les succès de l’Armée arabe syrienne qui a repris l’essentiel des positions stratégiques aux djihadistes radicaux –dont des centaines d’éléments jouissent de la nationalité française- et surtout, face à la farouche détermination des larges couches du peuple syrien à protéger leur pays contre les agresseurs extérieurs, M. Fabius semble désemparé. Dernièrement, toute honte bue, il n’a pas hésité à accuser le régime syrien de collusion avec les djihadistes, faisant croire à l’opinion française qu’Al Assad achète du pétrole auprès des islamistes de l’EIIL, lui qui est censé être en guerre contre eux. Du n’importe quoi, pourvu que ça fasse mal aux dirigeant syriens. L’autre fois, il a regretté que les Américains n’aient pas mis à exécution leur menace d’effectuer des bombardements massifs sur les positions de l’Armée arabe syrienne, saluant au passage la traitrise guerrière de ses amis israéliens. Les raids aériens de l’armée juive contre la Syrie semblent tout à fait acceptables, voire indispensables aux yeux de M. Fabius qui a applaudi aux initiatives de Benyamin Netanyahu, son confident. Les attaques meurtrières israéliennes ont ceci de bon qu’elles amenuisent les capacités opérationnelles de l’armée régulière syrienne qui doit ainsi lutter sur plusieurs fronts. Une intervention américaine en Syrie, M. Fabius le sait, provoquera un chaos indescriptible qui fera disparaître la Syrie de la carte du monde, et son remplacement par des émirats du même type que ceux qui vont fleurir en Irak. De quoi arranger ses amis israéliens qui auront ainsi la possibilité historique de mettre tout le Moyen-Orient sous leur botte et réaliser le rêve qu’ils caressent depuis qu’ils ont mis les pieds en terre de Palestine : bâtir le Grand-Israël. Le ministre français des Affaires étrangères sait que la chute d’Al Assad va accélérer le processus de domination des israéliens de toute la région comprise entre le Sinaï et l’Euphrate. A moyen terme, la chute d’Al Assad aura des conséquences désastreuses sur la résistance libanaise et palestinienne dont la survie dépend, actuellement, de la Syrie. Ce n’est pas sans raison d’ailleurs qu’à chaque attaque aérienne israélienne en territoire syrien, on prétexte de la destruction de convois d’armes destinées au Hizbollah libanais. Si le complot ourdi contre la Syrie par les puissances occidentales, dont la France de Sarkozy et Hollande, venait à se réaliser, c’est la république islamique d’Iran qui en sera aussi victime. La principale victime puisque les dirigeants israéliens n’ont jamais tu leurs intentions d’attaquer l’Iran et réduire ses capacités de nuisance militaire. Le plan, savamment mis à exécution par les officines occidentales avec la complicité active des régimes fantoches de la région, n’a malheureusement pas fonctionné comme on s’y attendait. La résistance du peuple syrien et le soutien sans faille de la Russie et de la Chine ont pesé lourd dans le conflit qui tourne aujourd’hui à l’avantage de la résistance. Le printemps arabe a vécu. Si les Libyens se sont laissé séduire par la « révolution démocratique », les Egyptiens eu, ont très vite compris le danger de laisser les rênes du pouvoir aux Frères musulmans. Le renversement de Morsi n’est en réalité que le début du reflux révolutionnaire véritable. AB. Kader Israël promet d’éradiquer le Hamas L e Hamas a prévenu lundi Israël que "toute escalade ou guerre lui ouvrirait les portes de l'enfer", en réponse aux responsables israéliens qui ont accusé le Hamas de la mort de trois jeunes disparus en Cisjordanie et menacé de représailles. "Si les occupants se lancent dans une escalade ou une guerre, ils ouvriront sur eux les portes de l'enfer", a déclaré un porte-parole du Hamas à Gaza, Sami Abou Zouhri, mettant de nouveau en doute la "version israélienne" de l'enlèvement. Les trois jeunes israéliens, tous trois étudiants dans des écoles religieuses de colonies juives, ont été retrouvés morts près de la localité de Halhoul, à une dizaine de minutes de la route où ils ont été vus pour la dernière fois, a indiqué lundi soir la radio publique israélienne. Le cabinet de sécurité israélien devait se réunir en urgence pour discuter des suites de cette découverte, près de Halhoul, où se concentraient les recherches, et où d'importants effec- tifs étaient déployés. Le vice-ministre israélien de la Défense Danny Danon, membre de l'aile la plus à droite du gouvernement a promis "d'éradiquer" le Hamas, dans un communiqué. Israël a accusé deux membres du Hamas de l'enlèvement des trois Israéliens qui faisaient de l'auto-stop près d'un bloc de colonies juives dans le sud de la Cisjordanie occupée. Depuis, selon une porte-parole militaire, l'armée israélienne a arrêté 420 Palestiniens en Cisjordanie, dont 305 membres du Hamas, qui a nié être impliqué dans le rapt mais a salué l'opération, et fouillé 2.200 bâtiments. Cinq Palestiniens ont été tués par des soldats israéliens depuis le début de l'opération. "La disparition et le meurtre des trois Israéliens sont une thèse israélienne, et l'occupant cherche à utiliser cette version (des faits) pour justifier sa guerre contre notre peuple, contre la résistance et contre le Hamas", a accusé M. Abou Zouhri. Conflit entre Kiev et les séparatistes de l’est de l’UKraine : Accord quadripartite pour un cessez-le-feu V ladimir Poutine et Petro Porochenko sont convenus de travailler à un cessez-le-feu entre l'armée ukranienne et les séparatistes dans l'est de l'Ukraine et ont accepté le principe d'un mécanisme effectif de contrôle de la frontière russo-ukrainienne, a annoncé ce lundi la présidence française dans un communiqué. Cette annonce a été faite après un entretien téléphonique à quatre incluant les présidents russe et ukrainien, François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel. Les mêmes dirigeants s'étaient déjà longuement parlé mercredi et dimanche. A l'issue d'une conversation téléphonique d'une heure trente environ, "le président ukrainien et le président russe sont convenus de travailler sur les points suivants : adoption d'un accord sur un cessez-le-feu bilatéral entre les autorités ukrainiennes et les séparatistes", peut-on lire dans le communiqué de la présidence française. La trêve en vigueur depuis le 20 juin dans l'est de l'Ukraine doit prendre fin ce lundi soir, après avoir été prolongée de trois jours par le président ukrainien. Vladimir Poutine a insisté pendant la conférence téléphonique pour que le cessez-le-feu soit à nouveau prolongé, a indiqué le Kremlin dans un communiqué. "Les dirigeants se sont prononcés en faveur d'un troisième cycle de consultations entre Kiev et les régions du sud-est (de l'Ukraine) le plus rapidement possible", lit-on dans le communiqué russe. Selon la présidence française, Vladimir Poutine et Petro Porochenko ont de fait accepté de lancer des négociations "tripartites substantielles" impliquant pro-séparatistes, autorités ukrainiennes et Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). L'Elysée annonce une réunion, ce lundi, du groupe de contact "pour trouver un accord sur la mise en oeuvre de ces différents points". Les ministres des Affaires étrangères russe et ukrainien s'y joindront "dans la journée". S'exprimant après la conversation téléphonique, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a déclaré à la télévision nationale russe que Moscou était prêt à autoriser la présence d'observateurs de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) et de gardes-frontières ukrainiens du côté russe de la frontière, en vue d'une surveillance conjointe. 12 numéro 30 du 2 au 8 juillet 2014 Education Et prisE En chargE dEs troublEs dE l'Enfant Des solutions immédiates ou une thérapie progressive ? Nous avons rencontré dans la bibliothèque principale de lecture durant la clôture du mois de l'enfance, des profils que nous ne nous attendions pas à voir, des spécialistes militant pour la prise en charge de l'enfance et qui se débattent dans des problèmes sans fin pour mener à bien leurs projets. Il s'agit du Dr Bouchir Habiba et M. Lamraoui Chihab qui vont bouleverser, par leurs propos, quelques-unes de nos certitudes. I l y a des enfants normaux, mais il y a également tous les autres, ceux qui ont des handicaps et qui doivent également être pris en charge. "Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits", énonce la déclaration des droits de l'homme qui précise que la " maternité et l'enfance ont droit à une aide et à une assistance spéciales. Dans son 5ème principe, la déclaration universelle des droits de l'enfant spécifie que l'enfant physiquement, mentalement ou socialement désavantagé doit recevoir le traitement, l'éducation et les soins spéciaux que nécessite son état et sa situation. Le Dr Habiba Bouchir, psychologue orthophoniste en neurosciences cognitives, porteuse d'un projet de clinique médico-psychologique ou crèche hospitalière, explique ce qui suit : les neurosciences désignent l'étude scientifique du système nerveux, tant du point de vue de sa structure que de son fonctionnement, de l'échelle moléculaire à l'organisme dans son entier. Les neurosciences cognitives quant à elles, désignent le domaine de recherche dans lequel sont étudiés les mécanismes neurobiologiques qui sous-tendent la cognition (perception, motricité, langage, mémoire, raisonnement, émotions). Elle nous explique que le projet dont nous parlons est la résultante de quatorze années de travail dans les hôpitaux d'Alger, en collaboration avec les grands noms de la médecine. Je me suis tendue compte, nous dit-elle, qu'il y avait des problèmes au niveau de l'enfance. Ce sont des enfants de 4 à 5 ans qui sont ramenés par leurs parents alors qu'ils auraient dû les ramener alors qu'ils avaient 2 ans. En effet les parents ne se rendaient compte des problèmes de leurs enfants qu'à la rentrée scolaire lorsque les enseignants font des remarques qui mettent dans la gêne enfants et parents. Ces derniers souhaiteraient alors trouver des solutions immédiates aux problèmes d'élocution de leurs enfants. Ce projet vient en réponse, nous explique-t-elle, à une problématique qu'elle a soulevée en Master 2 sur les neurosciences cognitives (obtenu avec mention) et qui est la suivante : "Pourquoi les parents ne ramènent-ils l'enfant qu'à partir de 4 à 5 ans en disant qu'il présente des troubles, pourquoi pas à 2, 3 ans alors que les signes sont là, apparents ?" S'ils ne se rendent pas compte, le spécialiste est là (par exemple le pédiatre). Il peut se rendre compte du problème et orienter les parents. Chaque période au niveau de la croissance de l'enfant est accompagnée de troubles (poussée dentaire par exemple, problèmes au niveau de la sphère ORL). Toute poussée de température chez l'enfant (moins de 24 heures) peut provoquer des problèmes (résultats recherches OMS), l'enfant peut convulser et alors là, il y a problème. En effet, cela peut générer des retards de croissance que ce soit au niveau du langage ou de la motricité. La croissance se fait en retard et lorsqu'il rentre à l'école, il vient à peine d'apprendre à parler et à marcher. Il a alors des problèmes de prononciation, de compréhension qu'on appelle troubles phonétiques phonologiques, Il y a également la dysphasie, le retard de parole, le retard du langage, les troubles nerveux et comportementaux de l'enfant autiste, les troubles liés au bégaiement. Ces troubles ne peuvent pas être traités par un seul spécialiste mais par un groupe pluridisciplinaire d'où l'idée de réaliser un centre de prise en charge de cette frange de la population. C'est le projet d'un centre qui concerne la prise en charge de petite enfance en difficulté. Ce sont des enfants qui sont encore normaux mais qui ont des difficultés, c'est-à-dire ayant une hyper motricité, des troubles du langage. Un centre neuroscientifique pour enfants à Chlef ? Mme Bouchir ajoute que les enfants handicapés seront également pris en charge par le centre. "Nous avons récemment été invités à Alger", nous dit -elle. "Nous étions 10 femmes porteuses de projet à avoir été choisies au niveau national par l'ANDI dans le cadre de la meilleure innovation féminine pour le trophée trèfle de l'ANDI. Les autres projets étaient tous soutenus par leurs wilayas d'origine sauf le mien alors que c'est le seul projet au niveau national qui présente une approche psychosociale. Les autres projets avaient une approche technologique ou économique. Il y avait Constantine, Annaba, Sétif, Alger, Oran et Chlef. L'ANDI nous a proposé Alger pour la réalisation du projet mais nous n'avons pas accepté, nous désirons que notre projet soit implanté à Chlef. C'est un projet qui nécessite une assiette de 750 m² en milieu urbain. Il se compose d'une crèche avec une assistance psycho-or- numéro 30 du 2 au 8 juillet 2014 L’événement thophonique. Il doit accueillir des enfants en difficulté âgés de 3 ans et plus. Il comprend un suivi médical spécialisé avec rééducation, suivi de l'appareillage, éducatif, psychologique et social pour le maintien de l'enfant dans son milieu naturel de vie. C'est un centre unique en genre en Algérie puisqu'il va s'appuyer sur de nouvelles formes de prise en charge éducationnelles. L'ancienne prise en charge de l'enfance se basait sur la psychologie tandis que la nouvelle prise en charge se base sur la neuroscience. Une nouvelle analyse a eu lieu, et les spécialistes ont découvert que les troubles trouvaient leur explication par le bais de la neuroscience et non pas par le biais de la psychologie, d'où la mise en place de nouvelles méthodes de prise en charge de l'enfance. M. Lamraoui Chihab, membre du forum national pour l'éducation pour tous qui est sous tutelle de l'éducation nationale et encadré par l'UNESCO, secrétaire général de l'association nationale du livre et de la lutte contre l'analphabétisme, va plus loin dans ses explications. Parmi les objectifs de notre forum, un conseil formé par plusieurs secteurs gouvernementaux spécialisés dans l'éducation dont la première mission est la prise en charge et l'éducation de la petite enfance. Cette structure a été créée par l'Unesco dans tous les pays. Les recherches scientifiques de par le monde ont prouvé que la prise en charge de la petite enfance est très importante. «L'éducation commence dès la naissance» La rencontre organisée en Thaïlande en 1990 (165 pays y ont participé, et plus de 1500 spécialistes mondiaux) a annoncé que l'une des politiques prioritaires à mettre en place par les nations est l'éducation de la petite enfance, c'est-à-dire de la naissance à 6 ans. Cela a changé la vision de l'éducation, qui doit commencer à partir de la première année et non plus à partir de 6 ans. Les experts internationaux ont confirmé que plus de 60 % du cerveau se forment durant cette période, ce qui a confirmé que la prise en charge durant cette période est importante. En 1990, ils se sont encore réunis et ont prôné l'éducation pour tous. 10 années après, en 2000, se sont réunis les nations, les experts et les ministres de l'éducation et ont édicté la déclaration de Dakar (Sénégal) qui demande à chaque nation de s'engager dans l'éducation de la petite enfance et réaffirmé la vision de la déclaration de mondiale sur l'éducation adoptée à Jomtien, en Thailande. En tant que secrétaire général de l'association du livre et de la lutte contre l'analphabétisme, nous avons réalisé le premier forum sur l'éducation pour tous à Alger, sous le haut patronage de M. le président de la république qui s'est engagé par message personnel au forum à propos de l'éducation pour tous. Nous avons alors déclaré qu'il faudrait qu'il y ait un forum national sous le patronage de l'Education nationale. En 2011, le ministère de l'Education a créé le conseil officiel du forum pour l'éducation pour tous qui est encadré par l'Unesco. C'est pour cela que nous avons initié en tant qu'association du livre en collaboration avec l'université de Bouzareah 2 et les laboratoires scientifiques, l'université de Chlef et les laboratoires scientifiques, l'université de Tlemcen et de Tizi Ouzou, la mise en place d'un forum national à Chlef auquel vont assister plus de 150 personnalités nationales qui vont représenter tous les secteurs et organisations concernées par l'enfance et qui sera encadré par l'Unicef et l'Unesco. Après que la commission nationale de l'éducation de l'Unesco, secrétariat général eut annoncé son patronage à ce forum qu'elle a qualifié de meilleur forum au niveau algérien, nous avons préparé une feuille de route que nous avons fait parvenir à différentes institutions pour la prise en charge de ce forum qui devait se tenir les 16 et 17 juin dernier. Malheureusement, par manque de prise en charge, nous n'avons pas pu tenir nos assises à la date indiquée et l'avons donc reporté à une date ultérieure. Nous demeurons cependant déterminés à tenir ce forum qui va lever plusieurs obstacles et déterminer pour la première fois une obligation nationale pour la prise en charge de la petite enfance de 1 à 6 ans. Il va de même tenir diverses et nouvelles résolutions, qui vont prôner le changement de la politique nationale de prise en charge de la petite enfance, étendre l'enseignement à la période post primaire avec la participation du privé dans l'investissement dans le domaine de la petite enfance ainsi que le changement des programmes et la, participation des laboratoires scientifiques universitaires dans l'encadrement des programmes et la mise en place de stratégies atours de la petite enfance. Nous pouvons dire que ce forum vient en réponse aux engagements de l'Algérie avant 2015, et aux accords de Dakar et de la Thaïlande et donner la priorité à la politique nationale de prise en charge de la petite enfance, d'autant que les experts de l'éducation et de l'enseignement que si l'enfant durant cette période est bien pris en charge, ce sera un investissement pour l'avenir et qu'au contraire, s'il est mal pris en charge, il va constituer un fardeau pour la nation. Propos recueillis par A Cherifi, journaliste, psychologue 13 M. MohaMEd KaMouMia à la clôturE du Mois dE l'EnfancE à chlEf : «Désormais, l'enfance sera célébrée toute l'année dans notre bibliothèque» La bibliothèque principale de lecture de la wilaya Mohamed mahdi de Chlef a clôturé ce jeudi 26 juin 2014,les activités qu'elle avait programmées durant tout le mois en faveur de l'enfance. L e programme comprenait des activités culturelles, des conférences, la lecture, le livre et le dessin. Un concours de dessin destiné aux enfants a été également été initié et c'est justement ce jeudi que les lauréats ont été récompensés. . Le directeur de l'établissement, M. Mohamed Kamoumia, nous explique que toutes ces activités ont été clôturées durant la journée et que les enfants, tous, sans exception ont été honorés. Ce sont près de 100 enfants qui ont ainsi été récompensés avec des diplômes et par des livres de contes, des livres de valeur pour enfants. "Tout le monde était content, enfants et parents et nous profitons de l'occasion pour remercier l'équipe qui, au sein de la bibliothèque, n'a ménagé aucun effort pour la réussite de l'événement ", nous dira à ce propos M. Kamoumia. Il ajoute qu'il a pris la résolution qu'à l'avenir, "la célébration de la journée mondiale de l'enfance ne se fera pas uniquement le 16 juin, mais toute l'année, et ce seront tous les jours qui seront des jours de fête pour les enfants." "C'est dans un environnement comme celui-ci où l'on doit investir afin de former l'homme et le lecteur de demain, car nous pensons, que d'ici une quinzaine d'années, les graines que nous sommes en train de planter produiront leurs fruits", soulignera notre interlocuteur. "Aujourd'hui, les usagers de la bibliothèque sont des jeunes qui sont obligés de venir vers nous pour rechercher des ouvrages de références pour leur travaux, alors que ce que nous voulons c'est que, d'ici quelques années, nous aurons des jeunes qui viendront par amour de la lecture", conclura M. Kamoumia. A. Cherifi 14 numéro 30 du 2 au 8 juillet 2014 Les gens elle se disTinGue PaR ses GÂTeauX de luXe La pâtisserie algéroise entre les mains d’un artiste chélifien N’est-ce pas là une façon de respecter le client que de lui offrir la possibilité de s’enivrer en goûtant à une pâtisserie propre et délicieuse ? Car, il faut savoir que de nos jours le citoyen rouspète moins pour un prix jugé élevé que pour un gâteau mal préparé même lorsque celui-ci lui est offert gratuitement. D écidément, à Chlef, les pâtisseries de luxe, ce n’est surement pas ce qui va manquer à l’avenir. Les commerçants commencent à s’y intéresser sérieusement et les consommateurs dont la demande est de plus en plus exigeante, constituent une source d’inspiration incontournable pour la préparation de gâteaux aux formes et au goût singuliers. En effet, il faut admettre que lorsque le produit est bien fait, le client se soucie rarement du prix. Il préfère faire plaisir à son palais en s’offrant de délicieuses pâtisseries propres et préparées par des professionnels, plutôt que de payer moins mais en ne savourant absolument rien. Ainsi, prenant conscience de cette nouvelle donne, et soucieux d’être à la hauteur des exigences du client, des Chélifiens ont décidé d’ouvrir des pâtisseries dont le moins qu’on puisse dire est qu’elles feront désormais la fierté de la ville. C’est le cas de M. Chaoui, connu pour avoir été un directeur d’entreprise publique, qui a eu l’idée d’en ouvrir une en plein centre ville et qu’il baptisera Pâtisserie Algéroise. Cette appellation concerne aussi bien les gâteaux préparés à l’algéroise que le personnel ramené directement d’Alger. D’ailleurs, dès qu’on franchit le seuil de la boutique, on est vite enveloppé dans une atmosphère algéroise qui ne trompe guère : airs du chaâbi, accent algérois des serveurs et toutes sortes de gâteaux qu’on ne pouvait rencontrer autrefois que dans la capitale. Le moderne et le traditionnel se côtoient dans une parfaite harmonie si bien que le client est souvent amené à désirer l’un tout en lorgnant sur l’autre. La baklaoua et l’éclair font bon ménage et le kalb ellouz dignement installé dans un plat rond aiguise la gourmandise de la clientèle. Des gâteaux traditionnels de toutes sortes sont exposés au grand bonheur des dames qui pour honorer leurs convives ne trouvent pas mieux à offrir. Miel et amendes rivalisent avec différentes variétés de crèmes pour générer des pièces dont le goût et la forme éblouissent aussi bien le fin gastronome que le commun des consommateurs. Hocine, le nouveau chef pâtissier ayant déjà prouvé ses compétences à l’hôtel Sofitel, promet des surprises pour le Ramadhan. Il faut savoir que durant ce mois, les gens sont friands de desserts sucrés qu’ils consomment goulument et avec une certaine démesure après le repas. S’il est vrai que l’abus est fortement déconseillé par les médecins, il n’en demeure pas moins que le palais a le droit de réclamer sa part de délices. En effet, on ne peut s’empêcher, ne serait-ce que périodiquement, de goûter à une baklaoua qui fond dans la bouche ou à des ktaïefs dont la pâte en fibres part dans tous les sens avant de revenir se concentrer en un seul point, attiré par les amendes miellées qui en constituent le noyau. Les odeurs qui s’en dégagent sont on ne peut plus alléchantes si bien que les passant ne peur résister à la tentation de s’introduire dans la boutique et de se soumettre à ses pulsions. En définitive, ce qui fait la singularité de cet endroit, c’est que dès qu’on y met les pieds, on se sent chez soi. C’est en quelque sorte une partie de notre patrimoine collectif qui y est savamment sauvegardé par des gens soucieux de perpétuer la tradition sans pour autant tourner le dos à la modernité. M. A. Hadj aHmed mazouz, 104 ans, doyen de la ville d’ain defla : «Ma nourriture est à base de blé dur et d’orge» Nous sommes allés à la rencontre du doyen de notre ville, un homme qui dépasse le siècle de quatre années. Nous l’avons retrouvé dans son coin matinal favori. Il était là, assis comme à l’accoutumée, scrutant les passants et ces derniers s’arrêtent souvent pour lui dire bonjour et échanger avec quelques mots. Avec beaucoup de déférence. Lorsque nous lui avons parlé de notre journal, il était content de savoir qu’il existe des éditions locales et même régionales. Et il était ravi de nous parler de sa vie et des secrets de sa longévité. Assez dynamique, cet homme de petite taille arrive à se mouvoir facilement sans l’aide de personne. Ecoutons-le. «Je m’appelle Hadj Ahmed Mazouz, j’ai 104 ans, je suis né en 1912 à Ain Defla. J’ai eu quatre enfants et trois filles et environ 40 petits-enfants et arrières petits-enfants. Lorsque j’étais jeune, j’ai travaillé comme tout le monde chez les colons. Nous avons travaillé surtout dans les domaines viti-vinicoles. Nous nous rendions à notre travail aux aurores et nous revenions chez nous la nuit. On ne possédait pas de montres pour savoir et connaitre l’heure, donc, on se lève très tôt pour ne pas décevoir nos employeurs. Le travail nous prenait tout notre temps, on ne pouvait voir nos enfants, on ne savait pas s’ils étaient malades, nos femmes ne nous disaient rien de peur de nous encombrer avec ces problèmes qui leur paraissaient futiles par rapport à la survie. En ces temps-là, les hommes doivent travailler pour que les familles puissent survivre. Nous n’avons pas vu nos enfants grandir ni nous sourire. Pour nous, il fallait se tuer à la tâche et c’est ce qui importait le plus. Après l’indépendance, nous avons été recrutés comme travailleurs communaux. Travailleurs endurcis, nous avons exercé en qualité d’agents de sécurité et d’hommes de peine car nous n’avions que la force de nos bras pour vivre. Et nous avons fait cela jusqu’à la retraite.» Pour ce qui est de ma longévité, je rends grâce à Dieu qui me garde toujours parmi les vivants. Beaucoup me souhaitent d’autres belles années devant moi entouré de mes enfants, mes petits-enfants et arrière-petits-enfants. Le secret de ma longévité tient tout simplement au fait que je ne mange pas n’importe quoi. Mes plats préférés sont à base de blé dur et d’orge, en plus, je ris beaucoup. Rien ne m’émeut, car j’ai vu tellement de choses dans ma vie. Je n’accorde point d’importance aux choses dérisoires et insignifiantes. Il faut toujours croire à la vie, à Dieu et surtout savoir comment se divertir avec ses amis, ses voisins et sa famille ; le reste ne représente rien du tout pour moi. Je vous remercie beaucoup de m’avoir tenu compagnie, et d’avoir échangé ces propos en ce moment agréable. Ce n’est pas les jours qu’on discute avec des jeunes. Je vous remercie d’avoir voulu partager ces moments avec moi et je vous remercie également de cette manière de vouloir informer les autres. Ces canaux d’information n’existaient pas par le passé et c’est une bonne chose car, avec les journaux, les gens sont au courant de ce qui se passe autour d’eux.» Djilali Deghrar Numéro 30 Du 2 au 8 juillet 2014 NOSTaLgIE 15 NOS PETITS SOUVENIRS D’ECOLIERS (2) Par Djilali Metmati* Q uel soulagement lorsque le portail de l’école s’ouvrait largement et que le flot d’élèves entrait, grouillant, recouvrant la surface de la cour. Ces petites têtes, à chacune sa pensée, prêtes à emmagasiner de nouvelles connaissances, se pressaient devant les salles de classes, par des maîtres empreints de morale et de culture. Après quelques minutes, on entendait le son de la cloche, un tintement qui rappelait celle de l’église et le brouhaha commençait à s’estomper et le flot de cette nuée d’enfants se catalysait en rangées uniformes dans un silence respectueux. Les rangées commencèrent à s’effilocher pour entrer dans les salles et débuter leurs cours du jour. Ah ! J’oubliais ! Dans cet angle, sous le préau, était stocké des bûches de bois qui servaient à alimenter les poêles en hiver, sûrement déchargées par les ouvriers de la mairie pour le chauffage des classes. A chaque fois, un élève était désigné pour allumer et alimenter le poêle en bûches. En hiver, lorsque certains élèves étaient complètement mouillés par la pluie, la maître, magnanime, les laissait se sécher et se réchauffer auprès du poêle. Quel bonheur de sentir cette chaleur vous imprégner après le vent glacial et la pluie torrentielle qui vous entrait et vous mouillait jusqu’aux os. C’était revigorant pour ceux qui n’avaient pas pris de petit-déjeuner composé d’un bol de lait ou d’un dîner formé d’un plat de couscous, pour apaiser la faim. Hélas, certains venaient en ville, l’estomac vide mais ne s’en plaignaient guère. Ils avaient le sens de l’amour propre. Ceux qui étaient aisés ne pourraient jamais comprendre l’état d’esprit de celui qui combat les souffrances et les affres de la faim, dans cette cruelle misère qui ne quittait pas le peuple algérien en ces temps de disette. Entre nous, on surmontait cette tristesse et cette misère. On acceptait, bon gré mal gré, cette vie dure. On inventait n’importe quel propos pour rester joyeux et gais et rire à gorge déployée. On s’entraidait entre nous et comme exemple, un crayon était coupé en trois et partagé entre nous. Nous étions solidaires. Nous cédions notre part à l’orphelin. Notre belle et innocente enfance s’illuminait et se remarquait sur nos visages, par la simplicité, l’amour d’autrui et l’entraide entre nous. Personne ne devait se sentir esseulé. Il faisait partie intégrante du groupe et aucun n’était écarté de ce dernier. Cette solidarité nous structurait et nous rassurait en même temps. Nous faisions partie d’un tout qui nous formait pour la vie dure que nous menions. Nous étions sous le joug du colonialisme. Nous avions toujours refusé cette appellation d’ « indigène » qui nous blessait intérieurement. Il n’y a rien qui puisse remplacer l’indépendance, la liberté, la justice, dans un pays libre où les droits et devoirs sont identiques pour tous. Nous en sommes moralement et légalement responsables. Je saute du « coq à l’âne », vous m’en excuserez. Je reviens à notre instituteur qui s’appelait, M. Sale, mais il était intrinsèquement propre, très grand, élégant. Il avait l’allure d’un acteur fini. Nous l’imaginions ainsi. Bien habillé et coiffé d’un chapeau, il ne quittait sa cravate qu’à la fin de l’année scolaire. Elle symbolisait sa personnalité et son sérieux pour son noble métier d’éducateur. C’était un maître compétent et à la hauteur de sa tâche d’éducateur. Nous arrivâmes chez lui. Sa femme nous accueillit avec un large sourire, plein de bonté et sans malice aucune. Elle se pressait pour nous avancer toutes les chaises disponibles que possédait le couple. M. Sale, allongé sur son lit, se retirait un peu pour laisser place à ceux de ses élèves qui n’ont pas de chaises (deux de nos camarades qui étaient restés debout). On sentait qu’une intense satisfaction l’envahissait et on remarquait que ses yeux formaient déjà des larmes qui n’arrivaient pas à couler. Notre maître était brave et très sentimental. Il ne s’attendait, en aucun cas, à ce que nous découvrions son adresse et que nous lui rendions visite et cela l’a énormément touché. Après quelques minutes, sa femme était revenu avec une soucoupe pleine de gâteaux qu’elle nous offrait avec un large sourire en nous souhaitant à tous, la bienvenue. M. Sale insistait sur la révision du texte qu’il nous avait donné à apprendre pour le revoir ensemble dans la classe lorsqu’il reviendra. Comme nous lui souhaitions un prompt rétablissement, il nous dit que s’il pouvait se relever du lit, il écourterait son congé et viendrait reprendre son travail pour nous. Le quatrième jour, nous l’avions vu sortir du bureau de M. le directeur de l’école, ce qui nous a réjouit de le voir revenir. En deux minutes, nos rangs étaient formés devant notre salle de classe. Nous l’avions salué par un petit « Bonjour, Monsieur » après avoir enlevé nos chéchias et calottes. Nous entrâmes en silence dans la classe. Il accrocha son chapeau, enleva sa veste qu’il suspendit au porte-manteau. Il mit sa blouse grise, cette couleur était unique pour tous les enseignants du primaire. D’un seul regard, il repéra les places vides et inscrivit les noms de ceux qui étaient absents ce jour-là. Il arrivait à dominer toute la classe. Il débuta son cours. Il contrôlait notre travail individuellement. Nous le voyions mal à l’aise lorsqu’il remarque qu’un élève a mal assimilé la leçon. Il employait toutes les méthodes pour arriver à une juste compréhension par l’élève. Il y a un adage qui dit : « lorsqu’un enseignant va au cinéma deux fois par mois, c’est qu’il a raté sa vocation ». Oui, bien sûr ! Avec un emploi hebdomadaire chargé, ses heures de préparation des leçons, l’instituteur n’a pas le temps de vaquer à autre chose qu’à son enseignement. C’est une lourde responsabilité que d’assumer l’enseignement à ses élèves. L’enseignant doit aimer et considérer ses élèves, ces petits êtres naïfs, et de leur inculquer les connaissances nécessaires qui leur permettront de faire face à la vie, sinon il est préférable qu’il choisisse une autre profession. C’est un dévouement à cette noble tâche. Chez un instituteur, le temps imparti à la préparation des cours est plus important que le cours luimême, peut-être, car lorsqu’on réussit à asseoir une méthode fiable d’enseignement, on réussit par la suite son cours. L’instituteur est tenu de mentionner sur son cahier journal, tout le travail quotidien, les leçons, les exercices, les notes d’application, etc… Il doit se procurer le matériel didactique pour agrémenter ses leçons et pouvoir ainsi amener ses élèves à la compréhension de la leçon par un cheminement logique. Une leçon ne devrait pas être abstraite. L’élève doit observer, toucher, palper afin que ce qu’il apprend puisse rester gravé dans sa mémoire. L’horaire prescrit est réparti selon le programme officiel édicté par l’éducation nationale. Les cours des différentes disciplines sont élaborés et transcrits sur des fiches numérotées, classées et archivées et conservées avec toutes les annotations pédagogiques nécessaires qui pourront servir les années suivantes au relèvement de leur enseignement. Elles peuvent être demandées par les responsables hiérarchiques à tout moment comme le directeur, l’inspecteur, le conseiller pédagogique, etc… Est tenu en parallèle, un registre d’appréciation et de notation des élèves. Son indispensabilité ne fait aucun doute. L’instituteur sérieux devrait noter et classer tous les devoirs et compositions. Il doit avoir ses répartitions mensuelles, trimestrielles et annuelles toujours présentes et affichées dans sa classe. La liste détaillée des élèves avec la pyramide des âges est nécessaire pour la connaissance des élèves par l’instituteur. Ce dernier doit donner une importance capitale à certains élèves handicapés pour les préparer au mieux à assumer leur handicap et leur permettre une intégration sans fioritures dans la société. Sur les cahiers de classe, l’instituteur doit transcrire les modèles d’écrire avec leurs pleins et déliés, à la plume et apprendre à l’élève à se servir du porte-plume. Quelle joie d’acheter cette plume (sergent major) ou (comtoise) à cinq centimes, neuve, brillante et la tremper dans l’encrier pour l’imbiber d’encre violette, s’appliquer en écriture des lettres avec leurs pleins et leurs déliés, tant en français qu’en arabe, comme l’exigeaient, de nous, nos maîtres tels M. Bourezak et M. Antri Houari, ainsi que M. Dahmani Zoubir. Ils se donnaient à fond dans leur métier. Certains ont mérité les palmes académiques comme M. Dahmani Zoubir. Ils n’étaient pas tenté par d’autres activités lucratives. Ils ne s’intéressaient qu’au sport et à la culture. A suivre …….. D. M. *Directeur de CEM en retraite 16 Culture Numéro 30 du 2 au 8 juillet 2014 AnyA MériMèche Au cAfé littérAire de chlef : «La disparition d’un être aimé a provoqué le déclic de l’écriture» La notoriété du café littéraire de Chlef n’est plus à faire ni à prouver car, chaque semaine, une personnalité du monde de l’écriture, vient rejoindre son espace sis à la bibliothèque principale de lecture de la wilaya de Chlef. En effet, pour le mardi 24 juin dernier, il a accueilli la plus jeune écrivaine d’Algérie, Melle Anya Mérimèche, nominée dernièrement par la revue littéraire LivrEscQ, lors du forum international organisé par cette dernière au niveau de l’hôtel Hilton à club de pins à Alger. M elle Anya Mériméche a entamé l’écriture dès l’âge de treize ans avec un premier roman dont le titre est : «Alexander, la chute aux enfers» puis un deuxième recueil dans la littérature jeunesse «La nuit aux deux soleils». Pour son premier roman dont la trame se déroule en Amérique et concerne le drame d’une famille, composée d’une mère et d’un adolescent qui, le jour de sa réussite à ses examens, se voit frustré dans son allégresse par la perte brutale de sa mère. Toute la trame du roman est concentrée sur le jeune homme et sur l’impact psychologique qu’a eu sur lui le décès ou plutôt le suicide de sa maman. Le héros du roman ou plutôt la victime de la tragédie, fut recueilli par son père marié à une autre femme qui avait enfanté avec lui une fille. Je m’arrêterais là car je risque de tout raconter à ma façon et priver le lecteur du bonheur de la lecture et la découverte de la fin heureuse qu’ait eu Alexander, à la fin de la tragédie dans le roman. Pour ce qui est du deuxième roman, on jurerait que c’est l’histoire d’une cendrillon algérienne, peut-être, mais avec des différences dans la trame du roman. C’est peut-être une variante de cette dernière. Le style est tellement beau que cela vous donne envie de terminer le roman sans en départir. Melle Mérimèche a présenté ses deux bouquins en précisant que le déclic de l’écriture lui a été imposé par la perte de son grand-père qu’elle aimait beaucoup et par l’affliction qui en résulta. Plusieurs questions lui furent posées dans ce sens et Melle Mériméche répondait comme une grande dame tantôt au Dr Ali Medjdoub, tantôt au Dr Aït Saâda Maâmar, tantôt à M. Belhanafi qui la harcelaient de questions plus pertinentes les unes que les autres. La façon dont elle accueillait les questions de forte pertinence est celle d’une grande personne ayant tous les atouts en main et répondant avec sérénité à tous les questionnements tant d’ordre culturel, social que philosophique. Le débat était très animé et Melle Mériméche Anya se faisait un plaisir d’y participer avec dévotion et respect à tous ses aînés présents dans la salle et l’accablant de questions très pertinentes. La convivialité était de mise et une ambiance «bon enfant» rayonnait sur toute la salle. Rendons grâce aux parents d’Anya pour l’avoir élevée dans une parfaite harmonie et de l’avoir aidée à se prendre en charge dès son jeune âge. Ne dit-on pas que «la célébrité n’attend point le nombre des années ?» A la fin des débats, la tribune fut prise d’assaut par l’assistance pour une dédicace des deux romans de l’auteure : «Alexander, le chute aux enfers» et «La nuit aux deux soleils». La radio régionale de Chlef était présente, représentée par M. Abdelkrim El Houari chroniqueur culturel et en même temps directeur intérimaire de la radio de Chlef. N’oublions pas de citer une anecdote : l’attachée culturelle de l’ambassade de Suisse, a tenu à inviter Anya et ses parents à un déjeuner d’honneur pour la gratifier en tant que plus jeune auteure francophone en Algérie. N’oublions pas aussi que Melle Anya Mériméche a été nominée par la revue culturelle « LivrEscQ » lors du Forum International du même nom qui s’est tenu à l’hôtel « Hilton » club des pins à Alger, le 13 mai 2014. Revenons à nos moutons : des cadeaux symboliques ont été offerts par les membres du café littéraire, à Anya Mériméche, à son père ainsi qu’à sa maman. Une collation fut proposée à l’assistance en l’honneur des invités du café littéraire de Chlef par M. Kamoumia Mohamed, directeur de la bibliothèque principale de lecture de la wilaya de Chlef. En fin de parcours, une photo souvenir a été prise en compagnie de tous les adeptes du café littéraire avec les invités du jour et à leur tête, Melle Anya Mériméche. Tous les présents ont tenu à souhaiter à cette dernière toute la réussite dans ce domaine et qu’elle représentera dignement l’Algérie dans tous les forums littéraires nationaux et internationaux. Mohamed Boudia Avis aux adeptes du Café littéraire Après la clôture officielle du programme annuel du café littéraire, voilà qu’il reprend ses activités durant le mois sacré de Ramadhan avec deux conférences par semaine, les mardis et les samedis après les prières surérogatoires (tarawih) en veillées ramadhanesques. L’invitation est générale. Des boissons et des friandises seront offertes à tous les adeptes du café littéraire. Bienvenue et « Ramadhan Karim » à tous. Le président du café littéraire de Chlef Numéro 30 du 2 au 8 juillet 2014 17 CulTuRE nordine nedjai dit sid ahmed, peintre, artiste, sCulpteur et Céramiste : «Le beau et le vrai, c’est ce qui plaît dans l’Art» Nous avons rencontré Nordine Nedjai, l’artiste peintre aux multiples facettes, dans son quartier d’enfance. Une fois les présentations faites, il a accepté de nous parler de son art qui est la peinture sur toile, la sculpture et surtout la céramique. Diplômé de l’Ecole nationale des Beaux Arts d’Alger (Télémly), Sid Ahmed –c’est son second prénom- a aussi évoqué sa jeunesse, sa vie professionnelle agitée et l’art qu’il pratique dans ses moments perdus. Le Chélif : M. Nedjai Nordine, voulezvous vous présenter à nos lecteurs ? Nordine Nedjai : Tout d’abord, laissez-moi vous souhaiter la bienvenue dans notre charmante ville Miliana et je suis ravi qu’un journal local s’intéresse à mon parcours artistique. Je suis diplômé de l’école des Beaux Arts d’Alger, je suis né le 9 octobre 1950 à Miliana, mon cursis scolaire primaire et moyen, je l’ai effectué entre Ain Defla et Miliana. Par contre, le secondaire je l’ai passé au lycée Ferroukhi Mustapha de Miliana. La ville d’Ain Defla fut choisie par mon père Said, qui était muté à la daïra d’Ain Defla en tant que cordon bleu, c'est-à-dire comme cuisinier. Est-ce que des souvenirs vous ont marqué durant cette jeunesse ? Effectivement, à Ain Defla, j’avais M. Dang, un Chinois, comme professeur d’anglais. Un jour, en vérifiant mes cahiers, des dessins et des croquis ont suscité chez lui une attention particulière, il était étonné de voir un gamin faire des miracles à son âge. Un jour, il m’avait invité chez lui pour me montrer un travail qu’il avait lui-même réalisé. Lorsque j’ai vu pour la première fois le tableau, j’étais stupéfait, surpris et étonné par les couleurs qui semblaient parler et sortir du tableau. Le professeur ne disait rien, il voulait justement voir ma réaction et surtout la manière de me comporter devant ce tableau. Moi, ébahi, je ne parlais pas, je continuais à scruter les parties les plus intenses, les plus enfouis et une curiosité m’a saisie pour essayer de comprendre comment M. Dang avait accompli cette toile, je ne pouvais détourner ma tête de peur que ce tableau ne disparaisse ou s’éclipse d’une manière ou d’une autre. J’étais complètement subjugué, il y avait beaucoup d’émotions, j’étais émerveillé et désorienté avec une grande émotion. Le tableau était plus vrai que nature. Et c’est à ce moment précis que j’étais sous l’effet de l’envoûtement et finalement j’ai opté pour cette merveille qui m’a ensorcelé. Donc, ce don artistique, vous l’aviez lorsque vous étiez très jeune ? Oui, et c’est aussi grâce à M. Dang, Il avait vu mes dessins et croquis, il avait vite compris où était ma véritable destinée. Et je le remercie au passage de m’avoir fait découvrir pour la première fois la peinture. D’ailleurs, depuis, il n’avait cessé de me conseiller et de m’encourager de faire une carrière dans ce domaine. Donc, après la terminale, j’ai opté pour l’école des Beaux-Arts d’Alger Vous étiez prédestiné pour faire une carrière dans le domaine artistique ? Détrompez-vous, une fois le diplôme des Beaux-Arts en main, j’ai dû faire plusieurs demandes pour justement travailler, je n’ai reçu que des offres qui n’avaient rien avec mon profil. Alors j’ai dû accepter des postes de travail pour vivre. L’inconvénient, et le fait d’habiter Miliana à l’époque ne m’a pas vraiment aidé ; il fallait résider à Alger ou dans une autre grande ville. Vous êtes passé à côté, si l’on peut dire... Oui si l’on veut, il fallait bien que je vive, alors j’ai accepté de faire des travaux et j’ai dû apprendre dans la pratique le métier de projeteur en bâtiment, ce qui m’a d’ailleurs poussé à apprendre et maîtriser l’architecture et même la topographie parce que j’ai également tra- Ce qu’ils en pensent : Tahar Kadar, ami de l’artiste : vaillé dans beaucoup de barrages. J’ai également travaillé dans le textile à Nedroma et à Oran. J’ai été enseignant à l’ITE (Institut Technologique d’enseignants) en tant que professeur de dessin et de peinture. Au niveau de la verrerie d’Oran, je travaillais la perspective (géométrie dans l’espace) et à l’ENAVA comme cadre commercial (marketing). Dans le privé, j’ai exercé comme entrepreneur pendant 4 ou 5 ans. Vous avez vraiment roulé votre bosse mais toujours pas dans votre métier de base. Effectivement. Mais en parallèle, je dessinais toujours des toiles, des tableaux, je faisais également de la sculpture et aussi de la céramique pour des entreprises, les services de la wilaya et ainsi pour des particuliers. J’ai pris contact avec la direction de la culture et celle de l’artisanat pour des expositions. Parlez-nous de cet aspect. Qu’en est-il vraiment ? J’ai été retenu justement en 1978 lors des jeux Africains, grâce un concours sur pour réaliser des fresques gigantesques, ma maquette fut retenue par Isiakhem M’hamed, alors, président de jury. La fresque qui faisait 10 m sur 4 m a été placée sur la route moutonnière d’Alger, elle avait pour thème «Visages de femmes Africaines» symbolisant l’Afrique. J’ai participé à quelques expositions à Alger, Tiaret et Miliana pour diverses peintures, dans d’autres à Ain Defla et Médéa pour exposer mes produits en céramique. Que représentent pour vous la peinture et Ettayeb Belgacem, ancien voisin : l’art d’une manière générale ? C’est une manière de s’exprimer, de relater la vérité vraie, l’art, c’est le beau, le beau c’est aussi le vrai et le vrai, c’est ce qui plait universellement. Je ne regrette rien de ma trajectoire, mais au contraire, je remercie celui qui m’a mis sur ce chemin. Que pensez-vous du mécénat ? Le mécénat permet de faire évoluer rapidement les étapes et vous permet également de gravir un niveau appréciable et cela dans presque l’ensemble des créneaux. Il permet aussi de donner une assurance à l’artiste qui ne peut en aucun cas faire marche arrière. Il est stimulé et il parvient aussi faire des sacrifices pour innover et faire plaisir à ses clients Quelle est la ville qui vous inspire le plus ? Toutes les villes et les villages Algériens et Maghrébins parc qu’il existe beaucoup de lumière, donc, beaucoup de nuances et beaucoup de couleurs qui attisent l’inspiration. Et le sud Algérien ? Je n’ai pas eu la chance d’y aller et de le visiter. Le grand sud Algérien, à ma connaissance, devrait recéler beaucoup de couleurs qui touchent au surréel. Le mot de la fin ? Mon souhait est que l’artiste que je suis continue son parcours jusqu’à la fin. En conclusion, je remercie énormément votre journal d’avoir pensé à un artiste plus au moins marginalisé et je vous remercie particulièrement d’avoir eu la patience de m’écouter. Djilali Deghrar Mohamed Roudali, l’ami de toujours : «Sid Ali Nedjai est un véritable artiste, la chance ne lui a pas encore souri comme il l’entend. Néanmoins, il a fait beaucoup d’expositions un peu partout. Chaque artiste recherche son étoile, Nordine ne l’a pas encore trouvée.» «Il a été tout le temps un brave type, calme et serein, il était sérieux dans son travail et il était aimé par tout le monde. Son talent va le propulser vers des lieux plus forts et plus accessibles.» «Sid Ali est un brave type, il mérite qu’il réussisse dans son domaine qui est vaste et renferme plusieurs créneaux. On dit que l’artiste sillonne les plaines ainsi que les monts pour retrouver cette perle qui va faire de lui le véritable artiste.» Mokadem Mohamed, ancien camarade de classe : Hadj Remmali Abdelkader, ami : El Hadi Nedjai, cousin de l’artiste : «Nordine a beaucoup de talent, il excelle dans la peinture, la sculpture et la céramique, autant de créneaux… Il mérite mieux que ça, peut être que la chance va lui sourire de nouveau, en plus il a eu une riche expérience dans d’autres domaines.» «Nordine mérite mieux parce qu’il possède les capacités. Néanmoins la chance ne lui a pas encore souri. Je lui souhaite un avenir plein de succès et je suis sûr et certain que d’ici peu, il y arrivera.» «La valeur de Nordine réside dans la force de ses œuvres, et souvent, il réalise des toiles avec une portée digne des grands peintres. La gloire viendra et il retrouvera la sérénité attendue.» 18 Numéro 30 Du 2 au 8 juillet 2014 CARNET Félicitations Félicitations Félicitations Notre fille Ikram Kerdjadja a obtenu l’excellente moyenne de 9.50/10 à l’examen de fin de cycle primaire. Tes parents sont très fiers de toi pour ce résultat qui traduit on ne peut mieux les efforts que tu fournis chaque jour et tout au long de l’année scolaire. Puisse ce succès t’ouvrir les voies de la réussite dans le futur Félicitations Notre fils Islam Mameri a obtenu la moyenne de 13,74 à l’examen du BEM. En cette heureuse occasion, tes parents te félicitent chaleureusement et te souhaitent plein d’autres succès. Bravo Notre fille Inès Rezki a passé avec succès l’examen de fin de cycle primaire en obtenant la note méritoire de 8.40/10 Son père Khelifa, sa mere Boudia Nadia et ses frères Lamis et Walid tiennent à la féliciter chaleureusement en espérant qu’elle réalisera d’autres succès. La famille Ham de Chlef et Touria de Tlemcen félicitent Zakaria Guedda de Tlemcen à l’occasion de sa réussite à l’examen du B.E .M. Bravo Zakaria Tu es la fierté de ton père, ta mère, tes grands parents, tes tantes et tes oncles. Que Dieu te garde pour eux et te guide pour d’autres exploits. Ta tante Touria Félicitations Félicitations Félicitations Notre fille Ahlam Mimoun a obtenu l’excellente moyenne de 7.50/10 à l’examen de fin de cycle primaire. Tes parents sont très fiers de toi. Puisse ce succès t’ouvrir les voies de la réussite dans le futur Notre fille Aya Benchouia a obtenu l’excellente moyenne de 8.70/10 à l’examen de fin de cycle primaire. Tes parents sont très fiers de toi pour ce résultat qui traduit on ne peut mieux les efforts que tu fournis chaque jour et tout au long de l’année scolaire. Mohamed Anouar A l’occasion de ta réussite au B.E.M, ton père, ta mère, tes frères et sœurs te souhaitent une longue vie plein de succès et de beaucoup de santé et de bonheur. Que Dieu te guide vers d’autres exploits. Ton père Félicitations Les familles Boukandil et Mataoui sont fiers de leur fils Akram Boukandil Qui a réussi son examen de la sixième avec brio. Ton père et ta mère te souhaitent d’autres réussites. La sixième n’est qu’un début. Condoléances Dr Medjdoub Ali, sa famille, les membres du café littéraire et les journalistes de l’hebdomadaire «Le Chélif» adressent leurs plus sincères condoléances à M. Kaici Moulay Idriss, chef de service à la direction du tourisme, ainsi qu'à sa famille, suite au décès de son père, survenu le 4 juin 2014, en France. République Algérienne Démocratique et Populaire Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Université d’Alger 2 NIF : 408020000160965 AVIS D’ANNULATION D’ATTRIBUTION PROVISOIRE du lot n° 05 Aménagement Extérieur de l’appel d’offres national ouvert N° : 01/2014/VRDPO/UA2 Suite au retrait de l’entreprise ETBPH Brouri Lakhdar du marché relatif aux «Travaux de Réhabilitation du Bâtiment B, lot N° 05 Aménagement Extérieur», l’attribution provisoire qui a été signifiée à cette entreprise est annulée. Le Chélif N° 30 : Du 02/07/2014 au 08/07/2014 Anep N° : 130951 REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE MINISTERE DE L’AGRICULUTURE ET DU DEVELOPPEMENT RURAL DIRECTION GENERALE DES FORETS CONSERVATION DES FORETS DE BORDJ BOU ARRERIDJ AVIS D’ATTRIBUTION PROVISOIRE Conformément aux dispositions réglementaires des marchés publics, notamment les articles n°49 alinéa 2 et 125 du décret présidentiel n° 10/236 du 07/10/2010 portant réglementation des marchés publics modifié et complété, la conservation des forêts de Bordj Bou Arreridj informe les entreprises soumissionnaires dans l’avis d’appel d’offres restreint n° 05/2014 portant travaux d’aménagement de pistes sur 80 kms (répartis en 10 lots sur le territoire de la wilaya) paru dans le quotidien en arabe Ennahar et en français dans Le Chélif à partir du 12/05/2014 et suite au PV de la commission d’analyse et de jugement des offres, réunie le 03/06/2014, il a été décidé ce qui suit : N° du lot Entreprise choisie Montant (offre) (après correction) N° d’identification fiscal (NIF) Délai d’exécution Critères de choix 01 Mohamadi Lakhder 6.184.620,00 1971.34.100001060 08 mois Offre moins disante 02 Sarl Entravor EL HIDHAB 5.545.800,00 0010.28.019000850 02 mois Classé 2ème après Mohamadi Lakhder bénéficiaires 03 Eurl Aïn N’sour 3.480.750,00 0004.34.050839841 09 mois Offre moins disante 04 Benzioueche Azedine 6.885.450,00 1973.34.1000.46.633 12 mois Classé 3ème après Sarl Entravor et Mohamadi Lakhdar bénéficiaires 05 Guendouz Achour 4.202.640,00 1976.34.110026339 08 mois Classé 2ème après Mohamadi Lakhder bénéficiaire 08 mois Classé 3ème après Guendouz Achour et Sarl Entravor bénéficiaires 06 Bencheikh Rabie 4.299.750,00 1990.34.270008139 07 Abbes Lakhdar 3.349.990,80 1971.34.220011250 06 mois Classé 5ème après Bencheikh, Guendouz Achour, Sarl Entravor et Mohamadi Lakhder bénéficiaires 08 Sarl Jiramed 7.897.500,00 0007.34.010005762 03 mois Classé 3ème après Mohamadi Lakhder et Bencheikh, bénéficiaires 09 Hamdadou El Hadj 12 mois Classé 4ème après Benzioueche, Mohamadi Lakhder, Guendouz Achour, bénéficiaires 07 mois Classé 5ème après Guendouz Achour, Mohamadi Lakhder, Sarl Jiramed et Bencheikh, bénéficiaires. 10 Dahoumen Lakhdar 4.475.250,00 5.651.100,00 1973.29.170008923 1964.34.220039237 N. B : Les soumissionnaires peuvent introduire leurs recours auprès du comité des marchés de la wilaya dans un délai de 10 jours dès la parution du présent avis dans les quotidiens nationaux sus visés. - Les autres soumissionnaires intéressés à prendre connaissance des résultats détaillés sont invités de se rapprocher des services de la conservation des forêts, au plus tard (03) jours à compter du premier jour de la publication de cet avis dans les journaux et le BOMOP. Le Chélif N° 30 : Du 02/07/2014 au 08/07/2014 Anep N° : 131233 Numéro 30 Du 2 au 8 juillet 2014 19 LECtuRE ROMAN INEDIT Le dernier empire des Maghrawa du Chélif Par RACHID EZZIANE Pour que nul n'oublie la vallée exaltée de passion et d'histoire Voici l'épopée du dernier empire des Maghrawa du Chélif. La terre de nos ancêtres, là-bas, dans la vallée où les épis d'or, comme les vagues de la mer, oscillaient au gré des éléments enchanteurs. Urchik, le seigneur des terres brûlées, poursuivi par les siens, est accueilli par les habitants de Brechk, l'antique Lasnab. Au cours de sa dernière razzia, le regard d'une fille blessée et l'appel incantatoire d'une gazelle réveillent en lui l'honneur des hommes libres… Juste au moment où il allait reconquérir l'empire de ses ancêtres, le géant Urtezmar, à la tête d'une gigantesque armée, assiège la ville de Brechk et prend en otage la fille et sa gazelle. Pour sauver le dernier empire des Maghrawa du Chélif, Urchik se battra seul contre l'armée d'Urtezmar. L'esprit des anciens lui viendra en aide. La lune cachera le soleil, et la nuit, en plein milieu du jour, mettra fin à l'une des plus meurtrière bataille de l'histoire de la vallée… 12ème Episode Si tout semblait suivre les traces du destin, qui s’accomplissait en un cheminement serein et imperturbable, en vérité, dans le cœur d’Urchik, le dernier Aguellid des Maghrawa du Chélif, persistait un doute. Qu’allait devenir Chaïma à qui il avait fait le serment d’être toujours à côté d’elle ? Et puis… il y avait sa beauté, il y avait ses yeux d’agates. Il y avait surtout les appels de Leila la gazelle. Elle venait roder autour de lui, se mettait en travers de son chemin, s’accroupissait et, avec son regard fluorescent et ses doux cris, le suppliait. Comme la première fois, ses paroles emplissaient son âme d’une langueur jamais ressentie. Le soir, seul, loin des tumultes de la grande joie et des préparatifs, Urchik prenait le chemin du Chélif. Tout en longeant les méandres de l’oued, il n’arrêtait pas de penser et de repenser à l’avenir de Chaïma. Qu’adviendra-t-elle après son mariage ? Etait-ce juste ce qu’il était en train de faire ? De temps en temps, parvenaient jusqu’à lui les bruits de Brechk en fête. Et le remords emplissait son âme de dégoût. Mais la faveur du vieux Merouane, comment pourra-t-il la refuser ? Pour que Sidi Maâmar consente à fructifier sa descendance, il devait accepter la main de la belle Thiberkanine. Mais son cœur et sa magnanimité de seigneur refusaient le fait accompli. Le premier jeudi du mois des moissons, juste au moment où le soleil déclinait vers l’horizon, la procession s’ébranla en un seul mouvement. Les hommes au devant et les femmes fermant la marche. Au milieu de la procession, sur un cheval blanc, tout auréolé de fleurs et de guirlandes en tissus multicolores, était assise Thiberkanine, la fille aux yeux noirs comme du jais, future princesse des Maghrawa. Les femmes chantaient en tapant des mains, rouges de henné. D’autres, drapées dans des voiles aux couleurs vives, aspergeaient l’assistance avec de petites fioles de musc et de jasmin. Les enfants suivaient la marche presque en courant. Après avoir fait tout le tour de Brechk, la procession arriva devant la maison d’Urchik. On continua à chanter et taper des mains. Des youyous fusèrent, suivis de salves de baroud. Le vieux Merouane, aidé de deux autres hommes, aida Thiberkanine à descendre du cheval blanc. A cet instant, le rythme des chants s’accentua en même temps que les youyous. Deux femmes s’avancèrent pour accompagner la mariée dans sa nouvelle maison. Les autres restèrent devant la porte en continuant à chanter et danser. Les hommes s’alignèrent de l’autre côté et attendirent l’arrivée d’Urchik… Urchik s’avança lentement. Thiberkanine gardait sa tête baissée au-dessous du voile blanc. Des gouttes de sueurs ruisselaient le long de son échine. Elle n’avait pas encore vu Urchik. Mais comme tous les autres habitants de Brechk elle avait attendu son arrivée. Et comme tous les autres, elle avait vu en lui le nouveau seigneur des Maghrawa. Et elle s’était faite belle pour lui. Un doux parfum embauma la pièce. Le son des chants, par bribes, emplissait la pièce puis s’éloignait dans une alternance régulière. Quand il arriva à son niveau, il resta un long moment pensif. Un grattement de patte sur la porte le fit revenir à lui. Il se retourna. Le grattement persista. Il comprit que c’était elle. Leila voulait lui parler. Leila était venue défendre la cause de sa maîtresse. Il hésita un instant puis s’avança vers la porte et l’ouvrit lentement. Un regard de braise s’illumina devant lui. Il recula et la laissa entrer. Elle alla directement vers la mariée qui gardait toujours la tête sous le voile. Elle fit plusieurs va-et-vient tout en lançant ses petits cris. Urchik comprenait bien ce qu’elle voulait mais gardait toujours le silence. Les cris de la gazelle s’accentuèrent au rythme de ses mouvements. En la voyant tourner sans cesse autour de la mariée, Urchik s’avança, et d’un geste lent, découvrit le visage de Thiberkanine. Une lumière se dégagea comme si elle venait d’une aurore boréale. Urchik en fut ému jusqu’à l’étonnement. Une langueur indescriptible l’envahit, pleine et agréable. Il oublia pour un moment Leila et resta figé. D’un seul coup, Leila mit ses deux pattes sur les jambes d’Urchik et commença à lancer des cris. Urchik la prit dans ses bras et se dirigea vers la porte. La gazelle se débattit avec frénésie. Elle donnait des coups de pattes tout en essayant d’atteindre par son museau le visage d’Urchik. Au moment où il ouvrit la porte pour la laisser partir, elle s’agrippa à lui avec force. Urchik évitait de la regarder dans les yeux. Car il savait qu’elle réclamait une faveur pour Chaïma, mais la beauté de Thiberkanine avait déjà gagné son cœur. Il referma la porte derrière elle et revint vers la belle aux yeux de jais. Il la contempla avec envie et passion. La nuit fut longue, belle, illuminée… Les grattements sur la porte n’avaient pas cessé toute la nuit. Un grand silence enveloppait les lieux au petit matin. Leila avait disparu avec la nuit. La trace de ses petites griffes était restée sur la porte, fraîche et distincte. Et dans le cœur d’Urchik se contracta une douleur mêlée de doute et de remords. Il s’habilla rapidement et sortit, laissant Thiberkanine encore endormie. Il ne trouva personne dans la petite maison sous le grand noyer. Il chercha dans les alentours mais il n’y avait aucune trace de Chaïma et sa gazelle. Un sentiment de culpabilité l’empoigna jusqu’au dégoût. Il lâcha un long soupir, ajusta sa cape, serra la ceinture de son épée et se dirigea vers l’étable. Brechk dormait encore quand il empoigna son cheval et galopa en direction des ruines de Lasnab. Il avait comme un pressentiment qu’il les trouvera au milieu de ces vestiges, car il y avait plusieurs caches et souterrains difficiles à repérer. Il se souvint qu’avant d’arriver à Brechk ils avaient passé la nuit dans cette ville en amas de pierres. Une fois sur les lieux, il passa tous les recoins au peigne fin, mais pas âme qui vive. Le vent ajoutait à la désolation des lieux un présage de mauvais augure. Et le cœur d’Urchik se comprima en douleur et amertume. Il courut comme un fou, d’un lieu à un autre, jusqu’au coucher du soleil. Quand les premières ombres de la nuit glissèrent de derrière les montagnes avoisinantes, Urchik décida de retourner à Brechk. Las et exténué, il rejoignit sa nouvelle maison où l’attendait Thiberkanine, éblouissante comme le jour qui se lève. Elle remarqua sa tristesse et lui lança un doux sourire. Il s’avança vers elle, lui prit la main, la baisa et dit : -Tu es belle et mon cœur t’a déjà apprivoisée comme le jour apprivoise la lumière du soleil. Mais je voudrais te parler d’un fardeau qui m’accable le cœur de culpabilité et de remords. Thiberkanine l’écouta avec attention. Et une fois qu’il s’arrêta de parler, elle lui dit d’une voix douce et affable : -Si j’ai accepté d’être ton épouse, c’est pour soulager ton cœur et calmer ton corps. Tu trouveras en moi, si Dieu le veut, une nouvelle demeure, saine et solide. Mon cœur et mon corps sont pour toi, fais-en ce que tu veux. Urchik ne sut quoi répondre. La beauté de cette fille et sa sincérité l’avait troublé au point d’augmenter son dilemme. Le cri d’un hibou dans la nuit ajouta du doute au dilemme. Il la regarda au fond des yeux, serra sa main bien fort et dit : -Tu m’as déjà beaucoup donné en une seule nuit. Mais au lieu de trouver de l’apaisement, mes sens et mon esprit continuent de m’accabler d’inquiétude et de soupçon. Il relâcha la main de Thiberkanine, puis la reprit. Inspira une longue bouffée d’oxygène, et comme s’il parlait à lui-même, il continua : -J’ai fait le serment à ma conscience et au saint qui m’était apparu plusieurs fois dans mes rêves, de réparer mon offense. Et si j’ai accepté que mon destin prenne un autre tournant, c’est à cause d’elle. Si je suis ici… c’est aussi à cause d’elle. Mais ta beauté a tout détruit… -Si tu veux reprendre ta liberté, tu n’as qu’à me demander de repartir, dit-elle les larmes aux yeux. Elle retira sa main de la sienne et reprit : car dans un même cœur il ne peut y habiter qu’un seul autre cœur. Et si le tien est déjà habité par celui de la fille et sa gazelle, je suis prête à subir la loi du destin, aussi amer soit-il. -Donne-moi un peu de temps. Juste le temps… A l’instant, un grand coup se fit entendre sur la porte de la maison. Urchik se leva et attendit un moment. Un autre coup, plus fort que le premier, secoua la porte avec force. Des voix se firent entendre, incompréhensibles, tumultueuses… Dans la nuit noire, des silhouettes fantomatiques, tout autour de Brechk, s’activaient en silence à des desseins occultes. Des ombres, comme sorties de nulle part, prenaient place, les unes aux côtés des autres, en un alignement de fourmis guerrières. Devant les grandes portes de la ville, et le long de la muraille, des hommes, armés de lances, d’épées et d’arcs, à pieds ou montés sur des chevaux, vêtus de capes noires et de turbans rouges, se tenaient prêts à agir. Il était déjà trop tard quand les habitants de Brechk découvrirent le complot et coururent avertir Urchik. Avant même qu’ils n’eurent le temps de comprendre ce qui se passait, une nuée de flèches s’abattit sur Brechk endormie. Sans attendre, Urchik ordonna de battre les tambours de la guerre pour réveiller toute la ville. Il demanda à l’Imam de monter sur le minaret et d’appeler les fidèles à rejoindre la grande place avec leurs armes. A suivre… 20 numéro 30 Du 2 au 8 juillet 2014 Détente MotSfléchéS Mots croisés HORIZONTALEMENT 1 - L'envoi est pour lui 2 - Toufous - Préposition 3 - Eructer - Hume 4 - Mot de choix - Dépistage des anticorps 5 - Rondelet 6 - Prouverai 7 - En-cas de nourrisson - Passer au blutoir 8 - Rage trés classique - Bien connu - Eau de Grenoble 9 - Juron de bébé - Grand vitrail - Dans le vent du moment 10 - Concrétions de grands fonds - Existent VERTICALEMENT Soduku A - Manquement à la loi B - Tronquer C - Partie de partie - Prend patience D - Mise en réseau - Il vaut de l'or E - Excitations perturbatrices F - Surgi - Pièce de viande - Bovidé d'autrefois G - Attribués - Petit problème H - Outil de dessinateur - Déchiffrerais I - Alternasses les cultures J - Lieu de recueillement K - Abjuré - Irlande poétique L - Montèrent au cerveau Citations «Ne confonds pas ton chemin avec ta destination. Ce n'est pas parce que le temps est orageux aujourd'hui que cela signifie que tu ne te diriges pas vers le soleil.» Anthony Fernando «Respecter une femme, c'est pouvoir envisager l'amitié avec elle ; ce qui n'exclut pas le jeu de la séduction, et même, dans certains cas, le désir et l'amour.» Tahar Ben Jelloun SolutionSdeSjeux numéro 30 du 2 au 8 juillet 2014 21 Santé convUlsions fébriles chez le noUrrisson Un mal qui effraie les parents C'est le symptôme qui emmène le plus souvent les parents à présenter leur enfant en consultation. Avec la canicule qui sévit ces derniers jours, le nombre de cas a augmenté. Mme Bouchir Habiba, psychologue clinicienne, a bien voulu apporter un éclairage pertinent sur ce mal qui effraie l'entourage mais peut aussi s'avérer bénin. Le Chélif : Qu'est-ce qui peut causer l'apparition d'une fièvre? Dr bouchir : le plus souvent, c'est une infection à quelque point de l'organisme qui est à l'origine de ce symptôme. L'irruption dentaire, les troubles neurologiques comme l'épilepsie, un traumatisme crânien peuvent donner de la fièvre… tourage doit garder son calme et toute sa lucidité. Avec beaucoup de précaution, l'enfant doit être allongé en position latérale de sécurité et veiller à ce qu'il ne frappe pas sa tête sur un plan dur (lui placer un coussin sous la tête) et s'assurer que l'enfant n'a rien dans la bouche. Il ne faut surtout pas tenter de bloquer les mouvements liés à la convulsion. Si la convulsion dure moins de 5 minutes et qu'il s'agit de la première crise, le médecin ne prescrira pas d'examen complémentaire. Il prescrira des anti-inflammatoires pour faire baisser la température. S'il y a un doute, il prescrira une ponction lombaire et un EEG (électro encéphalogramme) en cas de suspicion de méningite. Pour faire baisser la fièvre, on peut plonger le nourrisson dans un bain d'eau fraîche. A partir de quelle température peut survenir une convulsion? Au-dessus de 38 degrés. C'est le Pr Laplaine qui, en 1976, a décrit la convulsion fébrile du nourrisson qui apparait entre 0 et 3 ans. Le Pr Khiati a recensé 2 sur 3 nourrissons qui présentent ce symptôme. Quelles en sont les causes? Les causes exactes ne sont pas très connues. Elles peuvent être liées à une immaturité du cerveau chez le jeune enfant qui est facilement excitable. Une prédisposition familiale peut être à l'origine de cette convulsion fébrile chez le nourrisson. Quelles sont les séquelles neurologiques de ces convulsions? Nous rencontrons surtout un trouble du langage, c'est la dyslexie qui est un problème articulatoire. On parle de retard de langage chez l'épileptique. Ali Medjdoub Quelle attitude adopter ? Quelles sont les premiers gestes face à une crise de ce genre ? Pendant la crise convulsive, l'en- Utilisation de prodUits chimiqUes aU travail 160 millions de personnes affectées chaque année L es dangers des produits chimiques sur le lieu de travail sont sous-estimés, alerte l'organisation internationale du travail. Nous les respirons tous les jours. Les produits chimiques ne sont plus l'apanage des chantiers industriels (raffinerie, construction production automobile). Ils empoisonnent tous les secteurs professionnels, s'inquiète l'Organisation internationale du travail (OIT) dans un rapport sur leur utilisation au travail. "Tous les lieux de travail ont recours aux produits chimiques, et de fait, de nombreuses catégories de travailleurs sont potentiellement exposées". Selon l'OIT, les produits chimiques "posent un problème" potentiel dans tous les types d'emploi. L'organisation cite quelques exemples. Les professionnels des salons de coiffure et de manucure manipulent ponctuellement des produits dangereux comme le méthacrylate de méthyle "en dehors de toute mesure de protection ou de prévention adéquate comme la ventilation, les équipements de protection ou la formation du personnel". Dans les bureaux aussi, le personnel n'est pas à l'abri des produits toxiques. Il est exposé aux particules de toner et autres produits similaires. Sans parler des agents de nettoyage et d'entretien de bureau encore plus en contact avec ces substances dangereuses pour la santé. Le prix à payer pour le travail dans ces milieux plus ou moins à risque est lourd, même on dispose d'encore peu d'études sur l'impact sanitaire à long terme de l'exposition aux produits chimiques au travail. Quelques chiffres donnent une idée des ravages de ces produits : plus de 2 millions de personnes meurent tous les ans de maladies et d'accidents du travail dans le monde, selon l'OIT. Et 160 millions de personnes développent une maladie (non mortelle) au travail chaque année à, l'échelle de la planète. Un nouveau test pourrait prédire le cancer du sein 10 ans avant U n nouveau test sanguin permettrait de découvrir, 10 ans avant l'apparition de la tumeur, quelles sont les femmes à risque de cancer du sein. Ce qui laisserait le temps de prendre des mesures préventives. Les chercheurs de l'University College de Londres déclarent avoir découvert le premier outil permettant de déterminer quelles sont les femmes à risque de cancer du sein, dix ans avant que la tumeur n'apparaisse. Selon les scientifiques, ce test sanguin permettrait de mettre en place rapidement certaines mesures de prévention et d'hygiène de vie, afin de réduire le nombre de cancers qui se déclarent chaque année, no- tamment chez les femmes de plus de 50 ans. Jusqu'à présent, le seul test existant permettait surtout de déterminer les femmes porteuses d'un gène BRCA 1 défectueux (comme l'actrice Angelina Jolie) afin de leur faire subir une mastectomie préventive. Mais aucun test de permettait de prédire les cancers héréditaires, qui représentent malgré tout 90% des cancers du sein. Ce nouveau test sanguin permet d'identifier une "signature" sur l'ADN des cellules du sang, qui serait un moyen fiable de prédire un futur développement de la maladie. Pour le Pr martin Widschwendter, principal auteur de cette découverte, le test pourrait être proposé aux femmes dès la ménopause, et pourrait être pratiqué ensuite tous les 5 ans. "Nous adapterions ensuite la réponse médicale en fonction de l'importance du risque. Par exemple, pour certaines femmes cela pourrait signifier un changement de mode de vie, pour d'autres, cela pourrait signifier un suivi intensifié. Pour celles à haut risque, on pourrait utiliser la chimiothérapie ou d'autres traitements de prévention" ajoute le médecin. A l'heure actuelle, le seul moyen de dépistage organisé demeure la mammographie, qui est proposée aux femmes âgées de 50 à 74 ans. Catherine Cordonnier 22 Numéro 30 Du 2 au 8 juillet 2014 HIGH-TECH Top 10 des smartphones à moins de 200 euros Bien équipés, de plus en plus performants et souvent 4G, les smartphones low cost n’ont plus à rougir devant les stars du marché. Voici les 10 meilleurs modèles testés récemment par notre labo. SoshPhone Le nouveau smartphone de Sosh a tout pour lui ou presque. Compatible 4G, il séduit au premier coup d’œil par son grand écran HD et son boîtier ultrafin. Côté performances, son système récent (Android KitKat), ses aptitudes en photo et vidéo et son autonomie - qui n’a rien à envier à celle d’un grand - achèvent de convaincre. Seul reproche à formuler, sa mémoire de 16 Go, certes confortable mais non extensible. Pour 169 euros hors subvention, il reste tout de même l’un des meilleurs bons plans de ce dossier. Note : 5/5 Prix : 169 euros Infinix Alpha 8 X550 Les amateurs d’écrans XXL peuvent se réjouir. Avec son Alpha 8, Infinix livre une phablette richement équipée, sous la barre des 200 euros. Pour ce prix, ce modèle n’est « que » 3G mais ses performances sont à la hauteur. Mémoire extensible, affichage HD correct, processeur octocoeur pour répondre à la plupart des usages et autonomie suffisante pour passer le cap de la journée… ce grand smartphone ne commet pas d’impair. Pour la photo, son capteur 13 mégapixels constitue même une excellente surprise. Note : 4/5 Prix : 199 euros (disponibilité juillet) ZTE Grand S Flex Encore un smartphone 4G tout confort à moins de 200 euros, mais pour les utilisateurs basiques cette fois. Les deux principales qualités du Grand S Flex sont particulièrement appréciables : son autonomie est très bonne, et son écran est le plus lumineux du secteur. Ses faiblesses : son processeur peu puissant, l'absence de lecteur de carte mémoire, et sa batterie non amovible. Note : 4/5 Prix : 199 euros Bouygues Telecom Ultym 5 Cet Ultym 5 offre un équipement milieu de gamme pour un prix... d’entrée de gamme. Pour seulement 170 euros, on y trouve tous les raffinements de rigueur : processeur sérieux, 1 Go de mémoire vive, lecteur de carte mémoire, écran 4,5 pouces IPS, et surtout la 4G ! Pas mauvais en photo, confortable à utiliser avec sa surcouche et son écran lumineux, il ne retombe dans les travers de l'entrée de gamme que par son autonomie moyenne. Note : 4/5 Prix : 170 euros Kazam Thunder 4.5L Nous avions été agréablement surpris par la version 3G de ce Thunder, le premier smartphone de Kazam. Avec la version 4G, ce nouvel entrant fait encore mieux, même si le design n'est pas sa priorité. Le boîtier un peu bedonnant du 4.5L recèle tout de même un équipement de qualité : écran de 4,5 pouces, processeur performant et capteur photo 8 mégapixels correct. L’autonomie est un peu juste en appel mais on apprécie la mémoire extensible, la batterie amovible et, surtout, l’écran que Kazam s'engage à remplacer gracieusement en cas de casse. Note : 4/5 Prix : 169 euros Microsoft Nokia Lumia 635 Sans être tout à fait à la hauteur de ses prédécesseurs, ce Lumia 635 ne manque pas d’intérêt. Tout d’abord par ses performances très honnêtes couplées à un prix plancher et ensuite parce qu’il est le premier, avec son cousin le Lumia 630, à bénéficier de la dernière version du système Windows Phone de Microsoft (8.1), revu à la sauce Nokia avec musique gratuite illimitée, navigation GPS performante et nombreuses applis photo. Sa bonne autonomie et son capteur photo petit mais performant sont ses deux principaux atouts. Note : 4/5 Prix : 169 euros Wiko Wax Armé du processeur le plus puissant de ce comparatif (Nvidia Tegra 4i), le Wiko Wax offre un gros potentiel en termes de performances et de confort d’utilisation, notamment dans les jeux vidéo. Seulement voilà, son système Android 4.3 souffre actuellement de forts ralentissements au bout de quelques jours d’usage, et de quelques bugs gênants. Les mises à jour se succèdent, et l’appareil devrait passer sous Android 4.4 très bientôt. Nous gardons donc espoir, et lui maintenons ses 4 étoiles, surtout qu’il est, lui aussi, compatible 4G ! Note : 4/5 Prix : 199 euros Archos 50 Helium 4G Au format 5 pouces, ce smartphone 4G signé Archos séduit par son design à la finition irréprochable. Suffisamment puissant pour assurer dans tous les domaines, cet Helium peut même se targuer d’être l’un des meilleurs en photo dans sa catégorie. Quelques faiblesses le relèguent à la huitième place comme son écran HD, d’une bonne qualité d’affichage mais pas très lumineux, et son autonomie moyenne notamment en lecture vidéo. Note : 4/5 Prix : 199 euros Acer Liquid E3 Un bel écran HD de 4,7 pouces, un capteur photo 13 mégapixels qui semble le prédestiner à la photo, une connectivité 3G+ à 42 Mbit/s... ce Liquid E3 partait plutôt d’un bon pied. Malgré son design fin et élancé et des performances honnêtes, il ne parvient pas à éclipser son prédécesseur, le Liquid E2. En cause une autonomie un peu juste, plus particulièrement en surf et des aptitudes photo décevantes. Note : 3/5 Prix : 199 euros Wiko Darknight Si l’on met de côté que le Darknight n’est qu’une version esthétiquement améliorée de son prédécesseur le Cink Five (un peu daté), il reste un smartphone au design soigné, assez fin, avec une coque en aluminium brossé plutôt séduisante. Peu puissant, ce mobile est en revanche compatible avec la 3G+ à 42 Mbit /s et offre une assez bonne qualité d’affichage. Sa seule vraie lacune : une autonomie franchement médiocre en surf et à peine meilleure en lecture vidéo. Note : 3/5 Prix : 199 euros Numéro 30 du 2 au 8 juillet 2014 23 SportS Ils ont donné le meIlleur d’eux-mêmes face à l’allemagne L’aventure brésilienne des Verts s’achève... Finalement, l’aventure des Verts au Brésil est stoppée par l’Allemagne qui a pu remporter la partie par deux buts à un, tous inscrits lors les prolongations. Au bout des 90 minutes réglementaires, les deux équipes se sont en effet quittées sur un score vierge non sans avoir créé des occasions nettes pour marquer. E t ce sera l’Algérie qui aura cette opportunité à la 8ème minute lorsque Slimani se retrouve en contre seul face au gardien allemand. Il rate le cadre de peu et obtient un corner. A la 14ème minute, c’est le turbulent Feghouli qui feinte dans la surface adverse, il préfère tenter sa chance, mais sa frappe passe au-dessus. A la 16ème minute, tout le monde a cru au but de Slimani qui, sur un centre de Ghoulam, envoie de la tête le ballon dans les filets du goal allemand. Mais Slimani est signalé hors-jeu. Le but est refusé. Mais les Allemands ne sont pas restés inactifs, non plus. Plusieurs fois, ils porteront le danger dans la surface algérienne et c’est M’bolhi, grâce à d’incroyables parades, qui arrivera à sauver ses filets. Les Allemands dominent un moment mais n’arrivent pas à imposer leur jeu, ils étaient tout le temps contrecarrés par la défense des Verts. La partie s’emballe dans la seconde mitemps et les Allemands, bien organisés, vont porter le danger dans le carré de M’bolhi qui défendra crânement ses bois, notamment face à Müller et Schweinsteiger. Après 90 minutes et 4 autres supplémentaires, les deux équipes vont disputer les prolongations. Dès l’entame, les Allemands trompent la défense algérienne et ouvrent le score sur un tir de Schürlle sur un centre de Müller. Les Algériens ne se laissent pas abattre pour autant et cela, malgré la fatigue qui commence à prendre le dessus sur certains joueurs. C’est l’usure des algériens qui va permettre aux Allemands de se créer quelques relances dont l’une, à la 118ème, va être fatale à M’bolhi qui sort de ses bois pour défendre sa cage. Il est effacé par Özil qui envoie le ballon au fond des filets. Deux minutes plus tard avant la fin de la partie, Djabou, bien servi, crucifie le portier allemand. Le but est accordé et l’honneur sauf. L’Allemagne est qualifiée. Les Verts sortent la tête haute de la Coupe du Monde. Ils se sont pourtant créé les meilleures occasions en première mi-temps ! De la déception mais beaucoup de fierté Malgré la défaite contre l’Allemagne, les millions de supporters Algériens qui ont suivi le match en direct sur leur petit écran ont tenu à féliciter leur équipe qui n’a pas déméritée, loin s’en faut. En effet, porter le danger à plusieurs reprises dans le camp adverse et stopper les attaques de brillants joueurs comme Müller ou Özil n’est pas chose à négliger. Bien au contraire, et grâce à leur sens du jeu, les Algériens ont imposé leur rythme aux Allemands, les contraignant à se retrancher plus souvent dans leur camp. Mieux, tenir tête à une équipe que les sondages donnent comme éventuel finaliste de l’édition 2014 de la Coupe du monde de football pendant plus de 90 mn n’est pas à la portée de la première équipe venue. Et le plus beau, inscrire un but à la fin des prolongations augure d’un nouvel état d’esprit chez l’équipe algérienne, chose que l’on n’a jamais vu auparavant. Les joueurs algériens ont joué pleinement les 120 mn. Sans baisser les bras et sans trainer les pieds malgré le rythme effréné de la partie. Et en ce sens, ils ont démontré qu’ils étaient aussi performants que les autres footballeurs de leur génération, qu’ils n’ont rien à leur envier. Parce que dans une partie de football, il faut se donner à fond, du coup d’envoi au coup de sifflet final. La leçon a été bien apprise. Que les clubs de première division s’en inspirent si l’on veut réellement élever le niveau de notre football et, par la même, prétendre à des titres régionaux, continentaux et mondiaux. Merci les gars, vous n’avez pas démérité. Ab. Kader Un supporter de Chlef terrassé par une crise cardiaque M ohamed Hasnaoui, dit «Tchalabi», est décédé ce lundi des suites d’une crise cardiaque alors qu’il suivait chez lui le match Algérie-Allemagne. Selon ses proches, la vic- time a ressenti de vives douleurs à la poitrine au moment où l’Allemagne a inscrit le second but. Evacué d’urgence à l’hôpital de Ouled Mohamed, «Tchalabi» a rendu l’âme à son arrivée dans cette structure hospitalière. La victime était âgée de 52 ans et travaillait à la direction de l’urbanisme et de la construction de (DUC) de la wilaya de Chlef. D’après les dires de sa famille, Mo- hamed Hasnaoui souffrait de problèmes cardio-vasculaires. La nouvelle de son décès a mis en émoi ses proches et ses voisins du quartier dit «Chara». Ab. Kader Le chiffre de LA semAine 40 millionsde baguettes C’estlaquantitédebaguettesde painconsomméeschaquejour enAlgérieselonlaFAO.Durant leramadhan,cettequantité augmentede10%. Afin de prévenir tout dépAssement et Agression Lapoliceadopteunplanspécialramadhan L a sûreté nationale a mis en exécution à partir de dimanche soir le plan sécuritaire spécial Ramadhan 2014 à travers l'ensemble de ses territoires de compétence. Après finalisation des préparatifs organisationnels liés à la sécurité et au trafic routier, la sûreté nationale a mis en place le plan sécuritaire "conformément aux orientations et sous la supervision du directeur général de la sûreté nationale, le général major, Abdelghani Hamel, a indiqué un communiqué de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) rendu public lundi dernier. Le DGSN a instruit les personnels des di- rections et services de police et les responsables des sûretés de daïra et de wilayas, des postes frontaliers et des unités républicaines à l'effet de "redoubler d'efforts et prêter assistance et facilités à l'ensemble des citoyens" tout en "veillant au déploiement sécuritaire et au contrôle des marchés et espaces commer- ciaux publics pour prévenir la survenue de tout incident fâcheux", précise la même source. Le DGSN a appelé toutes les catégories de la société à coopérer avec les éléments de la sûreté nationale et à respecter les règles de la sécurité routière, ajoute le communiqué. Ramadhanetlemarché duhalalenEurope de Bordeaux : embarek djaballah Pendant de longues années, il était assez difficile de trouver des produits halal, ceux-ci étaient uniquement disponibles dans les boucheries musulmanes ou les épiceries spécialisées. Il faut dire que la consommation halal en France, par exemple, était assez marginale, ce n’est que très récemment que la communauté musulmane, tant nord-africaine en France, Espagne, Belgique que turque en Allemagne, est de plus en plus comblée par la profusion de produits hallal dont certains (innovations européennes) n’existent pas encore dans les pays d’origine. L’ avènement du mois de ramadhan n’est plus une campagne marketing comme dans les années 1990. Depuis que certains grands groupes agroalimentaires et une dizaine de grands distributeurs se sont emparés de la question du commerce hallal, il est devenu l’évènement d’un vrai business pour les enseignes de la grande distribution. Les grandes surfaces ont bien compris le profit qu'elles peuvent en tirer. Le marché du halal progresse de 15% par an depuis le début des années 2000. Produits halal, pâtisseries et épices orientales garnissent les rayons des hypermarchés et des supermarchés, afin de s'adapter à la demande des musulmans européens. Finies les tracasseries qu’ont connues les premières générations d’immigrés qui s’approvisionnaient en viande casher, au moins pour le mois du ramadhan, où elles étaient contraintes de parcourir des centaines de kilomètres pour, enfin, trouver un boucher musulman dans l’une des cinq plus grandes villes du pays. Peu à peu, en dépit des polémiques récurrentes et en l'absence d'une certification hallal commune à tous les pays d’Europe qui reste un frein à son développement, les industriels et les distributeurs ne veulent à aucun prix rater cette aubaine qui pèse plus que le marché bio. Il a représenté 5,5 milliards d’euros en 2010 et a enregistré une croissance à deux chiffres en 2011. «Le chiffre d’affaires généré à l’occasion du ramadan devrait avoisiner les 400 millions d’euros rien qu’en France. Durant cette période, les ventes sont multipliées par deux par rapport aux autres mois de l’année», notent les professionnels. Après les tentatives timides d’ouverture de boucheries hallal des années 1980, l’essentiel du marché est actuellement accaparé par les petits commerces de quartiers et les supérettes dans une sorte de démocratisation appuyée par les grands groupes agroalimentaires. Ces commerces de proximité vendent principalement de la viande, même s’ils se mettent à diversifier leur offre avec des épices et des plats cuisinés à l’instar du hachis-Parmentier et de la charcuterie halal. Le filon a également branché depuis l’année dernière d’autres corporations comme les concessionnaires automobiles, dont Volkswagen, qui ont opté pour une communication autour du thème Ramadan. Ils vont même jusqu’à ouvrir leur showroom après le f’tour. Cette période est également du pain béni pour les chaînes de télévision qui diffusent des spots publicitaires ciblés. «Ramadan représente entre 10 et 15% de notre chiffre d’affaires annuel», confie Badr Khyari, directeur Brand Development du groupe Label’Vie. Mais le secteur qui tire le plus profit du mois de jeûne est celui de la grande distribution. Plusieurs jours, avant Ramadan, les chariots sont remplis à ras-bord et les files d’attente aux caisses sont interminables. Une récente étude du cabinet Solis estime que «le chariot moyen d’une famille qui fait le Ramadan augmente de 30%». Cette hausse de la consommation n’est pas le propre des pays musulmans mais également des pays européens ou ceux asiatiques à forte communauté musulmane. Pour tirer au maximum profit de ce pic de consommation, «de plus en plus d’entreprises non-musulmanes adoptent une stratégie marketing basée sur le Ramadan», révèle une étude d’Euromonitor International sur l’impact du Ramadan sur les consommateurs et les stratégies de vente. Ainsi, certaines marques européennes commencent à prendre le pari de la communication directe vers la communauté musulmane. A titre d’exemple, Carrefour a troqué sa campagne de communication contournée sur les «saveurs de l’Orient» pour un catalogue «Spécial Ramadan». Certaines multinationales se sont complètement adaptées comme Mc Donald’s et Pizza Hut qui proposent des f’tours pour la circonstance. Le phénomène est même décliné en Grande Bretagne avec Tesco Supermarket. Les produits les plus sollicités sont les feuilles de brick, la viande halal et le lait fermenté. Mais surtout la farine, l’huile, le sucre, les œufs, le miel, les dattes, le lait. Le marché halal mondial pèserait 632 milliards de dollars (chiffres de 2010), soit 17% du marché mondial de la nourriture. Les produits halal qui étaient principalement commercialisés via les canaux de distribution halal traditionnels, comme les boucheries halal ou les commerces spécialisés, sont maintenant accaparés par les grandes chaînes de distribution qui ont de plus en plus conscience du marché halal et de son potentiel. Même le concept halal a évolué sous l’emprise des grands groupes de distribution et les industriels : la nourriture halal ne concerne plus uniquement la méthode d'abattage rituel au sens strict, mais qualifie tout ce qui est permis pour un musulman, par opposi- tion au "haram" qui est relatif au péché ou au sacré. Ce qui signifie qu’une gamme illimitée de produits alimentaires et non alimentaires est commercialisable sous cette étiquette. Forts de leur succès locaux en Europe, ces grandes multinationales ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin. Avec l’augmentation de la population musulmane et sa répartition dans le monde entier, le potentiel mercantile du Ramadan est en croissance. Le filon arrive même aux Etats-Unis. Le pays compte 8 millions de personnes qui observent le ramadan chaque année. L’engouement n’est pas uniquement porté sur les produits de grande consommation. Les boutiques de luxe londoniennes aussi enregistrent d’importantes hausses des ventes pendant ce mois. Cette tendance a conduit ces marques à proposer des collections dédiées à la circonstance. Cette croissance inespérée, fruit d’un pari osé mais qualifié d’aventureux à ses débuts, est la conséquence de l'inexistence d'un standard consensuel ou du moins légal pour les produits halal. Il en résulte une demande croissante d'une norme halal qui profiterait aussi bien aux produits qu'aux consommateurs et permettrait de contrecarrer le manque de transparence et certaines mauvaises pratiques. Autant le dire clairement, ces mêmes grands groupes en mal d’exportation comptent inonder, dans les cinq prochaines années, les pays musulmans de denrées alimentaires adaptées à leur goût et leurs coutumes au détriment des industries agroalimentaires locales. E. D.
© Copyright 2024 Paperzz